Full text of "Arte"
ib
Novembro 1896
REVISTA INTERNACIONAL
Directores
Eugénio de Castro & Manuel da Silva Gayo
Representante em França
Louis Pilate de Brinn'Gaubast
39, rne Froide, Caen
TOMO I ■BvB^rfiBBil n. i
COIMBRA
Au ff lis to d'Oliveira — Editor
MVRARIA MODERNA
Toda a correspondência relativa á redacção deve ser dirigida
a Eugénio de Castro, 11, rua do Cosme — Coimbra.
SUMMARIO
M. DA siLVA-GAYO La jeutíe litiérature portugaise
JOÃO DE DEUS Anthero do Quental (epitaphio)
PAUL VERLAINE CoUtC
o. j. BiERBAUM Das grilne Wunder
D. LEOPOLDO CANO ApologO
jULES RENARD Utic faiuille d'arbres
L. F. DE brinn'gaubast Viatique pour 1'absence
D. HERACLIO P. PLACER CltCtllistaS gallcgOS
REMY DE GouRMONT Lc Voyageur
ERiK LIE La jeune litteratiire en Norvège
GUSTAVE KAHN Licd
ABEL PELLETIER RcVcU
JOAQUIM DE VASCONCELLOS. ... A pintura portuguesa nos sec. XV e XVI
Boletim internacional
Desenhos de A. Gonçalves e Noé Legrand
A revista ARTE publicará nos próximos números :
PROSA: Mai e Andacht, por Marie Herzfeld; Rot, por J. Meier
Graefe; Les Accouchées de la Vallée e L'éternel inceste, por Saint-Pol-
Roux; Jean Dampt, por William Ritter; Ibsen en France, por Camille
Mauclair; A litteratura sueca na actualidade, por Goran Bjorkman ; A
evolução da moderna litteratura austríaca, por Alfred Gold ; La Chiave,
por Neera, etc.
POESIA: Tod in Aerhen, pelo barão de Liliencron; Herbst, por
Richard Dehmel; O rvdr ich doch des mdchtige Baum! por Hedwig Kie-
sekamp; Le Api, por Enrico Panzacchi; Turris ebúrnea, por Luiz de
-Magalhães; Le Retour, por Ernest Raynaud; Le Sage Empereur, por
Léon Riotor; La pierre qui diante, por Marc Legrand; L'immortelle,
por Raymond Bouyer; Aphrodite Ourania, por Pierre Louys; L'orgueil-
leuse, por Edmond Pilon; Mahnung, por Marie Herzfeld; Canção do
exilio, por António Feijó; La filie à la fontaine, par Stuart Merrill;
L'audience du prince Amour, par L. des Rieux, etc.
DESENHO: retratos de Paul Verlaine, Louis Pilate de Brinn'Gau-
bast, Ibsen, Dampt, Oscar Wilde, João de Deus, Theophilo Braga, Enrico
Panzacchi, Gabriele d'Annunzio, Vittorio Pica, Anna Radius, Marie
Herzfeld, Hedwig Kiesekamp, Jean Moréas, F. Nietzsche, conde de Mon-
tesquiou Fezensac, Tolstoí, Wilhelm Storck, Hermann Bahr, Maurice
Maeterlinck, Ame Garborg, J. Meier Graefe, etc.
ARTE
REVISTA INTERNACIONAL
AiTE
DIRFXTORKS: EVGENIO 1)R
CASTRO cS:: AlAWICL DA SH.
\A - G A YO . R 1':PR 1-: S ICNT Ax\
TI-: i:.M l^RANÇA: LO VIS PI
LATE DE BRINNGAVBAST.
REVISTA INT
ERNACIONAL.
VOL. I
1895- 1896.
AUGUSTO D'0LIVE1RA- EDITOR.
LIVRARIA MODERNA - COIMBRA.
Pi}
li-
LA JEUNE LITTERATURE PORTUGAISE
ES dirccteurs de la rcvue internationale— «Pan»
m'ayant invité à rediger quelques notes critiques
sur \di jeuiie liitéralure poriugaise — je viens d^en-
voyer à ces Messieurs un article três resume,
mais dont le sujet demanderait à être traité d'une manière
plus complete. L'article qui suit est donc le développement
de ces notes primitives, dont Tordre será celui de la chro-
nologie, d'apròs la date ou Ton a eu la vraie révélation des
qualités caractéristiques ou des tendances artistiques et lit-
téraires de chaque auteur.
Ce que nous appellons la jeuue liitéralure portuf^aise
debuta vers 1880. Aucun de ses écrivains n''a dépassé la
quarcntaine. Dans cet article je ne m'occuperai que de ceux
que je considere les représentants de certains courants dMdccs
ou de sentiments.
ARTE
Sans oublier les Vers de feu Cesário Verde — livre impres-
sionniste, d'Lme allure abrupte, et ou la vision fragmentaire
révèle une psychologie morcelée — je dois d'abord faire men-
tion de :
Fialho d 'Almeida. — Son oeuvre est composée de
contes et d^études critiques: critique de moeurs et critique
d'art. Bien que ses coutes nous donnent les lignes les plus
saillantes de son esprit — c^est en lisant toute son oeuvre que
nous arriverons à le connaitre complétement. Organisaiion
fondamentalement adonnée aux émotions vives — il est
poete; poete qui se montre particulièrement sous ces deux
aspects: il ampliíie et transforme tout ce qu'il voit et con-
temple, dans un élan inassouvi de grandeiir, dans un besoin
jamais satisfait díétiwige et áo. fantastiqiie. Parallélement, il
écrit des pages aussi énergiques que des eaux-fortes, en nous
donnant de tragiques tableaux de mort, de nocturnes veilles
d'hôpital, de phosphorescents aspects de cimetières. II est
simultanément visionnaiie et nécvophile. Son ironie, trop
voulue, est morbide — épuisante. Etant donnée une telle orga-
nisation, on ne doit pas s^étonner du caractere de ses études
critiques: affirmatives, exagérées, passionnées — . Sans être
un critique d'idées, souvent, dans un éclair de pénétration
divinatrice, il signale et illumine Toeuvre d^autrui, quand
celle-ci presente des affinités avec lui-même. — Sa prose est
d'un ruissellcment irrégulier, mais elle esfriche et parfois
pourprée. — F^ialho d^Almeida a déjà publié: Contos, Cidade
DO Vicio {contes)^ Lisboa galante {contes)^ \\\)X irónica {im-
pressions, commentaires, noles), Pasquinadas {iíiipressions et
anedoctes comiqiies)^ No paiz das uvas {contes)^ et Os gatos
{Les Chats), — publication d'enguète sur la pie portugaise.
Sans compter un grand nombre de contes et d'articles parus
dans des journaux brésiliens et portugais.
ARTE
António Feijó. — Ce poete est, en Portugal, le premier
représentant du parnasianisme. La correction et le statisme
de ses strophes sans mystère indiquent un tempérament
d'artiste désarabicieusement calme, equilibre et accompli.
Sa psychologie restreinte se presente franche et directement
réfléchie dans une oeuvre claire commc un bas-relief de cipo-
lin. Nous avons de lui: Sacerdos magnus, Transfigurações,
Lyricas e Bucollicas, A janella do occidente; et une tra-
duction du Livre de Jade, qu^il a publié sous le titre Cancio-
neiro chinez, et dans laquelle il a pêtri en des laques brillantes
et en de riches mosaíques les delicates íleurs de 1'exotique
poèsie orientale.
Luiz de Magalhães a déjà publié, en vers: Primeiros
Versos, Navegações, e Odes e Canções; en prose: un
roman de moeurs : O Brazileiro Soares, et un livre de chro-
niques: Notas e Lmpressões. II travaille actuellement à son
poème: D. Sebastião. — Bien qu'il ne soit pas philosophe,
dans Tacception de création ou de généralisation intégralc, c'est
un esprit compréhensif, capable d'atteindre les hautes idées.
Cest un latiu, pour Téquilibre et la tendance au développe-
me'nt et à la sériation des élémcnts du discours, et pour ses
aptitudes dialectiques. La forme de son esprit et sa manière
d'ccrire sont celles de Téloquence, dans le sens pur de ce
vocable. A ces qualités, il allie un tempérament riche et
débordant. Son oeuvre produit une impressiou de généreuse
et humaine communicabilité, d'enthousiasme cordial, révélés»
par instinct e par éducation, dans Texpression des nobles
intérêts ou des sentiments simples et sains. Ceei établi, on
comprendra aisément son penchant pour rhistoire et les legen-
des d'une Patrie qui fut héroíque et forte; et pourquoi il a
choisi dans ces legendes le motif de son oeuvre centrale, le
poème de D. Sebastião.
ARTE
Moniz Barreto, — Critique, philosophe et publiciste.
Ses travaux les plus remarquables sont: Oliveira Martins
(étude de psfchologie), et La Littérature Portugaise Contem-
poRAiNE, qui parut dans le premier numero de la T^evista de
Portugal. En outre, il publia dans la même 1{evista^ ainsi
que dans plusieurs quotidiens, de nombreux articles, parmi
lesquels on doit signaler celui sur Paul Bourgct (T^evista de
ToríugalJ. — II est aujourd'hui en Portugal le représentant
le plus intelligent du Germanisme. Bien qu'il se soit voué
dernièrement à étudier des travaux de patiente investigation
psychologique, Tinfluence germanique persiste, et se mani-
feste toujours chez lui : tant par Tempire des idées générales,
que par la notion centrale d'ensemble et de développement .
Mais, pour comprendre et suivre une telle philosophie, il faut
être supérieurement doué. Cest que Moniz Barreto possède
— et c'est là son aptitude et sa tendance capitale — ce que
j'appellerai idéation iníégrale. Parmi ses travaux de publi-
ciste, nous avons : Carta a El-Rei de Portugal ; et les chro-
niques de politique Internationale publiées dans la Revista,
souvent sous le pseudonyme G. Corte -Real. En ce qui
concerne Técrivain, dans sa forme, on constate Talliance
d^une prose abstraite et sobre, comme il sied aux idées
purés, à un langage vibrant et teint de Pémotion directe des
choses.
Manuel da Silva Gayo. — Intellectuel et cosmopolile. S^il
partage, avec Eugénio de Castro, le culte de la Beauté, si
c'est un pessimiste, comme la plupart de ses contemporains,
c'est aussi un lyrique qui, contemplant Part et la nature, expri-
me directement ses émotions, et voile son pessimisme d"'une
mélancolie résignée, Tandis qu^Eugenio de Castro — dont nous
allons parler — trouve une sérénité compensatrice, soit dans
réloignement des hommes, soit dans le refuge de la contem-
plation tranquille. Silva Gayo, dans Pisolement ou Pa poussé
ARTE
rinfériorité de ses semblables, conserve toujours la douleur
de constatei' cette infériorité.
Inquiet et froissé par Ic vertige des apparences et des
contingences, quand il pense à s^envoler dans le monde des
Idées et des Formes, de la Pensée et de la Beauté, il ne laisse
de se sentir ému par le nostalgique souvenir du monde infé-
rieur, qu''il vient de quitter. Ainsi, son existence intime est un
exil permanent, cn même temps que son oeuvre est, dans
ses aSirmations, une ironie. Cest pourquoi sa philosophie
peut être déíinie : Vamere douceur de penser. Ce sentiment
resortira bicn clairement de son poèmc en préparation, qui
portera ce sous-titre: O mundo vive d'Illnsão. Sans compter
de nombreux articles disperses dans plusieurs journaux et
revues, il a déjà publié: le premier volume de «Os Novos»,
Peccado Antigo (nouvelle), et Canções do Mondego. Ce der-
nier livre fut le coryphée du mouvement nationaliste et rcgio-
nalisie en Portugal.
Eugénio de Castro est un créateur de Beauté. Son
oeuvre est née et jaillit du besoin de corporiser des idées
verbales, et de laisser éclore les opulentes images et les rhy-
thfiies doux qui, emerges des profondeurs de son tempéra-
ment, montem naturellement vers sa conscience. En ce qui
concerne la vision et la réalisation de la Beauté, Eugénio de
Castro appartient au clan artistique de Camões et d'Eça de
Queiroz, de Camões auteur de Vénus, et de Queiroz auteur
de Mandarim et de Reliquia. — Pensées et sentiments ne
Pintércssent que quand ils sont revêtus de belles formes. En
explicant réconomic et le caractere de chacune de ses a'u-
vres, c"*eát cette faculte créatrice de beauté qui, — fortifiéc
par la contcmplation des chefs d'aíuvres artistiqucs et par
la lecture des grands auteurs de figures — explique son
orientation esthétique. Cest pourquoi, selon nous, son art
n'est pas directement documental et personnel, mais idéaliste
ARTE
et symbolique. En ce qui concerne Pintérêt et Paspect géné-
rique de son art nous Tappellerons un dassigue, car, comme
les vrais classiques, il aime et voit dans les créations de la
Poésie le côté humain, philosophique, au dela et plus que
les notes particulières, individuelles ou historiques que puis-
sent revêtir chaque figure et chaque oeuvre. II voit et cher-
che le st/le, plus que le caractere. Un poete qui, comme lui,
aime la Beauté, la mettant au dessus de tout; qui, comme
lui, est constitutionellemcnt dispôs à Taimer, ne peut man-
qucr de révéler toujours une tendance aussi fondamentale.
Cest pourquoi, même quand il souffre, il ne nous montre
jamais les crispations, ni ne nous fait entendre les rales de sa
douleur. Mais, tout au contraire, il révêt de noblesse les dou-
leurs qu"'il objective, les angoisses qu'il met dans Pame de
ses figures. II voit ses douleurs extériorisées comme si c"'é-
tait un cortcge connu, dont les soupirs dcviennent musicaux,
et dont les gestes sont majestueusement et gracieusement
rhythmés; et il hypnotise de la sorte son ame même. Ayant
le pouvoir de maitriser et de transíigurer ses douleurs, ce
poete acquiert un rare degré á''oly}?ipisme, composé de la
conscience de sa sérénité (née de son tempérament, et affer-
mie par Péducation) et d'un certain dédain pour les inquiets
et les impatients. Un autre aspect remarquable de son esprit
et de son art — c'est le cosmopolitisme, qu^on pourra expli-
quer: d'abord, par ses tendances de création synthétique et
d'expression des aspects humains et génériques (jamais três
préciscment localisés ni enfermes en d^étroites bornes his-
toriques); ensuite, par la curiosité á''exoíisme, par un désir
inassouvi du noiíveau, si naturels chez un poete qui est, en
même temps, un esthéte. Gette pluralité de tendances, et
Paction diversifiée de ses facultes, se coordonnent néamoins
dans une compréhension de la Vie. Gette compréhension ou
notion est le pessitnisme qui, après avoir traversé un tel es-
prit, prend une couleur spéciale. Le pessimisnie ne le rend
ARTE
ni hostilc ni mélancolique. II fait d'Eugcnio de Castro un
auío-exilé qui, dégoútc du contact dangereux dcs hommes,
les abandonne, sans peine et sans rancune — leur préférant
les belles créations, dans lesquelles lui apparaít une autre
Humanité (pourtant la mcme) purifice par la noble grâce
et la simplicité compréhensive du symbole.
Telles sont les lignes les plus frappantes de cet esprit. II
me faut maintenant faire menrion de Tiníluence exercée par
Eugénio de Castro sur la technique de la Jeune poésie por.
tugaise. Si je me borne à signalcr cette influencc, c'est que
son role de novateur est bien connu tant en Portugal qu'à
rétranger. Cette visible influence, on la doit, en grande par-
tie, au prestige de sa forme personnelle (la forme d'un grand
artiste qui est, en même temps, tine organisation aigue de
sensuel). Ce prestige derive, surtout, de deux éléments:
d"'une picturale et riche coloration; d une douce et musicale
fluidité. Eugénio de Castro a déjà beaucoup publié, en vers :
Oaristos, Horas, Silva, Interlunio, Tiresias et Sagramor-
en prose, Belkiss.
Alberto d^Oliveira. — II n'est pas aisé de definir et de
classer son premier recucil: Poesias. On peut en dire que
c'est le livre d''un idéaliste, à la condition de prendre le
vocable dans Pacception de rêveur volontaire. A travers ce
livre, nous voyons un jeune homme qui, sur le seuil de la
Vie, — afin de fuir les mortifications de la complexité — se
refugie dans le monde éloigné des étoiles et des nébuleuses,
dans une contemplation à la foi berceuse et excitante. — Les
Palavras Loucas, suite d^iffirmations raorales et critiques,
d''impressions de nature et d'art, montrent simultanément
que le rêveur est doublé d^un intelligent, mais que cet être
double ne veut être et ne será jamais un intellectitd. — Ce
qu'il veut d^abord c^est vivre la vie, pourvu cependant qu"'on
la lui presente ouatée de rôve et adoucie de fantaisie; c'est
ARTE
pourquoi il emploie en des théories de simplicité et d'art incon-
scient rintelligence dont il n'a que faire pour la composition
de son commode ideal. Dans Part, comme il Taime, il ne
voit que le reflet d'une existence douce et unie, ou mouve-
mentée par des ressorts de passions triviales, ou délicatement
enfantines et tendres, — libre, en tout cas, des aspirations
vers une Beauté inaccessible, et des vertigineuses pensées.
— Le plus grand intérêt psychologique éveillé par le jeune
écrivain reside dans cette contradiction. Le charme de son
livre est dans la forme, à la fois claire et teinte par une fan-
taisie fraiche et verdissante, comme Peau d''un petit fleuve
murmurant entre les vignes et les moulins. Quelqu'un a dit:
que c'était de la prose verte. Les Palavras Loucas prêchent,
sous une forme apothéotique et afíirmative, le retour à Tinspi-
ration, aux motifs et aux aspects simples de la vie nationale.
Ge livre est tout imbu d'un néo-garreitisme, que la critique
ne pourra envisager sans reserves.
António Nobre. — II a publié un recueil de poèmes : Só — .
Ge livre est, avec Toeuvre de Fialho, ce que nous possé-
dons de plus intéréssant comme dociiment. António Nobre
est um lyrique émouvant, dont les vers sont, à Ia fois, des
expressions d'art et des révélations pathologiques. Puis-
que Végotisme aigu est un symptôme de desequilibre —
António Nobre doit être classe dans la vaste galerie des ne-
vropathes, quoi que comme un beau malade. Mais c''est juste
ment ce degré á'égotisme qui donne de la valeur à Só. Dans
ce livre on trouve des poèmes, comme les Males d'Anto, qui
pourraient figurer dans un compte-rendu medicai, entre une
photographie instantanée de Vare hystérique et un dessin
flagrant du delirium tremens cadavérique. Un certain nombre
de ses images (quelqu'un Ta déjà remarque) semblent éclore
dans une région étrange : dans les sombres frontières de la
folie. Son égotisme se révèle jusque dans la forme et dans
ARTE 9
le vocabulaire. Cest cet égotisme qui le porte à exprimer
par des mots à lui, en leur donnant une couleur toute per-
sonnelle, les idées et les impressions les moins familières ; et
c'est ce même égotisme qui, à rebours, le porte à vouloir et
à pouvoir intérésser les autres de choses particulièrement
intimes, de ses habitudes, de ses souvenirs d'enfance et de
ses aílections, comme s'il parlait toujours à des amis. De lã
vient aussi ce que nous appellerons la vanité de la doiileur
(la plus grande de ses vanités). Donc, son oeuvre est un
dociiment. António Nobre publiera bientôt son poème: Re-
gresso DO MOÇO AnRIQUES.
Coimbra, 3 - lo - 1895.
Manoel da Silva-Gayo.
Desenho de A. Gonçalves
IO ARTE
ANTHERO DO QUENTAL
(i8.iv. 1842 — 11.1x.1891)
Epitaphio para a sua campa, feito a pedido
de Joaquim de Araújo
Aqui. . . jaz pó; eu, não : eu sou quem fui
— Raio animado d'essa Luz celeste,
A qual a morte as almas restitue,
Restituindo á terra o pó que as veste, (i)
JoÂo DE DEUS. (2)
(i) Traduction par Louis-Pilate de lirinn'Gaubast :
ANTHERO DO QUENTAL
(Epitaplie)
lei. . . c'est une poussicre qui gít ; non pas moi-même : moi, je suis celui que je fus, —
Un rayon anime de cette Lumière celeste, — A qui les ames, la mort les restitue, — En ren-
dant à la terre la poussiére, qui les vêt.
(2) O nosso illustre amigo dr. Theopliilo Braga teve a amabilidade de nos prometter
um estudo sobre o divino poeta do Campo de Flores, estudo que será publicado
n'um dos próximos números.
ARTE II
CONTE
II y avait une fois — quelle fois? dans une grande ville —
quelle grande ville? trop d'enfants. Ces cnfants, en outre,
étaient trop sages. Les parcnts ne s'en plaignaient pas, tant
s'en faut, et cétait plaisir que de voir un intérieur de cette
ville-là, à Theure de la rentrée de Técole qui était celle du
díner: toute la petite tribu, aprcs avoir déposc soigneusement
sabots et socques et s'attablant en chaussons chacun à sa
place, mangeant et mangeant sans bruit, causant juste autant
qu'il fallait et, après un dessert sans café, jouant bien pai-
siblement jusqu'au moment d'aller au lit, sur un baiser
aífectueux et respectueux à leurs pères et mères. . .
Mais PEtat voyait cela de mauvais oeil et il n'eut de cesse
qu'il n'eut tire d' ou ? un affreux bonhomme noir à grosses
moustaches grisonnantes cirées sur des Icvres sèches comme
du parchemin et sous un nez crochu et des yeux à peine
visibles à cause des sourcils poivre et sei en broussailles,
mais qu'on devinait, qu'on sentait méchants, dont il fit (KEtat)
TEducateur public, en chef, de la ville.
Bientôt les enfants n'obéirent plus, ne mangèrent plus
convcnablement ni même bientôt proprement, eurent des
jeux brutaux, des saute-moutons ou les filies faisaient leur
partie avec les garçons, des «barres» pour les deux sexes — et
maigrissaient à vue d'oeil. Passablement d'entre eux en mou-
rurent. En revanche ils savaicnt des choses qui ne devaient
jamais leur servir à rien ou pouvaicnt leur aider à mal faire.
«Voler» perdait son nom, on disait: «chiper», répondre
aux parents semblait le comble de la crânerie et faire de
mauvais tours aux gens âgés s'appelait «être dégourdi»...
Le temps passa. Les «vieux» (nouveau style) « claquè-
rent» pour la plupart. Les survivants, toutefois, grossis de
quelques jeunes dès lors grandes personnes, hommes et fem-
ARTE
mes, qui avaient gardé les traditions d'il n'y avait pas encore
longtemps, formèrent un groupe, tôt accru des mécontents de
toutes sortes, d'opposition qui fit son travail, puis son bruit,
puis sa révolution ...
L'Etat essaya bien de résister, mais cette opposition était
invincible parce qu'elle avait été lente et pacifique. On con-
gédia le grand Educateur qui s'en retourna dans son chez-soi
et claudicam et non sans proférer de ricanantes menaces. . .
On pourvut sans retard à son absence: qui? TEtat, — et
son remplaçant parut dès Tabord devoir reunir tous les suf-
frages. Jeune, beau, imberbe avec des cheveux d'or, «un
ange de lumière » disait Topinion publique qui n'en dit jamais
d'autres ou que d'analogues. . .
Toujours est-il qu'au bout de peu de temps il y eut un
changement. . . pour le mal. O dans un tout autre genre!
Cette fois-ci, les enfants, — ceux déjà bien moins nom-
breux de la génération élevée par Taffreux vieillard, ne s'oc-
cupaient plus à Técole que d'arts d'agrément! Les filies ne
faisaient que du crochet, que des gammes; les garçons sa-
vaient mieux que nature et rien que cela, la littérature du
temps qui était à la fois fade et pornographique et quelque
dessin calligraphique dont les ronds et les déliés aífectaient
des rondeurs polissonncs.
La mortalité continuait toujours; Topposition muette se
réveillait. . .
L'Etat mit à la porte le suave second sauveur. Celui-ci
s'en alia joliment. . . comme il était venu, regretté de passable-
ment de ses anciens élèves, de même que Tautre n'était pas
sans avoir gardé des partisans. Ces fonctionnaires n'avaient-
ils pas fait des créatures, et cela n'était-il pas tout naturel?
L'Etat, alors, declara ne plus vouloir s'occuper de rien. . .
Et tout alia de nouveau comme sur des roulettes.
Paul VERLAINE.
ARTE i3
DAS GRUNE WUNDER (i)
Mcin Birkenhain stand weiss und kahe,
Die dunnen Stammchen fror,
Da kam April und zauberte
Das Leben gríin hervor.
Mit einem Schleier angethan
Steht nun mein Birkenhain ;
Das grline Wunder ist geschehn,
Nun lasst uns glaubig sein.
Nun lasst uns glauben wiederum,
Dass Leben Schõnheit heisst ;
Mein Birkicht ist ein Zauberwald
In dem das Wunder kreisst.
OTTo juLius BIERBAUM (2).
(1) Traducçáo:
O MILAGRE VERDE
O meu bosque de vidoeiros estava pallido e desfolhado, suas frágeis vergontcns tinham
frio ; mas eis que chegou Abril e enfeitiçou, lá fora, a vida verde.
O meu bosque de vidoeiros está envolto n'um manto ; realisou-se o milagre verde, seja-
mos crentes.
Sejamos crentes, mais uma vez, que a vida chama-se belleza ; o meu bosque de vidoei-
ros é um bosque de encantos, onde o milagre se revela.
(Trad. de E. de C.)
(2) Otto Julius Bierbaum nasceu em Gruneberg, a 24 de junho de i865. Poeta e critico,
tem publicado: Erlebte Gedichte (Poemas vividos), G. Shuhr, Berlin; Die Zweite
MuNCHNER Jahre.sausstellung (A segunda exposição annual de Munich), E. Albert
& Co., Munchen ; Fbitz von Uhde, E. Albert & Co., Miinchen; Studentenbeichten (Con-
fissões d'estudante), E. Albert & Co., Munchen; Detlev von Liliencron, W. Frie-
drich, Leipzig; Fbanz Stuck, E. Albert & Co., Munchen; Aus beiden Lagern (Dos dois
campos), Karl Schiiler, Munchen; Ne.mt, Frouwe, disen kranz (Toma, mulher, esta
coroa), G. Schuhr, Berlin; Lobetanz, Dnigulin, Leipzig. Otto Julius Bierbaum tem
collaborado nas primeiras revistas allemás e fundou, ha mezes, com J. Meicr Graefe uma
soberba publicação litteraria e artística, Pan, á qual nos referimos no Boletim internacional.
14 ARTE
APOLOGO
(De el drama aEl mas sagrado deber»)
«Allá en mi país natal,
Que de Francia está vecino,
Hay, en médio de un camino,
Una piedra y un rosal ;
La piedra está en la frontera, —
El rosal, en torno crece,
Y cada flor que aparece
De su hermana es extranjera ;
Y cuando mueren las dos
Enemigas dei rosal,
En una sola espiritai
Vuela su perfume á Dios
Que, á las almas y las flores,
Trás de ese espacio azulado,
Una sola pátria ha dado
Sin fronteras ni rencores.
Io, mirando tristemente
Esa linea fronteriza
Que por tierra se desliza
Con aspecto de serpiente,
Y recordando los lazos
Que el hombre rompió iracundo,
Pense : — El amor creó el mundo,
Y el ódio le hizo pedagos ;
Cuán injusta y caprichosa
Es la vanidad humana !
Dejará de ser hermana
Una rosa de otra rosa ?
D. Leopoldo CANO.
ARTE i5
UNE FAMILLE D'ARBRES
Cest apròs avoir traversé une plaine brúlée de soleil que
jc Ics rcncontre.
lis ne demeurent pas au bord de la route, à cause du
bruit. lis habitent des champs incultes, sur une source con-
nue des oiseaux seuls.
De loin, ils semblent impénétrables. Dès que j'approche,
leurs trones se desserrent. Ils m'accueillent avec reserve. Je
peux me reposer, me rafraíchir, mais je devine qu'ils m'obser-
vent et se défient.
Ils vivent en famille, les plus ages au milieu et les pe-
tits, ceux dont les premières feuilles viennent de naítre, un
peu partout, sans jamais s'écarter.
Ils mettent longtemps à mourir, et ils gardent les morts
debout, jusqu'à la chute en poussière.
Ils se flattent de leurs longues branches, pour s'assurer
qu'ils sont tous là, comme les aveugles. Ils gesticulent de
colcre si le vent s'essouflle à les déraciner. Mais entre eux
aucune dispute. Ils ne murmurent que d'accord.
Je sens qu'ils doivent être ma vraie famille. J'oublicrai
vite Tautre. Ces arbres m'adopteront peu à peu, et pour le
mcriter j'apprcnds ce quil faut savoir.
Je sais déjà regarder les nuages qui passent.
Jc sais aussi rester en place.
Et je sais presque me taire.
JuLEs RENARD.
i6 ARTE
VIATIQUE POUR L'ABSENCE
«O mon M'my qui t'en vas, ne ris pas de mes pleurs !
S'ils £ont vains, ils n'en ont pas moins de nobles causes :
Pour moi qui suis ton bien, tu crains trop les voleurs,
O mon M'my qui t'en vas, tu m'as dit là des choses. . .
«Vois-tu, je ne sais pas pleurer en beaux vers, moi :
Comme simple est mon coeur, simples sont mes paroles !
J'ai tout dit quand j'ai dit; «Je te donne ma foi»,
Je voudrais tant que mes mots fassent des coroUes...
«Ils auraient des parfums, du moins, et des couleurs 1
Ils persuaderaeint ton esprit mieux, peut-etre ;
Et j 'aurais plus de style, ayant moins de douleurs :
Me croirais-tu donc mieux ton esclave, ô mon maitre?...
«Hélas ! ne m'en veux pas de te parler ainsi,
Cest que je reste femme, et tu restes poete !
Cest ta gloire, et j'en ai quelquefois du souci;
Ta voix est d'or, parfois je la voudrais muette. . .
«Ta voix d'or, c'est un coífret d'or plein de joyaux
Tu m'en oífres toujours, moi je rêve : «II s'amusel
Tant de trésors, pour moi, ne sont-ils pas trop beaux ?»
Et j'ai peur d'être moins ton Amour — que ta Muse.
«Ton Art ! c'est ma fierté, ma joie I et mon tourment
Mieux il m'immortalise, et plus j'en suis jalouse,
— Mais toi ? que pourrais-tu craindre pour ton épouse,
O toi, mon fiancé pour éternellement 1
ARTE 17
«Pour mon coeur doux et fort, pour ton coeur mâle et tendre,
Ne fut-ce pas souvent le ciei, qu' un seul baiser?
Tu n'as pas eu besoin de ta chair pour me prendre :
Va ! tu n'as pas besoin d'elle pour me garder. . .
«Ces plaisirs, que leur chair dispense aux multitudes,
N'en connaissions-nous pas tous deux le vil porquoi ?
Et t'aurais-je, ô Béni de mes béatitudes,
Pour ce pain et ces jeux du cirque clu mon roi ?
«Non, non ! Puisque nous desenlace un sort tragique,
Dút la Mort sur mes lèvres sceller mon serment,
Mon coeur va s'endormir d'un sommeil léthargique !
Et ma chair, c'est déjà la Belle au bois Dormant. . .»
Louis-Pu.ATE DE BRINN'GAUBAST.
CUENTISTAS GALLEGOS
I
Al honrarme el sr. D. Eugénio de Castro, director de la
revista Arte, con la peticion de un articulo sobre los cuentis-
tas y novelistas gallegos, me ha puesto en situacion com-
prometida.
Por un lado, el temor da herir susceptibilidades, la duda
de ser parcial sin quererlo, ó errar em mis juicios, y por
otro, el ir á una nacion hermana donde los novelistas se
cuentam por cientos, donde la literatura adquirio un incre-
2
i8 ARTE
mento estraordinario que la coloca ai nivel de las naciones
mas ilustradas y anunciarles que aqui, solo tenemos três ó
cuatro que escriban la prosa gallega, que aqui nadie conoce
á los escritores de Galicia fuera de ella y que hay infinidad
de gallegos que no saben hablar el idioma de su pátria.
Preciso es confesarlo: necesario ha sido que un astor-
gano (i), viniese á decirnos: — Despertad, teneis en vuestra
pátria escritores que valen, escribid pues y tratad de ocupar
el puesto que os corresponde — para que, merced á su inicia-
tiva y á su costa, se vayan conociendo fuera de la region los
escritores regionales.
Pêro no se trata aqui de um estúdio serio sobre literatura
gallega si no de una resena á vuela pluma de los escritores
que escriben cuentos ó novelas en gallego, y en este sentido
trataremos de dar una ligerisima idea sobre el particular.
II
Bien puede asegurarse sin género de duda, que la prima-
da le corresponde ai notable escritor, director de el Eco de
Orense^ D. Valentin de Lamas Carvajal, ai cual la eximia
escritora Emilia Pardo Bazán considera como el escritor mas
genuinamente gallego. El ha sido el fundador dei periódico
mas importante e popular que se ha escrito en gallego — O
Tio Marcos da Portela^ en el cual pode decirse que hicieron
sus primeras armas todos los escritores gallegos contempo-
râneos.
Apesar de tener la desgracia de ser ciego nadie como el
para describir estas paisages belisimas y estes costumbres
originales. Nadie como el interpreta el tipo socarron dei pai-
(i) D. Andres Martinez Salazar.
ARTE 19
sano gallego, y sus cuentos en cl periódico y en un tomo que
publico han merecido general aceptacion.
Su Catecismo do labrego, que escribio en colaboracion con
D. Arturo Vazquez, es el mejor libro que se ha publicado en
prosa gallega.
Despucs algun que otro cuento cn tal ó cual periódico de
alguno que otro escritor hasta la aparicion de Fernixe nove-
iita de Aurélio Ribalta que demuestra en ella galhardias
literárias.
Nada diremos de mis dos libros Coutos da terrina y Con-
tos, lendas é tradiciós que non tienen otro mérito que ser los
primeros volumenes de algun tamano que se publicaron en
prosa gallega y ser los primeros en que el realismo se em-
plea en la literatura de Galicia.
Pêro si hasta ahora, los prosistas gallegos no han dado
prueba de su existência, en tanto los poetas se dcmostraban
muchos e de gran valor, parecen despertar ahora y darnos
pruebas de su mérito.
El sábio canonigo de Santiago, D. António Lopez Fer-
reiro, distinguido arqueólogo, y hombre de gran talento,
publico una novela histórica titulada A tecedeira de Bonaval,
en la qual demuestra á sus conocimentos históricos un gran
dominio sobre el idioma gallego.
Claro está que su calidad de sacerdote cohibio en mucho
ai novelista, pêro ha conseguido su objeto, que á buen seguro
no ha sido otro que hacer agradable la lectura de episódios
históricos que de otro modo no serian leidos.
Pêro no son solo los gallegos a escribir en idioma gali-
ciano. El escritor granadino, director que ha sido dei perió-
dico As Biirgas publico el aíío pasado un tomo titulado Beira
ó Barbaria^ preciosa coleccion de paisajes y cuentos de Ga-
licia, y está haciendo un libro de cuentos gallegos que for-
mará ai tomo 44 de la importante Bibliotheca Gallega, y sobre
cl cual tenemos noticias muy favorables.
20 ARTE
Esta es á grandes rasgos una ligera idea sobre el renas-
cimento de la prosa gallega, apuntes sueltos, sin pruritos lite-
rários, y sin otro fin que llenar unas cuartillas para um articulo
que sirva mas que de nada de anuncio sobre estúdios mas
detenidos y mas estensos.
Heraclio P. PLACER.
LE VOYAGEUR
L'herbe fleurit toujours au creux frais de ton ventre,
Terre, pourquoi refuser ton ventre au voyageur ?
Et si le seigle est múr, il a faim et ses mains
Tremblent d'amour quand il pense à toutes les gerbes.
II sait que la forêt bleue et verte est ouverte
Aux chiens qui vont flairer le parfum des tanières :
Les fleurs fanées d'hier ont des odeurs d'étoiles,
Mais le vieux ciei est moins cruel que Taubépine.
La spirale s'enroule aux serpents de Téther,
Frappe et plie, pèlerin, tes épaules pensives :
Le moulin tourne et la mélancolie des oies
Ecrit ta destinée sur Thorizon sanglant.
Heure, ami, crépuscule, et le plaisir des mules
Et les pleurs de la roue et Tange qui s'envole :
Ferme tes poings, dors-toi dans Fastre de ton rêve :
L'escadre des méduses tombe et crève sur les greves.
27 septembre i8o5.
Remy de GOURMONT.
ARTE 21
LA JEUNE LITTERATURE EN NORVEGE
On peut diviser la littérature norvégicnne de nos jours en
trois partics. La première avec Ibsen, Bjõrnson et Jonas Lie,
la deuxième avec Ame Garborg, Hans Jaiger et Gunnar
Heiberg et la troisième — constitue la plus jeune génération
dont j'essaierai de tracer le trait général dans cette esquisse.
D'ailleurs c'est un essai bien téméraire. Car jamais généra-
tion ne fút moins homogène. Mais cela est justement sa ca-
ractéristique : le trait général c'est qu'il n'y en a pas.
On dirait que les lauriers d' Ibsen ont empêché la Jeu-
nesse de dormir, tant le nombre d'écrivains est grand. C'est,
en effet, une petile armée de pliirnigerentes.
Cependant, la physionomie de cette jeune génération est
assez différente de celle d'Ibsen. Le vieux maítre est un psy-
chologue doublé d'un réformateur idéaliste; devant lui on
comparait arme d'un tas de théories et de doctrines philoso-
phiques; — devant la génération nouvelle on n'a pas besoin
d'un Schopenhauer, le bon sens suffit. Les jeunes estiment
démodé le drame «Brand» d' Ibsen, ils comdamnent, sans
pitié, toutes les ceuvres moralisatrices de Bjõrnson, de Tolstoí
et d'Alexandre Dumas fils, ils restent indiíférents à la philo-
sophie anglaise, ils veulent de la vie dans Tart et pas de
thèses.
Cela provient*de ce qu'ils sont exclusivement des lyriques
et des artistes psychologues. Leurs fantaisies brulantes sont
remplies de Taventure étrange qui s'appelle la vie. Vaine-
ment ils cherchent à comprendre le pourquoi et le but de
Texistence, vainement ils posent des questions. . . Les systè-
mes philosophiques ne les contentant pas, ils ílottent dans le
doute, s'approchent de nouveau de la foi chrétienne, tâtent
partout et finissent par accepter la vie comme de vrais fata-
22 ARTE
listes. Pourtant ils ne sont pas des pessimistes desesperes.
Le «que sais-je» de Montaigne est un mot d'un homme
humble, pas d'un homme sans espoir.
La plume n'est pas dans leurs mains un scalpel froid
comme celle de Bourget. La psychologie n^est pas pour eux
du mathématisme, elle n'a pas le caractere scientifique : elle
procede de Pintuition poétique comme chez les russes.
Dans ce pays du Nord, si vaste et si rude, les hommes
vivent chez eux; la vie en plein air est restreinte au minimum;
le home est sacré: cent milles foyers — voilà la Norvége.
Tandis que la famille et les rapports entre les deux sexes
a été Tobjet de la poésie des générations precedentes, les jeu-
nes écrivains traitent principalement des rapports entre pa-
rents et enfants. Ils montrent le contraste entre ces deux
générations, Tune, pleine de préjugés et d'opinions bourgeoi-
ses, Tautre, pénétrée des idées libératrices de nos jours, sou-
vent impétueuse et sans égards, mais toujours sous Tétendard
de Pidéal et de Favenir. L'une ne comprenant pas Tautre,
il en resulte des ruptures dans les familles ; les fils se lèvent
contre les pères, les filies contre les mères, la jeunesse contre
la vieillesse.
Le mariage qui jadis était une instituition par la grâce
de Dieu est sous-miné. Les dogmes religieux sont discutes.
Les femmes émancipées parlent iatin au lieu de faire la cui-
sine comme autrefois. De sorte, que cette jeune littérature,
en traçant Pimage de la vie, constitue un tableau vivant de
rhistoire des idées de notre temps.
Ne formant aucune «école», les jeunes écrivains ne sont
ni naturalistes, ni symbolistes, ni romantiques. Ils sont un
peu de tout. Pour eux le monde est trop grand et mystérieux
pour être ètiquetté. S'ils sont quelque chose, ils sont des
individualistes. Tantôt ils nous mènent au sommet des mon-
tagnes ou le silence est comme un souffle de 1'éternité. Tantôt
nous nous trouvons avec eux dans les vallées ou les chau-
ARTE a3
mières disparaissent dans les ombres du soir. Tantôt dans
les villes ou se remue, en plein soleil, la fourmilière humai-
ne.. .
Comme en France, comme en AUemagne, les hommes
d'esprit norvégiens ne sont pas nés dans la capitale du pays.
lis sont presque tous des provinciaux. L'un est né en Nor-
dland, sous le soleil de minuit, Tautre a vu le jour sur les
fjords ou dans une commune des montagues.. .
Kntit Hamsun est un romancir bizarre et plein de verve.
II descend dans les régions sombres du coeur — dans le gouíFre
de rinconscience. Quelques unes de ses oeuvres rappellent les
contes d'Hoffmann, d'autres font penser à Dostoiewsky. Ge
dernier, au commencement de Tun de ses livres (« Fumée »),
est assis dans un waggon, regardant la fumée noire de la loco-
motive à travers la fenêtre. Tantôt elle tourbillone dans Pair,
tantôt prés des champs, tantôt par-ci, tantôt par-là. Et le
poete russe se dit: cette fumée là, c'estla vie — tantôt comme
ci, tantôt comme ca — comme un navire sans gouvernail.. .
Knut Hamsun regarde aussi la vie et il se dit : tout est mys-
tère, Phumanité passe devant Texistence comme devant un
Sphinx. II faut chercher le mot de Ténigme dans ces pro-
fondeurs de Tâme dont nous n'avons pas la conscience. Aussi
ses romans sont comme des sondes dans les régions ignorées
de la nature humaine. II est seulement difficile d'en contrôler
les résultats.
Hans E. Kinch est un auteur três interessant aussi. En
lui il y a du Zola et d'Edgar Poe. Mais son naturalisme cache
un subjectiviste et son mystico-symbolisme est le voile d'un
revolte. Ses livres de la vie des paysans et spécialement
son dernier recueil de contes — «Ailes-de-Chauve-Souris»
— ont obtenu un vif succès.
Thomas Kraq, Hans Aanrud et Peter Egge sont des écri-
vains d'un beau talent. Plusieurs de leurs romans sont tra-
duits en langues étrangères. Mons Lie est un artiste d'une
24
ARTE
originalité bien singulière ; sa manière de regarder la vie peut
être caracterisée comme un souris ironique à travers les lar-
mes. Bemí Lie, Jakob Hilditsch, Hjalmav Kristeusen et
d'autres sont des conteurs agréables, voyant de leurs propres
yeux. Nils Collett Vogt est un lyrique impétueux et plein de
musique. La poèsie de cet assaillant du ciei est comme une
fanfare de la jeune génération, tantôt douce, tantôt montant
vers les nuages, tantôt puissante comme un orgue. II ne faut
non plus oublier Sigbjórn Obstfelder, un poete d'un profond
talent. Un peu baudelairien, mais si fin et si délicat!
Aucun d'eux ne se ressemble. lis sont aussi différents
que le rouge et le bleu,
lis n'ont que cela de commun qu'ils sont tous en oppo-
sition au bon vieux temps et qiiils ne tiennent à ce que fap-
pdle (nThomme-cerpeaiís. La grande nature de Norvége leur
a appris qu'il y a plus de choses dans le ciei et sur la terre
qu'on ne Timagine dans toutes les philosophies et sciences du
monde. Aussi ne créent-ils que des «hommes-coeur» et des
«hommes-instinct».
Paris, octobre 95.
Erick lie.
t^^ii.-on.i.iu^. [. t"^^uu';if^^^ff<W;Wgj
Desenho de Noé Legrand
ARTE 25
LIED
Fils de roi, fils de roi,
Vous vous en irez quand sonnera Thcure. —
Dame, je ne sais.
Fils de roi, fils de roi,
La bruyère est courte pour Télan d'une heure. —
Dame, je ne sais.
Fils de roi, fils de roi,
La terre est plus belle au fonds de ce palais,
Plus large à chevaucher au gré du bon varlet. —
Dame, je ne sais.
Si tu savais plus, mauvais écuyer,
Prés de mon rouet, saurais te garder. . .
Fils de roi, Fils de roi,
Vous m'avez cache bien des chevauchées. —
Dame, je ne sais.
GusTAVE KAHN.
REVEIL
Je rêve d'un génie qui glisse.
Entre les fentes de Tarmure
Ou Tcmoi vil des sens me mure,
La joie de finir mon supplice.
Cette joie, à son tour fatale !
Ramimerait mon ame sèche,
Comme une pitié d'aube fraiche
Le parfum mourant d'un pétale.
26 ARTE
Ma desesperance quiete
Surgle au rayon qui hasarde
Ce: «Leve toi !» par la lézarde
De ma ténébreuse oubliette,
Sentirait Torgueil qui délivre
Gonfler ses veines étiolées;
Et s'ouvriraient les fois violées
Aux germes semeurs de survivre.
Unique, sublime caressel
Le faux plaisir, qui m'enlinceule
Etant dépouillé, Tidée seule
Ceindrait ma volupté pauvresse.
O baisers moins brefs d'amertume
Puisqu'ils ne joignent pas de lèvres,
O flamboi tríomphal des fièvres
Ou nuUe chair ne se consume,
Dictez la norme sybilline
De vos valeurs enfin cotées
Aux sensualités domptées:
L'âme redevient masculine.
Cest la symbolique Roi-Reine
Rendue au trone legitime,
Vers qui s'exhale Thymne intime
«Désormais, lucide, sereine.
Porte, três forte, la cuirasse
Ou Ton estimait ta mort-súre:
Sur les saharas de luxure
Pleut Tallégresse de la grâce.»
ARTE vj
Je sais bien cette attente faite
De la pâte folie des bulles;
Mais, aux soirs de voeux plus crédules,
Quel làche mortel ne souhaite,
Revant Tennui des portes closes,
Qu'un esprit aigri par son leurre
Gifle, triomphateur d'une heure,
L'illogisme brutal des choses.
Abel PELLETIER.
A PINTURA PORTUGUEZA NOS SEC. XV E XVI
TERCEIRO ENSAIO
I
Muito de propósito não damos a este estudo o titulo que
acudiria primeiro á lembrança : Grão-'V)asco^ porque não dese-
jamos restringir o problema a Vizeu.
A epocha em que semelhante titulo significava um grande
ponto de interrogação, estendendo-se do Norte ao Sul do paiz,
passou, felizmente. Desde que foi provado com documen-
tos (i) que havia uma filiação directa dos nossos pintores com
(i) Sobre alguns pontos da Historia da arte nacional — Carta ao Dr.
Augusto Felippe Simões, na revista do Porto A Renascença, lo de março
de 1878; e A pintura portuguesa nos séculos XV e XVI. Primeiro ensaio»
Porto, 188 1.
28 ARTE
OS primeiros nomes da Escola de Flandres e de Brabante;
desde que o exame de grupos inteiros de quadros absoluta-
mente inéditos, ainda hoje conservados em logares recôndi-
tos (i) — onde ninguém os supporia — nos habilitou alocalisar
officinas de pintura de mérito pelo menos egual á de Vizeu,
o nome Grão-Uasco resume uma ideia de absorpção abso-
lutamente injusta, um ponto de vista erróneo que passou em
julgado.
A recente descoberta dos quadros da serie de São Vi-
cente (2) veio fortalecer, confirmando-a, a opinião que havía-
mos ennunciado em 1878 na carta ao fallecido Dr. A. Felipe
Simões : que não é em Vizeu que está a chave da questão,
mas sim em Flandres; não no sec. XVI, não no período
manoelino, mas antes na segunda metade do sec. XV-, que
(i) Não podemos, infelizmente, revelar os logares em que estão
quadros de primeira ordem nacionaes e nacionalisados (flamengos) senão
muito condicionalmente, por motivos que devemos respeitar. Comtudo,
para que se não diga, como já tem succedido em outros casos por igno-
rância e falta de boa fé e com absoluta injustiça, que fazemos monopólio
dos nossos trabalhos e estudos (isto a quem está na brecha ha 25 annos,
imprimindo no paiz, viajando no paiz e preleccionando no paiz á sua
custa, e dando o que não lhe querem comprar) ahi vae a seguinte decla-
ração : O sr. Prof. Justi, o eminente especialista, professor da Universi-
dade de Bonn (Allemanha), que publicou em Berlim e Leipzig os trabalhos
estrangeiros mais notáveis que ha sobre a pintura da península nos sé-
culos XV e XVI, possue desde 1887 a 1888 uma Hsta d'esses quadros com
a indicação dos logares, e uma descripção e apreciação summaria; mas
não de tudo, porque posteriormente appareceram mais quadros e de
grande importância. O sr. Prof. Justi ainda vive e pode confirmar o que
dizemos, e que temos instado com o illustre sábio para vir ver e exa-
minar essas obras, a fim de concluir os seus estudos.
(2) Taboas da pintura portuguesa no século XV. Dous folhetins no
Commercio do Porto, 20 e 21 de julho de iSgS; e o artigo IV (no mesmo
jornal, 3 de agosto) sobre a Exposição de arte sacra-ornamental de Lis
boa : As taboas da pintura portuguesa.
ARTE 29
Vizcu é uma estação, importante sim, porém uma entre mui-
tas n'uma longa jornada artística que durou quasi século e
meio (1428- 1570).
Em Dezembro de 1428 estava Jean Van-Eyck, o maior
artista da escola flamenga, pintando em Lisboa o retrato da
futura Duqueza de Borgonha, filha de D. João I. Em iSyi
fechava Francisco de HoUanda a serie dos seus estudos, sem
conseguir, apesar de uma lucta de mais de vinte annos (i), pôr
termo á confusão que se alastrava pelo paiz em assumptos
de arte, no ensino, na vida pratica dos officios e nos hábitos
da corte, da nobreza e do clero. Desvairados costumes, como
reflexo de desvairadas ideias, traduzidas no dominio da arte
em extravagâncias e feitios desusados, que o vulgo podia
acceitar como invenções, mas que não conseguiam illudir os
iniciados.
Van-Eyck andou percorrendo todo o litoral da península,
durante um anno, subindo até S. Thiago de Compostella.
Percorreu todo o reino, e desceu, no regresso da roma-
ria, até Granada, para saudar o rei mouro, como já saudara
o rei de Castella c os seus Grandes.
Não se tem prestado a devida attençao a esta longa e
interessantíssima viagem, havendo todavia um itinerário se-
guro e uma descripção muito curiosa d'ella. Temos á vista
uma relação impressa, e outra inédita, ainda mais preciosa,
que brevemente publicaremos. Ambas procedem de códices
coevos.
(i) Data do seu primeiro manuscripto, 1548; do ultimo, iSyi. Vide
as nossas edições criticas de 1879 e 1890 a 1893.
3o ARTE
A extrema raridade da primeira e a difficuldade em obter-
se copia da segunda explicam o abandono em que a critica
tem deixado essas fontes de estudo (i).
Mas o problema talvez remonte a uma data ainda anterior
a 1428.
Em 141 5 mandou o Duque de Borgonha (pae do que
devia ser quatorze annos depois genro d'El-Rei) o seu retrato
a D. João I, feito por Jehan Melluel, seu pintor de corte
desde iSgy a 1416, anno em que falleceu. Devia ser a obra de
um mestre encanecido no exercicio da sua arte.
De D. João I existe um retrato authentico que descobri-
mos em Vienna d'Austria em 1871, pintado depois do anno
de i385, porque ha n'elle uma inscripção allusiva á Batalha
de Aljubarrota (2).
Tivemos a fortuna de descobrir n'esse mesmo anno, e
n'essa mesma cidade uns formosissimos retratos, também em
taboa, de sua neta, a Infante D. Leonor, filha de D. Duarte,
que foi Imperatriz da Allemanha em virtude do seu casa-
mento (1452) com Frederico III.
(i) Não ha desculpa para os críticos e archeologos da ultima hora,
que tem á sua disposição, desde 1877, os seguintes elementos :
Sobre as relações de Portugal com a corte de Borgonha : a) A chro-
nologia d'essas relações, b) A embaixada em que veio Jean-van-Eyck a
Portugal, c) Os retratos da Infanta D. Isabel, Duqueza de Borgonha, d)
Vida da Infanta D. Isabel D. de B. No estudo b está o itinerário e a
chronologia exactíssima. Todos elles são appendices da Archeologia ar-
tística, fase. IV. Porto, 1877, pag. 85 a io3.
(2) Fomos nós que apontámos este retrato a Oliveira Martins, dan-
do-lhe uma descripção minuciosa d'elle e outros elementos importantes
para as illustrações dos seus volumes: Os filhos de D. João I e Vida do
Condestavel; e ainda para o D. João II, que ficou inédito. Em 1877 demos
noticia clara e minuciosa dos retratos de Vienna, Arch, artist., fase. IV,
pag. i5o. The:^ouros d' arte portugueses existentes no estrangeiro.
ARTE 3i
Seu filho, Maximiliano I d' Áustria foi o principal protector
de Diirer e uma figura proeminente na Renascença artistica,
litteraria e politica de Allemanha(i).
A semente que colhemos d'essas descobertas successivas
havia de fructificar notavelmente nos annos de 1882- 1 891,
quando^por uma serie de explorações methodicas fomos des-
cobrindo differentes taboas do sec. XV, dispersas pelo reino,
que se agrupam naturalmente em torno da extraordinária
serie de São Vicente.
Ahi encontrámos ha poucos mezes ( — prospera sorte,
que premeia ás vezes um viandante tenaz, embora fatigado! — )
o élo histórico que liga, providencialmente, os nossos estudos
de 1871, 1878, 1881 e 1888 aos de hoje (2).
Em Vienna El -Rei D. João I e sua neta, em S. Vicente
seu filho D. Duarte, com uma parte da família do illustre
vencedor, e com seu próprio filho D. Affonso V, no meio de
um incomparável cenáculo histórico immortalisado para os
vindouros em taboas cujas datas oscillam entre 1460 e 1460.
(i) Vid. Sobre as relações de Portugal com a Allemanha (sec. XV e
XVI). Differentes capítulos da Arch. artist., fase. IV.
(2) Recapitulamos aqui os títulos dos Estudos relativos a essas da-
tas, que citaremos d'ora avante com as letras A — E.
A. 187 1- 1872. Prologo-prospecto da Archeologia artistica. Accres-
tar o que dissemos na biographia do Conde de Raczynski.
Porto, 1874.
B. 1878. Carta ao Dr. Augusto Felíppe Simões, 10 de março.
C. 1881. A pintura portuguesa nos séculos XV e XVI. Primeiro
Ensaio. Porto.
D. 1888. Id. Segundo Ensaio. Grão Vasco, no vol. XII do Portu-
gal antigo e moderno, artigo Vizeu. Porto, 29 de junho.
E. 1895. Taboas da pintura portuguesa no século XV; como intro-
ducção ao presente : Terceiro Ensaio.
F. 1S95. A exposição de arte sacra-ornamental (Lisboa, 1895). Ar-
tigos III e IV. llluminuras. As taboas de pintura portuguesa.
ARTE
Falta apenas encontrar um retrato authentico de D. João
II, em taboa do sec. XV, para termos a serie completa dos
retratos authenticos da dynastia d'Aviz.
Não ha documento que prove que os retratos de D. João
I e da Infante D. Leonor, Imperatriz, sejam obra de pintores
portuguezes, mas até hoje ninguém os classificou no estran-
geiro com nenhum dos nomes conhecidos na epocha a que
pertencem, sendo aliás pinturas notáveis.
Julgando pelo mérito da factura, pelo vigor do estylo, pela
technica e pela caracterisação, não ha senão motivos para
affiançar que se aproximam notalvelmente da serie de S.
Vicente,
E ella representa — nunca será demais repetil-o! — a
grande pintura histórica, que nos faltava até hoje, embora
n'uma forma allegorica, mas finamente pensada, de profunda
e vital expressão!
O São 'Pedro de Vizeu é uma concepção hierarchica,
uma personificação da egreja militante; aconselha e abençoa
com a dextra, mas quasi que ameaça com as chaves do ceu,
antes um sceptro do que um symbolo da esperança. Os
outros três grandes painéis de Vizeu são a repetição de
assumptos tradicionaes em forma tradicional : o Baptismo de
Chrisio, o mavtyvio de S. Sebastião e a Teníecosies. Collo-
camol-os pela ordem do seu mérito, devendo notar que o
segundo e terceiro mal podem figurar dignamente ao lado
do irmão primogénito. A Tentecostes é uma taboa de mérito
muito secundário , embora tenha grande valor como docu-
mento histórico para uma demonstração que ainda ninguém
tentou, e adiante iniciaremos.
ARTE 33
Em resumo, diremos: que a serie da Sacristia de Vizeu
foi concebida e traçada dentro dos moldes tradicionaes da
arte(i). Outro tanto se deve confessar da preciosa serie da
sala do Cabido (2). Na serie de São Vicente, para citar só a
mais saliente das que classificaremos de inéditas, transluz a
nossa historia com todos os seus fulgores, palpita intensa e
concentrada a vida nacional. Eis o facto capital, como tam-
beni me parece questão de primeira ordem o podermos
preencher finalmente a lacuna de quasi um século, que apon-
távamos com sincera magua em 1881, quando se considerava
quebrado o fio desde a sabida de Jean Van-Eyck em 1429,
ate ao appareci mento dos primeiros quadros da cpocha ma-
noelina: i5oo a i520 (vid. c, pag. 16).
(Continua)
Porto, outubro de gS.
Joaquim de Vasconcellos.
(i) O S. Sebastião e o Baptismo podem classificar-se hoje uma
ruina, depois que o celebre pintor viziense António José Pereira os res-
taurou vandalicamente; é o termo. A este funesto personagem já appli-
cámos o devido correctivo em 1888 (vid. D, pg. 1876- 1877) quando vivo.
Morreu ha trez mezes, quando talvez se preparava a conspurcar o São-
Pedro. O paiz que agradeça a certa classe de jornalistas, arvorados em
archeologos e criticos d'arte, que incensaram esse ignorantíssimo pe-
dante.
(2) A serie da Sala do Cabido fomos encontral-a agora (princípios
de outubro) na capella-mór da Sé, por cima das cadeiras dos cónegos.
Está intacta, sem o menor restauro, quasi um milagre n'este paiz ! Dous
quadros sahiram pela primeira vez de Vizeu : Epiphania e Apresentação
no templo; figuraram na Exposição de arte sacra-ornamental de Lisboa,
1895 (vid. F, artigos III e IV). As outras taboas de Vizeu, avulsas — três
quadros da Misericórdia, Calvário da Sé, os de S. Francisco de Orgens
etc, representam do mesmo modo assumptos tradicionaes.
3
BOLETIM INTERNACIONAL
ALLEMANHA
JORNAES E REVISTAS.
OM vivo prazer folheámos, ha mezes, o i.° fascí-
culo d'uma revista monumental — Pan — órgão
da sociedade berlineza do mesmo nome. Guiada
por um largo internacionalismo na escolha dos
seus collaboradores, acolhendo os talentos de
todos os paizes, o fim da revista consistia em
reunir, sem distincção d'escola, as aspirações
creadoras da arte contemporânea, nas suas mais notáveis producções.
Na lista dos collaboradores liam-se os nomes de Puvis de Chavannes,
Arnold Boecklin, Fernan KhnopfF, Félicien Rops, Joseph Sattler, James
Whistler, Paul Verlaine, barão de Liliencron, Paul Scheebart, Ame
Garborg, Maurice Maeterlinck, Henri de Regnier, Stephane Mallarmé,
etc. A publicação era superiormente dirigida por Otto Julius Bierbaum
e J. Meier Graefe, dois puros e admiráveis artistas. Pela magnificência da
parte material e pela coUaboração, o 2." fascículo, publicado em agosto,
excedeu consideravelmente o i.°. Mas eis que uma imprevista circular
acaba de desfazer todas as esperanças postas na inegualavel revista de
Berlim.
Violentamente hostilisados pelo ridículo chauvinismo d'alguns dos
seus camaradas, e não querendo abdicar dos seus princípios estheticos,
ARTE 35
principalmente no que diz respeito ao cosmopolitismo artistico, Bier-
baum e Meier Graefe demittiram-se de directores da sociedade Pan.
Ainda uma vez a «arte official», a rotina e o dilettantismo destruiram
uma empreza de largo alcance e que tantos sacrifícios tinha custado aos
seus fundadores. A revista continuará a sair regularmente, segundo nos
dizem de Berlim. D'hoje em deante, porém, o titulo Pan não passará
d'uma farça . . .
# Muito interessantes os n."' 84 e 35 da Internationale Litteratiir-
berichte, de Leipzig, relativos a 18 e 3o de outubro.
O n." 34 insere, entre outros artigos, a conclusão d'um curioso es-
tudo de Heinrich Nitschmann sobre a historia da litteratura servia [Zur
serbischen Litteraturgeschichté), e um extenso compte-rendu do XVII
Congresso da associação litteraria e artistica internacional, ultimamente
realisado em Dresden. Na secção Litteratische Notijen refere-se gracio-
samente ao apparecimento d'Arte.
O n.° 35 publica um estudo critico de Karl Bleibtreu sobre o grande
humorista inglez, Swift.
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
W. Eigenbrodt: Gedichie (R. Reich, Basel); F. Beynuhnen: Ski^^en
u. Lieder (B. Teichert, Kbnigsberg) ; L. Jacobowski : Aus Tag u. Trainn
(S. Calvary & Co., Berlin) ; F. Wedekind : Der Erdgeist (A. Langen,
Munchen) ; W. Amelung : Die Basis des Praxiteles aus Manttnea (Ver-
lagsanst. f. Kunst u. Wissenschaft, Munchen) ; Richard Dehmel : Der
Mitmensch (H. Storm, Berlin) ; D. v. Liliencron : Kriegsnovellcn (W.
Friedrich, Leipzig) ; M. Nietzki : Heinrich Heine ais Dichter u. Mensch
(Mitscher & ROstell, Berlin) ; Frhr. v. der Ropp : Blcitter im Winde (J.
Naumann, Dresden); J. Schnakenburg: Lose Blatter (A. Janssen, Leipzig).
PEQUENAS NOTICIAS.
# No próximo numero publicaremos as seguintes composições de
escriptores allemães : O wãr ich doch der machtige Baum I poesia de L.
Raphael (Hedwig Kiesekamp) ; Herbst, poesia de Richard Dehmel ; Rot,
prosa de J. Meier Graefe, etc.
# Com o nome «Edda» organisou-se ultimamente em Berlim uma
sociedade cujos esforços visarão a imprimir um cunho eminentemente
nacional a todos os productos da arte allemã. A sociedade começará os
seus trabalhos fundando uma publicação periódica, também chamada
«Edda». O i.° fascículo d'csta publicação, editada pela casa F. A. Bro-
36 ARTE
ckhaus, de Leipzig, será collaborado litterariamente por Aug. v. Heyden,
Félix Dahn, Paul Hildebrandt, etc, e artisticamente por Herm. Hendrich,
Moritz V. Schwind, Franz Stuck, Wilh. Weimar, etc.
ÁUSTRIA
PEQUENAS NOTICIAS.
* O n." 53 (5 de outubro) da revista viennense Die Zeit traz um
estudo critico de Marie Herzfeld sobre A. Mary F. Robinson, «a mais
«notável poetisa de Inglaterra. Apezar das suas bailadas, A. Mary F. Ro-
«binson é uma figura quasi desconhecida. A sua arte rebuscada envol-
«ve-a como n'um cerrado veo ; as suas nuanças são delicadas de mais
«para a multidão ; o que sente e escreve filtra-se atravez de dilúvios da
«mais intensa cultura ...»
No mesmo numero da Die Zeit vem uma carta inédita de Friedrich
Nietzsche sobre a recitação dos versos clássicos.
* No próximo numero publicaremos um poema inédito de Marie
Herzfeld e a primeira parte d'um curiosíssimo artigo de Alfred Gold
sobre «^4 evolução da moderna litteratura austríaca. ■»
* Falleceu em Vienna o conhecido escriptor Ludwig Diirrbauer.
Tinha 35 annos. A mais admirada das suas obras é o grupo Der Kampf
wns tagliche Brot (a lucta pelo pão de cada dia).
BÉLGICA
EXPOSIÇÕES.
Annuncia-se para breve a reabertura da «Maison d'Art de la Toison
d'or,» em Bruxellas. A primeira exposição será exclusivamente composta
de trabalhos de Alfred Stevens. Prepara-se também uma exposição das
obras de Portaels.
Com a exposição dos quadros de Stevens devem coincidir, na secção
das artes applicadas, a dos vidros da casa Daum frères, de Nancy, e a
das cerâmicas de reflexos metallicos, de Clément Massier.
PEQUENAS NOTÍCIAS.
# O nosso collaborador Maurice Maeterlinck está concluindo o seu
novo livro Le Trésor des Humbles, que será editado pelo Mercure de
France.
ARTE 3?
# Acaba de apparecer, em Verviers, uma nova revista, L'Art Wal-
lon, que seguirá o caminho de Floreai e da Wallonie. No summario do
I.» numero lêem-se os nomes de Emile Verhaeren, Paul Gerardy, Léon
Paschal, Richard Ledent, etc,
# A casa E. Deman, de Bruxellas, poz ultimamente á venda um
livro de Georges Marlow, L'Ame en Exil. É um delicado debute cheio
de promessas.
BRAZIL
REVISTAS.
# Recebemos os três primeiros números da Thebaida, órgão da
moderna geração litteraria do Brazil. Esta revista vem cheia de atrevi-
das extravagâncias, que, longe de nos irritarem, nos merecem toda a
sympathia, pois manifestam uma nobre anciã de novos horisontes esthe-
ticos. De resto, essas extravagâncias são indispensáveis em todos os
movimentos de remodelação artística, O famoso coUete vermelho de
Theophile Gautier, o girasol de Oscar Wilde, a gaforina de Sâr Peladan
e o petulante vocabulário dos Oaristos, não íoram fumismes vãos : n'esta
era de glacial indifferença, só por meio do escândalo se consegue attra-
hir a attenção do publico.
Os collaboradores da Thebaid.a. são todos noviços. Entre elles, al-
guns ha que revelam apreciáveis aptidões. Devemos especialisar A. de F.
{Alves de Faria?) cuja prosa tem, per vezes, uma nobre e graciosa allure.
# O PÃO, órgão da Padaria espiritual. O n." 24 d'esta revista cea-
rense insere, entre muitas outras composições litterarias, um soneto de
Rodolpho Theophilo, Punição, quatorze desleixados versos desenvol-
vendo um lindo thema :
Este cego, que Deus assim castiga,
E na treva a cegueira faz que siga
Sem um conforto, a caminhar a sós, *
Quando menino procurava os ninhos
E os olhos dos implumes passarinhos
Furava rindo com crueza atroz I
PUBLICAÇÕES ANNUNCIADAS.
Emilio Kemp: Kermesse; Carlos Nelson: Flammulas ; Celso Me-
nezes: Neblinas; CoUatino Barroso: Painéis.
38 ARTE
AOS ESCRIPTORES BRAZILEIROS I
Desejando dar nos próximos números d'esta publicação uma com-
pleta resenha do movimento litterario da grande republica sul-americana,
pedimos a todos os prosadores e poetas do Brazil a fineza de nos man-
darem as suas obras, das quaes nos occuparemos demoradamente.
FRANÇA
BIBLIOGRAPHIA.
# Poèmes, par Henri de Régnier («Mercure de France,» Paris).
Henri de Régnier enviou-nos ha dias o seu volume de versos, Poèmes.
Comprehende vários poemas novos, além dos Poèmes anciens et roma-
nesques, e de Tel qu'en songe, que tinham sido já publicados. Não po-
demos falar hoje da obra completa, já considerável, do moço poeta
francez. Limitamo-nos a esta nota sobre os Poèmes, grosso volume de
205 paginas, publicado pela Societé du Mercure de France, n'uma edição
nitida. Não analysamos agora o livro. Queremos só, atravez das suas
paginas, revelar n'um esboço rápido a physionomia intellectual e a psy-
chologia do auctor.
Henri de Régnier impõe-se, entre a nova plêiade franceza, pelas se-
guintes qualidades características. Se partilha, com os neoclássicos ro-
mânicos o culto pagão da terra, e a religião da Belleza, — a sua poesia
resveste-se, no entanto, de mysterio e sonho, dando uma impressão es-
tranha e original de : brilho directo e de evocação, de encanto immediato,
e de repercussão distante. É um intellectual e um symbolista — na bella
accepção do termo — tendo por instrumento uma lingua onde os ryth-
mos nativos, em que expontaneamente flue a energia musical do seu
temperamento, parecem vir coloridos, e perfumados de sabias e volun-
tárias nuances, de concentradas e exaltantes fragrâncias ; como se n'elle
melodia, aroma e côr se equivalessem e se fundissem. Uma tal natureza
d'artista, forte, variada, rica e enriquecida — permitte e explica a com-
plexidade e a diversidade da sua poesia. Dotado como é, pode egualmente
dar-nos paginas d'um claro vigor pagão, e desfiar-nos a vista ao longo
de sombrios aspectos medievaes; quando nos não condusa, levados n'um
receoso encanto, atravez de visões e sonhos. Mas seja qual fôr o as-
sumpto, a sua qualidade dominante revela-se sempre a mesma. Consiste
exactamente n'essa affirmação do próprio pensamento vigilante, no poder
de projectar-se sobre o assumpto. Não é absorvido e dominado incon-
scientemente pelos aspectos exteriores e pelas impressões intimas. Vê-se
ARTE 39
que a sua arte se não modela directamente sobre o mundo e sobre a
vida. Antes é elle próprio que cria de novo para si o mundo, n'uma
arte que, symbolisando, parece ultimar a intenção do universo, revelan-
do-o n'uma apparição a um tempo verdadeira e transfiguradora. Pensa,
sente e realisa a poesia como uma invenção, em que as impressões e as
idêas encontram uma nova e primeira vida.
Toda a sua philosophia — composta do que n'elle preexiste de fun-
damental e originário, e de tudo o que o seu espirito absorvente
adquiriu já — se descobre n'esses versos da Vigile des Greves, que
transcrevemos. Porque n'elles, a vida, a natureza, o mundo, as almas,
personificadas nas figuras d'essas trágicas exiladas da ilha adusta — pe-
dem ao doce cavalleiro, ao poeta que, insufflando-lhes o espirito revela-
dor, sonhando por ellas o seu sonho d'elle, anime e dê reahdade eterna,
ideal completo ás aspirações vagas, ás anciãs mudas e ás possibilidades.
— Para elle a poesia é um renascente^íT/ lux, em que o espirito sym-
bolico illumina, synthetisando, e cria de novo o universo.
«Nous qui sommes la Lettre éternelle du Livre
Symbole nul, si nul ne lit le mot qui dort !
Sois Tesprit qui s'inculque et suscite et fait vivre,
Et TAmour triomphal qui sauve de la mort.
Mets notre chevelure en pennon à ta hampe,
Doux chevalier, rêve par nous ton rêve épars
Et viens à nous de par la vie et les hasards.
Nous sommes le Miroir et TAmphore et la Lampe.»
Ao terminar a leitura dos Pocmes, fica-nos a impressão de ter lido
um bello poeta ideahsta, que é também um raro artista plástico.
Teremos ainda occasião de falar mais demoradamente de Henri de
Régnier, nas paginas d'esta revista.
# Chants de la pluie et du soleil, par Hugues Rebell (Librairie
Charles, Paris). — «Ó monde ! Elles mentaient les voix du soir qui dirent
au pilote que le grand «Pan» était mort. II dormait seulement, se repo-
sant sur son oeuvre, après avoir fait la Grèce, après avoir fait Rome.
Mais j'ai surpris son tréssaillement, il va se rcveiller et les aveugles ont
beau chanter maintenant leurs romances pleurardes; ces membres im-
patients d'action, ou tout ;\ Theure s'accomplira Toeuvre merveilleuse de
vie, annoncent à Thumanité des jours de triomphe. La terre va être ar-
rosée de sang nouveau et de nouvelles roses vont fleurir».
40 ARTE
Estas linhas finaes do prefacio aos Chants de la pluie et du soleil
encerram toda a philosophia e marcam toda a intenção da obra de Hu-
gues Rebell. — O auctor dos Etourdissements, dos Baisers d'Ennemis,
da Union des trois aristocraties, etc, afíirma-se no livro : Chants de la
pluie et du soleil pagão forte e convicto; rompe, d'um lado, com
aquelles que ainda domina o espirito christão — crepuscularmente me-
lancólico e renunciativo — ; d'outro lado, com aquelles que olham a
vida e o mundo por olhos desencantados. Para elle, a vida universal
entumece de seivas novas, em renascenças de belleza e de força. Se não
pode já sentir como o homem primitivo, e como o homem antigo, cuja
actividade emocional era apenas a reacção contra as impressões rece-
bidas do inconsciente, cuja alma era um echo — vae elle consciente-
mente ao encontro d'essa grande e mysteriosa natureza; vae elle acordar
esse mundo que, assim, parece ser por sua vez o echo da alma moderna.
Vê reanimada a natureza ao sopro do espirito pagão, que volta do exí-
lio, á voz do filho pródigo que regressa da viagem magoada pelo mundo
das eras^christãs. De novo o sol d'oiro vae beijar virilmente corpos for-
tes e bellos ; vão de novo cantar vozes celebrando o regresso de Pan, e
hão de rir na luz clara olhos virgens de tristeza, claros como fontes.
Tudo o que vive deve viver. Este pagão unifica no mesmo sonho
de renascimento universal os antagonismos moraes, as antinomias crea-
das pela paixão tradicional, pelas melancólicas congeminaçÕes do mys-
ticismo, pelas especiosas distincções do sacerdócio, pelas repressivas
convenções dos homens.
Como amar a vida é amar a acção, elle proclama a necessidade
d'esta e annuncia-lhe o êxito. É um militante, este neo-pagão, volunta-
riamente surdo ás palavras de desencanto, ás litanias da inanidade que
sobem de tantas almas d'hoje.
Como amar a acção é amar o combate, este optimista é um des-
truidor. A sua larga justificação da Vida quebra, a final, a enkistada
noção e distincção do moral e do immoral.
Condemnavel, para elle, é a tristeza esterilisadora, o sonho da reli-
giosa e passiva apathia das almas, dormentes para a vida, e arrebatadas
n'uma anciã chimerica do além.
Chants de la pluie et du soleil não são um livro que marque defini-
tivamente. Valem, como obra d'arte, pelo brilho moço e pela allure
viva. Mas valem sobretudo como revelação da orientação e tendên-
cia d'um espirito, que outros acompanham já, d'entre a nova geração
franceza.
# L'union de trois aristocraties, par Hugues Rebell (Bibliothèque
firtistique et littérpire, Paris). É uma revelação da mesma tendência do
ARTE 41
auctor para a affirmaçao e para a acção. Além, vimol-o em frente da
natureza. Aqui, vêmol-o em frente da sociedade. Como vê a natureza
renascente e nova no que tem de eterno e durável, quizera ver a socie-
dade renascente e nova pela acção combinada dos elementos fortes,
onde sobretudo se pode e deve condensar a energia iniciadora ; pela
acção combinada do prestigio tradicional, do esforço material accumu-
lado, do poder creador e inventivo d'idêas : isto é pela acção confluente
da aristocracia do sangue, da aristocracia do dinheiro e da aristocracia
do talento. Quizera o dominio e o império d'esses três alliados, consti-
tucionalmente e individualmente fortes — classe a classe, e homem a
homem.
Tal acção combinada representaria a vida social na sua intenção
superior e na sua aspiração nobre. A vida da massa anonyma, agitada e
feita de paixões instinctivas e animaes, rolando pesada e tumultuaria,
inorgânica e amorphamente vaga — só pode, a seu ver, rhythmar-se e
modelar-se sob a medida do dominio sábio, pela justa e consciente ty-
rannia dos melhores. Este ponto de vista, único sympathico a nobres
espiritos é, infelizmente, contradictado pela realidade das coisas. A
primeira difficuldade, invencivel, está na alliança d'essas três aristocra-
cias. A nobreza histórica, de todas as virtudes que teve, conserva so-
bretudo, ia dizer apenas, um orgulho exterior e uma vaidade estéril. Os
plutocratas forram-se, em geral, d'um egoismo individual invencivel,
complicado do ódio receoso próprio ás classes hostilmente visadas. Os
intellectuaes, os mais dignos do dominio, são e hão de ser, pela própria
superioridade, antagónicos com os elementos menos puros ; quando não
sejam as suas mesmas qualidades que os inhibam da acção.
Não podemos crer na possibilidade d'uma tal união. Mas nem por
isso deixamos de reconhecer o valor da theoria como a única aspiração
de vida social acceitavel. Para nós, a vida do homem superior pelas
ideias e pela vis creadora é a do isolamento — no divorcio de tudo o
que não seja o absorvente sonho de crear obras d'arte, de monographar
almas extranhas e raras, de procurar desinteressadamente largas formu-
las onde caiba o mundo.
REVISTA DAS REVISTAS.
* O Mercvre de France de novembro insere, entre outros capítulos,
a traducção do Sartor Resartus de Th. Carlyle. O Mercvre, de si rico e
forte pela collaboração original da nova plêiade de França, continua, no
entanto, cumprindo a sua larga missão de cosmopolitismo, introduzindo
em França, pela traducção e pelo commentario, as grandes obras e as
4
42 ARTE
vigorosas individualidades litterarias e artisticas de todos os paizes. Á
acção do Mercvre vae a França critica e artistica devendo, pouco a
pouco e dia a dia, este evidente progresso na vida do seu espirito :
conseguir já ser justa com as creações extranhas, e interessar-se, n'uma
sympathica curiosidade, por todas as formas e por todos os typos de
pensamento, pelas manifestações intellectuaes mais diversas, e mais dis-
tantes da sua própria forma d'espiríto e das suas manifestações caracte-
rísticas. Uma tal missão não pôde deixar de attrahir vivamente a adhesão
e sympathia dos que se impuzeram idêntico e combinado plano.
Apontado esse aspecto de largo cosmopolitismo áo Mercvre, devemos
notar o que este numero 71 insere de original. Entre outros, o artigo
de P. Quillard, Le Dieufutur, e Histoire d'un martyr, de Hugues Rebell.
# UEmtitage, uma das modernas revistas francezas dignas de alta
menção, e em cujas paginas mais d'um livro portuguez tem sido com-
mentado — pujilíca no n.° 10 (6.° anno, outubro de 1895), entre outras
coisas, um notável estudo de Edmond Pilon sobre Jules Laforgue e
a sua obra, e um artigo muito interessante de Raymond Bouyer intitu-
lado : Un musée inédit.
Na secção das chronicas — destacam as que Raymond Bouyer de-
dica a Poesias, Musica, e Artes.
São curiosas as Notices bibliographiques.
# La Revue Blanche, a independente e corajosa revista quinzenal
dos novos de França que dia a dia se impõe, pela riqueza da sua colla-
boração, e pela individual e característica feição d'alguns dos seus col-
laboradores, entre os quaes encontramos Paul Adam, Verlaine e outros,
mantem-se á altura, como nos números anteriores, n'este do i." de no-
vembro, que acabamos de folhear.
É o 58.° (6.0 anno, tomo IX). Contém uma serie de cartas de Edgar
Poe, pelas quaes podemos recompor uma das phases mais pungentes na
vida do grande poeta e contista americano.
O artigo de Paul Adam, intitulado : «d'une Pathologie des peuples»,
se bem que colorido d'um optimismo esperançoso, em que pomos reser-
vas, interessa vivamente, como tudo quanto escreve este bello prosador.
Vers pour 1'hiver passe, de Verlaine, deixam uma impressão viva e
contradictoria de ironia a um tempo conformada e leve, e destructiva.
A continuação das Memorias do general Rossignol, tão interessantes
como documento meúdo de historia, e a nota curiosa da marqueza de
Brunoy publicada sob o titulo — «.Un quattrocentiste en France», com-
pletam o que n'este numero ha de mais saliente.
# Revue Encyclopèdique. Esta revista vae no 5." anno da sua pu-
blicação. Affirmou-se, desde o principio, como uma das melhores publi-
ARTE 43
cações da França. A entrada de elementos novos, a intervenção de
escriptores e críticos da nova plêiade deu-lhe ainda maior valor. A
distribuição dos textos em duas grandes secções: La Revue e 1'Encyclo-
pédie foi também uma vantajosa innovação.
Temos sobre a nossa mesa o n." 118 do i." do corrente. A primeira
parte d'este numero, La Revue, abre com um interessantíssimo artigo
de Edmond de Goncourt sobre o desenhista e illustrador japonez do
principio do século — Hokousai, auctor da Mangwa — publicação em
que se affirmou poderosamente o desenho espontâneo. O artigo de Gon-
court vem illustrado com reproducções de desenhos de Hokousai.
O assumpto áà secção — La vie littéraire — é um estudo histórico
sobre a Academia franceza, comprehendendo as datas de 1802, 1820,
i83o, 1857. Em seguida a esse estudo dá-nos esta secção La Revue uma
nota sobre as festas do centenário do Instituto. Sob o titulo Le culte
des morts publica Hugues Rebell n'esse numero um estudo histórico
sobre a evolução do sentimento da morte, acompanhado de bellas gra-
vuras de túmulos e monumentos. Finalmente, La Revue insere uma sec-
ção de Sciences, e uma resenha de periódicos.
A 2.* parte — L'Encyclopèdie celebra o centenário do Instituto de
França com um longo estudo histórico profusamente illustrado.
Um artigo da secção — Sciences morales et politiques — sobre legis-
lação operaria, uma biographia de Stamboulof — na mesma secção — e
uma Nécrologie, onde, entre outras, encontramos notas biographicas
sobre o historiador allemão Henri de Sybel — completam este interes-
sante numero da Revue Encyclopèdique.
PEQUENAS NOTICIAS.
# No Théatre de VCEuvre serão representadas este anno as seguin-
tes peças :
Çakountala, adaptação de A. Ferdinand Herold; L'Assemblée des
Femmes, d'Aristophanes, adaptação de Tristan Bernard ; Le Mystère de
la Reine de Hongrie (edade-media) ; L'Alcade de Zulamea, de Calderon;
Venise sauvée, d'Otway; Peer Gynt, de Ibsen; La Mort de Tintagiles,
de Maeterlinck ; Le Songe du roi Witlaw, de Jean Lorrain ; Heraklea,
de E. Villeroy, etc.
# Pierre Louys está concluindo um novo romance : Le Ravisse-
ment de Psyché.
# O Mercvre de France começará a publicar brevemente um ro-
mance de Louis Dumur : Pauline, ou la Liberte de 1'amour.
44 ARTE
HESPANHA
BIBLIOGRAPHIA.
* Contos da Terrina, por Heraclio Pérez Placer (Andrés Martinez,
La Goruna). É este o 38." volume da Bibliotheca Gallega, editada pelo
distincto homem de lettras, D. Andrés Martinez Salazar, a quem a nossa
revista deve já muitos e preciosos favores.
D. Heraclio Pérez Placer é um escriptor naturalista e regionalista.
Os pittorescos costumes e as deliciosas paisagens gallegas são fielmente
estudados nos Contos da Terrina, escriptos n'uma faulhante prosa, cheia
de ingenuidade e de musica.
* El Gran Gallego^ por D. Antolín López Peláez (Andrés Marti-
nez, La Goruna). Este novo trabalho de D. Antolín López Peláez é uma
curiosa monographia sobre o notável erudito Fr. Martin Sarmiento, o
primeiro regionalista gallego, tão amado e admirado pelos sábios seus
contemporâneos — Jussieu, Linneo, Muratori, etc.
López Peláez estuda com raro escrúpulo e lucidez a vida e a obra
do famoso benedictino, sendo particularmente interessante para nós,
portuguezes, o capitulo El P. Sarmiento y la lengua gallega.
* A Tecedeira de Bonaval, por D. António López Ferreiro (Andrés
Martinez. La Goruna). Engenhoso romance baseado sobre um episodio
da historia de Gompostela no século XVL
* En Prosa, por D. Manuel Murguia (E. Garre, La Goruna). Este
volume de D. Manuel Murguia, o illustre critico de Los Precursores, é
uma bella coUecção de prosas rythmicas. Que os intolerantes gros bon-
nets da litteratura portugueza ponham os olhos em D. Manuel Murguia,
escriptor consagrado, que, reconhecendo a excellencia dos modernos
processos litterarios, teve a honradez e a louvável ousadia de os applicar
nos seus trabalhos, voltando as costas, com um admirável desdém, aos
desprezíveis motejos da rotina.
PEQUENAS NOTICIAS.
* Ultimas publicações :
Jaime L, Sola y Mestre: La Mala Sombra; Juan de la Coba Gomez:
Cervantes soldado; António Suarez de la P.: Tojos (cuentos); Emilia
Pardo Bazán: El arco Íris; D. Antolín López Peláez: La Belle^a de la
Virgen; Frederico Olmeda : Memoria de un viage á Santiago de Galicia,
ó examen crítico-musical dei códice dei papa Calixto II, que se conserva
en la Catedral Compostelana.
ARTE
# Os jornaes hespanhoes annunciam a próxima publicação d'um
novo trabalho de D. Antolín López Peláez: £05 Benedictinos de Mon-
forte, memoria premiada no certamen de Monforte.
# Falleceu em Orense o escriptor D. Juan Manuel Paz Nóvoa.
# Deve apparecer brevemente em Madrid uma revista gallega diri-
gida por D. Aureliano G. Pereira
O conhecido critico d'arte, Araújo, acaba de publicar uma curiosa
monographia: Goya.
# Os jornaes e revistas do paiz visinho, recomendam fervorosa-
mente uma traducção hespanhola da Historia da litteratura ingle^fa, de
Taine, ultimamente publicada.
# O escriptor Unamurano acaba de publicar uma traducção hes-
panhola da Historia das litteraturas castelhana e portuguesa, de Wolf.
Esta traducção vem enriquecida com notas do illustre académico Me-
néndez Pelayo.
# Muito interessante o 17.° volume da «Biblioteca dei Arte». Ti-
tulo: Los pintores espanoles.
INGLATERRA
REVISTA DAS REVISTAS.
# No T^ineteenth Century (século XIX) d'outubro publicou Fréd.
Harrison um estudo sobre 1(iiskin como grande prosador, revelando e
notando todas as qualidades do nobre auctor inglez, cujo espirito se abriu
a todas as formas da Belleza e cujo estylo colorido, vivo, cheio de pai-
xão e phantasia lhe dá um logar invejável, mesmo entre os auctores
d'um paiz onde taes qualidades abundam. Com essas qualidades Ruskin
tem também, como muitos escriptores inglezes, um brusco movimento
lyrico, e é um indisciplinado, fogosamente original.
* The Aíhenceum (no seu numero 3547, de outubro) cita, entre ou-
tros, um livro digno de attenção, pelo assumpto. É Table Talk oj Shirley
por John Skelton (edit. Blackwood & Sons), — espécie de revelação des-
pretenciosa, de conversação desprendida sobre a vida e as individuali-
dades de homens como Thackeray, Disraeli, Browning, Rossetti etc.
Citamos este, entre os muitos livros a que se refere esse numero do
Athenceum, porque é o que, pela notoriedade dos homens n'elle visados,
pode ter tanto interesse fora da Inglaterra como n'este paiz.
A revista Athcnanmi é de caracter internacional e occupa-se princi-
palmente de litteratura e d'arte.
46 ARTE
Como a maior parte das publicações inglezas, é disposta em secções
certas e regulares, e cada um dos seus números constitue um interes-
sante resumo critico de quanto possa publicar-se, em assumptos de lit-
teratura e d'arte.
# Entre as revistas inglezas devemos ainda apontar uma outra de
caracter idêntico ao Athenceum, e que por isso constitue também um
valioso subsidio para os que dia a dia se interessam pela litteratura
ingleza. É The Academy. A economia e distribuição dos assumptos é
d'um plano semelhante ao do Athenceum.
Entre os livros que publica destaca pelo interesse histórico Nelson,
um dos volumes da serie «English Men of Action», por John Langhton
(edit. Macmillans) . Este livro, pelo que se vê do artigo critico da Aca-
demy, é a um tempo biographia e commentario da vida e feitos do
grande almirante inglez.
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
Clarence, por Bret Harte (Chatto & Windus, London) ; My Japa-
nese Wife, por Clive Holland (Archibald Constable) ; Not Counting the
Cost, por Tasma (Bentley) ; A Sin of the Soul, por Lady Fairlie Cunin-
ghame (H. Cox) ; AU Men are Liars, por Joseph Hocking ; The Woman
who Wouldn't, por Lucas Cleve (Ward, Lock & Bowden); Mordred,
por Henry Newbolt (Fisher Unwin) ; Ballads, and other Verse, por A.
H. Beesly (Longmans & Co.) ; A Book of Words, por A. A. S. (Constable
& Co.).
ITÁLIA
BIBLIOGRAPHIA.
# L'Aríe Europea a Venepa, por Vittorio Pica (Luigi Pierrô, Na-
poli). Vittorio Pica é hoje, ao lado de William Ritter, Camille Mauclair,
Félix Fénéon, Andreas Aubert e J. Meier Graefe, um dos mais notáveis
críticos d'arte da Europa.
O seu novo livro L'Arte Europea a Venepa, no qual estuda com
admirável agudeza— os preraphaelitas, os pintores escandinavos, a arte
hollandeza, belga, allemã, italiana, hespanhola e franceza, os impressio-
nalista, etc, mostra bem que a dedicatória que Edmond de Goncourt
lhe fez de L'Italie d'Hier não representa um favor paternal, mas sim
um justo preito de camarada para camarada.
# L'Esposi{ione artística a Venepa, por Enrico Panzacchi (For-
zani & C», Roma). O illustre director da Academia de Bellas Artes de
ARTE 47
Bolonha, Enrico Panzacchi, reuniu em folheto os dois bellos artigos
que, a respeito da exposição artística de Veneza, publicou na Nuova
Antologia, de Roma.
# L'Addio, por Francesco Accinelli (Adriano Salani, Firenze). Com-
movente monologo em prosa seguido de quatorze pequenos poemas
lyricos.
# Voei de l'anima, por Gaspare Olivere Montes (Montes, Girgenti).
Livro de estreia, simples e elegante.
# / miei Sonetti, por Giovanni Patari (A. Pagani, Napoli). É um
livro em que predomina a nota dolorosa. Os sonetos Alie città d' Itália
sobresaem pela aspiração e elevação do pensamento, assim como os
pequenos poemas In memoriam pela delicadeza.
# Nudo ! por Giuseppe Gramegna (G. Maggi-Torre Annunziata,
Napoli). N'este livro ha monólogos e scenas com caracteres felizmente
esboçados. O dialogo tem vida, e a acção é d'um movimento seguro. A
Chicchera delia Marchesa, por exemplo, é, atravez d'um assumpto esca-
broso, cuja difficuldade o auctor veste de vivas imagens e vence com
ardilosos expedientes cómicos, um picante quadro da sociedade italiana.
PEQUENAS NOTICIAS.
# O nosso collaborador dr. Francesco Accinelli vae publicar, sob
o titulo Bocciuoli (Botões de flor), um volume de versos e prosas.
# Acha-se já á venda o novo romance de Gabriele d'Annunzio, Le
Vergine delle Rocce (Fratelli Treves, Milano).
# Vittorio Pica prepara actualmente uma monographia artística
Beno^^o Go^:^oli.
# Publicaremos brevemente: um inédito de Gabriele d'Annunzio-,
outro de Anna Radius (Neera) ; um estudo sobre Gabriele d'Annunrio,
por Vittorio Pica.
PORTUGAL
BIBLIOGRAPHIE.
# Últimos dias de J. P. Oliveira Martins (Les demiers jours de J.
P. Oliveira Martins), par Guilherme d'01iveira Martins {hors commerce).
Cest une mince mais três curieuse plaquette oú son auteur nous décrit,
d'une main fraternellement émue, Tagonie du grand historien portugais.
# Epopêa da Humanidade (Epopée de THumanité) par Theophilo
Braga (Lello & Irmão, Porto). Nous publierons bientôt une étude de
Eugénio de Castro sur ce poème.
4» ARTE
# Sá de Miranda e a sua obra (Sá de Miranda et son oeuvre) par
Decio Carneiro (José Bastos, Lisboa). M.me Carolina Michaelis de Vas-
concellos avait déjà dit le dernier mot sur Sá de Miranda. Sans rien
apporter de nouveau, le livre de M. Decio Carneiro est pourtant une
interessante monographie sur le coryphée de la renaissance italienne en
Portugal.
LE PORTUGAL À l'ÉTRANGER.
# MM. Edgard Prestage et C. R. Beazley vont-bientôt publier leur
traduction anglaise de la Chronica de Guiné, de Azurara.
# M. Vittorio Pica a fini une version italienne de Belkiss, poème
dramatique en prose, de Eugénio de Castro. Cette version será prochai-
nement publiée par la maison Fratelli Trèves, de Milan.
* Quelques fragments de L'Epopée de rHumanité, de M. Theo-
philo Braga ont été déjà traduits en suédois et en allemand par MM.
Goran Bjorkman et Wilhelm Storck, professeur a Miinster.
* M. Philéas Lebesgue, qui avait déjà traduit Belkiss de Eugénio
de Castro, achève en ce moment une traduction de Sagramor. A pro-
pôs de ce poème nous lisons dans La Fraternité, journal parisien, ces
lignes de M. Marc Legrand :
«La dernière oeuvre du jeune maitre portugais est la lamentable
aventure, dramatisée, d'une âme en quête du Bonheur parfait.
«Sagramor s'adresse successivement à TAmour, source de voluptés,
à la toute puissante Richesse, aux divertissements des Voyages, à la Gloire
donneuse d'immortelles couronnes, à la sublime Science, à la Foi ailée,
à la maternelle Nature et à la Mort dont il peut dire, avec Gaspard Hau-
ser, son frère en tristesse :
La Mort n'a pas voulu de moil
«Déçu de toutes parts, il exhale sa plainte déchirante, et quand les
fantômes séduisants le viennent relancer, il leur répond par un gémisse-
meíit de faible haleine, comme — semble-t-il — d'un animal blessé que
Ton heurte du pied. Son dernier mot nous montre ce coeur inassouvi
encore et à jamais altéré, vase béant que toutes les Danaídes de TIUu-
sion ne sauraient emplir.
«Les noms de Châteaubriand, de Sully-Prud'homme, auteur du
Bonheur, et de Léopardi viennent à Tesprit, lorqu'on a lu ce poème,
dont notre confrère L. Pilate de Brinn'Gaubast, dans la Revue blanche
du i5 aoút dernier, a supérieurement analysé la beauté sombre.»
ARTE 49
# M. le Dr. Robert Saitschick, professeur à Neuchâtel, publiera
sous peu dans la Neue Deutsche Rundschau, de Berlin, une étude sur
roeuvre poétique de Eugénio de Castro.
# Lc Courrier de la Presse vient de nous adresser cette coupure
du Mercvre de France: «Un délicat petit roman, des articles de critique
«d'Art, des poèmes à la gloire des rives du Mondego, avaient non seule-
«ment consacré, aux yeux de ses compatriotes, le robuste talent, mâle
«et tendre à la fois, de M. da Silva Gayo, mais fait de lui, pour ainsi
«dire, révident initiateur d'un jeune groupe d'écrivains surtout nationa-
alistes. II semble évoluer maintenant vers ces théories esthétiques pessi-
«mistes (et «cosmopolites» au sens goethien>, dont Toeuvre entière de
«son ami, M. Eugénio de Castro, restera Tune des expressions les plus
«géniales. . . Cest à peine si je dispose, ici, d'assez de place pour expli-
«quer qu'il a entrepris d'étudier, en une série de monographies, sous ce
«titre : Os Novos {Les Jeunes), Tceuvre et la vie de ceux de ses compa-
«triotes qui, dans les quinze dernières annèes, lui semblent s'être révé-
<dés les plus dignes d'admiration. Ce que je puis dire, c'est qu'il a bien
«fait de commencer par M. Moniz Barreto, ce jeune homme étant un
«savant, un philosophe, un critique súr, à qui les Portugais doivent le
«meilleur travail que Ton ait publié, chez eux, sur Tensemble de leur lit-
«térature contemporaine, et les remarques les filus profondes sur la
«triste situation morale, sociale et politique de leur infortune pays. . .».
POUR FARAÍTRE BIENTÔTI
João de Deus: Campo de Flores (2.* edição,; Eugénio de Castro:
Salomé e outros poemas ; Manuel da Silva Gayo: O mundo vive d'Illusão;
Guerra Junqueiro: A Agonia; Luiz de Magalhães: D. Sebastião; Antó-
nio Nobre : Regresso do moço Anriques
MUSIQUE.
Nous pouvons, dès à présent, annoncer aux três rares amis de la
musique en Portugal — un concert choisi de Rey Colaço et du quatuor
classique, à Lisbonne, vers le i5 du móis prochain.
Notre ami vient d'arriver de Berlin, ou il s'est fait entendre seule-
ment d'un petit groupe d'artistes et de critiques, dans un concert de la
Kõnigliche Hochschule fur musik; et dans une soirée musicale chez les
Mendelsshons, oú il a joué, avec Tauteur, un quatuor du grand Joachim.
Parmi Tauditoire se trouvait la filie de Félix Mendelsshon Bartholdy. II
a également joué, de lui, un Fandango da Ribeira, et un morceau du
genre andaloux, qui di fait fureur dans le monde sévère et académique
de la (iHochschule».
5o
ARTE
Rey Colaço publiera bientôt deux nouveaux «fadinhos», oú il stylise,
comme il Ta fait jusqu'à présent, des motifs de musique populaire portu-
gaise.
VARIA.
* M. J. Sartoris, de Coimbra, va publier, dans un bref délai, une
série de photographies artistiques tirées des monuments les plus remar-
quables de notre pays. Comme il a surtout en vue la reproduction scru-
puleuse des détails, ses photographies seront de précieuses données pour
Tétude artistique et archéologique de la sculpture et de Tarchitecture
en Portugal.
# II y a deux ans, environ, Mgr. TEvêque de Coimbra a pris Tinitia-
tive de faire restaurer la vieille Cathédrale de Coimbra, ce précieux
monument roman que les barbares avaient rendu méconnaissable. La
restauration marchait à merveille sous Tintelligente direction artistique
de M. A. Gonçalves, lorsque, pour motifs impérieux, cet artiste vient
d'être force de donner sa démission. Cest pourquoi nous ne pourrons
plus garantir la pureté des travaux qu'on y poursuit. . . à tâtons.
Capitel n'uma das naves lateraes da Sé Velha.
Desenho de A. Gonçalves.
N.° I -NOVEMBRO de 1895
COIMBRA, TVP. AUXILIAR D ESCRIPTORIO
Loiiis Tilate de T^rinn' Gaiibast
PORTUGAL NO ESTRANGEIRO
(notas RIO-DIBLIOGRAPHICAS)
LOUIS PILATE DE BRINN'GAUBAST
xMovimento de curiosidade critica e de sympa-
thia artistica hoje despertado no estrangeiro a
favor da litteratura portugucza, é devido sobre-
tudo aos trabalhos e á acção intelligentc de
homens cuino Louis Pilate de Brinn'Gaubast, Dr. Wilhehn
Storck, Edgar Prestage, Gõran Bjoi-kman, Vittorio Pica,
Curros Enriques, Tommaso Cannizzaro, etc.
N'este logar publicaremos successivamente, acompanha-
das de retratos, notas biographicas e criticas sobre cada
um d'esses bons amigos da nossa litteratura, começando
pelo representante francez da «Ar/e».
Louis Pilate de Brinn'Gaubast tem trinta annos. Nas-
ceu em 1865, na Luisiania. A sua vida propriamente
5 3 -~ ARTE
litteraria começa em 1886. Até então — de 1873 a 1881 —
tinha feito um curso secundário, e regido já uma cadeira
de Historia; de 1882 a 1886 tifiha percorrido, em viagem
de estudo, a Suissa e a Itália, pedindo, ao regressar a
França, demissão do legar de professor para fixar-se em
Paris. Cursou, como alumno livre, a Escola dos Altos
Estudos (secção de historia e phllologia) e collaborou nos
jornaes : Courrier Français, Pans-Moderne, Scapin Déca-
dent, etc. — Data de 1886 a producção dos seus Sonnets
insolents, que não publicou logo. No anno seguinte, ao
mesmo tempo que continuava a frequentar os Altos-Estu-
dos, escreveu o romance — Fils adoptif — applicação e affir-
mação da sua theoria verista.
Atravéz da sua arte, a natureza e a vida, interior e ex-
terior, são observadas conscieniemente, sob um angulo es-
colhido e -procurado, d'onde a realidade concreta, penetrada
e, por assim dizer concentrada pelo pensamento, se deixa
ver inteiramente. O verismo, se concorda e provém do rea-
lismo quanto á necessidade da observação, distingue-se e
é-lhe superior pelo grau de importância e pela fecunda
intervenção que dá ao pensamento, á razão, á consciência
superior do artista. A concepção d uma tal theoria é já por
si revelação da excellencia e força dum espirito. — F^ils
Adopiif ioi publicado em abril de 1888, e em novembro
d'esse anno publicou Brinn'Gaubast, na mesma casa edi-
tora— Librairie illustrée — os Sonnets insolents. O espirito
de synthese, a faculdade de unificar a realidade no pensa-
mento é visível nos Sonnets, como na theoria e no romance.
De 1888 a 1889 collaborou nos jornaes: La Cravache, Le
vioderniste, Le monde poétique, Paris illustré, etc. Em abril
de 1889 fundou a revista La Plêiade, recebida hostilmente
por H. Eouquier n'uma chronica do Figaro, e acolhida
por Aurelien Scholl. Foi nesse mesmo anno que se bateu
em duello com Rodolphe Dazzens. Em novembro de 1889
arte: 5 3
partia para Constantinopla, onde esteve leccionando até
1891, confiando a revista La Plêiade ao seu collega Alfred
Vallette. Este fez da Plêiade a revista, que actualmente
se intitula Mercure de France, e que continuou a contar
Brinn'Gaubast entre os seus collaboradores. Em 1891,
Brinn'Gaubast regressou a França, onde desde então vive,
repartindo o seu anno entre a Provença, a Normandia e
Paris. — Em 1892 publicou La Vaccine du Gente, sob o
pseudonymo d'Ajax. Este conto, pagina de cerrada psy-
chologia, de unida e forte prosa, enleada como fios d'um
cabo resistente e flexivel, valeu-lhe o premio do Echo de
Paris. Le Secret de llnfidèle, também premiado no concurso
do Echo, foi publicado em 1893. Em 1894, de collaboração
com Edmond Barthèlemy, publicou uma obra capital de cri-
tica— La Téíralogie de 1'Anneau du Nibelung, de Wagner.
Esta obra comprehende a larga exposição do ideal, da
arte e da technica wagneriana, a traducção e o commen-
tario philologico dos quatro poemas do Ring, por L. P.
de Brinn'Gaubast; e um estudo sobre os cyclos da mytho-
logia germânica e sobre o symbolismo que esta reveste nos
poemas de Wagner, seguido d'um commentario musico-
graphico — estudo e commentario devido a Edmond Bar-
thèlemy. Actualmente, trabalha na traducção e edição cri-
tica dos Maitres Chanteurs do divino mestre, e prepara a
publicação duma Anlhologia Portuguesa para a casa edi-
tora H. Gautier.
Amigo dedicado da litteratura portugueza, não a es-
quece, entre os seus trabalhos, todos de caracter tão absor-
vente. E já considerável o numero de artigos, notas, e
indicações que tem publicado ou feito publicar acerca de
livros e de auctores de Portugal. A geração nova tem-lhe
merecido especial interesse ; interesse explicável n'um es-
criptor que preoccupam sobretudo os problemas, as ten-
dências e correntes diversas da alma moderna, e das fór-
54 ARTE
mas d'arte que a reflectem. E, dentre os novos, deve-lhe
a obra de Eugénio de Castro um disvelado estudo, e uma
profusa sementeira de citações e referencias. Os escriptores
portuguezes que, além d'este, deveni a Brinn'Gaubast ar-
tigos e notas são: João de Deus, Raul Brandão, Juliò
Brandão, D. João de Castro, Manuel da Silva Gayo, Car-
los de Mesquita, Alberto d'01iveira, Alberto Pinheiro,
Henrique de Vasconcellos, etc.
Os jornaes em que se tem occupado de Portugal são:
Bayreuther Blàtter (da Baviera), Echo des Jeunes (do Ca-
nadá), Français Quotidien, Fraternité, Le Jour, Journal des
Débats, Merciire de France, Peiite Revue, Revue Encyclo-
pédique, Revue française, Revue des Reviies, Stamboul,
Vero (de Itália), Zeit (de Vienna), e especialmente VErmi-
tage e Revue Blanche. Na Ermitage vae publicar Brinn'
Gaubast todos os mezes, chronicas sobre a litteratura por-
tugueza. Na Revue Blanche escreverá todos os trimestres
um artigo sobre o mesmo assumpto. Os números de VEr-
milage em que já tem publicado artigos e notas são : os
de março, abril, maio, julho.
Os números da Revue Blanche que se occupam egual-
mente dos escriptores portuguezes são : o de março e o
de agosto (que insere, acompanhando o seu artigo sobre
Sagramor, o retrato de E. de Castro por F. Vallotton).
Como representante da (<iArte)->, a acção de L. P. de Brinn'
Gaubast vae ser ainda mais fecunda e decisiva no sentido
da communicação e communhão de Portugal com o melhor
das modernas litteraturas europêas. O seu espirito culto e
activo vae ter grande parte n'esta campanha de cosmopoli-
tismo, d'onde só nos pôde advir bem, uma vez que com-
prehendamos qual deva ser a funcção especial de cada povo
na realisação d'um pensamento geral, e d'uma aspiração
commum — a larga symbolisação da Vida.
E. M.
ARTE 5 5
LA FILLE À LA FONTAINE
Lcs filies de Tamour se penchcnt sur la sourcc
Sourdc ou lcs ncnufars attircnt le desir
Des lèvres et dos doigts ouverts pour lcs saisir.
Toutcs cn halctant ont suspendu leur course
En ccrclc autour de Teau qui rcílctc leurs yeux
Azurés d'avoir vu tant de flcurs et de cicux.
Elles ont tú leurs voix en licssc. La plus folie
Ticnt ses seins ; et son soufTle à pcine siftle-t-il
Sur sa langue qui pointe un peu comme un pistil.
Au gré lascif du vent, sa chevelure molle
S'épanche en boucles d'or de la nuque aux genoux
Mi-ployée sur la marge ou meurent les remous.
Bientôt ses soeurs, la brune, la blonde et la roussc,
S'en vont, ayant eu peur de Teau qui les mirait.
Seule, ccUe-ci reste, ainsi qu'une qu'attrait
Le mystère des fontaines. Et sur la mousse
Ses immobilcs mains sont comme mortes, tant
Le poids léger des seins les lasse maintenant.
L'ombre s'allonge au fur de la chute des heures,
Et la cloche du soir appelle en le vallon
Les filies pour la danse au son du violon.
Seule celle-ai reste au bois, loin des demeures,
Et sa voix peu à peu s'élòve en la chanson
De l'amante perdue au jour de la moisson.
56 ARTE
Puis, grave, elle s'est tue. Et quand au paturagc
Les clarines des boeufs ont cesse lentement
De tinter, la folie qui ne veut pas d'amant
S'est inclinée enfin vers son propre mirage,
Et tremblant à Tabri murmurant d'un bouleau,
Elle a baisé sa bouchc irréelle dans Teau.
Stuart MERRILL.
LE SPHINX PARLE
En la grotte luxuriante, depuis des temps fabuleux, je
demeure, immobile. L'Océan me caresse de ses parfums,
me vêt de ses algues vertes, me chuchote les legendes des
patries lointaines. Des ruisseaux bleus chantent à mes pieds,
parmi les impérissables granits, parmi les sables d'or, tou-
jours renouvelés; les stalactites merveilleuses se multiplient
au dessus de mon front. Ainsi, j'habite ce palals éternel,
ouvert sur Tinfini des nuées et sur Tinfini des mers, visite
parfois de rayons. Je songe; je contemple, et des siècles
passent, et des siècles, et des siècles encore. Ma face con-
serve le mème ironique sourire; je suis Tlmpassible, je
suis le Sphinx qui fut dès Theure première, je suis le Fi-
dèle qui garde le seuil des horizons ignores.
J'ai vu les colonnes, les ares, les autels s'effacer, d'au-
tres surgir, les Formes abolies renaitre — mais, nul geste
n'a modifiè mon attitude hiératique. Ma joie est de regar-
der les vagues glauques venues des rives nouvelles; jai
surpris le sens de leur immortelle plainte, de leurs dis-
cours harmonieux et mystérieux.
ARTE 5 7
Villes fleuries, villes heureuses, víUgs lumineuses, ac-
cueillez le triomphal cortège des lUusIons, — car je sais
les deuils proches, les tyrannics; je sais Tangoissc des De-
mains.
Demain, vos terrasses enguirlandées de roses et de lis,
seront voilécs de tristesse, les souffles dagonie triomphe-
ront des brises de lAvril —vos chimériques jardins morts,
SC métamorphoseront en cimetières, hantés aux soirs de
lune.
Jécoute les rumeurs — et je ris, ayant acquis à travers
les ages la seule science possible. Je ris du Blasphème; je
ris de la Raison ; je ris des Lois; — ces idoles des Peuples
— j'ai compris la leçon des temps évanouis à jamais, et
la pauvreté des systòmes. Je juge selon FEternité, c'est
pourquoi Ia Justice m'apparait en toute sa monstrueuse
iniquité; cest pourqoi, moi, le Sphinx, brisant le silence
coutumier, je proclame ceei.
Autour de mes griffcs allongécs s'enroulent des végéta-
tions marines, comme une parure de miracle- EUes vivent
d'une vie splendide, vierge de souillure, cest à dire de pen-
sée; elles logent dans mes flancs, sur mes épaules; le pié-
destal oú je repose a disparu sous leurs somptueux entre-
lacs. Elles ignorent lespace et le temps: — elles vivent.
Quiconquc pense, invoque Timpitoyable Destin. Le sou-
venir des joies passces condamne les joies futures. L'oeuvre
sécroule, le ròve est vain. Les cchos ont clame des noms,
dans les sicclcs; les bataillcs ont tonnc ; les conqucrants
aux carrures dhercules, ont marche dans les apothéoscs ;
les palmes les eííleuraient comme des ailes glorieuses. Nul,
à prcsent, ne soupçonne leur passage. lis édiíièrent pour-
tant aux dieux des trophées, des édifices gigantesques char-
gés d'incomparablcs joaillcries, des ares empourprés d'au-
rore, sur les coUines hautes. . .
Les fougères, les lichens, les ronces, Therbrc simple,
ARTE
tapissent les places d'autrefois ; une fontaine jaillit, frai-
che et vive, miroir d'hirondelles et de passereaux.
Celui qui ne sait rien des choses, ne souhaite rien, con-
nait Fabsolu du bonheur. Inutile, la lutte avec Tldée;
désespérant, Tespoir de suivre en leur vol fougueux, les
royales chimères. La Justice, la haine, lamour, mots de
hasard qu'un vent mauvais jeta sur la terre !
Mais, voilà que montent vers moi, maintenant, des mur-
mures lourds de revolte. La vérité proclamée provoque la
colère; les mains tendues se crispent: «Ah! sphinx maudit,
nous avons longtemps attendu ta parole, et le mensonge
s'évade de ta bouche de pierre. — Le ciei se nuance de
lueurs d'aube ; parle nous du ciei» !
Je retourne au silence; je grave de nouveau le masque
d'ironique sourire sur ma face, et pour Téternité, je de-
meure immobile, parmi les algues onduleuses comme des
chevelures de nymphes, devant les houles berceuses et ca-
pncieuses
Georges OUDINOT.
ARTE 59
L'AUDIENCE DU PRINCE AMOUR
Le prince des Coeurs, dans la sallc du trone,
A, pour me recevoir, reuni sa cour
Et voici que tous les seigneurs du royaume
Se sont ranges prés de Sa Majesté TAmour.
lis restent debout, silencieux et graves,
Et les pages, les demoiselles d'honneur,
Comme exiles en leurs velours de parade,
Semblent dcjà nostalgiques de leur bonheur.
Mais Ic prince Amour a daigné me sourire;
Une esclave me couronne de jasmins
Et, penchant par trois fois ma tête fleurie,
Je m'approche d'Amour et lui baise la main.
Alors, noblement, Sa Majesté se lèvc,
Passe autour de mon cou son royal collier,
Pose un moment ses lèvres contre mes lòvrcs
Et dit : «Par ce baiser je vous fais chevalier.
Vous avez chanté mon nom et mes ouvrages :
Je vous en aime et je désire aujourd'hui,
Mon gentil seigneur, vous accorder la grâcc
Qui parmi les plus hautes faveurs vous séduit».
Lors, je répondis: «Puisque mon choix est libre,
Qu'il plaise vouloir à Votre Majesté
Que sur Theure mon espoir se réalise
Et tous mes vocux, avec ce voeu, sont contentes».
Mais le prince Amour me dit d'une voix triste :
«Seigneur, votre voeu dépasse mon pouvoir ;
Je ne puis encore enrichir d'un sourire
Le bienheureux seigneur qui possède TEspoir» !
1893.
LiONBL DES RIEUX.
6o ARTE
LE RETOUR
Cest bien le même ciei d'autrefois, adouci
D'une légère et tiède ondée aux fines gouttes,
-Cest la même prairie étalée, et voici
Le même bruit de fouet qu'on claque sur la route.
Tout m'est reste fidèle autant que le souci
Que je porte. Un oiseau dit sa peine et j'écoute
Comme autrefois, parmi le feuillage épaissi,
Les cloches que la vieille église ébranle toutes.
Mille vestiges chers m'arrêtent en chemin ;
Cette branche arrachée est Toeuvre de nos mains,
Notre chiffre enlace se llt au flanc des pierres.
Je m'arrête. L'oiseau poursult ses tristes chants,
La cloche continue à parler de prière,
Et Therbe doucement s'agite dans les champs.
Vaucelles — 1890.
Ernest RAYNAUD.
A POESIA CONTEMPORÂNEA NA SUÉCIA
Data dos princípios de 1860, a phase actual da nossa
poesia. O ideal da epocha romântica modificou-se succes-
sivamente no sentido d'um realismo mais próximo da na-
tureza, e ao antigo subjectivismo, por vezes sentimental ou
rhetorico, substituiu-se um objectivismo sempre seguro de
si, embora também muitas vezes hirto e frio.
ARTE 6i
«Não venho fazer trafico da dôr e das maguas do meu
coração para que mãos desconhecidas as profanem».
Foi o conde Snoilsky que o disse, exaltando este pudor,
nos sentimentos Íntimos e especialmente nos sentimentos
amorosos, o que constitue uma das differenças essenciaes
entre a nossa poesia e a dos povos do sul.
xMas, o que perdia em cunho individual, ganhava-o a
nossa poesia em perfeição technica. Preoccupavam-se mais
com a distribuição da matéria poética e com a comprehen-
siva concisão do estylo, a linguagem tornava-se mais sim-
ples á medida que iam comprehendendo: que o elemento
poético não consiste tanto no esplendor exterior da forma,
como na profundeza das ideias ou na emoção intima que
despertou a inspiração.
Alguns dos filhos do fallecido Rei Oscar I manifestaram,
com vivas provas, dons artisticos bem raros em soberanos;
nenhum d'elles, no emtanto, deu tantas como S. M. o Rei
Oscar II, nosso actual soberano. Os que têm tido a felici-
dade de ouvir-lhe, em qualquer festa patriótica, um d'es-
ses discursos em que, com a sua voz viril e sonora, sabe
tão bem fazer vibrar as cordas dos nossos mais nobres sen-
timentos, consideram, talvez, n'elle mais o orador do que
o poeta.
Mas emquanto os nobres sentimentos forem apreciados
pelo nosso povo, havemos de ler sempre com prazer a ex-
pressão que estes sentimentos encontraram nas poesias do
nosso Rei. D'entre as nossas glorias patrióticas, são sobre-
tudo as da nossa marinha que lhe é grato celebrar, e com
o seu cyclo «Ur Svenska Flottans minnen» deu-nos a pri-
meira rhapsodia da nossa Ilíada moderna.
Devemos outras rhapsodias ao conde Carl Snoilsky.
E dos nossos poetas vivos o que tem maior numero de
cordas na sua lyra. Nas poesias de juventude, o seu ideal
é o dolce far nienle d' uma vida bohemia, e em composi-
02 ARTE
ções, cheias de brilho, canta os sonhos d'olro d'um rapaz
de hábitos aristocráticos. Mas a experiência do homem
maduro vem, aos seus olhos, tirar à vida esse esplendor,
e então são os problemas sérios da existência que fazem
vibrar a lyra do poeta. As graves e complicadas questões
sociaes agitam-na, e elle encontra-lhes solução com um
profundo sentimento da realidade humana. Finalmente,
tendo atravessado já a phase mais activa da sua existên-
cia, o poeta volta-se para as bellas e heróicas recorda-
ções da nossa historia, e então vemos apparecer os seus
«Svenska Bilder», estes soberbos cantos que fazem com
que não tenhamos mais a invejar aos nossos irmãos finlan-
dezes os «Fânrik Stals Sagner» de Runeberg, tanto mais
que Runeberg só canta as glorias guerreiras d'uma dada
epocha, ao passo que o Conde Snoilsky procura o assumpto
dos seus cantos em todas as epochas da nossa historia mo-
derna e em todas as manifestações nobres do nosso es-
pirito.
E com um desgosto profundo que, antes de terminar
este artigo, tenho de registar a morte do maior poeta —
philosopho que jamais tivemos — Viktor Rydberg. Se me
perguntassem quem é, na Suécia, o irmão d'esses grandes
herdeiros contemporâneos da lyra de Dante, que se cha-
mam Anthero de Quental e Gaspar Nunéz de Arce, eu
apontaria, sem hesitar, aquelle que deve estar vendo agora,
no seu pleno brilho, a aurora desse au-de-là cujo presen-
timento era a única firme felicidade da sua vida. Mas se
n'elle havia alguma coisa de Dante, também se lhe encon-
trava affinidade com Goethe ; o poeta de «Prometheus och
Ahasverus» era também o poeta de «Dexippos», e em toda
a sua obra, na sua prosa, por exemplo no romance «Sixta
Athenaren», como na rua poesia, respira-se o classicismo
hellenico d'uma alma sempre equilibrada.
C. D. OF WiRSEN é o eminente representante contempo-
ARTE 63
raneo da nossa poesia religiosa. Pelo ímpeto da sua inspi-
ração, Icmbra-nos frequentemente o seu confrade catalão,
Jacinto Verdaguer. Somente, ao encanto simples d este,
corresponde no outro um sentimento mais profundo do
que seja uma vida sanctiíicada. Tudo aos seus olhos se
apresenta sob o ponto de vista da eternidade, e os quadros
da vida domestica que nos pinta, por exemplo, na sua col-
lecção «Y lifvets vãr», tem por vezes a graça própria á arte
religiosa do século XV.
O que dá ás poesias de C. K. Nyblom o seu encanto
especial é a sua metrificação musical, comparável á dos
lieder allemães, e á das canções francezas. A sua musa é
uma brava rapariga, alegre e sã, que mesmo nos seus mo-
mentos de «resignação» sabe conservar uma confiança no
destino que não vae longe do verdadeiro humorismo. Ny-
blom é, além d'isso, um dos nossos mais hábeis traducto-
res; notemos, entre outras coisas, as traducções completas
dos sonetos de Shakespeare e das «Melodias Irlandezas»
de Th. Moore.
A data de 1880 é a do realismo puro na nossa litte-
ratura, e na poesia accentúa-se ainda mais a tendência ob-
jectiva. As melhores poesias de K. A. Melin são quadros
que nos ensinam a olhar com sympathia a vida simples e
resignada, mas heróica também muitas vezes, da popula-
ção dos archipelagos; emquanto nas poesias de A. U.
Baatu os parias da nossa sociedade se revoltam contra a
injustiça da força que os calca aos pés.
Mas o realismo não tinha de durar muito tempo. Somos
um pbvo mais contemplativo do que expansivo, um povo
mais de sonhadores do que de observadores, e na ultima
década deste século é o subjectivismo que de novo pre-
domina.
Na obra de Oscar Levertin, este subjectivismo tem um
cunho medieval sabiamente artístico e admiravelmente de-
64
ARTE
licado e suggestivo, ao passo que Verner von Heidenstam
revela as tendências aristocráticas duma alma que ama
tudo quanto é pittoresco e estranho, detestando tudo quanto
não inspire alegria á vida.
GusTAF Frôding encara a vida com certo scepticismo;
mas quando o inspira a musa popular, cria contos d'esses
que vão de bocca em bocca, sem que se pergunte quem os
criou como se fossem do próprio povo.
M."' Ellen^Lundberg, da familia Nyblom, é a nossa única
poetisa digna de menção. Herdou as faculdades poéticas,
não só de seu pae, já citado, mas de sua mãe, uma das
mais delicadas poetisas da Dinamarca. M.""' Lundberg sabe
interpretar a linguagem da natureza muda, ao mesmo
tempo que exprime as suas próprias emoções em compo-
sições que tèm a graça, franzina e melancólica da -perce-
neige. Exceptuando sua própria mãe, só conheço, entre as
contemporâneas uma poetisa que se lhe compare no gé-
nero: Rosália Castro de Murguía, «a rola da Galliza».
Norrtelje — Suécia.
Dr. Gõran BJÒRKMAN.
Desenho de Noé Lcgrand
ARTE 65
TOD IN AEHREN (i)
Im Weizenfeld, in Korn und Alohn,
Liegt ein Soldat, unaufgefundcn,
Zwei Tage schon, zwei Niichte schon,
Mit schweren Wunden, unvcrbunden.
Durstflberquait und fieberwild,
Im Todeskampf den Kopf erhoben.
Ein letzter Traum, ein Ictzter Bild,
Sein brechend Auge schlágt nach obcn.
Die Sense rauscht im Aehrenfeld,
Er sieht sein Dorf im Arbeitsfrieden,
Ade, Ade du Heimatwelt —
Und beugt das Ilaupt, und ist verschieden.
Detlev Frèiherr VON LILIENCRON.
(i) Traducçâo :
MORTE NA MESSE
Na messe, entre o trigo e as papoilas, está caído, ha já dois dias e duas noites, um
soldado abandonado, com graves feridas abertas.
Atormentado pela sede c pela febre devoradora, agonisando, levanta a cabeça. Seus
desfallecidos olhos elevam-se attraídos por um derradeiro sonho, por uma derradeira visáo.
A fouce sussurra na messe, e o soldado vê a sua aldeia na paz do trabalho : —Adeus!
adeus, gente da minha terra. . . Inclinou a cabeça e morreu.
66 ARTE
RENOUVEAU
SONNET
La nature est, ce soir, toute au bonheur de vivre ;
Le clair soleil de mars met rhiver aux abois,
L'homme et le chêne, saufs de la brume et du givre
Comme Therbe et Toiseau, renaissent à la fois.
Et le pâtre à pas lents recommence de suivre,
Hors de Tétable, au son du rustique hautbois,
Le troupeau que déjà la jeune sève enivre
Et qui brame, éveillant les échos dans les bois.
Du fond des noirs taillis il arrive à bouffées
Des murmures confus, des rumeurs étouffées,
Avec le vent qui meurt sous les rameaux tremblants.
Cest que, par ce bcau soir, dans la clarté dorée
Là bas, le chant du cor a sonné la curée
Du cerf qu'ont dépecé les crocs des chiens hurlants.
AcHiLLE MILLIEN (#).
(*) Cette pièce est détachée d'un recueil de poèmes dont Tauteur, M. Achille Millien,
corrige présentement les épreuves. On sait que, comme poete, M. Achille Millien fut et
demeure aa premier rang de l'école parnassienne française ; c'est-à-dire que son esthétique
diffère de celle de la plupart des rédacteurs de cette Revue. Elle n'en a pas moins sa valeur ;
et, certes, ce ne sont pas les poetes portugais qui s'inscriront en faux contie cette assertion :
M. Achille Millien n'a-t-il pas, en effet, publié, dans une foule de revues, des traductions
(en vers français) d'Anthero do Quental, de João de Deus, d'Antonio Feijó, et d'autres? Ne
travaille-t-il pas, depuis trente-deux ans, à une Anthologie des Poetes Portugais, qui contien-
dra cinquante-cinq noms ? Pour ma part, je lui suis vivement reconnaissant d'avoir, sachant
mon intention de faire paraitre à bref délai une Anthologie portugaise , consenti â se mettre
d'accord avec moi de manière que nos deux ouvrages soient le complément Tun de Tautre. —
L. P. de B. G.
ARTE 6^
LES RFPOSOIRS DE LA PROCESSION
TOME TROISIEME
L'ETERNEL INCESTE
A Eugénio DE CASTRO
Thca rArcencéleste est le centre du monde.
Plus grandiose qlre rimpératrice des montagnes, mais
parée dinvisibllité dive, clle triomphe, universelle.
Et vcrs sa gorge d'avril ascendent, émanées de son ven-
tre, diverses, les Races.
L'une après Tautre, la prunelle ébriée par le passer brus-
que de la téncbrc aux épines de la rose claire, elles gravis-
sent, de leurs pas incertains et menus, gravissent, comme
assises sur deux bras qui les élèveraient, le buste, et, se
divisant aux mamelles, chacune alors épanouit sa bouche
imperlcc.
Dès que lèvres cajolent ses fraises, Théa de pâmer son
haleine sur les deux flútes de Pan qul lui sont mâchoire;
et cette harmonie demande:
— «O Race, ta nuance?»
Si répond la Race :
— «Rouge.»
Théa, matriale, épand un lait rouge emmi la bou-
che.
Si orangée se dit la Race, un lait orangé.
2
^8 ARTE
Si jaune la Racc, un lait jaune.
Si verte, un lait vert.
Si bleue, un lait bleu.
Si Índigo, un lait índigo.
Si violette, un lait violet.
Pour que chacune perçoive selon sa destinée.
Et, durant la procession des théories, la géante chante,
juvénile :
— «Venez, parvules multitudes, venez, à Tombre de
ma chevelure de cèdre, puiser Tavenir! Venez, mes pué-
riles, que je leste du viatique vos chétivités et que, blocs
de marbre, mes gouttes citadellent vos esperances ! De mes
seins gouflés recevez Fénergie originelle, enfants, avec,
en germe, les instincts inhérents à votre apanage de so-
leil!»
Or les Races tettcnt leur somme respective, cependant
que, cils, d'altiers aigles sentrecroisent d'aise sur les lacs
jumeaux de la nourrice.
L'enfance révolue, les Races s'accordent à descendre,
lente adolescencc, jusquaux orteils pour de là sépivarder
vers les varies diadèmes de sueur.
Mais, arrétant les pèlerines au ravin de ses cuisses, Théa,
les flancs éclos, leur bêle:
— «Venez, multitudes robustes ! L'heure est de me res-
tituer un rai de la force que je vous fournis, car, telle une
outre de caravane aux confins de loctobre, voilà pauvre
la créancière initiale. Tandis que vous florissiez, je me
fanais, et, depuis mes fraises délaissées par vos lèvres, des
rides sépulchralisent ma íace. Voyez. Au cèdre a succédé
le saule qui pleure dargent, et je chancelle sur mes ors
en danse macabre dans les ages. Aussi, m'étayant d'une
caresse, daignez, de par Amour, ressertir en mes flútes
moroses la joie! Viriles, fécondez TEpouse-Mère!»
Et, successivement, avant Tadieu, les Races amantes
AkTÉ 69
sèmcnt róplthalame, aíin que d'entre les augustes cuissies
jailllssent, violette, indlgo, bleue, verte, jaune, orangée,
rouge, dcs gcnérations riCuves — dcmain.
'i'hca TArcencéleste est le centre du monde.
Saint-POL-ROUX.
LES ACCOUCHÉES DE LA VALLÉE
A E.MiLE VERHAEREN
Elle a, cette vallce, la tendresse des fresques.
Une onde primitive, sans doute venue des joies du ciei,
rieusement divise Ics deux mamelons verts.
O ringénu pôle-mèle de choses comme au hasard dis-
posées par un essaim de mains puériles!
Des lys et des cygncs, des cocoricos sur du fumier, des
grenouilles emmi les roseaux, des champs davoine et de
lin, des tournesols, des gloussements autour d'une paire
de sabots jusques à laquelle n'arrive point la breve robe de
bure, une margelle ou lon se fiance, maintes coiffes bavar-
dcs sous la treille dcs scuils, des joyaux et dcs bijoux
pour les dcnts et les narines plein les jardins et les ver-
gers, un paon suzerain dans un pré manant, un angelus
tinte dirait-on par les amygdales d'un bélier, sur chaque
monticule un moulin foi, un grand orme pour la danse,
diverses poulies criant vers la cruche ou vers la grange,
plusieurs regards de vachcs derricre les ifs des sentiers,
íô ARTE
le bane de soleil à Tusage des barbes blanches, des coque-
licots dans les blés, une quenoullle entre de vieilles mains,
des geais, le carrefour des adieux et sa crolx, une ensei-
gne de gui, des corbeaux, des chiens aux portails, une
maré aux crapauds, des hiboux cloués contre les huis,
un petit cimetière, — et tout là-haut, dominant, fier pana-
che en pierres dures, le manoir du Selgneur aux prunelles
d'enfer.
Cest la Vallée des Epouses Bizarras.
Donc une fols certain Adolescent aux prunelles de ciei
vint à paraitre sur Tonde primitive en une barque; et,
comme c'était jour de lessive, les bouquets d'épouses à ge-
noux sur les rives Taperçurent.
Ainsi que Finnocence nu, Ton eút dit que nos lavandiè-
res aux bras desquelles pantelaient des linges Tavaient tout
à rheure dévêtu.
Beau selon le rêve, le jeune homme descend droit sur
son esquif, au fil de leau, vierge et royal, entre les halle-
bardes curieuses de ces femmes dont le coeur soudain
s'agite à jaillir par la gorge en flèche.
Magnifiquement il descend, et sa rapide apothéose de
messie en beauté enthousiasme et transforme Tâme neuve
et simple des bords.
Lorsque fut passée Ihéroique vision de ce Prince du
Silence, avec un peu d'eau cueillie se raffraichissant le front
comme si leur cervelle avait pris feu, les lavandières lon-
guement se tinrent lá, farouches, prés des nénuphars en-
core éblouis; puis, au crépuscule, rentrèrent, du linge
inachevé sur lépaule, se réfugier dans leur couche ou
ARTE 71
cettc nuit clles sublrent Tétreinte legitime — singulière-
ment.
Neuf móis plus tard, les épouses donnaient un enfant à
leurs maris chacune.
Or tous ces nouveaux-ncs de la môme heure ressem-
blaient admirablement au batelier magique aux prunelles
de ciei.
Furibonds, sur-le-champ montent vers le Seigneur aux
prunelles denfer, afin de lui bramer leur commune mésa-
venture, tous les maris de la vallée.
Celui-ci, roidc, laisse la plainte emplir ses oreilles ma-
gistrales.
Sitôt pleines, faisant d'une geste vif amener une chèvre
qui non loin broutait du chèvrefeuille, il commande à son
archer favori d'y trancher la tête et de dans son casque re-
cevoir le jet de sang. . .
Le coup execute, le justlcier s'écrie :
— «A travers ce lange qui sèche ici sur la haie trace
maintenant cette sentence avec le Jet de pourpre, mon ar-
cher: Que périsse par la fourche populaire l^Adoles-
CENT COUPABLE D*INFLUENCE MALIGNE ENVERS LE VENTRE DES
BELLES IMPRESSIONNABLES de ma VALLÉE, ET Qu'X l'aVEN1R PÉ-
RISSENT MÊMEMENT LES SORCIERS DE SA SORTE: JE LE VEUX !»
Ensuitc, au héraut:
— «Promòne ce lange de justice au bout de ta hampe
dons la vallée tout entièrc. — Allez!»
Forts de la rouge ordonnance, les maris se hérissant
d'une fourche partent guetter sur les rives, des jours et
des semaines, que remonte la barque fantastique.
Voilà quau dcrnier vôprc du móis apparait sur Tonde
72 ARTE
primitive TAdolescent aux prunclles de ciei en train de
faire boire une colombe en le creux de sa main. . .
A Tunisson tous alors d'entrer jusqu'au nombril dans
la rivière et d'enfourcher de la nuque à la cheville le beau
batelier nu.
De la proue le cadavre tomba chez les truites d'ar-
gent.
Enfin vengés, les maris regagnent leurs couches ou de-
puis la sentence barbare, claquant des dents et violettes,
s'épouvantent les lavandiòres de la lessive mémorable, —
et cette nuit les cpoux baisèrent leurs femmes avec sauva-
gerie.
Ncuf móis plus tard, les cpouses donnaient un enfant à
leurs maris chacune.
Or tous ces nouveaux-nés de la même heure ressem-
blaient abominablement au justicier tragique aux prunel-
les d'enfer.
Se remémorant Tédit rouge, les maris courroucés sau-
tent sur les fourches de rechef, prennent dassaut le ma-
noir en pierres dures, saisissent nonobstant ses archers le
Seigneur aux prunelles d'enfer en train de s'extasier sur
un faisan rôti, le garrottent et le trainent par les oreilles
devant le lange, écrit avec le sang de la chèvre, cloué de-
puis dix móis au trone du plus ancien tilleul de la vallée:
— ((Regarde, tyran!»
Lors les fourches de sabattre comme serres de vautours
à même Timprudent justicier, et les cocus extraordinaires
de bramef :
— ((Que périsse par la fourche populaire lAdoles-
cent coupable dinfluence maligne envers le ventre des
ARTE 73
BELLES IMPRESSIONNABLES DE MA VALI.EE, ET QU À L AVENIR
PÉRISSENT MÊMEMENT LES SORCIERS DE SA SORTE : JE LE
VEUX !»
Ce pendant que de Ia bedaine étripéc du Seigneur aux
prunelles denfer sesquivent, en zigzags sur Therbe, des
serpents. . .
Eurent lieu, ces histoires, três jadis en la vallcc qui a
la tendresse des fresques et que lon nomme la Vallèe des
Epouses Bizarres.
Saint-POL-ROUX.
;lmmorteli.e
Pour mes compagnons d'exil.
l>'or du soir desccndait vers la tctc d'Orphée.
Mélodicuse flcur soupirant sur les flots,
De la lèvre livide un nom semblait éclos ;
Et ce ne fut d'abord qu'une plainte étouffée.
Aux greves d'Actias, aux cimcs de Dclos,
Les bcaux choeurs attendaient leur divin coryphéc ;
Les nymphes aux bras nus pleuraient dans l.x nymphée
Solltairc, et Ic ciei ccouta leurs sanglots.
74 ARTE
Sonore cn Tautoranalc ardeur du crepúsculo,
Au tumulte des mers dont un écho circule
La cithare mêlait son imperdable amour :
Et c'est ainsi quau fond des temps, feu qui ruisselle,
Ton hymne vint pourprer notre blême séjour
Et nous, passants d'un songe, ô Musique, Immortelle !
Raymond BOUYER.
LE API (*)
Dentro la vecchia quercia le Api ronzano,
Son mille e mille e senza posa volano
E succhian senza posz i fior de Tedera
Che, d'ogni lato, ai gran tronco s'abbarbica.
Son mille e mille e senza posa ronzano;
E da Tesigue voei emerge un murmure.
Qual di torrente, sa da una voragine
Lontana. Nel meriggio alto é il silenzio
E la calma d'antunno. A me le pálpebre
Dolcemente affatlca un sopor ténue. . .
(*) Traducção :
AS ABELHAS
As abelhas zumbem dentro do velho carvalho.
Voam, aos milhares, sem descanço, e sugam sem descanço as flores da hera que se
abraça ao tronco, vestindo-o inteiramente. Zumbem, aos milhares, sem descanço; e dos seus
ténues zumbidos sae como que um murmúrio de torrente ou de longinqua tempestade. O
meio-dia passou ; reina um silencio e uma paz d'outomno. Um torpor brando quebranta do-
cemente as minhas pálpebras. . .
ARTE 75
E tra il sonno mi par chc Ic Api cantíno:
— A cento a cento son passati i secoU
E su le prime sclve cbbcr vittoria,
Ministri cmpi dclTucm, la scura e Térpicc.
Noi l'opra nostra uguale, infaticabile
Continuiamo. Quante etá si volscro
Dal di che in Ida i Coribanti estinsero
II vagito di Gíovc? Allor sollicite
Portammo, come adesso, il miei neirarnie.
E tra il sonno mi par che le Api cantino:
— Noi Topra nostra uguale, infaticabile
Continuiamo. Fin che da le floride
Valli non sian negati i freschi pollini,
L'uom su noi conti. Agli egri, ai vecchi, ai pargoli
Noi sempre adunarem dolcczze e farmachi
Ne le provvidc cellc; c da le provvide
Cellc ministrercm doppieri e fiaccole
Ai riti nuziale e alTare fúnebri. ..
Dentro la vecchia quercia le Api ronzano.
Bologna, Ottobre 95.
Enrico PANZACCHi.
E emquanto durmo julgo que as abelhas cantam :
— Passaram centos e centos de séculos depois que os Ímpios ministros dos homens, o
macliado c o arado triumpharam nas selvas primitivas. Infatigáveis, continuamos sempre na
nossa faina. Que de cdades decorridas desde que no Ida os Corybantes fizeram parar os va-
gidos de Júpiter ? Então, solicitas como agora, enchiamos de mel os cortiços.
E emquanto durmo julgo que as abelhas cantam :
— Infatigáveis, continuamos sempre na nossa faina. Emquanto houver fresco pollen nos
valles floridos, conte o homem comnosco. Para os doentes, para os velhos e para as crean-
ças ajuntaremos sempre doiraras e bálsamos nos providos favos ; c nos providos favos pro-
duziremos brandões e fachos para os ritos nupciaes e para os altares fúnebres. . .
As abelhas zumbem dentro do velho carvalho,
76 ARTE
CARTA
A
EUGÉNIO DE CASTRO
Lisboa, 16—10—95.
Caríssimo Poeta e amigo.
Visto que me quer honrar transcrevendo na Ai-ie a tra-
ducção allemã do Dr. Storck da Despedida, titulo com que
essa pobre cousa saiu na «Alma portugueza» preferiria
antes que se publicasse esta versão inédita da ultima ode
da «Epopêa da Humanidade», que acabo de receber do
Dr. Storck:
Unaussprechlich Anmulh
Queila que emparadisa Ia mia mente.
(Dante).
Betracht' ich dies endlose, bittVe Meer,
Drin e\v'ge Sttirme mit Geheul sich streiten,
So lasst die Schau der Zeiten
Ein Bild mir, hoch und hehr,
Am Horizont doch steh'n vor meinem Blicke,
Ein Frledensbild im Krieg der Weltgeschicke.
Durch Nacht und P^insterniss, wie fern am Pol
Ein holder Leitstern, strahlcnd stets in Klarheit,
Tochter! der Gút' und Wahrheit
Und Hoffnung Lichtsymbol,
Auf weiter Fahrt durch Wogenbrand und Wildniss
Wie gab mir Zuversicht dein susses Bildniss !
ARTE 77
Im Bluhn, nur scchszehnjáhrig, hingcraíTt
Bliebst du, Erscheinung sondcr Flcck' und Fchlc !
Mir stcts in tiefster Seele;
Du gabst mir Trost und Kraft
Undc warst ais Zufluchtstàtte mir erlcscn
Im Kampf der Leidenschaft, anmuth'ges Wesen !
quia sine dolore
non vivitur in amore
(Imitai ., 111, 5).
Und sprachest: Wcr entsetzt sich vor dem Schmerz?
Kann denn ein Seiendes ihn je vcrmeiden?
Selbst unablàss' ges Leiden,
Daran versiecht das llerz,
Klàrt und versohnt die Seerim Wctlgetriebe
Und gab fiir Menschenthum dir Sinn und Liebe.
Muiíster i. W. 12. Oct. iSgS.
Dr. Wilhelm STORCK.
Estas quatro estrophes são o fecho da «Epopêa da Hu-
manidade»; o Dr. Storck comprehendeu o meu intuito, li-
gando-lhe a importância de uma traducção. O poema abre
por uma consagração da memoria da minha filha; e ao fim
da grande viagem da historia repetem-se, com modificações,
as estrophes iniciaes como um epilogo:
Graça tneffavel
Queila que emparadisa Ia mia mente
(Dante).
Contemplando este immenso mar amargo
Onde rugem eternas tempestades,
A visão das Edades,
Sobre o horizonte largo
Deixa a impressão de uma harmonia equorea,
Concerto ideal implícito na Historia.
78
ARTE
Como uma luz de branda claridade,
Sempre fulgindo no horizonte escuro,
Filha ! symbolo puro
De esperança e bondade.
Ao transpor das prdcellas a voragem.
Que alento encontro em tua doce imagem !
Morta na flor de ideaes dezeseis annos,
Nunca mais esse immaculado vulto
Foi para mim occulto;
Nos conflictos insanos
Do torpel das paixões, vinhas serena
Dar-me um refugio em ti, visão serena.
quia sine dolore
non vivitur in amore
(Imitat., III, 5).
E dizias : — A dôr quem tem receio ?
Toda a existência á dôr jamais se isempta;
Ter o coração cheio
Mesmo de uma dôr lenta.
Conduz a alma a plácida equidade,
Fez-te sentir e amar a Humanidade.
E a revelação do sentimento que mais unifica a Huma-
nidade— a dôr moral, a que só cheguei depois do naufrágio
de todas as minhas esperanças; entra esta nota funda-
mental na Epopêa humana como uma das impressões da
realidade complexa que ahi reuno, e é uma das mais ver-
dadeiras n'esse conceito ideal de todas as Edades. Eis por-
que a traducção do Dr. Storck me toca intimamente. Muito
lhe agradeço tantas provas de segura amisade, e creia-me
Sempre velho admirador, etc.
Theophilo Braga.
ARTE
79
O WÀR ICn DOCH DER MÀCIITIGE BAUM! (i).
O war ich doch der máchtige Baum,
Der tief im Wald wild jauchzcnd steht,
Wenn Wettersturm mit grauser Macht
Den jahen Tod ans Herz ihm weht !
Entruckt der herbsten Todesqual :
Lust, Leben, langsam schwinden schn !
O selig Loos, in voller Kraft,
In hcissen Kampf gcstiirzt : Vcrgchn!
L. RAFAEL (2).
(i) Traducçâo :
AH 1 QUEM ME DERA SER A ARVORE ROBUSTA!
Ah ! quem me dera ser a arvore robusta, que se ergue, selvagem e triumplianie, no
meio do bosque, quando a tempestade, terrivelmente poderosa, lança em seu coração a su-
biXa morte !
Que felicidade seria morrer em plena força, cair na lucta ardente I sem o tormento d'uma
agonia outomnal, sem ver fugir, a pouco e pouco, a alegria e a vida !
(2) L. Rafael éo pseudonymo da illustre escriptora Hedwig Kiesekamp, de Mfinster. Das
suas obras, as principaes são : Gedichte (['oesias), Neue Gedichte (Novas Poesias) e \\'iN-
TERTRAUME (Sonhos d'inverno).
8o ARTE
SIMILITUDE
Une nuit que je rentrais au logis, rythmant, par une
ancienne et chère habitude la tristesse qui s'élevait de mon
coeur, je vis de l'ombre d'une porte surgir au devant de
moi une prostituée.
Je ne pris point garde à elle et continuai mon chemin.
Elle m'avait aborde pourtant et clle marchait sur mes pas,
m'offrant avec une obstination timide son corps de pros-
tituée.
Je ne lécoutais pas et ne répondais pas, car ma pensée
emportée par les ailes du vers, sétait élevée au dessus de
ce monde. Alors elle posa sa main sur mon bras et comme
ce contact m'avait éveillé de mon rève, je mécriai avec co-
lère: «Va-t-en prostituée!»
Mais je renfonçai dans ma gorge les in jures que j'allais
dire et, doucement, jajoutai: ce que veux tu de moi? Je
ne suis pas un homme semblable aux autres hommes. Je
suis ton frère, prostituée ;
Je suis celui qui, pour de la gloire comme toi pour de
Tor, s''offre aux passants. Tu vends ta chair; moi, je vends
les secrets de mon âme et ma douleur sest prostituée...
Edouard DUCOTÉ.
ARTE
CANÇÃO DO exílio (*)
Terras do Norte, meu longínquo exílio 1
Aguas tranquillas, plnheiraes, rochedos...
Por estes bosques nunca andou Virgílio,
Nem melros cantam n'estcs arvoredos. . .
Terras do Norte, meu longínquo exílio!
Lagos sem fim ; desertos sem miragem ;
Mares sem ondas na toalha azul ;
Nem uma ave d'aurorcal plumagem,
Nem uma planta que recorde o sul. . .
Lagos sem fim, desertos sem miragem !
Longos occasos d'esvaídas cores...
Na paz discreta em que as paisagens morrem.
Nem choram fontes nos jardins sem flores,
Nem voam aves, nem as aguas correm. . .
Longos occasos d'csvaídas côrcs !
(•) Traduction par I.otis-PiLA te de Brinn'Gaubast :
CHANSON DEXIL
Terres dii Nord, mon lointain exil I — Tranquilles eaux, sapinieres, rochers. . . — Par ces
bois, jamais ii'a passe Virgile, — Kt ccs arbres iie soiit pas ceux oú chantcnt Ics mcries. . .
Terres du Nord, mon lointaiu exil !
Lacs sans fin, déserts sans mirage ; — Mers sans vagues sur leur nappc d'azur; —Pas un
seiíl oiscaii d'aiiroi°al plumage, — Pas une plante qui rappelle le sud. . .
Lacs sans fin, déserts sans mirage !
Vastes couchants, aux couleurs fanées. . . — Parmi la paix discrète oú Ics paysages
meurent, — l*as d'oiscaux qui s'cnvolcnt, pas d'caux qui courent vivantes, — Kn les jardins
sans fieurs pas de fontaines qui pieuront. . .
Vastes couchants, aux couleurs fanées !
ARTE
O azul do ceu é desmaiado e frio;
O azul dos olhos sem fulgor latente ;
Doira os cabellos este sol do Estio,
Mas não aquece o coração da gente. .
O azul do ceu é desmaiado e frio !
Stockholm — Salsjõbaden.
1894.
António FEIJÓ.
L'azur du ciei est pâle, teme et glacé ; — L'azur des yeux n'a point de fulgurance latente ;
— Le soleil de Tété dore les cheveux des gens, — Sans pouvoir échauífer leurs cceurs. . .
L'azur du ciei est pàle, teriie et glacé !
ARTE éí
A PINTURA PORTUGUEZA NOS SEC. XV E XVI
TERCEIRO ENSAIO
II
Que destino teve essa pintura de retratos nascida no
sec. XV?
Que destino coube á grande pintura histórica tão bri-
lhantemente iniciada?
A estas duas perguntas vem juntar-se uma terceira:
onde foi parar nos seus esforços a pintura de devoção so-
bre assumptos tradicionaes?
Para que o retrato podesse florescer era mister, como
nos paizes de .Flandres não só o favor passageiro da corte,
mas a influencia constante de fortes personalidades, a exis-
tência de uma burguezia poderosa, sahida de uma vida
communal livre e ampla, firmada na opulência que nasce
de um commercio florescente e de uma industria po-
tente (i).
(i) «Sabe-se que os mais bcllos nomes da nobreza gandense figu-
raram durante a Edade Media nas profissões industriaes e commerciaes
tanto, como na alta burguezia; foram os seus troncos patriciaes» (V.
pag. 2i). De Busscher.
Recherches sur las peintres gantois des XIV et XV siècles. Gand,
1859, pag. 21.
O vol. relativo ao século XVI é de Gand, 1866.
Vide ainda, entre outras obras, porque não podemos citar aqui
senão uma pequena parte das nossas fontes sobre a historia dos mes-
teres na Europa: Rec/icrches sur les corporations gantoises, notamment
sur celles des tisserands et des foulons, leur organisation civile, reli-
gicuse, militaire et commerciale, etc, por Julcs Huyttens, Gand, 1 86 i ,
3
Ô4 ARTE
Pois esses flamengos foram já no sec. XIV e multo mais
nos dois sec. immediatos os grandes mercadores, os gran-
des industriaes do Norte. Os nossos antigos tratados, as
relações diplomáticas, as chronicas faliam com assombro
da riqueza, do poder desses Osterlins das regiões septen-
trionaes, dessa gente da Hansa, sempre arrojada e audaz
nas suas emprezas, envolvida em neves e gelos, mas ar-
dendo n'um fogo interior, na febre do trabalho.
Com que assombro se havia de ouvir na corte de Por-
tugal que Maximiliano d'Austrla cahira em poder dos bur-
guezes de Bruges (1488), e que o grande imperador da
AUemanha pedia a seu primo de Portugal, o dinheiro de
resgate: 100:000 ducados de ouro!(i).
Homens de egual valor, comtudo menos turbulentos, mais
sujeitos em matéria politica, porém não menos insoffridos
em matéria de fé, vamos encontral-os no ^patriciado das
cidades imperiaes da AUemanha. Colónia, Augsburgo e
Nuremberg (para citarmos três no meio de um cento), ti-
in foi. Outras fontes foram citadas na Rev. da Soe. de Instrucção do
Porto, vol. II, pagg. 1730 seg.
Ora os pintores estavam, como todas as demais artes na Europa,
encofporados. A desordem da nossa officina, ou antes: a sua tardia orga-
nlsação, e discórdias quasi permanentes não deixavam, até ha pouco
á critica, margem para um claro exame das condições sociaes, artísticas
G technicas das officinas. Ainda assim, julgamos ter resolvido hoje os
pontos mais dlfficeis do problema no paiz, de Norte a Sul, pela accumu-
lação de documentos inéditos dos sec. XV e XVI, procurados inces-
santemente desde 1882 {Rev, cit., supra) até hoje.
(i) Os mesteres tinham grande influencia politica, como se prova
pelas terríveis revoltas de 1450 e 1453, contra Filipe, o Bom; contra
a casa de Áustria em 1488; contra Carlos V em 1539- Só o mester
dos tecelões de pannos finos -de Bruges punha em campo 30:000
homens. (Búchele, Der Gang des Welthandels im Mittelalter, pag.
148).
ARTE 85
ravam das mesmas duas fontes — commercio e industria —
a sua riqueza inexgotavel (i).
Em sciencla e em Icttras, na cultura do espirito, e na
urbanidade do trato hombreavam esses allemães do Rheno,
da Suabia e da Franconia, com os collegas de Veneza c
Génova, grandes mercadores também, que largavam a es-
crivaninha para envergarem a toga e o talar; assim se fize-
ram temidos na Europa, como diplomatas quasi omniscien-
tes de uma pequenissima republica (2).
Para homens d'este quilate pintaram Van Eyck e Mem-
ling, Ilolbein e Dúrer, os Bellini, Ticiano e Rafael os seus
incomparáveis retratos.
Na peninsula houve um centro florescente, opulento,
com mercadores principescos. Foi Barcelona, que creou o
Consolai dei Mar (3), o primeiro código internacional de
legislação maritima.
Atraz de Barcelona estava a grande industria catalã,
como ao pè de Veneza as oííicinas de Murano, em torno
(i) O Niederdcutscher Bundcsverein, liga do Norte e propriamente
hanseaítca abrangia 77 cidades; a do Sul: oberdeutscher B. 70 cidades;
somma 147 cidades, que dispunham de 600 embarcações de guerra
no mar e nos rios c de uma fortuna superior á de todos os principcs
da Europa junctos! O feudalismo allemão, aliás poderoso, recuou c
cedeu.
(2) Delia diplomazia italiana, dal sccolo XIII ai XVI di Alfredo
Reumont. Firenze, 1857. Vide a pag. 309 e seg. a lista chronologica
dos que vieram á peninsula; a pag. 275 e seg. as indicações das rela-
zioni di Spagna (incluindo Portugal); e em Ranke as ultimas que
foram descobertas sobre Portugal e llespanha (1877). Vol. XXXV e
XXXVI das Obras Históricas, pag. 529 c seg.
(3) As raras edições que ás vezes se encontram nas nossas biblio-
thecas não têm, em geral, valor algum. A que podemos recommendar
é a franceza, traduzida da catalã de 1494 por P. B. Boucher. Paris,
1848, em 2 vol,, 8.° gr.
86 ARTE
de Bruges, de Gante e Antuérpia, successivamente, os mais
celebres teares da Europa, os estaleiros mais bem regidos.
Pois é ahi mesmo, n'essa Barcelona, que vamos encon-
trar individualidades na grande arte, artistas celebres, ao
lado de burguezes cultos e generosos, que os pagam com o
melhor ouro de seus negócios. E ahi e em Valência que
surgem os mais antigos e mais poderosos mesteres da pe-
nínsula hispânica; é ahi que surge a imprensa entre 1470
e 147-1 (O-
Entre nós, tudo honesto, commedido, mas quasi ob-
scuro (2).
Foi esta sempre a nossa opinião desde que se nos offe-
receu ensejo para comparar a vida da nossa burguezia
abastada do sec. XV e XVI, o seu estado de civilisação
com a cultura de espirito e a existência faustosa, artistica
do patriciado estrangeiro da mesma época.
Esse patriciado estava, como vimos, em todos os ofíicios;
estava na grande e na pequena industria e fazia o com-
mercio de grosso e de pequeno trato.
(i) Levou cerca de 20 annos até apparecer em Portugal. Sobre os
mesteres catalães e valencianos trabalha-se ha um século, desde Cap-
many {Memorias, 1779-92) até Blasco 1889: Instituciones gremiales,
su origen y organizaclon en Valência por Luiz Tramoyeres Blasco.
Valência, 1889. 8"» gr., XXIV-444 pag.
(2) Gand tinha no meado do século XIV (i 356-57) 59 mesteres;
no fim do século XV (1476-77) 53. Em 1509 castigava D. Manuel
os -24 de Lisboa, com 4 procuradores somente (!), expulsando-os da
Gamara por causa da matança dos judeus. Góes, Chronica, I, pag. 282.
A precedência dos Estatutos hespanhoes sobre os portuguezes varia,
mas os mais modernos do visinho reino ainda têm um século de avanço;
os mais antigos (catalães e valencianos) dois séculos pelo menos {re-
partos de D. Jaime, I, e doe. dado em Lerida em 1242. Op. cit., pag.
41 e o cap. III. Las cofradias de qfficios (i 276-1400); Vide ainda os
estatutos catalães-limosinos, que temos citado em differentes obras
desde 1881 e 1882.
ARTE 87
Tudo isso nobilitava por igual.
Os trabalhos ultimamente publicados sobre os mesteres
do Sul do Reino (i) não modificaram as nossas opiniões,
exaradas em 1882 em face de um incomparável corpo de
documentos relativos aos mesteres do Norte (2). Não era
encommendando uma dúzia de bandeiras, pintadas com as
imagens dos santos padroeiros, que a arte nacional havia
de florescer.
E n'esses estatutos de corporações é mister distinguir a
confraria (culto, fim caritativo e beneficio da alma: esmola,
doença, enterro e missas) e o grémio, a organisação technica
e artistica, o fim pedagógico e profissional, como hoje di-
riamos.
Repetimos : tudo honesto, muitas vezes medíocre na arte
e quasi obscuro.
(i) Eduardo Freire de Oliveira, Elementos para a historia do munt-
cipio de Lisboa. Lisboa, 1885, Vol. I; vol. II, 1887 e vol. V, 1891.
Eis o resumo: A entrada dos quatro procuradores da Casa dos Vinte e
c Quatro mesteres na Camará de Lisboa é anterior a D. João I, que
somente a reformou, e não instituiu, como geralmente se diz. Foi
cxtincta por Decreto de 7 de Maio de 1834. Os documentos relativos
á procissão de Corpus Chrísti, acto publico em que os olTicios mais se
distinguiam, abrangem as datas 149 3-1 7 29 e representam-os com
certo fausto apenas no século XVIII, para fins exclusivamente devotos
(Freire, Vol. I, pag. 417-444). A grande lista de officios, citados a
pag. 559 e seg. do Vol. V (reforma de Duarte Nunes de Leão, 1572)
não prova senão desagregação, desorganisação. A desordem já era
completa em 1539 (Freire, Vol. V, pag. 562 e seg.). Nas provindas
do Norte reinava também a discórdia (nossos estudos).
(2) São 44 vol. mss. da Bibliotheca municipal do Porto, que abran-
gem três séculos. Fomos nós que os descobrimos e até numerámos,
pois nem numero d'ordem tinham antes de 1877. Não estavam em
nenhuma das secções dos Cat. da Bibliotheca. Fizemos para nosso uso
um Índice de cada um, que sairá brevemente, em publicação do Governo,
além de um índice geral comparado.
88 ARTE
A culminação da personalidade, 1'uomo umversale, tão
caracteristico da Renascença (que em Itália se conta desde
1420) faltou-nos.
Individualidades como o feitor Damião de Góes são
uma prodigiosa excepção (i). E este não se descuidou ; o
seu retrato é de Albrecht Dúrer! — uma maravilha que
foi parar a Vienna (2).
Poucos mais retratos apparecem, porque note-se: falía-
mos aqui não de effigies avulsas (ainda assim raríssimas,
quer em gravura quer em pintura), mas de figuras authen-
ticas em quadros votivos. Modestos donatores figuram ahi,
ás vezes, a um canto da composição, junto do santo, seu
patrono.
Conhecemos, além do vulto de Góes (3), um ou dois em
taboas que serão talvez dos primeiros annos do sec. XVI,
representando muito provavelmente indivíduos da classe
burgueza (4).
Em Flandres, na Allemanha, em Itália o caso é bem
(i) A feitoria de Portugal etn Flandres, Porto, 1885. Como esbo-
ceto de um trabalho maior de que já publicámos capítulos dispersos
em 1877.
(2) Vide a nossa monographia Goêsiana II. O retrato de A. Durer,
Porto, 1879.
(3) Quando dizemos, além do de Góes, não nos referimos ao de-
senho a carvão de Vienna, mas sim a um quadro do primeiro terço do
século XVI em que elle figura como Donator; é o Ecce-homo da Sacristia
de Santa Cruz de Coimbra; descoberta nossa. Estudos na Actualidade,
anno de 1877-1879.
(4) Quadro do Baptismo de Christo na egrcja do extincto convento
de S. Francisco do Porto. Julgamos ter descoberto o nome do doador.
É uma taboa curiosíssima e rara, em que se revela, por excepção, in-
fluencia italiana no principio do século XVI. Talvez podessemos citar
mais outro n'uma pequena capella do Porto, mas estas excepções não
invalidam a affirmativa; confirmam até o dito. Adiante trataremos dos
dois quadros, que não têm ainda despertado a attenção da critica.
ARTE 89
differente. Não eram só quadros aos centos, os maiores e
mais custosos polyptichos: eram capellas inteiras, egrejas,
feitorias, instituições religiosas e civis que esses burguezcs
de Flandres, das bacias do Rheno e do Danúbio e das La-
gunas levantaram, dotando-as (muitas vezes uma única
familia !) com thesouros que causaram inveja ao próprio
Carlos V, ao amigo de Ticiano, a ninguém suspeito de
mesquinho (i).
Os factos expostos parecem-nos concludentes e explicam
uma anomalia que a mais de um sábio estrangeiro tem
causado espanto : como um paiz de heroes se contentou
com galeria histórica tão pobre, que o mais modesto prin-
cipado ou ducado minúsculo da Itália lhe leva vantagem,
quer no sec. XV, quer no XVI !
A iconographia restante dos dous, capitulo inédito da
historia da arte nacional, é a dos reis, principes e grandes
senhores! Summamente interessante, mas com raríssimos
exemplares. Conhecemol-os também. Isso não garantia o
pão a ninguém e encommendava-se lá fora, como a celebre
arvore genealógica que o Infante D. Fernando, filho de
D. Manuel, pagou a Simão Bcnichius por intervenção de
Damião de Góes.
A segunda e terceira questão tem de ser egualmente
liquidada, antes de passarmos ao exame comparado das
series editas e inéditas.
(1) Vid. Archeolog. aríist., fase. IV. Porto, 1877, pag. 16; e a
cada passo nas notas da mesma publicação, Cap. I e II. No appcndice
toda a secção III.
90 ARTE
O destino da pintura histórica não foi glorioso. A tape-
çaria suppriu no sec. XV e XVI a pintura aljresco, á moda
da Itália, como o grande azulejo historiado, monochromico,
substituiu no sec. XVII o panno tecido, polychromico ; mais
tarde appareceu uma variante barata, o panno pintado; é
apenas um tecido crú de cordão, sobre o qual o pintor —
quasi scenographo, estendeu as tintas. Finge o panno de
raz (Arras) para os ingénuos.
Não podemos tratar aqui do grande azulejo, porque
sahe do nosso programma, mas fique aqui consignada a
nossa opinião, sem o menor exagero. E uma convicção
obtida á custa de longos estudos:
Se ha grande arte n'este paiz, de estylo nobre, simples
e puro, grande composição entrando algumas vezes no
dominio da historia sagrada com a inspiração dos grandes
mestres italianos, é ahi, no azulejo; e, facto curioso, surge
n'uma epocha em que ninguém a deveria suppôr (família
dos Oliveiras, primeira metade do sec. XVIII).
Os assumptos, que rarissimas vezes são os da historia
pátria (quando muito os das lendas politico-religiosas) es-
tão traçados por sábios mestres da arte decorativa, senhores
de todos os segredos technicos e artisticos do officio. E
elles vão e vêm, percorrendo o paiz, do Norte a Sul.
Infelizmente, também isso já acabou !
Percorrendo todo o Museu nacional de Lisboa encon-
trámos apenas os quadros que alludem ás emprezas do
mestre de São Thiago Payo Peres Corrêa, e os actos de
profissão de um cavalleiro da mesma ordem, talvez allu-
sivos a um determinado personagem histórico (i).
(i) Catalogo da Galeria Nacional de Lisboa. Edição de 1872 — (as
posteriores, do Museu Nacional, merecem simplesmente desprezo) n."'
254 e 255 ; a profissão n."' 242 e 243.
ARTE 91
Debalde se procurará por todo o paiz, que temos per-
corrido ha uns trinta annos, factos análogos, illustrações
de uma historia de feitos incomparáveis!
O drama da índia, reduzido a uma pequena série de ta-
peçarias por D. Manuel!
A empreza de Tunes, mandada tecer por Carlos V, que
quiz presentear o seu companheiro de armas e cunhado,
o glorioso Infante D. Luiz, com um duplicado.
Emfim, as acções da Africa reduzidas a um fresco muito
modesto na escadaria do paço ducal de Villa Viçosa.
No meio d'estas excepções uma grande quantidade de
tapeçarias pagas nos teares de Flandres e da Itália por pre-
ços fabulosos para traduzirem em vulgar: — imagens fal-
iam por lettras! — historias do Velho e Novo Testamento,
exemplares de virtudes, tirados dos fastos romanos ou
allegorias rebuscadas subtilmente nos romances da Edade
Media.
Vamos desenrolar esses tapetes para um rápido exa-
me (i).
(Continua), h > 'Jl
Joaquim de Vasconcellos.
(i) É elle tanto mais necessário visto que ainda ninguém estudou em
Portugal a relação das tapeçarias dos inventários portuguezes com as de
Madrid, uma enorme collecção (cerca de 200) no Palácio Real, que por
obsequio da mordomia examinámos em 1871 e 1872. L.imitam-se os
nossos eruditos a copiarem as listas uns dos outros, e esquecem que
não ha problemas das artes industriaes, nem sequer das industrias
portuguezas que possam ser explorados com algum proveito, fora do
methodo comparado, e do dominio da arte peninsular. Encerrando os
problemas dentro dos estreitos horizontes de quatro cartapacios pulve-
rulentos, ficam no ponto de vista do Abbadc de Castro. Para que se
trabalha então na remodelação dos estudos históricos da arte em Por-
tugal ha 25 annos?
BOLETIM INTERNACIONAL
ALLEMANHA
JORNAES E REVISTAS.
ISTRIBUIU-SE ha pouco 03.° fascisculo
da luxuosa revista Pa». Insere, entre muitos
outros, um artigo de Manuel da Silva Gayo
sobre a moderna litteratura portugueza, ar-
tigo que no respectivo summario vem, por
engano, attribuido a Eugénio de Castro.
O mesmo fascículo (muito inferior aos
dois primeiros) traz poesias de Otto Julius
Bierbaum, Otto Erich Hartleben, Franz
Evers e Pol de Mont, prosas de Sigbjoern Obstfelder, Henri Albert,
Gustav Kiibl, Caras Sterne, e varias composições artisticas assignadas
por, Cari Stoeving, Toulouse .Lautrec, Fritz von Uhde, Besnard, Se-
gantirii^etc.
» A Neue deutsche Rundschau de outubro insere um notável artigo
de Alexandre Tille sobre Thomas Huxley.
* O n." 36 da hitertiattonale Litteraturberichte traz um estudo de
K. Regenstein sobre o movimento da litteratura franceza n'este anno.
E incompletíssimo esse estudo. Basta dizer-se que K. Regenstein, ao
fallar de livros de versos, cita apenas as Poèsies de Mme. Alphonse
Daudet, Le son d'une Ame, de Louis Legendre, e Regards intimes, de
Charles de Pomairols,
ARTE 93
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
# C. Astfalck : Der Minister (W. Friedrich, Leipzig) ; J. v. BlUcher:
Siegfried v. Waldcnstein (A. Foesser Nachf., Frankfurt a. M.); A Bock
V. Wulfingen: lícrbstblumcn (A. Beyer, Drcsden); C. Busse: Tràutne
(A. G. Liebeskind, Leipzig); E. Eckstein: Kyfarissos (G. Grotesche,
Berlin); K. E. Nicolai: Schuldig (E. Piersons Verl.. Dresden) ; R.
Woerner: Henrik Ibsens Jugenddramen (L. H. Becksche, Múnchen).
PEQUENAS NOTICIAS.
# A casa S. Fischer, de Berlim, vac publicar um novo livro do
conhecido humorista Julius Stettenheim — Heitere Erinnerungen.
# Acaba de apparecer em Berlim uma nova revista d'arte Die
Kunst-Halle, dirigida por Georges Galland.
# Por absoluta falta de espaço, não publicamos n'este numero a
poesia Herbst de Richard Dehmel, nem a prosa Rot de J. Meier Graefc.
# Falleccu em Dresden o notável gravador R. Petzren. Tinha 68
annos.
ERRATA.
A versão portugueza da deliciosa poesia Das grune Wunder, de
Bierbaum, publicada no i ." numero d'esta revista, saiu com uma pe-
quena incorrecção. Onde se lè (pag. i 3): «mas eis que chegou Abril e
»enreitit;ou, Li fora, a vida verde» leia-sc: mas eis que chegou Abril e
creou por encanto a vida verde.
BRAZIL
BIBLIOGRAPHIA.
# Livro Mão, por Figueiredo Pimentel (Carlos Moraes & C.*. Rio
de Janeiro). lia n'estc pequeno livro de versos uma exaggerada pre-
occupação á'épaler le bourgeois. Os themas são, na sua maioria, abso-
lutamente inestheticos; a forma é pobre de esmaltes e melodias. De
quando em quando, uma ou outra nota feliz:
«inda, nitido, vejo o vosso vulto
•surgindo de espiral duma amphora de incenso. . .»
# Suicida, por Figueiredo Pimentel (Fauchon & C.', Rio de Ja-
94 ARTE
neiro). N'este romance em forma autoblographica, o sr. Figueiredo
Pimentel mostra-nos que possue apreciáveis qualidades de romancista.
A sua prosa é, por vezes, vigorosa e dúctil, as suas paisagens cheias
de côr, e os seus caracteres desenhados com firmeza.
FRANÇA
BIBLIOGRAPHIA.
* Le Septsnatre de notre amour, par Edouard Ducoté (Librairie
de TArt Indépendant, Paris). Dois amantes relembram nostalgicamente
os dias vividos — ou sonhados. É por uma noite d'inverno, do longo
inverno que pesa sobre as suas almas. As horas vão caindo, e Sorella,
a amante, vae contando melancholicas historias cujo symbolismo faz
reviver o amor defuncto, disfarçado em roupagens de legenda, e -va-
gueante em paizes de sonho. Le Septenaire de notre amour é um deli-
cioso livro, d'uma fina psychologia e d'uma doce macieza de tintas.
* Les amours de Lyristès, par Lionel des Rieux (édition du «Mer-
cure de France», Paris). Lionel des Rieux é um dos poetas — e segura-
mente um dos mais artistas — do grupo românico. Pertence á nova plêiade
que, saudosa em espirito do sol d'oiro e do paiz claro da Grécia —
volta á terra clássica, n'uma viagem de galeras finas e de triremas leves,
cantando a força e a vida, a belleza e o amor, mas içando por sobre a
flotilha ousada velas de symbolo. Outros cantarão, visto n'um banho
de luz loira, o heroismo forte. Com malicia e graça, elle, poeta moço.
um Lyristès, desfolha epigrammas eróticos, preciosos de forma como
pequeninos vasos para conter aromas, agudos de intenção como concei-
tos lapidares da genuina anthologia grega. Ahi nos caem duas pérolas:
«Regarde ô mon amie en ce miroir d'airain
Et ne t'étonne plus si je reviens demain.»
^ «Lyristès ô Cypris t'offre modestement
Sa clepsydre. Sois douce à ce pieux amant.
Frequente sa maison solitaire ô déesse
Et favorise un coeur qui t'honore sans cesse.
Qu'il possòde Rhydone et tu verras sa main
A ton temple vouer une image d'airain.»
* UAlmanach des Poetes pour Tannée de 1896 («Mercure de
France» Paris). N'este voluminho lavado e amável, doze poetas fran-
ARTE 95
cezes e belgís — Robert de Souza, André Fontaínas, André Gide, A.
Ferdinand Herold, Alber Mockel, F. Vielc-Griffin, Gustave Kahn,
Saint-Pol-Roux, Henri de Rcgnier, Adolphe Retté, Charles Van Ler-
berghe e Emile Verhaeren — cantam etn gemmados versos os doze
mezes do anno. As illustrações (de Augusto Donnay) não deixam de
ser graciosas.
* Le Théatre Moderne en Danemarck: Edouard Brandes; prefacio e
traducçâo pelo visconde de Collcville e Fritz de Zepelin (Albert Savine,
Paris). As litteraturas do norte, tão munificentes de extranhas sugges-
tões, continuam a captar a attenção de todo o mundo por via das tra-
ducções francezas. Da litteratura dinamarqueza são já hoje bem conhe-
cidos os nomes e as obras de Jacobsen, Bang, Georges Brandes e Dra-
chman. Agora, o visconde de Collcville, de coUaboração com Fritz de
Zepelin, acaba de nos revelar um novo escriptor — Edouard Brandes.
Le Théatre Moderne en Danemark é um volume composto de quatro
dramas do referido escriptor: Une Visite, Sous la Loi, Les Fiançatlles
e Les Rcinèdes. No prefacio, além d'uma analyse d'estes dramas, MM.
de Colleville e de Zepelin, fazem um quadro, rápido mas interante,
da moderna litteratura dinamarqueza. Como Ibsen, Edouard Brandes
tem pouca sympathia pela sociedade, pela coUectividade; o que o inte-
ressa é o individuo isolado ao qual exige o mais completo e elevado
desenvolvimento. Também como Ibscn, Brandes não crê na moral social,
que tem por base o egoismo mal comprehendido, nem na moral pes-
soal, que não é em verdade uma moral mas um aggregado de reme-
diosinhos convencionaes. Edouard Brandes é um innovador e um inno-
vador de mérito. Nas suas peças são superiormente tratados os mais per-
turbantes e complicados problemas modernos. Ás vezes, o philosopho
prejudica o artista, mas este tem força bastante para, de quando em
quando, fugir á tyrannia d'aquelle, mostrando-se admirável, por vezes.
* La Frise du Temple, por Henri Mazel (Bibliothêque Artistique et
Llttéraire, Paris). La Frise du Temple é uma pequena mas amabilissima
collecção de poemas em prosa, cheia de ourivesarias raras, de soes
llammantes e aguas damasquinadas. N'este volume, Henri Mazel mais
uma vez revela a sua sympathia artistica pelos primeiros séculos da era
christã, e pelas communicativas, luminosas paisagens do meio-dia da
França, d'esse paiz d'oc tão suggestivamentc povoado de torres, aque-
ductos e templos cm ruina.
* La chambre blanche, por Henry Bataille («Mercure de France»
Paris). E um volume de commovidos versos crepusculares, em que
cantam e choram adágios de saudade, melancólicas recordações de aspe-
ctos rústicos, abandonos de almas que o poeta acolhe fraternalmente,
96 ARTE
queixas das coisas, que elle sabe escutar e traduzir, vibrando essa corda
actual e nova d'uma humanidade que, sentindo por tudo, a tudo se
estende e tudo ama, os homens e os brutos, a natureza renascente e
viva, assim como o que pareça ou seja inanimado.
* Enlre deux Airs, por Willy (Fiammarion, Paris). É, sob o seu
aspecto leve, e sob a sua adejante ironia, um livro de verdadeira critica
dramática e musical. N'este volume de chronicas, Willy (pseudonymo
de H. Gautier Willars), sob a mascara da ouvr^use du cirque d'été com-
menta e critica partituras, librettos, creações de theatro e de opera,
etc, traduzindo com viva independência e desenvoltura as suas impres-
sões sobre o valor das obras e sobre a sua execução por parte de can-
tores, actores e orchestras — n'uma serie annual de recitas e concertos
— de maio de 1894 a maio de 1895.
* Poèmes et foésics — por Francis Villc-Griffan (Paris, edic. da
Sociêté du Mercure de France — iSçy). Este volume encerra o que de
mais bello e característico tem publicado o auctor. Podemos dizer que
resume a sua obra feita.
Lendo-o, vemos o Poeta revelado completamente, sob o duplo aspecto
do pensamento, do sonho d'artc, e da technica: como um symbolista da
Vida, e como um raro instrumentista do verso livre. São realmente
estes os dois aspectos dominantes sob que esse livro se nos impõe.
Uma paisagem, um quadro de natureza ou d'arte, não vêm n'esse livro
dados apenas pelo que são, directa e proximamente, pelo que tenham
de pittoresco ou de decorativo, limitados no tempo e no espaço. São ou
tornam-se aspectos e revestimentos d'um pensamento constante de eter-
nidade ou de universalidade atravez do angulo do ephemero e do pas-
sageiro, é esse o pensamento e a emoção que lhe despertam as coisas.
E estas são, àrebours, como que a reducção e os symbolos vivos, reaes
das idêas e dos sentimentos do Poeta — assim, vemos que, egualmente,
sobe da realidade concreta ao pensamento da Existência — e vê a Vida
microscomicamente reflectida no finito do ser ephemero ou da appa-
rencia transitória.
Ent,re os seus poemas, a Chevauchée d'Yeldts ha de sempre encan-
tar-nos pela belleza d'esse symbolo da Vida, e pelo caprichoso e seguro
corte do verso.
* Le Sceptique loyal, por Léon Riotor — (Paris — Bibliothéque ar-
tistique et littéraire — R. Bonaparte, 31 — 1895). O auctor d'este livro
publicou já: Le fécheur d'a7tguílles, Sur deux Nomarques des lettres, Le
pressentiment, Les enfers Bouddhiques, Les raisons de Pascalin, Noce
Bourgeoise, L'Aini tttconnu, e Le Parabolain, livro a que Sceptique
loyal serve de complemento. Da leitura da sua obra, e agora especial-
ARTE 97
mente, da do Sceptique loyal, fica-nos a impressão d'um espirito dolo-
rosamente impressionado pela actual realidade da vida social, e ancioso
por vêl-a melhorada, transformada. Mas emquanto outros vão atraz de
utopias doiradas, illudidos sobre a realidade pelo encanto ou pela am-
bição do próprio sonho, elle vê tudo com olhos de sceptico, mas de sce-
ptico activo, que não quer capitular perante a Vida, e desdenhar inter-
vir por não saber ou não ousar. Vê o mal, e aponta-o ; duvida da cura,
mas tenta-a. O caracter social dos seus livros pôde despertar um vivo
interesse, interesse suspenso, no entanto, e hesitante perante o seu tom
simultaneamente apostólico e desencantado.
REVISTA DAS REVISTAS.
# Revue blanche [6.* Sinnée — n." 59 — i 5 Novembre 1895). A notar
especialmente, n'este numero: as memorias de Debagori-Mokrievitch
sobre Baliounine, sobre a ultima phase da vida do revolucionário russo,
quando installado em Locarno, junto do lago maior.
Depois, os artigos: Quelques éléments constitutifs de la, personnalité
de Baptiste, por Jean de Mitty; Jules Soury, por Gustave Kahn; AÍíí-
morias do general Rossignol (continuação) ; correspondance de Kristia-
nia, por K. Hammer e Th. Natanson; o artigo sobre o Theatro livre,
por Coolus. — Este numero da Revue blanche publica três desenhos de
Ch. Maurin. O n." 60 — do i.° de Dezembro — publica um interessante
artigo: Henry V a-t-il voulu régner?, cujo texto vem acompanhado de
documentos inéditos que o auctor — M.-L. Baragnon, insere, pelo seu
interesse histórico.
Alem d'esse artigo, notamos no n." 60 da Revue blanche: Paul Cé-
zanne, artigo de Th. Natanson; Memorias do general Rossignol (conti-
nuação); Feuilleton philosophique, por Jules de Gaultier; chronique de
la littérature, por Lucien Muhlfeld. — A Revue blanche publica n'este
numero um retrato do Conde de Chambord, por F. Vallotton.
* L'Ermitage — (6.* annce, n." i i — Novembre 1895) — Realmente
interessante, este numero. Les Bains de Bade, fragmentos do manus-
cripto do florentino Poggc, publicados por Boylcsne; Les Couronnes
merveilleuses, de Ed. Pilon; o artigo Cyclc Wagnérien de Septembre
(Munich, 1895), ^^ Hassé, dão ao numero notável relevo, accentuado
ainda pelas poesias de Maurice Magre e Vielc-Griílin, e pelas chroni-
cas. D'estas, destacamos: a de Ed. Pilon — Les poèsies ; e a de L. P. de
Brinn'-Gaubast — Littérature poriugaise — cujo assumpto é o Sagramor
de Eugénio de Castro.
98 ARTE
PEQUENAS NOTICIAS.
* A redacção do (.(Mercure de France» dirigiu aos principaes escri-
ptores do mundo uma circular em que se faz a seguinte pergunta:
Quelle est votre opinion sur Alexandre Dumas? As respostas serão pu-
blicadas no próximo numero do <iMercure»,
* O espirituoso desenhador parisiense H. G. Ibels vae collaborar
semanalmente no Gil Blas.
* Os jornaes de Paris annunciam para breve uma exposição do no-
tável aquafortista Felicien Rops, a qual ha de ter logar no Salon des
Cent.
* Henri Mazel deixa, em janeiro próximo, a direcção de UErmi-
tage. Será substituido por Edouard Ducoté.
* La Librairie Dentu publiera, en Janvier, sur lò plan de la Tétra-
logie du même auteur, une édition classique, par Louis-Pilate de Brinn'
Gaubast, des Maítres-Chanteurs de Richard Wagner. Comme la Tétra-
logie aussi, cette édition será enrichie d'une étude critique et d*un com-
mentaire musicographique de notre collaborateur Edmond Barthèlemy.
-A.
* A propôs de ce dernier, on nous fait remarqucr qu'en notre der-
nier fascicule, nous avons omis de le mentionncr comme le traducteur
du Sartor resartus de Thomas Carlyle, en publication au Mercure de
France. — A.
* L'éditeur Chamuel annonce, pour paraitre le i 5 Janvier, une
três forte plaquette de luxe: Petites Proses. EUe est signée de Georges
Oudinot, et présentée par une Préface de Louis-Pilate de Brinn'Gau-
bast. — A.
GRÉCIA
PEQUENAS NOTICIAS.
* Acaba de ser publicado nos jornaes athenienses o relatório do
architecto allemão Durm, encarregado pelo ministro Tricupis de estudar
a maneira de consolidar as ruinas de Parthenon. No mesmo relatório o
referido architecto occupa-se largamente da restauração de Erechteion.
* Succedem-se, dia a dia, as descobertas archeologicas na Grécia.
Nas escavações ultimamente feitas pela Sociedade Archeologica d'Athe-
nas, encontrou-se uma grande serie de construcções com columnas e
galerias. Os archeologos julgam que essas construcções formavam o
Megaron, edifício descripto por Pausanias. Nas escavações feitas pela
mesma Sociedade em Lycossura foram também descobertos alguns bustos
coliossaes, obra de Domophonte, e um templo de Pan.
ARTE 99
# Uma revista allemâ dá conta dos preços primitivos d'algumas
obras primas da arte grega. Apelles recebeu vinte talentos d'oiro (cerca
de duzentos sessenta e quatro contos de réis) pelo retrato de Alexandre
Grande, que a cidade d'Epheso lhe encommcndou. Os frescos pintados
por Zeuxis d'Heratlea no palácio do rei Archelao I, da Macedónia,
foram pagos ppr dezenove contos. Muasonio d'Helatéa deu vinte e dois
contos por um quadro de Aristides, chefe da eschola thebana^ repre-
sentando uma batalha contra os persas.
HESPANHA
BIBLIOGRAPHIA.
* Los Benedictinos de Monforte, por D. Antolín López Peláez (E.
Carré, Coruna). O novo trabalho do nosso distincto collaborador D. An-
tolín López Peláez, magistral de la S. I. C. de Lugo, é uma interessante
monographia sobre a famosa ordem de S. Bento e, em especial, sobre
os frades do convento de Monforte. Todo o livro é cheio de curiosís-
simas e edificantes informações, merecendo especial menção o Prefacio
e o capitulo La Mitra de Fuego.
# Theoria dei Derecho, por D. Ubaldo Romero Quinones (Diego
Pacheco Latorre, Madrid). O caracter especial d'esta revista inhibe-nos
de examinar aqui o novo trabalho do illustre escriptor Romero Quino-
nes, de quem publicaremos em breve uma novella inédita.
INGLATERRA
REVISTA DAS REVISTAS.
# The Revievò of ReviewS (Nov. 15 — London — Mowbrày House,
Norfolk st. — Strand, w, c. 1895). — Esta revista ingleza resume, tran-
screve ou commenta tudo quanto de mais curioso e importante publi-
cam as revistas do mundo. Alem d'isso publica, em cada numero, na
secção — The progress of the world — uma resenha critica universal de
todos os acontecimentos sociaes, políticos, gcographicos etc. acompa-
nhada de retratos. Insere, numero a numero, um diário e obituário do
mez anterior, e, n'um capitulo especial, estudos biographicos e crí-
ticos d'altas personalidades da Sciencia, da Arte, da Philosophia, etc,
etc. Isto, além dos artigos destacados, de caracter social, politico ou
4
ioo ARTE
religioso, das criticas littcrarias, e da revista mensal de livros e publi-
cações inglezas.
N'este numero de Novembro encontramos um longo estudo psycho-
logico, biographico e critico sobre Herbert Spencer, estudo que vem
acompanhado d'um bello retrato. — Na secção Leading ariicles (prin-
paes artigos), das outras revistas, dcperta-nos maior interesse a noticia
que se refere ao pintor Lukes Fildes e á sua obra (a propósito da
monographia que sobre este artista publicou The art annual), e, depois
d'esse, o artigo intitulado The religion of music — onde encontramos
traços biographicos do grande pianista e regente d'orchestra. Charles
Hallé, ha pouco fallecido — ; o commentario ao artigo de Tolstoi na
Contetnporary Reviezu, — sobre a perseguição aos Dookhobortzy ou Qua-
kers russos; finalmente, o artigo Poetry in the feriodicals, revista das
principaes poesias insertas em jornacs inglezes.
* The Academy — (n." i 229 — November — i 895. — Chaucery Lane,
27, London). Publica n'este numero, entre outras coisas, uma critica
aos Essays and studies de J. Churtou Collins. Este livro é interessante,
sobretudo pelo estudo acerca de Shakspearc e a sua obra — thema eterno
de critica.
Insere ainda este numero da Academy o artigo que o nosso amigo
Prestage publicou em resposta a outro de Lionel Johnson acerca das
«Letters of a Portuguese Nun». No próximo numero da «Ar/e» havemos
de referir-nos ainda, no logar competente, a este interessante assumpto.
Nos últimos números da Academy encontramos ainda um curioso
artigo critico sobre alguns livros de versos ultimamente publicados em
Inglaterra: Poems and sonnets de H. E. Clarke, Flamma Vestalis, de
Eug. Mason, e The iwo Thrones, de J. A. Goodchild.
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
* No mez de Novembro, os livros de maior successo entre o publico
inglez foram: The Sorrows of Satan, de Marie Corelli; The chronicles
of Count António, de Anthony Hope; The Men of the Moss-Hags, de
R. Crocket; — isto entre livros de litteratura e romance histórico; em
theologia e matéria religiosa, publicou-se The Teaching of Jesus, de
R. F. Horton; em hlogra^g^úai, John Stuart Blackie, por Anna M. Stod-
dart; em historia, Westminster^ por sir Walter Besant.
Embora sem o successo publico dos anteriores, mas acolhido por
todos os homens de lettras e espíritos cultos — publicou-se o volume
«Anima Poetae», notas inéditas de Samuel Taylor Coleridge, editado
por seu neto mr. Ernest Hartley Coleridge.
ARTE loi
PEQUENAS NOTICIAS.
* No próximo mez de janeiro deve appareccr cm Londres o primeiro
numero d'uma revista internacional, — Cosmopolis.
* Morreu em Londres o conhecido critico d'arte, George Redford.
* O notável poeta francez Stuart Merril tomou, ha pouco, a inicia-
tiva de promover uma manifestação dos principaes cscriptorcs do mundo,
manifestação que tinha por fim implorar da rainha Victoria d'Inglaterra
a commutação da barbara pena infligida a Oscar Wilde, o grande roman-
cista e esthcta inglez.
Respondendo á adhesão dos directores d'esta revista, eis a carta que
Stuart Merrill acaba de dirigir a Eugénio de (>astro.
«Marlotte, s'm — 4 dcc. 91;. — Monsieur et cher Poete. — Je suis heu-
reux de vous apprendre qu'Oscar Wilde va être transfere dans une
nouvelle prison ou il aura la liberte d'écrire et ou il s'occupera de tra-
vaux de jardinage.
«La pétition ne será donc pas presentée à la reine d'Angleterre,
puisque la vie de Wilde semble sauve.
«Je vous remercie néanmoins de votre généreuse initiative, et je
compte sur vous dans le cas ou Ic três grand écrivain qu'est Wilde
serait de nouveau gravement exposé aux sevices des geoliers.
«Mais qu'elle cst basse, notrc époque, n'est ce pas? ou Ton choisit
expressemcnt un artiste pour le charger de Texpiation des vices de ses
contcmporains! Et que nous sommes loin des siècles d'Italie ou les
republiques condamnaient à mort un pcintre coupable d'avoir detruit
sa propre ocuvre, et ou un Cellini échappait à toute vindicte parce qu'il
faisait de bcUes coupes!
«Recréons donc, à votre exemple, cher poete, une Internationale de
Tart; autremcnt. . .
«Mcrci encore, de tout cocur, et — Bien à vous, — Stuart Merrill.»
* Morreu em Hobarttown a escriptora Mrs. Louisa Meredith, a
ngrand old Lady ofTasmama.»
# Encontramos em diversas revistas estrangeiras as mais amáveis
referencias a uma biographia de Renan ultimamente publicada em Lon-
dres (Methuen & Co.) por Mrs. Darmesteter.
ITÁLIA
BIBLIOGRAPHIA.
# Anima Sola, por Nccra (C Chiesa e F. Guindani, Milano). Com
103 ARTE
este, são já quinze os volumes publicados por Neera, pseudonymo da
notável escriptora lombarda, Anna Radius. Anima Sola, jornal intimo
d'uma actriz de fama, é um livro de delicada psychologia, maravilhosa-
mente escripto.
N'um dos últimos capitulos, a prosa — elegantissima e vigorosa — c
entrecortada por versos encantadores :
«Io dissi aironda:
perche baci sempre cosi lo scoglio?
non vedi, ch'é insensibilc, non vedi?
le tue parole,
le soavi parole che gli mormori
vanno perdute sul duro macigno;
bacia le rose!
esse ben ti sapranno rispondere
morbide col profumo dei petali.
Disse a me Tonda:
Mi guida un alto destino che ignoro;
dare, dar per sempre senza riccvere:
Tumano fango
toccare e ognor rifarmi pura:
pródiga, altera, semplice, imcompresa
passo ed oblio,
un gran precetto lasciando ai mortali:
— NuUa chiedete: amate per amare! —
* Le Poete de la mort, por Giuseppe Gramegna (Bibliothèque des
Modernes, Paris). Pequeno estudo sobre Leopardi.
PEQUENAS NOTICIAS.
*' Publicaremos no próximo numero uma curta composição inédita
de Neera: La Chiave.
* Os jornaes italianos referem-se com louvor a uma nova collecção
de novellas de Emma Boghen Conigliani, intitulada Nella vita.
* foram vendidos em leilão os quadros antigos que constituíam a
preciosa galeria Scarpa, de Milão.
# O illustre critico Giuseppe Depanis, está concluindo um trabalho
sobre o Annel do Nibelung, de Wagner.
# O moço escriptor italiano Armando Pappalardo terminou, ha
ARTE 103
pouco, um novo romance, Uultimo amante, que será publicado breve-
mente no conhecido periódico Don Marzio.
* N'um dos últimos números do Fortunio, de Nápoles, Gennaro de
Mónaco aprecia nos mais lisongeiros termos o bello livro de Vittorio
Pica, L'arte Europea a Vene^ia.
PORTUGAL
BIBLIOGRAPHIE.
Eros, par J. M. Greenfieid de Mello (M. Gomes, Lisboa). Pocme
composé de deux chants, que leur auteur appelle des «jornadas». Dans
la première, il nous dépeint Torigine et Tavilissement de TAmour dans
le coeur de rhomme; dans la seconde, Texaltation ou transfiguration de
cet Amour terrestre en TAmour de Dicu et en Dieu, transfiguration qui
s'opère au moyen de la contrition.
LE PORTUGAL X l'ÉTRANGER.
* A la suite d'une conversation qu'il vient d'avoir avec la dírectrice
de La Nouvelle Revue, il parait que Louis-Pilate de Brinn'Gaubast s'est
chargc d'écrire trois études, destinées à ce périodique, sur João de Deus,
Thcophilo Braga, et Eugénio de Castro. Notre Ami nous écrit aussi
que Madame Adam, enthousiasmée par le voyage qu'elle a fait récem-
ment en notre Portugal, prepare sur ce pays un livre qui formerait le
pendant de ses oeuvres sur la Hongrie et sur la Grèce : Tidée fondamen-
tale serait une conparaison de la Grcce et du Portugal, en tant que ci-
vilisateurs.
* Nous trouvons, dans le Mattino-Siipplemento (de Naples), une
scène de Bel/ciss, traduite en italien par M. Vittorio Pica, et acompa-
gnée de la note suivante : "Grace à Toriginalité exquise et raffinée de ses
dernicres oeuvres, le jeune poete portugais Eugénio de Castro a réussi
à attirer sur lui comme notre d'Annunzio, Tattention et Tadmiration
des plus grands critiques de TEurope. Voici que de son magnifique
pocme dramatique en prose, Bel/dss, reine de Saba, une traduction vient
d'ctre achevce par notre ami et coUaboratcur Vittorio Pica, traduction
qui será publiéc en un trcs bref délai, dans Télégante collcction-diament
Eratelli Treves, avec une longue étude sur Tceuvrc tout entier du genial
écrivain de Coimbrc. A titre de précieuse primeur, nous donnons de
cette traduction, exécutée par notre ami ami avec un soin tout amoureux,
quelques-unes des pages les plus belles et les plus caractéristiques».
104 ARTE
# Dans son numero de novembre, UErmitage a reprodult Tarticle
que notre cher confere L. P. de Brinn'Gaubast avait publié dans La
revue blanche, sur le Scígramor d'EugenIo de Castro.
* Le 3.^116 fascicule de Pan, qui vient de paraitre, insere quelques
notules de Manuel da Silva Gayo sur la jeune littérature portugaise.
Au sommaire, ces notules se trouvent attribuées à Eugénio de Castro:
signalons simplement Ferreur.
# Le Journal Stamboul, qui est comme Ton sait, le plus grand et
le plus ancien des journaux français du Levant, va publier successive-
ment, dans ses Supplemenls littéraires, des traductions en vers français
d'après Anthero do Quental, João de Deus, Guerra Junqueiro, António
Feijó, Alice Moderno, Júlio Brandão, etc. Ces traductions, dues à la
plumc de MM. Achille Milllen et Philéas Lcbesgue, seront préscntées
au public par Louis Pilate de Brinn'Gaubast, lequel y joindra des no-
tices sur chacun des poetes traduits.
ECHOS.
# On annonce comme prochaine la rcapparition de la Revista d'Hoje,
dirigée par Júlio et Raul Brandão.
* Alberto Pinheiro écrit les dernières lignes d'un petit roman : Flor
do Mysterio — (Fleur de Mystère).
* En janvier será publié le nouveau livre de Guedes Teixeira: Mo-
cidade perdida — ( Jeune s se perdue).
* Júlio Brandão, le poete des Saudades, travaille présentement à
un drame, qu'il se propose de faire représenter au théatre D. Maria, de
Lisbonne.
# L'éditeur Augusto d'01iveira, de Coimbra, va mettre en vente une
nouvelle publication, — la Bibliothèque Internationale, dont le but est
de populariser les chefs-d'oeuvre de toutes les littératures, anciennes et
modernes. II paraitra chaque móis deux volumes (à cent rs.). La Biblio-
thèque Internationale será dirigée par Eugénio de Castro.
SUISSA
PEQUENAS NOTICIAS.
# O editor parisiense L. Borel acaba de publicar na sua agradável
iCollection Chardon Bleun uma versão franceza da encantadora novella
4e G. Keller, Roméo et Julieite au Village.
ARTE 105
# Publicaremos cm breve um estudo do dr. Robert Saitschick sobre
a moderna liltcratura suissa.
# N'um dos últimos números do National Sutsse vem um artigo do
notável critico austríaco William Ritter sobre o ultimo trabalho do
nosso correspondente em França. Eis o final do artigo de William Rit-
ter: «Ce volume est une bonne traduction de Wagner pour qui ne peut
le lire dans Toriginal ; voilà tout le bagage que nous recommandons au
néophyte qui brúle du désir de pénétrer les arcanes de la pensée du
dieu universel, Wagner.
«Reste à savoir quclle traduction choisir. Or voici justement qu'il
vient d'en paraitre une excellente de la Télralogie, enriehie d'un com-
mentaire un peu excessif mais toujours intéressant. L'auteur, M. Louis
Pilate de Brinn'Gaubast a eu jusqu'ici deux spécialités : Wagner, et la
littérature portugaise. Sa traduction de Wagner seule nous importe au-
jourd'hui. Veut-on eniin se faire une idée un peu exacte de rinouí poete
dramatiquc que les aveugles seuls ne découvrent pas derricre Tun des
plus prodigieux musiciens de tous les temps, ouvrez le volume de M. de
Brinn'Gaubast à Tune ou Tautre des deux sccnes que les inlelligents
directeurs de théâtre ne manquent pas de couper à chaque représenta-
tion morcelée du quadruple drame, c'est-à-dire la grande sccne entre
Wotan et Frlcka suivie de celle entre Wotan et Bríinhilde au seconct
acte de la Walkyrie, et celle entre Wotan et Erda au troisième acte de
Siegfried. II faut remonter jusqu'à Eschyle pour trouver rien de com-
parable. On se sent en présence de quelque chose de surhumain. Ces
deux scènes, lues sans aucune explication de ce qui precede et de ce
qui suit, ne sont, il va sans dire, intelligibles qu'en partie ; n'importe,
elles suffiront, je crois, pour donner à tout êtrc un peu intellecluel et
susceptible de vibrer à du drame sublime, Tenvie de lire d'un bout à
Tautre cette traduction; et qui Taura lue voudralire le commentaire.il
y a une huitaine, la curiosité m'a pris de contrôler le texte de M. de
Brinn'Gaubast, et j'ai suivi une représentation de Siegfried sur sa tra-
duction. II m'a été impossible de la prcndre en faute. Cest impeccable
et c'est pourtant une traduction française, alors que souvcnt chaque
mot de Wagner implique dix sens diflerents également plausibles, ce
diable d'homme ayant tenu à nous suggérer à la fois toutes les idées
susceptibles d'enri.chir la génese et la signification mythiqucs de ses
héros et de leurs actes. II a en français déjà des milliers de voeté écrit
lumes sur Richard Wagner ; aujourd'hui cette bibliothèque est devenue
inutile à qui ne veut pas devenir un spécialiste de cette cause et pour
ma part je la réduirais volonlicrs à quatre ou cinq volumes, au premier
rang desqueis ceux de MM. Chamberlain et de Brinn'Gaubast>».
ARTE ^7
TURQUIA
PEQUENAS NOTICIAS.
# N'um dos próximos números publicaremos um interessante artigo
sobre a litteratura turca na actualidade.
# São injustos os que, lendo os tclcgrammas em que a Havas tem
dado conta da interminável serie de morticínios ultimamente perpetra-
dos na Turquia, suppõem que este luminoso paiz não passa d'um covil
de bárbaros. Eis uma pequena noticia d'um jornal de Constantinopla:
«Le deuxième concert symphonique donné samedi dernier au Sum-
mer-PalaceàThérapia, a obtenu un franc succés. Le programme compre-
nait un choix três heureux de morceaux, executes avec toute la perfe-
ction voulue, et dont plusicurs ont été bissés : on a particuliòrement
goúté la Vil"* symphonie de Beethoven, la marche fúnebre du Crépus-
cule des Dieux, de Wagner, la II."" Rhapsodie de Listz, etc, etc».
# N'um dos últimos números do Malumat, vem um interessante
artigo acerca de Edouard Chester, o activo e intelligente director do
Stamboul, grande jornal franccz que se publica em Constantinopla.
N.° 2— DEZEMBRO de 1895
COIMBRA — IMPRENSA DA UNIVERSIDADE
*» /•
. OUj^ ^^^'Ò^^ LMí>sâÍ^
/^ ^
O o-
Co«ie ^o^erí de zMontesquiou-Fe^ensac
o CONDE ROBERT DE MONTESQUIOU-FEZENSAC
A casos curiosos de prophecia psychologica. Ap-
parece um grande poeta cuja obra manifesta sen-
timentos tão desconhecidos e intransfundiveis
como os dum habitante de qualquer remoto pla-
neta, ou um grande romancista que cria caracteres,
cujo modelo ninguém encontra á superfície da terra.
Os contemporâneos assobiam-n'os, ou voltam-lhes indiffe-
rentemente as costas e esses artistas morrem obscuros e
pobres. Mas passam-se annos, ás vezes um ou dois sé-
culos, e um dia chega em que aquelles que negaram a
verosimilhança aos personagens do romancista os veriam,
se podessem resuscitar, feitos carne nos próprios netos ; e
uma geração surge que encontra voz para a sua alma nos
poemas que pareciam occos e doidos aos seus antepassa-
dos. Essas vestes que então não serviam a ninguém, de-
io8 ARTE
pois de estarem por muito tempo inúteis no fundo d'um
guarda-roupa, encontram emfim corpos da medida porque
tinham sido cortadas.
Com um pouco de imaginação e de amor do mysterio
poder-se-ia ver n'estes factos um dom sobrenatural de
vaticinio. Infelizmente, as tendências poéticas do nosso es-
pirito teem de ceder o campo a uma explicação simples e
repetidíssima. Se o homem de génio esboça por vezes a
psychologia dos seus remotos descendentes é que o seu
cérebro attingiu uma grande evolução superior ao dos
seus contemporâneos fazendo d'elle um cidadão do fu-
turo.
E conhecidíssimo o caso de Sthendal. Condemnado no
seu tempo pelos criticos que achavam árido e incorreto o
«eu estylo, abandonado pelo publico que não se reconhe-
cia na humanidade que elle punha em movimento, o au-
ctor de Le rouge et le noir é nos nossos dias o venerável
padroeiro da ordem dos complicados. Os criticos reconhe-
cem que essa prosa secca e precisa é eminentemente apta
-para a analyse psychologica, e uma numerosa mocidade
vê um irmão nesse Julião Sorel em quem a actividade
irreflectida e espontânea e a forte sinceridade dos .senti-
mentos se achavam quasi abolidas em beneficio do poder
de introspecção.
O género de sensibilidade de que o Conde Robert de
Montesquiou-Fezensac é um caso extremo também se
achava vaticinado ha bastantes annos.
Numa novella de Theophilo Gautier, La toison d'or,
ha um excêntrico que vive perfeitamente desinteressado
do seu tempo, entregue á contemplação exclusiva das obras
d'arte e que «á força de viver nos quadros e nos livros
tinha chegado a não achar a natureza verdadeira». E^ste
curioso personagem, sem ser propriamente um poeta ou
um pintor, era um finíssimo conhecedor de pintura e de
ARTE IL09
poesia, comprehendcndo admiravelmente os typos fixados
nas obras dos mestres mas incapaz de os distinguir e amar
na vida real. «Jín un mot sil eúi été peintre, il aurait fait
des vignetles sur les vers des fioèies; s'il eãt été poèíe il eúi
fait des vers sur les tableaux des peintres».
Esta psychologia era prophetica, mas a realisação exce-
deu muito a prophecia. Ter os quadros como único motivo
de inspiração poética é já significativo, mas é ainda incom-
pleto. Parece que a natureza, vendo em meio este bello e
extravagante edifício, resolveu zombar da timidez do ar-
chitecto e acabar a obra cingindo-se escrupulosamente ao
plano que ella deixava adivinhar; e, levando essas indica-
ções até ás suas extremas consequências, creou o auctor
de Les chauves-souris, e de Le chef des odeurs suaves. O
poeta imaginado por Gautier teria feito versos sobre as
creações dos pintores; este poeta real fez isso e muito mais:
— uma parte considerável dos seus poemas é inspirada em
poemas.
Escusado é declarar que não se trata aqui de «pastiches»;
essa ideia é completamente excluida pela lógica do que
acabo de dizer. Mas também a palavra paraphrase não ex-
prime rigorosamente a feição de alguns d'esses poemas.
Eis aqui que está n'esse caso:
ALTERNANCE
Oh! que Vátm est troublée à Vadieu d'un f>restigel (i)
Le violon frémit comms un cceur quon afflige (2).
Valmore avait clame, Baudclaire répond.
Ainsi le cocur à Tâme, et, de loin, correspond.
(i) Marcelliiic Desbordes Valmore.
(2) Ch. Baudelaire.
fio ARTE
Le violon frémit. — Oh ! que Tâme est troublée !
Le prestige est enfui. — Le coeur est affligé.
L'écriture des cieux en est toute tremblée,
Et le chant des oiseaux semble mal rédigé.
Oh ! que Tâme est troublée ! — Un prestige s'envole !
Le coeur est affligé ! — Le violon frémit. . .
De poete à poete un alexandrin vole,
Et de trouver la rime à Tautre s'en remit.
Prestige, dis adieu ! Troublez-vous, ame, afflige
Toi coeur! Et violon fremis! — Et nous, prestige
Enfui, coeur affligé, Tâme troublée allons
Entendre tristement fremir ces violons (i).
A obra do conde Robert de Montesquiou abunda em
trechos da natureza d'este, em paraphrases e em apotheo-
ses de poetas; e todavia n'esta bella poesia da poesia nada
ha que se assemelhe a parasitismo. O que haverá de mais
pessoal que a degustação litteraria? E porque razão ha de
esta espécie affectiva ter menos direito á expressão do que
qualquer outra? Um poeta que tenha, como Leconte de
Lisle, a paixão dos aspectos grandiosos da natureza, dar-
nos-á uma quasi hallucinação de paizagens tropicaes, de
florestas virgens cheias d'um vasto e emballante rumor
e em cujas clareiras se encontram lagos onde reina a tran-
quilla felicidade do esquecimento. Um poeta obcesso, como
Baudelaire pela curiosidade dos subterrâneos mysteriosos
da alma, onde
Mainte fleur épanche à regret,
Son parfum doux comme un secret,
achará a forma poética das penumbras psychicas e dos
estados mórbidos da consciência. Um poeta metaphysico,
(i) Les chauves-souris.
ARTE 1 1 1
como Anthero do Quental, dir-nos-á o que soffre o seu
espirito na atmosphera de abstracções que lhe serve de
mundo real; e um poeta como o que estou estudando,
para o qual a arte é interesse supremo, é natural que nos
conte as visões do mundo artificial em que anda refugiado.
A sensibilidade do conde de Montesquiou é restricta mas
intensissima. O seu talento sente-se contrariado fora do
sonho evocado pela pintura, pelas artes decorativas, pela
grande musica e pela poesia. Mas este mysticismo parti-
cular evapora-se abundantemente da sua obra, rico de to-
das as nuanças que separam a grave religiosidade d'uma
subtil, exquisita e aristocrática sensualidade. Para justifi-
car a minha affirmação, transcrevo duas pequenas amos-
tras destes extremos da escala.
Pianiste des nuits, admirable malade,
J'organise ton nom, délicieux Chopin ;
O toi dont barcaroUe et nocturne et ballade
S'argentent sur le saule et pleurent vers le pin.
Cri d'a,igle! Jugement dernier! Noblcs Etiides;
Le Ireizième nocturne et Vut dièse mineur,
Instrumcntations de nos inquietudes
Entre lesquelles passe un frisson d'Elscneur.
Hamlet de rharmonie, étre ou bien ne fias être
De la musique, un spectre habite tes motifs,
Dont le reproche amer de l'amante ou Tancêtre
Meurt aux crcux des créneaux, rale au cime des ifs.
Souffre douleur des voix, patito des rapshodes,
Victimc hostie offertc aux sacrifices d'art,
Cygne sans fin mourant dont ruisselent des odes
Par la blessure ouverte ou séjourne le dard (i).
(i) Les chauves-souris.
113 ARTE
Quand elle será morte et lorsque les séances
Au cimetière et dans Téglise seront closes,
Epargnez-moi les pleurs et les condoléances. . •
Je n'admettral que les consolations roses
Et violettes de mes verres de Venise,
Dont la délicatesse intime s^infinise ;
Et dont il semble que toujours une autre fibre,
Et sans jamais fausser à notre unisson vibre,
Car au rebours des gens et leurs faces à claques,
Le charme des objects, des émaux et des laques
A notre émotion actuelle se ploie,
Bénévole sur la tristesse et sur la joie (i).
Com a substituição da natureza pela arte outros sym-
ptomas convergem para uma definição d'este espirito.
O conde de Montesquiou ama a natureza, mas o seu
amor não é incondiccional. A natureza que elle celebra mui-
tas vezes em deliciosos versos é uma natureza offerecendo
estreitas affinidades com a arte. Quero fallar do poente,
do crespusculo, do luar, das pedras preciosas e das flores.
Não repetirei acerca do mechanismo da emoção esthetica o
que sabe toda a gente medianamente versada em psycho-
logia. Apenas lembrarei, como indispensável ponto de apoio
das conclusões que vão seguir-se, que a funcção da obra
d'arte é substituir a vida real por uma vida imaginaria,
evocar espectáculos e circumstancias, ou reaes e simples-
mente auzentes, ou irreaes, mas concebíveis. Ora os objectos
a que me referi teem de commum com a arte o serem alta-
mente evocativos, e isto basta para o fim que me proponho.
O crepúsculo e o luar, com a sua luz indecisa, onde se
fundem as fortes evidencias hostis aos phantasmas da ima-
ginação, permittem uma quasi objectividade a todos os so-
nhos :
On est prêt à tout croire — et Ton doute de tout ! (2)
(i) Le chef des odeurs suaves.
(2) Les chauves-souris-
ARTE 111
O fragmento seguinte mostra em que grau o espirito do
seu auctor c accessivel á suggestão do kaleidoscopio do
occaso :
Je jouis d'un soleil couchant qui revele
La beauté d'un possible Dieu,
Chevelu d'uti nuage qui s'échcvòle,
Mitré d'or, chape de bleu ;
Voilé d'un bouíTant floconnement gris perle
Maillé de haillon d'ambre empreint,
Dont la splcndeur agonisante déferle
Un peu cctte foi qui craint.
De petites clartés interlinéaires
Règlent ce ciei, papier fleuri
Qui rosit, jaunit, verdit, balnéaires
Plages du rêve endolori (i).
E uma comparação fará admittir nas pedras preciosas e
nas flores uma faculdade semelhante a esta. Imagine-se
um espirito educado e subtil embebido no exame d' um ob-
jecto d'arte decorativa. Os olhos irão seguindo a complica-
ção das curvas, acompanhando o desenvolvimento pro-
gressivamente caprichoso do motivo; mas o olhar interior
nunca perderá de vista este ponto de partida dessa para-
phrase da natureza. Mas o motivo inicial para ser isolado
das phantasias que o desfiguram exige um certo esforço
de abstracção e ficará portanto n'um para-alem virtual,
furtando-se á imagem nitida, vacillando indeciso como uma
luz pyrilampo e produzindo por isso a emoção que deter-
(i) Les chaiives-souris.
1,4 ARTE
minam todas as tendências insatisfeitas, quer ellas sejam
orgânicas, quer sejam, como no caso presente, cerebraes.
Eis aqui sem sair da obra que estou analysando um exem-
plo d'este estado de espirito:
Et des vases sont nés, eux mémes fleurs figées,
Supcrbes, ou secrets, suaves et subtils.
Des coupes ont éclos ; des buires érigées
Ont dirige leur col sur Télan des pistils.
Ê pela mesma causa que a contemplação d'uma cathe-
dral gothica emociona tão intensamente. Em volta das
ogivas em oração, em volta dos rendilhados baldaquinos
que parecem uma effusão de mysticismo, petrificada quando
subia» como o incenso dos thuribulos, em volta das dança-
das flechas, ondeiam apagados e vagos os phantasmas
das attitudes passionaes sobre que foram modeladas todas
essas admiráveis linhas.
Para os poetas providos do sentido das similitudes, as
flores e as pedras preciosas são composições decorativas
executadas sobre motivos psychicos, de anatomia feminina
e mil outros variáveis com os temperamentos. Ha uma de-
licada voluptuosidade em ver-lhes os contornos nimbados
de auzencias, em vel-as oscillar constantemente entre a
visão dos olhos e a visão do espirito, em lêr traduzido em
natureza alheia o que os olhos vulgares sò comprehendem
no original, — em descobrir uma sublilissima expressão phy-
sionomica estylisada em pétalas, em palpar o êxtase d'uma
nostalgia mysteriosa sob a forma de pérola.
Aos olhos de João Ruysbroeck, FAdmirable, pedras e
flores espiritualisavam-se em correspondências de verdades
mysticas; em Le chej des odeurs suaves ha trechos que pa-
recem escriptos por um João Ruysbroeck algumas vezes
ARTK 11$
catholico, mas quasi sempre mundano, sensual e cheio de
curiosidades profanas:
Ce langage des fleurs et des similitudes
Trop peu mystérieux, et rarcmcnt subtil,
Vicux fatras usité, n'a pas fait ses études,
Et se trompe souvent de symbole à pistil.
De plus graves pensers, de plus suaves choses,
Par les équivalents et les équipollents
Restent à faire dire à Ia pensée, aux roses,
Aux anthcres, aux étamines, aux poUens.
Toutes les profondeurs de Ia mélancolie,
Ce dont le coeur floralement s'allitéra,
Nichent sous ton bonnet téncbreuse ancolie,
Et logent dans tes cceurs, rougc diéiyctra.
Et la nigelle de Damas, étoile en cage,
Fleur bleue au cloitre vert, végétale Arachné,
De quel amour mystique aura-t-clle le gage,
De quel enfcrmemcnt d'amour inexpugné?. ..
Depois de meia hora de leitura d'esta obra quasi exclu-
sivamente composta de trechos da natureza dos que tenho
transcripto, esquece-se a gente por completo das inquieta-
ções, das torturas, dos interesses e dos aspectos vulgares
d'este século, e a pouco e pouco vae-se formando no nosso
espirito a nitlda impressão de termos diante dos olhos um
producto litterario dalgum fabuloso paiz, quasi constante-
mente envolto em penumbras crepusculares, em luar, ou
em trevas, com uma flora de estufa e uma fauna de phan-
tasia japoneza, com grutas de pedras preciosas e uma atmos-
phera povoada de espirites nocturnos que declamam poe-
mas e executam sonatas — um paiz á vida do qual presidem.
ARTE
como mythos de energias creadoras, rodeados d'um cortejo
de divindades secundarias, Flaubert, Baudelaire, Wagner,
Chopin, Whistler e os deliciosos pintores do Japão. EM. de
Montesquiou tem uma nitida consciência d'este effeito da
sua obra. Veja-se esta Invite de Les chej des odeurs suaves
e o trecho de Homero que lhe serve de thema:
Et ceux-là étant partis rencontrèrent les Loto-
phages — qui se nourrissent d'une fleur. — Et les
Lotophages ne leur firent aucun mal; mais leu*"
oflrirent le Lotos à manger. Et dès qu'ils eurent
mangé le doux Lotos, iis ne songèrent plus ni au
message ni au retour, mais pleins d'oubli, ils vou-
laient rester avec les Lotophages, et manger le
Lotos,
HOMÈRE.
D'autres vivent d'effrois, de luttes, de ravages,
Chasseurs avcntureux qui courent la douleur ;
Nous, éternellement, restons les Lotophages,
Peuples heureux qui se nourrissent d'une fleur.
Ne faisons aucun mal à ceux que nos rivages
Tiennent ; mais leur ofFrant les Lotos déliés,
Qu'ils demeurent sans fin parmi ces Lotophages
A s'enivrer du gout qu'ont les maux oubliés !
A comparação não podia ser mais feliz. Esta obra é real-
mente um paiz de lotophagos.
Se accrescentar que em Les chauves sourisha uma serie
de poemas, por vezes bellos, Les lunaíiques, consagrados
á memoria dos que nunca souberam conformar-se com os
usos e com os prazeres vulgares e sanccionados, Nero, He-
liogabalo, Gilles de Rais, Luiz da Baviera, tenho fechado
o circulo de objectos que affectam sympathicamente esta
sensibilidade.
ARTE 1F7
A significação de todas as sympathias que tenho assigna*
lado ficará evidente quando se souber que lhes corres-
ponde um tal horror dos contornos precisos, uma tão do-
lorosa sensibilidade para os aspectos cuja nitidez exclue o
mysterio e o para-alem, um tão grande cançaço, que mui-
tas vezes o amor do vago e do indirecto se transforma em
desejo de completo aniquilamento. Isto se conclue das pie-
dosas litanias da noite, da triste voluptuosidade de repou-
sar, como n'um leito de pennas, nas vastidões tenebrosas
e caladas em que a vista e o ouvido são emfim alliviados
da tortura de sentir, em que sò vela o olfacto, o sentido
mais susceptivel de indicações pouco precisas e extrema-
mente malleaveis ao sonho. Leia-se a admirável poesia
Laus noctis:
Le parfum de la nuit enivre le coeur tendre !
La tlcur qu'on nc voit pas a dcs baumcs plus forts. • .
Tout sens est confondu : Todorat croit entendre !
Aux inutiles yeux tous Ics contours sont morts.
L'opacité des nuíts attlre le coeur morne !
II y sent Tappeler raffinité du deuil ;
Et le rcgard se roule aux épaisseurs sans borne
Des ombres, mieux qu'aux cicux ou toujours veille un oell!
Le calme de la nuit rassure le coeur triste I
II y sent défcrler comme une charité
Pour tout ce grand orgueil que tout le jour persiste,
Mais qu'on n'ose fléchir que dans Tobscurité (i).
(i) Les chauves-sourts
ii8 ARTE
E na poesia Afler Glovj, trecho d'uma belleza e d'um
vigor de estylo verdadeiramente baudelaireanos, ha esta
quadra em que a dorida contusão das sensações é confes-
sada d'um modo irrecusável:
Le regard se repose oii plus rien n'est passible,
Sachant que tout aspcct à mènie déçoit.
Notre âme pour une heure est refaite paisible,
Et la feur des contours un instant se rassoit.
E um pouco adcante ha estoutra ainda mais inequí-
voca :
L'enclos qu'on ne voit pas vous encense de roses
Et, sous réviction du soleil dérangé,
Uinflexibililé de la forme des choses
Laisse croire, invisible enfm, quelle a changé.
Dir-se-ia que n'este cérebro pesa toda a fadiga que a hu-
manidade tem vindo amontoando pelos séculos adeante, a
ver todos os dias repetirem-se os mesmos acontecimentos,
farta até á náusea dos espectáculos d'este pequeno e mo-
nótono planeta.
E claro que a excCvSsiva reclusão na arte não podia por si
só produzir este caso extremo, e que a sua acção foi uni-
camente exacerbar pelo exercício uma nevrose anterior.
Cheio de tédio mortal das cousas reaes e quotidianas o
espirito d'este poeta appella desesperadamente para o phan-
tastico, para o extraordinário, para o impossível; daqui a
sua paixão pela arte japoncza,
Oú tout est irréel :
Poisson, grue, aigle, fleur, bambou qu'un oiscau ploic
Tortue, iris, pivoine, anémone et moineaux
ARTE 119
as suas resurreições de todos os excessivos, a sua adoração
pelos mundos sobrenaturaes que deixam entrever as de-
corações gloriosas do poente. Para a hyperesthesia dolo-
rosamente extrema dos seus sentidos, a brutal nitidez, a
consistência aggressiva dos objectos presentes é como uma
enxerga dura de hospital para o corpo contundido dum
entrevado incurável. E por isso que elle se banha e embala
com uma desfallecida delicia na neblina immaterial da arte
suggestiva, onde não ha como no mundo realidades atroz-
mente inabaláveis, onde somente se fluctua entre sombras
avelludadas e dúcteis ; e é por isso que elle só pôde olhar
as cousas e as physionomias atravez de similitudes que as
tornam vaporosas e que, pondo-as a distancia, as fazem
saudosas e amáveis.
Sem todavia dar á hypothese maior valor que o da sim-
ples verosimilhança, creio que não será completamente
ocioso lembrar que o conde Robert de Montesquiou Fe-
zensac é o representante actual d'uma grande familia, cujo
brazão pela sua extrema simplicidade, — em campo d' oiro
duas arrucllas de sanguinho, em pala, — deve datar dos
primeiros tempos da heráldica. Quero dizer com isto que
talvez a ociosidade aristocrática e a facilidade de realisar
todos os caprichos determinassem nos nervos dessa velha
raça um gérmen de desabusada fadiga, impossível nas clas-
ses que passando a vida a ganhar a vida não teem tempo
para fazer conhecimento com o tédio, gérmen que trans-
mittindo-se e augmentando de geração em geração che-
gasse ao descendente que estou estudando, sob a forma
de illusão congénita de vir desde as crusadas recebendo
invariavelmente os mesmos choques nos centros cerebraes.
Mas seja qual fôr o papel que a hereditariedade repre-
sente n'ella, a origem mórbida das predilecções que tenho
notado é um facto incontestável.
O conde de Montesquiou fez da singularidade dos mor-
120 ARTE
cegos, fnammiferos por natureza, aves pela faculdade do
vôo,
Repoussés des oiseaux qul leur vculcnt des plumes
Des fauves repoussés qui les voint s'envolcr,
O mytho de todas as antitheses psychicas,
AUégoric exacte et mystique de ceux
Qui ne réjouit pas le ragout de la terre
Déroutés, dégoutés, tnécontents malchanceux.
Este symbolo é rigoroso, largo e bello, mas é devido á
generallsação d'um caso particular que é o do seu próprio
auctor. Cheio do horror das sensações e tendo sentidos
que se oppõem á permanência e mesmo á perfeição do so-
nho, impedindo o completo êxtase, o inteiro alheamento
das cousas terrestres, a immobilisação da alma no «dia-
mante d'uma transparência soberanamente limpída e muito
mais vasto do que o mundo» de Santa Thereza de Jesus,
que seria o ideal d'uma natureza d'estas, constantemente
sollicitado por dois contrários, M. de Montesquiou é l'hu-
matn chauve soiiris do seu poema.
E applicada ao seu caso a allegoria ainda é mais exacta
do que elle mesmo suppõe. Assim como os morcegos al-
cançaram as azas, inutilisando-se como quadrúpedes pelo
desvio dos membros anteriores da sua funcção primitiva,
o poder que tem este poeta de se evadir para o Intan-
gível, é devido a uma viciação dos órgãos naturalmente
destinados a pol-o em contacto com o mundo real.
Carlos DE MESQUITA.
ARTE 121
HERBST (♦)
In diesem Jahr verlor ich einen F'rcund.
Hier unterm Nussbaum sprachen wir uns aus.
Das Laub wird gelb ; es wartet auf den Wind.
Ist das der Schluss?
Hier unterm Nussbaum gab mir eine Frau
In diesem Jahr errótend ihre Hand.
Schon sinkt ein Blatt und weht ins welke Gras.
Ist das der Schluss ?
In diesem Jahr. . . Vor meine Fússe fâllt
Ein dumpfer Schlag zu Boden und zerplatzt
Und aus der Kapsel springt die rauhe Frucht.
Das ist der Schluss.
RicHARD DEHMEL.
(•) Tradiiction (littérale) par L. P. de B'.G.
AUTOMNE
En cette année, j'ai perdu un Ami. — (Ce fut) ici, sous le noyer, (que) nous nous expIU
quâmes. — Les fcuilles deviennent jaunes; elles attendent le vcnt. — Est-ce lá le dénoue-
ment ?
Ici, sous le noyer, une Femme me donna, — Toute rougissante, en cette année, sá main.
— Déjà choit uiie feuille ; et le vent souflle par Iherbe flétrie. — lílst-ce là le dénouement ?
En cette année. . . Devant mes pieds s'abat, — Sur le sol, un coup sourd ; et crève, — Et,
hors de lenveloppe, jaillit làpre fruit. — Voilà, le dénouement.
122 ARTE
NATURE (*)
Because out of corruption burns the rose,
And to corruption blooming cheeks descend;
Because with her right hand she heals the woes
Her left hand wrought, lolh nor to wound nor mend ;
I praise indifferent Nature, affable
To ali philosophies, of each unknown ;
Though in my listcning ear she leans to tell
Some private word, as if for me alone.
Still, like an artist, she her meaning hides,
Silent, while thousand tongues proclaim it clear;
Ungrudging, her large feast for ali provides ;
Savage, exultant, tender, gay, austere.
In each man's hand she sets its proper tool ;
For the wise, wisdom, foUy for the fool.
Laurence BINYON.
<«) Traducção :
A NATUREZA
Porque a rosa brilha, nascida da podridão, e porque em podridão hão de acabar adoles-
centes rostos ; porque, se por um lado remedeia desgraças, por outro não quiz nem magoar
nem consolar.
Eu glorifico a natureza, a indifferente, affavel a todas as philosophias, impenetrável para
cada uma; mas que se inclina ao meu attento ouvido a dizer alguma segredada palavra, como
se fosse só para mim.
Calma, como um artista, encobre os seus designios, silenciosa, emquanto mil linguasos
apregoam claros; generosa, o seu festim todos contenta: o bravio, o exultante, o delicado, o
alegre, o austero.
Ella põe na mão de cada homem o instrumento que lhe é próprio; na do sábio, a sabe-
dcíPia, na do louco a loucura.
(Trad, de S. G.)
ARTE í3^
A MONJA E O ROUXINOL (#)
Ao conde Robert DE MONTESQUIOU FEZENSAC.
Dos argentinos plátanos á sombra,
A linda monja, que já foi princeza,
Deixa correr os olhos na paisagem. . .
Vê-se o mosteiro, ao longe, entre as folhagens. . .
Lá, n'um balcão ás agoas sobranceiro.
As outras monjas riem, contemplando
O polyphono mar tão buliçoso,
Que das vagas os limpidos aljofres
Sobre o burel dos hábitos scintillam,
O aspecto dando áqucllas pobresinhas
De rainhas folgando n'uma boda.
A princeza real que se fez monja,
Que uma cVoa trocou pelos cilicies
E as festas pela doce paz do claustro.
Longe das companheiras sorridentes.
Jamais aos brincos d'ellas se associa.
(*) Traduction par Louis-Pilate de Brinn'Gauba8t :
LA NONNE ET LE ROSSIGNOL
A Tombre des platanes argentins la belle nonne, qui fut auparavant princesse, laisse
courir ses yeiix par le paysagc . . .
Le mouticr s'encadre au lointain parmi les fciiilles . . . I^, sur un balcon qui domine les
eaux, les aiitres reiigieuses rient, tout en contemplant la polyphone mcr si inquiete, que les
petites perles iimpidcs des vagues, scintillant sur la bure des frocs, donnent aux pauvrettes
un air de reines folàtrant en un banquet de noces.
Loin de ses souriantes compagnes, elle, la princesse royale qui s'est faite nonne, elle qui
pour le cilice a changé sa couronne, et qui laissa les fêtes pour la douce paix du cloítre, á
2
124 ARTE
Quando não dorme ou resa, a sua vida
É divagar sósinha pela cerca,
Tão alheia a si mesma, tão suspensa
Qual se as névoas d'um sonho atravessasse.
A monja pensa. . .
Um dia era noviça,
Ao despertar, seus claros olhos viram
Juncto de si um rouxinol mavioso
Que lhe disse :
íiSou eu, a tua alma,
o^Que esta forma tomei para, voando,
«Correr distantes, lúcidos pai:[es,
'^Cujos prodigios mil e mil encantos
« Virei contar-te nas serenas noites ...»
Então o rouxinol bateu as azas,
Mas nunca mais voltou á sua dona
Que de o tornar a ver já desespera,
SoíFrendo tanto que, chorosa, julga
Ter tido, por milagre, duas almas,
Porque, fugindo-lhe uma, não sentira
Taes penas se uma outra não tivesse.
ces folâtreries jamais ne s'associe. Quand elle n'est á dormir ni à prier, sa vie, — c'est, toute
seule d'errer par Tenclos, aussi étrangère à soi-même, et dans un aussi grand suspens, que
si elle s'avançait par les brouiliards d'un rève.
La nonne medite. ..
Un jour, quand elle était novice, en s'éveillant, ses clairs yeux ont
vu, tout prés d'elle, un tendre rossignol, qui lui disait ainsi: «Voici, je suis ton âme et j'ai
cette forme prise, à íin de pouvoir, m'envoIant, visiter de lointains pays, de iointains pays de
lumière, dont je reviendrai, par les nuits sercines, te dire les mille prodiges et les mille en-
chantements. . .»
Alors, le rossignol avait hattu des ailes; mais, depuis, il n'est pas revenu vers sa mai-
tresse, qui en est à désespérer de le revoir, et à se demander, tant elle en soufFre et pleure,
si elle n'aurait pas eu, par miracle, deux ames: car, puisqu'il en est une déjà qui Ta quittée,
elle ne sentirait pas maintenant de tels cliagrins, s'il ne lui en restait une autre.
ARTE 125
Fana-se o dia. . .
Eis que, ao nascer da lua,
Entre as aves que voltam a seus ninhos.
Da esvclta monja um rouxinol se abeira,
Mirando-a e remirando-a até que rompe
N'um prateado cantar:
«Não me conheces ?
*Sou eu, a tua alma. . . Tem faciencia
«Se de ti me apartei for tanto tempo;
»Ahl mas tu não calculas, minha amiga,
o^Que lindas coisas vi, que lindas coisas
*Trago p'ra te contar. . .»
A paz da noite
Pelos tranquillos prados se avelluda;
E então á monja que cm transporte languido
Parece ouvir alli celestes coros,
Á linda monja cujos olhos mansos
Se vão cerrando em mystica volúpia,
O airoso rouxinol conta as viagens
Que fez pelas estreitas diamantinas- • •
Oh ! que doce cantar ! cantar tão lindo
Que o sol nasceu, subiu e emfim sumiu-se
Sem que a monja em seu curso reparasse.
Toda alheiada a ouvir o divo canto- - -
Le jour se fane . . .
Voici qu'au Icver de Ia lune, les oiseaux regagnant leurs nids, de la
sveltc nonnetc un rossignol s'approchc, la mire et la remire encore, pour éclater enfia d'un
chant d'argent :
«Est-ce que tu ne me reconnais pas? Cest moi, ton âme.. . Si de toi je me
suis parti durant un si long temps, pardonne ; ah ! mais c'est que tu n'as pas idée, ma mie,
des bclles choses que j'ai vues, des belles clioscs que je meurs d'envie de te conter...!
La paix de ia nuit se veloute en la tranquillité des prés; et á ia religieuse alors qui tout
près d'eiie sembie, en un langoureux transport, ouir Ics ciioeurs celestes mêmes, á Ia belle
religieuse dont les paisibles yeux, se ferment, peu á peu, d'une volupté mystique, le gentil
rossignol conte les voyages qu'il fit dans les étoiles diamantines...
Oh I queis doux accents I des accents si beaux, que le soleil a pu se lever et monter,
décroitre et se cacher enfin, sans que la nonne s'cn aperçút, toute ravie par le divin chant..,
t26 ARTE
E o canto não termina ! E a lua branca
De novo sobe no ar, de novo expira,
Novamente o sol fulge e empallidece,
E sempre o canto a acalentar a monja. .
O canto celestial a vae levando
Por divinos jardins maravilhosos,
Onde os pallidos anjos sorridentes,
Com aéreos vestidos de perfumes,
Andam curando borboletas f ridas. . .
Leva-a o canto pela Via-Lactea,
Onde ha florestas brancas, todas brancas,
E onde em lagos de leite passam cysnes.
Dos seraphins extáticos, puxando
Os barcos de crystal, cheios de lirios. . .
E o rouxinol não pára ! conta, conta
Maravilhas, prodígios, explendores. • .
E a linda monja, o ouvil-o, sonha, sonha. . .
Sem comer nem dormir, dias e dias. . .
Morre por fim o outomno, chega o inverno,
Cae neve, o frio corta, mas a monja
Só houve o rouxinol. . . nada mais sente. . .
Et le chant de ne plus finir! et la lune blanche, de nouveau, s'é]ève dans les airs, de nouveau
meurt; de nouveau le soleil resplendit et pàlit; et encore et toujours le chant berce la nonne . , .
II Temporte, ce chant du ciei, à travers de divins jardins miraculeux, oú les anges pâles,
en souriant, sous d'aériennes robes de parfums, circulent en secourant des papillons blessés. . .
II Temporte, ce chant, jusqu'en la Veie Lactée, oú il y a des forêts blanches, toutes blanches,
et oú, le long de lacs de lait, glissent des cygnes tirant des nacelles de crystal toutes pleines
de lys, pour les seraphins extasies . . .
Et le rossignol ne cesse point 1 il raconte, raconte des merveilles, et des prodiges, et des
splendeurs.. . et la belle religieuse, à Técouter, rève, rève... sans dormir ni manger, des
jours et des journées... L'automne meurt, et voici i'hiver, la neige qui tombe, le froid qui
coupe, mais la nonne y reste insensible. .. elle n'entend que le i'ossignol. .. L'hiver meurt
ARTE 127
Morre o inverno, chega a primavera,
Volta de novo o v'rão, c passam mezes,
Passara annos, cyclones, trovoadas,
E o rouxinol não pára ! conta. . . canta. . .
E a linda monja, a ouvil-o, sonha. . . sonha.
Oh! que delicia aquella! que delicia!
Das suas companheiras resta apenas
O frio pó nas frias sepulturas,
E o fogo destruiu todo o convento,
— Porém a monja nada d'isso sabe 1
A ouvir o rouxinol, não viu o incêndio
Nem os dobres ouviu que annunciaram
Das outras monjas a distante morte...
Novos annos se extinguem...
Uma guerra
Teve logar alli, mesmo ao pé d'ella,
Que nada ouviu nem viu a ouvir o canto :
Nem o estridor funesto das granadas.
Nem os suspiros vãos dos moribundos,
Nem o sangue que aos pés lhe ia correndo.
voici le printemps, Tété revient; des móis passent, et des années passent, et des cyclones, et
des tempêtes, — et le rossignol ne cesse pointl il conte, il chante. .. et la belle nonne tou-
jours à l'écouter, rêve. .. rêve.. .
Oh! que c'est délicieux! quel délice! qiiel délice!
Déjà de ses compagnes il ne subsiste pliis que, dans leurs froids sépulcres, une pous-
slère refroidie, et le feu a détruit le couvent tout entier: — cepandant, la nonne n'en sait rieni
L'incendie, elle ne Ta pas vu: elle écoutait le rossignol! Et les glas, qui ont annoncé la
mort lointaine des autres nonncs, elle ne les a pas entendas . , .
Des années, de nouvcau, s'éteignent . . .
Une bataille, ici même, s'est livréc tout prés
d'elle, qui n'a rien vu, rien entendu, à force d'écouter le chant du rossignol: ni Téclat strident
et funeste des grenades, ni les vains soupirs des mourants, ni le sang, ruisselant sur ses
pieds. . .
128
ARTE
Um dia emfim o rouxinol calou-se !
Dos argentinos plátanos á sombra
A monja despertou, suavemente,
E morreu, qual menino adormecendo,
Emquanto o rouxinol voltava ledo
Para o paiz que tanto o deslumbrara...
Cantara o rouxinol trezentos annos. .
Coimbra, 19 de setembro de iSgS,
Eugénio DE CASTRO.
Un jour, enfin, le rossignol se tut 1
A Tombre des platanes argentins, suavement, la nonne s'éveilla, et mourut, comme un
cnfançon qui s'endort, cependant que le rossignol s*en retournait, tout á sa joie, vers le pays
splendide qui Tavait tant charme . . .
Le rossignol, avait chanté trois cents ans . . .
(Du volume : Salomé et autres poèmes : sous preste).
ARTK i2g
JEAN DAMPT
Parmi les scuipteurs de cette grande école française
daujourdhui, infiniment supérieure à lécole correspon-
dante de peinturQ, f admire beaucoup quelqiies individua-
lités caractérisées, mais je n'en atme que trois : Rodin,
Dampt et Vallgren. Dampt me represente quelque peu un
Donatello transporte dans la société — je ne dis pas la vie
— moderne, car la vie de Dampt est ce qu'elle eút été à
Florence au XVP""^ siècle — mais un Donatello apaisé qui
n'aurait plus à lutter contre la matière pour créer le métier.
Autant d'âme; même curiosité des matériaux premíers et
des effets qui se peuvent rendre par leur moyen ; même vi-
ctoire sur les difficultés découvertes par Donatello, mais
victoire indifférente chez Dampt. Volo est sa devlse; sa vo-
lonté seule Tintéresse, et le triomphe d'un de ses vouloirs
n'a pour lui que Tagrément de laisser le champ libre à un
autre vouloir. Dampt mieux que tout autre sait que la pre-
mière condition de pouvoir ce qu'on veut est de sacrifier
la généralité de ses désirs à quelques-uns seuls élus, et
décarter de sa vie la femme au profit de Tart, la société
au profit du travail, de fuir les honneurs au profit de la
solitude, du tête-à-tête avec sa propre pensée. Je crois fer-
mement que Dampt n'a plus rien à apprcndre, non pas
parce qu'à force de vouloir il en est arrivé à neplus avoir à
compter avec aucun labeurdu métier, mais parce que três
jeune il a pris rhabitude, auJourd'hui invétérée, de se sur-
monter lui-môme. Or qui a maitrisé son coeur et son imagi-
nation, qui gouverne avec une justice et une santé inflexibles
son intelligence, son âme et ses sens, a vite fait de rendre
ses mains libres. Je connais un volontaire qui ne sachant
130 ARTE
pas une note de musique voulut jouer Vhlamey de Balaki-
rew; cela lui couta deux ans de travail; mais ensuite il
put jouer et hlamey et tout ce qui lui plut dautre. S'il
avait appris normalement à jouer du piano, leçon après le-
çon, Haydn après Clementi etKuhlau, il lui fallait dix ans
d'étude pour atteindre à Balakirew. Voulez-vous apprendre
une langue, lisez sans dictionnaire Ic livre de cette langue
qui vous tente le plus; vous commencerez par le deviner,
vous finirez par le comprendre. Jai appris à lire dans les
Moines d'Occident de Montalembert et \q Dictionnaire d'ar-
chitecture de Viollet le Duc et je crois les abécédaires —
sauf ceux de Walter Grane — idiots. S'étant dégagé du mé-
tier, commeon se lave les mains après avoirpétri dela glaise,
Dampt devenu souverain de la pierre, du bois, de Tivoire
et de Tacier, qui lui obèissent aussi bien que ses nerfs etsa
chair, se complait à pétrifier ses rèves longuement múris,
et fait des statues d'ámes. Les autres contraignent le mar-
bre à Tattitude — à Texpression, à la vie parfois, parfois
plus rarement encore à la pensée; lui le contraint à davan-
tage, il lui insuffle réellement une âme; quelques-unes de
ses statues sont haniées, celles de sa propre conception et
non point les portraits bien entendu.
A eux trois — mes trois sculpteurs de PVance aimés —
ils se sont comme partagé les mondes de la Divine Co-
mèdie dans sa traduction en vie contemporaine. Rodin
sculpte Tenfer, Vallgren le purgatoire, Dampt le paradis.
C'est-à-dire que, tandis que les deux autres s'acharnent à
plasticiser selon leur tempèrament les passions, les désirs,
les luxures, les necessites dévoreuses, la modalité militante
des corps damnés aux atroces labeurs de la lutte pour Texis-
tence et pour la reproduction de Texistence, Dampt refugie
dans une sphère de sereinité et de mèditation philosophi-
que confiante et platonicienne, ne nous represente qu'une
vie três épurée, partant tout à íait supérieure, cette vie
ARTE Í3I
sur laquelle Tâme plane par-delà la matière et fait même
comporter à la matière une obscure mais obstinée aspiration
à devenir amour ou intelligcnce. Les wagnériens me com-
prendront: sa sculpture est oeuvrc áhomme intcrieiír. II
nimprovise jamais, il ne barbouille jamais de multiples
croquis, ne gâche jamais maquette après maquette; Toeu-
vre sort tout armée de sa méditation ; après une longue
gestation la forme nait à la lumière de la terre, toute rayon-
nante de la lumière de la pensée. Le calme, la pondéra-
tlon et la sereinité recueillie de Dampt sont imperturba-
bles; il rit comme les intellectuels distingues sourient, trop
penseur pour faire autre chose que de s'affliger muettement
en présence du ridicule. Auprès de luí j'ai toujours Tim-
pression de m'ètre approché du vrai sage qui domine la
vie sans se laisser dominer par elle jamais, et lon peut
dire que sa clairvoyance méditative plane sur tout de la vie
comme Tâme sur ses bustes et ses statues. II a pense à tout
de telle sorte à mériter le bonheur de résoudre toutes ses
pensées. II va droit son chemin dans une solitude encore
plus hautaine que celle de d'Aurevilly parce qu'elle est
sans panache et sans phrases, et pourtant Dampt lui aussi
ne se vêt pas comme tout le monde et cause exquisement.
Grâce à sa droiture, à sa conviction, et ce qui va sembler
contradictoire grâce à sa reserve, ti ose loucher à tout, et le
fait-il d'une façon presque sacerdotale; tout sort pur den-
tre ses mains; on se confesserait à lui; la volupté même
lorsquil la traduit n'arrive qu'à se purifier dans son mar-
bre, et pourtant il est tout le contraire de froid. Les lourds
seins de cette fcmmc endormie trahissent des chairs de
Rubens, et le sommeil de cette femme est peuplè de rêves
luxurieux, et c'est pur comme du cristal de roche, le mar-
bre de Dampt ne saurait ètre lascif. Jai parle de confession
tout à Iheure ; Dampt dècrit la passion ou son objet tel
qu'une grande âme ou une grande intelligence croyantes,
132 ARTE
un d'Aurevilly par exemple, n'excusant rien mais compre-
nant tout, en parlerait dans le confessional d'un prêtre
d'élite, dans celui d'Alphonse Germain par exemple quand
il aura reçu les ordres ; Tamour que peuvent inspirer ses nus
represente surtout la respecteuse adoration qui mènerait
à rhyménée ; ses femmes de pierre ignorent le péché, sinon
le subliment à force d'amour. II a sculpté le baiser à tous
les ages, mais la toujours sculpté chaste, parce que em-
preint d'amour, d'amour maternel, fraternel, ou Fautre,
mais d'amour toujours. Et c'est peut-être encore plus fort
que de savoir rendre le vice auquel tellement tendent sans
j atteindre !
Et qu'on ne se méprenne pas. Cet éloge pour être ex-
cessif: faire de la sculpture d'âme, ne doit aucunement
comporter que Dampt íasse autre chose que de la scul-
pture de sculpteur; il sait mieux que tout autre se res-
treindre à des sujets purement sculpturaux, et il n'en sort
jamais, à moins toutefois que pour tenter un rapproche-
ment vers la couleur, três justifiable non seulement mais
même traditionnel, puisque la sculpture chrétienne était
généralement peinte et puisque Tantiquité admettait les ac-
cords chryséléphantins. On a vu Dampt teinter les yeux
de ses statues, voire même leur donner des yeux de lápis ;
il a accolé Tacier et Fivoire; vêtu des chairs d'ivoire de
bois varies. Mais cela ne la jamais empêché d'être exclu-
sivement un sculpteur, le sculpteur qui pour avoir poussé
la beautê expressive à ses derniêres limites ne s'en est pas
moins astreint à ne la créer que par dessus une première
crêation de beautê plastique absolument impeccable. II a
trop le respect de son art pour Tabâtardir à des épreuves
quil ne supporterait pas et dont il sortirait diminué, mâ-
tinê, et il trouve la sculpture assez grande, noble et belle
et son domaine assez vaste pour qu'elle se suffise à elle-
mème.
ARTE »33
Dampt est bourguignon. Je néglige le parallèle trop fa-
clle entre le sol, la nature, les vins de la Cote d'Or et les
génies et les caracteres que ce pays a prodults. II serait
non moins facile de montrer les parentes qu'ont ces génies
entre eux, et je sais des analogies nombreuses entre Télo-
quence de Saint Bernard, le verbe de Bossuet, Taccent de
Lacordaire, voire môme le style de Buffon d'une part et
d'autre part la sculpture de Dampt. Cest si vrai quoique
paradoxal qu'il faut négliger cette démonstration : ceux
qui me comprendraient m'ont déjà compris; ceux qui ne
me comprennent pas ne me comprendraient pas davan-
tage. De mème la biographic d'un artiste me parait tout
à fait négligeable quand Tartiste lui-même n'a pas dit quel-
les influences furent décisives sur sa vie. Si son développe-
ment, comme c'est le cas, je le crois, pour Dampt, a été
normal, cest à dire gradue sans secousses, tout intérieur,
sans chemin de Damas, sans luttes autres que celle comme
Jacob avec Tange, il me semble inutile de raconter qu'il
est né à Venazay, prés d'Alize-Sainte-Reine, à moins que
pour rappeler les poupées que tout enfant il taillait à de
petites amies et Timpression que lui íit la découverte de
débris romains, d'a)outer qu'il a étudié à Semur et à Cluny,
dessiné à Dijon sous Nanteail, puis sculpté à Paris sous
Jouffroy et Dubois, qu'enfin le volontariat lui a été peut-
ôtre un peu moins rude qu'à d'autres intcUectuels parca
qu'il a eu Toccasion de faire le portrait de son general et
de quelques officicrs supérieurs. De mème ses voyages de
Sucdc et d'Autriche me laissent indifférent parce qu'ils
nont cu aucune importance pour son développement ar-
tistique, tandis quau contraire je retiens ceux ditalie et
d'Espagne-Maroc qui firent de Dampt Tactuel florentin égaré
parmi nous pour le bonheur de quelques-uns, mais un flo-
rentin qui a absorbé et compris sinon lart árabe au moins
Tesprit et létat d'áme hispano-mauresque. II doit à Tltaliç
134 ARTE
sa Mignon et au Maroc son Cavalier árabe. Ces quelques
traits indiques je renvoie qui me reprocherait de n être pas
assez biographique au substantiel article sur Dampt de
M. Fernand Weyl paru au numero de Mars 1895 ^^ VEr-
mitage.
Ce fut une étrange statue, encore aujourd'hui pour moi
le point culminant de Foeuvre de Dampt: Au seutl du mys-
tère, exposée au Champ de Mars de 1892, qui m'ouvrit les
yeux sur Tart de ce três grand artiste, profond, obstine et
volontaire comma pas un, doux comme les vrais forts, et
qui m'amena à lui. Depuis longtemps i'avais été três frappé
par la thèorie de la beauté androgyne prèconisée par Pe-
ladan, lequel me rendait clairs à moi-mème mon propre
rêve et mon propre sentiment dans ses magnifiques pre-
miers livres que des lecteurs ineptes ont tant ridiculisés
parce que ces livres à nuls autres pareils clabaudent un pied
dans le sublime et Tautre dans de ladouce folie, au lieu de
sagement ramper ventre á terre dans le dédale asphyxiant
des lieux communs de pensèe et d'expression — et voici
que tout à coup je me trauvais en présence d'un statuaire
qui venait de réaliser pleinement ce que le Sar m'avait fait
entrevoir sans y complêment atteindre lui même! Or non
seulement Tandrogyne était réalisé, mais ce n'était point
par hasard, car je découvrais un artiste qui n'etait pas
qu'un simple ouvrier, qu'une simple force brute, mais au
contraire une âme èlohite. Bien plus: loin de trouver Tau-
teur de cette statue angoissante occupé à se com.plaire à de
perverses notations de décadence, comme la plupart des
adorateurs de Tandrogyne, et à énerver la matière aux
subtilités vicieuses nécessaires pour traduire la dégénéres-
cence et Ia névrose, je fus mis en contact avec Tune des
intelligences les mieux équilibrèes, les plus harmonieuses
qu'il m'ait été donná; de rencontrcr. Cet Au seuil du mys-
tère de Jean Dampt £st certainement Tune des plus extra-
ARTE 135
ordinaires corporisations de beauté physique-archétype qui
aient été découvertes et réussies. Jamais le jeune homme
n'avait touché à Tange de si prés. Pour une centaine de
Dorian Gray, — à une époque ou les Dorian Gray couraient
les rues, — que nous aient laissée TAntiquité et la Renais-
sance, combien peu de Saint Jean Baptiste de Léonard et
de David de Donatello (celui de marbre et non cclui de
bronze bien entendu), celui vêtu, au poignet sur la han-
che et non pas Ic nu au chapeau casque et aux cothurnes,
beaucoup plus célebre! lis ont un frère désormais dans
ce génie aux ycux pers, chauve-souris humaine voletant
entre la vie et la mort, celant le mystère de son être sous
le froid tranchant du glaive. II semble même sur le point
de s'envoler de ce petit groupe iníiniment rare des ar-
changes de Tart, archange lui-mème de la bonne mort ri-
mant à Tarchange si doux de la naissance qui éploie ses
ailes irisées au Pont de vie de Walter Grane, à peine assez
matériel pour la terre, juste assez cependant pour avoir
Yêtre sculpiural qui lui donne droit de cite dans les ima-
ginations et les souvenirs de ceux qui érigent en leur coeur
des temples et des autels au Précurseur à mi-corps, à Par-
sifal de Bayreuth et à Fet Fziimes de Roumanie. Jamais
la sculpture n'avait ainsi touché au domaine du rêve, tout
en restant elle même, ferme et définie comme doit être
toute sculpture.
A lire Balzac et d'Aurevilly une chose m'a frappé cest
combien le naturel réellement aristocratique rend apte à
comprendre artistement le peuple. Prenez les paysans de
Balzac, — des Rcmbrandt, — et surtout ceux de d'Aure-
villy — des Franz Hals — comparez-les à ceux de Zola —
pire que des Tcniers! II y a lá, la différence dune photo-
graphie à une oeuvre d'art. De sculpteur plus aristocrati-
que que Dampt il n'en est point; de notre siècle, depuis
Canova, il ncn a pcut être jamais existe d'autre. Avoír
i^ó ARTE
fait le Raymondin enlaçaní Mélusine — autour duquel j'ai
vu Dampt en sueur peiner des doigts, mais le front pas
même froncé, casser ses outils dans le bloc de metal ar-
ticuler de clous dor la cuirasse d'acier qui étreindrait la
femme d'ivoire aux draperies transparentes et mouillées
semées d'étoiles — cest être prodigieux. Mais avoir fait en
même iemps la vieille femme ridée baisant au front le petit
poupon joufflu, cet admirable baiser de Vaieule qui est au
Luxembourg, c'est deux fois prodigieux, c'est en quelque
sorte incroyable. Et cependant n'est-il pas logique pour
un artiste, lorsque le métier ne comporte plus de difficulté,
de s'attaquer à Tun après Tautre tous ces sentiments déli-
cats, subtils, toutes ces pensées profondes ou ténues jus-
qu'ici prétendues intraduisibles autrement qu'en peinture,
et ne va-t-il pas de soi qu'un Dampt ait Fambition d'ex-
primer en statuaire non plus des ossatures déclanchées,
des nerfs bandés et des muscles tordus, mais bien Tinno-
cence, la chasteté conservée, la virginité perdue, la coquet-
terie, Tamour et iusqu'à la sensation du baiser, depuis ce-
lui des angelots entre eux, et des bebés dans leur sommeil
jusqu'à celui des vieilles lèvres flétries et parcheminées
de la grand'mére au tendre petit fruit de chair dont son
corps déjeté, ride et noueux comme un sarment a été la
souche.
Dampt a fait des meubles admirables, des marteaux de
porte, de menus objets de metal. La moindre chose entre
ses mains devient significative et grande par le sentiment
qu'il y met. II rend le tour de force simple, et se sert de
la simplicitè pour exprimer les sensations, les sentiments,
et jusqu'aux pensées les pluá raffinés. II y a une sorte de
silence qui en dit plus que de longs discours; le moindre
objet sorti d'entre ses mains garde ce silence gros de pen-
sée. Dampt est le scuipteur le plus sérieux et le plus pro-
fond de notre temps. D'autres ne se préoccupent — comme
ARTE 137
les peintres qui ne voient que des taches — que de formes
belles ou curieuses, lui contraint iusqu'àla matière Ia plus
rebelle qui soit au monde: racier! à vivre de sa vie inté-
rieure et à traduire son âme.
Vienne, octobre 1895.
WiLLiAM RITTER.
BALLADA MEDIEVAL
Por noite velha, no Castello,
Vasto solar dos meus avós,
Foi que eu ouvi, n'um ritornello,
Do pagem loiro a doce voz.
Corri á ogiva para vel-o,
Vitraes de par em par abri :
E ao ver brilhar o meu cabello,
Elle sorriu-me, c eu lhe sorri.
(•) Traduction par Louis-Pilate de Br]nn'Gáubast :
BALLADE
Par la nuit depuis longtemps close, dans le Cháteau, — Vaste manoir de mes aTeux, —
Advint que j'entendis, chantant une ritournellc, — La douce voix du page blond. — Courus
à Togive pour le voir, — La fcnêtre toute grande ouvris : — Et, à voir brillcr ma chevelure,
— II me sourit, et moi je lui souris.
13Ô ARTE
Venceu-me logo um vivo anhelo,
Queiraou-me logo um fogo atroz ;
E toda a longa noite velo,
Pensando em vel-o e ouvil-o a sós.
Triste, sentada no escabello.
Só com a aurora adormeci. . .
Sonho, e no sonho, haveis de crel-o?
Inda o meu pagem me sorri !
Seguindo a amal-o com disvelo,
Por noite velha, um anno após,
Termina emfim o meu flagello,
Felizes fomos ambos nós. . .
Como isto foi nem sei dizel-o !
No collo seu desfalleci. . .
E alta manhã, no seu morzello
O pagem foge — e inda sorri !
Dias depois, do pagem bello,
Juncto ao solar onde eu o ouvi.
Ao golpe horrivel do cutello
Rola a cabeça — e inda sorri !
FiLiNTo D'ALMEIDA.
Lors me vainquit sur-1'heure un palpitant désir, — Lors me brúla sur-1'heure un feu
cruel ; — Et lors, toute la longue nuit, je veille, — Ne pensant qu'à le voir et )'ouír seuie à
seuI. — Assise, triste, sur Tescabeaii, — Ne m'endormis qu'avec Faurore. . — Je rêve, et
dans mon réve, le croire pourrez-vous bien ? — Mon page, de me sourire encore !
Persistant à l'aimer d une amour assidue, — Parla nuit depuis longtemps close, après
un an, — Ma torture enfin cesse, — Heureux fumes-nous tous deux. . . — Comment ce fut,
pas méme ne le sais dire! — Sur sorí sein défaiilis. . . — Et au matin, montant son cheval
more, — Le page de fuir. . . et de sourire encore 1
Des jours écoulés, du beau page, — Tout auprès du manoir ou je Tavais ouí, — Frappée
de I horrible couperet, — Du beau page la tête roule. , . et de sourire encore I
ARTE ti9
L'AME <ANTiqUE (*)
LA PIERRE QUI CHANTE
Un jour, vainqueur dans Tart de chanter et de dire
Des pâtres étonnés, et du honteux Satyre,
Las du prix humble ofFert à ses merveilleux chants,
Seul, Apollon s'assit prés d'un arbre, en plein charap.
Depuis bien des saisons, claírs étés, hivers mornes,
Pour Admctc il gardait Ics bceufs blancs, dont Ics cornes
S'ouvrent comme la lune aigue au front du ciei,
Pour Adniòte il veillait sur les ruches à miei :
Et Celui dont jadis la flcche inéluctable
Marqua les derniers bonds du Python redoutable,
Maintenant écoutait dans son coeur anxieux
La plaintc que Texil arrachc môme aux dicux.
II rêvait, immobile et baissant la paupière.
II avait, prcs de lui, sur une large pierre
Pose la grande lyre et le divin archet,
Et le soir ccignait d'or son bcau front qul penchait.
II rêvait, puis bientôt il se leva dans Tombre
Et partit pour Tétablc ou le bétail se nombre. . .
Mais des le lendemain quelqu'un passant par lá,
Entendit, d'un rocher que son pas ébrania,
(•) Un volume à parattre.
t4o
ARTE
Du rocher ou la Lyre avalt été poséc,
Entendit s'exhaler une voix effacée,
Fine, lointaine et douce ainsi que la rumeur
Qu'un moucheron apporte aux tcmpes d'un dormeur.
Or cet hymne, pareil au bruit d'une onde vaine,
L'insensible granit U gardait dans ses veines,
Et le rythme impalpable et ses subtils accords
Sommcillant dans la plerrc, y résonnaient encor!
— Ainsi mon coeur redit ta musique immortelle,
Divin Amour! Ainsi, douloureux et fidèle,
11 garde en lui Técho de sublimes chansons,
Et plus d'un ne sait pas d'oú lui viennent ces sons.
O passant ingcnu, qui veux prêtcr roreille,
Ecoute dans mon coeur la plainte qui sommeillc:
Sous la main d'une femme un jour il a vibre
Et chante éperdúment son souvenir sacré !
Marc LEGRAND.
ARTE 141
PREFACE
J'avais publié deux volumes: un roman, un recueil de
vers; je venais de fonder La Plêiade; et plusieurs, qui me
dcvaient tout et qui m'ont soulagé, depuis, du fardeau de
leur gratitude embarrassante pour eux et moi, proclamaient
tous les jours, três haut, limmensité de mon avenir: ah!
qu'ils durent me rendre plaisant — et déplaisant! J'étais si
jeune ! Quels apôtres, — et quels bons apôtres!... Aussi,
à peine eus-Je mis les jDieds, quelques móis plus tard, hors
de PVance, que Teífet de leurs prédications se fit sentir
dans notre province littéraire: jeus tort, puisque j'étais
absent. Et il se trouva que les seuls, qui osèrent me rester
íidèlcs et me défendre, furent les coeurs généreux et neufs
qui avaient cru à Tentliousiasme, à la sincérité de mes
propagateurs, et qui ne me connaissaient que par leur in-
termédiaire.
Sil m'agrée particulièrement d'évoquer ces souvenirs
ici, c'est que Georges Oudinot, Fauteur des Pe/i7es Proses,
était un de ces coeurs généreux. Combien gaúche, un peu
ridicule (comme javais dú Têtre à son âge), combien timide
un jour il était apparu au grand homme que je voulais
devenir et que, pour mon malheur, j'ètais provisoirement
aux yeux de ma «basse-cour discariotes», suivant lingò-
nieuse expression de mon camarade Saint-Pol-Roux! Dans
cette foule de solliciteurs, de débutants ou de phalèncs
qu'attiraient les feux clignotants de La Plêiade, je Tavais
à peine remarque, cet Oudinot, balbutiant quelques rares
syllabes de derrière un rempart vivant qui nétait autre
que r«épaule de prosateur» de son introducteur Edmond
Barthélemy. Et voici que parmi la gcnérale làcheté, une
I4â ARTE
lettre de Georges Oudinot me poursuivait iusqu'en Orient,
pour m'y crier le brave. Quand-même de ses sympathies
JLivéniles, au mépris de ses intérêts les plus notoires. . . II
y a slx années de cela! La retraite, la méditation, le plus
surnaturel bonheur succédant à la plus horrible des jeu-
nesses et suivi de la plus tragique des catastrophes, ont
purifié mon coeur, éclairé mon esprit, détruit ma vanité,
transforme mon orgueil, et fait de moi, bref, un autre
homme. . . Mais cet homme n'a rien oublié que les outra-
ges, qui lui ont rendu le service de le faire rentrer en soi-
mème; s'il est relativement heureux d'avoir, à force de
travail, conquis ou reconquls presque tous ses amis, trouvé
dans son pays le public de ses voeux, et rencontré à Tétran-
ger, cn Europe et de Tautre côtè de TOcéan, Tappui le
plus inespéré, le plus Immérité sans doute, c'est parce
qu'il peut user de cet humble crédit pour prouver, à cer-
talns, qu'il n'est point un ingrat.
Tel est le but de cette Préface: il ne sufíiraít guère du
nom de son auteur pour fonder la réputation de Georges
Oudinot: mais il en suffira pour valoir à ces «proses» Tat-
tention de ceux-là qui m'aiment, ainsi qu'il sufíira du
trait que j'ai conte pour valoir, à mon jeune Aml, Testime
de ceux-là qui m'ignorent. A défaut d'un brevet de talent,
que Texcès de mon affection risquerait de rendre supect,
et que Tinsuffisance de mon autorité risquerait de rendre
inutile, j'aurai du moins donné ce témoignage public de
la còurageuse loyauté d'une âme telle que j'en sais bien
peu dans tous les temps. Comme toutefois je ne voudrais
pas que les malveillants, s'il en est, pussent attribuer mon
silence à la honte de louer complaisamment des riens,
peut-ctre me scra-t-il permis de formuler en quelques mots,
sans arrière-pensée d'aucune sorte, mon jugement litté-
raire sur les essais qui suivent, et sur Técrivain qu'ils pro-
mettent.
ARTE 143
Aussí bicn y ai-je quelques droits: ne fut-ce pas moí
quí à Trouvillc, en d'inoubliables instants (Celle qui fut
mon Refuge était encore vivante), recommandant, à Tap-
prenti, le consell adressé pa Goethe aux jeunes poetes, lui
montrai la necessite de se perfectionner dans la pratique
de TArt au moyen de tels exercices, avant de s'efforccr à
quelque long travail? Combien d'autres n'auraient pas eu
la prudence, ou la modestie, de se rendre à cette frater-
nelle exhortation ! Oudinot, lui, s'y conforma, les Petites
Proses m'en furent les preuves consécutives, — et j'avoue
qu'clles me stupéfièrent, Tune après Tautre : eh quoi? ce
garçon-là possédait un «métier» que pouvaient lui envier
nombrede ses ainés?Etait-ce exceptionnel instinct? Etait-ce
vraiment science du «mctier», résultat d'acharnc labeur
inavoué? Çà et là. quelque inexpérience me frappait bien,
mais Tensemble des qualités de la facture en general ne
m'en apparaissait que plus inexpllcable. Or ce fut dans
Richard Wagner (dont je traduisals, à Tépoque, Les Mai-
tres-Chanteurs de Nilmberg), ce fut dans son OEuvre ge-
nial que je rencontrai, tout à coup, réclaircissement du
phénomène: «Mon ami,» dit Sachs à Walther, «mon ami!
aux jours bienheureux de la jeunesse, quand de puissan-
tes aspirations remuent profondément notre âme, soulc-
vent notre poitrine et dilatcnt notre coeur vers Tcxtase
des premières amours, il pcut rcussir á beaucoup, il arrive
à plus d'un de chanter une belle chanson: le printemps
Ta chantée pour lui!» — Oudinot n'avait point tento de
«faire de la littérature»: il s'était rcgardé rever, puis il
avait conte ses rèves, tout simplement. . . «Alors,» demande
Walther, «ce será de la pocsie; mais mon rêve? ce ne será
plus mon rêve? — Allez toujours! Le rôve, TArt du Poete:
des frêres ! Vous vcrrez quMls ne demanderont qu'à s'as-
sister.» lis se sont assistes ici mcrveilleusement: pour ne
parler que de la forme, il y a dans L'Accueil, dans Les
144 ARTE
Leitres aussi, des bonheurs d'expressíon d'une sincérité
fraiche, d'un parfum qui n'est certes pas Todeur de
rhuile (i). J'y crois sentir encore que, dans le genre intime,
Tauteur pourra, quand 11 voudra, faire de délicats petits
contes de Taccent le plus naturel, du sentiment le plus
touchant.
Les autres poèmes du recueil témoignent d'ambitions
plus hautes; mais Tappropriatlon particulière du style aux
idées accessoires comme à Fidée maitresse de chacune de
ces courtes pièces, est peut-être, parmi leurs qualités so-
lides, celle qu'il est le plus important d'y signaler dès à
présent: car n'est-ce pas le signe authentique d'un vrai
talent, la condition sine qua non de son développement
virtuel, rinfaillible critérlum de son indépendante origi-
nalité? Et, par là, je n'entends pas dire que, si breves et
si peu nombreuses que soient ces «proses», elles ne doivent
pas une ligne à Tinfluence d'autrui (2); seulement, que
Ton m'indique un livre de début qui contienne moins de
legitimes réminiscences! Furent-elles inconscientes? tout
est là. Mais, à supposcr même qu'elles ne Taient pas été,
je doute que beaucoup de lecteurs souscrivent, en fermant
le volume, à ce jugement dcTépilogue: «Mes fugitives vi-
(i) Deux exemples pris au hasard : «Elle croisa sur son sein un
voile de dentelle, me pria de Ia sulvre. Plus soutnis que son ombre,
j'obéis.» (L'Accueil). — Des gens graves Tavaient fiancée, comme
s'ils concluaient une vente, après plusteurs dtscours .» (Les Let-
TRES).
(2) Le Victor Hugo des Romans comme Les Travatlleurs de la
Mer; TEdgar Quinet d'Ahasvérus, le Flaubert de la Tentation de Saint
Antoine, et, surtout Villiers de TIsle-Adam ; le Verlaine du sublime
Colloque sentimental •, je releve d'autre part Temploi, bien inutile, de
divers clichés romantiques, tels que les mots page, fée, chàtelaine, etc.
ARTE !45
sions, à peine nées, se sont évanouies, soeurs des bulles
folies... Elles ont reflétc dcs paysages de songe... Puis,
effacées, nul ne sen souvlent.^)
Mol, du moins, je m'en souviendrai ; et, avec moi, tous
ceux qui m'aiment ou m'honorent de quelque confiance".
Georges Oudinot se calomnie; il n'est pas seulcment le
brave coeur que cette Préjace a révéié ; il a son style, qui
«est Ihomme même»: un style simple et loyal, robuste et
naturcl, expression d'un ferme ideal et d'une foi súre, les-
quels ne sont pas ccux d'un vaio gonfleur de bulles (i).
Sansdoute lui reste-t-il àtravailler beaucoup; mais qu'im-
porte, puisqu'il le sait.? A présent qu'il nous a donné la
claire chanson qu'«a chantée pour lui le printemps», le
voici qui déjà medite les conscils que Richard Wagner
ajoute, par la bouche de Hans Sachs, a s^s paroles de to-
lérance envers tout Art jeune, spontané: «Aprenez les ré-
gies des Maitres, étudiez-les, tandis quil en est temps en-
core, pour qu'elles vous soient des guines íidòles; pour
qu'elles vous aident à retrouver, à conserver, dans votre
coeur, les trésors qu'y ont déposés le printemps, la pas-
sion, Tamour, aux années de votre jeunesse, quand vous
ne connaissiez encore que la joie des aspirations illimi-
tées... Ces trésors-là, les ròglcs seules vous les rendront
un jour intacts...» Car Fété viendra, puis Tautomne:
et «lorsque viennent Tòté, puis Tautomne, et Thiver, les
soucis, les necessites de Texistence, maint conjugal bo-
nheur aussi, les enfants qu'il faut baptiser, les affaircs,
les contestations et les conflits: ceux qui, malgré tout,
(i) Cf, la sccondc «prose» (L' Accueil) : "Je sais les raisons
du scepticlsme : jc les dédaigne. Jc crois, — voilà mon seul argu-
ment.»
146 ARTE
réussíssent à créer encore de beaux chants, ceux-là, voyez-
vous bien, ceux-là, ce sont eux qu'on appelle des Maí-
tres!»
Ainsi soít-il.
Caen, 19 novembre 1895.
Louis-PiLATE DE BRINNGAUBAST (Ajax).
Paris, 1893.
APHRODITE OURANIA
Hymn. mag,
Elle est au ciei ; son corps est penché sur le monde.
Hors du ventre, le flot des immortels descend,
Torrent qui prit naissance au coeur fouetté de sang
Qu'aux baisers de la terre offrait sa bouche ronde.
Puré, et de son bras blanc portant les seins veinés,
Elle fait jaillir d'elle et ruisseler la Voie
Lactée ou tremble encor le gestc de sa joie
Dans le cri bienheureux des enfants nouveaux-nés.
Le vent qui délivra sa divine encolure
Jusqu'au plus haut zénith gonfle sa chevelure
Ou la lune séjourne avec la pleine mer,
Et ses doigt frissonants d'une douleur ravie
Désignent au respect de Tâme et de la chair
L'Amour qui se torture aux sources de la Vie.
PlERRE LOUYS.
ARTE «47
TURRIS EBÚRNEA
Minha aérea Torre, Torre de marfim,
Branco minarete, Coruchéu esguio,
Resplendente e ebnrnea, surge em frente a mim,
Toda d'alabastro ti ansparente e frio.
Deixa que eu te admire, deixa contemplar-te !
— Tão esbelta e airosa, tão gracil e pura.
Nas fluentes curvas que impeccavel arte!
Que de virgindade na irial brancura!
Altos, lisos fustes erguem-tc no ar.
Firmes sobre as bases dos teus pés de neve,
E o teu ventre puro faz-me recordar
Um frontão de templo, gracioso e leve.
Esses serpentinos flancos lampejantes
Dir-se-ão de Paros, d'azulinos veios. . .
Teus flexuosos braços são arcos-botantes,
São balcões de jaspe teus nevados seios.
(*) Traduction par Louis-Pilate de Brinn'Gaubast :
TURRIS EBÚRNEA
Mon aériennc Tour, Tour d'ivoire, — Blanc minarct, Flèche déliéc, — Surgis resplen-
dissante, ébumcenne, lá devant moi, — Tout entière d'un albátre transparent et froid.
Laissc-moi que je t'admire, laisse-moi te contemplerl — Si svelte et si coquette, si gra-
cile et si puré, — De quel art impeccable en tes courbes moelleuses! — Et combien virginale
en cette blancheur de lys!
Dcs colonncs te soulèvent dans Tair, hautes et polies, — Solides sur les bases de tes
picds de neige, — Et t©n ventre pur me rappelle — Quelque fronton de temple, gracieux et
léser.
Ces flancs serpentins, ces flancs étincelants, — Semblent d'un Paros aux veinules
d'azur. . . — Tes bras flexueux sont des arcs-boutants, — Tes seins neigeux sont des encor-
bellements de jaspe.
148 ARTE
A cabeça altiva — Torre de menagem —
Bem erecta a vejo, dominando em roda.
Como é bom render-lhe preito e vassallagem,
Dar-lhc, como um feudo, nossa vida toda!
Campanário mystico, a tua bocca fina
Tem carrilhões d'oiro. Tu, fallando, tangel-os.
E a tua voz dolente, vesperal, divina,
Verte na minh'alma resonancias d'Ans:elus. ..
Nos teus olhos garços, d'oirescentes raios,
Almenáras ardem, com um fogo lento. . .
São os teus ouvidos duas atalayas,
E o cabello um fulvo pavilhão ao vento.
Minha branca Torre, Torre de marfim.
Fugitiva Agulha, Coruchéu de neve,
Para que eu te admire, surge em frente a mim,
Ogiva! e esguia, vaporosa e leve ! . . .
Luiz DE MAGALHÃES.
Ta tête hautaine, lour d'hommage,— Je la vois qui domine á la ronde, ferme et droite.
— Lui rendre ses devoirs de vassal, quelle douceur, — Lui livrer, comme un fief, notre vie
tout entiere!
Campanile mystique, ton adorable bouche — A des carillons d'or. Tu parles, ils reten-
tissent. . . — Et ta voix dolente, vespérale, divine, — En mon âme, verse Jdes résonances
d'Angelus. . .
Dans tes yeux pers, irradies d'or — Des falots ardent, d'un feu ilent. . , — Tes^oreilles
son deux échauguettes, — Ta chevelure, un paviilon fauve flottant au vent.
Ma blanche Tour, toi ma Tour d'ivoire, — Fugitive lAiguiiie, Flèche de neige, — Sur-
gis lá, pour que je t'admire, là devant moi, — Ogivale, déliée, vaporeuse et légère
ARTE 149
JOÃO DE DEUS
PAUL VERLAINE
João de Deus, morto a 11 cl'este mez, e chorado com
doçura e carinho saudoso por todos quantos o leram, pôde
ter, nos últimos annos da sua vida, esta nobre consolação
de poeta: antegostar a sobrevivência da própria obra. O
grande lyrico havia annos que se calara, entreabrindo
apenas, ha pouco, os lábios — embalsamados da ambrósia
libada n'outros tempos — para dizer á sombra santa de
Anthero uma quadra de saudade crente.
E, no entanto, nunca como hoje fora lido; nunca como
hoje se sentira querido pelos que, aspirando o roseiral
branco da sua poesia, sentiam e lhe diziam com gratidão:
que as rosas estavam sempre frescas. Como n'uma segunda
vida, — feita de repouso e de nirvanica renuncia — via agora
passar, sempre novo, o João que elle fora, quando cho-
rava Marina, quando escrevia a Carla a Maria, quando
soluçava as estrophes da Vida. A consciência de quanto
havia de natural e profundo na sua obra, e a indifferença
divina pelas vaidades faziam com que, acceitando bondo-
sissimamentc todas as acclamações, distinguisse, todavia,
entre ellas, as que iam cunhadas de real valor, critico e
moral.
150 ARTE
Não só porque foi, porque é um grande poeta, mas por-
que teve esta grande virtude intellectual — é que o amá-
mos e havemos de amal-o.
Paul Verlaine, o grande poeta francez, morto quasi ao
mesmo tempo que João de Deus, com quem tinha affíni-
dades Htterarias, foi uma das mais interessantes e originaes
figuras do nosso tempo. A sua obra, tecida de elementos
tão diversos que, analysada, se vê complexa, apresenta,
no entanto, sob a impressão directa e no encantado aban-
dono da primeira leitura, um aspecto de simplicidade e
de ingénua graça, que toca. E como esses tecidos velhos,
onde entram mil fios preciosos e ricos, mas que, na afina-
ção total, dão uma impressão esbatida de dolorida sau-
dade, de sonho revelado em tintas resignadas sob a luz
crua da Vida.
O próximo numero da Arte tratará largamente da vida
e da obra dos dois grandes poetas.
E. M.
S. PEDRO
Quadro existente na Se de Vizeu.
ARTE i$i
A PINTURA PORTUGUEZA NOS SEC. XV E XVI
TERCEIRO ENSAIO
III
A serie das tapeçarias que escolhemos para dar uma
ideia do que teria sido em seu logar a grande pintura his-
tórica, mural e ai Jresco é, naturahnente, a que trata da
descoberta e conquista da índia, sem duvida a mais im-
portante, citada em textos portuguezes.
A descripção, feita em documento do sec. XVI, é muito
lacónica, e o editor (i) que a publicou em 1880 não quiz
ou não soube reduzir as informes minutas do secretario
António Carneiro a quadros animados e palpitantes. Co-
piou diplomaticamente osdisticos, sem attendera nenhuma
chronologia, separando scenas que devem andar juntas (2),
e fazendo até uma referencia que pertence ao reinado de
D. João III e ao governo de Garcia de Noronha (i $38-1 5^0).
A serie da tapeçaria foi conhecida ainda durante todo o
sec. XVIII. Souza cita-a na Historia genealógica; o Cardeal
Saraiva fallou d'ella mais de uma vez no primeiro terço
deste século e apontou até o logar em que o documento
se encontra no Corpo chronologico da Torre do Tombo. A
descoberta de Graça Barreto foi pois bastante fácil.
( 1 ) A descoberta da índia, ordenada em tapeçaria por mandado de
El-Rei D. Manuel. Documento inédito do sec. XVI. Publicado por J.
A. da Graça Barreto. Coimbra, 1880. 8." gr. Tiragem de 100 cx.
(3) Como prova eloquente, collocámos, em algarismos romanos, en-
tre parenthese,a numeração que G. B. devia ter (e não tem) ao lado da
nossa. Convidamos o leitor a fazer o confronto pela tabeliã final (pag.
161).
Mi ARTE
A chronologia da presente redacção é toda nossa e cus-
tou algum trabalho. Basta considerar que o texto do sec.
XVI não tem uma unlca data; que faltam os nomes, em
geral; os heroes, a que os feitos se referem, apparecem
em anonymo: «o capitam», quando muito «o almirante; mas
como n'uma mesma tapeçaria estão, ás vezes, reunidas
acções, que abrangem datas differentes e distantes, histo-
ricamente fallando, é preciso empregar toda a cautela e
não as referir ao mesmo individuo.
Da parte de quem traçou o programma histórico das
tapeçarias houve desejo evidente de acertar com a verdade
dos factos, de fazer justiça a todos, porque as acções des-
criptas não se referem unicamente ao almirante Vasco da
Gama; são as de toda a historia da índia, os feitos dos dois
Almeidas (pae e filho), dos dois Albuquerques (Affonso e
Francisco, seu irmão), de Tristão da Cunha, de Lopo Soa-
res de Albergaria, etc.
Estes nomes só conseguimos apural-os depois de esta-
belecermos uma exacta chronologia nos differentes qua-
dros.
Os capitães menos illustres haviam de figurar com as
suas armas nas bandeiras das naus, pelo menos os com-
mandantes. Recommenda-se isto muito particularmente
no texto e por differentes vezes. (n.°' 2, 13, 15 e 18). Nem
esqueceram os nomes dos barcos, illuminando os costados
Nao é menos evidente o intuito de caracterisar ethno-
graphicamente os assumptos descriptos, de accentuar a
côr local, como hoje diriamos, desenhando tanto a fauna,
como a flora da Africa e da índia, os usos e costumes, os
trages e as armas, o conflicto e a opposição das raças.
A variedade dos assumptos devia attrahir certamente a
attenção dos contemporâneos e dos vindouros, que pode-
riam ler a historia dos prodigiosos feitos do Oriente melhor
ARTE 151
do que n'um livro, nos pannos sempre abertos das gran-
des tapeçarias, que nccompanhavam os reis nos seus conti-
nuos passeios. A vida quasi nómada da corte, constitua um
phenomeno que influiu poderosamente nas manifestações
artisticas da epocha. Almeirim, Salvaterra, Cintra, San-
tarém, Évora, Lisboa, Setúbal..., uma romaria contínua;
ora o pretexto do calor, ou os receios da peste; ora o ca-
pricho das festas e das caçadas, ora as conveniências da
politica, que arredavam as Cortes da sede natural do Go-
verno— tudo favorecia os amadores dos scenarios impro-
visados. A tapeçaria commoda, portátil, transformava em
poucas horas os grandes claustros frios, as escadarias ma-
gestosas, os enormes corredores solitários e nus em — ga-
leria de quadros resplandecentes!
A serie da Incita é um compendio histórico. Parece que
Camões a imitou no celebre Canto X dos Lusíadas; que a
viu, e que a admirou em longas horas (i). Primeiramente,
todo o itinerário do Almirante; depois a maior variedade
dos assumptos: sete quadros de assaltos (n.'"' 7, 8, 16, 18,
20, 21 e 22) duas grandes victorias navaes (n.°' 13 e 19); as
coroações dos reis indigenas (Sofala, Cochim, n.~ 10, 12 e
17); os triumphos das entrevistas solcmnes e audiências
apparatosas, após os lances cruentos das armas; emfim,
as vistas deslumbrantes das regiões tropicaes em que trans-
luzem em algumas scenas certas feições caracteristicas do
temperamento nacional; em face do horrendo Cabo das
Tormentas traça o programma um suave idyllio bucólico
(n.° 3)! Nada mais caracteristico, mais heróico, no meio de
tão ingénua simplicidade.
(i) Vid. também Canto VII, 74 e seg. até ao Canto VlII, 43. O
Gama explicando ao (^^atual, a bordo, a historia dos feitos dos portu-
guezes, pintada em pannos de seda.
154 ARTE
1. (i). A audiência de despedida. 1497, julho.
Vasco da Gama, seu irmão Paulo da Gama e o capitão
Nicolau Coelho, despedem-se de El-Rei D. Manuel e rece-
bem o Regimento para a Viagem da índia.
O assumpto está dentro de uma moldura especial (pro-
vavelmente alguma composição architectonica em estylo
manuelino) como a das restantes tapeçarias. O texto diz
«em um encasamento».
2. (11). Partida das naus para a índia. 1497, a 8 de julho.
Procissão votiva dos frades de São Jeronymo na praia
do Rastello, com suas capas e cirios accesos, dirigindo-se á
ermida de Nossa Senhora de Belém dos freires da Ordem
de Christo, que se avista no quadro. No fundo, affastan-
do-se, quatro naus á vela, com as insignias da Ordem de
Christo e os anjos São Gabriel e São Raphael na proa.
As naus levam também as bandeiras e nomes dos capitães
e a nau capitaina a insígnia das quinas.
As naus eram o São Gabriel de Vasco da Gama ; o São Rafhael de
Paulo da Gama; o Berrio de Nicolau Coelho, e uma barca sem nome,
com mantimentos, do capitão Gonçalo Nunes.
3. (iii). Vista do Cabo das Tormentas. (Boa Esperança).
1497, 22 de novembro.
Scena africana, com a fauna e flora indígenas: elephantes
em terra, negros, pastores com manadas de gado vaccum,
sahindo de suas choças (cubatas) «á maneira de lá». Na
frente as naus, dobrando o promontório, já asslgnalado por
um Padrão com as quinas e a Cruz da Ordem de Christo
em cima, e no Padrão data e inscripção adequadas.
No regresso as naus dobraram o cabo, a 20 de março de 1499.
Ha uma variante na descripção do Padrão: «as armas e o pelicano
em baixo (emblema de D. João II) e a Cruz de Christo em cima».
Acerca dos padrões e da sua coUocação nos logares novamente des-
ARTE 155
cobertos vide os estudos (cm franccz) de Alexandre Magno de Castilho,
Lisboa, 1869 c 1870, e os mais recentes de Luciano Cordeiro, no Bo-
Ijtim da Sociedade da Gio-^raphia dj Lisboa.
4. (v). Vista de Moçambique. Fortaleza e porto. 1498 (?).
Chegada e partida das naus empavezadas.
A Fortaleza portugueza foi fundada em 1507. Os nautas tomaram
terra na ilha de Moçambique a i de março de 1498, e pozeram alli o
Padrão de S. Jorge ; levantaram ferro a 1 3 de março.
Advirta-se porém que o texto declara sempre quando a construcção
é nossa, feita de novo; vid. n.° 9. Cochim; n.° 14. Cananor. Os lega-
res da costa tinham naturalmente fortificações dos príncipes africanos,
geralmente árabes ou mouros, que elles ás vezes artilhavam com peças
de navios portuguezes naufragados, indo buscal-os ao fundo do mar.
(Fortes de Mombaça, notas do Roteiro da Viagem de Vasco da Gama
ed. Herculano e Castello de Paiva. Lisboa, 1861, 2." ed. pag. 154).
5. (xix). Chegada de Vasco da Gama a Calecut. 1498, 20
de maio.
Entra com três naus. Collocação do Padrão e recebi-
mento pela gente da terra.
A 20 de maio surgiram os portuguezes a duas léguas da cidade,
termo da sua navegação, e logo depois passaram á cidade, onde collo-
caram o Padrão de São Gabriel.
6. (xx). Regresso da armada de Vasco da Gama a Lisboa.
1499, 29 de julho.
Entrada no porto de Lisboa. Recepção do Almirante por
El-Rei D. Manuel (1499), a quem apresenta as páreas de
Quiloa (1503).
A 29 de julho e segundo alguns auctores, de agosto, onde já o es-
perava Nicolau Coelho, que entrara a i o de julho. Paulo da Gama fi-
cou sepultado na Ilha Terceira. Estiveram em viagem dois annos e vinte
e um dias. De i6o ou 170 homens chegaram vivos 55 somente.
O Cardeal Saraiva diz (pag.- 98) que a apresentação das páreas foi
4
156 AkTE
em 1503, portanto, depois da segunda viagem, feita em 1502. Havia
pois n'esta tapeçaria assumptos históricos, distanciados por um Inter-
vallo de quatro annos.
7. (vi). Tomada de Quiloa. 1502.
Nos fortes, já entrados, fluctuam as bandeiras dos por-
tuguezes. Almeida coroa o novo rei, tomando-lhe mena-
gem e juramento. As naus victoriosas na frente.
Quiloa foi tomada uma das vezes em 1505 por D. P^rancisco de Al-
meida, que alli fundou a fortaleza de São Thiago e coroou o novo rei.
Os nautas estiveram cm Quiloa a i de abril, mas não a poderam to-
mar. O rei ficou tributário na segunda viagem ; deu as Páreas em ouro
em 1502. D'esse primeiro ouro, apresentado a El-Rei D. Manuel em
1503, se fez a Custodia de Belém cm i 506.
8. (xviii). Tomada de Calecut. 1502.
Incêndio dos navios inimigos; assalto á cidade; incêndio
da mesquita e do palácio real. Despojos do saque e fuga
dos habitantes. No mar, a armada portugueza triumphante
e embandeirada.
Feito realisado por Vasco da Gama, na segunda viagem, como cas-
tigo ás traições do Samorim, na primeira viagem. (Chegada a Calecut
a 20 de maio de 1498).
9-. (xi). Constnicção da for tale :^a de Cochim. 1503, 27 de
setembro.
Os capitães estão dirigindo a construcção e ajudando
pessoalmente. Baptismo dos indígenas n'uma egreja christã.
Duas frotas andam no mar.
Foi levantada por Francisco de Albuquerque, irmão de Affonso, e
comcçou-se a 27 de setembro. F^ol a primeira da índia, em data, e ficou
5) cargo do immortal Duarte Pacheco Pereira. A coroação do Rei teve
logar em 1505 por D. Francisco de Almeida (vid. Quiloa). A interven-
ção directa dos capitães, pondo mãos d obra na construcção dos baluar-
ARTE ts1
tcs, c um facto que se repete na historia da índia. Quando se fez a de
Quiloa D. Francisco de Almeida trabalhou como o mais humilde alve-
ncl (Schccfer, vol. III, pag. 202).
10. (xi a). Entrevista do Rei de Cochim e do capitão fior-
tuguez, no mar.
Descrlpção de outra tapeçaria, com a rubrica traçada
(vid. os n.°' 9 e 12).
O portuguez nos seus batçís de gala manda saudar com
o toque das trombetas o rei da terra, que chega n'umas an-
das, cercado de Nayres, e entra no batel do Capitão-mór a
fim de prestar vassalagem.
11. (xxi). Vis la da Jeitoria de Cochim.
Sccna de permutação das especiarias, os mercadores, a
descarga das fazendas e a venda das jóias.
12. (xxi a). Cerimonia do Acto de menagem, prestada pelo
Rei de Cochim.
Entrega cerimoniosa da copa de ouro a El-Rei. A mul-
tidão oriental; a corte do principe, com seus trages e ar-
mas, seus andores (andas), elephantes, pálios (sombreiros),
etc.
13. (xv). Victoria naval de Panane. 1504.
O texto descreve a batalha no mar: duas caravellas por-
tuguezas contra dez naus inimigas e o fogo das baterias
. em terra.
Victoria de Lopo Soares de Albergaria em dezembro, junto de Pa-
nane, 14 léguas ao sul de Calecut. A cidade foi tomada a 23 de outu-
bro de I 507 por D. Francisco de Almeida e Tristão da Cunha.
14. (xii). Construcção da fortaleza de Cananor. 1505.
A Feitoria (a 4 legoas de Cochim) data de i 8 de janeiro de i 503 c
foi obra de Vasco da Gama ; a fortaleza cm regra Icvantou-a D. Fran-
cisco de Almeida em 1505. Vid. Scha;fer vol. III, pag. 189 e 203); a
tomada da cidade teve logar em setembro de i 504 por Lopo Soares.
i5â ARTE
15. (xvi). Descobrimento de Ceilão (Taprobana) 1505.
Chegada das naus. Collocação do Padrão. Recepção dos
embaixadores portuguezes pelo Rei de Ceilão. Os indíge-
nas carregando as naus de canella.
Foi D. Lourenço de Almeida que lá chegou primeiro, indo de Gôa
Em I 5 I 7 voltaram os nossos alli com mais força, e em i 5 18 levantou
Lopo Soares de Albergaria o primeiro forte.
16. (vii). Assalio de Mombaça. 1505, 13 de agosto.
Desembarque, tomada, saque e incêndio da cidade sum-
ptuosa. Os soldados portuguezes estão arvorando as ban-
deiras nos fortes- Fuga dos moradores pelas portas e ca-
minhos, Juncados de cadáveres. Caracterisação dos typos,
trages, bandeiras e armas do gentio. A armada recebe os
despojos da victoria.
A tomada, o saque e o incêndio foram sob a direcção de D. Francisco
de Almeida a i 3 de agosto de 1505 (Schaifer, vol. III, pag. 202). Os
portuguezes chegaram a Mombaça a 7 de abril de 1498 e sahiram a
I 3. Foi Ruy Lourenço Ravasco, da armada de António de Saldanha,
quem fez o rei tributário em 1504.
17. (iv). Desembargue dos fortugue:^es em Sofala. Vas-
salagem do rei africano.
A composição dividida em duas partes. Na frente as
naus ancoradas, com o vaivém dos mouros e cafres, que
acodem ao resgate do ouro e troca de mercadorias. No
fundo está a composição dividida em duas scenas. De um
lado os portuguezes aportam nos bateis para coUocar o Pa-
drão das Quinas no meio da multidão pittoresca dos mou-
ros e cafres: «ao natural nas cores e vestidos», — separa-
dos comtudo, para accentuar a hostilidade das raças e in-
teresses contrários, em dois grupos: «os mouros em um
cabo (isto é, extremidade) apartadamente e os cafres em
outro».
ARTE 159
Do outro lado o Rei de Sofala presta homenagem ao
capitão portuguez, recebendo a bandeira real. A paysagem
é caracterisada pela flora e fauna indigenas (arvores, pro-
vavelmente palmeiras, etc, elephantes, leões e buffalos).
P'oi Pedro de Annaya quem fez vassalo c tributário o Rei de Sofala ;
0 mesmo construiu a fortaleza a 2 i de setembro de 1505.0 texto falia
somente em capitam (anonymo).
18. (xviii). Tomada de Chaúl. 1506.
O primeiro capitão que alli chegou foi D. Lourenço de Almeida, que
no rio de Chaúl achou depois gloriosa sepultura. (Gerson da Cunha,
Notes on th; history and antiquitics of Chaul and Bassein. Bombay,
1876, pag. 24).
19. (xiv). Victoría naval de Coulão sobre os mouros.
1506.
É o feito de D. Lourenço de Almeida, filho do grande Viso-Rei em
Coulão, a 26 de Março de i 506 sobre as frotas combinadas do Samo-
rim e dos mouros alliados. Schyefer (vol. III, pag. 207) indica 18 de
março.
20. (ix). Tomada de Socotorà. 1507.
A cidade, situada á entrada do golpho arábigo, foi conquistada por
Tristão da Cunha, que tomou a fortaleza, baptizando-a com o nome de
São Miguel, depoi? de reformada. Invernou ahi pela primeira vez em
1 504 Diogo Fernandes Pereira, desgarrado da armada de António de
Saldanha.
21. (viii). Tomada do logar de Brava. 1507.
O feito realisou-o Tristão da Cunha, que foi ahi armado cavalleiro
por Affonso de Albuquerque. (Schacfcr, vol. III, pag. 208).
iúo Al^TK
22. (x). Tomada de Ormuz. 1507.
A 24 de outubro começou Aflfonso de Albuquerque a fortaleza de
Nossa Senhora da Victoria.
23. (xiii). Vicioria naval de Diu sobre os Rumes. 1509.
Cada uma das naus havia de levar a bandeira com as
armas de seus capitães.
E provável que seja a victoria de 3 de fevereiro de D. Francisco de
Almeida contra o Sultão do Egypto, diante de Diu. O Sultão unira-se
com o Samorim de Calecut e o Rei de Cambaia. O Cardeal Saraiva diz
também, como o texto do sec XVI: «afugentou da índia os Rumes des-
troçados» (pag. 107).
24. (xxii). Sacrifício fúnebre da mulher hindu.
«As mulheres com se queymam com o modo todo em
que se faz».
Scena de costumes da índia. A viuva hindu lança-se enfeitada de jóias
na fogueira, onde é queimado o cadáver de seu marido. Os amigos e
parentes accompanham o acto com descantes, ao som de instrumentos.
Linschotten gravou uma scena assim no seu magnifico Itinerário ou
Viagem á índia portugueza, na segunda metade do sec. XVI (em hol-
landez). Amsterdam, 1596 foi. pag. 58-59.
Este numero e os quatro seguintes são de costumes da índia e re-
presentavam talvez pannos menores, para encher vãos de janellas ou
portas.
25. (xxiii). Morte do Rei.
«O rei que se espedaça e o modo em que ho faz».
26. (xxiv). Mercado das mulheres escravas.
«As mulheres que se mettem nos cambos».
27. (xxv). Enfeites das mulheres hindus.
«O modo de trazer as Jóias nos dedos dos pés e o modo
em que as trazem».
Sobre a fabulosa riqueza das jóias indianas vid. Mendes Pinto. Sobre
ARTE i6i
o modo de as trazer e coUocar vid. as graviiras de Linschottcn: x> typo
da Balhadcira, muito caractcristico.
28. (xxvi). Os transportes em viagem.
O texto alludc ás andas portáteis, levadas por homens aos hombros,
de que falia João de Barros frequentes vezes. Linschotten traz differen-
tcs modelos preciosos, usados na índia na segunda metade de sec. XVI.
Summarlo da descripçào dada por Graça Barreto de
pag. II a 25. Os números são postos por nós para facili-
tar o confronto com a nossa relação. O n.® Xla é uma va-
riante de XI, citada em nota por G. B. Os n."* XIX. XX,
XXI e XXI a estão traçados no original, o que não signi-
fica, todavia, que as respectivas tapeçarias ficassem em
projecto. Os n.°* XVIII a XXVIII não têm descripçào.
I. Primeiramente em como ho almirante e seu irmaõ e
nicolao coelho, etc.
II. em outro encasamento nosa senhora de belem, etc.
III. Em outro o cabo da boõa esperamça, etc.
IV. Em outro Çufalla pello naturall, etc.
V. Em outro mocanbique huúa forteleza e porto de
mar, etc.
VI. Em outro quyloa também no natural, forteleza, etc.
Vil. Em outro mambaça como se toma, etc.
VIII. a tomada de braua como foy.
IX. Em outro o fecto de çoçotora, etc.
X. o fecto de ormuz, etc.
XI. o fazimento da fortaleza de cochy, etc.
XI a. mostra do assento que fez o capitam delRey nosso
Senhor com elRey de cochy, etc.
XII. o fazimento de cananor, etc.
XIII. o desbarato da armada dos Rumes, etc.
XIV. o desbarato da armada dos mouros, etc.
103 ARTE
XV. o desbarato e destroiçam que fez lopo soares, etc.
XVI. o descobrimento da taprobana, etc.
XVII. A tomada de chaul, etc.
XVIII. A tomada de Calecut, etc.
XIX. a chegada do almyrante a callecut, etc.
XX. A tornada do almyrante e chegada a lixboa, etc.
XXI. em cochy a casa da feitoria, etc.
XXI a. E como se daa a copa a el-Rey de cochy, etc.
XXII. as molheres que se queymam, etc
XXIII. o Rey que se espedaça, etc.
XXIV. as molheres que se mettem nos cambos.
XXV. o modo de trazer as joyas nos dedos dos pés, etc.
XXVI. os andores como sam guarnecidos de pedraria.
As obras de que nos servimos para a fixação da chro-
nologia vão citadas no texto. Sobresahe, alem da Historia
de Portugal do allemão Schaefer, a celebre obra também
allemã de Peschel, Historia do século das descobertas. Stutt-
gart, 1858; emfim : o índice chronologico das navegações,
etc, dos poriuguezes, no vol. V das Obras completas do Car-
deal Saraiva (Frei Francisco de S. Luiz). Lisboa, 1875.
A relação das tapeçarias sahiu também nos Documentos
da Torre do Tombo, publicados pela Academia (Centená-
rio Colombino). Lisboa, 1892, pag. 516-518.
(Continua).
//^ U^ ^r*-r.,^.. w*;., ■ Joaquim de Vasconcellos.
Errata importante ao artigo antecedente. Pag. 8q, linha i 5 : A ico-
nographia reetante dos dous séculos (palavra omittida).
BOLETIM INTERNACIONAL
ALLEMANHA
REVISTA DAS REVISTAS.
EOPOLDO Katscher acaba de publicar na In-
ternationale Litteraturberichte, de Leipzig, a
conclusão do seu interessante artigo acerca da
litteratura húngara nos últimos annos (Die un-
gariscke Litteratur der lel\ten Jahre). O mesmo
numero da Internationale lÀtteraturberichte in-
sere um pequeno estudo sobre Gyp (Eine Pari-
ser Schri/tstellerinJ, firmado pelo professor J.
Machley, de Eierne.
# No ultimo íasciculo d;is Romanische Forschungen, Hugo Albert
Rennert publica e annota o precioso Cancioneiro hespanhol do British
Museum.
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
L. Andreas-Salomé: Ruth (J. G. Cotta, Suttgart) ; S. Beissel : Fra
Giovanni Angélico da Fiesole. Scin Leben und seine Werke (Herder,
Freiburg) ; C. v. Gonzenbach: Pilgerritt. Bilder aus PalJistina u. Syrien
(A. Ascher 6c Co, Bcrlin); H. Grasbcrgcr: Licht u. Liebe. Gedichtc
104 ARTE
(Gg. Heinr. Mcyer, Leipzig) ; A. Guntermann : Gedichte (Lorenz &
Waetzel, Freiburg i B); J. L. Windholz: Riller, Tod u. Teufel. Ein
Drama In Versen (S. Fischcr, Berlin).
PEQUENAS NOTICIAS.
* Morreu em Munich o pintor F. P3'loty, professor da Academia
de Bellas-Artes da mesma cidade.
* Inaugurou-se ha pouco em Francfort uma interessante Exposição
Goethe, na qual figuram cartas, retratos c medalhas do grande poeta.
AUSTRIA-HUNGRIA
PEQUENAS NOTICIAS.
* Está aberta em Vienna uma exposição das obras de três artistrs
fallecidos recentemente : Wilhelm von Lindenschmidt e Theodor von
Hermann, pintores, e Ludwig Díimbauer, esculptor.
BÉLGICA
REVISTA DAS REVISTAS.
* O ultimo numero da Reviie Générale, de Bruxclles, insere, entre
muitos outros escriptos, uma admirável novella de P. Heyse, traduzida
em francez por A. Chevalier.
FRANÇA
BIBLIOGRAPHIE.
Le livre de la naissance, de la vie et de la mort de la bienheureuse
Vierge Marie {Y*3lt\í, Mercure de France). — N'uma magnifica edição,
cujo valor é realçado pelas bellas illustrações de Paul Ranson, traça A.
Ferdinand Herold uma limpida e estylisada lenda da Virgem, colhida
e inspirada sobretudo dos Evangelhos apocryphos.
REVISTA DAS REVISTAS.
* Como estava annunciado, o ultimo numero do Mercure de France
publica uma longa e interessante série de respostas dadas pelos novos
á pergunta: Quelle est votre opinion sur Alexandre Dumas fils?
ARTE 165
Eis algumas d'cssas respostas :
Al. Paul Adam. — S'il laisse une trace dans l'histoirc du sícclc, Ic
souvenir d'Alcxandre Dumas fils marquera une petite évolution dans
les moeurs plutôt que dans les Icttrcs. Dépourvue d'érudition et de qua-
lités philosophiques, d'idées généralcs, sa verve aura servi surtout, de-
vant le vulgaire, la réhabilitation du bátard, de la fille-mcre, de la cour-
tisane scntimentale, etc... Avant lui, ils cncouraient plus de mépris
officiel.
Nous saisissons mal à présent Tintérêt de cettc logomachie. En se
mcttant dans la posture horizontalc, Dcnise, par exemple, devait bien
prévoir Tennui dos neuf móis ; et nous n'avonfe pas à la plaindre parce
que, la vertu lui ayant scmblé moindre que Tinstinct (ce qui est une
opinion legitime), elle prétend, malgré cela, vivre honorée deceuxdont
elle repudia les príncipes.
Je deteste ces héroíncs qui veulent connaitre le plaisir des catins,
sans rêtrc pour le monde, tout en Tctant pour leur perversité, et en
gardant néanmoins la considération ou la forlune qui leur font la vic
commodc. Alexandre Dumas détruit avec assez de bonhcur cette làchetc
de maintes fcmmes incapables de s'affirmer en accord avec leur dòsir,
contrc rhypocrisie. Sur ce point, son travail draraatique oflfre un cen-
ton de remarques interessantes, depare par les redites, et d'extraor-
dinaircs puérilités comme cclle du dénouement de la Princesse de
Bagdad.
J'ai lu une bonne partie de ses pièces. Ça n'a gucre d'importance
pour la nourriture de Tesprit, mais ce peut être choisi ainsi qu'un dé-
lasscmcnt d'aprcs-diner. Tel, en une autre note, Labiche.
M. Edmond Barthèlemy. — Je n'ai jamais voulu ni pu lire aucun li-
vre de M. Alexandre Dumas, fils, mes préoccupations et mes recher-
ches me rendant indifférent aux prétendus problòmes agites, quand
même, dans le vide, par ce vigoureux et inutilc dialecticien de la vaine
pose mondaine.
M. Léon Bloy. — Rassurez-vous. Ma réponse n'cxcédera pas douze
lignes. Voici mon «opinion» pour le temps et pour réternitc.
Le fils Dumas fut un sot et un hypocrite.
Les pleurs ignbles de la presse ou les lamentatíons de quelques gâ-
teux, tels que Coppée, n'autorisent pas à supposer que la nouvellc gé-
nération littéraire puisse être assez bassc pour accorder une importancc
quelconque à la disparition de ce mulâtre.
M. Eugénio de Castro. — Flairant le succcs, Alexandre Dumas fils
a mis les rcssources de son mctier, qu'il connaissait três bien, au scr-
vice du faux goCit public, qu'il connaissait encore micux. Soq oeuvrç
i6ó ARTE
est au-dessous de son talent, qui était grand — bien que trop déclama-
toire: pour triompher, il a dú se laisser vaincre. Ce fut un impardon-
nable manque de fierté artistique. En outre, il n'avait point d'áme : je
conçois qu'on Tadmire, mais je ne peux pas concevoir qu'on Taime.
M..^^^ Judtth Cladel. — Je vous remcrcic de la grave question que
vous me posez, mais n'y puis répondre : je ne suis qu'une étudiante
en littérature, connaissant Eschyle depuis quelque temps seulement,
et n'avant encore jamais lu une lignc d'Alexandre Dumas fils.
M. Maurtce Maeterlinck. — Je ne me rappelle pas avoir la une ccu-
vre d'Alexandre Dumas fils. Cerles, je ne m'en vante pas, mais je crois
qu'une sorte d'instinct irifaillible dirige nos lectures, et qu'ici aussi il
est peut-étre salutaire d'obéir simplcment à des lois que Ton ne com-
prend pas. . .
M. Charles Morice. — Non, Alexandre Dumas fils ne fut pas un
grand écrivain. Ce fut pourtant un esprit original et souvent puissant.
Mais, avec une conscience dont il lui faut tcnir compte, il reconnais-
sait lui-même qu'il n'avait pas de «style». II eut aussi le tort de s'inté-
resser exclusivement aux circonstances sociales, c'est-à-dire provi-
soires.
Son oeuvre est faite de questions auxqucUes on pourrait aisément
répondre en réforment la loi : c'est le poete Clóvis Hugues qui me fait
cette observation dont la justesse est evidente.
M. Henri de Régnier, — On préférerait, peut-être, relire Toeuvre de
Dumas père que voir jouer eelle de Dumas fils.
Depois das respostas, o Mercure insere uma Moralité, de Remy de
Gourmont, que termina :
«II semble que, photographiés au gyroscope, les quatre-vingt-une
lettres donneraient ce nègatif :
^^ Alexandre Dumas fils n'est pas un grand écrivain».
# Acaba de apparecer em Paris o primeiro numero da Revue Rouge,
dirigida por Gustavo Langlet.
# Vem curiorissimo o ultimo numero de YYt7iagier, superiormente
dirigido por Remy de Gourmont e Alfred Jarry. Entr<í as illustrações,
destacam-se : uma lithographia original de Whistler, um croquis de
Clésinger e duas gravuras de Lucas Cranach. O texto é formado pelo
Milagre de Theophilo, de Ruteboeuf e pelo Ludus super iconia S- Nico-
lai, de Hilarius Monachus. Estas duas interessantec composições foram
traduzidas e commentadas por Remy de Gourmont.
# A Revue Blanche do t." de janeiro publica uma bella prosa de
Viiliers de Tlsle-Adam, Lady Hamilton, e um notável artigo de Gustave
Kahn, La Vie Mentale.
ARTE 167
PEQUENAS NOTICIAS.
# N'umas escavnções em Yzeures acaba de ser descoberto um tem-
plo romano, dedicado a Minerva, ornado de numerosos baixo-relevos.
# M. Maurlce Griveau começou, ha dias, um curso livre de esthc-
tica. Assumpto : Historia do Bello na natureza.
# O ministro das Bellas-Artes foi auctorisado a acceitar uma colle-
cção de cerâmica japoneza avaliada em 7 5 ,045 francos, e legada ao Mu-
seu do Louvre por M. Grandidier.
HESPANHA
BIBLIOGRAPHIA.
* Por Galicia, por José Novo y Garcia (Andrcs Martines, l-a Co-
runa). Por Galicia, 41.° volume da interessante Biblioteca Gallega, é
uma coilecção de peq*uenas prosas (cuarlillas y apuntes), escriptas com
vigor e colorido. Particularmente interessante o capitulo Al principio
y ai fin, consagrado á memoria de Rosália Castro, a «rola da Galliza».
REVISTA DAS REVISTAS.
* Acabamos de receber o 1 .° numero da Revista Critica de Histo-
ria y Literatura (espanolas, portuguesas é hispano-americanas), que se
publica em Madrid. Na lista dos coUaboradorcs figuram, entre outros,
os nomes de D. Carolina Michaelis de Vasconcellos, dr. Theophilo
Braga e F. Martins Sarmento.
PEQUENAS NOTICIAS.
* Appareceu ha pouco o primeiro tomo da Biblioteca artistica, que
tem por fim tornar conhecidas as mais notáveis obras architectonicas
da Hcspanha.
* Annuncia-se para breve a publicação dos Diários de Jovellanos.
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
F. Belart : El prosaismo en el arte; Joseph Bodria : Roselles (poesias
valencianas); J. A Calcano : Obras poéticas; Adolfo de Lafuente : Poe-
sias selectas; Q. Mcnéndez Pidal : Três Poesias; E. Pardo Bazán : Por
la Espaiia pintoresca ; ^[a.nuQ\ Pardo y Sarmicnto : \'ersos; J. \'erda-
guer : Sant Francesch.
i68 ARTE
INGLATERRA
PEQUENAS NOTICIAS.
* W. M. Rossettl acaba de oíTereccr à Nalional Porlrait Galleiy
um (ksenho de Dante Gabriel Rossetti, representando o pintor Madox
Brown, que foi, como c sabido, o precursor dos Pre-Raphaeltst Bro-
thers.
* O British Museum acaba de comprar por cerca de cento e qua-
renta contos de réis a collecção de desenhos, gravuras e agoas fortes do
coronel Malcolm. N'essa collecção figuram, entre outras preciosidades,
i6o desenhos de Raphael, i6o de Miguel-Angelo e 160 de Rubens,
200 trabalhos de Rembrandt e vários estudos de Botticalli e de Leo-
nardo da Vinci.
* Deve apparecer brevemente em Londres uma nova revista litte-
raria, The Savoy, dirigida por Arthur Symons e Aubrey Bcardsley.
* Falleceu no dia 1 2 de dezembro ultimo o conhecido escriptor
Robert Wllliam Browne. Deixa, entre outras, as seguintes obras: His-
tories of Greece and Rome, Hiilories o/Greek and Roman Classical Li-
terature e Ethics of Aristolle Franslated.
* Falleceu o notável homem de Icttras John Ormsby, traductordo
Poema dei Cid e do D. Quijoíe.
ITÁLIA
PEQUENAS NOTICIAS.
* Os jornaes italianos continuam a referir-se com o maior enthu-
siasmo ao bello livro da nossa collaboradora Neera, Anima sola.
* Publicaremos brevemente um artigo de Vittorio Pica acerca das
Vergine dei Rocce de Gabriele d'Annunzio.
PORTUGAL
BIBLIOGRAPHIE.
Jornadas feio mundo (Voyages à travers le monde) par le Comte de
Arnoso (Porto, Magalhães et Moniz, éditeurs 1895).
Ce livre est divise en dcux parties: I Em caminho de Pehin (En route
pour Pékin); II Em Pekim (à Pékin). — Ainsi que Tauteur nous rexpli-
que dans un petit prologue —Au lecteur — le volume de 433 interes-
santes pages, est forme par Ics notes prises en 1887, au cours d'un beau
ARTE 169
voyagc. Et ccs notes donncnt au Icctcur comme nous Ic dit Ic prologue
la savjttr de la, f>remièrá impression que dcs coutumes et des pays.iges
aussi différenls produtsent dans 1'esprit du voyageur Cest dans cette
saveur de la premièrc impression et dans ce caractere léger de simples
notes que reside le charme de ce livre qui se lit sans effort, quoique
fort intéressant par Ics importants documcnts quil nous fournit
II y a cn eiTet deux manicres d'ccrirc des livres des voyages: La pre-
mière consiste à s'appropricr tous les sujcts et tous les aspccts et à en
donner ensuite, sous une forme plus au moins personnelle, soitlasyn-
thèse des observations faites par Tauteur, soit les lignes caractéristl-
qucs de ce que Ton a étudié et vu comme philosophcou sociologue. La
secondc méthode note au contraire tous les aspects, fixe les couleurs,
les formes, les usages, etc.; Tauteur dans ce cas est absorbé par le char-
me extérieur et immédiat des pcrsonnes et des choses et est mCi par la
simple et directe curiosité qui scmpare de celui qui se déplace pour
voir. Cest ce dcrnicr procede qu'emploie le Comte d'Arnoso. Mais,
quand ce^ notes sont, comme dans le cas actuei, tracées intelligement,
non sculcment avec un vif amour du pittoresque, mais aussi avec une
louable curiosité pour tout ce qui se revele à lui de nouveau, le lecteur
peut, au travcrs des aspects, pcnétrer dans la vic, dans Tintimité des
hommes et des choses de même que la vue d'une certaine fleur nous in-
dique la nature du sol qui la produit.
En dehors de ces notes — En roíite pour Pékin — celles qui forment
la seconde partie serapportentau théâtre, aux produits deTindustrie ar-
tistique à la politique et aux coutumes, aux usages sociaux et aux pra-
tiques religicuses ; ces notes nous montrent que si Tauteur n'a pas eu le
temps d'étudier en détail tous ces problcmes il ne les a pas moins envi-
sagés non comme un simple dandy qui s'amuse en voyageant, mais com-
me un homme qui s'intéresse aux choses dignes d'intérêt.
L'édition, grand in 8", est trcs soignée et elegante en sa large sim-
plicité.
LE PORTUGAL X l'ÉTRANGER.
* Au quatrícme numero trimestrel de 1895 du Magazine Interna'
tional, nous trouvons, outre une note fort aimable pour Arte, un im-
portant extrait du livre que va publicr M. Magalhães Lima, dirc-
cteur du SjcuIo. Ce livre aura pour titre : UQívre inlernattonale (A
Obra Internacional), paraitra simultancmcnt en français et cn portu-
gais, et prcchera Tarbitragc, et la fédération internationale. Nous ap-
prenons que la même revue a demande/ à notre représentant français,
170 ARTE
des traductions, qul paraitront inccssamment, de João de Deus et de
Theophilo Braga.
* Le fascicule de L'Ermita,ge, qui porte la date de Janvier, contient
la traduction française en prose rythmée par Louis-Pilate de Brinn'Gau-
bast, du poème Pan, par Eugénio de Castro. L'origlnal de ce poéme
fait partie du recueil sous presse : Salomé et auires Poèmes.
TURQUIA
PEQUENAS NOTICIAS.
# Le Stctmboul (qui, soit dit en passant, nous a souhaité la bien-
venue en des termes dont nous sommes confus) a entrepis la publica-
tion, dans ses Suppléments litíéraires hebdomadaires, de petits poèmes
arméniens traduits soit en vers français, soit en prose, par Alexandre
Panossian, Jean Minassian, etc. La littérature arménienne nous semble
bien interessante; nous en rcparlerons bientôt. Contentons-nous, en
attendant de prendre note des noms de Virginie Aschdjian et de Archag
TcHOBANiAN (ce demier n'est plus inconnu des lecteurs du Mercure de
France, auxquels Ta presente, il y a quelques móis, notre collaborateur
Pierre Quillard ; ni de ceux de la Revue des Revues, ou nous trouvons
(i.«' décembre iSgs) une excellente version de son poème: UEnterre-
ment.
N.° 3— JANEIRO DE 1896
COIMBRA — IMPRENSA DA UNIVERSIDADE
JOÃO DE DEUS
Joáo de Deus, por Celso Hermínio
Em uma pequena bio-
graphia do incompará-
vel poeta, que publicá-
mos por occasião do seu
Festival de 8 de março
de 189$, (O ligámos em
certa forma a manifes-
tação do seu génio ly-
rico á relação ethnica
da provincia de que é
oriundo: «Basta olhar
para o retrato de João
de Deus : tem o sorriso
(i) Revista fortugueza, n.» 4, pag. 135 a 147.
I
1^3 ARTE
de Aríosto, bondoso mas dominatívo, que não destoa do
seu typo árabe, cuja regressão morphologica se accentua na
estatura mean e delgada, nos cabellos pretos e macios, nas
linhas finas e nervosas da physionomia, no olhar a um
tempo vehemente e extático. Na sua vida, a melhor parte
passou-a na inacção de contemplativo, abstrahindo do
mundo como um suphi da Pérsia, entregando-se á onda
dos acontecimentos com a confiança do árabe na fatali-
dade».
Estas palavras não passaram indifferentemente sob os
olhos de Henrique das Neves, um dos mais antigos e maio-
res admiradores de João de Deus; apoz a sua leitura es-
crevia-nos: «Talvez desconheça esta nota graciosa para a
formação da individualidade poética de João de Deus. En-
contra-se em Edrisi, o geographo árabe contemporâneo de
nosso Affonso Henriques. Descrevendo a traços largos o Al-
farghan (Algarves), chega a Silves, e diz : — Bonita cidade,
etc.,. . . A população da cidade e a das aldeias dos arredo-
res, compõe-se de árabes do Yémen e outros, que faliam
um dialecto árabe muito puro. Sabem também improvisar ;
são todos eloquentes e animados, tanto a gente popular,
como as classes mais elevadas», (i) Entregue á sua pró-
pria espontaneidade, a geração académica que o acompa-
nhou de 1849 a 1859 nos cursos de Coimbra, reconheceu
n'elle um extraordinário foeta, forçando-o a compor ver-
sos, decorando-lh'os e imprimindo-os nos jornaes, e for-
mando coUecções manuscriptas, como a que hoje se guarda
na bibliotheca de Évora. Como eloquente, toda essa gera-
ção académica era attrahida pelo poder invencível da sua
palavra fácil, colorida, arrebatadora ; revelava-se apenas
(i) Transcripto nos Estudos eborenses, de Gabriel Pereira, n.° 32.
ARTE
«71
como um conversador, e foi na esperança de lhe provoca-
rem este dom surprehendente que alguns amigos o fizeram
eleger deputado por Silves e atiraram com elle para o par-
lamento.
João de Deus fortifícou-se na própria espontaneidade,
ao atravessar como poeta as varias escholas litterarias do-
minantes, conservando-se também puro nos desvairados
meios sociaes que o envolveram, sem perder nunca a sua
encantadora naturalidade. Emquanto se arrepelavam os
poetas ultra-romanticos, os melancholicos e emmanuelicos.
João de Deus no seu leito fúnebre, descnlio de Celso Hermínio
lakistas, byronianos e satânicos, João de Deus nunca dei-
xando a simplicidade popular cantava o thema eterno do
amor, dando ao lyrismo pessoal a universalidade da paixão
humana mais viva e edificativa. Isto o destacou de todos
os outros poetas, e o levou á mais alta expressão ideal.
Atravessando também os vários meios sociaes dissolven-
tes, como a vida hallucinantc de académico sob o pedaa-
1^4 ARTE
tismo doutoral ; depois, a dispersão critica e a versatilidade
do jornalismo politico; e por ultimo a perversão moral de
um parlamentarismo organisado para sophismar a liber-
dade, João de Deus passou atravez d'estas bolgias mais
terríveis do que as do inferno dantesco, confinando-se na
região desinteressada do ideal, cantando o amor e entre-
gando-se ao apostolado da instrucção popular.
Não nos admira que João de Deus, depois de certo tempo,
cahisse em uma profunda obscuridade, e chegasse até ás
fronteiras da miséria, vendo-se forçado a coser á machina
para uma camisaria do Chiado, e a escrever versos para
rebuçados de pastellaria. (i)
A publicação da primeira e incompleta collecção dos
seus versos. Flores do Campo, não o tirou da deplorável
situação económica em que luctava. Foi para resistir a
ella, que se achou contratado por um livreiro para a ela-
boração de uma Cartilha methodica de leitura; assim se
acordou no seu espirito o grande problema do ensino das
primeiras lettras, e se elevou á missão sacrosanta de um
Pestalozzi.
Antes, porém, de ser absorvido pela creação e propa-
ganda da Cartilha Maternal, o mal-estar quasi da indigên-
cia despertou em João de Deus não os Ímpetos de revolta
contra o seu tempo, mas esse desdém soberano, revelado
nas ironias cortantes das suas satyras. Na obra do poeta,
destacam-se fundamentalmente dois aspectos: o amoroso,
em que attingiu as supremas expressões da sympathia hu-
mana ; e o satyrico, em que empunhando o látego de Je-
sus fustiga serenamente adiante de si todos esses elemen-
(0 A este facto allude Trindade Coelho: «Só a riqueza que elle
dispendeu em cravos de S. João e em rebuçados!» {Dispersas, pag. 49).
ARTE 175
tos anarchicos sociaes, taes como o pedantismo doutoral
da Universidade, o falso prestigio da monarchia liberal e
das personalidades regias, os contrasensos da politica e a
versatilidade da imprensa jornalistica, a immoralidade ex-
plorada pelos theatros, e por ultimo o mercantilismo da
instrucção primaria estacionaria em uma rotina imbecili-
sante.
A lyrica amorosa de João de Deus, inexcedivel emquanto
á pureza e verdade da paixão, não é superior á satyrica,
a qual se imprime pelo bom senso, pelos relâmpagos de
uma ironia immortal, como a gargalhada dos deuses. Ainda
não existiu em Portugal um poeta que excedesse ou mesmo
egualasse João de Deus na omnipotência da satyra ; e com-
tudo, este seu aspecto artistico não tem sido estudado.
Creio mesmo, que nunca fora notado; porque, se as suas
Satyras e Epigrammas estivessem completamente colligi-
das, o mundo official não se apressaria a vir ao encontro
da corrente da apotheose feita ao poeta pela nação inteira
no seu Festival natalicio em 8 de maio de 1895, nem tão
pouco no assombroso funeral de 14 de janeiro de 1896.
As suas Satyras já não podem ser apagadas; deixal-as
correr com franqueza, para se não desmentir a suspeita de
uma intelligente generosidade. Estudadas, ellas revelarão
profundamente a situação moral da sociedade portugueza
n'esta dissolução de um regimen esgotado, que subsiste á
custa da degradação dos caracteres. As composições amo-
rosas dão-lhe a importância de poeta nacional, por ter sa-
bido melhor do que todos os outros dar a expressão im-
mortal à fibra característica do génio apaixonado do povo
portuguez.
Quando a Academia real das Sciencias inscreveu entre
os seus associados o incomparável poeta, foi-nos conferida
a honra de redigir o parecer, que segundo a praxe regu-
lamentar precede a votação ; tivemos então ensejo de syn-
176 ARTE
thetisar a sua acção litteraria. Perto de quarenta annos
(185 5-1895) trouxe João de Deus encantada a sociedade
portugueza com a graça fascinadora das suas poesias lyri-
cas; esse poder passou além das fronteiras, e na Itália,
d'onde irradiaram as formas definitivas do Lyrismo mo-
derno Occidental, proclamaram-o o primeiro poeta do amor
da Europa actual.
A obra de João de Deus é mais amada do que conhe-
cida; amada, porque aquelle que uma vez a leu, ou ouviu
recitar qualquer das suas composições, como a Vida, Ado-
ração, Maria, Marina, Remoinho, Beijo na face, conheceu
logo que a verdade do sentimento e a pureza do ideal de-
stacam João de Deus de todos os outros poetas ; não é bem
conhecida a sua obra, porque, desde 1855 até 1893, ella
achava-se dispersa por quasi todos os jornaes do paiz,
como a Esírêa litteraria, Alheneu, Instituto, Bejense, Folha
do Sul, Ecco do Lima, Ga^^eta de Portugal, Revolução de
Septembro, d'onde nem tudo chegou a ser colligido nos
volumes intitulados Flores do Campo e Folhas soltas. Na
edição authentica de todos os seus versos realisada sob as
vistas do poeta em 1893, entraram mais cento e seis com-
posições no Campo de Flores, as quaes estavam completa-
mente perdidas, ou ignoradas; e na reedição d'este livro,
prestes a vir a lume, ainda se colligou pela primeira vez
mais de oitenta composições, umas inéditas e outras des-
conhecidas. Felizmente que este trabalho se realisou ainda
em vida do poeta, ficando o livro em condições de poder
circular como edição: A^e varietur.
Era este poeta como uma voz da natureza; espalhava as
notas da emoção da sua alma ao acaso do momento. Os
amigos que o cercavam, na vida ruidosa da Universidade,
ou no isolamento das apathicas cidades de província, é
que transcreviam as estrophes ditadas e as atiravam á vo-
ragem da imprensa jornalística, único meio de que dispu-
ARTE 177
nham para que admirassem o extraordinário poeta. Assim
procederam Manoel de Paula da Rocha Vianna, João de
Sousa Vilhena, Rodrigo Cerqueira Velloso, Guimarães
Fonseca, Pinto Osório. Entre a banalidade das noticias
locaes e a materialidade dos annuncios, em jornaes mal
impressos em papel de embrulho, è que os versos de João
de Deus foram apparecendo casualmente, com todos os
requisitos materiaes para se afundarem no esquecimento.
Salvaram-se. Vibrava n'elles o sentimento ; tinham luz,
alma, perfeição, e exprimiam por uma forma universal
delicadissimos estados de consciência. Os versos foram li-
dos e copiados em coUecções manuscriptas de curiosidade.
Mesmo com a sua obra assim desmembrada, o nome de
João de Deus já desde 1860 era proclamado por Anthero
do Quental como o renovador do Lyrismo portuguez ; e
quando em 1868 appareceram reunidas no volume das
Flores do Campo algumas dessas poesias, já estava una-
nimemente reconhecido como o primeiro poeta da geração
que succedeu ao romantismo.
E de facto os versos de João de Deus separam-se de toda
essa inexpressiva fecundidade, que caracterisa a eschola
de João de Lemos e de Palmeirim, cujos imitadores leva-
ram o lyrismo á ultima degradação, rimando sobre o im-
pertinente personalismo das mediocridades. Soares de Pas-
sos reagiu contra esta corrente deletéria, depois de 1852,
insistindo sobre a perfeição das formas métricas e intensi-
dade do sentimento. A morte prematura, victima da tu-
berculose, não lhe permittiu elevar-se acima da idealisação
da sua própria tristeza.
João de Deus, que fora condiscipulo de Soares de Pas-
sos no curso jurídico de 1849 a 1850, trouxe à poesia por-
tugueza uma transformação mais profunda: tornou a elo-
cução mais ideal pela naturalidade; deu ao verso a har-
monia indeflectivel pela concordância dos accentos métricos
178 ARTE
com a accentuação das palavras; fez da rima uma surpreza
e ao mesmo tempo um colorido vivo; combinou novas for-
mas estrophicas, renovando ao mesmo tempo o soneto e o
terceto camoniano com uma tinta da graça dos modismos
populares. Na fabula da Cabra, o Carneiro e o Cevado, resol-
veu elle magistralmente o problema presentido pelos cha-
mados Nephelibatas, da remodelação da estructura do verso:
elle achou que o verso pôde quebrar-se nos hemistichios
mais caprichosos, mesmo sem syllabas definidas, mas sem-
pre cahindo dentro da harmonia fundamental e orgânica
do verso tal como o ouvido românico o estabeleceu. A
perfeição da forma não bastava para que João de Deus
exercesse um influxo immediato; seria admirado como
artista, mas não teria o invencivel poder de sugestão nos
espiritos. Além d'essa perfeição parnasista, os seus versos
exprimem estados da alma, a paixão intima, vaga, e quasi
timorata dos antigos trovadores; aspirações indefinidias,
como a dos neoplatonicos ou petrarchistas da Renascença;
a uncção mystica, como a dos versos dos poetas extacticos
hespanhoes; e finalmente a satyra mordente como a dos
Goliardos e estudantes da tuna das Universidades medie-
vaes, cujo espirito faisca nas estrophes do Dinheiro, da
Lata, e áa. Marmelada. A impressão que produziu, quando
a poesia cahia desacreditada pelos exageros ultra-roman-
ticos, foi grande, e fez-se sentir em uma rápida transfor-
mação de gosto e de esmero dos novos poetas. Com ver-
dade e justiça João de Deus foi proclamado — o mestre de
nós todos.
A mocidade das escholas superiores alentada pelo novo
ideal que se revelou com o centenário de Camões, tomou
a iniciativa da apotheose, que lhe consagrou no dia do
seu anniversario em 8 de março de 1895. O poeta já es-
tava doente e extremamente debilitado, mas o presenti-
mento da morte que o invadia foi-lhe illuminado pelo pre-
ARTE 179
sagio da immortalldade. Aquelle, que pelos seus versos
déra ás emoções uma expressão consoladora, na sua morte
teve o poder de unificar em uma mesma sympathla todos
os elementos inconciliáveis da sociedade portugueza.
Theophilo' Braga.
DE VERLANA
Verlaine ! paysage obnubile de roses :
Cythère, avec Watteau ; Paris avec Cypris ;
Dcs quantitcs d'amants incompris et surpris,
En dcs falbalas bleus noués d^appliquets roses.
Des éventails, des nez retrousscs, et des poses ;
Dcs jcux d'escarpoIctte, et des pleurs, et des ris,
De Damis pour Eglé, de Damon pour Chloris
Qui se dlsent, se font de mirifiques choses.
Et puis les Anges bleus, blonds, roses, à leur tour;
Tous les Saints de Sagesse éclos des vers d'Amour,
Corame un papillon pur d'une autre chrysalide.
La folie mascarade exquise qui s'élide
En la procession des bienheureux exquis
Gardant un peu de musc à leurs vols reconquis!
CoMTE R. DE MONTESQUIOU-FEZENSAC.
»8o ARTE
POUR CEUX D'HIER
(Paul Verlaine & João de Deus)
Aux appels éperdus de votre âme sonore,
La Vierge chaste et nue est donc venue à vous,
O Poetes d'amour qui chantiez dans Taurore
Tout ce que le génie inventa de plus doux !
Vous siégez maintenant, loin de ceux qu'on bafoue,
En rimmortalité du Somme et de la Mort;
Le rêve deviné sur vos lèvres se joye,
Et le Temps vous apporte une couronne d'or.
Les oiseaux bigarrés de vos jeunes musiques
S'en vont battre de Taile au fond des cieux mystiques,
O Renonciateurs, Magiciens subtils!
Nobles initiés du Deuil et de la Tombe,
Voici la nuit qui s'ouvre et la neige qui tombe;
Est-ce vous qui serez la neige des avrils ?
Phileas LEBESGUE.
ARTE »8i
PAUL VERLAINE
II y a huit ans — dans un livre (i) que la suprême péri-
pétie de la vie de Paul Verlaine nous permet et nous or-
donne, maintenant, d'achever — nous écrivions : ((N'est-il
pas admirable que, malgré les délicatesses de son génie,
Paul Verlaine ne soit point ignore entre les poetes? Car il
est, en dépit de Tinjustice contemporaine, en dépit même
de lui-mème — nul moins que lui ne soigna sa gloire —
Tobjet d'une curiosité bien ou malveillante, mal plus sou-
vent, il est vrai. Sauf, pourtant, d'une rare portion du pu-
blic, la plus petite, la plus exquise aussi, Toeuvre du poete
est inconnue, encor'e que partout on s'accoutume à saluer
d'un étonnementhostileson nom qu'environnent des legen-
des».—
Ces huit dernières années ont singulièrement transfor-
me la renommée de Verlaine. A la curiosité, qui insulte
autant qu'elle flatte, la gloire a succédé; Tceuvre n'est plus
ni inconnue ni — guòrc du moins — méconnue ; le faux
bruit des legendes superflues laisse au Nom immortel toute
sa pureté. Cest un victorieux que saluaient hier, au bord
de la tombe, iMallarmé et Mendes, Coppée et Moréas, et
ses funérailles avaient les couleurs et le ton de Tapo-
théose.
Cest LE Poete Moderne que, tous, nous vénérions en
lui; à três juste titrc!
Essayer de dire comment et à quel príx il mérita ce
périlleux honneur, de quoi est faite sa gloire, ce qu'elle af-
firme de general, ce qu'elle receie de spècial et d'individuel,
(i) Paul Verlaine. Paris, Léon Vanier, éditeur. 1888.
i8a ARTE
ce serait donc, en un cas illustre et d'une sorte vraiment
dramatique, étudier Tessence même de la poêsie en ce
temps, avec aussi la psychologie du poete, comme il est,
en marge de la société contemporaíne. (Les breves bornes
qui me sont ici imposées, ne me permettroíit que des in-
dications résumées).
La gloire, tout entière ! et telle que la notion en sem-
blait, depuis longtemps jusqu'à lui, perdue dans le monde:
la gloire sans concession, sans reclame. La vraie. Mais
aussi toute la douleur: tant, que, dút — Timpossible ! —
se taire Timpérissable bruit des chefs-d'oeuvre, ce poete,
simplement par Tattitude quil osa prendre et garder à la
face du monde, mériterait toujours ladmiration tremblante
de quiconque pense: comme devant le geste d'un courage
divinement monstrueux.
Verlaine — ainsi, que Ta dit, le lo janvier, Stéphane
Mallarmé — «affronta, dans toute Tèpouvante, lètat du
chanteur et du rèveur».
Ce que fait du Chanteur, en lui refusant tout droit de
cite, Tanonyme, multiple et irresponsable organisateur du
présent état social: Thomme sans biens, et donc sans fa-
mille, sans joie vivante, alors pourtant que plus qu'un
autre, étant ce chanteur et ce rêveur, il a besoin de joie,
d'amour et de faste : et par conséquent Thomme cherchant
— hors des devoirs communs puisque hors des communs
droits, hors des préjugés au nom desquels on le réprouva
— de par tous les moyens d'oubli Tillusion que ce qui est
n'est pas, que ce qui n'est pas et devrait ôtre est, allant
jusqu'au bout de ce leurre, jusqu'à Toubli aussi de soi-
même: et tout à coup se redressant pour d'un peu d'abje-
ARTE 183
ction prise dans ses mains éclabousser au front les répro-
bateurs de son vice comme de sa vertu et leur dlre: —
Vous avez bien raison ! Le poete est, en effet, le rebut de
Ihumanité, car voici: vous avez fait de Luí cela! — «Té-
nue», dit encore Mallarmé «entre toutes corrector. Atti-
tude de héros qui fait, aujourdhui, de Tinjuste pcine subie
jusquà cinquante-deux ans par ce poete (et sansquil s'épar-
gnât pourtant le rude labeur, autre torture, d'une pro-
duction perpétuelle) le châtiment de ses bourreaux.
Le mystère, en tout ceei, ce nest pas dans Tobstination
de la haine de tous contre un quil m'apparait. Cest dans
la bravoure du poete. Ou trouva-t-il les encouragements
nécessaires? Sans doute Tamour, vers lui, de toute une jeu-
nesse ardemment intellectuelle lui fut d'un puissant se-
cours. Mais ces sympathies comblaient-elles le vide senti-
mental, réparaient-elles le tort de désaveu social? Non,
le sccret de cet hèroisme est plus lointain, plus élevé et,
je pense le lire entre ces lignes d'un autre poete (i): «Les
grands hommes, les génies hors de ligne, s'élèvent çà et
là comme autant de tours isolées dans la cite de Dieu. Des
passages inconnus, conduits mystérieux placés en dehors
de l appréciation hiimaine, les mettent en rapport avec des
intelligences d'une nature supérieure, dont la sympathie
les soutient et les console et qui demeurent à Jamais étran-
gères au commun des mortels».
D'avoir, seul avec tant d'éclat et seul pour tous, accepté
(i) Longfellow.
184 ARTE
dans la honte et la malédíction qu'il comporte le role du
poete, tous les poetes dolvent à Verlaine une gratitude in-
íinie. Peut-être son exemple fera-t-il qu'enfin la pensée
naisse en Tesprit contemporain : que létat social est ím-
possible ou sont possibles des anomalies telles que cette
destinée. Sens heureux, et Tunique, des mauvaises legen-
des! mais nous avons envers lui de plus hauts encore mo-
tifs de gratitude. Plus grand en Verlaine fut et demeure
le poete écrivain, que le poete héros.
II a créé un Beau nouveau ; — comme tous les créateurs,
cest dans la vie qu'il a puisé les éléments de sa création ;
comme tous les révélateurs, c'est par un retour à la sim-
plicité première qu'il a trouvé les procedes de sa révéla-
tion. Vie, Simplicité — ces deux mots et ce troisième qui
colore les deux premiers: Intensité, disent tout Verlaine.
II aima la vie avec lintcnse réalisme et lintense simpli-
cité dun enfant qui, plein de désirs, et voyant la nature
pleine dobjets désirables, pense n'avoir que les mains
à tendre pour saisir toutes ces choses de Joie. Mais tôt
il perçut quel incocrcible ècart separe nos désirs de nos
capacites et qu'aux ames trop avides ne reste d'autre re-
cours que celui de réaliser en rôve leurs rèves. De là na-
quit en lui le Poete:
Je suis venu, calme orphelin
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes Villes :
lis ne m'ont pas trouvé malin.
A vingt ans un trouble nouveau,
Sous le nom d'amoureuses flammes,
M'a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m'ont pas trouvé beau.
ARTE 185
Quoiquc sans patrlc et sans roí
Et três brave, ne l'ctant guère,
J'ai voulu mourir à la gucrre:
La mort n'a pas voulu de moi...
«II ne se réduisit aux rèves qu'à défaut d'action)) (i).
Mais il apporta dans le «rève d'agir)), — dans TArt — ses
qualltés de realiste (si je puis dire) idealista et d'esprit in-
tensément simple. Cest ce qui le íít si vite renoncer aux
théories parnassiennes dont à pcine ses premières poesies
(Poentes saíurniens) restent teintées. Déjà dans les Fêtes
galantes, dans la Bonne chanson, sa personnalité se révèle.
EUe éclate dans les Romances sans paroles. Elle triomphe
dans Sagesse, le plus beau, le plus grand de ses livres.
Elle ne se démentira plus dês lors : lisez Jadis et Naguère,
Parallèlement, Amoiir, Bonheur... Et en quoi consiste-t-
elle, si non en la plus étroite communion quon ait jamais
pu voir d'un coeur et dun cerveau humains avec la nature?
Ce poete-là dit «Je» sans cesse et peut croire quil nous
parle de lui; c'est, en réalité, Tuniverselle sensualité qui
se spiritualise dans sa voix. En épigraphe à toute son oeu-
vre, inscrivez ce vers :
Ecoutez: c'cst notre sang qui chante!
Cest cela en effet, directement presque toujours, pres-
que jamais par des symboles, rien que cela — tout cela!
c'est le drame de notre vie, Ihistoire de notre âme éprise
de bonheur et qui, désolée de ne pouvoir atterrir à llle
Heureuse, se rejette en des consolations despoirs dau
(i) Taine.
i86 ARTE
dela, monte au mysticisme, s'y berce d'hymnes et de mé-
ditations dans le crépuscule gothique de la nef chrétienne,
— ou soudain se rallument et flambent les yeux du démon
de midi, et de leur ardeur éteignent la pâle clarté de la
lampe du sanctuaire. Elle se rallumera. Elle s'éteindra
encore. Voilà Iceuvre de Verlaine.
Je voudrais, sur son «esthétique», — un mot qui le faisait
sourire, — denfant rusé, adroit, devin, sur le role d'initia-
teur quil joua, ce révélateur et ce héros, parmi nous, et
sur son influence extraordinaire qui ira grandissant tou-
jours, parler longtemps encore. Je voudrais dire tout ce
que la poesie française lui doit, combien releve de lui toute
la littérature nouvelle . . •
Trois Maitres Tont nourrie : Villiers, Verlaine, Mallarmé.
Le dernier seul nous reste et sur lui, sans ingratitude aux
deux grandes mémoires, se reporte et se resserre la dévo-
tion que nous devons à tous trois.
Charles MORICE.
Paul Verlaine
4
ARTE
i«7
MAI (*)
Manchesmal schwillt meine
Secle geheimnisvoll, machtig,
unwidcrstehlich, Ich mõchtc
jubeln und welss nicht, wo-
rúber, und weinen und weiss
nicht, warum, und lieben und
wciss nicht, wen. Und die
Welt scheint so seltsamer
Wundcr voU und ich habe
Augen, die Wunder zu schen
und habe Worte, die Wunder
zu sagen ; ich lebe tausend
Leben in Einem und mein ist,
was ich btgehren mag, alies,
was der dunkle Wunsch mir beriíhrt.
SoU ich Dir's deutcn, o Fragerin, Du meine Seele? Die Fiille, die
Dich bedrangt, das ahnungsvolle Leben, das qulllt und wiihlt: — die
Lieder sind's, die Du nicht gcsungen, die Marchen, die Du nicht erzâlt,
und um ist die Zcit des Safteschicssens, des Knospentreibens, BlUte-
zeit ! Drum, \venn's auch draussen toset und sturmt Flocken auf Dei-
nen Scheitel streut, Thur und Thore auf! Es ist Frúhling im Land, —
o Gliick und Jugend : Friíhling ist's, Bliitezeit in Deiner Seele!
Marie HERZFELD.
(.) Traduction par Louis-Pilate de Brinn'Gaubast :
MAI
Mainte fois, mon àme se gonfle toute, ci'iine façon mystérieuse, puissante, irrésistible.
Je voudrais crier d'une joie folie, et jc ne sais pas de quelle joie ; pleurer, et je ne sais pour-
quoi; aimer, et je ne sais pas qiii. Et le monde semble toiít empli de rares merveilles; et des
yeux, j'ai des yeux pour Ics voir, ces merveilles ; et des mots, j'ai des mots pour les dire, ces
merveilles; je vis mille existences en une, en un moment; et á moi, quoi que je convoite,
tout est á moi, tout ce que me suggère Ic vague, l'obscur Désir.
Ame questionncuse, mon àme, dois-je t'expliquer ces choses? Cette plenitude, qui t'op-
presse toute, cette vie riche de mystòre et de pressentiments, qui sourd et jaillit en tumulte ;
— les chants, ce sont les chants que tu n'as point chantés, et le contes, les vieux contes, que
tu n'as point contes, et voici, le temps est passe, le temps-flori, de la poussée des sèves, de
la pousse des bonrgeonsi Hé bien, mugisse et gronde la tempête au-dehors, poudroient les
flocons sur ta tètc, ouvrc toutes grandes, ouvre les portes! Cest printemps au Pays, — ô bo-
nheur, ô jeunesse: dans ton âme, il est dans ton àme, le temps-flori I
i88 ARTE
SO GLÚCKLICH... (*)
Mir ist, ais wâr' zu mir herabgekommen
Ein hoher Geist mlt leisen Flúgelschlag
Und hâtte mir dcn Kummer abgenommen,
Der mir das Lcben ist von Tag zu Tag.
Mir ist, ais Kônnt' ich durch die Strassen gehen
Im Abendwind, so stolz und so allein,
Und nichts ais wissen, nichts ais stumm verstehen,
Was ringsum dâmmert, und so glucklich sein...
Alfred GOLD.
(«) Traduction par Louis-Pilate de Brinn'Gaubast:
DU BONHEUR.
Cest pour moi comme si, d'un doux vol, un Esprit sublime, en battant des ailes, s'était
abaissé jusqu'à moi, et m'avait enleve ce chagrin, qui, de jour en jour, est pour moi
la vie.
Ces pour moi comme si je pouvais m'en aller ainsi par les rues, bien fier et bien seuI,
dans le vent du soir, en silence, ne sachant et ne concevant, tout bas, que ce qui flotte dans
le crépuscule, et me sentaut ainsi du bonheur, du bonheur...
ARTE
IBSEN EN FRANGE
H. Ibsen, desenho de F. Vailonton
Plusieurs influences
étrangères ont pénétré
profondément en France
depuis la guerre de 1870-
1871. La plus puissante
fut celle de Richard Wa-
gner, qui mourut ayant
vu les déboires, sans as-
sister aux triomphes, et à
quels triomphes! Ce puis-
sant et tragique génie mo-
difia jusqu'à la poésie, en
même temps qu'il boule-
versait Tècole musicale, et Timprégnait néfastement de ses
príncipes tout individueis qui compromirent son origina-
litè, pâlirent jusqu'au prestige de Bcrlioz et de César
Franck.
Le wagnérisme enthousiasma la génération nouvelle, et
Iharmonie brúlante du drame lyrique incendia nos con-
certs, tandis que commençait le pèlerinage des raffinés à
Bayreuth.
Profonde aussi fut Tinfluence de Léon Tolstoí, encore
que moins visible. L'évangile humain et la morale de la
souffrance sanctiíiée saisirent fortement les écrivains d'ob-
servation puré, et môlèrent de pitié certaines oeuvres qui
se fussent atrophiées dans le réalisme le plus stérile.
L'influence de Técole esthétique anglaise toucha la pein-
ture, les arts d'ameublement, tempera Timpressionisme
pur et simple, et modiíia la notion du style.
ígà ARTE
Les deux dernières influences feront plus peut-être que
toutes les autres, parce qu'elles concernent Téthique et la
sociologie, non plus seulement lart, mais Tidéologie et les
raisons mêmes des actes dans la société. EUes ne se déve-
loppent pas avec la rapidité des autres, il leur faut atta-
quer directement Tintellectualité et la morale, et leur nais-
sance est recente. Toutefois les hommes avertis peuvent
prévoir leur triomphe. J'enlends linfluence de la philoso-
phie violente, individualiste et néo-aristocratique de Fré-
déric Nietzsche, et celle du théàtre de Henrik Ibsen.
Ibsen en France n'a encore qu'une histoire de théâtre.
Ce n'est rien : on verra plus tard d'autres conséquences
plus hautaines et plus impressionnantes. Avec loeuvre dra-
matique de M. Maurice Maeterlinck, Toeuvre dramatique
ibsénienne est la dernière qui ait étonné le monde artisti-
que de TEurope.
iVlais de même que M. Maeterlinck, qui est un grand et
admirable génie, semble n'avoir fait de ses drames que le
prélude dune philosophie mystique qui será Tessence de
sa vie, de môme le véritable intérêt d'Ibsen se signifiera
bien au-delà de ses pièces, si belles soient elles: et c'est à
Tavénement d'une morale neuve, plus quà celui d'une dra-
maturgie inconnue, que le vieux maitre scandinave contri-
buera dans lavenir.
Avec cette negligente ignorance des lettres étrangères
qui caractérisa la France dhier, et que la jeunesse s'est
empressée de réparer, Henrik Ibsen apparutvoici quelque
dix ans aux Parisiens comme un auteur inconnu, alors que
depuis longtemps ses drames triomphaient en Allemagne
et en Autriche. Ce célebre vieillard dut lire avec un éton-
nement ironique les articles expliquant au public son exis-
tence. Cest à M. Antoine, directeur du Théâtre-Libre,
que rhonneur rcvint d'être le premier à représenter, avec
ses modestes ressources, les Revenanls, que suivit bientôt
ARTE 191
Le Canard Sauvage. Des scénes subventionnèes, occupées
de jouer des vaudevilles ou des comédias mondaines, n'eus-
scnt point osé assumer la responsabilité d'oeuvres aussi
vraimcnt inusitées et frappantes. Les Revenants étonnèrent
par leur sombre puissance, Le Canard Sauvage fut declare
absurde et incomprèhensible par la presque totalité des
JoLirnaux, peu habitues à de telles soirces, et Ibsen fut
traité par les feuilletonnistes comme un dcbutant mala-
droit, tandis que les artistes réels se passionnaient- Un an
après, la direction de Vaudeville, inaugurant des matinées,
imagina de jouer Maison de Poupóe et Hedda Gabler, que
M. Jules Lemaitre présenta au public comme il eút fait
d'une pièce de Sardou, avec une totale incompréhension.
Grâce à Tadmirable intcrprétation de M."" Réjane, qui
est une des trois ou quatre actrices considórables de la
France, ces deux tragedies modernes produisirent une
impression profonde. On sempara de ces théories si hau-
taines, si vraiment moralcs sans basse déclamation etsans
hypocrisie, si purement nées d'une conscience vierge, si
annonciatrices dune conception nouvelle de la femme dans
la société à venir. Les féministes prirent position pour ou
contre, et les théories de Nora, incarnées en xM."* Réjane,
si parisienne et cependant si intelligente du role, semblè-
rent signifier une évolution des moeurs sur la scène qu'elles
transformaient en tribune.
II fallut pourtant la fondation d'une jeune société théâ-
tre, L^OEuvre, pour fournir aux partisans comme aux oppo-
sants du débat ibsénien une série de motifs de rencontre.
On navait encore vu que quatre pièces dlbsen : les revues
avaient publié quelques études sur les autres, mais la ridi-
culcignorancedesjournalistesles empôchaitd'appuycrleurs
réflexions sur quelque chose de positif. Mcme des lettrés,
comme M. CatuUc Mendes, émettaient les opinions les plus
invraisemblables. «Ibsen, écrivait-il, est un génie pueril».
içí ARTE
Si une épithète est peu applicable à Tauteur terrible de
cette vaste série de démolitions sociales, n est-ce pas celle-
là en vérité? Le mouvement dopinion se développaít. Le
mot de génie au moins était prononcé, même par les es-
prits les plus obtus. M. Sarcey, qui, sans vouloir ici Tof-
fenser personnellement, incarne vraiment la massive stu-
pidité et rimmuable incompréhension de la bourgeoisie
française, convenait que «bien quil neút rien compris, il
voyait en cet étranger les traces de la génialité.» Mais
Ibsen ayant été, comme Wagner, comme Nietzsche, comme
Dostoíevsky, admire et presente d'abord par les jeunes
gens, la généralité de la critique le mêlait dans les invecti-
ves et les railleries quelle prodiguait aux poetes nouveaux,
et affectait de ranger au nombre des plaisanteries passa-
gères le mouvement ibsénien.
II fallait une lutte soutenue pour contraindre les adver-
saires à reconnaitre qu ils avaient devant eux plus grave
qu'une plaisanterie. Une société de jeunes gens, les Escho-
Iters, monta quelque temps avant lorganisation de L' (Euvre,
avec des éléments qui devaient s'y retrouver plus tard, la
Dame de la Mer, qui eut du succès devant un public res-
treint, mais dont, comme toujours, la recherche morale et
rimportante part intellectuelle et théoricienne déconcerta
des gens habitues aux oeuvres faciles. A la même époque
les événements anarchistes prirent une importance consi-
dérable, passionnèrent les jeunes lettrés. Dans une même
querelle se mêlèrent lindèpendance d'opinions, lopposition
au gouvernement, le goút de la littérature nouvelle, la
sympathie philosophique pour Tindividualisme anarchiste,
et Tacceptation des thèories internationalistes et des arts
d'autre-frontière, d'une part: de Fautre la réprobation des
attentats, le refus dexaminer les thèories libertaires, le
maintien de la tradition française de «clarté», chère aux
admirateurs des romans sans art réel, et Tantipathie des
ARTE 193
éléments esthétiques ou philosophiques vénus d'ailleurs.
Les écrivains se mêlant activement à la lutte sociale qui
grandissait sous leurs yeux, Ibsen parut volontiers, aux
uns Tannonciateur cloquent d'une morale de la personna-
lité et de la conscience, aux autres le théoricien de prín-
cipes dangereux.
Ce fut à ce momcnt que UQ^uvre inaugura, après la
la première phase de surprise, et la seconde de demi-suc-
cés, la troisième phase de linfluence ibsénienne. Successi-
vement furent representes Rosmersholm, qui fut accueillí
d'enthousiasme, XEnnemi du Peuple, qui provoqua une
tempôte par ses énoncés anti-gouvernementaux, Solness le
Consiructeur, qu'on trouva obscur et qui pourtant est une
des plus nobles choses quibsen ait signées, le Petit Eyolf,
bien jugé, et Brand, grande synthèse dramatique, touffue,
inégale, merveilleuse et inachevée, qui secona Topinion
une fois de plus. Cette série de manifestations fut décisive.
Les traductions de Toeuvre ancienne du dramaturge, les
biographies, les interviews, les portralts, les notices annon-
cèrent au monde qu'une force nouvelle, en dépit du natio-
nalisme étroit des illettrés et des hommes de mauvais vou-
loir, était imposée aux réflexions de la PVance idéologique.
Ibsen y fut célebre, vingt ans en retard sur TEurope cen-
trale, il est vrai, mais il le fut.
Son influence est súre, bien que lente, et sa lenteur
mème engage sa súretê. Ses livres sont dans toutes les bi-
bliothèques des écrivains de pensée, et on peut dire que
la génération de vingt-cinq ans se développera selon ses
données.
II est antipathique aux conditions sociales de la femme,
en France. Mais il se produit en ce pays une telle crise
latente et un tel désarroi dopinion, que la conquôte de la
libre conscience d'une Nora, d'une Hedda ou dune Hilde
n'est peut-être quune question de temps pour les femmes
194 ARTE
françaíses. Maison de Poiípée restera leuf pièce type et
leur modele premier. On voit que je ne puis, en ce rapide
résumé d'une grande intervention du génie, mentionner
encore que des pressentiments de résultats. II faut long-
temps pour qu'un étranger, introduit dans les idées et les
moeurs, franchisse la période militante: tout ce que je dirai
sans scrupule, en réponse à ce qu'on me pria d'exposer ici,
c'est que cette période militante est franchie presque abso-
lument pour Henrik Ibsen, et qu'il passe de Testime des
lettrés à une plus large et plus publique action. Dans ce
que le temps nous reserve, et dans des destinées peu loin-
taínes, ce nom sonnera comme un des plus écoutés lors-
qu'il s'agira de construire une morale neuve sur la caducité
sociale. M. Ibsen est à Theure presente un des extrême-
ment rares génies moralisants oú puisse se référer la con-
sultation des races, inquietes de leurs pensées et de leurs
songes.
Camille MAUCLAIR.
Desenho de Noé Legrand
BOLETIM INTERNACIONAL
N
ALLEMANHA
JORNAES E REVISTAS.
ERDADEIRAMENTE repugnante o artigo sobre
Verlaine publicado por um tal F. Vogt no folhe-
tim litterario da GaT^eta de Francfort. Para elle
chamamos a attenção dos que quizerem saber até
onde pôde chegar a imbecilidade.
* Em quasi todas as revistas litterarias da
Allemanha encontramos as mais elogiosas refe-
rencias a um livro de versos de Johanna Ambro-
sius, publicado pelo professor C. Weiss-Schrattenthal. Johanna Am-
brosius, de cuja obra já se esgotaram rapidissimamente vinte edições,
é uma camponcza de Lengwethcn (Prússia Oriental), humilde e igno-
rante, mas tão excepcionalmente dotada, que as suas canções estão sendo
comparadas ás de Uhland e Ruckert.
* O ultimo numero da Dia Freie Gesellschaft insere artigos de
Kropotkine, Elias Rcclus, Bcrnard Lazare e Lanthief. Este ultimo pu-
blica um interessante parallelo entre os dois romances de Zola, Lour-
des e Rome.
196 ARTE
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
E. V. Bunzendahl : Junge Blâtter. Gedichte. (Ed. Renzel, Berlln) ;
L. Fischer: Wanderers Weisen. Gedichte. (F. W. Cordier, Heiligens-
tadt) ; F. V. Zobelltz : Unter dem roten Adler (O. Janke Berlin); R.
Zoozmann : Ums Recht (Ed. Rentzel, Berlin).
PEQUENAS NOTICIAS.
# Um amador de quadros, R. de Mendelssohn-Bartholdi, comprou
ultimamente em Berlim, por cerca de onze contos de reis, um retrato
de Rembrandt, pintado pelo mesmo.
# Acha-se aberta em Munich uma exposição de lithographias e
aguas-fortes de Felicien Rops.
AUSTRIA-HUNGRIA
JORNARS E REVISTAS.
La Natton Tchèque, sa mission et son role en Europe. Revue publiée
avec la coUaboration des principaux artistes et écrivains tchèques sous
la direction de M. Charles Hipman. — Prague : Vilimek, éditeur.
«Faire connaitre au public étranger ce que nous avons été et ce que
nous sommes, exciter son intéret par Ic récit de notre ancienne gloire,
de nos luttes, de nos souffrances, de nos aspirations, de nos déceptions
et de nos esperances: tel est le but que nous nous proposons en pu-
bliant cette modeste revue.»
«Modeste» est de trop. Un vrai volume le premier numero. Imprime
três bien, avec de superbes illustrations d'après les artistes tchèques :
— Myslbek, Kloucek, Brozik, Sochor, Hynais, Zenisek, Masek. Au
texte : un résumé éloquent de Thistoire de la Bohème par V. J. Dusck,
un morceau capital du député Eim sur le peuple et la question tchèques,
une étude três complete sur la poésie tchèque par le prof. Edouard Al-
bert, membre de la chambre des Seigneurs, un résumé de Thistoire du
théatré tchèque par le dr. Charles Kadlec, secrétaire du Théâtre Natio-
nal, enfin une belle étude sur Smetana, le grand symphonlste, fonda-
teur de Topéra tchèque. Tel quel, un numero contenant tout ce qu'il est
indispensable de savoir sur la vie politique et intellectuelle de Bohème.
Nous y reviendrons dans une étude d'ensemble sur la littérature, la
musique et les arts tchèques. — W. R.
ARTE 197
NECROLOGIE.
Théodore de Hoermann. Pendant Tété écoulé, TAutriche a perdu son
meilleur paysagistc, celui qui seul avec MM. Engelhart et Ribarz rc-
présentait à Vicnne Ics tendances du Champ de Mars et de la Secession
de Munich. M. de Hoermann avait passe fort tard de Tarmée à Tale-
lier et jcté aux orties son sabre d'officier pour conquerir la palette. II
avait apporté à sa nouvelle profession les vertus de son ancien métier,
patience à toute épreuve, probité hors ligne, obéissance absolue à la
consigne de peindre d'après nature, endurance pour Tamour de son art,
de fatigues et de privations inouies qui ont usé prcmaturement sa santé
et lui ont fait contracter la maladic de poitrine dont il est mort à Graz
au retour d'une cure à Gleichenberg. 11 disparait au moment même
ou le grand succès lui venait. II avait desarme enfin à force d'obstina-
tion intransigente dans sa formule, qui était de n'en avoir aucune en
présence de la nature, et à force de loyauté et de droiture dans ses re-
lations, même la haine des médiocrcs — un miracle que je ne croyais
pas possible avant cet unique cas observe en Autriche, le pays ou il reste
peut-être encore le plus de braves cceurs. — Au dernier salon viennois
sa grande vue d'hiver, presque à vol d'oiseau, du Neucrmarkt que do-
minait son atelier huché au sixicme ctage d'une des plus hautes mai-
sons de la capitalc, lui avait valu un véritable triomphe. Legoút vien-
nois en peinture si retardataire commençait à se fairc aux hardiesses de
sa sincérité passionnée. Malade et la poitrine dejàprise fortement, rhi-
ver passe je le voyais partir enmitoufflé pour Lundenburg à deux ou
trois heures de chemin de fer ; il y allait peindre du givre en plcin air»
ayant découvert disait-il un site plus merveilleux que tout autre pour un
tel effet. L'année precedente ayant eu vers la fin de Thiver besoin de neige
pour un tableau qui a été reproduit à la Gazette des Beaux Arts íjuin
1 894): le Retour au pays, — et comme la neige ne revenait plus dans la
plaine — il Tavait poursuivic dans la montagne trcs haute en Styric et
avait couché roulé dans son mantcau sur la place de son étude. II a en
somme été le martyr de sa strictc observance de Tunique príncipe artis-
tiquc qu'il se fut pose: ne jamais travailler de chie — D'une campagne
en Sicile il avait rapporté des jardins fleuris d'une exubérance tropicale;
de cette époque dataient nos relations. Nul artiste jamais ne m'est ap-
paru non seulement, d'une tclle volonté mais d'une telle bonne-vo-
lonté. Tout lui plaisait, il aimait tout, il peignait tout, car il sentait la
beauté de tout et découvrait en tout la beauté spécialcmcnt picturaire.
On a de lui des rues de Paris, des rues de Vienne, des places de Venise,
des panoramas de Sicile, des masurcs de Moravic, des vcrg^ers et deg
198 ARTE
jardins de la campagne viennoise, des forêts et des sous-bois de Hongrie,
rien nc se ressemble. Devant chaque site cet excellent artlste se refai-
sait neuf : toutefois c'était toujours du Hõrmann, par conséquent tou-
jours três efforcé et três atteint, pénible et triomphant ; on sentait la
difficulté vaincue avec naíveté, de face, par quelqu'un qui ignorait ce
que que c'était que de tourner autour d'elle ou de rescamoter. Avant
lui TAutriche avait eu Pettenkofen de cette belle conviction patiente ;
aujourd'hui il ne reste plus que Ribarz. Les Viennois disaient de M. de
Hõrmann: c'est un original. Evidemment. Et il le restera dans la gloire
qui lui est due et qui ira s'accroissant toujours comme celle de Pet-
tenkofen.— W. Ritter.
DINAMARCA
BIBLIOGRAPHIA.
* Os irmãos Brandes continuam a ser os marechaes da litteratura
dinamarqueza.
Georges Brandes concluiu ha pouco a sua grande obra William
Shakspeare, estudo completissimo e profundo da vida e da obra do dra-
maturgo inglez. William Shakspeare ficará sendo, ao que parece, um
dos mais notáveis monumentos da critica moderna.
Edouard Brandes concluiu também ha pouco um drama em três actos
Mahomet, que os criticos classificam de obra prima.
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
No hospital de São Jorge, romance da illustre escriptora Amália
Skram, e Paz, um livro encantador de Peter Nansen.
FRANÇA
BIBLIOGRAPHIA.
Les Sur-Humains, por Emerson ; traducção em francez por M. Izou-
let (Armand Colin et C^^, Paris). — Les Sur-Humains de Emerson com-
pletam Les Iléros de Caryle, já traduzidos por M. Izoulet. São seis ma-
ravilhosos retratos: Platão, o philosopho ; Swedenborg, o mystico;
Montaigne, o sceptico ; Shakspeare, o poeta \ Napoleão, o heroe do
mundo ; Goethe, o escriptor. Especialmente notáveis o Goethe e o Na-
poleão, estes «dois severos realistas» dentro dos quaes, segundo Emer-
son, se transsubstanciou o génio do século XIV sob os dois pontos de
ARTE 199
vista da poesia interior e da ambição externa. Pena é que o titulo : Les
Sur-Hu>natns, não seja rigorosamente a traducção do de Emerson : The
Representative Miin, mas sim da palavra de Nietzsche Uebermensc/un ou
Super- Hommes. A versão da obra c, em compensação, muito fiel e es-
merada.
* L'Aniteau de Çakuntalá — comédie hcroíque de Kalidâsa. Tradu-
cteur A. Ferdinand Herold. (Paris, édition du Mercvre de France).
Só pôde falar-se a serio d'uma traducção comparando os textos, conhe-
cendo e possuindo a língua original. Por isso, não é como traducção
que nos pódc interessar a comedia heróica de Kalidâsa. O que é certo,
é que, lendo-a na prosa francesa de F. Herold, recebemos uma impres-
são de perfume longiquo e de graça dolente. Çakuntalâ desenha-se
n'um traço a um tempo tão doce e vivo, que o livro dá-nos a illusão de
lermos directamente uma criação litteraria, de que a flor d'arte que as-
piramos foi colhida pela própria mão de quem a trouxe até nós.
* Aux écoutes — vers par Edouard Ducoté (Paris, Librairie de
TArt indépendant). Edouard Ducoté revela n'este livro a sua qualidade
dominante cOmo poeta: o sentimento melancholico das coisas que pas-
sam, dos encantos que murcham, dado em geral pela correspondência
e harmonlsação dos estados de espirito e dos aspectos exteriores.
* Ballades — par Paul Fort (édition du Mercure de France). Aspe-
ctos passageiros, e curtas scenas, vivas algumas de côr como se fossem
dadas em vitraes ; mas todas n'um rhythmo leve e feliz, verdadeiras
figuras de corte archaico, e se erguem ou passam vultos doces ou trá-
gicos. Diálogos, phrases d'um corte brusco. Livro extranho, que se lê
com surpresa.
* Le Verger Doré — par Yvanhoé Rambosson. (édition án Mercure
de France). Sem unidade, este livro tem todo o interesse d'uma obra
que revela os diversos aspectos e phases d'um espirito. Atravez da va-
riedade dos seus assumptos e das suas poesias, duas notas dominam,
no entanto : o encanto do mysterio, do sentido recôndito da Vida, e a
altracção das bcllas e extranhas visões, longiquas ou impossíveis.
JORNAES E REVISTAS.
* Transcrevemos do Journal (9 de janeiro) alguns fragmentos do
bello artigo de Catullc Mendes sobre a morte de Paul Verlaine :
«Paul Verlaine cst mort, ce soir, il ya quelques heures. Je viens de
le voir mort. Pas plus vieux que nous, Ics frères de sa jeunesse, il dis-
parail avant nous. Nous fumes ses compagnons, nous sommes ses sur-
vivants. Pour combien d'années, ou de móis, ou de jours? Triste de
a 00 ARTE
cette íin, triste de fins prochaines, je n'ai guère le coeur au travail, à
Técriture, aux épreuves qu'il faudra corriger. . . Pourtant, je veux que
ce soit moi qui donne à Verlaine, ici, ce premier adieu.
«La pièce, petite, três simple, est três propre : elle a un air de cel-
lule monacale, ou de chambre particulière dans un hôpital bien tenu.
Mais deux bougies roses brúlent à côté du cadre d'or de la glace. Cest
comme un sourire en la solennité étroite et froide du lieu ; et, dans ce
sourire, je ne vois rien de sacrilège : Paul Verlaine, à Theure ou s'en-
dormaient ses mélancholies, aimait peut-être regarder, à travers ses
cils, sourire encore ces bougies roses... Cependant, quelqu'un a leve
une toute petite lampe à Tabat-jour três bas ; hors du vaste drap blanc
qui monte jusqu'au menton, apparait, une joue à Toreillcr, Ia blanche
figure, si apaisée, si tendre, si heureuse. Comme la face, le crâne, les
tempes, le cou, sont de la couleur des rares chevcux blanchis et de la
blanchissante barbe ; toute la tête a la couleur d'un adoucissement,
d'un ensommeillement, d'une extinction ravie en neige qui ne serait
pas froide. En effet, les dernières heures, — après la longuc agonie de
tous les jours, il a peu souífert ; par la grâce du Dieu qu'ii croyait à
force de Taimer, la mort lui a cté bénigne, comme caressante. 11 a pu
prier, se confesser, communier, selon qu'il avait voulu. II semble exta-
sie. Un ami se penche, lui met un baiser au front. Je lui serre lamain:
elle est toute petite, si pâle, un peu recroquevillée ; mais elle n'est pas
froide, presque tiède encore, comme s'il y restait de Tamitié. Celui qui
est couché là fut un três grand poete et un homme três malheureux.
«L'avenir remettra toute chose en juste place ; en même temps que
Toeuvre de Paul Verlaine resplcndira en sa blancheur sacrée de lys en-
tre les cierges de Tautel, sa personnalité, délivrée des absurdes et vi-
les legendes par ou Ton se donnait le droit de ne point venir en aide et
de ne point compatir, será blanche aussi dans la mémoire des hommes,
blanche comme Test à cette heure son visagc apaisé, son pâle visage
apaisé, entre les doux cheveux, sur la blancheur du lit fúnebre, sur la
blancheur fúnebre du lit virginal. . .»
* Transcrevemos também do Journal (i i de janeiro) a descripção
do enterro do grande poeta da Sagesse e do Amour:
«Les obsêques de Paul Verlaine ont eu lieu, hier, en présence de
tout ce qui a aujourd'hui un nom dans la poésie française.
«L'étroite entrée de la maison oii est mort le poete, tendue de drape-
ries noires sans aucune ornementation, avec seulement une grande
croix d'argent sur celle du fond, était translormée en chapelle ardente,
toute fleurie de couronnes. Et ces couronnes, toutes ces íleurs à profu-
ARTE aoi
sion amoncelccs sur le cercueil du poètc étalent la seule munificencc de
cet enterrcment réduit à sa plus extreme simplicité.
«De grandes couronnes d'immorteIles, des gerbes de roses, de lilás,
d'oeillets, d'orchidécs, de chrysanthcmes arrivcnt à chaque minute; cel-
les de M. de Montcsquiou, de M. Edmond Lepelletier, du Mercure de
France, de la Pliime, de la Lorraine artiste, de Téditeur Vanier se re-
marquent particulièrement.
«A dix heures, le corps est déposé sur le char fúnebre. Ce char est
de cinquicme classe, sans écussons. Les cordons du poêle sont tenus
par M. François Coppéc, Mauricc Barres, Catulle Mendes et Edmond
Lepelletier. Lc deuil est conduit par M. de Sivry, beau-frère du défunt.
«Le cortcge ce met en marche vers Tèglise Saint-Etienne-du-Mont.
En tête, marche, en grand deuil, M"e Krantz, Tamie fidèle du poete,
assistée de quelques intimes. Puis, M. Wells, réprésentant le ministre
de rinstruction publique ; iM. Roujon, directcur des beaux-arts ; MM. de
Heredia, Jean Richepin, Haraucourt, Henry Bauér, René Maizeroy,
Charpentier, Fasquelle, Stéphane Mallarmé, Jules Lemaitre, Octave
Mirbeau, Charles Frémine, Jules Caze, Sully-Prudhomme, Fernand
Xau, Armand Silvestre, Mordas, Mareei Schwob, Auguste Marin, Paul
Rogcr, Georges Docquois, Alexandre Boutique, Louis de Robert, Va-
labrègue, Georges Rodenbach, Henri de Weindel, Alexis Lauze, Va-
nier, etc.
«A Téglise, une messe basse, célébrée par M. Tabbé Chanes, vicaire,
est chantée en plain-chant, par toutc la maitrise. Les orgues sont té-
nues par MM. Théodore Dubois et Gabriel Fauré. M. Tabbé Lacèdre,
cure de la paroisse, a donné Tabsoute.
«Et le cortège, la cérémonie termince, se reforme dans le même or-
dre et se dirige vers le cimetière des Batignolles. Vers les quais, F'ran-
çois Coppée, un peu fatigue, doit ceder sa place à M. Stéphane Mallar-
mé, et monter dans une voiture.
«11 est midi et demi quand on arrlvc devant le caveau de famille o\x
doit être inhumé Vcrlaine. Une fois le cercueil descendu à la place qu'il
doit occuper, François Coppée se découvre et prend la parole :
«Messieurs,
«Saluons respectueusement la tombe d'un vrai poete, inclinons-nous sur le cercueil d'un
enfant.
«Nous avions â peine dépassé la vingtième année quand nous nous sommes connus, Paul
Verlaine et moi, quand nous échangions nos premières confidences, quand nous nous lisions
nos premiers vers. Je revois, en ce moment, nos deux fronts penchcs fratemellement sur la
mime page; je ressens, par le souvenir, dans toute leur ardeur première, nos admirations,
nos enthousiasmes d'alors, etj"évoque nos anciens réves. Nous étions deux enfants; nous
allions, confiants, vers Tavenir. Mais Verlaine n'a pas rencontré Texpérience, la froide et
202 ARTE
súre compagne qui nous prend rudement par le poignet et nous guide sur Tâpre chemin. II
est reste un enfant, toujours,
«Heureux ce poete, j'ose le répéter tout en me rappelant combien Paul Verlaine a souf-
fert dans son corps malade et dans son cceur douloureux. Hélas 1 comme Tenfant, il était sans
defense aucune, et Ia vie Ta souvent et cruellement blessé. Mais la souílrance est la rançon
du géiiie ; et ce mot peut être prononcé en parlant de Verlaine, car son nom éveillera tou-
jours le souvenir d'une poésie absolument nouvelle et qui a pris dans les lettres françaises
rimportance d'une découverte.
i<L'cEuvre de Paul Verlaine vivra. Quant à sa dépouille lamentable et meurtrie, nous ne
pouvons, en pensant à elle, que nous associer aux touchantes prières de TEglise chrétienne
que nous écoutions tout à Theure, et qui demandent seulement pour les morts le repôs, Téter-
nel repôs.
«Adieu, pauvre et glorieux poete qui, pareil au feuillage, asplus souvent gemi que chanté;
adieu, malheureux ami que j'aimai toujours et qui ne m'as pas oublié. Dans ton agonie, tu
reclamais ma présence, et j'arrive trop tard, devant ce muet cercueil, songeant que Theure
est peut-être proche, en eífet, ou je devrai obéir à ton appel. Mais ton âme et la mienne ont
toujours cspéré, que dis-je, ont toujours cru en un séjour de paix et de lumière ou nous se-
rons tous pardonnés, purifiés, — car qui donc aurait riiypocrisie de se proclamer innocent et
pur? — et c'est là, en plein ideal, que je te donne rendez-vous et que je te répondrai: me
voici.
«Après ce beau díscours, Catullc Mendes, avec une poésie attendrie,
a prononcé les concises et fort jolies paroles qui suivent :
«Paul Verlaine,
«Au bord de la nuit, par ma voix, la douleur des frères de ta jeunesse te dit: adieu, et
leur admiration te dit : à jamais.
«Tu passas en soulírant. Ton martyre est fini. Que ton Dieu te donne ce que tu esperas
de lui I Mais, parmi nous, ta renommée demeure, impérissable. Car tu as bati un monument
qui ne ressembie à aucun autre ; par des escaliers de marbres légers, entre des chuchotements
mélancoliques de lauriers-roses, on monte vers une auguste chapelle blánche oú des cierges
ingénus rayonnent ! et, comme c'est aux pauvres d'esprit qu'est le royaume des cieux, le
royaume de la gloire appartient aux simples de génie.
«Nous t'aimons et nous te pleurons, pauvre mortl Nous t'adorons, pur immortell
«M. Maurice Barres a, ensuite, éloquemment, au nom de la jeunesse
littéraire, rendu hommage à Verlaine, dont à quelques exceptions prés,
la critique a toujours feint d'ignorer le génie.
«Edmond Lepelletier, qui fut Tami d'enfance de Verlaine, a prononcé
unadieu ému.
«Egalement, M. Stéphane Mallarmé, avec Ia subtilité qui lui est
propre, cette langue dont le mystère étonne et charme à la fois, s'est
eíforcé de démontrer que la vie du poete, sous son apparence désordon-
née, a été moralement toute de logique, de correction et de noblesse.
«II me faut, pour íinir, signaler aussi (Quelques paroles de M. Jean
^oréas et de M. Gustave Kahn.» .
\
ARTE ao3
# O ultimo numero do Mercvre de France (fevereiro) insere, entre
muitas outras composições em prosa e verso, a primeira parte d'uma
versão franccza da Comedia do Amor de H. Ibsen.
PEQUENAS NOTICIAS.
* Le vendredi 14 février, dans les salons du restaurant Notta, les
amis et les admirateurs de Gustave Kahn ont offert à celui-ci un ban-
quei intime, à Toccasion de son rccent volume de vers. En qualité de
représentant français de Arte, Louis-Pilate de Brinn'Gaubast, empê-
ché, par Ic deuil cruel qui Ta frappé, d'assister à cette petite fête, a en-
voyé un télégramme au nom de notre Rédaction.
HESPANHA
BIBLIOGRAPHIA.
Poesias Gallegas de Alberto Camino (A. Martinez, La Coruna).
N'este pequeno volume reuniu o seu auctor doze curtos poemas de in-
spiração fácil mas graciosamente apaixonada c terna. Os versos são re-
cortados com ingenuidade e frescura. Á frente do sympathico livrinho
vem um prefacio de D. Leandro de Saralegui y Medina.
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
José Cascales y Munoz : Sevilla intellectual, sus escritores y artis-
tas contemporâneos; L. M. de la Cuadra y Herrera: La Conceptiõn de
Rivera; Miguel Villalba Hervás : Recuerdos de cinco lustros, 1843-68.
NECROLOGIA.
Falleceu em Madrid o illustre director do Museu de pintura da me-
sma cidade, Vicente Palmaroli, que ha pouco concluirá um retrato do
pequenino rei Affonso XIIL
Palmaroli nascera em 1835 e fora discípulo de Frederico Madrazo,
ao qual succedera no Museu de Madrid.
NORUEGA
BIBLIOGRAPHIA.
* Bjoernstjerne Bjoernson acaba de publicar a segunda parte da
3
204 ARTE
sua obra Para além das forças humanas, drama singular em que estuda
a disproporção entre os capitalistas e as classes operarias.
# O ultimo romance de Jonas Lie, O Avô, tem tido um enorme
successo : no curto espaço d'um mezexgotaram-se já três edições, O Avô
é um drama de profunda psychologia, cheio de empolgantes situações.
* Entre as ultimas publicações norueguezas devemos citar as se-
guintes : A entrada da sociedade, de Knut Hamsum; A serpente de bronze
romance de Thomaz P. Krag ; e os Contos da vtda popular, de Peter
Egge.
PORTUGAL
JOURNAUX ET REVUES.
La nouvelle de la mort de João de Deus a déjà parcouru le monde,
aussi ne nous reste-t-il plus qu a enregistrer quelques faits se rattachant
à ce triste événement qui vient de mettre en deuil la Poésie portugaise.
Parmi les démonstrations au grand poete on a surtout remarque
rhommage rendu par les étudiants de Lisbonne, de Coimbre et de
Porto, ainsi quelaconsécration officielle que le Gouvernement portugais
a donnée en recueillant les restes du grand lyrique au Panthéon des
«Jeronymos».
De Lisbonne à Bclem, les Écoles, les Établissements scientifiques
iittéraires et artistiques, les revues et journaux, etc, ont pris part au
cortòge qui comptait plusieurs milliers de personnes.
UArte était représentée aux obsèques de João de Deus par le distin-
gue poete brésilien Filinto d'Almeida qui au nom de la méme revue a
déposé sur le cercueil une couronne de lauriers sur les rubans violets
de laquelle on lisait :
Les directeurs et V administrateur de /'Arte — Eugénio de Castro, Ma-
nuel da Silva Gayo et Augusto d'Oliveira — a João de Deus — ii-i-gô.
Eugénio de Castro a également envoyé une couronne de violettes et
crysanthèmes et une branche de lilás íixée aux rubans violets sur les-
quels on lisait :
A João de Deus — Eugénio de Castro.
# Le 2 février dernier Eugénio de Castro a fait, dans la salle de
V Instituto une conférence sur «João de Deus e a sua obra».
Cette conférence est insérée dans le numero de février de la revue
O Instituto.
LE PORTUGAL À l'ÉTRANGER.
* Bilan des articles récents publiés par Louis-Pilate de Brinn'Gau-
ARTE 205
BAST sur la littérature portugaise : i ." Nouvelle Revue du i^"" Février,
La Mort de Joio de Deus («page courte» signée #»*); 2." Revue Blan-
che du I cr Février, João de Deus d'après Momi:^ Barreto; ■}." Revue
Encyclopédique du 15 Février: João de Deus (notice biographique);
4.° Jeune tielgique, numero double de novembre-déccmbre : Sagramor
d'Eugenio de Castro, IV" Episode, Scòne III (traduction par L. P. de
Brinn'Gaubast et Philéas Lebesgue); ^.° Stamboul, supplément litté-
raire du i i Janvier : Notes sur António Feijó; 6° Ermitage, n," de Fé-
vrier: I, Mort de Joio de Deus; II, Anthero de Figueiredo (notice) \ III,
Delphim de Brito Guimarães (notice) : 7." Magazine International, nu-
mero de Janvier: deux traductions annotées dont i'une en collaboration
avec Philéas Lebesgue) de la Visão dos Tempos de Theophilo Braga. —
— Le numero 4 de Arte étant consacré en partie à la mémoire de João
de Deus, nous rcproduisons, d'autre part, les passages les plus synthé-
tiques de ccux de ces articles qui s'occupent du Maitre :
«João de Deus (Jcan-de-Dieu Ramos), le plus grand des poetes ly-
riques du Portugal dcpuis Camões, et Téducateur national de toute Ten-
fance de ce pays, est mort le i i Janvier, trois jours après Verlaine,
dont il était vraiment un frère spirituel en génie et en pauvreté. Mais
sa vie fut irréprochable comme son union fut bénie, et la mission pcda-
gogiqne à raccomplisscment de laquelle il contraignit, dès son âge múr
son organisation de rèveur indolent, demeure un exemple sublime d',hé-
roíque charité chrétienne et d'inconsciente abnegation, dignes de Tâme
du Saint dont il portait le nom... lei, à défaut d'une étude qui, le
temps aidant, paraitra, je ne veux donner aujourd'hui, sommairement
et provisoiremcnt, que la synthèse des caracteres du Lyrisme dejean-
de-Dieu, et Tindication des raisons qui en íirent Tlnitiateur incontesté
du splendide éparouissement de la poésie portugaise de ces trente-cinq
dernicres années. — Le Lyrisme de Jean-de-Dieu. . . Cest plutôt Tex-
prcsslon directe de son âme, que la conséquence d^eíTorts artistiques ;
Tobjet de ses poèmes est dans un petit groupe de sentiments três natu-
rels, tous réductibles à Tamour du Divin et du Féminin-.. — Que si
cet ideal semble rudimentaire, il n'en est pas moins le secret de Tin-
flucnce preponderante qu'exerça João de Deus : génie intuitif, Artiste
de naissance, dessinant et jouant de plusieurs instrument sans nulle
éducatlon spéciale, chantant comme le lilás parfume, sans le savoir, im-
provisant ses vers sans les vouloir écrire, si bien que ses admirateurs
les ont rccueillis de sa bouche avec d'innombrables variantes, et publiés
comme on edite les classiques de Tantiquité, il a canalisé tous les ruis-
selcts épars de rinspiration pupulaire verslelargelit retrouvé de la poé-
sie natlonalc et des formes du XVI.* siòcle, abandonnées dcpuis Camões,
2o6 ARTE
ou profannées par des indignes. — Tclle fut sa gloire ; elle est durable,
et la dire à la face du monde est un devoir que nous remplirons : atten-
dons Tédition promise, Tédition ne varielur, de toutes ses oeuvres, et
prenons ici Tengagement de leur dédier, s'il est possible, un monument
révélateur qui leur doive rimmortalité.» (L.-P. de B.'G. Nouvelle Re-
vue).
«Un Verlaine — avec la pureté d'un Lamartine!» (L. P. de Brinn'
Gaubast, Ertnitage).
«. . .Tout en m'associant au jugement de M. Canini, qui Tappelle
«í7 primo poeta, d'amore, non solo dei Portogallo, ma di tutla Europan
(Libro delV Amore, p. VXXI), je trouve ce jugement trop spécial. Le
plus grand poete de l'amour en toute TEurope, oui, João de Deus le
fut; mais à la condition qu'on ajoute aussitôt : Tun des plus grands de
tous les temps pour Texpression des sentiments, de tous les sentiments
humains\ et encore serait-ce oublier Téducateur et Thomme prive, dont
Tâme, vraiment évangélique, la modestie, vraiment sublime, justifiaient
si éloquemment le prenom religieux et doux de ce saint de la poésie
lusitanienne» (L.-P. de Brinn'Gaubast, Revue Encyclopédique Larousse).
* Au n." 236 (janvier) de la Dublin Review, notre collaborateur et
ami Edgard Prestage a publié une bonne étude analytique (en anglais)
du Frei Luiz de Souza d' Almeida Garrett.
N.° 4 — FEVEREIRO de 1896
COIMBRA — IMPRENSA DA UNIVERSIDADE
'D. (iãntonio Sauchei €\'Ioguel
V^
Noi
PORTUGAL x\0 ESTRANGEIRO
(notas BIO-BIBLIOGRÀPHICAS)
II
D. ANTÓNIO SANGHEZ MOGUEL
ESCENDENTE d uma família bis-
cainha e nascido em Medina-Sldo-
nia, D. António Sanchez Moguel é
um vasconço na estatura e no cara-
cter, e um andaluz pelo espirito ima-
ginoso e vivo.
Tendo frequentado as universida-
des de Sevilha e Madrid, recebeu n'esta ultima, depois
d'um curso multo dlstincto, o grau de doutor em philoso-
phia e lettras.
Em 1878 concorreu a uma vaga na universidade de Sa-
ragoça sendo plenamente approvado pelo jury composto
I
2o8 ARTE
de homens notabilissimos : Moreno Nieto, Campoamor,
Nunez d'Arce, Revilla, Menendez Pelayo, etc. Em 1882
entrou, por novo concurso, no corpo docente da universi-
dade de Madrid.
No intuito de alargar a área dos seus já muito valiosos
conhecimentos, emprehendeu em 1886 uma longa viagem
pelos principaes paizcs da Europa. Visitando demorada-
mente os estabelecimentos de ensino, buscando a convi-
vência dos professores e dos alumnos, constantemente
preoccupado pelas questões d'instrucção publica, percor-
reu em dezeseis mezes, a França, a Bélgica, a Hollanda,
a Allemanha e a Itália. Em França assistiu com assidui-
dade aos cursos de historia, lltteratura e philologia, ou-
vindo de preferencia as prelecções de Fustel de Coulanges,
Michel Bréal e Gaston Paris.
Regressando a Madrid, em breve se revelaram as benéfi-
cas consequências d'essa viagem. Sanchez Moguel modifi-
cou profundamente o seu mcthodo de ensino, moderni-
sando-o com raro senso : acompanhou o estudo da littera-
tura castelhana com o das litteraturas portugueza e catalã,
juntou ao estudo das litteraturas propriamente ditas o das
respectivas línguas e historias, e deixando a theoria pela
pratica, começou a estudar sobre os monumentos das três
linguas peninsulares (*).
(*) Eis o que Leite de Vasconcellos escreveu a propósito do modo
como Sanchez Moguel rege a sua cadeira :
«No cap. da Morphologia deste artigo (lo-a) empreguei a seguinte
phrase : nQuando na Ilespanha houver philologos que se occupem de-
senvolvidamente e a serio das linguas românicas, eto) Para a escrever
regulei-me pelo que tenho visto ultimamente publicado na Hespanha.
N'uma viagem porém que, depois de impressa a pagina em que está
aquella passagem, fiz a Madrid, convenci-me de que a philologia româ-
nica tem na Universidade da capital do visinho reino um representante
ARTE aôQ
Pouco depois voltou a França, onde fez uma larga propa-
ganda em favor da litteratura hespanhola. Graças a essa pro-
paganda, o governo francez começou a mandar a Madrid
vários pensionistas, que, tendo estudado sob a direcção de
Sanchez Moguel, regressaram depois ao seu paiz na qua-
lidade de professores de lingua e litteratura hespanholas
em importantes estabelecimentos d'instrucção. Entre esses
discipulos de Sanchez Moguel podemos citar : Saroihandy,
professor do lyceu Buffon, de Paris, e Dubois, professor
do lyceu de Mont-de-Marsan. O governo francez recom-
pensou-o agraciando-o com as palmas d'oiro da Acade-
mia.
Em 1887, n'um claustro pleno da Universidade de Ma-
serio na pessoa do professor Sanchez Moguel, que, comquanto não haja
por ora publicado senão alguns pequenos trabalhos de critica histórica
no dominio das linguas neo-latinas, dá, no seu curso universitário, de-
senvolvimento á sciencia philologica, em especial com relação ao hespa-
nhol, portuguez e catalão, e tem para publicar vários estudos mais. (Re-
vista Ltisitana, 1890, n.° i.°, pag. 39)».
Quando Sanchez Moguel entrou na Real Academia de Historia, o
illustre académico D. Eduardo Saavedra pronunciou as seguintes pala-
vras no seu discurso de recepção :
«Unense con estrecho lazo la Historia y la Literatura en el campo de
Ia Filologia, y el Sr. Sanchez Moguel ha empleado lo mejor de sus vi-
gilias en cultivarlo. Para dar a conocer el origen y el desarrrollo de los
estúdios de este género entre nosotros, publico el trabajo titulado Es'
paAa, y la Filologia, principalmente neo-latina, y escrita en idioma
francês, una Memoria sobre el gramático espanol Lebrija, leída ai in-
gressar en la Sociedad Linguistica de Paris, en cuyas tareas tomo des-
pués activa parte; á sus cursos de Literatura general y espanola en la
Facultad de Letras anade explicaciones de Fonética, de Morfologia y de
Historia de la lengua ; y en el certamen abierto en Salamanca para ce-
lebrar el centenário de la insigne Doctora de Ávila, obtuvo el premio de
la Academia Espafiola para su studio sobre las cualidades que distin-
guen, el lenguage de Santa Teresa, primer ensayo de gramática histó-
rica que en nuestro país se ha intentado».
2 to . ARTE
drid, propoz a creação d'Lim Instiiiiio linguistico, proposta
que foi approvada, e que mereceu os mais calorosos elogios
de Michel Bréal, no «Boletim da Sociedade linguistica de
Paris».
Como escriptor, Sanchez Moguel tem um logar incon-
fundível entre os mais illustres litteratos do seu paiz. Os
seus estudos históricos distinguem-se pela admirável ri-
queza de factos que encerram e pela apropriada e tersa
sobriedade da forma.
Entre outras, tem publicado as seguintes obras :
— Historia de Nuestra Sehora de la Antigua. Este livro
publicado em 1867 (tinha o auctor 18 annos) foi premiado
pela Sociedade Bibliographica Mariana de Lerida.
— Memoria sobre El Magico Prodigioso, parallelo entre
a famosa obra de Calderon e o Fausto de Goethe. Para
que os nossos leitores calculem o valor desta obra, aqui
transcrevemos alguns paragraphos do juizo da Real Aca-
demia de Historia, que a premiou com a medalha d'oiro no
certamen de 1880:
«Sobre tener este trabajo el mérito de estar discretamente escrito,
tiene el de plantear y resolver extensa y razonadamente Ias relaciones
entre El Mágico Prodigioso y el Fausto, no solo en lo relativo á los ar-
gumentos de esta obra, como la Academia pedia, sino también á las
mismas obras por entero y en todos sus elementos, personajes, situa-
ciones, episódios, etc. y especialmente ai de las leyendas, en que una y
otra se inspiran, estudiando estas leyendas en su origen, desarrollo y
fuentes immediatas y directas de aquellas obras.
«El autor presenta ai próprio tiempo un estúdio completo dela obra
de Calderon, ya con relacion ai teatro religioso de un tiempo, ya ai de
las comedias de Santos dei gran poeta, á cuyo género pertenece£^/ Má-
gico Prodigioso.
«La parte principal de la Memoria es la relativa á la version de la
leyenda de San Cipriano, protogonista dei drama calderoniano, ado-
ptada por la Iglesia y recibida en Espana, demonstrando cuán equivo-
cadamente el allemán Schmidt y el francês Morel-Fatio han supuesto
que Calderon se había valido de Lipomano, y como, contra lo asegurado
ARTE . aii
tambicn por los mismos escritores, existem vários textos castelhanos de
la versión que siguió Galderon en su obra.
«Estas investigaciones histórico-críticas, que están fundamentadas
y son nuevas, ai próprio tiempo que la correccion, sobriedad, discre-
cion y claridad en la Memoria, la han hecho digna dei premio, á juicio
de Ia Academia».
A Memoria sobre El Magico Prodigioso foi traduzida
em francez por J. G. Magnabal (Paris, E. Leroux, 1883)
e em alleinão por J. Fastenrath (Leipzig, W. Friedrich,
1882). Puymaigre, em França, Schuchard, na AUemanha,
Bonghi, na Itália e Feilltzen, na Suécia, teceram-lhe os
mais rasgados louvores.
— Santa Teresa de Jesus considerada como escritora, es-
tudo de grammatica histórica, premiado pela Real Aca-
demia Hespanhola no certamen litterario de Salamanca
em 1882-
— Reparaciones históricas, livro que muito nos interessa
e sobre o qual não insistimos por ser muito conhecido em
Portugal. Com este mesmo titulo, Sanchez iNloguel pre-
para mais dois volumes, um sobre assumptos históricos e
litterarios e outro sobre assumptos philologicos (*).
(#) Eis o parecer emittido sobre este livro pela Real Academia de
Historia :
«limo. Sr.: — Esta Real Academia ha examinado la obra dei Sr. D. An-
tónio Sánchez Mogucl, titulada Reparaciones históricas, que para los
efectos dei Real decreto de 12 de Marzo de 1874 V. 1. se ha servido re-
mitirle con su atento oficio dei 27 de Junio último.
«D. António Sánchez Moguel, Catedrático de Literatura general y
espanola en la Universidad Central, es uno de nucstros compancros que
frecuentementc sabe hermanar su amor á Ias letras y á Ia historia pá-
tria con Ia gallardía de la frase y la elevación de sus ideas, y que viene
dedicando toda su actividad á rectificar y apartar todos los obstáculos
que en el camino literario-histórico han venido impediendo la aproxi-
mación é intimidad de los dos reinos hispânicos, tan útil y necesaria
cuando, como en los estúdios dcl Sr. Sánchez Moguel, solo se busca «el
91 a ARTE
Espana y America, collecção de curiosos estudos, publi-
cada por occasião do centenário de Colombo, acerca da
afecto y la armonía propios entre hermanos y vecinos, y por únicos mé-
dios, ahora y siempre, los dei amor, la verdad y la justicia».
«Por causas de todos bien conocidas, Espana y Portugal rompieron
los fraternales lazos que les unían; el trato y comunicación se hizo cada
vez más escaso, y llegaron hasta la ignorância respectiva dei valer de
cada uno, de los elementos aprovechables y de lo que por vários conce-
ptos merece censura ó menosprecio. La ciência histórica sintió la mal-
sana influencia de semejante situación, y mientras se elogiaban con pa-
sión desastres como el de Aljubarrota, se desconocían las glorias nacio-
nales y se bastardeaba todo cuanto podia redundar en gloria y honor
dei nombre espanol.
«Hoy, puede decirse, existen ya corrientes de simpatia y estimatión
entre ambas naciones de la Peninsula. El tratado de Comercio ; los cer-
támenes internacionales que tanto aproximan y unen á los pueblos cul-
tos ; la consideración que Espana dispenso á Portugal en las últimas
Exposiciones y en las demás solemnidades dei IV Centenário dei descu-
brimiento de América ; la renovación de gran parte de los Correspon-
dientes de esta Real Academia en el vecino reino ; el carinoso trato y la
afectuosa acogida que la nación espanola dispenso á los más ilustres es-
critores é historiadores portugueses, presagio son de fraternal concór-
dia y de que acaso no este lejano el dia de las grandes rectificaciones y
de que, depurada la verdad ante la sana é imparcial crítica, ambos pue-
blos se consideren armónicamente enlazados en intereses intelectuales y
materiales, salvas siempre sus respectivas independências políticas.
«La Real Academia de la Historia se complace ed reconocer los tra-
bajos que en este sentido viene haciendo el Sr. Sánchez Moguel, el cual
en dos anos ha visitado três veces el vecino reino, y en sus monumen-
tos y principales archivos ha encontrado valiosas noticias y documentos
que le han permitido la rectificación de hechos inexactos que hasta
ahora habían circulado sin enmienda ni reproche, y que solo existieron
por la injusta malquerencia de los dos pueblos hermanos.
«La primera serie de estas Reparaciones históricas es acabada muestra
de lo que nuestro companero vale como historiador, como literato y como
concienzudo crítico, porque solo poseyendo estas cualidades en tan alto
grado, como las posee el Sr. Sánchez Moguel, pueden trazarse los quince
cuadros, Uenos de vida, de color y sobre todo de verdad, que forman el
ARTE 315
qual o nosso illustre compatriota Conde do Casal Ribeiro
escreveu, entre outros, os paragraphos seguintes:
((Com este titulo acaba de sair do prelo, em Madrid, um novo livro
do sr. Sanchez Moguel. Annunciando a boa nova de tal publicação, e
dando succinta noticia do seu contheúdo, não temos que apresentar ao
publico portuguez a personalidade do douto cathedratico da Universi-
dade de Madrid. As suas frequentes excursões a Lisboa, Coimbra e ou-
tras cidades do reino teem sido occasião de muitos o haverem tratado e
apreciado. E não só é mui geralmente conhecida aqui a sua figura erecta,
quasi gigantesca e o tom ao mesmo tempo familiar e vizaz da sua animada
palestra, mas é vulgar também a leitura dos seus valiosos, eruditos
trabalhos de investigação archeologica, histórica e philologica — objecto
predilecto de seus estudos e motivo principal de suas visitas aos nossos
libro que el Ministério de Fomento somete ai dictamen de la Academia.
Esta había cscuchado con deleite y aplaudido con entusiasmo vários de
los trabajos que el libro comprende, y que por su relevante mérito han
merecido la publicación en periódicos espanoles y extranjeros. Los dos
que Uevan por título Religión y patriotismo y NuAo Alvarez Pereira en
la poesia castellana son inéditos y en nada desmerecen de sus compa-
neros de colección.
«Solo, pues, plácemes y plácemes muy sinceros merece el senor San-
chez Moguel por su pensamiento de coleccionar la primera serie de sus
Reparaciones históricas, porque de esta suerte purifica la historia de
antiguos errores que se desvanecem ai soplo de la verdad, borrando an-
tagonismos y legando á la juventud estudiosa fuentes puríssimas que,
retratando lo pasado, puedan ofrecer ancho campo para el estúdio en lo
porvenir. Y como el trabajo es original y de relevante mérito, puede ser
de gran utilidad en las Bibliotecas públicas.
((Esta Real Academia cree, por todo lo expuesto, deber aconsejar ai
Gobierno de S. M. que ai libro dei Sr. Sánchez Moguel, Reparaciones
históricas, primera serie, debe dispensarse toda la protección que con-
sienta el Real decreto de 12 de Marzo de 1875, por reunir las condicio-
nes marcadas en dicha disposición.
((V. L, no obstante, acordará lo que estime más acertado.
((Dios guarde á V. S. I. muchos anos. Madrid 2 de Júlio de 1894.—
El Secretario, Pedro de Madrazo. — Ilm. Sr. Director general de Ins-
trucción pública.»
ai4 ARTE
archívos. Gosa entre nós o sr. Sanchez Moguel, como poucos mais es-
criptores hespanhoes contemporâneos, o privilegio raro, por infortúnio e
incúria nossa, de ser lido em Portugal, ao revez do que succede com
grande maioria de seus patrícios eximios na cultura dos variadíssimos
ramos do saber, ignorados aqui e, portanto, inapreciados, não já so-
mente pelo vulgo curioso de ler, mas por grande parte dos que enfilei-
ram na aristocracia do lavor litterario.
«Do auctor, pois, não precisamos dizer. Basta associar-nos ao ligeiro
correcto perfil traçado pela elegante penna do general Arteche, na — in-
formação á Real Academia da Historia — que prefacia o livro, reconhe-
cendo com elle «a vasta erudição do autor, o dominio absoluto do as-
sumpto que trata, e a dtfficilima facilidade que possue para dal-o a
conhecer tão clara como laconicamente» e accrescentando que «sob o
aspecto da amenidade, o livro oíiferece attractivos, que em nada cedem
aos do aspecto sclentifico, já pela variedade dos assumptos, já pela fa-
cilidade na exposição antes notada, já pela concisão e propriedade da
linguagem e pela elegância de estylo».
Alem d'estas obras e sem fallar nos numerosos artigos
espalhados pelas prlncipaes revistas hespanholas, Sanchez
Moguel tem publicado em folheto muitos dos seus inte-
ressantes discursos académicos, e prefaciou as obras de
D. Manuel dei Palácio e o poema Los Buenos y Los Sá-
bios, de D. Ramon de Campoamor.
Como poeta sò é conhecido pelos seus íntimos amigos,
que o teem justamente na conta d'um dos mais apreciáveis
cultores da moderna poesia castelhana.
Propagandista indefesso, indifferente ás luctas e paixões
politicas, um dos seus mais caros ideaes é a união dos po-
vos latinos e, especialmente, a unificação intellectual da
Península e da America hispano-portugueza.
São muitos e importantíssimos os serviços prestados por
Sanchez Moguel ao nosso paiz, onde já veiu seis vezes e
onde captou a amizade dos vultos mais eminentes : Casal
Ribeiro, Oliveira Martins, António Cândido, Barros Go-
mes, Bispo-Conde, Bernardino Machado, Thomaz de Car-
valho, etc.
ARTE a I 5
Foi elle o iniciador da participação que Portugal teve
no centenário de Colombo.
Como director da Illustracion Espanola y Americana,
mostrou-se infatigável na publicação de artigos critico-
biographicos sobre as primeiras notabilidades portuguezas,
muitas das quaes lhe devem a entrada nas Reaes Acade-
mias Hespanhola e de Historia.
Querendo manifestar-lhe a sua admiração e o seu reco-
nhecimento, o nosso governo agraciou-o com as grã-cruzes
da Conceição e de Christo.
Sanchez Moguel tem também os collares da Academia
Real das Sciencias e do Instituto de Coimbra.
E. M.
3i6 ARTE
PAYSAGES D' AME (*)
LILÁS EN MARS
<iLe Petit Langage des Fleurs
à 1'usage des Dames et des Demoiselles.ii
Au jardin de son révc épanoui, mon âme
S'en fut cueillir pour vous des fleurs de renouveau;
Quel bouquet symbolique ofFrirai-je à ma Dame,
Vous nuit et mort, vie et soleil de mon cerveau ?
Au jardin de mon rêve il y a des narcisses,
Leurs disques d'or, pâmés sur les miroirs d'argent :
O vous, qui me savez Tesprit des sacrifices,
— Mon bonheur, que n'en ai-je été moins négligent!
Au jardin de mon rèvc y a des giroflées
(Préférence) , ah! vous préférer, sans vous chérir!...
Cest d'amour, que mes folies lèvres sont gonflées:
Je défends à ces flasques croix de vous fleurir.
Au jardin de mon rêve y a des primevcres
Pour la guirlande ou la couronne et les quinze ans :
Mais, qui vous diraient mal ma route et ses calvaires
Et, vers vos paradis, mes pieds agonisants.
(«) Un recueil à paraítre.
ARTE 2 1 7
Au jardln de mon rève y a des anémoncs :
Puis-jc ignorer dcjà que vous me trahiriez?
Je boirais vos baisers comme on prend des aumôncs,
Et je rirai de moi si vous vous en riez. . .
— Thyrses du lilás blanc, lilás vernal, fleur d'aube,
Aube en fleur d'une aurore et d'un midi d'été !
Voilà, c'est mon offrande aux voeux devotrc robe,
Et voilà, le sort de mon âme en fut jetc.
De votre gorge en fète, avec des airs timides,
Sur le versant de votre coeur tendre et moqueur,
J'ai vu mes lilás blancs jaillir en pyramidcs
Comme s'ils avaient pris racine cn votre coeur ;
Vers la nacre et la chastetc de vos oreilles,
A droile, à gaúche, avec des gestes de parfums,
Prêtant leur voix bicn jeune à des chansons bien vieilles,
Je les entends plaider pour mes espoirs dcfunts.
Et, réveillés des morts pour de nobles conquêtes.
Mes espoirs, cramponnés sur ces clochers à jour,
Soufflent tout bas aux carillons de leurs clochettes :
Amour ! . . . émoi d'Amour I . . . premier émoi d'Amour! .
Paris, 20 mars 1891.
LoUIS-PlLATE DE BrINN*GaUBA8T
ai8 ARTE
GUSTAVE CHARPENTIER
Gustave Charpentíer n'appartlent à aucun groupe. II
a sa place à part et sa figure parmi les jeunes musiciens
contemporains. A peine perçoit-on, çà et là, dans ses oeu-
vres premlères, Tinfluence de son maitre Massenet; à quel-
ques Índices, on voit aussi qu'il a subi un moment la ty-
rannique empreinte des formules wagnériennes; mais tout
cela s'en va, vite secoué : il reste une Jeune force, puré
d'alliage, inculte, naíve parfois (dans tous les sens et sur-
tout au meilleur sens du mot), qui ne veut être qu'elle-
même et chaque jour prend davantage conscience d'elle-
même.
La volonté intenso, énergiquement affirmée d'être per-
sonnel est le facteur le plus important de la formation d'un
artiste, mais elle ne se rencontre que lorsqu'il trouve déjà
en lui une source jaillissante et spontanée. Cette source
créatrice, c'est, chez Gustave Charpentíer. la belle, la
chaude imagínation, contagieuse et féconde qui lui a déjà
valu tantde succès.
Sa cantate Didon, pour laquelle il obtint le príx de Rome
en 1887, et ses oeuvres suivantes furent recues avec enthou-
siasme. On fut séduit par cette nature franche, copieuse,
primesautíère, vibrante, toujours prête à fèter, à adorer
ou à maudire la víe, — inégale parfois — mais si sincère
dans sa passion qu'on lui pardonne tout.
Didon exécutée aux concerts du Châtelet en 1888, il par-
tit pour Rome. Là comme partout, son libre tempérament
se heurta aux disciplines officielles et ne put s'y plier. Gus-
tave Charpentíer devint même le promoteur d'une sorte
de revolte qui avait pour but d'obtenír la démission du
directeur de la vílla Medíeis, M. Hébert. L'affaíre faillít se
ARTE 219
gâter pour notre musicien ; elle fut arrangée à temps.
Après deux ans dexil, il revint à Paris, prêt à la lutte,
résolu à Taction.
Son premler envoi, Napoli, execute d'abord à llnstitut
en octobre 91, fut repris, un mols après, aux Concerts La-
moureux : les audlteurs furent éblouls de cette page colorée
et vibrante, emportés par ce tourbillon musical de jeunesse
et de vie ! on crut voir, entendre et sentir vivre la vieille
Naples, évoquée en pleine lumière poétique avec la turbu-
lente réalité, les joies tumultueuses des lazzaroni lâchès
dans ses rues en liesse. . . Un entrelacement de motifs três
différents d'allures, des modulations brusques, des combi-
naisons de timbres à tous les étages de Torchestre donnent
à Tauditeur limpression de ces foules méridionales, à la
fois violentes et vives ; le pittoresque fouillis orchestral
evoque les cohues bariolées des dimanches, Tentrain, les
chants, les cris, la rumeur d'un peuple qui s'enivre de vie,
Thymne de joie de la Ville heureuse.
Les Impresstons d'ltalie, qui vinrent ensuite (jouées si-
multancment au Chàtelet et au Cirque d'Eté), sont tou-
jours conçues selon le même procede idéo-réaliste : saisir
les choses dans leur réalité concrète, les photographier,
comme le lui reprochent certains, ne pas reculer devant le
motif populaire, refrain du ruisseau ou rauque chanson
du pâtre sur la montagne ; mais, à travers Tâme ardente,
passionnéc, du musicien, les choses ainsi transcrites se
colorentd'un reflet supérieur, et cette reproduction realiste
se trouve être finalement une projection incomparablement
poétique.
Três vite, le compositeur a senti qu'il n'était pas seule-
ment un musicien capable décrire de la musique, — que
sa musique elle-méme provenait dune inspiration plus
large, d'une façon générale de voir, d'une imagination apte
à saisir en tout le cote poétique, et, pour toutdire, qu'uQ
2 20 ARTE
poete en lui débordait le musicien. Aussi annonça-t-il de
bonne heure rintention d'écn"rc lui-même les paroles de
ses oeuvres dramatiques: «non pas, comme il le declare,
par un orgueil illusoire, mais parce qu'aucun écrivain ne
pourrait donner une juste traduction littéralre des pensées
musicales qui vivent en moi encore confuses, incomplètes
— et qui, seules, décideront de la formule dramatique et
littéraire que revôtiront mes premières oeuvres.)) — .11 fut
donc son propre librettiste pour la Vie du Poèíe, exécutée
au Conservatoire, puis à TOpéra en 1892, — reprise plus
tard aux concerts Colonne, — «Symphonie-drame)) com-
portant des choeurs mélangés à Torchestre, oú Tauteur a
voulu peindre les joies rapides et surtout les angoisses
d'une âme d'élite aux prises avec la Vie. — Lenthousiasme
du poete jeune, quand des voix chantent en lui, quand un
monde de formes et de couleurs palpite sous son front,
dans cet élan joyeux, ardent qui lentraine vers la vie; —
les premières mélancolies de cette âme neuve et fraiche
sous la Nuit splendidement criblée dastres, ses doutes, son
appel inquiet à TEtoile qui fuit et porte son avenir; — les
luttes et le désespoir du poete atteint dans sa foi, dans
son rêve, dans son âme et dans son corps, le cerveau et le
coeur meurtris par le sentiment de son impuissance et de
toute rimpuissance humaine en face d'un Dieu qui reste à
jamais voilé ; — la fcte à iVlontmartre, Torgie vocifératrice
et canaille par laquelle il tente de s'étourdir et détouffer
les suprêmes revoltes d'un coeur douloureux, d'un miséra-
ble génie incessamment torture par le rêve, les bouffées
sombres qui passent dans Téclatante gaíté du décor, la
terrible soúlerie qui avalit une âme fière iusqu'à la cour-
ber sous la domination stupide de la fiUe, inconsciente bete
de joie dont le rire et la niaiserie insultent à celui dont
elle a tué le coeur et le rêve, symbole (pour Tanarchiste
qu'est Charpentier) d'une socjété ennemie qui par son in-
ARTE 22 1
intelligence artistique et régoísme de ses joies, conduit le
poete au déscspoir et à la déchéance.. ■, autant de tableaux,
tantôt d'une suavité mystérieuse, tantôt d'un réalisme algu,
qui soulevèrent de formidables ovations au Chàtelet en
février 1893. On ne railla pas ce que la philosophle du
poènie avait d'enfantinement pessimiste, le réalisme outran-
cier de la musique; à peine si Ton critiqua une certaine
disproportion entre les épisodes insuffisammcnt prepares
les uns par les autres et quelquefois mal lies. II y avait là
une âme extraordinairement vivante, un décor d'une au-
dacieuse originalité : le public fut saisi et applaudit.
Les tendances realistes du musicien se sont manifestées,
plus curieusement encore que dans la dernière partie de
la Vte du Poete, dans les Impressions Fausses jouées au Chà-
telet en 1894. «Ce sont de véritables scènes de théâtre, a
dit d'elles, dans la Revue Bleue, M. Gaston Carraud,...
ces deux iniérieiírs de prison évoquent la "vision la plus
nettement réelle, désagréable peut-être comme Test sou-
vent la réalité, mais irrésistiblement puissante.» — N'y
avait-il là qu'un tableau? Evidemment Tauteur a élargi —
à tort ou à raison, le cadre uniquement sentimental que
lui fournissaít Verlaine ; — à côté de la chanson, pleine
d'humour mélancolique, du bohême, qui, môlé aux
Bons vieux voleurs,
Doux vagabonds,
Filous en fleur...
fume philosophiquement sa pipe et traine ses souliers éculés
le long des murs de la prison, Gustave Charpentier a voulu
nous faire entendre la plainte poignante des déshérités et
des vaincus de la vie, le cri sinistre des revoltes sociaux,
le grondement des revendications imminentes : et ainsi la
petite scène realiste s'élòve, bon gré mal gré, à la puissance
d'un symbole.
2 2,2 > ARTE
Ces Impressions Fausses claient détachées de tout un
ensemble de «Poèmes chantés», publiés par Tellier, de
«mélodies)), selon rappellation générale de ce genre d'oeu-
vres. Mais comme ce terme, juste encore quand il s'agit
des lieder (merveilleusement expressifs pourtant) de Schu-
bert et de Schumann, devient impropre, appliqué aux pe-
tites oeuvres de Gustave Gharpentier! Pour cet imaglnatif,
doué au suprême degré du don de voir et de faire voir,
chaque pièce de vers senrichit, devient le pretexte, le mo-
tif, lâme de tout un tableau, dune véritable scène musí-
cale : à tout moment, le tempcrament profondément dra-
matique du compositeur se «represente» le poème, y in-
troduit une ébauche d'action, des choeurs lointains, divise
les voix, dramatise le récit, fait concourir toutes les ressour-
ces de Taccompagnement à lévocation du décor et de la
scène. Tout au plus pourrait-on lui reprocher d'avoir, sur
telle poésie de Camille Mauclair, par exemple, volontaire-
ment un peu grele, savamment simple, gaúche à la façon
des chansons populaires, construit un développement trop
complet, trop plein et colore ; — mais on peut tout deman-
der à cette âme, sauf de manquer dabondance, d'ampleur
et de vie.
La vie! la vie! — Jamais âme d'artiste ne Fembrassa
tout entière avec plus de fougue et d'amour, ne m'appa-
rut plus spontanée, plus indépendante des poncifs esthé-
tiques, plus improvisatrice de beau que lâme vibrante
de Gustave Gharpentier. Est-ce que le beau est dans les
choses? II est dans Toeil, Tesprit, le coeur de Tartiste qui
le contemple... En somme, je me hâte de le crier três
haut, prévoyant que je me tarderai pas à quitter cette
opinion-là, c'est une.conception bourgeoisement mesquine
que celle qui prétend renfermer la poésie dans certains
sujets et lexile de tout un ensemble réalités vivantes, con-
temporaines ! Prêter à la musique des suggestions nou-
ARTE 2 2-^
velles, originales, sans cesser d'être musicien — suriouí
en restant musicien, — la faire hardiment s'attaquer à no-
tre Paris, à notre temps, porter la description à un degré
de puissance «objective» que cet art n'a pas encore osé re-
chercher, telle est Torientation artlstique de Gustave Char-
pentier et telles sont les tendances que lui ont reprochées,
non sans habileté, de subtils adversaires et quelques né-
gligeables sots.
Dès lors, la véritable explication de son talent apparait
d'elle-même. S'il entraine son art hors des limites que
n'ont pas osé dépasser les musiciens mêmes qui sortirent
le plus de la musique puré, s'il voit de la musique possi-
ble ou ils n'en voient point, n'est-ce pas quil Ta considérée,
dès Tabord et três sincèrement, de par une loi de sa na-
ture, d'un point de vue tout différent du leur? — Tout à
Theure, les mots scène, tableau, décor, action, drame, ve-
naient d eux-mêmes sous ma plume au cours de cette ra-
pide esquisse ; ce sont termes de la langue du théâtre : c'est
qu'en effet Charpentier est avant tout et essentiellement
un homme de thèâtre. II voit les choses avant de les exprimer
musicalement; elles se jouent devant son regard. L'analyse
du moindre de ses petits «poèmes chantés» prouverait que
son inspiration musicale dépend d'une sorte de projection
dramatique du poème choisi; sa musique elle-môme a quel-
que chose de plastique: elle accompagne, suit un geste...
En somme, c'est toujours du théâtre quil nous montre.
Une telle faculte jointe à son amour fougueux, tendre
aussi, et presque exclusif, pour les réalités parmi lesquelles
il vit, devaient fatalement lamener à écrire Topéra qu'il
vient de terminer, Louise: drame moderne ou évoluent
une âme d'artiste en plein milieu contemporain, une jeune
filie du peuple parisien, des ouvriers, un taudis de Mont-
martre, Paris à Thorizon... Bonne chance à cette ori-
ginale audace ! Puisse le succès prouver au jeune musicien
2
2i4 ' ARTE
qu'il n'a pas eu tort d'abandonner le sentíer battu, pié-
tiné par tant de prix de Rome, pour porter sur la scène
lyrique quelques-unes des réalités réputées jusqu'à ce jour
impénétrables à la musique.
Henry GAUTHIER-VILLARS.
LE RIRE DE MÉLISSA
FRAGMENT (*)
. . . Ris donc ! ton souftle agile vibre aux cordes des iyres ;
La haute voix des pins au murmur du saule,
Avec son rythme ou sonne à dcmi la parole,
Est déjà telle qu'on Técoute,
La lyre oisive sur Tépaule ;
Lesprit se tait et doute ;
L'herbe, balbutiant de sa ténuité,
Fait muet notre rêve exquls de la nuité ;
Les astres ont des musiques fraternelles
Et Ton rève, sans voix, à les songer trop belles ;
Oui \ et Ton craint que sonne étrange la parole
Quand le pin dit plus haut le murmure du saule. . .
Francis VIELÉ-GRIFFIN.
{*) Feuillet détaché d'wie suite : En Arcadie.
ARTE 2ú<ç
LA BAIE
Dans une baie, au bord des dunes
Qui s*étendent de lieue en lieue,
Voici jouant avec la lune,
La fée aux deux mains bleues.
Comme d'un panier d'or
La lune tombe au fond de Teau
Et s'éparpille
En ronds qui brillent ;
La lune et tout le grand ciei d'or
Tombent et roulent vers leur mort,
Au fond de Teau profonde et bleue
Dont est reine, la fée
Aux deux mains bleues.
Or ideal et si lointain
Que les regards sont incertains
Dès qu'ils le comptent ;
Et ncanmoins la fée
Le mele à Tor lascif de ses cheveux
Et sur ses seins, le dompte.
Elie se pâme en ses reflets
Brusques et violets,
Le jette au sable et à la vase,
Sans se doutor, un seul moment,
Que dans les loins du firmament
Cet or aimante et fait brúler lextase.
Elle le fausse et le salit
L'attire à cUe au fond du lit
D'algues et de goémons flasques,
Oii rit, d'entre des fleurs couleur céruse
Et des balancements d'ombres et de méduses,
Son masque.
2í6 ARTE
Et l'or divin est employé
Sans peur qu'il soit Téclair qui tout à coup fulgure,
A son plaisir et sa luxure,
Et Tor divin, c'est Tor noyé.
Dans une baie au fond des dunes
Qui s'étendent de lieue en lieue,
Voici la fée aux deux mains bleues
Drainant le ciei en ses cheveux.
Emile VERHAEREN.
SEPTEMBRE AU BORD DU LAC DE COME
Ce soir, tous les monts sont perdus dans la brume lu-
naire. Seule, la chalse majestueuse des Jardins Serbelloni,
comme un trone sombre, semble attendre quelque divin
séant, friand des beautés de la nuit. A ses pieds, les lu-
mières de Bellagio commencent à s'éteindre, et, çà et lá,
dans la vapeur incertaine, des points lumineux s'évanouis-
sent. L'air est ici une chose enveloppante et molle qui
vous caresse, vous lèche jusqu'à la gáterie sensuelle. II
porte par instants des nuées de brumes attribuables aux
lauriérs-roses dont les grosses fleurs chavirées par leur poids,
pendent, le coeur en bas, sous la lune, un peu pareilles
à des paquets de chair.
Hormis le doux jasement des eaux avec le sable de la
rive, on n'entend absolument rien. Ce murmure, d'ailleurs,
fait partie du silence et Texalte. Quel poete a ordonné le
rythme selon quoi chaque flot menu, comme un beau vers
ARTE 3 37
léger, vient faire tinter ici sa syllabe dernière?. . . et pour
quelle oreille?... EUes sonnent parfois, ces chutes de
flots, avec la clarté joyeuse dune cymbale lointalne; et
aussi, parfois, elles saífaissent insaisissables, tel on imagine
le soupir frêle dune fiUette qui dort. Ah! nous garde-t-il
le poete invisible, un écho afíaibli du jeune éclat de rire
de jadis, duquel tout ce rivage, un jour, aurait tressailli;
ou bien la peine secrète d'un coeur qui ne s'ouvrit jamais?
Qui sait quelles ombres d'amants passent à cette heure le
long de ces eaux chuchottantes et reçoivent les chants faits
pour elles?
René BOYLESVE.
POETES NEERLANDAIS
LES ARBRES
(TraducUon littérale)
lis ne sont pas là immobiles, sans mouvement, mures
profondément dans le sol ... Ics arbres.
lis ne sont pas tranquilles et immobiles! lis marchent — ils marchent
à la pointe du jour; ils marchent quand la nuit tombe; ils marchent
printemps comme été, automnc comme hiver.
Ils marchent, loin tous . . . Loin, de la cote,
par routes et chemins, par sentiers et chaussées
ils arrivent, une double, interminablc rangée,
228 - ARTE
inclinant la tête comme des pélerins fatigues ;
toujours allant vers TEst \ courbés, noircis, bossués,
Tècorce noueuse, avec três peu de branches maigres,
qui pendent maladivement et sans force }usqu'à terre. . .
Et, tout comme les pélerins qui chantent d'une voix plaintive,
ou qu'ils aillent^ ils ne se taisent jamais!
lis chantent, les jours de printemps, quand les oiseaux font
leur nid dans la jeune verdure ;
ils sont comme haletants les jours d'été, quand la chaleur,
lourde comme le plomb, pese sur leur cime roussie ;
ils pleurent par les mauvais temps, quand les premières tempêtes
éparpillent leurs branches au loin à travers champs ;
ils se plaignent aux jours du froid hiver,
tremblottant dans leur nudité pitoyable,
tremblottant comme des gueux dans leurs haillons...
Et, tout comme ces pélerins, qui, au móis de mai,
montent le chemin de Hal troupe par troupe,
portant à la main de petits drapeaux de papier,
tels, ils élèvent les jours de printemps et dété leurs branches
fraiches et vertes comme des rameaux.
Dans Tarrière saison ils ressemblent à des chevaliers
chevauchant enveloppés dans leurs manteaux rouges et or
dans les bois pour la chasse. Comme des rubis de feu,
des feuilles d'un rouge ardent flamboient dans leur cime
jaune et brune; ils font tomber comme des gouttes d'or
de leur coiffure large et bruissante,
et, ou qu'ils aillent, ils changent, en se défeuillant,
les chemins nus en des tapis de Smyrne. . .
Mais en hiver, souvent, il reste dans leurs rangs
plus d'une place vide. . . Cest que la Mort
renversa d'un coup violent Fun des pélerins,
Técrasant sur la terre qu'il mesure de toute sa longueur. . .
Cependant lilres de tout souci, sans s'émouvoir, tous
les autres marchent en avant; ils marchent, Tun après Tautre,
plus loin et plus loin, par bruyères et prairies,
ils cheminent fidèlement vers TEst, ou se leve le soleil. . .
PoL DE MONT.
ARTE 329
JEAN-FRANÇOIS RAFFAÈLLI
L'artiste dont la peinture correspond le míeux à la litté-
raturc dcs Daudel, Zola et surtout de Goncourt . . . les de
Goncourt des romans parisiens bien entendu, des paysages
de banlieue de Germinie Lacerieux, de Renée Maupenn et
de Manette Salomon, a invente une «écriture artiste» du
dessin et de la couleur; et fait de 1 art un grimoire per-
sonnel. Sa formule est nouvelle ; elle est le meilleur de lui-
même, étant du reste tout lui-mème. Sa pensée ne va pas
plus loin que ceei: faire un tableau qui lui plaise, c'est-à-
dire qui soit un Raffaelli. Et pour cela il lui suffit de co-
pier n'importe quoi dans la nature en le tripotant de cette
manière chatte, égratigneuse, instantanée, sténographique,
qui est sa spécialité et qui semble mèler Teau-forte à la
couleur, comme par ailleurs Raffaelli colore ses eaux-fortes.
Une toile charbonnée comme au fusain, au pastel uni ou
simplement au Conte à tort et à travers de la couleur plus
dessinée qu'étendue, et transparaissant si bien à travers le
tout que ce tout pourrait sappeler de la peinture à claire
voie, tel laspect présent des recentes oeuvres de Raffaelli.
Expressifs jusquà la caricature exclusivement toutefois,
mais en s'arrêtant juste, juste à la limite. • • au point ou
Forain par-delà reprend, ses personnages aussi bien que
ses paysages grimacent leur caractere comme pour mieux
faire la nique à la stupéfaction du bourgeois. . . Une expo-
sition três synthétique de loeuvre de Raffaelli vient davoir
lieu à Vienne, ou lon ne connaít encore ni Manet ni Mo-
net, ni ce qui sensuit. Le succès d'étonnement a été con-
sidérable. Le dimanche après-midi, ou le Kiinsílerhaus est
ouvert à 10 kreuzer, il m'est arrivé d'aller à lexposition
exprès pour entendre sébrouer les filies et les íils de Frau
230 ARTE
Soferl devant la peinture de l'artiste parisien. Ce n'était
quun cri: on n'y voulait admettre que de la caricature —
rincompréhension ou la compréhension comme Ton vou-
dra, n'allait ni en deçá ni au dela. II va sans dire que ce
n'était pas Tavis des artistes, mais je crains bien que ce
ne fút en somme celui du gros public... Je ne fais que
constater Teffet produit. Cétait comme si lon eút donné
du pâté de foie gras à des gens qui n'ont de leur vie mangé
que le grossier bouilli autrichien. . .
Pour ma part je mets Raffaélli aussi haut que possible
parmi les peintres de la réalité. Lui seul a su peindre
Paris et sa banlieue dans Tatmosplière qui lui est spéciale
et selon des procedes adéquats à Ia chose. II est réellement
le paysagiste par excellence des rues de Paris, que ce soit
sous le soleil ou dans la boue peu importe; la joie des
Dimanches de juin sur Tesplanade des Invalides devant le
dome doré, sur le pont devant le Trocadéro aux archite-
ctures lilás, ou sur la place de la Concorde toute grouillante
de voitures autour de Tobélisque rose et des jets d'eau
bleus, lui est aussi familière que les sales brouillards de
suie sur les ornières des routes de banlieue en novembre,
ou sur les terrains vagues miséreux envahis de détritus et
de lèpres citadines. II illustre à tel point certaines pages
des Goncourt, qu'il faudrait le style fourmillant et contournè
de ces pages pour analyser ses tableaux. Mais s'il échafaude
dans la vibration lumineuse la flambarde silhouette de la
Trinité du Mont, Tennuyeuse façade plate de Saint Vincent
de Paul, le pseudo-temple grec aux entrecolonnements hu-
mides de la Madeleine, la sobre petite èglise, campagnarde
en plein Paris, de Saint Germain des Prés, la façade lour-
dement provinciale de Saint Sulpice, ce n'est jamais dans
sontableau qu'accessoire, heureux dans toute la gloire de
ses atmosphères et de ses éclairages les mieux caractéristi-
ques ; le vrai sujet, c'est la foule spéciale, la vie particulière
ARTE 331
des rues, les passants três distincts de quartier en quartier
qui vermiculent sur les trottoirs, broulllant les invisibles sil-
lons de leur marche onduleuse, les dévidant en écheveaux
ínextricables autour des arbres en manches à balais, jouant
à cache-cache dans Tentrecroisement complique et bruyant
des omnibus et des voitures. Tels de ses tableaux assour-
dissent. Jai dit, mais il faut insister, — quil s'entend à
merveille à rendre la physionomie des foules adéquate à
chaque quartier. Ses promeneurs ne seront jamais «cAi-
qiiés>) au hasard, mais sont toujours ceux que lon est ac-
coutumé de rencontrer ici, et non là. Aussi les tableaux
de Raffaélli seront-ils un précieux document pour rhistoire
future de la vie et des moeurs de Paris à la fin du XIX.^""^
siècle. II est en somme le plus réellement et le mieux pa-
risien de tous les peintres de Paris, et son procede même,
ou tout entre et qui semble fait de rien, donne à penser à
la cuisine compliquée des restaurants du boulevard. Ce
sont deux produits similaires, aussi raffinés, et qui néces-
sitent, pour être goútés, des estomacs et des yeux quelque
peu blasés et pervertis.
Quant à lâme, au caractere, du peintre de cette vie des
rues et de la banlieue, il doit évidemment trop regarder
les choses extérieures, et trop attentivement noter en sa
tôte le kaléídoscopique spectacle des carrefours et des pla-
ces, pour qu'il faille lui demander de profondément penser.
Je crois même qu'il nous répondrait, si nous le lui deman-
dions, quune seule pensée telle que celle de devenir un
maitre-ouvrier dart suffit à remplir exclusivement une
existence. Et il a raison à son point de vue. Mais ses ceu-
vres n'en témoignent pas moins de sa psychologie. Pour
aimer ce quil peint, il faut quil ait lentrain délurê, la
gaite extêrieure et lintérêt captieux des aspects papillot-
tants du superfíciel, au point d'être en quelque sorte un
passant de plus devant et dedans sa propre oeuvre. Ses
2 3 2 ARTE
tableaux font penser à une sorte de griserie, la griserie des
promenades à travers les foules, sans penser à rien. Cest
la lanterne magique des heures de Paris. Cependant çà et
là: un trait de bonté ou un trait de goguenardise, suivant
la rencontre et Timpression du moment. Et voíci pourquoi
les nez ineffables de deux tourlourous devant Timage en
cire et les corsages dune devanture de modiste. De là aussi
la touchante solitude des deux vieux trop casses pour avoir
plus jamais de famille et qui se boutonnent mutuellement
avec tant de mélancolie leurs gants blancs à leurs mains
gourdes avant d'entrer à la mairie..., une oeuvre vraiment
poignante. . .
Par dessus la quintessence de parisine dont déborde le
parisianisme de Raffaélli, voici que vint se greffer tout
dernièrement un peu de la frénétique fíèvre dagir et de
gagner, américaine. Dieu sait pourtant que ce nerveux et
cet actif de Raffaélli n'en avait pas besoin. Nimporte. Raf-
faélli retour d'Amérique, c'est Raffaélli surajouté à Raf-
faélli à la seconde puissance, au carré... Au cube, non ja-
mais; un cube est pesant, s'étale et ne bouge mie. J'ai vu
autrefois des petits enfants découper un carré dans une
plaque de laiton, tenir élastiquement cette lamelle entre
leurs Índex rigides par les pointes des angles opposés et
souffler dessus. Le carré virait en un éblouissement sphéri-
que, vaporeux, plein de petites étincelles. Raffaélli et son
art telégraphique me fait penser à ce petit jeu. Autrefois
Raffaélli colorait três peu; mais depuis quil s'est chargé
comme se charge une machine électrique de toute lagita-
tion américaine, sa couleur devient radieuse ; les gris de
Paris, le charbonnage des squares, la boue des grandes rou-
tes silluminent par syrrípathie à de grandes trouées de ciei
bleu. Peintre de fleurs, le maitre prodigieusement habile,
vivant et roué, empate les dahlias jaunes et les oeillets ro-
ses et les scabieuses pourprées dans Técheveau des tiges, de
ARTE 333
façon à donner rillusion de la réalité tout en étant plus
que jamais Raffaélli. Poitraitiste, il acquiert le sentiment
de toutes les tendresses et de toutes les gráces, atteint
presque aux roses et aux blancs des Anglais, à la formule
nde la creme dans du lath\ mais au milieu d'un chignon
blond il écrasera comme d'un coup de poing un pàté de
couleurs qui será une touffe de fleurs et tout le portrait
devient Técriture dun Goncourtiste fíévreux — les Gon-
court ont aussi trace le pastel des actrices du XVIII. '^"^^
siècle, ne loublions point — tamponné d'un brutal et mer-
veilleux cachct zolesque.
M. Raffaélli va se mettre à la porcelaine; nous aurons
de lui des statuettes modernes à la façon des figurines de
Saxe. Ce que nous pouvons prévoir c'est que ce será tout
simplement exquis. Nous pouvons, en attendant, parlerdu
sculpteur curieux, qui a cisaillé des sortes de bas-reliefs
ajourés : vieux rémouleurs, portières, balayeuses, toujours
étonnamment expressifs. Nous savons ce qu'il est comme
graveur. II a innové dans ce genre, comme il innovera
dans les figurines cuites, et a créé la gravure faite d'une
superposition de pointes sèches diversement colorées. Bref
un raisonneur, un chercheur, un logicien, un sincère, et
un infatigable, ayant à son service Tune des visions sachants
le mieux appareiller les spectacles qu'elle note surpris au
passage, lorsquil s'agit de tous les synthètiser en une seule
oeuvre, et d'y faire pulluler — comme infusoires dans une
goutte deau — des personnages en intimité avec leur décor.
WiLLiAM RITTER.
2 34 ARTE
LIED EN AUTOMNE
Quand nous sommes partis,
Cétait à l'aurore,
Nous ne savions pas que le soir *
Tomberait si rapide et si morne.
Rien ne nous avait avertis
Que déjà sanglotait Tautomne,
Et, légers de chants et d'espoir,
Nous sommes joyeusement partis.
Pourtant, nous aurions pu voir
Que Taurore
Pleurait un peu et s'attristait ;
Mais nous voulions croire à Tespoir,
Nous voulions croire aux étés éternels,
Et nous sommes partis sans voir
Que les arbres se dénudaient
Et qu'il faisait gris au ciei.
Et maintenant, voici un soir
Ou, dans le ciei, ne meurt nul rayon de soleil ;
Et désormais
Longtemps, longtemps il va pleuvoir,
Et longtemps vos yeux desoles,
Vos doux yeux, madame, vont pleurer.
A.-Ferdinand HEROLD.
ARTE
»35
LA CHIAVE
Vldero gli uomini — quando
dopo di avere contemplati gli
splendori dei cielo, delia terra
e la bellezza delia donna volsero
gli occhi alie armonie interne —
che una arcana corrispondenza
si andava formando, per cui
qualcuno di essi svelava agli al-
tri i moti piú arcani deiranimo
metendoli in relazione coi fe-
nomeni delia natura, donde una nuova bellezza sorse nel
mondo e fu chiamata volta a volta poesia, pensiero, arte.
Essa parve súbito cosi mirabil cosa che a frotte gli uo-
mini corsero ad ammirarla e i lavoratori sospendevano
per un istante Topera traendone forza ed eccitamento a
continuare meglio di poi. Tutti si abbeveravano a quella
Traducção :
A CHAVE
Viram os homens — quando depois de terem contemplado os esplen-
dores do ceu, da terra e a belleza da mulher volveram os olhos para as
harmonias internas — que uma secreta correspondência se andava lor-
mando, pela qual cada um d'elles desvendava aos outros as mais recôn-
ditas emoções do coração, relacionando-as com os phenomenos da natu-
reza, e d'aqui uma nova belleza surgiu no mundo e foi denominada
successivamente poesia, pensamento, arte.
Desde logo foi ella considerada uma tão admirável cousa que os ho-
mens correram em multidão a admiral-a e os trabalhadores suspenderam
por um pouco o trabalho, voltando depois com maiores forças e estímu-
los para o continuarem. Todos se dessedentavam n'aquella mystica pis-
236 ARTE
mística piscina, a quel latte che una Dea versava in abbon-
danza per la felicita e per la salute dei mortali e le sue
fonti e i suoi misteri furono tenuti qual cosa sacra, nessuno
osava accostarvisi. Appena di secolo in secolo il divino se-
greto veniva tramandato a un predestinato profeta.
Ma a poço a poço scemò negli uomini la sete delia bel-
lezza ideale. Dissero: o non siamo tutti eguali? Perche solo
pochi eletti terranno la chiave delia piscina? Non si possono
fabbricare tante chiavi quanti uomini «iamo e ciascuno di
noi sia ministro a suo piacere? Come abbiamo occhi e bocca
non abbiamo ciascuno anche mani pieghevoli e poiso si-
curo? Quando saremo padroni delia fonte chi ci misurerà
piú il liquore?
Tutti consentirono a tale ragionamento che fu giudicato
il piú saggio e il piú próprio alia comune felicita; per cui
di nullaltro curandosi, anzi trascurando molte cose che
depprima si stimavano necessarie drizzarono gli uomini il
loro ingegno a comporre e a distribuire chiavi. Nè le donne
cína, n'aquelle leite que uma Deusa derramava abundantemente para
felicidade e saúde dos mortaes, e as suas fontes e os seus mysterios fo-
ram guardados como cousa sagrada, ninguém ousava approximar-se
d'elle8. Apenas, de século a século, o divino segredo era confiado a um
propheta predestinado.
Mas a pouco e pouco foi-se estancando nos homens a sede da belleza
ideal. Disseram elles : não somos por ventura todos eguaes ? Porque ra-
são só um pequeno numero de eleitos terá a chave da piscina ? Não se
poderão fabricar tantas chaves quantos são os homens, e usar cada um
de nós^d'ella a seu bel prazer? Assim como temos olhos e bocca não
temos também todos mãos dextras e pulsos fortes } Quando seremos nós
senhores da fonte que dará o licor em maior abundância ?
Todos concordaram com estas razões que foram julgadas como as
mais sabias e como as mais próprias para a felicidade commum ; pelo
que, abandonando tudo o mais, desprezando muitas cousas que antes
eram consideradas indispensáveis, applicaram os homens todo o seu en-
genho a fazer e a distribuir chaves. Nem mesmo as mulheres foram es-
ARTE a 37
furono trascuratc, che esse pure staccandosi per la prima
volta dal tálamo e dalle culle volsero gli occhi alia nuova
promessa, e sospinle e incitate proclamarono i loro diritti
alPeguaglianza.
Si vide allora, spettacolo inaudito, le frotte crescere, di-
ventare folia e non folia serena aspettante la Grazia ma
folia rumorosa, agitata dai mille demoni dellinvidia, in-
sofferente e cieca precipitarsi verso le note fonti e cercare
disperatamente e battere con un numero infinito di chiavi
il suggello che restava chi uso, muto come una tomba !
NEERA.
IMAGES
LES VENDANGES D AUTOMNE
Les chariots remplis des vendanges d'automne
Ondulent sur la route en cavalcade heureuse
Et les grappes ont chu des cistes de Pomone
Sur les boucliers pavoisés de scabieuses !
Un doux refrain de flúte a fait fremir les files
De celles qui riaient de se savoir rougles
quecidas ; ellas também, deixando pela primeira vez os thalamos e os
berços, volveram os olhos para a nova promessa, e impellidas e incita-
das, proclamaram os seus direitos á egualdadc,
Viu-se então, espectáculo inaudito, a multidão crescer, tornar-se
compacta, -e não era uma multidão serena na espectativa da Graça, mas
uma multidão numerosa, agitada pelos mil demónios da inveja, impa-
ciente e cega precipitar-se para as fontes e procurar desesperadamente
e bater com um numero iniinito de chaves a fechadura que se conser-
vava hermética, muda como um sepulchro!
2 38 ARTE
A cause de la honte éclose aux grappes viles.
Mais la fête a fleuri de ses fontanalies
L'éclat du cours limpide et du fleuve divin
Ou luit la perle puré au fond des flots d'argent!
J'al teint les jougs d'ivoire avec le sang du vin
Et les boeufs du labour sont maintenant sanglants ;
Chaque outre s'est vidée et le meurtre est béant
De cette plaie au fond de Toutre ou fut le vin !
Et les femmes qui pudiques étaient venues
Au son de leur théorbe et de leur lyre roses
Prier la Paix, sont au front couronné de roses
Maintenant des Bacchai^tes et des Nymphes nues !
LE BELIER !
Le bélier lumineux qui porte les captils
A travers le détroit de la Mer fabuleuse
De Tor de sa toison ouvre le large esquif
Ou les enfants meurtris par la vague houleuse
S'enfuient vers le refuge de nouveaux récifs !
Les cornes du bélier sont du feu sur la Mer,
La toison du bélier est de Tor sur les vagues
Et voici que je vois vers mon rivage clair
Portant parmi ses cornes des couronnes d'algucs
Surgir le bélier d'or devant mon Jardin vert !
Oh 1 ces enfants, leurs douces mains baisent mes Roses
Oh ! ces captifs leurs bonnes voix bercent mon coeur
Leurs pas n'ont pas crie trop haut, ma maison close
S'est ouverte devant Texil de leur bonheur ;
V Mais voici que brlUant de sa métamorphose,
Avec leurs mains entre les miennes nous avons
Vu le bélier divin frapper de son pied dur
Les pierres du rivage et s'élever le front
Pare de roses et qui traversant Tazur
S'élever vers le ciei et quitter THellespont !
Edmond PILON.
ARTE iiç
EUGÉNIO DE CASTRO
A importante casa editora Fratelli Treves, de Milão, tão conhecida
pela elegância typographica das suas publicações, acaba de pôr á venda
uma encantadora traducção italiana de Belkiss. O traductor é Vittorio
Pica, um dos mais illustres escriptores contemporâneos da Itália. Em
seguida reproduzimos alguns excerptos do estudo critico que precede
a traducção.
Di un pessimismo non meno fosco ò il recente bellissímo
poema dei De Castro ((■Sagramorn, ma in esso non ritro-
vasi piú lo sfoggio dMmagini brutalmente realistiche di
^dnterlunioi), chè anzi sono gli sfolgoranti colori roman-
tici che vi trionfano ed il protagonista può quasi conside-
rarsi come un cadetto di Manfred, di Weriher, di René, un
cadetto meno enfático, piú pensoso ed anche piú intensa-
mente sconsolato.
Questo poema si apre con un prologo in prosa, durante
il qualc il pastorello Sagramor è strappato da una simbó-
lica rcgina maliarda alia semplicità ingénua delia sua vita
campestre, di cul la maggior cura era di guidare il gregge
ai pascolo ed il maggior piacere era di soavemente suonare
la rústica siringa. Nei sei seguenti episodii in versi, Sa-
gramor, divenuto un brillante cavaliere, prova, volta a
volta, Ic gioie delFamore, la possanza delia ricchezza, la
distrazione dei viaggi, Tesaltazione delia gloria e, poiché
egli cade di disillusione in disillusione, di dolore in dolore,
egli ansiosamente ricorre prima alia Scienza, poi alia Fede,
poi alia compassione delia Natura, troppo infelice essa
medesima per poter consolare chicchessia, ed infine alia
Morte, la quale non vuole saperne di lui. È infine la triste
240 ARTE
istoria di un'Anima moderna in cerca delia Felicita e che
non trova che delusioni ed amarezze e precipita fatalmente
nel Tédio. Cosi, nel settimo ed ultimo episodio, Sagramor,.
vedovo d'ogni speranza ed aiinoiato di tutto e di tutti,
piange scoraggiatamente suUa sua sorte, che, pel poeta,
simbolizza quella delTintera miserabile umanità; ed ecco
che, dinanzi ai suoi occhi, velati di lagrime, passa un
schiera di gloriosi fantasmi, Sardanapalo, Belkiss, Salo-
mone, Cleópatra, Caligola, Giles de Rais, Fra Gil de
Santarém, Luigi II di Baviera, Baudelaire e, ciascuno di
essi, dopo avergli descritto i fulgidi e strani sogni di gloria,
di lusso, di voluttà che ha cercato di realizzare nella própria
esistenza, finisce col proclamarsi vittima delFuniversale
amaríssima noia. Svaniti i fantasmi, Sagramor, con accenti
di rara e straziante eloquenza, descrive Fintimo suo affanno
e maledice la vita, per poi chiedere un supremo calmante
refugio ai ricordo delia vaghissima creatura, che fu il suo
primo amore, ma il bianco fantasma delia sua Cecilia gli
appare per un istante soltanto e súbito dileguasi, mentre
alcune voei misteriose vengono, ancora una volta, ad
offrirgli le fallaci gioie delia vita, che egli volta a volta
rifiuta, giudicandole con crudele ironia:
. Prima Você
O viandante che staí piangendo, — perche mai piangi? — Vieni meço:
rideranno cantando — le tue ore.
Vieni, non tardare ! Io sono Tamore, — voglio dar Tali ai tuoi desi-
derii ! — Da vezzose bocche, tazze in íiore, — berrai dolci, soavi baci !
Sagramor
Baci ?. . . I baci, folli vertigini, — sono veleni ! — Sfogliano rose sulle
bocche, — ma aprono piaghe nel cuore. . .
ARTE 341
Seconda Você
Eccoti deiroro, manate di oro, — prendi I non piangere. . . — Coi du-
cati di questo tesoro, — avrai palazzi, gemme e fiori. , . — Guarda, vedi
— come l'oro è biondo, — come Toro risplende. . .
Sagramor
Oro ?. . . e per farne cosa ? — La Felicita nessuno la vende. . .
Terza Você
Perche mai mandi cosi accorate doglianze, — in cosi tetro ed angos-
cioso tono? — Viaggiamo ! godremo belle giornate. . .
Sagramor
Piccolo è il mondo. . . l'ho già corso tutto. . .
Quarta Você
Io sono la gloria, génio giocondo — d'un radioso paese solare... —
Tu sarai il maggior poeta dei mondo!
Sagramor
Dicesi che il mondo stia per finire. . .
Quinta Você
Sarai un dotto: dal mio albergo — vedrai in breve tutto ri schiara to i
Sagramor
Se avessi serbata la mia ignoranza — non mi sarei sentito cosi dis-
graziato...
242 ARTE
Sesta Você
Io sono la morte vittoriosa, — madre dei mistero, madre dei se-
greto. . .
S AG R AMOR
Oh ! non prendermi ! V^attene via ! — Ho paura di te !
Settima Você
Io sono la vita ! Giacchè il morire — ti fa paura, darotti mille anni !
Sagramor
No, perdio ! Ne ho abbastanza di atroce soffrire — di disinganni !
MOLTE VOCI
Vuoi i piú rari, i piii dolci piaceri ? — Vuoi essere stella, vuoi essere
re ? — Suvvia, rispondi ! . . . di', cosa vuoi ?
Sagramor
Non so , . . non so . . .
E con questa desolata esclamazione di Sagramor si
chiude il possente poema simbólico dei De Castro.
Certamente la poesia di Eugénio de Castro è poesia
aristocrática, è poesia decadente e quindi non può piacere
che ad un pubblico ristretto e scclto, che, nella lambiccata
raffinatezza dei pensieri e delle sensazioni, nella varietà
sapiente e musicale dei ritmi, trova una singolar voluttà
dello spirito. La comune dei lettori, abituati agli sdolci-
nati sciroppi dei poetini sentimentali, o soltanto di gusto
austero e non aprezzante che il latte ed il vino vigoroso
degli autori classici, è meglio che non accostino neppure
ARTE 243
le labbra alie anforette curiosamente rabescate e pompo-
samente gemmate dei canti, volta a volta amorosi, mistici,
disperati dei poeta di Coimbra, giacchè in esse è conte-
nuto un violento liquore, che brucia e disgusta chi non
sia già assuefatto alie forti droghe di certa raíBnata ed
eccezionale letteratura modernissima.
Lopera però piú importante e piú caatteristica che sia
íinora uscita dalla penna fervida deirardimentoso poeta
portoghese è, senza dubbio alcuno, ((Belkiss, rainha de
Sabá, d' Axum e do Hymian), Io squisito e pittoresco poema
drammatico in prosa venuto alia luce appena qualche mese
fa a Coimbra e di cui io oggi prcscnto ai lettori italiani
una traduzione fatta con amorosa cura. Al suo apparire,
esso ha sollevato in Portogallo cosi vivo e largo entusiasmo
che Eugénio de Castro, appena ventisettenne, è stato eletto
membro delTAccademia Reale di Lisbona, in seguito ad
una lusinghiera relazione di Teófilo Braga, llUustre sto-
rico delia letteratura portoghese. Anche in Francia (f^Del-
kiss)) ha trovato vlvaci ammiratori e vi è stato un valoroso
critico che non si è peritato di proclamarlo: un pur chef-
d'(£uvre, dimenticando che, per una spirituale legge, un
po' crudele forse, ma non dei tutto ingiusta, per potere
applicare tale glorioso epiteto ad un'opera d'arte bisogna
che il tempo v'abbia deposto su la sua lúcida patina. Come
che sia, certo è che questa dei De Castro c opera di raro
valore e tale da meritare uno dei piú onorevolí posti nell'
interessante íioritura di quella che io chiamerei Todierna
letteratura cosmopolita, e delia quale è fra i piii geniali
rappresentanti il nostro Gabriele dAnnunzio.
Per Eugénio de Castro lo scopo precípuo delia moderna
2 44 ARTE
poesia consiste nel presentare dei simboli eterni ed uni-
versali, e, per esprimerli, egli, piuttosto che inventare fa-
ticosamente nuove favole, ama risuscitare grandiose figure
mitiche ed istoriche, specie se muovonsi in un ambiente
prestantes! a quella sfolgorante magnificenza di accessorii,
che ha, in ogni tempo, attirata la fantasia dei poeti. Cosi
egli ha prescelto, come protagonista dei suo dramma, la
innamorata e fastosa regina di Saba, delia quale "viene,
nel (<-Libro dei Ren, narrata la visita ai saggio ma volut-
tuoso figlio di David e di Betsabea, e che è forse la piú
attraente, misteriosa e suggestiva figura muliebre delia
Bibbia, la bellissima donna, chimata da Gesú, secondo
TEvangelio di San Matteo (xii, 42), semplicemente con
Fappellazione vaga di reina dei Mezzodi, e che nelle leg-
gende árabe appare col dolce nome bisillabo di Belkiss,
preferito a ragione dal de Castro, mentre con quello di
Mâkedâ ritrovasi nelle istorie degli Etiopi, i quali preten-
dono che i loro re direttamente discendano dal figliuolo
che ella avrebbe avuto da Salomone, e che sarebbe stato
educato a Gerusalemme presso il padre.
Di questo fantasioso personaggio biblico il giovane poeta
portoghese ha fatto una creatura appassionata ed esaltata,
che, nel bizzarro ed enimmatico esotismo, ha una certa
spirituale parentela con VHérodiade di Mallarmé, con la
Salammbô di Plaubert, con VAkédysseril di Villiers de
risle-Adam, ed anche un pocon la Princesse Maleine di
iMaeterlinck, e quando ella, fra le opulenze delia reggia di
Saba, tediata delia monótona vita di tutti i giorni, esprime
Tardente sua sete di cose misteriose, di cose nuove e sin-
golari, che la risveglino, che la agitino, che la scuotano,
ci par quasi che dalla porporina corolla delia sua bocca
di vergine desiosa di baci esalino le magiche e solenni
parole, con le quali la Chimera risponde alia Sfinge nella
((Tentation de Saint Antoine» di Gustave Flaubert: «/e
ARTE 34?
cherche cies parfums nouveaux, desjleiírs plus larges, des
plaistrs inéprouvés.»
A Belkíss si oppone la figura rigida ed austera di Zofe-
samin, il fido e piú che ottantenne suo mentore, che ha
sacrificato ogni gioia mondana allamara conquista delia
verità. E fra i due, fra Belkiss, che, come il provcnzale
trovatore Giaufrè Rudel per la Principessa Lontana, nutre
per Salomone un indomabile amore, pur non avendolo
mai visto, e il saggio Zofesamin, che prevede le disastrose
conseguenze dellappagamentD di tale amore, e cerca
quindi, in tutti i modi, di attraversarlo, apresi un fiero
dibattito che simbolizza Teterna lotta tra la passione e la
ragione, tra la carne accesa dal desiderio e la mente
sagacemente ammonitrice: «Io non ne posso piú, — grida
la giovane regina, esasperata dalle notti insonni, dalle lun-
ghe ore di languore, dalle fantasticherie voluttuose, — ho
bisogno di baci, dei baci di Salomone!» «La realtà è piú
amara delVelboro, — rlsponde il vecchio consigliere. ^-E
dolce avere un desiderio, ma realizzare tale desiderio signi-
fica ammazzarlo... Felici sono soltanto coloro che si creano
constantemente desiderii irrealizzabili, ciecamente per-
suasi di poterli vedere realizzati.» Ma gli ammonimenti dei
vegliardo non possono a lungo trattenere Tardente vergine,
che ansiosa chiede: «Perche mai nacqui con una cosi bella
bocca?» per poi ritornare ad invocare i baci di Salomone.
E la passione che fatalmente vince, ma quale triste vitto-
ria ! Appena il suo sogno si ò eílettuato, Belkiss sente tutta
la crudele verità delle sconsolate parole di Zofesamin, sente
che oramai la sua vita è dannata ai dolore ed ai rimorso.
«La felicita è inaccessibile», «L'amore non è che una in-
sidia delia Natura», ecco i due desolanti assiomi, che Eu-
génio de Castro ha chiesto in imprestito alia teoria pessi-
mista dei suo prediletto Schopenhauer e che egli ha rives-
tito delia piú splendida ed ammaliante forma poética.
246 ARTE
Questo straziante dramma psicológico si svolge attra-
verso una serie di scene grandiose, nelle quali il De Castro
si è compiaciuto ad evocare, con squisita sapienza artistica,
tutte le pompe magnifiche delle feste popolari e delle ce-
rimonie ieratiche, tutte le regali raffinatezze voluttuarie
deirantico Oriente e delFantica Africa. Nel linguaggio poi
dei personnaggi, in quei loro dialoghi di passione, di an-
goscia, di sogno, si sente Teco delFenfasi pittoresca e ma-
gniloquente dei poemi orientali e delia Bibbia: cosi, per
esempio, il dialogo d'amore fra Salomone e Belkiss è tutto
íiorito di similitudini che fanno ripensare ai caldo lirismo
imaginoso dei (íCanltco dei Caníici». Daltra parte il De
Castro ha voluto, seguendo Tesempio dato nella musica da
Riccardo Wagner, che nel linguaggio di ciascuno dei suei
personaggi si potesse rilevare un ritmo sempre uguale dal
principio alia fine dei libro; in coiíseguenza, siccome ha
già osservato un critico portoghese, la musica delle frasi
di Belkiss è vaga, ardente, muliebre; quella di Zofesamin
è tetra, lenta ma nitida; quella di Horsiatf è incerta e ne-
gletta, e cosi di seguito. In quanto alia psicologia dei per-
sonaggi non si può negare che essa potrebbe essere un po'
piú complicata e profonda; non devesi però dimenticare
che il De Castro non ha punto inteso, come qualche altro
celebre moderno letterato, di ricostruire e nuovamente in-
terpretare delle alte figure storiche, nè ha tenuto a dimos-
trarsi sottile ed acuto analizzatore di anime, ma ha voluto
fare esclusivamente opera di poeta, che compiacesi nelle
ampie dipinture di scene brillanti e pittoresche, che dilet-
tasi nelle raffinate sottigliezze dei sentimento e dei sensi e
che ricerca Fintensitá artistica nella personificazione di
simboli eterni e pur sempre nuovi. Ho detto dianzi che
Eugénio de Castro appartiene a quella letteratura cosmo-
polita, che va sempre piú largamente affermandosi e che,
coi suoi inconvenienti e coi suoi vantaggi, è una naturale
ARTE 347
ed invitabile conseguenza dei rapportí sempre piú frequenti
e piú stretti fra nazione e nazione; difatti, considerando le
opere dei giovane poeta portoghese, súbito scorgesi, nel con-
tenuto filosófico, Tinfluenza dominatrice dei pessimisti e de-
gli individualisti tedeschi, Schopenhauer, Hartmann e Nie-
tzsche e, nella forma e nelle tendenze letterarie, quella dei
piú aristocratici scrittori francesi moderni. Però di fronte
a queste rassomiglianze ed omogeneità tra poeti, prosatori
e dramaturghi di nazioni diverse, osservasi sempre, a meno
che non si tratti di volgari imitatori, Timpronta caratte-
ristica delia razza ; cosi i critici francesi, pur notando Tin-
fluenza dei romanzatori russi su Gabriele dAnnunzio,
hanno riconosciuto ed altamente lodato lo spirito latino,
che tutte pervade le sue opere. Similmente Fadorazione
per i colore vivaci, per le folie rumorose, per gli spetta-
coli smaglianti e fastosi e Tardore contenuto delle passioni
descritte o degli esaltati slanci mistici di alcune poesie dei
giovane Portoghese, sono Tevidente rivelazione dei carat-
tere aífato meridionale di questo poeta, figlio delle terre
dei sole. E per convincercene anche piú varra confrontare
come il terrore per qualcosa di misterioso e di soprassen-
sibile si appalesi in «BeUciss^y e come nella nPrincesse Ma-
letne)), il tetro e bellissimo dramma di Maurice Maeter-
linck, con cui quello dei De Castro ha una certa lontana
parentela letteraria: nel dramma dello scrittore belga esso
è glaciale e contenuto; nel dramma dei poeta portoghese
esso è clamoroso e tcrribile; luno è il terrore che assale
le anime pensose e contegnose degli uomini che vivono
fra le nebbie nordiche, Taltro c il terrore delle anime es-
pansive ed enfatiche degli uomini che vivono sotto la
sferza dei sole meridionale.
Infine, se io ho tradotta questa nuova opera di Eugénio
de Castro è perche mi è parso che, se essa può prestarsi
nei particolari a varie censure, se può anche non piacere
248 ARTE
a coloro che hanno a disdegno le raffinatezze e le prezio-
sità delFarte aristocrática, riveli però una rara ed origi-
nale tempra di scrittore e sia tale da interessara tutti co-
loro che apprezzano e gustano le manifestazioni piú carat-
teristiche deirodierna giovane letteratura europea.
VlTTORIO PICA.
LE SAGE EMPEREUR
POÈME LÉGENDAIRE (*)
(Fragtnent inédit)
I— CORTÈGE D'ORGUEIL
Cétait le temps promis aux filies de sang jeune
après les glaces de Thiver,
de Tamour la nature interrompant le jeúne
se parait de feuillage vert,
exhubérante en ses ardeurs parfaltes
Texistence appelait les baisers infinis,
et tout n'était que fêtes
dans les ames et dans les nids...
(♦) Le premier poème légendaire, du même aiiteur, est le Pécheur d'Anguilles.
ARTE 349
L'Erapcreur choisissait ces minutes exquises
pour qu'un cortège cblouissant
aux foules, doublement conquises,
montrât son règne florissant ;
on oubliait alors et Ic sang et la guerre,
la gloire qui coutait si cher,
les amoureux ne pensaint guère,
au tribut levé sur leur chair;
en ces splendeurs d'apothéoscs,
les lèvres des peuples, grises,
confondaient plaies et lèvres roses,
lançant au hasard leurs baisers. . .
... Ce jour, à la foule avertic,
on jctait, le long des palais,
le pain d'amour comme une hostie
divine êxtase du palais,
et les bravos enthousiastcs
faisaient croire au césar hautain
que ces amours étaient plus vastes,
et qu'on acclamait son destin. . .
Lêon RIOTOR.
250 ARTE
LE PARADOXE CHEZ LES FOUS
Cétait autrefois un paradoxe — aLijourd'hui c'est une
verité. Hamlet la dit, lui qui à force de contrefaire la fo-
lie devint fou. Hier j'ai voulu visiter un hôpital d'aliénés.
J'étais súr que là-dedans, la vle se passe mieux que dans
le monde de la raison, ou la plupart des hommes vivent
comme des fous. Maint ami m'a trahi, d'autres, méchants
et pervers, ont failli soulller toute une vie de sacrifices et
de générosíté. II me tardait de voir comment la couardise,
Torgueil des humains foudroyés, expie ses fautes ou les
fautes d'autrui. Un fou s'offrit à m'accompagner. II me
faisait tout bonnement, cheminfaisant, une histoire ration-
nelle de la folie des alienes chez lesquels la joie, la colère,
le rire, les larmes se succédaient sans motif et dune ma-
nière saccadée. II y en avait de ceux qui m'étonnaient par
des pensées profondément philosophiques, d'autres par-
laient sans cesse, se frappant de temps à autre — leurs
idées devaient se succéder tumultueusement car ils tom-
baient presque étouffés sous ce ruissellement de mots in-
cohérents. Je demandai à mon guide si un célebre scul-
pteur napolitain était encore vivant. II me fit signe de le
suivre : nous entrâmes dans une chambrette ou un homme
à la barbe longue crayonnait íiévreusement. Dès son dé-
but on dut reconnaitre qu'il possédait le secret du génie.
xMais il avait épousé une femme três coquette et caeetera.
Le jeune sculpteur me reconnut, m'embrassa et me dit:
J'ai ce matin des idées sublimes. Vois-tu cette fosse pro-
fonde là-devant? n'y aperçois-tu pas une foule immensc,
agitée?... vois, ce sont des groupes gigantesques. . . au
fond de cet abime j'entrevois le Génie. Mais toutes les fois
ARTE 251
que je veux le saisir par sa longue chevelure qu'est-ce que
je reconnais? Na femme!
Voilà un original — s'écria mon guide me désignant un
maniaque qui sautiliait sur une jambe. Ce farceur-là s'est
fourrré dans la tête qu'on lui a coupé une jambe- Ho I oh!
il pirouette sur le talon comme un díndon ! Vous verrez
ailleurs un gaillard qui vous demandera de Teau sous pre-
texte qu'il a les intestins collés pour avoir avalé de la
gomme. Cest drôle, ah! que voulez-vous? Cest un fou !
En ce moment passa devant nous un maniaque atteint d'un
delire érotique, gesticulant d'une façon indecente; il por-
tait les stigmates de dégénéresce : les yeux cernes, les joues
creusées et des rides precoces. II passa sous Ihilarité mo-
queuse de plusieurs toques — les candidats à la folie — et
disparut.
— Et pourquoi a-t-on barre cette fenêtre?
— Un extravagant là-dedans se croit des ailes. II prétend
être descendu du Ciei sur la terre. Cest un habitant de
dame Lune. Aussitôt entres, un individu de haute taille
s'avança tout droit comme un pigeon — les bras étendus.
— Ah, vous voilà! vous êtes Thomme de iMars... Je
dois vous avoir remarque de la lune. En voici un autre
qui croit que la lune est inhabitée ! Ah! vous ne savez pas
que nous sommes les citoyens les plus anciensde Tunivers.
Nous possédons des lunettees qui nous grossisent les fruits
même de vos arbres. Nous n'avons pas d'autre spectacle
vraiment théâtral et plus amusant que votre vie en plein
air. AInsi voyons-nous votre population telle que les ha-
bitants d'une gouttc d'eau. Dans notre lune nous n'avons
ni printemps ni automne. Le jour cest Tété, la nuit cest
Thiver, ce qui nous porte à travailler pendant douze jours,
sans relàche, et à nous reposcr et à nous préparer mentale-
ment aux dix jours de ténèbres glaciales. Les hommesde
Ia terre nous contemplent sans apercevoir nos signesd'in-
aça ARTE
telligence. Terre impuissante, va! Et là-dessus écartant
les bras, le sélénite fit un demi-tour, se cogna contre son
lit et y tomba.
Je voyais, non sans inquietude, que mon étrange com-
pagnon commençait à rouler, à écarquiller les yeux. Sa
raison allait fléchir et quoique toujours sur mes gardes je
guettais le moment pour lécarter. J'eus honte de cette
faiblesse. Peut-être devina-t-il mon trouble car il me dit
en souriant : Vous voyez que je vous parle comme un es-
prit sain.. . II vous reste encore à étudier les alcooliques,
les lypémaniaques, les épileptiques, les paralytiques. Une
lueur mourante éclairait encore les couloirs, les chambrées.
Ce spectacle moitié bouíTon, moitié terrible, commençait
insidieusement à mégarer.
Comme jallais sortir mon Cicerone me poussa dans une
chambrette ou se tenait un homme à la barbe nazaréenne,
qui faisait sans cesse le signe de la croix en signe de béné-
diction, en s'écriant tout doucement :
— Tes péchés sont pardonnés.
— Voyez le grand fou — fit mon Cicerone — il prétend
qu'il est le Christ. Et que devrais-je dire moi qui suis le
Tout-Puissant?
Et aussitôt d'éclater d'un fou rire.
Naples,
GiusEPPE GRAMEGNA.
ARTE 253
BALLADE
A Paul FORT
Les minnesingers cajoleurs
aux douces chansons
(avec Taccord
du jet d'eau qul pleure
au verger en fleurs)
les joueurs de cor
et les échansons,
cnfin, tous ceux qui sont,
jadis ! passes cn mervcillcux dccor,
et passeront encor. ..
Les varlets qui vont mourir
aux prisons des tours,
et les servants d'amour
vénus tour à tour
avec des fleurs, des sourires
et des roses de Timour,
et quis les lansquenets
et les chevaliers de Tyr,
tous ceux que la ronde a menés
et ramènera toujours- . •
Mais toi,
tes lèvres et tes cheveux,
et tes roses aux doigts,
et tes aveux
le soir auprès du feu,
mais toi,
et les soirs de mai,
les soirs aimés,
tout cela c'est fini, vois,
et ne reviendra jamais. . .
Tristan KLINGSOR.
2 54 ARTE
SHAMPOOING AU PORTUGAL
Avant de voulolr fortement, tache de savoir quoi.
Mele la poésie aux réalités de la vie, mais comme on
met du sucre dans son café : assez pour en corriger ramer-
tume, pas assez pour en dénaturer le goút.
Fais prodígalement la part du hasard et accorde-lui un
tiers~de ton existence: le temps du sommeil.
Parmi les fanatiques de la Révolution ne prends pour
amis que ceux qui en 1793 auraient été guillotinés.
Lie-toí momentanément avec ceux qui te déplairont au
premier abord, tu goúteras bien plus de plaisir à les dé-
tester ensuite.
Si tu tiens tes amis au courant de tes infirmités, n'allè-
gue pas toujours la môme. La nouveauté seule excite notre
intérêt.
ARtE 25$
La régularité donne lillusion de la fréquence. Va voir
ton meilleur ami une fois pas móis, mais à jour fixe, et
il croira tavoir tout le temps sur le dos.
Quand tu te sentiras fort en colore, compte jusqu'à dix
avant de parler et jusquà cent avant dagir.
Sur ton agenda écris au crayon le mal quon te fait, à
Tencre le bien qu'on te procure.
Ne laisse pas tes larmes couler inutiles, mais imite le
serpent qui du mucus de ses glandes lacrymales se sert
comme dun liquide adhésif pour sélever plus haut.
Avec un esprit à facettes garde un coeur uni.
Ne sois pas trop hermctique contre les indiscrets et les
voleurs; comme ces fermetures impénétrables, si solides,
si compliquées, qu'à tout moment leur proprlòtaire lui-
môme cesse d'en ètre maitre et y brise sa mémoire.
4
2 56 ARTE
Ne demande pas trop curieusement à un homme à cheval
oú il va, et pose plutot la question á son cheval.
SI ta conscience essaie de te falre des reproches, n'ou-
blie pas qu il est de três mauvais goút de s'écouter parler.
Ne regarde pas lunivers à travers le creux étroit de lan-
neau nuptial, mais que ton premier amour enchâsse tou-
tes tes visions de son cercle d'or.
Si tu hesites entre deux fiancées ne te decide jamais;
tu regretterais toujours Tautre.
Les pays dont tu voudras garderun bon souvenir, visite
les au départ du voyage de noces, non au retour. Toute
ritalie Septentrionale m'est gátée.
Quand ton célibat te pèsera, va en partie de plaisir avec
un couple bien épris; le soir mème tu auras le coeur moins
gros.
At^TF. 45;
Ne fais pas de cadcau â ta femme à roccasion de sa nais-
sancc. U scrait trop cruel de lui rappeler qu'elle a un an
de plus,
*
Quand les personnes que tu auras aimées dans ton en-
fance seront devenues tellement vieilles que tu ne puisses
les reconnaítre, ne les aborde pas.
Tu garderas tes sens jusqu'à quarante ans, ton esprit
jusquà soixantc. Avise donc de quel côté les plaisirs sont
à ménager.
*
Ne remplis pas trop génòreusement ton cocur; le luth
ne résonne avcc tant d'harmonie que parce quil est vide.
Tu ne domineras lorage des passions qu'en élevant ta
tôte jusquau ciei.
Quand tu serás embarrasse sur un dctail détiquette,
regarde comment font les autres. Ceux-ci à leur tour t'imi-
teront, et c'est ainsi que les bonnes manières ont òté créées.
Tu paraitras un sot peut-ôtre, s'il t'est échappé unesot-
tise; à coup súr, si tu cherches à la rattraper.
2 5^ ARTE
Console-toi de manquer présence d'esprit, tu diras plus
souvent la vérité.
Ne regrette pas que les circonstances ne t'aient pas aidé
à monter; elles t'auralent peut-être empêché de grandir.
Quand le sermon será fini à Téglise, quíl commence en
toi.
«
Qu'une ligne de tes écrits fasse toujours penser au moins
une page au lecteur!
*
Lance Tironie non comme une flèche qui se perd dans
Tespace, mais comme le boomerang docile qui vient se
remettre à la disposition du guerrier.
Ne mets pas la lumière sous le boisseau mais remplis-le
plutôt de ces grains de folie sans lesquels ne va pas le
génie.
*
Ne fais pas de grands gestes pour composer. Les enfants
nés dun viol n'on pas plus de vitalité que les autres.
Si tu ne te sens pas en verve, emprunte aux morts
ARTK -59
plutòt quaux vivants. Le vol cst puni plus sévèrement
que la violation de sépulture.
Annonce toujours, mème s'il n'en est rien, une dizalne
de volumes en préparation. Ceei permettra à tes biogra-
phes, à quelque moment que tu meures, d'affirmer que tu
n'avais pas tout donné.
Paul MASSON.
RIFUGIO
(dalfrancese di Louis-Pilate de Brinn'Gaubast)
Settimane d'amore e mcsi cd anni
nci candori dellalba ! Setlimanc,
mcsi cd anni d'amor, Dio chc nc adduci,
la vil tua Legge tcntò i sessi erranti.*.
Cessa! Ne mancan le illusioni umane,
la tua gloria vcdiam dal rio presente;
padroni dcUe piíi cocenti brame,
non diamo ai cor le angoscie dei domani.
Le carni palpitanti sulle carni,
gli occhi dorati nei dolenti sguardi,
c le labbra di miei su amare labbra,
casti, sappiamo unirc i dolci scssi
e alie Sfingi d'amor trovar Chimcrc,
sospiri, dolci baci e spasmí ingenui...
Francesco ACCFNEIXI.
200 AHTK
JOÃO DE DEUS
(Conferencia realisada no Instituto de Coimbra
em 2 de fevereiro de i8g6)
Sr. Presidente;
Minhas Senhoras;
Meus Senhores:
De todas as homenagens ultimamente rendidas á me-
moria de João de Deus, a do «Instituto de Coimbra» sendo
a mais modesta, é, no meu entender, a mais significativa,
a que mais lisongearia o coração do Poeta, se os mortos
soubessem o que se passa na vida.
Para os espirites claros e experimentados, a verdadeira
glorificação d'um génio não consiste em lhe consagrarmos
apparatosos cortejos, nem tão pouco em o saudarmos com
torrentes de eloquência vã; consiste, sim, no profundo
estudo e na conscenciosa explicação das suas obras. Um
capitulo de critica subtil vale por todas as apotheoses.
A centenariomania que por ahi lavra, mostra bem que
esta opinião não é a opinião de toda a gente; porém, no
seu papel de esclarecida corporação intellectual, vendo as
coisas não como são mas como devem ser, o «Instituto»
querendo honrar a memoria de João de Deus, entendeu
que a mais atinada maneira de realisar o seu intuito seria
pôr de banda todo o convencionalismo das consagrações
civicas e restringir-se a convocar um auditório de pessoas
cultas, perante o qual um dos membros do mesmo «Insti-
tuto» viesse estudar com justiça e sem emphase a obrado
poeta do «Campo de Flores».
AKTE 2()i
Escolheram-me para conferente; não, de certo, que n'esta
academia não houvesse quem melhor do que eu fosse ca-
paz de desempenhar-se de tão melindroso encargo, mas,
sem duvida, por um requinte de amabilidade, que muito
me penhora, e talvez em attenção á minha longa e intima
convivência com o admirável lyrico, convivência de que
hei de lembrar-me sempre com discreto mas verdadeiro
orgulho, com silenciosa mas vivissima saudade.
Meus Senhores!
Olhando para as misérias do nosso tempo, Alexandre
Herculano murmurava com uma voz de lagrymas (mas la-
grymas de sangue!): ^dsío dá vontade de morrer!))
Sem orgulho e sem aspirações, tendo perdido a con-
sciência do passado, que os humilha, e a fé do futuro, que
os amedronta, os homens estrangularam todas as anciãs
Ideal, todos os sonhos de Belleza, e lançaram-se na con-
quista dos mais rasteiros prazeres, na faina dos mais sór-
didos interesses. Tudo se desdoira, tudo se poUue, tudo
se desfaz: o cahos é tão completo que dir-se-ia que Deus
se está preparando para fazer um novo mundo. O ameri-
canismo reina absolutamente: destroe cathedraes para le-
vantar armazéns, derruba palácios para erguer chaminés
de tijolo, não sendo de estranhar que transforme breve-
mente o mosteiro da Batalha em fabrica de conservas ou
tecidos, c os Jeronymos em deposito de carvão de pedra
ou em club democrático, como já transformou em ca-
serna o monumental convento de Mafra. As multidões
triumphantes acclamam o Progresso; Edisson é o novo
Messias; as Bolsas são os novos templos. O fumo das
officinas já escurece o ar: em breve deixaremos de ver o
céo!
No meio desta derrocada, os verdadeiros artistas, esses
que se contentam em contemplar o oiro inaccessivel das
102 ARTK
estrellas emquanto a maioria tenta descobrir minas d'oiro,
olham nostalgicamente para o passado, infantilmente per-
suadidos de que houve um tempo em que a Arte e os seus
cultores tiveram um prestigio sem limites, o prestigio que
hoje usufruem os industriaes e os' banqueiros. O que é
certo, porém, é que, embora um ou outro facto pareça in-
dicar o contrario, em geral a historia da Arte é a historia
duma doida perseguição, e a historia dos artistas um mar-
tyrologio.
Bem sei que Pindaro viveu como um príncipe, que se
sentou á mesa dos reis de Syracusa e da Macedónia, que
teve uma estatua em vida, que os seus versos foram in-
scriptos em lettras d'oiro no mármore dos templos e que,
um século depois da sua morte, a sua casa foi respeitada
pelos soldados macedonios e ficou incólume no meio das
ruinas da cidade; bem sei que Petrarcha foi coroado no
Capitólio e que Miguel Angelo domou o indomável Júlio II;
bem sei que Paulo III absolveu Benvenuto Cellini que aca-
bava de assassinar Pompeu, e que o mesmo pontifice res-
pondia aos que o censuravam por tal excesso de clemên-
cia: «Os homens como Benvenuto não devem estar subj eitos
ás letsn; bem sei que Ronsard, o chefe da Plêiade, teve
a amizade das rainhas de Inglaterra e da Escossia, que re-
cebeu publicamente as felicitações do Papa e que se sentou
no throno real, ao lado de Carlos IX. Mas em compensa-
ção, quantos e quantos — o maior numero! — quantos e
quantos maravilhosos artistas não foram ultrajados e tru-
cidados pela raiva instinctiva do ignorante contra o sábio,
do interesseiro contra o desinteressado! AUude-se vulgar-
mente ás epochas privilegiadas em que se fazia justiça ao
génio, cita-se, por exemplo, a Grécia como um paiz exce-
pcional, e no entretanto, na Grécia, Phydias, o seu maior
esculptor, contando com a maldade dos seus contemporâ-
neos, quando executou a estatua cryselephantina de Jupi-
ARIE :6$
ter, teve a precaução de collocar as peças de oiro de modo
a poderem ser facilmente desmontadas, para se justificar
se o accusassem de haver roubado parte do precioso metal
— o que veiu a acontecer. O exemplo é significativo e
como este ha milhares. Inútil, pois, lançar os olhos para
o passado, á cata d'uma epocha ou d'uma região, onde
músicos e poetas, pintores e esculptores tivessem vivido
como eleitos, amados com ternura e admirados com fer-
vor.
Só um ingénuo ficará assombrado com as torturas infli-
gidas aos maiores artistas do nosso tempo. Edgar Poé sof-
freu dos seus compatriotas as mais damnadas injurias;
Villiers de llsle Adam agonisou num hospicio, e o seu
enterro, a que assisti, seguiu humildemente pelas ruas de
Paris, sem um olhar de saudade, sob uma indiíferença de
gelar fogueiras; para não morrer de fome, Barbey d'Au-
revilly teve de se fazer folhetinista, teve de escrever para
o grosso publico — elle, o supremo aristocrata! Camillo
Castello Branco foi obrigado a mercantilisar a sua obra ;
Verlaine viveu e morreu na penúria; e Oscar Wilde,
victima da perversa hypocrisia britannica, está soíTrendo
atrocidades sem conta no fundo d'uma enxovia! Pois bem!
tudo isto é natural, só o contrario nos causaria assombro.
O ódio da sociedade pelos artistas íoi sempre assim : en-
carniçado, brutal, cruel. Para o publico, a Arte c uma inu-
tilidade, tanto mais antipathica quanto é certo que sobre-
vive a todas as coisas uíeis. O tempo tudo apaga — orga-
nisações politicas e financeiras, religiões e philosophias;
só uma coisa subsiste — a Arte. Não ha séculos que em-
baciem os versos da «Iliada.» Justo é, pois, que os utilitá-
rios se vinguem d'esses inúteis, fazendo-os pagar com mar-
tyrios a regalia d'um nome eterno!
Para os que vêem as coisas epidermicamente, as festas
celebradas, ha pouco menos dum anno, em honra de João
204 ARTE
de Deus, e, recentemente, a espectaculosa organisação do
seu enterro, foram um desmentido formal ao que acabo de
sustentar, como que o começo d'uma epocha nova de geral
comprehensão esthetlca, como que uni tratado de paz en-
tre os artistas e a massa popular. Infelizmente, porém, os
que amam e procuram a verdade terão de reconhecer que
essas duas manifestações nada significaram. Nos tempos
que vão correndo, o dilleiantismo litterario, esse annel de
pedras falsas, deixou de ser um monopólio dos burguezes,
passou a enfeitar as classes populares ainda as mais bai-
xas. Emquanto as outras occupações intellectuaes, a phi-
losophia e o direito, a mathematica e a chimiea, por exem-
plo, são respeitadas pelo vulgo, não ha por ahi bonifrate
que se não julgue no direito de invadir o campo litterario,
expondo opiniões, distribuindo diplomas de valor e de me-
diocridade. O que é certo, porém, é que a litteratura é
só para os litteratos, como a mathematica é só para os
mathematicos e a chimiea para os chimicos. Da mesma
forma que em religião só valem as fés puras, em Arte só
valem as opiniões conscenciosas, e para se ter uma cons-
cenciosa opinião artistica é necessário ser um artista. Esta
invasão da arraia meúda no campo litterario é, em grande
parte, o resultado do famoso aphorismo «t/e gustibus non
esi dispuiandum)>, cuja falsidade tão bem demonstrada foi
por Edgar Poé n'um dos seus estudos criticos.
João de Deus foi saudado em publico por milhares e
milhares de pessoas; milhares e milhares de pessoas o
acompanharam, ha dias, ao Pantheon dos Jeronymos. Pois
bem! essas duas manifestações apenas mostraram que a
mania das apotheoses vae creando profundas raizes no
torrão portuguez! Não foram um preito rendido ao génio,
porque os manifestantes, na sua maioria, ignoravam e es-
tavam mesmo na impossibilidade de comprehender a gran-
deza d'esse génio; não foram um preito rendido ao homem
ARTK 365
honestíssimo, porque, com raras excepções, o culto da ho-
nestidade é hoje como o de Amon-Ra-Armakhis — um
culto archeologico. A prova mais evidente do que alTn--
mo está na errada opinião que por ahi corre acerca da
obra de João de Deus. Diz-se aos quatro ventos: João de
Deus foi um poeta simples^ espontâneo e popular; eis um
dos muitos casos em que a voz do povo não é precisamente
a voz divina. João de Deus, como poeta, não foi simples,
nem espontâneo, nem popular.
Ha em França um notável pintor chamado Puvis de
Chavannes, cujos trabalhos, vistos por qualquer ignorante
em matéria pictural, dão uma impressão de ingénua e
quasi ridicula simplicidade, impressão talvez ainda mais
intensa do que a produzida pelos Primitivos italianos. Aos
olhos, porém, d'um perito, a obra de Puvis de Chavannes
é uma das mais complicadas, engenhosas e consccnciosas
manifestações do génio moderno. A razão deste desencon-
tro de impressões está no seguinte:
Simultaneamente estheta e artista, Puvis de Chavannes
considera a pintura apenas como um accessorio decorativo,
que deve fundir-se com a esculptura e com a architectura
n'um todo harmónico. Sob este ponto de vista, a verda-
deira pintura é a mural. Perdida a tradicção da polychro-
mia tanto nas obras architectonicas como nas esculpturaes,
imagine-se o desagradável elleito d'um fresco de cores es-
tridentes, gritando com silvos de carmim, phosphorecen-
cias de amarello e alvoradas dazul, entre a discreta ma-
cieza de tons das estatuas e das columnas que ladeiam o
mesmo fresco. F^oi por isto que Puvis de Chavannes deu
ás suas pinturas uma doce e apagada tonalidade de velha
tapeçaria, tonalidade que despeita os olhos grosseiros,
amantes de cores violentas, mas que os artistas, na acce-
pção pura do vocábulo, comprehendem e admiram pelo
266 ARTE
seu efíeito e pela sua Intenção. xMas o que mais desconcerta
na obra do mestre francez não é a côr, é a composição, uma
composição onde a verticalidade predomina, onde, ás vezes,
como que deu, repentinamente, uma paralysia geral, nas
figuras e nas arvores. O motivo d'esta propositada raideur
está em que as molduras dos frescos e das telas de Puvis
de Ghavannes são columnas e frisos, pilastras e cimalhas,
cujas linhas sóbrias, frias, serenas, não iriam bem com uma
composição cheia de movimento, da mesma forma que um
quadro de Boticelli não iria bem n'uma moldura Luiz XV.
Assim, amortecendo propositadamente os tons da sua pal-
leta e estylisando as linhas dos seus esboços, conscencio-
samente feitos do natural, o pintor attingiu a harmonia
desejada com um talento e uma felicidade surprehenden-
tes, embora os que não sabem ver considerem a sua obra
como o desastre dum insignificante que não tem o senti-
mento da côr e que nem sequer sabe desenhar.
Com João de Deus dá-se um caso análogo. Os seus ver-
sos, apparentemente espontâneos e simples, dão-lhe como
que um ar de pastor da Arcádia, tangendo inconsciente-
mente a flauta de Minerva. Porém, quem, como eu, teve
occasião de seguir de perto, embora só nos últimos annos
da sua vida, os processos artisticos do admirável poeta, e
dissecou escrupulosamente a sua obra, pôde garantir que
tal simplicidade e tal espontaneidade são meramente su-
perficiaes. Procurando a geral accepção do adjectivo sim-
ples quando empregado para qualificar uma composição
poética, vê-se que poesias simples são as que exprimem
conceitos vulgares por meio de palavras usuaes, rythmos
triviaes e metaphoras transparentes. Temos, pois, simpli-
cidade de motivos e simplicidade de formas. Sem dúvida,
muitos dos motivos das poesias de João de Deus apresen-
tam uma psychologia rudimentar — desejos lascivos, sau-
dades da infância, enternecimentos d'amor... Se, porém
AI^TE i67
deixarmos uma meia dúzia, se tanto, das suas canções e
formos, por exemplo, ás suas elegias, ahi a sensibilidade
do poeta, vibrando e torcendo-se ferida pela cruciante sau-
dade dos amores defunctos e exaltada por uma anciã con-
stante de eternidade, complica-se em duvidas e em espe-
ranças, em desfallecimentos de desgraçado e em arrebata-
mentos de mystico, em gritos de desespero e em murmúrios
de resignação:
Ah! quando n'uma vista o mundo abranjo,
Estendo os braços e, palpando o mundo,
O céo, a terra e o mar vejo a meus pés ;
Buscando em vão a imagem do meu anjo,
Soletro á froixa luz de um moribundo
Em tudo só : talvez I
Talvez — é hoje a Biblia, o livro aberto
Que eu só ponho ante mim nas rochas quando
Vou pelo mundo ver se a posso ver ;
E onde, como a palmeira do deserto,
Apenas vejo aos pés inquieta ondeando
A sombra do meu ser !
Meu ser. . . voou na aza da águia negra
Que, levando-a, só não levou comsigo
D'esta alma aquelle amor!
E quando a luz do sol o mundo alegra,
Chrysállida nocturna a sós commigo
Abraço a minha dor !
Dor inútil! Se a flor que ao céo envia
Seus bálsamos se esfolha, e tu no espaço
Achas depois seus átomos subtis,
Inda has-de ouvir a voz que ouviste um dia.
Como a sua Leonor inda ouve o Tasso. . .
Dante, a sua Beatriz!
2 68 ARTE
— Nunca! responde a folha que o outomno,
Da haste que a sustinha a mão abrindo,
Ao vento confiou ;
— Nunca! responde a campa onde do somno
E quem talvez sonhava um sonho lindo,
Um dia despertou!
— Nunca! responde o ai que o lábio vibra;
— Nunca ! responde a rosa que na face
Um dia emmurcheceu:
E a onda que um momento se equilibra
Em quanto diz ás mais : Deixae que eu passe !
E passou e. . . morreu ! (i)
Estes versos são um fragmento da elegia A Vida cujo
soneto inicial é das poesias de João de Deus talvez a mais
conhecida :
Foi-se-me pouco a pouco amortecendo
A luz que n'esta vida me guiava,
Olhos fitos na qual até contava
Ir os degráos do tumulo descendo.
Em se ella anuveando, em a não vendo,
« Já se me a luz de tudo anuveava;
Despontava ella apenas, despontava
Logo em minha alma a luz que ia perdendo.
Alma gémea da minha, e ingénua e pura
Como os anjos do céo (se o não sonharam. . .)
Quiz mostrar-me que o bem bem pouco dura !
Não sei se me voou, se m'a levaram ;
Nem saiba eu nunca a minha desventura
Contar aos que inda em vida não chorai-am. . . (2)
(i) Campo de Flores, pp. 220-222.
(2) Op. cit., pp. 211-212.
ARTE a 6
9
Recitei este soneto não só para fixar a vossa attenção
sobre a belleza da forma, cuja sobriedade clássica está
muito longe de ser «simplicidade», mas principalmente para
delle arrancar este verso :
Gomo os anjos do céo (se o não sonharam. . .)
Que mundo de sonhos contido n'um decassyllabo ape-
nas!— Haverá céo? A vida futura não será uma chy-
merai^ e a não ser uma chymera, como será o céo? Como
é que lá se beijarão as almas? Como será a voz dos anjos?
De que perfumados e aéreos vestidos serão feitas as suas
túnicas! De que flores serão as suas coroas? Que aromas
sairão dos seus thuribulos? — N'um tropel de duvidas e de
esperanças paradisiacas, todas estas interrogações vivem e
palpitam em quatro palavras; «se o não sonharam.- .)>
Vejamos a encantadora poesia em tercetos «Carta»:
Maria I ver-te á porta a fazer meia,
Olhando para mim de vez em quando,
• E o que n'esta vida me recreia.
Acordo até de noite suspirando
Porque rompa a manhã e tenha o gosto
De te ver já tão cedo trabalhando.
Desde pela manhã ate sol-posto
Que tu não tens descanço um só momento ;
Por isso tens tão bella côr de rosto !
E eu pallido, Maria ! O pensamento
Não é trabalho que nos dê saúde ;
Esta imaginação é um tormento.
Que bello tempo aquelle em quanto pude
Levar, como tu levas, todo o dia
N'essa vida chamada ingrata e rude I
2'JÔ
AÍÍTE
Nunca soube o que foi melancolia,
Nunca provei as lagrimas salgadas
Com que a nossa alma as penas allivia 5
Andava sim por essas cumeadas
Ao sol, á chuva, muita vez sósinho.
Vendo os valles das rochas escarpadas ;
Descendo pelo córrego estreitinho,
De pontal em pontal cortando o matto
Pelas chapadas fora do caminho ;
Mas não era que já o teu retrato
Me andasse a mim no coração impresso,
Onde hoje o trago no maior recato,
E um desengano teu, que não mereço.
Me tivesse tirado a fé tão doce
De alcançar algum dia o que appeteço.
Não foi, não, a paixão que assim me trouxe
Tão erradio a mim, digo a verdade
E nem eu te negava se assim fosse ;
E que a gente na sua mocidade
Não cabe em si, não pára de contente,
E assim fui eu na flor da minha edade.
Tu eras n'esse tempo simplesmente
A flor que vae nascendo, e mais valia
Seres tão tenra ainda e innocente!
Já esse lindo pé que tens, Maria !
Esse quadril tão largo e cinta estreita
Me não vinha á idéa noite e dia ;
Esses encontros de mnlher perfeita,
Esse peito redondo e arqueado
Como o de pomba farta e satisfeita !
AkTE a*/i
Talvez vivesse então mais socegado,
Ou já que minha sorte é sempre triste,
Ao menos não andasse enfeitiçado.
Esse bello pescoço. . . não existe
Outro assim torneado ; o rosto é lindo
E a tão meiga expressão ninguém resiste.
A bocca é tão vermelha que em te rindo
Lembra-me uma romã aberta ao meio
Quando já de madura está cahindo.
Esses olhos azues. . . que olhar ! Receio
E desejo estar sempre a contemplal-o ;
Não ha mais doce e mais custoso enleio:
Eu não ouço falar então, nem falo
De enlevado que estou e juntamente
Gemendo e abafando os ais que exhalo.
Oh nuvem da manhã resplandecente,
Manto real de seda delicada.
Cada fio um grilhão que prende a gente!
Bem podias, Maria ! andar tapada
Só com o teu cabello á semelhança
Do sol em nuvem de manhã dourada.
E tudo encantador ! A gente cansa,
Cansa de estar olhando e sempre vendo
Um novo encanto a cada olhar que lança !
E se essa linda voz nos sae dizendo
As mimosas palavras que costuma,
Sente-se a gente logo derretendo ;
Que além de um rosto tão perfeito, em summa
Coube-te em sorte um coração perfeito
E em ti não ha, Maria ! falta alguma !
5
^72 ARTE
Até aqui o poeta louva e descreve as perfeições de Ma-
ria, com uma frescura de toque que faz lembrar o <f~Caniico
dos Caniicos-»; mas, de repente, o poeta deshumanisa-se,
nascem-lhe azas, torna-se em anjo e, cantando um epitha-
lamio divino, eleva-se ao céo estrellado, d'onde os outros
anjos o estão chamando :
Oh que ditoso, alegre e satisfeito
Não viverá o homem que algum dia
Sentir pular-te o coração no peito,
E que em deliciosissima agonia,
Vendo-te já os olhos desmaiando
Gomo desmaia o céo á luz do dia,
Nas azas da ventura atravessando
Os espaços de um êxtase ineffavel
Abraçado comtigo fôr voando
Lá para onde tudo é bello e estável ! (i)
Referindo-se a esta brusca transição, que dá vertigens,
dizia-me ha pouco um amigo : parece uma ave que vae
saltando pelo chão e que de súbito, abrindo as azas, sobe
e desapparece sem se saber onde, deixando-nos pasmados!
Vou ainda ler uma quadra, a ultima da poesia (dnno-
cencia)) :
O céo me encanta, como encanta o inferno :
Mysterio. , . espaço. . . mente exploradora !
Morre nas mãos o que a nossa alma adora
— Vago, impalpável, infinito, eterno! (2)
(1) Op. cit., pp. 271-276.
(2) Op. cit., p. 141., ^.;
ARTE a-) 3
A quantas interpretações não dá logar esta quadra!
Vejamos pois : pôde chamar-sc simples o poeta em cuja
obra apparecem, simultaneamente, versos claros como pe-
dras preciosas, e vagos como uma paisagem em nevoeiro,
trechos que são apenas musica e curtas phrases que desco-
brem mundos novos, o poeta em cuja obra ha transições
que nos levam subitamente da realidade ao mysterio, e
d'um idyllio rústico a um sonho de Bemaventurança? Como
pôde chamar-se simples o poeta que umas vezes graceja
como Anacrcontc, e outras ridicularisa como Aristopha-
nes, o poeta que tem ao mesmo tempo a lyra doiro de
Salomão e a harpa de ferro do Ecclesiastes?
Nas poesias de João de Deus só é simples a forma, só
são simples os rythmos, esses doces rythmos ora saltantes
como ribeirinhos, ora graves e cançados como rios velhos
passando melancholicamente entre cidades em ruina. Esta
simplicidade, porém, parece mas não é espontânea.
João de Deus não foi um poeta espontâneo.
Da mesma forma que a natureza leva séculos e séculos
para formar um brilhante, João de Deus levava dias e
dias, mezes e mezes para formar um poema. O poeta com-
punha mentalmente e com vagar os seus versos e só de-
pois de concluidos os escrevia, quando os escrevia. E im-
possivel calcular as correcções mentaes que esses versos
soffriam, mas o que posso affirmar é que, depois de escri-
ptos, isto é, depois de o poeta os ter julgado dignos de
correrem mundo, ainda passavam por muitas transforma-
ções, como se prova pelas numerosas variantes que ha de
quasi todas as suas poesias. E note-se que estes requintes
de lapidario não os tinha apenas com as obras de verda-
deiro poeta, mas ainda com as bagatcllas rimadas que ia
fazendo aujour lejour, na sua velhice.
Ha cerca de nove annos, sendo eu estudante do Curso
274 ARTE
Superior de Lettras, fui convidado por António Ennes
para dirigir a parte litterarla d'um periódico que ia fun-
dar-se em Lisboa: «O Dza». Não vendo, na minha inge-
nuidade d'então, que a Arte pura e o jornalismo são in-
compativeis, tratei de obter uma coUaboração luzida e,
para isso, fui pedir versos a João de Deus.
— Homem! eu já não faço versos. • • disse-me elle.
Conhecendo a sua illimitada bondade, insisti em termos
quasi supplicantes, e em tão boa hora que, pouco tempo
depois, começava a receber de João de Deus, um dia sim
outro não, uma serie de pequenos epigrammas satyricos
subordinados ao titulo geral de ^Sorrisos lisosn. Esses epi-
grammas nenhuma ou bem mingoada gloria darão ao
poeta, mas constituem um elemento precioso para o estudo
da sua technica.
Por commodidade, como as nossas respectivas casas fi-
cassem muito distantes, João de Deus mandava-me os ori-
ginaes pelo correio. Certa noite, chego a casa e encontro
o primeiro dos vSorrisos lisos»; no dia seguinte pela ma-
nhã recebo uma variante; vou em seguida para a redacção,
faço compor e revejo os versos na sua segunda forma, e
quando, horas depois, o jornal começava a imprimir-se,
chega-me nova variante com o seguinte bilhete: «Se fora
horas prefiro assim-». Com os outros <(Sorrisos lisos» acon-
teceu o mesmo. Como já disse, não se tratava de compo-
sições de fôlego, mas de simples gazetilhas, o que me leva
a imaginar os excessivos cuidados, os palpitantes desejos
de perfeição plástica com que João de Deus lapidava as
suas mais bellas composições, aquellas em que elle punha
toda a sua finíssima sensibilidade.
Repito: João de Deus não foi um poeta espontâneo. A
apparente simplicidade do verso custava-lhe tanto quanto
a outros custam os propositados requintes. João de Deus
trabalhava rnore ursino, indifferente aos dictames da opi-
ARTE 375
nião geral, que é íalsa por via de regra, e que olha com
enfatuado desdém para os que tratam a forma com soli-
citude e amor, considerando-os como uns fúnebres by-
zantinos que se divertem a fazer sumptuosos sepulchros
para cadáveres de ideias e de emoções. Como todos os
grandes artistas, João de Deus pensava que um poema
nào deve ser apenas uma bella urna vasia, mas que os
perfumes devem ser recolhidos em urnas preciosissimas.
João de Deus parecia mas não era um poeta popular.
Eu mesmo andei illudido por muito tempo, e até ha
pouco, suppondo que «a admiração que lhe tributavam
os humildes de espirito não era vencida em sinceridade
pela que lhe consagravam os intellectuaes ; parecia-me
que, simultaneamente, a obra de João de Deus deslum-
brava estes pelas maravilhas de pura Arte, que encerra,
e apaixonava aquelles pelo amplo e vibrante sentimento de
humanidade, que exhala» (i). Infelizmente, porém, vim a
reconhecer que me tinha enganado, que a popularidade
de João de Deus não passava da inconsciente repetição do
seu nome.
Devo começar por dizer que não entendo como o adje-
ctivo popular pôde andar ao pé do substantivo poeta Esta
expressão: — um poeta popular é um puro contra-senso,
que bem revela a geral ignorância do que seja um poeta,
do que seja o povo e dos abysmos sem fundo que separam
um do outro. Mas demos de barato que realmente possa
haver um poeta popular. N'este caso como deveremos me-
dir esssa popularidade, quando admirativa? — Pela diíTusão
das obras do poeta, pelas demonstrações do enthusiasmo
suscitado pelas mesmas obras e pelo grau de consciência e
(i) O Instituto, vol. XLII, n." 3, pag. 130.
276 ARTE
vehemencia dessas manifestações. Os livros de João de
Deus tiveram um successo mediocre, muito inferior ao de
não raras insignificâncias e porcarias litterarias, que por
ahi vão enriquecendo os livreiros. As «Flores do Camf>oy>
e as «.Folhas Sollasy> tiveram só duas edições e das segun-
das edições vendeu-se um numero muito restricto de exem-
plares. O «Campo de Flores^) esgotou-sc rapidamente, o
que não admira, porque a tiragem para os dois mercados,
Portugal e Brazil, foi apenas de 2:000 exemplares, e por-
que muitos d'esses exemplares foram pelo auctor oíFereci-
dos aos seus Íntimos e aos seus camaradas.
E já que, a propósito da pseudo-popularidade de João
de Deus, falei da edição do ((Campo de Flores)^, aproveito
a occasião para me referir á guerra cavillosamente movida
contra Theophilo Braga, quando appareceu aquelle volume.
Theophilo Braga, amigo disvelado e sincero admirador
de João de Deus, admirador cuja opinião é só por si um
titulo de gloria, e amigo como poucos o sabem ser, foi o
organisador da edição authentica e definitiva das poesias
do grande mestre, na qual procurou «colligir toda a con-
cepção poética por uma forma integral mesmo quando dor-
mitai Ilomerus, por isso que o traço mais casual e descui-
dado servirá de futuro para comprehender esta synthese
surprehendente que se chama o grande poeta» (i). Do es-
crupuloso cuidado e desinteressado amor com que Theo-
philo Braga se desempenhou da sua tarefa, não dando um
passo, não bulindo n'uma virgula sem ouvir o mestre, e
procurando reconquistar, á custa de mil canceiras, os poe-
mas extraviados, poderia aqui dar os mais significativos
testemunhos. Pois bem: sae o ((Campo de Flores)) e logo
rompe uma erupção de impropérios contra o generoso
(i) Campo de Flores, p. IX.
ARTE 377
coordenador, accusado de ter querido comprometter ca-
pciosamente o nome de João de Deus, por haver publicado
ao pé das composições mais bellas, outras cuja mediocri-
dade estava reclamando um discreto esquecimento. Acho
natural que muitos pensem — e eu sou um desses — que
da obra d'um poeta só deva ser recolhido o trigo puro, —
o trigo sem joio, não concordando assim com o ponto de
vista em que se coUocou Theophilo Braga. Isto, porém,
não passa d'uma questão de modo de ver critico que de
forma alguma justificaria as aleivosias lançadas contra o
nome do illustre e nobilissimo escriptor, cuja vida tem sido
um modelo de tenacidade e de honestidade profissional,
tantas vezes indignamente contestada, e que, á frente das
suas obras, podia e devia inscrever este epigramma de Leo-
nidas de Alexandria: «Certo dia, num horto, um barbudo
e lascivo bode devorou os tenros rebentos d'uma videira.
Então, do seio da terra, a videira exclamou assim : — Roe
d tua vontade os meus Jructuosos sarmentos, ó scelerado ! as
minhas ra{:^es, que tu baldadamente procurarias devorar iam-
bem, ainda hão de produzir o doce néctar em quantidade
bastante para que se faça uma libação sobre o teu focinho,
ó bode! quando te immolarem.n
Mas reatemos o fio partido.
Commercialmente falando, os livros de versos de João
de Deus tiveram um successo insignificante, ainda assim
ajudado pela fama do pedagogo e do bohemio. Fora do
mundo litterario, a admiração produzida por esses livros
foi restricta e pouco vibrante: a imprensa, que todos os
dias descobre e alçaprema génios de primeira grandeza,
conservou-se quasi silenciosa. A admiração traduz-se por
palavras e actos de sympathia, e até ha bem pouco João
de Deus viveu solitário e esquecido, não tendo a confor-
tal-o senão as ternuras da familia e a companhia dalguns
raros, rarissimos amigos. Ha dois annos João de Deus es-
2 78 AHTE
teve perigosamente doente, quasi agonisante. Pois apezar
de os jornaes terem noticiado a doença entre a descripção
d'um casamento fidalgo e a noticia da chegada d'um Janota,
quando o poeta se levantou pela primeira vez e foi ver os
bilhetes das pessoas que tinham ido saber da sua saúde,
não chegou a contar vinte bilhetes! Aqui está o que era a
popularidade de João de Deus. O numero de fieis nem
sequer chegou a vinte, o que de resto não admira, porque
esse interesse pela vida do surprehendente lyrico não po-
dia ter um caracter de vaidosa ostentação. Um anno mais
tarde, tem logar a glorificação (?) do poeta, e então como
a manifestação era publica, como cada um tinha occasião
de se mostrar, de se dar ares de pessoa culta, como o es-
pectáculo era gratuito, variado e novo, — então todos appa-
receram n'uma promiscuidade de fazer perder o juizo a
uma estatua, todos se deram como antigos admiradores e
íntimos amigos do glorificado.
Que mais é preciso dizer?
João de Deus não foi um poeta popular. O seu nome
anda de bocca em bocca, mas a sua obra raros a conhecem,
rarissimos a comprehendem?
A maior parte da gente, que pensa mal quando se atreve
a pensar, Julga que a erudição é, quando alliada ao senti-
mento poético, a mascara que encobre a anemia e as defi-
ciências d'esse sentimento, falsa idéa constantemente re-
forçada por certos pseudo-artistas, que, tentando Justificar
a sua commoda ignorância, reduzem a poesia a uma pro-
víncia da inconsciência. Sem duvida, d'um simples tubo
de canna um ingénuo zagal pôde tirar uma musica mara-
vilhosa. Essa musica, porém, como a d'um arroio ou a do
vento nas arvores, não deve ser considerada como creação
artística. Arie é a creação voluntária da Belleza. Para ser
um grande artista não basta uma grande alma é necessa-
ARTE 379
rio também um grande espirito. Se o sábio sem génio é
um diamante no fundo d'um poço, o génio ignorante é um
diamante por lapidar. O génio adivinha, dizem, e é ver-
dade; mas também é verdade que quanto maior fôr a sua
cultura tanto maior será o seu poder divinatorio. Não falta
quem, correndo atraz da falsa opinião a que me estou re-
ferindo, argumente com a inanidade dos conhecimentos
humanos. Dado o terrivel desequilíbrio entre a inexorável
mudez do mysterlo e a estéril palpitação dos frenesis de
aclarar esse mysterio, a celebre phrase de Sócrates: idoda
a minha sciencia consiste em saber que nada sein é mais do
que uma bella phrase: [é a dolorosa, irrevogável conde-
mnação proferida contra as almas cada vez mais sequiosas
da suprema verdade. Porém, a Arte tem as raizes na vida,
e a vida consiste na baldada anciã de penetrar o impene-
trável: assim, quanto mais abrazado fôr o sangue sugado
por essas raizes, tanto mais luminosos serão os pomos da
divina arvore ! Goethe não teria èscripto o que escreveu
s^e não tivesse sido o sábio que foi!
Vem isto a propósito d'outra falsa versão que ahi corre
a respeito de João de Deus fazendo d'elle um ignorante,
que apenas lia, e raramente, a «Biblia» e os «Lusíadas».
João de Deus não foi um ignorante. Se muito amava
esses dois livros, não deixava de amar muitos outros. Sem
ser um humanista distinctissimo, era um humanista dis-
tincto. Se não seguia passo a passo a evolução das littera-
turas contemporâneas, conhecia bem os primeiros poetas e
prosadores deste século, por alguns dos quaes professava
particular admiração, como se prova pelas traducções que
fez de Lamartine e de Victor Hugo. Tendo uma sympathia
especial pela litteratura franceza do século XVIII e parti-
cularmente por Diderot e Rousseau, lembro-me de lhe
ouvir os mais agudos Juízos sobre os dois famosos ency-
clopedistas, juízos que muitos dos que lhe chamam igno-
!8o ARTE
rante não seriam capazes de formular nem mesmo de en-
tender. Lia Petrarcha e Tasso; leu e traduziu Dante. Além
d'esta cultura, que estava muito longe de ser rudimentar,
João de Deus interessava-se com a mais viva curiosidade
por todas as questões e obras d'arte, pela musica, pela
pintura e pela esculptura.
Pondo de parte algumas frioleiras em verso, a que elle
próprio ligava pouca ou nenhuma importância, a obra de
João de Deus é sempre grande e sempre variada como o
mar. A cada nova leitura, o seu livro parece um livro novo.
O (.(-Campo de Flores^) é um thesoiro encantado, um the-
soiro de conto infantil onde as preciosidades estão nascendo
a todo o instante. A sua lyra tem três cordas principaes:
a corda d'oiro do amoroso, a corda de prata do elegíaco e
a corda de ferro do psalmista. E ao mesmo tempo um
pastor do Cyllene, um irmão mais novo de Hamlet e um
rei-poeta de Israel.
São vários os vultos femininos que deslisam ao rythmo
dos seus versos flexuosos e puros como velludos brancos:
Marina, Heresta, Maria, Rachel, Beatriz, Margarida... O
poeta vae d'uma para outra sempre volúvel e sempre en-
ternecido, na buscada Eleita, n'essa anciosa busca por elle
tão encantadoramente descripta:
Deus cria as almas aos pares ;
' Cada um dos seus olhares
E um casal que voou :
Ás vezem cruzam nos ares
Essas pombinhas o vôo. . .
Mas Deus creou-as aos pares !
Partindo juntas de um ponto
Cuidam também que de prompto
Se tornam a ajuntar ;
ARTE 381
Mas andam almas sem conto
No mundo á busca de par. . .
Partindo juntas de um ponto!
Pobre de uma alma perdida
Da sua irmã n'esta vida,
Que é um continuo gemer!
E uma noite comprida
Sem nunca lhe amanhecer. . .
Pobre de uma alma perdida! (i)
Um dia, os seus olhos encontram dois olhos formosíssi-
mos, que o magnetisam :
Eu, olhos, sei de uns
Que, desde que os vi
Não vi mais nenhuns. . . (2)
Mas pouco depois reconhece que a linda creatura, que
tão radiosamente o deslumbrara, ainda não era a sua gé-
mea, essa por quem elle suspira e chama, sequioso d'amor:
Não sei o que ha de vago,
De incoercível, puro,^
No vôo em que divago,
A tua busca, amor !
No vôo em que procuro
O bálsamo, o aroma,
Que se uma forma toma,
E de impalpável flor!
(i) Op. cit., pp. 90 c 91.
(a) Op. cit., p. 34.
282 ARTE
Oh como te eu aspiro
Na ventania agi-este !
Oh como te eu admiro
Nas solidões do mar !
Quando o azul celeste
Repousa n'essas aguas,
Como nas minhas maguas
Repousa o teu olhar! (i)
Mais tarde, já fatigado e triste, vendo uma graciosa ado-
lescente, soluça n'um tom despedaçado, com a dôr de não
poder voltar atraz :
Estrella que me nasceste
Quando a vista mal te alcança
N'essa abobada celeste,
Onde a nossa alma descança
A sua ultima esperança. . .
Estrella que me nasceste
Quando a vista mal te alcança !
Antes nascesses mais cedo,
Estrella da Madrugada !
E não já noite cerrada. . .
Que até no céo mette medo
Ver essa estrella isolada. . .
Antes nascesses mais cedo,
Estrella da madrugada! (2)
Se exceptuarmos algumas canções dum erotismo ainda
assim quasi innocente, o amor que vive nos seus versos é
um amor espiritual, vago, desencarnado, um amor de se-
raphins. Os seus desejos não são abelhas, são fumos de
(i) Op. cit., p. 49.
(2) Op. cit., p. 62.
ARTE 283
myrrha; em vez de abrir os lábios sedento de beijos, cerra
os olhos antegostando as delicias d'um noivado celestial.
As suas amadas parecem-se com as Santas do Beato An-
gélico. E da mesma forma que o Beato Angélico fazia pas-
sar as suas Santas em macios relvedos cheios de florinhas
ingénuas, João de Deus para cantar as suas inspiradoras
vae buscar os epithetos mais cândidos, as imagens mais
puras, com uma arte tão maravilhosa que, nas suas mãos,
os logares communs assumem por vezes bellezas e frescu-
ras imprevistas, de flores preciosas. Algumas das suas ly-
ricas seriam incluidas sem escândalo n'um livro de orações
à Virgem Maria.
Das suas elegias podia fazer-se um volume encantador
com o titulo de «Saudades do Céo»;
Em fumo se vae tudo, amigo : olhando
Para as nuvens do céo, nuvens d'aquellas,
E não sei se te diga que mais bellas,
Anda a gente fazendo e desmanchando I
Dá-me uma saudade em me lembrando
Do bello tempo que passei com ellas
Por essa immensa abobada de estrellas,
Por esse mar de fogo viajando !
Andasse ainda eu lá, que não me havia
De ver por estes charcos atolado,
Onde nem sol nem lua me alumia I
Andasse ainda eu lá, desenganado
Mesmo já como estou de achar um dia
Essa pátria de onde ando desterrado ! (*)
(i) Op. cit., p. 260.
284 ARTE
Todas as suas elegias são realmente as saudades d'um
archanjo no exílio, chorando de angustia ao sentir-se pri-
vado da luz divina em que nasceu, e anceiando dolorida-
mente por voltar à sua luminosa pátria. A sua alma é uma
pomba crucificada querendo voar e rasgando as azas nos
pregos da Cruz. A amargura que as misérias humanas lhe
fazem sentir e o abrazado desejo d'uma explendente eter-
nidade fundem-se n'um rio de lagrymas, que se transforma
em nuvem de incenso, a qual por sua vez se desfaz em
chuva de lagrymas. Os seus versos elegiacos parecem es-
criptos por Job, mas por um Job que tivesse sido discipulo
de Platão. Nunca a melancholia portugueza, esta melan-
cholia, que é a nota mais característica da nossa raça, foi
tão bella e tão levantadamente expressa!
Ainda que pouco numerosos, os cânticos religiosos de
João de Deus, e principalmente o Psalmo e o soneto Deus,
collocam-n'o ao pé dos mysticos mais arrebatados e dos
mais admiráveis poetas da aBiblia)). Confusa e supplicante,
trémula e confiada, a sua alma estremece de delicioso temor
á ideia de Deus, em transportes que lembram os de Santa
Thereza de Jesus e os de Santa Catharina de Senna. Ao
lermos esses cânticos, sentimos que o céo se abre á.voz do
poeta n'uma cratera de gloria. O soneto cDeus» é dos mais
elevados que se tem escripto na nossa lingua :
Quem me terá trazido a mim suspenso,
Attonito, alheado. . . ou a quem devo,
Emfim, dizer que em nada mais me enlevo,
A ninguém mais do coração pertenço?. . .
Se desço ao valle, e ao alcantil me elevo,
Quem é que eu busco, em que será que eu penso ?
És tu memoria de horisonte immenso
Que me encheu alma d'um eterno enlevo ?
ARTE a8$
Segues-me sempre. . . e só por ti suspiro !
Vejo-te em tudo. . . terra e céo te esconde !
Nunca te vi . . . cada vez mais te admiro !
Nunca essa voz á minha voz responde. . .
E ecco fiel até do ar que aspiro,
Sinto-te o hálito. . , em minha alma ou onde? (i)
As suas paraphrases bíblicas fazem pensar que a (^Bíblia»
foi escripta em portuguez. E — singular contraste! — este
homem que foi um grande poeta lyrico, um grande poeta
elegiaco e um grande poeta mystico, foi também poeta sa-
tyrico. De quando em quando o anjo transformava-se em
gnomo e as suas gargalhadas esfusiavam como uma sarai-
vada de agulhrs. E ainda ha quem chama a este compli-
cado poeta, com o espirito tão variadamente facetado, ainda
ha quem lhe chame um poeta simples!
A belleza da obra de João de Deus só pôde ser compa-
rada a belleza da sua vida, uma vida de patriarcha e de
santo que punha os olhos nas estrellas emquanto ia reta-
lhando os pés nos cardos e nas penhas do caminho. A sua
grandeza não era só feita de génio, era também feita de
generosidade. Foi desinteressado no tempo dos mais bai-
xos interesses, e justo no tempo em que a palavra (ijustiçan
é apenas o esqueleto duma illusão ou uma ironia!
Disse.
Coimbra, 29 de janeiro de 1896.
Eugénio DE CASTRO.
(i) Op. cit., p. 376.
BOLETIM INTERNACIONAL
BRAZIL
BIBLIOGRAPHIA.
INTE CONTOS, por Valentim de Magalhães,
(2.' edição, Laemmert & C", Rio de Janeiro).
Valentim de Magalhães é, sem duvida, um dos
mais notáveis e activos escriptores brazileiros da
actualidade. Afora vários trabalhos escriptos em
collaboração com Silva Jardim, Filinto d'Almeida,
Henrique de Magalhães e Alfredo de Souza, tem
publicado, de 1879 a 1891?, dez volumes em
prosa e verso. A primeira edição dos Vinte Coníos appareceu em 1886,
feita pelo periódico a Semana, e esgotou-se rapidamente. Este livro é,
na opinião de alguns críticos, o melhor do auctor. A segunda edição,
que acabamos de receber, vem cheia de importantes correcções. Breve-
mente publicaremos um capitulo do romance que Valentim de Maga-
lhães está concluindo sob o titulo Flor de Sangue.
* Cartas litterarias, por Adolpho Caminha (Rio de Janeiro).
Adolpho Caminha director da Nova Revista, é um escriptor bastante
conhecido no Brazil, especialmente pelo seu romance O Bom-Crioulo,
que teve na grande republica amaricana um largo e escandaloso sue-
ARTE 387
cesso. O seu novo volume, Cartas litterarias é uma collecção de artigos
de critica, nos quaes se desenham com nitidez os perfis d'alguns dos
mais discutidos escriptores modernos do Brazil. No primeiro capitulo
Novos e Velhos, Adolpho Caminha arremete eloquentemente contra a
desdenhosa indiíTcrença com que no seu paiz (e não é só lá!) são tra-
tados os homens de lettras.
JORNAES E REVISTAS.
* Recebemos o i." numero da revista Os Novos<, que antes devera
chamar-se Os Velhos. No artigo de apresentação, lemos, entre outras^
as seguintes abracadabrantes palavras: «No dia de hoje, porém, o pla-
tonismo baqueia de toda a sua altura, devidamente autopsiado pelo
escalpello do philosopho e o naturalismo ergue-se radiante graças aO'
cultivo de Zola, o grande mestre francez!» Sebastianistas!
# De todas as publicações periódicas ultimamente apparccidas no
Brazil, a mais interessante é indubitavelmente a Nova Revista, cujos
dois primeiros números acabamos de receber. Orientada pelas modernas
theorias litterarias e artisticas, a Nova Revista apparece-nos com uma
collaboração variada e escolhida, n'uma nobre anciã de renascimento
esthctico.
FRANÇA
BIBLIOGRAPHIA.
# Des Bases classiques allemandes, par Léon Ristor (Paris, Librai-
rie de la «France Scolaire»). Sob a forma d'um succinto resumo da
historia litteraria da Allemanha, Léon Riotor dá-nos n'este lúcido fo-
lheto uma nitida ideia do que hoje se pensa para além do Rheno.
As origens do ensino pratico e a génese da incomparável philosophia
allemã são rapidamente traçadas mas claramente estabelecidas no attra-
hentc estudo de Léon Riotor.
# Filles-Fleurs, por Tristan Klingsor (Paris, «Mercure de France»).
Vinte e uma figurinhas de legenda — La Belle au bois dor mant, Yeldis,
Isabelle, Ilérodiade, Dante Kundry, La reine de Trébi:^onde, Yseult e
outras — graciosamente traçadas por um poeta amante de velhas deco-
rações luminosas. Os versos de Tristan Klingsor, um novo que muito
promette, são voluptuosamente coloridos.
# Patrii et Inlernationaliime, por A. Hamon (Paris, au bureau
288 ARTE
■des «Temps Nouveaux»). N'este folheto o sr A. Hamon ataca com enér-
gicos argumentos a religião patriótica e preconisa com enthusiasmo a
realisação d'esta prophecia de Ghevreul : «les nations sont destinées à
se fondre pour n'en plus faire qu'une grande qui abattra les frontières.»
JORNAES E REVISTAS.
* No ultimo numero da Revue Blct7iche S. Bing continua o seu
bello estudo sobre Hok'saí. O mesmo numero insere oito cartas inéditas
de Tourgueneff a Herzen, um pequeno artigo de Henri de Régnier
sobre o ultimo livro de Pierre Louys, um poema de Vcrlaine, ctc. Ar-
tisticamente, vem enfeitado com cinco desenhos de Hok'sa'i.
» ,0 n." 76 do Mercure de France publica um artigo de Edmond
Pilon que, a propósito do Trésor des Humbles^ traça um vigoroso perfil
philosophico e litterario de Maurice Maeterlinck. O referido numero
do^ Mercure é collaborado por Ibsen, Rcmy de Gourmont, Carlyle, Ca-
mille Lemonnier, etc.
* iMuito interessante o ultimo numero do jornal Au Quartier Lattn,
publicado pelos estudantes de Paris, em beneficio dos pobres. No sum-
mario lêem-se os nomes de Sully-Prudhomme, Henri de Régnier, Ro-
chefort, Eugénio de Castro, Stephane Mallarmé, de Brinn'Gaubast.
CatuUe Mendes, Armand Silvestre, Paul Hervieu, E. Drumont, Ludovic
Hallévy, conde de Larmandie, conde de Montesquiou Fezensac, Jules
Lemaitre, Neera, Rachildc, Aurelien School, etc. Ornamentando as
paginas, muitos desenhos de Bouguereau, Henner, Carolus Duran, Noè
Legrand, Riviòre, Abbéma e d'outros artistas francezes.
* Recebemos o i.° fascículo do Livre d'Art, collaborado litteraria-
mente pelos principaes escriptores da moderna geração franceza. A
parte artística compõe-se d'algumas curiosas xylographias, assignadas
por G. d'Espagnat, Ch. Huard, Maurice Dumont e Maurice Denis.
* Charles Jacquard publicou na revista L'Art et la Vie (n.° 48) a
primeira parte d'um estudo interessantíssimo sobre os cantos populares
da Rússia.
PEQUENAS NOTICIAS.
* Foi ultimamente installada no museu Guimet uma curiosíssima
sala consagrada ás cerimonias do culto d'Isis.
* Deve realisar-se brevemente em Paris o casamente de Mlle. Ge-
neviève Taine, filha do philosopho, com M. Louis-Paul Dubois, filho
do esculptor Dubois.
ARTE 389
# Acaba de ser collocado no foyer da Comédie Française um busto
de Alexandre Dumas filho, obra de Carpeaux.
» No próximo mez de maio rcalisa-se em Paris na galeria de L'Art
NoJiveau uma Exposition tnternattonale du Livre Modcrne. A exposição
compor-se-ha : i .° de livros apresentando um absoluto earacter artístico
publicados na segunda metade do século XIX ; 2.° illustrações de livros :
gravuras em madeira, cobre, etc, culs-de-lampe e ex-libris\ 3.° enca-
dernações artísticas ; 4." papeis para impressões; 5.' desenhos origi-
naes para illustração de livros; 6." croquis e modelos de moveis para
bibliothecas.
Os auctores, editores, typographos, desenhadores, gravadores, pro-
prietários de fabricas de papel e encadernadores portuguezes que quei-
ram concorrer á Exposição internacional do livro moderno, podem diri-
gir-sc a Eugénio de Castro que lhes fornecerá todos os esclarecimentos.
* Deve ser inaugurado brevemente no jardim de Luxemburgo (Pa-
ris) um busto de Verlaine, trabalho do esculptor Eiederhausern.
ITÁLIA
PEQUENAS NOTICIAS.
# O nosso illustre collaborador e amigo Vittorio Pica fez ultima-
mente em Florença uma conferencia sobre o famoso abbade Galiani.
# No dia 25 do corrente será aberta ao publico, em Turim, uma
exposição de bellas-artes.
# Luciano Zuccoli tem no prelo um livro de contos intitulado La
morte di Orpheo.
PORTUGAL
LE PORTUGAL k l'ÉTRANGER.
# Nous trouvons dans // Resto dei Carlino (de Bologne), la notule
suivante :
«Sagramor,
«É il titolo dei poema foscamentc pessimista dei giovane e già chiaro
poeta lusitano Eugénio de Castro, la cui effigie viene riprodotta in tutti
i giornali illustrati.
«Sagramor è un pastorello strappato da una simbólica regina ma-
liarda alia scmplicità ingénua delia sua vita campestre e che, lanciato
nel vórtice dei gran mondo, assapora tutte le gioie ; quella delllamore.
Sqo arte
delia ricchezza, delia gloria, tutte insomma. Ma non ha trovato la feli-
cita.
«Sagramor, nella mente dei poeta rappresenta Tumanità sempre af-
fanosa alia ricerca di nuovi godimenti, sempre insoddisfatta e chc pre-
cipita nel tédio. . .
«Si potra dissentire dei concetto pessimista che informa la moderna
letteratura di cui il De Castro è uno dei campioni, potra non piacere a
tutti (osserva giustamente Vittorio Pica in un suo studio sul Mattino
di Napoli) le eccessive preziosità e raffinatezze delia novíssima arte
aristocrática, ma la nuova opera dei De Castro, ai pari di quelle dei
D'Annunzio, non può a meno di interessare tutti quelli a cui piace se-
guire le manifestazioni piú caratteristiche deirodierna giovane lettera-
tura europea».
* L etude dont M. Vittorio Pica a fait preceder sa belle version
italienne de Belkiss (Fratelli Treves, Milan), vient d'être transcrito
dans // Mattino, de Naples, et dans Ulllustrazione Italiana, de Milan.
L'Illustra:iione a aussi publié un três beau portrait d 'Eugénio de
Castro.
N.°' 5 E 6— MARÇO e ABRIL de 1896
COIMBRA — IMrRENSA DA UNIVERSIDADB
DR. WILHELM STORCK
O nome do sábio pro-
fessor da Universidade
de -Múnster é conheci-
díssimo e cercado de
sympathia em Portugal
pelos singulares servi-
ços prestados A nossa
litteratura. É um dos
principaes lusitanophi-
los europeus ; apaixo-
nou-sc pelas lingua e
l)r. Wilhelm Storck, por Celso Herminio Httcratura pOrtUgUCZaS,
consagrou-se ao estudo philologico e histórico deste pe-
queno povo românico e á vulgarisação das obras primas
aça ARTE
do seu génio universalisando-as na lingua allemã. DiíTi-
cilmente se comprehende esta dedicação absoluta em um
paiz que desconhece quasi o que seja interesse scientiíico;
mas em um grande centro de civilisação aonde se estudam
todas as manifestações do espirito humano em todas as
raças e edades, cada obreiro dessa vasta empreza de apro-
priação documentaria apodera-se de um campo de explo-
ração, estuda-o intimamente, e por fim revela-o trasladando
para a lingua allemã as suas principaes maravilhas. E di-
gno de notar-se como o génio germânico reflexivo e pro-
fundo sympathisa com o génio meridional apaixonado e
impetuoso, comprehendendo-o em toda a sua verdade. Na
Allemanha é que Calderon e o theatro hespanhol foram
estudados com maior interesse- Quando o Dr. Wilhelm
Storck começou os seus estudos, foi attrahido para a lit-
teratura hespanhola; o seu alto |;-osto levou-o para os poe-
tas mysticos, de uma pureza e exaltação inimitável ; tra-
duziu as obras poéticas de Frei Luiz de Leão, em uma
forma homeometrica, homeostrophica e homeorythmica.
Foi esse bello trabalho publicado em Múnster, em 1853,
de collaboração com Schlúter. E um pequeno volume in-
16." com o verso hespanhol á margem, e com 314 paginas
de texto. Em 1854, publicou o Dr. Storck em dois peque-
nos volumes em separado Todas las Poesias de S. Juan
de la Cruz y de Santa Teresa de Jesus, com a traducção
allemã, também no mesmo género da Sàmmtliche Origi-
nalgedichte des Luis de Leon. O Dr. Storck confessa que
não existia na Allemanha uma edição completa das poe-
sias d'estes dois ardentes mysticos, cuja leitura, segundo
a opinião de Laboulaye é imperscindivel para quem quer
conhecer a Hespanha. A Sàmmtliche Gedichte des heiligen
Johannes vom Kreuze und der heiligen Theresia von Jesus,
em nada perderam do seu calor peninsular na versão alle-
mã. A lingua presta-se á expressão ingénua e primitiva
ARTE 293
dos sentimentos ; a expressão da emoção individual quasi
que se torna uma voz da humanidade. O Dr. Storck vol-
tou-se para a poesia portugueza, como da sua predilecção
decisiva ; de facto, ha na dicção portugueza um outro co-
lorido poético, talvez mais vago e indefinido do que na
phrase castelhana, sempre empathica e opulenta. Esta casti-
dade de linguagem seduziu-lhe a alma. Em 1869 publicou
com a coUaboração do Dr. Schlúter a primeira traducção
das lyricas de Camões, Sammlliche Idyllen des Luis de Ca-
moens. Mal pensava o sábio professor, que uma vez attra-
hido para a esphera de seducção do génio de Camões teria
de realisar a traducção integral de todas as suas obras!
Ainda quiz rcsistir-lhe, estudando e reunindo em um vo-
lume as poesias lyricas dos trovadores allemães, no Buch
der Lieder aus der Minnezeii, que publicou em 1872; mas,
em 1874 voltava a Camões, sendo então as canções traduzi-
das; em 1877 verteu as glosas e voltas, e diíTerentes sonetos.
O Dr. Storck estivera assentando a mão para a sua gran-
diosa e monumental empreza, o seu sonho querido: a tra-
ducção completa de toda a Obra de Camões; e carinhosa-
mente, com o mais delicado aííecto publicou para festejar
o Centenário de Camões em 10 de junho de 1880, os pri-
meiros dois volumes da Liiis de Catnoens, Sammíliche Ge-
dichíe. Zum ersten Male deutsch von... Contém o i.° vo-
lume Buch der Lieder und Briefe ; 02.° volume, Buch der
Sonnetie; 03° volume Buch der Elegien, Sesttnen, Oden
und Octaven, appareceu em 1881 ; 04." Buch der Canzo-
nen und Idyllen, veiu á luz em 1882; o 5.", contém Die
Lusiaden, em 1883; e o 6.° e ultimo volume comprehende
as Dramatische Dichíungen, publicado em 1885.
Ainda não dera o Dr. Storck por terminado o seu mo-
numento a Camões; faltava recompor o quadro da sua
vida, e em i8go deu a lume o grosso volume Luis de Ca-
mões Leben. Nebstgeschichtlichen, em 8." de 703 paginas.
2g4 ARTE
Este importante trabalho acaba de ser traduzido para por-
tuguez por D. Carolina M. de Vasconcellos, com annotações
importantes. Foi-me pedido para o apresentar ao suffragio
da Academia das Sciencias para ser impresso entre as suas
publicações. Com que orgulho tomaria eu essa iniciativa.
Lembrei que se tal o fizesse nunca o livro seria recebido
pela Academia ; aconteceria a esta proposta o que aconte-
ceu ás minhas outras propostas para a publicação de um
Boletim litterario, e para o meu estudo Sobre as yoo Car-
ias do Padre Bartholomeu do Quental, e para a publicação
das Memorias biographicas de José Agostinho de Macedo,
manuscripto inédito de Innocencio da Silva cedido pelos
seus herdeiros.
Assim, a proposta para a impressão da Vida de Camões
jfoi feita por quem não seria contradictado, e o governo
contribue amavelmente com dois contos de reis, para que
se eífectue esta homenagem á maior gloria de Portugal. O
Dr. Storck é sócio correspondente estrangeiro da Acade-
mia real das Sciencias de Lisboa; tenho eu o orgulho le-
gitimo ou desvanecimento de ter redigido o parecer sobre
a sua candidatura.
Os seus trabalhos alargam-se cada vez mais sobre a lit-
teratura portugueza; em 1887 publicou a traducção dos
Sonetos de Anthero de Quental, feita a pedido de D. Ca-
rolina Michaelis; ahi publicou a celebre carta em que An-
thero de Quental fez a sua autobiographia (de pag. 11 a
36). O texto original d'esta Carta veiu por empréstimo a
Portugal e foi publicado no jornal A Provinda, então de
Oliveira Martins, e está incorporada nos Raios de exttncta
lu:^. Os Sonetos de Anthero lucraram immensamente na
traducção allemã ; a lingua da abstração philosophica e
das primitivas paixões da humanidade deu á emoção pes-
soal e doentia de Anthero a importância de um estado da
consciência humana, Póde-se dizer que esta traducção foi
ARTE ^9$
o maior consolo que a alma atormentada de Anthero de
Quental encontrou n'este mundo.
A velha poesia trabadoresca portugueza também attra-
hia a sympathia do Dr. Storck, que publicou uma pequena
mas importante amostra dos nossos Cancioneiros, em um
volume de 124 paginas Hundert alportugiesische Lieder,
que bem merece andar junto do pequeno estudo histórico
de Frederic Diez. E o que realisara para os antigos trova-
dores portuguezes, em 1892 o fez também para os moder-
nos lyricos portuguezes e brazileiros no Aus Portugal und
Brasilien (12 50-1890) Ausyewàhlie Gedichie, Ha neste li-
vro a serie chronologica das escholas poéticas e dos seus
principaes representantes, começando pelos cantos popu-
lares, e vindo a abranger os mais recentes contemporâneos.
É um livro consolador, que terá com certeza deixado na
alma d'esses novos talentos mais ateiado o fogo sagrado,
por verem que assim de longe são universalisados. Tive-
mos lusitanophilos distinctissimos, como Adamson em In-
glaterra, Veggesi Ruscala na Itália, e Ferdinand Denis em
Paris; mas o Dr. Storck leva mais longe a sua dedicação,
e por ventura ao seu exemplo é que surgem esses novos
lusitanophilos Dr. Gôran Bjôrckman na Suécia, Edgar
Prestage em Inglaterra e Brinn'Gaubast em França. Pouco
ou nada tenho dito da parte pessoal do Dr. Storck; con-
signarei aqui que nasceu em Letmathe em 5 de julho de
1829, e que a sua existência se passou inteiramente consa-
grada ao magistério, á littcratura e á familia. \\n\ Portugal
teria talvez sido esterilisado pela politica terrível que levou
este paiz á ruina ; e se não uivasse com os lobos faziam-lhe
cerco e íechavam-lhc todo o accesso devido á superioridade
mental. A obra do Dr. Storck ainda não está acabada;
falta coroal-a com um bom manual de Historia da Littera-
tura portugueza, que vá occupar o logar que a de Bouter-
wek preencheu desde os fins do século passado.
2ç6 ARTE
Como a nação portugueza ainda não pagou a este sábio
a divida de honra que lhe compete, por que para maior
vergonha os nossos ministros mais ávidos do poder são os
mais analphabetos, votemos-lhe toda a sympathia do nosso
coração, porque é quanto temos para dar-lhe.
Theophilo Braga.
L'INSEXUELLE
L'automne est jumeau,
L'automne est double;
Cuivre et chalumeau,
II charme et trouble.
Topaze et béryl,
II se gemine;
Tout d'abord viril,
II seffcmine.
L'automne est sanglant,
L'automne est rousse ;
L'automne est troublant,
L'automne est douce.
L'un a la rougeur,
L'une est neigeuse ;
L'autre étant vengeur,
L'autre est songeuse.
ARTE «97
II cesse, odieux !
Elle s'achève. . .
II est plein d'adicux,
Elle de rêves.
II est tout accent,
Elle, tous charmes ;
II pleure du sang,
Elle, des larmes.
Les boules du gui,
Pleines de merles,
Semblent des nids qui
Pleurent des perles.
«Les jours révolus
Vont-ils renaitre?. . .
II dit : «Jamais plus!»
— Elle: «Peut-être!»
«Des songes ailés
Et de Tétoile,
S'ils sont envolés,
Quelle se voile,
Que restera-t-il,
Dans Tâme grave ;
Quoi de bien subtil.
De bien suave?
298
ARTE
Des bonheurs finis
Qu'est-ce qui tombei
Elle court aux nids,
Lui, sur la tombe.
Elle dans les fleurs,
Lui, dans les brumes,
Trouvent Tun, des pleurs ;
L'autre, des plumes.
Je vous aime et crains,
Trouble, accalmic,
Automnes chagrins,
Automne amie !
CoMTE R. DE MONTESQUIOU-FEZENSAC.
ARTE 299
MENENDEZ PELAYO
Uno de los hombres más portentosos que han ilustrado
los siglos y recordará siempre con orguUo la historia de
la ciência, es el publicista espanol que hoy Uena el mundo
con su fama. El ingenio más que humano de aquel otro
nuestro compatrício Fernando de Córdoba, cuya erudición,
inexplicable en sus veinte anos de edad, atribuyóse á ope-
ración diabólica por los doctores parisienses tiene un di-
gno rival en Menéndez Pelayo, quien, como en ocasión
solemne dijo el ilustre académico F'ernandez Querra y
Orbe, de haber vivido en otros siglos, creerían que tenía
hecho pacto con el demónio.
Professor en la Universidad Central á los veintidos anos,
Académico de la Lengua á los veinticuatro, y de la de His-
toria dos anos más tarde, desde entonces su nombre brilla
con fulgores extraordinários entre los más conspícuos sá-
bios espanoles y va unido á todos los grandes trabajos de
erudición, hasta el punto de que podría decir, imitando la
frase de Luis XIV, la Academia soy yo.
Puso en él la naturaleza dotes literárias senaladisimas
que repartidas en el mismo grado entre muchos hombres
bastarían para hacerlos inmortales; pêro, singularmente,
maravilla la felicidad de su memoria, verdadero milagro,
en frase dei P. Tirso López, para la cual, según Sucona,
es lo mismo leer que aprender.
Incansable en el trabajo, investigador de los más curio-
sos archivos europeos, y dueno de una selectíssima biblio-
teca, para atesorar inextinguible coudal de erudición varia
y peregrina los favores de la fortuna no menos que la in-
tuición de su génio y las ensenanzas de la experiência han
guiado sus pasos cn el oscuro camino de la disquisición
300 ARTE
literária permitiéndole extraer oro finísimo de noticias im-
portantes allí donde rebuscadores menos felices habían
hollado tan solo la escoria enojosa de insignificantes por-
menores.
Conoce á fondo los principales idiomas vivos y muertos,
y las traducciones que ha hecho de no poços de sus clá-
sicos, le acreditan de filólogo perspicaz, observador y sa-
gacísimo.
Los artículos y estúdios que ha insertado en periódicos
y revistas; los prólogos y notas con que ha enriquecido ó
explicado multitud de libros de autores modernos y anti-
guos ; los discursos que pronuncio en las Câmaras nacio-
nales, en los Congressos Católicos y en otras ocasiones;
y los trabajos suyos que van ai frente de ediciones costea-
das por Academias, como la de las obras de Lope y la An-
tologia de poetas americanos, si se colleccionaran, ocupa-
rian muchos interessantisimos volúmenes.
Solamente su Horácio en Espana, gallarda é inaprecia-
ble muestra de lo que, si Dios para gloria de nuestra lite-
ratura le conserva algunos anos la vida, habrá de ser su
proyectada Biblioteca de tradiiclores espanoles, bastaria para
hacerle figurar en primera línea entre los eruditos euro-
peos.
Cuando aun era un nino, su controvérsia sobre el valor
científico de la doctrina tomista y su libro La ciência es-
panola llamaron poderosamente la atención dei público y
le captaron con justicia universal admiracion. Allí, si-
guiendo las inspiraciones dei inolvidable Laverde, planteó
ya la tesis cuyo desarroUo ha sido la constante y fecunda
tarea de su laboriosa vida, y los más preocupados no pu-
dieron menos de ver desde entonces que Espana en punto
á glorias artísticas no tiene por qué envidiar á nación al-
guna ; que muchos de los adelantos con que otras se en-
vanecen de aqui fueron imitados ó cogidos ; y que única-
ARTE 301
mente de la ignorância ó de la malevolencia puede ser
obra el general descrédito en que han caido y son mira-
das, por los sábios ultrapirenaicos algunas épocas de nues-
tra historia cientifica no tan escasas de méritos, que no
sea dable parangonarlas sin desventaja con el estado de la
ciência en el extranjero por aquellos mismos siglos.
Aun La Historia de los heterodoxos espaholes, que saca
à pública vergtienza los extravios intelectuales y aberra-
ciones sectárias que ha presenciado nuestra nación, cede
en gloria y en honor de esta, por cuanto pone de mani-
fiesto que es aqui planta exótica imposible de aclimatar la
herejía; y que entre los alucinados que se han dejado ob-
cecar por las falsas brillanteces de sofismas extranjeros son
contadisimos aquellos en cuya frente la llama dei génio
resplandecia con sus intensos fulgores. Compuesta la vo-
luminosa obra en los albores de la juventud, no es cosa
posible de explicar por quê arte logro Menendez poner à
contribución tan gran número de libros, desempolvar tan-
tos códices y revolver tanto desconocido legajo, para ad-
vertir en sus menores detallcs todos los incidentes de la
larga lucha que la verdad y el error sostuvieron en nues-
tra pátria.
Pêro, por no citar otros de sus libros, el que ha puesto
á mayor altura su reputación, es La Historia de las ideas
estéticas, monumento immortal consagrado ai honor de las
letras espaiíolas, y demonstración evidente, cual ninguna
mas, dei génio artístico, creador y fecundo, de nuestra
raza.
Como los constructores de nuestras incomparables cate-
drales mediévicas, como aquellos guerreros hazanosos que
trazaron con la punta de su victoriosa espada el maravil-
loso poema de la reconquista sin cuidarse de eternisar su
fama transmitiendo el nombre á las futuras generaciones,
quedaron cn el olvido los de muchos de nuestros prosistas
302 ARTE
y poetas antíguos, y aun fueron, con el andar dei tiempo,
tenidas en poço sus venerandas creaciones, atentos como
estaban sus compatriotas á extender el território en que
no habia de ponerse el sol, y sin manos para cosechar los
nuevos laureies de que se cubría el suelo feracísimo de la
hispana literatura: Menendez Pelayo ha venido á descom-
brar las ruínas acumuladas por el trascurso de las edades,
descubriendo entre ellas inestimables joyas, catalogando
mil olvidadas riquezas, y quilatando el valor de nuestro
património literário, para dar un solemne mentis á los
que decían roto en algunas épocas el áureo hilo de nues-
tra tradición científica, y faltas de originalidad y de vida
las producciones de nuestros ingenios.
Solo dos classes de hombres están à salvo de los apa-
sionamientos malévolos de la ajena critica: los que no se
se elevan una pulgada dei vulgo, y los que subieron ya á
las más eminentes alturas de la fama. Hubo quien dijo ai
entrar cn la Academia Espanola Menendez Pelayo, que la
estructura de sus versos era más artificiosa que inspirada;
que, y es argumento de que en casos semejantes echa ma-
nola envidia, no estaba en proporción con su asombrosa
retentiva el talento; y que su erudiciòn era más de admi-
rar que su crítica, en la que se veían los arboles, pêro no
el bosque. Hoy su nombre está rodeado de tan brillante
auréola de gloria que nadie se atreve á repetir semejantes
acusaciones.
D. Antolín LOPEZ PELAEZ.
ARTE 303
SAGRAMOR
{Fragment de la version française)
Sur le visage de Sagramor coulent
des larmes brillantes. Tout à coup,
voici que Ton entend un murmure de
Voix qui s'approchent,
Première Voix
Toi qui t'en vas pleurant, Voyageur douloureux,
Pourquoi donc est-ce que tu pleures?
Viens avec moi ; tes heures
Chanteront des chants heureux.
Viens sans tarder : je suis TAmour.
A tes désirs je veux donncr des ailes ;
Sur des lèvres en fleur et telles
Que des coupes tu boiras des baisers de velours,
Sagramor
Des baisers?
Les baisers, vertiges insensés,
Empoisonnent ceux qu'ils touchent;
lis effeuillent des roses sur les bouches ;
Mais ils ouvrent des plaies au fond des coeurs blessés.
Seconde Voix
Voici de Tor, des monceaux d'or ;
Prends et retiens tes plcurs;
Avec les ducats de ce trésor,
Tu auras des palais, des joyaux et des fleursl
Regarde ; vois
Comme cet or est roux et reluit sous mes doígts.
304 ARTE
Sagramor
De Tor! Et pourquoi fairer
On ne vend pas de bonheur sur la terre.
Troisième Voix
Pourquoi laisser ton coeur envahl de nuages
Exhaler son chagrin, sur un mode si noir?
' Partons; nous ferons de jolis voyages...
Sagramor
Le monde cst si petlt — je n'ai plus rien á voir.
QUATRIÈME VOIX
Génie aimable et fait pour plaire
Du radieux pays solaire,
Je suis la Gloire : tu serás
Le plus grand poete du monde.
Sagramor
Le monde, dit-on, linira.
ClNQUlÈME Voix
Tu serás un savant ; ma demeure profonde
Tout entière à tes yeux bientôt s'éclairera.
Sagramor
Si j'eusse gardé Tignorance,
Jamais je n'eusse été frappé par la souífrance.
ARTE 30$
SlXIÈME VOIX
Je suis la Mort, la conquérante austòre,
Mère du secret, mère du mystère.
Sagramor
Oh ! nc m'cmporte pas. Tu in'effrayes. ^'a-t-en !
Septième Voix
Si tu crains la Mort, moi je suis la Vie :
Je te donncrai dix fois cent ans !
Sagramor
De désillusions mon úme est assouvie,
Et c'est assez souffert ccttc douleur barbare !
De nombreuses Voix
Demande les plaisirs Ics plus doux, les plus rares;
Etre étoilc, êtrc rei ; tout ce que tu voudras ;
Parle, réponds, declare !
Sagramor
Je ne sais pas. . . Je ne sais pas. . .
(Traduit du fortugais par Philéas Lebesgue).
Eugénio DE CASTRO.
30^ ARTE
EVOLUÇÃO DA
NOVA LITTERATURA AUSTRÍACA
A «Litteratura austríaca» ainda não teve o seu chro-
nista. Também, nem foi necessário, nem mesmo possivel
escrever-lhe a historia ha mais tempo.
A população da Austria-Hungria compõe-se de diversos
povos, que têm cada um o seu idioma e a sua litteratura
própria, á parte, inteiramente independente das outras
em quanto mantém o seu caracter nacional.
Os Polacos, como os Tchèques, subordinam-se á grande
familia Slava. Os Húngaros mantêm o culto apaixonado da
sua nacionalidade e, n'uma reserva absoluta, têm resistido
até hoje a todas as influencias dos seus visinhos, a quem
somente os ligam as leis do Estado.
Por isso è que nem mesmo nos referimos a elles no ar-
tigo que segue.
Finalmente, os AUemães, herdeiros da mais antiga ci-
vilisação, entre os Austriacos, ligam-se, pelas relações na-
turaes, com os habitantes do império d'Allemanha. Con-
servam as mesmas tradições, que datam de vários séculos.
Comprehende-se, pois, que as manifestações litterarias
d'estes povos, reunidos pelos acasos políticos, não podes-
sem logo apresentar um caracter commum, e que durante
muito tempo não tivesse havido uma litteratura inteira-
mente, propriamente austríaca, nem uma historia colle-
ctiva d'esta litteratura.
Nos últimos tempos, porém, ha uns dez annos para cá,
as coisas mudaram. A principio, a transformação foi vaga
e incomprehendida, apenas notada. Só hoje, attentando
retrospectivamente n'esta étape da evolução litteraria é que
ARTE ^07
se apreciam estes symptomas, e que se consegue indicar a
sua verdadeira significação.
Foram os Tchèques, na Bohemia, os que mais cedo e
mais energicamente começaram a emancipar-se. Foram
elles, entre os austríacos do nosso tempo, os primeiros a
apontar abertamente como caduca a phase restricta duma
litteratura puramente nacional — slava, pela sua parte — ;
e foram elles os que primeiro imprimiram á sua litteratura
um tiovo caracter, mais do .jitc cxclusivamenlc nacional, nas-
cido da sua particular situação geographica e politica. E
assim, inconscientemente, e sem uma intenção clara, lan-
çaram a base duma litteratura moderna, especialmente
aiistriaca.
Talvez os vossos leitores me acompanhem com interesse
ao citar-lhes alguns factos a confirmar esta minha affirma-
ção imprevista.
Como uma ilha rochosa, o dominio do idioma Icheco-
slavo estende-se adiante das provincias allemãs da Áustria,
e separa-as da vasta planície da Europa central allemã.
Esta situação particularmente circumscripta não podia
deixar de vir a ter influencia sobre a cultura intellectual
dos habitantes. Separados dos seus irmãos Slavos a occi-
dente, os Tchèques encontraram-se envolvidos por outra
nação. Tanto ao norte, na margem do l'3lba, como ao sul,
na margem do Danúbio, a população é allemã, e nas pró-
prias províncias bohemias por toda a parte estão colónias
allemãs.
Os Tchèques viam-se, pois, forçados a entrincheírar-se,
a levantar defezas para proteger o seu idioma próprio con-
tra o poderoso affluxo das influencias extrangeiras. Ora,
o mais seguro baluarte è uma litteratura nacional.
Os Tchèques tiveram de fazer a experiência mais d uma
vez, mas nunca, talvez, tão abertamente como no meado
deste século. Foi no momento em que os allemàes, como
3o8 ARTE
partido politico, obtiveram a supremacia, e em que o pe-
rigo d'uma germanisação se tornou imminente. Compre-
hende-se que os Tchèques lhe devessem ter opposto uma
íorte resistência.
Os panslavistas e a sua litteratura não transpunham
os limites do nacionalismo, d'um nacionalismo estreito,
ingénuo, quasi primitivo.
Mas, pelo anno de 1870, surgiu uma nova geração, que
julgou antiquada e supérflua uma litteratura nacional, e
que deu a estas manifestações litterarias um novo caracter
cosmopolita.
O mais notável entre os d'essa geração é Jaroslaw Ir-
chlicky. Com elle penetraram na litteratura tchèque in-
fluencias francezas e allemãs.
Tornou conhecidos os francezes, desde Victor Hugo, de
quem foi o discípulo, até Verlaine ; e foram lidos também
os contemporâneos allemães. Foi elle o creador da língua
poética dos Tchèques. Foi o fundador desta espécie de
poesia que leva ao desenvolvimento viriuose da forma,
porque é de facto poesia de epigones, isto é : uma poesia
que dá apenas satisfações estheticas mas a que falta, ape-
sar de todo o seu esplendor de forma, aquillo que cada
renascença da arte tem o dever de reconquistar de novo:
uma necessidade interior e substancial.
Irchlicky firmou, pois, a poesia tchèque com um traço
característico, que a fez sobrèsahir vivamente do fundo
monótono da litteratura strictamente nacional, mas que
não foi, ainda assim, bastante forte pra dar-lhe um cunho
moderno, nem mesmo característico bastante para a tor-
nar especialmente austríaca. Isto estava reservado para
um homem da geração seguinte, por 1 886-1 888.
Este homem era J. J. Machar. Machar marca o retrocesso
do cosmopolitismo e do formalismo indifferente. Debutou
com um livro — Confiteor — dum vigor e dum caracter não
ARTE 109
visto ha muito, d'iima acidez quasi Strindbergianna. Era
um homem que tinha alguma coisa a dizer, impellido por
uma necessidade interior, por uma verdadeira necessidade,
como á primeira vista se descobria logo. Ora, sempre que
alguém tem alguma coisa de pessoal a dizer emprega ex-
pressões próprias e novas, e como Machar influiu forte e
subitamente na sua geração, impo^ logo a sua forma á sua
escola.
D'este modo, pois, a litteratura tchèquc modernisou-se
ha uns dez annos. Mas não só se modernisou, como tam-
bém se tornou especialmente austriaca. Porque o que con-
stituía a nova tónica psychologica d'esta epocha litteraria,
não era a disposição despirito d'um individuo, como por
exemplo Machar. Não. Kra a disposição de espirito com-
mum a todos os Tchèques na Áustria, criada por uma serie
de circumstancias politicas, sociaes e culturaes, mas que
somente se tornara pela primeira vez consciente em Machar.
Porque se tinha dado uma grande transformação politica e
social na Áustria, desde o tempo em que Irchlicky domi-
nara. O indolente cosmopolitismo conciliador cedera o lo-
gar a um chauvinismo encarniçado e cioso. De novo se
travaram combates pelo idioma nacional; havia ameaças
de luctas constitucionaes, até que, em 1893, F^raga, a ca-
pital da provincia de Bohemia, foi posta em estado de sitio
pelo governo. De novo a litteratura foi a expressão, e me-
smo a precursora d'um movimento geral, meio politico,
meio cultural.
De novo se via reduzida a ser nacional, mas num sentido
bem diverso do antigo sentido doutrora. Agora tratava-
se dum nacionalismo consciente, voluntário, revolucioná-
rio, em que vibrava uma nota viril, meio pessimista.
E este o traço caracteristico da nova geração Tchèque e
da sua litteratura: é moderna porque experiências novas e
intensivas a forçaram a forjar uma linguagem nova e ia-
3 IO ARTE
tensa; é especialmenic aiislriaca, porque estas experiências
são, pela maior parte, de natureza politica, e os obrigam
a tomar posição — realmente mais hostil do que amigável
— em frente d'uma pátria de que mal davam fé no tempo
do primitivo romantismo nacional.
Machar é disto a mais viva prova. Publicou ha alguns
annos um volume de poesia politica — aTristium Vindo-
bona» — que por muito tempo ainda será o exemplo mais
efíicaz da renascença da litteratura especialmente austriaca.
Era durante as primeiras semanas do estado de sitio de
Praga. O poeta envia de Vienna, onde habita, para a Bo-
hemia, as suas elegias.
Começa a conhecer a capital allemã da Áustria, o seu
movimento intellectual, todo o seu encanto poético, e a
habituar-se-lhe ; e no entanto desejaria libertar a sua pátria
daquella influencia. E este — não só pelo assumpto, mas
também pela forma e pelo tom — o caracter especialmente
austriaco d'essa poesia. Vejamos, por exemplo, a metá-
phora conhecida no Tristium Vindobona. O poeta está so-
bre o cimo do Hahlenberg; aos seus pés estende-se, como
uma cortezã voluptuosa n'um leito opulento, Vienna, a
bella e risonha cidade á beira do Danúbio, e, por detraz
d'ella, ao norte, a sua pátria, a Bohemia.
E elle pergunta: «meu paiz, que tens tu de commum
no presente como no passado com o destino desta mulher
calma e indifferente, e com a sua belleza indolente e volu-
ptuosa?»
E desta percepção nasce uma grandiosa visão bíblica, a
da seductora Dalila e de Sansão, o gigante enleado:
«E depois de annos de humilhação, de supplicas, de ora-
ções angustiosas, veio o dia da vingança. Cresceu a juba ao
leão, e desesperado reconheceu todos os seus peccados des-
oladores».
E este magnifico trecho de symbolismo politico termina
ARTE ?ii
como na Bíblia: Sansào abala os muros da casa e fica en-
terrado nos escombros. Como elle penetrou profundamente
o segredo poético de Vicnna, e com que mordacidade e vi-
vacidade mantém o seu tom independente e audacioso!
E realmente Machar e são os seus discípulos, conhecidos
por mais d'uma revista litteraria, que constituem uma das
fontes principaes da nossa Nova Ittteraiura austríaca.
(Continua).
Alfred GOLD.
SAGRAMOR
AD Eugénio DE CASTRO
Vivea beato nen'agreste pacc
ringenuo Sagramor;
una rcgina, Dalila procace
allettò íl bei pastor.
Diventato un brillante cavaliere,
volta a volta ei provò
le gioie delTamorc c dei piaccre,
e quanto altro cerco.
313 ARTE
Disilluso... accorato, in pria alia Fede,
poscia alia Scienza volse,
alia Natura in braccio ancor si diede
e alia Morte. . . Nol colse.
Vedovo alfin d'ogni speranza, intriso
ncir amaro suo pianto,
invoco solo di Cecília il riso,
essse aveva amato tanto. . •
Passano a lui davanti in lunga schiera
i fantasma gloriosi,
di quei che ebbero in vita tutta un êra
di gaudii voluttuosi. . .
Ma Sagramor, cui neppur piú mille anni
di vita nova alletta,
stanco dei riprovati disinganni,
nuUa, piú nulla aspctta. . .
E a chi gli chiede se piaceri ei vuole,
risponde sol : «Non so. . .»
Sono Tultime deboli parole:
«Non so, non so, non so».
DoTT. F. ACCINELLI.
ARTE 1«1
ABSCIIIED (#)
Von Abendgoldglut ubergossen,
Zogst du hinaus ins fcrnc l.and.
Ich stand, vom Schatten ticf umflossen,
Und schaute dir nach, unverwandt.
Wie zauberklar des Sees Wogen !
Die Luft wie rein, und traumeslind !
Die Scgel, farbigen Wimpel flogen
Geschwellt von sanftem, giinstigem Wind !
Ich stand. Ich schaute lange, schaute !
Mein BHck in Thrânen heiss, ertrank !
Fern iiberm See wie Wetter braute.
Dein Schifilein schwand ! — Die Sonne sank !
L. RAFAEL.
(*) Traduction par Louis-Pilate de Brinn'Gaubast :
DÉPART
Tout irradie des feux dores du soir, — Tu t'cn aliais là-bas, tu teu aliais bien loin. — Je
restais, tout environnée d'ombre profonde, — Et mes yeux, fixement, te regardaient partir.
Quelle prestigieuse clarté sur les vagues de Ia mer! — Quelle pureté, quelle douceur
de rève en Tatmosplière ! — Flammes de couleur flottant au veiit, les voiles volaient, — Gon-
flées d'un doux souffle propice !
Je restais lá. Longtemps, longuemeiít, je regardai 1 — Mon regard se noya dans mes
larmes brúlaiites I — An loiíitain, sur la mer, groudait un vague orage. — Ton uavire avait
disparu 1 . . . Lc soleil s'était abimé I
3 1 4 ARTE
LE DERNIER REVÊ
De la tour close, mon refuge dernier, — tandis que les
rumeurs battent le palais ancestral, — par Togive grillée
de bronze, je regarde sous Tagonie du jour Ia ville aux
mille flèches, aux édifices bleus, aux ares triomphaux, et
lointainement les collines dentelées de brume. Le soir cal-
me apporte le sllence souhaité. Puis, autour de moi, je
vois les murailles luisantes, les murallles uniformes, et je
songe, prisonnier ainsi,7-moi le Conquérant glorieux,
TEmpereur splendide; je songe. . . Mes Rêves, comme des
pélerins, aux patries sacrées, s'en retournent vers les heu-
res lointaines, vers les heures denthousiasmes naífs. Je
me souviens des récits de chevauchées, de batailles, dont
sémerveillait mon enfance: alors, j'entendis sur des pavês
sanglants, des galops de betes fabuleuses; Je voyaisau mi-
lieu des fumées, des dcesses tresser des guirlandes d'azur. . .
Je savais que mes domaines, bientôt, toucheraient les ho-
rizons aperçus, et que mon seul vouloir triompherait des
peuples. Des soldats aux armures sonnantes m'environ-
naient comme des gardiens fidèles; je jouais avec les ar-
mes aux clairs reflets; J'étais vôtu d'étoíres à fleurs d'ar-
gent et des feuilles dor, en signe de domination , se nouaient
sur nies bras.
Je conserve encore le souvenir d'un soir de miracle, d'un
ideal soir nuancé de lune — sur les terrasses de marbre.
Une voix me parla comme parlent les ètres de mystère, et
cette voix avait des douceurs ignorées. Des main m effleu-
raient comme des palmes, des mains petites aux doigts
cerclés d anneaux ou s'enchássaient des pierres, et des yeux
ARTE 315
de ciei m'invitaient à des bonheurs de foyer familial. Lon-
gtemps, je demeurai lesclave de cette voix triste — et, les
étoiles mortes, le matin blond parut. Des cliquetis dépées
emplissaient le palais, et je dédaignai la vision.
Je revois les plaines ou se ruaient les armées, dans la
poussière empourprée, les bannières victorieuses déployées
— et mes haltes en des hameaux proteges de feulUages.
Je dormais, lasse, sous le toit du rustre, visite de son-
ges héroíques, et les pipeaux des bergers m'éveillaient à
Taube.
Des acclamations maccueillaient lors des retours; des
prêtres, dans les cathédrales, priaient, enorgueillis de
mes lauriers. On érigeait des ares, des colonnes, des
trophées, à tous les carrefours; des inscriptions disaient
mes vertus.
Alors, Je ne sais pas. Une houle de peuple s'est épan-
due par la ville, grosse de menaces: la revolte croit ; la
plebe viole le palais, et seul à prcsent, je demeure captif.
Les édifices sécroulent; loeuvre outragée des siècles, de-
vient la joie de la brute, et, misérablement, j'assistc à sa
joie. EUe triomphe enfín de la Beauté, car demain, rien
ne subsistera des jardins, des fontaines, des temples, rien
de Vutile inutile.
Jc vcux pourtant oublier; je veux clore mes yeux comme
aux soirs de bataillcs, ou jaspirais, en des villages perdus,
la fraicheur des paysages proches. Je veux revivre Theure
lointaine, retrouver la fugitive vision d'Autrefois. Oúsont
les doigts jolis, chargés de caresses?
J'évoque le soir miraculeux, pareil a ce soir ironique;
jccoute la plaintive voix, et le regret, en mol, surgit, aigu
comme un remords. Je vais mourlr, sans doute, et je se-
rai béni, de mourir auprès de Tlllusion, Je ne suis plus le
Conquérant, TEmpereur splendide — je suis Tçnfant de
Jadis, en Icxtasc dun Rève--.
ji6 ARTE
— Me résigner, donc?
Foule, heurte le portail de fer, allume lincendie aux
quatre coins du palais, puisque la meute ignoble de mes
valets dhier est avec toi; me voici: je suis lempereur
glorieux, délivré du dernier rêve enfantin, — je suis le
Conquérant magnifique — et tu tinclineras devant ma
Gloire. . .
Georges OUDINOT.
ONDE?... (#)
A Louis-PiLATE DE BRINN'GAUBAST
Jardins vejo onde, á sombra d'olmos velhos,
Velhos de curva edade
Murmuram em rosários de conselhos
Syllabas de Verdade.
(*) Traduction par Louis-Pilate de Brinn'Gaubast.
OÚ ? . . .
Des jardins iTi'apparaissent : à Tombre de vieux ormes, — Des vieux, courbés par Tâge,
Murmurent, en rcsaires de conseils, — Des syllabes de Vérité.
arte: i>t
Passam de brancas túnicas vestidos,
Sonhando despertados,
Poetas que, por todos entendidos.
Por todos são amados ;
Pois todos lá partilham, como o pão
Que entre si vão trocando,
A hóstia de luz que ás almas quietas vão
Seus hymnos ministrando.
Como estrophes tornadas neve pura
Vivem em sonhos quedos
As estatuas, erguidas na frescura
Dos hortos e vinhedos.
E louvam-lhes em coro a pureza
De seus dorsos e bustos
Magras virgens de pallida belleza
E mancebos robustos.
II passe, vêtus de blanches tuniques, — Songeant toiít éveillés, — Des poetes qui, com-
pris de tons, — Sont chers á tous ;
Car tous partagent, tous ceux de lá, comme le pain — Qu'ils vont échangeant, — L'hos-
tie de lumière qu'á leurs ames quietes — Otfrent les hymnes des poetes. . .
Comme des stroplies devenucs une neige immaculée, — En rimmobilité du songe vivent
— Les statues, dressées dans la fraicheur — Des jardins et des vignes.
£t des voix glorifient en ciiceur les lignes purés — De leurs épaules et de leurs bustcs,
— Des voix de maigres vierges à la beauté pàle — Et d'adolescents vi^oureux.
5i8 ARTE
Ha fraternaes banquetes, sob as arvores
E as húmidas latadas,
As musicas de fontes que, por mármores
Correm maravilhadas,
Emquanto, d'alvas rosas coroados,
Esveltos moços cantam.
Tangendo as harpas, cânticos sagrados
Que os corações levantam.
E os artistas, preciosas taças d'oiro
Serenamente erguendo,
Consagram, ao proval-o, o vinho loiro,
Que em roda vae correndo. . .
Elevam-se, entre bairros envolvidos
Em sombras d'oliveiras,
Torres brancas, vestidas de compridos
Mantos de trepadeiras.
II y a. fraterneis, des banquets sous les arbres — Et Ia moiteur des treilles, — Aux mu-
si>]iies de foiílaines d'eau \ ivc qui dans le marbre — Courent émerveillées,
Ce pendam que, le front couronné d'albes roses, — De sveltes jeunes gens cliantent, —
en jouant sur Ia harpe, des cantiques sacrés — Uont s'exaltent les cceurs :
Banquets oii les artistes, en de précieuses coupes d'or, — Levées avec sérénité, — Con-
sacrent, en le savourant, le vin blond — Qui tout k la ronde va circulant. . .
Et Ton voit, parmi des quartiers, qu'enveloppent — Des ombres d'oIiviers, — Se dres-
ser des blancheurs de toiírs, longuement vêtues — De manteaux de convolvulns.
ARTE
319
E tanta graça envolve a icrra santa
Que o meu olhar alcança,
E sobre que a minha alma se levanta
Batendo azas de espr'ança,
— Que até os rios, que beijam ao passar
A cândida cidade,
Como apóstolos santos vão pregar
Ao mar forte a bondade. . .
Coimbra, 5—6—95.
Manuel DA SILVA GAYO.
Et si grande flotte la grâce autour de la terie sainte — Ou mes regards atteignent, — De
cette terre oú mon ãme s'éleve — Aiiée d'espoir,
Si grande y Hotte la gràcc qu'il n'est pas iusqu'aux fleuves, qui, après y avoir baisé —
Le sol de ia candide cite, — N'aillent, comme de saints apôtres, prècher — À la mer, á la
puissante mer, la bonté. . .
9 .
Desenho de Noé Legrand
BOLETIM INTERNACIONAL
BRAZIL
BIBLIOGRAPHIA.
N
AGAS, por Sabino Baptista (Ceará, 1896). Pe-
queno volume de lyricas, onde, a par de algumas
indecisões de forma, surgem de quando em quan-
do versos musicaes e luminosos,
# Brtc-à-Brac, por Valentim Magalhães
(Laemmert e C." editores, Rio de Janeiro — S.
Paulo. I 896). Sob este titulo, que realmente pôde
abrigar o mais variado volume, publicou Valen-
tim Magalhães um curioso livro de 288 paginas, que se lê com o inte-
resse sempre despertado pela penna viva e lesta do notável escriptor
brazileiro. N'um curto prefacio define o próprio auctor o livro : «. . . é
um amontoado de curiosidades litterarias e objectos de arte escripta,
de todos os géneros, inclusive o único que Boileau condemnava, e em
todos os estylos, sem exceptuar o barroco.
«Junto a um conto commovido e singelo — um trecho de satyra mor-
daz c irreverente; em seguida a um grito de enthusiasmo — uma cari-
catura a traço largo *, depois de um surto amplo de fantasia caprichosa
— um quadro exacto c minucioso da vida social: — Bric-à-Brac». O
ARTE 331
auctor define bem a natureza do sou livro. O que não diz (mas dize-
mol-o nós) c que Brtc-à-Brac é escripto com verve, n'um nervoso c
quente movimento d'cssa lina penna do jornalista, que já todos conhe-
cíamos c admirávamos ; n'um rápido e caprichoso vòo d'essa fantasia
d'artista, que torna leves e attrahentes as affirmações do publicista e os
commentarios do crítico. Agradecemos o livro.
JORNAES E REVISTAS.
# Deveras interessante o ultimo numero (3.°) da Nova Revista, do
Rio de Janeiro. Collaboração escolhida. Versos de Xavier de Carvalho,
Alves de Faria e Franco Jatubá, c prosas de Arthur de Miranda, Oli-
veira Gomes, CoUatino Barroso, Adherbal de Carvalho e Clóvis Bevi-
láqua.
# No jornal A Noticia (Rio de Janeiro), de 25 de março, Valentim
de Magalhães publica um curioso folhetim, no qual se occupa com fino
critério do romance de Rodolpho Theophilo, Os Brilhantes, do livro de
contos Entre os nymphios e da novella Vida Galante, esta de Lindolpho
Gomes e aquelle de J. Marques de Carvalho, e (cm termos que muito
nos penhoram) da Arte.
FRANÇA
BIBLIOGRAPHIA.
* Chez Nous, par Achille MlUien (Paris, Alphonse Lemerre, édi-
teur. 1896) — Livro d'um poeta regionalista, Vwro documental, em que
ha o perfume do terroir, em que passam aspectos e figuras caracteristi-
cas, em que se ouvem cantigas de pastores, contos de serão, ruidos de
campos e lavouras. Tudo dado, porém, com uma consciência inteirado
assumpto c uma pessoal visão, o que faz com que, a par da frescura,
da vida sinceramente sentida e reproiYuzida, o livro seja mais do que
um simples reflexo das coisas. Dividc-se em três partes: Le long des
sentes nivernaises ; Airs de flute ; Lejoiír qiii tomh>:. As paisagens, os cos-
tumes, as lendas, os typos do Nivernais, tudo encontramos n'esse livro
feito com amor e carinho. Mas M. Achille Millien não se limita a dar-
nos aspectos e figuras, com um mero intuito de fazer arte pittoresca.
Sente o seu assumpto, e penetra na intimidade das coisas. A sua terra,
a bella natureza que o rodeia acorda-lhe paginas de sincero sentimento.
Clce[Nous é um livro sympathico, na melhor significação que pôde ter
esta palavra.
52Í ARTE
Entre os seus muitos trabalhos, cuja relação nos tomaria uma pa-
gina inteira, M. Achille Millien prepara um Parnase dii Dix-neuvième
siècle, onde são incluidos alguns poetas portuguezes.
* P elites Proses, par Georges Oudinot (Paris, Chamuel, éditeur,
i8g6). — Este delicioso voluminho foi prefaciado por L. P. de Brinn'
Gaubast. Esse prefacio, publicado no n.° 3 d'«Arte)), pag. 141, dá uma
verdadeira e justa impressão da frescura, e do encanto moço do volu-
me. Canta realmente uma primavera atravez das paginas de G. Oudi-
not. Mas uma primavera doce, de sonho esbatido em tons leitosos e
nuances de crepúsculo matinal. O que, no entanto, revela o escriptor
como um verdadeiro artista, é esse segredo de ser nítido e crystallino
ao traduzir-nos estados de vaga aspiração^ ao esboçar-nos aspectos fu-
gidios. Ha phrases e imagens em que se firma e condensa toda uma si-
tuação, em que vêem aflorar, desabrochar, vivas e frescas, as impressões
acordadas por uma visão intima, ou por um aspecto da natureza e da
vida.
* Le Pélerin du Silence, par Remy de Gourmont (edit. du Mercure
de France, Paris, 1896). — Este novo livro reúne uma serie de narra-
ções e de impressões, já publicadas, a maior parte, no Mercure de Fra?tce.
O livro comprehende : Phenissa — Hisloire tragique de la princesse Phe-
ntssa, expliquée en quatre épisodeSy sob a forma dramática ; Le Fantô-
me ; Le Chateau singulier ; Le livre des Litanies (Litanies de la Rose,
Fleurs de j adis, le Dit des arbres); Théâtre muet (La neige, Les bras le-
ves); e, finalmente, Le Péterin du silence.
Esta serie de titulos indica a natureza da Obra; define-a logo como
uma galeria de assumptos e episódios diversos. Mas atravez d'este como
d'outros livros seus, duas qualidades se nos revelam, que caracterisam
Remy de Gourmont : a tendência para o mysterio, e para o extranho,
complicada com a faculdade de achar significações e de criar symbolos
dos aspectos e das coisas exteriormente simples e mudas ; e a visão re-
quintada dos factos interiores, dos estados d'alma, dos mais fugidios
casos, traduzidos por vezes n'uma simples nuance d'expressão.
A sua lingua, ora viva e souple, ora coalhada de tintas e perfumes,
consegue dar esses agudos estados e impressões, e criar paginas de
còr exótica e longínqua, ou de tons vagos, lunarmente doces e reli-
giosos.
JORNAES E REVISTAS.
* L'Aube — revue artistique littéraire, mensuelle, internaiionale il'
lustrée {i.^'^^ année, n° i, avrll 189Ó. R. Blanche, 69, Paris). — Cheia
ARTE 333
de interesse e de caracter, L'Auhe, sob a direcção de M. P. Guédy, toma
logar entre a brava plêiade de revistas artisticas e litterarias, que têm
por fim uma fecunda communhão internacional da arte, uma mais in-
tima penetração entre as criações e o espirito dos diversos paizes c
povos.
Vindo com um tal intuito UAuhe representa para nós não só uma
bella publicação d'artc e de littcratura, notável pelo valor intrinseco do
que insere, mas ainda uma preciosa collaboração.
O i." numero contém, entre outras coisas: Mouvement litléraire en
Eurofe, de J. Saint-Cère ; L'Ile, de Bernard Lazare; Extrait de «Mor-
genrcelhe», de Friedrich Nietzche; Les yeux des enfants (vers), de Ro-
denbach ; L'0«i/'«e, de Jonas Lie; Mélancolte miisicale (vers), de P.
Guédy; UGÍtivre. de J. Jullien ; Notes d'Art, etc. Traz, hors texte, uma
illustração de Luce.
* L'Er»i/7ag'e (7. é'Tie année, n." 5, mai 1896, Paris) — Continua a
impôr-sc a corajosa revista de novos, na sua campanha contra a rotina,
e na producçâo de números successivamente interessantes e cheios. No
summario d'este numero encontramos, entre outros, os nomes.de: C,
Lemonnier (Le Héros ingénu); Jonas Lie (Hans de Sjôhõlm et lesorcier
finnois, traduit par G. Knopff); R. Bonyer (Une évolution dans Vart du
paysage); E. Ducoté (Circée, vers); Hassc (L'ãme philosophique de M,
Mceteilinch). Como de costume, iEnnitage insere uma vasta secção de
Chroniques, dando todo o movimento mensal da arte e da litteratura
em França, notas sobre theatros e exposições, noticias bibliographicas,
etc.
* Revue Encyclopédique Larousse. (6.' année, n." i 40, 9 mai i 8g6)
— Muito interessante este numero. Em seguida a um longo artigo il-
lustrado, de Lucicn Dcscaves, e intitulado Quelqucs aveugles (notas e
dados sobre a vida d'alguns cegos illustrcs, e sobre varias instituições
criadas em favor de cegos), a Revue Encyclopédique insere dois largos
artigos sobre a Hungria, que, com a sua extraordinária exposição, está
attrahindo a Budapcst curiosos e artistas de toda a Europa. O primeiro
artigo, assignado por J. Kont, Le millenaire de la Hongrie, traça ávida
histórica, politica e social dos Magyares durante os seus dez séculos.
O segundo artigo, do mesmo auctor, trata do Theatro Húngaro, da
obra de Kisfaludy, Katona, Szigligeti, Madách, Csiky, etc. Seguem-se
a estes artigos uma secção de sciencias physicas, e uma bibliogra-
phia.
* Uma nova revista franceza: La Province Nouvelle. Publica-se em
Auxerrc, e c dirigida por M. Laurent Savigny. Summario variado c
escolhido. As nossas saudações!
3
^V ARTE
HESPANHA
BIBLIOGRAPHIA.
* Acontecimientos literários, por Melchor de Palan (Fernando Fé,
Madrid). E uma interessante collecção de impressões e notas sobre os
principaes acontecimentos litterarios de Hespanha, no anno de 1895.
Para nós, portuguezes, que tão vergonhosamente ignoramos o movi-
mento litterario do paiz visinho, este livro tem o duplo valor de nos
pôr ao corrente do mesmo movimento e de nos deliciar como livro pri-
morosamente escripto. Alem de critico notável, Melchor de Palan é um
poeta muito distincto. O seu talento poético tem sido revelado em di-
versos volumes, entre os quaes podemos citar os seguintes : Cantares,
Nuevos Cantares e a traducção do celebre poema La Atlântida.
* Recuerdos de Galicia, por T. Vesteiro Torres (Andrés Martinez,
La Coruna). É este o primeiro volume das Obras posthumas de Ves-
teiro Torres, um poeta e prosador distincto que, ha annos, se suicidou
em Madrid. Este livro, composto de pequenos mas interessantes arti-
gos históricos e litterarios, é prefaciado por V. Novo y Garcia, que em
algumas paginas de commovida prosa conseguiu traçar um nitido e
sympathico perfil de Vesteiro Torres.
PEQUENAS NOTICIAS.
* Foi eleito sócio da Academia Hcspanhola o insigne novellista
Pereda.
* O illustre maestro hcspanhol Pedrell, acaba de descobrir duas
composições musicaes dos celebres organistas hespanhoes Clavijo e Pe-
raza, que floresceram no século XV.
* No próximo mez de julho deve ser distribuido o primeiro fascí-
culo d'uma nova publicação mensal intitulada Revista cientifica, lite-
rária y artística de Sevilla.
* Vae ser vendida brevemente cm Madrid a celebre galeria dos du-
ques de Ossuna. No catálogo figuram, entre outros, os nomes de Van
Dyck, Rubens, Ribera, Sanchcz Cocllo, Pantoj i de la (>ruz, Goya,
Álonso Cano e Canova.
ULTIMAS PUBLICAÇÕES.
F. Antich è Izaguirre: Nerviosas (F. Fé, Madrid); J. de Burgos:
Cuentos, chascarillos y cantares (F. Bertran, Barcelona) ; J. Codina
ARTE f*i
Umbert: Versos (Susany & C.*); Emilia Pardo Bazan : Vida contem'
foranea (Lopez, Barccllona); A. Reycs : Desde el Surco (Madrid); A.
Solance: Poesias y artículos (Valdepenas).
PORTUGAL
LE PORTUGAL X l'ÉTRANGER.
# Belkiss regina di Saba.
Si chiamava próprio cosi, la piccola e misteriosa regina africana che
si mosse per lunghissimo cammino, sino alia cittá di Sionne, in Giu-
dea, per interrogare il grande Salomone ? Tutto ò vago, incerto, flut-
tuante intorno a questa seduttrice deirantichità : e Tincertezza aumenta
il suo fascino, che Gustavo Flaubert ha cosi potentemente c vezzosa-
mente reso nella Tenta^^ione di Sant' António. Forse si chiamava Nikaule.
Chi sa! il poeta Eugénio de Castro, valoroso letterato portoghese, gio-
vane molto e-ricco di un'anima piena di poesia e di gusto, dioe che si
chiamava Belkiss: e ha fatto suUa bizzarra figura di questa innamorata
di Salomone un dramma che c anche un poema, un dramma che è stato
squisitamente tradotto dal portoghese in italiano da Vittorio Pica. Che
leggiadrissimo libro è mai questo! La figura delia regina di Saba vi
acquista tale carattere di tenerezza passionale e di debolezza profonda
ella c cosi umana e anche cosi icratica, è cosi bizzarramente arcaica e
cosi confinante con la malata anima muliebrc moderna, che il piccolo
libro edito cosi elegantemente dai fratelli Treves, de Milano, vi resta
schiuso fra le mani, mentre la vostr'anima sogna! II de Castro ha dato
ali'arte e alla poesia una creatura degna di tutte le simpatie, avvolta nei
veli delia fatalità che colpiscc tutti gli esseri gcntili e predestinati, ap-
parente e sparenle, bclla, strana, amorosa, profumata, audace e paurosa,
vinta dalTamore, cioc vinla dal suo destino. Che leggiadra e suggestiva
figura è questa Belkiss. dovuta alTingegno ferace e aristocrático dei de
Castro, giun a sino a noi, per Topera di un giovane di talento fine e
lortc, di un giovane che ha un gusto elettissimo, cioè di Vittorio Pica !
Impossibile di Icggerc in quella pagina la istoria di Belkiss, scnza in-
nammorarsi di questa cara c misteriosa donna — il mistero, è la sua
veste — , senza provarc un vivace senso di ammirazione per il suo poeta
e una grande gratitudine per il traduttore. II quale ha fatto, certamente,
molto maggiore opera che di tradu/ione: cgli ha intuito e reso con
mente di artista Ia creazione dei de Castro, dando alia raflinatezza
poética, alia eleganza, alia nobiltà delTautore portoghese una interpre-
3 26 ARTE
tazioneegualmenteraffinata, elegante e nobile. Tuttociòvuol dire, anche,
che Belkiss dovrebbe piacere molto alie donne intellettuali, a quelle che
amano fantasticare con un libro fra le mani. . . e amano posare il piccolo
e grazioso volume fra i íiori, i piccoli Saxe e gli hoggetti inglesi dei loro
salotto. — Matilde Serás (// Matino, Napoli).
# Belkiss, regina di Saba,
Tra le ultime publicazioni dei Treves vi è questo volume di Eugénio
de Castro, un giovane e fantasioso poeta portoghese, che Vittorio Pica
fa conoscere ai lettori italiani appunto con la traduzione di Belkiss, re-
gina di Saba, un dramma a colori smaglianti, in cui Tautore versa ima-
gini a piene mani, ondate liriche senza fine.
II Pica ha tradotto con infinito amore questo poemetto drammatico,
e rha fatto precedere da un interessante cenno suiraristocratico giovane
poeta. (Corriere di Napoli).
N." 7 — MAIO DE 1896
COIMBRA — IMrRf:NgA DA UN(VERSIDADB
LES DÉFENSEURS DE LA BEAUTÈ
ANATOLE FRANGE
A tout seigneur tout honneur.
Aux longs soirs d'automne, la lampe tôt venue alors
que la pluie tombe implacable et lente, j'ai maintes fois
savouré la douce tiòdeur du home en reposant mes yeux
sur une délicieuse survivante de Tanagra : Ia divine «épave»
ravive le contraste. Cest une impression pareille, sensa-
tion intellectuelle par excellence, quun jeune homme mo-
338 ARTE
derne pcut ressentir en rouvrant un livre d Anatole France.
11 semble aussitòt que la figurine se ranime et que la lan-
gue française, appelée déjà par Brunetto Latini, maitre
de Dante, la parleure la f>lus delilable, épanche harmo-
nieusement la source rajeunie d une pensée antique en
murmurant sur ses lèvres.
Ah! comme je voudrais pouvoir rapporter fidèlement
ses paroles et vous tracer le portrait oral quelle me con-
fie de notre philosophe-artiste! Je ne puis que vous trans-
mettre quelques cmotions éparses que sa contemplation
me suggère. La voilà qui rcvit, la petite Galatce magique
aux nuances palies, quittant la bibliothèque poudreuse
qu'illuminait son blanc sourire; son antique séduction est
proche parente de nos ravissantes contemporaines aux
cheveux lègers: elle est savante, mais clle est belle; et le
vêtement de son érudition se drape sur la gràce de ses
pensées. Dans la chambre triste, elle sapproche, elle me
prend la main pour me conduire je n'ai jamais su par
quelle route vers les beaux ombrages dAcadémos, dont
les platanes chantent au bout du Céramique extérieur:
cest le Jardin d' Epiciire, dont les échos répètent encore
sous la lumière dété des paroles riantes et profondes.
En me désignant de loin, une silhouette afFable et haute,
la Muse invisible du foyer me dit: «Cest Fauteur de Thais)).
— Et ce seul nom féminin réveille des grâces exquises en
un classique décor. 11 ressuscite un passe. 11 arrache le
lecteur obscur aux mélancolies presentes sans le détour-
ner du livre éternel de Táme. II reconforte et il épure.
A Tombre mouvante des feuillages les disciples agitent
des questions subtiles. Un Sainte-Beuve de 1896 (c'est une
hypothèse) ajoute vers moi: «Quel est le maitre-écrivain
que vous enverriez à un congrès ideal pour reprèsenter le
plus parfaitement cette belle langue française que M. Re-
nan voulait maintenir intacte en songeant à Theure apoio-
AlíTE 3a9
g-ctiquc de sa comparution devant rEternel?" — Malgrc ma
limiditc native, jc réponds: «Anatole France». Et je suis
sur que le résultat dun referendum intellectuel serait sem-
blable.
Gar il y a beaux jours que s'est tue la voix de la grande
legende romantlque; la race des imitateurs a fatigue le
sublime. Les maitres aimés, les maitres originaux, Ban-
ville, Tainc, Renan, naguère encore Leconte de Lisle, puis
Dumas, puis Verlaine, ont suivi dassez prés Victor Hugo
dans le silence de la mort. II nous reste, il est vrai, la
màle ampleur d'un Zola, la finesse audacieuse d'un Gon-
court, la sculpturale beautc d'un Hérédia, Tintelligence
sentimentale d'un Bourget ou 'les secrets savoureux dun
Mallarmé. Mais la physionomie la plus puré, sinon la plus
puissante ou la plus aigue, du lettré personnel et qui pense,
le plus beau statuaire vivant de la prose precise, fluide et
claire entre toutes, cest Tironiste aimant du Lys Rougc.
Or, il semble bien que ce raffiné s'il en fut perçoive tout
le premier le double profil de sa philosophie gracieuse :
(«Plus je songe à la vie humaine, plus je crois qu'il faut
lui dohner pour témoins et pour juges Ylronie et la Ptlié,
comme les Egyptiens appelaient sur leurs morts la déesse
Isis et la doesse Nephtys. L'Ironie et la Pitié sont deux
deux bonnes conseillèrcs; Tune, en souriant, nous rend la
vie aimable, lautrc, qul pleure, nous la rend sacrée!» Le
philosophe nous prévient lui-mcme. Anatole France ap-
partient par lesprit à cette famillc elegante de penseurs
voluptueux et profonds, sagaces et suaves, touchants et
caustiques, qui compte sur notre sol Fénelon, La F^ontaine,
André Chénier, Renan, les héritiers du génie grec. Ce
que le magicien-ès-philosophie de la Vie litléraire a pense
de deux nobles descendants poétiques de Vigny, — Jean
Lahor et Léon Dicrx, — peut s'appliquer â lui-môme: des
talents dune si rarc culture ajoutent une ccuvre dart au
^3o ARTE
rnusée de rintelligence, mais, de plus, ils honorent la so-
ciété qui les produit. Lartiste aime et le philosophe pense:
lobjet d'art qu'il caresse avec amour est une oeuvre d'âme.
Telle est Tidée que nous nous formons de Ihomme d'après
son oeuvre ; et Tidée que nous lui devons de Tunivers n'est
pas moins sereine: vue, entendue dans la lumière de ses
pages mélodieuses, la vie m'apparait comme un songe
sans chimères farouches ni vols fantastiques, une íUusíon
qui sourit à Timniortelle douleur. Au bord du néant, la
voix reste enjouée sous une pensée triste. Le confident de
Psyché connait les íins de la nature, mais à quoi bon crier
ou maudire?... Contre les maux de la vie n'y a-t-il pas
de précieux remedes dans la bibliothcque, miroir muet et
transfigure de toutes ces nuances fugitives? Et le «bènédi-
ctin narquois») senfermc avec ses livres. Cest là que le
jeune peintre symboliste, lun des Vebers, Ta trouvé na-
guère intellectuel et matinal, la lèvre avancée pour glisser
candidement une malice dans ForelUe de son portraitiste
invisible, tandis que sa main studieuse feuilletait la pous-
sière du passe pour retrouver les Opinions de M. Jérôme
Coignard consignées par son fidèle Jacques Tournebroche :
et avec quelle désinvolture il nous les a recopiées! Les li-
vres, la bibliothèque, voilà sa grande passion.
Dans sa Vie liííéraire, son existence essentielle, il a ra-
raconté pendant sept ans, au hasard de ses lectures, «les
aventures de son âme». Les livres ne sont-ils pas les sor-
ciers qui circonviennent le meilleur de ses veilles? «Les
livres nous tuent», écrit-il dans une préface; mais, quand
il les signe, ils nous aident à vivre.
«Heureux qui comme Ulysse afait un beau voyage!»
Ce voyage, il Ta entrepris sans courir en lointains pays.
Comme son maitre Renan, M. Anatole France peut désor-
ARTE 331
mais remercier rÈternel de la charmante promenade quíl
lui aura été donné daccomplir à travers les ames, les li-
vres et les choses au plus amusant de tous les siècles. Sur
les ruines harmonieuses ou dialogucnt les purs fantômes,
comme en ces recoins du Paris crépusculaire ou passe une
dame exquíse, dans la bibliothèque du très-crimincl Syl-
vesíre Bonnard, membre de Tlnstitut, ensoleillée par le
sourire de Jeanne, comme dans TAlexandrie luxurieuse
ou Paphnuce, messager du ciei, conquiert Tháis, le déli-
cat voyageur ne s'aventure jamais sans un gracieux cice-
rone qui prète à tout sa beaulè: llUusion. Voilà celle qui
Tescorte sans trêve, hautaine et douce. Je Taperçois là-bas
avec elle, sous les feullles vertes, et c'est pourquoi je n'ose
labordcr, malgré son cordial accueil: rien n'est plus trou-
blant que la présence devinée dun noble rêve ! Mais ce
rêve afFectueux et railleur, fait dattendrissement pour la
souffrance et de franc-parler pour la sottise, ce demi-sou-
rire sceptique ctoilé dune larme sexpliquerait mal par
Texclusive fréquentation des papyrus autour de lui dé-
roulés.
Le pur génie, le divin style du modeste maitre nont
pas une origine uniquement livresque. Nul n'est plus éru-
dit, moins pédant. Anatole France est subtil, et il est clair:
ce qui tient du miracle (que son intelligence bannit, tan-
dls que son imagination Ic pare complaisamment des fleurs
pucriles de la legendo). I>e poete des Noces Connthiennes
est un admirateur de lAnglais Darwin. Ondoyant et di-
vers, le dilettante (au noble sens du mot) respccte la science
et se délecte de la naíveté. Les beaux mythes lenchantent.
Le mensonge n'est pour cet Athénien que Iharmonieux
vètement de la vérité. 11 adore les livres, mais il a observe
les hommes. Les idces Je M. labbé Lantaigne en guerre
spirituelle avec son préfet nont plus de mystère pour lui.
Et la société de la fée Viviane ne Tabuse pas un instant
333
ARTE
sur la coquetterie de Madame Violanie (i). Le fond de sa
pensée serait assez amer, car son illusion de bibliophile-
poète est exempte d'illusions bourgeoises, — si Tantique
sérénité ne venait pas Tenvelopper de sa splendeur. Et,
sous la douceur lactée des cieis français, rindulgent sati-
rique nignore pas que, si râme est pleine de prières, la
nature est pleine de tombeaux: mais sur ce vieux monde
regi par la faim et par Tamour jusquà lénigme incessante
de la mort, la pensée du sage fait refleurir le lys d'idéale
tendresse, par le parfum duquel le plus humble des bra-
ves gens «vaut mieux qu'Homère)).
Ulysse des voyages philosophiques, sa pitié est sans mol-
lesse, car Texpérience Téclaire; son ironie est sans fiel, car
les lois fatales lui ont parle tout bas, Dans les jardins d'A-
cadémos, il croisc Epicure, il relit Platon. Le voyez-vous
dans ce demi-jour, riant et bon, trop desabuse parfois, re-
signe sans attitude, attendri sans crédulité? Je lui pardonne
franchement d'avoir soutenu que cTesthétique est un châ-
teau en Tair», car son émoi devant la beauté des choses
Temporte sur toutes les discussions des faux artistes. Je
ne lui ferai pass 1 injure de vous analyser son style: dé-
crit-on la persuasion radieuse du marbre antique? Cest
le Vrai devenu le Beau. Nul français plus classique ne
traduit mieux la plus moderne psychologie. Et je voudrais
en exprimer la nuance, mais je laime trop pour le bien
definir: c'est du moins Texcuse alléguée par ma faiblesse.
Rappellez-vous Tétat d'âme du sculpteur amoureux Jacques
Dechartre en face de Famie trop nuancée qu'il renonce à
portraire dans le cadre florentin de la fière cite du Lys
Rouge: la Muse n'est-elle pas aussi insaisissable que la
(i) Lct leçon bien afprise, conte (publié dans VEcho de Paris du
mardi 14 avril 189Ó).
ARTt: 3^3
maitresse toujurs inconnue, toujours nouvclle? jacques dit
à Thércsc: «Javais peur de vous paraitre stupide». Et
Thòrèse lui rópond: Vous Tétiez uii peu. Cétait mon
triomphe».
Sil est vraí quimc heure de lecture console de tout, je
recommande IVcuvre du sage à toutes Ics mclancolics bru-
tales: le traitement est infaillible, car on devient meilleur
au contact d'un beau livre. Auprcs de Iharmonie, la vio-
lence est prise de remords. RIant directeur de conscience,
le Livre de mon ami regorge «de ces paroles semblables aux
fleurs dans leur perpétuelle nouveauté», Cest d'un artiste.
Et Tabeille des génies exqiiis voltige encore autour des
fleurs éternelles. Son instinct divinatoire parfume Fâme
comme la présence de Thdis aux yeux de violettes et qui
aime les pauvres. Je voudrais imposer le néologisme: ana-
tolefrançais. Et TAcadémie (non pas celle de Platon, mais
la nôtre) pourrait conclure en se félicitant de son choix:
«Rien nc manque à sa gràce: il manquait à la nôtre.»
Raymond BOUYER.
3J4 ARTE
POETES SUÉDOIS
L'ABBÉ DE CLUNY
INFORME HELOISE DE LA MORT D ABELARD
(TraducHon par Gôran BjÕrkman et Brinn'Gaubast)
Ma três pieuse soeur, il a fini sa course,
Ton Abélard a déposé son bâton de pèlerin...
Dès longtemps son allure s'inclinait vers la terre,
Et lentement il dépérissait.
Sous le beau tilleul qui s'élève
Prés de Tabside de notre église,
Souvent il demeurait assis, les yeux fixes sur le chemin
Qui mène au lieu de ton séjour.
II aimait la paix silencieuse de notre cloitre
Et le joli carrefour prés de Cluny.
Si Tambition Tavait autrefois dévoré,
Depuis longtemps il était libre de désir :
S'oubliant lui-môme chaque jour davantage,
II lisait beaucoup, il priait beaucoup,
Et lui, le docteur renommé,
N'avait de plaisir qu'à servir les autres.
II goutait pcu les aliments terrestres,
Simple était son vètement, ses manières étaient douces
Luij de regard si fier et si hardi jadis,
Depuis longtemps marchait les yeux baissés.
ARTE 31$
Brisée par la douleur, son âme
Était entréc à Técole de Celui quí dit :
«Jc suis doux et humble de coeur».
L'apparat, Torgueil de la science, il les fuyait. . .
Son cxistence, c'cst au Seigneur qu'il en a consacré le soir,
Et ce soir est venu de bonae heure ;
II a pense, pense à toi, qui étais loin,
Et, secrètement, sa grande lumière s'est consumée.
A la fin, ses péchés confesses à voix haute,
II a reçu les Sacrements :
Son âme s'est, avec contrition, tournée vcrs Dicu ;
Et il est mort en soupirant ton nom.
Ma soeur vénérable, Ia vie
Pour toi est vide, à présent qu'il n'est plus :
Ta rivière d'Arduzon (*) parait abandonnée,
Et pour toi, tout nouvel effort est une souffrance. ..
Mais vois: tu as encore beaucoup à travailler
Comme abbesse de ton monastère ;
II te reste bien des malades à fortificr,
Et la Sainte Écriture non plus ne te manque point.
Ton nora, chère et pieuse Héloise,
A brillé dans la poésie et dans la science :
Tu appartenais aux sages de ce monde.
Et tu méritais bien d'être à ton Abélard . .
Mais à la fin, comme lui, tu as trouvé
Qu'elle est trompeuse, la sagcsse de la terre : .
La sagesse, celle qui est ineffablc et profondc,
Tu ne Tas découverte enfin qu'aux pieds du Maitre.
(*) Rivière auprcs de Paraclet, qui fut le cloitre d'HéIoIse, dans le voisinage de Nogent-
8ur-Seine. Cest á Nogent-sur-Seiíie que furent enterres Abélard d'abord, puis HéloTse, Au
dcbut du siècle présent, leurs cendres ont été transportées i Paris.
3 36 ARTE
Abélard. . • unic avec lui
D'abord par les doux liens du corps,
Et, ensuite, par Tamour divin,
Tu as fini par être seule. . •
Vous vous êtes separes. Mais Christ, en son asile,
Avec miséricorde vous a recueillis,
Et, dans la demeure qu'll prepare pour nous,
Abélard est tien pour réternité.
Le monde ne vous a pas épargnés, je le sais:
Le monde n'a pu oublier votre orgueil \
Mais votre existenee n'a-t-elle point racheté
Le péché commis par Tardeur de votre sang?
Que les autres, durement et toujours, vous reprennent ;
Cétait pourtant un sort à attendrir les pierres
Que celui de devoir vivre ainsi separes
Après vous être tant aimés. • .
Et pourtant, pourtant, enfants du malheur,
Votre bonheur fut infini :
Vous vous êtes possédés ! Ineffaçablement,
Ce souvenir-là subsistera. . .
Dans ma vie, j'en ai tant connu
Qui chaque jour, à toute heure, ont langui Tun vers Tautre,
A s'envoyer toutes leurs pensées,
Sans avoir pu jamais s'unir enfin pleinement !
Quand, vers la tombée de la nuit, tu présideras
Au repas du soir de tes nonnes.
Que les pleurs t'empècheront presque de commencer,
Console-toi, ma soeur vénérablc :
Votre revoir est assuré. . .
La vie est moins sombre déjà,
Qui garde un espoir immortel.
ARTE 137
Lorsque, avcc la voix de TArchangc,
Rctcntira Tappcl de la trompettc,
Vous vous rencontrerez tous deux, bicnheureux, dans des corps nou-
Et, pour Téternité, il te será rendu. [veaux.
Adieu! jusqu'à cette heure, tu ne chancelleras point,
Tu sauras, jusqu'au terme de ta course, marcher. . .
Ta foi fut un flambeau qui brCile,
Qu'cllc ne s'éteigne jamais !
Avant peu, jusqu'à ta demeure, j'accompagnerai sa dépouille,
Que l'on doit déposer en terre à Paraclet,
Ou, dans ses breves heures de felicite,
II a connu la joie, la paix et Ic repôs :
II aimait à s'y diriger,
II aimait à revoir la source et les sentiers de la forêt. . .
Si son corps peut y reposer,
11 será prés de toi, ma soeur.
C. D. DF WIRSEN.
ALLEGORIE (*)
Schwarze Blumen bliihen mir ira Traume,
Kronenschwere, die sich nicht bewcgen,
Ob der Wind auch uber ihnen wandert.
(*) Traduction par Louis-Pilate de Biunn'Gaubast :
AIXÉGORIE
Je crois revoir ce rève: des fleurs s'ouvrent, toutes noires, — Fleurs anx lourdes corol-
les, fleurs qui jamais ne bougent, — Quelque vent quil souffle sur elles.
138 ARTE
Ihre sommerlichen Dúfte steigen
Wie der Wârme Wellen auf zum Himmcl,
Aber Winter ist es um die Blumen.
Und es kommt von Ungefâhr ein Màdehen,
Flora kommt, Die mit dem Blumenhorne,
Und sie nimmt die Blumen an die Brviste.
Sieh : da AVerden bunt die schwarzen Blumen,'
Rot und gelb und blau, violenfarben,
Da sie sterben an des Madchens Briisten.
Ich erkannte nicht des Traums Bedeuten.
Aber ais ich wach ward, sah ich leuchten
Brauner Augen zwei, in deren Scheine
Meine Selbstsucht starb und Liebe wurde.
Otto-Julius BIERBAUM.
Leurs parfums montent, parfums d'été, — Comme les ondulations de la chaleur au ciei,
— Mais c'est l'hiver qui règne autour de ces fleurs-là.
Et puis, je ne sais d'oú, c'est une jeune fiile qui vient,— Cest Flore, avec sa corne- d'a-
bondance fleurie, — Et voici qu'elle a pris les fleurs sur sa poitrine.
Et voici que déjá les fleurs cessent d'être noires, — Et, mourant sur ia jeune poitrine,
— S'y diaprent de rouge, d'or, d'a2ur, de violet. . .
Je n'avais point saisi d'abord le sens du rève.
Mais, lorsque je me réveillai, je vis luire — Deux yeux bruns, à la clarté desquels — L'é-
goísme mourait en moi, devenait Amour.
ARTE 339
EVOLUÇÃO DA
NOVA LITTERATURA AUSTRÍACA
(conclusão)
A segunda dessas principaes fontes é do domínio da
outra considerável tribu austríaca, isto é, da dos allemães.
Os allemães contemporâneos na Áustria foram tocados pela
emoção creadora mais tarde do que os Tchòques: «Quere-
mos uma lítteratura, uma verdadeira litteratura viva, que
seja bem nossa, porque esteja em nós, em volta de nós, na
nossa própria vida». Foram modernos e austríacos mais
tarde do que os Tchèques. O seu período clássico foi de 1850
a 1870. Ir{llpar:!^er, Báuern/eld, Au:^engrúber foram os he-
roes dessa era; o que se seguiu foi fraco e insignificante,
em primeiro logar pela sua natureza epígonal, e em se-
gundo logar porque não era característico sob o ponto de
vista cultural.
Os austríacos allemães desta epocha não foram prejudi-
cados apenas pela memoria dos seus poderosos predecesso-
res, mas também pela sua subserviência perante a littera-
tura universal allemã. Como adolescentes, tímidos no meio
d'uma grande assemblêa, mantinham-se também dentro
duma timidez, que facilmente pôde ser tomada como insi-
gnificância, e acceitavam cada palavra e cada ponto de vista
extranho, sem darem pelo seu próprio direito á existência,
e pela sua própria faculdade de expressão. Foi durante esta
triste phase que toda a lítteratura austríaca se concentrou no
folhetim da «A^ewe freie Presse)) víenneuse, alimentando-se
de obras posthumas, de reminiscências e de comples-ren-
340 ARTE
dus sobre as publicações fomines. Ou então glorificavam
os poetas rústicos das nossas províncias montanhosas, os
Síelyhammer, os Rosegger, e outros. Mas não era d'estas
províncias puramente germânicas — onde velhas tradições
populares dominavam gente de modestas aspirações —
que tinha de vir a regeneração da litteratura austriaco-
allemã. Tínhamos de esperal-a do norte polyglotta da nossa
monarchia, onde a rivalidade com a litteratura tchèque
despertava também uma nova litteratura allemã.
Foi alli, no terreno das batalhas ardentes em que se ba-
tiam os povos e os seus idiomas, que os allemães sentiram
pela primeira vez a impulsão creadora. «Queremos uma
litteratura, uma litteratura para a vida». E era de lá que
esta litteratura nos vinha, como vae ver-se.
Quem queira fallar dos representantes da nova littera-
tura austriaco-allemã, deve mencionar em primeiro logar
um auctor originário da província tchèco-allemã, da Mo-
ravia, — Madame Maria Ebner-Eschcnbach.
É edosa c conservadora, actualmente, e nunca foi pre-
cisamente ((moderna)), no sentido habitual da palavra. Mas
em compensação é o que a nossa nova geração aspira in-
cessantemente a ser, sem jamais o ter conseguido até agora:
ella é austríaca — e a primeira desde os dias gloriosos de
Irillparzer e de Bauernfeld.
Madame Ebner só bem tarde encontrou a esphera homo-
génea com o seu talento, e só tarde poude conquistar a
approvação geral. O verdadeiro domínio do seu talento é
a narração caprichosa, meio humorística, com detalhes
minuciosos, pacientemente cinzelados. Escolhe os seus as-
sumptos no mundo austríaco, na vida de campo e das ci-
dades. Descreve sobretudo, d'uma maneira efficaz e com
um tom finamente irónico, as relações entre a aristocracia
de província nos seus castellos e os habitantes das aldeias,
os operários e os trabalhadores do campo. Juntamente es-
ARTE 341
tuda os typos da nossa popLila(;ào tchòco-slava, que dào
uma côr especial a uma tão grande e tão importante parte
do nosso paiz.
Um auctor absolutamente da mesma tempera é P"ernando
de Saar, o poeta viennense. Data d'uma epocha um pouco
mais recente, mas pertence também como madame Hbner
á nossa geração. Ambos se refugiaram, como a sua nota
austríaca, n'uma nova geração — diíTercnte de todos os
seus predecessores, e que soube conseguir, embora depois
de longos détoiírs e á força de largas evoluções, que o aus-
irianismo na litteratura obtivesse terreno e fosse compre-
hendido — isto é na geração da «Moderne».
A reforma litteraria estava em pleno movimento na Al-
lemanha, e começava a repercutir-se na Áustria também
atravez das revistas e das publicações. P'oi entre os habi-
tantes allemães das províncias Slavas, da Bohemia e da
Aloravia, que ella encontrou terreno mais propicio e me-
lhor preparado. Justamente entre esses!
É necessário conhecer esta espécie de homens para com-
prehender isto. São gentes que vivem dispersas, sem tra-
dições communs, no meio d'uma nação extrangeira. Além
d'isso, pertencem pela maior parte á raça judaica, que se
adapta muito mais facilmente a todas as innovações. por-
que tem muito menos laços que a prendam ao passado do
paiz. Não possuíam, ha dez annos, outros thesouros na-
cionaes além da língua allemã, e do desejo d'uma littera-
tura própria. K com estes poucos recursos fundaram em
Brunn, capital da Aloravia, a primeira revista austríaca,
que se pôz ao serviço do movimento litterario moderno, a
nModerne Dichíuno)).
Kra um começo, de natureza muito intima, mesmo
quando algum tempo depois esta revista mudou de domi-
cilio e veio estabelecer-se em Vienna. Aqui chamava-se
uModerne Rundschau» c conquistava mais collaboradores
342 ARTE
e leitores. Mas não abandonava o seu caracter especial
dum circulo d'amigos, a estreiteza d'um canto de café
litterario, a frouxa mornidão d'uma estufa de civilisações
artificiaes e convenues. Recordo-me tão bem da impressão
que esses fasciculos nos faziam, a nós, mais novos, que
entravamos apenas na vida, sahindo do collegio! Intimi-
dade e tiédeur — são as únicas palavras que definem essa
impressão.
Alli, encontrámos pela primeira vez poesias, novellas,
artigos d'um caracter pessoal, e que eram a expressão de
emoções vividas. Emquanto os Dahn, os Freitag, os C. F.
Meyer nos appareciam apenas como contemporâneos vivos,
estes poetas do nosso tempo e do nosso meio tinham para
nós um interesse todo pessoal, com todas as suas parti-
cularidades, todos os seus caprichos. Desejávamos saber
d'onde elles vinham, por onde tinham passado, o que os
tinha trazido da vida até à litteratura; qual o seu modo
de ser, quaes os seus hábitos, as suas relações mundanas.
N'uma palavra, sentimos um vivo interesse pela sociedade
do «Café Iriensteide» — era o nome do nosso café litte-
rario.
Alli, sob os tectos baixos do pequeno salão vieux-Vienne
reuniam-se nas noites de inverno os «modernos», funda-
vam representações de peças modernas, riam-se dos velhos
jornaes burguezes, e projectavam jornaes novos.
A adolescência da «Moderne» viennense — talvez o seu
melhor tempo — vae já passada. Estas creações «Moderne
Rundschau» e associação «Freie Búhne)) desapparece-
ram, haverá dois annos. De quantos se reuniam em volta
da sua bandeira, e que nós alli conhecemos, só poucos
nos restam. Atravez da universal confusão que reinou até
aos últimos tempos, um só se manteve na sua qualidade
de chefe : foi Hermann Bahr.
Bahr é o grande «Bobemio» da «joven-Austria». É o
ARTE 343
mais universal, o mais livre. A sua vida — por assim dizer
uma imagem au plein air do nosso tempo — é a mais rica,
a mais typica de toda a nova geração; podia chamar-se-
Ihc a quinta essência da vida d esta. Todos com elle com-
municam: o vivo estudante, o chronista mundano, o actor,
o poeta, o critico, e o próprio philosopho. Para elles todos
viveu, pensou, escreveu; em todos e em tudo faz sen-
tir sempre a influencia da sua personalidade. Teve parte
no apparecimento como na defeza do naturalismo em Ber-
lim, nas primeiras tentativas do Symbolismo em Paris.
V.vcL Berlim escreveu os seus dois dramas de mocidade no
género de Ibsen, em Paris o seu romance dartista: «La
bonne école».
A pátria austriaca tem um pequeno papel n'estas obras.
Floram concebidas sob influencias muito diíTerentes, e não
poderiamos classiíical-as na litteratura exclusivamente «aus-
tríaca))-
N'essa epocha Bahr tomava parte no movimento littera-
rio geral allemão, ou antes n'um movimento cosmopolita,
que elle então propagou. Hoje é outro, isto é «austriaco».
Elle próprio deu no seu volume «Zur Kritik der modern»
a definição do que entendemos por isto. Ser austriaco
quer dizer para nós: acompanhar tudo dum mesmo sen-
timento fundamental, como fazem os nossos antecessores,
a Ebner-Eschenbach e de Saar, que sabem fallar das coi-
sas com tanta solemnidade e discrição, quasi symbolica-
mente. Somente nós queremos exprimil-o na nota de hoje,
nós os novos, porque apprendemos a ser ao mesmo tempo
modernos.
Bahr escreveu dois livros, que são absolutamente typi-
cos n'este género de litteratura austriaca, um pouco sym-
bolista, «Dora», uma collecção de novellas, e «Ao lado do
amor», um romance de costumes viennenses. Este ulti-
mo é o verdadeiro romance modelo, isto é, typico para
9
U4 ARtE
essa especial nova escola litterarla austríaca. Mostra-nos a
alta sociedade de Vienna, figuras do mundo, artistas, e os
que os frequentam. O seu heroe é um viveur viennense,
meio artista, meio flâneur. Impressionavel, quasi sentimen-
tal— como verdadeiro viennense — soffre sob a acabru-
nhante poesia da vida. 1^^ por isso que não sabe levar até
ao fim aventura alguma. A mulher que elle ama é sedu-
zida por um outro, e suicida-se. Então, para acalmar a
sua dôr, erra atravez da cidade, quebrado, com o cérebro
vasio. A vontade funde-se-lhe e esgóta-se-lhe. Encontra a
multidão, que segue a banda militar, e vae na multidão;
naturalmente o seu passo segue aquelle rythmo. E diz para
comsigo: «as coisas acontecem muito simplesmente para
nada influirmos. A vida continua, continua sempre...»
Mal se poderia descrever a sensação que nos causou esta
descripção. Encontrámos n'ella exprimido o que ha de
mais subtil na nossa vida, o que emana da atmosphera do
nosso paiz. Não queriamos saber se esta descripção era
grande arte, de ordem eterna; contentavamos-nos com o
seu eííeito intimo sobre algumas pessoas, que foi extraor-
dinário. Superior ao artista, prevalece em Bahr a perso-
nalidade immediata e natural, o contemporâneo vivaz, ex-
huberante. Revela-se n'elle muito distinctamente. Bahr ò
o publicista e o faiseur da «joven-Austria».
Dirige-se ao publico em conferencias, prega as suas má-
ximas em jornaes e em revistas. Ma um anno e tanto pu-
blica uma revista «Die Zeit». Criou n'ella o primeiro órgão
d'uma litteratura, que a todo o custo^quer ser austriaca.
Coisa muito significativa, a «Zeit» debutou com uma no-
vella do velho de Saar. E egualmente característico que a
revista se occupe tanto da litteratura dos nossos compa-
triotas tchèques, e que reserve um logar tão proeminente
ao nosso theatro da «Burg». Tudo isto lhe dá uma côr
muito especial, e faz d'ella a verdadeira representante da
3 1
unuva lillcraUira collccltvjmcnlc aiisiriaca», portanto da
mais recente geração.
Dessa, sò mencionarei os dois mais consideráveis: Hugo
de Hofmannsihal c Leopoldo Andrtan. Ilofmannsthal de-
butou com estudos dramáticos em verso, á maneira gra-
ciosamente irónica de Alfrcd de Musset. Fez grande im-
pressão, na sua estreia, ha uns dois annos. Actualmente,
parece dominado pela influencia de Dante. Não seria fácil
por emquanto classiíical-o deíinltivamcnte.
O mesmo se dá com Andrian. A sua primeira obra e
única até este momento, «Der Parten der l^rkenntuiss» é
a historia d um adolescente da aristocracia austriaca. V.
um livro d uma belleza tão singular e extranha como o
são somente as nossas próprias memorias, quando ás vezes
evocamos os últimos annos da nossa adolescência em que
a vida se desvendou deante dos nossos olhos deslumbra-
dos. Andrian ainda lhe espera a conclusão; o futuro da
nova litteratura austriaca é como uma questão aberta.
Alfred GOLD.
346 ARTE
THE BARREL-ORGAN (*)
Enigmatical, tremulous,
Voice of the troubled wires,
What remembering deslres
Wail to me, wandering thus
Up through the night with a cry,
Inarticulate, insane,
Out of the night of the street and the rain
Into the rain and the night of the sky?
Inarticulate voice of my heart,
Rusty, a worn-out thing,
Harsh with a broken string,
Mended, and pulled apart,
Ali the old tunes playéd through,
Frettcd by hands that have played,
Tremulous voice that cries to me out of the shade
The voice of my heart is crying in you.
Arthur SYMONS.
(i) Traducção :
O REALEJO
Enigmática, trémula, — Voz de feridas cordas, — Que saudosos desejos — Vêm cho-
rar até mim — Subindo assim atravez da noite com um grito, — Inarticulado, doido, —Da
noite da rua e da chuva — Para a chuva e para a noite do firmamento?
Inarticulada voz do meu coração, — Enferrujada e gasta coisa, — Desafinada pela par-
tida corda, — Emendada e despedaçada logo, — Onde todas as velhas árias foram tocadas —
Usada por mãos que tocaram, — Trémula voz que me gritas da sombra, — Está gritando
em ti a voz do meu coração.
(Trad. por S. G,).
ART1-: 34 7
SONNET
Une Ombre aux gestes ícnts cst cntrce en ma vie,
Jc Pai vuc au détour du sentier, et ses pas
( )nt marche doucement parcc que j'ctais las,
Et mon chien Ta llaircc et ne Ta pas suivie.
La colombe qui chante alterne avec Ia pie
Au haut de Tarbre, et le crcpuscule tout bas
Frissonnc au bassin clair oii il nc se sait pas
Reflété dans Teau verte oii mon regard 1 epie.
Et j'y vois pas à pas errer TOmbrc incertainc •,
Elle s'accoude et se regarde à la fontaine
Et vient vers la maison et met la main aux clés
Et sa molle staturc est la vapeur d'un songe,
Et j'entcnds, à cos doigts durs et d'onyx onglés,
Ee loquet grignoter le silence qu'il ronge.
Henri de RÉGNIER.
IMAGES :
L*ANTRE
O qucl soe de charrue a ravagé les roses
Alentour de cet antre ou Ic zèphire rode
Pour que n'y poussent plus que les lys nolrs des morts,
Pour que n"y grimpe plus que le lierre fúnebre,
Comme si ceux qui s'y sont vètus de ténèbres
Etaient entres en brandissant des êpèes d'or
Pour écarter le vol pesant des lourdes ailes !
O quels taurcaux courbcs d'un joug sur les labours
Ont écorché avec leurs durs sabots les prêles
3^8 ARTE
Verdoyantes d'avril limpide, o quel Amour
De ses ílèches y a couché les tourterclles,
Pour que les corbeaux gris y planent et y fassent
Retentir le fúnebre appel de leurs cris sourds,
Et pourquoi faut-il aussi que ceux qui y passent
Ne reviennent jamais vers les champs lumineux
Qui se fanent de leur départ et pourquoi ceux
Qui s'aventurent a la caverne et y entrent
Avec un íil de lin au lieu d'une épéc nuc
Ne reparaissent plus à la gueulc de Tantrc
Trophonien dont les roses sont des cigiics
Et ou le vent qui monte apporte aux labyrinlhes
Lc bruit des conques, des valves et des syringes !
LA CHEVRE
Votre chèvre a brouté le míirier de ma haic
Mais je sais que c'est pour nourrir un dieu enfant,
Mélisses, et jc sais que Therbe et que livraic
Renaítront moins vivaces et moins Hautes quand
L'enfant devenu le jeune éphcbe hautain
Préferera à votre lait et à mes flcurs
Les fruits d'ailleurs et lc lait blanc d'un aiitre sein !
Alors je serai triste et las et mes muriers
Le faneront pour n'ètre plus broutés et Thcrbc
Encore pour ne plus à la chèvre superbe
Servir de plants nouveaux pour le lait nourricier.. .
Le dieu ne será plus le doux rieur de Rêve
Qui égrappait à votre sein de pampres verts !
Je serai seul et triste, et vous, avec la chèvre
Vous aurez fui vers le ciei des apothéoses
Laissant ma maison nue et mon jardin dcserts
Aux égiparis goulus qui mangeront mes roses !
L ESTUAIRE
L'estuaire ou s'engrave une barquc ravie
Gémit de recouvrir de son sable la plage
Ou les pas sont marques des pieds nus de la Vic
ARTE 3 49
Qui s'est assise-là, un soir comme une esclavc
Avec ses beaux seins nus oflerts comme des coupes
Aux gouttes que le vent roulait dans son écume !
La barquc qui sengrave au seuil ou la felouquc
Dont la poupe s'cpuise à repousser Técumc
Était là pour tenter son départ sur la Mer...
Mais la Vie a voulu sommeiller sur le sable
Et le sable a vêtu d'un manteau d'or sa chair,
Et celle qui riait n'est plus que la statuc
De la Vie admirablc et de sa forme nue,
A cause de ce sable en voile sur sa chair. . .
Et la barque engravée attend le mêmc sort
D'êtrc ensevelie au creux du beau manteau d'or
Que fait avec la plage et les algues, la Mer,
Ainsi jusqu'au soir fauve oix la ílotte venue
Découvrira sous le manteau de galets clairs
Cette barque engravée et cette fcmmc nue.
Edmond PILON.
L'AME o\NTIQUE (#)
INSCRIPTION RUSTIQUE
Toi qui marches avec le bàton à la main
Et la ceinture au flanc, détourne ton chemin
De ce bois, si du moins le désir ne te presse
De trouver Ic Centaure avec la Centauresse.
(•) Un volume á paraitre.
3 50 ARTE
Car ils vivent parmi ces ombrages épais.
Leurs bonds tumultueux troublent la douce paix
Des Dryades ; ils vonl salir Teau des fontaines
Et cassent les surgeons naissants au pied des chênes.
Ecoute-les: leur rire est un hennissement
Et Ton dit qu'un chasseur a, plein d'étonnement,
Ramassé sur la berge, ou croissent des fleurs bleues,
Des cornes de leurs pieds et des crins de leurs queues.
Dans Tombre, on ne voit que leur torse blanc et nu.
Ils courent en jouant. quand le soir esl vcnu,
Et parfois le plus vieux, qui dirige leur troupe,
Se retournant. appuie une raain á sa croupe.
Sur rhomme ils lanceraient des tlèches au vol sCir,
S'ils le voyaient entrer sous le hallier obscur.
Mais, betes par le corps et dieux par le visage,
Ils se plaisent au chant. Donc, que sur ton passage,
Si tu dois traverser le bois mystérieux,
Ta flíite se répande en sons mclodieux,
Ou que ta Jyre vibre, habile aux heureux nombres :
Ainsi tu sortiras sain et sauf de son ombrc.
Mes brebis prós de moi broutaient le sol penchant
Quand, par un jour d'été, sur l'écorce d'argent
D'un bouleau. j'ai, pour mieux éclairer ta prudence,
Avec Tépine aiguc inscrit cette sentence.
Marc LEGRAND.
ARTE 35 t
BANQUETE EUGÉNIO DE CASTRO (*)
Transcrevemos da interessante revista paihiensc LEnnitagc o com-
pte-rendu do banquete ultimamente offerecido em Paris ao director da
Ar/t', Eugénio de Castro.
-M. Eugénio de Castro, l illustre poètc portugais, 1 un
des fondateurs de VArie, ctant de passage à Paris, M. Pi-
late de Brinn Gaubast, d'accord avcc les directeurs d'un
certain nombre de Revues, avait organisé en son honneur
une fète qui a eu lieu le i$ juin, et qui, malgré Tabsence
forcée de plusieurs adhérents notables en villégiatures loin-
taines (MM. Paul Adam, Gustave Kahn, Stéphane Mal-
larmé, Jules Renard, etc, etc, excusés par des lettres ou
des télégrammes), a pris le caractere dun hommage écla-
tant: on remarquait particulièrement la présence de Ca-
tulle Mendes, et du peintre Raffaclli. Après M. de Brinn'
Gaubast, dont nous transcrivons ci -après le considérable
discours, sinon in extenso, du moins en grande partie,
MM. Xavier de Carvalho, correspondantparisien des deux
plus importaqts journaux de Lisbonne, O Século, et de
Rio-de-Janeiro, O Paiz; Edouard Ducoté pour les «jeunes»
Revues; Ilenri Mazel, etc, prononcèrent là successívement,
des allocutions ou des toasts, auxquels ICugenio de Castro
répondit en termas émus. Puis M. Marc Legrand lut une
version rimée de 1 admirable poéme Pan, publié pour la
première fois en prose française dans \ Ermiiage (janvier
1896). — De Belgique, ditalie, de Portugal, de Francc, les
(*) V. o Boletim Intarnacional,
3 5 2 ARTE
lettres et les télégrammes avaient afflué si nombreux, qu'il
fallut renoncer à les lire; la masse, qui formait sur la ta-
ble un monceau significatif, en a été remise à Eugénio de
Castro.
N. D. L. R.
(Discours de M. Louis-Pilate de BrmnGaubasi)
MoN -CHER Ami :
En profitant de votre passage à Paris pour prendre Tini-
tiative de cette fête que nous vous oíFrons, je voulais,
comme Je Texpliquais aux confrères qui m'ont si aimable-
ment secondé (xMM. Alfred Vallette et Edouard Ducoté,
Félix Fénéon, Georges Bans), moins glorifier un grand
poete, encore trop mal connu chez nous, que vous remer-
cier des services rendus par vous à notre langue et à no-
tre littérature aux pays didiome portugais; je voulais sa-
luer en vous Tun des facteurs les plus actifs du mouvement
artistique internationaliste, au puissant développement du-
quel plusieurs de nous tiennent à honneur d'avoir contri-
bué aussi de toutes leurs forces de «patriotes» . . . éclairés.
Mais, constatant qu'à mon'appel ont répondu tant de per-
sonnes, dont plusieurs ne vous devaient rien que leur gra-
titude de Français, et dont certaines sont bien connues
pour leur hostilité, plus ou moins provisoire, à tout inter-
nationalisme, je suis bien force de penser que c'est surtout
vers le poete que va Tadmiration des uns, la curiosité de
maint autre, et la sympathie générale. Et comme c'est,
au surplus, la valeur du poete qui fait si précieux des ser-
vices tels que ceux que nous vous devons, et comme cette
valeur personnelle, quand bien même vous nauriez rendu
aucun service à notre langue, vous eút imposé tôt ou tard
ARTE 351
à radmiration de nous tous, et nous eút créé de la sorte
des obligatlons morales peut-être supérieures encore, sans
doute cst-ce uii devoir, pour moi, de ne tenir nul compte
de votre modestie, et de proclamer publiquement, à la
face des Lettres françaises, pourquoi Je me suis fait chez
nous le héraut de votre jeune gloire, du reste européenne
dcjà, puisque nombre de vos chefs-d'cxíuvre sont traduits
cn allemand et cn italien et en anglais, et, ma foi, mcmc
en sucdois.
Vous souvenez-vous, Eugénio? Cétait dans lun des prc-
micrs móis de 1890; mon départ pour Gonstantinople avait
interrompa en France le clignotement de ma Plêiade, dont
quelques amis, desoles de voir moiirir les feux oú ils s'o-
rientaient, avaient fait une constellation non moins cligno-
tante au début, mais éblouissante aujourd'hui, puisque
cest le Mercurc de France. Or, trompés, par les consé-
quences de cette loi qui nous pousse à croire encore bril-
lantes des étoiles dês longtemps éteintes, deux poetes de
Coímbre, un jour, dirigòrent, vers lendroit du monde oú
cette Plêiade avait vécu, une lettre, et leurs volumes de
vers. La lettre était de vous, Eugénio de Castro. Quant
aux volumes. . . Mes amis répètent volontiers: «Toi, Brinn'
( laubast, tu es comme Ihorloge de Baudelaire,
Ton gosier de metal parle toutes les langues. . .»
Je ne veux pas savoir s'ils ont tort ou raison, car je
n'entends pas mème le russe, — et nul de vous n'ignore
qu'à notre aimable ópoque, c est presque un crime de lèse-
patrie; mais, ce que je puis affirmer, cest qualors, je li-
sais fort mal le portugais. Nimporte: à laide dun peu de
castillan par-ci, de beaucoup de latin par-là, je pouvais
entrevoir dcjà, dans vos poèmes, des splendeurs qui m'c-
3 54 ARTE
merveillaíent. EUes ctaicnt bicn encore parfois artííiclelles,
n'est-il pas vrai, mon cher ami? Certaines de vos images
déconcertaient mon goCit, et j'appris notamment, non sans
quelque stupeur, que nos coeurs, qui, comme chacun Sait,
sont fréquemment ((d'or)) ou «de fer», sont susceptibles
aussi dêtre... en vanadium ! Mais de telles bizarreries,
sans doute un peu voulues, n'empêchaient pas les vraies
beautés, c'est-á-dire presque tout le reste du volume, de
me causer une joie profonde.
Je minformai: j'appris ainsi que vous aviez vingt-et-un
ans, puisque vous n'ôtes né à Coímbre qu'en i86g; j'appris
que, dès Fàge de quinze ans, vous aviez déjà publié deux
recueils d'estimables vers pleins de promesses, comme en
témoignait une préface du plus grand lyrique portugais
depuis Camoens, de ce pur João de Deus que votre pa-
trie pleure encore; jappris que ces premiers recueils, et
trois qui bientòt les suivirent, étaient des recueils «par-
nassiens». . . Par votre lettre, enfin, par la préface, aussi,
du volume quelle accompagnait {Oarisios), je pouvais com-
prendre déjà que vous vous étiez convaincu, soit au Cours
supérieur des Lettres à Lisbonne, soit durant un séjour en
France, de la necessite de changer entièrement la fâcheuse
orientation de la poésie portugaise. Cest à cette noble ta-
che que vous vous ètes voué.
De Charles dOrléans à Ronsard, de Baudelaire et de
Paul Verlaine à Mallarmé, à MM. Moréas, GrifFin, Henri
de Régnier, — Eugénio de Castro, Messieurs, avait donc
étudié tous ceux de nos poetes dont Tinfluence, dans sa
patrie, ne sexerçait plus, ou ne sexerçait pas encore.
Oarisios et sa préface en 1890, puis de plus en plus //oras,
Sylva, Interlunio, témoignent non seulement de 1 eclatante
richesse et de la variété de son talent, mais de Foriginalité
de ses tentatíves d'acclimatation. A la fois précurseur et
■ initiateur, le voiçi devenu le chef de la jeune école portu-
ARTE 355
gaise, désormais convertie par lui, et par lui seul, à ce que
Ton est convenu dappeler le «symbolisme». Pour ne par-
ler que de la forme, on lui doit (dòs Oaristos): Tafíran-
cliissement de Talexandrin; la restauration du vers «libre>»
si logique en portugais, fuisque cest une langue à la fois
ires prosodique et três rythmée; Femploi de mètres oubliés,
tels que ceux de neuf et de onze syllabes; le rajeunisse-
ment de la plupart des anciens rythmes portugais, admi-
rables, mais depuis longtcmps abandonnés, ainsi que de
quelques vieux genros ( Vilancete, Rimance, Écloga); Theu-
reuse nationalisation de genres étrangers (Dallade Qt Ron-
dei): le renouvellement incessant du vocabulaire poéti-
que. . .
Et si je n'en dis pas davantage, aujourd hui, de ceux de
ses recuefls oú furent inaugurées ces innovations capitales,
avec cette immédiate aisance qui marque toute maitrise
native, c'est qu'ils ne renferment d'ailleurs que des poé-
sies dctachées, — si complexes et si variées, quune Etude,
lue dans le silence, pourrait seule en donner une idée suffi-
sante. Je prefere vous parler ici des ceuvres de plus «lon-
gue haleine» : de Belkiss, de Tirásias, de Sagramor. II est
vrai quun assez grand nombre des personnes ici presentes
appartiennent au public d elite qu'avaient auparavant con-
quis à ces pocmes des articles multiplics de moi-môme et
de mes amis: Marc Legrand, Philéas Lebesgue, Ivan Ciil-
kin, Georges Oudinot. Mais cette majorité fidèle, qui déjà
connait mes idécs sur Ia question, ne será certes pas sur-
prise de m y voir revenir ici, pour rédification de ceux
qui-n'ont point le mòme avantage; elle ne se scandalisera
point si, pour convaincre ces derniers, je me borne à leur
rèpéter (ou à peu prés) Ics pages, rcconnues cfficaces, de
mes professions-de-ioi passces ; aussi bien ai-jc dcjá parle
peut-ôtre trop, et, tandis que pour condenser certains arti-
cles sous une longueur acceptable jai dú retenir ma plume,
3 56 ARTE
en revanche jc ne promettrais pas de savoir retenir ma
langue sur un sLijet qui me passione. Cet aveu dument
signifié, j'emprunterai sans plus de discours quelques-uns
de ses développements à mon article sur Belkiss... [On
trouvera cel ariicle dans la Revue Blanche dn j"" mars
i8ç^: noiís y renvoyons nos lecieurs, TErmitage ne dispo-
sant pas d'assez de place poiír le transcrire ; nous nous bor-
nerons à rappeler que Belkiss est un drame en prose].
Mais un poete est un poete, et les vers lui seront tou-
jours plus agréables à manier que la plus splendide prose
lyrique; aussi ne fus-je pas étonné de recevoir, quelques
móis à peine après Belkiss, cette Eglogue de Tirésias, qui
fait, d'Eugenio de Castro, Tégal des plus parfaits classi-
ques de son pays. . . [Suit le résumé de l Eglogue, analogue
à celui qui parut ici-même, — mai 7S95].
Ces chefs-doeuvre avaient fait s'ouvrir à notre Ami (un
aflreux «decadente), Messieurs, «symboliste», et «néphéli-
bate))!), à peine ágé de vingt-six ans, les portes de lAca-
démie; loin de paralyser son imagination. comme c'est la
vertu (parait-il) ou le vice de tous les lauriers académi-
ques, ceux-là semblent avoir vraiment porte bonheur à
Kugenio de Castro: sous une forme le plus souvent dra-
matisée en vers chatoyants et splendides, Sagramor, son
dernier poème, Sagramor est Tliistoire d'une Ame, déve-
loppée au moyen de sept grands épisodes ou symboles, de
nature lyrique, oú nous sommes introduits par un Prolo-
gue cn prose. . . [Mêmes observations que ci-dessus: Sagra-
morfut analysé dans TErmitage, novembre 1895].
Tel est, Messieurs, le grand poete que nous serions três
certainement plus nombreux encore à fêter, si déjàlaplu-
part de ses admirateurs et de nos collaborateurs n'avaient
pris leurs quartiers d'été loin de Paris, et si d'autre part
une dizaine, qui mavaient promis leur présence en les
termes les plus flatteurs pour notre Ami, n'étaient rete*
ARTE 3 57
nus au Mcrcure par une assemblée générale des Action-
naires de cette Revue. Je vous transmettrai, tout à Theure,
les témoignages de leurs regreis... l^n attendant, puis-
qu'il faut boire, je lèverai tout d'abord mon verre en Fhon-
neur de cette nation soeur, de cette fière uPaírie poríu-
gaise^y dont le livre d'une noble femme nous rappelait, il
y a quelques jours. Ihéroísme traditionnel; en Ihonneur
de M. Xavier de Carvalho, qui personnijie, parmi nous,
les deux plus importants Journaux de Lisbonne et de Rio
de Janeiro. . . Je bois à Texcellent poete Manuel da Silva
Oayo, qui dirige, avec notre Ami Kugenio, cette revue
portugaise-française, cette Arle que je represente et mef-
force de rendre digne de son titre. . . Je bois à vous en-
fin, I^ugenio de Castro, d'abord en mon nom personnel,
íidèle Ami des mauvais jours, coníident et consolateur des
heures tragiques, des heures d'irréparable deuil; — puis au
nom de tous ceux dont la présence, ici, signiíie le pres-
senti ment ou ladmiration du génie que le sort vous a dé-
parti pour l honneur de votre pays; au nom de tous ceux
qui déjà reconnaissent et saluent, en vous, non seulement
lun des plus glorieux représentants de la poésie portu-
gaise, mais encore lun des plus glorieux de Tuniverselle
poésie de tous les temps. . .
Vous, Messieurs de la Presse quotidienne, vous, dont la
puissance est si grande, souvenez-vous bicn: nul de nous
nest venu, ici, pour trouver la plus pctite part de publi-
cite personnelle; mais nous vous supplions spontancment
sans honte (car ce n'est pas pour nous que nous soUici-
tons) nous vous supplions de saisir loccasion qui vous est
donnée de commcncer à réparer, sur le nom dl^ugenio de
Castro (*), lin justice de notre pays envers cette nation
(#) Rendons aiix journaux quotidiens cette justice que les |>lus puis-
358 ARTE
portLigaise sans laquelle tous, les gens d'liurope, nous ne
serions pas ce que nous sommes! Dites bien qu Eugénio
de Castro est une fleur nierveilleuse de poésie éclose sur
un arbre qui n'a cesse, en aucun temps, de produire des
íleurs grandes et belles, dignes d'amour, et d'en produire
plus, proportionnellement, que bien d'autres arbres moins
jeunes, plus enormes et plus célebres, — et moins légiti-
mement célebres. . .
Au nom du Père, Eugénio, de toute votre Littérature;
au nom du Père, qui fut Camoens; au nom du Fils, qui
fut Garrett; au nom du Saint-Esprit qui fut João de Deus,
— Amen. . •
Deux mots encore, et j ai fini. Envers le grand poete
qui, sans nous imiter, a propagé au loin la gloire de no-
tre Langue et de notre Art, nous avons fait notre devoir;
notre gouvernement sait à présent, j'espère, quel est celui
qui lui incombe: il faut qu'une fleur de France fleurisse à
votre boutonnière, Eugénio de Castro, afin de vous rap-
pelèr qu'à son indifférence envers vos grands prédèces-
seurs, ce pays n'ajoute pas du moins Tingratitude envers
celui de leurs héritiers qui Ta servi avec amour et d'un
coeur desinteresse. • .
Louis-PiLATE DE BRINN'GAUBAST.
sants comme les plus humbles ont tenu à honneur de suivre le consell
de nolre collaborateur (le Figaro, le Temps, le Journal des Débats, le
Gil Blas, VEclair, la Gazette de France, etc, etc).
N. D. L. R.
AUTI-: Í-Jg
LA CMUTi:
(Extrait dcs Croyances, sonnets incdits)
A Eugénio DE CASTRO
Gigantesques tombeaux des splendeurs de jadis !
O débris monstrueux, dignes d'un Erostrate,
S'indignant à Torgueil outré d'un autocrate!
O villes, dont les cieis n'ótaient quun pur lapls !
Capitales d'un moncfi ancien, vous dont les fils
Dormcnt dans le mépris d'une patrie ingrate !
Rayonnantes beautés du Nil et de rEuphrate!
Babylonc ! Ninivc ! ô Thcbes ! ò Mcmphis !
Dieu, qui sait les destlns, ne vcut pas qu'on le tente,
Dans sa large bontc paisible, omnipotente,
Par Tor, la vanitc, par les bruits cclatants.
Les plus fiers^ II les vouc aux foudres cternclles:
Júpiter écrasa les superbes Titans,
Comme Icare au soleil laissa brúler ses ailes.
Abel LETALLE.
BOLETIM INTERNACIONAL
FRANÇA
BIBLIOGRAPHIA.
ES Mattres-Chantetirs de Niirnberg, de R. Wa-
gner, por Louis-Pilatc de Brinn'-Gaubast e
Edmond Barthélemy (Paris. E. Dentu, éditeur
— 1896).
O novo trabalho dos dois notáveis críticos
wagnerianos compõe-se de: Avant-I^rofos du
trciducteur ; Traduclion littéraire complete ; An-
notation fhilologique, por L. P. de Brinn'Gau-
bast ; — Etude critique; Commentairc musicogra-
phlque, por E. Barthélemy.
Esta edição insere a musica dos Themas.
Feito segundo o mesmo plano da Tétralogie, este volume, d'aqui
em diante certamente encontrado nas mãos de todos os wagnerianos,
accusa um escrúpulo, um trabalho, uma penetração, um saber philolo-
gico e faculdades exegeticas absolutamente fora do vulgar.
Abrindo pelas Recommandcitions au lecteur, pela exposição do mc-
thodo a seguir na leitura d'esta traducção e d'esta edição, este grosso
volume de 386 paginas (além dos appendices) transcreve, no Avant-
Propos, as palavras de que Brinn-Gaubast precedera já a sua edição
ARTE 361
critica da Tétralogte, justificando a traducção como clle a faz, porque
aqucllas palavras applicam-sc aos Maihes chanteiirs, como á Tétralogic.
Explica-nos como traduziu c interpretou, e porque traduziu e inter-
pretou assim, baseando-se na correspondência, recursos e limites de
expressão peculiares das duas linguas, e accentuando a parte ou funcção
da musica e a da palavra na manifestação harmónica da emoção.
As notas que, depois, acompanham a tradução completam esses
dados.
O capitulo Etude critique de Ed. Barthélemy, acompanhado e illu-
minado pelo commentario musicographico, comprehcnde, além d'uma
analyse do assumpto de Wagner, uma penetrante e larga definição e
exposição da expressão musical na tragedia e na comedia.
A edição dos Maítres chanteurs, como a da Tétralogte, é, material-
mente, nítida e escrupulosa. É das melhores da casa Dentu.
JORNAES E REVrSTAS.
* N'um dos seus últimos números, a. Reviie Encyclopédique pubUca
o retrato de Louis-Pilate de Brinn'Gaubast, acompanhado pelas seguin-
tes palavras do eminente critico Alfrcd Ernst :
«La nouvelle Tradttction-édition des uMaítres Chanteurs», qui vient
de paraítre chez Dentu, se compose tout d'abord d'un avant-propos,
d'une traduction littéraire complete et d'une annotatlon philologique,
par M. de Brinn'Gaubast; puis, d'unc étude critique et d'un commen-
taire musicographique, par M. Edmond Barthélemy. J'insisterai prin-
cipalement, ne pouvant tout analyser, sur la traduction et sur le com-
mentaire.
«La traduction qu'on nous presente est remarquablement fidcle dans
son ensemble, et parfaitement littéraire. Elle n'est pas littérale, parce
que le traducteur ne voulait pas la faire telle, et ses raisons sur ce
point sont fort valables. Si telle ou telle phrase, en apparence, s'écarte
beaucoup du texte strict, Ton voit bientòt que le paragraphe dont clle
fait partie forme un tout vivant oii elle a son juste role, et que ce tout
donne une impression equivalente á celle qui resulte du paragraphe
correspondant dans le texte original. Cette façon de proceder, qui ne
8'appliquerait pas à d'autres cas et à d'autres buts, est une des meil-
leures qui soient lorsqu'il est question d'une traduction faite pour êtrc
lue. Une telle traduction, en etíct, ne peut comptcr sur la scène ni sur
la musique pour arrivcr á la complete expression dramatique; elle doit
être, par conséquent, aussi claire, aussi aisée, aussi active, aussi vivante
que possiblc. Cest la vie du tçxte que M. de Brinn'Gaubast a cherchéc
-303 AkJE
— et retrouvée. II avait déjà tradult de Ia sorte L'Annecíu du Nibelnng,
d'une façon hautement interessante et utile; pour Les Maítres Chan-
teurs, il y a réussi mieux encore, ce qui n'est pas peu dire, et cela parce
que la langue des Maítres est plus libre, plus vivante en un sens, moins
formldablement concentrée que celle de L'Annea,u. La géniale comédie
lyrlque de Wagner, grâce à lui, a désormais sa place d'honneur dans
toutes les bibliothèqucs littéraires ; si tout musicien doit la connaitrc,
nul dramaturge, nul critique, nul honime de lettres n'a désormais le
droit de Tignorer.
«Le commentaire musicographique de M, Barthélemy suit la parti-
tion scòne à scène et page à page; il est três bien conçu, três clair —
grâce à un excellent tableau des motifs — et s'efforce avec raison de
présenter le role des thcmes d'une façon plus scénique que technique.
Cest ce qu'on a fait de mieux en P'rance, jusqu'ici, sur ce vaste et dif-
íicile sujet. Et qu'on ne s'étonne point de me voir louer de la sorte le
travail dont il s'agit: ccs louangcs sont méritées de tout point, et j'ai
d'autant plus de plaisir à les exprimer que, traducteur de Wagner, je
sais à quelles jalousies, à quelles basses intrigues sont en butte tous
ceux qui tentent sincòrement un effort artistique nouveau».
* "Etes-vous favor able ou hostile aii projet d'crection ditn monument,
édifié par les Fraitçais, à la mcmoire de Richard Wagner ?» A esta per-
gunta lançada pela excellente revista La Critique, responderam os se-
guintes escriptores : Paul Hervieu, Paul Déroulède, de Brinn'Gaubast,
Catulle Mendes, E. Dujardin, Rachilde, R. de Gourmont, etc. Eis a
resposta de Louis-Pilate de Brinn'Gaubast :
«Du Poète-Dramat ique, ou, ce qui est la même chose, du Poète-Musi-
cien que fut Richard Wagner jamais on ne devrait écrire : «le musicien
Richard Wagner». Car Técrire, ou le répéter, c'est contribuer au main-
tien de Tincomprébcnsion totale ou fgrâce aux quasi-parodies représen-
tces à rOpéra comrae des oeuvres de ce grand homme) croupissent la
plupart des P"rançais touchunt TArl de Richard Wagner. Dans mon
AvanL-Propos pour TEdition française de la Tctralogie de VAnneau du Ni-
belnng, jai, d'accord avec les dcux maítres de la critique wagnéricnne,
cVst-à-dire avec MíM. Ernst et Ilouston-Stewart Chamberlain, — dit et
démontré ce qui suíA: «Pas plus que les partitions de Wagner ne sont
des oeuvres ordinaires de musicien propremeht dit, ses poèmes ne sont
oeuvres de littérateiír: mais les poèmes, les partitions, sont des oeuvres
purement humaines, contribuant naturellement, concourant simultané-
ment, à Teurythmique synthèse des Arts qui recréent sur la scène la Vie».
«Or voyez comme cette citation, loin d'être, ainsi qu'on pourrait
croire, étrangère au «Referendum» proposé par votre Revue, semble en
ARTK 363
Indiquer, au contraire, la seule solution qui soit digne à la foi de Ri-
chaYd Wagner et de la France... Oui, «Ic peupie français» peut, sans
indignité, doit mcme, s'il a conscience de sa propre mission aélever un
monument» au Poète-Musicicn de qui date véritablement un universel
Art nouveau. Mais faut-il que ce monument soit une statue, exposée
aux insultes des faux patriolcs, et sujeite aux dcboulonncmcnts dcs
heurcs cvcntucllcs de colcrc nalionalc? Non, millc lois non •, pas de
statue! Quoi de plus inutile, d'ailleurs, — que dis-je? quoi de plus dc-
risoire, que d'honorer en effigie un Artiste dont presque tous en ce pays
comme de Tautre côté du Rhin, ignorent ou méconnaissent encore Toeu-
vre réelle, le but et Tâmc ! — Le «monument» qu'il sied d'«élever)) en
rhonncur de Richard Wagner, c'est un Théàtre, ou ses Drames soicnt
enfin joués comme à Bayreuth, afin qu'à tous les yeux français, comme
à toutes les oreilles françaises, éclate, irréfragablement, la portée inter-
nalionale, Vtiniverselle valeur humaine de TArt nouveau qu'il a voulu,
prepare, et souvent créc. Car il nous importe três pcu qu'unc statue de
Richard Wagner partage, avec le bronze infame de tcls politiciens ob-
scurs, ou de tels bouchcrs conquéranls, la gloirc de dominer, sur quel-
que place publique, les choux-fleurs, les volailles et la boutique-à-treize
d'un jour de marche populaire ! Mais (pour me citer de nouveau) «mais
il nous importe bcaucoup que ne soil pas perdue, pour notre Art, en
quclque idiome humain qu'clle se soit exprimée, cette \'oix de Nature
qui a parle par la bouche et par Toeuvre de Richard Wagner. De cette
Voix, nous ne pouvons nous désintéresser ; nous le pouvons moins que
tout autre peupie : Toute solution sociale ou intellectuelle reste inféconde
pour VEurope, jusquà ce que la, France lait interprétée, traduite, popu-
larisée. . . Qui parle ainsi ? notre Michelet, non sans nous assener quel-
ques rudes vérités : mais ces paroles aussi — sont une vérité vraie ! Tcl
est notre «patriotisme», à nous, wagnéristes français, ou plutôt (car
cette étiquette n'est pas exactc) â nous, admirateurs français d'un gé-
nic bicnfaileur du monde!
"11 rcstcrait u discutcr (suuricz, sccptiqucs, souricz !) dcs condilions
pratiques de rcalisation d'un Théâtrc tel que celui que je propose. Mais
ceei nous mònerait sans doute un peu loin de votrcquestion, à laquclle
il doit me suffirc, pour aujourd'hui, d'avoir formulo cette rcponsc-.
ECHOS.
A propôs de la si curieuse «Introduction» publiée dans la Revue
Blanche, du i.®' juin par lord Alfred Douglas, Ic jeune poete anglais,
ancicn ami d'Oscar Wilde, et traitant de ces «esprits hardis • ■ qui,
364 ARTE
s'il leur plait, passent par dessus Ics illusoires obstacles du sexc» nous
croyons d'actualité de faire lire à nos lecteurs leS vers suivants (restes
jusqu'à ce jour inédits) de Marc Legrand :
LE BANQUEI
La salle polychrôme ou dinaient les convives
S'ouvrait sur un jardin tout éga^^é d'eaux vives.
Le banquet finissait : sur les coussins taches,
Tous, bouche ouverte et front pesant, s'etaient couchés,
Tenant leur coupe encor en une molle étrcintc.
On avait renvoyé les filies de Corinthe,
Les danseuses dont Toeil recrute les baisers,
Et qui, cambrant leurs flancs légèremcnt gazes,
Scandent avec Tappel crépitant dcs crotalcs
Le rythmc ailé des pieds libres de leurs sandales.
On avait renvoyé les esclaves offrant
Les mets et les gâteaux et les pains au safran,
Et les Phrygiens enflant la flúte bicn trouée.
L'ivresse en Tair flottait ainsi qu'une nuéc.
Mais seul le grand Platon, parlait, plus alangui,
Au jeune Melissos étendu prés de lui.
Un entêtant parfum sortait des íauriers roses.
Et le Maitrc, savant à découvrir les causes,
Enseignait à Tenfant ce qu'on nomme TAmour.
II disait: «L'Ame aspire à la gloire du Jour,
«Mais sa prunelle, étant dès longtemps coutumière
«De Tombre, tout d'abord se blesse à la lumière.
«Comme un homme grandi dans un sombre cachot
«Ne voit que peu à peu le ciei qui luit là haut,
«Eblouie au sortir des ténèbres qu'Elle aime,
«Elle atteint par degrés à la clarté suprême,
«A TAmour radieux, immuable et divin.
«Dans les charnels appas Elle cherche sa fin,
«Et c'est, d'lnstinct, aux corps sans défaut et sans tache
«Que notre co^ur se prend et que notre oeil s'attache.
«Mais la F^orme n'est rn^n qu'un signe de TEsprit
«Et sur ta lèvre, enfant, VIdée en íleur sourit!...
«Donnc donc à baiser, don^e ta fraiche bouche,
aEt ton doux front et tes beaux chevcux que je touche,
ARTE 365
«Et la joue ou va naitre un virginal duvet...»
II parlait. Méligsos, rêvcur, vers lui Icvait
Sa têtc et ses yeux noirs noyés de crépuscule.
Platon — car dans son scin la voluplc circule —
Caressait son disciplc et le baisait cent fois,
Et, comme un statuaire habile de ses doigts,
U pressait lentcment la main, le bras agile,
De réphòbe et son flanc poli par le strigilc,
Son col rond, son épaulc abritant un poil brun;
U fròlait, dégrafant Ic péplum importun,
La poitrine oíx respire une vitale haleine,
Et ses doigts descendant jusqu'aux tiédcurs de Tainc
En venaient à toucher la virile toison. —
L'n nuagc três pàle errait à Thorizon.
Dans le soir souriait une Manche statuc.
Des phalcnes volaicnt. Toute voix s'était tue. . .
A cc moment le Maitrc heureux sentait soudain
PORTUGAL
LE PORTUGAL X l'ÉTRANGER.
# «Le Banquei Eugénio de Castro. — Nous avions annoncé cette
fête à nos lecteurs et promis de les renseigner sur ce qui s'y serait
passe. EUe a eu lieu le 15 juin, et a été plus réussie que ne permettait
de Tespérer cettc saison de villégiatures. Sur la carte d'invitation, nous
avions releve les noms de MM. G. Bans {La Critique), Louis-Pilatc de
lirinn' Gaubast (Arte), Edourd Ducoté {UErmitage), VcVw Fcncon
{La Rcvueb lanche), P. Guédy (L'AMÍ>t!), Lugné-Poii (//CLmitc-), Camlllc
Mauclair, Robert de Montesquiou, Henri de Régnicr, Alfred Vallettc
{Mercure de France). On rcmarquait cn outre parmi les convives, au
nombrc d'environ cinquante, A\A\. Catulle Mendes et Raffaelli, repré-
sentant, pour ainsi dire, les générations antéricures de littcratcurs et
d'artistes.
«Au champagne, cn sa qualilé d'organisateur de laféte, Louis-Pilatc
de Brinn'Gaubast a explique le role d'Eugenio de Castro, comme
poete, comme propagateur de notrc langue cn Portugal et au Brésil, et
comme partisan militant du cosmopolitismc en Art.
«D'autres allocutions ont été prononcées par MM. Xavier de Car-
3^0 AktE
valho, correspondant parlsien des deux plus importants journaux de
Lisbonne, O Século, et de Rio-de-Janeiro, O Paiz; Edouard Ducoté,
pour les «jeunes» Revues ; Henri Mazel, etc. Enfin M. Marc Legrand
a lu une traduction en vers d'un des plus beaux poèmes du dernier
recueil d'Eugenio de Castro, qui a su remercier tous ses admirateurs en
termes spécialemcnt heureux. Quoi encore? Le menu avait été litho-
gi'aphié par Marc Mouclier (de La Critique)^ aux armes et avec la
devise du héros de cette fête intime, à laquelle ont participe, par des
lettres ou des télégrammes, MM. Stéphane Mallarmé, Paul Adam,
Jules Renard, Gustave Kahn, tous absents de Paris; Vittorio Pica, de
Naples ; La Jeune Belgique, etc. ; et, enfin, . . . La Province Nouvellca.
La Province NouvELLE (juillet 1896).
ECHOS.
# Notre directeur Eugénio de Castro était rcçu le 23 mai, en un
banquet intime, par un certain nombre d'artistes, de poetes et de pro-
fesseurs de Coimbra. On remarquait parmi les convives, MM. lecomte
de Sabugosa, dr. Assis Teixeira, dr. Luciano António Pereira da Silva,
dr. Henrique de Figueiredo, Henrique de Vasconcellos, Luiz de Maga-
lhães, Manuel da Silva Gayo, D. Thomaz de Noronha, Ayres de Cas-
tro, Affonso Lopes Vieira, Leopoldo Battistini, etc.
Le menu avait éte dessiné par Leopoldo Battistini.
Par des lettres ou des télégrammes, ont participe à cette fête MM. le
comtc de Arnoso, de BrinnGaubast, dr. Bernardino Machado, dr. Hen-
riques da Silva,' Alberto d'01iveira, etc.
* A paraitre en octobre : O Mundo vive d'I Ilusão, pocme, par Ma-
nuel da Silva-Gayo.
N.° 8— JUNHO DE 1896
COIMBRA — IMPRENSA DA 1'NIVBRSIDADE
^4r^/^:ni.
índice
FRANCESCO ACCINELLI
Pag.
Rifuf^io (trad. dum soneto de Brinn'Gaubast) j5q
Sagramor 511
III.INTO DWLMKIDA
Bailada medieval 1^7
OTTO jri.irS BI FR BA UM
Da? yriine \\ undei" 1 ,•
A lleiioric ; ;7
I.VIJREXCI': BINYON
Nature i jj
C;()RAN BJÒRKMAN
A Poesia coniemporanea na Suécia. tv
368 ARTE
RAYMOND BOUYER
Pag.
L Immortelle. 73
Les Dcfensetus de Lx lieauté : Anatole l''rance 327
RENÉ BOYLESVE
Septcmbre au hofd du lac de Cômc 2j6
THEOPHILO BRAGA
Carta a Eugcniu de Castro 76
João de Deus 171
Dr. Wilhelm Storck 291
tOUIS-PILATE DE BRINWGAUBAST
Viatique pour l'abscncc 16
Préface i^i
Lilás en mars < 21Ó
Banquete Eugénio de Castro 351
D. LEOPOLDO CANO
Apologo 14
EUGÉNIO DE CASTRO
A Monja e o Rouxinol u^
João de Deus -'òo
Sagramor (trad. franceza por P. Lebesgue) 303
RICHARD DEHMEL
Herbst 121
JOÃO DE DEUS
Anthero do Quental 10
EDOUARD DUCOTE:
Similityde So
AKTE 369
ANTÓNIO FI£1J(J
Pa-.
(>ançâo do exilio > 1
MANUEL DA SILVA-GAYO
La jeunc littérature portugaisc r
Onde ■• ; 1 1 1
ALFRED GOLD
So glucklich 188
Evolução da nova litteratura auí?triaca 306. ^ ^0
RF..MY DE GOUR.M(»\l
Lc V (>V<i:4t;ur 20
C.IUSEPPE GRAMEGNA
l-c paradoKc chez les fous j^o
A. FERDINAND HEROLD
Lied en automnc _• ^.^
MARIE HERZFELD
Mai 187
GIJSTAVE KAHN
Lied j ^
TRISTAN KLINGSOR
Balladc ..^ .
PllILÉAS LEBESGUE
Pour ceu\ dhier 180
WARC LEGRAND
La Pierrc qui chanlc mg
3 70 Airn-:
Intcripliun riisliquu í_(i^
\i.15i:kt i.I':t.\i..iJ';
I .li í-hiilt i'S'i
llklCK l-II']
La jcunc litlcralurc cn Norvcgc _• i
D. FREIHERR VON LILIENCRON
Tod in Aehren 05
IMKRRJ': I.OUYS
Aphiodilc Ourania i_)(.)
1:. A\.
Porlugal no estrang.iio : I L. P. de Brinní laubast . ;f
» )) )) II D. Anlonio Sanchcz .Mogucl joy
João de Deus e Paul \'erlainc \.\i\
LUIZ i:>E MAGALHÃES
Turris ebúrnea 147
PAUL MASSOX
Shampooing au Porluyal _S4
CA.MILLl': MAUCLAIH
I bsen cn France ...'..-. 1 So
SrUARI MERRll.
La íille à la fontainc 55
CARLOS DE MESQUITA
( ) CDndc Robcrt de Monlesqinou-Uezens.te 107
AiMi-: 571
vciiii I !■; wii.i ii;\
Renou ve;i ii (>'<
l'(t|, \)\: \\o\l
1 .0 Arhc^ jj;
CoAin: K. UE MONTIiSQLl(U:-FI.:ZKNSAC
De Vcrlanã 1 71 1
Linsexucllc j'i"
CHARLES MORICE
Paul Vcrlainc iSi
m:i:r-\
La Chiavc -n;
(;i;()R(;i:s ocdinoi
I .c Sphinx parle >'<
Ix dernicr ruvc í 1 j
ENRICO PANZACCIll "'WJKtt
I ,c A p i 7 1
D. WIOLIN" LOPEZ pi:i.Ai:/
Mencndc/ |-'clay > ^un
ahi:l pelletier
Rcvcil Jí
VITIORIO PICV
|-;Ul;inn, ,1, ( ■ :,.lr, , .. ;.)
I.|)\\«'M.) Pll.ON
l'iiiiK^> - -• ; ♦?
372 ARTE
D. HERACLIO FEREZ PLACER
Pag.
Cuentistas Gallegos 17
L. RAFAEL
O wár ich doch der màchlige Baum ! 79
Abschied 315
ERNEST RAYNAUD
Le Retour 60
HENRI DE RÉGNIER
Sonnct 347
JULES RENARD
Une famille d'arbi"es 15
LIONEL DES RIEUX
L'audience du prince Amour 59
LÉON RIOTOR
Le Sage Empereur 248
WILLIAM RITTER
Jean Dampt 1 29
J.-François Raflfaèlli 229
SAINT-POL-ROUX
L'éternel inceste 07
Les Accouchées de la vallée 69
ARTHUR SYMONS
The Bárrel-Organ 346
JOAQUIM DE VASCONCELLOS
A pintura portugueza nos sec. XV e XVI • 27, 83, 151
ARTE 373
EMILE VERHAEREN
Pag.
La Baíe.
PAUL VERLAINE
Conte
V. VIELÉ-GRIFFIN
Le rire de Méljssa 3 j.j
H. GAUTIER-VILLARS
Gustave Charpentier _»i8
C. D. OF WIRSEiN
L'Abbc de Cluny 3^
Boletim tnlernacíonal 3-1 1 92, 163, 195, 286, 320, 360
GRAVURAS
Otlo Julius Bierbaum, desenho de A. Gonçalves 1 ;
L. P. de BrinnGaubast, photogravura 51
L. Rafael, desenho de Celso Hermínio 71.)
Conde de Montesquiou-Fe:{ensac, photogravura 1 O7
vS. Pedro, photogravura 1 ^o
Joio de Deus, desenho de Celso Herminio 171
João de Deus no seu leito Junehre, desenho de C. Herminio 17 j
Paul Verlaine, rcproducção do quadro de E- Carrière 186
Marte Herzfeld, desenho de Celso Herminio 1 H7
Ibsen, desenho de F. Vallotton i8q
D. António Sanchez Moguel, photogravura 207
Neera, desenho de Celso Herminio , . . . j?:;
Dr. Wilhelm Storch', desenho de Celso Herminio joi
Desenhos decorativos de A. Gonçalves \ . <i, ^'>. 171
» » de Noé Legrand . . . -'.4, {.j, «u, io,\ k)^, hj^, ju-j
Desenho decorativo de Leopoldo Battistini 3.'7
\.'N
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