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Full text of "Arte"

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Novembro  1896 

REVISTA   INTERNACIONAL 

Directores 

Eugénio  de  Castro  &  Manuel  da  Silva  Gayo 

Representante  em  França 

Louis  Pilate  de  Brinn'Gaubast 

39,  rne  Froide,  Caen 


TOMO  I     ■BvB^rfiBBil      n.    i 


COIMBRA 
Au  ff  lis  to  d'Oliveira  —  Editor 

MVRARIA   MODERNA 


Toda  a  correspondência  relativa  á  redacção  deve  ser  dirigida 
a  Eugénio  de  Castro,  11,  rua  do  Cosme  —  Coimbra. 


SUMMARIO 

M.  DA  siLVA-GAYO La  jeutíe  litiérature  portugaise 

JOÃO  DE  DEUS Anthero  do  Quental  (epitaphio) 

PAUL    VERLAINE CoUtC 

o.  j.  BiERBAUM Das  grilne  Wunder 

D.  LEOPOLDO    CANO ApologO 

jULES  RENARD Utic  faiuille  d'arbres 

L.  F.  DE  brinn'gaubast Viatique  pour  1'absence 

D.  HERACLIO  P.  PLACER CltCtllistaS  gallcgOS 

REMY  DE  GouRMONT Lc  Voyageur 

ERiK  LIE La  jeune  litteratiire  en  Norvège 

GUSTAVE  KAHN Licd 

ABEL  PELLETIER RcVcU 

JOAQUIM  DE  VASCONCELLOS. ...  A  pintura  portuguesa  nos  sec.  XV  e  XVI 
Boletim  internacional 

Desenhos  de  A.  Gonçalves  e  Noé  Legrand 


A  revista  ARTE  publicará  nos  próximos  números : 

PROSA:  Mai  e  Andacht,  por  Marie  Herzfeld;  Rot,  por  J.  Meier 
Graefe;  Les  Accouchées  de  la  Vallée  e  L'éternel  inceste,  por  Saint-Pol- 
Roux;  Jean  Dampt,  por  William  Ritter;  Ibsen  en  France,  por  Camille 
Mauclair;  A  litteratura  sueca  na  actualidade,  por  Goran  Bjorkman ;  A 
evolução  da  moderna  litteratura  austríaca,  por  Alfred  Gold ;  La  Chiave, 
por  Neera,  etc. 

POESIA:  Tod  in  Aerhen,  pelo  barão  de  Liliencron;  Herbst,  por 
Richard  Dehmel;  O  rvdr  ich  doch  des  mdchtige  Baum!  por  Hedwig  Kie- 
sekamp;  Le  Api,  por  Enrico  Panzacchi;  Turris  ebúrnea,  por  Luiz  de 
-Magalhães;  Le  Retour,  por  Ernest  Raynaud;  Le  Sage  Empereur,  por 
Léon  Riotor;  La  pierre  qui  diante,  por  Marc  Legrand;  L'immortelle, 
por  Raymond  Bouyer;  Aphrodite  Ourania,  por  Pierre  Louys;  L'orgueil- 
leuse,  por  Edmond  Pilon;  Mahnung,  por  Marie  Herzfeld;  Canção  do 
exilio,  por  António  Feijó;  La  filie  à  la  fontaine,  par  Stuart  Merrill; 
L'audience  du  prince  Amour,  par  L.  des  Rieux,  etc. 

DESENHO:  retratos  de  Paul  Verlaine,  Louis  Pilate  de  Brinn'Gau- 
bast,  Ibsen,  Dampt,  Oscar  Wilde,  João  de  Deus,  Theophilo  Braga,  Enrico 
Panzacchi,  Gabriele  d'Annunzio,  Vittorio  Pica,  Anna  Radius,  Marie 
Herzfeld,  Hedwig  Kiesekamp,  Jean  Moréas,  F.  Nietzsche,  conde  de  Mon- 
tesquiou  Fezensac,  Tolstoí,  Wilhelm  Storck,  Hermann  Bahr,  Maurice 
Maeterlinck,  Ame  Garborg,  J.  Meier  Graefe,  etc. 


ARTE 

REVISTA  INTERNACIONAL 


AiTE 


DIRFXTORKS:  EVGENIO  1)R 
CASTRO  cS::  AlAWICL  DA  SH. 
\A  -  G  A  YO .  R  1':PR  1-:  S ICNT  Ax\ 
TI-:  i:.M  l^RANÇA:  LO  VIS  PI 
LATE  DE  BRINNGAVBAST. 


REVISTA  INT 
ERNACIONAL. 


VOL.  I 

1895- 1896. 


AUGUSTO  D'0LIVE1RA- EDITOR. 
LIVRARIA  MODERNA  -  COIMBRA. 


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li- 


LA  JEUNE  LITTERATURE  PORTUGAISE 


ES  dirccteurs  de  la  rcvue  internationale— «Pan» 
m'ayant  invité  à  rediger  quelques  notes  critiques 
sur  \di  jeuiie  liitéralure poriugaise — je  viens  d^en- 
voyer  à  ces  Messieurs  un  article  três  resume, 
mais  dont  le  sujet  demanderait  à  être  traité  d'une  manière 
plus  complete.  L'article  qui  suit  est  donc  le  développement 
de  ces  notes  primitives,  dont  Tordre  será  celui  de  la  chro- 
nologie,  d'apròs  la  date  ou  Ton  a  eu  la  vraie  révélation  des 
qualités  caractéristiques  ou  des  tendances  artistiques  et  lit- 
téraires  de  chaque  auteur. 


Ce  que  nous  appellons  la  jeuue  liitéralure  portuf^aise 
debuta  vers  1880.  Aucun  de  ses  écrivains  n''a  dépassé  la 
quarcntaine.  Dans  cet  article  je  ne  m'occuperai  que  de  ceux 
que  je  considere  les  représentants  de  certains  courants  dMdccs 
ou  de  sentiments. 


ARTE 


Sans  oublier  les  Vers  de  feu  Cesário  Verde  —  livre  impres- 
sionniste,  d'Lme  allure  abrupte,  et  ou  la  vision  fragmentaire 
révèle  une  psychologie  morcelée  —  je  dois  d'abord  faire  men- 
tion  de  : 


Fialho  d 'Almeida.  —  Son  oeuvre  est  composée  de 
contes  et  d^études  critiques:  critique  de  moeurs  et  critique 
d'art.  Bien  que  ses  coutes  nous  donnent  les  lignes  les  plus 
saillantes  de  son  esprit  —  c^est  en  lisant  toute  son  oeuvre  que 
nous  arriverons  à  le  connaitre  complétement.  Organisaiion 
fondamentalement  adonnée  aux  émotions  vives  —  il  est 
poete;  poete  qui  se  montre  particulièrement  sous  ces  deux 
aspects:  il  ampliíie  et  transforme  tout  ce  qu'il  voit  et  con- 
temple, dans  un  élan  inassouvi  de  grandeiir,  dans  un  besoin 
jamais  satisfait  díétiwige  et  áo.  fantastiqiie.  Parallélement,  il 
écrit  des  pages  aussi  énergiques  que  des  eaux-fortes,  en  nous 
donnant  de  tragiques  tableaux  de  mort,  de  nocturnes  veilles 
d'hôpital,  de  phosphorescents  aspects  de  cimetières.  II  est 
simultanément  visionnaiie  et  nécvophile.  Son  ironie,  trop 
voulue,  est  morbide  —  épuisante.  Etant  donnée  une  telle  orga- 
nisation,  on  ne  doit  pas  s^étonner  du  caractere  de  ses  études 
critiques:  affirmatives,  exagérées,  passionnées  — .  Sans  être 
un  critique  d'idées,  souvent,  dans  un  éclair  de  pénétration 
divinatrice,  il  signale  et  illumine  Toeuvre  d^autrui,  quand 
celle-ci  presente  des  affinités  avec  lui-même.  —  Sa  prose  est 
d'un  ruissellcment  irrégulier,  mais  elle  esfriche  et  parfois 
pourprée.  —  F^ialho  d^Almeida  a  déjà  publié:  Contos,  Cidade 
DO  Vicio  {contes)^  Lisboa  galante  {contes)^  \\\)X  irónica  {im- 
pressions,  commentaires,  noles),  Pasquinadas  {iíiipressions  et 
anedoctes  comiqiies)^  No  paiz  das  uvas  {contes)^  et  Os  gatos 
{Les  Chats), — publication  d'enguète  sur  la  pie  portugaise. 
Sans  compter  un  grand  nombre  de  contes  et  d'articles  parus 
dans  des  journaux  brésiliens  et  portugais. 


ARTE 


António  Feijó. — Ce  poete  est,  en  Portugal,  le  premier 
représentant  du  parnasianisme.  La  correction  et  le  statisme 
de  ses  strophes  sans  mystère  indiquent  un  tempérament 
d'artiste  désarabicieusement  calme,  equilibre  et  accompli. 
Sa  psychologie  restreinte  se  presente  franche  et  directement 
réfléchie  dans  une  oeuvre  claire  commc  un  bas-relief  de  cipo- 
lin.  Nous  avons  de  lui:  Sacerdos  magnus,  Transfigurações, 
Lyricas  e  Bucollicas,  A  janella  do  occidente;  et  une  tra- 
duction  du  Livre  de  Jade,  qu^il  a  publié  sous  le  titre  Cancio- 
neiro chinez,  et  dans  laquelle  il  a  pêtri  en  des  laques  brillantes 
et  en  de  riches  mosaíques  les  delicates  íleurs  de  1'exotique 
poèsie  orientale. 


Luiz  de  Magalhães  a  déjà  publié,  en  vers:  Primeiros 
Versos,  Navegações,  e  Odes  e  Canções;  en  prose:  un 
roman  de  moeurs :  O  Brazileiro  Soares,  et  un  livre  de  chro- 
niques:  Notas  e  Lmpressões.  II  travaille  actuellement  à  son 
poème:  D.  Sebastião.  —  Bien  qu'il  ne  soit  pas  philosophe, 
dans  Tacception  de  création  ou  de  généralisation  intégralc,  c'est 
un  esprit  compréhensif,  capable  d'atteindre  les  hautes  idées. 
Cest  un  latiu,  pour  Téquilibre  et  la  tendance  au  développe- 
me'nt  et  à  la  sériation  des  élémcnts  du  discours,  et  pour  ses 
aptitudes  dialectiques.  La  forme  de  son  esprit  et  sa  manière 
d'ccrire  sont  celles  de  Téloquence,  dans  le  sens  pur  de  ce 
vocable.  A  ces  qualités,  il  allie  un  tempérament  riche  et 
débordant.  Son  oeuvre  produit  une  impressiou  de  généreuse 
et  humaine  communicabilité,  d'enthousiasme  cordial,  révélés» 
par  instinct  e  par  éducation,  dans  Texpression  des  nobles 
intérêts  ou  des  sentiments  simples  et  sains.  Ceei  établi,  on 
comprendra  aisément  son  penchant  pour  rhistoire  et  les  legen- 
des d'une  Patrie  qui  fut  héroíque  et  forte;  et  pourquoi  il  a 
choisi  dans  ces  legendes  le  motif  de  son  oeuvre  centrale,  le 
poème  de  D.  Sebastião. 


ARTE 


Moniz  Barreto, — Critique,  philosophe  et  publiciste. 
Ses  travaux  les  plus  remarquables  sont:  Oliveira  Martins 
(étude  de  psfchologie),  et  La  Littérature  Portugaise  Contem- 
poRAiNE,  qui  parut  dans  le  premier  numero  de  la  T^evista  de 
Portugal.  En  outre,  il  publia  dans  la  même  1{evista^  ainsi 
que  dans  plusieurs  quotidiens,  de  nombreux  articles,  parmi 
lesquels  on  doit  signaler  celui  sur  Paul  Bourgct  (T^evista  de 
ToríugalJ.  —  II  est  aujourd'hui  en  Portugal  le  représentant 
le  plus  intelligent  du  Germanisme.  Bien  qu'il  se  soit  voué 
dernièrement  à  étudier  des  travaux  de  patiente  investigation 
psychologique,  Tinfluence  germanique  persiste,  et  se  mani- 
feste toujours  chez  lui :  tant  par  Tempire  des  idées  générales, 
que  par  la  notion  centrale  d'ensemble  et  de  développement . 
Mais,  pour  comprendre  et  suivre  une  telle  philosophie,  il  faut 
être  supérieurement  doué.  Cest  que  Moniz  Barreto  possède 
—  et  c'est  là  son  aptitude  et  sa  tendance  capitale  —  ce  que 
j'appellerai  idéation  iníégrale.  Parmi  ses  travaux  de  publi- 
ciste, nous  avons :  Carta  a  El-Rei  de  Portugal  ;  et  les  chro- 
niques  de  politique  Internationale  publiées  dans  la  Revista, 
souvent  sous  le  pseudonyme  G.  Corte -Real.  En  ce  qui 
concerne  Técrivain,  dans  sa  forme,  on  constate  Talliance 
d^une  prose  abstraite  et  sobre,  comme  il  sied  aux  idées 
purés,  à  un  langage  vibrant  et  teint  de  Pémotion  directe  des 
choses. 

Manuel  da  Silva  Gayo.  —  Intellectuel  et  cosmopolile.  S^il 
partage,  avec  Eugénio  de  Castro,  le  culte  de  la  Beauté,  si 
c'est  un  pessimiste,  comme  la  plupart  de  ses  contemporains, 
c'est  aussi  un  lyrique  qui,  contemplant  Part  et  la  nature,  expri- 
me directement  ses  émotions,  et  voile  son  pessimisme  d"'une 
mélancolie  résignée,  Tandis  qu^Eugenio  de  Castro — dont  nous 
allons  parler  —  trouve  une  sérénité  compensatrice,  soit  dans 
réloignement  des  hommes,  soit  dans  le  refuge  de  la  contem- 
plation  tranquille.  Silva  Gayo,  dans  Pisolement  ou  Pa  poussé 


ARTE 


rinfériorité  de  ses  semblables,  conserve  toujours  la  douleur 
de  constatei'  cette  infériorité. 

Inquiet  et  froissé  par  Ic  vertige  des  apparences  et  des 
contingences,  quand  il  pense  à  s^envoler  dans  le  monde  des 
Idées  et  des  Formes,  de  la  Pensée  et  de  la  Beauté,  il  ne  laisse 
de  se  sentir  ému  par  le  nostalgique  souvenir  du  monde  infé- 
rieur,  qu''il  vient  de  quitter.  Ainsi,  son  existence  intime  est  un 
exil  permanent,  cn  même  temps  que  son  oeuvre  est,  dans 
ses  aSirmations,  une  ironie.  Cest  pourquoi  sa  philosophie 
peut  être  déíinie :  Vamere  douceur  de  penser.  Ce  sentiment 
resortira  bicn  clairement  de  son  poèmc  en  préparation,  qui 
portera  ce  sous-titre:  O  mundo  vive  d'Illnsão.  Sans  compter 
de  nombreux  articles  disperses  dans  plusieurs  journaux  et 
revues,  il  a  déjà  publié:  le  premier  volume  de  «Os  Novos», 
Peccado  Antigo  (nouvelle),  et  Canções  do  Mondego.  Ce  der- 
nier  livre  fut  le  coryphée  du  mouvement  nationaliste  et  rcgio- 
nalisie  en  Portugal. 

Eugénio  de  Castro  est  un  créateur  de  Beauté.  Son 
oeuvre  est  née  et  jaillit  du  besoin  de  corporiser  des  idées 
verbales,  et  de  laisser  éclore  les  opulentes  images  et  les  rhy- 
thfiies  doux  qui,  emerges  des  profondeurs  de  son  tempéra- 
ment,  montem  naturellement  vers  sa  conscience.  En  ce  qui 
concerne  la  vision  et  la  réalisation  de  la  Beauté,  Eugénio  de 
Castro  appartient  au  clan  artistique  de  Camões  et  d'Eça  de 
Queiroz,  de  Camões  auteur  de  Vénus,  et  de  Queiroz  auteur 
de  Mandarim  et  de  Reliquia.  —  Pensées  et  sentiments  ne 
Pintércssent  que  quand  ils  sont  revêtus  de  belles  formes.  En 
explicant  réconomic  et  le  caractere  de  chacune  de  ses  a'u- 
vres,  c"*eát  cette  faculte  créatrice  de  beauté  qui,  —  fortifiéc 
par  la  contcmplation  des  chefs  d'aíuvres  artistiqucs  et  par 
la  lecture  des  grands  auteurs  de  figures  —  explique  son 
orientation  esthétique.  Cest  pourquoi,  selon  nous,  son  art 
n'est  pas  directement  documental  et  personnel,  mais  idéaliste 


ARTE 


et  symbolique.  En  ce  qui  concerne  Pintérêt  et  Paspect  géné- 
rique  de  son  art  nous  Tappellerons  un  dassigue,  car,  comme 
les  vrais  classiques,  il  aime  et  voit  dans  les  créations  de  la 
Poésie  le  côté  humain,  philosophique,  au  dela  et  plus  que 
les  notes  particulières,  individuelles  ou  historiques  que  puis- 
sent  revêtir  chaque  figure  et  chaque  oeuvre.  II  voit  et  cher- 
che  le  st/le,  plus  que  le  caractere.  Un  poete  qui,  comme  lui, 
aime  la  Beauté,  la  mettant  au  dessus  de  tout;  qui,  comme 
lui,  est  constitutionellemcnt  dispôs  à  Taimer,  ne  peut  man- 
qucr  de  révéler  toujours  une  tendance  aussi  fondamentale. 
Cest  pourquoi,  même  quand  il  souffre,  il  ne  nous  montre 
jamais  les  crispations,  ni  ne  nous  fait  entendre  les  rales  de  sa 
douleur.  Mais,  tout  au  contraire,  il  révêt  de  noblesse  les  dou- 
leurs  qu"'il  objective,  les  angoisses  qu'il  met  dans  Pame  de 
ses  figures.  II  voit  ses  douleurs  extériorisées  comme  si  c"'é- 
tait  un  cortcge  connu,  dont  les  soupirs  dcviennent  musicaux, 
et  dont  les  gestes  sont  majestueusement  et  gracieusement 
rhythmés;  et  il  hypnotise  de  la  sorte  son  ame  même.  Ayant 
le  pouvoir  de  maitriser  et  de  transíigurer  ses  douleurs,  ce 
poete  acquiert  un  rare  degré  á''oly}?ipisme,  composé  de  la 
conscience  de  sa  sérénité  (née  de  son  tempérament,  et  affer- 
mie  par  Péducation)  et  d'un  certain  dédain  pour  les  inquiets 
et  les  impatients.  Un  autre  aspect  remarquable  de  son  esprit 
et  de  son  art  —  c'est  le  cosmopolitisme,  qu^on  pourra  expli- 
quer:  d'abord,  par  ses  tendances  de  création  synthétique  et 
d'expression  des  aspects  humains  et  génériques  (jamais  três 
préciscment  localisés  ni  enfermes  en  d^étroites  bornes  his- 
toriques); ensuite,  par  la  curiosité  á''exoíisme,  par  un  désir 
inassouvi  du  noiíveau,  si  naturels  chez  un  poete  qui  est,  en 
même  temps,  un  esthéte.  Gette  pluralité  de  tendances,  et 
Paction  diversifiée  de  ses  facultes,  se  coordonnent  néamoins 
dans  une  compréhension  de  la  Vie.  Gette  compréhension  ou 
notion  est  le  pessitnisme  qui,  après  avoir  traversé  un  tel  es- 
prit, prend  une  couleur  spéciale.  Le  pessimisnie  ne  le  rend 


ARTE 


ni  hostilc  ni  mélancolique.  II  fait  d'Eugcnio  de  Castro  un 
auío-exilé  qui,  dégoútc  du  contact  dangereux  dcs  hommes, 
les  abandonne,  sans  peine  et  sans  rancune  —  leur  préférant 
les  belles  créations,  dans  lesquelles  lui  apparaít  une  autre 
Humanité  (pourtant  la  mcme)  purifice  par  la  noble  grâce 
et  la  simplicité  compréhensive  du  symbole. 

Telles  sont  les  lignes  les  plus  frappantes  de  cet  esprit.  II 
me  faut  maintenant  faire  menrion  de  Tiníluence  exercée  par 
Eugénio  de  Castro  sur  la  technique  de  la  Jeune  poésie  por. 
tugaise.  Si  je  me  borne  à  signalcr  cette  influencc,  c'est  que 
son  role  de  novateur  est  bien  connu  tant  en  Portugal  qu'à 
rétranger.  Cette  visible  influence,  on  la  doit,  en  grande  par- 
tie,  au  prestige  de  sa  forme  personnelle  (la  forme  d'un  grand 
artiste  qui  est,  en  même  temps,  tine  organisation  aigue  de 
sensuel).  Ce  prestige  derive,  surtout,  de  deux  éléments: 
d"'une  picturale  et  riche  coloration;  d  une  douce  et  musicale 
fluidité.  Eugénio  de  Castro  a  déjà  beaucoup  publié,  en  vers : 
Oaristos,  Horas,  Silva,  Interlunio,  Tiresias  et  Sagramor- 
en  prose,  Belkiss. 

Alberto  d^Oliveira.  —  II  n'est  pas  aisé  de  definir  et  de 
classer  son  premier  recucil:  Poesias.  On  peut  en  dire  que 
c'est  le  livre  d''un  idéaliste,  à  la  condition  de  prendre  le 
vocable  dans  Pacception  de  rêveur  volontaire.  A  travers  ce 
livre,  nous  voyons  un  jeune  homme  qui,  sur  le  seuil  de  la 
Vie,  —  afin  de  fuir  les  mortifications  de  la  complexité  —  se 
refugie  dans  le  monde  éloigné  des  étoiles  et  des  nébuleuses, 
dans  une  contemplation  à  la  foi  berceuse  et  excitante. — Les 
Palavras  Loucas,  suite  d^iffirmations  raorales  et  critiques, 
d''impressions  de  nature  et  d'art,  montrent  simultanément 
que  le  rêveur  est  doublé  d^un  intelligent,  mais  que  cet  être 
double  ne  veut  être  et  ne  será  jamais  un  intellectitd.  —  Ce 
qu'il  veut  d^abord  c^est  vivre  la  vie,  pourvu  cependant  qu"'on 
la  lui  presente  ouatée  de  rôve  et  adoucie  de  fantaisie;  c'est 


ARTE 


pourquoi  il  emploie  en  des  théories  de  simplicité  et  d'art  incon- 
scient  rintelligence  dont  il  n'a  que  faire  pour  la  composition 
de  son  commode  ideal.  Dans  Part,  comme  il  Taime,  il  ne 
voit  que  le  reflet  d'une  existence  douce  et  unie,  ou  mouve- 
mentée  par  des  ressorts  de  passions  triviales,  ou  délicatement 
enfantines  et  tendres,  —  libre,  en  tout  cas,  des  aspirations 
vers  une  Beauté  inaccessible,  et  des  vertigineuses  pensées. 
—  Le  plus  grand  intérêt  psychologique  éveillé  par  le  jeune 
écrivain  reside  dans  cette  contradiction.  Le  charme  de  son 
livre  est  dans  la  forme,  à  la  fois  claire  et  teinte  par  une  fan- 
taisie  fraiche  et  verdissante,  comme  Peau  d''un  petit  fleuve 
murmurant  entre  les  vignes  et  les  moulins.  Quelqu'un  a  dit: 
que  c'était  de  la  prose  verte.  Les  Palavras  Loucas  prêchent, 
sous  une  forme  apothéotique  et  afíirmative,  le  retour  à  Tinspi- 
ration,  aux  motifs  et  aux  aspects  simples  de  la  vie  nationale. 
Ge  livre  est  tout  imbu  d'un  néo-garreitisme,  que  la  critique 
ne  pourra  envisager  sans  reserves. 

António  Nobre. — II  a  publié  un  recueil  de  poèmes  :  Só — . 
Ge  livre  est,  avec  Toeuvre  de  Fialho,  ce  que  nous  possé- 
dons  de  plus  intéréssant  comme  dociiment.  António  Nobre 
est  um  lyrique  émouvant,  dont  les  vers  sont,  à  Ia  fois,  des 
expressions  d'art  et  des  révélations  pathologiques.  Puis- 
que  Végotisme  aigu  est  un  symptôme  de  desequilibre  — 
António  Nobre  doit  être  classe  dans  la  vaste  galerie  des  ne- 
vropathes,  quoi  que  comme  un  beau  malade.  Mais  c''est  juste 
ment  ce  degré  á'égotisme  qui  donne  de  la  valeur  à  Só.  Dans 
ce  livre  on  trouve  des  poèmes,  comme  les  Males  d'Anto,  qui 
pourraient  figurer  dans  un  compte-rendu  medicai,  entre  une 
photographie  instantanée  de  Vare  hystérique  et  un  dessin 
flagrant  du  delirium  tremens  cadavérique.  Un  certain  nombre 
de  ses  images  (quelqu'un  Ta  déjà  remarque)  semblent  éclore 
dans  une  région  étrange :  dans  les  sombres  frontières  de  la 
folie.  Son  égotisme  se  révèle  jusque  dans  la  forme  et  dans 


ARTE  9 

le  vocabulaire.  Cest  cet  égotisme  qui  le  porte  à  exprimer 
par  des  mots  à  lui,  en  leur  donnant  une  couleur  toute  per- 
sonnelle,  les  idées  et  les  impressions  les  moins  familières ;  et 
c'est  ce  même  égotisme  qui,  à  rebours,  le  porte  à  vouloir  et 
à  pouvoir  intérésser  les  autres  de  choses  particulièrement 
intimes,  de  ses  habitudes,  de  ses  souvenirs  d'enfance  et  de 
ses  aílections,  comme  s'il  parlait  toujours  à  des  amis.  De  lã 
vient  aussi  ce  que  nous  appellerons  la  vanité  de  la  doiileur 
(la  plus  grande  de  ses  vanités).  Donc,  son  oeuvre  est  un 
dociiment.  António  Nobre  publiera  bientôt  son  poème:  Re- 
gresso DO  MOÇO  AnRIQUES. 

Coimbra,  3  -  lo  - 1895. 

Manoel  da  Silva-Gayo. 


Desenho  de  A.  Gonçalves 


IO  ARTE 


ANTHERO  DO  QUENTAL 


(i8.iv.  1842  —  11.1x.1891) 


Epitaphio  para  a  sua  campa,  feito  a  pedido 
de  Joaquim  de  Araújo 


Aqui. . .  jaz  pó;  eu,  não  :  eu  sou  quem  fui 
—  Raio  animado  d'essa  Luz  celeste, 
A  qual  a  morte  as  almas  restitue, 
Restituindo  á  terra  o  pó  que  as  veste,  (i) 


JoÂo  DE  DEUS.  (2) 


(i)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  lirinn'Gaubast : 

ANTHERO  DO  QUENTAL 

(Epitaplie) 

lei. . .  c'est  une  poussicre  qui  gít ;  non  pas  moi-même :  moi,  je  suis  celui  que  je  fus,  — 
Un  rayon  anime  de  cette  Lumière  celeste,  —  A  qui  les  ames,  la  mort  les  restitue,  —  En  ren- 
dant  à  la  terre  la  poussiére,  qui  les  vêt. 

(2)  O  nosso  illustre  amigo  dr.  Theopliilo  Braga  teve  a  amabilidade  de  nos  prometter 
um  estudo  sobre  o  divino  poeta  do  Campo  de  Flores,  estudo  que  será  publicado 
n'um  dos  próximos  números. 


ARTE  II 


CONTE 


II  y  avait  une  fois  —  quelle  fois?  dans  une  grande  ville  — 
quelle  grande  ville?  trop  d'enfants.  Ces  cnfants,  en  outre, 
étaient  trop  sages.  Les  parcnts  ne  s'en  plaignaient  pas,  tant 
s'en  faut,  et  cétait  plaisir  que  de  voir  un  intérieur  de  cette 
ville-là,  à  Theure  de  la  rentrée  de  Técole  qui  était  celle  du 
díner:  toute  la  petite  tribu,  aprcs  avoir  déposc  soigneusement 
sabots  et  socques  et  s'attablant  en  chaussons  chacun  à  sa 
place,  mangeant  et  mangeant  sans  bruit,  causant  juste  autant 
qu'il  fallait  et,  après  un  dessert  sans  café,  jouant  bien  pai- 
siblement  jusqu'au  moment  d'aller  au  lit,  sur  un  baiser 
aífectueux  et  respectueux  à  leurs  pères  et  mères. . . 

Mais  PEtat  voyait  cela  de  mauvais  oeil  et  il  n'eut  de  cesse 
qu'il  n'eut  tire  d' ou  ?  un  affreux  bonhomme  noir  à  grosses 
moustaches  grisonnantes  cirées  sur  des  Icvres  sèches  comme 
du  parchemin  et  sous  un  nez  crochu  et  des  yeux  à  peine 
visibles  à  cause  des  sourcils  poivre  et  sei  en  broussailles, 
mais  qu'on  devinait,  qu'on  sentait  méchants,  dont  il  fit  (KEtat) 
TEducateur  public,  en  chef,  de  la  ville. 

Bientôt  les  enfants  n'obéirent  plus,  ne  mangèrent  plus 
convcnablement  ni  même  bientôt  proprement,  eurent  des 
jeux  brutaux,  des  saute-moutons  ou  les  filies  faisaient  leur 
partie  avec  les  garçons,  des  «barres»  pour  les  deux  sexes — et 
maigrissaient  à  vue  d'oeil.  Passablement  d'entre  eux  en  mou- 
rurent.  En  revanche  ils  savaicnt  des  choses  qui  ne  devaient 
jamais  leur  servir  à  rien  ou  pouvaicnt  leur  aider  à  mal  faire. 
«Voler»  perdait  son  nom,  on  disait:  «chiper»,  répondre 
aux  parents  semblait  le  comble  de  la  crânerie  et  faire  de 
mauvais  tours  aux  gens  âgés  s'appelait  «être  dégourdi»... 

Le  temps  passa.  Les  «vieux»  (nouveau  style)  « claquè- 
rent»  pour  la  plupart.  Les  survivants,  toutefois,  grossis  de 
quelques  jeunes  dès  lors  grandes  personnes,  hommes  et  fem- 


ARTE 


mes,  qui  avaient  gardé  les  traditions  d'il  n'y  avait  pas  encore 
longtemps,  formèrent  un  groupe,  tôt  accru  des  mécontents  de 
toutes  sortes,  d'opposition  qui  fit  son  travail,  puis  son  bruit, 
puis  sa  révolution ... 

L'Etat  essaya  bien  de  résister,  mais  cette  opposition  était 
invincible  parce  qu'elle  avait  été  lente  et  pacifique.  On  con- 
gédia  le  grand  Educateur  qui  s'en  retourna  dans  son  chez-soi 
et  claudicam  et  non  sans  proférer  de  ricanantes  menaces. . . 

On  pourvut  sans  retard  à  son  absence:  qui?  TEtat,  —  et 
son  remplaçant  parut  dès  Tabord  devoir  reunir  tous  les  suf- 
frages.  Jeune,  beau,  imberbe  avec  des  cheveux  d'or,  «un 
ange  de  lumière »  disait  Topinion  publique  qui  n'en  dit  jamais 
d'autres  ou  que  d'analogues. . . 

Toujours  est-il  qu'au  bout  de  peu  de  temps  il  y  eut  un 
changement. . .  pour  le  mal.    O  dans  un  tout  autre  genre! 

Cette  fois-ci,  les  enfants,  —  ceux  déjà  bien  moins  nom- 
breux  de  la  génération  élevée  par  Taffreux  vieillard,  ne  s'oc- 
cupaient  plus  à  Técole  que  d'arts  d'agrément!  Les  filies  ne 
faisaient  que  du  crochet,  que  des  gammes;  les  garçons  sa- 
vaient  mieux  que  nature  et  rien  que  cela,  la  littérature  du 
temps  qui  était  à  la  fois  fade  et  pornographique  et  quelque 
dessin  calligraphique  dont  les  ronds  et  les  déliés  aífectaient 
des  rondeurs  polissonncs. 

La  mortalité  continuait  toujours;  Topposition  muette  se 
réveillait. . . 

L'Etat  mit  à  la  porte  le  suave  second  sauveur.  Celui-ci 
s'en  alia  joliment. . .  comme  il  était  venu,  regretté  de  passable- 
ment  de  ses  anciens  élèves,  de  même  que  Tautre  n'était  pas 
sans  avoir  gardé  des  partisans.  Ces  fonctionnaires  n'avaient- 
ils  pas  fait  des  créatures,  et  cela  n'était-il  pas  tout  naturel? 

L'Etat,  alors,  declara  ne  plus  vouloir  s'occuper  de  rien. . . 

Et  tout  alia  de  nouveau  comme  sur  des  roulettes. 

Paul  VERLAINE. 


ARTE  i3 


DAS  GRUNE  WUNDER  (i) 


Mcin  Birkenhain  stand  weiss  und  kahe, 
Die  dunnen  Stammchen  fror, 
Da  kam  April  und  zauberte 
Das  Leben  gríin  hervor. 


Mit  einem  Schleier  angethan 
Steht  nun  mein  Birkenhain ; 
Das  grline  Wunder  ist  geschehn, 
Nun  lasst  uns  glaubig  sein. 

Nun  lasst  uns  glauben  wiederum, 
Dass  Leben  Schõnheit  heisst ; 
Mein  Birkicht  ist  ein  Zauberwald 
In  dem  das  Wunder  kreisst. 


OTTo  juLius  BIERBAUM  (2). 


(1)  Traducçáo: 

O  MILAGRE  VERDE 

O  meu  bosque  de  vidoeiros  estava  pallido  e  desfolhado,  suas  frágeis  vergontcns  tinham 
frio  ;  mas  eis  que  chegou  Abril  e  enfeitiçou,  lá  fora,  a  vida  verde. 

O  meu  bosque  de  vidoeiros  está  envolto  n'um  manto  ;  realisou-se  o  milagre  verde,  seja- 
mos crentes. 

Sejamos  crentes,  mais  uma  vez,  que  a  vida  chama-se  belleza  ;  o  meu  bosque  de  vidoei- 
ros é  um  bosque  de  encantos,  onde  o  milagre  se  revela. 

(Trad.  de  E.  de  C.) 

(2)  Otto  Julius  Bierbaum  nasceu  em  Gruneberg,  a  24  de  junho  de  i865.  Poeta  e  critico, 
tem  publicado:  Erlebte  Gedichte  (Poemas  vividos),  G.  Shuhr,  Berlin;  Die  Zweite 
MuNCHNER  Jahre.sausstellung  (A  segunda  exposição  annual  de  Munich),  E.  Albert 
&  Co.,  Munchen ;  Fbitz  von  Uhde,  E.  Albert  &  Co.,  Miinchen;  Studentenbeichten  (Con- 
fissões d'estudante),  E.  Albert  &  Co.,  Munchen;  Detlev  von  Liliencron,  W.  Frie- 
drich,  Leipzig;  Fbanz  Stuck,  E.  Albert  &  Co.,  Munchen;  Aus  beiden  Lagern  (Dos  dois 
campos),  Karl  Schiiler,  Munchen;  Ne.mt,  Frouwe,  disen  kranz  (Toma,  mulher,  esta 
coroa),  G.  Schuhr,  Berlin;  Lobetanz,  Dnigulin,  Leipzig.  Otto  Julius  Bierbaum  tem 
collaborado  nas  primeiras  revistas  allemás  e  fundou,  ha  mezes,  com  J.  Meicr  Graefe  uma 
soberba  publicação  litteraria  e  artística,  Pan,  á  qual  nos  referimos  no  Boletim  internacional. 


14  ARTE 

APOLOGO 

(De  el  drama  aEl  mas  sagrado  deber») 


«Allá  en  mi  país  natal, 

Que  de  Francia  está  vecino, 

Hay,  en  médio  de  un  camino, 

Una  piedra  y  un  rosal ; 

La  piedra  está  en  la  frontera, — 

El  rosal,  en  torno  crece, 

Y  cada  flor  que  aparece 

De  su  hermana  es  extranjera ; 

Y  cuando  mueren  las  dos 
Enemigas  dei  rosal, 

En  una  sola  espiritai 
Vuela  su  perfume  á  Dios 
Que,  á  las  almas  y  las  flores, 
Trás  de  ese  espacio  azulado, 
Una  sola  pátria  ha  dado 
Sin  fronteras  ni  rencores. 


Io,  mirando  tristemente 
Esa  linea  fronteriza 
Que  por  tierra  se  desliza 
Con  aspecto  de  serpiente, 

Y  recordando  los  lazos 

Que  el  hombre  rompió  iracundo, 
Pense  :  —  El  amor  creó  el  mundo, 

Y  el  ódio  le  hizo  pedagos ; 
Cuán  injusta  y  caprichosa 
Es  la  vanidad  humana  ! 
Dejará  de  ser  hermana 
Una  rosa  de  otra  rosa  ? 


D.  Leopoldo  CANO. 


ARTE  i5 


UNE  FAMILLE  D'ARBRES 


Cest  apròs  avoir  traversé  une  plaine  brúlée  de  soleil  que 
jc  Ics  rcncontre. 

lis  ne  demeurent  pas  au  bord  de  la  route,  à  cause  du 
bruit.  lis  habitent  des  champs  incultes,  sur  une  source  con- 
nue  des  oiseaux  seuls. 

De  loin,  ils  semblent  impénétrables.  Dès  que  j'approche, 
leurs  trones  se  desserrent.  Ils  m'accueillent  avec  reserve.  Je 
peux  me  reposer,  me  rafraíchir,  mais  je  devine  qu'ils  m'obser- 
vent  et  se  défient. 

Ils  vivent  en  famille,  les  plus  ages  au  milieu  et  les  pe- 
tits,  ceux  dont  les  premières  feuilles  viennent  de  naítre,  un 
peu  partout,  sans  jamais  s'écarter. 

Ils  mettent  longtemps  à  mourir,  et  ils  gardent  les  morts 
debout,  jusqu'à  la  chute  en  poussière. 

Ils  se  flattent  de  leurs  longues  branches,  pour  s'assurer 
qu'ils  sont  tous  là,  comme  les  aveugles.  Ils  gesticulent  de 
colcre  si  le  vent  s'essouflle  à  les  déraciner.  Mais  entre  eux 
aucune  dispute.    Ils  ne  murmurent  que  d'accord. 

Je  sens  qu'ils  doivent  être  ma  vraie  famille.  J'oublicrai 
vite  Tautre.  Ces  arbres  m'adopteront  peu  à  peu,  et  pour  le 
mcriter  j'apprcnds  ce  quil  faut  savoir. 

Je  sais  déjà  regarder  les  nuages  qui  passent. 

Jc  sais  aussi  rester  en  place. 

Et  je  sais  presque  me  taire. 


JuLEs  RENARD. 


i6  ARTE 


VIATIQUE  POUR  L'ABSENCE 


«O  mon  M'my  qui  t'en  vas,  ne  ris  pas  de  mes  pleurs ! 
S'ils  £ont  vains,  ils  n'en  ont  pas  moins  de  nobles  causes : 
Pour  moi  qui  suis  ton  bien,  tu  crains  trop  les  voleurs, 
O  mon  M'my  qui  t'en  vas,  tu  m'as  dit  là  des  choses. . . 


«Vois-tu,  je  ne  sais  pas  pleurer  en  beaux  vers,  moi  : 
Comme  simple  est  mon  coeur,  simples  sont  mes  paroles ! 
J'ai  tout  dit  quand  j'ai  dit;  «Je  te  donne  ma  foi», 
Je  voudrais  tant  que  mes  mots  fassent  des  coroUes... 


«Ils  auraient  des  parfums,  du  moins,  et  des  couleurs  1 
Ils  persuaderaeint  ton  esprit  mieux,  peut-etre ; 
Et  j 'aurais  plus  de  style,  ayant  moins  de  douleurs  : 
Me  croirais-tu  donc  mieux  ton  esclave,  ô  mon  maitre?... 


«Hélas  !  ne  m'en  veux  pas  de  te  parler  ainsi, 
Cest  que  je  reste  femme,  et  tu  restes  poete  ! 
Cest  ta  gloire,  et  j'en  ai  quelquefois  du  souci; 
Ta  voix  est  d'or,  parfois  je  la  voudrais  muette. . . 


«Ta  voix  d'or,  c'est  un  coífret  d'or  plein  de  joyaux 
Tu  m'en  oífres  toujours,  moi  je  rêve :  «II  s'amusel 
Tant  de  trésors,  pour  moi,  ne  sont-ils  pas  trop  beaux  ?» 
Et  j'ai  peur  d'être  moins  ton  Amour —  que  ta  Muse. 


«Ton  Art !  c'est  ma  fierté,  ma  joie  I  et  mon  tourment 
Mieux  il  m'immortalise,  et  plus  j'en  suis  jalouse, 
—  Mais  toi  ?  que  pourrais-tu  craindre  pour  ton  épouse, 
O  toi,  mon  fiancé  pour  éternellement  1 


ARTE  17 


«Pour  mon  coeur  doux  et  fort,  pour  ton  coeur  mâle  et  tendre, 
Ne  fut-ce  pas  souvent  le  ciei,  qu'  un  seul  baiser? 
Tu  n'as  pas  eu  besoin  de  ta  chair  pour  me  prendre  : 
Va  !  tu  n'as  pas  besoin  d'elle  pour  me  garder. . . 


«Ces  plaisirs,  que  leur  chair  dispense  aux  multitudes, 
N'en  connaissions-nous  pas  tous  deux  le  vil  porquoi  ? 
Et  t'aurais-je,  ô  Béni  de  mes  béatitudes, 
Pour  ce  pain  et  ces  jeux  du  cirque  clu  mon  roi  ? 


«Non,  non !  Puisque  nous  desenlace  un  sort  tragique, 
Dút  la  Mort  sur  mes  lèvres  sceller  mon  serment, 
Mon  coeur  va  s'endormir  d'un  sommeil  léthargique ! 
Et  ma  chair,  c'est  déjà  la  Belle  au  bois  Dormant. . .» 


Louis-Pu.ATE  DE  BRINN'GAUBAST. 


CUENTISTAS  GALLEGOS 


I 


Al  honrarme  el  sr.  D.  Eugénio  de  Castro,  director  de  la 
revista  Arte,  con  la  peticion  de  un  articulo  sobre  los  cuentis- 
tas  y  novelistas  gallegos,  me  ha  puesto  en  situacion  com- 
prometida. 

Por  un  lado,  el  temor  da  herir  susceptibilidades,  la  duda 

de  ser  parcial  sin  quererlo,  ó  errar  em  mis  juicios,  y  por 

otro,   el  ir  á  una   nacion  hermana  donde  los  novelistas  se 

cuentam  por  cientos,  donde  la  literatura  adquirio  un  incre- 

2 


i8  ARTE 


mento  estraordinario  que  la  coloca  ai  nivel  de  las  naciones 
mas  ilustradas  y  anunciarles  que  aqui,  solo  tenemos  três  ó 
cuatro  que  escriban  la  prosa  gallega,  que  aqui  nadie  conoce 
á  los  escritores  de  Galicia  fuera  de  ella  y  que  hay  infinidad 
de  gallegos  que  no  saben  hablar  el  idioma  de  su  pátria. 

Preciso  es  confesarlo:  necesario  ha  sido  que  un  astor- 
gano  (i),  viniese  á  decirnos:  —  Despertad,  teneis  en  vuestra 
pátria  escritores  que  valen,  escribid  pues  y  tratad  de  ocupar 
el  puesto  que  os  corresponde  —  para  que,  merced  á  su  inicia- 
tiva y  á  su  costa,  se  vayan  conociendo  fuera  de  la  region  los 
escritores  regionales. 

Pêro  no  se  trata  aqui  de  um  estúdio  serio  sobre  literatura 
gallega  si  no  de  una  resena  á  vuela  pluma  de  los  escritores 
que  escriben  cuentos  ó  novelas  en  gallego,  y  en  este  sentido 
trataremos  de  dar  una  ligerisima  idea  sobre  el  particular. 


II 


Bien  puede  asegurarse  sin  género  de  duda,  que  la  prima- 
da le  corresponde  ai  notable  escritor,  director  de  el  Eco  de 
Orense^  D.  Valentin  de  Lamas  Carvajal,  ai  cual  la  eximia 
escritora  Emilia  Pardo  Bazán  considera  como  el  escritor  mas 
genuinamente  gallego.  El  ha  sido  el  fundador  dei  periódico 
mas  importante  e  popular  que  se  ha  escrito  en  gallego  —  O 
Tio  Marcos  da  Portela^  en  el  cual  pode  decirse  que  hicieron 
sus  primeras  armas  todos  los  escritores  gallegos  contempo- 
râneos. 

Apesar  de  tener  la  desgracia  de  ser  ciego  nadie  como  el 
para  describir  estas  paisages  belisimas  y  estes  costumbres 
originales.  Nadie  como  el  interpreta  el  tipo  socarron  dei  pai- 


(i)  D.  Andres  Martinez  Salazar. 


ARTE  19 


sano  gallego,  y  sus  cuentos  en  cl  periódico  y  en  un  tomo  que 
publico  han  merecido  general  aceptacion. 

Su  Catecismo  do  labrego,  que  escribio  en  colaboracion  con 
D.  Arturo  Vazquez,  es  el  mejor  libro  que  se  ha  publicado  en 
prosa  gallega. 

Despucs  algun  que  otro  cuento  cn  tal  ó  cual  periódico  de 
alguno  que  otro  escritor  hasta  la  aparicion  de  Fernixe  nove- 
iita  de  Aurélio  Ribalta  que  demuestra  en  ella  galhardias 
literárias. 

Nada  diremos  de  mis  dos  libros  Coutos  da  terrina  y  Con- 
tos, lendas  é  tradiciós  que  non  tienen  otro  mérito  que  ser  los 
primeros  volumenes  de  algun  tamano  que  se  publicaron  en 
prosa  gallega  y  ser  los  primeros  en  que  el  realismo  se  em- 
plea  en  la  literatura  de  Galicia. 

Pêro  si  hasta  ahora,  los  prosistas  gallegos  no  han  dado 
prueba  de  su  existência,  en  tanto  los  poetas  se  dcmostraban 
muchos  e  de  gran  valor,  parecen  despertar  ahora  y  darnos 
pruebas  de  su  mérito. 

El  sábio  canonigo  de  Santiago,  D.  António  Lopez  Fer- 
reiro, distinguido  arqueólogo,  y  hombre  de  gran  talento, 
publico  una  novela  histórica  titulada  A  tecedeira  de  Bonaval, 
en  la  qual  demuestra  á  sus  conocimentos  históricos  un  gran 
dominio  sobre  el  idioma  gallego. 

Claro  está  que  su  calidad  de  sacerdote  cohibio  en  mucho 
ai  novelista,  pêro  ha  conseguido  su  objeto,  que  á  buen  seguro 
no  ha  sido  otro  que  hacer  agradable  la  lectura  de  episódios 
históricos  que  de  otro  modo  no  serian  leidos. 

Pêro  no  son  solo  los  gallegos  a  escribir  en  idioma  gali- 
ciano.  El  escritor  granadino,  director  que  ha  sido  dei  perió- 
dico As  Biirgas  publico  el  aíío  pasado  un  tomo  titulado  Beira 
ó  Barbaria^  preciosa  coleccion  de  paisajes  y  cuentos  de  Ga- 
licia, y  está  haciendo  un  libro  de  cuentos  gallegos  que  for- 
mará ai  tomo  44  de  la  importante  Bibliotheca  Gallega,  y  sobre 
cl  cual  tenemos  noticias  muy  favorables. 


20  ARTE 


Esta  es  á  grandes  rasgos  una  ligera  idea  sobre  el  renas- 
cimento de  la  prosa  gallega,  apuntes  sueltos,  sin  pruritos  lite- 
rários, y  sin  otro  fin  que  llenar  unas  cuartillas  para  um  articulo 
que  sirva  mas  que  de  nada  de  anuncio  sobre  estúdios  mas 
detenidos  y  mas  estensos. 

Heraclio  P.  PLACER. 


LE  VOYAGEUR 


L'herbe  fleurit  toujours  au  creux  frais  de  ton  ventre, 
Terre,  pourquoi  refuser  ton  ventre  au  voyageur  ? 
Et  si  le  seigle  est  múr,  il  a  faim  et  ses  mains 
Tremblent  d'amour  quand  il  pense  à  toutes  les  gerbes. 

II  sait  que  la  forêt  bleue  et  verte  est  ouverte 
Aux  chiens  qui  vont  flairer  le  parfum  des  tanières  : 
Les  fleurs  fanées  d'hier  ont  des  odeurs  d'étoiles, 
Mais  le  vieux  ciei  est  moins  cruel  que  Taubépine. 

La  spirale  s'enroule  aux  serpents  de  Téther, 
Frappe  et  plie,  pèlerin,  tes  épaules  pensives  : 
Le  moulin  tourne  et  la  mélancolie  des  oies 
Ecrit  ta  destinée  sur  Thorizon  sanglant. 

Heure,  ami,  crépuscule,  et  le  plaisir  des  mules 
Et  les  pleurs  de  la  roue  et  Tange  qui  s'envole : 
Ferme  tes  poings,  dors-toi  dans  Fastre  de  ton  rêve  : 
L'escadre  des  méduses  tombe  et  crève  sur  les  greves. 


27  septembre  i8o5. 

Remy  de  GOURMONT. 


ARTE  21 


LA  JEUNE  LITTERATURE  EN  NORVEGE 


On  peut  diviser  la  littérature  norvégicnne  de  nos  jours  en 
trois  partics.  La  première  avec  Ibsen,  Bjõrnson  et  Jonas  Lie, 
la  deuxième  avec  Ame  Garborg,  Hans  Jaiger  et  Gunnar 
Heiberg  et  la  troisième  —  constitue  la  plus  jeune  génération 
dont  j'essaierai  de  tracer  le  trait  général  dans  cette  esquisse. 

D'ailleurs  c'est  un  essai  bien  téméraire.  Car  jamais  généra- 
tion ne  fút  moins  homogène.  Mais  cela  est  justement  sa  ca- 
ractéristique :  le  trait  général  c'est  qu'il  n'y  en  a  pas. 

On  dirait  que  les  lauriers  d' Ibsen  ont  empêché  la  Jeu- 
nesse  de  dormir,  tant  le  nombre  d'écrivains  est  grand.  C'est, 
en  effet,  une  petile  armée  de  pliirnigerentes. 

Cependant,  la  physionomie  de  cette  jeune  génération  est 
assez  différente  de  celle  d'Ibsen.  Le  vieux  maítre  est  un  psy- 
chologue  doublé  d'un  réformateur  idéaliste;  devant  lui  on 
comparait  arme  d'un  tas  de  théories  et  de  doctrines  philoso- 
phiques;  —  devant  la  génération  nouvelle  on  n'a  pas  besoin 
d'un  Schopenhauer,  le  bon  sens  suffit.  Les  jeunes  estiment 
démodé  le  drame  «Brand»  d' Ibsen,  ils  comdamnent,  sans 
pitié,  toutes  les  ceuvres  moralisatrices  de  Bjõrnson,  de  Tolstoí 
et  d'Alexandre  Dumas  fils,  ils  restent  indiíférents  à  la  philo- 
sophie  anglaise,  ils  veulent  de  la  vie  dans  Tart  et  pas  de 
thèses. 

Cela  provient*de  ce  qu'ils  sont  exclusivement  des  lyriques 
et  des  artistes  psychologues.  Leurs  fantaisies  brulantes  sont 
remplies  de  Taventure  étrange  qui  s'appelle  la  vie.  Vaine- 
ment  ils  cherchent  à  comprendre  le  pourquoi  et  le  but  de 
Texistence,  vainement  ils  posent  des  questions. . .  Les  systè- 
mes  philosophiques  ne  les  contentant  pas,  ils  ílottent  dans  le 
doute,  s'approchent  de  nouveau  de  la  foi  chrétienne,  tâtent 
partout  et  finissent  par  accepter  la  vie  comme  de  vrais  fata- 


22  ARTE 


listes.  Pourtant  ils  ne  sont  pas  des  pessimistes  desesperes. 
Le  «que  sais-je»  de  Montaigne  est  un  mot  d'un  homme 
humble,  pas  d'un  homme  sans  espoir. 

La  plume  n'est  pas  dans  leurs  mains  un  scalpel  froid 
comme  celle  de  Bourget.  La  psychologie  n^est  pas  pour  eux 
du  mathématisme,  elle  n'a  pas  le  caractere  scientifique :  elle 
procede  de  Pintuition  poétique  comme  chez  les  russes. 

Dans  ce  pays  du  Nord,  si  vaste  et  si  rude,  les  hommes 
vivent  chez  eux;  la  vie  en  plein  air  est  restreinte  au  minimum; 
le  home  est  sacré:  cent  milles  foyers  —  voilà  la  Norvége. 

Tandis  que  la  famille  et  les  rapports  entre  les  deux  sexes 
a  été  Tobjet  de  la  poésie  des  générations  precedentes,  les  jeu- 
nes  écrivains  traitent  principalement  des  rapports  entre  pa- 
rents  et  enfants.  Ils  montrent  le  contraste  entre  ces  deux 
générations,  Tune,  pleine  de  préjugés  et  d'opinions  bourgeoi- 
ses,  Tautre,  pénétrée  des  idées  libératrices  de  nos  jours,  sou- 
vent  impétueuse  et  sans  égards,  mais  toujours  sous  Tétendard 
de  Pidéal  et  de  Favenir.  L'une  ne  comprenant  pas  Tautre, 
il  en  resulte  des  ruptures  dans  les  familles ;  les  fils  se  lèvent 
contre  les  pères,  les  filies  contre  les  mères,  la  jeunesse  contre 
la  vieillesse. 

Le  mariage  qui  jadis  était  une  instituition  par  la  grâce 
de  Dieu  est  sous-miné.  Les  dogmes  religieux  sont  discutes. 
Les  femmes  émancipées  parlent  iatin  au  lieu  de  faire  la  cui- 
sine  comme  autrefois.  De  sorte,  que  cette  jeune  littérature, 
en  traçant  Pimage  de  la  vie,  constitue  un  tableau  vivant  de 
rhistoire  des  idées  de  notre  temps. 

Ne  formant  aucune  «école»,  les  jeunes  écrivains  ne  sont 
ni  naturalistes,  ni  symbolistes,  ni  romantiques.  Ils  sont  un 
peu  de  tout.  Pour  eux  le  monde  est  trop  grand  et  mystérieux 
pour  être  ètiquetté.  S'ils  sont  quelque  chose,  ils  sont  des 
individualistes.  Tantôt  ils  nous  mènent  au  sommet  des  mon- 
tagnes  ou  le  silence  est  comme  un  souffle  de  1'éternité.  Tantôt 
nous  nous  trouvons  avec  eux  dans  les  vallées  ou  les  chau- 


ARTE  a3 


mières  disparaissent  dans  les  ombres  du  soir.  Tantôt  dans 
les  villes  ou  se  remue,  en  plein  soleil,  la  fourmilière  humai- 
ne.. . 

Comme  en  France,  comme  en  AUemagne,  les  hommes 
d'esprit  norvégiens  ne  sont  pas  nés  dans  la  capitale  du  pays. 
lis  sont  presque  tous  des  provinciaux.  L'un  est  né  en  Nor- 
dland,  sous  le  soleil  de  minuit,  Tautre  a  vu  le  jour  sur  les 
fjords  ou  dans  une  commune  des  montagues.. . 

Kntit  Hamsun  est  un  romancir  bizarre  et  plein  de  verve. 
II  descend  dans  les  régions  sombres  du  coeur — dans  le  gouíFre 
de  rinconscience.  Quelques  unes  de  ses  oeuvres  rappellent  les 
contes  d'Hoffmann,  d'autres  font  penser  à  Dostoiewsky.  Ge 
dernier,  au  commencement  de  Tun  de  ses  livres  (« Fumée »), 
est  assis  dans  un  waggon,  regardant  la  fumée  noire  de  la  loco- 
motive  à  travers  la  fenêtre.  Tantôt  elle  tourbillone  dans  Pair, 
tantôt  prés  des  champs,  tantôt  par-ci,  tantôt  par-là.  Et  le 
poete  russe  se  dit:  cette  fumée  là,  c'estla  vie  —  tantôt  comme 
ci,  tantôt  comme  ca  —  comme  un  navire  sans  gouvernail.. . 
Knut  Hamsun  regarde  aussi  la  vie  et  il  se  dit :  tout  est  mys- 
tère,  Phumanité  passe  devant  Texistence  comme  devant  un 
Sphinx.  II  faut  chercher  le  mot  de  Ténigme  dans  ces  pro- 
fondeurs  de  Tâme  dont  nous  n'avons  pas  la  conscience.  Aussi 
ses  romans  sont  comme  des  sondes  dans  les  régions  ignorées 
de  la  nature  humaine.  II  est  seulement  difficile  d'en  contrôler 
les  résultats. 

Hans  E.  Kinch  est  un  auteur  três  interessant  aussi.  En 
lui  il  y  a  du  Zola  et  d'Edgar  Poe.  Mais  son  naturalisme  cache 
un  subjectiviste  et  son  mystico-symbolisme  est  le  voile  d'un 
revolte.  Ses  livres  de  la  vie  des  paysans  et  spécialement 
son  dernier  recueil  de  contes  —  «Ailes-de-Chauve-Souris» 
—  ont  obtenu  un  vif  succès. 

Thomas  Kraq,  Hans  Aanrud  et  Peter  Egge  sont  des  écri- 
vains  d'un  beau  talent.  Plusieurs  de  leurs  romans  sont  tra- 
duits  en  langues  étrangères.  Mons  Lie  est  un  artiste  d'une 


24 


ARTE 


originalité  bien  singulière ;  sa  manière  de  regarder  la  vie  peut 
être  caracterisée  comme  un  souris  ironique  à  travers  les  lar- 
mes.  Bemí  Lie,  Jakob  Hilditsch,  Hjalmav  Kristeusen  et 
d'autres  sont  des  conteurs  agréables,  voyant  de  leurs  propres 
yeux.  Nils  Collett  Vogt  est  un  lyrique  impétueux  et  plein  de 
musique.  La  poèsie  de  cet  assaillant  du  ciei  est  comme  une 
fanfare  de  la  jeune  génération,  tantôt  douce,  tantôt  montant 
vers  les  nuages,  tantôt  puissante  comme  un  orgue.  II  ne  faut 
non  plus  oublier  Sigbjórn  Obstfelder,  un  poete  d'un  profond 
talent.  Un  peu  baudelairien,  mais  si  fin  et  si  délicat! 

Aucun  d'eux  ne  se  ressemble.  lis  sont  aussi  différents 
que  le  rouge  et  le  bleu, 

lis  n'ont  que  cela  de  commun  qu'ils  sont  tous  en  oppo- 
sition  au  bon  vieux  temps  et  qiiils  ne  tiennent  à  ce  que  fap- 
pdle  (nThomme-cerpeaiís.  La  grande  nature  de  Norvége  leur 
a  appris  qu'il  y  a  plus  de  choses  dans  le  ciei  et  sur  la  terre 
qu'on  ne  Timagine  dans  toutes  les  philosophies  et  sciences  du 
monde.  Aussi  ne  créent-ils  que  des  «hommes-coeur»  et  des 
«hommes-instinct». 


Paris,  octobre  95. 


Erick  lie. 


t^^ii.-on.i.iu^.  [.  t"^^uu';if^^^ff<W;Wgj 


Desenho  de  Noé  Legrand 


ARTE  25 


LIED 


Fils  de  roi,  fils  de  roi, 

Vous  vous  en  irez  quand  sonnera  Thcure.  — 

Dame,  je  ne  sais. 

Fils  de  roi,  fils  de  roi, 

La  bruyère  est  courte  pour  Télan  d'une  heure.  — 

Dame,  je  ne  sais. 

Fils  de  roi,  fils  de  roi, 

La  terre  est  plus  belle  au  fonds  de  ce  palais, 
Plus  large  à  chevaucher  au  gré  du  bon  varlet.  — 
Dame,  je  ne  sais. 

Si  tu  savais  plus,  mauvais  écuyer, 

Prés  de  mon  rouet,  saurais  te  garder. . . 

Fils  de  roi,  Fils  de  roi, 

Vous  m'avez  cache  bien  des  chevauchées.  — 

Dame,  je  ne  sais. 

GusTAVE  KAHN. 


REVEIL 


Je  rêve  d'un  génie  qui  glisse. 
Entre  les  fentes  de  Tarmure 
Ou  Tcmoi  vil  des  sens  me  mure, 
La  joie  de  finir  mon  supplice. 


Cette  joie,  à  son  tour  fatale ! 
Ramimerait  mon  ame  sèche, 
Comme  une  pitié  d'aube  fraiche 
Le  parfum  mourant  d'un  pétale. 


26  ARTE 


Ma  desesperance  quiete 
Surgle  au  rayon  qui  hasarde 
Ce:  «Leve  toi !»  par  la  lézarde 
De  ma  ténébreuse  oubliette, 


Sentirait  Torgueil  qui  délivre 
Gonfler  ses  veines  étiolées; 
Et  s'ouvriraient  les  fois  violées 
Aux  germes  semeurs  de  survivre. 


Unique,  sublime  caressel 
Le  faux  plaisir,  qui  m'enlinceule 
Etant  dépouillé,  Tidée  seule 
Ceindrait  ma  volupté  pauvresse. 


O  baisers  moins  brefs  d'amertume 
Puisqu'ils  ne  joignent  pas  de  lèvres, 
O  flamboi  tríomphal  des  fièvres 
Ou  nuUe  chair  ne  se  consume, 


Dictez  la  norme  sybilline 
De  vos  valeurs  enfin  cotées 
Aux  sensualités  domptées: 
L'âme  redevient  masculine. 


Cest  la  symbolique  Roi-Reine 
Rendue  au  trone  legitime, 
Vers  qui  s'exhale  Thymne  intime 
«Désormais,  lucide,  sereine. 


Porte,  três  forte,  la  cuirasse 
Ou  Ton  estimait  ta  mort-súre: 
Sur  les  saharas  de  luxure 
Pleut  Tallégresse  de  la  grâce.» 


ARTE  vj 


Je  sais  bien  cette  attente  faite 

De  la  pâte  folie  des  bulles; 

Mais,  aux  soirs  de  voeux  plus  crédules, 

Quel  làche  mortel  ne  souhaite, 


Revant  Tennui  des  portes  closes, 
Qu'un  esprit  aigri  par  son  leurre 
Gifle,  triomphateur  d'une  heure, 
L'illogisme  brutal  des  choses. 


Abel  PELLETIER. 


A  PINTURA  PORTUGUEZA  NOS  SEC.  XV  E  XVI 


TERCEIRO  ENSAIO 


I 


Muito  de  propósito  não  damos  a  este  estudo  o  titulo  que 
acudiria  primeiro  á  lembrança :  Grão-'V)asco^  porque  não  dese- 
jamos restringir  o  problema  a  Vizeu. 

A  epocha  em  que  semelhante  titulo  significava  um  grande 
ponto  de  interrogação,  estendendo-se  do  Norte  ao  Sul  do  paiz, 
passou,  felizmente.  Desde  que  foi  provado  com  documen- 
tos (i)  que  havia  uma  filiação  directa  dos  nossos  pintores  com 


(i)  Sobre  alguns  pontos  da  Historia  da  arte  nacional  —  Carta  ao  Dr. 
Augusto  Felippe  Simões,  na  revista  do  Porto  A  Renascença,  lo  de  março 
de  1878;  e  A  pintura  portuguesa  nos  séculos  XV  e  XVI.  Primeiro  ensaio» 
Porto,  188 1. 


28  ARTE 


OS  primeiros  nomes  da  Escola  de  Flandres  e  de  Brabante; 
desde  que  o  exame  de  grupos  inteiros  de  quadros  absoluta- 
mente inéditos,  ainda  hoje  conservados  em  logares  recôndi- 
tos (i)  —  onde  ninguém  os  supporia  —  nos  habilitou  alocalisar 
officinas  de  pintura  de  mérito  pelo  menos  egual  á  de  Vizeu, 
o  nome  Grão-Uasco  resume  uma  ideia  de  absorpção  abso- 
lutamente injusta,  um  ponto  de  vista  erróneo  que  passou  em 
julgado. 

A  recente  descoberta  dos  quadros  da  serie  de  São  Vi- 
cente (2)  veio  fortalecer,  confirmando-a,  a  opinião  que  havía- 
mos ennunciado  em  1878  na  carta  ao  fallecido  Dr.  A.  Felipe 
Simões :  que  não  é  em  Vizeu  que  está  a  chave  da  questão, 
mas  sim  em  Flandres;  não  no  sec.  XVI,  não  no  período 
manoelino,  mas  antes  na  segunda  metade  do  sec.  XV-,  que 


(i)  Não  podemos,  infelizmente,  revelar  os  logares  em  que  estão 
quadros  de  primeira  ordem  nacionaes  e  nacionalisados  (flamengos)  senão 
muito  condicionalmente,  por  motivos  que  devemos  respeitar.  Comtudo, 
para  que  se  não  diga,  como  já  tem  succedido  em  outros  casos  por  igno- 
rância e  falta  de  boa  fé  e  com  absoluta  injustiça,  que  fazemos  monopólio 
dos  nossos  trabalhos  e  estudos  (isto  a  quem  está  na  brecha  ha  25  annos, 
imprimindo  no  paiz,  viajando  no  paiz  e  preleccionando  no  paiz  á  sua 
custa,  e  dando  o  que  não  lhe  querem  comprar)  ahi  vae  a  seguinte  decla- 
ração :  O  sr.  Prof.  Justi,  o  eminente  especialista,  professor  da  Universi- 
dade de  Bonn  (Allemanha),  que  publicou  em  Berlim  e  Leipzig  os  trabalhos 
estrangeiros  mais  notáveis  que  ha  sobre  a  pintura  da  península  nos  sé- 
culos XV  e  XVI,  possue  desde  1887  a  1888  uma  Hsta  d'esses  quadros  com 
a  indicação  dos  logares,  e  uma  descripção  e  apreciação  summaria;  mas 
não  de  tudo,  porque  posteriormente  appareceram  mais  quadros  e  de 
grande  importância.  O  sr.  Prof.  Justi  ainda  vive  e  pode  confirmar  o  que 
dizemos,  e  que  temos  instado  com  o  illustre  sábio  para  vir  ver  e  exa- 
minar essas  obras,  a  fim  de  concluir  os  seus  estudos. 

(2)  Taboas  da  pintura  portuguesa  no  século  XV.  Dous  folhetins  no 
Commercio  do  Porto,  20  e  21  de  julho  de  iSgS;  e  o  artigo  IV  (no  mesmo 
jornal,  3  de  agosto)  sobre  a  Exposição  de  arte  sacra-ornamental  de  Lis 
boa :  As  taboas  da  pintura  portuguesa. 


ARTE  29 


Vizcu  é  uma  estação,  importante  sim,  porém  uma  entre  mui- 
tas n'uma  longa  jornada  artística  que  durou  quasi  século  e 
meio  (1428- 1570). 


Em  Dezembro  de  1428  estava  Jean  Van-Eyck,  o  maior 
artista  da  escola  flamenga,  pintando  em  Lisboa  o  retrato  da 
futura  Duqueza  de  Borgonha,  filha  de  D.  João  I.  Em  iSyi 
fechava  Francisco  de  HoUanda  a  serie  dos  seus  estudos,  sem 
conseguir,  apesar  de  uma  lucta  de  mais  de  vinte  annos  (i),  pôr 
termo  á  confusão  que  se  alastrava  pelo  paiz  em  assumptos 
de  arte,  no  ensino,  na  vida  pratica  dos  officios  e  nos  hábitos 
da  corte,  da  nobreza  e  do  clero.  Desvairados  costumes,  como 
reflexo  de  desvairadas  ideias,  traduzidas  no  dominio  da  arte 
em  extravagâncias  e  feitios  desusados,  que  o  vulgo  podia 
acceitar  como  invenções,  mas  que  não  conseguiam  illudir  os 
iniciados. 

Van-Eyck  andou  percorrendo  todo  o  litoral  da  península, 
durante  um  anno,  subindo  até  S.  Thiago  de  Compostella. 

Percorreu  todo  o  reino,  e  desceu,  no  regresso  da  roma- 
ria, até  Granada,  para  saudar  o  rei  mouro,  como  já  saudara 
o  rei  de  Castella  c  os  seus  Grandes. 

Não  se  tem  prestado  a  devida  attençao  a  esta  longa  e 
interessantíssima  viagem,  havendo  todavia  um  itinerário  se- 
guro e  uma  descripção  muito  curiosa  d'ella.  Temos  á  vista 
uma  relação  impressa,  e  outra  inédita,  ainda  mais  preciosa, 
que  brevemente  publicaremos.  Ambas  procedem  de  códices 
coevos. 


(i)  Data  do  seu  primeiro  manuscripto,  1548;  do  ultimo,  iSyi.  Vide 
as  nossas  edições  criticas  de  1879  e  1890  a  1893. 


3o  ARTE 


A  extrema  raridade  da  primeira  e  a  difficuldade  em  obter- 
se  copia  da  segunda  explicam  o  abandono  em  que  a  critica 
tem  deixado  essas  fontes  de  estudo  (i). 

Mas  o  problema  talvez  remonte  a  uma  data  ainda  anterior 
a  1428. 

Em  141 5  mandou  o  Duque  de  Borgonha  (pae  do  que 
devia  ser  quatorze  annos  depois  genro  d'El-Rei)  o  seu  retrato 
a  D.  João  I,  feito  por  Jehan  Melluel,  seu  pintor  de  corte 
desde  iSgy  a  1416,  anno  em  que  falleceu.  Devia  ser  a  obra  de 
um  mestre  encanecido  no  exercicio  da  sua  arte. 

De  D.  João  I  existe  um  retrato  authentico  que  descobri- 
mos em  Vienna  d'Austria  em  1871,  pintado  depois  do  anno 
de  i385,  porque  ha  n'elle  uma  inscripção  allusiva  á  Batalha 
de  Aljubarrota  (2). 

Tivemos  a  fortuna  de  descobrir  n'esse  mesmo  anno,  e 
n'essa  mesma  cidade  uns  formosissimos  retratos,  também  em 
taboa,  de  sua  neta,  a  Infante  D.  Leonor,  filha  de  D.  Duarte, 
que  foi  Imperatriz  da  Allemanha  em  virtude  do  seu  casa- 
mento (1452)  com  Frederico  III. 


(i)  Não  ha  desculpa  para  os  críticos  e  archeologos  da  ultima  hora, 
que  tem  á  sua  disposição,  desde  1877,  os  seguintes  elementos : 

Sobre  as  relações  de  Portugal  com  a  corte  de  Borgonha :  a)  A  chro- 
nologia  d'essas  relações,  b)  A  embaixada  em  que  veio  Jean-van-Eyck  a 
Portugal,  c)  Os  retratos  da  Infanta  D.  Isabel,  Duqueza  de  Borgonha,  d) 
Vida  da  Infanta  D.  Isabel  D.  de  B.  No  estudo  b  está  o  itinerário  e  a 
chronologia  exactíssima.  Todos  elles  são  appendices  da  Archeologia  ar- 
tística, fase.  IV.  Porto,  1877,  pag.  85  a  io3. 

(2)  Fomos  nós  que  apontámos  este  retrato  a  Oliveira  Martins,  dan- 
do-lhe  uma  descripção  minuciosa  d'elle  e  outros  elementos  importantes 
para  as  illustrações  dos  seus  volumes:  Os  filhos  de  D.  João  I  e  Vida  do 
Condestavel;  e  ainda  para  o  D.  João  II,  que  ficou  inédito.  Em  1877  demos 
noticia  clara  e  minuciosa  dos  retratos  de  Vienna,  Arch,  artist.,  fase.  IV, 
pag.  i5o.  The:^ouros  d' arte  portugueses  existentes  no  estrangeiro. 


ARTE  3i 


Seu  filho,  Maximiliano  I  d' Áustria  foi  o  principal  protector 
de  Diirer  e  uma  figura  proeminente  na  Renascença  artistica, 
litteraria  e  politica  de  Allemanha(i). 

A  semente  que  colhemos  d'essas  descobertas  successivas 
havia  de  fructificar  notavelmente  nos  annos  de  1882- 1 891, 
quando^por  uma  serie  de  explorações  methodicas  fomos  des- 
cobrindo differentes  taboas  do  sec.  XV,  dispersas  pelo  reino, 
que  se  agrupam  naturalmente  em  torno  da  extraordinária 
serie  de  São  Vicente. 

Ahi  encontrámos  ha  poucos  mezes  ( —  prospera  sorte, 
que  premeia  ás  vezes  um  viandante  tenaz,  embora  fatigado! — ) 
o  élo  histórico  que  liga,  providencialmente,  os  nossos  estudos 
de  1871,  1878,  1881  e  1888  aos  de  hoje  (2). 

Em  Vienna  El -Rei  D.  João  I  e  sua  neta,  em  S.  Vicente 
seu  filho  D.  Duarte,  com  uma  parte  da  família  do  illustre 
vencedor,  e  com  seu  próprio  filho  D.  Affonso  V,  no  meio  de 
um  incomparável  cenáculo  histórico  immortalisado  para  os 
vindouros  em  taboas  cujas  datas  oscillam  entre  1460  e  1460. 


(i)  Vid.  Sobre  as  relações  de  Portugal  com  a  Allemanha  (sec.  XV  e 
XVI).  Differentes  capítulos  da  Arch.  artist.,  fase.  IV. 

(2)  Recapitulamos  aqui  os  títulos  dos  Estudos  relativos  a  essas  da- 
tas, que  citaremos  d'ora  avante  com  as  letras  A  —  E. 

A.  187 1- 1872.  Prologo-prospecto  da  Archeologia  artistica.  Accres- 
tar  o  que  dissemos  na  biographia  do  Conde  de  Raczynski. 
Porto,  1874. 

B.  1878.  Carta  ao  Dr.  Augusto  Felíppe  Simões,  10  de  março. 

C.  1881.  A  pintura  portuguesa  nos  séculos  XV  e  XVI.  Primeiro 
Ensaio.  Porto. 

D.  1888.  Id.  Segundo  Ensaio.  Grão  Vasco,  no  vol.  XII  do  Portu- 
gal antigo  e  moderno,  artigo  Vizeu.  Porto,  29  de  junho. 

E.  1895.  Taboas  da  pintura  portuguesa  no  século  XV;  como  intro- 
ducção  ao  presente :  Terceiro  Ensaio. 

F.  1S95.  A  exposição  de  arte  sacra-ornamental  (Lisboa,  1895).  Ar- 
tigos III  e  IV.  llluminuras.  As  taboas  de  pintura  portuguesa. 


ARTE 


Falta  apenas  encontrar  um  retrato  authentico  de  D.  João 
II,  em  taboa  do  sec.  XV,  para  termos  a  serie  completa  dos 
retratos  authenticos  da  dynastia  d'Aviz. 


Não  ha  documento  que  prove  que  os  retratos  de  D.  João 
I  e  da  Infante  D.  Leonor,  Imperatriz,  sejam  obra  de  pintores 
portuguezes,  mas  até  hoje  ninguém  os  classificou  no  estran- 
geiro com  nenhum  dos  nomes  conhecidos  na  epocha  a  que 
pertencem,  sendo  aliás  pinturas  notáveis. 

Julgando  pelo  mérito  da  factura,  pelo  vigor  do  estylo,  pela 
technica  e  pela  caracterisação,  não  ha  senão  motivos  para 
affiançar  que  se  aproximam  notalvelmente  da  serie  de  S. 
Vicente, 

E  ella  representa  —  nunca  será  demais  repetil-o!  —  a 
grande  pintura  histórica,  que  nos  faltava  até  hoje,  embora 
n'uma  forma  allegorica,  mas  finamente  pensada,  de  profunda 
e  vital  expressão! 

O  São  'Pedro  de  Vizeu  é  uma  concepção  hierarchica, 
uma  personificação  da  egreja  militante;  aconselha  e  abençoa 
com  a  dextra,  mas  quasi  que  ameaça  com  as  chaves  do  ceu, 
antes  um  sceptro  do  que  um  symbolo  da  esperança.  Os 
outros  três  grandes  painéis  de  Vizeu  são  a  repetição  de 
assumptos  tradicionaes  em  forma  tradicional :  o  Baptismo  de 
Chrisio,  o  mavtyvio  de  S.  Sebastião  e  a  Teníecosies.  Collo- 
camol-os  pela  ordem  do  seu  mérito,  devendo  notar  que  o 
segundo  e  terceiro  mal  podem  figurar  dignamente  ao  lado 
do  irmão  primogénito.  A  Tentecostes  é  uma  taboa  de  mérito 
muito  secundário ,  embora  tenha  grande  valor  como  docu- 
mento histórico  para  uma  demonstração  que  ainda  ninguém 
tentou,  e  adiante  iniciaremos. 


ARTE  33 

Em  resumo,  diremos:  que  a  serie  da  Sacristia  de  Vizeu 
foi  concebida  e  traçada  dentro  dos  moldes  tradicionaes  da 
arte(i).  Outro  tanto  se  deve  confessar  da  preciosa  serie  da 
sala  do  Cabido  (2).  Na  serie  de  São  Vicente,  para  citar  só  a 
mais  saliente  das  que  classificaremos  de  inéditas,  transluz  a 
nossa  historia  com  todos  os  seus  fulgores,  palpita  intensa  e 
concentrada  a  vida  nacional.  Eis  o  facto  capital,  como  tam- 
beni  me  parece  questão  de  primeira  ordem  o  podermos 
preencher  finalmente  a  lacuna  de  quasi  um  século,  que  apon- 
távamos com  sincera  magua  em  1881,  quando  se  considerava 
quebrado  o  fio  desde  a  sabida  de  Jean  Van-Eyck  em  1429, 
ate  ao  appareci mento  dos  primeiros  quadros  da  cpocha  ma- 
noelina:  i5oo  a  i520  (vid.  c,  pag.  16). 

(Continua) 

Porto,  outubro  de  gS. 

Joaquim  de  Vasconcellos. 


(i)  O  S.  Sebastião  e  o  Baptismo  podem  classificar-se  hoje  uma 
ruina,  depois  que  o  celebre  pintor  viziense  António  José  Pereira  os  res- 
taurou vandalicamente;  é  o  termo.  A  este  funesto  personagem  já  appli- 
cámos  o  devido  correctivo  em  1888  (vid.  D,  pg.  1876- 1877)  quando  vivo. 
Morreu  ha  trez  mezes,  quando  talvez  se  preparava  a  conspurcar  o  São- 
Pedro.  O  paiz  que  agradeça  a  certa  classe  de  jornalistas,  arvorados  em 
archeologos  e  criticos  d'arte,  que  incensaram  esse  ignorantíssimo  pe- 
dante. 

(2)  A  serie  da  Sala  do  Cabido  fomos  encontral-a  agora  (princípios 
de  outubro)  na  capella-mór  da  Sé,  por  cima  das  cadeiras  dos  cónegos. 
Está  intacta,  sem  o  menor  restauro,  quasi  um  milagre  n'este  paiz !  Dous 
quadros  sahiram  pela  primeira  vez  de  Vizeu :  Epiphania  e  Apresentação 
no  templo;  figuraram  na  Exposição  de  arte  sacra-ornamental  de  Lisboa, 
1895  (vid.  F,  artigos  III  e  IV).  As  outras  taboas  de  Vizeu,  avulsas  —  três 
quadros  da  Misericórdia,  Calvário  da  Sé,  os  de  S.  Francisco  de  Orgens 
etc,  representam  do  mesmo  modo  assumptos  tradicionaes. 
3 


BOLETIM  INTERNACIONAL 


ALLEMANHA 

JORNAES  E  REVISTAS. 

OM  vivo  prazer  folheámos,  ha  mezes,  o  i.°  fascí- 
culo d'uma  revista  monumental  —  Pan  —  órgão 
da  sociedade  berlineza  do  mesmo  nome.  Guiada 
por  um  largo  internacionalismo  na  escolha  dos 
seus  collaboradores,  acolhendo  os  talentos  de 
todos  os  paizes,  o  fim  da  revista  consistia  em 
reunir,  sem  distincção  d'escola,  as  aspirações 
creadoras  da  arte  contemporânea,  nas  suas  mais  notáveis  producções. 
Na  lista  dos  collaboradores  liam-se  os  nomes  de  Puvis  de  Chavannes, 
Arnold  Boecklin,  Fernan  KhnopfF,  Félicien  Rops,  Joseph  Sattler,  James 
Whistler,  Paul  Verlaine,  barão  de  Liliencron,  Paul  Scheebart,  Ame 
Garborg,  Maurice  Maeterlinck,  Henri  de  Regnier,  Stephane  Mallarmé, 
etc.  A  publicação  era  superiormente  dirigida  por  Otto  Julius  Bierbaum 
e  J.  Meier  Graefe,  dois  puros  e  admiráveis  artistas.  Pela  magnificência  da 
parte  material  e  pela  coUaboração,  o  2."  fascículo,  publicado  em  agosto, 
excedeu  consideravelmente  o  i.°.  Mas  eis  que  uma  imprevista  circular 
acaba  de  desfazer  todas  as  esperanças  postas  na  inegualavel  revista  de 
Berlim. 

Violentamente  hostilisados  pelo  ridículo  chauvinismo  d'alguns  dos 
seus  camaradas,  e  não  querendo  abdicar  dos  seus  princípios  estheticos, 


ARTE  35 


principalmente  no  que  diz  respeito  ao  cosmopolitismo  artistico,  Bier- 
baum  e  Meier  Graefe  demittiram-se  de  directores  da  sociedade  Pan. 
Ainda  uma  vez  a  «arte  official»,  a  rotina  e  o  dilettantismo  destruiram 
uma  empreza  de  largo  alcance  e  que  tantos  sacrifícios  tinha  custado  aos 
seus  fundadores.  A  revista  continuará  a  sair  regularmente,  segundo  nos 
dizem  de  Berlim.  D'hoje  em  deante,  porém,  o  titulo  Pan  não  passará 
d'uma  farça . . . 

#  Muito  interessantes  os  n."'  84  e  35  da  Internationale  Litteratiir- 
berichte,  de  Leipzig,  relativos  a  18  e  3o  de  outubro. 

O  n."  34  insere,  entre  outros  artigos,  a  conclusão  d'um  curioso  es- 
tudo de  Heinrich  Nitschmann  sobre  a  historia  da  litteratura  servia  [Zur 
serbischen  Litteraturgeschichté),  e  um  extenso  compte-rendu  do  XVII 
Congresso  da  associação  litteraria  e  artistica  internacional,  ultimamente 
realisado  em  Dresden.  Na  secção  Litteratische  Notijen  refere-se  gracio- 
samente ao  apparecimento  d'Arte. 

O  n.°  35  publica  um  estudo  critico  de  Karl  Bleibtreu  sobre  o  grande 
humorista  inglez,  Swift. 

ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

W.  Eigenbrodt:  Gedichie  (R.  Reich,  Basel);  F.  Beynuhnen:  Ski^^en 
u.  Lieder  (B.  Teichert,  Kbnigsberg) ;  L.  Jacobowski :  Aus  Tag  u.  Trainn 
(S.  Calvary  &  Co.,  Berlin) ;  F.  Wedekind :  Der  Erdgeist  (A.  Langen, 
Munchen) ;  W.  Amelung :  Die  Basis  des  Praxiteles  aus  Manttnea  (Ver- 
lagsanst.  f.  Kunst  u.  Wissenschaft,  Munchen)  ;  Richard  Dehmel :  Der 
Mitmensch  (H.  Storm,  Berlin) ;  D.  v.  Liliencron  :  Kriegsnovellcn  (W. 
Friedrich,  Leipzig) ;  M.  Nietzki :  Heinrich  Heine  ais  Dichter  u.  Mensch 
(Mitscher  &  ROstell,  Berlin) ;  Frhr.  v.  der  Ropp  :  Blcitter  im  Winde  (J. 
Naumann,  Dresden);  J.  Schnakenburg:  Lose  Blatter  (A.  Janssen,  Leipzig). 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  No  próximo  numero  publicaremos  as  seguintes  composições  de 
escriptores  allemães :  O  wãr  ich  doch  der  machtige  Baum  I  poesia  de  L. 
Raphael  (Hedwig  Kiesekamp) ;  Herbst,  poesia  de  Richard  Dehmel ;  Rot, 
prosa  de  J.  Meier  Graefe,  etc. 

#  Com  o  nome  «Edda»  organisou-se  ultimamente  em  Berlim  uma 
sociedade  cujos  esforços  visarão  a  imprimir  um  cunho  eminentemente 
nacional  a  todos  os  productos  da  arte  allemã.  A  sociedade  começará  os 
seus  trabalhos  fundando  uma  publicação  periódica,  também  chamada 
«Edda».  O  i.°  fascículo  d'csta  publicação,  editada  pela  casa  F.  A.  Bro- 


36  ARTE 


ckhaus,  de  Leipzig,  será  collaborado  litterariamente  por  Aug.  v.  Heyden, 
Félix  Dahn,  Paul  Hildebrandt,  etc,  e  artisticamente  por  Herm.  Hendrich, 
Moritz  V.  Schwind,  Franz  Stuck,  Wilh.  Weimar,  etc. 


ÁUSTRIA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  O  n."  53  (5  de  outubro)  da  revista  viennense  Die  Zeit  traz  um 
estudo  critico  de  Marie  Herzfeld  sobre  A.  Mary  F.  Robinson,  «a  mais 
«notável  poetisa  de  Inglaterra.  Apezar  das  suas  bailadas,  A.  Mary  F.  Ro- 
«binson  é  uma  figura  quasi  desconhecida.  A  sua  arte  rebuscada  envol- 
«ve-a  como  n'um  cerrado  veo ;  as  suas  nuanças  são  delicadas  de  mais 
«para  a  multidão ;  o  que  sente  e  escreve  filtra-se  atravez  de  dilúvios  da 
«mais  intensa  cultura ...» 

No  mesmo  numero  da  Die  Zeit  vem  uma  carta  inédita  de  Friedrich 
Nietzsche  sobre  a  recitação  dos  versos  clássicos. 

*  No  próximo  numero  publicaremos  um  poema  inédito  de  Marie 
Herzfeld  e  a  primeira  parte  d'um  curiosíssimo  artigo  de  Alfred  Gold 
sobre  «^4  evolução  da  moderna  litteratura  austríaca. ■» 

*  Falleceu  em  Vienna  o  conhecido  escriptor  Ludwig  Diirrbauer. 
Tinha  35  annos.  A  mais  admirada  das  suas  obras  é  o  grupo  Der  Kampf 
wns  tagliche  Brot  (a  lucta  pelo  pão  de  cada  dia). 


BÉLGICA 

EXPOSIÇÕES. 

Annuncia-se  para  breve  a  reabertura  da  «Maison  d'Art  de  la  Toison 
d'or,»  em  Bruxellas.  A  primeira  exposição  será  exclusivamente  composta 
de  trabalhos  de  Alfred  Stevens.  Prepara-se  também  uma  exposição  das 
obras  de  Portaels. 

Com  a  exposição  dos  quadros  de  Stevens  devem  coincidir,  na  secção 
das  artes  applicadas,  a  dos  vidros  da  casa  Daum  frères,  de  Nancy,  e  a 
das  cerâmicas  de  reflexos  metallicos,  de  Clément  Massier. 

PEQUENAS  NOTÍCIAS. 

#  O  nosso  collaborador  Maurice  Maeterlinck  está  concluindo  o  seu 
novo  livro  Le  Trésor  des  Humbles,  que  será  editado  pelo  Mercure  de 
France. 


ARTE  3? 


#  Acaba  de  apparecer,  em  Verviers,  uma  nova  revista,  L'Art  Wal- 
lon,  que  seguirá  o  caminho  de  Floreai  e  da  Wallonie.  No  summario  do 
I.»  numero  lêem-se  os  nomes  de  Emile  Verhaeren,  Paul  Gerardy,  Léon 
Paschal,  Richard  Ledent,  etc, 

#  A  casa  E.  Deman,  de  Bruxellas,  poz  ultimamente  á  venda  um 
livro  de  Georges  Marlow,  L'Ame  en  Exil.  É  um  delicado  debute  cheio 
de  promessas. 

BRAZIL 

REVISTAS. 

#  Recebemos  os  três  primeiros  números  da  Thebaida,  órgão  da 
moderna  geração  litteraria  do  Brazil.  Esta  revista  vem  cheia  de  atrevi- 
das extravagâncias,  que,  longe  de  nos  irritarem,  nos  merecem  toda  a 
sympathia,  pois  manifestam  uma  nobre  anciã  de  novos  horisontes  esthe- 
ticos.  De  resto,  essas  extravagâncias  são  indispensáveis  em  todos  os 
movimentos  de  remodelação  artística,  O  famoso  coUete  vermelho  de 
Theophile  Gautier,  o  girasol  de  Oscar  Wilde,  a  gaforina  de  Sâr  Peladan 
e  o  petulante  vocabulário  dos  Oaristos,  não  íoram  fumismes  vãos  :  n'esta 
era  de  glacial  indifferença,  só  por  meio  do  escândalo  se  consegue  attra- 
hir  a  attenção  do  publico. 

Os  collaboradores  da  Thebaid.a.  são  todos  noviços.  Entre  elles,  al- 
guns ha  que  revelam  apreciáveis  aptidões.  Devemos  especialisar  A.  de  F. 
{Alves  de  Faria?)  cuja  prosa  tem,  per  vezes,  uma  nobre  e  graciosa  allure. 

#  O  PÃO,  órgão  da  Padaria  espiritual.  O  n."  24  d'esta  revista  cea- 
rense insere,  entre  muitas  outras  composições  litterarias,  um  soneto  de 
Rodolpho  Theophilo,  Punição,  quatorze  desleixados  versos  desenvol- 
vendo um  lindo  thema  : 

Este  cego,  que  Deus  assim  castiga, 
E  na  treva  a  cegueira  faz  que  siga 
Sem  um  conforto,  a  caminhar  a  sós,  * 

Quando  menino  procurava  os  ninhos 
E  os  olhos  dos  implumes  passarinhos 
Furava  rindo  com  crueza  atroz  I 


PUBLICAÇÕES  ANNUNCIADAS. 

Emilio  Kemp:  Kermesse;  Carlos  Nelson:  Flammulas ;  Celso  Me- 
nezes:  Neblinas;  CoUatino  Barroso:  Painéis. 


38  ARTE 


AOS    ESCRIPTORES  BRAZILEIROS  I 

Desejando  dar  nos  próximos  números  d'esta  publicação  uma  com- 
pleta resenha  do  movimento  litterario  da  grande  republica  sul-americana, 
pedimos  a  todos  os  prosadores  e  poetas  do  Brazil  a  fineza  de  nos  man- 
darem as  suas  obras,  das  quaes  nos  occuparemos  demoradamente. 


FRANÇA 

BIBLIOGRAPHIA. 

#  Poèmes,  par  Henri  de  Régnier  («Mercure  de  France,»  Paris). 
Henri  de  Régnier  enviou-nos  ha  dias  o  seu  volume  de  versos,  Poèmes. 
Comprehende  vários  poemas  novos,  além  dos  Poèmes  anciens  et  roma- 
nesques,  e  de  Tel  qu'en  songe,  que  tinham  sido  já  publicados.  Não  po- 
demos falar  hoje  da  obra  completa,  já  considerável,  do  moço  poeta 
francez.  Limitamo-nos  a  esta  nota  sobre  os  Poèmes,  grosso  volume  de 
205  paginas,  publicado  pela  Societé  du  Mercure  de  France,  n'uma  edição 
nitida.  Não  analysamos  agora  o  livro.  Queremos  só,  atravez  das  suas 
paginas,  revelar  n'um  esboço  rápido  a  physionomia  intellectual  e  a  psy- 
chologia  do  auctor. 

Henri  de  Régnier  impõe-se,  entre  a  nova  plêiade  franceza,  pelas  se- 
guintes qualidades  características.  Se  partilha,  com  os  neoclássicos  ro- 
mânicos o  culto  pagão  da  terra,  e  a  religião  da  Belleza,  —  a  sua  poesia 
resveste-se,  no  entanto,  de  mysterio  e  sonho,  dando  uma  impressão  es- 
tranha e  original  de :  brilho  directo  e  de  evocação,  de  encanto  immediato, 
e  de  repercussão  distante.  É  um  intellectual  e  um  symbolista  —  na  bella 
accepção  do  termo  —  tendo  por  instrumento  uma  lingua  onde  os  ryth- 
mos  nativos,  em  que  expontaneamente  flue  a  energia  musical  do  seu 
temperamento,  parecem  vir  coloridos,  e  perfumados  de  sabias  e  volun- 
tárias nuances,  de  concentradas  e  exaltantes  fragrâncias ;  como  se  n'elle 
melodia,  aroma  e  côr  se  equivalessem  e  se  fundissem.  Uma  tal  natureza 
d'artista,  forte,  variada,  rica  e  enriquecida  —  permitte  e  explica  a  com- 
plexidade e  a  diversidade  da  sua  poesia.  Dotado  como  é,  pode  egualmente 
dar-nos  paginas  d'um  claro  vigor  pagão,  e  desfiar-nos  a  vista  ao  longo 
de  sombrios  aspectos  medievaes;  quando  nos  não  condusa,  levados  n'um 
receoso  encanto,  atravez  de  visões  e  sonhos.  Mas  seja  qual  fôr  o  as- 
sumpto, a  sua  qualidade  dominante  revela-se  sempre  a  mesma.  Consiste 
exactamente  n'essa  affirmação  do  próprio  pensamento  vigilante,  no  poder 
de  projectar-se  sobre  o  assumpto.  Não  é  absorvido  e  dominado  incon- 
scientemente pelos  aspectos  exteriores  e  pelas  impressões  intimas.  Vê-se 


ARTE  39 


que  a  sua  arte  se  não  modela  directamente  sobre  o  mundo  e  sobre  a 
vida.  Antes  é  elle  próprio  que  cria  de  novo  para  si  o  mundo,  n'uma 
arte  que,  symbolisando,  parece  ultimar  a  intenção  do  universo,  revelan- 
do-o  n'uma  apparição  a  um  tempo  verdadeira  e  transfiguradora.  Pensa, 
sente  e  realisa  a  poesia  como  uma  invenção,  em  que  as  impressões  e  as 
idêas  encontram  uma  nova  e  primeira  vida. 

Toda  a  sua  philosophia  —  composta  do  que  n'elle  preexiste  de  fun- 
damental e  originário,  e  de  tudo  o  que  o  seu  espirito  absorvente 
adquiriu  já  —  se  descobre  n'esses  versos  da  Vigile  des  Greves,  que 
transcrevemos.  Porque  n'elles,  a  vida,  a  natureza,  o  mundo,  as  almas, 
personificadas  nas  figuras  d'essas  trágicas  exiladas  da  ilha  adusta  —  pe- 
dem ao  doce  cavalleiro,  ao  poeta  que,  insufflando-lhes  o  espirito  revela- 
dor, sonhando  por  ellas  o  seu  sonho  d'elle,  anime  e  dê  reahdade  eterna, 
ideal  completo  ás  aspirações  vagas,  ás  anciãs  mudas  e  ás  possibilidades. 
—  Para  elle  a  poesia  é  um  renascente^íT/  lux,  em  que  o  espirito  sym- 
bolico  illumina,  synthetisando,  e  cria  de  novo  o  universo. 

«Nous  qui  sommes  la  Lettre  éternelle  du  Livre 
Symbole  nul,  si  nul  ne  lit  le  mot  qui  dort ! 
Sois  Tesprit  qui  s'inculque  et  suscite  et  fait  vivre, 
Et  TAmour  triomphal  qui  sauve  de  la  mort. 

Mets  notre  chevelure  en  pennon  à  ta  hampe, 
Doux  chevalier,  rêve  par  nous  ton  rêve  épars 
Et  viens  à  nous  de  par  la  vie  et  les  hasards. 

Nous  sommes  le  Miroir  et  TAmphore  et  la  Lampe.» 

Ao  terminar  a  leitura  dos  Pocmes,  fica-nos  a  impressão  de  ter  lido 
um  bello  poeta  ideahsta,  que  é  também  um  raro  artista  plástico. 

Teremos  ainda  occasião  de  falar  mais  demoradamente  de  Henri  de 
Régnier,  nas  paginas  d'esta  revista. 

#  Chants  de  la  pluie  et  du  soleil,  par  Hugues  Rebell  (Librairie 
Charles,  Paris).  —  «Ó  monde  !  Elles  mentaient  les  voix  du  soir  qui  dirent 
au  pilote  que  le  grand  «Pan»  était  mort.  II  dormait  seulement,  se  repo- 
sant  sur  son  oeuvre,  après  avoir  fait  la  Grèce,  après  avoir  fait  Rome. 
Mais  j'ai  surpris  son  tréssaillement,  il  va  se  rcveiller  et  les  aveugles  ont 
beau  chanter  maintenant  leurs  romances  pleurardes;  ces  membres  im- 
patients  d'action,  ou  tout  ;\  Theure  s'accomplira  Toeuvre  merveilleuse  de 
vie,  annoncent  à  Thumanité  des  jours  de  triomphe.  La  terre  va  être  ar- 
rosée  de  sang  nouveau  et  de  nouvelles  roses  vont  fleurir». 


40  ARTE 


Estas  linhas  finaes  do  prefacio  aos  Chants  de  la  pluie  et  du  soleil 
encerram  toda  a  philosophia  e  marcam  toda  a  intenção  da  obra  de  Hu- 
gues  Rebell.  —  O  auctor  dos  Etourdissements,  dos  Baisers  d'Ennemis, 
da  Union  des  trois  aristocraties,  etc,  afíirma-se  no  livro :  Chants  de  la 
pluie  et  du  soleil  pagão  forte  e  convicto;  rompe,  d'um  lado,  com 
aquelles  que  ainda  domina  o  espirito  christão  —  crepuscularmente  me- 
lancólico e  renunciativo  — ;  d'outro  lado,  com  aquelles  que  olham  a 
vida  e  o  mundo  por  olhos  desencantados.  Para  elle,  a  vida  universal 
entumece  de  seivas  novas,  em  renascenças  de  belleza  e  de  força.  Se  não 
pode  já  sentir  como  o  homem  primitivo,  e  como  o  homem  antigo,  cuja 
actividade  emocional  era  apenas  a  reacção  contra  as  impressões  rece- 
bidas do  inconsciente,  cuja  alma  era  um  echo  —  vae  elle  consciente- 
mente ao  encontro  d'essa  grande  e  mysteriosa  natureza;  vae  elle  acordar 
esse  mundo  que,  assim,  parece  ser  por  sua  vez  o  echo  da  alma  moderna. 
Vê  reanimada  a  natureza  ao  sopro  do  espirito  pagão,  que  volta  do  exí- 
lio, á  voz  do  filho  pródigo  que  regressa  da  viagem  magoada  pelo  mundo 
das  eras^christãs.  De  novo  o  sol  d'oiro  vae  beijar  virilmente  corpos  for- 
tes e  bellos ;  vão  de  novo  cantar  vozes  celebrando  o  regresso  de  Pan,  e 
hão  de  rir  na  luz  clara  olhos  virgens  de  tristeza,  claros  como  fontes. 

Tudo  o  que  vive  deve  viver.  Este  pagão  unifica  no  mesmo  sonho 
de  renascimento  universal  os  antagonismos  moraes,  as  antinomias  crea- 
das  pela  paixão  tradicional,  pelas  melancólicas  congeminaçÕes  do  mys- 
ticismo,  pelas  especiosas  distincções  do  sacerdócio,  pelas  repressivas 
convenções  dos  homens. 

Como  amar  a  vida  é  amar  a  acção,  elle  proclama  a  necessidade 
d'esta  e  annuncia-lhe  o  êxito.  É  um  militante,  este  neo-pagão,  volunta- 
riamente surdo  ás  palavras  de  desencanto,  ás  litanias  da  inanidade  que 
sobem  de  tantas  almas  d'hoje. 

Como  amar  a  acção  é  amar  o  combate,  este  optimista  é  um  des- 
truidor. A  sua  larga  justificação  da  Vida  quebra,  a  final,  a  enkistada 
noção  e  distincção  do  moral  e  do  immoral. 

Condemnavel,  para  elle,  é  a  tristeza  esterilisadora,  o  sonho  da  reli- 
giosa e  passiva  apathia  das  almas,  dormentes  para  a  vida,  e  arrebatadas 
n'uma  anciã  chimerica  do  além. 

Chants  de  la  pluie  et  du  soleil  não  são  um  livro  que  marque  defini- 
tivamente. Valem,  como  obra  d'arte,  pelo  brilho  moço  e  pela  allure 
viva.  Mas  valem  sobretudo  como  revelação  da  orientação  e  tendên- 
cia d'um  espirito,  que  outros  acompanham  já,  d'entre  a  nova  geração 
franceza. 

#  L'union  de  trois  aristocraties,  par  Hugues  Rebell  (Bibliothèque 
firtistique  et  littérpire,  Paris).  É  uma  revelação  da  mesma  tendência  do 


ARTE  41 


auctor  para  a  affirmaçao  e  para  a  acção.  Além,  vimol-o  em  frente  da 
natureza.  Aqui,  vêmol-o  em  frente  da  sociedade.  Como  vê  a  natureza 
renascente  e  nova  no  que  tem  de  eterno  e  durável,  quizera  ver  a  socie- 
dade renascente  e  nova  pela  acção  combinada  dos  elementos  fortes, 
onde  sobretudo  se  pode  e  deve  condensar  a  energia  iniciadora ;  pela 
acção  combinada  do  prestigio  tradicional,  do  esforço  material  accumu- 
lado,  do  poder  creador  e  inventivo  d'idêas :  isto  é  pela  acção  confluente 
da  aristocracia  do  sangue,  da  aristocracia  do  dinheiro  e  da  aristocracia 
do  talento.  Quizera  o  dominio  e  o  império  d'esses  três  alliados,  consti- 
tucionalmente e  individualmente  fortes  —  classe  a  classe,  e  homem  a 
homem. 

Tal  acção  combinada  representaria  a  vida  social  na  sua  intenção 
superior  e  na  sua  aspiração  nobre.  A  vida  da  massa  anonyma,  agitada  e 
feita  de  paixões  instinctivas  e  animaes,  rolando  pesada  e  tumultuaria, 
inorgânica  e  amorphamente  vaga  —  só  pode,  a  seu  ver,  rhythmar-se  e 
modelar-se  sob  a  medida  do  dominio  sábio,  pela  justa  e  consciente  ty- 
rannia  dos  melhores.  Este  ponto  de  vista,  único  sympathico  a  nobres 
espiritos  é,  infelizmente,  contradictado  pela  realidade  das  coisas.  A 
primeira  difficuldade,  invencivel,  está  na  alliança  d'essas  três  aristocra- 
cias. A  nobreza  histórica,  de  todas  as  virtudes  que  teve,  conserva  so- 
bretudo, ia  dizer  apenas,  um  orgulho  exterior  e  uma  vaidade  estéril.  Os 
plutocratas  forram-se,  em  geral,  d'um  egoismo  individual  invencivel, 
complicado  do  ódio  receoso  próprio  ás  classes  hostilmente  visadas.  Os 
intellectuaes,  os  mais  dignos  do  dominio,  são  e  hão  de  ser,  pela  própria 
superioridade,  antagónicos  com  os  elementos  menos  puros ;  quando  não 
sejam  as  suas  mesmas  qualidades  que  os  inhibam  da  acção. 

Não  podemos  crer  na  possibilidade  d'uma  tal  união.  Mas  nem  por 
isso  deixamos  de  reconhecer  o  valor  da  theoria  como  a  única  aspiração 
de  vida  social  acceitavel.  Para  nós,  a  vida  do  homem  superior  pelas 
ideias  e  pela  vis  creadora  é  a  do  isolamento  —  no  divorcio  de  tudo  o 
que  não  seja  o  absorvente  sonho  de  crear  obras  d'arte,  de  monographar 
almas  extranhas  e  raras,  de  procurar  desinteressadamente  largas  formu- 
las onde  caiba  o  mundo. 

REVISTA  DAS  REVISTAS. 

*  O  Mercvre  de  France  de  novembro  insere,  entre  outros  capítulos, 
a  traducção  do  Sartor  Resartus  de  Th.  Carlyle.  O  Mercvre,  de  si  rico  e 
forte  pela  collaboração  original  da  nova  plêiade  de  França,  continua,  no 
entanto,  cumprindo  a  sua  larga  missão  de  cosmopolitismo,  introduzindo 
em  França,  pela  traducção  e  pelo  commentario,  as  grandes  obras  e  as 

4 


42  ARTE 


vigorosas  individualidades  litterarias  e  artisticas  de  todos  os  paizes.  Á 
acção  do  Mercvre  vae  a  França  critica  e  artistica  devendo,  pouco  a 
pouco  e  dia  a  dia,  este  evidente  progresso  na  vida  do  seu  espirito : 
conseguir  já  ser  justa  com  as  creações  extranhas,  e  interessar-se,  n'uma 
sympathica  curiosidade,  por  todas  as  formas  e  por  todos  os  typos  de 
pensamento,  pelas  manifestações  intellectuaes  mais  diversas,  e  mais  dis- 
tantes da  sua  própria  forma  d'espiríto  e  das  suas  manifestações  caracte- 
rísticas. Uma  tal  missão  não  pôde  deixar  de  attrahir  vivamente  a  adhesão 
e  sympathia  dos  que  se  impuzeram  idêntico  e  combinado  plano. 

Apontado  esse  aspecto  de  largo  cosmopolitismo  áo  Mercvre,  devemos 
notar  o  que  este  numero  71  insere  de  original.  Entre  outros,  o  artigo 
de  P.  Quillard,  Le  Dieufutur,  e  Histoire  d'un  martyr,  de  Hugues  Rebell. 

#  UEmtitage,  uma  das  modernas  revistas  francezas  dignas  de  alta 
menção,  e  em  cujas  paginas  mais  d'um  livro  portuguez  tem  sido  com- 
mentado  —  pujilíca  no  n.°  10  (6.°  anno,  outubro  de  1895),  entre  outras 
coisas,  um  notável  estudo  de  Edmond  Pilon  sobre  Jules  Laforgue  e 
a  sua  obra,  e  um  artigo  muito  interessante  de  Raymond  Bouyer  intitu- 
lado :  Un  musée  inédit. 

Na  secção  das  chronicas  —  destacam  as  que  Raymond  Bouyer  de- 
dica a  Poesias,  Musica,  e  Artes. 

São  curiosas  as  Notices  bibliographiques. 

#  La  Revue  Blanche,  a  independente  e  corajosa  revista  quinzenal 
dos  novos  de  França  que  dia  a  dia  se  impõe,  pela  riqueza  da  sua  colla- 
boração,  e  pela  individual  e  característica  feição  d'alguns  dos  seus  col- 
laboradores,  entre  os  quaes  encontramos  Paul  Adam,  Verlaine  e  outros, 
mantem-se  á  altura,  como  nos  números  anteriores,  n'este  do  i."  de  no- 
vembro, que  acabamos  de  folhear. 

É  o  58.°  (6.0  anno,  tomo  IX).  Contém  uma  serie  de  cartas  de  Edgar 
Poe,  pelas  quaes  podemos  recompor  uma  das  phases  mais  pungentes  na 
vida  do  grande  poeta  e  contista  americano. 

O  artigo  de  Paul  Adam,  intitulado  :  «d'une  Pathologie  des  peuples», 
se  bem  que  colorido  d'um  optimismo  esperançoso,  em  que  pomos  reser- 
vas, interessa  vivamente,  como  tudo  quanto  escreve  este  bello  prosador. 

Vers  pour  1'hiver  passe,  de  Verlaine,  deixam  uma  impressão  viva  e 
contradictoria  de  ironia  a  um  tempo  conformada  e  leve,  e  destructiva. 

A  continuação  das  Memorias  do  general  Rossignol,  tão  interessantes 
como  documento  meúdo  de  historia,  e  a  nota  curiosa  da  marqueza  de 
Brunoy  publicada  sob  o  titulo  —  «.Un  quattrocentiste  en  France»,  com- 
pletam o  que  n'este  numero  ha  de  mais  saliente. 

#  Revue  Encyclopèdique.  Esta  revista  vae  no  5."  anno  da  sua  pu- 
blicação. Affirmou-se,  desde  o  principio,  como  uma  das  melhores  publi- 


ARTE  43 


cações  da  França.  A  entrada  de  elementos  novos,  a  intervenção  de 
escriptores  e  críticos  da  nova  plêiade  deu-lhe  ainda  maior  valor.  A 
distribuição  dos  textos  em  duas  grandes  secções:  La  Revue  e  1'Encyclo- 
pédie  foi  também  uma  vantajosa  innovação. 

Temos  sobre  a  nossa  mesa  o  n."  118  do  i."  do  corrente.  A  primeira 
parte  d'este  numero,  La  Revue,  abre  com  um  interessantíssimo  artigo 
de  Edmond  de  Goncourt  sobre  o  desenhista  e  illustrador  japonez  do 
principio  do  século  —  Hokousai,  auctor  da  Mangwa  —  publicação  em 
que  se  affirmou  poderosamente  o  desenho  espontâneo.  O  artigo  de  Gon- 
court vem  illustrado  com  reproducções  de  desenhos  de  Hokousai. 

O  assumpto  áà  secção  —  La  vie  littéraire  —  é  um  estudo  histórico 
sobre  a  Academia  franceza,  comprehendendo  as  datas  de  1802,  1820, 
i83o,  1857.  Em  seguida  a  esse  estudo  dá-nos  esta  secção  La  Revue  uma 
nota  sobre  as  festas  do  centenário  do  Instituto.  Sob  o  titulo  Le  culte 
des  morts  publica  Hugues  Rebell  n'esse  numero  um  estudo  histórico 
sobre  a  evolução  do  sentimento  da  morte,  acompanhado  de  bellas  gra- 
vuras de  túmulos  e  monumentos.  Finalmente,  La  Revue  insere  uma  sec- 
ção de  Sciences,  e  uma  resenha  de  periódicos. 

A  2.*  parte  —  L'Encyclopèdie  celebra  o  centenário  do  Instituto  de 
França  com  um  longo  estudo  histórico  profusamente  illustrado. 

Um  artigo  da  secção  —  Sciences  morales  et  politiques  —  sobre  legis- 
lação operaria,  uma  biographia  de  Stamboulof  —  na  mesma  secção  —  e 
uma  Nécrologie,  onde,  entre  outras,  encontramos  notas  biographicas 
sobre  o  historiador  allemão  Henri  de  Sybel  —  completam  este  interes- 
sante numero  da  Revue  Encyclopèdique. 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  No  Théatre  de  VCEuvre  serão  representadas  este  anno  as  seguin- 
tes peças : 

Çakountala,  adaptação  de  A.  Ferdinand  Herold;  L'Assemblée  des 
Femmes,  d'Aristophanes,  adaptação  de  Tristan  Bernard ;  Le  Mystère  de 
la  Reine  de  Hongrie  (edade-media) ;  L'Alcade  de  Zulamea,  de  Calderon; 
Venise  sauvée,  d'Otway;  Peer  Gynt,  de  Ibsen;  La  Mort  de  Tintagiles, 
de  Maeterlinck ;  Le  Songe  du  roi  Witlaw,  de  Jean  Lorrain ;  Heraklea, 
de  E.  Villeroy,  etc. 

#  Pierre  Louys  está  concluindo  um  novo  romance :  Le  Ravisse- 
ment  de  Psyché. 

#  O  Mercvre  de  France  começará  a  publicar  brevemente  um  ro- 
mance de  Louis  Dumur :  Pauline,  ou  la  Liberte  de  1'amour. 


44  ARTE 

HESPANHA 

BIBLIOGRAPHIA. 

*  Contos  da  Terrina,  por  Heraclio  Pérez  Placer  (Andrés  Martinez, 
La  Goruna).  É  este  o  38."  volume  da  Bibliotheca  Gallega,  editada  pelo 
distincto  homem  de  lettras,  D.  Andrés  Martinez  Salazar,  a  quem  a  nossa 
revista  deve  já  muitos  e  preciosos  favores. 

D.  Heraclio  Pérez  Placer  é  um  escriptor  naturalista  e  regionalista. 
Os  pittorescos  costumes  e  as  deliciosas  paisagens  gallegas  são  fielmente 
estudados  nos  Contos  da  Terrina,  escriptos  n'uma  faulhante  prosa,  cheia 
de  ingenuidade  e  de  musica. 

*  El  Gran  Gallego^  por  D.  Antolín  López  Peláez  (Andrés  Marti- 
nez, La  Goruna).  Este  novo  trabalho  de  D.  Antolín  López  Peláez  é  uma 
curiosa  monographia  sobre  o  notável  erudito  Fr.  Martin  Sarmiento,  o 
primeiro  regionalista  gallego,  tão  amado  e  admirado  pelos  sábios  seus 
contemporâneos  —  Jussieu,  Linneo,  Muratori,  etc. 

López  Peláez  estuda  com  raro  escrúpulo  e  lucidez  a  vida  e  a  obra 
do  famoso  benedictino,  sendo  particularmente  interessante  para  nós, 
portuguezes,  o  capitulo  El  P.  Sarmiento  y  la  lengua  gallega. 

*  A  Tecedeira  de  Bonaval,  por  D.  António  López  Ferreiro  (Andrés 
Martinez.  La  Goruna).  Engenhoso  romance  baseado  sobre  um  episodio 
da  historia  de  Gompostela  no  século  XVL 

*  En  Prosa,  por  D.  Manuel  Murguia  (E.  Garre,  La  Goruna).  Este 
volume  de  D.  Manuel  Murguia,  o  illustre  critico  de  Los  Precursores,  é 
uma  bella  coUecção  de  prosas  rythmicas.  Que  os  intolerantes  gros  bon- 
nets  da  litteratura  portugueza  ponham  os  olhos  em  D.  Manuel  Murguia, 
escriptor  consagrado,  que,  reconhecendo  a  excellencia  dos  modernos 
processos  litterarios,  teve  a  honradez  e  a  louvável  ousadia  de  os  applicar 
nos  seus  trabalhos,  voltando  as  costas,  com  um  admirável  desdém,  aos 
desprezíveis  motejos  da  rotina. 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Ultimas  publicações : 

Jaime  L,  Sola  y  Mestre:  La  Mala  Sombra;  Juan  de  la  Coba  Gomez: 
Cervantes  soldado;  António  Suarez  de  la  P.:  Tojos  (cuentos);  Emilia 
Pardo  Bazán:  El  arco  Íris;  D.  Antolín  López  Peláez:  La  Belle^a  de  la 
Virgen;  Frederico  Olmeda :  Memoria  de  un  viage  á  Santiago  de  Galicia, 
ó  examen  crítico-musical  dei  códice  dei  papa  Calixto  II,  que  se  conserva 
en  la  Catedral  Compostelana. 


ARTE 


#  Os  jornaes  hespanhoes  annunciam  a  próxima  publicação  d'um 
novo  trabalho  de  D.  Antolín  López  Peláez:  £05  Benedictinos  de  Mon- 
forte, memoria  premiada  no  certamen  de  Monforte. 

#  Falleceu  em  Orense  o  escriptor  D.  Juan  Manuel  Paz  Nóvoa. 

#  Deve  apparecer  brevemente  em  Madrid  uma  revista  gallega  diri- 
gida por  D.  Aureliano  G.  Pereira 

O  conhecido  critico  d'arte,  Araújo,  acaba  de  publicar  uma  curiosa 
monographia:  Goya. 

#  Os  jornaes  e  revistas  do  paiz  visinho,  recomendam  fervorosa- 
mente uma  traducção  hespanhola  da  Historia  da  litteratura  ingle^fa,  de 
Taine,  ultimamente  publicada. 

#  O  escriptor  Unamurano  acaba  de  publicar  uma  traducção  hes- 
panhola da  Historia  das  litteraturas  castelhana  e  portuguesa,  de  Wolf. 
Esta  traducção  vem  enriquecida  com  notas  do  illustre  académico  Me- 
néndez  Pelayo. 

#  Muito  interessante  o  17.°  volume  da  «Biblioteca  dei  Arte».  Ti- 
tulo: Los  pintores  espanoles. 


INGLATERRA 

REVISTA  DAS  REVISTAS. 

#  No  T^ineteenth  Century  (século  XIX)  d'outubro  publicou  Fréd. 
Harrison  um  estudo  sobre  1(iiskin  como  grande  prosador,  revelando  e 
notando  todas  as  qualidades  do  nobre  auctor  inglez,  cujo  espirito  se  abriu 
a  todas  as  formas  da  Belleza  e  cujo  estylo  colorido,  vivo,  cheio  de  pai- 
xão e  phantasia  lhe  dá  um  logar  invejável,  mesmo  entre  os  auctores 
d'um  paiz  onde  taes  qualidades  abundam.  Com  essas  qualidades  Ruskin 
tem  também,  como  muitos  escriptores  inglezes,  um  brusco  movimento 
lyrico,  e  é  um  indisciplinado,  fogosamente  original. 

*  The  Aíhenceum  (no  seu  numero  3547,  de  outubro)  cita,  entre  ou- 
tros, um  livro  digno  de  attenção,  pelo  assumpto.  É  Table  Talk  oj  Shirley 
por  John  Skelton  (edit.  Blackwood  &  Sons),  —  espécie  de  revelação  des- 
pretenciosa,  de  conversação  desprendida  sobre  a  vida  e  as  individuali- 
dades de  homens  como  Thackeray,  Disraeli,  Browning,  Rossetti  etc. 
Citamos  este,  entre  os  muitos  livros  a  que  se  refere  esse  numero  do 
Athenceum,  porque  é  o  que,  pela  notoriedade  dos  homens  n'elle  visados, 
pode  ter  tanto  interesse  fora  da  Inglaterra  como  n'este  paiz. 

A  revista  Athcnanmi  é  de  caracter  internacional  e  occupa-se  princi- 
palmente de  litteratura  e  d'arte. 


46  ARTE 


Como  a  maior  parte  das  publicações  inglezas,  é  disposta  em  secções 
certas  e  regulares,  e  cada  um  dos  seus  números  constitue  um  interes- 
sante resumo  critico  de  quanto  possa  publicar-se,  em  assumptos  de  lit- 
teratura  e  d'arte. 

#  Entre  as  revistas  inglezas  devemos  ainda  apontar  uma  outra  de 
caracter  idêntico  ao  Athenceum,  e  que  por  isso  constitue  também  um 
valioso  subsidio  para  os  que  dia  a  dia  se  interessam  pela  litteratura 
ingleza.  É  The  Academy.  A  economia  e  distribuição  dos  assumptos  é 
d'um  plano  semelhante  ao  do  Athenceum. 

Entre  os  livros  que  publica  destaca  pelo  interesse  histórico  Nelson, 
um  dos  volumes  da  serie  «English  Men  of  Action»,  por  John  Langhton 
(edit.  Macmillans) .  Este  livro,  pelo  que  se  vê  do  artigo  critico  da  Aca- 
demy, é  a  um  tempo  biographia  e  commentario  da  vida  e  feitos  do 
grande  almirante  inglez. 

ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

Clarence,  por  Bret  Harte  (Chatto  &  Windus,  London) ;  My  Japa- 
nese  Wife,  por  Clive  Holland  (Archibald  Constable) ;  Not  Counting  the 
Cost,  por  Tasma  (Bentley) ;  A  Sin  of  the  Soul,  por  Lady  Fairlie  Cunin- 
ghame  (H.  Cox)  ;  AU  Men  are  Liars,  por  Joseph  Hocking ;  The  Woman 
who  Wouldn't,  por  Lucas  Cleve  (Ward,  Lock  &  Bowden);  Mordred, 
por  Henry  Newbolt  (Fisher  Unwin) ;  Ballads,  and  other  Verse,  por  A. 
H.  Beesly  (Longmans  &  Co.) ;  A  Book  of  Words,  por  A.  A.  S.  (Constable 
&  Co.). 

ITÁLIA 

BIBLIOGRAPHIA. 

#  L'Aríe  Europea  a  Venepa,  por  Vittorio  Pica  (Luigi  Pierrô,  Na- 
poli).  Vittorio  Pica  é  hoje,  ao  lado  de  William  Ritter,  Camille  Mauclair, 
Félix  Fénéon,  Andreas  Aubert  e  J.  Meier  Graefe,  um  dos  mais  notáveis 
críticos  d'arte  da  Europa. 

O  seu  novo  livro  L'Arte  Europea  a  Venepa,  no  qual  estuda  com 
admirável  agudeza— os  preraphaelitas,  os  pintores  escandinavos,  a  arte 
hollandeza,  belga,  allemã,  italiana,  hespanhola  e  franceza,  os  impressio- 
nalista,  etc,  mostra  bem  que  a  dedicatória  que  Edmond  de  Goncourt 
lhe  fez  de  L'Italie  d'Hier  não  representa  um  favor  paternal,  mas  sim 
um  justo  preito  de  camarada  para  camarada. 

#  L'Esposi{ione  artística  a  Venepa,  por  Enrico  Panzacchi  (For- 
zani  &  C»,  Roma).  O  illustre  director  da  Academia  de  Bellas  Artes  de 


ARTE  47 


Bolonha,  Enrico  Panzacchi,  reuniu  em  folheto  os  dois  bellos  artigos 
que,  a  respeito  da  exposição  artística  de  Veneza,  publicou  na  Nuova 
Antologia,  de  Roma. 

#  L'Addio,  por  Francesco  Accinelli  (Adriano  Salani,  Firenze).  Com- 
movente  monologo  em  prosa  seguido  de  quatorze  pequenos  poemas 
lyricos. 

#  Voei  de  l'anima,  por  Gaspare  Olivere  Montes  (Montes,  Girgenti). 
Livro  de  estreia,  simples  e  elegante. 

#  /  miei  Sonetti,  por  Giovanni  Patari  (A.  Pagani,  Napoli).  É  um 
livro  em  que  predomina  a  nota  dolorosa.  Os  sonetos  Alie  città  d' Itália 
sobresaem  pela  aspiração  e  elevação  do  pensamento,  assim  como  os 
pequenos  poemas  In  memoriam  pela  delicadeza. 

#  Nudo !  por  Giuseppe  Gramegna  (G.  Maggi-Torre  Annunziata, 
Napoli).  N'este  livro  ha  monólogos  e  scenas  com  caracteres  felizmente 
esboçados.  O  dialogo  tem  vida,  e  a  acção  é  d'um  movimento  seguro.  A 
Chicchera  delia  Marchesa,  por  exemplo,  é,  atravez  d'um  assumpto  esca- 
broso, cuja  difficuldade  o  auctor  veste  de  vivas  imagens  e  vence  com 
ardilosos  expedientes  cómicos,  um  picante  quadro  da  sociedade  italiana. 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  O  nosso  collaborador  dr.  Francesco  Accinelli  vae  publicar,  sob 
o  titulo  Bocciuoli  (Botões  de  flor),  um  volume  de  versos  e  prosas. 

#  Acha-se  já  á  venda  o  novo  romance  de  Gabriele  d'Annunzio,  Le 
Vergine  delle  Rocce  (Fratelli  Treves,  Milano). 

#  Vittorio  Pica  prepara  actualmente  uma  monographia  artística 
Beno^^o  Go^:^oli. 

#  Publicaremos  brevemente:  um  inédito  de  Gabriele  d'Annunzio-, 
outro  de  Anna  Radius  (Neera) ;  um  estudo  sobre  Gabriele  d'Annunrio, 
por  Vittorio  Pica. 

PORTUGAL 

BIBLIOGRAPHIE. 

#  Últimos  dias  de  J.  P.  Oliveira  Martins  (Les  demiers  jours  de  J. 
P.  Oliveira  Martins),  par  Guilherme  d'01iveira  Martins  {hors  commerce). 
Cest  une  mince  mais  três  curieuse  plaquette  oú  son  auteur  nous  décrit, 
d'une  main  fraternellement  émue,  Tagonie  du  grand  historien  portugais. 

#  Epopêa  da  Humanidade  (Epopée  de  THumanité)  par  Theophilo 
Braga  (Lello  &  Irmão,  Porto).  Nous  publierons  bientôt  une  étude  de 
Eugénio  de  Castro  sur  ce  poème. 


4»  ARTE 


#  Sá  de  Miranda  e  a  sua  obra  (Sá  de  Miranda  et  son  oeuvre)  par 
Decio  Carneiro  (José  Bastos,  Lisboa).  M.me  Carolina  Michaelis  de  Vas- 
concellos  avait  déjà  dit  le  dernier  mot  sur  Sá  de  Miranda.  Sans  rien 
apporter  de  nouveau,  le  livre  de  M.  Decio  Carneiro  est  pourtant  une 
interessante  monographie  sur  le  coryphée  de  la  renaissance  italienne  en 
Portugal. 

LE  PORTUGAL   À  l'ÉTRANGER. 

#  MM.  Edgard  Prestage  et  C.  R.  Beazley  vont-bientôt  publier  leur 
traduction  anglaise  de  la  Chronica  de  Guiné,  de  Azurara. 

#  M.  Vittorio  Pica  a  fini  une  version  italienne  de  Belkiss,  poème 
dramatique  en  prose,  de  Eugénio  de  Castro.  Cette  version  será  prochai- 
nement  publiée  par  la  maison  Fratelli  Trèves,  de  Milan. 

*  Quelques  fragments  de  L'Epopée  de  rHumanité,  de  M.  Theo- 
philo  Braga  ont  été  déjà  traduits  en  suédois  et  en  allemand  par  MM. 
Goran  Bjorkman  et  Wilhelm  Storck,  professeur  a  Miinster. 

*  M.  Philéas  Lebesgue,  qui  avait  déjà  traduit  Belkiss  de  Eugénio 
de  Castro,  achève  en  ce  moment  une  traduction  de  Sagramor.  A  pro- 
pôs de  ce  poème  nous  lisons  dans  La  Fraternité,  journal  parisien,  ces 
lignes  de  M.  Marc  Legrand : 

«La  dernière  oeuvre  du  jeune  maitre  portugais  est  la  lamentable 
aventure,  dramatisée,  d'une  âme  en  quête  du  Bonheur  parfait. 

«Sagramor  s'adresse  successivement  à  TAmour,  source  de  voluptés, 
à  la  toute  puissante  Richesse,  aux  divertissements  des  Voyages,  à  la  Gloire 
donneuse  d'immortelles  couronnes,  à  la  sublime  Science,  à  la  Foi  ailée, 
à  la  maternelle  Nature  et  à  la  Mort  dont  il  peut  dire,  avec  Gaspard  Hau- 
ser,  son  frère  en  tristesse  : 

La  Mort  n'a  pas  voulu  de  moil 

«Déçu  de  toutes  parts,  il  exhale  sa  plainte  déchirante,  et  quand  les 
fantômes  séduisants  le  viennent  relancer,  il  leur  répond  par  un  gémisse- 
meíit  de  faible  haleine,  comme  —  semble-t-il  —  d'un  animal  blessé  que 
Ton  heurte  du  pied.  Son  dernier  mot  nous  montre  ce  coeur  inassouvi 
encore  et  à  jamais  altéré,  vase  béant  que  toutes  les  Danaídes  de  TIUu- 
sion  ne  sauraient  emplir. 

«Les  noms  de  Châteaubriand,  de  Sully-Prud'homme,  auteur  du 
Bonheur,  et  de  Léopardi  viennent  à  Tesprit,  lorqu'on  a  lu  ce  poème, 
dont  notre  confrère  L.  Pilate  de  Brinn'Gaubast,  dans  la  Revue  blanche 
du  i5  aoút  dernier,  a  supérieurement  analysé  la  beauté  sombre.» 


ARTE  49 


#  M.  le  Dr.  Robert  Saitschick,  professeur  à  Neuchâtel,  publiera 
sous  peu  dans  la  Neue  Deutsche  Rundschau,  de  Berlin,  une  étude  sur 
roeuvre  poétique  de  Eugénio  de  Castro. 

#  Lc  Courrier  de  la  Presse  vient  de  nous  adresser  cette  coupure 
du  Mercvre  de  France:  «Un  délicat  petit  roman,  des  articles  de  critique 
«d'Art,  des  poèmes  à  la  gloire  des  rives  du  Mondego,  avaient  non  seule- 
«ment  consacré,  aux  yeux  de  ses  compatriotes,  le  robuste  talent,  mâle 
«et  tendre  à  la  fois,  de  M.  da  Silva  Gayo,  mais  fait  de  lui,  pour  ainsi 
«dire,  révident  initiateur  d'un  jeune  groupe  d'écrivains  surtout  nationa- 
alistes.  II  semble  évoluer  maintenant  vers  ces  théories  esthétiques  pessi- 
«mistes  (et  «cosmopolites»  au  sens  goethien>,  dont  Toeuvre  entière  de 
«son  ami,  M.  Eugénio  de  Castro,  restera  Tune  des  expressions  les  plus 
«géniales. . .  Cest  à  peine  si  je  dispose,  ici,  d'assez  de  place  pour  expli- 
«quer  qu'il  a  entrepris  d'étudier,  en  une  série  de  monographies,  sous  ce 
«titre :  Os  Novos  {Les  Jeunes),  Tceuvre  et  la  vie  de  ceux  de  ses  compa- 
«triotes  qui,  dans  les  quinze  dernières  annèes,  lui  semblent  s'être  révé- 
<dés  les  plus  dignes  d'admiration.  Ce  que  je  puis  dire,  c'est  qu'il  a  bien 
«fait  de  commencer  par  M.  Moniz  Barreto,  ce  jeune  homme  étant  un 
«savant,  un  philosophe,  un  critique  súr,  à  qui  les  Portugais  doivent  le 
«meilleur  travail  que  Ton  ait  publié,  chez  eux,  sur  Tensemble  de  leur  lit- 
«térature  contemporaine,  et  les  remarques  les  filus  profondes  sur  la 
«triste  situation  morale,  sociale  et  politique  de  leur  infortune  pays. . .». 

POUR  FARAÍTRE  BIENTÔTI 

João  de  Deus:  Campo  de  Flores  (2.*  edição,;  Eugénio  de  Castro: 
Salomé  e  outros  poemas ;  Manuel  da  Silva  Gayo:  O  mundo  vive  d'Illusão; 
Guerra  Junqueiro:  A  Agonia;  Luiz  de  Magalhães:  D.  Sebastião;  Antó- 
nio Nobre :  Regresso  do  moço  Anriques 

MUSIQUE. 

Nous  pouvons,  dès  à  présent,  annoncer  aux  três  rares  amis  de  la 
musique  en  Portugal  —  un  concert  choisi  de  Rey  Colaço  et  du  quatuor 
classique,  à  Lisbonne,  vers  le  i5  du  móis  prochain. 

Notre  ami  vient  d'arriver  de  Berlin,  ou  il  s'est  fait  entendre  seule- 
ment  d'un  petit  groupe  d'artistes  et  de  critiques,  dans  un  concert  de  la 
Kõnigliche  Hochschule  fur  musik;  et  dans  une  soirée  musicale  chez  les 
Mendelsshons,  oú  il  a  joué,  avec  Tauteur,  un  quatuor  du  grand  Joachim. 
Parmi  Tauditoire  se  trouvait  la  filie  de  Félix  Mendelsshon  Bartholdy.  II 
a  également  joué,  de  lui,  un  Fandango  da  Ribeira,  et  un  morceau  du 
genre  andaloux,  qui  di  fait  fureur  dans  le  monde  sévère  et  académique 
de  la  (iHochschule». 


5o 


ARTE 


Rey  Colaço  publiera  bientôt  deux  nouveaux  «fadinhos»,  oú  il  stylise, 
comme  il  Ta  fait  jusqu'à  présent,  des  motifs  de  musique  populaire  portu- 
gaise. 

VARIA. 

*  M.  J.  Sartoris,  de  Coimbra,  va  publier,  dans  un  bref  délai,  une 
série  de  photographies  artistiques  tirées  des  monuments  les  plus  remar- 
quables  de  notre  pays.  Comme  il  a  surtout  en  vue  la  reproduction  scru- 
puleuse  des  détails,  ses  photographies  seront  de  précieuses  données  pour 
Tétude  artistique  et  archéologique  de  la  sculpture  et  de  Tarchitecture 
en  Portugal. 

#  II  y  a  deux  ans,  environ,  Mgr.  TEvêque  de  Coimbra  a  pris  Tinitia- 
tive  de  faire  restaurer  la  vieille  Cathédrale  de  Coimbra,  ce  précieux 
monument  roman  que  les  barbares  avaient  rendu  méconnaissable.  La 
restauration  marchait  à  merveille  sous  Tintelligente  direction  artistique 
de  M.  A.  Gonçalves,  lorsque,  pour  motifs  impérieux,  cet  artiste  vient 
d'être  force  de  donner  sa  démission.  Cest  pourquoi  nous  ne  pourrons 
plus  garantir  la  pureté  des  travaux  qu'on  y  poursuit. . .  à  tâtons. 


Capitel  n'uma  das  naves  lateraes  da  Sé  Velha. 
Desenho  de  A.  Gonçalves. 


N.°  I -NOVEMBRO  de  1895 


COIMBRA,  TVP.   AUXILIAR  D  ESCRIPTORIO 


Loiiis  Tilate  de  T^rinn'  Gaiibast 


PORTUGAL  NO  ESTRANGEIRO 


(notas   RIO-DIBLIOGRAPHICAS) 


LOUIS  PILATE  DE  BRINN'GAUBAST 

xMovimento  de  curiosidade  critica  e  de  sympa- 
thia  artistica  hoje  despertado  no  estrangeiro  a 
favor  da  litteratura  portugucza,  é  devido  sobre- 
tudo aos  trabalhos  e  á  acção  intelligentc  de 
homens  cuino  Louis  Pilate  de  Brinn'Gaubast,  Dr.  Wilhehn 
Storck,  Edgar  Prestage,  Gõran  Bjoi-kman,  Vittorio  Pica, 
Curros  Enriques,  Tommaso  Cannizzaro,  etc. 

N'este  logar  publicaremos  successivamente,  acompanha- 
das de  retratos,  notas  biographicas  e  criticas  sobre  cada 
um  d'esses  bons  amigos  da  nossa  litteratura,  começando 
pelo  representante  francez  da  «Ar/e». 


Louis  Pilate  de  Brinn'Gaubast  tem  trinta  annos.  Nas- 
ceu  em    1865,    na   Luisiania.    A    sua   vida    propriamente 


5  3  -~  ARTE 


litteraria  começa  em  1886.  Até  então  —  de  1873  a  1881  — 
tinha  feito  um  curso  secundário,  e  regido  já  uma  cadeira 
de  Historia;  de  1882  a  1886  tifiha  percorrido,  em  viagem 
de  estudo,  a  Suissa  e  a  Itália,  pedindo,  ao  regressar  a 
França,  demissão  do  legar  de  professor  para  fixar-se  em 
Paris.  Cursou,  como  alumno  livre,  a  Escola  dos  Altos 
Estudos  (secção  de  historia  e  phllologia)  e  collaborou  nos 
jornaes :  Courrier  Français,  Pans-Moderne,  Scapin  Déca- 
dent,  etc.  —  Data  de  1886  a  producção  dos  seus  Sonnets 
insolents,  que  não  publicou  logo.  No  anno  seguinte,  ao 
mesmo  tempo  que  continuava  a  frequentar  os  Altos-Estu- 
dos,  escreveu  o  romance  —  Fils  adoptif — applicação  e  affir- 
mação  da  sua  theoria  verista. 

Atravéz  da  sua  arte,  a  natureza  e  a  vida,  interior  e  ex- 
terior, são  observadas  conscieniemente,  sob  um  angulo  es- 
colhido e  -procurado,  d'onde  a  realidade  concreta,  penetrada 
e,  por  assim  dizer  concentrada  pelo  pensamento,  se  deixa 
ver  inteiramente.  O  verismo,  se  concorda  e  provém  do  rea- 
lismo quanto  á  necessidade  da  observação,  distingue-se  e 
é-lhe  superior  pelo  grau  de  importância  e  pela  fecunda 
intervenção  que  dá  ao  pensamento,  á  razão,  á  consciência 
superior  do  artista.  A  concepção  d  uma  tal  theoria  é  já  por 
si  revelação  da  excellencia  e  força  dum  espirito. — F^ils 
Adopiif  ioi  publicado  em  abril  de  1888,  e  em  novembro 
d'esse  anno  publicou  Brinn'Gaubast,  na  mesma  casa  edi- 
tora—  Librairie  illustrée  —  os  Sonnets  insolents.  O  espirito 
de  synthese,  a  faculdade  de  unificar  a  realidade  no  pensa- 
mento é  visível  nos  Sonnets,  como  na  theoria  e  no  romance. 
De  1888  a  1889  collaborou  nos  jornaes:  La  Cravache,  Le 
vioderniste,  Le  monde  poétique,  Paris  illustré,  etc.  Em  abril 
de  1889  fundou  a  revista  La  Plêiade,  recebida  hostilmente 
por  H.  Eouquier  n'uma  chronica  do  Figaro,  e  acolhida 
por  Aurelien  Scholl.  Foi  nesse  mesmo  anno  que  se  bateu 
em  duello  com  Rodolphe  Dazzens.  Em  novembro  de  1889 


arte:  5  3 


partia  para  Constantinopla,  onde  esteve  leccionando  até 
1891,  confiando  a  revista  La  Plêiade  ao  seu  collega  Alfred 
Vallette.  Este  fez  da  Plêiade  a  revista,  que  actualmente 
se  intitula  Mercure  de  France,  e  que  continuou  a  contar 
Brinn'Gaubast  entre  os  seus  collaboradores.  Em  1891, 
Brinn'Gaubast  regressou  a  França,  onde  desde  então  vive, 
repartindo  o  seu  anno  entre  a  Provença,  a  Normandia  e 
Paris. — Em  1892  publicou  La  Vaccine  du  Gente,  sob  o 
pseudonymo  d'Ajax.  Este  conto,  pagina  de  cerrada  psy- 
chologia,  de  unida  e  forte  prosa,  enleada  como  fios  d'um 
cabo  resistente  e  flexivel,  valeu-lhe  o  premio  do  Echo  de 
Paris.  Le  Secret  de  llnfidèle,  também  premiado  no  concurso 
do  Echo,  foi  publicado  em  1893.  Em  1894,  de  collaboração 
com  Edmond  Barthèlemy,  publicou  uma  obra  capital  de  cri- 
tica—  La  Téíralogie  de  1'Anneau  du  Nibelung,  de  Wagner. 

Esta  obra  comprehende  a  larga  exposição  do  ideal,  da 
arte  e  da  technica  wagneriana,  a  traducção  e  o  commen- 
tario  philologico  dos  quatro  poemas  do  Ring,  por  L.  P. 
de  Brinn'Gaubast;  e  um  estudo  sobre  os  cyclos  da  mytho- 
logia  germânica  e  sobre  o  symbolismo  que  esta  reveste  nos 
poemas  de  Wagner,  seguido  d'um  commentario  musico- 
graphico  —  estudo  e  commentario  devido  a  Edmond  Bar- 
thèlemy. Actualmente,  trabalha  na  traducção  e  edição  cri- 
tica dos  Maitres  Chanteurs  do  divino  mestre,  e  prepara  a 
publicação  duma  Anlhologia  Portuguesa  para  a  casa  edi- 
tora H.  Gautier. 

Amigo  dedicado  da  litteratura  portugueza,  não  a  es- 
quece, entre  os  seus  trabalhos,  todos  de  caracter  tão  absor- 
vente. E  já  considerável  o  numero  de  artigos,  notas,  e 
indicações  que  tem  publicado  ou  feito  publicar  acerca  de 
livros  e  de  auctores  de  Portugal.  A  geração  nova  tem-lhe 
merecido  especial  interesse ;  interesse  explicável  n'um  es- 
criptor  que  preoccupam  sobretudo  os  problemas,  as  ten- 
dências e  correntes  diversas  da  alma  moderna,  e  das  fór- 


54  ARTE 


mas  d'arte  que  a  reflectem.  E,  dentre  os  novos,  deve-lhe 
a  obra  de  Eugénio  de  Castro  um  disvelado  estudo,  e  uma 
profusa  sementeira  de  citações  e  referencias.  Os  escriptores 
portuguezes  que,  além  d'este,  deveni  a  Brinn'Gaubast  ar- 
tigos e  notas  são:  João  de  Deus,  Raul  Brandão,  Juliò 
Brandão,  D.  João  de  Castro,  Manuel  da  Silva  Gayo,  Car- 
los de  Mesquita,  Alberto  d'01iveira,  Alberto  Pinheiro, 
Henrique  de  Vasconcellos,  etc. 

Os  jornaes  em  que  se  tem  occupado  de  Portugal  são: 
Bayreuther  Blàtter  (da  Baviera),  Echo  des  Jeunes  (do  Ca- 
nadá), Français  Quotidien,  Fraternité,  Le  Jour,  Journal  des 
Débats,  Merciire  de  France,  Peiite  Revue,  Revue  Encyclo- 
pédique,  Revue  française,  Revue  des  Reviies,  Stamboul, 
Vero  (de  Itália),  Zeit  (de  Vienna),  e  especialmente  VErmi- 
tage  e  Revue  Blanche.  Na  Ermitage  vae  publicar  Brinn' 
Gaubast  todos  os  mezes,  chronicas  sobre  a  litteratura  por- 
tugueza.  Na  Revue  Blanche  escreverá  todos  os  trimestres 
um  artigo  sobre  o  mesmo  assumpto.  Os  números  de  VEr- 
milage  em  que  já  tem  publicado  artigos  e  notas  são :  os 
de  março,  abril,  maio,  julho. 

Os  números  da  Revue  Blanche  que  se  occupam  egual- 
mente  dos  escriptores  portuguezes  são :  o  de  março  e  o 
de  agosto  (que  insere,  acompanhando  o  seu  artigo  sobre 
Sagramor,  o  retrato  de  E.  de  Castro  por  F.  Vallotton). 

Como  representante  da  (<iArte)->,  a  acção  de  L.  P.  de  Brinn' 
Gaubast  vae  ser  ainda  mais  fecunda  e  decisiva  no  sentido 
da  communicação  e  communhão  de  Portugal  com  o  melhor 
das  modernas  litteraturas  europêas.  O  seu  espirito  culto  e 
activo  vae  ter  grande  parte  n'esta  campanha  de  cosmopoli- 
tismo, d'onde  só  nos  pôde  advir  bem,  uma  vez  que  com- 
prehendamos  qual  deva  ser  a  funcção  especial  de  cada  povo 
na  realisação  d'um  pensamento  geral,  e  d'uma  aspiração 
commum  —  a  larga  symbolisação  da  Vida. 

E.  M. 


ARTE  5  5 


LA  FILLE  À  LA  FONTAINE 


Lcs  filies  de  Tamour  se  penchcnt  sur  la  sourcc 

Sourdc  ou  lcs  ncnufars  attircnt  le  desir 

Des  lèvres  et  dos  doigts  ouverts  pour  lcs  saisir. 

Toutcs  cn  halctant  ont  suspendu  leur  course 
En  ccrclc  autour  de  Teau  qui  rcílctc  leurs  yeux 
Azurés  d'avoir  vu  tant  de  flcurs  et  de  cicux. 

Elles  ont  tú  leurs  voix  en  licssc.  La  plus  folie 
Ticnt  ses  seins ;  et  son  soufTle  à  pcine  siftle-t-il 
Sur  sa  langue  qui  pointe  un  peu  comme  un  pistil. 

Au  gré  lascif  du  vent,  sa  chevelure  molle 
S'épanche  en  boucles  d'or  de  la  nuque  aux  genoux 
Mi-ployée  sur  la  marge  ou  meurent  les  remous. 

Bientôt  ses  soeurs,  la  brune,  la  blonde  et  la  roussc, 
S'en  vont,  ayant  eu  peur  de  Teau  qui  les  mirait. 
Seule,  ccUe-ci  reste,  ainsi  qu'une  qu'attrait 

Le  mystère  des  fontaines.  Et  sur  la  mousse 
Ses  immobilcs  mains  sont  comme  mortes,  tant 
Le  poids  léger  des  seins  les  lasse  maintenant. 

L'ombre  s'allonge  au  fur  de  la  chute  des  heures, 
Et  la  cloche  du  soir  appelle  en  le  vallon 
Les  filies  pour  la  danse  au  son  du  violon. 

Seule  celle-ai  reste  au  bois,  loin  des  demeures, 
Et  sa  voix  peu  à  peu  s'élòve  en  la  chanson 
De  l'amante  perdue  au  jour  de  la  moisson. 


56  ARTE 


Puis,  grave,  elle  s'est  tue.  Et  quand  au  paturagc 
Les  clarines  des  boeufs  ont  cesse  lentement 
De  tinter,  la  folie  qui  ne  veut  pas  d'amant 

S'est  inclinée  enfin  vers  son  propre  mirage, 
Et  tremblant  à  Tabri  murmurant  d'un  bouleau, 
Elle  a  baisé  sa  bouchc  irréelle  dans  Teau. 


Stuart  MERRILL. 


LE  SPHINX  PARLE 


En  la  grotte  luxuriante,  depuis  des  temps  fabuleux,  je 
demeure,  immobile.  L'Océan  me  caresse  de  ses  parfums, 
me  vêt  de  ses  algues  vertes,  me  chuchote  les  legendes  des 
patries  lointaines.  Des  ruisseaux  bleus  chantent  à  mes  pieds, 
parmi  les  impérissables  granits,  parmi  les  sables  d'or,  tou- 
jours  renouvelés;  les  stalactites  merveilleuses  se  multiplient 
au  dessus  de  mon  front.  Ainsi,  j'habite  ce  palals  éternel, 
ouvert  sur  Tinfini  des  nuées  et  sur  Tinfini  des  mers,  visite 
parfois  de  rayons.  Je  songe;  je  contemple,  et  des  siècles 
passent,  et  des  siècles,  et  des  siècles  encore.  Ma  face  con- 
serve le  mème  ironique  sourire;  je  suis  Tlmpassible,  je 
suis  le  Sphinx  qui  fut  dès  Theure  première,  je  suis  le  Fi- 
dèle  qui  garde  le  seuil  des  horizons  ignores. 

J'ai  vu  les  colonnes,  les  ares,  les  autels  s'effacer,  d'au- 
tres  surgir,  les  Formes  abolies  renaitre  —  mais,  nul  geste 
n'a  modifiè  mon  attitude  hiératique.  Ma  joie  est  de  regar- 
der  les  vagues  glauques  venues  des  rives  nouvelles;  jai 
surpris  le  sens  de  leur  immortelle  plainte,  de  leurs  dis- 
cours  harmonieux  et  mystérieux. 


ARTE  5  7 


Villes  fleuries,  villes  heureuses,  víUgs  lumineuses,  ac- 
cueillez  le  triomphal  cortège  des  lUusIons,  —  car  je  sais 
les  deuils  proches,  les  tyrannics;  je  sais  Tangoissc  des  De- 
mains. 

Demain,  vos  terrasses  enguirlandées  de  roses  et  de  lis, 
seront  voilécs  de  tristesse,  les  souffles  dagonie  triomphe- 
ront  des  brises  de  lAvril  —vos  chimériques  jardins  morts, 
SC  métamorphoseront  en  cimetières,  hantés  aux  soirs  de 
lune. 

Jécoute  les  rumeurs  —  et  je  ris,  ayant  acquis  à  travers 
les  ages  la  seule  science  possible.  Je  ris  du  Blasphème;  je 
ris  de  la  Raison  ;  je  ris  des  Lois;  —  ces  idoles  des  Peuples 
—  j'ai  compris  la  leçon  des  temps  évanouis  à  jamais,  et 
la  pauvreté  des  systòmes.  Je  juge  selon  FEternité,  c'est 
pourquoi  Ia  Justice  m'apparait  en  toute  sa  monstrueuse 
iniquité;  cest  pourqoi,  moi,  le  Sphinx,  brisant  le  silence 
coutumier,  je  proclame  ceei. 

Autour  de  mes  griffcs  allongécs  s'enroulent  des  végéta- 
tions  marines,  comme  une  parure  de  miracle-  EUes  vivent 
d'une  vie  splendide,  vierge  de  souillure,  cest  à  dire  de  pen- 
sée;  elles  logent  dans  mes  flancs,  sur  mes  épaules;  le  pié- 
destal  oú  je  repose  a  disparu  sous  leurs  somptueux  entre- 
lacs.  Elles  ignorent  lespace  et  le  temps:  —  elles  vivent. 

Quiconquc  pense,  invoque  Timpitoyable  Destin.  Le  sou- 
venir  des  joies  passces  condamne  les  joies  futures.  L'oeuvre 
sécroule,  le  ròve  est  vain.  Les  cchos  ont  clame  des  noms, 
dans  les  sicclcs;  les  bataillcs  ont  tonnc ;  les  conqucrants 
aux  carrures  dhercules,  ont  marche  dans  les  apothéoscs ; 
les  palmes  les  eííleuraient  comme  des  ailes  glorieuses.  Nul, 
à  prcsent,  ne  soupçonne  leur  passage.  lis  édiíièrent  pour- 
tant  aux  dieux  des  trophées,  des  édifices  gigantesques  char- 
gés  d'incomparablcs  joaillcries,  des  ares  empourprés  d'au- 
rore,  sur  les  coUines  hautes.  . . 

Les  fougères,  les  lichens,   les  ronces,   Therbrc  simple, 


ARTE 


tapissent  les  places  d'autrefois ;  une  fontaine  jaillit,  frai- 
che  et  vive,  miroir  d'hirondelles  et  de  passereaux. 

Celui  qui  ne  sait  rien  des  choses,  ne  souhaite  rien,  con- 
nait  Fabsolu  du  bonheur.  Inutile,  la  lutte  avec  Tldée; 
désespérant,  Tespoir  de  suivre  en  leur  vol  fougueux,  les 
royales  chimères.  La  Justice,  la  haine,  lamour,  mots  de 
hasard  qu'un  vent  mauvais  jeta  sur  la  terre ! 

Mais,  voilà  que  montent  vers  moi,  maintenant,  des  mur- 
mures lourds  de  revolte.  La  vérité  proclamée  provoque  la 
colère;  les  mains  tendues  se  crispent:  «Ah!  sphinx  maudit, 
nous  avons  longtemps  attendu  ta  parole,  et  le  mensonge 
s'évade  de  ta  bouche  de  pierre.  —  Le  ciei  se  nuance  de 
lueurs  d'aube ;  parle  nous  du  ciei»  ! 

Je  retourne  au  silence;  je  grave  de  nouveau  le  masque 
d'ironique  sourire  sur  ma  face,  et  pour  Téternité,  je  de- 
meure  immobile,  parmi  les  algues  onduleuses  comme  des 
chevelures  de  nymphes,  devant  les  houles  berceuses  et  ca- 


pncieuses 


Georges  OUDINOT. 


ARTE  59 


L'AUDIENCE  DU  PRINCE  AMOUR 


Le  prince  des  Coeurs,  dans  la  sallc  du  trone, 
A,  pour  me  recevoir,  reuni  sa  cour 
Et  voici  que  tous  les  seigneurs  du  royaume 
Se  sont  ranges  prés  de  Sa  Majesté  TAmour. 

lis  restent  debout,  silencieux  et  graves, 
Et  les  pages,  les  demoiselles  d'honneur, 
Comme  exiles  en  leurs  velours  de  parade, 
Semblent  dcjà  nostalgiques  de  leur  bonheur. 

Mais  Ic  prince  Amour  a  daigné  me  sourire; 
Une  esclave  me  couronne  de  jasmins 
Et,  penchant  par  trois  fois  ma  tête  fleurie, 
Je  m'approche  d'Amour  et  lui  baise  la  main. 

Alors,  noblement,  Sa  Majesté  se  lèvc, 
Passe  autour  de  mon  cou  son  royal  collier, 
Pose  un  moment  ses  lèvres  contre  mes  lòvrcs 
Et  dit :  «Par  ce  baiser  je  vous  fais  chevalier. 

Vous  avez  chanté  mon  nom  et  mes  ouvrages : 
Je  vous  en  aime  et  je  désire  aujourd'hui, 
Mon  gentil  seigneur,  vous  accorder  la  grâcc 
Qui  parmi  les  plus  hautes  faveurs  vous  séduit». 

Lors,  je  répondis:  «Puisque  mon  choix  est  libre, 
Qu'il  plaise  vouloir  à  Votre  Majesté 
Que  sur  Theure  mon  espoir  se  réalise 
Et  tous  mes  vocux,  avec  ce  voeu,  sont  contentes». 

Mais  le  prince  Amour  me  dit  d'une  voix  triste : 
«Seigneur,  votre  voeu  dépasse  mon  pouvoir ; 
Je  ne  puis  encore  enrichir  d'un  sourire 
Le  bienheureux  seigneur  qui  possède  TEspoir»  ! 


1893. 


LiONBL  DES  RIEUX. 


6o  ARTE 


LE  RETOUR 


Cest  bien  le  même  ciei  d'autrefois,  adouci 
D'une  légère  et  tiède  ondée  aux  fines  gouttes, 
-Cest  la  même  prairie  étalée,  et  voici 
Le  même  bruit  de  fouet  qu'on  claque  sur  la  route. 

Tout  m'est  reste  fidèle  autant  que  le  souci 
Que  je  porte.  Un  oiseau  dit  sa  peine  et  j'écoute 
Comme  autrefois,  parmi  le  feuillage  épaissi, 
Les  cloches  que  la  vieille  église  ébranle  toutes. 

Mille  vestiges  chers  m'arrêtent  en  chemin  ; 
Cette  branche  arrachée  est  Toeuvre  de  nos  mains, 
Notre  chiffre  enlace  se  llt  au  flanc  des  pierres. 

Je  m'arrête.  L'oiseau  poursult  ses  tristes  chants, 

La  cloche  continue  à  parler  de  prière, 

Et  Therbe  doucement  s'agite  dans  les  champs. 

Vaucelles  — 1890. 

Ernest  RAYNAUD. 


A  POESIA  CONTEMPORÂNEA  NA  SUÉCIA 


Data  dos  princípios  de  1860,  a  phase  actual  da  nossa 
poesia.  O  ideal  da  epocha  romântica  modificou-se  succes- 
sivamente  no  sentido  d'um  realismo  mais  próximo  da  na- 
tureza, e  ao  antigo  subjectivismo,  por  vezes  sentimental  ou 
rhetorico,  substituiu-se  um  objectivismo  sempre  seguro  de 
si,  embora  também  muitas  vezes  hirto  e  frio. 


ARTE  6i 


«Não  venho  fazer  trafico  da  dôr  e  das  maguas  do  meu 
coração  para  que  mãos  desconhecidas  as  profanem». 

Foi  o  conde  Snoilsky  que  o  disse,  exaltando  este  pudor, 
nos  sentimentos  Íntimos  e  especialmente  nos  sentimentos 
amorosos,  o  que  constitue  uma  das  differenças  essenciaes 
entre  a  nossa  poesia  e  a  dos  povos  do  sul. 

xMas,  o  que  perdia  em  cunho  individual,  ganhava-o  a 
nossa  poesia  em  perfeição  technica.  Preoccupavam-se  mais 
com  a  distribuição  da  matéria  poética  e  com  a  comprehen- 
siva  concisão  do  estylo,  a  linguagem  tornava-se  mais  sim- 
ples á  medida  que  iam  comprehendendo:  que  o  elemento 
poético  não  consiste  tanto  no  esplendor  exterior  da  forma, 
como  na  profundeza  das  ideias  ou  na  emoção  intima  que 
despertou  a  inspiração. 

Alguns  dos  filhos  do  fallecido  Rei  Oscar  I  manifestaram, 
com  vivas  provas,  dons  artisticos  bem  raros  em  soberanos; 
nenhum  d'elles,  no  emtanto,  deu  tantas  como  S.  M.  o  Rei 
Oscar  II,  nosso  actual  soberano.  Os  que  têm  tido  a  felici- 
dade de  ouvir-lhe,  em  qualquer  festa  patriótica,  um  d'es- 
ses  discursos  em  que,  com  a  sua  voz  viril  e  sonora,  sabe 
tão  bem  fazer  vibrar  as  cordas  dos  nossos  mais  nobres  sen- 
timentos, consideram,  talvez,  n'elle  mais  o  orador  do  que 
o  poeta. 

Mas  emquanto  os  nobres  sentimentos  forem  apreciados 
pelo  nosso  povo,  havemos  de  ler  sempre  com  prazer  a  ex- 
pressão que  estes  sentimentos  encontraram  nas  poesias  do 
nosso  Rei.  D'entre  as  nossas  glorias  patrióticas,  são  sobre- 
tudo as  da  nossa  marinha  que  lhe  é  grato  celebrar,  e  com 
o  seu  cyclo  «Ur  Svenska  Flottans  minnen»  deu-nos  a  pri- 
meira rhapsodia  da  nossa  Ilíada  moderna. 

Devemos  outras  rhapsodias  ao  conde  Carl  Snoilsky. 
E  dos  nossos  poetas  vivos  o  que  tem  maior  numero  de 
cordas  na  sua  lyra.  Nas  poesias  de  juventude,  o  seu  ideal 
é  o  dolce  far  nienle  d' uma  vida  bohemia,  e  em  composi- 


02  ARTE 


ções,  cheias  de  brilho,  canta  os  sonhos  d'olro  d'um  rapaz 
de  hábitos  aristocráticos.  Mas  a  experiência  do  homem 
maduro  vem,  aos  seus  olhos,  tirar  à  vida  esse  esplendor, 
e  então  são  os  problemas  sérios  da  existência  que  fazem 
vibrar  a  lyra  do  poeta.  As  graves  e  complicadas  questões 
sociaes  agitam-na,  e  elle  encontra-lhes  solução  com  um 
profundo  sentimento  da  realidade  humana.  Finalmente, 
tendo  atravessado  já  a  phase  mais  activa  da  sua  existên- 
cia, o  poeta  volta-se  para  as  bellas  e  heróicas  recorda- 
ções da  nossa  historia,  e  então  vemos  apparecer  os  seus 
«Svenska  Bilder»,  estes  soberbos  cantos  que  fazem  com 
que  não  tenhamos  mais  a  invejar  aos  nossos  irmãos  finlan- 
dezes  os  «Fânrik  Stals  Sagner»  de  Runeberg,  tanto  mais 
que  Runeberg  só  canta  as  glorias  guerreiras  d'uma  dada 
epocha,  ao  passo  que  o  Conde  Snoilsky  procura  o  assumpto 
dos  seus  cantos  em  todas  as  epochas  da  nossa  historia  mo- 
derna e  em  todas  as  manifestações  nobres  do  nosso  es- 
pirito. 

E  com  um  desgosto  profundo  que,  antes  de  terminar 
este  artigo,  tenho  de  registar  a  morte  do  maior  poeta  — 
philosopho  que  jamais  tivemos  —  Viktor  Rydberg.  Se  me 
perguntassem  quem  é,  na  Suécia,  o  irmão  d'esses  grandes 
herdeiros  contemporâneos  da  lyra  de  Dante,  que  se  cha- 
mam Anthero  de  Quental  e  Gaspar  Nunéz  de  Arce,  eu 
apontaria,  sem  hesitar,  aquelle  que  deve  estar  vendo  agora, 
no  seu  pleno  brilho,  a  aurora  desse  au-de-là  cujo  presen- 
timento  era  a  única  firme  felicidade  da  sua  vida.  Mas  se 
n'elle  havia  alguma  coisa  de  Dante,  também  se  lhe  encon- 
trava affinidade  com  Goethe ;  o  poeta  de  «Prometheus  och 
Ahasverus»  era  também  o  poeta  de  «Dexippos»,  e  em  toda 
a  sua  obra,  na  sua  prosa,  por  exemplo  no  romance  «Sixta 
Athenaren»,  como  na  rua  poesia,  respira-se  o  classicismo 
hellenico  d'uma  alma  sempre  equilibrada. 

C.  D.  OF  WiRSEN  é  o  eminente  representante  contempo- 


ARTE  63 


raneo  da  nossa  poesia  religiosa.  Pelo  ímpeto  da  sua  inspi- 
ração, Icmbra-nos  frequentemente  o  seu  confrade  catalão, 
Jacinto  Verdaguer.  Somente,  ao  encanto  simples  d  este, 
corresponde  no  outro  um  sentimento  mais  profundo  do 
que  seja  uma  vida  sanctiíicada.  Tudo  aos  seus  olhos  se 
apresenta  sob  o  ponto  de  vista  da  eternidade,  e  os  quadros 
da  vida  domestica  que  nos  pinta,  por  exemplo,  na  sua  col- 
lecção  «Y  lifvets  vãr»,  tem  por  vezes  a  graça  própria  á  arte 
religiosa  do  século  XV. 

O  que  dá  ás  poesias  de  C.  K.  Nyblom  o  seu  encanto 
especial  é  a  sua  metrificação  musical,  comparável  á  dos 
lieder  allemães,  e  á  das  canções  francezas.  A  sua  musa  é 
uma  brava  rapariga,  alegre  e  sã,  que  mesmo  nos  seus  mo- 
mentos de  «resignação»  sabe  conservar  uma  confiança  no 
destino  que  não  vae  longe  do  verdadeiro  humorismo.  Ny- 
blom é,  além  d'isso,  um  dos  nossos  mais  hábeis  traducto- 
res;  notemos,  entre  outras  coisas,  as  traducções  completas 
dos  sonetos  de  Shakespeare  e  das  «Melodias  Irlandezas» 
de  Th.  Moore. 

A  data  de  1880  é  a  do  realismo  puro  na  nossa  litte- 
ratura,  e  na  poesia  accentúa-se  ainda  mais  a  tendência  ob- 
jectiva. As  melhores  poesias  de  K.  A.  Melin  são  quadros 
que  nos  ensinam  a  olhar  com  sympathia  a  vida  simples  e 
resignada,  mas  heróica  também  muitas  vezes,  da  popula- 
ção dos  archipelagos;  emquanto  nas  poesias  de  A.  U. 
Baatu  os  parias  da  nossa  sociedade  se  revoltam  contra  a 
injustiça  da  força  que  os  calca  aos  pés. 

Mas  o  realismo  não  tinha  de  durar  muito  tempo.  Somos 
um  pbvo  mais  contemplativo  do  que  expansivo,  um  povo 
mais  de  sonhadores  do  que  de  observadores,  e  na  ultima 
década  deste  século  é  o  subjectivismo  que  de  novo  pre- 
domina. 

Na  obra  de  Oscar  Levertin,  este  subjectivismo  tem  um 
cunho  medieval  sabiamente  artístico  e  admiravelmente  de- 


64 


ARTE 


licado  e  suggestivo,  ao  passo  que  Verner  von  Heidenstam 
revela  as  tendências  aristocráticas  duma  alma  que  ama 
tudo  quanto  é  pittoresco  e  estranho,  detestando  tudo  quanto 
não  inspire  alegria  á  vida. 

GusTAF  Frôding  encara  a  vida  com  certo  scepticismo; 
mas  quando  o  inspira  a  musa  popular,  cria  contos  d'esses 
que  vão  de  bocca  em  bocca,  sem  que  se  pergunte  quem  os 
criou  como  se  fossem  do  próprio  povo. 

M."'  Ellen^Lundberg,  da  familia  Nyblom,  é  a  nossa  única 
poetisa  digna  de  menção.  Herdou  as  faculdades  poéticas, 
não  só  de  seu  pae,  já  citado,  mas  de  sua  mãe,  uma  das 
mais  delicadas  poetisas  da  Dinamarca.  M.""'  Lundberg  sabe 
interpretar  a  linguagem  da  natureza  muda,  ao  mesmo 
tempo  que  exprime  as  suas  próprias  emoções  em  compo- 
sições que  tèm  a  graça,  franzina  e  melancólica  da  -perce- 
neige.  Exceptuando  sua  própria  mãe,  só  conheço,  entre  as 
contemporâneas  uma  poetisa  que  se  lhe  compare  no  gé- 
nero: Rosália  Castro  de  Murguía,  «a  rola  da  Galliza». 


Norrtelje  —  Suécia. 


Dr.  Gõran  BJÒRKMAN. 


Desenho  de  Noé  Lcgrand 


ARTE  65 


TOD  IN  AEHREN  (i) 


Im  Weizenfeld,  in  Korn  und  Alohn, 
Liegt  ein  Soldat,  unaufgefundcn, 
Zwei  Tage  schon,  zwei  Niichte  schon, 
Mit  schweren  Wunden,  unvcrbunden. 


Durstflberquait  und  fieberwild, 
Im  Todeskampf  den  Kopf  erhoben. 
Ein  letzter  Traum,  ein  Ictzter  Bild, 
Sein  brechend  Auge  schlágt  nach  obcn. 


Die  Sense  rauscht  im  Aehrenfeld, 

Er  sieht  sein  Dorf  im  Arbeitsfrieden, 

Ade,  Ade  du  Heimatwelt  — 

Und  beugt  das  Ilaupt,  und  ist  verschieden. 

Detlev  Frèiherr  VON  LILIENCRON. 


(i)  Traducçâo  : 


MORTE  NA  MESSE 


Na  messe,  entre  o  trigo  e  as  papoilas,  está  caído,  ha  já  dois  dias  e  duas  noites,  um 
soldado  abandonado,  com  graves  feridas  abertas. 

Atormentado  pela  sede  c  pela  febre  devoradora,  agonisando,  levanta  a  cabeça.  Seus 
desfallecidos  olhos  elevam-se  attraídos  por  um  derradeiro  sonho,  por  uma  derradeira  visáo. 

A  fouce  sussurra  na  messe,  e  o  soldado  vê  a  sua  aldeia  na  paz  do  trabalho  :  —Adeus! 
adeus,  gente  da  minha  terra. .  .  Inclinou  a  cabeça  e  morreu. 


66  ARTE 


RENOUVEAU 


SONNET 


La  nature  est,  ce  soir,  toute  au  bonheur  de  vivre ; 
Le  clair  soleil  de  mars  met  rhiver  aux  abois, 
L'homme  et  le  chêne,  saufs  de  la  brume  et  du  givre 
Comme  Therbe  et  Toiseau,  renaissent  à  la  fois. 


Et  le  pâtre  à  pas  lents  recommence  de  suivre, 
Hors  de  Tétable,  au  son  du  rustique  hautbois, 
Le  troupeau  que  déjà  la  jeune  sève  enivre 
Et  qui  brame,  éveillant  les  échos  dans  les  bois. 


Du  fond  des  noirs  taillis  il  arrive  à  bouffées 

Des  murmures  confus,  des  rumeurs  étouffées, 

Avec  le  vent  qui  meurt  sous  les  rameaux  tremblants. 

Cest  que,  par  ce  bcau  soir,  dans  la  clarté  dorée 

Là  bas,  le  chant  du  cor  a  sonné  la  curée 

Du  cerf  qu'ont  dépecé  les  crocs  des  chiens  hurlants. 

AcHiLLE  MILLIEN  (#). 


(*)  Cette  pièce  est  détachée  d'un  recueil  de  poèmes  dont  Tauteur,  M.  Achille  Millien, 
corrige  présentement  les  épreuves.  On  sait  que,  comme  poete,  M.  Achille  Millien  fut  et 
demeure  aa  premier  rang  de  l'école  parnassienne  française ;  c'est-à-dire  que  son  esthétique 
diffère  de  celle  de  la  plupart  des  rédacteurs  de  cette  Revue.  Elle  n'en  a  pas  moins  sa  valeur ; 
et,  certes,  ce  ne  sont  pas  les  poetes  portugais  qui  s'inscriront  en  faux  contie  cette  assertion  : 
M.  Achille  Millien  n'a-t-il  pas,  en  effet,  publié,  dans  une  foule  de  revues,  des  traductions 
(en  vers  français)  d'Anthero  do  Quental,  de  João  de  Deus,  d'Antonio  Feijó,  et  d'autres?  Ne 
travaille-t-il  pas,  depuis  trente-deux  ans,  à  une  Anthologie  des  Poetes  Portugais,  qui  contien- 
dra  cinquante-cinq  noms  ?  Pour  ma  part,  je  lui  suis  vivement  reconnaissant  d'avoir,  sachant 
mon  intention  de  faire  paraitre  à  bref  délai  une  Anthologie  portugaise ,  consenti  â  se  mettre 
d'accord  avec  moi  de  manière  que  nos  deux  ouvrages  soient  le  complément  Tun  de  Tautre.  — 
L.  P.  de  B.  G. 


ARTE  6^ 


LES  RFPOSOIRS  DE  LA  PROCESSION 


TOME    TROISIEME 


L'ETERNEL  INCESTE 


A  Eugénio  DE  CASTRO 

Thca  rArcencéleste  est  le  centre  du  monde. 

Plus  grandiose  qlre  rimpératrice  des  montagnes,  mais 
parée  dinvisibllité  dive,  clle  triomphe,  universelle. 

Et  vcrs  sa  gorge  d'avril  ascendent,  émanées  de  son  ven- 
tre, diverses,  les  Races. 

L'une  après  Tautre,  la  prunelle  ébriée  par  le  passer  brus- 
que  de  la  téncbrc  aux  épines  de  la  rose  claire,  elles  gravis- 
sent,  de  leurs  pas  incertains  et  menus,  gravissent,  comme 
assises  sur  deux  bras  qui  les  élèveraient,  le  buste,  et,  se 
divisant  aux  mamelles,  chacune  alors  épanouit  sa  bouche 
imperlcc. 

Dès  que  lèvres  cajolent  ses  fraises,  Théa  de  pâmer  son 
haleine  sur  les  deux  flútes  de  Pan  qul  lui  sont  mâchoire; 
et  cette  harmonie  demande: 

—  «O  Race,  ta  nuance?» 
Si  répond  la  Race : 

—  «Rouge.» 

Théa,  matriale,  épand  un  lait  rouge  emmi  la  bou- 
che. 

Si  orangée  se  dit  la  Race,  un  lait  orangé. 

2 


^8  ARTE 


Si  jaune  la  Racc,  un  lait  jaune. 
Si  verte,  un  lait  vert. 
Si  bleue,  un  lait  bleu. 
Si  Índigo,  un  lait  índigo. 
Si  violette,  un  lait  violet. 

Pour  que  chacune  perçoive  selon  sa  destinée. 
Et,  durant  la  procession  des  théories,  la  géante  chante, 
juvénile : 

—  «Venez,  parvules  multitudes,  venez,  à  Tombre  de 
ma  chevelure  de  cèdre,  puiser  Tavenir!  Venez,  mes  pué- 
riles,  que  je  leste  du  viatique  vos  chétivités  et  que,  blocs 
de  marbre,  mes  gouttes  citadellent  vos  esperances  !  De  mes 
seins  gouflés  recevez  Fénergie  originelle,  enfants,  avec, 
en  germe,  les  instincts  inhérents  à  votre  apanage  de  so- 
leil!» 

Or  les  Races  tettcnt  leur  somme  respective,  cependant 
que,  cils,  d'altiers  aigles  sentrecroisent  d'aise  sur  les  lacs 
jumeaux  de  la  nourrice. 

L'enfance  révolue,  les  Races  s'accordent  à  descendre, 
lente  adolescencc,  jusquaux  orteils  pour  de  là  sépivarder 
vers  les  varies  diadèmes  de  sueur. 

Mais,  arrétant  les  pèlerines  au  ravin  de  ses  cuisses,  Théa, 
les  flancs  éclos,  leur  bêle: 

—  «Venez,  multitudes  robustes !  L'heure  est  de  me  res- 
tituer  un  rai  de  la  force  que  je  vous  fournis,  car,  telle  une 
outre  de  caravane  aux  confins  de  loctobre,  voilà  pauvre 
la  créancière  initiale.  Tandis  que  vous  florissiez,  je  me 
fanais,  et,  depuis  mes  fraises  délaissées  par  vos  lèvres,  des 
rides  sépulchralisent  ma  íace.  Voyez.  Au  cèdre  a  succédé 
le  saule  qui  pleure  dargent,  et  je  chancelle  sur  mes  ors 
en  danse  macabre  dans  les  ages.  Aussi,  m'étayant  d'une 
caresse,  daignez,  de  par  Amour,  ressertir  en  mes  flútes 
moroses  la  joie!  Viriles,  fécondez  TEpouse-Mère!» 

Et,    successivement,   avant  Tadieu,   les  Races  amantes 


AkTÉ  69 

sèmcnt  róplthalame,  aíin  que  d'entre  les  augustes  cuissies 
jailllssent,  violette,  indlgo,  bleue,  verte,  jaune,  orangée, 
rouge,  dcs  gcnérations  riCuves  —  dcmain. 

'i'hca  TArcencéleste  est  le  centre  du  monde. 

Saint-POL-ROUX. 


LES  ACCOUCHÉES  DE  LA  VALLÉE 


A  E.MiLE  VERHAEREN 

Elle  a,  cette  vallce,  la  tendresse  des  fresques. 

Une  onde  primitive,  sans  doute  venue  des  joies  du  ciei, 
rieusement  divise  Ics  deux  mamelons  verts. 

O  ringénu  pôle-mèle  de  choses  comme  au  hasard  dis- 
posées  par  un  essaim  de  mains  puériles! 

Des  lys  et  des  cygncs,  des  cocoricos  sur  du  fumier,  des 
grenouilles  emmi  les  roseaux,  des  champs  davoine  et  de 
lin,  des  tournesols,  des  gloussements  autour  d'une  paire 
de  sabots  jusques  à  laquelle  n'arrive  point  la  breve  robe  de 
bure,  une  margelle  ou  lon  se  fiance,  maintes  coiffes  bavar- 
dcs  sous  la  treille  dcs  scuils,  des  joyaux  et  dcs  bijoux 
pour  les  dcnts  et  les  narines  plein  les  jardins  et  les  ver- 
gers,  un  paon  suzerain  dans  un  pré  manant,  un  angelus 
tinte  dirait-on  par  les  amygdales  d'un  bélier,  sur  chaque 
monticule  un  moulin  foi,  un  grand  orme  pour  la  danse, 
diverses  poulies  criant  vers  la  cruche  ou  vers  la  grange, 
plusieurs  regards  de  vachcs  derricre  les  ifs  des  sentiers, 


íô  ARTE 


le  bane  de  soleil  à  Tusage  des  barbes  blanches,  des  coque- 
licots  dans  les  blés,  une  quenoullle  entre  de  vieilles  mains, 
des  geais,  le  carrefour  des  adieux  et  sa  crolx,  une  ensei- 
gne  de  gui,  des  corbeaux,  des  chiens  aux  portails,  une 
maré  aux  crapauds,  des  hiboux  cloués  contre  les  huis, 
un  petit  cimetière,  —  et  tout  là-haut,  dominant,  fier  pana- 
che  en  pierres  dures,  le  manoir  du  Selgneur  aux  prunelles 
d'enfer. 

Cest  la  Vallée  des  Epouses  Bizarras. 


Donc  une  fols  certain  Adolescent  aux  prunelles  de  ciei 
vint  à  paraitre  sur  Tonde  primitive  en  une  barque;  et, 
comme  c'était  jour  de  lessive,  les  bouquets  d'épouses  à  ge- 
noux  sur  les  rives  Taperçurent. 

Ainsi  que  Finnocence  nu,  Ton  eút  dit  que  nos  lavandiè- 
res  aux  bras  desquelles  pantelaient  des  linges  Tavaient  tout 
à  rheure  dévêtu. 

Beau  selon  le  rêve,  le  jeune  homme  descend  droit  sur 
son  esquif,  au  fil  de  leau,  vierge  et  royal,  entre  les  halle- 
bardes  curieuses  de  ces  femmes  dont  le  coeur  soudain 
s'agite  à  jaillir  par  la  gorge  en  flèche. 

Magnifiquement  il  descend,  et  sa  rapide  apothéose  de 
messie  en  beauté  enthousiasme  et  transforme  Tâme  neuve 
et  simple  des  bords. 

Lorsque  fut  passée  Ihéroique  vision  de  ce  Prince  du 
Silence,  avec  un  peu  d'eau  cueillie  se  raffraichissant  le  front 
comme  si  leur  cervelle  avait  pris  feu,  les  lavandières  lon- 
guement  se  tinrent  lá,  farouches,  prés  des  nénuphars  en- 
core éblouis;  puis,  au  crépuscule,  rentrèrent,  du  linge 
inachevé   sur   lépaule,   se  réfugier  dans  leur  couche  ou 


ARTE  71 


cettc  nuit  clles  sublrent  Tétreinte  legitime  —  singulière- 
ment. 

Neuf  móis  plus  tard,  les  épouses  donnaient  un  enfant  à 
leurs  maris  chacune. 

Or  tous  ces  nouveaux-ncs  de  la  môme  heure  ressem- 
blaient  admirablement  au  batelier  magique  aux  prunelles 
de  ciei. 


Furibonds,  sur-le-champ  montent  vers  le  Seigneur  aux 
prunelles  denfer,  afin  de  lui  bramer  leur  commune  mésa- 
venture,  tous  les  maris  de  la  vallée. 

Celui-ci,  roidc,  laisse  la  plainte  emplir  ses  oreilles  ma- 
gistrales. 

Sitôt  pleines,  faisant  d'une  geste  vif  amener  une  chèvre 
qui  non  loin  broutait  du  chèvrefeuille,  il  commande  à  son 
archer  favori  d'y  trancher  la  tête  et  de  dans  son  casque  re- 
cevoir  le  jet  de  sang. . . 

Le  coup  execute,  le  justlcier  s'écrie : 

—  «A  travers  ce  lange  qui  sèche  ici  sur  la  haie  trace 
maintenant  cette  sentence  avec  le  Jet  de  pourpre,  mon  ar- 
cher:  Que  périsse   par   la   fourche  populaire  l^Adoles- 

CENT  COUPABLE  D*INFLUENCE  MALIGNE  ENVERS  LE  VENTRE  DES 
BELLES  IMPRESSIONNABLES  de  ma  VALLÉE,  ET  Qu'X  l'aVEN1R  PÉ- 
RISSENT   MÊMEMENT   LES  SORCIERS   DE    SA   SORTE:    JE    LE  VEUX  !» 

Ensuitc,  au  héraut: 

—  «Promòne  ce  lange  de  justice  au  bout  de  ta  hampe 
dons  la  vallée  tout  entièrc. — Allez!» 

Forts  de  la  rouge  ordonnance,  les  maris  se  hérissant 
d'une  fourche  partent  guetter  sur  les  rives,  des  jours  et 
des  semaines,  que  remonte  la  barque  fantastique. 

Voilà  quau  dcrnier  vôprc  du  móis  apparait  sur  Tonde 


72  ARTE 


primitive  TAdolescent  aux  prunclles  de  ciei  en  train  de 
faire  boire  une  colombe  en  le  creux  de  sa  main. . . 

A  Tunisson  tous  alors  d'entrer  jusqu'au  nombril  dans 
la  rivière  et  d'enfourcher  de  la  nuque  à  la  cheville  le  beau 
batelier  nu. 

De  la  proue  le  cadavre  tomba  chez  les  truites  d'ar- 
gent. 

Enfin  vengés,  les  maris  regagnent  leurs  couches  ou  de- 
puis  la  sentence  barbare,  claquant  des  dents  et  violettes, 
s'épouvantent  les  lavandiòres  de  la  lessive  mémorable, — 
et  cette  nuit  les  cpoux  baisèrent  leurs  femmes  avec  sauva- 
gerie. 

Ncuf  móis  plus  tard,  les  cpouses  donnaient  un  enfant  à 
leurs  maris  chacune. 

Or  tous  ces  nouveaux-nés  de  la  même  heure  ressem- 
blaient  abominablement  au  justicier  tragique  aux  prunel- 
les  d'enfer. 


Se  remémorant  Tédit  rouge,  les  maris  courroucés  sau- 
tent  sur  les  fourches  de  rechef,  prennent  dassaut  le  ma- 
noir  en  pierres  dures,  saisissent  nonobstant  ses  archers  le 
Seigneur  aux  prunelles  d'enfer  en  train  de  s'extasier  sur 
un  faisan  rôti,  le  garrottent  et  le  trainent  par  les  oreilles 
devant  le  lange,  écrit  avec  le  sang  de  la  chèvre,  cloué  de- 
puis  dix  móis  au  trone  du  plus  ancien  tilleul  de  la  vallée: 

—  ((Regarde,  tyran!» 

Lors  les  fourches  de  sabattre  comme  serres  de  vautours 
à  même  Timprudent  justicier,  et  les  cocus  extraordinaires 
de  bramef : 

—  ((Que  périsse  par  la  fourche  populaire  lAdoles- 
cent  coupable  dinfluence  maligne  envers  le  ventre  des 


ARTE  73 


BELLES  IMPRESSIONNABLES  DE  MA  VALI.EE,  ET  QU  À  L  AVENIR 
PÉRISSENT  MÊMEMENT  LES  SORCIERS  DE  SA  SORTE  :  JE  LE 
VEUX  !» 

Ce  pendant  que  de  Ia  bedaine  étripéc  du  Seigneur  aux 
prunelles  denfer  sesquivent,  en  zigzags  sur  Therbe,  des 
serpents. . . 


Eurent  lieu,  ces  histoires,  três  jadis  en  la  vallcc  qui  a 
la  tendresse  des  fresques  et  que  lon  nomme  la  Vallèe  des 
Epouses  Bizarres. 

Saint-POL-ROUX. 


;lmmorteli.e 


Pour  mes  compagnons  d'exil. 


l>'or  du  soir  desccndait  vers  la  tctc  d'Orphée. 
Mélodicuse  flcur  soupirant  sur  les  flots, 
De  la  lèvre  livide  un  nom  semblait  éclos ; 
Et  ce  ne  fut  d'abord  qu'une  plainte  étouffée. 


Aux  greves  d'Actias,  aux  cimcs  de  Dclos, 
Les  bcaux  choeurs  attendaient  leur  divin  coryphéc ; 
Les  nymphes  aux  bras  nus  pleuraient  dans  l.x  nymphée 
Solltairc,  et  Ic  ciei  ccouta  leurs  sanglots. 


74  ARTE 


Sonore  cn  Tautoranalc  ardeur  du  crepúsculo, 
Au  tumulte  des  mers  dont  un  écho  circule 
La  cithare  mêlait  son  imperdable  amour : 

Et  c'est  ainsi  quau  fond  des  temps,  feu  qui  ruisselle, 

Ton  hymne  vint  pourprer  notre  blême  séjour 

Et  nous,  passants  d'un  songe,  ô  Musique,  Immortelle ! 

Raymond  BOUYER. 


LE   API  (*) 


Dentro  la  vecchia  quercia  le  Api  ronzano, 

Son  mille  e  mille  e  senza  posa  volano 
E  succhian  senza  posz  i  fior  de  Tedera 
Che,  d'ogni  lato,  ai  gran  tronco  s'abbarbica. 
Son  mille  e  mille  e  senza  posa  ronzano; 
E  da  Tesigue  voei  emerge  un  murmure. 
Qual  di  torrente,  sa  da  una  voragine 
Lontana.  Nel  meriggio  alto  é  il  silenzio 
E  la  calma  d'antunno.  A  me  le  pálpebre 
Dolcemente  affatlca  un  sopor  ténue. . . 


(*)  Traducção : 

AS  ABELHAS 

As  abelhas  zumbem  dentro  do  velho  carvalho. 

Voam,  aos  milhares,  sem  descanço,  e  sugam  sem  descanço  as  flores  da  hera  que  se 
abraça  ao  tronco,  vestindo-o  inteiramente.  Zumbem,  aos  milhares,  sem  descanço;  e  dos  seus 
ténues  zumbidos  sae  como  que  um  murmúrio  de  torrente  ou  de  longinqua  tempestade.  O 
meio-dia  passou  ;  reina  um  silencio  e  uma  paz  d'outomno.  Um  torpor  brando  quebranta  do- 
cemente as  minhas  pálpebras. . . 


ARTE  75 

E  tra  il  sonno  mi  par  chc  Ic  Api  cantíno: 

—  A  cento  a  cento  son  passati  i  secoU 
E  su  le  prime  sclve  cbbcr  vittoria, 
Ministri  cmpi  dclTucm,  la  scura  e  Térpicc. 
Noi  l'opra  nostra  uguale,  infaticabile 
Continuiamo.  Quante  etá  si  volscro 
Dal  di  che  in  Ida  i  Coribanti  estinsero 
II  vagito  di  Gíovc?  Allor  sollicite 
Portammo,  come  adesso,  il  miei  neirarnie. 

E  tra  il  sonno  mi  par  che  le  Api  cantino: 


—  Noi  Topra  nostra  uguale,  infaticabile 

Continuiamo.  Fin  che  da  le  floride 

Valli  non  sian  negati  i  freschi  pollini, 

L'uom  su  noi  conti.  Agli  egri,  ai  vecchi,  ai  pargoli 

Noi  sempre  adunarem  dolcczze  e  farmachi 

Ne  le  provvidc  cellc;  c  da  le  provvide 

Cellc  ministrercm  doppieri  e  fiaccole 

Ai  riti  nuziale  e  alTare  fúnebri. .. 


Dentro  la  vecchia  quercia  le  Api  ronzano. 

Bologna,  Ottobre  95. 

Enrico  PANZACCHi. 


E  emquanto  durmo  julgo  que  as  abelhas  cantam  : 

—  Passaram  centos  e  centos  de  séculos  depois  que  os  Ímpios  ministros  dos  homens,  o 
macliado  c  o  arado  triumpharam  nas  selvas  primitivas.  Infatigáveis,  continuamos  sempre  na 
nossa  faina.  Que  de  cdades  decorridas  desde  que  no  Ida  os  Corybantes  fizeram  parar  os  va- 
gidos de  Júpiter  ?  Então,  solicitas  como  agora,  enchiamos  de  mel  os  cortiços. 

E  emquanto  durmo  julgo  que  as  abelhas  cantam  : 

—  Infatigáveis,  continuamos  sempre  na  nossa  faina.  Emquanto  houver  fresco  pollen  nos 
valles  floridos,  conte  o  homem  comnosco.  Para  os  doentes,  para  os  velhos  e  para  as  crean- 
ças  ajuntaremos  sempre  doiraras  e  bálsamos  nos  providos  favos  ;  c  nos  providos  favos  pro- 
duziremos brandões  e  fachos  para  os  ritos  nupciaes  e  para  os  altares  fúnebres.  . . 

As  abelhas  zumbem  dentro  do  velho  carvalho, 


76  ARTE 

CARTA 

A 

EUGÉNIO  DE  CASTRO 


Lisboa,  16—10—95. 

Caríssimo  Poeta  e  amigo. 

Visto  que  me  quer  honrar  transcrevendo  na  Ai-ie  a  tra- 
ducção  allemã  do  Dr.  Storck  da  Despedida,  titulo  com  que 
essa  pobre  cousa  saiu  na  «Alma  portugueza»  preferiria 
antes  que  se  publicasse  esta  versão  inédita  da  ultima  ode 
da  «Epopêa  da  Humanidade»,  que  acabo  de  receber  do 
Dr.  Storck: 


Unaussprechlich  Anmulh 


Queila  que  emparadisa  Ia  mia  mente. 
(Dante). 

Betracht'  ich  dies  endlose,  bittVe  Meer, 
Drin  e\v'ge  Sttirme  mit  Geheul  sich  streiten, 

So  lasst  die  Schau  der  Zeiten 

Ein  Bild  mir,  hoch  und  hehr, 
Am  Horizont  doch  steh'n  vor  meinem  Blicke, 
Ein  Frledensbild  im  Krieg  der  Weltgeschicke. 

Durch  Nacht  und  P^insterniss,  wie  fern  am  Pol 
Ein  holder  Leitstern,  strahlcnd  stets  in  Klarheit, 

Tochter!  der  Gút'  und  Wahrheit 

Und  Hoffnung  Lichtsymbol, 
Auf  weiter  Fahrt  durch  Wogenbrand  und  Wildniss 
Wie  gab  mir  Zuversicht  dein  susses  Bildniss  ! 


ARTE  77 


Im  Bluhn,  nur  scchszehnjáhrig,  hingcraíTt 
Bliebst  du,  Erscheinung  sondcr  Flcck'  und  Fchlc ! 

Mir  stcts  in  tiefster  Seele; 

Du  gabst  mir  Trost  und  Kraft 
Undc  warst  ais  Zufluchtstàtte  mir  erlcscn 
Im  Kampf  der  Leidenschaft,  anmuth'ges  Wesen ! 

quia  sine  dolore 
non  vivitur  in  amore 
(Imitai .,  111,  5). 

Und  sprachest:  Wcr  entsetzt  sich  vor  dem  Schmerz? 
Kann  denn  ein  Seiendes  ihn  je  vcrmeiden? 

Selbst  unablàss'  ges  Leiden, 

Daran  versiecht  das  llerz, 
Klàrt  und  versohnt  die  Seerim  Wctlgetriebe 
Und  gab  fiir  Menschenthum  dir  Sinn  und  Liebe. 

Muiíster  i.  W.  12.  Oct.  iSgS. 

Dr.  Wilhelm  STORCK. 

Estas  quatro  estrophes  são  o  fecho  da  «Epopêa  da  Hu- 
manidade»; o  Dr.  Storck  comprehendeu  o  meu  intuito,  li- 
gando-lhe  a  importância  de  uma  traducção.  O  poema  abre 
por  uma  consagração  da  memoria  da  minha  filha;  e  ao  fim 
da  grande  viagem  da  historia  repetem-se,  com  modificações, 
as  estrophes  iniciaes  como  um  epilogo: 

Graça  tneffavel 

Queila  que  emparadisa  Ia  mia  mente 
(Dante). 

Contemplando  este  immenso  mar  amargo 
Onde  rugem  eternas  tempestades, 

A  visão  das  Edades, 

Sobre  o  horizonte  largo 
Deixa  a  impressão  de  uma  harmonia  equorea, 
Concerto  ideal  implícito  na  Historia. 


78 


ARTE 


Como  uma  luz  de  branda  claridade, 
Sempre  fulgindo  no  horizonte  escuro, 

Filha !  symbolo  puro 

De  esperança  e  bondade. 
Ao  transpor  das  prdcellas  a  voragem. 
Que  alento  encontro  em  tua  doce  imagem ! 

Morta  na  flor  de  ideaes  dezeseis  annos, 
Nunca  mais  esse  immaculado  vulto 

Foi  para  mim  occulto; 

Nos  conflictos  insanos 
Do  torpel  das  paixões,  vinhas  serena 
Dar-me  um  refugio  em  ti,  visão  serena. 


quia  sine  dolore 
non  vivitur  in  amore 
(Imitat.,  III,  5). 

E  dizias  :  —  A  dôr  quem  tem  receio  ? 
Toda  a  existência  á  dôr  jamais  se  isempta; 

Ter  o  coração  cheio 

Mesmo  de  uma  dôr  lenta. 
Conduz  a  alma  a  plácida  equidade, 
Fez-te  sentir  e  amar  a  Humanidade. 

E  a  revelação  do  sentimento  que  mais  unifica  a  Huma- 
nidade— a  dôr  moral,  a  que  só  cheguei  depois  do  naufrágio 
de  todas  as  minhas  esperanças;  entra  esta  nota  funda- 
mental na  Epopêa  humana  como  uma  das  impressões  da 
realidade  complexa  que  ahi  reuno,  e  é  uma  das  mais  ver- 
dadeiras n'esse  conceito  ideal  de  todas  as  Edades.  Eis  por- 
que a  traducção  do  Dr.  Storck  me  toca  intimamente.  Muito 
lhe  agradeço  tantas  provas  de  segura  amisade,  e  creia-me 


Sempre  velho  admirador,  etc. 
Theophilo  Braga. 


ARTE 


79 


O  WÀR  ICn  DOCH  DER  MÀCIITIGE  BAUM!  (i). 


O  war  ich  doch  der  máchtige  Baum, 
Der  tief  im  Wald  wild  jauchzcnd  steht, 
Wenn  Wettersturm  mit  grauser  Macht 
Den  jahen  Tod  ans  Herz  ihm  weht ! 


Entruckt  der  herbsten  Todesqual : 
Lust,  Leben,  langsam  schwinden  schn ! 
O  selig  Loos,  in  voller  Kraft, 
In  hcissen  Kampf  gcstiirzt :  Vcrgchn! 


L.  RAFAEL  (2). 


(i)  Traducçâo : 


AH  1  QUEM  ME  DERA  SER  A  ARVORE  ROBUSTA! 


Ah !  quem  me  dera  ser  a  arvore  robusta,  que  se  ergue,  selvagem  e  triumplianie,  no 
meio  do  bosque,  quando  a  tempestade,  terrivelmente  poderosa,  lança  em  seu  coração  a  su- 
biXa  morte  ! 

Que  felicidade  seria  morrer  em  plena  força,  cair  na  lucta  ardente  I  sem  o  tormento  d'uma 
agonia  outomnal,  sem  ver  fugir,  a  pouco  e  pouco,  a  alegria  e  a  vida ! 

(2)  L.  Rafael  éo  pseudonymo  da  illustre  escriptora  Hedwig  Kiesekamp,  de  Mfinster.  Das 
suas  obras,  as  principaes  são  :  Gedichte  (['oesias),  Neue  Gedichte  (Novas  Poesias)  e  \\'iN- 
TERTRAUME  (Sonhos  d'inverno). 


8o  ARTE 


SIMILITUDE 


Une  nuit  que  je  rentrais  au  logis,  rythmant,  par  une 
ancienne  et  chère  habitude  la  tristesse  qui  s'élevait  de  mon 
coeur,  je  vis  de  l'ombre  d'une  porte  surgir  au  devant  de 
moi  une  prostituée. 

Je  ne  pris  point  garde  à  elle  et  continuai  mon  chemin. 
Elle  m'avait  aborde  pourtant  et  clle  marchait  sur  mes  pas, 
m'offrant  avec  une  obstination  timide  son  corps  de  pros- 
tituée. 

Je  ne  lécoutais  pas  et  ne  répondais  pas,  car  ma  pensée 
emportée  par  les  ailes  du  vers,  sétait  élevée  au  dessus  de 
ce  monde.  Alors  elle  posa  sa  main  sur  mon  bras  et  comme 
ce  contact  m'avait  éveillé  de  mon  rève,  je  mécriai  avec  co- 
lère:  «Va-t-en  prostituée!» 

Mais  je  renfonçai  dans  ma  gorge  les  in jures  que  j'allais 
dire  et,  doucement,  jajoutai:  ce  que  veux  tu  de  moi?  Je 
ne  suis  pas  un  homme  semblable  aux  autres  hommes.  Je 
suis  ton  frère,  prostituée ; 

Je  suis  celui  qui,  pour  de  la  gloire  comme  toi  pour  de 
Tor,  s''offre  aux  passants.  Tu  vends  ta  chair;  moi,  je  vends 
les  secrets  de  mon  âme  et  ma  douleur  sest  prostituée... 


Edouard  DUCOTÉ. 


ARTE 


CANÇÃO  DO  exílio  (*) 


Terras  do  Norte,  meu  longínquo  exílio  1 
Aguas  tranquillas,  plnheiraes,  rochedos... 
Por  estes  bosques  nunca  andou  Virgílio, 
Nem  melros  cantam  n'estcs  arvoredos. . . 

Terras  do  Norte,  meu  longínquo  exílio! 

Lagos  sem  fim  ;  desertos  sem  miragem  ; 
Mares  sem  ondas  na  toalha  azul ; 
Nem  uma  ave  d'aurorcal  plumagem, 
Nem  uma  planta  que  recorde  o  sul. . . 

Lagos  sem  fim,  desertos  sem  miragem ! 

Longos  occasos  d'esvaídas  cores... 
Na  paz  discreta  em  que  as  paisagens  morrem. 
Nem  choram  fontes  nos  jardins  sem  flores, 
Nem  voam  aves,  nem  as  aguas  correm. . . 

Longos  occasos  d'csvaídas  côrcs  ! 


(•)  Traduction  par  I.otis-PiLA te  de  Brinn'Gaubast  : 
CHANSON  DEXIL 


Terres  dii  Nord,  mon  lointain  exil  I  —  Tranquilles  eaux,  sapinieres,  rochers. . .  —  Par  ces 
bois,  jamais  ii'a  passe  Virgile,  —  Kt  ccs  arbres  iie  soiit  pas  ceux  oú  chantcnt  Ics  mcries. . . 

Terres  du  Nord,  mon  lointaiu  exil ! 

Lacs  sans  fin,  déserts  sans  mirage ;  —  Mers  sans  vagues  sur  leur  nappc  d'azur;  —Pas  un 
seiíl  oiscaii  d'aiiroi°al  plumage,  —  Pas  une  plante  qui  rappelle  le  sud. .  . 

Lacs  sans  fin,  déserts  sans  mirage  ! 

Vastes  couchants,  aux  couleurs  fanées. . .  —  Parmi  la  paix  discrète  oú  Ics  paysages 
meurent,  —  l*as  d'oiscaux  qui  s'cnvolcnt,  pas  d'caux  qui  courent  vivantes,  —  Kn  les  jardins 
sans  fieurs  pas  de  fontaines  qui  pieuront.  . . 

Vastes  couchants,  aux  couleurs  fanées  ! 


ARTE 


O  azul  do  ceu  é  desmaiado  e  frio; 
O  azul  dos  olhos  sem  fulgor  latente ; 
Doira  os  cabellos  este  sol  do  Estio, 
Mas  não  aquece  o  coração  da  gente. . 

O  azul  do  ceu  é  desmaiado  e  frio ! 


Stockholm  —  Salsjõbaden. 
1894. 


António  FEIJÓ. 


L'azur  du  ciei  est  pâle,  teme  et  glacé ;  —  L'azur  des  yeux  n'a  point  de  fulgurance  latente ; 
—  Le  soleil  de  Tété  dore  les  cheveux  des  gens,  —  Sans  pouvoir  échauífer  leurs  cceurs. . . 
L'azur  du  ciei  est  pàle,  teriie  et  glacé  ! 


ARTE  éí 


A  PINTURA  PORTUGUEZA  NOS  SEC.  XV  E  XVI 


TERCEIRO   ENSAIO 


II 


Que  destino  teve  essa  pintura  de  retratos  nascida  no 
sec.  XV? 

Que  destino  coube  á  grande  pintura  histórica  tão  bri- 
lhantemente iniciada? 

A  estas  duas  perguntas  vem  juntar-se  uma  terceira: 
onde  foi  parar  nos  seus  esforços  a  pintura  de  devoção  so- 
bre assumptos  tradicionaes? 

Para  que  o  retrato  podesse  florescer  era  mister,  como 
nos  paizes  de  .Flandres  não  só  o  favor  passageiro  da  corte, 
mas  a  influencia  constante  de  fortes  personalidades,  a  exis- 
tência de  uma  burguezia  poderosa,  sahida  de  uma  vida 
communal  livre  e  ampla,  firmada  na  opulência  que  nasce 
de  um  commercio  florescente  e  de  uma  industria  po- 
tente (i). 


(i)  «Sabe-se  que  os  mais  bcllos  nomes  da  nobreza  gandense  figu- 
raram durante  a  Edade  Media  nas  profissões  industriaes  e  commerciaes 
tanto,  como  na  alta  burguezia;  foram  os  seus  troncos  patriciaes»  (V. 
pag.  2i).  De  Busscher. 

Recherches  sur  las  peintres  gantois  des  XIV  et  XV  siècles.  Gand, 
1859,  pag.  21. 

O  vol.  relativo  ao  século  XVI  é  de  Gand,  1866. 

Vide  ainda,  entre  outras  obras,  porque  não  podemos  citar  aqui 
senão  uma  pequena  parte  das  nossas  fontes  sobre  a  historia  dos  mes- 
teres na  Europa:  Rec/icrches  sur  les  corporations gantoises,  notamment 
sur  celles  des  tisserands  et  des  foulons,  leur  organisation  civile,  reli- 
gicuse,  militaire  et  commerciale,  etc,  por  Julcs  Huyttens,  Gand,  1 86  i , 
3 


Ô4  ARTE 


Pois  esses  flamengos  foram  já  no  sec.  XIV  e  multo  mais 
nos  dois  sec.  immediatos  os  grandes  mercadores,  os  gran- 
des industriaes  do  Norte.  Os  nossos  antigos  tratados,  as 
relações  diplomáticas,  as  chronicas  faliam  com  assombro 
da  riqueza,  do  poder  desses  Osterlins  das  regiões  septen- 
trionaes,  dessa  gente  da  Hansa,  sempre  arrojada  e  audaz 
nas  suas  emprezas,  envolvida  em  neves  e  gelos,  mas  ar- 
dendo n'um  fogo  interior,  na  febre  do  trabalho. 

Com  que  assombro  se  havia  de  ouvir  na  corte  de  Por- 
tugal que  Maximiliano  d'Austrla  cahira  em  poder  dos  bur- 
guezes  de  Bruges  (1488),  e  que  o  grande  imperador  da 
AUemanha  pedia  a  seu  primo  de  Portugal,  o  dinheiro  de 
resgate:  100:000  ducados  de  ouro!(i). 

Homens  de  egual  valor,  comtudo  menos  turbulentos,  mais 
sujeitos  em  matéria  politica,  porém  não  menos  insoffridos 
em  matéria  de  fé,  vamos  encontral-os  no  ^patriciado  das 
cidades  imperiaes  da  AUemanha.  Colónia,  Augsburgo  e 
Nuremberg  (para  citarmos  três  no  meio  de  um  cento),  ti- 


in  foi.  Outras  fontes  foram  citadas  na  Rev.  da  Soe.  de  Instrucção  do 
Porto,  vol.  II,  pagg.  1730  seg. 

Ora  os  pintores  estavam,  como  todas  as  demais  artes  na  Europa, 
encofporados.  A  desordem  da  nossa  officina,  ou  antes:  a  sua  tardia  orga- 
nlsação,  e  discórdias  quasi  permanentes  não  deixavam,  até  ha  pouco 
á  critica,  margem  para  um  claro  exame  das  condições  sociaes,  artísticas 
G  technicas  das  officinas.  Ainda  assim,  julgamos  ter  resolvido  hoje  os 
pontos  mais  dlfficeis  do  problema  no  paiz,  de  Norte  a  Sul,  pela  accumu- 
lação  de  documentos  inéditos  dos  sec.  XV  e  XVI,  procurados  inces- 
santemente desde  1882  {Rev,  cit.,  supra)  até  hoje. 

(i)  Os  mesteres  tinham  grande  influencia  politica,  como  se  prova 
pelas  terríveis  revoltas  de  1450  e  1453,  contra  Filipe,  o  Bom;  contra 
a  casa  de  Áustria  em  1488;  contra  Carlos  V  em  1539-  Só  o  mester 
dos  tecelões  de  pannos  finos -de  Bruges  punha  em  campo  30:000 
homens.  (Búchele,  Der  Gang  des  Welthandels  im  Mittelalter,  pag. 
148). 


ARTE  85 


ravam  das  mesmas  duas  fontes  —  commercio  e  industria  — 
a  sua  riqueza  inexgotavel  (i). 

Em  sciencla  e  em  Icttras,  na  cultura  do  espirito,  e  na 
urbanidade  do  trato  hombreavam  esses  allemães  do  Rheno, 
da  Suabia  e  da  Franconia,  com  os  collegas  de  Veneza  c 
Génova,  grandes  mercadores  também,  que  largavam  a  es- 
crivaninha para  envergarem  a  toga  e  o  talar;  assim  se  fize- 
ram temidos  na  Europa,  como  diplomatas  quasi  omniscien- 
tes de  uma  pequenissima  republica  (2). 

Para  homens  d'este  quilate  pintaram  Van  Eyck  e  Mem- 
ling,  Ilolbein  e  Dúrer,  os  Bellini,  Ticiano  e  Rafael  os  seus 
incomparáveis  retratos. 

Na  peninsula  houve  um  centro  florescente,  opulento, 
com  mercadores  principescos.  Foi  Barcelona,  que  creou  o 
Consolai  dei  Mar  (3),  o  primeiro  código  internacional  de 
legislação  maritima. 

Atraz  de  Barcelona  estava  a  grande  industria  catalã, 
como  ao  pè  de  Veneza  as  oííicinas  de  Murano,  em  torno 


(i)  O  Niederdcutscher  Bundcsverein,  liga  do  Norte  e  propriamente 
hanseaítca  abrangia  77  cidades;  a  do  Sul:  oberdeutscher  B.  70  cidades; 
somma  147  cidades,  que  dispunham  de  600  embarcações  de  guerra 
no  mar  e  nos  rios  c  de  uma  fortuna  superior  á  de  todos  os  principcs 
da  Europa  junctos!  O  feudalismo  allemão,  aliás  poderoso,  recuou  c 
cedeu. 

(2)  Delia  diplomazia  italiana,  dal  sccolo  XIII  ai  XVI  di  Alfredo 
Reumont.  Firenze,  1857.  Vide  a  pag.  309  e  seg.  a  lista  chronologica 
dos  que  vieram  á  peninsula;  a  pag.  275  e  seg.  as  indicações  das  rela- 
zioni  di  Spagna  (incluindo  Portugal);  e  em  Ranke  as  ultimas  que 
foram  descobertas  sobre  Portugal  e  llespanha  (1877).  Vol.  XXXV  e 
XXXVI  das  Obras  Históricas,  pag.  529  c  seg. 

(3)  As  raras  edições  que  ás  vezes  se  encontram  nas  nossas  biblio- 
thecas  não  têm,  em  geral,  valor  algum.  A  que  podemos  recommendar 
é  a  franceza,  traduzida  da  catalã  de  1494  por  P.  B.  Boucher.  Paris, 
1848,  em  2  vol,,  8.°  gr. 


86  ARTE 


de  Bruges,  de  Gante  e  Antuérpia,  successivamente,  os  mais 
celebres  teares  da  Europa,  os  estaleiros  mais  bem  regidos. 
Pois  é  ahi  mesmo,  n'essa  Barcelona,  que  vamos  encon- 
trar individualidades  na  grande  arte,  artistas  celebres,  ao 
lado  de  burguezes  cultos  e  generosos,  que  os  pagam  com  o 
melhor  ouro  de  seus  negócios.  E  ahi  e  em  Valência  que 
surgem  os  mais  antigos  e  mais  poderosos  mesteres  da  pe- 
nínsula hispânica;  é  ahi  que  surge  a  imprensa  entre  1470 

e  147-1  (O- 

Entre  nós,  tudo  honesto,  commedido,  mas  quasi  ob- 
scuro (2). 

Foi  esta  sempre  a  nossa  opinião  desde  que  se  nos  offe- 
receu  ensejo  para  comparar  a  vida  da  nossa  burguezia 
abastada  do  sec.  XV  e  XVI,  o  seu  estado  de  civilisação 
com  a  cultura  de  espirito  e  a  existência  faustosa,  artistica 
do  patriciado  estrangeiro  da  mesma  época. 

Esse  patriciado  estava,  como  vimos,  em  todos  os  ofíicios; 
estava  na  grande  e  na  pequena  industria  e  fazia  o  com- 
mercio  de  grosso  e  de  pequeno  trato. 


(i)  Levou  cerca  de  20  annos  até  apparecer  em  Portugal.  Sobre  os 
mesteres  catalães  e  valencianos  trabalha-se  ha  um  século,  desde  Cap- 
many  {Memorias,  1779-92)  até  Blasco  1889:  Instituciones  gremiales, 
su  origen  y  organizaclon  en  Valência  por  Luiz  Tramoyeres  Blasco. 
Valência,  1889.  8"»  gr.,  XXIV-444  pag. 

(2)  Gand  tinha  no  meado  do  século  XIV  (i  356-57)  59  mesteres; 
no  fim  do  século  XV  (1476-77)  53.  Em  1509  castigava  D.  Manuel 
os  -24  de  Lisboa,  com  4  procuradores  somente  (!),  expulsando-os  da 
Gamara  por  causa  da  matança  dos  judeus.  Góes,  Chronica,  I,  pag.  282. 

A  precedência  dos  Estatutos  hespanhoes  sobre  os  portuguezes  varia, 
mas  os  mais  modernos  do  visinho  reino  ainda  têm  um  século  de  avanço; 
os  mais  antigos  (catalães  e  valencianos)  dois  séculos  pelo  menos  {re- 
partos  de  D.  Jaime,  I,  e  doe.  dado  em  Lerida  em  1242.  Op.  cit.,  pag. 
41  e  o  cap.  III.  Las  cofradias  de  qfficios  (i  276-1400);  Vide  ainda  os 
estatutos  catalães-limosinos,  que  temos  citado  em  differentes  obras 
desde  1881  e  1882. 


ARTE  87 


Tudo  isso  nobilitava  por  igual. 

Os  trabalhos  ultimamente  publicados  sobre  os  mesteres 
do  Sul  do  Reino  (i)  não  modificaram  as  nossas  opiniões, 
exaradas  em  1882  em  face  de  um  incomparável  corpo  de 
documentos  relativos  aos  mesteres  do  Norte  (2).  Não  era 
encommendando  uma  dúzia  de  bandeiras,  pintadas  com  as 
imagens  dos  santos  padroeiros,  que  a  arte  nacional  havia 
de  florescer. 

E  n'esses  estatutos  de  corporações  é  mister  distinguir  a 
confraria  (culto,  fim  caritativo  e  beneficio  da  alma:  esmola, 
doença,  enterro  e  missas)  e  o  grémio,  a  organisação  technica 
e  artistica,  o  fim  pedagógico  e  profissional,  como  hoje  di- 
riamos. 

Repetimos :  tudo  honesto,  muitas  vezes  medíocre  na  arte 
e  quasi  obscuro. 


(i)  Eduardo  Freire  de  Oliveira,  Elementos  para  a  historia  do  munt- 
cipio  de  Lisboa.  Lisboa,  1885,  Vol.  I;  vol.  II,  1887  e  vol.  V,  1891. 
Eis  o  resumo:  A  entrada  dos  quatro  procuradores  da  Casa  dos  Vinte  e 
c  Quatro  mesteres  na  Camará  de  Lisboa  é  anterior  a  D.  João  I,  que 
somente  a  reformou,  e  não  instituiu,  como  geralmente  se  diz.  Foi 
cxtincta  por  Decreto  de  7  de  Maio  de  1834.  Os  documentos  relativos 
á  procissão  de  Corpus  Chrísti,  acto  publico  em  que  os  olTicios  mais  se 
distinguiam,  abrangem  as  datas  149  3-1 7  29  e  representam-os  com 
certo  fausto  apenas  no  século  XVIII,  para  fins  exclusivamente  devotos 
(Freire,  Vol.  I,  pag.  417-444).  A  grande  lista  de  officios,  citados  a 
pag.  559  e  seg.  do  Vol.  V  (reforma  de  Duarte  Nunes  de  Leão,  1572) 
não  prova  senão  desagregação,  desorganisação.  A  desordem  já  era 
completa  em  1539  (Freire,  Vol.  V,  pag.  562  e  seg.).  Nas  provindas 
do  Norte  reinava  também  a  discórdia  (nossos  estudos). 

(2)  São  44  vol.  mss.  da  Bibliotheca  municipal  do  Porto,  que  abran- 
gem três  séculos.  Fomos  nós  que  os  descobrimos  e  até  numerámos, 
pois  nem  numero  d'ordem  tinham  antes  de  1877.  Não  estavam  em 
nenhuma  das  secções  dos  Cat.  da  Bibliotheca.  Fizemos  para  nosso  uso 
um  Índice  de  cada  um,  que  sairá  brevemente,  em  publicação  do  Governo, 
além  de  um  índice  geral  comparado. 


88  ARTE 


A  culminação  da  personalidade,  1'uomo  umversale,  tão 
caracteristico  da  Renascença  (que  em  Itália  se  conta  desde 
1420)  faltou-nos. 

Individualidades  como  o  feitor  Damião  de  Góes  são 
uma  prodigiosa  excepção  (i).  E  este  não  se  descuidou ;  o 
seu  retrato  é  de  Albrecht  Dúrer!  —  uma  maravilha  que 
foi  parar  a  Vienna  (2). 

Poucos  mais  retratos  apparecem,  porque  note-se:  falía- 
mos aqui  não  de  effigies  avulsas  (ainda  assim  raríssimas, 
quer  em  gravura  quer  em  pintura),  mas  de  figuras  authen- 
ticas  em  quadros  votivos.  Modestos  donatores  figuram  ahi, 
ás  vezes,  a  um  canto  da  composição,  junto  do  santo,  seu 
patrono. 

Conhecemos,  além  do  vulto  de  Góes  (3),  um  ou  dois  em 
taboas  que  serão  talvez  dos  primeiros  annos  do  sec.  XVI, 
representando  muito  provavelmente  indivíduos  da  classe 
burgueza  (4). 

Em  Flandres,  na  Allemanha,  em  Itália  o  caso  é  bem 


(i)  A  feitoria  de  Portugal  etn  Flandres,  Porto,  1885.  Como  esbo- 
ceto  de  um  trabalho  maior  de  que  já  publicámos  capítulos  dispersos 
em  1877. 

(2)  Vide  a  nossa  monographia  Goêsiana  II.  O  retrato  de  A.  Durer, 
Porto,  1879. 

(3)  Quando  dizemos,  além  do  de  Góes,  não  nos  referimos  ao  de- 
senho a  carvão  de  Vienna,  mas  sim  a  um  quadro  do  primeiro  terço  do 
século  XVI  em  que  elle  figura  como  Donator;  é  o  Ecce-homo  da  Sacristia 
de  Santa  Cruz  de  Coimbra;  descoberta  nossa.  Estudos  na  Actualidade, 
anno  de  1877-1879. 

(4)  Quadro  do  Baptismo  de  Christo  na  egrcja  do  extincto  convento 
de  S.  Francisco  do  Porto.  Julgamos  ter  descoberto  o  nome  do  doador. 
É  uma  taboa  curiosíssima  e  rara,  em  que  se  revela,  por  excepção,  in- 
fluencia italiana  no  principio  do  século  XVI.  Talvez  podessemos  citar 
mais  outro  n'uma  pequena  capella  do  Porto,  mas  estas  excepções  não 
invalidam  a  affirmativa;  confirmam  até  o  dito.  Adiante  trataremos  dos 
dois  quadros,  que  não  têm  ainda  despertado  a  attenção  da  critica. 


ARTE  89 


differente.  Não  eram  só  quadros  aos  centos,  os  maiores  e 
mais  custosos  polyptichos:  eram  capellas  inteiras,  egrejas, 
feitorias,  instituições  religiosas  e  civis  que  esses  burguezcs 
de  Flandres,  das  bacias  do  Rheno  e  do  Danúbio  e  das  La- 
gunas levantaram,  dotando-as  (muitas  vezes  uma  única 
familia !)  com  thesouros  que  causaram  inveja  ao  próprio 
Carlos  V,  ao  amigo  de  Ticiano,  a  ninguém  suspeito  de 
mesquinho  (i). 

Os  factos  expostos  parecem-nos  concludentes  e  explicam 
uma  anomalia  que  a  mais  de  um  sábio  estrangeiro  tem 
causado  espanto :  como  um  paiz  de  heroes  se  contentou 
com  galeria  histórica  tão  pobre,  que  o  mais  modesto  prin- 
cipado ou  ducado  minúsculo  da  Itália  lhe  leva  vantagem, 
quer  no  sec.  XV,  quer  no  XVI ! 

A  iconographia  restante  dos  dous,  capitulo  inédito  da 
historia  da  arte  nacional,  é  a  dos  reis,  principes  e  grandes 
senhores!  Summamente  interessante,  mas  com  raríssimos 
exemplares.  Conhecemol-os  também.  Isso  não  garantia  o 
pão  a  ninguém  e  encommendava-se  lá  fora,  como  a  celebre 
arvore  genealógica  que  o  Infante  D.  Fernando,  filho  de 
D.  Manuel,  pagou  a  Simão  Bcnichius  por  intervenção  de 
Damião  de  Góes. 


A  segunda  e  terceira  questão  tem  de  ser  egualmente 
liquidada,  antes  de  passarmos  ao  exame  comparado  das 
series  editas  e  inéditas. 


(1)  Vid.  Archeolog.  aríist.,  fase.  IV.  Porto,  1877,  pag.  16;  e  a 
cada  passo  nas  notas  da  mesma  publicação,  Cap.  I  e  II.  No  appcndice 
toda  a  secção  III. 


90  ARTE 


O  destino  da  pintura  histórica  não  foi  glorioso.  A  tape- 
çaria suppriu  no  sec.  XV  e  XVI  a  pintura  aljresco,  á  moda 
da  Itália,  como  o  grande  azulejo  historiado,  monochromico, 
substituiu  no  sec.  XVII  o  panno  tecido,  polychromico  ;  mais 
tarde  appareceu  uma  variante  barata,  o  panno  pintado;  é 
apenas  um  tecido  crú  de  cordão,  sobre  o  qual  o  pintor  — 
quasi  scenographo,  estendeu  as  tintas.  Finge  o  panno  de 
raz  (Arras)  para  os  ingénuos. 

Não  podemos  tratar  aqui  do  grande  azulejo,  porque 
sahe  do  nosso  programma,  mas  fique  aqui  consignada  a 
nossa  opinião,  sem  o  menor  exagero.  E  uma  convicção 
obtida  á  custa  de  longos  estudos: 

Se  ha  grande  arte  n'este  paiz,  de  estylo  nobre,  simples 
e  puro,  grande  composição  entrando  algumas  vezes  no 
dominio  da  historia  sagrada  com  a  inspiração  dos  grandes 
mestres  italianos,  é  ahi,  no  azulejo;  e,  facto  curioso,  surge 
n'uma  epocha  em  que  ninguém  a  deveria  suppôr  (família 
dos  Oliveiras,  primeira  metade  do  sec.  XVIII). 

Os  assumptos,  que  rarissimas  vezes  são  os  da  historia 
pátria  (quando  muito  os  das  lendas  politico-religiosas)  es- 
tão traçados  por  sábios  mestres  da  arte  decorativa,  senhores 
de  todos  os  segredos  technicos  e  artisticos  do  officio.  E 
elles  vão  e  vêm,  percorrendo  o  paiz,  do  Norte  a  Sul. 

Infelizmente,  também  isso  já  acabou ! 

Percorrendo  todo  o  Museu  nacional  de  Lisboa  encon- 
trámos apenas  os  quadros  que  alludem  ás  emprezas  do 
mestre  de  São  Thiago  Payo  Peres  Corrêa,  e  os  actos  de 
profissão  de  um  cavalleiro  da  mesma  ordem,  talvez  allu- 
sivos  a  um  determinado  personagem  histórico  (i). 


(i)  Catalogo  da  Galeria  Nacional  de  Lisboa.  Edição  de  1872  —  (as 
posteriores,  do  Museu  Nacional,  merecem  simplesmente  desprezo)  n."' 
254  e  255  ;  a  profissão  n."'  242  e  243. 


ARTE  91 


Debalde  se  procurará  por  todo  o  paiz,  que  temos  per- 
corrido ha  uns  trinta  annos,  factos  análogos,  illustrações 
de  uma  historia  de  feitos  incomparáveis! 

O  drama  da  índia,  reduzido  a  uma  pequena  série  de  ta- 
peçarias por  D.  Manuel! 

A  empreza  de  Tunes,  mandada  tecer  por  Carlos  V,  que 
quiz  presentear  o  seu  companheiro  de  armas  e  cunhado, 
o  glorioso  Infante  D.  Luiz,  com  um  duplicado. 

Emfim,  as  acções  da  Africa  reduzidas  a  um  fresco  muito 
modesto  na  escadaria  do  paço  ducal  de  Villa  Viçosa. 

No  meio  d'estas  excepções  uma  grande  quantidade  de 
tapeçarias  pagas  nos  teares  de  Flandres  e  da  Itália  por  pre- 
ços fabulosos  para  traduzirem  em  vulgar: — imagens  fal- 
iam por  lettras! — historias  do  Velho  e  Novo  Testamento, 
exemplares  de  virtudes,  tirados  dos  fastos  romanos  ou 
allegorias  rebuscadas  subtilmente  nos  romances  da  Edade 
Media. 

Vamos  desenrolar  esses  tapetes  para  um  rápido  exa- 
me (i). 

(Continua),    h  >  'Jl 

Joaquim  de  Vasconcellos. 


(i)  É  elle  tanto  mais  necessário  visto  que  ainda  ninguém  estudou  em 
Portugal  a  relação  das  tapeçarias  dos  inventários  portuguezes  com  as  de 
Madrid,  uma  enorme  collecção  (cerca  de  200)  no  Palácio  Real,  que  por 
obsequio  da  mordomia  examinámos  em  1871  e  1872.  L.imitam-se  os 
nossos  eruditos  a  copiarem  as  listas  uns  dos  outros,  e  esquecem  que 
não  ha  problemas  das  artes  industriaes,  nem  sequer  das  industrias 
portuguezas  que  possam  ser  explorados  com  algum  proveito,  fora  do 
methodo  comparado,  e  do  dominio  da  arte  peninsular.  Encerrando  os 
problemas  dentro  dos  estreitos  horizontes  de  quatro  cartapacios  pulve- 
rulentos, ficam  no  ponto  de  vista  do  Abbadc  de  Castro.  Para  que  se 
trabalha  então  na  remodelação  dos  estudos  históricos  da  arte  em  Por- 
tugal ha  25  annos? 


BOLETIM    INTERNACIONAL 


ALLEMANHA 


JORNAES  E  REVISTAS. 


ISTRIBUIU-SE  ha  pouco  03.°  fascisculo 
da  luxuosa  revista  Pa».  Insere,  entre  muitos 
outros,  um  artigo  de  Manuel  da  Silva  Gayo 
sobre  a  moderna  litteratura  portugueza,  ar- 
tigo que  no  respectivo  summario  vem,  por 
engano,  attribuido  a  Eugénio  de  Castro. 

O  mesmo  fascículo  (muito  inferior  aos 
dois  primeiros)  traz  poesias  de  Otto  Julius 
Bierbaum,  Otto  Erich  Hartleben,  Franz 
Evers  e  Pol  de  Mont,  prosas  de  Sigbjoern  Obstfelder,  Henri  Albert, 
Gustav  Kiibl,  Caras  Sterne,  e  varias  composições  artisticas  assignadas 
por, Cari  Stoeving,  Toulouse .Lautrec,  Fritz  von  Uhde,  Besnard,  Se- 
gantirii^etc. 

»  A  Neue  deutsche  Rundschau  de  outubro  insere  um  notável  artigo 
de  Alexandre  Tille  sobre  Thomas  Huxley. 

*  O  n."  36  da  hitertiattonale  Litteraturberichte  traz  um  estudo  de 
K.  Regenstein  sobre  o  movimento  da  litteratura  franceza  n'este  anno. 
E  incompletíssimo  esse  estudo.  Basta  dizer-se  que  K.  Regenstein,  ao 
fallar  de  livros  de  versos,  cita  apenas  as  Poèsies  de  Mme.  Alphonse 
Daudet,  Le  son  d'une  Ame,  de  Louis  Legendre,  e  Regards  intimes,  de 
Charles  de  Pomairols, 


ARTE  93 


ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

#  C.  Astfalck :  Der  Minister  (W.  Friedrich,  Leipzig) ;  J.  v.  BlUcher: 
Siegfried  v.  Waldcnstein  (A.  Foesser  Nachf.,  Frankfurt  a.  M.);  A  Bock 
V.  Wulfingen:  lícrbstblumcn  (A.  Beyer,  Drcsden);  C.  Busse:  Tràutne 
(A.  G.  Liebeskind,  Leipzig);  E.  Eckstein:  Kyfarissos  (G.  Grotesche, 
Berlin);  K.  E.  Nicolai:  Schuldig  (E.  Piersons  Verl..  Dresden) ;  R. 
Woerner:  Henrik  Ibsens  Jugenddramen  (L.  H.   Becksche,  Múnchen). 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  A  casa  S.  Fischer,  de  Berlim,  vac  publicar  um  novo  livro  do 
conhecido  humorista  Julius  Stettenheim  —  Heitere  Erinnerungen. 

#  Acaba  de  apparecer  em  Berlim  uma  nova  revista  d'arte  Die 
Kunst-Halle,  dirigida  por  Georges  Galland. 

#  Por  absoluta  falta  de  espaço,  não  publicamos  n'este  numero  a 
poesia  Herbst  de  Richard  Dehmel,  nem  a  prosa  Rot  de  J.  Meier  Graefc. 

#  Falleccu  em  Dresden  o  notável  gravador  R.  Petzren.  Tinha  68 
annos. 

ERRATA. 

A  versão  portugueza  da  deliciosa  poesia  Das  grune  Wunder,  de 
Bierbaum,  publicada  no  i ."  numero  d'esta  revista,  saiu  com  uma  pe- 
quena incorrecção.  Onde  se  lè  (pag.  i  3):  «mas  eis  que  chegou  Abril  e 
»enreitit;ou,  Li  fora,  a  vida  verde»  leia-sc:  mas  eis  que  chegou  Abril  e 
creou  por  encanto  a  vida  verde. 


BRAZIL 

BIBLIOGRAPHIA. 

#  Livro  Mão,  por  Figueiredo  Pimentel  (Carlos  Moraes  &  C.*.  Rio 
de  Janeiro).  lia  n'estc  pequeno  livro  de  versos  uma  exaggerada  pre- 
occupação  á'épaler  le  bourgeois.  Os  themas  são,  na  sua  maioria,  abso- 
lutamente inestheticos;  a  forma  é  pobre  de  esmaltes  e  melodias.  De 
quando  em  quando,  uma  ou  outra  nota  feliz: 

«inda,  nitido,  vejo  o  vosso  vulto 

•surgindo  de  espiral  duma  amphora  de  incenso. . .» 

#  Suicida,  por  Figueiredo  Pimentel  (Fauchon  &  C.',  Rio  de  Ja- 


94  ARTE 


neiro).  N'este  romance  em  forma  autoblographica,  o  sr.  Figueiredo 
Pimentel  mostra-nos  que  possue  apreciáveis  qualidades  de  romancista. 
A  sua  prosa  é,  por  vezes,  vigorosa  e  dúctil,  as  suas  paisagens  cheias 
de  côr,  e  os  seus  caracteres  desenhados  com  firmeza. 


FRANÇA 

BIBLIOGRAPHIA. 

*  Le  Septsnatre  de  notre  amour,  par  Edouard  Ducoté  (Librairie 
de  TArt  Indépendant,  Paris).  Dois  amantes  relembram  nostalgicamente 
os  dias  vividos — ou  sonhados.  É  por  uma  noite  d'inverno,  do  longo 
inverno  que  pesa  sobre  as  suas  almas.  As  horas  vão  caindo,  e  Sorella, 
a  amante,  vae  contando  melancholicas  historias  cujo  symbolismo  faz 
reviver  o  amor  defuncto,  disfarçado  em  roupagens  de  legenda,  e  -va- 
gueante  em  paizes  de  sonho.  Le  Septenaire  de  notre  amour  é  um  deli- 
cioso livro,  d'uma  fina  psychologia  e  d'uma  doce  macieza  de  tintas. 

*  Les  amours  de  Lyristès,  par  Lionel  des  Rieux  (édition  du  «Mer- 
cure  de  France»,  Paris).  Lionel  des  Rieux  é  um  dos  poetas — e  segura- 
mente um  dos  mais  artistas — do  grupo  românico.  Pertence  á  nova  plêiade 
que,  saudosa  em  espirito  do  sol  d'oiro  e  do  paiz  claro  da  Grécia  — 
volta  á  terra  clássica,  n'uma  viagem  de  galeras  finas  e  de  triremas  leves, 
cantando  a  força  e  a  vida,  a  belleza  e  o  amor,  mas  içando  por  sobre  a 
flotilha  ousada  velas  de  symbolo.  Outros  cantarão,  visto  n'um  banho 
de  luz  loira,  o  heroismo  forte.  Com  malicia  e  graça,  elle,  poeta  moço. 
um  Lyristès,  desfolha  epigrammas  eróticos,  preciosos  de  forma  como 
pequeninos  vasos  para  conter  aromas,  agudos  de  intenção  como  concei- 
tos lapidares  da  genuina  anthologia  grega.  Ahi  nos  caem  duas  pérolas: 

«Regarde  ô  mon  amie  en  ce  miroir  d'airain 
Et  ne  t'étonne  plus  si  je  reviens  demain.» 

^         «Lyristès  ô  Cypris  t'offre  modestement 

Sa  clepsydre.  Sois  douce  à  ce  pieux  amant. 
Frequente  sa  maison  solitaire  ô  déesse 
Et  favorise  un  coeur  qui  t'honore  sans  cesse. 
Qu'il  possòde  Rhydone  et  tu  verras  sa  main 
A  ton  temple  vouer  une  image  d'airain.» 

*  UAlmanach  des  Poetes  pour  Tannée  de  1896  («Mercure  de 
France»  Paris).  N'este  voluminho  lavado  e  amável,  doze  poetas  fran- 


ARTE  95 


cezes  e  belgís  —  Robert  de  Souza,  André  Fontaínas,  André  Gide,  A. 
Ferdinand  Herold,  Alber  Mockel,  F.  Vielc-Griffin,  Gustave  Kahn, 
Saint-Pol-Roux,  Henri  de  Rcgnier,  Adolphe  Retté,  Charles  Van  Ler- 
berghe  e  Emile  Verhaeren  —  cantam  etn  gemmados  versos  os  doze 
mezes  do  anno.  As  illustrações  (de  Augusto  Donnay)  não  deixam  de 
ser  graciosas. 

*  Le  Théatre  Moderne  en  Danemarck:  Edouard  Brandes;  prefacio  e 
traducçâo  pelo  visconde  de  Collcville  e  Fritz  de  Zepelin  (Albert  Savine, 
Paris).  As  litteraturas  do  norte,  tão  munificentes  de  extranhas  sugges- 
tões,  continuam  a  captar  a  attenção  de  todo  o  mundo  por  via  das  tra- 
ducções  francezas.  Da  litteratura  dinamarqueza  são  já  hoje  bem  conhe- 
cidos os  nomes  e  as  obras  de  Jacobsen,  Bang,  Georges  Brandes  e  Dra- 
chman.  Agora,  o  visconde  de  Collcville,  de  coUaboração  com  Fritz  de 
Zepelin,  acaba  de  nos  revelar  um  novo  escriptor — Edouard  Brandes. 
Le  Théatre  Moderne  en  Danemark  é  um  volume  composto  de  quatro 
dramas  do  referido  escriptor:  Une  Visite,  Sous  la  Loi,  Les  Fiançatlles 
e  Les  Rcinèdes.  No  prefacio,  além  d'uma  analyse  d'estes  dramas,  MM. 
de  Colleville  e  de  Zepelin,  fazem  um  quadro,  rápido  mas  interante, 
da  moderna  litteratura  dinamarqueza.  Como  Ibsen,  Edouard  Brandes 
tem  pouca  sympathia  pela  sociedade,  pela  coUectividade;  o  que  o  inte- 
ressa é  o  individuo  isolado  ao  qual  exige  o  mais  completo  e  elevado 
desenvolvimento.  Também  como  Ibscn,  Brandes  não  crê  na  moral  social, 
que  tem  por  base  o  egoismo  mal  comprehendido,  nem  na  moral  pes- 
soal, que  não  é  em  verdade  uma  moral  mas  um  aggregado  de  reme- 
diosinhos  convencionaes.  Edouard  Brandes  é  um  innovador  e  um  inno- 
vador  de  mérito.  Nas  suas  peças  são  superiormente  tratados  os  mais  per- 
turbantes e  complicados  problemas  modernos.  Ás  vezes,  o  philosopho 
prejudica  o  artista,  mas  este  tem  força  bastante  para,  de  quando  em 
quando,  fugir  á  tyrannia  d'aquelle,  mostrando-se  admirável,  por  vezes. 

*  La  Frise  du  Temple,  por  Henri  Mazel  (Bibliothêque  Artistique  et 
Llttéraire,  Paris).  La  Frise  du  Temple  é  uma  pequena  mas  amabilissima 
collecção  de  poemas  em  prosa,  cheia  de  ourivesarias  raras,  de  soes 
llammantes  e  aguas  damasquinadas.  N'este  volume,  Henri  Mazel  mais 
uma  vez  revela  a  sua  sympathia  artistica  pelos  primeiros  séculos  da  era 
christã,  e  pelas  communicativas,  luminosas  paisagens  do  meio-dia  da 
França,  d'esse  paiz  d'oc  tão  suggestivamentc  povoado  de  torres,  aque- 
ductos  e  templos  cm  ruina. 

*  La  chambre  blanche,  por  Henry  Bataille  («Mercure  de  France» 
Paris).  E  um  volume  de  commovidos  versos  crepusculares,  em  que 
cantam  e  choram  adágios  de  saudade,  melancólicas  recordações  de  aspe- 
ctos rústicos,  abandonos  de  almas  que  o  poeta  acolhe  fraternalmente, 


96  ARTE 


queixas  das  coisas,  que  elle  sabe  escutar  e  traduzir,  vibrando  essa  corda 
actual  e  nova  d'uma  humanidade  que,  sentindo  por  tudo,  a  tudo  se 
estende  e  tudo  ama,  os  homens  e  os  brutos,  a  natureza  renascente  e 
viva,  assim  como  o  que  pareça  ou  seja  inanimado. 

*  Enlre  deux  Airs,  por  Willy  (Fiammarion,  Paris).  É,  sob  o  seu 
aspecto  leve,  e  sob  a  sua  adejante  ironia,  um  livro  de  verdadeira  critica 
dramática  e  musical.  N'este  volume  de  chronicas,  Willy  (pseudonymo 
de  H.  Gautier  Willars),  sob  a  mascara  da  ouvr^use  du  cirque  d'été  com- 
menta  e  critica  partituras,  librettos,  creações  de  theatro  e  de  opera, 
etc,  traduzindo  com  viva  independência  e  desenvoltura  as  suas  impres- 
sões sobre  o  valor  das  obras  e  sobre  a  sua  execução  por  parte  de  can- 
tores, actores  e  orchestras  —  n'uma  serie  annual  de  recitas  e  concertos 
—  de  maio  de  1894  a  maio  de  1895. 

*  Poèmes  et  foésics  —  por  Francis  Villc-Griffan  (Paris,  edic.  da 
Sociêté  du  Mercure  de  France — iSçy).  Este  volume  encerra  o  que  de 
mais  bello  e  característico  tem  publicado  o  auctor.  Podemos  dizer  que 
resume  a  sua  obra  feita. 

Lendo-o,  vemos  o  Poeta  revelado  completamente,  sob  o  duplo  aspecto 
do  pensamento,  do  sonho  d'artc,  e  da  technica:  como  um  symbolista  da 
Vida,  e  como  um  raro  instrumentista  do  verso  livre.  São  realmente 
estes  os  dois  aspectos  dominantes  sob  que  esse  livro  se  nos  impõe. 
Uma  paisagem,  um  quadro  de  natureza  ou  d'arte,  não  vêm  n'esse  livro 
dados  apenas  pelo  que  são,  directa  e  proximamente,  pelo  que  tenham 
de  pittoresco  ou  de  decorativo,  limitados  no  tempo  e  no  espaço.  São  ou 
tornam-se  aspectos  e  revestimentos  d'um  pensamento  constante  de  eter- 
nidade ou  de  universalidade  atravez  do  angulo  do  ephemero  e  do  pas- 
sageiro, é  esse  o  pensamento  e  a  emoção  que  lhe  despertam  as  coisas. 
E  estas  são,  àrebours,  como  que  a  reducção  e  os  symbolos  vivos,  reaes 
das  idêas  e  dos  sentimentos  do  Poeta  —  assim,  vemos  que,  egualmente, 
sobe  da  realidade  concreta  ao  pensamento  da  Existência  —  e  vê  a  Vida 
microscomicamente  reflectida  no  finito  do  ser  ephemero  ou  da  appa- 
rencia  transitória. 

Ent,re  os  seus  poemas,  a  Chevauchée  d'Yeldts  ha  de  sempre  encan- 
tar-nos  pela  belleza  d'esse  symbolo  da  Vida,  e  pelo  caprichoso  e  seguro 
corte  do  verso. 

*  Le  Sceptique  loyal,  por  Léon  Riotor  —  (Paris — Bibliothéque  ar- 
tistique  et  littéraire  —  R.  Bonaparte,  31  — 1895).  O  auctor  d'este  livro 
publicou  já:  Le  fécheur  d'a7tguílles,  Sur  deux  Nomarques  des  lettres,  Le 
pressentiment,  Les  enfers  Bouddhiques,  Les  raisons  de  Pascalin,  Noce 
Bourgeoise,  L'Aini  tttconnu,  e  Le  Parabolain,  livro  a  que  Sceptique 
loyal  serve  de  complemento.  Da  leitura  da  sua  obra,  e  agora  especial- 


ARTE  97 


mente,  da  do  Sceptique  loyal,  fica-nos  a  impressão  d'um  espirito  dolo- 
rosamente impressionado  pela  actual  realidade  da  vida  social,  e  ancioso 
por  vêl-a  melhorada,  transformada.  Mas  emquanto  outros  vão  atraz  de 
utopias  doiradas,  illudidos  sobre  a  realidade  pelo  encanto  ou  pela  am- 
bição do  próprio  sonho,  elle  vê  tudo  com  olhos  de  sceptico,  mas  de  sce- 
ptico  activo,  que  não  quer  capitular  perante  a  Vida,  e  desdenhar  inter- 
vir por  não  saber  ou  não  ousar.  Vê  o  mal,  e  aponta-o ;  duvida  da  cura, 
mas  tenta-a.  O  caracter  social  dos  seus  livros  pôde  despertar  um  vivo 
interesse,  interesse  suspenso,  no  entanto,  e  hesitante  perante  o  seu  tom 
simultaneamente  apostólico  e  desencantado. 


REVISTA  DAS  REVISTAS. 

#  Revue  blanche  [6.*  Sinnée — n."  59  —  i  5  Novembre  1895).  A  notar 
especialmente,  n'este  numero:  as  memorias  de  Debagori-Mokrievitch 
sobre  Baliounine,  sobre  a  ultima  phase  da  vida  do  revolucionário  russo, 
quando  installado  em  Locarno,  junto  do  lago  maior. 

Depois,  os  artigos:  Quelques  éléments  constitutifs  de  la,  personnalité 
de  Baptiste,  por  Jean  de  Mitty;  Jules  Soury,  por  Gustave  Kahn;  AÍíí- 
morias  do  general  Rossignol  (continuação) ;  correspondance  de  Kristia- 
nia,  por  K.  Hammer  e  Th.  Natanson;  o  artigo  sobre  o  Theatro  livre, 
por  Coolus.  —  Este  numero  da  Revue  blanche  publica  três  desenhos  de 
Ch.  Maurin.  O  n."  60  —  do  i.°  de  Dezembro  —  publica  um  interessante 
artigo:  Henry  V  a-t-il  voulu  régner?,  cujo  texto  vem  acompanhado  de 
documentos  inéditos  que  o  auctor  —  M.-L.  Baragnon,  insere,  pelo  seu 
interesse  histórico. 

Alem  d'esse  artigo,  notamos  no  n."  60  da  Revue  blanche:  Paul  Cé- 
zanne,  artigo  de  Th.  Natanson;  Memorias  do  general  Rossignol  (conti- 
nuação); Feuilleton  philosophique,  por  Jules  de  Gaultier;  chronique  de 
la  littérature,  por  Lucien  Muhlfeld.  —  A  Revue  blanche  publica  n'este 
numero  um  retrato  do  Conde  de  Chambord,  por  F.  Vallotton. 

*  L'Ermitage  —  (6.*  annce,  n."  i  i  —  Novembre  1895)  —  Realmente 
interessante,  este  numero.  Les  Bains  de  Bade,  fragmentos  do  manus- 
cripto  do  florentino  Poggc,  publicados  por  Boylcsne;  Les  Couronnes 
merveilleuses,  de  Ed.  Pilon;  o  artigo  Cyclc  Wagnérien  de  Septembre 
(Munich,  1895),  ^^  Hassé,  dão  ao  numero  notável  relevo,  accentuado 
ainda  pelas  poesias  de  Maurice  Magre  e  Vielc-Griílin,  e  pelas  chroni- 
cas.  D'estas,  destacamos:  a  de  Ed.  Pilon  —  Les  poèsies ;  e  a  de  L.  P.  de 
Brinn'-Gaubast  —  Littérature  poriugaise  —  cujo  assumpto  é  o  Sagramor 
de  Eugénio  de  Castro. 


98  ARTE 


PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  A  redacção  do  (.(Mercure  de  France»  dirigiu  aos  principaes  escri- 
ptores  do  mundo  uma  circular  em  que  se  faz  a  seguinte  pergunta: 
Quelle  est  votre  opinion  sur  Alexandre  Dumas?  As  respostas  serão  pu- 
blicadas no  próximo  numero  do  <iMercure», 

*  O  espirituoso  desenhador  parisiense  H.  G.  Ibels  vae  collaborar 
semanalmente  no  Gil  Blas. 

*  Os  jornaes  de  Paris  annunciam  para  breve  uma  exposição  do  no- 
tável aquafortista  Felicien  Rops,  a  qual  ha  de  ter  logar  no  Salon  des 
Cent. 

*  Henri  Mazel  deixa,  em  janeiro  próximo,  a  direcção  de  UErmi- 
tage.  Será  substituido  por  Edouard  Ducoté. 

*  La  Librairie  Dentu  publiera,  en  Janvier,  sur  lò  plan  de  la  Tétra- 
logie  du  même  auteur,  une  édition  classique,  par  Louis-Pilate  de  Brinn' 
Gaubast,  des  Maítres-Chanteurs  de  Richard  Wagner.  Comme  la  Tétra- 
logie  aussi,  cette  édition  será  enrichie  d'une  étude  critique  et  d*un  com- 
mentaire  musicographique  de  notre  collaborateur  Edmond  Barthèlemy. 
-A. 

*  A  propôs  de  ce  dernier,  on  nous  fait  remarqucr  qu'en  notre  der- 
nier  fascicule,  nous  avons  omis  de  le  mentionncr  comme  le  traducteur 
du  Sartor  resartus  de  Thomas  Carlyle,  en  publication  au  Mercure  de 
France. — A. 

*  L'éditeur  Chamuel  annonce,  pour  paraitre  le  i  5  Janvier,  une 
três  forte  plaquette  de  luxe:  Petites  Proses.  EUe  est  signée  de  Georges 
Oudinot,  et  présentée  par  une  Préface  de  Louis-Pilate  de  Brinn'Gau- 
bast.  —  A. 

GRÉCIA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Acaba  de  ser  publicado  nos  jornaes  athenienses  o  relatório  do 
architecto  allemão  Durm,  encarregado  pelo  ministro  Tricupis  de  estudar 
a  maneira  de  consolidar  as  ruinas  de  Parthenon.  No  mesmo  relatório  o 
referido  architecto  occupa-se  largamente  da  restauração  de  Erechteion. 

*  Succedem-se,  dia  a  dia,  as  descobertas  archeologicas  na  Grécia. 
Nas  escavações  ultimamente  feitas  pela  Sociedade  Archeologica  d'Athe- 
nas,  encontrou-se  uma  grande  serie  de  construcções  com  columnas  e 
galerias.  Os  archeologos  julgam  que  essas  construcções  formavam  o 
Megaron,  edifício  descripto  por  Pausanias.  Nas  escavações  feitas  pela 
mesma  Sociedade  em  Lycossura  foram  também  descobertos  alguns  bustos 
coliossaes,  obra  de  Domophonte,  e  um  templo  de  Pan. 


ARTE  99 


#  Uma  revista  allemâ  dá  conta  dos  preços  primitivos  d'algumas 
obras  primas  da  arte  grega.  Apelles  recebeu  vinte  talentos  d'oiro  (cerca 
de  duzentos  sessenta  e  quatro  contos  de  réis)  pelo  retrato  de  Alexandre 
Grande,  que  a  cidade  d'Epheso  lhe  encommcndou.  Os  frescos  pintados 
por  Zeuxis  d'Heratlea  no  palácio  do  rei  Archelao  I,  da  Macedónia, 
foram  pagos  ppr  dezenove  contos.  Muasonio  d'Helatéa  deu  vinte  e  dois 
contos  por  um  quadro  de  Aristides,  chefe  da  eschola  thebana^  repre- 
sentando uma  batalha  contra  os  persas. 


HESPANHA 

BIBLIOGRAPHIA. 

*  Los  Benedictinos  de  Monforte,  por  D.  Antolín  López  Peláez  (E. 
Carré,  Coruna).  O  novo  trabalho  do  nosso  distincto  collaborador  D.  An- 
tolín López  Peláez,  magistral  de  la  S.  I.  C.  de  Lugo,  é  uma  interessante 
monographia  sobre  a  famosa  ordem  de  S.  Bento  e,  em  especial,  sobre 
os  frades  do  convento  de  Monforte.  Todo  o  livro  é  cheio  de  curiosís- 
simas e  edificantes  informações,  merecendo  especial  menção  o  Prefacio 
e  o  capitulo  La  Mitra  de  Fuego. 

#  Theoria  dei  Derecho,  por  D.  Ubaldo  Romero  Quinones  (Diego 
Pacheco  Latorre,  Madrid).  O  caracter  especial  d'esta  revista  inhibe-nos 
de  examinar  aqui  o  novo  trabalho  do  illustre  escriptor  Romero  Quino- 
nes, de  quem  publicaremos  em  breve  uma  novella  inédita. 


INGLATERRA 

REVISTA  DAS  REVISTAS. 

#  The  Revievò  of  ReviewS  (Nov.  15 — London  —  Mowbrày  House, 
Norfolk  st. —  Strand,  w,  c.  1895).  —  Esta  revista  ingleza  resume,  tran- 
screve ou  commenta  tudo  quanto  de  mais  curioso  e  importante  publi- 
cam as  revistas  do  mundo.  Alem  d'isso  publica,  em  cada  numero,  na 
secção  —  The  progress  of  the  world  —  uma  resenha  critica  universal  de 
todos  os  acontecimentos  sociaes,  políticos,  gcographicos  etc.  acompa- 
nhada de  retratos.  Insere,  numero  a  numero,  um  diário  e  obituário  do 
mez  anterior,  e,  n'um  capitulo  especial,  estudos  biographicos  e  crí- 
ticos d'altas  personalidades  da  Sciencia,  da  Arte,  da  Philosophia,  etc, 
etc.  Isto,  além  dos  artigos  destacados,  de  caracter  social,  politico  ou 
4 


ioo  ARTE 


religioso,  das  criticas  littcrarias,  e  da  revista  mensal  de  livros  e  publi- 
cações inglezas. 

N'este  numero  de  Novembro  encontramos  um  longo  estudo  psycho- 
logico,  biographico  e  critico  sobre  Herbert  Spencer,  estudo  que  vem 
acompanhado  d'um  bello  retrato.  —  Na  secção  Leading  ariicles  (prin- 
paes  artigos),  das  outras  revistas,  dcperta-nos  maior  interesse  a  noticia 
que  se  refere  ao  pintor  Lukes  Fildes  e  á  sua  obra  (a  propósito  da 
monographia  que  sobre  este  artista  publicou  The  art  annual),  e,  depois 
d'esse,  o  artigo  intitulado  The  religion  of  music  —  onde  encontramos 
traços  biographicos  do  grande  pianista  e  regente  d'orchestra.  Charles 
Hallé,  ha  pouco  fallecido  — ;  o  commentario  ao  artigo  de  Tolstoi  na 
Contetnporary  Reviezu,  —  sobre  a  perseguição  aos  Dookhobortzy  ou  Qua- 
kers  russos;  finalmente,  o  artigo  Poetry  in  the  feriodicals,  revista  das 
principaes  poesias  insertas  em  jornacs  inglezes. 

*  The  Academy — (n."  i  229  —  November — i  895. —  Chaucery  Lane, 
27,  London).  Publica  n'este  numero,  entre  outras  coisas,  uma  critica 
aos  Essays  and  studies  de  J.  Churtou  Collins.  Este  livro  é  interessante, 
sobretudo  pelo  estudo  acerca  de  Shakspearc  e  a  sua  obra  —  thema  eterno 
de  critica. 

Insere  ainda  este  numero  da  Academy  o  artigo  que  o  nosso  amigo 
Prestage  publicou  em  resposta  a  outro  de  Lionel  Johnson  acerca  das 
«Letters  of  a  Portuguese  Nun».  No  próximo  numero  da  «Ar/e»  havemos 
de  referir-nos  ainda,  no  logar  competente,  a  este  interessante  assumpto. 

Nos  últimos  números  da  Academy  encontramos  ainda  um  curioso 
artigo  critico  sobre  alguns  livros  de  versos  ultimamente  publicados  em 
Inglaterra:  Poems  and  sonnets  de  H.  E.  Clarke,  Flamma  Vestalis,  de 
Eug.  Mason,  e  The  iwo  Thrones,  de  J.  A.  Goodchild. 

ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

*  No  mez  de  Novembro,  os  livros  de  maior  successo  entre  o  publico 
inglez  foram:  The  Sorrows  of  Satan,  de  Marie  Corelli;  The  chronicles 
of  Count  António,  de  Anthony  Hope;  The  Men  of  the  Moss-Hags,  de 
R.  Crocket;  — isto  entre  livros  de  litteratura  e  romance  histórico;  em 
theologia  e  matéria  religiosa,  publicou-se  The  Teaching  of  Jesus,  de 
R.  F.  Horton;  em  hlogra^g^úai,  John  Stuart  Blackie,  por  Anna  M.  Stod- 
dart;  em  historia,  Westminster^  por  sir  Walter  Besant. 

Embora  sem  o  successo  publico  dos  anteriores,  mas  acolhido  por 
todos  os  homens  de  lettras  e  espíritos  cultos  —  publicou-se  o  volume 
«Anima  Poetae»,  notas  inéditas  de  Samuel  Taylor  Coleridge,  editado 
por  seu  neto  mr.  Ernest  Hartley  Coleridge. 


ARTE  loi 


PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  No  próximo  mez  de  janeiro  deve  appareccr  cm  Londres  o  primeiro 
numero  d'uma  revista  internacional,  —  Cosmopolis. 

*  Morreu  em  Londres  o  conhecido  critico  d'arte,  George  Redford. 

*  O  notável  poeta  francez  Stuart  Merril  tomou,  ha  pouco,  a  inicia- 
tiva de  promover  uma  manifestação  dos  principaes  cscriptorcs  do  mundo, 
manifestação  que  tinha  por  fim  implorar  da  rainha  Victoria  d'Inglaterra 
a  commutação  da  barbara  pena  infligida  a  Oscar  Wilde,  o  grande  roman- 
cista e  esthcta  inglez. 

Respondendo  á  adhesão  dos  directores  d'esta  revista,  eis  a  carta  que 
Stuart  Merrill  acaba  de  dirigir  a  Eugénio  de  (>astro. 

«Marlotte,  s'm  —  4  dcc.  91;. —  Monsieur  et  cher  Poete. — Je  suis  heu- 
reux  de  vous  apprendre  qu'Oscar  Wilde  va  être  transfere  dans  une 
nouvelle  prison  ou  il  aura  la  liberte  d'écrire  et  ou  il  s'occupera  de  tra- 
vaux  de  jardinage. 

«La  pétition  ne  será  donc  pas  presentée  à  la  reine  d'Angleterre, 
puisque  la  vie  de  Wilde  semble  sauve. 

«Je  vous  remercie  néanmoins  de  votre  généreuse  initiative,  et  je 
compte  sur  vous  dans  le  cas  ou  Ic  três  grand  écrivain  qu'est  Wilde 
serait  de  nouveau  gravement  exposé  aux  sevices  des  geoliers. 

«Mais  qu'elle  cst  basse,  notrc  époque,  n'est  ce  pas?  ou  Ton  choisit 
expressemcnt  un  artiste  pour  le  charger  de  Texpiation  des  vices  de  ses 
contcmporains!  Et  que  nous  sommes  loin  des  siècles  d'Italie  ou  les 
republiques  condamnaient  à  mort  un  pcintre  coupable  d'avoir  detruit 
sa  propre  ocuvre,  et  ou  un  Cellini  échappait  à  toute  vindicte  parce  qu'il 
faisait  de  bcUes  coupes! 

«Recréons  donc,  à  votre  exemple,  cher  poete,  une  Internationale  de 
Tart;  autremcnt. . . 

«Mcrci  encore,  de  tout  cocur,  et  —  Bien  à  vous,  —  Stuart  Merrill.» 

*  Morreu  em  Hobarttown  a  escriptora  Mrs.  Louisa  Meredith,  a 
ngrand  old  Lady  ofTasmama.» 

#  Encontramos  em  diversas  revistas  estrangeiras  as  mais  amáveis 
referencias  a  uma  biographia  de  Renan  ultimamente  publicada  em  Lon- 
dres (Methuen  &  Co.)  por  Mrs.  Darmesteter. 


ITÁLIA 

BIBLIOGRAPHIA. 

#    Anima  Sola,  por  Nccra  (C  Chiesa  e  F.  Guindani,  Milano).  Com 


103  ARTE 


este,  são  já  quinze  os  volumes  publicados  por  Neera,  pseudonymo  da 
notável  escriptora  lombarda,  Anna  Radius.  Anima  Sola,  jornal  intimo 
d'uma  actriz  de  fama,  é  um  livro  de  delicada  psychologia,  maravilhosa- 
mente escripto. 

N'um  dos  últimos  capitulos,  a  prosa  —  elegantissima  e  vigorosa  —  c 
entrecortada  por  versos  encantadores : 

«Io  dissi  aironda: 

perche  baci  sempre  cosi  lo  scoglio? 

non  vedi,  ch'é  insensibilc,  non  vedi? 

le  tue  parole, 

le  soavi  parole  che  gli  mormori 

vanno  perdute  sul  duro  macigno; 

bacia  le  rose! 

esse  ben  ti  sapranno  rispondere 

morbide  col  profumo  dei  petali. 

Disse  a  me  Tonda: 

Mi  guida  un  alto  destino  che  ignoro; 

dare,  dar  per  sempre  senza  riccvere: 

Tumano  fango 

toccare  e  ognor  rifarmi  pura: 

pródiga,  altera,  semplice,  imcompresa 

passo  ed  oblio, 

un  gran  precetto  lasciando  ai  mortali: 

—  NuUa  chiedete:  amate  per  amare!  — 

*    Le  Poete  de  la  mort,  por  Giuseppe  Gramegna  (Bibliothèque  des 
Modernes,  Paris).  Pequeno  estudo  sobre  Leopardi. 


PEQUENAS  NOTICIAS. 

*'  Publicaremos  no  próximo  numero  uma  curta  composição  inédita 
de  Neera:  La  Chiave. 

*  Os  jornaes  italianos  referem-se  com  louvor  a  uma  nova  collecção 
de  novellas  de  Emma  Boghen  Conigliani,  intitulada  Nella  vita. 

*  foram  vendidos  em  leilão  os  quadros  antigos  que  constituíam  a 
preciosa  galeria  Scarpa,  de  Milão. 

#  O  illustre  critico  Giuseppe  Depanis,  está  concluindo  um  trabalho 
sobre  o  Annel  do  Nibelung,  de  Wagner. 

#  O  moço  escriptor  italiano  Armando  Pappalardo  terminou,   ha 


ARTE  103 


pouco,  um  novo  romance,  Uultimo  amante,  que  será  publicado  breve- 
mente no  conhecido  periódico  Don  Marzio. 

*  N'um  dos  últimos  números  do  Fortunio,  de  Nápoles,  Gennaro  de 
Mónaco  aprecia  nos  mais  lisongeiros  termos  o  bello  livro  de  Vittorio 
Pica,  L'arte  Europea  a  Vene^ia. 


PORTUGAL 

BIBLIOGRAPHIE. 

Eros,  par  J.  M.  Greenfieid  de  Mello  (M.  Gomes,  Lisboa).  Pocme 
composé  de  deux  chants,  que  leur  auteur  appelle  des  «jornadas».  Dans 
la  première,  il  nous  dépeint  Torigine  et  Tavilissement  de  TAmour  dans 
le  coeur  de  rhomme;  dans  la  seconde,  Texaltation  ou  transfiguration  de 
cet  Amour  terrestre  en  TAmour  de  Dicu  et  en  Dieu,  transfiguration  qui 
s'opère  au  moyen  de  la  contrition. 

LE  PORTUGAL  X  l'ÉTRANGER. 

*  A  la  suite  d'une  conversation  qu'il  vient  d'avoir  avec  la  dírectrice 
de  La  Nouvelle  Revue,  il  parait  que  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast  s'est 
chargc  d'écrire  trois  études,  destinées  à  ce  périodique,  sur  João  de  Deus, 
Thcophilo  Braga,  et  Eugénio  de  Castro.  Notre  Ami  nous  écrit  aussi 
que  Madame  Adam,  enthousiasmée  par  le  voyage  qu'elle  a  fait  récem- 
ment  en  notre  Portugal,  prepare  sur  ce  pays  un  livre  qui  formerait  le 
pendant  de  ses  oeuvres  sur  la  Hongrie  et  sur  la  Grèce  :  Tidée  fondamen- 
tale  serait  une  conparaison  de  la  Grcce  et  du  Portugal,  en  tant  que  ci- 
vilisateurs. 

*  Nous  trouvons,  dans  le  Mattino-Siipplemento  (de  Naples),  une 
scène  de  Bel/ciss,  traduite  en  italien  par  M.  Vittorio  Pica,  et  acompa- 
gnée  de  la  note  suivante  :  "Grace  à  Toriginalité  exquise  et  raffinée  de  ses 
dernicres  oeuvres,  le  jeune  poete  portugais  Eugénio  de  Castro  a  réussi 
à  attirer  sur  lui  comme  notre  d'Annunzio,  Tattention  et  Tadmiration 
des  plus  grands  critiques  de  TEurope.  Voici  que  de  son  magnifique 
pocme  dramatique  en  prose,  Bel/dss,  reine  de  Saba,  une  traduction  vient 
d'ctre  achevce  par  notre  ami  et  coUaboratcur  Vittorio  Pica,  traduction 
qui  será  publiéc  en  un  trcs  bref  délai,  dans  Télégante  collcction-diament 
Eratelli  Treves,  avec  une  longue  étude  sur  Tceuvrc  tout  entier  du  genial 
écrivain  de  Coimbrc.  A  titre  de  précieuse  primeur,  nous  donnons  de 
cette  traduction,  exécutée  par  notre  ami  ami  avec  un  soin  tout  amoureux, 
quelques-unes  des  pages  les  plus  belles  et  les  plus  caractéristiques». 


104  ARTE 


#  Dans  son  numero  de  novembre,  UErmitage  a  reprodult  Tarticle 
que  notre  cher  confere  L.  P.  de  Brinn'Gaubast  avait  publié  dans  La 
revue  blanche,  sur  le  Scígramor  d'EugenIo  de  Castro. 

*  Le  3.^116  fascicule  de  Pan,  qui  vient  de  paraitre,  insere  quelques 
notules  de  Manuel  da  Silva  Gayo  sur  la  jeune  littérature  portugaise. 
Au  sommaire,  ces  notules  se  trouvent  attribuées  à  Eugénio  de  Castro: 
signalons  simplement  Ferreur. 

#  Le  Journal  Stamboul,  qui  est  comme  Ton  sait,  le  plus  grand  et 
le  plus  ancien  des  journaux  français  du  Levant,  va  publier  successive- 
ment,  dans  ses  Supplemenls  littéraires,  des  traductions  en  vers  français 
d'après  Anthero  do  Quental,  João  de  Deus,  Guerra  Junqueiro,  António 
Feijó,  Alice  Moderno,  Júlio  Brandão,  etc.  Ces  traductions,  dues  à  la 
plumc  de  MM.  Achille  Milllen  et  Philéas  Lcbesgue,  seront  préscntées 
au  public  par  Louis  Pilate  de  Brinn'Gaubast,  lequel  y  joindra  des  no- 
tices  sur  chacun  des  poetes  traduits. 

ECHOS. 

#  On  annonce  comme  prochaine  la  rcapparition  de  la  Revista  d'Hoje, 
dirigée  par  Júlio  et  Raul  Brandão. 

*  Alberto  Pinheiro  écrit  les  dernières  lignes  d'un  petit  roman  :  Flor 
do  Mysterio  —  (Fleur  de  Mystère). 

*  En  janvier  será  publié  le  nouveau  livre  de  Guedes  Teixeira:  Mo- 
cidade perdida  —  ( Jeune s se  perdue). 

*  Júlio  Brandão,  le  poete  des  Saudades,  travaille  présentement  à 
un  drame,  qu'il  se  propose  de  faire  représenter  au  théatre  D.  Maria,  de 
Lisbonne. 

#  L'éditeur  Augusto  d'01iveira,  de  Coimbra,  va  mettre  en  vente  une 
nouvelle  publication,  —  la  Bibliothèque  Internationale,  dont  le  but  est 
de  populariser  les  chefs-d'oeuvre  de  toutes  les  littératures,  anciennes  et 
modernes.  II  paraitra  chaque  móis  deux  volumes  (à  cent  rs.).  La  Biblio- 
thèque Internationale  será  dirigée  par  Eugénio  de  Castro. 


SUISSA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  O  editor  parisiense  L.  Borel  acaba  de  publicar  na  sua  agradável 
iCollection  Chardon  Bleun  uma  versão  franceza  da  encantadora  novella 
4e  G.  Keller,  Roméo  et  Julieite  au  Village. 


ARTE  105 


#  Publicaremos  cm  breve  um  estudo  do  dr.  Robert  Saitschick  sobre 
a  moderna  liltcratura  suissa. 

#  N'um  dos  últimos  números  do  National  Sutsse  vem  um  artigo  do 
notável  critico  austríaco  William  Ritter  sobre  o  ultimo  trabalho  do 
nosso  correspondente  em  França.  Eis  o  final  do  artigo  de  William  Rit- 
ter: «Ce  volume  est  une  bonne  traduction  de  Wagner  pour  qui  ne  peut 
le  lire  dans  Toriginal ;  voilà  tout  le  bagage  que  nous  recommandons  au 
néophyte  qui  brúle  du  désir  de  pénétrer  les  arcanes  de  la  pensée  du 
dieu  universel,  Wagner. 

«Reste  à  savoir  quclle  traduction  choisir.  Or  voici  justement  qu'il 
vient  d'en  paraitre  une  excellente  de  la  Télralogie,  enriehie  d'un  com- 
mentaire  un  peu  excessif  mais  toujours  intéressant.  L'auteur,  M.  Louis 
Pilate  de  Brinn'Gaubast  a  eu  jusqu'ici  deux  spécialités :  Wagner,  et  la 
littérature  portugaise.  Sa  traduction  de  Wagner  seule  nous  importe  au- 
jourd'hui.  Veut-on  eniin  se  faire  une  idée  un  peu  exacte  de  rinouí  poete 
dramatiquc  que  les  aveugles  seuls  ne  découvrent  pas  derricre  Tun  des 
plus  prodigieux  musiciens  de  tous  les  temps,  ouvrez  le  volume  de  M.  de 
Brinn'Gaubast  à  Tune  ou  Tautre  des  deux  sccnes  que  les  inlelligents 
directeurs  de  théâtre  ne  manquent  pas  de  couper  à  chaque  représenta- 
tion  morcelée  du  quadruple  drame,  c'est-à-dire  la  grande  sccne  entre 
Wotan  et  Frlcka  suivie  de  celle  entre  Wotan  et  Bríinhilde  au  seconct 
acte  de  la  Walkyrie,  et  celle  entre  Wotan  et  Erda  au  troisième  acte  de 
Siegfried.  II  faut  remonter  jusqu'à  Eschyle  pour  trouver  rien  de  com- 
parable.  On  se  sent  en  présence  de  quelque  chose  de  surhumain.  Ces 
deux  scènes,  lues  sans  aucune  explication  de  ce  qui  precede  et  de  ce 
qui  suit,  ne  sont,  il  va  sans  dire,  intelligibles  qu'en  partie ;  n'importe, 
elles  suffiront,  je  crois,  pour  donner  à  tout  êtrc  un  peu  intellecluel  et 
susceptible  de  vibrer  à  du  drame  sublime,  Tenvie  de  lire  d'un  bout  à 
Tautre  cette  traduction;  et  qui  Taura  lue  voudralire  le  commentaire.il 
y  a  une  huitaine,  la  curiosité  m'a  pris  de  contrôler  le  texte  de  M.  de 
Brinn'Gaubast,  et  j'ai  suivi  une  représentation  de  Siegfried  sur  sa  tra- 
duction. II  m'a  été  impossible  de  la  prcndre  en  faute.  Cest  impeccable 
et  c'est  pourtant  une  traduction  française,  alors  que  souvcnt  chaque 
mot  de  Wagner  implique  dix  sens  diflerents  également  plausibles,  ce 
diable  d'homme  ayant  tenu  à  nous  suggérer  à  la  fois  toutes  les  idées 
susceptibles  d'enri.chir  la  génese  et  la  signification  mythiqucs  de  ses 
héros  et  de  leurs  actes.  II  a  en  français  déjà  des  milliers  de  voeté  écrit 
lumes  sur  Richard  Wagner ;  aujourd'hui  cette  bibliothèque  est  devenue 
inutile  à  qui  ne  veut  pas  devenir  un  spécialiste  de  cette  cause  et  pour 
ma  part  je  la  réduirais  volonlicrs  à  quatre  ou  cinq  volumes,  au  premier 
rang  desqueis  ceux  de  MM.  Chamberlain  et  de  Brinn'Gaubast>». 


ARTE  ^7 

TURQUIA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  N'um  dos  próximos  números  publicaremos  um  interessante  artigo 
sobre  a  litteratura  turca  na  actualidade. 

#  São  injustos  os  que,  lendo  os  tclcgrammas  em  que  a  Havas  tem 
dado  conta  da  interminável  serie  de  morticínios  ultimamente  perpetra- 
dos na  Turquia,  suppõem  que  este  luminoso  paiz  não  passa  d'um  covil 
de  bárbaros.  Eis  uma  pequena  noticia  d'um  jornal  de  Constantinopla: 

«Le  deuxième  concert  symphonique  donné  samedi  dernier  au  Sum- 
mer-PalaceàThérapia,  a  obtenu  un  franc  succés.  Le  programme  compre- 
nait  un  choix  três  heureux  de  morceaux,  executes  avec  toute  la  perfe- 
ction  voulue,  et  dont  plusicurs  ont  été  bissés :  on  a  particuliòrement 
goúté  la  Vil"*  symphonie  de  Beethoven,  la  marche  fúnebre  du  Crépus- 
cule  des  Dieux,  de  Wagner,  la  II.""  Rhapsodie  de  Listz,  etc,  etc». 

#  N'um  dos  últimos  números  do  Malumat,  vem  um  interessante 
artigo  acerca  de  Edouard  Chester,  o  activo  e  intelligente  director  do 
Stamboul,  grande  jornal  franccz  que  se  publica  em  Constantinopla. 


N.°  2— DEZEMBRO  de  1895 


COIMBRA  —  IMPRENSA  DA  UNIVERSIDADE 


*»     /• 


.  OUj^   ^^^'Ò^^     LMí>sâÍ^ 


/^  ^ 


O  o- 


Co«ie  ^o^erí  de  zMontesquiou-Fe^ensac 


o  CONDE  ROBERT  DE  MONTESQUIOU-FEZENSAC 


A  casos  curiosos  de  prophecia  psychologica.  Ap- 
parece  um  grande  poeta  cuja  obra  manifesta  sen- 
timentos tão  desconhecidos  e  intransfundiveis 
como  os  dum  habitante  de  qualquer  remoto  pla- 
neta, ou  um  grande  romancista  que  cria  caracteres, 
cujo  modelo  ninguém  encontra  á  superfície  da  terra. 
Os  contemporâneos  assobiam-n'os,  ou  voltam-lhes  indiffe- 
rentemente  as  costas  e  esses  artistas  morrem  obscuros  e 
pobres.  Mas  passam-se  annos,  ás  vezes  um  ou  dois  sé- 
culos, e  um  dia  chega  em  que  aquelles  que  negaram  a 
verosimilhança  aos  personagens  do  romancista  os  veriam, 
se  podessem  resuscitar,  feitos  carne  nos  próprios  netos ;  e 
uma  geração  surge  que  encontra  voz  para  a  sua  alma  nos 
poemas  que  pareciam  occos  e  doidos  aos  seus  antepassa- 
dos. Essas  vestes  que  então  não  serviam  a  ninguém,  de- 


io8  ARTE 


pois  de  estarem  por  muito  tempo  inúteis  no  fundo  d'um 
guarda-roupa,  encontram  emfim  corpos  da  medida  porque 
tinham  sido  cortadas. 

Com  um  pouco  de  imaginação  e  de  amor  do  mysterio 
poder-se-ia  ver  n'estes  factos  um  dom  sobrenatural  de 
vaticinio.  Infelizmente,  as  tendências  poéticas  do  nosso  es- 
pirito teem  de  ceder  o  campo  a  uma  explicação  simples  e 
repetidíssima.  Se  o  homem  de  génio  esboça  por  vezes  a 
psychologia  dos  seus  remotos  descendentes  é  que  o  seu 
cérebro  attingiu  uma  grande  evolução  superior  ao  dos 
seus  contemporâneos  fazendo  d'elle  um  cidadão  do  fu- 
turo. 

E  conhecidíssimo  o  caso  de  Sthendal.  Condemnado  no 
seu  tempo  pelos  criticos  que  achavam  árido  e  incorreto  o 
«eu  estylo,  abandonado  pelo  publico  que  não  se  reconhe- 
cia na  humanidade  que  elle  punha  em  movimento,  o  au- 
ctor  de  Le  rouge  et  le  noir  é  nos  nossos  dias  o  venerável 
padroeiro  da  ordem  dos  complicados.  Os  criticos  reconhe- 
cem que  essa  prosa  secca  e  precisa  é  eminentemente  apta 
-para  a  analyse  psychologica,  e  uma  numerosa  mocidade 
vê  um  irmão  nesse  Julião  Sorel  em  quem  a  actividade 
irreflectida  e  espontânea  e  a  forte  sinceridade  dos  .senti- 
mentos se  achavam  quasi  abolidas  em  beneficio  do  poder 
de  introspecção. 

O  género  de  sensibilidade  de  que  o  Conde  Robert  de 
Montesquiou-Fezensac  é  um  caso  extremo  também  se 
achava  vaticinado  ha  bastantes  annos. 

Numa  novella  de  Theophilo  Gautier,  La  toison  d'or, 
ha  um  excêntrico  que  vive  perfeitamente  desinteressado 
do  seu  tempo,  entregue  á  contemplação  exclusiva  das  obras 
d'arte  e  que  «á  força  de  viver  nos  quadros  e  nos  livros 
tinha  chegado  a  não  achar  a  natureza  verdadeira».  E^ste 
curioso  personagem,  sem  ser  propriamente  um  poeta  ou 
um  pintor,  era  um  finíssimo  conhecedor  de  pintura  e  de 


ARTE  IL09 


poesia,  comprehendcndo  admiravelmente  os  typos  fixados 
nas  obras  dos  mestres  mas  incapaz  de  os  distinguir  e  amar 
na  vida  real.  «Jín  un  mot  sil  eúi  été  peintre,  il  aurait  fait 
des  vignetles  sur  les  vers  des  fioèies;  s'il  eãt  été  poèíe  il  eúi 
fait  des  vers  sur  les  tableaux  des  peintres». 

Esta  psychologia  era  prophetica,  mas  a  realisação  exce- 
deu muito  a  prophecia.  Ter  os  quadros  como  único  motivo 
de  inspiração  poética  é  já  significativo,  mas  é  ainda  incom- 
pleto. Parece  que  a  natureza,  vendo  em  meio  este  bello  e 
extravagante  edifício,  resolveu  zombar  da  timidez  do  ar- 
chitecto  e  acabar  a  obra  cingindo-se  escrupulosamente  ao 
plano  que  ella  deixava  adivinhar;  e,  levando  essas  indica- 
ções até  ás  suas  extremas  consequências,  creou  o  auctor 
de  Les  chauves-souris,  e  de  Le  chef  des  odeurs  suaves.  O 
poeta  imaginado  por  Gautier  teria  feito  versos  sobre  as 
creações  dos  pintores;  este  poeta  real  fez  isso  e  muito  mais: 
—  uma  parte  considerável  dos  seus  poemas  é  inspirada  em 
poemas. 

Escusado  é  declarar  que  não  se  trata  aqui  de  «pastiches»; 
essa  ideia  é  completamente  excluida  pela  lógica  do  que 
acabo  de  dizer.  Mas  também  a  palavra  paraphrase  não  ex- 
prime rigorosamente  a  feição  de  alguns  d'esses  poemas. 
Eis  aqui  que  está  n'esse  caso: 


ALTERNANCE 

Oh!  que  Vátm  est  troublée  à  Vadieu  d'un  f>restigel  (i) 
Le  violon  frémit  comms  un  cceur  quon  afflige  (2). 
Valmore  avait  clame,  Baudclaire  répond. 
Ainsi  le  cocur  à  Tâme,  et,  de  loin,  correspond. 


(i)  Marcelliiic  Desbordes  Valmore. 
(2)  Ch.  Baudelaire. 


fio  ARTE 


Le  violon  frémit.  —  Oh  !  que  Tâme  est  troublée ! 
Le  prestige  est  enfui.  —  Le  coeur  est  affligé. 
L'écriture  des  cieux  en  est  toute  tremblée, 
Et  le  chant  des  oiseaux  semble  mal  rédigé. 

Oh  !  que  Tâme  est  troublée  !  —  Un  prestige  s'envole  ! 

Le  coeur  est  affligé  !  —  Le  violon  frémit. . . 

De  poete  à  poete  un  alexandrin  vole, 

Et  de  trouver  la  rime  à  Tautre  s'en  remit. 

Prestige,  dis  adieu !  Troublez-vous,  ame,  afflige 
Toi  coeur!  Et  violon  fremis!  —  Et  nous,  prestige 
Enfui,  coeur  affligé,  Tâme  troublée  allons 
Entendre  tristement  fremir  ces  violons  (i). 

A  obra  do  conde  Robert  de  Montesquiou  abunda  em 
trechos  da  natureza  d'este,  em  paraphrases  e  em  apotheo- 
ses  de  poetas;  e  todavia  n'esta  bella  poesia  da  poesia  nada 
ha  que  se  assemelhe  a  parasitismo.  O  que  haverá  de  mais 
pessoal  que  a  degustação  litteraria?  E  porque  razão  ha  de 
esta  espécie  affectiva  ter  menos  direito  á  expressão  do  que 
qualquer  outra?  Um  poeta  que  tenha,  como  Leconte  de 
Lisle,  a  paixão  dos  aspectos  grandiosos  da  natureza,  dar- 
nos-á  uma  quasi  hallucinação  de  paizagens  tropicaes,  de 
florestas  virgens  cheias  d'um  vasto  e  emballante  rumor 
e  em  cujas  clareiras  se  encontram  lagos  onde  reina  a  tran- 
quilla  felicidade  do  esquecimento.  Um  poeta  obcesso,  como 
Baudelaire  pela  curiosidade  dos  subterrâneos  mysteriosos 
da  alma,  onde 

Mainte  fleur  épanche  à  regret, 
Son  parfum  doux  comme  un  secret, 

achará  a  forma  poética  das  penumbras  psychicas  e  dos 
estados  mórbidos  da  consciência.  Um  poeta  metaphysico, 


(i)  Les  chauves-souris. 


ARTE  1 1 1 


como  Anthero  do  Quental,  dir-nos-á  o  que  soffre  o  seu 
espirito  na  atmosphera  de  abstracções  que  lhe  serve  de 
mundo  real;  e  um  poeta  como  o  que  estou  estudando, 
para  o  qual  a  arte  é  interesse  supremo,  é  natural  que  nos 
conte  as  visões  do  mundo  artificial  em  que  anda  refugiado. 
A  sensibilidade  do  conde  de  Montesquiou  é  restricta  mas 
intensissima.  O  seu  talento  sente-se  contrariado  fora  do 
sonho  evocado  pela  pintura,  pelas  artes  decorativas,  pela 
grande  musica  e  pela  poesia.  Mas  este  mysticismo  parti- 
cular evapora-se  abundantemente  da  sua  obra,  rico  de  to- 
das as  nuanças  que  separam  a  grave  religiosidade  d'uma 
subtil,  exquisita  e  aristocrática  sensualidade.  Para  justifi- 
car a  minha  affirmação,  transcrevo  duas  pequenas  amos- 
tras destes  extremos  da  escala. 

Pianiste  des  nuits,  admirable  malade, 
J'organise  ton  nom,  délicieux  Chopin ; 
O  toi  dont  barcaroUe  et  nocturne  et  ballade 
S'argentent  sur  le  saule  et  pleurent  vers  le  pin. 

Cri  d'a,igle!  Jugement  dernier!  Noblcs  Etiides; 
Le  Ireizième  nocturne  et  Vut  dièse  mineur, 
Instrumcntations  de  nos  inquietudes 
Entre  lesquelles  passe  un  frisson  d'Elscneur. 

Hamlet  de  rharmonie,  étre  ou  bien  ne  fias  être 
De  la  musique,  un  spectre  habite  tes  motifs, 
Dont  le  reproche  amer  de  l'amante  ou  Tancêtre 
Meurt  aux  crcux  des  créneaux,  rale  au  cime  des  ifs. 

Souffre  douleur  des  voix,  patito  des  rapshodes, 
Victimc  hostie  offertc  aux  sacrifices  d'art, 
Cygne  sans  fin  mourant  dont  ruisselent  des  odes 
Par  la  blessure  ouverte  ou  séjourne  le  dard  (i). 


(i)  Les  chauves-souris. 


113  ARTE 


Quand  elle  será  morte  et  lorsque  les  séances 
Au  cimetière  et  dans  Téglise  seront  closes, 
Epargnez-moi  les  pleurs  et  les  condoléances. .  • 
Je  n'admettral  que  les  consolations  roses 
Et  violettes  de  mes  verres  de  Venise, 
Dont  la  délicatesse  intime  s^infinise ; 
Et  dont  il  semble  que  toujours  une  autre  fibre, 
Et  sans  jamais  fausser  à  notre  unisson  vibre, 
Car  au  rebours  des  gens  et  leurs  faces  à  claques, 
Le  charme  des  objects,  des  émaux  et  des  laques 
A  notre  émotion  actuelle  se  ploie, 
Bénévole  sur  la  tristesse  et  sur  la  joie  (i). 

Com  a  substituição  da  natureza  pela  arte  outros  sym- 
ptomas  convergem  para  uma  definição  d'este  espirito. 

O  conde  de  Montesquiou  ama  a  natureza,  mas  o  seu 
amor  não  é  incondiccional.  A  natureza  que  elle  celebra  mui- 
tas vezes  em  deliciosos  versos  é  uma  natureza  offerecendo 
estreitas  affinidades  com  a  arte.  Quero  fallar  do  poente, 
do  crespusculo,  do  luar,  das  pedras  preciosas  e  das  flores. 

Não  repetirei  acerca  do  mechanismo  da  emoção  esthetica  o 
que  sabe  toda  a  gente  medianamente  versada  em  psycho- 
logia.  Apenas  lembrarei,  como  indispensável  ponto  de  apoio 
das  conclusões  que  vão  seguir-se,  que  a  funcção  da  obra 
d'arte  é  substituir  a  vida  real  por  uma  vida  imaginaria, 
evocar  espectáculos  e  circumstancias,  ou  reaes  e  simples- 
mente auzentes,  ou  irreaes,  mas  concebíveis.  Ora  os  objectos 
a  que  me  referi  teem  de  commum  com  a  arte  o  serem  alta- 
mente evocativos,  e  isto  basta  para  o  fim  que  me  proponho. 

O  crepúsculo  e  o  luar,  com  a  sua  luz  indecisa,  onde  se 
fundem  as  fortes  evidencias  hostis  aos  phantasmas  da  ima- 
ginação, permittem  uma  quasi  objectividade  a  todos  os  so- 
nhos : 

On  est  prêt  à  tout  croire  —  et  Ton  doute  de  tout !  (2) 


(i)  Le  chef  des  odeurs  suaves. 
(2)  Les  chauves-souris- 


ARTE  111 

O  fragmento  seguinte  mostra  em  que  grau  o  espirito  do 
seu  auctor  c  accessivel  á  suggestão  do  kaleidoscopio  do 
occaso : 

Je  jouis  d'un  soleil  couchant  qui  revele 

La  beauté  d'un  possible  Dieu, 
Chevelu  d'uti  nuage  qui  s'échcvòle, 

Mitré  d'or,  chape  de  bleu  ; 

Voilé  d'un  bouíTant  floconnement  gris  perle 
Maillé  de  haillon  d'ambre  empreint, 

Dont  la  splcndeur  agonisante  déferle 
Un  peu  cctte  foi  qui  craint. 

De  petites  clartés  interlinéaires 

Règlent  ce  ciei,  papier  fleuri 
Qui  rosit,  jaunit,  verdit,  balnéaires 

Plages  du  rêve  endolori  (i). 


E  uma  comparação  fará  admittir  nas  pedras  preciosas  e 
nas  flores  uma  faculdade  semelhante  a  esta.  Imagine-se 
um  espirito  educado  e  subtil  embebido  no  exame  d' um  ob- 
jecto d'arte  decorativa.  Os  olhos  irão  seguindo  a  complica- 
ção das  curvas,  acompanhando  o  desenvolvimento  pro- 
gressivamente caprichoso  do  motivo;  mas  o  olhar  interior 
nunca  perderá  de  vista  este  ponto  de  partida  dessa  para- 
phrase  da  natureza.  Mas  o  motivo  inicial  para  ser  isolado 
das  phantasias  que  o  desfiguram  exige  um  certo  esforço 
de  abstracção  e  ficará  portanto  n'um  para-alem  virtual, 
furtando-se  á  imagem  nitida,  vacillando  indeciso  como  uma 
luz  pyrilampo  e  produzindo  por  isso  a  emoção  que  deter- 


(i)  Les  chaiives-souris. 


1,4  ARTE 


minam  todas  as  tendências  insatisfeitas,  quer  ellas  sejam 
orgânicas,  quer  sejam,  como  no  caso  presente,  cerebraes. 
Eis  aqui  sem  sair  da  obra  que  estou  analysando  um  exem- 
plo d'este  estado  de  espirito: 


Et  des  vases  sont  nés,  eux  mémes  fleurs  figées, 
Supcrbes,  ou  secrets,  suaves  et  subtils. 
Des  coupes  ont  éclos ;  des  buires  érigées 
Ont  dirige  leur  col  sur  Télan  des  pistils. 


Ê  pela  mesma  causa  que  a  contemplação  d'uma  cathe- 
dral  gothica  emociona  tão  intensamente.  Em  volta  das 
ogivas  em  oração,  em  volta  dos  rendilhados  baldaquinos 
que  parecem  uma  effusão  de  mysticismo,  petrificada  quando 
subia» como  o  incenso  dos  thuribulos,  em  volta  das  dança- 
das flechas,  ondeiam  apagados  e  vagos  os  phantasmas 
das  attitudes  passionaes  sobre  que  foram  modeladas  todas 
essas  admiráveis  linhas. 

Para  os  poetas  providos  do  sentido  das  similitudes,  as 
flores  e  as  pedras  preciosas  são  composições  decorativas 
executadas  sobre  motivos  psychicos,  de  anatomia  feminina 
e  mil  outros  variáveis  com  os  temperamentos.  Ha  uma  de- 
licada voluptuosidade  em  ver-lhes  os  contornos  nimbados 
de  auzencias,  em  vel-as  oscillar  constantemente  entre  a 
visão  dos  olhos  e  a  visão  do  espirito,  em  lêr  traduzido  em 
natureza  alheia  o  que  os  olhos  vulgares  sò  comprehendem 
no  original, —  em  descobrir  uma  sublilissima  expressão  phy- 
sionomica  estylisada  em  pétalas,  em  palpar  o  êxtase  d'uma 
nostalgia  mysteriosa  sob  a  forma  de  pérola. 

Aos  olhos  de  João  Ruysbroeck,  FAdmirable,  pedras  e 
flores  espiritualisavam-se  em  correspondências  de  verdades 
mysticas;  em  Le  chej  des  odeurs  suaves  ha  trechos  que  pa- 
recem escriptos  por  um  João  Ruysbroeck  algumas  vezes 


ARTK  11$ 

catholico,  mas  quasi  sempre  mundano,  sensual  e  cheio  de 
curiosidades  profanas: 


Ce  langage  des  fleurs  et  des  similitudes 
Trop  peu  mystérieux,  et  rarcmcnt  subtil, 
Vicux  fatras  usité,  n'a  pas  fait  ses  études, 
Et  se  trompe  souvent  de  symbole  à  pistil. 

De  plus  graves  pensers,  de  plus  suaves  choses, 
Par  les  équivalents  et  les  équipollents 
Restent  à  faire  dire  à  Ia  pensée,  aux  roses, 
Aux  anthcres,  aux  étamines,  aux  poUens. 

Toutes  les  profondeurs  de  Ia  mélancolie, 
Ce  dont  le  coeur  floralement  s'allitéra, 
Nichent  sous  ton  bonnet  téncbreuse  ancolie, 
Et  logent  dans  tes  cceurs,  rougc  diéiyctra. 

Et  la  nigelle  de  Damas,  étoile  en  cage, 
Fleur  bleue  au  cloitre  vert,  végétale  Arachné, 
De  quel  amour  mystique  aura-t-clle  le  gage, 
De  quel  enfcrmemcnt  d'amour  inexpugné?. .. 


Depois  de  meia  hora  de  leitura  d'esta  obra  quasi  exclu- 
sivamente composta  de  trechos  da  natureza  dos  que  tenho 
transcripto,  esquece-se  a  gente  por  completo  das  inquieta- 
ções, das  torturas,  dos  interesses  e  dos  aspectos  vulgares 
d'este  século,  e  a  pouco  e  pouco  vae-se  formando  no  nosso 
espirito  a  nitlda  impressão  de  termos  diante  dos  olhos  um 
producto  litterario  dalgum  fabuloso  paiz,  quasi  constante- 
mente envolto  em  penumbras  crepusculares,  em  luar,  ou 
em  trevas,  com  uma  flora  de  estufa  e  uma  fauna  de  phan- 
tasia  japoneza,  com  grutas  de  pedras  preciosas  e  uma  atmos- 
phera  povoada  de  espirites  nocturnos  que  declamam  poe- 
mas e  executam  sonatas — um  paiz  á  vida  do  qual  presidem. 


ARTE 


como  mythos  de  energias  creadoras,  rodeados  d'um  cortejo 
de  divindades  secundarias,  Flaubert,  Baudelaire,  Wagner, 
Chopin,  Whistler  e  os  deliciosos  pintores  do  Japão.  EM.  de 
Montesquiou  tem  uma  nitida  consciência  d'este  effeito  da 
sua  obra.  Veja-se  esta  Invite  de  Les  chej  des  odeurs  suaves 
e  o  trecho  de  Homero  que  lhe  serve  de  thema: 

Et  ceux-là  étant  partis  rencontrèrent  les  Loto- 
phages  —  qui  se  nourrissent  d'une  fleur.  —  Et  les 
Lotophages  ne  leur  firent  aucun  mal;  mais  leu*" 
oflrirent  le  Lotos  à  manger.  Et  dès  qu'ils  eurent 
mangé  le  doux  Lotos,  iis  ne  songèrent  plus  ni  au 
message  ni  au  retour,  mais  pleins  d'oubli,  ils  vou- 
laient  rester  avec  les  Lotophages,  et  manger  le 
Lotos, 

HOMÈRE. 

D'autres  vivent  d'effrois,  de  luttes,  de  ravages, 
Chasseurs  avcntureux  qui  courent  la  douleur  ; 
Nous,  éternellement,  restons  les  Lotophages, 
Peuples  heureux  qui  se  nourrissent  d'une  fleur. 

Ne  faisons  aucun  mal  à  ceux  que  nos  rivages 
Tiennent ;  mais  leur  ofFrant  les  Lotos  déliés, 
Qu'ils  demeurent  sans  fin  parmi  ces  Lotophages 
A  s'enivrer  du  gout  qu'ont  les  maux  oubliés ! 

A  comparação  não  podia  ser  mais  feliz.  Esta  obra  é  real- 
mente um  paiz  de  lotophagos. 

Se  accrescentar  que  em  Les  chauves  sourisha  uma  serie 
de  poemas,  por  vezes  bellos,  Les  lunaíiques,  consagrados 
á  memoria  dos  que  nunca  souberam  conformar-se  com  os 
usos  e  com  os  prazeres  vulgares  e  sanccionados,  Nero,  He- 
liogabalo,  Gilles  de  Rais,  Luiz  da  Baviera,  tenho  fechado 
o  circulo  de  objectos  que  affectam  sympathicamente  esta 
sensibilidade. 


ARTE  1F7 


A  significação  de  todas  as  sympathias  que  tenho  assigna* 
lado  ficará  evidente  quando  se  souber  que  lhes  corres- 
ponde um  tal  horror  dos  contornos  precisos,  uma  tão  do- 
lorosa sensibilidade  para  os  aspectos  cuja  nitidez  exclue  o 
mysterio  e  o  para-alem,  um  tão  grande  cançaço,  que  mui- 
tas vezes  o  amor  do  vago  e  do  indirecto  se  transforma  em 
desejo  de  completo  aniquilamento.  Isto  se  conclue  das  pie- 
dosas litanias  da  noite,  da  triste  voluptuosidade  de  repou- 
sar, como  n'um  leito  de  pennas,  nas  vastidões  tenebrosas 
e  caladas  em  que  a  vista  e  o  ouvido  são  emfim  alliviados 
da  tortura  de  sentir,  em  que  sò  vela  o  olfacto,  o  sentido 
mais  susceptivel  de  indicações  pouco  precisas  e  extrema- 
mente malleaveis  ao  sonho.  Leia-se  a  admirável  poesia 
Laus  noctis: 


Le  parfum  de  la  nuit  enivre  le  coeur  tendre ! 
La  tlcur  qu'on  nc  voit  pas  a  dcs  baumcs  plus  forts.  • . 
Tout  sens  est  confondu  :  Todorat  croit  entendre  ! 
Aux  inutiles  yeux  tous  Ics  contours  sont  morts. 

L'opacité  des  nuíts  attlre  le  coeur  morne ! 

II  y  sent  Tappeler  raffinité  du  deuil ; 

Et  le  rcgard  se  roule  aux  épaisseurs  sans  borne 

Des  ombres,  mieux  qu'aux  cicux  ou  toujours  veille  un  oell! 


Le  calme  de  la  nuit  rassure  le  coeur  triste  I 

II  y  sent  défcrler  comme  une  charité 

Pour  tout  ce  grand  orgueil  que  tout  le  jour  persiste, 

Mais  qu'on  n'ose  fléchir  que  dans  Tobscurité  (i). 


(i)  Les  chauves-sourts 


ii8  ARTE 


E  na  poesia  Afler  Glovj,  trecho  d'uma  belleza  e  d'um 
vigor  de  estylo  verdadeiramente  baudelaireanos,  ha  esta 
quadra  em  que  a  dorida  contusão  das  sensações  é  confes- 
sada d'um  modo  irrecusável: 

Le  regard  se  repose  oii  plus  rien  n'est  passible, 
Sachant  que  tout  aspcct  à  mènie  déçoit. 
Notre  âme  pour  une  heure  est  refaite  paisible, 
Et  la  feur  des  contours  un  instant  se  rassoit. 

E  um  pouco  adcante  ha  estoutra  ainda  mais  inequí- 
voca : 

L'enclos  qu'on  ne  voit  pas  vous  encense  de  roses 
Et,  sous  réviction  du  soleil  dérangé, 
Uinflexibililé  de  la  forme  des  choses 
Laisse  croire,  invisible  enfm,  quelle  a  changé. 

Dir-se-ia  que  n'este  cérebro  pesa  toda  a  fadiga  que  a  hu- 
manidade tem  vindo  amontoando  pelos  séculos  adeante,  a 
ver  todos  os  dias  repetirem-se  os  mesmos  acontecimentos, 
farta  até  á  náusea  dos  espectáculos  d'este  pequeno  e  mo- 
nótono planeta. 

E  claro  que  a  excCvSsiva  reclusão  na  arte  não  podia  por  si 
só  produzir  este  caso  extremo,  e  que  a  sua  acção  foi  uni- 
camente exacerbar  pelo  exercício  uma  nevrose  anterior. 
Cheio  de  tédio  mortal  das  cousas  reaes  e  quotidianas  o 
espirito  d'este  poeta  appella  desesperadamente  para  o  phan- 
tastico,  para  o  extraordinário,  para  o  impossível;  daqui  a 
sua  paixão  pela  arte  japoncza, 

Oú  tout  est  irréel : 
Poisson,  grue,  aigle,  fleur,  bambou  qu'un  oiscau  ploic 
Tortue,  iris,  pivoine,  anémone  et  moineaux 


ARTE  119 


as  suas  resurreições  de  todos  os  excessivos,  a  sua  adoração 
pelos  mundos  sobrenaturaes  que  deixam  entrever  as  de- 
corações gloriosas  do  poente.  Para  a  hyperesthesia  dolo- 
rosamente extrema  dos  seus  sentidos,  a  brutal  nitidez,  a 
consistência  aggressiva  dos  objectos  presentes  é  como  uma 
enxerga  dura  de  hospital  para  o  corpo  contundido  dum 
entrevado  incurável.  E  por  isso  que  elle  se  banha  e  embala 
com  uma  desfallecida  delicia  na  neblina  immaterial  da  arte 
suggestiva,  onde  não  ha  como  no  mundo  realidades  atroz- 
mente inabaláveis,  onde  somente  se  fluctua  entre  sombras 
avelludadas  e  dúcteis  ;  e  é  por  isso  que  elle  só  pôde  olhar 
as  cousas  e  as  physionomias  atravez  de  similitudes  que  as 
tornam  vaporosas  e  que,  pondo-as  a  distancia,  as  fazem 
saudosas  e  amáveis. 

Sem  todavia  dar  á  hypothese  maior  valor  que  o  da  sim- 
ples verosimilhança,  creio  que  não  será  completamente 
ocioso  lembrar  que  o  conde  Robert  de  Montesquiou  Fe- 
zensac  é  o  representante  actual  d'uma  grande  familia,  cujo 
brazão  pela  sua  extrema  simplicidade,  —  em  campo  d' oiro 
duas  arrucllas  de  sanguinho,  em  pala,  —  deve  datar  dos 
primeiros  tempos  da  heráldica.  Quero  dizer  com  isto  que 
talvez  a  ociosidade  aristocrática  e  a  facilidade  de  realisar 
todos  os  caprichos  determinassem  nos  nervos  dessa  velha 
raça  um  gérmen  de  desabusada  fadiga,  impossível  nas  clas- 
ses que  passando  a  vida  a  ganhar  a  vida  não  teem  tempo 
para  fazer  conhecimento  com  o  tédio,  gérmen  que  trans- 
mittindo-se  e  augmentando  de  geração  em  geração  che- 
gasse ao  descendente  que  estou  estudando,  sob  a  forma 
de  illusão  congénita  de  vir  desde  as  crusadas  recebendo 
invariavelmente  os  mesmos  choques  nos  centros  cerebraes. 

Mas  seja  qual  fôr  o  papel  que  a  hereditariedade  repre- 
sente n'ella,  a  origem  mórbida  das  predilecções  que  tenho 
notado  é  um  facto  incontestável. 

O  conde  de  Montesquiou  fez  da  singularidade  dos  mor- 


120  ARTE 


cegos,  fnammiferos  por  natureza,  aves  pela  faculdade  do 
vôo, 

Repoussés  des  oiseaux  qul  leur  vculcnt  des  plumes 
Des  fauves  repoussés  qui  les  voint  s'envolcr, 

O  mytho  de  todas  as  antitheses  psychicas, 


AUégoric  exacte  et  mystique  de  ceux 
Qui  ne  réjouit  pas  le  ragout  de  la  terre 
Déroutés,  dégoutés,  tnécontents  malchanceux. 


Este  symbolo  é  rigoroso,  largo  e  bello,  mas  é  devido  á 
generallsação  d'um  caso  particular  que  é  o  do  seu  próprio 
auctor.  Cheio  do  horror  das  sensações  e  tendo  sentidos 
que  se  oppõem  á  permanência  e  mesmo  á  perfeição  do  so- 
nho, impedindo  o  completo  êxtase,  o  inteiro  alheamento 
das  cousas  terrestres,  a  immobilisação  da  alma  no  «dia- 
mante d'uma  transparência  soberanamente  limpída  e  muito 
mais  vasto  do  que  o  mundo»  de  Santa  Thereza  de  Jesus, 
que  seria  o  ideal  d'uma  natureza  d'estas,  constantemente 
sollicitado  por  dois  contrários,  M.  de  Montesquiou  é  l'hu- 
matn  chauve  soiiris  do  seu  poema. 

E  applicada  ao  seu  caso  a  allegoria  ainda  é  mais  exacta 
do  que  elle  mesmo  suppõe.  Assim  como  os  morcegos  al- 
cançaram as  azas,  inutilisando-se  como  quadrúpedes  pelo 
desvio  dos  membros  anteriores  da  sua  funcção  primitiva, 
o  poder  que  tem  este  poeta  de  se  evadir  para  o  Intan- 
gível, é  devido  a  uma  viciação  dos  órgãos  naturalmente 
destinados  a  pol-o  em  contacto  com  o  mundo  real. 

Carlos  DE  MESQUITA. 


ARTE  121 


HERBST  (♦) 


In  diesem  Jahr  verlor  ich  einen  F'rcund. 
Hier  unterm  Nussbaum  sprachen  wir  uns  aus. 
Das  Laub  wird  gelb ;  es  wartet  auf  den  Wind. 
Ist  das  der  Schluss? 


Hier  unterm  Nussbaum  gab  mir  eine  Frau 
In  diesem  Jahr  errótend  ihre  Hand. 
Schon  sinkt  ein  Blatt  und  weht  ins  welke  Gras. 
Ist  das  der  Schluss  ? 


In  diesem  Jahr. . .  Vor  meine  Fússe  fâllt 
Ein  dumpfer  Schlag  zu  Boden  und  zerplatzt 
Und  aus  der  Kapsel  springt  die  rauhe  Frucht. 
Das  ist  der  Schluss. 


RicHARD  DEHMEL. 


(•)  Tradiiction  (littérale)  par  L.  P.  de  B'.G. 

AUTOMNE 


En  cette  année,  j'ai  perdu  un  Ami.  —  (Ce  fut)  ici,  sous  le  noyer,  (que)  nous  nous  expIU 
quâmes.  —  Les  fcuilles  deviennent  jaunes;  elles  attendent  le  vcnt.  —  Est-ce  lá  le  dénoue- 
ment  ? 

Ici,  sous  le  noyer,  une  Femme  me  donna,  —  Toute  rougissante,  en  cette  année,  sá  main. 
—  Déjà  choit  uiie  feuille  ;  et  le  vent  souflle  par  Iherbe  flétrie.  —  lílst-ce  là  le  dénouement  ? 

En  cette  année. . .  Devant  mes  pieds  s'abat,  —  Sur  le  sol,  un  coup  sourd  ;  et  crève,  — Et, 
hors  de  lenveloppe,  jaillit  làpre  fruit.  —  Voilà,  le  dénouement. 


122  ARTE 


NATURE  (*) 


Because  out  of  corruption  burns  the  rose, 
And  to  corruption  blooming  cheeks  descend; 
Because  with  her  right  hand  she  heals  the  woes 
Her  left  hand  wrought,  lolh  nor  to  wound  nor  mend ; 

I  praise  indifferent  Nature,  affable 
To  ali  philosophies,  of  each  unknown  ; 
Though  in  my  listcning  ear  she  leans  to  tell 
Some  private  word,  as  if  for  me  alone. 

Still,  like  an  artist,  she  her  meaning  hides, 
Silent,  while  thousand  tongues  proclaim  it  clear; 
Ungrudging,  her  large  feast  for  ali  provides ; 
Savage,  exultant,  tender,  gay,  austere. 

In  each  man's  hand  she  sets  its  proper  tool ; 
For  the  wise,  wisdom,  foUy  for  the  fool. 

Laurence  BINYON. 


<«)  Traducção : 

A  NATUREZA 

Porque  a  rosa  brilha,  nascida  da  podridão,  e  porque  em  podridão  hão  de  acabar  adoles- 
centes rostos  ;  porque,  se  por  um  lado  remedeia  desgraças,  por  outro  não  quiz  nem  magoar 
nem  consolar. 

Eu  glorifico  a  natureza,  a  indifferente,  affavel  a  todas  as  philosophias,  impenetrável  para 
cada  uma;  mas  que  se  inclina  ao  meu  attento  ouvido  a  dizer  alguma  segredada  palavra,  como 
se  fosse  só  para  mim. 

Calma,  como  um  artista,  encobre  os  seus  designios,  silenciosa,  emquanto  mil  linguasos 
apregoam  claros;  generosa,  o  seu  festim  todos  contenta:  o  bravio,  o  exultante,  o  delicado,  o 
alegre,  o  austero. 

Ella  põe  na  mão  de  cada  homem  o  instrumento  que  lhe  é  próprio;  na  do  sábio,  a  sabe- 
dcíPia,  na  do  louco  a  loucura. 

(Trad,  de  S.  G.) 


ARTE  í3^ 


A  MONJA  E  O  ROUXINOL  (#) 


Ao  conde  Robert  DE  MONTESQUIOU  FEZENSAC. 

Dos  argentinos  plátanos  á  sombra, 
A  linda  monja,  que  já  foi  princeza, 
Deixa  correr  os  olhos  na  paisagem. . . 

Vê-se  o  mosteiro,  ao  longe,  entre  as  folhagens. . . 

Lá,  n'um  balcão  ás  agoas  sobranceiro. 

As  outras  monjas  riem,  contemplando 

O  polyphono  mar  tão  buliçoso, 

Que  das  vagas  os  limpidos  aljofres 

Sobre  o  burel  dos  hábitos  scintillam, 

O  aspecto  dando  áqucllas  pobresinhas 

De  rainhas  folgando  n'uma  boda. 


A  princeza  real  que  se  fez  monja, 
Que  uma  cVoa  trocou  pelos  cilicies 
E  as  festas  pela  doce  paz  do  claustro. 
Longe  das  companheiras  sorridentes. 
Jamais  aos  brincos  d'ellas  se  associa. 


(*)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  Brinn'Gauba8t  : 

LA  NONNE  ET  LE  ROSSIGNOL 

A  Tombre  des  platanes  argentins  la  belle  nonne,  qui  fut  auparavant  princesse,  laisse 
courir  ses  yeiix  par  le  paysagc  . . . 

Le  mouticr  s'encadre  au  lointain  parmi  les  fciiilles . . .  I^,  sur  un  balcon  qui  domine  les 
eaux,  les  aiitres  reiigieuses  rient,  tout  en  contemplant  la  polyphone  mcr  si  inquiete,  que  les 
petites  perles  iimpidcs  des  vagues,  scintillant  sur  la  bure  des  frocs,  donnent  aux  pauvrettes 
un  air  de  reines  folàtrant  en  un  banquet  de  noces. 

Loin  de  ses  souriantes  compagnes,  elle,  la  princesse  royale  qui  s'est  faite  nonne,  elle  qui 
pour  le  cilice  a  changé  sa  couronne,  et  qui  laissa  les  fêtes  pour  la  douce  paix  du  cloítre,  á 
2 


124  ARTE 


Quando  não  dorme  ou  resa,  a  sua  vida 

É  divagar  sósinha  pela  cerca, 

Tão  alheia  a  si  mesma,  tão  suspensa 

Qual  se  as  névoas  d'um  sonho  atravessasse. 


A  monja  pensa. . . 

Um  dia  era  noviça, 
Ao  despertar,  seus  claros  olhos  viram 
Juncto  de  si  um  rouxinol  mavioso 
Que  lhe  disse : 

íiSou  eu,  a  tua  alma, 
o^Que  esta  forma  tomei  para,  voando, 
«Correr  distantes,  lúcidos  pai:[es, 
'^Cujos  prodigios  mil  e  mil  encantos 
«  Virei  contar-te  nas  serenas  noites ...» 


Então  o  rouxinol  bateu  as  azas, 
Mas  nunca  mais  voltou  á  sua  dona 
Que  de  o  tornar  a  ver  já  desespera, 
SoíFrendo  tanto  que,  chorosa,  julga 
Ter  tido,  por  milagre,  duas  almas, 
Porque,  fugindo-lhe  uma,  não  sentira 
Taes  penas  se  uma  outra  não  tivesse. 


ces  folâtreries  jamais  ne  s'associe.  Quand  elle  n'est  á  dormir  ni  à  prier,  sa  vie,  —  c'est,  toute 
seule  d'errer  par  Tenclos,  aussi  étrangère  à  soi-même,  et  dans  un  aussi  grand  suspens,  que 
si  elle  s'avançait  par  les  brouiliards  d'un  rève. 

La  nonne  medite. .. 

Un  jour,  quand  elle  était  novice,  en  s'éveillant,  ses  clairs  yeux  ont 
vu,  tout  prés  d'elle,  un  tendre  rossignol,  qui  lui  disait  ainsi:  «Voici,  je  suis  ton  âme  et  j'ai 
cette  forme  prise,  à  íin  de  pouvoir,  m'envoIant,  visiter  de  lointains  pays,  de  iointains  pays  de 
lumière,  dont  je  reviendrai,  par  les  nuits  sercines,  te  dire  les  mille  prodiges  et  les  mille  en- 
chantements. . .» 

Alors,  le  rossignol  avait  hattu  des  ailes;  mais,  depuis,  il  n'est  pas  revenu  vers  sa  mai- 
tresse,  qui  en  est  à  désespérer  de  le  revoir,  et  à  se  demander,  tant  elle  en  soufFre  et  pleure, 
si  elle  n'aurait  pas  eu,  par  miracle,  deux  ames:  car,  puisqu'il  en  est  une  déjà  qui  Ta  quittée, 
elle  ne  sentirait  pas  maintenant  de  tels  cliagrins,  s'il  ne  lui  en  restait  une  autre. 


ARTE  125 


Fana-se  o  dia. . . 

Eis  que,  ao  nascer  da  lua, 
Entre  as  aves  que  voltam  a  seus  ninhos. 
Da  esvclta  monja  um  rouxinol  se  abeira, 
Mirando-a  e  remirando-a  até  que  rompe 
N'um  prateado  cantar: 

«Não  me  conheces  ? 
*Sou  eu,  a  tua  alma. . .  Tem  faciencia 
«Se  de  ti  me  apartei  for  tanto  tempo; 
»Ahl  mas  tu  não  calculas,  minha  amiga, 
o^Que  lindas  coisas  vi,  que  lindas  coisas 
*Trago  p'ra  te  contar. . .» 

A  paz  da  noite 
Pelos  tranquillos  prados  se  avelluda; 
E  então  á  monja  que  cm  transporte  languido 
Parece  ouvir  alli  celestes  coros, 
Á  linda  monja  cujos  olhos  mansos 
Se  vão  cerrando  em  mystica  volúpia, 
O  airoso  rouxinol  conta  as  viagens 
Que  fez  pelas  estreitas  diamantinas-  •  • 


Oh  !  que  doce  cantar  !  cantar  tão  lindo 
Que  o  sol  nasceu,  subiu  e  emfim  sumiu-se 
Sem  que  a  monja  em  seu  curso  reparasse. 
Toda  alheiada  a  ouvir  o  divo  canto-  -  - 


Le  jour  se  fane . . . 

Voici  qu'au  Icver  de  Ia  lune,  les  oiseaux  regagnant  leurs  nids,  de  la 
sveltc  nonnetc  un  rossignol  s'approchc,  la  mire  et  la  remire  encore,  pour  éclater  enfia  d'un 
chant  d'argent : 

«Est-ce  que  tu  ne  me  reconnais  pas?  Cest  moi,  ton  âme..  .  Si  de  toi  je  me 
suis  parti  durant  un  si  long  temps,  pardonne ;  ah !  mais  c'est  que  tu  n'as  pas  idée,  ma  mie, 
des  bclles  choses  que  j'ai  vues,  des  belles  clioscs  que  je  meurs  d'envie  de  te  conter...! 

La  paix  de  ia  nuit  se  veloute  en  la  tranquillité  des  prés;  et  á  ia  religieuse  alors  qui  tout 
près  d'eiie  sembie,  en  un  langoureux  transport,  ouir  Ics  ciioeurs  celestes  mêmes,  á  Ia  belle 
religieuse  dont  les  paisibles  yeux,  se  ferment,  peu  á  peu,  d'une  volupté  mystique,  le  gentil 
rossignol  conte  les  voyages  qu'il  fit  dans  les  étoiles  diamantines... 

Oh  I  queis  doux  accents  I  des  accents  si  beaux,  que  le  soleil  a  pu  se  lever  et  monter, 
décroitre  et  se  cacher  enfin,  sans  que  la  nonne  s'cn  aperçút,  toute  ravie  par  le  divin  chant.., 


t26  ARTE 


E  o  canto  não  termina !  E  a  lua  branca 
De  novo  sobe  no  ar,  de  novo  expira, 
Novamente  o  sol  fulge  e  empallidece, 
E  sempre  o  canto  a  acalentar  a  monja. . 


O  canto  celestial  a  vae  levando 

Por  divinos  jardins  maravilhosos, 

Onde  os  pallidos  anjos  sorridentes, 

Com  aéreos  vestidos  de  perfumes, 

Andam  curando  borboletas  f ridas. . . 

Leva-a  o  canto  pela  Via-Lactea, 

Onde  ha  florestas  brancas,  todas  brancas, 

E  onde  em  lagos  de  leite  passam  cysnes. 

Dos  seraphins  extáticos,  puxando 

Os  barcos  de  crystal,  cheios  de  lirios. . . 


E  o  rouxinol  não  pára !  conta,  conta 

Maravilhas,  prodígios,  explendores.  • . 

E  a  linda  monja,  o  ouvil-o,  sonha,  sonha. . . 

Sem  comer  nem  dormir,  dias  e  dias. .  . 

Morre  por  fim  o  outomno,  chega  o  inverno, 

Cae  neve,  o  frio  corta,  mas  a  monja 

Só  houve  o  rouxinol. . .  nada  mais  sente. . . 


Et  le  chant  de  ne  plus  finir!  et  la  lune  blanche,  de  nouveau,  s'é]ève  dans  les  airs,  de  nouveau 
meurt;  de  nouveau  le  soleil  resplendit  et  pàlit;  et  encore  et  toujours  le  chant  berce  la  nonne . , . 

II  Temporte,  ce  chant  du  ciei,  à  travers  de  divins  jardins  miraculeux,  oú  les  anges  pâles, 
en  souriant,  sous  d'aériennes  robes  de  parfums,  circulent  en  secourant  des  papillons  blessés. . . 
II  Temporte,  ce  chant,  jusqu'en  la  Veie  Lactée,  oú  il  y  a  des  forêts  blanches,  toutes  blanches, 
et  oú,  le  long  de  lacs  de  lait,  glissent  des  cygnes  tirant  des  nacelles  de  crystal  toutes  pleines 
de  lys,  pour  les  seraphins  extasies . . . 

Et  le  rossignol  ne  cesse  point  1  il  raconte,  raconte  des  merveilles,  et  des  prodiges,  et  des 
splendeurs..  .  et  la  belle  religieuse,  à  Técouter,  rève,  rève...  sans  dormir  ni  manger,  des 
jours  et  des  journées...  L'automne  meurt,  et  voici  i'hiver,  la  neige  qui  tombe,  le  froid  qui 
coupe,  mais  la  nonne  y  reste  insensible. ..  elle  n'entend  que  le  i'ossignol. ..  L'hiver  meurt 


ARTE  127 


Morre  o  inverno,  chega  a  primavera, 
Volta  de  novo  o  v'rão,  c  passam  mezes, 
Passara  annos,  cyclones,  trovoadas, 
E  o  rouxinol  não  pára !  conta. . .  canta. . . 
E  a  linda  monja,  a  ouvil-o,  sonha. . .  sonha. 


Oh!  que  delicia  aquella!  que  delicia! 


Das  suas  companheiras  resta  apenas 
O  frio  pó  nas  frias  sepulturas, 
E  o  fogo  destruiu  todo  o  convento, 
—  Porém  a  monja  nada  d'isso  sabe  1 
A  ouvir  o  rouxinol,  não  viu  o  incêndio 
Nem  os  dobres  ouviu  que  annunciaram 
Das  outras  monjas  a  distante  morte... 


Novos  annos  se  extinguem... 

Uma  guerra 
Teve  logar  alli,  mesmo  ao  pé  d'ella, 
Que  nada  ouviu  nem  viu  a  ouvir  o  canto : 
Nem  o  estridor  funesto  das  granadas. 
Nem  os  suspiros  vãos  dos  moribundos, 
Nem  o  sangue  que  aos  pés  lhe  ia  correndo. 


voici  le  printemps,  Tété  revient;  des  móis  passent,  et  des  années  passent,  et  des  cyclones,  et 
des  tempêtes,  —  et  le  rossignol  ne  cesse  pointl  il  conte,  il  chante. ..  et  la  belle  nonne  tou- 
jours  à  l'écouter,  rêve. ..  rêve.. . 

Oh!  que  c'est  délicieux!  quel  délice!  qiiel  délice! 

Déjà  de  ses  compagnes  il  ne  subsiste  pliis  que,  dans  leurs  froids  sépulcres,  une  pous- 
slère  refroidie,  et  le  feu  a  détruit  le  couvent  tout  entier:  —  cepandant,  la  nonne  n'en  sait  rieni 
L'incendie,  elle  ne  Ta  pas  vu:  elle  écoutait  le  rossignol!  Et  les  glas,  qui  ont  annoncé  la 
mort  lointaine  des  autres  nonncs,  elle  ne  les  a  pas  entendas . , . 

Des  années,  de  nouvcau,  s'éteignent .  . . 

Une  bataille,  ici  même,  s'est  livréc  tout  prés 
d'elle,  qui  n'a  rien  vu,  rien  entendu,  à  force  d'écouter  le  chant  du  rossignol:  ni  Téclat  strident 
et  funeste  des  grenades,  ni  les  vains  soupirs  des  mourants,  ni  le  sang,  ruisselant  sur  ses 
pieds. .  . 


128 


ARTE 


Um  dia  emfim  o  rouxinol  calou-se ! 


Dos  argentinos  plátanos  á  sombra 
A  monja  despertou,  suavemente, 
E  morreu,  qual  menino  adormecendo, 
Emquanto  o  rouxinol  voltava  ledo 
Para  o  paiz  que  tanto  o  deslumbrara... 


Cantara  o  rouxinol  trezentos  annos. . 


Coimbra,  19  de  setembro  de  iSgS, 


Eugénio  DE  CASTRO. 


Un  jour,  enfin,  le  rossignol  se  tut  1 

A  Tombre  des  platanes  argentins,  suavement,  la  nonne  s'éveilla,  et  mourut,  comme  un 
cnfançon  qui  s'endort,  cependant  que  le  rossignol  s*en  retournait,  tout  á  sa  joie,  vers  le  pays 
splendide  qui  Tavait  tant  charme  .  . . 

Le  rossignol,  avait  chanté  trois  cents  ans  .  .  . 

(Du  volume  :  Salomé  et  autres  poèmes  :  sous  preste). 


ARTK  i2g 


JEAN  DAMPT 


Parmi  les  scuipteurs  de  cette  grande  école  française 
daujourdhui,  infiniment  supérieure  à  lécole  correspon- 
dante  de  peinturQ,  f  admire  beaucoup  quelqiies  individua- 
lités  caractérisées,  mais  je  n'en  atme  que  trois :  Rodin, 
Dampt  et  Vallgren.  Dampt  me  represente  quelque  peu  un 
Donatello  transporte  dans  la  société  —  je  ne  dis  pas  la  vie 
—  moderne,  car  la  vie  de  Dampt  est  ce  qu'elle  eút  été  à 
Florence  au  XVP""^  siècle  —  mais  un  Donatello  apaisé  qui 
n'aurait  plus  à  lutter  contre  la  matière  pour  créer  le  métier. 
Autant  d'âme;  même  curiosité  des  matériaux  premíers  et 
des  effets  qui  se  peuvent  rendre  par  leur  moyen  ;  même  vi- 
ctoire  sur  les  difficultés  découvertes  par  Donatello,  mais 
victoire  indifférente  chez  Dampt.  Volo  est  sa  devlse;  sa  vo- 
lonté  seule  Tintéresse,  et  le  triomphe  d'un  de  ses  vouloirs 
n'a  pour  lui  que  Tagrément  de  laisser  le  champ  libre  à  un 
autre  vouloir.  Dampt  mieux  que  tout  autre  sait  que  la  pre- 
mière  condition  de  pouvoir  ce  qu'on  veut  est  de  sacrifier 
la  généralité  de  ses  désirs  à  quelques-uns  seuls  élus,  et 
décarter  de  sa  vie  la  femme  au  profit  de  Tart,  la  société 
au  profit  du  travail,  de  fuir  les  honneurs  au  profit  de  la 
solitude,  du  tête-à-tête  avec  sa  propre  pensée.  Je  crois  fer- 
mement  que  Dampt  n'a  plus  rien  à  apprcndre,  non  pas 
parce  qu'à  force  de  vouloir  il  en  est  arrivé  à  neplus  avoir  à 
compter  avec  aucun  labeurdu  métier,  mais  parce  que  três 
jeune  il  a  pris  rhabitude,  auJourd'hui  invétérée,  de  se  sur- 
monter  lui-môme.  Or  qui  a  maitrisé  son  coeur  et  son  imagi- 
nation,  qui  gouverne  avec  une  justice  et  une  santé  inflexibles 
son  intelligence,  son  âme  et  ses  sens,  a  vite  fait  de  rendre 
ses  mains  libres.  Je  connais  un  volontaire  qui  ne  sachant 


130  ARTE 


pas  une  note  de  musique  voulut  jouer  Vhlamey  de  Balaki- 
rew;  cela  lui  couta  deux  ans  de  travail;  mais  ensuite  il 
put  jouer  et  hlamey  et  tout  ce  qui  lui  plut  dautre.  S'il 
avait  appris  normalement  à  jouer  du  piano,  leçon  après  le- 
çon,  Haydn  après  Clementi  etKuhlau,  il  lui  fallait  dix  ans 
d'étude  pour  atteindre  à  Balakirew.  Voulez-vous  apprendre 
une  langue,  lisez  sans  dictionnaire  Ic  livre  de  cette  langue 
qui  vous  tente  le  plus;  vous  commencerez  par  le  deviner, 
vous  finirez  par  le  comprendre.  Jai  appris  à  lire  dans  les 
Moines  d'Occident  de  Montalembert  et  \q  Dictionnaire  d'ar- 
chitecture  de  Viollet  le  Duc  et  je  crois  les  abécédaires  — 
sauf  ceux  de  Walter  Grane  —  idiots.  S'étant  dégagé  du  mé- 
tier,  commeon  se  lave  les  mains  après  avoirpétri  dela  glaise, 
Dampt  devenu  souverain  de  la  pierre,  du  bois,  de  Tivoire 
et  de  Tacier,  qui  lui  obèissent  aussi  bien  que  ses  nerfs  etsa 
chair,  se  complait  à  pétrifier  ses  rèves  longuement  múris, 
et  fait  des  statues  d'ámes.  Les  autres  contraignent  le  mar- 
bre  à  Tattitude — à  Texpression,  à  la  vie  parfois,  parfois 
plus  rarement  encore  à  la  pensée;  lui  le  contraint  à  davan- 
tage,  il  lui  insuffle  réellement  une  âme;  quelques-unes  de 
ses  statues  sont  haniées,  celles  de  sa  propre  conception  et 
non  point  les  portraits  bien  entendu. 

A  eux  trois  —  mes  trois  sculpteurs  de  PVance  aimés  — 
ils  se  sont  comme  partagé  les  mondes  de  la  Divine  Co- 
mèdie  dans  sa  traduction  en  vie  contemporaine.  Rodin 
sculpte  Tenfer,  Vallgren  le  purgatoire,  Dampt  le  paradis. 
C'est-à-dire  que,  tandis  que  les  deux  autres  s'acharnent  à 
plasticiser  selon  leur  tempèrament  les  passions,  les  désirs, 
les  luxures,  les  necessites  dévoreuses,  la  modalité  militante 
des  corps  damnés  aux  atroces  labeurs  de  la  lutte  pour  Texis- 
tence  et  pour  la  reproduction  de  Texistence,  Dampt  refugie 
dans  une  sphère  de  sereinité  et  de  mèditation  philosophi- 
que  confiante  et  platonicienne,  ne  nous  represente  qu'une 
vie  três  épurée,  partant  tout  à  íait  supérieure,   cette  vie 


ARTE  Í3I 


sur  laquelle  Tâme  plane  par-delà  la  matière  et  fait  même 
comporter  à  la  matière  une  obscure  mais  obstinée  aspiration 
à  devenir  amour  ou  intelligcnce.  Les  wagnériens  me  com- 
prendront:  sa  sculpture  est  oeuvrc  áhomme  intcrieiír.  II 
nimprovise  jamais,  il  ne  barbouille  jamais  de  multiples 
croquis,  ne  gâche  jamais  maquette  après  maquette;  Toeu- 
vre  sort  tout  armée  de  sa  méditation  ;  après  une  longue 
gestation  la  forme  nait  à  la  lumière  de  la  terre,  toute  rayon- 
nante  de  la  lumière  de  la  pensée.  Le  calme,  la  pondéra- 
tlon  et  la  sereinité  recueillie  de  Dampt  sont  imperturba- 
bles;  il  rit  comme  les  intellectuels  distingues  sourient,  trop 
penseur  pour  faire  autre  chose  que  de  s'affliger  muettement 
en  présence  du  ridicule.  Auprès  de  luí  j'ai  toujours  Tim- 
pression  de  m'ètre  approché  du  vrai  sage  qui  domine  la 
vie  sans  se  laisser  dominer  par  elle  jamais,  et  lon  peut 
dire  que  sa  clairvoyance  méditative  plane  sur  tout  de  la  vie 
comme  Tâme  sur  ses  bustes  et  ses  statues.  II  a  pense  à  tout 
de  telle  sorte  à  mériter  le  bonheur  de  résoudre  toutes  ses 
pensées.  II  va  droit  son  chemin  dans  une  solitude  encore 
plus  hautaine  que  celle  de  d'Aurevilly  parce  qu'elle  est 
sans  panache  et  sans  phrases,  et  pourtant  Dampt  lui  aussi 
ne  se  vêt  pas  comme  tout  le  monde  et  cause  exquisement. 
Grâce  à  sa  droiture,  à  sa  conviction,  et  ce  qui  va  sembler 
contradictoire  grâce  à  sa  reserve,  ti  ose  loucher  à  tout,  et  le 
fait-il  d'une  façon  presque  sacerdotale;  tout  sort  pur  den- 
tre ses  mains;  on  se  confesserait  à  lui;  la  volupté  même 
lorsquil  la  traduit  n'arrive  qu'à  se  purifier  dans  son  mar- 
bre,  et  pourtant  il  est  tout  le  contraire  de  froid.  Les  lourds 
seins  de  cette  fcmmc  endormie  trahissent  des  chairs  de 
Rubens,  et  le  sommeil  de  cette  femme  est  peuplè  de  rêves 
luxurieux,  et  c'est  pur  comme  du  cristal  de  roche,  le  mar- 
bre  de  Dampt  ne  saurait  ètre  lascif.  Jai  parle  de  confession 
tout  à  Iheure ;  Dampt  dècrit  la  passion  ou  son  objet  tel 
qu'une  grande  âme  ou  une  grande  intelligence  croyantes, 


132  ARTE 


un  d'Aurevilly  par  exemple,  n'excusant  rien  mais  compre- 
nant  tout,  en  parlerait  dans  le  confessional  d'un  prêtre 
d'élite,  dans  celui  d'Alphonse  Germain  par  exemple  quand 
il  aura  reçu  les  ordres  ;  Tamour  que  peuvent  inspirer  ses  nus 
represente  surtout  la  respecteuse  adoration  qui  mènerait 
à  rhyménée  ;  ses  femmes  de  pierre  ignorent  le  péché,  sinon 
le  subliment  à  force  d'amour.  II  a  sculpté  le  baiser  à  tous 
les  ages,  mais  la  toujours  sculpté  chaste,  parce  que  em- 
preint  d'amour,  d'amour  maternel,  fraternel,  ou  Fautre, 
mais  d'amour  toujours.  Et  c'est  peut-être  encore  plus  fort 
que  de  savoir  rendre  le  vice  auquel  tellement  tendent  sans 
j  atteindre ! 

Et  qu'on  ne  se  méprenne  pas.  Cet  éloge  pour  être  ex- 
cessif:  faire  de  la  sculpture  d'âme,  ne  doit  aucunement 
comporter  que  Dampt  íasse  autre  chose  que  de  la  scul- 
pture de  sculpteur;  il  sait  mieux  que  tout  autre  se  res- 
treindre  à  des  sujets  purement  sculpturaux,  et  il  n'en  sort 
jamais,  à  moins  toutefois  que  pour  tenter  un  rapproche- 
ment  vers  la  couleur,  três  justifiable  non  seulement  mais 
même  traditionnel,  puisque  la  sculpture  chrétienne  était 
généralement  peinte  et  puisque  Tantiquité  admettait  les  ac- 
cords  chryséléphantins.  On  a  vu  Dampt  teinter  les  yeux 
de  ses  statues,  voire  même  leur  donner  des  yeux  de  lápis ; 
il  a  accolé  Tacier  et  Fivoire;  vêtu  des  chairs  d'ivoire  de 
bois  varies.  Mais  cela  ne  la  jamais  empêché  d'être  exclu- 
sivement  un  sculpteur,  le  sculpteur  qui  pour  avoir  poussé 
la  beautê  expressive  à  ses  derniêres  limites  ne  s'en  est  pas 
moins  astreint  à  ne  la  créer  que  par  dessus  une  première 
crêation  de  beautê  plastique  absolument  impeccable.  II  a 
trop  le  respect  de  son  art  pour  Tabâtardir  à  des  épreuves 
quil  ne  supporterait  pas  et  dont  il  sortirait  diminué,  mâ- 
tinê,  et  il  trouve  la  sculpture  assez  grande,  noble  et  belle 
et  son  domaine  assez  vaste  pour  qu'elle  se  suffise  à  elle- 
mème. 


ARTE  »33 


Dampt  est  bourguignon.  Je  néglige  le  parallèle  trop  fa- 
clle  entre  le  sol,  la  nature,  les  vins  de  la  Cote  d'Or  et  les 
génies  et  les  caracteres  que  ce  pays  a  prodults.  II  serait 
non  moins  facile  de  montrer  les  parentes  qu'ont  ces  génies 
entre  eux,  et  je  sais  des  analogies  nombreuses  entre  Télo- 
quence  de  Saint  Bernard,  le  verbe  de  Bossuet,  Taccent  de 
Lacordaire,  voire  môme  le  style  de  Buffon  d'une  part  et 
d'autre  part  la  sculpture  de  Dampt.  Cest  si  vrai  quoique 
paradoxal  qu'il  faut  négliger  cette  démonstration  :  ceux 
qui  me  comprendraient  m'ont  déjà  compris;  ceux  qui  ne 
me  comprennent  pas  ne  me  comprendraient  pas  davan- 
tage.  De  mème  la  biographic  d'un  artiste  me  parait  tout 
à  fait  négligeable  quand  Tartiste  lui-même  n'a  pas  dit  quel- 
les  influences  furent  décisives  sur  sa  vie.  Si  son  développe- 
ment,  comme  c'est  le  cas,  je  le  crois,  pour  Dampt,  a  été 
normal,  cest  à  dire  gradue  sans  secousses,  tout  intérieur, 
sans  chemin  de  Damas,  sans  luttes  autres  que  celle  comme 
Jacob  avec  Tange,  il  me  semble  inutile  de  raconter  qu'il 
est  né  à  Venazay,  prés  d'Alize-Sainte-Reine,  à  moins  que 
pour  rappeler  les  poupées  que  tout  enfant  il  taillait  à  de 
petites  amies  et  Timpression  que  lui  íit  la  découverte  de 
débris  romains,  d'a)outer  qu'il  a  étudié  à  Semur  et  à  Cluny, 
dessiné  à  Dijon  sous  Nanteail,  puis  sculpté  à  Paris  sous 
Jouffroy  et  Dubois,  qu'enfin  le  volontariat  lui  a  été  peut- 
ôtre  un  peu  moins  rude  qu'à  d'autres  intcUectuels  parca 
qu'il  a  eu  Toccasion  de  faire  le  portrait  de  son  general  et 
de  quelques  officicrs  supérieurs.  De  mème  ses  voyages  de 
Sucdc  et  d'Autriche  me  laissent  indifférent  parce  qu'ils 
nont  cu  aucune  importance  pour  son  développement  ar- 
tistique,  tandis  quau  contraire  je  retiens  ceux  ditalie  et 
d'Espagne-Maroc  qui  firent  de  Dampt  Tactuel  florentin  égaré 
parmi  nous  pour  le  bonheur  de  quelques-uns,  mais  un  flo- 
rentin qui  a  absorbé  et  compris  sinon  lart  árabe  au  moins 
Tesprit  et  létat  d'áme  hispano-mauresque.  II  doit  à  Tltaliç 


134  ARTE 


sa  Mignon  et  au  Maroc  son  Cavalier  árabe.  Ces  quelques 
traits  indiques  je  renvoie  qui  me  reprocherait  de  n  être  pas 
assez  biographique  au  substantiel  article  sur  Dampt  de 
M.  Fernand  Weyl  paru  au  numero  de  Mars  1895  ^^  VEr- 
mitage. 

Ce  fut  une  étrange  statue,  encore  aujourd'hui  pour  moi 
le  point  culminant  de  Foeuvre  de  Dampt:  Au  seutl du  mys- 
tère,  exposée  au  Champ  de  Mars  de  1892,  qui  m'ouvrit  les 
yeux  sur  Tart  de  ce  três  grand  artiste,  profond,  obstine  et 
volontaire  comma  pas  un,  doux  comme  les  vrais  forts,  et 
qui  m'amena  à  lui.  Depuis  longtemps  i'avais  été  três  frappé 
par  la  thèorie  de  la  beauté  androgyne  prèconisée  par  Pe- 
ladan,  lequel  me  rendait  clairs  à  moi-mème  mon  propre 
rêve  et  mon  propre  sentiment  dans  ses  magnifiques  pre- 
miers  livres  que  des  lecteurs  ineptes  ont  tant  ridiculisés 
parce  que  ces  livres  à  nuls  autres  pareils  clabaudent  un  pied 
dans  le  sublime  et  Tautre  dans  de  ladouce  folie,  au  lieu  de 
sagement  ramper  ventre  á  terre  dans  le  dédale  asphyxiant 
des  lieux  communs  de  pensèe  et  d'expression  —  et  voici 
que  tout  à  coup  je  me  trauvais  en  présence  d'un  statuaire 
qui  venait  de  réaliser  pleinement  ce  que  le  Sar  m'avait  fait 
entrevoir  sans  y  complêment  atteindre  lui  même!  Or  non 
seulement  Tandrogyne  était  réalisé,  mais  ce  n'était  point 
par  hasard,  car  je  découvrais  un  artiste  qui  n'etait  pas 
qu'un  simple  ouvrier,  qu'une  simple  force  brute,  mais  au 
contraire  une  âme  èlohite.  Bien  plus:  loin  de  trouver  Tau- 
teur  de  cette  statue  angoissante  occupé  à  se  com.plaire  à  de 
perverses  notations  de  décadence,  comme  la  plupart  des 
adorateurs  de  Tandrogyne,  et  à  énerver  la  matière  aux 
subtilités  vicieuses  nécessaires  pour  traduire  la  dégénéres- 
cence  et  Ia  névrose,  je  fus  mis  en  contact  avec  Tune  des 
intelligences  les  mieux  équilibrèes,  les  plus  harmonieuses 
qu'il  m'ait  été  donná;  de  rencontrcr.  Cet  Au  seuil  du  mys- 
tère  de  Jean  Dampt  £st  certainement  Tune  des  plus  extra- 


ARTE  135 


ordinaires  corporisations  de  beauté  physique-archétype  qui 
aient  été  découvertes  et  réussies.  Jamais  le  jeune  homme 
n'avait  touché  à  Tange  de  si  prés.  Pour  une  centaine  de 
Dorian  Gray,  —  à  une  époque  ou  les  Dorian  Gray  couraient 
les  rues, — que  nous  aient  laissée  TAntiquité  et  la  Renais- 
sance,  combien  peu  de  Saint  Jean  Baptiste  de  Léonard  et 
de  David  de  Donatello  (celui  de  marbre  et  non  cclui  de 
bronze  bien  entendu),  celui  vêtu,  au  poignet  sur  la  han- 
che  et  non  pas  Ic  nu  au  chapeau  casque  et  aux  cothurnes, 
beaucoup  plus  célebre!  lis  ont  un  frère  désormais  dans 
ce  génie  aux  ycux  pers,  chauve-souris  humaine  voletant 
entre  la  vie  et  la  mort,  celant  le  mystère  de  son  être  sous 
le  froid  tranchant  du  glaive.  II  semble  même  sur  le  point 
de  s'envoler  de  ce  petit  groupe  iníiniment  rare  des  ar- 
changes  de  Tart,  archange  lui-mème  de  la  bonne  mort  ri- 
mant  à  Tarchange  si  doux  de  la  naissance  qui  éploie  ses 
ailes  irisées  au  Pont  de  vie  de  Walter  Grane,  à  peine  assez 
matériel  pour  la  terre,  juste  assez  cependant  pour  avoir 
Yêtre  sculpiural  qui  lui  donne  droit  de  cite  dans  les  ima- 
ginations  et  les  souvenirs  de  ceux  qui  érigent  en  leur  coeur 
des  temples  et  des  autels  au  Précurseur  à  mi-corps,  à  Par- 
sifal  de  Bayreuth  et  à  Fet  Fziimes  de  Roumanie.  Jamais 
la  sculpture  n'avait  ainsi  touché  au  domaine  du  rêve,  tout 
en  restant  elle  même,  ferme  et  définie  comme  doit  être 
toute  sculpture. 

A  lire  Balzac  et  d'Aurevilly  une  chose  m'a  frappé  cest 
combien  le  naturel  réellement  aristocratique  rend  apte  à 
comprendre  artistement  le  peuple.  Prenez  les  paysans  de 
Balzac,  —  des  Rcmbrandt,  —  et  surtout  ceux  de  d'Aure- 
villy  —  des  Franz  Hals  —  comparez-les  à  ceux  de  Zola  — 
pire  que  des  Tcniers!  II  y  a  lá,  la  différence  dune  photo- 
graphie  à  une  oeuvre  d'art.  De  sculpteur  plus  aristocrati- 
que que  Dampt  il  n'en  est  point;  de  notre  siècle,  depuis 
Canova,   il  ncn  a  pcut  être  jamais  existe  d'autre.  Avoír 


i^ó  ARTE 


fait  le  Raymondin  enlaçaní  Mélusine —  autour  duquel  j'ai 
vu  Dampt  en  sueur  peiner  des  doigts,  mais  le  front  pas 
même  froncé,  casser  ses  outils  dans  le  bloc  de  metal  ar- 
ticuler  de  clous  dor  la  cuirasse  d'acier  qui  étreindrait  la 
femme  d'ivoire  aux  draperies  transparentes  et  mouillées 
semées  d'étoiles  —  cest  être  prodigieux.  Mais  avoir  fait  en 
même  iemps  la  vieille  femme  ridée  baisant  au  front  le  petit 
poupon  joufflu,  cet  admirable  baiser  de  Vaieule  qui  est  au 
Luxembourg,  c'est  deux  fois  prodigieux,  c'est  en  quelque 
sorte  incroyable.  Et  cependant  n'est-il  pas  logique  pour 
un  artiste,  lorsque  le  métier  ne  comporte  plus  de  difficulté, 
de  s'attaquer  à  Tun  après  Tautre  tous  ces  sentiments  déli- 
cats,  subtils,  toutes  ces  pensées  profondes  ou  ténues  jus- 
qu'ici  prétendues  intraduisibles  autrement  qu'en  peinture, 
et  ne  va-t-il  pas  de  soi  qu'un  Dampt  ait  Fambition  d'ex- 
primer  en  statuaire  non  plus  des  ossatures  déclanchées, 
des  nerfs  bandés  et  des  muscles  tordus,  mais  bien  Tinno- 
cence,  la  chasteté  conservée,  la  virginité  perdue,  la  coquet- 
terie,  Tamour  et  iusqu'à  la  sensation  du  baiser,  depuis  ce- 
lui  des  angelots  entre  eux,  et  des  bebés  dans  leur  sommeil 
jusqu'à  celui  des  vieilles  lèvres  flétries  et  parcheminées 
de  la  grand'mére  au  tendre  petit  fruit  de  chair  dont  son 
corps  déjeté,  ride  et  noueux  comme  un  sarment  a  été  la 
souche. 

Dampt  a  fait  des  meubles  admirables,  des  marteaux  de 
porte,  de  menus  objets  de  metal.  La  moindre  chose  entre 
ses  mains  devient  significative  et  grande  par  le  sentiment 
qu'il  y  met.  II  rend  le  tour  de  force  simple,  et  se  sert  de 
la  simplicitè  pour  exprimer  les  sensations,  les  sentiments, 
et  jusqu'aux  pensées  les  pluá  raffinés.  II  y  a  une  sorte  de 
silence  qui  en  dit  plus  que  de  longs  discours;  le  moindre 
objet  sorti  d'entre  ses  mains  garde  ce  silence  gros  de  pen- 
sée.  Dampt  est  le  scuipteur  le  plus  sérieux  et  le  plus  pro- 
fond  de  notre  temps.  D'autres  ne  se  préoccupent  —  comme 


ARTE  137 


les  peintres  qui  ne  voient  que  des  taches  —  que  de  formes 
belles  ou  curieuses,  lui  contraint  iusqu'àla  matière  Ia  plus 
rebelle  qui  soit  au  monde:  racier!  à  vivre  de  sa  vie  inté- 
rieure  et  à  traduire  son  âme. 

Vienne,  octobre  1895. 

WiLLiAM  RITTER. 


BALLADA  MEDIEVAL 


Por  noite  velha,  no  Castello, 
Vasto  solar  dos  meus  avós, 
Foi  que  eu  ouvi,  n'um  ritornello, 
Do  pagem  loiro  a  doce  voz. 
Corri  á  ogiva  para  vel-o, 
Vitraes  de  par  em  par  abri : 
E  ao  ver  brilhar  o  meu  cabello, 
Elle  sorriu-me,  c  eu  lhe  sorri. 


(•)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  Br]nn'Gáubast  : 


BALLADE 


Par  la  nuit  depuis  longtemps  close,  dans  le  Cháteau,  —  Vaste  manoir  de  mes  aTeux,  — 
Advint  que  j'entendis,  chantant  une  ritournellc,  —  La  douce  voix  du  page  blond.  —  Courus 
à  Togive  pour  le  voir,  —  La  fcnêtre  toute  grande  ouvris :  —  Et,  à  voir  brillcr  ma  chevelure, 
—  II  me  sourit,  et  moi  je  lui  souris. 


13Ô  ARTE 


Venceu-me  logo  um  vivo  anhelo, 
Queiraou-me  logo  um  fogo  atroz ; 
E  toda  a  longa  noite  velo, 
Pensando  em  vel-o  e  ouvil-o  a  sós. 
Triste,  sentada  no  escabello. 
Só  com  a  aurora  adormeci. . . 
Sonho,  e  no  sonho,  haveis  de  crel-o? 
Inda  o  meu  pagem  me  sorri ! 


Seguindo  a  amal-o  com  disvelo, 
Por  noite  velha,  um  anno  após, 
Termina  emfim  o  meu  flagello, 
Felizes  fomos  ambos  nós. . . 
Como  isto  foi  nem  sei  dizel-o ! 
No  collo  seu  desfalleci. . . 
E  alta  manhã,  no  seu  morzello 
O  pagem  foge  —  e  inda  sorri ! 


Dias  depois,  do  pagem  bello, 
Juncto  ao  solar  onde  eu  o  ouvi. 
Ao  golpe  horrivel  do  cutello 
Rola  a  cabeça  —  e  inda  sorri ! 


FiLiNTo  D'ALMEIDA. 


Lors  me  vainquit  sur-1'heure  un  palpitant  désir,  —  Lors  me  brúla  sur-1'heure  un  feu 
cruel ;  —  Et  lors,  toute  la  longue  nuit,  je  veille,  —  Ne  pensant  qu'à  le  voir  et  )'ouír  seuie  à 
seuI.  —  Assise,  triste,  sur  Tescabeaii,  —  Ne  m'endormis  qu'avec  Faurore. .  —  Je  rêve,  et 
dans  mon  réve,  le  croire  pourrez-vous  bien  ?  —  Mon  page,  de  me  sourire  encore  ! 

Persistant  à  l'aimer  d  une  amour  assidue,  —  Parla  nuit  depuis  longtemps  close,  après 
un  an,  —  Ma  torture  enfin  cesse,  —  Heureux  fumes-nous  tous  deux. . .  —  Comment  ce  fut, 
pas  méme  ne  le  sais  dire!  —  Sur  sorí  sein  défaiilis. .  .  —  Et  au  matin,  montant  son  cheval 
more,  —  Le  page  de  fuir. .  .  et  de  sourire  encore  1 

Des  jours  écoulés,  du  beau  page,  —  Tout  auprès  du  manoir  ou  je  Tavais  ouí,  —  Frappée 
de  I  horrible  couperet,  —  Du  beau  page  la  tête  roule. , .  et  de  sourire  encore  I 


ARTE  ti9 


L'AME  <ANTiqUE  (*) 


LA  PIERRE  QUI  CHANTE 


Un  jour,  vainqueur  dans  Tart  de  chanter  et  de  dire 
Des  pâtres  étonnés,  et  du  honteux  Satyre, 
Las  du  prix  humble  ofFert  à  ses  merveilleux  chants, 
Seul,  Apollon  s'assit  prés  d'un  arbre,  en  plein  charap. 


Depuis  bien  des  saisons,  claírs  étés,  hivers  mornes, 
Pour  Admctc  il  gardait  Ics  bceufs  blancs,  dont  Ics  cornes 
S'ouvrent  comme  la  lune  aigue  au  front  du  ciei, 
Pour  Adniòte  il  veillait  sur  les  ruches  à  miei : 


Et  Celui  dont  jadis  la  flcche  inéluctable 
Marqua  les  derniers  bonds  du  Python  redoutable, 
Maintenant  écoutait  dans  son  coeur  anxieux 
La  plaintc  que  Texil  arrachc  môme  aux  dicux. 


II  rêvait,  immobile  et  baissant  la  paupière. 

II  avait,  prcs  de  lui,  sur  une  large  pierre 

Pose  la  grande  lyre  et  le  divin  archet, 

Et  le  soir  ccignait  d'or  son  bcau  front  qul  penchait. 


II  rêvait,  puis  bientôt  il  se  leva  dans  Tombre 
Et  partit  pour  Tétablc  ou  le  bétail  se  nombre. . . 
Mais  des  le  lendemain  quelqu'un  passant  par  lá, 
Entendit,  d'un  rocher  que  son  pas  ébrania, 


(•)  Un  volume  à  parattre. 


t4o 


ARTE 


Du  rocher  ou  la  Lyre  avalt  été  poséc, 

Entendit  s'exhaler  une  voix  effacée, 

Fine,  lointaine  et  douce  ainsi  que  la  rumeur 

Qu'un  moucheron  apporte  aux  tcmpes  d'un  dormeur. 


Or  cet  hymne,  pareil  au  bruit  d'une  onde  vaine, 
L'insensible  granit  U  gardait  dans  ses  veines, 
Et  le  rythme  impalpable  et  ses  subtils  accords 
Sommcillant  dans  la  plerrc,  y  résonnaient  encor! 


—  Ainsi  mon  coeur  redit  ta  musique  immortelle, 

Divin  Amour!  Ainsi,  douloureux  et  fidèle, 

11  garde  en  lui  Técho  de  sublimes  chansons, 

Et  plus  d'un  ne  sait  pas  d'oú  lui  viennent  ces  sons. 


O  passant  ingcnu,  qui  veux  prêtcr  roreille, 
Ecoute  dans  mon  coeur  la  plainte  qui  sommeillc: 
Sous  la  main  d'une  femme  un  jour  il  a  vibre 
Et  chante  éperdúment  son  souvenir  sacré ! 

Marc  LEGRAND. 


ARTE  141 


PREFACE 


J'avais  publié  deux  volumes:  un  roman,  un  recueil  de 
vers;  je  venais  de  fonder  La  Plêiade;  et  plusieurs,  qui  me 
dcvaient  tout  et  qui  m'ont  soulagé,  depuis,  du  fardeau  de 
leur  gratitude  embarrassante  pour  eux  et  moi,  proclamaient 
tous  les  jours,  três  haut,  limmensité  de  mon  avenir:  ah! 
qu'ils  durent  me  rendre  plaisant  —  et  déplaisant!  J'étais  si 
jeune !  Quels  apôtres,  —  et  quels  bons  apôtres!...  Aussi, 
à  peine  eus-Je  mis  les  jDieds,  quelques  móis  plus  tard,  hors 
de  PVance,  que  Teífet  de  leurs  prédications  se  fit  sentir 
dans  notre  province  littéraire:  jeus  tort,  puisque  j'étais 
absent.  Et  il  se  trouva  que  les  seuls,  qui  osèrent  me  rester 
íidèlcs  et  me  défendre,  furent  les  coeurs  généreux  et  neufs 
qui  avaient  cru  à  Tentliousiasme,  à  la  sincérité  de  mes 
propagateurs,  et  qui  ne  me  connaissaient  que  par  leur  in- 
termédiaire. 

Sil  m'agrée  particulièrement  d'évoquer  ces  souvenirs 
ici,  c'est  que  Georges  Oudinot,  Fauteur  des  Pe/i7es  Proses, 
était  un  de  ces  coeurs  généreux.  Combien  gaúche,  un  peu 
ridicule  (comme  javais  dú  Têtre  à  son  âge),  combien  timide 
un  jour  il  était  apparu  au  grand  homme  que  je  voulais 
devenir  et  que,  pour  mon  malheur,  j'ètais  provisoirement 
aux  yeux  de  ma  «basse-cour  discariotes»,  suivant  lingò- 
nieuse  expression  de  mon  camarade  Saint-Pol-Roux!  Dans 
cette  foule  de  solliciteurs,  de  débutants  ou  de  phalèncs 
qu'attiraient  les  feux  clignotants  de  La  Plêiade,  je  Tavais 
à  peine  remarque,  cet  Oudinot,  balbutiant  quelques  rares 
syllabes  de  derrière  un  rempart  vivant  qui  nétait  autre 
que  r«épaule  de  prosateur»  de  son  introducteur  Edmond 
Barthélemy.  Et  voici  que  parmi  la  gcnérale  làcheté,  une 


I4â  ARTE 


lettre  de  Georges  Oudinot  me  poursuivait  iusqu'en  Orient, 
pour  m'y  crier  le  brave.  Quand-même  de  ses  sympathies 
JLivéniles,  au  mépris  de  ses  intérêts  les  plus  notoires. . .  II 
y  a  slx  années  de  cela!  La  retraite,  la  méditation,  le  plus 
surnaturel  bonheur  succédant  à  la  plus  horrible  des  jeu- 
nesses  et  suivi  de  la  plus  tragique  des  catastrophes,  ont 
purifié  mon  coeur,  éclairé  mon  esprit,  détruit  ma  vanité, 
transforme  mon  orgueil,  et  fait  de  moi,  bref,  un  autre 
homme. . .  Mais  cet  homme  n'a  rien  oublié  que  les  outra- 
ges,  qui  lui  ont  rendu  le  service  de  le  faire  rentrer  en  soi- 
mème;  s'il  est  relativement  heureux  d'avoir,  à  force  de 
travail,  conquis  ou  reconquls  presque  tous  ses  amis,  trouvé 
dans  son  pays  le  public  de  ses  voeux,  et  rencontré  à  Tétran- 
ger,  cn  Europe  et  de  Tautre  côtè  de  TOcéan,  Tappui  le 
plus  inespéré,  le  plus  Immérité  sans  doute,  c'est  parce 
qu'il  peut  user  de  cet  humble  crédit  pour  prouver,  à  cer- 
talns,  qu'il  n'est  point  un  ingrat. 

Tel  est  le  but  de  cette  Préface:  il  ne  sufíiraít  guère  du 
nom  de  son  auteur  pour  fonder  la  réputation  de  Georges 
Oudinot:  mais  il  en  suffira  pour  valoir  à  ces  «proses»  Tat- 
tention  de  ceux-là  qui  m'aiment,  ainsi  qu'il  sufíira  du 
trait  que  j'ai  conte  pour  valoir,  à  mon  jeune  Aml,  Testime 
de  ceux-là  qui  m'ignorent.  A  défaut  d'un  brevet  de  talent, 
que  Texcès  de  mon  affection  risquerait  de  rendre  supect, 
et  que  Tinsuffisance  de  mon  autorité  risquerait  de  rendre 
inutile,  j'aurai  du  moins  donné  ce  témoignage  public  de 
la  còurageuse  loyauté  d'une  âme  telle  que  j'en  sais  bien 
peu  dans  tous  les  temps.  Comme  toutefois  je  ne  voudrais 
pas  que  les  malveillants,  s'il  en  est,  pussent  attribuer  mon 
silence  à  la  honte  de  louer  complaisamment  des  riens, 
peut-ctre  me  scra-t-il  permis  de  formuler  en  quelques  mots, 
sans  arrière-pensée  d'aucune  sorte,  mon  jugement  litté- 
raire  sur  les  essais  qui  suivent,  et  sur  Técrivain  qu'ils  pro- 
mettent. 


ARTE  143 


Aussí  bicn  y  ai-je  quelques  droits:  ne  fut-ce  pas  moí 
quí  à  Trouvillc,  en  d'inoubliables  instants  (Celle  qui  fut 
mon  Refuge  était  encore  vivante),  recommandant,  à  Tap- 
prenti,  le  consell  adressé  pa  Goethe  aux  jeunes  poetes,  lui 
montrai  la  necessite  de  se  perfectionner  dans  la  pratique 
de  TArt  au  moyen  de  tels  exercices,  avant  de  s'efforccr  à 
quelque  long  travail?  Combien  d'autres  n'auraient  pas  eu 
la  prudence,  ou  la  modestie,  de  se  rendre  à  cette  frater- 
nelle  exhortation  !  Oudinot,  lui,  s'y  conforma,  les  Petites 
Proses  m'en  furent  les  preuves  consécutives,  —  et  j'avoue 
qu'clles  me  stupéfièrent,  Tune  après  Tautre :  eh  quoi?  ce 
garçon-là  possédait  un  «métier»  que  pouvaient  lui  envier 
nombrede  ses  ainés?Etait-ce  exceptionnel  instinct?  Etait-ce 
vraiment  science  du  «mctier»,  résultat  d'acharnc  labeur 
inavoué?  Çà  et  là.  quelque  inexpérience  me  frappait  bien, 
mais  Tensemble  des  qualités  de  la  facture  en  general  ne 
m'en  apparaissait  que  plus  inexpllcable.  Or  ce  fut  dans 
Richard  Wagner  (dont  je  traduisals,  à  Tépoque,  Les  Mai- 
tres-Chanteurs  de  Nilmberg),  ce  fut  dans  son  OEuvre  ge- 
nial que  je  rencontrai,  tout  à  coup,  réclaircissement  du 
phénomène:  «Mon  ami,»  dit  Sachs  à  Walther,  «mon  ami! 
aux  jours  bienheureux  de  la  jeunesse,  quand  de  puissan- 
tes  aspirations  remuent  profondément  notre  âme,  soulc- 
vent  notre  poitrine  et  dilatcnt  notre  coeur  vers  Tcxtase 
des  premières  amours,  il  pcut  rcussir  á  beaucoup,  il  arrive 
à  plus  d'un  de  chanter  une  belle  chanson:  le  printemps 
Ta  chantée  pour  lui!»  —  Oudinot  n'avait  point  tento  de 
«faire  de  la  littérature»:  il  s'était  rcgardé  rever,  puis  il 
avait  conte  ses  rèves,  tout  simplement. . .  «Alors,»  demande 
Walther,  «ce  será  de  la  pocsie;  mais  mon  rêve?  ce  ne  será 
plus  mon  rêve?  —  Allez  toujours!  Le  rôve,  TArt  du  Poete: 
des  frêres !  Vous  vcrrez  quMls  ne  demanderont  qu'à  s'as- 
sister.»  lis  se  sont  assistes  ici  mcrveilleusement:  pour  ne 
parler  que  de  la  forme,  il  y  a  dans  L'Accueil,  dans  Les 


144  ARTE 


Leitres  aussi,  des  bonheurs  d'expressíon  d'une  sincérité 
fraiche,  d'un  parfum  qui  n'est  certes  pas  Todeur  de 
rhuile  (i).  J'y  crois  sentir  encore  que,  dans  le  genre  intime, 
Tauteur  pourra,  quand  11  voudra,  faire  de  délicats  petits 
contes  de  Taccent  le  plus  naturel,  du  sentiment  le  plus 
touchant. 

Les  autres  poèmes  du  recueil  témoignent  d'ambitions 
plus  hautes;  mais  Tappropriatlon  particulière  du  style  aux 
idées  accessoires  comme  à  Fidée  maitresse  de  chacune  de 
ces  courtes  pièces,  est  peut-être,  parmi  leurs  qualités  so- 
lides, celle  qu'il  est  le  plus  important  d'y  signaler  dès  à 
présent:  car  n'est-ce  pas  le  signe  authentique  d'un  vrai 
talent,  la  condition  sine  qua  non  de  son  développement 
virtuel,  rinfaillible  critérlum  de  son  indépendante  origi- 
nalité?  Et,  par  là,  je  n'entends  pas  dire  que,  si  breves  et 
si  peu  nombreuses  que  soient  ces  «proses»,  elles  ne  doivent 
pas  une  ligne  à  Tinfluence  d'autrui  (2);  seulement,  que 
Ton  m'indique  un  livre  de  début  qui  contienne  moins  de 
legitimes  réminiscences!  Furent-elles  inconscientes?  tout 
est  là.  Mais,  à  supposcr  même  qu'elles  ne  Taient  pas  été, 
je  doute  que  beaucoup  de  lecteurs  souscrivent,  en  fermant 
le  volume,  à  ce  jugement  dcTépilogue:  «Mes  fugitives  vi- 


(i)  Deux  exemples  pris  au  hasard :  «Elle  croisa  sur  son  sein  un 
voile  de  dentelle,  me  pria  de  Ia  sulvre.  Plus  soutnis  que  son  ombre, 
j'obéis.»  (L'Accueil). —  Des  gens  graves  Tavaient  fiancée,  comme 
s'ils   concluaient   une   vente,    après   plusteurs    dtscours .»    (Les    Let- 

TRES). 

(2)  Le  Victor  Hugo  des  Romans  comme  Les  Travatlleurs  de  la 
Mer;  TEdgar  Quinet  d'Ahasvérus,  le  Flaubert  de  la  Tentation  de  Saint 
Antoine,  et,  surtout  Villiers  de  TIsle-Adam ;  le  Verlaine  du  sublime 
Colloque  sentimental  •,  je  releve  d'autre  part  Temploi,  bien  inutile,  de 
divers  clichés  romantiques,  tels  que  les  mots  page,  fée,  chàtelaine,  etc. 


ARTE  !45 


sions,  à  peine  nées,  se  sont  évanouies,  soeurs  des  bulles 
folies...  Elles  ont  reflétc  dcs  paysages  de  songe...  Puis, 
effacées,  nul  ne  sen  souvlent.^) 

Mol,  du  moins,  je  m'en  souviendrai ;  et,  avec  moi,  tous 
ceux  qui  m'aiment  ou  m'honorent  de  quelque  confiance". 
Georges  Oudinot  se  calomnie;  il  n'est  pas  seulcment  le 
brave  coeur  que  cette  Préjace  a  révéié ;  il  a  son  style,  qui 
«est  Ihomme  même»:  un  style  simple  et  loyal,  robuste  et 
naturcl,  expression  d'un  ferme  ideal  et  d'une  foi  súre,  les- 
quels  ne  sont  pas  ccux  d'un  vaio  gonfleur  de  bulles  (i). 
Sansdoute  lui  reste-t-il  àtravailler  beaucoup;  mais  qu'im- 
porte,  puisqu'il  le  sait.?  A  présent  qu'il  nous  a  donné  la 
claire  chanson  qu'«a  chantée  pour  lui  le  printemps»,  le 
voici  qui  déjà  medite  les  conscils  que  Richard  Wagner 
ajoute,  par  la  bouche  de  Hans  Sachs,  a  s^s  paroles  de  to- 
lérance  envers  tout  Art  jeune,  spontané:  «Aprenez  les  ré- 
gies des  Maitres,  étudiez-les,  tandis  quil  en  est  temps  en- 
core, pour  qu'elles  vous  soient  des  guines  íidòles;  pour 
qu'elles  vous  aident  à  retrouver,  à  conserver,  dans  votre 
coeur,  les  trésors  qu'y  ont  déposés  le  printemps,  la  pas- 
sion,  Tamour,  aux  années  de  votre  jeunesse,  quand  vous 
ne  connaissiez  encore  que  la  joie  des  aspirations  illimi- 
tées...  Ces  trésors-là,  les  ròglcs  seules  vous  les  rendront 
un  jour  intacts...»  Car  Fété  viendra,  puis  Tautomne: 
et  «lorsque  viennent  Tòté,  puis  Tautomne,  et  Thiver,  les 
soucis,  les  necessites  de  Texistence,  maint  conjugal  bo- 
nheur  aussi,  les  enfants  qu'il  faut  baptiser,  les  affaircs, 
les  contestations  et  les  conflits:   ceux   qui,   malgré  tout, 


(i)  Cf,  la  sccondc  «prose»  (L' Accueil)  :  "Je  sais  les  raisons 
du  scepticlsme :  jc  les  dédaigne.  Jc  crois,  —  voilà  mon  seul  argu- 
ment.» 


146  ARTE 

réussíssent  à  créer  encore  de  beaux  chants,  ceux-là,  voyez- 
vous  bien,  ceux-là,  ce  sont  eux  qu'on  appelle  des  Maí- 
tres!» 

Ainsi  soít-il. 

Caen,  19  novembre  1895. 

Louis-PiLATE  DE  BRINNGAUBAST  (Ajax). 


Paris,  1893. 


APHRODITE  OURANIA 


Hymn.  mag, 

Elle  est  au  ciei ;  son  corps  est  penché  sur  le  monde. 
Hors  du  ventre,  le  flot  des  immortels  descend, 
Torrent  qui  prit  naissance  au  coeur  fouetté  de  sang 
Qu'aux  baisers  de  la  terre  offrait  sa  bouche  ronde. 

Puré,  et  de  son  bras  blanc  portant  les  seins  veinés, 

Elle  fait  jaillir  d'elle  et  ruisseler  la  Voie 

Lactée  ou  tremble  encor  le  gestc  de  sa  joie 

Dans  le  cri  bienheureux  des  enfants  nouveaux-nés. 

Le  vent  qui  délivra  sa  divine  encolure 
Jusqu'au  plus  haut  zénith  gonfle  sa  chevelure 
Ou  la  lune  séjourne  avec  la  pleine  mer, 

Et  ses  doigt  frissonants  d'une  douleur  ravie 
Désignent  au  respect  de  Tâme  et  de  la  chair 
L'Amour  qui  se  torture  aux  sources  de  la  Vie. 

PlERRE  LOUYS. 


ARTE  «47 


TURRIS  EBÚRNEA 


Minha  aérea  Torre,  Torre  de  marfim, 
Branco  minarete,  Coruchéu  esguio, 
Resplendente  e  ebnrnea,  surge  em  frente  a  mim, 
Toda  d'alabastro  ti  ansparente  e  frio. 

Deixa  que  eu  te  admire,  deixa  contemplar-te ! 
—  Tão  esbelta  e  airosa,  tão  gracil  e  pura. 
Nas  fluentes  curvas  que  impeccavel  arte! 
Que  de  virgindade  na  irial  brancura! 

Altos,  lisos  fustes  erguem-tc  no  ar. 
Firmes  sobre  as  bases  dos  teus  pés  de  neve, 
E  o  teu  ventre  puro  faz-me  recordar 
Um  frontão  de  templo,  gracioso  e  leve. 

Esses  serpentinos  flancos  lampejantes 
Dir-se-ão  de  Paros,  d'azulinos  veios. . . 
Teus  flexuosos  braços  são  arcos-botantes, 
São  balcões  de  jaspe  teus  nevados  seios. 


(*)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast  : 
TURRIS  EBÚRNEA 

Mon  aériennc  Tour,  Tour  d'ivoire,  —  Blanc  minarct,  Flèche  déliéc,  —  Surgis  resplen- 
dissante,  ébumcenne,  lá  devant  moi,  —  Tout  entière  d'un  albátre  transparent  et  froid. 

Laissc-moi  que  je  t'admire,  laisse-moi  te  contemplerl  —  Si  svelte  et  si  coquette,  si  gra- 
cile  et  si  puré,  —  De  quel  art  impeccable  en  tes  courbes  moelleuses!  — Et  combien  virginale 
en  cette  blancheur  de  lys! 

Dcs  colonncs  te  soulèvent  dans  Tair,  hautes  et  polies,  —  Solides  sur  les  bases  de  tes 
picds  de  neige,  —  Et  t©n  ventre  pur  me  rappelle  —  Quelque  fronton  de  temple,  gracieux  et 
léser. 

Ces  flancs  serpentins,  ces  flancs  étincelants,  —  Semblent  d'un  Paros  aux  veinules 
d'azur. . .  —  Tes  bras  flexueux  sont  des  arcs-boutants,  —  Tes  seins  neigeux  sont  des  encor- 
bellements  de  jaspe. 


148  ARTE 


A  cabeça  altiva  —  Torre  de  menagem  — 
Bem  erecta  a  vejo,  dominando  em  roda. 
Como  é  bom  render-lhe  preito  e  vassallagem, 
Dar-lhc,  como  um  feudo,  nossa  vida  toda! 


Campanário  mystico,  a  tua  bocca  fina 

Tem  carrilhões  d'oiro.  Tu,  fallando,  tangel-os. 

E  a  tua  voz  dolente,  vesperal,  divina, 

Verte  na  minh'alma  resonancias  d'Ans:elus. .. 


Nos  teus  olhos  garços,  d'oirescentes  raios, 
Almenáras  ardem,  com  um  fogo  lento. . . 
São  os  teus  ouvidos  duas  atalayas, 
E  o  cabello  um  fulvo  pavilhão  ao  vento. 


Minha  branca  Torre,  Torre  de  marfim. 
Fugitiva  Agulha,  Coruchéu  de  neve, 
Para  que  eu  te  admire,  surge  em  frente  a  mim, 
Ogiva!  e  esguia,  vaporosa  e  leve  ! . . . 


Luiz  DE  MAGALHÃES. 


Ta  tête  hautaine,  lour  d'hommage,— Je  la  vois  qui  domine  á  la  ronde,  ferme  et  droite. 
—  Lui  rendre  ses  devoirs  de  vassal,  quelle  douceur,  —  Lui  livrer,  comme  un  fief,  notre  vie 
tout  entiere! 

Campanile  mystique,  ton  adorable  bouche  —  A  des  carillons  d'or.  Tu  parles,  ils  reten- 
tissent. .  .  —  Et  ta  voix  dolente,  vespérale,  divine,  —  En  mon  âme,  verse  Jdes  résonances 
d'Angelus.  .  . 

Dans  tes  yeux  pers,  irradies  d'or  —  Des  falots  ardent,  d'un  feu  ilent.  .  ,  —  Tes^oreilles 
son  deux  échauguettes,  —  Ta  chevelure,  un  paviilon  fauve  flottant  au  vent. 

Ma  blanche  Tour,  toi  ma  Tour  d'ivoire,  —  Fugitive  lAiguiiie,  Flèche  de  neige,  —  Sur- 
gis lá,  pour  que  je  t'admire,  là  devant  moi,  —  Ogivale,  déliée,  vaporeuse  et  légère 


ARTE  149 


JOÃO  DE  DEUS 


PAUL  VERLAINE 


João  de  Deus,  morto  a  11  cl'este  mez,  e  chorado  com 
doçura  e  carinho  saudoso  por  todos  quantos  o  leram,  pôde 
ter,  nos  últimos  annos  da  sua  vida,  esta  nobre  consolação 
de  poeta:  antegostar  a  sobrevivência  da  própria  obra.  O 
grande  lyrico  havia  annos  que  se  calara,  entreabrindo 
apenas,  ha  pouco,  os  lábios  —  embalsamados  da  ambrósia 
libada  n'outros  tempos  —  para  dizer  á  sombra  santa  de 
Anthero  uma  quadra  de  saudade  crente. 

E,  no  entanto,  nunca  como  hoje  fora  lido;  nunca  como 
hoje  se  sentira  querido  pelos  que,  aspirando  o  roseiral 
branco  da  sua  poesia,  sentiam  e  lhe  diziam  com  gratidão: 
que  as  rosas  estavam  sempre  frescas.  Como  n'uma  segunda 
vida,  —  feita  de  repouso  e  de  nirvanica  renuncia — via  agora 
passar,  sempre  novo,  o  João  que  elle  fora,  quando  cho- 
rava Marina,  quando  escrevia  a  Carla  a  Maria,  quando 
soluçava  as  estrophes  da  Vida.  A  consciência  de  quanto 
havia  de  natural  e  profundo  na  sua  obra,  e  a  indifferença 
divina  pelas  vaidades  faziam  com  que,  acceitando  bondo- 
sissimamentc  todas  as  acclamações,  distinguisse,  todavia, 
entre  ellas,  as  que  iam  cunhadas  de  real  valor,  critico  e 
moral. 


150  ARTE 


Não  só  porque  foi,  porque  é  um  grande  poeta,  mas  por- 
que teve  esta  grande  virtude  intellectual  —  é  que  o  amá- 
mos e  havemos  de  amal-o. 


Paul  Verlaine,  o  grande  poeta  francez,  morto  quasi  ao 
mesmo  tempo  que  João  de  Deus,  com  quem  tinha  affíni- 
dades  Htterarias,  foi  uma  das  mais  interessantes  e  originaes 
figuras  do  nosso  tempo.  A  sua  obra,  tecida  de  elementos 
tão  diversos  que,  analysada,  se  vê  complexa,  apresenta, 
no  entanto,  sob  a  impressão  directa  e  no  encantado  aban- 
dono da  primeira  leitura,  um  aspecto  de  simplicidade  e 
de  ingénua  graça,  que  toca.  E  como  esses  tecidos  velhos, 
onde  entram  mil  fios  preciosos  e  ricos,  mas  que,  na  afina- 
ção total,  dão  uma  impressão  esbatida  de  dolorida  sau- 
dade, de  sonho  revelado  em  tintas  resignadas  sob  a  luz 
crua  da  Vida. 


O  próximo  numero  da  Arte  tratará  largamente  da  vida 
e  da  obra  dos  dois  grandes  poetas. 

E.  M. 


S.  PEDRO 
Quadro  existente  na  Se  de  Vizeu. 


ARTE  i$i 


A  PINTURA  PORTUGUEZA  NOS  SEC.  XV  E  XVI 


TERCEIRO  ENSAIO 


III 


A  serie  das  tapeçarias  que  escolhemos  para  dar  uma 
ideia  do  que  teria  sido  em  seu  logar  a  grande  pintura  his- 
tórica, mural  e  ai  Jresco  é,  naturahnente,  a  que  trata  da 
descoberta  e  conquista  da  índia,  sem  duvida  a  mais  im- 
portante, citada  em  textos  portuguezes. 

A  descripção,  feita  em  documento  do  sec.  XVI,  é  muito 
lacónica,  e  o  editor  (i)  que  a  publicou  em  1880  não  quiz 
ou  não  soube  reduzir  as  informes  minutas  do  secretario 
António  Carneiro  a  quadros  animados  e  palpitantes.  Co- 
piou diplomaticamente  osdisticos,  sem  attendera  nenhuma 
chronologia,  separando  scenas  que  devem  andar  juntas  (2), 
e  fazendo  até  uma  referencia  que  pertence  ao  reinado  de 
D.  João  III  e  ao  governo  de  Garcia  de  Noronha  (i  $38-1 5^0). 

A  serie  da  tapeçaria  foi  conhecida  ainda  durante  todo  o 
sec.  XVIII.  Souza  cita-a  na  Historia  genealógica;  o  Cardeal 
Saraiva  fallou  d'ella  mais  de  uma  vez  no  primeiro  terço 
deste  século  e  apontou  até  o  logar  em  que  o  documento 
se  encontra  no  Corpo  chronologico  da  Torre  do  Tombo.  A 
descoberta  de  Graça  Barreto  foi  pois  bastante  fácil. 


( 1 )  A  descoberta  da  índia,  ordenada  em  tapeçaria  por  mandado  de 
El-Rei  D.  Manuel.  Documento  inédito  do  sec.  XVI.  Publicado  por  J. 
A.  da  Graça  Barreto.  Coimbra,  1880.  8."  gr.  Tiragem  de  100  cx. 

(3)  Como  prova  eloquente,  collocámos,  em  algarismos  romanos,  en- 
tre parenthese,a  numeração  que  G.  B.  devia  ter  (e  não  tem)  ao  lado  da 
nossa.  Convidamos  o  leitor  a  fazer  o  confronto  pela  tabeliã  final  (pag. 
161). 


Mi  ARTE 


A  chronologia  da  presente  redacção  é  toda  nossa  e  cus- 
tou algum  trabalho.  Basta  considerar  que  o  texto  do  sec. 
XVI  não  tem  uma  unlca  data;  que  faltam  os  nomes,  em 
geral;  os  heroes,  a  que  os  feitos  se  referem,  apparecem 
em  anonymo:  «o  capitam»,  quando  muito  «o  almirante;  mas 
como  n'uma  mesma  tapeçaria  estão,  ás  vezes,  reunidas 
acções,  que  abrangem  datas  differentes  e  distantes,  histo- 
ricamente fallando,  é  preciso  empregar  toda  a  cautela  e 
não  as  referir  ao  mesmo  individuo. 

Da  parte  de  quem  traçou  o  programma  histórico  das 
tapeçarias  houve  desejo  evidente  de  acertar  com  a  verdade 
dos  factos,  de  fazer  justiça  a  todos,  porque  as  acções  des- 
criptas  não  se  referem  unicamente  ao  almirante  Vasco  da 
Gama;  são  as  de  toda  a  historia  da  índia,  os  feitos  dos  dois 
Almeidas  (pae  e  filho),  dos  dois  Albuquerques  (Affonso  e 
Francisco,  seu  irmão),  de  Tristão  da  Cunha,  de  Lopo  Soa- 
res de  Albergaria,  etc. 

Estes  nomes  só  conseguimos  apural-os  depois  de  esta- 
belecermos uma  exacta  chronologia  nos  differentes  qua- 
dros. 

Os  capitães  menos  illustres  haviam  de  figurar  com  as 
suas  armas  nas  bandeiras  das  naus,  pelo  menos  os  com- 
mandantes.  Recommenda-se  isto  muito  particularmente 
no  texto  e  por  differentes  vezes.  (n.°'  2,  13,  15  e  18).  Nem 
esqueceram  os  nomes  dos  barcos,  illuminando  os  costados 

Nao  é  menos  evidente  o  intuito  de  caracterisar  ethno- 
graphicamente  os  assumptos  descriptos,  de  accentuar  a 
côr  local,  como  hoje  diriamos,  desenhando  tanto  a  fauna, 
como  a  flora  da  Africa  e  da  índia,  os  usos  e  costumes,  os 
trages  e  as  armas,  o  conflicto  e  a  opposição  das  raças. 

A  variedade  dos  assumptos  devia  attrahir  certamente  a 
attenção  dos  contemporâneos  e  dos  vindouros,  que  pode- 
riam ler  a  historia  dos  prodigiosos  feitos  do  Oriente  melhor 


ARTE  151 


do  que  n'um  livro,  nos  pannos  sempre  abertos  das  gran- 
des tapeçarias,  que  nccompanhavam  os  reis  nos  seus  conti- 
nuos  passeios.  A  vida  quasi  nómada  da  corte,  constitua  um 
phenomeno  que  influiu  poderosamente  nas  manifestações 
artisticas  da  epocha.  Almeirim,  Salvaterra,  Cintra,  San- 
tarém, Évora,  Lisboa,  Setúbal...,  uma  romaria  contínua; 
ora  o  pretexto  do  calor,  ou  os  receios  da  peste;  ora  o  ca- 
pricho das  festas  e  das  caçadas,  ora  as  conveniências  da 
politica,  que  arredavam  as  Cortes  da  sede  natural  do  Go- 
verno—  tudo  favorecia  os  amadores  dos  scenarios  impro- 
visados. A  tapeçaria  commoda,  portátil,  transformava  em 
poucas  horas  os  grandes  claustros  frios,  as  escadarias  ma- 
gestosas,  os  enormes  corredores  solitários  e  nus  em  —  ga- 
leria de  quadros  resplandecentes! 

A  serie  da  Incita  é  um  compendio  histórico.  Parece  que 
Camões  a  imitou  no  celebre  Canto  X  dos  Lusíadas;  que  a 
viu,  e  que  a  admirou  em  longas  horas  (i).  Primeiramente, 
todo  o  itinerário  do  Almirante;  depois  a  maior  variedade 
dos  assumptos:  sete  quadros  de  assaltos  (n.'"'  7,  8,  16,  18, 
20,  21  e  22)  duas  grandes  victorias  navaes  (n.°'  13  e  19);  as 
coroações  dos  reis  indigenas  (Sofala,  Cochim,  n.~  10,  12  e 
17);  os  triumphos  das  entrevistas  solcmnes  e  audiências 
apparatosas,  após  os  lances  cruentos  das  armas;  emfim, 
as  vistas  deslumbrantes  das  regiões  tropicaes  em  que  trans- 
luzem  em  algumas  scenas  certas  feições  caracteristicas  do 
temperamento  nacional;  em  face  do  horrendo  Cabo  das 
Tormentas  traça  o  programma  um  suave  idyllio  bucólico 
(n.°  3)!  Nada  mais  caracteristico,  mais  heróico,  no  meio  de 
tão  ingénua  simplicidade. 


(i)  Vid.  também  Canto  VII,  74  e  seg.  até  ao  Canto  VlII,  43.  O 
Gama  explicando  ao  (^^atual,  a  bordo,  a  historia  dos  feitos  dos  portu- 
guezes,  pintada  em  pannos  de  seda. 


154  ARTE 


1.  (i).  A  audiência  de  despedida.  1497,  julho. 

Vasco  da  Gama,  seu  irmão  Paulo  da  Gama  e  o  capitão 
Nicolau  Coelho,  despedem-se  de  El-Rei  D.  Manuel  e  rece- 
bem o  Regimento  para  a  Viagem  da  índia. 

O  assumpto  está  dentro  de  uma  moldura  especial  (pro- 
vavelmente alguma  composição  architectonica  em  estylo 
manuelino)  como  a  das  restantes  tapeçarias.  O  texto  diz 
«em  um  encasamento». 

2.  (11).  Partida  das  naus  para  a  índia.  1497,  a  8  de  julho. 
Procissão  votiva  dos  frades  de  São  Jeronymo  na  praia 

do  Rastello,  com  suas  capas  e  cirios  accesos,  dirigindo-se  á 
ermida  de  Nossa  Senhora  de  Belém  dos  freires  da  Ordem 
de  Christo,  que  se  avista  no  quadro.  No  fundo,  affastan- 
do-se,  quatro  naus  á  vela,  com  as  insignias  da  Ordem  de 
Christo  e  os  anjos  São  Gabriel  e  São  Raphael  na  proa. 
As  naus  levam  também  as  bandeiras  e  nomes  dos  capitães 
e  a  nau  capitaina  a  insígnia  das  quinas. 

As  naus  eram  o  São  Gabriel  de  Vasco  da  Gama ;  o  São  Rafhael  de 
Paulo  da  Gama;  o  Berrio  de  Nicolau  Coelho,  e  uma  barca  sem  nome, 
com  mantimentos,  do  capitão  Gonçalo  Nunes. 

3.  (iii).  Vista  do  Cabo  das  Tormentas.  (Boa  Esperança). 
1497,  22  de  novembro. 

Scena  africana,  com  a  fauna  e  flora  indígenas:  elephantes 
em  terra,  negros,  pastores  com  manadas  de  gado  vaccum, 
sahindo  de  suas  choças  (cubatas)  «á  maneira  de  lá».  Na 
frente  as  naus,  dobrando  o  promontório,  já  asslgnalado  por 
um  Padrão  com  as  quinas  e  a  Cruz  da  Ordem  de  Christo 
em  cima,  e  no  Padrão  data  e  inscripção  adequadas. 

No  regresso  as  naus  dobraram  o  cabo,  a  20  de  março  de  1499. 
Ha  uma  variante  na  descripção  do  Padrão:  «as  armas  e  o  pelicano 
em  baixo  (emblema  de  D.  João  II)  e  a  Cruz  de  Christo  em  cima». 
Acerca  dos  padrões  e  da  sua  coUocação  nos  logares  novamente  des- 


ARTE  155 


cobertos  vide  os  estudos  (cm  franccz)  de  Alexandre  Magno  de  Castilho, 
Lisboa,  1869  c  1870,  e  os  mais  recentes  de  Luciano  Cordeiro,  no  Bo- 
Ijtim  da  Sociedade  da  Gio-^raphia  dj  Lisboa. 

4.  (v).    Vista  de  Moçambique.  Fortaleza  e  porto.  1498  (?). 
Chegada  e  partida  das  naus  empavezadas. 

A  Fortaleza  portugueza  foi  fundada  em  1507.  Os  nautas  tomaram 
terra  na  ilha  de  Moçambique  a  i  de  março  de  1498,  e  pozeram  alli  o 
Padrão  de  S.  Jorge ;  levantaram  ferro  a  1  3  de  março. 

Advirta-se  porém  que  o  texto  declara  sempre  quando  a  construcção 
é  nossa,  feita  de  novo;  vid.  n.°  9.  Cochim;  n.°  14.  Cananor.  Os  lega- 
res da  costa  tinham  naturalmente  fortificações  dos  príncipes  africanos, 
geralmente  árabes  ou  mouros,  que  elles  ás  vezes  artilhavam  com  peças 
de  navios  portuguezes  naufragados,  indo  buscal-os  ao  fundo  do  mar. 
(Fortes  de  Mombaça,  notas  do  Roteiro  da  Viagem  de  Vasco  da  Gama 
ed.  Herculano  e  Castello  de  Paiva.  Lisboa,  1861,  2."  ed.  pag.  154). 

5.  (xix).  Chegada  de  Vasco  da  Gama  a  Calecut.  1498,  20 
de  maio. 

Entra  com  três  naus.  Collocação  do  Padrão  e  recebi- 
mento pela  gente  da  terra. 

A  20  de  maio  surgiram  os  portuguezes  a  duas  léguas  da  cidade, 
termo  da  sua  navegação,  e  logo  depois  passaram  á  cidade,  onde  collo- 
caram  o  Padrão  de  São  Gabriel. 

6.  (xx).  Regresso  da  armada  de  Vasco  da  Gama  a  Lisboa. 
1499,  29  de  julho. 

Entrada  no  porto  de  Lisboa.  Recepção  do  Almirante  por 
El-Rei  D.  Manuel  (1499),  a  quem  apresenta  as  páreas  de 
Quiloa  (1503). 

A  29  de  julho  e  segundo  alguns  auctores,  de  agosto,  onde  já  o  es- 
perava Nicolau  Coelho,  que  entrara  a  i  o  de  julho.  Paulo  da  Gama  fi- 
cou sepultado  na  Ilha  Terceira.  Estiveram  em  viagem  dois  annos  e  vinte 
e  um  dias.  De  i6o  ou  170  homens  chegaram  vivos  55  somente. 

O  Cardeal  Saraiva  diz  (pag.- 98)  que  a  apresentação  das  páreas  foi 

4 


156  AkTE 


em  1503,  portanto,  depois  da  segunda  viagem,  feita  em  1502.  Havia 
pois  n'esta  tapeçaria  assumptos  históricos,  distanciados  por  um  Inter- 
vallo  de  quatro  annos. 

7.  (vi).    Tomada  de  Quiloa.  1502. 

Nos  fortes,  já  entrados,  fluctuam  as  bandeiras  dos  por- 
tuguezes.  Almeida  coroa  o  novo  rei,  tomando-lhe  mena- 
gem e  juramento.  As  naus  victoriosas  na  frente. 

Quiloa  foi  tomada  uma  das  vezes  em  1505  por  D.  P^rancisco  de  Al- 
meida, que  alli  fundou  a  fortaleza  de  São  Thiago  e  coroou  o  novo  rei. 

Os  nautas  estiveram  cm  Quiloa  a  i  de  abril,  mas  não  a  poderam  to- 
mar. O  rei  ficou  tributário  na  segunda  viagem ;  deu  as  Páreas  em  ouro 
em  1502.  D'esse  primeiro  ouro,  apresentado  a  El-Rei  D.  Manuel  em 
1503,  se  fez  a  Custodia  de  Belém  cm  i  506. 

8.  (xviii).    Tomada  de  Calecut.  1502. 

Incêndio  dos  navios  inimigos;  assalto  á  cidade;  incêndio 
da  mesquita  e  do  palácio  real.  Despojos  do  saque  e  fuga 
dos  habitantes.  No  mar,  a  armada  portugueza  triumphante 
e  embandeirada. 

Feito  realisado  por  Vasco  da  Gama,  na  segunda  viagem,  como  cas- 
tigo ás  traições  do  Samorim,  na  primeira  viagem.  (Chegada  a  Calecut 
a  20  de  maio  de  1498). 

9-.  (xi).  Constnicção  da  for  tale  :^a  de  Cochim.  1503,  27  de 
setembro. 

Os  capitães  estão  dirigindo  a  construcção  e  ajudando 
pessoalmente.  Baptismo  dos  indígenas  n'uma  egreja  christã. 
Duas  frotas  andam  no  mar. 

Foi  levantada  por  Francisco  de  Albuquerque,  irmão  de  Affonso,  e 
comcçou-se  a  27  de  setembro.  F^ol  a  primeira  da  índia,  em  data,  e  ficou 
5) cargo  do  immortal  Duarte  Pacheco  Pereira.  A  coroação  do  Rei  teve 
logar  em  1505  por  D.  Francisco  de  Almeida  (vid.  Quiloa).  A  interven- 
ção directa  dos  capitães,  pondo  mãos  d  obra  na  construcção  dos  baluar- 


ARTE  ts1 


tcs,  c  um  facto  que  se  repete  na  historia  da  índia.  Quando  se  fez  a  de 
Quiloa  D.  Francisco  de  Almeida  trabalhou  como  o  mais  humilde  alve- 
ncl  (Schccfer,  vol.  III,  pag.  202). 

10.  (xi  a).  Entrevista  do  Rei  de  Cochim  e  do  capitão  fior- 
tuguez,  no  mar. 

Descrlpção  de  outra  tapeçaria,  com  a  rubrica  traçada 
(vid.  os  n.°'  9  e  12). 

O  portuguez  nos  seus  batçís  de  gala  manda  saudar  com 
o  toque  das  trombetas  o  rei  da  terra,  que  chega  n'umas  an- 
das, cercado  de  Nayres,  e  entra  no  batel  do  Capitão-mór  a 
fim  de  prestar  vassalagem. 

11.  (xxi).    Vis  la  da  Jeitoria  de  Cochim. 

Sccna  de  permutação  das  especiarias,  os  mercadores,  a 
descarga  das  fazendas  e  a  venda  das  jóias. 

12.  (xxi  a).  Cerimonia  do  Acto  de  menagem,  prestada  pelo 
Rei  de  Cochim. 

Entrega  cerimoniosa  da  copa  de  ouro  a  El-Rei.  A  mul- 
tidão oriental;  a  corte  do  principe,  com  seus  trages  e  ar- 
mas, seus  andores  (andas),  elephantes,  pálios  (sombreiros), 
etc. 

13.  (xv).    Victoria  naval  de  Panane.  1504. 

O  texto  descreve  a  batalha  no  mar:  duas  caravellas  por- 
tuguezas  contra  dez  naus  inimigas  e  o  fogo  das  baterias 
.  em  terra. 

Victoria  de  Lopo  Soares  de  Albergaria  em  dezembro,  junto  de  Pa- 
nane, 14  léguas  ao  sul  de  Calecut.  A  cidade  foi  tomada  a  23  de  outu- 
bro de  I  507  por  D.  Francisco  de  Almeida  e  Tristão  da  Cunha. 

14.  (xii).   Construcção  da  fortaleza  de  Cananor.  1505. 

A  Feitoria  (a  4  legoas  de  Cochim)  data  de  i  8  de  janeiro  de  i  503  c 
foi  obra  de  Vasco  da  Gama ;  a  fortaleza  cm  regra  Icvantou-a  D.  Fran- 
cisco de  Almeida  em  1505.  Vid.  Scha;fer  vol.  III,  pag.  189  e  203);  a 
tomada  da  cidade  teve  logar  em  setembro  de  i  504  por  Lopo  Soares. 


i5â  ARTE 


15.  (xvi).  Descobrimento  de  Ceilão  (Taprobana)  1505. 
Chegada  das  naus.  Collocação  do  Padrão.  Recepção  dos 

embaixadores  portuguezes  pelo  Rei  de  Ceilão.  Os  indíge- 
nas carregando  as  naus  de  canella. 

Foi  D.  Lourenço  de  Almeida  que  lá  chegou  primeiro,  indo  de  Gôa 
Em  I  5  I  7  voltaram  os  nossos  alli  com  mais  força,  e  em  i  5  18  levantou 
Lopo  Soares  de  Albergaria  o  primeiro  forte. 

16.  (vii).  Assalio  de  Mombaça.  1505,  13  de  agosto. 

Desembarque,  tomada,  saque  e  incêndio  da  cidade  sum- 
ptuosa. Os  soldados  portuguezes  estão  arvorando  as  ban- 
deiras nos  fortes-  Fuga  dos  moradores  pelas  portas  e  ca- 
minhos, Juncados  de  cadáveres.  Caracterisação  dos  typos, 
trages,  bandeiras  e  armas  do  gentio.  A  armada  recebe  os 
despojos  da  victoria. 

A  tomada,  o  saque  e  o  incêndio  foram  sob  a  direcção  de  D.  Francisco 
de  Almeida  a  i  3  de  agosto  de  1505  (Schaifer,  vol.  III,  pag.  202).  Os 
portuguezes  chegaram  a  Mombaça  a  7  de  abril  de  1498  e  sahiram  a 
I  3.  Foi  Ruy  Lourenço  Ravasco,  da  armada  de  António  de  Saldanha, 
quem  fez  o  rei  tributário  em  1504. 

17.  (iv).  Desembargue  dos  fortugue:^es  em  Sofala.  Vas- 
salagem do  rei  africano. 

A  composição  dividida  em  duas  partes.  Na  frente  as 
naus  ancoradas,  com  o  vaivém  dos  mouros  e  cafres,  que 
acodem  ao  resgate  do  ouro  e  troca  de  mercadorias.  No 
fundo  está  a  composição  dividida  em  duas  scenas.  De  um 
lado  os  portuguezes  aportam  nos  bateis  para  coUocar  o  Pa- 
drão das  Quinas  no  meio  da  multidão  pittoresca  dos  mou- 
ros e  cafres:  «ao  natural  nas  cores  e  vestidos», — separa- 
dos comtudo,  para  accentuar  a  hostilidade  das  raças  e  in- 
teresses contrários,  em  dois  grupos:  «os  mouros  em  um 
cabo  (isto  é,  extremidade)  apartadamente  e  os  cafres  em 
outro». 


ARTE  159 


Do  outro  lado  o  Rei  de  Sofala  presta  homenagem  ao 
capitão  portuguez,  recebendo  a  bandeira  real.  A  paysagem 
é  caracterisada  pela  flora  e  fauna  indigenas  (arvores,  pro- 
vavelmente palmeiras,  etc,  elephantes,  leões  e  buffalos). 

P'oi  Pedro  de  Annaya  quem  fez  vassalo  c  tributário  o  Rei  de  Sofala ; 

0  mesmo  construiu  a  fortaleza  a  2  i  de  setembro  de  1505.0  texto  falia 
somente  em  capitam  (anonymo). 

18.  (xviii).    Tomada  de  Chaúl.  1506. 

O  primeiro  capitão  que  alli  chegou  foi  D.  Lourenço  de  Almeida,  que 
no  rio  de  Chaúl  achou  depois  gloriosa  sepultura.  (Gerson  da  Cunha, 
Notes  on  th;  history  and  antiquitics  of  Chaul  and  Bassein.  Bombay, 
1876,  pag.  24). 

19.  (xiv).  Victoría  naval  de  Coulão  sobre  os  mouros. 
1506. 

É  o  feito  de  D.  Lourenço  de  Almeida,  filho  do  grande  Viso-Rei  em 
Coulão,  a  26  de  Março  de  i  506  sobre  as  frotas  combinadas  do  Samo- 
rim  e  dos  mouros  alliados.  Schyefer  (vol.  III,  pag.  207)  indica  18  de 
março. 

20.  (ix).    Tomada  de  Socotorà.  1507. 

A  cidade,  situada  á  entrada  do  golpho  arábigo,  foi  conquistada  por 
Tristão  da  Cunha,  que  tomou  a  fortaleza,  baptizando-a  com  o  nome  de 
São  Miguel,  depoi?  de  reformada.  Invernou  ahi  pela  primeira  vez  em 

1  504  Diogo  Fernandes  Pereira,  desgarrado  da  armada  de  António  de 
Saldanha. 

21.  (viii).    Tomada  do  logar  de  Brava.  1507. 

O  feito  realisou-o  Tristão  da  Cunha,  que  foi  ahi  armado  cavalleiro 
por  Affonso  de  Albuquerque.  (Schacfcr,  vol.  III,  pag.  208). 


iúo  Al^TK 


22.  (x).    Tomada  de  Ormuz.  1507. 

A  24  de  outubro  começou  Aflfonso  de  Albuquerque  a  fortaleza  de 
Nossa  Senhora  da  Victoria. 

23.  (xiii).   Vicioria  naval  de  Diu  sobre  os  Rumes.  1509. 
Cada  uma  das  naus  havia  de  levar  a  bandeira  com  as 

armas  de  seus  capitães. 

E  provável  que  seja  a  victoria  de  3  de  fevereiro  de  D.  Francisco  de 
Almeida  contra  o  Sultão  do  Egypto,  diante  de  Diu.  O  Sultão  unira-se 
com  o  Samorim  de  Calecut  e  o  Rei  de  Cambaia.  O  Cardeal  Saraiva  diz 
também,  como  o  texto  do  sec  XVI:  «afugentou  da  índia  os  Rumes  des- 
troçados» (pag.  107). 

24.  (xxii).   Sacrifício  fúnebre  da  mulher  hindu. 

«As  mulheres  com  se  queymam  com  o  modo  todo  em 
que  se  faz». 

Scena  de  costumes  da  índia.  A  viuva  hindu  lança-se  enfeitada  de  jóias 
na  fogueira,  onde  é  queimado  o  cadáver  de  seu  marido.  Os  amigos  e 
parentes  accompanham  o  acto  com  descantes,  ao  som  de  instrumentos. 
Linschotten  gravou  uma  scena  assim  no  seu  magnifico  Itinerário  ou 
Viagem  á  índia  portugueza,  na  segunda  metade  do  sec.  XVI  (em  hol- 
landez).  Amsterdam,  1596  foi.  pag.  58-59. 

Este  numero  e  os  quatro  seguintes  são  de  costumes  da  índia  e  re- 
presentavam talvez  pannos  menores,  para  encher  vãos  de  janellas  ou 
portas. 

25.  (xxiii).  Morte  do  Rei. 

«O  rei  que  se  espedaça  e  o  modo  em  que  ho  faz». 

26.  (xxiv).  Mercado  das  mulheres  escravas. 
«As  mulheres  que  se  mettem  nos  cambos». 

27.  (xxv).  Enfeites  das  mulheres  hindus. 

«O  modo  de  trazer  as  Jóias  nos  dedos  dos  pés  e  o  modo 
em  que  as  trazem». 

Sobre  a  fabulosa  riqueza  das  jóias  indianas  vid.  Mendes  Pinto.  Sobre 


ARTE  i6i 


o  modo  de  as  trazer  e  coUocar  vid.  as  graviiras  de  Linschottcn:  x>  typo 
da  Balhadcira,  muito  caractcristico. 

28.  (xxvi).  Os  transportes  em  viagem. 

O  texto  alludc  ás  andas  portáteis,  levadas  por  homens  aos  hombros, 
de  que  falia  João  de  Barros  frequentes  vezes.  Linschotten  traz  differen- 
tcs  modelos  preciosos,  usados  na  índia  na  segunda  metade  de  sec.  XVI. 

Summarlo  da  descripçào  dada  por  Graça  Barreto  de 
pag.  II  a  25.  Os  números  são  postos  por  nós  para  facili- 
tar o  confronto  com  a  nossa  relação.  O  n.®  Xla  é  uma  va- 
riante de  XI,  citada  em  nota  por  G.  B.  Os  n."*  XIX.  XX, 
XXI  e  XXI  a  estão  traçados  no  original,  o  que  não  signi- 
fica, todavia,  que  as  respectivas  tapeçarias  ficassem  em 
projecto.  Os  n.°*  XVIII  a  XXVIII  não  têm  descripçào. 

I.  Primeiramente  em  como  ho  almirante  e  seu  irmaõ  e 

nicolao  coelho,  etc. 
II.  em  outro  encasamento  nosa  senhora  de  belem,  etc. 

III.  Em  outro  o  cabo  da  boõa  esperamça,  etc. 

IV.  Em  outro  Çufalla  pello  naturall,  etc. 

V.  Em  outro   mocanbique   huúa   forteleza  e  porto  de 

mar,  etc. 
VI.  Em  outro  quyloa  também  no  natural,  forteleza,  etc. 
Vil.  Em  outro  mambaça  como  se  toma,  etc. 
VIII.  a  tomada  de  braua  como  foy. 
IX.  Em  outro  o  fecto  de  çoçotora,  etc. 
X.  o  fecto  de  ormuz,  etc. 
XI.  o  fazimento  da  fortaleza  de  cochy,  etc. 
XI  a.  mostra  do  assento  que  fez  o  capitam  delRey  nosso 

Senhor  com  elRey  de  cochy,  etc. 
XII.  o  fazimento  de  cananor,  etc. 

XIII.  o  desbarato  da  armada  dos  Rumes,  etc. 

XIV.  o  desbarato  da  armada  dos  mouros,  etc. 


103  ARTE 


XV.  o  desbarato  e  destroiçam  que  fez  lopo  soares,  etc. 
XVI.  o  descobrimento  da  taprobana,  etc. 
XVII.  A  tomada  de  chaul,  etc. 
XVIII.  A  tomada  de  Calecut,  etc. 
XIX.  a  chegada  do  almyrante  a  callecut,  etc. 
XX.  A  tornada  do  almyrante  e  chegada  a  lixboa,  etc. 
XXI.  em  cochy  a  casa  da  feitoria,  etc. 
XXI  a.  E  como  se  daa  a  copa  a  el-Rey  de  cochy,  etc. 
XXII.  as  molheres  que  se  queymam,  etc 

XXIII.  o  Rey  que  se  espedaça,  etc. 

XXIV.  as  molheres  que  se  mettem  nos  cambos. 

XXV.  o  modo  de  trazer  as  joyas  nos  dedos  dos  pés,  etc. 
XXVI.  os  andores  como  sam  guarnecidos  de  pedraria. 


As  obras  de  que  nos  servimos  para  a  fixação  da  chro- 
nologia  vão  citadas  no  texto.  Sobresahe,  alem  da  Historia 
de  Portugal  do  allemão  Schaefer,  a  celebre  obra  também 
allemã  de  Peschel,  Historia  do  século  das  descobertas.  Stutt- 
gart,  1858;  emfim  :  o  índice  chronologico  das  navegações, 
etc,  dos poriuguezes,  no  vol.  V  das  Obras  completas  do  Car- 
deal Saraiva  (Frei  Francisco  de  S.  Luiz).  Lisboa,  1875. 

A  relação  das  tapeçarias  sahiu  também  nos  Documentos 
da  Torre  do  Tombo,  publicados  pela  Academia  (Centená- 
rio Colombino).  Lisboa,  1892,  pag.  516-518. 

(Continua). 
//^  U^  ^r*-r.,^..   w*;.,  ■     Joaquim  de  Vasconcellos. 

Errata  importante  ao  artigo  antecedente.  Pag.  8q,  linha  i  5  :  A  ico- 
nographia  reetante  dos  dous  séculos  (palavra  omittida). 


BOLETIM    INTERNACIONAL 


ALLEMANHA 


REVISTA  DAS  REVISTAS. 


EOPOLDO  Katscher  acaba  de  publicar  na  In- 
ternationale Litteraturberichte,  de  Leipzig,  a 
conclusão  do  seu  interessante  artigo  acerca  da 
litteratura  húngara  nos  últimos  annos  (Die  un- 
gariscke  Litteratur  der  lel\ten  Jahre).  O  mesmo 
numero  da  Internationale  lÀtteraturberichte  in- 
sere um  pequeno  estudo  sobre  Gyp  (Eine  Pari- 
ser  Schri/tstellerinJ,  firmado  pelo  professor  J. 
Machley,  de  Eierne. 
#     No  ultimo  íasciculo  d;is  Romanische  Forschungen,   Hugo  Albert 

Rennert  publica  e  annota  o  precioso  Cancioneiro  hespanhol  do  British 

Museum. 


ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

L.  Andreas-Salomé:  Ruth  (J.  G.  Cotta,  Suttgart) ;  S.  Beissel :  Fra 
Giovanni  Angélico  da  Fiesole.  Scin  Leben  und  seine  Werke  (Herder, 
Freiburg) ;  C.  v.  Gonzenbach:  Pilgerritt.  Bilder  aus  PalJistina  u.  Syrien 
(A.  Ascher  6c  Co,  Bcrlin);  H.  Grasbcrgcr:  Licht  u.  Liebe.   Gedichtc 


104  ARTE 


(Gg.  Heinr.  Mcyer,  Leipzig) ;  A.  Guntermann :  Gedichte  (Lorenz  & 
Waetzel,  Freiburg  i  B);  J.  L.  Windholz:  Riller,  Tod  u.  Teufel.  Ein 
Drama  In  Versen  (S.  Fischcr,  Berlin). 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Morreu  em  Munich  o  pintor  F.  P3'loty,  professor  da  Academia 
de  Bellas-Artes  da  mesma  cidade. 

*  Inaugurou-se  ha  pouco  em  Francfort  uma  interessante  Exposição 
Goethe,  na  qual  figuram  cartas,  retratos  c  medalhas  do  grande  poeta. 


AUSTRIA-HUNGRIA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Está  aberta  em  Vienna  uma  exposição  das  obras  de  três  artistrs 
fallecidos  recentemente :  Wilhelm  von  Lindenschmidt  e  Theodor  von 
Hermann,  pintores,  e  Ludwig  Díimbauer,  esculptor. 

BÉLGICA 

REVISTA  DAS  REVISTAS. 

*  O  ultimo  numero  da  Reviie  Générale,  de  Bruxclles,  insere,  entre 
muitos  outros  escriptos,  uma  admirável  novella  de  P.  Heyse,  traduzida 
em  francez  por  A.  Chevalier. 

FRANÇA 

BIBLIOGRAPHIE. 

Le  livre  de  la  naissance,  de  la  vie  et  de  la  mort  de  la  bienheureuse 
Vierge  Marie  {Y*3lt\í,  Mercure  de  France).  —  N'uma  magnifica  edição, 
cujo  valor  é  realçado  pelas  bellas  illustrações  de  Paul  Ranson,  traça  A. 
Ferdinand  Herold  uma  limpida  e  estylisada  lenda  da  Virgem,  colhida 
e  inspirada  sobretudo  dos  Evangelhos  apocryphos. 

REVISTA  DAS  REVISTAS. 

*  Como  estava  annunciado,  o  ultimo  numero  do  Mercure  de  France 
publica  uma  longa  e  interessante  série  de  respostas  dadas  pelos  novos 
á  pergunta:  Quelle  est  votre  opinion  sur  Alexandre  Dumas  fils? 


ARTE  165 


Eis  algumas  d'cssas  respostas : 

Al.  Paul  Adam. —  S'il  laisse  une  trace  dans  l'histoirc  du  sícclc,  Ic 
souvenir  d'Alcxandre  Dumas  fils  marquera  une  petite  évolution  dans 
les  moeurs  plutôt  que  dans  les  Icttrcs.  Dépourvue  d'érudition  et  de  qua- 
lités  philosophiques,  d'idées  généralcs,  sa  verve  aura  servi  surtout,  de- 
vant  le  vulgaire,  la  réhabilitation  du  bátard,  de  la  fille-mcre,  de  la  cour- 
tisane  scntimentale,  etc...  Avant  lui,  ils  cncouraient  plus  de  mépris 
officiel. 

Nous  saisissons  mal  à  présent  Tintérêt  de  cettc  logomachie.  En  se 
mcttant  dans  la  posture  horizontalc,  Dcnise,  par  exemple,  devait  bien 
prévoir  Tennui  dos  neuf  móis ;  et  nous  n'avonfe  pas  à  la  plaindre  parce 
que,  la  vertu  lui  ayant  scmblé  moindre  que  Tinstinct  (ce  qui  est  une 
opinion  legitime),  elle  prétend,  malgré  cela,  vivre  honorée  deceuxdont 
elle  repudia  les  príncipes. 

Je  deteste  ces  héroíncs  qui  veulent  connaitre  le  plaisir  des  catins, 
sans  rêtrc  pour  le  monde,  tout  en  Tctant  pour  leur  perversité,  et  en 
gardant  néanmoins  la  considération  ou  la  forlune  qui  leur  font  la  vic 
commodc.  Alexandre  Dumas  détruit  avec  assez  de  bonhcur  cette  làchetc 
de  maintes  fcmmes  incapables  de  s'affirmer  en  accord  avec  leur  dòsir, 
contrc  rhypocrisie.  Sur  ce  point,  son  travail  draraatique  oflfre  un  cen- 
ton  de  remarques  interessantes,  depare  par  les  redites,  et  d'extraor- 
dinaircs  puérilités  comme  cclle  du  dénouement  de  la  Princesse  de 
Bagdad. 

J'ai  lu  une  bonne  partie  de  ses  pièces.  Ça  n'a  gucre  d'importance 
pour  la  nourriture  de  Tesprit,  mais  ce  peut  être  choisi  ainsi  qu'un  dé- 
lasscmcnt  d'aprcs-diner.  Tel,  en  une  autre  note,  Labiche. 

M.  Edmond  Barthèlemy.  — Je  n'ai  jamais  voulu  ni  pu  lire  aucun  li- 
vre de  M.  Alexandre  Dumas,  fils,  mes  préoccupations  et  mes  recher- 
ches  me  rendant  indifférent  aux  prétendus  problòmes  agites,  quand 
même,  dans  le  vide,  par  ce  vigoureux  et  inutilc  dialecticien  de  la  vaine 
pose  mondaine. 

M.  Léon  Bloy.  —  Rassurez-vous.  Ma  réponse  n'cxcédera  pas  douze 
lignes.  Voici  mon  «opinion»  pour  le  temps  et  pour  réternitc. 

Le  fils  Dumas  fut  un  sot  et  un  hypocrite. 

Les  pleurs  ignbles  de  la  presse  ou  les  lamentatíons  de  quelques  gâ- 
teux,  tels  que  Coppée,  n'autorisent  pas  à  supposer  que  la  nouvellc  gé- 
nération  littéraire  puisse  être  assez  bassc  pour  accorder  une  importancc 
quelconque  à  la  disparition  de  ce  mulâtre. 

M.  Eugénio  de  Castro.  —  Flairant  le  succcs,  Alexandre  Dumas  fils 
a  mis  les  rcssources  de  son  mctier,  qu'il  connaissait  três  bien,  au  scr- 
vice  du  faux  goCit  public,  qu'il  connaissait  encore  micux.  Soq  oeuvrç 


i6ó  ARTE 


est  au-dessous  de  son  talent,  qui  était  grand  —  bien  que  trop  déclama- 
toire:  pour  triompher,  il  a  dú  se  laisser  vaincre.  Ce  fut  un  impardon- 
nable  manque  de  fierté  artistique.  En  outre,  il  n'avait  point  d'áme :  je 
conçois  qu'on  Tadmire,  mais  je  ne  peux  pas  concevoir  qu'on  Taime. 

M..^^^  Judtth  Cladel. — Je  vous  remcrcic  de  la  grave  question  que 
vous  me  posez,  mais  n'y  puis  répondre  :  je  ne  suis  qu'une  étudiante 
en  littérature,  connaissant  Eschyle  depuis  quelque  temps  seulement, 
et  n'avant  encore  jamais  lu  une  lignc  d'Alexandre  Dumas  fils. 

M.  Maurtce  Maeterlinck.  —  Je  ne  me  rappelle  pas  avoir  la  une  ccu- 
vre  d'Alexandre  Dumas  fils.  Cerles,  je  ne  m'en  vante  pas,  mais  je  crois 
qu'une  sorte  d'instinct  irifaillible  dirige  nos  lectures,  et  qu'ici  aussi  il 
est  peut-étre  salutaire  d'obéir  simplcment  à  des  lois  que  Ton  ne  com- 
prend  pas. . . 

M.  Charles  Morice. — Non,  Alexandre  Dumas  fils  ne  fut  pas  un 
grand  écrivain.  Ce  fut  pourtant  un  esprit  original  et  souvent  puissant. 
Mais,  avec  une  conscience  dont  il  lui  faut  tcnir  compte,  il  reconnais- 
sait  lui-même  qu'il  n'avait  pas  de  «style».  II  eut  aussi  le  tort  de  s'inté- 
resser  exclusivement  aux  circonstances  sociales,  c'est-à-dire  provi- 
soires. 

Son  oeuvre  est  faite  de  questions  auxqucUes  on  pourrait  aisément 
répondre  en  réforment  la  loi :  c'est  le  poete  Clóvis  Hugues  qui  me  fait 
cette  observation  dont  la  justesse  est  evidente. 

M.  Henri  de  Régnier,  —  On  préférerait,  peut-être,  relire  Toeuvre  de 
Dumas  père  que  voir  jouer  eelle  de  Dumas  fils. 

Depois  das  respostas,  o  Mercure  insere  uma  Moralité,  de  Remy  de 
Gourmont,  que  termina : 

«II  semble  que,  photographiés  au  gyroscope,  les  quatre-vingt-une 
lettres  donneraient  ce  nègatif : 

^^ Alexandre  Dumas  fils  n'est  pas  un  grand  écrivain». 

#  Acaba  de  apparecer  em  Paris  o  primeiro  numero  da  Revue  Rouge, 
dirigida  por  Gustavo  Langlet. 

#  Vem  curiorissimo  o  ultimo  numero  de  YYt7iagier,  superiormente 
dirigido  por  Remy  de  Gourmont  e  Alfred  Jarry.  Entr<í  as  illustrações, 
destacam-se :  uma  lithographia  original  de  Whistler,  um  croquis  de 
Clésinger  e  duas  gravuras  de  Lucas  Cranach.  O  texto  é  formado  pelo 
Milagre  de  Theophilo,  de  Ruteboeuf  e  pelo  Ludus  super  iconia  S-  Nico- 
lai,  de  Hilarius  Monachus.  Estas  duas  interessantec  composições  foram 
traduzidas  e  commentadas  por  Remy  de  Gourmont. 

#  A  Revue  Blanche  do  t."  de  janeiro  publica  uma  bella  prosa  de 
Viiliers  de  Tlsle-Adam,  Lady  Hamilton,  e  um  notável  artigo  de  Gustave 
Kahn,  La  Vie  Mentale. 


ARTE  167 


PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  N'umas  escavnções  em  Yzeures  acaba  de  ser  descoberto  um  tem- 
plo romano,  dedicado  a  Minerva,  ornado  de  numerosos  baixo-relevos. 

#  M.  Maurlce  Griveau  começou,  ha  dias,  um  curso  livre  de  esthc- 
tica.  Assumpto :  Historia  do  Bello  na  natureza. 

#  O  ministro  das  Bellas-Artes  foi  auctorisado  a  acceitar  uma  colle- 
cção  de  cerâmica  japoneza  avaliada  em  7  5 ,045  francos,  e  legada  ao  Mu- 
seu do  Louvre  por  M.  Grandidier. 


HESPANHA 

BIBLIOGRAPHIA. 

*  Por  Galicia,  por  José  Novo  y  Garcia  (Andrcs  Martines,  l-a  Co- 
runa).  Por  Galicia,  41.°  volume  da  interessante  Biblioteca  Gallega,  é 
uma  coilecção  de  peq*uenas  prosas  (cuarlillas  y  apuntes),  escriptas  com 
vigor  e  colorido.  Particularmente  interessante  o  capitulo  Al  principio 
y  ai  fin,  consagrado  á  memoria  de  Rosália  Castro,  a  «rola  da  Galliza». 

REVISTA  DAS  REVISTAS. 

*  Acabamos  de  receber  o  1 .°  numero  da  Revista  Critica  de  Histo- 
ria y  Literatura  (espanolas,  portuguesas  é  hispano-americanas),  que  se 
publica  em  Madrid.  Na  lista  dos  coUaboradorcs  figuram,  entre  outros, 
os  nomes  de  D.  Carolina  Michaelis  de  Vasconcellos,  dr.  Theophilo 
Braga  e  F.  Martins  Sarmento. 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Appareceu  ha  pouco  o  primeiro  tomo  da  Biblioteca  artistica,  que 
tem  por  fim  tornar  conhecidas  as  mais  notáveis  obras  architectonicas 
da  Hcspanha. 

*  Annuncia-se  para  breve  a  publicação  dos  Diários  de  Jovellanos. 

ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

F.  Belart :  El  prosaismo  en  el  arte;  Joseph  Bodria  :  Roselles  (poesias 
valencianas);  J.  A  Calcano :  Obras  poéticas;  Adolfo  de  Lafuente :  Poe- 
sias selectas;  Q.  Mcnéndez  Pidal :  Três  Poesias;  E.  Pardo  Bazán :  Por 
la  Espaiia  pintoresca ;  ^[a.nuQ\  Pardo  y  Sarmicnto :  \'ersos;  J.  \'erda- 
guer :  Sant  Francesch. 


i68  ARTE 

INGLATERRA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  W.  M.  Rossettl  acaba  de  oíTereccr  à  Nalional  Porlrait  Galleiy 
um  (ksenho  de  Dante  Gabriel  Rossetti,  representando  o  pintor  Madox 
Brown,  que  foi,  como  c  sabido,  o  precursor  dos  Pre-Raphaeltst  Bro- 
thers. 

*  O  British  Museum  acaba  de  comprar  por  cerca  de  cento  e  qua- 
renta contos  de  réis  a  collecção  de  desenhos,  gravuras  e  agoas  fortes  do 
coronel  Malcolm.  N'essa  collecção  figuram,  entre  outras  preciosidades, 
i6o  desenhos  de  Raphael,  i6o  de  Miguel-Angelo  e  160  de  Rubens, 
200  trabalhos  de  Rembrandt  e  vários  estudos  de  Botticalli  e  de  Leo- 
nardo da  Vinci. 

*  Deve  apparecer  brevemente  em  Londres  uma  nova  revista  litte- 
raria,  The  Savoy,  dirigida  por  Arthur  Symons  e  Aubrey  Bcardsley. 

*  Falleceu  no  dia  1  2  de  dezembro  ultimo  o  conhecido  escriptor 
Robert  Wllliam  Browne.  Deixa,  entre  outras,  as  seguintes  obras:  His- 
tories of  Greece  and  Rome,  Hiilories  o/Greek  and  Roman  Classical  Li- 
terature  e  Ethics  of  Aristolle  Franslated. 

*  Falleceu  o  notável  homem  de  Icttras  John  Ormsby,  traductordo 
Poema  dei  Cid  e  do  D.  Quijoíe. 

ITÁLIA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Os  jornaes  italianos  continuam  a  referir-se  com  o  maior  enthu- 
siasmo  ao  bello  livro  da  nossa  collaboradora  Neera,  Anima  sola. 

*  Publicaremos  brevemente  um  artigo  de  Vittorio  Pica  acerca  das 
Vergine  dei  Rocce  de  Gabriele  d'Annunzio. 

PORTUGAL 

BIBLIOGRAPHIE. 

Jornadas  feio  mundo  (Voyages  à  travers  le  monde)  par  le  Comte  de 
Arnoso  (Porto,  Magalhães  et  Moniz,  éditeurs  1895). 

Ce  livre  est  divise  en  dcux  parties:  I  Em  caminho  de  Pehin  (En  route 
pour  Pékin);  II  Em  Pekim  (à  Pékin).  —  Ainsi  que  Tauteur  nous  rexpli- 
que  dans  un  petit  prologue  —Au  lecteur — le  volume  de  433  interes- 
santes pages,  est  forme  par  Ics  notes  prises  en  1887,  au  cours  d'un  beau 


ARTE  169 


voyagc.  Et  ccs  notes  donncnt  au  Icctcur  comme  nous  Ic  dit  Ic  prologue 
la  savjttr  de  la,  f>remièrá  impression  que  dcs  coutumes  et  des  pays.iges 
aussi  différenls  produtsent  dans  1'esprit  du  voyageur  Cest  dans  cette 
saveur  de  la  premièrc  impression  et  dans  ce  caractere  léger  de  simples 
notes  que  reside  le  charme  de  ce  livre  qui  se  lit  sans  effort,  quoique 
fort  intéressant  par  Ics  importants  documcnts  quil  nous  fournit 

II  y  a  cn  eiTet  deux  manicres  d'ccrirc  des  livres  des  voyages:  La  pre- 
mière  consiste  à  s'appropricr  tous  les  sujcts  et  tous  les  aspccts  et  à  en 
donner  ensuite,  sous  une  forme  plus  au  moins  personnelle,  soitlasyn- 
thèse  des  observations  faites  par  Tauteur,  soit  les  lignes  caractéristl- 
qucs  de  ce  que  Ton  a  étudié  et  vu  comme  philosophcou  sociologue.  La 
secondc  méthode  note  au  contraire  tous  les  aspects,  fixe  les  couleurs, 
les  formes,  les  usages,  etc.;  Tauteur  dans  ce  cas  est  absorbé  par  le  char- 
me extérieur  et  immédiat  des  pcrsonnes  et  des  choses  et  est  mCi  par  la 
simple  et  directe  curiosité  qui  scmpare  de  celui  qui  se  déplace  pour 
voir.  Cest  ce  dcrnicr  procede  qu'emploie  le  Comte  d'Arnoso.  Mais, 
quand  ce^  notes  sont,  comme  dans  le  cas  actuei,  tracées  intelligement, 
non  sculcment  avec  un  vif  amour  du  pittoresque,  mais  aussi  avec  une 
louable  curiosité  pour  tout  ce  qui  se  revele  à  lui  de  nouveau,  le  lecteur 
peut,  au  travcrs  des  aspects,  pcnétrer  dans  la  vic,  dans  Tintimité  des 
hommes  et  des  choses  de  même  que  la  vue  d'une  certaine  fleur  nous  in- 
dique la  nature  du  sol  qui  la  produit. 

En  dehors  de  ces  notes  —  En  roíite  pour  Pékin  —  celles  qui  forment 
la  seconde  partie  serapportentau  théâtre,  aux  produits  deTindustrie  ar- 
tistique  à  la  politique  et  aux  coutumes,  aux  usages  sociaux  et  aux  pra- 
tiques religicuses ;  ces  notes  nous  montrent  que  si  Tauteur  n'a  pas  eu  le 
temps  d'étudier  en  détail  tous  ces  problcmes  il  ne  les  a  pas  moins  envi- 
sagés  non  comme  un  simple  dandy  qui  s'amuse  en  voyageant,  mais  com- 
me un  homme  qui  s'intéresse  aux  choses  dignes  d'intérêt. 

L'édition,  grand  in  8",  est  trcs  soignée  et  elegante  en  sa  large  sim- 
plicité. 

LE  PORTUGAL  X  l'ÉTRANGER. 

*  Au  quatrícme  numero  trimestrel  de  1895  du  Magazine  Interna' 
tional,  nous  trouvons,  outre  une  note  fort  aimable  pour  Arte,  un  im- 
portant  extrait  du  livre  que  va  publicr  M.  Magalhães  Lima,  dirc- 
cteur  du  SjcuIo.  Ce  livre  aura  pour  titre  :  UQívre  inlernattonale  (A 
Obra  Internacional),  paraitra  simultancmcnt  en  français  et  cn  portu- 
gais,  et  prcchera  Tarbitragc,  et  la  fédération  internationale.  Nous  ap- 
prenons  que  la  même  revue  a  demande/  à  notre  représentant  français, 


170  ARTE 


des  traductions,  qul  paraitront  inccssamment,  de  João  de  Deus  et  de 
Theophilo  Braga. 

*  Le  fascicule  de  L'Ermita,ge,  qui  porte  la  date  de  Janvier,  contient 
la  traduction  française  en  prose  rythmée  par  Louis-Pilate  de  Brinn'Gau- 
bast,  du  poème  Pan,  par  Eugénio  de  Castro.  L'origlnal  de  ce  poéme 
fait  partie  du  recueil  sous  presse :  Salomé  et  auires  Poèmes. 


TURQUIA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  Le  Stctmboul  (qui,  soit  dit  en  passant,  nous  a  souhaité  la  bien- 
venue  en  des  termes  dont  nous  sommes  confus)  a  entrepis  la  publica- 
tion,  dans  ses  Suppléments  litíéraires  hebdomadaires,  de  petits  poèmes 
arméniens  traduits  soit  en  vers  français,  soit  en  prose,  par  Alexandre 
Panossian,  Jean  Minassian,  etc.  La  littérature  arménienne  nous  semble 
bien  interessante;  nous  en  rcparlerons  bientôt.  Contentons-nous,  en 
attendant  de  prendre  note  des  noms  de  Virginie  Aschdjian  et  de  Archag 
TcHOBANiAN  (ce  demier  n'est  plus  inconnu  des  lecteurs  du  Mercure  de 
France,  auxquels  Ta  presente,  il  y  a  quelques  móis,  notre  collaborateur 
Pierre  Quillard ;  ni  de  ceux  de  la  Revue  des  Revues,  ou  nous  trouvons 
(i.«'  décembre  iSgs)  une  excellente  version  de  son  poème:  UEnterre- 
ment. 


N.°  3— JANEIRO  DE  1896 


COIMBRA  —  IMPRENSA  DA  UNIVERSIDADE 


JOÃO  DE  DEUS 


Joáo  de  Deus,  por  Celso  Hermínio 


Em  uma  pequena  bio- 
graphia  do  incompará- 
vel poeta,  que  publicá- 
mos por  occasião  do  seu 
Festival  de  8  de  março 
de  189$,  (O  ligámos  em 
certa  forma  a  manifes- 
tação do  seu  génio  ly- 
rico  á  relação  ethnica 
da  provincia  de  que  é 
oriundo:  «Basta  olhar 
para  o  retrato  de  João 
de  Deus :  tem  o  sorriso 


(i)  Revista  fortugueza,  n.»  4,  pag.  135  a  147. 
I 


1^3  ARTE 


de  Aríosto,  bondoso  mas  dominatívo,  que  não  destoa  do 
seu  typo  árabe,  cuja  regressão  morphologica  se  accentua  na 
estatura  mean  e  delgada,  nos  cabellos  pretos  e  macios,  nas 
linhas  finas  e  nervosas  da  physionomia,  no  olhar  a  um 
tempo  vehemente  e  extático.  Na  sua  vida,  a  melhor  parte 
passou-a  na  inacção  de  contemplativo,  abstrahindo  do 
mundo  como  um  suphi  da  Pérsia,  entregando-se  á  onda 
dos  acontecimentos  com  a  confiança  do  árabe  na  fatali- 
dade». 

Estas  palavras  não  passaram  indifferentemente  sob  os 
olhos  de  Henrique  das  Neves,  um  dos  mais  antigos  e  maio- 
res admiradores  de  João  de  Deus;  apoz  a  sua  leitura  es- 
crevia-nos:  «Talvez  desconheça  esta  nota  graciosa  para  a 
formação  da  individualidade  poética  de  João  de  Deus.  En- 
contra-se  em  Edrisi,  o  geographo  árabe  contemporâneo  de 
nosso  Affonso  Henriques.  Descrevendo  a  traços  largos  o  Al- 
farghan  (Algarves),  chega  a  Silves,  e  diz  :  — Bonita  cidade, 
etc.,. . .  A  população  da  cidade  e  a  das  aldeias  dos  arredo- 
res, compõe-se  de  árabes  do  Yémen  e  outros,  que  faliam 
um  dialecto  árabe  muito  puro.  Sabem  também  improvisar ; 
são  todos  eloquentes  e  animados,  tanto  a  gente  popular, 
como  as  classes  mais  elevadas»,  (i)  Entregue  á  sua  pró- 
pria espontaneidade,  a  geração  académica  que  o  acompa- 
nhou de  1849  a  1859  nos  cursos  de  Coimbra,  reconheceu 
n'elle  um  extraordinário  foeta,  forçando-o  a  compor  ver- 
sos, decorando-lh'os  e  imprimindo-os  nos  jornaes,  e  for- 
mando coUecções  manuscriptas,  como  a  que  hoje  se  guarda 
na  bibliotheca  de  Évora.  Como  eloquente,  toda  essa  gera- 
ção académica  era  attrahida  pelo  poder  invencível  da  sua 
palavra  fácil,  colorida,   arrebatadora ;   revelava-se  apenas 


(i)  Transcripto  nos  Estudos  eborenses,  de  Gabriel  Pereira,  n.°  32. 


ARTE 


«71 


como  um  conversador,  e  foi  na  esperança  de  lhe  provoca- 
rem este  dom  surprehendente  que  alguns  amigos  o  fizeram 
eleger  deputado  por  Silves  e  atiraram  com  elle  para  o  par- 
lamento. 

João  de  Deus  fortifícou-se  na  própria  espontaneidade, 
ao  atravessar  como  poeta  as  varias  escholas  litterarias  do- 
minantes, conservando-se  também  puro  nos  desvairados 
meios  sociaes  que  o  envolveram,  sem  perder  nunca  a  sua 
encantadora  naturalidade.  Emquanto  se  arrepelavam  os 
poetas  ultra-romanticos,  os  melancholicos  e  emmanuelicos. 


João  de  Deus  no  seu  leito  fúnebre,  descnlio  de  Celso  Hermínio 


lakistas,  byronianos  e  satânicos,  João  de  Deus  nunca  dei- 
xando a  simplicidade  popular  cantava  o  thema  eterno  do 
amor,  dando  ao  lyrismo  pessoal  a  universalidade  da  paixão 
humana  mais  viva  e  edificativa.  Isto  o  destacou  de  todos 
os  outros  poetas,  e  o  levou  á  mais  alta  expressão  ideal. 

Atravessando  também  os  vários  meios  sociaes  dissolven- 
tes, como  a  vida  hallucinantc  de  académico  sob  o  pedaa- 


1^4  ARTE 


tismo  doutoral ;  depois,  a  dispersão  critica  e  a  versatilidade 
do  jornalismo  politico;  e  por  ultimo  a  perversão  moral  de 
um  parlamentarismo  organisado  para  sophismar  a  liber- 
dade, João  de  Deus  passou  atravez  d'estas  bolgias  mais 
terríveis  do  que  as  do  inferno  dantesco,  confinando-se  na 
região  desinteressada  do  ideal,  cantando  o  amor  e  entre- 
gando-se  ao  apostolado  da  instrucção  popular. 

Não  nos  admira  que  João  de  Deus,  depois  de  certo  tempo, 
cahisse  em  uma  profunda  obscuridade,  e  chegasse  até  ás 
fronteiras  da  miséria,  vendo-se  forçado  a  coser  á  machina 
para  uma  camisaria  do  Chiado,  e  a  escrever  versos  para 
rebuçados  de  pastellaria.  (i) 

A  publicação  da  primeira  e  incompleta  collecção  dos 
seus  versos.  Flores  do  Campo,  não  o  tirou  da  deplorável 
situação  económica  em  que  luctava.  Foi  para  resistir  a 
ella,  que  se  achou  contratado  por  um  livreiro  para  a  ela- 
boração de  uma  Cartilha  methodica  de  leitura;  assim  se 
acordou  no  seu  espirito  o  grande  problema  do  ensino  das 
primeiras  lettras,  e  se  elevou  á  missão  sacrosanta  de  um 
Pestalozzi. 

Antes,  porém,  de  ser  absorvido  pela  creação  e  propa- 
ganda da  Cartilha  Maternal,  o  mal-estar  quasi  da  indigên- 
cia despertou  em  João  de  Deus  não  os  Ímpetos  de  revolta 
contra  o  seu  tempo,  mas  esse  desdém  soberano,  revelado 
nas  ironias  cortantes  das  suas  satyras.  Na  obra  do  poeta, 
destacam-se  fundamentalmente  dois  aspectos:  o  amoroso, 
em  que  attingiu  as  supremas  expressões  da  sympathia  hu- 
mana ;  e  o  satyrico,  em  que  empunhando  o  látego  de  Je- 
sus fustiga  serenamente  adiante  de  si  todos  esses  elemen- 


(0  A  este  facto  allude  Trindade  Coelho:  «Só  a  riqueza  que  elle 
dispendeu  em  cravos  de  S.  João  e  em  rebuçados!»  {Dispersas,  pag.  49). 


ARTE  175 


tos  anarchicos  sociaes,  taes  como  o  pedantismo  doutoral 
da  Universidade,  o  falso  prestigio  da  monarchia  liberal  e 
das  personalidades  regias,  os  contrasensos  da  politica  e  a 
versatilidade  da  imprensa  jornalistica,  a  immoralidade  ex- 
plorada pelos  theatros,  e  por  ultimo  o  mercantilismo  da 
instrucção  primaria  estacionaria  em  uma  rotina  imbecili- 
sante. 

A  lyrica  amorosa  de  João  de  Deus,  inexcedivel  emquanto 
á  pureza  e  verdade  da  paixão,  não  é  superior  á  satyrica, 
a  qual  se  imprime  pelo  bom  senso,  pelos  relâmpagos  de 
uma  ironia  immortal,  como  a  gargalhada  dos  deuses.  Ainda 
não  existiu  em  Portugal  um  poeta  que  excedesse  ou  mesmo 
egualasse  João  de  Deus  na  omnipotência  da  satyra  ;  e  com- 
tudo,  este  seu  aspecto  artistico  não  tem  sido  estudado. 
Creio  mesmo,  que  nunca  fora  notado;  porque,  se  as  suas 
Satyras  e  Epigrammas  estivessem  completamente  colligi- 
das,  o  mundo  official  não  se  apressaria  a  vir  ao  encontro 
da  corrente  da  apotheose  feita  ao  poeta  pela  nação  inteira 
no  seu  Festival  natalicio  em  8  de  maio  de  1895,  nem  tão 
pouco  no  assombroso  funeral  de  14  de  janeiro  de  1896. 
As  suas  Satyras  já  não  podem  ser  apagadas;  deixal-as 
correr  com  franqueza,  para  se  não  desmentir  a  suspeita  de 
uma  intelligente  generosidade.  Estudadas,  ellas  revelarão 
profundamente  a  situação  moral  da  sociedade  portugueza 
n'esta  dissolução  de  um  regimen  esgotado,  que  subsiste  á 
custa  da  degradação  dos  caracteres.  As  composições  amo- 
rosas dão-lhe  a  importância  de  poeta  nacional,  por  ter  sa- 
bido melhor  do  que  todos  os  outros  dar  a  expressão  im- 
mortal à  fibra  característica  do  génio  apaixonado  do  povo 
portuguez. 

Quando  a  Academia  real  das  Sciencias  inscreveu  entre 
os  seus  associados  o  incomparável  poeta,  foi-nos  conferida 
a  honra  de  redigir  o  parecer,  que  segundo  a  praxe  regu- 
lamentar precede  a  votação ;  tivemos  então  ensejo  de  syn- 


176  ARTE 


thetisar  a  sua  acção  litteraria.  Perto  de  quarenta  annos 
(185 5-1895)  trouxe  João  de  Deus  encantada  a  sociedade 
portugueza  com  a  graça  fascinadora  das  suas  poesias  lyri- 
cas;  esse  poder  passou  além  das  fronteiras,  e  na  Itália, 
d'onde  irradiaram  as  formas  definitivas  do  Lyrismo  mo- 
derno Occidental,  proclamaram-o  o  primeiro  poeta  do  amor 
da  Europa  actual. 

A  obra  de  João  de  Deus  é  mais  amada  do  que  conhe- 
cida;  amada,  porque  aquelle  que  uma  vez  a  leu,  ou  ouviu 
recitar  qualquer  das  suas  composições,  como  a  Vida,  Ado- 
ração, Maria,  Marina,  Remoinho,  Beijo  na  face,  conheceu 
logo  que  a  verdade  do  sentimento  e  a  pureza  do  ideal  de- 
stacam João  de  Deus  de  todos  os  outros  poetas ;  não  é  bem 
conhecida  a  sua  obra,  porque,  desde  1855  até  1893,  ella 
achava-se  dispersa  por  quasi  todos  os  jornaes  do  paiz, 
como  a  Esírêa  litteraria,  Alheneu,  Instituto,  Bejense,  Folha 
do  Sul,  Ecco  do  Lima,  Ga^^eta  de  Portugal,  Revolução  de 
Septembro,  d'onde  nem  tudo  chegou  a  ser  colligido  nos 
volumes  intitulados  Flores  do  Campo  e  Folhas  soltas.  Na 
edição  authentica  de  todos  os  seus  versos  realisada  sob  as 
vistas  do  poeta  em  1893,  entraram  mais  cento  e  seis  com- 
posições no  Campo  de  Flores,  as  quaes  estavam  completa- 
mente perdidas,  ou  ignoradas;  e  na  reedição  d'este  livro, 
prestes  a  vir  a  lume,  ainda  se  colligou  pela  primeira  vez 
mais  de  oitenta  composições,  umas  inéditas  e  outras  des- 
conhecidas. Felizmente  que  este  trabalho  se  realisou  ainda 
em  vida  do  poeta,  ficando  o  livro  em  condições  de  poder 
circular  como  edição:  A^e  varietur. 

Era  este  poeta  como  uma  voz  da  natureza;  espalhava  as 
notas  da  emoção  da  sua  alma  ao  acaso  do  momento.  Os 
amigos  que  o  cercavam,  na  vida  ruidosa  da  Universidade, 
ou  no  isolamento  das  apathicas  cidades  de  província,  é 
que  transcreviam  as  estrophes  ditadas  e  as  atiravam  á  vo- 
ragem da  imprensa  jornalística,  único  meio  de  que  dispu- 


ARTE  177 


nham  para  que  admirassem  o  extraordinário  poeta.  Assim 
procederam  Manoel  de  Paula  da  Rocha  Vianna,  João  de 
Sousa  Vilhena,  Rodrigo  Cerqueira  Velloso,  Guimarães 
Fonseca,  Pinto  Osório.  Entre  a  banalidade  das  noticias 
locaes  e  a  materialidade  dos  annuncios,  em  jornaes  mal 
impressos  em  papel  de  embrulho,  è  que  os  versos  de  João 
de  Deus  foram  apparecendo  casualmente,  com  todos  os 
requisitos  materiaes  para  se  afundarem  no  esquecimento. 

Salvaram-se.  Vibrava  n'elles  o  sentimento  ;  tinham  luz, 
alma,  perfeição,  e  exprimiam  por  uma  forma  universal 
delicadissimos  estados  de  consciência.  Os  versos  foram  li- 
dos e  copiados  em  coUecções  manuscriptas  de  curiosidade. 
Mesmo  com  a  sua  obra  assim  desmembrada,  o  nome  de 
João  de  Deus  já  desde  1860  era  proclamado  por  Anthero 
do  Quental  como  o  renovador  do  Lyrismo  portuguez ;  e 
quando  em  1868  appareceram  reunidas  no  volume  das 
Flores  do  Campo  algumas  dessas  poesias,  já  estava  una- 
nimemente reconhecido  como  o  primeiro  poeta  da  geração 
que  succedeu  ao  romantismo. 

E  de  facto  os  versos  de  João  de  Deus  separam-se  de  toda 
essa  inexpressiva  fecundidade,  que  caracterisa  a  eschola 
de  João  de  Lemos  e  de  Palmeirim,  cujos  imitadores  leva- 
ram o  lyrismo  á  ultima  degradação,  rimando  sobre  o  im- 
pertinente personalismo  das  mediocridades.  Soares  de  Pas- 
sos reagiu  contra  esta  corrente  deletéria,  depois  de  1852, 
insistindo  sobre  a  perfeição  das  formas  métricas  e  intensi- 
dade do  sentimento.  A  morte  prematura,  victima  da  tu- 
berculose, não  lhe  permittiu  elevar-se  acima  da  idealisação 
da  sua  própria  tristeza. 

João  de  Deus,  que  fora  condiscipulo  de  Soares  de  Pas- 
sos no  curso  jurídico  de  1849  a  1850,  trouxe  à  poesia  por- 
tugueza  uma  transformação  mais  profunda:  tornou  a  elo- 
cução mais  ideal  pela  naturalidade;  deu  ao  verso  a  har- 
monia indeflectivel  pela  concordância  dos  accentos  métricos 


178  ARTE 


com  a  accentuação  das  palavras;  fez  da  rima  uma  surpreza 
e  ao  mesmo  tempo  um  colorido  vivo;  combinou  novas  for- 
mas estrophicas,  renovando  ao  mesmo  tempo  o  soneto  e  o 
terceto  camoniano  com  uma  tinta  da  graça  dos  modismos 
populares.  Na  fabula  da  Cabra,  o  Carneiro  e  o  Cevado,  resol- 
veu elle  magistralmente  o  problema  presentido  pelos  cha- 
mados Nephelibatas,  da  remodelação  da  estructura  do  verso: 
elle  achou  que  o  verso  pôde  quebrar-se  nos  hemistichios 
mais  caprichosos,  mesmo  sem  syllabas  definidas,  mas  sem- 
pre cahindo  dentro  da  harmonia  fundamental  e  orgânica 
do  verso  tal  como  o  ouvido  românico  o  estabeleceu.  A 
perfeição  da  forma  não  bastava  para  que  João  de  Deus 
exercesse  um  influxo  immediato;  seria  admirado  como 
artista,  mas  não  teria  o  invencivel  poder  de  sugestão  nos 
espiritos.  Além  d'essa  perfeição  parnasista,  os  seus  versos 
exprimem  estados  da  alma,  a  paixão  intima,  vaga,  e  quasi 
timorata  dos  antigos  trovadores;  aspirações  indefinidias, 
como  a  dos  neoplatonicos  ou  petrarchistas  da  Renascença; 
a  uncção  mystica,  como  a  dos  versos  dos  poetas  extacticos 
hespanhoes;  e  finalmente  a  satyra  mordente  como  a  dos 
Goliardos  e  estudantes  da  tuna  das  Universidades  medie- 
vaes,  cujo  espirito  faisca  nas  estrophes  do  Dinheiro,  da 
Lata,  e  áa.  Marmelada.  A  impressão  que  produziu,  quando 
a  poesia  cahia  desacreditada  pelos  exageros  ultra-roman- 
ticos,  foi  grande,  e  fez-se  sentir  em  uma  rápida  transfor- 
mação de  gosto  e  de  esmero  dos  novos  poetas.  Com  ver- 
dade e  justiça  João  de  Deus  foi  proclamado  —  o  mestre  de 
nós  todos. 

A  mocidade  das  escholas  superiores  alentada  pelo  novo 
ideal  que  se  revelou  com  o  centenário  de  Camões,  tomou 
a  iniciativa  da  apotheose,  que  lhe  consagrou  no  dia  do 
seu  anniversario  em  8  de  março  de  1895.  O  poeta  já  es- 
tava doente  e  extremamente  debilitado,  mas  o  presenti- 
mento  da  morte  que  o  invadia  foi-lhe  illuminado  pelo  pre- 


ARTE  179 


sagio  da  immortalldade.  Aquelle,  que  pelos  seus  versos 
déra  ás  emoções  uma  expressão  consoladora,  na  sua  morte 
teve  o  poder  de  unificar  em  uma  mesma  sympathla  todos 
os  elementos  inconciliáveis  da  sociedade  portugueza. 

Theophilo'  Braga. 


DE  VERLANA 


Verlaine  !  paysage  obnubile  de  roses  : 
Cythère,  avec  Watteau ;  Paris  avec  Cypris ; 
Dcs  quantitcs  d'amants  incompris  et  surpris, 
En  dcs  falbalas  bleus  noués  d^appliquets  roses. 


Des  éventails,  des  nez  retrousscs,  et  des  poses ; 
Dcs  jcux  d'escarpoIctte,  et  des  pleurs,  et  des  ris, 
De  Damis  pour  Eglé,  de  Damon  pour  Chloris 
Qui  se  dlsent,  se  font  de  mirifiques  choses. 


Et  puis  les  Anges  bleus,  blonds,  roses,  à  leur  tour; 
Tous  les  Saints  de  Sagesse  éclos  des  vers  d'Amour, 
Corame  un  papillon  pur  d'une  autre  chrysalide. 


La  folie  mascarade  exquise  qui  s'élide 
En  la  procession  des  bienheureux  exquis 
Gardant  un  peu  de  musc  à  leurs  vols  reconquis! 

CoMTE  R.  DE  MONTESQUIOU-FEZENSAC. 


»8o  ARTE 


POUR  CEUX  D'HIER 


(Paul   Verlaine  &  João  de  Deus) 


Aux  appels  éperdus  de  votre  âme  sonore, 
La  Vierge  chaste  et  nue  est  donc  venue  à  vous, 
O  Poetes  d'amour  qui  chantiez  dans  Taurore 
Tout  ce  que  le  génie  inventa  de  plus  doux ! 


Vous  siégez  maintenant,  loin  de  ceux  qu'on  bafoue, 

En  rimmortalité  du  Somme  et  de  la  Mort; 

Le  rêve  deviné  sur  vos  lèvres  se  joye, 

Et  le  Temps  vous  apporte  une  couronne  d'or. 


Les  oiseaux  bigarrés  de  vos  jeunes  musiques 

S'en  vont  battre  de  Taile  au  fond  des  cieux  mystiques, 

O  Renonciateurs,  Magiciens  subtils! 


Nobles  initiés  du  Deuil  et  de  la  Tombe, 

Voici  la  nuit  qui  s'ouvre  et  la  neige  qui  tombe; 

Est-ce  vous  qui  serez  la  neige  des  avrils  ? 


Phileas  LEBESGUE. 


ARTE  »8i 


PAUL  VERLAINE 


II  y  a  huit  ans  —  dans  un  livre  (i)  que  la  suprême  péri- 
pétie  de  la  vie  de  Paul  Verlaine  nous  permet  et  nous  or- 
donne,  maintenant,  d'achever  —  nous  écrivions  :  ((N'est-il 
pas  admirable  que,  malgré  les  délicatesses  de  son  génie, 
Paul  Verlaine  ne  soit  point  ignore  entre  les  poetes?  Car  il 
est,  en  dépit  de  Tinjustice  contemporaine,  en  dépit  même 
de  lui-mème  —  nul  moins  que  lui  ne  soigna  sa  gloire  — 
Tobjet  d'une  curiosité  bien  ou  malveillante,  mal  plus  sou- 
vent,  il  est  vrai.  Sauf,  pourtant,  d'une  rare  portion  du  pu- 
blic,  la  plus  petite,  la  plus  exquise  aussi,  Toeuvre  du  poete 
est  inconnue,  encor'e  que  partout  on  s'accoutume  à  saluer 
d'un  étonnementhostileson  nom  qu'environnent  des  legen- 
des».— 

Ces  huit  dernières  années  ont  singulièrement  transfor- 
me la  renommée  de  Verlaine.  A  la  curiosité,  qui  insulte 
autant  qu'elle  flatte,  la  gloire  a  succédé;  Tceuvre  n'est  plus 
ni  inconnue  ni  —  guòrc  du  moins  —  méconnue  ;  le  faux 
bruit  des  legendes  superflues  laisse  au  Nom  immortel  toute 
sa  pureté.  Cest  un  victorieux  que  saluaient  hier,  au  bord 
de  la  tombe,  iMallarmé  et  Mendes,  Coppée  et  Moréas,  et 
ses  funérailles  avaient  les  couleurs  et  le  ton  de  Tapo- 
théose. 

Cest  LE  Poete  Moderne  que,  tous,  nous  vénérions  en 
lui;  à  três  juste  titrc! 

Essayer  de  dire  comment  et  à  quel  príx  il  mérita  ce 
périlleux  honneur,  de  quoi  est  faite  sa  gloire,  ce  qu'elle  af- 
firme  de  general,  ce  qu'elle  receie  de  spècial  et  d'individuel, 


(i)  Paul  Verlaine.  Paris,  Léon  Vanier,  éditeur.  1888. 


i8a  ARTE 


ce  serait  donc,  en  un  cas  illustre  et  d'une  sorte  vraiment 
dramatique,  étudier  Tessence  même  de  la  poêsie  en  ce 
temps,  avec  aussi  la  psychologie  du  poete,  comme  il  est, 
en  marge  de  la  société  contemporaíne.  (Les  breves  bornes 
qui  me  sont  ici  imposées,  ne  me  permettroíit  que  des  in- 
dications  résumées). 


La  gloire,  tout  entière !  et  telle  que  la  notion  en  sem- 
blait,  depuis  longtemps  jusqu'à  lui,  perdue  dans  le  monde: 
la  gloire  sans  concession,  sans  reclame.  La  vraie.  Mais 
aussi  toute  la  douleur:  tant,  que,  dút  —  Timpossible !  — 
se  taire  Timpérissable  bruit  des  chefs-d'oeuvre,  ce  poete, 
simplement  par  Tattitude  quil  osa  prendre  et  garder  à  la 
face  du  monde,  mériterait  toujours  ladmiration  tremblante 
de  quiconque  pense:  comme  devant  le  geste  d'un  courage 
divinement  monstrueux. 

Verlaine  —  ainsi,  que  Ta  dit,  le  lo  janvier,  Stéphane 
Mallarmé  —  «affronta,  dans  toute  Tèpouvante,  lètat  du 
chanteur  et  du  rèveur». 

Ce  que  fait  du  Chanteur,  en  lui  refusant  tout  droit  de 
cite,  Tanonyme,  multiple  et  irresponsable  organisateur  du 
présent  état  social:  Thomme  sans  biens,  et  donc  sans  fa- 
mille,  sans  joie  vivante,  alors  pourtant  que  plus  qu'un 
autre,  étant  ce  chanteur  et  ce  rêveur,  il  a  besoin  de  joie, 
d'amour  et  de  faste :  et  par  conséquent  Thomme  cherchant 

—  hors  des  devoirs  communs  puisque  hors  des  communs 
droits,  hors  des  préjugés  au  nom  desquels  on  le  réprouva 

—  de  par  tous  les  moyens  d'oubli  Tillusion  que  ce  qui  est 
n'est  pas,  que  ce  qui  n'est  pas  et  devrait  ôtre  est,  allant 
jusqu'au  bout  de  ce  leurre,  jusqu'à  Toubli  aussi  de  soi- 
même:  et  tout  à  coup  se  redressant  pour  d'un  peu  d'abje- 


ARTE  183 


ction  prise  dans  ses  mains  éclabousser  au  front  les  répro- 
bateurs  de  son  vice  comme  de  sa  vertu  et  leur  dlre:  — 
Vous  avez  bien  raison !  Le  poete  est,  en  effet,  le  rebut  de 
Ihumanité,  car  voici:  vous  avez  fait  de  Luí  cela! — «Té- 
nue», dit  encore  Mallarmé  «entre  toutes  corrector.  Atti- 
tude  de  héros  qui  fait,  aujourdhui,  de  Tinjuste  pcine  subie 
jusquà  cinquante-deux  ans  par  ce  poete  (et  sansquil  s'épar- 
gnât  pourtant  le  rude  labeur,  autre  torture,  d'une  pro- 
duction  perpétuelle)  le  châtiment  de  ses  bourreaux. 

Le  mystère,  en  tout  ceei,  ce  nest  pas  dans  Tobstination 
de  la  haine  de  tous  contre  un  quil  m'apparait.  Cest  dans 
la  bravoure  du  poete.  Ou  trouva-t-il  les  encouragements 
nécessaires?  Sans  doute  Tamour,  vers  lui,  de  toute  une  jeu- 
nesse  ardemment  intellectuelle  lui  fut  d'un  puissant  se- 
cours.  Mais  ces  sympathies  comblaient-elles  le  vide  senti- 
mental, réparaient-elles  le  tort  de  désaveu  social?  Non, 
le  sccret  de  cet  hèroisme  est  plus  lointain,  plus  élevé  et, 
je  pense  le  lire  entre  ces  lignes  d'un  autre  poete  (i):  «Les 
grands  hommes,  les  génies  hors  de  ligne,  s'élèvent  çà  et 
là  comme  autant  de  tours  isolées  dans  la  cite  de  Dieu.  Des 
passages  inconnus,  conduits  mystérieux  placés  en  dehors 
de  l appréciation  hiimaine,  les  mettent  en  rapport  avec  des 
intelligences  d'une  nature  supérieure,  dont  la  sympathie 
les  soutient  et  les  console  et  qui  demeurent  à  Jamais  étran- 
gères  au  commun  des  mortels». 


D'avoir,  seul  avec  tant  d'éclat  et  seul  pour  tous,  accepté 


(i)  Longfellow. 


184  ARTE 


dans  la  honte  et  la  malédíction  qu'il  comporte  le  role  du 
poete,  tous  les  poetes  dolvent  à  Verlaine  une  gratitude  in- 
íinie.  Peut-être  son  exemple  fera-t-il  qu'enfin  la  pensée 
naisse  en  Tesprit  contemporain  :  que  létat  social  est  ím- 
possible  ou  sont  possibles  des  anomalies  telles  que  cette 
destinée.  Sens  heureux,  et  Tunique,  des  mauvaises  legen- 
des! mais  nous  avons  envers  lui  de  plus  hauts  encore  mo- 
tifs  de  gratitude.  Plus  grand  en  Verlaine  fut  et  demeure 
le  poete  écrivain,  que  le  poete  héros. 

II  a  créé  un  Beau  nouveau  ;  —  comme  tous  les  créateurs, 
cest  dans  la  vie  qu'il  a  puisé  les  éléments  de  sa  création ; 
comme  tous  les  révélateurs,  c'est  par  un  retour  à  la  sim- 
plicité  première  qu'il  a  trouvé  les  procedes  de  sa  révéla- 
tion.  Vie,  Simplicité  —  ces  deux  mots  et  ce  troisième  qui 
colore  les  deux  premiers:  Intensité,  disent  tout  Verlaine. 
II  aima  la  vie  avec  lintcnse  réalisme  et  lintense  simpli- 
cité dun  enfant  qui,  plein  de  désirs,  et  voyant  la  nature 
pleine  dobjets  désirables,  pense  n'avoir  que  les  mains 
à  tendre  pour  saisir  toutes  ces  choses  de  Joie.  Mais  tôt 
il  perçut  quel  incocrcible  ècart  separe  nos  désirs  de  nos 
capacites  et  qu'aux  ames  trop  avides  ne  reste  d'autre  re- 
cours  que  celui  de  réaliser  en  rôve  leurs  rèves.  De  là  na- 
quit  en  lui  le  Poete: 


Je  suis  venu,  calme  orphelin 
Riche  de  mes  seuls  yeux  tranquilles, 
Vers  les  hommes  des  grandes  Villes : 
lis  ne  m'ont  pas  trouvé  malin. 


A  vingt  ans  un  trouble  nouveau, 
Sous  le  nom  d'amoureuses  flammes, 
M'a  fait  trouver  belles  les  femmes : 
Elles  ne  m'ont  pas  trouvé  beau. 


ARTE  185 


Quoiquc  sans  patrlc  et  sans  roí 
Et  três  brave,  ne  l'ctant  guère, 
J'ai  voulu  mourir  à  la  gucrre: 
La  mort  n'a  pas  voulu  de  moi... 


«II  ne  se  réduisit  aux  rèves  qu'à  défaut  d'action))  (i). 
Mais  il  apporta  dans  le  «rève  d'agir)), — dans  TArt  —  ses 
qualltés  de  realiste  (si  je  puis  dire)  idealista  et  d'esprit  in- 
tensément  simple.  Cest  ce  qui  le  íít  si  vite  renoncer  aux 
théories  parnassiennes  dont  à  pcine  ses  premières  poesies 
(Poentes  saíurniens)  restent  teintées.  Déjà  dans  les  Fêtes 
galantes,  dans  la  Bonne  chanson,  sa  personnalité  se  révèle. 
EUe  éclate  dans  les  Romances  sans  paroles.  Elle  triomphe 
dans  Sagesse,  le  plus  beau,  le  plus  grand  de  ses  livres. 
Elle  ne  se  démentira  plus  dês  lors  :  lisez  Jadis  et  Naguère, 
Parallèlement,  Amoiir,  Bonheur...  Et  en  quoi  consiste-t- 
elle,  si  non  en  la  plus  étroite  communion  quon  ait  jamais 
pu  voir  d'un  coeur  et  dun  cerveau  humains  avec  la  nature? 
Ce  poete-là  dit  «Je»  sans  cesse  et  peut  croire  quil  nous 
parle  de  lui;  c'est,  en  réalité,  Tuniverselle  sensualité  qui 
se  spiritualise  dans  sa  voix.  En  épigraphe  à  toute  son  oeu- 
vre,  inscrivez  ce  vers : 

Ecoutez:  c'cst  notre  sang  qui  chante! 

Cest  cela  en  effet,  directement  presque  toujours,  pres- 
que  jamais  par  des  symboles,  rien  que  cela  —  tout  cela! 
c'est  le  drame  de  notre  vie,  Ihistoire  de  notre  âme  éprise 
de  bonheur  et  qui,  désolée  de  ne  pouvoir  atterrir  à  llle 
Heureuse,   se  rejette  en  des  consolations  despoirs  dau 


(i)  Taine. 


i86  ARTE 


dela,  monte  au  mysticisme,  s'y  berce  d'hymnes  et  de  mé- 
ditations  dans  le  crépuscule  gothique  de  la  nef  chrétienne, 
—  ou  soudain  se  rallument  et  flambent  les  yeux  du  démon 
de  midi,  et  de  leur  ardeur  éteignent  la  pâle  clarté  de  la 
lampe  du  sanctuaire.  Elle  se  rallumera.  Elle  s'éteindra 
encore.  Voilà  Iceuvre  de  Verlaine. 


Je  voudrais,  sur  son  «esthétique»,  — un  mot  qui  le  faisait 
sourire, — denfant  rusé,  adroit,  devin,  sur  le  role  d'initia- 
teur  quil  joua,  ce  révélateur  et  ce  héros,  parmi  nous,  et 
sur  son  influence  extraordinaire  qui  ira  grandissant  tou- 
jours,  parler  longtemps  encore.  Je  voudrais  dire  tout  ce 
que  la  poesie  française  lui  doit,  combien  releve  de  lui  toute 
la  littérature  nouvelle . .  • 

Trois  Maitres  Tont  nourrie :  Villiers,  Verlaine,  Mallarmé. 
Le  dernier  seul  nous  reste  et  sur  lui,  sans  ingratitude  aux 
deux  grandes  mémoires,  se  reporte  et  se  resserre  la  dévo- 
tion  que  nous  devons  à  tous  trois. 

Charles  MORICE. 


Paul  Verlaine 


4 


ARTE 


i«7 


MAI  (*) 


Manchesmal  schwillt  meine 
Secle  geheimnisvoll,  machtig, 
unwidcrstehlich,  Ich  mõchtc 
jubeln  und  welss  nicht,  wo- 
rúber,  und  weinen  und  weiss 
nicht,  warum,  und  lieben  und 
wciss  nicht,  wen.  Und  die 
Welt  scheint  so  seltsamer 
Wundcr  voU  und  ich  habe 
Augen,  die  Wunder  zu  schen 
und  habe  Worte,  die  Wunder 
zu  sagen ;  ich  lebe  tausend 
Leben  in  Einem  und  mein  ist, 
was  ich  btgehren  mag,  alies, 
was  der  dunkle  Wunsch  mir  beriíhrt. 

SoU  ich  Dir's  deutcn,  o  Fragerin,  Du  meine  Seele?  Die  Fiille,  die 
Dich  bedrangt,  das  ahnungsvolle  Leben,  das  qulllt  und  wiihlt:  —  die 
Lieder  sind's,  die  Du  nicht  gcsungen,  die  Marchen,  die  Du  nicht  erzâlt, 
und  um  ist  die  Zcit  des  Safteschicssens,  des  Knospentreibens,  BlUte- 
zeit !  Drum,  \venn's  auch  draussen  toset  und  sturmt  Flocken  auf  Dei- 
nen  Scheitel  streut,  Thur  und  Thore  auf!  Es  ist  Frúhling  im  Land, — 
o  Gliick  und  Jugend :  Friíhling  ist's,  Bliitezeit  in  Deiner  Seele! 

Marie  HERZFELD. 


(.)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast  : 

MAI 

Mainte  fois,  mon  àme  se  gonfle  toute,  ci'iine  façon  mystérieuse,  puissante,  irrésistible. 
Je  voudrais  crier  d'une  joie  folie,  et  jc  ne  sais  pas  de  quelle  joie ;  pleurer,  et  je  ne  sais  pour- 
quoi;  aimer,  et  je  ne  sais  pas  qiii.  Et  le  monde  semble  toiít  empli  de  rares  merveilles;  et  des 
yeux,  j'ai  des  yeux  pour  Ics  voir,  ces  merveilles ;  et  des  mots,  j'ai  des  mots  pour  les  dire,  ces 
merveilles;  je  vis  mille  existences  en  une,  en  un  moment;  et  á  moi,  quoi  que  je  convoite, 
tout  est  á  moi,  tout  ce  que  me  suggère  Ic  vague,  l'obscur  Désir. 

Ame  questionncuse,  mon  àme,  dois-je  t'expliquer  ces  choses?  Cette  plenitude,  qui  t'op- 
presse  toute,  cette  vie  riche  de  mystòre  et  de  pressentiments,  qui  sourd  et  jaillit  en  tumulte ; 
—  les  chants,  ce  sont  les  chants  que  tu  n'as  point  chantés,  et  le  contes,  les  vieux  contes,  que 
tu  n'as  point  contes,  et  voici,  le  temps  est  passe,  le  temps-flori,  de  la  poussée  des  sèves,  de 
la  pousse  des  bonrgeonsi  Hé  bien,  mugisse  et  gronde  la  tempête  au-dehors,  poudroient  les 
flocons  sur  ta  tètc,  ouvrc  toutes  grandes,  ouvre  les  portes!  Cest  printemps  au  Pays,  — ô  bo- 
nheur,  ô  jeunesse:  dans  ton  âme,  il  est  dans  ton  àme,  le  temps-flori  I 


i88  ARTE 


SO  GLÚCKLICH...  (*) 


Mir  ist,  ais  wâr'  zu  mir  herabgekommen 
Ein  hoher  Geist  mlt  leisen  Flúgelschlag 
Und  hâtte  mir  dcn  Kummer  abgenommen, 
Der  mir  das  Lcben  ist  von  Tag  zu  Tag. 


Mir  ist,  ais  Kônnt'  ich  durch  die  Strassen  gehen 
Im  Abendwind,  so  stolz  und  so  allein, 
Und  nichts  ais  wissen,  nichts  ais  stumm  verstehen, 
Was  ringsum  dâmmert,  und  so  glucklich  sein... 


Alfred  GOLD. 


(«)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast: 


DU  BONHEUR. 


Cest  pour  moi  comme  si,  d'un  doux  vol,  un  Esprit  sublime,  en  battant  des  ailes,  s'était 
abaissé  jusqu'à  moi,  et  m'avait  enleve  ce  chagrin,  qui,  de  jour  en  jour,  est  pour  moi 
la  vie. 

Ces  pour  moi  comme  si  je  pouvais  m'en  aller  ainsi  par  les  rues,  bien  fier  et  bien  seuI, 
dans  le  vent  du  soir,  en  silence,  ne  sachant  et  ne  concevant,  tout  bas,  que  ce  qui  flotte  dans 
le  crépuscule,  et  me  sentaut  ainsi  du  bonheur,  du  bonheur... 


ARTE 


IBSEN  EN  FRANGE 


H.  Ibsen,  desenho  de  F.  Vailonton 


Plusieurs  influences 
étrangères  ont  pénétré 
profondément  en  France 
depuis  la  guerre  de  1870- 
1871.  La  plus  puissante 
fut  celle  de  Richard  Wa- 
gner, qui  mourut  ayant 
vu  les  déboires,  sans  as- 
sister  aux  triomphes,  et  à 
quels  triomphes!  Ce  puis- 
sant  et  tragique  génie  mo- 
difia  jusqu'à  la  poésie,  en 
même  temps  qu'il  boule- 
versait  Tècole  musicale,  et  Timprégnait  néfastement  de  ses 
príncipes  tout  individueis  qui  compromirent  son  origina- 
litè,  pâlirent  jusqu'au  prestige  de  Bcrlioz  et  de  César 
Franck. 

Le  wagnérisme  enthousiasma  la  génération  nouvelle,  et 
Iharmonie  brúlante  du  drame  lyrique  incendia  nos  con- 
certs,  tandis  que  commençait  le  pèlerinage  des  raffinés  à 
Bayreuth. 

Profonde  aussi  fut  Tinfluence  de  Léon  Tolstoí,  encore 
que  moins  visible.  L'évangile  humain  et  la  morale  de  la 
souffrance  sanctiíiée  saisirent  fortement  les  écrivains  d'ob- 
servation  puré,  et  môlèrent  de  pitié  certaines  oeuvres  qui 
se  fussent  atrophiées  dans  le  réalisme  le  plus  stérile. 

L'influence  de  Técole  esthétique  anglaise  toucha  la  pein- 
ture,  les  arts  d'ameublement,  tempera  Timpressionisme 
pur  et  simple,  et  modiíia  la  notion  du  style. 


ígà  ARTE 


Les  deux  dernières  influences  feront  plus  peut-être  que 
toutes  les  autres,  parce  qu'elles  concernent  Téthique  et  la 
sociologie,  non  plus  seulement  lart,  mais  Tidéologie  et  les 
raisons  mêmes  des  actes  dans  la  société.  EUes  ne  se  déve- 
loppent  pas  avec  la  rapidité  des  autres,  il  leur  faut  atta- 
quer  directement  Tintellectualité  et  la  morale,  et  leur  nais- 
sance  est  recente.  Toutefois  les  hommes  avertis  peuvent 
prévoir  leur  triomphe.  J'enlends  linfluence  de  la  philoso- 
phie  violente,  individualiste  et  néo-aristocratique  de  Fré- 
déric  Nietzsche,  et  celle  du  théàtre  de  Henrik  Ibsen. 

Ibsen  en  France  n'a  encore  qu'une  histoire  de  théâtre. 
Ce  n'est  rien  :  on  verra  plus  tard  d'autres  conséquences 
plus  hautaines  et  plus  impressionnantes.  Avec  loeuvre  dra- 
matique  de  M.  Maurice  Maeterlinck,  Toeuvre  dramatique 
ibsénienne  est  la  dernière  qui  ait  étonné  le  monde  artisti- 
que  de  TEurope. 

iVlais  de  même  que  M.  Maeterlinck,  qui  est  un  grand  et 
admirable  génie,  semble  n'avoir  fait  de  ses  drames  que  le 
prélude  dune  philosophie  mystique  qui  será  Tessence  de 
sa  vie,  de  môme  le  véritable  intérêt  d'Ibsen  se  signifiera 
bien  au-delà  de  ses  pièces,  si  belles  soient  elles:  et  c'est  à 
Tavénement  d'une  morale  neuve,  plus  quà  celui  d'une  dra- 
maturgie  inconnue,  que  le  vieux  maitre  scandinave  contri- 
buera  dans  lavenir. 

Avec  cette  negligente  ignorance  des  lettres  étrangères 
qui  caractérisa  la  France  dhier,  et  que  la  jeunesse  s'est 
empressée  de  réparer,  Henrik  Ibsen  apparutvoici  quelque 
dix  ans  aux  Parisiens  comme  un  auteur  inconnu,  alors  que 
depuis  longtemps  ses  drames  triomphaient  en  Allemagne 
et  en  Autriche.  Ce  célebre  vieillard  dut  lire  avec  un  éton- 
nement  ironique  les  articles  expliquant  au  public  son  exis- 
tence.  Cest  à  M.  Antoine,  directeur  du  Théâtre-Libre, 
que  rhonneur  rcvint  d'être  le  premier  à  représenter,  avec 
ses  modestes  ressources,  les  Revenanls,  que  suivit  bientôt 


ARTE  191 


Le  Canard  Sauvage.  Des  scénes  subventionnèes,  occupées 
de  jouer  des  vaudevilles  ou  des  comédias  mondaines,  n'eus- 
scnt  point  osé  assumer  la  responsabilité  d'oeuvres  aussi 
vraimcnt  inusitées  et  frappantes.  Les  Revenants  étonnèrent 
par  leur  sombre  puissance,  Le  Canard  Sauvage  fut  declare 
absurde  et  incomprèhensible  par  la  presque  totalité  des 
JoLirnaux,  peu  habitues  à  de  telles  soirces,  et  Ibsen  fut 
traité  par  les  feuilletonnistes  comme  un  dcbutant  mala- 
droit,  tandis  que  les  artistes  réels  se  passionnaient-  Un  an 
après,  la  direction  de  Vaudeville,  inaugurant  des  matinées, 
imagina  de  jouer  Maison  de  Poupóe  et  Hedda  Gabler,  que 
M.  Jules  Lemaitre  présenta  au  public  comme  il  eút  fait 
d'une  pièce  de  Sardou,  avec  une  totale  incompréhension. 

Grâce  à  Tadmirable  intcrprétation  de  M.""  Réjane,  qui 
est  une  des  trois  ou  quatre  actrices  considórables  de  la 
France,  ces  deux  tragedies  modernes  produisirent  une 
impression  profonde.  On  sempara  de  ces  théories  si  hau- 
taines,  si  vraiment  moralcs  sans  basse  déclamation  etsans 
hypocrisie,  si  purement  nées  d'une  conscience  vierge,  si 
annonciatrices  dune  conception  nouvelle  de  la  femme  dans 
la  société  à  venir.  Les  féministes  prirent  position  pour  ou 
contre,  et  les  théories  de  Nora,  incarnées  en  xM."*  Réjane, 
si  parisienne  et  cependant  si  intelligente  du  role,  semblè- 
rent  signifier  une  évolution  des  moeurs  sur  la  scène  qu'elles 
transformaient  en  tribune. 

II  fallut  pourtant  la  fondation  d'une  jeune  société  théâ- 
tre,  L^OEuvre,  pour  fournir  aux  partisans  comme  aux  oppo- 
sants  du  débat  ibsénien  une  série  de  motifs  de  rencontre. 
On  navait  encore  vu  que  quatre  pièces  dlbsen  :  les  revues 
avaient  publié  quelques  études  sur  les  autres,  mais  la  ridi- 
culcignorancedesjournalistesles  empôchaitd'appuycrleurs 
réflexions  sur  quelque  chose  de  positif.  Mcme  des  lettrés, 
comme  M.  CatuUc  Mendes,  émettaient  les  opinions  les  plus 
invraisemblables.  «Ibsen,  écrivait-il,  est  un  génie  pueril». 


içí  ARTE 


Si  une  épithète  est  peu  applicable  à  Tauteur  terrible  de 
cette  vaste  série  de  démolitions  sociales,  n  est-ce  pas  celle- 
là  en  vérité?  Le  mouvement  dopinion  se  développaít.  Le 
mot  de  génie  au  moins  était  prononcé,  même  par  les  es- 
prits  les  plus  obtus.  M.  Sarcey,  qui,  sans  vouloir  ici  Tof- 
fenser  personnellement,  incarne  vraiment  la  massive  stu- 
pidité  et  rimmuable  incompréhension  de  la  bourgeoisie 
française,  convenait  que  «bien  quil  neút  rien  compris,  il 
voyait  en  cet  étranger  les  traces  de  la  génialité.»  Mais 
Ibsen  ayant  été,  comme  Wagner,  comme  Nietzsche,  comme 
Dostoíevsky,  admire  et  presente  d'abord  par  les  jeunes 
gens,  la  généralité  de  la  critique  le  mêlait  dans  les  invecti- 
ves et  les  railleries  quelle  prodiguait  aux  poetes  nouveaux, 
et  affectait  de  ranger  au  nombre  des  plaisanteries  passa- 
gères  le  mouvement  ibsénien. 

II  fallait  une  lutte  soutenue  pour  contraindre  les  adver- 
saires  à  reconnaitre  qu  ils  avaient  devant  eux  plus  grave 
qu'une  plaisanterie.  Une  société  de  jeunes  gens,  les  Escho- 
Iters,  monta  quelque  temps  avant  lorganisation  de  L'  (Euvre, 
avec  des  éléments  qui  devaient  s'y  retrouver  plus  tard,  la 
Dame  de  la  Mer,  qui  eut  du  succès  devant  un  public  res- 
treint,  mais  dont,  comme  toujours,  la  recherche  morale  et 
rimportante  part  intellectuelle  et  théoricienne  déconcerta 
des  gens  habitues  aux  oeuvres  faciles.  A  la  même  époque 
les  événements  anarchistes  prirent  une  importance  consi- 
dérable,  passionnèrent  les  jeunes  lettrés.  Dans  une  même 
querelle  se  mêlèrent  lindèpendance  d'opinions,  lopposition 
au  gouvernement,  le  goút  de  la  littérature  nouvelle,  la 
sympathie  philosophique  pour  Tindividualisme  anarchiste, 
et  Tacceptation  des  thèories  internationalistes  et  des  arts 
d'autre-frontière,  d'une  part:  de  Fautre  la  réprobation  des 
attentats,  le  refus  dexaminer  les  thèories  libertaires,  le 
maintien  de  la  tradition  française  de  «clarté»,  chère  aux 
admirateurs  des  romans  sans  art  réel,  et  Tantipathie  des 


ARTE  193 


éléments  esthétiques  ou  philosophiques  vénus  d'ailleurs. 
Les  écrivains  se  mêlant  activement  à  la  lutte  sociale  qui 
grandissait  sous  leurs  yeux,  Ibsen  parut  volontiers,  aux 
uns  Tannonciateur  cloquent  d'une  morale  de  la  personna- 
lité  et  de  la  conscience,  aux  autres  le  théoricien  de  prín- 
cipes dangereux. 

Ce  fut  à  ce  momcnt  que  UQ^uvre  inaugura,  après  la 
la  première  phase  de  surprise,  et  la  seconde  de  demi-suc- 
cés,  la  troisième  phase  de  linfluence  ibsénienne.  Successi- 
vement  furent  representes  Rosmersholm,  qui  fut  accueillí 
d'enthousiasme,  XEnnemi  du  Peuple,  qui  provoqua  une 
tempôte  par  ses  énoncés  anti-gouvernementaux,  Solness  le 
Consiructeur,  qu'on  trouva  obscur  et  qui  pourtant  est  une 
des  plus  nobles  choses  quibsen  ait  signées,  le  Petit  Eyolf, 
bien  jugé,  et  Brand,  grande  synthèse  dramatique,  touffue, 
inégale,  merveilleuse  et  inachevée,  qui  secona  Topinion 
une  fois  de  plus.  Cette  série  de  manifestations  fut  décisive. 
Les  traductions  de  Toeuvre  ancienne  du  dramaturge,  les 
biographies,  les  interviews,  les  portralts,  les  notices  annon- 
cèrent  au  monde  qu'une  force  nouvelle,  en  dépit  du  natio- 
nalisme  étroit  des  illettrés  et  des  hommes  de  mauvais  vou- 
loir,  était  imposée  aux  réflexions  de  la  PVance  idéologique. 
Ibsen  y  fut  célebre,  vingt  ans  en  retard  sur  TEurope  cen- 
trale,  il  est  vrai,  mais  il  le  fut. 

Son  influence  est  súre,  bien  que  lente,  et  sa  lenteur 
mème  engage  sa  súretê.  Ses  livres  sont  dans  toutes  les  bi- 
bliothèques  des  écrivains  de  pensée,  et  on  peut  dire  que 
la  génération  de  vingt-cinq  ans  se  développera  selon  ses 
données. 

II  est  antipathique  aux  conditions  sociales  de  la  femme, 
en  France.  Mais  il  se  produit  en  ce  pays  une  telle  crise 
latente  et  un  tel  désarroi  dopinion,  que  la  conquôte  de  la 
libre  conscience  d'une  Nora,  d'une  Hedda  ou  dune  Hilde 
n'est  peut-être  quune  question  de  temps  pour  les  femmes 


194  ARTE 


françaíses.  Maison  de  Poiípée  restera  leuf  pièce  type  et 
leur  modele  premier.  On  voit  que  je  ne  puis,  en  ce  rapide 
résumé  d'une  grande  intervention  du  génie,  mentionner 
encore  que  des  pressentiments  de  résultats.  II  faut  long- 
temps  pour  qu'un  étranger,  introduit  dans  les  idées  et  les 
moeurs,  franchisse  la  période  militante:  tout  ce  que  je  dirai 
sans  scrupule,  en  réponse  à  ce  qu'on  me  pria  d'exposer  ici, 
c'est  que  cette  période  militante  est  franchie  presque  abso- 
lument  pour  Henrik  Ibsen,  et  qu'il  passe  de  Testime  des 
lettrés  à  une  plus  large  et  plus  publique  action.  Dans  ce 
que  le  temps  nous  reserve,  et  dans  des  destinées  peu  loin- 
taínes,  ce  nom  sonnera  comme  un  des  plus  écoutés  lors- 
qu'il  s'agira  de  construire  une  morale  neuve  sur  la  caducité 
sociale.  M.  Ibsen  est  à  Theure  presente  un  des  extrême- 
ment  rares  génies  moralisants  oú  puisse  se  référer  la  con- 
sultation  des  races,  inquietes  de  leurs  pensées  et  de  leurs 
songes. 

Camille  MAUCLAIR. 


Desenho  de  Noé  Legrand 


BOLETIM    INTERNACIONAL 


N 


ALLEMANHA 


JORNAES  E  REVISTAS. 


ERDADEIRAMENTE  repugnante  o  artigo  sobre 
Verlaine  publicado  por  um  tal  F.  Vogt  no  folhe- 
tim litterario  da  GaT^eta  de  Francfort.  Para  elle 
chamamos  a  attenção  dos  que  quizerem  saber  até 
onde  pôde  chegar  a  imbecilidade. 

*  Em  quasi  todas  as  revistas  litterarias  da 
Allemanha  encontramos  as  mais  elogiosas  refe- 
rencias a  um  livro  de  versos  de  Johanna  Ambro- 
sius,  publicado  pelo  professor  C.  Weiss-Schrattenthal.  Johanna  Am- 
brosius,  de  cuja  obra  já  se  esgotaram  rapidissimamente  vinte  edições, 
é  uma  camponcza  de  Lengwethcn  (Prússia  Oriental),  humilde  e  igno- 
rante, mas  tão  excepcionalmente  dotada,  que  as  suas  canções  estão  sendo 
comparadas  ás  de  Uhland  e  Ruckert. 

*  O  ultimo  numero  da  Dia  Freie  Gesellschaft  insere  artigos  de 
Kropotkine,  Elias  Rcclus,  Bcrnard  Lazare  e  Lanthief.  Este  ultimo  pu- 
blica um  interessante  parallelo  entre  os  dois  romances  de  Zola,  Lour- 
des e  Rome. 


196  ARTE 


ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

E.  V.  Bunzendahl :  Junge  Blâtter.  Gedichte.  (Ed.  Renzel,  Berlln)  ; 
L.  Fischer:  Wanderers  Weisen.  Gedichte.  (F.  W.  Cordier,  Heiligens- 
tadt) ;  F.  V.  Zobelltz :  Unter  dem  roten  Adler  (O.  Janke  Berlin);  R. 
Zoozmann :  Ums  Recht  (Ed.  Rentzel,  Berlin). 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  Um  amador  de  quadros,  R.  de  Mendelssohn-Bartholdi,  comprou 
ultimamente  em  Berlim,  por  cerca  de  onze  contos  de  reis,  um  retrato 
de  Rembrandt,  pintado  pelo  mesmo. 

#  Acha-se  aberta  em  Munich  uma  exposição  de  lithographias  e 
aguas-fortes  de  Felicien  Rops. 


AUSTRIA-HUNGRIA 

JORNARS  E  REVISTAS. 

La  Natton  Tchèque,  sa  mission  et  son  role  en  Europe.  Revue  publiée 
avec  la  coUaboration  des  principaux  artistes  et  écrivains  tchèques  sous 
la  direction  de  M.  Charles  Hipman.  —  Prague :  Vilimek,  éditeur. 

«Faire  connaitre  au  public  étranger  ce  que  nous  avons  été  et  ce  que 
nous  sommes,  exciter  son  intéret  par  Ic  récit  de  notre  ancienne  gloire, 
de  nos  luttes,  de  nos  souffrances,  de  nos  aspirations,  de  nos  déceptions 
et  de  nos  esperances:  tel  est  le  but  que  nous  nous  proposons  en  pu- 
bliant  cette  modeste  revue.» 

«Modeste»  est  de  trop.  Un  vrai  volume  le  premier  numero.  Imprime 
três  bien,  avec  de  superbes  illustrations  d'après  les  artistes  tchèques : 
—  Myslbek,  Kloucek,  Brozik,  Sochor,  Hynais,  Zenisek,  Masek.  Au 
texte :  un  résumé  éloquent  de  Thistoire  de  la  Bohème  par  V.  J.  Dusck, 
un  morceau  capital  du  député  Eim  sur  le  peuple  et  la  question  tchèques, 
une  étude  três  complete  sur  la  poésie  tchèque  par  le  prof.  Edouard  Al- 
bert,  membre  de  la  chambre  des  Seigneurs,  un  résumé  de  Thistoire  du 
théatré  tchèque  par  le  dr.  Charles  Kadlec,  secrétaire  du  Théâtre  Natio- 
nal, enfin  une  belle  étude  sur  Smetana,  le  grand  symphonlste,  fonda- 
teur  de  Topéra  tchèque.  Tel  quel,  un  numero  contenant  tout  ce  qu'il  est 
indispensable  de  savoir  sur  la  vie  politique  et  intellectuelle  de  Bohème. 
Nous  y  reviendrons  dans  une  étude  d'ensemble  sur  la  littérature,  la 
musique  et  les  arts  tchèques.  —  W.  R. 


ARTE  197 


NECROLOGIE. 

Théodore  de  Hoermann.  Pendant  Tété  écoulé,  TAutriche  a  perdu  son 
meilleur  paysagistc,  celui  qui  seul  avec  MM.  Engelhart  et  Ribarz  rc- 
présentait  à  Vicnne  Ics  tendances  du  Champ  de  Mars  et  de  la  Secession 
de  Munich.  M.  de  Hoermann  avait  passe  fort  tard  de  Tarmée  à  Tale- 
lier  et  jcté  aux  orties  son  sabre  d'officier  pour  conquerir  la  palette.  II 
avait  apporté  à  sa  nouvelle  profession  les  vertus  de  son  ancien  métier, 
patience  à  toute  épreuve,  probité  hors  ligne,  obéissance  absolue  à  la 
consigne  de  peindre  d'après  nature,  endurance  pour  Tamour  de  son  art, 
de  fatigues  et  de  privations  inouies  qui  ont  usé  prcmaturement  sa  santé 
et  lui  ont  fait  contracter  la  maladic  de  poitrine  dont  il  est  mort  à  Graz 
au  retour  d'une  cure  à  Gleichenberg.  11  disparait  au  moment  même 
ou  le  grand  succès  lui  venait.  II  avait  desarme  enfin  à  force  d'obstina- 
tion  intransigente  dans  sa  formule,  qui  était  de  n'en  avoir  aucune  en 
présence  de  la  nature,  et  à  force  de  loyauté  et  de  droiture  dans  ses  re- 
lations,  même  la  haine  des  médiocrcs  —  un  miracle  que  je  ne  croyais 
pas  possible  avant  cet  unique  cas  observe  en  Autriche,  le  pays  ou  il  reste 
peut-être  encore  le  plus  de  braves  cceurs.  —  Au  dernier  salon  viennois 
sa  grande  vue  d'hiver,  presque  à  vol  d'oiseau,  du  Neucrmarkt  que  do- 
minait  son  atelier  huché  au  sixicme  ctage  d'une  des  plus  hautes  mai- 
sons  de  la  capitalc,  lui  avait  valu  un  véritable  triomphe.  Legoút  vien- 
nois en  peinture  si  retardataire  commençait  à  se  fairc  aux  hardiesses  de 
sa  sincérité  passionnée.  Malade  et  la  poitrine  dejàprise  fortement,  rhi- 
ver  passe  je  le  voyais  partir  enmitoufflé  pour  Lundenburg  à  deux  ou 
trois  heures  de  chemin  de  fer ;  il  y  allait  peindre  du  givre  en  plcin  air» 
ayant  découvert  disait-il  un  site  plus  merveilleux  que  tout  autre  pour  un 
tel  effet.  L'année  precedente  ayant  eu  vers  la  fin  de  Thiver  besoin  de  neige 
pour  un  tableau  qui  a  été  reproduit  à  la  Gazette  des  Beaux  Arts  íjuin 
1  894):  le  Retour  au  pays,  —  et  comme  la  neige  ne  revenait  plus  dans  la 
plaine  —  il  Tavait  poursuivic  dans  la  montagne  trcs  haute  en  Styric  et 
avait  couché  roulé  dans  son  mantcau  sur  la  place  de  son  étude.  II  a  en 
somme  été  le  martyr  de  sa  strictc  observance  de  Tunique  príncipe  artis- 
tiquc  qu'il  se  fut  pose:  ne  jamais  travailler  de  chie  —  D'une  campagne 
en  Sicile  il  avait  rapporté  des  jardins  fleuris  d'une  exubérance  tropicale; 
de  cette  époque  dataient  nos  relations.  Nul  artiste  jamais  ne  m'est  ap- 
paru  non  seulement,  d'une  tclle  volonté  mais  d'une  telle  bonne-vo- 
lonté.  Tout  lui  plaisait,  il  aimait  tout,  il  peignait  tout,  car  il  sentait  la 
beauté  de  tout  et  découvrait  en  tout  la  beauté  spécialcmcnt  picturaire. 
On  a  de  lui  des  rues  de  Paris,  des  rues  de  Vienne,  des  places  de  Venise, 
des  panoramas  de  Sicile,  des  masurcs  de  Moravic,  des  vcrg^ers  et  deg 


198  ARTE 


jardins  de  la  campagne  viennoise,  des  forêts  et  des  sous-bois  de  Hongrie, 
rien  nc  se  ressemble.  Devant  chaque  site  cet  excellent  artlste  se  refai- 
sait  neuf :  toutefois  c'était  toujours  du  Hõrmann,  par  conséquent  tou- 
jours  três  efforcé  et  três  atteint,  pénible  et  triomphant ;  on  sentait  la 
difficulté  vaincue  avec  naíveté,  de  face,  par  quelqu'un  qui  ignorait  ce 
que  que  c'était  que  de  tourner  autour  d'elle  ou  de  rescamoter.  Avant 
lui  TAutriche  avait  eu  Pettenkofen  de  cette  belle  conviction  patiente ; 
aujourd'hui  il  ne  reste  plus  que  Ribarz.  Les  Viennois  disaient  de  M.  de 
Hõrmann:  c'est  un  original.  Evidemment.  Et  il  le  restera  dans  la  gloire 
qui  lui  est  due  et  qui  ira  s'accroissant  toujours  comme  celle  de  Pet- 
tenkofen.—  W.  Ritter. 

DINAMARCA 

BIBLIOGRAPHIA. 

*  Os  irmãos  Brandes  continuam  a  ser  os  marechaes  da  litteratura 
dinamarqueza. 

Georges  Brandes  concluiu  ha  pouco  a  sua  grande  obra  William 
Shakspeare,  estudo  completissimo  e  profundo  da  vida  e  da  obra  do  dra- 
maturgo inglez.  William  Shakspeare  ficará  sendo,  ao  que  parece,  um 
dos  mais  notáveis  monumentos  da  critica  moderna. 

Edouard  Brandes  concluiu  também  ha  pouco  um  drama  em  três  actos 
Mahomet,  que  os  criticos  classificam  de  obra  prima. 

ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

No  hospital  de  São  Jorge,  romance  da  illustre  escriptora  Amália 
Skram,  e  Paz,  um  livro  encantador  de  Peter  Nansen. 


FRANÇA 

BIBLIOGRAPHIA. 

Les  Sur-Humains,  por  Emerson ;  traducção  em  francez  por  M.  Izou- 
let  (Armand  Colin  et  C^^,  Paris).  —  Les  Sur-Humains  de  Emerson  com- 
pletam Les  Iléros  de  Caryle,  já  traduzidos  por  M.  Izoulet.  São  seis  ma- 
ravilhosos retratos:  Platão,  o  philosopho ;  Swedenborg,  o  mystico; 
Montaigne,  o  sceptico ;  Shakspeare,  o  poeta  \  Napoleão,  o  heroe  do 
mundo  ;  Goethe,  o  escriptor.  Especialmente  notáveis  o  Goethe  e  o  Na- 
poleão, estes  «dois  severos  realistas»  dentro  dos  quaes,  segundo  Emer- 
son, se  transsubstanciou  o  génio  do  século  XIV  sob  os  dois  pontos  de 


ARTE  199 


vista  da  poesia  interior  e  da  ambição  externa.  Pena  é  que  o  titulo :  Les 
Sur-Hu>natns,  não  seja  rigorosamente  a  traducção  do  de  Emerson :  The 
Representative  Miin,  mas  sim  da  palavra  de  Nietzsche  Uebermensc/un  ou 
Super- Hommes.  A  versão  da  obra  c,  em  compensação,  muito  fiel  e  es- 
merada. 

*  L'Aniteau  de  Çakuntalá  —  comédie  hcroíque  de  Kalidâsa.  Tradu- 
cteur  A.  Ferdinand  Herold.  (Paris,  édition  du  Mercvre  de  France). 
Só  pôde  falar-se  a  serio  d'uma  traducção  comparando  os  textos,  conhe- 
cendo e  possuindo  a  língua  original.  Por  isso,  não  é  como  traducção 
que  nos  pódc  interessar  a  comedia  heróica  de  Kalidâsa.  O  que  é  certo, 
é  que,  lendo-a  na  prosa  francesa  de  F.  Herold,  recebemos  uma  impres- 
são de  perfume  longiquo  e  de  graça  dolente.  Çakuntalâ  desenha-se 
n'um  traço  a  um  tempo  tão  doce  e  vivo,  que  o  livro  dá-nos  a  illusão  de 
lermos  directamente  uma  criação  litteraria,  de  que  a  flor  d'arte  que  as- 
piramos foi  colhida  pela  própria  mão  de  quem  a  trouxe  até  nós. 

*  Aux  écoutes  —  vers  par  Edouard  Ducoté  (Paris,  Librairie  de 
TArt  indépendant).  Edouard  Ducoté  revela  n'este  livro  a  sua  qualidade 
dominante  cOmo  poeta:  o  sentimento  melancholico  das  coisas  que  pas- 
sam, dos  encantos  que  murcham,  dado  em  geral  pela  correspondência 
e  harmonlsação  dos  estados  de  espirito  e  dos  aspectos  exteriores. 

*  Ballades  —  par  Paul  Fort  (édition  du  Mercure  de  France).  Aspe- 
ctos passageiros,  e  curtas  scenas,  vivas  algumas  de  côr  como  se  fossem 
dadas  em  vitraes ;  mas  todas  n'um  rhythmo  leve  e  feliz,  verdadeiras 
figuras  de  corte  archaico,  e  se  erguem  ou  passam  vultos  doces  ou  trá- 
gicos. Diálogos,  phrases  d'um  corte  brusco.  Livro  extranho,  que  se  lê 
com  surpresa. 

*  Le  Verger  Doré  —  par  Yvanhoé  Rambosson.  (édition  án  Mercure 
de  France).  Sem  unidade,  este  livro  tem  todo  o  interesse  d'uma  obra 
que  revela  os  diversos  aspectos  e  phases  d'um  espirito.  Atravez  da  va- 
riedade dos  seus  assumptos  e  das  suas  poesias,  duas  notas  dominam, 
no  entanto :  o  encanto  do  mysterio,  do  sentido  recôndito  da  Vida,  e  a 
altracção  das  bcllas  e  extranhas  visões,  longiquas  ou  impossíveis. 

JORNAES  E  REVISTAS. 

*  Transcrevemos  do  Journal  (9  de  janeiro)  alguns  fragmentos  do 
bello  artigo  de  Catullc  Mendes  sobre  a  morte  de  Paul  Verlaine : 

«Paul  Verlaine  cst  mort,  ce  soir,  il  ya  quelques  heures.  Je  viens  de 
le  voir  mort.  Pas  plus  vieux  que  nous,  Ics  frères  de  sa  jeunesse,  il  dis- 
parail  avant  nous.  Nous  fumes  ses  compagnons,  nous  sommes  ses  sur- 
vivants.  Pour  combien  d'années,  ou  de  móis,  ou  de  jours?  Triste  de 


a  00  ARTE 


cette  íin,  triste  de  fins  prochaines,  je  n'ai  guère  le  coeur  au  travail,  à 
Técriture,  aux  épreuves  qu'il  faudra  corriger. . .  Pourtant,  je  veux  que 
ce  soit  moi  qui  donne  à  Verlaine,  ici,  ce  premier  adieu. 

«La  pièce,  petite,  três  simple,  est  três  propre  :  elle  a  un  air  de  cel- 
lule  monacale,  ou  de  chambre  particulière  dans  un  hôpital  bien  tenu. 
Mais  deux  bougies  roses  brúlent  à  côté  du  cadre  d'or  de  la  glace.  Cest 
comme  un  sourire  en  la  solennité  étroite  et  froide  du  lieu  ;  et,  dans  ce 
sourire,  je  ne  vois  rien  de  sacrilège :  Paul  Verlaine,  à  Theure  ou  s'en- 
dormaient  ses  mélancholies,  aimait  peut-être  regarder,  à  travers  ses 
cils,  sourire  encore  ces  bougies  roses...  Cependant,  quelqu'un  a  leve 
une  toute  petite  lampe  à  Tabat-jour  três  bas ;  hors  du  vaste  drap  blanc 
qui  monte  jusqu'au  menton,  apparait,  une  joue  à  Toreillcr,  Ia  blanche 
figure,  si  apaisée,  si  tendre,  si  heureuse.  Comme  la  face,  le  crâne,  les 
tempes,  le  cou,  sont  de  la  couleur  des  rares  chevcux  blanchis  et  de  la 
blanchissante  barbe ;  toute  la  tête  a  la  couleur  d'un  adoucissement, 
d'un  ensommeillement,  d'une  extinction  ravie  en  neige  qui  ne  serait 
pas  froide.  En  effet,  les  dernières  heures,  —  après  la  longuc  agonie  de 
tous  les  jours,  il  a  peu  souífert ;  par  la  grâce  du  Dieu  qu'ii  croyait  à 
force  de  Taimer,  la  mort  lui  a  cté  bénigne,  comme  caressante.  11  a  pu 
prier,  se  confesser,  communier,  selon  qu'il  avait  voulu.  II  semble  exta- 
sie. Un  ami  se  penche,  lui  met  un  baiser  au  front.  Je  lui  serre  lamain: 
elle  est  toute  petite,  si  pâle,  un  peu  recroquevillée ;  mais  elle  n'est  pas 
froide,  presque  tiède  encore,  comme  s'il  y  restait  de  Tamitié.  Celui  qui 
est  couché  là  fut  un  três  grand  poete  et  un  homme  três  malheureux. 

«L'avenir  remettra  toute  chose  en  juste  place ;  en  même  temps  que 
Toeuvre  de  Paul  Verlaine  resplcndira  en  sa  blancheur  sacrée  de  lys  en- 
tre les  cierges  de  Tautel,  sa  personnalité,  délivrée  des  absurdes  et  vi- 
les  legendes  par  ou  Ton  se  donnait  le  droit  de  ne  point  venir  en  aide  et 
de  ne  point  compatir,  será  blanche  aussi  dans  la  mémoire  des  hommes, 
blanche  comme  Test  à  cette  heure  son  visagc  apaisé,  son  pâle  visage 
apaisé,  entre  les  doux  cheveux,  sur  la  blancheur  du  lit  fúnebre,  sur  la 
blancheur  fúnebre  du  lit  virginal. . .» 

*  Transcrevemos  também  do  Journal  (i  i  de  janeiro)  a  descripção 
do  enterro  do  grande  poeta  da  Sagesse  e  do  Amour: 

«Les  obsêques  de  Paul  Verlaine  ont  eu  lieu,  hier,  en  présence  de 
tout  ce  qui  a  aujourd'hui  un  nom  dans  la  poésie  française. 

«L'étroite  entrée  de  la  maison  oii  est  mort  le  poete,  tendue  de  drape- 
ries  noires  sans  aucune  ornementation,  avec  seulement  une  grande 
croix  d'argent  sur  celle  du  fond,  était  translormée  en  chapelle  ardente, 
toute  fleurie  de  couronnes.  Et  ces  couronnes,  toutes  ces  íleurs  à  profu- 


ARTE  aoi 


sion  amoncelccs  sur  le  cercueil  du  poètc  étalent  la  seule  munificencc  de 
cet  enterrcment  réduit  à  sa  plus  extreme  simplicité. 

«De  grandes  couronnes  d'immorteIles,  des  gerbes  de  roses,  de  lilás, 
d'oeillets,  d'orchidécs,  de  chrysanthcmes  arrivcnt  à  chaque  minute;  cel- 
les  de  M.  de  Montcsquiou,  de  M.  Edmond  Lepelletier,  du  Mercure  de 
France,  de  la  Pliime,  de  la  Lorraine  artiste,  de  Téditeur  Vanier  se  re- 
marquent  particulièrement. 

«A  dix  heures,  le  corps  est  déposé  sur  le  char  fúnebre.  Ce  char  est 
de  cinquicme  classe,  sans  écussons.  Les  cordons  du  poêle  sont  tenus 
par  M.  François  Coppéc,  Mauricc  Barres,  Catulle  Mendes  et  Edmond 
Lepelletier.  Lc  deuil  est  conduit  par  M.  de  Sivry,  beau-frère  du  défunt. 

«Le  cortcge  ce  met  en  marche  vers  Tèglise  Saint-Etienne-du-Mont. 
En  tête,  marche,  en  grand  deuil,  M"e  Krantz,  Tamie  fidèle  du  poete, 
assistée  de  quelques  intimes.  Puis,  M.  Wells,  réprésentant  le  ministre 
de  rinstruction  publique  ;  iM.  Roujon,  directcur  des  beaux-arts  ;  MM.  de 
Heredia,  Jean  Richepin,  Haraucourt,  Henry  Bauér,  René  Maizeroy, 
Charpentier,  Fasquelle,  Stéphane  Mallarmé,  Jules  Lemaitre,  Octave 
Mirbeau,  Charles  Frémine,  Jules  Caze,  Sully-Prudhomme,  Fernand 
Xau,  Armand  Silvestre,  Mordas,  Mareei  Schwob,  Auguste  Marin,  Paul 
Rogcr,  Georges  Docquois,  Alexandre  Boutique,  Louis  de  Robert,  Va- 
labrègue,  Georges  Rodenbach,  Henri  de  Weindel,  Alexis  Lauze,  Va- 
nier, etc. 

«A  Téglise,  une  messe  basse,  célébrée  par  M.  Tabbé  Chanes,  vicaire, 
est  chantée  en  plain-chant,  par  toutc  la  maitrise.  Les  orgues  sont  té- 
nues par  MM.  Théodore  Dubois  et  Gabriel  Fauré.  M.  Tabbé  Lacèdre, 
cure  de  la  paroisse,  a  donné  Tabsoute. 

«Et  le  cortège,  la  cérémonie  termince,  se  reforme  dans  le  même  or- 
dre  et  se  dirige  vers  le  cimetière  des  Batignolles.  Vers  les  quais,  F'ran- 
çois  Coppée,  un  peu  fatigue,  doit  ceder  sa  place  à  M.  Stéphane  Mallar- 
mé, et  monter  dans  une  voiture. 

«11  est  midi  et  demi  quand  on  arrlvc  devant  le  caveau  de  famille  o\x 
doit  être  inhumé  Vcrlaine.  Une  fois  le  cercueil  descendu  à  la  place  qu'il 
doit  occuper,  François  Coppée  se  découvre  et  prend  la  parole : 

«Messieurs, 

«Saluons  respectueusement  la  tombe  d'un  vrai  poete,  inclinons-nous  sur  le  cercueil  d'un 
enfant. 

«Nous  avions  â  peine  dépassé  la  vingtième  année  quand  nous  nous  sommes  connus,  Paul 
Verlaine  et  moi,  quand  nous  échangions  nos  premières  confidences,  quand  nous  nous  lisions 
nos  premiers  vers.  Je  revois,  en  ce  moment,  nos  deux  fronts  penchcs  fratemellement  sur  la 
mime  page;  je  ressens,  par  le  souvenir,  dans  toute  leur  ardeur  première,  nos  admirations, 
nos  enthousiasmes  d'alors,  etj"évoque  nos  anciens  réves.  Nous  étions  deux  enfants;  nous 
allions,  confiants,  vers  Tavenir.  Mais  Verlaine  n'a  pas  rencontré  Texpérience,  la  froide  et 


202  ARTE 


súre  compagne  qui  nous  prend  rudement  par  le  poignet  et  nous  guide  sur  Tâpre  chemin.  II 
est  reste  un  enfant,  toujours, 

«Heureux  ce  poete,  j'ose  le  répéter  tout  en  me  rappelant  combien  Paul  Verlaine  a  souf- 
fert  dans  son  corps  malade  et  dans  son  cceur  douloureux.  Hélas  1  comme  Tenfant,  il  était  sans 
defense  aucune,  et  Ia  vie  Ta  souvent  et  cruellement  blessé.  Mais  la  souílrance  est  la  rançon 
du  géiiie ;  et  ce  mot  peut  être  prononcé  en  parlant  de  Verlaine,  car  son  nom  éveillera  tou- 
jours le  souvenir  d'une  poésie  absolument  nouvelle  et  qui  a  pris  dans  les  lettres  françaises 
rimportance  d'une  découverte. 

i<L'cEuvre  de  Paul  Verlaine  vivra.  Quant  à  sa  dépouille  lamentable  et  meurtrie,  nous  ne 
pouvons,  en  pensant  à  elle,  que  nous  associer  aux  touchantes  prières  de  TEglise  chrétienne 
que  nous  écoutions  tout  à  Theure,  et  qui  demandent  seulement  pour  les  morts  le  repôs,  Téter- 
nel  repôs. 

«Adieu,  pauvre  et  glorieux  poete  qui,  pareil  au  feuillage,  asplus  souvent  gemi  que  chanté; 
adieu,  malheureux  ami  que  j'aimai  toujours  et  qui  ne  m'as  pas  oublié.  Dans  ton  agonie,  tu 
reclamais  ma  présence,  et  j'arrive  trop  tard,  devant  ce  muet  cercueil,  songeant  que  Theure 
est  peut-être  proche,  en  eífet,  ou  je  devrai  obéir  à  ton  appel.  Mais  ton  âme  et  la  mienne  ont 
toujours  cspéré,  que  dis-je,  ont  toujours  cru  en  un  séjour  de  paix  et  de  lumière  ou  nous  se- 
rons  tous  pardonnés,  purifiés,  —  car  qui  donc  aurait  riiypocrisie  de  se  proclamer  innocent  et 
pur?  —  et  c'est  là,  en  plein  ideal,  que  je  te  donne  rendez-vous  et  que  je  te  répondrai:  me 
voici. 

«Après  ce  beau  díscours,  Catullc  Mendes,  avec  une  poésie  attendrie, 
a  prononcé  les  concises  et  fort  jolies  paroles  qui  suivent : 

«Paul  Verlaine, 

«Au  bord  de  la  nuit,  par  ma  voix,  la  douleur  des  frères  de  ta  jeunesse  te  dit:  adieu,  et 
leur  admiration  te  dit :  à  jamais. 

«Tu  passas  en  soulírant.  Ton  martyre  est  fini.  Que  ton  Dieu  te  donne  ce  que  tu  esperas 
de  lui  I  Mais,  parmi  nous,  ta  renommée  demeure,  impérissable.  Car  tu  as  bati  un  monument 
qui  ne  ressembie  à  aucun  autre ;  par  des  escaliers  de  marbres  légers,  entre  des  chuchotements 
mélancoliques  de  lauriers-roses,  on  monte  vers  une  auguste  chapelle  blánche  oú  des  cierges 
ingénus  rayonnent !  et,  comme  c'est  aux  pauvres  d'esprit  qu'est  le  royaume  des  cieux,  le 
royaume  de  la  gloire  appartient  aux  simples  de  génie. 

«Nous  t'aimons  et  nous  te  pleurons,  pauvre  mortl  Nous  t'adorons,  pur  immortell 

«M.  Maurice  Barres  a,  ensuite,  éloquemment,  au  nom  de  la  jeunesse 
littéraire,  rendu  hommage  à  Verlaine,  dont  à  quelques  exceptions  prés, 
la  critique  a  toujours  feint  d'ignorer  le  génie. 

«Edmond  Lepelletier,  qui  fut  Tami  d'enfance  de  Verlaine,  a  prononcé 
unadieu  ému. 

«Egalement,  M.  Stéphane  Mallarmé,  avec  Ia  subtilité  qui  lui  est 
propre,  cette  langue  dont  le  mystère  étonne  et  charme  à  la  fois,  s'est 
eíforcé  de  démontrer  que  la  vie  du  poete,  sous  son  apparence  désordon- 
née,  a  été  moralement  toute  de  logique,  de  correction  et  de  noblesse. 

«II  me  faut,  pour  íinir,  signaler  aussi  (Quelques  paroles  de  M.  Jean 
^oréas  et  de  M.  Gustave  Kahn.»  . 

\ 


ARTE  ao3 


#  O  ultimo  numero  do  Mercvre  de  France  (fevereiro)  insere,  entre 
muitas  outras  composições  em  prosa  e  verso,  a  primeira  parte  d'uma 
versão  franccza  da  Comedia  do  Amor  de  H.  Ibsen. 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Le  vendredi  14  février,  dans  les  salons  du  restaurant  Notta,  les 
amis  et  les  admirateurs  de  Gustave  Kahn  ont  offert  à  celui-ci  un  ban- 
quei intime,  à  Toccasion  de  son  rccent  volume  de  vers.  En  qualité  de 
représentant  français  de  Arte,  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast,  empê- 
ché,  par  Ic  deuil  cruel  qui  Ta  frappé,  d'assister  à  cette  petite  fête,  a  en- 
voyé  un  télégramme  au  nom  de  notre  Rédaction. 


HESPANHA 

BIBLIOGRAPHIA. 

Poesias  Gallegas  de  Alberto  Camino  (A.  Martinez,  La  Coruna). 
N'este  pequeno  volume  reuniu  o  seu  auctor  doze  curtos  poemas  de  in- 
spiração fácil  mas  graciosamente  apaixonada  c  terna.  Os  versos  são  re- 
cortados com  ingenuidade  e  frescura.  Á  frente  do  sympathico  livrinho 
vem  um  prefacio  de  D.  Leandro  de  Saralegui  y  Medina. 

ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

José  Cascales  y  Munoz :  Sevilla  intellectual,  sus  escritores  y  artis- 
tas contemporâneos;  L.  M.  de  la  Cuadra  y  Herrera:  La  Conceptiõn  de 
Rivera;  Miguel  Villalba  Hervás :  Recuerdos  de  cinco  lustros,  1843-68. 

NECROLOGIA. 

Falleceu  em  Madrid  o  illustre  director  do  Museu  de  pintura  da  me- 
sma cidade,  Vicente  Palmaroli,  que  ha  pouco  concluirá  um  retrato  do 
pequenino  rei  Affonso  XIIL 

Palmaroli  nascera  em  1835  e  fora  discípulo  de  Frederico  Madrazo, 
ao  qual  succedera  no  Museu  de  Madrid. 


NORUEGA 

BIBLIOGRAPHIA. 

*    Bjoernstjerne  Bjoernson  acaba  de  publicar  a  segunda  parte  da 
3 


204  ARTE 


sua  obra  Para  além  das  forças  humanas,  drama  singular  em  que  estuda 
a  disproporção  entre  os  capitalistas  e  as  classes  operarias. 

#  O  ultimo  romance  de  Jonas  Lie,  O  Avô,  tem  tido  um  enorme 
successo  :  no  curto  espaço  d'um  mezexgotaram-se  já  três  edições,  O  Avô 
é  um  drama  de  profunda  psychologia,  cheio  de  empolgantes  situações. 

*  Entre  as  ultimas  publicações  norueguezas  devemos  citar  as  se- 
guintes :  A  entrada  da  sociedade,  de  Knut  Hamsum;  A  serpente  de  bronze 
romance  de  Thomaz  P.  Krag ;  e  os  Contos  da  vtda  popular,  de  Peter 
Egge. 

PORTUGAL 

JOURNAUX     ET  REVUES. 

La  nouvelle  de  la  mort  de  João  de  Deus  a  déjà  parcouru  le  monde, 
aussi  ne  nous  reste-t-il  plus  qu  a  enregistrer  quelques  faits  se  rattachant 
à  ce  triste  événement  qui  vient  de  mettre  en  deuil  la  Poésie  portugaise. 

Parmi  les  démonstrations  au  grand  poete  on  a  surtout  remarque 
rhommage  rendu  par  les  étudiants  de  Lisbonne,  de  Coimbre  et  de 
Porto,  ainsi  quelaconsécration  officielle  que  le  Gouvernement  portugais 
a  donnée  en  recueillant  les  restes  du  grand  lyrique  au  Panthéon  des 
«Jeronymos». 

De  Lisbonne  à  Bclem,  les  Écoles,  les  Établissements  scientifiques 
iittéraires  et  artistiques,  les  revues  et  journaux,  etc,  ont  pris  part  au 
cortòge  qui  comptait  plusieurs  milliers  de  personnes. 

UArte  était  représentée  aux  obsèques  de  João  de  Deus  par  le  distin- 
gue poete  brésilien  Filinto  d'Almeida  qui  au  nom  de  la  méme  revue  a 
déposé  sur  le  cercueil  une  couronne  de  lauriers  sur  les  rubans  violets 
de  laquelle  on  lisait : 

Les  directeurs  et  V administrateur  de  /'Arte  —  Eugénio  de  Castro,  Ma- 
nuel da  Silva  Gayo  et  Augusto  d'Oliveira  —  a  João  de  Deus  —  ii-i-gô. 

Eugénio  de  Castro  a  également  envoyé  une  couronne  de  violettes  et 
crysanthèmes  et  une  branche  de  lilás  íixée  aux  rubans  violets  sur  les- 
quels  on  lisait : 

A  João  de  Deus — Eugénio  de  Castro. 

#  Le  2  février  dernier  Eugénio  de  Castro  a  fait,  dans  la  salle  de 
V Instituto  une  conférence  sur  «João  de  Deus  e  a  sua  obra». 

Cette  conférence  est  insérée  dans  le  numero  de  février  de  la  revue 
O  Instituto. 

LE  PORTUGAL  À  l'ÉTRANGER. 

*  Bilan  des  articles  récents  publiés  par  Louis-Pilate  de  Brinn'Gau- 


ARTE  205 


BAST  sur  la  littérature  portugaise :  i ."  Nouvelle  Revue  du  i^""  Février, 
La  Mort  de  Joio  de  Deus  («page  courte»  signée  #»*);  2."  Revue  Blan- 
che  du  I cr  Février,  João  de  Deus  d'après  Momi:^  Barreto;  ■}."  Revue 
Encyclopédique  du  15  Février:  João  de  Deus  (notice  biographique); 
4.°  Jeune  tielgique,  numero  double  de  novembre-déccmbre  :  Sagramor 
d'Eugenio  de  Castro,  IV"  Episode,  Scòne  III  (traduction  par  L.  P.  de 
Brinn'Gaubast  et  Philéas  Lebesgue);  ^.°  Stamboul,  supplément  litté- 
raire  du  i  i  Janvier :  Notes  sur  António  Feijó;  6°  Ermitage,  n,"  de  Fé- 
vrier: I,  Mort  de  Joio  de  Deus;  II,  Anthero  de  Figueiredo  (notice)  \  III, 
Delphim  de  Brito  Guimarães  (notice)  :  7."  Magazine  International,  nu- 
mero de  Janvier:  deux  traductions  annotées  dont  i'une  en  collaboration 
avec  Philéas  Lebesgue)  de  la  Visão  dos  Tempos  de  Theophilo  Braga. — 
— Le  numero  4  de  Arte  étant  consacré  en  partie  à  la  mémoire  de  João 
de  Deus,  nous  rcproduisons,  d'autre  part,  les  passages  les  plus  synthé- 
tiques  de  ccux  de  ces  articles  qui  s'occupent  du  Maitre  : 

«João  de  Deus  (Jcan-de-Dieu  Ramos),  le  plus  grand  des  poetes  ly- 
riques  du  Portugal  dcpuis  Camões,  et  Téducateur  national  de  toute  Ten- 
fance  de  ce  pays,  est  mort  le  i  i  Janvier,  trois  jours  après  Verlaine, 
dont  il  était  vraiment  un  frère  spirituel  en  génie  et  en  pauvreté.  Mais 
sa  vie  fut  irréprochable  comme  son  union  fut  bénie,  et  la  mission  pcda- 
gogiqne  à  raccomplisscment  de  laquelle  il  contraignit,  dès  son  âge  múr 
son  organisation  de  rèveur  indolent,  demeure  un  exemple  sublime  d',hé- 
roíque  charité  chrétienne  et  d'inconsciente  abnegation,  dignes  de  Tâme 
du  Saint  dont  il  portait  le  nom...  lei,  à  défaut  d'une  étude  qui,  le 
temps  aidant,  paraitra,  je  ne  veux  donner  aujourd'hui,  sommairement 
et  provisoiremcnt,  que  la  synthèse  des  caracteres  du  Lyrisme  dejean- 
de-Dieu,  et  Tindication  des  raisons  qui  en  íirent  Tlnitiateur  incontesté 
du  splendide  éparouissement  de  la  poésie  portugaise  de  ces  trente-cinq 
dernicres  années. —  Le  Lyrisme  de  Jean-de-Dieu. . .  Cest  plutôt  Tex- 
prcsslon  directe  de  son  âme,  que  la  conséquence  d^eíTorts  artistiques ; 
Tobjet  de  ses  poèmes  est  dans  un  petit  groupe  de  sentiments  três  natu- 
rels,  tous  réductibles  à  Tamour  du  Divin  et  du  Féminin-.. —  Que  si 
cet  ideal  semble  rudimentaire,  il  n'en  est  pas  moins  le  secret  de  Tin- 
flucnce  preponderante  qu'exerça  João  de  Deus :  génie  intuitif,  Artiste 
de  naissance,  dessinant  et  jouant  de  plusieurs  instrument  sans  nulle 
éducatlon  spéciale,  chantant  comme  le  lilás  parfume,  sans  le  savoir,  im- 
provisant  ses  vers  sans  les  vouloir  écrire,  si  bien  que  ses  admirateurs 
les  ont  rccueillis  de  sa  bouche  avec  d'innombrables  variantes,  et  publiés 
comme  on  edite  les  classiques  de  Tantiquité,  il  a  canalisé  tous  les  ruis- 
selcts  épars  de  rinspiration  pupulaire  verslelargelit  retrouvé  de  la  poé- 
sie natlonalc  et  des  formes  du  XVI.*  siòcle,  abandonnées  dcpuis  Camões, 


2o6  ARTE 


ou  profannées  par  des  indignes.  —  Tclle  fut  sa  gloire  ;  elle  est  durable, 
et  la  dire  à  la  face  du  monde  est  un  devoir  que  nous  remplirons :  atten- 
dons  Tédition  promise,  Tédition  ne  varielur,  de  toutes  ses  oeuvres,  et 
prenons  ici  Tengagement  de  leur  dédier,  s'il  est  possible,  un  monument 
révélateur  qui  leur  doive  rimmortalité.»  (L.-P.  de  B.'G.  Nouvelle  Re- 
vue). 

«Un  Verlaine  —  avec  la  pureté  d'un  Lamartine!»  (L.  P.  de  Brinn' 
Gaubast,  Ertnitage). 

«. .  .Tout  en  m'associant  au  jugement  de  M.  Canini,  qui  Tappelle 
«í7  primo  poeta,  d'amore,  non  solo  dei  Portogallo,  ma  di  tutla  Europan 
(Libro  delV Amore,  p.  VXXI),  je  trouve  ce  jugement  trop  spécial.  Le 
plus  grand  poete  de  l'amour  en  toute  TEurope,  oui,  João  de  Deus  le 
fut;  mais  à  la  condition  qu'on  ajoute  aussitôt :  Tun  des  plus  grands  de 
tous  les  temps  pour  Texpression  des  sentiments,  de  tous  les  sentiments 
humains\  et  encore  serait-ce  oublier  Téducateur  et  Thomme  prive,  dont 
Tâme,  vraiment  évangélique,  la  modestie,  vraiment  sublime,  justifiaient 
si  éloquemment  le  prenom  religieux  et  doux  de  ce  saint  de  la  poésie 
lusitanienne»  (L.-P.  de  Brinn'Gaubast,  Revue  Encyclopédique  Larousse). 

*  Au  n."  236  (janvier)  de  la  Dublin  Review,  notre  collaborateur  et 
ami  Edgard  Prestage  a  publié  une  bonne  étude  analytique  (en  anglais) 
du  Frei  Luiz  de  Souza  d' Almeida  Garrett. 


N.°  4  — FEVEREIRO  de  1896 


COIMBRA  —  IMPRENSA  DA  UNIVERSIDADE 


'D.  (iãntonio  Sauchei  €\'Ioguel 


V^ 


Noi 


PORTUGAL  x\0  ESTRANGEIRO 

(notas  BIO-BIBLIOGRÀPHICAS) 
II 

D.  ANTÓNIO  SANGHEZ  MOGUEL 


ESCENDENTE  d  uma  família  bis- 
cainha e  nascido  em  Medina-Sldo- 
nia,  D.  António  Sanchez  Moguel  é 
um  vasconço  na  estatura  e  no  cara- 
cter, e  um  andaluz  pelo  espirito  ima- 
ginoso e  vivo. 

Tendo  frequentado  as  universida- 
des de  Sevilha  e  Madrid,  recebeu  n'esta  ultima,  depois 
d'um  curso  multo  dlstincto,  o  grau  de  doutor  em  philoso- 
phia  e  lettras. 

Em  1878  concorreu  a  uma  vaga  na  universidade  de  Sa- 
ragoça sendo  plenamente  approvado  pelo  jury  composto 
I 


2o8  ARTE 


de  homens  notabilissimos :  Moreno  Nieto,  Campoamor, 
Nunez  d'Arce,  Revilla,  Menendez  Pelayo,  etc.  Em  1882 
entrou,  por  novo  concurso,  no  corpo  docente  da  universi- 
dade de  Madrid. 

No  intuito  de  alargar  a  área  dos  seus  já  muito  valiosos 
conhecimentos,  emprehendeu  em  1886  uma  longa  viagem 
pelos  principaes  paizcs  da  Europa.  Visitando  demorada- 
mente os  estabelecimentos  de  ensino,  buscando  a  convi- 
vência dos  professores  e  dos  alumnos,  constantemente 
preoccupado  pelas  questões  d'instrucção  publica,  percor- 
reu em  dezeseis  mezes,  a  França,  a  Bélgica,  a  Hollanda, 
a  Allemanha  e  a  Itália.  Em  França  assistiu  com  assidui- 
dade aos  cursos  de  historia,  lltteratura  e  philologia,  ou- 
vindo de  preferencia  as  prelecções  de  Fustel  de  Coulanges, 
Michel  Bréal  e  Gaston  Paris. 

Regressando  a  Madrid,  em  breve  se  revelaram  as  benéfi- 
cas consequências  d'essa  viagem.  Sanchez  Moguel  modifi- 
cou profundamente  o  seu  mcthodo  de  ensino,  moderni- 
sando-o  com  raro  senso :  acompanhou  o  estudo  da  littera- 
tura  castelhana  com  o  das  litteraturas  portugueza  e  catalã, 
juntou  ao  estudo  das  litteraturas  propriamente  ditas  o  das 
respectivas  línguas  e  historias,  e  deixando  a  theoria  pela 
pratica,  começou  a  estudar  sobre  os  monumentos  das  três 
linguas  peninsulares  (*). 


(*)  Eis  o  que  Leite  de  Vasconcellos  escreveu  a  propósito  do  modo 
como  Sanchez  Moguel  rege  a  sua  cadeira  : 

«No  cap.  da  Morphologia  deste  artigo  (lo-a)  empreguei  a  seguinte 
phrase :  nQuando  na  Ilespanha  houver  philologos  que  se  occupem  de- 
senvolvidamente e  a  serio  das  linguas  românicas,  eto)  Para  a  escrever 
regulei-me  pelo  que  tenho  visto  ultimamente  publicado  na  Hespanha. 
N'uma  viagem  porém  que,  depois  de  impressa  a  pagina  em  que  está 
aquella  passagem,  fiz  a  Madrid,  convenci-me  de  que  a  philologia  româ- 
nica tem  na  Universidade  da  capital  do  visinho  reino  um  representante 


ARTE  aôQ 


Pouco  depois  voltou  a  França,  onde  fez  uma  larga  propa- 
ganda em  favor  da  litteratura  hespanhola.  Graças  a  essa  pro- 
paganda, o  governo  francez  começou  a  mandar  a  Madrid 
vários  pensionistas,  que,  tendo  estudado  sob  a  direcção  de 
Sanchez  Moguel,  regressaram  depois  ao  seu  paiz  na  qua- 
lidade de  professores  de  lingua  e  litteratura  hespanholas 
em  importantes  estabelecimentos  d'instrucção.  Entre  esses 
discipulos  de  Sanchez  Moguel  podemos  citar :  Saroihandy, 
professor  do  lyceu  Buffon,  de  Paris,  e  Dubois,  professor 
do  lyceu  de  Mont-de-Marsan.  O  governo  francez  recom- 
pensou-o  agraciando-o  com  as  palmas  d'oiro  da  Acade- 
mia. 

Em  1887,  n'um  claustro  pleno  da  Universidade  de  Ma- 


serio  na  pessoa  do  professor  Sanchez  Moguel,  que,  comquanto  não  haja 
por  ora  publicado  senão  alguns  pequenos  trabalhos  de  critica  histórica 
no  dominio  das  linguas  neo-latinas,  dá,  no  seu  curso  universitário,  de- 
senvolvimento á  sciencia  philologica,  em  especial  com  relação  ao  hespa- 
nhol,  portuguez  e  catalão,  e  tem  para  publicar  vários  estudos  mais.  (Re- 
vista Ltisitana,  1890,  n.°  i.°,  pag.  39)». 

Quando  Sanchez  Moguel  entrou  na  Real  Academia  de  Historia,  o 
illustre  académico  D.  Eduardo  Saavedra  pronunciou  as  seguintes  pala- 
vras no  seu  discurso  de  recepção : 

«Unense  con  estrecho  lazo  la  Historia  y  la  Literatura  en  el  campo  de 
Ia  Filologia,  y  el  Sr.  Sanchez  Moguel  ha  empleado  lo  mejor  de  sus  vi- 
gilias  en  cultivarlo.  Para  dar  a  conocer  el  origen  y  el  desarrrollo  de  los 
estúdios  de  este  género  entre  nosotros,  publico  el  trabajo  titulado  Es' 
paAa,  y  la  Filologia,  principalmente  neo-latina,  y  escrita  en  idioma 
francês,  una  Memoria  sobre  el  gramático  espanol  Lebrija,  leída  ai  in- 
gressar en  la  Sociedad  Linguistica  de  Paris,  en  cuyas  tareas  tomo  des- 
pués  activa  parte;  á  sus  cursos  de  Literatura  general  y  espanola  en  la 
Facultad  de  Letras  anade  explicaciones  de  Fonética,  de  Morfologia  y  de 
Historia  de  la  lengua  ;  y  en  el  certamen  abierto  en  Salamanca  para  ce- 
lebrar el  centenário  de  la  insigne  Doctora  de  Ávila,  obtuvo  el  premio  de 
la  Academia  Espafiola  para  su  studio  sobre  las  cualidades  que  distin- 
guen,  el  lenguage  de  Santa  Teresa,  primer  ensayo  de  gramática  histó- 
rica que  en  nuestro  país  se  ha  intentado». 


2  to  .     ARTE 


drid,  propoz  a  creação  d'Lim  Instiiiiio  linguistico,  proposta 
que  foi  approvada,  e  que  mereceu  os  mais  calorosos  elogios 
de  Michel  Bréal,  no  «Boletim  da  Sociedade  linguistica  de 
Paris». 

Como  escriptor,  Sanchez  Moguel  tem  um  logar  incon- 
fundível entre  os  mais  illustres  litteratos  do  seu  paiz.  Os 
seus  estudos  históricos  distinguem-se  pela  admirável  ri- 
queza de  factos  que  encerram  e  pela  apropriada  e  tersa 
sobriedade  da  forma. 

Entre  outras,  tem  publicado  as  seguintes  obras : 

—  Historia  de  Nuestra  Sehora  de  la  Antigua.  Este  livro 
publicado  em  1867  (tinha  o  auctor  18  annos)  foi  premiado 
pela  Sociedade  Bibliographica  Mariana  de  Lerida. 

—  Memoria  sobre  El  Magico  Prodigioso,  parallelo  entre 
a  famosa  obra  de  Calderon  e  o  Fausto  de  Goethe.  Para 
que  os  nossos  leitores  calculem  o  valor  desta  obra,  aqui 
transcrevemos  alguns  paragraphos  do  juizo  da  Real  Aca- 
demia de  Historia,  que  a  premiou  com  a  medalha  d'oiro  no 
certamen  de  1880: 

«Sobre  tener  este  trabajo  el  mérito  de  estar  discretamente  escrito, 
tiene  el  de  plantear  y  resolver  extensa  y  razonadamente  Ias  relaciones 
entre  El  Mágico  Prodigioso  y  el  Fausto,  no  solo  en  lo  relativo  á  los  ar- 
gumentos de  esta  obra,  como  la  Academia  pedia,  sino  también  á  las 
mismas  obras  por  entero  y  en  todos  sus  elementos,  personajes,  situa- 
ciones,  episódios,  etc.  y  especialmente  ai  de  las  leyendas,  en  que  una  y 
otra  se  inspiran,  estudiando  estas  leyendas  en  su  origen,  desarrollo  y 
fuentes  immediatas  y  directas  de  aquellas  obras. 

«El  autor  presenta  ai  próprio  tiempo  un  estúdio  completo  dela  obra 
de  Calderon,  ya  con  relacion  ai  teatro  religioso  de  un  tiempo,  ya  ai  de 
las  comedias  de  Santos  dei  gran  poeta,  á  cuyo  género  pertenece£^/  Má- 
gico Prodigioso. 

«La  parte  principal  de  la  Memoria  es  la  relativa  á  la  version  de  la 
leyenda  de  San  Cipriano,  protogonista  dei  drama  calderoniano,  ado- 
ptada por  la  Iglesia  y  recibida  en  Espana,  demonstrando  cuán  equivo- 
cadamente el  allemán  Schmidt  y  el  francês  Morel-Fatio  han  supuesto 
que  Calderon  se  había  valido  de  Lipomano,  y  como,  contra  lo  asegurado 


ARTE     .  aii 


tambicn  por  los  mismos  escritores,  existem  vários  textos  castelhanos  de 
la  versión  que  siguió  Galderon  en  su  obra. 

«Estas  investigaciones  histórico-críticas,  que  están  fundamentadas 
y  son  nuevas,  ai  próprio  tiempo  que  la  correccion,  sobriedad,  discre- 
cion  y  claridad  en  la  Memoria,  la  han  hecho  digna  dei  premio,  á  juicio 
de  Ia  Academia». 

A  Memoria  sobre  El  Magico  Prodigioso  foi  traduzida 
em  francez  por  J.  G.  Magnabal  (Paris,  E.  Leroux,  1883) 
e  em  alleinão  por  J.  Fastenrath  (Leipzig,  W.  Friedrich, 
1882).  Puymaigre,  em  França,  Schuchard,  na  AUemanha, 
Bonghi,  na  Itália  e  Feilltzen,  na  Suécia,  teceram-lhe  os 
mais  rasgados  louvores. 

— Santa  Teresa  de  Jesus  considerada  como  escritora,  es- 
tudo de  grammatica  histórica,  premiado  pela  Real  Aca- 
demia Hespanhola  no  certamen  litterario  de  Salamanca 
em  1882- 

— Reparaciones  históricas,  livro  que  muito  nos  interessa 
e  sobre  o  qual  não  insistimos  por  ser  muito  conhecido  em 
Portugal.  Com  este  mesmo  titulo,  Sanchez  iNloguel  pre- 
para mais  dois  volumes,  um  sobre  assumptos  históricos  e 
litterarios  e  outro  sobre  assumptos  philologicos  (*). 


(#)  Eis  o  parecer  emittido  sobre  este  livro  pela  Real  Academia  de 
Historia  : 

«limo.  Sr.:  —  Esta  Real  Academia  ha  examinado  la  obra  dei  Sr.  D.  An- 
tónio Sánchez  Mogucl,  titulada  Reparaciones  históricas,  que  para  los 
efectos  dei  Real  decreto  de  12  de  Marzo  de  1874  V.  1.  se  ha  servido  re- 
mitirle  con  su  atento  oficio  dei  27  de  Junio  último. 

«D.  António  Sánchez  Moguel,  Catedrático  de  Literatura  general  y 
espanola  en  la  Universidad  Central,  es  uno  de  nucstros  compancros  que 
frecuentementc  sabe  hermanar  su  amor  á  Ias  letras  y  á  Ia  historia  pá- 
tria con  Ia  gallardía  de  la  frase  y  la  elevación  de  sus  ideas,  y  que  viene 
dedicando  toda  su  actividad  á  rectificar  y  apartar  todos  los  obstáculos 
que  en  el  camino  literario-histórico  han  venido  impediendo  la  aproxi- 
mación  é  intimidad  de  los  dos  reinos  hispânicos,  tan  útil  y  necesaria 
cuando,  como  en  los  estúdios  dcl  Sr.  Sánchez  Moguel,  solo  se  busca  «el 


91  a  ARTE 


Espana  y  America,  collecção  de  curiosos  estudos,  publi- 
cada por  occasião  do  centenário  de   Colombo,   acerca  da 


afecto  y  la  armonía  propios  entre  hermanos  y  vecinos,  y  por  únicos  mé- 
dios, ahora  y  siempre,  los  dei  amor,  la  verdad  y  la  justicia». 

«Por  causas  de  todos  bien  conocidas,  Espana  y  Portugal  rompieron 
los  fraternales  lazos  que  les  unían;  el  trato  y  comunicación  se  hizo  cada 
vez  más  escaso,  y  llegaron  hasta  la  ignorância  respectiva  dei  valer  de 
cada  uno,  de  los  elementos  aprovechables  y  de  lo  que  por  vários  conce- 
ptos  merece  censura  ó  menosprecio.  La  ciência  histórica  sintió  la  mal- 
sana  influencia  de  semejante  situación,  y  mientras  se  elogiaban  con  pa- 
sión  desastres  como  el  de  Aljubarrota,  se  desconocían  las  glorias  nacio- 
nales  y  se  bastardeaba  todo  cuanto  podia  redundar  en  gloria  y  honor 
dei  nombre  espanol. 

«Hoy,  puede  decirse,  existen  ya  corrientes  de  simpatia  y  estimatión 
entre  ambas  naciones  de  la  Peninsula.  El  tratado  de  Comercio ;  los  cer- 
támenes  internacionales  que  tanto  aproximan  y  unen  á  los  pueblos  cul- 
tos ;  la  consideración  que  Espana  dispenso  á  Portugal  en  las  últimas 
Exposiciones  y  en  las  demás  solemnidades  dei  IV  Centenário  dei  descu- 
brimiento  de  América ;  la  renovación  de  gran  parte  de  los  Correspon- 
dientes  de  esta  Real  Academia  en  el  vecino  reino ;  el  carinoso  trato  y  la 
afectuosa  acogida  que  la  nación  espanola  dispenso  á  los  más  ilustres  es- 
critores é  historiadores  portugueses,  presagio  son  de  fraternal  concór- 
dia y  de  que  acaso  no  este  lejano  el  dia  de  las  grandes  rectificaciones  y 
de  que,  depurada  la  verdad  ante  la  sana  é  imparcial  crítica,  ambos  pue- 
blos se  consideren  armónicamente  enlazados  en  intereses  intelectuales  y 
materiales,  salvas  siempre  sus  respectivas  independências  políticas. 

«La  Real  Academia  de  la  Historia  se  complace  ed  reconocer  los  tra- 
bajos  que  en  este  sentido  viene  haciendo  el  Sr.  Sánchez  Moguel,  el  cual 
en  dos  anos  ha  visitado  três  veces  el  vecino  reino,  y  en  sus  monumen- 
tos y  principales  archivos  ha  encontrado  valiosas  noticias  y  documentos 
que  le  han  permitido  la  rectificación  de  hechos  inexactos  que  hasta 
ahora  habían  circulado  sin  enmienda  ni  reproche,  y  que  solo  existieron 
por  la  injusta  malquerencia  de  los  dos  pueblos  hermanos. 

«La  primera  serie  de  estas  Reparaciones  históricas  es  acabada  muestra 
de  lo  que  nuestro  companero  vale  como  historiador,  como  literato  y  como 
concienzudo  crítico,  porque  solo  poseyendo  estas  cualidades  en  tan  alto 
grado,  como  las  posee  el  Sr.  Sánchez  Moguel,  pueden  trazarse  los  quince 
cuadros,  Uenos  de  vida,  de  color  y  sobre  todo  de  verdad,  que  forman  el 


ARTE  315 


qual  o  nosso  illustre  compatriota  Conde  do  Casal  Ribeiro 
escreveu,  entre  outros,  os  paragraphos  seguintes: 

((Com  este  titulo  acaba  de  sair  do  prelo,  em  Madrid,  um  novo  livro 
do  sr.  Sanchez  Moguel.  Annunciando  a  boa  nova  de  tal  publicação,  e 
dando  succinta  noticia  do  seu  contheúdo,  não  temos  que  apresentar  ao 
publico  portuguez  a  personalidade  do  douto  cathedratico  da  Universi- 
dade de  Madrid.  As  suas  frequentes  excursões  a  Lisboa,  Coimbra  e  ou- 
tras cidades  do  reino  teem  sido  occasião  de  muitos  o  haverem  tratado  e 
apreciado.  E  não  só  é  mui  geralmente  conhecida  aqui  a  sua  figura  erecta, 
quasi  gigantesca  e  o  tom  ao  mesmo  tempo  familiar  e  vizaz  da  sua  animada 
palestra,  mas  é  vulgar  também  a  leitura  dos  seus  valiosos,  eruditos 
trabalhos  de  investigação  archeologica,  histórica  e  philologica  —  objecto 
predilecto  de  seus  estudos  e  motivo  principal  de  suas  visitas  aos  nossos 


libro  que  el  Ministério  de  Fomento  somete  ai  dictamen  de  la  Academia. 
Esta  había  cscuchado  con  deleite  y  aplaudido  con  entusiasmo  vários  de 
los  trabajos  que  el  libro  comprende,  y  que  por  su  relevante  mérito  han 
merecido  la  publicación  en  periódicos  espanoles  y  extranjeros.  Los  dos 
que  Uevan  por  título  Religión  y  patriotismo  y  NuAo  Alvarez  Pereira  en 
la  poesia  castellana  son  inéditos  y  en  nada  desmerecen  de  sus  compa- 
neros  de  colección. 

«Solo,  pues,  plácemes  y  plácemes  muy  sinceros  merece  el  senor  San- 
chez Moguel  por  su  pensamiento  de  coleccionar  la  primera  serie  de  sus 
Reparaciones  históricas,  porque  de  esta  suerte  purifica  la  historia  de 
antiguos  errores  que  se  desvanecem  ai  soplo  de  la  verdad,  borrando  an- 
tagonismos y  legando  á  la  juventud  estudiosa  fuentes  puríssimas  que, 
retratando  lo  pasado,  puedan  ofrecer  ancho  campo  para  el  estúdio  en  lo 
porvenir.  Y  como  el  trabajo  es  original  y  de  relevante  mérito,  puede  ser 
de  gran  utilidad  en  las  Bibliotecas  públicas. 

((Esta  Real  Academia  cree,  por  todo  lo  expuesto,  deber  aconsejar  ai 
Gobierno  de  S.  M.  que  ai  libro  dei  Sr.  Sánchez  Moguel,  Reparaciones 
históricas,  primera  serie,  debe  dispensarse  toda  la  protección  que  con- 
sienta  el  Real  decreto  de  12  de  Marzo  de  1875,  por  reunir  las  condicio- 
nes marcadas  en  dicha  disposición. 

((V.  L,  no  obstante,  acordará  lo  que  estime  más  acertado. 

((Dios  guarde  á  V.  S.  I.  muchos  anos.  Madrid  2  de  Júlio  de  1894.— 
El  Secretario,  Pedro  de  Madrazo.  —  Ilm.  Sr.  Director  general  de  Ins- 
trucción  pública.» 


ai4  ARTE 


archívos.  Gosa  entre  nós  o  sr.  Sanchez  Moguel,  como  poucos  mais  es- 
criptores  hespanhoes  contemporâneos,  o  privilegio  raro,  por  infortúnio  e 
incúria  nossa,  de  ser  lido  em  Portugal,  ao  revez  do  que  succede  com 
grande  maioria  de  seus  patrícios  eximios  na  cultura  dos  variadíssimos 
ramos  do  saber,  ignorados  aqui  e,  portanto,  inapreciados,  não  já  so- 
mente pelo  vulgo  curioso  de  ler,  mas  por  grande  parte  dos  que  enfilei- 
ram na  aristocracia  do  lavor  litterario. 

«Do  auctor,  pois,  não  precisamos  dizer.  Basta  associar-nos  ao  ligeiro 
correcto  perfil  traçado  pela  elegante  penna  do  general  Arteche,  na  —  in- 
formação á  Real  Academia  da  Historia  —  que  prefacia  o  livro,  reconhe- 
cendo com  elle  «a  vasta  erudição  do  autor,  o  dominio  absoluto  do  as- 
sumpto que  trata,  e  a  dtfficilima  facilidade  que  possue  para  dal-o  a 
conhecer  tão  clara  como  laconicamente»  e  accrescentando  que  «sob  o 
aspecto  da  amenidade,  o  livro  oíiferece  attractivos,  que  em  nada  cedem 
aos  do  aspecto  sclentifico,  já  pela  variedade  dos  assumptos,  já  pela  fa- 
cilidade na  exposição  antes  notada,  já  pela  concisão  e  propriedade  da 
linguagem  e  pela  elegância  de  estylo». 

Alem  d'estas  obras  e  sem  fallar  nos  numerosos  artigos 
espalhados  pelas  prlncipaes  revistas  hespanholas,  Sanchez 
Moguel  tem  publicado  em  folheto  muitos  dos  seus  inte- 
ressantes discursos  académicos,  e  prefaciou  as  obras  de 
D.  Manuel  dei  Palácio  e  o  poema  Los  Buenos  y  Los  Sá- 
bios, de  D.  Ramon  de  Campoamor. 

Como  poeta  sò  é  conhecido  pelos  seus  íntimos  amigos, 
que  o  teem  justamente  na  conta  d'um  dos  mais  apreciáveis 
cultores  da  moderna  poesia  castelhana. 

Propagandista  indefesso,  indifferente  ás  luctas  e  paixões 
politicas,  um  dos  seus  mais  caros  ideaes  é  a  união  dos  po- 
vos latinos  e,  especialmente,  a  unificação  intellectual  da 
Península  e  da  America  hispano-portugueza. 

São  muitos  e  importantíssimos  os  serviços  prestados  por 
Sanchez  Moguel  ao  nosso  paiz,  onde  já  veiu  seis  vezes  e 
onde  captou  a  amizade  dos  vultos  mais  eminentes  :  Casal 
Ribeiro,  Oliveira  Martins,  António  Cândido,  Barros  Go- 
mes, Bispo-Conde,  Bernardino  Machado,  Thomaz  de  Car- 
valho, etc. 


ARTE  a I 5 


Foi  elle  o  iniciador  da  participação  que  Portugal  teve 
no  centenário  de  Colombo. 

Como  director  da  Illustracion  Espanola  y  Americana, 
mostrou-se  infatigável  na  publicação  de  artigos  critico- 
biographicos  sobre  as  primeiras  notabilidades  portuguezas, 
muitas  das  quaes  lhe  devem  a  entrada  nas  Reaes  Acade- 
mias Hespanhola  e  de  Historia. 

Querendo  manifestar-lhe  a  sua  admiração  e  o  seu  reco- 
nhecimento, o  nosso  governo  agraciou-o  com  as  grã-cruzes 
da  Conceição  e  de  Christo. 

Sanchez  Moguel  tem  também  os  collares  da  Academia 
Real  das  Sciencias  e  do  Instituto  de  Coimbra. 

E.  M. 


3i6  ARTE 


PAYSAGES  D' AME  (*) 


LILÁS  EN  MARS 


<iLe  Petit  Langage  des  Fleurs 
à  1'usage  des  Dames  et  des  Demoiselles.ii 


Au  jardin  de  son  révc  épanoui,  mon  âme 
S'en  fut  cueillir  pour  vous  des  fleurs  de  renouveau; 
Quel  bouquet  symbolique  ofFrirai-je  à  ma  Dame, 
Vous  nuit  et  mort,  vie  et  soleil  de  mon  cerveau  ? 


Au  jardin  de  mon  rêve  il  y  a  des  narcisses, 

Leurs  disques  d'or,  pâmés  sur  les  miroirs  d'argent : 

O  vous,  qui  me  savez  Tesprit  des  sacrifices, 

—  Mon  bonheur,  que  n'en  ai-je  été  moins  négligent! 


Au  jardin  de  mon  rèvc  y  a  des  giroflées 
(Préférence) ,  ah!  vous  préférer,  sans  vous  chérir!... 
Cest  d'amour,  que  mes  folies  lèvres  sont  gonflées: 
Je  défends  à  ces  flasques  croix  de  vous  fleurir. 


Au  jardin  de  mon  rêve  y  a  des  primevcres 
Pour  la  guirlande  ou  la  couronne  et  les  quinze  ans : 
Mais,  qui  vous  diraient  mal  ma  route  et  ses  calvaires 
Et,  vers  vos  paradis,  mes  pieds  agonisants. 


(«)  Un  recueil  à  paraítre. 


ARTE  2 1 7 


Au  jardln  de  mon  rève  y  a  des  anémoncs : 
Puis-jc  ignorer  dcjà  que  vous  me  trahiriez? 
Je  boirais  vos  baisers  comme  on  prend  des  aumôncs, 
Et  je  rirai  de  moi  si  vous  vous  en  riez. . . 


—  Thyrses  du  lilás  blanc,  lilás  vernal,  fleur  d'aube, 
Aube  en  fleur  d'une  aurore  et  d'un  midi  d'été ! 
Voilà,  c'est  mon  offrande  aux  voeux  devotrc  robe, 
Et  voilà,  le  sort  de  mon  âme  en  fut  jetc. 


De  votre  gorge  en  fète,  avec  des  airs  timides, 
Sur  le  versant  de  votre  coeur  tendre  et  moqueur, 
J'ai  vu  mes  lilás  blancs  jaillir  en  pyramidcs 
Comme  s'ils  avaient  pris  racine  cn  votre  coeur ; 


Vers  la  nacre  et  la  chastetc  de  vos  oreilles, 

A  droile,  à  gaúche,  avec  des  gestes  de  parfums, 

Prêtant  leur  voix  bicn  jeune  à  des  chansons  bien  vieilles, 

Je  les  entends  plaider  pour  mes  espoirs  dcfunts. 


Et,  réveillés  des  morts  pour  de  nobles  conquêtes. 
Mes  espoirs,  cramponnés  sur  ces  clochers  à  jour, 
Soufflent  tout  bas  aux  carillons  de  leurs  clochettes : 
Amour  ! . . .  émoi  d'Amour  I . . .  premier  émoi  d'Amour! . 


Paris,  20  mars  1891. 

LoUIS-PlLATE    DE   BrINN*GaUBA8T 


ai8  ARTE 


GUSTAVE  CHARPENTIER 


Gustave  Charpentíer  n'appartlent  à  aucun  groupe.  II 
a  sa  place  à  part  et  sa  figure  parmi  les  jeunes  musiciens 
contemporains.  A  peine  perçoit-on,  çà  et  là,  dans  ses  oeu- 
vres  premlères,  Tinfluence  de  son  maitre  Massenet;  à  quel- 
ques  Índices,  on  voit  aussi  qu'il  a  subi  un  moment  la  ty- 
rannique  empreinte  des  formules  wagnériennes;  mais  tout 
cela  s'en  va,  vite  secoué  :  il  reste  une  Jeune  force,  puré 
d'alliage,  inculte,  naíve  parfois  (dans  tous  les  sens  et  sur- 
tout  au  meilleur  sens  du  mot),  qui  ne  veut  être  qu'elle- 
même  et  chaque  jour  prend  davantage  conscience  d'elle- 
même. 

La  volonté  intenso,  énergiquement  affirmée  d'être  per- 
sonnel  est  le  facteur  le  plus  important  de  la  formation  d'un 
artiste,  mais  elle  ne  se  rencontre  que  lorsqu'il  trouve  déjà 
en  lui  une  source  jaillissante  et  spontanée.  Cette  source 
créatrice,  c'est,  chez  Gustave  Charpentíer.  la  belle,  la 
chaude  imagínation,  contagieuse  et  féconde  qui  lui  a  déjà 
valu  tantde  succès. 

Sa  cantate  Didon,  pour  laquelle  il  obtint  le  príx  de  Rome 
en  1887,  et  ses  oeuvres  suivantes  furent  recues  avec  enthou- 
siasme.  On  fut  séduit  par  cette  nature  franche,  copieuse, 
primesautíère,  vibrante,  toujours  prête  à  fèter,  à  adorer 
ou  à  maudire  la  víe,  —  inégale  parfois  —  mais  si  sincère 
dans  sa  passion  qu'on  lui  pardonne  tout. 

Didon  exécutée  aux  concerts  du  Châtelet  en  1888,  il  par- 
tit  pour  Rome.  Là  comme  partout,  son  libre  tempérament 
se  heurta  aux  disciplines  officielles  et  ne  put  s'y  plier.  Gus- 
tave Charpentíer  devint  même  le  promoteur  d'une  sorte 
de  revolte  qui  avait  pour  but  d'obtenír  la  démission  du 
directeur  de  la  vílla  Medíeis,  M.  Hébert.  L'affaíre  faillít  se 


ARTE  219 


gâter  pour  notre  musicien ;  elle  fut  arrangée  à  temps. 
Après  deux  ans  dexil,  il  revint  à  Paris,  prêt  à  la  lutte, 
résolu  à  Taction. 

Son  premler  envoi,  Napoli,  execute  d'abord  à  llnstitut 
en  octobre  91,  fut  repris,  un  mols  après,  aux  Concerts  La- 
moureux  :  les  audlteurs  furent  éblouls  de  cette  page  colorée 
et  vibrante,  emportés  par  ce  tourbillon  musical  de  jeunesse 
et  de  vie !  on  crut  voir,  entendre  et  sentir  vivre  la  vieille 
Naples,  évoquée  en  pleine  lumière  poétique  avec  la  turbu- 
lente  réalité,  les  joies  tumultueuses  des  lazzaroni  lâchès 
dans  ses  rues  en  liesse. . .  Un  entrelacement  de  motifs  três 
différents  d'allures,  des  modulations  brusques,  des  combi- 
naisons  de  timbres  à  tous  les  étages  de  Torchestre  donnent 
à  Tauditeur  limpression  de  ces  foules  méridionales,  à  la 
fois  violentes  et  vives ;  le  pittoresque  fouillis  orchestral 
evoque  les  cohues  bariolées  des  dimanches,  Tentrain,  les 
chants,  les  cris,  la  rumeur  d'un  peuple  qui  s'enivre  de  vie, 
Thymne  de  joie  de  la  Ville  heureuse. 

Les  Impresstons  d'ltalie,  qui  vinrent  ensuite  (jouées  si- 
multancment  au  Chàtelet  et  au  Cirque  d'Eté),  sont  tou- 
jours  conçues  selon  le  même  procede  idéo-réaliste :  saisir 
les  choses  dans  leur  réalité  concrète,  les  photographier, 
comme  le  lui  reprochent  certains,  ne  pas  reculer  devant  le 
motif  populaire,  refrain  du  ruisseau  ou  rauque  chanson 
du  pâtre  sur  la  montagne ;  mais,  à  travers  Tâme  ardente, 
passionnéc,  du  musicien,  les  choses  ainsi  transcrites  se 
colorentd'un  reflet  supérieur,  et  cette  reproduction  realiste 
se  trouve  être  finalement  une  projection  incomparablement 
poétique. 

Três  vite,  le  compositeur  a  senti  qu'il  n'était  pas  seule- 
ment  un  musicien  capable  décrire  de  la  musique,  —  que 
sa  musique  elle-méme  provenait  dune  inspiration  plus 
large,  d'une  façon  générale  de  voir,  d'une  imagination  apte 
à  saisir  en  tout  le  cote  poétique,  et,  pour  toutdire,  qu'uQ 


2  20  ARTE 


poete  en  lui  débordait  le  musicien.  Aussi  annonça-t-il  de 
bonne  heure  rintention  d'écn"rc  lui-même  les  paroles  de 
ses  oeuvres  dramatiques:  «non  pas,  comme  il  le  declare, 
par  un  orgueil  illusoire,  mais  parce  qu'aucun  écrivain  ne 
pourrait  donner  une  juste  traduction  littéralre  des  pensées 
musicales  qui  vivent  en  moi  encore  confuses,  incomplètes 
—  et  qui,  seules,  décideront  de  la  formule  dramatique  et 
littéraire  que  revôtiront  mes  premières  oeuvres.)) — .11  fut 
donc  son  propre  librettiste  pour  la  Vie  du  Poèíe,  exécutée 
au  Conservatoire,  puis  à  TOpéra  en  1892,  —  reprise  plus 
tard  aux  concerts  Colonne,  —  «Symphonie-drame))  com- 
portant  des  choeurs  mélangés  à  Torchestre,  oú  Tauteur  a 
voulu  peindre  les  joies  rapides  et  surtout  les  angoisses 
d'une  âme  d'élite  aux  prises  avec  la  Vie. —  Lenthousiasme 
du  poete  jeune,  quand  des  voix  chantent  en  lui,  quand  un 
monde  de  formes  et  de  couleurs  palpite  sous  son  front, 
dans  cet  élan  joyeux,  ardent  qui  lentraine  vers  la  vie;  — 
les  premières  mélancolies  de  cette  âme  neuve  et  fraiche 
sous  la  Nuit  splendidement  criblée  dastres,  ses  doutes,  son 
appel  inquiet  à  TEtoile  qui  fuit  et  porte  son  avenir;  —  les 
luttes  et  le  désespoir  du  poete  atteint  dans  sa  foi,  dans 
son  rêve,  dans  son  âme  et  dans  son  corps,  le  cerveau  et  le 
coeur  meurtris  par  le  sentiment  de  son  impuissance  et  de 
toute  rimpuissance  humaine  en  face  d'un  Dieu  qui  reste  à 
jamais  voilé ; — la  fcte  à  iVlontmartre,  Torgie  vocifératrice 
et  canaille  par  laquelle  il  tente  de  s'étourdir  et  détouffer 
les  suprêmes  revoltes  d'un  coeur  douloureux,  d'un  miséra- 
ble  génie  incessamment  torture  par  le  rêve,  les  bouffées 
sombres  qui  passent  dans  Téclatante  gaíté  du  décor,  la 
terrible  soúlerie  qui  avalit  une  âme  fière  iusqu'à  la  cour- 
ber  sous  la  domination  stupide  de  la  fiUe,  inconsciente  bete 
de  joie  dont  le  rire  et  la  niaiserie  insultent  à  celui  dont 
elle  a  tué  le  coeur  et  le  rêve,  symbole  (pour  Tanarchiste 
qu'est  Charpentier)  d'une  socjété  ennemie  qui  par  son  in- 


ARTE  22  1 


intelligence  artistique  et  régoísme  de  ses  joies,  conduit  le 
poete  au  déscspoir  et  à  la  déchéance..  ■,  autant  de  tableaux, 
tantôt  d'une  suavité  mystérieuse,  tantôt  d'un  réalisme  algu, 
qui  soulevèrent  de  formidables  ovations  au  Chàtelet  en 
février  1893.  On  ne  railla  pas  ce  que  la  philosophle  du 
poènie  avait  d'enfantinement  pessimiste,  le  réalisme  outran- 
cier  de  la  musique;  à  peine  si  Ton  critiqua  une  certaine 
disproportion  entre  les  épisodes  insuffisammcnt  prepares 
les  uns  par  les  autres  et  quelquefois  mal  lies.  II  y  avait  là 
une  âme  extraordinairement  vivante,  un  décor  d'une  au- 
dacieuse  originalité :  le  public  fut  saisi  et  applaudit. 

Les  tendances  realistes  du  musicien  se  sont  manifestées, 
plus  curieusement  encore  que  dans  la  dernière  partie  de 
la  Vte  du  Poete,  dans  les  Impressions  Fausses  jouées  au  Chà- 
telet en  1894.  «Ce  sont  de  véritables  scènes  de  théâtre,  a 
dit  d'elles,  dans  la  Revue  Bleue,  M.  Gaston  Carraud,... 
ces  deux  iniérieiírs  de  prison  évoquent  la  "vision  la  plus 
nettement  réelle,  désagréable  peut-être  comme  Test  sou- 
vent  la  réalité,  mais  irrésistiblement  puissante.» — N'y 
avait-il  là  qu'un  tableau?  Evidemment  Tauteur  a  élargi  — 
à  tort  ou  à  raison,  le  cadre  uniquement  sentimental  que 
lui  fournissaít  Verlaine ;  —  à  côté  de  la  chanson,  pleine 
d'humour  mélancolique,  du  bohême,  qui,  môlé  aux 

Bons  vieux  voleurs, 
Doux  vagabonds, 
Filous  en  fleur... 

fume  philosophiquement  sa  pipe  et  traine  ses  souliers  éculés 
le  long  des  murs  de  la  prison,  Gustave  Charpentier  a  voulu 
nous  faire  entendre  la  plainte  poignante  des  déshérités  et 
des  vaincus  de  la  vie,  le  cri  sinistre  des  revoltes  sociaux, 
le  grondement  des  revendications  imminentes :  et  ainsi  la 
petite  scène  realiste  s'élòve,  bon  gré  mal  gré,  à  la  puissance 
d'un  symbole. 


2  2,2  >  ARTE 


Ces  Impressions  Fausses  claient  détachées  de  tout  un 
ensemble  de  «Poèmes  chantés»,  publiés  par  Tellier,  de 
«mélodies)),  selon  rappellation  générale  de  ce  genre  d'oeu- 
vres.  Mais  comme  ce  terme,  juste  encore  quand  il  s'agit 
des  lieder  (merveilleusement  expressifs  pourtant)  de  Schu- 
bert  et  de  Schumann,  devient  impropre,  appliqué  aux  pe- 
tites  oeuvres  de  Gustave  Gharpentier!  Pour  cet  imaglnatif, 
doué  au  suprême  degré  du  don  de  voir  et  de  faire  voir, 
chaque  pièce  de  vers  senrichit,  devient  le  pretexte,  le  mo- 
tif,  lâme  de  tout  un  tableau,  dune  véritable  scène  musí- 
cale :  à  tout  moment,  le  tempcrament  profondément  dra- 
matique  du  compositeur  se  «represente»  le  poème,  y  in- 
troduit  une  ébauche  d'action,  des  choeurs  lointains,  divise 
les  voix,  dramatise  le  récit,  fait  concourir  toutes  les  ressour- 
ces  de  Taccompagnement  à  lévocation  du  décor  et  de  la 
scène.  Tout  au  plus  pourrait-on  lui  reprocher  d'avoir,  sur 
telle  poésie  de  Camille  Mauclair,  par  exemple,  volontaire- 
ment  un  peu  grele,  savamment  simple,  gaúche  à  la  façon 
des  chansons  populaires,  construit  un  développement  trop 
complet,  trop  plein  et  colore ;  —  mais  on  peut  tout  deman- 
der  à  cette  âme,  sauf  de  manquer  dabondance,  d'ampleur 
et  de  vie. 

La  vie!  la  vie! — Jamais  âme  d'artiste  ne  Fembrassa 
tout  entière  avec  plus  de  fougue  et  d'amour,  ne  m'appa- 
rut  plus  spontanée,  plus  indépendante  des  poncifs  esthé- 
tiques,  plus  improvisatrice  de  beau  que  lâme  vibrante 
de  Gustave  Gharpentier.  Est-ce  que  le  beau  est  dans  les 
choses?  II  est  dans  Toeil,  Tesprit,  le  coeur  de  Tartiste  qui 
le  contemple...  En  somme,  je  me  hâte  de  le  crier  três 
haut,  prévoyant  que  je  me  tarderai  pas  à  quitter  cette 
opinion-là,  c'est  une.conception  bourgeoisement  mesquine 
que  celle  qui  prétend  renfermer  la  poésie  dans  certains 
sujets  et  lexile  de  tout  un  ensemble  réalités  vivantes,  con- 
temporaines !   Prêter  à  la  musique  des  suggestions  nou- 


ARTE  2  2-^ 


velles,  originales,  sans  cesser  d'être  musicien  —  suriouí 
en  restant  musicien, — la  faire  hardiment  s'attaquer  à  no- 
tre  Paris,  à  notre  temps,  porter  la  description  à  un  degré 
de  puissance  «objective»  que  cet  art  n'a  pas  encore  osé  re- 
chercher,  telle  est  Torientation  artlstique  de  Gustave  Char- 
pentier  et  telles  sont  les  tendances  que  lui  ont  reprochées, 
non  sans  habileté,  de  subtils  adversaires  et  quelques  né- 
gligeables  sots. 

Dès  lors,  la  véritable  explication  de  son  talent  apparait 
d'elle-même.  S'il  entraine  son  art  hors  des  limites  que 
n'ont  pas  osé  dépasser  les  musiciens  mêmes  qui  sortirent 
le  plus  de  la  musique  puré,  s'il  voit  de  la  musique  possi- 
ble  ou  ils  n'en  voient  point,  n'est-ce  pas  quil  Ta  considérée, 
dès  Tabord  et  três  sincèrement,  de  par  une  loi  de  sa  na- 
ture,  d'un  point  de  vue  tout  différent  du  leur?  —  Tout  à 
Theure,  les  mots  scène,  tableau,  décor,  action,  drame,  ve- 
naient  d  eux-mêmes  sous  ma  plume  au  cours  de  cette  ra- 
pide  esquisse  ;  ce  sont  termes  de  la  langue  du  théâtre  :  c'est 
qu'en  effet  Charpentier  est  avant  tout  et  essentiellement 
un  homme  de  thèâtre.  II  voit  les  choses  avant  de  les  exprimer 
musicalement;  elles  se  jouent  devant  son  regard.  L'analyse 
du  moindre  de  ses  petits  «poèmes  chantés»  prouverait  que 
son  inspiration  musicale  dépend  d'une  sorte  de  projection 
dramatique  du  poème  choisi;  sa  musique  elle-môme  a  quel- 
que  chose  de  plastique:  elle  accompagne,  suit  un  geste... 
En  somme,  c'est  toujours  du  théâtre  quil  nous  montre. 

Une  telle  faculte  jointe  à  son  amour  fougueux,  tendre 
aussi,  et  presque  exclusif,  pour  les  réalités  parmi  lesquelles 
il  vit,  devaient  fatalement  lamener  à  écrire  Topéra  qu'il 
vient  de  terminer,  Louise:  drame  moderne  ou  évoluent 
une  âme  d'artiste  en  plein  milieu  contemporain,  une  jeune 
filie  du  peuple  parisien,  des  ouvriers,  un  taudis  de  Mont- 
martre,  Paris  à  Thorizon...  Bonne  chance  à  cette  ori- 
ginale  audace  !  Puisse  le  succès  prouver  au  jeune  musicien 

2 


2i4  '  ARTE 


qu'il  n'a  pas  eu  tort  d'abandonner  le  sentíer  battu,  pié- 
tiné  par  tant  de  prix  de  Rome,  pour  porter  sur  la  scène 
lyrique  quelques-unes  des  réalités  réputées  jusqu'à  ce  jour 
impénétrables  à  la  musique. 

Henry  GAUTHIER-VILLARS. 


LE  RIRE  DE  MÉLISSA 

FRAGMENT  (*) 


. . .  Ris  donc !  ton  souftle  agile  vibre  aux  cordes  des  iyres ; 

La  haute  voix  des  pins  au  murmur  du  saule, 

Avec  son  rythme  ou  sonne  à  dcmi  la  parole, 

Est  déjà  telle  qu'on  Técoute, 

La  lyre  oisive  sur  Tépaule ; 

Lesprit  se  tait  et  doute  ; 


L'herbe,  balbutiant  de  sa  ténuité, 

Fait  muet  notre  rêve  exquls  de  la  nuité ; 

Les  astres  ont  des  musiques  fraternelles 

Et  Ton  rève,  sans  voix,  à  les  songer  trop  belles ; 

Oui  \  et  Ton  craint  que  sonne  étrange  la  parole 

Quand  le  pin  dit  plus  haut  le  murmure  du  saule. . . 

Francis  VIELÉ-GRIFFIN. 


{*)  Feuillet  détaché  d'wie  suite  :  En  Arcadie. 


ARTE  2ú<ç 


LA  BAIE 


Dans  une  baie,  au  bord  des  dunes 
Qui  s*étendent  de  lieue  en  lieue, 
Voici  jouant  avec  la  lune, 
La  fée  aux  deux  mains  bleues. 

Comme  d'un  panier  d'or 

La  lune  tombe  au  fond  de  Teau 

Et  s'éparpille 

En  ronds  qui  brillent ; 

La  lune  et  tout  le  grand  ciei  d'or 

Tombent  et  roulent  vers  leur  mort, 

Au  fond  de  Teau  profonde  et  bleue 

Dont  est  reine,  la  fée 

Aux  deux  mains  bleues. 

Or  ideal  et  si  lointain 

Que  les  regards  sont  incertains 

Dès  qu'ils  le  comptent ; 

Et  ncanmoins  la  fée 

Le  mele  à  Tor  lascif  de  ses  cheveux 

Et  sur  ses  seins,  le  dompte. 

Elie  se  pâme  en  ses  reflets 
Brusques  et  violets, 
Le  jette  au  sable  et  à  la  vase, 
Sans  se  doutor,  un  seul  moment, 
Que  dans  les  loins  du  firmament 
Cet  or  aimante  et  fait  brúler  lextase. 

Elle  le  fausse  et  le  salit 

L'attire  à  cUe  au  fond  du  lit 

D'algues  et  de  goémons  flasques, 

Oii  rit,  d'entre  des  fleurs  couleur  céruse 

Et  des  balancements  d'ombres  et  de  méduses, 

Son  masque. 


2í6  ARTE 


Et  l'or  divin  est  employé 

Sans  peur  qu'il  soit  Téclair  qui  tout  à  coup  fulgure, 

A  son  plaisir  et  sa  luxure, 

Et  Tor  divin,  c'est  Tor  noyé. 

Dans  une  baie  au  fond  des  dunes 
Qui  s'étendent  de  lieue  en  lieue, 
Voici  la  fée  aux  deux  mains  bleues 
Drainant  le  ciei  en  ses  cheveux. 

Emile  VERHAEREN. 


SEPTEMBRE  AU  BORD  DU  LAC  DE  COME 


Ce  soir,  tous  les  monts  sont  perdus  dans  la  brume  lu- 
naire.  Seule,  la  chalse  majestueuse  des  Jardins  Serbelloni, 
comme  un  trone  sombre,  semble  attendre  quelque  divin 
séant,  friand  des  beautés  de  la  nuit.  A  ses  pieds,  les  lu- 
mières  de  Bellagio  commencent  à  s'éteindre,  et,  çà  et  lá, 
dans  la  vapeur  incertaine,  des  points  lumineux  s'évanouis- 
sent.  L'air  est  ici  une  chose  enveloppante  et  molle  qui 
vous  caresse,  vous  lèche  jusqu'à  la  gáterie  sensuelle.  II 
porte  par  instants  des  nuées  de  brumes  attribuables  aux 
lauriérs-roses  dont  les  grosses  fleurs  chavirées  par  leur  poids, 
pendent,  le  coeur  en  bas,  sous  la  lune,  un  peu  pareilles 
à  des  paquets  de  chair. 

Hormis  le  doux  jasement  des  eaux  avec  le  sable  de  la 
rive,  on  n'entend  absolument  rien.  Ce  murmure,  d'ailleurs, 
fait  partie  du  silence  et  Texalte.  Quel  poete  a  ordonné  le 
rythme  selon  quoi  chaque  flot  menu,  comme  un  beau  vers 


ARTE  3  37 


léger,  vient  faire  tinter  ici  sa  syllabe  dernière?. . .  et  pour 
quelle  oreille?...  EUes  sonnent  parfois,  ces  chutes  de 
flots,  avec  la  clarté  joyeuse  dune  cymbale  lointalne;  et 
aussi,  parfois,  elles  saífaissent  insaisissables,  tel  on  imagine 
le  soupir  frêle  dune  fiUette  qui  dort.  Ah!  nous  garde-t-il 
le  poete  invisible,  un  écho  afíaibli  du  jeune  éclat  de  rire 
de  jadis,  duquel  tout  ce  rivage,  un  jour,  aurait  tressailli; 
ou  bien  la  peine  secrète  d'un  coeur  qui  ne  s'ouvrit  jamais? 
Qui  sait  quelles  ombres  d'amants  passent  à  cette  heure  le 
long  de  ces  eaux  chuchottantes  et  reçoivent  les  chants  faits 
pour  elles? 

René  BOYLESVE. 


POETES  NEERLANDAIS 


LES  ARBRES 

(TraducUon  littérale) 


lis  ne  sont  pas  là  immobiles,  sans  mouvement,  mures 

profondément  dans  le  sol  ...  Ics  arbres. 

lis  ne  sont  pas  tranquilles  et  immobiles!  lis  marchent  —  ils  marchent 

à  la  pointe  du  jour;  ils  marchent  quand  la  nuit  tombe;  ils  marchent 

printemps  comme  été,  automnc  comme  hiver. 

Ils  marchent,  loin  tous  . . .  Loin,  de  la  cote, 

par  routes  et  chemins,  par  sentiers  et  chaussées 

ils  arrivent,  une  double,  interminablc  rangée, 


228  -  ARTE 


inclinant  la  tête  comme  des  pélerins  fatigues ; 

toujours  allant  vers  TEst  \  courbés,  noircis,  bossués, 

Tècorce  noueuse,  avec  três  peu  de  branches  maigres, 

qui  pendent  maladivement  et  sans  force  }usqu'à  terre. . . 

Et,  tout  comme  les  pélerins  qui  chantent  d'une  voix  plaintive, 

ou  qu'ils  aillent^  ils  ne  se  taisent  jamais! 

lis  chantent,  les  jours  de  printemps,  quand  les  oiseaux  font 

leur  nid  dans  la  jeune  verdure ; 

ils  sont  comme  haletants  les  jours  d'été,  quand  la  chaleur, 

lourde  comme  le  plomb,  pese  sur  leur  cime  roussie ; 

ils  pleurent  par  les  mauvais  temps,  quand  les  premières  tempêtes 

éparpillent  leurs  branches  au  loin  à  travers  champs ; 

ils  se  plaignent  aux  jours  du  froid  hiver, 

tremblottant  dans  leur  nudité  pitoyable, 

tremblottant  comme  des  gueux  dans  leurs  haillons... 

Et,  tout  comme  ces  pélerins,  qui,  au  móis  de  mai, 

montent  le  chemin  de  Hal  troupe  par  troupe, 

portant  à  la  main  de  petits  drapeaux  de  papier, 

tels,  ils  élèvent  les  jours  de  printemps  et  dété  leurs  branches 

fraiches  et  vertes  comme  des  rameaux. 

Dans  Tarrière  saison  ils  ressemblent  à  des  chevaliers 

chevauchant  enveloppés  dans  leurs  manteaux  rouges  et  or 

dans  les  bois  pour  la  chasse.  Comme  des  rubis  de  feu, 

des  feuilles  d'un  rouge  ardent  flamboient  dans  leur  cime 

jaune  et  brune;  ils  font  tomber  comme  des  gouttes  d'or 

de  leur  coiffure  large  et  bruissante, 

et,  ou  qu'ils  aillent,  ils  changent,  en  se  défeuillant, 

les  chemins  nus  en  des  tapis  de  Smyrne. . . 

Mais  en  hiver,  souvent,  il  reste  dans  leurs  rangs 

plus  d'une  place  vide. . .  Cest  que  la  Mort 

renversa  d'un  coup  violent  Fun  des  pélerins, 

Técrasant  sur  la  terre  qu'il  mesure  de  toute  sa  longueur. . . 

Cependant  lilres  de  tout  souci,  sans  s'émouvoir,  tous 

les  autres  marchent  en  avant;  ils  marchent,  Tun  après  Tautre, 

plus  loin  et  plus  loin,  par  bruyères  et  prairies, 

ils  cheminent  fidèlement  vers  TEst,  ou  se  leve  le  soleil. . . 

PoL  DE  MONT. 


ARTE  329 


JEAN-FRANÇOIS  RAFFAÈLLI 


L'artiste  dont  la  peinture  correspond  le  míeux  à  la  litté- 
raturc  dcs  Daudel,  Zola  et  surtout  de  Goncourt  . . .  les  de 
Goncourt  des  romans  parisiens  bien  entendu,  des  paysages 
de  banlieue  de  Germinie  Lacerieux,  de  Renée  Maupenn  et 
de  Manette  Salomon,  a  invente  une  «écriture  artiste»  du 
dessin  et  de  la  couleur;  et  fait  de  1  art  un  grimoire  per- 
sonnel.  Sa  formule  est  nouvelle ;  elle  est  le  meilleur  de  lui- 
même,  étant  du  reste  tout  lui-mème.  Sa  pensée  ne  va  pas 
plus  loin  que  ceei:  faire  un  tableau  qui  lui  plaise,  c'est-à- 
dire  qui  soit  un  Raffaelli.  Et  pour  cela  il  lui  suffit  de  co- 
pier  n'importe  quoi  dans  la  nature  en  le  tripotant  de  cette 
manière  chatte,  égratigneuse,  instantanée,  sténographique, 
qui  est  sa  spécialité  et  qui  semble  mèler  Teau-forte  à  la 
couleur,  comme  par  ailleurs  Raffaelli  colore  ses  eaux-fortes. 
Une  toile  charbonnée  comme  au  fusain,  au  pastel  uni  ou 
simplement  au  Conte  à  tort  et  à  travers  de  la  couleur  plus 
dessinée  qu'étendue,  et  transparaissant  si  bien  à  travers  le 
tout  que  ce  tout  pourrait  sappeler  de  la  peinture  à  claire 
voie,  tel  laspect  présent  des  recentes  oeuvres  de  Raffaelli. 
Expressifs  jusquà  la  caricature  exclusivement  toutefois, 
mais  en  s'arrêtant  juste,  juste  à  la  limite.  •  •  au  point  ou 
Forain  par-delà  reprend,  ses  personnages  aussi  bien  que 
ses  paysages  grimacent  leur  caractere  comme  pour  mieux 
faire  la  nique  à  la  stupéfaction  du  bourgeois. . .  Une  expo- 
sition  três  synthétique  de  loeuvre  de  Raffaelli  vient  davoir 
lieu  à  Vienne,  ou  lon  ne  connaít  encore  ni  Manet  ni  Mo- 
net,  ni  ce  qui  sensuit.  Le  succès  d'étonnement  a  été  con- 
sidérable.  Le  dimanche  après-midi,  ou  le  Kiinsílerhaus  est 
ouvert  à  10  kreuzer,  il  m'est  arrivé  d'aller  à  lexposition 
exprès  pour  entendre  sébrouer  les  filies  et  les  íils  de  Frau 


230  ARTE 


Soferl  devant  la  peinture  de  l'artiste  parisien.  Ce  n'était 
quun  cri:  on  n'y  voulait  admettre  que  de  la  caricature  — 
rincompréhension  ou  la  compréhension  comme  Ton  vou- 
dra,  n'allait  ni  en  deçá  ni  au  dela.  II  va  sans  dire  que  ce 
n'était  pas  Tavis  des  artistes,  mais  je  crains  bien  que  ce 
ne  fút  en  somme  celui  du  gros  public...  Je  ne  fais  que 
constater  Teffet  produit.  Cétait  comme  si  lon  eút  donné 
du  pâté  de  foie  gras  à  des  gens  qui  n'ont  de  leur  vie  mangé 
que  le  grossier  bouilli  autrichien. .  . 

Pour  ma  part  je  mets  Raffaélli  aussi  haut  que  possible 
parmi  les  peintres  de  la  réalité.  Lui  seul  a  su  peindre 
Paris  et  sa  banlieue  dans  Tatmosplière  qui  lui  est  spéciale 
et  selon  des  procedes  adéquats  à  Ia  chose.  II  est  réellement 
le  paysagiste  par  excellence  des  rues  de  Paris,  que  ce  soit 
sous  le  soleil  ou  dans  la  boue  peu  importe;  la  joie  des 
Dimanches  de  juin  sur  Tesplanade  des  Invalides  devant  le 
dome  doré,  sur  le  pont  devant  le  Trocadéro  aux  archite- 
ctures  lilás,  ou  sur  la  place  de  la  Concorde  toute  grouillante 
de  voitures  autour  de  Tobélisque  rose  et  des  jets  d'eau 
bleus,  lui  est  aussi  familière  que  les  sales  brouillards  de 
suie  sur  les  ornières  des  routes  de  banlieue  en  novembre, 
ou  sur  les  terrains  vagues  miséreux  envahis  de  détritus  et 
de  lèpres  citadines.  II  illustre  à  tel  point  certaines  pages 
des  Goncourt,  qu'il  faudrait  le  style  fourmillant  et  contournè 
de  ces  pages  pour  analyser  ses  tableaux.  Mais  s'il  échafaude 
dans  la  vibration  lumineuse  la  flambarde  silhouette  de  la 
Trinité  du  Mont,  Tennuyeuse  façade  plate  de  Saint  Vincent 
de  Paul,  le  pseudo-temple  grec  aux  entrecolonnements  hu- 
mides  de  la  Madeleine,  la  sobre  petite  èglise,  campagnarde 
en  plein  Paris,  de  Saint  Germain  des  Prés,  la  façade  lour- 
dement  provinciale  de  Saint  Sulpice,  ce  n'est  jamais  dans 
sontableau  qu'accessoire,  heureux  dans  toute  la  gloire  de 
ses  atmosphères  et  de  ses  éclairages  les  mieux  caractéristi- 
ques ;  le  vrai  sujet,  c'est  la  foule  spéciale,  la  vie  particulière 


ARTE  331 


des  rues,  les  passants  três  distincts  de  quartier  en  quartier 
qui  vermiculent  sur  les  trottoirs,  broulllant  les  invisibles  sil- 
lons  de  leur  marche  onduleuse,  les  dévidant  en  écheveaux 
ínextricables  autour  des  arbres  en  manches  à  balais,  jouant 
à  cache-cache  dans  Tentrecroisement  complique  et  bruyant 
des  omnibus  et  des  voitures.  Tels  de  ses  tableaux  assour- 
dissent.  Jai  dit,  mais  il  faut  insister,  —  quil  s'entend  à 
merveille  à  rendre  la  physionomie  des  foules  adéquate  à 
chaque  quartier.  Ses  promeneurs  ne  seront  jamais  «cAi- 
qiiés>)  au  hasard,  mais  sont  toujours  ceux  que  lon  est  ac- 
coutumé  de  rencontrer  ici,  et  non  là.  Aussi  les  tableaux 
de  Raffaélli  seront-ils  un  précieux  document  pour  rhistoire 
future  de  la  vie  et  des  moeurs  de  Paris  à  la  fin  du  XIX.^""^ 
siècle.  II  est  en  somme  le  plus  réellement  et  le  mieux  pa- 
risien  de  tous  les  peintres  de  Paris,  et  son  procede  même, 
ou  tout  entre  et  qui  semble  fait  de  rien,  donne  à  penser  à 
la  cuisine  compliquée  des  restaurants  du  boulevard.  Ce 
sont  deux  produits  similaires,  aussi  raffinés,  et  qui  néces- 
sitent,  pour  être  goútés,  des  estomacs  et  des  yeux  quelque 
peu  blasés  et  pervertis. 

Quant  à  lâme,  au  caractere,  du  peintre  de  cette  vie  des 
rues  et  de  la  banlieue,  il  doit  évidemment  trop  regarder 
les  choses  extérieures,  et  trop  attentivement  noter  en  sa 
tôte  le  kaléídoscopique  spectacle  des  carrefours  et  des  pla- 
ces,  pour  qu'il  faille  lui  demander  de  profondément  penser. 
Je  crois  même  qu'il  nous  répondrait,  si  nous  le  lui  deman- 
dions,  quune  seule  pensée  telle  que  celle  de  devenir  un 
maitre-ouvrier  dart  suffit  à  remplir  exclusivement  une 
existence.  Et  il  a  raison  à  son  point  de  vue.  Mais  ses  ceu- 
vres  n'en  témoignent  pas  moins  de  sa  psychologie.  Pour 
aimer  ce  quil  peint,  il  faut  quil  ait  lentrain  délurê,  la 
gaite  extêrieure  et  lintérêt  captieux  des  aspects  papillot- 
tants  du  superfíciel,  au  point  d'être  en  quelque  sorte  un 
passant  de  plus  devant  et  dedans  sa  propre  oeuvre.   Ses 


2  3  2  ARTE 


tableaux  font  penser  à  une  sorte  de  griserie,  la  griserie  des 
promenades  à  travers  les  foules,  sans  penser  à  rien.  Cest 
la  lanterne  magique  des  heures  de  Paris.  Cependant  çà  et 
là:  un  trait  de  bonté  ou  un  trait  de  goguenardise,  suivant 
la  rencontre  et  Timpression  du  moment.  Et  voíci  pourquoi 
les  nez  ineffables  de  deux  tourlourous  devant  Timage  en 
cire  et  les  corsages  dune  devanture  de  modiste.  De  là  aussi 
la  touchante  solitude  des  deux  vieux  trop  casses  pour  avoir 
plus  jamais  de  famille  et  qui  se  boutonnent  mutuellement 
avec  tant  de  mélancolie  leurs  gants  blancs  à  leurs  mains 
gourdes  avant  d'entrer  à  la  mairie...,  une  oeuvre  vraiment 
poignante. .  . 

Par  dessus  la  quintessence  de  parisine  dont  déborde  le 
parisianisme  de  Raffaélli,  voici  que  vint  se  greffer  tout 
dernièrement  un  peu  de  la  frénétique  fíèvre  dagir  et  de 
gagner,  américaine.  Dieu  sait  pourtant  que  ce  nerveux  et 
cet  actif  de  Raffaélli  n'en  avait  pas  besoin.  Nimporte.  Raf- 
faélli retour  d'Amérique,  c'est  Raffaélli  surajouté  à  Raf- 
faélli à  la  seconde  puissance,  au  carré...  Au  cube,  non  ja- 
mais; un  cube  est  pesant,  s'étale  et  ne  bouge  mie.  J'ai  vu 
autrefois  des  petits  enfants  découper  un  carré  dans  une 
plaque  de  laiton,  tenir  élastiquement  cette  lamelle  entre 
leurs  Índex  rigides  par  les  pointes  des  angles  opposés  et 
souffler  dessus.  Le  carré  virait  en  un  éblouissement  sphéri- 
que,  vaporeux,  plein  de  petites  étincelles.  Raffaélli  et  son 
art  telégraphique  me  fait  penser  à  ce  petit  jeu.  Autrefois 
Raffaélli  colorait  três  peu;  mais  depuis  quil  s'est  chargé 
comme  se  charge  une  machine  électrique  de  toute  lagita- 
tion  américaine,  sa  couleur  devient  radieuse ;  les  gris  de 
Paris,  le  charbonnage  des  squares,  la  boue  des  grandes  rou- 
tes  silluminent  par  syrrípathie  à  de  grandes  trouées  de  ciei 
bleu.  Peintre  de  fleurs,  le  maitre  prodigieusement  habile, 
vivant  et  roué,  empate  les  dahlias  jaunes  et  les  oeillets  ro- 
ses et  les  scabieuses  pourprées  dans  Técheveau  des  tiges,  de 


ARTE  333 


façon  à  donner  rillusion  de  la  réalité  tout  en  étant  plus 
que  jamais  Raffaélli.  Poitraitiste,  il  acquiert  le  sentiment 
de  toutes  les  tendresses  et  de  toutes  les  gráces,  atteint 
presque  aux  roses  et  aux  blancs  des  Anglais,  à  la  formule 
nde  la  creme  dans  du  lath\  mais  au  milieu  d'un  chignon 
blond  il  écrasera  comme  d'un  coup  de  poing  un  pàté  de 
couleurs  qui  será  une  touffe  de  fleurs  et  tout  le  portrait 
devient  Técriture  dun  Goncourtiste  fíévreux  —  les  Gon- 
court  ont  aussi  trace  le  pastel  des  actrices  du  XVIII. '^"^^ 
siècle,  ne  loublions  point  —  tamponné  d'un  brutal  et  mer- 
veilleux  cachct  zolesque. 

M.  Raffaélli  va  se  mettre  à  la  porcelaine;  nous  aurons 
de  lui  des  statuettes  modernes  à  la  façon  des  figurines  de 
Saxe.  Ce  que  nous  pouvons  prévoir  c'est  que  ce  será  tout 
simplement  exquis.  Nous  pouvons,  en  attendant,  parlerdu 
sculpteur  curieux,  qui  a  cisaillé  des  sortes  de  bas-reliefs 
ajourés :  vieux  rémouleurs,  portières,  balayeuses,  toujours 
étonnamment  expressifs.  Nous  savons  ce  qu'il  est  comme 
graveur.  II  a  innové  dans  ce  genre,  comme  il  innovera 
dans  les  figurines  cuites,  et  a  créé  la  gravure  faite  d'une 
superposition  de  pointes  sèches  diversement  colorées.  Bref 
un  raisonneur,  un  chercheur,  un  logicien,  un  sincère,  et 
un  infatigable,  ayant  à  son  service  Tune  des  visions  sachants 
le  mieux  appareiller  les  spectacles  qu'elle  note  surpris  au 
passage,  lorsquil  s'agit  de  tous  les  synthètiser  en  une  seule 
oeuvre,  et  d'y  faire  pulluler  —  comme  infusoires  dans  une 
goutte  deau  —  des  personnages  en  intimité  avec  leur  décor. 

WiLLiAM  RITTER. 


2  34  ARTE 


LIED  EN  AUTOMNE 


Quand  nous  sommes  partis, 
Cétait  à  l'aurore, 
Nous  ne  savions  pas  que  le  soir  * 
Tomberait  si  rapide  et  si  morne. 
Rien  ne  nous  avait  avertis 
Que  déjà  sanglotait  Tautomne, 
Et,  légers  de  chants  et  d'espoir, 
Nous  sommes  joyeusement  partis. 


Pourtant,  nous  aurions  pu  voir 
Que  Taurore 

Pleurait  un  peu  et  s'attristait ; 
Mais  nous  voulions  croire  à  Tespoir, 
Nous  voulions  croire  aux  étés  éternels, 
Et  nous  sommes  partis  sans  voir 
Que  les  arbres  se  dénudaient 
Et  qu'il  faisait  gris  au  ciei. 


Et  maintenant,  voici  un  soir 

Ou,  dans  le  ciei,  ne  meurt  nul  rayon  de  soleil ; 

Et  désormais 

Longtemps,  longtemps  il  va  pleuvoir, 

Et  longtemps  vos  yeux  desoles, 

Vos  doux  yeux,  madame,  vont  pleurer. 


A.-Ferdinand  HEROLD. 


ARTE 


»35 


LA  CHIAVE 


Vldero  gli  uomini  —  quando 
dopo  di  avere  contemplati  gli 
splendori  dei  cielo,  delia  terra 
e  la  bellezza  delia  donna  volsero 
gli  occhi  alie  armonie  interne  — 
che  una  arcana  corrispondenza 
si  andava  formando,  per  cui 
qualcuno  di  essi  svelava  agli  al- 
tri  i  moti  piú  arcani  deiranimo 
metendoli  in  relazione  coi  fe- 
nomeni  delia  natura,  donde  una  nuova  bellezza  sorse  nel 
mondo  e  fu  chiamata  volta  a  volta  poesia,  pensiero,  arte. 

Essa  parve  súbito  cosi  mirabil  cosa  che  a  frotte  gli  uo- 
mini corsero  ad  ammirarla  e  i  lavoratori  sospendevano 
per  un  istante  Topera  traendone  forza  ed  eccitamento  a 
continuare  meglio  di  poi.  Tutti  si  abbeveravano  a  quella 


Traducção : 


A  CHAVE 


Viram  os  homens  —  quando  depois  de  terem  contemplado  os  esplen- 
dores do  ceu,  da  terra  e  a  belleza  da  mulher  volveram  os  olhos  para  as 
harmonias  internas  —  que  uma  secreta  correspondência  se  andava  lor- 
mando,  pela  qual  cada  um  d'elles  desvendava  aos  outros  as  mais  recôn- 
ditas emoções  do  coração,  relacionando-as  com  os  phenomenos  da  natu- 
reza, e  d'aqui  uma  nova  belleza  surgiu  no  mundo  e  foi  denominada 
successivamente  poesia,  pensamento,  arte. 

Desde  logo  foi  ella  considerada  uma  tão  admirável  cousa  que  os  ho- 
mens correram  em  multidão  a  admiral-a  e  os  trabalhadores  suspenderam 
por  um  pouco  o  trabalho,  voltando  depois  com  maiores  forças  e  estímu- 
los para  o  continuarem.  Todos  se  dessedentavam  n'aquella  mystica  pis- 


236  ARTE 


mística  piscina,  a  quel  latte  che  una  Dea  versava  in  abbon- 
danza  per  la  felicita  e  per  la  salute  dei  mortali  e  le  sue 
fonti  e  i  suoi  misteri  furono  tenuti  qual  cosa  sacra,  nessuno 
osava  accostarvisi.  Appena  di  secolo  in  secolo  il  divino  se- 
greto  veniva  tramandato  a  un  predestinato  profeta. 

Ma  a  poço  a  poço  scemò  negli  uomini  la  sete  delia  bel- 
lezza  ideale.  Dissero:  o  non  siamo  tutti  eguali?  Perche  solo 
pochi  eletti  terranno  la  chiave  delia  piscina?  Non  si  possono 
fabbricare  tante  chiavi  quanti  uomini  «iamo  e  ciascuno  di 
noi  sia  ministro  a  suo  piacere?  Come  abbiamo  occhi  e  bocca 
non  abbiamo  ciascuno  anche  mani  pieghevoli  e  poiso  si- 
curo?  Quando  saremo  padroni  delia  fonte  chi  ci  misurerà 
piú  il  liquore? 

Tutti  consentirono  a  tale  ragionamento  che  fu  giudicato 
il  piú  saggio  e  il  piú  próprio  alia  comune  felicita;  per  cui 
di  nullaltro  curandosi,  anzi  trascurando  molte  cose  che 
depprima  si  stimavano  necessarie  drizzarono  gli  uomini  il 
loro  ingegno  a  comporre  e  a  distribuire  chiavi.  Nè  le  donne 


cína,  n'aquelle  leite  que  uma  Deusa  derramava  abundantemente  para 
felicidade  e  saúde  dos  mortaes,  e  as  suas  fontes  e  os  seus  mysterios  fo- 
ram guardados  como  cousa  sagrada,  ninguém  ousava  approximar-se 
d'elle8.  Apenas,  de  século  a  século,  o  divino  segredo  era  confiado  a  um 
propheta  predestinado. 

Mas  a  pouco  e  pouco  foi-se  estancando  nos  homens  a  sede  da  belleza 
ideal.  Disseram  elles  :  não  somos  por  ventura  todos  eguaes  ?  Porque  ra- 
são  só  um  pequeno  numero  de  eleitos  terá  a  chave  da  piscina  ?  Não  se 
poderão  fabricar  tantas  chaves  quantos  são  os  homens,  e  usar  cada  um 
de  nós^d'ella  a  seu  bel  prazer?  Assim  como  temos  olhos  e  bocca  não 
temos  também  todos  mãos  dextras  e  pulsos  fortes }  Quando  seremos  nós 
senhores  da  fonte  que  dará  o  licor  em  maior  abundância  ? 

Todos  concordaram  com  estas  razões  que  foram  julgadas  como  as 
mais  sabias  e  como  as  mais  próprias  para  a  felicidade  commum  ;  pelo 
que,  abandonando  tudo  o  mais,  desprezando  muitas  cousas  que  antes 
eram  consideradas  indispensáveis,  applicaram  os  homens  todo  o  seu  en- 
genho a  fazer  e  a  distribuir  chaves.  Nem  mesmo  as  mulheres  foram  es- 


ARTE  a 37 


furono  trascuratc,  che  esse  pure  staccandosi  per  la  prima 
volta  dal  tálamo  e  dalle  culle  volsero  gli  occhi  alia  nuova 
promessa,  e  sospinle  e  incitate  proclamarono  i  loro  diritti 
alPeguaglianza. 

Si  vide  allora,  spettacolo  inaudito,  le  frotte  crescere,  di- 
ventare  folia  e  non  folia  serena  aspettante  la  Grazia  ma 
folia  rumorosa,  agitata  dai  mille  demoni  dellinvidia,  in- 
sofferente  e  cieca  precipitarsi  verso  le  note  fonti  e  cercare 
disperatamente  e  battere  con  un  numero  infinito  di  chiavi 
il  suggello  che  restava  chi  uso,  muto  come  una  tomba ! 

NEERA. 


IMAGES 


LES  VENDANGES  D  AUTOMNE 


Les  chariots  remplis  des  vendanges  d'automne 
Ondulent  sur  la  route  en  cavalcade  heureuse 
Et  les  grappes  ont  chu  des  cistes  de  Pomone 
Sur  les  boucliers  pavoisés  de  scabieuses ! 
Un  doux  refrain  de  flúte  a  fait  fremir  les  files 
De  celles  qui  riaient  de  se  savoir  rougles 


quecidas ;  ellas  também,  deixando  pela  primeira  vez  os  thalamos  e  os 
berços,  volveram  os  olhos  para  a  nova  promessa,  e  impellidas  e  incita- 
das, proclamaram  os  seus  direitos  á  egualdadc, 

Viu-se  então,  espectáculo  inaudito,  a  multidão  crescer,  tornar-se 
compacta, -e  não  era  uma  multidão  serena  na  espectativa  da  Graça,  mas 
uma  multidão  numerosa,  agitada  pelos  mil  demónios  da  inveja,  impa- 
ciente e  cega  precipitar-se  para  as  fontes  e  procurar  desesperadamente 
e  bater  com  um  numero  iniinito  de  chaves  a  fechadura  que  se  conser- 
vava hermética,  muda  como  um  sepulchro! 


2  38  ARTE 


A  cause  de  la  honte  éclose  aux  grappes  viles. 
Mais  la  fête  a  fleuri  de  ses  fontanalies 
L'éclat  du  cours  limpide  et  du  fleuve  divin 
Ou  luit  la  perle  puré  au  fond  des  flots  d'argent! 
J'al  teint  les  jougs  d'ivoire  avec  le  sang  du  vin 
Et  les  boeufs  du  labour  sont  maintenant  sanglants ; 
Chaque  outre  s'est  vidée  et  le  meurtre  est  béant 
De  cette  plaie  au  fond  de  Toutre  ou  fut  le  vin ! 
Et  les  femmes  qui  pudiques  étaient  venues 
Au  son  de  leur  théorbe  et  de  leur  lyre  roses 
Prier  la  Paix,  sont  au  front  couronné  de  roses 
Maintenant  des  Bacchai^tes  et  des  Nymphes  nues ! 


LE  BELIER  ! 

Le  bélier  lumineux  qui  porte  les  captils 
A  travers  le  détroit  de  la  Mer  fabuleuse 
De  Tor  de  sa  toison  ouvre  le  large  esquif 
Ou  les  enfants  meurtris  par  la  vague  houleuse 
S'enfuient  vers  le  refuge  de  nouveaux  récifs ! 

Les  cornes  du  bélier  sont  du  feu  sur  la  Mer, 
La  toison  du  bélier  est  de  Tor  sur  les  vagues 
Et  voici  que  je  vois  vers  mon  rivage  clair 
Portant  parmi  ses  cornes  des  couronnes  d'algucs 
Surgir  le  bélier  d'or  devant  mon  Jardin  vert ! 

Oh  1  ces  enfants,  leurs  douces  mains  baisent  mes  Roses 
Oh !  ces  captifs  leurs  bonnes  voix  bercent  mon  coeur 
Leurs  pas  n'ont  pas  crie  trop  haut,  ma  maison  close 
S'est  ouverte  devant  Texil  de  leur  bonheur ; 
V  Mais  voici  que  brlUant  de  sa  métamorphose, 

Avec  leurs  mains  entre  les  miennes  nous  avons 
Vu  le  bélier  divin  frapper  de  son  pied  dur 
Les  pierres  du  rivage  et  s'élever  le  front 
Pare  de  roses  et  qui  traversant  Tazur 
S'élever  vers  le  ciei  et  quitter  THellespont ! 

Edmond  PILON. 


ARTE  iiç 


EUGÉNIO  DE  CASTRO 


A  importante  casa  editora  Fratelli  Treves,  de  Milão,  tão  conhecida 
pela  elegância  typographica  das  suas  publicações,  acaba  de  pôr  á  venda 
uma  encantadora  traducção  italiana  de  Belkiss.  O  traductor  é  Vittorio 
Pica,  um  dos  mais  illustres  escriptores  contemporâneos  da  Itália.  Em 
seguida  reproduzimos  alguns  excerptos  do  estudo  critico  que  precede 
a  traducção. 


Di  un  pessimismo  non  meno  fosco  ò  il  recente  bellissímo 
poema  dei  De  Castro  ((■Sagramorn,  ma  in  esso  non  ritro- 
vasi  piú  lo  sfoggio  dMmagini  brutalmente  realistiche  di 
^dnterlunioi),  chè  anzi  sono  gli  sfolgoranti  colori  roman- 
tici  che  vi  trionfano  ed  il  protagonista  può  quasi  conside- 
rarsi  come  un  cadetto  di  Manfred,  di  Weriher,  di  René,  un 
cadetto  meno  enfático,  piú  pensoso  ed  anche  piú  intensa- 
mente sconsolato. 

Questo  poema  si  apre  con  un  prologo  in  prosa,  durante 
il  qualc  il  pastorello  Sagramor  è  strappato  da  una  simbó- 
lica rcgina  maliarda  alia  semplicità  ingénua  delia  sua  vita 
campestre,  di  cul  la  maggior  cura  era  di  guidare  il  gregge 
ai  pascolo  ed  il  maggior  piacere  era  di  soavemente  suonare 
la  rústica  siringa.  Nei  sei  seguenti  episodii  in  versi,  Sa- 
gramor, divenuto  un  brillante  cavaliere,  prova,  volta  a 
volta,  Ic  gioie  delFamore,  la  possanza  delia  ricchezza,  la 
distrazione  dei  viaggi,  Tesaltazione  delia  gloria  e,  poiché 
egli  cade  di  disillusione  in  disillusione,  di  dolore  in  dolore, 
egli  ansiosamente  ricorre  prima  alia  Scienza,  poi  alia  Fede, 
poi  alia  compassione  delia  Natura,  troppo  infelice  essa 
medesima  per  poter  consolare  chicchessia,  ed  infine  alia 
Morte,  la  quale  non  vuole  saperne  di  lui.  È  infine  la  triste 


240  ARTE 


istoria  di  un'Anima  moderna  in  cerca  delia  Felicita  e  che 
non  trova  che  delusioni  ed  amarezze  e  precipita  fatalmente 
nel  Tédio.  Cosi,  nel  settimo  ed  ultimo  episodio,  Sagramor,. 
vedovo  d'ogni  speranza  ed  aiinoiato  di  tutto  e  di  tutti, 
piange  scoraggiatamente  suUa  sua  sorte,  che,  pel  poeta, 
simbolizza  quella  delTintera  miserabile  umanità;  ed  ecco 
che,  dinanzi  ai  suoi  occhi,  velati  di  lagrime,  passa  un 
schiera  di  gloriosi  fantasmi,  Sardanapalo,  Belkiss,  Salo- 
mone,  Cleópatra,  Caligola,  Giles  de  Rais,  Fra  Gil  de 
Santarém,  Luigi  II  di  Baviera,  Baudelaire  e,  ciascuno  di 
essi,  dopo  avergli  descritto  i  fulgidi  e  strani  sogni  di  gloria, 
di  lusso,  di  voluttà  che  ha  cercato  di  realizzare  nella  própria 
esistenza,  finisce  col  proclamarsi  vittima  delFuniversale 
amaríssima  noia.  Svaniti  i  fantasmi,  Sagramor,  con  accenti 
di  rara  e  straziante  eloquenza,  descrive  Fintimo  suo  affanno 
e  maledice  la  vita,  per  poi  chiedere  un  supremo  calmante 
refugio  ai  ricordo  delia  vaghissima  creatura,  che  fu  il  suo 
primo  amore,  ma  il  bianco  fantasma  delia  sua  Cecilia  gli 
appare  per  un  istante  soltanto  e  súbito  dileguasi,  mentre 
alcune  voei  misteriose  vengono,  ancora  una  volta,  ad 
offrirgli  le  fallaci  gioie  delia  vita,  che  egli  volta  a  volta 
rifiuta,  giudicandole  con  crudele  ironia: 

.    Prima  Você 

O  viandante  che  staí  piangendo,  —  perche  mai  piangi?  —  Vieni  meço: 
rideranno  cantando  —  le  tue  ore. 

Vieni,  non  tardare !  Io  sono  Tamore,  —  voglio  dar  Tali  ai  tuoi  desi- 
derii !  —  Da  vezzose  bocche,  tazze  in  íiore,  —  berrai  dolci,  soavi  baci ! 

Sagramor 

Baci  ?. . .  I  baci,  folli  vertigini,  —  sono  veleni !  —  Sfogliano  rose  sulle 
bocche,  —  ma  aprono  piaghe  nel  cuore. . . 


ARTE  341 

Seconda  Você 

Eccoti  deiroro,  manate  di  oro,  —  prendi  I  non  piangere. . .  —  Coi  du- 
cati  di  questo  tesoro,  —  avrai  palazzi,  gemme  e  fiori. , .  —  Guarda,  vedi 
—  come  l'oro  è  biondo,  —  come  Toro  risplende. . . 

Sagramor 

Oro  ?. . .  e  per  farne  cosa  ?  —  La  Felicita  nessuno  la  vende. . . 

Terza  Você 

Perche  mai  mandi  cosi  accorate  doglianze,  —  in  cosi  tetro  ed  angos- 
cioso  tono?  —  Viaggiamo  !  godremo  belle  giornate. . . 

Sagramor 

Piccolo  è  il  mondo. . .  l'ho  già  corso  tutto. . . 
Quarta  Você 

Io  sono  la  gloria,  génio  giocondo  —  d'un  radioso  paese  solare...  — 
Tu  sarai  il  maggior  poeta  dei  mondo! 

Sagramor 
Dicesi  che  il  mondo  stia  per  finire. . . 

Quinta  Você 
Sarai  un  dotto:  dal  mio  albergo  —  vedrai  in  breve  tutto  ri schiara to  i 

Sagramor 

Se  avessi  serbata  la  mia  ignoranza  —  non  mi  sarei  sentito  cosi  dis- 
graziato... 


242  ARTE 

Sesta  Você 

Io   sono  la   morte  vittoriosa,  —  madre  dei   mistero,   madre  dei  se- 
greto. . . 

S AG R AMOR 

Oh !  non  prendermi !  V^attene  via  !  —  Ho  paura  di  te  ! 

Settima  Você 
Io  sono  la  vita !  Giacchè  il  morire  —  ti  fa  paura,  darotti  mille  anni ! 

Sagramor 
No,  perdio !  Ne  ho  abbastanza  di  atroce  soffrire  —  di  disinganni ! 

MOLTE   VOCI 

Vuoi  i  piú  rari,  i  piii  dolci  piaceri  ?  —  Vuoi  essere  stella,  vuoi  essere 
re  ?  —  Suvvia,  rispondi ! . . .  di',  cosa  vuoi  ? 

Sagramor 

Non  so , . .  non  so . . . 

E  con  questa  desolata  esclamazione  di  Sagramor  si 
chiude  il  possente  poema  simbólico  dei  De  Castro. 

Certamente  la  poesia  di  Eugénio  de  Castro  è  poesia 
aristocrática,  è  poesia  decadente  e  quindi  non  può  piacere 
che  ad  un  pubblico  ristretto  e  scclto,  che,  nella  lambiccata 
raffinatezza  dei  pensieri  e  delle  sensazioni,  nella  varietà 
sapiente  e  musicale  dei  ritmi,  trova  una  singolar  voluttà 
dello  spirito.  La  comune  dei  lettori,  abituati  agli  sdolci- 
nati  sciroppi  dei  poetini  sentimentali,  o  soltanto  di  gusto 
austero  e  non  aprezzante  che  il  latte  ed  il  vino  vigoroso 
degli  autori  classici,  è  meglio  che  non  accostino  neppure 


ARTE  243 


le  labbra  alie  anforette  curiosamente  rabescate  e  pompo- 
samente gemmate  dei  canti,  volta  a  volta  amorosi,  mistici, 
disperati  dei  poeta  di  Coimbra,  giacchè  in  esse  è  conte- 
nuto  un  violento  liquore,  che  brucia  e  disgusta  chi  non 
sia  già  assuefatto  alie  forti  droghe  di  certa  raíBnata  ed 
eccezionale  letteratura  modernissima. 


Lopera  però  piú  importante  e  piú  caatteristica  che  sia 
íinora  uscita  dalla  penna  fervida  deirardimentoso  poeta 
portoghese  è,  senza  dubbio  alcuno,  ((Belkiss,  rainha  de 
Sabá,  d' Axum  e  do  Hymian),  Io  squisito  e  pittoresco  poema 
drammatico  in  prosa  venuto  alia  luce  appena  qualche  mese 
fa  a  Coimbra  e  di  cui  io  oggi  prcscnto  ai  lettori  italiani 
una  traduzione  fatta  con  amorosa  cura.  Al  suo  apparire, 
esso  ha  sollevato  in  Portogallo  cosi  vivo  e  largo  entusiasmo 
che  Eugénio  de  Castro,  appena  ventisettenne,  è  stato  eletto 
membro  delTAccademia  Reale  di  Lisbona,  in  seguito  ad 
una  lusinghiera  relazione  di  Teófilo  Braga,  llUustre  sto- 
rico  delia  letteratura  portoghese.  Anche  in  Francia  (f^Del- 
kiss))  ha  trovato  vlvaci  ammiratori  e  vi  è  stato  un  valoroso 
critico  che  non  si  è  peritato  di  proclamarlo:  un  pur  chef- 
d'(£uvre,  dimenticando  che,  per  una  spirituale  legge,  un 
po'  crudele  forse,  ma  non  dei  tutto  ingiusta,  per  potere 
applicare  tale  glorioso  epiteto  ad  un'opera  d'arte  bisogna 
che  il  tempo  v'abbia  deposto  su  la  sua  lúcida  patina.  Come 
che  sia,  certo  è  che  questa  dei  De  Castro  c  opera  di  raro 
valore  e  tale  da  meritare  uno  dei  piú  onorevolí  posti  nell' 
interessante  íioritura  di  quella  che  io  chiamerei  Todierna 
letteratura  cosmopolita,  e  delia  quale  è  fra  i  piii  geniali 
rappresentanti  il  nostro  Gabriele  dAnnunzio. 

Per  Eugénio  de  Castro  lo  scopo  precípuo  delia  moderna 


2  44  ARTE 


poesia  consiste  nel  presentare  dei  simboli  eterni  ed  uni- 
versali,  e,  per  esprimerli,  egli,  piuttosto  che  inventare  fa- 
ticosamente  nuove  favole,  ama  risuscitare  grandiose  figure 
mitiche  ed  istoriche,  specie  se  muovonsi  in  un  ambiente 
prestantes!  a  quella  sfolgorante  magnificenza  di  accessorii, 
che  ha,  in  ogni  tempo,  attirata  la  fantasia  dei  poeti.  Cosi 
egli  ha  prescelto,  come  protagonista  dei  suo  dramma,  la 
innamorata  e  fastosa  regina  di  Saba,  delia  quale  "viene, 
nel  (<-Libro  dei  Ren,  narrata  la  visita  ai  saggio  ma  volut- 
tuoso  figlio  di  David  e  di  Betsabea,  e  che  è  forse  la  piú 
attraente,  misteriosa  e  suggestiva  figura  muliebre  delia 
Bibbia,  la  bellissima  donna,  chimata  da  Gesú,  secondo 
TEvangelio  di  San  Matteo  (xii,  42),  semplicemente  con 
Fappellazione  vaga  di  reina  dei  Mezzodi,  e  che  nelle  leg- 
gende  árabe  appare  col  dolce  nome  bisillabo  di  Belkiss, 
preferito  a  ragione  dal  de  Castro,  mentre  con  quello  di 
Mâkedâ  ritrovasi  nelle  istorie  degli  Etiopi,  i  quali  preten- 
dono  che  i  loro  re  direttamente  discendano  dal  figliuolo 
che  ella  avrebbe  avuto  da  Salomone,  e  che  sarebbe  stato 
educato  a  Gerusalemme  presso  il  padre. 

Di  questo  fantasioso  personaggio  biblico  il  giovane  poeta 
portoghese  ha  fatto  una  creatura  appassionata  ed  esaltata, 
che,  nel  bizzarro  ed  enimmatico  esotismo,  ha  una  certa 
spirituale  parentela  con  VHérodiade  di  Mallarmé,  con  la 
Salammbô  di  Plaubert,  con  VAkédysseril  di  Villiers  de 
risle-Adam,  ed  anche  un  pocon  la  Princesse  Maleine  di 
iMaeterlinck,  e  quando  ella,  fra  le  opulenze  delia  reggia  di 
Saba,  tediata  delia  monótona  vita  di  tutti  i  giorni,  esprime 
Tardente  sua  sete  di  cose  misteriose,  di  cose  nuove  e  sin- 
golari,  che  la  risveglino,  che  la  agitino,  che  la  scuotano, 
ci  par  quasi  che  dalla  porporina  corolla  delia  sua  bocca 
di  vergine  desiosa  di  baci  esalino  le  magiche  e  solenni 
parole,  con  le  quali  la  Chimera  risponde  alia  Sfinge  nella 
((Tentation   de  Saint  Antoine»   di   Gustave   Flaubert:   «/e 


ARTE  34? 


cherche  cies  parfums  nouveaux,  desjleiírs  plus  larges,   des 
plaistrs  inéprouvés.» 

A  Belkíss  si  oppone  la  figura  rigida  ed  austera  di  Zofe- 
samin,  il  fido  e  piú  che  ottantenne  suo  mentore,  che  ha 
sacrificato  ogni  gioia  mondana  allamara  conquista  delia 
verità.  E  fra  i  due,  fra  Belkiss,  che,  come  il  provcnzale 
trovatore  Giaufrè  Rudel  per  la  Principessa  Lontana,  nutre 
per  Salomone  un  indomabile  amore,  pur  non  avendolo 
mai  visto,  e  il  saggio  Zofesamin,  che  prevede  le  disastrose 
conseguenze  dellappagamentD  di  tale  amore,  e  cerca 
quindi,  in  tutti  i  modi,  di  attraversarlo,  apresi  un  fiero 
dibattito  che  simbolizza  Teterna  lotta  tra  la  passione  e  la 
ragione,  tra  la  carne  accesa  dal  desiderio  e  la  mente 
sagacemente  ammonitrice:  «Io  non  ne  posso  piú,  —  grida 
la  giovane  regina,  esasperata  dalle  notti  insonni,  dalle  lun- 
ghe  ore  di  languore,  dalle  fantasticherie  voluttuose, — ho 
bisogno  di  baci,  dei  baci  di  Salomone!»  «La  realtà  è  piú 
amara  delVelboro,  —  rlsponde  il  vecchio  consigliere.  ^-E 
dolce  avere  un  desiderio,  ma  realizzare  tale  desiderio  signi- 
fica ammazzarlo...  Felici  sono  soltanto  coloro  che  si  creano 
constantemente  desiderii  irrealizzabili,  ciecamente  per- 
suasi  di  poterli  vedere  realizzati.»  Ma  gli  ammonimenti  dei 
vegliardo  non  possono  a  lungo  trattenere  Tardente  vergine, 
che  ansiosa  chiede:  «Perche  mai  nacqui  con  una  cosi  bella 
bocca?»  per  poi  ritornare  ad  invocare  i  baci  di  Salomone. 
E  la  passione  che  fatalmente  vince,  ma  quale  triste  vitto- 
ria  !  Appena  il  suo  sogno  si  ò  eílettuato,  Belkiss  sente  tutta 
la  crudele  verità  delle  sconsolate  parole  di  Zofesamin,  sente 
che  oramai  la  sua  vita  è  dannata  ai  dolore  ed  ai  rimorso. 
«La  felicita  è  inaccessibile»,  «L'amore  non  è  che  una  in- 
sidia delia  Natura»,  ecco  i  due  desolanti  assiomi,  che  Eu- 
génio de  Castro  ha  chiesto  in  imprestito  alia  teoria  pessi- 
mista dei  suo  prediletto  Schopenhauer  e  che  egli  ha  rives- 
tito  delia  piú  splendida  ed  ammaliante  forma  poética. 


246  ARTE 


Questo  straziante  dramma  psicológico  si  svolge  attra- 
verso  una  serie  di  scene  grandiose,  nelle  quali  il  De  Castro 
si  è  compiaciuto  ad  evocare,  con  squisita  sapienza  artistica, 
tutte  le  pompe  magnifiche  delle  feste  popolari  e  delle  ce- 
rimonie ieratiche,  tutte  le  regali  raffinatezze  voluttuarie 
deirantico  Oriente  e  delFantica  Africa.  Nel  linguaggio  poi 
dei  personnaggi,  in  quei  loro  dialoghi  di  passione,  di  an- 
goscia,  di  sogno,  si  sente  Teco  delFenfasi  pittoresca  e  ma- 
gniloquente  dei  poemi  orientali  e  delia  Bibbia:  cosi,  per 
esempio,  il  dialogo  d'amore  fra  Salomone  e  Belkiss  è  tutto 
íiorito  di  similitudini  che  fanno  ripensare  ai  caldo  lirismo 
imaginoso  dei  (íCanltco  dei  Caníici».  Daltra  parte  il  De 
Castro  ha  voluto,  seguendo  Tesempio  dato  nella  musica  da 
Riccardo  Wagner,  che  nel  linguaggio  di  ciascuno  dei  suei 
personaggi  si  potesse  rilevare  un  ritmo  sempre  uguale  dal 
principio  alia  fine  dei  libro;  in  coiíseguenza,  siccome  ha 
già  osservato  un  critico  portoghese,  la  musica  delle  frasi 
di  Belkiss  è  vaga,  ardente,  muliebre;  quella  di  Zofesamin 
è  tetra,  lenta  ma  nitida;  quella  di  Horsiatf  è  incerta  e  ne- 
gletta,  e  cosi  di  seguito.  In  quanto  alia  psicologia  dei  per- 
sonaggi non  si  può  negare  che  essa  potrebbe  essere  un  po' 
piú  complicata  e  profonda;  non  devesi  però  dimenticare 
che  il  De  Castro  non  ha  punto  inteso,  come  qualche  altro 
celebre  moderno  letterato,  di  ricostruire  e  nuovamente  in- 
terpretare  delle  alte  figure  storiche,  nè  ha  tenuto  a  dimos- 
trarsi  sottile  ed  acuto  analizzatore  di  anime,  ma  ha  voluto 
fare  esclusivamente  opera  di  poeta,  che  compiacesi  nelle 
ampie  dipinture  di  scene  brillanti  e  pittoresche,  che  dilet- 
tasi  nelle  raffinate  sottigliezze  dei  sentimento  e  dei  sensi  e 
che  ricerca  Fintensitá  artistica  nella  personificazione  di 
simboli  eterni  e  pur  sempre  nuovi.  Ho  detto  dianzi  che 
Eugénio  de  Castro  appartiene  a  quella  letteratura  cosmo- 
polita, che  va  sempre  piú  largamente  affermandosi  e  che, 
coi  suoi  inconvenienti  e  coi  suoi  vantaggi,  è  una  naturale 


ARTE  347 


ed  invitabile  conseguenza  dei  rapportí  sempre  piú  frequenti 
e  piú  stretti  fra  nazione  e  nazione;  difatti,  considerando  le 
opere  dei  giovane  poeta  portoghese,  súbito  scorgesi,  nel  con- 
tenuto  filosófico,  Tinfluenza  dominatrice  dei  pessimisti  e  de- 
gli  individualisti  tedeschi,  Schopenhauer,  Hartmann  e  Nie- 
tzsche e,  nella  forma  e  nelle  tendenze  letterarie,  quella  dei 
piú  aristocratici  scrittori  francesi  moderni.  Però  di  fronte 
a  queste  rassomiglianze  ed  omogeneità  tra  poeti,  prosatori 
e  dramaturghi  di  nazioni  diverse,  osservasi  sempre,  a  meno 
che  non  si  tratti  di  volgari  imitatori,  Timpronta  caratte- 
ristica  delia  razza ;  cosi  i  critici  francesi,  pur  notando  Tin- 
fluenza  dei  romanzatori  russi  su  Gabriele  dAnnunzio, 
hanno  riconosciuto  ed  altamente  lodato  lo  spirito  latino, 
che  tutte  pervade  le  sue  opere.  Similmente  Fadorazione 
per  i  colore  vivaci,  per  le  folie  rumorose,  per  gli  spetta- 
coli  smaglianti  e  fastosi  e  Tardore  contenuto  delle  passioni 
descritte  o  degli  esaltati  slanci  mistici  di  alcune  poesie  dei 
giovane  Portoghese,  sono  Tevidente  rivelazione  dei  carat- 
tere  aífato  meridionale  di  questo  poeta,  figlio  delle  terre 
dei  sole.  E  per  convincercene  anche  piú  varra  confrontare 
come  il  terrore  per  qualcosa  di  misterioso  e  di  soprassen- 
sibile  si  appalesi  in  «BeUciss^y  e  come  nella  nPrincesse  Ma- 
letne)),  il  tetro  e  bellissimo  dramma  di  Maurice  Maeter- 
linck,  con  cui  quello  dei  De  Castro  ha  una  certa  lontana 
parentela  letteraria:  nel  dramma  dello  scrittore  belga  esso 
è  glaciale  e  contenuto;  nel  dramma  dei  poeta  portoghese 
esso  è  clamoroso  e  tcrribile;  luno  è  il  terrore  che  assale 
le  anime  pensose  e  contegnose  degli  uomini  che  vivono 
fra  le  nebbie  nordiche,  Taltro  c  il  terrore  delle  anime  es- 
pansive  ed  enfatiche  degli  uomini  che  vivono  sotto  la 
sferza  dei  sole  meridionale. 

Infine,  se  io  ho  tradotta  questa  nuova  opera  di  Eugénio 
de  Castro  è  perche  mi  è  parso  che,  se  essa  può  prestarsi 
nei  particolari  a  varie  censure,  se  può  anche  non  piacere 


248  ARTE 


a  coloro  che  hanno  a  disdegno  le  raffinatezze  e  le  prezio- 
sità  delFarte  aristocrática,  riveli  però  una  rara  ed  origi- 
nale  tempra  di  scrittore  e  sia  tale  da  interessara  tutti  co- 
loro che  apprezzano  e  gustano  le  manifestazioni  piú  carat- 
teristiche  deirodierna  giovane  letteratura  europea. 

VlTTORIO  PICA. 


LE  SAGE  EMPEREUR 

POÈME  LÉGENDAIRE  (*) 

(Fragtnent  inédit) 

I— CORTÈGE  D'ORGUEIL 


Cétait  le  temps  promis  aux  filies  de  sang  jeune 
après  les  glaces  de  Thiver, 
de  Tamour  la  nature  interrompant  le  jeúne 
se  parait  de  feuillage  vert, 


exhubérante  en  ses  ardeurs  parfaltes 
Texistence  appelait  les  baisers  infinis, 
et  tout  n'était  que  fêtes 
dans  les  ames  et  dans  les  nids... 


(♦)  Le  premier  poème  légendaire,  du  même  aiiteur,  est  le  Pécheur  d'Anguilles. 


ARTE  349 


L'Erapcreur  choisissait  ces  minutes  exquises 
pour  qu'un  cortège  cblouissant 
aux  foules,  doublement  conquises, 
montrât  son  règne  florissant ; 


on  oubliait  alors  et  Ic  sang  et  la  guerre, 
la  gloire  qui  coutait  si  cher, 
les  amoureux  ne  pensaint  guère, 
au  tribut  levé  sur  leur  chair; 


en  ces  splendeurs  d'apothéoscs, 
les  lèvres  des  peuples,  grises, 
confondaient  plaies  et  lèvres  roses, 
lançant  au  hasard  leurs  baisers. . . 


...  Ce  jour,  à  la  foule  avertic, 
on  jctait,  le  long  des  palais, 
le  pain  d'amour  comme  une  hostie 
divine  êxtase  du  palais, 


et  les  bravos  enthousiastcs 
faisaient  croire  au  césar  hautain 
que  ces  amours  étaient  plus  vastes, 
et  qu'on  acclamait  son  destin.  . . 


Lêon  RIOTOR. 


250  ARTE 


LE  PARADOXE  CHEZ  LES  FOUS 


Cétait  autrefois  un  paradoxe  —  aLijourd'hui  c'est  une 
verité.  Hamlet  la  dit,  lui  qui  à  force  de  contrefaire  la  fo- 
lie devint  fou.  Hier  j'ai  voulu  visiter  un  hôpital  d'aliénés. 
J'étais  súr  que  là-dedans,  la  vle  se  passe  mieux  que  dans 
le  monde  de  la  raison,  ou  la  plupart  des  hommes  vivent 
comme  des  fous.  Maint  ami  m'a  trahi,  d'autres,  méchants 
et  pervers,  ont  failli  soulller  toute  une  vie  de  sacrifices  et 
de  générosíté.  II  me  tardait  de  voir  comment  la  couardise, 
Torgueil  des  humains  foudroyés,  expie  ses  fautes  ou  les 
fautes  d'autrui.  Un  fou  s'offrit  à  m'accompagner.  II  me 
faisait  tout  bonnement,  cheminfaisant,  une  histoire  ration- 
nelle  de  la  folie  des  alienes  chez  lesquels  la  joie,  la  colère, 
le  rire,  les  larmes  se  succédaient  sans  motif  et  dune  ma- 
nière  saccadée.  II  y  en  avait  de  ceux  qui  m'étonnaient  par 
des  pensées  profondément  philosophiques,  d'autres  par- 
laient  sans  cesse,  se  frappant  de  temps  à  autre  —  leurs 
idées  devaient  se  succéder  tumultueusement  car  ils  tom- 
baient  presque  étouffés  sous  ce  ruissellement  de  mots  in- 
cohérents.  Je  demandai  à  mon  guide  si  un  célebre  scul- 
pteur  napolitain  était  encore  vivant.  II  me  fit  signe  de  le 
suivre  :  nous  entrâmes  dans  une  chambrette  ou  un  homme 
à  la  barbe  longue  crayonnait  íiévreusement.  Dès  son  dé- 
but  on  dut  reconnaitre  qu'il  possédait  le  secret  du  génie. 
xMais  il  avait  épousé  une  femme  três  coquette  et  caeetera. 
Le  jeune  sculpteur  me  reconnut,  m'embrassa  et  me  dit: 
J'ai  ce  matin  des  idées  sublimes.  Vois-tu  cette  fosse  pro- 
fonde  là-devant?  n'y  aperçois-tu  pas  une  foule  immensc, 
agitée?...  vois,  ce  sont  des  groupes  gigantesques. . .  au 
fond  de  cet  abime  j'entrevois  le  Génie.  Mais  toutes  les  fois 


ARTE  251 


que  je  veux  le  saisir  par  sa  longue  chevelure  qu'est-ce  que 
je  reconnais?  Na  femme! 

Voilà  un  original  —  s'écria  mon  guide  me  désignant  un 
maniaque  qui  sautiliait  sur  une  jambe.  Ce  farceur-là  s'est 
fourrré  dans  la  tête  qu'on  lui  a  coupé  une  jambe-  Ho  I  oh! 
il  pirouette  sur  le  talon  comme  un  díndon  !  Vous  verrez 
ailleurs  un  gaillard  qui  vous  demandera  de  Teau  sous  pre- 
texte qu'il  a  les  intestins  collés  pour  avoir  avalé  de  la 
gomme.  Cest  drôle,  ah!  que  voulez-vous?  Cest  un  fou ! 
En  ce  moment  passa  devant  nous  un  maniaque  atteint  d'un 
delire  érotique,  gesticulant  d'une  façon  indecente;  il  por- 
tait  les  stigmates  de  dégénéresce  :  les  yeux  cernes,  les  joues 
creusées  et  des  rides  precoces.  II  passa  sous  Ihilarité  mo- 
queuse  de  plusieurs  toques  —  les  candidats  à  la  folie  —  et 
disparut. 

—  Et  pourquoi  a-t-on  barre  cette  fenêtre? 

—  Un  extravagant  là-dedans  se  croit  des  ailes.  II  prétend 
être  descendu  du  Ciei  sur  la  terre.  Cest  un  habitant  de 
dame  Lune.  Aussitôt  entres,  un  individu  de  haute  taille 
s'avança  tout  droit  comme  un  pigeon  —  les  bras  étendus. 

—  Ah,  vous  voilà!  vous  êtes  Thomme  de  iMars...  Je 
dois  vous  avoir  remarque  de  la  lune.  En  voici  un  autre 
qui  croit  que  la  lune  est  inhabitée !  Ah!  vous  ne  savez  pas 
que  nous  sommes  les  citoyens  les  plus  anciensde  Tunivers. 
Nous  possédons  des  lunettees  qui  nous  grossisent  les  fruits 
même  de  vos  arbres.  Nous  n'avons  pas  d'autre  spectacle 
vraiment  théâtral  et  plus  amusant  que  votre  vie  en  plein 
air.  AInsi  voyons-nous  votre  population  telle  que  les  ha- 
bitants  d'une  gouttc  d'eau.  Dans  notre  lune  nous  n'avons 
ni  printemps  ni  automne.  Le  jour  cest  Tété,  la  nuit  cest 
Thiver,  ce  qui  nous  porte  à  travailler  pendant  douze  jours, 
sans  relàche,  et  à  nous  reposcr  et  à  nous  préparer  mentale- 
ment  aux  dix  jours  de  ténèbres  glaciales.  Les  hommesde 
Ia  terre  nous  contemplent  sans  apercevoir  nos  signesd'in- 


aça  ARTE 


telligence.  Terre  impuissante,  va!  Et  là-dessus  écartant 
les  bras,  le  sélénite  fit  un  demi-tour,  se  cogna  contre  son 
lit  et  y  tomba. 

Je  voyais,  non  sans  inquietude,  que  mon  étrange  com- 
pagnon  commençait  à  rouler,  à  écarquiller  les  yeux.  Sa 
raison  allait  fléchir  et  quoique  toujours  sur  mes  gardes  je 
guettais  le  moment  pour  lécarter.  J'eus  honte  de  cette 
faiblesse.  Peut-être  devina-t-il  mon  trouble  car  il  me  dit 
en  souriant :  Vous  voyez  que  je  vous  parle  comme  un  es- 
prit  sain.. .  II  vous  reste  encore  à  étudier  les  alcooliques, 
les  lypémaniaques,  les  épileptiques,  les  paralytiques.  Une 
lueur  mourante  éclairait  encore  les  couloirs,  les  chambrées. 
Ce  spectacle  moitié  bouíTon,  moitié  terrible,  commençait 
insidieusement  à  mégarer. 

Comme  jallais  sortir  mon  Cicerone  me  poussa  dans  une 
chambrette  ou  se  tenait  un  homme  à  la  barbe  nazaréenne, 
qui  faisait  sans  cesse  le  signe  de  la  croix  en  signe  de  béné- 
diction,  en  s'écriant  tout  doucement : 

—  Tes  péchés  sont  pardonnés. 

—  Voyez  le  grand  fou  —  fit  mon  Cicerone  —  il  prétend 
qu'il  est  le  Christ.  Et  que  devrais-je  dire  moi  qui  suis  le 
Tout-Puissant? 

Et  aussitôt  d'éclater  d'un  fou  rire. 

Naples, 

GiusEPPE  GRAMEGNA. 


ARTE  253 


BALLADE 


A  Paul  FORT 


Les  minnesingers  cajoleurs 

aux  douces  chansons 

(avec  Taccord 

du  jet  d'eau  qul  pleure 

au  verger  en  fleurs) 

les  joueurs  de  cor 

et  les  échansons, 

cnfin,  tous  ceux  qui  sont, 

jadis !  passes  cn  mervcillcux  dccor, 

et  passeront  encor. .. 

Les  varlets  qui  vont  mourir 

aux  prisons  des  tours, 

et  les  servants  d'amour 

vénus  tour  à  tour 

avec  des  fleurs,  des  sourires 

et  des  roses  de  Timour, 

et  quis  les  lansquenets 

et  les  chevaliers  de  Tyr, 

tous  ceux  que  la  ronde  a  menés 

et  ramènera  toujours- .  • 

Mais  toi, 

tes  lèvres  et  tes  cheveux, 

et  tes  roses  aux  doigts, 

et  tes  aveux 

le  soir  auprès  du  feu, 

mais  toi, 

et  les  soirs  de  mai, 

les  soirs  aimés, 

tout  cela  c'est  fini,  vois, 

et  ne  reviendra  jamais. . . 


Tristan  KLINGSOR. 


2  54  ARTE 


SHAMPOOING  AU  PORTUGAL 


Avant  de  voulolr  fortement,  tache  de  savoir  quoi. 


Mele  la  poésie  aux  réalités  de  la  vie,  mais  comme  on 
met  du  sucre  dans  son  café  :  assez  pour  en  corriger  ramer- 
tume,  pas  assez  pour  en  dénaturer  le  goút. 


Fais  prodígalement  la  part  du  hasard  et  accorde-lui  un 
tiers~de  ton  existence:  le  temps  du  sommeil. 


Parmi  les  fanatiques  de  la  Révolution  ne  prends  pour 
amis  que  ceux  qui  en  1793  auraient  été  guillotinés. 


Lie-toí  momentanément  avec  ceux  qui  te  déplairont  au 
premier  abord,  tu  goúteras  bien  plus  de  plaisir  à  les  dé- 
tester  ensuite. 


Si  tu  tiens  tes  amis  au  courant  de  tes  infirmités,  n'allè- 
gue  pas  toujours  la  môme.  La  nouveauté  seule  excite  notre 
intérêt. 


ARtE  25$ 


La  régularité  donne  lillusion  de  la  fréquence.  Va  voir 
ton  meilleur  ami  une  fois  pas  móis,  mais  à  jour  fixe,  et 
il  croira  tavoir  tout  le  temps  sur  le  dos. 


Quand  tu  te  sentiras  fort  en  colore,  compte  jusqu'à  dix 
avant  de  parler  et  jusquà  cent  avant  dagir. 


Sur  ton  agenda  écris  au  crayon  le  mal  quon  te  fait,  à 
Tencre  le  bien  qu'on  te  procure. 


Ne  laisse  pas  tes  larmes  couler  inutiles,  mais  imite  le 
serpent  qui  du  mucus  de  ses  glandes  lacrymales  se  sert 
comme  dun  liquide  adhésif  pour  sélever  plus  haut. 


Avec  un  esprit  à  facettes  garde  un  coeur  uni. 


Ne  sois  pas  trop  hermctique  contre  les  indiscrets  et  les 
voleurs;  comme  ces  fermetures  impénétrables,  si  solides, 
si   compliquées,  qu'à  tout  moment   leur  proprlòtaire  lui- 
môme  cesse  d'en  ètre  maitre  et  y  brise  sa  mémoire. 
4 


2  56  ARTE 


Ne  demande  pas  trop  curieusement  à  un  homme  à  cheval 
oú  il  va,  et  pose  plutot  la  question  á  son  cheval. 


SI  ta  conscience  essaie  de  te  falre  des  reproches,  n'ou- 
blie  pas  qu  il  est  de  três  mauvais  goút  de  s'écouter  parler. 


Ne  regarde  pas  lunivers  à  travers  le  creux  étroit  de  lan- 
neau  nuptial,  mais  que  ton  premier  amour  enchâsse  tou- 
tes  tes  visions  de  son  cercle  d'or. 


Si  tu  hesites  entre  deux  fiancées  ne  te  decide  jamais; 
tu  regretterais  toujours  Tautre. 


Les  pays  dont  tu  voudras  garderun  bon  souvenir,  visite 
les  au  départ  du  voyage  de  noces,  non  au  retour.  Toute 
ritalie  Septentrionale  m'est  gátée. 


Quand  ton  célibat  te  pèsera,  va  en  partie  de  plaisir  avec 
un  couple  bien  épris;  le  soir  mème  tu  auras  le  coeur  moins 
gros. 


At^TF.  45; 


Ne  fais  pas  de  cadcau  â  ta  femme  à  roccasion  de  sa  nais- 
sancc.  U  scrait  trop  cruel  de  lui  rappeler  qu'elle  a  un  an 
de  plus, 

* 

Quand  les  personnes  que  tu  auras  aimées  dans  ton  en- 
fance  seront  devenues  tellement  vieilles  que  tu  ne  puisses 
les  reconnaítre,  ne  les  aborde  pas. 


Tu  garderas  tes  sens  jusqu'à  quarante  ans,  ton  esprit 
jusquà  soixantc.  Avise  donc  de  quel  côté  les  plaisirs  sont 
à  ménager. 

* 

Ne  remplis  pas  trop  génòreusement  ton  cocur;  le  luth 
ne  résonne  avcc  tant  d'harmonie  que  parce  quil  est  vide. 


Tu  ne  domineras  lorage  des  passions  qu'en  élevant  ta 
tôte  jusquau  ciei. 


Quand  tu  serás  embarrasse  sur  un  dctail  détiquette, 
regarde  comment  font  les  autres.  Ceux-ci  à  leur  tour  t'imi- 
teront,  et  c'est  ainsi  que  les  bonnes  manières  ont  òté  créées. 


Tu  paraitras  un  sot  peut-ôtre,  s'il  t'est  échappé  unesot- 
tise;  à  coup  súr,  si  tu  cherches  à  la  rattraper. 


2  5^  ARTE 


Console-toi  de  manquer  présence  d'esprit,  tu  diras  plus 
souvent  la  vérité. 


Ne  regrette  pas  que  les  circonstances  ne  t'aient  pas  aidé 
à  monter;  elles  t'auralent  peut-être  empêché  de  grandir. 


Quand  le  sermon  será  fini  à  Téglise,  quíl  commence  en 

toi. 

« 

Qu'une  ligne  de  tes  écrits  fasse  toujours  penser  au  moins 
une  page  au  lecteur! 

* 

Lance  Tironie  non  comme  une  flèche  qui  se  perd  dans 
Tespace,  mais  comme  le  boomerang  docile  qui  vient  se 
remettre  à  la  disposition  du  guerrier. 


Ne  mets  pas  la  lumière  sous  le  boisseau  mais  remplis-le 
plutôt  de  ces  grains  de  folie  sans  lesquels  ne  va  pas  le 

génie. 

* 

Ne  fais  pas  de  grands  gestes  pour  composer.  Les  enfants 
nés  dun  viol  n'on  pas  plus  de  vitalité  que  les  autres. 


Si  tu   ne  te  sens  pas  en   verve,   emprunte  aux  morts 


ARTK  -59 


plutòt  quaux   vivants.  Le  vol   cst  puni   plus  sévèrement 
que  la  violation  de  sépulture. 


Annonce  toujours,  mème  s'il  n'en  est  rien,  une  dizalne 
de  volumes  en  préparation.  Ceei  permettra  à  tes  biogra- 
phes,  à  quelque  moment  que  tu  meures,  d'affirmer  que  tu 
n'avais  pas  tout  donné. 

Paul  MASSON. 


RIFUGIO 


(dalfrancese  di  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast) 


Settimane  d'amore  e  mcsi  cd  anni 
nci  candori  dellalba  !  Setlimanc, 
mcsi  cd  anni  d'amor,  Dio  chc  nc  adduci, 
la  vil  tua  Legge  tcntò  i  sessi  erranti.*. 

Cessa!  Ne  mancan  le  illusioni  umane, 
la  tua  gloria  vcdiam  dal  rio  presente; 
padroni  dcUe  piíi  cocenti  brame, 
non  diamo  ai  cor  le  angoscie  dei  domani. 

Le  carni  palpitanti  sulle  carni, 

gli  occhi  dorati  nei  dolenti  sguardi, 

c  le  labbra  di  miei  su  amare  labbra, 

casti,  sappiamo  unirc  i  dolci  scssi 
e  alie  Sfingi  d'amor  trovar  Chimcrc, 
sospiri,  dolci  baci  e  spasmí  ingenui... 


Francesco  ACCFNEIXI. 


200  AHTK 


JOÃO  DE  DEUS 


(Conferencia  realisada  no  Instituto  de  Coimbra 
em  2  de  fevereiro  de  i8g6) 

Sr.  Presidente; 
Minhas  Senhoras; 
Meus  Senhores: 

De  todas  as  homenagens  ultimamente  rendidas  á  me- 
moria de  João  de  Deus,  a  do  «Instituto  de  Coimbra»  sendo 
a  mais  modesta,  é,  no  meu  entender,  a  mais  significativa, 
a  que  mais  lisongearia  o  coração  do  Poeta,  se  os  mortos 
soubessem  o  que  se  passa  na  vida. 

Para  os  espirites  claros  e  experimentados,  a  verdadeira 
glorificação  d'um  génio  não  consiste  em  lhe  consagrarmos 
apparatosos  cortejos,  nem  tão  pouco  em  o  saudarmos  com 
torrentes  de  eloquência  vã;  consiste,  sim,  no  profundo 
estudo  e  na  conscenciosa  explicação  das  suas  obras.  Um 
capitulo  de  critica  subtil  vale  por  todas  as  apotheoses. 

A  centenariomania  que  por  ahi  lavra,  mostra  bem  que 
esta  opinião  não  é  a  opinião  de  toda  a  gente;  porém,  no 
seu  papel  de  esclarecida  corporação  intellectual,  vendo  as 
coisas  não  como  são  mas  como  devem  ser,  o  «Instituto» 
querendo  honrar  a  memoria  de  João  de  Deus,  entendeu 
que  a  mais  atinada  maneira  de  realisar  o  seu  intuito  seria 
pôr  de  banda  todo  o  convencionalismo  das  consagrações 
civicas  e  restringir-se  a  convocar  um  auditório  de  pessoas 
cultas,  perante  o  qual  um  dos  membros  do  mesmo  «Insti- 
tuto» viesse  estudar  com  justiça  e  sem  emphase  a  obrado 
poeta  do  «Campo  de  Flores». 


AKTE  2()i 


Escolheram-me  para  conferente;  não,  de  certo,  que  n'esta 
academia  não  houvesse  quem  melhor  do  que  eu  fosse  ca- 
paz de  desempenhar-se  de  tão  melindroso  encargo,  mas, 
sem  duvida,  por  um  requinte  de  amabilidade,  que  muito 
me  penhora,  e  talvez  em  attenção  á  minha  longa  e  intima 
convivência  com  o  admirável  lyrico,  convivência  de  que 
hei  de  lembrar-me  sempre  com  discreto  mas  verdadeiro 
orgulho,  com  silenciosa  mas  vivissima  saudade. 

Meus  Senhores! 

Olhando  para  as  misérias  do  nosso  tempo,  Alexandre 
Herculano  murmurava  com  uma  voz  de  lagrymas  (mas  la- 
grymas  de  sangue!):  ^dsío  dá  vontade  de  morrer!)) 

Sem  orgulho  e  sem  aspirações,  tendo  perdido  a  con- 
sciência do  passado,  que  os  humilha,  e  a  fé  do  futuro,  que 
os  amedronta,  os  homens  estrangularam  todas  as  anciãs 
Ideal,  todos  os  sonhos  de  Belleza,  e  lançaram-se  na  con- 
quista dos  mais  rasteiros  prazeres,  na  faina  dos  mais  sór- 
didos interesses.  Tudo  se  desdoira,  tudo  se  poUue,  tudo 
se  desfaz:  o  cahos  é  tão  completo  que  dir-se-ia  que  Deus 
se  está  preparando  para  fazer  um  novo  mundo.  O  ameri- 
canismo reina  absolutamente:  destroe  cathedraes  para  le- 
vantar armazéns,  derruba  palácios  para  erguer  chaminés 
de  tijolo,  não  sendo  de  estranhar  que  transforme  breve- 
mente o  mosteiro  da  Batalha  em  fabrica  de  conservas  ou 
tecidos,  c  os  Jeronymos  em  deposito  de  carvão  de  pedra 
ou  em  club  democrático,  como  já  transformou  em  ca- 
serna o  monumental  convento  de  Mafra.  As  multidões 
triumphantes  acclamam  o  Progresso;  Edisson  é  o  novo 
Messias;  as  Bolsas  são  os  novos  templos.  O  fumo  das 
officinas  já  escurece  o  ar:  em  breve  deixaremos  de  ver  o 
céo! 

No  meio  desta  derrocada,  os  verdadeiros  artistas,  esses 
que  se  contentam  em  contemplar  o  oiro  inaccessivel  das 


102  ARTK 


estrellas  emquanto  a  maioria  tenta  descobrir  minas  d'oiro, 
olham  nostalgicamente  para  o  passado,  infantilmente  per- 
suadidos de  que  houve  um  tempo  em  que  a  Arte  e  os  seus 
cultores  tiveram  um  prestigio  sem  limites,  o  prestigio  que 
hoje  usufruem  os  industriaes  e  os'  banqueiros.  O  que  é 
certo,  porém,  é  que,  embora  um  ou  outro  facto  pareça  in- 
dicar o  contrario,  em  geral  a  historia  da  Arte  é  a  historia 
duma  doida  perseguição,  e  a  historia  dos  artistas  um  mar- 
tyrologio. 

Bem  sei  que  Pindaro  viveu  como  um  príncipe,  que  se 
sentou  á  mesa  dos  reis  de  Syracusa  e  da  Macedónia,  que 
teve  uma  estatua  em  vida,  que  os  seus  versos  foram  in- 
scriptos  em  lettras  d'oiro  no  mármore  dos  templos  e  que, 
um  século  depois  da  sua  morte,  a  sua  casa  foi  respeitada 
pelos  soldados  macedonios  e  ficou  incólume  no  meio  das 
ruinas  da  cidade;  bem  sei  que  Petrarcha  foi  coroado  no 
Capitólio  e  que  Miguel  Angelo  domou  o  indomável  Júlio  II; 
bem  sei  que  Paulo  III  absolveu  Benvenuto  Cellini  que  aca- 
bava de  assassinar  Pompeu,  e  que  o  mesmo  pontifice  res- 
pondia aos  que  o  censuravam  por  tal  excesso  de  clemên- 
cia: «Os  homens  como  Benvenuto  não  devem  estar  subj eitos 
ás  letsn;  bem  sei  que  Ronsard,  o  chefe  da  Plêiade,  teve 
a  amizade  das  rainhas  de  Inglaterra  e  da  Escossia,  que  re- 
cebeu publicamente  as  felicitações  do  Papa  e  que  se  sentou 
no  throno  real,  ao  lado  de  Carlos  IX.  Mas  em  compensa- 
ção, quantos  e  quantos  —  o  maior  numero! — quantos  e 
quantos  maravilhosos  artistas  não  foram  ultrajados  e  tru- 
cidados pela  raiva  instinctiva  do  ignorante  contra  o  sábio, 
do  interesseiro  contra  o  desinteressado!  AUude-se  vulgar- 
mente ás  epochas  privilegiadas  em  que  se  fazia  justiça  ao 
génio,  cita-se,  por  exemplo,  a  Grécia  como  um  paiz  exce- 
pcional, e  no  entretanto,  na  Grécia,  Phydias,  o  seu  maior 
esculptor,  contando  com  a  maldade  dos  seus  contemporâ- 
neos, quando  executou  a  estatua  cryselephantina  de  Jupi- 


ARIE  :6$ 


ter,  teve  a  precaução  de  collocar  as  peças  de  oiro  de  modo 
a  poderem  ser  facilmente  desmontadas,  para  se  justificar 
se  o  accusassem  de  haver  roubado  parte  do  precioso  metal 
—  o  que  veiu  a  acontecer.  O  exemplo  é  significativo  e 
como  este  ha  milhares.  Inútil,  pois,  lançar  os  olhos  para 
o  passado,  á  cata  d'uma  epocha  ou  d'uma  região,  onde 
músicos  e  poetas,  pintores  e  esculptores  tivessem  vivido 
como  eleitos,  amados  com  ternura  e  admirados  com  fer- 
vor. 

Só  um  ingénuo  ficará  assombrado  com  as  torturas  infli- 
gidas aos  maiores  artistas  do  nosso  tempo.  Edgar  Poé  sof- 
freu  dos  seus  compatriotas  as  mais  damnadas  injurias; 
Villiers  de  llsle  Adam  agonisou  num  hospicio,  e  o  seu 
enterro,  a  que  assisti,  seguiu  humildemente  pelas  ruas  de 
Paris,  sem  um  olhar  de  saudade,  sob  uma  indiíferença  de 
gelar  fogueiras;  para  não  morrer  de  fome,  Barbey  d'Au- 
revilly  teve  de  se  fazer  folhetinista,  teve  de  escrever  para 
o  grosso  publico  —  elle,  o  supremo  aristocrata!  Camillo 
Castello  Branco  foi  obrigado  a  mercantilisar  a  sua  obra ; 
Verlaine  viveu  e  morreu  na  penúria;  e  Oscar  Wilde, 
victima  da  perversa  hypocrisia  britannica,  está  soíTrendo 
atrocidades  sem  conta  no  fundo  d'uma  enxovia!  Pois  bem! 
tudo  isto  é  natural,  só  o  contrario  nos  causaria  assombro. 
O  ódio  da  sociedade  pelos  artistas  íoi  sempre  assim :  en- 
carniçado, brutal,  cruel.  Para  o  publico,  a  Arte  c  uma  inu- 
tilidade, tanto  mais  antipathica  quanto  é  certo  que  sobre- 
vive a  todas  as  coisas  uíeis.  O  tempo  tudo  apaga  —  orga- 
nisações  politicas  e  financeiras,  religiões  e  philosophias; 
só  uma  coisa  subsiste  —  a  Arte.  Não  ha  séculos  que  em- 
baciem os  versos  da  «Iliada.»  Justo  é,  pois,  que  os  utilitá- 
rios se  vinguem  d'esses  inúteis,  fazendo-os  pagar  com  mar- 
tyrios  a  regalia  d'um  nome  eterno! 

Para  os  que  vêem  as  coisas  epidermicamente,  as  festas 
celebradas,  ha  pouco  menos  dum  anno,  em  honra  de  João 


204  ARTE 


de  Deus,  e,  recentemente,  a  espectaculosa  organisação  do 
seu  enterro,  foram  um  desmentido  formal  ao  que  acabo  de 
sustentar,  como  que  o  começo  d'uma  epocha  nova  de  geral 
comprehensão  esthetlca,  como  que  uni  tratado  de  paz  en- 
tre os  artistas  e  a  massa  popular.  Infelizmente,  porém,  os 
que  amam  e  procuram  a  verdade  terão  de  reconhecer  que 
essas  duas  manifestações  nada  significaram.  Nos  tempos 
que  vão  correndo,  o  dilleiantismo  litterario,  esse  annel  de 
pedras  falsas,  deixou  de  ser  um  monopólio  dos  burguezes, 
passou  a  enfeitar  as  classes  populares  ainda  as  mais  bai- 
xas. Emquanto  as  outras  occupações  intellectuaes,  a  phi- 
losophia  e  o  direito,  a  mathematica  e  a  chimiea,  por  exem- 
plo, são  respeitadas  pelo  vulgo,  não  ha  por  ahi  bonifrate 
que  se  não  julgue  no  direito  de  invadir  o  campo  litterario, 
expondo  opiniões,  distribuindo  diplomas  de  valor  e  de  me- 
diocridade. O  que  é  certo,  porém,  é  que  a  litteratura  é 
só  para  os  litteratos,  como  a  mathematica  é  só  para  os 
mathematicos  e  a  chimiea  para  os  chimicos.  Da  mesma 
forma  que  em  religião  só  valem  as  fés  puras,  em  Arte  só 
valem  as  opiniões  conscenciosas,  e  para  se  ter  uma  cons- 
cenciosa  opinião  artistica  é  necessário  ser  um  artista.  Esta 
invasão  da  arraia  meúda  no  campo  litterario  é,  em  grande 
parte,  o  resultado  do  famoso  aphorismo  «t/e  gustibus  non 
esi  dispuiandum)>,  cuja  falsidade  tão  bem  demonstrada  foi 
por  Edgar  Poé  n'um  dos  seus  estudos  criticos. 

João  de  Deus  foi  saudado  em  publico  por  milhares  e 
milhares  de  pessoas;  milhares  e  milhares  de  pessoas  o 
acompanharam,  ha  dias,  ao  Pantheon  dos  Jeronymos.  Pois 
bem!  essas  duas  manifestações  apenas  mostraram  que  a 
mania  das  apotheoses  vae  creando  profundas  raizes  no 
torrão  portuguez!  Não  foram  um  preito  rendido  ao  génio, 
porque  os  manifestantes,  na  sua  maioria,  ignoravam  e  es- 
tavam mesmo  na  impossibilidade  de  comprehender  a  gran- 
deza d'esse  génio;  não  foram  um  preito  rendido  ao  homem 


ARTK  365 


honestíssimo,  porque,  com  raras  excepções,  o  culto  da  ho- 
nestidade é  hoje  como  o  de  Amon-Ra-Armakhis  —  um 
culto  archeologico.  A  prova  mais  evidente  do  que  alTn-- 
mo  está  na  errada  opinião  que  por  ahi  corre  acerca  da 
obra  de  João  de  Deus.  Diz-se  aos  quatro  ventos:  João  de 
Deus  foi  um  poeta  simples^  espontâneo  e  popular;  eis  um 
dos  muitos  casos  em  que  a  voz  do  povo  não  é  precisamente 
a  voz  divina.  João  de  Deus,  como  poeta,  não  foi  simples, 
nem  espontâneo,  nem  popular. 

Ha  em  França  um  notável  pintor  chamado  Puvis  de 
Chavannes,  cujos  trabalhos,  vistos  por  qualquer  ignorante 
em  matéria  pictural,  dão  uma  impressão  de  ingénua  e 
quasi  ridicula  simplicidade,  impressão  talvez  ainda  mais 
intensa  do  que  a  produzida  pelos  Primitivos  italianos.  Aos 
olhos,  porém,  d'um  perito,  a  obra  de  Puvis  de  Chavannes 
é  uma  das  mais  complicadas,  engenhosas  e  consccnciosas 
manifestações  do  génio  moderno.  A  razão  deste  desencon- 
tro de  impressões  está  no  seguinte: 

Simultaneamente  estheta  e  artista,  Puvis  de  Chavannes 
considera  a  pintura  apenas  como  um  accessorio  decorativo, 
que  deve  fundir-se  com  a  esculptura  e  com  a  architectura 
n'um  todo  harmónico.  Sob  este  ponto  de  vista,  a  verda- 
deira pintura  é  a  mural.  Perdida  a  tradicção  da  polychro- 
mia  tanto  nas  obras  architectonicas  como  nas  esculpturaes, 
imagine-se  o  desagradável  elleito  d'um  fresco  de  cores  es- 
tridentes, gritando  com  silvos  de  carmim,  phosphorecen- 
cias  de  amarello  e  alvoradas  dazul,  entre  a  discreta  ma- 
cieza  de  tons  das  estatuas  e  das  columnas  que  ladeiam  o 
mesmo  fresco.  F^oi  por  isto  que  Puvis  de  Chavannes  deu 
ás  suas  pinturas  uma  doce  e  apagada  tonalidade  de  velha 
tapeçaria,  tonalidade  que  despeita  os  olhos  grosseiros, 
amantes  de  cores  violentas,  mas  que  os  artistas,  na  acce- 
pção  pura  do  vocábulo,   comprehendem  e  admiram  pelo 


266  ARTE 


seu  efíeito  e  pela  sua  Intenção.  xMas  o  que  mais  desconcerta 
na  obra  do  mestre  francez  não  é  a  côr,  é  a  composição,  uma 
composição  onde  a  verticalidade  predomina,  onde,  ás  vezes, 
como  que  deu,  repentinamente,  uma  paralysia  geral,  nas 
figuras  e  nas  arvores.  O  motivo  d'esta  propositada  raideur 
está  em  que  as  molduras  dos  frescos  e  das  telas  de  Puvis 
de  Ghavannes  são  columnas  e  frisos,  pilastras  e  cimalhas, 
cujas  linhas  sóbrias,  frias,  serenas,  não  iriam  bem  com  uma 
composição  cheia  de  movimento,  da  mesma  forma  que  um 
quadro  de  Boticelli  não  iria  bem  n'uma  moldura  Luiz  XV. 
Assim,  amortecendo  propositadamente  os  tons  da  sua  pal- 
leta  e  estylisando  as  linhas  dos  seus  esboços,  conscencio- 
samente  feitos  do  natural,  o  pintor  attingiu  a  harmonia 
desejada  com  um  talento  e  uma  felicidade  surprehenden- 
tes,  embora  os  que  não  sabem  ver  considerem  a  sua  obra 
como  o  desastre  dum  insignificante  que  não  tem  o  senti- 
mento da  côr  e  que  nem  sequer  sabe  desenhar. 

Com  João  de  Deus  dá-se  um  caso  análogo.  Os  seus  ver- 
sos, apparentemente  espontâneos  e  simples,  dão-lhe  como 
que  um  ar  de  pastor  da  Arcádia,  tangendo  inconsciente- 
mente a  flauta  de  Minerva.  Porém,  quem,  como  eu,  teve 
occasião  de  seguir  de  perto,  embora  só  nos  últimos  annos 
da  sua  vida,  os  processos  artisticos  do  admirável  poeta,  e 
dissecou  escrupulosamente  a  sua  obra,  pôde  garantir  que 
tal  simplicidade  e  tal  espontaneidade  são  meramente  su- 
perficiaes.  Procurando  a  geral  accepção  do  adjectivo  sim- 
ples quando  empregado  para  qualificar  uma  composição 
poética,  vê-se  que  poesias  simples  são  as  que  exprimem 
conceitos  vulgares  por  meio  de  palavras  usuaes,  rythmos 
triviaes  e  metaphoras  transparentes.  Temos,  pois,  simpli- 
cidade de  motivos  e  simplicidade  de  formas.  Sem  dúvida, 
muitos  dos  motivos  das  poesias  de  João  de  Deus  apresen- 
tam uma  psychologia  rudimentar  —  desejos  lascivos,  sau- 
dades da  infância,  enternecimentos  d'amor...  Se,   porém 


AI^TE  i67 


deixarmos  uma  meia  dúzia,  se  tanto,  das  suas  canções  e 
formos,  por  exemplo,  ás  suas  elegias,  ahi  a  sensibilidade 
do  poeta,  vibrando  e  torcendo-se  ferida  pela  cruciante  sau- 
dade dos  amores  defunctos  e  exaltada  por  uma  anciã  con- 
stante de  eternidade,  complica-se  em  duvidas  e  em  espe- 
ranças, em  desfallecimentos  de  desgraçado  e  em  arrebata- 
mentos de  mystico,  em  gritos  de  desespero  e  em  murmúrios 
de  resignação: 


Ah!  quando  n'uma  vista  o  mundo  abranjo, 
Estendo  os  braços  e,  palpando  o  mundo, 
O  céo,  a  terra  e  o  mar  vejo  a  meus  pés ; 
Buscando  em  vão  a  imagem  do  meu  anjo, 
Soletro  á  froixa  luz  de  um  moribundo 
Em  tudo  só  :  talvez  I 


Talvez  —  é  hoje  a  Biblia,  o  livro  aberto 
Que  eu  só  ponho  ante  mim  nas  rochas  quando 
Vou  pelo  mundo  ver  se  a  posso  ver ; 
E  onde,  como  a  palmeira  do  deserto, 
Apenas  vejo  aos  pés  inquieta  ondeando 
A  sombra  do  meu  ser ! 


Meu  ser. . .  voou  na  aza  da  águia  negra 
Que,  levando-a,  só  não  levou  comsigo 

D'esta  alma  aquelle  amor! 
E  quando  a  luz  do  sol  o  mundo  alegra, 
Chrysállida  nocturna  a  sós  commigo 

Abraço  a  minha  dor  ! 


Dor  inútil!  Se  a  flor  que  ao  céo  envia 
Seus  bálsamos  se  esfolha,  e  tu  no  espaço 
Achas  depois  seus  átomos  subtis, 
Inda  has-de  ouvir  a  voz  que  ouviste  um  dia. 
Como  a  sua  Leonor  inda  ouve  o  Tasso. . . 
Dante,  a  sua  Beatriz! 


2  68  ARTE 


—  Nunca!  responde  a  folha  que  o  outomno, 
Da  haste  que  a  sustinha  a  mão  abrindo, 

Ao  vento  confiou ; 

—  Nunca!  responde  a  campa  onde  do  somno 
E  quem  talvez  sonhava  um  sonho  lindo, 

Um  dia  despertou! 

—  Nunca!  responde  o  ai  que  o  lábio  vibra; 

—  Nunca !  responde  a  rosa  que  na  face 

Um  dia  emmurcheceu: 
E  a  onda  que  um  momento  se  equilibra 
Em  quanto  diz  ás  mais  :  Deixae  que  eu  passe ! 

E  passou  e. . .  morreu  !  (i) 

Estes  versos  são  um  fragmento  da  elegia  A  Vida  cujo 
soneto  inicial  é  das  poesias  de  João  de  Deus  talvez  a  mais 
conhecida : 

Foi-se-me  pouco  a  pouco  amortecendo 
A  luz  que  n'esta  vida  me  guiava, 
Olhos  fitos  na  qual  até  contava 
Ir  os  degráos  do  tumulo  descendo. 

Em  se  ella  anuveando,  em  a  não  vendo, 
«  Já  se  me  a  luz  de  tudo  anuveava; 

Despontava  ella  apenas,  despontava 

Logo  em  minha  alma  a  luz  que  ia  perdendo. 

Alma  gémea  da  minha,  e  ingénua  e  pura 
Como  os  anjos  do  céo  (se  o  não  sonharam. . .) 
Quiz  mostrar-me  que  o  bem  bem  pouco  dura ! 

Não  sei  se  me  voou,  se  m'a  levaram ; 

Nem  saiba  eu  nunca  a  minha  desventura 

Contar  aos  que  inda  em  vida  não  chorai-am. . .  (2) 


(i)    Campo  de  Flores,  pp.  220-222. 
(2)   Op.  cit.,  pp.  211-212. 


ARTE  a 6 


9 


Recitei  este  soneto  não  só  para  fixar  a  vossa  attenção 
sobre  a  belleza  da  forma,  cuja  sobriedade  clássica  está 
muito  longe  de  ser  «simplicidade»,  mas  principalmente  para 
delle  arrancar  este  verso : 

Gomo  os  anjos  do  céo  (se  o  não  sonharam. . .) 

Que  mundo  de  sonhos  contido  n'um  decassyllabo  ape- 
nas!—  Haverá  céo?  A  vida  futura  não  será  uma  chy- 
merai^  e  a  não  ser  uma  chymera,  como  será  o  céo?  Como 
é  que  lá  se  beijarão  as  almas?  Como  será  a  voz  dos  anjos? 
De  que  perfumados  e  aéreos  vestidos  serão  feitas  as  suas 
túnicas!  De  que  flores  serão  as  suas  coroas?  Que  aromas 
sairão  dos  seus  thuribulos?  —  N'um  tropel  de  duvidas  e  de 
esperanças  paradisiacas,  todas  estas  interrogações  vivem  e 
palpitam  em  quatro  palavras;  «se  o  não  sonharam.- .)> 

Vejamos  a  encantadora  poesia  em  tercetos  «Carta»: 

Maria  I  ver-te  á  porta  a  fazer  meia, 
Olhando  para  mim  de  vez  em  quando, 
•  E  o  que  n'esta  vida  me  recreia. 

Acordo  até  de  noite  suspirando 
Porque  rompa  a  manhã  e  tenha  o  gosto 
De  te  ver  já  tão  cedo  trabalhando. 

Desde  pela  manhã  ate  sol-posto 

Que  tu  não  tens  descanço  um  só  momento ; 

Por  isso  tens  tão  bella  côr  de  rosto ! 

E  eu  pallido,  Maria  !  O  pensamento 
Não  é  trabalho  que  nos  dê  saúde  ; 
Esta  imaginação  é  um  tormento. 

Que  bello  tempo  aquelle  em  quanto  pude 
Levar,  como  tu  levas,  todo  o  dia 
N'essa  vida  chamada  ingrata  e  rude  I 


2'JÔ 


AÍÍTE 


Nunca  soube  o  que  foi  melancolia, 
Nunca  provei  as  lagrimas  salgadas 
Com  que  a  nossa  alma  as  penas  allivia  5 

Andava  sim  por  essas  cumeadas 
Ao  sol,  á  chuva,  muita  vez  sósinho. 
Vendo  os  valles  das  rochas  escarpadas ; 

Descendo  pelo  córrego  estreitinho, 
De  pontal  em  pontal  cortando  o  matto 
Pelas  chapadas  fora  do  caminho ; 

Mas  não  era  que  já  o  teu  retrato 

Me  andasse  a  mim  no  coração  impresso, 

Onde  hoje  o  trago  no  maior  recato, 

E  um  desengano  teu,  que  não  mereço. 

Me  tivesse  tirado  a  fé  tão  doce 

De  alcançar  algum  dia  o  que  appeteço. 

Não  foi,  não,  a  paixão  que  assim  me  trouxe 
Tão  erradio  a  mim,  digo  a  verdade 
E  nem  eu  te  negava  se  assim  fosse ; 

E  que  a  gente  na  sua  mocidade 

Não  cabe  em  si,  não  pára  de  contente, 

E  assim  fui  eu  na  flor  da  minha  edade. 

Tu  eras  n'esse  tempo  simplesmente 
A  flor  que  vae  nascendo,  e  mais  valia 
Seres  tão  tenra  ainda  e  innocente! 

Já  esse  lindo  pé  que  tens,  Maria ! 
Esse  quadril  tão  largo  e  cinta  estreita 
Me  não  vinha  á  idéa  noite  e  dia ; 

Esses  encontros  de  mnlher  perfeita, 
Esse  peito  redondo  e  arqueado 
Como  o  de  pomba  farta  e  satisfeita ! 


AkTE  a*/i 


Talvez  vivesse  então  mais  socegado, 
Ou  já  que  minha  sorte  é  sempre  triste, 
Ao  menos  não  andasse  enfeitiçado. 

Esse  bello  pescoço. . .  não  existe 
Outro  assim  torneado ;  o  rosto  é  lindo 
E  a  tão  meiga  expressão  ninguém  resiste. 

A  bocca  é  tão  vermelha  que  em  te  rindo 
Lembra-me  uma  romã  aberta  ao  meio 
Quando  já  de  madura  está  cahindo. 

Esses  olhos  azues. . .  que  olhar  !  Receio 
E  desejo  estar  sempre  a  contemplal-o ; 
Não  ha  mais  doce  e  mais  custoso  enleio: 

Eu  não  ouço  falar  então,  nem  falo 
De  enlevado  que  estou  e  juntamente 
Gemendo  e  abafando  os  ais  que  exhalo. 

Oh  nuvem  da  manhã  resplandecente, 

Manto  real  de  seda  delicada. 

Cada  fio  um  grilhão  que  prende  a  gente! 

Bem  podias,  Maria  !  andar  tapada 
Só  com  o  teu  cabello  á  semelhança 
Do  sol  em  nuvem  de  manhã  dourada. 

E  tudo  encantador !  A  gente  cansa, 
Cansa  de  estar  olhando  e  sempre  vendo 
Um  novo  encanto  a  cada  olhar  que  lança  ! 

E  se  essa  linda  voz  nos  sae  dizendo 
As  mimosas  palavras  que  costuma, 
Sente-se  a  gente  logo  derretendo ; 

Que  além  de  um  rosto  tão  perfeito,  em  summa 
Coube-te  em  sorte  um  coração  perfeito 
E  em  ti  não  ha,  Maria !  falta  alguma ! 
5 


^72  ARTE 


Até  aqui  o  poeta  louva  e  descreve  as  perfeições  de  Ma- 
ria, com  uma  frescura  de  toque  que  faz  lembrar  o  <f~Caniico 
dos  Caniicos-»;  mas,  de  repente,  o  poeta  deshumanisa-se, 
nascem-lhe  azas,  torna-se  em  anjo  e,  cantando  um  epitha- 
lamio  divino,  eleva-se  ao  céo  estrellado,  d'onde  os  outros 
anjos  o  estão  chamando : 

Oh  que  ditoso,  alegre  e  satisfeito 
Não  viverá  o  homem  que  algum  dia 
Sentir  pular-te  o  coração  no  peito, 

E  que  em  deliciosissima  agonia, 
Vendo-te  já  os  olhos  desmaiando 
Gomo  desmaia  o  céo  á  luz  do  dia, 

Nas  azas  da  ventura  atravessando 
Os  espaços  de  um  êxtase  ineffavel 
Abraçado  comtigo  fôr  voando 

Lá  para  onde  tudo  é  bello  e  estável !  (i) 

Referindo-se  a  esta  brusca  transição,  que  dá  vertigens, 
dizia-me  ha  pouco  um  amigo :  parece  uma  ave  que  vae 
saltando  pelo  chão  e  que  de  súbito,  abrindo  as  azas,  sobe 
e  desapparece  sem  se  saber  onde,  deixando-nos  pasmados! 

Vou  ainda  ler  uma  quadra,  a  ultima  da  poesia  (dnno- 
cencia)) : 

O  céo  me  encanta,  como  encanta  o  inferno : 
Mysterio. ,  .  espaço. . .  mente  exploradora  ! 
Morre  nas  mãos  o  que  a  nossa  alma  adora 
—  Vago,  impalpável,  infinito,  eterno!  (2) 


(1)  Op.  cit.,  pp.  271-276. 

(2)  Op.  cit.,  p.  141.,  ^.; 


ARTE  a-)  3 


A  quantas  interpretações  não  dá  logar  esta  quadra! 

Vejamos  pois :  pôde  chamar-sc  simples  o  poeta  em  cuja 
obra  apparecem,  simultaneamente,  versos  claros  como  pe- 
dras preciosas,  e  vagos  como  uma  paisagem  em  nevoeiro, 
trechos  que  são  apenas  musica  e  curtas  phrases  que  desco- 
brem mundos  novos,  o  poeta  em  cuja  obra  ha  transições 
que  nos  levam  subitamente  da  realidade  ao  mysterio,  e 
d'um  idyllio  rústico  a  um  sonho  de  Bemaventurança?  Como 
pôde  chamar-se  simples  o  poeta  que  umas  vezes  graceja 
como  Anacrcontc,  e  outras  ridicularisa  como  Aristopha- 
nes,  o  poeta  que  tem  ao  mesmo  tempo  a  lyra  doiro  de 
Salomão  e  a  harpa  de  ferro  do  Ecclesiastes? 

Nas  poesias  de  João  de  Deus  só  é  simples  a  forma,  só 
são  simples  os  rythmos,  esses  doces  rythmos  ora  saltantes 
como  ribeirinhos,  ora  graves  e  cançados  como  rios  velhos 
passando  melancholicamente  entre  cidades  em  ruina.  Esta 
simplicidade,  porém,  parece  mas  não  é  espontânea. 

João  de  Deus  não  foi  um  poeta  espontâneo. 

Da  mesma  forma  que  a  natureza  leva  séculos  e  séculos 
para  formar  um  brilhante,  João  de  Deus  levava  dias  e 
dias,  mezes  e  mezes  para  formar  um  poema.  O  poeta  com- 
punha mentalmente  e  com  vagar  os  seus  versos  e  só  de- 
pois de  concluidos  os  escrevia,  quando  os  escrevia.  E  im- 
possivel  calcular  as  correcções  mentaes  que  esses  versos 
soffriam,  mas  o  que  posso  affirmar  é  que,  depois  de  escri- 
ptos,  isto  é,  depois  de  o  poeta  os  ter  julgado  dignos  de 
correrem  mundo,  ainda  passavam  por  muitas  transforma- 
ções, como  se  prova  pelas  numerosas  variantes  que  ha  de 
quasi  todas  as  suas  poesias.  E  note-se  que  estes  requintes 
de  lapidario  não  os  tinha  apenas  com  as  obras  de  verda- 
deiro poeta,  mas  ainda  com  as  bagatcllas  rimadas  que  ia 
fazendo  aujour  lejour,  na  sua  velhice. 

Ha  cerca  de  nove  annos,  sendo  eu  estudante  do  Curso 


274  ARTE 


Superior  de  Lettras,  fui  convidado  por  António  Ennes 
para  dirigir  a  parte  litterarla  d'um  periódico  que  ia  fun- 
dar-se  em  Lisboa:  «O  Dza».  Não  vendo,  na  minha  inge- 
nuidade d'então,  que  a  Arte  pura  e  o  jornalismo  são  in- 
compativeis,  tratei  de  obter  uma  coUaboração  luzida  e, 
para  isso,  fui  pedir  versos  a  João  de  Deus. 

—  Homem!  eu  já  não  faço  versos.  •  •  disse-me  elle. 

Conhecendo  a  sua  illimitada  bondade,  insisti  em  termos 
quasi  supplicantes,  e  em  tão  boa  hora  que,  pouco  tempo 
depois,  começava  a  receber  de  João  de  Deus,  um  dia  sim 
outro  não,  uma  serie  de  pequenos  epigrammas  satyricos 
subordinados  ao  titulo  geral  de  ^Sorrisos  lisosn.  Esses  epi- 
grammas nenhuma  ou  bem  mingoada  gloria  darão  ao 
poeta,  mas  constituem  um  elemento  precioso  para  o  estudo 
da  sua  technica. 

Por  commodidade,  como  as  nossas  respectivas  casas  fi- 
cassem muito  distantes,  João  de  Deus  mandava-me  os  ori- 
ginaes  pelo  correio.  Certa  noite,  chego  a  casa  e  encontro 
o  primeiro  dos  vSorrisos  lisos»;  no  dia  seguinte  pela  ma- 
nhã recebo  uma  variante;  vou  em  seguida  para  a  redacção, 
faço  compor  e  revejo  os  versos  na  sua  segunda  forma,  e 
quando,  horas  depois,  o  jornal  começava  a  imprimir-se, 
chega-me  nova  variante  com  o  seguinte  bilhete:  «Se  fora 
horas  prefiro  assim-».  Com  os  outros  <(Sorrisos  lisos»  acon- 
teceu o  mesmo.  Como  já  disse,  não  se  tratava  de  compo- 
sições de  fôlego,  mas  de  simples  gazetilhas,  o  que  me  leva 
a  imaginar  os  excessivos  cuidados,  os  palpitantes  desejos 
de  perfeição  plástica  com  que  João  de  Deus  lapidava  as 
suas  mais  bellas  composições,  aquellas  em  que  elle  punha 
toda  a  sua  finíssima  sensibilidade. 

Repito:  João  de  Deus  não  foi  um  poeta  espontâneo.  A 
apparente  simplicidade  do  verso  custava-lhe  tanto  quanto 
a  outros  custam  os  propositados  requintes.  João  de  Deus 
trabalhava  rnore  ursino,  indifferente  aos  dictames  da  opi- 


ARTE  375 


nião  geral,  que  é  íalsa  por  via  de  regra,  e  que  olha  com 
enfatuado  desdém  para  os  que  tratam  a  forma  com  soli- 
citude e  amor,  considerando-os  como  uns  fúnebres  by- 
zantinos  que  se  divertem  a  fazer  sumptuosos  sepulchros 
para  cadáveres  de  ideias  e  de  emoções.  Como  todos  os 
grandes  artistas,  João  de  Deus  pensava  que  um  poema 
nào  deve  ser  apenas  uma  bella  urna  vasia,  mas  que  os 
perfumes  devem  ser  recolhidos  em  urnas  preciosissimas. 

João  de  Deus  parecia  mas  não  era  um  poeta  popular. 
Eu  mesmo  andei  illudido  por  muito  tempo,  e  até  ha 
pouco,  suppondo  que  «a  admiração  que  lhe  tributavam 
os  humildes  de  espirito  não  era  vencida  em  sinceridade 
pela  que  lhe  consagravam  os  intellectuaes ;  parecia-me 
que,  simultaneamente,  a  obra  de  João  de  Deus  deslum- 
brava estes  pelas  maravilhas  de  pura  Arte,  que  encerra, 
e  apaixonava  aquelles  pelo  amplo  e  vibrante  sentimento  de 
humanidade,  que  exhala»  (i).  Infelizmente,  porém,  vim  a 
reconhecer  que  me  tinha  enganado,  que  a  popularidade 
de  João  de  Deus  não  passava  da  inconsciente  repetição  do 
seu  nome. 

Devo  começar  por  dizer  que  não  entendo  como  o  adje- 
ctivo popular  pôde  andar  ao  pé  do  substantivo  poeta  Esta 
expressão:  —  um  poeta  popular  é  um  puro  contra-senso, 
que  bem  revela  a  geral  ignorância  do  que  seja  um  poeta, 
do  que  seja  o  povo  e  dos  abysmos  sem  fundo  que  separam 
um  do  outro.  Mas  demos  de  barato  que  realmente  possa 
haver  um  poeta  popular.  N'este  caso  como  deveremos  me- 
dir esssa  popularidade,  quando  admirativa?  —  Pela  diíTusão 
das  obras  do  poeta,  pelas  demonstrações  do  enthusiasmo 
suscitado  pelas  mesmas  obras  e  pelo  grau  de  consciência  e 


(i)   O  Instituto,  vol.  XLII,  n."  3,  pag.  130. 


276  ARTE 


vehemencia  dessas  manifestações.  Os  livros  de  João  de 
Deus  tiveram  um  successo  mediocre,  muito  inferior  ao  de 
não  raras  insignificâncias  e  porcarias  litterarias,  que  por 
ahi  vão  enriquecendo  os  livreiros.  As  «Flores  do  Camf>oy> 
e  as  «.Folhas  Sollasy>  tiveram  só  duas  edições  e  das  segun- 
das edições  vendeu-se  um  numero  muito  restricto  de  exem- 
plares. O  «Campo  de  Flores^)  esgotou-sc  rapidamente,  o 
que  não  admira,  porque  a  tiragem  para  os  dois  mercados, 
Portugal  e  Brazil,  foi  apenas  de  2:000  exemplares,  e  por- 
que muitos  d'esses  exemplares  foram  pelo  auctor  oíFereci- 
dos  aos  seus  Íntimos  e  aos  seus  camaradas. 

E  já  que,  a  propósito  da  pseudo-popularidade  de  João 
de  Deus,  falei  da  edição  do  ((Campo  de  Flores)^,  aproveito 
a  occasião  para  me  referir  á  guerra  cavillosamente  movida 
contra  Theophilo  Braga,  quando  appareceu  aquelle  volume. 
Theophilo  Braga,  amigo  disvelado  e  sincero  admirador 
de  João  de  Deus,  admirador  cuja  opinião  é  só  por  si  um 
titulo  de  gloria,  e  amigo  como  poucos  o  sabem  ser,  foi  o 
organisador  da  edição  authentica  e  definitiva  das  poesias 
do  grande  mestre,  na  qual  procurou  «colligir  toda  a  con- 
cepção poética  por  uma  forma  integral  mesmo  quando  dor- 
mitai Ilomerus,  por  isso  que  o  traço  mais  casual  e  descui- 
dado servirá  de  futuro  para  comprehender  esta  synthese 
surprehendente  que  se  chama  o  grande  poeta»  (i).  Do  es- 
crupuloso cuidado  e  desinteressado  amor  com  que  Theo- 
philo Braga  se  desempenhou  da  sua  tarefa,  não  dando  um 
passo,  não  bulindo  n'uma  virgula  sem  ouvir  o  mestre,  e 
procurando  reconquistar,  á  custa  de  mil  canceiras,  os  poe- 
mas extraviados,  poderia  aqui  dar  os  mais  significativos 
testemunhos.  Pois  bem:  sae  o  ((Campo  de  Flores))  e  logo 
rompe  uma  erupção   de  impropérios  contra   o  generoso 


(i)  Campo  de  Flores,  p.  IX. 


ARTE  377 


coordenador,  accusado  de  ter  querido  comprometter  ca- 
pciosamente o  nome  de  João  de  Deus,  por  haver  publicado 
ao  pé  das  composições  mais  bellas,  outras  cuja  mediocri- 
dade estava  reclamando  um  discreto  esquecimento.  Acho 
natural  que  muitos  pensem  —  e  eu  sou  um  desses  —  que 
da  obra  d'um  poeta  só  deva  ser  recolhido  o  trigo  puro, — 
o  trigo  sem  joio,  não  concordando  assim  com  o  ponto  de 
vista  em  que  se  coUocou  Theophilo  Braga.  Isto,  porém, 
não  passa  d'uma  questão  de  modo  de  ver  critico  que  de 
forma  alguma  justificaria  as  aleivosias  lançadas  contra  o 
nome  do  illustre  e  nobilissimo  escriptor,  cuja  vida  tem  sido 
um  modelo  de  tenacidade  e  de  honestidade  profissional, 
tantas  vezes  indignamente  contestada,  e  que,  á  frente  das 
suas  obras,  podia  e  devia  inscrever  este  epigramma  de  Leo- 
nidas  de  Alexandria:  «Certo  dia,  num  horto,  um  barbudo 
e  lascivo  bode  devorou  os  tenros  rebentos  d'uma  videira. 
Então,  do  seio  da  terra,  a  videira  exclamou  assim  :  —  Roe 
d  tua  vontade  os  meus  Jructuosos  sarmentos,  ó  scelerado  !  as 
minhas  ra{:^es,  que  tu  baldadamente  procurarias  devorar  iam- 
bem,  ainda  hão  de  produzir  o  doce  néctar  em  quantidade 
bastante  para  que  se  faça  uma  libação  sobre  o  teu  focinho, 
ó  bode!  quando  te  immolarem.n 

Mas  reatemos  o  fio  partido. 

Commercialmente  falando,  os  livros  de  versos  de  João 
de  Deus  tiveram  um  successo  insignificante,  ainda  assim 
ajudado  pela  fama  do  pedagogo  e  do  bohemio.  Fora  do 
mundo  litterario,  a  admiração  produzida  por  esses  livros 
foi  restricta  e  pouco  vibrante:  a  imprensa,  que  todos  os 
dias  descobre  e  alçaprema  génios  de  primeira  grandeza, 
conservou-se  quasi  silenciosa.  A  admiração  traduz-se  por 
palavras  e  actos  de  sympathia,  e  até  ha  bem  pouco  João 
de  Deus  viveu  solitário  e  esquecido,  não  tendo  a  confor- 
tal-o  senão  as  ternuras  da  familia  e  a  companhia  dalguns 
raros,  rarissimos  amigos.  Ha  dois  annos  João  de  Deus  es- 


2  78  AHTE 


teve  perigosamente  doente,  quasi  agonisante.  Pois  apezar 
de  os  jornaes  terem  noticiado  a  doença  entre  a  descripção 
d'um  casamento  fidalgo  e  a  noticia  da  chegada  d'um  Janota, 
quando  o  poeta  se  levantou  pela  primeira  vez  e  foi  ver  os 
bilhetes  das  pessoas  que  tinham  ido  saber  da  sua  saúde, 
não  chegou  a  contar  vinte  bilhetes!  Aqui  está  o  que  era  a 
popularidade  de  João  de  Deus.  O  numero  de  fieis  nem 
sequer  chegou  a  vinte,  o  que  de  resto  não  admira,  porque 
esse  interesse  pela  vida  do  surprehendente  lyrico  não  po- 
dia ter  um  caracter  de  vaidosa  ostentação.  Um  anno  mais 
tarde,  tem  logar  a  glorificação  (?)  do  poeta,  e  então  como 
a  manifestação  era  publica,  como  cada  um  tinha  occasião 
de  se  mostrar,  de  se  dar  ares  de  pessoa  culta,  como  o  es- 
pectáculo era  gratuito,  variado  e  novo,  —  então  todos  appa- 
receram  n'uma  promiscuidade  de  fazer  perder  o  juizo  a 
uma  estatua,  todos  se  deram  como  antigos  admiradores  e 
íntimos  amigos  do  glorificado. 

Que  mais  é  preciso  dizer? 

João  de  Deus  não  foi  um  poeta  popular.  O  seu  nome 
anda  de  bocca  em  bocca,  mas  a  sua  obra  raros  a  conhecem, 
rarissimos  a  comprehendem? 

A  maior  parte  da  gente,  que  pensa  mal  quando  se  atreve 
a  pensar,  Julga  que  a  erudição  é,  quando  alliada  ao  senti- 
mento poético,  a  mascara  que  encobre  a  anemia  e  as  defi- 
ciências d'esse  sentimento,  falsa  idéa  constantemente  re- 
forçada por  certos  pseudo-artistas,  que,  tentando  Justificar 
a  sua  commoda  ignorância,  reduzem  a  poesia  a  uma  pro- 
víncia da  inconsciência.  Sem  duvida,  d'um  simples  tubo 
de  canna  um  ingénuo  zagal  pôde  tirar  uma  musica  mara- 
vilhosa. Essa  musica,  porém,  como  a  d'um  arroio  ou  a  do 
vento  nas  arvores,  não  deve  ser  considerada  como  creação 
artística.  Arie  é  a  creação  voluntária  da  Belleza.  Para  ser 
um  grande  artista  não  basta  uma  grande  alma  é  necessa- 


ARTE  379 


rio  também  um  grande  espirito.  Se  o  sábio  sem  génio  é 
um  diamante  no  fundo  d'um  poço,  o  génio  ignorante  é  um 
diamante  por  lapidar.  O  génio  adivinha,  dizem,  e  é  ver- 
dade; mas  também  é  verdade  que  quanto  maior  fôr  a  sua 
cultura  tanto  maior  será  o  seu  poder  divinatorio.  Não  falta 
quem,  correndo  atraz  da  falsa  opinião  a  que  me  estou  re- 
ferindo, argumente  com  a  inanidade  dos  conhecimentos 
humanos.  Dado  o  terrivel  desequilíbrio  entre  a  inexorável 
mudez  do  mysterlo  e  a  estéril  palpitação  dos  frenesis  de 
aclarar  esse  mysterio,  a  celebre  phrase  de  Sócrates:  idoda 
a  minha  sciencia  consiste  em  saber  que  nada  sein  é  mais  do 
que  uma  bella  phrase:  [é  a  dolorosa,  irrevogável  conde- 
mnação  proferida  contra  as  almas  cada  vez  mais  sequiosas 
da  suprema  verdade.  Porém,  a  Arte  tem  as  raizes  na  vida, 
e  a  vida  consiste  na  baldada  anciã  de  penetrar  o  impene- 
trável: assim,  quanto  mais  abrazado  fôr  o  sangue  sugado 
por  essas  raizes,  tanto  mais  luminosos  serão  os  pomos  da 
divina  arvore !  Goethe  não  teria  èscripto  o  que  escreveu 
s^e  não  tivesse  sido  o  sábio  que  foi! 

Vem  isto  a  propósito  d'outra  falsa  versão  que  ahi  corre 
a  respeito  de  João  de  Deus  fazendo  d'elle  um  ignorante, 
que  apenas  lia,  e  raramente,  a  «Biblia»  e  os  «Lusíadas». 

João  de  Deus  não  foi  um  ignorante.  Se  muito  amava 
esses  dois  livros,  não  deixava  de  amar  muitos  outros.  Sem 
ser  um  humanista  distinctissimo,  era  um  humanista  dis- 
tincto.  Se  não  seguia  passo  a  passo  a  evolução  das  littera- 
turas  contemporâneas,  conhecia  bem  os  primeiros  poetas  e 
prosadores  deste  século,  por  alguns  dos  quaes  professava 
particular  admiração,  como  se  prova  pelas  traducções  que 
fez  de  Lamartine  e  de  Victor  Hugo.  Tendo  uma  sympathia 
especial  pela  litteratura  franceza  do  século  XVIII  e  parti- 
cularmente por  Diderot  e  Rousseau,  lembro-me  de  lhe 
ouvir  os  mais  agudos  Juízos  sobre  os  dois  famosos  ency- 
clopedistas,  juízos  que  muitos  dos  que  lhe  chamam  igno- 


!8o  ARTE 


rante  não  seriam  capazes  de  formular  nem  mesmo  de  en- 
tender. Lia  Petrarcha  e  Tasso;  leu  e  traduziu  Dante.  Além 
d'esta  cultura,  que  estava  muito  longe  de  ser  rudimentar, 
João  de  Deus  interessava-se  com  a  mais  viva  curiosidade 
por  todas  as  questões  e  obras  d'arte,  pela  musica,  pela 
pintura  e  pela  esculptura. 

Pondo  de  parte  algumas  frioleiras  em  verso,  a  que  elle 
próprio  ligava  pouca  ou  nenhuma  importância,  a  obra  de 
João  de  Deus  é  sempre  grande  e  sempre  variada  como  o 
mar.  A  cada  nova  leitura,  o  seu  livro  parece  um  livro  novo. 
O  (.(-Campo  de  Flores^)  é  um  thesoiro  encantado,  um  the- 
soiro  de  conto  infantil  onde  as  preciosidades  estão  nascendo 
a  todo  o  instante.  A  sua  lyra  tem  três  cordas  principaes: 
a  corda  d'oiro  do  amoroso,  a  corda  de  prata  do  elegíaco  e 
a  corda  de  ferro  do  psalmista.  E  ao  mesmo  tempo  um 
pastor  do  Cyllene,  um  irmão  mais  novo  de  Hamlet  e  um 
rei-poeta  de  Israel. 

São  vários  os  vultos  femininos  que  deslisam  ao  rythmo 
dos  seus  versos  flexuosos  e  puros  como  velludos  brancos: 
Marina,  Heresta,  Maria,  Rachel,  Beatriz,  Margarida...  O 
poeta  vae  d'uma  para  outra  sempre  volúvel  e  sempre  en- 
ternecido, na  buscada  Eleita,  n'essa  anciosa  busca  por  elle 
tão  encantadoramente  descripta: 

Deus  cria  as  almas  aos  pares ; 
'  Cada  um  dos  seus  olhares 

E  um  casal  que  voou  : 
Ás  vezem  cruzam  nos  ares 
Essas  pombinhas  o  vôo. . . 
Mas  Deus  creou-as  aos  pares  ! 

Partindo  juntas  de  um  ponto 
Cuidam  também  que  de  prompto 
Se  tornam  a  ajuntar ; 


ARTE  381 


Mas  andam  almas  sem  conto 
No  mundo  á  busca  de  par. . . 
Partindo  juntas  de  um  ponto! 


Pobre  de  uma  alma  perdida 
Da  sua  irmã  n'esta  vida, 
Que  é  um  continuo  gemer! 
E  uma  noite  comprida 
Sem  nunca  lhe  amanhecer. . . 
Pobre  de  uma  alma  perdida!  (i) 


Um  dia,  os  seus  olhos  encontram  dois  olhos  formosíssi- 
mos, que  o  magnetisam : 

Eu,  olhos,  sei  de  uns 
Que,  desde  que  os  vi 
Não  vi  mais  nenhuns. . .  (2) 

Mas  pouco  depois  reconhece  que  a  linda  creatura,  que 
tão  radiosamente  o  deslumbrara,  ainda  não  era  a  sua  gé- 
mea, essa  por  quem  elle  suspira  e  chama,  sequioso  d'amor: 

Não  sei  o  que  ha  de  vago, 
De  incoercível,  puro,^ 
No  vôo  em  que  divago, 
A  tua  busca,  amor  ! 
No  vôo  em  que  procuro 
O  bálsamo,  o  aroma, 
Que  se  uma  forma  toma, 
E  de  impalpável  flor! 


(i)  Op.  cit.,  pp.  90  c  91. 
(a)  Op.  cit.,  p.  34. 


282  ARTE 


Oh  como  te  eu  aspiro 
Na  ventania  agi-este ! 
Oh  como  te  eu  admiro 
Nas  solidões  do  mar ! 
Quando  o  azul  celeste 
Repousa  n'essas  aguas, 
Como  nas  minhas  maguas 
Repousa  o  teu  olhar!  (i) 

Mais  tarde,  já  fatigado  e  triste,  vendo  uma  graciosa  ado- 
lescente, soluça  n'um  tom  despedaçado,  com  a  dôr  de  não 
poder  voltar  atraz : 

Estrella  que  me  nasceste 

Quando  a  vista  mal  te  alcança 

N'essa  abobada  celeste, 

Onde  a  nossa  alma  descança 

A  sua  ultima  esperança. . . 

Estrella  que  me  nasceste 
Quando  a  vista  mal  te  alcança ! 

Antes  nascesses  mais  cedo, 

Estrella  da  Madrugada ! 

E  não  já  noite  cerrada. . . 

Que  até  no  céo  mette  medo 

Ver  essa  estrella  isolada. . . 

Antes  nascesses  mais  cedo, 
Estrella  da  madrugada!  (2) 

Se  exceptuarmos  algumas  canções  dum  erotismo  ainda 
assim  quasi  innocente,  o  amor  que  vive  nos  seus  versos  é 
um  amor  espiritual,  vago,  desencarnado,  um  amor  de  se- 
raphins.  Os  seus  desejos  não  são  abelhas,   são  fumos  de 


(i)  Op.  cit.,  p.  49. 
(2)  Op.  cit.,  p.  62. 


ARTE  283 


myrrha;  em  vez  de  abrir  os  lábios  sedento  de  beijos,  cerra 
os  olhos  antegostando  as  delicias  d'um  noivado  celestial. 
As  suas  amadas  parecem-se  com  as  Santas  do  Beato  An- 
gélico. E  da  mesma  forma  que  o  Beato  Angélico  fazia  pas- 
sar as  suas  Santas  em  macios  relvedos  cheios  de  florinhas 
ingénuas,  João  de  Deus  para  cantar  as  suas  inspiradoras 
vae  buscar  os  epithetos  mais  cândidos,  as  imagens  mais 
puras,  com  uma  arte  tão  maravilhosa  que,  nas  suas  mãos, 
os  logares  communs  assumem  por  vezes  bellezas  e  frescu- 
ras imprevistas,  de  flores  preciosas.  Algumas  das  suas  ly- 
ricas  seriam  incluidas  sem  escândalo  n'um  livro  de  orações 
à  Virgem  Maria. 

Das  suas  elegias  podia  fazer-se  um  volume  encantador 
com  o  titulo  de  «Saudades  do  Céo»; 


Em  fumo  se  vae  tudo,  amigo :  olhando 
Para  as  nuvens  do  céo,  nuvens  d'aquellas, 
E  não  sei  se  te  diga  que  mais  bellas, 
Anda  a  gente  fazendo  e  desmanchando  I 

Dá-me  uma  saudade  em  me  lembrando 
Do  bello  tempo  que  passei  com  ellas 
Por  essa  immensa  abobada  de  estrellas, 
Por  esse  mar  de  fogo  viajando ! 

Andasse  ainda  eu  lá,  que  não  me  havia 
De  ver  por  estes  charcos  atolado, 
Onde  nem  sol  nem  lua  me  alumia  I 


Andasse  ainda  eu  lá,  desenganado 
Mesmo  já  como  estou  de  achar  um  dia 
Essa  pátria  de  onde  ando  desterrado !  (*) 


(i)  Op.  cit.,  p.  260. 


284  ARTE 


Todas  as  suas  elegias  são  realmente  as  saudades  d'um 
archanjo  no  exílio,  chorando  de  angustia  ao  sentir-se  pri- 
vado da  luz  divina  em  que  nasceu,  e  anceiando  dolorida- 
mente por  voltar  à  sua  luminosa  pátria.  A  sua  alma  é  uma 
pomba  crucificada  querendo  voar  e  rasgando  as  azas  nos 
pregos  da  Cruz.  A  amargura  que  as  misérias  humanas  lhe 
fazem  sentir  e  o  abrazado  desejo  d'uma  explendente  eter- 
nidade fundem-se  n'um  rio  de  lagrymas,  que  se  transforma 
em  nuvem  de  incenso,  a  qual  por  sua  vez  se  desfaz  em 
chuva  de  lagrymas.  Os  seus  versos  elegiacos  parecem  es- 
criptos  por  Job,  mas  por  um  Job  que  tivesse  sido  discipulo 
de  Platão.  Nunca  a  melancholia  portugueza,  esta  melan- 
cholia,  que  é  a  nota  mais  característica  da  nossa  raça,  foi 
tão  bella  e  tão  levantadamente  expressa! 

Ainda  que  pouco  numerosos,  os  cânticos  religiosos  de 
João  de  Deus,  e  principalmente  o  Psalmo  e  o  soneto  Deus, 
collocam-n'o  ao  pé  dos  mysticos  mais  arrebatados  e  dos 
mais  admiráveis  poetas  da  aBiblia)).  Confusa  e  supplicante, 
trémula  e  confiada,  a  sua  alma  estremece  de  delicioso  temor 
á  ideia  de  Deus,  em  transportes  que  lembram  os  de  Santa 
Thereza  de  Jesus  e  os  de  Santa  Catharina  de  Senna.  Ao 
lermos  esses  cânticos,  sentimos  que  o  céo  se  abre  á.voz  do 
poeta  n'uma  cratera  de  gloria.  O  soneto  cDeus»  é  dos  mais 
elevados  que  se  tem  escripto  na  nossa  lingua : 


Quem  me  terá  trazido  a  mim  suspenso, 
Attonito,  alheado. .  .  ou  a  quem  devo, 
Emfim,  dizer  que  em  nada  mais  me  enlevo, 
A  ninguém  mais  do  coração  pertenço?. . . 


Se  desço  ao  valle,  e  ao  alcantil  me  elevo, 
Quem  é  que  eu  busco,  em  que  será  que  eu  penso  ? 
És  tu  memoria  de  horisonte  immenso 
Que  me  encheu  alma  d'um  eterno  enlevo  ? 


ARTE  a8$ 


Segues-me  sempre. . .  e  só  por  ti  suspiro ! 
Vejo-te  em  tudo. . .  terra  e  céo  te  esconde  ! 
Nunca  te  vi . . .  cada  vez  mais  te  admiro ! 

Nunca  essa  voz  á  minha  voz  responde. . . 

E  ecco  fiel  até  do  ar  que  aspiro, 

Sinto-te  o  hálito. . ,  em  minha  alma  ou  onde?  (i) 

As  suas  paraphrases  bíblicas  fazem  pensar  que  a  (^Bíblia» 
foi  escripta  em  portuguez.  E  —  singular  contraste!  —  este 
homem  que  foi  um  grande  poeta  lyrico,  um  grande  poeta 
elegiaco  e  um  grande  poeta  mystico,  foi  também  poeta  sa- 
tyrico.  De  quando  em  quando  o  anjo  transformava-se  em 
gnomo  e  as  suas  gargalhadas  esfusiavam  como  uma  sarai- 
vada de  agulhrs.  E  ainda  ha  quem  chama  a  este  compli- 
cado poeta,  com  o  espirito  tão  variadamente  facetado,  ainda 
ha  quem  lhe  chame  um  poeta  simples! 

A  belleza  da  obra  de  João  de  Deus  só  pôde  ser  compa- 
rada a  belleza  da  sua  vida,  uma  vida  de  patriarcha  e  de 
santo  que  punha  os  olhos  nas  estrellas  emquanto  ia  reta- 
lhando os  pés  nos  cardos  e  nas  penhas  do  caminho.  A  sua 
grandeza  não  era  só  feita  de  génio,  era  também  feita  de 
generosidade.  Foi  desinteressado  no  tempo  dos  mais  bai- 
xos interesses,  e  justo  no  tempo  em  que  a  palavra  (ijustiçan 
é  apenas  o  esqueleto  duma  illusão  ou  uma  ironia! 

Disse. 

Coimbra,  29  de  janeiro  de  1896. 

Eugénio  DE  CASTRO. 


(i)    Op.  cit.,  p.  376. 


BOLETIM    INTERNACIONAL 


BRAZIL 


BIBLIOGRAPHIA. 


INTE  CONTOS,  por  Valentim  de  Magalhães, 
(2.'  edição,  Laemmert  &  C",  Rio  de  Janeiro). 
Valentim  de  Magalhães  é,  sem  duvida,  um  dos 
mais  notáveis  e  activos  escriptores  brazileiros  da 
actualidade.  Afora  vários  trabalhos  escriptos  em 
collaboração  com  Silva  Jardim,  Filinto  d'Almeida, 
Henrique  de  Magalhães  e  Alfredo  de  Souza,  tem 
publicado,  de  1879  a  1891?,  dez  volumes  em 
prosa  e  verso.  A  primeira  edição  dos  Vinte  Coníos  appareceu  em  1886, 
feita  pelo  periódico  a  Semana,  e  esgotou-se  rapidamente.  Este  livro  é, 
na  opinião  de  alguns  críticos,  o  melhor  do  auctor.  A  segunda  edição, 
que  acabamos  de  receber,  vem  cheia  de  importantes  correcções.  Breve- 
mente publicaremos  um  capitulo  do  romance  que  Valentim  de  Maga- 
lhães está  concluindo  sob  o  titulo  Flor  de  Sangue. 

*  Cartas  litterarias,  por  Adolpho  Caminha  (Rio  de  Janeiro). 
Adolpho  Caminha  director  da  Nova  Revista,  é  um  escriptor  bastante 
conhecido  no  Brazil,  especialmente  pelo  seu  romance  O  Bom-Crioulo, 
que  teve  na  grande  republica  amaricana  um  largo  e  escandaloso  sue- 


ARTE  387 


cesso.  O  seu  novo  volume,  Cartas  litterarias  é  uma  collecção  de  artigos 
de  critica,  nos  quaes  se  desenham  com  nitidez  os  perfis  d'alguns  dos 
mais  discutidos  escriptores  modernos  do  Brazil.  No  primeiro  capitulo 
Novos  e  Velhos,  Adolpho  Caminha  arremete  eloquentemente  contra  a 
desdenhosa  indiíTcrença  com  que  no  seu  paiz  (e  não  é  só  lá!)  são  tra- 
tados os  homens  de  lettras. 

JORNAES  E  REVISTAS. 

*  Recebemos  o  i."  numero  da  revista  Os  Novos<,  que  antes  devera 
chamar-se  Os  Velhos.  No  artigo  de  apresentação,  lemos,  entre  outras^ 
as  seguintes  abracadabrantes  palavras:  «No  dia  de  hoje,  porém,  o  pla- 
tonismo baqueia  de  toda  a  sua  altura,  devidamente  autopsiado  pelo 
escalpello  do  philosopho  e  o  naturalismo  ergue-se  radiante  graças  aO' 
cultivo  de  Zola,  o  grande  mestre  francez!»  Sebastianistas! 

#  De  todas  as  publicações  periódicas  ultimamente  apparccidas  no 
Brazil,  a  mais  interessante  é  indubitavelmente  a  Nova  Revista,  cujos 
dois  primeiros  números  acabamos  de  receber.  Orientada  pelas  modernas 
theorias  litterarias  e  artisticas,  a  Nova  Revista  apparece-nos  com  uma 
collaboração  variada  e  escolhida,  n'uma  nobre  anciã  de  renascimento 
esthctico. 


FRANÇA 

BIBLIOGRAPHIA. 

#  Des  Bases  classiques  allemandes,  par  Léon  Ristor  (Paris,  Librai- 
rie  de  la  «France  Scolaire»).  Sob  a  forma  d'um  succinto  resumo  da 
historia  litteraria  da  Allemanha,  Léon  Riotor  dá-nos  n'este  lúcido  fo- 
lheto uma  nitida  ideia  do  que  hoje  se  pensa  para  além  do  Rheno. 

As  origens  do  ensino  pratico  e  a  génese  da  incomparável  philosophia 
allemã  são  rapidamente  traçadas  mas  claramente  estabelecidas  no  attra- 
hentc  estudo  de  Léon  Riotor. 

#  Filles-Fleurs,  por  Tristan  Klingsor  (Paris,  «Mercure  de  France»). 
Vinte  e  uma  figurinhas  de  legenda — La  Belle  au  bois  dor mant,  Yeldis, 
Isabelle,  Ilérodiade,  Dante  Kundry,  La  reine  de  Trébi:^onde,  Yseult  e 
outras  —  graciosamente  traçadas  por  um  poeta  amante  de  velhas  deco- 
rações luminosas.  Os  versos  de  Tristan  Klingsor,  um  novo  que  muito 
promette,  são  voluptuosamente  coloridos. 

#  Patrii  et  Inlernationaliime,  por  A.   Hamon  (Paris,  au  bureau 


288  ARTE 


■des  «Temps  Nouveaux»).  N'este  folheto  o  sr  A.  Hamon  ataca  com  enér- 
gicos argumentos  a  religião  patriótica  e  preconisa  com  enthusiasmo  a 
realisação  d'esta  prophecia  de  Ghevreul  :  «les  nations  sont  destinées  à 
se  fondre  pour  n'en  plus  faire  qu'une  grande  qui  abattra  les  frontières.» 

JORNAES  E  REVISTAS. 

*  No  ultimo  numero  da  Revue  Blct7iche  S.  Bing  continua  o  seu 
bello  estudo  sobre  Hok'saí.  O  mesmo  numero  insere  oito  cartas  inéditas 
de  Tourgueneff  a  Herzen,  um  pequeno  artigo  de  Henri  de  Régnier 
sobre  o  ultimo  livro  de  Pierre  Louys,  um  poema  de  Vcrlaine,  ctc.  Ar- 
tisticamente, vem  enfeitado  com  cinco  desenhos  de  Hok'sa'i. 

»  ,0  n."  76  do  Mercure  de  France  publica  um  artigo  de  Edmond 
Pilon  que,  a  propósito  do  Trésor  des  Humbles^  traça  um  vigoroso  perfil 
philosophico  e  litterario  de  Maurice  Maeterlinck.  O  referido  numero 
do^  Mercure  é  collaborado  por  Ibsen,  Rcmy  de  Gourmont,  Carlyle,  Ca- 
mille  Lemonnier,  etc. 

*  iMuito  interessante  o  ultimo  numero  do  jornal  Au  Quartier  Lattn, 
publicado  pelos  estudantes  de  Paris,  em  beneficio  dos  pobres.  No  sum- 
mario  lêem-se  os  nomes  de  Sully-Prudhomme,  Henri  de  Régnier,  Ro- 
chefort,  Eugénio  de  Castro,  Stephane  Mallarmé,  de  Brinn'Gaubast. 
CatuUe  Mendes,  Armand  Silvestre,  Paul  Hervieu,  E.  Drumont,  Ludovic 
Hallévy,  conde  de  Larmandie,  conde  de  Montesquiou  Fezensac,  Jules 
Lemaitre,  Neera,  Rachildc,  Aurelien  School,  etc.  Ornamentando  as 
paginas,  muitos  desenhos  de  Bouguereau,  Henner,  Carolus  Duran,  Noè 
Legrand,  Riviòre,  Abbéma  e  d'outros  artistas  francezes. 

*  Recebemos  o  i.°  fascículo  do  Livre  d'Art,  collaborado  litteraria- 
mente  pelos  principaes  escriptores  da  moderna  geração  franceza.  A 
parte  artística  compõe-se  d'algumas  curiosas  xylographias,  assignadas 
por  G.  d'Espagnat,  Ch.  Huard,  Maurice  Dumont  e  Maurice  Denis. 

*  Charles  Jacquard  publicou  na  revista  L'Art  et  la  Vie  (n.°  48)  a 
primeira  parte  d'um  estudo  interessantíssimo  sobre  os  cantos  populares 
da  Rússia. 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Foi  ultimamente  installada  no  museu  Guimet  uma  curiosíssima 
sala  consagrada  ás  cerimonias  do  culto  d'Isis. 

*  Deve  realisar-se  brevemente  em  Paris  o  casamente  de  Mlle.  Ge- 
neviève  Taine,  filha  do  philosopho,  com  M.  Louis-Paul  Dubois,  filho 
do  esculptor  Dubois. 


ARTE  389 


#  Acaba  de  ser  collocado  no  foyer  da  Comédie  Française  um  busto 
de  Alexandre  Dumas  filho,  obra  de  Carpeaux. 

»  No  próximo  mez  de  maio  rcalisa-se  em  Paris  na  galeria  de  L'Art 
NoJiveau  uma  Exposition  tnternattonale  du  Livre  Modcrne.  A  exposição 
compor-se-ha  :  i .°  de  livros  apresentando  um  absoluto  earacter  artístico 
publicados  na  segunda  metade  do  século  XIX  ;  2.°  illustrações  de  livros  : 
gravuras  em  madeira,  cobre,  etc,  culs-de-lampe  e  ex-libris\  3.°  enca- 
dernações artísticas ;  4."  papeis  para  impressões;  5.'  desenhos  origi- 
naes  para  illustração  de  livros;  6."  croquis  e  modelos  de  moveis  para 
bibliothecas. 

Os  auctores,  editores,  typographos,  desenhadores,  gravadores,  pro- 
prietários de  fabricas  de  papel  e  encadernadores  portuguezes  que  quei- 
ram concorrer  á  Exposição  internacional  do  livro  moderno,  podem  diri- 
gir-sc  a  Eugénio  de  Castro  que  lhes  fornecerá  todos  os  esclarecimentos. 

*  Deve  ser  inaugurado  brevemente  no  jardim  de  Luxemburgo  (Pa- 
ris) um  busto  de  Verlaine,  trabalho  do  esculptor  Eiederhausern. 


ITÁLIA 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

#  O  nosso  illustre  collaborador  e  amigo  Vittorio  Pica  fez  ultima- 
mente em  Florença  uma  conferencia  sobre  o  famoso  abbade  Galiani. 

#  No  dia  25  do  corrente  será  aberta  ao  publico,  em  Turim,  uma 
exposição  de  bellas-artes. 

#  Luciano  Zuccoli  tem  no  prelo  um  livro  de  contos  intitulado  La 
morte  di  Orpheo. 

PORTUGAL 

LE  PORTUGAL  k  l'ÉTRANGER. 

#  Nous  trouvons  dans  //  Resto  dei  Carlino  (de  Bologne),  la  notule 
suivante : 

«Sagramor, 

«É  il  titolo  dei  poema  foscamentc  pessimista  dei  giovane  e  già  chiaro 
poeta  lusitano  Eugénio  de  Castro,  la  cui  effigie  viene  riprodotta  in  tutti 
i  giornali  illustrati. 

«Sagramor  è  un  pastorello  strappato  da  una  simbólica  regina  ma- 
liarda  alia  scmplicità  ingénua  delia  sua  vita  campestre  e  che,  lanciato 
nel  vórtice  dei  gran  mondo,  assapora  tutte  le  gioie ;  quella  delllamore. 


Sqo  arte 


delia  ricchezza,  delia  gloria,  tutte  insomma.  Ma  non  ha  trovato  la  feli- 
cita. 

«Sagramor,  nella  mente  dei  poeta  rappresenta  Tumanità  sempre  af- 
fanosa  alia  ricerca  di  nuovi  godimenti,  sempre  insoddisfatta  e  chc  pre- 
cipita nel  tédio. . . 

«Si  potra  dissentire  dei  concetto  pessimista  che  informa  la  moderna 
letteratura  di  cui  il  De  Castro  è  uno  dei  campioni,  potra  non  piacere  a 
tutti  (osserva  giustamente  Vittorio  Pica  in  un  suo  studio  sul  Mattino 
di  Napoli)  le  eccessive  preziosità  e  raffinatezze  delia  novíssima  arte 
aristocrática,  ma  la  nuova  opera  dei  De  Castro,  ai  pari  di  quelle  dei 
D'Annunzio,  non  può  a  meno  di  interessare  tutti  quelli  a  cui  piace  se- 
guire  le  manifestazioni  piú  caratteristiche  deirodierna  giovane  lettera- 
tura europea». 

*  L  etude  dont  M.  Vittorio  Pica  a  fait  preceder  sa  belle  version 
italienne  de  Belkiss  (Fratelli  Treves,  Milan),  vient  d'être  transcrito 
dans  //  Mattino,  de  Naples,  et  dans  Ulllustrazione  Italiana,  de  Milan. 
L'Illustra:iione  a  aussi  publié  un  três  beau  portrait  d 'Eugénio  de 
Castro. 


N.°'  5  E  6— MARÇO  e  ABRIL  de  1896 


COIMBRA  —  IMrRENSA  DA  UNIVERSIDADB 


DR.  WILHELM  STORCK 


O  nome  do  sábio  pro- 
fessor da  Universidade 
de  -Múnster  é  conheci- 
díssimo e  cercado  de 
sympathia  em  Portugal 
pelos  singulares  servi- 
ços prestados  A  nossa 
litteratura.  É  um  dos 
principaes  lusitanophi- 
los  europeus ;  apaixo- 
nou-sc    pelas   lingua   e 

l)r.  Wilhelm  Storck,  por  Celso  Herminio  Httcratura  pOrtUgUCZaS, 

consagrou-se  ao  estudo  philologico  e  histórico  deste  pe- 
queno povo  românico  e  á  vulgarisação  das  obras  primas 


aça  ARTE 


do  seu  génio  universalisando-as  na  lingua  allemã.  DiíTi- 
cilmente  se  comprehende  esta  dedicação  absoluta  em  um 
paiz  que  desconhece  quasi  o  que  seja  interesse  scientiíico; 
mas  em  um  grande  centro  de  civilisação  aonde  se  estudam 
todas  as  manifestações  do  espirito  humano  em  todas  as 
raças  e  edades,  cada  obreiro  dessa  vasta  empreza  de  apro- 
priação documentaria  apodera-se  de  um  campo  de  explo- 
ração, estuda-o  intimamente,  e  por  fim  revela-o  trasladando 
para  a  lingua  allemã  as  suas  principaes  maravilhas.  E  di- 
gno de  notar-se  como  o  génio  germânico  reflexivo  e  pro- 
fundo sympathisa  com  o  génio  meridional  apaixonado  e 
impetuoso,  comprehendendo-o  em  toda  a  sua  verdade.  Na 
Allemanha  é  que  Calderon  e  o  theatro  hespanhol  foram 
estudados  com  maior  interesse-  Quando  o  Dr.  Wilhelm 
Storck  começou  os  seus  estudos,  foi  attrahido  para  a  lit- 
teratura  hespanhola;  o  seu  alto  |;-osto  levou-o  para  os  poe- 
tas mysticos,  de  uma  pureza  e  exaltação  inimitável ;  tra- 
duziu as  obras  poéticas  de  Frei  Luiz  de  Leão,  em  uma 
forma  homeometrica,  homeostrophica  e  homeorythmica. 
Foi  esse  bello  trabalho  publicado  em  Múnster,  em  1853, 
de  collaboração  com  Schlúter.  E  um  pequeno  volume  in- 
16."  com  o  verso  hespanhol  á  margem,  e  com  314  paginas 
de  texto.  Em  1854,  publicou  o  Dr.  Storck  em  dois  peque- 
nos volumes  em  separado  Todas  las  Poesias  de  S.  Juan 
de  la  Cruz  y  de  Santa  Teresa  de  Jesus,  com  a  traducção 
allemã,  também  no  mesmo  género  da  Sàmmtliche  Origi- 
nalgedichte  des  Luis  de  Leon.  O  Dr.  Storck  confessa  que 
não  existia  na  Allemanha  uma  edição  completa  das  poe- 
sias d'estes  dois  ardentes  mysticos,  cuja  leitura,  segundo 
a  opinião  de  Laboulaye  é  imperscindivel  para  quem  quer 
conhecer  a  Hespanha.  A  Sàmmtliche  Gedichte  des  heiligen 
Johannes  vom  Kreuze  und  der  heiligen  Theresia  von  Jesus, 
em  nada  perderam  do  seu  calor  peninsular  na  versão  alle- 
mã. A  lingua  presta-se  á  expressão  ingénua  e  primitiva 


ARTE  293 


dos  sentimentos ;  a  expressão  da  emoção  individual  quasi 
que  se  torna  uma  voz  da  humanidade.  O  Dr.  Storck  vol- 
tou-se  para  a  poesia  portugueza,  como  da  sua  predilecção 
decisiva  ;  de  facto,  ha  na  dicção  portugueza  um  outro  co- 
lorido poético,  talvez  mais  vago  e  indefinido  do  que  na 
phrase  castelhana,  sempre  empathica  e  opulenta.  Esta  casti- 
dade de  linguagem  seduziu-lhe  a  alma.  Em  1869  publicou 
com  a  coUaboração  do  Dr.  Schlúter  a  primeira  traducção 
das  lyricas  de  Camões,  Sammlliche  Idyllen  des  Luis  de  Ca- 
moens.  Mal  pensava  o  sábio  professor,  que  uma  vez  attra- 
hido  para  a  esphera  de  seducção  do  génio  de  Camões  teria 
de  realisar  a  traducção  integral  de  todas  as  suas  obras! 

Ainda  quiz  rcsistir-lhe,  estudando  e  reunindo  em  um  vo- 
lume as  poesias  lyricas  dos  trovadores  allemães,  no  Buch 
der  Lieder  aus  der  Minnezeii,  que  publicou  em  1872;  mas, 
em  1874  voltava  a  Camões,  sendo  então  as  canções  traduzi- 
das; em  1877  verteu  as  glosas  e  voltas,  e  diíTerentes  sonetos. 
O  Dr.  Storck  estivera  assentando  a  mão  para  a  sua  gran- 
diosa e  monumental  empreza,  o  seu  sonho  querido:  a  tra- 
ducção completa  de  toda  a  Obra  de  Camões;  e  carinhosa- 
mente, com  o  mais  delicado  aííecto  publicou  para  festejar 
o  Centenário  de  Camões  em  10  de  junho  de  1880,  os  pri- 
meiros dois  volumes  da  Liiis  de  Catnoens,  Sammíliche  Ge- 
dichíe.  Zum  ersten  Male  deutsch  von...  Contém  o  i.°  vo- 
lume Buch  der  Lieder  und  Briefe ;  02.°  volume,  Buch  der 
Sonnetie;  03°  volume  Buch  der  Elegien,  Sesttnen,  Oden 
und  Octaven,  appareceu  em  1881  ;  04."  Buch  der  Canzo- 
nen  und  Idyllen,  veiu  á  luz  em  1882;  o  5.",  contém  Die 
Lusiaden,  em  1883;  e  o  6.°  e  ultimo  volume  comprehende 
as  Dramatische  Dichíungen,  publicado  em  1885. 

Ainda  não  dera  o  Dr.  Storck  por  terminado  o  seu  mo- 
numento a  Camões;  faltava  recompor  o  quadro  da  sua 
vida,  e  em  i8go  deu  a  lume  o  grosso  volume  Luis  de  Ca- 
mões Leben.  Nebstgeschichtlichen,  em  8."  de  703  paginas. 


2g4  ARTE 


Este  importante  trabalho  acaba  de  ser  traduzido  para  por- 
tuguez  por  D.  Carolina  M.  de  Vasconcellos,  com  annotações 
importantes.  Foi-me  pedido  para  o  apresentar  ao  suffragio 
da  Academia  das  Sciencias  para  ser  impresso  entre  as  suas 
publicações.  Com  que  orgulho  tomaria  eu  essa  iniciativa. 
Lembrei  que  se  tal  o  fizesse  nunca  o  livro  seria  recebido 
pela  Academia  ;  aconteceria  a  esta  proposta  o  que  aconte- 
ceu ás  minhas  outras  propostas  para  a  publicação  de  um 
Boletim  litterario,  e  para  o  meu  estudo  Sobre  as  yoo  Car- 
ias do  Padre  Bartholomeu  do  Quental,  e  para  a  publicação 
das  Memorias  biographicas  de  José  Agostinho  de  Macedo, 
manuscripto  inédito  de  Innocencio  da  Silva  cedido  pelos 
seus  herdeiros. 

Assim,  a  proposta  para  a  impressão  da  Vida  de  Camões 
jfoi  feita  por  quem  não  seria  contradictado,  e  o  governo 
contribue  amavelmente  com  dois  contos  de  reis,  para  que 
se  eífectue  esta  homenagem  á  maior  gloria  de  Portugal.  O 
Dr.  Storck  é  sócio  correspondente  estrangeiro  da  Acade- 
mia real  das  Sciencias  de  Lisboa;  tenho  eu  o  orgulho  le- 
gitimo ou  desvanecimento  de  ter  redigido  o  parecer  sobre 
a  sua  candidatura. 

Os  seus  trabalhos  alargam-se  cada  vez  mais  sobre  a  lit- 
teratura  portugueza;  em  1887  publicou  a  traducção  dos 
Sonetos  de  Anthero  de  Quental,  feita  a  pedido  de  D.  Ca- 
rolina Michaelis;  ahi  publicou  a  celebre  carta  em  que  An- 
thero de  Quental  fez  a  sua  autobiographia  (de  pag.  11  a 
36).  O  texto  original  d'esta  Carta  veiu  por  empréstimo  a 
Portugal  e  foi  publicado  no  jornal  A  Provinda,  então  de 
Oliveira  Martins,  e  está  incorporada  nos  Raios  de  exttncta 
lu:^.  Os  Sonetos  de  Anthero  lucraram  immensamente  na 
traducção  allemã ;  a  lingua  da  abstração  philosophica  e 
das  primitivas  paixões  da  humanidade  deu  á  emoção  pes- 
soal e  doentia  de  Anthero  a  importância  de  um  estado  da 
consciência  humana,  Póde-se  dizer  que  esta  traducção  foi 


ARTE  ^9$ 


o  maior  consolo  que  a  alma  atormentada  de  Anthero  de 
Quental  encontrou  n'este  mundo. 

A  velha  poesia  trabadoresca  portugueza  também  attra- 
hia  a  sympathia  do  Dr.  Storck,  que  publicou  uma  pequena 
mas  importante  amostra  dos  nossos  Cancioneiros,  em  um 
volume  de  124  paginas  Hundert  alportugiesische  Lieder, 
que  bem  merece  andar  junto  do  pequeno  estudo  histórico 
de  Frederic  Diez.  E  o  que  realisara  para  os  antigos  trova- 
dores portuguezes,  em  1892  o  fez  também  para  os  moder- 
nos lyricos  portuguezes  e  brazileiros  no  Aus  Portugal  und 
Brasilien  (12 50-1890)  Ausyewàhlie  Gedichie,  Ha  neste  li- 
vro a  serie  chronologica  das  escholas  poéticas  e  dos  seus 
principaes  representantes,  começando  pelos  cantos  popu- 
lares, e  vindo  a  abranger  os  mais  recentes  contemporâneos. 

É  um  livro  consolador,  que  terá  com  certeza  deixado  na 
alma  d'esses  novos  talentos  mais  ateiado  o  fogo  sagrado, 
por  verem  que  assim  de  longe  são  universalisados.  Tive- 
mos lusitanophilos  distinctissimos,  como  Adamson  em  In- 
glaterra, Veggesi  Ruscala  na  Itália,  e  Ferdinand  Denis  em 
Paris;  mas  o  Dr.  Storck  leva  mais  longe  a  sua  dedicação, 
e  por  ventura  ao  seu  exemplo  é  que  surgem  esses  novos 
lusitanophilos  Dr.  Gôran  Bjôrckman  na  Suécia,  Edgar 
Prestage  em  Inglaterra  e  Brinn'Gaubast  em  França.  Pouco 
ou  nada  tenho  dito  da  parte  pessoal  do  Dr.  Storck;  con- 
signarei aqui  que  nasceu  em  Letmathe  em  5  de  julho  de 
1829,  e  que  a  sua  existência  se  passou  inteiramente  consa- 
grada ao  magistério,  á  littcratura  e  á  familia.  \\n\  Portugal 
teria  talvez  sido  esterilisado  pela  politica  terrível  que  levou 
este  paiz  á  ruina ;  e  se  não  uivasse  com  os  lobos  faziam-lhe 
cerco  e  íechavam-lhc  todo  o  accesso  devido  á  superioridade 
mental.  A  obra  do  Dr.  Storck  ainda  não  está  acabada; 
falta  coroal-a  com  um  bom  manual  de  Historia  da  Littera- 
tura  portugueza,  que  vá  occupar  o  logar  que  a  de  Bouter- 
wek  preencheu  desde  os  fins  do  século  passado. 


2ç6  ARTE 


Como  a  nação  portugueza  ainda  não  pagou  a  este  sábio 
a  divida  de  honra  que  lhe  compete,  por  que  para  maior 
vergonha  os  nossos  ministros  mais  ávidos  do  poder  são  os 
mais  analphabetos,  votemos-lhe  toda  a  sympathia  do  nosso 
coração,  porque  é  quanto  temos  para  dar-lhe. 

Theophilo  Braga. 


L'INSEXUELLE 


L'automne  est  jumeau, 

L'automne  est  double; 

Cuivre  et  chalumeau, 
II  charme  et  trouble. 


Topaze  et  béryl, 
II  se  gemine; 

Tout  d'abord  viril, 
II  seffcmine. 


L'automne  est  sanglant, 
L'automne  est  rousse ; 

L'automne  est  troublant, 
L'automne  est  douce. 


L'un  a  la  rougeur, 

L'une  est  neigeuse ; 

L'autre  étant  vengeur, 
L'autre  est  songeuse. 


ARTE  «97 


II  cesse,  odieux ! 

Elle  s'achève.  .  . 
II  est  plein  d'adicux, 

Elle  de  rêves. 


II  est  tout  accent, 

Elle,  tous  charmes  ; 
II  pleure  du  sang, 

Elle,  des  larmes. 


Les  boules  du  gui, 

Pleines  de  merles, 

Semblent  des  nids  qui 
Pleurent  des  perles. 


«Les  jours  révolus 

Vont-ils  renaitre?. . . 
II  dit :  «Jamais  plus!» 

—  Elle:  «Peut-être!» 


«Des  songes  ailés 
Et  de  Tétoile, 

S'ils  sont  envolés, 
Quelle  se  voile, 


Que  restera-t-il, 

Dans  Tâme  grave ; 
Quoi  de  bien  subtil. 

De  bien  suave? 


298 


ARTE 


Des  bonheurs  finis 

Qu'est-ce  qui  tombei 
Elle  court  aux  nids, 

Lui,  sur  la  tombe. 


Elle  dans  les  fleurs, 

Lui,  dans  les  brumes, 

Trouvent  Tun,  des  pleurs  ; 
L'autre,  des  plumes. 


Je  vous  aime  et  crains, 
Trouble,  accalmic, 

Automnes  chagrins, 
Automne  amie ! 


CoMTE  R.  DE  MONTESQUIOU-FEZENSAC. 


ARTE  299 


MENENDEZ  PELAYO 


Uno  de  los  hombres  más  portentosos  que  han  ilustrado 
los  siglos  y  recordará  siempre  con  orguUo  la  historia  de 
la  ciência,  es  el  publicista  espanol  que  hoy  Uena  el  mundo 
con  su  fama.  El  ingenio  más  que  humano  de  aquel  otro 
nuestro  compatrício  Fernando  de  Córdoba,  cuya  erudición, 
inexplicable  en  sus  veinte  anos  de  edad,  atribuyóse  á  ope- 
ración  diabólica  por  los  doctores  parisienses  tiene  un  di- 
gno rival  en  Menéndez  Pelayo,  quien,  como  en  ocasión 
solemne  dijo  el  ilustre  académico  F'ernandez  Querra  y 
Orbe,  de  haber  vivido  en  otros  siglos,  creerían  que  tenía 
hecho  pacto  con  el  demónio. 

Professor  en  la  Universidad  Central  á  los  veintidos  anos, 
Académico  de  la  Lengua  á  los  veinticuatro,  y  de  la  de  His- 
toria dos  anos  más  tarde,  desde  entonces  su  nombre  brilla 
con  fulgores  extraordinários  entre  los  más  conspícuos  sá- 
bios espanoles  y  va  unido  á  todos  los  grandes  trabajos  de 
erudición,  hasta  el  punto  de  que  podría  decir,  imitando  la 
frase  de  Luis  XIV,  la  Academia  soy  yo. 

Puso  en  él  la  naturaleza  dotes  literárias  senaladisimas 
que  repartidas  en  el  mismo  grado  entre  muchos  hombres 
bastarían  para  hacerlos  inmortales;  pêro,  singularmente, 
maravilla  la  felicidad  de  su  memoria,  verdadero  milagro, 
en  frase  dei  P.  Tirso  López,  para  la  cual,  según  Sucona, 
es  lo  mismo  leer  que  aprender. 

Incansable  en  el  trabajo,  investigador  de  los  más  curio- 
sos archivos  europeos,  y  dueno  de  una  selectíssima  biblio- 
teca, para  atesorar  inextinguible  coudal  de  erudición  varia 
y  peregrina  los  favores  de  la  fortuna  no  menos  que  la  in- 
tuición  de  su  génio  y  las  ensenanzas  de  la  experiência  han 
guiado  sus  pasos  cn  el  oscuro  camino  de  la  disquisición 


300  ARTE 


literária  permitiéndole  extraer  oro  finísimo  de  noticias  im- 
portantes allí  donde  rebuscadores  menos  felices  habían 
hollado  tan  solo  la  escoria  enojosa  de  insignificantes  por- 
menores. 

Conoce  á  fondo  los  principales  idiomas  vivos  y  muertos, 
y  las  traducciones  que  ha  hecho  de  no  poços  de  sus  clá- 
sicos,  le  acreditan  de  filólogo  perspicaz,  observador  y  sa- 
gacísimo. 

Los  artículos  y  estúdios  que  ha  insertado  en  periódicos 
y  revistas;  los  prólogos  y  notas  con  que  ha  enriquecido  ó 
explicado  multitud  de  libros  de  autores  modernos  y  anti- 
guos ;  los  discursos  que  pronuncio  en  las  Câmaras  nacio- 
nales,  en  los  Congressos  Católicos  y  en  otras  ocasiones; 
y  los  trabajos  suyos  que  van  ai  frente  de  ediciones  costea- 
das por  Academias,  como  la  de  las  obras  de  Lope  y  la  An- 
tologia de  poetas  americanos,  si  se  colleccionaran,  ocupa- 
rian  muchos  interessantisimos  volúmenes. 

Solamente  su  Horácio  en  Espana,  gallarda  é  inaprecia- 
ble  muestra  de  lo  que,  si  Dios  para  gloria  de  nuestra  lite- 
ratura le  conserva  algunos  anos  la  vida,  habrá  de  ser  su 
proyectada  Biblioteca  de  tradiiclores  espanoles,  bastaria  para 
hacerle  figurar  en  primera  línea  entre  los  eruditos  euro- 
peos. 

Cuando  aun  era  un  nino,  su  controvérsia  sobre  el  valor 
científico  de  la  doctrina  tomista  y  su  libro  La  ciência  es- 
panola  llamaron  poderosamente  la  atención  dei  público  y 
le  captaron  con  justicia  universal  admiracion.  Allí,  si- 
guiendo  las  inspiraciones  dei  inolvidable  Laverde,  planteó 
ya  la  tesis  cuyo  desarroUo  ha  sido  la  constante  y  fecunda 
tarea  de  su  laboriosa  vida,  y  los  más  preocupados  no  pu- 
dieron  menos  de  ver  desde  entonces  que  Espana  en  punto 
á  glorias  artísticas  no  tiene  por  qué  envidiar  á  nación  al- 
guna ;  que  muchos  de  los  adelantos  con  que  otras  se  en- 
vanecen  de  aqui  fueron  imitados  ó  cogidos ;  y  que  única- 


ARTE  301 


mente  de  la  ignorância  ó  de  la  malevolencia  puede  ser 
obra  el  general  descrédito  en  que  han  caido  y  son  mira- 
das, por  los  sábios  ultrapirenaicos  algunas  épocas  de  nues- 
tra  historia  cientifica  no  tan  escasas  de  méritos,  que  no 
sea  dable  parangonarlas  sin  desventaja  con  el  estado  de  la 
ciência  en  el  extranjero  por  aquellos  mismos  siglos. 

Aun  La  Historia  de  los  heterodoxos  espaholes,  que  saca 
à  pública  vergtienza  los  extravios  intelectuales  y  aberra- 
ciones  sectárias  que  ha  presenciado  nuestra  nación,  cede 
en  gloria  y  en  honor  de  esta,  por  cuanto  pone  de  mani- 
fiesto  que  es  aqui  planta  exótica  imposible  de  aclimatar  la 
herejía;  y  que  entre  los  alucinados  que  se  han  dejado  ob- 
cecar por  las  falsas  brillanteces  de  sofismas  extranjeros  son 
contadisimos  aquellos  en  cuya  frente  la  llama  dei  génio 
resplandecia  con  sus  intensos  fulgores.  Compuesta  la  vo- 
luminosa  obra  en  los  albores  de  la  juventud,  no  es  cosa 
posible  de  explicar  por  quê  arte  logro  Menendez  poner  à 
contribución  tan  gran  número  de  libros,  desempolvar  tan- 
tos códices  y  revolver  tanto  desconocido  legajo,  para  ad- 
vertir en  sus  menores  detallcs  todos  los  incidentes  de  la 
larga  lucha  que  la  verdad  y  el  error  sostuvieron  en  nues- 
tra pátria. 

Pêro,  por  no  citar  otros  de  sus  libros,  el  que  ha  puesto 
á  mayor  altura  su  reputación,  es  La  Historia  de  las  ideas 
estéticas,  monumento  immortal  consagrado  ai  honor  de  las 
letras  espaiíolas,  y  demonstración  evidente,  cual  ninguna 
mas,  dei  génio  artístico,  creador  y  fecundo,  de  nuestra 
raza. 

Como  los  constructores  de  nuestras  incomparables  cate- 
drales  mediévicas,  como  aquellos  guerreros  hazanosos  que 
trazaron  con  la  punta  de  su  victoriosa  espada  el  maravil- 
loso  poema  de  la  reconquista  sin  cuidarse  de  eternisar  su 
fama  transmitiendo  el  nombre  á  las  futuras  generaciones, 
quedaron  cn  el  olvido  los  de  muchos  de  nuestros  prosistas 


302  ARTE 


y  poetas  antíguos,  y  aun  fueron,  con  el  andar  dei  tiempo, 
tenidas  en  poço  sus  venerandas  creaciones,  atentos  como 
estaban  sus  compatriotas  á  extender  el  território  en  que 
no  habia  de  ponerse  el  sol,  y  sin  manos  para  cosechar  los 
nuevos  laureies  de  que  se  cubría  el  suelo  feracísimo  de  la 
hispana  literatura:  Menendez  Pelayo  ha  venido  á  descom- 
brar  las  ruínas  acumuladas  por  el  trascurso  de  las  edades, 
descubriendo  entre  ellas  inestimables  joyas,  catalogando 
mil  olvidadas  riquezas,  y  quilatando  el  valor  de  nuestro 
património  literário,  para  dar  un  solemne  mentis  á  los 
que  decían  roto  en  algunas  épocas  el  áureo  hilo  de  nues- 
tra  tradición  científica,  y  faltas  de  originalidad  y  de  vida 
las  producciones  de  nuestros  ingenios. 

Solo  dos  classes  de  hombres  están  à  salvo  de  los  apa- 
sionamientos  malévolos  de  la  ajena  critica:  los  que  no  se 
se  elevan  una  pulgada  dei  vulgo,  y  los  que  subieron  ya  á 
las  más  eminentes  alturas  de  la  fama.  Hubo  quien  dijo  ai 
entrar  cn  la  Academia  Espanola  Menendez  Pelayo,  que  la 
estructura  de  sus  versos  era  más  artificiosa  que  inspirada; 
que,  y  es  argumento  de  que  en  casos  semejantes  echa  ma- 
nola  envidia,  no  estaba  en  proporción  con  su  asombrosa 
retentiva  el  talento;  y  que  su  erudiciòn  era  más  de  admi- 
rar que  su  crítica,  en  la  que  se  veían  los  arboles,  pêro  no 
el  bosque.  Hoy  su  nombre  está  rodeado  de  tan  brillante 
auréola  de  gloria  que  nadie  se  atreve  á  repetir  semejantes 
acusaciones. 

D.  Antolín  LOPEZ  PELAEZ. 


ARTE  303 

SAGRAMOR 

{Fragment  de  la  version  française) 


Sur  le  visage  de  Sagramor  coulent 
des  larmes  brillantes.  Tout  à  coup, 
voici  que  Ton  entend  un  murmure  de 
Voix  qui  s'approchent, 

Première  Voix 

Toi  qui  t'en  vas  pleurant,  Voyageur  douloureux, 

Pourquoi  donc  est-ce  que  tu  pleures? 

Viens  avec  moi ;  tes  heures 

Chanteront  des  chants  heureux. 

Viens  sans  tarder  :  je  suis  TAmour. 

A  tes  désirs  je  veux  donncr  des  ailes ; 

Sur  des  lèvres  en  fleur  et  telles 

Que  des  coupes  tu  boiras  des  baisers  de  velours, 

Sagramor 

Des  baisers? 

Les  baisers,  vertiges  insensés, 

Empoisonnent  ceux  qu'ils  touchent; 

lis  effeuillent  des  roses  sur  les  bouches  ; 

Mais  ils  ouvrent  des  plaies  au  fond  des  coeurs  blessés. 

Seconde  Voix 

Voici  de  Tor,  des  monceaux  d'or ; 

Prends  et  retiens  tes  plcurs; 

Avec  les  ducats  de  ce  trésor, 

Tu  auras  des  palais,  des  joyaux  et  des  fleursl 

Regarde ;  vois 

Comme  cet  or  est  roux  et  reluit  sous  mes  doígts. 


304  ARTE 

Sagramor 

De  Tor!  Et  pourquoi  fairer 

On  ne  vend  pas  de  bonheur  sur  la  terre. 

Troisième  Voix 

Pourquoi  laisser  ton  coeur  envahl  de  nuages 
Exhaler  son  chagrin,  sur  un  mode  si  noir? 
'  Partons;  nous  ferons  de  jolis  voyages... 

Sagramor 
Le  monde  cst  si  petlt  —  je  n'ai  plus  rien  á  voir. 

QUATRIÈME   VOIX 

Génie  aimable  et  fait  pour  plaire 
Du  radieux  pays  solaire, 
Je  suis  la  Gloire :  tu  serás 
Le  plus  grand  poete  du  monde. 

Sagramor 

Le  monde,  dit-on,  linira. 

ClNQUlÈME  Voix 

Tu  serás  un  savant ;  ma  demeure  profonde 
Tout  entière  à  tes  yeux  bientôt  s'éclairera. 

Sagramor 

Si  j'eusse  gardé  Tignorance, 

Jamais  je  n'eusse  été  frappé  par  la  souífrance. 


ARTE  30$ 

SlXIÈME    VOIX 

Je  suis  la  Mort,  la  conquérante  austòre, 
Mère  du  secret,  mère  du  mystère. 

Sagramor 

Oh  !  nc  m'cmporte  pas.  Tu  in'effrayes.  ^'a-t-en  ! 

Septième  Voix 

Si  tu  crains  la  Mort,  moi  je  suis  la  Vie : 
Je  te  donncrai  dix  fois  cent  ans ! 

Sagramor 

De  désillusions  mon  úme  est  assouvie, 

Et  c'est  assez  souffert  ccttc  douleur  barbare ! 

De  nombreuses  Voix 

Demande  les  plaisirs  Ics  plus  doux,  les  plus  rares; 
Etre  étoilc,  êtrc  rei ;  tout  ce  que  tu  voudras ; 
Parle,  réponds,  declare ! 

Sagramor 
Je  ne  sais  pas. . .  Je  ne  sais  pas. . . 
(Traduit  du  fortugais  par  Philéas  Lebesgue). 

Eugénio  DE  CASTRO. 


30^  ARTE 

EVOLUÇÃO  DA 

NOVA  LITTERATURA  AUSTRÍACA 


A  «Litteratura  austríaca»  ainda  não  teve  o  seu  chro- 
nista.  Também,  nem  foi  necessário,  nem  mesmo  possivel 
escrever-lhe  a  historia  ha  mais  tempo. 

A  população  da  Austria-Hungria  compõe-se  de  diversos 
povos,  que  têm  cada  um  o  seu  idioma  e  a  sua  litteratura 
própria,  á  parte,  inteiramente  independente  das  outras 
em  quanto  mantém  o  seu  caracter  nacional. 

Os  Polacos,  como  os  Tchèques,  subordinam-se  á  grande 
familia  Slava.  Os  Húngaros  mantêm  o  culto  apaixonado  da 
sua  nacionalidade  e,  n'uma  reserva  absoluta,  têm  resistido 
até  hoje  a  todas  as  influencias  dos  seus  visinhos,  a  quem 
somente  os  ligam  as  leis  do  Estado. 

Por  isso  è  que  nem  mesmo  nos  referimos  a  elles  no  ar- 
tigo que  segue. 

Finalmente,  os  AUemães,  herdeiros  da  mais  antiga  ci- 
vilisação,  entre  os  Austriacos,  ligam-se,  pelas  relações  na- 
turaes,  com  os  habitantes  do  império  d'Allemanha.  Con- 
servam as  mesmas  tradições,  que  datam  de  vários  séculos. 

Comprehende-se,  pois,  que  as  manifestações  litterarias 
d'estes  povos,  reunidos  pelos  acasos  políticos,  não  podes- 
sem  logo  apresentar  um  caracter  commum,  e  que  durante 
muito  tempo  não  tivesse  havido  uma  litteratura  inteira- 
mente, propriamente  austríaca,  nem  uma  historia  colle- 
ctiva  d'esta  litteratura. 

Nos  últimos  tempos,  porém,  ha  uns  dez  annos  para  cá, 
as  coisas  mudaram.  A  principio,  a  transformação  foi  vaga 
e  incomprehendida,  apenas  notada.  Só  hoje,  attentando 
retrospectivamente  n'esta  étape  da  evolução  litteraria  é  que 


ARTE  ^07 


se  apreciam  estes  symptomas,  e  que  se  consegue  indicar  a 
sua  verdadeira  significação. 

Foram  os  Tchèques,  na  Bohemia,  os  que  mais  cedo  e 
mais  energicamente  começaram  a  emancipar-se.  Foram 
elles,  entre  os  austríacos  do  nosso  tempo,  os  primeiros  a 
apontar  abertamente  como  caduca  a  phase  restricta  duma 
litteratura  puramente  nacional  —  slava,  pela  sua  parte  — ; 
e  foram  elles  os  que  primeiro  imprimiram  á  sua  litteratura 
um  tiovo  caracter,  mais  do  .jitc  cxclusivamenlc  nacional,  nas- 
cido da  sua  particular  situação  geographica  e  politica.  E 
assim,  inconscientemente,  e  sem  uma  intenção  clara,  lan- 
çaram a  base  duma  litteratura  moderna,  especialmente 
aiistriaca. 

Talvez  os  vossos  leitores  me  acompanhem  com  interesse 
ao  citar-lhes  alguns  factos  a  confirmar  esta  minha  affirma- 
ção  imprevista. 

Como  uma  ilha  rochosa,  o  dominio  do  idioma  Icheco- 
slavo  estende-se  adiante  das  provincias  allemãs  da  Áustria, 
e  separa-as  da  vasta  planície  da   Europa  central  allemã. 

Esta  situação  particularmente  circumscripta  não  podia 
deixar  de  vir  a  ter  influencia  sobre  a  cultura  intellectual 
dos  habitantes.  Separados  dos  seus  irmãos  Slavos  a  occi- 
dente,  os  Tchèques  encontraram-se  envolvidos  por  outra 
nação.  Tanto  ao  norte,  na  margem  do  l'3lba,  como  ao  sul, 
na  margem  do  Danúbio,  a  população  é  allemã,  e  nas  pró- 
prias províncias  bohemias  por  toda  a  parte  estão  colónias 
allemãs. 

Os  Tchèques  viam-se,  pois,  forçados  a  entrincheírar-se, 
a  levantar  defezas  para  proteger  o  seu  idioma  próprio  con- 
tra o  poderoso  affluxo  das  influencias  extrangeiras.  Ora, 
o  mais  seguro  baluarte  è  uma  litteratura  nacional. 

Os  Tchèques  tiveram  de  fazer  a  experiência  mais  d  uma 
vez,  mas  nunca,  talvez,  tão  abertamente  como  no  meado 
deste  século.  Foi  no  momento  em  que  os  allemàes,  como 


3o8  ARTE 


partido  politico,  obtiveram  a  supremacia,  e  em  que  o  pe- 
rigo d'uma  germanisação  se  tornou  imminente.  Compre- 
hende-se  que  os  Tchèques  lhe  devessem  ter  opposto  uma 
íorte  resistência. 

Os  panslavistas  e  a  sua  litteratura  não  transpunham 
os  limites  do  nacionalismo,  d'um  nacionalismo  estreito, 
ingénuo,  quasi  primitivo. 

Mas,  pelo  anno  de  1870,  surgiu  uma  nova  geração,  que 
julgou  antiquada  e  supérflua  uma  litteratura  nacional,  e 
que  deu  a  estas  manifestações  litterarias  um  novo  caracter 
cosmopolita. 

O  mais  notável  entre  os  d'essa  geração  é  Jaroslaw  Ir- 
chlicky.  Com  elle  penetraram  na  litteratura  tchèque  in- 
fluencias francezas  e  allemãs. 

Tornou  conhecidos  os  francezes,  desde  Victor  Hugo,  de 
quem  foi  o  discípulo,  até  Verlaine ;  e  foram  lidos  também 
os  contemporâneos  allemães.  Foi  elle  o  creador  da  língua 
poética  dos  Tchèques.  Foi  o  fundador  desta  espécie  de 
poesia  que  leva  ao  desenvolvimento  viriuose  da  forma, 
porque  é  de  facto  poesia  de  epigones,  isto  é :  uma  poesia 
que  dá  apenas  satisfações  estheticas  mas  a  que  falta,  ape- 
sar de  todo  o  seu  esplendor  de  forma,  aquillo  que  cada 
renascença  da  arte  tem  o  dever  de  reconquistar  de  novo: 
uma  necessidade  interior  e  substancial. 

Irchlicky  firmou,  pois,  a  poesia  tchèque  com  um  traço 
característico,  que  a  fez  sobrèsahir  vivamente  do  fundo 
monótono  da  litteratura  strictamente  nacional,  mas  que 
não  foi,  ainda  assim,  bastante  forte  pra  dar-lhe  um  cunho 
moderno,  nem  mesmo  característico  bastante  para  a  tor- 
nar especialmente  austríaca.  Isto  estava  reservado  para 
um  homem  da  geração  seguinte,  por  1 886-1 888. 

Este  homem  era  J.  J.  Machar.  Machar  marca  o  retrocesso 
do  cosmopolitismo  e  do  formalismo  indifferente.  Debutou 
com  um  livro —  Confiteor  —  dum  vigor  e  dum  caracter  não 


ARTE  109 


visto  ha  muito,  d'iima  acidez  quasi  Strindbergianna.  Era 
um  homem  que  tinha  alguma  coisa  a  dizer,  impellido  por 
uma  necessidade  interior,  por  uma  verdadeira  necessidade, 
como  á  primeira  vista  se  descobria  logo.  Ora,  sempre  que 
alguém  tem  alguma  coisa  de  pessoal  a  dizer  emprega  ex- 
pressões próprias  e  novas,  e  como  Machar  influiu  forte  e 
subitamente  na  sua  geração,  impo^  logo  a  sua  forma  á  sua 
escola. 

D'este  modo,  pois,  a  litteratura  tchèquc  modernisou-se 
ha  uns  dez  annos.  Mas  não  só  se  modernisou,  como  tam- 
bém se  tornou  especialmente  austriaca.  Porque  o  que  con- 
stituía a  nova  tónica  psychologica  d'esta  epocha  litteraria, 
não  era  a  disposição  despirito  d'um  individuo,  como  por 
exemplo  Machar.  Não.  Kra  a  disposição  de  espirito  com- 
mum  a  todos  os  Tchèques  na  Áustria,  criada  por  uma  serie 
de  circumstancias  politicas,  sociaes  e  culturaes,  mas  que 
somente  se  tornara  pela  primeira  vez  consciente  em  Machar. 
Porque  se  tinha  dado  uma  grande  transformação  politica  e 
social  na  Áustria,  desde  o  tempo  em  que  Irchlicky  domi- 
nara. O  indolente  cosmopolitismo  conciliador  cedera  o  lo- 
gar  a  um  chauvinismo  encarniçado  e  cioso.  De  novo  se 
travaram  combates  pelo  idioma  nacional;  havia  ameaças 
de  luctas  constitucionaes,  até  que,  em  1893,  F^raga,  a  ca- 
pital da  provincia  de  Bohemia,  foi  posta  em  estado  de  sitio 
pelo  governo.  De  novo  a  litteratura  foi  a  expressão,  e  me- 
smo a  precursora  d'um  movimento  geral,  meio  politico, 
meio  cultural. 

De  novo  se  via  reduzida  a  ser  nacional,  mas  num  sentido 
bem  diverso  do  antigo  sentido  doutrora.  Agora  tratava- 
se  dum  nacionalismo  consciente,  voluntário,  revolucioná- 
rio, em  que  vibrava  uma  nota  viril,  meio  pessimista. 

E  este  o  traço  caracteristico  da  nova  geração  Tchèque  e 
da  sua  litteratura:  é  moderna  porque  experiências  novas  e 
intensivas  a  forçaram  a  forjar  uma  linguagem  nova  e  ia- 


3  IO  ARTE 


tensa;  é  especialmenic  aiislriaca,  porque  estas  experiências 
são,  pela  maior  parte,  de  natureza  politica,  e  os  obrigam 
a  tomar  posição  —  realmente  mais  hostil  do  que  amigável 
—  em  frente  d'uma  pátria  de  que  mal  davam  fé  no  tempo 
do  primitivo  romantismo  nacional. 

Machar  é  disto  a  mais  viva  prova.  Publicou  ha  alguns 
annos  um  volume  de  poesia  politica  —  aTristium  Vindo- 
bona»  —  que  por  muito  tempo  ainda  será  o  exemplo  mais 
efíicaz  da  renascença  da  litteratura  especialmente  austriaca. 

Era  durante  as  primeiras  semanas  do  estado  de  sitio  de 
Praga.  O  poeta  envia  de  Vienna,  onde  habita,  para  a  Bo- 
hemia,  as  suas  elegias. 

Começa  a  conhecer  a  capital  allemã  da  Áustria,  o  seu 
movimento  intellectual,  todo  o  seu  encanto  poético,  e  a 
habituar-se-lhe ;  e  no  entanto  desejaria  libertar  a  sua  pátria 
daquella  influencia.  E  este  —  não  só  pelo  assumpto,  mas 
também  pela  forma  e  pelo  tom  —  o  caracter  especialmente 
austriaco  d'essa  poesia.  Vejamos,  por  exemplo,  a  metá- 
phora  conhecida  no  Tristium  Vindobona.  O  poeta  está  so- 
bre o  cimo  do  Hahlenberg;  aos  seus  pés  estende-se,  como 
uma  cortezã  voluptuosa  n'um  leito  opulento,  Vienna,  a 
bella  e  risonha  cidade  á  beira  do  Danúbio,  e,  por  detraz 
d'ella,  ao  norte,  a  sua  pátria,  a  Bohemia. 

E  elle  pergunta:  «meu  paiz,  que  tens  tu  de  commum 
no  presente  como  no  passado  com  o  destino  desta  mulher 
calma  e  indifferente,  e  com  a  sua  belleza  indolente  e  volu- 
ptuosa?» 

E  desta  percepção  nasce  uma  grandiosa  visão  bíblica,  a 
da  seductora  Dalila  e  de  Sansão,   o  gigante  enleado: 

«E  depois  de  annos  de  humilhação,  de  supplicas,  de  ora- 
ções angustiosas,  veio  o  dia  da  vingança.  Cresceu  a  juba  ao 
leão,  e  desesperado  reconheceu  todos  os  seus  peccados  des- 
oladores». 

E  este  magnifico  trecho  de  symbolismo  politico  termina 


ARTE  ?ii 


como  na  Bíblia:  Sansào  abala  os  muros  da  casa  e  fica  en- 
terrado nos  escombros.  Como  elle  penetrou  profundamente 
o  segredo  poético  de  Vicnna,  e  com  que  mordacidade  e  vi- 
vacidade mantém  o  seu  tom  independente  e  audacioso! 
E  realmente  Machar  e  são  os  seus  discípulos,  conhecidos 
por  mais  d'uma  revista  litteraria,  que  constituem  uma  das 
fontes  principaes  da  nossa  Nova  Ittteraiura  austríaca. 


(Continua). 

Alfred  GOLD. 


SAGRAMOR 


AD  Eugénio  DE  CASTRO 


Vivea  beato  nen'agreste  pacc 
ringenuo  Sagramor; 

una  rcgina,  Dalila  procace 
allettò  íl  bei  pastor. 


Diventato  un  brillante  cavaliere, 
volta  a  volta  ei  provò 

le  gioie  delTamorc  c  dei  piaccre, 
e  quanto  altro  cerco. 


313  ARTE 


Disilluso...  accorato,  in  pria  alia  Fede, 
poscia  alia  Scienza  volse, 

alia  Natura  in  braccio  ancor  si  diede 
e  alia  Morte. .  .  Nol  colse. 


Vedovo  alfin  d'ogni  speranza,  intriso 
ncir  amaro  suo  pianto, 

invoco  solo  di  Cecília  il  riso, 

essse  aveva  amato  tanto. .  • 


Passano  a  lui  davanti  in  lunga  schiera 

i  fantasma  gloriosi, 
di  quei  che  ebbero  in  vita  tutta  un  êra 

di  gaudii  voluttuosi. . . 


Ma  Sagramor,  cui  neppur  piú  mille  anni 

di  vita  nova  alletta, 
stanco  dei  riprovati  disinganni, 

nuUa,  piú  nulla  aspctta. . . 


E  a  chi  gli  chiede  se  piaceri  ei  vuole, 
risponde  sol :  «Non  so. . .» 

Sono  Tultime  deboli  parole: 

«Non  so,  non  so,  non  so». 


DoTT.  F.  ACCINELLI. 


ARTE  1«1 


ABSCIIIED  (#) 


Von  Abendgoldglut  ubergossen, 
Zogst  du  hinaus  ins  fcrnc  l.and. 
Ich  stand,  vom  Schatten  ticf  umflossen, 
Und  schaute  dir  nach,  unverwandt. 


Wie  zauberklar  des  Sees  Wogen  ! 
Die  Luft  wie  rein,  und  traumeslind ! 
Die  Scgel,  farbigen  Wimpel  flogen 
Geschwellt  von  sanftem,  giinstigem  Wind  ! 


Ich  stand.  Ich  schaute  lange,  schaute ! 
Mein  BHck  in  Thrânen  heiss,  ertrank ! 
Fern  iiberm  See  wie  Wetter  braute. 
Dein  Schifilein  schwand  !  —  Die  Sonne  sank  ! 


L.  RAFAEL. 


(*)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast  : 

DÉPART 


Tout  irradie  des  feux  dores  du  soir,  —  Tu  t'cn  aliais  là-bas,  tu  teu  aliais  bien  loin.  —  Je 
restais,  tout  environnée  d'ombre  profonde,  —  Et  mes  yeux,  fixement,  te  regardaient  partir. 

Quelle  prestigieuse  clarté  sur  les  vagues  de  Ia  mer!  —  Quelle  pureté,  quelle  douceur 
de  rève  en  Tatmosplière !  — Flammes  de  couleur  flottant  au  veiit,  les  voiles  volaient,  —  Gon- 
flées  d'un  doux  souffle  propice  ! 

Je  restais  lá.  Longtemps,  longuemeiít,  je  regardai  1  —  Mon  regard  se  noya  dans  mes 
larmes  brúlaiites  I  —  An  loiíitain,  sur  la  mer,  groudait  un  vague  orage.  —  Ton  uavire  avait 
disparu  1 . . .  Lc  soleil  s'était  abimé  I 


3 1 4  ARTE 


LE  DERNIER  REVÊ 


De  la  tour  close,  mon  refuge  dernier,  —  tandis  que  les 
rumeurs  battent  le  palais  ancestral,  —  par  Togive  grillée 
de  bronze,  je  regarde  sous  Tagonie  du  jour  Ia  ville  aux 
mille  flèches,  aux  édifices  bleus,  aux  ares  triomphaux,  et 
lointainement  les  collines  dentelées  de  brume.  Le  soir  cal- 
me apporte  le  sllence  souhaité.  Puis,  autour  de  moi,  je 
vois  les  murailles  luisantes,  les  murallles  uniformes,  et  je 
songe,  prisonnier  ainsi,7-moi  le  Conquérant  glorieux, 
TEmpereur  splendide;  je  songe. . .  Mes  Rêves,  comme  des 
pélerins,  aux  patries  sacrées,  s'en  retournent  vers  les  heu- 
res  lointaines,  vers  les  heures  denthousiasmes  naífs.  Je 
me  souviens  des  récits  de  chevauchées,  de  batailles,  dont 
sémerveillait  mon  enfance:  alors,  j'entendis  sur  des  pavês 
sanglants,  des  galops  de  betes  fabuleuses;  Je  voyaisau  mi- 
lieu  des  fumées,  des  dcesses  tresser  des  guirlandes  d'azur. . . 
Je  savais  que  mes  domaines,  bientôt,  toucheraient  les  ho- 
rizons  aperçus,  et  que  mon  seul  vouloir  triompherait  des 
peuples.  Des  soldats  aux  armures  sonnantes  m'environ- 
naient  comme  des  gardiens  fidèles;  je  jouais  avec  les  ar- 
mes aux  clairs  reflets;  J'étais  vôtu  d'étoíres  à  fleurs  d'ar- 
gent  et  des  feuilles  dor,  en  signe  de  domination ,  se  nouaient 
sur  nies  bras. 

Je  conserve  encore  le  souvenir  d'un  soir  de  miracle,  d'un 
ideal  soir  nuancé  de  lune  —  sur  les  terrasses  de  marbre. 
Une  voix  me  parla  comme  parlent  les  ètres  de  mystère,  et 
cette  voix  avait  des  douceurs  ignorées.  Des  main  m  effleu- 
raient  comme  des  palmes,  des  mains  petites  aux  doigts 
cerclés  d  anneaux  ou  s'enchássaient  des  pierres,  et  des  yeux 


ARTE  315 


de  ciei  m'invitaient  à  des  bonheurs  de  foyer  familial.  Lon- 
gtemps,  je  demeurai  lesclave  de  cette  voix  triste  —  et,  les 
étoiles  mortes,  le  matin  blond  parut.  Des  cliquetis  dépées 
emplissaient  le  palais,  et  je  dédaignai  la  vision. 

Je  revois  les  plaines  ou  se  ruaient  les  armées,  dans  la 
poussière  empourprée,  les  bannières  victorieuses  déployées 
—  et  mes  haltes  en  des  hameaux  proteges  de  feulUages. 
Je  dormais,  lasse,  sous  le  toit  du  rustre,  visite  de  son- 
ges  héroíques,  et  les  pipeaux  des  bergers  m'éveillaient  à 
Taube. 

Des  acclamations  maccueillaient  lors  des  retours;  des 
prêtres,  dans  les  cathédrales,  priaient,  enorgueillis  de 
mes  lauriers.  On  érigeait  des  ares,  des  colonnes,  des 
trophées,  à  tous  les  carrefours;  des  inscriptions  disaient 
mes  vertus. 

Alors,  Je  ne  sais  pas.  Une  houle  de  peuple  s'est  épan- 
due  par  la  ville,  grosse  de  menaces:  la  revolte  croit ;  la 
plebe  viole  le  palais,  et  seul  à  prcsent,  je  demeure  captif. 
Les  édifices  sécroulent;  loeuvre  outragée  des  siècles,  de- 
vient  la  joie  de  la  brute,  et,  misérablement,  j'assistc  à  sa 
joie.  EUe  triomphe  enfín  de  la  Beauté,  car  demain,  rien 
ne  subsistera  des  jardins,  des  fontaines,  des  temples,  rien 
de  Vutile  inutile. 

Jc  vcux  pourtant  oublier;  je  veux  clore  mes  yeux  comme 
aux  soirs  de  bataillcs,  ou  jaspirais,  en  des  villages  perdus, 
la  fraicheur  des  paysages  proches.  Je  veux  revivre  Theure 
lointaine,  retrouver  la  fugitive  vision  d'Autrefois.  Oúsont 
les  doigts  jolis,  chargés  de  caresses? 

J'évoque  le  soir  miraculeux,  pareil  a  ce  soir  ironique; 
jccoute  la  plaintive  voix,  et  le  regret,  en  mol,  surgit,  aigu 
comme  un  remords.  Je  vais  mourlr,  sans  doute,  et  je  se- 
rai  béni,  de  mourir  auprès  de  Tlllusion,  Je  ne  suis  plus  le 
Conquérant,  TEmpereur  splendide  —  je  suis  Tçnfant  de 
Jadis,  en  Icxtasc  dun  Rève--. 


ji6  ARTE 


—  Me  résigner,  donc? 

Foule,  heurte  le  portail  de  fer,  allume  lincendie  aux 
quatre  coins  du  palais,  puisque  la  meute  ignoble  de  mes 
valets  dhier  est  avec  toi;  me  voici:  je  suis  lempereur 
glorieux,  délivré  du  dernier  rêve  enfantin, — je  suis  le 
Conquérant  magnifique  —  et  tu  tinclineras  devant  ma 
Gloire. . . 

Georges  OUDINOT. 


ONDE?...  (#) 


A  Louis-PiLATE  DE  BRINN'GAUBAST 


Jardins  vejo  onde,  á  sombra  d'olmos  velhos, 

Velhos  de  curva  edade 
Murmuram  em  rosários  de  conselhos 

Syllabas  de  Verdade. 


(*)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast. 

OÚ  ?  . .  . 


Des  jardins  iTi'apparaissent :  à  Tombre  de  vieux  ormes,  —  Des  vieux,  courbés  par  Tâge, 
Murmurent,  en  rcsaires  de  conseils,  —  Des  syllabes  de  Vérité. 


arte:  i>t 


Passam  de  brancas  túnicas  vestidos, 
Sonhando  despertados, 

Poetas  que,  por  todos  entendidos. 
Por  todos  são  amados  ; 


Pois  todos  lá  partilham,  como  o  pão 
Que  entre  si  vão  trocando, 

A  hóstia  de  luz  que  ás  almas  quietas  vão 
Seus  hymnos  ministrando. 


Como  estrophes  tornadas  neve  pura 
Vivem  em  sonhos  quedos 

As  estatuas,  erguidas  na  frescura 
Dos  hortos  e  vinhedos. 


E  louvam-lhes  em  coro  a  pureza 
De  seus  dorsos  e  bustos 

Magras  virgens  de  pallida  belleza 
E  mancebos  robustos. 


II  passe,  vêtus  de  blanches  tuniques,  —  Songeant  toiít  éveillés,  —  Des  poetes  qui,  com- 
pris  de  tons,  —  Sont  chers  á  tous ; 

Car  tous  partagent,  tous  ceux  de  lá,  comme  le  pain  —  Qu'ils  vont  échangeant,  —  L'hos- 
tie  de  lumière  qu'á  leurs  ames  quietes  —  Otfrent  les  hymnes  des  poetes.  .  . 

Comme  des  stroplies  devenucs  une  neige  immaculée,  — En  rimmobilité  du  songe  vivent 

—  Les  statues,  dressées  dans  la  fraicheur  —  Des  jardins  et  des  vignes. 

£t  des  voix  glorifient  en  ciiceur  les  lignes  purés  —  De  leurs  épaules  et  de  leurs  bustcs, 

—  Des  voix  de  maigres  vierges  à  la  beauté  pàle  —  Et  d'adolescents  vi^oureux. 


5i8  ARTE 


Ha  fraternaes  banquetes,  sob  as  arvores 
E  as  húmidas  latadas, 

As  musicas  de  fontes  que,  por  mármores 
Correm  maravilhadas, 


Emquanto,  d'alvas  rosas  coroados, 
Esveltos  moços  cantam. 

Tangendo  as  harpas,  cânticos  sagrados 
Que  os  corações  levantam. 


E  os  artistas,  preciosas  taças  d'oiro 
Serenamente  erguendo, 

Consagram,  ao  proval-o,  o  vinho  loiro, 
Que  em  roda  vae  correndo. . . 


Elevam-se,  entre  bairros  envolvidos 
Em  sombras  d'oliveiras, 

Torres  brancas,  vestidas  de  compridos 
Mantos  de  trepadeiras. 


II  y  a.  fraterneis,  des  banquets  sous  les  arbres  —  Et  Ia  moiteur  des  treilles,  —  Aux  mu- 
si>]iies  de  foiílaines  d'eau  \  ivc  qui  dans  le  marbre  —  Courent  émerveillées, 

Ce  pendam  que,  le  front  couronné  d'albes  roses,  —  De  sveltes  jeunes  gens  cliantent,  — 
en  jouant  sur  Ia  harpe,  des  cantiques  sacrés  —  Uont  s'exaltent  les  cceurs : 

Banquets  oii  les  artistes,  en  de  précieuses  coupes  d'or,  —  Levées  avec  sérénité,  —  Con- 
sacrent,  en  le  savourant,  le  vin  blond  —  Qui  tout  k  la  ronde  va  circulant.  .  . 

Et  Ton  voit,  parmi  des  quartiers,  qu'enveloppent  —  Des  ombres  d'oIiviers,  —  Se  dres- 
ser  des  blancheurs  de  toiírs,  longuement  vêtues  —  De  manteaux  de  convolvulns. 


ARTE 


319 


E  tanta  graça  envolve  a  icrra  santa 
Que  o  meu  olhar  alcança, 

E  sobre  que  a  minha  alma  se  levanta 
Batendo  azas  de  espr'ança, 


—  Que  até  os  rios,  que  beijam  ao  passar 

A  cândida  cidade, 
Como  apóstolos  santos  vão  pregar 

Ao  mar  forte  a  bondade. . . 


Coimbra,  5—6—95. 


Manuel  DA  SILVA  GAYO. 


Et  si  grande  flotte  la  grâce  autour  de  la  terie  sainte  —  Ou  mes  regards  atteignent,  —  De 
cette  terre  oú  mon  ãme  s'éleve  —  Aiiée  d'espoir, 

Si  grande  y  Hotte  la  gràcc  qu'il  n'est  pas  iusqu'aux  fleuves,  qui,  après  y  avoir  baisé  — 
Le  sol  de  ia  candide  cite,  —  N'aillent,  comme  de  saints  apôtres,  prècher  —  À  la  mer,  á  la 
puissante  mer,  la  bonté.  .  . 


9   . 


Desenho  de  Noé  Legrand 


BOLETIM    INTERNACIONAL 


BRAZIL 


BIBLIOGRAPHIA. 


N 


AGAS,  por  Sabino  Baptista  (Ceará,  1896).  Pe- 
queno volume  de  lyricas,  onde,  a  par  de  algumas 
indecisões  de  forma,  surgem  de  quando  em  quan- 
do versos  musicaes  e  luminosos, 

#  Brtc-à-Brac,  por  Valentim  Magalhães 
(Laemmert  e  C."  editores,  Rio  de  Janeiro  —  S. 
Paulo.  I  896).  Sob  este  titulo,  que  realmente  pôde 
abrigar  o  mais  variado  volume,  publicou  Valen- 
tim Magalhães  um  curioso  livro  de  288  paginas,  que  se  lê  com  o  inte- 
resse sempre  despertado  pela  penna  viva  e  lesta  do  notável  escriptor 
brazileiro.  N'um  curto  prefacio  define  o  próprio  auctor  o  livro  :  «. . .  é 
um  amontoado  de  curiosidades  litterarias  e  objectos  de  arte  escripta, 
de  todos  os  géneros,  inclusive  o  único  que  Boileau  condemnava,  e  em 
todos  os  estylos,  sem  exceptuar  o  barroco. 

«Junto  a  um  conto  commovido  e  singelo  —  um  trecho  de  satyra  mor- 
daz c  irreverente;  em  seguida  a  um  grito  de  enthusiasmo  —  uma  cari- 
catura a  traço  largo  *,  depois  de  um  surto  amplo  de  fantasia  caprichosa 
—  um  quadro  exacto  c  minucioso  da  vida   social:  —  Bric-à-Brac».  O 


ARTE  331 


auctor  define  bem  a  natureza  do  sou  livro.  O  que  não  diz  (mas  dize- 
mol-o  nós)  c  que  Brtc-à-Brac  é  escripto  com  verve,  n'um  nervoso  c 
quente  movimento  d'cssa  lina  penna  do  jornalista,  que  já  todos  conhe- 
cíamos c  admirávamos ;  n'um  rápido  e  caprichoso  vòo  d'essa  fantasia 
d'artista,  que  torna  leves  e  attrahentes  as  affirmações  do  publicista  e  os 
commentarios  do  crítico.  Agradecemos  o  livro. 

JORNAES  E  REVISTAS. 

#  Deveras  interessante  o  ultimo  numero  (3.°)  da  Nova  Revista,  do 
Rio  de  Janeiro.  Collaboração  escolhida.  Versos  de  Xavier  de  Carvalho, 
Alves  de  Faria  e  Franco  Jatubá,  c  prosas  de  Arthur  de  Miranda,  Oli- 
veira Gomes,  CoUatino  Barroso,  Adherbal  de  Carvalho  e  Clóvis  Bevi- 
láqua. 

#  No  jornal  A  Noticia  (Rio  de  Janeiro),  de  25  de  março,  Valentim 
de  Magalhães  publica  um  curioso  folhetim,  no  qual  se  occupa  com  fino 
critério  do  romance  de  Rodolpho  Theophilo,  Os  Brilhantes,  do  livro  de 
contos  Entre  os  nymphios  e  da  novella  Vida  Galante,  esta  de  Lindolpho 
Gomes  e  aquelle  de  J.  Marques  de  Carvalho,  e  (cm  termos  que  muito 
nos  penhoram)  da  Arte. 


FRANÇA 

BIBLIOGRAPHIA. 

*  Chez  Nous,  par  Achille  MlUien  (Paris,  Alphonse  Lemerre,  édi- 
teur.  1896)  —  Livro  d'um  poeta  regionalista,  Vwro  documental,  em  que 
ha  o  perfume  do  terroir,  em  que  passam  aspectos  e  figuras  caracteristi- 
cas,  em  que  se  ouvem  cantigas  de  pastores,  contos  de  serão,  ruidos  de 
campos  e  lavouras.  Tudo  dado,  porém,  com  uma  consciência  inteirado 
assumpto  c  uma  pessoal  visão,  o  que  faz  com  que,  a  par  da  frescura, 
da  vida  sinceramente  sentida  e  reproiYuzida,  o  livro  seja  mais  do  que 
um  simples  reflexo  das  coisas.  Dividc-se  em  três  partes:  Le  long  des 
sentes  nivernaises  ;  Airs  de  flute ;  Lejoiír  qiii  tomh>:.  As  paisagens,  os  cos- 
tumes, as  lendas,  os  typos  do  Nivernais,  tudo  encontramos  n'esse  livro 
feito  com  amor  e  carinho.  Mas  M.  Achille  Millien  não  se  limita  a  dar- 
nos  aspectos  e  figuras,  com  um  mero  intuito  de  fazer  arte  pittoresca. 
Sente  o  seu  assumpto,  e  penetra  na  intimidade  das  coisas.  A  sua  terra, 
a  bella  natureza  que  o  rodeia  acorda-lhe  paginas  de  sincero  sentimento. 
Clce[Nous  é  um  livro  sympathico,  na  melhor  significação  que  pôde  ter 
esta  palavra. 


52Í  ARTE 


Entre  os  seus  muitos  trabalhos,  cuja  relação  nos  tomaria  uma  pa- 
gina inteira,  M.  Achille  Millien  prepara  um  Parnase  dii  Dix-neuvième 
siècle,  onde  são  incluidos  alguns  poetas  portuguezes. 

*  P elites  Proses,  par  Georges  Oudinot  (Paris,  Chamuel,  éditeur, 
i8g6).  —  Este  delicioso  voluminho  foi  prefaciado  por  L.  P.  de  Brinn' 
Gaubast.  Esse  prefacio,  publicado  no  n.°  3  d'«Arte)),  pag.  141,  dá  uma 
verdadeira  e  justa  impressão  da  frescura,  e  do  encanto  moço  do  volu- 
me. Canta  realmente  uma  primavera  atravez  das  paginas  de  G.  Oudi- 
not. Mas  uma  primavera  doce,  de  sonho  esbatido  em  tons  leitosos  e 
nuances  de  crepúsculo  matinal.  O  que,  no  entanto,  revela  o  escriptor 
como  um  verdadeiro  artista,  é  esse  segredo  de  ser  nítido  e  crystallino 
ao  traduzir-nos  estados  de  vaga  aspiração^  ao  esboçar-nos  aspectos  fu- 
gidios. Ha  phrases  e  imagens  em  que  se  firma  e  condensa  toda  uma  si- 
tuação, em  que  vêem  aflorar,  desabrochar,  vivas  e  frescas,  as  impressões 
acordadas  por  uma  visão  intima,  ou  por  um  aspecto  da  natureza  e  da 
vida. 

*  Le  Pélerin  du  Silence,  par  Remy  de  Gourmont  (edit.  du  Mercure 
de  France,  Paris,  1896).  —  Este  novo  livro  reúne  uma  serie  de  narra- 
ções e  de  impressões,  já  publicadas,  a  maior  parte,  no  Mercure  de  Fra?tce. 
O  livro  comprehende  :  Phenissa  —  Hisloire  tragique  de  la  princesse  Phe- 
ntssa,  expliquée  en  quatre  épisodeSy  sob  a  forma  dramática  ;  Le  Fantô- 
me ;  Le  Chateau  singulier ;  Le  livre  des  Litanies  (Litanies  de  la  Rose, 
Fleurs  de  j adis,  le  Dit  des  arbres);  Théâtre  muet  (La  neige,  Les  bras  le- 
ves); e,  finalmente,  Le  Péterin  du  silence. 

Esta  serie  de  titulos  indica  a  natureza  da  Obra;  define-a  logo  como 
uma  galeria  de  assumptos  e  episódios  diversos.  Mas  atravez  d'este  como 
d'outros  livros  seus,  duas  qualidades  se  nos  revelam,  que  caracterisam 
Remy  de  Gourmont :  a  tendência  para  o  mysterio,  e  para  o  extranho, 
complicada  com  a  faculdade  de  achar  significações  e  de  criar  symbolos 
dos  aspectos  e  das  coisas  exteriormente  simples  e  mudas ;  e  a  visão  re- 
quintada dos  factos  interiores,  dos  estados  d'alma,  dos  mais  fugidios 
casos,  traduzidos  por  vezes  n'uma  simples  nuance  d'expressão. 

A  sua  lingua,  ora  viva  e  souple,  ora  coalhada  de  tintas  e  perfumes, 
consegue  dar  esses  agudos  estados  e  impressões,  e  criar  paginas  de 
còr  exótica  e  longínqua,  ou  de  tons  vagos,  lunarmente  doces  e  reli- 
giosos. 

JORNAES  E  REVISTAS. 

*  L'Aube  —  revue  artistique  littéraire,  mensuelle,  internaiionale  il' 
lustrée  {i.^'^^  année,  n°  i,  avrll  189Ó.  R.  Blanche,  69,  Paris).  —  Cheia 


ARTE  333 


de  interesse  e  de  caracter,  L'Auhe,  sob  a  direcção  de  M.  P.  Guédy,  toma 
logar  entre  a  brava  plêiade  de  revistas  artisticas  e  litterarias,  que  têm 
por  fim  uma  fecunda  communhão  internacional  da  arte,  uma  mais  in- 
tima penetração  entre  as  criações  e  o  espirito  dos  diversos  paizes  c 
povos. 

Vindo  com  um  tal  intuito  UAuhe  representa  para  nós  não  só  uma 
bella  publicação  d'artc  e  de  littcratura,  notável  pelo  valor  intrinseco  do 
que  insere,  mas  ainda  uma  preciosa  collaboração. 

O  i."  numero  contém,  entre  outras  coisas:  Mouvement  litléraire  en 
Eurofe,  de  J.  Saint-Cère ;  L'Ile,  de  Bernard  Lazare;  Extrait  de  «Mor- 
genrcelhe»,  de  Friedrich  Nietzche;  Les  yeux  des  enfants  (vers),  de  Ro- 
denbach  ;  L'0«i/'«e,  de  Jonas  Lie;  Mélancolte  miisicale  (vers),  de  P. 
Guédy;  UGÍtivre.  de  J.  Jullien ;  Notes  d'Art,  etc.  Traz,  hors  texte,  uma 
illustração  de  Luce. 

*  L'Er»i/7ag'e  (7. é'Tie  année,  n."  5,  mai  1896,  Paris)  —  Continua  a 
impôr-sc  a  corajosa  revista  de  novos,  na  sua  campanha  contra  a  rotina, 
e  na  producçâo  de  números  successivamente  interessantes  e  cheios.  No 
summario  d'este  numero  encontramos,  entre  outros,  os  nomes.de:  C, 
Lemonnier  (Le  Héros  ingénu);  Jonas  Lie  (Hans  de  Sjôhõlm  et  lesorcier 
finnois,  traduit  par  G.  Knopff);  R.  Bonyer  (Une  évolution  dans  Vart  du 
paysage);  E.  Ducoté  (Circée,  vers);  Hassc  (L'ãme  philosophique  de  M, 
Mceteilinch).  Como  de  costume,  iEnnitage  insere  uma  vasta  secção  de 
Chroniques,  dando  todo  o  movimento  mensal  da  arte  e  da  litteratura 
em  França,  notas  sobre  theatros  e  exposições,  noticias  bibliographicas, 
etc. 

*  Revue  Encyclopédique  Larousse.  (6.'  année,  n."  i  40,  9  mai  i  8g6) 
—  Muito  interessante  este  numero.  Em  seguida  a  um  longo  artigo  il- 
lustrado,  de  Lucicn  Dcscaves,  e  intitulado  Quelqucs  aveugles  (notas  e 
dados  sobre  a  vida  d'alguns  cegos  illustrcs,  e  sobre  varias  instituições 
criadas  em  favor  de  cegos),  a  Revue  Encyclopédique  insere  dois  largos 
artigos  sobre  a  Hungria,  que,  com  a  sua  extraordinária  exposição,  está 
attrahindo  a  Budapcst  curiosos  e  artistas  de  toda  a  Europa.  O  primeiro 
artigo,  assignado  por  J.  Kont,  Le  millenaire  de  la  Hongrie,  traça  ávida 
histórica,  politica  e  social  dos  Magyares  durante  os  seus  dez  séculos. 
O  segundo  artigo,  do  mesmo  auctor,  trata  do  Theatro  Húngaro,  da 
obra  de  Kisfaludy,  Katona,  Szigligeti,  Madách,  Csiky,  etc.  Seguem-se 
a  estes  artigos  uma  secção  de  sciencias  physicas,  e  uma  bibliogra- 
phia. 

*  Uma  nova  revista  franceza:  La  Province  Nouvelle.  Publica-se  em 
Auxerrc,  e  c  dirigida  por  M.  Laurent  Savigny.  Summario  variado  c 
escolhido.  As  nossas  saudações! 

3 


^V  ARTE 


HESPANHA 

BIBLIOGRAPHIA. 

*  Acontecimientos  literários,  por  Melchor  de  Palan  (Fernando  Fé, 
Madrid).  E  uma  interessante  collecção  de  impressões  e  notas  sobre  os 
principaes  acontecimentos  litterarios  de  Hespanha,  no  anno  de  1895. 
Para  nós,  portuguezes,  que  tão  vergonhosamente  ignoramos  o  movi- 
mento litterario  do  paiz  visinho,  este  livro  tem  o  duplo  valor  de  nos 
pôr  ao  corrente  do  mesmo  movimento  e  de  nos  deliciar  como  livro  pri- 
morosamente escripto.  Alem  de  critico  notável,  Melchor  de  Palan  é  um 
poeta  muito  distincto.  O  seu  talento  poético  tem  sido  revelado  em  di- 
versos volumes,  entre  os  quaes  podemos  citar  os  seguintes  :  Cantares, 
Nuevos  Cantares  e  a  traducção  do  celebre  poema  La  Atlântida. 

*  Recuerdos  de  Galicia,  por  T.  Vesteiro  Torres  (Andrés  Martinez, 
La  Coruna).  É  este  o  primeiro  volume  das  Obras  posthumas  de  Ves- 
teiro Torres,  um  poeta  e  prosador  distincto  que,  ha  annos,  se  suicidou 
em  Madrid.  Este  livro,  composto  de  pequenos  mas  interessantes  arti- 
gos históricos  e  litterarios,  é  prefaciado  por  V.  Novo  y  Garcia,  que  em 
algumas  paginas  de  commovida  prosa  conseguiu  traçar  um  nitido  e 
sympathico  perfil  de  Vesteiro  Torres. 

PEQUENAS  NOTICIAS. 

*  Foi  eleito  sócio  da  Academia  Hcspanhola  o  insigne  novellista 
Pereda. 

*  O  illustre  maestro  hcspanhol  Pedrell,  acaba  de  descobrir  duas 
composições  musicaes  dos  celebres  organistas  hespanhoes  Clavijo  e  Pe- 
raza,  que  floresceram  no  século  XV. 

*  No  próximo  mez  de  julho  deve  ser  distribuido  o  primeiro  fascí- 
culo d'uma  nova  publicação  mensal  intitulada  Revista  cientifica,  lite- 
rária y  artística  de  Sevilla. 

*  Vae  ser  vendida  brevemente  cm  Madrid  a  celebre  galeria  dos  du- 
ques de  Ossuna.  No  catálogo  figuram,  entre  outros,  os  nomes  de  Van 
Dyck,  Rubens,  Ribera,  Sanchcz  Cocllo,  Pantoj  i  de  la  (>ruz,  Goya, 
Álonso  Cano  e  Canova. 

ULTIMAS  PUBLICAÇÕES. 

F.  Antich  è  Izaguirre:  Nerviosas  (F.  Fé,  Madrid);  J.  de  Burgos: 
Cuentos,   chascarillos  y  cantares  (F.   Bertran,  Barcelona) ;  J.  Codina 


ARTE  f*i 


Umbert:  Versos  (Susany  &  C.*);  Emilia  Pardo  Bazan :  Vida  contem' 
foranea  (Lopez,  Barccllona);  A.  Reycs :  Desde  el  Surco  (Madrid);  A. 
Solance:  Poesias  y  artículos  (Valdepenas). 


PORTUGAL 

LE  PORTUGAL  X  l'ÉTRANGER. 

#     Belkiss  regina  di  Saba. 

Si  chiamava  próprio  cosi,  la  piccola  e  misteriosa  regina  africana  che 
si  mosse  per  lunghissimo  cammino,  sino  alia  cittá  di  Sionne,  in  Giu- 
dea,  per  interrogare  il  grande  Salomone  ?  Tutto  ò  vago,  incerto,  flut- 
tuante  intorno  a  questa  seduttrice  deirantichità  :  e  Tincertezza  aumenta 
il  suo  fascino,  che  Gustavo  Flaubert  ha  cosi  potentemente  c  vezzosa- 
mente  reso  nella  Tenta^^ione  di  Sant' António.  Forse  si  chiamava  Nikaule. 
Chi  sa!  il  poeta  Eugénio  de  Castro,  valoroso  letterato  portoghese,  gio- 
vane  molto  e-ricco  di  un'anima  piena  di  poesia  e  di  gusto,  dioe  che  si 
chiamava  Belkiss:  e  ha  fatto  suUa  bizzarra  figura  di  questa  innamorata 
di  Salomone  un  dramma  che  c  anche  un  poema,  un  dramma  che  è  stato 
squisitamente  tradotto  dal  portoghese  in  italiano  da  Vittorio  Pica.  Che 
leggiadrissimo  libro  è  mai  questo!  La  figura  delia  regina  di  Saba  vi 
acquista  tale  carattere  di  tenerezza  passionale  e  di  debolezza  profonda 
ella  c  cosi  umana  e  anche  cosi  icratica,  è  cosi  bizzarramente  arcaica  e 
cosi  confinante  con  la  malata  anima  muliebrc  moderna,  che  il  piccolo 
libro  edito  cosi  elegantemente  dai  fratelli  Treves,  de  Milano,  vi  resta 
schiuso  fra  le  mani,  mentre  la  vostr'anima  sogna!  II  de  Castro  ha  dato 
ali'arte  e  alla  poesia  una  creatura  degna  di  tutte  le  simpatie,  avvolta  nei 
veli  delia  fatalità  che  colpiscc  tutti  gli  esseri  gcntili  e  predestinati,  ap- 
parente  e  sparenle,  bclla,  strana,  amorosa,  profumata,  audace  e  paurosa, 
vinta  dalTamore,  cioc  vinla  dal  suo  destino.  Che  leggiadra  e  suggestiva 
figura  è  questa  Belkiss.  dovuta  alTingegno  ferace  e  aristocrático  dei  de 
Castro,  giun  a  sino  a  noi,  per  Topera  di  un  giovane  di  talento  fine  e 
lortc,  di  un  giovane  che  ha  un  gusto  elettissimo,  cioè  di  Vittorio  Pica  ! 
Impossibile  di  Icggerc  in  quella  pagina  la  istoria  di  Belkiss,  scnza  in- 
nammorarsi  di  questa  cara  c  misteriosa  donna  —  il  mistero,  è  la  sua 
veste  — ,  senza  provarc  un  vivace  senso  di  ammirazione  per  il  suo  poeta 
e  una  grande  gratitudine  per  il  traduttore.  II  quale  ha  fatto,  certamente, 
molto  maggiore  opera  che  di  tradu/ione:  cgli  ha  intuito  e  reso  con 
mente  di  artista  Ia  creazione  dei  de  Castro,  dando  alia  raflinatezza 
poética,  alia  eleganza,  alia  nobiltà  delTautore  portoghese  una  interpre- 


3  26  ARTE 


tazioneegualmenteraffinata,  elegante  e  nobile.  Tuttociòvuol  dire,  anche, 
che  Belkiss  dovrebbe  piacere  molto  alie  donne  intellettuali,  a  quelle  che 
amano  fantasticare  con  un  libro  fra  le  mani. .  .  e  amano  posare  il  piccolo 
e  grazioso  volume  fra  i  íiori,  i  piccoli  Saxe  e  gli  hoggetti  inglesi  dei  loro 
salotto.  —  Matilde  Serás  (//  Matino,  Napoli). 

#    Belkiss,  regina  di  Saba, 

Tra  le  ultime  publicazioni  dei  Treves  vi  è  questo  volume  di  Eugénio 
de  Castro,  un  giovane  e  fantasioso  poeta  portoghese,  che  Vittorio  Pica 
fa  conoscere  ai  lettori  italiani  appunto  con  la  traduzione  di  Belkiss,  re- 
gina di  Saba,  un  dramma  a  colori  smaglianti,  in  cui  Tautore  versa  ima- 
gini  a  piene  mani,  ondate  liriche  senza  fine. 

II  Pica  ha  tradotto  con  infinito  amore  questo  poemetto  drammatico, 
e  rha  fatto  precedere  da  un  interessante  cenno  suiraristocratico  giovane 
poeta.  (Corriere  di  Napoli). 


N."  7  — MAIO  DE  1896 


COIMBRA  —  IMrRf:NgA  DA  UN(VERSIDADB 


LES  DÉFENSEURS  DE  LA  BEAUTÈ 


ANATOLE  FRANGE 


A  tout  seigneur  tout  honneur. 

Aux  longs  soirs  d'automne,  la  lampe  tôt  venue  alors 
que  la  pluie  tombe  implacable  et  lente,  j'ai  maintes  fois 
savouré  la  douce  tiòdeur  du  home  en  reposant  mes  yeux 
sur  une  délicieuse  survivante  de  Tanagra :  Ia  divine  «épave» 
ravive  le  contraste.  Cest  une  impression  pareille,  sensa- 
tion  intellectuelle  par  excellence,  quun  jeune  homme  mo- 


338  ARTE 


derne  pcut  ressentir  en  rouvrant  un  livre  d  Anatole  France. 
11  semble  aussitòt  que  la  figurine  se  ranime  et  que  la  lan- 
gue française,  appelée  déjà  par  Brunetto  Latini,  maitre 
de  Dante,  la  parleure  la  f>lus  delilable,  épanche  harmo- 
nieusement  la  source  rajeunie  d  une  pensée  antique  en 
murmurant  sur  ses  lèvres. 

Ah!  comme  je  voudrais  pouvoir  rapporter  fidèlement 
ses  paroles  et  vous  tracer  le  portrait  oral  quelle  me  con- 
fie de  notre  philosophe-artiste!  Je  ne  puis  que  vous  trans- 
mettre  quelques  cmotions  éparses  que  sa  contemplation 
me  suggère.  La  voilà  qui  rcvit,  la  petite  Galatce  magique 
aux  nuances  palies,  quittant  la  bibliothèque  poudreuse 
qu'illuminait  son  blanc  sourire;  son  antique  séduction  est 
proche  parente  de  nos  ravissantes  contemporaines  aux 
cheveux  lègers:  elle  est  savante,  mais  clle  est  belle;  et  le 
vêtement  de  son  érudition  se  drape  sur  la  gràce  de  ses 
pensées.  Dans  la  chambre  triste,  elle  sapproche,  elle  me 
prend  la  main  pour  me  conduire  je  n'ai  jamais  su  par 
quelle  route  vers  les  beaux  ombrages  dAcadémos,  dont 
les  platanes  chantent  au  bout  du  Céramique  extérieur: 
cest  le  Jardin  d' Epiciire,  dont  les  échos  répètent  encore 
sous  la  lumière  dété  des  paroles  riantes  et  profondes. 

En  me  désignant  de  loin,  une  silhouette  afFable  et  haute, 
la  Muse  invisible  du  foyer  me  dit:  «Cest  Fauteur  de  Thais)). 
—  Et  ce  seul  nom  féminin  réveille  des  grâces  exquises  en 
un  classique  décor.  11  ressuscite  un  passe.  11  arrache  le 
lecteur  obscur  aux  mélancolies  presentes  sans  le  détour- 
ner  du  livre  éternel  de  Táme.  II  reconforte  et  il  épure. 

A  Tombre  mouvante  des  feuillages  les  disciples  agitent 
des  questions  subtiles.  Un  Sainte-Beuve  de  1896  (c'est  une 
hypothèse)  ajoute  vers  moi:  «Quel  est  le  maitre-écrivain 
que  vous  enverriez  à  un  congrès  ideal  pour  reprèsenter  le 
plus  parfaitement  cette  belle  langue  française  que  M.  Re- 
nan  voulait  maintenir  intacte  en  songeant  à  Theure  apoio- 


AlíTE  3a9 


g-ctiquc  de  sa  comparution  devant  rEternel?"  — Malgrc  ma 
limiditc  native,  jc  réponds:  «Anatole  France».  Et  je  suis 
sur  que  le  résultat  dun  referendum  intellectuel  serait  sem- 
blable. 

Gar  il  y  a  beaux  jours  que  s'est  tue  la  voix  de  la  grande 
legende  romantlque;  la  race  des  imitateurs  a  fatigue  le 
sublime.  Les  maitres  aimés,  les  maitres  originaux,  Ban- 
ville,  Tainc,  Renan,  naguère  encore  Leconte  de  Lisle,  puis 
Dumas,  puis  Verlaine,  ont  suivi  dassez  prés  Victor  Hugo 
dans  le  silence  de  la  mort.  II  nous  reste,  il  est  vrai,  la 
màle  ampleur  d'un  Zola,  la  finesse  audacieuse  d'un  Gon- 
court,  la  sculpturale  beautc  d'un  Hérédia,  Tintelligence 
sentimentale  d'un  Bourget  ou 'les  secrets  savoureux  dun 
Mallarmé.  Mais  la  physionomie  la  plus  puré,  sinon  la  plus 
puissante  ou  la  plus  aigue,  du  lettré  personnel  et  qui  pense, 
le  plus  beau  statuaire  vivant  de  la  prose  precise,  fluide  et 
claire  entre  toutes,  cest  Tironiste  aimant  du  Lys  Rougc. 
Or,  il  semble  bien  que  ce  raffiné  s'il  en  fut  perçoive  tout 
le  premier  le  double  profil  de  sa  philosophie  gracieuse : 
(«Plus  je  songe  à  la  vie  humaine,  plus  je  crois  qu'il  faut 
lui  dohner  pour  témoins  et  pour  juges  Ylronie  et  la  Ptlié, 
comme  les  Egyptiens  appelaient  sur  leurs  morts  la  déesse 
Isis  et  la  doesse  Nephtys.  L'Ironie  et  la  Pitié  sont  deux 
deux  bonnes  conseillèrcs;  Tune,  en  souriant,  nous  rend  la 
vie  aimable,  lautrc,  qul  pleure,  nous  la  rend  sacrée!»  Le 
philosophe  nous  prévient  lui-mcme.  Anatole  France  ap- 
partient  par  lesprit  à  cette  famillc  elegante  de  penseurs 
voluptueux  et  profonds,  sagaces  et  suaves,  touchants  et 
caustiques,  qui  compte  sur  notre  sol  Fénelon,  La  F^ontaine, 
André  Chénier,  Renan,  les  héritiers  du  génie  grec.  Ce 
que  le  magicien-ès-philosophie  de  la  Vie  litléraire  a  pense 
de  deux  nobles  descendants  poétiques  de  Vigny, — Jean 
Lahor  et  Léon  Dicrx,  —  peut  s'appliquer  â  lui-môme:  des 
talents  dune  si  rarc  culture  ajoutent  une  ccuvre   dart  au 


^3o  ARTE 


rnusée  de  rintelligence,  mais,  de  plus,  ils  honorent  la  so- 
ciété  qui  les  produit.  Lartiste  aime  et  le  philosophe  pense: 
lobjet  d'art  qu'il  caresse  avec  amour  est  une  oeuvre  d'âme. 
Telle  est  Tidée  que  nous  nous  formons  de  Ihomme  d'après 
son  oeuvre ;  et  Tidée  que  nous  lui  devons  de  Tunivers  n'est 
pas  moins  sereine:  vue,  entendue  dans  la  lumière  de  ses 
pages  mélodieuses,  la  vie  m'apparait  comme  un  songe 
sans  chimères  farouches  ni  vols  fantastiques,  une  íUusíon 
qui  sourit  à  Timniortelle  douleur.  Au  bord  du  néant,  la 
voix  reste  enjouée  sous  une  pensée  triste.  Le  confident  de 
Psyché  connait  les  íins  de  la  nature,  mais  à  quoi  bon  crier 
ou  maudire?...  Contre  les  maux  de  la  vie  n'y  a-t-il  pas 
de  précieux  remedes  dans  la  bibliothcque,  miroir  muet  et 
transfigure  de  toutes  ces  nuances  fugitives?  Et  le  «bènédi- 
ctin  narquois»)  senfermc  avec  ses  livres.  Cest  là  que  le 
jeune  peintre  symboliste,  lun  des  Vebers,  Ta  trouvé  na- 
guère  intellectuel  et  matinal,  la  lèvre  avancée  pour  glisser 
candidement  une  malice  dans  ForelUe  de  son  portraitiste 
invisible,  tandis  que  sa  main  studieuse  feuilletait  la  pous- 
sière  du  passe  pour  retrouver  les  Opinions  de  M.  Jérôme 
Coignard  consignées  par  son  fidèle  Jacques  Tournebroche  : 
et  avec  quelle  désinvolture  il  nous  les  a  recopiées!  Les  li- 
vres, la  bibliothèque,  voilà  sa  grande  passion. 

Dans  sa  Vie  liííéraire,  son  existence  essentielle,  il  a  ra- 
raconté  pendant  sept  ans,  au  hasard  de  ses  lectures,  «les 
aventures  de  son  âme».  Les  livres  ne  sont-ils  pas  les  sor- 
ciers  qui  circonviennent  le  meilleur  de  ses  veilles?  «Les 
livres  nous  tuent»,  écrit-il  dans  une  préface;  mais,  quand 
il  les  signe,  ils  nous  aident  à  vivre. 

«Heureux  qui  comme  Ulysse  afait  un  beau  voyage!» 

Ce  voyage,  il  Ta  entrepris  sans  courir  en  lointains  pays. 
Comme  son  maitre  Renan,  M.  Anatole  France  peut  désor- 


ARTE  331 


mais  remercier  rÈternel  de  la  charmante  promenade  quíl 
lui  aura  été  donné  daccomplir  à  travers  les  ames,  les  li- 
vres et  les  choses  au  plus  amusant  de  tous  les  siècles.  Sur 
les  ruines  harmonieuses  ou  dialogucnt  les  purs  fantômes, 
comme  en  ces  recoins  du  Paris  crépusculaire  ou  passe  une 
dame  exquíse,  dans  la  bibliothèque  du  très-crimincl  Syl- 
vesíre  Bonnard,  membre  de  Tlnstitut,  ensoleillée  par  le 
sourire  de  Jeanne,  comme  dans  TAlexandrie  luxurieuse 
ou  Paphnuce,  messager  du  ciei,  conquiert  Tháis,  le  déli- 
cat  voyageur  ne  s'aventure  jamais  sans  un  gracieux  cice- 
rone qui  prète  à  tout  sa  beaulè:  llUusion.  Voilà  celle  qui 
Tescorte  sans  trêve,  hautaine  et  douce.  Je  Taperçois  là-bas 
avec  elle,  sous  les  feullles  vertes,  et  c'est  pourquoi  je  n'ose 
labordcr,  malgré  son  cordial  accueil:  rien  n'est  plus  trou- 
blant  que  la  présence  devinée  dun  noble  rêve !  Mais  ce 
rêve  afFectueux  et  railleur,  fait  dattendrissement  pour  la 
souffrance  et  de  franc-parler  pour  la  sottise,  ce  demi-sou- 
rire  sceptique  ctoilé  dune  larme  sexpliquerait  mal  par 
Texclusive  fréquentation  des  papyrus  autour  de  lui  dé- 
roulés. 

Le  pur  génie,  le  divin  style  du  modeste  maitre  nont 
pas  une  origine  uniquement  livresque.  Nul  n'est  plus  éru- 
dit,  moins  pédant.  Anatole  France  est  subtil,  et  il  est  clair: 
ce  qui  tient  du  miracle  (que  son  intelligence  bannit,  tan- 
dls  que  son  imagination  Ic  pare  complaisamment  des  fleurs 
pucriles  de  la  legendo).  I>e  poete  des  Noces  Connthiennes 
est  un  admirateur  de  lAnglais  Darwin.  Ondoyant  et  di- 
vers,  le  dilettante  (au  noble  sens  du  mot)  respccte  la  science 
et  se  délecte  de  la  naíveté.  Les  beaux  mythes  lenchantent. 
Le  mensonge  n'est  pour  cet  Athénien  que  Iharmonieux 
vètement  de  la  vérité.  11  adore  les  livres,  mais  il  a  observe 
les  hommes.  Les  idces  Je  M.  labbé  Lantaigne  en  guerre 
spirituelle  avec  son  préfet  nont  plus  de  mystère  pour  lui. 
Et  la  société  de  la  fée  Viviane  ne  Tabuse  pas  un  instant 


333 


ARTE 


sur  la  coquetterie  de  Madame  Violanie  (i).  Le  fond  de  sa 
pensée  serait  assez  amer,  car  son  illusion  de  bibliophile- 
poète  est  exempte  d'illusions  bourgeoises,  —  si  Tantique 
sérénité  ne  venait  pas  Tenvelopper  de  sa  splendeur.  Et, 
sous  la  douceur  lactée  des  cieis  français,  rindulgent  sati- 
rique  nignore  pas  que,  si  râme  est  pleine  de  prières,  la 
nature  est  pleine  de  tombeaux:  mais  sur  ce  vieux  monde 
regi  par  la  faim  et  par  Tamour  jusquà  lénigme  incessante 
de  la  mort,  la  pensée  du  sage  fait  refleurir  le  lys  d'idéale 
tendresse,  par  le  parfum  duquel  le  plus  humble  des  bra- 
ves  gens  «vaut  mieux  qu'Homère)). 

Ulysse  des  voyages  philosophiques,  sa  pitié  est  sans  mol- 
lesse,  car  Texpérience  Téclaire;  son  ironie  est  sans  fiel,  car 
les  lois  fatales  lui  ont  parle  tout  bas,  Dans  les  jardins  d'A- 
cadémos,  il  croisc  Epicure,  il  relit  Platon.  Le  voyez-vous 
dans  ce  demi-jour,  riant  et  bon,  trop  desabuse  parfois,  re- 
signe sans  attitude,  attendri  sans  crédulité?  Je  lui  pardonne 
franchement  d'avoir  soutenu  que  cTesthétique  est  un  châ- 
teau  en  Tair»,  car  son  émoi  devant  la  beauté  des  choses 
Temporte  sur  toutes  les  discussions  des  faux  artistes.  Je 
ne  lui  ferai  pass  1  injure  de  vous  analyser  son  style:  dé- 
crit-on  la  persuasion  radieuse  du  marbre  antique?  Cest 
le  Vrai  devenu  le  Beau.  Nul  français  plus  classique  ne 
traduit  mieux  la  plus  moderne  psychologie.  Et  je  voudrais 
en  exprimer  la  nuance,  mais  je  laime  trop  pour  le  bien 
definir:  c'est  du  moins  Texcuse  alléguée  par  ma  faiblesse. 
Rappellez-vous  Tétat  d'âme  du  sculpteur  amoureux  Jacques 
Dechartre  en  face  de  Famie  trop  nuancée  qu'il  renonce  à 
portraire  dans  le  cadre  florentin  de  la  fière  cite  du  Lys 
Rouge:  la  Muse  n'est-elle  pas  aussi  insaisissable  que   la 


(i)  Lct  leçon  bien  afprise,   conte  (publié  dans  VEcho  de  Paris   du 
mardi  14  avril  189Ó). 


ARTt:  3^3 

maitresse  toujurs  inconnue,  toujours  nouvclle?  jacques  dit 
à  Thércsc:  «Javais  peur  de  vous  paraitre  stupide».  Et 
Thòrèse  lui  rópond:  Vous  Tétiez  uii  peu.  Cétait  mon 
triomphe». 

Sil  est  vraí  quimc  heure  de  lecture  console  de  tout,  je 
recommande  IVcuvre  du  sage  à  toutes  Ics  mclancolics  bru- 
tales:  le  traitement  est  infaillible,  car  on  devient  meilleur 
au  contact  d'un  beau  livre.  Auprcs  de  Iharmonie,  la  vio- 
lence  est  prise  de  remords.  RIant  directeur  de  conscience, 
le  Livre  de  mon  ami  regorge  «de  ces  paroles  semblables  aux 
fleurs  dans  leur  perpétuelle  nouveauté»,  Cest  d'un  artiste. 
Et  Tabeille  des  génies  exqiiis  voltige  encore  autour  des 
fleurs  éternelles.  Son  instinct  divinatoire  parfume  Fâme 
comme  la  présence  de  Thdis  aux  yeux  de  violettes  et  qui 
aime  les  pauvres.  Je  voudrais  imposer  le  néologisme:  ana- 
tolefrançais.  Et  TAcadémie  (non  pas  celle  de  Platon,  mais 
la  nôtre)  pourrait  conclure  en  se  félicitant  de  son  choix: 

«Rien  nc  manque  à  sa  gràce:  il  manquait  à  la  nôtre.» 

Raymond  BOUYER. 


3J4  ARTE 


POETES  SUÉDOIS 


L'ABBÉ  DE  CLUNY 


INFORME  HELOISE  DE  LA  MORT   D  ABELARD 


(TraducHon  par  Gôran  BjÕrkman  et  Brinn'Gaubast) 


Ma  três  pieuse  soeur,  il  a  fini  sa  course, 
Ton  Abélard  a  déposé  son  bâton  de  pèlerin... 
Dès  longtemps  son  allure  s'inclinait  vers  la  terre, 
Et  lentement  il  dépérissait. 
Sous  le  beau  tilleul  qui  s'élève 
Prés  de  Tabside  de  notre  église, 

Souvent  il  demeurait  assis,  les  yeux  fixes  sur  le  chemin 
Qui  mène  au  lieu  de  ton  séjour. 


II  aimait  la  paix  silencieuse  de  notre  cloitre 
Et  le  joli  carrefour  prés  de  Cluny. 
Si  Tambition  Tavait  autrefois  dévoré, 
Depuis  longtemps  il  était  libre  de  désir : 
S'oubliant  lui-môme  chaque  jour  davantage, 
II  lisait  beaucoup,  il  priait  beaucoup, 
Et  lui,  le  docteur  renommé, 
N'avait  de  plaisir  qu'à  servir  les  autres. 


II  goutait  pcu  les  aliments  terrestres, 
Simple  était  son  vètement,  ses  manières  étaient  douces 
Luij  de  regard  si  fier  et  si  hardi  jadis, 
Depuis  longtemps  marchait  les  yeux  baissés. 


ARTE  31$ 


Brisée  par  la  douleur,  son  âme 

Était  entréc  à  Técole  de  Celui  quí  dit : 

«Jc  suis  doux  et  humble  de  coeur». 

L'apparat,  Torgueil  de  la  science,  il  les  fuyait. . . 


Son  cxistence,  c'cst  au  Seigneur  qu'il  en  a  consacré  le  soir, 
Et  ce  soir  est  venu  de  bonae  heure ; 
II  a  pense,  pense  à  toi,  qui  étais  loin, 
Et,  secrètement,  sa  grande  lumière  s'est  consumée. 
A  la  fin,  ses  péchés  confesses  à  voix  haute, 
II  a  reçu  les  Sacrements : 

Son  âme  s'est,  avec  contrition,  tournée  vcrs  Dicu  ; 
Et  il  est  mort  en  soupirant  ton  nom. 


Ma  soeur  vénérable,  Ia  vie 
Pour  toi  est  vide,  à  présent  qu'il  n'est  plus : 
Ta  rivière  d'Arduzon  (*)  parait  abandonnée, 
Et  pour  toi,  tout  nouvel  effort  est  une  souffrance. .. 
Mais  vois:  tu  as  encore  beaucoup  à  travailler 
Comme  abbesse  de  ton  monastère  ; 
II  te  reste  bien  des  malades  à  fortificr, 
Et  la  Sainte  Écriture  non  plus  ne  te  manque  point. 


Ton  nora,  chère  et  pieuse  Héloise, 
A  brillé  dans  la  poésie  et  dans  la  science : 
Tu  appartenais  aux  sages  de  ce  monde. 
Et  tu  méritais  bien  d'être  à  ton  Abélard   . . 
Mais  à  la  fin,  comme  lui,  tu  as  trouvé 
Qu'elle  est  trompeuse,  la  sagcsse  de  la  terre :  . 
La  sagesse,  celle  qui  est  ineffablc  et  profondc, 
Tu  ne  Tas  découverte  enfin  qu'aux  pieds  du  Maitre. 


(*)  Rivière  auprcs  de  Paraclet,  qui  fut  le  cloitre  d'HéIoIse,  dans  le  voisinage  de  Nogent- 
8ur-Seine.  Cest  á  Nogent-sur-Seiíie  que  furent  enterres  Abélard  d'abord,  puis  HéloTse,  Au 
dcbut  du  siècle  présent,  leurs  cendres  ont  été  transportées  i  Paris. 


3  36  ARTE 


Abélard. .  •  unic  avec  lui 
D'abord  par  les  doux  liens  du  corps, 
Et,  ensuite,  par  Tamour  divin, 
Tu  as  fini  par  être  seule. .  • 

Vous  vous  êtes  separes.  Mais  Christ,  en  son  asile, 
Avec  miséricorde  vous  a  recueillis, 
Et,  dans  la  demeure  qu'll  prepare  pour  nous, 
Abélard  est  tien  pour  réternité. 


Le  monde  ne  vous  a  pas  épargnés,  je  le  sais: 
Le  monde  n'a  pu  oublier  votre  orgueil  \ 
Mais  votre  existenee  n'a-t-elle  point  racheté 
Le  péché  commis  par  Tardeur  de  votre  sang? 
Que  les  autres,  durement  et  toujours,  vous  reprennent ; 
Cétait  pourtant  un  sort  à  attendrir  les  pierres 
Que  celui  de  devoir  vivre  ainsi  separes 
Après  vous  être  tant  aimés.  • . 


Et  pourtant,  pourtant,  enfants  du  malheur, 
Votre  bonheur  fut  infini : 
Vous  vous  êtes  possédés !  Ineffaçablement, 
Ce  souvenir-là  subsistera. . . 
Dans  ma  vie,  j'en  ai  tant  connu 

Qui  chaque  jour,  à  toute  heure,  ont  langui  Tun  vers  Tautre, 
A  s'envoyer  toutes  leurs  pensées, 
Sans  avoir  pu  jamais  s'unir  enfin  pleinement ! 


Quand,  vers  la  tombée  de  la  nuit,  tu  présideras 
Au  repas  du  soir  de  tes  nonnes. 

Que  les  pleurs  t'empècheront  presque  de  commencer, 
Console-toi,  ma  soeur  vénérablc  : 
Votre  revoir  est  assuré. . . 
La  vie  est  moins  sombre  déjà, 
Qui  garde  un  espoir  immortel. 


ARTE  137 


Lorsque,  avcc  la  voix  de  TArchangc, 
Rctcntira  Tappcl  de  la  trompettc, 

Vous  vous  rencontrerez  tous  deux,  bicnheureux,  dans  des  corps  nou- 
Et,  pour  Téternité,  il  te  será  rendu.  [veaux. 

Adieu!  jusqu'à  cette  heure,  tu  ne  chancelleras  point, 
Tu  sauras,  jusqu'au  terme  de  ta  course,  marcher. . . 
Ta  foi  fut  un  flambeau  qui  brCile, 
Qu'cllc  ne  s'éteigne  jamais ! 


Avant  peu,  jusqu'à  ta  demeure,  j'accompagnerai  sa  dépouille, 
Que  l'on  doit  déposer  en  terre  à  Paraclet, 
Ou,  dans  ses  breves  heures  de  felicite, 
II  a  connu  la  joie,  la  paix  et  Ic  repôs : 
II  aimait  à  s'y  diriger, 

II  aimait  à  revoir  la  source  et  les  sentiers  de  la  forêt. .  . 
Si  son  corps  peut  y  reposer, 
11  será  prés  de  toi,  ma  soeur. 

C.  D.  DF  WIRSEN. 


ALLEGORIE  (*) 


Schwarze  Blumen  bliihen  mir  ira  Traume, 
Kronenschwere,  die  sich  nicht  bewcgen, 
Ob  der  Wind  auch  uber  ihnen  wandert. 


(*)  Traduction  par  Louis-Pilate  de  Biunn'Gaubast  : 

AIXÉGORIE 

Je  crois  revoir  ce  rève:  des  fleurs  s'ouvrent,  toutes  noires,  —  Fleurs  anx  lourdes  corol- 
les,  fleurs  qui  jamais  ne  bougent,  —  Quelque  vent  quil  souffle  sur  elles. 


138  ARTE 


Ihre  sommerlichen  Dúfte  steigen 

Wie  der  Wârme  Wellen  auf  zum  Himmcl, 

Aber  Winter  ist  es  um  die  Blumen. 


Und  es  kommt  von  Ungefâhr  ein  Màdehen, 
Flora  kommt,  Die  mit  dem  Blumenhorne, 
Und  sie  nimmt  die  Blumen  an  die  Brviste. 


Sieh  :  da  AVerden  bunt  die  schwarzen  Blumen,' 
Rot  und  gelb  und  blau,  violenfarben, 
Da  sie  sterben  an  des  Madchens  Briisten. 


Ich  erkannte  nicht  des  Traums  Bedeuten. 


Aber  ais  ich  wach  ward,  sah  ich  leuchten 
Brauner  Augen  zwei,  in  deren  Scheine 
Meine  Selbstsucht  starb  und  Liebe  wurde. 


Otto-Julius  BIERBAUM. 


Leurs  parfums  montent,  parfums  d'été,  —  Comme  les  ondulations  de  la  chaleur  au  ciei, 

—  Mais  c'est  l'hiver  qui  règne  autour  de  ces  fleurs-là. 

Et  puis,  je  ne  sais  d'oú,  c'est  une  jeune  fiile  qui  vient,—  Cest  Flore,  avec  sa  corne-  d'a- 
bondance  fleurie,  —  Et  voici  qu'elle  a  pris  les  fleurs  sur  sa  poitrine. 

Et  voici  que  déjá  les  fleurs  cessent  d'être  noires,  —  Et,  mourant  sur  ia  jeune  poitrine, 

—  S'y  diaprent  de  rouge,  d'or,  d'a2ur,  de  violet. . . 

Je  n'avais  point  saisi  d'abord  le  sens  du  rève. 

Mais,  lorsque  je  me  réveillai,  je  vis  luire  —  Deux  yeux  bruns,  à  la  clarté  desquels  — L'é- 
goísme  mourait  en  moi,  devenait  Amour. 


ARTE  339 

EVOLUÇÃO  DA 

NOVA  LITTERATURA  AUSTRÍACA 

(conclusão) 


A  segunda  dessas  principaes  fontes  é  do  domínio  da 
outra  considerável  tribu  austríaca,  isto  é,  da  dos  allemães. 
Os  allemães  contemporâneos  na  Áustria  foram  tocados  pela 
emoção  creadora  mais  tarde  do  que  os  Tchòques:  «Quere- 
mos uma  lítteratura,  uma  verdadeira  litteratura  viva,  que 
seja  bem  nossa,  porque  esteja  em  nós,  em  volta  de  nós,  na 
nossa  própria  vida».  Foram  modernos  e  austríacos  mais 
tarde  do  que  os  Tchèques.  O  seu  período  clássico  foi  de  1850 
a  1870.  Ir{llpar:!^er,  Báuern/eld,  Au:^engrúber  foram  os  he- 
roes  dessa  era;  o  que  se  seguiu  foi  fraco  e  insignificante, 
em  primeiro  logar  pela  sua  natureza  epígonal,  e  em  se- 
gundo logar  porque  não  era  característico  sob  o  ponto  de 
vista  cultural. 

Os  austríacos  allemães  desta  epocha  não  foram  prejudi- 
cados apenas  pela  memoria  dos  seus  poderosos  predecesso- 
res, mas  também  pela  sua  subserviência  perante  a  littera- 
tura universal  allemã.  Como  adolescentes,  tímidos  no  meio 
d'uma  grande  assemblêa,  mantinham-se  também  dentro 
duma  timidez,  que  facilmente  pôde  ser  tomada  como  insi- 
gnificância, e  acceitavam  cada  palavra  e  cada  ponto  de  vista 
extranho,  sem  darem  pelo  seu  próprio  direito  á  existência, 
e  pela  sua  própria  faculdade  de  expressão.  Foi  durante  esta 
triste  phase  que  toda  a  lítteratura  austríaca  se  concentrou  no 
folhetim  da  «A^ewe  freie  Presse))  víenneuse,  alimentando-se 
de  obras  posthumas,  de  reminiscências  e  de  comples-ren- 


340  ARTE 


dus  sobre  as  publicações  fomines.  Ou  então  glorificavam 
os  poetas  rústicos  das  nossas  províncias  montanhosas,  os 
Síelyhammer,  os  Rosegger,  e  outros.  Mas  não  era  d'estas 
províncias  puramente  germânicas  —  onde  velhas  tradições 
populares  dominavam  gente  de  modestas  aspirações  — 
que  tinha  de  vir  a  regeneração  da  litteratura  austriaco- 
allemã.  Tínhamos  de  esperal-a  do  norte  polyglotta  da  nossa 
monarchia,  onde  a  rivalidade  com  a  litteratura  tchèque 
despertava  também  uma  nova  litteratura  allemã. 

Foi  alli,  no  terreno  das  batalhas  ardentes  em  que  se  ba- 
tiam os  povos  e  os  seus  idiomas,  que  os  allemães  sentiram 
pela  primeira  vez  a  impulsão  creadora.  «Queremos  uma 
litteratura,  uma  litteratura  para  a  vida».  E  era  de  lá  que 
esta  litteratura  nos  vinha,  como  vae  ver-se. 

Quem  queira  fallar  dos  representantes  da  nova  littera- 
tura austriaco-allemã,  deve  mencionar  em  primeiro  logar 
um  auctor  originário  da  província  tchèco-allemã,  da  Mo- 
ravia, — Madame  Maria  Ebner-Eschcnbach. 

É  edosa  c  conservadora,  actualmente,  e  nunca  foi  pre- 
cisamente ((moderna)),  no  sentido  habitual  da  palavra.  Mas 
em  compensação  é  o  que  a  nossa  nova  geração  aspira  in- 
cessantemente a  ser,  sem  jamais  o  ter  conseguido  até  agora: 
ella  é  austríaca  —  e  a  primeira  desde  os  dias  gloriosos  de 
Irillparzer  e  de  Bauernfeld. 

Madame  Ebner  só  bem  tarde  encontrou  a  esphera  homo- 
génea com  o  seu  talento,  e  só  tarde  poude  conquistar  a 
approvação  geral.  O  verdadeiro  domínio  do  seu  talento  é 
a  narração  caprichosa,  meio  humorística,  com  detalhes 
minuciosos,  pacientemente  cinzelados.  Escolhe  os  seus  as- 
sumptos no  mundo  austríaco,  na  vida  de  campo  e  das  ci- 
dades. Descreve  sobretudo,  d'uma  maneira  efficaz  e  com 
um  tom  finamente  irónico,  as  relações  entre  a  aristocracia 
de  província  nos  seus  castellos  e  os  habitantes  das  aldeias, 
os  operários  e  os  trabalhadores  do  campo.  Juntamente  es- 


ARTE  341 


tuda  os  typos  da  nossa  popLila(;ào  tchòco-slava,  que  dào 
uma  côr  especial  a  uma  tão  grande  e  tão  importante  parte 
do  nosso  paiz. 

Um  auctor  absolutamente  da  mesma  tempera  é  P"ernando 
de  Saar,  o  poeta  viennense.  Data  d'uma  epocha  um  pouco 
mais  recente,  mas  pertence  também  como  madame  Hbner 
á  nossa  geração.  Ambos  se  refugiaram,  como  a  sua  nota 
austríaca,  n'uma  nova  geração  —  diíTercnte  de  todos  os 
seus  predecessores,  e  que  soube  conseguir,  embora  depois 
de  longos  détoiírs  e  á  força  de  largas  evoluções,  que  o  aus- 
irianismo  na  litteratura  obtivesse  terreno  e  fosse  compre- 
hendido  —  isto  é  na  geração  da  «Moderne». 

A  reforma  litteraria  estava  em  pleno  movimento  na  Al- 
lemanha,  e  começava  a  repercutir-se  na  Áustria  também 
atravez  das  revistas  e  das  publicações.  P'oi  entre  os  habi- 
tantes allemães  das  províncias  Slavas,  da  Bohemia  e  da 
Aloravia,  que  ella  encontrou  terreno  mais  propicio  e  me- 
lhor preparado.  Justamente  entre  esses! 

É  necessário  conhecer  esta  espécie  de  homens  para  com- 
prehender  isto.  São  gentes  que  vivem  dispersas,  sem  tra- 
dições communs,  no  meio  d'uma  nação  extrangeira.  Além 
d'isso,  pertencem  pela  maior  parte  á  raça  judaica,  que  se 
adapta  muito  mais  facilmente  a  todas  as  innovações.  por- 
que tem  muito  menos  laços  que  a  prendam  ao  passado  do 
paiz.  Não  possuíam,  ha  dez  annos,  outros  thesouros  na- 
cionaes  além  da  língua  allemã,  e  do  desejo  d'uma  littera- 
tura própria.  K  com  estes  poucos  recursos  fundaram  em 
Brunn,  capital  da  Aloravia,  a  primeira  revista  austríaca, 
que  se  pôz  ao  serviço  do  movimento  litterario  moderno,  a 
nModerne  Dichíuno)). 

Kra  um  começo,  de  natureza  muito  intima,  mesmo 
quando  algum  tempo  depois  esta  revista  mudou  de  domi- 
cilio e  veio  estabelecer-se  em  Vienna.  Aqui  chamava-se 
uModerne  Rundschau»  c  conquistava  mais  collaboradores 


342  ARTE 


e  leitores.  Mas  não  abandonava  o  seu  caracter  especial 
dum  circulo  d'amigos,  a  estreiteza  d'um  canto  de  café 
litterario,  a  frouxa  mornidão  d'uma  estufa  de  civilisações 
artificiaes  e  convenues.  Recordo-me  tão  bem  da  impressão 
que  esses  fasciculos  nos  faziam,  a  nós,  mais  novos,  que 
entravamos  apenas  na  vida,  sahindo  do  collegio!  Intimi- 
dade e  tiédeur  —  são  as  únicas  palavras  que  definem  essa 
impressão. 

Alli,  encontrámos  pela  primeira  vez  poesias,  novellas, 
artigos  d'um  caracter  pessoal,  e  que  eram  a  expressão  de 
emoções  vividas.  Emquanto  os  Dahn,  os  Freitag,  os  C.  F. 
Meyer  nos  appareciam  apenas  como  contemporâneos  vivos, 
estes  poetas  do  nosso  tempo  e  do  nosso  meio  tinham  para 
nós  um  interesse  todo  pessoal,  com  todas  as  suas  parti- 
cularidades, todos  os  seus  caprichos.  Desejávamos  saber 
d'onde  elles  vinham,  por  onde  tinham  passado,  o  que  os 
tinha  trazido  da  vida  até  à  litteratura;  qual  o  seu  modo 
de  ser,  quaes  os  seus  hábitos,  as  suas  relações  mundanas. 
N'uma  palavra,  sentimos  um  vivo  interesse  pela  sociedade 
do  «Café  Iriensteide»  —  era  o  nome  do  nosso  café  litte- 
rario. 

Alli,  sob  os  tectos  baixos  do  pequeno  salão  vieux-Vienne 
reuniam-se  nas  noites  de  inverno  os  «modernos»,  funda- 
vam representações  de  peças  modernas,  riam-se  dos  velhos 
jornaes  burguezes,  e  projectavam  jornaes  novos. 

A  adolescência  da  «Moderne»  viennense  —  talvez  o  seu 
melhor  tempo  —  vae  já  passada.  Estas  creações  «Moderne 
Rundschau»  e  associação  «Freie  Búhne))  desapparece- 
ram,  haverá  dois  annos.  De  quantos  se  reuniam  em  volta 
da  sua  bandeira,  e  que  nós  alli  conhecemos,  só  poucos 
nos  restam.  Atravez  da  universal  confusão  que  reinou  até 
aos  últimos  tempos,  um  só  se  manteve  na  sua  qualidade 
de  chefe :  foi  Hermann  Bahr. 

Bahr  é  o  grande  «Bobemio»  da  «joven-Austria».  É  o 


ARTE  343 


mais  universal,  o  mais  livre.  A  sua  vida  —  por  assim  dizer 
uma  imagem  au  plein  air  do  nosso  tempo  —  é  a  mais  rica, 
a  mais  typica  de  toda  a  nova  geração;  podia  chamar-se- 
Ihc  a  quinta  essência  da  vida  d  esta.  Todos  com  elle  com- 
municam:  o  vivo  estudante,  o  chronista  mundano,  o  actor, 
o  poeta,  o  critico,  e  o  próprio  philosopho.  Para  elles  todos 
viveu,  pensou,  escreveu;  em  todos  e  em  tudo  faz  sen- 
tir sempre  a  influencia  da  sua  personalidade.  Teve  parte 
no  apparecimento  como  na  defeza  do  naturalismo  em  Ber- 
lim, nas  primeiras  tentativas  do  Symbolismo  em  Paris. 
V.vcL  Berlim  escreveu  os  seus  dois  dramas  de  mocidade  no 
género  de  Ibsen,  em  Paris  o  seu  romance  dartista:  «La 
bonne  école». 

A  pátria  austriaca  tem  um  pequeno  papel  n'estas  obras. 
Floram  concebidas  sob  influencias  muito  diíTerentes,  e  não 
poderiamos  classiíical-as  na  litteratura  exclusivamente  «aus- 
tríaca))- 

N'essa  epocha  Bahr  tomava  parte  no  movimento  littera- 
rio  geral  allemão,  ou  antes  n'um  movimento  cosmopolita, 
que  elle  então  propagou.  Hoje  é  outro,  isto  é  «austriaco». 
Elle  próprio  deu  no  seu  volume  «Zur  Kritik  der  modern» 
a  definição  do  que  entendemos  por  isto.  Ser  austriaco 
quer  dizer  para  nós:  acompanhar  tudo  dum  mesmo  sen- 
timento fundamental,  como  fazem  os  nossos  antecessores, 
a  Ebner-Eschenbach  e  de  Saar,  que  sabem  fallar  das  coi- 
sas com  tanta  solemnidade  e  discrição,  quasi  symbolica- 
mente.  Somente  nós  queremos  exprimil-o  na  nota  de  hoje, 
nós  os  novos,  porque  apprendemos  a  ser  ao  mesmo  tempo 
modernos. 

Bahr  escreveu  dois  livros,  que  são  absolutamente  typi- 
cos  n'este  género  de  litteratura  austriaca,  um  pouco  sym- 
bolista,  «Dora»,  uma  collecção  de  novellas,  e  «Ao  lado  do 
amor»,  um  romance  de  costumes  viennenses.  Este  ulti- 
mo é  o  verdadeiro  romance  modelo,  isto  é,  typico  para 
9 


U4  ARtE 


essa  especial  nova  escola  litterarla  austríaca.  Mostra-nos  a 
alta  sociedade  de  Vienna,  figuras  do  mundo,  artistas,  e  os 
que  os  frequentam.  O  seu  heroe  é  um  viveur  viennense, 
meio  artista,  meio  flâneur.  Impressionavel,  quasi  sentimen- 
tal—  como  verdadeiro  viennense  —  soffre  sob  a  acabru- 
nhante  poesia  da  vida.  1^^  por  isso  que  não  sabe  levar  até 
ao  fim  aventura  alguma.  A  mulher  que  elle  ama  é  sedu- 
zida por  um  outro,  e  suicida-se.  Então,  para  acalmar  a 
sua  dôr,  erra  atravez  da  cidade,  quebrado,  com  o  cérebro 
vasio.  A  vontade  funde-se-lhe  e  esgóta-se-lhe.  Encontra  a 
multidão,  que  segue  a  banda  militar,  e  vae  na  multidão; 
naturalmente  o  seu  passo  segue  aquelle  rythmo.  E  diz  para 
comsigo:  «as  coisas  acontecem  muito  simplesmente  para 
nada  influirmos.  A  vida  continua,  continua  sempre...» 
Mal  se  poderia  descrever  a  sensação  que  nos  causou  esta 
descripção.  Encontrámos  n'ella  exprimido  o  que  ha  de 
mais  subtil  na  nossa  vida,  o  que  emana  da  atmosphera  do 
nosso  paiz.  Não  queriamos  saber  se  esta  descripção  era 
grande  arte,  de  ordem  eterna;  contentavamos-nos  com  o 
seu  eííeito  intimo  sobre  algumas  pessoas,  que  foi  extraor- 
dinário. Superior  ao  artista,  prevalece  em  Bahr  a  perso- 
nalidade immediata  e  natural,  o  contemporâneo  vivaz,  ex- 
huberante.  Revela-se  n'elle  muito  distinctamente.  Bahr  ò 
o  publicista  e  o  faiseur  da  «joven-Austria». 

Dirige-se  ao  publico  em  conferencias,  prega  as  suas  má- 
ximas em  jornaes  e  em  revistas.  Ma  um  anno  e  tanto  pu- 
blica uma  revista  «Die  Zeit».  Criou  n'ella  o  primeiro  órgão 
d'uma  litteratura,  que  a  todo  o  custo^quer  ser  austriaca. 
Coisa  muito  significativa,  a  «Zeit»  debutou  com  uma  no- 
vella  do  velho  de  Saar.  E  egualmente  característico  que  a 
revista  se  occupe  tanto  da  litteratura  dos  nossos  compa- 
triotas tchèques,  e  que  reserve  um  logar  tão  proeminente 
ao  nosso  theatro  da  «Burg».  Tudo  isto  lhe  dá  uma  côr 
muito  especial,  e  faz  d'ella  a  verdadeira  representante  da 


3  1 


unuva  lillcraUira  collccltvjmcnlc  aiisiriaca»,  portanto  da 
mais  recente  geração. 

Dessa,  sò  mencionarei  os  dois  mais  consideráveis:  Hugo 
de  Hofmannsihal  c  Leopoldo  Andrtan.  Ilofmannsthal  de- 
butou com  estudos  dramáticos  em  verso,  á  maneira  gra- 
ciosamente irónica  de  Alfrcd  de  Musset.  Fez  grande  im- 
pressão, na  sua  estreia,  ha  uns  dois  annos.  Actualmente, 
parece  dominado  pela  influencia  de  Dante.  Não  seria  fácil 
por  emquanto  classiíical-o  deíinltivamcnte. 

O  mesmo  se  dá  com  Andrian.  A  sua  primeira  obra  e 
única  até  este  momento,  «Der  Parten  der  l^rkenntuiss»  é 
a  historia  d  um  adolescente  da  aristocracia  austriaca.  V. 
um  livro  d  uma  belleza  tão  singular  e  extranha  como  o 
são  somente  as  nossas  próprias  memorias,  quando  ás  vezes 
evocamos  os  últimos  annos  da  nossa  adolescência  em  que 
a  vida  se  desvendou  deante  dos  nossos  olhos  deslumbra- 
dos. Andrian  ainda  lhe  espera  a  conclusão;  o  futuro  da 
nova  litteratura  austriaca  é  como  uma  questão  aberta. 

Alfred  GOLD. 


346  ARTE 


THE  BARREL-ORGAN  (*) 


Enigmatical,  tremulous, 

Voice  of  the  troubled  wires, 

What  remembering  deslres 

Wail  to  me,  wandering  thus 

Up  through  the  night  with  a  cry, 

Inarticulate,  insane, 

Out  of  the  night  of  the  street  and  the  rain 

Into  the  rain  and  the  night  of  the  sky? 


Inarticulate  voice  of  my  heart, 

Rusty,  a  worn-out  thing, 

Harsh  with  a  broken  string, 

Mended,  and  pulled  apart, 

Ali  the  old  tunes  playéd  through, 

Frettcd  by  hands  that  have  played, 

Tremulous  voice  that  cries  to  me  out  of  the  shade 

The  voice  of  my  heart  is  crying  in  you. 


Arthur  SYMONS. 


(i)  Traducção  : 

O  REALEJO 

Enigmática,  trémula,  —  Voz  de  feridas  cordas,  —  Que  saudosos  desejos  —  Vêm  cho- 
rar até  mim  —  Subindo  assim  atravez  da  noite  com  um  grito,  —  Inarticulado,  doido,  —Da 
noite  da  rua  e  da  chuva  —  Para  a  chuva  e  para  a  noite  do  firmamento? 

Inarticulada  voz  do  meu  coração,  —  Enferrujada  e  gasta  coisa,  —  Desafinada  pela  par- 
tida corda,  —  Emendada  e  despedaçada  logo,  — Onde  todas  as  velhas  árias  foram  tocadas  — 
Usada  por  mãos  que  tocaram,  —  Trémula  voz  que  me  gritas  da  sombra,  —  Está  gritando 
em  ti  a  voz  do  meu  coração. 

(Trad.  por  S.  G,). 


ART1-:  34  7 


SONNET 


Une  Ombre  aux  gestes  ícnts  cst  cntrce  en  ma  vie, 
Jc  Pai  vuc  au  détour  du  sentier,  et  ses  pas 
( )nt  marche  doucement  parcc  que  j'ctais  las, 
Et  mon  chien  Ta  llaircc  et  ne  Ta  pas  suivie. 

La  colombe  qui  chante  alterne  avec  Ia  pie 
Au  haut  de  Tarbre,  et  le  crcpuscule  tout  bas 
Frissonnc  au  bassin  clair  oii  il  nc  se  sait  pas 
Reflété  dans  Teau  verte  oii  mon  regard  1  epie. 

Et  j'y  vois  pas  à  pas  errer  TOmbrc  incertainc  •, 

Elle  s'accoude  et  se  regarde  à  la  fontaine 

Et  vient  vers  la  maison  et  met  la  main  aux  clés 

Et  sa  molle  staturc  est  la  vapeur  d'un  songe, 
Et  j'entcnds,  à  cos  doigts  durs  et  d'onyx  onglés, 
Ee  loquet  grignoter  le  silence  qu'il  ronge. 

Henri  de  RÉGNIER. 


IMAGES : 

L*ANTRE 

O  qucl  soe  de  charrue  a  ravagé  les  roses 

Alentour  de  cet  antre  ou  Ic  zèphire  rode 

Pour  que  n'y  poussent  plus  que  les  lys  nolrs  des  morts, 

Pour  que  n"y  grimpe  plus  que  le  lierre  fúnebre, 

Comme  si  ceux  qui  s'y  sont  vètus  de  ténèbres 

Etaient  entres  en  brandissant  des  êpèes  d'or 

Pour  écarter  le  vol  pesant  des  lourdes  ailes ! 

O  quels  taurcaux  courbcs  d'un  joug  sur  les  labours 

Ont  écorché  avec  leurs  durs  sabots  les  prêles 


3^8  ARTE 


Verdoyantes  d'avril  limpide,  o  quel  Amour 
De  ses  ílèches  y  a  couché  les  tourterclles, 
Pour  que  les  corbeaux  gris  y  planent  et  y  fassent 
Retentir  le  fúnebre  appel  de  leurs  cris  sourds, 
Et  pourquoi  faut-il  aussi  que  ceux  qui  y  passent 
Ne  reviennent  jamais  vers  les  champs  lumineux 
Qui  se  fanent  de  leur  départ  et  pourquoi  ceux 
Qui  s'aventurent  a  la  caverne  et  y  entrent 
Avec  un  íil  de  lin  au  lieu  d'une  épéc  nuc 
Ne  reparaissent  plus  à  la  gueulc  de  Tantrc 
Trophonien  dont  les  roses  sont  des  cigiics 
Et  ou  le  vent  qui  monte  apporte  aux  labyrinlhes 
Lc  bruit  des  conques,  des  valves  et  des  syringes ! 


LA  CHEVRE 


Votre  chèvre  a  brouté  le  míirier  de  ma  haic 

Mais  je  sais  que  c'est  pour  nourrir  un  dieu  enfant, 

Mélisses,  et  jc  sais  que  Therbe  et  que  livraic 

Renaítront  moins  vivaces  et  moins  Hautes  quand 

L'enfant  devenu  le  jeune  éphcbe  hautain 

Préferera  à  votre  lait  et  à  mes  flcurs 

Les  fruits  d'ailleurs  et  lc  lait  blanc  d'un  aiitre  sein ! 

Alors  je  serai  triste  et  las  et  mes  muriers 

Le  faneront  pour  n'ètre  plus  broutés  et  Thcrbc 

Encore  pour  ne  plus  à  la  chèvre  superbe 

Servir  de  plants  nouveaux  pour  le  lait  nourricier.. . 

Le  dieu  ne  será  plus  le  doux  rieur  de  Rêve 

Qui  égrappait  à  votre  sein  de  pampres  verts ! 

Je  serai  seul  et  triste,  et  vous,  avec  la  chèvre 

Vous  aurez  fui  vers  le  ciei  des  apothéoses 

Laissant  ma  maison  nue  et  mon  jardin  dcserts 

Aux  égiparis  goulus  qui  mangeront  mes  roses ! 


L  ESTUAIRE 


L'estuaire  ou  s'engrave  une  barquc  ravie 
Gémit  de  recouvrir  de  son  sable  la  plage 
Ou  les  pas  sont  marques  des  pieds  nus  de  la  Vic 


ARTE  3  49 


Qui  s'est  assise-là,  un  soir  comme  une  esclavc 
Avec  ses  beaux  seins  nus  oflerts  comme  des  coupes 
Aux  gouttes  que  le  vent  roulait  dans  son  écume ! 
La  barquc  qui  sengrave  au  seuil  ou  la  felouquc 
Dont  la  poupe  s'cpuise  à  repousser  Técumc 
Était  là  pour  tenter  son  départ  sur  la  Mer... 
Mais  la  Vie  a  voulu  sommeiller  sur  le  sable 
Et  le  sable  a  vêtu  d'un  manteau  d'or  sa  chair, 
Et  celle  qui  riait  n'est  plus  que  la  statuc 
De  la  Vie  admirablc  et  de  sa  forme  nue, 
A  cause  de  ce  sable  en  voile  sur  sa  chair. . . 
Et  la  barque  engravée  attend  le  mêmc  sort 
D'êtrc  ensevelie  au  creux  du  beau  manteau  d'or 
Que  fait  avec  la  plage  et  les  algues,  la  Mer, 
Ainsi  jusqu'au  soir  fauve  oix  la  ílotte  venue 
Découvrira  sous  le  manteau  de  galets  clairs 
Cette  barque  engravée  et  cette  fcmmc  nue. 

Edmond  PILON. 


L'AME  o\NTIQUE  (#) 


INSCRIPTION  RUSTIQUE 


Toi  qui  marches  avec  le  bàton  à  la  main 
Et  la  ceinture  au  flanc,  détourne  ton  chemin 
De  ce  bois,  si  du  moins  le  désir  ne  te  presse 
De  trouver  Ic  Centaure  avec  la  Centauresse. 


(•)  Un  volume  á  paraitre. 


3  50  ARTE 


Car  ils  vivent  parmi  ces  ombrages  épais. 

Leurs  bonds  tumultueux  troublent  la  douce  paix 

Des  Dryades  ;  ils  vonl  salir  Teau  des  fontaines 

Et  cassent  les  surgeons  naissants  au  pied  des  chênes. 

Ecoute-les:  leur  rire  est  un  hennissement 

Et  Ton  dit  qu'un  chasseur  a,  plein  d'étonnement, 

Ramassé  sur  la  berge,  ou  croissent  des  fleurs  bleues, 

Des  cornes  de  leurs  pieds  et  des  crins  de  leurs  queues. 

Dans  Tombre,  on  ne  voit  que  leur  torse  blanc  et  nu. 

Ils  courent  en  jouant.  quand  le  soir  esl  vcnu, 

Et  parfois  le  plus  vieux,  qui  dirige  leur  troupe, 

Se  retournant.  appuie  une  raain  á  sa  croupe. 

Sur  rhomme  ils  lanceraient  des  tlèches  au  vol  sCir, 

S'ils  le  voyaient  entrer  sous  le  hallier  obscur. 

Mais,  betes  par  le  corps  et  dieux  par  le  visage, 

Ils  se  plaisent  au  chant.  Donc,  que  sur  ton  passage, 

Si  tu  dois  traverser  le  bois  mystérieux, 

Ta  flíite  se  répande  en  sons  mclodieux, 

Ou  que  ta  Jyre  vibre,  habile  aux  heureux  nombres  : 

Ainsi  tu  sortiras  sain  et  sauf  de  son  ombrc. 

Mes  brebis  prós  de  moi  broutaient  le  sol  penchant 
Quand,  par  un  jour  d'été,  sur  l'écorce  d'argent 
D'un  bouleau.  j'ai,  pour  mieux  éclairer  ta  prudence, 
Avec  Tépine  aiguc  inscrit  cette  sentence. 

Marc  LEGRAND. 


ARTE  35 t 


BANQUETE  EUGÉNIO  DE  CASTRO  (*) 


Transcrevemos  da  interessante  revista  paihiensc  LEnnitagc  o  com- 
pte-rendu  do  banquete  ultimamente  offerecido  em  Paris  ao  director  da 
Ar/t',  Eugénio  de  Castro. 

-M.  Eugénio  de  Castro,  l  illustre  poètc  portugais,  1  un 
des  fondateurs  de  VArie,  ctant  de  passage  à  Paris,  M.  Pi- 
late  de  Brinn  Gaubast,  d'accord  avcc  les  directeurs  d'un 
certain  nombre  de  Revues,  avait  organisé  en  son  honneur 
une  fète  qui  a  eu  lieu  le  i$  juin,  et  qui,  malgré  Tabsence 
forcée  de  plusieurs  adhérents  notables  en  villégiatures  loin- 
taines  (MM.  Paul  Adam,  Gustave  Kahn,  Stéphane  Mal- 
larmé,  Jules  Renard,  etc,  etc,  excusés  par  des  lettres  ou 
des  télégrammes),  a  pris  le  caractere  dun  hommage  écla- 
tant:  on  remarquait  particulièrement  la  présence  de  Ca- 
tulle  Mendes,  et  du  peintre  Raffaclli.  Après  M.  de  Brinn' 
Gaubast,  dont  nous  transcrivons  ci -après  le  considérable 
discours,  sinon  in  extenso,  du  moins  en  grande  partie, 
MM.  Xavier  de  Carvalho,  correspondantparisien  des  deux 
plus  importaqts  journaux  de  Lisbonne,  O  Século,  et  de 
Rio-de-Janeiro,  O  Paiz;  Edouard  Ducoté  pour  les  «jeunes» 
Revues;  Ilenri  Mazel,  etc,  prononcèrent  là  successívement, 
des  allocutions  ou  des  toasts,  auxquels  ICugenio  de  Castro 
répondit  en  termas  émus.  Puis  M.  Marc  Legrand  lut  une 
version  rimée  de  1  admirable  poéme  Pan,  publié  pour  la 
première  fois  en  prose  française  dans  \  Ermiiage  (janvier 
1896).  —  De  Belgique,  ditalie,  de  Portugal,  de  Francc,  les 


(*)  V.  o  Boletim  Intarnacional, 


3  5  2  ARTE 


lettres  et  les  télégrammes  avaient  afflué  si  nombreux,  qu'il 
fallut  renoncer  à  les  lire;  la  masse,  qui  formait  sur  la  ta- 
ble  un  monceau  significatif,  en  a  été  remise  à  Eugénio  de 
Castro. 

N.  D.  L.  R. 


(Discours  de  M.  Louis-Pilate  de  BrmnGaubasi) 

MoN  -CHER  Ami  : 

En  profitant  de  votre  passage  à  Paris  pour  prendre  Tini- 
tiative  de  cette  fête  que  nous  vous  oíFrons,  je  voulais, 
comme  Je  Texpliquais  aux  confrères  qui  m'ont  si  aimable- 
ment  secondé  (xMM.  Alfred  Vallette  et  Edouard  Ducoté, 
Félix  Fénéon,  Georges  Bans),  moins  glorifier  un  grand 
poete,  encore  trop  mal  connu  chez  nous,  que  vous  remer- 
cier  des  services  rendus  par  vous  à  notre  langue  et  à  no- 
tre  littérature  aux  pays  didiome  portugais;  je  voulais  sa- 
luer  en  vous  Tun  des  facteurs  les  plus  actifs  du  mouvement 
artistique  internationaliste,  au  puissant  développement  du- 
quel  plusieurs  de  nous  tiennent  à  honneur  d'avoir  contri- 
bué  aussi  de  toutes  leurs  forces  de  «patriotes» . . .  éclairés. 
Mais,  constatant  qu'à  mon'appel  ont  répondu  tant  de  per- 
sonnes,  dont  plusieurs  ne  vous  devaient  rien  que  leur  gra- 
titude  de  Français,  et  dont  certaines  sont  bien  connues 
pour  leur  hostilité,  plus  ou  moins  provisoire,  à  tout  inter- 
nationalisme,  je  suis  bien  force  de  penser  que  c'est  surtout 
vers  le  poete  que  va  Tadmiration  des  uns,  la  curiosité  de 
maint  autre,  et  la  sympathie  générale.  Et  comme  c'est, 
au  surplus,  la  valeur  du  poete  qui  fait  si  précieux  des  ser- 
vices tels  que  ceux  que  nous  vous  devons,  et  comme  cette 
valeur  personnelle,  quand  bien  même  vous  nauriez  rendu 
aucun  service  à  notre  langue,  vous  eút  imposé  tôt  ou  tard 


ARTE  351 


à  radmiration  de  nous  tous,  et  nous  eút  créé  de  la  sorte 
des  obligatlons  morales  peut-être  supérieures  encore,  sans 
doute  cst-ce  uii  devoir,  pour  moi,  de  ne  tenir  nul  compte 
de  votre  modestie,  et  de  proclamer  publiquement,  à  la 
face  des  Lettres  françaises,  pourquoi  Je  me  suis  fait  chez 
nous  le  héraut  de  votre  jeune  gloire,  du  reste  européenne 
dcjà,  puisque  nombre  de  vos  chefs-d'cxíuvre  sont  traduits 
cn  allemand  et  cn  italien  et  en  anglais,  et,  ma  foi,  mcmc 
en  sucdois. 

Vous  souvenez-vous,  Eugénio?  Cétait  dans  lun  des  prc- 
micrs  móis  de  1890;  mon  départ  pour  Gonstantinople  avait 
interrompa  en  France  le  clignotement  de  ma  Plêiade,  dont 
quelques  amis,  desoles  de  voir  moiirir  les  feux  oú  ils  s'o- 
rientaient,  avaient  fait  une  constellation  non  moins  cligno- 
tante  au  début,  mais  éblouissante  aujourd'hui,  puisque 
cest  le  Mercurc  de  France.  Or,  trompés,  par  les  consé- 
quences  de  cette  loi  qui  nous  pousse  à  croire  encore  bril- 
lantes  des  étoiles  dês  longtemps  éteintes,  deux  poetes  de 
Coímbre,  un  jour,  dirigòrent,  vers  lendroit  du  monde  oú 
cette  Plêiade  avait  vécu,  une  lettre,  et  leurs  volumes  de 
vers.  La  lettre  était  de  vous,  Eugénio  de  Castro.  Quant 
aux  volumes. . .  Mes  amis  répètent  volontiers:  «Toi,  Brinn' 
( laubast,  tu  es  comme  Ihorloge  de  Baudelaire, 

Ton  gosier  de  metal  parle  toutes  les  langues.  .  .» 

Je  ne  veux  pas  savoir  s'ils  ont  tort  ou  raison,  car  je 
n'entends  pas  mème  le  russe,  —  et  nul  de  vous  n'ignore 
qu'à  notre  aimable  ópoque,  c  est  presque  un  crime  de  lèse- 
patrie;  mais,  ce  que  je  puis  affirmer,  cest  qualors,  je  li- 
sais  fort  mal  le  portugais.  Nimporte:  à  laide  dun  peu  de 
castillan  par-ci,  de  beaucoup  de  latin  par-là,  je  pouvais 
entrevoir  dcjà,  dans  vos  poèmes,  des  splendeurs  qui   m'c- 


3  54  ARTE 


merveillaíent.  EUes  ctaicnt  bicn  encore  parfois  artííiclelles, 
n'est-il  pas  vrai,  mon  cher  ami?  Certaines  de  vos  images 
déconcertaient  mon  goCit,  et  j'appris  notamment,  non  sans 
quelque  stupeur,  que  nos  coeurs,  qui,  comme  chacun  Sait, 
sont  fréquemment  ((d'or))  ou  «de  fer»,  sont  susceptibles 
aussi  dêtre...  en  vanadium !  Mais  de  telles  bizarreries, 
sans  doute  un  peu  voulues,  n'empêchaient  pas  les  vraies 
beautés,  c'est-á-dire  presque  tout  le  reste  du  volume,  de 
me  causer  une  joie  profonde. 

Je  minformai:  j'appris  ainsi  que  vous  aviez  vingt-et-un 
ans,  puisque  vous  n'ôtes  né  à  Coímbre  qu'en  i86g;  j'appris 
que,  dès  Fàge  de  quinze  ans,  vous  aviez  déjà  publié  deux 
recueils  d'estimables  vers  pleins  de  promesses,  comme  en 
témoignait  une  préface  du  plus  grand  lyrique  portugais 
depuis  Camoens,  de  ce  pur  João  de  Deus  que  votre  pa- 
trie  pleure  encore;  jappris  que  ces  premiers  recueils,  et 
trois  qui  bientòt  les  suivirent,  étaient  des  recueils  «par- 
nassiens». .  .  Par  votre  lettre,  enfin,  par  la  préface,  aussi, 
du  volume  quelle  accompagnait  {Oarisios),  je  pouvais  com- 
prendre  déjà  que  vous  vous  étiez  convaincu,  soit  au  Cours 
supérieur  des  Lettres  à  Lisbonne,  soit  durant  un  séjour  en 
France,  de  la  necessite  de  changer  entièrement  la  fâcheuse 
orientation  de  la  poésie  portugaise.  Cest  à  cette  noble  ta- 
che que  vous  vous  ètes  voué. 

De  Charles  dOrléans  à  Ronsard,  de  Baudelaire  et  de 
Paul  Verlaine  à  Mallarmé,  à  MM.  Moréas,  GrifFin,  Henri 
de  Régnier,  —  Eugénio  de  Castro,  Messieurs,  avait  donc 
étudié  tous  ceux  de  nos  poetes  dont  Tinfluence,  dans  sa 
patrie,  ne  sexerçait  plus,  ou  ne  sexerçait  pas  encore. 
Oarisios  et  sa  préface  en  1890,  puis  de  plus  en  plus //oras, 
Sylva,  Interlunio,  témoignent  non  seulement  de  1  eclatante 
richesse  et  de  la  variété  de  son  talent,  mais  de  Foriginalité 
de  ses  tentatíves  d'acclimatation.  A  la  fois  précurseur  et 
■  initiateur,  le  voiçi  devenu  le  chef  de  la  jeune  école  portu- 


ARTE  355 


gaise,  désormais  convertie  par  lui,  et  par  lui  seul,  à  ce  que 
Ton  est  convenu  dappeler  le  «symbolisme».  Pour  ne  par- 
ler  que  de  la  forme,  on  lui  doit  (dòs  Oaristos):  Tafíran- 
cliissement  de  Talexandrin;  la  restauration  du  vers  «libre>» 
si  logique  en  portugais,  fuisque  cest  une  langue  à  la  fois 
ires  prosodique  et  três  rythmée;  Femploi  de  mètres  oubliés, 
tels  que  ceux  de  neuf  et  de  onze  syllabes;  le  rajeunisse- 
ment  de  la  plupart  des  anciens  rythmes  portugais,  admi- 
rables,  mais  depuis  longtcmps  abandonnés,  ainsi  que  de 
quelques  vieux  genros  (  Vilancete,  Rimance,  Écloga);  Theu- 
reuse  nationalisation  de  genres  étrangers  (Dallade  Qt  Ron- 
dei): le  renouvellement  incessant  du  vocabulaire  poéti- 
que. . . 

Et  si  je  n'en  dis  pas  davantage,  aujourd  hui,  de  ceux  de 
ses  recuefls  oú  furent  inaugurées  ces  innovations  capitales, 
avec  cette  immédiate  aisance  qui  marque  toute  maitrise 
native,  c'est  qu'ils  ne  renferment  d'ailleurs  que  des  poé- 
sies  dctachées,  —  si  complexes  et  si  variées,  quune  Etude, 
lue  dans  le  silence,  pourrait  seule  en  donner  une  idée  suffi- 
sante.  Je  prefere  vous  parler  ici  des  ceuvres  de  plus  «lon- 
gue  haleine» :  de  Belkiss,  de  Tirásias,  de  Sagramor.  II  est 
vrai  quun  assez  grand  nombre  des  personnes  ici  presentes 
appartiennent  au  public  d  elite  qu'avaient  auparavant  con- 
quis  à  ces  pocmes  des  articles  multiplics  de  moi-môme  et 
de  mes  amis:  Marc  Legrand,  Philéas  Lebesgue,  Ivan  Ciil- 
kin,  Georges  Oudinot.  Mais  cette  majorité  fidèle,  qui  déjà 
connait  mes  idécs  sur  Ia  question,  ne  será  certes  pas  sur- 
prise  de  m  y  voir  revenir  ici,  pour  rédification  de  ceux 
qui-n'ont  point  le  mòme  avantage;  elle  ne  se  scandalisera 
point  si,  pour  convaincre  ces  derniers,  je  me  borne  à  leur 
rèpéter  (ou  à  peu  prés)  Ics  pages,  rcconnues  cfficaces,  de 
mes  professions-de-ioi  passces ;  aussi  bien  ai-jc  dcjá  parle 
peut-ôtre  trop,  et,  tandis  que  pour  condenser  certains  arti- 
cles sous  une  longueur  acceptable  jai  dú  retenir  ma  plume, 


3  56  ARTE 


en  revanche  jc  ne  promettrais  pas  de  savoir  retenir  ma 
langue  sur  un  sLijet  qui  me  passione.  Cet  aveu  dument 
signifié,  j'emprunterai  sans  plus  de  discours  quelques-uns 
de  ses  développements  à  mon  article  sur  Belkiss...  [On 
trouvera  cel  ariicle  dans  la  Revue  Blanche  dn  j""  mars 
i8ç^:  noiís  y  renvoyons  nos  lecieurs,  TErmitage  ne  dispo- 
sant  pas  d'assez  de  place  poiír  le  transcrire ;  nous  nous  bor- 
nerons  à  rappeler  que  Belkiss  est  un  drame  en  prose]. 

Mais  un  poete  est  un  poete,  et  les  vers  lui  seront  tou- 
jours  plus  agréables  à  manier  que  la  plus  splendide  prose 
lyrique;  aussi  ne  fus-je  pas  étonné  de  recevoir,  quelques 
móis  à  peine  après  Belkiss,  cette  Eglogue  de  Tirésias,  qui 
fait,  d'Eugenio  de  Castro,  Tégal  des  plus  parfaits  classi- 
ques  de  son  pays. . .  [Suit  le  résumé  de  l Eglogue,  analogue 
à  celui  qui  parut  ici-même,  —  mai  7S95]. 

Ces  chefs-doeuvre  avaient  fait  s'ouvrir  à  notre  Ami  (un 
aflreux  «decadente),  Messieurs,  «symboliste»,  et  «néphéli- 
bate))!),  à  peine  ágé  de  vingt-six  ans,  les  portes  de  lAca- 
démie;  loin  de  paralyser  son  imagination.  comme  c'est  la 
vertu  (parait-il)  ou  le  vice  de  tous  les  lauriers  académi- 
ques,  ceux-là  semblent  avoir  vraiment  porte  bonheur  à 
Kugenio  de  Castro:  sous  une  forme  le  plus  souvent  dra- 
matisée  en  vers  chatoyants  et  splendides,  Sagramor,  son 
dernier  poème,  Sagramor  est  Tliistoire  d'une  Ame,  déve- 
loppée  au  moyen  de  sept  grands  épisodes  ou  symboles,  de 
nature  lyrique,  oú  nous  sommes  introduits  par  un  Prolo- 
gue cn  prose. . .  [Mêmes  observations  que  ci-dessus:  Sagra- 
morfut  analysé  dans  TErmitage,  novembre  1895]. 

Tel  est,  Messieurs,  le  grand  poete  que  nous  serions  três 
certainement  plus  nombreux  encore  à  fêter,  si  déjàlaplu- 
part  de  ses  admirateurs  et  de  nos  collaborateurs  n'avaient 
pris  leurs  quartiers  d'été  loin  de  Paris,  et  si  d'autre  part 
une  dizaine,  qui  mavaient  promis  leur  présence  en  les 
termes  les  plus  flatteurs  pour  notre  Ami,   n'étaient  rete* 


ARTE  3  57 


nus  au  Mcrcure  par  une  assemblée  générale  des  Action- 
naires  de  cette  Revue.  Je  vous  transmettrai,  tout  à  Theure, 
les  témoignages  de  leurs  regreis...  l^n  attendant,  puis- 
qu'il  faut  boire,  je  lèverai  tout  d'abord  mon  verre  en  Fhon- 
neur  de  cette  nation  soeur,  de  cette  fière  uPaírie  poríu- 
gaise^y  dont  le  livre  d'une  noble  femme  nous  rappelait,  il 
y  a  quelques  jours.  Ihéroísme  traditionnel;  en  Ihonneur 
de  M.  Xavier  de  Carvalho,  qui  personnijie,  parmi  nous, 
les  deux  plus  importants  Journaux  de  Lisbonne  et  de  Rio 
de  Janeiro. . .  Je  bois  à  Texcellent  poete  Manuel  da  Silva 
Oayo,  qui  dirige,  avec  notre  Ami  Kugenio,  cette  revue 
portugaise-française,  cette  Arle  que  je  represente  et  mef- 
force  de  rendre  digne  de  son  titre. . .  Je  bois  à  vous  en- 
fin,  I^ugenio  de  Castro,  d'abord  en  mon  nom  personnel, 
íidèle  Ami  des  mauvais  jours,  coníident  et  consolateur  des 
heures  tragiques,  des  heures  d'irréparable  deuil;  — puis  au 
nom  de  tous  ceux  dont  la  présence,  ici,  signiíie  le  pres- 
senti ment  ou  ladmiration  du  génie  que  le  sort  vous  a  dé- 
parti  pour  l  honneur  de  votre  pays;  au  nom  de  tous  ceux 
qui  déjà  reconnaissent  et  saluent,  en  vous,  non  seulement 
lun  des  plus  glorieux  représentants  de  la  poésie  portu- 
gaise,  mais  encore  lun  des  plus  glorieux  de  Tuniverselle 
poésie  de  tous  les  temps. . . 

Vous,  Messieurs  de  la  Presse  quotidienne,  vous,  dont  la 
puissance  est  si  grande,  souvenez-vous  bicn:  nul  de  nous 
nest  venu,  ici,  pour  trouver  la  plus  pctite  part  de  publi- 
cite personnelle;  mais  nous  vous  supplions  spontancment 
sans  honte  (car  ce  n'est  pas  pour  nous  que  nous  soUici- 
tons)  nous  vous  supplions  de  saisir  loccasion  qui  vous  est 
donnée  de  commcncer  à  réparer,  sur  le  nom  dl^ugenio  de 
Castro  (*),   lin  justice  de   notre   pays  envers  cette   nation 


(#)  Rendons  aiix  journaux  quotidiens  cette  justice  que  les  |>lus  puis- 


358  ARTE 


portLigaise  sans  laquelle  tous,  les  gens  d'liurope,  nous  ne 
serions  pas  ce  que  nous  sommes!  Dites  bien  qu  Eugénio 
de  Castro  est  une  fleur  nierveilleuse  de  poésie  éclose  sur 
un  arbre  qui  n'a  cesse,  en  aucun  temps,  de  produire  des 
íleurs  grandes  et  belles,  dignes  d'amour,  et  d'en  produire 
plus,  proportionnellement,  que  bien  d'autres  arbres  moins 
jeunes,  plus  enormes  et  plus  célebres,  —  et  moins  légiti- 
mement  célebres. . . 

Au  nom  du  Père,  Eugénio,  de  toute  votre  Littérature; 
au  nom  du  Père,  qui  fut  Camoens;  au  nom  du  Fils,  qui 
fut  Garrett;  au  nom  du  Saint-Esprit  qui  fut  João  de  Deus, 
—  Amen.  .  • 

Deux  mots  encore,  et  j  ai  fini.  Envers  le  grand  poete 
qui,  sans  nous  imiter,  a  propagé  au  loin  la  gloire  de  no- 
tre  Langue  et  de  notre  Art,  nous  avons  fait  notre  devoir; 
notre  gouvernement  sait  à  présent,  j'espère,  quel  est  celui 
qui  lui  incombe:  il  faut  qu'une  fleur  de  France  fleurisse  à 
votre  boutonnière,  Eugénio  de  Castro,  afin  de  vous  rap- 
pelèr  qu'à  son  indifférence  envers  vos  grands  prédèces- 
seurs,  ce  pays  n'ajoute  pas  du  moins  Tingratitude  envers 
celui  de  leurs  héritiers  qui  Ta  servi  avec  amour  et  d'un 
coeur  desinteresse.  • . 

Louis-PiLATE  DE  BRINN'GAUBAST. 


sants  comme  les  plus  humbles  ont  tenu  à  honneur  de  suivre  le  consell 
de  nolre  collaborateur  (le  Figaro,  le  Temps,  le  Journal  des  Débats,  le 
Gil  Blas,  VEclair,  la  Gazette  de  France,  etc,  etc). 

N.  D.  L.  R. 


AUTI-:  Í-Jg 

LA  CMUTi: 

(Extrait  dcs  Croyances,  sonnets  incdits) 

A  Eugénio  DE  CASTRO 


Gigantesques  tombeaux  des  splendeurs  de  jadis  ! 
O  débris  monstrueux,  dignes  d'un  Erostrate, 
S'indignant  à  Torgueil  outré  d'un  autocrate! 
O  villes,  dont  les  cieis  n'ótaient  quun  pur  lapls ! 


Capitales  d'un  moncfi  ancien,  vous  dont  les  fils 
Dormcnt  dans  le  mépris  d'une  patrie  ingrate ! 
Rayonnantes  beautés  du  Nil  et  de  rEuphrate! 
Babylonc  !  Ninivc  !  ô  Thcbes  !  ò  Mcmphis ! 


Dieu,  qui  sait  les  destlns,  ne  vcut  pas  qu'on  le  tente, 
Dans  sa  large  bontc  paisible,  omnipotente, 
Par  Tor,  la  vanitc,  par  les  bruits  cclatants. 


Les  plus  fiers^  II  les  vouc  aux  foudres  cternclles: 

Júpiter  écrasa  les  superbes  Titans, 

Comme  Icare  au  soleil  laissa  brúler  ses  ailes. 


Abel  LETALLE. 


BOLETIM    INTERNACIONAL 


FRANÇA 


BIBLIOGRAPHIA. 

ES  Mattres-Chantetirs  de  Niirnberg,  de  R.  Wa- 
gner, por  Louis-Pilatc  de  Brinn'-Gaubast  e 
Edmond  Barthélemy  (Paris.  E.  Dentu,  éditeur 
—  1896). 

O  novo  trabalho  dos  dois  notáveis  críticos 
wagnerianos  compõe-se  de:  Avant-I^rofos  du 
trciducteur ;  Traduclion  littéraire  complete ;  An- 
notation  fhilologique,  por  L.  P.  de  Brinn'Gau- 
bast ;  —  Etude  critique;  Commentairc musicogra- 
phlque,  por  E.  Barthélemy. 

Esta  edição  insere  a  musica  dos  Themas. 

Feito  segundo  o  mesmo  plano  da  Tétralogie,  este  volume,  d'aqui 
em  diante  certamente  encontrado  nas  mãos  de  todos  os  wagnerianos, 
accusa  um  escrúpulo,  um  trabalho,  uma  penetração,  um  saber  philolo- 
gico  e  faculdades  exegeticas  absolutamente  fora  do  vulgar. 

Abrindo  pelas  Recommandcitions  au  lecteur,  pela  exposição  do  mc- 
thodo  a  seguir  na  leitura  d'esta  traducção  e  d'esta  edição,  este  grosso 
volume  de  386  paginas  (além  dos  appendices)  transcreve,  no  Avant- 
Propos,  as  palavras  de  que  Brinn-Gaubast  precedera  já  a  sua  edição 


ARTE  361 


critica  da  Tétralogte,  justificando  a  traducção  como  clle  a  faz,  porque 
aqucllas  palavras  applicam-sc  aos  Maihes  chanteiirs,  como  á  Tétralogic. 
Explica-nos  como  traduziu  c  interpretou,  e  porque  traduziu  e  inter- 
pretou assim,  baseando-se  na  correspondência,  recursos  e  limites  de 
expressão  peculiares  das  duas  linguas,  e  accentuando  a  parte  ou  funcção 
da  musica  e  a  da  palavra  na  manifestação  harmónica  da  emoção. 

As  notas  que,  depois,  acompanham  a  tradução  completam  esses 
dados. 

O  capitulo  Etude  critique  de  Ed.  Barthélemy,  acompanhado  e  illu- 
minado  pelo  commentario  musicographico,  comprehcnde,  além  d'uma 
analyse  do  assumpto  de  Wagner,  uma  penetrante  e  larga  definição  e 
exposição  da  expressão  musical  na  tragedia  e  na  comedia. 

A  edição  dos  Maítres  chanteurs,  como  a  da  Tétralogte,  é,  material- 
mente, nítida  e  escrupulosa.  É  das  melhores  da  casa  Dentu. 

JORNAES  E  REVrSTAS. 

*  N'um  dos  seus  últimos  números,  a.  Reviie  Encyclopédique  pubUca 
o  retrato  de  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast,  acompanhado  pelas  seguin- 
tes palavras  do  eminente  critico  Alfrcd  Ernst : 

«La  nouvelle  Tradttction-édition  des  uMaítres  Chanteurs»,  qui  vient 
de  paraítre  chez  Dentu,  se  compose  tout  d'abord  d'un  avant-propos, 
d'une  traduction  littéraire  complete  et  d'une  annotatlon  philologique, 
par  M.  de  Brinn'Gaubast;  puis,  d'unc  étude  critique  et  d'un  commen- 
taire  musicographique,  par  M.  Edmond  Barthélemy.  J'insisterai  prin- 
cipalement,  ne  pouvant  tout  analyser,  sur  la  traduction  et  sur  le  com- 
mentaire. 

«La  traduction  qu'on  nous  presente  est  remarquablement  fidcle  dans 
son  ensemble,  et  parfaitement  littéraire.  Elle  n'est  pas  littérale,  parce 
que  le  traducteur  ne  voulait  pas  la  faire  telle,  et  ses  raisons  sur  ce 
point  sont  fort  valables.  Si  telle  ou  telle  phrase,  en  apparence,  s'écarte 
beaucoup  du  texte  strict,  Ton  voit  bientòt  que  le  paragraphe  dont  clle 
fait  partie  forme  un  tout  vivant  oii  elle  a  son  juste  role,  et  que  ce  tout 
donne  une  impression  equivalente  á  celle  qui  resulte  du  paragraphe 
correspondant  dans  le  texte  original.  Cette  façon  de  proceder,  qui  ne 
8'appliquerait  pas  à  d'autres  cas  et  à  d'autres  buts,  est  une  des  meil- 
leures  qui  soient  lorsqu'il  est  question  d'une  traduction  faite  pour  êtrc 
lue.  Une  telle  traduction,  en  etíct,  ne  peut  comptcr  sur  la  scène  ni  sur 
la  musique  pour  arrivcr  á  la  complete  expression  dramatique;  elle  doit 
être,  par  conséquent,  aussi  claire,  aussi  aisée,  aussi  active,  aussi  vivante 
que  possiblc.  Cest  la  vie  du  tçxte  que  M.  de  Brinn'Gaubast  a  cherchéc 


-303  AkJE 


—  et  retrouvée.  II  avait  déjà  tradult  de  Ia  sorte  L'Annecíu  du  Nibelnng, 
d'une  façon  hautement  interessante  et  utile;  pour  Les  Maítres  Chan- 
teurs,  il  y  a  réussi  mieux  encore,  ce  qui  n'est  pas  peu  dire,  et  cela  parce 
que  la  langue  des  Maítres  est  plus  libre,  plus  vivante  en  un  sens,  moins 
formldablement  concentrée  que  celle  de  L'Annea,u.  La  géniale  comédie 
lyrlque  de  Wagner,  grâce  à  lui,  a  désormais  sa  place  d'honneur  dans 
toutes  les  bibliothèqucs  littéraires ;  si  tout  musicien  doit  la  connaitrc, 
nul  dramaturge,  nul  critique,  nul  honime  de  lettres  n'a  désormais  le 
droit  de  Tignorer. 

«Le  commentaire  musicographique  de  M,  Barthélemy  suit  la  parti- 
tion  scòne  à  scène  et  page  à  page;  il  est  três  bien  conçu,  três  clair  — 
grâce  à  un  excellent  tableau  des  motifs  —  et  s'efforce  avec  raison  de 
présenter  le  role  des  thcmes  d'une  façon  plus  scénique  que  technique. 
Cest  ce  qu'on  a  fait  de  mieux  en  P'rance,  jusqu'ici,  sur  ce  vaste  et  dif- 
íicile  sujet.  Et  qu'on  ne  s'étonne  point  de  me  voir  louer  de  la  sorte  le 
travail  dont  il  s'agit:  ccs  louangcs  sont  méritées  de  tout  point,  et  j'ai 
d'autant  plus  de  plaisir  à  les  exprimer  que,  traducteur  de  Wagner,  je 
sais  à  quelles  jalousies,  à  quelles  basses  intrigues  sont  en  butte  tous 
ceux  qui  tentent  sincòrement  un  effort  artistique  nouveau». 

*  "Etes-vous  favor able  ou  hostile  aii  projet  d'crection  ditn  monument, 
édifié  par  les  Fraitçais,  à  la  mcmoire  de  Richard  Wagner  ?»  A  esta  per- 
gunta lançada  pela  excellente  revista  La  Critique,  responderam  os  se- 
guintes escriptores  :  Paul  Hervieu,  Paul  Déroulède,  de  Brinn'Gaubast, 
Catulle  Mendes,  E.  Dujardin,  Rachilde,  R.  de  Gourmont,  etc.  Eis  a 
resposta  de  Louis-Pilate  de  Brinn'Gaubast : 

«Du  Poète-Dramat ique,  ou,  ce  qui  est  la  même  chose,  du  Poète-Musi- 
cien  que  fut  Richard  Wagner  jamais  on  ne  devrait  écrire :  «le  musicien 
Richard  Wagner».  Car  Técrire,  ou  le  répéter,  c'est  contribuer  au  main- 
tien  de  Tincomprébcnsion  totale  ou  fgrâce  aux  quasi-parodies  représen- 
tces  à  rOpéra  comrae  des  oeuvres  de  ce  grand  homme)  croupissent  la 
plupart  des  P"rançais  touchunt  TArl  de  Richard  Wagner.  Dans  mon 
AvanL-Propos  pour  TEdition  française  de  la  Tctralogie  de  VAnneau  du  Ni- 
belnng, jai,  d'accord  avec  les  dcux  maítres  de  la  critique  wagnéricnne, 
cVst-à-dire  avec  MíM.  Ernst  et  Ilouston-Stewart  Chamberlain,  —  dit  et 
démontré  ce  qui  suíA:  «Pas  plus  que  les  partitions  de  Wagner  ne  sont 
des  oeuvres  ordinaires  de  musicien  propremeht  dit,  ses  poèmes  ne  sont 
oeuvres  de  littérateiír:  mais  les  poèmes,  les  partitions,  sont  des  oeuvres 
purement  humaines,  contribuant  naturellement,  concourant  simultané- 
ment,  à  Teurythmique  synthèse  des  Arts  qui  recréent  sur  la  scène  la  Vie». 

«Or  voyez  comme  cette  citation,  loin  d'être,  ainsi  qu'on  pourrait 
croire,  étrangère  au  «Referendum»  proposé  par  votre  Revue,  semble  en 


ARTK  363 


Indiquer,  au  contraire,  la  seule  solution  qui  soit  digne  à  la  foi  de  Ri- 
chaYd  Wagner  et  de  la  France...  Oui,  «Ic  peupie  français»  peut,  sans 
indignité,  doit  mcme,  s'il  a  conscience  de  sa  propre  mission  aélever  un 
monument»  au  Poète-Musicicn  de  qui  date  véritablement  un  universel 
Art  nouveau.  Mais  faut-il  que  ce  monument  soit  une  statue,  exposée 
aux  insultes  des  faux  patriolcs,  et  sujeite  aux  dcboulonncmcnts  dcs 
heurcs  cvcntucllcs  de  colcrc  nalionalc?  Non,  millc  lois  non  •,  pas  de 
statue!  Quoi  de  plus  inutile,  d'ailleurs,  —  que  dis-je?  quoi  de  plus  dc- 
risoire,  que  d'honorer  en  effigie  un  Artiste  dont  presque  tous  en  ce  pays 
comme  de  Tautre  côté  du  Rhin,  ignorent  ou  méconnaissent  encore  Toeu- 
vre  réelle,  le  but  et  Tâmc !  —  Le  «monument»  qu'il  sied  d'«élever))  en 
rhonncur  de  Richard  Wagner,  c'est  un  Théàtre,  ou  ses  Drames  soicnt 
enfin  joués  comme  à  Bayreuth,  afin  qu'à  tous  les  yeux  français,  comme 
à  toutes  les  oreilles  françaises,  éclate,  irréfragablement,  la  portée  inter- 
nalionale,  Vtiniverselle  valeur  humaine  de  TArt  nouveau  qu'il  a  voulu, 
prepare,  et  souvent  créc.  Car  il  nous  importe  três  pcu  qu'unc  statue  de 
Richard  Wagner  partage,  avec  le  bronze  infame  de  tcls  politiciens  ob- 
scurs,  ou  de  tels  bouchcrs  conquéranls,  la  gloirc  de  dominer,  sur  quel- 
que  place  publique,  les  choux-fleurs,  les  volailles  et  la  boutique-à-treize 
d'un  jour  de  marche  populaire !  Mais  (pour  me  citer  de  nouveau)  «mais 
il  nous  importe  bcaucoup  que  ne  soil  pas  perdue,  pour  notre  Art,  en 
quclque  idiome  humain  qu'clle  se  soit  exprimée,  cette  \'oix  de  Nature 
qui  a  parle  par  la  bouche  et  par  Toeuvre  de  Richard  Wagner.  De  cette 
Voix,  nous  ne  pouvons  nous  désintéresser  ;  nous  le  pouvons  moins  que 
tout  autre  peupie  :  Toute  solution  sociale  ou  intellectuelle  reste  inféconde 
pour  VEurope,  jusquà  ce  que  la,  France  lait  interprétée,  traduite,  popu- 
larisée. . .  Qui  parle  ainsi  ?  notre  Michelet,  non  sans  nous  assener  quel- 
ques  rudes  vérités  :  mais  ces  paroles  aussi  —  sont  une  vérité  vraie  !  Tcl 
est  notre  «patriotisme»,  à  nous,  wagnéristes  français,  ou  plutôt  (car 
cette  étiquette  n'est  pas  exactc)  â  nous,  admirateurs  français  d'un  gé- 
nic  bicnfaileur  du  monde! 

"11  rcstcrait  u  discutcr  (suuricz,  sccptiqucs,  souricz  !)  dcs  condilions 
pratiques  de  rcalisation  d'un  Théâtrc  tel  que  celui  que  je  propose.  Mais 
ceei  nous  mònerait  sans  doute  un  peu  loin  de  votrcquestion,  à  laquclle 
il  doit  me  suffirc,  pour  aujourd'hui,  d'avoir  formulo  cette  rcponsc-. 

ECHOS. 

A  propôs  de  la  si  curieuse  «Introduction»  publiée  dans  la  Revue 
Blanche,  du  i.®'  juin  par  lord  Alfred  Douglas,  Ic  jeune  poete  anglais, 
ancicn  ami  d'Oscar  Wilde,  et  traitant  de  ces  «esprits  hardis  •  ■  qui, 


364  ARTE 


s'il  leur  plait,  passent  par  dessus  Ics  illusoires  obstacles  du  sexc»  nous 
croyons  d'actualité  de  faire  lire  à  nos  lecteurs  leS  vers  suivants  (restes 
jusqu'à  ce  jour  inédits)  de  Marc  Legrand : 


LE  BANQUEI 

La  salle  polychrôme  ou  dinaient  les  convives 

S'ouvrait  sur  un  jardin  tout  éga^^é  d'eaux  vives. 

Le  banquet  finissait :  sur  les  coussins  taches, 

Tous,  bouche  ouverte  et  front  pesant,  s'etaient  couchés, 

Tenant  leur  coupe  encor  en  une  molle  étrcintc. 

On  avait  renvoyé  les  filies  de  Corinthe, 

Les  danseuses  dont  Toeil  recrute  les  baisers, 

Et  qui,  cambrant  leurs  flancs  légèremcnt  gazes, 

Scandent  avec  Tappel  crépitant  dcs  crotalcs 

Le  rythmc  ailé  des  pieds  libres  de  leurs  sandales. 

On  avait  renvoyé  les  esclaves  offrant 

Les  mets  et  les  gâteaux  et  les  pains  au  safran, 

Et  les  Phrygiens  enflant  la  flúte  bicn  trouée. 

L'ivresse  en  Tair  flottait  ainsi  qu'une  nuéc. 

Mais  seul  le  grand  Platon,  parlait,  plus  alangui, 

Au  jeune  Melissos  étendu  prés  de  lui. 

Un  entêtant  parfum  sortait  des  íauriers  roses. 

Et  le  Maitrc,  savant  à  découvrir  les  causes, 

Enseignait  à  Tenfant  ce  qu'on  nomme  TAmour. 

II  disait:  «L'Ame  aspire  à  la  gloire  du  Jour, 

«Mais  sa  prunelle,  étant  dès  longtemps  coutumière 

«De  Tombre,  tout  d'abord  se  blesse  à  la  lumière. 

«Comme  un  homme  grandi  dans  un  sombre  cachot 

«Ne  voit  que  peu  à  peu  le  ciei  qui  luit  là  haut, 

«Eblouie  au  sortir  des  ténèbres  qu'Elle  aime, 

«Elle  atteint  par  degrés  à  la  clarté  suprême, 

«A  TAmour  radieux,  immuable  et  divin. 

«Dans  les  charnels  appas  Elle  cherche  sa  fin, 

«Et  c'est,  d'lnstinct,  aux  corps  sans  défaut  et  sans  tache 

«Que  notre  co^ur  se  prend  et  que  notre  oeil  s'attache. 

«Mais  la  F^orme  n'est  rn^n  qu'un  signe  de  TEsprit 

«Et  sur  ta  lèvre,  enfant,  VIdée  en  íleur  sourit!... 

«Donnc  donc  à  baiser,  don^e  ta  fraiche  bouche, 

aEt  ton  doux  front  et  tes  beaux  chevcux  que  je  touche, 


ARTE  365 


«Et  la  joue  ou  va  naitre  un  virginal  duvet...» 

II  parlait.  Méligsos,  rêvcur,  vers  lui  Icvait 

Sa  têtc  et  ses  yeux  noirs  noyés  de  crépuscule. 

Platon  —  car  dans  son  scin  la  voluplc  circule  — 

Caressait  son  disciplc  et  le  baisait  cent  fois, 

Et,  comme  un  statuaire  habile  de  ses  doigts, 

U  pressait  lentcment  la  main,  le  bras  agile, 

De  réphòbe  et  son  flanc  poli  par  le  strigilc, 

Son  col  rond,  son  épaulc  abritant  un  poil  brun; 

U  fròlait,  dégrafant  Ic  péplum  importun, 

La  poitrine  oíx  respire  une  vitale  haleine, 

Et  ses  doigts  descendant  jusqu'aux  tiédcurs  de  Tainc 

En  venaient  à  toucher  la  virile  toison.  — 

L'n  nuagc  três  pàle  errait  à  Thorizon. 

Dans  le  soir  souriait  une  Manche  statuc. 

Des  phalcnes  volaicnt.  Toute  voix  s'était  tue. . . 

A  cc  moment  le  Maitrc  heureux  sentait  soudain 


PORTUGAL 

LE  PORTUGAL  X  l'ÉTRANGER. 

#  «Le  Banquei  Eugénio  de  Castro.  —  Nous  avions  annoncé  cette 
fête  à  nos  lecteurs  et  promis  de  les  renseigner  sur  ce  qui  s'y  serait 
passe.  EUe  a  eu  lieu  le  15  juin,  et  a  été  plus  réussie  que  ne  permettait 
de  Tespérer  cettc  saison  de  villégiatures.  Sur  la  carte  d'invitation,  nous 
avions  releve  les  noms  de  MM.  G.  Bans  {La  Critique),  Louis-Pilatc  de 
lirinn'  Gaubast  (Arte),  Edourd  Ducoté  {UErmitage),  VcVw  Fcncon 
{La  Rcvueb lanche),  P.  Guédy  (L'AMÍ>t!),  Lugné-Poii  (//CLmitc-),  Camlllc 
Mauclair,  Robert  de  Montesquiou,  Henri  de  Régnicr,  Alfred  Vallettc 
{Mercure  de  France).  On  rcmarquait  cn  outre  parmi  les  convives,  au 
nombrc  d'environ  cinquante,  A\A\.  Catulle  Mendes  et  Raffaelli,  repré- 
sentant,  pour  ainsi  dire,  les  générations  antéricures  de  littcratcurs  et 
d'artistes. 

«Au  champagne,  cn  sa  qualilé  d'organisateur  de  laféte,  Louis-Pilatc 
de  Brinn'Gaubast  a  explique  le  role  d'Eugenio  de  Castro,  comme 
poete,  comme  propagateur  de  notrc  langue  cn  Portugal  et  au  Brésil,  et 
comme  partisan  militant  du  cosmopolitismc  en  Art. 

«D'autres  allocutions  ont  été  prononcées  par  MM.  Xavier  de  Car- 


3^0  AktE 


valho,  correspondant  parlsien  des  deux  plus  importants  journaux  de 
Lisbonne,  O  Século,  et  de  Rio-de-Janeiro,  O  Paiz;  Edouard  Ducoté, 
pour  les  «jeunes»  Revues  ;  Henri  Mazel,  etc.  Enfin  M.  Marc  Legrand 
a  lu  une  traduction  en  vers  d'un  des  plus  beaux  poèmes  du  dernier 
recueil  d'Eugenio  de  Castro,  qui  a  su  remercier  tous  ses  admirateurs  en 
termes  spécialemcnt  heureux.  Quoi  encore?  Le  menu  avait  été  litho- 
gi'aphié  par  Marc  Mouclier  (de  La  Critique)^  aux  armes  et  avec  la 
devise  du  héros  de  cette  fête  intime,  à  laquelle  ont  participe,  par  des 
lettres  ou  des  télégrammes,  MM.  Stéphane  Mallarmé,  Paul  Adam, 
Jules  Renard,  Gustave  Kahn,  tous  absents  de  Paris;  Vittorio  Pica,  de 
Naples  ;  La  Jeune  Belgique,  etc. ;  et,  enfin, . . .  La  Province  Nouvellca. 

La  Province  NouvELLE  (juillet  1896). 

ECHOS. 

#  Notre  directeur  Eugénio  de  Castro  était  rcçu  le  23  mai,  en  un 
banquet  intime,  par  un  certain  nombre  d'artistes,  de  poetes  et  de  pro- 
fesseurs  de  Coimbra.  On  remarquait  parmi  les  convives,  MM.  lecomte 
de  Sabugosa,  dr.  Assis  Teixeira,  dr.  Luciano  António  Pereira  da  Silva, 
dr.  Henrique  de  Figueiredo,  Henrique  de  Vasconcellos,  Luiz  de  Maga- 
lhães, Manuel  da  Silva  Gayo,  D.  Thomaz  de  Noronha,  Ayres  de  Cas- 
tro, Affonso  Lopes  Vieira,  Leopoldo  Battistini,  etc. 

Le  menu  avait  éte  dessiné  par  Leopoldo  Battistini. 

Par  des  lettres  ou  des  télégrammes,  ont  participe  à  cette  fête  MM.  le 
comtc  de  Arnoso,  de  BrinnGaubast,  dr.  Bernardino  Machado,  dr.  Hen- 
riques da  Silva,'  Alberto  d'01iveira,  etc. 

*  A  paraitre  en  octobre :  O  Mundo  vive  d'I Ilusão,  pocme,  par  Ma- 
nuel da  Silva-Gayo. 


N.°  8— JUNHO  DE  1896 


COIMBRA  —  IMPRENSA  DA  1'NIVBRSIDADE 


^4r^/^:ni. 


índice 


FRANCESCO  ACCINELLI 

Pag. 

Rifuf^io  (trad.  dum  soneto  de  Brinn'Gaubast) j5q 

Sagramor 511 

III.INTO  DWLMKIDA 
Bailada  medieval 1^7 

OTTO  jri.irS  BI  FR  BA  UM 

Da?  yriine  \\  undei" 1  ,• 

A lleiioric ;  ;7 

I.VIJREXCI':  BINYON 

Nature i  jj 

C;()RAN  BJÒRKMAN 

A  Poesia  coniemporanea  na  Suécia. tv 


368  ARTE 

RAYMOND  BOUYER 

Pag. 

L  Immortelle. 73 

Les  Dcfensetus  de  Lx  lieauté :  Anatole  l''rance 327 

RENÉ  BOYLESVE 

Septcmbre  au  hofd  du  lac  de  Cômc 2j6 

THEOPHILO  BRAGA 

Carta  a  Eugcniu  de  Castro 76 

João  de  Deus 171 

Dr.  Wilhelm  Storck 291 

tOUIS-PILATE  DE  BRINWGAUBAST 

Viatique  pour  l'abscncc 16 

Préface i^i 

Lilás  en  mars < 21Ó 

Banquete  Eugénio  de  Castro 351 

D.  LEOPOLDO  CANO 

Apologo 14 

EUGÉNIO  DE  CASTRO 

A  Monja  e  o  Rouxinol u^ 

João  de  Deus -'òo 

Sagramor  (trad.  franceza  por  P.  Lebesgue) 303 

RICHARD  DEHMEL 

Herbst 121 

JOÃO  DE  DEUS 

Anthero  do  Quental 10 

EDOUARD  DUCOTE: 

Similityde So 


AKTE  369 

ANTÓNIO  FI£1J(J 

Pa-. 

(>ançâo  do  exilio >  1 

MANUEL  DA  SILVA-GAYO 

La  jeunc  littérature  portugaisc r 

Onde  ■• ;  1 1 1 

ALFRED  GOLD 

So  glucklich 188 

Evolução  da  nova  litteratura  auí?triaca 306.  ^  ^0 

RF..MY  DE  GOUR.M(»\l 

Lc   V  (>V<i:4t;ur 20 

C.IUSEPPE  GRAMEGNA 
l-c  paradoKc  chez  les  fous j^o 

A.  FERDINAND  HEROLD 
Lied  en  automnc _•  ^.^ 

MARIE  HERZFELD 

Mai 187 

GIJSTAVE  KAHN 
Lied j  ^ 

TRISTAN  KLINGSOR 
Balladc ..^ . 

PllILÉAS  LEBESGUE 
Pour  ceu\  dhier 180 

WARC  LEGRAND 
La  Pierrc  qui  chanlc mg 


3  70  Airn-: 

Intcripliun  riisliquu í_(i^ 

\i.15i:kt  i.I':t.\i..iJ'; 

I  .li  í-hiilt i'S'i 

llklCK  l-II'] 
La  jcunc  litlcralurc  cn  Norvcgc _•  i 

D.  FREIHERR  VON  LILIENCRON 
Tod  in  Aehren 05 

IMKRRJ':  I.OUYS 
Aphiodilc  Ourania i_)(.) 

1:.  A\. 

Porlugal  no  estrang.iio  :    I  L.  P.  de  Brinní  laubast  . ;f 

»  ))  ))  II  D.   Anlonio  Sanchcz  .Mogucl joy 

João  de  Deus  e  Paul  \'erlainc \.\i\ 

LUIZ  i:>E  MAGALHÃES 
Turris  ebúrnea 147 

PAUL  MASSOX 
Shampooing  au  Porluyal _S4 

CA.MILLl':  MAUCLAIH 
I bsen  cn  France ...'..-. 1  So 

SrUARI    MERRll. 
La  íille  à  la  fontainc 55 

CARLOS  DE  MESQUITA 
( )  CDndc  Robcrt  de  Monlesqinou-Uezens.te 107 


AiMi-:  571 

vciiii  I  !■;  wii.i  ii;\ 

Renou  ve;i  ii (>'< 

l'(t|,   \)\:   \\o\l 
1 .0  Arhc^ jj; 

CoAin:  K.  UE  MONTIiSQLl(U:-FI.:ZKNSAC 

De  Vcrlanã 1  71 1 

Linsexucllc j'i" 

CHARLES  MORICE 
Paul  Vcrlainc iSi 

m:i:r-\ 

La  Chiavc -n; 

(;i;()R(;i:s  ocdinoi 

I  .c  Sphinx  parle >'< 

Ix  dernicr  ruvc í  1  j 

ENRICO  PANZACCIll  "'WJKtt 

I  ,c  A  p  i 7  1 

D.  WIOLIN"  LOPEZ  pi:i.Ai:/ 

Mencndc/  |-'clay  > ^un 

ahi:l  pelletier 

Rcvcil Jí 

VITIORIO   PICV 

|-;Ul;inn,    ,1,      (  ■  :,.lr,  , ..  ;.) 

I.|)\\«'M.)   Pll.ON 
l'iiiiK^> -  -•  ;  ♦? 


372  ARTE 

D.  HERACLIO  FEREZ  PLACER 

Pag. 
Cuentistas  Gallegos 17 

L.  RAFAEL 

O  wár  ich  doch  der  màchlige  Baum  ! 79 

Abschied 315 

ERNEST  RAYNAUD 
Le  Retour 60 

HENRI  DE  RÉGNIER 
Sonnct 347 

JULES  RENARD 

Une  famille  d'arbi"es 15 

LIONEL  DES  RIEUX 
L'audience  du  prince  Amour 59 

LÉON  RIOTOR 
Le  Sage  Empereur 248 

WILLIAM  RITTER 

Jean  Dampt 1 29 

J.-François  Raflfaèlli 229 

SAINT-POL-ROUX 

L'éternel  inceste 07 

Les  Accouchées  de  la  vallée 69 

ARTHUR  SYMONS 

The  Bárrel-Organ 346 

JOAQUIM  DE  VASCONCELLOS 
A  pintura  portugueza  nos  sec.  XV  e  XVI •  27,  83,  151 


ARTE  373 


EMILE  VERHAEREN 


Pag. 


La  Baíe. 


PAUL  VERLAINE 


Conte 


V.  VIELÉ-GRIFFIN 

Le  rire  de  Méljssa 3 j.j 

H.  GAUTIER-VILLARS 

Gustave  Charpentier _»i8 

C.  D.  OF  WIRSEiN 

L'Abbc  de  Cluny 3^ 

Boletim  tnlernacíonal 3-1 1  92,  163,  195,  286,  320,  360 

GRAVURAS 

Otlo  Julius  Bierbaum,  desenho  de  A.  Gonçalves 1  ; 

L.  P.  de  BrinnGaubast,  photogravura 51 

L.  Rafael,  desenho  de  Celso  Hermínio 71.) 

Conde  de  Montesquiou-Fe:{ensac,  photogravura 1 O7 

vS.  Pedro,  photogravura 1  ^o 

Joio  de  Deus,  desenho  de  Celso  Herminio 171 

João  de  Deus  no  seu  leito  Junehre,  desenho  de  C.  Herminio 17  j 

Paul  Verlaine,  rcproducção  do  quadro  de  E-  Carrière 186 

Marte  Herzfeld,  desenho  de  Celso  Herminio 1 H7 

Ibsen,  desenho  de  F.  Vallotton i8q 

D.  António  Sanchez  Moguel,  photogravura 207 

Neera,  desenho  de  Celso  Herminio , . . .  j?:; 

Dr.  Wilhelm  Storch',  desenho  de  Celso  Herminio joi 

Desenhos  decorativos  de  A.  Gonçalves \ .  <i,  ^'>.  171 

»                   »            de  Noé  Legrand  . . .   -'.4,   {.j,  «u,  io,\  k)^,  hj^,  ju-j 

Desenho  decorativo  de  Leopoldo  Battistini 3.'7 


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