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Full text of "Assemblée électorale de Paris, 18 novembre 1790 - 12 août, 1792 : publiées d'après les originaux des archives nationales, avec des notes historiques et biographiques"

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ASSEMBLÉE 

ÉLECTORALE 

DE    PARIS 


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COL>ECTIOx\  UE  DOGUiMENTS  KELATIFS  A  L'HISTOIRE  DE   PARIS 

PENDANT    LA    REVOLUTION    FRANÇAISE 

Publiée  sous  le  'patronage  du  Conseil  municipal. 


ASSEMBLEE 


ÉLECTORALE 

DE    PARIS 


18  Novembre  1790  —   15  Juin  1791 


PROCES -VERBAUX    DE    L'ELECTION 

DES  JUGES,  DES  ADMINISTRATEURS 

DU  PROCUREUR  SYNDIC 

DE  L'ÉVÊQUE,  DES  CURÉS,  DU  PRÉSIDENT  DU  TRIBUNAL  CRIMINEL 

ET  DE  L'ACCUSATEUR  PUBLIC 

PUBLIÉS     d'après     les     ORIGINAUX     DES     ARCHIVES     NATIONALES 

AVEC    DES    NOTES    HISTORIQUES    ET    BIOGRAPHIQUES 
PAR 

ETIENNE     GHARAVAY 

A  R  C  H  1  V  1  s  T  F,  -  P  A  L  l':  O  a  K  A  P  H  K 


D.  JOUAUST 

7,      RUE      DE      LILLE 


PARIS  CHARLES   NOBLET 

I  13,RUECUJAS 


MAISON     Q  U  A  N  T  1  N 

7,    RUE    SAINT-BENOIT 
1890 


AVERTISSEMENT 


L'Assemblée  nationale  inscrivit  dans  la  Constitution  de  1790 
le  principe  de  l'élection  des  fonctionnaires  de  l'ordre  civil  et 
ecclésiastique  par  les  mandataires  de  la  nation.  «  La  justice  sera 
rendue  gratuitement  par  des  juges  élus  à  temps  par  le  peuple  », 
disait  l'article  2  du  chapitre  sur  le  pouvoir  judiciaire.  Pour 
appliquer  la  loi  nouvelle  les  électeurs  choisis  par  les  assemblées 
primaires  s'assemblèrent  dans  toute  la  France.  A  Paris  le  corps 
électoral,  qui  succédait  à  celui  de  1789,  dont  les  événements 
avaient  rendu  le  rôle  si  important*,  commença  ses  opérations 
le  18  novembre  1790  et  nomma  successivement  les  juges,  les 
administrateurs,  le  procureur  général  syndic,  l'évêque,  les  curés, 
le  président  du  tribunal  criminel,  l'accusateur  pubhc,  etc.  Le 
présent  volume  est  consacré  à  la  publication  des  procès-verbaux 
de  cette  assemblée  électorale  de  1790  à  laquelle  incomba  l'hon- 
neur d'appliquer  pour  la  première  fois  à  Paris  le  principe  démo- 
cratique de  l'élection  des  fonctionnaires  publics. 

Cet  ouvrage  comprend  trois  parties  :  1*"  un  précis  historique 
où  j'ai  résumé  les  faits  qui  ont  précédé  l'assemblée  électorale  et 
ceux  qui  se  sont  accomplis  pendant  les  diverses  sessions  de  cette 
assemblée;  —  2°  la  liste  critique  des  électeurs  de  1790; —  S''  les 
procès-verbaux  de  l'assemblée  électorale  du  département  et  du 
district  de  Paris,  du  18  novembre  1790  au  15  juin  1791. 

1.  M.  Ch.-L.  Chassin  a  publié,  en  quatre  volumes,  les  Élections  et  les  Cahiers  de 
Paris  en  1789. 

a 


11  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Il  est  nécessaire,  pour  l'édification  du  lecteur,  d'exposer 
brièvement  mes  procédés  de  travail  dans  chacune  des  trois 
parties. 

Préface  :  J'ai  exposé,  d'après  les  sources  les  plus  authen- 
tiques, les  préliminaires  de  l'assemblée  électorale;  j'ai  résumé 
les  opérations  développées  dans  les  procès-verbaux  et  j'ai  enre- 
gistré les  résultats.  J'ai  aussi  noté  l'impression  produite  dans  la 
presse  et  dans  les  clubs  par  les  élections.  Je  n'ai  jamais  rien 
avancé  sans  indiquer  mes  références  ^ 

I^  Liste  des  électeurs  :  Cette  Hste  a  été  imprimée  par  ordre 
de  l'assemblée  électorale;  elle  a  été  reproduite  dans  certains 
journaux  du  temps  et  dans  l'almanach  royal  de  1791.  Aucune  de 
ces  diverses  listes  n'est  complète  ;  dans  toutes  il  y  a  des  erreurs 
d'orthographe  dans  les  noms  et  il  manque  des  prénoms,  des  indi- 
cations d'âge,  de  profession  ou  d'adresse.  J'ai  vérifié  les  listes 
imprimées  sur  les  extraits  des  procès-verbaux  des  élections  pri- 
maires conservés  aux  Archives  nationales;  j'ai  compulsé  les 
almanachs,  les  listes  postérieures,  les  documents  que  j'ai  pu 
réunir,  et  je  crois  avoir  dressé  une  liste  plus  exacte  et  plus  com- 
plète  que  toutes  celles  connues  jusqu'ici,  et  telle  que  les  con- 
temporains eux-mêmes  n'en  ont  pas  possédé.  La  liste  dressée 
par  moi  comprend  les  noms,  prénoms,  qualités,  âges  et  adresses. 
J'ai  précisé  autant  que  possible  la  nature  de  la  profession,  qui 
souvent  était  indiquée  par  le  terme  vague  de  négociant,  mar- 
chand ou  bourgeois,  et  j'ai  mentionné  tous  ceux  qui  avaient  fait 
partie  de  l'assemblée  électorale  de  1789.  Enfin  j'ai  ajouté  à  la 
plupart  des  noms  de  courtes  indications  biographiques,  telles 
que  date  et  lieu  de  naissance  et  de  mort,  fonctions  exercées  pen- 
dant, avant  et  après  la  Révolution.  J'ai  recherché  pour  chaque 
électeur  quelles  fonctions  judiciaires  ou  administratives  il  avait 
remplies  et  quel  grade  il  avait  possédé  dans  la  garde  nationale; 
j*ai  mentionné  à  chaque  nom  la  réélection  comme  électeurs 
en  1791,  en  1792  et  en  1796,  et  l'inscription  sur  la  hste  des 
notables  après  le  18  brumaire.  J'ai  aussi  indiqué  tous  ceux  qui 

1.  Cf.  à  la  fin  de  la  préface  la  bibliographie  des  principales  sources  de  mon  travail. 


AVERTISSEMENT.  m 

appartenaient  à  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  et  aux 
loges  maçonniques.  Je  ne  me  flatte  pas  de  n'avoir  rien  omis, 
mais  je  crois  avoir  réuni  tous  les  renseignements  permettant  de 
se  rendre  compte  des  raisons  qui  ont  guidé  les  assemblées  pri- 
maires parisiennes  de  1790  dans  le  choix  de  leurs  électeurs. 

111-  Procès- VERBAUX  de  l'assemblée  électorale  de  1790.  —  11  y 
a  eu  trois  sessions  de  l'assemblée  départementale;  la  première 
eut  8A  séances,  du  18  novembre  1790  au  16  février  1791,  et  fut 
consacrée  à  l'élection  de  30  juges,  de  24  juges  suppléants,  de 
36  administrateurs  et  du  procureur  général  syndic.  —  La  seconde 
occupa,  du  13  au  17  mars  1791,  3  séances  pour  la  nomination  et 
la  proclamation  de  l'évêque  de  Paris.  —  La  troisième  eut,  du  8 
au  15  juin  1791, 7  séances  pour  l'élection  du  président  du  tribunal 
criminel  et  de  l'accusateur  public  et  de  leurs  suppléants  et  des 
juges  devant  remplir  les  vacances  survenues  dans  les  tribunaux. 

L'assemblée  des  électeurs  du  district,  qui  se  composait  du 
même  personnel  que  celle  du  département,  moins  les  électeurs 
des  cantons,  eut  deux  sessions  pour  l'élection  des  curés  aux 
paroisses  vacantes  par  le  refus  de  serment  des  anciens  titulaires  ; 
la  première  du  30  janvier  au  13  mars  1791,  la  seconde  du  20 
au  30  mars. 

Les  procès-verbaux  ne  comprennent  pas  seulement  les  in- 
nombrables scrutins  que  nécessita  la  nomination  des  juges, 
administrateurs,  curés,  etc.  Ils  reproduisent  aussi  les  discus- 
sions, les  compliments  faits  par  le  président  aux  élus,  les  ré-' 
penses  de  ceux-ci,  les  adresses  des  cantons,  les  allocutions  des 
délégués,  etc.  Ils  permettent  donc  de  reconstituer  la  physio- 
nomie de  l'assemblée  et  ils  offrent  d'intéressants  spécimens  de 
l'éloquence  des  électeurs  et  des  élus.  .         , 

Les  originaux  de  ces  procès-verbaux  sont  conservés  aux 
Archives  nationales  et  c'est  d'après  eux  que  j'en  publie  le  texte. 
Dans  ce  même  dépôt  existe  une  copie  des  prôcès-verbaux',  mais 
seulement  pour  la  partie  des  opérations  concerMlït  le  départe- 
ment de  Paris.  Cette  copie  forme  deux  volumes  iû^foUo  et  re- 
produit tous  les  procès-verbaux  de  l'assemblée  de  1790  et  d-e 


IV:  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

celle  de  1791.  Elle  a  été  vraisemblablement  faite  par  ordre  de 
l'administration  départementale  et  elle  est  une  preuve  de  l'im- 
portance qu'on  attachait  à  cette  première  manifestation  de  la 
vie  politique  à  Paris.  Aux  Archives  se  trouvent  également  les 
dossiers  des  lettres  adressées  à  l'assemblée,  les  feuilles  de  véri- 
fication, des  scrutateurs,  et  ces  documents  m'ont  servi  pour 
la  vérification  des  noms  propres  et  pour  l'annotation  du  texte.: 

L'annotation  m'a  coûté  de  longues  et  patientes  recherches. 
Outre  les  notes  destinées  à  éclairer  les  faits  mentionnés  dans  les 
procès-verbaux,  j'avais  à  déterminer  la  personnalité  de  tous  ceux 
dont  les  noms  figurent  dans  les  scrutins.  J'ai  tenu  à  rechercher  ce 
qu'avaient  été  ces  personnages  auxquels  les  électeurs  avaient 
donné  des  suffrages,  et  j'ai  eu  la  satisfaction  de  retrouver  le  nom 
^xact  et  les  qualités  de  presque  tous.  J'ai  aussi  rétabli  l'ortho- 
graphe des  noms  propres,  souvent  défigurée  par  le  scribe,  de 
sorte  que  les  procès-verbaux  se  trouvent  plus  corrects  dans  cette 
publication  que  dans  les  originaux.  Plus  de  douze  cents  noms 
figurent  dans  la  liste  des  électeurs  et  dans  les  nombreux 
scrutins  que  nécessitèrent  les  élections  ;  ce  chiffre  seul  donne 
une  idée  de  l'étendue  de  mes  recherches. 

Les  scrutins  pour  l'élection  des  curés  fournissent  un  per- 
sonnel tout  spéciaL  J'ai  indiqué  les  prêtres  qui  figurent  dans 
la  liste  des  ecclésiastiques  ayant  prêté  serment  à  la  constitution 
civile  du  clergé. 

Les  procès-verbaux  de  l'assemblée  électorale  n'avaient  jamais^ 
été  imprimés;  mais  les  discours  prononcés  par  les  élus  et  par  les 
présidents  de  l'assemblée  ont  été  publiés,  sur  le  vote  même  des 
électeurs*,  en  un  volume  devenu  très  rare'. 

Enfin  une  table  analytique  réunit  en  un  même  faisceau  tous 
les  renseignements  épars  dans  le  volume. 

Cette  publication  fournit  un  document  important,  indispen- 

1.  Cf.  la  séance  du  20  janvier  1791,  p.  39S. 

2.  Ce  volume  a  pour  titre  :   Discours  prononcés  à  l'assemblée  électorale;  Paris, 
Prault,  1791,  in-8». 


1 


AVERTISSEMENT.  v 

sable  et  presque  inconnu  aux  futurs  historiens  de  Paris  et  de  la 
Révolution  française.  Grâce  à  ces  procès- verbaux,  ils  se  rendront 
plus  exactement  compte  des  opérations  d'une  assemblée  électo- 
rale où  fonctionna  pour  la  première  fois  le  système  de  la  nomina- 
tion directe  des  magistrats  et  des  fonctionnaires  publics  par  les 
délégués  de  la  nation.  Ils  pourront  nous  tracer  le  tableau  de  cette 
agitation  des  clubs,  des  journaux,  de  l'assemblée  elle-même; 
nous  montrer  les  passions  diverses  de  ces  citoyens  qui  usaient 
de  la  prérogative  la  plus  précieuse  qui  ait  été  donnée  à  l'homme 
libre.  Ils  pourront  nous  expliquer  les  raisons  des  choix  faits  par 
les  assemblées  primaires  et  par  l'assemblée  électorale.  Aux  esprits 
généralisateurs,  aux  successeurs  de  notre  illustre  Michelet  est 
réservée  cette  tâche  ;  à  nous,  patients  apôtres  de  l'exactitude  his- 
torique, occupés  du  matin  au  soir  à  rechercher  et  à  compulser 
les  documents  originaux,  suffît  l'honneur  de  préparer  les  voies 
aux  historiens  futurs.  Pour  moi,  je  serai  heureux  si  ce  volume 
peut  mériter  le  suffrage  de  mes  maîtres  et  de  mes  pairs.  J'es- 
père que,  tel  qu'il  est,  il  présentera  pour  les  Parisiens  un  intérêt 
véritable.  Combien  d'entre  eux  y  retrouveront  le  nom  de  leurs 
ancêtres  et  considéreront  comme  un  titre  d'honneur,  comme  un 
brevet  de  noblesse  civique  d'avoir  compté  un  membre  de  leur 
famille  parmi  les  patriotes  électeurs  de  1790. 

Je  ne  puis  terminer  cet  avertissement  sans  rendre  grâces  à 
tous  ceux  qui  m'ont  aidé  dans  l'accomplissement  de  ma  tâche. 
Tout  d'abord,  je  dois  remercier  le  Conseil  municipal  de  Paris  et 
la  commission  de  l'histoire  de  la  Révolution  dans  la  capitale  qui 
ont  bien  voulu  me  confier  le  soin  de  cette  pubHcation,  et  mon 
confrère  et  ami  Jules  Guiffrey  qui,  chargé  primitivement  de  ce 
travail,  a  jugé  qu'un  même  éditeur  devait,  dans  l'intérêt  de 
l'œuvre  poursuivie,  être  chargé  de  toutes  les  assemblées  élec- 
torales de  1790  à  1799  1.  MM.  Guiffrey  et  Tuetey  m'ont  été  d'un 

1.  Les  opérations  de  l'assemblée  électorale  de  1791  for.Tieront  à  elles  seules  un 
volume.  Je  me  propose  aussi  de  publier  les  procès-verbaux  de  l'élection  des  députés  de 
Paris  à  la  Convention  nationale  et  aux  Conseils  des  Anciens  et  des  Cinq-Cents  jusqu'au 
18  brumaire. 


VI  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS, 

grand  secours  dans  les  recherches  minutieuses  faites  aux  Archives 
nationales.  MM.  Thierry-Poux  et  Pauly,  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, MM.  Jules  Cousin  et  L.  Faucon,  à  la  Bibliothèque  de  la 
ville  de  Paris,  ont  secondé  avec  une  obligeance  parfaite  mes  explo- 
rations dans  les  trésors  de  ces  deux  dépôts.  M.  Raffet  a  bien 
voulu  être  mon  guide  dans  les  collections  d'estampes  de  la  Biblio- 
thèque nationale.  Enfin  mes  amis  Aulard  et  Maurice  Tourneux 
m'ont  fait  profiter  de  leur  inépuisable  érudition.  J'ai  plaisir  à 
leur  offrir  à  tous  ici  un  témoignage  public  de  ma  gratitude. 

E.  G. 


PREFACE 


Les  assemblées  primaires  (octobre  1790).  —  Nombre  des  citoyens  actifs 
des  sections,  des  électeurs  à  nommer  et  des  votants.  —  Nomination 
des  électeurs. 

L'Assemblée  nationale  termina  le  16  août  1790  la  loi  qui 
fixait  Torganisation  judiciaire  de  la  France.  Cette  loi  portait  que 
les  juges  de  paix  seraient  élus  par  les  assemblées  primaires  et 
les  juges  de  district  et  leurs  suppléants  par  les  électeurs  du  dis^ 
trict  nommés  par  les  assemblées  primaires.  Les  conditions  d'éli- 
gibilité pour  les  juges  étaient  trente  ans  d'âge  et  cinq  ans  de 
fonctions  judiciaires  ou  de  pratique  comme  homme  de  loi.  Les 
jiiges  de  paix  devaient  être  élus  pour  dçux  ans  et  les  juges  de 
district  pour  six  ans  K 

Les  assemblées  primaires  se  composaient  des  citoyens  actifs, 
c'est-à-dire  de  ceux  qui,  jouissant  de  la  qualité  de  Français, 
avaient  vingt-cinq  ans,  étaient  domiciliés  depuis  un  an  dans  la 
ville,  payaient  une  contribution  directe  de  la  valeur  locale  de 
trois  journées  de  travail  (et  à  Paris  la  journée  de  travail  fut 
évaluée  à  une  livre),  n'étaient  point  serviteurs  à  gages,  ni  ban- 
queroutiers, ni  faillis,  ni  débiteurs  insolvables,  avaient  fait  leur 

1.  Deux  savants  jurisconsultes,  M.  J.-C.  Colfavru,  ancien  député,  et  M.  Victor 
Jeanvrot,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  d'Angers,  ont  traité  à  fond,  au  point  de  vue  histo- 
rique et  pratique,  cette  question  si  importante  de  l'élection  des  juges,  le  premier  dans 
un  volume  intitulé  :  De  V organisation  du  pouvoir  judiciaire  sous  le  régime  de  la  souve- 
raineté nationale  et  de  la  République;  Paris,  Charavay  frères,  1882,  in-18,  le  second, 
dans  un  ouvrage  intitulé:  La  magistrature;  Paris,  Cotillon  et  Marescq,  1882,2  vol.  in-18. 


Yiii  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

contribution  patriotique  et  prêté  le  serment  civique.  Le  30  sep- 
tembre 1790,  le  procureur  de  la  Commune  de  Paris  convoqua  les 
citoyens  actifs  pour  le  lundi  11  octobre  par  l'arrêté  suivant  pla- 
cardé sur  les  murs  de  la  capitale  : 

Le  procureur  de  la  Commune  de  Paris,  faisant  en  cette  partie  les  fonc- 
tions du  procureur-syndic,  à  lui  déléguées  par  le  décret  de  l'Assemblée  natio- 
nale du  25  août  dernier,  sanctionné  par  le  Roi  le  29  du  même  mois,  transcrit 
sur  les  registres  delà  municipalité,  imprimé,  publié  et  affiché,  convoque  tous 
les  citoyens  actifs  de  cette  capitale  pour  le  lundi  11  octobre  prochain,  huit 
heures  du  matin.  En  conséquence  les  requiert  de  se  rassembler  ledit  jour  et 
à  ladite  heure,  dans  le  lieu  ordinaire  des  assemblées  de  leurs  sections  respec- 
tives, pour,  étant  réunis  en  assemblées  primaires,  conformément  aux  dispo- 
sitions de  la  section  première  du  décret  du  22  décembre  1789,  et  en  exécution 
dudit  décret  du  25  août  dernier,  procéder  à  la  nomination  des  électeurs  qui 
doivent  faire  l'élection  des  juges,  dont  les  six  tribunaux  à  établir  pour  la 
Ville  et  le  Département  de  Paris  seront  composés. 

Le  nombre  des  électeurs  sera  incessamment  indiqué  par  le  procureur  de 
la  Commune  de  Paris  qui,  d'après  le  nombre  réel  et  effectif  des  citoyens 
actifs  de  toute  la  Ville  et  de  tout  le  Département  de  Paris,  déterminera  com- 
bien il  devra  en  être  nommé  par  chaque  section  de  la  capitale  et  par  chaque 
canton  du  Département.  Il  sera  de  suite  fait  une  convocation  pour  parvenir  à 
l'élection  des  juges  de  paix  et  des  notables  destinés  à  faire  les  fonctions  d'as- 
sesseurs du  juge  de  paix. 

Les  électeurs  qui  seront  nommés  pour  procéder  à  l'élection  des  juges 
seront  aussi  de  l'élection  des  membres  des  corps  administratifs.  Les  citoyens 
répondront  au  vœu  de  l'Assemblée  nationale  et  du  Roi  en  mettant  la  plus 
grande  célérité  dans  cette  opération  et  dans  celles  qui  leur  seront  successive- 
ment indiquées. 

Fait  au  parquet  de  la  Commune,  le  30  septembre  1790. 

BOULLEMER. 

Les  sections,  dès  la  convocation,  firent  dresser  et  imprimer 
la  liste  des  citoyens  actifs  et  des  éligibles  *.  Le  procureur  de  la 
Commune  put  alors  fixer  le  nombre  d'électeurs  par  section, 
lequel  devait  être,  d'après  la  loi  du  2*2  décembre  1789,  à  raison 
d'un  électeur  par  cent  citoyens  actifs.  Le  tableau  suivant  pré- 
sente  chaque   section   et    chaque    canton    avec  le  nombre   de 

1.  Pour  être  éligible,  il  fallait  être  citoyen  actif  et  payer  une  contribution  directe  de 
la  valeur  locale  de  dix  journées  de  travail.  —  Cf.  Liste  des  citoyens  actifs  et  éligibles  de 
la  section  des  Tuileries;  Paris,  Chardon,  1790,  in-8°  de  32  pages  (Bibl.  nat.,  Lb*o  2174); 
—  Liste  des  citoyens  actifs  de  la  section  du  Palais-Royal,  in-S"  (Lb'*'>  2026);  —  Section  de 
Sainte-Geneviève,  liste  générale  des  citoyens  éligibles;  Paris,  Quillau,  1790,  in-4°(Lb40  2126). 


IX 


PRÉFACE. 

citoyens  actifs  et  celui  des  électeurs  à  nommer.  J'ai  ajouté  dans 
une  quatrième  colonne  le  nombre  des  votants  dans  les  élections 
primaires. 


SECTIONS. 


Citoyens       Électeurs 
actifs.        à  nommer. 


Votants  1. 


I.  Tuileries 1502  15  178  à  202 

II.  Champs-Elysées 70Zi  7  56  à  138 

m.  Roule 950  9  l/iO  à  173 

IV.  Palais-Royal 265Zi  27  »  « 

V.  Place  Vendôme 1173  12  119 

VI.  Bibliothèque 138/t  IZi  313  à  339 

VII.  Grange-Batelière 851  9  »  » 

Vllt.  Louvre 196Zi  20  222  à  264 

IX.  Oratoire 1793  18  187  à  255 

X.  Ilalle-au-Blé 1699  17  333 

XI.  Postes 1613  16  223  à  231 

XII.  Place  de  Louis  XIV 1290  13  151  à  183 

Xin.  Fontaine-de-Montmorency.  1215  12  125  à  l/i7 

XIV.  Bonne-Nouvelle 1578  16  l/i9  à  160 

XV.  Ponceau 2/i79  25  183  à  19Zi 

XVI.  Mauconseil 1717  17  »  » 

XVJI.  Marché-des-lnnocents .  .  .  1213  12  151  à  205 

XVIII.  Lombards 2399  2Zi  »  » 

XIX.  Arcis 1508  15  i5Zi  à  166 

XX.  Faubourg-Montmartre..  .  722  7  87 

XXI.  Poissonnière 770  8  iOli 

XXIL  Bondy 1236  12  156  à  176 

XXIIL  Temple l/il9  ià  152  à  200 

XXIV.  Popincourt 1026  10  75 

XXV.  Montreuil 1108  11  126 

XXVL  Quinze-Vingts 1775  18  »          » 

XXVII.  Gravilliers 3305  33  215  à  282 

XXVIII.  Faubourg-Saint  Denis. .  .  .  1327  13  l/i3 

XXIX.  Rue  Beaubourg .  2178  22  253  à  317 

XXX.  Enfants-Rouges 1573  16  218  à  257 

XXXI.  Rue-du-Roi-de-Sicile.  .  .  .  1699  17  171  à  265 

XXXII.  Hôtel-de-Ville lZiZi3  ili  13Zi  à  194 

XXXIII.  Place-Royale 1636  16  177 

XXXIV.  Arsenal 1346  13  124  à  199 

XXXV.  I!e-Saint-Louis 792  8  lOJ 


1.  Le8  chiffres  ont  été  relevés  sur  les  procès-verbaux  des  Archives  nationales.  Quand 
il  y  a  eu  plusieurs  scrutins,  j'ai  indiqué  le  chiffre  le  plus  faible  et  le  plus  fort.  Je  n'ai  pas 
trouvé  le  nombre  de  volants  pour  8  sections. 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 


SECTIONS. 


Citoyens       Électeurs 
actifs.        à  nommer. 


Votants. 


XXXVL 
XXXVIL 

xxxvin. 

XXXIX. 

XL. 

XLI. 

XLII. 

XLIII. 

XLIV. 

XLV. 

XLVI. 

XLVII. 

XLVIIL 


I. 

IL 

IIL 

IV. 

V. 

VI. 

VIL 

vm. 

IX. 

X. 

XI. 

XIL 

XIII. 

XIV. 

XV. 

XVI. 


Notre-Dame 1562  16 

Henri  IV 890  9 

Invalides 978  10 

Fontaine-de-Grenelle.  .  .  .  2100  21 

Ouatre-Nations .  33Zi6  33 

Théâtre-Français.  .....  2617  26 

Croix-Rouge '.  '.  1907  19 

Luxembourg .'  .  2051  21 

Thermes-de-Julien..  ....  1909  19 

Sainte-Geneviève '  .  3172  32 

Observatoire. 1713  17 

Jardin-des-Plantes  .....  1650  16 

Gobelins. 115Zi  12 

■    '    '  Citoyens  '    Élecfems 

CANTONS  1.  actifs.  à  nommer. 

Nanterre .           787  8 

Passy 800  8 

Colombes..  . 800  8 

Clichy 1000  10 

Saint-Denis . .    ,        977  10 

Pierreiitte 700  7 

Pantin ,  .            639  6, 

Belleville ,  .           738  7 

Montreuil ,779     ...  8 

Vincennes 860  ,     9 

Charenton 1200  12 

Villejuif . 719  7 

Choisy-le-Roi ,  ,600  6 

Bourg-la-Reine 590  6 

Issy 1300  13 

Châtillon 7Zi8  7 


60  à  87 
166  à  206 
277  à  Zi56 

/|97 
215  à  258 
171  à  206 
195  à  Zi92 
361  à  liOi 
Ib 
»  » 

121  à  176 

Votants. 


258 
239 
159 
150 
36Û 
282 
116 
139  à  160 
5Zi8  à  588 
XhS 
189 


262 


160 


Il  y  avait  donc,  dans  les  A8  sections  de  Paris,  78,090  citoyens 
actifs,  et  dans  les  16  cantons  environ  13,000,  soit  91,000  citoyens 
chargés  dénommer  913  électeurs. 

Le  lundi  H  octobre  1790,  à  huit  heures  du  matin,  s'ouvrirent 


1.  Les  procès-verbaux  ne  contiennent  pas  le  nomtre  des  citoyens  actifs  des  cantons 
de  Passy,  de  Colombes,  de  Clichy,  de  Pierrcfitte,  de  Charenton,  de  Cholsy-lc-Roi  et  d'Issy. 
J'ai  donc  mis  un  cbilTre  approximatif,  basé  sur  le  chiffre  des  électeurs  auxquels  ces  can- 
tons avaient  droit. 


PRÉFACE.  XI 

dans  chaque  section  et  dans  chaque  canton  les  assemblées  pri- 
maires ^  L'affluence  des  citoyens  ne  fut  pas  considérable.  Un 
neuvième  environ  vint  apporter  son  vote.  Dans  certaines  sec- 
tions, comme  celles  du  Ponceau,  de  Popincourt,  des  Gravilliers, 
des  Invalides  et  de  la  Fontaine-de-Grenelle,  on  n'enregistra 
même  pas  comme  votants  le  dixième  des  citoyens  actifs.  Les 
sections  des  Enfants-Rouges  et  du  Théâtre-Français  fournirent  le 
plus  de  votants  (257  sur  1,573  et  A97  sur  2,617).  Les  cantons 
montrèrent  plus  de  zèle  ;  la  proportion  fut  souvent  du  quart  et 
même  de  la  moitié  (cantons  de  Pierrefitte,  Pantin,  Vincennes  et 
Bourg-la-Reine). 

Les  élections  se  firent  au  scrutin  de  liste  double  ;  c'est-à-dire 
que  chaque  électeur  votait  à  la  fois  sur  tous  les  sujets  à  élire  et 
déplus  désignait  un  nombre  de  sujets  double  de  celui  des  places 
à  remphr  en  écrivant  sur  le  même  bulletin  un  nombre  de  noms 
double  de  celui  des  nominations  à  faire.  Ce  mode  de  scrutin 
rendit  les  opérations  longues  et  le  dépouillement  difficile.  Il  sou- 
leva des  critiques  dans  la  presse.  Brissot,  dans  son  Patriote  fran- 
çais (numéro  A33,  15  octobre  1790)  en  signala  les  inconvénients 
en  ces  termes  : 

Les  élections  de  Paris  prouvent  démonstrativement  combien  la  méthode  du 
scrutin  de  liste  double  est  vicieuse.  Ces  doubles  noms  prolongent  énormé- 
ment le  dépouillement  du  scrutin,  martyrisent  inutilement  les  scrutateurs  et 
ne  remplissent  point  le  but  qu'on  se  propose  de  remédier  aux  cabales.  Il  est  à 
à  espérer  que  l'Assemblée  nationale  le  proscrira  et  lui  substituera  la  méthode 
du  scrutin  épuratoire,  plus  expéditif  et  surtout  bien  plus  propre  à  ne  porter 
les  choix  que  sur  des  hommes  vraiment  dignes. 

Enfin  les  opérations  furent  terminées  et  chaque  section  lit 
imprimer  la  liste  des  électeurs  nommés  par  elle  ^  A  Paris  les 
781  électeurs  avaient  été  choisis  dans  toutes  les  professions.  Les 
plus  nombreux  étaient  les  négociants  et  les  marchands  au  nombre 

1.  La  police  des  assemblées  primaires  consistait  en  ceci  :  «  On  ne  doit  porter  aucune 
épée,  ni  armes,  ni  bâtons.  Tout  citoyen  qui  se  porte  à  des  violences  est  expulsé  et  privé 
de  eon  droit  de  suffrage.  » 

2.  Cf.  aux  Archives  nationales,  BI*,  un  placard  imprimé  in-folio,  intitulé  :  Section  de 
Bondy.  Liste  des  électeurs  nommés  dans  les  séances  des  14  et  26  {octobre  1790)  et  dont 
Vimpression  a  été  arrêtée  dans  celle  dw  10. 


XII         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

de  353.  Comme  en  1789,  la  magistrature  et  le  barreau  avaient 
fourni  un  contingent  considérable  *  :  239  électeurs  appartenaient 
à  cette  classe  (145  avocats  ou  hommes  de  loi,  29  notaires,  13  ma- 
gistrats,'l2  commissaires  au  Châtelet,  lli  procureurs  au  Châtelet, 
11  lîuissiers-priseurs  et  15  procureurs  au  Parlement).  On  comp- 
tait aussi  27  médecins  ou  chirurgiens,  21  ecclésiastiques,  dont 
11  curés  et  1  supérieur  de  l'Oratoire,  19  architectes,  lli  savants 
ou  professeurs,  13  apothicaires,  18  libraires  ou  imprimeurs, 
h  publicistes,  2  acteurs  (Brizard  et  Larive,  du  Théâtre-Français), 
h  instituteurs,  1  auteur  dramatique  (Fabre  d'Églantine),  1  maître 
d'armes,  etc. 

Dans  les  cantons  les  choix  s'étaient  portés  plus  particulière- 
ment sur  les  négociants,  les  marchands  ou  les  laboureurs  -. 

1.  Mon  collègue  M.  Ch.-L.  Chassin  a  signalé  ce  grand  nombre  d'avocats  parmi  les 
électeurs  de  1789  dans  le  tome  II  de  ses  Élections  et  cahiers  de  Paris. 

2.  Voici  un  tableau  des  diverses  professions  exercées  par  les  électeurs  de  Paris  et  des 
cantons,  avec  le  nombre  de  ceux-ci  pour  chacune  d'elles.  On  verra  qu'après  les  avocats  et 
les  négociants  sans  indication  de  métier  viennent  les  épiciers  (38),  les  notaires  (34),  les 
merciers  (29),  le  clergé  (24),  les  architectes  (19),  les  médecins  (16),  etc.  : 

Académie  des  inscriptions,  4;  —  Acteurs,  2;  —  Agents  de  change,  2;  —  Apothi- 
caires, 13;  —  Arbres  (Marchands  d'),  3;  —  Architectes,  19;  —  Archivistes,  1;  — Astro- 
nomes, 1;  —  Aubergistes,  2;  — Avocats  aux  conseils  du  Roi,  8;  —  Avocats  et  hommes 
de  loi,  143;  —  Banquiers,  3  ;  —  Bâtiments  (Entrepreneurs  de),  6;  —  Batteurs  d'or,  1  ;  — 
Blanchisseurs,  3;  —  Bois  (Marchands  de),  3;  —  Bonnetiers,  4;  —  Botanistes,  3;  —  Bou- 
chers,—  o;  Boulangers,  2;  —  Bourgeois,  58;  —  Brasseurs,  3;  —  Buralistes,  1;  —  Carre- 
leurs, 1;  —  Chandeliers,  1;  —  Chapeliers,  3;  —  Charcutiers,  1;  —  Charpentiers,  2;  — 
Châtelet  (Commissaires  au),  12;  —  Châtelet  (Conseillers  au),  4  ;  —  Châtelet  (Procu- 
reurs au\  14;  —  Chaudronniers,  2;  —  Chimistes,  1;  —  Chirurgiens,  11;  —  Clergé,  24; 

—  Coiffeurs,  2  ;  —  Cordonniers,  1  ;  —  Corroyeurs,  3  ;  —  Couverturiers,  1  ;  —  Couvreurs,  1  ; 

—  Cultivateurs,  2;  —  Décorateurs,  1;  —  Doreurs,  2;  —  Drapiers,  13;  —  Ébénistes,  1; 

—  Épiciers,  38;  —  Étoffe  (Fabricants  d'),  2;  —  Éventails  (Fabricants  d'),  1;  —  Faïence 
(Manufacturiers  de),  2;  —  Farine  (Marchands  de),  1  ;  —  Fer  (Marchands  de',  3;  —  Fer- 
miers, 6;  — Finances,  17;  —  Gainiers,  1  ;  — Galons  (Fabricants  de),  1  ;  —  Géographes,  2; 

—  Grainiers,  1  ;  —  Greffiers,  11  ;  —  Hommes  de  lettres,  1  ;  —  Horlogers,  4;  —  Huissiers- 
priseurs,  11;  —  Imprimeurs,  7;  —  Ingénieurs,  1  ;  —  Instituteurs,  9;  —  Jardiniers,  1;  — 
Joailliers,  13;  — Laboureurs,  9;  — Layetiers,  1;  —  Libraires,  II;  —  Limonadiers,  4; 

—  Lingers  (Marchands),  1;  — Maçons,  G;  —  Magistrats,  11  ;  —  Maîtres  d'armes,  1;  —  Ma- 
thématiciens, 2;  —  Médecins,  16;  —  Menuisiers,  f);  —  Merciers,  29;  —  Meubles  (Mar- 
chands de),  1  ;  —  Meuniers,  1  ;  —  Miroitiers,  3;  —  Modes  (Marchands  de),  1  ;  —  Natura- 
listes, 2;  —  Négociants,  66;  —  Notaires,  33;  —  Papetiers,  1;  —  Parfumeurs,  2;  —  Par- 
lement (Procureurs  au),  15;  —  Pâtissiers,  1;  —  Peintres,  2;  —  Peinture  (Entrepre- 
neurs de),  6  ;  —  Pelletiers,  1  ;  —  Physiciens,  2;  —  Plumassiers,  1  ;  — •  Poste  (Maîtres 
de),  3;  —  Publicistes,  4;  —  Quincailliers,  5;  —  Roulage  (entrepreneurs  de),  1;  —  Sal- 
pêtriers,  1  ;  —  Sculpteurs,  3;  —  Selliers,  2  ;  —  Serruriers,  5;  —  Soie  (Marchands  de),  7; 

—  Tailleurs,  3;  —  Tapissiers,  6;  —  Tireurs  d'or,  1;  —  Vignerons,  8;  —  Vin  (Mar- 
chands de),  11. 


PRÉFACE.  XIII 

Parmi  les  électeurs  figuraient  des  hommes  de  valeur,  tels  que 
les  avocats  Bigot  de  Préameneu,  Garran  de  Goulon,  Cahier  de 
Gerville,  Danton,  Duveyrier,  Pons  de  Verdun,  Abrial,  Paré, 
Panis,  Morel  de  Vindé,  Godard,  Billecocq;  —  les  membres  de 
l'Académie  des  inscriptions  :  Dusaulx,  Pastoret,  Keralio  et 
Ameilhon  ;  —  le  magistrat  Lefèvre  d'Ormesson  ;  —  les  savants 
Antoine-Laurent  de  Jussieu,  Lacépède,  Thotiin,  Darcet,  Brous- 
sonet,  L'Héritier,  Lefèvre  de  Gineau  et  Deparcieux;  —  les  mé- 
decins Leroux,  Beauvais  de  Préau  et  Chambon  ;  —  le  marin  Ker- 
saint  ;  —  l'auteur  comique  Fabre  d'Églantine  ;  —  les  publicistes 
Cerutti,  Brissot  et  Carra;  —  les  acteurs  Brizard  et  Larive;  — 
le  graveur  Sergent  ;  —  le  brasseur  Santerre,  etc. 

Le  corps  électoral  de  1789  avait  été  presque  entièrement 
renouvelé;  96  seulement  des  nouveaux  électeurs  en  avaient  fait 
partie.  Les  membres  du  Conseil  général  de  la  Commune  de 
Paris  S  les  juges  de  paix  *,  les  commandants  et  les  officiers  de  la 
garde  nationale  %  les  membres  de  la  Société  des  Amis  de  la  Con- 
stitution *  avaient  le  plus  souvent  fixé  le  choix  des  électeurs  pri- 
maires ^  On  reconnaissait  aussi  l'influence  de  la  franc-maçon- 
nerie, car  un  certain  nombre  des  électeurs  appartenaient  à  des 
loges  parisiennes  et  au  Conseil  du  Grand-Orient  :  tels  Pastoret, 
Lacépède,  Roëttiers  de  Montaleau,  l'abbé  Bertolio,  Oudet,  Ceyrat, 
Archambault,  Dejunquière,  Pautonnier,  etc.  ^ 

1.  54  des  électeurs  appartenaient  ou  avaient  appartenu  au  conseil  général  de  la  com- 
mune de  Paris. 

2.  51  juges  de  paix  figurent  parmi  les  électeurs. 

3.  78  électeurs  étaient  commandants  ou  capitaines  de  la  garde  nationale. 

4.  81  électeurs  faisaient  partie  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution. 

5.  J'ai  donné  scrupuleusement  toutes  ces  indications  dans  les  notes  de  la  liste  de 
électeurs  de  1790  qui  est  publiée  plus  loin. 

6.  Je  n'ai  pu,  vu  l'état  actuel  des  archives  du  Grand-Orient  de  France,  dresser  la 
liste  exacte  des  électeurs  de  1790  qui  appartenaient  aux  loges  maçonniques.  Il  est  pro- 
bable que  le  nombre  en  était  considérable,  car  Pastoret,  félicitant,  dans  la  séance  de  l'as- 
semblée électorale  du  24  décembre  1790,  Guyot-Desherbiers,  élu  juge  suppléant,  fit  allu- 
sion en  ces  termes  à  la  franc-maçonnerie:  «  La  fraternité,  qui  devait  lier  tous  les  hommes, 
se  voyait  exilée  dans  quelques  demeures  écartées,  justement  sans  doute  nommées  des 
temples,  puisque  c'étaient  les  seuls  lieux  où  il  restât  des  traces  de  l'égalité  primitive, 
où  on  put,  au  sein  de  l'amitié,  se  consoler  de  l'aristocratie  des  rangs  et  du  despotisme 
des  pouvoirs.  Vous  nous  y  rapportiez  ces  douces  émotions  que  vous  aviez  senties  dans 
votre  retraite;  en  y  préparant  la  défense  des  malheureux,  vous  y  deveniez  leur  conso- 
lateur, comme  au  barreau  vous  étiez  leur  appui.  »  (Cf.  p.  278  de  ce  volume.) 


XIV  ASSEMBLÉE  ÉLECTOUALE  DE  PARIS. 

Il  ne  semble  pas  que  les  choix  des  assemblées  primaires 
aient  été  l'objet  de  critiques  ou  d'approbations  bien  vives.  Les 
journaux  n'en  parlèrent  presque  pas.  Cependant  Camille  Des- 
moulins, dans  ses  Révolutions  de  France  et  de  Brahant,  accusa 
d'ingratitude  les  Parisiens  qui,  dit-il  (numéro  A7, 15  octobre  1790), 
«  ont  oublié  dans  les  élections  et  Danton,  et  l'abbé  Fauchet,  et 
Brissot,  et  Carra  et  Manuel.  »  Cette  assertion  était  inexacte  pour 
Danton,  élu  par  la  section  du  Théâtre-Français,  Brissot  et  Carra, 
élus  par  la  section  de  la  Bibliothèque.  Brissot  protesta  dans  le 
Patriote  français  (numéro  du  20  octobre  1790)  : 

Je  dois,  dit-il,  le  (Camille  Desmoulins)  remercier  ici  de  l'indignation 
amicale  qu'il  a  témoignée  sur  l'oubli  où  ma  section  semblait  m'avoir  laissé.  Ce 
n'était  ni  oubli,  ni  abandon,  et  mes  concitoyens  m'ont  donné  la  preuve  de  la 
conservation  de  leur  estime  en  me  faisant,  au  premier  scrutin,  Tun  de  leurs 
électeurs,  et  je  dois,  pour  l'honneur  de  cette  section  de  la  Bibliothèque-du- 
Roi,  autrefois  le  district  des  Filles-Saint-Thomas,  section  justement  alors 
accusée  d'aristocratie,  donner  la  liste  de  ses  électeurs.  Les  patriotes,  en  y 
voyant  les  noms  les  plus  populaires,  se  rassureront  sur  l'influence  de  l'aristo- 
cratie dans  la  capitale.  Ce  sont  MM.  Duclos  du  Fresnoy,  Bonhomé,  Keralio, 
Magol,  Milly,  J.-P.  Brissot,  Kersaint,  Conty,  Clavière,  André,  Debry,  Bacon, 
Anceau  du  Vivier,  Lefèvre  *;  c'est  à  la  formation  du  club,  vraiment  popu- 
laire, de  la  rue  de  la  Michodière,  qu'on  doit  cette  élection  et  la  restauration 
et  le  triomphe  des  bons  principes  dans  cette  section. 

Camille  Desmoulins  ;  dans  son  numéro  A9  (l^""  novembre  1790), 
annonça  l'élection  de  Brissot  en  termes  très  élogieux  et  félicita 
la  section  de  la  Bibliothèque  des  choix  patriotiques  qu'elle  avait 
faits.  La  Société  des  Amis  de  la  Constitution,  à  laquelle  apparte- 
naient treize  des  électeurs  de  cette  section,  les  reçut  solennelle- 
ment dans  sa  séance  du  20  octobre  et  admit  par  acclamation 
parmi  ses  membres  le  quatorzième  électeur  -. 

1.  Cette  liste  contient  deux  inexactitudes  :  Bonhomé  s'appelait  Bonnomet,  et  Anceau 
du  Vivier  ne  figure  pas  dans  la  liste  des  électeurs  de  la  section  de  la  Bibliothèque  et 
doit  être  remplacé  par  Carra,  oubhé  par  Brissof. 

2.  Cf.  Chronique  de  Paris,  n»  298  (25  octobre  1790). 


PRÉFACE.  XV 


II 


Première  session  de  rassemblée  électorale  (18  novembre  1790).  — 
Élection  des  30  juges  et  des  24  suppléants  (24  novembre  au  30  dé- 
cembre 1790).  —  Installation  des  six  tribunaux  (25  janvier  1791). 


Le  3  novembre  1790,  l'Assemblée  nationale  rendit  le  décret 
suivant  : 

L'Assemblée  nationale,  après  avoir  entendu  le  rapport  de  son  Gom'ité  de 
constitution,  considérant  qu'il  est  instant  de  faire  procéder  à  l'élection  des 
juges  et  des  administrateurs  du  département  de  Paris,  décrète  ce  qui  suit  : 

1°  Les  électeurs  des  six  arrondissements  du  département  de  la  capitale  se 
rassembleront  lundis  8  du  courant,  pour  la  nomination  des  juges  de  leur  tri- 
bunal respectif,  au  lieu  qu'indiquera  le  procureur  de  la  Commune  de  Paris, 
commis  à  cet  effet  par  un  décret  antérieur. 

2^  La  nomination  des  juges  sera  commencée  et  pourra  être  terminée 
nonobstant  l'absence  des  sections  ou  des  cantons  qui  n'auront  pas  envoyé 
leurs  électeurs. 

3°  L'assemblée  électorale^de  chaque  arrondissement,  dès  qu'elle  sera  for- 
mée et  sans  délai,  procédera,  d'après  l'article  12  du  décret  sur  la  constitution 
des  assemblées  administratives,  au  jugement  de  la  validité  des  titres  de  ceux 
des  électeurs  dont  la  nomination  pourrait  être  contestée. 

U°  Immédiatement  après  l'élection  des  juges  des  six  tribunaux  des 
arrondissements  de  Paris,  les  électeurs  de  tout  le  département  se  rassemble- 
ront dans  le  lieu  qui  sera  indiqué  par  le  procureur  de  la  Commune,  pour  y 
procéder  à  la  nomination  des  membres  de  l'administration  du  département. 

En  conséquence  de  ce  décret,  le  5  novembre  1790,  le  procu- 
reur de  la  Commune  convoqua  les  électeurs  pour  le  lundi  8  : 


Municipalité  de  Paris.  —  Convocation  des  électeurs  pour  la  nomination 
des  juges  de  districts.  —  Du  vendredi  5  novembre  1790. 

Le  procureur  de  la  commune  de  Paris,  faisant  en  cette  partie  les  fonc- 
tions de  procureur-syndic,  convoque  tous  les  électeurs  du  département  de 
Paris  et  les  requiert,  en  exécution  de  l'article  11  du  décret  de  l'Assemblée  na- 
tionale du  25  août  dernier  et  du  décret  du  3  novembre  du  présent  mois,  de  se 
rassembler,  le  8  du  présent,  à  10  heures  du  matin,  dans  les  endroits  désignés 
ci-dessous,  savoir  : 


XVI  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Premier  arrondissement.  —  Les  électeurs  des  sections  des  Tuileries,  des 
Champs-Elysées,  du  Roule,  de  la  place  Vendôme,  du  Palais-Royal,  de  la  Bi- 
bliothèque, de  la  Grange-Batelière,  et  ceux  des  cantons  de  Nanterre  et  de 
Passy,  dans  le  chœur  des  Jacobins  Saint-Honoré. 

Deuxième  arrondissemeni.  —  Les  électeurs  des  sections  du  faubourg 
Montmartre,  de  la  rue  Poissonnière,  de  la  Fontaine-Montmorency,  de  la  place 
de  Louis  XIV,  des  Postes,  de  la  Halle-au-Blé,  de  l'Oratoire-du-Louvre,  du  Mar- 
ché-des-Innocents,  de  Mauconseil,  de  Bonne-Nouvelle,  et  ceux  des  cantons  de 
Colombes,  de  Clichy  et  de  Saint-Denis,  au  couvent  des  Petits-Pères  de  la  place 
des  Victoires. 

Troisième  arrondissement, — Les  électeurs  des  sections  du  faubourg  Saint- 
Denis,  de  Bondy,  du  Temple,  du  Ponceau,  des  Gravilliers,  des  Lombards,  de 
la  rue  Beaubourg,  des  Arcis,  des  Enfants-Rouges,  et  ceux  des  cantons  de 
Pierrefitte,  de  Pantin  et  de  Belleville,  dans  la  salle  d'assemblée  du  bataillon 
de  Saint-Martin-des-Champs,  au  Prieuré. 

Quatrième  arrondissement.  —  Les  électeurs  des  sections  de  la  place 
Royale,  du  Roi-de-Sicile,  de  l'Hôtel-de-Ville,  de  l'Arsenal,  de  Popincourt,  de 
la  rue  de  Montreuil,  des  Quinze- Vingts,  de  l'Ile-Saint-Louis,  et  ceux  des  can- 
tons de  Montreuil,  de  Vincennes  et  de  Charenton,  au  couvent  des  Minimes, 
dans  la  salle  du  Chapitre. 

Cinquième  arrondissernent.  —  Les  électeurs  des  sections  de  Notre-Dame, 
des  Thermes-de-Julien,  de  Sainte-Geneviève,  du  Jardin-des-Plantes,  de  l'Ob- 
servatoire, des  Gobelins,  et  des  cantons  de  Villejuif  et  de  Choisy-le-Roi,  dans 
la  grande  salle  du  collège  de  Navarre. 

Sixième  arrondissement.  —  Les  électeurs  des  sections  de  Henri  IV,  des 
Invalides,  de  la  Fontaine-de-Grenelle,  des  Quatre-Nations,  du  Théâtre-Fran- 
çais, de  la  Croix-Rouge,  du  Luxembourg,  et  ceux  des  cantons  de  Bourg-la- 
Reine,  d'Issy  et  de  Châtillon,  dans  la  grande  salle  du  comité  de  la  section  de 
la  Croix-Rouge,  aux  Prémontrés  de  la  Croix-Rouge. 

Les  électeurs  de  chaque  section  et  de  chaque  canton  auront  soin  d'appor- 
ter à  l'assemblée  de  leur  arrondissement  l'extrait  du  procès-verbal  de  leur 
nomination. 

Aussitôt  que  les  électeurs  auront  choisi  les  juges  des  six  tribunaux  de 
districts  et  les  membres  du  département,  le  procureur  de  la  Commune  convo- 
quera les  sections  et  les  cantons  qui  n*ont  point  encore  nommé  leurs  juges  de 
paix,  pour  procéder  sans  délai  à  cette  nomination. 

BOULLEMER. 


Cette  convocation  souleva  des  réclamations  nombreuses 
dans  les  journaux  et  dans  les  clubs.  La  Société  des  électeurs  patriotes, 
récemment  constituée  S  se  signala  par  son  ardeur  à  réclamer  que 

1.  Cette  société  eut  une  grande  influence  sur  les  élections  de  1790.  J'ai  trouvé  à  la 


PRÉFACE.  XVII 

les  électeurs  se  réunissent  en  commun  pour  la  vérification  des 
pouvoirs  et  pour  les  élections.  Cerutti,  Kersaint,  Brissot,  Pasto- 
ret,  membres  de  cette  société  et  électeurs,  prirent  l'initiative 
d'une   pétition  à  l'Assemblée   nationale  ^   Le  9  novembre,  une 

Bibliothèque  nationale  son  règlement  imprimé  en  1790  (in-S»  de  8  pages,  Lb*o  2390).  En 
voici  la  teneur  : 

SOCIÉTÉ  d'Électeurs  patriotes 

RÈGLEMENT. 

«  La  Société,  considérant  qu'une  réunion  d'hommes  libres  et  animés  de  l'esprit 
public  n'a  besoin,  pour  se  diriger,  que  des  règles  les  plus  simples,  a  cru  devoir  se  borner 
à  ce  qui  suit  : 

M  Article  I*'.  —  L'objet  de  la  Société  est  :  1°  de  discuter  d'avance  les  questions  qui 
doivent  être  décidées  dans  l'assemblée  du  corps  électoral;  —  2"  de  s'éclairer  mutuelle- 
ment sur  les  choix  importants  que  les  électeurs  ont  à  faire,  sans  que  l'opinion  la  plus 
générale  puisse  gêner  l'opinion  particulière  de  ses  membres  dans  l'assemblée  électorale. 

«  n.  —  Nul  électeur  ne  pourra  être  admis  dans  la  Société,  s'il  n'est  présenté  par 
un  de  ses  membres  et  appuyé  par  deux  autres;  son  admission  sera  décidée  à  la  majorité 
des  voix. 

«  in.  —  S'il  arrivait  qu'un  membre  eût  manifesté  verbalement  ou  par  écrit,  ou  par 
ses  actions,  des  principes  évidemment  contraires  à  la  Constitution  et  conséquemment  à 
l'esprit  de  la  Société,  il  sera,  suivant  la  gravité  des  circonstances,  réprimandé  par  le  prési- 
dent ou  exclu  de  la  Société  après  une  délibération  rendue  à  la  majorité  des  voix. 

•  IV.  —  Il  sera  élu  un  président  et  deux  secrétaires.  On  les  élira  au  scrutin  indivi- 
duel et  à  la  pluralité  relative. 

«  V.  —  Le  président  et  l'un  des  secrétaires  seront  renouvelés  tous  les  quinze  jours. 

u  VI.  —  En  l'absence  du  président,  sa  place  sera  remplie  par  le  dernier  de  ses  pré- 
décesseurs. 

«  VII.  —  Les  officiers  de  la  Société  ne  pourront  être  réélus  qu'après  une  quinzaine 
d'intervalle. 

«  VIII.  —  La  Société  aura  un  cachet,  au  milieu  duquel  seront  ces  mots  :  la  Nation^ 
la  Loi  et  le  Boi;  le  cachet  aura  pour  légende  :  Société  d'électeurs  patriotes^  et  pour 
exergue  :  Faris^  iJOO. 

*  IX.  —  La  Société  aura  des  registres  dans  lesquels  on  inscrira  toutes  ses  délibé- 
rations. 

«  X.  —  Aucun  arrêté  ne  pourra  être  pris  si  l'assemblée  n'est  composée  au  moins  de 
trente  membres,  non  compris  le  président. 

«  XI.  —  Le  président  ne  pourra  lever  la  séance  qu'après  avoir  consulté  l'assemblée, 

«  XII.  —  La  Société  aura  aussi  un  trésorier  nommé  au  scrutin  et  à  la  pluralité  rela- 
tive, lequel  recevra  la  contribution  de  chaque  membre. 

«  XIÎI.  —  Il  acquittera  la  dépense  jusqu'à  concurrence  des  fonds  qu'il  aura  reçus, 
sans  être  obligé  de  faire  des  avances,  et  rendra  compte  à  toute  réquisition.  Il  sera  chargé 
en  outre  de  tous  les  soins  économiques,  tels  que  le  logement,  le  feu,  la  lumière,  etc.  S'il 
ne  peut  suffire  à  toutes  ces  fonctions,  on  lui  donnera  un  adjoint. 

«  XiV.  —  Il  sera  nommé  quatre  commissaires  pour  tous  les  soins  relatifs  à  l'entre- 
tien, la  propreté,  la  police  et  l'administration  de  la  Société  ;  ils  seront  les  ordonnateurs 
de  la  dépense  et  entendront  les  comptes  du  trésorier  dont  ils  feront  le  rapport  à  l'assem- 
blée générale.  » 

1.  La  loi  sur  les  élections  du  3  décembre  1789  donnait  aux  assemblées  primaires  et 
aux  assemblées  électorales  le  droit  d'envoyer  directement  leurs  pétitions  à  l'Assemblée 
nationale  :  «  Article  II.  L'acte  d'élection  sera  le  seul  titre  des  représentants  de  la  nation. 
La  liberté  de  leurs  suffrages  ne  pouvant  être  gênée  par  aucun  mandat  particulier,  les 

b 


x^Hi        ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

députalion  des  électeurs  fut  admise  au  sein  de  rAssemblée  et 
présenta  sa  pétition,  qui  fut  renvoyée  à  l'examen  du  Comité  de 
constitution.  Le  célèbre  jurisconsulte  breton  Le  Chapelier  fut 
chargé  du  rapport  et  le  lendemain,  10  novembre,  il  rendit  compte 
de  sa  mission  en  ces  termes  -: 

Vous  avez  chargé  votre  Comité  de  constitution  de  Vous  présenter  un  pro- 
jet de  décret  sur  les  pétitions  des  électeurs  présumés  du  département  de 
Parié;  en  «conséquence,  il  vous  propose  de  décréter  que  les  électeurs  présumés 
feront  en  commun  la  vérification  de  leurs  pouvoirs  et  qu'ils  se  retireront 
ensuite  dans  leurs  arrondissements,  pour  l'élection  des  juges  et  de  leurs  sup- 
pléants. 

Cette  proposition  fut  discutée.  Adrien  Du  Port,  député  de 
Paris,  soutenu  par  Barnave,  Mirabeau  et  Camus,  la  fit  modifier 
dans  le  sens  de  la  pétition  et  obtint  que  le  décret  suivant  fût 
rendu  par  l'Assemblée  nationale  : 

X'Assemblée  nationale,  considérant  que  la  ville  de  Paris  se  trouve  dans 
une  position  particulière  relativement  à  la  constitution  et  à  la  distribution 
de  ses  tribunaux,  décrète  ;  1°  que  la  vérification  des  pouvoirs  des  électeurs 
se  fera  en  commun;  S*»  que  les  électeurs  vérifiés  se  réuniront  en  commun 
pour  nommer  les  juges  des  six  tribunaux,  de  manière  qu'il  en  soit  nommé 
successivement  un  pour  chaque  tribunal^  en  tirant  au  sort  le  premier;  décrète 
enfin  que  les  six  tribunaux  de  districts,  et  séparés,  formés  dans  Paris,  ne 
pourront  en  aucun  cas  se  réunir  pour  former  un  seul  tribunal. 

La  cause  des  Parisiens  était  gagnée,  malgré  l'opinion  du  Co- 
mité de  constitution.  Les  journaux  libéraux  chantèrent  victoire.  Ce- 
rutti,  dans  le  numéro  8  de  sa.  Feuille  villageoise  {ISnowembre  1790} , 
approuva  le  décret  dont  il  avait  été  un  des  inspirateurs.  Deux 
officiers  municipaux,  le  médecin  Jean-Jacques  Leroux,  électeur 
de  la  section  de  la  Grange-Batelière,  et  Charon,  et  Revol,  ci-de- 
vant professeur  de  l'Oratoire,  fondèrent,  le  20  novembre  1790, 
le  Journal  des  clubs  ou  sociétés  patriotiques  ^  Le  premier  numéro 

assemblées  primaires  et  celles  des  électeurs  adresseront  directement  au  Corps  législatif 
les  pétitions  et  instructions  qu'elles  voudront  lui  faire  parvenir.  » 

■  1.  Ce  journal  existe  à  la  Bibliothèque  nationale  (Lc^  '483).  Il  eut  42  numét-os,  du 
20  novembre  1790  au  3  septembre  1791.  Il  paraissait  tous  les  samedis  par  numéro  de 
^8  à  50  pages,  et  coûtait  30  livres  par  an.  Ses  bureaux  étaient  situés  rue  du  Faubourg- 
Montmartre,  6*  "  '     '.  .    /     :    V       i  v::        -;  :'::^  .!    ., 


PRÉFACE.  XIX 

contint  le  récit,  qu'on  peut  considérer  comme  officiel,  des  faits 
qui  amenèrent  la  fusion  des  six  assemblées  électorales  en  une 
seule.  Voici  en  quels  termes  s'exprimait  l'auteur  de  l'article,  qui 
était  vraisemblablement  l'électeur  Leroux  ^  : 

Quelque  temps  auparavant,  il  s'était  formé  aux  Jacobins-Saint-Honoré  une 
société  sous  le  titre  de  Club  des  électeurs  patriotes.  Plusieurs  membres  de  ce 
club,  entre  autres  MM.  Gerutti,  Kersaint,  Brissot,  Pastoret,  etc.,  pénétrés  de 
Timportance  des  fonctions  dont  les  électeurs  étaient  chargés  et  voulant  con- 
tribuer à  éclairer  leurs  collègues,  firent  imprimer  le  résultat  des  conférences 
qui  s'étaient  tenues  au  club,  sous  le  titre  de  Questions  et  réflexions  que  Vun 
croit  nécessaires  de  présenter  aux  différentes  sections  du  corps  électoral  du 
département  de  Paris.  Cet  écrit  fut  distribué  dans  tous  les  arrondissements. 
Les  questions  y  furent  soumises  à  la  délibération.  Des  députations  respectives 
ayant  fait  connaître  à  chaque  assemblée  le  vœu  des  cinq  autres,  après  plu- 
sieurs débats,  il  fut  résolu  que  l'on  adresserait  à  l'Assemblée  nationale  une 
pétition  pour  obtenir  d'elle  la  permission  de  s'assembler  en  commun,  de  véri- 
fier ses  pouvoirs  en  commun  et  de  nommer  en  commun  les  trente  juges  des 
six  tribunaux  du  département.  L'Assemblée  nationale  accorda  la  demande,  et 
il  fut  décidé  que  le  corps  électoral  tiendrait  ses  séances  à  l'Archevêché. 

Le  Journal  de  la  Municipalité  de  Faris^,  de  son  côté,  publia 
la  liste  des  électeurs  et,  dans  son  numéro  du  17  novembre  1790, 
raconta  aussi  les  faits  précédents.  Le  rédacteur  considérait  que 
le  décret  de  l'Assemblée  nationale  présentait  un  grave  inconvé- 
,  nient,  en  ce  qu'il  rendait  l'élection  bien  plus  longue.  Il  racontait 
que  plusieurs  sections,  sur  l'initiative  de  celle  des  Postes,  avaient 
proposé  de  demander  à  l'Assemblée  nationale  de  décréter  que 
provisoirement  les  tribunaux  des  districts  voisins  de  Paris 
seraient  autorisés  à  juger  par  appel  les  affaires  criminelles. 

Pendant  ce  temps  les  électeurs  envoyaient,  le  13  novembre, 
une  députation  à  Charles  Lameth  blessé  en  duel,  la  veille,  par  le 
.duc  de  Castries^ 

La  réunion  plénière  des  électeurs  avait  été  remise  au  18  no- 
vembre 1790.  On  profita.de  cet  ajournement  pour  proposer  dans 


1.  L'article  avait  pour  titre:  «  Corps  électoral  et  formation  du  club  des  électeurs 
patriotes  n. 

2.  Bibl.  nat.,  Lc^  262. 

3.  3/oniïeMr  du  18  novembre  1790.  .  .^ 


XX  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

les  clubs  et  dans  les  journaux  des  candidats  et  pour  discuter 
leurs  titres.  Camille  Desmoulins  avait  posé  dans  ses  Réiwlutions 
de  France  et  de  Brahant  (n<*  A7,  15  octobre  1790)  la  candidature 
du  magistrat  Le  Peletier  de  Rosanbo,  gendre  de  Malesherbes,  et 
il  ajoutait  : 

Il  n'est  pas  à  présumer  que  les  électeurs  oublient  MM.  Daport,  Freteau, 
S.  Fargeau,  Dlonis,  Target,  Ogier,  Oudart,  Polverel,  Danton,  Dormesson;  je 
désignerais  avant  tous  MM.  Manuel  et  J.-P.  Brissot,  si  le  décret,  ridicule  à  mon 
avis,  dans  le  nouvel  ordre  judiciaire  n'exigeait  six  ans  de  profession  pour 
l'éligibilité.  Il  n'est  pas  à  présumer  qu'il  y  ait  un  seul  bon  citoyen  qui  ne  tienne 
à  grand  honneur  cette  magistrature  éligible. 

Le  18  novembre  1790,  les  électeurs  parisiens  se  réunirent 
dans  la  salle  de  l'évéché  métropolitain,  sous  la  présidence  du 
doyen  d'âge,  l'avocat  Carré.  La  première  séance  fut  tumultueuse, 
à  cause  de  la  mauvaise  disposition  de  la  salle  et  de  la  présence 
d'étrangers  ^  Les  séances  suivantes  furent  consacrées  à  l'élection 
du  président,  du  secrétaire  général  et  des  scrutateurs.  Le  20  no- 
vembre 1790,  l'assemblée  électorale  élut  au  deuxième  tour  de 
scrutin  pour  son  président  le  capitaine  de  vaisseau  Kersaint, 
électeur  de  la  section  de  la  Bibliothèque,  tenu  pour  un  bon 
patriote  par  les  feuilles  libérales-.  Guy-Pierre,  comte  de  Kersaint, 
d'origine  bretonne,  était  né  à  Paris  le  20  juillet  17A2.  Il  avait 
honorablement  servi  dans  la  marine,  et  des  actions  d'éclat  dans 
l'Inde  lui  avaient  valu  le  grade  de  capitaine  de  vaisseau  et  la  croix 
de  chevalier  de  Saint-Louis.  Il  avait  adopté  avec  enthousiasme 
les  principes  de  la  Révolution  et  combattu,  dès  le  commencement 
de  1789,  dans  son  ouvrage  le  Bon  sens,  les  privilèges  et  l'existence 
des  deux  premiers  ordres.  Rédacteur  du  Journal  de  la  Société 
de  il89,  il  avait  réclamé  d'importantes  réformes  dans  le  régime 
de  la  marine  et,  par  son  esprit  novateur,  était  devenu  populaire. 
L'assemblée  électorale  reconnaissait  donc  le  patriotisme  de  Ker- 
saint en  l'élevant  au  poste  de  président. 

1.  Cf.  Moniteur  du  20  novembre  1790.  —  Le  Journal  des  clubs,  dans  son  2«  numéro, 
fit  également  une  fine  critique  de  cette  séance  à  laquelle  assistait  son  rédacteur 
J.-J.  Leroux. 

2.  Brissot  et  Camille  Desmoulins,  nous  l'avons  vu,  avaient  célébré  les  heureux  choix 
de  la  section  de  la  Bibliothèque. 


PRÉFACE.  XXI 

Le  lendemain  22  novembre  1790,  Pastoret,  qui  avait  été  le 
concurrent  de  Kersaint,  fut  élu,  au  deuxième  tour,  secrétaire. 
Emmanuel  Pastoret,  né  à  Marseille  le  25  octobre  1756,  issu  d'une 
vieille  famille  de  robe,  maître  des  requêtes  à  la  cour  des  aides, 
reçu  en  1785  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres, 
membre  de  la  célèbre  loge  des  Neuf-Sœurs,  avait  acquis  une  solide 
réputation  de  jurisconsulte  par  son  livre  sur  les  Lois  pénales, 
11  avait  accepté  les  nouveaux  principes  et,  au  moment  même  de 
son  élection,  le  bruit  courait  qu'il  allait  remplacer  au  ministère 
de  l'intérieur  l'impopulaire  Guignard  de  Saint-Priest^  Premier 
électeur  de  la  section  des  Champs-Elysées,  il  se  trouvait  donc  tout 
désigné  pour  jouer  un  rôle  prépondérant  dans  l'assemblée  électo- 
rale. Gouniou,  Cerutti  et  Brousse-Desfaucherets,  qui  avaient 
obtenu  le  plus  de  voix  après  Pastoret.  furent  proclamés  secré- 
taires adjoints. 

Le  22  novembre,  l'assemblée  procéda  à  l'élection  de  trois  scru- 
tateurs généraux(Dommanget,  Lemoyne  des  Essarts  et  Bruneau) 
et  elle  se  divisa  en  six  bureaux  pour  procéder  à  la  vérification  des 
pouvoirs.  L'affluence  des  électeurs  n'était  pas  considérable.  Ker- 
saint avait  été  élu  par  3/i7  voix  sur  394  votants,  Pastoret  par 
222  voix  sur  3/i2.  A  la  troisième  séance  il  y  eut  507  votants.  Il 
manquait  donc  plus  du  tiers  des  électeurs.  Les  suffrages 
s'éparpillaient  sur  un  grand  nombre  de  personnes;  il  fallait 
toujours  au  moins  deux  tours  de  scrutin  pour  obtenir  un 
résultat. 

Le  24  novembre  1790,  commença  l'élection  des  juges.  L'as- 
semblée avait  à  nommer  pour  les  six  tribunaux  du  département 
de  Paris  30  juges  et  24  suppléants.  Pour  être  élu,  il  fallait  obtenir 
la  majorité  absolue,  mais  au  troisième  tour  la  majorité  relative 
suffisait.  On  ne  votait  que  pour  un  juge  à  la  fois  ;  686  électeurs 
prirent  part  à  ce  premier  scrutin  et  372  donnèrent,  au  premier 

1.  Brissot  (n°  du  25  novembre  1790  du  Patriote  français)  approuve  le  choix  éven- 
tuel de  Pastoret,  mais  Marat,  dans  son  Ami  du  peuple  (25  novembre  1790),  fait  un  triste 
portrait  du  secrétaire  de  l'assemblée  électorale:  «  C'est,  dit-il,  un  de  ces  vils  flagorneurs, 
toujours  prêts  à  encenser  au  pouvoir,  à  sanctifier  les  plus  noirs  attentats  contre  la  justice 
et  la  liberté,  à  célébrer  les  tyrans.  » 


XXII  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

tour,  leurs  voix  à  un  ancien  conseiller  au  Parlement  de  Paris, 
Emmanuel  Freteau,  député  du  bailliage  de  Melun  à  l'Assemblée 
nationale,  né  à  Paris  en  17h6.  Après  le  dépouillement  du  scrutin 
un  des  scrutateurs  généraux  en  annonça  le  résultat  et  le  prési- 
dent Kersaint  proclama  juge  le  député  Freteau.  Ainsi  ce  fut  à  un 
Parisien  qu'échut  l'honneur  d'être  le  premier  juge  élu  de  la  capi- 
tale. 

Le  25  novembre,  le  député  Merlin  de  Douai  fut  élu  au 
deuxième  tour;  le  26, Adrien  Du  Port,  député  de  Paris,  les  députés 
Thouret  et  Target;  le  27,  les  députés  Treilhard  et  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau  et  l'avocat  Agier  furent  élus.  Les  sept  premiers 
juges  appartenaient  donc  à  l'Assemblée  nationale,  dont  ils  étaient 
incontestablement  les  lumières  judiciaires;  quatre  d'entre  eux 
(Du  Port,  Target,  Treilhard  et  Le  Peletier)  représentaient  Paris  ou 
ses  environs.  Le  huitième  juge,  l'avocat  Agier,  faisait  partie  de 
l'assemblée  électorale,  où  l'avait  envoyé  la  section  des  Thermes- 
de-Julien.  C'est  encore  dans  son  propre  sein  que  l'assemblée 
choisit,  le  29  novembre,  le  conseiller  d'État  Lefèvre  d'Ormesson, 
électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges,  et  l'avocat  Morel  de 
ViNDÉ,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile.  Le  30  novembre, 
furent  élus  trois  députés  :  le  conseiller  au  Parlement  Dionis  du 
Séjour^  membre  de  l'Académie  des  sciences,  l'avocat  dauphinois 
Chabroud,  et  l'illustre  jurisconsulte  Tronchet.  Dionis  du  Séjour  et 
Tronchet  étaient  députés  de  Paris. 

Le  l^""  décembre,  fut  élu  l'avocat  Rigot  de  Préameneu,  électeur 
de  la  section  des  Tuileries;  le  2,  trois  avocats  furent  nommés  : 
Minier,  administrateur  du  département  de  Paris,  Annet  Recolène, 
électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  et  Garran  de  Coulon, 
électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français.  Le  3,  l'assemblée 
choisit  l'avocat  Nicolas  Oudart,  électeur  de  la  section  du  Roi-de- 
Sicile;  le  A,  les  avocats  Vermeil,  électeur  de  la  section  de  la  rue 
Beaubourg,  Delà  vigne,  député  suppléant  de  Paris,  et  Charles 
D'AuGY,  électeur  delà  section  de  l'Hôtel-dje-Ville;  le  5,  le  conseiller 
au  Parlement  Clément  de  Blavette;  le  6,  Hérault  de  Séchelles,  ex- 
avocat général  au  Parlement;  le  7,  les  députés  Charles  Vûidel  et 


PRÉFACE.  XXIII 

Petion  de  Villeneuve  ;  le  8,  Loais  Le  Peletier  de  Bosanbo,  président 
au  Parlement,  celui-là  dont  Camille  Desmoulins  avait  recommandé 
le  choix;  le  9,  l'avocat  François  Gorguêreau,  électeur  et  juge  de 
paix  de  la  section  du  roi  de  Sicile;  le  10,  le  député  Gaultier  de 
BiAuzAT,  le  conseiller  à  la  cour  des  aides  L'Héritier,  électeur  de 
là  section  des  Lombards,  récemment  admis  à  l'Académie  des 
s(îiences,  le  conseiller  au  Ghâtelet  Mutel,  électeur  de  la  section  de 
la  place  de  Louis  XIV,  et  l'avocat  Alix.  Enfin,  le  11  décembre  1790, 
fut  élu  l'avocat  Mouricault.  Alix  et  Mouricault  remplaçaient  Le  Pele- 
tier de  Saint-Fargeau  et  Petion  de  Villeneuve,  qui  avaient  refusé, 
ayant  été  nommés  juges,  le  premier  par  le  département  de  FYonne 
et  le  second  par  celui  d'Eure-et-Loir. 

Les  trente  juges  étaient  donc  nommés.  Tous,  sauf  Chabroud 
et  Le  Peletier  de  Rosanbo,  avaient  accepté  et  prononcé  des  dis- 
cours de  remerciement.  Ces  élections  avaient  été  laborieuses, 
comme  les  nombreux  scrutins  insérés  dans  les  procès-verbaux  le 
montreront.  La  besogne  des  scrutateurs  avait  été  ardue;  la 
plupart  des  nominations  n'avaient  eu  lieu  qu'au  troisième  tour, 
c'est-à-dire  à  la  majorité  relative.  Les  choix  des  électeurs  furent 
généralement  approuvés.  Etienne  Feuillant,  dans  le  Journal  du 
soir  du  26  novembre  1790,  Cerutti,  dans  la  Feuille  villageoise  du 
2  décembre,  Brissot  dans  le  Patriote  français  des  25  novembre  et 
!x  décembre,  enregistrèrent  avec  éloges  la  nomination  des  juges. 
Le  8  décembre,  Brissot  changea  de  langage  :  «  Les  choix  faits  de- 
puis quelque  temps  doivent  surprendre  les  patriotes.  Nous  nous 
proposons  de  leur  expliquer  cette  énigme.  »  En  effet  il  prononça, 
le  21  décembre,  dans  une  séance  de  la  Société  des  électeurs 
patriotes,  un  discours  pour  expliquer  que  le  défaut  d'entente  avait 
empêché  de  faire  toujours  des  choix  heureux ^  Camille  Desmou- 
lins publia,  le  20  décembre  1790,  dans  son  numéro  56  des  Révo- 
lutions de  France  et  de  Brahant,  cette  déclaration  caractéristique  : 

1 .  Le  discours  de  Brissot  fut  imprimé  sous  ce  titre  :  «  Réflexions  sur  l'état  de  la 
société  des  électeurs  patriotes,  sur  ses  travaux,  sur  les  formes  propres  à  faire  de  bonnes 
élections,  et  ce  qu'il  faut  mettre  en  usage  pour  le  choix  des  administrateurs  du  dépar- 
tement, lues  à  l'assemblée  de  cette  société  dans  la  séance  du  21  décembre  1790  par 
J.-P.  Brissot,  électeur  w';  Paris,  25  décembre  l790,  in-S°  de  44  pages  (Bibl.  nat.,  Lb^o  2391). 


XXIV  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

«  A  Paris,  le  choix  des  juges  a  répondu  à  nos  espérances.  »  Dans 
son  numéro  58  (3  janvier  1791)  on  trouve,  dans  la  légende  de  la 
gravure  qui  a  pour  titre  :  Dernières  paroles  et  mort  de  Varisto^ 
cratie,  cette  phrase  qui  complète  la  déclaration  ci-dessus  :  «  Il  est 
donc  vrai  (c'est  l'aristocratie  qui  converse  avec  Fabbé  Maury)  que 
le  Trésor  a  treize  millions  d'épargne  dans  un  mois?  Que  les 
nouveaux  tribunaux  se  remplissent  d'hommes  justes  et  désinté- 
ressés?,.. » 

Les  dix-huit  séances  (du  24  novembre  au  11  décembre  1791) 
consacrées  à  l'élection  des  30  juges  n'avaient  pas  seulement  été 
remplies  par  les  scrutins.  L'assemblée  fit  rédiger  par  Cerutti  une 
adresse  à  l'Assemblée  nationale  pour  réclamer  l'exécution  de 
la  constitution  civile  du  clergé;  une  députation  d'électeurs  la 
présenta  à  l'assemblée  dans  la  séance  du  mardi  soir  ik  décem- 
bre 1790,  et  l'acteur  Larive  en  donna  lecture.  L'adresse  fut  im- 
primée et  expédiée  à  toutes  les  sections  et  à  tous  les  cantons  de 
Paris,  ainsi  qu'à  tous  les  départements.  Les  cantons  envoyèrent 
des  députations  pour  féhciter  l'assemblée  électorale,  ce  qui  fut 
une  occasion  de  réceptions  solennelles  et  de  discours  parfois  fort 
étendus.  Les  directoires  des  départements  remercièrent  par  des 
lettres  dont  le  président  donna  lecture  et  qui  furent  insérées  au 
procès-verbal. 

Le  peu  d'assiduité  des  électeurs  donna  lieu  à  des  discus- 
sions. Le  22  novembre  1790,  l'assemblée  fixa  à  150  le  nombre 
d'électeurs  nécessaire  pour  délibérer  valablement.  Dans  les 
22  premières  séances,  le  chiffre  le  plus  élevé  des  votants  fut  de 
675  (26  novembre  pour  l'élection  de  Thouret)  et  le  plus  faible  de 
342  (21  novembre).  A  chaque  scrutin  le  nombre  des  votants  chan- 
geait par  suite  des. allées  et  des  venues;  il  était  moindre  au  com- 
mencement ou  à  la  fin  des  séances  qui  duraient  ordinairement  de 
dix  heures  du  matin  à  quatre  heures  du  soir,  et  souvent  plus 
tard. 

Le  tirage  au  sort  des  bureaux  prit  aussitôt  beaucoup  de 
temps.  Le  24  novembre,  l'assemblée  décida  que  ses  officiers  ne 
pourraient  garder  leurs  fonctions  plus  d'un  mois. 


PRÉFACE.  XXV 

Le  13  décembre,  on  procéda  a  l'élection  des  24  juges  sup- 
pléants. Ce  jour-là  furent  nommés  les  avocats  Marcilly  et  Brunet. 
Puis  vinrent  :  le  lA,  le  député  Muguet  de  Nanthou  ;  —  le  15,  l'avocat 
Léonard  Robin,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg,  le 
maître  des  comptes  Vanin;  —  le  16,  Millet  de  Gravelle,  ancien 
avocat;  —  le  17,  Miller,  ancien  substitut  du  procureur  général  du 
Parlement,  électeur  de  la  section  de  Tlle-Saint-Louis  ;  —  le  18, 
l'avocat  Dommanget,  électeur  de  la  section  de  l'Ile-Saint-Louis,  et 
le  député  Roederer;  —  le  19,  Quesnay  de  Saint-Germain,  conseiller 
à  la  cour  des  aides,  et  l'avocat  Joseph  La  Gaze  ;  —  le  20,  Marin 
Carouge,  homme  de  loi;  — le  21^  Jolly,  homme  de  loi,  adminis- 
trateur du  département;  —  le  22,  Antoine  Rivière,  homme  de  loi; 
—  le  23,  Pierre-Augustin  Hemeri,  homme  de  loi,  et  l'avocat  Guyot- 
Desherbiers;  —  le  24,  René-Louis-Marie  Viellart,  député  de  Reims, 
et  l'avocat  Archambault,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, —  le  26,  l'avocat  Men^^essier,  électeur  de  la  section  des 
Arcis  ;  —  le  27,  l'avocat  Bureau  du  Colombier,  membre  du  Conseil 
général  de  la  commune,  et  l'avocat  Doulcet;  —  le  28,  Pierre- 
Jacquot  D'Anthonay,  procureur  du  roi  de  la  connétablie  ;  —  le  29, 
l'avocat  DuMESNiL,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations, 
l'avocat  Pons  de  Verdun,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, et  Marc-René  Gaigne,  doyen  de  l'amirauté  de  France,  élec- 
teur de  la  section  des  Tuileries;  —  le  30,  l'avocat  Arsandaux, 
électeur  de  la  section  des  Thermes-de-Julien.  Ce  dernier  rempla- 
çait Vanin,  qui  avait  refusé. 

Donc,  le  30  décembre  1790  l'élection  des  30  juges  et  des 
24  suppléants  était  terminée.  La  lutte  n'avait  pas  été  moins  chaude 
pour  les  suppléants,  dont  15  n'avaient  été  nommés  qu'au  troi- 
sième tour  et  2  seulement  au  premier.  Le  nombre  des  votants 
avait  diminué  tellement  que,  dans  la  séance  du  24  décembre,  on 
avait  proposé  des  mesures  de  rigueur  contre  les  électeurs 
absents. 

En  somme  on  remarquait,  parmi  les  54  juges  ou  suppléants 
élus,  14  députés  à  l'Assemblée  nationale,  un  député  suppléant, 
7  magistrats  et  3  membres  de  la  municipalité  parisienne.  Tous  les 


XXVI  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

autres  exerçaient  la  profession  d'avocat;  22  avaient  été  choisis 
parmi  les  membres  de  l'assemblée  électorale.  Le  doyen  des 
juges  était  l'illustre  Tronchet,  âgé  de  6h  ans  ;  après  lui  venaient 
Recolène  (61  ans),  Vermeil  (60  ans),  D'Augy  (60  ans)  et  Target 
(57  ans).  Les  plus  jeunes  étaient  Adrien  Du  Port  (31  ans),  Hé- 
rault de  Séchelles  (31  ans),  Morel  de  Vindé  (32  ans),  et  Voidel 
(32  ans).  Parmi  les  autres  3  avaient  de  36  à  39  ans,  13  de  ZiO  à  50 
et  3  de  50  à  56.  Les  doyens  des  juges  suppléants  étaient  Arsan- 
daux  (61  ans),  Marcilly  et  Rivière  (59  ans),  Millet  de  Gravelle 
(57  ans),  Carouge  et  Gaigne  (56  ans).  Les  plus  jeunes  étaient 
Muguet  de  Nanthou  et  Miller  (30  ans),  Pons  de  Verdun  (31  ans),  et 
Roederer  et  Viellart  (36  ans).  Parmi  les  autres,  10  avaient  de  hO  à 
50  ans,  et  3  de  50  à  5/i. 

La  séance  du  31  décembre  1790  fut  consacrée  au  tirage  au 
sort  des  tribunaux  de  Paris,  et  on  employa  pour  cette  opération 
deux  enfants  trouvés  auxquels  l'assemblée  donna  ensuite,  au 
moyen  d'une  quête,  une  somme  de  1,892  livres. 

Les  juges  nommés,  il  fallait  les  installer.  Déjà,  le  5  décem- 
bre 1790,  un  décret  avait  établi,  vu  l'urgence  des  affaires,  un 
tribunal  provisoire,  composé  des  dix  premiers  juges  élusi  lequel 
avait  été  solennellement  installé,  le  jeudi  9  décembre,  par  le 
Corps  municipal  de  Paris  ^  Le  mardi  25  janvier  1791,  le  Conseil 
général  de  la  Commune  procéda  à  l'installation  des  tribunaux  dans 
l'ordre  suivant  :  1°  à  9  heures  du  matin,  le  tribunal  du  IIP  arron- 
dissement, présidé  par  Thouret,  au  Châtelet;  —  2°  à  11  heures, 
le  tribunal  du  IV^  arrondissement,  présidé  par  Treilhard,  aux  Mi- 
nimes de  la  place  Royale;  — 3*^  à  1  heure  de  l'après-midi, le  tribu- 
nal du  IP  arrondissement,  présidé  par  Freteau,  aux  Petits-Pères  de 
la  place  de  Louis  XIV.  Le  lendemain  26,  il  termina  cette  opéra- 
tion :  —  1°  à  9  heures  du  matin,  le  tribunal  du  VP  arrondissement, 
présidé  par  Merlin  de  Douai,  à  l'abbaye  Saint-Germain-des-Prés  ; 
—  2°  à  11  heures,  le  tribunal  du  V*  arrondissement,  présidé  par 
Target,  à  Sainte-Geneviève  ;  —  à  1  heure  de  l'après-midi,  le  tri- 

1.  Cf.  Journal  des  clubs  et  sociétés  patriotiques,  n°  4,  p.  180.  Bailly  prononça  un  dis- 
cours auquel  répondit  le  juge  Agier.  - 


PRÉFACE.  XXVII 

bunal  du  I"  arrondissement,  présidé  par  Adrien  Du  Port,  aux 
requêtes  du  Palais  K 

Deux  juges,  dont  la  réponse  n'était  pas  parvenue  à  l'assem- 
blée lors  de  l'installation  des  tribunaux,  Chabroud  et  Le  Peletier 
de  Rosanbo,  envoyèrent  tardivement  leur  refus.  Ils  furent  rem- 
placés par  les  deux  premiers  suppléants,  Marcilly  et  Brunet. 
Ceux-ci  eurent  pour  successeurs  deux  électeurs,  Miller^  ancien 
substitut  du  procureur  général  du  Parlement,  nommé  le  17  dé- 
cembre 1790,  et  DoMMANGET,  avocat,  élu  le  18. 


III 


Election  des  36  administrateurs  du  département  de  Paris  et  du  procu- 
reur général  syndic  (4  janvier  au  15  février  1791;.  —  Clôture  de  la 
première  session  de  l'assemblée  électorale,. 

L'assemblée  électorale,  qui  avait  eu  un  congé  de  trois  jours 
pour  les  fêtes  du  jour  de  l'an,  reprit  ses  séances  le  à  janvier  1791. 
Depuis  le  21  décembre  1790,  elle  avait  renouvelé  ses  officiers  et 
nommé  président  le  secrétaire  sortant,  Pastoret.  Elle  avait  élu 
secrétaire  le  compétiteur  de  Pastoret,  Joachim  Cerutti,  rédacteur 
de  la  Feuille  villageoise,  ami  de  Mirabeau,  électeur  delà  section  de 
la  Grange-Batelière.  Cerutti,  né  à  Turin  le  13  juin  1738,  avait 
appartenu  à  l'ordre  des  Jésuites  et  avait  publié  en  1762  une  Apo- 
logie de  V Institut  des  Jésuites.  Rendu  à  la  vie  civile  par  la  sup- 
pression de  son  ordre,  il  s'occupa  de  littérature  et  se  révéla 
comme  un  des  directeurs  du  mouvement  libéral  par  son  Mémoire 
pour  le  peuple  français,  qui  partagea,  en  1789,  avec  le  célèbre 
écrit  de  Sieyès  la  faveur  publique.  Cette  popularité  lui  avait  valu 
les  suffrages  de  l'assemblée  électorale. 

La  tâche  nouvelle  des  électeurs  était  de  nommer  les  trente- 
six  administrateurs  du  département.  On  s'était  préoccupé,  tant 
dans  la  presse  que  dans  les  clubs,  de  désigner  des  candidats.  La 


1.  Cf.-  Journal  des  clubs  et  sociétés  patriotiques,  n»  11,  p.  529. 


xxviii  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Société  des  électeurs  patriotes  n'avait  pas  failli  à  son  mandata 
L'électeur  et  juge  suppléant  Dommanget  avait,  dans  une  séance 
du  29  décembre  1790,  lu  à  ses  collègues  de  la  Société  ses  idées 
sur  la  formation  de  l'administration  du  département  de  Paris.  Il 
indiquait  dans  quelles  classes  de  citoyens  il  fallait  choisir  les 
administrateurs  et  dans  quelle  proportion  ^  L'électeur  Thé  venin 
l'avait  réfuté  ^ 

Brissot,  dans  la  brochure  citée  plus  haut,  avait  défini  ainsi 
les  qualités  des  futurs  administrateurs  :  l**  patriotisme  éprouvé  ; 
—  T  lumières;  —  V  intégrité  reconnue;  —  Û'' intrépidité  pour 
découvrir  les  abus  et  s'y  opposer. 

Il  n'y  avait  plus,  d'ailleurs,  pour  les  administrateurs  les 
mêmes  conditions  d'éligibilité  imposées  aux  juges.  Les  électeurs 
pouvaient  choisir  leurs  candidats  dans  toutes  les  classes,  car  il 
suffisait  d'être  citoyen  actif  et  âgé  de  trente  ans.  Aussi  est-ce  un 
personnel  tout  nouveau  qui  va  apparaître  dans  les  scrutins  suc- 
cessifs, et  les  avocats,  cette  fois,  seront  en  infime  minorité. 

Le  h  janvier  1791,  l'assemblée  élut  au  premier  tour  de  scrutin 
administrateurs  pour  le  district  de  Paris  son  président  Pastoret 

1.  On  lit  dans  un  article  du  numéro  11  du  Journal  des  clubs  sous  la  rubrique  :  «  Aux 
électeurs  du  département  de  Paris»,  les  lignes  suivantes  émanées  du  médecin  et  électeur 
J.-J.  Leroux  :  «  C'est  principalement  au  club  des  électeurs  patriotes,  séant  aux  Aug-ustins, 
que  les  citoyens  sont  proposés  et  livrés  à  un  examen  préliminaire.  Leur  nom,  leur  âge, 
leur  profession,  sont  exposés,  leurs  qualités  sont  discutées,  et  l'opinion  générale  des  mem- 
bres du  club  inscrit,  pour  ainsi  dire,  sur  une  liste  de  candidats,  les  personnes  entre  les- 
quelles il  est  à  présumer  qu'on  ne  peut  faire  ensuite  que  de  bons  choix.  C'est  ainsi  que 
16  citoyens  ont  été  éprouvés,  ont  été  nommés  et  donnent  atout  ce  département  l'espoir 
d'une  administration  en  même  temps  sage  et  vigoureuse.  » 

2.  Le  discours  de  Dommanget  fut  imprimé  sous  ce  titre  :  Idées  d'un  électeur  sur  la 
formation  de  V administration  du  département  de  Paris,  lues  le  29  décembre  1790  à  la 
Société  des  électeurs  patriotes  et  imprimées  par  son  ordre;  Paris,  de  l'Imprimerie  natio- 
nale, in-8o  de  12  pages  (Bibl.  de  la  ville  de  Paris,  10072,  et  Bibl.  nat.,  Lb^o  2392.)  Dom- 
manget constituait  l'administration  du  département  de  Paris  avec  les  éléments  suivants  : 
2  magistrats  du  conseil,"  1  magistrat  de  la  Cour  des  aides,  1  magistrat  des  eaux  et  forêts, 
2  magistrats  de  la  chambre  des  comptes,  3  hommes  de  loi  ou  notaires,  2  financiers,  1  in- 
génieur, 2  architectes  ou  entrepreneurs  des  bâtiments,  4  cultivateurs,  2  manufacturiers, 
6  anciens  négociants  ou  commerçants,  2  ecclésiastiques,  1  ancien  commissaire  de  police, 
2  médecins  ou  chirurgiens,  2  membres  anciens  de  l'Université,  2  anciens  administrateurs 
des  hôpitaux,  1  ancien  officier  militaire.  On  verra  que  l'assemblée  électorale  ne  tint 
guère  compte  des  indications  de  Dommanget. 

3.  Réfutation  de  Vouvrage  lu  par  M.  Dommanget  à  la  Société  des  électeurs  patriotes, 
le  29  décembre  1790,  sur  un  mode  d'élection  pour  V administration  du  département  de 
Parisy  signé  Thévenin,  électeur,  in-S"  de  4  pages.  (Bibl.  de  la  ville  de  Paris,  10072.) 


PRÉFACE.  XXIX 

et  son  ex-président  Kersaint.  Le  lendemain  5,  elle  nomma,  au 
premier  tour,  pour  le  district  de  Saint-Denis,  François  Gretté  de 
Palluel,  cultivateur  à  Dugny,  et  Pierre-Charles-Jean-Baptiste 
Arnoult,  négociant,  électeur  du  canton  de  Saint-Denis.  Le  6, 
furent  élus  au  premier  tour,  pour  le  district  de  Bourg-la-Reine, 
Richard  Glot,  maire  de  Sceaux,  et  Jacques-Éloi  Daix^  maître  de 
poste  à  Gharenton  et  électeur  de  ce  canton. 

Jusque-là  rien  de  particulier.  Il  s'agissait  de  représenter  les 
trois  districts,  et  l'entente  avait  été  si  facile  que  la  majorité 
avait  été  acquise  aux  candidats  dès  le  premier  tour  de  scrutin.  Le 
nombre  des  votants  avait  varié  de  387  à  598.  L'élection  ayant 
lieu  au  scrutin  de  liste  double,  les  dépouillements  étaient  labo- 
rieux. Pour  en  donner  une  idée,  je  donnerai  les  chiffres  suivants, 
relevés  sur  les  feuilles  de  scrutin  d'un  des  six  bureaux  de  l'as- 
semblée, le  sixième.  Le  A  janvier,  111  votants  émirent  kàO  suf- 
frages se  répartissant  sur  85  noms,  et  le  5,  73  votants  émirent 
292  suffrages,  se  répartissant  sur  hl  noms.  Et  il  n'y  avait,  ces 
jours-là,  que  deux  administrateurs  à  élire. 

Ges  six  administrateurs  élus,  il  restait  30  nominations  à  faire; 
désormais  on  vota  pour  trois  noms  à  la  fois.  La  lutte  devint  plus 
vive.  Le  7  janvier,  le  vote  n'eut  pas  de  résultat.  Le  8,  Gerutti, 
secrétaire  de  l'assemblée,  obtint  seul  la  majorité  au  deuxième 
tour  de  scrutin.  Le  10,  un  troisième  tour  amena  l'élection,  à  la 
majorité  relative,  d'ANTOiNE- Pierre  Dutramblay,  maître  des 
comptes,  électeur  de  la  section  de  l'Ile-Saint-Louis,  et  du  natu- 
raliste Lacépède,  électeur  de  la  section  du  Jardin-des-Plantes.  11 
avait  donc  fallu  trois  séances  et  trois  tours  de  scrutin  pour  nom- 
mer trois  administrateurs.  Il  en  fut  de  même  pour  les  vingt-sept 
autres. 

L'assemblée  élut,  le  13  janvier,  Alexandre  de  La  Rochefou- 
cauld, député  de  Paris  à  l'Assemblée  nationale,  Gharles-Albert 
Defauconpret,  avocat,  électeur  du  canton  de  Pierrefitte,  et  Jean- 
Louis  Brousse-Desfaucherets,  député  suppléant  de  Paris,  électeur 
de  la  section  des  Enfants-Rouges  ;  —  le  18,  Talleyrand-Périgord, 
ex-évêque  d'Autun,  député,  Mirabeau,  l'aîné,  député,  et  Henri- 


XXX  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

François  de  Paule  Lefèvre  d'Ormesson,  électeur  de  la  section  des 
Enfants-Rouges,  chef  de  division  de  la  garde  nationale,  qui,  par 
une  exception  unique,  recueillait  pour  la  deuxième  fois  les  suf- 
frages des  électeurs  qui  l'avaient  préalablement  choisi  pour  l'un 
des  juges; —  le  24,  Christian-Frédéric  Maillot,  négociant,  élec- 
teur de  la  section  de  l'Oratoire,  Charles  Brierre  de  Surgy,  maître 
des  comptes,  et  André  Thouin,  membre  de  l'Académie  des 
sciences,  électeur  de  la  section  du  Jardin-des-Plantes  ;  —  le  27, 
Balthazar  Incelin,  ancien  juge  consul,  Barthélémy- François 
Lefedvre,  mercier  drapier,  électeur  de  la  section  des  Lombards, 
et  Charles  Trudon  des  Ormes,  membre  du  Conseil  général  de  la 
Commune  de  Paris  ;  —  le  31^  Georges-Jacques  Danton,  avocat  aux 
Conseils  du  Roi,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français, 
Charles  Gravier  de  Vergennes,  maître  des  requêtes,  électeur  de 
la  section  de  la  Fontaine-de-Montmorency,  et  Jean-Charles  Du- 
MONT,  architecte,  électeur  de  la  section  de  l'Hôtel-de-Ville  ;  —  le 
3  février,  Pierre-Hubert  Anson,  receveur  général  des  finances, 
député  de  Paris,  Emmanuel  Sieyès,  député  de  Paris,  et  Alexandre 
Barré,  ancien  négociant,  électeur  de  la  section  de  l'Ile-Saint-Louis  ; 
—  le  7  février,  Jean-Baptiste  De  Bry,  régisseur  général,  électeur 
de  la  section  de  la  Bibliothèque,  Pierre-Louis  Davous,  négociant, 
électeur  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg,  et  Germain  Garnier, 
député  suppléant  de  Paris,  électeur  de  la  section  de  la  Halle-au- 
Blé;  — le  10  février,  Georges-Victor  De  Mautort,  notaire,  électeur 
de  la  section  de  la  place  de  Louis  XIV,  Alexandre  Lameth,  colonel, 
député  de  la  Somme,  et  Antoine-Laurent  de  Jussieu,  membre  de 
TAcadémie  des  sciences,  électeur  de  la  section  du  Jardin-des- 
Plantes;  —  le  14  février,  Pierre-Basile  Thion  de  la  Chaume,  con- 
trôleur des  rentes,  électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts,  Jean 
Charton,  chef  de  la  première  division  de  la  garde  nationale  pari- 
sienne, et  Philippe  Vieillard,  ancien  consul  de  France  en  Chine, 
électeur  de  la  section  du  Palais-Royal. 

Tels  furent  les  trente-six  administrateurs  du  département 
de  Paris.  Ils  se  décomposaient  ainsi,  quant  aux  professions  : 
7  négociants,  6  députés,  5  magistrats,  3  savants,  2  députés  sup- 


PRÉFACE.  ^  XXXI 

pléants,  2  avocats,  1  notaire,  1  architecte,  1  marin,  1  membre  du 
Conseil  général  de  la  commune,  1  ancien  diplomate,  1  publiciste, 
1  cultivateur,  1  chef  de  division  de  la  garde  nationale,  1  maître 
de  poste,  1  régisseur  des  postes  et  1  contrôleur  des  rentes.  Deux 
députés,  Talleyrand  et  Sieyès,  représentaient  le  clergé,  et  un 
député,  Alexandre  Lameth,  représentait  l'armée. 

Parmi  ces  administrateurs  figuraient  des  illustrations  de 
TAssemblée  constituante,  Mirabeau,  Sieyès,  Talleyrand,  La  Ro- 
chefoucauld ;  des  savants  tels  que  Lacépède,  Thoûin  et  surtout  le 
Lyonnais  Antoine-Laurent  de  Jussieu,  un  des  plus  grands  hommes 
qu'aient  produits  les  sciences  naturelles  ;  un  jurisconsulte  éminent, 
Pastoret;  un  publiciste  célèbre,  Gerutti-;  un  avocat  qui  devait  de- 
venir un  des  chefs  les  plus  puissants  de  la  Révolution,  Danton. 

Il  faut  noter  aussi  que  les  électeurs  avaient  choisi  trois  dé- 
putés et  deux  suppléants  de  Paris,  et  que  vingt-quatre  adminis- 
trateurs sur  trente-six  faisaient  partie  de  l'assemblée  électorale. 
Parmi  ces  électeurs,  21  appartenaient  aux  sections  de  Paris  et 
3  aux  cantons. 

Enfin  les  doyens  étaient  De  Bry  (66  ans),  Thion  de  la  Chaume 
et  Arnoult  ("56  ans),  et  les  plus  jeunes,  Danton  et  Alexandre 
Lameth  (31  ans),  Pastoret  et  Lacépède  (34  ans).  Trois  administra* 
leurs  avaient  de  50  à  55  ans,  19*de  hO  à  50,  et  3  de  36  à  liO. 

Les  élections  des  30  derniers  administrateurs  avaient  été 
laborieuses.  Aucun  d'eux,  quelle  que  fut  sa  notoriété,  n'avait 
passé  qu'au  troisième  tour  de  scrutin,  c'est-à-dire  à  la  majorité 
relative.  L'éparpillement  des  voix  avait  été  extraordinaire.  Dans 
un  bureau  (le  6"),  le  7  janvier,  81  votants  avaient  produit  hSQ 
suffrages  se  répartissant  sur  J78  noms.  On  était  arrivé  à  200 
noms  dans  le  même  bureau,  le  10  février.  Aussi  les  élus  n'a- 
vaient-ils généralement  obtenu  que  le  tiers  des  voix.  Par 
exemple,  Lacépède  avait  été  nommé  par  168  voix  sur  491,  Mi- 
rabeau par  189  sur  487,  Thoûin  par  147  sur  489,  Danton  par 
144  sur  452,  Sieyès  par  126  sur  501,  Jussieu  par  112  sur  514. 
Ces  deux  derniers  avaient  eu,  le  premier  le  quart,  et  le  second 
un  peu  plus  du  cinquième  des  voix  exprimées.  En  revanche,  La 


xxxii  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Rochefoucaud  et  Talleyrand  avaient  réuni  la  poitié  des  votants. 
Les  candidats  obscurs  avaient  eu  presque  toujours  une  majorité 
plus  élevée  que  les  hommes  connus. 

L'élection  des  administrateurs  ne  produisit  pas  dans  la 
presse  et  dans  le  public  l'agitation  que  les  passions  électorales 
avaient  soulevée  dans  l'assemblée.  Les  journaux  se  bornèrent  à 
enregistrer  le  nom  des  élus.  Cependant  Fréron,  dans  le  n*»  àb  de 
V Orateur  du  peuple,  célébra  la  nomination  de  Danton,  et  il  félicita 
les  électeurs  d'avoir  choisi  un  patriote  que  les  manœuvres  de 
Bailly  et  de  La  Fayette  avaient  éloigné  des  fonctions  munici- 
pales et  même  du  Conseil  général  de  la  commune*. 

Le  15  février  1791,  l'assemblée  procéda  à  l'élection  du  pro- 
cureur général  syndic  du  département  de  Paris  ;  ce  fut  le  premier 
administrateur  élu,  Pastoret,  qui  obtint  la  majorité  des  suffrages 
contre  Mirabeau  ^  On  le  remplaça  immédiatement  comme  admi- 
nistrateur par  un  électeur  du  canton  de  Villejuif,  Thomas-François 
Treil-Pardailhan^  chevalier  de  Saint-Louis. 

Cette  opération  termina  la  première  session  de  l'assemblée. 
Cerutti,  qui  avait  succédé  comme  président  à  Pastoret  le  21  jan- 
vier, et  qui  avait  été  lui-même  remplacé  comme  secrétaire  par  le 
naturaliste  Lacépède,  prononça  un  discours  de  clôture,  dont 
l'impression  fut  votée  par  acclamation,  et  l'assemblée  se  sépara 
après  avoir  tenu  84  séances, 

1.  Danton,  élu  notable  par  la  section  du  Théâtre-Français,  avait  été  sur  144  le  seul 
éliminé  par  le  vote  de  toutes  les  sections  réunies. 

2.  Camille  Desmoulins  {Révolutions  de  France  et  de  Brabant,  n°  65,  21  février  1791) 
critiqua  en  ces  termes  l'élection  de  Pastoret  :  «  On  ne  conteste  pas  à  Pastoret  ses  études 
et  son  mérite;  mais  ses  travaux  ont  été  plutôt  académiques  que  patriotiques.  Pastoret 
célébrait  joyeusement  ses  noces  le  14  juillet,  le  jour  même  où  le  désespoir  des  patriotes 
prenait  la  Bastille;  Pastoret,  ami  intime  et  faiseur  du  garde  des  sceaux  Barentin,  arran- 
geait avec  lui  la  séance  du  23  juin,  tandis  que  Mirabeau  bravait  la  colère  du  despote, 
osait  lui  résister  à  la  vue  des  janissaires  campés  au  champ  de  Mars  et  chassait  du  Sénat 
son  envoyé  Brézé.  » 


PRÉFACE.  XXXIII 


IV 


La  constitution  civile  du  clergé.  —  Assemblée  électorale  du  district  de 
Paris  :  élection  aux  cures  des  paroisses  vacantes  par  suite  du  refus 
de  serment  ou  nouvellement  créées  (30  janvier  au  13  mars  1791).  — 
2'"'=  session  de  l'assemblée  électorale  du  département  de  Paris  : 
élection  de  l'évèque  de  Lydda,  Gobel,  à  l'évèché  de  Paris  et  procla- 
mation de  ce  prélat  (13  et  17  mars  1791).  —  2'"«  session  de  l'as- 
semblée électorale  du  district  de  Paris  :  élection  de  trois  curés 
(20  au  30  mars  1791). 

Le  12  juillet  1790,  rx\ssemblée  nationale  décréta  la  constitu- 
tion civile  du  clergé,  qui  fut  acceptée  par  le  Roi  le  24  août  sui- 
vant. En  vertu  de  cette  constitution  les  évoques  et  les  curés, 
nommés  jadis  par  le  Roi  et  par  le  Pape,  devaient  l'être  désor- 
mais, les  premiers  par  les  assemblées  électorales  des  départe- 
ments, et  les  seconds  par  celles  des  districts.  Cette  loi  fut  vio- 
lemment attaquée  par  les  prélats,  qui  refusèrent  de  s'y  soumettre 
et  de  prêter  le  serment  exigé.  Le  26  novembre,  le  député  lorrain 
Charles  Voidel  signala  à  l'assemblée  dans  un  rapport  circonstancié 
cette  résistance  du  clergé  à  la  nouvelle  constitution  et  demanda 
qu'on  fixât  un  délai  pour  la  prestation  de  serment  et  que  tous  les 
fonctionnaires  ecclésiastiques  qui  n'auraient  pas  accompli  cette 
formalité  en  temps  voulu  fussent  réputés  démissionnaires  et  rem- 
placés. La  discussion  de  ce  rapport  occupa  presque  toute  la 
séance  du  soir  et  celle  du  lendemain  et  elle  donna  lieu  à  un  duel 
oratoire  entre  Mirabeau  et  l'abbé  Maury.  Malgré  les  protestations 
de  ce  dernier  et  sur  les  conclusions  de  Camus,  l'Assemblée 
rendit,  le  27  novembre  1790,  un  décret  dont  voici  le  premier 
article  : 


Les  évêques,  les  ci-devant  archevêques  et  les  curés  conservés  en  fonc- 
tions seront  tenus,  s'ils  ne  l'ont  pas  fait,  de  prêter  le  serment  auquel  ils  sont 
assujettis  par  l'article  39  du  décret  du  2[i  juillet  dernier,  et  réglé  par  les 
articles  21  et  38  de  celui  du  12  du  même  mois  concernant  la  constitution  civile 
du  clergé.  En  conséquence  ils  jureront,  en  vertu  de  ce  dernier  décret,  de 
veiller  avec  soin  sur  les  fidèles  du  diocèse  ou  de  la  paroisse  qui  leur  est 

c 


xxxiv  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

confiée,  d*être  fidèles  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  et  de  maintenir  de  tout 
leur  pouvoir  la  Constitution  décrétée  par  l'Assemblée  nationale  et  acceptée 
par  le  roi,  savoir  :  ceux  qui  sont  actuellement  dans  leurs  diocèses  ou  leurs 
cures,  dans  la  huitaine  ;  ceux  qui  sont  absents,  mais  qui  sont  en  France,  dans 
un  mois,  et  ceux  qui  sont  en  pays  étrangers,  dans  deux  mois,  le  tout  à 
compter  de  la  publication  du  présent  décret. 

L'article  2  du  décret  étendait  à  tous  les  ecclésiastiques  fonc- 
tionnaires publics  la  formalité  du  serment  dans  les  mêmes  délais, 
et  l'article  5  portait  que  tous  ceux  qui  n'auraient  pas  prêté  le 
serment  dans  les  délais  déterminés  seraient  réputés  avoir  renoncé 
à  leur  office  et  qu'il  serait  pourvu  à  leur  remplacement. 

Ce  nouveau  décret  souleva  de  nouvelles  protestations.  Les 
évêques  attaquèrent  dans  leurs  mandements  la  constitution, 
tandis  que  d'autres  ecclésiastiques  soutenaient  que  l'élection  des 
pasteurs  par  le  peuple  n'était  qu'un  retour  aux  principes  de  la 
primitive  Église  et  que  le  serment  exigé  n'avait  rien  de  contraire 
à  la  religion*.  Ces  discussions  et  ces  interprétations  différentes 
retardèrent  l'acceptation  du  roi.  De  là  un  mécontentement  dans 
l'opinion  publique  qui  se  fit  sentir  au  sein  de  l'assemblée  électo- 
rale du  département  de  Paris,  occupée  à  nommer  les  juges  des 
tribunaux.  Le  14  décembre  1700,  une  députation  des  électeurs 
vint,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  présenter  à  l'Assemblée  natio- 
nale une  adresse  réclamant  l'exécution  de  la  constitution  civile 
du  clergé  et  contenant  la  promesse  de  ne  pas  élire  de  prêtres 
n'ayant  pas  prêté  le  serments  Le  23  décembre.  Camus  mit  en 
demeure  le  président  de  l'Assemblée  de  demander  au  roi  la  sanc- 
tion du  décret  du  27  novembre.  Le  26,  Louis  XVI  fit  enfin  con- 
naître son  acceptation.  Le  lendemain,  l'illustre  curé  Grégoire  prêta 
solennellement  serment  à  la  constitution  civile  du  clergé  et  soixante 
députés  ecclésiastiques  répétèrent  ce  serment,  aux  applaudisse- 
ments de  la  gauche  de  l'assemblée  et  des  tribunes.  Le  28,  Roussi- 
neau,  curé  de  la  Sainte-Chapelle  et  électeur  de  la  section  Henri  IV, 

1.  Cf.  dans  les  Evolutions  de  France  et  de  Brabant  (n°^  60  et  61)  les  réflexions 
que  Camille  Desmoulins  met  dans  la  bouche  du  curé  de  Saint-Gaudens.  Tous  les  argu- 
ments en  faveur  de  la  constitution  civile  du  clergé  y  sont  présentés  sous  la  forme  la  plus 
piquante. 

2.  Cf.  le  texte  de  l'adresse  à  la  page  207  du  présent  volume. 


PRÉFACE»  ,  XXXV 

prêta  serment  devant  l'assemblée  électorale  et  son  exemple  fut 
suivi  par  dix-huit  de  ses  confrères*. 

L'émotion  était  loin  de  se  calmer  dans  l'Assemblée  nationale. 
Les  prélats  qui  en  faisaient  partie  refusaient  de  se  soumettre  à  la 
prestation  du  serment.  Le  3  janvier  1791,  François  de  Bonal, 
évêque  de  Glermont,  déclara  que  sa  conscience  ne  lui  permettait 
pas  de  prêter  le  serment  tel  qu'il  avait  été  prescrit.  Le  même 
jour,  sur  la  motion  de  Barnave,  l'Assemblée  décréta  que  le  délai 
accordé  à  ses  membres  fonctionnaires  publics  ecclésiastiques 
pour  prêter  leur  serment  expirerait  le  lendemain  à  une  heure. 
Le  A  janvier,  Barnave  invita  le  président  à  sommer  ses  membres 
ecclésiastiques  de  prêter  le  serment  et  proposa  de  réclamer  du 
roi  des  mesures  pour  la  prompte  exécution  du  décret  du 
27  novembre.  Après  une  orageuse  discussion,  à  laquelle  prirent 
part  Mirabeau,  Cazalès  et  l'abbé  Maury,  la  motion  de  Barnave  fut 
adoptée  et  un  décret  fut  rendu  en  conséquence. 

Pendant  ce  temps  la  municipalité  parisienne  prenait  ses 
dispositions  pour  recevoir,  à  partir  du  3  janvier  1791,  les  décla- 
rations par  écrit  des  fonctionnaires  ecclésiastiques  se  soumettant 
au  serment.  Le  dimanche  9  janvier,  les  commissaires  de  la  muni- 
cipahté  se  transportèrent  à  l'église  métropolitaine  et  dans  plu- 
sieurs paroisses  de  Paris  pour  recevoir  le  serment  de  ceux  qui 
s'étaient  fait  inscrire.  Le  même  jour  une  affiche  apposée  sur  les 
murs  de  la  capitale  informait  les  intéressés  que  le  délai  pour  la 
prestation  de  serment  était  prolongé  jusqu'au  16  janvier. 

La  ville  et  les  faubourgs  de  Paris  renfermaient,  en  1790,  cin- 
quante et  une  paroisses,  dont  huit  dans  la  cité,  seize  daub  la  ville, 
neuf  dans  l'université,  douze  dans  les  faubourgs  et  cinq  dans  des 
heux  exceptés  de  l'ordinaire.  Ce  nombre  était  excessif  et  les 
paroisses  étaient  mal  distribuées  dans  la  ville  et  ne  répondaient 
pas  aux  besoins  delà  population.  Ainsi  on  comptait  huit  paroisses 
dans  la  cité,  tandis  que  d'autres  paroisses,  telles  que  Saint-Sul- 
pice,  avaient  une  étendue  considérable,  qui   rendait  le  service 

1.  Cf.  p.  303  du  présent  volume.       . 


XXXVI  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

difficile  et  fatigant.  Pour  réformer  cet  état  de  choses,  la  munici- 
palité de  Paris  élabora  un  projet  d'une  nouvelle  distribution  des 
paroisses.  Le  1*2  janvier  1791,  elle  proposa  à  l'Assemblée  :  1"  la  sup- 
pression des  paroisses  de  la  Madeleine,  Saint-Germain-le-Vieux, 
Saint-Pierre-aux-Bœufs,  Saint-Landry,  Saint-Éloi,  Saint-Pierre- 
des-Arcis,  Saint-Barthélémy,  Saint-Jean-Baptiste,  Saint-Denis,  la 
basse  Sainte-Chapelle,  renfermées  dans  la  cité  et  dans  l'île  Saint- 
Louis,  pour  former  de  leur  territoire  l'arrondissement  de  la 
paroisse  de  la  métropole,  établie  dans  l'église  cathédrale;  2°  la 
transformation  de  la  paroisse  de  Saint-Louis-en-l'Ile  en  une 
succursale.  L'Assemblée,  sur  le  rapport  de  son  comité  ecclésias- 
tique et  malgré  les  mordantes  critiques  de  l'abbé  Maury\  convertit 
en  décret  la  proposition  de  la  municipalité  (13  janvier  1791). 
Celle-ci,  continuant  sa  tâche,  arrêta,  le  2A  janvier  1791,  que  la 
ville  de  Paris  n'aurait  plus  que  trente-trois  paroisses,  dont  vingt- 
trois  conservées  de  l'ancienne  organisation  et  dix  nouvelles. 
L'Assemblée  nationale  chargea  son  comité  ecclésiastique  d'exa- 
miner ce  projet. 

Cependant  le  délai  accordé  aux  ecclésiastiques  parisiens  pour 
la  prestation  de  serment  avait  pris  fm  le  16  janvier.  Vingt-deux 
curés  avaient  accompli  la  formalité  légale  et  vingt- neuf  avaient 
refusé  de  s'y  soumettre.  Parmi  ces  derniers  figuraient  ceux  de 
Saint-Sulpice,  de  Saint-Germain-fAuxerrois,  de  Saint-Roch,  de 
Sainte-Madeleine  de  la  Villévêque,  de  Saint-Paul  et  de  Sainte-Mar- 
guerite, paroisses  conservées  dans  la  nouvelle  organisation*.  Le 
procureur  de  la  commune  s'occupa  aussitôt  de  faire  dresser  la 
liste  des  ecclésiastiques  ayant  prêté  le  serment  et  de  faire  pro- 
céder au  remplacement  des  six  curés  réfractaires.  Le  27  jan- 
vier 1791,  son  substitut,  Cahier  de  Gerville,  convoqua  les  électeurs 
du  district  de  Paris  dans  féglise  métropolitaine  pour  le  dimanche 

1.  L'abbé  Maury  reconnaissait  dans  son  discours  que  Paris  avait  trop  de  paroisses, 
mais  il  déniait  à  la  municipalité  et  à  rassemblée  le  droit  de  s'occuper  de  semblables 
matières. 

2."  Le  refus  de  l'abbé  de  Pancemont,  curé  de  Saint-Sulpice,  souleva  un  tel  tumulte, 
que  des  gardes  nationaux  durent  protéger  le  réfractaire  contre  les  menaces  de  la  foule  et 
l'escorter  jusque  chez  lui.  —  Cf.  dans  le  numéro  60  dos  Révolutions  de  France  et  de 
Brahant  (17  janvier  1791)  une  gravure  à  ce  sujet. 


PRÉFACE.  XXX  VII 

30  janvier*.  Le  30,  à  dix  heures  du  matin,  les  électeurs,  réunis 
dans  la  nef  de  Notre-Dame,  entendirent  la  messe,  puis,  souâ  la 
présidence  du  doyen  d'âge  Gozette,  procédèrent  à  la  constitution 
du  bureau.  Pastoret,  président  de  l'assemblée  départementale, 
fut  confirmé  dans  cette  fonction  par  l'assemblée  du  district,  et  il 
en  fut  de  même  pour  le  secrétaire  Gerutti.  Lacépède,  Gouniou  et 
Poiret  furent  nommés  secrétaires  adjoints;  Dommanget,  Bertolio 
et  Danton,  scrutateurs  généraux,  et  Mauduit  Delarive,  Barré  et 
Roëttiers  de  Montaleau  scrutateurs  suppléants.  On  procéda  ensuite 
au  remplacement  du  curé  de  Saint-Sulpice.  Les  conditions  d'éli- 
gibilité avaient  été  fixées  par  un  décret,  rendu  le  7  janvier  1791, 
sur  la  proposition  de  Mirabeau.  Tout  prêtre  français,  ayant  exercé 
le  ministère  pendant  cinq  années,  était  éligible  soit  aux  évêchés, 
soit  aux  cures,  dans  quelque  département  que  ce  fût.  Le  père  Jean 
Poiret,  supérieur  de  la  maison  de  l'Oratoire,  électeur  de  la  section 
de  ce  nom,  âgé  de  soixante-neuf  ans,  réunit  la  presque  totalité  des 
suffrages  (/i35  voix  sur  liSS  votants).  Ge  choix  fut  naturellement 
approuvé  par  toutes  les  feuilles  libérales.  Le  Journal  des  clubs 
(p.  573)  fit  l'éloge  du  nouveau  curé  en  ces  termes  :  «  Les  lumières 
et  les  vertus  de  ce  digne  prêtre  ont  imposé  silence  aux  ennemis 
de  la  Révolution.  La  calomnie  n'a  osé  distiller  son  venin  contre 
ce  choix.  » 

La  seconde  séance  eut  lieu  le  dimanche  6  février,  à  9  heures 
du  matin.  Pastoret  proclama  solennellement,  avant  la  messe, 
devant  les  électeurs,  le  clergé  et  les  fidèles,  Jean  Poiret  comme 
curé  de  Saint-Sulpice-.  Gelui-ci  prononça  un  discours  de  remer- 
ciement. A  l'issue  delà  messe,  le  président  lut  une  lettre  de  Gabier 
de  Gerville  annonçant  que  l'Assemblée  nationale  avait  décrété, 
le  4  février,  la  division  de  Paris  en  33  paroisses,  dont  23  anciennes 
et  10  nouvelles '.  Puis  on  nomma  curé  de  Saint-Germain-l'Auxerrois 

1.  Le  dimanche  fut  choisi  pour  l'assemblée  du  district,  parce  que  la  nomination  des 
administrateurs  par  l'assemblée  du  département  occupait  les  autres  jours  de  la  semaine. 

2.  On  arrêta  à  la  porte  de  Saint-Sulpice  ce  môme  jour  un  enfant  qui  distribuait  un 
écrit  intitulé  :  Adi'esse  aux  paroissiens  de  Saint-Sulpice,  où  on  exhortait  les  fidèles  à  ne 
pas  reconnaître  le  père  Poiret  comme  curé.  (Cf.  Moniteur  du  7  février.) 

3.  Voici  l'état  des  trente-trois  paroisses  de  Paris,  d'après  l'Almanach  royal  de  1792  : 
le»  noms  des  paroisses  de  nouvelle  création  sont  en  italique  :  Notre-Dame;  —  Saint- 


XXXVIII  ASSExMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Jean  CoRPET,  premier  vicaire  de  cette  paroisse;  curé  de  Saint- 
Roch  Louis-Alexandre  Legrand,  ancien  vicaire  de  cette  paroisse, 
et  curé  de  Sainte-Madeleine  de  la  Villévêque  Dominique-Joseph 
PiCAVEz,  premier  vicaire  de  Saint-Philippe-du-Roule  et  électeur. 
Le  dimanche  13  février  eut  lieu  la  proclamation  solennelle 
des  curés  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  de  Saint-Roch  et  de 
Sainte-Madeleine  de  la  Villévêque.  Puis  le  président  transmit  à 
l'assemblée  les  communications  suivantes  de  Cahier  de  Gerville  : 
1°  le  remplacement  à  faire  de  trois  nouveaux  curés  réfractaires, 
ceux  de  Sain t-Sé vérin,  de  Saint-Nicolas-des-Champs  et  de  Saint- 
Nicolas-du-Ghardonnet;  2''  la  nomination  des  curés  des  paroisses 
nouvellement  créées,  le  roi  ayant  sanctionné,  le  11  février,  le 
décret  du  /i  ;  3"  le  tableau  de  l'état  des  33  paroisses,  avec  la  men- 
tion des  curés  ayant  prêté  le  serment  et  de  ceux  à  remplacer.  De 
ce  tableau  ressortait  qu'il  y  avait  10  curés  réfractaires,  dont  A 
étaient  déjà  remplacés;  que  sur  les  10  nouvelles  paroisses  il  ne 
fallait  s'occuper  que  de  celles  de  Saint- Augustin,  Notre-Dame-de- 
Lorette,  Saint-François-d'Assise,  Saint- Ambroise,  Saint-Antoine, 
Saint-Germain-des-Prés  et  Saint-Thomas-d'Aquin.  En  effet  la  cure 
de  Saint-Marcel  revenait  au  curé  de  Saint-Martin,  Jacquot,  et  celle 
de  Sainte-Geneviève  au  curé  de  Saint-Étienne-du-Mont,  Pennvern. 
Quant  à  Notre-Dame,  son  organisation  ne  pouvait  être  faite  que 
lorsque  le,  délai  accordé  à  l'évêque  pour  prêter  le  serment  civique 
serait  expiré. 

Sulpice;  —  Saint-Germain-des-Prés;  —  Saint-Thomas-d'Aquin;  —  Saint-Germain- 
l'Auxerrois  j  —  Saint-Eustache;  ~  Saint-Roch;  —  Saint-Angustin:  —  Ssimte-Maideleinc 
de  la  Villévêque;  —  Saint-Philippe-du-Roule;  —  Saint-Pierre-de-Chaillot;  —  Notre- 
Dame-de-Lorette;  —  Saint-Laurent;  —  Saint-Sauveur;  —  Saint-Leu  ;  —  Saint-Jacques- 
le-Majeur;  — -  Saint-Merri;  —Saint-Nicolas-des-Champs;  —  Saint-François  d'Assise:  -— 
Saint-Gervais;  —  Saint-Paul;  —  Sainte-xMarguerite; —  Saint-Antoine;  —  Saint-Am- 
broise;  —  Saint-André-des-Arcs;  —  Saint-Séverin  ;  —  Saint-Nicolas-du-Chardonnet  ;  — 
Saint- Victor;  —  Saint-Médard  ;  —  Saint-Marcel;  —Sainte-Geneviève;  —  Saint-Jacqucs- 
du-Haut-Pas;  —  le  Gros-Caillou. 

Cette  nouvelle  organisation  inspira  à  un  citoyen  de  la  section  dels  Lombards,  ï'ran- 
çois  Jacquemart,  un  opuscule  intitulé:  Remarques  historiques  et  critiques  sur  les  trente- 
trois  paroisses  de  Paris,  d'après  la  nouvelle  circonscription  décrétée  par  l'Assemblée  na- 
tionale le  4  février  1791.  Paris,  Blanchon,  1791,  in-S".  (Bibl.  nat.,  Lk  76748).  Jacquemart 
critiqua  dans  la  préface  les  noms  do  Saint-François-d'Assise  et  de  Saint-Thomas-d'Aquin 
donnés  aux  nouvelles  paroisses,  à  l'exclusion  des  saints  français,  tels  que  Vincent  de 
Paul. 


PRÉFACE.  XXXIX 

Après  cette  communication,  l'assemblée  élut  curé  de  Saint- 
Paul  Pierre-Louis  Juvigny,  premier  vicaire  de  Saint-Eustaclie;  curé 
de  Saint-Gervais  Jean-Antoine  Chevalier,  vicaire  de  Saint-Laurent. 
Une  seconde  séance  eut  lieu  le  soir  pour  nommer  curé  de  Sainte- 
Marguerite  Louis  Lemaire,  premier  vicaire  de  cette  paroisse,  et 
curé  de  Saint-Séverin  François  Girard,  curé  de  Saint-Landry,  une 
des  paroisses  supprimées. 

Le  dimanche  20  février  eut  lieu  la  proclamation  solennelle 
des  curés  de  Saint-Gervais  et  de  Sainte-Marguerite.  Ensuite  le 
président  fit  part  du  refus  des  curés  Juvigny  et  Girard  ;  après  quoi 
l'assemblée  élut  curé  de  Saint-Séverin  en  remplacement  de  Girard 
Jean-Claude  Le  Blanc  de  Beaulieu,  grand  chantre  de  l'abbaye  de 
Sainte-Geneviève,  et  curé  de  Saint-Germain-des-Prés  Jean-Fran- 
çois RoussiNEAU,  curé  de  la  Sainte-Chapelle,  une  des  paroisses 
supprimées,  et  électeur  de  la  section  Henri  IV.  A  la  séance  du 
soir  on  nomma  curé  de  Saint-Paul,  en  remplacement  de  Juvigny, 
Pierre  Brugières,  prêtre  de  Saint-Louis-en-l'Ile,  et  curé  de  Saint- 
Nicolas-des-Champs  Jean-Françoïs  Colomrart,  vicaire  de  Notre- 
Dame-de-Bonne-Nou  velle . 

Le  dimanche  27  février  eut  lieu  la  proclamation  solennelle 
des  curés  de  Saint-Séverin,  de  Saint-Germain-des-Prés,  de  Saint- 
Paul  et  de  Saint-Nicolas-des-Champs,  après  quoi  l'assemblée  élut 
curé  de  Saint-Augustin,  une  des  paroisses  nouvelles,  Jean-Claude 
Morel,  premier  vicaire  de  Saint-Pierre-des-Arcis.  A  la  séance  du 
soir,  on  nomma  curé  de  Saint-Antoine,  paroisse  nouvelle,  Pierre 
Mahieu,  deuxième  vicaire  de  Sainte-Marguerite,  et  curé  de  Saint- 
Nicolas-du-Chardonnet  Charles- Alexandre  Brongniart,  premier 
vicaire  de  la  Madeleine  en  la  Cité. 

Le  dimanche  6  mars,  eut  heu  la  proclamation  solennelle  des 
curés  de  Saint-Augustin,  de  Saint-Antoine  et  de  Saint-Nicolas-du- 
Chardonnet.  Ensuite  le  Président  ht  une  lettre  où  Cahier  de 
Gerville  annonçait  que  le  curé  de  Montmartre  réclamait  la  cure 
de  Notre-Dame-de-Lorette  et  que  le  comité  ecclésiastique  n'avait 
pas  encore  pris  de  décision  sur  la  cure  de  Saint-Victor.  Après 
quoi  l'assemblée  élut  curé  de  la  nouvelle  paroisse  de  Saint-Fran- 


XL  ;  ASSEMBLÉE  ÉLECtORALE  DE  PARIS. 

çois  d'Assise  Sébastien-André  Sibire,  prêtre  de  Saint-Roch.  A  la 
séance  du  soir,  la  cure  de  Saint-Thomas-d'Aquin  fut  dévolue  à 
Julien  Minée,  curé  des  Trois-Patrons  à  Saint-Denis,  et  celle  nou- 
vellement créée  de  Saint-Ambroise  à  Gome-Annibal-Pompée  Varleï, 
prêtre  des  Quinze-Vingts. 

Le  dimanche  13  mars,  à  dix  heures  du  matin,  eut  lieu  la  pro- 
clamation solennelle  des  curés  de  Saint-François-d'Assise,  de 
Saint-Thomas-d'Aquin  et  de  Saint-Ambroise;  après  quoi,  le  pré- 
sident Pastoret  déclara  la  session  de  l'assemblée  du  district  close 
jusqu'à  une  convocation  nouvelle.  Dans  les  onze  séances  qu'elle 
avait  tenues,  l'assemblée  du  district  avait  pourvu  au  remplace- 
ment de  dix  curés  réfractaires  et  à  la  nomination  des  pasteurs  de 
six  paroisses  nouvelles.  Elle  avait  choisi  un  supérieur  de  l'Ora- 
toire, un  grand  chantre  de  l'abbaye  de  Sainte-Geneviève,  deux 
curés,  cinq  premiers  vicaires,  un  second  vicaire  et  six  prêtres. 
La  plupart  de  ces  nouveaux  curés  étaient  des  ecclésiastiques 
d'âge  et  d'expérience*;  le  doyen  était  le  père  Poiret,  âgé  de 
soixante-neuf  ans,  et  le  pluâ  jeune,  Picavéfe,  âgé  de  trente-trois  ans. 
Il  n'y  avait  pas  eu  pour  leur  élection  autant  de  difficultés  que 
pour  celle  des  juges  et  des  administrateurs,  car  un  second  tour 
de  scrutin  n'avait  été  nécessaire  que  trois  fois. 

Le  même  jour,  13  mars,  les  électeurs  du  Département  étaient 
réunis  pour  choisir  l'évêque  de  Paris.  L'archevêque  Le  Glerc  de 
Juigné  avait  depuis  plusieurs  mois  abandonné  son  diocèse  et  son 
siège  à  l'Assemblée  nationale  pour  se  réfugier  en  Allemagne,  et 
le  délai  de  deux  mois  accordé  par  le  décret  du  27  novembre  1790 
aux  prélats  absents  de  France  pour  la  prestation  de  serment 
étant  expiré,  le  procureur  de  la  commune  avait,  le  10  mars  1791, 
convoqué,  pour  le  13,  l'assemblée  électorale  du  Département. 
La  séance  s'ouvrit  à  onze  heures  du  matin  sous  la  présidence  du 
père  Poiret,  curé  de  Saint-Sulpice,  doyen  d'âge.   Le  médecin 


L  Voici  les  âges  des  seize  curés  :  Poiret,  69  ans  ;  —  Corpet,  45;  —  Legrand,  49;  — 
Picavez,  .33;  —  Chevalier,  49î  —  Lemaire,  43;  —  Le  Blanc  de  Beaulieu,  38;  —  Roussi- 
neâu,  36;  —  Brugières,  59;  —  Colombart,  51;  —  Morcl,  62;  —  Mahieu,  35  ;  —  Bron- 
gniart,  42;  —  Sibire,  49;  —  Minée,  52;  —  Varlet,  51. 


PRÉFACE.  XLi 

Beauvais  de  Préau  fut  élu  président,  Lacépède  secrétaire,  Dom- 
manget,  Lemoyne  des  Essarts  et  Bruneau  scrutateurs  généraux. 
Le  choix  de  l'évêque  de  Paris  préoccupait  beaucoup  les  électeurs. 
Cerutti  malade  avait  écrit  une  lettre  à  Pastoret  sur  ce  sujet  im- 
portant. Diverses  candidatures  avaient  été  posées,  entre  autres 
celles  de  Talleyrand  et  de  Sieyès,  mais  le  premier  avait  décliné 
toute  candidatures  et  Sieyès  avait  retiré  la  sienne  le  matin 
même-.  La  majorité  des  suffrages  se  porta,  dans  la  séance  du 
soir,  sur  un  prélat,  député  à  l'Assemblée  nationale,  Jean-Baptiste 
GoBEL,  évêque  de  Lydda,  qui  avait,  le  2  janvier  179J,  prêté  le 
serment  civique  dans  des  termes  patriotiques  très  applaudis. 
Gobel  obtint  500  voix  sur  66/i  votants.  Son  élection  fut  célébrée 
par  les  journaux  constitutionnels  et  violemment  attaquée  par  les 
feuilles  royalistes.  La  Gazette  de  Paris ^  organe  attitré  de  tous  les 
adversaires  de  la  constitution  civile  du  clergé,  fulmina  en  ces 
termes  contre  le  nouvel  évêque  dans  son  numéro  du  16  mars  : 
«  Ainsi  l'un  des  membres  du  côté  gauche  de  l'Assemblée  natio- 
nales, le  prélat  vendu  au  parti  jacobite,  semblera  fouler  d'un 
pied  superbe  ce  chef  de  tous  les  pasteurs  du  diocèse  de  Paris,  ce 
pontife  dont  on  ne  peut  prononcer  le  nom  sans  aimer  davantage 
la  vertu.  »  Le  19  mars,  le  même  journal  insinua  que  Gobel  de- 
vait être  de  race  juive.  «  Comme  c'est  l'époque  du  triomphe  des 
Juifs,  ce  nouveau  succès  ne  serait  pas  sans  analogie  avec  la 
tribu  de  Juda.  »  On  fit  aussi  des  caricatures  où  le  nouvel 
évêque  de  Paris  figurait  monté  sur  un  âne  et  revêtu  des  attri- 
buts de  la  folie. 

Cependant  Gobel  fit  connaître,  le  lA  mars,  à  ses  collègues 
de  l'Assemblée  nationale,  son  acceptation  de  Tévêché  de  Paris, 
et  il  reçut  les  félicitations  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitu- 
tion. Le  jeudi  17  mars  eut  lieu  sa  proclamation  solennelle  dans 
l'église  métropoUtaine.  Les  électeurs  présentèrent  ensuite  le  nou- 
vel évêque  au  peuple  et  l'escortèrent  processionnellement  dans 
les  rues  et  sur  les  quais  avoisinant  Notre-Dame,  précédés  de  la 

1.  Cf.  la  lettre  de  Talleyrand  dans  la  Chronique  de  Paris  {a^  du  8  février  1791). 

2.  Cf.  la  lettre  de  Sieyès  dans  le  Moniteur  du  14  mars  1791. 


xLii  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

musique  et  des  tambours  de  la  garde  nationale.  Puis  ils  rentrè- 
rent pour  clore  l'assemblée.  Le  29  mars,  on  procéda  à  l'instal- 
lation de  Gobel.  Le  Moniteur  du  30  mars  raconta  en  ces  termes 
cette  cérémonie  : 

L'installation  de  M.  Gobel,  évêque  du  département  de  Paris,  a  eu  lieu 
hier.  On  avait  élevé  dans  la  nef  de  Téglise  métropolitaine  un  autel  simple. 
Des  grenadiers  de  la  garde  nationale  étaient  rangés  en  haie  sur  les  degrés  de 
cet  autel.  Une  députation  de  l'Assemblée  nationale,  une  autre  du  corps  muni- 
cipal, et  le  corps  électoral  du  département  se  sont  réunis  à  dix  heures,  et  le 
nouvel  évêque  a  prêté  le  serment.  Une  salve  d'artillerie  et  toutes  les  cloches 
de  Paris  ont  annoncé  le  moment  de  l'installation.  La  métropole  était  remplie 
d'une  foule  innombrable  de  citoyens  qui  ont  fait  retentir  les  voûtes  du  tem- 
ple d'acclamations  au  moment  de  la  prestation  de  serment.  Ces  acclamations 
se  sont  renouvelées  dans  toutes  les  rues  par  où  a  passé  la  procession  qu'on  a 
faite  dans  la  Cité. 

Le  18  mars  1791,  le  procureur  de  la  Commune  convoqua  les 
électeurs  du  district  pour  le  dimanche  20  mars.  Le  comité  ecclé- 
siastique avait  débouté  le  prieur  de  Saint-Victor,  Lagrenée,  de  ses 
prétentions  sur  la  paroisse  de  Saint-Victor  et  avait  déclaré  la, cure 
vacante.  D'autre  part,  il  avait  donné  gain  de  cause  au  curé  de 
Montmartre,  Gastelan,  qui  devenait  ainsi  curé  de  Notre-Dame-de- 
Lorette.  La  mort  du  curé  de  Saint-Étienne-du-Mont  et  de  Sainte- 
Geneviève,  Secré  de  Pennvern,  survenue  le  \h  mars,  n'avait  pas 
créé  une  vacance,  car  le  curé  de  Saint-Jean-de-Latran,  Huot, 
avait  fait  valoir  ses  droits  à  la  succession  du  décédé.  La  séance 
fut  consacrée  à  l'exposé  des  faits  précédents  et  à  l'élection  à  la 
cure  de  Saint- Victor  de  Louis  Charrier  de  la  Roche,  curé  d'Ainay, 
à  Lyon,  député  à  l'Assemblée  nationale. 

Le  25  mars,  une  nouvelle  convocation  eut  lieu  pour  le 
dimanche  27  mars.  Ce  jour-là,  le  président  fit  savoir  à  l'assemblée 
que  le  curé  de  Saint-Thomas-d'Aquin,  Julien  Minée,  avait  donné 
sa  démission  à  cause  de  sa  nomination  à  l'évêché  de  la  Loire-Infé- 
rieure, et  que  Charrier  de  la  Roche  avait  refusé  la  cure  de  Saint- 
Victor.  De  là  deux  nouvelles  élections  à  faire.  On  n'y  put  procé- 
der de  suite,  car,  à  onze  heures  du  matin,  les  électeurs  furent 
invités  à  assister  à  Tinstallation  de  l'évêque  de  Paris  et  au  sacre 


PRÉFACE.  XLii. 

de  neuf  évêques.  A  six  heures  du  soir  s'ouvrit  une  nouvelle 
séance  où  fut  élu  curé  de  Saint-Tliomas-d'Aquin,  en  remplacement 
de  Minée,  Jeais-Paul-Marie-Anne  Latyl,  prêtre  de  l'Oratoire,  dé- 
puté de  Bretagne  à  l'Assemblée  nationale.  Cette  nomination  faite, 
le  président  annonça  que  le  curé  de  Saint- André-des-Arcs,  Des- 
bois de  Rochefort,  élu  évêque  de  la  Somme,  avait  donné  sa 
démission  et  qu'il  fallait  lui  donner  un  successeur.  Après  quoi, 
l'assemblée  nomma  curé  de  Saint-Victor,  en  remplacement  de 
Charrier  de  la  Roche,  Nicolas  Duchesne,  premier  vicaire  de  Saint- 
Martin-du-Cloitre,  et  curé  de  Saint- André-des-Arcs,  en  remplace- 
ment de  Desbois  de  Rochefort,  Pierre-Eugène  Clausse,  premier 
vicaire  de  cette  paroisse. 

Le  mercredi  30  mars  1791,  l'assemblée  du  district  termina 
ses  travaux  par  la  proclamation  des  curés  de  Saint- Victor,  Saint- 
Thomas-d'Aquin  et  Saint-André-des-Arcs,  et  se  sépara. 


3*=  et  dernière  session  de  l'assemblée  électorale  du  département  de 
Paris.  —  Élection  du  président  du  tribunal  criminel,  de  l'accusateur 
public  et  de  leurs  substituts,  du  greffier  et  de  cinq  juges  suppléants 
(8  au  15  juin  1791). 

La  loi  du  30  avril  1790  avait  institué  le  jury  en  matière  cri- 
minelle. Celle  du  "20  janvier  1791,  décrétée  sur  la  proposition 
d'Adrien  Du  Port,  avait  réglé  l'établissement  et  la  composition 
d'un  tribunal  criminel  unique  dans  chaque  départements  Le 
2  juin  suivant,  l'Assemblée  rendit  un  décret  portant  que  le  tribu- 
nal criminel  de  Paris  serait  composé  d'un  président  et  de  son 
substitut,  d'un  accusateur  public  et  de  son  substitut,  d'un  com- 
missaire du  Roi  et  de  son  adjoint,  d'un  greffier  et  de  trois  huis- 
siers. L'article  13  de  ce  décret  était  ainsi  conçu  : 

1.  Voici  la  teneur  du  décret  du  20  janvier  1791  : 

«  I.  —  Il  sera  établi  un  tribunal  criminel  pour  chaque  départenient. 

«  II.  —  Ce  tribunal  sera  composé  d'un  président  nommé  par  les  électeurs  du  dépar- 


XLiv  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Les  électeurs  actuels  du  département  de  Paris  se  rassembleront  pour 
nommer  les  fonctionnaires  susdits  et  nommeront  en  même  temps  aux  places 
de  juges  et  de  suppléants  vacantes  dans  les  tribunaux  de  la  capitale. 

En  vertu  de  cette  loi,  Pastoret,  procureur  général  syndic  du 
département,  convoqua,  le  5  juin  1791,  pour  le  8  du  même  mois, 
les  électeurs  à  l'effet  de  nommer  le  président  et  l'accusateur  pu- 
blic du  tribunal  criminel  de  Paris,  leurs  substituts  et  le  greffier, 
et  de  pourvoir  aux  vacances  qui  s'étaient  produites  dans  les  six 
tribunaux  de  la  capitale. 

La  première  séance  eut  lieu  le  mercredi  8  juin,  sous  la  pré- 
sidence de  Cozette,  doyen  d'âge.  Elle  fut  consacrée  à  la  nomina- 
tion de  Lacépède  comme  président  et  de  Gouniou  comme  secré- 
taire. Le  lendemain  9,  Barré,  Roussy  et  Agasse  l'aîné  furent  élus 
scrutateurs  généraux,  avec  Vieillard,  Roëttiers  de  Montaleau  et 
Billecocq  pour  suppléants.  Après  quoi,  l'assemblée  choisit,  par 
219  voix  sur  30A  votants,  le  juge  Adrien  Du  Port  comme  président 
du  tribunal  criminel  de  Paris.  Puis,  au  deuxième  tour  de  scrutin, 
le  juge  Bigot  de  Préameneu  fut  nommé  substitut  dudit  président, 
par  120  voix  sur  239.  Le  nombre  des  votants  était  très  restreint  ; 
c'est  à  peine  si  l'assemblée  comprenait  le  tiers  des  électeurs.  Aussi 
décida-t-on  de  prévenir  les  présidents  des  quarante-huit  sections 
de  la  nouvelle  convocation.  Le  10  juin,  le  député  Rorespierre  fut 
investi,  au  deuxième  tour  de  scrutin,  par  220  voix  sur  372,  des 
fonctions  d'accusateur  public  près  le  tribunal  criminel.  Puis,  au 
troisième  tour,  l'assemblée  nomma  substitut  de  l'accusateur 
public,  par  122  voix  sur  227,  le  député  d'André.  Enfin,  le  11  juin, 
fut  élu  greffier  du  tribunal  criminel  Etienne  Fremyn,  ancien  gref- 

tement  et  de  trois  juges  pris  chacuîi,  tous  les  trois  mois  et  par  tour,  dans  les  tribunaux 
de  district,  le  président  excepté,  de  telle  sorte  que  le  juirement  ne  pourra  être  rendu 
qu'au  nombre  de  quatre  juges. 

«  III.  —  Il  y  aura  près  du  tribunal  un  accusateur  public,  également  nommé  par  les 
électeurs  du  département. 

«  IV.  —  Un  commissaire  du  roi  sera  toujours  de  service  près  du  tribunal  criminel. 

«  V.  —  Il  y  aura,  près  du  tribunal  criminel,  un  greffier  nommé  également  par  les 
électeurs  du  département. 

«  VI.  —  L'accusateur  public  sera  nommé  à  la  première  élection  pour  quatre  ans,  et 
aux  élections  suivantes,  pour  six  ans;  le  président  sera  élu  pour  six  ans.  L'un  et  l'autre 
pourront  être  réélus.  Le  greffier  sera  à  vie.  » 


PRÉFACE.  XLv 

fier  criminel.  L'assemblée  pourvut  ensuite  au  remplacement  des 
juges  suppléants  destinés  à  remplir  les  vacances  qui  s'étaient  pro- 
duites dans  les  tribunaux  depuis  la  dernière  session.  Il  y  avait 
quatre  places  vacantes  dans  le  tribunal  du  premier  arrondisse- 
ment, trois  par  suite  de  la  nomination  de  Garran  de  Goulon  au 
tribunal  de  cassation,  de  Hérault  de  Séchelles  comme  commis- 
saire auprès  du  même  tribunal,  et  d'Adrien  Du  Port  comme  pré- 
sident du  tribunal  criminel,  et  la  quatrième  par  suite  du  décès 
d'Alix.  11  fallait  aussi  remplacer  les  suppléants  qui  avaient 
succédé  à  Thouret,  juge  du  troisième  arrondissement,  et  à  Viel- 
lart,  juge  du  sixième,  tous  deux  nommés  au  tribunal  de  cassa- 
tion. AxDRÉ  Gérard^  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  du 
Roi-de-Sicile,  fut  élu,  au  troisième  tour  de  scrutin,  juge  sup- 
pléant du  tribunal  du  premier  arrondissement.  Le  13  juin,  Adrien 
Du  Port  refusa  les  fonctions  de  président  du  tribunal  criminel, 
ce  qui  réduisit  à  deux  les  vacances  à  remplir  dans  le  tribunal 
du  premier  arrondissement.  Au  troisième  tour  de  scrutin,  Pierre- 
Jeax  Duchauffour,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  Henri  IV, 
fut  nommé  juge  suppléant  du  tribunal  du  troisième  arrondisse- 
ment. Après  ce  vote,  on  lut  une  lettre  de  Bigot  de  Préameneu 
refusant  les  fonctions  de  substitut  du  président  du  tribunal  cri- 
minel pour  raison  de  santé.  Puis  l'assemblée  nomma,  au  troi- 
sième tour  de  scrutin,  juge  suppléant  du  tribunal  du  sixième 
arrondissement,  Jean-Louis  Isnard  de  Bonneuil,  homme  de  loi.  Le 
lA  juin,  au  troisième  tour  de  scrutin,  Laurent-Jean  Babille  du 
Prénoy,  et  au  deuxième  tour,  Jean-Baptiste-François  Guyet,  tous 
deux  hommes  de  loi,  furent  élus  juges  suppléants  du  tribunal  du 
premier  arrondissement.  Toutes  les  vacances  se  trouvèrent  ainsi 
remplies.  Le  15  juin,  l'assemblée  apprit  que  le  député  d'André 
refusait  les  fonctions  de  substitut  de  l'accusateur  public.  Gelui-ci 
déclarait  dans  sa  lettre  qu'il  ne  voulait  pas  être  le  substitut  de 
Robespierre,  dont  il  avait  combattu  plusieurs  fois  les  principes. 
Adrien  Du  Port  et  Bigot  de  Préameneu  avaient  démissionné  pour 
le  même  motif,  mais  ils  n'avaient  pas  eu  la  franchise  de  d'André 
et  ils  avaient  déguisé  leur  refus   sous  des  phrases  assez  em- 


XLVi  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PAKIS. 

brouillées;  Mais  on  savait  que  Du  Port,  constant  adversaire  de 
Robespierre,  avait  publiquement  cherché  à  empêcher  l'élection 
de  celui-ci  comme  accusateur  public,  disant  même  qu'il  donnerait 
sa  démission  si  l'élection  avait  lieu  ^ .  Aussi  cette  attitude  provo- 
cante excita-t-elle  l'indignation  de  Camille  Desmoulins'  et  les 
critiques  deBrissot^  L'assemblée  sembla  partager  l'avis  de  ces 
derniers,  car  c'est  à  des  amis  de  Robespierre  qu'elle  donna  dès 
lors  ses  suffrages.  Jérôme  Petion  de  Villeneuve,  député,  fut  élu, 
par  115  voix  sur  197  votants,  président  du  tribunal  criminel  en 
remplacement  d'Adrien  Du  Port,  non  acceptant,  et  157  voix  sur 
275  donnèrent  au  député  François-Nicolas-Léonard  Buzot*  les 
fonctions  de  substitut  refusées  par  Bigot  de  Préameneu.  Deux 
tours  de  scrutin  furent  nécessaires  pour  la  place  de  substitut  de 
l'accusateur  public  vacante  par  le  refus  du  député  d'André.  C'est 
un  de  ses  collègues,  Pierre-François  Gossin  \  qui  réunit  les  suf- 
frages de  l'assemblée;  mais  il  refusa,  lui  aussi,  parce  qu'il  avait 
été  nommé  président  du  tribunal  du  district  de  Bar-le-Duc.  On 
le  remplaça  aussitôt  par  Louis-Joseph  Faure,  accusateur  public, 
qui  accepta. 

La  tâche  des  électeurs  étant  terminée,  l'assemblée  fut  dis- 
soute après  un  discours  deLacépède.  L'Assemblée  nationale,  dont 
elle  avait  exécuté  les  décrets,  était  sur  le  point  de  se  séparer 
et  le  lendemain,  16  juin  1791,  les  assemblées  primaires  devaient 
procéder  à  la  nomination  du  corps  électoral  chargé  de  choisir 

les  députés  à  la  nouvelle  législature. 

Etienne  Charavay. 

1.  Du  Port  avait  été  souvent  combattu  par  Robespierre,  qui  avait  fait  prévaloir  contre 
lui,  le  18  mai  1791,  le  principe  de  la  non-réélection  des  membres  de  l'Assemblée  na- 
tionale.—  Cf.  sur  cet  épisode  VHUtoire  de  Robespierre,  par  Ernest  Hamel/t.  I**",  p.  474 
et  suiv.). 

2.  Révolutions  de  France  et  de  Drahant,  n"  81,  p.  98. 

3.  Patriote  français,  n^  676. 

4.  Buzot  avait  soutenu  Robespierre  dans  toute  la  discussion  sur  le  code  criminel. 

5.  Gossin  avait  fait  rendre,  le  11  février  1791,  un  décret  portant  que  les  tribunaux 
criminels  seraient  établis  dans  les  villes  actuellement  siège  des  administrations  ou  direc- 
toires de  départements. 


BIBLIOGRAPHIE 


SOURCES    MANUSCRITES. 

i.  Liste  manuscrite  des  électeurs  de  1790  (Archives  nationales,  BI  *). 

2.  Procès- verbaux  de  nomination  des  électeurs  dans  les  quarante-huit  sec- 
tions et  les  seize  cantons  de  Paris  (Archives  nationales,  BI  ^). 

3.  Procès-verbaux  des  séances  de  l'Assemblée  électorale  et  feuilles  du  dépouil- 
lement des  scrutins  pour  l'élection  des  juges  et  des  administrateurs  (Archives 
nationales,  BP  à  BI*).  —  Une  copie  des  procès-verbaux  de  l'assemblée  électorale 
du  département  de  Paris  en  1790  et  1791  existe,  en  deux  volumes  in-fol.,  aux 
Archives  nationales. 

4.  Procès-verbaux  de  l'élection  de  l'évêque  de  Paris  et  des  curés  (Archives 
nationales,  BI  ^j. 

5.  Lettres  d'acceptation  des  élus  et  correspondance  de  l'Assemblée  électorale 
(Archives  nationales,  BI  ^). 

6.  Documents  originaux  de  ma  collection  particulière. 


SOURCES   IMPRIMÉES  K 

1.  Tableau  de  Messieurs  les  Électeurs  composant  l'assemblée  électorale 
du  département  de  Paris,  séant  à  Vévêché  métropolitain  ;  Paris,  Gailleau,  1790, 
in-8^  (Bibl.  nat.,  Lb  *"  1205). 

2.  Almanach  de  Paris  pour  f  année  1181;  Paris,  Lesclapart,  2  vol.  in-32. 

3.  Almanach  national  de  1189  à  1800. 

4.  Etrennes  aux  Parisiens  patriotes  ou  Almanach  militaire  national  de 
l*aris,    contenant   les   noms,  demeure  et  décoration  patriotique  de  MM.  les 

1.  Jevne  cite  pas  ici  les  journaux  du  temps,  dont  j'ai  consulté  lès  principaux,  ni  les 
biographies,  telles  que  celle  dite  de  Leipzig,  ni  les  brochures  particulières  qui  m'ont  été 
fournies  par  la  Bibliothèque  nationale  et  par  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Paris  et  que 
j'ai  mentionnées  dans  le  cours  du  volume. 


xLviii  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

officiers,  bas-officiers,  soldats,  etc.,  formant  le  corps  de  l'arniée  parisienne, 
par  MM.  Bretelle  et  Alletz,  soldats  citoyens;  Paris,  Gueffier  jeune,  i790,  in-18. 

5.  Procès-verbaux  de  l'Assemblée  constituante. 

6.  Les  élections  et  les  cahiers  de  Paris  en  il89  par  Ch.-L.  Chassin;  Paris, 
1888,  4  voL  in-40. 

7.  Les  Conventionnels j  par  Jules  Guiffrey;  Paris,  1889,  in-S". 

8.  Dictionnaire  des  Parle?nentaires  français,  par  Adolphe  Robert  et  Gaston 
Cougny;  Paris,  1889,  in- 8",  t.  I°^ 

9.  Liste  des  membres  de  la  noblesse  impériale,  par  Emile  Campardon  ; 
Paris,  1889,  in-8». 

10.  V Institut  national  de  France,  par  Alfred  Potiquet;  Paris,  1871,  in-8°. 

11.  Tableau  des  avocats  au  Conseil  d"" État  et  à  la  Cour  de  cassation,  par 
F.  Herold;  Paris,  1867,  in-Zi". 

12.  Le  Tribunal  et  la  Cour  de  cassation,  notices  sur  le  personnel  (1791-"' 
i879)',  Paris,  Imprimerie  nationale,  1879,  in-4o. 

13.  La  Magistrature,  par  Victor  Jeanvrot;  Paris,  1882,  2  vol.  in-18. 

14.  De  l'organisation  du  pouvoir  judiciaire  sous  le  régime  de  la  souve- 
raineté nationale  et  de  la  République,  par  J.-G,  Colfavru;  Paris,  1882,  in-12. 

15.  Tableau  comparatif  exact  et  impartial  comprenant  les  noms,  offices 
et  diocèses  des  ecclésiastiques  de  la  ville  de  Paris,  qui  ont  prêté  le  serment 
civique  les  dimanches  9  et  16  janvier  1191,  et  de  ceux  qui  ne  Vont  pas  prêté; 
Paris,  Girouard,  in-8°.  (Bibl.  de  la  ville  de  Paris,  11,944,  n"  3). 

16.  Histoire  du  serment  à  Paris,  suivie  de  la  liste  de  ceux  qui  ne  Vont 
pas  prêté  et  d'observations  critiques  sur  le  tableau  des  jureurs,  certifié  con- 
for?)ie  à  l'original  par  M.  de  Joly,  secrétaire-greffier,  par  M***  (l'abbé  Bros- 
sardj;  Paris,  1791,  in-8".  (Bibl.  nat.,  Ld»  163). 

17.  Essai  d'une  bibliographie  des  ouvrages  relatifs  à  V histoire  religieuse 
de  Paris  pendant  la  Révolution,  par  Paul  Lacombe;  Paris,  1884,  in-S». 

18.  Études  sur  l'histoire  religieuse  de  la  Réoolution  française,  par  A.  Ga- 
zier;  Paris,  1887,  in-18. 

19.  L'Oratoire  et  la  Révolution,  par  A.-M.-P.  Ingold;  Paris,  1885,  in-8°. 

20.  Les  Élections  ecclésiastiques  de  Paris  pendant  la  Révolution,  par 
P.  Yersini,  dans  la  Révolution  française,  revue  historique,  t.  XIII,  p.  165-179. 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE 

DE    PARIS 


ELECTEURS 

DU 

DÉPARTEMENT   DE   PARIS   EN   1790 


La  présente  liste  comporte  deux  éléments  :  1"  Les  nom,  prénoms,  qualités,  âge  et 
demeure  de  chaque  électeur,  tels  qu'ils  «ont  fournis  par  les  documents  officiels.  Les 
numéros  d'ordre  sont  ceux  qui  résultent  du  nombre  des  voix  obtenues.  —  2<»  Les 
renseignements  biographiques  nécessaires  pour  l'identification  de  chaque  personnage. 
J'ai  mis  à  contribution  les  documents  imprimés  et  manuscrits,  et  surtout  les  alma- 
nachs.  J'ai  été  d'autant  plus  sobre  d'indications  que  les  hommes  étaient  plus  connus. 
On  trouvera  des  notices  plus  étendues  sur  les  électeurs  qui  sont  devenus  députés 
de  Paris  ou  qui  ont  exercé  des  fonctions  municipales  importantes,  dans  mon  volume 
sur  les  représentants  de  Paris  pendant  la  Révolution,  et  dans  celui  de  M.  Robiquet 
sur  le  personnel  municipal  parisien.  —  Pour  compléter  cette  liste  électorale  par  sec- 
tions, on  a  imprimé  en  italiques,  dans  la  table,  les  noms  de  tous  les  électeurs  et 
constitué  ainsi  une  liste  alphabétique,  corollaire  indispensable  de  celle-ci. 


l.  —  SECTION   DES   TUILERIES 
(15  électeurs.  —  1,502   citoyens   actifs). 

1.  Bigot  de  Préameneu  (Félix-Julien-Jean),  avocat,  un  des  électeurs 

réunis  le  U  juillet  1789,  ^3  ans,  rue  du  Dauphin. 

Né  à  Rennes  le  26  mars  1747,  élu  juge  le  1"  décembre  1790,  élec- 
teur en  1791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative,  ministre  des 
cultes  sous  Napoléon  l",  mort  à  Paris  le  31  juillet  1825. 

2.  Delaroche  (Guillaume),  négociant,  49  ans,  rue  de  Rohan,  17. 

Capitaine  de  la  2"  compagnie  du  bataillon  des  Feuillants,  comman- 
dant de  la  section  armée  en  1792,  électeur  en  1791  et  en  1792. 

3.  Gaigne  (Marc-René),  doyen  des  conseillers  de  l'amirauté  de  France, 

56  ans,  rue  du  Doyenné,  26. 

Il  exerçait  son  office  depuis  1761.  Les  conseillers  de  l'amirauté 
étaient  au  nombre  de  cinq;  ils  connaissaient  de  toutes  les  actions  nais- 

1 


2  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

santés  du  commerce  maritime,  de  rexécution  des  sociétés  formées  pour 
ledit  commerce,  des  armements,  des  affaires  des  compagnies  d'assu- 
rances, etc.  —  Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Tuileries 
en  1790,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  élu  juge- 
suppléant  le  29  décembre  4790. 

'    h»  Menjiud  (Jean),  ancien  notaire,  55  ans,  rue  Saint-Honoré,  62/j. 

Notaire  du  4  3  février  1770  au  15  décembre  1787,  juge  de  paix  de 
la  section  des  Tuileries  en  1790. 

5.  Mareschal  (Henri-René-Noël),  marchand  de  fer,  38  ans,  rue  Saint- 

Honoré,  27. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790,  élec- 
teur en  1791,  receveur  des  impositions  et  électeur  en  1796. 

6.  ViLLMN  Daubigny  (Jeau-Louis-Marie) ,  avocat,  37  ans,  rae  de  Mont- 

pensier. 

Né  à  Saint-Just  (Oise)  en  1734,  électeur  en  1791,  membre  du  tri- 
bunal révolutionnaire  après  le  10  août  1792,  adjoint  au  ministre  de  la 
guerre  Bouchotte  en  1793,  déporté  aux  îles  Séchelles  en  1800,  mort  en 
1801. 

7.  Biz&T  (Nicolas- Hyacinthe-Philippe),  huissier  commissaire-priseur, 

A5  ans,  rue  Saint-Honoré,  près  de  l'hôtel  de  Noailles. 

Huissier-priseur  depuis  1777,  assesseur  du  juge  de  paix  de. la  sec- 
tion des  Tuileries  en  1799,  électeur  en  1791. 

8.  PÉGOUL  (Charles-Louis),  entrepreneur  des  bâtiments  du  Roi,  29  ans, 

rue  du  Doyenné,  7. 

Beau-frère  du  peintre  Louis  David,  capitaine  des  chasseurs  volon- 
taires du  bataillon  des  Feuillants,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la 
Constitution  en  1790,  électeur  en  1791. 

9.  DusAULX  (Jean),  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  élec- 

teur de  1789,  61  ans,  rue  Saint-Honoré,  kko. 

Né  à  Chartres  le  28  novembre  1728,  député  de  Paris  à  l'Assemblée 
législative  et  à  la  Convention,  électeur  en  1791  et  en  1792,  mort  à  Paris 
le  17  mars  1799. 

10.  RoY  (Simon),  horloger,  3k  ans,  rue  Saint-Honoré. 

Lieutenant  de  la  4*=  compagnie  du  bataillon  des  Feuillants,  électeur 
en  1791. 

11.  Raulin  (Joseph),  docteur  en  médecine  de  la  Faculté  de  Montpellier, 

électeur  de  1789,  48  ans,  rue  de  l'Échelle,  17. 

Médecin  du  Roi,  censeur  royal,  professeur  de  médecine  pratique 
au  Collège  royal,  électeur  en  1791,  médecin  des  armées  de  la  République 
en  1792.  Son  portrait  par  Valade  figura  au  Salon  de  1781. 


K 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       3 

12.  Cholet  (Jean-Baptiste),  conservateur  des  hypothèques,  électeur  de 
1789,  /t5  ans,  rue  Royale,  porte  Saint-Honoré. 

Administrateur  de  Paris  en  1789,  membre  du  Conseil  général  de 
la  Commune  en  1790  et  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution. 

13.  MicHAULT  DE  Larquelais  (Georges-Françols-Monlque),  ancien  avocat, 

67  ans,  rue  du  Doyenné,  5. 

Avocat  au  Parlement  en  1749,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la 
section  des  Tuileries  en  1790,  avoué  au  tribunal  de  cassation  en  1792. 

ik.  De   la  Vigne- Deschamps  (Henri-Anne),  avocat,   électeur    de  1789, 

68  ans,  rue  Saint-Nicaise,  81. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790. 

15.  GiNOux  (César),  directeur  des  domaines,  procureur-syndic  de  l'ad- 
ministration provinciale,  kk  ans,  place  du  Petit-Carrousel,  hôtel 
de  La  Vallière. 

Son  service  comprenait  la  Lorraine,  Amiens,  Sôissons,  l'Alsace, 
,  Lille,  Valenciennes  et  Metz.  (Cf.  Almanach  de  1789.) 

IL    —    SECTION   DES   CHAMPS-ELYSÉES 
(7  électeurs.  —  704  citoyens  actifs). 

1.  Pastoret  (Emmanuel-Claude-Joseph-Pierre),  maître  des  requêtes, 

membre  de  l'Académie  des  inscriptions,  34  ans,  colonnades  de  la 
place  Louis  XV. 

Né  à  Marseille  le  6  octobre  1756,  électeur  en  1791,  député  de  Paris 
à  l'Assemblée  législative,  ministre  de  Louis  XVIII,  membre  de  l'Aca- 
démie française,  mort  à  Paris  le  28  septembre  1840. 

2.  Salmon  (Charles- François),  bourgeois,  49  ans,  rue  des  Champs- 

Elysées,  hôtel  de  la  Reynière. 

'  Assesseur  du  juge  de  paix  de  [sa  section  en  1790. 

3.  Marchand  (Mélène-Armand),  chef  des  bureaux  de  la  liquidation  de 

l'ancienne  Compagnie  des  Indes,  46  ans,  rue  du  faubourg-Saint- 
Honoré,  86. 

Électeur  en  1796. 

4.  BaigxNères  (Jean-Baptiste),  docteur-régent  des  Facultés  de  médecine 

de  Paris  et  de  Montpellier,  électeur  de  1789,  46  ans,  rue  des 
Champs-Elysées,  3. 

Administrateur  de  Paris  en  1789,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la 
section  desChamps-Élysées  en  1790,  électeur  en  1791,  notable  en  180^1. 
Son  portrait  parftl""®  Guiard  figura  au  Salon  de  1795. 


4  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

5.  Beadfils  (Paul),  officier  municipal,  Sk  ans,  rue  des  Gourdes,  3,  à 

Chaillot. 

Gouverneur  du  comte  Mathieu  de  Montmorency,  administrateur  de 
Paris  en  1789,  juge  de  paix  de  la  section  des  Champs-Elysées  en  1790. 

6.  Cardot  (Didier),  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune,  44  ans,^ 

avenue  de  Neuilly,  à  Chaillot. 

Ancien  marchand  de  drap,  membre  du  bureau  de  paix  près  le  tri- 
bunal du  l*""  arrondissement  de  Paris  en  1792  et  officier  municipal  de 
Paris,  électeur  en  1791. 

7.  GioN  (Léonard),  ancien  marchand  devins,  électeur  de  1789,  56  ans, 

à  Chaillot,  vis-à-vis  de  la  paroisse. 

Il  fut  nommé  électeur  le  7  novembre  1790,  en  remplacement  de 
l'électeur  Gilîeron,  démissionnaire.  Je  possède  sa  carte  d'électeur. 

III.    —   SECTION  DU   ROULE 
(9  électeurs.  —  950  citoyens  actifs). 

1.  Le  Breton  de  Corbelin  (Antoine-Léonard),  avocat,  60  ans,  rue  de  la 

Ville-l'Évêque,  16. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790  et  du 
bureau  de'  paix  près  le  tribunal  du  l®'"  arrondissement  en  1792,  électeur 
en  1791. 

2.  Ollivier-Descloseaux  (Pierre  -  Louis) ,   avocat,    électeur    de   1789, 

58  ans,  rue  d'Anjou-Saint-Honoré,  106. 

Rédacteur  du  cahier  du  Tiers-État  du  district  du  Roule,  membre 
du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  et  assesseur  du  juge  de 
paix  de  la  section  du  Roule  en  1790,  membre  delà  société  des  Amis  de 
la  Constitution ,  électeur  en  1791.  Il  était  propriétaire  d'une  maison 
contigue  au  cimetière  de  la  Madeleine^  oîi  furent  enterrés  Louis  XVI  et 
Marie-Antoinette.  Il  leur  fit  élever  un  tombeau  et  prit,  dès  la  Restau- 
tion,  le  titre  de  dépositaire  du  lambeau  de  Louis  XVI. 

3.  Anquetil  (Nicolas-Séverin) ,  secrétaire  ordinaire  de  Monsieur,  frère 

du  Roi,  34  ans,  rue  Verte. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  et  juge  de  paix 
de  la  section  du  Roule  en  1790. 

4.  Ariuzon  (Gabriel-Thomas-Marie  d'),  receveur  général  des  finances, 

commandant  du  bataillon  du  Roule,  29  ans,  rue  d'Aguesseau,  23. 

Receveur  général  des  finances  depuis  1784,  électeur  en  1791, 
grand-officier  de  la  cour  de  Hollande  en  1 806,  comte  le  2  février  1 809. 

5.  Feugueur  (Michel-Denis),  boucher,  58  ans,  grande  rue  du  faubourg 

du  Roule. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       5 

6.  PicAVEz  (Dominique-Joseph),  prêtre,  bachelier  en  théologie,  premier 

vicaire  de  Saint-Philippe-du-RouIe,  33  ans,  grande  rue  du  fau- 
bourg du  Roule. 

Curé  constitutionnel  de  la  Madeleine  et  électeur  en  1791,  adminis- 
trateur du  département  de  Paris  en  1792,  électeur  en  1792. 

7.  Vernhes  (Michel-Brice),  marchand  mercier,  52  ans,  grande  rue  du 

faubourg  du  Roule. 

Électeur  en  4791. 

8.  JoNCHERY  (Michel-Louis),  maçon,  39  ans,  grande  rue  du  faubourg 

du  Roule. 

9.  Petit  (Nicolas),  avocat,  51  ans,  rue  Verte,  1161. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Roule  en  1790,  électeur 
en  1791  et  en  1796. 

IV.   —   SECTION   DU  PALAIS-ROYAL 
(27  électeurs.  —  2,654  citoyens  actifs). 

1.  BiLLEcocQ  (Jean-Baptiste-Louis-Joseph),  avocat  et  directeur  dans  Tad- 

ministration^de  la  Loterie  royale  de  France,  26  ans,  rue  Venta- 
dour,  13. 

Né  à  Paris  le  31  janvier  1765,  volontaire  de  la  l'"*  compagnie  du 
bataillon  Saint-Roch,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution 
député  suppléant  de  Paris  à  l'Assemblée  législative,  électeur  en  1791  et 
en  1796,  avocat  sous  le  Directoire  et  sous  l'Empire,  maître  des  requêtes 
au  Conseil  d'État  sous  la  Restauration,  mort  à  Paris  le  13  juillet  1829. 

2.  BoiviN  DE  Blancmur  (Claude-Pierre),  conseiller  au  Ghâtelet,  kO  ans, 

rue  Saint-Honoré,  238. 

Conseiller  depuis  le  16  avril  1788,  juge  de  paix  de  la  section  du 
Pa'ais-Royal  en  1790.  On  a  de  lui  un  discours  prononcé  le  2  août  1790 
à  l'ouverture  des  élections  de  sa  section.  (Bibl.  nat.,  Lb^^  2023.) 

3.  Vieillard  (Philippe),  ancien  consul  de  France  en  Chine,  45  ans,  rue 

Traversière-Saint- Honoré,  35. 

Né  en  1743,  attaché  à  la  Compagnie  des  Indes,  chancelier  du  con- 
sulat de  Canton  lors  de  sa  fondation  en  1776,  puis  vice-consul  le  23  sep- 
tembre 1782,  élu  administrateur  du  département  de  Paris  le  14  février 
1790,  électeur  en  1791. 

k.  Fauveau  (André-François),  payeur  des  rentes,  60  ans,  rue  et  fontaine 
de  Richelieu. 

Chasseur  volontaire  du  bataillon  Saint-Roch,  électeur  en  1791  et 
en  1796. 


f>  ASSExMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

5.  Lecordier  (Pierre-Charles),  marchand  mercier,  56  ans,  rue  d'Argen- 

teuil,  71. 

6.  De  LA  Haute  (Pierre),  chef  de  bureau  de  la  régie  générale,  60  ans, 

rue  des  Moineaux,  11. 
Électeur  en  1791. 

7.  Bastide  (André-Paul),  vicaire  de  la  paroisse  Saint-Roch,  40  ans,  à  la 

communauté. 

8.  Héluis  (Charles-Joseph-Marie),  avocat,  53  ans,  rue  Traversière-Saint- 

Honoré,  61. 

Volontaire  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  Saint-Roch,  membre  de 
la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790.  Il  fut  mis  en  arrestation 
le  30  messidor  an  II.  (Cf.  pièce  de  ma  collection  révolutionnaire.) 

9.  Meaux  Saint-Marc  (Nicolas-François),  négociant,  électeur  de  1789, 

38  ans,  rue  Neuve-Saint-Roch,  10. 

Volontaire  de  la  4^  compagnie  dû  bataillon  Saint-Roch,  membre  du 
bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  1"  arrondissement  de  Paris  en  1792, 
électeur, en  1796,  notable  en  1801. 

10.  Poissonnier  (Jean-Baptiste),  ci-devant  de  Longerais,  ancien  commis- 

saire général  de  la  marine,  et  membre  du  Conseil  général  de  la 
commune  de  Paris,  56  ans,  rue  Neuve-Saint-Roch,  14. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  commune  de  Paris  en  1790  et  du 
bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  1"  arrondissement  de  Paris  en  1792 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  électeur  en  1796. 

11.  De  Cressy (Louis-Claude),  huissier-priseur,  28  ans,  rue  Neuve-Saint- 

Roch,  41. 

Huissier-priseur  depuis  1795,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la 
Constitution  en  1790. 

12.  Delavoiepierre    (Jean-Hector),   marchand    papetier,   55  ans,    rue 

Saint-Honoré,  192. 

Volontaire  de  la  o"  compagnie  du  bataillon  Saint-Roch,  électeur  en 
1791. 

13.  Lucas  (Antoine),  négociant,  45  ans,  rue  Saint-Honoré,  226. 

Électeur  en  1791. 

14.  Marduel  (Claude-Marie),  curé  de  Saint-Roch,  44  ans,  au  presbytère. 

Né  en  1746,  curé  en  1787,  aumônier  du  bataillon  Saint-Roch, 
refusa  le  serment  constitutionnel  et  ne  reprit  sa  cure  qu'après  le  Con- 
cordat. Il  se  rendit  fameux,  en  octobre  1602,  par  le  refus  qu'il  fit 
d'admettre  dans  son  église  le  corps  de  M'^*^  Chamerois,  danseuse  de 
l'Opéra,  (Cf.  biographie  de  Leipzig.)  fl  refusa  également  d'admettre  le 
corps  de  M"«  Raucourt  en  1815.  Il  mourut  à  Paris  le  6  janvier  1833. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE   PARIS  EN  1790.       7 

15.  Regnard  (Jean- Pierre),  Paîné,  ancien  marchand,  /i8  ans,  rue  Saint- 

Honoré,  271. 

Électeur  en  1791. 

16.  Allart  (Pierre),  marchand  de  modes,  36  ans,  rue  dé  Richelieu. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur 
en  1791  et  en  1796. 

17.  Bol  LARD   (Martin-Sylvestre),  libraire,  42  ans,   rue    Neuve-Saint- 

Roch,  51. 

Né  à  Paris  en  1750,  électeur  en  1791,  mort  en  1809.  Son  meilleur 
ouvrage  est  un  Traité  élémentaire  de  bibliographie. 

18.  Carré  (Adrien-Louis),  commissaire  au  Châtelet,  électeur  de  1789, 

48  ans,  rue  Saint-Honoré,  310. 

Commissaire  depuis  1776,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section 
du  Palais-Royal  en  1 790. 

19.  Le  Fèvre  (Antoine-Claude),  agent  de  change,  électeur  de  1789,  kk  ans, 

rue  Thérèse,  11. 

Figure  le  6«  sir  la  liste  des  agents  de  change  dans  l'Almanach  de 
1791.  —  Lieutenant  en  second  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  Saint- 
Roch,  électeur  en  1791  et  en  1796. 

20.  Raguideau  (Pierre-René),  avocat  aux  Conseils,  rue  Saint-Honoré, 

333,  près  de  la  place  Vendôme. 

Avocat  aux  conseils  en  1788,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  sec- 
tion du  Palais-Royal  en  1790,  avoué  près  le  tribunal  de  cassation  en 
1 792  et  en  1 800,  électeur  en  1796,  notable  en  1 801 ,  mort  en  janvier  \  803, 

21.  GiRAULT  (Jean-Louis),  commissaire  de  la  voirie,  électeur  de  1789, 

50  ans,  rue  d'Argenteuil,  93, 
Électeur  en  1791. 

22.  Regnard  (Charlemagne),   le  jeune,  chef  de  bureau,  45  ans,  rue 

Neuve-des-Petits-Champs,  113. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Palais-Royal  en  1790, 
.  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution. 

23.  FuLCHiRON  (Aimé-Gabriel);,  banquier,  38  ans,  rue  Sainte-Anne,  105. 

Administrateur  de  la  Caisse  d'escompte  en  1792,  capitaine-comman- 
dant de  la  2''  compagnie  du  bataillon  Saint-Roch,  électeur  en  1791, 
notable  en  1 801 . 

24.  Desjardlns  (Pierre),  ancien  marchand,  48  ans,  rue  Sainte-Anne,  20. 

25.  Goupil  (Pierre-Jean-Charles),  apothicaire,   électeur  de  1789,  rue 

Sainte-Anne. 

Membre  du  collège  de  pharmacie  depuis  176o,  apothicaire  du  Roi. 


8'  ASSEMBLÉE   ÉLE.CTORALE  DE   PARIS. 

26,  Bart  (Jean),  avocat,  ancien  conseiller  aulique,  50  ans,  rue  de  la 

Sourdière,  36. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur 
en  1791. 

27.  Le  Normand  (Louis-Robert-Michel),  marchand  de  soie,  bk  ans,  rue 

Saint-Honoré,  près  de  celle  des  Frondeurs. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790. 


V.   —  SECTION  DE  LA   PLACE   VENDOME 
(12  électeurs.  —  1173  citoyens  actifs). 

1.  Daucourt  (Louis),  directeur  de  correspondance  des  Fermes,  47  ans, 

rue  de  Caumartin,  32. 

Né  à  Paris  en  1743,  volontaire  de  la  l'"  compagnie  du  bataillon  des 
Jacobins,  juge  de  paix  de  la  section  de  la  place  Vendôme  en  1790,  élec- 
teur en  1791,  directeur  des  charrois  de  l'armée  des  Alpes,  condamné  à 
mort  le  7  nivôse  an  II.  (Cf.  son  dossier  aux  Archives  nationales,  W  305, 
n»36i.) 

2.  Georges  d'Épinay  (Anne-Gilbert),  adjoint  à  la  ferme  générale,  32  ans, 

rue  Saint-Honoré,  341. 

Une  lettre  de  lui,  du  30  septembre  1790,  est  conservée  aux  Archives 
nationales  (BP). 

3.  Lehoc  (Louis-Grégoire),  ancien  chef  de  bureau  de  la  marine,  élec- 

teur de  1789,  membre  de  l'Académie  de  Marseille  et  du  Conseil 
de  la  municipalité,  kl  ans,  rue  Saint-Lazare,  10. 

Né  à  Paris  le  28  octobre  1743,  commissaire  général  de  la  marine 
en  1773,  collaborateur  de  Necker,  intendant  des  finances  du  duc  d'Or- 
léans, commandant  du  bataillon  des  Jacobins,  électeur  en  1791,  ministre 
plénipotentiaire  à  Hambourg  en  1792  et  à  Stockholm  sous  le  Directoire, 
mort  à  Paris  le  13  octobre  1810. 

h»  CosTE  (Thomas),  du  Collège  et  Académie  royale  de  chirurgie,  55  ans, 
rue  du  Faubourg-Saint-Honoré,  10. 

Membre  du  collège  de  chirurgie  en  1757. 

5.  Briffault  (Adrien-Jacques-François),  homme  de  loi,  41  ans,  rue 

Saint-Honoré,  374. 

Capitaine  de  la  4*  compagnie  du  bataillon  des  Jacobins.  Il  est 
dénommé  Bri/fault  de  la  Charpraye.W  fut  électeur  en  1791  et  en  1792. 

6.  Basse  (Charles-François),  maître  serrurier,  59  ans,  rue  Neuve-des- 

Mathurins,  28. 


'LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       ^ 

7.  Lavoix  de  la  Vallade  (Antoine),  ancien  premier  commis  du  mini- 

stère,  55  ans,  rue  des  Capucines,  2/». 

8.  Congniasse-Desjardins  (Charles-François),  bourgeois,  garde  national  ^ 

35  ans,  rue  des  Capucines,  60. 

9.  Margueron  (Pierre),  maître  maçon,  garde  national,  k^  ans.  rue 

Sainte-Croix,  30. 

10.  Michel  (Jean-François),  homme  de  loi,  garde  national,  h^  ans,  rue 

Saint-Honoré,  372. 

11.  Thomas   (Augustin-Antoine),   ancien  marchand,  garde   national, 

Zi3  ans,  grande  rue  du  Faubourg-Saint-Honoré,  3. 

12.  Tanevot  (Gabriel-Claude),  homme  de  loi,  66  ans,  rue  Neuve-du- 

Luxembourg,  23. 

Membre  du  bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  1^"^  arrondissement 
de  Paris  en  1792,  électeur  en  1791  et  en  1796. 

VL   —   SECTION   DE   LA  BIBLIOTHÈQUE 
(14  éleoteurs.  —  1,384  citoyens). 

1.  Ducloz-Dufresnoy  (Charles-Nicolas),  notaire,  électeur  de  1789,  dé- 

puté suppléant  à  l'Assemblée  nationale,  57  ans,  rueVivienne,  12. 

Né  à  Moncornet  (Aisne)  en  1733,  notaire  du  6  août  1763  au  21  juillet 
1791,  député  suppléant  du  Tiers-État  de  Paris  aux  États  généraux,  élu 
membre  du  comité  permanent  des  électeurs  le  13  juillet  1789,  membre 
de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  électeur  en  1791,  décapité  à 
Paris  le  2  février  1794. 

2.  BoNNOMET  (Denis-Charles-François),  notaire,  /i3  ans,  rue  Chaban- 

nais,  43. 

Notaire  du  19  juillet  1781  au  4  juillet  1807,  sergent  de  la  5«  com- 
pagnie du  bataillon  des  Filles-Saint-Thomas,  membre  de  la  société  des 
Amis  de  la  Constitution,  électeur  en  1796,  notable  en  1801. 

3.  GuYNEMENT  DE  Keralio  (Louis-FéHx),  chevalier  de  Saint-Louis,  ancien 

commandant  du  bataillon  des  Filles-Saint-Thomas,  59  ans,  rue 
de  Grammont,  17. 

Né  à  Rennes  le  17  septembre  1731,  écrivain,  membre  de  l'Acadé- 
mie des  inscriptions  en  1780,  censeur  royal  pour  les  belles-lettres,  mort 
à  Groslay  (Seine-el-Oise)  le  10  décembre  1793.  Sa  fille  épousa  Robert,, 
député  de  Paris  à  la  Convention. 

k.  De  Bry  (Jean-Baptiste),  régisseur  général,  66  ans,  rue  Neuve-dcs- 
Petits-Champs,  45. 

Né  en  1724,  élu  administrateur  du  département  le  7  février  1791, 
électeur  en  1791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 


40  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

5.  Lezin-Milly  (Louis),  avocat,  37  ans,  rue  de  la  Michodière,  k. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Bibliothèque  en  1790, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  électeur  en  1791 . 

6.  Brissot  de  Warville  (Jean -Pierre),  citoyen,  34  ans,  ruedeGrétry,  34. 

Né  à  Ouarville,  près  de  Chartres,  en  1754,  électeur  en  1791,  député 
de  Paris  à  l'Assemblée  législative  et  d'Eure-et-Loir  à  la  Convention, 
décapité  à  Paris  le  31  octobre  1793. 

7.  CoNTY  (Claude),  sous-chef  de  correspondance  à  l'hôtel  des  Fermes, 

45  ans,  rue  de  Grétry,  2. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Bibliothèque  en  1790. 

8.  Kersaint  (Armand-Guy-Simon  de),  chef  de  division  d'armée  navale, 

48  ans,  boulevard  des  Italiens,  17. 

Né  à  Paris  en  174?,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitu- 
tion en  1790,  électeur  en  1791 ,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative 
et  de  Seine-et-9i?eàla  Convention,  décapité  à  Paris  le  4  décembre  4793. 

9.  Clavière  (Etienne),  administrateur  de  la  Compagnie  des  assurances 

sur  la  vie,  55  ans,  rue  d'Amhoise,  10. 

Né  à  Genève  en  1735,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Con- 
stitution en  1790,  électeur  en  1791,  député-suppléant  de  Paris  à  l'As- 
semblée législative,  ministre  des  finances,  mort  par  suicide  à  Paris  le 
8  décembre  1793. 

10.  Carra  (Jean-Louis),  de  la  bibliothèque  du  Roi,  électeur  de  1789, 

48  ans,  rue  de  la  Michodière,  7. 

Né  à  Pont-de-Veyle  (Ain)  en  1743,  membre  de  la  société  des  Amis 
de  la  Constitution  en  1790,  électeur  en  1792,  député  de  Saône-et-Loire 
à  la  Convention,  décapité  à  Paris  le  31  octobre  1793. 

11.  Magol  (Jean-Claude),  chef  de  correspondance  aux  Fermes,  50  ans, 

rue  Feydeau,  18. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790. 

12.  Bacon  (Pierre-Éléonor),  citoyen  de  Paris,  53  ans,  rue  Feydeau,  22. 

Né  à  Oyonnaz  (Ain)  le  18  juillet  1738,  assesseur  du  juge  de  paix 
de  la  section  de  la  Bibliothèque  en  1790,  proposé  comme  gouverneur 
de  l'héritier  présomptif  de  la  couronne  (séance  de  l'Assemblée  consti- 
tuante du  2  juilet  1791).  Il  est  l'auteur  de  deux  brochures  sur  le  but 
qu'il  faut  donner  aux  travaux  publics  (24  mars  1791)  et  sur  l'état  de 
détresse  où  se  trouvent  les  citoyens  de  la  capitale  par  défaut  de  numé- 
raire. (Bibl.  nat.,  46^°  402  et  405.) 

13.  André  (Jean- Baptiste),  docteur  en  médecine,  chirurgien-major  de 

l'armée,  33  ans,  rue  Montmartre,  132. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Bibliothèque  en  1790, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  ExN  i790.      11 

U.  Le  Fèvre  (Jean-Baptiste-François),   ancien  coiffeur,   57  ans,  rue 
Saint-Marc,  35. 

Membre  de  la  Société  des  amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur 
en  1792. 

VH.   —   SECTION  DE   LA  GRANGE-BATELIÈRE 
(9  électeurs.  —  851  citoyens  actifs). 

1.  Allaire  (Julien-Pierre),  administrateur  des  domaines,  électeur  de 

1789,  48  ans,  rue  du  faubourg-Montmartre,  19. 

2.  Cerutti  (Joseph-Antoine-Joachim-Camille),  bourgeois,  52  ans,  rue 

d'Artois,  13. 

Né  à  Turin  en  1738,  électeur  en  1791,  député  de  Paris  à  l'Assem- 
blée législative,  mort  à  Paris  le  3  février  1792. 

3.  Boucher  (Jean-Pierre-Louis),  avocat,  électeur  de  1789,  36  ans,  rue 

Saint-Lazare,  8. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

/».  Trouard  (Louis-François),  contrôleur  des  bâtiments  du  Roi,  59  ans, 
rue  de  Provence. 

5.  Cahier  (Louis-Gilbert),  avocat,  28  ans,  rue  du  faubourg-Montmar- 

tre, 12. 

Né  à  Soissons  le  5  février  1762,  électeur  en  1791,  incarcéré  après 
le  10  août,  électeur  en  1796,  accusateur  public  près  le  tribunal  de  la 
Seine  du  12  avril  au  8  août  1797,  substitut  près  le  tribunal  civil  le 
23  avril  1800  et  près  le  tribunal  d'appel  le  19  mars  1801,  substitut  du 
procureur  général  le  10  décembre  1810,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur en  181Zi,  avocat  général  à  la  Cour  de  cassation  du  28  avril  1815 
au  23  août  1830,  officier  de  la  Légion  d'honneur  le  30  avril  1821,  mort 
à  Paris  le  10  avril  1832. 

6.  Leroux  (Jean-Jacques),  docteur  en  médecine,  Z^l  ans,  rue  du  fau- 

bourg-Montmartre, 6. 

Né  à  Sèvres  (Seine-et-Oise)  le  17  avril  1749,  docteur  en  1778,  offi- 
cier municipal  en  1790,  fondateur  du  Journal  des  clubs  en  1790,  assista 
Louis  XVI  pendant  la  journée  du  10  août  1792,  condamné  à  mort  après 
l'insurrection  du  13  vendémiaire,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine, 
mort  à  Paris  le  9  avril  1832. 

7.  Bruzelin  (Antoine),  bourgeois,  40  ans,  rue  du  Faubourg-Montmar- 

tre, 10. 

.luge  de  paix  de  la  section  du  Mont-Blanc  en  1 792. 

8.  Defresne  (Jean-Thomas),  avocat,  commissaire  au  Châtelet,  électeur 

de  1789,  /|2  ans,  rue  de  la  Chaussée-d'Antin,  81. 

Commissaire  depuis  1786,  administrateur  de  Paris  en  1789,  juge 


42  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

de  paix  de  la  section  de  la  Grange-Batelière  en  1790,  électeur  de  1796, 
notable  en  1 801 . 

9.  Langlois  (Paul-Marie),  ci-devant  Courcelle,  bourgeois,  Z|2  ans,  rue 
Taitbout,  1/j. 


Vin.   —  SECTION   DU  LOUVRE  < 
(20  électeurs.  —  1964  citoyens  actifs). 

1.  LucOTTE  (Gabriel),  commissaire  au  Châtelet,  40  ans,  rue  Thibautodé,  4. 

Commissaire  depuis  1783,  sergent  porte-flamme  de.  la  5^ compagnie 
du  bataillon  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  commissaire  de  police  de  la 
section  du  Louvre  en  1790.  «  Quoique  commissaire,  il  paraît  honnête; 
il  a  du  bon  sens  et  jusqu'ici  personne  n'a  fait  de  plainte  sur  lui  ^  » 

2.  Francotay  (Gilles-Joseph),  Paîné,  joaillier,  électeur  de  1789,  k^  ans, 

place  du  Vieux-Louvre. 

Garde  des  orfèvres  (cf.  Chassin,  t.  I,  p.  30),  accusa,  le  13  juillet 
1789,  Fiesselles  de  trahison  et  fut  le  lendemain  un  des  députés  de 
l'assemblée  des  électeurs  auprès  du  gouverneur  de  la  Bastille,  capitaine 
des  grenadiers  du  bataillon  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  électeur 
en  1791.  «  C'est  un  brave  homme  :  il  paraît  trop  avide  de  gloire  pour 
être  suspect.  » 

3.  JuLLiOT  (Jean-François) ,  avocat  au  Parlement ,  56   ans,  quai   de 

l'École,  13. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790,  élec- 
teur en  1791  et  en  1796.  On  a  de  lui  un  Discours  sur  les  élections 
des  officiers  de  la  municipalité  prononcé  à  la  section  du  Louvre  le 
29  juillet  1790.  (Bibl.  nat.,  Lb^»  1925.) 

k.  Devillas  (Louis),  négociant,  capitaine  de  volontaires,  /i2ans,  rue  de 
Bélhizy. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Louvre  en  1790,  élec- 
teur en  1791.  «  Honnête  homme,  instruit,  mais  accordant  un  peu  trop 
de  faveur  aux  gens  en  place.  » 

5.  CossERON  (Louis-François-Michel),  fils,  avocat,   3Zi  ans,  rue  Thi- 
bautodé, 6. 

Sous-lieutenant  de  la  5^  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Germain- 

1.  Il  parut  en  1790  une  brochure  très  curieuse  sous  ce  titre  :  Section  du  Louvre.  — 
Liste  des  citoyens  de  l'ancienne  cornposition  du  district  de  Saint-Germain  VAuxerrois  qui 
se  sont  fait  connaître  en  bien  ou  en  mal  depuis  le  commencement  de  la  Révolution,  pour 
servir  dHnstruction  à  ceux  du  district  de  Sainte-Opportune  qui  se  trouvent  compris  dans 
la  section  du  Louvre;  in-S"  de  15  pages  (Bibl.  nat.,  Lb^  456).  Douze  des  élus  de  la  section 
du  Louvre  se  trouvent  mentionnés  dans  cette  brochure;  j'ai  reproduit,  à  titre  de  curiosité, 
dans  la  note  consacrée  à  chacun  d'eux,  le  jugement  porté  par  un  de  leurs  contemporains. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      43 

l'Auxerrois,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Louvre  en  1790. 
«  A  de  l'esprit,  des  talents;  mais  il  n'a  point  d'état  et  cherche  à  s'en 
procurer  un  dans  la  municipalité.  » 

6.  Vilmorin  (Philippe-Victoire),  grainier-pépiniériste  du  Roi,  42  ans, 

quai  de  la  Mégisserie. 

Lieutenant  de  la  l'®  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois,  électeur  en  1790,  électeur  et  administrateur  du  départe- 
ment en  1792,  électeur  en  1796,  notable  en  1801,  membre  du  Conseil 
d'agriculture.  «  Paraît  fort  doux  et  a  les  meilleurs  procédés.  » 

7.  Thuaut  (François),  ancien  directeur  des  recettes   générales   des 

finances,  49  ans,  quai  de  PÉcole,  4. 

Électeur  et  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  en  1791, 
électeur  en  1796.  «  Homme  honnête,  quoique  du  Comité.  » 

8.  Bertholet  (Claude),  père,  maître  en  chirurgie,  63  ans,  rue  Thibau- 

todé,  5. 

Membre  du  collège  de  chirurgie  en  1758,  électeur  en  1791. 

9.  Chépy  (Nicolas),  avocat,  procureur  au  Parlement,  50  ans,  rue  Bou- 

cher, 29. 

Procureur  en  1769,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Consti- 
tution, assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Louvre  en  1790, 
électeur  et  commissaire  de  police  en  1791,  électeur  et  juge  de  paix 
en  1792.  «  Il  a  de  l'esprit,  mais  il  est  procureur  et  à  son  état,  peu 
susceptible  de  délicatesse,  on  joint  ie  reproche  de  manque  de  mœurs.  » 

10.  Brochant  (Pierre-Jean),  l'aîné,  négociant,  électeur  de  1789,  41  ans, 

rue  des  Fossés-Saint-Germain-l'Auxerrois. 

11.  Frenoir  (Denis),  marchand,  46  ans,  quai  de  la  Mégisserie. 

Capitaine  de  la  1^«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois.  w  Homme  nul,  malgré  son  grade  de  capitaine.  » 

12.  Fabr&  (Jean-Étienne),  l'aîné,  négociant,  47  ans,  rue  des   Deux- 

Boules. 

Capitaine  de  la  5«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois. 

13.  DuvERGiER  (Henry),  l'aîné,  joaillier,  53  ans,  quai  de  l'École,  14. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  élec- 
•  teur  en  1791.  «  On  lui  dit  du  mérite;  il  s'est  peu  fait  connaître.  » 

14.  MoPLxoT  (Jean-Baptisle-Nicolas),  conseiller  honoraire  au  Châtelet, 

60  ans,  rue  Bertin-Poirée,  21. 
Conseiller  le  13  mars  1769. 


U   .       ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

15.  RuBiT  (François-Antoine),  le  jeune,  drapier,  39  ans,  place  des  Trois- 

Maries. 

Électeur  en  1791.  «  Paraît  avoir  de  bonnes  intentions,  mais 
annonce  peu  de  moyens.  » 

16.  Pautonnier  (Pierre-Guillaume),  avocat  et  procureur  au  Ghâtelet, 

68  ans,  rue  de  l'Arbre-Sec. 

Procureur  en  1751.  Il  était  membre  de  la  chambre  de  Paris  au 
Grand-Orient  en  1784.  «  Quoiqu'ancien  procureur,  jouit  encore  de  la 
réputation  d'honnête  homme.  » 

17.  GoRBiN  (Armand-Marie),  avocat,  procureur  au  Ghâtelet,  37  ans, 

cloître  Saint-Germain. 

Procureur  en  1780,  voloataire  de  la  2«  compagnie  du  bataillon  de 
Saint-Germain-l'Auxerrois.  «  A  de  l'esprit,  l'air  fort  honnête.  » 

18.  Groizier  de  la  Presle  (Louis-Roger),  conseiller  honoraire  au  Ghâ- 

telet, 68  ans,  rue  des  Deux-Boules,  21. 

Conseiller  le  30  décembre  1758. 

19.  GuYOT  (Jean-Baptiste),   marchand  pelletier,   ancien  juge-consul, 

57  ans,  place  du  Ghevalier-du-Guet. 

Juge-consul  pour  le  corps  de  la  pelleterie  en  1 770  et  en  1 771 .  Figure 
sur  une  liste  de  candidats  aux  États  généraux.  (Cf.  Ghassin,  t.  ÏI, 
p.  311.) 

20.  Laumonier  (Pierre-Louis-Joseph),  avocat  et  ancien  commissaire  au 

Ghâtelet,  68  ans,  rue  Bertin-Poirée. 
Commissaire  en  1748. 

IX.  —  SECTION  DE  L'ORATOIRE 
(18  électeurs.  —  1,793  citoyens  actifs). 

1.  Boursier  (Alexandre),  négociant,  35  ans,  rue  du  Roule,  30. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Oratoire  en  1790, 
juge  au  tribunal  de  commerce  en  1790,  électeur  en  1791. 

2.  MoNNOT  (François),  notaire,  électeur  de  1789,  58 ans,  rue  de  l'Arbre- 

Sec,  11. 

Notaire  du  4  janvier  1772  au  7  juillet  1801,  électeur  en  1791  et 
en  1796. 

3.  Gerdret  (Antoine-Christophe),  négociant,  commandant  du  bataillon 

de  l'Oratoire,  /^l  ans,  rue  des  Bourdonnais,  5. 

Juge  de  paix  de  la  section  de  l'Oratoire  en  1790,  électeur  en  1791, 
électeur  et  administrateur  du  département  de  Paris  en  1792. 


LES   ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PxVRIS  EN  1790.     15 

k.  Maillot  (Christian-Frédéric) ,  négociant,  /j9  ans,  rue  de  i'Arbre- 
Sec,  77. 

xVssesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Oratoire  en  1790,  élu 
administrateur  du  département  le  24  janvier  1791,  électeur  en  1796. 

5.  HuGUET  (Théodore-François),  licencié  en   droit   et   procureur  au 

Châtelet,  39  ans,  rue  des  Bourdonnais,  20. 

Procureur  en  1777,  lieutenant  de  la  2®  compagnie  du  bataillon  de 
l'Oratoire,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Oratoire  en  1790, 
électeur  en  1791. 

6.  Lequesne   (Pierre),  marchand  d'étoffes  de  soie,  59^  ans,  rue  des 

Bourdonnais,  vis-à-vis  celle  de  la  Limace. 

7.  Des  Étangs  (François-Xavier-Augustin),  licencié  en  droit  et  procu- 

reur au  Châtelet,  37  ans,  rue  de  rArbre-Sec,17. 

Procureur  en  1781,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de 
l'Oratoire  en  1790,  électeur  en  1791  et  en  1796,  notable  en  1801. 

8.  Barxou  (Pierre-Lucien),  marchand  drapier-mercier,  73  ans,  rue 

des  Bourdonnais,  à  la  capote  anglaise. 
Électeur  en  4791. 

9.  AuBRiET  {Étien ne-Xavier),  homme  de  loi,  36  ans,  rue  Saint-Honoré, 

au  Café  militaire. 

Avocat  depuis  1780,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Consti- 
tution en  1790. 

10.  De  LA  Planche  (Jean-Baptiste),  démonstrateur  au  collège  de  phar- 

macie, /i2  ans,  rue  du  Roule,  17. 

Membre  du  collège  de  pharmacie  depuis  1778,  lieutenant  de  la 
5^  compagnie  du  bataillon  de  l'Oratoire,  électeur  en  1791  et  en  1792. 

11.  Clairet  (Louis-André),  notaire,  42  ans,  rue  des  Bourdonnais,  17. 

Notaire  du  17  mai  1782  au  2o  février  1806^  électeur  en  1796. 

12.  Gentil  (Pierre-Augustin),  marchand  de  soie,  45  ans,  rue  des  Bour- 

donnais, 6. 

Électeur  en  1791. 

13.  Lemétayer  (Nicolas-Jacques),  chandelier,   63  ans,  rue   Saint-Ho- 

noré, 600. 

Fabricant  de  chandelle,  électeur  en  1791,  électeur  et  officier  muni- 
cipal de  Paris  en  1792. 

U.  Poiret  (Jean),  prêtre,  supérieur  de  la  maison  de  l'Oratoire,  69  ans, 
à  l'Oratoire. 

Né  en  1719,  entré  dans  l'Oratoire  vers  1745,  successivement  supé- 


<6  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

rieur  du  séminaire  de  Dijon,  de  la  maison  de  Tours,  et,  en  1782,  de  la 
maison  mère  de  Saint-Honoré  de  Paris,  élu  curé  de  Saint-Sulpice  le 
30  janvier  1791,  mort  le  16  juillet  1792  et  inhumé  dans  le  chœur  de 
son  église.  (Cf.  VOraloire  et  la  Bévolulion,  par  Ingold,  p.  48-49.) 

15.  Gautier  (Louis),  orfèvre,  39  ans,  rue  de  l'Arbre-Sec,  près  de  la  rue 

Bailleul. 

Électeur  en  1791  et  en  179â. 

16.  Payen  (Jean-Baptiste),  marchand  de  draps,  33  ans,  rue  Saint- 

Honoré,  709. 

Électeur  en  1792. 

17.  Bidault  (Etienne),  marchand  mercier,  kl  ans,  rue  des  Déchargeurs. 

18.  CuRMER  (François),  marchand  de  draps,  58  ans,  rue  Saint-Honoré. 

X.   —  SECTION   DE   LA   HALLE   AU  BLÉ 
(17  électeurs.  —  1,699  citoyens  actifs.) 

1.  SÉGUIN  (Edme-Pierre),  négociant,  électeur  de  1789,  48  ans,  rue  de 

Grenelle. 

Électeur  en  1791. 

2.  QuATREMÈRE  (Claude),  notaire,  électeur  de  1789,  64  ans,  rue  du  Bouloi. 

Notaire  du  11  septembre  1767  au  28  septembre  1799,  électeur 
en  1791  et  en  1796. 

3.  Papillon  de  la  Tapy  (Arnault),  capitaine  de  la  1'^  compagnie  du 

bataillon  Saint-Honoré,  45  ans,  rue  Croix-des-Petits-Ghamps. 

Il  publia,  en  1800,  diQs  Anecdotes  sur  la  vie  politique  de  Burke  et 
sur  sa  mort.  (Cf.  Quérard.) 

4.  Chambon   (Nicolas),  docteur  en  médecine,  42  ans,  rue  de   Gre- 

nelle, 65. 

Né  à  Brevannes  (Haute-Marne)  en  1748,  membre  de  la  société  des 
Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur  en  1791,  maire  de  Paris  du 
3  décembre  1792  au  2  février  1793,  mort  à  Paris  en  1826. 

5.  Silly  (Abraham-Justin),  notaire,  électeur  de  1789,  commandant  du 

bataillon  Saint-Honoré,  39  ans,  rue  du  Bouloi. 

Notaire  du  6  novembre  1781  au  25  octobre  1804,  électeur  en  1791, 
notable  en  1 801 . 

ô,  Dathy  (Charles-Alexandre-Benoît),  plumassier  du  Boi,  36  ans,  rue 

de  Grenelle- Saint-Honoré. 

Lieutenant  de  la  5"^  compagnie  du  bataillon  Saint-Honoré,  électeur 
en  1791, 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS   EN  1790.      17 

7.  Aleaume  (Augustin-Pierre-Joseph),  notaire,  46  ans,  rue  Croix -des- 

Petits-Champs,  56. 

Né  en  17U,  électeur  en  1791,  député  suppléant  de  Paris  à  l'As- 
semblée législative. 

8.  Dumas  (René-Marie),  chevalier  de  Saint-Louis,  55  ans,  rue  Croix- 

des-Petits-Champs,  26. 

xMembre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  élec- 
teur en  179L 

y.  Delacroix  (Pierre),  mercier,  50  ans,  rue  Saint-Honoré. 

Capitaine  de  la  i''  compagnie  du  bataillon  Saint-Honoré. 

10.  Leguay  (Denis),  gainier,  40  ans,  rue  Groix-des-Petits-Champs. 

Sergent-major  de  la  T"  compagnie  du  bataillon  Saint-Honoré. 

11.  Garnier  (Germain),  électeur  de  1789,  député  suppléant  à  l'Assem- 

blée nationale,  36  ans,  rue  des  Vieilles-Étuves. 

Né  à  Auxerre  en  1754,  député  suppléant  du  Tiers-État  de  Paris  à 
l'Assemblée  constituante,  électeur  en  1791,  élu  administrateur  du 
département  le  7  février  1791,  sénateur  sous  l'Empire,  pair  de  France 
et  ministre  d'État  sous  la  Restauration,  mort  à  Paris  le  4  octobre  1821. 

12.  Cresson  (Jacques-Louis),  membre  du  corps  de  la  draperie-mercerie, 

45  ans,  rue  des  Deux-Écus,  74. 

Sous-lieutenant  de  la  4«  compagnie  du  bataillon  Saint-Honoré, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur  en 
1791  et  en  1792. 

13.  Thévenin  (Nicolas-Marie),  avocat  aux  conseils,  26  ans,  rue  de  Gre- 

nelle-Saint-Honoré. 

Avocat  aux  conseils  du  Roi  en  1787,  chasseur  volontaire  du 
bataillon  Saint-Honoré,  redevenu  avocat  aux  conseils  de  1814  à  1816. 

14.  Lemit  (André-Alexis),  procureur  au  Ghâtelet,  36  ans,  rue  de  Gre- 

nelle-Saint-Honoré,  48. 

Procureur  depuis  1781,  volontaire  de  la  o«  compagnie  du  bataillon 
Saint-Honoré. 

15.  AvicE  (Jacques-Philippe),  capitaine  de  la  4°  compagnie  du  bataillon 

Saint-Honoré,  31  ans,  rue  Saint-Honoré. 
Électeur  en  1791. 

16.  Agasse  (Pierre-Guillaume),  ancien  conseiller  de  la  ville,  électeur 

de  1789,  44  ans,  rue  des  Bons-Enfants. 

Conseiller  de  ville  en  1772,  président  du  district  Saint-Honoré 
en  avril  1789,  oncle  des  frères  Agasse,  exécutés  en  1790. 


48  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

17.  Crevel  (Jean-Baptiste),   négociant,  47  ans,  rue  d'Orléans,  hôtel 
d'Aligre. 

Sergent  de  la  4«=  compagnie  du  bataillon  Saint-Honoré. 


XL   —  SECTION  DES   POSTES 
(16  électeurs.  —  1,613  citoyens  actifs). 

1.  Chaudot  (Vivant-Jean-Baptiste),  notaire,  électeur  de  1789,  40  ans, 

rue  Plâtrière,  24. 

Né  à  Paris  en  1740,  notaire  du  8  mai  1781  au  12  janvier  1794, 
électeur  en  1791,  condamné  à  mort  le  25  pluviôse  an  11,  avec  son 
collègue  Brichard,  pour  avoir  apposé  sa  signature  sur  un  emprunt  fait 
au  nom  de  l'Angleterre.  Sur  les  réclamations  de  sa  famille  et  de  sa  sec- 
tion, la  Convention  accorda,  le  26,  un  sursis  d'exécution;  mais,  après 
enquête,  elle  ordonna  que  le  jugement  suivrait  son  cours,  et  Chaudot 
fut  décapité  le  19  pluviôse  (17  février  1794). 

2.  Prévoteau  (Claude),  ancien  négociant,  61  ans,  rue  Plâtrière. 

Électeur  en  1791. 

3.  PoupART  (Jean-Jacques),  curé  de  Saint-Eustache,  64  ans,  en  son 

presbytère. 

Né  en  1726,  entré  dans  la  congrégation  de  l'Oratoire  en  1752,  con- 
fesseur de  Louis  XVI,  ami  de  Mirabeau,  accepta  la  constitution  civile 
du  clergé  et  conserva  sa  cure,  électeur  en  1791,  1792  et  1796,  mort  le 
19  mars  1796,  après  avoir  rétracté  son  serment.  (Cf.  L'Oratoire  et  la 
Révolution  par  A.-M.-P.  Ingold,  p.  46.) 

4.  Legier  (Nicolas- Vincent),  procureur  au  Parlement,  35  ans,  rue  Plâ- 

trière, 18. 

Procureur  depuis  1781,  juge  de  paix  de  la  section  des  Postes  en 
1790,  électeur  en  1791. 

5.  ViRiOT  (Charles),  prêtre,  44  ans,  rue  Traînée,  au  presbytère. 

6.  Fleurot  (Jacques),  banquier,  39  ans,  rue  Ticquetonne. 

7.  Allan  (Guy-Félix),  de  PAcadémie  de  chirurgie,  47  ans,  rue  Mont- 

martre, 22. 

Né  à  Laon  le  9  octobre  4743,  maître  en  chirurgie  en  1770,  chirur- 
gien des  pauvres  et  des  prisons  de  Paris  le  23  mars  1779,  chirurgien 
de  Louis  XVI,  puis  de  l'impératrice  Joséphine,  électeur  en  1791  et 
en  1792,  mort  à  Paris  en  1802.  Son  portrait  en  miniature  est  conservé 
par  M"'  Alice  Saiier,  son  arrière-petite-fiUe,  qui  l'a  prêté  à  l'exposition 
historique  de  la  Révolution  en  1889. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      19. 

8.  Alavoine  (Joseph),  tailleur  pour  femmes,  58  ans,  rue  de  la  Tonnel- 

lerie, 12. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

9.  Laurent  (Denis),  ancien  marchand,   /t2  ans,    rue  Comtesse-d'Ar- 

tois, 86. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Postes  en  1790,  membre 

du  bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  T  arrondissement  de  Paris  en 

1792. 

10.  BuREL  (Pierre-André),  avocat,  55  ans,  rue  du  Four-Saint-Honoré. 

11.  Bertholon  (Joseph),  marchand  de  soie,  rue  Saint-Honoré,  488. 

Officier  municipal  de  Paris  en  1790. 

12.  Cavaignac  (Bernard),  procureur  au    Ghâtelet,  électeur  de  1789, 

36  ans,  rue  Montmartre,  21k- 
Procureur  depuis  1782. 

13.  Regnaud   (Jean -Baptiste-Benoit- Olive),   docteur  en    médecine, 

membre  du  corps  municipal,  31  ans,  rue  du  Four-Saint-Honoré. 

U.  GiTTARD  (Louis-Benard),  notaire,  électeur  de  1789,  39  ans,  rue  des 
Prouvaires,  11. 

Notaire  du  6  novembre  1781  au  22  mai  1799,  électeur  en  1796. 

15.  Delcour  (Martin-Joseph),  mercier,  /i3  ans,  rue  Saint-Honoré. 

16.  Olivier  (Noël),  mercier,  kl  ans,  rue  Comtesse-d'Artois. 

XIL    -   SECTION  DE  LA   PLACE   LOUIS  XIV 
(13  électeurs.  —  1,290  citoyens  actifs). 

1.  Bruneau  (Jean),  négociant,  43  ans,  rue  du  Mail,  30. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  juge  de  paix  de 
la  section  de  la  place  Louis  XIV  en  1790,  électeur  en  1791,  membre 
du  Conseil  général  de  la  commune  de  Paris  en  1792. 

2.  Berger  (Jean-Bernard),  avocat,  30  ans,  rue  des  Vieux-Augustins,  15. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  place  de  Louis  XIV 
en  1790,  membre  de  la  société  des  amis  de  la  Constitution. 

3.  MuTEL  (Hubert-Jean),  conseiller  au  Ghâtelet,  37  ans,  rue  des  Vieux- 

Augustins,  15. 

Conseiller  le  23  décembre  1778,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la 
place  Louis  XIV  en  1790,  élu  juge  le  10  décembre  1790,  électeur  en 
1791. 

4.  Demary  (Anne-Jean-Maximien),  ancien  secrétaire  des  commande- 

ments du  feu  duc  d'Orléans,  69  ans,  place  Louis  XIV,  11, 


20  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

5.  Hazard  (Joseph-Étienne),  citoyen,   /^7  ans,  rue  des  Fossés-Mont- 

martre, 6. 

6.  Rameau  (Augustin),   notaire,    électeur    de    1789,    50  ans,    place 

Louis  XIV,  7. 

Notaire  du  5  février  4782  au  9  octobre  1805,  notable  en  4801. 

7.  De  Madtort  (Georges-Victor),  notaire,  kk  ans,  rue  Vivienne,  30. 

Notaire  du  7  décembre  1774  au  20  février  1805,  assesseur  du  juge  de 
paix  de  la  section  de  la  place  de  Louis  XIV  en  1790,  élu  administrateur 
du  département  de  Paris  le  10  février  1791,  électeur  en  1796,  notable 
en  1801.  Son  portrait  par  François  figura  au  Salon  de  1795. 

8.  De  Gesne  (Nicolas-Joseph),  avocat,  41  ans,  rue  Vivienne,  26. 

9.  Picquenard  (Laurent-Henry),  avocat,  33  ans,  place  Louis  XIV,  11. 

Électeur  et  administrateur  du  département  de  Paris  et  vice-prési- 
dent du  Directoire  en  1792,  sergent-major  de  la  4«  compagnie  du  batail- 
lon de  garde  nationale  des  Petits-Pères.  , 

10.  FoAciER  (Pierre-Louis),  citoyen,  66  ans,  rue  Saint-Pierre. 

Né  à  Rouen,  en  1724,  emprisonné  comme  ex-noble  aux  Carmes  le 
24  nivôse  an  II,  condamné  à  mort  le  9  thermidor  an  IL  (Cf.  Le  cou- 
vent des  Carmes  par  Alex.  Sorel,  p.  398.) 

11.  Gabé  (Charles-Jean),  greffier  de  la  chambre  civile,  35  ans,  rue 

Coquillière,  6. 

Greffier  depuis  1784. 

12.  Blondel   (Antoine-Jean-Charles),    commis  des  finances   dans  les 

bureaux  de  la  direction  du  Trésor  public,  30  ans,  rue  des  Vieux- 
Augustins,  26. 

13.  BouLLAND  (Jean-Baptiste-Vincent),  architecte,   52  ans,  rue  de  la 

Feuillade,  2. 

Né  à  Troyes  en  1739,  élève  de  Blondel,  architecte  de  la  cathédrale 
de  Paris,  constructeur  de  l'hôtel  des  Monnaies,  électeur  en  1791,  mort 
à  Paris  en  1813. 

XIII.    —   SECTION  DE   LA  FONTAINE   DE  MONTMORENCY 
(12  électeurs.  —  1,215  citoyens  actifs). 

1.  Pasqueau  (Simon-Edme),  homme  de  loi,  37  ans,  rue  Poissonnière, 

177. 

Commissaire  de  police  de  la  section  de  la  Fontaine-Montmorency 
en  1790. 

2.  Moreau  (Jean-Baptiste),  chef  de  correspondance  des  Fermes,  53  ans, 

rue  de  Cléry,  77. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      21 

3.  Ameil  (Gilbert),    homme  de   loi,  55   ans,  rue  Neuve-Saint-Eusta- 
che,  28. 

Avocat  depuis  1769,  accusateur  public  près  le  tribunal  du  o*  arron- 
dissement de  Paris  en  1792,  notable  en  1801,  demeurant  à  Sceaux. 

h.  Gkavier  (Charles),  ci-devant  de  Vergennes,  maître  des  requêtes  de 
l'hôtel  du  Roi,  39  ans,  rue  Neuve-Saint-Eustache,  h- 

Né  en  1751,  neveu  du  célèbre  ministre  de  Louis  XVI,  conseiller 
du  Roi,  maître  des  requêtes  en  1777,  fut  un  des  premiers  à  demander, 
dans  le  district  des  Petits-Pères,  la  réunion  des  électeurs  de  la  Noblesse 
avec  ceux  du  Tiers-État,  sous  la  dénomination  de  bourgeois  de  Paris 
(cf.  ['Ami  du  Roi  de  Montjoye,  ch.  xni,  p.  86),  membre  du  tribunal  de 
police  de  Paris  en  1789,  capitaine  de  la  2«  compagnie  du  bataillon  Saint- 
Magloire,  membre  du  Conseil  général  de  la  commune  en  1790,  admi- 
nistrateur du  département  le  31  janvier  1791,  électeur  en  1791. 

5.  Jannin  (Pierre- Gabriel),  premier  commis  des  économats,  47  ans, 

électeur  de  1789,  passage  du  Saumon,  15. 

Électeur  et  administrateur  du  département  de  Paris  en  1792. 

6.  Motet  (Philibert-Gabriel),  chef  de  correspondance  des  Fermes,  53  ans, 

rue  Montmartre,  164. 
Électeur  en  1791. 

7.  Chardin  (Charles),  bourgeois,  46  ans,  petite  rue  Saint-Roch,  9. 

Lieutenant  de  la  l""*^  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Magloire, 
électeur  en  1792. 

S.  CusiN  (Charles-François),  commis  au  bureau  des  haras,  53  ans,  rue 
NeuTe-Saint-Eustache,  16. 

Sous-lieutenant  de  la  2«  compagnie  du  bataillon  Salnt-Magloire. 

9.  Legrand  (François-Nicolas),  avocat,  35  ans,  rue  Montmartre,  168. 
Électeur  en  1791. 

10.  Boulet  (Jean-Baptiste),  avocat,  42  ans,  rue  Poissonnière,  170. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Mont- 
morency  en  1790,  électeur  en  1791,  membre  du  Conseil  général  de  la 
municipalité  de  Paris  en  1792. 

11.  LoYSEAu  (Louis- Vincent),  épicier,  41  ans,  rue  du  Petit-Carreau,  54. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

12.  Décourouble  (Louis-Auguste-Joseph),  ancien  négociant,  47  ans,  rue 

Neuve-Saint-Eustache,  16. 

Lieutenant  de  la  5^  compagnie  du  bataillon  Saint-Magloire. 


22  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

XIV.  —  SECTION  DE    BONNE-NOUVELLE 
(16  électeurs.  —  1,578  citoyens  actifs). 

1.  Barbey  (Jean-Pierre),  bourgeois,  kk  ans,  rue  de  Bourbon-A^ille- 

neuve,  50. 

Électeur  en  1791. 

2.  Garon  (Jacques-Charles),  ancien  officier  chez  le  Roi,  kh  ans,  rue 

Saint-Denis,  521. 

Capitaine  de  la  2*=  (compagnie  du  bataillon  Bonne-Nouvelle,  élec- 
teur en  1791. 

3.  Thierry  (PhiUppe),  épicier,  /t8  ans,  rue  Saint-Denis,  502. 

Volontaire  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  Bonne-Nouvelle. 

4.  Pharoux  (Étienne-Pierre),  architecte,  juré-expert,  31  ans,   rue  de 

Cléry,  15. 

Grenadier   volontaire   du   bataillon   Bonne-Nouvelle,  électeur  en 
1791. 

5.  Véron    (Christophe-Antoine),    parfumeur,    39    ans,    rue    Saint- 

Denis,  518. 

Électeur  en  1791,  officier  municipal  de  Paris  et  officier  de  paix 
en  1792. 

6.  Deslandes  (Jean-Pierre),  serrurier  en  ressorts,  41  ans,  rue  de  Bour- 

bon, 47. 

Sous-lieutenant  de  la  4^  compagnie  du  bataillon  Bon  ne- Nouvelle, 
électeur  eu  1791. 

7.  CouDRAY  (François),  mercier,  47  ans,  rue  Saint-Denis,  535.' 

Volontaire  de  la  2^  compagnie  du  bataillon  Bonne-Nouvelle. 

8.  Poiré  (Charles),  tapissier,  40  ans,  rue  de  Bourbon-Villeneuve,  45. 

Volontaire  de  la  4^  compagnie  du  bataillon  Bonne-Nouvelle,  élec- 
teur en  1791 . 

9.  Vassen  (Charles),  bourgeois,  31  ans,  rue  de  Cléry,  114. 

Assesseur.du  juge  de  paix  de  la  section  Bonne-Nouvelle  en  1790, 
électeur  en  1791. 

10.  Lelarge  (Jean-Baptiste),  menuisier,  46  ans,  rue  de  Cléry,  125. 

Sous-lieutenant  de  la  S*"  compagnie  du  bataillon  de  Bonne-Nou- 
velle. 

11.  Mahieu  (Jean-Martin),  commandant  du  bataillon  ^de  Bonne-Nou- 

velle, 51  ans,  rue^Saint-Denis,  536. 
Électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      23 

12.  Goujon  (Denis-François),  mercier,  39  ans,  porte  Saint-Denis,  55/^. 

Électeur  en  1791. 

13.  Bécuve  (Pierre-Jacques),  employé  aux  domaines,  ^0  ans,  rue  de 

Bourbon-Villeneuve,  17. 

U.  Senê  (Jean-Baptiste-Glaude),  menuisier,  42  ans,  rue  de  Gléry,  118. 
Sergent-major  de  la  5«  compagnie  du  bataillon  Bonne-Nouvelle. 

15.  Petit-Radel  (Louis- François),  architecte  juré-expert,  50  ans,  rue  de 

Bourbon-Villeneuve,  49. 

Né  à  Paris  le  22  juillet  1740,  élève  de  l'architecte  De  Wailly, 
électeur  en  1791,  inspecteur  général  des  bâtiments  civils  sous  le  Con- 
sulat, mort  à  Paris  le  7  novembre  1818. 

16.  Chanorier   (Raymond),   manufacturier    en  quincaillerie,    électeur 

de  1789,  41  ans,  rue  Saint-Denis,  à  l'entrée  de  celle  de  Tracy. 
Lieutenant  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  Bonne-Nouvelle. 

XV.   —   SECTION  DU  PONCEAU 
(25  électeurs.  —  2,479  citoyens  actifs). 

1.  Petit-Colas  (Jean-Franpois),  marchand  de  vin,  50  ans,  rue  Bourg- 

l'Abbé,  19. 

Volontaire  de  la  4"  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité. 

2.  Glérisseau  (Charles-Philippe),  batteurd'or,  42  ans,  rue  Saint-Denis,  11. 

Électeur  en  1791,  juré  en  1793. 

3.  BoMAND  (François),  receveur  des  Fermes,  47  ans,  rue  Saint-Mar- 

tin, 283. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Ponceau  en  1790, 
électeur  en  1791. 

4.  Sauvageot  (Edme),  négociant,  37  ans,  rue  Bourg-l'Abbé,  18. 

Sergent  porle-flamme  de  la  4"^  compagnie  du  bataillon  de  la  Tri- 
nité, électeur  en  1791. 

5.  Simonneau  (Pierre-François),  commissaire  au  Châtelet,  46  ans,  rue 

Saint-Martin,  267. 

Commissaire  depuis  1769,  commissaire  de  police  de  la  section  du 
Ponceau  en  1790.  Son  nom,  imprimé  sur  la  liste  des  électeurs  avec  une 
seule  n,  en  prend  deux,  d'après  sa  signature. 

6.  Pinguet  (Jean- Dominique),  ancien  marchand  de  vin,  54  ans,  rue 

Saint-Denis,  43. 

Électeur  en  1791. 


24  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

7.  Rapaut  (François),  ancien  marchand  de  vin,  électeur    de  1789, 

63  ans,  rue  Grenéta,  16. 
Électeur  en  1791. 

8.  Patry  (Pierre-Etienne),  directeur  de  la  Régie  générale,  kl  ans,  rue 

Sainte-Apolline,  30. 

Électeur  en  4791,  juge  de  paix  de  la  section  des  Amis  de  la  patrie 
en  1792. 

9.  Cavenel  (Jean-Baptisle-Louis),  procureur  au  Châtelet,  . .  ans,  rue 

Grenéta,  38. 

Procureur  depuis  1787,  volontaire  de  la  2^  compagnie  du  bataillon 
de  la  Trinité,  assesseur  du  jugedepaix  delasection  duPonceauen1790. 

10.  Gauthier  (Pierre-François),  administrateur  des  postes,  39  ans,  rue 

Bourg-l'Abbé,  56. 

Nommé  Gauthier  de  Lizolles  dans  l'almanach  de  1791,  p.  670. 

11.  Renouard  (Jacques-Augustin),  l'aîné,  fabricant  d'étoffe,  55  ans,  rue 

Sainte-Apolline,  25. 

Goïisul  du  corps  des  fabricants  d'étoffe  en  1788,  caporal  de  la 
5«  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité,  membre  de  la  société  des 
Amis  de  la  Constitution  en  1790,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  sec- 
tion des  Amis  de  la  patrie  (ci-devant  du  Ponceau)  en  1792. 

12.  GiNET  (Jean),  négociant,  /lO  ans,  rue  Grenéta,  37. 

Volontaire  de  la  2''  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité. 

13.  NoLiN  (Germain),  négociant,  50  ans,  rue  Grenéta,  37. 

Électeur  en  1791. 

ih.  Lacaille  (Edme-François),  bourgeois,  AO  ans,  rue  Saint-Denis,  90. 
Volontaire  de  la  t"  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité, 

15.  Gantât  (Jean-François-André),  36  ans,  rue  du  Ponceau,  18. 

Capitaine  de  la  1^^  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité. 

16.  Deleinte  (Jacques-Michel),   marchand  mercier,  électeur  de  1789, 

40  ans,  rue  Salle-au-Comte,  5. 

Lieutenant  de  la  4«  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité. 

17.  JossE  (Jean-Joseph-Raymond),  fabricant  d'éventails,  31  ans,  rue 

du  Petit-Hurleur,  2. 

Électeur  en  1791. 

18.  NouRTiÉ  (Pierre),  miroitier,  45  ans,  rue  Rourg-l'Abbé,  11. 

Électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      2^ 

19.  Billard  (Jean),  négociant,  42  ans,  rue  Bourg-l'Abbé,  25. 

Électeur  en  1791. 

20.  Bassigny  (Claude-Edmond),  peintre  et  entrepreneur,  33  ans,  rue 

Thévenot,  31. 

2 1 .  Domain  (Charles-Pierre) ,  huissier-audiencier  au  bureau  des  Fermes, 

59  ans,  rue  Saint-Denis,  158. 

Lieutenant  de  la  T  compagnie  du  bataillon  de  ia  Trinité,  électeur 
en  1791  et  en  1796. 

22.  Deluchy  (François-Nicolas- Prosper),  maître  clerc  de  notaire,  chez 

M*  Girard,  . .  ans,  rue  Saint-Martin,  268. 

Volontaire  de  la  4*  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité. 

23.  Roman  (Philippe),  marchand  de  soie,  k^  ans,  rue  Saint-Denis,  41. 

Capitaine  de  la  o*  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité,  électeur 
en  1791. 

2/j.  AuBERTiN   (Jean -Marie),    l'aîné,    négociant,   53    ans,    rue  Saint- 
Denis,  175. 

Caporal  de  la  2«  compagnie  du   bataillon   de  la  Trinilé,   électeur 
en  1791. 

2o.  AuBERTiN  (François-Martial),  le  jeune,  négociant,  41  ans,  rue  Saint- 
Denis,  175. 

Sous-lieutenant  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  de  la  Trinité. 

XVL  —  SECTION  DE  MAUCONSEIL 
(17  électeurs.  —  1,717  citoyens  actifs). 

1.  Gabillot  (Jean),  négociant,  61  ans,  rue  Saint-Denis,  406. 

Électeur  en  1791. 

2.  Leroy  (Etienne-Augustin),  horloger,  électeur  de  1789,  53  ans,  rue 

Saint-Denis,  412. 

Électeur  en  1791. 

3.  Main  (Thomas-Venant),  négociant,  41  ans,  rue  Saint-Sauveur,  63. 

Volontaire  de  la  4«  compagnie  du  bataillon  Saint-Jacques-lTIôpital, 
électeur  en  1791. 

4.  Blanc  (Jean- Gabriel) ,  commissaire-priseur ,  36  ans,    rue   Fran- 

çaise, 16. 

Exerçait  sa  charge  depuis  1788.  Volontaire  de  la  5"  compagnie  du 
bataillon  Saint-Jacques-l'Hôpital,  commissaire  de  police  de  la  section  de 
Mauconseil  en  1790,  électeur  et  commissaire  de  police  en  1791,  élec- 
teur en  1796. 


26  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

5.  Sergent  (Antoine-François),  dessinateur,  40  ans,  rue  Mauconseil,  62. 

Né  à  Chartres  en  1751,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Con- 
stitution en  1790,  électeur  en  1792,  député  de  Paris  à  la  Convention, 
beau-frère  de  Marceau,  habile  graveur,  mort  à  Nice  en  1847. 

6.  Satens  (Jean-Charles),  négociant,  46  ans,  rue  du  Renard,  11. 

Volontaire  de  la  l""®  compagnie  du  bataillon  Saint-Jacques-I'Hô- 
pital,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  élec- 
teur en  1791. 

7.  Gallemant  (Jean-Antoine),  orfèvre,    47    ans,  rue    Comtesse-d'Ar- 

tois, 48. 

Volontaire  de  la  2«  compagnie  du  bataillon  Saint-Jacques-l'Hôpital, 
électeur  en  1791.  Son  nom  est  écrit,  par  erreur,  Gallemans  sur  la  liste 
imprimée. 

8.  Bernard  (Jean),  cordonnier,  électeur  de  1789,  51  ans,  rue  des  Deux- 

Portes,  24. 

Électeur  en  1791. 

9.  Prévost  (Louis-Claude),  orfèvre,  61  ans,  rue  Pirouette. 

10.  Charrier  (Pierre),  procureur  au  Châtelet,  53  ans,  cloître  Saint- 

Jacques-l'Hôpital. 

Procureur  depuis  1767,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section 
de  Mauconseil  en  1790. 

11.  Delavoiepierre  (Denis),  ancien  consul,  61  ans,  rue  Mauconseil,  69. 

Juge  consul  pour  le  corps  de  l'épicerie  en  1764,  administrateur  de 
l'hôpital  de  la  Trinité  en  1792,  électeur  en  1791. 

12.  Trouilliou  (Jean-Baptiste),  négociant,  37  ans,  rue  Comtesse-d'Ar- 

tois, 48. 

Volontaire  de  la  2®  compagnie  du  bataillon  Saint-Jacques-l'Hôpital, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790. 

13.  Clêrisseau  (Jean-Charles),  tireur  d'or,  44  ans,  rue  Saint-Denis,  429. 

Lieutenant  de  la  o«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Jacques-l'Hô- 
pital, électeur  en  1791. 

14.  GoBiN  (Nicolas-Jean-Baptiste),  notaire,  54  ans,  rue  Saint-Denis,  450. 

Notaire  du  8  janvier  1783  au  V'  octobre  1806,  électeur  en  1796, 
notable  en  1801. 

15.  L'Echenard  (Jean-François),  tailleur,  34  ans,  rue  Comtesse-d'Ar- 

tois, 59. 

Électeur  en  1791  et  en  1792,  volontaire  de  la  2*'  compagnie  du 
bataillon  Saint-Jacques-l'Hôpitai,  membre  du  Conseil  général  de  la 
municipalité  de  Paris  en   179il. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      27 

16.  Sanson  du  Perron  (Jean-François),  avocat  aux  Conseils,  46  ans,  rue 

des  Deux-Portes-Saint-Sauveur,  9. 

Avocat  aux  conseils  du  Roi  en  1781,  membre  du  Conseil  général  de 
la  Commune  de  Paris  et  juge  de  paix  de  la  section  de  Mauconseil  en 
1790,  avoué  près  le  tribunal  de  cassation  en  4791. 

17.  De  La  Poize  (Pierre-Auguste),  architecte,  électeur  de  1789,  kl  ans, 

rue  de  Mauconseil,  21. 

Il  avait  joué  un  rôle  important  dans  la  journée  du  14  juillet  1789. 
Il  avait  violemment  interpellé  Fiesselles  et  avait  fait  transporter  à 
l'hôtel  de  ville  les  poudres  de  la  Bastille.  Le  22  juillet  il  essaya,  en 
vain,  de  sauver  Foullon.  Il  remplaça  comme  électeur  l'avocat  Antoine 
Bourdois  élu  10«  électeur  et  démissionnaire,  et  il  prêta  serment  dans 
le  sein  de  l'Assemblée  électorale  le  16  décembre  1790.  Il  était  asses- 
seur du  juge  de  paix  de  la  section  de  Mauconseil.  Électeur  en  1791. 

XVIL  —  SECTION   DU  MARCHÉ   DES  INNOCENTS 
(12  électeurs.  —  1,213  citoyens  actifs). 

1.  Terrasse  (François-Nicolas),  ci-devant  commis  du  greffe  criminel 

du  Parlement,  actuellement  greffier  élu  par  la  municipalité 
pour  surveiller  et  délivrer  les  arrêts  du  Parlement,  kl  ans,  rue 
Saint-Denis,  317. 

Électeur  en  1791,  notable  en  1801. 

2.  DuFouR  (Étienne-Philippe),  fils,  avocat,  27  ans,  rue  du  Marché-aux- 

Poirées. 

Commissaire  de  police  de  la  section  du  Marché-des-Innocents  en 
1790. 

3.  GiBERT  (Thomas),  l'aîné,  notaire,  électeur  de    1789,  62  ans,  cloître 

Sainte-Opportune. 

Notaire  du  12  avril  1783  au  12  novembre  1797,  assesseur  du  juge 
de  paix  de  la  section  du  Marché-des-Innocents  en  179U  et  en  1792,  élec- 
teur en  1791. 

k'  RouDiER  (André),  marchand  de  soieries,  kk  ans,  rue  de  la  Lingerie. 

5.  Lasseray    (Cyprien-Athanase) ,  homme  de   loi,   kà  ans,   rue   des 

Lavandières-Sainte-Opportune,  5. 

Avocat  depais  1765,  électeur  en  1791,  assesseur  du  juge  de  paix 
de  la  section  des  Halles  en  1792,  lieutenant  de  la  5«  compagnie  du 
bataillon  Saint-Opportune. 

6.  BissoN  (Jacques-Pierre),  marchand  de  draps,  34  ans,  rue  Saint- 

Denis. 

Sergent  de  la  o®  compagnie  du  bataillon  Sainte-Opportune,  élec- 
teur en  1791. 


28  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

7.  Herbault  (Nicolas-Alexandre),  homme  de  loi,  55  ans,  rue  de  FAi- 

guillerie,  11. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Marché-des-Innocenls 
en  1790,  électeur  en  1791. 

8.  D'HÔTEL  (Louis-Georges-Pierre),  mercier,  34  ans,  rue  Saint-Denis. 

Sergent  de  la  2"  compagnie  du  bataillon  Sainte-Opportune. 

9.  Caron  (Ambroise-Philippe),  marchand  de  draps,  44  ans,  rue  Saint- 

Denis,  925. 

Capitaine  de  la  1"®  compagnie  du  bataillon  Sainte-Opportune,  élec- 
teur en  1791,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Halles 
(ci-devant  du  marché  des  Innocents)  en  1792. 

10.  Dumontier  (Denis),  tailleur,  47  ans,  rue  de  la  Poterie. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  4790,  élec- 
teur en  1792. 

11.  Pion  de  la  Roche  (Claude-Philibert),  homme  de  loi,  électeur  de 

1789,  59  ans,  rue  de  l'Aiguillerie. 

Avocat  en  1756,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Marché- 
des-Innocents  en  1790,  figure  sur  le  tableau  des  avocats  jusqu'en  1809. 

12.  Pion  (Antoine-Claude),  curé  de  Sainte-Opportune,  64  ans,  rue  de 

l'Aiguillerie. 

Curé  depuis  1763.  Sa  cure  fut  supprimée  en  1791. 

XVIII.  —  SECTION  DES  LOMBARDS 
(24  électeurs.  —  2,399  citoyens  actifs). 

1.  Bouvier  (Louis-Désiré),  mercier,  capitaine  volontaire,  41  ans,  rue 

Saint-Denis,  246. 

Capitaine  de  la  2^  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Nicolas-des- 
Champs,  électeur  en  1791  et  en  1796. 

2.  Blandin  (Pierre-Henri),  ancien  négociant,   avocat   au  Parlement, 

notable,  40  ans,  rue  Aubry-le-Boucher,  22. 

Électeur  en  1791,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de 
Paris  et  juge  de  paix  de  la  section  des  Lombards  en  1790  et  en  1792, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution. 

3.  BaicoGNE  (Athanase-Jean),  négociant,  44  ans,  rue  Saint-Denis,  226. 

Électeur  en  1791  et  en  1796,  notable  en  1801. 

h'  Delondre  (Louis),  épicier,  électeur  de  1789,  67  ans,  rue  des  Arcis,  16. 
Président  de  l'assemblée  primaire  du  district  de  Saint-Nicolas-des- 
Champs  en  1789,   volontaire  de  la  4'^  compagnie  du  bataillon  de  ce 
quartier,  électeur  en  1'/9I,  notable  en  1801. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1700.      29 
[5.  Chauvin  (Léonard),  négociant,  60  ans,  rue  Saint-Denis,  240. 

Membre  du  bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  3«  arrondissement 
de  Paris  en  1792,  électeur  en  1796. 

6.  Le  Comte  (Nicolas-Louis),  père,  négociant,  66  ans,  rue  Sale-au 

i         Comte,  5. 
7.  L'HÉRITIER  (Charles-Louis),  conseiller  en  la  Cour  des  Aides,  de  l'Aca- 
démie des  sciences,  commandant  du  l)ataillon  de  Saint-Nicolas- 
des-Champs,  électeur  de  1789,  kk  ans,  rue  Quincampoix,  88. 
■|r  Né  à  Paris  le  15  juin  1746,  botaniste,  membre  de  l'Académie  des 

^B         sciences  le  15  mai  1790,  élu  juge  le  10  décembre  1790,  membre  de 
^H  l'Institut  le  13  décembre  1795,  mort  assassiné  à  Paris  le  16  avril  1800. 

8.  Girard  de  Bury  (François),  procureur  au  Parlement,  /|0  ans,  rue 

Saint-Martin,  225. 

Procureur  depuis  ITSI,  rédacteur  du  cahier  du  Tiers-État  du  dis- 
trict de  Saint-Nlcolas-des-Ghamps ,  capitaine  de  la  5*  compagnie  du 
bataillon  Saint-Nicolas-des-Champs ,  élu  juge-suppléant  le  19  janvier 
1791,  électeur  en  1796,  figure  sur  le  tableau  de  l'ordre  des  avocats  jus- 
qu'en 1815. 

9.  Housset  (Guillaume-Simon),  mercier,  56  ans,  rue  Saint-Denis, 

cloître  du  Sépulcre. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790  et 
du  bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  3''  arrondissement  en  1792. 

10.  Larcher  (Louis-Jacques),  notaire,  45  ans,  rue  des  Lombards,  15. 

Notaire  du  29  avril  1777  au  27  janvier  1803,  volontaire  de  la 
4«  compagnie  du  bataillon  Saint-Nicolas-des-Champs,  électeur  en  1791 
et  en  17*J6. 

11.  Dumas  (Michel),  épicier,  50  ans,  rue  des  Cinq-Diamants. 

Capitaine  de  la  l''^  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Nicolas-des- 
Cliamps,  électeur  en  1791. 

12.  Lesguilliez  (Charles),  épicier,  électeur  de  1789,  47  ans,  rue  des 

Lombards. 

Officier  municipal  de  Paris  et  administrateur  en  1790,  volontaire 
de  la  4"  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Nicolas-des-Champs,  électeur 
en  1796. 

13.  Aubéry-Desfontaines  (Jacques),  avocat,  électeur  de  1789,  50  ans,  rue 

Quincampoix,  37. 

Avocat  depuis  1767,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des 
Lombards  en  1790,  électeur  en  1791. 


30  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

14.  Trotereau  (Remy),  procureur  au  Châtelet,  61  ans,  rue  Saint-Mar- 

tin, 250.  ■ 

Procureur  depuis  1766,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des 
Lombards  en  1790. 

15.  Benard  (Alexandre-Thomas),  épicier,  ^^2  ans,  rue  Saint-Martin,  195. 

16.  Orillard  (Jean),  mercier,  48  ans,  rue  Saint-Denis,  247. 

Volontaire  de  la  2"  compagnie  du  bataillon  Saint-Nicolas-des- 
Champs,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790. 

17.  Andry  (Louis- Achille),  mercier,  électeur  de  1789,  58  ans,  rue  Saint- 

Denis. 

Volontaire  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  Saint-Nicolas-des- 
Champs. 

18.  Lefebvre  (Barthélémy-François),  mercier-drapier,  député  extraor- 

dinaire du  commerce,  électeur  de  1789,  45  ans,  rue  Quincam- 
poix,  23. 

Élu  administrateur  du  département  de  Paris  le  27  janvier  1791, 
électeur  en  1796. 

19.  Desmarest  (Antoine- Picard) ,  avocat  et  commissaire  au  Châtelet, 

32  ans,  rue  des  Arcis,  15  et  16. 

Sergent  de  la  4**  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Nicolas-des- 
Champs. 

20.  DuvAL  (Antoine-Alexandre),  épicier,  capitaine  de  volontaires,  38  ans, 

rue  de  la  Vieille-Monnaie. 

Capitaine  de  la  4*  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Nicolas-des- 
Champs. 

21.  Chavet  (Etienne-Innocent),  notaire,  52  ans,  rue  Saint-Martin,  243. 

Notaire  du  6  juillet  1771  au  22  novembre  1797,  membre  de  la 
société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur  en  1796,  notable 
en  1 801 . 

22.  AuBRY  (Pierre),  ancien  négociant,  57  ans,  rue  Saint-Denis,  228. 

23.  Mallet  (Glaude-Étienne),  officier  chez  le  Roi,  capitaine  de  grena- 

diers volontaires,  52  ans,  rue  Quincampoix. 
Électeur  en  1791. 

24.  Le  Comte  (Louis),  fils,  mercier,  sous-lieutenant  de  la  2«  compagnie 

du  bataillon  Saint-Nicolas-des-Ghamps,  35  ans,  rue  Sale-au- 
Comte,  6. 

Électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      31 

XIX.   -^  SECTION   DES  ARCIS 
(15  électeurs.  —  1,508  citoyens  actifs). 

1.  AcART  (Georges),  greffier  au  Châtelet,  57  ans,  rue  de  la  Poterie,  6. 

Exerçait  sa  charge  depuis  1767.  Greffier  du  tribunal  du  2«  aiTon- 
dissement  de  Paris  en  1792. 

2.  Mennessier  (Jacques-Hilaire),  avocat,  /j5  ans,  rue  de  la  Tixeran- 

derie,  91. 

Avocat  depuis  1765,  élu  juge  suppléant  le  26  décembre  1790, 
accusé  dans  l'affaire  Babeuf  et  condamné  à  la  déportation  en  1797. 

3.  Blerzy  (Jean-Baptiste),  doreur,  56  ans,  rue  de  la  Verrerie,  65. 

Volontaire  de  la  4*  compagnie  du  bataillon  Saint-Médéric,  électeur 
en  1791. 

Zj.  HuGUET  (Jean-Edme),  corroyeur,  40  ans,  rue  Planche-Mibray. 

5.  Salleron  (Joseph),  corroyeur,  42  ans,  rue  de  la  Vannerie,  18. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur 
en  1791,  adjoint  au  2°  arrondissement  et  notable  en  1801,  adjoint  au 
maire  du  12^  arrondissement  en  1804. 

6.  De  Roussy  (Alexandre),  orfèvre,  62  ans,  place  de  Grève,  33. 

Électeur  en  1791. 

7.  Gallien  (Jean-Baptiste),  ancien  huissier-priseur,  37  ans,  quai  de 

Gesvres,  au  Grand-Balcon,  5. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

8.  Charpentier  (Charles-Florimond),  ancien  agent  de  change,  63  ans, 

quai  de  Gesvres,  5. 

9.  Gallien  (François),  mercier,  45  ans,  rue  de  la  Verrerie,  66. 

Volontaire  de  la  4^  compagnie  du  bataillon  Saint-Médéric,  électeur 
en  1792  et  en  1796. 

10.  Lefèvre  de  Gineau  (Louis),  professeur  royal,  électeur  de  1789,  37  ans, 

rue  Saint-Jacques-la-Boucherie,  6. 

Né  àAuthe  (Ardennesj  le  27  mars  1751,  physicien,  administrateur 
de  Paris  en  1789,  électeur  en  1791,  membre  de  l'Institut  en  1795,  mort 
à  Paris  le  3  février  1829.  Il  avait  été,  le  16  juillet  1789,  un  des  com- 
missaires chargés  de  veiller  à  l'approvisionnement  de  la  capitale. 

11.  GuYOT  (Jean- Jacques),  négociant,  65  ans,  rue  du  Mouton. 

12.  Saint-Amand  (Alexandre-Antoine  de),  négociant,  64  ans,  rue  de  la 

Verrerie. 

Électeur  en  1791. 


32  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

13.  Balin  (François),  chirurgien-herniaire,  49  ans,  place  de  Grève. 

14.  Dameuve  (Denis),  ancien  avocat  et  ancien  procureur  au  Parlement^ 

électeur  de  1789,  député  de  la  municipalité  provisoire,  60  ans, 
rue  du  Mouton,  8. 

Avocat  depuis  1782,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Consti- 
tution en  1790,  électeur  en  1791,  juré  et  avoué  en  1793,  notable  en 
1801. 

15.  Grandin  (Jean-Jacques),  commissaire  au  Châtelet,  35  ans,  quai  de 

Gèvres,  5. 

Commissaire  depuis  1782^  commissaire  du  Roi  au  tribunal  d'Ajaccio 
en  1791,  juge-suppléant  au  tribunal  de  r«  instance  et  notable  en  1801. 

XX.   —  SECTION   DU    FAUBOURG   MONTMARTRE 
(7  électeurs.  —  722  citoyens  actifs). 

1.  De  L^Arbre  (Louis),  architecte,  41  ans,  rue  de  Montholon,  301. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  faubourg  Montmartre 
en  1790,  électeur  en  1791. 

2.  Le  Scène -Desmaisons  (Jacques),  bourgeois  et  ofûcier  municipal, 

42  ans,  rue  Papillon. 

Administrateur  de  Paris  en  1789,  officier  municipal  et  ju.2;e  de  paix 
de  la  section  du  Faubourg-Montmartre  en  1790,  électeur  en  1791. 

3.  Vassaux  (Jean-François),  bourgeois  et  l'un  des  notables,  électeur  de 

1789,  62  ans,  rue  Poissonnière,  119. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790, 
électeur  en  1791,  1792  et  1796. 

4.  Lechevalier  (Jean-Baptiste),  commis  principal  de  la  Loterie  royale 

de  France,  54  ans,  rue  Cadet,  18. 

Juge  de  paix  et  électeur  en  1796. 

5.  ViLLARS  (Jean-Louis),  commis  aux  messageries,  50  ans,  rue  Fau- 

bourg-Montmartre, 5. 

6.  BizET  DU  Fresne  (Jean-Philippe),  bourgeois,  46  ans,  cour  de  la  Boule- 

Rouge,  Faubourg-Montmartre. 

7.  Delaporte  (François-Marie-Sébastien),  homme  de  loi,  33  ans,  rue 

des  Martyrs. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  faubourg-Montmartre 
en  1790,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution. 


LES  ÉLECTliURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      33 

XXI.  —  SECTION  DE    LA   RUE    POISSONNIÈRE 
(8  électeurs-  —  770  citoyens  actifs). 

Charl\hd  ^Louis-Martin),  maître  en  pharmacie,  électeur  de  1789, 
59  ans,  rue  Basse,  porte  Saint-Denis,  6. 

Membre  du  collège  de  pharmacie  depuis  176-3,  électeur  en  1791  et 
en  1796.  — Cf.  sa  biographie  dans  l'ouvrage  de  M.  Robiquet. 

2.  GuERiN  (Jean-Jacques),  entrepreneur  de  bâtiments,  58  ans,  porte 

Saint-Denis,  7. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  rue  Poissonnière  en 
1790,  électeur  en  1791. 

3.  BoNTEMs  (Pascal-Marcel),  contrôleur  des  rentes  de  la  ville,  68  ans, 

rue  du  faubourg-Saint-Denis,  3Î, 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790. 

/j.  Cauchin  de  la  Tour  (Jean-Baptiste-Nicolas),  commis  par  le  Roi  pour 
rendre  les  comptes  de  l'ancienne  caisse  d'amortissement,  59  ans, 
rue  des  Petites-Écuries-du-Roi,  kS. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790  et  du 
bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  2*  arrondissement  en  1792,  élec- 
teur en  1791. 

5.  Lefaivre  (Jean-Baptiste),  architecte,  63  ans,  rue  Martel,  9. 

6.  Vaudichon  (René-Pierre  de),  négociant,  32  ans,  rue  du  faubourg-Saint- 

Denis,  11. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790,  élec- 
teur en  1791  et  en  1792.  (Cf.  biographie  de  Leipzig.) 

7.  Chappe  (Henri),  bourgeois,  58  ans,  rue  du  faubourg-Saint-Denis,  85. 

Électeur  en  1796. 

8.  Retournât  (A mbroise),  sculpteur,  40  ans,  rue  desPetites-Écuries-du- 

Roi,  31. 

Officier  municipal  de  Paris  ea  1792,  sergent  de  la  l^"  compagnie 
du  bataillon  de  Saint-Lazare,  électeur  en  1792. 

XXn.    —    SECTION    DE    BOXDY 
(12  électeurs.  —  1,236  citoyens  aot'i's). 

1.  LocRÉ  (Jean-Guillaume),  homme  de  loi,  32  ans,  rue  dufaubourg-du- 
Temple,  19. 

Né  à  Leipzig  le  20  mars  1738,  avocat  aux  conseils  de  1785  à  1*87, 

3 


34  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PAR[S. 

juge  de  paix  en  4790,  électeur  en  1791,  secrélaire  général  du  Conseil 
d'État  en  1803,  baron  en  1813,  mort  à  Mantes  le  8  décembre  1840. 

2.  Delore  (Joseph),  charpentier,  56  ans,  rue  du  faubourg-Saint-Mar- 

tin, 40. 

Électeur  en  1791. 

3.  CosTAR   (Jacques),  ancien    avocat,    63    ans,    rue  des  Marais-du- 

Temple,  31. 

Avocat  en  1768,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  Bondy 
en  1790. 

k.  RoÊTTiERs  LA  Bertaiche  (Joscph-Charles),  régisseur  général  des  Étapes, 
69  ans,  rue  de  Bondy,  23. 

Lieutenant  de  la  ô*"  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Martin-des- 
Champs,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  Bondy  en  1790. 

5.  Roëttiers-Montaleau  (Alexandre-Louis),  maître  des  Comptes,  42  ans, 
rue  de  Bondy,  23. 

Né  en  1749,  auditeur  à  la  Chambre  des  Comptes  en  1776  et  con- 
seiller-maître en  1787,  capitaine  de  la  4^  compagnie  du  bataillon  de 
Saint-Marlin-des-Champs,  mort  à  Fatis  le  30  janvier  1807.  Il  était,  avant 
1789,  président  de  la  chambre  des  provinces  du  Grand-Orient  de  France; 
il  devint  président  de  la  chambre  d'administration  en  1793  et,  en  1796, 
grand-maître  de  l'ordre  franc-maçonnique  sous  le  titre  de  grand  véné- 
rable. 

6.  Martin  (Jean-Alexandre),  peintre-vernisseur  du  Roi,  53  ans,  rue  du 

faubourg-Saint- Martin. 

Fils. du  célèbre  ébéniste  Robert  Martin,  inventeur  d'un  vernis 
renommé,  et  oncle  du  chanteur  Biaise  Martin.  (Cf.  Dictionnaire  de 
Jal.) 

7.  Cheron  (Jean-Pierre),  négociant,  59  [ans,  rue  du  faubourg-Saint- 

Martin. 

8.  Doinville  (François),  épicier,  55  ans,  rue  du  faubourg-Saint-Martin. 

9.  Duter  (Sébastien),  maître  peintre,  42  ans,  rue  du  faubourg-Saint- 

Martin,  20. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

10.  HouLiÉ    (Alexis),  maître    maçon,    67    ans;,  rue  des    Marais-du- 

Temple,  26. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  Bondy  en  1790. 

11.  Grandin  (Jacques-Bernard),  négociant,  37  ans,  rue  du  faubourg- 

Saint-Martin,  56. 

Électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      3o 

12.  iMERaER  (Nicolas-Jean),  ancien  échevin,  60  ans,  rue  de  Bondy,  24. 

Échevin  en  1783,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  Bondy 
en  1790. 


XXIir.    —   SECTION  DU   TEMPLE 
(14  électeurs.  —  1,419  citoyens  actifs). 

1.  BoTOT  (François-Marie),  homme  de  loi,  33  ans,  boulevard  du  Temple. 

Juge  de  paix  de  la  section  du  Temple  en  1790  et  en  1792,  électeur 
en  1791,  secrétaire  du  directeur  Barras. 

2.  Ravel  de  Tacin  (Joseph),  bourgeois,  67  ans,  boulevard  du  Temple. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Temple  en  1790,  élec- 
teur^en  1791. 

3.  Arnoult  (Nicolas-Laurent),  ancien  mercier,   42  ans,  enclos  du 

Temple,  9. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

h.  PRETREuPhilippe-Laurent),  architecte,  50  ans,  rue  de  Vendôme,  26. 

Volontaire  de  la  1"^  compagnie  du  bataillon  des  Pères- Nazareth, 
assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Temple  en  1790,  électeur 
en  1791,  1792  et  1796. 

5.  ViEL  (Étienne-René),  ancien  avocat  et  ancien  bailli  au  bailliage  royal 

de  Choisy-le-Roi,  60  ans,  rue  Saintonge,  29. 

Avocat  depuis  1743,  membre  du  tribunal  de  police  de  Paris  en 
1789. 

6.  GuicHARD  (Louis- Joseph),  professeur  de  musique,  38  ans,  rue  Fon- 

taine-au-Roi,  32. 

Volontaire  de  la  2«  compagnie  du  bataillon  des  Pères -Nazareth, 
assesseur  du  juge  de  paixde  la  section  du  Temple  en  1790,  électeur  en 
1791,  juré  en  1793,  électeur  en  1796. 

7.  Boucheron  (Pierre),  architecte,  67  ans,  rue  de  Vendôme,  24. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Temple  en  1790,  élec- 
teur en  1791  et  en  1796. 

8.  Teissier  (Etienne-Catherine),  ingénieur  des  ponts  et  chaussées, 

37  ans,  rue  de  Vendôme. 

9.  Gobin-Carré  (Louis-Ferdinand),  sous-chef  au  bureau  royal  de  cor- 

respondances, 40  ans,  enclos  du  Temple. 

10.   Naudin  (Nicolas),  menuisier,31  ans,  rue  Chariot. 


36  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

11.  Parguez  (Antoine- Gabriel),  conseiller-assesseur   au  ])ailliage  du 

Temple,  électeur  de  1789,  43  ans,  enclos  du  Temple. 

Volontaire  de  la  4^  compagnie  du  bataillon  des  Pères-Nazareth, 
électeur  en  1791. 

12.  Messager  (Dominique-Charles),  épicier,  39  ans,  rue  du  faubourg- 

du-Temple. 

Sergent  porte-flamme  de  la  2^  compagnie  du  bataillon  des  Pères- 
Nazareth. 

13.  Talloir  (Pierre-Rachel),  docteur  en  médecine,  45  ans,  enclos  du 

Temple. 

Électeur  en  1791. 

14.  Guillemet  (Claude-Jean),  épicier,  49   ans,  rue  du  faubourg-du- 

Temple. 

Électeur  en  1791. 


XXIV.   —   SECTION  DE   POPINGOURT 
(10  éleoteurs.  —  1,026  citoyens  actifs). 

1.  TouRASSE  (Pierre),  manufacturier  de  faïence,  36  ans,  rue  d'Aval. 

Électeur  en  1791. 

2.  Ghaisse  (Sylvain),  charpentier,  46  ans,  rue  du  Chemin- Vert,  14. 

Électeur  en  1791. 

3.  Lemasle  (Jean-Thomas),  épicier,  49  ans,  rue  de  Charonne,  55. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

4.  Rigolé  (Pierre),  épicier,  49  ans,  rue  de  Charonne,  £9. 

Commissaire  de  police  de  la  section  de  Popincourt  en  1790. 

5.  Olivier  (Louis-François),  manufacturier  de  faïence  et  de  porcelaine, 

36  ans,  rue  de  la  Roquette,  73. 

6.  QuiNCY  (Pierre-Etienne),  lieutenant  de  la  2«  compagnie  du  bataillon 

Popincourt,  49  ans,  rue  de  Popincourt,  52. 

7.  Vatinelle  (Antoine-Alexandre),  ancien  négociant,  49  ans,  rue 

Amelot,  9. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  Popincourt  en  1790. 

8.  Fallet  (Jean-Nicolas),  bourgeois  et  membre  du  Conseil  général  de 

la  Commune,  42  ans,  rue  Saint-Pierre-Pont-aux-Choux,  13. 

Administrateur  de  Paris  en  1789,  notable  en  1790,  ofTicier  muni- 
cipal en  1792. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       37 

9.  EscouRBiAC  (Jean-Adrien),  chirurgien-major  du  bataillon  Popincourt, 
rue  du  Chemin-Vert,  13. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  4  791 ,  électeur 
en  1791. 

10.  Colin  ( Charles- François),  ci-devant  de  Cancey,  auditeur  en  la 
Chambre  des  Comptes  et  commandant  du  bataillon  de  Popin- 
court, /i3  ans,  rue  de  Popincourt,  56. 

Auditeur  depuis  17T2,  électeur  en  1791,  propriétaire  et  électeur  à 
Thiaisen  1796. 


XXV.   —   SECTION   DE   LA  RUE   DE   MONTREUIL 
(11  électeurs.  —  1,108  citoyens  actifs). 

1.  DÉMouLiN  (Jean-Jacques),  mercier,  50  ans,  rue  du  faubourg-Saint- 

Antoine,  116. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  Montreuil  en  1790, 
électeur  en  1791. 

2.  Pacot  (Laurent),  entrepreneur  de  bâtiments,  kO  ans,  rue  du  fau- 

bourg-Saint-Antoine,  110. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  rue  de  Montreuil  en 
1790,  électeur  en  1791  et  en  1796. 

3.  Delarsille  (Jean-Louis),  homme  de  loi,  39  ans,  rue  et  porte  Saint- 

Antoine,  2. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  et  juge  de 
paix  de  la  section  de  la  rue  de  Montreuil  en  1790,  électeur  en  1796. 

k.  Devergille  (Louis-François),  quincaillier,  40  ans,  rue  de  Charonne, 
151. 

Électeur  en  1791. 

5.  GuiGNARD  iPierre-François),  ébéniste,  50  ans,  rue  de  la  Roquette,  68. 

0.  Joseph  (Claude) ^  ancien  officier  du  Roi,  50  ans,  rue  de  Charonne, 
158. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790. 

7.  Cassel  (Louis-Antoine),  épicier,  48  ans,  rue  de  la  Roquette,  75. 

Électeur  en  1791. 

8.  PoLJADE  DE  LA  Devèse  (Jean-Pierrc-Charles) ,  prêtre  de  Sainte-Mar- 

guerite, 32  ans,  à  la  communauté  des  prêtres  de  Sainte-Margue- 
rite, rue  Saint-Rernard. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790. 


38  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

9.  CoouELîN  (Armand-Lubin),  miroitier,  k^  ans,  grande  rue  du  fau- 
bourg-Saint-Antoine, 102. 

10.  Vannier  (Charles-Hyacinthe-Augustin),  charcutier,  /j6  ans,  rue  de 

la  Roquette,  76. 

Électeur  en  179i. 

11.  Chauvin  (Pierre),  chapelier,  63  ans,  rue  de  Lappe,  35. 

Électeur  en  1791,  électeur  et  juge  de  paix  de  la  section  deMontreuil 
en  4792. 

XXVL   —   SECTION    DES   QUINZE-VINGTS 
(18  éleoteiirs.  —  1,775  citoyens  actifs). 

1.  Watrin  (Jacques),   ancien  maître  de  pension,  61  ans,  rue  de  Pic- 

pus,  39. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  et  juge  de 
paix  de  la  seclion  des  Quinze-Vingts  en  1790. 

2.  Daridan  (Jean-Baptiste- René),  marchand  de  vin,  62  ans,  rue  de 

Charenton. 

Capitaine  de  la  2®  compagnie  du  bataillon  des  Enfants  trouvés. 

3.  Raffy  (Jean-Pierre),  huissier-commissaire-priseur,  59  ans,  rue 

Saint-Nicolas,  48. 

Huissier-priseur  en  4779,  membre  du  Conseil  général  de  la  Com- 
mune de  Paris  et  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Quinze- 
Vingts  en  1790,  électeur  en  1796. 

h.  Jacobé-Denaurois  (Claude-Louis),  directeur  général  de  la  manufac- 
ture des  glaces,  49  ans,  grande  rue  de  Reuilly,  76. 

Capitaine  de  la  4 "^  compagnie  du  bataillon  des  Enfants  trouvés, 
électeur  en  1796,  membre  du  Corps  législatif  en  1804. 

5.  AuDET  DE  LA  MÉSENGUÈRE  (Gabriel-Autoine-Nicolas) ,  maître  es  arts  et 

de  pension,  ancien  professeur  de  belles-lettres  et  membre  de 
l'Académie  de  Châlons-sur-Marne,  50  ans,  rue  de  Picpus,  kk- 
Électeur  en  1791. 

6.  Lejeune  (Jacques-Marie),  miroitier,  47  ans,  rue  du  faubourg-Saint- 

Antoine,  près  de  la  rue  Traversière. 

Capitaine  de  la  4«  compagnie  du  bataillon  des  Enfants  trouvés, 
assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Quinze-Vingts  en  1790, 
électeur  en  1791,  fabricant  d'étain  en  feuilles  et  électeur  en  1796. 

7.  CuvYER  (Pierre -Jacques),  marchand  de  bois,  43  ans,  port  de  la 

Râpée. 

Capitaine  de  la  5"^  compagnie  du  bataillon  des  Enfants  trouvés. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790. 


39 


8.  Bechet  (Jean-Baptiste-Bernard),  directeur  de  l'administration  d^s 
Quinze-Vingts,  54  ans,  rue  de  Charenton,  196. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Quinze-Vingts  en  1790, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  é'ecteur  en  1791. 

Thion  de  la  Chaume  (Pierre-Basile),  contrôleur  des  rentes,  56  ans, 
grande  rue  de  Reuilly,  8. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  élu  administi  ateur  du 
-   département  le  14  février  1791,  membre  du  département  Me  Paris  le 
13  avril  1797. 

'îO.  GiLLET  DU  CouDRAY  (Alexaudre-Jeau-Pierre) ,  bourgeois,  45  ans,  cul- 
de-sac  de  la  petite  rue  de  Reuilly,  2. 

Volontaire  de  la  1"  compagnie  du  bataillon  des  Enfants  trouvés, 
secrétaire-greffier  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Quinze-Vingts  en 
1790. 

11.  Santerre  (Antoine-Joseph),  brasseur,  électeur  de  1789,  commandant 

du  10^  bataillon  de  la  garde  nationale,  38  ans,  grande  rue  du 
faubourg-Saint-Antoine,  176. 

Né  à  Paris  le  16  mars  1752,  électeur  en  1791,  général  de  la  garde 
nationale  parisienne,  mort  à  Paris  le  6  février  1 809. 

12.  Bedel  (Jacques-François),  ancien  épicier,  59  ans,  grande  rue  de 

Reuilly,  74. 

Électeur  en  1792  et  en  1796. 

13.  DÉMOULIN  (Jean-Louis),  entrepreneur  de  bâtiments,  55  ans,  rue  du 

faubourg-  Saint-Antoine. 

14.  Fia  (Bobert-Nicolas-Denis),  maître  en  pharmacie,  45  ans,  rue  du 

faubourg-Saint-Antoine. 

Membre  du  Collège  de  pharmacie  depuis  1781,  auteur  de  la  pre- 
mière organisation  des  secours  publics  aux  noyés  et  asphyxiés. 

15.  Gauchier  (Claude),  bourgeois,  76  ans,  rue  de  Bercy,  faubourg-Saint- 

Antoine. 

16.  Colin  (Marc-Dieudonné),  maître  de  pension,  64  ans,  rue  Picpus. 

Électeur  en  1796. 

17.  Prévert  (Guillaume),  maître  de  pension,  33  ans,  rue  Picpus. 

18.  Barat  (Pierre-François),  serrurier-mécanicien,  65  ans,  rue  Moreau, 

près  de  celle  de  Charenton. 


40  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

XXVIL   —  SECTION   DES  GRAVILLIERS 
(33  électeurs.  —  3,305  citoyens  actifs). 

1.  Durand  (Jean  Bapliste-Léonani),  ancien  consul  de  France  en  Afrique, 

président  de  la  section,  45  ans,  rue  Mêlée,  68. 

Né  à  Uzerclie  (Conèze)  en  décembre  1742,  voyageur  en  Afrique, 
officier  municipal  de  Paris  en  1790,  membre  de  la  société  des  Amis  de 
la  Constiluion,  mort  en  Espagne  en  novembre  1812. 

2.  Barbier  (Jean-Nicolas),  négociant,  kk  ans,  rue  Mêlée,  7. 

Capitaine  de  la  1^«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Marlin-des- 
Champs,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790, 
électeur  en  1791, 

3.  Mermilliod  (Claude- François),  négociant,  électeur  de  1789,  50  ans, 

rue  Phelippeaux,  15. 

Volontaire  de  la  1'°  com;agnie  du  bataillon  de  Saint-Martin-des- 
Champs,  électeur  en  1791. 

/j.  HvMETTE  (Auguste- Jean),  homme  de  loi,  43  ans,  rue  Saint-Martin,  57. 

Caporal  de  la  l'"®  compagnie  du  batJllon  de  Saint-Martin-des- 
Champ«,  électeur  en  1791. 

5.  JossET  (François),  marchand  de  vin,  56  ans,  rue  du  Vertfcois. 

Électeur  en  1791. 

6.  Cellier  (Jean- Baptiste-Barthélémy),  corroyeur,  électeur  de  1789, 

46  ans,  rue  Frepillon,  21. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Gravilliers  en  1790,  élec- 
teur en  1791,  secrétaire  en  chef  de  la  4*  municipalité  et  notable  en  1801. 

7.  Maline-Dumanoir  (Jean-Jacques),  ancien  négociant,  47  ans,  rue  Phe- 

lippeaux, passage  de  la  Marmite. 

Électeur  en  1791. 

8.  Parent  (Jean-Éiienne),  curé  de  Saint-Nicolas -des- Champs,  61  ans, 

au  presbytère. 

Cuié  depuis  1767.  Il  est  marqué  à  tort  dans  les  listes  électorales 
comme  curé  de  Saint-Martin.  Il  n'accepta  pas  la  Constitution  civile  du 
clergé. 

9.  Forestier  (Charles-Pierre-Michel),  homme  de  loi,  bailli  de  Saint- 

Martin,  46  ans,  Prieuré-Saint-Martin. 

Avocat  depuis  1776,  censeur  royal  pour  la  jurisprudence. 

10.  BAcoFrE   (Jean-Baptiste),  maître  en  pharmacie,  41  ans,  rue  du 
Temple,  123. 

Membre  du  collège  de  pharmacie  depuis  1775,  volontaire   de  la 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTE.MENÏ  DE  PARIS  EN  1790.       41 

2«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Martin-des-Champs,  membre  de  la 
société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur  en  1790  et  en 
1796,  notable  en  1801. 

11.  BiGFY  (Pierre-François),  négociant,  42  ans,  rue  Saint-Martin,  33. 

12.  Lebontems  (Claude),  ancien  boulanger,  64  ans,  cour  Saint-Martin, 

rue  Saint-Maixent. 

13.  Lebouteux-Desmousseaux  (Jean-Baptiste),  homme  de   loi,    rue   Au- 

maire,  11. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Gravilliers  en  1790, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution. 

14.  Fabre  (François-Joseph),  dit  de  Pierrefeu,  bourgeois,  52  ans,  rue 

^'otre-Dame-de-Nazareth,  15. 

15.  Clerambourg  (Alexis),  épicier,  51  ans,  rue  Phelippeaux,  15. 

16.  Dllâg  (Louis-Philippe),  négociant,  40  ans,  rue  des  Fontaines,  29. 

17.  EscHARD  (Antoine-Julien),  chirurgien,  25  ans,  rue  Phelippeaux,  30. 

El  ctrur  en  1796. 

18.  DoNDEY  (Nicolas),  notaire  honoraire,  65  ans,  rue  Aumaire,  111. 

Notaire  du  26  octobre  1758  au  30  octobre  1771.  Fut  un  des  26 
citoyens  formant  le  jury  spécial  dans  les  affaires  de  faux  en  décembre 
1792. 

19    SiMOiN  (Simon),  décorateur,  55  ans,  rue  Baillif,  15. 
Électeur  en  1791. 

20.  Bergeron-d'Anguy  (André-Louis),  homme  de  loi,  30  ans,  rue  Jean- 

Robert,  32. 

21.  Deligny  (Antoine-Pierre),  épicier,  40  ans,  rue  du  Temple,  134. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Gravilliers  en  1790, 
électeur  en  1791  et  en  1796. 

22.  Saurin  (Jean-Baptiste),  orfèvre,  55  ans,  rue  Phelippeaux,  36. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur 
en  1791. 

23.  Feuchère  (Pierre-François),  doreur,  35  ans,  rue  Saint-Martin,  57. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 

24.  Demonceau  (Guillaume),  peintre,  52  ans,  Marché-Saint-Martin,  25. 

Juré  en  1793,  électeur  en  1796. 

25.  Richard  (Alexandre  Jacques),  marchand  de  fer,  34  ans,  rue  Saint- 

Martin,  52. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 


42  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

26.  Garnier  (François- Prudent),  homme  de  loi,  30  ans,  rue  des  Fon- 

taines, 16. 

Électeur  en  1791. 

27.  ViLLEMSENS  (Jean-Baptiste-Frauçoîs) ,  négociant,    /jO   ans,  rue   du 

Cimetière-Saint-Nicolas,  10. 

Caporal  de  la  2«  compagnie  du  bataillon  des  Carmélites,  électeur 
en  1791,  notable  en  1801. 

28.  Bidault  (Bénigne),  limonadier,  65  ans,  cour  Saint-Martin. 

29.  Clavet  (Pierre),  sellier,  46  ans,  rue  des  Gravilliers,  69. 

Sergent  de  la  1"  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Martin-des- 
Cbamps,  électeur  en  1791. 

30.  Jallier  (Claude-Jean),  architecte,  électeur  de  1789,  50  ans,  rue 

Mêlée,  19. 

Jallier  de  Saval,  né  en  1740,  2*  prix  d'architecture  le  18  août  1760, 
administrateur  de  Paris  en  1789  et  en  1790,  mort  à  Paris  le  1 2  octobre 
1807.  11  fit,  le  15  novembre  1790,  un  rapport  au  Conseil  municipal  sur 
le  donjon  de  Vincennes.  (Bibl.  nat.,  Lb^°  141.) 

31.  Naturani  (Jean),  négociant,  ^2  ans,  rue  des  Gravilliers,  84. 

Sergent  de  la  5*  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Martin-des- 
Champs,  électeur  en  1791  et  en  1796. 

32.  RoussY  (Pierre-Joseph),  agent  de  l'île  d'Oléron,  50  ans,  rue  Mêlée,  20. 

Électeur  en  1791. 

33.  CouBERT  (Sylvain),  architecte,  40  ans,  rue  Mêlée,  37. 

Électeur  en  1791. 

XXVIIL  —  SECTION  DU   FAUBOURG  SAINT-DENIS 
(13  électeurs.  —  1,327  citoyens  actifs). 

1.  Levasseur  (Jean),    épicier,  électeur  de  1789,  capitaine  des  volon- 

taires, 49  ans,  rue  du  faubourg-Saint-Denis. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  faubourg-Saint-Denis 
en  1790,  électeur  en  1791. 

2.  Belu-Desmarets  (Louis),  ancien  avocat  et  juge,  50  ans,  rue  du  fau- 

bourg-Saint-Denis. 

Secrétaire-greffier  du  juge  de  paix  de  la  section  du  faubourg-Saint- 
Denis  en  1790. 

3.  Frézard  (Pierre- Joseph),  bourgeois,  42  ans,  rue  du  faubourg-Saint- 

Martin,  230. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  et  juge  de 
paix  de  la  section  du  faubourg  Saint- Denis  en  1790,  électeur  en  1796. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      4» 

h,  ViGER  DE  JoLivAL  (GuiUaume-François),  bourgeois,  électeur  de  1789, 
43  ans,  passage  du  Bois-de-Boulogne,  faubourg-Saint-Denis. 

Président  du  dislrict  des  Fil'es-Dieu  en  1789,  assesseur  du  juge  de 
paix  de  la  section  du  faubourg-Saint-Denis  en  1790,  fut,  en  décembre 
4792,  un  des  26  citoyens  composant  le  jury  pour  les  affaires  de  faux. 

5.  iMoucHY  (Louis-Gabriel),  bourgeois,  49  ans,  rue  du  faubourg-Saint- 

Martin,  191. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 

6.  MouLLÉ  (Etienne),  bourgeois,  57  ans,  rue  du  faubourg-Saint-Mar- 

tin, 25/t. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790. 

7.  Adam   (Jacques- François),  l'aîné,  fabricant  de  galons,  61  ans,  rue 

du  faubourg-Saint-Denis. 
Électeur  en  1791. 

8.  GiRAUD  (Pierre),  architecte-entrepreneur,  Z|3  ans,  rue  du  faubourg- 

Saint-Martin,  57. 

Électeur  en  1791. 

9.  Périac  (François-Pierre),  salpêtrier  du  Roi,  /|9  ans,  rue  du  faubourg- 

Saint-Denis,  10. 

Électeur  en  1791,  électeur  et  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  sec- 
tion du  faubourg  du  Nord  (ci-devant  faubourg  Saint-Denis)  en  1792. 

10.  De  Mov  (Louis-Joseph),  trésorier  de  la  Sainte-Chapelle,  électeur  de 

1789,  47  ans,  faubourg-Saint-Martin,  au  presbytère. 

Trésorier  de  la  Sainte-Chapelle  de  Paris  depuis  1783,  frère  du 
curé  de  Saint-Laurent,  électeur  en  1791. 

11.  Bourdon  (Louis-Joseph),  ancien   premier    commis    des    finances, 

67  ans,  rue  du  faubourg-Saint-Denis,  25. 

Adminislraleur  de  Paris  en  1789,  membre  de  la  société  des  Amis 
delà  Constitution  en  !790. 

12.  Renouard  (Nicolas-Adrien),  le  jeune,  marchand-fabricant  d'étoffes, 

ancien  consul,  49  ans,  rue  Sainte-Apolline,  25. 

Consul  en  1790.  Une  lettre  de  lui,  du  30  septembre  1790,  est  con- 
servée aux  Archives  nationales  (Bl^).  Électeur  en  1791  et  en  1796. 

13.  De  Moy  (Charles-Alexandre),  curé  de  Saint- Laurent,  électeur  de 

1789,  40  ans,  faubourg-Saint-Martin,  au  presbytère. 

Né  en  1730,  curé  depuis  1783,  électeur  en  1791,  député-suppléant 
de  Paris  à  l'Assemblée  législative,  donna  sa  démission  de  curé  en 
juillet  1792.  11  étiit  frère  du  trésorier  de  la  Sain  te -Chapelle. 


t4  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

XXIX.   —    SECTION   DE   LA  RUE   BEAUBOURG 
(22  électeurs.  —  2,178  citoyens  actifs). 

1.  ViENNET  (Louis-Esprit),  curé  de  Saint- Méry,  71  ans,  au  presbytère. 

Curé  en  1773,  accepta  la  Constitution  civile  du  clergé  et  resla  en 
fonctions,  électeur  en  i791  et  en  1792.  Son  frère  fut  député  à  la  Con- 
vention et  son  neveu  fit  partie  de  l'Académie  française. 

2.  Robin  (Léonard),  avocat,  /i5  ans,  rue  Beaubourg,  8. 

Né  en  1745.,  juge  de  paix  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg  en  1790, 
membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  élu  juge-suppléant 
le  15  décembre  1790,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative,  élec- 
teur en  1796. 

3.  GiBERT  DE  LisLE  (Gharlcs-Antoine),  notaire  au  Ghâtelet,  36  ans,  rue 

Neuve- Saint-Méry,  15. 

Notaire  du  22  mai  1784  au  28  juin  1799,  volontaire  de  la  5^  com- 
pagnie du  bataillon  Saint-Médéric,  électeur  en  1791  et  en  1796. 

h.  Leverdier  (Nicolas-Vincent),  avocat,  37  ans,  rue  de  Montmorency,  1. 
Avocat  au  Parlement  en   1776,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la 
section  de  la  rue  Beaubourg  en  1790,  juge  de  paix  et  électeur  en  1791 , 
figura  sur  le  tableau  de  l'ordre  des  avocats  jusqu'en  4  820. 

5.  Dailly  (Glaude-Thomas),  négociant,  40  ans,  rue  Saint-Martin,  139. 

Électeur  et  assesseur  du  juge  de  paix  en  1791. 

6.  Vermeil  (François-Michel),  ancien  avocat  au  Parlement,  électeur  de 

1789,  60  ans,  rue  Geoffroy-La ngevin. 

Né  à  Mehun-sur-Yèvre  (Cher)  le  29  septembre  1730,  avocat  en 
^56,  élu  juge  le  4  décembre  4  790,  électeur  en  1796,  juge  au  tribunal 
de  cassation  le  3  juin  1801,  notable  en  1801,  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  le  27  novembre  1803,  ihevalier  de  l'Empire  le  3  juin  1808, 
mort  à  Paris  le  11  janvier  1810. 

7.  Poussin  (Charles-Pierre),  l'aîné,  marchand  de  meubles,  ko  ans,  rue 

de  la  Verrerie,  95. 

Capitaine  de  la  4*=  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Médéric. 

8.  Leconte' (Pierre -Louis) ,  père,  négociant  et  juge-consul,  77  ans, 

cloître  Saint-Méry.  MM 

Il  appartenait  au  corps  de  l'épicerie.  Électeur  en  17.'1 .  ^™' 

9.  Lalouette  (Claude- Joseph),  avocat  es  conseils,  42  ans,  rue  Beau-^i 

bourg,  23.  ^H| 

Né  en  1749,  avocat  aux  conseils  du  Roi  en  1776,  capitaine  de  la     " 
4"  compagnie  du  bataillon  des  Carmélites,  électeur  en  1791,  sous- 
préfet  de  Bayeux  sous  le  Consulat,  député  du  Calvados  de  18H  à  1815. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       45 

10.  HussENOT  (Jean-Dominique),  négociant,  51  ans,  cul-de-sac  Clair- 

vaux. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790. 

11.  CoMMARD  (Jean),  négociant,  54  ans,  cloître  Saint-Méry. 

Volontaire  de  la  l'*  compagnie  du  balaillon  Saint-Médéric. 

12.  Davous  (Pierre-Louis),  négociant,  42  ans,  rue  Neuve-Saint-Méry,  51. 

Né  à  Versailles  le  16  août  1749,  gentilhomme  servant  du  Roi, 
assesseur  au  tribunal  de  la  municipalité  en  1789,  membre  du  Conseil 
général  de  la  Commune  en  1790,  administrateur  de  Paris  en  1790, 
volontaire  de  la  5^  compagnie  du  bataillon  Saint-Médéric,  élu  admi- 
nistrateur du  département  le  7  février  1791,  électeur  en  1791, 
sénateur  le  26  décembre  1799,  comte  de  l'Empire  le  26  avril  1808, 
commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  pair  de  France  sous  Louis  XVIII, 
mort  à  Paris  le  8  décembre  1819. 

13.  Letoffé  (Gabriel-Pierre-Louis-Antoine),  tapissier,  42  ans,  rue  Bar- 

du-Bec,  50. 

Volontaire  de  la  4*  compagnie  du  bataillon  Saint-Médéric,  électeur 
en  1791. 

14.  GoQUELiN  (Jean-Vincent),  chapelier,  56  ans,  rue  du  Renard. 

Volonlaire  de  la  l""®  compagnie  du  bataillon  Saint-Médéric,  asses- 
seur du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Réunion  (ci-devant  de  la  rue 
Beaubourg)  en  1792. 

15.  Jacquemard  (Pierre),  négociant,  51  ans,  rue  Neuve-Saint-Méry,  51. 

Volontaire  de  la  5«  compagnie  du  bataillon  Saint-Médéric,  électeur 
en  1791. 

16.  Delahaye  (Jean-Pierre),  procureur  au  Châtelet,  33  ans,  rue  Neuve- 

Saint-Méry,  25. 

Procureur  depuis  1782,  volontaire  de  la  5*  compagnie  du  bataillon 
Saint-Médéric,  assesseur  du  juge  da  paix  de  la  section  de  la  rue  Beau- 
bourg en  1790,  électeur  en  1791  et  en  1796. 

17.  Landru  (Jacques- Joseph-Jean-Baptiste),  négociant,  60  ans,  cloître 

Saint-Méry. 

Électeur  et  assesseur  de  juge  de  paix  en  1791. 

18.  Ravaut  (Jean-Louis-Nicolas),  avocat  et  ancien  procureur  au  Parle- 

ment, 46  ans,  rue  Sainte-Avoye,  115. 

Procureur  en  1 770,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Consti- 
tution en  1790,  greflBer  du  I"  arrondissement  et  électeur  en  1791. 

-^ 

19.  DoDÉ  (Grégoire),  limonadier,  40  ans,  rue  Neuve-Sainte-Méry,  47. 

Sergent  major  de  la  5«  compagnie  du  ba'aillon  Saint-Médéric. 


-i6  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

20.  Brasseux  (Antoine),  avocat,  42  ans,  rue  Simon-le-Franc. 

Avocat  en  n69,  sous-lieutenant  de  la  4«  compagnie  du  bataillon 
des  Carmélites. 

21.  DuFRAYER  (Nicolas),  négociant,  39  ans,  rue  Saint-Martin,  13Zj. 

Électeur  en  i796,  notable  en  i801  et  juge  au  tribunal  de  com- 
merce. 

22.  Cahier  de  Gerville  (Bon-Claude),  avocat,  39  ans,  rue  Beaubourg,  23. 

Né  en  1751,  avocat  en  i775,  administrateur  de  Paris  et  procu- 
reur syndic-adjoint  en  1789,  électeur  en  1791 ,  ministre  de  lintérieur  du 
27  novembre  1791  au  15  mars  1792,  mort  en  1796.  —  Cf.  sa  biogra- 
phie dans  l'ouvrage  de  M.  Robiquet. 

XXX.    ~    SECTION   DES   ENFANTS-ROUGES 
(16  électeurs.  —  1,573  citoyens  actifs). 

1.  FoLLENFANT  (Jean-Baptiste-Picrrc),  avocat,  42  ans,  rue  des  Blancs- 

Manteaux,  61. 

Avocat  en  1 774,  volontaire  de  la  1  '"''  compagnie  du  bataillon  des 
Blancs-Manteaux,  élu  juge  suppléant  le  19  janvier  1791,  électeur  en 
1791  et  en  1796,  juge  à  la  cour  d'appel  sous  l'Empire. 

2.  Carré  (Nicolas-Henri),  ancien  avocat,  77  ans,  rue  de  Paradis,  1. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Enfants-Rouges  en 
1 790,  électeur  en  1 791 . 

;•.  Haquin  (Honoré-Alexandre),  ancien  receveur  des  domaines  et  droits 
de  Monsieur,  48  ans,  rue  de  Poitou,  6. 

Capitaine  de  la  1'«  compagnie  du  bataillon  des  Capucins-du-Marais, 
membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790,  électeur 
en  1791. 

h'  Broussonet  (Pierre-Marie -Auguste),  secrétaire-perpétuel  de  la  Société 
d'agriculture  et  membre  de  l'Académie  des  sciences,  sergent  de 
la  l'"  compagnie  du  7«  bataillon  des  Blancs-Manteaux,  30  ans, 
rue  des  Blancs-Manteaux,  20. 

Né  à  Montpellier  le  28  février  1761,  membre  de  l'Académie  des 
sciences  le-  2  juin  1785,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Con- 
stitution en  1790,  électeur  en  1791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée 
législative,  membre  de  l'Institut  le  9  décembre  1795,  mort  à  Montpel- 
lier le  27  juillet  1807. 

^.  GouNiou  (Jean-Martin),  avocat  au  Parlement,  procureur  de  la 
Chambre  des  comptes  de  Paris,  sergent  de  la  ^«  compagnie  du 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      47 

bataillon  des  Blancs-Manteaux,  36  ans,  rue  des  Blancs-Man- 
teaux, 58. 

Procureur  depuis  1778,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section 
des  Enfants-Rouges  en  1790  et  en  1792,  électeur  en  1791. 

6.  Geoffroy  (Jean- Claude),  ci-devant  d'Assy,  ancien  caissier,  pour  le 

Roi,  des  recettes  générales  des  finances,  60  ans,  rue  de  Para- 
dis, 1. 

Capitaine  de  la  5*'  compagnie  du  bataillon  des  Capucins-du-Marais, 
électeur  en  1791. 

7.  BoLRMSiEN  (Cbarles-Georges-Étienne) ,  citoyen,  53    ans,    rue    de 

Poitou,  30. 

8.  Lefèvre-d'Op.messon   (Henri-François-de-Paule),    conseiller  d'État, 

cbef  de  la  5«  division  de  la  garde  nationale  parisienne,  39  ans, 

rue  d'Orléans,  6. 

Né  le  8  mai  1751,  contrôleur-général  des  finances  en  1783,  élu 
juge  le  29  novembre  1790  et  administra'eur  du  déparlement  Je  ^8  jan- 
vier 1791,  élu  maire  de  Paris  en  remplacement  de  Petion  le  28  octobre 
1792,  et,  son  élection  ayant  été  cassée  le  12  novembre  suivant,  refusa 
par  lettre  du  16,  notable  en  1801,  électeur  en  1791  et  en  1796,  mort 
en  1807. 

9.  BoBÉE  (André-François),  avocat,  capitaine  de  la  5°  compagnie  du 

bataillon  des  Blancs-Manteaux,  45  ans,  rue  des  Singes,  7. 

Électeur  en  1791,  électeur  et  juge  de  paix  en  1796,  notable  en 
1801. 

10.  Adet  (Pierre- Augustin),  docteur  en  médecine,    capitaine   de    la 

1'^  compagnie  du  bataillon  des  Capucins,  27  ans,  rue  de  Paradis,  7. 
Né  à  Paris  en  1763,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Consti- 
tution en  1790,  électeur  en  1792,  chef  de  l'administration  des  colonies 
en  1793,  ministre  de  France  aux  États-Unis  en  1793,  tribun  en  1800, 
sénateur  en  1809,  mort  en  1832. 

11.  Viollet-Ledug  (Jean-Nicolas),  huissier  commissaire-priseur  au  Chà- 

telet  de  Paris,  lieutenant  de  la  1""^  compagnie  du  bataillon  des 
Blancs-Manteaux,  /^8  ans,  rue  des  Blancs-Manteaux,  58. 

Huissier-priseur  en  1769,  électeur  en  1791,  emprisonné  aux  Carmes 
comme  suspect  le  16  floréal  an  II,  mis  en  liberté  le  2  fructidor  sui- 
vant. 

12.  Brousse  Desfaucherets  (Jean-Louis),  électeur  de  1789,  député  sup- 

pléant de  Paris  à  l'Assemblée  nationale,  /|3  ans,  rue  de  Paradis,  7. 

Né  à  Paris  en  1742,  lieutenant  du  maire  de  Paris  en  1789,   élu 

administrateur  du  dépaitexent  le  13  janvier  1791,  électeur  en  1796, 

notable  en   1801,  censeur  au  m'n"stère  de  la  police  sous  l'Empire, 


48  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

ad.ninistrateur  des  établissements  de  bienfaisance,  mort  à  Paris  le 
i  8  février  4808. 

13.  BouiLLARD  (Augustin-Louis),  conseiller  en  la  cour  des  aides,  capi- 

taine des  grenadiers  volontaires  du  1"  bataillon  de  la  S*'  division 
de  la  garde  nationale  parisienne,  43  ans,  rue  Sainte-Croix-de-Ia- 
Bretonnerie,  57. 

Conseiller  depuis  le  48  août  1769.  Il  est  inscrit,  dans  l'almanach 

de   4791 ,  sous  le  nom  de  Bomllard  de   Belair.    Commandant    de 

batailloa  et  électeur  en  4791 . 

14.  Godard  (Jacques),  avocat,  28  ans,  rue  des  Blancs-Manteaux,  56. 

Né  en  4762,  volontaire  de  la  4"  compagnie  du  bataillon  des 
Blancs-Manteaux,  électeur  en  4  791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  légis- 
lative, mort  en  4  791. 

15.  Brousse  (Armand-Bernard-Honoré),  ancien  avocat,  34  ans,  rue  des 

Quatre-Fils,  27. 

Avocat  depuis  4777,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Consti- 
tution en  4  790. 

16.  Andelle  (Joseph- Roch),  notaire,  électeur  de  1789,  45  ans,  rue  des 

Quatre-Fils,  7. 

Notaire  du  3  avril  4781  au  24  janvier  1794,  membre  du  tribunal  de 
police  de  Paris  en  4  78d  et  officier  municipal  en  4790,  électeur  en  1791 
et  en  4796,  notable  en  4  801.  Il  avait  été  un  des  rédacteurs  ;du  cahier 
du  Tiers  État  du  district  des  Minimes.  (Cf.  Chassln,  t.  II,  p.  464.) 

XXXI.   —  SECTION  DU   ROI-DE-SICILE 
(17  électeurs.  —  1,699  citoyens  actifs). 

1.  BiLLAUDEL  (Louis),  avocat,  ci-devant  procureur  au  Parlement  et  pré- 

sident de  la  section  du  Roi-de-Sicile,  37  ans,    rue    Cloche- 
perche,  2. 

Procureur  en  4  785,  volontaire  de  la  2«  compagnie  du  bataillon  du 
Petit-Saint-Antoine,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Roi- 
de-Sicile  en  4790,  avoué  et  électeur  en  4791. 

2.  PoiNTART  (Claude-Charles),  avocat  au  Parlement,  secrétaire  de  la 

section  du  Roi-de-Sicile,  45  ans,  rue  Pavée-au- Marais,  1. 

Volontaire  de  la  2"  compagnie  du  bataillon  du  Petit-Saint-Antoine, 
électeur  en  1791,  juge  de  paix  de  la  section  des  Droits-de-l'Homme  en 
4  792. 

3.  MoREL  (Charles-Gilbert),  ci-devant  de  Vindé,  avocat,   32  ans,  rue 

Bar-du-Bec,  9,  paroisse  Saint-Jean. 

Né  à  Paris  le  20  janvier  4759,  conseiller  au  Parlement  en  4  778, 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      49 

membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  élu  juge 
le  29  novembre  1790,  électeur  en  4  791  et  en  1796,  pair  de  France  en 
1815,  membre  de  l'Académie  des  sciences  en  1824,  mort  à  Paris  le 
20  décembre  1842. 

k.  Fayel  (Louis-Gilles -Camille),  avocat  el  procureur  au  Parlement  et 
capitaine  delà  4° compagnie  du  bataillon  du  Petit-Saint-Antoine, 
h2  ans,  rue  de  la  Tixéranderie,  107.     , 

Procureur  en  1779,  juge  de  paix  de  la  section  du  Roi-de-Sicile  en 
1790,  électeur  en  1791. 

5.  MussEY  (Pierre),  ci-devant  procureur  au  Parlement  et  capitaine  de 

la  l""*  compagnie  du  bataillon  du  Petit-Saint-Antoine,  49  ans, 
rue  des  Juifs,  7. 

Procureur  de  1777  à  1790,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section 
du  Roi- de-Sicile  en  1796,  électeur  en  1791,  notable  en  1801. 

6.  GoRGUEREAu  (François),  avocat  au  Parlement,  40  ans,  rue  Bar-du- 

Bec,  7. 

Né  en  1750,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en 
en  1790,  élu  juge  le  9  décembre  1790,  électeur  en  1791,  député  de 
Paris  à  l'Assemblée  législative,  électeur  en  1796. 

7.  Abrial  (André-Joseph),  avocat  au  Parlement,  40  ans,  rue  Sainte- 

Croix-de-la-Bretonnerie,  16. 

Né  à  Annonay  (Ardèche)  le  19  mars  1750,  commissaire  du  Roi  au 
tribunal  du  6®  arrondissement  de  Paris  en  1791,  ministre  de  la  justice 
en  1799,  sénateur,  comte  le  26  avril  1808,  pair  de  France,  mort  à 
Paris  le  14  novembre  1828. 

8.  Jaquotot  (Antoine-Edme-Nazaire),  conseiller  en  l'amirauté,  32  ans, 

rue  des  Deux- Portes- Saint-Jean. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1792, 
sous-lieutenant  de  !a  2^  compagnie  du  bataillon  du  Petit  Saint-Antoine, 
juge  de  paix  et  notable  en  1801. 

'  9.  Boursier  (Pierre),  mercier,  65  ans,  au  cimetière  Saint-Jean. 
Électeur  en  1791. 

10.  OuDART  (Nicolas),  avocat,  électeur  de  1789,  40  ans,  rue  des   Ba- 

lais, 49. 

Avocat  en  1776,  membre  du  Comité  des  recherches  de  la  Com- 
mune de  Paris  en  1789,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Consti- 
tution en  1790,  élu  juge  le  3  décembre  1790,  électeur  en  1791  et  en 
1792. 

11.  ViAR  (Jean-Honoré),  avocat  au  Parlement,  57  ans,  rue  Saint-An- 

toine, 51. 


50  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

12.  Tessier  (Jean-François -Rodolphe),  ci-devant  du    Tillier,   citoyen, 

30  ans,  rue  des  Rosiers,  3. 

Commissaire  de  police  de  la  section  du  Roi-de-Sicile  en  1790. 

13.  Gattrez  (Ambroise-Jean-Baptiste-Pierre-Ignace),  avocat,  45  ans,  rue 

de  la  Verrerie,  126. 

Avocat  depuis  <  782,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune 
de  Paris  en  1792,  capitaine  de  la  2°  compagnie  du  bataillon  des  Blancs- 
Manteaux. 

U.  GÉRARD  (André),  avocat,  33  ans,  rue  Saint-Antoine,  50. 

Avocat  depuis  4781,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune 
de  Paris  en  1790,  caporal  de  la  3''  compagnie  du  bataillon  du  Petit- 
Saint-Antoine,  élu  juge  suppléant  le  11  juin  1791,  électeur  en  1791, 
juge  au  tribunal  du  r»*  arrondissement  en  1792. 

15.  JuNOT  (Edme-Antoine),  avocat  et  ci-devant  procureur  au  Parlement, 

caporal  de  la  4*  compagnie  du  bataillon  du  Petlt-Saint-Antoine,- 
33  ans,  rue  du  Roi-de-Sicile,  8. 
Procureur  depuis  1786. 

16.  Gasnier  (Jean-Baptiste),  épicier,  30  ans,  rue  Saint-Antoine,  50. 

Sergent-major  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  du  Petit-Sain l- 
Antoine. 

17.  Herbault  (Jean-Baptiste),  auditeur  des  comptes,  capitaine  de  la 

5«  compagnie  du  bataillon  du  Petit-Saint-Antoine,  47  ans,  rue 
Saint-Antoine,  64. 

Auditeur  depuis  1764,  électeur  en  1791,  juge  de  paix  et  notable 
en  1801. 


XXXIL    —  SECTION  DE   L'HOTEL   DE    VILLE 
(14  électeurs.  —  1,443  citoyens  actifs). 

1.  D'AuGY  (Cbarles),  avocat  aux  conseils,  électeur  de  1789,  60  ans, 

rue  Geoffroi-l'Asnier. 

Avocat  aux  conseils  du  Roi  en  1761,  administrateur  de  Paris  en 
1789,  élu  juge  le  4  décembre  1790,  électeur  en  1796. 

2.  DuMONT  (Jean-Cbarles),  architecte,  53  ans,  rue  de  la  Mortellerie,  130. 

Élu  administrateur  du  département  de  Paris  le  31  janvier  1791, 
électeur  en  1791. 

3.  WisNicK  (Toussaint-Jean),  bourgeois,  40  ans,  rue  des  Barres,  4- 

Lieutenant  de  la  5*^  compagnie  du  bataillon  Saint-Gervais,  juge  de 
paix  de  la  section  du  Roi-de-Sicile  en  1790  et  de  celle  de  la  maison 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      51 

commune  (ci-devant  Hôtel  de  Ville)  en  1792,  emprisonné  aux  Carmes 
le  23  floréal  an  II,  mis  en  liberté  le  9  fructidor  suivant,  électeur  en 
1796,  notable  en  1801. 

k.  GuEULLETTE  (AntoiDG-Nicolas) ,  commissaire  au  Châtelet,  électeur  de 
1789,  35  ans,  rue  Saint-Antoine,  317. 

Commissaire  depuis  1782,  capitaine  de  la  l'*^  compagnie  du 
bataillon  Saint-Gervais,  commissaire  de  police  de  la  section  de  l'Hôtel 
de  Ville  en  1790. 

5.  Delaage  (Jean-Louis),  procureur  au  tribunal  de  la  ViHe,  40  ans, 

rue  de  la  Mortellerie. 

Le  tribunal  de  la  Ville  ou  tribunal  municipal  connaissait  de  toutes 
les  matières  concernant  U  police  des  ports  et  l'approvisionnement  de 
la  capitale.  —  Capitaine  de  la  2'  compagnie  du  bataillon  Saint-Gervais. 

6.  Cl^ye  (Pierre),  négociant,  60  ans,  rue  du  Monceau-Saint-Gervais,  7. 

Électeur  en  1791. 

7.  Denise  (Martin-Thomas-Gharles),  négociant,  57  ans,  rue  de  la  Mor- 

tellerie, 155. 

Avoué  et  notable  en  1 801 . 

8.  Duplessis  (Antoine),  prêtre,  aumônier  du  bataillon  de  Saint-Ger- 

vais, 39  ans,  rue  des  Barres,  7. 
Électeur  en  1791  et  en  1792. 

9.  Le  Roy  (Jean-Dominique),  avocat  au  Parlement,  32  ans,  rue  du 

Monceau,  22. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Hôtel  de  Ville  en  1790, 
électeur  en  1 791 . 

10.  MiNGUET  (Jean  Baptiste),  avocat  et  notaire  au  Châtelet  de  Paris, 
39  ans,  rue  du  Mouton. 

Notaire  du  12  avril  1783  au  2  septembre  1798. 

U.  Pantin  (Charles),  avocat  et  procureur  au  tribunal  municipal  de  la 
ville  de  Paris,  /j2  ans,  rue  du  Monceau. 

Avocat  en  1788,  un  des  quatre  procureurs  au  tribunal  municipal, 
électeur  en  1796,  notable  en  1801,  bâtonnier  de  l'ordre  des  avocats, 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  en  1829,  figura  sur  le  tableau  jus- 
qu'en 1839. 

12.  SoREAu  (Jean-Baptiste-Étienne-Benoît),  homme  de  loi,  52  ans,  rue 
des  Barres,  10. 

Né  à  Tours  le  28  mars  1738,  avocat  en  1774,  membre  du  Conseil 
général  de  la  Commune  de  Paris  et  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790, 
électeur  en  1791,  juge  suppléant  au  tribunal  du  l^»-  arrondissement  en 
1792,  électeur  en  1796,  mort  en  1808.  (Cf.  Quérard.) 


52  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

13.  MiGNONviLLE  (Guillaume-Marie),  bourgeois,  67  ans,  rue  du  Monceau. 
Assesseur  du  juge   de  paix  de  la  section  de  l'Hôtel-de-Viile  en 
4790,  électeur  en  1791. 

1/|.  Gault  (Claude),  licencié  es  lois,  procureur  au  Châtelet,  /^l  ans,  rue 
Geoffroy-l'Asnier,  hh- 

Procureur  depuis  1779,  électeur  en  1791. 


XXXIII.    —   SECTION   DE   LA   PLAGE   ROYALE 
(16  électeurs.  -  1,636  citoyens  actifs). 

1.  Brosselard  (Emmanuel),  homme  de  loi,  électeur  de  1789,  29  ans, 

rue  Culture-Sainte-Catherine,  13. 

Né  à  Paris  le  23  mai  1761,  avocat  en  1782,  volontaire  de  la  T  com- 
pagnie des  Minimes,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  b 
Place-Royale  en  1790,  électeur  en  1791,  avoué  et  commissaire  du 
pouvoir  exécutif  près  le  tribunal  du  3*^  arrondissement  en  1792,  chef 
du  bureau  de  la  législation  étrangère  au  ministère  de  la  justice  en  1801, 
mort  à  Paris  le  21  mai  1837. 

2.  Le  Vasseur  (Lucien),  négociant,  kS  ans,  rue  Saint-Antoine,  125. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  seclion  de  la  place  Royale  en 
1790,  électeur  en  1791,  officier  municipal  de  Paris  et  administrateur  en 
1792,  volontaire  delà  2*  compagnie  du  bataillon  des  Minimes. 

3.  Swebach-Desfontaines  (François-Louis),  historiographe,  naturaliste, 

de  l'Académie  des  sciences  de  Metz,  51  ans,  rue  Saint  Louis,  77. 
Lieutenant  de  la  2®  compagnie  du  bataillon  des  Minimes,  asses- 
seur du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Place  Royale  en  1790,  électeur 
en  1791.  C'est  peut-être  le  père  du  [leinlre  Jacques,  né  à  Metz  en  1769, 

k.  CouRïEL  (André-François),  aumônier  du   bataillon   des  Minimes, 
électeur  de  1789,  55  ans,  aux  Minimes. 
Électeur  en  1791. 

5.  Hua  (Nicolas-Louis-Hyacinthe),  fils,  homme  de  loi,  27  ans,  rue 

Saint-Louis,  71. 

Avocat  en  1784,  volontaire  de  la  4^  compagnie  du  bataillon  des 
Minimes,  a?sesseur  du  juge  de  paix  de  la  seclion  de  la  Place-Royale 
en  1790,  auteur,  en  1812,  de  Conférences  sur  te  Code  civil.  Je  pos- 
sède une  lettre  de  lui  à  Target,  où  il  demande  des  renseignements 
pour  concourir  au  prix  d'éloquence  de  l'Académie  française. 

6.  Raffron  du  Trouillet  (Nicolas),  bourgeois,  67  ans,  rue  du  Parc- 

Royal,  11. 

Né  à  Paris  en  1723,  électeur  en  1791  et  en  1792,  député  de  Paris 
à  la  Convention,  mort  en  1800. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       53 

7.  Manciau  (Louis-Pierre-Toussaint),  dit  Chevalier,  sculpteur  et  stuka- 

teur  du  Roi,  33  ans,  boulevard  des  Filles  du-Calvaire. 
Électeur  en  1791  et  en  1792. 

8.  L-^:  Paige  de  Sannois  (Charles-Pierre),  homme  de  loi,  72  ans,  rue 

Saint -Louis,  61. 

Avocat  depuis  1774. 

9.  Mettot  (Dominique),  bourgeois,  /^l  ans,  rue  du  Harlay,  18. 

Électeur  en  1791  et  en  1792,  secrétaire  greffier  a 'joint  de  la  Com- 
mune de  Paris  en  1792,  sous-chef  du  bureau  de  la  corresponiance  des 
48  sections. 

10.  Janson  (Bernard  Siméon) ,  layetier,  37  ans,   rue   Culture-Sainte- 

Catherine,  30. 

Volontaire  de  la  2^  compagnie  du  bataillon  des  Minimes. 

11.  DocAiGxNE  (Louis-François),  peintre,  56  ans,  rue  Saint-Antoine,  143. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

12.  OuTREQuiN  (Jean),  bourgeois,  4^ ans,  rue  Culture-Sainte-Catherine,  1. 

Volontaire  de  la  5*  compagnie  du  bataillon  des  Minimes,  électeur 
en  1791. 

13.  TiRON  (Edme),   secrétaire  de  l'ordre  de  Malte,  électeur  de  1789, 

kk  ans,  rue  des  Francs-Bourgeois,  12. 

Administrateur  de  Paris  et  lieutenant  du  maire  en  1789,  volontaire 
de  la  o«  compagnie  du  bataillon  des  Minimes. 

U.  QuEUDANE   (Jean-Baptiste),  bourgeois,  55  ans,  rue  Culture-Saint- 
Gervais,  9. 

Volontaire  de  la  5*  compagnie  du  bataillon  des  Minimes,  électeur 
en  1791. 

15.  Faure  (Etienne),  ancien  directeur  général  des  hôpitaux  de  l'armée, 

54  ans,  rue  Saint-Antoine,  122. 

Électeur  en  1791,  électeur  et  membre  du  Conseil  général  de  la 
Commune  de  Paris  en  1792. 

16.  Marquis  (Jean-Dominique),  commis  des  finances,  50  ans,  rue  Cul- 

ture-Saint-Gervais,  11. 

XXXIV.    —  SECTION  DE   L'ARSENAL 
(13  électeurs.  —  1,346  citoyens  actifs). 

1.  HuLLiN  DE  BoiscHEVALiER  (Louls-Joscph),   procureur    des   comptes, 
48  ans,  rue  Saint-Antoine,  305. 

Procureur  depuis  1769,  syndic  de  sa  corporation,  juge  de  paix  de 
la  section  de  l'Arsenal  en  1790,  électeur  en  1791. 


54  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE    PARIS. 

2.  VmvAux  (Claude-François),  greffier  à  la  Cour  des  Aides,  58  ans,  rue 

Saint-Paul,  42. 

Secrétaire-greffier  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Arsenal  en 
i790,  commissaire  de  police  et  électeur  en  1791,  électeur  en  1796. 

3.  Baloy  (François),  bourgeois,  54  ans,  rue  de  la  Cerisaie,  3^. 

h.  DucHESNE  (Pierre),  notaire  au  Ghâtelet  de  Paris,  42  ans,  rue  Saint- 
Antoine,  227. 

Notaire  du  4  juillet  1789  au  23  octobre  1826,  sous-lieutenant  de  la 
r«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Louis-la-Culture. 

5.  Trécourt  (Joseph),  lieutenant  de  la  5^  compagnie  des  grenadiers  du 

bataillon   de    Saint-Louis-la-Culture,    42   ans,   passage  Lesdi- 
guières. 

Électeur  en  1791. 

6.  BicHE-Bois  (Jean -Jacques),  mercier,  47  ans,  rue  Saint-Paul. 

Lieutenant  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Louis-la-Cul- 
ture. 

7.  Franchet  (Charles),  avocat  au  Parlement,  46  ans,  quai  Saint-Paul. 

Il  était  président  de  sa  section.  On  trouve  une  lettre  de  lui,  du 
30  septembre  1790,  aux  Archives  nationales  (B1^).  Électeur  en  1791, 
juge  de  paix  et  notable  en  1801. 

8.  MoNSURES  (Léonor-Chrélien  de),  chevalier  de  Saint-Louis,  ancien 

capitaine  de  cavalerie,  66  ans,  rue  de  la  Cerisaie,  29. 

9.  Panis  (Étienne-Jean),  avocat  au  Parlement,   33   ans,   rue  Saint- 

Paul,  41. 

Né  en  1757,  membre  de  la  société  des  Amis  de  !a  Constitution, 
assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Arsenal  en  1790,  député  de 
Paris  à  la  Convention,  mort  à  Marly  le  %i  août  1833. 

10.  Nogaret  (Jean),  valet  de  chambre  honoraire  du  Roi,  58  ans,  enclos 
de  l'Arsenal. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Arsenal  en  1790, 
électeur  et  membre  du  Comité  civil  en  1796, 

41.  Liesse  (Antoine-Auguste),  mercier,  électeur  de  1789,  33  ans,  rue 
Saint-Antoine,  304. 

12.  Sanson  (Marie-Anne),  mercier,  32  ans,  rue  Saint-Antoine,  358. 

Sergent  de  la  1"  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Louis-Ia-Cul- 
lure,  électeur  en  1791. 

13.  Ameilhon  (Hubert-Pascal),  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPAUTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      53 

lettres,  bibliothécaire  de  la  municipalité,  59  ans,  rue  Saint- 

PauL 

Né  à  Paris  le  7  avril  1 730,  membre  de  l'Académie  des  inscrip- 
tions le  22  avril  1766,  et  de  l'Institut  le  13  décembre  1793,  mort  à 
Paris  le  13  novembre  1811. 


XXXV.  —  SECTION   DE   L'ISLE-SAINT-LOUIS 

(8  électeurs.  —  792  citoyens  actifs). 

1.  DuTRAMBLAY  (Antoinc-Pierre) ,  maître  des  comptes,    46  ans,  quai 

d'Anjou,  27. 

Né  à  Paris  le  27  avril  1743,  auditeur  des  comptes  en  1763  et 
maître  en  1783,  élu  administrateur  du  département  de  Paris  le  10  jan- 
vier 1791^  commissaire  à  la  Trésorerie  nationale  en  1792,  auteur 
d'Apologues^  mort  à  Paris  le  24  octobre  1819. 

2.  Parey  (Louis),  avocat,  ancien  procureur  au  Parlement  et  ancien 

bailli  de  la  Gruerie  de  Rainmaupt,  51  ans,  rue  Saint-Louis,  19. 

Procureur  en  1770,  juge  de  paix  de  la  section  de  i'Ile-Saint-Louis, 
électeur  en  1792. 

3.  Regnault  (Pierre),  ancien  greffier  au  Parlement,  65  ans,  quai  de 

Bourbon,  8. 

4.  Barré  (Alexandre),  ancien  négociant,  48  ans,  quai  de  Bourbon,  18. 

Capitaine  de  la  4«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Louis-en-l'Ile, 
élu  administrateur  du  département  le  3  février  1791. 

5.  Bienaymé  (Dieudonné-François-Louis),  ancien  substitut  du  procu- 

reur général  du  Parlement,  29  ans  et  demi,  quai  d'Anjou,  15. 

Substitut  en  1789,  sergent  de  la  3*  compagnie  du  bataillon  de 
Saint- Louis-en-l' Ile,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Ile 
Saint-Louis  en  1790. 

6.  Paillette  (Jean-Baptiste),  homme  de  loi,  42  ans,  quai  de  Bour- 

bon, 10. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Ile-Saint-Louis  en 
1790  et  en  1792. 

7.  DoMMANGET  (Louis-Abraham),  homme  de  loi,  41  ans,  rue  Regrat- 

tière,  15. 

Avocat  en  1783,  sergent  de  la  f*  compagnie  du  bataillon  de  Saint- 
Louis-en-l'IIe,  élu  juge  suppléant  le  18  décembre  1790,  membre  du 
Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1792,  électeur  en  1796, 
défenseur  des  prévenus  de  la  conspiration  de  Lavilleheurnois  (Cf.  Moni- 
leur  du  26  mars  1797),  figure  sur  le  tableau  des  avocats  jusqu'en  1810. 


56  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

8.  Miller  (Alexandre-Théodore),  ancien  substitut  du  procureur  géné- 
ral du  Parlement,  30  ans,  rue  de  Bretonvilliers,  3. 

Élu  juge  suppléant  le  17  décembre  1790,  électeur  en  1796. 

XXXVL  —  SECTION  DE   NOTRE-DAME 
(16  électeurs.  —  1,562  citoyens  actifs). 

1.  Delahaye  (Jean-Baptiste-Guillaume),  huissier-priseur,  kO  ans,  rue 

des  Marmousets,  17, 

11  exerçait  sa  charge  depuis  1781.  Volontaire  delà  5*  compagnie  du 
bataillon  Notre-Dame. 

2.  Dandry  (Jean-Louis),  ancien  mercier,  électeur  de  1789,  kk  ans, 

parvis  Notre-Dame,  8. 

,    Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790  et 
du  bureau  de  paix  du  tribunal  du  o*"  arrondissement  de  Paris  en  1792. 

3.  Decaudin  (Jean-Louis),  huissier-priseur,  /|7  ans,  rue  Saint-Éloi,  8. 

Huissier-priseur  depuis   1773,  juge    de    paix    de   la    section    de 
Notre-Dame  en  1790. 

/j.  Roussel  (Jacques),  huissier-priseur,  67  ans,  Marché-Neuf. 
Il  exerçait  sa  charge  depuis  1765. 

5.  Buisson  (Jean-Pierre),  apothicaire,  bk  ans,  Marché-Neuf,  37. 

Apothicaire  depuis  1767,  électeur  en  1791. 

6.  Vaucher  (Jean-Henri-David),  horloger,  ^1  ans,  rue  Saint-Pierre-aux- 

Bœufs. 

Capitaine  de  la  5*  compagnie  du  bataillon  Notre-Dame. 

7.  Gaillard  (Thomas),  notairjjf  électeur  de  1789,  55  ans,  rue  de  la 

Vieille-Draperie. 

Notaire  du  13  août  1771  au  25  octobre  1799. 

8.  Le  Grand  (Pierre-Jacques),  avocat,  /i8ans,  rue  d'Enfer,  5,  en  la  Cité. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  et  du  bureau 
de  paix  près  le  tribunal  du  5«  arrondissement  en  1792. 

9.  Denoux  (Daniel-Pierre),  curé  de  la  Madeleine,  en  la  Cité,  56  ans, 

rue  des  Marmousets. 

Curé  en  1764,  premier  vicaire  général  de  l'évêque  Gobel  en  1791. 

10.  Baudin  de  la  Chesnaye  (André),  chevalier  de  Saint-Louis,  comman- 
dant du  bataillon  de  Notre-Dame,  58  ans,  rue  d'Enfer,  en  la 

Cité. 

Ancien  mousquetaire,  électeur  de  la  noblesse  en  1789,  électeur  en 
1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  M90.      57 

11.  OuDET  (Jean-Baptisle),  ancien  avocat,  notable  à  la  Ville,  électeur  de 

1789,  69  ans,  cloître  Notre-Dame,  23. 

Avocat  depuis  1749,  membre  du  Conseil  général  de  Paris  en  i790, 
membre  du  bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  5«  arrondissement  en 
1792.  Une  lettre  de  lui,  comme  président  du  district  de  Notre-Dame, 
du  30  septembre  1790,  est  conservée  aux  Archives  nationales  (BI^). 
Oudet  était  membre  de  la  chambre  de  Paris  au  Grand-Orient  en  1784. 

12.  BouDAiLLE  (Adam),  marchand  de  vin,  électeur  de  1789,  52  ans,  rue 

de  la  Juiverie,  1/j. 

Électeur  en  1791. 

13.  Bourgeois  (Charles-Louis),  orfèvre,  36  ans,  rue  Basse-des-Ursins. 

Capitaine  de  la  2^  compagnie  du  bataillon  Notre-Dame,  électeur  en 
1791. 

l/i.  Armet  (Pierre-Adrien),  marchand  quincaillier,  37  ans,  rue  de  la 
Barillerie. 

Commandant  du  bataillon  Saint-Sé vérin. 

15.  Gilles  (Jean-Louis),  avocat,  57  ans,  cloître  Notre-Dame,  7. 

Électeur  en  1791. 

16.  JoLLiVET  (Charles),  marchand  de  vin,  68  ans,  Marché-ieuf. 


XXXVII.    —   SECTION  DE  HENRI-QUATRE 
(9  électeurs.  —  890  citoyens  actifs). 

1.  PoTRON  (Alexis),  orfèvre,  55  ans,  rue  Saint-Louis,  81. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790, 
électeur  en  1791,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Pont- 
Neuf  (ci-devant  Henri  IV)  en  1792. 

2.  DucHAUFFOUR  (Pierrc-Jcan),  commissaire  au  Châtelet,  55  ans,  rue 

Saint-Louis,  81. 

Commissaire  depuis  1780,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section 
de  Henri  IV  en  1790,  élu  juge  suppléant  le  13  juin  I79L 

3.  Prault  de  Saint-Martin  (Laurent-François),  libraire,  52  ans,  cour  de 

la  Sainte-Chapelle. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  Henri  IV  en  1790,  élec- 
teur en  1791. 

k.  Gide  (Etienne),  l'aîné,  négociant,  63  ans,  quai  des  Morfondus,  65. 

Capitaine  de  la  2°  compagnie  du  bataillon  Henri  IV,  membre  de  la 
société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790. 


58  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

5.  RoDssiNEAu  (Jean-FraDçois),  licencié  es  lois,  curé  de  la  Sainte-Cha- 

pelle, 36  ans,  cour  du  Mai. 

Curé  depuis  4784,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de 
Paris  en  4790,  accepta  la  Constitution  civile  du  clergé  et  devint,  en 
4  791,  curé  de  Saint-Germain-des-Prés.  Électeur  en  4  794. 

6.  Révérend  (Jean-Pierre),  orfèvre,  k^  ans,  quai  des  Orfèvres,  16. 

Électeur  en  4791,  administrateur  du  département  de  Paris  en 
4792. 

7.  Etienne  de  L\  Rivière  (Jean-Baptisle),  avocat  au  Parlement,  électeur 

de  1789,  34  ans,  cour  de  la  Sainte-Chapelle. 

Avocat  depuis  4780  sous  le  nom  De  La  Rivière,  administrateur  de 
Paris  en  4789,  juge  de  paix  de  la  section  de  Henri  IV  en  4  790,  élec- 
teur en  4  794,  décrété  d'arrestation  le  20  mai  4  792  et  envoyé  à  Orléans, 
massacré  à  Versailles  le  9  septembre  4792.  (Cf.  biographie  de  Leipzig.) 

8.  GiBERT  (Louis-Armand),  joaillier,  41  ans,  cour  Neuve-du-Palais. 

Électeur  en  4791. 

9.  Grenier  (Théodore),  négociant,  /|3  ans,  rue  Saint-Louis. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  Henri  lY  en  4790,  élec- 
teur en  4794.  Une  lettre  de  lui,  du  27  septembre  4  790,  est  conservée 
aux  Archives  nationales  (BP). 

XXXVIII.   -   SECTION    DES   INVALIDES 
(10  électeurs.  —  978  citoyens  actifs). 

1.  Taboureux  (Jean-Claude-François),  ancien  entrepreneur  de  bâti- 

ments, 62  ans,  rue  Saint-Dominique. 
Électeur  en  1794  et  en  4792. 

2.  RoLiN  (Germain),  maître  de  pension,  58 -ans,  rue  et  barrière  de 

Sèvres. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Invalides  en  4  790, 
électeur  en  4791  et  en  4796.  Son  portrait  a  été  gravé  au  physionotrace 
par  Quenedey. 

3.  Mauduit-Delarive  (Jean),  pensionnaire  du  Roi,  40  ans,  rue  Saint- 

Dominique,  /t9. 

Né  à  La  Rochelle  le  6  août  4747,  acteur  tragique  du  Théâtre- 
Français,  membre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  en  4790, 
mort  à  Monllignon  (Seine-et-Oise)  le  30  avril  4827. 

k-  Matiiieu-Lepidor  (Michel-Julien),  bourgeois,  50  ans,  rue  Saint-Domi- 
nique, 2k. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  et  juge  de  paix 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      39 

de  la  section  des  Invalides  en  1790,  membre  de  la  Société  des  Amis  de 
la  Constitution,  électeur  en  1791.  Une  lettre  de  lui,  du  30  septembre 
1790,  comme  président  de  la  section  des  Invalides,  est  conservée 
aux  Archives  nationales  (BF). 

5.  GouREL  (Charles-Etienne),  bourgeois,  60  ans,  rue  de  la  Cornette,  k- 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Invalides  en  1790, 
électeur  en  1791. 

6.  QuiN  (Jean-Baptiste-Nicolas),  architecte,  43  ans,  avenue  des  Inva- 

lides, 5. 

Administrateur  de  Paris  en  1789,  membre  du  Conseil  général  delà 
Commune  de  Paris  et  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Inva- 
lides en  1790,  électeur  en  1796. 

7.  LoBBET  (Jean-Baptiste-Toussaint),  bourgeois,  58  ans,  rue  de  l'Uni- 

versité. 

8.  Britard  (Jean-Baptiste),  dit  Brizard,  pensionnaire  du  Roi,  70  ans, 

rue  Saint-Dominique,  au  Gros- Caillou. 

Né  à  Orléans  le  7  avril  1721,  acteur  du  Théâtre-Français,  capitaine 
de  la  1"  compagnie  du  bataillon  des  Théatins,  mort  à  Paris  le  30  jan- 
vier 1791. 

9.  Le  Grand  (Jacques),  jardinier,  58  ans,  rue  Saint-Dominique,  7. 

Électeur  en  1791  et  en  1792. 

10.  Fournier  (Pierre-Victor),  architecte,  39  ans,  rue  Saint- Dominique, 
faubourg  Saint-Germain. 
Électeur  en  1791. 

XXXIX.  —  SECTION   DE   LA   FONTÂINE-DE-GRENELLE 
(21  électeurs.  —  2100  citoyens  actifs). 

1.  Deparcieux  (Antoine),  professeur  de  physique  expérimentale,  37  ans, 

rue  de  Bourbon,  36. 

Né  à  Cessoux- le- Vieux  (Gard)  en  1753,  mort  à  Paris  le  23  juin 
1799.  Il  était  le  neveu  du  savant  Antoine  Deparcieux,  auteur  du  projet 
de  dérivation  de  l'Yvette. 

2.  Chalons  (Louis),  capitaine  de  la  4^  compagnie  du  bataillon  des 

Petits- Augustins,  58  ans,  rue  du  Bac,  231. 
Électeur  en  1791. 

3.  Raisson  (François-Etienne- Jacques).,  limonadier,  30  ans,  rue  de 

Bourbon,  52. 

Membre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur 
en  1791,  électeur  et  administrateur  du  département  de  Paris  et  secré- 


60  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

taire  général  du  Directoire  en  1792,  secrétaire  du  club  des  Jacobins, 
commissaire  du  Directoire  à  Turin  en  1 799,  rédacteur  au  bureau  particu- 
lier du  ministère  de  la  police  sous  l'Empire.  (Cf.  Biograi)hie  de  Leipzig.) 

k.  BoiLEAu  (Louis-Fraoçois-Jacques),  huissier-priseur,  37  ans,  rue  du 
Bac,  262. 

Il  exerçait  sa  charge  depuis  1781 . 

5.  CoNTOu  (Jean-Louis),  serrurier,  50  ans,  rue  de  Verneuil,  48. 

6.  Demachy  (Jacques-François),  maître  en  pharmacie,  électeur  de  1789, 

62  ans,  rue  du  Bac,  Qh- 

Membre  du  collège  de  pharmacie  en  1761  et  ancien  prévôt. 

7.  Pannard   (Jean- François) ,    sellier- bourrelier,   55    ans,    rue   de 

Beaune,  18. 

Électeur  en  1791. 

8.  OssELiN  (Charles-Nicolas),  avocat,  électeur  de  1789,  37  ans,  rue  de 

Bourbon,  161. 

INé  à  Paris  en  1754,  administrateur  de  Paris  en  1789,  électeur  en 
1791  et  en  1792,  député  de  Paris  à  la  Convention,  décapité  le  26  juin 
1794. 

9.  HucHON  (Antoine),  boulanger  ordinaire  du  Roi,  ^5  ans,  rue  de 

Bourbon,  /|6. 

Électeur  en  1792. 

10.  Lefuel  (Martin),  marchand  linger,  43  ans,  rue  de  Bourbon,  161. 

Électeur  en  1791,  électeur  et  commissaire  de  la  section  de  la 
Fontaine-de-Grenelle  en  1792. 

11.  Bert  (Noël),  maître  en  pharmacie,  64  ans,  rue  de  Beaune,  70. 

Membre  du  collège  de  pharmacie  depuis  1765. 

12.  Deleuzébiis  (Joseph-Matthieu-Marie),  perruquier,  36  ans,  rue  de 

Bourbon, 166. 

Électeur  en  1791,  électeur  et  commissjire  de  la  section  en  1702. 

13.  Leseigneur   (Louis),    commissaire   au  Châtelet,    45    ans,    rue   du 

Bac,  246. 

Commissaire  depuis  1775,  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Fontaine- 
de-Grenelle  en  1790. 

14.  CoQUEREAu  (Jacques-Marie),  ancien  menuisier  du  Roi,  63  ans,  rue 

de  Verneuil,  37. 

Capitaine  aide-major  du  bataillon  des  Jacobins-Saint-Dominique. 

15.  Spigno  (Joseph),  ancien  parfumeur,  62  ans,  rue  du  Bac,  265. 

Électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       61 

16.  Naigeon    (Jean -Baptiste),  Taîné,  peintre,  33  ans,   rue    de    Ver- 

neuil,  100. 

Né  à  Dijon  le  12  décembre  1757,  élève  des  peintres  Devoge  e'' 
David,  meDibre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constilulion  en  1790,  élec- 
teur en  1791  et  en  1792!,  membre,  en  1793,  de  la  commission  chargée 
d'inventorier  les  objets  d'art,  se  distingua  par  son  dévouement  à  sauver 
de  la  destruction  nombre  d'œuvres  précieuses,  conservateur  du  musée 
du  Luxembou'g,  mort  du  choléra  à  Paris  le  M  janvier  1832.  (Le  Dic- 
tionnaire des  artistes  d'Auvray  donne,  par  erreur,  à  Naigeon  le  pré- 
nom de  Jean-Claude  et  le  fait  naître  en  1753.) 

17.  Blondel  (Jacques),  avocat,  électeur  de  1789,  39  ans,  rue  de  Bour- 

bon, 120. 

Commissaire  de  police  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle  en 
1730. 

18.  Vaugansbrougk  (Jean-Nicolas),  chaudronnier,  39  ans,  rue  de  Bour- 

bon, 13. 

19.  Darcet  (Jean),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  électeur  de 

1789,  64  ans,  quai  des  Théatins,  13. 

Né  à  Doazit  (Landes)  le  7  septembre  1725,  chimiste,  membre  de 
l'Académie  des  sciences  en  1784  et  de  l'Institut  en  1795,  mort  à  Paris 
le  13  février  1801. 

20.  Le  Gris  (Pierre-André),  bourgeois,  60  ans,  rue  du  Bac,  22. 

21.  BoussEAu  (Jean),  ancien  professeur  de  malhématiques,  50  ans,  rue 

de  Bourbon,  169. 

Né  à  Yitry-le-François  le  13  mars  1738,  membre  de  la  Société  des 
Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur  en  1791,  électeur  et  membre 
du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1792,  député  de  Paris  à 
la  Conveniion  et  au  Conseil  des  Anciens,  sénateur  en  1799  et  comte  de 
l'Empire  le  26  avril  1808,  mort  à  Chàtillon,  près  de  Paris,  le  7  no- 
vembre 1813. 


XL.  —  SECTION   DES  QUATRE-NATIONS 
(33  électeurs.  —  3346  citoyens  actifs). 

1.  DupoRTAiL  (Louis-Augustin-Benoît),  avocat  et  président  delà  section, 
30  ans,  rue  Mazarine,  26. 

Avocat  au  Parlement  en  1780,  juge  de  paix  de  la  section  des 
Quatre-Nations  en  1790,  électeur  en  1791.  On  trouve  une  lettre  de  lui 
aux  Archives  nationales  (BI'),  oii  il  demande  qu'on  remplace,  dans 
l'épreuve  de  la  liste  des  électeurs  de  sa  section,  la  qualification  d'avocat 
par  celle  d'homn[ie  de  loi. 


62  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

2.  Chemin  (Louis-Antoine),  mercier,  38  ans,  rue  Sainte-Marguerite,  26. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Quatre -Nations  en 
4790. 

3.  GuiNOT  (Henri),  épicier,  /i8  ans,  rue  du  Four-Saint-Germain,  150. 

Membre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur 
en  1791,  officier  municipal  de  Paris  et  administrateur  en  4792. 

4.  Bouchard  (Nicolas),  avocat,  40  ans,  rue  du  Four,  9/t. 

Avocat  depuis  1777,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des 
Quatre-Nations  en  1790,  élu  juge  suppléant  le  30  décembre  1790,  élec- 
teur en  1791. 

5.  WiLMET  (Claude-Maurice),  ancien  garde  du  corps  de  la  Bonneterie, 

50  ans,  enclos  de  l'Abbaye-Saint-Germain,  cour  des  Religieux. 
Électeur  en  1791. 

6.  Dejunquière  (Louis-Jacques-Antoine),' avocat,   51  ans,  rue  des  Ma- 

rais, 17. 

Procureur  au  Parlement  en  1766,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la 
section  des  Quatre-Nations  en  1790,  électeur  en  1791.  Il  signait  Dejun- 
quière. Il  était  membre  et  1^""  surveillant  de  la  loge  l'Étoila  Polaire, 
t''  expert  dans  la  Chambre  de  Paris  en  1776  et  garde  d  s  sceaux  du 
Grand-Orient  en  1784. 

7.  JoLY  (Dominique-Maurice),  ancien  chirurgien-major  delà  garde  de 

Paris,  64  ans,  rue  Sainte-Marguerite,  39. 

Chirurgien-major  honoraire  de  la  compagnie  du  guet  de  Paris. 

8.  Girard  de  la  Perrotière   (Nicolas-Cyprien),  avocat,  ..  ans,   rue  Ja- 

cob, 8. 

Sous-lieutenant  en  premier  de  la  1'*'  compagnie  du  bataillon  des 
Pelits-Augustins,  secrétaire-greffier  du  juge  de  paix  de  la  section  des 
Quatre-Nations  en  1790,  électeur  en  1791. 

9.  Do  Mesnil  (Jean-Germain),  secrétaire  du  Roi  et  avocat  aux  Conseils, 

50  ans,  rue  de  Seine,  4. 

Dumesnil  de  Merville,  né  en  1740,  avocat  aux  conseils  du  Roi  en 
1773,  commandant  du  6*^  bataillon  de  la  T  division  de  la  garde  natio- 
nale, élu  juge-suppléaat  le  29  décembre  1790,  électeur  en  1791,  juge 
au  tribunal  de  cassation  le  1"  octobre  1791,  secrétaire  général  au 
ministère  de  la  justice,  avoué  au  tribunal  de  cassation  en  1800. 

10.  Armet  (André-Olivier),  citoyen,  /i2  ans,  rue  de  Taranne,  8. 

Capitaine  en  I*''"  de  la  o«  compagnie  du  bataillon  de  la  garde  natio- 
nale des  Petits-Augustins,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des 
Quatre-Nations  en  179"»,  électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS   DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       63 

11.  Bertouo  (Antoine-René-Constant),  avocat,  électeur  en  1789,  49  ans, 

rue  Mazarine,  25. 

Né  à  Avignon  en  4741,  avocat  en  1775,  rédacteur  du  cahier  du 
clergé  de  Saint-Séverin  en  1789,  ambassadeur  près  la  République 
romaine  en  1799,  grand-juge  à  la  Guadeloupe  en  1802,  conseiller  à  la 
cour  d'Amiens,  mort  à  Amiens  le  2  juin  1812.  11  appartenait  à  la  franc- 
maçonnerie  et  était  membre  du  Grand-Orient  comme  député  de  la  loge 
de  Saint-Jean  d'Ecosse  du  Contrat  social. 

12.  Guerrier  (Jean-Florentin),  bonnetier,  56  ans,  rue  Saint-Benoît,  39. 

13.  HouDART  (Jean-Nicolas),  quincaillier,   38  ans,  rue  Sainte-Margue- 

rite, 17. 

Volontaire  de  la  4*  compagnie  de  l'abbaye  Saint-Germain. 

14.  Cologne  (Florent-Gervais),  bonnetier,  48  ans,  rue  de  Buci,  10. 

Électeur  en  1791. 

15.  Marchand  (Charles),  drapier,  49  ans,  rue  Sainte-Marguerite,  23. 

16.  Delalouette  (Jean-François-Achille),  médecin  de  la  Faculté  de  Paris, 

45  ans,  rue  Saint-Benoît,  20. 

Membre  de  la  Société  royale  de  médecine  en  1776. 

17.  Lejeune  (Jean),  mercier,  membre  du  Conseil  général  de  la  Com- 

mune, 63  ans,  rue  du  Four,  129. 

Volontaire  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  de  l'abbaye  Saint-Ger- 
main, membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790, 
électeur  en  1791,  membre  du  bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  6«  ar- 
rondissement en  1792. 

18.  CouART  (Nicolas-François),  ancien  marchand  boucher,  membre  du 

Conseil  général  de  la  Commune,  61  ans,  rue  Taranne,  5. 

Officier  municipal  de  Paris  en  1792. 

19.  Daustel  (Guillaume-Toussaint),  ancien  lieutenant  général  de  Gler- 

mont  en  Beauvaisis,  50  ans,  rue  Saint-Benoît,  20. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  desQuatre-Nations  en  1790. 

20.  Bayon  (Claude),  ingénieur,  32  ans,  rue  du  Colombier,  31. 

Capitaine  de  la  1'«  compagnie  du  bataillon  Saint-Germain,  électeur 
en  1791. 

21.  Mathb  (Élophe-Sylvestre) ,  peintre,  44  ans,  rue  du  Colombier,  16. 

Lieutenant  de  la  l'-e  compagnie  du  bataillon  de  l'Abbaye-Saint- 
Germain,  électeur  en  1792. 

22.  Fortin  (Gabriel-Joseph),  marchand  de  drap,  39  ans,  rue  de  Buci,  1. 


64  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE  PARIS. 

23.  Berthe  (Jean-Louis),  père,  citoyen,  62  ans,  rue  Jacob,  19. 

Lieutenant  en   ]^'  de  la  1'^  compagnie  du  bataillon  des  Petits- 
Auguslins,  électeur  en  1791. 

2/i.  Cheradame  (François-Marin),  drapier, /i2  ans,  abbaye  Saint-Germain. 
Électeur  en  1791,  électeur  et  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  sec- 
tion des  Quatre-Nations  en  1792. 

25.  BoicERVoisE  (André-Alexandre),  avocat,  35  ans,  rue  Guénégaud,  21. 

Avocat  en  1780,  un  des  rédacteurs  du  cahier  du  Tiers-État  du  dis- 
trict de  l'Abbaye  en  1789  (Cf.  Chassin,  t.  II,  p.  356). 

26.  Michel  (Jean-François),  médecin  du  Roi,  63  ans,  quai  Malaquais, 

petit  hôtel  de  Bouillon. 

Docteur  en  l' Université  de  Montpellier,  membre  de  la  Société  royale 
de  médecine  en  1779,  électeur  en  1791. 

27.  Le  Duc  (Jean-François),  épicier,  45  ans,  rue  Dauphine,  111. 

Capitaine  de  la  2*=  compagnie  du  bataillon  de  l'abbaye  de  Saint- 
Germain,  électeur  en  1791. 

28.  Sommé  (Claude),  orfèvre,  55  ans,  rue  du  Four,  136. 

Électeur  eu  1791. 

29.  DoussEUR  (Jean-Baptiste),  épicier,  43  ans,  rue  de  Seine,  82. 

Électeur  en  1791. 

30.  AuDET  (Bernard),  chirurgien,  59  ans,  rue  du  Four,  145. 

Électeur  en  1 792. 

31.  Gastinel  (René-Augustin),  banquier,  50  ans,  rue  Dauphine,  près  de 

celle  d'Anjou. 

Électeur  en  1791. 

32.  CuRMER  (Léonard-Guillaume),  drapier,  53  ans,  rue  du  Four,  83. 

33.  Boudet  (Jean -Pierre),  maître  de   pharmacie,   42   ans,   rue  du 

Four,  85. 

Membre  du  collège  de  pharmacie  depuis  1787,  électeur  en  1791  et 
en  1792. 

XLI.   —   SECTION   DU  THÉÂTRE-FRANÇAIS 
(26  électeurs.  —  2617  citoyens  actifs). 

1.  Archambault  (François-Laurent),  avocat,  42  ans,  rue  Saint-André- 
des-Arts. 

Né  en  4748,  avocat  en  1774,  secrétaire-adjoint  de  la  loge  les  Neuf- 
Sœurs  en  1779,  volontaire  de  la  5®  compagnie  du  bataillon  des  Corde- 
liers,  élu  juge  suppléant  le  24  décembre  1790,  condamné  à  mort  pour 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      65 

sa  participation  à  la  révolte  du  13  vendémiaire  an  IV,  il  s'évada, 
purgea  sa  contumace  en  1797  et  devint  vice-président  du  tribunal  de 
Paris.  Il  reprit  sa  place  au  barreau,  fut  bâtonnier  de  l'ordre  en  1819  et 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  en  1821.  Il  figura  sur  le  tableau  de 
l'ordre  jusqu'en  1837,  époque  probable  de  sa  mort.  (Cf.  Biographie  de 
Leipzig.) 

2.  Danton  (Georges-Jacques),  avocat  es  conseils,  31  ans,  cour  du 

Commerce, 

Né  à  Arcis-sur-Aube  le  28  octobre  1759,  électeur  en  1791  et  en 
1792,  député  de  Paris  à  la  Convention,  décapité  à  Paris  le  5  avril  1794. 

3.  BouLARD  (Antoine-Marie-Henri),  notaire  au  Châtelet,  36  ans,  électeur 

en  1789,  rue  Saint-André-des-Arts,  28. 

Né  à  Paris  le  5  septembre  1754,  notaire  du  4  janvier  1782  au 
15  septembre  1808,  électeur  en  1796,  notable  en  1801.  célèbre  biblio- 
phile, ami  et  éditeur  de  La  Harpe,  mort  à  Paris  le  6  mai  1825. 

k.  Knapen  (André-François),  libraire,  ancien  consul,  62  ans,  rue  Saint- 
André-des-Arts,  1. 

Libraire  le  17  octobre  1747,  imprimeur  le  18  juillet  1749,  adjoint 
de  sa  corporation  du  15  juin  1768  au  5  juillet  1770. 

5.  Desbois  (Éléonore-Marie),  curé  de  Saint-André-des-Arts,  /jl  ans,  rue 

du  Cimetière-Saint-André. 

Né  à  Paris  en  1739,  docteur  de  Sorbonne,  curé  en  1777,  accepta 
la  constitution  civile  du  clergé,  fut  élu,  le  3  avril  1791,  évoque  consti- 
tutionnel d'Amiens,  puis  député  de  la  Somme  à  l'Assemblée  législative, 
et  mourut  en  1807. 

6.  Agasse  (Henri),  bourgeois,  38  ans,  rue  Pavée,  12. 

Imprimeur,  propriétaire  de  VEncyclopédie  de  Panckoucke  et  du 
Monileur,  Son  portrait  a  été  gravé  au  physionotrace  par  Quenedey. 

7.  Pons  (Philippe-Laurent),  avocat,  électeur  de  1789,  31  ans,  rue 

Hautefeuille,  10. 

Né  à  Verdun  en  1759,  avocat  en  1780,  électeur  en  1791,  accusa- 
teur public  et  électeur  en  1792,  député  de  la  Meuse  à  la  Convention  et 
au  Conseil  des  Cinq-Cents,  substitut  près  le  tribunal  d'appel  et  la  cour 
de  cassation  de  1800  à  1815,  mort  à  Paris  le  7  mai  1844.  Toutes  les 
biographies  lui  donnent,  à  tort,  le  prénom  de  Robert.  Un  portrait  peint 
do  Pons  de  Verdun,  coiffé  d'un  bonnet  phrygien,  appartient  à  M.  De- 
mangeot  et  a  figuré,  en  1889,  à  l'exposition  historique  de  la  Révolu- 
tion. —  Cf.  sa  biographie  dans  l'ouvrage  de  M.  Robiquet. 

8.  GicQUEL  (Charles-Paul-Marie),  avocat,  électeur  de  1789,  39  ans,  rue 

Serpente,  6. 

Avocat  en  1777,  sous-lieutenant  de  la  2"  compagnie  du  bataillon 
Saint-André-des-Arts.  .  - 


66       .  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DÉ   PARIS. 

,9.  D'Herbelot  (Léon),  avocat,  33  ans,  rue  Percée-Saint-André,  15. 

Avocat  en  1778,  juge-suppléaut  au  tribunal  de  1'"^  instance  et 
notable  en  1801,  figura  sur  le  tableau  de  l'ordre  des  avocats  jusqu'en 
1824. 

10.  Mérigot  (Jean -Gabriel),  libraire,  52  ans,  quai  des  Augustins,  38. 

M,  DuPRÉ  (Gharles-^François) ,   ancien   négociant,   électeur   de   1789, 
bk  ans,  rue  de  l'Éperon. 

Électeur  en  1796. 

12.  Odent  (Jean),  commissaire  au  Châtelet,  ki  ans,  rue  Saint-André- 

des-Arts,  76. 

Commissaire  depuis  1777. 

13.  Garran  DE  CouLON  (Jean-Philippe),  avocat,  électeur  de  1789,  41  ans, 

rue  des  Grands-Auguslins,  12. 

Né  à  Saint-Maixent  le  19  avril  1748,  élu  juge  le  2  décembre  1790, 
électeur  en  1791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative  et  du  Loiret 
à  la  Convention,  sénateur,  membre  de  l'Institut,  mort  à  Paris  le  19  dé- 
cembre 1816. 

ik'  Brichard  (François-Romain),  notaire  au  Châtelet,  42  ans,  rueSaint- 
André-des-Arts,  44. 

Né  à  Brony  (Seine-et-Oise)  en  1748,  notaire  du  4  janvier  1776  au 
11  février  179i,  membre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  en 
1790,  capitaine  de  la  5"  compagnie  du  bataillon  des  Cordeliers,  con- 
damné à  mort  et  exécuté  à  Paris  le  26  pluviôse  an  II  (11  février  1794). 
Son  portrait  par  Ducreux  figura  au  Salon  de  1793. 

15.  GoLOMBEAu  (Jacques-Mathurin),  ancien  avocat,  72  ans,  rue  Gît-le- 

Gœur,  15. 

Avocat  depuis  1736,  membre  du  bureau  de  paix  près  le  tribunal 
du  6«  arrondissement  de  Paris  et  secrétaire-greffier  de  la  Commune  eu 
1792. 

16.  GocHiN  (Henri),  avocat,  34  ans,  rue  Hautefeuille,  34. 

Avocat  depuis  1775,  volontaire  de  la  2«  compagnie  du  bataillon 
Saint-André-des-Arts. 

17.  DoRiGNY  (Anne-Glaude),  docteur  en  médecine  delà  Faculté  de  Paris, 

électeur  de  1789,  63  ans,  rue  des  Fossés-Monsieur-le-Prince,  92. 

18.  Paré  (Jules-François),  avocat,  34  ans,  cour  du  Commerce. 

Né  en  1757,  premier  clerc  de  Danton,  secrétaire  du  Conseil  exé- 
cutif provisoire,  ministre  de  l'intérieur  du  20  août  1793  au  5  avril  1794, 
commissaire  du  Directoire  auprès  du  département  de  la  Seine  en  1796, 
mort  à  Paris  le  29  juillet  1819. 


LES  ÉLE.GTEUaS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      67 

19.  Berger  (Joseph),  limonadier,  /jô  ans,  rue  Saint-André-des-Arts,  112. 

Électeur  en  1792. 

20.  Bernard  (Louis- Antoine),  avocat,  33  ans,  rue  de  la  Harpe,  153. 

21.  DuuoN  (Louis-Denis),  notaire  au  Châtelet,  Ç>k  ans,  rue  Christine,  1. 

Notaire  du  8  octobre  1762  au  3  août  1798. 

22.  BoiN  (Nicolas-François),  commissaire  au  Châtelet,  Z^l  ans,  rue  de  la 

Vieille-Boucherie. 

Commissaire  depuis  1782. 

23.  Senteix  (Louis),  médecin,  37  ans,  rue  Saint-André-des-Arts,  32. 

24.  Fabre-d'Églantlne  (Philippe-François-Nazaire),  homme  de  lettres, 

36  ans,  rue  du  Théâtre-Français,  185. 

Né  à  Carcassonne  le  29  juillet  1750,  membre  de  la  Société  des  Amis 
de  la  Constitution  en  1790,  électeur  en  1792,  député  de  Paris  à  la  Con- 
vention, décapité  à  Paris  le  5  avril  1794. 

25.  Voisin  (Henri),  horloger,  électeur  de  1789,  57  ans,  rue  Dauphine,  4. 

26.  Boucher  (Antoine-Sauveur),  66  ans,  rue  de  Condé,  6. 

Né  à  Paris  le  21  juin  1723,  électeur  en  1791  et  en  1792,  député  de 
Paris  à  la  Convention,  mort  à  Bruxelles  en  1805. 

XLII.    —   SECTION  DE   LA  CROIX-ROUGE 
(19  électeurs,  —  1907  citoyens  actifs). 

1.  Beauvais  (Charles-Nicolas),  docteur  en  médecine,  électeur  de  1789, 

42  ans,  à  l'Hospice. 

Né  à  Orléans  le  l^"*  août  1745,  juge  de  paix  de  la  section  de  la 
Croix-Rouge  en  1790,  électeur  en  1791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée 
législative  et  à  la  Convention,  mort  à  Montpellier  le  27  mars  1794. 

2.  Grosset  (Gilles-Hyacinthe),  avocat,  68  ans,  rue  des  Vieilles -Tuileries. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  seclion  de  la  Croix-Rouge  en  1790, 
électeur  en  1791  et  en  1796. 

3.  Barbara  (François-Marie),  mercier,  52  ans,  rue  de  Sèvres,  110. 

Volontaire  de  la  l""^  compagnie  du  balaillon  des  Prémontrés. 

k.  Lecoq  (Jérôme),  sergent-major  de  la  l'"^  compagnie  du  bataillon  des 
Prémontrés,  électeur  de  1789,  bk  ans,  rue  de  Sèvres,  137. 
Électeur  en  1791. 

5.  Boucher-René  (Antoine-René),  avocat,  67  ans,  rue  de  Sèvres. 

Électeur  en  1791,  officier  municipal  de  Paris  et  juge  suppléant  au 
tribunal  révolutionnaire  en  1792,  maire  de  Paris  par  intérim  après  la 


68  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

démission  de  Petion  (17  septembre  au  24  novembre  1792),  condamné 
à  mort  par  contumace  le  24  vendémiaire  an  IV.  (Cf.  biographie  de 
Leipzig.) 

.6.  Lebrun  (Joseph -Etienne-Antoine),  vice-président,  60  ans,  rue  du 
Petit-Vaugirard,  185. 

Volontaire  de  la  5*  compagnie  du  bataillon  des  Prémontrés,  asses- 
seur du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Croix-Rouge  en  1790  et  juge 
de  paix  en  1792. 

7.  JoLLY  (Joseph-Louis),  avocat,  électeur  de  1789,  42  ans,  rue  des 

Vieilles-Tuileries. 

8.  DupERRON   (Jean -Baptiste-Gaston- Thomas),  avocat,   55  ans,   rue 

Plumet. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Croix-rouge  en  1790, 
électeur  en  1791,  juge  de  paix  et  électeur  en  1796. 

9.  Chîniag  de  la  Bastide  (Mathieu),  avocat,  électeur  de  1789,  /[5  ans,  rue 

des  Vieilles-Tuileries,  i^k- 

Volontaire  de  la  4«  compagnie  du  bataillon  des  Prémontrés,  électeur 
et  juge  au  tribunal  du  5«  arrondissement  en  1796,  substitut  du  commis- 
saire près  le  tribunal  criminel  et  notable  en  1801. 

10.  ÉvRAT  (Louis),  capitaine  de  la  compagnie  du  centre  du  bataillon 

des  Prémontrés,  28  ans,  rue  de  Sèvres. 

11.  Ortillon  (Pierre),  boucher,  électeur  de  1789, 36  ans,  rue  des  Vieilles- 

Tuileries,  38. 

Volontaire  de  la  4^  compagnie  du  bataillon  des  Prémontrés. 

12.  Desmoulins  (Benoit),  avocat,  /j5  ans,  rue  du  Bac,  1^2. 

Électeur  en  1791. 

13.  De  Montfort  (Pierre-Nicolas),  avocat,  60  ans,  rue  de  Varennes,  86. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Croix-Rouge  en  1 790, 
électeur  en  1791. 

1/4.  D'Obigny  (Jean-Pierre),  architecte,  électeur  de  1789,  60  ans,  rue  de 
Sèvres. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790, 
électeur  en  1796. 

15.  RoYER  (François-Marie),  peintre,  53  ans,  rue  de  Sèvres,  132. 

Électeur  en  1791  et  «n  1796. 

16.  ÉvRAT  (Jean- Alexis),  chirurgien-major  du  bataillon  des  Prémontrés, 

30  ans,  rue  de  Sèvres,  125. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       69 

17.  Chigot  (Edme),  médecin,  40  ans,  rue  de  la  Chaise. 

Électeur  en  1791. 

18.  NicoLEAu  (Pierre),  bourgeois,  50  ans,  rue  Saint-Romain. 

Électeur  en  1791,  électeur  et  administrateur  du  département  de 
Paris  en  1792. 

19.  Beauchesne  (Edme-Pierre  de),  médecin  en  chef  de  l'hôpital  delà 

Garde  nationale,  36  ans,  rue  de  Monsieur. 

XLIIL  —  SECTION   DU   LUXEMBOURG. 
(21  électeurs.  —  2051  citoyens  actifs). 

1.  CoNVERS  (Claude-Pierre),  architecte-entrepreneur,  électeurde  1789, 

55  ans,  rue  Cassette,  9. 

Électeur  du  cinton  de  Villejuif  en  1796. 

2.  Thillaye  (Jean-Baptiste-Jacques),  maître  en  chirurgie,  38  ans,  rue 

de  Tournon,  3k. 

Membre  du  Collège  de  chirurgie  depuis  1783. 

3.  Lohier  (Pierre-Augustin-Marie),  homme  de  loi,  71  ans,  rue  de  Tour- 

non,  25. 

Avocat  depuis  1758,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune 
de  Paris  en  1790. 

Zi.  Brusse  (Charles-Dieudonné  de),  ancien  écuyerdu  feu  roi  Louis  XV, 
58  ans,  rue  du  Vieux-Colombier,  8. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Luxembourg  en  1790, 
électeur  en  1791. 

5.  Ceyrat  (Joachim),  avocat,  professeur  de  physique  et  de  mathéma- 

tiques, 39  ans,  rue  Pérou,  10. 

Né  à  Clermont-Ferrand  en  4  751,  clerc  tonsuré,  membre  du  Con- 
seil général  de  la  Commune  de  Paris  en  1790,  commissaire  de  police 
de  la  section  du  Luxembourg  en  1790  et  juge  de  paix  en  1792.  Il  était 
membre  de  la  Chambre  de  Paris  au  Grand-Orient  en  1784;  il  fut 
arrêté  le  24  mai  1795  comme  accusé  d'avoir  participé  aux  massacres 
de  septembre,  passa  en  jugement  et  fut  acquitté  en  mai  1796.  Il  fut, 
le  9  janvier  1 801 ,  condamné  à  la  déportation  à  Cayenne  comme  com- 
plice du  complot  de  la  machine  infernale. 

6.  Bergeron  (Bernard),  quincaillier,  kO  ans,  rue  du  Four,  au  coin  de 

la  rue  Princesse. 

7.  DuBAiL  (Étienne-Prosper),  avocat,  40  ans,  rue  de  Vaugirard,  101. 

Membre  du  bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  6^  arrondissement 
de  Paris  en  4792. 


70  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARTS. 

8.  Anger  (Jean-Baptiste),  homme  de  loi,  62  ans,  rue  des  Canettes. 

9.  Frère  de  Monttzon  (René-Alexandre-François),  architecte-ingénieur, 

36  ans,  rue  du  Petit-Bourbon,  U. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Luxembourg  en  1790, 
électeur  en  4791. 

10.  Lallemant  de  Fontenoy  (Antoine-Louis),  homme  de  loi,  28  ans,  rue 

du  Vieux-Colombier,  5. 

Avocat  depuis  1785,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du 
Luxembourg  en  1790,  électeur  en  1791. 

11.  Polverel  (Etienne),  homme  de  loi,  52  ans,  rue  de  Vaugirard,  81. 

Avocat  depuis  1780,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Consti- 
tution en  1790,  accusateur  public  du  l^""  arrondissement  de  Paris 
en  1791,  commissaire  h  Saint-Domingue  après  le  10  août  1792,  empri- 
sonné en  1793,  mort  en  1794.  (Cf.  biographie  de  Leipzig.) 

12.  Bro  (Jean-Louis),  notaire,  électeur  de  1789,  56  ans,  rue  du  Petit- 

Bon  rbon,  8. 

Notaire  du  5  juillet  1766  au  2  décembre  1797,  électeur  en  1796, 
notable  en  1801. 

13.  Saguierde  Luigné  (Joachim-Auguste-Marie-Joseph),  commandant  du 

bataillon  des  Carmes,  électeur  de  1789,  30  ans,  rue  de  Tournon. 

Il  était  marquis  de  Luigné  et  fut  électeur  en  1791. 

U.  Re?jauld  (Prosper-Louis-Antoine),  épicier,  39  ans,  rue  du  Four,  57. 

15.  PouLTiER  (Jean-Guillaume),  l'aîné,  huissier-commissaire-priseur, 

A2  ans,  rue  des  Quatre-Vents. 

Exerçait  sa  charge  depuis  1772,  et  était  syndic  de  sa  corporation. 
Caporal    de   la    4®    compagnie  du  bataillon    des  Cordeliers,   électeur 
en  1796,  notable  en  1801.  (Cf.  dans  le  catalogue  Bovet,  n°   306,  une 
■    lettre  à  lui  adressée  par  Carnot  le  16  mars  1802.) 

16.  Lablée  (Jacques),  avocat,  ci-devant  administrateur,  38  ans,  rue  de 

Condé,  7. 

Né  à  Beaugency  (Loiret)  le  26  août  1751,  administrateur  de  la 
Commune  de  Paris  en  1790,  sous-lieutenant  de  la  l''^  compagnie  du 
bataillon  des  Cordeliers,  mort  en  1841. 

17.  YiTEL  (Jean -François),  chaudronnier,  55  ans,  rue  du  Vieux-Colom- 

bier, 29. 

Électeur  en  1791. 

18.  RoucELLE  (Bertrand-Eugène),  architecte  du  Boi  pour  le  département 

de  la  guerre,  31  ans,  rue  Férou,  10. 
Électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARTS  EN  1790.       71 

19.  Cyrand  (François),  professeur  de  mathématiques,  A6  ans,  rue  du 

Four,  36. 

20.  Lefebvre  (Louis),  bourgeois,  36  ans,  rue  du  Pot-de-Fer,  au  noviciat 

des  Jésuites. 

Électeur  en  1791, 

21.  L\  Borde  (Jean-Louis-Honoré  de),  lieutenant  général  de  la  Prévôté 

de  l'Hôtel,  71  ans,  rue  du  Four,  hôtel  de  Laguette. 

Il  occupait  ce  poste  depuis  1788. 

XLIV.  —  SECTION  DES  THERMES  DE  JULIEN, 
(19  électeurs.  —  1909  citoyens  actifs). 

1.  Agier  (Pierre-Jean),  avocat,  électeur  de  1789,  /t2  ans,  rue  des  Ma- 

çons, 20. 

Né  à  Paris  le  28  décembre  1748,  avocat  en  1769,député-suppléaTl 
du  Tiers  État  de  Paris  aux  Étals  généraux,  membre  de  la  société  des 
Amis  de  la  Constitution  en  1790,  élu  juge  le  27  novembre  1790,  pré- 
sident du  Tribunal  révolutionnaire  après  le  9  thermidor,  électeur 
en  1796,  vice-président  du  tribunal  d'appel  de  la  Seine  en  1802, 
mort  le  22  septembre  1823. 

2.  JozEAu  (Mathurin-Pierre),  avocat,  kO  ans,  cloître  Saint-Benoit,  k^. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  des  Thermes-de-Julien 
en  1790,  électeur  en  1791  et  en  1792. 

3.  Arsandaux  (Jean-André),  avocat,  61  ans,  rue  de  la  Harpe,  84. 

Avocat  depuis  1769,  élu  juge  suppléant  le  30  décembre  1790.  Il 
avait  été  un  des  signataires  du  Cahier  du  Tiers  État  du  district  de  la 
Sorbonne.  (Cf.  Chassin,  t.  II,  p.  426.) 

k.  Baudoijin  (François-Jean),  imprimeur,  député  suppléant  de  Paris  à 
l'Assemblée  nationale,  électeur  de  1789,  31  ans,  rue  du  Foin- 
Saint-Jacques,  31. 

Né  à  Paris  en  1759,  libraire  le  27  mai  1777^  volontaire  delà 
2^  compagnie  du  bataillon  des  Mathurins,  membre  de  la  société  des 
Amis  delà  Constitution,  électeur  en  1791,  imprimeur  de  l'Assemblée 
nationale  depuis  le  24  juin  1789,  puis  de  la  Convention,  de  l'Institut  et 
du  Corps  législatif  jusqu'en  1803,  contrôleur  en  chef  dans  les  droits 
réunis  à  Groningue  en  1811,  employé  au  ministère  de  la  police  géné- 
rale de  1813  à  1821,  mort  à  Antony  en  1838. 

5.  Féval  (Louis-François),  avocat,  39  ans,  rue  des  Maçons,  36. 

Avocat  en  1775,  un  des  rédacteurs  du  Cahier  du  Tiers  État  dui 
district  des  Mathurins  en  1789.  (Cf.  Chassin,  t.  II,  p.  344.) 


72  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

6.  Cornu  (Jean-Gabriel),  procureur  au  Parlement,  avocat,  57  ans,  rue 

des  Maçons,  3/j. 

Procureur  depuis  4758,  membre  de  la  société  des  amis  de  la  Con- 
stitution en  4790. 

7.  Mathieu  (Jean-Baptiste-Gharles),  homme  de  loi,  27  ans,  rue  de  la 

Harpe,  51. 

Membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  élec- 
teur en  4791  et  en  1792.  • 

8.  Caffin  (Jean-Claude),  chapelier,  électeur  de  1789,  55  ans,  rue  Saint- 

Jacques,  169. 

Capitaine  de  la  5*  compagnie  du  bataillon  des  Mathurins,  membre 
de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  électeur  en  1791. 

9.  Chatria  (Jean-François),   entrepreneur  de  roulage,  50  ans,  rue 

d'Enfer-Saint-Michel,  123. 

Sous-lieutenant  de  la  5*  compagnie  du  bataillon  de  Saint-André- 
des-Arts,  électeur  en  1791,  juré  en  1793. 

10.  Regnault  (Germain-Edme),  notable,  adjoint  au  commissaire  de  po- 

lice de  la  section  des  Thermes,  secrétaire  de  l'assemblée  pri- 
maire, 52  ans,  rue  des  Mathurins,  30. 

Volontaire  de  la  1'®  compagnie  du  bataillon  des  Mathurins. 

11.  De  Pille  (Joseph- Adrien),  maître  en  pharmacie,  électeur  de  1789, 

55  ans,  rue  des  Francs-Bourgeois,  place  Saint-Michel. 
Membre  du  collège  de  pharmacie  depuis  1782. 

12.  Le  Sage  (Pierre-Paul),  maître  pâtissier,  36  ans,  rue  de  la  Harpe,  78. 

Électeur  en  1791. 

13.  Calvinhac  (Pierre-Antoine),  procureur  au  Parlement,  commandant 

du  bataillon,  50  ans,  rue  de  la  Sorbonne. 

Procureur  depuis  1770,  commandant  du  bataillon  de  garde  natio- 
nale des  Mathurins. 

U.  Brocas  (François-Nicolas),  curé  de  Saint-Benoît,  président  de  l'as- 
semblée primaire,  69  ans,  rue  Saint-Jacques,  cloître  Saint-Benoît. 
Curé  depuis  1762.  Sa  paroisse  fut  supprimée  en  1791. 

15.  Servel  (Hyacinthe),  maître  en  faits  d'armes,  47  ans,  rue   de  la 

Harpe,  50. 

Capitaine  de  la  2®  compagnie  du  bataillon  des  Mathurins. 

16.  BizET  (Auguste-Joseph),  marchand  de  soie,  38  ans,  rue  Saint-Séve- 

rin,  35. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       73 

17.  Bardin  (François-Pierre-Auguste),  marchand  épicier,  50  ans,  rue  de 

la  Harpe,  47. 

18.  Marin  (André-Claude),  greffier  en  chef  des  présentations  de  la  Cour 

des  Aides,  56  ans,  rue  du  Foin,  16. 

Greffier  depuis  1777. 

19.  BuscHE  (Durand-Joseph),  procureur  au  Parlement,  avocat,  député 

suppléant   de  Paris  hors  les  murs  à   l'Assemblée  nationale, 
48  ans,  rue  des  Francs-Bourgeois-Saint-Michel,  9. 

Procureur  depuis  1769,  capitaine  de  la  4"  compagnie  du  bataillon 
Saint-André-des-Arts. 


XLY.  -  SECTION   DE   SAINTE-GENEVIÈVE. 
(32  électeurs.  —  3172  citoyens  actifs.) 

1.  Etienne  (Jean-Claude),  notaire,  commandant  du  bataillon  de  Saint- 

Étienne-du-Mont,  38  ans,  rue  Saint-Jacques,  34. 

Notaire  du  27  juin  1780  au  2  janvier  1795,  électeur  en  1791. 

2.  Bataille  (Joseph),  apothicaire,  trésorier,  électeur  de  1789,  Ik  ans, 

montagne  Sainte-Geneviève. 

Apothicaire  en  1749,  pfévôt  du  collège  de  pharmacie,  électeur  en 
1791. 

3.  Durouzeau  (Denis),  avocat  au  Parlement,  président  de  la  section, 

60  ans,  rue  des  Noyers,  24. 

Avocat  en  1755,  juge  de  paix  de  la  section  de  Sainte-Geneviève 
en  1790,  membre  de  la  société  des  Amis  de  la  Constitution,  électeur 
en  1791. 

4.  QuiLLAu  (François-Augustin),  imprimeur-libraire,  47  ans,  rue  du 

Fouarre,  3. 

Libraire  le  30  avril  1763,  imprimeur  le  3  juillet  1764,  adjoint 
de  sa  corporation  le  22  mars  1779,  électeur  en  1791. 

5.  Berthier  (Ignace),  bourgeois,  69  ans,  rue  Saint-Victor,  153. 

Électeur  en  1791. 

6.  Dezauches  (Jean- Claude),   géographe  du   Boi,  45   ans,   rue  des 

Noyers,  37. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 

7.  Deferrière  (Glaude-Jean-Clair),  avocat  au  Parlement,  docteur  en 

droit,  32  ans,  rue  des  Fossés-Saint-Jacques. 

Avocat  depuis  1780,  sergent  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  de 
Saint-Étienne-du-Mont, 


74  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

8.  Delamotte  (Jean-Baptiste-BeDJamin),  avocat  au  Parlement,  procu- 

reur au  Châtelet,  A6  ans,  rue  de  Bièvre,  21. 

Procureur  depuis  1771,  volontaire  de  la  5^  compagnie  du  bataillon 
de  Saint-Étienne-du-Mont,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de 
Sainte-Geneviève  en  1790,  avoué  et  électeur  en  1791. 

9.  Pennier  (Jean-François),  marchand  orfèvre,  51   ans,  place  Mau- 

bert. 

Sergent  de  la  5«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Étienne-du- 
Mont,  électeur  en  1 79 1 . 

10.  Maillard  (Louis),  épicier,  60  ans,  rue  de  la  Montagne-Sainte-Gene- 

viève, 69. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 

11.  DuvEYPiER  (Honoré-Marie-Nicolas),  avocat  au  Parlement,   électeur 

de  1789,  37  ans,  rue  Saint-Jacques,  Al. 

Né  à  Pignans  (Var)  le  6  décembre  1753,  avocat  en  1779,  député 
suppléant  de  Paris  aux  États  généraux,  membre  de  la  société  des  Amis 
de  la  Constitution  en  1790,  tribun  en  1800,  premier  président  de  la 
cour  de  3Iontpellier  en  1808,  mort  en  mai  1839. 

12.  Trusson  (Jean-Nicolas),  maître  en  pharmacie,  46  ans,  montagne 

Sainte-Geneviève. 

Membre  du  collège  de  pharmacie  depuis  1781  sous-lieutenant  de 
la  4«  compagnie  du  bataillon  de  Saint- Élienne-du-Mont,  électeur 
en  1791  et  en  1796. 

13.  AzE  (Jean-Charles),  imprimeur  en  taille-douce,  39  ans,  rue  des 
Lavandières. 

Sergent-major  des  volontaires  de  Saint--Étienne-du-Mont,  électeur 
et  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  du  Panthéon  (ci-devant 
Sainte-Geneviève)  en  1792. 

14.  Grandsire  (Louis-Charles),  avocat  au  Parlement,  greffier  au  Châ- 

telet, 30  ans,  rue  des  Noyers. 

Greffier  depuis  1786,  grenadier  volontaire  du  bataillon  de  Saint- 
Étienne-du-Mont. 

15.  Bardin  (Jean-Joseph),  bourgeois,  sergent-major  des  chasseurs  du 

bataillon  de  Saint-Étienne-du-Mont,  33  ans,  place  Maubert. 

16.  Reroul  (Marcel),  secrétaire  archiviste  au  collège  Louis-le-Grand, 

41  ans,  rue  Saint-Jacques. 

Sous-lieutenant  delà  2"  compagni'^  du  bataillon  de  Saint-Étienne- 
du-Mont. 

17.  Charrier  (Louis-Claude-Bernard),  maître  couvreur,  33  ans,  rue  des 

Noyers. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  4790.      75 

18.  Desaint  (Louis -Marie),  avocat  au   Parlement,   Sk  ans,    rue    des 

Noyers. 

Lieutenant  des  chasseurs  volontaires  de   Saint-Étienne-du-Mont. 

19.  Berthier  (Jean-Baptiste-Théodore),  drapier,  43  ans,  rue  Saint-Jac- 

ques, 15. 

Juré  en  1793,  sergent  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  de  Saint- 
Étienne-du-Mont,  électeur  en  1796. 

20.  Simon  (Claude),  imprimeur-libraire,  49  ans,  rue  Saint-Jacques,  27. 

Libraire  le  13  juin  -1766,  imprimeur  le  44  avril  1772,  volontaire 
de  la  1'"''  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Étienne-du-Mont,  électeur 
en  1791. 

21.  TuRQUET  (Albert-François-Stanislas),  avocat  au  Parlement,  46  ans, 

rue  Saint-Jean-de-Beauvais,  12. 

Avocat  depuis  1775,  commissaire  de  police  de  la  section  de  Sainte- 
Geneviève  en  1790,  électeur  en  1791. 

22.  Brouet  (Charles-Edme),  avocat  au  Parlement,   46  ans,   rue  des 

Grands-Degrés. 

Avocat  depuis  1775. 

23.  Forestie-^  (Antoine),  marchand  mercier,  47  ans,  place  Maubert. 

24.  CouTURAT  (Jean-Clément),  greffier  au  bailliage  de  Saint-Jean-de« 

Latran,  33  ans,  enclos  de  Saint-Jean-de-Latran. 

Lieutenant  de  la  4*'  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Étienne-du- 
Mont,  greffier  au  tribunal  du  juge  de  paix  de  la  section  de  Sainte- 
Geneviève  en  1790. 

25.  Gallois  (Jean-Baptiste),  maître  menuisier,  52  ans,  rue  du  Plâtre. 

Électeur  en  1791. 

26.  Maurice  (Jean-Baptiste),  maître  de  pension,  40  ans,  rue  de  Bièvre. 

Électeur  en  1791. 

27.  Bécolène  (Annet),  avocat  et  procureur  au  Parlement,  61  ans,  rue  du 

Plâtre,  11. 

Avocat  depuis  1775,  élu  juge  le  2  décembre  1790,  électeur  en  1791. 

28.  Chaumftte  (Nicolas-Louis),   avocat  et  procureur   au    Parlement, 

47  ans,  rue  des  Noyers,  15. 

Procureur  en  1770,  capitaine  des  grenadiers  volontaires  du  ba- 
taillon de  Saint-Étienne-du-Mont,  électeur  en  1796. 

20.  Cailleau  (André-Charles),  imprimeur  libraire,  électeur  de  1789, 
58  ans,  rue  Galande,  64. 

Né  Je  17  juin  1731,  libraire  le  10  octobre   1733,   imprimeur  le 


76  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

>I9  mai  4772,  volontaire  de  la  1'°  compagnie  du  bataillon  de  Saint- 
Étienne-du-Mont,  électeur  en  1791,  mort  à  Paris  le  19  juin  1798.  Il  est 
l'auteur  de  plusieurs  ouvrages  (Cf.  Quérard.) 

30.  Ravion  (Charles-François),  tapissier,  37  ans,  montagne  Sainte-Gene- 

viève. 

Sergent  de  la  4*=   compagnie  du  bataillon  de    Saint-Étienne-du- 
Mont. 

31.  Saillant  (Charles-Jacques),  docteur  en  médecine,  43  ans,  rue  de 

Bièvre,  7. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 

32.  Belin  (François),  libraire,  42  ans,  rue  Saint-Jacques,  21. 

Libraire  le  10  mars  1777,  lieutenant  des  fusiliers  du  bataillon  de 
Saint-Étienne-du-Mont,  électeur  en  1796,  notable  en  1801. 


XLVI.   —   SECTION  DE  L'OBSERVATOIRE 

(17  électeurs.  —  1713  citoyens  actifs). 

1.  Fabre  (Jacques-ÉIie) ,  bourgeois,  57  ans,  rue  du  faubourg  Saint- 

Jacques,  213. 

Électeur  en  1791. 

2.  Lepitre  (Jacques-François),   instituteur,  27  ans,    rue  Saint-Jac- 

ques, 167. 

Né  le  6  janvier  1764,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune 
de  Paris  en  1792,  commissaire  chargé  de  surveiller  la  famille  royale  au 
Temple,  président  de  l'assemblée  primaire  et  électeur  en  1796,  notable 
en  1801,  chef  d'institution  sous  l'Empire,  professeur  de  rhétorique  au 
collège  de  Rouen  sous  la  Restauration,  mort  à  Versailles  le  18  jan- 
vier 1 821 . 

3.  Gilles  (Pierre-Noël),  avocat,  ci-devant  conseiller  rapporteur  à  la 

Chancellerie  du  Palais,  39  ans,  rue  Saint-Jacques,  250. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Observato're  en  1790, 
électeur  en  1791  et  en  1792. 

h,  BosQuiLLON  (Charles-Pierre),  avocat,  électeur  de  1789,  37  ans,  place 
de  PEstrapade. 

Avocat  en  1776,  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Observatoire 
en  1790,  électeur  en  1791,  massacré  à  l'Abbaye  le  2  septembre  1792.  Il 
avait  publié,  en  1788,  un  Code  national,  dédié  aux  États  généraux, 

5.  DuvAL  (Robert-Antoine),  officier  du  Point  d'honneur,  hk  ans,  rue 
d'Enfer,  petit  hôtel  de  Chaulny. 

Lieutenant  de  la  2*  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Jacques-du- 
Haut-Pas. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARTS  EN  1790.      77 


6.  FouQUET  (Antoine-Joseph),  marchand  épicier,  49  ans,  rue  Saint- 

Jacques,  12Zi. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 

7.  Julienne  (Jean-Baptiste- Thomas),  marchand  bonnetier,  49  ans,  rue 

des  Bourguignons. 

8.  Patris  (Charles  Frobert),  instituteur,  électeur  de  1789,  39  ans,  place 

de  l'Estrapade. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Observatoire  en  1790, 
membre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution,  électeur  en  1791  et 
en  1792. 

9.  Dupoux  (Nicolas),  bourgeois,  53  ans,  rue  Saint-Jacques,  166. 

Assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'Observatoire  en  1790, 
électeur  en  1791 . 

10.  CoMBAXjLT   (Pierre-Louis),  le  jeune,    entrepreneur  de   bâtiments, 

56  ans,  rue  Saint-Jacques,  208. 
Électeur  en  1791  et  en  1796. 

11.  MuRAz  (Jean-André),  maître  ès-arts  de  l'Université,  45   ans,  rue 

Contrescarpe-Saint-Marcel. 

12.  Bequet  (Etienne),  le  jeune,  ancien  officier  de  haras,  49  ans,  rue 

Saint-Jacques,  172. 

Volontaire  de  la  1"  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Jacques-du- 
Haut-Pas,  électeur  en  1791. 

13.  Simon  (Jean-Baptiste-Viclor),  docteur  en  droit,  commissaire  de 

police,  29  ans,  rue  des  Postes,  place  de  l'Estrapade. 

14.  Darrimajou  (Dominique),  le  jeune,  électeur  de  1789,   secrétaire- 

greffier  de  la  section,  29  ans,  rue  des  Postes,  place  de  l'Estrapade. 

Né  à  Mont-de-Marsan  le  18  octobre  4761,  secrétaire  de  l'assem- 
blée des  électeurs  le  15  juillet  1789,  secrétaire-greffier  du  juge  de  paix 
de  la  section  de  l'Observatoire  en  1790,  membre  de  la  Société  des  Amis 
de  la  Constitution,  électeur  en  1791,  auteur  de  la  Chasteté  du  clergé 
dévoilée^  conseiller  référendaire  de  2«  classe  à  la  Cour  des  comptes, 
mort  à  Paris  en  novembre  1829. 

15.  Serreau  (Jacques-Louis),  maîlre  en  pharmacie,  apothicaire,  42  ans, 

rue  Saint-Jacques,  166. 

Apothicaire  depuis  1782. 

16.  Deudon  (André-Charles),  bourgeois,  47  ans,  place  de  l'Estrapade. 

Membre  do  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  en  1790. 

17.  Capitaine  (Louis),  ingénieur-géographe,  45  ans,  rue  Cassini,  près  de 

l'Observatoire. 

JÈlecteur  en  1791. 


IS     .  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

XLVH.   —   SECTION   DU  JARDIN  DES   PLANTES 
(16  électeurs.  —  1650  citoyens  actifs). 

1.  JussiEu  (Antoine-Laurent  de),  de  l'Académie  des  sciences,  42  ans,  rue 

des  Bernardins,  11. 

Né  à  Lyon  le  12  avril  1748,  botaniste,  membre  de  l'Académie  des 
sciences  (1773)  et  de  l'Institut  (1795),  lieutenant  du  maire  de  Paris  en 
1789,  élu  administrateur  du  département  le  10  février  1791,  électeur  en 
1796,  notable  en  1801,  mort  à  Paris  le  17  septembre  1836. 

2.  Lacépède  (Bernard-Germain-Étienne  de),  garde  et  démonstrateur 

du  Cabinet  d'histoire  naturelle,  34  ans,  au  Jardin  des  Plantes. 

Né  à  Agen  le  26  décembre  1756,  naturaliste,  membre  de  la  Société 
des  Amis  de  la  Constitution  en  1790,  élu  administrateur  de  Paris  le 
10  janvier  1791,  électeur  en  1791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée 
législative,  mort  à  Épinay  (Seine)  le  6  octobre  1825.  il  appartenait 
à  la  loge  les  Neuf-Sœurs  depuis  1779. 

3.  Reinville  (André-Gabriel),  marchand  de  bois,  50  ans,  quai  et  hors 

Tournelle. 

Électeur  en  1791. 

4.  CoLLARD  (Paul- Nicolas),  prêtre  de  la  doctrine  chrétienne  et  bache- 

lier en  théologie,  64  ans,  rue  des  Fossés-Saint-Yictor,  à  la  Doc- 
trine chrétienne. 

5.  Delà  Ribadière  (Jacques),  père,  bourgeois,  63  ans,  rue  des  Bernar- 

dins, 25. 

Sous-lieutenant  de  la  5^  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Nicolas 
du  Chardonnet,  électeur  en  1791. 

6.  Goblet  (Pierre),  maître  carreleur,  48  ans,  rue  Copeau. 

Électeur  en  1791. 

7.  Chabouillé  (Méderic- Joseph),  architecte  juré-expert,  46    ans,  rue 

Saint-Victor,  136. 

Volontaire  de  la  l''*  compagnie  du  bataillon  de  Sbint-Nicolas  du 
Chardonnet,  électeur  en  1791. 

8.  Debout  (Jean-Louis),  bourgeois,  46  ans,  rue  Saint-Victor. 

Lieutenant  de  la  1'«  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Nicolas  du 
Chardonnet,  électeur  en  1791. 

9.  DuFouR  (Jean-Antoine),  archiviste,  42  ans,  enclos  Saint-Victor. 

10.  Lessore  (Jean-Baptiste-Louis),  avocat  au  Parlement,  29  ans,  rue  des 
Fossés-Saint-Bernard,  38. 

Secrétaire- greffier  de  la  section  du  Jardin  des  Plantes  en  1790, 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.     79 

électeur  et  juge  de  paix  de  la  section  des  Sans-CuloUes  (ci-devant  Jardin- 
des-Plantes)  en  4792. 

11.  Thoïjin  (André),  de  l'Académie  des  sciences,  électeur  de  1789, 

42  ans,  au  Jardin  des  Plantes. 

Né  à  Paris  le  iO  février  1747,  botaniste,  jardinier  en  chef  du 
Jardin  des  Plantes  (1764),  membre  de  l'Académie  des  sciences  (1786) 
et  de  l'Institut  (1795),  député  suppléant  du  Tiers-État  de  Paris  aux 
États  généraux,  membre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  en 
1790,  élu  administrateur  du  département  le  24  janvier  1791,  électeur 
en  1791,   notable  en  1801,  mort  à  Paris  le  27  octobre  1824. 

12.  De  Gaule  (Jean-Baptiste-Philippe),  fils,  ayocat  au  Parlement,  34  ans, 

cloître  des  Bernardins. 

Sergent  de  la  5®  compagnie  du  bataillon  Saint-Nicolas  du  Char- 
donnet. 

13.  Levasseur  (Antoine-François-Nicolas),  avocat  au  Parlement,  44  ans, 

rue  des  Fossés-Saint-Victor,  à  la  Doctrine  chrétienne. 
Avocat  depuis  1769. 

14.  De  Vérac  (Jean-Pierre),  avocat  au  Parlement  et  instituteur,  65  ans, 

rue  Copeau. 

15.  Jonery  (Claude-Antoine),  négociant,  44ans,  quaidela  Tournelle,  4. 

Volontaire  de  la  5«  compagnie  du  bataillon  Saint-Nicolas  du  Char- 
donnet,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Pai'is  en  1790 
et  du  bureau  de  paix  près  le  tribunal  du  5"  arrondissement  en  1792. 

16.  Marlin  (Michel- Jean),  couverturier,  34  ans,  rue  Saint- Victor,  43,  à 

l'Épi  couronné. 

Capitaine  de  la  1^^  compagnie  du  bataillon  de  Saint-Nicolas  du 
Chardonnet,  électeur  eu  1792. 

XLVIII.  —  SECTION  DES  GOBELINS 
(12  électeurs.  —  1154  citoyens  actifs). 

1.  Cozette  (Pierre-François),  entrepreneur  des  ouvrages  de  la  Cou- 

ronne, électeur  de  1789,  76  ans,  hôtel  des  Gobelins. 

Électeur  en  1791,  chef  d'atelier  à  la  manufacture  des  Gobelins.  Son 
portrait  par  lui-même,  à  l'âge  de  85  ans,  figura  au  Salon  de  ^98. 

2.  Thorillon  (Antoine-Joseph),  ancien  procureur  au  Châtelet,  électeur 

de  1789,  49  ans,  rue  des  Fossés-Saint-Marcel. 

Né  en  1742,  administrateur  de  Paris  en  1789,  juge  de  paix  de  la 
section  des  Gobelins  en  1790,  électeur  en  1791,  député  de  Paris  à 
l'Assemblée  législative,  électeur  en  1796. 


80  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

3.  Durand  (Marie-Armand),  ancien  notaire,  63  ans,  rue  Mouffetard, 
hôtel  des  Gobelins. 

Notaire  du  8  octobre  1768  au  16  mai  1782,  assesseur  du  juge  de 
paix  de  la  section  des  Gobelins  en  1790. 

h.  Jacquot  (Pierre-André),  curé  de  Saint-Martin,  46  ans,  cloître  Saint- 
Marcel. 

Curé  depuis  1788.  Sa  paroisse  fut  supprimée  en  1791. 

5.  Boudin  (Pierre),  avocat,  60  ans,  grande  rue  du  Banquet. 

6.  AcLocQUE  (André-Arnoult) ,  marchand  brasseur,  électeur  de  1789, 

38  ans,  rue  Mouffetard. 

Né  à  Amiens  en  1730,  chef  du  bataillon  Saint-Marcel,  électeur  en 

1791,  mort  à  Sens  vers  1810.  —    Cf.  sa    notice  dans  l'ouvrage  de 
M.  Robiquet. 

7.  Santerre  (Jean-Baptiste),  marchand  brasseur,  kO  ans,  rue  Gensier. 

Volontaire  de  la  1"  compagnie  du  bataillon  Saint-Marcel. 

8.  DuTERTRE  DE  Veteuil  (Abraham-Isaac),  ancien  notaire,  38  ans,  rue 

d'Orléans,  faubourg  Saint-Martin. 

Notaire  du  3  août  1776  au  13  novembre  1779,  notable  et  premier 
commis  des  finances  en  1801. 

9.  Bidault  (Jacques-François),  bourgeois,  38  ans,   rue  des  Francs- 

Bourgeois. 

Membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  de  Paris  et  assesseur 
du  juge  de  paix  de  la  section  des  Gobelins  en  1790,  électeur  en  1796. 

10.  Audran  (Jean-Baptiste),  entrepreneur  des  ouvrages  de  la  Couronne, 

63  ans,  hôtel  des  Gobelins. 

11.  Desliens  (Jean-Charles- Augustin),  bourgeois,  46  ans,  rue  Mouffe- 

tard. 

Capitaine  de  la  garde  nationale  et  électeur  en  1*91. 

12.  Vavoque  (Philippe),  fils  aîné,  tapissier  aux  Gobelins,  38  ans, à  l'hôtel 

des  Gobelins. 

Volontaire  à  la  2«  compagnie  du  bataillon  Saint-Marcel,  assesseur 
du  juge  de  paix  de  la  section  du  Finistère  (ci-devant  des  Gobelins)  en 

1792,  électeur  en  1796. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.        8i 

CANTONS   DU   DÉPARTEMENT  DE    PARIS 

I.   —  CANTON  DE  NANTERRE 
(8  électeurs.  —  787  citoyens  actifs). 

1.  Vanier  (Marc-Laurent),  huissier  à  verges  au  Châtelet  de  Paris,  . .  ans, 

à  Nanterre. 

2.  GoBLET  (Pierre-Jean),  vigneron,  ..  ans,  à  Suresnes. 

3.  Martin  (Jean-Jacques-Joachim),  marchand,  ..  ans,  à  Puteaux. 

k.  GiLLET  (Jacques-Claude),  cabaretier-aubergiste,  ..  ans,  à  Nanterre. 
Notable  en  480 i. 

5.  GiROUsT  (Jean),  citoyen,  ..  ans,  à  Nanterre. 

6.  Philippe  (Laurent),  vigneron,  ..  ans,  à  Suresnes. 

7.  Lebeau  (Jean-Nicolas),  marchand,  ..  ans,  à  Suresnes. 

Électeur  en  17'.)6. 

S,  Nezon  (Guillaume),  vigneron,  maire,  59  ans,  à  Puteaux. 
Électeur  en  1791  et  en  1792. 

II.   —   CANTON  DE  PASSY 
(8  électeurs.  —  Environ  800  citoyens  actifs). 

1.  Tisserand  (Denis),  marchand  de  vin,  56  ans,  à  Boulogne. 

2.  Vauthier  (Pierre),  marchand-mercier,  k^  ans,  à  Boulogne. 

Électeur  et  officier  municipal  en  1791,  électeur  en  179;i!. 

3.  Lemoyne  (Nicolas-Toussaint),  ci-devant  des  Essarts,  avocat,  membre 

de  plusieurs  Académies,  commandant  du  bataillon  de  Passy  et 
président  de  l'Assemblée  primaire,  k^  ans,  rue  du  Théâtre- 
Français,  à  Paris. 

Né  à  Coutances  le  1"  novembre  1744,  auteur  de  nombreux  ou- 
vrages, libraire-éditeur,  publia  le  Dictionnaire  universel  de  police 
(1786-1791,  8  vol.  in-i^]  et  la  Vie  et  les  crimes  de  Robespierre  el  de 
ses  principaux  complices  (1798,  2  vol.  in-12),  mort  à  Paris  le  5  oc- 
tobre 1810.  (Cf.  Quérard.)  Au  commencement  de  1791,  il  fut  attaqué 
vivement  par  des  citoyens  de  Passy  et  il  donna  sa  démission  de  com- 
mandant du  bataillon  le  12  janvier.  Il  publia  la  justification  de  sa  con- 
duite sous  ce  titre  :  Réponse  de  N.-T.  Le  Moyne  des  Essarts,  homme 
de  loi  et  électeur  du  départe?nent  de  Paris^  à  ses  calomniateurs 
(in-8o  de  24  pages,  Bibl.  nat.,  Ln'*^  5908).  Lemoyne  des  Essarts  y 
raconte  les  vexations  qu'il  a  éprouvées  et  proteste  contre  l'accusation 

6 


82  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

d'avoir  été  lié  avec  le  lieutenant  de  police  Sartine.  Il  reproduit,  pour 
preuve  de  ses  sentiments  libéraux,  une  lettre  à  lui  adressée  par  Voltaire 
le  16  juin  1776  et  les  discours  patriotiques  qu'il  avait  prononcés  dans 
diverses  occasions. 

k.  CmcANEAu  (Gaillaume-Corentin),  négociant,  /t9  ans,  à  Boulogne. 

5.  LouREAu  (Jean-Pierre),  chirurgien,  51  ans,  à  Boulogne. 

6.  Roger  (Glaude-Denis-Basile),  blanchisseur,  38  ans,  à  Boulogne. 

7.  DoucET  (Jean-Claude),  serrurier,  36  ans,  à  Boulogne. 

8.  RoBiNOT  (Nicolas),  blanchisseur,  40  ans,  à  Boulogne. 

IIL   —   CANTON   DE   COLOMBES* 
(8  électeurs.  —  Environ  800  citoyens  actifs). 

1.  Bailly  (Denis-Charles),  bourgeois,  56  ans,  à  Colombes. 

Président  du  district  de  Saint-Denis  et  électeur  en  1791. 

2.  Lire  (Jean-Baptiste),  maçon,  29  ans,  à  Colombes. 

3.  EscossoN  (Joseph),  blanchisseur,  . .  ans,  à  Courbevoie. 
k.  Charpentier  (Antoine),  vigneron,  . .  ans,  à  Courbevoie. 

Électeur  en  1796. 

5.  Ra vanne  (Joseph),  fermier,  42  ans,  à  Gennevilliers. 

6.  Pourgel  (Denis),  fermier,  ..  ans,  à  Gennevilliers. 

7.  FouRNiER  (Jean-Mathieu),  laboureur,  45  ans,  à  Asnières. 

8.  Beaudry   (Thomas-Arcelle) ,  bourgeois,   capitaine  des  grenadiers, 

32  ans,  à  Asnières. 

IV.    —   CANTON   DE   CLICHY 
(10  électeurs.  —  Environ  1000  citoyens  actifs). 

1.  Desportes  (Nicolas-Félix),  maire  de  Montmartre,  28  ans,  à  Mont- 

martre. 

2.  Masse  (Jean-Philippe),  curé  de  La  Chapelle,  58  ans,  à  La  Chapelle. 

Curé  depuis  1765,  prêta  serment  à  la  Constitution  civile  du  clergé. 

3.  GRiNTELLE(Jean),  officier  municipal  de  Montmartre,  55  ans,  à  Mont- 

martre. 

Électeur  en  1792. 

1.  Le  procès-verbal  de  vérification  des  électeurs  de  ce  canton,  écrit  par  Bigot  de 
Préameneu,  constate  que,  dans  le  procès-verbal  d'élection,  l'âge  des  huit  électeurs  a  été 
omis.  (Arch.  nat.,  BI  *.) 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.      83 
k.  Trouillet  (Nicolas),  cultivateur,  53  ans,  à  La  Chapelle. 

5.  Deruelle  (Pierre),  procureur  de  la  commune  de  Montmartre, 

64  ans,  à  Montmartre. 

6.  Trezelle  (Nicolas),  cultivateur,  48  ans,  à  Saint-Ouen. 

7.  Delaizemem  (Nicolas- Jean),  maire  de  Neuilly,  50  ans,  à  Neuilly. 

Électeur  en  1792. 

8.  BoNNARD  (Étienne-Louis),  homme  de  loi,  47  ans,  à  Neuilly. 

9.  Saulnier  (Michel),  épicier,  33  ans,  à  Neuilly. 

10.  Hennequin    (Antoine-Xavier),    notaire,    président    de   l'assemblée 
primaire,  47  ans,  à  Monceaux. 

V.  —  CANTON  DE   SAINT-DENIS. 
(10  électeurs.  —  977  citoyens  actifs). 

1.  Barat  (Nicolas),  marchand,  notable  et  prudhomme,  43  ans,  à  Saint- 

Denis. 

2.  Meillet  (Claude),  marchand  de  fer,  ancien  municipal  et  notable, 

45  ans,  à  Saint-Denis. 

Électeur  et  adininistrateur  du  district  en  1791. 

3.  Arnoult  (Pierre-Charles-Jean- Baptiste),  officier  municipal  et  prud- 

homme, 56  ans,  à  Saint-Denis. 

Élu  administrateur  du  département  de  Paris   le  5  janvier  1791, 
électeur  en  1796,  notable  en  1801. 

4.  LoRGET  (Roger),  municipal  et  prudhomme,  49  ans,  à  Saint-Denis. 

5.  Maillet  (Jacques-François),  juge  de  paix  du  canton,  57  ans,  à  Saint- 

Denis. 

6.  Gilles  (Jacques),  épicier  et  prudhomme,  40  ans,  à  Saint-Denis. 

Électeur  et  assesseur  du  juge  de  paix  en  1791. 

7.  Lanneau  (Gabriel-Denis),  juge  de  paix,  45  ans,  à  Saint-Denis. 

Électeur  en  1791,  notable  en  1801. 

8.  Pelletier  (Pierre- A.ugustin),  maire,  64  ans,  à  Saint-Denis. 

9.  Beville  (Pierre-Charles-Gabriel),  avocat,  46  ans,  à  Saint-Denis. 

10.  Noël  (Denis-Nicolas),  procureur  de  la  Commune,  38  ans,  à  Saint 
Denis. 

Électeur  et  juge  de  paix  en  1796,  avocat  et  notable  en  1801. 


84  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

VL  —  CANTON   DE   PIERREFITTË. 
(7  électeurs.  —  Environ  700  citoyens  actifs). 

1.  MouRGUE  (Jacques-Antoine),  commandant   de  la  garde  nationale 

d'Épinay,  ancien  directeur  de  la  société  royale  de  Montpellier, 
membre  de  diverses  académies,  57  ans,  à  Épinay,  et  à  Paris, 
rue  de  Grammont,  17. 

Né  à  Montpellier  le  2  juin  1734,  économiste,  ministre  de  l'inté- 
rieur du  13  au  18  juin  1792,  mort  à  Paris  en  janvier  1818. 

2.  Malice  (Louis),  maire  de  Bobigny,  k^  ans,  à  Bobigny. 

3.  Veilly  (Jean-Louis),  maire  de  Slains,  38  ans,  à  Stains, 

Électeur  en  1792. 

k,  Meusnier  (Jean-Baptiste),  fermier,  capitaine  de  la  garde  nationale 
de  Stains,  54  ans,  à  Stains. 

Électeur  et  administrateur  du  district  en  1791. 

5.  Defauconpret  (Charles-Albert),  ci-devant  de  Vieux-Moulin,  avocat, 

municipal  de  Pierrefitte,  k^  ans,  à  Pierrefitte. 

Élu  administrateur  du  département  de  Paris  le  13  janvier  1791, 
électeur  en  1791,  éledeur  et  maire  de  Pierrefitte  en  1796,  notable 
en  1801. 

6.  Cretté  (Alexandre-Nicolas),  maître  de  poste  à  Saint-Denis,   ..  ans, 

au  Bourget,  paroisse  de  Drancy. 

7.  Beaugrand  (Toussaint),  maire  de  Pierrefitte,  Z|5  ans,  à  Pierrefitte. 

VIL  ~  CANTON  DE  PANTIN. 
(6  électeurs.  —  639  citoyens  actifs). 

1.  TiPHAiNE  (...),  père,  ancien  épicier,  . .  ans,  à  Pantin. 

2.  Lezier  (Etienne),  laboureur,  . .  ans,  à  la  Villette. 

Juré  en  1793. 

3.  Frémin  (Jean-Baptiste-Augustin),  maître  de  poste,  bh  ans,  à  Bondy. 

Électeur  en  1791. 

k.  Aubin  (Jean-Claude),  procureur  fiscal,  . .  ans,  à  Romainville. 
Électeur  en  1791. 

5.  Thomeret  (Jacques),  curé  de  Noisy-le-Sec,  36  ans,  à  Noisy-le-Sec. 

6.  CoTTEREAu  (Pierre-Marcel),  avocat  et  notaire,  38  ans,  à  Noisy-le- 

Sec. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       85 

VIIL  —  CANTON  DE  BELLEVILLE. 
(7  électeurs.  —  738  citoyens  actifs). 

1.  Sa V ART  (Nicolas),  habitant,  60  ans,  à  Charonne. 

Électeur  et  officier  municipal  en  1791,  électeur  en  1792. 

2.  SoucHET  (Etienne-Jacques),  procureur  de  la  commune  de  Bagnolet, 

39  ans,  à  Bagnolet. 

Électeur  en  1792. 

3.  GoTTiN    (Jean-Baptiste),  l'aîné,   vigneron,  60   ans,    au    Pré-Saint- 

Gervais. 

h.  Maurice  (Paul-Antoine),  capitaine  de  la  garde  nationale,  39  ans,  à 
Bagnolet. 

5.  RouvEAu   (Pierre),   notaire  à  Belleville,  juge  de  paix  du  canton, 

56  ans,  à  Belleville. 

Électeur  en  1791  et  en  1796,  notable  en  1801. 

6.  PoTTiER  (Ambroise-François),  maire,  /j7  ans,  à  Belleville. 

Électeur  en  1791  et  en  1796. 

7.  ViRETTE  (François-Joseph),  bourgeois,  52  ans,  à  Belleville. 

Électeur  et  officier  municipal  en  1791. 

IX.  -  CANTON  DE  MONTREUR. 
(8  électeurs.  —  779  citcyens  actifs). 

1.  Boudin  (Nicolas-François),  épicier,  k^  ans,  à  Montreuil. 

2.  Denise  (Charles),  marchand  de  farine,  Z|2  ans,  à  Montreuil. 

Électeur  en  1791,  1792  et  1796. 

3.  Camonnier  (Eustache-François),  marchand  de  vin,  bk  ans,  à  Mon- 

treuil. 

Administrateur  du  district  de  Bourg-l' Égalité  en  1792,  électeur 
en  1796. 

k'  Haro  (Nicolas),  citoyen,  46  ans,  à  Montreuil. 

Électeur  en  1792,  capitaine  invalide  et  électeur  en  1796. 

5.  Bureau  (Jean-Jacques),  maire  de  Rosny,  kk  ans,  à  Rosny. 

Électeur  en  1792. 

6.  Combertigues-Varenne  (Antoine),  épicier,  46  ans,  à  Rosny. 

Électeur    et    officier    municipal   en    1791,  électeur  en    1792    et 
en  1796. 


86  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

7.  De  l'Épine  (Jacques),  maître  maçon,  maire  de  Villemomble,  54  ans, 

à  Villemomble. 

Électeur  en  1792. 

8.  Blanche  (Claude),  procureur  delà  Commune  de  Villemomble,  63  ans, 

à  Villemomble. 

X.   —  CANTON  DE  VINCENNES. 
(9  électeurs.  —  860  citoyens  actifs). 

1.  AcHER  (Jean -Justin-Joseph),  procureur  de  la  Commune,  39  ans,  de 

la  Branche-du-Pont-de-Saint-Maur. 

2.  Grimprel  (Claude) ,  le  jeune,  procureur  de  la  Commune,  électeur 

de  1789,  32  ans,  à  Vincennes. 

Administrateur  du  district  de  Bourg-la-Reine  et  électeur  en  1794. 

3.  Boudin  (Louis-François),  épicier,  électeur  de  1789,  52  ans,  à  Vin- 

cennes. 

h.  Lameau  (Nicolas),  vigneron,  51  ans,  à  Fontenay. 
Électeur  en  1792. 

5.  ViTRY  (Jean-Marie-Cécile),  buraliste,  52  ans,  à  Fontenay. 

6    Robin  (Charles),  municipal,  Zi6  ans,  à  Fontenay. 
Électeur  en  1792. 

7.  FooRCROY  (Jean),  juge  de  Saint-Mandé,  37  ans,  à  Vincennes. 

8.  Paulard  (Claude),  municipal,  bk  ans,  à  Fontenay. 

9.  ViTRY  (Jacques-François),  maire,  h^  ans,  à  Fontenay. 

XL   —   CANTON  DE  CHARENTON. 
(12  électeurs.  —  Environ  1200  citoyens  actifs). 

1.  Daix  (Jacques-Éloi),  maître  des  postes,  41  ans,  à  Charenton. 

Élu  administrateur  du  département  de  Paris  le  6  janvier  1791. 

2.  PioT  (Louis-Simon),  maire  de  Créteil,  43  ans,  à  Créteil. 

Électeur  en  1791. 

3.  GouAux  (Jean),  épicier,  40  ans,  à  Charenton. 

Électeur  en  1791. 

4.  Brisset  (Guillaume-François),  fermier,  41  ans,  à  Maisons. 

5.  Boger  (Jean-Antoine),  maire  de  Maisons,  60  ans,  à  Alfort. 

Électeur  en  1791. 


LES  ÉLECTEURS  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS  EN  1790.       87 

6.  Le  Duc  (Pierre),  laboureur,  /|5  ans,  à  Créteil. 

7.  Beauvais  (Charles),  maire  de  Bonneuil,  41  ans,  à  Bonneuil. 

Administrateur  du  district  de  Bourg-l'Égalité  en  4  792. 

S.  DoBZAT  (Germain),  procureur  de  la  commune   de  Bry-sur-Marne, 
56  ans,  à  Bry-sur-Marne. 

0.  Grandjean   (Charles-Barthélémy),  fils,  épicier,   ^0   ans,  à   Cham- 

pigny. 

ÉlecteiK  en  1791.  9 

10.  Anneau  (Jean-Charles),  mercier,  39  ans,  à  Saint-IVIaur. 

Administrateur  du  district  et  électeur  en  1791.  Il  est  orthographié 
Hanot  dans  l'Almanach  de  1792. 

11.  Delvincourt  (Charles-Louis),  laboureur, 65  ans, à  Nogent-sur-Marne. 

12.  Petit  (Antoine),  bourgeois,  50  ans,  à  Saint-Maur. 

Électeur  en  119 1. 

XII.  —  CANTON    DE   VILLEJUIF. 
(7  électeurs.  —  719  citoyens  actifs). 

1.  Gaugé  (Jean-Pierre),  père,  entrepreneur  de  bâtiments,  56  ans,  à 

Villejuif. 

Administrateur  du  district  de  Bourg-la-Reine  et  électeur  en  1791 

2.  Treil-Pardailhan    (Thomas- François),    chevalier   de    Saint -Louis, 

39  ans,  à  Villejuif. 

Né  en  1752,  élu  administrateur  du  département  le  13  février  1790, 
électeur  en  1791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 

3.  Renoult  (Antoine-Jean-Baptiste),    laboureur,    électeur    de    1789 

31  ans,  à  Ivry. 

Électeur  en  1 791 . 

4.  Chatenay  (Germain),  dit  Magnifique,  marchand  d'arbres,  notable  de 

Vitry,  46  ans,  à  Vitry. 

5.  Collet  (François),  vigneron,  k^  ans,  à  Ivry. 

6.  Morblant  (Jean),  marchand  d'arbres,  56  ans,  à  Vitry. 

7.  Grognet  (Gervais-Marin),  marchand  d'arbres,  60  ans,  à  Vitry. 


18  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

XIIT.  —  CANTON  DE   CHOISY-LE-ROL 
(6  électeurs.  —  Environ  600  citoyens  actifs). 

1.  Berney  (Joachim),  bourgeois,  60  ans,  à  Ghoisy-le-Roi. 

Électeur  en  1791. 

2.  Genty  (Jean-Charles),  bourgeois,  62  ans,  à  Choisy-le-Roi. 

Électeur  en  4791. 

3.  Pareux  (Jean-Baptiste),  fermier,  31  ans,  à  Thiais. 

4.  Mainfray  (Charles-François),  laboureur,  kO  ans,  à  l'Hay. 

5.  PiOT  (Claude-Jean-Baptiste),  fermier-laboureur,  Zj7  ans,  à  Thiais. 

6.  PÉPIN  (Jean),  fils,   laboureur,   38  ans,   à   Grignon,  paroisse  de 

Thiais. 

XIV.  —  CANTON  DE  BOURG-LA-REINE. 
(6  électeurs.  —  590  citoyens  actifs). 

1.  VEnjoN   (Pierre-François),  marchand   épicier,  ki  ans,  au  Bourg- 

la-Reine. 

2.  De  la  Noue  (Pierre-Etienne),  aubergiste,  . .  ans,  au  Bourg-la-Reine. 

Juré  en  1793. 

3.  Dupuis  (Jacques-Urbain),  boucher,  . .  ans,  à  Antony. 

k.  MouLLÉ  (Antoine),  ancien  fermier  et  maire  du  Plessis-Piquet,  68  ans, 
au  Plessis-Piquet. 

5.  PoNCELLE  (François-Gérard),  maire  de  Bourg-la-Reine,  . .  ans,  au 

Bourg-la-Reine. 

6,  Depuis  (Jeàn-Baptiste),  marchand  de  bois,  président  de  l'assemblée 

du  Bourg-la-Reine,  38  ans,  à  Sceaux. 

Administrateur  du  district  et  électeur  en  1791. 

XV.  —  CANTON  D'ISSY. 
(13  électeurs.  —  Environ  1300  citoyens  actifs). 

1.  FiLLAssiER  (Jean-Baptiste),  laboureur,  président  de  l'assemblée  pri- 

maire, 53  ans,  à  Clamart-sous-Meudon. 
Électeur  en  1796. 

2.  GoGUE  (Jean-Baptiste),  maire  d'Issy,  50  ans,  à  Issy. 

Électeur  en  1792. 


;LECTEURS  DDTTTFZIRTEMENT  DE  PARIS  EN  i790.       89 

3.  DuvAL  (Thomas),  marchand  épicier,  assesseur  du  jujçe  de  paix, 
Zj6  ans,  à  Vanves. 

^.  Potin  (François),  laboureur  et  épicier,  maire  de  Vanves,  Zi5  ans,  à 
Vanves. 

Électeur  en  4  791  et  en  1792. 

5.  GEhvoisE  (Nicolas),  bourgeois,  maire  de  Vaugirard,  47  ans,  à  Vau- 

girard. 

Électeur  en  1791,  1*92  et  1796. 

6.  Desmerveilles  (Jean-Thomas),  sculpteur,  officier  municipal  de  Vau- 

girard, 42  ans,  à  Vaugirard. 
Électeur  en  1791. 

7.  HÉviN  (Jean-Pierre),  vigneron,  53  ans,  à  Issy. 

8.  Bargue  (Nicolas),  laboureur,  43  ans,  à  Issy. 

Électeur  en  1796. 

9.  Bezot  (Pierre-Joseph),   maître  maçon,  officier  municipal  d'Issy, 

38  ans,  à  Issy. 

Électeur  en  1791, électeur  et  administrateur  du  district  de  Bourg- 
l'Égalité  en  1792. 

10.  ViRTON  (Nicolas-Roch),  notaire,  secrétaire  de  l'assemblée,  33  ans,  à 

Issy. 

11.  Mauroy  (Jean-Baptiste),  marchand  de  vin,  43  ans,  à  Vaugirard. 

Électeur  en  1792  et  en  1796. 

12.  SoucHAY  (Antoine-Alexandre),   prieur-curé    de  Vanves,   56  ans,  à 

Vanves. 

13.  Burnel  (Pierre),  entrepreneur,  42  ans,  à  Vaugirard. 


XVI.  —  CANTON  DE   CHATILLON. 
(7  électeurs.  —  748  citoyens  actifs). 


1.  Lebeau  (Jean-Pierre- jNicolas),  meunier,  46  ans,  à  Cachan. 

Électeur  en  1792. 

2.  De  l'Aubespine  (...),    chevalier   de   Saint-Louis,    ..  ans,     à   Châ- 

tillon. 

3.  EscHARD  (Léger),  avocat,  sous-économe  de  Bicêtre,  52  ans,  à  Bicêtre. 

4.  GuEZARD  (Noël),  boucher,  capitaine  de  la  garde  nationale, 38  ans,  au 

Grand-Gentilly. 


90  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

5.  PouzALs  (Joseph),  chevalier  de  Saint-Louis,  48  ans,  à  Chàtillon. 

Capitaine  de  la  gendarmerie  nationale  et  électeur  en  1791. 

6.  Billard  (Pierre),  . .  ans,  à  Fontenay-aux-Roses. 

7.  DoNNEBECQ  (Clément-Jacques-Roch),  procureur  de  la  commune  de 

Bagneux,  commandant  en  second  de  la  garde  nationale,  58  ans, 
à  Bagneux. 

Électeur  en  1791. 


II 


PROCÈS-VERBAUX 


L'ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS 

DU    18    NOVEMBRE   1790    AU    15  JUIN    1791 


ELECTION    DES     JUGES,    DES     ADMINISTRATEURS 

ET    DU    PROCUREUR    GÉNÉRAL    SYNDIC 

(18  novembre  1790  —  16  février  1791) 

!'•  séance.  —  Jeudi  18  novembre  1790,  10  heures  du  matin. 

Présidence  du  doyen  d'âge,  M.  Carré.  —  Nomination  de  M.  Gouniou  pour  Secrétaire  pro- 
visoire. —  Division  de  l'assemblée  en  huit  bureaux  pour  la  vérification  des  pouvoirs. 

—  Nécessité  d'établir  des  gradins  dans  la  salle.  —  Carte  d'entrée  pour  les  électeurs. 

—  Garde  extérieure  pour  l'assemblée.  —  Messe  basse  qui  sera  dite  le  lendemain  à 
Notre-Dame  par  le  doyen  des  ecclésiastiques  de  l'assemblée,  M.  Viennet,  curé  de 
Saint-Merry.  —  Tirage  au  sort  des  bureaux. 


Du  jeudi  18  novembre  1790,  10  heures  du  matin,  les  électeurs 
présumés  du  département  de  Paris,  assemblés  et  réunis  en  la  salle  de 
Tévêché  métropolitain,  sur  la  convocation  à  eux  faite  le  15  novembre 
présent  mois,  en  exécution  du  décret  de  l'Assemblée  nationale  du  10 
du  même  mois,  sanctionné  par  le  Roi,  suivant  les  lettres  patentes  du  14 
de  ce  mois,  par  le  procureur  de  la  Commune  de  Paris  S  faisant  les 
fonctions  de  procureur  général  syndic  du  département  à  lui  déléguées 
par  le  décret  de  l'Assemblée  nationale  du  25  août  dernier  »,  sanctionné 
par  le  Roi  le  29  du  môme  mois,  pour  procéder  :  l*»  en  commun,  à  la 
vérification  des  pouvoirs  des  électeurs  présumés;  —  2°  après  ladite  véri- 

1.  Boulleraer  de  la  Martinière. 

2.  Cf.  rintroduction  historique. 


92  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DK   PARIS. 

fication,  à  la  nomination  aussi  en  commun,  par  les  électeurs  yériûés, 
des  juges  des  six  tribunaux,  aux  termes  dudit  décret,  et  autres  opéra- 
tions subséquentes. 

M.  Oudet,  ancien  avocat,  l'un  des  doyens  d'âge  S  après  avoir  ou- 
vert l'assemblée,  a  représenté  qu'aux  termes  de  l'article  quinze  de  la 
première  section  du  décret  de  l'Assemblée  nationale  du  22  décembre 
dernier  sanctionné  par  le  Roi,  le  doyen  d'âge,  jusqu'à  ce  que  l'Assem- 
blée soit  formée,  doit  tenir  la  séance,  que  les  trois  plus  anciens  d'âge 
après  le  doyen  doivent  recueillir  et  dépouiller,  en  présence  de  l'As- 
semblée, le  scrutin  de  son  Président  et  de  son  Secrétaire,  à  élire  au 
scrutin  individuel,  aussitôt  sa  formation  ;  qu'il  y  avait  dans  l'assemblée 
des  membres  plus  âgés  que  lui,  qu'il  les  invitait  à  se  présenter,  à  dé- 
clarer leur  âge,  pour  connaître  le  doyen  et  lui  remettre  la  prési- 
dence. 

M.  Carré  ',  ancien  avocat,  âgé  de  soixante-seize  ans  et  demi, 
ayant  été  reconnu  doyen  d'âge,  est  monté  au  fauteuil  destiné  pour  le 
Président  et  a  tenu  la  séance.  Il  a  commencé  par  témoigner  sa  satis- 
faction d'avoir  l'honneur  de  présider,  quoique  provisoirement,  une 
assemblée  aussi  respectable  que  celle  des  électeurs  présumés  du  dépar- 
tement de  Paris,  et  a  observé  que,  ne  devant  cet  honneur  qu'à  son 
grand  âge,  il  comptait  sur  l'indulgence  de  l'assemblée. 

Un  honorable  membre,  après  avoir  demandé  et  obtenu  la  parole, 
monté  à  la  tribune,  a  proposé,  pour  accélérer  la  vérification  des  pou- 
voirs, et  par  suite  la  formation  de  l'assemblée,  de  la  diviser  en  six  bu- 
reaux, pris  dans  les  arrondissements,  en  partageant  deux  par  deux  les 
électeurs  présumés  de  chaque  section  et  de  chaque  canton. 

Par  un  autre  honorable  membre  a  été  faite  la  motion  de  partager 
l'assemblée,  non  en  six  bureaux,  mais  bien  en  huit,  composés  de 
soixante-quatre  commissaires  vérificateurs,  pris  dans  les  électeurs 
présumés  de  chacune  des  quarante-huit  sections  et  dans  ceux  de 
chacun  des  seize  cantons,  ce  qui  ferait  huit  commissaires  vérificateurs 
par  chaque  bureau,  et  que  les  premiers  électeurs  présumés  de  chaque 
section  et  de  chaque  canton  seraient  les  commissaires  vérificateurs 
de  leur  bureau. 

Mais,  sur  l'observation  faite  par  un  honorable  membre  qu'il  fallait 
avant  tout  nommer  un  Secrétaire  provisoire,  qui  devait  être  présenté 
à  l'assemblée  par  M.  le  doyen  d'âge  président,  l'assemblée  l'ayant 
approuvé,  M.  le  doyen  d'âge  Président  lui  a  en  conséquence  proposé 


i.  Jean-Baptiste  Oudet,  11«  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame,  arait  69  ans. 
2.  Nicolas-Henri  Carré,  2*  électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges. 


CONSTITUTION    DE  L'ASSEMBLÉE  —   18  NOVEMBRE  1790.     93 

pour  Secrétaire  M.  Gouniou',  procureur  en  la  chambre  des  comptes. 
Son  choix  confirmé  de  l'assemblée  par  acclamation,  il  a  pris  séance 
à  côté  de  iM.  le  doyen  d'âge  et  a  témoigné  à  l'assemblée  toute  sa  recon- 
naissance de  ce  qu'elle  avait  bien  voulu  confirmer  la  présentation 
que  venait  de  lui  faire  de  sa  personne  M.  le  doyen  d'âge  Président 
pour  secrétaire  provisoire. 

Carré,  doyen  d'âge.  Président; 
GouNiou,  Secrétaire  provisoire. 

La  discussion  sur  la  division  de  l'assemblée  en  bureaux  pour  pro- 
céder à  la  vérification  des  pouvoirs  reprise,  plusieurs  membres  ayant 
successivement  demandé  et  obtenu  la  parole  sur  cet  objet,  l'assemblée 
a  déclaré  la  discussion  fermée.  M.  le  doyen  d'âge  président  a  mis  à 
l'opinion  si  l'assemblée  pour  la  vérification  des  pouvoirs  se  diviserait 
en  bureaux  ou  non,  et  l'assemblée  a  arrêté  de  se  diviser  en  bureaux 
pour  la  vérification  des  pouvoirs. 

Cette  première  question  décidée,  il  a  proposé  à  l'assemblée  de 
statuer  sur  celle  de  savoir  si  elle  se  diviserait  en  huit  bureaux  ou  en 
sii,  et  l'assemblée  a  arrêté  de  se  diviser  pour  la  vérification  des  pou- 
voirs en  huit  bureaux  composés  de  soixante-quatre  commissaires  véri- 
ficateurs pris  dans  les  électeurs  présumés  de  chacune  des  quarante-huit 
sections  et  dans  ceux  de  chacun  des  seize  cantons,  ce  qui  ferait  huit 
commissaires  par  chaque  bureau,  que  les  premiers  électeurs  présumés 
de  chaque  section  et  de  chaque  canton  seraient  les  commissaires  véri- 
ficateurs de  leur  bureau,  que,  pour  parvenir  à  la  formation  des  bureaux, 
les  noms  des  quarante-huit  sections  seraient  mis  dans  un  chapeau, 
ceux  des  seize  cantons  dans  un  autre,  qu'il  serait  tiré  au  sort  alterna- 
tivement trois  noms  de  section  et  un  nom  de  canton,  jusqu'à  la  fin 
dans  le  même  ordre,  de  manière  que  chaque  bureau  fût  composé  de 
six  sections  et  de  deux  cantons,  que  les  huit  premiers  sortis  compose- 
raient le  premier  bureau,  les  huit  suivants  le  deuxième  et  ainsi  de 
suite  pour  les  trois,  quatre,  cinq,  six,  sept  et  huitième  bureaux. 

Un  honorable  membre  a  ensuite  représenté  que,  dans  l'état  où  la 
salle  de  l'assemblée  était  distribuée,  c'est-à-dire  en  banquettes  placées 
au  même  niveau,  il  était  bien  difficile,  pour  ne  pas  dire  impossible,  de 
se  voir  et  de  s'entendre,  en  conséquence  a  proposé  de  faire  une  dépu- 
tation  à  M.  le  procureur  de  la  Commune  de  Paris,  faisant  provisoire- 
ment les  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Département  à  lui 

1.  Jean-MartiQ  Gouniou,  avocat  au  Parlement,  5*  électeur  de  la  section  des  Enfants- 
Rouges,  âgé  de  36  ans. 


94  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

déléguées  par  l'Assemblée  nationale,  pour  qu'il  soit  établi  et  construit, 
dans  le  plus  court  délai  possible,  des  gradins  dans  la  salle. 

Un  autre  honorable  membre, en  convenant  qu'il  était  à  propos  de 
faire  construire  des  gradins  dans  la  salle  de  l'assemblée,  a  observé  qu'il 
n'était  pas  à  cet  effet  nécessaire  de  faire  de  députation  à  M.  le  procu- 
reur de  la  Commune,  en  sa  qualité  de  procureur  général  syndic  du 
Département,  qu'on  devait  se  borner  à  engager  M.  le  doyen  d'âge  Pré- 
sident à  lui  écrire  une  lettre  au  nom  de  l'assemblée,  pour  lui  faire  cette 
demande.  Cette  dernière  motion,  appuyée  par  une  grande  partie  des 
membres  de  l'assemblée,  il  a  été  proposé  différents  amendements  :  le 
premier,  que  les  gradins  fussent  à  dossiers  ;  le  deuxième,  qu'il  fût  en 
outre  construit  des  tribunes  pour  mettre  le  public  à  portée  d'être 
témoin  des  opérations  de  l'assemblée. 

Ces  divers  amendements  appuyés,  la  question  préalable  a  été  de- 
mandée et  appuyée,  l'honorable  membre  auteur  du  second  a  prétendu 
qu'on  ne  devait  admettre  la  question  préalable  sur  son  amendement 
que  lorsqu'il  en  aurait  développé  les  motifs,  et,  puisque  l'assemblée 
ne  voulait  pas  lui  permettre  ce  développement,  il  le  retirait.  La 
question  préalable  sur  le  premier  amendement  seulement  mise  à 
l'opinion,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

M.  le  doyen  d'âge  Président  a  mis  ensuite  à  l'opinion  si,  pour  faire 
construire  des  gradins  dans  la  salle  de  l'assemblée,  on  ferait  une  dé- 
putation à  M.  le  procureur  de  la  Commune  en  qualité  de  procureur 
général  syndic  du  département  de  Paris,  ou  si  seulement  le  Président 
serait  chargé  de  lui  écrire  à  ce  sujet.  L'assemblée  a  arrêté  que  M.  le 
doyen  d'âge  Président  serait  chargé  d'écrire  à  M.  le  procureur  de  la 
Commune  comme  faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic 
du  département  de  Paris,  pour  lui  demander  de  faire  construire  dans 
le  plus  court  délai  possible,  en  la  salle  de  l'assemblée,  les  gradins 
qu'elle  décide  devoir  y  être  établis. 

La  question  faite  par  un  honorable  membre,  pour  savoir  si  la  vé- 
rification des  pouvoirs  se  ferait  sur  les  procès-verbaux  de  nomina- 
tion des  électeurs  des  sections  et  des  cantons,  ou  bien  sur  les  titres  de 
chaque  membre,  n'ayant  pas  été  appuyée,  l'assemblée  a  arrêté  de 
passer  à  l'ordre  du  jour. 

Il  a  ensuite  été  proposé  à  l'assemblée,  pour  servir  à  chaque  mem- 
bre de  billet  d'entrée,  d'admettre  une  carte  dont  le  modèle  lui  a  été 
présenté.  Au  haut  de  cette  carte  est  un  médaillon  au  milieu  duquel 
sont  ces  mots  :  La  nation,  la  loi  et  le  roi  ;  pour  légende  :  Électeurs  du 
département  de  Paris;  pour  exergue  :  année  1790,  au-dessous  le  serment 
conçu  en  ces  termes  ;  «  Je  jure  et  promets  de  ne  nommer  que  ceux 


CONSXlTOTrON   DE   L'ASSEMBLÉE.  —  18  N0VE3IBRE  1790.      95 

que  j'aurai  choisis  en  mon  âme  et  conscience,  comme  les  plus  dignes 
de  la  confiance  publique,  sans  avoir  été  déterminé  par  dons,  pro- 
messes, sollicitations  ou  menaces  \  » 

Sur  cette  proposition,  il  a  été  fait  un  amendement  :  il  consiste  à 
mettre  sur  la  carte  au  pied  du  serment  par  l'électeur  à  qui  elle  appar- 
tiendra sa  signature,  et  au  dos,  par  le  Président  de  l'assemblée,  la 
sienne. 

M.  Cailleau  S  un  des  membres  de  l'assemblée,  électeur  de  1789  et 
imprimeur  en  lettres,  a  offert  à  l'assemblée  de  fournir  gratuitement 
la  carte  proposée.  Plusieurs  amendements  à  cet  égard  ont  été  pré- 
sentés :  le  premier,  de  ne  point  accepter  l'offre  gratuite  de  M.  Cailleau, 
mais  de  lui  voler  des  remerciements  ;  le  deuxième,  de  supprimer  de 
dessus  la  carte  le  serment. 

Ces  amendements  appuyés  ont  été  successivements  discutés,  mis  à 
l'opinion  et  rejetés  par  l'assemblée.  Enfin  M.  le  Président,  doyen  d'àge^ 
ayant  mis  à  l'opinion  : 

1°  Si  la  carte  destinée  à  servir  de  billet  d'entrée  serait  admise  telle 
qu'elle  avait  été  présentée  ou  non,  l'assemblée  a  arrêté  de  l'admettre 
telle  qu'elle  a  été  présentée,  en  mettant  par  l'électeur  à  qui  elle  appar- 
tiendra sa  signature  au  pied  du  serment,  et  par  le  Président  de  l'as- 
semblée la  sienne  au  dos. 

2''  Si  l'offre  faite  à  l'assemblée  par  M.  Cailleau,  un  de  ses  membres, 
de  fournir  gratuitement  la  carte  de  billet  d'entrée  devait  être  acceptée 
ou  non.  L'assemblée  a  arrêté  d'accepter  l'offre  qui  venait  de  lui  être 
faite  par  M.  Cailleau  de  lui  fournir  gratuitement  la  carte  de  billet 
d'entrée,  et  en  même  temps  a  arrêté  de  voter  des  remerciements  à 
M.  Cailleau  \ 

S'est  ensuite  élevée  la  question  de  savoir  :  1*"  si  l'on  demanderait 
ou  non  une  garde  extérieure  pour  l'assemblée  ;  —  .2°  si  l'on  s'adresse- 
rait à  cet  effet  à  M.  le  maire,  à  M.  le  procureur  de  la  Commune  ou  à 
M.  le  commandant  général  ;—  3°  comment  serait  faite  cette  demande. 

Plusieurs  honorables  membres  ayant  successivement  parlé  sur  ces 
différentes  propositions,  la  discussion  fermée,  elles  ont  été  mises  à  l'opi- 
nion, et  l'assemblée  a  arrêté  que  le  doyen  d'âge  président  demanderait 
à  xM.  le  maire  une  garde  extérieure  pour  l'assemblée,  par  une  lettre 
qu'elle  le  charge  de  lui  écrire,  et  que  la  consigne  serait  donnée  à  cette 
garde  par  le  président  de  l'assemblée. 

Sur  la  proposition  faite  par  un  honorable  membre  que,  conformé- 

1.  Électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève. 

2.  Cette  carte  fut  en  effet  exécutée.  J'en  ai  reproduit  le  fac-similé  dans  le  tome  VII  de 
la  Révolution  française. 


96  ASSExMBLÈE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

ment  à  l'article  cinq  du  décret  de  l'Assemblée  nationale  du  28  mai  1790 
concernant  les  assemblées  électorales,  la  garde  eût  pour  consigne  de  ne 
laisser  entrer  aucun  membre  en  l'assemblée  avec  des  armes  ou  des 
cannes,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer  sur  un 
décret. 

Un  honorable  membre,  après  avoir  demandé  et  obtenu  la  parole, 
a  représenté  à  l'assemblée  que  les  opérations  auxquelles  elle  devait  se 
livrer  étaient  de  la  plus  grande  importance,  qu'elles  fixeraient  les  re- 
gards de  tout  le  Département  et  même  de  la  France  entière,  qu'il 
croyait  nécessaire  et  à  propos  d'invoquer  les  lumières  du  ciel,  en  con- 
séquence de  faire  dire  demain  une  messe  basse  où  tous  les  membres 
de  l'assemblée  assisteraient,  avant  l'ouverture  de  la  séance. 

Plusieurs  amendements  ont  été  proposés  sur  cette  motion  :  le  pre- 
mier de  faire  dire  cette  messe  parle  doyen  d'âge  de  MM.  les  ecclésias- 
tiques membres  de  l'assemblée  ; —  le  second  que  la  messe  fût  précédée 
d'un  Veni,  Creator,  et  suivie  d'un  Domine,  salvum  fac  Rcgem;  —  le  troi- 
sième, qu'elle  soit  suivie  d'un  Domine,  salvam  fac  Gentem,  d'un  Domine, 
salvam  fac  Legem,  et  d'un  Domine,  salvum  fac  Regem;  —  le  quatrième, 
qu'elle  serait  annoncée  au  peuple  par  le  son  des  bourdons  de  la  cathé- 
drale. 

Ces  divers  amendements  appuyés  et  livrés  à  une  très  longue  et 
très  ample  discussion,  joints  à  la  motion  principale  et  mis  à  l'opinion, 
l'assemblée  a  arrêté  :  1°  qu'il  serait  demain  dix-neuf  novembre  dit,  en 
l'église  de  Notre-Dame,  une  messe  basse,  à  neuf  heures  du  matin,  par 
le  doyen  d'âge  de  MM.  les  ecclésiastiques,  membres  de  l'assemblée; 
2""  que  cette  messe  serait  précédée  d'un  Veni,  Creator;  S"*  qu'elle  serait 
annoncée  au  peuple  par  le  son  des  bourdons  de  la  cathédrale;  k"  et 
enfin,  que  la  messe  serait  suivie  d'un  Domine,  salvam  fac  Gentem,  d'un 
Domine,  salvam  fac  Legem,  et  d'un  Domine,  salvum  fac  Regem. 

M.  Viennet  S  curé  de  Saint-Merry,  reconnu  pour  doyen  d'âge  de 
MM.  les  ecclésiastiques,  comme  ayant  soixante-onze  ans,  a  été  chargé 
par  l'assemblée  de  dire  la  messe,  qu'elle  vient  d'arrêter,  pour  invoquer 
les  lumières  du  ciel  sur  ses  opérations,  et  s'en  est  rapporté  aux  soins 
de  son  doyen  d'âge  président  pour  les  difi'érents  ordres  à  donner  à  ce 
sujet. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  du  tirage  des  bureaux,  dans  la 
forme  prescrite  par  son  arrêté  de  ce  jour.  En  conséquence,  les  noms 
des  quarante-huit  sections  ont  été  mis  dans  un  chapeau,  ceux  des  seize 
cantons  dans  un  autre,  et  tirés  par  deux  des  doyens  d'âge. 

1.  Louis-Esprit  Viennet,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg. 


FORMATION   DES   BUREAUX.  —  18  NOVEMBRE  1790.  97 

Les  noms  déployés,  lus  à  l'assemblée,  le  sort  a  fait  reconnaître  que 
le  premier  bureau  serait  composé  :  r  de  la  section  de  l'Oratoire;  — 
2'  de  celle  de  l'Hôtel  de  Ville;  —  3°  de  celle  des  Enfants- Rouges;  — 
4°  du  canton  de  Chàtillon  ;  —  5"  de  la  section  de  la  Halle-au-blé  ;  — 
6°  de  la  section  de  la  place  Royale  ;  —  7^  de  la  section  des  Postes;  — 
8"^  du  canton  de  Montreuil. 

Le  2«  bureau  :  1°  delà  section  des  Gobelins;  —  2*^  de  celle  de  Po- 
pincourt;  —  3°  de  celle  de  Mauconseil;  —  4°  du  canton  de  Nanterre; 

—  5°  de  la  section  de  la  Bibliothèque;  —  6°  de  celle  de  la  place  Ven- 
dôme; —  7°  de  celle  de  l'Isie  ;  —  8»  du  canton  de  Saint-Denis. 

Le  3«  bureau  ;  1°  de  la  section  du  faubourg  Saint-Denis  ;  —  2°  de 
celle  des  Arcis;  —  3<>  de  celle  de  la  rue  de  Montreuil;  —  4"  du  canton 
de  Charenton;  —  5°  de  la  section  de  l'Observatoire;  —  6°  de  celle  de 
Sainte- Geneviève;  —  7°  de  celle  du  Théâtre-Français;  —  8°  du  canton 
de  Belleville. 

Le  k'  bureau  :  1°  delà  section  de  Beaubourg;  —  2"  de  celle  des 
Gravilliers;  —  3°  de  celle  du  faubourg  Montmartre;  —  4''  du  canton  de 
Clichy;  —  5°  de  la  section  des  Invalides;  —  6»  de  celle  du  Roule;  — 
7°  de  celle  de  Bondy;  —  8°  du  canton  d'Issy. 

Le  5"  bureau  :  1°  de  la  section  du  Louvre;  —  2°  de  celle  de  la 
Grange-Batelière;  —  3°  de  celle  des  Quinze-Vingts;  —  k°  du  canton  de 
Villejuif  ;  —  5°  de  la  section  des  Quatre-Nations;  —  6°  de  celle  du  Pon- 
ceau;  —  7'»  de  celle  de  l'Arsenal;  —  8''  du  canton  de  Vincennes. 

Le  6*  bureau  :  1^  delà  section  de  Notre-Dame;  —  2°  de  celle  de  la 
Croix-Rouge;  —  3''  de  celle  des  Champs-Elysées;  —  4°  du  canton  de 
Bourg-la-Reine;  —  5*^  de  la  section  du  Palais-Royal;  —  6°  de  celle  de 
la  Fontaine-de-Grenelle;  —  7°  de  celle  du  Temple;  —  8*^  du  canton  de 
Pierreûlte. 

Le  7*  bureau  :  l*"  de  la  section  des  Tuileries;  —  2^  de  celle  de 
Bonne-Nouvelle;  —  3°  de  celle  du  marché  des  Innocents;  —  4°  du 
canton  de  Choisy-le-Roi;  —  5"*  de  la  section  d'Henri  IV;  —  6"  de  celle 
du  Roi-de-Sicile;  —  7"  de  celle  Poissonnière;  —  8°  du  canton  de 
Colombes. 

Le  8*  bureau  :  1°  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Montmorency;  — 
2ode  celle  de  la  place  de  Louis  XIV;  —  3°  de  la  section  des  Thermes- 
de-Julien;  —  4**  du  canton  de  Passy;  —  5°  de  la  section  du  Luxembourg; 

—  6°  de  celle  des  Lombards;—  7*"  de  celle  du  Jardin-d  es-Plantes  ;  -^ 
8°  du  canton  de  Pantin. 

Différents  membres  de  l'assemblée  ont  ensuite  proposé  d'ajourner 
et  remettre  l'assemblée  à  demain  à  l'issue  de  la  messe,  observant  que 
plusieurs  cantons  le  demandaient.  Par  d'autres  honorables  membres, 

7 


98  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

il  a  été  au  contraire  observé  qu'il  ne  fallait  pas  confondre  l'opération 
des  bureaux  avee  celles  de  l'assemblée  générale,  que  l'opération  des 
bureaux,  pour  accélérer,  devait  être  remise  et  ajournée  à  cet  après- 
midi,  cinq  heures,  en  ayant  attention  de  commencer  par  vérifier  les 
pouvoirs  des  cantons,  et  qu'il  convenait  remettre  l'assemblée  générale 
à  demain  matin  à  l'issue  de  la  messe,  que  même  différents  membres 
des  cantons  le  désiraient. 

Ces  deux  motions  appuyées,  la  priorité  a  été  demandée  pour  la 
dernière  et  elle  lui  a  été  accordée.  M.  le  doyen  d'âge  Président  l'a  mise 
en  conséquence  à  l'opinion,  et  l'assemblée  a  ajourné  le  travail  des  huit 
bureaux  pour  la  vérification  des  pouvoirs  à  aujourd'hui  cinq  heures  de 
relevée  et  l'assemblée  générale  à  demain  matin  19  novembre,  à  l'issue 
de  la  messe.  Ce  fait,  M.  le  doyen  d'âge  Président,  à  trois  heures  et 
demie  du  soir,  a  levé  la  séance,  tous  les  membres  se  sont  retirés  et 
M.  le  doyen  d'âge  Président  a  signé  avec  le  Secrétaire  provisoire. 

Carré,  doyen  û^è.ge,  Président; 
GouNiou,  Secrétaire  provisoire. 


2''"  séance.  —  Vendredi  19  novembre  1790,  10  heures  du  matin. 

Observations  sur  le  procès-verbal.  —  Récit  de  la  cérémonie  religieuse  de  Notre-Dame  par 
le  doyen  d'âge,  Président  M.  Carré.  —  Établissement  d'une  garde  à  l'assemblée  élec- 
torale; cette  garde  sera  fournie  par  le  bataillon  de  Notre-Dame.  —  Formes  à  observer 
pour  la  vérification  des  pouvoirs.  —  Dénonciation  contre  l'assemblée  des  électeurs 
patriotes  tenue  aux  Augustins. 

Les  électeurs  présumés  du  département  de  Paris  assemblés  et 
réunis  en  la  manière  accoutumée  à  l'issue  de  la  messe  qui  a  été  célé- 
brée en  l'église  de  Notre-Dame,  conformément  à  leur  arrêté  du  jour 
d'hier,  la  séance  ouverte  par  M.  le  Président,  l'assemblée  a  commencé 
par  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  première  séance,  diverses  obser- 
vations ont  été  faites  sur  la  rédaction  :  la  première  d'y  insérer,  au  lieu 
de  ces  mots,  la  vérification  des  électeurs,  ceux-ci  :  la  vérification  des 
pouvoirs  des  électeurs;  —  2"  d'ajouter  après  ceux  :  «  à  la  nomination 
aussi  en  commun  par  les  électeurs  vérifiés  des  juges  des  six  tribunaux 
au  terme  dudit  décret  »,  ceux  qui  suivent  :  et  autres  opérations  subsé- 
quentes;—S''  et  enfin,  dans  les  endroits  où  il  est  parlé  du  procureur  de 
la  Commune,  d'y  ajouter  ces  mots  faisant  les  fonctions  de  procureur  gé- 
néral sx^ndic  du  Département;  —  de  plus,  qu'à  l'avenir  on  ne  mettrait 
point  que  les  arrêtés  ont  été  pris,  soit  à  la  majorité,  soit  à  l'unanimité, 
mais  seulement  qu'il  serait  dit  que  l'assemblée  a  arrêté. 


VÉRIFICATION    DES   POUVOIRS.  —  19  NOVEMBRE  4790.      99 

Ces  divers  observations  et  changements  dans  le  procès-verbal 
adoptés  par  l'assemblée  ont  été  faits  sur-le-champ  parle  Secrétaire  pro- 
visoire. 

M.  le  doyen  d'âge,  Président,  a  fait  à  l'assemblée  le  récit  des  céré- 
monies observées  à  la  messe  célébrée  au  nom  des  électeurs  présumés. 
L'assemblée  a  demandé  que  ce  récit  fût  inséré  dans  son  procès-verbal. 
En  voici  la  teneur  : 


MM.  du  chapitre  de  l'église  de  Notre-Dame  ayant  appris  l'arrêté  des  élec- 
teurs présumés,  du  jour  d'hier,  ont  aussitôt  arrêté  que,  pour  l'exécution  de  l'acte 
de  piété  y  énoncé,  il  serait  annoncé  par  les  bourdons  à  sept  heures  du  soir  hier, 
à  sept  heures  du  matin  ce  jourd'hui,  et  par  le  concours  de  toutes  les  cloches  à 
neuf  heures  et  demie',  qu'à  celte  heure,  le  chœur,  la  sacristie  et  l'église  seraient 
en  état  de  recevoir  MM.  les  électeurs  présumés,  et  faire  célébrer  la  messe  qu'ils 
désirent,  pour  prier  le  Seigneur  de  répandre  ses  lumières  sur  MM.  les  électeurs, 
afin  qu'ils  remplissent  dignement  les  fonctions  qui  leur  sont  confiées. 

MM.  les  ecclésiastiques  attachés  à  la  métropole  du  chapitre  de  cette  église, 
ayant  appris,  par  le  même  arrêté,  que  les  électeurs  présumés  ont  délibéré  qu'il 
serait  chanté  l'hymne  Veni,  Creator^  et  une  prière  conçue  en  ces  termes  :  Domine, 
salvam  fac  Gentem,  Domine,  salvam  fac  Legem,  Dojnine^  salviwi  fac  Regem, 
et  exaudi  nos  in  die  qiia  invocaverimus  te,  ils  ont  désiré  et  offert  de  chanter 
l'hymne  et  la  prière  pendant  la  célébration  de  la  messe. 

L'arrêté  de  l'assemblée  Qt  celui  de  MM.  du  chapitre  ont  été  exécutés  avec  la 
plus  grande  exactitude. 

L'assemblée  des  électeurs  présumés  formée,  les  deux  suisses  de  l'église  sont 
venus  à  dix  heures  du  matin,  ont  précédé  et  conduit  M.  le  doyen  d'âge,  Président, 
le  secrétaire  provisoire,  et  chacun  de  MM.  les  électeurs,  par  la  principale  porte  de 
l'église  jusqu'au  chœur,  à  la  porte  duquel  était  le  comman  Jant  du  bataillon  de 
Notre-Dame  et  les  sentinelles  qu'il  y  avait  posées.  M.  le  doyen  d'âge,  Président, 
le  Secrétaire  provisoire,  MM.  les  électeurs  se  sont  placés  dans  le  chœur.  M.  le 
doyen  d'âge,  Président,  a  été  placé  in  cathedra  à  la  place  qu'occupait  ordinaire- 
ment M.  l'archevêque. 

M.  Viennet,  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Médéric,  comme  doyen  d'âge  de 
MM.  les  ecclésiastiques  électeurs,  a  entonné  l'hymne  Ve?iij  Creator,  les  ecclésias- 
tiques attachés  à  la  métropole  ont  achevé  l'hymne  en  chant  sur  le  livre.  M.  Viennet, 
ayant  pour  servants  deux  des  enfants  de  chœur  de  l'église,  a  célébré  la  messe  à 
voix  basse;  MM,  les  ecclésiastiques  attachés  à  la  métropole  ont  chanté  et  exécuté 
en  musique,  avec  les  talents  et  le  zèle  dont  ils  ont  si  souvent  donné  des  preuves, 
la  prière  à  Dieu,  pour  la  Nation,  la  Loi  et  le  Roi,  telle  qu'elle  a  été  rédigée  dans 
l'arrêté  du  jour  d'hier. 


L'assemblée,  en  conséquence,  a  arrêté  de  voter  des  remerciements 
à  MM.  les  ecclésiastiques  de  la  métropole  des  peines  et  soins  qu'ils 
s'étaient  donnés  pour  la  messe  que  l'assemblée  a  fait  célébrer,  et  a 
chargé  M.  le  doyen  d'âge  de  leur  écrire  à  ce  sujet. 


400  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

Lecture  faite  à  l'assemblée  de  deux  lettres,  Tune  de  M.  Gouvion^ 
major  général  de  la  garde  nationale  parisienne,  l'autre  de  M.  de  La 
Chesnaye',  commandant  du  bataillon  de  Notre-Dame  et  membre  des 
électeurs  présun^és,  toutes  deux  en  date  de  ce  jour.  Par  la  première, 
M.  GouYion  annonce  à  M.  de  La  Chesnaye  que  M.  le  maire  de  Paris 
vient  de  prévenir  de  la  nécessité  d'établir  une  garde  à  l'assemblée 
électorale,  qu'il  ne  lui  en  annonce  pas  la  force,  en  conséquence  il  prie 
M.  de  La  Chesnaye  d'en  faire  établir  une  et  lui  marque  qu'il  prendra 
ensuite  des  arrangements  pour  qu'elle  soit  fournie  successivement  par 
tous  les  bataillons,  et  enfin  il  prie  M.  de  La  Chesnaye  de  prendre  la 
consigne  de  M.  le  Président.  M.  de  La  Chesnaye,  par  sa  lettre  à  M.  le 
Président,  le  prie  de  demander  à  l'assemblée  son  vœu  sur  le  nombre 
d'hommes  qui  doit  composer  chaque  jour  la  garde  aux  séances  des 
électeurs.  Il  ajoute  que  M.  Gouvion  l'a  chargé  de  faire  cette  demande 
et  de  lui  faire  connaître  dans  le  jour  la  décision  de  l'assemblée.  Il 
ajoute  que  M.  Gouvion  désire  qu'il  se  charge  de  la  police  de  la  garde 
fournie  chaque  jour  par  les  différents  bataillons,  qu'il  a  accepté  cette 
surveillance  sous  le  bon  plaisir  de  l'assemblée. 

La  lecture  de  ces  deux  lettres,  dont  l'assemblée  a  ordonné  la 
transcription  dans  son  procès-verbal,  a  donné  lieu  aux  motions  sui- 
vantes. 

Un  honorable  membre  a  proposé  de  charger  M.  le  doyen  d'âge 
Président  de  régler  la  garde  de  l'assemblée  avec  le  commandant  du 
bataillon  de  Notre-Dame.  Un  autre  de  fixer  la  garde  de  l'assemblée  à 
quatre  hommes  pour  les  deux  portes  et  un  cavalier  d'ordonnance.  Un 
autre  enfin  de  régler  avant  tout  les  postes  pour  la  dignité  de  l'assem- 
blée. 

La  première  motion  est  la  seule  qui  ait  été  appuyée  ;  elle  a  en 
conséquence  été  mise  aux  voix,  et  il  a  été  arrêté  que  M.  le  doyen  d'âge 
Président  serait  chargé  de  régler  la  garde  de  l'assemblée  avec  le  com- 
mandant du  bataillon  de  Notre-Dame. 

Les  commissaires  à  la  vérification  des  pouvoirs  des  électeurs  y 
ayant  procédé  chacun  séparément  dans  leur  bureau,  dans  l'après-midi 
du  jour  d'hier,  ont  annoncé  qu'ils  étaient  prêts  à  faire  leur  rapport, 
ont  demandé  que  l'assemblée  voulût  bien  les  entendre. 

Avant  d'y  procéder,  un  honorable  membre  a  proposé,  pour  abréger 
le  rapport  des  bureaux,  de  se  borner  à  faire  l'appel  nominal  des 
électeurs  vérifiés,  sur  lesquels  les  commissaires  à  la  vérification  n'au- 

1.  Député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative,  tué  en  1792. 

2.  André  Baudin  de  La  Chesnaye,  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame.  L'original  de 
sa  lettre,  datée  du  19  novembre  1790,  est  aux  Archives  nationales  (BP). 


VÉRIFICATION   DES  POUVOIRS.  —  49   NOVEMBRE  1790.     40^ 

raient  à  faire  aucune  observation,  et  de  renvoyer  ceux  sur  lesquels  il  y 
aurait  des  difficultés  au  moment  où  l'assemblée  serait  constituée  par 
la  nomination  de  ses  officiers. 

Cette  motion  appuyée,  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté,  pour 
abréger  la  vérification  des  pouvoirs,  de  se  borner,  quant  à  présent,  à 
l'appel  nominal  des  électeurs  vérifiés  sans  réclamations,  et  d'ajourner 
après  la  nomination  des  officiers  de  l'assemblée  les  décisions  à  prendre 
sur  les  difficultés  élevées  sur  les  pouvoirs  des  électeurs.  Les  commis- 
saires ont  en  conséquence  fait  leur  rapport  en  la  forme  que  l'assemblée 
vient  d'arrêter. 

Un  électeur  vérifié  des  cantons  a  demandé  à  l'assemblée  s'il  était 
permis  de  faire  des  assemblées  étrangères  et  a  dénoncé  celles  des 
électeurs  patriotes  qui  se  tenaient  aux  Augustins.  Un  honorable  membre 
a  représenté  que,  pour  répondre  à  la  dénonciation  qui  venait  d'être 
faite,  il  se  bornait  à  remettre  sur  le  bureau  un  imprimé  du  règlement 
de  la  Société  des  électeurs  patriotes*.  La  question  préalable  a  été 
demandée  sur  cette  dénonciation  ;  appuyée,  elle  a  été  mise  aux  voix,  et 
l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer  ^ 

S'est  aussi  élevée  la  question  de  savoir  si  l'on  devait  admettre  ou 
non  en  l'assemblée  les  suppléants.  Elle  a  été  ajournée  après  que  l'assem- 
blée serait  constituée. 

Le  rapport  des  bureaux  à  la  vérification  des  pouvoirs  achevé,  un 
des  électeurs  présumés  des  Lombards  a  demandé  qu'attendu  qu'il  y 
avait  difficulté  sur  la  totalité  des  électeurs  de  la  section,  on  voulût  bien 
procéder  à  la  vérification  de  leurs  pouvoirs  et  décider  sur  les  réclama- 
tions avant  même  que  l'assemblée  fût  constituée.  La  question  préalable 
a  été  demandée  sur  cet  objet;  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a 
ajourné  après  qu'elle  serait  constituée  la  décision  à  prendre  sur  la 
section  des  Lombards. 

A  trois  heures  et  demie,  M.  le  doyen  d'âge  Président  a  demandé  à 

1.  Cf.  le  texte  de  ce  règlement  dans  la  préface  historique. 

2.  Le  Journal  des  clubs  et  sociétés  patriotiques,  p.  61,  consacra  l'article  suivant  à  cet 
incident  :  «  Dans  la  seconde  séance  un  membre  de  l'assemblée  dénonça  le  Club  des  élec- 
teurs patriotes.  On  entama  une  discussion  qui  paraissait  devoir  être  vive;  mais  la  question 
préalable  fut  demandée  et  l'assemblée  décida  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer.  En  effet, 
en  quoi  peut-on  blâmer  un  établissement  qui,  d'une  part,  est  en  tout  conforme  aux  dé- 
crets, un  club  dans  lequel  chaque  électeur  peut  être  admis  et  qui  de  l'autre  doit  influer 
d'une  manière  aussi  utile  sur  le  choix  des  juges,  des  administrateurs,  etc.?  Que  les  élec- 
teurs ne  se  voient  qu'en  assemblées  générales,  comment  pourront-ils  s'éclairer  mutuelle- 
lement?  Alors  le  hasard  seul  présidera  à  la  plupart  des  élections.  Qu'ils  soient  réunis 
avant  dans  un  club,  ils  peuvent  faire  une  espèce  de  liste  de  candidats  :  ils  peuvent,  avant 
la  nomination ,  prendre  des  informations  entre  eux  et  dans  tout  le  département  sur  les 
personnes  qui  auront  été  présentées.  »  ' 


102         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

rassemblée  de  décider  si  elle  jugeait  à  propos  de  lever  la  séance  et  de 
fixer  l'heure  à  laquelle  elle  se  rassemblerait  aujourd'hui.  L'assemblée, 
en  conséquence,  a  décidé  que  la  séance  devait  être  levée  et  a  arrêté 
qu'elle  s'assemblerait  aujourd'hui  à  cinq  heures  du  soir.  M.  le  doyen 
d'âge  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  ôvec  le  Secrétaire  provi- 
soire. 

Carré,  doyen  d'âge,  Président; 
GouNiou,  Secrétaire  provisoire. 


3™"^  séance.  —  Vendredi  19  novembre  1790,  5  heures  du  soir. 

Lettre  de  Bailly  annonçant  les  mesures  prises  pour  assurer  la  garde  de  l'assemblée.  — 
Scrutin  pour  la  nomination  du  président.  —  Appel  nominal  des  électeurs.  —  Remise 
du  dépouillement  du  scrutin  au  lendemain. 

La  séance  ouverte  par  M.  le  doyen  d'âge  Président,  il  a  été  fait  lec- 
ture à  l'assemblée  d'une  lettre  de  M.  Bailly,  maire  de  Paris,  à  M.  le 
doyen  d'âge  Président,  en  date  de  ce  jour*.  Par  cette  lettre,  M.  le  maire 
annonce  qu'il  s'est  empressé  d'écrire  à  MM.  del'état-major  en  les  priant 
de  donner  des  ordres  pour  qu'il  y  ait  à  l'archevêché  tous  les  jours  des 
séances  de  l'assemblée  la  garde  par  elle  demandée,  que  cette  garde 
serait  commandée  pour  demain,  que  M.  le  commandant  de  bataillon,  à 
qui  Tétat-major  ferait  passer  les  ordres,  s'entendrait  avec  M.  le  doyen 
d'âge  Président  et  prendrait  la  consigne.  L'assemblée  a  arrêté  que  cette 
lettre  serait  transcrite  dans  son  procès- verbal. 

M.  le  doyen  d'âge  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était 
de  procéder  au  scrutin  pour  la  nomination  du  Président  de  l'assem- 
blée. 

S'est  alors  élevée  la  question  de  savoir  si  l'on  procéderait  au 
scrutin  en  commun,  si,  pour  faciliter  l'opération,  on  se  distribuerait  en 
bureaux  pour  le  dépouillement  et  en  combien  de  bureaux.  Un  membre 
a  demandé  que  les  bulletins  fussent  reçus  par  le  bureau.  La  question 
préalable  invoquée,  appuyée  et  mise  aux  voix,  il  a  été  arrêté  qu'il  n'y 
avait  pas  lieu  à  délibérer. 

Il  a  ensuite  été  proposé  de  se  diviser  en  bureaux  pour  procéder  au 
scrutin  et  d'en  faire  le  recensement  en  commun.  Sur  cette  motion,  la 
question  préalable  demandée  et  appuyée,  il  a  été  arrêté  qu'il  n'y  avait 
pas  lieu  à  délibérer  et  que  la  discussion  était  fermée. 

M.  le  doyen  d'âge  Président  a  mis  aux  voix  si  Ton  ferait  les  bulle- 

i.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BIs). 


ÉLECTION   DU   PRÉSIDENT.  —  20  NOVEMBRE  1790.         403 

tins  en  commun.  L'assemblée  a  arrêté  que  les  scrutins  seraient  faits 
en  commun,  et  que  l'on  procéderait  pour  les  recevoir  à  l'appel 
nominah 

L'appel  nominal  achevé,  il  a  été  fait  un  second  appel  des  absents. 
M.  le  doyen  d'âge  Président  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  :  1°  si 
le  scrutin  devait  être  déclaré  clos;  2°  si  l'on  procéderait  sur-le-champ 
à  son  dépouillement,  ou  si,  au  contraire,  après  avoir  apposé  le  scellé 
sur  le  scrutin,  on  en  remettrait  l'ouverture  à  la  séance  de  demain. 

L'assemblée  a  arrêté  que  les  scellés  seraient  apposés  sur  le  scrutin 
et  qu'il  serait  ouvert  et  dépouillé  dans  la  séance  de  demain,  neuf  heures 
du  matin. 

Ce  fait,  M.  le  doyen  d'âge  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec 

le  Secrétaire  provisoire. 

Carré,  doyen  d'âge^  Président; 

GouNiou,  Secrétaire  provisoire. 


4"^«  séance.  —  Samedi  20  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Dépouillement  du  scrutin  pour  la  nomination  du  Président.  —  Kersaint  obtient  177  voix, 
mais  non  la  majorité.  —  Second  scrutin.  —  Lettre  de  Cahier  de  Gerville  annonçant 
qu'il  s'occupe  des  gradins  demandés  par  l'assemblée.  —  Remise  du  dépouillement  du 
scrutin  à  la  séance  du  soir. 

La  séance  ouverte  par  M.  le  doyen  d'âge  Président,  M.  le  doyen 
d'âge  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  une  lettre  que  M.  Cahier  de 
Gerville  S  premier  substitut  adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  Commune, 
faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Département,  lui 
avait  adressée  le  jour  d'hier.  La  lecture  en  a  été  ajournée  après  le  dé- 
pouillement du  scrutin. 

Reconnaissance  faite,  tant  par  M.  le  doyen  d'âge  Président  que 
par  MM.  les  doyens  d^âge  Scrutateurs,  des  dix  cachets  par  eux  apposés 
hier  sur  le  scrutin,  il  a  été  procédé  à  son  dépouillement.  Calcul  fait 
des  scrutins,  il  s'en  est  trouvé  396,  réduits  à  394,  au  moyen  de  deux 
scrutins  nuls,  donnnant  une  majorité  de  198  voix. 

Il  est  résulté  du  dépouillement  que  :  M.  Danton*  a  eu  5  voix;  — 
Kersaint',  177;  —  YermeilS  10;  —  Beauvais  de  Préau^  31;  —  Ce- 

1.  Électeur  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg. 

2.  Danton  était  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français. 

3.  Électeur  de  la  section  delà  Bibliothèque,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 

4.  François-Michel  Vermeil,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg. 

5.  Électeur  de  la  section  de  la  Groix-Rouge,  député  de  Paris  à  la  Législative  et  à  la 
Convention. 


404         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

rutti^  53;  — Durand',  5;  —  Dommanget',  17;  —  d'Ormesson *,  51;  — 
Pastoret^  13;  —Godard*,  3;  —  Carré -,  3;  —  Archambault»,  3;  — 
Brousse  Desfaucherets^  2;  —  Bruneau*^  2;  —  Bosquillon*^,  2.  — 
Total  :  377. 

Les  17  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  39/^. 

L'un  de  MM.  les  doyens  d'âge  Scrutateurs  a  annoncé  à  l'assemblée 
le  résultat  du  scrutin;  il  a  déclaré  que  M.  Kersaint,  qui  avait  réuni  le 
plus  de  suffrages  au  nombre  de  177  voix,  n'avait  pas  acquis  la  majorité 
absolue  de  198.  M.  le  doyen  d'âge  Président  a  en  conséquence  annoncé 
que  personne  n'ayant  acquis  la  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de 
passer  de  suite  à  un  second  tour  de  scrutin. 

Avant  d'y  procéder,  la  lecture  de  la  lettre  de  M.  Cahier  de  Gerville, 
premier  substitut  adjoint  du  procureur  de  la  Commune,  faisant  fonc- 
tions de  procureur  général  syndic  du  Département,  ajournée  après  le 
dépouillement  du  premier  scrutin,  a  été  faite  à  l'assemblée  par  le 
Secrétaire  provisoire.  Par  cette  lettre,  M.  Cahier  de  Gerville  prie  M.  le 
doyen  d'âge  Président  d'assurer  l'assemblée  électorale  de  son  empres- 
sement à  entrer  dans  ses  vues;  il  ajoute  :  1°  qu'il  vient  de  faire  et  d'en- 
voyer à  l'impression  un  placard  indicatif  de  l'adjudication  au  rabais 
des  gradins  demandés,  qu'elle  sera  faite  mardi  prochain;  2° qu'il  prend 
toutes  les  mesures  possibles  pour  réunir  la  propreté,  la  commodité  et 
l'économie.  Il  finit  par  demander  une  expédition  de  l'arrêté  par  lequel 
l'assemblée  électorale  a  exprimé  son  vœu  pour  avoir  des  gradins, 
comme  lui  étant  nécessaire  pour  faire  acquitter  cette  dépense  sur  les 
fonds  du  département  de  Paris. 

L'assemblée  a  arrêté  que  Texpédition  demandée  serait  envoyée  à 

i.  Électeur  de  la  section  de  la  Grange-Batelière,  député  de  Paris  à  la  Législative. 

2.  Il  y  a  deux  électeurs  du  nom  de  Durand,  Jean-Baptiste  Léonard,  ancien  consul  en 
Chine,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers,  et  Louis- Armand,  ancien  notaire,  électeur  de 
la  section  des  Gobelins. 

3.  Louis-Abraham  Dommanget,  avocat,  électeur  de  la  section  de  l'île  Saint-Louis. 

4.  Henri-François-de-Paule  Lefèvre  d'Ormesson,  conseiller  d'État,  électeur  de  la  sec- 
tion des  Enfants-Rouges. 

5.  Électeur  de  la  section  des  Champs-Elysées,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  légis- 
lative. 

6.  Jacques  Godard,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges,  député  de 
Paris  à  l'Assemblée  législative. 

7.  C'est  le  doyen  d'âge,  président  de  l'assemblée. 

8.  François-Laurent  Archambault,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français. 

9.  Jean-Louis  Brousse  Desfaucherets,  député  suppléant  à  l'Assemblée  nationale,  élec- 
teur de  la  section  des  Enfants-Rouges. 

10.  Jean  Bruneau,  juge  de  paix,  électeur  de  la  section  de  la  place  Louis  XIV. 

11.  Charles-Pierre  Bosquillon,  avocat  et  juge  de  paix,  électeur  de  la  section  de  l'Ob- 
«ervatoire. 


ÉLECTION  DU   PRÉSIDENT.  —  20  NOVEMBRE  1790.         105 

M.  le  procureur  de  la  Commune  faisant  les  fonctions  de  procureur 
général  syndic  du  Département,  et  que  sa  lettre  serait  déposée  au  secré- 
tariat. 

Diverses  motions  ont  été  faites  de  nouveau  sur  les  gradins  et  même 
appuyées,  mais  la  question  préalable  invoquée,  également  appuyée, 
l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer  et  qu'il  fallait 
passer  à  l'ordre  du  jour. 

Il  a  été  proposé,  pour  donner  aux  cantons  toutes  les  facilités  que 
demande  leur  éloignement,  de  commencer  l'appel  nominal  par  appeler 
les  cantons.  Cette  motion  appuyée,  il  a  été  pris  un  arrêté  en  consé- 
quence. 

Un  membre  ensuite  a  demandé  que,  le  scrutin  fait,  les  scellés  y 
soient  apposés  et  le  dépouillement  remis  à  la  séance  du  soir.  L'assem- 
blée a  pris  un  arrêté  conforme  à  cette  motion.  Il  a  aussi  été  demandé 
si  l'on  s'assemblerait  le  lendemain.  Il  a  été  arrêté  qu'il  y  aurait  demain 
assemblée  à  l'ordinaire. 

L'ordre  du  jour  interrompu  enfin  repris,  il  a  été  procédé  à  la 
réception  du  second  scrutin  pour  la  nomination  du  président.  L'appel 
nominal  a  été  fait  en  la  forme  ordinaire;  achevé,  on  a  appelé  les 
absents  et  le  scrutin  a  été  déclaré  clos;  les  scellés  y  ont  été  apposés  par 
M.  le  doyen  d'âge  Président  et  les  Scrutateurs  au  nombre  de  six  cachets, 
et  le  dépouillement  en  a  été  renvoyé  à  la  séance  du  soir. 

M.  le  doyen  d'âge  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire 
provisoire. 

Carré,  doyen  d'âge.  Président; 
GouNiou,  Secrétaire  provisoire. 


5"^«  séance.  —  Samedi  20  novembre  1790,  5  heures  du  soir. 

Élection  de  Kersaint  comme  président.  — Scrutin  pour  la  nomination  du  secrétaire  :  Pas- 
toret  obtient  153  voix  et  Gerutti  151.  —  Scrutin  de  ballottage  ajourné  au  lendemain. 
—  Lettre  de  l'abbé  de  Montagu,  doyen  du  chapitre  de  Notre-Dame,  mettant  l'église 
de  Paris  à  la  disposition  des  électeurs  pour  tous  les  actes  de  religion. 

La  séance  ouverte  par  M.  le  doyen  d'âge  Président,  il  a  annoncé 
que  l'ordre  du  jour  était  la  reconnaissance  des  scellés  apposés  sur  le 
scrutin  de  la  séance  précédente  et  son  dépouillement  ensuite.  Les  six 
cachets  apposés  par  M.  le  doyen  d'âge  Président  et  MM.  les  Scrutateurs 
reconnus  sains  et  entiers,  les  scellés  levés,  les  bulletins  comptés,  ils  se 
sont  trouvés  égaux  au  nombre  des  votants,  monter  à  394  et  donner 
une  majorité  absolue  de  198  voix. 


106  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

Le  dépouillement  en  a  été  fait  aussitôt;  il  a  fait  reconnaître  que 
M.  Kersaint  a  eu  347  voix;  —  d'Ormesson,  25;  —  Dommanget,  2;  — 
BeauTais,  11;  —  Pastoret,  5.  Total,  390  voix.  Les  k  voix  de  surplus 
dispersées  en  unités  sur  différents  membres,  k.  Total  égal  au  dépouil- 
lement :  394  voix. 

L'un  de  MM.  les  doyens  d'âge  Scrutateurs  en  a  lu  le  résultat  et  a 
annoncé  que  M.  Kersaint  avait  réuni  347  voix,  149  au-dessus  de  la 
majorité  fixée  à  198  voix. 

M.  le  doyen  d'âge  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé 
pour  Président  de  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris 
M.  Kersaint,  qui  en  a  témoigné  à  l'assemblée  toute  sa  reconnaissance. 

On  s'est  ensuite  occupé  de  la  nomination  du  secrétaire;  mais, 
avant  de  procéder  à  la  réception  des  scrutins,  un  honorable  membre 
a  fait  la  motion,  pour  accélérer  les  opérations  importantes  de  l'assem- 
blée et  prouver  son  zèle  infatigable  pour  le  bien  public,  de  dépouiller 
le  scrutin  sans  désemparer.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix, 
l'assemblée  a  arrêté  que  le  scrutin  serait  dépouillé  sans  désemparer.  Il 
a  été  procédé  à  sa  réception,  d'abord  à  un  premier  appel  nominal, 
ensuite  à  un  second  pour  les  absents,  et  le  scrutin  a  été  déclaré  clos. 
Ouvert  ensuite,  calcul  fait  des  bulletins,  le  nombre  s'en  est  trouvé 
monter  à  394,  égal  à  celui  des  votants,  dont  la  majorité  est  de 
198  voix. 

Le  dépouillement  fait,  il  en  est  résulté  que  M.  Pastoret  a  eu  153 
voix;  —  Cerutti,  151  ;  —  Dommanget,  14  ;  —  Brousse  Desfaucherets,  7; 
—  Gouniou,  25;  —  Bruneau,  12;  —  Keralio\  2;  —  Bertolio^,  6;  — 
Mutel  ^  4;  —  Agier^.  2.  Total,  376.  Les  18  de  surplus  divisées  en  uni- 
tés sur  différents  membres,  18.  Total  égal  au  dépouillement:  394- 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  a  fait  part  à  l'assemblée  du  résultat 
du  scrutin,  lui  a  annoncé  que  MM.  Pastoret  et  Cerutti,  qui  avaient 
réuni  le  plus  de  suffrages,  n'avaient  point  obtenu  la  majorité  absolue 
fixée  à  198  voix,  le  premier  n'en  ayant  que  153  et  le  second  151.  M.  le 
doyen  d'âge  Président  a  annoncé  que,  d'après  ce  résultat,  personne 
n'ayant  acquis  la  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  à  passer  à  un  second 
scrutin  ;  il  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle  jugeait  à  propos 

1.  Louis-Félix  Guynement  de  Keralio,  de  l'Académie  des  inscriptions,  électeur  de  la 
section  de  la  Bibliothèque. 

2.  Antoine-René-Constant    Bertolio,    avocat,   électeur    de  la    section    des   Quatre- 
Nations. 

3.  Hubert-Jean  Mutel,  conseiller  au  Châtelet,  électeur  de  la   section  de   la  place 
Louis  XIV. 

4.  Pierre-Jean  Agier,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Thermes-de- Julien,  élu  juge 
le  27noyembre  1790. 


ÉLECTION   DU  SECRÉTAIRE.  —  21  NOVEMBRE  4790.         iOT 

d'y  procéder  de  suite.  L'assemblée  a  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du 
matin,  le  second  scrutin  pour  la  nomination  du  Secrétaire. 

M.  le  doyen  d'âge  Président  a  ensuite  fait  part  à  l'assemblée  d'une 
lettre  qu'il  venait  de  recevoir  de  M.  de  Montagu  S  doyen  du  chapitre  de 
Notre-Dame.  Cette  lettre  porte  que  l'Église  de  Paris  est  très  sensible 
aux  honnêtetés  de  MM.  les  électeurs  du  Département  de  Paris  et  qu'elle 
s'empressera  toujours  à  concourir,  en  ce  qui  peut  la  concerner,  aux 
actes  de  religion  que  la  piété  leur  inspirera.  Lecture  faite  de  cette^ 
lettre  par  le  Secrétaire  provisoire,  il  a  été  arrêté  d'en  faire  mention 
dans  le  procès-verbal. 

M.  le  doyen  d'âge  Président  a  levé  l'assemblée  et  a  signé  avec  le 
secrétaire  provisoire. 

Carré,  doyen  d'âge.  Président; 
GouMOU,  Secrétaire  provisoire. 


6"'^  séance.  —  Dimanche  21  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Nomination  de  Pastoret  pour  Secrétaire  et  de  Cerutti,  Gouniou  et  Brousse  Desfaucherets^ 

pour  Secrétaires  adjoints. 

La  séance  ouverte  par  M.  le  doyen  d'âge  Président,  il  a  annoncé 
que  l'ordre  du  jour  était  de  passer  à  un  second  scrutin  pour  l'élection 
du  Secrétaire  de  l'assemblée,  le  premier  fait  le  jour  d'hier  en  la  séance 
du  soir  n'ayant  produit  aucune  majorité. 

Un  membre  a  proposé,  pour  d'un  côté  donner  le  temps  aux  élec- 
teurs des  cantons  d'arriver  à  l'assemblée,  et  de  l'autre  de  les  mettre  à 
portée  de  ne  pas  rejoindre  trop  tard  leurs  foyers,  d'arrêter  que  le  matin 
l'appel  nominal  commencerait  par  les  électeurs  des  sections;  qu'au 
contraire,  le  soir,  à  compter  de  deux  heures,  ceux  des  cantons  seraient 
appelés  les  premiers.  Arrêté  pris  en  conséquence. 

Il  a  ensuite  été  proposé,  pour  ne  pas  surcharger  le  Secrétaire  de 
l'assemblée  et  faire  en  sorte  que  ses  travaux,  dans  leur  exécution, 
éprouvent  le  moins  de  retard  possible,  d'admettre  sous  le  titre  de  Se- 
crétaires adjoints  les  trois  électeurs  qui,  après  le  Secrétaire  en  titre, 
se  trouveraient  réunir  le  plus  de  suffrages.  L'assemblée  a  arrêté  que 
les  trois  électeurs  qui  obtiendraient  le  plus  de  suffrages  après  le  Secré- 
taire en  titre  seraient  Secrétaires  adjoints. 

\.  Chanoine  en  1759  et  doyen  en  1780.  L'original  de  sa  lettre  est  aux  Archives  na- 
tionales (BJS). 


408  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre,  pour  accélérer  les  opérations, 
de  dépouiller  sans  désemparer  le  scrutin  auquel  on  allait  procéder,  il 
a  été  arrêté  qu'il  le  serait  sans  désemparer. 

Le  scrutin  ouvert,  l'appel  nominal  fait  dans  la  forme  qui  vient 
d'être  arrêtée,  les  électeurs  des  sections  appelés  les  premiers,  ceux  des 
cantons  ensuite,  après  un  second  appel  pour  les  absents,  le  scrutin  a 
été  déclaré  clos;  il  a  ensuite  été  ouvert;  calcul  fait  des  bulletins  par 
l'un  de  MM.  les  doyens  d'âge  Scrutateurs,  ils  se  sont  trouvés  monter 
à  342,  en  nombre  égal  à  celui  des  votants,  et  la  majorité  fixée  à  172 
voix.  On  a  procédé  au  dépouillement;  il  est  résulté  que  M.  Pastoret  a 
obtenu  222  voix;  —  M.  Cerutti,  90;  —  M.  Gouniou,  7;  —  M.  Brousse 
Desfaucherets,  5 ;  —  M.  Dommanget,  k;  —  M.  Oudart  ^  4-  —  Total  :  332. 
Les  10  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  3Zi2. 

L'un  des  doyens  d'âge  Scrutateurs  a  présenté  le  résultat  et  a  an- 
noncé que  M.  Pastoret  avait  réuni  222  voix,  50  au  delà  de  la  majorité 
absolue,  que  les  trois  électeurs  qui  avaient  après  obtenu  le  plus  de 
suffrages  étaientMM.  Cerutti,  Gouniou  et  Brousse  Desfaucherets,  le  pre- 
mier au  nombre  de  90  voix,  le  second  de  7  et  le  troisième  de  5.  M.  le 
doyen  d'âge  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  Secré- 
taire M.  Pastoret,  et  pour  Secrétaires  adjoints  MM.  Gouniou,  Cerutti  et 
Brousse  Desfaucherets. 

A  quatre  heures  de  relevée,  M.  le  doyen  d'âge  Président  a  levé  la 
séance  et  a  ajourné  à  ce  soir,  cinq  heures  de  relevée,  pour  la  prestation 
du  serment  de  MM.  les  Président  et  Secrétaire  de  l'assemblée,  et  a  signé 

avec  le  Secrétaire  provisoire. 

Carré,  doyen  d'âge,  Président; 

Gouniou,  Secrétaire  provisoire. 


7'"'^  séance.  —  Dimanche  21  novembre  1790,  5  heures  du  soir. 

Prestation  de  serment  du  président  Kersaint  et  du  secrétaire  Pastoret.  —  Remerciements 
votés  au  doyen  d'âge  Président,  au  Secrétaire  provisoire  et  aux  Scrutateurs.  —  No- 
mination par  le  Président  de  MM.  Petit-Radel,  Cornu  et  Pliaroux  pour  surveiller 
l'exécution  des  gradins.  —  Règlement  des  séances  et  fixation  du  quorum  des  électeurs 
nécessaires  pour  la  validité  d'un  scrutin.  —  Vérification  des  pouvoirs.  —  On  charge 
Cerutti,  Lacépède,  Brissot  et  Gorguereaude  rédiger  une  adresse  à  l'Assemblée  nationale. 
—  Nomination  de  deux  huissiers  de  l'assemblée.  —  Oflfre  d'une  pendule  à  l'assemblée. 

La  séance  ouverte  par  M.  le  doyen  d'âge  Président,  il  a  annoncé 
que  l'ordre  du  jour  était  la  réception  de  MM.  les  Président  et  Secrétaire. 

1.  Nicolas  Oudart,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 


INSTALLATION   DU   BUREAU.  —  21  NOVEMBRE  090.        109 

Il  a  prononcé  le  serment  prescrit  par  le  décret  à  M.  Kersaint,  prési- 
dent, présent,  qui  a  dit  :  «  Je  le  jure,  »  et,  après  avoir  témoigné  à  l'as- 
semblée toute  sa  reconnaissance  et  fait  l'éloge  des  vertus  et  du  patrio- 
tisme de  M.  le  doyen  d'âge,  il  a  pris  séance  à  la  place  du  Président. 

M.  Pastoret,  Secrétaire,  est  ensuite  arrivé.  M.  le  Président  a  prononcé 
le  serment  prescrit  par  le  décret  de  l'Assemblée  nationale,  et  M.  Pasto- 
ret a  dit  :  ((  Je  le  jure.  »  Il  a  ensuite  été  fait  la  motion  de  voter  des 
remerciements  à  M.  Carré,  doyen  d'âge  Président,  à  M.  Dommanget, 
qui  avait  bien  voulu  lui  servir  d'interprète,  à  M.  Gouniou,  Secrétaire 
provisoire,  et  à  MlAI.  Barnou\  Lohier^  et  Oudet,  doyens  d'âge  Scruta- 
teurs, des  soios  qu'ils  avaient  pris  depuis  l'ouverture  des  séances  de 
l'assemblée.  Elle  a  été  adoptée. 

M.  le  Président  a  proposé  à  l'assemblée  de  nommer  trois  commis- 
saires pour  veiller  à  l'arrangement  du  local  et  au  placement  des  gra- 
dins. Il  a  été  arrêté  de  nommer  trois  commissaires  qui  seraient  chargés 
de  surveiller  l'exécution  des  gradins  et  autres  dispositions  nécessaires 
pour  la  tenue  des  séances  de  l'assemblée  et  autorisés  à  se  présenter  à 
M.  le  procureur  de  la  Commune  faisant  les  fonctions  de  procureur 
général  syndic  du  Département,  et  dans  les  bureaux  de  la  municipalité 
pour  y  prendre  communication  des  plans,  dispositions  et  détail  des 
gradins  à  construire  en  exécution  du  vœu  de  l'assemblée,  d'y  faire, 
sous  les  ordres  de  M.  le  Président,  tous  les  changements,  additions 
ou  retranchements  qu'ils  jugeront  le  plus  convenables  pour  Tordre,  la 
commodité  et  la  salubrité  qui  doivent  régner  dans  l'assemblée;  de  lais- 
ser le  choix  des  trois  commissaires  à  M.  le  Président.  En  conséquence, 
il  a  nommé  MM.  Petit-Radel  \  Cornu*  et  Pharoux^ 

On  a  ensuite  demandé  de  procéder  avant  tout  à  la  vérification  des 
pouvoirs;  d'autres  membres  ont  demandé  de  la  différer.  D'autres,  au 
contraire,  ont  proposé,  dans  le  cas  où  l'on  procéderait  d'abord  à  la 
vérification  des  pouvoirs,  de  commencer  par  statuer  sur  la  difficulté 
existante  sur  la  totalité  des  électeurs  de  la  section  des  Lombards. 

Avant  de  décider  sur  aucune  de  ces  questions  on  a  proposé  :  1*"  de 
n'avoir  qu'une  assemblée  par  jour;  —  2''  de  fixer  l'heure  de  son  ouver- 
ture ;  —  3"  l'heure  à  laquelle  il  ne  serait  plus  permis  de  commencer 

1.  Pierre-Lucien  Barnou,  négociant,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire,  âgé  de 
73  ans. 

2.  Pierre-Augustin-Marie  Lohier,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Luxembourg,  âgé 
de  71  ans. 

3.  Louis-François  Petit-Radel,  architecte,  électeur  de  la  section  de  Bonne-Nouvelle. 

4.  Jean-Gabriel  Cornu,  procureur  au  Parlement,  électeur  de  la  section  des  Thermes- 
de-Julien. 

5.  Étienne-Pierre  Pharoux,  architecte^  électeur  de  la  section  de  Bonne-Nouvelle. 


^10  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

de  scrutin;  —  /["le  nombre  d'électeurs  nécessaires  pour  ouvrir  la 
séance. 

Ces  diverses  propositions  ont  donné  lieu  à  une  longue  discussion  : 
fixer  à  cinquante  le  nombre  d'électeurs  nécessaires  pour  ouvrir  l'as- 
semblée. —  Le  fixer  au  contraire  à  cent.  —  Décider  de  ne  prendre  de 
délibération  qu'au  nombre  de  cent  électeurs.  —  Ne  fermer  le  scrutin 
qu'à  onze  heures  du  matin.  —  Faire  deux  appels  et  fermer  le  scrutin 
à  la  fin  du  second.  —  Commencer  les  scrutins  à  l'heure  qui  sera  indi- 
quée pour  l'ouverture  de  l'assemblée,  et  lorsque  les  officiers  seront 
arrivés  aux  bureaux. 

Tels  sont  les  résultats  des  motions  faites  sur  cet  objet,  qui  ont 
toutes  été  appuyées. 

La  discussion  fermée,  la  priorité  accordée  à  la  première  motion, 
elle  a  été  mise  aux  voix;  l'assemblée  a  arrêté  : 

l""  De  n'avoir  qu'une  séance  par  jour,  qui  commencerait  à  neuf 
heures  du  matin;  —  2°  qu'à  quatre  heures  du  soir  il  ne  serait  plus 
possible  de  commencer  de  scrutin;  —  3"'  que  lorsqu'il  ne  serait  ques- 
tion que  de  procéder  au  scrutin,  il  suffirait  de  cinquante  électeurs 
pour  ouvrir  l'assemblée;  —  4°  que  lorsqu'il  s'agirait  de  délibérer,  on 
ne  le  pourrait  valablement  qu'au  nombre  de  cent  électeurs;  —  5"^  qu'il 
serait  fait  un  appel  nominal,  ensuite  l'appel  des  absents,  et  que  ce 
dernier  appel  fini,  le  scrutin  serait  déclaré  clos. 

Un  membre  a  fait  la  motion  de  se  diviser  en  bureaux  pour  la 
formation  des  scrutins;  elle  a  été  appuyée;  mais  la  question  préalable 
demandée,  appuyée  et  mise  aux  voix,  il  a  été  arrêté  que,  quant  à  pré- 
sent, il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

Sur  la  proposition  de  faire  un  règlement  pour  l'ordre  de  l'assem- 
blée et  de  nommer  des  commissaires  pour  le  rédiger  et  le  présenter 
ensuite,  la  question  préalable  invoquée,  appuyée  et  mise  aux  voix,  il 
a  été  arrêté  que,  quant  à  présent,  il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer,  ni 
de  nommer  des  commissaires  pour  faire  un  règlement. 

On  a  ensuite  demandé  de  passer  à  la  vérification  des  pouvoirs  des 
électeurs  sujets  à  contestation.  Il  a  été  arrêté  d'y  procéder  sur- 
le-champ  ;  en  conséquence  d'entendre  le  rapport  des  commissaires 
des  bureaux  à  la  vérification  des  pouvoirs^  ce  qu'ils  ont  fait  successi- 
vement. Il  en  est  résulté  qu'au  premier  bureau  composé  des  sections  : 
l''  de  l'Oratoire;  —  2^  de  l'Hôtel-de-Ville;  —  3"  des  Enfants-Rouges  ;  — 
4"  du  canton  de  Châtillon;  —  5"  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé;  — 
6-  delà  place  Royale;  —  T  des  Postes;  —  8°  du  canton  de  Montreuil, 
tous  les  électeurs  des  sections  de  ce  bureau  ont  été  admis. 

Sur  ceux  du  canton  de  Châtillon,  deux  questions  ont  été  proposées 


VÉRIFICATION  DES  POUVOIRS.  —  21  NOVEMRRE  4790.     Ml 

à  l'assemblée  par  ce  bureau  :  la  première  de  décider  si  le  sieur  Rou- 
gemont,  premier  électeur  de  la  paroisse  de  Bagneux,  faisant  partie  de 
ce  canton,  étant  décédé,  le  sieur  Donnebecq  pouvait  comme  suppléant 
être  admis  à  le  remplacer. 

Après  une  longue  discussion,  il  a  été  proposé  de  prendre  un 
arrêté  pour  les  suppléants  en  général.  Cette  dernière  motion  appuyée 
et  mise  aux  voix,  l'assemblée,  considérant  que  le  décret  de  l'Assemblée 
nationale  du  22  novembre  1789  relatif  à  la  nomination  des  électeurs, 
ne  parlait  pas  de  nommer  des  suppléants,  a  arrêté  que  les  suppléants 
ne  seraient  pas  admis  comme  électeurs. 

La  seconde  question  consiste  à  savoir  si  Pierre  Billard,  de  la 
paroisse  de  Fontenay-aux-Roses,  même  canton,  nommé  électeur  sur  la 
démission  de  Marin  Guyot,  devait  être  admis  ou  non  pour  électeur, 
observant  que  le  procès-verbal  de  sa  nomination  portait  que  les 
citoyens  de  cette  paroisse  s'étaient  assemblés  de  nouveau  à  l'eifet  de 
nommer  un  électeur. 

Plusieurs  membres  ont  été  entendus  sur  cette  question.  La  dis- 
cussion fermée,  l'assemblée  a  arrêté  que  Pierre  Billard  serait  admis 
pour  électeur  à  la  place  de  Marin  Guyot,  qui  avait  donné  sa  démission. 

Au  canton  de  Montreuil  s'est  présentée  une  autre  question,  celle  de 
savoir  si  le  scrutin  ayant  été  dépouillé  en  deux  séances,  devait  être 
regardé  comme  valable  et  les  électeurs  bien  nommés.  La  question 
préalable  demandée,  appuyée  et  mise  aux  voix,  arrêté  qu'il  n'y  avait 
pas  lieu  à  délibérer. 

Qu'au  second  bureau  composé  :  1°  de  la  section  des  Gobelins;  — 
2'^  de  celle  de  Popincourt;  —  3«  de  celle  de  Mauconseil;  —  4°  du 
canton  de  Nanterre;  —  b""  de  la  section  delà  Bibliothèque;—  6°  de 
celle  de  la  place  Vendôme;  —  7°  de  celle  de  l'Ile;  —  8°  du  canton  de 
Saint-Denis,  il  n'y  a  eu  aucune  difficulté  sur  les  pouvoirs  des  élec- 
teurs, ils  ont  en  conséquence  été  admis. 

Qu'au  troisième  bureau  composé  :  1^  de  la  section  du  faubourg 
Saint-Denis;  —  2°  des  Arcis;  —  3°  de  la  rue  de  Montreuil;  —  4°  du 
canton  deCharenton;  —  5"  de  la  section  de  l'Observatoire;  —  6*"  de 
Sainte-Geneviève;  —  7"  du  Théâtre-Français;  —  8"  du  canton  de  Belle- 
ville,  il  ne  s'est  élevé  que  deux  difficultés  sur  les  électeurs  de  ce  bu- 
reau, la  première  relative  à  M.  Chauvins  onzième  électeur  de  la 
section  de  la  rue  de  Montreuil.  On  prétendait  dans  sa  section  qu'il  ne 
devait  pas  être  admis,  parce  qu'il  avait  écrit  une  lettre  au  Président 
pour  prier  l'assemblée  de  ne  le  pas  nommer,  ses  facultés  ne  lui  per- 

1.  Pierre  Chauvin,  chapelier,  âgé  de  63  ans.  Il  devint,  eu  1792,  juge  de  paix  de  sa 
section. 


]n  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

mettant  d'occuper  aucune  place,  que  pendant  les  deux  premiers  scru- 
tins, le  Président  a  gardé  le  silence  sur  cette  lettre;  qu'au  troisième  le 
sieur  Chauvin  nommé  avait  donné  sa  démission,  que  le  Président  avait 
ajourné  au  lendemain  pour  l'accepter,  que  M.  Chauvin,  à  la  sollicita- 
tion du  Président,  l'avait  retirée,  en  acceptant  le  surlendemain  sa 
nomination. 

La  seconde  sur  la  totalité  des^  électeurs  de  la  section  des  Arcis 
élevée  par  le  sieur  Surget,  citoyen  de  cette  section,  contenue  dans  un 
mémoire  par  lui  adressé  à  MM.  du  comité  de  constitution,  où  il  pré- 
tend que  les  voix  avaient  été  accaparées  et  qu'il  y  avait  eu  cabale. 

Sur  ces  deux  objets  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  de 
motifs  suffisants  pour  déclarer  les  nominations  nulles  et  a  admis  pour 
électeurs  M.  Chauvin,  ainsi  que  les  électeurs  de  la  section  des  Arcis  et 
tous  ceux  de  ce  bureau. 

Qu'au  quatrième  bureau  composé  :  1°  de  la  section  de  Beaubourg; 

—  2*'  de  la  section  des  Gravilliers  ;  —  S*'  du  faubourg  Montmartre  ;  — 
li°  du  canton  de  Clichy;  —  5°  de  la  section  des  Invalides;  —  6*^  du 
Roule;  —  7*^  de  Bondy;  — 8°  du  canton  d'Issy,  il  s'est  élevé  une  seule 
difficulté  sur  un  des  électeurs  de  la  section  des  Gravilliers. 

Elle  avait  pour  objet  une  réclamation  du  sieur  Robineau,  qui 
d'abord  avait  réuni  la  pluralité  relative  pour  être  électeur,  à  la  place 
duquel,  vu  qu'il  n'avait  pu  justifier  de  son  éligibilité  et  de  sa  décla- 
ration pour  la  contribution  patriotique,  la  section  des  Gravilliers  avait 
nommé  un  autre  électeur,  que  cette  nomination  faite,  le  sieur  Robi- 
neau avait  demandé  pour  lui  la  préférence,  fondée  sur  l'antériorité 
de  son  élection,  que  la  section  n'avait  pas  jugé  à  propos  de  la  lui 
accorder,  les  titres  qu'il  représentait  étant  très  récents  et  prouvant 
plutôt  le  désir  d'être  électeur  que  le  patriotisme.  Cette  difficulté  livrée 
à  la  discussion  et  mise  aux  voix,  il  a  été  arrêté  que  M.  Robineau  ne 
pouvait  être  admis  comme  électeur,  que  celui  nommé  à  sa  place,  ainsi 
que  les  autres  électeurs  de  cette  section  et  tous  ceux  de  ce  bureau 
devaient  être  admis. 

Qu'au  cinquième  bureau  composé  :  l""  de  la  section  du  Louvre;  — 
2°  de  la  Grange-Ratelière ;  —  3°  de  celle  des  Quinze-Vingts;  —  k""  du 
canton  de  Villejuif;  —  S''  de  la  section  des  Quatre-Nations;  —  6"*  de  la 
section  du  Ponceau;  —  7"  de  celle  de  l'Arsenal;  —  8°  du  canton  de 
Vincennes,  tous  les  électeurs  ont  été  admis. 

Qu'au  sixième  bureau  composé  :  1°  de  la  section  dé  Notre-Dame  ; 

—  2^  de  la  Croix-Rouge;  —  3'-  des  Champs-Elysées;  —  k°  du  canton  de 
Bourg-la-Reine ;  —  5°  de  la  section  du  Palais-Royal;  —  ô*"  de  la  Fon- 
taine de  Grenelle;  —  7"  du  Temple;  —  8°  du  canton  de  Pierrefitte, 


VÉRIFICATION  DES   POUVOIRS.  —  21  NOVEMBRE  1790.     M3 

tous  les  électeurs  ont  été  admis,  qu'il  s'est  seulement  élevé  une 
question  sur  M.  Guillemet  ^  celle  de  savoir,  si  depuis  la  nomination 
des  électeurs  de  sa  section,  ayant  été  nommé  à  la  place  de  M.  Arnaud, 
qui  avait  donné  sa  démission,  et  ce  par  un  troisième  scrutin  fait  depuis 
ceux  de  l'élection  générale,  il  devait  être  admis,  ou  non.  Cette  question 
a  été  jugée  par  l'assemblée  en  faveur  de  M.  Guillemet,  il  a  été  admis 
pour  le  quatorzième  électeur  de  la  section  du  Temple. 

Qu'au  septième  bureau  composé  :  1°  de  la  section  des  Tuileries;  — 
2«  de  Bonne-Nouvelle;  —  3°  du  Marché  des  Innocents;  —  4''  du  canton 
de  Choisy-le-Roi;  —  5*^  de  la  section  d'Henri  IV;  —  6°  du  Roi-de-Sicile; 
7°  de  la  rue  Poissonnière;  —  8°  du  canton  de  Colombes,  tous  les  élec- 
teurs ont  été  admis. 

Qu'au  huitième  et  dernier  bureau,  composé  :  1°  de  la  section  de 
la  Fontaine  de  Montmorency;  —  2°  de  la  place  de  Louis  XIV;  —  S*^  des 
Thermes  de  Julien;  —  k""  du  canton  de  Passy;  —  5"  de  la  section  du 
Luxembourg;  —  6°  de  la  section  des  Lombards;  —  7*"  du  Jardin-des- 
Plantes;  —  8°  du  canton  de  Pantin,  les  électeurs  de  toutes  les  sections 
et  cantons  ont  été  admis,  excepté  ceux  de  la  section  des  Lombards,  sur 
l'élection  desquels  il  avait  été  fait  des  protestations  contenues  en  un 
mémoire  signé  par  cinquante-cinq  citoyens,  s'annonçant  comme 
citoyens  actifs  de  cette  section  ;  qu'il  avait  été  répondu  à  ce  mémoire 
envoyé  par  M.  le  procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de 
procureur  général  syndic,  tant  par  M.  Bricogne  -,  premier  électeur, 
que  par  d'autres  électeurs  présumés  de  cette  section. 

Les  bases  de  cette  protestation  étaient:  1°  que  ni  le  Président,  ni  le 
secrétaire  n'avaient  prêté  le  serment  décrété;  —  2"  que  le  serment  de- 
vait être  prêté  individuellement  par  chaque  votant,  tandis  que  le 
procès-verbal  du  11  octobre  constatait  qu'il  l'avait  été  collectivement 
par  l'assemblée;  —  S*"  que  les  scrutins  avaient  été  mendiés  par  les 
scrutateurs  et  leurs  suppléants;  —  k"  qu'il  y  avait  eu  dans  la  liste  des 
fautes  d'impression  essentielles;  —  5^  que  des  personnes  qui  n'étaient 
pas  de  la  section  avaient  donné  des  scrutins;  —  6°  que  chaque  bureau 
de  dépouillement  devait  avoir  un  président;  —  7^  que  les  scrutins  ont 
été  déclarés  nuls  par  les  scrutateurs;  —  8°  que  les  portes  avaient  été 
fermées;  —  9"  que  la  majorité  avait  été  pour  déclarer  la  nullité  de 
tout  le  scrutin. 

L'assemblée,  après  avoir  entendu  le  rapport  de  l'un  des  commis- 
maires  de  ce  bureau  à  la  vérification  des  pouvoirs  des  électeurs  et  pris 
connaissance  des  différentes  pièces  jointes  au  mémoire  en  protestation 

1.  Claude-Jean  Guillemet,  épicier. 

2.  Athanase-Jcaa  Bricogne,  négociant,  était  le  3«  électeur  et  non  le  1". 


114  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

contre  la  nomination  des  électeurs  des  Lombards,  a  arrêté  d'admettre 
tous  les  électeurs  de  la  section  des  Lombards,  nonobstant  la  protesta- 
tion qu'elle  a  déclarée  non  valable. 

Il  a  été  proposé  de  remettre  les  cartes  d'entrée  signées  du  prési- 
dent aux  commissaires  des  bureaux  pour  les  distribuer  ensuite  aux 
électeurs.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  il  a  été  pris  un 
arrêté  en  conséquence. 

Pour  former  le  cachet  de  l'assemblée,  il  a  été  proposé  de  le  faire 
conforme  à  la  gravure  de  la  carte.  Il  a  été  arrêté  que  le  cachet  de  l'as- 
semblée serait  conforme  à  la  gravure  de  la  carte  d'entrée. 

Un  membre  a  proposé  de  faire  par  les  électeurs  une  adresse  à 
l'Assemblée  nationale,  pour  lui  marquer  l'adhésion  parfaite  de  l'assem- 
blée électorale  à  tous  ses  décrets  et  son  dévouement  inviolable  à  la 
Constitution,  de  nommer  à  cet  effet  des  commissaires.  Cette  motion 
appuyée,  mise  aux  voix,  il  a  été  arrêté  de  faire  à  l'Assemblée  nationale 
l'adresse  proposée,  de  nommer  quatre  commissaires  pour  en  dresser 
le  projet  et  de  laisser  à  M.  le  Président  le  droit  de  les  choisir.  En  con- 
séquence, il  a  nommé  pour  commissaires  MM.  Cerutti,  LacépèdeS 
Brissot  de  Warville  -  et  Gorguereau  ^ . 

Sur  la  présentation  de  M.  le  Président,  qu'il  serait  de  la  dignité  de 
l'assemblée,  et  même  nécessaire  pour  y  maintenir  l'ordre  d'avoir  deux 
huissiers,  que  deux  citoyens  offraient  d'en  faire  gratuitement  les  fonc- 
tions, l'assemblée  a  arrêté  d'avoir  deux  huissiers  et  en  a  laissé  le  choix 
à  M.  le  Président  qui  a  nommé  pour  huissiers  de  l'assemblée  élec- 
torale, Jean-Charles  Masson,  ancien  huissier-audiencier  et  commis- 
saire visiteur  en  l'amirauté  du  palais,  âgé  de  vingt-sept  ans,  demeu- 
rant grande  rue  du  faubourg  Saint-Marlin,  et  Jean-Baptiste  Ozanne, 
aussi  ancien  huissier-audiencier  et  commissaire  visiteur  en  l'amirauté 
du  palais,  âgé  de  quarante  et  un  ans,  demeurant  rue  des  Écrivains. 
Ces  deux  nominations  ont  été  adoptées  par  l'assemblée. 

M.  Daustel  \  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations,  a  observé 
que  l'assemblée  devrait  avoir  une  pendule  et  a  demandé  la  permission 
de  lui  en  offrir  une.  L'assemblée  a  arrêté  d'accepter  la  pendule  qui  lui 
était  offerte  par  M.  Daustel,  un  de  ses  membres,  et  de  lui  voter  des 
remerciements. 

La  discussion  de  l'assemblée  en  bureaux,  et  leur  formation,  ainsi 

1.  Le  célèbre  naturaliste.  Il  était  électeur  de  la  section  du  3ardin-des-Plantes. 

2.  Il  était  électeur  de  la  section  de  la  Bibliothèque. 

3.  François  Gorguereau,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile,  député  de 
Paris  à  TAssemblce  législative. 

4.  Guillaume-Toussaint  Daustel,  ancien  lieutenant  général  de  Clermont  de  Beauvaisis. 


DIVISION   EN  SIX    BUREAUX.  —  22  NOVEMBRE  1790.       115 

que  la  nomination  des  Scrutateurs  ont  été  ajournés  à  demain  neuf 
heures  du  matin.  A  dix  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé 
la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire, 


8'»«  séance.  —  Lundi  22  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Division  de  l'assemblée  en  six  bureaux  pour  l'élection  des  juges  —  Changement  des  mem- 
bres des  bureaux  dès  qu'on  aura  nommé  six  juges.  —  Fixation  à  150  du  nombre  d'élec- 
leurs  nécessaires  pour  que  l'assemblée  délibérât. —  Élection  des  Scrutateurs  généraux. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  la  séance  a  commencé  par  la  discussion  sur  la  divi- 
sion de  l'assemblée  en  bureaux,  pour  recevoir  et  dépouiller  les  scru- 
tins. Pendant  qu'on  la  discutait,  une  question  incidente  a  été  proposée. 
Le  secrétaire  aura-t-il  seul  la  signature  ou  Taccordera-t-on  également 
à  ses  adjoints?  On  demandait  qu'elle  fût  accordée  à  ces  derniers,  mais 
la  question  préalable  ayant  été  invoquée  et  appuyée  sur  cette  motion, 
l'assemblée  a  déclaré  s'en  tenir  à  l'exécution  de  la  loi  qui  ne  reconnaît 
qu'un  seul  secrétaire,  et  elle  a  passé  à  l'ordre  du  jour. 

Un  membre  a  fait  la  motion  que,  pour  procéder  à  l'élection  des 
juges,  on  se  divisât  en  quatre  bureaux;  que,  pour  les  composer  d'un 
nombre  de  votants  pris  proportionnellement  dans  chaque  section  ou 
canton,  on  fît  une  liste  des  électeurs,  soit  dans  l'ordre  des  décrets  de 
l'Assemblée  nationale,  soit  dans  l'ordre  déjà  établi  pour  la  vérification 
des  pouvoirs,  de  manière  que  le  premier  électeur  sur  la  liste  filt  placé 
dans  le  premier  bureau,  le  second  dans  le  second,  et  ainsi  de  suite 
jusqu'au  dernier  électeur;  que  ces  bureaux  fussent  changés  tous  les 
huit  jours,  que  ce  changement  se  fît  de  manière  que,  dans  chaque 
bureau,  il  ne  restât  que  le  quart  des  membres  dont  il  était  composé,  et 
que  les  trois  autres  quarts  fussent  reportés  dans  chacun  des  trois  autres 
bureaux. 

Plusieurs  motions  ont  été  faites  sur  le  nombre  et  la  forme  des 
bureaux  qu'on  pourrait  adopter;  elles  ont  été  mises  aux  voix  dans 
l'ordre  suivant: 

L'assemblée  se  divisera-t-elle  en  bureaux  pour  procéder  aux 
élections?  —  L'affirmation  a  été  décidée. 

Y  aura-t-il  quatre  ou  six  bureaux?  —  Arrêté  qu'il  y  en  aura  six. 

Quand  se  fera  le  changement  des  membres  des  différents  bureaux? 
—  Arrêté  qu'il  se  fera  dès  qu'on  aurait  nommé  six  juges. 


116  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Comment  se  fera  ce  changement?  —  Arrêté  qu'on  tirera  au  sort 
celui  des  soixante-quatre  cantons  ou  sections  par  lequel  on  commen- 
cera de  compter  les  membres  des  bureaux,  en  observant  que  la 
section  ou  le  canton  déjà  sortis  ne  pourront  plus  concourir  au  tirage 
suivant. 

Un  honorable  membre  a  demandé  que  l'assemblée  rétractât  une 
partie  de  l'arrêté  pris  hier,  par  lequel  le  scrutin  doit  être  fermé  dès  que 
le  second  appel  sera  fini;  il  proposait  de  fixer  le  terme  de  deux  heures. 
La  question  préalable  a  été  invoquée,  et  l'assemblée  a  en  effet  décidé 
qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

Un  autre  membre  a  présenté  quelques  observations  sur  un  autre 
arrêté,  celui  qu'on  veuait  de  prendre  pour  tirer  au  sort  les  sections  ou 
cantons  qui  composeraient  les  bureaux.  Elles  ont  frappé  l'assemblée, 
qui,  en  conséquence,  a  décidé  qu'au  lieu  de  tirer  seulement  la  section 
ou  le  canton  par  lequel  on  commencerait,  les  soixante-quatre  seraient 
mis  dans  la  roue  de  fortune,  qui  indiquerait  l'ordre  dans  lequel  chacun 
d'eux  devrait  être  placé. 

Cette  décision  a  donné  lieu  à  quelques  observations  nouvelles,  qui 
ont  été  rejetées  par  la  question  préalable. 

On  a  misa  la  discussion  quelle  durée  on  donnerait  aux  fonctions 
de  Président,  de  Secrétaire  de  l'assemblée  et  de  trois  Secrétaires 
adjoints.  Trois  propositions  ont  été  faites:  celle  de  la  fixer  à  quinze  jours, 
celle  de  la  fixer  à  un  mois,  celle  de  ne  changer  les  officiers  qu'à  la  fin  de 
l'élection  des  juges.  La  fixation  à  un  mois  a  été  adoptée,  et  l'assemblée 
a  décidé  qu'aucun  d'eux  ne  pourrait  être  réélu  pour  la  même  fonction 
qu'un  mois  après  l'avoir  quittée.  ; 

La  motion  a  été  faite  de  déterminer  le  nombre  de  membres  néces- 
saires pour  que  l'assemblée  délibérât.  Il  a  été  fixé  à  cent  cinquante. 
Elle  a  également  décidé  qu'on  afficherait  la  veille  dans  les  différents 
bureaux  l'ordre  du  jour  pour  le  lendemain. 

Avant  de  procéder  à  l'élection  de  trois  Scrutateurs  généraux  un 
honorable  membre  a  voulu  présenter  une  motion  sur  l'éligibilité  des 
députés  à  l'Assemblée  nationale  aux  fonctions  judiciaires,  mais  l'ordre 
du  jour  a  été  réclamé. 

Le  scrutin  a  commencé;  le  nombre  des  votants  était  de  507,  et  celui 
des  bulletins  s'est  trouvé  égal  à  celui  des  votants.  Il  a  été  dépouillé  par 
les  trois  anciens  d'âge,  MM,  Cozette*,  Carré  et  Gauchier^.  Il  en  est  résulté 
que  M.  Dommanget  avait  216  voix;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts^  78;  — 

1.  Pierre-François  Cozette,  électeur  de  la  section  des  Gobelins,  âgé  de  76  ans. 

2.  Claude  Gauchier,  électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts,  âgé  de  76  ans, 

3.  Avocat,  électeur  du  canton  de  Passy  et  commandant  du  bataillon. 


ÉLECTION  DES  SCRUTATEURS.  —  23  NOVEiMBRE  1790.     417 

M.  Bruneau,  73;  —  M.  Desportes  s  58;  —  M.  Durand,  5Z[;  —  M.  Beau- 
vais,  42;  —  M.  Brousse-Desfaucherels,  37;  —  M.  Oudart,  35;  — 
M.  PolvereP,  34;  —  M.  Agier,  33;  —  M.  Lefèvre  d'Ormesson,  32;  — 
M.  Carré,  29;  —  M.  Bertolio,  29;  —  M.  Vermeil,  22;  --  M.  Regnault  de 
risle\  21;  —  M.  Gorguereau,  20;  —  M.  DelamotteS  20. 

La  séance  a  été  levée  à  dix  heures  du  soir,  et  M.  le  PrésMent  a 

signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 

Pastoret,  Secrétaire. 


9">«  séance.  —  Mardi  23  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Proclamation  de  MM.  Dommanget,  Lemoyne  des  Essarts  et  Bruneau,  comme  Scrutateurs 
généraux.  —  Lettre  de  La  Fayette  sur  la  garde  de  l'assemblée.  —  Distribution  des 
électeurs  dans  les  six  bureaux. 

Lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédaction 
adoptée,  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  Scru- 
tateurs généraux,  MM.  Dommanget,  Lemoyne  des  Essarls  et  Bruneau, 
qui  avaient  obtenu  la  pluralité  relative  des  suffrages,  le  premier  au 
nombre  de  deux  cent  seize  voix,  le  second  de  soixante-dix-huit  et  le 
troisième  de  soixante-treize.  Le  serment  ordonné  par  le  décret  de 
l'Assemblée  nationale  leur  a  été  lu  par  M.  le  Président,  et  chacun  d'eux 
a  prononcé  ces  mots  :  «  Je  le  jure.  » 

M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  une  letlre  du  jour  d'hier  à  lui 
adressée  par  M.  La  Fayette,  commandant  général  de  la  garde  nationale 
parisienne.  Lecture  en  a  été  faite  par  le  secrétaire,  et  l'assemblée  en  a 
ordonné  l'insertion  dans  son  procès-verbal.  Elle  est  ainsi  conçue'  : 

Monsieur, 

J'ai  appris  ave3  la  plus  vive  peine  l'inexactitude  qui  a  eu  lieu  hier  relative- 
ment à  la  garde  de  l'assemblée.  La  garde  nationale  met  trop  de  prix  à  ce  service, 
pour  que  je  ne  m'empresse  pas  d'être  auprès  de  vous  l'interprète  de  ses  regrets. 
Tandis  que  vous  vous  occupez  d'une  des  opérations  les  plus  importantes  à  la  révo- 
lution et  au  bonheur  du  peuple,  nous  regardons  comme  une  de  nos  fonctions  les 

1.  Nicolas-Félix  Desportes,  électeur  du  canton  de  Clichy,  maire  de  Montmarti'e. 

2.  Etienne  Polverel,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Luxembourg. 

3.  Pierre  Regnault,  électeur  de  la  section  de  l'Ile-Saint-Louis. 

4.  Jean-Baptiste-Benjamin  Delamotte,  avocat,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Ge- 
neviève. 

5.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (Bl^). 


418  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

plus  chères  de  vous  environner  de  notre  zèle  comme  vous  l'êtes  de  nos  respects 
et  de  notre  reconnaissance. 

Je  suis  avec  respect,  monsieur,  votre  très  humble  et  très  obéissant  servi- 
teur. 

La  Fayette. 

L'assemblée  a  chargé  son  Président  de  répondre  à  M.  La  Fayette, 
commandant  général  de  la  garde  nationale  parisienne,  et  de  lui  témoi- 
gner combien  elle  est  assurée  de  son  zèle  et  de  son  patriotisme  et  de 
celui  de  la  garde  nationale  parisienne. 

Il  a  ensuite  été  proposé  d'établir  deux  commis  pour  le  secrétariat 
et  deux  garçons  de  bureau.  L'assemblée  a  arrêté  de  s'en  rapporter  sur 
cet  objet  et  sur  les  mesures  que  demanderaient  les  circonstances  à  la 
prudence  de  M.  le  Président. 

Pour  parvenir  à  composer  les  six  bureaux  particuliers  ordonnés  en 
séance  du  jour  d'hier,  pour  la  formation  des  scrutins  pour  l'élection 
des  juges,  le  rang  des  sections  et  des  cantons  dans  le  décret  a  été 
observé  et  suivi  et  les  électeurs  distribués  en  conséquence  dans  les  six 
bureaux  en  suivant  Tordre  de  leurs  nominations. 

Le  rapport  de  l'organisation  particulière  des  bureaux  a  été  ajourné 
à  demain  neuf  heures  du  matin,  et  M.  le  Président  a  levé  la  séance.  Les 
électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs  pour  procéder  à 
leur  organisation  particulière  et  à  la  nomination  de  leurs  officiers,  et 
M.  le  Président  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


10""  séance.  —  Mercredi  24  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Komination  de  quatre  commissaires  chargés  de  veiller  aux  dépenses.  —  Incompatibilité 
des  fonctions  d'officiers  du  bureau  général  de  l'assemblée  avec  celles  des  officiers  des 
bureaux  particuliers.  —  Nomination  de  deux  commis  au  secrétariat  de  l'assemblée. 
—  Les  Scrutateurs  généraux  seront  renouvelés  en  même  temps  que  le  bureau  et  ne 
seront  rééligibles  qu'un  mois  après  avoir  cessé  leurs  fonctions.  • —  Prestation  de  ser- 
ment de  M.  Bruneau,  un  des  Scrutateurs  généraux.  —  Suspension  de  séance  pendant 
une  heure.  —  Liste  des  présidents,  secrétaires  et  scrutateurs  des  six  bureaux.  —  Élec- 
tion de  Freteau,  député  à  l'Assemblée  nationale,  comme  juge. 

M.  le  Président,  après  avoir  ouvert  l'assemblée,  a  représenté  que, 
les  scrutateurs  du  troisième  bureau  n'étant  pas  encore  nommés,  on  ne 
pouvait  passer  encore  à  l'ordre  du  jour  dont  l'objet  est  le  rapport  de 
l'organisation  particulière  des  bureaux  dont  la  division  a  été  ordonnée 
en  l'assemblée  du  jour  d'hier. 


ORGANISATION  DES  BUREAUX.  —  24  NOVEMBRE  1790.      119 

Sur  la  proposition  faite  par  M.  le  Président  à  l'assemblée  de  nom- 
■  mer  des  commissaires  qui  seraient  chargés  de  veiller  aux  dépenses  que 
peut  occasionner  l'assemblée  en  lumières,  bois,  objets  nécessaires  au 
secrétariat  et  autres,  et  de  présenter  toutes  les  semaines  à  l'assemblée 
l'état  des  dépenses,  d'adjoindre  à  cet  efifet  M.  Oudet  à  MM.  Petit-Radel, 
Pbarouxet  Cornu,  déjà  chargés  par  l'assemblée  de  veiller  à  la  distribu- 
tion de  la  salle  par  son  arrêté  du  21  de  ce  mois.  L'assemblée,  en  agréant 
la  proposition  de  M.  le  Président,  a  nommé  MM.  Petit-Radel,  Pharoux, 
Cornu  et  Oudet  pour  commissaires,  à  l'effet  de  veiller  aux  dépenses  que 
peut  occasionner  l'assemblée  en  lumières,  bois,  objets  nécessaires  au 
secrétariat,  aux  différents  bureaux  particuliers  et  autres  objets,  et  lésa 
chargés  de  remettre  toutes  les  semaines  sous  les  yeux  de  l'assemblée 
l'état  de  ces  différentes  dépenses. 

S'est  ensuite  élevée  la  question  de  l'incompatibilité  des  places  des 
officiers  du  bureau  général  de  l'assemblée  avec  celles  des  officiers  des 
bureaux  particuliers.  Cette  incompatibilité  a  été  décidée  et  arrêtée  par 
l'assemblée. 

Un  honorable  membre  a  fait  la  motion  suivante  :  Les  fonctions 
d'électeurs  doivent  être  déclarées  incompatibles  avec  celles  de  com- 
missaire de  police  et  de  secrétaire-greffier;  mais  la  question  préalable 
ayant  élé  invoquée,  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté 
qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

En  exécution  de  l'arrêté  du  jour  d'hier  qui  autorise  M.  le  Président 
à  nommer  et  choisir  deux  commis  au  secrétariat  de  l'assemblée,  il  a 
présenté  MM.  Devillebel  et  Hazard,  et  l'assemblée,  en  confirmant  son 
choix,  a  nommé  pour  commis  au  secrétariat  MM.  Devillebel  et 
Hazard. 

Il  a  été  proposé  par  un  honorable  membre  de  fixer  à  un  mois  la 
durée  des  fonctions  des  scrutateurs  du  bureau  général  de  l'assemblée, 
à  l'exemple  de  cet  arrêté  pour  le  Président,  le  Secrétaire  et  les  Secré- 
taires adjoints  de  l'assemblée.  Cette  motion  appuyée,  mise  à  l'opinion, 
il  a  été  arrêté  que  les  scrutateurs  généraux  de  l'assemblée  seraient  re- 
nouvelés en  même  temps  que  son  Président,  son  Secrétaire  et  ses 
Secrétaires  adjoints,  et  que  leurs  fonctions  ne  dureraient  qu'un  mois, 
et  l'assemblée  a  décidé  qu'aucun  d'eux  ne  pourrait  être  réélu  pour  la 
même  fonction  qu'un  mois  après  l'avoir  quittée. 

M.  le  Président  a  observé  que  M.  Bruneau,  l'un  des  Scrutateurs 
généraux,  qui  n'avait  pas  prêté  serment,  à  cause  de  son  absence,  ac- 
tuellement présent,  offrait  de  le  prêter.  Lecture  faite  du  serment  par 
M.  le  Président,  M.  Bruneau  a  prononcé  à  l'assemblée  ces  mots  :  «Je  le 
jure.  » 


420  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Pour  donner  au  troisième  bureau  et  au  sixième  le  temps  de  finir 
leur  organisation  particulière,  M.  le  Président  a  proposé  d'interrompre 
la  séance  pendant  une  heure,  ce  qui  a  été  accepté. 

Une  heure  après,  la  séance  a  été  ouverte  de  nouveau  par  M.  le 
Président.  Il  a  annoncé  que  les  différents  bureaux  ayant  fini  leur  or- 
ganisation particulière,  le  rapport  en  allait  être  fait  par  leurs  pré- 
sidents. 

Il  a  d'abord  été  fait  lecture  à  l'assemblée  du  procès-verbal  de  no- 
mination des  officiers  du  premier  bureau.  Il  est  résulté  de  ce  rapport 
que  M.  Keralio,  sur  la  démission  de  M.  Dommanget,  y  a  été  nommé 
président  ;  M.  Durand,  secrétaire  ;  scrutateurs,  MM.  Barnou  et  de  Moy  ^; 
et  M.  Etienne  de  Larivière  -,  sur  la  démission  de  M.  Brousse  Desfau- 
cherels. 

Pareille  lecture  faite  pour  le  deuxième  bureau,  le  troisième, 
quatrième,  cinquième  et  le  sixième,  les  officiers  du  second  bureau  se 
sont  trouvés  être  :  1°  pour  président,  M.  L'Héritier  ^  ;  —  2"  pour  secré- 
taire, M.  Desportes  ;  —  3°  pour  scrutateurs,  MM.  Parent  *,  Roussy  ^  et 
Pons  de  Verdun  ^ 

Ceux  du  troisième  bureau  :  l''  pour  président,  M.  Polverel  ;  — 
2"  M.  Bertolio,  pour  secrétaire;  —  3*"  MM.  Boivin  de  Blancmur  ^ 
Agasse  ^  et  Trotereau  ^  pour  scrutateurs. 

Ceux  du  quatrième  bureau  :  l''  M.  d'Ormesson,pour  président; — 
2°  pour  secrétaire,  M.  Beauvais;  — •  S*"  MM.  Oudart,  Vieillard  ^°  etAr- 
sandaux  "  pour  scrutateurs. 

Ceux  du  cinquième  bureau  :  1°M.  Roussineau  *S  curé  de  la  Sainte- 

1.  Il  y  avait,  dans  la  section  du  faubourg  Saint-Denis,  deux  électeurs  de  ce  nom, 
Louis-Joseph,  trésorier  de  la  Sainte-Chapelle,  et  Charles-Alexandre,  curé  de  Saint-Laurent, 
qui  fut  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 

2.  Jcan-Baptiste-Étienne  de  Larivière,  avocat  et  juge  de  paix,  électeur  de  la  section 
de  Henri  IV. 

3.  Charles-Louis  L'Héritier,  de  l'Académie  des  sciences,  électeur  de  la  section  des 
Lombards. 

4.  Jean-Éticnne  Parent,  curé  de  Saint-Nicolas-des-Champs,  électeur  de  la  section  des 
Gravilliers. 

5.  Pierre-Joseph  Roussy,  agent  de  l'île  d'Oléron,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

6.  Philippe-Laurent  Pons  de  Verdun,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, député  de  la  Meuse  à  la  Convention. 

7.  Claude-Pierre  Boivin  de  Blancmur,  conseiller  au  Châtelet,  électeur  de  la  section 
du  Palais-Royal. 

8.  Pierre-Guillaume  Agasse,  électeur  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé. 

9.  Rémy  Trotereau,  procureur  au  Châtelet,  électeur  de  la  section  des  Lombards. 

10.  Philippe  Vieillard,  ancien  consul  de  France  en  Chine,  électeur  de  la  section  du 
Palais-Royal. 

11.  Jean-André  Arsandaux,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Thermes-de-Julien. 

12.  Électeur  de  la  section  de  Henri  IV. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  24  NOVEMBRE  1790.  i21 

Chapelle,  pour  président;  —  2^*  pour   secrétaire,   M.   Soreau^;  — 
3"  MM.  Ducloz  Dufresnoy  ',  Cavaignac  ^  et  Poissonnier  S  scrutateurs. 

Ceux  du  sixième  bureau  :  1*'  pour  président,  M.  Gorguereau;  — 
2«  M.  Ameilhon  \  pour  secrétaire  ;—  3°  pour  scrutateurs.  MM. Michel ^ 
Simonneau  ^  et  Bonnomet  *. 

Il  a  été  proposé  d'autoriser  MM.  les  officiers  du  grand  bureau 
pour  accélérer  à  préparer  la  nouvelle  distribution  des  bureaux. 

L'amendement  fait  de  s'occuper  du  tirage  pour  la  formation  nou- 
velle des  bureaux  aussitôt  la  nomination  du  cinquième  juge,  joint  à  la 
motion  principale  et  mis  à  l'opinion,  l'assemblée  a  arrêté  que  les 
officiers  du  grand  bureau  seraient  autorisés  à  préparer  la  nouvelle  dis- 
tribution des  bureaux  particuliers,  et  qu'à  l'égard  du  tirage  des  bureaux, 
il  y  serait  procédé  aussitôt  la  nomination  du  cinquième  juge  faite. 

Un  honorable  membre  a  fait  la  motion  de  renvoyer  le  tirage  du 
sort  des  six  tribunaux  après  l'élection  de  la  totalité  des  juges.  Plusieurs 
honorables  membres  ayant  successivement  parlé  sur  cette  motion, 
après  une  longue  discussion  elle  a  été  mise  aux  voix,  et  l'assemblée  a 
arrêté  qu'elle  procéderait  à  l'élection  des  juges  dans  la  forme  indiquée 
par  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  et  que,  lorsque  les  trente  juges 
seraient  nommés,  on  tirerait  au  sort  le  rang  des  tribunaux  dans  les  ar- 
rondissements, et  a  arrêté  de  passer  à  Tordre  du  jour. 

Les  membres  de  l'assemblée  se  sont  en  conséquence  retirés  dans 
leurs  bureaux  respectifs  pour  procéder  au  scrutin  de  la  nomination 
d'un  juge. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  se  sont  réunis  en  l'as- 
semblée générale.  Les  commissaires  des  différents  bureaux  ont  remis 
à  MM.  les  Scrutateurs  généraux  le  résultat  du  scrutin  ;  il  a  été  de  suite 
procédé,  en  présence  des  commissaires  des  bureaux,  par  MM.  les  scru- 
tateurs généraux,  au  recensement  général  des  scrutins.  Ils  ont  d'abord 
annoncé  à  l'assemblée  générale  que  le  nombre  des  votants  était  de  680, 

1.  Jean-Bapliste-Étienne-Benoît  Soreau,  avocat,  électeur  de  la  section  de  l'Hôtel- 
de-Ville. 

2.  Charles-Nicolas  Ducloz-Dufresnoy,  notaire,  député  suppléant  de  Paris  à  l'Assem- 
blée nationale,  électeur  de  la  section  de  la  Bibliothèque. 

3.  Bernard  Cavaignac,  procureur  au  Châtelet,  électeur  de  la  section  des  Postes. 

4.  Jean-Baptiste  Poissonnier,  membre  du  conseil  général  de  la  Commune  de  Paris, 
électeur  de  la  section  du  Palais-Royal. 

5.  Hubert  Pascal  Ameilhon,  de  l'Académie  des  inscriptions,  électeur  de  la  section  de 
l'Arsenal. 

6.  Jean-François  Michel,  médecin,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations. 

7.  Pierre- François  Simonneau,  commissaire  au  Châtelet,  électeur  de  la  section  du 
Ponceau. 

8.  Denis-Charles-François  Bonnomet,  notaire,  électeur  de  la  section  de  la  Bibliothèque. 


422  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

et  présentait  en  conséquence  une  majorité  absolue  de  341  voix;  ils  ont 
ensuite  procédé  au  dépouillement.  Il  est  résulté  de  cette  dernière  opé- 
ration que  M.  Bochart  de  Saron  *  a  eu  70  voix  :  —  Ghuppin  S  12;  — 
Dinocliaud  \  2;  —  Du  Port  *,  12;  —  Lemoyne  des  Essarts,  2;  —  Fre- 
teau  ^  372  ;  —  Garraii  de  Goulon  ^  2ô  ;  —  Gossin  \  k\  —  Merlin  ^  31; 
—  Morelde  Vindé  ^  3;— Lefèvre  d'Ormesson,  35  ;— Lefèvre  d'Ormesson 
de  Noyseau  *°,  5  ;  —  d'Ormesson,  17  ;  —  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau  ^S 
20  ;  —  Peletier  de  Rosanbo  ^%  5;  —  Pastoret,  4;  —Panisi»,  2;—  Tron- 
chet  **,  6;  —  Thouret  ^\  8.  —  Total  :  626  voix.  Les  54  voix  de  plus  dis- 

i.  Jean-Baptiste-Gaspard  Bochart  de  Saron,  né  à  Paris  le  16  janvier  1730,  premier 
président  au  Parlement  de  Paris  en  1789,  membre  de  l'académie  des  sciences,  décapité 
à  Paris  le  20  avril  179i. 

2.  Conseiller  au  Châtelet  le  20  février  1768,  demeurant  rue  Saint-Pierre-Pont-aux- 
Choux.  Une  lettre  de  lui  est  conservée  aux  Archives  nationales  (BF). 

3.  Samuel  Dinochaud,  né  à  Blois  le  27  juillet  1752,  avocat,  député  du  Tiers  État  de 
Blois  à  l'Assemblée  constituante,  avoué  à  Orléans  en  1792,  mort  à  Orléans  le  11  février  1811. 

4.  Adrien  Du  Port,  né  à  Paris  le  5  février  1759,  conseiller  au  Parlement  de  Paris, 
député  de  la  noblesse  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  26  novembre  1790, 
mort  à  Appenzell  (Suisse)  en  août  1798. 

5.  Emmanuel-Marie-Joseph-Philippe  Freteau,  né  à  Paris  en  1745,  conseiller  au  Parle- 
ment de  Paris,  député  du  bailliage  de  Melun  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  24  no- 
vembre 1790,  décapité  à  Paris  le  14  juin  1794. 

6.  Jean-Philippe  Garran  de  Coulon,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, élu  juge  le  2  décembre  1790,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 

7.  Pierre-François  Gossin,  né  à  Souilly  (Meuse)  le  24  mars  1754,  lieutenant  général 
civil  du  bailliage  de  Bar-le-Duc,  député  du  tiers  état  de  Bar-le-Duc  à  l'Assemblée  consti- 
tuante, décapité  à  Paris  le  23  juillet  1794. 

8.  PhiUppe-Antoine  Merlin,  né  à  Arleux  (Nord)  le  30  octobre  1754,  député  du  bail- 
liage de  Douai  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  25  novembre  1790,  mort  à  Paris  le 
26  décembre  1838. 

9.  Charles-Gilbert  Morel  de  Vindé,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile,  élu 
juge  le  29  novembre  1790. 

10.  Anne-Louis-François  de  Paule  Lefèvre  d'Ormesson  de  Noyseau,  né  le  26  février  1753, 
président  à  mortier  au  Parlement  de  Paris  en  1784,  député  de  la  noblesse  de  la  vicomte 
de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  décapité  à  Paris  le  20  avril  179i,  avec  Bochart  de 
Saron.  Il  était  cousin  germain  de  Henri-François  de  Paule  Lefèvre  d'Ormesson. 

M.  Louis-Michel  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau,  né  à  Paris  le  29  mai  1760,  président 
au  Parlement  de  Paris,  député  de  la  noblesse  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante  et  de 
l'Yonne  à  la  Convention,  élu  juge  le  27  novembre  1790,  assassiné  à  Paris  le  20  janvier  1793. 

12.  Louis  Le  Peletier  de  Rosanbo,  né  le  2  septembre  1747,  conseiller  au  Parlement 
de  Paris  le  31  août  1765,  et  président  le  12  novembre  suivant,  gendre  de  Malesherbes  le 
30  mai  1769,  élu  juge  le  8  décembre  1790,  décapité  à  Paris  le  20  avril  1793. 

13.  Étienne-Jean  Panis,  avocat,  électeur  de  la  section  de  l'Arsenal,  député  de  Paris 
à  la  Convention. 

14.  Jacques-Guillaume  Thouret,  né  à  Pont-l'Évêque  (Calvados)  le  10  avril  1746,  avocat, 
député  du  Tiers  État  de  Rouen  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  26  novembre  1790, 
décapité  à  Paris  le  22  avril  1794. 

15.  François-Denis  Tronchet,  né  à  Paris  le  23  mars  1736,  avocat, député  duTiers  État 
de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  30  novem!)re  1790,  mort  à  Paiûs  le 
16  mars  1806. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  2o  NOVEMBRE  4790.  423 

perséesen  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement: 
686  voix. 

Il  s'est  ensuite  élevé  la  question  de  savoir  si  les  voix  données  à 
M.  Freteau  sans  désignation,  devaient  s'appliquer  ou  non  à  M.  Freteau, 
député  à  l'Assemblée  nationale.  Il  a  été  décidé  que  la  totalité  des  voix 
sous  le  nom  de  Freteau  devait  appartenir  à  M.  Freteau,  député  à  l'As- 
semblée nationale. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  à  l'assemblée  le 
résultat  du  scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Freteau,  au  moyen  de  la  réu- 
nion décidée  en  sa  faveur,  se  trouvait  avoir  372  voix,  c'est-à-dire  31  au 
delà  de  la  majorité  absolue,  fixée  seulement  à  341.  L'assemblée,  en  con- 
séquence, par  l'organe  du  Président,  a  proclamé  pour  l'un  des  juges  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris  M.  Fre- 
teau, et  a  chargé  M.  le  président  d'écrire  à  M.  le  procureur  de  la  Com- 
mune, faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Départe- 
ment, pour  lui  faire  connaître  l'élection  qu'elle  venait  de  faire  de 
M.  Freteau  pour  juge.  L'assemblée  a  arrêté  de  plus  que  la  même  règle 
serait  suivie  à  l'égard  des  autres  nominations  à  faire. 

Ce  fait,  M.  le  Président  a  annoncé  qu'attendu  qu'il  était  cinq  heures, 
on  ne  procéderait  que  demain  à  la  nomination  d'un  autre  juge,  et  que 
l'assemblée  était  levée,  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

KERSkim,  Pî'ésident  ; 
Pastoret,  Secrétaire. 


Il"»*  séance.  —  Jeudi  25  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Admission  d'un  électeur  de  la  section  des  Postes.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge 
sans  résultat. —  Élection  de  Merlin  de  Douai  au  second  tour.  —  Scrutin  pour  la  nomi- 
nation d'un  juge,  sans  résultat. 

M.  le  Président,  après  avoir  ouvert  l'assemblée,  a  représenté  que 
l'ordre  du  jour  était  la  continuation  de  l'élection  des  juges  du  Départe- 
ment, que  les  membres  de  l'assemblée  devaient  en  conséquence  se  re- 
tirer dans  leurs  bureaux  respectifs  pour  procéder  au  scrutin  à  cette 
nomination. 

Avant  la  division  de  l'assemblée  dans  les  bureaux  un  des  commis- 
saires du  premier  bureau  à  la  vérification  des  pouvoirs  des  électeurs 
a  fait  le  rapport  à  l'assemblée  d'un  extrait  des  procès-verbaux  de 
l'assemblée  de  la  section  des  Postes  des  20,  23  et  2k  novembre  présent 
mois,  d'où  il  résulte  qu'en  l'assemblée  du  24,  au  troisième  tour  de 


124  ASSE3IBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

scrutin,  M.  Noël-Olivier  Olivier  a  été  nommé  électeur  de  ladite  sec- 
tion au  lieu  et  place  de  M.  Frosté,  son  onzième  électeur,  qui  avait 
donné  sa  démission.  M.  le  Président  a  ensuite  mis  aux  voix  si  l'assem- 
blée jugeait  à  propos  de  recevoir  ou  non  pour  électeur  à  la  place  de 
M.  Frosté  M.  Olivier.  L'assemblée  a  arrêté  qu'elle  recevait  pour  élec- 
teur M.  Olivier  à  la  place  de  M.  Frosté,  qui  avait  donné  sa  démission. 

M.  le  président  a  fait  lecture  du  serment  ordonné  par  les  décrets 
de  l'Assemblée  nationale  et  M.  Olivier  a  prononcé  en  l'assemblée  ces 
mots  :  «  Je  le  jure.  » 

Sur  la  motion  faite  par  un  honorable  membre  de  ne  fermer  le 
scrutin  dans  chaque  bureau  qu'à  onze  heures,  et  appuyéepar  plusieurs 
membres,  la  question  préalable  a  été  demandée,  également  appuyée, 
mise  ensuite  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à 
délibérer  ;  et  les  membres  de  l'assemblée  se  sont  retirés  dans  les  diffé- 
rents bureaux  pour  y  donner  leurs  scrutins. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  se  sont  réunis  en  l'as- 
semblée générale.  Les  commissaires  des  différents  bureaux  ont  remis 
le  résultat  du  scrutin  à  MM.  les  Scrutateurs  généraux  qui  aussitôt  en 
ont  fait  le  recensement  général  en  leur  présence.  D'abord  ils  ont  an- 
noncé à  l'assemblée  que  le  nombre  général  des  votants  de  510  était  ré- 
duit, au  moyen  d'une  voix  perdue  au  scrutin  du  premier  bureau,  à  509^ 
ce  qui  donnait  une  majorité  absolue  de  255  voix  à  obtenir  pour  être 
élu.  Ils  ont  ensuite  procédé  au  dépouillement  du  scrutin.  Il  en  est  ré- 
sulté que  M.  Agier  a  eu  2  voix  ;  —  M.  Alix*,  2;  —  M.  Barnave  S 
député,  3;  —M.  Blondel  \  2;  —  M.  Bochart  de  Saron,  57;  —  M.  Ca- 
mus S  député,  2;  —  M.  Dionis  du  Séjour  S  2;  —  M.  Dommanget, 
avocat,  2;  —  M.  d'Ormesson,  sans  désignation,  3;  —  M.  d'Ormesson, 
électeur,  34;  —  M.  d'Ormesson  deNoyseau,  k;  —  M.  Du  Port,  député, 
24;  —  M.  Garnier^  député,  2;  —  M.  Garran  de  Coulon,  électeur,  9;— 


1.  François  Julien  Alix,  avocat  en  1765,  auteur  d'un  poème  en  quatre  chants  leg 
Quatre  âges  de  l'homme,  publié  en  1793,  avait  quarante-quatre  ans  en  1790.11  fut  nommé 
juge  le  10  décembre  de  cette  même  année  et  mourut  en  1792. 

2.  Antoine-Pierre-Joseph-Marie  Barnave,  né  à  Grenoble  le  22  septembre  1761,  avocat^ 
député  à  l'Assemblée  constituante,  décapité  à  Paris  le  25  novembre  1793. 

3.  Jacques  Blondel,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle. 

4.  Armand-Gaston  Camus,  né  à  Paris  le  2  avril  1740,  avocat,  député  du  Tiers  État  de 
Paris  à  l'Assemblée  constituante,  mort  à  Paris  le  2  novembre  1804. 

5.  Achille-Pierre  Dionis  du  Séjour,  né  à  Paris  le  11  janvier  1734,  astronome,  membre 
de  l'Académie  des  sciences,  conseiller  au  Parlement,  député  de  la  noblesse  de  Paris  à 
l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  30  novembre  1790,  mort  le  22  août  1794. 

6.  Jean-Baptiste-É tienne  Garnier,  né  à  Paris  en  1756,  conseiller  au  Châtelet,  député 
du  Tiers  État  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  procureur-général  à  la  Cour  des  comptes 
en  1807,  député  de  la  Seine  pendant  les  Cent-Jours,  mort  à  Versailles  le  24  octobre  1817. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  25  NOVEMBRE  1790.  125 

M.Gossin,  député,  3;  —  M.  Le  Chapelier*,  député,  3;  —  M.  Le  Peletier 
de  Saint-Fargeau,  30  ;  —  M.  Peletier  de  Rosanbo,  3;  —  M.  Merlin  sans 
désignation,  h\  —  M.  Merlin,  député,  2^8;  —  M.  Morel  de  Vindé,  2;— 
M.  Target  -,  sans  désignation,  2  ;  —  xM. Target,  député,  37;  —M.  Thou- 
ret,  député,  3  ;  —  M.  Treilliard  ^  3.  Total  :  486  voix.  Les  23  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres,  23.  Total  égal  au 
dépouillement  :  509  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  à  l'assemblée  le 
résultat  du  scrutin.  M.  Merlin,  qui  s'est  trouvé  réunir  le  plus  de  suf- 
frages au  nombre  de  248  voix,  n'ayant  point  obtenu  la  majorité  ab- 
solue fixée  d'après  le  nombre  des  votants  de  509  à  255  voix,  l'assemblée 
a  arrêté  de  procéder  de  suite  au  second  scrutin. 

Les  membres  retirés  et  dispersés  dans  les  différents  bureaux  y  ont 
procédé  au  scrutin  en  la  manière  accoutumée.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  les  bureaux  se  sont  réunis  en  l'assemblée  générale  ;  les 
commissaires  particuliers  des  bureaux  ont  remis  le  résultat  du  scrutin 
à  MxM.  les  Scrutateurs  généraux.  Les  Scrutateurs  généraux  en  ont  fait 
en  leur  présence  le  recensement  général;  après  avoir  annoncé  à  l'as- 
semblée que  le  nombre  des  votants  était  de  663,  que  la  majorité  ab- 
solue nécessaire  pour  être  élu  était  de  332  voix,  ils  ont  procédé  au  dé- 
pouillement du  scrutin. 

M.  Bochart  de  Saron  s'est  trouvé  avoir  47  voix  ;  —  M.  d'Ormesson, 
électeur,  18;  —  M.  d'Ormesson  de  Noyseau,  3;  —  M.  Du  Port,  député  à 
l'Assemblée  nationale,  6;  —  M.  Garran  de  Coulon,  3;  —  M.  Le  Peletier 
de  Saint-Fargeau,  10; —  M.  Merlin,  député  à  l'Assemblée  nationale, 
545; —  M.  Target,  député,  9.  —  Total  :  641  voix.  Les  22  voix  de  sur- 
plus dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égaf  au  dé- 
pouillement :  663  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  à 
l'assemblée  le  résultat  du  scrutin,  lui  a  annoncé  que  M.  Merlin,  député 
à  l'Assemblée  nationale,  réunissant  545  voix,  se  trouvait  avoir  213  voix 
au  delà  de  la  majorité  exigée,  qui  n'était  fixée  qu'à  332  voix.  En  consé- 
quence l'assemblée  a,  par  Forgane  de  son  Président,  proclamé  pour 
l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département 

1.  Jean-René-Guy  Le  Chapelier,  né  à  Rennes  le  12  juin  1754,  avocat,  député  du  Tiers 
État  de  Rennes  à  l'Assemblée  constituante,  décapité  à  Paris  le  22  avril  179t. 

2.  Guy-Jean-Baptiste  Target,  né  à  Paris  le  6  décembre  1733,  avocat,  député  de  la 
vicomte  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  26  novembre  1790,  mort  aux 
Molières,  près  do  Limours  (Seine-et-Oise)  le  7  septembre  1806. 

3.  Jean-Baptiste  Treilhard,  né  à  Drives  en  1742,  avocat,  député  du  Tiers  État  de  Paris 
à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  27  novembre  1790,  conventionnel,  directeur  en 
1798,  mort  à  Paris  le  l"  décembre  1810. 


126  ASSEMBLÉE  ELECTORALE  DE  PARIS. 

de  Paris,  M.  Merlin,  et  a  chargé  M.  le  Président  d'écrire  à  l'instant  à 
M.  le  procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de  procureur 
général  syndic  du  département  de  Paris,  pour  lui  faire  connaître  l'élec- 
tion qu'elle  venait  défaire  de  M.  Merlin  pour  l'un  des  juges  du  Dépar- 
tement de  Paris,  et  le  charger  de  lui  faire  part  de  sa  nomination  dans 
le  plus  court  délai  possible. 

M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle  jugeait  à 
propos  de  passer  de  nouveau  au  scrutin  pour  la  nomination  d'un 
autre  juge,  mais  avant  que  cette  question  ait  été  mise  aux  voix,  un 
honorable  membre  a  observé  que  l'assemblée  avait  fixé  le  terme  de 
ses  séances  ordinaires  à  quatre  heures  de  relevée,  qu'il  n'était  que 
deux  heures,  qu'ainsi  le  bien  public,  que  l'assemblée  n'avait  sans 
doute  pas  envie  de  perdre  de  vue,  exigeait  de  passer  sur-le  champ  au 
scrutin  pour  la  nomination  d'un  juge.  Cette  motion  appuyée,  mise  à 
l'opinion,  l'assemblée  a  arrêté  de  continuer  sa  séance  et  de  procéder  à 
l'élection  d'un  juge.  Elle  s'est  en  conséquence  distribuée  dans  les  diffé- 
rents bureaux  particuliers  pour  donner  et  recevoir  les  scrutins. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  se  sont  réunis  en  l'as- 
semblée générale  ;  leurs  commissaires  particuliers  ont  remis  le  résultat 
du  scrutin  h  MM.  les  Scrutateurs  généraux  de  l'assemblée,  ont  an- 
noncé le  nombre  des  votants;  ils  ont  déclaré  qu'il  était  de  /[OO, 
que  cependant  il  se  trouvait  réduit  à  399,  au  moyen  d'un  scrutin  trouvé 
nul  dans  ceux  du  deuxième  bureau,  qu'ainsi  la  majorité  absolue  à 
obtenir  pour  être  élu  se  trouvait  fixée  à  200  voix. 

Le  scrutin  par  eux  dépouillé,  il  a  été  reconnu  que  M.  Agier, 
avocat,  a  eu  3  voix  ;  —  M.  Bochart  de  Baron,  117;  —  M.  Dommanget, 
avocat,  2;  —  M.  d'Ormesson,  électeur,  18;  —  M.  d'Ormesson  de  Noy- 
seau,  2;  —  M.  Du  Port,  député  à  l'Assemblée  nationale,  8^;—  M.  Gar- 
ran  de  Coulon,  86;  —  M.  Le  Chapelier,  député,  2  ;  —  M.  Le  Peletier 
de  Saint- Fargeau,  26;  —  M.  Mutel,  conseiller  au  Châtelet,  5;  — 
M.  Polverel,  2;  —  M.  Target,  député,  28  ;  —  M.  Tronchet,  député,  5, 
Total,  380  voix.  Les  19  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  399  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  annoncé  à  l'assemblée  par  l'un  des  Scruta- 
teurs généraux,  M.  Bochart  de  Saron,  celui  qui  a  réuni  le  plus  de  suf- 
frages, au  nombre  de  117  voix,  ne  s'étant  pas  trouvé  obtenir  la  majo- 
rité absolue  de  200  voix  nécessaires  pour  être  élu  d'après  le  nombre 
des  scrutins  montant  à  399  voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  y  avait  lieu 
à  passer  au  second  scrutin.  M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée 
pour  savoir  si  son  intention  était  d'y  procéder  de  suite  ou  d'en  ajour- 
ner la  continuation  à  demain  neuf  heures  du  matin  ;  seulement  il  a 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  26  NOVEMBRE  1790.  127 

observé  qu'il  était  près  de  quatre  heures  et  que  le  nombre  de  l'assem- 
blée était  infiniment  diminué.  Après  avoir  été  aux  voix  sur  cet  objet, 
l'assemblée  a  arrêté  de  lever  la  séance  et  d'ajourner  à  demain  la  con- 
tinuation du  scrutin  pour  la  nomination  des  juges.  Ce  fait,  et  à  quatre 
heures  sonnées,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  les  membres  se  sont 
retirés,  et  le  Président  a  signé  avec  le  Secrétaire, 

Keusaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


12'"'=  séance.  —  Vendredi  26  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Admission  de  M.  Polverel  fils  comme  adjoint  aux  commis  du  secrétariat.  —  Élection  de 
M.  Adrien  Du  Port  comme  juge,  au  2*=  tour  de  scrutin.  —  Élection  de  Thouret  comme 
juge.  —  Tour  de  scrutin  sans  ré>ultat.  —  Élection  de  Target  au  second  tour.  — 
Tirage  au  sort  des  64  sections  et  cantons  pour  les  distribuer  ensuite  dans  les  bureaux 
particuliers. 

L'assemblée  ouverte  par  M.  le  Président  a  commencé  par  la  lec- 
ture des  procès-verbaux  des  séances  des  24  et  25  de  ce  mois.  M.  le  Pré- 
sident a  consulté  l'assemblée  sur  leurs  rédactions  qui  ont  été  ap- 
prouvées. 

M.  le  Président  a  ensuite  observé  que  M.  Polverel \  fils  de  l'un 
des  électeurs  de  l'assemblée,  ofi'rail  de  travailler  gratuitement  au  secré- 
tariat et  d'en  aider  les  commis,  si  l'assemblée  trouvait  à  propos  de  l'y 
admettre.  Cette  proposition  acceptée,  l'assemblée  a  consenti  que 
M.  Polverel  fils  soit  adjoint  aux  commis  du  secrétariat  pour  les  aider 
gratuitement  dans  leurs  travaux,  suivant  ses  offres. 

L'assemblée  a  arrêté  de  passera  l'ordre  du  jour.  En  conséquence, 
M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  étant  la  continuation  de 
la  nomination  des  juges,  les  membres  devaient  se  rendre  dans  leurs 
bureaux  respectifs  pour  procéder  au  scrutin  pour  la  nomination  de 
l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  de  Paris. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  se  sont  réunis  en  l'as- 
semblée générale;  les  commissaires  des  bureaux  particuliers  ont  remis  le 
résultat  du  scrutin  à  MM.  les  Scrutateurs  généraux  de  l'assemblée.  Les 
scrutateurs  généraux  ont  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était 
de  586,  réduit  à  585  au  moyen  d'un  bulletin  nul  dans  ceux  du  troi- 
sième bureau,  que  la  majorité  absolue  nécessaire  pour  être  élu  était 
de  293  voix.  Ils  ont  ensuite  procédé  au  dépouillement  du  scrutin.  Il  en 

1.  Il  était,  comme  son  père,  membre  de  la  Société  des  amis  de  la  Constitution. 


128  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

est  résulté  que  M.  BiauzatS  député,  a  eu  2  voix;  —M.  Bochart  de  Saron, 
155;  —  M.  d'Ormesson,  électeur,  9  ;  —  M.  Du  Port,  député,  3/i5;  — 
M.  Du  Port,  sans  désignation,  8;  —  M.  Garran  de  Coulon,  19;  — 
M.  Gossin,  député,  h\  —  M.  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau,  13;  — 
M.  Target,  4;  —  M.  Thouret,  député,  5;  —  M.  Tronchet,  2.  —  Total  : 
566  voix.  Les  19  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  585  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  à  l'assemblée 
le  résultat  du  scrutin  et  a  annoncé  que  M.  Du  Port,  député  à  l'Assem- 
blée nationale,  ayant  réuni  et  obtenu  345  suffrages,  se  trouvait  avoir 
52  voix  au  delà  de  la  majorité  exigée,  seulement  fixée  à  293  voix.  M.  le 
Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Du  Port,  député  à 
l'Assemblée  nationale,  pour  l'un  desjuges  des  tribunaux  des  six  arron- 
dissements du  Département  de  Paris,  et  l'assemblée  a  chargé  M.  le  pré- 
sident d'écrire  à  l'instant  à  M.  le  procureur  de  la  Commune,  faisant 
les  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Département  de  Paris, 
pour  lui  faire  connaître  l'élection  qu'elle  venait  de  faire  de  M.  Du  Port, 
député,  pour  l'un  des  juges  du  Département  de  Paris,  et  le  charger  de 
lui  faire  part  au  plus  tôt  de  sa  nomination. 

M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  à  l'assemblée  qu'il  y  avait  lieu 
à  continuer  l'élection  des  juges  du  Département,  que  pour  y  procéder 
les  membres  devaient  se  retirer  dans  leurs  bureaux  particuliers 
pour  donner  leurs  scrutins.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux 
se  sont  réunis  en  l'assemblée  générale,  les  commissaires  des  bureaux 
particuliers  ont  remis  le  résultat  du  scrutin  à  MM.  les  Scrutateurs  gé- 
néraux. Les  Scrutateurs  généraux  ont  fait  en  leur  présence  le  recense- 
ment général  ;  ils  ont  annoncé  à  l'assemblée  que  le  nombre  des 
votants  était  de  675,  et  que  la  majorité  absolue  exigée  pour  être  élu 
était  de  338,  et  ont  procédé  au  dépouillement  du  scrutin.  Ce  dépouille- 
ment a  fait  reconnaître  que  M.  Agier,  électeur,  a  eu  2  voix;  —  M.  Bo- 
chart de  Saron,  162  ;  —  M.  Biauzat,  2  ;  —  M.  d'Ormesson,  électeur,  11; 
—  M.  DupontS  député,  2  ;  —  M.  Garran  de  Coulon,  29  ;  —  M.  Gossin, 
député,  3  ;  —  M.  Mutel,  conseiller  au  Châtelet,  2  ;  —  M.  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau,  18;—  M.  Peletier  de  Rosanbo,  k;  —  M.  Target,  dé- 
puté, 12;  —  M.  Thouret,  député,  403;  —  M.  Treilhard,  4;  —  M.  Tron- 


1.  Jean-François  Gaultier  de  Biauzat,  né  à  Vodable  (Puy-de-Dôme)  le  23  octobre  1739, 
avocat  en  1767,  député  du  Tiers  État  de  Clermont-Ferrand  à  l'Assemblée  constituante, 
élu  juge  le  10  décembre  1790,  juge  au  tribunal  de  cassation  le  8  septembre  1797,  con- 
seiller à  la  Cour  d'appel  de  Pari^*sous  Napoléon  I",  mort  à  Paris  le  22  février  1815. 

2.  Pierre-Samuel  Dupont  de  Nemours,  né  à  Paris  le  li  septembre  1739,  député  du 
Tiers  État  de  Nemours  à  l'Assemblée  constituante,  mort  aux  Etats-Unis  le  6  août  1817. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  26  NOVEMBRE  1790.  429 

chet,  député,  3;  —  M.  Thouret,  sans  désignation,  2.  Total  :  659  voix. 
Les  16  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  dififérents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  675  voix. 

L'un  de  MiM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  à  l'assemblée 
le  résultat  du  scrutin  et  a  annoncé  que  M.  Thouret,  député  à  l'Assem- 
blée nationale,  avait  obtenu  403  voix,  65  au  delà  de  la  majorité  absolue 
fixée  à  338.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé 
M.  Thouret,  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour  l'un  des  juges  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris,  et  a 
chargé  M.  le  Président  d'écrire  à  l'instant  à  M.  le  procureur  de  la  com- 
mune, faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Départe- 
ment de  Paris,  pour  lui  faire  connaître  l'élection  qu'elle  venait  de  faire 
de  M.  Thouret,  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour  l'un  des  juges  du 
département,  et  le  charger  de  lui  faire  part  au  plus  tôt  de  sa  nomina- 
tion. 

Sur  la  proposition  faite  ensuite  à  l'assemblée  par  M.  le  Président 
de  continuer  l'élection  des  juges  et  de  passer  à  un  premier  scrutin,  les 
membres  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  les  bureaux  se  sont  réunis  en  l'assemblée  générale, 
les  commissaires  des  bureaux  particuliers  ont  remis  le  résultat  du  scru- 
tin à  MM.  les  Scrutateurs  généraux.  Les  Scrutateurs  généraux  ont  fait 
en  leur  présence  le  recensement  général,  ils  ont  annoncé  à  l'assemblée 
que  le  nombre  des  votants  était  de  696,  réduit  à  694  par  deux  bulle- 
tins nuls  au  scrutin  du  cinquième  bureau,  que  la  majorité  absolue 
exigée  pour  être  élu  était  de  348  voix,  et  ont  procédé  au  dépouillement 
du  scrutin.  Il  en  est  résulté  de  ce  dépouillement  que  M.  Agier  a  eu 
2  voix;  —  M.  Bochart  deSai^on,  134  ;  —  M.  Ghabroud  \  député  à  l'As- 
semblée nationale,  5  ;  —  M.  d'Ormesson,  électeur,  8  ;  —  M.  Dupleix^,  2  ; 

—  M.   Gossin,  député,  3  ;  —  M.  Garran  de  Coulon,  24;  —  M.  La- 
poule  ^    député,    2;  —   M.   Le  Peletier   de  Saint-Fargeau,    31;    — 

—  M.  Peletier  de  Rosanbo,  6;  —  M.  Morel  de  Vindé,  2;  —  M.  Mar- 
tineau*,  député,  2;    —   M.  Pastoret,  électeur,   2;   —  M.  Target,  dé- 


1.  Charles  Chabroud,  né  à  Vienne  (Isère)  en  1750,  avocat,  député  du  Tiers  État  du 
Dauphiné  à  l'Assemblée  constituante,  mort  à  Paris  le  l**"  février  1816. 

2.  Dupleix  de  Mezy,  conseiller  au  Parlement  à  la  V^  chambre  des  enquêtes  le  22  avril 
1785,  demeurant  rue  des  Petites-Écuries-du-Roi. 

3.  Jean-Louis  Lapoule,  né  à  Besançon  le  15  novembre  1738,  avocat,  député  du  Tiers 
État  de  Besançon  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  au  tribunal  de  cassation  par  le 
département  du  Doubs,  mort  à  Besançon  le  27  juillet  1795. 

4.  Louis-Simon  Martineau,  né  à  Villeneuve-le-Roi  (Yonne)  le  28  octobre  1733,  avocat 
député  du  Tiers  État  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante, président  de  la  cour  criminelle 
de  Paris  après  le  18  brumaire,  mort  à  Paris  en  1810. 

9 


ao  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

puté,  Shk;  —  M.  Treilhard,  110;  —  M.  Tronchet,  6.  Total,  683  voix. 
Les  onze  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  694  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  à  l'assemblée  le 
résultat  du  scrutin.  M.  Target,  qui  a  réuni  le  plus  de  suffrages,  au 
nombre  de  3U,  n'ayant  point  obtenu  la  majorité  absolue  fixée  à  348, 
d'après  le  nombre  des  votants  de  694,  l'assemblée  a  arrêté  de  procéder 
de  suite  à  un  second  scrutin  :  les  membres  se  sont  en  conséquence 
retirés  dans  les  différents  bureaux  particuliers  pour  y  procéder  au 
scrutin  en  la  manière  accoutumée.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
les  bureaux  se  sont  réunis  en  l'assemblée  générale,  les  commissaires 
particuliers  de  bureaux  ont  remis  le  résultat  du  scrutin  à  MM.  les 
Scrutateurs  généraux. 

Les  Scrutateurs  généraux  en  ont  fait,  en  leur  pr^^sence,  le  recen- 
sement général  :  après  avoir  annoncé  à  l'assembléi  que  le  nombre 
des  votants  était  de  582,  réduit  à  580  par  deux  bulletins  nuls  trouvés 
dans  le  scrutin  du  deuxième  bureau,  que  la  majorité  qu'il  fallait  pour 
être  élu  était  de  291  voix,  ils  ont  procédé  au  dépouillement  du  scrutin. 
Il  a  fait  reconnaître  que  M.  Agier  a  eu  2  voix  ;  —  M.  Bocliart  de 
Saron,  40;  —  M.  Cliabroud,  député,  2  ;  —  M.  d'Ormesson,  électeur,  2; 
—  M.  Garran  de  Coulon,  5  ;  — M.  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau,  6;  — 
M.  Peletier  de  Rosanbo,  2;  —  M.  Tronchet,  député,  3;  —  M.  Treilhard, 
député,  24;  —  M.  Target,  député,  /|85;  —  M.  Target,  sans  désignation, 
2  voix.  Total,  573  voix.  Les  7  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur 
différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement:  580  voix. 

L'an  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  à 
l'assemblée  le  résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Target,  député  à 
l'Assemblée  nationale,  réunissait  485  voix,  164  au  delà  de  la  majorité, 
qui  n'était  fixée  qu'à  291.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a 
proclama  M.  Target,  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour  l'un  des 
juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 
L'assemblée  a  chargé  M.  le  Président  d'écrire  à  l'instant  à  M.  le  procu- 
reur de  la  Commune, faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic 
du  Département  de  Paris,  pour  lui  faire  connaître  l'élection  qu'elle 
venait  de  faire  de  M.  Target,  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour  Tun 
des  juges  du  Département,  et  l'a  chargé  de  lui  faire  part  sur-le-champ 
de  sa  nomination. 

M.  le  président  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle  conti- 
nuerait de  procéder  de  suite  à  l'élection  des  juges,  et  a  observé  qu'il 
était  quatre  heures  de  relevée,  rassemblée  a  arrêté  de  remettre  à 
demain  neuf  heures  du  malin  la  suite  de  l'élection  des  juges. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  26  NOVEMBRE  i790.  131; 

Conformément  à  l'arrêté,  précédemment  pris  par  l'assemblée,  de 
changer  les  bureaux  après  la  nomination  des  six  juges  et  de  préparer. 
ce  changement  aussitôt  la  nomination  faite  du  cinquième,  M,  le  Prési- 
dent a  proposé,  le  cinquième  juge  venant  d'être  nommé,  de  tirer  au 
sort  le  premier  rang  des  sections  et  des  cantons  pour  les  distribuer 
ensuite  dans  les  différents  bureaux  particuliers  en  la  forme  usitée. 

L'assemblée  a  ordonné  que  les  noms  des  sections  et  des  cantons 
seraient  tous  inscrits  sur  des  cartes,  roulées  et  mises  dans  un  chapeau, 
à  l'exception  de  celle  dé  la  section  des  Tuileries,  qui  n'y  serait  jetée 
qu'après  le  premier  numéro  sorti. 

Les  scrutateurs  ont  procédé  à  ce  tirage.  Le  canton  de  Nanterre  est 
sorti  le  premier.  La  carte  pour  la  section  des  Tuileries  a  aussitôt  été 
jointB  à  celle  des  sections  et  des  cantons. 

La  section  du  Roule  est  sortie  la  2*;  —  celle  du  Palais-Royal  la 
3^;  —  de  la  Halle  au  blé  la  /^^  ;  —  la  section  du  Louvre  la  5"^;  — -  canton 
de  Charenton  le  6^;  —  section  d'Henri  IV  la  7^;  —  canton  de  Ghoisy- 
le-Roi  le  8'^  ;  —  section  de  la  rue  Reaubourg  la  O*"  ;  —  des  Thermes-de- 
Julien  la  10"^;  —  de  la  Grange-Ratelière  la  11^;  —  de  la  Croix-Rouge 
la  12^;  —  de  la  Fontaine  de  Grenelle  la  13'';  —  canton  de  Passy  le  ik"; 

—  section  de  Mauconseil  la  15"^;  —  de  Notre-Dame  la  16^;  —du 
Marché-des-Innocents  la  17';  —  des  Quatre-Nations  la  IS'^;  —  delà 
place  de  Louis  XIV la  19^  —  du  Luxembourg  la  20°;  —  canton  de  Châ- 
tillon  le  21°  ;  —  de  Pierrefitte  le  22«;  —  section  des  Lombards  la  23*^;  — 
canton  de  Rourg-la-Reine  le  24*";  —  de  Colombes  le  25^  ;  —  section  de 
l'Oratoire  la  26°;  —de  l'Hôtel  de  Ville  la  27°;  —de  la  place  Royale  la  28°; 

—  section  de  l'Observatoire  la  29°;  —  des  Enfants-Rouges  la  30°;  —  du 
Ponceau  la  31°;  —  des  Invalides  la  32°  ;  — canton  de  Relleville  le  33°; 

—  section  de  l'Isle  la  34°  ;  —  de  l'Arsenal  la  35°;  —  des  Gobelins  la  36°; 

—  canton  de  Clichy  le  37°;  —  section  de  Sainte-Geneviève  la  38°;  —  des 
Gravilliers  la  89°;  —  des  Postes  la  40°; —  canton  d'Issy  le  41'';  —  section 
du  Théâtre-Français  la  42^  —  de  la  Ribliothèque  la  43°;  —  canton  de  Vil- 
lejuif  le  44^  —  section  de  la  place  Vendôme  la  45^  —  de  Ronne-Nouvelle 
la  46°;  —  canton  de  Vincennes  le  47°;  —  section  des  Quinze-Vingts 
la  48";—  de  la  rue  de  Montreuil  la  49°;  —  des  Champs-Elysées  la  50°; 

—  des  Tuileries  la  51°;  —  du  roi  de  Sicile  la  52°;  —  du  jardin  des 
Plantes  la  53°;  —  de  Popincourt  la  54°;  —  de  la  Fontaine  de  Montmo- 
rency la  55°;  —  canton  de  Pantin  le  56°  ;  —  section  de  Rondy  la  57^;  — 
du  Temple  la  58^;  —  canton  de  Saint-Denis  le  59°;  —  section  du  fau- 
bourg Montmartre  la  60°;  —  des  Arcis  la  61°;  —  canton  de  Montreuil 
le  62°  ;  —  section  du  faubourg  Saint-Denis  la  63°;  —  de  la  rue  Pois- 
sonnière la  64^ 


432  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Le  tirage  ainsi  fait,  l'assemblée  s'en  est  rapportée  aux  officiers  du 
bureau  général  pour  la  distribution  et  formation  des  listes  des  six 
bureaux  particuliers.  M.  le  Président  a  demandé  à  l'assemblée  si, 
attendu  qu'il  était  quatre  heures  passées,  elle  jugeait  à  propos  de  lever 
la  séance.  L'assemblée  a  arrêté  delà  lever.  M.  le  Président  l'a  déclaré 
levée  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrélaire. 


13""  séance.  —  Samedi  27  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Lettres  de  remerciement  de  Thouret  et  de  Target. — Discours  de  remerciement  de  Merlin 
de  Douai  et  réponse  du  Président  Kersaint.  —  Élection  de  Treilhard  comme  jugé.  — 
Renouvellement  des  présidents  et  secrétaires  des  six  bureaux.  —  Visite  de  Bailly  et 
de  La  Fayette.  —  Discours  de  Bailly.  —  Di>cours  de  La  Fayette.  —  Réponse  du  Pré- 
sident. —  Remerciements  votes  au  Président  par  l'assemblée.  —  Élection  de  Le  Pe- 
letier  de  Saint-Fargeau  comme  juge. 

L'assemblée  ouverte  par  M.  le  Président,  il  a  fait  lecture  de  deux 
lettres  à  lui  adressées,  l'une  par  M.  Thouret  et  l'autre  par  M.  Target  \ 
des  26  et  27  de  ce  mois  :  elles  contiennent  des  remerciements  à 
MM.  les  électeurs  du  choix  qu'ils  ont  fait  d'eux  pour  juges  du  Dépar- 
tement de  Paris.  L'assemblée  a  arrêté  que  ces  deux  lettres  seraient 
annexées  à  son  procès-verbal.  Il  a  ensuite  été  fait  lecture  à  l'assemblée 
du  procès- verbal  de  la  séance  du  jour  d'hier.  Elle  en  a  approuvé  la 
rédaction. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que  l'ordre  du  jour  était 
la  continuation  de  l'élection  des  juges  des  tribunaux  du  Département, 
qu'il  fallait  à  cet  effet  se  retirer  dans  les  bureaux  particuliers  pour  y 
procéder  au  scrutin.  L'assemblée  s'est  en  conséquence  séparée  et  dis- 
tribuée en  bureaux. 

1.  Voici  le  texte  de  la  lettre   de  Target  d'après  l'original  que  je  possède  : 

«  Monsieur  le  président,  je  voulois  n'être  rien  ;  j'en  ai  franchement  annoncé  la  réso- 
lution et  personne  ne  sait  aussi  bien  que  moi  à  quel  point  j'avois  raison.  J'ai  besoin  de 
repos  et  ma  vie  peut-être  en  dépend.  Je  vous  prie  de  dire  en  mon  nom  à  la  respectable 
assemblée  que  vous  présidez  que  je  consens  à  tous  les  sacrifices  plutôt  que  de  tromper  le 
vœu  de  mes  concitoyens  et  que,  pénétré  de  la  marque  d'honneur  qu'ils  m'accordent,  je  ne 
sortirai  de  l'Assemblée  nationale  que  pour  leur  donner  le  reste  de  mes  forces  str  le  tri- 
bunal où  leur  suffrage  m'appelle.  Mes  jours  leur  seront  consacres  jusqu'au  dernier  soupir. 
Je  les  remercie  de  leurs  bontés  dont  je  voudrois  être  plus  digne. 

«  Je  suis,  avec  respect,  monsieur  le  président,  votre  ti^ès  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

«  Target.  » 
«  Ce  21  uoYembre  ITOO.  « 


ÉLECTION  DES  JUGES.  -  27  NOVEMBRE  1790.  >I33 

Pendant  que  les  bureaux  particuliers  s'occupaient  à  former  et 
donner  leurs  scrutins,  on  est  venu  annoncer  à  M.  le  Président  l'arrivée 
de  M.  Merlin  et  le  désir  qu'il  avait  d'être  introduit  en  l'assemblée  géné- 
rale pour  lui  faire  ses  remerciements  de  la  place  de  juge  du  Départe- 
ment à  laquelle  elle  l'avait  élu.  M.  le  Président  s'est  empressé  d'en 
instruire  les  bureaux  et  de  les  engager  à  se  réunir  à  l'assemblée  géné- 
rale pour  recevoir  M.  Merlin,  l'importance  de  ses  occupations  à  l'As- 
semblée nationnle  ne  lui  permettant  pas  d'attendre  la  fin  des  opérations 
des  bureaux  particuliers.  Les  bureaux  réunis  en  l'assemblée  générale, 
M.  Merlin  y  a  été  annoncé  et  introduit  par  un  de  ses  huissiers.  M.  le 
Président,  au  nom  de  l'assemblée,  l'a  prié  de  vouloir  bien  monter  à  la 
tribune  où  il  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Messieurs,  appelé  par  vos  suffrages  à  l'importante  et  délicate  fonction  de 
juge  de  la  première  cité  du  monde,  je  ne  sens  pas,  je  vous  l'avoue,  se  mêler  aux 
expressions  de  la  reconnaissance  que  m'inspire  vos  bontés,  les  mouvements 
d'amour-propre,  qu'un  choix  aussi  honorable  semblerait  devoir  exciter  en  moi,  et 
je  n'ai  garde  de  croire  que,  dans  les  motifs  qui  ont  déterminé  ce  choix,  il  y  ait 
rien  qui  me  soit  personnel.  Accoutumés  à  donner  à  tous  les  Français  l'exemple  de 
cet  esprit  public,  qui  a  fondé  et  qui  seul  peut  soutenir  notre  Constitution,  vous  ne 
laissez  échapper  aucune  occasion  de  leur  redire  qu'il  n'y  a  plus  de  province,  de 
leur  répéter  que  la  France  entière  n'est  plus  qu'une  grande  famille;  et  cette  dis- 
position heureuse  des  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  cette  disposition,  sans 
laquelle  chaque  partie  de  l'empire  s'isolerait  encore  bientôt  dans  l'égoïsme,  vous  la 
consacrez  aujourd'hui  avec  un  nouvel  éclat,  en  vous  privant  de  la  satisfaction,  si 
douce  dans  les  circonstances  ordinaires,  de  fixer  tous  vos  suffrages  sur  les  talents 
formés  parmi  vous.  Ma  nomination  n'est  donc,  de  votre  part,  qu'un  nouveau  sacri- 
fice à  la  cause  nationale  et,  sous  ce  rapport,  elle  agrandit  encore  ma  reconnais- 
sance. Puis-je,  Messieurs,  vous  convaincre  du  désir  que  j'ai  de  la  justifier  par 
mon  profond  dévouement  à  la  Constitution,  par  ma  scrupuleuse  attention  à  n'être 
dans  les  jugements  que  l'organe  de  la  loi,  par  mon  zèle  inaltérable  à  rendre  l'ad- 
ministration de  la  justice  digne  d'un  peuple  qui  s'est  montré  si  digne  de  la 
liberté. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  lui  a  répondu  en  ces 
termes  : 

Monsieur,  en  vous  donnant  ses  suffrages,  rassemblée  électorale,  guidée  par 
la  voix  publique,  acquittait  encore  la  dette  du  peuple  français,  délivré  par  vos 
soins  des  restes  de  la  plus  honteuse  servitude ^  Vous  avez  porté  les  lumières  dans 
les  ténèbres  de  la  féodalité,  pourraient-elles  vous  manquer  dans  le  palais  de  la 
justice.  L'assemblée  électorale  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

M.  Merlin  a  pris  séance  à  l'assemblée  et  l'assemblée,  pour  donner 

1.  Allusion  au  célèbre  rapport  que  fit  Merlin  de  Douai,  le  3  février  \TjO,  sur  les 
résultats  et  les  effets  du  décret  du  4  août  1789  qui  avait  aboli  le  régime  féodal. 


^34  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

tant  à  M.  Merlin  qu'à  M.  le  Président  des  preuves  de  la  satisfaction  qu'elle 
éprouvait  de  leurs  discours,  en  a  ordonné  la  transcription  dans  son 
procès  verbal  *.  M.  le  Président  a  observé  que  l'intention  de  l'assemblée, 
en  invitant  M.  Merlin  à  assister  à  sa  séance,  n'était  pas  sans  doute  de 
Tempécher  de  remplir  les  fonctions  précieuses  dont  il  était  chargé,  et  a 
observé  qu'il  demandait  la  permission  de  se  retirer.  L'assemblée  a 
conçu  aisément  la  justice  de  sa  demande  et  M.  le  Président  a  fait  recon- 
duire M.  Merlin  par  différents  membres  de  l'assemblée. 

Ensuite  les  membres  de  l'assemblée  se  sont  de  nouveau  rendus 
dans  leurs  bureaux  particuliers  pour  y  reprendre  et  continuer  le 
scrutin  que  l'arrivée  de  M.  Merlin  avait  interrompu.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  les  bureaux  se  sont  réunis  en  l'assemblée  générale.  Les 
commissaires  des  bureaux  particuliers  ont  remis  à  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  le  résultat  des  scrutins.  Les  Scrutateurs  généraux  ont  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  585,  réduit  à  58/1,  s'étant  trouvé  un 
bulletin  nul  au  scrutin  du  premier  bureau,  que  la  majorité  absolue 
nécessaire  pour  être  élu  était  de  293  voix.  Après  avoir  procédé  au  dé- 
pouillement, ils  ont  déclaré  que  M.  Bigot  de  Préameneu-  avait  obtenu 
2  voix;  —  M.  Bochart  de  Saron,  57;  —  M.  Chabroud,  député,  12;  — 
M.  d'Ormesson,  électeur,  8;  —  M.  Garran  de  Coulon,  5;  —  M.  Gossin, 
député,  /j;  —  M.  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau,  77;  —  M.  Le  Peletier  de 
Rosanbo,  5;  —  M.  Martineau,  député,  2;  -—  M.  Morel  de  Vindé,  4;  — 
M.  Treilhard,  député,  388;  —  M.  Treilhard,  sans  désignation,  3;  — 
M.  Tronchet,  député,  3.  Total  :  570  voix.  Les  IZj  voix  de  surplus 
dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouille- 
,ment  :  584  voix. 

L'un  de  MM.  les  scrutateurs  généraux  a  prononcé  à  l'assemblée  le 
résultat  que  M.  Treilhard,  député  à  l'Assemblée  nationale,  se  trouvait 
avoir  réuni  et  obtenu  388  voix,  95  au  delà  de  la  majorité  absolue  fixée 
à  293.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  pour  l'un  des 
juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris 
M.  Treilhard,  député  à  l'Assemblée  nationale. 

M.  le  Président  a  représenté  que  l'assemblée  ayant  fini  la  nomina- 
tion des  six  premiers  juges,  il  fallait,  avant  de  passer  à  l'élection  des 
autres,  procéder  à  la  nomination  des  présidents,  secrétaires  et  scruta- 
teurs des  nouveaux  bureaux,  qu'en  vertu  de  l'arrêté  du  jour  d'hier  les 
officiers  du  bureau  général  avaient  formé  la  nouvelle  distribution  des 

1.  Ce  discours  fat  imprimé  dans  le  recueil  des  Discours  prononcés  d  rassemblée  élec-^ 
toraîe,  mais  à  la  date  du  20  novembre. 

2.  Félix-Julien-Jean  Bigot  de  Préameneu,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Tuileries^ 
député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  27  NOVEMBRE  1790.  ^35 

bureaux  particuliers  dans  l'ordre  que  le  sort  avait  donné  aux  sections 
et  cantons  par  le  tirage  qui  en  avait  été  fait.  Cette  lecture  faite  et 
achevée  par  Tun  de  M\î.  les  Secrétaires  adjoints,  les  membres  se  sont 
relirés  dans  les  différents  bureaux  particuliers  où  ils  ont  nommé  par 
un  scrutin  de  liste  de  cinq  noms,  leurs  président,  secrétaire  et  scru- 
tateurs. Cette  opération  terminée,  ils  se  sont  rendus  à  l'assemblée  géné- 
rale. Les  secrétaires  provisoires  des  bureaux  particuliers  y  ont  successi- 
vement fait  le  rapport  de  la  nomination  de  leurs  officiers  et  de  leurs 
organisations  particulières. 

Au  premier  bureau  ont  été  nommés  pour  président  M.  de  Keralio, 
M.  Lefèvre  d'Ormesson  pour  secrétaire,  et  pour  scrutateurs  MM.  Durand, 
Carré  et  Desportes.  Il  a  de  plus  été  arrêté,  pour  les  causes  énoncées  au 
procès-verbal  de  ce  premier  bureau,  que  M.  Durand  remplirait  les 
fonctions  de  secrétaire  toutes  les  fois  que  M.  Lefèvre  d'Ormesson  ne 
pourrait  pas  s'en  occuper. 

Au  deuxième  bureau  M.  Oudart  a  été  nommé  président,  M.  Arsan 
daux  secrétaire,  et  MM.  Barnou,  Michel  et  Bigot  de  Préameneu  ont  été 
nommés  scrutateurs. 

Au  troisième  bureau  ont  élé  nommés,  pour  président  M.  Garran 
de  Coulon,  M.  Polverel  pour  secrétaire,  pour  scrutateurs  MM.  Pons  de 
Verdun,  Gerdret^  et  Roussineau,  et  pour  scrutateurs  suppléants 
MM.  Cavaignac,  Léonard  Robin ^  et  Delavoiepierre\ 

Au  quatrième  bureau  M.  Beauvais  a  été  nommé  président,  MM,  Bos- 
quillon,  de  Jussieu*  ont  été  nommés  secrétaires,  MM.  Dusaulx^  Danton 
et  Gorguereau  scrutateurs,  et  MM.  Mennessier^  Bouchard  '  et  Brissot 
de  Warville,  scrutateurs  suppléants. 

Au  cinquième  bureau  ont  élé  nommés  pour  président  M.  Bertolio, 
M.  L'Héritier  pour  secrétaire,  MM.  Poissonnier,  Etienne  de  Larivière 
et  Geoffroy  d'Assy  »  pour  scrutateurs,  et  il  leur  a  été  adjoint  MM.  Re- 
gnault,  Ducloz  du  Fresnoy,  Le  Roy^  et  Carré. 

Enfin  au  sixième  bureau  M.  Agier  a  été  nommé  président,  M.  Bil- 

1.  Antoine-Christophe  Gerdret,  négociant,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire. 

2.  Avocat,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg,  député  de  Paris  à  l'Assemblée 
législative. 

3.  Denis  de  Lavoiepierre,  ancien  con&ul,  électeur  de  la  section  de  Mauconseil. 

4.  Antoine-Laurent  de    Jussieu,  de  l'Académie  des  sciences,  électeur  de  la  section 
du  Jardin  des  Plantes. 

5.  Jean  Dusaulx,  de  l'Académie  des  inscriptions,  électeur  de  la  section  des  Tuileries, 
député  de  Paris  à  l'Assemblée  légis'ative  et  à  la  Convention. 

6.  Jacques-Hilaire  Mennessier,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Arcis. 

7.  Nicolas  Bouchard,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations. 

8.  Jean-Claude  Geoflfroy  d'Assy,  électeur  de  la  section  des  l'.nfants-Rouges. 

9.  Jean-Dominique  Leroy,  avocat,  électeur  de  la  section  de  l'Hôtel  de  Ville. 


436  ASSEAIBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

lecoq»  secrétaire,  et  MM.  Mutel,  Poupart^  et  Soreau  ont  été  nommés 
scrutateurs,  et  scrutateurs  suppléants  MM.  Cosseron',  Audel*  et  Mon- 
taleau^ 

M.  le  Maire  de  Paris  et  M.  le  commandant  général  de  la  Garde 
Nationale  parisienne  ont  été  annoncés  à  l'assemblée.  M.  le  Président 
les  a  fait  introduire  par  les  huissiers.  Placé  en  face  du  bureau  de  M.  le 
Président,  au  milieu  de  l'assemblée,  M.  Bailly,  maire  de  Paris,  a  pro- 
noncé le  discours  suivant  : 

IVIonsieur  le  Président  et  Messieurs,  nous  venons,  M.  le  commandant  général 
et  moi,  demander  à  l'assemblée  si  elle  n'a  rien  à  désirer,  soit  pour  les  dispositions 
du  local  qui  lui  est  préparé,  soit  pour  la  garde  d'honneur  qui  est  à  ses  ordres. 
Nous  avouons  que  nous  avons  cherché  cette  occasion;  nous  désirions  de  présenter 
nos  hommages  et  nos  respec's  à  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  à 
la  réunion  et  à  l'élite  des  bons  citoyens,  dignes  des  grands  intérêts  qui  leur  sont 
confiés.  C'est  dans  ce  lieu  même  oii  les  premiers  choix  de  l'asiemblée  respirent  le 
patriotisme  et  assurent  la  liberté,  que  j'ai  vu  la  naissance  du  patriotisme  et  les 
élans  de  la  liberté.  Ce  lieu  me  rappelle  les  souvenirs  les  plus  chers;  ici  ont  com- 
mencé nos  travaux;  ici,  j'ai  commencé  ma  carrière  nationale  et  patriotique;  ici  les 
électeurs  de  la  ville  de  Paris  m'ont  comblé  de  leurs  bontés,  et,  dans  ce  moment 
où  je  suis  admis  à  offrir  mon  respect  et  mon  dévouement  à  l'assemblée  électorale, 
ma  seule  ambition  est  qu'elle  daigne  accorder  quelque  estime  et  ses  bontés  au 
premier  secrétaire  des  premiers  électeurs  de  la  ville  de  Paris. 

M.  de  La  Fayette,  commandant  général  de  la  garde  nationale  pa- 
risienne, a  pris  ensuite  la  parole  et  a  dit  : 

Messieurs,  c'est  pour  moi  une  satisfaction  bien  vive  de  pouvoir,  à  la  suite 
de  M.  le  maire,  offrir  mes  hommages  à  l'assemblée  électorale.  Vous  êtes  chargés, 
messieurs,  d'exercer  une  des  plus  importantes  fonctions  de  la  souveraineté  du 
peuple  et  chacun  des  choix  que  vous  avez  déjà  faits  est  un  titre  de  plus  à  notre 
reconnaissance.  La  garde  nationale  attache  le  plus  grand  prix  au  service  qu'elle 
fait  auprès  de  l'assemblée  et  les  sentiments  de  respect  et  de  zèle  que  j'ai  l'honneur 
de  lui  exprimer  me  sont  communs  avec  tous  mes  frères  d'armes. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  leur  a  répondu  successi- 
vement. Il  a  dit  à  M.  le  maire  : 

Monsieur  le  maire,  l'assemblée  électorale  de  1790  ne  peut  voir  au  milieu 
d'elle  le  premier  électeur  de  1789,  le  premier  président  de  l'Assemblée  nationale, 

1.  Jean-Baptiste-Louis-Joseph  Billecocq,  avocat,  électeur 'de  la  section  du  Palais- 
Royal. 

2.  Jean-Jacques  Poupart,  curé  de  Saint-Eustache,  électeur  de  la  section  des  Postes. 

3.  Louis-François-Michel  Cosseron,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Louvre. 

4.  Bernard  Audet,  chirurgien,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations. 

5.  Alexandre-Louis  Roëtliers-Montaleau,  maître  des  comptes,  électeur  de  la  section 
de  Bondy. 


ÉLIiGTION  DES  JUGES.  —  27  NOVEMBRE  1790.  137 

le  premier  magistrat  élu  par  la  capitale  de  l'empire,  sans  la  plus  vive  satisfaction  ; 
comme  citoyens,  les  membres  de  cette  assemblée  jouissent  en  particulier  des 
applaudissements  qu'ils  vous  prodiguent;  comme  électeurs,  ils  voient  en  vous 
leur  ouvrage  et  leur  modèle  et  tous  se  disent  :  c'est  ainsi  qu'il  nous  faudra  choisir 
encore  et  nous  serons  fiers  de  notre  choix. 

Ensuite  à  M.  le  commandant  général. 

Monsieur  le  général,  interprèle  des  applaudissements  que  vous  venez  d'en- 
tendre, je  crains  d'en  affaiblir  l'expression.  Partout  où  vous  paraissez,  les  senti- 
ments altachés  à  la  liberté,  à  l'amour  de  la  patrie,  au  courage,  au  dévouement  à 
la  cause  du  peuple,  au  respect  dû  aux  lois  acquièrent  une  énergie  nouvelle,  en  se 
rappelant  toutes  les  actions  de  votre  vie.  L'assemblée  électorale,  Monsieur,  semble 
se  pénétrer  plus  forlement  encore  de  la  pensée  de  ses  devoirs.  Tel  est  l'effet  des 
bons  et  grands  exemples  :  en  vous  montrant  au  milieu  d'elle,  c'est  vous  associer  en 
quelque  sorte  au  cours  de  ses  travaux,  c'est  un  augure  favorable  de  leur  heureuse 
fin,  et  nous  regardons  tous,  en  ce  moment,  votre  présence  ici  comme  un  gage 
assuré  de  nos  succès. 

M.  le  Président  a  fini  par  dire  à  M.  le  maire  et  à  M.  le  comman- 
dant général  que  l'assemblée  les  invitait  à  assister  à  la  séance.  L'as- 
semblée, pour  témoigner  sa  satisfaction  des  discours  qu'elle  venait 
d'entendre,  a  arrêté  qu'ils  seraient  transcrits  sur  son  procès-verbal  et 
a  ordonné  l'impression,  tant  des  discours  de  M.  le  maire  et  de  M.  le 
commandant  général  que  de  ceux  de  son  président  \ 

Le  rapport  de  l'organisation  particulière  des  bureaux,  dont  il  a  été 
ci-devant  rendu  compte,  avait  été  interrompue  par  l'arrivée  de  M.  le 
maire  et  de  M.  le  commandant  général.  Il  a  repris  et  continué  en  leur 
présence,  mais,  avant  d'être  achevé,  M.  le  Président  a  observé  à  l'as- 
semblée qu'elle  ne  devait  i)as  abuser  des  moments  de  M.  le  maire  et 
de  M.  le  commandant  général,  qu'ils  employaient  si  utilement  pour  la 
chose  publique,  qu'ils  désiraient  se  retirer  pour  s'y  livrer  avec  le  zèle 
infatigable  qui  leur  était  connu.  M.  le  maire  s'étant  alors  levé  a  dit  à 
l'assemblée  qu'une  fois  admis  à  sa  séance  on  voudrait  n'en  pas  sortir, 
mais  que  ses  fonctions  l'appelaient  ailleurs,  et  a  assuré  l'assemblée  de 
son  respect,  de  sa  reconnaissance  et  de  son  regret  de  la  quitter.  Les 
mêmes  sentiments  ont  été  exprimés  par  M.  le  commandant  général  et, 
en  renouvelant  à  rassemblée,  comme  chef  de  l'armée  parisienne,  tous 
les  regrets  qu'elle  avait  éprouvé  du  service  qui  avait  manqué  dans  la 
garde  de  l'assemblée  électorale,  ill'a  assurée  de  tout  son  dévouement, 

1.  L<?s  discours  prononcés  dans  l'assemblée  électorale  furent  presque  tous  imprimés. 
Ils  formèrent  un  volume  intitulé  :  Discours  prononcés  à  rassemblée  électorale:  Paris, 
Prault,  1791,  in-8°  de  284  pages.  (Bibl.  nat.,  Lb^s  9715.)  Ce  recueil  est  devenu  très  rare. 
Il  s'ouvre  par  les  discours  de  Bailly  et  de  La  Fayette. 


138  ASSExMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

du  désir  qu'elle  avait  de  contribuer  à  la  garde  de  ses  travaux  et  a  prié 
M.  le  Président  de  lui  faire  passer  à  cet  égard  les  ordres  de  rassemblée, 
ordres  que  les  gardes  nationaux  de  la  capitale  s'empresseraient  tou- 
jours d'exécuter  avec  la  plus  scrupuleuse  exactitude. 

M.  le  Président  a  invité  l'assemblée  à  faire  reconduire  M.  le  maire  et 
M.  le  commandant  général  par  plusieurs  de  ses  membres  ;  une  nom- 
breuse députa tion  les  a  accompagnés,  les  huissiers  marchant  à  leur 
tête. 

Le  rapport  de  l'organisation  particulière  des  bureaux  repris  et 
achevé,  un  honorable  membre  a  demandé  la  parole  et  a  représenté  que 
des  journalistes  se  permettaient  d'insérer  dans  leurs  feuilles  une  dési- 
gnation par  avance  des  juges  à  nommer  par  l'assemblée,  qu'il  croyait 
qu'il  y  avait  lieu  d'inviter  M.  le  maire  à  leur  faire  les  défenses  les  plus 
fortes  de  continuer  ainsi  leurs  journaux.  La  question  préalable  sur 
cette  motion  a  été  invoquée,  appuyée,  mise  aux  voix,  et  l'assemblée,  en 
arrêtant  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer,  a  demandé  de  passer  à 
l'ordre  du  jour. 

Avant  de  passer  à  l'ordre  du  jour,  un  honorable  membre  a  encore 
demandé  la  parole  ;  elle  lui  a  été  accordée.  Il  a  demandé  que  les  bu- 
reaux ne  fussent  plus  renouvelés  et  changés  qu'après  la  nomination  des 
juges,  mais  la  question  préalable  appuyée  a  écarté  celte  motion  et  l'as- 
semblée a  déclaré  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

Un  autre  membre  a  observé  que  la  satisfaction  que^  l'assemblée 
avait,  par  ses  applaudissements,  témoigné  éprouver  des  discours  faits 
par  M.  le  Président,  tant  à  M.  Merlin  qu'à  M.  le  maire  et  à  M.  le  com- 
mandant général,  sollicitait  de  lui  voter  des  remerciements.  Cette  mo- 
tion appuyée  unanimement,  l'assemblée  a  arrêté  de  voter  des  remer- 
ciements à  M.  le  Président. 

S'est  ensuite  élevée  la  question  de  savoir  s'il  y  aurait  demain  séance 
ou  non,  plusieurs  honorables  membres  ont  observé  que  les  cantons 
paraissaient  désirer  qu'il  n'y  en  eût  point  ni  par  suite  les  dimanches. 
D'autres,  au  contraire,  ont  prétendu  que  les  cantons,  souvent  privés 
dans  la  semaine  par  les  soins  qu'exigeait  l'agriculture  d'assister  aux 
assemblées,  se  feraient  un  plaisir  comme  un  devoir  de  n'y  pas  manquer 
les  dimanches,  que  le  bien  public  ne  pouvait  souffrir  ni  permettre  au- 
cun retard  dans  les  opérations  importantes  dont  l'assemblée  était 
chargée  et  ont  demandé  la  question  préalable.  Appuyée,  elle  a  été  mise 
aux  voix.  L'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

M.  le  Président  a  invité  l'assemblée,  en  suivant  l'ordre  du  jour,  à 
continuer  l'élection  des  juges.  Les  membres  retirés  dans  les  bureaux 
particuliers  ont  procédé  au  premier  scrutin  de  l'un  des  juges  des  tri- 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  27  NOVEMBRE  4790.  43^ 

banaux  du  Département  en  la  manière  accoutumée.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  les  bureaux  réunis  en  l'assemblée  générale,  leurs  com- 
missaires particuliers  ont  remis  le  résultat  du  scrutin  à  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux.  Les  Scrutateurs  généraux  ont  annoncé  quele  nombre 
des  votants  était  de  412,  ce  qui  présentait  une  majorité  absolue  de 
207  votants  à  obtenir  pour  être  élu.  Ils  ont  procédé  au  dépouillement 
du  scrutin.  Ce  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Agier,  électeur,. 
aeul9voix; —  M.  Alix,  avocat,  2  ;  —  M.  Bochart  de  Saron,  9;  — 
M.  Chabroud,  député,  8  ;  —  M.  d'Ormesson,  électeur,  \k;  —  M.  Doucet  *, 
député,  2;  —  M.  Garran  de  Coulon,  105  ; — M.  Gorguereau,  3  ;  —  M.Le- 
moyne  des  Essarts,  2;  —  M.  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau,  210;  — M.  Le 
Peletier  de  Rosanbo,  2  ;  —  M.  Morel  de  Vindé,  5  ;  —  M.  Oudart,  élec- 
teur, 2;—  M.  Tronchet,  député,  6.  Total  :  389 voix.  Les  23  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dé^ 
pouillement  :  ki2  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  à  l'assemblée  le 
résultat  du  scrutin.  Il  a  annoncé  que  M.  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau, 
député  à  l'Assemblée  nationale,  réunissait  210  voix,  trois  voix  au  delà 
de  la  majorité,  seulement  fixée  à  206.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'as- 
semblée, a  proclamé  pour  l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arron- 
dissements du  Département  de  Paris,  M.  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau^ 
L'assemblée  a  chargé  M.  le  Président  d'écrire  à  l'instant  à  M.  le  procu- 
reur de  la  Commune  faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic 
du  Département  de  Paris  pour  lui  faire  connaître  l'élection  qu'elle  venait 
défaire  de  M.  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau  pour  l'un  des  juges  des 
tribunaux  du  Département,  et  le  charger  de  lui  faire  part  de  sa  nomina- 
tion dans  le  plus  court  délai  possible. 

A  quatre  heures  et  demie  de  relevée,  M.  le  Président  a  consulté 
l'assemblée  pour  savoir  si  elle  jugeait  à  propos  de  lever  la  séance. 
L'assemblée  y  ayant  consenti,  M.  le  Président  a  déclaré  que  l'assemblée 
était  levée,  a  ajournée  demain,  neuf  heures  du  matin,  la  continuation 
et  la  nomination  des  juges.  M.  le  Président  a  signé  avec  le  Secré- 
taire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 

1.  Il  n'y  a  pas  eu  de  député  de  ce  nom.  II  s'agit  probablement  de  l'avocat  Doucet 
qui  fut  élu  juge-suppléant  le  27  décembre  1790  et  refusa. 


440  ASSEjMBLÉÉ  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


14"  '  séance.  —  Dimanche  28  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Admission  d'un  électeur  du  canton  de  Châtillon  en  remplacement  d'un  électeur  décédé.  — 
Choix  fait  par  le  Président  des  commis  du  secrétariat  et  des  garçons  de  bureaux. — 
Autorisation  au  Président  de  voter  dans  le  bureau  le  plus  voisin  de  l'assemblée  géné- 
rale.—  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Second  tour  de  scrutin, 
également  nul.  —  Scrutin  de  ballottage  entre  Garran  de  Coulon  etAgier  :  élection  de 
Pierre- Jean  Agier  comme  juge.  —  Lettre  de  refus  de  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau. 
—  Remerciements  d'Agier.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  sans  résultat. 

L'assemblée  ouverte  par  M.  le  Président,  lecture  faite  du  procès- 
verbal  de  la  séance  du  jour  d'hier,  la  rédaction  en  a  été  adoptée,  sauf 
quelques  changements  d'après  les  observations  faites  par  différents 
membres.  Un  honorable  membre  a  fait  la  motion  d'avoir  ù  l'avenir 
séance  électorale  les  jours  de  fêtes  et  dimanches.  Appuyée,  mise  à 
l'opinion,  l'assemblée  a  arrêté  de  tenir  ses  séances  les  fêtes  et  diman- 
ches. 

M.  Boursier  S  l'un  des  commissaires  du  premier  bureau  de  la  vé- 
rification des  pouvoirs  des  électeurs,  a  fait  le  rapport  du  procès-verbal 
du  canton  de  Châtillon  du  26  de  ce  mois  qui  nomme  pour  électeur, 
aux  lieu  et  place  de  M.  Clément  de  Rougemont,  décédé,  Jacques-Roch 
Donnebecq  -.  L'assemblée,  après  avoir  été  à  l'opinion,  a  arrêté  de 
recevoir  pour  électeur  à  la  place  de  M.  Rougemont  M.  Donnebecq,  à 
la  charge  par  lui  de  prêter  à  l'assemblée  le  serment  ordonné  par 
la  loi. 

M.  le  Président,  autorisé  par  l'assemblée  à  choisir  les  commis  du 
secrétariat  et  les  garçons  de  bureaux  nécessaires  pour  le  service  de 
l'assemblée,  a  annoncé  qu'il  avait  nommé  M.  Cornuau  pour  troisième 
commis  au  secrétariat,  MM.  Aubart  et  Cornu  pour  commis  surnumé- 
raires au  secrétariat,  pour  garçons  de  bureaux  tant  de  l'assemblée 
électorale  que  des  bureaux  particuliers  les  sieurs  Varin  et  Mellot,  et 
pour  garçon  de  bureau  du  secrétariat  le  sieur  Simoneau.  L'assemblée  a 
confirmé  ces  différentes  nominations. 

Sur  la  représentation  faite  par  M.  le  Président  que,  placé  par  le 
sort  dans  le  sixième  bureau,  il  serait  souvent,  par  son  éloignement  de 
l'assemblée  générale,  privé  de  donner  son  scrutin,  qu'en  conséquence 
il  priait  l'assemblée  de  vouloir  bien  lui  permettre  de  donner  son  scrutin 
dans  le  bureau  le  plus  proche  de  l'assemblée  générale,  il  a  été  arrêté 
que  M.  le  Président  serait  autorisé  adonner  son  scrutin  dans  le  bureau 
le  plus  voisin  de  l'assemblée  générale. 

1.  Pierre  Boursier,  mercier,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 

2.  Procureur  de  la  commune  de  Bagneux. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  28  NOVEMBRE  1790.  U1 

On  a  ensuite  passé  à  l'ordre  du  jour  la  continuation  de  l'élection  des 
juges  des  tribunaux  du  département.  Les  membres  de  l'assemblée  se 
sont  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs  où  ils  ont  procédé  au  scru- 
tin. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  réunis  en  l'assemblée 
général^,  leurs  commissaires  particuliers  ont  remis  le  résultat  des 
scrutins  à  MM.  les  Scrutateurs  généraux.  Ces  derniers  ont  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  501,  réduit  à  /t98,  à  cause  de  trois  voix 
nulles  dans  le  scrutin  du  sixième  bureau,  donnant  une  majorité  ab- 
solue de  250  voix  à  obtenir  pour  être  élu. 

Après  avoir  procédé  au  dépouillement,  ils  ont  déclaré  que  M.  Agier, 
électeur,  a  eu  73  voix;  —  M.  Agier,  sans  désignation,  2; — M.  Bochartde 
Saron,  8  ;  —  M.  Chabroud,  député,  30  ;  —  M.  d'André  S  2  ;  —  M.  Daus- 
tel,  lieutenant  général,  2;  —  M.  Dionis  du  Séjour,  16; — M.  Dommanget, 
avocat, 3  ;— M.  d'Ormesson,  électeur,  36;—  M.  d'Ormesson  de  Noyseau,2; 
—  M.  Folienfant  S  2;  —  M.  Garran  de  Coulon,  210; — M.  Gorguereau, 
électeur,  5;  —  M.  Gossin,  député,  5;  —  M.  Lapoule,  député,  2;  — 
M.  Le  Peletier  de  Rosanbo,U  ;  —  M.  Martineau,  député,  6  ;  —  M.Morel 
de  Vindé,  12  ;  —  M.  Mutel,  conseiller  au  Châtelet,  2  ;  —  M.  Pelletier  ^ 
avocat,  2  ;  —  M.  Quatremère  ^,  conseiller  au  Châtelet,  k;  —  M.  Tron- 
chet,  député,  27;  —M.  Try  %  conseiller  au  Châtelet,  2;  —  M.  Vermeil, 
électeur,  2.  Total  :  /i69  voix.  Les  vingt-neufvoix  de  surplus  dispersées  en 
unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  ^98  voix. 
L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  à  l'assemblée  le 
résultat  du  scrutin,  a  déclaré  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité 
absolue  fixée  à  250  voix  et  que  M.  Garran  de  Coulon,  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  n'avait  eu  que  210  voix.  L'assemblée  a  arrêté  de 
passer  de  suite  à  un  second  scrutin.  Les  membres  se  sont  retirés  dans 
les  bureaux  particuliers  pour  y  procéder  en  la  manière  ordinaire.  Les 
scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  réunis  en  l'assemblée  générale, 


1.  Balthazar- Joseph  d'André,  né  à  Aix  (Bouches-du-Rhône)  en  4759,  conseiller  au 
Parlement  de  Provence,  député  de  la  noblesse  d'Aix  à  l'Assemblée  constituautc,  directeur 
général  de  la  police  en  1814,  mort  le  16  juillet  1815. 

2.  Jean-Baptiste-Pierre  Folienfant,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges. 

3.  Avocat  au  Parlement  en  1160,  demeurant  rue  de  Condé,  près  du  Luxembourg. 

4.  Jean-Nicolas  Quatremère  de  Roissy,  né  à  Paris  le  3  juillet  1754,  conseiller  au 
Châtelet  le  4  septembre  1781,  rapporteur,  en  1790,  dans  l'affaire  de  Favras,  historien  de 
Ninon  de  Lenclos  et  d'Agnès  Sorel,  mort  à  Paris  en  1834. 

5.  Bertrand  Try,  né  à  Paris  le  9  février  1754,  avocat  aux  conseils  du  Roi  de  1783 
à  1787,  conseiller  au  Châtelet  le  18  février  17>'.9,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  Fontaine- 
de-Grenelle  en  1790,  avocat  général  à  la  cour  impériale,  président  du  tribunal  delà  Seine 
en  1811,  député  de  la  Seine  de  1815  à  1817,  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État,  offi- 
cier de  la  Légion  d'honneur  le  15  juillet  1820,  conseiller  à  la  Cour  de  cassation  le  7  mars 
1821,  mort  à  Paris  le  10  avril  1821. 


442  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

remise  faite  par  leurs  commissaires  particuliers  du  résultat  du  scrutin 
à  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  le  recensement  général  en  a  été  fait 
par  les  Scrutateurs  généraux.  Ils  ont  annoncé  à  l'assemblée  que  le 
nombre  des  votants  était  de  597,  réduit  au  moyen  d'une  voix  nulle 
dans  le  scrutin  du  second  bureau  et  d'une  autre  aussi  nulle  dans  celui 
du  troisième  à  595,  donnant  une  majorité  absolue  nécessaire  pour 
être  élu  de  298  voix. 

Le  dépouillement  du  scrutin  fait,  il  a  été  reconnu  que  M.  Agier, 
électeur,  a  eu  130  voix;  —  M.  Agier,  député,  2;  —  M.  Agier,  sans  dési- 
gnation, 2;  —  M.  Biauzat,  député,  2;  —  M.  Chabroud,  député,  9;  — 
M.  Dionis  du  Séjour,  4  ;  —  M.  de  La  Garde  du  Marets  S  conseiller,  11  ; 

—  M.  Dionis  du  Séjour,  7;  —  M.  Daustel,  ancien  lieutenant  général,  2; 

—  M.  d'Ormesson,  électeur,  78;  —  M.  d'Ormesson,  sans  désigna-' 
tion,  2  ;  —  M.  d'Ormesson  de  Noyseau,  2;  —  M.  Dommanget,  avocat,  2; 

—  M.  FoUenfant,  2;  —  M.  Garran  de  Coulon,  électeur,  291;  — 
M.  Garran  de  Coulon,  député,  2  ;  —  M.  Gossin,  député,  3  ;  —  M.  Gor- 
guereau,  k',  —  M.  Hérault  de  Séchelles  2,  3  ;  —  M.  Mutel,  conseiller,  3; 

—  M.  Quatremère,  4;  —  M.  Troncliet,  député,  ik-  Total  :  579  voix. 
Les  seize  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  595  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  annoncé  par  un  de  MM.  les  Scrutateurs,  il 
a  été  reconnu  que  personne  n'avait  encore  acquis  la  majorité  absolue 
fixée  à  298  voix;  que  M.  Garran  de  Coulon,  électeur,  celui  qui  avait 
obtenu  le  plus  de  suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  291.  Il  a  été  arrêté 
de  procéder  à  un  troisième  scrutin  dit  de  ballottage  entre  M.  Garran 
de  Coulon  et  M.  Agier,  qui  après  lui  avait  eu  le  plus  de  suffrages,  au 
nombre  de  130.  En  conséquence  les  membres  se  sont  distribués  aussi- 
tôt dans  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
les  bureaux  réunis  en  assemblée  générale,  remise  faite  des  résultats 
d'iceux  par  les  commissaires  particuliers  des  bureaux  à  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux,  ceux-ci  ont  annoncé  que  sur  le  nombre  des  votants, 
montant  à  525,  M.  Agier  avait  obtenu  283  voix,  que  M.  Garran  de  Cou- 
lon, au  contraire,  n'en  avait  réuni  que  242.  M.  le  Président,  au  nom 
de  l'assemblée,  a  proclamé  pour  l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six 
arrondissements  du  Département  de  Paris  M.  Pierre-Jean  Agier,  avocat 
et  électeur  de  la  section  des  Thermes-de-Julien,  âgé  de  quarante -deux 
ans,  demeurant  rue  des  Maçons. 

1.  Conseiller  au  Châtelet  le  26  août  1784,  demeurant  rue  Saint-Jean-de-Beauvais. 

2.  Marie-Jean  Hérault  de  Séchelles,  né  à  Paris  en  1700,  avocat  général  au  Châtelet, 
élu  juge  le  6  décembre  1790,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative  et  de  Seine-et-Oise 
à  la  Convention,  décapité  à  Paris  le  5  avril  179i. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  28  NOVEMBRE  1790.  443 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  d'une  lettre  qu'il  venait 
de  recevoir,  adressée  à  MM.  les  électeurs  du  Département  de  Paris  à 
l'archevêché.  L'ouverture  en  a  été  faite.  Lue  en  l'assemblée,  elle  s'est 
trouvée  être  de  M.  Le  Peletier,  en  date  du  28  de  ce  mois.  Son  objet 
était  d'annoncer  à  l'assemblée  ses  regrets  et  ses  excuses  de  ne  pouvoir 
accepter  la  place  de  juge  à  laquelle  l'assemblée  l'avait  élu,  les  électeurs 
du  département  de  l'Yonne  l'ayant  appelé  à  leur  administration.  La 
démission  de  M.  Le  Peletier  n'ayant  pour  base  que  sa  nomination 
d'administrateur  du  département  de  lYonne,  un  honorable  membre  a 
demandé  que  la  lettre  de  M.  Le  Peletier  fût  insérée  dans  le  procès- 
verbal.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  il  a  été  pris  par  l'as- 
semblée un  arrêté  en  conséquence.  Cette  lettre  est  ainsi  conçue  : 

Messieurs,  vos  suffrages  m'ont  accordé  le  seul  honneur  qui  puisse  flatter  un 
citoyen,  celui  d'une  élection  libre  et  dictée  par  la  confiance.  Sur  cette  liste  remar- 
quable des  juges  que  vous  donnez  à  la  capitale,  vous  avez  daigné  placer  mon 
nonn  à  côté  des  noms  les  plus  distingués  d  ns  la  révolution  et  h'S  plus  chers  à  la 
Patrie.  Recevez,  Messieurs,  l'expression  de  ma  recoonaissanf^e.  Je  passerais  avec 
empressement  au  poste  que  vous  me  désignez,  si  des  liens  antérieurs  ne  m'enga- 
gaient.  Les  électeurs  du  département  de  l'Yonne  m'ont  appelé  à  leur  administra- 
tion. Mes  collègues  ont  encore  resserré  les  nœuds  qui  m'attachent  à  ce  départe- 
ment par  des  marques  de  leur  estime.  Placé  entre  ces  deux  choix,  je  me  sens 
retenu  par  une  sorte  de  piété  civique  à  celui  qui,  le  premier,  m'a  fdit  goûter  le 
plaisir  pur  d'être  appelé  par  la  voix  de  la  patrie  dans  une  élection  populaire  et 
vraiment  constitutionnelle.  Veuillez,  messieurs,  accueillir  avec  bienveillance  mes 
excuses  et  mes  regrets. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect,  messieurs,  votre  très  humble  et  très 
obéissant  serviteur. 

L.-M.  Lepeletier. 

M.  Agier  a  ensuite  demandé  la  parole.  Il  a  dit  à  rassemblée  qu'en 
le  nommant  à  la  place  déjuge  après  des  hommes  d'un  talent  supérieur, 
elle  lui  donnait  une  grande  marque  de  confiance,  qu'il  tâcherait  d'y 
réponire.  M.  le  Président  a  répondu  que  l'assemblée  en  le  nommant 
à  la  place  de  juge  s'était  honorée  elle-même,  qu'elle  avait  couronné 
un  citoyen  qui  s'était  dévoué  à  la  chose  publique  et  qui,  en  se  livrant 
à  des  fonctions  à  la  fois  pénibles  et  délicates,  avait  su  se  concilier  l'es- 
time et  le  respect  de  ses  concitoyens,  même  de  ceux  sur  les  démarches 
desquels  il  était  chargé  de  veiller  le  plus  spécialement. 

L'assemblée  a  repris  ensuite  l'ordre  du  jour.  Les  membres  se  sont 
rendus  dans  les  bureaux  particuliers  pour  procéder  au  scrutin  pour 
la  nomination  des  juges  du  département.  Les  scrutins  faits  et  dé- 
pouillés, les  bureaux  réunis  en  assemblée  générale,  les  résultats  remis 
à  MM,  'es  S  Tulateurs  généraux  par  les  commissaires  particuliers  des 


i44  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

bureaux,  le  recensement  général  fait  en  leur  présence  par  les  Scruta- 
teurs généraux,  qui  ont  annoncé  à  l'assemblée  que  le  nombre  des 
votants  était  de  362,  présentant  une  majorité  absolue  de  182  voix. 

Le  dépouillement  fait  du  scrutin  a  fait  reconnaître  que  M.  Cha- 
broud,  député,  a  eu  16  voix;  —  M.  Ghuppin,  conseiller  au  Châtelet,  2; 

—  M.  d'Ormesson,  électeur,  90;  —  M.  d^Ormesson,  député,  4;  — 
M.  Dionis  du  Séjour,  6;  —  M.  Dommanget,  k;  —  M.  Du  Pont*,  lieute- 
nant particulier,  2;  —  M.  FoUenfant,  k;  —  M.  Garran  de  Coulon,  11k; 

—  M.  Gorguereau,  5;  —  M.  Hérault  de  Séchelles,  2;  —  M.  Morel  de 
Vindé,  U;  -—  M.  Mulel,  conseiller  au  Châtelet,  2;  —  M.  Le  Peletier  de 
Rosanbo,  7;  —  M.  Pastoret,  électeur,  2;  —  M.  Quatremëre,  conseiller 
au  Châtelet,  2;  — M.  Tronchet,  député,  9;  —  M.  Talon»,  2.  Total  : 
347  voix.  Les  15  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  362  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  à  l'assemblée  le 
résultat  du  scrutin.  Il  a  déclaré  que  M.  Garran  de  Coulon,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  au  nombre  de  17/j,  n'avait  point  obtenu  la 
majorité  absolue,  qui  était  de  182.  L'assemblée  a  arrêté  qu'il  y  avait 
lieu  de  passer  à  un  second  scrutin. 

M.  le  Président  a  représenté  à  l'assemblée  que  le  nombre  des 
votants  du  dernier  scrutin  formait  à  peine  le  tiers  de  l'assemblée,  qu'il 
croyait  nécessaire  de  décider  en  quel  nombre  l'assemblée  aurait  besoin 
d'être  pour  commencer  un  scrutin  et  a  proposé  l'ajournement  de  cette 
question  à  la  séance  de  demain.  La  question  de  M.  le  Président  a  été 
ajournée  ainsi  qu'il  l'a  proposé.  Il  a  ensuite  consulté  l'assemblée  pour 
savoir  si,  attendu  qu'il  était  près  de  quatre  heures,  elle  jugeait  de  pro- 
céder au  deuxième  scrutin  pour  la  nomination  d'un  juge;  l'assemblée 
a  arrêté  que  la  séance  devait  être  levée  et  le  scrutin  renvoyé  à  celle  de 
demain.  L'assemblée  a  été  déclarée  levée  par  M.  le  Président  et  il  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 

1.  Étienne-Claude  Du  Pont,  lieutenant  particulier  au  Châtelet  de  Paris  le  30  mai 
17G4,  demeurant  cul-de-sac,  près  de  la  rue  du  Doyenné. 

2.  AnLoinc-Oiner  Talon,  né  à  Paris  le  20  janvier  1760,  avocat  du  roi,  conseiller  aux 
enquêtes,  électeur  de  1789,  député  du  bailliage  de  Chartres  à  l'Assemblée  nationale^ 
lieutenant  civil  de  la  prévôté  de  Paris  le  16  octobre  1789,  mort  à  Gratz  le  18  août  1811. 
Le  musée  des  Archives  renferme,  sous  le  n"  1273,  une  lettre  de  Talon  à  Louis  XVI. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  29  NOVEMBRE  1790.  145 


15'"«  séance.  —  Lundi  29  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Second  tour  de  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Introduction  dans  ras- 
semblée de  Merlin,  Du  Port,  Thouret,  Target  et  Treilhard.  Discours  de  remercie- 
ment de  Target  au  nom  de  tous  quatre  ;  réponse  du  Président  Kersaint.  —•  Scrutin 
de  ballottage  entre  Garran  de  Coulon  et  Lefèvre  d'Ormessonj  élection  de  Lefèvre 
d'Ormesson.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Élection  de  Morel 
de  Vindé  comme  juge  au  "2*  tour  de  scrutin.  —  Remerciements  de  Lefèvre  d'Or- 
messon ;  réponse  du  Président.  —  Remerciements  de  Morel  de  Vindé;  réponse  du 
président. 

Il  a  été  fait  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente.  La 
rédaction  en  a  été  adoptée.  L'ordre  du  jour  était  de  discuter  le  nombre 
des  votants  nécessaire  pour  rendre  une  élection  valide,  mais  l'assem- 
blée n'étant  pas  encore  assez  nombreuse  au  moment  de  l'ouverture,  on 
a  renvoyé  la  discussion  après  le  second  scrutin  pour  l'élection  d'un 
des  juges  du  Département  de  Paris  consommé. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  à  leurs  bureaux  respectifs  pour  pro- 
céder au  second  scrutin  pour  la  nomination  d'un  des  juges  du  Dépar- 
tement de  Paris.  Le  scrutin  fait,  les  scrutateurs  particuliers  l'ont 
dépouillé;  les  commissaires  des  bureaux  sont  venus  en  présenter  le 
résultat  aux  Scrutateurs  généraux.  Le  recensement  fait,  il  s'est  trouvé 
541  votants,  réduits  à  540  à  cause  d'une  voix  perdue  dans  le  scrutin 
du  troisième  bureau,  donnant  une  majorité  absolue  de  271  voix  à 
obtenir  pour  être  élu.  Après  avoir  procédé  au  dépouillement,  les  Scru- 
tateurs généraux  ont  déclaré  que  M.  Bigot  de  Préameneu  avait  eu 
h  voix;  —  xAI.  Cliabroud,  député,  15;  —  M.  D'Augy^  avocat,  2;  — 
iM.  d'Ormesson,  électeur,  201;  —  M.  d'Ormesson,  sans  désignation,  6; 
—  M.  d'Ormesson,  député,  6;  —  M.  Dionis  du  Séjour,  8;  —  M.  Follen- 
fant,  3;  —  M.  Garran  de  Coulon,  233;  —  M.  Gossin,  député,  2;  — 
M.  Gorguereau,  8;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  3;  —  M.  Le  Peletier  de 
Rosanbo,  6;  —  M.  Mutel,  5;  —  M.  Morel  de  Vindé,  8;  —  M.  Try,  2;  — 
M.  Troncbet,  6.  Total  :  518  voix.  Les  22  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
540  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  à  l'assembléede 
résultat  du  scrutin  et  a  déclaré  que  personne  n'avait  obtenu  la  majo- 
rité absolue,  fixée  à  271  voix;  que  M.  Garran  de  Coulon,  celui  qui  en 
avait  réuni  le  plus,  n'en  avait  eu  que  233.  L'assemblée  a  arrêté  de 
passer  de  suite  à  un  troisième  scrutin  dit  de  ballottage  entre  M.  Gar- 
ran de  Coulon  et  M.  d'Ormesson,  électeur,  qui  avait,  après  lui,  eu  le 

1.  Charles  D'Augy,  électeur  de  la  section  de  l'Hôtel-de-Ville. 

10 


146  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

plus  de  suffrages,  au  nombre  de  201  voix.  Les  électeurs  se  sont  retirés 
dans  leurs  bureaux  respectifs  pour  y  procéder.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  les  bureaux  réunis  en  l'assemblée  générale,  les  commis- 
saires particuliers  des  bureaux  en  ont  remis  le  résultat  aux  Scrutateurs 
généraux.  On  allait  procéder  au  recensement  général  lorsqu'on  est 
venu  annoncer  à  M.  le  Président  que  MM.  Merlin,  Du  Port,  Thouret, 
Target  et  Treilhard  désiraient  être  introduits  dans  l'assemblée  pour 
témoigner  leur  reconnaissance  à  l'assemblée  des  électeurs  de  leur  no- 
mination de  juges  du  département.  Introduits  en  l'assemblée  et  placés 
en  face  de  M.  le  Président,  M.  Target,  l'un  d'eux,  a  prononcé  le  dis- 
cours suivant  : 

Messieurs,  nous  venons  vous  assurer  d'un  zèle  inépuisable  pour  le  main- 
tien de  la  Constitution  et  des  lois  et  pour  le  bonheur  public.  La  confiance  de  nos 
concitoyens  est  la  plus  belle  récompense  des  jours  que  nous  avons  consacrés  à  la 
liberté.  Un  mouvement  bien  naturel  nous  eût  tous  conduits  près  de  vous  à  l'instant 
même  oii  nous  avons  été  honorés  de  votre  choix  ;  mais  nous  vous  devons  la  vérité 
dans  les  maximes  d'une  Constitution  libre;  nous  avons  pensé  que  le  suffrage  des 
concitoyens  est  un  honneur  et  non  pas  un  bienfait,  que  l'usage  de  faire  aux  élec- 
teurs des  remerciements  publics  pourrait  s'établir  sur  un  premier  exemple  et 
nourrirait  une  idée  fausse.  Cependant,  messieurs,  nous  vous  apportons  nos  respects. 
En  annonçant  nos  principes  à  des  hommes  dignes  de  les  entendre,  nous  séparons 
de  cet  hommage  tout  ce  qu'il  pourrait  entraîner  d'inconvénients  et  nous  lui  lais- 
sons tout  ce  qu'il  a  de  précieux  pour  nos  cœurs. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  la  France  réunie  dans  un  seul  sentiment,  l'union  de  la  hbertés 
présentait  aux  choix  de  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  tous  les 
Français  qui  se  sont  illustrés  dans  l'étude  des  droits  de  l'homme  et  des  lois  de 
leur  pays.  En  vous  accordant  ses  suffrages,  l'assemblée  était  encore  déterminée 
par  deux  motifs  puissants,  les  éminents  services  que  vous  avez  rendus  à  la  cause 
du  peuple,  la  haine  honorable  qu'ils  vous  ont  méritée  de  ses  ennemis.  Elle  vous 
doit  des  remerciements  de  l'occasion  que  vous  lui  présentez  de  donner  à  la  fois 
deux  exemples  utiles,  l'un  de  son  profond  mépris  pour  les  détracteurs  de  la  Con- 
stitution, l'autre  de  son  respect  et  de  son  amour  pour  les  talents  et  pour  la  vertu. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  des  deux  discours  ^ 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  ont  ensuite  procédé  au  recensement 
générai  du  scrutin.  L'un  d'eux  a  annoncé  à  l'assemblée  que  le  nombre 
dés  votants  était  de  6/t6,  réduit  à  644  par  deux  scrutins  déclarés  nuls; 
que  M.  Lefèvre  d'Ormesson  avait  réuni  379  voix,  M.  Garran  de  Cou- 
Ion,  265. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  pour  Tun  des 
juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  de  Paris,  M.  Henri-Fran- 

1.  Les  deux  discours  ont  été  imprimés  dans  le  recueil  déjà  cité. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  29  NOYEMBUE  1790.  U7 

çois-de-Paule  Lefèvre  d'Ormesson,  conseiller  d'État,  chef  de  la  5®  divi- 
sion de  la  garde  nationale  parisienne,  électeur  de  la  section  des  En- 
fants-Rouges, âgé  de  39  ans,  demeurant  rue  d'Orléans  au  Marais,  n°  6. 

L'assemblée  a  chargé  M.  le  Président  d'écrire  à  l'instant  à  M.  le 
procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de  procureur  général 
syndic  du  Département,  pour  lui  faire  connaître  l'élection  qu'elle  venait 
de  faire  de  M.  Paule  Lefèvre  d'Ormesson  pour  l'un  des  juges  des  tri- 
bunaux des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris,  et  le  char- 
ger de  lui  faire  part  au  plus  tôt  de  cette  nomination. 

MM.  Merlin,  Du  Port,  Target  et  Treilhard  se  sont  ensuite  retirés. 
Ils  ont  été  reconduits  par  plusieurs  membres  de  l'assemblée. 

On  s'est  ensuite  occupé  de  discuter  combien  il  faudrait  désormais 
de  votants  pour  valider  les  élections.  Un  membre  a  représenté  que  le 
besoin  delà  justice  exigeait  les  choix  les  plus  prompts;  qu'ainsi  il  fal- 
lait continuer  à  choisir  selon  l'ordre  établi  depuis  l'ouverture  de  l'as- 
semblée jusqu'à  sa  clôture.  Son  avis  ayant  été  appuyé,  M.  le  Président 
a  mis  aux  voix  pour  savoir  s'il  y  avait  lieu  à  délibérer.  L'assemblée  a 
décidé  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs  pour  y 
procéder  au  premier  scrutin  d'un  des  juges  des  tribunaux  du  Départe- 
ment de  Paris.  Après  l'avoir  dépouillé,  les  commissaires  particuliers  en 
ont  porté  les  résultats  aux  Scrutateurs  généraux,  qui  ont  reconnu  et 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  643,  réduit  à  640  à  cause 
de  3  voix  nulles,  une  dans  le  second  bureau,  une  dans  le  quatrième 
et  une  dans  le  cinquième;  qu'ainsi  la  majorité  absolue  était  de  321; 
que  MM.  Garran  de  Coulon,  xMorel  de  Vindé  et  Chabroud  avaient  le 
plus  de  suffrages,  le  premier  204  voix,  le  second  110  et  le  troisième  105; 
que,  par  conséquent,  personne  n'avait  la  majorité  absolue.  M.  le  Pré- 
sident a  annoncé  qu'il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second  scrutin.  Les 
bureaux  se  sont  rassemblés  pour  y  procéder.  Le  scrutin  fait  et  dépouillé, 
les  bureaux  réunis  en  assemblée  générale,  remise  faite  par  leurs  com- 
missaires particuliers  du  résultat  du  scrutin  à  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  qui  en  ontfait  le  recensement  général  et  ont  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  560  et  que  la  majorité  absolue  à  obtenir 
pour  être  élu  était  de  281. 

Le  dépouillement  du  scrutin  fait,  il  a  été  reconnu  que  M.  Bigot  de 
Préameneu  a  eu  2  voix; — M.  Chabroud,  52;  — M.Dionis  du  Séjour,  3; 
—  M.  Dambray S  2;—  M.  D'Augy,  2;  —  M.  Follenfant,  3;  —  M.  Garran 

1.  Charles-Henri  Dambray,  né  à  Rouen  en  1700,  avocat  général  au  parlement  de  Paris 
en  1788,  chancelier  de  France  sous  Louis  XVIII,  mort  à  Montigay,  près  de  Dieppe,  le 
13  octobre  1829. 


44S  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

de  Coulon,  167;  — M.  Peletier  de  Rosanbo,  2;  — M.Morel  de  Vindé,  301; 
—  M.  Tronchet,  k-  Total  :  5/i5  voix.  Les  15  voix  de  surplus  dispersées  en 
unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  560  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  à  l'assemblée  le 
résultat  du  scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Charles  Morel,  ci-devant  de 
Vindé,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile,  âgé  de  32  ans, 
demeurant  rue  Bardubec,  n"  9,  réunissait  307  voix,  27  au  delà  de  la 
majorité  absolue,  qui  n'est  que  de  281.  M.  le  Président,  au  nom  de 
l'assemblée,  a  proclamé  M.  Charles  Morel,  ci-devant  de  Vindé,  pour 
l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département 
de  Paris. 

M.  d'Ormesson,  absent  de  l'assemblée  au  moment  de  sa  nomina- 
tion, à  cause  de  ses  fonctions  au  Conseil,  s'étant  ensuite  présenté  pour 
remercier  l'assemblée  du  choix  qu'elle  avait  fait  de  lui  pour  l'un  des 
juges  du  Département  de  Paris,  a  dit  : 

iMonsieur  le  Président  et  messieurs,  instruit  à  l'instant  même  du  choix  dont 
l'assemblée  m'a  honoré  aujourd'hui  pendant  mon  absence  forcée  par  mes  fonc- 
tions au  conseil,  je  m'empresse  d'avoir  l'honneur  de  vous  offrir  le  premier  hom- 
mage de  ma  reconnaissance  et  de  mon  dévouement  aux  fondions  importantes  aux- 
quelles vous  avez  daigné  m'appeler.  Le  temps  ni  mes  faibles  talents  ne  me  per- 
mettent pas  de  vous  exprimer  les  sentiments  dont  je  suis  pénétré  avec  cette  noble 
éloquence  dont  M.  le  Président  de  l'assemblée  et  les  orateurs  que  nous  avons  eu 
le  bonheur  d'y  entendre  nous  ont  donné  des  exemples  plus  faciles  à  admirer  et  à 
sentir  qu'à  imiter.  Le  choix  dont  vous  m'avez  honoré,  Messieurs,  est  une  première 
preuve  de  votre  indulgence;  j'ose  la  réclamer  et  espérer  avec  la  même  confiance 
pour  l'expression  simple  de  ma  profonde  reconnaissance.  Depuis  longtemps  accou- 
tumé à  mesurer  avec  effroi  l'importance  et  l'étendue  des  fonctions  de  juge,  à  n'y 
envisager  qu'avec  incertitude  l'espoir  d'y  obtenir  un  jour  l'estime  de  mes  conci- 
toyens, comme  le  seul  prix  qu'il  fût  permis  de  désirer  dans  cette  pénible  carrière, 
il  est  plus  encourageant  sans  doute  d'y  être  appelé  par  le  témoignage  honorable 
de  cette  estime  publique,  seul  patrimoine  cher  aux  vrais  citoyens.  31ais  sentant 
plus  que  personne  que  je  ne  puis  devoir  ces  témoignages  qu'à  votre  indulgence,  je 
ne  me  permettrai  d'envisager  encore  que  l'étendue  des  obligations  qu'ils  m'impo- 
sent. Appelé  par  une  partie  de  mes  concitoyens  au  commencement  de  la  Révolu- 
tion à  partager  avec  eux  une  fraternité  d'armes  contractée  pour  le  maintien  de  la 
Constitution  et  de  la  loi,  je  regretterais  cette  douce  fraternité  si  ce  n'était  par  le 
suffrage  des  mêmes  citoyens  réunis  avec  ceux  de  toute  la  capitale  que  je  me  trouve 
aujourd'hui  honoré  d'autres  fonctions  pour  l'exécution  de  la  même  loi.  Puissent 
mon  zèle  et  mes  efforts  dans  ces  nouvelles  fonctions  suppléer  à  l'insuffisance  de 
mon  expérience  et  de  mes  talents,  et  prouver  à  mes  concitoyens  d'une  manière 
plus  digne  d'eux  ma  reconnaissance  et  le  dévouement  dont  je  regrette  de  n'avoir 
pu  offrir  aujourd'hui  le  premier  hommage  à  l'assemblée,  avec  des  expressions  pro- 
portionnées aux  sentiments  dont  son  choix  m'a  pénétré. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  30  NOVEMBRE   1790.  149 

Monsieur,  en  vous  nommant  juge,  l'assemblée  électorale  a  vu  en  vous  l'ami 
de  la  Révolution  que  vous  avez  servie  au-dessus  de  cette  vanité  qui  compte  les 
rangs  où  la  voix  de  la  Patrie  vous  appelle  à  l'honneur  de  la  servir;  au-dessus  de 
l'esprit  de  corps  vous  vous  êtes  franchement  dévoué  à  la  cause  du  peuple  :  vous 
avez  senti  que,  si  le  domaine  de  la  justice  fut  longtemps  le  domaine  de  quelques- 
uns,  il  est  devenu  celui  de  tous,  et  que  s'il  peut  être  flatteur  d'être  magistrat  par 
le  vain  droit  de  la  naissance,  il  est  devenu  glorieux  et  digne  d'envie  d'être  revêtu 
de  ce  caractère  auguste  par  le  choix  libre  de  ses  concitoyens. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  des  deux  discours  ^ 
M.  Morel,  ci-devant  de  Vindé,  a  aussi  demandé  à  être  entendu, 
et  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Messieurs,  je  suis  trop  vivement  ému  pour  vous  exprimer  aussi  fortement 
que  je  le  désirerais  toute  la  reconnaissance  que  vos  bontés  m'inspirent.  J'étais 
loin  de  prétendre  à  l'honneur  que  vous  venez  de  me  faire;  je  ne  le  dois  qu'à  voire 
indulgence,  mais  je  sens  en  même  temps  toute  l'étendue  des  devoirs  que  cet  hon- 
neur m'impose  et  je  l'accepte  avez  zèle.  C'est  à  moi  désormais  à  redoubler  d'ef- 
forts, de  courage  et  de  travail  pour  ne  vous  exposer  jamais  à  vous  repentir  de 
votre  choix. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  eu  ces  termes  : 

Monsieur,  le  peuple,  que  l'assemblée  électorale  représente,  connaît  ses 
vrais  amis;  en  commentant  les  droits  de  l'homme,  en  les  mettant  à  la  portée  des 
moins  éclairés,  vous  avez  acquis  des  droits  à  la  reconnaissance  de  tous  :  en  vous 
élisant  juge,  l'assemblée  n'a  donc  fait  qu'acquitter  la  dette  de  vos  concitoyens,  et 
les  applaudissements  que  vous  venez  d'entendre  ont  sanctionné  son  chois-. 

A  quatre  heures  et  demie,  M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée 
pour  savoir  si  elle  jugeait  à  propos  de  lever  la  séance;  l'assemblée  y  ayant 
consenti,  M.  le  Président  a  déclaré  que  la  séance  était  levée  et  a  ajourné 
à  demain,  neuf  heures  du  matin,  la  continuation  de  la  nomination 

des  juges,  et  a  signé  avec  le  secrétaire. 

Kersaikt,  Président; 

PastOret,  Secrétaire. 


16"'*  séance.  —  Mardi  30  novembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Élection  de  Dionis  du  Séjour  comme  juge.  —  Élection  de  Chabroud  comme  juge  au 
2^  tour  de  scrutin.  —  Tirage  au  sort  des  sections  et  des  cantons  pour  la  nouvelle  dis- 
tribution des  bureaux.  —  Élection  de  Tronchet  comme  juge. 

Lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédac- 
tion est  adoptée.  M.  le  Président  annonce  que  l'ordre  du  jour  était  la 

1.  Ils  ont  été  imprimés. 

2.  Quoique  l'impression  n'en  ait  pas  été  votée,  ces  deux  discours  ont  été  publiés. 


450  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

continuation  de  l'élection  des  juges  des  tribunaux  du  Département, 
qu'il  s'agissait  de  procéder  à  cet  effet  à  un  premier  scrutin.  Les  élec- 
teurs retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  procédé  en  la  forme 
ordinaire.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  réunis  en  assem- 
blée générale,  remise  faite  du  résultat  du  scrutin  par  les  commissaires 
particuliers  des  bureaux  à  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  ces  derniers, 
après  en  avoir  fait  le  recensement  général  en  leur  présence,  l'un  d'eux 
a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  /|2/j,  la  majorité  absolue 
de  213.  Le  dépouillement  achevé,  il  en  est  résulté  que  M.  Archambault, 
avocat,  a  eu  3  voix;  —  M.  Bigot  de  Préameneu,  3;—  M.  Chabroud, 
député,  55;  —  M.  Dionis  du  Séjour  et  Dionis  sous  différentes  désigna- 
lions, 17; —  M.  Dionis  du  Séjour,  député,  250;  —  M.  delà  Garde,  con- 
seiller au  Châtelet,  2 ;  —  M.  Dambray,  3 ;  —  M.  D'Augy,  2;  —  M.  Fol- 
lenfant,  avocat,  3;  —  M.  Garran  de  Coulon,  27;  —  M.  Goupil  de  Pre- 
feln  S  2;  —  M.  Gossin,  député,  3;  —  M.  Hérault  de  Séchelles,  2  ;  — 
M.LePeletier  de  Rosanbo,  k;  —  M.  Mopinot S  conseiller  au  Châtelet,  3; 
—  M.  Mute),  électeur,  4;—  M.  Martineau,  député,  3;  —  M.  Tronchet, 
député,  6;  —  M.  Try,  conseiller  au  Châtelet,  2.  Total  :  398  voix.  Les 
26  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  k^k  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  à  l'assemblée  le 
résultat  du  scrutin,  a  déclaré  que  M.  Dionis  du  Séjour,  député  à  l'As- 
semblée nationale,  avait  réuni  250  voix,  37  au  delà  de  la  majorité 
absolue,  fixée  â  213  voix.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a 
proclamé  M.  Dionis  du  Séjour  pour  l'un  des  juges  des  tribunaux  des 
six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Cette  élection  terminée,  l'assemblée  s'est  réunie  dans  les  bureaux 
particuliers  pour  procéder  au  premier  scrutin  d'élection  d'un  autre 
juge.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  réunis  en  assemblée 
générale,  remise  faite  par  les  commissaires  particuliers  du  résultat  du 
scrutin  aux  Scrutateurs  généraux,  ils  en  ont  fait  le  recensement  géné- 
ral et  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  599,  réduits  à  596, 
au  moyen  de  trois  bulletins  nuls,  que  la  majorité  absolue  était  de  299. 
Les  Scrutateurs,  après  avoir  fait  le  dépouillement  du  scrutin  et  en 
avoir  lu  le  résultat,  ont  annoncé  que  personne  n'avait  obtenu  la  majo- 
rité absolue  de  299;  que  M.  Chabroud,  député,  celui  qui  avait  réuni  le 
plus  de  suffrages,  n'avait  obtenu  que  21  h  voix.  M.  le  Président  a  annoncé 

L  Guillaume-François-Charles  Goupil  de  Prefeln,  né  à  Argentan  (Orne)  en  1727,  dé- 
puté du  tiers  état  d'Alençon  à  l'Assemblée  constituante  et  de  l'Orne  au  Conseil  des  Anciens 
en  1795,  juge  au  tribunal  de  cassation  en  1800,  mort  à  Paris  le  18  février  180L 

2.  Électeur  de  la  section  du  Louvre. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  30  NOVEMBRE  1790. 


V6\ 


à  l'assemblée  que,  d'après  le  résultat  du  scrutin  qu'elle  venait  d'en- 
tendre, personne  n'avait  obtenu  la  majorité  absolue  des  suffrages, 
qu'ainsi  il  y  avait  lieu  de  passer  de  suite  à  un  second  scrutin.  Les  élec- 
teurs se  sont  en  conséquence  rendus  dans  les  bureaux  particuliers.  Le 
scrutin  fait  et  dépouillé,  ils  se  sont  réunis,  leurs  commissaires  en  ont 
remis  le  résultat  aux  Scrutateurs  généraux,  qui  ont  procédé  au  recen- 
sement général  et  ont  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  6/^4, 
réduit  à  6/i3  par  un  bulletin  blanc  trouvé  dans  ceux  du  premier  bu- 
reau, la  majorité  absolue  de  322  voix.  Le  dépouillement  a  fait  recon- 
naître que  M.  Bigot  de  Préameneu  a  eu  2  voix;  —  M.  Chuppin,  /|5  ;  — 
M.  Chabroud,  député,  415;  —  M.  Chabroud,  sans  désignation,  k;  — 
M.  Dambray,  3;  —M.  Follenfant,  3;  —  M.  Gossin,  5;  —  M.  Garran  de 
Coulon,  3;  —  M.  Pastoret,  2;  —  M.Tronchet,  député,  136;  —  M.  Tron- 
chet,  sans  désignation,  /i.  Total  :  622  voix.  Les  21  voix  de  surplus  dis- 
persées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  6/^3  voix. 

Par  le  résultat  du  scrutin  annoncé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  M.  Chabroud,  député  à  l'Assemblée  nationale,  s'est  trouvé 
réunir  415  voix,  93  au  delà  de  la  majorité  absolue,  fixée  à  322.  M.  le 
Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Chabroud  pour  l'un 
des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  de  Paris. 

On  s'est  ensuite  occupé  du  tirage  des  sections  et  des  cantons  pour 
la  nouvelle  distribution  des  bureaux,  après  avoir  au  préalable  arrêté 
que  désormais  ce  tirage  se  ferait  après  la  nomination  du  k""  juge  de  la 
sixième  série,  au  lieu  de  le  faire  après  celle  du  5%  arrêté  précédem- 
ment, le  tout  pour  faciliter  le  renouvellement  des  listes.  De  plus  il  a 
été  arrêté  de  s'en  rapporter  pour  ce  tirage  aux  officiers  du  bureau  gé- 
néral. Ils  y  ont  procédé  pendant  que  les  bureaux  particuliers  s'occu- 
paient du  premier  scrutin  d'un  autre  juge.  Le  sort  en  a  fixé  le  rang 
dans  l'ordre  qui  suit  : 

r  Section  d'Henri  IV.  —  2°  Canton  de  Montreuil.  —  3°  Canton  de 
Clichy.  —  4°  Section  de  Mauconseil.  —  5"  Section  de  la  Fontaine  de 
Montmorency.  —  6"  Section  du  Luxembourg.  —  7*^  Canton  d'Issy.  — 
8"  Section  du  Temple.  —  9°  Section  de  l'Hôtel-de-Ville.  —  10°  Section 
de  Bonne-Nouvelle.  —  U'^  Section  des  Invalides.  —  12"  Section  du 
Marché-des-Innocents.  —  13"  Section  de  la  Halle  au  blé.  —  14°  Section 
des  Postes.  —  IS"^  Section  du  Roule.  —  16°  Canton  de  Saint-Denis.  — 
17»  Section  de  l'Oratoire.  —  18°  Section  de  l'Iie.  — 19°  Canton  de  Ville- 
juif.  —  20°  Canton  de  Vincennes.  —  21»  Section  des  Tuileries.  — 
22°  Section  delà  Croix-Bouge.  —  23°  Section  des  Gobelins.  —  24"  Sec- 
lion  du  Ponceau.  —  25°  Section  de  la  rue  Poissonnière.  —  26"  Section 


432  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

4es  Quatre-Nations.  —  27°  Section  de  la  Grange-Batelière.  —  28"  Sec- 
tion du  faubourg  Montmartre.  —  29«  Canton  de  Nanterre.  —  SO*"  Canton 
de  Pantin.  —  31°  Section  des  Quinze- Vingts.  —  32«  Section  de  la  rue 
de  Bondy.  —  33°  Section  de  la  rue  de  Montreuil.  —  34"  Section  du 
Théâtre-Français.  — 35"  Canton  de  Colombes.  —  36°  Section  de  la  place 
de  Louis  XIV.  —  37"  Section  de  la  Fontaine-de-Grenelle.—  38°  Section 
du  Palais-Royal.  —  39°  Section  des  Enfants-Rouges.  —  /iO°  Section  des 
Lombards.  — /^l'^  Section  du  Louvre. —  Zi2°  Section  du  faubourg  Saint- 
Denis.— 43°  Canton  de  Châtillon.  — 44°  Section  des  Champs-Elysées.  — 
45°  Section  de  la  place  Royale.  —46°  Canton  de  Charenton.—  47°  Sec- 
tion de  l'Observatoire.  —  48°  Section  de  l'Arsenal.  —  49°  Section  de  la 
Bibliothèque.  —  50°  Section  du  Jardin-des-Plantes.  —  51°  Canton  de 
Passy.  —  52°  Section  de  la  place  Vendôme.  —  53°  Canton  de  Popin- 
çourt.  -—  54°  Canton  de  Bourg-la-Reine.  —  55°  Section  de  Notre-Dame. 

—  56°  Section  de  la  rue  Beaubourg.  —  57*^  Section  des  Gravilliers.  — 
58°  Section  des  Thermes-de-Julien.  —  59°  Canton  de  Pierrefitte.  — 
60°  Section  du  Roi-de-Sicile.  —  61°  Section  de  Sainte-Geneviève.  — 
62°  Canton  de  Bellevîlle.  —  63°  Canton  des  Arcis.  —  64°  Canton  de 
Choisy-le-Roi. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  réunis,  le  résultat 
remis  par  leurs  commissaires  aux  Scrutateurs  généraux,  l'un  d'eux  a 
annoncé,  après  le  recensement  fait,  que  le  nombre  des  votants  était  de 
496,  réduit  à  493  par  un  bulletin  blanc  dans  ceux  du  premier  bureau 
et  deux  nuls,  l'un  au  3^  et  l'autre  au  4%  et  la  majorité  absolue  de  247 
voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Biauzat  a  eu  7  voix;  — 
M.  Bigot  de  Préameneu,  5;  —  M.  Chuppin,  conseiller  au  Châtelet,  115; 

—  M.  Daustel,  2;  —  M.  Dambray,  avocat  général,  2;  —  M.  Du  Pont, 
lieutenant  particulier,  2;—  M.  Gossin,  député,  6;  —  M.  Gorguereau, 
électeur,  26;  —  M.  Garran  de  Coulon,  15;  —  M.  Miniers  administra- 
teur, 4;— M.  Mutel,  conseiller  au  Châtelet,  2;  —  M.  Ollivier^,  con- 
seiller au  Châtelet,  2;  —  M.  Pastoret,  électeur,  2;  —  M.  Quatremère, 
3;  —  M.  Tronchet,  député,  272;  —  M.  Voidel  '-,  député,  5.  Total:  470  voix. 


1.  Charles  Minier,  né  à  Paris  le  40  novembre  1738,  avocat  au  Parlement  en  1768, 
procureur  du  roi  au  bailliage  du  palais  en  1775,  électeur  de  1789,  rédacteur  du  Cahier 
du  Tiers  État  du  district  de  la  Sorbonne,  administrateur  du  département  de  Parisenl790y 
demeurant  cul-de-sac  Saint-Dominique-Saint-Michel,  élu  juge  le  2  décembre  1790,  juge  au 
tribunal  de  cassation  et  notable  en  1801,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  conseiller  à 
la  Cour  de  cassation,  chevalier  de  TEmpire  en  mai  1808,  mort  à  Paris  le  7  mai  1831. 

2.  Conseiller  au  Châtelet  le  7  janvier  17G3,  demeurant  rue  des  Prouvaires,  près  de 
Saint-Eustache. 

3.  Charles  Voidel,  né  à  Château-Salins  le  8  septembre  1758,  député  du  Tiers  État  de 
Sarreguemines  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  7  décembre  1790. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  ^''  DÉCEMBRE  1790.  153 

Les  23  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  493  voix. 

Du  résultat  du  scrutin  annoncé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  été  reconnu  que  M.  Tronchet,  député  à  l'Assemblée 
nationale,  a  obtenu  272  voix,  25  au  delà  de  la  majorité  absolue 
fixée  à  247.  M.  le  Président  a  proclamé  pour  l'un  des  juges  des  tribu- 
naux des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris,  M.  Tronchet, 
ancien  avocat. 

La  séance  a  été  levée  et  la  continuation  de  la  nomination  des  juges 
ajournée  à  demain  neuf  heures  du  matin,  et  M.  le  Président  a  signé 
avec  M.  le  Secrétaire. 

Kersai]\t,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


il'""-  séance.  —  Mercredi  1"''  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

M.  Gouniou  annonce  qu'il  a  rédigé  les  anciens  procès-verbaux  comme  secrétaire  provisoire 
de  l'assemblée.  La  lecture  de  ces  procès-verbaux  est  remise  après  la  nomination  des 
juges.  —  Constitution  des  six  bureaux  ;  noms  des  présidents,  secrétaires  et  scruta- 
teurs de  chacun  d'eux.  —  Élection  de  Bigot  de  Préameneu,  comme  juge,  au  2«  tour 
de  scrutin.  —  Discours  de  remerciement  de  Bigot  de  Préameneu  et  réplique  du  Pré- 
sident Kersaint. 

Lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédac- 
tion a  été  adoptée.  M.  Gouniou,  électeur,  nommé  secrétaire  adjoint,  a 
annoncé  à  l'assemblée  qu'il  avait  rédigé  les  anciens  procès-verbaux 
dont  il  avait  été  chargé  comme  secrétaire  provisoire  de  l'assemblée;  il 
a  demandé  si  l'assemblée  désirait  en  entendre  sur-le-champ  la  lecture, 
ou  si,  pour  ne  pas  abuser  longtemps  des  moments  de  l'assemblée,  elle 
jugeait  à  propos  qu'il  lui  en  fût  lu  un  à  chaque  séance.  Sur  la  motion 
faite  de  remettre  cette  lecture  après  l'élection  des  juges,  l'assemblée  a 
renvoyé  la  lecture  des  anciens  procès-verbaux  après  la  nomination  des 
juges. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  :  1°  la  lecture 
de  la  nouvelle  distribution  des  bureaux;  2°  la  continuation  de  l'élection 
des  juges  des  tribunaux  du  Département. 

Lecture  faite  des  listes  de  la  nouvelle  distribution  des  six  bureaux 
particuliers,  les  électeurs  s'y  sont  retirés  pour  procéder  à  leur  organi- 
sation et  à  la  nomination  de  leurs  officiers  particuliers.  Réunis  à  l'as- 
semblée générale,  leurs  commissaires  y  ont  fait  le  rapport  de  la  nomi- 
nation de  leurs  officiers. 


154  ASSEMBLÉE  ÉLECTOUALE  DE  PARIS. 

1"  bureau  :  M.  d'Ormesson  a  été  nommé  président;  — M.  Polverel, 
secrétaire.  —  Scrutateurs  :  MM.  Carré,  Picquenard^  et  Herbaulf'.  — 
Scrutateurs  suppléants  :  MM.  Garran  de  Coulon,  Aleaume  ^  et  Mutel. 

2®  bureau:  M.  Poupart  a  été  élu  président;  —  M.  Perrière  S  secré- 
taire. —  Scrutateurs  :  MM.  Brocas'  etDucloz-Dufresnoy.  —  Scrutateurs 
suppléants  :  MM.  Barré  ^  Sorenu,  Gozette  et  Quatremère^ 

3*  bureau  :  M.  Keralio  a  été  élu  président;  —  M.  Arsandaux,  secré- 
taire. —  Scrutateurs  :  MM.  D'Augy,  Huguet  ^  et  Lamotte. 

k"  bureau  :  M.  de  Jussieu  a  été  nommé  président;  —  M.  Bigot  de 
Préameneu,  secrétaire.  —  Scrutateurs  :  MM.  Durand,  L'Héritier  et 
Chambon^  —  Scrutateurs  suppléants  :  MM.  Dejunquière  '^  Bizet 
l'aîné  11,  Raffyi*  et  Quillau  ^^ 

5«  bureau  :  M.  Bosquillon,  président;  —  M.  Roussy,  secrétaire.  — 
Scrutateurs:  MM.  Garnier^*,  Morel  de  Vindé  et  Geoffroy  d'Assy. —  Scru- 
tateurs suppléants  :  MM.  Vermeil,  Mandait  Delarive^^  et  Roussineau. 

6«  bureau  :  M.  Oudart,  président;  —  M.  Mennessier,  secrétaire.  — 
Scrutateurs  :  MM.  Oudet,  Michel  elMonnot^^  —  Scrutateurs  sup- 
pléants :  MM.  Roettiers  de  Montaleau,  Ghaudot'^  et  Oudet. 

Ces  rapports  achevés,  on  a  agité  la  question  de  savoir  si  ceux  qui 
avaient  procédé  dans  les  bureaux  particuliers  au  scrutin  de  l'élection 


1.  Laurent-Henri  Picquenard,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  place  Louis  XIV. 

2.  Jean-Baptiste  Herbault,   auditeur    des  comptes,   électeur   de   la  section  du  Roi- 
de-Sicile. 

3.  Augustin-Pierre-Joseph  Aleaume,  notaire,    électeur  de  la    section   de    la   Halle- 
au-Blé,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 

4.  Claude-Jean-Claire    Deferrière,    avocat,  électeur   de  la   section    de    Sainte-Gene- 
viève. 

o.  François-Nicolas  Brocas,  curé  de  Saint-Benoît,  électeur  de  la  section  des  Thermes- 
de-Julien. 

6.  Alexandre  Barré,  ancien  négociant,  électeur  de  la  section  de  Tîle  Saint-Louis. 

7.  Claude  Quatremère.  notaire,  électeur  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé. 

8.  Théodore-François  Huguet,    procureur  au    Châtelet,   électeur   de   la    section   de 
l'Oratoire. 

9.  Nicolas  Ghambon,  médecin,  électeur  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé. 

10.  Louis-Jacques-Antoine  Dejunquière,  avocat,  électeur  de  la   section   des  Quatre- 
Nations. 

IL  Nicolas-Hyacinthe-Philippe    Bizet,    huissier-priseur,  électeur   de  la    section   des 
Tuileries. 

12.  Jean-Pierre  Raffy.  huissier-priseur,  électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts. 

13.  François-Augustin  Quillau,  imprimeur-libraire,  électeur  de  la  section  de  Sainte- 
Geneviève. 

1  i.  Germain  Garnier,  électeur  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé. 

15.  Jean  Mauduit  Delarive,   acteur  du  Théâtre-Français,  électeur  de  la  section  des 
Invalides. 

16.  François  Monnot,  notaire,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire. 

17.  Vivant-Jean-Baptiste  Chaudot,  notaire,  électeur  de  la  section  des  Postes. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  l^"-  DÉCEMBRE  i  790.  155 

d'un  nouveau  juge  avant  que  l'assemblée  eût  décidé  de  s'y  livrer, 
avaient  eu  droit  de  le  faire.  La  question  mise  aux  voix,  l'assemblée  a 
arrêté  que  les  scrutins  commencés  seraient  bons  pour  cette  fois  seule- 
ment, sans  tirer  à  conséquence.  Après  cette  décision  on  a  passé  à  l'ordre 
du  jour,  le  scrutin  pour  l'élection  d'un  nouveau  juge  du  département. 
Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  apportés  en  l'assemblée  générale  et 
recensés  par  les  Scrutateurs  généraux,  l'un  d'eux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  637,  la  majorité  absolue  de  319  voix.  Le 
dépouillement  fait,  il  en  est  résulté  que  M.  Baron  l'aîné^  a  eu  3  voix; 

—  M.  Biauzat,  7;  — M.  Bigot  de  Préameneu,  112;  —  M.  Boivin  de 
Blancmur,  2;  —  M.  Boucher  S  2;  —  M.  Cancey  %  2  ;  —  M.  Chuppin, 
conseiller  au  Châtelet,  7,  —  M.  Dambray,  5;  —  M.  D'Augy,  électeur,  8 

—  M.  d'André,  député,  2;  —  M.  Deferrière,  2;  —  M.  de  La  Garde,  8 

—  31.  DelaporteS  électeur,  2;  —  M.  Grange,  6;  —  M.  Follenfaut,  3 

—  M.  Fitz-Gerald  %  2;  —  M.  Garran  de  Coulon,  19;  —  M.  Gossin,  dé- 
puté, 15;  —  M.  Gorguereau,  11;  —  M,  Heuvrard  ^  avocat,  2;  —  M.  Hu- 
guet  deSemonville'',  k;  —  M.  La  Gaze  %  2;  —  M.  L'Héritier,  2;  — M.  Le- 
moyne  des  Essarts,  9;  —  M.  Le  Peletier  de  Rosanbo,  2;  —  M.  Marti- 
neau,  2;  —  M.  Mopinot,  2;  —  M.  Minier,  administrateur,  22;  — 
M.  Mutel,  U;  —  M.  Oudart,  3;  —  M.  Picard  ^  9;  —  M.  Polverel,  9;  — 
M.  Quatremère,  11;  —  M.  Recolène  *°,  26;  —  M.  Servan,  ancien  avocat 
général  ^S  227;  —  M.  Servan,  sans  désignation,  5;  —  M.  Sanson  Du- 
perron  'S  3;  —  M.  Talon,  4;  —  M.  Try,  5;  —M.  Vermeil,  6;  — M.  Viel- 

1.  Conseiller  au  Châtelet  le  11  janvier  1780. 

2.  Jean-PJerre-Louis  Boucher,  avocat,  électeur  de  la   section  de  la  Grange-Batelière. 

3.  Charles-François  Colin  de  Cancey,  conseiller-auditeur  en  la  chambre  des  comptes, 
électeur  de  la  section  de  Popincourt. 

4.  François-Marie-Sébastien  Delaporte,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  du  fau- 
bourg Montmartre. 

5.  Bodkin  de  Fitz-Gerald,  conseiller  au  Parlement  le  29  juillet  1785, 

6.  Procureur  au  Parlement  en  1761.  demeurant  rue  Bourtibourg. 

7.  Charles-Louis  Huguet  de  Sémonville,  né  à  Paris  le  9  mars  1759,  conseiller  aux 
enquêtes,  électeur  de  1789,  député-suppléant  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  ambas- 
sadeur à  Constantinople,  sénateur,  mort  à  Paris  le  H  août  1839. 

8.  Avocat  au  Parlement  en  1765,  demeurant  rue  de  la  Tissanderie,  près  de  celle  des 
Mauvais-Garçons,   élu  juge-suppléant  le  19  décembre  1790. 

9.  Avocat  au  Parlement  en  1763,  demeurant  rue  Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.  élec- 
teur de  1789. 

10.  Annet  Rccolène,  avocat,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève. 

11.  Antoine-Joseph-Michel  Servan,  né  à  Romans (Drôme) le  3  novembre  1737,  avocat 
général  au  parlement  de  Grenoble,  mort  à  Saint-Remi  (Bouches-du-Rhône)  le  4  novem- 
bre 1807. 

12.  Jean-François  Sanson-Duperron,  avocat  aux  conseils  du  roi,  électeur  de  la  section 
de  Mauconseil. 


456  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

lart',  2;  —  M.  Voidel,  6.  Total  :  595  voix.  Les  A2  voix  de  surplus 
dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  637  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin  et  a  annoncé  que  M.  Servan,  ancien  avocat  général,  celui  qui 
avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  n'avait  obtenu  que  227  voix,  en  sorte 
qu'il  n'avait  point  la  majorité  absolue  fixée  à  319  voix.  D'après  ce  ré- 
sultat, M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que  personne  n'ayant 
obtenu  la  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  deuxième 
tour  de  scrutin. 

Un  membre  a  aussitôt  demandé  la  parole  pour  justifier  un  can- 
didat accusé,  et  allait  à  ce  sujet  entamer  une  discussion.  M.  le  Prési- 
dent alors  l'a  rappelé  à  l'ordre  du  jour  et  l'assemblée  consultée  a  arrêté 
de  passer  à  l'ordre  du  jour. 

Les  électeurs  retirés  dans  les  bureaux  particuliers,  réunis  ensuite, 
après  les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leur  résultat  par 
leurs  commissaires  particuliers  aux  Scrutateurs  généraux,  le  recense- 
ment général  par  eux  fait  en  leur  présence,  l'un  d'eux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  520,  réduit  à  519  par  un  bulletin  illi- 
sible, trouvé  dans  ceux  du  premier  bureau,  et  que  la  majorité  absolue 
était  de  260  voix. 

Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  de  Préameneu  a  réuni 
327  voix;  —  M.  Dambray,  2;  —  M.  Delaporte,  2;  —  M.  Gossin,  k;  — 
M.  Garran  de  Coulon,  10;  —  M.  Gorguereau,  5;  —  M.  Lemoyne  des 
Essarts,  2;—  M.  Minier,  8;  —  M.  Martineau,  2;  —  M.  Picard,  3;  — 
M.  Polverel,  2;  —  M.  Quatremère,  2;  —  M.  Récolène,  ik;  —  M.  Servan, 
97;  —  M.  Talon,  2;  —  M.  Try,  3;  —  M.  Voidel,  2  ;  —  M.  Vasse  \  2.  — 
Total  :  491  voix.  Les  28  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  519  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  été  annoncé  que  M.  Bigot  de  Préameneu,  avocat  et 

L  René-Louis-Marie  Viellart,  né  à  Reims  en  1754,  avocat  au  parlement  de  Paris  le 
12  décembre  1774,  député  du  Tiers  État  de  Reims  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  sup- 
pléant le  24  décembre  1790,  juge  au  tribunal  de  cassation  en  1791,  président  de  ce  tri- 
bunal en  1804,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur  le  25  prairial  an  XII,  mort  à  Paris 
le  23  février  1809. 

2.  Jean-Nicolas-Thomas  Vasse  de  Saint-Ouen,  né  à  Çaint -Valéry  en  Caux  le  5  sep- 
tembre 1737,  premier  président  de  l'élection  de  Rouen  en  1763,  substitut  du  procureur 
général  au  parlement  de  Paris  le  31  juillet  1777,  juge  au  tribunal  de  Château-Thierry  en 
novembre  1794,  député  de  l'Aisne  au  Conseil  des  500  le  12  avril  1796,  juge  au  tribunal  de 
cassation  le  9  avril  1800,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  le  4  frimaire  an  XII,  che- 
valier de  l'Empire  en  mai  1808,  officier  de  la  Légion  d'honneur  en  1814,  mort  à  Paris  le 
26  février  1815. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  2  DÉCEMBRE  1790.  157 

électeur,  avait  réuni  327  voix,  67  au  delà  de  la  majorité  absolue,  fixée 
à  260.  M.  le  Pnésident,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Félix- 
Julien-Jean  Bigot  de  Préameneu,  avocat  et  électeur  de  la  section  des 
Tuileries,  âgé  de  43  ans,  demeurant  rue  du  Dauphin,  pour  Tun  des 
juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de 
Paris. 

Présent  à  l'assemblée,  M.  Bigot  de  Préameneu  a  demandé  la  parole 
et  a  dit  : 

Messieurs,  j'accepte,  avec  un  profond  respect,  la  place  à  laquelle  vous  avez 
daigné  m'appeler.  Votre  choix  sera  l'honneur  et  le  bonheur  de  ma  vie.  Je  n'ai  rien 
fait  pour  le  mériter;  ce  sera  une  raison  de  plus  de  faire  tous  mes  efforts  pour  m'en 
rendre  digne  et  pour  acquérir,  sous  vos  auspices,  la  confiance  publique. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  appelé  par  vos  concitoyens  à  diverses  fonctions  publiques,  partout 
vous  avez  justifié  leur  confiance.  En  concourant  avec  nous  à  l'élection  des  juges, 
vos  collègues  pouvaient-ils  vous  oublier?  Vous  avez  brillé  longtemps  près  de  nos 
tribunaux,  vous  allez  en  faire  partie;  vous  venez  d'entendre  l'assemblée  applaudir 
à  son  choix. 

A  quatre  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Kersalnt,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


18"'^  séance.  —  Jeudi  2  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Le  Président  fait  part  du  décret  de  t'Assemblée  nationale  ordonnant  la  formation  d'un  tri- 
bunal composé  de  dix  juges  et  de  la  nécessité  de  presser  l'élection  des  six  juges  restant 
à  élire.  —  L'adresse  d'adhésion  de  l'assemblée  électorale  sera  présentée  à  l'Assemblée 
nationale  aussitôt  après  la  nomination  des  juges.  —  Discussion  sur  l'impossibilité 
qu'auront  certains  juges  de  siéger  immédiatement.  D'Ormesson  déclare  être  dans  ce 
cas.—  Élection  de  Charles  Minier  comme  juge,  au  2«  tour  de  scrutin.  —  Élection 
d'Anne  Récolène  comme  juge.  Remerciement  de  Rccolène  et  réplique  du  Président.  — 
Élection  de  Garran  de  Coulon  comme  juge.  Remerciement  de  Garran  de  Coulon  et 
réplique  du  Président. 

Lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédaction 
adoptée,  M.  le  Président  a  cru  devoir  avertir  les  électeurs  que  l'Assem- 
blée nationale  venait  de  rendre  un  décret  pour  la  prompte  formation 


158  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

d'un  tribunal  composé  de  dix  juges  '  et,  d'après  ce  décret,  il  a  exhorté 
l'assemblée  à  presser  la  nomination  des  six  juges  qui  restaient  à  élire 
pour  la  formation  de  ce  tribunal. 

Un  membre  a  demandé  la  parole  et  a  observé  que  l'adresse  d'adhé- 
sion que  l'assemblée  avait  arrêté  de  présenter  à  l'Assemblée  nationale 
devait  l'être  aussitôt  que  les  juges  nécessaires  pour  compléter  les  dix 
qui  doivent  former  le  tribunal  que  l'Assemblée  nationale  vient  de 
décréter,  seraient  nommés.  Cette  motion  appuyée  a  été  adoptée  et 
l'assemblée  a  de  plus  arrêté  que  cette  adresse  serait  lue  à  neuf  heures 
du  matin  dans  une  séance  qui  serait  indiquée  et  afiichée  la  veille  à  la 
porte  de  la  salle. 

Un  autre  membre  a  ensuite  proposé  de  ne  changer  les  bureaux 
actuels  qu'après  avoir  terminé  la  nomination  des  six  juges  qui,  avec 
les  quatre  déjà  nommés,  doivent  composer  le  tribunal  nouvellement 
décrété.  Un  autre  membre  a  représenté  qu'au  lieu  des  six  juges  on 
serait  peut-être  obligé  d'en  élire  sept,  huit  ou  même  davantage,  suivant 
que  dans  ceux  déjà  nommés  il  s'en  trouverait  plus  ou  moins  dans 
l'impossibilité  de  siéger  sur-le-champ  dans  le  tribunal  qui  va  être 
formé. 

M.  d'Ormesson,  l'un  des  juges  déjà  élus  par  l'assemblée,  lors  pré- 
sent, a  observé  qu'il  se  trouvait  dans  le  cas  prévu  par  le  préopinant; 
que  ses  fonctions  au  conseil,  loin  d'être  pour  le  moment  interrompues, 
étaient  au  contraire  très  surchargées,  qu'il  se  trouverait  donc  dans 
l'impossibilité  de  remplir  en  ce  moment  aussi  exactement  qu'il  le  dési- 
rerait les  fonctions  importantes  de  juge  dont  l'assemblée  l'a  honoré, 
qu'au  surplus  il  était  prêt  à  suivre  à  cet  égard  ce  que  l'assemblée  lui 
imposerait. 

1.  Voici  le  texte  du  décret  du  l*""  décembre  1790  : 

«  L'Assemblée  nationale,  oui  le  rapport  de  son  comité  de  jurisprudence  criminelle, 
prenant  ea  consiiération  l'état  actuel  des  prisonniers  de  la  ville  de  Paris,  décrète  que 
provisoirement,  et  en  attendant  l'installation  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du 
Département  de  Paris,  les  juges  qui  sont  et  vont  être  nommés  par  les  électeurs  du  Dépar- 
tement de  Paris,  autres  que  ceux  qui  sont  députés  à  l'Assemblée  nationale,  formeront  un 
tribunal  pour  juger  les  affaires  criminelles  seulement  venues  par  appel  du  Chàtelet,  ou 
des  autres  sièges  du  ressort  du  ci-dcvant  Parlement,  et,  par  préférence,  les  prisonniers 
qui  sont  sous  un  plus  ample  informé,  dont  le  terme  est  expiré.  Ce  tribunal  jugera  ai 
nombre  de  dix  et  commencera  ses  fonctions  aussitôt  qu'il  y  aura  des  juges  nommés,  et 
les  cessera  dès  que  les  tribunaux  ci-dessus  entreront  en  activité.  Ils  commettront  un  gra- 
dué pour  servir  d'accusateur  public  et  un  greffier  pour  parvenir  à  l'exécution  des  dispo- 
sitions ci-dessus.  Le  roi  sera  prié  d'expédier  incessamment  des  lettres  patentes  à  chacun 
desdits  juges  sur  l'extrait  du  procès-verbal  de  leur  nomination.  Lesdits  juges,  avant  de 
commencer  leurs  fonctions  provisoires,  prêteront  serment  en  la  maison  commune,  en  pré- 
sence des  ofliciers  municipaux.  La  municipalité  de  Paris  est  chargée  de  prendre  des  me- 
sures pour  procurer  à  ce  tribunal  l'emplacement  qui  lui  esi  convenable.  » 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  2  DÉCEMBRE  4790.  \h9 

D'après  ces  diverses  observations  l'assemblée  a  arrêté  d'élire,  sans 
changer  ses  bureaux,  six,  sept  ou  huit  juges  ou  même  davantage,  sui- 
vant les  circonstances,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  parvenue  à  en  avoir  élu 
dix,  qui  puissent  sur-le-champ,  en  remplissant  les  vues  de  l'Assemblée 
nationale,  former  le  nouveau  tribunal  par  elle  décrété. 

L'assemblée  a  ensuite  passé  à  l'ordre  du  jour,  la  continuation  de 
l'élection  des  juges  du  Département,  età  la  formation  du  premier  scrutin. 
Les  électeurs  s'y  sont  rendus  pour  y  procéder  à  leurs  bureaux  particu- 
liers. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remis  aux  Scrutateurs  généraux 
par  les  commissaires  particuliers,  le  recensement  général  fait  en  leur 
présence,  l'un  des  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  k^2,  réduit  à  kk9  par  deux  bulletins  nuls  trouvés  dans 
ceux  du  deuxième  bureau  et  un  de  moins  dans  ceux  du  quatrième,  que 
la  majorité  absolue  était  de  225.  Il  a  été  procédé  au  dépouillement;  il 
en  est  résulté  que  M.  Archambault  a  eu  2  voix;  —  M.  Baron,  l'aîné,  2;  — 
M.  Boivin  de  Blancmur,  h;  —  M.  de  la  Garde,  conseiller  au  Chatelet,  /i; 
—  M.  Daustel,  rue  Saint  Benoit,  2;  —  M.  Follenfant,  électeur,  11;  — 
M.  Garran  de  Coulon,  5;  —  M.  Gorguereau,  électeur,  6;  —  M.  La  Gaze, 
avocat,  2;  — M.  Lemoyne  des  Essarts,  2;  —  M.  Le  Peletier  de  Bosanbo, 
2;  —M.  Martineau,  avocat,  2;  —  M.  Minier,  administrateur,  204;  — 
M.  Oudet  père,  2;  —  M.  Picard,  avocat,  2;  — M.  Polverel,  2;  —  M.  Qua- 
tremère,  conseiller  au  Ghatelet,  7;  —  M.  Récolène,  électeur,  128;  — 
M.  Servan,  ancien  avocat  général,  16;  —  M.  TimbergueS  avocat,  2;  — 
M.  Try,  conseiller  au  Ghatelet,  2;  —  M.  Voidel,  député,  3.  Total  : 
412  voix.  Les  37  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  449  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  annoncé  par  un  de  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux, il  a  déclaré  que  M.  Minier,  administrateur,  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages,  n'en  avait  eu  que  204,  qu'ainsi  il  n'avait  point  la  majorité 
absolue  fixée  à  225  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  que,  d'après  ce 
résultat,  personne  n'ayant  acquis  la  majorité  absolue,  il  fallait  passer  à 
un  second  tour  de  scrutin. 

Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  rendus  dans  les  bureaux  particu- 
liers. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remis  aux  Scrutateurs  généraux 
en  la  manière  ordinaire,  le  recensement  général  par  eux  fait,  l'un  d'eux 
a  annoncé  que  le  nombre  de  votants  était  de  602  voix,  la  majorité 
absolue  de  302  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Fitz- 
Gerald  a  eu2  voix;  — M.  Garran  de  Goulon,  3;— M.  Herbault,  électeur. 


i.  Avocat  au  Parlement  en  1754,   demeurant  rue    des  Maçons-Sorbonne,  électeur 
de  1789. 


160  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

3;  —  M.  Minier,  administrateur,  549;  —  M.  Mutel,  conseiller  au  Cha- 
telét,  2;  —  M.  Quatremère,  2;  —  M.  Récolène,  électeur,  17;  —  M.  Ser- 
van,  ancien  avocat  général,  3;  —  M.  Try,  conseiller  au  Châtelet,  3. 
Total  ;  58/i  voix.  Les  dix-huit  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur 
différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  602  voix. 

Par  le  résultat  du  scrutin  que  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux 
a  annoncé,  M.  Minier,  administrateur  municipal,  s'est  trouvé  réunir 
5/^9  voix,  2kl  au  delà  de  la  majorité  absolue,  fixée  à  302  voix.  M.  le 
Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  U.  Minier,  avocat  et  admi- 
nistrateur municipal,  âgé  de  cinquante-deux  ans,  demeurant  cul-de-sac 
Saint-Dominique,  pour  l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondis- 
sements du  Département  de  Paris. 

Les  électeurs  se  sont  de  nouveau  retirés  dans  les  bureaux  particu- 
liers pour  procéder  au  premier  scrutin  de  l'élection  d'un  autre  juge. 
Le  scrutin  fait  et  dépouillé,  remis  aux  Scrutateurs  généraux  en  la 
manière  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  l'un  d'eux  a  annoncé  le 
nombre  des  votants  être  de  606,  réduit  à  605  à  cause  d'un  bulletin 
trouvé  de  moins  dans  le  quatrième  bureau,  la  majorité  absolue  de 
303  voix.  Par  le  dépouillement  général,  M.  Archambault  s'est  trouvé 
réunir  h  voix;  —  M.  Alix,  2;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  2;  —  M. de  La 
Garde,  3;  —  M.  Dumesnil  de  MervilleS  2;—  M.  Dambré-,  3;  — 
M.  d'Augy,  3  ;  —  M.  Daustel,  2;  —  M.  de  Vergennes^  2;  —  M.  Follen- 
fant,  3;  —  M.  Garran  de  Coulon,  12;  —  M.  Gorguereau,  3;  —  M.  Hé- 
rault de  Séchelles,  3;  —  M.  Herbault,  2;  —  M.  L'Héritier,  7;  — 
M.  31ichauxS  2;  —  M.  Mutel,  5;  —  M.  Picard,  2;  —  M.  Pelletier,  2;  — 
M.  Quatremère,  13;  —  M.  Récolène,  électeur,  /i85;  —  M.  Sanson- 
Duperron,  2;  —  M.  Try,  7;  —  M.  Voidel,  2;  —  M.  Vermeil,  Zj.  Total  : 
577  voix.  Les  28  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  605  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Récolène,  électeur,  avait  obtenu 
485  voix,  182  au  delà  de  la  majorité  absolue,  fixée  à  303.  M.  le  Prési- 
dent, au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Anne  Récolène,  ancien 
avocat  au  parlement,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  âgé 
de  61  ans,  demeurant  rue  du  Plâtre-Saint- Jacques,  n«  11,  pour  l'un  des 
juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

1.  Jean-Germain  Dumesnil,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations. 

2.  Probablement  Dambray. 

3.  Charles  Gravier  de  Vergennes,  maître  des  requêtes  de  l'hôtel  du  roi,  électeur  de" 
la  section  de  la  Fontaine-de-Montmorency. 

4.  Conseiller  au  Châtelet  le  31  décembre  1771,  demeurant  rue  Chapon. 


■ 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  2  DÉCEMBRE  1790.  461 

M.  Récolène,  présent  à  l'assemblée,  a  demandé  la  parole  et  a  dit  : 

Messieurs,  vos  suffrages  si  glorieux  m'élèvent  du  sein  de  mon  obscurité  à 
l'éclatante  fonction  déjuge  de  mes  concitoyens.  Un  tel  bienfait  est  au-dessus  de 
toutes  les  expressions  de  ma  reconnaissance,  mais  je  puis  vous  en  annoncer  et 
bientôt  vous  en  offrir  des  témoignages  plus  clignes  de  vous;  ce  seront  mes  efforts 
redoublés  et  constants  pour  justifier  votre  choix.  Recevez-en  ici  la  promesse;  je  la 
tiendrai  au  péril  de  ma  vie. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  l'assemblée  jouit  plus  particulièrement  de  son  ouvrage,  lorsque 
son  choix  s'est  arrêté  sur  un  de  ses  membres;  elle  est  sûre  que  vous  le  justifierez 
par  vos  talents  et  par  vos  vertus,  et  vos  collègues  partagent  d'avance  vos  succès. 

L'assemblée  satisfaite  du  discours  de  M.  Récolène  et  delà  réponse 
de  M.  le  Président  en  a  ordonné  l'impression  ^ 

La  continuation  de  l'élection  des  juges  reprise,  on  a  passé  au  pre- 
mier scrutin  pour  un  autre  juge.  Les  électeurs  se  sont  en  conséquence 
rendus  dans  les  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
remis  aux  Scrutateurs  généraux  en  la  manière  ordinaire,  l'un  d'eux  en 
a  fait  le  recensement  général,  ensuite  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  558,  réduit  à  556  par  un  bulletin  nul  et  un  de  moins 
dans  ceux  du  premier  bureau,  que  la  majorité  absolue  était  de  279.  Le 
dépouillement  général  fait,  il  en  est  résulté  que  M.  Archambault, 
avocat,  a  eu 6  voix;  —  M.  Raron,  3;  —  M.  Roivin  de  Rlancmur,  6;  — 
M.  Delacroix ^  rue  des  Rlancs-xVIanteaux,  2;  —  M.  Daustel,  électeur,  2  ; 
—  M.  d'Augy,  électeur,  8;  —  M.  Follenfant,  électeur,  77;  —  M.  Gorgue- 
reau,  électeur,  k;  —  M.  Garran  de  Goulon,  300;  —  M.  Lemoyne  des 
Essarts,  3;  — M.  L'Héritier,  conseiller  à  la  cour  des  aides,  15;  — 
M.  iMicliaux,  conseiller  au  Châtelet,  5; —  M.  Mutel,  conseiller  au  Châ- 
telet,  h;  —  M.  Miller%  électeur,  3;  —  M.  Oudet,  électeur,  3;  —  M.  Pi- 
card, avocat,  5;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  68;  — 
M.  Sanson-Duperron,  2;  —  M.  Try,  conseiller  au  Châtelet,  5;  — M.  Ver- 
meil, avocat,  5;  —  M.  Maussion^  2.  Total:  528  voix.  Les  28  voix 
de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  556  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 

1.  Les  deux  discours  ont  été  imprimes. 
'2.  Avocat  au  Parlement  en  1768. 

3.  Alexandre-Théodore  Millei-,  ancien  substitut  du  procureur  général  du  Parlement, 
électeur  de  la  section  de  l'île  Saint-Louis. 

i.  Conseiller  au  Châtelet  le  7  avril  1788,  demeurant  rue  des  Enfants-Rouges. 

il 


i62  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARÎS. 

scrutin  et  a  annoncé  que  M.  Garran,  ci-devant  de  Goulon,  a  réuni 
300  voix,  21  au  delà  de  la  majorité  absolue.  M.  le  Président  a  pro- 
clamé, au  nom  de  l'assemblée,  M.  Jean-Philippe  Garran,  ci-devant  de 
Coulon,  avocat  et  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français,  âgé  de 
ki  ans,  demeurant  rue  des  Grands-Augustins,  n^  12,  pour  l'un  des 
juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  département  de 
Paris. 

Pour  témoigner  à  l'assemblée  sa  reconnaissance,  M.  Garran,  ci- 
devant  de  Coulon,  a  demandé  la  parole  et  a  dit  : 

Messieurs,  je  ferai  tous  mes  efforts  pour  remplir  les  fonctions  importantes 
que  vous  m'avez  confiées.  L'étude  des  lois  et  des  droits  de  l'homme  a  été  celle 
de  toute  ma  vie  passée.  Je  consacrerai  tout  ce  qui  m'en  reste  à  en  faire  une  appli- 
cation utile  à  mon  pays. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  le  moment  des  révolutions  est  celui  des  hommes  doués  d'un 
grand  caractère.  Les  passions  fortement  prononcées  sont  les  seules  qui  se  for^ 
entendre  dans  ces  temps  d'orage.  C'est  à  ce  caractère,  monsieur,  que  vous  avez  dû 
vos  amis  et  vos  ennemis.  L'assemblée  électorale,  en  vous  appelant  aux  augustes 
fonctions  déjuge  et  par  ses  applaudissements,  vous  prouve  qu'elle  n'a  écouté  que 
la  voix  des  premiers. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  des  deux  discours  ^ 

A  quatre  heures  et  demie  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  Secrétaire» 

Ker SAINT,  Président; 

Pastoret,  Secrétaire. 


19™*^  séance.  —  Vendredi  3  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Discours  de  remerciement  de  Tron- 
chet  et  de  Minier  et  réponses  du  Président.  —  Second  tour  de  scrutin,  sans  résultat. 
—  Scrutin  de  ballottage  enti'e  Follenfant  et  Oudart  :  élection  d'Oudart.  —  Scrutin 
pour  l'éleclion  d'un  juge,  sans  résultat. 

Lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente  et  la  rédac- 
tion adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  la 
continuation  de  l'élection  des  juges  du  Département,  qu'il  s'agissait  de 
procéder,  à  cet  efifet,  à  un  premier  scrutin.  Les  électeurs  se  sont,  en 
conséquence,  réunis  en  leurs  bureaux  respectifs.  Les  scrutins  faits  et 

1.  Les  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  3  DÉCEJMBRE  1790.  163 

dépouillés,  remise  faite  de  leur  résultat  en  la  forme  ordinaire,  les  Scru- 
tateurs généraux  en  ont  fait  le  recensement  général;  l'un  d'eux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  408,  réduit  à  407  au  moyen 
d'un  bulletin  nul  dans  ceux  du  troisième  bureau,  la  majorité  absolue 
de  204  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Arsandaux 
avait  eu  2  voix  ;  —  M.  Archambault,  8;  —  M.  Alix,  3;  —  M.  Bureau  du 
Colombier  ^  2;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  4;  —  M.  d'Anthonay2,  con- 
seiller au  Ghâtelet,  2  ;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  2;  —  M.  d'Augy,  élec- 
teur, 8;  —  M.  de  La  Garde,  conseiller  au  Châtelet,  3;  —  M.  Deferrière, 
docteur,  3;  —  M.  Follenfant,  2;  —M.  Follenfant,  électeur,  138;  — 
M.  Gossin,  député,  3  ;  —  M.  Gorguereau,  avocat,  17;  —  M.  Lacaze,  avo- 
cat, 2  ;  —  M.  L'Héritier,  conseiller  à  la  cour  des  aides,  23  ;  —  M.  Laget 
Bardelin^,  2  ;— M.  Mutel,  conseiller  au  Châtelet,  27;  — M.  MouricaultS 
2;—  M.  Miller,  2  ;  —  M.  Oudart,  électeur,  82;--  M.  Pigeon^  3; — 
M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  20;  —  M.  Bobert  de  Saint- 
Vincent  ^  2;  —  M.  Sanson  Duperron,  2;  —  M.  Try,  conseiller  au  Châ- 
telet, 2;  —M.  Vermeil,  électeur,  3;  —  M.  Voidel,  électeur,  2.  Total  : 
371  voix.  Les  36  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  407  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin,  a  déclaré  que  M.  Follenfant,  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de 
suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  138,  qu'il  n'avait  pas  la  majorité  ab- 
solue fixée  à  204  voix.  M.  le  Président  a  observé  que  personne  n'avait 
obtenu  la  majorité  absolue,  qu'ainsi  il  fallait  passer  à  un  second  tour 
de  scrutin  ;  mais,  en  même  temps,  il  a  invité  l'assemblée  à  ne  pas  se 
séparer  et  a  annoncé  que  MM.  Tronchet  et  Minier,  qu'elle  avait  nommés 


L  Étienne-Denis  Bureau  du  Colombier,  né  en  1750,  avocat  au  Parlement  en  1774, 
rédacteur  du  cahier  du  district  des  Matliurins  en  1789,  administrateur  de  Paris  en  1789, 
membre  du  conseil  général  de  la  Commune  en  1790,  élu  juge  suppléant  le  27  décem- 
bre 1790,  électeur  en  1796. 

2.  Pierre-Jacquot  d'Anthonay,  né  en  1749,  conseiller  au  Châtelet  le  13  août  1771,  pro- 
cureur du  roi  delà  connétablie  de  France  en  1784,  élu  juge-suppléant  le  28  décembre  1790, 
notable  en  1801. 

3.  Avocat  au  Parlement  en  1735,  professeur  de  droit-canon  au  collège  royal,  demeu- 
rant rue  de  la  Harpe,  vis-à-vis  celle  des  Cordeliers,  figura  sur  le  tableau  de  Tordre  des 
avocats  jusqu'en  1810. 

4.  Thomas-Laurent  Mouricault,  né  à  Pai'is  le  19  août  1738,  avocat  au  Parlement 
en  1763,  élu  juge  le  11  décembre  1790,  député  de  la  Seine  au  conseil  des  Anciens  en  1799, 
membre  du  Tribunat,  conseiller-maître  à  la  Cour  des  comptes  en  1804,  mort  à  Paris 
le  11  janvier  1821. 

5.  Avocat  au  Parlement  en  1760,  demeurant  cloître  des  Bernardins. 

6.  Conseiller  au  Parlement  le  12  janvier  1748,  demeurant  rue  Hautefeuille,  fut  l'un 
de  ceux  qui  s'opposèrent,  en  1788,  aux  innovations  de  Loménie  de  Brienne,  émigra  et 
mourut  en  1799.  (Cf.  Biographie  de  Leipzig.) 


464  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

juges,  désiraient  faire  leurs    remerciements  à  l'assemblée  et  y  être 
introduits.  Ils  ont,  en  conséquence,  été  introduits  par  les  huissiers. 
M.  Tronchet  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Messieurs,  j'ai  dû  recevoir  avec  reconnaissance  et  sensibilité  la  marque  de 
distinction  dont  vous  avez  voulu  honorer  la  fin  de  la  longue  carrière  que  j'ai  déjà 
parcourue  sous  les  drapeaux  de  Thémis,  mais  je  ne  peux  pas  me  dissimuler  com- 
bien la  fonction  à  laquelle  vous  m'appelez  par  vos  suffrages  est  au-dessus  de  mes 
forces.  Après  avoir  consacré  quarante-cinq  années  aux  travaux  d'une  profession 
honorable,  mais  pénible,  après  avoir  dépassé  d'un  lustre  cette  période  que  la 
nature  semble  avoir  indiquée  comme  le  terme  le  plus  commun  de  la  vie  de 
l'homme,  lorsqu'une  diminution  sensible  de  mes  forces  me  menace  d'une  dégra- 
dation encore  plus  considérable,  j'aurais  peut-être  le  droit  de  dire  que  j'ai 
acquitté  ma"  dette  envers  la  Patrie  et  de  demander  à  mes  concitoyens  de  s'ac- 
quitter à  leur  tour  de  leur  dette  envers  moi,  en  m'accordanl  la  retraite  qu'aucun 
état  social  ne  refuse  à  ses  fonctionnaires  émérites.  Mais  je  ne  dois  point  parler  d^ 
mes  droits  personnels,  quand  je  ne  veux  consulter  que  la  loi  du  devoir.  Pourquoi 
faut-il  que  cette  môme  loi  me  présente  deux  devoirs  qui  semblent  diamétrale- 
ment contraires  et  tiennent  mon  âme  suspendue  sur  le  choix  de  mon  obéissance? 
Tout  citoyen  doit,  sans  doute,  au  service  de  sa  patrie  l'emploi  des  moyens  et  des 
talents  qu'il  a  reçus  de  la  nature;  mais,  à  côté  de  ce  premier  devoir,  il  en  existe 
un  second  non  moins  impérieux  :  c'est  celui  qui  défend  d'accepter  une  place,  dont 
on  ne  peut  pas  se  dissimuler  à  soi-même  que  l'on  ne  peut  pas  remplir  les  Jonc- 
tions. Puis-je,  sans  une  témérité  présomptueuse,  contracter  avec  la  société  un 
engagement  dont  mon  âg3  et  le  dépérissement  de  mes  forces  ne  me  permettent 
pas  d'espérer  d'acquitter  les  devoirs  forcés  et  rigoureux?  Oserai-je,  contre  le 
témoignage  intérieur  de  ma  conscience,  usurper  une  place  qui  peut  être  occupée 
plus  dignement  et  plus  efficacement  par  tant  d'excellents  citoyens  qui,  sans  pou- 
voir le  disputer  à  mon  patriotisme,  ont  suV  moi  l'avantage  de  réunir  les  qualités 
physiques  aux  conditions  morales  qu'elle  exige. 

Je  vous  l'avouerai,  Messieurs,  avec  franchise,  cette  réflexion  avait  ûxé  ma 
première  détermination  et  peut-être  dois-je  me  reprocher  de  n'y  avoir  point  per- 
sisté. Mais  je  ne  pouvais  point  calculer  la  mesure  de  l'indulgence  de  mes  conci- 
toyens; votre  vœu  m'a  paru  un  ordre  que  la  Patrie  me  donnait  par  votre  organe. 
J'ai  cru  l'entendre  m'exhorter  à  tenter  au  moins  un  essai.  J'ai  pensé  que  mes 
concitoyens  seraient  assez  justes  pour  me  laisser  la  liberté  de  ne  plus  obéir  qu'à 
ma  conscience,  si  l'épreuve  justifiait  mes  craintes.  Enfin  j'ai  voulu,  par  le  dernier 
et  le  plus  grand  de  tous  les  sacrifices,  celui  de  mon  repos  et  de  ma  liberté, 
prouvera  mes  concitoyens  mon  attachement  à  la  Constitution  et  mon  dévouement 
à  la  chose  publique,  heureux,  si  je  peux,  par  cet  acte  de  soumission  à  leur  vœu, 
acquérir.ua  nouveau  titre  à  leur  estime!  Ils  ne  me  reprocheront  ni  ma  première 
résolution,  ni  l'engagement  conditionnel,  auquel  je  me  restreins,  s'ils  veulent 
bien  considérer  que,  dans  ces  deux  sentiments,  je  n'ai  jamais  été  dirigé  que  par 
les  impulsions  contraires  de  deux  devoirs,  qui  me  paraissent  également  impérieux. 
Comme  citoyen,  je  cède  au  premier  de  ces  devoirs;  comme  juge,  je  m'afflige  de 
sentir  mon  àme  oppressée  parles  scrupules  que  mon  insuffisance  m'inspire. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  ; 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  3  DÉCEMBRE  1790.  165 

MoDsieur,  la  réputation  de  vos  talents  et  de  vos  vertus  vous  désignait  au 
choix  de  l'assemblée  elyctorale.  En  vous  y  refusant,  vous  l'auriez  affligée  profon- 
dément ;  en  nommant  à  votre  place,  elle  ne  vous  aurait  point  remplacé  ;  vous 
voyez  les  sentiments  de  l'assemblée  et  je  ne  pourrais  qu'affaiblir  l'expression  de 
ses  applaudissements. 


M 


.  Minier  a  ensuite  pris  la  parole  et  a  dit 


Messieurs,  si  le  jurisconsulte  profond  que  vous  venez  d'entendre,  si 
l'homme  qui  s'est  distingué  au  barreau  par  la  sagesse  de  ses  décisions,  à  l'As- 
semblée nationale  par  ses  travaux  sur  la  féodalité,  a  pu  vous  dire  qu'il  n'appro- 
chait qu'en  tremblant  du  sanctuaire  de  la  justice,  jugez,  Messieurs",  quelles 
doivent  être  mes  craintes,  lorsque  je  me  vois  appelé  par  vos  suffrages  à  l'exercice 
d'un  ministère  qui  exige  autant  de  savoir  que  de  pureté.  Je  ne  puis  répondre  aux 
bontés  dont  je  suis  honoré  par  mes  concitoyens  que  par  mon  zèle  et  un  dévoue- 
ment sans  réserve.  J'appartiens,  Messieurs,  à  la  chose  publique  depuis  les  pre- 
miers instants  de  la  révolution,  et,  si  je  n'ai  pas  été  assez  heureux  pour  rendre  à 
mon  pays  des  services  aussi  importants  que  mes  collè2;ues,  du  moins  puis-je 
assurer  que  j'ai  fait  tout  ce  qui  pouvait  dépendre  de  moi  pour  hâter  le  retour  du 
calme  et  le  lègne  de  la  liberté.  Honoré  de  vos  suffrages,  je  ne  négligerai  rien, 
Messieurs,  pour  m'en  rendre  digne  et,  si  je  suis  forcé  d'avouer  qu'une  grande 
distance  me  sépare  des  juges  que  vous  avez  nommés  avant  moi,  je  puis,  du  moins, 
vous  assurer  que  mon  zèle  sera  égal  au  leur,  et  j'espère  qu'aidé  de  leurs  conseils, 
éclairé  de  leurs  lumières,  pur  et  incorruptible  comme  eux,  je  pourrai  acquérir 
quelques  droits  à  l'estime  et  à  la  bienveillance  de  mes  concitoyens.  Je  n'aurai  plus 
désormais  une  pensée  qui  ne  soit  consacrée  à  mon  devoir,  je  ne  ferai  pas  une 
démarche  qui  ne  tende  au  maintien  de  la  loi  dont  je  vais  être  l'organe,  de  la 
liberté  que  je  chéris  et  de  la  Constitution  qui  doit  assurer  la  gloire  et  la  prospérité 
de  cet  empire.  Recevez,  3Iebsiears,  avec  indulgence  l'hommage  de  ma  profonde 
gratitude  et  le  serment  que  je  fais  d'employer  ma  vie  entière  à  me  rendre  digne 
des  suffrages  dont  vous  m'avez  honoré. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  en  ces  termes  : 

Monsieur,  les  suffrages  de  vos  concitoyens  vous  ont  appelé  à  diverses  fonc- 
tions im[)Ortantes,  vous  les  avez  remplies  en  ajoutant  à  votre  réputation.  L'assem- 
blée électorale,  attentive  à  la  voix  publique  et  chargée  d'un  grand  devoir,  en  vous 
nommant  juge  à  la  presque  unanimité  des  suffrages,  a  cru  remplir  ce  devoir  et 
l'espérance  du  peuple  dans  toute  leur  étendue^. 

Les  électeurs,  ensuite  rendus  dans  les  bureaux  particuliers,  ont 
procédé  au  deuxième  scrutin  de  l'élection  commencée.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats,  en  la  forme  ordi- 
naire, les  Scrutateurs  généraux  en  ont  fait  le  recensement  général; 
l'un  d'eux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  586,  réduit  à 
585,  au  moyen  d'un  bulletin  nul  dans  ceux  du  quatrième  bureau,  que 

1.  Les  discours  de  Tronchet  et  de  Minier  ont  été  imprimés. 


466  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

la  majorité  absolue  était  de  293.  Le  dépouillement  fait,  il  en  est  résulté 
que  M.  Archambault,  électeur,  a  eu  11  voix;  —  M.  Boivin  de  Blanc- 
mur,  3;  —  M.  Dumesnil,  2;  —  M.  Daustel,  5;  —M.  d'Augy,  5;  — 
M.  d'AguesseauS  2;  —  M.  Follenfant,  238;  —  M.  Follenfant,  sans  dési- 
gnation, 3;  —  M.  Bonnenfant^  2;  —  M.  Perret^  5;  —  M.  Gorguereau, 
18;  —  M.  Gossin,  député,  h;  —  M.  Herbault,  avocat  et  électeur,  2;  — 
M.  Hérault  de  Séchelles,  3;  —  M.  L'Héritier,  U;  —  M.  Le  Peletier  de 
Rosanbo,  2;  —  M.  La  Gaze,  2;  —  M.  Miller,  électeur,  7;  —  M.  Mennes- 
sier,  3;  —  M.  Mouricault,  2;  —  M.  Mutel,  5;  —  M.  Michault  de  Lar- 
quelaisS  2;  —  M.  Oudart,  électeur,  184;  — M.  Picard,  2;  —  M.  Quatre- 
mère,  9;  —  M.  Sanson  Duperron,  4;  —  M.  Vermeil,  avocat,  4;  — 
M.  Voidel,  2.  Total  :  545  voix.  Les  40  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
585  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Follenfant,  celui  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  238  et  n'avait  pas  la  majo- 
rité absolue  fixée  à  293  voix.  M.  le  Président  a  observé  que  personne 
n'avait  obtenu  la  majorité  absolue  fixée  à  293  voix,  qu'ainsi  il  fallait 
procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage  entre  M.  Fol- 
lenfant et  M.  Oudart,  qui  tous  deux  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages, 
le  premier  au  nombre  de  238  et  le  second  de  184.  Les  électeurs  se  sont, 
en  conséquence,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers:  les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire, 
recensement  général  fait  par  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  l'un  d'eux 
a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  567,  réduit  à  556  au 
moyen  :  1°  de  deux  bulletins  blancs  dans  ceux  du  premier  bureau, 
d'un  nul  dans  ceux  du  deuxième,  de  quatre  nuls  dans  ceux  du  qua- 
trième, de  trois  nuls  dans  ceux  du  cinquième,  d'un  blanc  dans  ceux 
du  sixième.  Après  le  dépouillement,  le  résultat  du  scrutin  a  été  pro- 
noncé par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs;  il  a  annoncé  que  M.  Oudart 
avait  acquis  324  voix  et  M.  Follenfant  232.  M.  le  Président,  en  con- 
séquence, a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Nicolas  Oudart, 
avocat  au  Parlement,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile,  âgé 
de  quarante  ans,  demeurant  rue  des  Ballets,   n**  49,  pour  Tun  des 

1.  Henri-Cardin-Jean-Baptiste  d'Aguesseau,  nh  à  Fresne  en  1746,  avocat  général  au 
Parlement  de  Paris,  député  de  la  noblesse  du  bailliage  de  Meaux  à  rAssembîée  consti- 
tuante, membre  de  l'Académie  française,  pair  de  France  sous  la  Restauration,  mort  en  1826. 

2.  C'est  vi^isemblablcment  une  altération  du  nom  de  Follenfant. 

3.  Ne  serait-ce  pas  l'avocat  Ferey,  qui  obtint  huit  voix  au  scrutin  suivant? 

4.  Georges-François-Monique  Michault  de  Larquelais,  ancien  avocat,  électeur  de  la 
Bection  des  Tuileries. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  3  DÉCEMBRE  4790.  '^r.T 

juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris*. 

Ensuite  il  a  observé  que,  pour  suivre  l'ordre  du  jour,  il  fallait  pro- 
céder à  un  premier  scrutin  d'un  autre  juge.  Les  électeurs,  retirés  à  cet 
effet  dans  les  bureaux  particuliers,  les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
réunis  en  l'assemblée  générale,  leur  résultat  remis  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  fait,  l'un  des  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  se  trouvait  être  de  kkl,  la  majorité 
absolue  de  224  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archam- 
bault  a  eu  6  voix;  —  M.  Alix,  3;  —  M.  Aleaume-,  avocat,  2;  — 
M.  Biondel,  avocat,  2;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  Zi;  —  M.  GarougeS 
3;  —  M.  ûauslel,  12;  —  M.  d'Augy,  16;  —  M.  Delavigne\  avocat,  13; 
—  M.  Dumesnil,  électeur,  k;  —  M.  FereyS  avocat,  8;  —  _M.  FoUenfant, 
108;  —  M.  FoUenfant,  7;  —  M.  ^éval^  2;  —  M.  Gorguereau,  2;  — 
M.  Gorguereau,  électeur,  60;  — M.  Hérault  deSéchelles,  2;  —  M.Han"^, 
10;  —  M.  L'Héritier,  électeur,  2;  —  M.  Langlois  de  Pommeuse^  2;  — 
M.  Miller,  électeur,  16  ;  —  M.  Mute!,  5;  —  M.  Millet  de  Gravelle%  4;  — 
M.  Mouricault,  7;  —  M.  Pastoret,  5;  —  M.  Picard,  avocat,  2;  —  M.  Pol- 
verel,  5;  —  M.  Quatremère,  3;  —  M.  Sanson  Duperron,  8;  —  M.  Ver- 
meil, 80.  Total  :  403  voix.  Les  44  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  447  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  déclaré  que  M.  FoUenfant,  celui  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  108,  qu'il  n'avait  point  acquis  la 


i.^  Brissot  {Patriote  français  du  4  décembre  1790)  annonce  l'élection  d'Oudart  et 
constate  que  c'est  le  troisième  membre  du  comité  des  recherches  qui  est  nommé  juge. 
Le  comité  des  recherches,  organisé  par  la  ville  de  Paris  le  21  octobre  1789,  comprenait 
cinq  membres  :  Agier,  Oudart,  Perron,  Garran  de  Coulon  et  Brissot  de  Warville.  Il 
avait  été  violemment  attaqué  par  les  royalistes  et  maintenu,  malgré  eux,  le  21  octo- 
bre 1790.  L'élection  d'Agier,  de  Garran  de  Coulon  et  d'Oudart  avait  donc  un  caractère 
politique  et  libéra!. 

2.  C'est  sans  doute  le  notaire, 

3.  Marin  Carouge,  né  en  1734,  avocat  au  Parlement  m  17G0,  assesseur  du  juge  de 
paix  de  la  section  du  Théâtre-Français,  demeurant  rue  des  Poitevins,  20,  élu  juge  sup- 
pléant le  20  décembre  1790. 

4.  Jacques  Delavigne,  né  à  Mantes  le  9  mars  1743,  avocat  au  Parlement  en  1774,  dé- 
puté suppléant  du  Tiers  État  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  le  4  décem- 
bre 1790,  demeurant  rue  du  Plàtre-Saint-Jacques,  12. 

5.  Avocat  au  Parlement  en  1770,  demeurant  cloître  Notre-Dame. 

6.  Louis-François  Féval,  avocat,  électeur  de  la  seciiou  des  Thermes-de-Julien. 

7.  Probablement  Gilbert  Hom,  avocat  au  Parlement  en  1779,  électeur  en  1789,  secré- 
taire-greffier au  tribunal  de  cassation  en  1700. 

8.  Conseiller  au  Parlement  le  l**"  février  1766,  demeurant  rue  Chapon. 

9.  Jean-Joseph  Millet  de  Gravelle,  né  en  1733,  avocat  au  Parlement  de  Paris  en  1774, 
président  du  conseil  supérieur  de  Corse  créé  en  1768  et  supprimé  en  1790,  assesseur  du 
juge  de  paix  de  la  section  des  Postes  en  1790,  élu  juge  le  16  décembre  1790. 


168  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

majorité  absolue,  fixée  à  224  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  que,  per- 
sonne n'ayant  obtenu  la  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un 
second  tour  de  scrutin,  que  l'assemblée  en  commençant  le  précédent, 
ayant  déclaré  que  la  séance  finirait  lorsqu'il  serait  achevé,  ce  second 
tour  de  scrutin  devait  être  ajourné  à  demain  neuf  heures  du  matin. 
A  près  de  quatre  heures,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 

Pastoret,  Secrétaire. 


20'"«  séance.  —  Samedi  4  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Eemerciement  d'Oudart  et  réplique  du  Président.  —  Élection  de  Vermeil  comme  juge, 
au  second  tour  de  scrutin. —  Remerciement  de  Vermeil  et  réplique  du  Président. — 
Élection  de  Jacques  Delavigne  comme  juge.  —  Tirage  au  sort  des  sections  et  des 
cantons  pour  la  nouvelle  formation  des  bureaux. —  Élection  de  Charles  d'Augy  comme 
juge.  —  Remerciement  de  d'Augy  et  réplique  du  Président. —  Scrutin  pour  l'élection 
d'un  juge,  sans  résultat. 

Lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédac- 
tion adoptée,  M.  Oudart,  nommé  juge  en  la  séance  d'hier,  a  demandé 
la  parole  pour  faire  ses  remerciements  à  l'assemblée  et  a  prononcé  le 
discours  suivant: 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  j'éprouve  avec  attendrissement  que  le 
premier  de  tous  les  biens  pour  un  ami  de  la  patrie  est  l'estime  de  ses  concitoyens. 
Que  ne  puis-je,  à  l'exemple  des  hommes  distingués  qui  ont  obtenu  vos  premiers 
ciioix,  vous  exprimer  dignement  ma  profonde  sensibilité?  Je  n'ose  parler  de  recon- 
naissance, puisque  ce  sont  de  grands  devoirs  que  vous  m'imposez  et  une  dette  de 
chaque  jour  que  vous  m'ordonnez  d'acquitter  à  la  déchaige  de  vos  commettants. 
Je  vous  offre,  Messieurs,  un  zèle  à  toute  épreuve  et  mon  dévouement  sans  bornes 
à  la  chose  publique,  et  je  promets  qu'au  milieu  des  ennemis  de  la  loi  qui  nous 
menacent  encore,  je  la  tiendrai  d'une  main  assurée  cette  balance  de  la  Justice  que 
vous  daignez  me  confier. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  vos  collègues  dans  un  emploi  très  important  à  la  révolution  vous 
avaient  devancé  dans  celui  de  juge,  il  était  naturel  que  vous  les  suivissiez  de  près. 
Vous  venez  de  promettre  à  l'assemblée  de  consacrer  votre  vie  entière  à  justifier 
son  choix;  c'est  un  devoir  qu'un  électeur  doit  s'imposer  plus  rigoureusement  qu'un 
autre;  votre  caractère  nous  répond  que  vous  y  serez  fidèle^. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  le  second  tour 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  4  DÉCEMBRE  4790.  169 

de  scrutin  pour  la  nomination,  commencée  en  la  séance  précédente, 
de  l'un  des  juges  du  Département  et  la  continuation  de  l'élection  des 
autres;  que  l'assemblée  devait  procéder  d'abord  à  ce  second  tour  de 
scrutin.  Les  électeurs  se  sont  en  conséquence  réunis  dans  leurs  bu- 
reaux respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  des  résul- 
tats en  la  forme  ordinaire,  les  Scrutateurs  généraux  en  ont  fait  le 
recensement  général,  l'un  d'eux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  388,  la  majorité  absolue  de  195.  Le  dépouillement  a  fait  re- 
connaître que  M.  Archambault  avait  eu  5  voix;  —  M.  Dambray,  avocat 
général,  2; — M.  Des  Essarts,  avocat,  5;  — M.  Dommanget,  2;  —  M.De- 
lavigne,  avocat,  23;  —  M.  Daustel,  9;  —  M.  d'Augy,  3;  —  M.  de 
LasaudadeS  2;  — M.  Follenfant,  électeur,  23;  —  M.  Follenfant,  sans 
désignation,  2;  —  M.  Gorguereau,  17;  —  M.  Herbault,  2;  —  M.  de 
La  Gaze,  avocat,  2;  —  M.  L'Héritier,  2;  —  M.  Millet  de  Gravelle,  2;  — 
M.  Miller,  électeur,  2;  —  M.  Miller,  sans  désignation,  1;  —  M.  Mu- 
tel,  3;  —  M.  Quatremère,  5;  —  M.  Robin,  2;  —  M.  Vermeil,  électeur, 
251  voix.  Total  :  365  voix.  Les  23  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  388  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin,  a  annoncé  que  M.  Vermeil,  avocat  et  électeur,  avait  réuni 
251  voix,  56  au  delà  de  la  majorité  absolue,  fixée  à  195.  M.  le  Prési- 
dent a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  François-Michel  Vermeil, 
ancien  avocat  au  Parlement,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Beau- 
bourg, âgé  de  soixante  ans,  demeurant  rue  Geoffroy-Langevin,  pour 
l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département 
de  Paris. 

M.  Vermeil,  présent  à  l'assemblée,  pour  témoigner  ses  remercie- 
ments et  sa  reconnaissance,  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Messieurs,  j'étais  loin  d'aspirer  à  l'honneur  que  je  reçois  en  ce  moment; 
parvenu  à  l'âge  de  soixante  années,  après  avoir  servi  la  révolution,  pendant  dix- 
huit  mois,  sans  ambition  et  sans  besoins,  je  comptais  finir  ma  carrière  dans  les 
travaux  paisibles  du  cabinet,  et  j'en  ai  témoigné  le  désir  bien  sincère  à  plusieurs 
membres  de  cette  assemblée.  Je  regardais  d'ailleurs  avec  une  inquiétude  religieuse 
les  importants  devoirs  de  la  magistrature.  Je  connaissais  toutes  les  qualités  propres 
à  former  un  juge  digne  de  la  considération  publique.  Je  m'étais  fait  un  modèle  de 
perfection  auquel  je  me  trouvais  trop  inférieur,  pour  ne  pas  craindre  d'avoir  à 

1.  Charles-François  De  Lasaudade,  né  à  Corbeil  le  19  juillet  1742,  avocat  au  Parle- 
ment en  17G9,  demeurant  rue  du  Fouarre,  17,  électeur  de  1789,  accusateur  public  au  tri- 
bunal provisoire  en  1790,  commandant  du  bataillon  Saint-Séverin,  défenseur-officieux  près 
le  tribunal  de  cassation,  avoué  le  14  juin  1800,  juge  au  tribunal  de  cassation  le  15  sep- 
tembre 1800,  conseiller  à  la  Cour  de  cassation,  officier  de  la  Légion  d'honneur  le  20  août 
1814,  mort  à  Paris  le  10  novembre  1824.  Il  faisait  partie  de  la  loge  les  Neuf-Sœurs. 


no  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

remplir  de  pareilles  fonctions.  Cependant,  Messieurs,  il  vous  a  plu  de  m'élever  à  la 
dignité  déjuge  contre  mon  vœu  particulier.  Votre  choix  n'en  sera  pas  moins  un 
ordre  sacré  pour  moi.  J'obéis  avec  re^pect  à  la  voix  de  la  Patrie,  et  si  je  me  trouve 
dans  l'impossibilité  de  remplir  entièrement  votre  attente,  vous  ne  devez  pas  moins 
compter  sur  mon  entier  dévouement. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  l'ordre  nouveau,  qui  remet  au  milieu  de  nous  les  hommes  et  les 
choses  à  leur  place,  devait  vous  être  favordble;  destiné,  sous  l'ancien  régime,  à 
éclairer  la  carrière  des  juges,  vous  allez  y  marcher  vous-même;  vous  venez  de 
prouver  à  l'assemblée  mieux  que  je  ne  pourrais  le  dire,  combien  vous  êtes  digne 
de  son  choix. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  des  deux  discours*. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que,  pour  continuer  Félec- 
tion  des  juges,  il  fallait  se  séparer  en  bureaux  et  procéder  à  un  pre- 
mier scrutin.  Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  les 
scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leur  résultat  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  fait  par  les  Scrutateurs  généraux, 
l'un  d'eux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  546,  réduit 
à  545  au  moyen  d'un  bulletin  nul  dans  ceux  du  second  bureau,  la 
majorité  absolue  de  273.  Après  le  dépouillement  il  a  été  reconnu  que 
M.  Arcbambault  a  eu  6  voix;  —  M.  Arsandaux,  3;  —  M.  Boivin  de 
Blancmur,  3;  —  M.  Daustel,  7;  —  M.  d'Augy,  électeur,  18;  —  M.  des 
Essarts,  8;  —  M.  Delavigne,  électeur  de  1789,  423;  —  M.  Dumesnil,  2; 
—  M.  Dommanget,  3;  —  M.  Ferey,  7;  —  M.  Follenfant,  3;  —  M.  Four- 
nel-,  3;  —  M.  Gorguereau,  électeur, 22;  —  M.  Hérault  de  Séchelles,  2; 
•—  M.  Herbault,  avocat,  électeur,  3;  —  M.  Laget-Bardelin,  It;  — 
M.  Millet  de  Gravelle,  3;  —  M.  Mutel,  2;  —  M.  Quatremère,  2;  — 
M.  Robin,  2.  Total  :  526  voix.  Les  19  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
545  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin,  a  annoncé  que  M.  Delavigne,  avocat  et  électeur  de  1789,  avait 
obtenu  423  voix,  150  au  delà  de  la  majorité  absolue.  M.  le  Président, 
en  conséquence,  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Jacques  Dela- 
vigne, avocat  et  électeur  de  1789,  âgé  de  quarante-sept  ans,  demeurant 


1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Jean-François  Fournel,  avocat  au  Parlement  en  1772,  demeurant  rue  des  Bernar- 
dins, hôtel  de  Brac,  électeur  en  1789.  Il  était  membre  et  secrétaire  de  la  loge  la  Concorde 
et  officier-adjoint  du  grand  Orient  en  1776.  Il  fut  bâtonnier  de  l'ordre  des  avocats  en 
1815  et  figura  au  tableau  jusqu'en  1818. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  4  DÉCEMBRE  1790. 


471 


rue  du  PJâtre-Saint- Jacques,  n"  12,  pour  l'un  des  juges  des  tribunaux 
des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Cette  élection  faite,  les  électeurs  se  sont  de  nouveau  réunis  dans 
les  bureaux  particuliers  pour  procéder  au  premier  scrutin  pour  la 
nomination  d'un  autre  juge.  Pendant  ce  temps  les  officiers  du  bureau 
général  se  sont  occupés  du  tirage  des  sections  et  des  cantons  pour  dé- 
cider de  leur  rang  dans  la  nouvelle  formation  des  bureaux.  Les  noms 
des  sections  et  cantons,  écrits  sur  des  cartes,  roulés  et  mis  dans  un 
chapeau,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  les  a  tirés  au  sort;  ils  sont  sortis 
dans  l'ordre  qui  suit  : 

1.  Section  de  la  Bibliothèque.  —  2.  Section  de  la  Grange-Bate- 
lière. —  3.  Section  de  l'isle.  —  k.  Canton  de  Charenton.  —  5.  Section 
des  Arcis.  —  6.  Canton  de  Passy.  —  7.  Canton  d'Issy.  —  8.  Section  de 
Bondy.  — 9.  Section  des  Quinze-Vingts.  —  10.  Section  de  Mauconseil. 

—  11.  Section  de  l'Hôtel-de-Ville.  —  12.  Section  de  Notre-Dame.  — 
13.  Section  de  l'Arsenal.  —  U.  Section  de  la  place  Louis  XIV.  — 
15.  Canton  de  Vincennes.  —  16.  Section  des  Thermes-de-Julien.  — 
17.  Section  des  Enfants-Rouges.  —  18. Section  delà  Fontaine-de-Mont- 
morency.  —  19.  Canton  de  Pierrefilte.  —  20.  Canton  de  Choisy-le-Roi. 

—  21.  Section  du  Marché-des-Innocents.  —  22.  Section  des  Invalides. 

—  23.  Canton  de  Châtillon.  —  2k.  Section  de  Popincourt.  —  25;  Sec- 
tion du  faubourg-Montmartre.  —  26.  Section  des  Postes.  —  27.  Sec- 
tion des  Lombards.  —  28.  Section  du  Palais-Royal.  —  29.  Canton  de 
Montreuil.  —  30.  Canton  de  Saint-Denis.  —  31.  Section  des  Quatre- 
NatioDs.  —  32.  Canton  de  Colombes.  —  33.  Section  du  Ponceau.  — 
3Zj.  Canton  de  Clichy.  —  35.  Section  de  Sainte-Geneviève.  —  36.  Sec- 
tion de  la  rue  Poissonnière.  —  37.  Section  des  Tuileries.  —  38.  Section 
du  Roi-de-Sicile.  —  39.  Canton  de  Pantin.  —  kO.  Section  du  Luxem- 
bourg. —  41.  Section  de  la  rue  de  Montreuil.  —  42.  Canton  de  Ville- 
juif.  —  43.  Section  des  Champs-Elysées.  —  44.  Section  du  Jardin- 
des- Plantes.  —  45.  Section  du  Louvre.  —  46.  Section  du  Temple.  — 
47.  Section  de  la  Croix-Rouge.  —  48.  Section  de  la  Fontaine-de-Gre- 
nelle.  —  49.  Section  du  Théâtre-Français.  —  50.  Section  de  la  place 
Vendôme.  —  51.  Section  de  l'Oratoire.  —  52.  Section  de  Bonne-Nou- 
velle. —  53.  Canton  de  Bourg-la-Reine.  —  54.  Section  de  la  rue  Beau- 
bourg. —  55.  Section  d'Henri  IV.  —  56.  Canton  de  Nanterre.  — 
57.  Section  du  Roule.  —  58.  Canton  de  Belleville.  —  59.  Section  de  la 
Halle-au-Blé.  —  60.  Section  du  faubourg  Saint-Denis.  —  61.  Section 
de  l'Observatoire.  —62.  Section  de  la  place  Royale.  —  63.  Section  des 
Gravilliers.  —  64.  Section  des  Gobelins. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  bureaux  réunis  en  assemblée 


i72  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

générale,  remise  faite  de  leur  résultat  dans  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  fait  par  les  scrutateurs  généraux,  l'un  d'eux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  581,  réduit  à  580  par  un 
bulletin  nul  dans  ceux  du  sixième  bureau-,  la  majorité  absolue  de  291. 
Le  dépouillement  fait,  il  en  est  résulté  que  M.  Arcliambault,  avocat, 
électeur,  a  eu  Ik  voix;  —  M.  Alix,  avocat,  5;  —  M.  Arsandaux,  avo- 
cat, 2;  —  M.  Clément  de  Blavette  ',  ancien  conseiller  au  Parlement,  30; 
—  M.  d'Augy,  6;  —  M.  d'Augy,  électeur,  295;  —  M.  des  Essarts,  8;  — 
M.  Dambray,  ancien  avocat  général,  2;  —  M.  Daustel,  électeur,  14;  — 
M.  de  Lacretelle  ^  3;  —  M.  de  Frondeville  ^  député,  2 ;  —  M.  Domman- 
get,  électeur,  6;  —  M.  de  La  Gaze,  2;  —  M.  Fournel,  avocat,  10;  — 
M.  Ferey,  électeur,  13;  —  M.  Féval,  avocat,  U;  —  M.  Forestiers  élec- 
teur, 2;  —  M.  Gorguereau,  électeur,  85;  —  M.  Gossin,  député,  2;  — 
M.  Herbault,  avocat,  3;  —  M.  Jolly  %  avocat,  2;  —  M.  L'Héritier,  élec- 
teur, 4;  —  M.  Miller,  substitut,  3;  —  M.  Mouricault,  avocat,  14;  — 
M.  Moreau  de  Saint-Méry  ^  2;  —  M.  MarcillyS  avocat,  3;  —  M.  Robin 
(Léonard),  2;  —  M.  Sanson  Duperron,  3;  —  M.  Try,  2.  Total: 
543  voix.  Les  37  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  580  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  d'Augy,  électeur,  avait  réuni 
295  voix,  4  au  delà  de  la  majorité  absolue.  M.  le  Président  a  proclamé, 
au  nom  de  l'assemblée,  M.  Charles  d'Augy,  avocat  aux  conseils,  élec- 
teur de  la  section  de  l'Hôtel  de  Ville,  âgé  de  soixante  ans,  demeurant 


1.  Conseiller  au  Parlement  le  13  janvier  1767,  élu  juge  le  3  décembre  1790. 

2.  Pierre-Louis  Lacretelle,  né  à  Metz  le  9  novembre  1751,  avocat  au  Parlement  en 
1776,  député  suppléant  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante  et  à  l'Assemblée  législative, 
membre  de  l'Académie  française,  mort  à  Paris  le  5  septembre  1824. 

3.  Thomas-Louis-César  Lambert  de  Frondeville,  né  à  Lisieux  le  18  novembre  1759, 
président  à  mortier  au  Parlement  de  Rouen,  député  de  la  noblesse  de  cette  ville  à  l'As- 
semblée constituante,  préfet  de  l'Allier  en  1814,  pair  de  France  en  1815,  mort  à  Paris  le 
10  juin  1816. 

4.  Charles-Pierre-Michel  Forestier,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  des  Gra- 
villiers. 

5.  Jean-François  Jolly,  né  en  1737,  avocat  au  parlement  de  Paris  en  1764,  demeurant 
rue  de  l'Observance,  officier  municipal  de  Paris  en  1790,  élu  juge  suppléant  le  21  décem- 
bre 1790. 

6.  Médéric-Louis-Élie  Moreau  de  Saint-Méry,  né  à  Fort-Ro}al  (Martinique)  le  13  jan- 
vier 1750,  député  de  la  Martinique  à  l'Assemblée  constituante,  conseiller  d'État  en  1800, 
mort  à  Paris  le  28  janvier  1819. 

7.  Laurent  Marcilly,  né  à  Conflans-sur-Seine  le  13  avril  1731,  avocat  au  Parlement 
de  Paris  en  1776,  lieutenant  général  du  baillage  de  Pont-sur-Seine,  élu  juge  le  13  décem- 
bre 1790,  électeur  en  1796,  auteur  de  VObservaieur  français  et  autres  ouvrages,  figura 
sur  le  tableau  de  l'ordre  des  avocats  jusqu'en  1806.  (Cf.  biographie  de  Leipzig.) 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  4  DÉCEMBRE  i790.  173 

rue  Geoffroy-Lasnier,  pour  l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arron- 
dissements du  Département  de  Paris. 

M.  d'Augy  s'est  alors   présenté   pour  remercier  l'assemblée  et 
a  dit  : 

Messieurs,  lorsque  je  considère  que,  pour  former  les  tribunaux  de  Paris 
d'une  manière  digne  de  la  capitale  d'un  grand  empire,  vous  mettez,  pour  ainsi 
dire,  à  contribution  toutes  les  parties  du  Royaume,  l'Assemblée  nationale,  ce  corps 
respectable,  le  corps  électoral,  la  magistrature  et  le  barreau,  que  vous  appelez,  en 
un  mot,  les  citoyens  les  plus  distingués  par  leur  patriotisme,  leurs  vertus  et  leurs 
lumières,  et  que  c'est  à  tant  d'hommes  célèbres  que  vous  venez  de  m'associer,  je 
vous  avoue,  Messieurs,  que  je  suis  incertain  sur  le  parti  que  je  dois  prendre.  Je 
sens,  comme  vous  voyez,  Messieurs,  tout  le  poids  du  fardeau  que  votre  confiance 
m'impose  :  ce  qui  me  soutient,  c'est  de  me  voir  environné  de  tant  de  lumières  et  de 
noms  célèbres.  Mais  si  l'expérience  m'apprenait  que  j'ai  plus  présumé  de  mon  cou- 
rage que  mes  forces  ne  me  le  permettaient,  je  prends  avec  vous.  Messieurs,  l'en- 
gagement le  plus  sacré  de  venir  aussitôt  vous  remettre  le  dépôt  que  vous  venez 
de  me  confier  et  vous  prier  de  disposer  de  cette  place  honorable  en  faveur  de 
quelqu'un  plus  digne  que  moi  de  la  remplir,  et  c'est  alors  que  je  croirai  avoir 
quelque  droit  à  votre  estime. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  votre  patriotisme  reconnu,  les  services  que  vous  avez  rendus  à  la 
chose  publique  depuis  le  commencement  de  notre  glorieuse  révolution  ont  dû  fixer 
les  regards  de  vos  concitoyens.  Ces  qualités  civiques,  relevées  par  votre  savoir, 
appelaient  les  suffrages  de  l'assemblée  électorale.  Elle  jouit  deux  fois  de  l'approba- 
tion qu'on  accorde  à  son  choix  lorsqu'il  s'arrête  sur  un  de  ses  membres  et  vous  lui 
répondez  de  celte  approbation  *. 

M.  le  Président  a  représenté  que  le  travail  nécessaire  pour  la  réno- 
vation des  bureaux,  dont  le  tirage  venait  d'être  fait,  n'étant  pas  encore 
achevé,  il  serait  à  propos,  pour  ne  pas  perdre  de  temps,  de  conserver 
encore,  pour  l'élection  d'un  juge,  les  anciens  bureaux.  Cette  proposi- 
tion adoptée  par  l'assemblée,  les  électeurs  se  sont  rendus  sur-le-champ 
dans  les  bureaux  particuliers. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait  par  les  Scrutateurs 
généraux,  l'un  d'eux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  /48I, 
réduit  à  A80  par  un  bulletin  nul  dans  ceux  du  cinquième  bureau,  la  ma- 
jorité absolue  de  2^1  voix.  Le  dépouillement  du  scrutin  a  fait  connaître 
que  M.  Alix  a  eu  3  voix-,  —M.  Archambault,  10;  —  M.  Clément  de  Bla- 
vette,  196;  —  M.  Clément,  sans  désignation,  6;  —  M.  Daustel,  12;  — 
M.  Dommanget,  2;  —M.  Ferey,  avocat,  2;—  M.  Fournel, avocat,  2;  — 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


174  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

M.  Gorguereau,  électeur,  180;  —  M.  Gorguereau,  sans  désignation,  2; 

—  M.  Herbault,  3;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  3;  —  M.  La  Gaze,  avo- 
cat, 3;  —  M.  Marciily,  11;  —  M.  Mouricault,  avocat,  6;  —  M.  Mutel,  3; 

—  M.  Polverel,  2  ;  —  M.  Quatremère,  4;  —  M.  Robin  (Léonard),  2;  — 
M.  Sanson  Duperron,  3; —  M.  Viellart,  député,  3.  Total  :  459  voix. 
Les  21  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  480  voix. 

Le  résultat  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  il  a 
déclaré  que  M.  Glément  de  Blavelte,  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de 
suffrages,  n'en  avait  réuni  que  196,  qu'il  n'avait  point  acquis  la  majorité 
absolue,  fixée  à  241  voix.  M,  le  Président  a  annoncé  que,  personne 
n'ayant  obtenu  la  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  passera  un  second 
tour  de  scrutin;  et,  attendu  qu'il  était  quatre  heures  sonnées,  l'assem- 
blée a  ajourné  cette  opération  à  demain  neuf  heures  du  matin. 

La  séance  a  été  levée  par  M.  le  Président,  et  il  a  signé  avec  le  Secré- 
taire. 

Kersaikt,  Président; 

Pastorlt,  Secrétaire. 


21""'  séance^  —  Dimanche  5  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

On  arrête  que  les  bureaux  actuels  ne  seront  renouvelés  qu'après  la  nomination  du  tren- 
tième juge.  —  Second  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  M.  Clément 
de  Blavette,  ayant  perdu  des  voix  par  suite  d'un  faux  bruit  répandu  à  son  égard, 
MM.  Gorguereau  et  Mutel,  qui  avaient  eu  le  plus  de  voix  au  dernier  scrutin,  renon- 
cent au  scrutin  de  ballottage.  —  Élection  de  Clément  de  Blavette  comme  juge. —  Liste 
des  Présidents,  Seci'étaires  et  Scrutateurs  des  six  bureaux  de  l'assemblée.  —  Lettre 
de  Cahier  de  Gerville  annonçant  qu'il  a  notifié  leur  nomination  à  tous  les  juges  élus. 

Lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédac- 
tion adoptée,  un  membre  a  proposé  que  les  bureaux,  qui  doivent  être 
renouvelés  aujourd'hui,  soient  continués  jusqu'à  la  nomination  du 
trentième  juge.  La  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a 
arrêté  que  les  bureaux  ne  seraient  changés  qu'après  l'entière  nomina- 
tion des  juges. 

On  s'est  ensuite  occupé  de  l'ordre  du  jour,  le  second  lourde  scru- 
tin pour  la  nomination  d'un  des  juges  du  Département.  Les  électeurs 
se  sont  retirés  pour  y  procéder  dans  les  bureaux  particuliers.  Les  scru- 
tins faits  et  dépouillés,  remise  faite  du  résultat  en  la  forme  ordinaire, 
les  Scrutateurs  généraux  en  ont  fait  le  recensement  général;  l'un  d'eux 
a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  370,  réduit  à  369  par  une 
voix  nulle  dans  les  bulletins  du  sixième  bureau,  la  majorité  absolue 
de  185  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Alix,  avocat, 


ÉLliCTION  DES  JUGES.  —  5  DECEMBRE  1790.  175 

avait  eu  k  voix;  —  M.  Archambault,  8;  —  M.  Bouche *,  député,  6;  — 
M.  Clément  de  Blavette,  30;  —  M.Gorguereau,  électeur,151;  —  M.Gor- 
guereau,  sans  désignation,  3;  —  M.  Herbault,  avocat,  électeur,  3;  — 
M.  L'Héritier,  conseiller,  22;—  M.  Mouricault,  avocat,  U;—  M.  Mennes- 
sier,  électeur,  k;  —  M.  Miller,  avocat,  3;  —  M.  Mutel,  électeur,  36;  — 
M.  Dommanget,  7;  —  M.  Daustel,  électeur,  11;  —  M.  Jolly,  adminis- 
trateur, 2;  —  M.  Lacretelle,  avocat,  3;  —  M.  Biauzat,  2;  —  M.  FoUen- 
fant,  4;  — M.Fournel,  avocat,  2;  —  M.Marcilly,  2;  —  M.  Quatremère,  9; 

—  M.  d'Aguesseau,  conseiller  d'État,  2;  —  M.  Hérault  de  Séchelles,  2; 

—  M.  Talon,  ancien  lieutenant  civil,  3.  Total  :  333  voix.  Les  36  voix 
de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  369  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin  et  a  annoncé  que  les  deux  qui  avaient  obtenu  le  plus  de  voix 
étaient  MM.  Gorguereau,  électeur,  et  M.  Mutel,  conseiller  et  électeur, 
le  premier  au  nombre  de  151,  le  deuxième  de  36,  qu'aucun  n'avait 
obtenu  la  majorité  absolue,  fixée  à  185  voix.  M.  le  Président  a  annoncé 
que  personne  n'ayant  acquis  la  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  pas- 
ser à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre  MM.  Gor- 
guereau et  Mutel,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  le  premier  151 
et  le  dernier  36.  Les  bureaux  allaient  y  procéder  lorsqu'une  réclamation 
sur  ce  scrutin  a  suspendu  cette  opération.  Un  bruit  répandu  dès  la 
veille  que  M.  Clément  de  Blavette  n'était  pas  inscrit  dans  la  liste  des 
citoyens  actifs  y  a  donné  lieu;  un  certificat  du  secrétaire  de  la  section 
à  laquelle  M.  Clément  de  Blavette  est  attaché,  semblait  l'appuyer.  Plu- 
sieurs électeurs,  qui  comptaient  lui  donner  leur  suffrage  au  second 
tour  de  scrutin,  l'avaient,  d'après  ce  bruit,  donné  à  d'autres.  Au  mo- 
ment de  la  lecture  du  résultat  de  ce  scrutin,  il  a  été  représenté  un  cer- 
tificat justificatif  que  M.  Clément  de  Blavette  était  inscrit  non  sur  la  liste 
de  sa  section  actuelle,  mais  bien  sur  celle  de  son  ancien  district.  M.  le 
Président,  par  amour  pour  la  vérité  et  pour  la  justice,  a  annoncé  ce 
dernier  certificat  et  en  a  fait  faire  lecture  en  l'assemblée.  D'après 
cette  lecture,  l'assemblée  a  cru  apercevoir  que  le  premier  certificat, 
quoique  véritable,  avait  été  la  cause  des  suffrages  détournés  de  sur 
M.  Clément  de  Blavette.  Les  deux  membres  qui,  dans  le  second  scrutin, 
avaient  eu  le  plus  de  voix,  ont  alors  offert  de  renoncer  au  droit  de 
ballottage.  Il  a  été  fait  la  motion  d'accepter  leur  désistement  et  de  substi- 
tuer un  nouveau  scrutin  au  ballottage;  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'as- 
semblée, considérant  qu'elle  avait  été  surprise  et  d'après  le  désistement 

1.  Charles-François  Bouche,  ne  à  Allemagne  (Basses- Alpes),  avocat,  député  du  Tiers 
Étatd'Aix  àrAssembléeconstituante,  juge  au  tribunal  de  cassation  en  1792,  mort  en  1794. 


176  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

des  deux  membres  qui  devaient  profiter  du  ballottage,  a  arrêté  de  pas- 
ser à  un  nouveau  scrutin.  M.  le  Président  a  invité  les  électeurs  à  se 
réunir  de  nouveau  dans  leurs  bureaux  particuliers;  ils  s'y  sont  en  con- 
séquence rendus. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  "faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  il  a  été  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  510,  la  majorité  absolue  de  256.  Le  dé- 
pouillement fait,  il  en  est  résulté  que  M.  Archambault  a  eu  2  voix;  — 
M.  Bouche,  député,  6;  —  M.  Clément  de  Blavette,  312;  —  M.  Clément, 
sans  désignation,  7;  —  M.  Daustel,  5;  — M.  Gorguereau,  121;  —  M.  He- 
meriS  avocat,  2;  —  M.  de  la  PorteS  député,  2;  —  M.  Mutel,  16;  — 
M.  Mouricault,  6;  —  M.  Picard ^  juge-auditeur,  2;  —  M.  Regnaud  de 
Saint-Jean-d'Angély,  2;  —  M.  Sanson  Duperron,  3;  —  M.  Talon,  2;  — 
M.  Voidel,  député,  2;  —  M.  Biauzat,  5.  Total  :  /j95  voix.  Les  15  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  diifférents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement:  510  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Clément  de  Blavette,  conseiller  au  Par- 
lement, avait  obtenu  312  voix,  56  au  delà  de  la  majorité  absolue,  fixée 
à  256.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Clément 
de  Blavette,  conseiller  au  Parlement,  pour  l'un  des  juges  des  tribunaux 
des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Après  cette  élection,  il  a  été  fait  lecture  des  listes  pour  la  nouvelle 
distribution  des  bureaux.  Cette  lecture  achevée,  les  électeurs  se  sont 
retirés  dans  les  bureaux  particuliers  pour  procéder  à  leur  nouvelle 
organisation  et  à  la  nomination  de  leurs  officiers.  Réunis  ensuite,  rap- 
port fait  par  leurs  commissaires  du  résultat  de  cette  opération,  il  s'est 
trouvé  qu'au  premier  bureau  M.  Barbier^  a  été  élu  président,  M.  Gar- 
nier  secrétaire,  MM.Maillot^  RoussyetDavous^  scrutateurs,  et  MM.  Mi- 
chel, RaveP  et  Ducloz-du-Fresnoy  scrutateurs  suppléants; 

1.  Pierre-Augustin  Hemeri,  né  en  1743,  avocat  en  1769,  élu  juge-suppléant  le  23  dé- 
cembre 1790,  figura  sur  le  tableau  de  l'ordre  des  avocats  jusqu'en  1814. 

2.  Il  n'y  a  pas  de  député  de  ce  nom-là. 

3.  Juge-auditeur  en  1785,  demeurant  rue  Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. 

4.  Michel-Louis-Étienne  Regnaud  de  Saint-Jean-d'Angély,  né  à  Saint-Fargeau  (Yonne), 
le  3  décembre  1761,  avocat,  député  du  Tiers  État  de  Saint-Jean-d'Angély  à  l'Assemblée 
constituante,  conseiller  d'État  en  1800,  secrétaire  d'État  de  la  famille  impériale  en  1807, 
membre  de  l'Académie  française,  mort  à  Paris  le  11  mars  1819. 

5.  Jean-Nicolas  Barbier,  négociant,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

0.  Christian-Frédéric  Maillot,  négociant,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire. 

7.  Pierre-Louis  Davous,  membre  du  conseil  général  de  la  Commune,  électeur  de  la 
section  de  la  rue  Beaubourg. 

8.  Joseph  Ravel  de  ïacin,  bourgeois,  électeur  de  la  section  du  Temple. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  5  DÉCEMBRE  1790.  177 

Qu'au  second  bureau  ont  été  nommés  :  pour  président,  M.  d'Or- 
messon;  M.  Delarive  pour  secrétaire;  pour  scrutateurs,  MM.  Carré, 
Gravier  de  Vergennes  et  Huguet. 

Au  troisième  bureau,  le  président  s'est  trouvé  être  M.  L'Héritier,  le 
secrétaire  M.  Simonneau,  et  M.  Lacépède  vice-secrétaire;  les  scruta- 
teurs MM.  Mennessier,  Danton  et  Regnault,  et  les  scrutateurs  suppléants 
MM.  GueulletteS  Tanevot-,  Berger 3. 

Qu'au  quatrième  bureau  M.  Bertolio  a  été  élu  président,  M.  Mulel 
secrétaire,  MM.  Deferrière,  Desfontaines  ^  et  Becuve^  scrutateurs, 
MM.  Raffy,  de  la  Chaume*^  et  Cosseron  scrutateurs  suppléants. 

Au  cinquième  bureau,  M.  Delamolte  a  été  nommé  président. 
M.  Vieillard  secrétaire,  MM.  Roëttiers  de  la  Bertaiche^  Jollivet^  et  De- 
noux^  scrutateurs,  et  scrutateurs  suppléants  MM.  Knapen^^Jacobé^'et 
Simon  ^^ 

Enfin  qu'au  sixième  bureau  M.  Herbault  a  été  élu  président, 
M.  Soreau  secrétaire,  M.  Agasse  secrétaire  adjoint,  MM.  Guyot",  de  La 
Borde  ^^  et  Dutramblay^%  scrutateurs,  et  MM.  DuportaiU^  Calvinhac^"^ 
et  Busche  ^^  scrutateurs  suppléants. 

Ces  rapports  terminés,  M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée 

1.  Antoine-Nicolas  Gueullette,  commissaire  au  Châtelet,  électeur  de  la  section  de 
l'Hôtel  de  Ville. 

2.  Gabriel-Claude  Tanevot,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  de  la  place  Vendôme. 

3.  Jean-Bernard  Berger,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  place  Louis  XIV. 

4.  Jacques  Aubery-Desfontaines,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Lombards. 

5.  Pierre-Jacques  Bécuve,  employé  aux  domaines,  électeur  de  la  section  de  la  Fon- 
taine-de-Montmorency. 

6.  Pierre-Basile  Thion  de  la  Chaume,  contrôleur  des  rentes,  électeur  de  la  section 
des  Quinze-vingts. 

7.  Joseph-Charles  Roëttiers  de  la  Bertaiche,  régisseur  général  des  étapes,  électeur  de 
la  section  de  Bondy. 

8.  Charles  Jollivet,  marchand  de  vin,  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame. 

9.  Daniel-Pierre  Denoux,  curé  de  la  Madeleine,  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame. 

10.  André-François  Knapen,  libraire,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français. 

H.  Claude-Louis  Jacobé  Denaurois,  directeur  général  de  la  manufacture  des  glaces, 
électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts. 

12.  Claude  Simon,  libraire,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève. 

13.  Jean-Baptiste  Guyot,  ancien  juge  consul,  électeur  de  la  section  du  Louvre. 

14.  Jean-Louis-Honoré  de  La  Borde,  lieutenant-général  de  la  prévôté  de  l'hôtel,  élec- 
teur de  la  section  du  Luxembourg. 

15.  Antoine-Pierre  Dutramblay,  maître  des  comptes,  électeur  de  la  section  de  l'île 
Saint-Louis. 

IG.  Louis-Augustin-Benoit  Duportail,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Quatre* 
Nations. 

17.  Pierre-Antoine  Calvinhac,  procureur  au  Parlement,  électeur  de  la  section  des 
Thermes-de-Julicn. 

18.  Durand-Joseph  Busche,  procureur  au  Parlement,  électeur  de  la  section  des  Thermes- 
de-Julien. 

12 


478  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

d'une  lettre  à  lui  adressée,  le  k  de  ce  mois,  par  M.  Cahier,  premier 
substitut  adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  Commune  faisant  les  fonc- 
tions de  procureur  général  syndic  du  Département.  Par  cette  lettre, 
M.  Cahier  annonce  avoir  notifié  officiellement  tous  les  choix  de  l'as- 
semblée aux  personnes  qui  en  ont  été  l'objet;  que  MM.  Freteau,  Merlin, 
Du  Port,  Target,  Treiihard,  Agier,  Lefèvre,  Morel,  Dionis,  Tronchet, 
Bigot,  Minier  et  Récolène  acceptaient;  que  M.  Peletier  avait  refusé; 
que  M.  Chabroud,  sensible  aux  témoignages  d'estime  de  l'assemblée, 
avait  demandé  quelques  jours  pour  se  consulter  avec  sa  famille,  qui 
n'habite  point  à  Paris;  que  MxM.  Garran,  Oudart,  Vermeil  et  Thouret 
ne  lui  avaient  point  encore  fait  part  de  leurs  acceptations.  A  leur  égard, 
M.  le  Président  a  observé  que  l'assemblée  en  était  instruite,  leurs  remer- 
ciements étant  consignés  dans  les  procès-verbaux  de  ses  séances.  L'as- 
semblée a  ordonné  le  dépôt  de  cette  lettre  à  son  secrétariat. 

L'assemblée  a  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du  matin,  la  conti- 
nuation de  la  nomination  des  juges  des  tribunaux  du  Département.  A 
trois  heures  trois  quarts,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec 

le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 

Pastoret,  Secrétaire. 


22"^  séance.  —  Lundi  6  décembre  1790,  10  heures  du  matin. 

Deux  scrutins  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Discours  de  remerciement  du 
juge  Delavigne;  réponse  du  Président  Kersaint.  —  Élection  d'Hérault  de  SécheUes 
comme  juge  au  3^  tour  contre  Gorguereau.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans 
résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
plusieurs  membres  demandent  la  parole  pour  proposer  le  changement 
et  la  suppression  de  quelques  termes.  Leurs  motions  appuyées,  mises  aux 
voix,  les  suppressions  et  les  changements  proposés  ont  été  faits  sur- 
le-champ;  le  surplus  de  la  rédaction  a  été  approuvé.  Un  autre  membre 
a  fait  quelques  réflexions  sur  les  scrutins  de  la  précédente  séance;  la 
question  préalable,  appuyée,  invoquée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée 
a  arrêté  de  passer  à  l'ordre  du  jour,  un  premier  scrutin  pour  l'élection 
des  juges  du  Département.  Les  électeurs,  rendus  à  cet  elîet  dans  leurs 
bureaux  respectifs,  ont  procédé  à  ce  premier  scrutin.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recense- 
ment fait,  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  6  DÉCEMBRE  4790.  179 

des  votants  était  de  /jQO,  la  majorité  absolue  de  246  voix.  Du  dépouille- 
ment il  est  résulté  que  M.  Archambault  a  eu  13  voix;  —  M.  AmeiP, 
électeur,  2;  —  M.  Alix,  3;  —  M.  Bouche,  19;—  M.  BeaumezS  h;  — 
M.  Biauzat,  2;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  6;  —  M.  Dommanget,  2;  — 
M.Daustel,5;  — M.de  Lasaudade,  2;  —M.  Gorguereau,119;  —  M.  Gos- 
sin,  6 ;  —  M.  Hérault  de  Séchelles,  72  ;  —  M.  Herbault,  /i ;  —  M.  Hemeri,  2 ; 

—  M.LeRoydeMontecly',2;  — M.LevasseurSS;  — M.L'Héritier,  11;  — 
-^  M.  Lemoyne  des  Essarts,  k;  —  M.  Devin,  ^  2;—  M.  Mouricault,  4;  — 
M.  Mutel,  hk;  —  M.  Mutel,  sans  désignation,  3;  —  M.  Marcilly,  4;  — 
M.  Peletier  de  Rosanbo,  5;  —  M.  Petion  de  Villeneuve  ^  21  ;  —  M.  Qua- 
tremère,  9;—  M.Roederer^  2;  —  M.Sanson-Duperron,  3;—  M.Try,  2; 

—  M.  Talon,  30;  —  M.  Voidel,  31;  —  M.  Viellart,  2.  Total  :  443  voix. 
Les  47  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  490  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Gorguereau,  avocat  et  électeur,  celui 
qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  au  nombre  de  119,  n'avait  point 
obtenu  la  majorité  absolue  requise.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Prési- 
dent a  invité  l'assemblée  à  passer  de  suite  à  un  second  tour  de  scrutin. 

Les  électeurs  pour  y  procéder  se  sont  retirés  dans  les  bureaux  par- 
ticuliers. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats 
en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs,  après  le  recense- 
ment général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  621,  la 
majorité  absolue  de  311  voix. 

Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Alix  a  eu  6  voix;  -— 
M.  Archambault,  avocat,  5  ;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  7  :  —M.  Bouche, 
député,  4  ;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  2  ;  —  M.  Biauzat,  député,  2  ;  — 

1.  Gilbert  Ameil,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Montmorency. 

2.  Bon-Albert  Briois  de  Beaumez,  né  à  Arras  le  23  décembre  1754,  député  de  la  no- 
blesse d'Artois  à  l'Assemblée  constituante,  mort  vers  1802. 

3.  Avocat  au  Parlement  en  1767,  demeurant  rue  de  Sorbonne,  assesseur  du  juge  de 
paix  de  la  section  des  Thermes-de-Julien  en  1790. 

4.  Antoine-François-Nicolas  Levasseur,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Jardin - 
des-Plantes. 

5.  Devin  de  Fontenay,  conseiller  au  Parlement  le  6  septembre  1781,  demeurant  rue 
et  île  Saint-Louis. 

6.  Jérôme  Petion  de  Villeneuve,  né  à  Chartres  en  1 753,  avocat,  député  du  Tiers  État 
de  Chartres  à  l'Assemblée  constituante  et  d'Eure-et-Loir  à  la  Convention,  maire  de  Paris 
en  1791,  mort  près  de  Saint-Émilion  (Gironde)  en  juin  1794. 

7.  Pierre-Louis  Roederer,  né  à  Metz  le  15  février  1754,  conseiller  au  parlement  de 
Metz,  député  du  Tiers  État  de  cette  ville  à  l'Assemblée  constituante,  élu  juge  suppléant 
le  18  décembre  1790,  procureur  général-syndic  du  Département  de  la  Seine  en  1791,  con- 
seiller d'État  et  sénateur  sous  l'Empire,  pair  de  France  sous  Louis-Philippe,  mort  à  Bois- 
Roussel  (Orne)  le  17  décembre  1835. 


180  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PxVRIS. 

M.  Daustel,  électeur,  3;  —  M.  Dommanget,  électeur,  2;  —  M.  Gorgue- 
reau,  sans  désignation,  2  ;  —  M.  Gorguereau,  électeur,  163  ;  —  M.  Gos- 
sin,  député,  3  ;  —  M.  Hérault  de  Séchelles,  219;  —  M.  Herbault, 
avocat,  3;—  M.  Le  Peletier  de  Rosanbo,  3;  —  M.  Lapoule,  député,  2, 
—  M.  L'Héritier,  électeur, 4 ;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  4;  —  M.  Mu- 
guet de  NanthouS  2;  —  M.  Mutel,  conseiller  au  Cliâtelet,  28  ; — 
M.  Mouricault,  avocat,  2  ;  —  M.  Palasne,  député  %  2  ;  —  M.  Petion  de 
Villeneuve,  député,  5;  —  M.  Pulleu  ^  avocat,  3  ;  —  M.  Quatremère, 
conseiller  au  Châtelet,  4  ;  —  M.  Roederer,  député,  5;  —  M.  Talon,  an- 
cien lieutenant  civil,  18  ; —  M.  Voidel,  député,  79.  Total:  582  voix. 
Les  39  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  621  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  le  résultat  du 
scrutin,  a  déclaré  que  MM.  Hérault  de  Séchelles,  ancien  avocatgénéral, 
et  Gorguereau,  avocat  et  électeur,  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus  de 
suffrages,  le  premier  au  nombre  de  219  voix,  le  deuxième  de  163, 
n'avaient  pas  eu  la  majorité  requise.  M.  le  Président  a  annoncé,  d'après 
le  résultat  du  scrutin,  qu'il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième 
scrutin,  dit  de  ballottage,  entre  MM.  Hérault  de  Séchelles  et  Gorguereau, 
comme  ayant  réuni  le  plus  de  suffrages,  le  premier  219  et  le  deuxième 
163;  il  a  ajouté  qu'il  venait  d'apprendre  l'arrivée  de  M.  Delavigne 
et  son  désir  d'être  introduit  en  l'assemblée  pour  lui  faire  ses  remercie- 
ments delà  place  de  juge  à  laquelle  elle  l'avait  nommé,  et  a  en  consé- 
quence invité  l'assemblée  à  ne  pas  se  séparer  encore  en  bureaux. 

M.  Delavigne,  introduit  par  les  huissiers  en  la  forme  ordinaire,  a 
prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  un  des  bienfaits  de  noire  heureuse  révolution 
est  d'avoir  accoutumé  les  hommes  à  attacher  le  plus  grand  prix  aux  suffrages  libres 
de  leurs  concitoyens,  il  n'est  point  d'efforts  dont  ne  devienne  capable  celui  qui  a 
ou  le  bonheur  de  les  obtenir.  C'est  sous  ce  point  de  vue,  Messieurs,  que  je  m'em- 
presse de  vous  marquer  toute  ma  sensibilité  sur  le  choix  que  vous  avez  fait  de  moi 
pour  une  des  places  de  juge  du  premier  département  du  Royaume. 

4.  François-Félix-Hyacinthe  Muguet  de  Nanthou,  né  à  Besançon  en  1760,  lieutenant- 
général  du  baillage  de  Gray,  député  du  Tiers  État  de  Gray  à  l'Assemblée  constituante,  élu 
juge  suppléant  le  14  décembre  1790,  député  de  la  Haute-Saône  au  conseil  des  Cinq-Cents, 
mort  à  Soing  (Haute-Saône)  en  1808. 

2.  Julien-François  Palasne  de  Ghampeaux_,  né  à  Saint-Brieuc  le  21  mars  1736,  séné- 
chal de  Saint-Brieuc,  député  du  Tiers  État  de  cette  ville  à  l'Assemblée  constituante  et  des 
Côtes-du-Nord  à  la  Convention,  mort  à  Brest  le  2  novembre  1795.  (Cf.  Recherches  et 
notices  sur  les  députés  de  la  Bretagne  aux  États  Généraux  par  René  Kerviler;  Rennes, 
1889,  2  vol.  in-8",  t.  H,  p.  228.) 

3.  Avocat  au  Parlement  en  1754,  demeurant  rue  de  la  Tissanderie,  juge  du  3''  arron- 
dissement et  électeur  en  1790. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  6  DÉCEMBRE  i790.  181 

J'ai  promis  à  la  Patrie  de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir  la  Conslilution. 
Vous  venez,  Messieurs,  de  désigner  d'une  manière  plus  particulière  ce  que  celte 
mère  commune  attend  de  moi;  de  nouvelles  fonctions  seront  unenouvel'e  occasion 
de  remplir  le  même  devoir.  J'aurai  pour  modèles  de  sages  collègues  et  ceux  d'entre 
vous  que  vous  avez  appelés  au  môme  ministère.  C'est  en  suivant  leurs  exemples, 
c'est  en  imitant  leurs  vertus  que  je  ne  tromperai  point  votre  attente.  Plus  sensible 
que  je  ne  le  puis  exprimer  aux  suffrages  dont  vous  avez  bien  voulu  m'honorer, 
j'accepte  ma  nomination  et  je  sacrifierai  ma  vie,  s'il  le  faut,  aux  obligations  qu'elle 
m'impose. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  les  suffrages  de  l'assemblée  électorale  vous  étaient  acquis  à  bien 
des  titres;  vos  vertus  patriotiques,  vos  talents,  le  caractère  dont  vous  avez  été 
revêtu  par  l'assemblée  mémorable  des  électeurs  de  1789,  tout  vous  indiquait  à  son 
choix;  et  l'nssemblée,  en  vous  élisant,  a  fait  aujourd'hui  ce  que  ses  devanciers  ne 
lui  auraient  pas  laissé  à  faire,  s'ils  avaient  été  chargés  d'élire  des  juges*. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs  ont  procédé  au 
scrutin  dit  de  ballottage  qui  venait  d'être  interrompu.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire, 
le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux 
a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  de  554  se  trouvait  réduit  à  547 
par  sept  bulletins  tant  nuls  que  blancs,  savoir  un  nul  dans  ceux  du 
second  bureau,  un  nul  et  un  blanc  dans  ceux  du  troisième,  deux  nuls 
dans  ceux  du  quatrième  et  deux  nuls  dans  ceux  du  cinquième,  que 
M.  Hérault  de  Séchelles  avait  réuni  347  voix,  M.  Gorguereau,  200. 
M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Marie-Jean 
Hérault  de  Séchelles,  ci-devant  avocat  général  du  Parlement,  âgé  de 
trente  et  un  ans,  demeurant  rue  Basse-du-Rempart,  n°  14,  pour  l'un  des 
juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  département  de  Paris. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  du  premier  scrutin  pour 
la  nomination  d'un  autre  juge.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  gé- 
néral fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  355  réduit  à  354  par  un  bulletin 
nul  dans  ceux  du  deuxième  bureau.  Il  est  résulté  du  dépouil- 
lement que  M.  Alix  a  eu  3  voix;  —  M.  Ameil,  2  ;  —  M.  Boivin 
de  Blancmur,  5;—  M.  Bouche,  3;  —  M.  Biauzat,  2;  —  M.  Ca- 
rouge,  2;  —  M.  de  La  Garde,  2;—  M.  Daustel,  4;  —  M.  Gorgue- 
reau, sans  désignation,  4  ;  —  M.  Herbault,  2;  —  M.  Jouye  des  Bo- 
ches «,  2;  —  M.  L'Héritier,  4  ;  —  M.  Mute!,  18;  —  M.  Mouricault,  2  ;  — 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Député  de  la  sénéchaussée  du  Maine  à  l'Assemblée  constituante. 


182  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

M.  Le  Peletier  de  Rosanbo,  10;  —  M.  Petion  de  Villeneuve,  k;  — 
M.  Quatremère,  5  ;  —  M.  Roederer,  2  ;  ~  M.  Talon,  lieutenant  civil,  kh  ; 
—  idem,  sans  désignation,  2;  —  M.  Voidel,  103  ;  —  M.  Gorguereau,  95. 
Total  :  320  voix.  Les  3k  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  354  voix. 

L^un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin  ;  il  a  annoncé  que  M.  Voidel,  député,  celui  qui  avait  réuni  le 
plus  de  suffrages  au  nombre  de  103  voix,  n'avait  point  acquis  la  majo- 
rité absolue  fixée  à  178  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée 
que  ce  scrutin  n'avait  point  produit  de  majorité  absolue  et,  attendu  qu'il 
était  quatre  heures  trois  quarts,  le  second  tour  de  scrutin  a  été  ajourné 
à  demain  neuf  heures  du  matin.  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


23'""  séance.  —  Mardi  7  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Second  scrutin  pour  rélection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Élection  de  V^oidel  comme  juge 
au  S*'  tour  contre  Talon.  —  On  arrête,  après  discussion,  que  l'adresse  de  l'assemblée 
électorale  ne  sera  présentée  à  l'Assemblée  nationale  qu'après  l'élection  des  trente  juges. 
—  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Élection  de  Petion  de  Ville- 
neuve comme  juge,  au  2*  tour  de  scrutin. 

L'assemblée  électorale  du  département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était  un  second  scrutin  pour  la  nomination  d'un  des  juges  des  tribu- 
naux du  Département  de  Paris.  Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  retirés 
dans  leurs  bureaux  respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leur  ré- 
sultat remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  était  de  38/j, 
réduit  à  382  par  deux  bulletins  nuls  trouvés  dans  ceux  du  troisième 
bureau, la  majorité  absolue  fixée  à  192  voix. 

Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Alix,  avocat,  a  eu  5  voix  ;— 
M.  Archambault,  avocat,  5  ;  —  M.  Bouche,  député,  2  ;  —  M.  Biauzat, 
député,  3  ;  — M.  Dommanget,  avocat,  2  ;  —  M.  Daustel,  électeur,  h\  — 
M.  d'André,  député,  2;  —  M.  Gorguereau,  sans  désignation,  2;  — 
M.  Gorguereau,  électeur,  32;  —  M.  Gossin,  député,  2;  —  M.  Jolly  \ 

\.  Joseph-Louis  Jolly,  électeur  de  la  section  de  la  Croix-Rouge. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  -  7  DÉCEMBRE  1790. 


183 


avocat,  2  ;—  M.  Lemoyne  des  Essarts,  3  ;— M.  Mutel,  conseiller  au  Châ- 
telet,  16;  —  M.  Mouricault,  avocat,  2;  —  M.  Picard,  juge  auditeur,  2; 
—  M.  Pulleu,  avocat,  3  ;  —  M.  Peletier  de  Rosanbo,  7;  —  M.  Oudel 
père,  2;— xM.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  Z^;  — M.  Robin,  élec- 
teur, 2;  —  M.  Sanson  Duperron,  3;  —  M.  Talon,  ancien  lieutenant 
civil,  67;  —  M.  Viellart,  député  de  Reims,  2  ;  —  M.  Voidel,  député,  176. 
Total  :  350.  Les  32  voix  de  surplus  dispersées  en  unité  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  382  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  à  annoncé  que  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages 
étaient  MM.  Voidel  et  Talon,  le  premier,  176  voix,  le  second  67,  mais 
qu'aucun  d'eux  n'avait  acquis  la  majorité  absolue  fixée  à  192  voix. 
M.  le  Président  a  annoncé  que,  d'après  ce  résultat,  personne  n'ayant 
acquis  la  majorité  absolue,  il  fallait  procéder  à  un  troisième  scrutin 
dit  de  ballottage  entre  MM.  Voidel  et  Talon,  qui  avaient  réuni  le  plus 
de  suffrages,  le  premier  au  nombre  dé"  176  voix,  le  second  de  67.  Les 
électeurs  se  sont  en  conséquence  rendus  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  résultats  remJs  en  la  forme  or- 
dinaire, le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  562,  réduit 
à  556  par  6  bulletins  nuls,  savoir  :  1  au  premier  bureau,  4  au  second 
et  1  au  quatrième,  que  M.  Voidel,  député,  avait  obtenu  363  voix, 
M.  Talon,  193.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée, 
M.  Voidel,  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour  l'un  des  juges  des  tri- 
bunaux des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Un  membre  a  observé  que,  par  l'arrêté  de  l'assemblée  du  2  de  ce 
mois,  la  lecture  de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale  avait  été  renvoyée 
après  la  nomination  des  juges  nécessaires  pour  la  formation  du  nou- 
veau tribunal  que  l'Assemblée  nationale  venait  de  décréter,  que  depuis 
cette  nomination  on  avait  élu  deux  autres  juges,  qu'en  conséquence 
il  demandait  qu'en  exécution  de  cet  arrêté  les  commissaires  nommés 
à  la  rédaction  de  cette  adresse  fussent  invités  à  communiquer  à  l'as- 
semblée le  projet  d'adresse  qu'ils  avaient  dû  dresser. 

Un  des  commissaires  de  cette  rédaction  a  représenté  que  ses  col- 
lègues et  lui,  d'après  la  confiance  dont  l'assemblée  avait  bien  voulu 
les  honorer,  étaient  parvenus  à  faire  ce  travail,  qu'ils  avaient  pensé 
que  l'assemblée  électorale  se  présenterait  avec  plus  d'avantage  à  l'As- 
semblée nationale  en  différant  la  remise  de  cette  adresse  jusques  après 
la  nomination  des  trente  juges. 

Celte  observation  appuyée,  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté 
que  l'adresse  à  présenter  par  elle  à  l'Assemblée  nationale  ne  le  serait 


184  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

qu'après  la  nomination  des  trente  juges  des  tribunaux  du  Départe- 
ment. 

On  à  ensuite  passé  au  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  autre 
juge  et  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs.  Les 
scrutins  faits  et  dépouillés,  les  électeurs  réunis,  les  résultats  remis 
en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  après 
le  recensement  général  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était 
de  599,  réduit  à  598,  au  moyen  d'un  bulletin  nul  dans  ceux  du 
premier  bureau,  la  majorité  absolue  de  300  voix.  Le  dépouille- 
ment du  scrutin  a  fait  reconnaître  que  M.  Alix,  avocat,  a  eu 
35  voix;  —  M.  Archambault,  10  ;  —  M.  Arsandaux,  2 ; —  M.  Biauzat, 
22  ;  — M.  BochartdeSaron,2;  —  M.  Carouge,  2;  —  M.  Daustel,  10; 
—  M.  Dumesnil  de  Merville,  2;  —  M.  d'André,  3;  —  M.  Gorgue- 
reau,  59;  —  M.  Gossin,  12;  —  M.  Guillaume  S  2;  —  M.  Her- 
bault,  h;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  10;  —  M.  Le  Peletier  de 
Rosanbo,  26  ;  —  M.  Miller,  3  ;  —  M.  Mutel,  29  ;  —  M.  Mouricault,  k  ;— 
M.  Marcilly,  2;  —  M.  Petion  de  Villeneuve,  175  ;  —  M.  Picard,  2  ;  — 
M.  Pulleu,  5  ;  —  M.  Quatremère,  6;—  M.  Regnaud  de  Saint-Jean-d'An- 
gély,  /i;  —  M.  Roederer,  4  ;  — M.  Robin  (Léonard),  3  ;  —  M.  Sanson  Du- 
perron,  2;  —  M.  Raflfy,  3  ;  —  M.  Talon,  ancien  lieutenant  civil,  101  ; — 
M.  Talon,  sans  désignation,  6  ;  —  M.  Viellart,  8  ;  —  M.  Vasse,  2. 
Total  :  360  voix.  Les  38  voix  de  surplus  dispersées  en  unité  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  598  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin  et  a  annoncé  que  M.  Petion  de  Villeneuve,  celui  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages  au  nombre  de  175  voix,  n'avait  point  acquis  la  ma- 
jorité absolue  fixée  à  300  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée 
que  ce  scrutin  n'ayant  point  produit  de  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu 
de  passer  de  suite  à  un  second  tour  de  scrutin.  Les  électeurs  se  sont  à 
cet  effet  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  les  électeurs  réunis,  les  résultats  remis  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  517,  réduit  à  516 
par  un  bulletin  nul  trouvé  dans  ceux  du  quatrième  bureau,  la  majo- 
rité absolue  de  259.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archam- 
bault, avocat,  a  eu  3  voix;  — M.  Alix,  avocat,  15;  —  M.  Daustel,  6; — 
M.  de  La  Garde,  conseiller  au  Cliâtelet,  2;  —  M.  Gorguereau,  élec- 
teur, 17  ;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  8  ;  —  M.  Le  Peletier  de  Ro- 


1.  Louis-Marie  Guillaume,  né  à  Paris  le  22  janvier  1750,  avocat  aux  conseils  du  Roi 
en  1789,  député  du  Tiers  État  de  Paris  hors  les  murs  à  l'Assemblée  constituante. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  8  DÉCEMBRE  1790.  185 

sanbo,  7;  —  M.  Miitel,  conseiller  au  Châtelet,  6;  —  M.  Miliet  de  Gra- 
velle,  2;  —  M.  Mouricault,  3;  —  M.  Petion  de  Villeneuve,  316;  — 
M.  Pulleu,  avocat,  3  ;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  7  ;  — 
M.  Talon,  sans  désignation,  2  ;  —  M.  Talon,  ancien  lieutenant  civil,  95; 
—  M.  Viellart,  député,  3.  Total  :  k^5  voix.  Les  21  voix  de  surplus  dis- 
persées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
516  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs, 
il  a  annoncé  que  M.  Petion  de  Villeneuve,  député  à  l'Assemblée  natio- 
nale, qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  avait  obtenu  316  voix,  cin- 
quante-sept au  delà  de  la  majorité  absolue  fixée  à  259.  M.  le  Président 
a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Petion  de  Villeneuve  pour  l'un 
des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de 
Paris. 

La  continuation  de  la  nomination  des  juges  a  été  ajournée  à 
demain^  neuf  heures  du  matin.  A  quatre  heures,  M.  le  Président  a  levé 
la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président  ; 
Pastoret,  Secrétaire. 


24""=  séance.  —  Mercredi  8  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Discours  de  remerciement  de  Clément 
de  Blavette;  réponse  du  président  Kersaint;  on  vote  l'impression  des  deux  discours. 
—  Lettre  d'Hérault  de  Séchelles  acceptant  sa  nomination,  mais  s'excusant  de  ne  pou- 
voir se  présenter  devant  l'assemblée  à  cause  d'un  érésipèle.  —  Lettre  de  Petion  de 
Villeneuve  refusant  sa  nomination,  par  suite  de  son  élection  dans  le  département 
d'Eure-et-Loir.  —  On  passe  à  l'ordre  du  jour  sur  la  proposition  faite  par  un  électeur 
d'ajourner  au  10  décembre  la  prochaine  réunion  de  l'assemblée,  à  cause  de  l'élection 
d'un  substitut-adjoint.  —  Second  scrutin  sans  résultat.  —  Élection,  au  3*  tour,  de 
Le  Peletier  de  Rosanbo  comme  juge  contre  Gaultier  de  Biauzat.  —  Scrutin  sans 
résultat. 


L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  a  été  adoptée.  M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assem- 
blée que  M.  Clément  de  Blavette,  nommé  juge  de  l'un  des  tribunaux 
du  Département  de  Paris,  avait  accepté  sa  nomination  et  qu'il  se 
présenterait  aujourd'hui  à  l'assemblée  pour  lui  faire  ses  remercie- 
ments. 

M.  le  Président  a  annoncé  l'ordre  du  jour,  qui  était  la  continuation 


186  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

des  juges  des  tribunaux  du  département.  Les  électeurs  se  sont  en  con- 
séquence retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs  pour  procéder  à  un 
premier  scrutin.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leur  résultat  remis  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  352,  que 
s'étant  trouvé  deux  bulletins  nuls  au  troisième  bureau  et  un  nul  au 
quatrième,  les  voix  étaient  réduites  à  349,  ce  qui  fixait  la  majorité 
absolue  à  175  voix. 

Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu  3  voix;  — 
M.  Alix,  13;  —  M.  Biauzat,  88;—  M.Bochartde  Saron,2;  — M.Daustel, 
5;  —M.  Dommanget,  6;  —  M.  Dumesnil,/i;—  M.  xMutel,  2;  —  M.  de  La 
Garde,  2;  — M.  Gorguereau,  67;  — M.  Lesparat',  2;—  M.  L'Héritier,  2; 
—  M.  Lemoyne  des  Essarts,  2;  —  M.  Le  Camus  S  2;  —  M.  Mutel, 
électeur,  18;  —  M.  Marcilly,  2;  —  M.  Peletier  de  Rosanbo,  58;  — 
M.  Palasne,  2  ;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  7;  —  M.  Roe- 
derer,  3;  —  M.  Sanson-Duperron,  2;  —  M.  Talon,  22;  —  M.  Viellart, 
7.  Total  :  321  voix.  Les  28  voix  de  surplus  dispersées  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  349  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Biauzat,  qui  avait  eu  le  plus  de  voix, 
n'en  ayant  réuni  que  88,  la  majorité  absolue  étant  de  175,  elle  n'était 
acquise  par  personne.  M.  le  Président  a  annoncé  qu'en  conséquence  de 
ce  résultat,  le  scrutin  n'ayant  pas  eu  de  majorité  absolue,  l'ordre  du 
jour  était  la  continuation  du  scrutin  et  qu'il  fallait  y  procéder,  mais 
avant  que  MM.  les  électeurs  se  retirassent  dans  leurs  bureaux,  M.  le 
Président  les  a  instruits  que  M.  Clément  de  Blavelte,  nommé  juge  de 
Pun  des  tribunaux  du  département  et  qui  avait  accepté  sa  nomination, 
demandait  à  être  introduit  dans  l'assemblée.  L'assemblée  ayant  témoigné 
le  désir  de  l'entendre,  M.  Clément  de  Blavette  s'est  présenté,  a  élé  con- 
duit à  la  tribune  et  a  dit  : 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  après  vingt -deux  années  de  travail  con- 
sacré à  la  Patrie,  tous  mes  devoirs  se  bornaient  à  vivre  en  citoyen  paisible,  soumis  à 
la  loi  et  à  la  Constitution  décrétée  par  l'Assemblée  nationale  et  acceptée  parle  Roi. 
Le  Déparlement  de  Paris,  Messieurs,  vous  a  élus  les  dépositaires  de  sa  confiance 
pour  le  choix  de  ses  juges,  et  vos  vues  se  sont  portées  sur  moi.  C'est  un  véritable 
honneur  d'être  l'objet  de  la  confiance  de  ses  concitoyens;  c'est  un  bien  de  cher- 
cher à  leur  être  utile  en  s'appliquant  à  rendre  la  justice  avec  impartialité  et  en 

1.  Avocat  au  Parlement  en  1752,  demeurant  rue  des  Maçons,  juge  suppléant  au  tri- 
bunal de  première  instance  et  notable  en  1801,  doyen  de  l'ordre  des  avocats  en  1815,  dis- 
parut du  tableau  l'année  suivante. 

2.  Le  Camus  d'Houlouve,  avocat  au  Parlement  en  1739,  demeurant  rue  de  Savoie. 


187 

ïîsant  exécuter  les  lois  qui  sont  l'expression  de  la  volonté  générale  sanctionnée 
par  le  chef  de  la  nation.  Voilà,  M.  le  Président  et  Messieurs,  les  considérations 
qui  me  détermineat  à  accepter  la  place  a  laquelle  vous  me  faites  l'honneur  de 
m'appeler;  je  vous  prie  d'être  persuadés  de  mon  zèle  à  en  remplir  les  fonctions  et 
de  vouloir  bien  agréer  l'hommage  de  mon  respect. 

M.  le  Président  a  repondu  : 

Monsieur,  de  tous  les  abus  dont  la  raison  humaine  avait  à  rougir,  avant 
notre  glorieuse  révolution,  la  vénalité  des  offices,  la  vénalité  de  la  justice  étaient 
les  plus  révoltants.  Ces  abus  sont  détruits,  le  peuple,  renlré  dans  ses  droits,  a 
parlé,  Tordre  s'est  rétabli.  Vous  aviez  acheté  le  droit  de  le  juger  ;  plus  heureux,  il 
vous  raccorde  aujourd'hui  librement,  il  vous  fait  magistrat,  il  met  un  prix  à  votre 
savoir,  à  vos  services,  et  ses  suffrages  prouvent  son  discernement  et  son  impar- 
tialité. 

Des  applaudissements  redoublés  et  généraux  ont  attesté  la  satis- 
faction de  l'assemblée  et  l'impression  du  discours  ayant  été  demandée, 
elle  a  été  arrêtée  par  un  transport  unanime  K 

M.  Clément  de  Blavette  ayant  pris  séance,  M.  le  Président  a  fait 
lecture  à  l'assemblée  d'une  lettre  de  M.  Hérault  de  Séchelles,  ci-devant 
avocat  général  au  parlement  de  Paris  et  nommé  juge  de  l'un  des  tribu- 
naux du  Département,  par  laquelle,  en  témoignant  à  l'assemblée  élec- 
torale toute  sa  reconnaissance  et  le  désir  qu'il  a  de  répondre  à  son 
choix,  il  la  prie  d'agréer  ses  excuses,  s'il  ne  se  présente  pas  devant 
elle,  mais  qu'un  érésipèle  au  pied  le  retient  dans  son  lit  et  l'empêche 
d'en  sortir. 

M.  le  Président  a  annoncé  aussi  que  M.  Pelion  de  Villeneuve, 
député  à  l'Assemblée  nationale,  nommé  l'un  des  juges,  avait  écrit  à 
l'assemblée  pour  lui  faire  part  de  la  nécessité  où  il  se  trouvait  de 
renoncer  à  l'honneur  que  lui  avait  déféré  le  Département  de  Paris, 
parce  que,  nommé  déjà  par  les  citoyens  de  son  département  et  ayant 
répondu  à  leur  choix,  il  ne  pouvait  contracter  un  engagement  particu- 
lier et  incommutable. 

Un  des  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  de  la  lettre  de  M.  Petion 
de  Villeneuve.  L'assemblée,  en  rendant  justice  aux  motifs  qui  l'ani- 
maient, a  témoigné  son  jegret  du  sacrifice  qu'elle  était  obligée  de 
faire. 

Un  des  membres  ayant  demandé  la  parole  a  représenté  que  les 
citoyens  de  la  capitale  étant  appelés  dans  leurs  assemblées  primaires 
pour  délibérer  sur  plusieurs  questions  et  pour  procéder  à  l'élection 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


188  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

d'un  substitut  adjoint  qui  remplacerait  M.  Duport^  nommé  garde  des 
sceaux  de  l'État,  les  électeurs  qui  composaient  l'assemblée  se  trouve- 
raient partagés  par  une  double  obligation;  que,  ne  pouvant  les  remplir 
toutes  deux,  ils  seraient  forcés  d'en  abandonner  une,  et  qu'il  demandait 
en  conséquence  que  l'assemblée  électorale  suspendît  ses  fonctions  et  ne 
fût  pas  convoquée  demain,  pour  ne  pas  priver  les  électeurs  de  l'avan- 
tage de  paraître  et  de  voter  dans  leurs  sections. 

La  question  débattue,  agitée  pendant  quelque  temps,  a  été  d'abord 
écartée  par  la  question  préalable.  Plusieurs  membres  ont  alors  réclamé 
l'ordre  du  jour;  cette  proposition  a  été  vivement  soutenue,  et  M.  le  Pré- 
sident l'ayant  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'on  passerait  à 
l'ordre  du  jour. 

L'ordre  du  jour  était  la  continuation  du  scrutin.  Les  électeurs  se 
sont  en  conséquence  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  le  résultat  a  été  remis  en  la  forme  ordinaire.  Le 
recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  529,  que  s'étant  trouvé  un 
bulletin  nul  au  deuxième  bureau,  un  autre  au  quatrième  et  deux  au 
sixième,  les  suffrages  étaient  réduits  à  525,  ce  qui  fixait  la  majorité  à 
263  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Alix,  avocat,  a  eu 
9  voix;  —  M.  Archambault,  2;  —  M.  Biauzat,  138;  —  M.  Bochart  de 
Baron,  2;  —  M.  Dumesnil,  5;  —  M.  Follenfant,  2;  —  M.  Gorguereau, 
98;  -—  M.  Leviers  2;  —  M.  Lapoule,  3;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  2; 
—  M.  Mutel,  13;  —  M.  Mouricault,  2;  —  M.  Peletier  de  Saint-Fargeau, 
2;  —  M.  Peletier  de  Rosanbo,  201;—  M.  Pulleu,  2;—  M.  Quatremère, 
2;—  M.  Roederer,  k;  —M.  Talon,  3;  —  M.  Viellart,  5.  Total:  497  voix. 
Les  28  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  525  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  ayant  été  proclamé  par  l'un  des  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Le  Peletier  de  Rosanbo,  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  n'en  ayant  réuni  que  201,  la  majorité  étant  de  263, 
elle  n'était  acquise  pour  personne,  que  celui  qui  en  avait  eu  le  plus 
après  lui  était  M.  Biauzat,  qui  en  réunissait  138.  M.  le  Président  a 
annoncé  que  ce  scrutin,  qui  était  le  second,  n'ayant  point  donné  de 
majorité,  il  y  avait  ballottage  entre  MM.  Le  Peletier  de  Rosanbo  et 
Biauzat,  qui  avaient  obtenu  le  plus  de  suffrages. 

Les  électeurs  se  sont  en  conséquence  retirés  dans  leurs  bureaux 

1.  Marguerite-Louis-François  Duport-Dutertre,  né  à  Paris  le  6  mai  1755,  avait  été 
nommé  ministre  de  la  justice  le  26  octobre  1790.  11  occupa  ce  poste  jusqu'au  14  avril  1792, 
fut  décrété  d'accusation  le  15  août  suivant  et  périt  sur  l'échafaud  le  28  novembre  1793. 

2.  Peut-être  l'avocat  Lévrier,  qui  figure  dans  un  scrutin  du  27  décembre  1790? 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  8  DÉCEMBRE  1790.  489 

respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  le  résultat  remis  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  529,  mais  que 
s'étant  trouvé  un  bulletin  nul  au  premier  bureau,  un  au  troisième,  un 
au  quatrième  et  un  au  sixième,  le  nombre  des  suffrages  était  réduit  à 
525,  que  sur  ces  suffrages  M.  Biauzat  en  avait  obtenu  iSk  et  M.  Le  Pe- 
letier  de  Rosanbo  337.  M.  le  Président  a  annoncé,  d'après  ce  résultat, 
que  M.  Le  Peletier  de  Rosanbo,  ayant  obtenu  la  majorité,  était  nommé 
juge  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de 
Paris,  et  que  l'ordre  du  jour  était  la  continuation  des  élections. 

Les  électeurs  se  sont  en  conséquence  retirés  dans  leurs  bureaux 
respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  résultats  remis  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  378, 
mais  qu'un  scrutin  nul  au  troisième  bureau  avait  réduit  les  suffrages  à 
377,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à  189  voix.  Il  est  résulté  du 
dépouillement  que  M.  Alix  a  eu  7  voix;  —  M.  Archambault,  6;  —  M.  Ar- 
sandaux,  2;  —  M.  Biauzat,  sans  désignation,  2;  —  M.  Biauzat,  député, 
UO;  --  M.  Bochart  de  Saron,  3;  —  M.  Daustel,  6;  —  M.  Dambray,  3;  — 
M.  de  la  Marnière',  /t;  —  M.  de  La  Garde,  2;  —  M.  Dumesnil,  k;  — 
M.  Gorguereau,  100;  —  M.  Herbault,  2;  —  M.  L'Héritier,  11;  —  M.  Le- 
moyne  des  Essarts,  2;  —  M.  Lapoule,  5;  —  M.  Mouricault,  5;  — 
M.  Mutel,  11  ;  —  M.  Miller,  2;  —  M.  Muguet  de  Nanthou,  k  ;  —  M.  Qua- 
tremère,  11;  —  M.  Roederer,  3;  —  M.  Regnaud  de  Saint-Jean-d'Angély, 
2;  —  M.  Robin  (Léonard),  2.  Total  :  339  voix.  Les  26  voix  de  surplus 
dispersées  en  unité  sur  différents  [membres.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  365  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  ayant  été  proclamé  par  l'un  des  scrutateurs 
généraux,  il  a  été  annoncé  que  M.  Biauzat,  qui  avait  eu  le  plus  de  voix, 
n'en  ayant  eu  que  UO,  et  la  majorité  étant  de  189,  il  n'y  avait  de  majorité 
acquise  pour  personne.  M.  le  Président  a  annoncé  que  le  scrutin  n'avait 
donné  aucune  majorité  et  que  l'heure  fixée  pour  le  terme  des  assem- 
blées étant  passée,  la  séance  était  levée,  et  a  ajourné  à  demain,  9  heures 
du  matin,  la  continuation  des  élections,  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 

I.  Phelippes  de  la  Marnière,  conseiller  au  Châtelet  le  11  janvier  1755,  demeurant  rue 
des  Blancs-Manteaux. 


190  ASSE3IBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


25"'*  séance.  —  Lundi  9  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

On  décide  que  les  voix  données  à  des  citoyens  ayant  refusé  leur  nomination  seront  an- 
nulées. —  Second  tour  de  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Élection 
rteGorguereau  comme  juge,  au  3"  tour  de  scrutin,  contre  Gaultier  de  Biauzat.  —  Dis- 
cours de  remerciement  de  Gorguereau  et  réplique  du  Président.  —  Tour  de  scrutin 
pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Discours  de  remerciement  du  juge  Charles 
Voidel  et  réplique  du  Président.  —  Second  tour  de  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge, 
sans  résultat. 


L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès  verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  a  été  adoptée.  M.  le  Président  a  observé  qu'il  s'était  hier 
élevé  une  question  importante  sur  laquelle  on  n'avait  pas  prononcé  et 
qu'il  était  nécessaire  de  décider;  que  dans  un  des  scrutins  de  la  der- 
nière séance,  il  s'était  trouvé  deux  voix  données  à  M.  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau,  qui,  après  avoir  été  nommé  juge,  avait  refusé  sa  nomi- 
nation; qu'alors  on  avait  demandé  si  ces  deux  voix  devaient  être  décla- 
rées nulles  et  si,  rejetées  du  nombre  des  suffrages,  elles  pouvaient 
diminuer  d'autant  le  nombre  des  suffrages  et  la  majorité  qui  en  est  la 
suite;  que  cette  décision  ne  paraissant  pas  alors  essentielle,  parce 
qu'elle  n'influait  pas  directement  sur  le  scrutin  dont  on  avait  proclamé 
le  dépouillement,  on  l'avait  rejetée  à  un  autre  moment;  qu'à  l'instant 
où  les  scrutins  allaient  se  commencer,  il  était  indispensable  de  pro- 
noncer sur  cette  question,  parce  que  l'admission  ou  la  nullité  de  pareils 
bulletins  pourrait  changer  le  sort  des  scrutins.  La  question  agitée, 
débattue  par  plusieurs  opinants,  l'assemblée  a  arrêté  que  les  voix  don- 
nées pour  une  même  place  à  un  citoyen  qui,  après  avoir  été  nommé, 
aurait  refusé  sa  nomination,  seraient  déclarées  nulles  et  rejetées  du 
nombre  des  suffrages. 

M.  le  Président  a  rappelé  l'ordre  du  jour  qui  était  la  continuation 
des  élections.  Les  électeurs  se  sont,  en  conséquence,  retirés  dans  les 
bureaux  respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leur  résultat  remis 
en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  412 
et  qu'un  bulletin  trouvé  nul  dans  le  cinquième  bureau  avait  réduit 
les  suffrages  à  411,  ce  qui  fixait  la  majorité  à  206  voix.  Il  est  résulté 
du  dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu  5  voix;  —  M.  Alix,  9;  — 
M.  Biauzat,  député,  120;  —  M.  Bochart  de  Saron,  3;  —  M.  Daustel,  4; 
—  M.  Du  Metz\  3;  —  M.  Dumesnil  de  Merville,  2;  —  M.  Dambray,  4; 

1.  Louis-Guilain  Bouteville  Du  Metz,  né  à  Pcronne  en  novembre  1745,  avocat,  député 
du  Tiers  État  de  Péronne  à  l'Assemblée  constituante  et  de  la  Somme  au  Conseil  des  An- 


\ 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  9  DÉCEMBRE  4790.  191 

M.  de  Champeaux,  2;  —  M.  Follenfant,  k;  —  M.  Gorguereau,  131; 
Idem,  sans  désignation,  2;  —  M.  Gossin,  député,  3;  —  M.  Lemoyne 
des  Essarts,  16;  —  M.  L'Héritier,  13;  — M.  Mouricault,  13;  — M.  Mutel, 
conseiller  au  Ghâtelet,  20;  —  M.  Marcilly,  11;—  M.  Mopinot,  2;  — 
M.  Quatremère,  5;  —  M.  Talon,  2;  —  M.  Vanin^,  5;  —  M.  Viellart  de 
Reims,  2.  Total  :  381  voix.  Les  30  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  ZjU  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Gorguereau,  qui  avait  obtenu  le  plus 
de  suffrages,  n'en  ayant  réuni  que  131  et  la  majorité  étant  de  206,  elle 
n'était  acquise  pour  personne;  que  celui  qui  en  avait  obtenu  le  plus 
après  lui  était  M.  Riauzat,  qui  en  réunissait  120.  M.  le  Président  a 
annoncé,  d'après  ce  résultat,  que  ce  scrutin  qui  était  le  second  n'avait 
point  donné  de  majorité  absolue  et  que,  par  conséquent,  il  y  avait  lieu 
au  ballottage  entre  M.  Gorguereau,  qui  avait  131  voix,  et  M.  Riauzat, 
qui  en  avait  120.  Avant  que  les  électeurs  se  retirassent,  il  a  fait  part  à 
l'assemblée  de  l'acceptation  de  M.  Voidel  et  de  l'intention  dans  laquelle 
il  était  de  se  présenter  aujourd'hui. 

Les  électeurs  retirés  dans  les  bureaux,  les  scrutins  faits  et  dépouil- 
lés, les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général 
achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  513,  que  9  bulletins  nuls,  savoir  3  au  premier 
bureau,  1  au  second,  2  au  troisième,  1  au  quatrième,  1  au  cinquième 
et  1  au  sixième,  réduisaient  les  voix  à  504;  que,  sur  ce  nombre, 
M.  Riauzat  en  avait  eu  210  et  M.  Gorguereau  294.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  M.  Gorguereau,  ayant  obtenu  la 
majorité  des  suffrages,  était  nommé  Fun  des  juges  des  tribunaux  des 
six  arrondissements  du  Département  de  Paris  par  l'assemblée  électo- 
rale. 

M.  Gorguereau,  présent,  est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  : 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  j'arrive  à  cette  tribune  sans  apprêts, 
sans  esprit  et  seul  avec  ma  conscience,  h-réconciliable  ennemi  de  la  flatterie  et  de 
tout  ce  qui  tient  à  ce  vice  abject,  je  n'emploierai  nulle  de  ces  phrases  ambitieuses 
ni  de  ces  insipidités  oratoires  que  tout  le  monde  sait  dire  et  dont  personne  n'est 
dupe;  mon  attention  repose  tout  entière  sur  les  devoirs  importants  auxquels  vos 
suffrages  m'appellent.  Je  ne  puis  me  représenter  toutes  les  qualités  qu'exige  le 
sacerdoce  de  la  magistrature,  sans  être  effrayé  de  mon  insuffisance.  Vous  seuls, 

ciens  en  1798,  tribun  le  25  décembre  1799,  juge  et  président  à  la  cour  d'appel  d'Amiens, 
le  2  avril  1811,  députe  pendant  les  Cent-Jours,  mort  à  Paris  le  7  avril  1821. 

1.  Conseiller  au  Ghâtelet  le  9  janvier  1779,  maître  des  comptes  en  1789,  demeurant 
rue  de  la  Monnaie,  élu  juge  suppléant  le  15  décembre  1790,  refusa  ces  fonctions. 


492  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Messieurs,  pourrez  redoubler  mes  forces,  vous  seuls  couronnerez  mes  efforts,  si, 
durant  la  nouvelle  carrière  que  vous  venez  d'ouvrir  à  mon  zèle,  vous  daignez  vous 
ressouvenir  qu'après  avoir  eu  l'honneur  de  vous  appartenir  comme  collègue,  j'ai 
celui  plus  précieux  encore  d'être  aujourd'hui  votre  ouvrage. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Monsieur,  vos  premiers  pas  dans  la  carrière  du  barreau  ont  été  marqués  par 
des  succès;  ils  étaient  le  présage  des  services  que  vous  deviez  rendre  un  jour  à 
votre  patrie.  Les  jurisconsultes  ont  dû  précéder  les  publicistes,  vous  avez  été  l'un 
et  l'autre;  en  méditant  les  principes  sur  lesquels  reposent  les  droits  de  tous,  vous 
apprendrez  mieux  à  juger  des  intérêts  privés;  vos  lumières,  votre  âge,  votre  atta- 
chement à  nos  nouvelles  lois,  tout  nous  répond  que  vous  en  serez  le  plus  ferme 
appui,  que  le  courageux  défenseur  de  la  liberté  le  sera  toujours  de  la  justice.  Les 
circonstances  particulières  où  vous  a  placé  la  diversité  des  opinions  vous  ont 
aussi  mérité  tout  l'intérêt  de  l'assemblée  et  vous  venez  d'en  entendre  l'expression 
par  ses  applaudissements  ^ 

On  a  passé  à  l'ordre  du  jour,  qui  était  la  continuation  des  élec- 
tions. Les  électeurs  se  sont,  en  conséquence,  retirés  dans  leurs  diffé- 
rents bureaux.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  résultats  remis  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  556  et 
qu'un  bulletin  déclaré  nul  au  troisième  bureau  réduisait  le  nombre 
des  suffrages  à  555,  ce  qui  fixait  la  majorité  à  278.  11  est  résulté  du 
dépouillement  que  M.  Alix,  avocat,  a  eu  3^  voix;  —  M.  Archambault, 
14;  — ■  M.  Ameil,  électeur,  2;  —M.  Arsandaux,  3;  — M.  Biauzat,  U9;  — 
M.  Biauzat,  2;  —  M.  Bochart  de  Saron,  5;  —  M.  Collet-,  avocat,  2;  — 
M.  Dumelz,  député,  6;  —  M.  Dambray,  8;  —M.  Daustel,  électeur,  6;  — 
M.  d'André,  député,  5;  —  M.  Dommanget,  avocat,  5;  —  M.  Dumesnil 
de  Merville,  8;  —  M.  Follenfant,  16;  —  M.  Garran,  avocat,  2;  — 
M.  Gossin,  k;  —  M.  Guillaume,  2;  —  M.  Godard,  électeur,  2;  — 
M.  L'Héritier,  ancien  conseiller  à  la  Cour  des  Aides,  63;  —  M.  Le- 
moyne  des  Essarts,  22;  —  M.  Mouricault,  27;—  M.  Mutel,  électeur,  61; 
—  M.  Marcilly,  ancien  juge,  15;  —  M.  Millet  de  Gravelle,  2;  —  M.  Ni- 
colaï^  10;  —  M.  Pulleu,  avocat,  4;  —  M.  Quatremère,  k-,  —  M.  Roe- 
derer,  député,  2;  —  M,  Sanson  Duperron,  2;  —  M.  Talon,  ancien  lieu- 
tenant civil,  5;  —  M.  Vanin,  ancien  conseiller  au  Châtelet,  29;  — 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Avocat  au  Parlement  en  1752,  demeurant  rue  Sainte-Avoyc. 

3.  Il  y  avait  deux  magistrats  de  ce  nom  :  l*»  Aimar-Charies-François  de  Nicolaï,  né  en 
1737,  premier  i^résident  au  parlement  de  Paris,  décapité  le  28  avril  1794;  —  2°  Aimar- 
Charles-Marie,  né  en  1747,  premier  président  à  la  Chambre  des  comptes,  membre  de  l'Aca- 
démie fi-ançaise,  décapité  le  7  juillet  1794. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  9  DÉCEMBRE  i790.  193 

M.  Vasse,  substitut,  2;  —  M.  Viellart,  député,  4.  Total  :  527  voix.  Les 
28  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  555  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Biauzat,  qui  avait  eu  le  plus  de  suf- 
frages, n'en  ayant  réuni  que  UO  et  la  majorité  étant  de  278,  elle  n'était 
acquise  pour  personne.  M.  le  Président  a  annoncé  que,  d'après  ce  ré- 
sultat, ce  scrutin  n'ayant  donné  aucune  majorité,  il  y  avait  lieu  de 
passer  à  un  second  scrutin. 

M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  que  M.  Voidel,  nommé  l'un  des 
juges  du  Département  de  Paris,  demandait  la  permission  de  se  pré- 
senter à  l'assemblée.  M.  Voidel,  introduit  et  monté  à  la  tribune,  a  dit  : 

Messieurs,  je  n'abuserai  pas  de  votre  temps,  il  est  précieux  pour  la  chose 
publique,  et  je  sacrifie  à  cette  considération  le  désir  même  de  vous  exprimer  toute 
l'étendue  de  ma  reconnaissance.  Vous  parler  de  mon  insuffisance  pour  la  place  à 
laquelle  vos  suffrages  viennent  de  m'elever,  ce  serait  accuser  votre  choix  de  légè- 
reté. Non,  Messieurs,  je  juge  de  moi  sur  le  témoignage  honorable  de  votre  estime 
et  je  sens  que  je  la  mérite.  Tout  ce  que  vous  avez  droit  d'attendre  d'une  probité 
incorruptible  je  vous  le  promets,  et  je  trouverai  dans  mon  cœur,  dans  les  lumières 
et  l'exemple  de  mes  collègues  et  dans  le  souvenir  toujours  présent  de  votre  con- 
fiance, les  moyens  de  la  justifier  et  de  la  conserver.  Je  ne  vous  ai  rien  dit,  Mes- 
sieurs, de  la  Constitution  ni  de  la  liberté,  mais  j'ai  parlé  en  homme  libre,  à  des 
hommes  libres. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Monsieur,  représentant  et  défenseur  du  peuple,  spécialement  chargé  de  sur- 
veiller les  démarches  de  ses  ennemis,  vous  avez,  dans  vos  paroles,  vos  écrits, 
partout,  soutenu  la  cause  de  la  liberté,  en  homme  libre,  mais  sage,  et  dans  les  cir- 
constances délicates  oià  l'artifice  ou  l'hypocrisie  ont  encore  tenté  de  séduire  les 
âmes  faibles  et  d'élever  les  scrupules  des  consciences  religieuses  contre  nos  nou- 
velles lois,  vous  avez  parlé  le  langage  de  la  raison,  les  fantômes  se  sont  dissipés; 
en  vous  nommant  juge,  l'assemblée  électorale  prouve  aux  adversaires  que  vous 
avez  combattus  et  terrassés  que  le  peuple  qu'ils  voulaient  égarer  sait  discerner, 
enfin,  entre  ceux  qui  le  trompent  et  ceux  qui  le  servent,  entre  ses  amis  et  ses 
ennemis,  et  les  applaudissements  qu'il  a  prodigués  à  votre  élection  confirment 
encore  ces  consolantes  vérités. 

Des  applaudissements  redoublés  ont  attesté  la  satisfaction  de  l'as- 
semblée et  l'impression  des  discours  a  été  demandée  d'une  voix  una- 
nime ^ 

On  a  passé  à  l'ordre  du  jour,  qui  était  la  continuation  des  élec- 
tions. Les  électeurs  se  sont,  en  conséquence,  retirés  dans  leurs  bureaux 

1.  Ceâ  deux  discours  ont  été  imprimés. 

13 


194         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  résultats  remis  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  /i69,  ce 
qui  fixait  la  majorité  absolue  à  235  voix.  Il  est  résulté  du  dépouille- 
ment que  M.  Alix  a  eu  20  voix;  —  M.  Archambault,  3;  —  M.  Biauzat, 
177;  —  M.  d'André,  3;  —  M.  Dommanget,  3;  —  M.  Follenfant,  5;  — 
M.  Godard,  2;  —  M.  L'Héritier,  131  ;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  12; 
—  M.  Marcilly,  8;  —  M.  Mouricault,  11;  —  M.  Mutel,  A9;—  M.  Pulleu, 
2;  —  M.  Talon,  2;  —M.  Vanin,  10;  —M.  Viellart,  2.  Total  :  hkO  voix. 
Les  29  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  469  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Biauzat,  qui  avait  eu  le  plus  de  suf- 
frages, n'en  ayant  réuni  que  177  et  la  majorité  étant  de  235,  elle  n'était 
acquise  pour  personne,  que  celui  qui  en  avait  eu  le  plus  après  lui 
était  M.  L'Héritier,  qui  en  avait  réuni  131.  M.  le  Président  a  annoncé, 
d'après  ce  résultat,  que  ce  scrutin,  qui  était  le  second,  n'avait  point 
donné  de  majorité  et  que,  par  conséquent,  il  y  avait  lieu  à  ballottage 
entre  M.  Biauzat,  qui  avait  177  voix,  et  M.  L'Héritier,  qui  en  avait  131. 

Quatre  heures  étant  sonnées,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  l'a 
ajournée  à  demain,  neuf  heures  du  matin,  pour  procéder  au  ballottage 
annoncé,  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


26'»«  séance.  —  Vendredi  10  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Élection  de  Gaultier  de  Biauzat  comme  juge  au  scrutin  de  ballottage  contre  L'Héritier.  — 
Deux  tours  de  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  i-ésultat.  —  Élection  de  L'Hé- 
ritier comme  juge  au  scrutin  de  ballottage  contre  Mutel. — Élection  de  Mutel  comme 
juge  au  premier  tour  de  scrutin.  —  Discours  de  remerciement  de  Mutel  et  réplique 
du  Président.  —  Tirage  au  sort  des  sections  et  des  cantons  pour  la  nouvelle  organi- 
sation des  bureaux.  ■— ■  Élection  d'Alix  comme  juge  au  premier  tour  de  scrutin. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  en  continuant  l'élection  des  juges  était  le  troisième  scrutin,  dit  de 
ballottage,  entre  M.  Biauzat  et  M.  L'Héritier  qui,  au  second,  avaient  réuni 
le  plus  de  suffrages.  Les  électeurs  se  sont,  en  conséquence,  rendus 
dans  leurs  bureaux  respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  ré- 


ÉLECTION  DES  JUGES.  -  10  DÉCEMBRE  1790. 


495 


sultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
Tun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  387,  réduit  à  383  par  k  bulletins  nuls,  2  au  premier 
bureau,  1  au  troisième  et  1  au  sixième  bureau,  que  M.  Gaultier- 
Biauzat  en  avait  obtenu  223,  M.  L'Héritier  160. 

D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'as- 
semblée, M.  Gaultier  de  Biauzat,  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour 
l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département 
de  Paris. 

L'assemblée  a  ensuite  passé  au  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un 
autre  juge.  Les  électeurs  se  sont,  à  cet  effet,  retirés  dans  leurs  bureaux 
particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scruta- 
teurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  483, 
réduit  par  un  bulletin  nul  au  deuxième  bureau  à  482,  donnant  une 
majorité  absolue  de  242  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que 
M.  Alix  a  eu  57  voix;  —  M.  Archambault,  12;  —  M.  Arsandaux,  2;  — 
M.  Bochart  de  Saron,  2  ;  —  M.  Bouche, député,  7  ;  —  M.  Brunet *,  avocat,  2 ; 

—  M.  Buzot*,  député,  2;  —  M.  Dambray,  2;  —M.  Daustel,  électeur,  4; 

—  M.  Dommanget,  avocat,  4;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  3;  —  M.  Després 
de  La  Rozière^,  2;  —  M.  Follenfant,  4;  —  M.  Goupil  de  Préfeln,  4;  — 
M.  Le  Chapelier,  2;  —  M.  L'Héritier,  3 ;  —  xM.  L'Héritier,  électeur,  154; 
^M.  Lemoyne  des  Essarts,  2;  —  M.  La  Gaze,  avocat,  3;  —  M.  Marcilly, 
9;  —  M.  Mouricault,  40;  —  M.  Mutel,  conseiller  au  Ghâtelet,  78;  — 
M.  Muguet  de  Nanthou,  4;  —  M.  PuUeu,  avocat,  3;  —  M.  Quatremôre, 
12;  —M.  Roederer,  7;  —  M.  Robin  (Léonard),  2;  —  M.  Sanson  Du- 
perron,  2;  —  M.  Try,  conseiller  au  Ghâtelet,  4;  —  M.  Talon,  ancien 
lieutenant  civil,  2;  —  M.  Vanin,  ancien  conseiller  au  Ghâtelet,  10;  — 
M.  Viellart,  député,  3  ;  —  M.  Viellart,  député  de  Reims,  8.  Total  : 
455  voix.  Les  27  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  /|82  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  L'Héritier,  conseiller  à  la  Cour  des 
aides,  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages  au  nombre  de  154  voix, 
n'avait  point  acquis  la  majorité  absolue  fixée  à  242  voix.  M.  le  Prési- 

i.  Jacques-François  Brunet,  né  en  1745,  avocat  au  Parlement  en  1769,  électeur  de 
1789,  élu  juge-suppléant  le  13  décembre  1790. 

2.  François-Nicolas-Léonard  Buzot,  né  à  Évreux  le  i^^  mars  1760,  avocat,  député  du 
Tiers  Ktatd'Évreux  à  l'Assemblée  constituante  et  de  l'Eure  à  la  Convention,  mort  près  de 
Saint-Émilion  (Gironde)  en  juin  1794. 

3.  Nicolas-Philippe-Louis-Charles  Després  de  la  Rozière,  ancien  avocat  aux  conseils 
du  Roi,  avocat  au  Parlement  en  1789,  demeurant  rue  de  Savoie^ 


196  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

dent,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la 
majorité  absolue,  qu'il  s'agissait,  en  conséquence,  de  passer  à  un 
second  tour  de  scrutin.  Pour  y  procéder,  les  électeurs  se  sont  retirés 
dans  les  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  ré- 
sultats remis  en  la  forme  ordinaire,  après  le  recensement  général,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  560,  la  majorité  absolue  de  281  voix.  Le  dépouillement  a  fait 
reconnaître  que  M.  Alix  a  eu  67  voix;  —  M.  Archambault,  2;  — 
M.  Boucbe,  9;  —  M.  Brunet,  2;  —  M.  Dumelz,  2;  ~  M.  Dommanget, 
avocat,  6;  —  M.  Daustel,  2;  —  M.  Dumesnil  de  Merville,  2;  —  M.  Fol- 
lenfant,  2;  —  M.  Gossin,  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  2:  —M.  L'Hé- 
ritier, électeur,  259;  —Idem,  sans  désignation,  h;  —M.  Mouricault, 
kb;  —Idem,  sans  désignation,  2;  —  M.  Mutel,  96;  —  M.  Marcilly,  7; 
—  M.  PuUeu,  2;  —  M.  Picard,  2;  —  M.  Quatremère,  4;  —  M.  Roe- 
derer,  2;  —M.  RivièreS  2;  —  M.  Viellart,  député  de  Reims,  8.  Total  : 
531  voix.  Les  29  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  ;  560  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  déclaré  que  M.  L'Héritier  et  M.  Mutel,  qui  se  trouvaient 
avoir  réuni  le  plus  de  suffrages,  le  premier  au  nombre  de  259  voix,  le 
deuxième  de  96,  n'avaient  point  acquis  la  majorité  absolue,  fixée  à 
281  voix. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  le  résultat  du  scrutin  ne  produisant 
point  de  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième, 
dit  de  ballottage,  entre  MM.  L'Héritier  et  Mutel,  qui  se  trouvaient  avoir 
réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  259  voix,  l'autre  96.  Les  électeurs  retirés 
dans  leurs  bureaux  respectifs  ont  procédé  à  ce  scrutin.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  dans  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  535,  que  quatre  bulletins 
nuls,  dont  un  au  premier  bureau  et  trois  au  deuxième,  le  réduisaient 
à  531  voix,  que  M.  L'Héritier  avait  obtenu  354  voix  et  M.  Mutel,  177. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Charles- 
Louis  L'Héritier,  conseiller  à  la  Cour  des  aides,  de  l'Académie  des 
sciences,  commandant  du  bataillon  de  Saint-Nicolas-des-Champs,  élec- 
teur de  1789  et  électeur  de  la  section  des  Lombards,  âgé  de  quarante- 
quatre  ans,  demeurant  rue  Quincampoix,  pour  l'un  des  juges  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 


4.  Auloine  Rivière,  né  ca  1731,  avocat  au  Parlement  en  1755,  Jenieuraiit  rue  Saint- 
Jacques,  235,  élu  juge  suppléant  le  22  décembre  1790. 


197 

Cette  élection  faite,  les  électeurs  se  sont  de  nouveau  retirés  dans 
leurs  bureaux  respectifs  pour  procéder  au  premier  scruliu  pour  l'élec- 
tion d'un  autre  juge.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats 
remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  U?,  la  majorité  absolue  de  224  voix.  Il  est  résulté  du  dépouil- 
lement que  M.  Alix,  avocat,  avait  eu  52  voix;  —  M.  Alix,  électeur,  2; 
—  M.  Archambault,  4;  —  M.  Bouche,  député,  9;  —  M.  Brunet,  avocat, 
3;  — M.  Dumesnil,  électeur,  3;  — M.  Dommanget,  4;  —M.  des  Essarts, 
2;  —  M.  Follenfant,  2;  —  M.  Gérard  S  de  la  municipalité,  2;  — 
M.  Herbault,  avocat,  3;  —  M.  Marcilly,  5;  —  M.  Mutel,  électeur, 
243  voix;  —  M.  Mutel,  2;  —  M.  Mouricault,  55;  —  M.  Nicolaï,  4;  — 
M.  Quatremère,  9;  — ■  M.  Roederer,  2;  —  M.  Vanin,  maître  des  comptes, 
7;  — M.  Viellart,  député,  8;  —  M.  Viellart,  3.  Total  :  424  voix.  Les 
23  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement:  447  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Mutel,  conseiller  au  Châtelet  et  électeur, 
avait  obtenu  243  voix,  19  au  delà  de  la  majorité  absolue  fixée  à 
224  voix.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Hubert- 
Jean  Mutel,  conseiller  au  Châtelet  et  électeur  de  la  section  de  la  place 
Louis  XIV,  âgé  de  trente-sept  ans,  demeurant  rue  des  Vieux-Augustins, 
n°  15,  pour  l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du 
Département  de  Paris. 

iM.  Mutel,  présent  à  l'assemblée,  a  monté  à  la  tribune  et  a  prononcé 
le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  je  n'ai  de  ma  vie  mieux  senti  qu'en  ce 
jour  ce  que  vaut  l'estime  de  ses  concitoyens,  surtout  quand  elle  a  eu  le  temps 
d'être  balancée  par  un  examen  aussi  juste  que  scrupuleux  et  qu'elle  a  enfin  été 
fixée  par  la  vérité.  Appelé  par  vos  suffrages  à  remplir  une  des  places  de  juge  d'un 
des  tribunaux  du  Département  de  Paris,  je  vous  prie  de  croire  que  j'attache  véri- 
tablement un  grand  prix  à  cet  honneur.  Si  dix  années  d'étude  des  lois,  suivies  de 
quatorze  années  de  l'exercice  des  fonctions  de  la  magistrature,  m'ont  rendu  ces 
mêmes  fonctions  familières,  ce  temps  m'a  appris  à  en  connaître  l'importance  et 
m'a  pénétré  de  l'étendue  des  devoirs  qu'impose  à  tout  homme  <iui  en  est  revêtu  le 
caractère  redoutable,  mais  auguste  de  juge.  Désigné  par  vous,  Messieurs,  pour 
parcourir  de  nouveau  cette  glorieuse  carrière,  soyez  les  dépositaires  de  l'engage- 
ment solennel  que  je  contracte  avec  vous  de  redoubler  de  travail  et  d'assiduité  et 
d'y  apporter  un  zèle  et  un  dévouement  tels  que  je  puisse  toujours  me  maintenir 
dans  votre  estime  et  justifier  au  sentiment  de  tous  que  j'étais  digne  du  choix  dont 
vous  venez  de  m'honorer. 

i.  André  Gérard,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 


198  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  appelé  deux  fois  sur  les  rangs  pour  êlre  élu,  vous  aviez  acquis 
par  votre  premier  abandon  un  nouveau  droit  aux  suffrages  de  l'assemblée.  Appelé 
dans  les  nouveaux  tribunaux  par  la  conduite  que  vous  avez  tenue  dans  celui  qui 
bientôt  n'existera  plus,  votre  élection  à  la  place  de  juge  est  la  récompense  de  cette 
sage  conduite  et  le  prix  de  votre  patriotisme  et  de  vos  talents. 

L'assemblée  a  demandé  l'impression  des  deux  discours  ^  de  suite 
a  passé  à  un  premier  scrutin  pour  la  nomination  d'un  autre  juge. 

Pendant  que  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  par- 
ticuliers pour  y  procéder,  les  officiers  du  bureau  général,  d'après  l'au- 
torisation qui  leur  en  a  été  donnée  par  l'assemblée,  ont  procédé  en  la 
forme  ordinaire  au  tirage  du  rang  des  sections  et  des  cantons  pour  la 
nouvelle  distribution  des  bureaux.  Par  l'effet  du  sort  ils  sont  sortis  dans 
l'ordre  qui  suit  : 

N°  1.  Canton  d'Issy.  —  2.  Section  des  Postes.  —  3.  Section  de 
Bondy.  —  h-  Section  de  la  Fontaine-de-Montmorency.  —  5  Section  des 
Arcis.  —  6.  Canton  de  Nanterre.  —  7.  Section  de  la  Croix-Rouge.  — 
8.  Section  du  Luxembourg.  —  9.  Section  du  Palais-Royal.  —  10.  Can- 
ton deCharenton.  —  11.  Section  du  faubourg-Montmartre.  —  12.  Sec- 
tion de  Mauconseil.  —  13.  Canton  de  Bourg-la-Reine.  —  Ik-  Section 
de  Popincourt.  —  15.  Section  de  l'Arsenal.  —  16.  Section  des  Inva- 
lides. —  17.  Section  de  l'Oratoire.  —  18.  Canton  de  Passy.  —  19.  Can- 
ton de  Belleville.  —  20.  Section  du  Jardin  des  Plantes.  —  21.  Section 
des  Gobelins.  —  22.  Section  de  la  Bibliothèque.  —  23.  Section  de  la 
Grange-Batelière.  —  2/t.  Section  des  Enfants-Rouges.  —  25.  Section  du 
faubourg-Saint-Denis.  —  26.  Section  des  Lombards.  —  27.  Section  de 
la  rue  Beaubourg.  —  28.  Section  des  Champs-Elysées.  —  29.  Section 
de  Sainte-Geneviève.  —  30.  Section  des  Thermes-de-Julien.  —  31.  Sec- 
tion de  la  Fontaine-de-Grenelle.  —  32.  Section  du  Temple.  —  33.  Sec- 
tion du  Ponceau.  —  34.  Canton  de  Clichy.  —  35.  Section  de  Bonne- 
Nouvelle.  —  36.  Canton  de  Choisy-le-Roi.  —  37.  Section  de  l'Isle.  — 
38.  Section  de  la  rue  Poissonnière.  —  39.  Section  des  Gravilliers.  — 
kO.  Section  de  l'Hôtel-de-Ville.  —  /i1.  Section  de  la  place  de  Louis  XIV. 

—  42.  Canton  de  Chàtillon.  —  43.  Section  de  Notre-Dame.  —  44.  Sec- 
tion du  Roule.  —  45.  Section  du  ThéAtre-Français.  —  46.  Section  de 
la  Place-Royale.  —  47.  Canton  de  Pantin.  —  48.  Section  des  Tuileries. 

—  49.  Canton  de  Pierrefitte.  —  50.  Section  de  la  Halle-au-BIé.  — 
51.  Section  du  Louvre.  —  52.  Section  de  la  place  Vendôme.  —  53.  Sec- 

1.  Ces  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  1  1  DÉCEMBRE  1790. 

tion  d'Henri  IV.  —  5/i.  Canton  de  Colombes.  —  55.  Canton  de  Vin- 
cennes.  —  56.  Section  de  la  rue  de  Montreuil.  —  57.  Section  du 
Marché-des-Innocents.  —  58.  Section  du  Roi-de-Sicile.  —  59.  Section 
de  l'Observatoire.  —  60.  Canton  de  Villejuif.  —  61.  Canton  de  Mon- 
treuil. —  62.  Section  des  Quinze-Vingts.  —  63.  Canton  de  Saint-Denis. 
^  6Zi.  Section  des  Quatre-Nations. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  le  résultat  remis  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  286,  la  majorité 
absolue  fixée  à  ikk  voix.  Il  a  été  reconnu  par  le  dépouillement  que 
M.  Alix,  avocat,  a  eu  160  voix;  —  M.  Alix,  électeur,  2;  —  M.  Arsandaux, 
2;  —  M.  Archambault,  2;  —  M.  Bouche,  h;  —  M.  Daustel,  3;  —  M.  Fol- 
lenfant,  3; —  M.  Gossin,  3;  —  M.  Marcilly,  3;  —  M.  Mouricault,  68;  — 
M.  Muguet  de  Nanthou,  k;  —  M.  Nicolaï,  3;  —  M.  Quatremère,  5;  -^ 
M.  Viellart,  de  Reims,  6.  Total  :  268  voix.  Les  18  voix  de  surplus  dis- 
persées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
286  voix. 

Le  résultat  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  il 
a  annoncé  que  M.  Alix,  avocat,  avait  réuni  160  voix,  16  au  delà  de  la 
majorité  absolue,  fixée  à  \kh  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom 
de  l'assemblée,  M.  François-Julien  Alix,  ci-devant  avocat  au  Parlement, 
âgé  de  quarante-quatre  ans,  demeurant  rue  Saint-Martin,  163,  pour  l'un 
des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  département  deParis. 

La  continuation  de  l'élection  des  juges  a  été  ajournée  à  demain, 
neuf  heures  du  matin.  M.  le  Président  à  quatre  heures  et  demie  a  levé 
la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président  ; 
Pastoret,  Secrétaire. 


27'"^  séance.  —  Samedi  il  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Discours  de  remerciement  de  L'Héritier 
et  réplique  du  Président.  —  Élection  de  Mouricault  comme  juge.  —  Discours  de 
romerciement  d'Alix  et  réplique  du  Président.  —  Allocution  du  Président  annonçant 
que  l'élection  des  30  juges  est  terminée  et  que  celle  des  24  suppléants  doit  mé- 
riter la  même  attention  de  la  part  de  l'assemblée.  —  Lecture  par  Gouniou  du  procès- 
verbal  de  la  seconde  séance  de  l'assemblée.  —  Ajournement  du  tirage  du  rang  des 
tribunaux  du  Département  dans  les  arrondissements  après  la  nomination  des  sup- 
pléants. —  Nomination  de  Prault  de  Saint-Martin  comme  imprimeur  de  l'assemblée 
électorale  en  remplacement  de  Cailleau.  —  Organisation  des  bureaux  et  désignation 
des  présidents,  secrétaires  et  scrutateurs. 

L*assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 


200  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

manière  ©rdinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  l'ordre  du  jour, 
la  continuation  de  l'élection  des  juges  du  Département. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  et  ont 
procédé  au  premier  scrutin  pour  la  nomination  d'un  juge.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recen- 
sement général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  407,  réduit  à  /iOl  par  six  bulletins 
nuls,  un  au  premier  bureau,  un  au  deuxième,  deux  au  troisième,  un 
au  quatrième  et  un  au  sixième,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à 

201  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archambault,  avocat, 
a  eu  5  voix;  --  M.  Arsandaux,  avocat,  2;  —  M.  Bouche,  député,  2;  — 
M.  Brunet,  avocat,  12;  — M.  Dambray,  avocat  général,  4;  —  M.  Daustel, 
ancien  juge,  5;  —  M.  FoUenfant,  avocat,  9;  —  M.  Follenfant  sans  dési- 
gnation, 2;  —  M.  Gossin,  député,  2;  —  M.  Garnier,  conseiller  au  Ghâ- 
telet,  3;  —  M.  Herbault,  avocat,  électeur,  2;  —  M.  Langlois  de  Pom- 
meuse,  conseiller  au  ci-devant  Parlement,  2;  —  M.  Lemoyne  des 
Essarts,  4;  —  M.  de  La  Gaze,  avocat,  2;—  M.  Mouricault,  avocat,  154; 
—  M.  Muguet  de  Nanthou,  député,  87;  —  M.  Marcilly,  4;  — M.  PuUeu, 
avocat,  2;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Ghâtelet,  5;—  M.  Roederer, 
député,  45;  —  M.  Try,  conseiller  au  Ghâtelet,  5;  —  M.  Viellart,  député 
de  Reims,  3;  —  M.  Vanin,  maître  des  Gomptes,  6.  Total  :  367  voix.  Les 
34  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  401  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Mouricault,  avocat,  qui  avait  réuni  le 
plus  de  suffrages  au  nombre  de  154  voix,  n'avait  point  acquis  la  majo- 
rité absolue  fixée  à  201  voix.  D'après  ce  résultat  M.  le  Président  a 
annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue,  et  qu'il  fallait 
passer  à  un  second  tour  de  scrutin.  Avant  d'y  procéder,  M.  L'Héritier, 
élu  en  la  séance  d'hier  l'un  des  juges  des  tribunaux  du  Département, 
a  demandé  à  faire  ses  remerciements  à  l'assemblée.  Monté  à  la  tribune, 
il  a  dit  : 


Messieurs,  le  grand  œuvre  de  la  Constitution,  en  dépit  des  ennemis  publics, 
touchant  à  sa  fin,  me  laissait  entrevoir  le  moment  où  j'allais  reprendre  un  travail 
littéraire  et  consolateur,  que  mes  devoirs  d'homme  et  de  citoyen  m'avaient  com- 
mandé d'interrompre.  Il  vous  plait,  Messieurs,  en  votre  sagesse  de  prolonger  mon 
existence  civique;  vous  m'appelez  à  la  magistrature  du  peuple  français,  je  ne 
balance  point.  Si  la  botanique  a  des  charmes,  la  Patrie  a  des  droits.  L'application 
des  lois  fondées  dorénavant  sur  les  lois  immuables  de  la  nature  et  sur  les  droits 
inaliénables  de  l'homme,  serait-elle  donc  à  mes  yeux  une  fonction  moins  noble  que 


l'étude  et  la  contemplation  de  la  nature  elle-même?  Non,  Messieurs,  je  n'aspirerai 
à  devenir  savant  qu'autant  que  je  pourrai  l'être,  sans  cesser  de  me  montrer  magis- 
trat et  citoyen.  Quand  il  sera  temps,  je  déposerai  pareillement  i'épée  dont  mes 
compagnons  d'armes,  dans  les  premiers  élans  de  leur  liberté  naissante,  ont  armé 
mon  bras  novice,  pour  saisir  d'une  main  moins  expérimentée  peut-être  le  glaive 
vengeur  du  crime  que  mes  concitoyens,  dans  la  plénitude  d'une  liberté  stable  et 
inaltérable,  daignent  m'otïrir  en  ce  moment.  Interdit,  embarrassé,  Messieurs,  pour 
vous  exprimer  mes  sentiments  et  ma  reconnaissance,  je  me  tais  et  j'obéis. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  des  services,  des  lumières,  des  vertus,  tels  étaient  vos  litres  aux 
suffrages  de  l'assemblée  électorale.  L'étude  des  lois  et  de  l'histoire  naturelle  ont 
rempli  votre  vie;  dans  l'une,  vous  acquériez  la  connaissance  des  choses,  dans 
l'autre,  celle  des  hommes;  l'ami  de  la  nature  l'est  sûrement  de  l'homme  et  de  la 
justice,  et  votre  état  et  vos  goûts  mêmes  s'accordent  et  répondent  à  l'assemblée 
de  l'excellence  de  son  choix. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  des  deux  discours  ^ 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  les  bureaux  particuliers 
pour  procéder  au  second  tour  de  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  556  et  la  majorité  absolue  de  279.  Le 
dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Archambault  a  eu  /^  voix;  — 
M.  Arsandaux,  3;  —  M.  des  Essarts,  électeur,  4;  —  M.  Dambray,  3;  — 
M.  Dumesnil  de  Merville,  2;  —  M.  Follenfant,  électeur,  7;  —  M.  Her- 
bault,  électeur,  2;  — M.  Muguet  de  Nanthou,  151;— M.  Mouricault,  sans 
désignation,  2;  —  M.  Mouricault,  avocat,  303;  —  M.  Millet  de  Gravelle, 
5;  —  M.  Marcilly,  2;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Ghâtelet,  7;  — 
M.  Roederer,  33;  —  M.  Rivière,  avocat,  2;  —  M.  Try,  3;  —  M.  Vanin, 
maître  des  comptes,  3.  Total  :  536  voix.  Les  20  voix  de  surplus  disper- 
sées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
556  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  a  été  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scruta- 
teurs généraux;  il  a  déclaré  que  M.  Mouricault  avait  obtenu  303  voix, 
24  au  delà  de  la  majorité  absolue  fixée  à  279.  M.  le  Président  a  pro- 
clamé, au  nom  de  l'assemblée,  M.  Thomas-Laurent  Mouricault,  avocat, 
âgé  de  52  ans,  demeurant  rue  des  Deux-Portes-Saint-Jean,  u"  8,  pour 
l'un  des  juges  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département 
de  Paris. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que  M.  Alix,  élu  en  la 


1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


202  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

séance  d'hier  pour  l'un  des  juges  du  département,  venait  pour  accepter 
et  faire  ses  remerciements.  Introduit  par  les  huissiers,  en  la  forme 
ordinaire,  il  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Messieurs,  beaucoup  de  personnes  se  sont  déjà  demandé,  sans  doute,  ce 
que  j'avais  fait  pour  obtenir  l'honneur  de  vos  suffrages;  je  me  le  suis  demandé  à 
moi-môme.  Rien,  ai-je  dit;  et  certes,  c'est  beaucoup  dans  un  temps  et  sous  un 
régime  où  l'on  faisait  tant  de  choses  et  si  peu  de  bonnes.  Si  l'on  demande  aujour- 
d'hui ce  que  je  ferai,  je  répondrai,  mon  devoir.  Je  le  ferai  en  homme,  d'autant  plus 
attaché  à  cette  grande  révolution,  qu'elle  m'a  coûté  plus  de  sacrifices.  Si  donc  on 
vous  disait  un  jour  que  je  l'ai  mal  rempli,  dites  que  cela  est  faux  ou  que  les  forces 
m'ont  manqué, 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  la  Constitution  est  en  partie  l'ouvrage  des  jurisconsultes,  elle 
fera  leur  gloire,  elle  sera  leur  récompense  et  c'est  un  de  ses  bienfaits  que  leurs 
talents,  si  longtemps  méconnus,  soient  devenus  le  premier  des  titres  à  l'estime 
publique;  c'est  aux  vôtres  et  à  vos  vertus  que  vous  devez  les  suffrages  de  l'assam- 
blée  et  votre  modestie  môme  lui  prouve  qu'elle  ne  s'est  pas  trompée. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  des  deux  discours  ^  et  M.  le 
Président  a  invité  M.  Alix  à  la  séance. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que  la  première  partie  de 
ses  travaux,  l'élection  des  juges,  était  terminée,  qu'il  croyait  de  son 
devoir  de  représenter  à  l'assemblée  que  la  nomination  des  suppléants 
des  juges,  dont  elle  avait  à  s'occuper,  méritait  la  même  attention  et  les 
mêmes  soins  que  l'élection  des  juges,  que  quoique  l'assemblée  n'eût 
pas  besoin  qu'on  lui  retraçât  ce  qu'elle  avait  à  faire,  son  zèle  ne  pou- 
vait l'empêcher  de  le  lui  remettre  sous  les  yeux.  L'assemblée  par  ses 
applaudissements  a  témoigné  à  M.  le  Président  la  satisfaction  qu'elle 
éprouvait  de  son  amour  pour  le  bien  public. 

M.  le  Président  a  observé  que  l'assemblée,  par  son  arrêté  du  pre- 
mier de  ce  mois,  avait  ajourné  après  la  nomination  des  juges  la  lec- 
ture des  procès-verbaux  de  ses  premières  séances,  que  M.  Gouniou, 
comme  Secrétaire  provisoire,  les  avait  rédigés  et  était  prêt  d'en  faire 
la  lecture,  si  l'assemblée  désirait  l'entendre. 

Monté  à  la  tribune,  M.  Gouniou,  comme  Secrétaire  provisoire  et 
l'un  des  Secrétaires  adjoints,  a  commencé  par  représenter  que  le  procès- 
verbal  de  la  première  séance  avait  été  lu,  qu'ainsi  il  devait  commencer 
par  la  lecture  de  celui  de  la  deuxième.  Cette  lecture  faite  et  achevée  et 
la  rédaction  adoptée,  il  a  été  arrêté  que,  pour  ménager  les  moments 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  41  DÉCEMBRE  1790.  203 

précieux  de  rassemblée,  il  serait  à  l'ouverture  de  chaque  séance  fait 
lecture  d'un  de  ceux  restants. 

Sur  la  représentation  faite  par  M.  le  Président  que  l'assemblée,  par 
son  arrêté  du  24  novembre  dernier,  avait  ajourné  le  tirage  du  rang 
des  tribunaux  du  Département  dans  les  arrondissements  après  la  nomi- 
nation des  trente  juges,  que,  conformément  à  cet  arrêté,  les  juges 
étant  nommés,  il  y  avait  lieu  de  tirer  au  sort  le  rang  des  tribunaux, 
plusieurs  membres  ayant  parlé  sur  cet  objet  pour  en  demander  l'ajour- 
nement après  la  nomination  des  suppléants,  leurs  motions  appuyées  et 
mises  aux  voix,  le  tirage  du  rang  des  tribunaux  du  Département  a  été 
ajourné  définitivement  après  la  nomination  des  vingt-quatre  suppléants. 

Il  a  ensuite  été  proposé  de  décider  si,  en  cas  de  vacance  d'une 
place  de  juge,  les  suppléants  y  seraient  appelés  par  l'ancienneté  de 
leur  nomination  ou  bien  suivant  leur  rang  dans  les  tribunaux  aux- 
quels ils  seraient  attachés.  Cette  proposition  discutée  par  différents 
membres,  l'assemblée  a  arrêté  de  passer  à  Tordre  du  jour. 

Sur  la  proposition  faite  à  l'assemblée  de  changer  d'imprimeur, 
M.  Prault  de  Saint-Martin^  a  été  nommé  imprimeur  de  l'assemblée 
électorale  du  Département  de  Paris  à  la  place  de  M.  Cailleau. 

Il  a  ensuite  été  fait  lecture  des  listes  pour  la  nouvelle  distribution 
des  bureaux.  Cette  lecture  achevée,  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  les 
bureaux  particuliers  pour  procéder  à  leur  organisation,  ainsi  qu'à  la 
nomination  de  leurs  officiers.  Réunis  en  l'assemblée  générale,  rapport 
fait  par  leurs  commissaires  du  résultat  de  cette  opération,  il  a  été 
reconnu  : 

Qu'au  premier  bureau  M.  Mennessier  a  été  élu  président;  M.  Girard 
de  Rury2,  secrétaire;  et  scrutateurs,  MM.  Folleufant,  Laumonier^  et 
Calvinhac;  et  MM.  Tanevot,  Dejunquière  et  Bienaymé^  scrutateurs 
suppléants;  —  qu'au  deuxième  bureau  M.  d'Ormesson  a  été  nommé 
président;  M.  Polverel,  secrétaire;  MM.  Brocas,  Carré  et  Jozeau^  scru- 
tateurs, et  scrutateurs  suppléants,  MM.  Roussy,  Barbier  et  Gibert  de 
Lisle®;  —  qu'au  troisième  bureau,  le  président  s'est  trouvé  être 
M.  Arsandaux;  le  secrétaire,  M.  Herbault;  les  scrutateurs,  MM.  Soreau, 
de  Vergennes  et  Vieillard;  —  qu'au  quatrième  bureau  M.  Delavoie- 

1.  Électeur  de  la  section  de  Henri  IV. 

2.  Procureur  au  Parlement,  électeur  de  la  section  des  Lombards. 

3.  Pierre-Louis-Joseph  Laumonicr,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Louvre. 

4.  Dieudonné-François-Louis  Bienaymé,   ancien    substitut  du  procureur  général  du 
Parlement,  électeur  de  la  section  de  l'île  Saint-Louis. 

5.  Mathurin-Pierre  Jozeau,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Thermes-de-Julien. 

6.  Charles-Antoine  Gibert  de  Lisle,  notaire,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Beau- 
bourg. 


204  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

pierre  a  été  élu  président;  M.  BroussonetS  secrétaire;  et  MM.  Desjar- 
dius -,  Dubail^  et  Danton,  scrutateurs;  —  qu'au  cinquième  bureau 
ont  été  nommés  pour  président  M.  Mauduit  Delarive;  pour  secré- 
taire, M.  Huguet;  et  pour  scrutateurs,  MM.  Deferrière,  Pouzals^  et  La- 
cépède;  —  qu'enfin  au  sixième  bureau  M.  L'Héritier  a  été  proclamé 
président;  M.  Delamotte,  secrétaire;  et  que  MM.  Knapen,  Barré  et 
Aubry  ^  ont  été  proclamés  scrutateurs,  et  scrutateurs  suppléants, 
MM.  Oudet,  Simon  et  Bertholon  ^ 

Ces  rapports  finis,  l'assemblée  a  ajourné  la  lecture  de  l'adresse  à 
présenter  par  elle  à  l'Assemblée  nationale  et  l'élection  des  suppléants 
des  juges  à  demain  neuf  heures  du  matin.  A  quatre  heures  du  soir 
M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


28"»^  séance.  ■—  Dimanche  12  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Lecture  de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale;  on  arrête  d'en  faire  une  deuxième  lecture  à 
deux  heures. —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Remer- 
ciements des  juges  Gaultier  de  Biauzat  et  Mouricault  et  réponses  du  Président.  — 
Discussion  de  l'adresse  :  on  ajoutera  le  vœu  de  voir  promulguer  la  loi  qui  impose  aux 
évoques  et  fonctionnaires  ecclésiastiques  le  serment  civique.  —  Adoption  de  l'adresse 
et  texte  de  celle-ci.  —  On  arrête  que  l'adresse  sera  portée  à  l'Assemblée  nationale 
par  24  membres  nommés  dans  les  bureaux.  —  Second  scrutin  pour  l'élection  d'un 
juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Proclamation  des  24  commissaires  auxquels  sont 
adjoints  les  rédacteurs  de  l'adresse  et  Larive,  chargé  spécialement  de  la  lire  à  l'As- 
semblée. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  a  été  faite  du  procès-verbal  de  la  séance 
précédente,  la  rédaction  adoptée.  Il  a  également  été  fait  lecture  du 
procès-verbal  de  la  séance  du  19  novembre  dernier.  La  rédaction  a  été 
pareillement  adoptée. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  la  lecture  de 
l'adresse  que  l'assemblée  électorale  avait  arrêté  de  présenter  à  l'Assem- 
blée nationale.  Un  membre  a  observé  que  l'assemblée  n'étant  pas  encore 

1.  Pierre-Marie-Auguste  Broussonet,  de  l'Académie  des  sciences,  électeur  de  la  sec- 
tion des  Enfants-Rouges. 

2.  Pierre  Desjardins,  ancien  marchand,  électeur  de  la  section  du  Palais-Royal. 

3.  Étienne-Prosper  Dubail,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Luxembourg. 

4.  Joseph  Pouzals,  chevalier  de  Saint-Louis,  électeur  du  canton  de  Châtillon. 

5.  Pierre  Aubry,  ancien  négociant,  électeur  de  la  section  des  Lombards. 

6.  Joseph  Bertholon,  marchand  de  soie,  électeur  de  la  section  des  Postes. 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  12  DÉCEMBRE   1790.  205 

complète,  il  serait  peut-être  mieux  de  procéder  au  scrutin  et  de 
remettre  la  lecture  de  l'adresse  au  moment  où  l'assemblée  serait  plus 
nombreuse;  mais  l'ordre  du  jour  a  été  vivement  invoqué,  M.  le  Prési- 
dent a  mis  aux  voix,  il  a  été  arrêté  d'y  passer.  On  a  lu  l'adresse.  Cette 
lecture  achevée,  les  applaudissements  de  l'assemblée  ont  témoigné  sa 
satisfaction  sur  la  rédaction  et,  pour  mettre  les  électeurs  absents  à 
portée  de  la  connaître,  on  a  demandé  qu'il  en  fût  fait  une  seconde 
lecture  dans  cette  même  séance,  à  deux  heures,  ce  qui  a  été  arrêté. 

On  a  remis  l'examen  des  différentes  questions  que  pourrait  faire 
naître  l'adresse  après  cette  seconde  lecture,  et  on  a  passé  à  l'ordre  du 
jour. 

En  conséquence,  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  les  bureaux 
particuliers  pour  procéder  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  des 
suppléants.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leur  résultat  remis  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  417,  mais  que 
deux  bulletins  déclarés  nuls,  l'un  au  deuxième  bureau,  l'autre  au 
troisième,  réduisait  les  suffrages  à  /tl5,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue 
à  208  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu 
16  voix;  —  M.  Arsandaux,  8;  —  M.  Brunet,  32;  —  M.  Bouchard,  3;  — 
M.  Bochart  de  Baron,  /i;  —  M.  Carouge,  /i;  —  M.  CanueP,  3;  — 
M.  Daustel,  27;  —  M.  Dommanget,  18;  —  M.  Dambray,  7;  —  M.  des 
Essarts,  2;  —  M.  Follenfant,  /i5;  —  M.  Forestier,  3;  —  M.  Garnier,  2; 

—  M.  GaigneS  6;  —  M.  Guyet^,  h;  —  M.  Hemeri,  2;  — M.  Jolly,  2;  — 
M.  La  Caze,  2;  —  M.  LalaneS  2;  — M.  Lohier,  2;  —  M.  Marcilly,  45;  — 
M.  Millet  de  Gravelle,  2;  — M.  Muguet  de  Nanthou,  42;  —  M.  Miller,  9; 

—  M.  Mennessier,  5;  —  M.  Oudet,  2;  —  M.  Panis,  2;  —  M.  Polverel,  8; 

—  M.  Pulleu,  3;  —  M.  Picard,  2;  —  M.  Pelletier,  2;  —  M.  Quatremère, 
8;  —  M.  Robin  (Léonard),  24;  —  M.  Roederer,  14;  —  M.  Ruler»,  2;  — 
M.  Sanson  Duperron,  2;  —  M.  Try,  3;  —  M.  Vaniû,  10;  —  M.  Viellart, 
3.  Total  :  382  voix.  Les  33  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur 
différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  415  voix. 


1.  Avocat  au  Parlement  en  1762,  électeur  et  administrateur  de  Paris  en  1789.  Il  avait 
été,  le  18  décembre  1788,  un  des  signataires  de  la  fameuse  consultation  sur  la  question 
de  la  représentation  de  Paris  aux  États  généraux.  (Cf.  Chassin,  t.  I,  p.  94.) 

2.  Électeur  de  la  section  des  Tuileries. 

3.  Jean-Baptiste-François  Guyet,  né  en  1734,  avocat  au  Parlement  en  1754,  demeu- 
rant rue  Cloche-Perche,  17,  assesseur  du  juge  de  paix  do  la  section  du  Roi-de  Sicile  en 
1790,  élu  juge  suppléant  le  14  juin  1791,  électeur  en  1791  et  en  1796. 

4.  Avocat  au  Parlement  en  1780,  demeurant  rue  du  Bar-du-Bec. 

5.  Peut-être  l'avocat  Pulleu,  dont  le  nom  est  souvent  écrit  Puler,  dans  les  procès- 
verbaux. 


206  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Le  résultai  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutaleurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Marcilly,  qui  réunissait  le  plus  devoix, 
n'en  ayant  obtenu  que  /i5,  la  majorité  n'était  acquise  pour  personne. 
M.  le  Président  ayant  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité 
absolue,  a  dit  qu'il  fallait  passer  à  un  second  tour  de  scrutin,  mais  au- 
paravant il  a  prévenu  l'assemblée  que  M.  Biauzat,  nommé  l'un  des  juges 
des  tribunaux  du  département,  demandait  à  paraître  dans  l'assemblée. 
Introduit  et  monté  à  la  tribune,  il  a  dit  : 

Messieurs,  c'est  une  grande  jouissance  pour  un  bon  citoyen  de  voir  le  témoi- 
gnage intime  de  sa  conscience  ratifié  par  les  acclamations  réfléchies  de  l'estime 
publique.  Vos  suffrages  me  procurent  ce  précieux  avantage.  Je  viens  contracter 
l'engagement  solennel  de  les  justiûer.  Je  sais  que  les  fonctions  de  juge  exigent  des 
hommes  laborieux  et  incorruptibles,  je  m'y  livrerai  avec  confiance,  parce  que  j'ai 
la  volonté  ferme  de  remplir  constamment  tous  mes  devoirs.  Un  autre  sentiment 
qui  me  presse  depuis  longtemps  suffirait  pour  me  faire  supporter  tout  le  pénible  de 
cet  emploi,  c'est  le  désir  de  payer  ma  contribution  personnelle  dans  la  reconnais- 
sance que  tous  les  bons  Français  doivent  à  la  ville  de  Paris.  Elle  a  donné  le  pre- 
mier signal  de  la  révolution,  elle  a  encouragé  la  régénération  de  l'empire  et  sou- 
tenu la  Constitution  dans  les  dangers.  Je  lui  jure  un  dévouement  absolu  et  je 
m'attacherai  toute  ma  vie  à  lui  témoigner  ma  gratitude  particulière. 

M.  le  Président  lui  a  répondu: 

Monsieur,  l'assemblée  électorale,  persuadée  que  la  vertu  première  est 
l'amour  de  la  Patrie,  que  le  premier  devoir  d'un  citoyen  est  de  la  servir  et  de 
mourir  pour  elle,  s'il  le  faut,  que  tout  corps  politique  doit  surtout  travailler  à 
développer  ces  sentiments,  principes  de  la  force  et  de  la  grandeur  des  peuples 
libres,  en  les  couronnant,  en  les  cherchant  avec  soin.  C'est  dans  cet  esprit  que 
l'assemblée  électorale  vous  a  nommé  juge;  elle  a  voulu  mettre  un  prix  à  votre 
invariable  patriotisme,  à  votre  amour  pour  la  liberté.  Vos  lumières,  comme  juris- 
consulte, méritaient  seules  un  choix  qu'elle  semblait  vous  avoir  accordé  d'abord  à 
d'autres  titres;  elle  se  félicite  donc  aujourd'hui  doublement  de  son  choix. 

M.  Mouricault,  nommé  l'un  des  juges  des  tribunaux  du  Départe- 
ment de  Paris,  ayant  demandé  à  offrir  à  l'assemblée  l'hommage  de  ses 
sentiments,  a  été  introduit  et,  monté  à  la  tribune,  a  dit  : 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  je  n'aurais  pas  osé  aspirer  à  la  place  01*1 
vous  m'élevez  ;  les  fonctions  de  juge  me  semblaient  au-dessus  de  mes  forces  et 
m'intimidaient;  mais,  quand  vous  daignez  me  remarquer  dans  la  foule,  quand 
vous  me  faites  l'honneur  imprévu  de  m'associer  à  tant  de  choix,  déjà  ratifiés 
par  l'opinion  publique,  quand  je  reçois  ainsi  de  vous,  au  nom  de  la  Patrie  libre,  le 
témoignage  le  plus  flatteur  d'estime  et  de  confiance,  profondément  ému,  je  ne 
distingue  plus  en  moi  et  je  ne  peux  exprimer  qu'un  sentiment,  c'est  le  désir 
ardent  de  justifier  votre  suffrage.  On  peut  appor'er  plus  de  lumières  à  ce  ministère 


ÉLECTION   DES  JUGES.  -  12  DÉCEMBRE   1790. 


101 


jiuguste,  mais  j'espère  ne  le  céder  à  personne  pour  le  patriotisme,  le  zèle  et  l'inté- 
jrité,  et  j'en  prends  l'engagement  solennel  au  milieu  de  vous. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  le  sentiment  des  maux  produits  par  l'ancien  régime  est  pour  tout 
bon  citoyen  un  lien  qui  l'attache  au  nouveau.  Vous  connaissez  tous  les  vices  de 
nos  anciennes  lois,  vous  défendrez  plus  courageusement  les  nouvelles;  vous  aimez 
la  Constitution  ;  les  nouveaux  magistrats  en  sont  les  enfants,  ils  seront  le  rempart 
inexpugnable  de  notre  liberté  et  l'assemblée,  sûre  de  votre  patriotisme  et  de  vos 
lumières,  l'est  encore  que  sous  ces  rapports  vous  serez  fidèle  à  vos  promesses  et  à 
ses  espérances. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  de  ces  deux  discours  ^ 

On  a  demandé  l'ordre  du  jour,  qui  était  la  première  lecture  de 
l'adresse  et  l'on  y  a  procédé. 

Un  membre  de  l'assemblée  a  témoigné  son  étonnement  de  n'avoir 
rien  trouvé  dans  cette  adresse  de  relatif  au  décret  du  27  novembre  der- 
nier, qui  impose  aux  évêques  et  fonctionnaires  ecclésiastiques  la  loi 
de  prêter  le  serment  civique  sous  peine  d'être  déchus  de  leurs  titres,  et 
dont  le  retard  de  la  sanction  a  empêché  jusqu'à  présent  l'exécution. 
Il  a  demandé  en  conséquence  qu'on  fit  une  addition  à  l'adresse,  qui 
exprimât  le  vœu  de  l'assemblée  électorale  et  des  citoyens  dont  ils  sont 
les  fondés  de  procuration,  pour  que  rien  ne  ralentisse  la  promulgation 
de  cette  loi  et  l'exécution  qui  doit  la  suivre.  Cette  question,  combattue 
par  un  opinant  et  soutenue  par  plusieurs,  a  été  appuyée,  la  discussion 
mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  que  l'addition  demandée  serait 
comprise  dans  l'adresse. 

M.  le  Président  a  demandé  si  la  discussion  sur  l'adresse  était  fer- 
mée, et  après  que  l'assemblée  consultée  a  prononcé  que  toute  discussion 
était  fermée,  il  a  mis  aux  voix  l'acceptation  de  l'adresse.  L'assemblée  a 
arrêté  l'acceptation  de  l'adresse,  conçue  en  ces  termes  : 

Messieurs,  en  restituant  au  peuple  français  dans  leur  intégrité  primordiale 
les  litres  originels  qu'il  avait  perdus  dans  les  siècles  de  l'ignorance  et  qu'il  a 
reconquis  dans  l'âge  des  lumières,  vous  lui  avez  rendu  le  premier  droit  du  sou- 
verain, celui  d'élire  les  magistrats  qui  doivent  le  gouverner.  Ces  magistrats  ne 
seront  plus  les  mendiants  de  la  faveur  ou  les  candidats  de  la  fortune,  ils  seront  les 
nobles  concurrents  de  l'estime  ou  les  clients  honorables  de  la  renommée.  Appelés 
par  le  peuple  du  Département  qui  est  le  premier  à  recevoir,  à  écouter  vos  lois, 
appelés  pour  choisir  ceux  qui  doivent  les  défendre  et  les  exécuter,  nous  nous  pré- 
parions à  remplir  la  mission  électorale  qui  nous  a  été  confiée.  Un  décret,  appuyé 
sur  des  convenances  trompeuses,  divisa  une  assemblée  qui,  par  sa  nature,  devait 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


208  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

former  un  seul  corps;  l'esprit  public  s'alarma  et  travailla  soudain  à  la  réunir.  Un 
nouveau  décret,  digne  de  votre  sagesse,  se  hâta  de  rassembler  les  urnes  éparses 
dans  lesquelles  l'intrigue  espérait  glisser  son  suffrage.  Le  jour  de  la  réunion  fut 
pour  nous  un  jour  de  triomphe,  et  notre  premier  mouvement  a  été  un  vœu  de 
reconnaissance  pour  les  créateurs  de  la  liberté  française. 

Ce  vœu  sacré,  ce  vœu  unanime,  nous  venons  Taccomplir.  Députés  de  l'as- 
semblée électorale,  représentants  des  assemblées  primaires,  nous  venons  jurer, 
au  nom  du  Département  de  Paris,  nous  venons  jurer,  à  l'exemple  de  la  monar- 
chie entière,  que  nous  adhérons  irrévocablement,  que  nous  obéirons  religieu- 
sement à  l'immortelle  Constitution  qui  est  le  fondement  inébranlable  de  notre 
liberté.  Paris  a  fait  connaître  qu'il  ne  comptait  pour  rien  la  fortune  au  prix  de 
la  liberté;  mais  plus  elle  nous  a  coûté  de  sacrifices,  et  plus  nous  chérissons 
sa  conquête.  Nous  la  voulons  entière,  nous  la  voulons  telle  que  vous  l'avez  conçue, 
environnée  partout  de  l'égalité  civique;  nous  la  voulons  telle  que  la  dignité  de 
l'homme  ne  soit  déshonorée  par  aucun  vestige  de  ces  institutions  outrageantes, 
restes  impurs  et  corrupteurs  de  la  tyrannie  féodale;  nous  la  voulons  telle  enfin 
que  la  philosophie  l'a  promise  et  que  la  Constitution  nous  l'a  donnée. 

Nos  principes  sont  les  vôtres,  3lessieurs;  votre  génie  nous  a  inspirés  dans 
nos  premières  fonctions.  En  élisant  les  trente  juges  que  nous  venons  de  pioclamer, 
nous  avons  consulté  l'opinion  publique  et  la  mémoire  des  services  rendus  à  la 
Patrie,  nous  avons  consulté  l'instinct  de  la  liberté,  c'est-à-dire  le  mépris  pour  l'or- 
gueil des  noms  et  la  méfiance  pour  l'esprit  fanatique  des  corps;  nous  avons  consulté 
l'intérêt  des  tribunaux  et  cherché  jusque  dans  la  sphère  que  nous  redoutions,  les 
connaissances  judiciaires  auxquelles  la  vertu  même  ne  supplée  pas;  nous  avons 
consulté  enfin  l'honneur  d'une  cité  généreuse  qui,  théâtre  de  la  révolution,  mérite 
de  recueillir  le  bienfait  des  talents  qu'elle  a  vus  éclore  et  de  ceux  qu'elle  a  fait 
triompher.  Paris  s'étant  voué  à  tout  l'empire,  doit  être  considéré  désormais  comme 
la  cité  commune  de  tous  les  Français. 

Voilà  les  règles  de  notre  conscience  ;  pour  prouver  que  nous  les  avons 
fidèlement  suivies,  il  suffit  de  montrer  les  jurisconsultes  que  nous  avons  choisis 
parmi  vous  ;  nous  avons  pris  l'élite  des  juges  dans  l'élite  des  Français.  Lorsque  le 
moment  sera  venu  de  composer  le  sénat  de  l'administration,  nous  ferons  entrer 
dans  nos  recherches  une  considération  de  plus;  l'exercice  du  pouvoir  est  plus  sujet 
à  se  pervertir  que  celui  de  la  justice.  Le  juge  sera  contenu  lui-même  par  le  génie 
austère  de  sa  profession  et  par  la  borne  inamovible  de  son  état.  Les  limites  de 
l'administration,  quoique  immuables,  semblent  plus  mobiles  ou  plus  flexibles;  ses 
instruments  du  moins  sont  plus  exposés  aux  impulsions  de  l'intérêt  et  à  l'action 
des  circonstances.  Pour  affermir  la  Constitution  naissante,  s'il  faut  des  hommes  in- 
tègres dans  les  tribunaux,  il  faut  des  citoyens  intrépides  dans  l'administration. 

Faits  pour  élire,  faits  pour  inaugurer,  au  nom  du  peuple,  les  pasteurs  qui 
doivent  lui  donner  le  précepte  et  l'exemple  des  devoirs  religieux,  nous  chercherons 
la  preuve,  la  caution  de  leurs  vertus  dans  leur  attachement  aux  lois  suprêmes  de 
l'État,  et  nous  regarderons  tout  pontife  qui  sera  contraire  ou  infidèle  au  serment  na- 
tional comme  s'exilant  lui-môme  du  temple  de  la  Patrie  et  comme  trahissant  le 
Dieu  qu'il  annonce  et  le  peuple  qu'il  enseigne.  Vous  le  savez,  Messieurs,  des  pro- 
testations scandaleuses  errent  dans  tous  les  diocèses  pour  y  soulever  la  piété  cré- 
dule. Ressuscitant  une  doctrine  morte  depuis  un  siècle,  on  l'arme  contre  vos 
décrets;  on  essaye  de  relever  cette  puissance  sacerdotale  qui  lutta  autrefois  avec 
tant  de  furie  contre  la  puissance  des  souverains. 


ÉLECTION   DES  JUGES.  —  12   DÉCEMBRE   1790.  209 

Ce  mot  puissance  détourné  par  l'aoïbition  de  son  nom  véritable,  a  seul  pro- 
duit cette  longue  et  désastreuse  querelle.  La  religion,  sans  do;ite,  a  de  la  puissance 
sur  nos  esprits  par  la  sainteté  de  son  culte;  elle  a  de  la  puissance  sur  nos  mœurs 
par  la  sainteté  de  ses  exemples,  mais  elle  n'a  d'ailleurs  aucune  puissance  législative, 
exécutrice  ou  judiciaire:  le  peuple,  de  qui  dérive  toute  puissance  semblable,  n'en 
délégua  jamais  la  moindre  portion  aux  ministres  des  autels.  Le  fondateur  du  chris- 
tianisme n'a  point  donné  à  ses  apôtres  le  monde  à  gouverner,  mais  le  monde  à 
consoler  et  à  instruire;  en  un  mot,  l'opposition  de  la  puissance  spirituelle  à  la 
puissance  temporelle  n'est  qu'une  dispute  de  l'ignorance,  une  hérésie  en  politique, 
un  blasphème  contre  l'Évangile. 

En  adhérant,  Messieurs,  à  tous  les  décrets  émanés  de  votre  justice,  nous 
adhérons  solennellement  à  cette  constitution  civile  du  clergé,  si  analogue,  si  res- 
semblante à  celle  de  la  naissante  Église;  à  cette  constitution  civile  qui,  sans  toucher 
aux  maximes  sacrées  de  l'Église  gallicane,  ne  change  que  sa  géographie  ;  à  cette 
constitution  civile  qui,  conservant  l'unité  du  catholicisme  et  de  la  communion 
romaine,  nous  affranchit  de  la  domination  d'une  cour  étrangère,  à  cette  constitution 
civile  enfin  que  la  piélé  sincère  applaudit,  que  la  ferveur  publique  attend  avec  im- 
patience et  dont  l'erreur  peut  seule  ou  contester  la  sagesse  ou  retarder  l'exécution. 
Nous  avons  cru  devoir  manifester  ici  la  pureté  de  nos  opinions  religieuses,  pour 
annoncer  d'avance  que  nous  ne  choisirons  jamais  que  des  pasteurs  dignes  tout 
ensemble  delà  nation  et  des  autels  et  que  nous  regarderons  toute  élection  contraire 
comme  une  apostasie  électorale. 

Mais  nos  principes  les  plus  sévères,  mais  nos  attentions  les  plus  rigoureuses 
se  montreront,  Messieurs,  dans  le  choix  des  législateurs;  il  sera  le  plus  important 
et  lo  plus  difficile,  car  nous  voulons  que  vos  successeurs  vous  ressemblent.  Nous 
voulons  qu'ils  joignent  l'étendue  des  lumières  à  l'énergie  du  courage,  nous  vou- 
lons qu'à  ce  courage  indomptable  ils  associent  une  retenue  magnanime  qui  se 
borne  à  défendre  la  Constitution  et  qui  n'aspire  point  à  l'ébranler. 

Dans  l'impuissance  d'opérer  une  contre-révolution,  quel  est  le  dernier  espoir 
des  malveillants?  C'est  d'amener  une  revision  prématurée  et  orageuse  de  la  Consti- 
tution et  de  faire  ainsi  rétrograder  la  France  vers  l'abîme  dont  elle  est  à  peine 
sortie.  Gardons-nous  d'encourager  cette  espérance  séditieuse.  Français,  le  secret 
des  lois  est  dans  le  temps.  Français,  attendez  avec  une  tranquille  constance  que 
l'oracle  des  années  vous  révèle  et  les  biens  et  les  maux  cachés  dans  nos  nouvelles 
institutions. 

La  félicité  des  empires  dépend  de  la  bonté  et  de  la  stabilité  de  leurs  lois.  Les 
nôtres  sont  dignes  d'être  éternelles;  elles  ne  sont  point  un  système  de  règlements 
éventuels  ou  de  principes  variables;  elles  sont  l'assemblage  hardi  et  la  liaison 
savante  des  premiers  droits  de  la  nature  et  des  premiers  vœux  de  la  société.  Un 
État  constitué  de  cette  sorte  est  doué  de  l'immortalité  sociale.  Vous  avez  éternisé 
le  trône  en  le  plaçant  au  centre  des  volontés  et  des  regards  populaires.  Vous  avez 
éternisé  le  corps  législatif  en  lui  donnant  la  permanence  et  en  appelant  autour  de 
lui  le  public  pour  juge  et  pour  témoin.  Vous  avez  éternisé  la  monarchie  en  déli- 
vrant les  provinces  de  leurs  privilèges  discordants,  en  partageant  ces  masses  iné- 
gales par  la  même  mesure  de  terriioire  et  en  les  liant  par  les  mêmes  rapf)orts  de 
fraternité.  Vous  avez  éternisé  le  christianisme  en  enracinant  chaque  métropole 
dans  chaque  département,  en  ramenant  l'épiscopal  dans  le  sanctuaire  de  ses  fonc- 
tions, en  rappelant  les  pasteurs  aux  droits  de  l'égalité  éyangélique,  en  dégageant 
enfin  l'œuvre  de  la  divinité  de  tout  alliage  humain. 

U 


210  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Ce  ne  sont  pas  là  vos  seuls  bienfaits,  vos  seuls  miracles.  Vous  avez  raffermi 
pour  toujours  le  crédit  public  en  l'appuyant  sur  trois  bases  immuables  qui  lai 
manquaient  :  la  foi  nationale,  l'impôt  proportionnel  et  l'économie  administrative. 
Vous  avez  assuré  pour  jamais  la  paix  intérieure  de  cet  empire,  en  transformant  tous 
les  citoyens  en  soldais  et  tous  les  soldats  en  citoyens;  en  faisant,  pour  ainsi  dire, 
de  chaque  famille  une  forteresse,  et  de  ces  familles  ralliées  au  premier  signal,  un 
mur  d'airain  qui  environne  chaque  cité,  qui  entoure  chaque  hameau,  et  qui  les 
rend  impénétrables  ai  fer  des  conspirateurs.  Vous  avez  assuré  de  môme  la  paix 
extérieure,  en  ouvrant  une  nouvelle  carrière  à  ces  races  orgueilleuses,  qui  ne 
voulaient  s'illustrer  que  par  des  batailles;  en  abdiquant  cette  ambition  des  con- 
quêtes qui,  du  char  de  la  gloire,  semait  les  calamités  dans  les  triomphes  et  la  sté- 
rilité dans  la  magnificence;  en  enchaînant  ce  mécanisme  ministériel  qui,  sous  le 
nom  de  politique,  se  jouant  des  alliances,  des  potentats  et  des  nations,  était  une 
conspiration  impunie  contre  le  genre  humain.  Vous  avpz  consacré  enfin  l'esprit 
philosophique  et  tous  les  arts  qu'il  éclaire,  et  tous  les  principes  qu'il  a  rectifiés,  et 
la  dignité  humaine  qu'il  a  rétablie,  et  la  majesté  du  peuple  qu'il  a  fait  reconnaître  ; 
vous  avez  consacré  ces  idées  sublimes  en  les  gravant  avpc  vos  lois  dans  toutes  les 
têtes,  dans  celles  mômes  qui  leur  semblaient  inacce-sibl^^s. 

Un  grand  problème  historique  occupera  la  postérité,  c'est  le  parallèle  de 
deux  phénomène?  contemporains,  du  congrès  qui  a  sauvé  l'Amérique  et  de  l'assem- 
blée qui  a  délivré  la  France.  Si  le  premier  a  eu  des  armées  à  combattre,  le  second 
avait  des  obstacles  plus  difficiles  à  surmonter,  un  long  amas  de  préjugés  à  détruire, 
un  long  rempart  de  privilèges  à  démolir.  Treize  républiques  naissantes  ont  dompté 
une  monarchie  antique  et  formidable,  mais  cette  monarchie  était  éloignée  de  leurs 
murailles,  et  l'Océan  était  en  quelque  sorte  et  leur  barrière  et  leur  allié;  nous 
avons  terrassé  ou  plutôt  désarmé  un  despotisme  dominant  dans  nos  murs  et  tout- 
puissant  encore  sur  des  imaginations  longtemps  asservies. 

L'Amérique  présentait  un  peuple  nourri  des  sentiments  de  l'indépendance 
et  qui,  soutenu  par  elle,  s'est  avancé  fièrement  et  régulièrement  vers  sa  conquête. 
Plus  éloignés  d'un  terme  si  heureux,  dans  un  élan  sublime,  nous  avons  franchi 
d'un  seu!  pas  l'intervalle  immense  de  l'esclavage  à  la  liberté;  nous  avons  détrôné 
en  un  jour  cent  mille  tyrans,  nous  avons  chassé  d'un  regard  mille  imposants  fan- 
tômes. Enfin,  si  l'Amérique  a  devancé  la  France,  la  France  a  peut-être  surpassé 
l'Amérique;  l'une  a  eu  ia  supériorité  d'un  grand  exemple,  et  vous  avez  donné  à 
l'autre  la  supériorité  d'une  législation  plus  accomplie.  Le  plus  hardi  des  géomètres 
disait  :  «  Donnez-moi  de  la  matière  et  du  mouvement  et  je  crée  un  monde  »;  il 
dirait  aujourd'hui  :  «  Donnez-moi  des  hommes  et  la  Constitution  française,  et  je 
crée  une  Nation.  » 


M.  le  Président  a  demandé  s'il  serait  autorisé  à  écrire  à  M.  le  pré- 
sident de  l'Assemblée  nationale  pour  lui  demander  d'admettre  la  dépu- 
lation  du  corps  électoral  demain  à  deux  heures.  L'assemblée  a  arrêté 
que  la  lettre  serait  écrite.  On  a  ensuite  soumis  à  la  délibération  de 
l'assemblée  quel  serait  le  nombre  des  commissaires  et  par  quels 
moyens  ils  seraient  choisis.  Il  a  été  arrêté  que  la  députation  serait  de 
vingt-quatre  membres  et  que  ceux  qui  la  composeraient  seraient  nom- 
més dans  chaque  bureau  entre  les  présents  par  la  voie  du  sort  et  sui- 


ÉLECTION   DES  JUGES.—  iî  DÉCEMBRE   1790.  Ui 

vant  la  règle  proportionnelle  qui  doit  les  partager,  que  les  commis- 
saires nommés  pour  la  rédaction  de  l'adresse  seraient  du  nombre  des 
députés. 

Après  une  réclamation  faite  pour  qu'on  nommât  d'avance,  dans 
chaque  bureau,  un  électeur  des  cantons  pour  être  député,  combattue 
par  quelques  membres  et  au  bénéfice  de  laquelle  les  cantons  eux-mêmes 
ont  renoncé,  en  observant  qu'ayant  tous  les  mêmes  titres,  les  mêmes 
devoirs  et  les  mêmes  sentiments,  ils  ne  devaient  point  avoir  de  préroga- 
tive et  qu'ils  devaient  être  soumis  à  la  loi  qui  confondait  tous  les  frères, 
les  électeurs  se  sont,  en  conséquence,  retirés  dans  leurs  bureaux 
particuliers  pour  faire  le  choix  des  commissaires  et  procéder  au  scrutin 
pour  l'élection  des  juges  suppléants.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les 
résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  382  et  qu'un  bulletin  nul  réduisant  le  nombre  des  suffrages  à 
381,  la  majorité  était  de  192  voix. 

Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archambault,  électeur,  a 
eu  15  voix;  —  M.  Ameil,  7;  —  M.  Arsandaux,  6;  —  M.  Brunet,  45;  — 
M.  Bochart  de  Saron,  2;  —  M.  Bouchard,  électeur,  2;  —  M.  Ganuel,  2; 
—  M.  Dauslel,  19;  —  M.  Dommanget,  1/j;  —  M.  Desherbiers^  2;  — 
M.  Dambray,  3;  —  M.  Delaporte,  avocat,  2;  —  M.  de  La  Garde,  2;  — 
M.  de  La  Gaze,  électeur,  2;—  M.  Follenfant,  électeur,  ko;  —  M.  Fores- 
tier, 2;  —  M.  Lalane,  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  3;  —  M.  Mar- 
cilly,  57;  —  M.  Muguet  de  Nanthou,  60;  —  M.  Millet  de  Gravelle,  3;  — 
M.  Polverel,  4;  —  M.  Picard,  2;  —  M.  Quatremère,  9;  ~  M.  Robin 
(Léonard),  18;  — -  M.  Roederer,  député,  10;  —  M.  Roussel,  conseiller  de 
Gorse,  2;  — M.  Vanin,  conseiller,  k;  —M.  Viellart,  2.  Total  :  3/^6  voix. 
Les  36  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  382  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  scrutateurs  gé- 
néraux, il  a  annoncé  que  M.  Muguet  de  Nanthou,  qui  avait  eu  le  plus 
de  voix,  n'en  ayant  obtenu  que  60,  la  majorité  étant  de  192,  elle  n'était 
acquise  pour  personne;  que  M.  xMarcilly,  avocat,  qui  avait  réuni  57 
voix,  était  celui  qui  en  avait  obtenu  le  plus,  après  M.  Muguet  de  Nan- 
thou. M.  le  Président  a  annoncé,  d'après  ce  résultat,  que  ce  scrutin, 
qui  était  le  second,  n'ayant  donné  la  majorité  à  personne,  il  y  avait 
lieu  au  ballottage  entre  M.  Muguet  de  Nanthou,  qui  avait  60  voix,  et 

1.  Glaude-Aitoiae  Guyot-Desherbiers,  né  à  Joiaville  (Haute-Marne)  le  25  mai  1745. 
avocat  au  Parleinent  en  17X2,  élu  juge  suppléant  le  23  décembre  1790,  chef  de  division 
au  ministère  de  la  justice,  député  de  la  Seine  au  conseil  des  Cinq-Cents  en  1798,  membre 
du  Corps  législatif  en  1800,  mort  au  Mans  le  3  mars  1828. 


212  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

M.  Marcilly,  qui  en  avait  57,  mais  que  l'heure  que  l'assemblée  avait 
fixée  pour  le  terme  de  ses  séances  étant  sonnée,  la  séance  serait  levée, 
après  que  la  proclamation  des  membres  nommés  par  la  voie  du  sort, 
dans  chaque  bureau,  pour  la  députation  aurait  été  faite. 

L'un  des  Secrétaires  adjoints  a  lu  la  liste  faite  d'après  les  procès- 
verbaux  et  a  proclamé  commissaires  : 

1"  bureau  ;  MM.  Boucher-RenéS  Nolin^,  Malice'. 

2*' bureau  :  MM.  DuterS  Ghaumette^  Housset^ 

3«  bureau  :  MM.  Bonnomet,  Pharoux,  Gattrez\ 

4"  bureau  :  MM.  PayenS  Delcour^,  Saurin^°. 

5°  bureau  ;  MM.  De  Vérac^i,  Feuchèrel^  Junot*'. 

6'  bureau  :  MM.  Billard  *S  Gallienl^  Gauchier. 

Auxquels,  d'après  les  arrêtés  de  l'assemblée,  ont  été  ajoutés 
MM.  Brissot  de  Warville,  Lacépède,  Gorguereau,  Gerutti,  autres  com- 
missaires rédacteurs  de  l'adresse,  et  M.  Delarive,  qu'elle  a  spéciale- 
ment chargé  de  la  lecture  de  cette  adresse. 

M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  l'a  ajournée  au  lendemain,  neuf 
heures  du  matin,  pour  procéder  au  ballottage  ci-devant  annoncé  et  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire, 


\.  Antoine-René  Boucher-René,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  Croix-Rouge. 

2.  Germain  Nolin,  négociant,  électeur  de  la  section  du  Ponceau. 

3.  Louis  Malice,  maire  de  Bobigny,  électeur  du  canton  de  Pierrefitte. 

4.  Sébastien  Duter,  maître  peintre,  électeur  de  la  section  de  Bondy. 

5.  Nicolas-Louis  Chaumette,  avocat,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève. 

6.  Guillaume-Simon  Housset,  mercier,  électeur  de  la  section  des  Lombards. 

7.  Arabroise-Jean-Baptiste-Pierre-Jgnace  Gattrez,  avocat,   électeur  de  la  section  du 
Roi-de-Sicile. 

8.  Jean-Baptiste  Payen,  marchand  de  draps,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire. 

9.  Martin-Joseph  Delcour,  mercier,  électeur  de  la  section  des  Postes. 

10.  Jean-Baptiste  Saurin,  orfèvre,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

11.  Jean-Pierre  De  Vérac,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Jardin-des-Plantes. 

12.  Pierre-François  Feuchère,  graveur,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

13.  Kdme-Antoine  Junot,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 

14.  Jean  Billard,  négociant,  électeur  de  la  section  du  Ponceau. 

15.  Jean-Baptiste  Gallien,  ancien  huissier-priseur,  électeur  de  la  section  des  Arcis. 


'O' 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  13  DÉCEMBRE  1790.  113 


29"^*  séance.  —  Lundi  13  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Le  Président  annonce  que  l'Assemblée  nationale  ne  recevra  la  députation  de  l'assemblée 
électorale  que  le  14.  —  MM.  Cbabroud  et  Le  Peletier  de  Rosanbo  n'ayant  pas  fait 
connaître  encore  leur  acceptation  des  fonctions  de  juge,  l'assemblée  décide  que  les 
deux  premiers  suppléants  pourront  être  appelés  à  les  remplacer.  —  Élection  au 
scrutin  de  ballottage  de  Laurent  Marcilly  comme  juge  ou  juge  suppléant  contre 
Muguet  de  Nanthou.  —  Deux  scrutins  pour  l'élection  d'un  juge  ou  juge  suppléant, 
sans  résultat.  —  Élection  de  Jacques-François  Brunet  comme  juge  ou  juge  suppléant 
au  scrutin  de  ballottage  contre  Muguet  de  Nantbou.  —  Lecture  par  Cerutti  de  l'ad- 
dition à  l'adresse  et  adoption  par  l'assemblée. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée;  lecture  faite  ensuite  des  procès  verbaux 
des  deux  séances  du  20  novembre  dernier,  leurs  rédactions  également 
adoptées,  M.  le  Président  a  observé  que,  conformément  à  la  décision 
de  l'assemblée  du  jour  d'hier,  il  avait  écrit  à  M.  Petion  de  Villeneuve, 
président  de  l'Assemblée  nationale,  pour  lui  demander  si  la  députa- 
tion des  électeurs  pour  la  présentation  de  l'adresse  pourrait  être  reçue 
et  admise  aujourd'hui  à  deux  heures,  qu'il  lui  avait  répondu  que 
l'Assemblée  nationale  verrait  avec  grand  plaisir  la  députation  de  l'as- 
semblée électorale,  mais  qu'attendu  l'usage  établi  de  communiquer 
avant  les  adresses  au  président,  il  ne  pouvait  admettre  la  députation 
des  électeurs  du  Département  de  Paris  que  demain  mardi  l/i,  à  la 
séance  du  soir. 

Sur  la  représentation  faite  par  M.  le  Président,  que  MM.  Chabroud 
et  Le  Peletier  de  Rosanbo,  élus  par  l'assemblée  juges  des  tribunaux  du 
Département,  n'avaient  point  encore  fait  part  de  leur  acceptation  ou 
non-acceptation;  que  dans  cette  incertitude  il  serait  à  propos  de 
décider  si  les  deux  premiers  suppléants  deviendraient  juges  à  leurs 
places,  plusieurs  membres  entendus  sur  cet  objet,  l'assemblée  a  arrêté 
que  MM.  Chabroud  et  Le  Peletier  de  Rosanbo,  n'ayant  point  encore 
accepté  les  places  de  juges  auxquelles  ils  avaient  été  nommés,  les 
deux  premières  élections  à  faire  en  ce  moment  par  l'assemblée  seraient 
de  juges  ou  de  suppléants,  suivant  la  démission  ou  l'acceptation  de 
AI.  Chabroud  ou  de  M.  Le  Peletier  de  Rosanbo. 

On  a  ensuite  passé  à  l'ordre  du  jour,  le  troisième  scrutin,  dit  de 
ballottage,  entre  M.  Muguet  de  Nanthou  et  xM.  Marcilly,  qui,  au  deuxième 
scrutin  fait  en  la  séance  d'hier,  avaient  obtenu  le  plus  de  suffrages. 
Les  électeurs  se  sont,  en  conséquence,  retirés  dans  leurs  bureaux  par- 
ticuliers pour  y  procéder.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  résultats 


^U  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

rerais  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  Fun  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  AOZi,  réduit  à  398  par  6  bulletins  nuls,  3  au  deuxième  bureau, 
2  au  troisième,  1  au  cinquième.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que 
M.  Marcilly  a  eu  242  voix  et  M.  Muguet  de  Nanthou  150.  M.  le  Prési- 
dent, au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Laurent  Marcilly,  avocat, 
ancien  lieutenant  général  du  bailliage  de  Pont-sur-Seine,  âgé  de  cin- 
quante-neuf ans,  demeurant  rue  du  Fouarre,  n"*  21,  ou  pour  l'un  des 
juges,  ou  pour  l'un  des  suppléants  des  juges  des  tribunaux  des  six 
arrondissements  du  Département  de  Paris,  suivant  l'acceptation  ou 
non-acceptation  de  M.  Chabroud  ou  de  M.  Le  Peletier  de  Rosanbo, 
nommés  juges. 

Ensuite  on  s'est  occupé  du  premier  scrutin  pour  la  nomination 
d'un  autre  juge  ou  juge  suppléant.  Les  électeurs  se  sont,  à  cet  effet, 
retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général 
achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  h^h  et  la  majorité  absolue  de  233  voix.  Le  dépouil- 
lement a  fait  reconnaître  que  M.  Archambault  a  eu  11  voix;  — 
M.  Ameil,  électeur,  6;  —  M.  Arsandaux,  h;  —  M.  Bruneau,  2;  — 
M.  Brunet,  avocat,  79;  —  M.  Bayard*,  avocat,  5;  —  M.  Canuel,  3;  — 
M.  Daustel,  ancien  juge,  19;  —  M.  d'André,  5;  —  M.  Dommanget, 
électeur,  8;  —  M.  Dambray,  3;  —  M.  Hemeri,  2;  —  M.  Follenfant, 
électeur,  35;—  M.  Guyet,  3;  —  M.  Gaillard*,  2;  —  M.  Gaigne,  élec- 
teur, 2;  —  M.  Herbault,  'électeur,  3;  —  M.  Jolly,  3;  —  M.  La  Gaze,, 
avocat,  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  2  ;  —  31.  Lemoyne  des  Essarts, 
électeur,  11;  —  M.  Lalane,  avocat,  2;  —  M.  Muguet  de  Nanthou, 
116;  —  M.  Millet  de  Gravelle,  4;  —  M.  Miller,  substitut,  3  ;  —  M.  Pol- 
verel,  électeur,  10;  —  M.  Prévôt  du  Rivage',  2;  —  M.  Pulleu,  avocat, 
h\  —  M.  Popin  de  la  CrosnièreS  2;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au 
Châtelet,  9;  —  M.  Robin  (Léonard),  13;  —  M.  Roederer,  député,  25; 
—  M.   Roussel,  conseiller   de  Corse,  2;  —  M.  Viellart,   député  de 

1.  Jean-Baptiste-François  Bayard,  né  à  Paris  le  24  juin  1750,  avocat  en  1769,  asses- 
seur du  juge  de  paix  de  la  section  do  Sainte-Geneviève  en  1790,  accusateur  public  près  le 
tribunal  du  2'  arrondissement  en  1791,  juge  suppléant  en  1792,  substitut  près  le  tribunal 
de  cassation  de  1792  à  1797,  juge  au  tribunal  de  cassation  le  9  octobre  1797,  mort  le 
2  août  1800.  Il  a  publié  en  3  volumes  m-S°  :  Annales  de  la  Bévolution  ou  recueil  de 
pièces  authentiques  et  d'extraits  de  procès-verbaux  faits  à  VHôtelde  Ville  de  Paris  depuis 
le  IS juillet  1789 jusqu'au  {"janvier  1791. 

2.  Thomas  Gaillard,  notaire,  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame. 

3.  Avocat  au  Parlement  en  1752,  demeurant  rue  et  cloître  des  Bernardins. 

•4.  Velut  de  la  Crosnière  de  Popin,  conseiller  à  la  cour  des  aides  le  8  avril  1739, 
demeurant  rue  Porte-Foin. 


I 


ÉLECTION  DES  JUGES.  —  43  DÉCEMBRE  1790.  215 

Reims,  3;—  M.  Vanin,  maître  des  comptes,  13.  Total  :  U8.  Les  /i6  voix 
de  surplus  dispersées  en  unités  sur  dififérents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  k^h  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Muguet  de  Nanthou,  qui  avait  réuni  le 
plus  de  suffrages,  au  nombre  de  116  voix,  n'avait  point  acquis  la  majo- 
rité absolue,  fixée  à  233.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé 
que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue,  qu'il  fallait  passer  à 
un  second  tour  de  scrutin.  Les  électeurs  se  sont  aussitôt  rendus  dans 
leurs  bureaux  particuliers  pour  y  procéder.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  fait,  l'un  de  MM.  les  scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  523,  donnant  une  majorité  absolue  de 
262  voix. 

Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu  9  voix; 
—  M.  Arsandaux,  4;  —  M.  Bayard,  3;  —  M.  Brunet,  avocat,  18/^;  — 
M.  Daustel,  19;  —  M.  Dumesnil,  k\  —  M.  Dommanget,  8;  —  M.  Fol- 
lenfant,  18;  —  M.  Forestier,  2;  —  M.  Guyot  Desherbiers,  2;  — 
M.  Gaigne,  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  12;  —  M.  Muguet  de  Nan- 
thou, député,  161;  —  M.  Muguet  de  Nanthou,  sans  désignation,  2;  — 
M.  Mennessier,  2;  —  M.  Michault  de  Larquelais,  2;  —  M.  Oudet 
père,  2;  —  M.  Polverel,  3;  —  M.  Pulleu,  2;  —  M.  Quatremère,  7;  — 
M.  Robin  (Léonard),  3;  —  M.  Roederer,  13;  —  M.  Try,  2;  —  M.  Vanin, 
10;  —  M.  Viellart,  k.  Total  :  480  voix.  Les  43  voix  de  surplus  disper- 
sées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
523  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Brunet,  avocat,  celui  qui  avait  réuni  le 
plus  de  suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  184,  qu'ainsi  il  n'avait  point 
la  majorité  absolue  fixée  à  262  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  que 
d'après  ce  résultat  la  majorité  n'étant  acquise  à  personne,  il  fallait  pro- 
céder à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre  M.  Brunet, 
avocat,  et  M.  Muguet  de  Nanthou,  député,  qui  avaient  réuni  le  plus  de 
suffrages,  le  premier  184  voix,  le  deuxième  161.  A  cet  effet,  les  élec- 
teurs se  sont  retirés  dans  les  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  425,  réduit  à  421  au  moyen  de  4  bulle- 
tins nuls,  1  au  premier  bureau,  1  au  second,  1  au  quatrième  et  1  au 
sixième.  Il  est  résulté  du  dépouillement  du  scrutin  que  M.  Brunet, 
avocat,  a  réuni  276  voix,  M.  Muguet  de  Nanthou,  député  à  l'Assemblée 


216  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

nationale,  l/i5.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé 
M.  Jacques-François  Brunet,  homme  de  loi,  âgé  de  quarante-cinq  ans, 
demeurant  rue  de  TAiguillerie,  pour  ou  l'un  des  juges,  ou  l'un  des 
juges  suppléants  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Départe- 
ment de  Paris,  suivant  la  démission  ou  l'acceptation  de  M.  Chabroud 
ou  de  M.  Le  Peletierde  Rosanbo,  nommés  juges. 

A  trois  heures  et  demie,  M.  le  Président  a  consulté  rassemblée 
pour  savoir  si  elle  jugeait  à  propos  de  passer  de  suite  au  premier 
scrutin  pour  l'élection  d'un  suppléant  des  juges  du  Département  et  a 
observé  que  l'assemblée  était  beaucoup  diminuée.  Il  a  été  arrêté 
d'ajourner  ce  premier  scrutin  à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

M.  Cerutti,  l'un  des  commissaires  à  la  rédaction  de  l'adresse  à 
présenter  à  l'Assemblée  nationale,  a  représenté  que  l'addition  à  faire 
dans  cette  adresse,  ordonnée  par  l'arrêté  du  jour  d'hier,  concernant  la 
constitution  civile  du  clergé,  pouvait  être  rédigée  dans  les  termes 
suivants  : 

En  adhérant,  iMessieurs,  à  tous  les  décrets  émanés  de  voire  justice,  nous 
adliérons  solennellement  à  celte  constitution  civile  du  clergé,  si  analogue,  si  res- 
semblante à  celle  de  la  naissante  Église;  à  ceUe  constitution  civile  qui,  sans  tou- 
cher aux  maximes  sacrées  de  l'Eglise  gallicane,  ne  change  que  sa  géographie;  à 
cette  constitution  civUe  qui,  conservantl'unité  du  catholicisme  et  de  la  communion 
romaine,  nous  affranchit  de  la  domination  d'une  cour  étrangère;  à  cette  constitu- 
tion civile,  etifin,  que  la  piété  sincère  applaudit,  que  la  ferveur  publique  attend 
avec  impatience,  et  dont  l'erreur  peut  seule  ou  contester  la  sagesse  ou  retarder 
l'exécution.   . 

Quelques  observations  faites  par  un  membre  de  l'assemblée  sur 
cette  rédaction  ont  donné  lieu  à  une  discussion.  Avant  de  rien  statuer, 
une  seconde  lecture  de  cette  addition  dans  l'adresse  a  été  demandée  et 
faite  aussitôt.  La  discussion  ne  s'étant  point  ouverte  de  nouveau,  M.  le 
Président  a  mis  aux  voix  si  l'on  adoptait  ou  non  la  rédaction  de  l'ad- 
dition à  faire  dans  l'adresse.  Elle  a  été  adoptée  dans  son  entier,  et  les 
applaudissements  réitérés  ont  témoigné  la  satisfaction  de  l'assemblée 
à  cet  égard.  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secré- 
taire. 

Ke[5Saint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


ÉLECTION  DES  JUGES-SUPPLÉANTS.  —  14  DÉCEMBRE   1790.       ^217 


30"'"  séance.  —  Mardi  14  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Mesures  à  prendre  contre  les   électeurs  absents.  —  Scrutin   pour    l'élection    d'un  juge- 
suppléant,  sans  résultat.  —  Kemerciements  des  juges  suppléants  Marcilly  et  Brunet 
et  réponses  du  Président. —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat. 
—  Élection,  au  scrutin  de  ballottage,  de  Muguet  de  Nanthou  comme  juge  suppléant 
contre  Follenfant.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat. 


L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  sauf  quelques  changements  et  retranche- 
ments qui  ont  été  faits  aussitôt;  lecture  faite  ensuite  des  deux  procès- 
verbaux  de  la  séance  du  vingt-un  novembre  dernier,  elle  a  aussi  été 
adoptée. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  de  faire  faire  dans  les  bureaux 
une  liste  des  électeurs  absents  et  de  l'afllcher  ensuite  dans  l'assemblée 
générale,  trois  amendements  ont  été  proposés  :  le  premier,  de  n'ins- 
crire sur  la  liste  des  absents  que  ceux  des  électeurs  qui  seraient  trois 
jours  sans  se  présenter  dans  leurs  bureaux  et  d'envoyer  ensuite  leurs 
noms  aux  présidents  des  sections;  le  deuxième,  de  faire  passer  cette 
liste,  non  aux  présidents  des  sections,  mais  au  procureur  de  la  Com- 
mune faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Départe- 
ment, à  la  charge  par  lui  d'en  instruire  les  sections  et  les  cantons;  le 
troisième,  de  fixer  une  aumône  qui  serait  payée  par  les  électeurs 
absents.  Enfin,  il  a  été  fait  une  autre  motion  tendant  à  consigner  dans 
le  procès-verbal  de  l'assemblée  les  noms  des  électeurs  qui  se  seraient 
absentés  deux  jours  de  suite  sans  avoir  instruit  et  prévenu  le  président 
de  leur  bureau  des  causes  de  leur  absence,  et  d'afficher  ensuite  la  liste 
des  électeurs  absents  dans  l'assemblée  générale.  A  cette  dernière 
motion,  un  membre  a  proposé  un  amendement;  il  consiste  à  n'inscrire 
les  électeurs  des  cantons  sur  la  liste  des  absents  que  lorsqu'ils  auraient 
été  trois  jours  sans  se  présenter  et  venir  à  l'assemblée. 

Ces  deux  motions  ainsi  que  leurs  amendements  appuyés,  la  prio- 
rité demandée  pour  la  dernière  motion  et  l'amendement  en  dépendant 
qui  y  a  été  joint  mis  aux  voix,  il  a  été  arrêté  que  les  électeurs  des 
sections  qui  se  seraient  absentés  deux  jours  de  suite  de  l'assemblée  et 
ceux  des  cantons  qui,  pendant  trois  jours  de  suite,  auraient  manqué 
à  y  venir,  sans  avoir  prévenu  le  président  de  leur  bureau  des  causes  de 
leur  absence,  seraient  inscrits  dans  leur  bureau  particulier  sur  la  liste 
des  absents  qui  y  seraient  constatés;  que  cette  liste  serait  remise  par  les 
secrétaires  de  chaque  bureau  au  bureau  de  l'assemblée  générale,  pour 


218  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

en  être  fait  mention  dans  le  procès-verbal  de  l'assemblée  et  leurs  noms 
affichés  en  l'assemblée  générale. 

On  a  passé  ensuite  à  l'ordre  du  jour,  le  premier  scrutin  pour 
l'élection  du  premier  juge  suppléant  d'un  des  tribunaux  des  six  arron- 
dissements du  Département  de  Paris.  Pour  y  procéder,  les  électeurs  se 
sont  rendus  dans  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dé- 
pouillés, les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  431,  la  majorité  absolue  de  216  voix.  Il 
est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu  17  voix;  — 
M.  Arsandaux,  5;  —  M.  Ameil,  électeur,  7;  —M.  Boivin  de  Blancmur, 
2  ;  —  M.  Bernard  S  électeur,  2  ;  —  M.  Bayard,  avocat,  2  ;  -—  M.  Brierre 
de  Surgy*,  3;  —  M.  Carouge,  avocat,  7;  —  M.  Ganuel,  avocat,  2;  — 
M.  Dommanget,  avocat,  15;  —  M.  Dauphinot^  avocat,  3;  —  M.  Daus- 
tel,  électeur,  29;  —  M.  d'André,  député,  2;  —  M.  François  de  Neuf- 
château  S  3;  —  M.  Follenfant,  avocat,  /i6;  —  M.  Gérard,  électeur,  2; 

—  M.  Gossin,  député,  3;  —  M.  Gaigne,  doyen  de  l'amirauté,  3;  — 
M.  Guyot,  avocat,  2;  —  M.  Heluis\  électeur,  3;  —  M.  Lalane,  avo- 
cat, 3;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  15;  —  M.  Lacroix,  avocat,  3;  — 
M.  La  Gaze,  avocat,  2;  —  M.  Lohier,  électeur,  2;  — M.  Muguet  de  Nan- 
thou,  député,  81;  —  M.  Meynier,  administrateur  des  Quinze-Vingts,  3; 

—  M.  Miller,  substitut,  13;  —  M.  Millet  de  Gravelle,  9;  —  M.  Mennes- 
sier,  avocat,  3;  —  M.  Poirée^  avocat,  2;  —  M.  Pulleu,  avocat,  3;  — 
M.  Petit  de  La  Honville^  3;  —  M.  Pokerel,  électeur,  k;  —M.  Pons  de 
Verdun,  électeur,  5;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  7;  — 
M.  Quincy^  conseiller  au  Châtelet,  2;  —  M.  Regnaud  de  Saint-Jean- 

1.  Louis-Antoine  Bernard,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français. 

2.  Jean-Charles  Brierre  de  Surgy,  né  à  Laon  (Aisne)  le  30  décembre  1753,  conseiller- 
auditeur  à  la  Cour  des  comptes  en  1785,  président  de  l'assemblée  électorale  du  district 
de  Saint-Victor  en  avril  1789,  élu  administrateur  du  Département  de  Paris  le  24  jan- 
vier 1791,  commissaire  de  la  comptabilité  de  la  trésorerie  nationale  en  1792,  président  à 
la  Cour  des  comptes  sous  l'Empire,  baron  le  28  avril  1813. 

3.  Avocat  au  Parlement  en  1774,  demeurant  rue  Saint-Victor. 

4.  Nicolas-Louis  François  de  Neufchateau,  né  à  Saflfay  (Meurthe)  le  17  avril  1750, 
député  des  Vosges  à  l'Assemblée  législative,  juge  au  tribunal  de  cassation  en  1800,  mem- 
bre du  Directoire,  mort  à  Paris  le  8  janvier  1828.  Il  faisait  partie  de  la  loge  les  Neuf- 
Sœurs. 

5.  Charles-Joseph-Marie  Heluis,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Palais-Royal. 

6.  Sans  doute  l'avocat  Poirier,  qui  figure  au  scrutin  du  24  décembre  1790. 

7.  Armand-Jean  Petit  de  La  Honville,  lieutenant  particulier  de  la  prévôté  de  Paris, 
le  6  février  1768,  demeurant  rue  Saint-Antoine.  Il  était  membre  de  la  loge  les  Amis  réunis 
et  président  de  la  Chambre  de  Paris  en  1776. 

8.  Il  n'y  avait  pas  de  conseiller  au  Châtelet  du  nom  de  Quincy.  Il  s'agit,  sans  doute, 
d'Ameline  de  Quincy,  conseiller-correcteur  à  la  Chambre  des  comptes  en  1737,  demeurant 
rue  Vieille-du-Temple. 


ÉLECTION  DES   JUGES  SUPPLÉANTS.  —  U  DÉCEMBRE  1790.       219 

d'Angély,  2  ;  —  M.  Roederer,  député,  2  ;  —  M.  Robin  (Léonard),  25  ;  — 
M.  Roussel,  conseiller  de  Corse,  3;  —  M.  Rioterre,  avocat,  3;  — 
M.  Vanin,  maître  des  comptes,  20;  —  M.  Viellart,  député  de  Reims,  2; 
—  M.  Hemeri,  avocat,  U;  —  M.  Desherbiers,  8;  —  M.  Dambray,  2;  — 
M.  Dumesnil,  électeur,  3.  Total  :  399  voix.  Les  32  voix  de  surplus 
dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  ^31  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs^ 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Muguet  de  Nanthou,  député,  celui  qui, 
au  nombre  de  81  voix,  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  n'avait  point 
acquis  la  majorité  absolue,  fixée  à  216  voix.  M.  le  Président  a  annoncé 
que  la  majorité  absolue  n'étant  acquise  pour  personne,  il  y  avait  lieu 
de  procéder  à  un  second  tour  de  scrutin,  mais  en  même  temps  il  a 
engagé  les  électeurs  à  ne  point  se  séparer  encore  en  bureaux. 

MM.  Marcilly  et  Brunet  désirant  d'être  introduits  pour  accepter 
les  places  de  juges  ou  de  suppléants  de  juges  auxquelles  ils  avaient  été 
nommés  en  la  séance  précédente,  les  huissiers  les  ont  introduits  suc- 
cessivement en  la  forme  ordinaire.  M.  Marcilly,  monté  à  la  tribune, 
a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  plus  je  me  croyais  éloigné  de  la  place 
importante  où  votre  choix  m'appelle,  plus  ma  reconnaissance  s'agrandit  et  se 
fortifie  de  l'honneur  de  vos  suffrages  ;  en  égalant  ma  surprise,  cette  vive  re- 
connaissance me  présente  tous  les  devoirs  nouveaux  que  votre  indulgence  m'im- 
pose envers  mes  concitoyens.  Quoique  j'aie  rempli  pendant  vingt  ans  la  magistra- 
ture en  province,  la  nouvelle  carrière  que  vos  bontés  me  présentent  à  parcourir 
m'alarme;  mais  si  mes  faibles  talents  m'inquiètent,  votre  indulgence,  Messieurs, 
me  rassure.  Puissent  mes  soins  attentifs,  mes  travaux  assidus  et  mon  amour  sin- 
cère et  constant  pour  la  Constitution,  vous  convaincre.  Messieurs,  que  mon  unique 
vœu  est  de  répondre  de  tout  mon  pouvoir  à  l'honneur  de  votre  confiance. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  les  suffrages  de  l'assemblée  électorale  accordés  aux  talents  célèbres, 
aux  services  éclatants,  ont  été  chercher  plusieurs  fois  les  vertus  privées  :  tou- 
jours attentive  à  ce  qui  pourrait  développer  et  confirmer  les  principes  de  notre 
constitution,  l'assemblée  a  pensé  que  rien  n'y  contribuerait  plus  efficacement  que 
l'élévation  des  citoyens  éclairés,  dont  la  renommée,  souvent  trompeuse,  n'avait 
pas  encore  proclamé  les  noms.  Ne  vous  étonnez  donc  point  de  son  choix  ;  vous  le 
justifiez,  Monsieur,  et  par  votre  modestie  même  vous  venez  encore  d'en  relever 
l'éclat.  L'assemblée  vous  invite  à  assister  à  la  séance. 

M.  Brunet,  monté  ensuite  à  la  tribune,  a  dit  : 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  monté  à  cette  tribune  pour  vous  présen- 


220  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

1er  l'hommage  de  ma  respectueuse  reconnaissance,  vous  me  voyez  plus  embarrassé 
que  je  ne  l'eusse  été  à  l'instant  môme  de  ma  nomination;  vous  m'eussiez  entendu 
avec  plus  d'indulgence,  vous  auriez  pardonné  plus  volontiers  au  désordre  de  mes 
idées.  Le  temps  de  la  réflexion  semble  m'imposer  l'obligation  de  vous  exprimer 
avec  plus  de  dignité  ma  vive  reconnaissance,  mais  de  quelques  expressions  que  je 
puisse  me  servir,  elles  laisseraient  toujours  une  trop  grande  disproportion  entre  ce 
que  vous  avez  fait  pour  moi  et  tout  ca  que  je  pourrais  vous  dire.  Quelque  vive  que 
soit  ma  reconnaissance,  il  est  un  autre  sentiment  (permettez-moi  de  vous  le  dire 
avec  franchise)  qui  m'occupe  presque  tout  entier,  l'inquiétude.  Les  fonctions  de 
juge  sont  sans  doute  bien  honorables,  mais  elles  sont  bien  difficiles.  Je  ne  vois  pas 
sans  effroi  s'ouvrir  la  carrière  que  je  vais  parcourir.  Je  ne  me  dissimule  pas  qu'à 
l'époque  d'une  régénération  générale  et  à  laquelle  des  institutions  nouvelles  vont 
succéder  aux  anciennes,  qu'il  faudra  même  oublier,  je  dois  peu  compter  sur  la 
faible  expérience  qu'ont  pu  me  donner  vingt  années  de  travail.  Ce  qui  peut  me 
rassurer  et  calmer  m.es  trop  justes  inquiétudes,  c'est  l'espoir  qui,  sans  doute,  ne 
sera  pas  trompé,  de  trouver  facilement  dans  les  collègues  auxquels  vous  m'associez 
les  lumières  et  les  conseils  dont  j'aurai  trop  souvent  besoin.  Aidé  de  ces  secours, 
je  m'estimerai  heureux  si  je  puis  répondre  à  la  confiance  de  MM.  les  électeurs  qui 
ont  bien  voulu  me  donner  leurs  suffrag<^s,  plus  heureux  encore  si  je  puis  mériter 
celle  de  ceux  d'entre  vous  qui,  en  portant  leurs  \œux  sur  d'autres  que  sur  moi, 
avaient  fait  un  meilleur  choix.  Je  vous  promets.  Messieurs,  j'en  contracte  ici  l'en- 
gagement et  je  le  respecterai,  de  donner  tout  mon  temps,  d'emplojer  tous  mes 
soins,  mon  zèle  e!  mon  activité,  à  remplir  dignement  les  fonctions  dont  vous  vou- 
lez bien  mhonoror.  C'est  le  seul  tribut  de  reconnaissance  qui  soit  digne  de  vous 
c'est  le  seul  qu'il  soit  en  mon  pouvoir  de  vous  offrir. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  les  amis  de  la  Patrie,  les  amis  de  la  justice  appelaient  votre  nom 
sur  la  liste  de  nos  élections.  Accoutumés  à  vous  voir  partout  oii  l'on  peut  servir 
la  chose  publique,  l'assemblée,  par  ses  suffrages,  n'a  donc  fait  que  sanctionner  le 
choix  que  lui  indiquaient  la  réputation  de  vos  talents,  de  votre  probité,  et  l'estime 
que  vous  ont  méritée  les  services  que  vous  avez  rendus  à  la  cause  du  peuple.  L'as- 
semblée vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

L'impression  de  ces  différents  discours  a  été  demandée  et  or- 
donnée *. 

M.  le  Président,  en  annonçant  à  l'assemblée  que  la  députation 
pour  l'adresse  à  présenter  à  l'Assemblée  nationale  devait  y  être  admise 
aujourd'hui  à  la  séance  du  soir,  a  invité  les  électeurs  qui  devaient  la 
composer  à  se  rendre  à  six  heures  et  demie  précises  au  cabinet  des 
députations  de  l'Assemblée  nationale  pour  y  attendre  le  moment  où  ils 
seraient  introduits. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers pour  y  procéder  au  second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et 

1.  Les  quatre  discours  ont  été  imprimes. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  U  DÉGEiMBRE  1790.      221 

dépouillés,  les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  562,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à 
282  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Archambault  a 
eu  22  voix;  —  M.  Ameil,  6;  —  M.  Arsandaux,  7;  —  M.  Bayard,  k; 
M.  Bernard,  2;  —  M.  Dommanget,  17;  —  M.  Daustel,  électeur,  ZjS;  — 
M.  Daustel,  sans  désignation,  3;  -  M.  de  Lacretelle,  4;  —  M.  Dauphi- 
not,  2;  —  M.  Dumesnil,  2  ;  —  M.  de  La  Garde,  2;  —  M.  Follenfant, 
électeur,  80;  —  M.  Follenfant,  sans  désignation,  2;  —  M.  Ferey,  2;  — 
M.  Guyot  Desherbiers,  10;  —  M.  Gérard,  2;  —  M.  Hemeri,  9;  —• 
M.  Lemoyne  des  Essarts,  k;  —  M.  Muguet  de  Nanthou,  député,  163;  — 
M.  Muguet  de  Nanthou,  sans  désignation,  2;  —M.  Miller,  23;  -  M.  Mil- 
let de  Gravelle,  13;  —  M.  Polverel,  6;  —  M.  Pulleu,  5  ;  —  M.  Petit  de 
La  Honville,  2;  — -  M.  Pons  de  Verdun,  2;  —  M.  Quatremère,  7;  — 
M.  Boederer,  2;  —  M.  Bobin  (Léonard),  43;  —  M.  Boussel,  2;  — 
M.  Sanson  Duperron,  3  ;  —  M.  Vanin,  31.  Total  :  527  voix.  Les  35  voix 
de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  562  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin  ;  il  a  annoncé  que  M.  Muguet  de  Nanthou,  député,  celui  qui 
avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  au  nombre  de  163,  n'avait  point 
obtenu  la  majorité  absolue,  fixée  à  282  voix.  M.  le  Président  a  annoncé 
que,  d'après  ce  résultat,  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne, 
qu'ainsi  on  devait  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  bal- 
lottage, entre  M.  Muguet  de  Nanthou  et  M.  Follenfant,  qui  avaient 
réuni  le  plus  de  suffrages,  le  premier,  163,  le  second,  80.  Les  électeurs 
se  sont,  à  cet  effet,  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  les  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  recensement  général,  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  k^ô,  que  douze  bulletins  nuls,  deux 
au  premier  bureau,  deux  au  troisième,  deux  au  quatrième,  quatre  au 
cinquième  et  deux  au  sixième,  le  réduisaient  à  486,  que  sur  ce  nombre 
de  suffrages  M.  Muguet  de  Nanthou,  député,  en  avait  obtenu  258  et 
M.  Follenfant  227.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé 
M.  Muguet  de  Nanthou,  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour  premier 
juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Dé- 
partement de  Paris. 

On  s'est  ensuite  occupé  du  premier  scrutin  pour  un  autre  juge 
suppléant.  Les  électeurs  se  sont,  en  conséquence,  retirés  dans  leurs 
bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats 
remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 


ut  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  373,  la  majorité  absolue  de  187  voix.  Il  a  été  reconnu  par  le 
dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu  12  voix  ;  —  M.  Ameil,  9  ;  — 
M.  Arsandaux,  7  ;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  2;  —  M.  Bayard,  avo- 
cat, 6;  —  M.  Carouge,  avocat,  3;  — M.  Daustel,  électeur,  18;  — M.  Dam- 
bray,  ancien  avocat  général,  3;  —  M.  Desherbiers,  6;  —  M.  Domman- 
get,  électeur,  6;  —  M.  de  Lacretelle,  3;  —  M.^deLa  Garde,  2; — 
M.  Dumesnil,  électeur,  /^ ; — M.  Follenfant,  électeur, 93 ;  —  M. Guillaume, 
avocat,  19;  —  M.  Hemeri,  avocat,  8;  —  M.  Jolly,  administrateur,  3;  — 
M.  Lapoule,  député,  3;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  5;  —  M.  Lalane, 
avocat,  2;  —  M.  Millet  de  Gravelle,  7;  —  M.  Miller,  électeur,  13;  — 
M.  Masson  de  Saint-Amand  S  2;  —  M.  Pons  de  Verdun,  28;  —  M.  Pi- 
card, juge-auditeur,  2;  —  M.  Polverel,  5;  —  M.  Quatremère,  6;  — 
M.  Robin  (Léonard),  k^\  —  M.  Roederer,  député,  7;  —  M.  Vanin, 
maître  des  comptes,  21.  Total  :  345  voix.  Les  28  voix  de  surplus  disper- 
sées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
373  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Follenfant,  électeur,  qui  avait  réuni  le 
plus  de  suffrages  au  nombre  de  93  voix,  n'avait  point  obtenu  la  majo- 
rité absolue,  fixée  à  187  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a 
annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue,  qu'il  y  avait 
lieu  de  passer  à  un  deuxième  tour  de  scrutin,  qui  a  été  ajourné  à 
demain,  neuf  heures  du  matin. 

M.  le  Président,  à  quatre  heures  et  demie,  a  levé  la  séance  et  a 

signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président  ; 

Pastoret,  Secrétaire, 


31">'=  séance.  —  Mercredi  15  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

2*  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat. —  Le  Président  rend  compte 
de  la  réception  des  députés  de  l'assemblée  électorale  par  l'Assemblée  nationale.  Texte 
du  discours  prononcé  par  lui.  — Élection,  au  scrutin  de  baliotl âge,  de  Léonard  Robin 
comme  juge  suppléant  contre  Follenfant.  —  Discours  de  remerciement  de  Léonard 
Robin  et  réponse  du  Président.  —  Scr.utin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans 
résultat.  —  Élection,  au  second  tour,  de  Vanin  comme  juge  suppléant. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en   la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 

1.  Conseiller  à  la  cour  des  aides  le  16  août  1776,  demeurant  rue  et  chaussée  d'Antin. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  V6   DÉCEMBRE   1790.      223 

dente,  la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  proposé  à  l'assemblée  de 
renvoyer  après  le  premier  scrutin  le  compte  qu'il  avait  à  lui  rendre  de 
la  députation  faite  hier  à  l'Assemblée  nationale,  au  nom  de  l'assemblée 
électorale.  Cette  proposition  adoptée,  ce  compte  a  été  renvoyé  après  le 
premier  scrutin,  le  second  pour  l'élection  d'un  juge-suppléant  d'un 
des  tribunaux  des  six  arrondissements  de  Paris. 

Un  membre,  après  avoir  obtenu  la  parole,  a  demandé  si  l'on  pou- 
vait ajouter  à  l'adresse  qui  avait  été  lue  hier  à  l'Assemblée  nationale, 
au  nom  de  l'assemblée  électorale,  deux  notes,  l'une  relative  à  l'élection 
de  la  législature  prochaine,  l'autre  concernant  la  puissance  ecclésias- 
tique. Cette  demande  livrée  à  une  longue  discussion  a  été  mise  aux 
voix  et  l'assemblée  a  arrêté  de  se  borner,  quant  à  la  note  relative  à 
l'élection  de  la  législature  prochaine,  à  la  citation  des  décrets  qui  la 
concernent,  et  à  l'égard  de  la  note  relative  à  la  puissance  ecclésiastique, 
de  s'en  rapporter  à  la  modération  de  son  commissaire  à  la  rédaction 
de  l'adresse. 

On  s'est  aussitôt  occupé  de  l'ordre  du  jour,  le  second  scrutin  pour 
l'élection  d'un  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondis- 
sements du  Département.  Les  électeurs  se  sont,  à  cet  effet,  rendus  dans 
leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  résul- 
tats remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  /^ôO,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à  231  voix.  Il  est  résulté 
du  dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu  17  voix;  —  M.  Arsandaux, 
6;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  2  ;  —  M.  Bayard,  5;  —  M.  Desherbiers, 
11;  —  M.  Dambray,  3;  —  M.  Daustel,  32;  —  M.  Daustel,  ancien  juge, 
2;  —  M.  Dommanget,  16;  —  M.  d'André,  2;  — M.  Follenfant,  électeur, 
9/i;  — x)I.  Follenfant,  sans  désignation,  3;  —  M.  Guillaume,  11;  — 
M.  Hemeri,  5;  —  iM.  Herbault,  k;  — M.  Lemoyne  des  Essarts,  7;  — 
M.  Mennessier,  2;  —  M.  Miller,  avocat,  2;  —  M.  Miller,  substitut,  8;  — 
M.  Millet  de  Gravelle,  13;  —  M.  Michault,  2;  —M.  Pons  de  Verdun,  il; 
—  M.  Polverel,  8;  —  M.  Quatremère,  11  ;  —  M.  Robin  (Léonard),  98;  — 
M.  Roederer,  20;  —  M.  Roussel,  2;  —  M.  Vanin,  17;  —  M.  Viellart,  2. 
Total  :  416  voix.  Les  kk  voix  de  surplus  dispersées  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  /lôO  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  p;ir  l'un  de  MM.  les  scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Follenfant  et  M.  Robin  (Léonard),  qui 
tous  deux  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  n'avaient  point  obtenu  la 
majorité  absolue,  fixée  à  231  voix;  que  le  premier  avait  réuni  seule- 
ment 94  voix,  le  second,  98.  M.  le  Président  a  annoncé  que,  d'après  ce 
résultat,  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue,  qu'il  y  avait  lieu 


224  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

de  procéder  à  uir  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre 
MM.  Follenfant  et  Robin  (Léonard),  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suf- 
frages, le  premier  au  nombre  de  94,  le  second  de  98. 

M.  le  Président  a  ensuite  rendu  compte,  conformément  à  l'ajour- 
nement fait  à  l'ouverture  de  la  séance,  de  la  députation  faite  hier  à 
l'Assemblée  nationale,  pour  lui  présenter  l'adresse  de  l'assemblée  élec- 
torale. Il  a  annoncé  que,  d'après  les  ordres  de  l'assemblée,  il  s'était 
rendu,  avec  les  députés,  à  l'Assemblée  nationale,  où  ils  avaient  été 
introduits  à  huit  heures,  qu'il  était  entré  à  la  tête  de  la  députation  et 
avait  prononcé  un  discours.  Il  en  a  fait  lecture  à  l'assemblée;  la  trans- 
cription dans  le  procès-verbal  a  été  demandée  et  ordonnée  ;  il  est  conçu 
en  ces  termes  : 

Monsieur  le  président,  Messieurs,  l'assemblée  électorale  nous  députe  vers 
vous;  elle  voudrait  s'y  présenter  tout  entjère,  impatiente  d'une  démarche  que  lui 
commandent  depuis  longtemps  son  amour  pour  vos  nouvelles  lois,  sa  reconnaissance 
pour  les  régénérateurs  de  l'empire.  Elle  ne  se  le  permet  cependant  qu'après  avoir 
accompli  le  plus  pressant,  le  plus  saint  de  ses  devoirs.  Les  lois  ont  des  ministres, 
l'innocence  un  appui,  le  peuple  des  magistrats;  les  juges  composant  les  tribunaux 
du  Département  de  Paris  sont  élus.  C'est  après  avoir  répondu  à  ce  premier  de  vos 
vœux  que  l'assemblée  a  pensé  que  vous  lui  permettriez  de  vous  exprimer  le  sien; 
un  de  nos  collègues  va  vous  faire  lecture  de  son  adresse. 

M.  le  Président  a  ensuite  continué  son  récit;  il  a  dit  que  M.  Mau- 
duit  Delarive,  électeur,  un  des  députés,  avait  lu  l'adresse  de  l'assem- 
blée électorale  avec  tout  le  talent  qui  le  caractérise  ^  ;  que  cette  adresse 
avait  obtenu  les  applaudissements  que  les  suffrages  de  l'assemblée  lui 
avaient  assurés;  que,  cette  lecture  achevée,  M.  le  président  de  l'Assem- 
blée nationale  avait  répondu  de  la  manière  la  plus  honnête  et  avait 
invité,  au  nom  de  l'Assemblée  nationale,  la  députation  de  rassemblée 
électorale  à  assister  à  la  séance;  qu'ils  y  avaient  été  introduits  par  les 
huissiers  ;  que  l'impression  de  l'adresse  avait  aussitôt  été  demandée  et 
décrétée  par  l'Assemblée  nationale.  A  l'égard  du  discours  du  président 
de  l'Assemblée  nationale,  il  a  observé  qu'il  était  trop  long  pour  qu'il 
lui  fût  possible  d'en  rendre  un  compte  exact  à  l'assemblée;  qu'il  lui  en 
avait  demandé  une  copie  pour  le  faire  imprimer,  qu'il  lui  avait  promis 
de  la  lui  envoyer. 

Les  applaudissements  de  l'assemblée  ont  témoigné  à  M.  le  Prési- 

1 .  M.  A.  Gazier,  dans  ses  Études  sur  l'histoire  religieuse  de  la  Révolution  française 
(Paris,  Colin,  1887,  in-18),  dit  à  tort  (p.  17)  que  Larive  était  le  rédacteur  de  l'adresse, 
tandis  qu'il  n'en  était  que  le  lecteur.  Cerutti,  souffrant  d'une  maladie  de  poitrine,  n'avait 
pas  la  voix  assez  forte  pour  se  faire  bien  entendre  et  il  chargea  le  célèbre  artiste  de  lire 
l'adresse  à  sa  place.  Le  talent  du  lecteur  dut  aider  au  succès  qu'obtint  ce  manifeste. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  15  DÉCEMBRE   1790.       225 

dent  sa  satisfaction  du  compte  qu'il  venait  de  lui  rendre  et  l'impression 
du  discours  de  M.  le  président  de  l'Assemblée  nationale,  de  celui  du 
Président  de  l'assemblée,  ainsi  que  de  l'adresse,  a  été  ordonnée  ^ 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers pour  procéder  au  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage, 
annoncé  entre  MM.  Follenfant  et  Robin  (Léonard).  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  617,  que  treize  bulletins  nuls,  deux  au 
premier  bureau,  trois  au  troisième,  trois  au  quatrième,  un  au  cinquième 
et  deux  au  sixième,  le  réduisaient  à  60/i,  que  sur  ce  nombre  de  suf- 
frages M.  Follenfant  avait  obtenu  151  voix,  M.  Robin  (Léonard),  k^3. 
M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Léonard  Robin, 
avocat  et  électeur  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg,  âgé  de  k^  ans, 
demeurant  rue  Beaubourg,  hôtel  de  Fer,  pour  juge  suppléant  de  l'un 
des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Présent  à  l'assemblée,  M.  Bobin  (Léonard)  a  demandé  à  lui  faire 
ses  remerciements.  Monté  à  la  tribune,  conduit  par  un  des  huissiers, 
il  a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  mes  concitoyens  de  la  section  Beaubourg, 
après  m'avoir  successivement  conféré  les  différentes  places  honorables  et  de  con- 
fiance que  la  Révolution  avait  fait  naître,  m'avaient  nommé  à  une  première  magis- 
trature bien  convenable  à  mon  caractère  naturellement  pacifique.  Je  me  complai- 
sais d'avance  dans  l'exercice  de  fonctions  essentiellement  arbitrales.  L'assemblée 
des  électeurs  du  Département  de  Paris  vient  de  m'appeler  aux  places  qui  viendront 
à  vaquer  dans  la  magistrature  supérieure.  Le  vœu  de  l'assemblée  électorale  doit 
être  un  ordre  pour  ceux  qu'elle  honore  de  son  suffrage.  J'accepte  avec  soumission 
et  reconnaissance.  J'entrerai  en  fonctions  aussitôt  que  les  circonstances  l'exigeront 
et  je  fais  d'avance  le  serment  solennel  d'employer  tout  mon  zèle,  tous  mes  efforts, 
tous  les  instants  de  ma  vie,  à  remplir  dignement  les  saints  et  pénibles  devoirs  de 
ma  place,  heureux  si  je  puis  atteindre  un  si  noble  but  et  justifier,  Messieurs,  votre 
honorable  confiance,  heureux  si  mon  nom  inscrit  sur  la  colonne  du  temple  de 
Thémis  au-dessus  de  ceux  de  tant  d'hommes  célèbres,  aujourd'hui  magistrats  par 
votre  choix,  et  venant  par  la  suite  à  se  confondre  dans  la  môme  liste,  il  peut  ne 
pas  paraître  indigne  de  tant  d'honneur. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  vous  vous  montrez  reconnaissant  de  votre  élection  à  la  place  de 
juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  du  Département  de  Paris.  Dans  des  fonctions 
si  hautes,  vous  n'apercevez  avec  raison  aucune  différence  entre  celui  qui  les  exerce 

1.  Cette  adresse  fut  imprimée,  en  effet,  et  on  en  trouve  deux  éditions  à  la  Biblio- 
thèque nationale  (Lb'»  4418  et  4419). 

45 


226  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

et  celui  qui  doit  les  exercer  et  dans  l'ordre  où  les  suffrages  du  peuple  viennent 
vous  revêtir  du  droit  sacré  de  juger,  vous  repoussez  toute  idée  de  prééminence. 
Ces  principes  sont  ceux  de  l'assemblée  et  votre  élection  en  est  la  preuve. 

L'impression  des  deux  discours  a  été  demandée  et  ordonnée  ^ 
L'ordre  du  jour  repris,  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bu- 
reaux particuliers;  ils  y  ont  procédé  au  premier  scrutin  d'un  juge 
suppléant  de  l'un  des  tribunaux  du  département.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  recensement  général,  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  534,  ce  qui  fixait  la  majo- 
rité à  278  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Archam- 
bault,  électeur,  a  eu  20  voix;  —  M.  Arsandaux,  8;  —  M.  Aubriet^,  avo-r 
cat,  électeur,  5;  —  M.  Ameil,  avocat,  10;  —  M.  Bayard,  avocat,  5;  — 
M.  Belot,  juge,  k;  —  M.  Bouchard,  électeur,  3;  —  M.  Garouge,  avocat, 
7;  —  M.  Dommanget,  électeur,  24;  —  31.  Dambray,  5;  —  M.  daustel, 
électeur,  18  ;  —  M.  Daustel,  avocat,  30;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  3;  — 
M.  Delacroix,  avocat,  6;  —M.  Daupbinot,  avocat,  2;  —  M.  d'André, 
député,  2;  —  M.  Follenfant,  électeur,  71;  —  M.  Gaigne,  électeur,  2;  — 
M.  Guyot  Desherbiers,  19;  — M.  Guillaume,  député,  5;  —  M.  Guyet, 
avocat,  ancien  juge,  2;  —  31.  Gérard,  avocat  municipal,  3;  — 
M.  Hemeri,  avocat,  4;  —  31.  Herbault,  électeur,  3;  —  31.  Leroy  de 
Lysa  ^  2;  —  31.  Lacretelle,  5;  —  31.  Lohier,  avocat,  2;  —  31.  La  Gaze, 
avocat,  4;  —  31.  Lapoule,  député,  4;  —  31.  Lemoyne  des  Essarts,  5; 
—  31.  Leverdier  S  avocat,  3  ;  —  31.  3Iillet  de  Gravelle,  30  ;  —  31.  3Iiller, 
substitut,  17  ;  —  3L  3Iichault  de  Larquelais,  3  ;  —  31.  3Iennessier,  élec- 
teur, 4;  —  31.  3Iichaux,  conseiller  au  Ghâtelet,  3;  —  31.  Panis,  élec- 
teur, 7;  —  31.  Polverel,  électeur,  10;  —  31.  Pons  de  Verdun,  11;  — 
M.  Pulleu,  avocat,  3;  ~  31.  Quatremère,  conseiller  au  Ghâtelet,  9;  — 
31.  Roederer,  député,  17;  —  31.  Rioterre,  avocat,  4;  —  31.  Try,  conseiller 
au  Ghâtelet,  2;  —  3i.  Vanin,  maître  des  comptes,  79;  —  M.Vanin,  sans 
désignation,  2;  —  M.  Vasse,  substitut,  3;  —31.  Viel  \  avocat,  3.  Total  : 
493  voix.  Les  41  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diifférents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  534  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  un  de  3I3I.  les  Scrutateurs 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Étien ne-Xavier  Aubriet,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire. 

3.  Conseiller  au  Grand  conseil  le  12  novembre  1774,  grand  rapporteur,  membre  du 
tribunal  de  police  en  1789,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section  de  l'île  Saint-Louis, 
demeurant  rue  Saint-Louis,  65. 

4.  Nicolas-Viacent  Leverdier,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Beaubourg. 

5.  Étienne*René  Yiel^  électeur  de  la  section  du  Temple. 


ÉLECTION- *DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  Ao  DÉCEMBRE  '1790.      227 

généraux,  il  a  annoncé  que  la  majorité  absolue,  fixée  à  268  voix,  n'était 
acquise  à  personne,  que  M.  Vanin,  maître  des  comptes,  celui  qui  avait 
obtenu  le  plus  de  suffrages,  n'avait  obtenu  que  69  voix.  D'après  ce 
résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la 
majorité  absolue,  qu'il  fallait  passer  à  un  second  tour  de  scrutin. 

M.  Pharoux,  l'un  des  Commissaires  aux  dépenses  de  l'assemblée,  a 
offert  de  rendre  compte  de  ses  différentes  dépenses.  Ce  compte  a  été 
ajourné  à  la  séance  de  demain  à  l'ordre  de  deux  heures  et  il  a  été 
arrêté  de  passer  à  l'ordre  du  jour. 

L'ordre  du  jour  repris,  les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  par- 
ticuliers ont  procédé  à  un  second  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge 
suppléant.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  38/j,  la 
majorité  absolue  de  193  voix.  Du  dépouillement  il  est  résulté  que 
M.  Archambault  a  eu  6  voix;  —  M.  Arsandaux,  2;  —  M.  Aubriet,  3;  — 
M.  Ameil,  2;—  M.  Bouchard,  2;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  2;  — 
M.  Daustel,  électeur,  U;  —  M.  Dommanget,  13;  —  M.  de  La  Garde,  2; 

—  M.  Dumesnil,  k; — M.  Daustel,  avocat,  5;,  —  M.  Daustel,  ancien  juge, 
2;  —  M.  Dambray,  2;  —  M.  Follenfant,  32;  —  M,  Guyot  Desherbiers, 
/t;  — M.  Gaigne,  2;  — M.  Guillaume,  2;  — M.  Herbault,  2;  — M.  Miller, 
5;  —  M.  Millet  de  Gravelle,  5;  —  M.  Mennessier,  2;  —  M.  Polverel,  5; 

—  M.  Pons  de  Verdun,  4;  —  M.  Quatremère,  3;  —  M.  Roederer,  k;  — 
M.  Vanin,  maître  des  comptes,  226.  Total  :  355  voix.  Les  29  voix  de 
surplus  dispersées  sur  différents  membres,  en  unités.  Total  égal  au 
dépouillement  :  384  voix. 

L'un  de  MM.  les  scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Vanin,  maître  des  comptes,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  avait  obtenu  226  voix,  33  au  delà  de  la 
majorité  absolue,  fixée  à  193.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de 
l'assemblée,  M.  Vanin,  maître  des  comptes,  suppléant  de  l'un  des  tribu- 
naux des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Le  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  autre  juge  suppléant  a  été 
ajourné  à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  quatre  heures  et  demie, 
M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président  ; 

Pastoret,  Secrétaire, 


228  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


32'"*  séance.  —  Jeudi  16  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

L'assemblée  arrête  d'envoyer  des  exemplaires  de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale  aux 
sections  et  aux  municipalités  du  Département  de  Paris  et  aux  83  départements. 
—  Excuses  de  M.  Dommanget,  un  des  scrutateurs  généraux,  qui  ne  peut  venir  à  la 
séance  :  on  décide  qu'il  sera  suppléé  par  ses  deux  collègues.  —  Le  Peletier  de  Ro- 
sanbo  refuse  les  fonctions  déjuge  et  est  remplacé  par  Marcilly.  —  L'assemblée  arrête 
que  les  noms  du  rédacteur  et  du  lecteur  de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale  ne 
figureront  pas  sur  le  titre  imprimé.  —  2^  tour  de  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge 
suppléant,  sans  résultat.  —  Admission  de  M.  Pierre-Auguste  de  La  Poize  comme 
électeur  de  la  section  de  Mauconseil  en  remplacement  de  M.  Bourdois,  démission- 
naire. —  Élection,  au  scrutin  de  ballottage,  de  Jacques-Josepb  Millet  de  Gravelle 
contre  Quatremère.  —  M.  Pharoux,  trésorier  de  l'assemblée,  dépose  les  états  des 
comptes  de  dépenses.  —  Lettre  de  Cahier  de  Gerville  notifiant  l'acceptation  ou  le 
refus  d'un  certain  nombre  de  juges. 

L'assemblée  électorale  du  Déparlement  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  un  membre  a  observé  qu'il  serait  conve- 
nable que  l'assemblée  fît  connaître  à  ses  commettants  l'adresse  par  elle 
présentée  à  l'Assemblée  nationale  le  quatorze  de  ce  mois  et  a  proposé 
de  leur  en  eiîvoyer  des  exemplaires.  Plusieurs  membres  ont  été  en- 
tendus sur  cet  objet;  la  discussion  fermée,  la  question  a  été  divisée  et 
mise  aux  voix  par  M.  le  Président  en  ces  termes  : 

Enverra-t-on  aux  sections  et  cantons  des  exemplaires  de  l'adresse, 
ou  ne  leur  en  enverra-t-on  pas? 

L'assemblée  a  arrêté  que  des  exemplaires  de  l'adresse  seraient  en- 
voyés aux  sections  et  aux  municipalités  du  Département. 

S'en  rapportera-t-on  au  bureau  général  de  l'assemblée  sur  le 
nombre  d'exemplaires  de  l'adresse  à  envoyer  aux  sections  et  cantons  et 
sur  la  manière  de  leur  faire  passer  ces  exemplaires? 

Il  a  été  arrêté  de  s'en  rapporter  à  cet  égard  aux  soins  et  à  la  sagesse 
des  Officiers  du  bureau  général  de  l'assemblée. 

Sur  la  motion  faite  ensuite  par  un  membre  pour  faire  connaître 
aux  départements  du  royaume  les  sentiments  patriotiques  de  l'assem- 
blée électorale  du  Département  de  Paris,  exprimés  dans  l'adresse  par 
elle  présentée  à  l'Assemblée  nationale,  d'en  envoyer  des  exemplaires 
aux  quatre-vingt-trois  départements,  il  a  été  proposé  en  amendement 
d'accompagner  cet  envoi  d'une  lettre  de  M.  le  Président,  qui  inviterait 
les  départements  à  adhérer  aux  sentiments  qui  ont  animé  et  ne  cesse- 
ront d'animer  l'assemblée  électorale. 

Cet  amendement  joint  à  la  motion  principale,  elle  a  été  mise  à 
Popinion  et  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  serait  envoyé  des  exemplaires  de 


ÉLECTION   DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  16  DÉCEMBRE   1790.       229 

l'adresse  par  elle  présentée  à  l'Assemblée  nationale  le  14  de  ce  mois 
aux  quatre-vingt-trois  départements  du  royaume,  que  M.  le  Président 
y  joindrait  une  lettre,  qu'elle  le  charge  d'écrire,  pour  inviter  les  dépar- 
tements à  donner  leur  adhésion  aux  sentiments  patriotiques  de  l'assem- 
blée électorale  exprimés  dans  l'adresse. 

M.  le  Président  a  observé  à  l'assemblée  que  M.  Dommanget,  l'un 
des  Scrutateurs  généraux,  lui  avait  écrit  pour  le  prévenir  que,  chargé 
de  la  défense  d'un  accusé  devant  le  nouveau  tribunal,  où  il  devait 
plaider  ce  matin,  il  craignait  que  cet  acte  d'humanité  ne  lui  permît  pas 
de  se  rendre  à  l'assemblée  assez  tôt  pour  y  remplir  au  premier  scrutin 
les  fonctions  importantes  de  scrutateur,  dont  il  était  honoré.  Enfin 
M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle  trouvait  bon 
de  s'en  rapporter,  pour  le  dépouillement  du  scrutin  en  l'absence  de 
M.  Dommanget,  à  MM.  les  deux  Scrutateurs  généraux,  ses  collègues,  ou 
si,  au  contraire,  elle  jugeait  à  propos  de  nommer  un  de  ses  membres 
pour  remplacer  M.  Dommanget.  Après  une  discussion  sur  cet  objet, 
M.  le  Président  a  mis  la  question  à  l'opinion  et  l'assemblée,  en  rendant 
justice  à  la  pureté  des  motifs  de  l'absence  momentanée  de  M.  Dom- 
manget, a  arrêté  de  s'en  rapporter  pour  le  dépouillement  des  scrutins 
à  la  fidélité  et  à  l'exactitude  de  ses  deux  autres  Scrutateurs  généraux. 

On  a  ensuite  passé  à  l'ordre  du  jour,  le  premier  scrutin  pour  l'élec- 
tion d'un  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements 
du  Département.  Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  res- 
pectifs pour  y  procéder.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats 
remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  427,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à  2U  voix.  Il  est  résulté 
du  dépouillement  que  M.  Ameil  a  eu  7  voix;  —  M.  Archambault,  28;  — 
M.  Archambault,  sans  désignation,  2;  —  M.  Arsandaux,  8;  —  M.  Boivin 
de  Blancmur,  3;  —  M.  Bouchard,  électeur,  h;  —  M.  Carouge,  avocat, 
5;  — M.  Daustel,  électeur,  3k;  —  M.  Dommanget,  électeur,  25;  — M.  de 
Lacretelle,  avocat,  3;  —  M.  de  Quincy ',  conseiller  à  la  cour  des  aides, 
2;  —  M.  Desherbiers,  10;  —  M.  de  La  Garde,  conseiller  au  Châtelet,  2; 
--  M.  Delacroix,  avocat,  6;  — M.  Follenfant,  électeur,  19;  —  M.  Féval, 
électeur,  2;  — M.  Gaigne,  doyen  de  l'amirauté,  2;  —  M.  Herbault,  élec- 
teur, 3;  —  M.  La  Gaze,  avocat,  15;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  8;  — 
M.  Lohier.  avocat,  2;  —  M.  Millet  de  Gravelle,  avocat,  47;  —  M.  Millet 
de  Gravelle,  sans  désignation,  4;  —  M.  Miller,  électeur,  25;  —  M.  Men- 
nessier,  électeur,  2;  —  M.  Masson  de  Saint- Amand,  2;  —  M.  Oudet 


1.  Conseiller-correcteur  à  la  Chambre  des  comptes  et  non  à  la  Cour  des  aides. 


230  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

père,  3;  —  M.  Polverel,  avocat,  10;  —  M.  Pons  de  Verdun,  2;  -- 
M.  Pulleu,  avocat,  5;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  53;  — 
M.  Quesnay  de  Saint-Germain  S  18;  —  M.  Roussel,  conseiller  de  Corse, 
6;  —  M.  Roederer,  député,  17; —  M.  Viellart,  député  de  Reims,  4-  Total: 
388  voix.  Les  39  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  difTérents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  fj27  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  celui 
qui,  au  nombre  de  53  voix,  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  n'avait 
point  acquis  la  majorité  absolue  fixée  à  21^  voix.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à 
personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  deuxième  tour  de  scrutin. 
.  Il  a  aussitôt  fait  lecture  à  l'assemblée  d'une  lettre  de  M.  Le  Peletier 
de  Rosanbo,  élu  en  la  séance  du  8  de  ce  mois  pour  l'un  des  juges  des 
tribunaux  du  Département.  Par  cette  lettre  il  a  annoncé  que  sa  santé 
ne  lui  permet  pas  de  répondre  à  la  confiance  de  l'assemblée  en  accep- 
tant la  place  de  juge,  dont  elle  a  bien  voulu  l'honorer;  il  prie  en  même 
temps  M.  le  Président  de  vouloir  bien  témoigner  à  l'assemblée  sa 
reconnaissance  et  ses  regrets.  M.  le  Président  en  conséquence  a  annoncé 
à  l'assemblée  que  M.  Marcilly,  qu'elle  avait  nommé  juge  ou  juge  sup- 
pléant, en  la  séance  du  13  de  ce  mois,  se  trouvait  élu  juge  de  l'un  des 
tribunaux  du  Département. 

.  Un  membre  a  observé  que  le  titre  de  l'adresse  de  l'assemblée  à 
l'Assemblée  nationale  ne  devrait  contenir  ni  le  nom  du  rédacteur,  ni 
de  celui  qui  l'avait  prononcée,  que  l'adresse,  une  fois  adoptée  par 
rassemblée,  appartenait  à  elle  seule,  qu'ainsi  dans  les  exemplaires 
que  l'imprimeur  tirerait  pour  envoyer,  conformément  à  l'arrêté  que 
l'assemblée  avait  pris  au  commencement  de  sa  séance,  tant  aux  sec- 
tions et  cantons  qu'aux  quatre-vingt-trois  départements  du  royaume, 
les  deux  lignes  concernant  le  nom  du  rédacteur  de  l'adresse  et  de  celui 
qui  l'avait  prononcée  devaient  être  supprimées  du  titre  et  que  les  signa- 
tures du  président  et  du  secrétaire  de  l'assemblée  devaient  être  rap- 
portées en  fin,  ainsi  que  les  noms  de  ceux  qui  avaient  composé  la  dépu-r 
tation.  Jl  a  ajouté  que  les  notes  misés  ensuite  de  cette  adresse  n« 

1.  Robert-François  Quesnay  de  Saint-Germain,  né  à  Valenciennes  le- 28  janvier  1751, 
petit-fils  du  célèbre  économiste,  chef  d'un  bureau  de  Turgot,  conseiller  à  la  cour  des 
aides^le  16  avril  1770,  élU  jugesuppléant  à  Paris  le  19  décembre  1790,  et  à  Saumur,  opte 
pour  cette  dernière  ville,  député  de  Maine-et-Loire  à  l'Assemblée  législative,  président  du 
.tribunal  de  Saumur  en  1800,  mort  à  Bassanges  (Maine-et-Loire)  le  8  avril  IjSOo.  Il  avait 
publié,  en  1789,  un  ouvrage  politique  sous  ce  titre:  Projet  d'instructions  et  pouvoirs 
généraux  et  spéciaux  à  donner  par  les  communes  des  pays  d'élection  à  leurs  députés  aux 
États  généraux.  (Cf.Quérard.) 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  16  DÉCEMBRE    1790.        231 

devaient  point  être  intitulées  :  Notes  du  rédacteur ^  qu'elles  appartenaient 
à  l'assemblée  comme  l'adresse,  que  le  mot  Notes  devait  suffire  et  que 
ceux  du  rédacteur,  mis  ensuite,  devaient  être  supprimés.  Cette  motion 
appuyée  a  donné  lieu  à  une  longue  discussion  et  il  a  été  proposé  d'intituler 
l'adresse  purement  et  simplement:  Adresse  de  rassemblée  électorale  du  Dé- 
partement de  Paris  à  V  Assemblée  nationale  y  séance  du  mardi  soir  ih  décembre 
1790,  d'y  rapporter  enfin  les  signatures  du  Président  et  du  Secrétaire 
de  l'assemblée  et  de  supprimer  en  tête  des  notes  ces  mots  ;  du  ré- 
dacteur, 

La  discussion  fermée,  la  priorité  a  été  accordée  à  cette  dernière 
motion.  Également  appuyée,  mise  à  Topinion,  l'assemblée  a  arrêté  que 
l'adresse  aurait  pour  titre  :  Adresse  de  V assemblée  électorale  du  Département 
de  Paris  à  l'Assemblée  nationale,  séance  du  mardi  soir  \k  décembre  1790, 
que  les  signatures  de  son  Président  et  de  son  Secrétaire  y  seraient  rap- 
portées en  fin  et  qu'en  tête  des  notes  mises  ensuite  de  l'adresse,  au  lieu 
de  ces  mots.  Notes  du  rédacteur,  celui  de  Notes  subsisterait  seul. 

L'ordre  du  jour  repris,  on  s'est  occupé  du  second  scrutin  annoncé. 
A  cet  effet,  les  électeurs  se  sont  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  après  le  recen- 
sement général  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  627  et 
donnait  une  majorité  absolue  de  314  voix.  Le  dépouillement  du  scrutin 
a  fait  connaître  que  M.  Arcbambault,  électeur,  a  eu  18  voix;— M.  Arsan- 
daux,  avocat,  6;  —  M.  Ameil,  avocat,  10;  —  M.  Bayard,  avocat,  3;  — - 
M.  Bouchard,  électeur,  3;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  3;— -M.  Carouge, 
avocat,  4;  —  M.  Collet,  avocat,  2;  —  M.  Daustel,  électeur,  42;  —  M.  Dom- 
manget,  électeur,  28;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  3;  —  M.  de  La  Garde, 
conseiller  au  Ghâtelet,  4;  —  M.  Delacroix,  rue  des  Blancs-Manteaux, 
3;  —  M.  de  Lacretelle,  avocat,  4;  —  M.  Deferrière,  avocat,  2;  — 
M. Follenfant,  électeur,  20;  —  M.  Guyot  Desherbiers^  7;  —M.  Herbaut 
DespavauxS  4;  —  M.  Jozeau,  électeur,  2;  —  M.  Jolly,  municipal,  2;  — 
M.  Lohier,  électeur,  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  6;  —  M.  La  Gaze, 
avocat,  6;  —  M.  Lapoule,  député,  2;  —  M.  Leverdier,  avocat,  2;^ 
M.  Millet  de  Gravelle,  conseiller  de  Corse,  90;  —  M.  Miller,  substitut, 
39;  —  M.  Mennessier,  avocat,  6;  —  M.  Pons  de  Verdun,  électeur,  9;  -^ 
M.  Pulleu,  avocat,  4;  —  M.  Polverel,  électeur,  10;  —  M.  Quatremère, 
•électeur,  2;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Ghâtelet,  203;  —  M.  Ques- 
nay  de  Saint-Germain,  conseiller  à  la  Cour  des  aides,  9;  —  M.  Roede- 
rer,  député,  13;  —  M.  Rivière,  avocat,  3;  —  M,  Roussel,  conseiller  de 


.  1.  Avocat  au  Parlement  en  1759,  demeurant  rue  de  la  Calandre,  (près  le  Palais. 


232  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

Corse,  3;—  M.  Vasse,  substitut,  3.  Total  :  582  voix.  Les  Zj5  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  627  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  de  314  voix  n'était  ac- 
quise à  personne,  que  MM.  Millet  de  Gravelle,  conseiller  de  Corse,  et 
Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffra- 
ges, n'avaient  obtenu,  le  premier  que  97  voix,  le  second  que  203. 
D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  personne  n'avait 
acquis  la  majorité  absolue,  qu'ainsi  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  troi- 
sième tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre  M.  Millet  de  Gravelle, 
conseiller  de  Corse,  et  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet. 

M.  Ducloz  du  Fresnoy,  l'un  des  commissaires  du  second  bureau  à 
la  vérification  des  pouvoirs  des  électeurs,  a  fait  à  l'assemblée  le  rapport 
des  pouvoirs  de  M.  Pierre-Auguste  de  La  Poize,  âgé  de  47  ans,  nommé 
par  la  section  de  Mauconseil  pour  électeur  aux  lieu  et  place  de  M.  Bour- 
dois,  onzième  électeur  de  cette  section,  qui  a  donné  sa  démission.  Il  a 
ajouté  que  ses  pouvoirs  étaient  en  règle,  que  M.  de  La  Poize  avait  été 
élu  au  troisième  tour  de  scrutin  dans  les  assemblées  primaires  de  cette 
section,  tenues  les  treize,  quatorze  et  quinze  de  ce  mois.  L'assemblée  a 
admis  M.  de  La  Poize  pour  électeur  de  la  section  de  Mauconseil  à  la 
place  de  M.  Bourdois.  Présent  à  l'assemblée,  M.  de  La  Poize  est  monté  à 
la  tribune.  Lecture  à  lui  faite  par  M.  le  Président  du  serment  ordonné 
par  le  décret  de  l'Assemblée  nationale,  il  a  prononcé  ces  mots  ;  «  Je  le 
jure.  » 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs 
pour  y  procéder  au  scrutin  dit  de  ballottage  annoncé.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recen- 
sement général  achevé,  l'un  de  MM.  les  scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  460  et  se  trouvait  réduit  à  448  par 
douze  bulletins  nuls,  savoir  trois  au  premier  bureau,  deux  au 
deuxième,  deux  au  troisième,  deux  au  quatrième,  deux  au  cinquième 
et  un  au  sixième;  que  sur  ce  nombre  de  suffrages,  M.  Millet  de  Gra- 
velle, conseiller  de  Corse,  en  avait  obtenu  229,  10  de  plus  que  M.  Qua- 
tremère, conseiller  au  Châtelet,  qui  n'en  avait  réuni  que  219.  M.  le 
Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Jacques- Joseph 
Millet  de  Gravelle,  ancien  avocat,  ancien  premier  conseiller  assesseur 
criminel  au  siège  souverain  de  la  prévôté  d'Ajaccio,  âgé  de  57  ans,  de- 
meurant rue  Montmartre,  n°  279,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  département  de  Paris. 

Conformément  à  l'ordre  du  jour,  M.  Pharoux,  l'un  des  Commis- 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  lôlDÉCEMBRE  1790.  233 
saires  aux  dépenses  de  l'assemblée,  a  présenté  et  remis  sous  les  yeux 
de  rassemblée  : 

1°  Un  état  des  ouvrages  et  fournitures  faits  pour  l'assemblée  élec- 
torale et  ses  bureaux  depuis  le  18  novembre  dernier,  jour  de  son 
ouverture,  jusqu'au  16  décembre  1790  inclusivement.  A  cet  état  dressé 
sur  quatre  colonnes,  la  première  contenant  les  noms  des  fournisseurs 
et  ouvriers,  la  deuxième,  la  nature  des  ouvrages  et  fournitures,  la  troi- 
sième, le  montant  des  mémoires,  la  quatrième  et  dernière,  leur  règle- 
ment et  réduction  de  l,9/}3  livres  13  sols  1  denier  à  1,716  livres  M  sols 
2  deniers,  il  a  joint  dix  pièces  justificatives  des  dépenses. 

2°  Un  autre  état  de  consommations  journalières  pour  l'assemblée 
électorale  et  ses  bureaux,  depuis  le  18  novembre  dernier  jusqu'au 

15  décembre  1790  inclusivement,  cet  état  dressé  sur  quatre  colonnes, 
la  première  contenant  le  nombre  des  fournisseurs,  la  seconde,  la 
nature  des  objets  de  consommation,  la  troisième,  le  montant  des 
mémoires,  la  quatrième,  leur  règlement  et  réduction  de  1,176  livres 

16  sols  à  1,126  livres  7  sols,  appuyé  de  dix  pièces  justificatives  de  la 
dépense. 

3"^  L'état  général  des  journées  des  différents  employés  au  service 
des  bureaux  de  l'assemblée  électorale,  depuis  le  17  novembre  dernier 
jusqu'à  ce  jour,  montant  à  583  livres.  Cet  état  est  dressé  sur  six 
colonnes  :  la  première  a  pour  objet  le  nom  des  employés  et  leurs 
emplois;  la  seconde,  la  date  à  laquelle  a  commencé  leur  service;  la 
troisième,  la  date  des  journées  qu'ils  ont  été  employés;  la  quatrième, 
la  quantité  des  journées;  la  cinquième,  le  taux  de  leur  salaire;  la 
sixième  et  dernière,  le  total  de  ce  qui  leur  est  dû. 

4"  Le  quatrième  et  dernier,  l'état  des  personnes  employées  tant  au 
secrétariat  qu'au  commissariat  de  l'assemblée  électorale,  depuis  le 
19  novembre  dernier  jusqu'au  18  de  ce  mois,  montant  à  /i50  livres. 
Cet  état  est  dressé  en  six  colonnes:  la  première  contient  la  distinction 
du  secrétariat  et  du  commissariat;  la  seconde,  le  nom  des  employés  ;  la 
troisième,  la  date  de  leur  entrée;  la  quatrième,  le  temps  échu;  la  cin- 
quième, le  taux  des  appointements  par  mois;  la  sixième  et  dernière, 
les  sommes  à  toucher. 

M.  Pharoux  a,  de  plus,  ajouté  que  l'adjudication  des  gradins  avait 
été  faite  moyennant  une  somme  de  5,000  livres. 

L'assemblée  a  témoigné  à  M.  Pharoux  et  ses  collègues  commis- 
saires sa  satisfaction  des  peines  et  soins  qu'ils  avaient  bien  voulu 
prendre  pour  les  dépenses  de  l'assemblée,  a  ordonné  que  mention  du 
rapport  de  M.  Pharoux  et  des  états  et  pièces  par  lui  représentés  serait 
faite  dans  son  procès- verbal,  que  ces  états  et  pièces  seraient  ensuite 


234  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

remis  au  bureau  du  commissariat  où  chaque  membre  de  l'assemblée 
pourrait  en  prendre  la  communication  qu'il  désirerait*. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  d'une  lettre  à  lui  adressée 
ce  jourd'hui  par  M.  Cahier  de  Gerville,  premier  substitut  adjoint  de 
M.  le  Procureur  de  la  commune,  faisant  les  fonctions  Me  procureur 
général  syndic  du  département,  par  laquelle  il  lui  annonce  l'accepta- 
tion de  MM.  Garran,  Oudart,  Vermeil,  Delavigne  et  D'Augy,  actuelle- 
ment membres  du  tribunal  provisoire,  et  de  MM.  Thouret,  Clément, 
Hérault,  Voidel,  Gorguereau,  Gaultier  de  Biauzat,  Alix.  L'Héritier, 
Mutel  et  Mouricault,  Marcilly,  Brunet  et  Muguet  de  Nanthou,  des 
places  de  juges  ou  suppléants  et  juges  suppléants  des  tribunaux  du 
Département  auxquelles  l'assemblée  les  avait  nommés;  que  MM.  Le 
Peletier  Rosanbo  et  Vanin  lui  ont  notifié  leur  refus;  que  la  réponse  de 
M.  Petion  et  celle  de  M.  Léonard  Robin  ne  lui  sont  point  encore  parve- 
nues; que  M-.  Chabroud  ne  lui  a  point  fait  connaître  sa  détermination, 
qu'il  lui  écrit  à  l'instant  pour  le  prier  de  l'en  instruire. 

L'assemblée  a  ordonné  le  dépôt  de  cette  lettre  à  son  secrétariat.  Là 
continuation  de  l'élection  des  juges  suppléants  des  tribunaux  du  Dépar- 
tement a  été  ajournée  à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  quatre 
heures,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kërsaint,   Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


33'"''  séance..  —  Vendredi  17  décembre  1790,  9  heures  du  matin.  , 

Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  L'assemblée  décide  de  ne 
renouveler  les  bureaux  qu'après  l'élection  de  huit  juges  suppléants.  —  Élection,  au 
2*' tour,  d'Alexandre-Théodore  Miller  comme  juge  suppléant.  —  Discours  de  remer- 
ciement des  juges  suppléants  Muguet  de  Nanthou  et  Miller  et  réponses  du  Prési- 
dent. —  Texte  de  la  lettre  à  joindre  aux  exemplaires  de  l'adresse  envoyée  aux  dépar- 
tements. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
il  a  été  adopté,  sauf  quelques  changements  dans  la  rédaction  faits  à 
l'instant.  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  la  conti- 
nuation des  juges  suppléants  des  tribunaux  des  six  arrondissements  de 
Paris.  Les  électeurs  se  sont,  à  cet  effet,  retirés  dans  leurs  bureaux  par- 
ticuliers pour  procéder  à  un  premier  scrutin. 

1.  Une  copie  du  registre  des  dépenses  faites  par  l'assemblée  électorale  et  toutes  les 
pièces  comptables  remplissent  un  carton  des  Archives  nationales  (Bl  7). 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  17  DÉCEMBRE  1790.        235 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  ^02,  la  majorité 
absolue  de  202  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Archam- 
bault,  avocat,  a  eu  18  voix;  —  M.  Anger  S  avocat,  2  ;  —  M.  Arsandaux, 
avocat,  5;  —  M.  Aubery,  avocat,  électeur,  2;  —  M.  Anger,  électeur,  7; 

—  M.  Bouchard,  électeur,  3;  —  M.  Belot^  avocat,  2;  —  M.  Bayard, 
avocat,  6;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  avocat,  3;  —  M.  Bernard,  élec- 
teur, 2;  —  M.  Garouge,  avocat,  13; —  M.  Daustel,  électeur,  27;  — 
M.  Danger  ^  électeur,  2;  —  M.  Dambray,  ancien  avocat  général,  3;  t- 
M.  Desherbiers,  avocat,  6;  —  M.  Dommanget,  électeur,  20;  —  M.  Dau^ 
phinot,  avocat,  2;  —  M.  JoUy,  avocat  et  municipal,  2;  —  M.  Fores- 
tier, ancien  bailli  de  Saint-Martin,  4;  —  M.  Follenfant,  7;  —  M.  Féval, 
avocat,  3;  —  M.  Guyot,  avocat,  3;  — M.  Herbault,  avocat,  2;  —  M.  He^ 
meri,  avocat,  2;  —  M.  Heluis,  électeur,  3;  —  M.  Jolly,  municipal,  12; 

—  M.  La  Gaze,  avocat,  9;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  Ik;  —  M.  Le 
Sueurs  substitut,  2;  —  M.  Leroy  de  Lysa,  conseiller  au  grand  Con- 
seil, 8;  —  M.  Miller,  substitut,  61;  —  M.  Mennessier,  avocat,  électeur, 
3;  —  M.  Polverel,  électeur,  12;  —  M.  Pulleu,  avocat,  3;  —  M.  Pons  de 
Verdun,  électeur,  3;  —M.  Panis,  avocat,  4;  —  M.  Quatremère,  con- 
seiller au  Ghâtelet,  h&;  —  M.  Quesnay  de  Saint-Germain,  conseillera 
la  Cour  des  aides,  10;  —  M.  Boederer,  député,  8;  —  M.  Boussel,  con-: 
seiller  de  Corse,  8;  —  M.  Bivière,  avocat,  6;  —  M.  Sanson  Duperron, 
électeur,  3;  —  M.  Try,  conseiller  au  Ghâtelet,  3;  — M.  A^iellart,  de 
Reims,  2.  Total  :  366  voix.  Les  36  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  h^2  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Miller,  substitut  et  électeur,  qui,  au 
nombre  de  61  voix,  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  n'avait  point 
acquis  la  majorité  absolue,  fixée  à  202  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le 
Président  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne^ 
qu'il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second  tour  de  scrutin;  mais,  avant  d'y 
procéder,  il  a  proposé  à  l'assemblée  de  ne  changer  et  renouveler  les 
bureaux  pour  les  élections  qu'après  la  nomination  de  huit  juges  sup- 
pléants. Cette  proposition  par  lui  mise  aussitôt  à  l'opinion,  l'assemblée 


i.  Jean-Baptiste  Anger,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  du  Luxembourg-. 

2.  Avocat  au  Parlement  en  1751,  demeurant  rue  du  Battoir,  au  coin  de  la  rue  Hautè- 
feuille. 

3.  C'est  le  môme  qu'Anger  nommé  plus  haut. 

4.  Substitut  du   procureur  du   roi  au  Ghâtelet,  demeurant   rue    Saint-André-des- 
Ârts,  76.   - 


236  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

a  arrêté  de  ne  changer  les  bureaux  qu'après  avoir  nommé  huit 
suppléants. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs 
pour  procéder  au  second  scrutin  annoncé. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le 
recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
580,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à  291  voix.  Il  est  résulté  du 
dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu  13  voix;  —  M.  Anger,  avocat, 
3;  —  M.  Arsandaux,  5;  — M.  Aubriet,  2;  —  M.  Aubery,  2;  —  M.  Belot, 
ancien  juge,  2;  —  M.  Bayard,  avocat,  2;  —  M.  Bureau  du  Colombier, 
2;  —  M.  Carouge,  avocat,  9;  —  M.  Dommanget,  électeur,  24;  — 
M.  Daustel,  électeur,  3k;  —  M.  Desherbiers,  avocat,  6;  —  M.  Dumes- 
nil,  5;  —  M.  Miller,  substitut,  292;  —  M.  Miller,  sans  désignation,  3; 

—  M.  Mennessier,  3;  —  M.  Follenfant,  électeur,  8;  —  M.  Guyet,  2; 

—  M.  Gaigne,  2;  —  M.  Herbault,  avocat,  2;  —  M.  Jolly,  municipal,  h; 

—  M.  Jozeau,  électeur,  2;  —  M.  La  Gaze,  avocat,  13;  —  M.  Lemoyne 
des  Essarts,  12;  —  M.  Leroy  de  Lysa,  5;  —  M.  Polverel,  électeur,  6;  — 
M.  Pons  de  Verdun,  k;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  57; 

—  M.  Quesnay  de  Saint-Germain,  5;  —  M,  Roederer,  député,  U;  — 
M.  Rivière,  avocat,  2;  —  M.  Sanson,  électeur,  2;  —  M.  Vasse,  substitut, 
2;  —  M.  Viellart,  député,  2.  Total  :  551  voix.  Les  29  voix  de  surplus 
dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  580  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Miller,  substitut  et  électeur,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  avait  obtenu  292  voix,  une  de  plus  que  la 
majorité  absolue,  fixée  à  291  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom 
de  l'assemblée,  M.  Alexandre-Théodore  Miller,  ancien  substitut  de 
M.  le  procureur  général  du  parlement  et  électeur  de  la  section  de  l'Isle, 
âgé  de  30  ans,  demeurant  rue  de  Bretonvilliers,  n°  3,  pour  juge  sup- 
pléant de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département 
de  Paris. 

M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  à  l'assemblée  que  M.  Muguet 
de  Nanthou,  député  à  l'Assemblée  nationale,  désirait  être  admis  à  faire 
son  acceptation  de  la  place  déjuge  suppléant  à  laquelle  il  avait  été  élu 
par  rassemblée,  en  la  séance  du  14  de  ce  mois.  M.  Muguet  de  Nanthou^ 
introduit  par  les  huissiers  en  la  forme  ordinaire,  monté  à  la  tribune, 
a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  je  ne   viens  point  ici  vous  apporter  le 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —   17  DÉCEMBRE  1790.       237 

tribut  de  ma  reconnaissance  à  laquelle  vous  avez  de  si  justes  droits.  Je  n'ai  pas 
pensé  qu'en  m'accordant  vos  suffrages,  vous  ayez  eu  seulement  l'intention  de  défé- 
rer à  un  particulier  un  honneur  auquel  il  était  loin  de  prétendre;  les  représentants 
d'une  cité  qui,  dans  tous  les  temps,  a  donné  le  précepte,  comme  l'exemple,  des 
vertus  civiques,  ont  eu  sans  doute  un  but  plus  important;  vous  avez  voulu,  Mes- 
sieurs, en  m'appeiant  des  extrémités  de  l'empire  pour  m'associer  à  l'administration 
de  la  justice  dans  le  Département  de  Paris,  apprendre  à  tous  les  Français  qu'un 
citoyen  appartient  à  la  nation  entière  et  non  pas  à  une  ville,  à  un  département  en 
particulier.  J'ai  été  un  des  instruments  dont  vous  avez  voulu  vous  servir  pour  con- 
sacrer d'une  manière  incontestable  ce  principe  conservateur  de  l'unité  politique 
qui  doit  resserrer  les  liens  qui  unissent  tous  les  Français  et  ne  former  de  la  nation 
qu'une  seule  famille.  En  donnant  ce  grand  exemple  qui  sera  imité,  vous  avez 
prêté  un  nouvel  appui  à  la  constitution  et  détruit  cet  esprit  dangereux  de  départe- 
ment et  de  ville.  Quant  à  ce  qui  me  concerne,  vous  m'avez  accordé  à  l'avance 
une  récompense,  je  ne  l'avais  pas  encore  méritée  ;  c'est  vous  dire  assez  qu'en 
acceptant  l'honneur  auquel  vous  m'appelez,  je  sens  la  dette  solennelle  que  je  con- 
tracte envers  vous.  Si  le  sentiment  profond  que  j'ai  de  mes  devoirs,  si  mon  zèle, 
que  votre  choix  doit  épurer  encore,  peut  suppléer  à  ce  qui  me  manque  pour  rem- 
plir les  fonctions  augustes  auxquelles  vous  me  destinez,  j'ose  espérer  que  votre 
confiance  ne  sera  pas  trahie. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  si  la  faveur  des  cours  se  graduait  sur  les  chimères  de  la  vanité, 
les  suffrages  du  peuple  se  mesurent  sur  les  services  réels  rendus  à  la  Patrie.  C'est 
à  ces  titres  que  vous  avez  appelé  et  réuni  les  voix  de  l'assemblée  électorale;  elles 
sont  la  récompense  de  votre  courage  dans  la  défense  de  nos  droits  constitution- 
nels et  les  applaudissements  des  amis  de  la  liberté  que  vous  venez  d'entendre  ont 
déjà  confirmé  votre  nomination.  L'assemblée  vous  invite,  Monsieur,  à  assister  à  sa 
séance. 

M.  Miller,  que  l'assemblée  venait  d'élire  juge  suppléant,  s'est  pré- 
senté à  la  tribune  et  a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  honoré  des  suffrages  des  citoyens  de  ma 
section  qui  m'ont  confié  les  fonctions  importantes  d'électeur,  je  le  suis  en  ce  mo- 
ment des  suffrages  de  mes  collègues  qui  m'élèvent  à  des  fonctions  non  moins 
importantes.  Dès  le  commencement  de  ma  carrière,  j'atteins  Je  but  que  je  me  suis 
toujours  proposé,  l'estime  de  mes  concitoyens;  le  désir  de  l'obtenir  a  guidé  toutes 
mes  actions,  il  m'a  dirigé  sans  cesse  dans  le  ministère  honorable,  mais  pénible, 
que  j'ai  rempli  depuis  près  de  dix  années.  Le  nouvel  ordre  de  choses,  auquel  l'em- 
pire français  doit  sa  régénération,  exigeait  le  sacrifice  de  mon  état.  Quoique  je 
l'eusse  prévu  dès  les  premiers  jours  de  la  Révolution,  je  le  dirai  sans  orgueil  mais 
avec  franchise,  je  n'en  ai  pas  été  moins  attaché  fermement  à  une  Révolution  qui 
me  présageait  dès  lors  la  prospérité  de  ma  Patrie.  Ma  jeunesse  ne  me  permettait 
pas  d'espérer  un  si  grand  et  si  prompt  dédommagement  d'une  perte  que  le  patrio- 
tisme me  rendait  légère.  Cependant,  Messieurs,  aux  sentiments  de  reconnaissance 
que  m'inspire  l'honneur  que  vous  me  décernez  se  môle  un  sentiment  d'inquiétude. 


238  ASSE3IBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

J'embrasse  par  la  pensée  l'élendue  des  devoirs. que  votre  choix  m'impose;  je  me 
rappelle  que  ce  n'est  qu'en  tremblant  que  les  magistrats  éclairés  et  les  juriscon- 
sultes célèbres  auxquels  vous  m'associez  ont  accepté  cet  honorable  fardeau;  je 
mesure  l'intervalle  immense  que  l'expérience  et  les  talents  laissent  entre  eux  et 
moi;  alors  une  juste  défiance  s'empare  de  mon  àme,  mais,  rassuré  par  vos  suf- 
frages, fort  de  votre  confiance,  je  regarde  comme  un  devoir  sacré  d'y  répondre. 
Déterminé  par  ces  puissants  motifs,  je  contracte  devant  vous.  Messieurs,  l'enga- 
gement solennel  de  me  dévouer  tout  entier  à  l'exercice  des  fonctions  augustes 
auxquelles  vous  m'appelez,  heureux  si  le  succès  couronne  mes  efforts  et  si  je  puis 
conserver  l'estime  de  mes  concitoyens  dont  vous  venez  de  me  donner  des  témoi- 
gnages aussi  glorieux. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

.  Monsieur,  partout  où  le  patriotisme  brille,  il  attire  les  regards  de  l'assem- 
blée électorale  et  sa  satisfaction  est  entière  lorsqu'elle  trouve  réunis  à  cette  qualité 
précieuse,  comme  en  ce  moment,  le  zèle,  les  vertus  et  les  lumières,  et  si  l'on 
considère  ce  corps  antique  auquel  vous  fûtes  attaché,  votre  élection  est  une  nou- 
velle preuve  de  la  libéralité  des  principes  qui  dirigent  l'assemblée.  Elle  appelle 
sans  distinction,  sur  la  liste  des  juges,  les  amis  de  la  justice  et  de  la  liberté  et 
vous  venez  de  voir  combien  elle  se  trouve  heureuse  de  les  trouver  au  milieu 
d'elle. 

L'impression  de  ces  dijfférenls  discours  a  été  ordonnée  par  l'as- 
semblée ^ 

L'ordre  du  jour  repris,  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs 
bureaux  particuliers  pour  procéder  au  premier  scrutin  de  l'élection 
d'un  juge  suppléant  des  tribunaux  du  Département.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  recensement  général, 
a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  560,  la  majorité  absolue 
de  281  voix.  Du  dépouillement  il  est  résulté  que  M.  Archambault, 
électeur,  a  eu  29  voix;—  M.  Archambault,  sans  désignation,  2;  — 
M.  Arsandaux,  7;  —  M.  Aubriet,  3;  —  M.  Aubery,  2;  —  M.  Ameil,  3; 
—  M.  Brierre  de  Surgy,  2;  —  M.  Belot,  3;  —  M.  Bureau  du  Colombier, 
2;  —  M.  Blondel,  2;  —  M.  Bayard,  5;  —  M.  Bernard,  2;  —  M.  Collet, 
2;  —  M.  Carouge,  avocat,  24;  —  M.  CaucheS  4;  —  M.  Cosseron,  2;  — 
M.  Daustel,  71  ;  —  M.  Dommanget,  52;  —  M.  Dumesnil,  4;  —  M.  de 
Lacretelle,  2;  —  M.  Desherbiers,  16;  —  M.  De  La  Caze,  47;  —  M.  Fol- 
lenfant,  6;  —  M.  Féval,  3;  —  M.  Guyet,  2;  —  M.  Gaigne,  3;  — 
M.  Hemeri,  6;  —  M.  Herbault,  électeur,  2;  —  M.  Jolly,  avocat,  14;  — 

1.  Ces  quatre  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Avocat  au  parlement  en  1775,   demeurant   rue  Saint-Dominique,   place   Saint- 
Michel. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS  -   17  DÉCEIMBRE  1790.        239 

M.  Jozeau,  6;  —  M.  Le  Sueur,  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  élec- 
teur, 12;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  sans  désignation,  2;  —  M.  Le- 
roy de  Lysa,  conseiller  au  grand  conseil,  4;  —  M.  Leroy  de  Lysa, 
sans  désignation,  2;  —  M.  Lohier,  électeur,  2;  —  M.  La  Garde,  2;  — 
M.  Mennessier,  5;  —  M.  Polverel,  18;  —  M.  Pons  de  Verdun,  27;  — 
M.  Picard,  2;  —  M.  Pulleu,  4;  —  M.  Panis,  3;  —  M.  Quatremère,  con- 
seiller au  Châtelet,  40;  —  M.  Quesnay,  19;  —  M.  Roederer,  35;  — 
M.  Rivière,  7;  —  M.  Roussel,  2;  —  M.  Silvestre  de  SacyS  3.  Total  : 
519  voix.  Les  41  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  560  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  la  majorité  absolue,  fixée  à  281  voix, 
n'était  acquise  à  personne,  que  M.  Daustel,  qui  avait  réuni  le  plus  de 
suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  71. 

M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  personne 
n'ayant  acquis  la  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un 
second  tour  de  scrutin. 

M.  le  Président  a  ensuite  observé  à  l'assemblée  que,  chargé  par 
son  arrêté  du  jour  d'hier,  de  joindre  une  lettre  aux  exemplaires  de 
l'adresse  de  l'assemblée  à  rAssèmblée  nationale  dont  elle  a  ordonné 
l'envoi  aux  quatre-vingt-trois  départements  du  royaume,  il  en  avait 
fait  le  projet  pour  le  soumettre  à  la  décision  de  l'assemblée.  Il  en  a  fait 
lecture;  il  est  ainsi  conçu  : 

Extrait  du  procès-verbal  de  l'assemblée  électorale  du  Département  de 
Paris.  Par  son  arrêté  du  16  décembre  1790,  l'assemblée  électorale  a  chargé  son 
Président  de  faire  passer  à  MxM.  les  Présidents  des  départements  quelques  exem- 
plaires de  son  adresse  à  l'Assemblée  nationale  en  les  invitant  à  adhérer  aux  prin- 
cipes qu'elle  contient  et  à  la  répandre  dans  toute  l'étendue  de  leurs  départements. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  aux  assemblées  administra- 
tives de  France. 

Conformément  à  l'arrêté  ci-dessus,  j'ai  l'honneur,  Monsieur,  de  vous 
adresser  deux  exemplaires  de  l'adresse  de  l'assemblée  électorale  du  Département 
de  Paris.  L'importance  des  principes  développés  dans  cette  adresse  a  été  consacrée 
en  quelque  sorte  par  le  décret  de  l'Assemblée  nationale  qui  en  ordonne  l'impres- 
sion. Dans  ces  moments  oiî  le  faux  zèle,  l'hypocrisie,  la  haine  de  l'égalité,  excitent 
et  tentent  de  soulever  de  tous  les  côtés  la  crédulité  pieuse,  la  simplicité  ignorante, 
où  Ton  voudrait  opposer  une  résistance  sacrilège  à  l'exécution  du  décret  concer- 
nant la  constitution  civile  du  clergé,  de  ce  décret  immortel  émané  de  la  sagesse  et 
des  vertus  de  nos  législateurs,  accepté  par  celle  d'un  Roi  juste  et  citoyen,  vous 

i.  Antoine-Isaac  Silvestre  de  Sacy,  né  à  Paris  le  21  septembre  1758,  conseiller  à  la 
Cour  des  monnaies  en  1781,  célèbre  orientaliste,  membre  de  l'Académie  des  inscriptions 
en  1792,  mort  à  Paris  le  21  février  1838. 


240  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

jugerez  sans  doute  avec  nous  qu'il  est  utile,  peut-être  même  nécessaire,  de  rap- 
peler à  toute  la  nation  les  principes  et  les  dispositions  d'une  loi  qui  ramène  les 
ministres  du  culte  à  la  sainteté  et  à  la  pureté  des  premiers  âges  de  l'Église.  L'as- 
semblée électorale  du  Département  de  Paris,  en  vous  faisant  hommage  de  son 
adresse,  s'attachera  d'au'ant  plus  fortement  aux  opinions  qu'elle  y  professe, 
qu'elles  obtiendront  plus  unanimement.  Monsieur,  l'approbation  des  corps  admi- 
nistratifs, de  ces  corps  déjà  si  distingués  par  leurs  lumières,  leur  patriotisme  et 
leur  attachement  à  la  Constitution,  dont  ils  sont  les  enfants,  l'espérance  et  le  sou- 
tien. 

En  l'assemblée  électorale  ce...  décembre  1790. 

L'assemblée  a  adopté  le  projet  de  lettre  à  elle  présenté  par  son 
Président  et  en  a  ordonné  la  transcription  dans  son  procès-verbal  et 
Pimpression. 

M.  le  Président,  à  quatre  heures,  a  consulté  l'assemblée  pour  sa- 
voir si  elle  jugeait  à  propos  de  procéder  de  suite  au  second  scrutin 
annoncé.  Ce  scrutin  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du  matin,  M.  le 
Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


34"«  séance.  —  Samedi  18  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

2*  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Lettre  de  Chabroud  par 
laquelle  il  refuse  les  fonctions  de  juge.  —  Remplacement  de  Chabroud  par  Brunet. — 
Élection,  au  scrutin  de  ballottage,  de  Louis-Abraham  Dommanget  comme  juge  sup- 
pléant contre  Daustel.  —  Discours  de  remerciement  des  juges  suppléants  Millet  de 
Gravelle  et  Dommanget  et  réponses  du  Président.  —  Tirage  du  rang  des  sections  et 
des  cantons  pour  la  nouvelle  distribution  des  bureaux.  —  2*^  scrutin  pour  l'élection 
d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Élection  de  Pierre-Louis  Roederer  comme  juge 
suppléant  au  scrutin  de  ballottage  contre  Daustel. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  Tordre  du 
jour  était  le  second  scrutin  pour  Pélection  d'un  juge  suppléant  de  l'un 
des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris.  Les 
électeurs  se  sont,  à  cet  effet,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  Pun  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  397,  la 
majorité  absolue  de  199  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que 
M.  Arsandaux  a  eu  5  voix;  —  M.  Archambault,  12;  —  M.  Bayard,  2;  — 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  18  DÉCEMBRE  1790.      241 

M.  Belot,  2;  —  M.  Carouge,  9;  —  M.  Daustel,  électeur,  106;  — 
M.  Dornmanget,  91;  —  M.  Dumesnil,  3;  —  M.  Follenfant,  2;  — 
M.  Guyot  Desherbiers,  6;  —  M.  Gérard,  2;  —  M.  Henaeri,  2;  — 
M.  Herbault,  avocat,  2;  —M.  Jolly,  administrateur,  2;  —  M.  Jozeau,  2; 

—  M.  La  Gaze,  29;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  7;  —  M.  La  Garde,  3  ; 

—  M.  Mennessier,  3;  —  M.  Pons  de  Verdun,  3;  —  M.  Polverel,  k;  — 
M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  13;  —  M.  Quesnay  de  Saint- 
Germain,  15;  —  iM.  Rivière,  3;  —  M.  Roederer,  35;  —  M.  Roussel,  2  ; 

—  M.  Sanson  Duperron,  2;  —  M.  Try,  2;  —M.  Bureau  du  Colombier, 
3.  Total  :  372  voix.  Les  25  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur 
différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  397  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue, 
fixée  à  199,  que  ceux  qui  avaient  obtenu  le  plus  de  suffrages  étaient 
MiM.  Daustel,  électeur,  et  Dommanget,  électeur,  le  premier  160  voix  et 
le  second  91.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  la 
majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  pro- 
céder à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre 
MM.  Daustel  et  Dommanget,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages, 
l'un  106  voix,  l'autre  91. 

Lecture  ensuite  a  été  faite  par  M.  le  Président  d'une  lettre  que  lui 
avait  adressée  M.  Chabroud,  député  à  l'Assemblée  nationale,  par  la- 
quelle il  témoigne  ses  regrets  de  ne  pouvoir  accepter  la  place  de  juge 
de  Pun  des  tribunaux  du  Département  de  Paris  à  laquelle  l'assemblée 
l'avait  nommé.  L'assemblée  a  ordonné  l'insertion  de  cette  lettre  dans 
son  procès-verbal,  ainsi  que  Pimpression  à  la  suite  des  discours  faits 
par  les  juges  nommés  par  elle,  et  a  chargé  son  président  d'écrire  à 
M.  Chabroud  pour  lui  faire  part  de  cet  arrêté.  Cette  lettre  est  ainsi 
conçue  : 

Monsieur  le  Président,  l'assemblée  électorale  avait  permis  qu'avant  une  ré- 
ponse positive  sur  le  choix  dont  elle  m'a  honoré,  j'eusse  le  temp.-^  de  consulter  ma 
famille.  J'ai  abusé  peut-être  malgré  moi  de  son  indulgence;  quelque  diligence  que 
j'aie  pu  apporter,  c'esi  hier  seulement  que  j'ai  reçu  l'avis  que  j'attendais.  Il  m'eût 
été  trop  agréable  de  porter  moi-même  à  MM.  les  électeurs  l'hommage  de  ma 
reconnaissance,  de  mon  acceptation  et  de  mon  zèle.  Je  ne  me  prest-nieiai  pas  pour 
ne  parler  que  de  mes  regrets.  Mes  parents  ont  pensé,  comme  je  l'avais  prévu,  que 
ma  fortune  ne  me  permettait  pas  de  transporter  mon  habitation  à  Paris  et  d'y 
avoir  l'existence  modeste  mais  décente  qui  convient  à  un  juge.  Je  suis  donc  con- 
traint de,  renoncer  à  l'honneur  d'en  remplir  les  fonctions  dans  la  capitale  et  c'est 
une  violence  que  ma  situation  fait  à  mon  penchant.  J'ose  vous  prier,  Monsieur  le 
Président,  de  vouloir  bien  faire  agréer  à  l'assemblée  électorale  l'assurance  de  mes 
sentiments  de  gratitude  et  de  respect.  Les  regards  de  bienveillance  qu'elle  avait 

16 


242  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

jetés  sur  moi  resteront  dans  mon  souvenir  en  caractères  ineffaçables;  ils  feront 
mon  orgueil  et  je  les  compterai,  lorsque  de  vaines  distinctions  sont  abolies,  pour 
le  plus  beau  titre  qu'un  citoyen  ait  pu  obtenir. 

J'ai  l'honneur  d'êlre  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et 
très  obéissant  serviteur. 

Chabroud. 
Paris,  le  15  décembre  1790*. 

D'après  la  Don-acceptation  de  la  place  de  juge  contenue  dans  la 
lettre  de  M.  Chabroud,  M., le  Président  a  proclamé  pour  juge  de  l'un 
des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  département  de  Paris 
M.  Brunet,  avocat,  que  l'assemblée,  en  la  séance  du  13  de  ce  mois, 
avait  élu  juge  ou  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  du  départe- 
ment. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  rendus  dans  leurs  bureaux  respec- 
tifs pour  y  procéder  au  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage, 
annoncé  entre  MM.  Daustel  et  Dommanget,  électeurs.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats,  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  gé- 
néraux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  551,  que  30  bul- 
letins nuls,  6  au  premier  bureau,  3  au  second,  5  au  troisième,  12  au 
quatrième,  3  au  cinquième  et  1  au  sixième,  les  réduisaient  à  521,  que, 
sur  ces  suffrages,  M.  Dommanget,  avocat  et  électeur,  en  avait  réuni  301, 
81  de  plus  que  M.  Daustel,  qui  en  avait  obtenu  220.  M.  le  Président, 
au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Louis-Abraham  Dommanget, 
homme  de  loi  et  électeur  de  la  section  de  l'Isle,  âgé  de  quarante  et  un 
ans,  demeurant  rue  Regratière,  n°  15,  pour  juge  suppléant  de  Fun  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

M.  le  Président  a  observé  à  l'assemblée  que  M.  Millet  de  Gravelle, 
par  elle  nommé  juge  suppléant  en  la  séance  du  16  de  ce  mois,  deman- 
dait à  être  admis  à  faire  son  acceptation  et  ses  remerciements.  Les 
huissiers  l'ont  aussitôt  introduit  en  la  manière  ordinaire.  Monté  à  la 
tribune,  il  a  prononcé  ce  discours. 

Monsieur  le  Président,  messieurs,  j'accepte  avec  la  plus  vive  et  la  plus 
respectueuse  reconnaissance  la  place  à  laquelle  vos  suffrages  ont  bien  voulu 
m'élever.  Je  ne  consulte  pas  si  les  devoirs  qu'elle  impose  sont  au-dessus  de  mes 
forces;  un  sentiment  plus  impérieux  me  commande,  c'est  le  dévouement  que  tout 
citoyen  doit  à  sa  patrie.  Éclairé  par  mes  collègues,  animé  par  leurs  exemples,  il 
n'est  point  d'efforts  dont  je  ne  me  sente  capable  pour  essayer  de  justifier  votre 
choix.  Je  ne  sais.  Messieurs,  ce  qui  peut  vous  avoir  portés  à  le  fixer  sur  moi; 
serait-ce  la  haine  que  je  vouai  toujours  au  despotisme,  dans  une  contrée  que  nos 

1.  C(>fto,  lolfre  a  été  imprimée  dans  lo  recueil  de  disconri=<. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  -   18   DÉCEMBRE   1790.       2i3 

augustes  législateurs  viennent  de  revivifier  en  la  déclarant  partie  intégrante  de 
l'empire  français.  Je  l'ai  vu  de  près  ce  despotisme,  j'ai  lutté  plusieurs  fois  contre 
lui,  j'ai  môme  eu  le  bonheur  de  lui  arracher  des  victimes  ^  Si  c'est,  Messieurs, 
celte  circonstance  heureuse  de  ma  vie  que  vous  avez  voulu  récompenser,  j'oserai 
le  dire,  vous  avez  trop  accordé  à  des  actions  que  je  ne  plaçai  jamais  qu'au  rang 
de  mes  simples  devoirs.  Je  ne  regarderai  donc,  Messieurs,  les  bontés  dont  vous 
venez  de  me  donner  des  marques,  que  comme  un  encouragement  à  marcher  sur 
les  traces  des  liommes  précieuy  qui  me  devancent  dans  la  nouvelle  carrière  que  je 
vais  parcourir,  que  comme  un  3iicouragement  à  répondre  à  votre  attente  et  à  me 
rendre  digne  de  l'estime  de  mes  concitoyens. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  des  services  anciens  ou  éloignés  dont  le  souvenir  s'est  réveillé 
vous  ont  obtenu  les  suffrages  de  l'assemblée  électorale.  Placé  à  la  tête  des  tribu- 
naux d'une  île  longtemps  le  théâtre  des  combats  de  la  tyrannie  contre  la  liberté, 
vous  y  protégiez  l'innocence  et  les  droits  de  l'homme,  et  sous  l'œil  inquiet  du 
despotisme  môme,  vous  agissiez  avec  le  courage  d'un  homme  libre.  C'est  dans  ce 
sanctuaire  qu'il  vous  était  réservé  de  recevoir  de  la  main  de  vos  concitoyens  le 
prix  de  ces  nobles  actions.  Permettez  que  je  communique  à  l'assemblée  Texpres. 
fcion  de  la  reconnaissance  du  peuple  au  milieu  duquel  vous  avez  exercé  le  terrible 
droit  déjuger;  ce  témoignage  n'est  pas  seulement  honorable  pour  vous,  il  l'est 
encore  pour  l'assemblée  qui,  en  vous  rappelant  aux  mêmes  fonctions,  donne  au 
public  une  preuve  nouvelle  de  son  discernement  dans  ses  choix.  L'assemblée, 
Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

Extrait  d'un  discours  adressé  à  la  nation  corse  pour  sery^ir  aux 
cahiers  de  ses  députés  aux  États  généraux  : 

La  Providence,  Messieurs,  nous  envoya  en  Corse  M.  Millet  de  Gravelle, 
avocat  au  Parlement  de  Paris,  qui  présidait  alors  au  siège  royal  d'Ajaccio,  qui 
arrêta  par  son  humanité  et  son  intrépidité  un  fléau  qui  détruisait  la  majeure  partie 
des  habitants.  11  s'opposa  à  l'abominable  ordonnance  de  M.  le  comte  de  Vaux, 
sauva  du  gibet  quaire  malheureux,  dont  un  curé  très  connu  dans  la  ville  d'Ajac- 
cio, et  qui  aui aient  été  pendus  comme  tant  d'autres  sans  la  courageuse  résistance 
de  ce  digne  magistrat.  Leur  crime  était  d'ignorer  les  fusils  qu'on  avait  soi-disant 
trouvés  cachés  chez  eux. 

L'impression  des  deux  discours,  ainsi  que  de  la  citation  faite  par 
M.  le  Président,  ensuite  du  sien,  a  été  ordonnée  '. 

M.  Dommanget,  que  l'assemblée  vient  de  nommer  juge  suppléant 
de  l'un  des  tribunaux  du  Département  de  Paris,  monté  à  la  tribune 
pour  accepter  et  faire  ses  remerciements,  a  prononcé  le  discours 
suivant  ; 

1.  Voir  ci-dessous  l'extrait  du  discours  adressé  à  la  nation  Corse. 

2.  Les  deux  lettres  et  la  citation  ont  été  imprimées. 


244         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  j'avais  la  fierté  d'un  Franc  et  ma  conduite 
était  celle  d'un  homme  libre,  longtemps  avant  que  la  France  eût  reconquis  sa 
liberté  ;  ce  caractère  supérieur  aux  préjugés  du  temps  m'avait  déterminé  dans  le 
choix  de  mon  état.  Maître  d'opter  une  profession  qui  m'eût  infailliblement  conduit 
à  la  fortune,  j'avais  préféré  les  fonctions  pénibles  et  peu  lucratives  du  barreau, 
parce  que  le  barreau  seul  offrait  encore  un  air  libre  à  respirer.  C'est  assez  dire 
qu'un  penchant  naturel  m'entraînait  vers  une  constitution  fondée  essentiellement 
sur  la  liberté.  Aussi,  Messieurs,  je  ne  me  suis  jamais  fait  un  mérite  d'avoir,  dès 
les  premiers  instants,  uni  mes  travaux  aux  travaux  de  mes  concitoyens  pour  le 
succès  d'une  révolution  qui  arrachait  ma  patrie  à  l'humiliation  d'une  servitude, 
contre  laquelle  son  nom  môme  était  une  perpétuelle  réclamation.  J'étais  loin  de 
croire  que  mon  attachement  à  des  principes  qui  ne  sont  que  ceux  de  Thonneur 
pût  me  donner  quelques  droits  aux  bontés  de  mes  concitoyens;  je  ne  voulais, 
pour  prix  ae  l'accomplissement  de  mon  devoir,  que  la  liberté  que  nous  poursui- 
vons tous.  Vous  avez  daigné,  Messieurs,  m'en  offrir  un  autre,  le  plus  flatteur  de 
tous  pour  un  honnête  homme,  le  témoi^na^^e  réfléchi  de  l'estime  de  mes  collègues 
et  de  mes  concitoyens;  vous  venez  de  me  placer  à  côté  des  hommes  les  plus 
recommandables  des  tribunaux  anciens  et  du  barreau,  vous  m'arrachez  à  la  magis- 
trature privée,  car  dans  le  secret  de  son  cabinet,  l'avocat  en  exerçait  les  fonctions 
honorables;  vous  m'arrachez,  Messieurs,  à  cette  noa^istrature  volontaire  pour 
m'élever  à  la  dignité  de  la  magistrature  publique.  Prononcer  et  souvent  prononcer 
souverainement  sur  la  fortune,  sur  la  vie,  >ur  l'honneur  des  hommes,  voilà  l'obli- 
gation tenible  que  vous  venez  de  m'imposer.  Ce  n'est  pas  sans  effroi  que  j'en 
considère  toute  l'étendue;  l'honneur  d'être  choisi  par  une  tissemblée  aussi  éclairée 
que  la  vôtre  peut  seul  justifiera  mes  yeux  ma  soumission  respectueuse  et  mon 
acceptation.  Je  ne  me  dissimule  pas  combien  je  suis  loin  de  réunir  les  connais- 
sances néces-aires  dans  un  état  qui  les  exigerait  toutes.  Je  compterai  donc  sur 
l'indulgence  du  public  comme  il  peut  compter  sur  le  zèle  le  plus  infdtigable  de 
ma  part  et  sur  mes  efforts  les  plus  constants  pour  répondre  à  son  attente  et  justi- 
fier votre  choix. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  l'assemblée  électorale  est  chargée  de  deux  grands  dépôts,  la  con- 
fiance du  peuple  et  le  pouvoir  de  choisir  pour  lui.  Vous  êtes  le  témoin  et  la  preuve 
des  soins  qu'elle  se  donne  pour  se  montrer  digne  de  l'une,  en  usant  de  l'autre 
avec  sagesse.  Votre  élection  à  la  place  de  juge  suppléant  des  tribunaux  du  Dépar- 
tement de  Paris  obtiendra  sans  doute  la  sanction  publique;  elle  a  déjà  reçu  celle 
des  applaudissements  de  tous  vos  collègues. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  des  deux  discours  ^ 
L'ordre  du  jour  repris,  on  s'est  occupé  du  premier  scrutin  pour  la 
nomination  d'un  autre  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  du  Dépar- 
tement. 

Pendant  que  les  électeurs  étaient,  pour  y  procéder,  retirés  dans 
leurs  bureaux  respectifs,  les  officiers  du  bureau  général,  d'après  l'au- 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  18  DÉCEMBRE  1790.      245 

torisation  qui  leur  en  a  été  donnée  par  l'assemblée,  se  sont,  en  la  forme 
ordinaire,  occupés  du  tirage  du  rang  des  sections  et  des  cantons  pour 
la  nouvelle  distribution  des  bureaux.  Par  Peffet  du  sort,  ils  sont  sortis 
dans  l'ordre  qui  suit  : 

1.  Section  du  Jardin-des-PIantes.  —  2.  Section  de  l'Observa- 
toire. —  3.  Section  des  Tuileries.  —  k-  Section  de  Plsle.  —  5.  Section 
des  Postes.  —  6.  Section  du  Roule.  —  7.  Section  des  Champs-Elysées. 

—  8.  Section  de  Ronne-Nouvelle.  — 9.  Section  des  Thermes-de-Julien. 

—  10.  Section  de  Sainte-Geneviève.  —  11.  Section  de  Rondy.  —  12. 
Section  de  Popincourt.  —  13.  Section  de  l'Arsenal.  —  1/|.  Section  de 
la  place  de  Louis  XIV.  —  15.  Section  des  Gobelins.  —  16.  Canton  du 
Rourg-la-Reine.  — 17.  Section  du  Louvre.  —  18.  Canton  de  Relleville. 

—  19.  Section  de  POratoire.  —  20.  Canton  de  Villejuif.  —  21.  Section 
delà  rue  de  Montreuil.  —  22.  Canton  de  Charenton.  —  23.  Section  de 
la  Fontaine-Montmorency.  —  2k.  Section  de  la  Grange-Ratelière.  — 
25.  Section  du  faubourg  Saint-Denis.  —  26.  Canton  de  Pierrefitte.  — 
27.  Canton  de  Nanterre.  —  28.  Section  du  Marché  des  Innocents.  — 
29.  Canton  de  Colombes.  —  30.  Section  de  la  rue  Reaubourg.  —  31. 
Section  de  la  Halle  au  Rlé.  —  32.  Section  des  Quinze- Vingts.  —  33. 
Section  du  faubourg  Montmartre.  —  3!;.  Section  du  Luxembourg.  — 
35.  Canton  de  Montreuil.  —  36.  Canton  de  Saint-Denis.  —  37.  Section 
des  Arcis.  —  38.  Canton  de  Ghoisy-le-Roi.  —  39.  Section  du  Ponceau. 

—  40.  Section  du  Palais-Royal.  —  4I.  Section  de  la  Ribliothèque.  — 
h2.  Section  des  Lombards.  —  43.  Section  de  la  Croix-Rouge.  —  44. 
Canton  de  Clichy.  —  45.  Section  de  la  place  Vendôme.  —  46.  Section 
du  Théâtre-Français.  —  47.  Section  de  Mauconseil.  —  48.  Canton  de 
Passy.  —  49.  Section  d'Henri  IV.  —  50.  Section  des  Quatre-Nations. 

—  51.  Section  de  l'Hôtel-de-Ville.  —  52.  Canton  de  Vincennes.  —  53. 
Canton  d'Issy.  —  54.  Section  de  la  rue  Poissonnière.  —  55.  Section 
des  InvaHdes.  —  56.  Section  des  Gravilliers.  —  57.  Section  de  Notre- 
Dame.  —  58.  Canton  de  Pantin.  —  59.  Section  de  la  Fontaine-de-Gre- 
nelle.  —  60.  Canton  de  Châtillon.  —  61.  Section  du  Roi-de-Sicile.  -  - 
62.  Section  du  Temple.  —  63.  Section  des  Enfants-Rouges.  —  64.  Sec- 
tion de  la  Place-Royale. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  600,  ce  qui 
fixait  la  majorité  absolue  à  301.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que 
M.  Archambault,  électeur,  a  eu  24  voix;  —  M.  Arsandaux,  électeur,  9  ; 

—  M.  Aubriet,  avocat,  4;  —M.  Relot,  ancien  juge,  3;  —  M.  Rureaudu 
Colombier,  2;  —  M.  Ralnain,  avocat,  2;  —  M.  Roivin  de  Rlancmur, 


246  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

électeur,  5;  —  M.  Carouge,  avocat,  19;  —  M.  Daustel,  k;  —  M.  Daus- 
tel,  électeur,  161;  —  M.  Dumesnil,  avocat,  9;  —  M.  Follenfant,  élec- 
teur, 11;  —M.  Féval,  avocat,  électeur, 4;  —  M.  Gaigne,  de  l'amirauté, 
3;  -  M.  Gérard,  notable,  électeur,  3;  —  M.  Guyot  Desherbiers,  12; 
—  M.  Heluis,  avocat,  9;  —  M.  Herbault,  avocat,  électeur,  7;  —  M.  He- 
meri,  avocat,  6;  — M.  Jolly,  municipal,  3;  —  M.  La  Gaze,  avocat,  kà;— 
M.  Lemoyne  des  Essarts,  17;  —  M.  Leroy  de  Lysa,  k;  —  M.  Mennes- 
sier,  avocat,  13;  —M.  Oudet  père,  électeur,  2;  —  M.  Polverel,  électeur, 
19;  —  M.  Pulleu,  avocat,  5;  —  M.  Pons  de  Verdun,  avocat,  7;  — 
M.  Panis,  2;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  19;  —  M.  Ques- 
nay  de  Saint-Germain,  30;  —  M.  Roederer,  député,  88;  —  M.  Roussel, 
ancien  juge,  3;  —  M.  Rivière,  avocat,  3  ;  —  M.  Try,  conseiller  au  Châ- 
telet, 2;  —  M.  Vasse,  substitut,  3;  —  M.  Viel,  avocat,  2.  Total  : 
565  voix.  Les  35  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  600  voix. 

L'un  de  MM.  les  scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Daustel,  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de 
suffrages,  n'ayant  obtenu  que  161  voix,  n'avait  point  acquis  la  majorité 
absolue,  fixée  à  301  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé 
que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  fallait  passer 
de  suite  à  un  second  tour  de  scrutin.  Les  électeurs,  retirés  dans  leurs 
bureaux  particuliers,  y  ont  procédé. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme 
ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  recensement 
général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  450,  réduit  à 
449  par  un  bulletin  nul  au  second  bureau,  ce  qui  fixait  la  majorité 
absolue  à  225  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Archam- 
bault,  électeur,  a  eu  12  voix;  —  M.  Arsandaux,  7;  —  M.  Aubriet,  élec- 
teur, 2;  —  M.  Daustel,  électeur,  121;  —  M.  Daustel,  sans  désignation, 
2;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  4;  —  M.  De  Rry  \  électeur,  2;  —  M.  Fol- 
lenfant, électeur^  2;  —  M.  Guyot  Desherbiers,  4;  —  M.  Gérard,  notable, 
2;  —  M.  Heluis,  avocat,  4;  —  M.  Herbault,  électeur,  2;  —  M.  La  Gaze, 
avocat,  27;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  6;  —  M.  Mennessier,  électeur, 
6;  —  M.  Polverel,  électeur,  8;  —  M.  Pons  de  Verdun,  électeur,  5;  — 
M.  Pulleu,  avocat,  3  ;  —  M.  Picard,  avocat,  2;  —  M.  Quesnay,  conseil- 
ler à  la  Cour  des  aides,  16;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet, 
7;  —  M.  Roederer,  député,  187.  Total  :  431  voix.  Les  18  voix  de  sur- 
plus dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  449  voix. 

i.  Jean-Baptiste  De  Bry,  régisseur  général,  électeur  de  la  section  delà  Bibliothèque, 
élu  administrateur  de  Paris  le  7  février  1791,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  19  DÉCEMBRE  1790.       Ul 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Daustel,  électeur,  et  M.  Roederer,  dé- 
puté, qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  le  premier  121,  le  second 
187,  n'avaient  point  acquis  la  majorité  absolue,  fixée  à  225  voix.  M.  le 
Président  a  annoncé  que  personne  n'ayant  acquis  la  majorité  absolue, 
il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballot- 
tage, entre  MM.  Daustel,  électeur,  et  Roederer,  député  à  l'Assemblée 
nationale,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  121  voix  et  l'autre 
187.  Les  électeurs  se  sont,  en  conséquence,  rendus  dans  leurs  bureaux 
respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  266, 
que  deux  bulletins  nuls,  un  au  troisième  bureau  et  un  au  cinquième, 
le  réduisaient  à  264,  que  sur  ce  nombre,  M.  Roederer  en  avait  obtenu 
201,  138  de  plus  que  M.  Daustel,  qui  en  réunissait  63.  M.  le  Président 
a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Pierre-Louis  Roederer,  député 
à  l'Assemblée  nationale,  âgé  de  36  ans,  demeurant  boulevard  Saint- 
Antoine,  n°  8,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arron- 
dissements du  Département  de  Paris. 

La  continuation  de  l'élection  des  juges  suppléants  a  été  ajournée 
à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  quatre  heures  et  demie,  M.  le  Pré- 
sident a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire. 


35"^*  séance. —  Dimanche  19  décembre  1780,  9  heures  du  matin. 

Deux  scrutins  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Élection,  au  scru- 
tin de  ballottage,  de  Quesnay  de  Saint-Germain  comme  juge  suppléant  contre  Quatre- 
mère.  —  Hommage  fait  par  l'imprimeur  Baudouin  de  900  exemplaires  de  l'adresse  de 
l'assemblée  électorale  à  l'Assemblée  nationale.  —  Élection,  au  l'^'"  tour,  de  Joseph 
La  Gaze  comme  juge  suppléant.  — Hérault  de  Séchelles  fait  savoir  qu'il  viendra  faire 
ses  remerciements  à  l'assemblée. 


L'assemblée  électorale  du  département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  le  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  de 
l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 
Les  électeurs  se  sont  en  conséquence  retirés  dans  leurs  bureaux  parti- 


248  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

culiers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  314,  la  majorité 
absolue  de  158.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archambault, 
électeur,  a  eu  13  voix;  —  M.  Arsandaux,  électeur,  12;  —  M.  Bouchard, 
avocat,  3;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  3;  —  M.  Gauche,  avocat,  3;  -— 
M.  Daustel,  sans  désignation,  2;  —  xM.  Daustel,  électeur,  29;—  M.  Des- 
herbiers, avocat,  5;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  k;  —  M.  Gérard,  notable 
et  électeur,  2;  —  M.  Guyet,  avocat,  2;  —  M.  Hemeri,  avocat,  2;  — 
M.  Jolly,  administrateur,  3;  —  M.  Polverel,  avocat,  3;  — M.  Picard, 
3;  —  M.  Pons  de  Verdun,  électeur,  6;  —  M.  Prugnon^  député,  2;  — 
M.  Quatremère,  conseiller  au  Ghâtelet,  90;  —  M.  Quesnay  de  Saint- 
Germain,  49;  —  M.  Sanson  Duperron,  2;  —  M.  La  Gaze,  avocat,  38;  — 
M.  Leroy  de  Ly^a,  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  4;  —  M.  Mennessier, 
électeur,  5.  Total  :  287  voix.  Les  27  voix  de  surplus  dispersées  en  uni- 
tés sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  314  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue 
fixée  à  158  voix,  que  M.  Quatremère,  conseiller  au  Ghâtelet,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages  n'en  avait  obtenu  que  90.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à 
personne,  qu'ainsi  il  y  avait  lieu  de  passera  un  second  lourde  scrutin. 
Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  procédé. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leur  résultat  en  la  forme 
ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  recensement 
général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  471,  ce  qui  fixait 
la  majorité  absolue  à  236  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que 
M.  Archambault  a  eu  8  voix;  —  M.  Arsandaux,  8;  —  M.  Bayard,  avocat, 
2;  —  M.  Garouge,  avocat,  4;  —  M.  Desherbiers,  6;  —  M.  Daustel,  28; 
—  M.  Dumesnil,  électeur,  2;  —  M.  Herbault,  avocat,  électeur,  2;  — 
M.  La  Gaze,  avocat,  61;  —  31.  Lemoyne  des  Essarts,  3;  —  M.  Mennes- 
sier, électeur,  4;  —  M.  Picard,  avocat,  2;  —  M.  Pons  de  Verdun,  4;  — 
M.  Quatremère,  conseiller  au  Ghâtelet,  118;  —  M.  Quatremère,  sans 
désignation,  2;  —  M.  Quesnay  de  Saint-Germain,  conseiller  à  la  Gour 
des  aides,  185  voix.  Total  :  439  voix.  Les  32  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
471  voix. 

L'un  de  MM.  les  scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 

1.  Louis-Pierre-Joseph  Prugnon,  né  à  Nancy  en  1747,  avocat,  député  du  Tiers  État  de 
Nancy  à  rAssemblée  constituante,  mort  à  Nancy  en  1828. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  19  DÉCEMBRE  1790.      249 

scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Quatremère,  conseiller  au  Ghàtelet,  et 
M.  Quesnay  de  Saint-Germain,  conseiller  à  la  Cour  des  aides,  qui 
avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  le  premier  118  voix,  le  second  185, 
n'avaient  point  acquis  la  majorité  absolue  fixée  à  236  voix.  M.  le  Prési- 
dent a  annoncé  que  personne  n'ayant  acquis  la  majorité  absolue,  fixée 
à  236  voix,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin 
de  ballottage  entre  MH.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  et 
Quesnay  de  Saint-Germain,  ci-devant  conseiller  à  la  Cour  des  aides, 
qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  118  voix,  l'autre  185.  Les 
électeurs  se  sont,  en  conséquence,  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers; les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leur  résultat  remis  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  afchevé,  l'un  de  .^IM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  523,  que  sept 
bulletins  nuls,  trois  au  premier  bureau,  un  au  deuxième  et  trois  au 
troisième,  le  réduisaient  à  516,  que  sur  ce  nombre  de  suffrages 
M.  Quesnay  de  Saint-Germain,  conseiller  à  la  Cour  des  aides,  en  avait 
obtenu  389,  262  de  plus  que  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet, 
qui  en  réunissait  127.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assem- 
blée, M.  Quesnay  de  Saint-Germain,  conseiller  à  la  cour  des  aides,,  pour 
juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  dépar- 
tement de  Paris. 

On  s'est  ensuite  occupé  du  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un 
autre  juge  suppléant.  Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  retirés  dans  leurs 
bureaux  respectifs. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  M.  le  Président  a  annoncé  que 
M-  Baudouin*,  électeur  et  imprimeur  de  l'Assemblée  nationale,  venait 
de  faire  hommage  à  l'assemblée  électorale  de  neuf  cents  exemplaires 
de  l'adresse  de  l'assemblée  électorale  du  ik  de  ce  mois,  dont  l'Assem- 
blée nationale  avait  ordonné  l'impression.  L'assemblée  a  arrêté  de  voter 
des  remerciements  à  M.  Baudouin. 

Remise  faite  ensuite  du  résultat  des  scrutins  en  la  forme  ordinaire, 
le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  kh''),  !a  majorité  absolue  de 
224  voix.  Du  dépouillement  il  est  résulté  que  M.  Archambault,  élec- 
teur, a  eu  16  voix;  —  M.  Arsandaux,  6;  —  M.  BureP,  avocat,  2;  — 
M.  Bureau  du  Colombier,  2;  —  M.  Bouche,  député,  2;  —  M.  Carouge, 
avocat,  12;  —  M.  Dauphinot,  avocat,  2;  —  M.  Daustel,  électeur,  5;  — 
M.  Dumesnil  de  Merville,  12,  —  M.  Delacroix,  avocat,  2;  —M.  Fores- 


1.  François-Jean  Baudouin,  électeur  de  la  section  des  Thermes-de-Julien. 

2.  Pierre-André  Burel,  électeur  de  la  section  des  Postes. 


250  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

lier,  ancien  juge,  2:  —  M.  Guyot  Desherbiers,  6;  —  M.  Gérard,  avocat 
et  électeur,  7;  —  M.  Hemeri,  avocat,  2;  —  M.  Jolly,  municipal,  2;  — 
M.  Isnard  de  BonneuilS  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  électeur,  h;  — 
M.  La  Gaze,  avocat,  285;  —  M.  Mennessier,  avocat,  6;  —  M.  Picard, 
avocat,  2;  —  M.  Pons  de  Verdun,  électeur,  5;  —  x^I.  Quatremère,  con- 
seiller au  Châtelet,  22;  —  M.  Rivière,  avocat,  7;  —  M.  Roussel,  con- 
seiller de  Corse,  2  ;  —  M.  Try,  conseiller  au  Châtelet,  3.  Total  :  420  voix 
Les  26  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  U6  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  La  Gaze,  avocat,  avait  obtenu  285  voix, 
M  au  delà  de  la  majorité  absolue  fixée  à  224  voix.  M.  le  Président,  au 
nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Joseph  La  Gaze,  homme  de  loi,  âgé 
de  cinquante-quatre  ans,  demeurant  rue  de  la  Tisseranderie,  pour  juge 
suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Départe- 
ment de  Paris. 

M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle  désirait 
ajourner  à  demain  ou  au  21  la  nomination  d'un  nouveau  président  et 
des  autres  officiers  du  bureau  général;  il  a  ajouté  qu'encore  qu'il  ait 
été  nommé  le  20,  il  n'était  entré  en  fonctions  que  le  21.  L'assemblée  a 
ajourné  à  mardi  prochain  21  la  nomination  pour  le  renouvellement  des 
officiers  du  bureau  général. 

Il  a  ensuite  été  fait  lecture  par  M.  le  Président  d'une  lettre  à  lui 
adressée  par  M.  Hérault  de  Séchelles,  élu  en  la  séance  du  6  de  ce  mois 
juge  de  l'un  des  tribunaux  du  Département,  par  laquelle  il  annonce  l'in- 
tention de  venir  demain  accepter  et  faire  ses  remerciements  à  l'assem- 
blée. 

Les  huit  premiers  juges  suppléants  se  trouvant  nommés,  il  a  été 
fait  lecture  par  un  des  Secrétaires  adjoints  des  listes  pour  la  nouvelle 
distribution  des  bureaux.  Leur  organisation  et  la  nomination  de  leurs 
officiers  particuliers,  ainsi  que  la  continuation  de  l'élection  des  juges 
suppléants,  ont  été  ajournées  à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

A  quatre  heures,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le 
Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastoret,  Secrétaire, 

1.  Jean-Louis  Isnard  de  Bonneuil,  né  en  1744,  avocat  aux  conseils  du  roi  en  1770,  rue 
Jacob,  36,  élu  juge  suppléant  le  13  juin  1791,  avoué  près  le  tribunal  de  cassation  en  1792, 
œoit  en  1811. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —   20  DÉCEMBRE  4790.      251 


36"^  séance.  —  Lundi  20  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Hommag-e  à  l'assemblée  d'une  brochure  par  le  député  de  Gouy.  —  Organisation  des 
bureaux  et  nomination  des  officiera.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant, 
sans  résultat.  —  Discours  de  remerciement  du  juge  Hérault  de  Séchelles  et  réponse 
du  Président.  —  Élection,  au  2*  tour,  de  Marin  Carouge  comme  juge  suppléant.  — 
Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Discours  de  remercie- 
ment du  juge  suppléant  Rœderer  et  réponse  du  Président. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée 
d'une  lettre  adressée  à  lui  le  15  de  ce  mois  par  M.  de  Gouy*,  député  à 
l'Assemblée  nationale,  accompagnée  d'un  imprimé  ayant  pour  titre  : 
Première  dénonciation  solennelle  d'un  ministre,  faite  à  r Assemblée  nationale 
en  la  personne  de  M.  de  la  Luzerne,  ministre  d^Etat  de  la  marine  et  des  colo- 
nies, par  M.  de  Goiiy^,  dont  il  prie  M.  le  Président  de  faire  hommage  à 
rassemblée  électorale.  L'assemblée  a  accepté  l'exemplaire  de  Pouvrage 
à  elle  offert  par  M.  de  Gouy,  en  a  ordonné  le  dépôt  à  son  secrétariat  et 
a  arrêté  de  passer  à  l'ordre  du  jour,  l'organisation  nouvelle  des  bureaux 
particuliers,  la  nomination  de  leurs  officiers  et  la  continuation  de  l'élec- 
tion des  juges  suppléants  des  tribunaux  du  Département  de  Paris. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  pour  procéder 
à  leur  organisation,  ainsi  qu'à  la  nomination  de  leurs  officiers,  réunis 
ensuite  en  l'assemblée  générale,  le  rapport  fait  par  leurs  commissaires 
du  résultat  de  cette  opération,  il  a  été  reconnu  : 

Qu'au  premier  bureau  M.  Mennessier  a  été  élu  président;  — 
M.  Huguet,  secrétaire;  —  scrutateurs  :  MM.  Sanson  Duperron,  FayeP 
etLaumonier;  —  scrutateurs  suppléants  :  MM.  Mutel,  Picquenard  et 
Agasse  l'aîné. 

Qu'au  deuxième  bureau  M.  Polverel  a  été  proclamé  président;  — 
M.  Voiepierre,  secrétaire;  —  scrutateurs  :  MM.  Lacépède,  Archam- 
bault  et  Britard  *,  dit  Brizard;  —  scrutateurs  suppléants  :  MM.  Çailleau 
et  Regnault,  de  Plsle. 

1.  Louis  Marthe,  comte  de  Gouy  d'Arsy,  né  à  Paris  le  15  juillet  1753,  colonel  de  cava- 
lerie, lieutenant  général  de  l'île  de  France,  grand  bailli  d'épéede  Melun,  dtputé  de  Saint- 
Domingue  à  l'Assemblée  constituante,  maire  de  ÎVIoret  et  commandant  général  de  la  garde 
nationale  de  Fontainebleau,  décapité  à  Paris  le  23  juillet  1794.  —  L'original  de  sa  lettre 
est  aux  Archives  nationales  (BIS). 

2.  Brissot,  dans  son  Patriote  français  (n"  516,  6  janvier  1791),  dénonce  cette  bro- 
chure de  Gouy  d'Arsy  comme  anti-patriotique. 

3.  Louis-Gilles-Camille  Fayel,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 

4.  Jean-Baptiste  Britard,  dit  Brizard,  artiste  du  Théâtre-Français,  électeur  de  la 
section  des  Invalides. 


252  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

Qu'au  troisième  bureau  M.  L'Héritier  a  été  proclamé  président;  — 
M.  Calvinhac,  secrétaire:  —  scrutateurs  :  MM.  Roussineau,  Girard  de 
La  Perrotière*  et  Mauduit  Delarive;  —  scrutateurs  suppléants  : 
MM.  Boucheron  -,  de  Moy  et  Bouvier  ^ 

Qu'au  quatrième  bureau,  M.  Barré  a  été  nommé  président;  — 
M.  Soreau,  secrétaire;  — scrutateurs  :  MM.  Gallemant*,  Deferrière  et 
Des  Godins^  —  scrutateurs  suppléants:  MM.  Gilles^  Bontems"  et 
Prévoteau^ 

Qu'au  cinquième  bureau  ont  été  proclamés,  pour  président, 
M.  Knapen;  —  pour  secrétaire,  M.  Arsandaux;  —  pour  scrutateurs, 
MM.  Delamotte,  Simon  et  Lemit^  —  et  pour  scrutateurs  suppléants, 
MM.  Mignonville^%  Marduel^^  et  Bataille  ^^ 

Enfin  qu'au  sixième  bureau  M.  Carré  a  été  élu  président; 
M.  Barbier,  secrétaire:  —  que  MM.  Roussy,  d'Ormesson  et  Vieillard  ont 
été  élus  scrutateurs;  —  et  scrutateurs  suppléants,  MM.  Viennet,  Parent 
et  Gaigne. 

Ces  rapports  achevés,  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux 
respectifs;  ils  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un 
juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  du  Département.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recen- 
sement général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  508,  la  majorité  absolue  de  255  voix. 
Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Archambault,  avocat  et 
électeur,  a  eu  25  voix;  —  M.  Arsandaux,  13;  —  M.  Bureau  du  Colom- 
bier, k;  —  M.  Burel,  avocat  et  électeur,  6;  —  M.  Bouchard,  électeur,  5; 
—  M.  Belot,  avocat,  3;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  9;  —  M.  Garouge, 


1.  Nicolas-Cyprien  Girard  de  La  Perrotière,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Quatre- 
Nations. 

2.  Pierre  Boucheron,  architecte,  électeur  delà  section  du  Temple. 

3.  Louis-Désiré  Bouvier,  mercier,  électeur  de  la  section  des  Lombards. 

4.  Jean-Antoine  Gallemant,  orfèvre,  électeur  de  la  section  Mauconseil. 

5.  Il  n'y  a  pas  d'électeur  de  ce  nom  ;  il  s'agit,  sans  doute,  de  Jean-Louis  Decaudin, 
électeur  de  la  section  INoti'e-Dame. 

6.  Jean-Louis  Gilles,  avocat,  électeur  de  la  section  Notre-Dame. 

7. .  Pascal-Marcel  Bontems,  contrôleur  des  rentes  de  la  ville,  électeur  de  la  section 
Poissonnière. 

8.  Claude  Prévoteau,  ancien  négociant,  électeur  de  la  section  des  Postes. 

9.  André-Alexis  Lemit,  procureur  au  Châtelet,  électeur  de  la  section  de  la  Halle- 
au-Blé. 

10.  Guillaume-Marie    Mignonville,   bourgeois,   électeur  de    la    section    de    l'Hôtel- 
de-Ville. 

11.  Claude-Henri  Marduel,  curé  de  Saint-Roch,  électeur  delà   section   du  Palais- 
Royal. 

12.  Joseph  Bataille,  apothicaire,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  20   DÉCEMBRE  1790.       253 

avocat,  lU;  —  M.  Carouge,  sans  désignation,  2;  —  M.  Cauche,  avocat, 
6;  —  M.  Daustel,  électeur,  15;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  électeur, 
11  ;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  11  ;  —  M.  Dauphinot,  3;  —  M.  Dambray, 
ancien  avocat  général,  2;  —  M.  Deferrière,  avocat,  docteur  en  droit, 
3;  —  M.  Forestier,  ancien  bailli,  5;  —  M.  Follenfant,  électeur,  22;  — 
M.  Féval,  avocat,  5;  —  M.  Gaigne,  doyen  de  l'amirauté,  4;  —  M.  Gérard, 
avocat,  municipal,  6;  —  M.  Guyet,  avocat,  6;  —  M.  Gossin,  député, 
2;  —  M.  Guyot  Desherbiers,  15;  —  M.  Hemeri,  avocat,  23;  —  M.  Her- 
bault, avocat,  électeur,  3;  —  M.  Jolly,  avocat,  municipal,  36;—  M.  Jo- 
zeau,  électeur,  2  ;  —  M.  La  Rivière,  avocat,  2  ;  —  M.  Lacroix *,  du  Lycée, 
9;  — M.  Lalane,  avocat,  4;  —  M.  Leverdier,  avocat,  électeur,  6;  — 
M.  Leroy  de  Lysa,  k;  —  M.  Lohier,  2;  —  M.  Mennessier,  avocat,  13; 
—  M.  Meynier,  administrateur,  2;  —  M.  Polverel,  électeur,  13;  — 
M.  PuUeu,  avocat,  5;  —  M.  Pons  de  Verdun,  électeur,  2;  —  M.  Quatre- 
mère,  conseiller  au  Châlelet,  9;  —  M.  Rioterre,  avocat,  23;  —  M.  Roussel, 
conseiller  de  Corse,  10;  —  M.  Sanson  Duperron,  2;  —  M.  Viellart,  dé- 
puté de  Reims,  2;  —  M.  Vasse,  substitut,  5.  Total  :  klk  voix.  Les  %  voix 
de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  508  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Carouge,  avocat,  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages,  au  nombre  de  114,  n'avait  point  obtenu  là  majorité  abso- 
lue, fixée  à  255  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  que  la  majorité 
absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un 
deuxième  tour  de  scrutin.  Il  a  ajouté  que  M.  Hérault  de  Séchelles, 
nommé  juge  de  l'un  des  tribunaux  du  département,  en  la  séance  du 
6  de  ce  mois,  désirait  être  admis  à  l'assemblée  pour  y  faire  son  accep- 
tation. 

Introduit  par  les  huissiers  en  la  forme  ordinaire,  monté  à  la  tri- 
bune, M.  Hérault  de  Séchelles  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  je  ne  viens  point  vous  remercier.  Puisque 
vous  défendez  la  reconnaissance,  je  puis  du  moins  vous  offrir  le  seul  hommage 

1.  Jacques-Vincent  Delacroix,  né  à  Paris  le  10  mai  1743,  professeur  de  droit  public 
au  lycée,  a  publié,  sous  la  Révolution,  les  ouvrages  suivants  :  Mémoire  préliminaire  sur 
le  travail  des  États  généraux  (1788);  Apologie  de  la  constitution  civile  du  clergé  (1791); 
Constitutions  des  principaux  États  de  l'Europe  et  des  Etats-Unis  d'Amérique  (1791j;  le 
Spectateur  français  sous  le  gouvernement  républicain  (1794);  Des  moyens  de  régénérer  la 
France  et  d  accélérer  une  paix  durable  aven  ses  ennemis  (,1797j.  Delacroix  donna  plu- 
sieurs consultations  pour  prouver  que  Louis  XVI  ne  devait  pas  être  mis  en  jugement.  II 
fut  nommé,  en  1795,  juge  au  tribunal  civil  de  Seine-et-Oise,  et,  en  1800,  juge  au  tribunal 
de  l**"  instance  de  Versailles,  fonctions  qu'il  remplit  jusqu'en  1827.  Il  mourut  à  Versailles 
le  9  mars  1832. 


254  ASSEI\IBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

qui  soit  digne  de  vous,  un  zèle  ardent  et  durable  pour  la  liberté.  Le  choix  de  mes 
concitoyens  a  surpassé  mon  attente,  mais  du  moment  que  vos  suffrages  m'ont  fait 
remonter  au  rang  des  juges,  je  n'ai  dû  écouter  que  la  voix  de  la  patrie  et  je  me 
suis  empressé  de  lire  mon  devoir  dans  une  bienveillance  qui  m'honore;  ainsi  au 
milieu  d'une  révolution  qui  a  tout  changé,  je  vous  devrai,  Messieurs,  de  me  re- 
trouver encore  le  même,  en  continuant  de  consacrer  ma  vie  au  maintien  de  la 
justice  et  aux  intérêts  de  l'humanité. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  le  souvenir  de  ces  tribunaux  que  vous  défendiez  encore  par 
votre  éloquence,  lorsque  l'opinion  publique  avait  prononcé  leur  arrêt,  n'existera 
bientôt  plus  que  dans  l'histoire.  Tel  est  le  sort  des  choses  humaines;  vous  avez  vu 
tomber  les  grands  corps  qui  se  o  oyaient  immortels  :  mais  au  milieu  de  leurs 
débris,  le  mérite  et  la  vertu  demeurent  debout;  ils  sont  les  matériaux  de  l'édifice 
que  nos  mains  libres  élèvent  chaque  jour.  Vous  deviez  en  faire  partie;  la  justice, 
accoutumée  à  votre  nom,  semblait  vous  rappeler  dans  son  nouveau  sanctuaire. 
Brillant  dans  sa  tribune,  lorsque  le  nom  de  la  liberté  n'osait  s'y  faire  entendre, 
vous  y  défendiez  de  tous  vos  talents,  de  tout  votre  courage,  l'innocence  et  les 
lois.  Cependant,  le  peuple  accusait  votre  silence,  il  vous  redemandait;  vous  avez 
reparu,  vous  avez  entendu  la  voix  de  la  Patrie;  elle  maîtrise  les  grands  cœurs. 
C'est  au  milieu  de  ses  enfants  que  vous  venez  de  prendre  l'engagement  de  lui 
consacrer  votre  vie;  elle  reçoit  vos  serments  et  l'assemblée  électorale,  en  vous 
donnant  ses  suffrages,  en  est  devenue  le  garant.  L'assemblée,  Monsieur,  vous 
invile  à  assister  à  sa  séance. 


L'impression  des  deux  discours  a  été  demandée  et  ordonnée  ^ 
L'ordre  du  jour  repris,  les  électeurs  se  sont  rendus  dans  leurs 
bureaux  respectifs  pour  y  procéder  au  second  scrutin  annoncé.  Les 
scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme 
ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  recensement 
général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  573,  qu'il  se 
trouvait  réduit  à  572  par  un  bulletin  nul  au  quatrième  bureau,  ce  qui 
fixait  la  majorité  absolue  à  287  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement 
que  M.  Archambault  a  eu  20  voix;  —  M.  Arsandaux,  2  ;  —  M.  Aubriet, 
2;  —  M.  Brierre  de  Surgy,  2;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  5;  —  M.  Bu- 
reau du  Colombier,  2;  —  M.  Bouchard,  avocat,  5;  —  M.  Burel,  k;  — 
M.  Carouge,  avocat,  Ski;  —  M.  Carouge,  sans  désignation,  3;  — 
M.  Dumesnil,  10;  —  M.  Daustel,  5;  —  M.  Dauphinot,  3;  — M.  Dela- 
croix, 2;  —  M.  Dambray,  2;  —  M.  Follenfant,  10;  —  M.  Forestier,  2  ; 
—  M.  Féval,  4;  —  M.  Guyot  Desherbiers,  10;  —  M.  Gaigne,  3;  — 
M.  Gérard,  3;  —  M.  Guyet,  2;  —  M.  Hemeri,  13;  —  M.  Herbault,  2;— 
M.  JoUy,  19;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  9;  —  M.  Leverdier,  3;  — 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  20  DÉGE31BRE   1790.       255 

M.  Mennessier,  8;  —  M.  Pons  de  Verdun,  5  ;  —  M.  Polverel,  10;  — 
M.  Pulleu,  2;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  3;  —  M.  Ri- 
vière, 33;  —  M.  Roussel,  4;  —M.  Sanson  Duperron,  2;  —  M.  Viellart, 
2.  Total  :  557  voix.  Les  15  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur 
différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  572  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Garouge,  avocat,  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages,  en  avait  obtenu  341,  54  au  delà  de  la  majorité  absolue, 
fixée  à  287.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  xMa- 
rin  Garouge,  homme  de  loi,  âgé  de  56  ans,  demeurant  rue  des  Poite- 
vins, n»  20,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arron- 
dissements du  Département  de  Paris. 

L'assemblée  a  de  suite  passé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection 
d'un  autre  juge  suppléant.  Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux 
particuliers,  y  ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résul- 
tats remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  359,  la  majorité  absolue  de  180  voix.  Il  a  été  reconnu,  par  le 
dépouillement,  que  M.  Archambault,  électeur,  a  eu  24  voix;  —  M.  Au- 
briet,  2;  —  M.  Roivin  de  Rlancmur,  3;  —  M.  Rrierrede  Surgy,  auditeur 
des  comptes,  3;  —  M.Rouchard,  électeur,  3;  —  M.  Relot,  avocat,  2;  — 
M.  Rureau  du  Colombier,  3;—  M.  Rurel,  avocat,  2;  —  M.  Gauche, 
avocat,  5;  —  M.  Collet,  avocat,  2;  —  M.  de  La  Rivière,  avocat,  2;  — 
M.  Dambray,  ancien  avocat  général,  2;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  2;  — 
M.  Delacroix,  avocat,  3;  —  M.  Daustel,  électeur,  2;  —  M.  Follenfant, 
électeur,  9;  —  M.  Féval,  avocat,  5;  —  M.  Guyot  Desherbiers,  13  ;  — 
M.  Gérard,  électeur,  3;  —  xM.  Gaigne,  électeur,  2;  —  M.  Hémeri,  avo- 
cat, 17;  —  M.  Herbault,  avocat,  électeur,  2;  — M.  Jolly,  municipal, 
107  ;  —  M.  Jozeau,  avocat,  5  ;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  10  ;  —  M.  Le- 
roy de  Lyza,  2;  —  M.  Le  Sueur,  avocat,  2;  —  M.  Leverdier,  avocat,  4f 
—  M.  Mennessier,  avocat,  5;  —  M.  Meynier,  administrateur  des 
Quinze- Vingts,  3;  —  M.  Pons  de  Verdun,  électeur,  8;  —  M.  Polverel, 
électeur,  4;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  2;  —  M.  Rivière, 
avocat,  64;  —  M.  Roussel,  conseiller  de  Corse,  3;  —  M.  Viellart, 
député  de  Reims,  4.  Total  :  334  voix.  Les  25  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
359  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs^ 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Jolly,  municipal,  qui  avait  obtenu  le 
plus  de  suffrages,  au  nombre  de  107,  n'avait  point  acquis  la  majorité 
absolue,  fixée  â  180  voix.  M.  le  Président,  en  conséquence,  a  annoncé 


256  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

que  la  majorité  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  fallait  passer  à  un 
second  tour  de  scrutin.  Il  a  ensuite  représenté  à  l'assemblée  que 
M.  Roederer,  député  à  l'Assemblée  nationale,  élu  juge  suppléant  de 
l'un  des  tribunaux  du  Département,  en  la  séance  du  18  de  ce  mois, 
était  arrivé  pour  accepter  et  faire  ses  remerciements.  Les  huissiers  l'ont 
aussitôt  introduit  en  la  forme  ordinaire.  Monté  à  la  tribune,  M.  Roede- 
rer a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  je  viens  avec  empressement  et  une 
vive  reconnaissance  souscrire  l'engagement  que  vous  m'avez  autorisé  à  contracter 
avec  la  chose  publique.  Attiré  depuis  plusieurs  années  dans  cette  capitale  par  le 
culte  qui  naguère  s'y  rendait  encore  secrètement  à  la  liberté  et  à  la  philosophie, 
je  suis  trop  heureux  de  m'y  sentir  attaché  par  vous,  Messieurs,  au  moment  où  elle 
en  est  devenue  la  plus  sublime  école  et  le  plus  éclatant  sanctuaire. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  vous  venez  d'entendre  l'expression  des  sentiments  de  l'assemblée; 
je  vais  vous  développer  les  motifs  qui  vous  ont  mérité  ses  suffrages.  Vous  avez 
défendu  les  droits  du  peuple  avec  le  courage  que  les  circonstances  orageuses  d'une 
révolution  sans  exemple  exigeaient;  vous  avez  concouru  personnellement  au 
renversement  de  la  tyrannie  et  vous  travaillez  chaque  jour  avec  constance  à  l'af- 
fermissement de  la  Constitution.  La  nation,  attentive  aux  travaux  de  ses  représen- 
tants, recueillera  bientôt  le  fruit  des  principes  de  justice  dont  vous  avez  fait 
l'heureuse  application  aux  lois  qui  vont  régler  le  mode  et  la  quantité  de  ses  con- 
tributions. Aujourd'hui,  l'assemblée  électorale  vous  rappelle  à  des  fonctions  moins 
brillantes,  sans  doute,  mais  également  importantes.  C'est  au  magistrat  qu'elle  confie 
le  soin  de  faire  aimer  l'ouvrage  du  législateur;  elle  se  félicite  d'avoir  acquis  aux 
tribunaux  du  Département  de  Paris  l'appui  de  vos  talents  et  de  vos  vertus,  et  de 
pouvoir  montrer  ensemble  dans  votre  élection  la  justice  du  peuple  et  sa  recon- 
naissance. L'assemblée,  Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

L'impression  des  deux  discours  a  été  demandée  et  ordonnée^ 
Le  second  scrutin  pour  l'élection  commencée  d'un  juge  suppléant 
des  tribunaux  du  Département,  ainsi  que  la  nomination  pour  le  renou- 
vellement des  officiers  du  bureau  général  de  l'assemblée  ont  été  ajour- 
nés à  demain,  neuf  heures  du  malin.  A  quatre  heures  et  demie,  M.  le 
Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Kersaint,  Président; 
Pastqret,  Secrétaire. 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  21  DÉCEMBRE  1790.       257 


37'"«  séance.  —  Mardi  21  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Élection,  au  2*  tour,  de  Jean-François  Jolly  comme  juge  suppléant.  —  L'assemblée 
décide  qu'elle  ne  siégera  pas  le  jour  de  Noël.  —  Élection  de  Pastoret  comme  prési- 
dent de  l'assemblée  électorale.  —  Discours  du  Président  sortant  Kersaint  et  de  Pas- 
toret. —  Kersaint  félicite  l'assemblée  du  successeur  qu'elle  lui  a  donné.  —  Sur  la 
demande  de  Pastoret,  l'assemblée  vote  dos  félicitations  à  Kersaint.  —  Deux  scrutins 
pour  l'élection  du  secrétaire  général  de  l'assemblée,  sans  résultat.  —  L'assemblée 
décide  que  les  trois  secrétaires  adjoints  seront  élus  au  scrutin  de  liste,  après  l'élec- 
tion du  secrétaire  général.  —  Élection,  au  scrutin  de  ballottage,  de  Cerutti  comme 
secrétaire  général  contre  Lacépède.  —  L'assemblée  décide  que  les  anciens  secrétaires 
adjoints  peuvent  être  réélus.  —  Élection  de  Lacépède,  Brousse  Desfaucherets  et 
Gouniou  comme  secrétaires  adjoints. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que 
l'ordre  du  jour  était  :  P  le  second  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge 
suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Départe- 
ment de  Paris,  le  premier  scrutin  du  jour  d'hier  n'ayant  produit  aucune 
majorité  absolue;  —  2''  la  nomination  pour  le  renouvellement  des  ofli- 
ciers  du  bureau  général  de  l'assemblée. 

Les  électeurs,  en  conséquence,  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers, ont  procédé  au  second  scrutin  annoncé  pour  la  nomination  d'un 
juge  suppléant.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis 
en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MiM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le 
recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
292,  que  deux  bulletins  nuls,  l'un  au  second  bureau,  l'autre  au  troi- 
sième, le  réduisaient  à  290  et  fixaient  la  majorité  absolue  à  U6  voix. 
D'après  le  dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  M.  Arsandaux  a  eu 
5  voix;  —  M.  Archambault,  9; — U.  Bouchard,  avocat,  2;  —  M.  Bu- 
reau du  Colombier,  2;  —  M.  Gauche,  avocat,  k;  —  M.  Collet,  avocat, 
2  ;  —  M.  Daustel,  électeur,  2  ;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  2  ;  —  M.  de  La 
Rivière,  avocat,  2;  —  M.  Guyot  Desherbiers,  6;  —  M.  Hemeri,  avocat, 
15;  —  M.  Jolly,  administrateur,  U8;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  k;  — 
M.  Leroy  deLysa,  2;  —  Mi  Meynier,  administrateur  des  Quinze-Vingts, 
2;  ^—  M.  Mennessier,  avocat,  2;—  M.  Polverel,  électeur,  3;  —  M.  Pi- 
card, avocat,  3;  -^  M.  Panis,  avocat,  3;  —  M.  Bivière,  avocat,  47. 
Total  :  265  voix.  Les  25  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  290  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Jolly,  administrateur,  celui  qui  avait 

17 


2o8  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  BE   PARIS. 

réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  U8,  2  au  delà  de  la  majo- 
rité absolue,  fixée  à  146  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de 
rassemblée,  M.  Jean-François  Jolly,  homme  de  loi,  officier  municipal, 
administrateur  au  département  de  la  police,  âgé  de  53  ans,  demeurant 
rue  de  l'Observance,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des 
six  arrondissements  du  département  de  Paris. 

Sur  la  proposition  de  nommer  les  secrétaires  adjoints  par  un  scru- 
tin de  liste  de  trois  noms  à  la  simple  pluralité  relative  des  suffrages,  la 
question  préalable  demandée,  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a 
arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  s'il  y  aurait 
séance  ou  non  le  25  de  ce  mois,  jour  de  Noël.  Il  a  été  arrêté  que  l'as- 
semblée ne  tiendrait  pas  séance  le  jour  de  Noël. 
^  On  s'est  ensuite  occupé  du  premier  scrutin  pour  la  nouvelle  nomi- 
nation d'un  président.  Les  électeurs,  rendus  dans  leurs  bureaux  res- 
pectifs, y  ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de 
leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
?un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  424,  réduit  à  423  par  un  bulletin  nul  au  sixième  bureau; 
que  la  majorité  absolue  se  trouvait  fixée  à  212  voix.  Il  est  résulté  du 
dépouillement  que  M.  Beauvais  a  eu  7  voix;  —  M.  Cerutti,  35;  — 
M.  de  Lacépède,  62  ;  —  M.  Dommanget,  7  ;  -  M.  de  Kersaint,  2  ;  — 
M.  d'Ormesson,  5  ;  —  M.  Dutramblay,  10  ;  —M.  Danton,  3  ;  —  M.  L'Hé- 
ritier, 2;  —  M.  Michel,  2;  —  M.  Pastoret,  274;  —  M.  Polverel,  3. 
Total  :  4t2  voix.  Les  11  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  423  voix. 
"-  L'un  de  MM.  les  scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Pastoret,  qui  avait  obtenu  le  plus  de  suf- 
frages, en  réunissait  274,  62  au  delà  de  la  majorité  absolue,  fixée  à 
212  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Pas- 
toret pour  président. 

M.  de  Kersaint,  avant  de  quitter  la  présidence,  a  prononcé  le  dis- 
cours suivant  : 

.  Messieurs,  trop  de  pensées  préoccupent  en  ce  moment  mon  âme  pour  que 
]&  puisse  vous  exprimer  ce  que  je  sens.  Je  ne  vous  parlerai  donc  pas  longuement 
de  ma  reconnaissance.  Vous  m'avez  en  un  jour  payé  le  prix;  de  toute  ma  vie;  je 
dévoue  ce  qui  m'en  reste  à  justifier  l'honneur  que  vous  m'avez  fait. 

M.  Pastoret,  en  sa  qualité  de  président,  a  pris  séance  et  a  dit  : 

î:.  .'Messieurs,  élevé  par  vos,  suffrages,  à  la  première  place  dé  cette  assemblée, 


ÉLECTION  DU  BUREAU  DE  L'ASSEMBLÉE.  -  2f  DÉCEMBRE  4790.     259 

je  n'oserais  l'accepter,  si,  en  même  temps  que  vous  m'imposez  de  grands  devoirs, 
mon  prédécesseur  ne  me  laissait  un  grand  exemple.  Il  a  ouvert  la  carrière,  et  la 
gloire  de  ses  successeurs  sera  de  l'imiter.  Je  ne  vous  retracerai  point  tous  ses  droits 
à  notre  reconnaissance  ;  les  amis  de  la  liberté  savent  bieh  apprécier  le  mérite,  mais 
ils  savent  mal  exprimer  l'éloge;  je  me  bornerai  donc  ici  à  implorer  en  ma  faveur 
une  bienveillance  qui  m'est  si  nécessaire;  votre  indulgence  m'a  élevé,  c'est  à  elle  à 
me  soutenir.  Il  pourra  m'échapper  quelques  erreurs,  mais  elles  seront  involontaires  ; 
je  serai  fier  d'être  l'organe  de  vos  choix;  ceux  que  vous  avez  déjà  faits  sont  les 
garants  de  ceux  que  vous  ferez  encore.  Réunis  dans  un  grand  danger,  à  la  voix  de 
la  patrie,  pour  terrasser  le  despotisme  usurpateur,  les  électeurs  de  mil  sept  cent 
quatre-vingt-neuf  ont  fondé  la  liberté  publique,  mais  ce  bienfait  deviendrait  inutile 
sans  la  surveillance  des  lois.  Vous  venez  de  créer  les  premiers  ministres  de  cette 
justice  active,  qui,  sans  prédilection  et  sans  crainte,  parce  qu'elle  a  pour  bases  le 
patriotisme  et  l'égalité,  épie  et  découvre  le  méchant  sous  les  ténèbres  mêmes  dont 
il  s'enveloppe,  et  ne  se  contentant  point  de  protéger  le  citoyen  privé,  quand  tout 
dort  autour  de  lui,  excepté  le  crime,  poursuit  encore  de  son  regard  civique  les 
ennemis  de  la  Constitution  et  de  la  liberté.  Vous  allez  bientôt  créer  aussi  la  pre- 
mière de  ces  administrations  paternelles  destinées  à  encourager  lés  travaux  publics, 
à  détruire  les  maux  effrayants  de  la  mendicité,  à  soulager  le  peuple  du  fardeau 
longtemps  énorme  de  l'impôt.  Ainsi  vous  acquerrez  tous  les  jours  de  nouveaux 
droits  à  sa  reconnaissance,  et  son  bonheur,  dont  vous  serez  les  auteurs  et  les 
témoins,  sera  la  récompense  de  vos  travaux. 

M.  de  Kersaint  a  ensuite  demandé  la  parole  et  a  dit  : 

Messieurs,  permettez  qu'avant  de  descendre  de  cette  place,  oii  vos  suffrages 
m'avaient  élevé,  je  vous  félicite  sur  le  choix  de  mon  successeur. 

M.  Pastoret  a  demandé  à  l'assemblée  de  voter  des  remerciements  à 
M.  de  Kersaint  sur  la  manière  dont  il  s'était  acquitté  de  sa  présidence. 
L'assemblée  a,  en  conséquence,  arrêté  de  voter  des  remerciements  à 
M.  de  Kersaint,  son  ancien  président,  et  a  ordonné  l'impression  des 
deux  discours  *. 

Les  électeurs  pe  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers 
pour  y  procéder  au  premier  scrutin  de  l'élection  d'un  nouveau  secré- 
taire général  de  l'assemblée.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs- 
résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  445,  qu'une  voix  nulle  au  premier  bureau  le  réduisait  à  444, 
ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à  223  voix.  Le  dépouillement  a  fait 
reconnaître  que  M.  Brousse  Desfaucherets  a  eu  71  voix;  ^  M.  Brosse- 
lard  S  8;  —  M.  Beauvais,  3;  —  M.  Bertolio,  10;  —  M.  Brissot  de  War- 

1.  Ces  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Emmanuel  Brosselard,^^  homme  de  .lot,  électeur  de  la  jgeçtioft  aie  ,4)1  place  Royale, 


260  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

ville,  7  ;  —  M.  Gerutti,  128  ;  —  M.  Bruneau,  2  ;  —  M.  Dutramblay,  k  ; 
—  M.  Dommanget,  8;  —  M.  DesclozeauxS  2;  —  M.  Danton,  3;  — 
M.  Garnier,  17;  —  M.  Gouniou,  22;  —  M.  Girard  de  Bury,  2;  — 
M.  Kersaint,  7;  — M.  deLacépède,  119;— -M.  Le  Roy,  7;  — M.  Lemoyne 
des  Essarts,  3;  —  M.  Mennessier,  2.  Total  :  li25  voix.  Les  16  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  :  kkk  voix. 

L'un  de  MM.  es  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Gerutti,  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de 
suffrages,  n'en  avait  obtenu  q"e  128,  en  sorte  qu'il  n'avait  point  acquis 
la  majorité  absolue,  fixée  à  223  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  résul- 
tat, a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il 
y  avait  lieu  de  passer  à  un  deuxième  tour  de  scrutin. 

Les  électeurs  se  sont,  à  cet  effet,  retirés  dans  leurs  bureaux  respec- 
tifs. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
346,  la  majorité  absolue  de  17/i.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que 
M.  Brousse  Desfaucherets  a  eu  36  voix;  —  M.  Brosselard,  8;  — 
M.  Brissot  de  Warville,  2;  —  M.  Bruneau,  2;  —  M.  Gerutti,  156;  — 
M.  de  Lacépède,  121;  —  M.  Gouniou,  k;  —  M.  Garnier,  7;  —  M.  Le 
Roy,  2.  Total  :  338  voix.  Les  8  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur 
différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  346  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue, 
que  MM.  Gerutti  et  de  Lacépède,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages, 
n*en  avaient  obtenu,  l'un  que  156  et  l'autre  121.  M.  le  Président  a 
annoncé  que  la  majorité  absolue,  fixée  à  174  voix,  n'était  acquise  à 
personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin, 
dit  de  ballottage,  entre  MM.  Gerutti  et  de  Lacépède,  qui  avaient  réuni 
le  plus  de  suffrages,  le  premier  156^  voix  et  le  deuxième  121. 

Avant  d'y  procéder,  s'est  élevée  la  question  de  savoir  dans  lequel 
des  deux  premiers  scrutins  seraient  pris,  pour  être  secrétaires  adjoints, 
les  trois  qui  avaient  eu  le  plus  de  voix.  Un  membre  a  proposé  de  les 
prendre  dans  le  premier  scrutin.  D'autres,  au  contraire,  ont  pensé 
qu'ils  devaient  l'être  dans  le  deuxième.  Enfin,  il  a  été  fait  la  motion  de 
faire  un  scrutin  de  liste  de  trois  noms  à  la  pluralité  relative  des  suf- 
frages pour  la  nomination  des  secrétaires  adjoints,  après  celui  dit  de 
ballottage  à  faire  pour  le  secrétaire,  Gette  dernière  motion  appuyée  a 
été  mise  aux  voix  et  l'assemblée  a  arrêté  de  faire,  après  la  nomination 

1.  Pierre-Louis  OlUvier-Desclozeaux,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roule. 


ÉLECTION  DU  BUREAU  DE  L'ASSEMBLÉE.  —  21  DÉCEMBRE  1790.     261 

du  secrétaire  général,  un  scrutin  de  liste  de  trois  noms  à  la  simple 
pluralité  des  suffrages  pour  l'élection  des  trois  secrétaires  adjoints. 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  rendus  dans  leurs  bureaux  respec- 
tifs pour  procéder  au  scrutin  dit  de  ballottage  annoncé  entre  MM.  Ce- 
rutti  et  de  Lacépède.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de 
leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  219,  réduit  à  218 
par  un  bulletin  nul  au  quatrième  bureau,  que  sur  ce  nombre  de  suf- 
frages, d'après  le  dépouillement,  M.  Cerutti  en  avait  obtenu  122,  26  de 
plus  que  M.  de  Lacépède,  qui  en  réunissait  96.  M.  le  Président  a  pro- 
clamé, au  nom  de  l'assemblée,  M.  Cerutti  pour  secrétaire  général. 

Cette  nomination  faite,  il  a  été  proposé,  avant  de  passer  au  scrutin 
pour  l'élection  des  secrétaires  adjoints,  de  décider  si  ceux  de  l'ancien 
bureau  pouvaient  être  réélus.  M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée 
sur  cet  objet,  et  il  a  été  arrêté  que  les  anciens  secrétaires  adjoints  pour- 
raient être  réélus. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  pour 
procéder  par  un  scrutin  de  liste  de  trois  noms,  à  la  simple  pluralité 
relative  des  suffrages,  à  la  nomination  des  trois  secrétaires  adjoints. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  129,  produisant 
387  voix,  réduites  par  une  voix  nulle  au  quatrième  bureau  à  386.  Le 
dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Barré  a  eu  2  voix;  —  M.  Bille- 
cocq,  2;  —  M.  Brissot,  5;  —  M.  Brosselard,  7;  —  M.  Bruneau,  9j  — 
M.  Brousse  Desfaucherets,  96;  —  M.  Broussonet,  k;  —  M.  Bertolio, 
16;  —  M.  Courter,  3  ;  —  M.  Dutramblay,  12;  —  M.  de  Lacépède,  102; 

—  M.  Dommanget,  5;  —  M.  Danton,  3;  —  M.  Garnier,  U;  —  M.  Gou- 
niou,  53;  —  M.  Girard  de  Bury,  3;  -—  M.  Godard,  3;  —  M.  Le  Roy,  3; 

—  M.  Lemoyne  des  Essarts,  2;  —  M.  Mennessier,  6;  —  M.  Polverel,  5; 

—  M.  Pons  de  Verdun,  2.  Total  :  357  voix.  Les  29  voix  de  surplus  dis- 
persées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
386  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,^  il  a  annoncé  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suf- 
frages étaient  MM.  de  Lacépède,  102  voix;  Brousse  Desfaucherets, 
96;  Gouniou,  53.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée, 
pour  secrétaires  adjoints,  MM.  de  Lacépède,  Brousse  Desfaucherets  et 
Gouniou,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages. 


1.  André-François  Courtel,  minime,  électeur  de  la  section  de  la  place  Royale. 


262  ASSEMBLEE.  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

La  nomination  des  trois  scrutateurs  généraux  de  l'assemblée,  ainsi 
que  la  continuation  de  l'élection  des  juges-suppléants,  ont  été  ajournées 
à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  quatre  heures  et  demie,  M.  le 
Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Cerutti,  Secrétaire. 


38""^  séance.  —  Mercredi  22  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Lettre  de  M.  Quatremère  déclinant  toute  candidature.  —  Mauduit  Delarive,  Barbier  et 
Barré  sont  élus  scrutateurs  généraux  de  l'assemblée,  —  Vote  de  remerciements  aux 
anciens  Scrutateurs  généraux.  —  Discours  de  remerciement  du  juge  La  Gaze  et 
réponse  du  Président.  —  Le  secrétaire  général  Cerutti  est  retenu  au  lit  par  un  cra- 
cbemeat  de  sang.  —  Rectification  d'une  erreur  commise  dans  l'impression  de  l'arrêté 
pris  par  l'assemblée  le  16  décembre.  —  Élection,  au  2"  tour,  d'Antoine  Rivière 
comme  juge  suppléant.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultats 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que 
l'ordre  du  jour  était  la  nomination  de  trois  scrutateurs  généraux  et  la 
continuation  de  l'élection  des  juges  suppléants  des  tribunaux  des  six 
arrondissements  du  Département  de  Paris.  Lecture  a  ensuite  été  faite 
par  l'un  des  Secrétaires  adjoints  d'une  lettre  adressée  à  M.  le  Président 
le  21  de  ce  mois  par  M.  Quatremère  S  conseiller  au  Ghâtelet,  par  la- 
quelle il  prie  M.  le  Président  de  faire  part  à  MM.  les  électeurs  qu'il 
était  loin  d'espérer  d'être  mis  au  concours,  qu'il  désire  laisser  le  champ 
libre  à  des  personnes  plus  dignes  des  suffrages  de  ses  concitoyens  et 
proteste  de  son  attachement  à  la  Constitution,  de  sa  soumission  aux 
décrets  de  l'Assemblée  nationale  et  de  son  dévouement  à  la  chose 
publique. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
à  la  nomination  des  scrutateurs  généraux  de  l'assemblée  par  un  scru- 
tin de  liste  de  trois  noms,  à  la  simple  pluralité  relative  des  suffrages. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leur  résultat  en  la  forme- 
ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  le  recensement  géné^ 
rai  achevé,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  183,  réduit  à 
179  par  un  bulletin  blanc  au  premier  bureau,  deux  nuls  au  second 
bureau  et  un  nul  au  quatrième  bureau,  produisant  529  voix.  Il  est 

4..  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BH). 


ELECTION  DU  BUIŒAU  DE  L'xVSSEMBLÉE.  —  n  DÉGEiMBRE  1790.     263 

résulté  du  dépouillement  que  ceux  qui  ont  eu  le  plus  de  suffrages  sont 
M.  Barré,  35  voix;  —  M.  Barbier,  hk  ;  —  M.  Mauduit  Delarive,  46;  — 
M.  Mennessier,  31;  —  M.  Polverel,  28;  —  M.  Roussy,  25. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  les  trois  membres  qui  avaient  réuni  le.plus 
de  suffrages  étaient  M.  Mauduit  Delarive,  46  voix;  M.  Barbier,  44; 
M.  Barré,  35.  M.  le  Président  a,  en  conséquence,  proclamé,  au  nom  de 
l'assemblée,  pour  scrutateurs  généraux  MM.  Mauduit  Delarive,  Barbier 
et  Barré,  qui  ont  pris  séance  au  bureau  des  scrutateurs. 

Un  membre  a  proposé  de  voter  des  remerciements  à  MM.  les  aa- 
ciens  Scrutateurs  généraux.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix, 
l'assemblée  a  arrêté  de  leur  voter  des  remerciements. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  de  l'arrivée  de  M.  La  Gaze, 
par  elle  nommé  juge-suppléant  en  la  séance  du  19  de  ce  mois,  et  du 
désir  qu'il  avait  d'être  admis  à  faire  son  acceptation  et  ses  remercie- 
ments. Les  huissiers  l'ont  introduit  en  la  manière  ordinaire;  monté  à 
la  tribune,  il  a  dit  : 

M.  le  Président,  Messieurs,  vos  suffrages  sont  d'autant  plus  honorables,  d'au- 
tant plus  précieux,  qu'ils  sont  donnés  par  des  hommes  libres,  par  des  citoyens.  Ce 
sont  vos  sufiFrages  qui  m'appellent  aujourd'hui  à  remplir  les  fonctions  de  juge  sup- 
pléant. Elles  sont  délicates,  importantes,  elles  sont  saintes,  ces  fonctions,  par  con- 
séquent redoutables  pour  ceux  qui  sont  chargés  de  les  exercer.  Aussi,  Messieurs, 
quel  que  soit  l'orgueil  que  doive  m'inspirer  votre  choix,  ce  n'est  qu'en  tremblant 
que  je  l'accepte.  Si  les  grands  talents,  si  les  connaissances  vastes  et  profondes  me 
manquent,  du  moins,  je  suis,  oui,  Messieurs,  je  suis  et  serai  toujours  citoyen.  Le 
zèle,  le  courage,  et,  qu'il  me  soit  permis  de  le  dire,  les  vertus  propres  et  particu- 
lières à  la  fonction  publique  que  vous  daignez  me  confier,  ne  me  manqueront 
jamais. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  dans  ces  temps  malheureux  où  le  despotisme,  ami  intéressé  de 
l'ignorance,  ne  se  contentait  pas  d'enchaîner  nos  actions,  mais  osait  encore  aspirer 
à  comprimer  nos  pensées,  vous  exerciez  la  seule  profession  où  la  raison  et  la 
vérité  pussent  quelquefois  se  faire  entendre,  sinon  librement,  du  moins  sans  un 
grand  danger.  L'innocence  méconnue,  l'humanité  outragée  ont  dû  souvent  à  vos 
efforts  généreux  leur  vengeance  et  leur  triomphe.  En  fallait-il  davantage  pour 
obtenir  la  couronne  civique  que  vous  décerne  aujourd'hui  l'assemblée  électorale? 
L'assemblée,  monsieur,  vous  invite  à  assister  à  la  séance. 

L'impression  des  deux  discours  demandée  a  été  ordonnée*. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  des  causes  de  l'absence  de 

1.  Les  deux  discours  ont  été  imprimés. 


264  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

M.  Cerutti,  secrétaire  général.  II  a  annoncé  qu'un  crachement  de  sang 
l'obligeait  en  ce  moment  de  garder  le  lit.  On  s'est  ensuite  occupé  du 
premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  des  tribunaux  du 
département.  Les  électeurs  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs  y  ont 
procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leur  résultat  remis  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  gé- 
néraux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  503,  qu'un  bul- 
letin nul  au  premier  bureau  le  réduisait  à  502,  que  la  majorité  absolue 
se  trouvait  fixée  à  252  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Ar- 
chambault  a  eu  16  voix;  —  M.  Arsandaux,  7;  —  M.  Burette  S  3;  — 
M.  Blondel,  avocat,  2;—  M.  Bureau  du  Colombier,  2;—  M.  Bouchard, 
électeur,  3;  —  M.  Brierre  de  Surgy,  2;  —  M.  Collet,  avocat,  3;  — 
M.  Cauche,  avocat,  4;  —  M.  Durand  de  Remiremont-,  2;  —  M.  Dela- 
porte,  2;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  8;  —  M.  d'André,  député,  2;  — 
M.  Daustel,  électeur,  k\  —  M.  Dambray, avocat  général,  k;  —  M.  Defer- 
rière,  2;  —  M.  D'Anthonay,  procureur  du  Roi,  2;  —  M.  Dauphinot,  4; 
—  M.  de  La  Rivière,  2;  —  M.  Follenfant,   5;  —  M.  Forestier,  2;  — 
M.  Féval,  électeur,  k\  —  M.  Guyet,  avocat,  2;  —  M.  Guyot  Desher- 
biers, 14;  —  M.  Gaigne,  électeur,  8;  —  M.   Gérard,  électeur,  7;  — 
M.  Hemeri,  52;  —  M.  Heluis,  k;  —  M.  Isnard  de  Bonneuil,  3;  — 
M.  Leroy  de  Lysa,  11  ;  —  M.  Leverdier,  5;  —  M.  Lalane,  4;  —  M.  Le- 
moyne  des  Essarts,  6;  —  M.  Mennessier,  13;  —  M.  Meynier,  adminis- 
trateur, 4;  —  M.  Picard,  2;  —  M.  Pons  de  Verdun,  4;  —  M.  Polverel» 
électeur,  16;  —  M.  Pulleu,  avocat,  4;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au 
Châtelet,  3;  —  M.  Rivière,  avocat,  209;  —  M.  Roussel,  conseiller  de 
Corse,  3;  —  M.  Rimbert^  3;  —  M.  SilvestreS  2;  —  M.  VieP,  avocat  aux 
Conseils,  2;  —  M.  Vasse,  substitut,  2.  Total  :  468  voix.  Les  34  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  ;  502  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutwteurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Rivière,  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de 
suffrages  au  nombre  de  209  voix,  n'avait  point  acquis  la  majorité 
absolue  fixée  à  252  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  que  personne 
n'avait  acquis  la  majorité  absolue,  ûyiéQ  à  252  voix,  qu'ainsi  il  y  avait 
lieu  à  passer  à  un  second  tour  de  scrutin. 

M.  Kersaint,  monté  à  la  tribune,  a  dit  que,  sous  sa  présidence,  il 

1.  Peut-être  l'avocat  Burel. 

2.  Avocat  au  Parlement  en  1766,  demeurant  rue  Quincampoix. 

3.  Avocat  en  1705,  demeurant  rue  des  Bernardins,  électeur  en  1789. 

4.  Conseiller  au  Châtelet  le  27  janvier  177©,  demeurant  rue  Sainte-Marguerite. 

5.  Avocat  aux  Conseils  du  Roi  en  1772,  greffier  de  sa  corporation  en  1789. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  22  DÉCEMBRE  1790.      265 

s'était  glissé  une  erreur  involontaire  dans  Pimprimé  de  Parrêté  du  16 
de  ce  mois,  qui  ordonne  Penvoi  aux  sections  et  aux  municipalités  du 
département  de  l'adresse  présentée  par  l'assemblée  le  ik  décembre  à 
PAssemblée  nationale,  qu'au  lieu  de  ces  mots  :  l'assemblée  a  arrêté,  que 
porte  la  minute  du  procès-verbal,  on  y  avait  mis  ceux-ci  :  l'assemblée  a 
décrété;  qu'il  croyait  nécessaire  de  faire  disparaître  cette  erreur  dans  le 
public,  qui  pourrait  en  tirer  des  inductions  contraires  aux  intentions 
de  l'assemblée;  que  cet  arrêté,  déjà  envoyé  dans  les  municipalités  des 
cantons,  ne  Pétait  pas  encore  heureusement  aux  sections;  qu'à  leur 
égard  Terreur  avait  été  rectifiée  à  la  main  dans  les  imprimés  de  Parrêté 
du  16.  Plusieurs  membres  ont  successivement  été  entendus  sur  cet 
objet.  Il  a  été  proposé  ;  i°  de  faire  rectifier  cette  erreur  dans  les  jour- 
naux par  une  lettre  de  M.  le  Président;  2''  d'écrire  aux  municipalités 
qui  avaient  déjà  reçu  les  adresses  pour  les  dissuader  sur  le  mot  décrété 
mis  au  lieu  de  celui  arrêté.  La  question  préalable  invoquée  sur  ces 
deux  motions,  appuyée,  mise  aux  voix,  a  été  rejetée.  Un  membre, 
ensuite,  a  proposé  de  rectifier  cette  erreur  purement  et  simplement 
par  une  lettre  de  Pimprimeur  de  l'assemblée  aux  journalistes.  Cette 
dernière  motion  appuyée,  mise  à  Popinion,  Passemblée  a  arrêté  que 
son  imprimeur  écrirait  aux  journalistes  une  lettre  pour  les  engager  à 
annoncer  que,  par  erreur,  le  mot  décrété  avait  été  substitué  à  celui 
d'arrêté  dans  l'arrêté  de  Passemblée  du  16  de  ce  mois,  relatif  à  Penvoi 
dans  les  sections  et  municipalités  du  département  de  Padresse  pré- 
sentée à  PAssemblée  nationale  le  U  décembre. 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
-liers  pour  y  procéder  au  second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  après 
le  recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  542,  réduit  à  5^1  par  une 
voix  nulle  au  troisième  bureau,  que  la  majorité  absolue  se  trouvait 
fixée  à  272  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Archam- 
bault,  avocat,  a  eu  10  voix;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  4;  —  M.  Burel, 
avocat,  2;  —  M.  Bouchard,  électeur,  3;  —  ]\L  Blonde^  avocat,  4;  — 
-M.  Dumesnil  de  Merville,  7;  —  M.  Delaporte,  avocat,  2;  —  M.  Dau- 
phinot,  avocat,  4;  —  M.  Daustel,  électeur,  2;  —M.  Féval,  avocat,  2;^ 
M.  Guyot  Desherbiers,  8;  —  M.  Gérard,  avocat,  5;  —  M.  Gaigne,  avo- 

1.  Avocat  au  Parlement  en  1769,  électeur  en  1780,  rédacteur  du  cahier  du  district 
-des  Mathurins.  Il  fut,  le  18   décembre  1788,  un  des   signataires  de  la  fameuse  consul- 
tation sur  la  question  de  la  représentation  de  Paris  aux  États  généraux  (Cf.  Chassin, 
t.  I,  p.  94).  Il  fut  aussi  un  des  25  électeurs  chargés  d  aller  au-devant  du  roi  le  17  juil- 
let 1789. 


266  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

cat,  h;  —  M,  Hemeri,  ayocat,  /|1;  —  M.  Heluis,  avocat,  3;  —  M.  Her- 
bault,  avocat,  2;  —  M.  La  Rivière,  avocat,  10;  —  M.  Leroy  de  Lysa,  de 
la  police,  7; —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  électeur,  3;  —  M.  Leverdier, 
avocat,  6;  —  M.  Mennessier,  avocat,  11  ;  —  M.  Pons  de  Verdun,  avo- 
cat, 5;  —  M,  Polverel,  avocat,  5;  —  M.  Rivière,  avocat,  361;  — 
M.  Roussel,  conseiller  de  Corse,  k;  —  M.  Rivière,  sans  désignation,  2; 

—  M.  Sanson  Duperron,  avocat,  2;  —  M.  Viel,  3;  —  M.  Leverdier, 
avocat,  2.  Total  ;  524  voix.  Les  17  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  541  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs^ 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Rivière,  avocat,  celui  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  361,  89  au  delà  de  la  majorité 
absolue,  fixée  à  272  voix.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a 
proclamé  M.  Antoine  Rivière,  homme  de  loi,  âgé  de  cinquante-neuf  ans, 
demeurant  rue  Saint-Jacques,  n°  235,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  pro- 
cédé à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  autre  juge  suppléant. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateui^  gé- 
néraux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  d«  299,  réduit  à  298 
par  1  bulletin  nul  au  troisième  bureau,  la  majorité  absolue  de  150 
voix.  Il  a  été  reconnu  par  le  dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu 
11  voix;  —  M.  Arsandaux,  électeur,  2;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  4; 

—  M.  Blonde,  avocat,  2;  —  M.  Burel,  avocat,  2;  —  M.  Cauche,  avocat, 
3;  —  M.  Dauphinot,  avocat,  3;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  10;  — 
M.  Daustel,  électeur,  2;  —  M.  d'André,  député,  3;  —  M.  Delacroix,, 
du  lycée,  2;  —  M.  Féval,  avocat,  4;  —  M.  Follenfant,  électeur,  2;  — 
M..  Guyot  Desherbiers,  avocat,  13;  —  M.  Gérard,  électeur,  8;  — 
M.  Gaîgne,  doyen  de  l'amirauté,  8;  —  M.  Hemeri,  avocat,  130;  — 
M.  Heluis,  avocat,  2;  —  M.  Jozeau,  avocat,  3;  —  M.  Lemoyne  des 
Essarts,  5;  —  M.  Leverdier,  2;  —M.  Leroy  de  Lysa,  du  grand  Con- 
seil, 6;  —  M.  Mennessier,  électeur,  8;  —  M.  Meynier,  administrateur 
des  Quinze-Vingts,  2;—  M.  Pons  de  Verdun,  21;  —  M.  Pulleu,  avocat,. 
2;  —  M.  Polverel,  avocat,  8.  Total  :  268  voix.  Les  30  voix  de  surplus 
dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  268  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  abso- 
lue, fixée  à  150  voix,  que  M.  Hemeri,  avocat,  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  130,  M.  le  Président  a  annoncé  que 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  23  DÉCEMBRE  1790.       267: 

la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  pro- 
céder à  un  second  tour  de  scrutin  qui  a  été  ajourné  à  demain,  neuf 
heures  du  matin. 

A  quatre  heures  trois  quarts,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président;  —  GouNiou,Pun  des  Secrétaires  adjoints,  en  l'ab- 
sence du  Secrétaire  général,  pour  cause  de  maladie. 


39°"^  séance.  —  Jeudi  23  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

La  signature  est  déléguée  aux  Secrétaires  adjoints  en  l'absence  de  Cerutti,  malade.  —  Le 
Président  est  chargé  de  transmettre  à  Cerutti  les  condoléances  de  l'assemblée.  — ; 
Élection,  au  2*  tour,  de  Pierre-Augustin  Hemeri  comme  juge  suppléant.  —  Tirage 
du  rang  des  sections  et  des  cantons  pour  la  nouvelle  organisation  des  bureaux.  — 
Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Lettre  d'Etienne  Feuil- 
lant, rédacteur  du  Journal  du  soir,  envoyant  des  exemplaires  du  numéro  de  cette 
feuille  où  a  été  insérée  la  rectification  à  l'arrêté  du  16  décembre.  —  Discours  de 
remerciement  du  juge  suppléant  Carouge  et  réponse  du  Président.  —  2*=  tour  de 
scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  —  Élection,  au  scrutin  de  ballottage^ 
de  Guyot  Desherbiers  comme  juge  suppléant  contre  Leroy  de  Lysa..  —  Scrutin  pouç 
l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat. 


L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente^ 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que 
l'ordre  du  jour  était  la  continuation  de  l'élection  des  juges  suppléants 
des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris,  et  il  a 
observé  que  le  premier  scrutin  fait  en  la  séance  d'hier  n'ayant  point 
produit  de  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second.  Mais 
avant  d'y  procéder  un  membre  a  fait  la  motion,  attendu  la  maladie  de 
M.  Cerutti,  Secrétaire  général  de  l'assemblée,  d'accorder  la  signature  aux 
Secrétaires  adjoints.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée 
a  arrêté  qu'en  l'absence  du  Secrétaire  général,  pour  cause  de  maladie, 
les  Secrétaires  adjoints  auraient  la  signature.  Il  a  été  proposé  de  char- 
ger M.  le  Président  de  témoigner  à  M.  Cerutti,  Secrétaire  général,  l'in- 
térêt que  l'assemblée  prenait  à  sa  maladie  et  son  désir  de  le  voir  rétabli. 
Cette  motion  appuyée,  mise  à  l'opinion,  il  a  été  pris  un  arrêté  en 
conséquence. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers pour  y  procéder  au  deuxième  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire, 
Tun  de  MiM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  recensement  général, 


268  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  2/j6,  réduit  par  un  bul- 
letin nul  au  quatrième  bureau  à  245,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue 
à  123  voix.  D'après  le  dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  M.  Ar- 
chambault  a  eu  4  voix;  —  M.  Bouchard,  électeur,  2  ;  —  M.  Dumesnil, 
électeur,  6  ;  —  M.  Desherbiers,  5  ;  —  M.  Daustel,  électeur,  2  ;  —  M.  Gé- 
rard, avocat,  2  ;  —  M.  Gaigne,  avocat,  3  ;  —  M.  Gossin,  député,  2;  — 
M.  Lemoyne  des  Essarts,  avocat,  6;  —  M.  Hemeri,  avocat,  154;  — 
M.  Leroy  de  Lysa,  conseiller  au  Grand  conseil,  10;  —  M.  Lacroix,  du 
Lycée,  2;  —M.  Leverdier,  avocat,  2;  —  M.  Lévrier  S  lieutenant  gé- 
néral de  Meulan,  3  ;  —  M.  Mennessier,  avocat,  7  ;  —  M.  Pons  de  Verdun, 
avocat,  5  ;  —  M.  Polverel,  électeur,  7  ;  —  M.  Regnault  %  avocat,  2  ;  — 
M.  Viel,  avocat,  2.  Total  :  226  voix.  Les  19  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
245  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Hemeri,  avocat,  celui  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  154,  30  au  delà  de  la  majorité 
absolue  fixée  à  123  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'as- 
semblée, M.  Pierre-Augustin  Hemeri,  homme  de  loi,  âgé  de  47  ans, 
demeurant  rue  de  Savoie-Saint-André-des-Arts,  pour  juge  suppléant  de 
l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs 
pour  y  procéder  au  premier  scrutin  de  l'élection  d'un  autre  juge 
suppléant. 

Pendant  ce  temps,  les  officiers  du  bureau,  d'après  l'autorisation 
a  eux  donnée  par  l'assemblée,  se  sont  occupés  en  la  forme  ordinaire 
du  tirage  du  rang  des  sections  et  des  cantons  pour  la  nouvelle  distri- 
bution des  bureaux.  Par  l'effet  du  sort,  ils  sont  sortis  dans  l'ordre  qui 
suit  : 

1.  Section  du  Luxembourg.  —  2.  Section  de  la  Grange-Bate- 
lière. —  3.  Section  de  la  Bibliothèque.  —  4-  Section  des  Lombards.  — 

i.  Antoine- Joseph  Lévrier,  né  à  Meulan  (Seine-et-Oise)  le  5  avril  1746,  avocat  au 
Parlement  de  Paris  en  1766,  succéda  à  son  père  comme  lieutenant  général  du  bailliage 
de  Meulan,  en  1781,  secrétaire  de  la  noblesse  dudit  bailliage  en  1789,  commissaire  du 
roi  près  le  tribunal  criminel  de  la  Somme  en  1792,  juge  au  tribunal  d'appel  d'Amiens, 
puis  conseiller  et  président  de  chambre  à  la  Cour  de  cette  même  ville  jusqu'en  1818, 
mort  à  La  Morflanc,  par  Belley  (Ain),  le  30  avril  1823.  On  lui  doit  la  Chronologie  histo- 
rique des  comtes  du  Vexin  et  de  Meulan  et  celle  des  comtes  de  Genevois  (1784  et  1787), 
et  un  Mémoire  sur  les  formes  qui  doivent  précéder  et  accompagner  la  convocation  des 
États  généraux  (1788).  Lévrier  avait  été  nommé  correspondant  de  la  3«  classe  de  l'Ins- 
titut (Académie  des  inscriptions)  le  17  juin  1803.  Il  légua  à  la  Bibliothèque  nationale 
tous  ses  manuscrits  sur  l'histoire  du  Vexin  français. 

2.  Avocat  au  Parlement  en  1784,  demeurant  rue  Pavée,  7. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  23  DÉCEMBRE  1790.      269 

5.  Section  du  Louvre.  —  6.  Section  d'Henri  IV.  —  7.  Section  de  la 
Place  Royale.  —  8.  Section  de  PHôtel-de-Ville.  —  9.  Section  du  Roi- 
de-Sicile.  —  10.  Section  des  Champs-Elysées.  —  11.  Section  des  Tui- 
leries. —  12.  Section  du  Faubourg-Montmartre.  —  13.  Section  de 
Notre-Dame.  — 14.  Section  de  l'Isle.  —  15.  Section  du  Marché-des- 
Innocents.  —  16.  Section  de  Mauconseil.  —  17.  Section  de  Sainte- 
Geneviève.  —  18.  Section  du  Jardin-des-Plantes.  — 19.  Canton  de 
Charenton.  — 20.  Section  des  Arcis. — 21.  Section  des  Enfants-Rouges. 

—  22.  Section  de  Rondy.  —  23.  Section  des  Gravilliers.  —  24.  Canton 
de  Pantin.  —  25.  Section  de  la  Croix-Rouge.  —  26.  Section  de  la  rue 
Reaubourg.  —  27.  Canton  de  Villejuif.  —  28.  Section  des  Gobelins.  — 
29.  Section  de  Popincourt.  —  30.  Section  des  Quinze- Vingts.  —  31. 
Canton  de  Choisy-le-Roi.  —  32.  Section  du  Palais-Royal.  —  33.  Section 
du  Roule.  —  34.  Canton  de  Rourg-la-Reine.  —  35.  Section  du  Temple. 

—  36.  Section  de  la  rue  Poissonnière.  —  37.  Section  de  la  place 
Louis  XIV.  —  38.  Section  du  Théâtre-Français.  —  39.  Canton  d'Issy.— 
40.  Section  des  Invalides.  —  41.  Section  des  Postes.  —  42.  Canton  de 
Vincennes.  —  43.  Canton  de  Montreuil.  —  44-  Section  de  la  Halle-au- 
Blé.  —  45.  Section  de  Bonne-Nouvelle.  —  46.  Section  de  la  Fontaine- 
Montmorency.  —  47.  Section  de  l'Observatoire.  —  48.  Section  de  la 
rue  de  Montreuil.  —  49.  Section  des  Quatre-Nations.  —  50,  Section  du 
faubourg-Saint-Denis.  —  51.  Section  des  Thermes-de-Julien.  —  52. 
Canton  de  Pierrefitte.  —  53.  Section  de  l'Oratoire.  —  54.  Section  du 
Ponceau.  —  55.  Canton  de  Saint-Denis.  —  56.  Canton  de  Châtillon.— 
57.  Section  de  la  Place-Vendôme.  —  58.  Canton  de  Clichy.  —  59.  Sec- 
tion de  la  Fontaine-de-Grenelle.  —  60.  Canton  de  Passy.  —61.  Canton 
de  Colombes.  —  62.  Section  de  l'Arsenal.  —  63.  Canton  de  Belleville. 

—  64.  Canton  de  Nanterre. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  423;  que  trois  bulletins  nuls,  un 
au  premier  bureau,  un  au  quatrième  et  un  au  cinquième,  le  réduisaient 
à  420  et  fixaient  la  majorité  absolue  à  211  voix.  Il  est  résulté  du  dé- 
pouillement que  M.  Archambault,  électeur,  a  eu  23  voix;  —  M.  Arsan- 
daux,  10;  —  M.  Aubery,  3;  —  M.  Aubriet,  3;— M.  Rernard,  électeur,  3; 

—  M.  Bouchard,  avocat,  3;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  2;  —  M.  Relot, 
avocat,  4  ;  —  M.  Gauche,  avocat,  4;  —  M.  Lalane,  avocat,  2;  —M. Du- 
mesnil  de  Merville,  électeur,  26;  —  M.  Deferrière,  électeur,  2;  — 
M.  Dauphinot,  3;  —  M.  Daustel,  électeur,  3;  —  M.  Follenfant,  élec- 
teur, 11;  —  M.Féval,  avocat,  4;  —  M.  Forestier,  avocat,  2;— M.Gaigne, 
avocat,  18;  —  M.  Guyot  Desherbiers,  31;  —  M.  Gérard,  électeur,  5; — 


270  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

M.  Gossin,  député,  2;  —  M.  Heluis,  avocat,  4;  —  M.  Isnard  de  Bon- 
neuil,  2;  —  M.  Leroy  de  Lysa,  60;  — M.  Leverdier,  avocat,  11;— M.  Lé- 
vrier, avocat,  3  ;  —  M.  Lacroix,  du  Lycée,  2  ;  —  M.  Lemoyne  des  Es- 
sarts,  12;  — M.  Lesparat,  avocat,  5;  —  M.  Mennessier,  électeur,  33  ;  — 
M.  Meynier,  administrateur  des  Quinze -Vingts,  6;  —  M.  Pons  de 
Verdun,  38;  —  M.  Pulleu,  avocat,  3;  —  M.  Prévôt  du  Rivage,  4;  — 
M.  Polverel,  13;—  M.  Picard,  avocat,  3;  —  M.  Panis,  avocat,  4;  — 
M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  3;  —  M.  Regnault,  avocat,  2;  — 
M.  Roussel,  ancien  juge  de  Corse,  4;  —  M.Vasse,  substitut,  3;  — M.  Viel, 
électeur,  3; — M.  Viellart,  député  de  Reims,  15.  Total  :  397  voix.  Les 
23  voix  de  surplus  dispersées  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  420  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  obtenu  la  majorité  absolue, 
fixée  à  211  voix;  que  M.  Leroy  de  Lysa,  celui  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  60.  M.  le  Président  a  annoncé  que 
la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  fallait  passer  à  un 
second  tour  de  scrutin;  mais,  avant  d'y  procéder,  il  a  observé  que 
M.  Carouge,  nommé  juge  suppléant  en  la  séance  du  20  de  ce  mois, 
désirait  être  admis  à  faire  son  acceptation  et  ses  remerciements. 

Pendant  que  les  huissiers  ont  été  l'avertir,  M.  le  Président  a  fait 
faire  lecture  par  l'un  des  Secrétaires  adjoints  d'une  lettre  du  22  dé- 
cembre 1790,  qu'il  venait  de  recevoir  de  M.  Feuillant,  rédacteur  du 
Jowrnal  du  soir  S  sans  réflexions,  accompagnée  d'une  feuille  imprimée 
de  ce  journal  du  22  décembre,  numéro  168.  L'assemblée  a  ordonné 
rinsertion  de  cette  lettre  au  procès-verbal;  elle  est  ainsi  conçue: 

Monsieur  le  Président,  je  me  suis  empressé  de  prévenir  le  public,  par  la  voie 
de  mon  journal,  de  la  faute  d'impression  qui  s'est  glissée  dans  l'arrêté  du  corps 
électoral  du  16  de  ce  mois.  Comme  je  crois  que  l'assemblée  sera  bien  aise  d'en 
avoir  elle-même  connaissance,  je  vous  en  adresse  quelques  exemplaires. 

Je  suis  avec  les  sentiments  du  respect  le  plus  profond,  Monsieur  le  Président, 
votre  dévoué  frère  et  concitoyen. 
"  Etienne  Feuillant, 

rédacteur  du  Journal  du  soir,  sans  réflexions, 
;;  "  /  22  décembre  1790.  ^ 

1.  Ce  journal  avait  pour  titre  :  Journal  du  soir  ou  récit  exact  sans  réflexions  des 
séances  de  V Assemblée.  On  t'appelait  ordinairement  le  journal  des  frères  Chaignieau,  du 
nom  des  imprimeurs.  Le  Journal  du  soir  commença  lel^'  juillet,  1790  et  il  vécut  jusqu'au 
30  septembre  1811.  Il  obtint  un  grand  succès.  C'était  Torgane  des  constitutionnels,  ce 
qui  lui  valut  les  attaques  de  Marat.  «  On  assure,  dit  celui-ci  dans  le  numéro  de  VAmi 
du  peuple  d\i  7  novembre  1791,  que  les  sieurs  Pastoret,  Raymond,  Barnave,  Cerutti  et 
wrtres  lépreux  gangrenés  fournissent  chaque  soir  au  journal  de  la  ru£  de^  Chartres  signé 


ÉLECTION  DES  JCTGES  SUPPLÉANTS.  —  23  DÉCEMBRE  1790.        27i 
L'assemblée  a  pareillement  ordonné  l'insertion  de  la  note  annon- 
cée et  mise  dans  ce  journal.  Elle  est  conçue  en  ces  termes,  page  4  : 

Nous  nous  empressons  de  publier  le  redressement  d'une  faute  d'impression 
qui  a  eu  lieu  dans  un  arrêté  du  16  de  ce  mois  pris  par  le  corps  électoral  de  Paris, 
dans  lequel  il  est  arrêté  que  l'envoi  sera  fait  aux  sections  de  Paris  de  son  adresse 
à  l'Assemblée  nationale;  au  lieu  de  :  L'assemblée  a  décrété,  Msqz  L'assemblée  a 
arrêté. 

Le  dépôt  de  la  lettre  et  de  la  feuille  de  ce  journal  a  été  ordonné  être 
fait  au  secrétariat. 

M.  Carouge,  introduit  par  les  huissiers  en  la  forme  ordinaire, 
a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  j'avais  consacré  les  années  qui  me  restent 
d'une  vie  toujours  laborieuse  et  déjà  avancée  à  me  rendre  utile  à  la  classe  peu  aisée 
de  mes  concitoyens,  soit  en  les  éclairant  sur  leurs  intérêts  comme  défenseur  offi- 
cieux, soit  en  concourant,  comme  assesseur  du  tribunal  de  paix,  à  la  conciliation  de 
leurs  différends.  Là  se  bornaient  et  mes  derniers  travaux  et  mon  ambition  à  les  bien 
remplir.  Mais,  Messieurs,  quels  nouveaux  devoirs  d'une  plus  haute  importance 
vous  m'imposez  aujourd'hui  en  m'élevant  à  l'une  des  places  de  juge  suppléant  des 
tribunaux  du  Département  de  Paris.  Vivement  pénétré  de  ce  témoignage  public  de 
votre  estime  et  de  votre  confiance,  que  dois-je  faire  pour  y  répondre  dignement? 
C'est,  si  je  ne  me  trompe,  d'accepter,  d'exercer  avec  zèle,  impartialité,  dévoue- 
ment, les  fonctions  augustes  que  vous  daignez  me  confier.  J'en  fais  ici  la  promesse. 
Veuillez,  Messieurs,  la  consigner  dans  vos  fastes  et  recevoir  l'hommage  de  mon 
respect  et  de  ma  reconnaissance. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  vous  recevez  aujourd'hui  la  récompense  honorable  de  vos  travaux 
et  de  votre  patriotisme.  Éloigné  depuis  plusieurs  années  de  la  scène  orageuse  du 
barreau,  où  vous  vous  étiez  d'abord  montré  avec  succès,  vous  exerciez  paisible- 
ment dans  une  retraite  que  vos  vertus  rendaient  auguste  le  ministère  consolateur 
d'arbitre  et  pour  ainsi  dire  de  juge  domestique.  Vous  mettiez  à  terminer  les  con- 
testations judiciaires  le  soin  et  l'activité  que  tant  d'autres  mettent  à  les  éterniser; 
une  manière  si  noble  et  si  touchante  de  remplir  vos  devoirs  ne  pouvait  manquer 
de  fixer  les  regards  de  vos  concitoyens  et  ceux  de  l'assemblée  électorale  qui  se 
félicitent  d'être  leur  organe.  L'assemblée,  Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa 
séance*. 

On  s'est  ensuite  occupé  du  deuxième  scrutin  annoncé.  Les  élec- 
teurs, rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs,  y  ont  procédé.  Les  scru- 

Ely  quelques  articles  propres  à  égarer  l'opinion  publique.  Les  citoyens  qui  aiment  la  vérité 
sont  invités  à  ne  pas  la  chercher  dans  cette  feuille  archi-ministèrielle.  »  (Cf.  la  Bibliogra- 
phie de  la  presse,  par  Hatin,  p.  175.) 

1.  Ces  deux  discoura  ont  été' iinprimési  '  \  .      '  ['-  .:  : 


272  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

tins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  /;91,  réduit  par  un  bulle- 
tin nul  au  sixième  bureau  à  490,  la  majorité  absolue  de  2^6  voix.  Il 
est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archambault  a  eu  26  voix;  — 
M.  Arsandaux,  7;  —  M.  Aubriet,  avocat,  3  ;  —  M.  Bureau  du  Colom- 
bier, 5;  —  M.  Belot,  juge,  2;—  M.  Burel,  avocat,  2;  —  M.  Deferrière, 
avocat,  2;  —  M.  Dumesnil,  avocat,  électeur,  29;  —  M.  Daustel,  5;  — 
M.  D'Origny  S  conseiller  à  la  cour  des  monnaies,  2  ;  —  M.  Follenfant, 
électeur,  9;  —  M.  Féval,  électeur,  2;  —  M.  Guyot  Désberbiers,  72;  — 
M.  Gérard,  avocat,  6;  —  M.  Gaigne,  de  l'amirauté,  15;  —  xM.  Heluis, 
avocat,  électeur,  3;  —  M.  Leverdier,  électeur,  10;  —  M.  Leroy  de 
Lysa,  78;— M.  Lemoyne  des  Essarts,  7;  —  xM.  Lesparat,  4;  —  M.  Lévrier, 
de  Meulan,  2;  —  M.  Le  Prévôt  du  Rivage,  2;  —  M.  Mennessier,  avocat, 
électeur,  65;  —  M.  Meynier,  administrateur  des  Quinze-Vingts,  2;  — 
M.  Oudet  père,  2;  — M.  Polverel,  7;  —M.  Pons  de  Verdun,  55;  — 
M.  Pulleu,  avocat,  2;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  2;  — 
M.  Regnault,  avocat,  2  ;  —  M.  Roussel,  conseiller  de  Corse,  2 ;— M.  Vasse, 
substitut,  2;  —  M.  Viellart,  député  de  Reims,  36.  Total  :  /i70  voix.  Les 
20  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  /i90  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue 
fixée  à  2/iO  voix;  que  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient 
MM.  Guyot  Desherbiers,  avocat,  et  M.  Leroy  de  Lysa,  municipal;  qu'ils 
n'en  avaient  obtenu,  l'un  que  72,  l'autre  que  78.  M.  le  Président  a  an- 
noncé que  la  majorité  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de 
passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre  M.  Guyot 
Desherbiers,  avocat,  et  31.  Leroy  de  Lysa,  municipal,  qui  avaient 
obtenu  le  plus  de  suffrages,  l'un  72,  l'autre  78;  mais  avant  d'y  procéder, 
après  avoir  observé  à  l'assemblée  que  plusieurs  électeurs  lui  avaient 
demandé  de  leur  délivrer  des  congés,  il  l'a  consultée  sur  ce  qu'il  devait 
faire  à  cet  égard.  Plusieurs  membres  ont  été  entendus  sur  cet  objet; 
on  a  réclamé  l'ordre  du  jour;  mis  aux  voix,  l'assemblée  a  décidé  d'y 
passer. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
au  troisième  scrutin,  dit  de  ballottage,  annoncé.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  Tun 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 

1.  Conseiller  le  13  février  1760,  demeurant  rue  d'Enfer,  porte  Saint-Michelr^ 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  23  DÉCEMBRE  1790.      273 

était  de  h2h,  mais  que  17  bulletins  nuls,  savoir,  2  au  premier  bureau^ 
6  au  deuxième,  2  au  troisième,  6  au  quatrième  et  1  au  cinquième,  le 
réduisaient  à  407.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  sur  ce 
nombre  de  suffrages  M.  Guyot  Desherbiers  avait  réuni  315  voix,  223 
de  plus  que  M.  Leroy  de  Lysa,  qui  n'en  avait  obtenu  que  92.  Le  résul- 
tat de  ce  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux, 
M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Claude-Antoine 
Guyot  (ci-devant  Desherbiers),  avocat,  âgé  de  45  ans,  demeurant  rue 
des  Noyers,  n°  24,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six 
arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs. 
Ils  y  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  la  nomination  d'un  autre 
juge  suppléant.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  291 , 
la  majorité  absolue  de  146  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que 
M.  Archambault  a  eu  20  voix;  —  M.  Arsandaux,  2;  —  M.  Aubery  Des- 
fontaines, 2;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  4;  —  M.  Bouchard,  élec- 
teur, 2;—  M.  Belot,  avocat,  2;  —  M.  Blacque*,  avocat,  2;  —  M. Gauche, 
avocat,  3;  —  M.  Delacroix,  rue  des  Blancs-Manteaux,  6;  —  M,  Dau- 
phinot,  avocat,  2;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  24;  —  M.  D'Anthonay, 
de  la  connétablie,  2;  —  M.  Daustel,  électeur,  2;  —  M.  Féval,  avocat,  4; 
—  M.  Gérard,  avocat,  9;  — M.  Gaigne,  de  l'amirauté,  6;  —  M.  Godefroy-, 
avocat,  2;  —  M.  Heluis,  électeur,  2;  —  M.  Le  Prévôt  du  Bivage,  2;  — 
M.  Leroy  de  Lysa,  12;  —  M.  Leverdier,  avocat,  6;  —  M.  Lévrier,  de 
Meulan,  3;—  M.  Lacroix,  avocat,  3;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  2;  — 
M.  Lesparat,  avocat,  3;  — M.  Mennessier,  avocat,  64;  —  M.  Pons  de 
Verdun,  28;  —  M.  Polverel,  électeur,  5;  —  M.  Viellart,  député  de 
Reims,  44-  Total  :  268  voix.  Les  23  de  surplus  dispersées  en  unités  sur 
différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  291  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  prononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue, 
fixée  à  140  voix;  que  M.  Mennessier,  avocat,  celui  qui  réunissait  le  plus 
de  suffrages,  n'en  avait  obtenu  que  6^.  M.  le  Président  a  annoncé  que 
la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  passer 
à  un  second  tour  de  scrutin;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures 

1.  Jean  Blacque,  né  en  1754,  avocat  en  1787,  assesseur  du  juge  de  paix  de  la  section 
de  rHôtel-de-Ville,  électeur  en  1791,  notable  en  1801,  figura  au  tableau  de  l'ordre  des 
avocats  jusqu'en  1831. 

'2.  Godefroy  de  Montours,  avocat  au  Parlement  en  1774,  demeurant  rue  de  la  Harpe, 
près  de  celle  des  Cordeliers, 

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274  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

du  matin.  A  quatre  heures,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président;  —  Gouniou,  l'un  des  Secrétaires  adjoints 
en  l'absence  de  M.  le  Secrétaire  général,  pour  cause  de  maladie. 


40'"*  séiance.  —  Vendredi  24  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  du  juge  suppléant  Rivière.  —  Adresse  de  félicitations  des  amis  de  la 
Constitution  de  Yilleneuve-le-Roi  (Yonne).  — Lettres  concernant  Chabroud.  —  2"  tour 
de  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Élection,  au  scrutin 
de  ballottage,  de  René-Louis-Marie  Viellart  comme  juge  suppléant  contre  Mennessier. 
—  Discours  de  remerciement  des  juges  suppléants  Hemeri  et  Guyot  Desherbiers  et 
réponses  du  Président.  —  Motion  concernant  les  électeurs  absents,  dont  les  noraf 
seront  affichés  dans  la  salle  des  séances.  —  Deux  scrutins  sans  résultat.  —  Éleetion, 
au  scrutin  de  ballottage,  de  François-Laurent  Archambault  comme  juge  suppléant 
contre  Pons  de  Verdun.  —  Scrutin  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  le  second  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  du  Dé- 
partement, le  premier  fait  en  la  séance  d'hier  n'ayant  point  produit  de 
majorité  absolue. 

Un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  :  1"  d'une  lettre  de 
ce  jour  de  M.  Rivières  élu  juge  suppléant  en  la  séance  du  22  de  ce 
mois,  où  il  marque  qu'il  vient  d'envoyer  son  acceptation  à  M.  le  pro- 
cureur de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de  procureur  général 
syndic  du  Département,  et  qu'il  est  dans  l'intention  devenir  le  26  pré- 
senter à  l'assemblée  électorale  le  témoignage  de  sa  reconnaissance. 

2°  D'une  adresse  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  établie 
à  Villeneuve-le-Roi,  département  de  l'Yonne^  à  MM.  composant  l'as- 
semblée électorale  du  département  de  Paris,  par  laquelle  ils  prient  les 
électeurs  mandataires  des  citoyens  de  la  capitale  de  recevoir  le  tribut 
d'estime,  d'admiration  et  de  reconnaissance  que  leur  doivent  (disent- 
ils)  tous  les  bons  Français,  et  expriment  leurs  sentiments  pour  la  révo- 
lution et  leur  dévouement  à  la  Constitution. 

3°  De  deux  lettres  adressées  à  M.  le  Président  par  M.  Cahier  S  pre- 
mier substitut  adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  Commune  faisant  les 
fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Département,  l'une  du  22  dé- 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP). 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP). 

3.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI  *), 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.   -   24   DÉCEMBRE  4790.      275 

cembre  1790  de  M.  Cahier,  par  laquelle  il  envoie  à  M.  le  Président  celle 
qu'il  vient  de  recevoir  du  procureur  de  la  commune  de  Vienne,  comme 
justifiant  par  l'inquiétude,  les  alarmes  et  la  vive  revendication  delà 
commune  de  Vienne,  le  choix  que  l'assemblée  électorale  avait  fait  de 
M.  Chabroud  pour  juge,  et  les  motifs  de  sa  non-acceptation;  l'autre  de 
M.  Duncoy,  procureur  syndic  de  la  commune  de  Vienne,  où  il  annonce 
que  M.  Chabroud  a  depuis  très  longtemps  été  choisi  et  nommé  par  les 
électeurs  du  district  de  Vienne,  déparlement  de  ITsère,  pour  président 
de  leur  tribunal,  et  engage  en  conséquence  M.  le  procureur  de  la  Com- 
mune, faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Départe- 
ment, de  prier  MM.  les  électeurs  du  Département  de  Paris  de  ne  point 
insister  sur  la  nomination  par  eux  faite  de  M.  Chabroud  pour  juge  de 
l'un  de  leurs  tribunaux,  ainsi  que  sur  son  acceptation. 

Le  dépôt  de  ces  différentes  pièces  a  été  ordonné  être  fait  au  secré- 
tariat. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers, où  ils  ont  procédé  au  second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  remise  faite  de  leur  résultat  en  la  forme  ordinaire,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  après  le  dépouillement  général  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  se  trouvait  réduit  de  280  à  279  par 
un  bulletin  nul  au  sixième  bureau,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à 
UO  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Archambault  a  eu 
35  voix;  —  M.  Arsandaux,  électeur,  6;  —  M.  Bouchard,  3;  — •  M.  Bureau 
du  Colombier,  3;  —  M.  Belot,  avocat,  5;  -—  M.  Bouche,  député,  2;  — 
M.  Dumesnil  de  Merville,  16;  —  M.  Dumesnil,  député,  2;  —  M.  Dau- 
phinot,  avocat,  2;— M.  Gérard,  avocat,  4;  —  M.  Gaigne,  doyen  de 
l'amirauté,  9;  — M.  Lévrier,  lieutenant  général  de  Meulan,  4;  —M.  Le- 
roy de  Lysa,  4;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  6:  —  M.  Lévrier,  avocat,  k; 
—  M.  Mennessier,  avocat,  électeur,  67;  —  M.  Meynier,  administrateur 
des  Quinze-Vingts,  2;  —  M.  Pons  de  Verdun,  avocat,  électeur,  23;  — 
M.  Pulleu,  avocat,  2  ;  —  M.  Polverel,  électeur,  6;  —  M.  Roussel,  conseiller 
de  Corse,  2  ;  —  M.  Viellart,  député  de  Reims,  43;  —  M.  Vasse,  substitut, 
2;  — M.  Viellart,  député,  8;  — M.  Viel,  député,  2.  Total:  262  voix. 
Les  17  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  279  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  MM.  Mennessier  et  Viellart,  député  de  Reims, 
étaient  ceux  qui  avaient  obtenu  le  plus  de  suffrages,  l'un  au  nombre  de 
67,  l'autre  de  43,  mais  qu'aucun  d'eux  n'avait  la  majorité  absolue  fixée 
à  140  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  que  personne  n'ayant  acquis  la 
majorité  absolue,  il  fallait  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de 


276  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

ballottage,  entre  MM.  Mennessier,  avocat  et  électeur,  et  Vlellart,  député 
de  Reims,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  67,  l'autre  43.  Les 
électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs  pour  y  procéder. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordi- 
naire, l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  459,  que  quatre  bulletins  nuls,  dont  un  au  second 
bureau  et  trois  au  troisième,  le  réduisaient  à  455.  Il  est  résulté  du 
dépouillement  que  M.  Mennessier,  avocat,  a  réuni  134  voix,  M.  Viellart, 
député  de  Reims,  321. 

M.  le  Président,  en  conséquence,  a  proclamé,  au  nom  de  l'assem- 
blée, M,  René-Louis-Marie  Viellart,  député  de  Reims  à  F  Assemblée 
nationale,  âgé  de  trente-six  ans,  demeurant  rue  des  Saints-Pères,  n*"  124, 
pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du 
Département  de  Paris. 

Il  a  ensuite  représenté  qu'on  venait  de  l'instruire  de  l'arrivée  de 
M.  Hemeri  et  de  M.  Guyot  Desherbiers,  tous  deux  élus  suppléants,  en 
la  séance  du  23  de  ce  mois.  Les  huissiers  ont  d'abord  introduit,  en  la 
forme  ordinaire,  M.  Hemeri.  Monté  à  la  tribune,  il  a  prononcé  le  dis- 
cours suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  livré  dès  ma  tendre  jeunesse  à  l'étude  des 
lois,  j'ai  employé  tous  mes  moments  à  la  défense  de  mes  concitoyens,  soit  en 
repoussant  les  atteintes  portées  à  leur  fortune  ou  à  leur  honneur,  soit  en  préservant 
l'innocence  des  peines  qui  ne  sont  dues  qu'au  crime.  Cette  carrière  honorable 
m'était  encore  ouverte.  Défenseur  ofBcieux,  j'avais  continué  sous  ce  titre  à  servir 
ma  patrie,  en  lui  consacrant  mes  faibles  talents.  Vous  m'appelez,  Messieurs,  à  des 
fonctions  plus  importantes,  celles  déjuger  les  hommes.  Je  justifierais  votre  choix, 
s'il  ne  fallait,  pour  en  être  digne,  que  le  zèle  et  les  sentiments  de  citoyen.  Ennemi 
déclaré  des  abus  qui  environnaient  le  temple  de  la  Justice  et  qui  souillaient  son 
sanctuaire,  j'ai  applaudi  à  la  loi  qui  supprime  ces  abus  funestes;  amateur  enthou- 
siaste de  la  liberté,  j'ai  vu  avec  transport  mes  concitoyens  recouvrer  ce  droit  sacré 
et  imprescriptible,  en  brisant  les  chaînes  du  despotisme.  Partisan  sincère  de  la 
Révolution,  mes  sentiments  n'ont  jamais  varié  sur  ce  grand  et  éternel  objet  de  nos 
entretiens.  Je  porte  dans  mon  cœur  un  attachement  inébranlable  pour  la  Constitu- 
tion, le  respect  le  plus  profond  pour  la  loi,  l'amour  le  plus  ardent  et  le  plus  vrai 
pour  ma  Patrie  et  pour  mon  Roi.  Ces  sentiments,  ces  vertus,  je  les  partage  avec 
vous,  avec  tous  les  vrais  Français,  mais  toutes  grandes,  toutes  utiles  qu'elles  soient, 
elles  ne  suffisent  point  pour  remplir  les  fonctions  augustes  que  vous  me  confiez; 
ces  fonctions  exigent  encore  d'autres  qualités  rares  et  précieuses.  Ici,  le  sentiment 
de  ma  faiblesse  m'effraye,  mais  votre  confiance  me  rassure  et  m'encourage.  L'estime 
publique  est  un  besoin  pour  mon  âme.  Je  ferai  tout  pour  l'obtenir  et  j'y  parvien- 
drai, Messieurs.  Pardonnez  cet  élan  d'un  noble  orgueil  ;  le  choix  que  vous  avez 
fait  de  moi  le  rend  légitime.  Votre  confiance  augmente  mes  devoirs,  je  dois  m'éle- 
ver  jusqu'à  elle,  et  lorsque  les  efforts  sont  dirigés  par  un  motif  aussi  puissant,  il 
est  permis  sans  doute  de  se  flatter  du  succès  qu'on  désire.  Recevez,  Messieurs,  les 


ÉLECTION   DES   JUGES  SUPPLÉANTS.  —  24  DÉCEMBRE  1790.      277 

expressions  de  ma  reconnaissance  et  de  ma  sensibilité,  recevez  le  serment  que  je 
fais  dans  vos  mains  de  ne  me  rendre  jamais  indigne  de  votre  confiance. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  si  le  choix  de  l'assemblée  électorale  avait  besoin  d'être  justifié, 
elle  trouverait  cette  justification  dans  le  discours  que  vous  venez  de  prononcer. 
On  n'a  pas  ce  sentiment  profond  de  ses  devoirs,  cette  crainte  religieuse  d'en  exer- 
cer les  fonctions  sans  être  digne  de  les  remplir.  Vos  longs  travaux  d'ailleurs  et  le 
juste  succès  qu'ils  ont  obtenu  sollicitaient  en  votre  faveur,  et  la  modestie  qui  res- 
pire même  dans  la  noble  confiance  que  vous  témoignez  est  une  preuve  nouvelle 
des  droits  que  vous  aviez  aux  suffrages  de  l'assemblée  électorale.  L'assemblée, 
Monsieur,  vous  invile  à  assister  à  sa  séance. 

M.  Guyot  Desherbiers  a  ensuite  été  introduit  par  les  huissiers;  il 
est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  : 

3Ionsieur  le  Président,  Messieurs,  en  m'honorant  de  l'une  des  plus  hautes 
marques  d'estime  qu'un  citoyen  puisse  recevoir  de  ses  concitoyens,  m'auriez-vous 
tenu  compte  de  cet  amour  de  la  liberté  dont  je  ne  puis  me  faire  un  mérite,  puis- 
qu'il ne  fut  jamais  en  moi  qu'une  sorte  d'instinct?  Aurais-je  attiré  voire  attention 
par  cette  impatience  qui,  dans  les  temps  d'oppression,  invoquait  le  rétablissement 
de  l'ordre,  des  lois  et  des  mœurs?  Serait-ce  un  titre  auprès  de  vous  que  mon 
abandon  religieux  aux  principes  d'une  profession  qui  attachait  à  l'honneur  et  com- 
mandait le  travail?  Mais  peut-être,  Messieurs,  plusieurs  d'entre  vous  ont-i  s  daigné 
me  juger  d'après  la  tendre  indulgence  que  j'avais  obtenue  d'un  immortel  ennemi 
des  mauvaises  lois,  de  ce  grand  magistrat  qui  a  fait  verser  pendant  sa  vie  tant  de 
larmes  do  reconnaissance  aux  malheureux  et  à  sa  mort  tant  de  larmes  de  regret  à 
la  patrie.  Si  cette  pensée  nétait  qu'une  illusion,  ah!  de  grâce,  iMessieurs,  ne  me 
l'enlevez  pas;  elle  m'élève,  elle  me  servira  à  justifier  votre  choix,  elle  me  donnera 
des  forces  nouvelles  pour  soutenir  le  poids  de  la  confiance  publique,  dont  vous 
avez  voulu  m'investir.  Oui  dans  ce  moment  je  crois  voir  Dupaty*  se  ranimer  au 
milieu  de  vous;  je  l'entends  qui  me  dit  :  L'élite  de  la  capitale  t'a  fait  juge  par  les 
voies  pures  de  l'élection  et  moi  je  t'offre  ma  vie  pour  t'apprendre  comment  on  est 
juge.  Ombre  illustre!  et  vous,  hommes  respectables  que  j'ose  appeler  ses  inter- 
prètes, et  vous,  son  digne  ami,  son  émule  en  talents  et  en  vertus,  recevez  le  ser- 
ment que  je  fais  ou  plutôt  que  je  renouvelle  dans  la  plénitude  de  mon  cœur  de 
rester  inviolablement fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi,  au  Roi,  k  cette  Constitution  sainte 
que  j'adorais  avant  qu'elle  fût  née  et  qui  est  arrivée  au  milieu  de  nous  plus  belle 
que  je  n'avais  osé  la  concevoir.  Agréez  pour  la  patrie  le  dévouement  du  reste  de 
ma  vie,  agréez  pour  vous.  Messieurs,  l'hommage  de  ma  respectueuse  gratitude. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  il  y  a  longtemps  que  vos  vertus  me  sont  chères;  vous  aviez  le 
sentiment  et  le  besoin  de  la  liberté,  quand  l'espérance  d'en  jouir  paraissait  n'être 

1.  Jean-Baptiste  Mercier-Dupaty,  né  à  La  Rochelle  le  9  mai  1746,  président  à  mortier 
au  parlement  de  Bordeaux,  mort  à  Paris  le  17  septembre  1788.  Il  se  rendit  célèbre  par 
ses  mémoires  en  faveur  de  La  Chalolais  et  de  trois  malheureux  condamnés  au  supplice 
de  la  roue,  et  par  ses  Lettres  sur  l'Italie. 


278  ASSEMBLEE    ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

encore  qu'une  chimère.  On  répondait  alors  aux  philosophes  par  l'exil  ou  la  prison, 
et  vous  n'en  défendiez  pas  avec  moins  de  courage  l'empire  de  la  philosophie,  alors 
aussi  obligée  de  se  cacher  sous  des  formes  mystérieuses.  La  fraternité,  qui  devrait 
lier  tous  les  hommes,  se  voyait  exilée  dans  quelques  demeures  écartées,  justement 
sans  doute  nommées  des  temples,  puisque  c'étaient  les  seuls  lieux  où  il  restât  des 
traces  de  l'égalité  primitive,  oij  on  pût,  au  sein  de  l'amitié,  se  consoler  de  l'aristo- 
cratie des  rangs  et  du  despotisme  des  pouvoirs  *.  Vous  nous  y  rapportiez  ces  douces 
émotions  que  vous  aviez  senties  dans  votre  retraite;  en  y  préparant  la  défense  des 
malheureux,  vous  y  deveniez  leur  consolateur,  comme  au  barreau  vous  étiez  leur 
appui.  L'assemblée  électorale  récoiîipense  vos  bienfaits  et  vos  vertus  de  la  manière 
la  plus  digne  de  vous,  en  vous  offrant  les  moyens  de  les  multiplier.  L'assemblée, 
Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance  2. 

Un  membre^  a  demandé  la  parole,  est  monté  à  la  tribune  et  a 
dit  :     • 

Messieurs,  on  n'a  pas  encore  exécuté  votre  arrêté  qui  ordonne  d'afficher  le 
nom, des  absents,  les  uns  contumaces  pendant  deux  jours,  les  autres  durant  trois; 
tant  qu'il  ne  s'agissait  que  de  nommer  des  juges,  on  pouvait  négliger  cet  aiguillon 
de  nos  collègues  électeurs;  mais  bientôt  nous  allons  nommer  les  membres  du 
département  et  ils  s'offrent  de  toutes  parts  à  notre  choix,  au  lieu  qu'un  caractère 
d'aptitude  est  requis  en  sus  de  la  simple  éligibilité  dans  la  nomination  des  juges. 
Cependant,  cette  nomination  plus  facile  des  administrateurs  est  bien  plus  impor- 
tante; le  juge  ne  pourrait  nuire  qu'indirectement  à  la  révolution,  tandis  que  la 
Constitution  peut  s'énerver  et  s'évanouir  directement  entre  les  mains  négligentes 
du  Département  et  de  ses  directoires.  Sans  doute  que  tous  les  électeurs  y  ont  quel- 
ques prétentions  et  môme  un  vrai  droit;  en  quoi  nous  sommes  d'autant  moins  sûrs 
de  faire  un  bon  choix,  que  nous  sommes  certains  d'en  faire  un  valable.  En  effet, 
que  penser  d'électeurs,  ou  qui  n'ont  jamais  paru  à  nos  assemblées,  ou  qui  n'y 
viennent  que  si  rarement?  Ne  sont-ils  pas  au  moins  soupçonnés  de  n'avoir  ambi- 
tionné que  l'honneur  des  suffrages  de  leuis  concitoyens?  Sont-ce  donc  là  des 
citoyens  bien  sincères?  Est-ce  un  sentiment  bien  propre  à  asseoir  notre  choix  que 
leur  goût  pour  cette  jactance  qui  n'annonce  qu'une  enfance  du  civisme  bonne  à 
être  le  jouet  des  cercles  frivoles?  Hàtons-nous  donc  de  connaître  ces  embryons  du 
patriotisme,  faisons  afficher  leurs  noms  et  que  ce  tableau  soit  dans  cette  salle  le 
thermomètre,  non  pas  physique  de  la  chaleur  qui  nous  y  retient,  mais  politique  des 
choix  qui  s'y  feront.  A  l'aide  de  cette  note  murale  d'opinions,  nous  pourrons  écar- 
ter tout  homme  atteint  de  la  misérable  suffragomanie.  Je  rendrai  justice  tant  qu'on 
voudra  au  mérite  de  nos  électeurs  absents;  cependant  qu'ils  apprennent  que  la 
République  n'a  pas  besoin  de  ces  Cicérons  qui  fassent  le  bien  pour  avoir  le  plaisir 
de  le  dire,  mais  qu'il  nous  faut  des  Catons  qui  fassent  le  bien  pour  le  plaisir  de  le 
faire.  J'estime  donc.  Messieurs,  que  MM.  les  Présidents  de  bureau  doivent  être 
invités  à  fournir  les  noms  des  absents  opiniâtres  et  à  en  faire  afficher  dans  une  des 
plus  prochaines  séances  le  tableau  dans  cette  salle.  * 

1.  Pastoret   faisait  partie   de   la  loge  des  Neuf-Sœurs,  à  laquelle  appartenait   aussi 
Guyot  Desherbiers. 

2.  Ces  quatre  discours  ont  été  imprimés. 

3.  Cet  électeur  était  Boucher-René;  sa  note  écrite  et  signée  se  trouve  aux  Arcliivcs 
na'ionales  (B[  "). 


ÉLECTION   DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  24  DÉCEMBRE  4790.      279 

Celte  motion  appuyée  a  été  mise  aux  voix,  son  insertion  ordonnée 
dans  le  procès-verbal,  et  rassemblée,  persistant  dans  son  arrêté  du  k  de 
ce  mois,  a  arrêté  que  MM.  les  Présidents  des  bureaux  seraient  invités 
à  fournir  les  noms  des  électeurs  des  sections  qui  se  seraient  absentés 
deux  jours  de  suite,  ceux  des  cantons  qui,  pendant  trois  jours,  aussi 
de  suite,  se  seraient  abstenus  de  leurs  fonctions,  et  que  ce  tableau  d'é- 
lecteurs absents  serait  affiché  dans  la  salle  de  l'assemblée  générale  à 
une  de  ses  plus  prochaines  séances. 

L'assemblée  a  repris  l'ordre  du  jour.  Les  électeurs  se  sont  rendus 
dans  leurs  bureaux  respectifs  où  ils  ont  procédé  à  un  premier  scrutin 
pour  l'élection  d'un  autre  juge  suppléant.  Les  scrutins  faits  et  dé- 
pouillés, remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recen- 
sement général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  552,  que  cinq  bulletins  nuls, 
savoir  quatre  au  deuxième  bureau  et  un  au  sixième,  le  rédui- 
saient à  547,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à  21k  voix.  Par  le 
dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  M.  Archambault,  avocat,  a  eu  87 
voix  ;  —  M.  Arsandaux,  avocat,  15;  —  M.  Aubriet,  avocat,  2;  —  M.  Ar- 
chambault, sans  désignation,  2;  —  M.  Aubery  Desfontaines,  2;  — 
M.  Bouchard,  avocat,  10;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  conseiller  au 
Châtelet,  2;  — M.  Belot,  avocat,  8;  —  M.  Blacque,  2;  —  M.  Bureau 
du  Colombier,  4  ;  —  M.  Brierre  de  Surgy,  auditeur  des  comptes,  2;  — 
M.  Collet,  avocat,  2;  —M.  Delaporte,  avocat,  2;  — M.  Dauphinot,  avocat, 
7;  —  M.  Dumesnil  de  Merville,  électeur,  38;  —  M.  D'Anthonay,  procu- 
reur du  Roi  à  la  connétablie,  2;  —  M.  Daustel,  électeur,  2;  —  M.  Dé- 
meunier S  député,  2;  —  M.  Duchauffour^,  électeur,  4;  —  M.  d'André, 
député,  2;  —  M.  Féval,  avocat,  5;  —  ^^  FoUenfant,  électeur,  4;  — 
M.  Guyet,  avocat,  2;  —  M.  Gérard,  avocat,  12;  —  M.  Gaigne,  doyen  de 
l'amirauté,  17;  —  M.  Gossin,  député,  2;  —  M.  Heluis,  avocat,  5;  — 
M.  Henrion  de  Pansey^  avocat,  4;  —  M.  Jozeau,  électeur,  2;—  M.  La- 
croix, du  Lycée,  4;  —  M.  Leverdier,  avocat,  8;  —  M.  Lemoyne  des 
Essarts,  avocat,  9;  —  M.  Lévrier,  de  Meulan,  5;  —  M.  Lesparat,  avocat, 
2;  —  M.  Lohier,  avocat,  2;  —  M.  Mennessier,  avocat,  117;  —  M.  Mey- 

1.  Jean-Nicolas  Démeunier,  né  à  Nozeroy  (Jura)  le  15  mars  1751,  avocat,  député  du 
Tiers  État  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  membre  du  Tribunat,  sénateur,  mort  à 
Paris  le  7  février  1814. 

2.  Pierre-Jean  Duchauffour,  commissaire  au  Châtelet,  électeur  de  la  section  de 
Henri  IV. 

3.  Pierre-Paul  Henrion  de  Pansey,  né  à  Tréveray  (Meuse)  le  28  mars  1742,  avocat  au 
Pai'lement  en  1763,  membre  de  la  Cour  de  cassation  en  1800,  conseiller  d'État,  premier 
président  de  la  Cour  de  cassation  en  1828,  mort  à  Paris  le  23  avril  1829.  Il  était,  en  1776, 
député  de  la  loge  de  Ligny  en  Barrois  au  Grand-Orient. 


280  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

nier,  des  Quinze-Vingts,  5;  —  M.  Oudet,  avocat,  3;  —  M.  Pons  de  Ver- 
dun, 82;  —  M.  Picard,  avocat,  3;  —  M.  Poirier  S  avocat,  2  ;  —  M.  Pol- 
verel,  avocat,  9; —  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  3; —  M.  Viel,  avocat  aux 
Conseils,  11;  —  M.  Vasse,  substitut,  3.  Total  :  518  voix.  Les  29  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  547  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  le  résultat  du 
scrutin.  Il  a  annoncé  que  M.  Mennessier,  avocat  et  électeur,  celui  qui 
réunissait  le  plus  de  suffrages  au  nombre  de  117  voix,  n'avait  point 
acquis  la  majorité  absolue,  fixée  à  21k  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le 
Président  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  per- 
sonne, qu'il  fallait  procéder  de  suite  à  un  second  tour  de  scrutin.  Les 
électeurs  se  sont  à  cet  effet  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs.  Les 
scrutins  faits  et  dépouillés,  après  la  remise  de  leur  résultat  en  la  forme 
ordinaire  et  le  recensement  général,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  gé- 
néraux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  k^l,  la  majorité 
absolue  de  2/i9  voix.  11  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Archam- 
bault  a  eu  142  voix;  —  M.  Arsandaux,  électeur,  6;  —  M.  Bureau  du 
Colombier,  3;  —  M.  Belot,  avocat,  2;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  10;  -  - 
M.  Dauphinot,  avocat,  3;  —  M.  P'éval,  avocat,  2;  —  M.  Gérard,  électeur, 
3;  —  M.  Gaigne,  9;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général  de  Meulan,  2;  — 
M.  Lemoyne  des  Essarts,  2;  —  M.  Michault  de  Larquelais,  2; — 
M.  Mennessier,  électeur,  107;  —  M.  Meynier,  des  Quinze-Vingts,  2;  — 
M.  Picard,  avocat,  2;  —  M.  Pons  de  Verdun,  160;  —  M.  Polverel,  6;  — 
M.  Panis,  avocat,  2;  —  M.  Vasse,  substitut,  2;  —  M.  Viel,  avocat  aux 
Conseils,  3;  —  M.  Mennessier,  sans  désignation,  2.  Total:  472  voix.  Les 
25  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  497  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  MM.  Archambault  et  Pons  de  Verdun,  qui 
avaient  eu  le  plus  de  suffrages,  l'un  142,  l'autre  160,  n'avaient  point 
obtenu  la  majorité  absolue,  fixée  à  249  voix.  M.  le  Président  en  con- 
séquence a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue, 
qu'il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  bal- 
lottage, entre  MM.  Archambaull  et  Pons  de  Verdun,  avocats,  électeurs, 
comme  réunissant  le  plus  de  suffrages,  le  premier  142,  le  deuxième 
160.  Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  pro- 
cédé. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 

1.  Avocat  au  Parlement  en  1775,  demeurant  rue  la  Harpe. 


ÉLECTION   DES  JUGES  SUPPLÉAiNTS.  -  24  DÉCEMBRE  1790.       281 

Fe  nombre  des  votants  était  de  336,  que  k  voix  nulles,  une  au  premier 
bureau,  une  au  cinquième  et  deux  au  sixième,  le  fixaient  à  332.  Il  a 
6Xé  reconnu,  d'après  le  dépouillement  de  ce  scrutin,  que, sur  la  totalité 
des  suffrages,  M.  Archambault,  avocat,  en  réunissait  174,  16  de  plus 
que  M.  Pons  de  Verdun,  qui  en  avait  obtenu  158.  M.  le  Président  a 
proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  François-Laurent  Archambault, 
avocat  et  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français,  âgé  de  quarante- 
deux  ans,  demeurant  rue  Saint-André-des-Arts,  pour  juge  suppléant  de 
l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 
On  s'est  ensuite  occupé  d'un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un 
autre  juge  suppléant.  Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  rendus  dans 
leurs  bureaux  respectifs.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats 
remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  190,  réduit  à  189  par  un  bulletin  nul  au  cinquième  bureau,  la 
majorité  absolue  de  95  voix.  Il  a  été  reconnu  par  le  dépouillement  que 
M.  Aubery  Desfontaines,  avocat,  a  eu  2  voix;  —  M.  Arsandaux,  élec- 
teur, 7;—  M.  Bureau  du  Colombier,  avocat,  5;  —  M.  Bouchard,  élec- 
teur, 3;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  13;  —  M.  Dauphinot,  avocat,  3;  — 
M.  Devin  de  Fonlenay,  conseiller  au  Parlement,  2;—  M.  Follenfant, 
électeur,  2;  —  M.  Gérard,  avocat,  k;  —  M.  Gaigne,  avocat,  2;  — 
M.  Mennessier,  avocat,  19;  —  M.  Pons  de  Verdun,  avocat,  électeur,  91; 

—  M.  Pons  de  Verdun,  sans  désignation,  2;  —  M.  Polverel,  avocat,  k; 

—  M.  Vasse,  substitut,  2.  Total:  161  voix.  Les  28  voix  de  surplus  disper- 
sées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  189  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  pi-ononcé  le  résultat  du 
scrutin;  il  a  annoncé  que  M.  Pons  de  Verdun,  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages  au  nombre  de  91  voix,  n'avait  pas  obtenu  la  majorité 
absolue,  fixée  à  95.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que 
la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  pro- 
céder à  un  deuxième  tour  de  scrutin. 

Il  s'est  alors  élevé  des  protestations  contre  la  validité  de  ce  scrutin 
par  plusieurs  membres  qui  en  ont  demandé  la  nullité  fondée  sur  ce 
qu'il  avait  été  commencé  à  quatre  heures  moins  un  quart,  dans  un 
moment  où  plusieurs  membres  s'étaient  retirés  dans  la  persuasion 
qu'après  le  scrutin  de  ballottage  qui  avait  été  fait  avant,  il  n'y  en 
aurait  pas  d'autre.  Cette  protestation  combattue  par  d'autres  membres 
après  une  longue  discussion,  la  question  préalable  a  été  invoquée, 
appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu 
à  délibérer. 


282  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

* 
M.  le  Président  a  annoncé  que,  conformément  à  l'arrêté  de  l'assem- 
blée du  21  de  ce  mois,  il  n'y  aurait  pas  de  séance  demain,  jour  de 
Noël.  Le  second  scrutin  à  faire  pour  l'élection  commencée  d'un  juge 
suppléant  a  été  ajourné  à  dimanche  prochain,  26  décembre  1790,  neuf 
heures  du  matin. 

A  cinq  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président;  —  Gouniou,  l'un  des  Secrétaires  adjoints, 
en  l'absence  de  M.  le  Secrétaire  général,  pour  cause  de  maladie. 


41"»"'  séance.  —  Dimanche  26  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Discours  de  remerciement  de  Cerutti.  —  2^  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans 
résultat.  —  Discours  de  remerciement  du  juge  suppléant  Archanibault  et  réponse  du 
Président. — La  municipalité  de  Pantin  remercie  de  l'envoi  d'exemplaires  de  l'adresse 
à  l'Assemblée  nationale.  —  MM.  Godard  et  Robin,  électeurs,  envoyés  comme  com- 
missaires civils  dans  le  département  du  Lot,  préviennent  l'assemblée  de  leur  absence. 
—  Élection,  au  scrutin  de  ballottage,  de  Jacques  Hilaire  Mennessier  comme  juge  sup- 
pléant contre  Pons  de  Verdun.  —  Discussion  à  l'occasion  d'une  réunion  des  juges  et 
juges  suppléants.  —  Élection  des  officiers  des  bureaux.  —  Scrutin  pour  l'élection 
d'un  juge  suppléant,  sans  résultat. 


L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  second  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  de 
l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  de  Paris,  le  premier  fait  en 
la  séance  du  24  de  ce  mois  n'ayant  point  produit  de  majorité  absolue. 

M.  Cerutti,  Secrétaire  général  de  l'assemblée,  après  avoir  demandé 
et  obtenu  la  parole,  a  dit  : 

Messieurs,  j'ai  appris  au  milieu  des  souffrances  le  choix  que  vous  avez 
daigné  faire  de  moi;  j'ai  reçu  en  môme  temps  le  message  de  bonté  qui  m'a  été 
porté  en  votre  nom.  L'impatience  de  vous  offrir  mes  vifs  remerciements  pressait 
mon  cœur;  il  m'annonce  en  ce  jour^  malgré  une  voix  affaiblie,  qui  à  peine  suffit 
pour  prononcer  ma  reconnaissance.  Ni  vous,  Messieurs,  ni  moi  n'attachons  de 
valeur  à  ces  formules  cérémonieuses  qui  étaient  le  voile  de  l'orgueil  et  l'ostenta- 
tion de  la  modestie;  la  vérité  sévère,  la  mâle  liberté  n'apportent  dans  la  tribune 
que  des  principes  publics.  J'ai  vu  souvent  avec  transport  combien  ils  étaient  puis- 
sants dans  cette  assemblée.  Le  talent  de  cfioisirfaisait  autrefois  la  gloire  des  souve- 
rains, c'est  aujourd'hui  la  vôtre  ;  quarante  choix  applaudis  valent  un  long  règne. 
L'intrigue  n'a  pu  vous  surprendre,  le  mérite  obscur  n'a  pu  vous  échapper  ;  vous 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  26  DÉCEMBRE  4790.       283 

avez  su  donner  des  places  et  distribuer  des  couronnes.  Le  corps  électoral  est  une 
force  auxiliaire  du  corps  législatif;  en  adhérant  à  ses  décrets  suprêmes,  vous  les 
avez  confirmés.  Le  mouvement  de  l'obéissance  est  aujourd'hui  le  seul  qu'il  reste  à 
imprimer  au  peuple.  Pour  achever  de  dompter  les  rebelles,  unissons-nous  de  plus 
en  plus  sous  le  môme  étendard,  la  loi.  L'union  des  sentiments  est  une  puissance 
publique,  c'est  la  seule  invincible.  Considérez  les  peuples.  Tous  aiment  la  liberté, 
presque  tous  sont  esclaves.  Pourquoi?  parce  que  les  amis  de  la  liberté  sont  moins 
unis  que  ceux  de  la  tyrannie.  Paris  a  signalé  sa  haine  unanime  pour  les  tyrans, 
Paris  a  travaillé  sans  relâche  à  la  délivrance  de  l'empire.  Cette  enceinte  où  nous 
sommes  semble  destinée  au  succès.  Elle  a  vu  naître  la  liberté,  elle  voit  éclore 
la  justice;  qu'elle  enseigne  au  peuple  la  concorde.  C'est  votre  vœu  que  j'exprime, 
messieurs;  combien  je  me  fécilite  d'être  une  seconde  fois  copiste  de  vos  pensées. 
Yous  m'avez  confié  l'intéressant  registre  de  vos  utiles  fonctions;  chaque  ligne  que 
j'aurai  à  tracer  ou  à  signer  n'aura  besoin  que  d'être  exacte  pour  honorer  vos  tra- 
vaux et  ma  plume. 

L'insertion  de  ce  discours  dans  le  procès-verbal  ainsi  que  l'im- 
pression ont  été  ordonnées  par  l'assemblée  ^ 

Les  électeurs  se  sont  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs,  où  ils 
ont  procédé  au  second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  Pun  de  MM.  les  Scruta- 
teurs généraux  après  le  recensement  général  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  se  trouvait  réduit  par  deux  bulletins  nuls,  un  au  second 
bureau  et  un  au  sixième,  de  282  à  280  et  la  majorité  absolue  fixée  à 
141  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Arsandaux,  avocat, 
électeur,  a  eu  11  voix;  —  M.  Ameil,  avocat,  2;  —  M.  Bureau  du  Co- 
lombier, 42;  —  M.  Bouchard,  électeur,  4;  —  M.  Belot,  avocat,  juge  de 
Montmartre,  2;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  25  ;  —M.  D'Anthonay,  de  la 
connétablie,  2;  —  M.  Févai,  électeur,  4;  —  M.  Forestier,  électeur,  2; 

—  M.  Gaigne,  ancien  juge,  9;  —  M.  Gérard,  électeur,  7;  —  M.  La- 
croix, rue  des  Blancs-Manteaux,  4;  —  M.  Lesparat,  avocat,  2;  —  M.  Le- 
moyne  des  Essarts,  2;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général  de  Meulan,  2; 

—  M.  Mennessier,  électeur,  46;  —  M.  Meynier,  administrateur  des 
Quinze-Vingts,  2;  —  M.  Oudet,  avocat,  2;  —  M.  Panis,  avocat,  2; — 
M.  Pons  de  Verdun,  47;  —  M.  Polverel,  électeur,  10;  —  M.  PuUeu,  2; 

—  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  5;  —  M.  Roussel,  juge  de 
Corse,  2;  —M.  Viel,  avocat  aux  Conseils,  14;  — M.  Vasse,  substitut,  2;  — 
M.  Viel,  électeur,  4.  Total  :  258  voix.  Les  22  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
280  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  MM.  Mennessier  et  Pons  de  Verdun,  avo- 

1.  Ce  discours  a  été  imprimé. 


284  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE    PARIS. 

cats  et  électeurs,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  le  premier  /^ô, 
le  deuxième  kly  n'avaient  point  acquis  la  majorité  absolue,  fixée  à 
141  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  la  majorité 
absolue  n'étant  acquise  à  personne  il  fallait  passer  à  un  troisième  tour 
de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre  MM.  Mennessier  et  Pons  de  Verdun, 
avocats  et  électeurs,  qui  tous  deux  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages, 
l'un  46,  l'autre  47,  mais  qu'avant  d'y  procéder  M.  Archambault, 
nommé  juge  suppléant  en  la  séance  du  24  de  ce  mois,  demandait  à 
être  admis  à  faire  son  acceptation  et  à  exprimer  à  l'assemblée  sa  re- 
connaissance. Monté  à  la  tribune,  M.  Archambault  a  prononcé  le 
discours  suivant  : 

Messieurs,  en  m'associant  aux  travaux  des  hommes  célèbres  que  vous  avez 
nommés  pour  juges  du  département  de  Paris,  vous  m'avez  donné  une  marque  de 
confiance  dont  je  suis  sensiblement  touché.  Si  une  aversion  profonde  pour  toute 
espèce  d'oppression  et  de  tyrannie,  si  un  attachement  vrai  et  sincère  à  la  Consti- 
tution, si  une  résoluiion  ferme  et  constante  à  maintenir  de  toutes  mes  forces  cette 
heureuse  Constitution,  si  de  telles  dispositions,  de  tels  sentiments  sont  de  quelque 
recommandation  pour  mériter  vos  suffrages,  j'ose  croire  que  je  ne  suis  pas  tout 
à  fait  indigne  de  les  avoir  obtenus.  J'ai  toujours  fait  profession  d'aimer  avec  pas- 
sion la  liberté,  dans  un  temps  oii  elle  n'avait  encore  en  France  qu'un  culte  incertain 
et  mal  assuré.  Je  me  glorifiais  d'être  du  nombre  de  ses  adorateurs,  quand,  brisant 
la  verge  du  despotisme,  elle  a  entrepris  de  se  ressaisir  de  l'empire  qui  lui  appar- 
tenait. J'ai  été  des  premiers  à  courir  me  ranger  sous  ses  bannières;  je  ne  les  ai 
point  abandonnées  depuis  et  je  proteste  ici  publiquement  que  je  ne  les  abandon- 
nerai qu'avec  la  vie.  Je  ne  vous  parlerai  pas,  Messieurs,  de  l'impartialité,  de  l'in- 
tégrité, du  désintéressement  et  du  courage  qui  essentiellement  doivent  être  l'apa- 
nage d'un  juge,  élu  par  les  représentants  du  peuple  :  quelque  prix  que  j'attache  à 
une  pareille  élection  (et  j'y  en  attache  un  très  grand),  je  ne  balancerais  pas  à  y 
renoncer,  si  je  ne  me  sentais  pas  les  forces  de  préférer  toujours  les  devoirs  qu'elle 
m'impose  à  toute  autre  espèce  de  considération.  Quant  aux  lumières,  j'ai  travaillé 
toute  ma  vie  a  me  procurer  celles  dont  je  pensais  avoir  besom  pour  marcher  avec 
honneur  dans  la  noble  carrière  où  mon  goût  et  mes  inclinations  m'avaient  porté. 
Je  sais  que  je  suis  loin  d'être  parvenu  au  but  que  je  m'étais  proposé  d'atteindre; 
mais,  en  me  confiant  une  portion  du  dépôt  sacré  de  la  justice,  vous  m'avez  fourni 
un  nouveau  motif  d'émulation.  Je  vais  redoubler  d'ardeur  et  d'efforts  pour  tâcher 
d'acquérir,  s'il  est  possible,  les  connaissances  qui  me  manquent,  et  j'espère  qu'on 
n'aura  point  à  me  reprocher  d'avoir  déshonoré  votre  choix  par  des  fautes  qu'il  eût 
été  en  mon  pouvoir  d'éviter.  Daignez  agréer.  Messieurs,  l'hommage  de  ma  recon- 
naissance et  de  mon  dévouement  sans  bornes. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  des  talents  reconnus,  une  probité  incorruptible,  l'amour  ardent 
du  travail  et  de  la  justice  ont  marqué  votre  carrière,  et  je  dois  ajouter,  comme 
un  hommage  qui  vous  appartient,  que  dans  l'exercice  commun  de  nos  profes- 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  26  DÉCEMBRE  1790.      285 

sions  et,  si  j'ose  le  dire,  de  nos  vertus,  je  vous  vis,  tantôt  dans  une  société  in- 
time et  fraternelle,  être  le  consolateur  et  l'appui  des  malheureux,  tantôt  auprès 
d'un  tribunal  que  les  premiers  États  Généraux  firent  donner  à  la  Nation,  plaider 
avec  beaucoup  d'énergie  la  cause  du  peuple  contre  ses  oppresseurs.  Vous  serviez 
ainsi  votre  patrie  avant  qu'elle  fût  devenue  libre.  Depuis  qu'elle  l'est,  toujours 
attentif  à  sa  voix,  toujours  présent  dans  les  assemblées  dont  elle  avait  inspiré  la 
formation,  vous  y  fûtes  distingué  par  la  confiance  populaire.  Cette  confiance  vous 
suivra  dans  le  temple  de  la  justice,  elle  y  sera  le  garant  et  l'éloge  du  choix  que 
vient  de  faire  l'assemblée  électorale. 

L'impression  de  ces  deux  discours  a  été  ordonnée  K 
M.  le  Président  a  fait  faire  lecture  à  l'assemblée  par  l'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints  d'une  lettre  et  de  deux  arrêtés  du  canton 
et  municipalité  de  Pantin,  district  de  Saint-Denis,  département  de 
Paris,  au  sujet  de  l'adresse  de  l'assemblée  électorale  du  Ik  de  ce  mois 
à  l'Assemblée  nationale  qui  lui  a  été  envoyée.  L'assemblée  a  ordonné 
l'insertion  dans  son  procès-verbal  et  l'impression  de  ces  arrêtés  et 
lettre.  Voici  les  termes  des  arrêtés  : 

Extrait  des  registres  de  la  municipalité  de  Pantin  et  du  procès-verbal, 
séance  du  soir,  21  décembre  1790,  article  deux  :  lecture  faite  d'un  paquet  à  nous 
envoyé  par  l'assemblée  électorale  de  son  adresse  à  l'Assemblée  nationale,  nous 
avons  arrêté  de  lui  en  accuser  réception  et  témoigner  nos  sentiments  de  recon- 
naissance et  d'attachement  inviolable  à  ses  principes. 

TiPHAiNE,  maire;  Pamart,  Jacob,  Gallet, 
officiers  municipaux;  J.-A.  Bardou,  pro- 
cureur  -  syndic  ;  Fournier,  secrétaire- 
greffier. 

Extrait  du  procès-verbal,  séance  du  soir,  du  24  décembre  1790  :  nos  seings 
apposés  à  la  réponse  que  nous  adressons  à  l'assemblée  électorale  sur  son  envoi, 
nous  avons  arrêté  et  arrêtons  de  le  faire  lire  au  prône  de  la  messe  paroissiale, 
dimanche  matin,  afin  de  prévenir  notre  commune  contre  les  manœuvres  perfides 
de  nos  ennemis  concernant  la  religion  et  do  la  détromper  par  cette  adresse,  si 
quelqu'un  de  nous  avait  été  malheureusement  surpris  à  cet  égard,  pour  la  péné- 
trer des  meilleurs  principes  et  aff'ermir  son  attachement  pour  la  Constitution. 

TiPHAiNE,  maire;  Pamart,  Jacob,  Gallet, 
Legointe,  Millecent,  J.-A.  Bardou,  pro- 
cureur-syndic; Fournier,  secrétaire- 
greffier. 

Pour  copie  conforme  à  l'original  :  Fournier,  secrétaire-greffier. 
A  Pantin,  ce  24  décembre  1790. 

La  lettre  est  ainsi  conçue  : 

\.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


Î286  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS.' 

Département  de  Paris,  district  de  Saint- Denis,  ^ 
canton  et  municipalité  de  Pantin,  24  décembre  1790. 

A  Messieurs  composant  rassemblée  électorale  du  département  de  Paris. 
Nous  avons  reçu,  Messieurs,  avec  une  vraie  satisfaction,  les  exemplaires  de 
votre  adresse  à  l'Assemblée  nationale.  Permettez-nous  de  vous  en  adresser  nos 
remerciements;  en  notre  séance  du  vingt-un  présent  mois  nous  en  avons  fait  lec- 
ture, chacun  de  nous  l'a  entendue  avec  plaisir  et  y  a  reconnu  en  vos  bouches  ses 
propres  sentiments  exprimés  avec  des  couleurs  mâles  et  énergiques,  mais  véri- 
tables et  au  naturel.  Les  nouveaux  juges  que  vous  avez  donnés  au  département  de 
Paris  sont  bien  dignes  de  votre  choix,  et  vous  étiez  bien  dignes  de  le  faire,  et 
quant  à  la  considération  de  plus  que  vous  nous  promettez  de  faire  entrer  dans 
l'élection  du  corps  administratif,  eussions-nous  eu  quelques  doutes,  vos  senti- 
ments patriotiques,  le  choix  que  vous  venez  de  faire,  tout  en  vous  nous  donne  les 
plus  flatteuses  espérances,  et  l'union  des  sentiments  de  l'assemblée  électorale  avec 
l'Assemblée  nationale  hâtera  indubitablement  les  progrès  de  la  Constitution.  Soyez 
persuadés,  Messieurs,  de  la  parfaite  et  respectueuse  fraternité  avec  laquelle  nous 
sommes. 

Les  maire  et  officiers  de  la  municipalité  de  Paulin  *,  vos  frères  et  conci- 
toyens. 

TiPHAiNE,  maire;  Pamart,  Jacob,  Gallet, 
Lecointe,  MiLLECENT,  J.-A.  Bardou,  pro- 
cureur- syndic;  Fournier,  secrétaire' 
greffier. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  de  deux  lettres  à  lui 
adressées,  l'une  le  2k  décembre,  par  MM.  Godard  et  Robin,  électeurs  % 
qui  le  préviennent  que  le  Roi  vient  de  les  nommer  pour  aller,  en  qua- 
lité de  commissaires  civils,  dans  le  département  du  Lot,  et  que  dès 
que  l'objet  de  leur  mission  sera  rempli,  ils  s'empresseront  de  rentrer 
dans  le  sein  de  l'assemblée  électorale  pour  y  réunir  leur  zèle  à  celui 
de  leurs  collègues  =';  l'autre  de  ce  jourd'hui,  de  M.  Rivière  S  élu  juge 
suppléant,  où  il  annonce  que,  retenu  par  un  rhumatisme,  il  se  trouve 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI 5). 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^).  En  voici  le  texte  : 

«  Monsieur  le  Président,  nous  croyons  devoir  vous  prévenir  que  nous  sommes  nom- 
més par  le  roi  pour  aller,  en  qualité  de  commissaires  civils,  dans  le  département  du 
Lot.  Dès  que  l'objet  de  notre  mission  sera  rempli,  nous  nous  empresserons  de  rentrer 
dans  le  seiu  de  l'assemblée  électorale  pour  y  réunir  notre  zèle  à  celui  de  nos  collègues. 

«  Nous  avons  l'honneur  d'être  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  vos  très  humbles 

et  très  obéissants  serviteurs. 

«  Godard.  —  Rodin.  » 
c  Paris,  ce  24  décembre  1790.  » 

3.  Plusieurs  communes  du  département  du  Lot  avaient  refusé  d'acquitter  l'impôt. 
De  là  des  troubles  qui  nécessitèrent  l'envoi  de  commissaires.  Jacques  Godard  et  Léo- 
nard Robin  pacifièrent  le  pays  et  rendirent  compte  de  leur  mission,  le  6  avril  1791,  dans 
un  rapport  remis  au  roi. 

4.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI  »)« 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  -  26  DÉCEMBRE  1790.       287 

dans  l'impossibilité  de  porter  aujourd'hui  à  l'assemblée  électorale  sea 
remerciements  et  ses  respectueux  hommages,  mais  qu'il  espère  être 
en  état  d'y  paraître  demain  ou  après-demain  au  plus  tard. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers, où  ils  ont  procédé  au  scrutin  dit  de  ballottage  annoncé  entre 
MM.  Meonessier  et  Pons  de  Verdun.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  la  remise  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire  et  le  recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  497;  que  28  bulletins  nuls,  savoir  :  2  au  premier 
bureau,  5  au  deuxième,  3  au  troisième,  8  au  quatrième,  5  au  cin- 
quième et  5  au  sixième,  le  réduisaient  à  /i69.  Le  dépouillement  a  fait 
reconnaître  et  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  en  conséquence, 
a  annoncé  que  sur  ce  nombre  de  suffrages  M.  Mennessier,  avocat  et 
électeur,  en  avait  obtenu  271,  73  de  plus  que  M.  Pons  de  Verdun,  aussi 
avocat  et  électeur,  qui  en  réunissait  198.  M.  le  Président,  au  nom  de 
l'assemblée,  a  proclamé  M.  Jacques-Hllaire  Mennessier,  avocat  et  élec- 
teur de  la  section  des  Arcis,  âgé  de  quarante-cinq  ans,  demeurant  rue 
de  la  Tisseranderie,  n°  91,  pour  juge  suppléant  de  Pun  des  tribunaux 
des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Un  membre,  monté  à  la  tribune,  a  demandé  la  parole.  Il  a  dé- 
noncé à  l'assemblée,  comme  contraire  au  décret  de  PAssemblée  natio- 
nale du  10  novembre  dernier,  qui  porte  que  les  six  tribunaux  distincts 
et  séparés  formés  dans  Paris  ne  pourront,  en  aucun  cas,  se  réunir 
pour  former  un  seul  tribunal,  l'assemblée  tenue  ces  jours  derniers  par 
les  trente  juges  composant  les  six  tribunaux  du  Département.  Après 
avoir  développé  avec  énergie  les  motifs  de  sa  dénonciation  et  démon- 
tré les  inconvénients  qui  pourraient  résulter  pour  l'avenir  d'une  pa- 
reille réunion,  il  a  demandé  à  l'assemblée  d'aviser  dans  sa  sagesse  aux 
moyens  de  pouvoir  parvenir  à  l'empêcher.  Plusieurs  des  juges  du  Dé- 
partement et  membres  de  l'assemblée  ont  été  successivement  enten- 
dus; ils  ont  rendu  compte  de  l'objet  de  cette  réunion;  ils  ont  dit  que 
lundi  dernier,  20  de  ce  mois,  ils  s'étaient,  ainsi  que  les  juges  sup- 
pléants déjà  nommés,  sur  la  convocation  de  M.  le  procureur  de  la 
Commune  faisant  les  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Dépar- 
tement, rendus  à  PHôtel  de  Ville,  que  là  le  procureur  de  la  Commune, 
en  sa  qualité  ci-dessus  énoncée,  leur  avait  communiqué  les  plans  et 
devis  pour  la  construction  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du 
Département,  qu'ils  lui  avaient  annoncé  d'abord  n'avoir  aucun  droit 
pour  décider  à  cet  égard,  que  seulement  ils  s'étaient  permis,  vu  la  dé- 
pense énorme  que  présentaient  les  devis,  de  faire  quelques  observa- 
tions, mais  qu'ils  n'avaient  pris  à  ce  sujet  ni  délibération,  ni  arrêté,  ni 


288  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

même  formé  aucun  vœu.  Un  membre,  l'un  des  juges  suppléants,  a 
observé  que  n'ayant  regardé  cette  communication  que  comme  un  acte 
d'honnêteté  et  de  déférence,  il  avait  cru  pouvoir  se  dispenser  de  s'y 
rendre;  il  est  entré  dans  la  discussion  sur  les  dangers  de  réunir  en  un 
même  lieu  les  six  tribunaux.  D'autres  membres  ont  également  soutenu 
qu'une  pareille  réunion  ne  pouvait  et  ne  devait  avoir  lieu,  qu'elle  était 
entièrement  contraire  au  bien  public,  l'unique  but  de  l'Assemblée  na- 
tionale. L'auteur  de  la  dénonciation  a  observé  que  les  applaudisse- 
ments que  l'assemblée  avait  donnés  à  ceux  qui  venaient  d'être  enten- 
dus sur  cet  objet  suffisaient  pour  instruire  le  public  des  intentions 
pures  et  constitutionnelles  qui  animent  et  ne  cesseront  d'animer  l'as- 
semblée électorale  et  a  demandé  de  passer  à  l'ordre  du  jour.  M.  le  Pré- 
sident a  consulté  l'assemblée  et  il  a  été  arrêté  d'y  passer. 

M.  le  Président  a  ensuite  représenté  que  l'assemblée  avait  arrêté 
de  changer  ses  bureaux  particuliers  après  l'élection  de  huit  juges 
suppléants;  que  le  seizième,  composant  la  deuxième  série  de  cette 
élection,  venait  d'être  nommé,  que  le  travail  préparatoire  pour  le 
changement  des  bureaux  était  fait,  que  les  tableaux  indicatifs  de  la 
distribution  des  électeurs  dans  chacun  d'eux  étaient  placés  à  la  porte 
de  chaque  bureau;  que  si,  conformément  à  l'usage  observé  jusqu'à 
ce  jour,  on  désirait  entendre  la  lecture  des  listes  des  bureaux,  elle 
allait  être  faite  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints;  qu'au  con- 
traire, si  pour  ménager  les  moments  précieux  de  l'assemblée  et  accé- 
lérer ses  urgentes  opérations,  on  désirait  ne  point  entendre  cette  lec- 
ture, les  électeurs  alors  devaient  se  retirer  sur-le-champ  dans  leurs 
bureaux  respectifs  pour  y  procéder  à  la  nomination  de  leurs  officiers 
particuliers.  L'assemblée,  consultée,  a  arrêté  de  supprimer  la  lecture 
des  listes  des  bureaux  et  de  passer  de  suite  à  l'ordre  du  jour,  un  scru- 
tin de  liste  de  cinq  noms  pour  la  nomination  des  présidents,  secrétaires 
et  scrutateurs  des  bureaux  particuliers.  Les  électeurs  y  ont  procédé. 

Réunis  en  l'assemblée  générale,  le  rapport  fait  par  leurs  commis- 
saires du  résultat  de  cette  opération,  il  a  été  reconnu  : 

Qu'au  premier  bureau  M.  Roussy  a  été  nommé  président;  — 
M.  Ducloz  du  Fresnoy,  secrétaire;  —  que  MM.  Rarnou,  Girard  de  la 
Perrotière  et  Regnault  ont  été  nommés  scrutateurs. 

Qu'au  second  bureau  M.  de  Kersaint  a  été  nommé  président;  — 
M.  Agasse,  secrétaire;  —  que  les  scrutateurs  se  sont  trouvés  être 
MM.  Decaudin,  Dumesnil  et  Denoux;  —  et  scrutateurs  suppléants, 
MM.  Bienaymé,  De  Pille  ^  et  Gerdret. 

4.  Joseph-Adrien  De  Pille,  maître  en  pharmacie,  électeur  delà  section  des  Thermes- 
de-Julien. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  26  DÉCEMBRE  1790.       289 

Qu'au  troisième  bureau  il  a  été  nommé  pour  président  M.  Carré; 

—  pour  secrétaire,  M.  Lefèvre  d'Ormesson;  —  pour  scrutateurs, 
Mi\ï.  Gérard,  Kuapen  et  Vieillard;  —  et  pour  scrutateurs  suppléants, 
MM.  Roëttiers  de  la  Bertaiche,  Maillot,  Chambon,  Gailleau  et  Davous. 

Qa'au  quatrième  bureau  M.  Lavoiepierre  a  été  nommé  président; 

—  M.  Girard  de  Bury,  secrétaire;  —  que  MM.  Gaigne,  Deparcieux^  et 
Calvinhac  ont  été  nommés  scrutateurs;  -^  et  MM.  Bertolio,  AUaire  -  et 
Dommanget,  scrutateurs  suppléants. 

Qu'au  cinquième  bureau  M.  Polverel  a  été  élu  président;  — 
M.  de  Vergennes,  secrétaire;  —  que  les  scrutateurs  ont  été  MM.  Miller, 
Soreau  et  Bosquillon;  —  et  scrutateurs  suppléants,  MM.  Renauld  ^ 
Deferrière,  Jozeau  et  Ghepy  \ 

Enfin,  qu'au  sixième  bureau  M.  Arsandaux  a  été  proclamé  prési- 
dent;—  M.  Delamotte,  secrétaire;  —  MM.  Colin  de  Cancey,  Mennessier 
et  Archambaull  ont  été  proclamés  scrutateurs;  —  et  scrutateurs  sup- 
pléants, MM.  Viger  de  Jolival  ^  Simon  et  Lemit. 

Ces  rapports  achevés,  en  continuant  Tordre  du  jour,  les  électeurs 
se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  pour  procéder  à  un 
premier  scrutin  de  l'élection  d'un  autre  juge  suppléant.  Les  scrutins 
faits  el  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  achevé,  l'an  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  220,  la  majo- 
rité absolue  de  111  voix.  D'après  le  dépouillement,  il  a  été  reconnu  que 
M.  Arsandaux,  électeur,  a  eu  12  voix;  —  M.  Bouchard,  avocat,  9;  — 
M.  Bureau  du  Colombier,  35;  —  M.  Dumesnil  de  Merville,  13;  — 
M.  D'Anthonay,  de  la  connétablie,  6;  —  M.  Blacque,  avocat,  2;  — 
M.  Devin  de  Fontenay,  conseiller  au  Parlement,  2;  —  M.  Dauphinot, 
avocat,  k;  —  M.  Féval,  électeur,  2;  —  M.  Gaigne,  doyen  de  l'ami- 
rauté, 13;  —  M.  Gérard,  électeur,  7;  —  M.  Jozeau,  avocat,  2;  —  M.  Le- 
moyne  des  Essarts,  5;  —  M.  Lacroix,  du  Lycée,  5;  —  M.  Lévrier,  de 
Meulan,  3;  —  M.  Lesparat,  avocat,  2;—  M.  Pons  de  Verdun,  électeur,  53; 

—  M.  Polverel,  électeur,  k;  —  M.  Pons  de  Verdun,  sans  désignation,  3; 

—  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  k;  —  M.  Viel,  avocat  aux  Conseils,  3;  — 
M.  Viel,  avocat,  2.  Total  :  191  voix.  Les  29  voix  de  surplus  dispersées 

1.  Antoine  Deparcieux,  professeur  de  physique,  électeur  de  la  section  de  la  Fontaine- 
de-Grenelle. 

2.  Julien-Pierre  Allaire,   administrateur  des  domaines,  électeur  de  la  section  de  la 
Grange-Batelière. 

3.  Prosper-Louis-Antoine  Renauld,  épicier,  électeur  de  la  section  du  Luxembourg. 

4.  Kicolas  Ghepy,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Louvre. 

5.  Guillaume-François  Viger  de  Jolival,  bourgeois,  électeur  de  la  section   du  Fau- 
bourg-Saint-Deni  ? . 

t9 


290  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

en  unités  sur  dififérents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
220  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Pons  de  Verdun,  électeur,  celui 
qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  au  nombre  de  53,  n'avait  point 
obtenu  la  majorité  absolue,  fixée  à  111  voix.  M.  le  Président  a  annoncé 
d'après  ce  résultat  que  la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne, 
il  y  avait  lieu  de  procédera  un  second  tour  de  scrutin.  Il  a  été  ajourné 
à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

M.  le  Président,  à  quatre  heures  et  demie,  a  levé  la  séance  et  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Cerutti,  Secrétaire. 


42"*'  séance.  —  Lundi  27  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

2^  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Discours  de  remercie- 
ment des  juges  suppléants  Viellart  et  Mennessier  et  réponses  du  Président.  —  Élec- 
tion, au  scrutin  de  ballottage,  d'Étienne-Denis  Bureau  du  Colombier  comme  juge 
suppléant  contre  Pons  de  Verdun.  —  Discours  de  remerciement  des  juges  suppléants 
Jolly  et  Rivière  et  réponses  du  Président.  —  Arrêté  de  la  section  de  la  place  Royale 
demandant  l'établissement  distinct  et  séparé  dés  tribunaux.  —  Scrutin  pour  l'élec- 
tion d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  L'assemblée  passe  à  l'ordre  du  jour  sur 
la  proposition  de  faire,  à  l'occasion  du  jour  de  l'an,  une  députation  à  l'Assemblée  na- 
tionale et  au  Roi.  —  2^  scrutin,  sans  résultat.  —  Élection,  au  scrutin  de  ballottage,  de 
Doulcet  comme  juge  suppléant  contre  Pons  de  Verdun. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était  un  second  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  de  l'un  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris,  le  pre- 
mier fait  en  la  séance  d'hier  n'ayant  pas  produit  de  majorité 
absolue. 

Un  membre  a  fait  la  motion  de  faire  par  l'assemblée  électorale,  à 
l'occasion  du  premier  jour  de  l'an,  une  députation  à  l'Assemblée  na- 
tionale et  au  Roi,  et  de  nommera  cet  effet,  avec  le  Président  et  le  Secré- 
taire général  de  l'assemblée,  trois  commissaires  par  chacun  des  bu- 
reaux particuliers.  Cette  motion  a  été  ajournée  à  l'ordre  de  deux 
heures. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs,  ont  procédé 
au  second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite 


ÉLECTION   DES*JUGES  SUPPLÉANTS.  —  27  DÉCEMBRE  4790.       291 

de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  317,  la  majorité  absolue  de  159  voix. 

Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Arsandaux,  électeur, 
a  eu  26  voix;  —  M.  Bureau  du  Colombier,  9k;  —  M.  Bouchard,  élec- 
teur, 9;  —  M.  Bouche,  député,  2;  —  M.  Blanchard  de  la  Valette ^  2; 
—  M.  Dumesnil,  avocat,  électeur,  19;  —  M.  D'Anlhonay,  procureur 
général  de  la  connétablie,  11  ;  —  M.  Dauphinot,  avocat,  2;  —  M.  La- 
croix, du  Lycée,  2;  —  M.  Des  Essarts,  électeur,  7;  —  M.  Forestier,  avo- 
cat, 3;  —  M.  Follenfant,  3;  —  M.  Gaigne,  ancien  juge,  17;  —  M.  Gé- 
rard, électeur,  3;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général  de  Meulan,  6;  — 
M.  Leverdier,  électeur,  3;  —  M.  Pons  de  Verdun,  avocat,  électeur,  àk;  — 
M.  Panis,  électeur,  2;  —  M.  Polverel,  électeur,  6;  —  M.  Quatremère, 
conseiller  au  Ghâtelet,  2;  —  M.  Roussel,  de  Corse,  k;  —  M.  Viel,  avo- 
cat aux  Conseils,  5;  —  M.  Viel,  avocat,  3;  —  M.  Devin  deFontenay, 3. 
Total  :  290  voix.  Les  27  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  317  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le  ré- 
sultat du  scrutin,  a  annoncé  que  MM.  Bureau  du  Colombier,  avocat,  et 
Pons  de  Verdun,  avocat  et  électeur,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suf- 
frages, le  premier  au  nombre  de  94  voix,  le  second  de  54,  n'avaient 
point  obtenu  la  majorité  absolue  fixée  à  159.  M.  le  Président  a  annoncé 
que  la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de 
procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre 
MM.  Bureau  du  Colombier  et  Pons  de  Verdun,  qui  avaient  réuni  le 
plus  de  suffrages,  l'un  94,  l'autre  54;  mais  avant  d'y  procéder  il  a 
représenté  à  l'assemblée  qu'il  venait  d'être  instruit  de  l'arrivée  de 
xM.  Viellart,  député  de  Reims  à  l'Assemblée  nationale,  élu  juge  sup- 
pléant en  la  séance  du  24  de  ce  mois,  qu'il  venait  pour  faire  son  accep- 
tation et  ses  remerciements  de  sa  nomination.  Les  huissiers  l'ont  aus- 
sitôt introduit  en  la  manière  ordinaire;  monté  à  la  tribune,  il  y  a 
prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  appelé  parmi  les  auxiliaires  qu'une  Con- 
stitution sagement  prévoyante  a  cru  devoir  placer  auprès  des  tribunaux,  il  m'est 
bien  doux  de  devoir  cette  marque  d'estime  aux  électeurs  du  département  de 
Paris;  le  sort  ne  m'avait  pas  fait  naître  dans  celte  capitale,  mais  le  premier  usage 
de  mon  existence  morale  fut  de  l'adopter  pour  ma  patrie.  C'est  aux  travaux  aux- 
quels je  m'étais  livré,  en  y  suivant  le  barreau  pendant  douze  années,  c'est  au 
noble  amour  de  la  liberté  que  j'y  avais  conçu  que  j'ai  dû  l'honneur  que  m'a  fait' 

1.  Avocat  au  Parlement  en  1758,  demeurant  rue  des  Mauvais-Garçons-Saint-Jean,-     "  ' 


292  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE    PARIS. 

ma  province  de  me  députer  à  l'Assemblée  nationale.  Aujourd'hui  Paris  daigne  me 
rappeler  dans  son  sein,  daigne  m'adopter  solennellement  pour  un  de  ses  enfants. 
Mon  attachement,  ma  reconnaissance  seront  éternels.  Puisse  la  carrière  entr'ou- 
verte  devant  moi  me  présenter  quelques  occasions  de  signaler  un  zèle  aussi  vif 
qu'il  est  pur  et  désintéressé!  Un  fardeau  plus  lourd  que  celui  que  vous  m'imposez 
en  ce  moment  eût  peut-être  effrjyé  ma  faiblesse;  c'est  avec  confiance  que  je  me 
p'ace  à  un  poste  où  l'on  ne  semble  attendre  de  moi  que  des  essais  et  où  je  serai 
plus  à  portée  que  jamais  d'acquérir  des  lumières  et  de  l'expérience. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  un  dévouement  sans  bornes  aux  intérêts  du  peuple  vous  indi- 
quait à  sa  reconnaissance;  il  la  devait  également  aux  services  que  vous  lui  avez 
rendus  en  préparant  des  hommrs  dignes  d'entrer  dans  le  sanctuaire  des  lois. 
Après  l'amour  de  la  patrie  et  de  la  liberté  dont  vous  avez  donné  tant  de  preuves, 
rien  sans  doule  n'est  plus  honorable  et  plus  touchant  que  cette  bienveillance 
paternelle  d'un  savant  jurisconsulte,  rassemblant  autour  de  lui  ses  jeunes  con- 
frères, leur  épargnant  par  une  communication  générale  de  ses  lumières  de  longs 
et  pénibles  travaux,  et  leur  léguant,  si  je  puis  m'exprimer  ainsi,  l'instruction 
d'une  vie  entière.  C'est  ainsi  que  d'une  vertu  privée  on  fait  une  vertu  publique  et 
qu'on  acquiert  des  droits  certains  à  l'estime  du  peuple  et  au  choix  de  ses  repré- 
sentants. L'assemblée,  Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

M.  Mennessier,  avocat  et  électeur,  élu  juge  suppléant  en  la  séance 
d'hier,  a  aussi  demandé  à  faire  son  acceptation  et  ses  remerciements  à 
l'assemblée.  Monté  à  la  tribune,  il  a  dit  : 

Messieurs,  nourri  dès  ma  plus  tendre  jeunesse  dans  l'étude  des  lois  et  de 
l'histoire  des  Grecs  et  des  Romains,  j'enviais  toujours  le  sort  de  ces  peuples  vrai- 
ment libres.  Parvenu  à  un  âge  un  peu  plus  avancé,  je  crus  entrevoir  quelque 
ombre  de  liberté  au  barreau  et  j'embrassai  la  profession  d'avocat.  Mais  bientôt  je 
m'aperçus  que  j'avais  embrassé  une  chimère,  car  cet  état  n'était  pas  plus  libre 
qu'un  autre.  Enfin  l'Assemblée  nationale  crée  cete  divinité  si  chère  aux  cœurs 
généreux,  et  les  journées  des  13,  14  et  15  juillet,  jointes  à  la  Gonsiitution,  l'af- 
fermirent sur  des  bases  inébranlables.  Dès  cet  instant.  Messieurs,  je  m'y  attachai 
de  tout  mon  courage  et  je  fus  assez  heureux  pour  que  mes  concitoyens  me 
jugeassent  digne  de  coopérer  au  bien  public  par  les  différents  emplois  dont  ils  me 
chargèrent  successivement.  Vous  couronnez  aujourd'hui  mes  faibles  efforts  en 
m'associant  à  une  magistrature  dont  le  premier  devoir  est  de  maintenir  la  Hberté 
par  l'exécution  des  lois.  Je  n'irai  pas  vous  jurer  de  remplir  mes  devoirs.  Quel 
homme  couvert  de  vos  bontés  voudrait  les  déshonorer  en  ne  remplissant  pas  avec 
la  scrupuleuse  exactitude  les  fonctions  dont  vous  l'aurez  chargé?  Recevez,  je  vous 
supplie.  Messieurs,  mes  sincères  remerciements  pour  la  faveur  insigne  que  vous 
m'avez  faite  et  soyez  convaincus  que  je  regarderai  toujours  comme  le  plus  beau 
moment  de  ma  vie  celui  où,  par  vos  suffrages,  vous  avez  annoncé  à  la  capitale 
entière  que  vous  me  jugez  digne  d'être  compté  au  nombre  de  ses  bons  et  loyaux 
citoyens. 


ÉLECTION  DES   JUGES  SUPPLÉANTS.  —  27  DÉGEiMBRE  1790.      293 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  nommé  un  des  représentants  de  Paris  dans  l'assemblée  commune 
de  la  cité,  vos  collègues  y  ont  prouvé  par  des  marques  particulières  de  leur  con- 
fiance combien  ils  vous  en  trouvaient  digne;  mais  quelque  importante  que  fut 
celte  fonction  populaire,  celle  que  vous  allez  remplir  est  bien  plus  importante 
encore.  Peser  tous  les  jours  les  intérêts  des  hommes,  chercher  et  découvrir  la  vé- 
rité sous  le  voile  épais  dont  on  l'enveloppe,  étudier  l'influence  des  besoins  et  des 
passions,  attendrir  sans  cesse  par  le  récit  de  l'infortune  un  cœur  qui  doit  être 
insensible  aux  cris  mêmes  de  l'indigence  et  de  l'amitié,  ce  n'est  là  qu'une  faible 
esquisse  du  pieux  ministère  que  vous  allez  remplir,  et  il  est  bien  doux  pour  l'as- 
semblée électorale  qui  vous  a  choisi  dans  son  sein  que  le  tableau  de  vos  devoirs 
soit  aussi  celui  de  vos  vertus. 

L'assemblée  a  ordonné  Tim pression  des  discours  de  MM.  Viellart 
et  Mennessier  et  des  réponses  à  eux  faites  par  M.  le  Présidents 

Les  électeurs  se  sont  rendus  dans  leurs  bureaux  particuliers  pour 
procéder  au  scrutin  de  ballottage  annoncé  entre  MM.  Bureau  du  Colom- 
bier et  Pons  de  Verdun.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats 
remis  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé,  après  le  recensement  général  et  le  dépouillement  du  scrutin, 
que  sur  le  nombre  des  votants,  de  500  réduit  à  495  par  cinq  voix 
nulles,  une  au  deuxième  bureau,  une  au  quatrième,  deux  au  cin- 
quième et  une  au  sixième,  M.  Bureau  du  Colombier,  avocat,  avait 
obtenu  357  voix,  219  de  plus  que  M.  Pons  de  Verdun,  avocat  et  élec- 
teur, qui  en  réunissait  138.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a 
proclamé  M.  Étienne-Denis  Bureau  (ci-devant  Colombier),  homme  de 
loi,  membre  du  conseil  général  de  la  Commune,  âgé  de  quarante  ans, 
demeurant  rue  des  Mathurins-Saint-Jacques,  n*^  31,  pour  juge  sup- 
pléant de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département 
de  Paris. 

Il  a  ensuite  observé  à  l'assemblée  que  MM.  Jolly,  officier  munici- 
pal, administrateur  au  département  de  la  police,  et  Rivière,  avocat, 
élus  juges  suppléants  en  la  séance  du  21  de  ce  mois  et  en  celle  du  22, 
demandaient  à  faire  leur  acceptation  et  à  exprimer  leur  reconnais- 
sance. Les  huissiers  ont  d'abord  introduit  en  la  forme  ordinaire 
M.  Jolly.  Il  est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  des  fonctions  que  j'ai  eu  à  remplir,  qu'il 
ne  m'était  pas  permis  de  quitter,  m'ont  privé  jusqu'à  ce  moment  du  plaisir  de 
venir  offrir  à  l'assemblée  électorale  l'hommage  de  mon  profond  respect  et  de  ma 
vive  reconnaissance  pour  la  marque  honorable  de  confiance  et  d'estime  qu'elle  a 
bien  voulu  me  donner  en  me  nommant  l'un  des  suppléants  aux  juges  des  tribunaux 

1.  Les  quatre  discours  ont  été  imprimés. 


294  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

qui  doivent  être  établis  dans  la  capitale.  C'est  ici,  Messieurs,  c'est  dans  cette  salle 
que  j'ai  vu  se  former  les  premiers  élans  vers  la  liberté  et  que  j'ai  entendu  poser  et 
discuter  les  premières  bases  de  cette  Constitution  célèbre  qui  doit  à  jamais  assurer 
la  gloire  et  la  prospérité  du  plus  bel  empire  du  monde.  Membre  d3  la  première 
assemblée  électorale  qui  s'y  est  formée,  j'ai  tâché  de  défendre  et  de  propager,  tant 
que  je  l'ai  pu,  les  principes  et  l'amour  du  civisme  que  j'y  avais  respires,  et  ce  ne 
peut  être  qu'aux  preuves  que  j'ai  tâché  de  donner  de  mon  attachement  à  la  liberté 
que  j'ai  dû  les  différents  témoignages  que  je  n'ai  cessé  de  recevoir  de  l'estime 
publique.  J'ai  juré  déjà  plusieurs  fois  de  défendre  et  de  maintenir  de  tout  mon 
pouvoir  la  Constitution  ;  quand  elle  ne  serait  pas,  comme  elle  y  est  et  y  a  toujours 
été  dans  mon  cœur,  ce  que  vous  venez  de  faire  pour  moi  m'y  attacherait  pour  tout 
le  temps  de  ma  vie.  J'espère  que  je  n'aurai  à  remplir  la  place  d'aucun  de  ceux  que 
je  dois  suppléer;  leur  perte  serait  un  malheur  public  et  je  le  pleurerais;  mais  je  les 
suppléerai  tant  que  je  le  pourrai  dans  leurs  fonctions,  et  c'est  une  obligation  que 
je  me  ferai  toujours  un  honneur,  de  remplir.  Je  me  souviendrai  que  c'est  à  vous 
que  je  dois  cet  honneur,  et  ce  souvenir,  qui  me  sera  toujours  cher,  sera  pour  moi 
le  dédommagement  de  tous  les  sacrifices  qu'il  pourra  exiger  ainsi  que  de  toutes  les 
fatigues  qui  sont  nécessairement  attachées  aux  fonctions  que  je  pourrai  avoir  à 
remplir.  Je  contracte  envers  vous  un  grand  engagement,  je  prie  l'assemblée  électo- 
rale de  vouloir  bien  croire  que  j'y  serai  fidèle.  » 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  les  représentants  de  la  Commune  venaient  de  vous  appeler  à  cette 
administration  tutélaire  sur  laquelle  reposent  la  sûreté  et  la  tranquillité  publiijues, 
quand,  jaloux  nous-mêmes  de  conquérir  vos  lumières  et  vos  vertus,  nous  en  avons 
réclamé  la  jouissance,  comme  la  propriété  de  la  justice  et  des  lois.  Votre  conduite 
patriotique  nous  a  également  inspirés.  Séduits  par  les  impressions  de  l'orgueil  ou 
l'amour  aveugle  de  l'autorité,  les  hommes  élus  par  le  peuple  oublient  trop  souvent 
que  leur  pouvoir  émane  de  lui  et  qu'ils  lui  doivent  compte  de  la  manière  dont  ils 
l'exercent;  vous  ne  vous  êtes  jamais  laissé  entraîner  à  ces  erreurs  de  l'esprit  de 
domination  ou  de  la  vanité  et  vous  avez  donné  le  grand  exemple  de  venir,  avec 
un  empressement  toujours  nouveau,  instruire  vos  commettants  de  vos  actions  et 
de  vos  travaux  dans  l'importante  mission  qu'ils  vous  avaient  confiée.  J'aime  à  vous 
en  offrir  ici  l'expression  de  la  satisfaction  pubhque,  et  le  choix  que  nous  avons  fait 
de  vous  répond  assez  de  la  satisfaction  particulière  qu'en  a  éprouvé  l'assemblée 
électorale.  L'assemblée,  Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

M.  Rivière,  introduit  ensuite  par  les  huissiers,  est  monté  à  la  tri- 
bune. Il  y  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  en  m'appelant  à  l'une  des  places  de  juge 
suppléant  des  tribunaux  de  Paris,  vous  m'avez  imposé  un  fardeau  des  plus  redou- 
tables; et  malheur  à  moi  si  je  n'en  sentais  pas  tout  le  poids.  Ce  n'est  donc  pas 
sous  ce  point  de  vue  que  je  puis  vous  devoir  des  remerciements.  J'aurais  bien 
plutôt  à  gémir  de  me  voir  enlevé  à  une  position  tranquille  où  je  pouvais  être  utile 
à  mes  concitoyens,  sans  courir  risque  de  leur  nuire,  en  prétendant  rendre  à  chacun 
ce  qui  lui  était  dû.  Mais  en  m'associant  aux  fonctions  de  la  magistrature,  vous 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  27  DÉCEMBRE  1790.      295 

l'avez  supposé  toutes  les  qualités  de  l'esprit  et  du  cœur  absolument  nécessaires 
pour  les  remplir  dignement.  Voilà,  Messieur.^,  ce  qui  excite  toute  ma  sensibilité, 
ce  qui  mérite  de  ma  part  les  remerciements  les  plus  étendus,  les  plus  sincères, 
heureux  si,  avec  toutes  ces  qualités  que  vous  m'avez  prêtées^  on  était  toujours  sûr 
de  se  défendre  des  pièges  de  l'artifice  et  de  percer  le  nuage  dont  l'injustice  ne  sait 
que  trop  souvent  s'envelopper.  Mais,  avec  les  intentions  les  plus  pures,  quel  est 
l'homme  qui  peut  se  croire  à  l'abri  des  méprises  ?  Et,  quand  ce  malheur  arrive,  un 
juge  est-il  exempt  de  tout  reproche,  parce  qu'il  s'est  trompé?  Peu  importe  à  celui 
qu'il  condamne  que  ce  soit  par  erreur,  ou  par  malice,  la  blessure  est  la  même,  soit 
qu'elle  parte  de  la  main  d'un  aveugle  ou  de  celle  d'un  furieux.  Non,  Messieurs,  je 
le  répète,  je  n'envisage  qu'avec  effroi  tous  les  dangers  de  la  place  à  laquelle  vous 
m'avez  élu.  Le  plus  sage  des  rois  tremblait  de  se  voir  le  juge  de  son  peuple.  Ses 
talents  naturels  ne  paraissaient  pas  pouvoir  lui  suffire  pour  discerner  en  toutes 
rencontres  le  vrai  du  faux  ;  je  dois  donc  bien  moins  compter  sur  les  connaissances 
que  je  puis  avoir  acquises.  Je  ne  me  rassure  que  par  le  supplément  que  je  trou- 
verai dans  les  lumières  de  mes  collègues,  mais  cela  ne  dissipe  pas  entièrement  ma 
crainte;  ils  sont  hommes  comme  moi.  Ce  dont,  Messieurs,  je  puis  répondre,  c'est 
que  vos  regards  ne  pouvaient  se  fixer  sur  un  sujet  plus  dévoué  au  nouvel  ordre  de 
choses.  Cette  révolution  brillante,  dont  nous  éprouvons  les  heureux  effets,  n'en  a 
opéré  aucune  dans  mes  idées;  les  principes  qui  la  justifient  furent  toujours  les 
miens.  De  tout  temps,  et  j'atteste  ici  avec  confiance  ceux  de  ces  messieurs  dont  j'ai 
l'honneur  d'être  connu  et  qui  me  font  celui  de  m'entendre,  de  tout  temps  j'ai  pensé 
et  n'ai  cessé  de  dire,  en  toute  occasion,  que  toute  autorité  quelconque  est  pour 
favantage  de  celui  qui  obéit,  que  si  le  peuple  a  des  devoirs  à  remplir,  il  a  au.'îsi  des 
droits,  que  ces  droits  ne  sont  pas  moins  sacrés,  moins  inviolables  que  ces  devoirs, 
et  que  l'exactitude  à  lui  rendre  ce  qui  lui  appai tient  est  la  mesure  de  l'obéissance 
qu'on  en  doit  attendre.  Que  cela  ne  vous  étonne  point,  Messieurs;  cette  doctrine, 
devenue  enfin  populaire,  je  l'ai  apprise  de  bonne  heure  à  l'école  de  fauteur  de 
Phocion\  de  ce  citoyen  vertueux  qui  a  travaillé  toute  sa  vie  pour  le  bonheur  de 
l'humanité  et  qui,  également  ennemi  du  despotisme  et  de  fanarchie,  a  posé  ces 
bornes  en  deçà  et  au  delà  desquelles  il  n'y  a  plus  que  désordre  et  confusion.  C'est 
dans  les  écrits  de  cet  auteur  célèbre,  mais  bien  plus  encore  dans  les  longs  et  fré- 
quents entretiens  qu'il  voulait  bien  m'accorder,  que  j'ai  appris  à  connaître  les 
droits  d'homme  à  homme,  les  principes  constitutifs  des  sociétés  politiques,  surtout 
à  me  garantir  des  sophismes  de  tant  d'auteurs  soudoyés  par  les  despotes,  et  qui, 
en  annonçant  des  traités,  des  dissertations  sur  le  droit  des  gens,  n'établissent  en 
effet  que  le  pouvoir  arbitraire  et  réduisent  tout  le  droit  des  sujets  au  seul  mérite  de 
subir  sans  murmure  le  joug  qu'on  juge  à  propos  de  leur  imposer. 

Je  me  flatte.  Messieurs,  que  cette  digression  ne  vous  paraîtra  point  déplacée; 
parlant  à  des  hommes  libres,  comment  craindrais-je  de  leur  parler  de  celui  qui  a 
été  le  précurseur  de  la  liberté,  qu'il  a  hâtée  par  ses  vœux  bien  plus  encore  que  par 
ses  ouvrages  et  dont  l'histoire  est  désormais  inséparable  de  celle  de  la  Révolution? 

1.  Gabriel  Bonnot,  abbé  de  Mably,  né  à  Grenoble  le  14  mars  1709,  mort  à  Paris  le 
23  avril  1785.  Voici  le  titre  de  son  Phocion  :  Entretiens  de  Phocion  sur  le  rapport  de  la 
morale  avec  la  politique,  trad.  du  grec  de  Nicoclès,  avec  des  remarques;  Amsterdam 
(Paris),  1763,  in-12.  —  Mably  était  un  des  écrivains  chers  aux  hommes  de  1789;  cette 
même  année,  on  publia  une  édition  de  ses  Œuvres  complètes  en  douze  volumes,  et,  en 
1790,  ses  Œuvres  posthumes. 


296         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Oui,  Messieurs,  la  postérité  dira  :  A  telle  époque  on  vit  la  France,  longtemps 
esclave,  rompre  généreusement  ses  liens,  mais  ce  fut  après  que  de  Mably  lui  eut 
appris  à  rougir  de  sa  servitude,  après  qu'il  eut  évoqué  des  vérités  oubliées  et  qui, 
pour  être  simples  et  naturelles,  n'en  étaient  pas  moins  traitées  de  principes  sédi- 
tieux. Ces  vérités,  Messieurs,  sont  celles  dont  doit  être  principalement  imbu  et 
pénétré  quiconque  prétend  à  l'honneur  de  devenir  juge  d'hommes  libres.  Assurez- 
vous  que  je  ne  m'en  départirai  jamais  ;  elles  ont  vieilli  avec  moi  et  elles  ne  me 
quitteront  qu'avec  la  vie.  Je  finis,  Messieurs,  en  vous  réitérant  mes  très  humbles 
remerciements,  non  de  la  place  que  vous  m'avez  donnée,  mais  du  motif  qui  a  décidé 
de  voire  choix.  Vous  en  avez  entendu  et  vous  en  entendrez  encore  de  plus  ornés; 
vous  n'en  entendrez  point  de  plus  sincères. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  votre  savoir,  votre  désintéressement,  votre  patriotisme  vous 
appelaient  également  à  la  place  où  vos  concitoyens  vous  élèvent  aujourd'hui.  Depuis 
votre  plus  tendre  jeunesse,  fécondant  par  le  travail  et  la  méditation  les  heureux 
dons  de  la  nature,  vous  avez  prouvé  à  ceux  qui  se  font  les  ennemis  des  sciences, 
parce  qu'il  est  de  l'intérêt  de  leur  amour-propre  de  les  haïr,  qu'aucun  genre  de 
connaissances  n'est  étranger  à  celui  qui  doit  instruire,  venger,  pacifier  ou  juger  les 
hommes,  et  encore  moins,  sans  doute,  la  connaissance  profonde  de  l'histoire,  qui, 
en  dernière  analyse,  n'est  que  le  résultat  de  l'expérience  des  siècles  et  de  la 
morale  universelle  des  peuples.  Nous  n'avons  pas  oublié  aussi  que  vous  fûtes  l'ami 
d'un  grand  philosophe,  bien  vengé  de  la  froideur  de  ses  contemporains  esclaves 
par  les  hommages  de  la  postérité  libre,  de  ce  Mably,  qui,  instruisant  constamment 
les  nations  de  leurs  droits  et  de  leurs  devoirs,  fut  un  des  apôtres  les  plus  fervents 
de  la  liberté  et  mérita  d'être  un  des  précurseurs  delà  Constitution  française.  Pour 
moi,  Monsieur,  qui,  comme  vous,  ai  toujours  dirigé  la  plus  grande  partie  de  mes 
travaux  vers  l'étude  de  l'administration  politique  et  de  la  législation  civile  ou  cri- 
minelle des  différents  peuples  de  la  terre,  je  n'ai  pas  besoin  de  vous  dire  le 
plaisir  particuher  que  j'éprouve  à  être  dans  ce  moment  l'organe  de  l'assemblée 
électorale.  L'assemblée,  Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

LMmpression  des  divers  discours,  demandée,  a  été  ordonnée  ^ 
M.  Brosselard,  électeur  de  la  section  de  la  place  Royale,  a  fait  lec- 
ture à  l'assemblée  d'un  arrêté  du  2k  de  ce  mois,  dans  lequel  elle  pro- 
teste contre  la  réunion  qui  pourrait  se  faire  dans  un  même  emplace- 
ment des  six  tribunaux  du  département,  demande  que  l'Assemblée 
nationale  soit  suppliée  d'ordonner  qu'ils  seront  établis  dans  diffé- 
rents quartiers  de  la  ville  de  Paris;  de  plus,  elle  arrête  que  l'assemblée 
électorale  sera  invitée  à  solliciter  l'établissement  distinct  et  séparé  des 
tribunaux,  et  charge  MM.  Brosselard  et  Hua  ^  de  lui  donner,  en  con- 
séquence, communication  de  leur  arrêté.  Cette  lecture  achevée,  l'expé- 

1.  Ces  quatre  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Nieolas-Louis-Hyacinthe  Hua,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  de  la  place 
Ro3'ale. 


ÉLECTION   DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  27  DÉCEMBRE  4  790.      297 

dition  de  cet  arrêté  déposée  et  remise  sur  le  bureau,  Tordre  du  jour 
a  été  réclamé;  il  a  été  mis  aux  voix  et  l'assemblée  a  arrêté  d'y 
passer. 

L'ordre  du  jour  repris,  les  électeurs  se  sont  rendus  dans  leurs  bu- 
reaux particuliers  pour  y  procéder  à  un  premier  scrutin  de  l'élection 
d'un  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du 
Département  de  Paris.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leur  résultat  re- 
mis en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  549,  qu'un  bulletin  nul  au  cinquième  bureau  le  réduisait  à  548, 
que  la  majorité  absolue  était  de  275  voix.  Le  dépouillement  a  fait  re- 
connaître que  xM.  Arsandaux  a  eu  38  voix;  —  M.  Belot,  avocat,  22;  — 
M.  Bercher  du  Martray  *  ,5  ;  —  M.  Bercher,  avocat,  3  ;  —  M.  Bernard, 
avocat,  2;  —  M.  Bouchard,  avocat,  12;  —  M.  Blacque,  avocat,  2;  — 
M.Bayard,  avocat,  2;  —  M.  Boivin  de  Blancmur,  conseiller  au  Châte- 
let,  3  ;  —  M.  Canuel,  3;  —M.  Collet,  avocat,  2;  —  M.  Gauche,  avocat,  2; 

—  M.Dumesnil  de  Merville,  kl;—  M.Duchauffour,  3;  —M.  Dauphinot, 
avocat,  6;  —  M.  Doulcet%  avocat,  41;  —  M.  D'Anthonay,  de  la  connéta- 
blie,  38;—  M.  Després  de  La  Bozière,  2  ;  —  M.  de  Lacretelle,  avocat,  2  ; 

—  M.  Devin  de  Fontenay,  conseiller  au  Parlement,  5;  —  M.  Lalane, 
avocat,  2;  —  M.  Forestier,  avocat,  7;  —  M.  Follenfant,  avocat,  3;  — 
M.  Féval,  3;  —  M.  Gaigne,  de  l'amirauté,  36;  — M.  Gérard,  avocat,  9;  — 
M.  Guyet,  avocat,  k;  —  M.  Girard  de  Bury,  2;— M.  Herbault,  avocat,  2; 

—  M.  Jozeau,  avocat,  2;  —  M.  Lacroix,  du  Lycée,  6;  —  M.  Lemoyne  des 
Essarts,  8;  —  M.  Lévrier,  de  Meulan,  19  :  —  M.  Lévrier,  avocat,  2;  — 
M.  Leroy  de  Lysa,  conseiller  au  Grand  Conseil,  2:  —  M.  Leverdier, 
avocat,  5;  — M.  Léger  3,  avocat,  2;  —  M.  Meynier,  des  Quinze-Vingts,  2; 

—  M.  Panis,  avocat,  7:—  M.Pulleu,  avocat,  2;— M.Polverel,  avocat,  20; 

—  M.Pons  de  Verdun,  électeur,  115;—  M.  Quatremère,  2;  —  M.  Rous- 
sel, de  Corse,  3; — M.  Viel,  avocat  aux  Conseils,  10;  — M.  Viel,  avocat,  2. 
Total  :  511  voix.  Les  37  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  548  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Pons  de  Verdun,  celui  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  au  nombre  de  115  voix,  n'avait  point  obtenu  la 
majorité  absolue,  fixée  à  275  voix.  M.  le  Président  a  annoncé  que  per- 
sonne n'avait  obtenu  la  majorité  absolue,  qu'il  fallait  procéder  à  un 
second  tour  de  scrutin. 

1.  Avocat  au  Parlement  en  1765,  demeurant  rue  Galando,  hôtel  de  Lesseville. 

2.  Avocat  au  Parlement  en  1769,  demeurant  cloître  Notre-Dame. 

3.  Avocat  au  Parlement  en  1777,  demeurant  quai  d'Orléans,  21. 


298  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

Un  membre  a  demandé  la  parole;  il  a  fait  la  motion  de  présenter 
par  rassemblée  électorale  une  adresse  au  Roi.  Sur  cette  motion,  l'ordre 
du  jour  demandé,  il  a  été  arrêté  d'y  passer. 

Un  autre  membre  a  observé  qu'au  commencement  de  la  séance, 
il  avait  été  ajourné  à  l'ordre  de  deux  heures  une  motion  tendant  à 
faire  par  l'assemblée  électorale,  à  propos  du  premier  jour  de  l'an,  une 
députation  à  l'Assemblée  nationale  et  au  Roi  et  à  nommer,  à  cet  effet, 
avec  M.  le  Président  et  le  secrétaire  de  rassemblée,  trois  commissaires 
dans  chaque  bureau;  qu'ainsi  il  fallait  délibérer  sur  cet  objet.  La  ques- 
tion préalable  invoquée  sur  cette  motion,  appuyée  et  mise  aux  voix, 
l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer  et  qu'il  fallait 
passer  à  l'ordre  du  jour. 

Les  électeurs  se  sont  en  conséquence  rendus  dans  leurs  bureaux 
respectifs,  où  ils  ont  procédé  au  second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  la  re- 
mise de  leurs  résultats  et  le  recensement  général,  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  341,  la  majorité  absolue  fixée  à  171  voix. 
11  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Arsandaux,  électeur,  a  eu  20  voix; 

—  M.  Bayard,  avocat,  2;  —  M.  Bouchard,  avocat,  électeur,  4;  —  M.  Be- 
lot,  avocat,  2;  —  M.  Bercher  du  Martray,  2;  —  M.  Canuel,  2;— M.  Lé- 
vrier, lieutenant  général  de  Meulan,  9;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  4; 

—  M.  Leverdier,  3;  —  M.  Lalane,  avocat  aux  Conseils,  4;  —  M.  Du- 
mesnil  de  Merville,  avocat,  32;  —  M.  Doulcet,  avocat,  59;  —  M.  D'An- 
thonay,  de  la  connétablie,  25;  —  M.  Dauphinot,  avocat,  3;  —  M.  Fo- 
restier, électeur,  2;  —  M.  Gaigne,  ancien  juge,  17;  —  M.  Guyet, 
avocat,  2; —  M.  Gérard,  avocat,  2;  —  M.  Girard  de  Bury,  électeur,  3; 

—  M.  Pons  de  Verdun,  avocat,  électeur,  110;  —  M.  Polverel,  6;  — 
M.  Roussel,  juge  de  Corse,  2;  —  M.  Viel,  avocat  aux  Conseils,  4.  Total  : 
319  voix.  Les  22  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  341  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise 
à  personne;  que  ceux  qui  avaient  obtenu  le  plus  de  suffrages  étaient 
MM.  Doulcet,  avocat,  et  Pons  de  Verdun,  avocat  et  électeur,  le  pre- 
mier 59  et  le  deuxième  110.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  an- 
noncé que  personne  n'ayant  acquis  la  majorité  absolue  de  171  voix,  il 
y  avait  lieu  de  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage, 
entre  MM.  Doulcet,  avocat,  et  Pons  de  Verdun,  avocat  et  électeur,  qui 
tous  deux  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  59,  l'autre  110.  Il  a 
consulté  l'assemblée  pour  savoir  si,  attendu  qu'il  était  près  de  quatre 
heures,  elle  était  d'avis  de  procéder  sur-le-champ  à  ce  scrutin  de  bal- 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  28  DÉCEMBRE  1790.      299 

lottage.  L'assemblée  a  arrêté  d'y  passer  de  suite.  Les  électeurs  se  sont  à 
cet  effet  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme 
ordinaire,  avant  de  procéder  au  recensement  général,  s'est  élevée  une 
difficulté  sur  le  scrutin  du  quatrième  bureau  :  la  question  était  de  savoir 
si  le  nombre  des  votants  s'étant  trouvé  monter  à  28  et  le  nombre  des 
bulletins  égal,  s'en  étant  trouvé  un  de  plus  au  dépouillement  en  fa- 
veur d'un  électeur  qui  n'avait  pas  le  droit  de  participer  au  ballottage, 
le  scrutin  de  ce  bureau  était  valable  ou  non,  et,  par  suite,  si  le  scrutin 
général  pouvait  être  bon.  Plusieurs  membres  entendus  sur  cette  diffi- 
culté, les  scrutateurs  de  ce  bureau  ayant  annoncé  à  l'assemblée  que  le 
bulletin  formant  l'objet  de  la  difficulté  n'avait  pas  été  trouvé  dans 
Furne,  mais  bien  sur  le  bureau,  l'assemblée  consultée,  après  avoir  dé- 
claré la  discussion  fermée,  a  arrêté  que  la  voix  donnée  à  un  électeur 
qui  n'avait  aucun  droit  au  ballottage  devait  être  regardée  comme 
nulle  et  que  le  dépouillement  général  du  scrutin  était  bon  et  valable. 

Le  recensement  général  fait  ensuite,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  181;  que, 
d'après  le  dépouillement  général,  sur  ce  nombre  de  suffrages,  M.  Doul- 
cet,  avocat,  en  avait  obtenu  103,  25  de  plus  que  M.  Pons  de  Verdun, 
avocat  et  électeur,  qui  en  réunissait  78.  M.  le  Président,  au  nom  de 
l'assemblée,  a  proclamé  M.  Doulcet,  avocat,  pour  juge  suppléant  de 
l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris.  La 
continuation  de  l'élection  des  juges  suppléants  a  été  ajournée  à  demain, 
neuf  heures  du  matin.  A  cinq  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la 
séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


43"»«  séance.  —  Mardi  28  décembre  1790,  9  heures  du  matin 


Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Admission  de  Charles  De- 
nise, 'i^  électeur  du  canton  de  Montreuil,  absent  jusqu'ici  pour  cause  de  maladie.  — 
Adresse  de  félicitations  de  la  municipalité  de  Nanterre  sur  l'adresse  à  l'Assemblée 
nationale.  —  Hommage  par  M.  Aze,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneyiève, 
d'une  carte  du  Département  de  Paris.  —  Nomination  des  sieurs  de  La  Barre  et 
Charles  comme  3«  et  i"  huissiers  de  l'assemblée.  —  Élection,  au  2«  tour,  de  Pierre- 
Jacquot  D'Anthonay  comme  juge  suppléant.  —  Discours  de  Roussineau,  curé  de  la 
basse  Sainte-Chapelle  et  électeur  de  la  section  Henri  IV,  et  serment  solennel  d'adhé- 
sion à  la  constitution  civile  du  clergé.  —  Réponse  du  Président.  —  Adhésion  à  ladite 

.  constitution  de  MM.  Denoux,  curé  de  la  Madeleine;  Thomeret,  curé  de  IN'oisy-le-Sec; 
Desbois  de  Rochefort,  curé  de  Saint-André  des-Arcs;  Gourtel,  aumônier  du  bataillon 


300  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

des  Minimes;  Souchay,  curé  de  Vanves;  Viennet,  curé  de  Saint-Merri;  Jacquot,  curé 
de  Saint-Martin  du  cloître  Saint-Marcel;  Parent,  curé  de  Saint-Nicolas-des-Champs; 
Brocas,  curé  de  Saint-Benoît;  De  Moy,  trésorier  de  la  Sainte-Chapelle;  Collard,  prêtre 
de  la  doctrine  chrétienne;  Duplessis,  aumônier  du  bataillon  de  Saint-Gervais,  et  Pou- 
jade  de  La  Devèze,  prêtre  de  Sainte-Marguerite.  —  Applaudissements  de  l'assemblée 
à  cette  déclaration  des  curés.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge,  sans  résultat.  — 
Discours  du  prêtre  Bertolio  et  serment  à  la  constitution  civile  du  clergé.  —  2«  scrutin, 
sans  résultat. 


L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction,  sauf  une  addition  demandée  faite  sur-le-cbamp,  a  été 
adoptée.  M.  le  Président  a  annoncé  que  Pordre  du  jour  était  la  conti- 
nuation de  l'élection  des  juges  suppléants  des  six  tribunaux  du  Dépar- 
tement. 

Pour  y  procéder,  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux 
particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MAI.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  256, 
qu'un  bulletin  nul  au  premier  bureau  le  réduisait  à  255,  que  la  ma- 
jorité absolue  se  trouvait  fixée  à  128.  Il  est  résulté  du  dépouillement 
que  M.  Arsandaux,  avocat,  a  eu  29  voix;  -  M.  Aujollet*,  avocat,  3;  — 
M.  Bouchard,  électeur,  5;  —  M.  Belot,  avocat,  2;  —  M.  Gauche,  avo- 
cat, 3;  —  M.  D'Anthonay,  procureur  du  Roi  de  la  connétablie,  67;  — 
M.  des  Essarts,  électeur,  6;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  16;  —  M.  Dauphi- 
not,  avocat,  9;  —  M.  Féval,  avocat,  3;  —  M.  Follenfant,  avocat,  2;  — 
M.  Forestier,  avocat,  3;  —  M.  Gaigne,  doyen  de  l'amirauté,  9;  — 
M.  Guyet,  avocat,  2;  —  M.  Gérard,  avocat,  3;—  M.  Gaillard-,  avocat,  2; 
—  M.  Herbault,  avocat,  3;  —  M.  Leverdier,  électeur,  3;  —  M.  Lévrier, 
de  Meulan,  5;  —  M.  Viel,  avocat  aux  Conseils,  6;  -  i\I.  Voulland^  dé- 
puté, 2;—  M.  Meynier,  des  Quinze- Vingts,  h;  —  M.  Pons  de  Verdun,  avo- 
cat, 25;  —  M.  Polverel,  avocat,  12;  —  M.Pulleu,  avocat,  3;—  M.  Panis, 
avocat,  2.  Total  :  229  voix.  Les  26  voix  de  surplus,  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  255  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  D'Anthonay,  de  la  connétablie,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  au  nombre  de  67  voix,  n'avait  point  obtenu 
la  majorité  absolue,  fixée  à  128.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a 

1.  Avocat  au  Parlement  eu  1760,  demeurant  rue  Saint-Éloi,  hôtel  Pépin. 

2.  Avocat  au  Parlement  en  1769,  demeurant  rue  de  l'Hirondelle. 

3.  Jean-Henri  Voulland,  né  à  Uzès  (Gard)  le  1!  octobre  1761,  avocat,  député  du 
Tiers  État  de  Nîmes  à  l'Assemblée  constituante,  juge  au  tribunal  de  cassation  en  1791, 
député  du  Gard  à  la  Convention,  mort  à  Paris  en  1802. 


I 


ÉLECTION   DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  28   DÉCEMBRE  1790.      301 

annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'ainsi  il 
fallait  passer  à  un  second  tour  de  scrutin;  il  a  ajouté  que  M.  Charles 
Denise  S  second  électeur  du  canton  de  Montreuil,  qui,  pour  cause  de 
maladie,  n'était  point  encore  venu  à  l'assemblée,  se  présentait  en  ce 
moment  pour  y  prêter  serment.  M.  Denise  est  aussitôt  monté  à  la  tri- 
bune. M.  le  Président  lui  a  fait  lecture  du  serment  ordonné  par  le  dé- 
cret de  l'Assemblée  nationale  ;  il  a  prononcé  ces  mots  :  «  Je  le  jure.  » 
M.  le  Président  a  fait  faire  lecture  à  l'assemblée  par  l'un  de  MM.  les 
Secrétaires  adjoints  d'une  lettre,  du  27  de  ce  mois,  de  la  municipalité 
delà  commune  du  bourg  deNanterre.  L'insertion  dans  le  procès-verbal 
et  l'impression  en  ont  été  ordonnées.  Elle  est  ainsi  conçue  : 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  la  municipalité  et  la  commune  du 
bourg  de  Nanterre,  frappées  de  l'émotion  la  plus  douce  et  la  plus  flatteuse  à  la  lec- 
ture de  votre  adresse  à  l'Assemblée  nationale,  s'empressent  de  vous  présenter 
l'hommage  public  et  solennel  de  leur  reconnaissance.  Inhabiles  à  prodiguer  des 
louanges,  nous  ne  savons  que  suivre  l'impulsion  de  nos  cœurs;  la  sincérité  les 
caractérise,  le  feu  sacré  de  la  patrie  les  enflamme,  l'amour  d'une  sage  liberté  les 
guide,  et  c'est  à  ces  titres  qu'en  payant  un  tribut  légitime  à  vos  généreux  eff'orts^ 
nous  nous  flattons  de  trouver  dans  votre  indulgence  l'accueil  le  plus  favorable.  La 
gloire  que  vous  avez  déjà  acquise  dans  la  noble  carrière  que  vous  vous  hâtez  de 
parcourir  n'a  pas  eu  lieu  de  nous  surprendre,  et  les  choix  distingués  par  lesquels 
vous  avez  décoré  la  nouvelle  magistrature  deviennent  pour  nous  les  plus  heureux 
présages  de  l'intégrité,  de  la  sagacité  avec  lesquelles  vous  nous  donnerez  de  pru- 
dents administrateurs  de  la  chose  publique,  des  ministres  respectables  des  autels 
€t,  lorsque  le  temps  en  sera  venu,  de  dignes  successeurs  à  nos  augustes  représen- 
tants. Non,  Messieurs,  si  les  sentiments  que  vous  avez  professés  avec  tant  de 
noblesse,  au  sein  de  l'Assemblée  nationale,  ont  enivré  nos  âmes  de  la  joie  la  plus 
pure,  ils  n'ont  pas  surpassé  nos  espérances  ;  les  nôtres  ont  toujours  été  les  mêmes, 
nous  les  partagions  avec  tous  vos  commettants;  le  même  esprit  de  patriotisme,  le 
môme  amour  conservateur  de  la  nouvelle  conquête  de  la  liberté,  le  même  attache- 
ment à  une  sage  constitution,  modèle  sublime  de  la  régénération  de  tous  les  em- 
pires, ont  présidé  à  nos  assemblées;  ils  ont  toujours  animé  et  animeront  à  jamais 
ceux,  de  nos  concitoyens  que  notre  confiance  a  associés  à  vos  glorieux  travaux,  et 
ils  nous  porteront  sans  cesse  à  vous  donner  des  preuves  inaltérables  de  la  gratitude 
et  du  profond  respect  avec  lesquels  nous  avons  l'honneur  d'être,  Messieurs,  vos 
très  humbles  et  très  obéissants  serviteurs. 

Barot,   maire;   Curchrv,    Taillié,  R.  Car- 

THERY,     COURCHEMINE,     GlROUST,    juçe    de 

paix;  Ravoisié,  premier  vicaire;  P. -P. 
GiRousT,    procureur    de    la   Comrnune, 
D'Allichamp,  secrétaire-greffier, 
^"an terre,  27  septembre  1790  *. 

1.  Marchand  de  farine. 

2.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 


302  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE    DE    PARIS. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que  M.  AzeS  un  des  élec- 
teurs de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  faisait  hommage  à  l'assemblée 
d'un  tableau  contenant  la  carte  du  département  de  Paris,  divisé  en 
quarante-huit  sections,  seize  cantons  et  les  six  tribunaux.  L'assemblée 
a  arrêté  de  faire  mention  de  cette  offre  dans  son  procès-verbal  et  de 
voter  des  remerciements  à  M.  Aze. 

Un  membre  a  représenté  que  l'assemblée,  en  sa  séance  du  21  no- 
vembre dernier,  avait  arrêté  d'avoir  deux  huissiers;  que  depuis  ce 
temps  deux  autres  particuliers  avaient  offert  d'en  remplir  les  fonctions 
et  les  remplissaient  effectivement,  à  la  connaissance  de  l'assemblée, 
dès  le  26  novembre;  qu'il  serait  de  toute  justice  de  leur  accorder  égale- 
ment le  titre  d'huissiers  de  l'assemblée  et  la  chaîne  qui  en  est  la 
marque  indicative. 

Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  nommé  pour 
troisième  et  quatrième  huissiers  de  l'assemb'ée  électorale  du  départe- 
ment de  Paris,  M.  Pierre-François  de  La  Barre,  huissier  à  verge  au 
Châtelet,  âgé  de  53  ans,  demeurant  rue  de  la  Montagne-Sainte-Gene- 
viève, et  M.  Nicolas-Bernard  Charles,  propriétaire  et  titulaire  de  l'office 
d'huissier  audiencier  en  l'Amirauté  du  Palais,  âgé  de  27  ans,  demeu- 
rant rue  de  la  Grande-Truanderie,  n°  56,  et  a  arrêté  que  la  chaîne 
accordée  aux  deux  premiers  huissiers  leur  serait  également  déli- 
vrée. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs 
pour  procéder  au  second  tour  de  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  re- 
censement général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  an- 
noncé que  le  nombre  des  votants  était  de  447,  que  trois  bulletins  nuls, 
1  au  quatrième  bureau  et  2  au  cinquième,  le  réduisaient  à  kkk,  que  la 
majorité  absolue  se  trouvait  fixée  à  223.  Le  dépouillement  a  fait  recon- 
naître que  M.  Arsandaux  a  eu  42  voix:  —  M.  Bouchard,  électeur,  6; 

—  M.  Belot,  avocat,  2;  —  M.  D'Anthonay,  procureur  du  Roi  de  la  con- 
nétabhe,  237;  —  M.  Dumesnil  de  Mervilie,  électeur,  22;  —  xM.  Dauphi- 
not, avocat, 3;  —  M.  D'Anthonay,  sans  désignation,  5;  —  M.  D'Anthonay, 
de  l'amirauté,  5  ;  —  M.  Féval,  électeur,  2;  —  M.  Forestier,  électeur,  3; 

—  M.  Gaigne,  de  l'amirauté,  9;  —  M.  Guyet,  avocat,  2;  —  M.  Gérard, 
électeur,  2  ;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général  de  Meulan,  8  :  —  M.  Mey- 
nier,  des  Quinze-Vingts,  2  ;  —  M.  Pons  de  Verdun,  avocat,  41  :  — 
M.  Polverel,  électeur,  11  ;  —  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  5;  —  31.  Vasse, 
substitut,  3;  —  M.  Viel,  avocat  aux  Conseils,  4-  Total:  414  voix.  Les  30 

1.  Jean-Charles  Aze,  imprimeur  en  taille  douce. 


ÉLECTION  DES   JUGES  SUPPLÉANTS.  —  28  DÉCEMBRE  MîO.      303 

voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal 
au  dépouillement  :  kkk  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  été  annoncé  que  M.  D'Anthonay,  procureur  du  Roi  de  la 
Connétablie,  avait  obtenu  237  voix,  14  au  delà  de  la  majorité  absolue, 
fixée  à  223.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé 
M.  Pierre-Jacquot  D'Anthonay,  procureur  du  Roi  de  la  connétablie, 
âgé  de  41  ans,  demeurant  rue  Guénégaud,  n°  20,  pour  juge  suppléant 
de  l'un  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de 
Paris. 

Il  a  ensuite  observé  qu'un  membre  lui  avait  demandé  la  parole. 
M.  Roussineau,  curé  de  la  basse  Sainte-Chapelle  et  électeur  de  la  sec- 
tion d'Henri  IV,  monte  à  la  tribune  et,  conduit  par  son  patriotisme  et 
sa  conscience,  a  fait  de  son  propre  mouvement  devant  l'assemblée 
électorale  le  serment  qu'il  sera  obligé  de  prêter  dans  sa  paroisse  ou  à 
la  municipalité,  relativement  à  la  constitution  civile  du  clergé.  A  cet 
effet,  il  a  prononcé  le  discours  qui  suit  : 

Messieurs,  frappé  du  grand  exemple  donné  hier  au  clergé  de  France,  dans 
le  sein  de  l'Assemblée  nationale,  vivement  attendri  par  la  lecture  de  la  lettre  du 
Roi*,  contenant  les  expressions  d'un  père,  annonçant  son  acceptation  motivée  de 
la  constitution  civile  du  clergé  et  manifestant  le  désir  qui  l'anime  de  voir  régner 
partout  cette  parfaite  soumission  aux  décrets,  qui  seule  peut  assurer  la  gloire  de 
notre  Constitution  et  ne  faire  de  tous  les  Français  qu'un  môme  peuple  indivisible 
par  la  force  de  son  union.  Persuadé,  3Iessieurs,  après  avoir  mûrement  examiné 
les  bases  et  les  principes  de  la  Constitution,  après  avoir  entendu  toutes  les  objec- 

1.  Voici,  d'après  le  Moniteur  du  27  décembre  1790,  le  texte  de  la  lettre  de  Louis  XVl  : 
«  Je  viens  d'accepter  le  décret  du  27  novembre  dernier  ;  en  déférant  au  vœu  de  l'As- 
semblée nationale,  je  suis  bien  aise  de  m'expliquer  sur  les  motifs  qui  m'avaient  déterminé 
à  retarder  cette  acceptation,  et  sur  ceux  qui  me  déterminent  à  la  donner  en  ce  moment. 
Je  vais  le  faire  ouvertement,  franchement,  comme  il  convient  à  mon  caractère^  ce  genre 
de  communication  entre  l'Assemblée  nationale  et  moi  doit  resserrer  les  liens  de  cette 
confiance  mutuelle,  si  nécessaire  au  bonheur  de  la  Franco.  J'ai  fait  plusieurs  fois  con- 
naître à  l'Assemblée  nationale  la  disposition  invariable  où  je  suis  d'appuyer,  par  tous  les 
moyens  qui  sont  en  moi,  la  Constitution  que  j'ai  acceptée  et  juré  de  maintenir.  Si  j'ai 
tardé  à  prononcer  Vacceptation  sur  un  décret,  c'est  qu'il  était  dans  mon  cœur  de  désirer 
que  les  moyens  de  sévérité  pussent  être  prévenus  par  ceux  de  la  douceur  j  c'est  qu'en 
donnant  aux  esprits  le  temps  de  se  calmer,  j'ai  dû  croire  que  l'exécution  de  ce  décret 
s'effectuerait  avec  un  accord  qui  ne  serait  pas  moins  agréable  à  l'Assemblée  nationale 
qu'à  moi.  J'espéi'ais  que  ces  motifs  de  prudence  seraient  généralement  sentis;  mais  puis- 
qu'il s'est  élevé  sur  mps  intentions  des  doutes  que  la  droiture  connue  de  mon  caractère 
devait  éloigner,  ma  confiance  en  l'Assemblce  nationale  m'engage  à  accepter.  Je  répète 
encore  qu'il  n'est  pas  de  moyens  plus  sûrs,  plus  propres  à  calmer  les  agitations,  à  vaincre 
toutes  les  résistances,  que  la  réciprocité  de  ce  sentiment  entre  l'Assemblée  nationale  et 
moi;  elle  est  nécessaire;  je  la  mérite;  j'y  compte. 

«  LOUIS. 

«   DUPORT  DUTERTRE.   » 


304  ASSE3IBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

lions  disséminées  par  les  ennemis  de  la  Révolution  et  les  avoir  sérieusement  pesées 
et  discutées  dans  le  secret  de  mon  cœur,  persuadé,  dis-je,  que  dans  cette  consti- 
tution cimentée  par  la  sanction  du  monarque,  il  n'est  rien  qui  anéantisse,  qui 
blesse  même  les  dogmes  de  la  religion  sainte  que  nous  professons,  les  sages  pra- 
tiques et  les  obligations  sacrées  que  nous  prêchons  aux  peuples  auxquels  nous  de- 
vons incontestablement  l'exemple;  persuadé  aussi  que  de  grands  abus  existaient, 
hélas!  depuis  longtemps  et  que  la  Constitution  seule  a  pu  les  détruire;  convaincu 
enfin  qu'une  résistance  destituée  de  tous  motifs  religieux  et  raisonnables,  une 
résistance  surtout  qui  porterait  avec  elle  le  caractère  de  l'insubordination  et  de 
l'opiniàtrelé,  deviendrait  peut-être  la  source  féconde  des  plus  grands  maux  pour 
la  religion  elle-même,  je  crois,  Messieurs,  devoir  à  ma  qualité  d'électeur  du 
Département  de  Paris,  à  celle  de  pas'eur  d'une  des  paroisses  de  cette  capitale,  je 
crois  aussi,  autant  pour  l'exemple  public  que  pour  dissiper  tous  motifs  qui  pour- 
raient retenir  plusieurs  de  mes  honorables  collègues,  associés  comme  moi  à  vos 
importantes  fonctions,  devoir  en  ce  moment  manifester,  au  sein  même  de  cette 
auguste  assemblée,  quels  sont  mes  sentiments  relatifs  au  décret  que  le  Roi  vient 
d'accepter  et  qui  consolide  à  jamais  la  cjnstitulion  civile  de  l'église  gallicane.  Je 
déclare  donC;,  en  consultant  autant  le  sentiment  de  mon  cœur  que  les  intérêts  d'une 
religion  sainte  que  je  respecte  et  que  j'aime,  je  déclare  que  je  suis  et  serai  tou- 
jours soumis  par  devoir  et  plus  encore  par  conviction  et  par  penchant  à  la  consti- 
tution civile  du  clergé,  comme  également  conforme  aux  intérêts  de  la  Patrie  et  à 
l'honneur  de  la  religion.  Je  déclare  que  je  suis  résolu  de  vivre  et  de  mourir 
fidèle  à  tous  les  décrets  émanés  de  l'Assemblée  nationale  et  sanctionnés  par  le  Roi. 
Et  s'il  m'est  permis.  Messieurs,  de  vous  manifester  en  ce  moment  le  vœu 
de  mon  cœur,  je  désire  que  mes  dignes  confrères,  pénétrés  sans  doute,  autant 
que  je  le  suis  moi-môme,  de  l'heureuse  et  indispensable  nécessité  de  se  soumettre 
à  tous  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  vous  rendent  à  cet  instant  même  les 
témoins  et  les  dépositaires  du  civisme  qu'ils  ont  montré  depuis  l'époque  de  la 
Révolution  et  sans  lequel  ils  n'auraient  pas  sans  doute  reçu  de  leurs  concitoyens 
autant  de  témoignages  d'estime  et  de  confiance  et  spécialement  l'honneur  d'être 
membres  de  cette  auguste  assemblée.  Au  reste  pourrions-nous,  Messieurs,  nous 
abuser  plus  longtemps  sur  le  devoir  sacré  que  nous  avons  à  remplir?  Déjà  nous 
avons  prêté  le  serment  de  maintenir  non  une  partie  de  la  Constitution,  mais  la 
Constitution  entière;  cet  auguste  serment,  plusieurs  d'entre  nous  l'ont  répété 
publiquement  et  dans  diflérentes  circonstances.  Ainsi,  Messieurs,  ou  nous  aurions 
caché  sous  les  dehors  du  patriotisme  l'hypocrisie  la  plus  raffinée,  ou,  si  nous  pou- 
vions en  ce  moment  balancer  sous  un  faux  prétexte  de  religion,  nous  devien- 
drions des  parjures.  Veuill.rz  donc.  Messieurs,  recevoir  au  sein  de  votre  assemblée 
ce  serment  auguste  que  je  répéterai  avec  tant  de  satisfaction  en  présence  de  la 
municipalité  et  du  peuple  qui  m'est  confié.  Je  jure  de  veiller  toujours  avec  soin 
aux  fidèles  dont  la  direction  m'est  confiée,  je  jure  d'être  fidèle  à  la  Nation,  à  la 
Loi  et  au  Roi,  je  jure  de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir,  autant  par  mes  instruc- 
tions que  par  mes  exemples,  la  Constitution  française  et  notamment  les  décrets 
relatifs  à  la  constitution  civile  du  clergé.  Que  ceux  qui  aiment  la  constitution  mu 
suivent. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  vous  venez   de  donner  ici  un  exemple  que  noas  ne   saurions 


ÉLECTION   DES   JUGES  SUPPLÉANTS.  —  28  DÉCEMBRE  1190.      305 

trop  consacrer  par  nos  applaudissements.  Il  n'est  pas  de  moyens  que  les  ennemis 
du  peuple  n'emploient  pour  l'égarer;  ils  ont  voulu  longtemps  nous  imprimer  une 
terreur  qu'ils  ne  ressentaient  pas  eux-mêmes.  N'ayant  pu  glacer  notre  courage,  ils 
ont  tenté  d'effrayer  nos  consciences,  ils  ont  peint  le  culte  dégradé,  tandis  que  le 
christianisme  plus  pur  vient  d'ac'(uérir,  permettez-moi  l'expression,  cette  vénéra- 
bilité  qui,  dans  les  premiers  siècles  de  l'Église,  assura  sa  force,  en  assurant  sa 
puissance  morale  et  ses  vertus;  et  comme  il  leur  fallait  des  erreurs  et  des  chaînes, 
ils  ont  lié  adroitement  la  cause  de  la  religion  à  celle  de  la  monarchie,  dont  leur 
zèle  hypocrite  déplorait  les  malheurs  ou  les  dangers.  Mais  en  vain  ils  ont  profané 
le  nom  du  Roi,  en  le  faisant  servir  de  prétexte  à  leurs  efforts  criminels.  Le  Roi 
déconcerte  chaque  jour  leurs  projets  par  son  dévouement  à  la  Révolution  et  sa  fran- 
chise patriotique;  quoiqu'ils  en  disent,  les  amis  de  la  Constitution  seront  toujours 
les  véritables  amis  des  autels  et  du  trône;  ils  béniront  toujours  les  pasteurs  cou- 
rageux, qui  comme  vous,  honorant  l'Éternel  d'une  manière  digne  de  lui,  font 
chérir  l'humanité  en  repoussant  la  superstition  de  la  même  main  qui  repoussa 
l'esclavage  1. 

A  l'exemple  de  M.  Roussineau,  MM.  Denoux,  curé  de  la  Madeleine 
en  la  cité,  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame;  —  Thomeret,  curé  de 
Noisy-Ie-Sec,  électeur  du  canton  de  Pantin  ;  —  Desbois  de  Rochefort, 
curé  de  Saint-André-des-Arcs,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais; —  Gourtel,  aumônier  du  bataillon  des  Minimes,  électeur  de  la 
section  de  la  place  Royale;  —  Souchay,  curé  de  Vanves,  électeur  du 
canton  d'Issy;  — Viennet,  curé  de  Saint- Merri,  électeur  de  la  section  de 
la  rue  Reaubourg;  —  Jacquot,  curé  de  Saint-Martin  du  cloître  Saint- 
Marcel,  électeur  de  la  section  des  Gobelins;  —  Parent,  curé  de  Saint- 
Nicolas  des  Champs,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers;  —  Rrocas, 
curé  de  Saint-Renoît,  électeur  de  la  section  des  Thermes-de-Julien  ;  — 
De  Moy,  trésorier  de  la  Sainte-Chapelle,  électeur  de  la  section  du  fau- 
bourg Saint-Denis;  —  Collard,  prêtre  et  visiteur  provincial  de  la  doc- 
trine chrétienne,  électeur  de  la  section  du  Jardin  des  Plantes  ;  —  Du- 
plessis,  aumônier  du  bataillon  de  Saint-Gervais,  électeur  de  la  section 
de  l'Hôtel-de- Ville;  —et  Poujade  de  la  Devèse,  prêtre  de  Sainte-Mar- 
guerite, électeur  delà  section  de  la  rue  de  Montreuil,  se  sont  empressés 
de  manifester  leur  zèle  volontaire  et  leur  soumission  aux  mêmes  décrets 
de  la  constitution  civile  du  clergé  -. 

L'assemblée  a  vivement  applaudi  M.  Roussineau,  qui  avait  donné 
un  exemple  aussi  édifiant,  ainsi  que  ceux  qui  Pont  suivi,  et  a  ordonné 

1.  Ce  discours  a  été  imprimé. 

2.  L'assemblée  électorale  comptait  24  ecclésiastiques.  Quatorze  d'entre  eux  firent  en 
même  temps  serment  de  fidélité  à  la  constitution  civile  du  clergé  devant  l'assemblée. 
Quatre  autres,  Bertolio,  le  curé  de  Moy,  Picavez  et  Poiret,  suivirent  cet  exemple.  Des 
six  autres,  on  sait  que  les  curés  Masse  et  Poupart  prêtèrent  le  serment  et  que  le  curé 
Marduel  le  refusa.  J'ignore  ce  qu'il  advint  pour  le  curé  Pion  et  pour  Bastide  et  Viriot. 

20 


306  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

l'insertion  dans  son  procès  verbal,  ainsi  que  l'impression  du  discours 
de  M.  Roussineau  et  de  celui  de  M.  le  Président. 

Les  électeurs,  retirés  dans  les  bureaux  particuliers,  ont  procédé  au 
premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  autre  juge-suppléant.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  550,  réduit  à  545  par  cinq 
bulletins  nuls,  un  au  deuxième  bureau,  deux  au  troisième,  un  au  cin- 
quième et  un  au  sixième,  que  la  majorité  était  de  273  voix.  Le  dépouille- 
ment a  fait  reconnaître  que  M.  Arsandaux  a  eu  78  voix,  —  M.  Aubriet, 
2;  —  M.  Bouclier,  3;  —  M. Bouchard,  électeur,  12  ;  —  M.  Belot,  avocat, 
23;  —  M.  Bercher  du  Martray,  3;  —  M,  Brillât  de  Savarin  \  6;  — 
M.  Blacque,  avocat,  /j;  —  M.  Bayard,  avocat,  3;  —  M.  Boivin  de  Blanc- 
mur,  2;  —  M.  Canuel,  6;  —  M.  Gottereau-,  électeur,  2;  —  M.  Cochin^ 
électeur,  3;  —  M.  Gauche,  avocat,  k;  —  M.  Devin,  conseiller  au  Parle- 
ment, 9;  —  M.  Dumesnil,  électeur,  78;  —M.  Polverel,  16;  —  M.  Panis, 
avocat,  2;  ~  M.  Quatremère,  3;  —  M.  Roussel,  de  Gorse,  9;  —  M.  Re- 
nard S  avocat,  6  ;  —M.  Regnault,  avocat,  2  ;  —  M.  Regnaud  de  Saint-Jean 
d'Angély,  3;  —  M.  Savy%  avocat,  3;  —  M.  Voulland,  avocat,  2;  — 
M.  Vasse,  substitut,  3;  —  M.  Viel,  avocat  aux  Gonseils,  4;  —  M.  Viel, 
électeur,  5;  —  M.  Dauphinot,  avocat,  11;  —M.  Forestier,  avocat,  4;  — 
M.  FoUenfant,  électeur,  7  ;  —  M.  Féval,  avocat,  4;  — M.  Gaigne,  de  l'ami- 
rauté, 38;  —  M.  Gérard,  avocat,  5:  —  M.  Guyet,  avocat,  8;  —  M.  Her- 
bault,  4  ;  —  M.  Jozeau,  2  ;  —  M.  Lacroix,  du  Lycée,  16  ;  —  M.  Lescot  de 
Verville'',  2;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général,  13;  —  M.  Leverdier, 
4;  —M.  Lesparat,  2;  —  M.  Meynier,  des  Quinze-Vingts,  3;  —  M.  des 
Essarts,  électeur,  3;  —  M.  D'Origny,  conseiller,  4;  —  M.  Picard,  juge 
auditeur,  3;  -  M.  Pons  de  Verdun,  78.  Total:  507.  Les  38  voix  de  sur- 
plus dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  545  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue 

1.  Jean-Anthelme  Brillât  de  Savarin,  né  à  Belley  (Ain)  le  2  avril  1755,  avocat,  député 
du  Tiers  État  du  Bugey  à  l'Assemblée  constituante,  juge  suppléant  au  tribunal  de  cassation 
en  1792,  conseiller  à  la  cour  de  cassation  en  1801,  auteur  de  VAlmanach  des  gourmands, 
mort  à  Paris  le  l^""  février  1826. 

2.  Pierre-Marcel  Cottereau,  avocat  et  notaire,  électeur  du  canton  de  Pantin. 

3.  Henri  Cochin,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Théâti'e-Français. 

4.  Avocat  au  Parlement  en  1764,  commandant  du  8<^  bataillon  de  la  l*"^  division  de 
la  garde  nationale,  demeurant  rue  Saint-Hyacinthe,  29. 

5.  Avocat  au  Parlement  en  1777,  demeurant  rue  d'Anjou-Dauphine. 

6.  Conseiller  à  la  cour  des  aides  le  5  juillet  1758,  demeurant  rue  des  Lions-Saint- 
Paul,  22. 


ÉLECTION   DES   JUGES  SUPPLÉANTS.  -  28  DÉCEMBRE  4790.       307 

fixée  à  273  voix,  que  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient 
MM.  Arsandaux,  Dumesnil  et  Pons  de  Verdun,  qui  avaient  obtenu 
chacun  78  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la 
majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  passer  à 
un  deuxième  tour  de  scrutin.  Mais  avant  d'y  procéder,  M.  Bertolio, 
prêtre,  homme  de  loi  et  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations, 
après  avoir  demandé  et  obtenu  la  parole,  est  monté  à  la  tribune  et  a 
dit: 

Messieurs,  depuis  les  premiers  instants  de  l'heureuse  Révolution  qui  régé- 
nère la  France,  je  n'ai  laissé  échapper  aucune  occasion  de  donner  des  preuves  de 
mon  zèle  pour  le  rétablissement  de  tous  les  droits  de  l'homme  et  de  mon  parfait 
dévouement  à  la  Constitution  française.  Permettez-moi,  Messieurs,  que  je  saisisse 
celle  qui  se  présente  aujourd'hui;  quoique  je  n'aie  point  l'honneur  d'être  fonction- 
naire public,  que  je  ne  l'aie  jamais  été  et  que  peut-être  ne  le  serai-je  jamais, 
agréez  que  je  prèle  dans  vos  mains  le  serment  prescrit  par  le  décret  de  l'Assem- 
blée nationale  du  27  novembre  dernier  concernant  l'organisation  civile  du  clergé. 
Ce  serment  sera  l'expression  la  plus  sincère  de  mes  sentiments;  je  les  ai  déjà 
développés  dans  des  écrits  destinés  à  éclairer  les  consciences  erronées*.  Je  me 
flatte  d'y  avoir  démontré  que  l'Assemblée  nationale,  en  donnant  une  organisation 
civile  au  clergé,  n'avait  fait  qu'exercer  le  droit  de  souveraineté  qui  appartient  à  la 
nation;  qu'elle  avait  respecté  tout  ce  qui  tient  aux  dogmes  et  à  la  hiérarchie  spiri- 
tuelle, qui  en  est  la  suite  essentielle;  que,  bien  loin  de  nuire  à  la  religion  catho- 
lique, elle  lui  avait  donné  des  bases  plus  solides  que  jamais  en  décrétant  que  ses 
ministres  seraient  des  fonctionnaires  publics  et  les  seuls  qui  seraient  salariés  aux 
dépens  de  la  Nation.  Elle  a  fait  plus  pour  cette  religion  sainte,  en  rappelant  son 
clergé  à  son  état  primitif,  à  cet  état,  où  il  brillait  de  l'éclat  précieux  que  lui  atti- 
raient la  pureté  de  ses  mœurs,  et  la  sainteté  de  sa  doctrine.  Je  jure  donc  d'être  fidèle 
à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir  la  Constitution, 
de  me  soumettre  à  tous  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale  et  notamment  à  ceux 
concernant  la  constitution  civile  du  clergé.  Heureux  si  je  puis  ajouter  quelque 
chose  au  spectacle  intéressant  que  vous  ont  donné  ce  matin  des  ecclésiastiques  vos 
collègues,  en  vous  prouvant  qu'ils  sont  aussi  bons  citoyens  que  dignes  ministres 
des  autels. 

L'insertion  de  ce  discours  dans  le  procès-verbal,  ainsi  que  l'im- 
pression ont  été  ordonnées  par  l'assemblée-. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs,  ont  procédé  au 
second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite 
de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  fait, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  286,  que  deux  scrutins  nuls,  un  au  troisième  bureau 

1.  Bertolio  avait  publié,  en  1790,  un  Ultimatum  à  m,onseigneur  l'archevêque  de 
Nancy,  où  il  soutenait  que  le  cathoUcisme  n'était  pas  la  religion  d'État,  mais  une  religion 
dans  l'État. 

2.  Ce  discours  a  été  imprimé. 


308  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE    DE    PARIS. 

et  un  au  sixième,  le  réduisaient  à  284,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue 
à  143  voix.  D'après  le  dépouillement  il  a  été  reconnu  que  M.  Arsan- 
daux,  avocat,  a  eu  kk  voix;  —  M.  Belot,  avocat,  8;  —  M.  Brillât  de 
Savarin,  député,  2;  —  M.  Canuel,  avocat,  2;  j—  M.  Dumesnil  de  Mer- 
ville,  électeur,  71;  —  M.  Devin  de  Fontenay,  conseiller  au  Parlement, 
7;  —  M.  Dauphinot,  avocat,  3;  —  M.  Delacroix,  du  Lycée,  2;  — 
M.  Féval,  avocat,  3;  —  M.  Gaigne,  doyen  de  l'amirauté,  3  ;  —  M.  Guyet, 
avocat,  2;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général  de  Meulan,  4;  —  M.  Les- 
parat,  avocat,  2;  —  U.  Pons  de  Verdun,  avocat  et  électeur,  97;  — 
M.  Panis,  avocat,  3;  —M.  Polverel,  électeur, 3;  —  M.  Bernard,  avocat, 
2;  —  M.  Roussel,  conseiller  de  Corse,  5.  Total  :  263  voix.  Les  21  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  284  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité 
absolue  fixée  à  143  voix,  que  MM.  Dumesnil  de  Merville  et  Pons  de 
Verdun,  avocats  et  électeurs,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages, 
n'en  avaient  obtenu,  le  premier  que  71,  le  second  que  97. 

D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  la  majo- 
rité absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  pro- 
céder à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre 
MM.  Dumesnil  de  Merville,  électeur,  et  Pons  de  Verdun,  avocat  et  élec- 
teur, qui  avaient  réuni  le  plus  de  sufî"rages,  l'un  71,  l'autre  97.  Ce 
scrutin  a  été  ajourné  à  demain  neuf  heures  du  matin.  A  quatre  heures 
et  demie,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Cerutti,  Secrétaire. 


44'"«  séance.  —  Mercredi  29  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Élection,  au  scrutin  de  ballottage,  de  Jean-Germain  Dumesnil  comme  juge  suppléant  contre 
Pons  de  Verdun.  —  Discours  de  Picavez,  premier  vicaire  de  Saint-Philippe-du-Roule, 
pour  adhérer  à  la  constitution  civile  du  clergé.  —  Discours  de  remerciement  du  juge 
suppléant  Dumesnil  et  réponse  du  Président.  —  Serment  civique  et  discours  de 
Poiret,  supérieur  de  l'Oratoire.  —  M.  Duprey,  prêtre,  chapelain  de  la  Sainte-Cha- 
pelle, se  présente  pour  prêter  le  serment  civique;  n'étant  pas  membre  de  l'assemblée, 
il  doit  prêter  le  serment  dans  sa  paroisse.  —  Adresse  de  la  commune  de  Stains, 
canton  de  Pierrefitte,  pour  adhérer  aux  principes  contenus  dans  l'adresse  à  l'Assem- 
blée nationale.  —  Réponse  du  Président.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  sup- 
pléant, sans  résultat.  —  L'assemblée  arrête  de  siéger  le  31  décembre  jusqu'à  ce  que 
la  totalité  des  juges  suppléants  soit  nommée,  —  Élection,  au  2*=  tour,  de  Philippe- 
Laurent  Pons  de  Verdun  comme  juge  suppléant.  —  Adresse  des  communes  d'Issy, 


ÉLECTION   DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  29  DECEMBRE  1790.      309 

Vaugirard,  Vanves  et  Clamart,  contenant  des  félicitations  à  l'occasion  de  l'adresse  à 
l'Assemblée  nationale.  —  Réponse  du  Président.  —  L'assemblée  décide  d'envoyer  aux 
journalistes  des  copies  des  adresses  des  cantons.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge 
suppléant,  sans  résultat.  —  Élection,  au  2*^  tour,  de  Marc-René  Gaigne  comme  juge 
suppléant. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  le  troisième  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre  MM.  Dumesnil 
de  Merville,  électeur,  et  Pons  de  Verdun,  avocat  et  électeur,  qui,  au  se- 
cond scrutin  fait  en  la  séance  d'hier,  avaient  obtenu  le  plus  de  suf- 
frages. Les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  parti- 
culiers pour  y  procéder.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite 
de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général 
achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  243,  réduit  à  236  par  sept  bulletins  nuls, 
savoir  deux  au  premier  bureau,  un  au  troisième,  un  au  quatrième  et 
trois  au  sixième.  Le  dépouillement  général  achevé,  il  a  été  reconnu, 
d'après  le  résultat  du  scrutin,  que,  sur  ce  nombre  de  suffrages,  M.  Du- 
mesnil en  avait  obtenu  155,74  de  plus  que  M.  Pons  de  Verdun, 
qui  en  réunissait  81.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assem- 
blée, M.  Jean-Germain  Dumesnil,  secrétaire  du  Roi  et  avocat  aux 
Conseils  et  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations,  âgé  de  50  ans, 
demeurant  rue  de  Seine,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux 
des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

M.  Picavez,  premier  vicaire  de  la  paroisse  de  Saint-Philippe  du 
Roule,  électeur  de  la  section  du  Roule,  de  son  propre  mouvement, 
conduit  par  un  patriotisme  épuré  et  un  attachement  sans  bornes  à  la 
Constitution,  est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  je  n'ai  point  assisté  à  la  séance  d'hier  et  comme 
je  vous  dois  compte  de  mon  absence,  je  vous  dirai  qu'appelé  chez  31.  le  maire 
pour  assister  à  une  assemblée  convoquée  par  lui,  à  l'effet  de  stipuler  les  intérêts 
des  pauvres  de  la  capitale  et  d'aviser  aux  moyens  prompts  de  subvenir  à  leurs 
immenses  besoins,  j'ai  été  privé  de  la  satisfaction  de  remplir  concurremment  avec 
vous  les  fonctions  honorables  d'électeur.  J'ai  appris  que  plusieurs  de  mes  confrères 
ecclésiastiques,  fonctionnaires  publics,  avaient  demandé  à  l'assemblée  de  prêter 
fraternellement  leur  serment  civique  comme  une  preuve  non  équivoque  de  leurs 
sentiments  et  de  leur  soumission  aux  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  que  vous 
Taviez  reçu  avec  des  témoignages  de  satisfaction.  J'ai  regretté  d'être  absent  dans 
ce  moment,  et  sans  doute  si  j'eusse  été  au  milieu  de  vous,  je  me  serais  empressé 
de  me  mettre  sur  les  rangs  pour  obtenir  la  même  faveur.  Obligé  par  état  d'inspirer 
aux  peuples  une  soumission  entière  à  toute  autorité  consentie  et  de  les  instruire 


310  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

sur  la  nécessité  de  cette  soumission,  chargé  par  mes  concitoyens,  depuis  le 
4  3  juillet  1789,  de  veiller  au  maintien  et  à  l'exécution  des  lois  et  surtout  des  lois 
successivement  décrétées  par  l'Assemblée  nationale  et  sanctionnées  par  le  Roi, 
fidèle  à  ma  mission,  ferme  dans  les  grands  principes  qui  ont  toujours  guidé  nos 
représentants  dans  leurs  opérations  importantes,  je  ne  croyais  pas  être,  dans  ces 
circonstances,  pour  mes  concitoyens  un  sujet  d'inquiétude;  aussi  n'ai -je  jamais 
vu  chez  eux  aucun  doute  sur  mes  dispositions  actuelles  et  je  puis,  Messieurs, 
j'espère  que  vous  ne  me  désapprouverez  pas,  je  puis  me  glorifier,  au  milieu  de 
vous,  des  témoignages  que  j'en  ai  reçus  dans  plusieurs  occasions.  Combien  donc 
dois-je  me  féliciter  d'être  admis,  au  milieu  des  représentants  du  Département  de 
Paris,  à  prêter  un  serment  qui  n'est  que  l'expression  des  sentiments  dont  j'ai  tou- 
jours été  animé  et  qui  sont  la  règle  de  mes  actions.  Une  autre  raison,  Messieurs, 
me  fait  attacher  un  grand  prix  à  la  faveur  que  vous  m'accordez;  c'est  qu'en  en 
profitant,  je  justifie  à  vos  yeux  les  témoignages  particuliers  dont  m'ont  honoré  ceux 
de  nos  concitoyens,  au  milieu  desquels  j'ai  le  bonheur  de  vivre.  Je  jure  donc  d'être 
fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir  la  Consti- 
tution, de  veiller  avec  soin  aux  fidèles  qui  me  sont  confiés,  de  me  soumettre  à 
tous  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale  et  notamment  à  ceux  concernant  la  con- 
stitution civile  du  clergé. 

L'assemblée,  pour  donner  des  preuves  à  M.  Picavez  de  sa  satis- 
faction du  civisme  qu'il  vient  d'exprimer,  a  ordonné  l'impression  de 
son  discours  et  l'insertion  dans  son  procès-verbale 

M.  Dumesnil,  que  l'assemblée  a  élu  en  cette  séance  juge  suppléant 
de  l'un  des  tribunaux  du  Département,  après  avoir  demandé  à  être 
admis  à  faire  son  acceptation  et  à  exprimer  sa  juste  et  vive  reconnais- 
sance et  être  monté  à  la  tribune,  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  pénétré  de  vos  bontés,  les  expressions  me 
manquent  pour  vous  en  témoigner  dignement  ma  vive  et  sensible  reconnais- 
sance. Vous  m'appelez,  Messieurs,  à  des  fonctions  que  je  connais  pour 
les  avoir  exercées,  non  pas  en  en  achetant  le  droit,  mais  par  un  choix  libre, 
sur  l'indication  également  libre  de  mes  concitoyens  qui  me  portèrent  en 
même  temps  à  la  place  de  maire  de  la  ville  où  je  suis  né.  Je  connais  les  fonctions 
déjuge,  parce  que,  depuis  dix-huit  ans,  je  me  suis  exclusivement  occupé 
du  soin  de  soustraire  mes  concitoyens  aux  erreurs,  malheureusement  trop 
fréquentes,  de  la  justice.  Je  n'en  suis  que  plus  effrayé  des  devoirs  saints  et  ter- 
ribles que  vous  m'imposez  ;  mais  vos  suffrages,  Messieurs,  mais  les  lumières  des 
collègues  auxquels  vous  daignez  m'associer  me  rassurent,  et  puis  de  quoi  n'est 
pas  capable  un  honnête  homme  qui  de  tout  temps  a  voué  toute  sa  personne  à  sa 
patrie  et  qui  peut,  dans  la  circonstance,  lui  offrir  trente-six  années  d'un  travail 
opiniâtre,  toujours  dirigé  vers  le  bien  public?  S'il  ne  fallait.  Messieurs,  pour  jus- 
tifier votre  choix,  que  nouveaux  efforts,  un  respect  inaltérable  des  lois,  l'impar- 
tiaUté  la  plus  scrupuleuse,  la  probité  la  plus  intrépide,  le  plus  pur  patriotisme  et 
un  dévouement  sans  bornes  à  notre  glorieuse  Révolution,  je  me  sentirais  moins 

1.  Ce  discours  a  été  imprimé. 


indigne  des  bontés  dont  vous  me  comblez.  Je  ne  le  dissimulerai  pas,  Messieurs, 
vos  suffrages  manquaient  à  mon  bonheur;  en  les  obtenant  aujourd'hui,  ils  ne  me 
laissent  rien  à  désirer.  J'accepte  donc  l'honneur  que  vous  voulez  bien  me  faire  et 
je  supplie  l'assemblée  d'agréer  l'hommage  de  mon  respect  et  de  ma  reconnais- 
sance. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  réunis  pour  concourir  par  nos  choix  à  l'affermissement  d'une  Con- 
stitution qui  sera  immortelle  malgré  les  fausses  terreurs  et  les  cris  insensés  de  la 
mauvaise  foi  ou  de  l'ignorance,  nous  sommes  doublement  heureux  quand  un  membre 
de  l'assemblée  électorale  a  obtenu  nos  suffrages.  Nous  les  devions  à  des  travaux 
longs  et  utiles,  à  un  patriotisme  inébranlable,  à  cet  amour  saint  de  la  liberté,  sans 
lequel  il  ne  sera  plus,  il  ne  fut  jamais  de  vertus  publiques.  L'assemblée  électorale 
ne  fait  qu'acquitter  ici  la  dette  du  peuple  envers  ceux  qui  l'ont  servi  par  leurs 
lumières  et  défendu  par  leur  courage. 

L'insertion  dans  le  procès-verbal,  ainsi  que  l'impression  de  ces 
deux  discours,  a  été  demandée  et  ordonnée  ^ 

M.  Poiret,  prêtre,  supérieur  de  la  maison  de  l'Oratoire  et  électeur 
de  la  section  de  l'Oratoire,  vivement  ému  par  son  patriotisme,  est 
monté  à  la  tribune  pour  en  donner  des  preuves  non  équivoques.  Il  a 
dit  : 

Monsieur  le  Président,  vous  connaissez  la  doctrine  de  l'école  qui  se  fera 
toujours  gloire  de  vous  regarder  comme  un  de  ses  élèves  les  plus  distingués  par 
ses  talents,  ses  vertus,  son  patriotisme  éclairé  ;  vous  savez  que  cette  école,  même 
avant  la  Révolution,  était  par  principe  et  par  inclination  ce  qu'elle  est  aujourd'hui 
par  devoir  et  par  soumission.  Je  sais  que  le  Sauveur  des  hommes,  en  venant  dans 
le  monde,  n'a  rien  changé  dans  l'ordre  civil.  Je  sais  que,  par  des  raisons  supé- 
rieures, la  Nation  peut  ne  plus  donner  au  clergé  ce  que,  par  des  motifs  religieux, 
elle  avait  jugé  pouvoir  lui  confier.  Je  m'estime  heureux,  M.  le  Président,  de  dé- 
poser entre  vos  mains  mon  serment  civique,  aussi  sincère  qu'invariable,  de  vous 
offrir  publiquement  mes  hommages  et  à  l'assemblée  électorale  dont  j'ai  l'honneur 
d'être  membre.  Je  jure  la  soumission  la  plus  solennelle,  la  p'us  sacrée  et  la  plus 
inviolable  à  la  Nation,  à  la  Loi,  au  Roi,  à  tous  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale, 
à  la  nouvelle  Constitution  et  spécialement  à  la  constitution  civile  du  clergé. 

M.  le  Président  a  observé  que  les  éloges  personnels  contenus  dans 
ce  discours  ne  lui  permettaient  pas  d'y  répondre,  mais  que,  comme  il 
était  important  de  constater  d'une  manière  authentique  les  sentiments 
vraiment  constitutionnels  et  patriotiques  qu'il  renferme,  il  proposait  à 
l'assemblée  d'en  ordonner  l'impression  et  l'insertion  dans  son  procès- 
verbal,  ce  qui  a  été  par  elle  arrêtée 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Ce  discours  a  été  imprimé. 


312  ASSExMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

M.  Duprey,  prêtre,  chapelain  de  la  ci-devant  Sainte-Chapelle  de 
Paris  et  bénéficier  de  la  chapelle  Sainte-Agnès  desservie  à  Saint-Eus- 
tache,  s'est  présenté  pour  prêter  dans  le  sein  de  l'assemblée  son  serment 
civique,  relatif  à  la  constitution  civile  du  clergé,  décrétée  par  l'Assem- 
blée nationale  et  sanctionnée  par  le  Roi.  Le  Président,  au  nom  de 
l'assemblée,  lui  a  témoigné  combien  elle  était  sensible  à  son  patrio- 
tisme et  en  même  temps  lui  a  observé  que  n'étant  pas  assez  heureuse 
de  l'avoir  pour  collègue,  elle  ne  pouvait  recevoir  le  serment  qu'il  dési- 
rait déposer  entre  ses  mains,  que  c'était  à  la  paroisse  à  laquelle  il  était 
attaché  qu'il  devait  se  présenter  pour  cet  acte  religieux  et  civique  et  l'a 
invité,  au  nom  de  l'assemblée,  à  assister  à  la  séance. 

Une  députation  de  la  municipalité  de  Stains,  canton  de  Pierre- 
fltte,  annoncée  à  M.  le  Président,  il  en  a  fait  part  à  l'assemblée,  les 
huissiers  l'ont  introduite  à  la  barre.  L'un  d'eux,  prenant  la  parole,  a 
annoncé  que  l'objet  de  leur  mission  était  de  présenter  à  l'assemblée 
électorale  l'adhésion  de  leur  commune  à  son  adresse  à  l'Assemblée 
nationale  du  ili  de  ce  mois,  que  M.  Meusnier  S  maire  et  électeur  de  leur 
canton,  était  chargé  de  présenter  leur  arrêté  et  de  faire  lecture  de  leur 
adresse. 

M.  Meusnier,  électeur,  monté  à  la  tribune,  y  a  lu  d'abord  l'arrêté 
de  la  municipalité  de  Stains  du  25  décembre  1790,  portant  adhésion 
aux  sentiments  développés  dans  l'adresse  de  l'assemblée  électorale  et 
prière  au  curé  d'en  faire  lecture  au  prône,  pour  que  les  personnes  de 
tout  âge,  de  tout  sexe  de  leur  commune,  connaissant  le  vœu  de  l'as- 
semblée électorale  du  Département  de  Paris,  applaudissent  à  ses  senti- 
ments et  à  sa  conduite,  et  par  lequel  ils  nomment  pour  leurs  députés, 
à  l'effet  de  présenter  leurs  remerciments,  MM.Bonnemain  et  Couillard, 
officiers  municipaux,  assistés  de  MM.  Meusnier  etVeilly^,  électeurs. 
M.  Meusnier  a  fait  ensuite  lecture  de  l'adresse  de  cette  municipalité. 
Les  sentiments  qu'elle  y  respire,  vivement  applaudis  par  l'assemblée, 
elle  en  a  ordonné  l'impression  et  l'insertion  dans  son  procès-verbal; 
elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

Adresse  de  la  commune  de  Stains  à  l'assemblée  électorale 
du  Département  de  Paris. 

Messieurs,  les  citoyens  de  la  commune  de  Stains,  sensibles  et  reconnaissants 
envers  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  nous  députent  vers  vous 
pour  vous  marquer  leur  zèle  et  adhérer  à  vos  principes  patriotiques  et  constitu- 
tionnels. Citoyens  de  cantons,  ils  s'empressent  à  vous  faire  connaître  que  l'époque 

1.  Fermier,  capitaine  de  la  garde  nationale  de  Stains. 

2.  Maire  de  Stains. 


ÉLECTION   DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  29  DÉCEMBRE   ÎT90.       313 

de  la  liberté  est  celle  du  courage  et  de  l'émulation  de  tous  les  hommes  libres. 
Sous  l'ancien  gouvernement  despotique  qui  nous  accablait  et  nous  asservissait  au 
silence,  nous  aspirions  avec  ardeur  au  bonheur  que  l'heureuse  Révolution  française 
nous  a  fait  obtenir,  celui  d'être  citoyens.  En  cette  qualité,  les  droits  sacrés  de 
l'homme  nous  élèvent  tous  à  la  môme  égalité  et  nous  imposent  un  devoir  que 
sans  témérité  nous  nous  empressons  d'acquitter  envers  vous,  celui  de  rendre 
hommage  à  vos  talents  et  à  vos  vertus  civiques.  Rejetés  autrefois  des  des- 
potes, aujourd'hui  plus  heureux,  nous  venons  au  milieu  de  nos  frères,  de  nos 
concitoyens,  applaudir  à  leurs  travaux  et  recueillir,  dans  le  sein  de  leur  assemblée, 
une  double  satisfaction  :  celle  d'admirer  des  citoyens  de  la  capitale  de  l'empire 
français  qui,  pour  prix  de  leurs  vertus,  ont  mérité  de  représenter  un  peuple 
immense  et  éclairé  qui  n'a  pu  se  tromper  sur  la  qualité  de  son  choix;  celle  d'y 
voir  réunir,  sans  distinction,  les  représentants  des  cantons  qui,  tous  ensemble, 
conduits  par  un  même  génie,  celui  qui  a  sauvé  la  France,  l'esprit  de  liberté  sociale 
et  morale  qui  peut,  sous  les  auspices  de  la  divinité,  rendre  tous  les  Français  heu- 
reux. Nous  jouissons  maintenant  d'un  bonheur  qui  fait  notre  joie;  nos  vœux  sont 
accomplis,  nous  sommes  représentés  avec  une  sagesse  qui  fait  notre  admiration, 
comme  elle  a  fait  la  douce  et  consolante  satisfaction  de  nos  législateurs. 

L'attachement  inviolable  du  corps  électoral  de  Paris  pour  la  Constitution, 
les  principes  qu'il  a  adoptés  pour  bases  et  la  règle  de  sa  conduite  dans  le  choix 
et  l'élection  des  juges  engagent  par  avance  tous  les  citoyens  à  se  réjouir  du  choix 
de  nos  législateurs  futurs,  de  nos  pasteurs,  de  nos  administrateurs  du  Département; 
bien  persuadés  que  votre  justice  et  votre  sagesse,  messieurs,  leur  nommeront 
pour  représentants  des  cantons,  des  citoyens  nés,  domiciliés,  choisis  et  pris  dans 
leur  sein,  dont  le  mérite,  les  connaissances,  la  pratique  des  travaux  et  de  la  vie 
rurale,  ainsi  que  tous  les  détails  contentieux  et  minutieux  des  campagnes,  leur 
puissent  servir  de  protecteurs,  de  défenseurs,  en  même  temps  qu'ils  seront  et 
leurs  pères  et  leurs  égaux.  C'est  alors.  Messieurs,  que  tous  les  citoyens  des  can- 
tons, ayant  obtenu  de  vous  celte  justice  de  représentation,  tant  en  mérite  per- 
sonnel qu'en  nombre  proportionnel  à  leur  population,  c'est  alors  qu'ils  connaîtront 
avec  joie  et  reconnaissance  le  prix  de  la  liberté  ;  votre  gloire  sera  couronnée  par 
l'estime  générale  de  tous  les  citoyens  français  qui  admirent  en  vous  les  premiers 
défenseurs  de  la  Patrie  qui  ont  sacrifié  tous  leurs  préjugés  et  leurs  droits,  pour 
faire  régner  par  toute  la  France  l'esprit  d'union,  de  confraternité,  qui  caractérise 
la  vraie  liberté  nationale  et  constitutionnelle. 

Veilly,  maire;  —  Guillin,  secrétaire  greffier. 

M.  le  Présideot  a  répondu  : 

Messieurs,  si  l'expression  du  patriotisme  de  tous  les  citoyens  nous  est 
chère,  nous  éprouvons  plus  de  plaisir  encore  à  entendre  l'expression  simple  des 
bons  habitants  de  la  campagne  :  ie  luxe  des  villes  nous  en  a  trop  longtemps 
séparés.  Dans  les  temps  de  notre  corruption,  de  nos  vices  et  de  notre  esclavage, 
nous  vous  fuyions  comme  les  hommes  à  qui  il  reste  une  sorte  de  vertu  fuient  leur 
conscience,  parce  qu'ils  y  trouveraient  des  reproches  et  des  remords;  nous  nous 
félicitons  aujourd'hui  d'être  rapprochés  de  vous  et  nous  nous  montrerons  toujours 
dignes  d'être  vos  frères  et  vos  amis.  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite  à  assister 
à  sa  séance. 


314  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

L'impression  du  discours  de  M.  le  Président  et  son  insertion 
dans  le  procès -verbal  ont  été  également  demandées  et  ordon- 
nées ^ 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé  à 
un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  des  tribunaux 
du  Département.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis 
en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le 
recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
Zi6Zi,  qu'un  bulletin  nul  au  premier  bureau  le  réduisait  à  A63,  la  ma- 
jorité absolue  fixée  en  conséquence  à  232  voix.  Il  est  résulté  du  dépouil- 
lement que  M.  Arsandaux,  électeur,  a  eu  48  voix  ;  —  M.  Belot,  avocat, 
32  ;  —  M.  Babille  du  Prénoy  2,  avocat,  2  ;  —  M.  Briault  %  député,  2;  — 
M.  Bouchard,  électeur,  19  ;  —  M.  Canuel,  avocat,  3;  —  M.  Dauphinot, 
avocat,  8;  —  M.  Devin  de  Fontenay,  conseiller  au  Parlement,  7;  — 
M.  D'Origny,  conseiller  à  la  cour  des  monnaies,2;—  M.  Forestier,  élec- 
teur, 2; — M.  Féval,  avocat, 6 ;  —  M.  Follenfant,  avocat,  8 ;—  M. Gaigne, 
ancien  juge,  39  ;  —  M.  Gérard,  municipal,  7  ;  —  M.  Guyet,  avocat,  5;— 
M.  Heluis,  électeur,  2;  —  M.  Lacroix,  du  Lycée,  3;  —  M.  Lemoyne  des 
Essarts,  5;  —  M.  Leroy  de  Lysa,  2  ;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général 
de  Meulan,  15;  — M.  Leverdier,  avocat,  4;  — M.  Lesparat,  avocat,  9;  — 
M.  Pons  de  Verdun,  avocat,  150;  —  M.  Picard,  avocat,  10;  —  M.  Pol- 
verel,  12  ;  —  M.  Quatremère,  conseiller  au  Châtelet,  2  ;  —  M.  Renard, 
avocat  et  commandant  de  bataillon,  9  ;  —  M.  Roussel,  ancien  juge  de 
Corse,  3; —  M.  Regnault,  avocat,  2; —  M.  Vasse,  ancien  substitut,  5  ;  — 
M.  Viel,  électeur,  2.  Total  :  425  voix.  Les  38  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  463 
voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le  ré- 
sultat du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Pons  de  Verdun,  qui  avait  réuni  le 
plus  de  suffrages,  au  nombre  de  156  voix,  n'avait  point  obtenu  la  majo- 
rité absolue  fixée  à  232  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  an- 
noncé que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue,  qu'il  fallait 
passer  à  un  deuxième  tour  de  scrutin. 

Avant  d'y  procéder,  M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée  pour  sa- 

1 .  L'adresse  et  la  réponse  ont  été  imprimées. 

2.  Laurent-Jean  Babille  du  Prénoy,  né  à  Ferrières  (Loiret)  le  5  avril  1750,  avocat  en 
1775,  élu  juge-suppléant  le  14  juin  1791,  juge  au  tribunal  de  cassation  de  1795  à  1797  et 
du  9  avril  1800  au  24  mai  1816,  mort  à  Paris  le  23  octobre  1828. 

3.  Jacques  Briault,  né  à  Poitiers  le  28  septembre  1740,  avocat,  sénéchal  de  la  Motte 
Sainte-Héraye,  député  du  tiers-état  de  Poitou  à  l'Assemblée  constituante,  président  du 
tribunal  criminel  de  Niort  en  1795,  juge  à  la  cour  d'appel  de  Poitiers  en  1799,  mort  à 
Niort  le  25  septembre  1818. 


!^  29  DÉGE3IBRE  1790. 

voir  si  samedi  prochain,  premier  jour  de  l'an,  elle  tiendrait  ou  non  sa 
séance.  Cette  proposition  a  été  ajournée  à  vendredi  prochain  31  dé- 
cembre. 

Pour  accélérer  les  opérations  de  l'assemblée,  un  membre  a  pro- 
posé de  ne  lever  la  séance  vendredi  prochain  que  lorsque  la  totalité 
desjuges  suppléants  des  tribunaux  du  Département  seraient  nommés. 
Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  il  a  été  pris  un  arrêté  en  con- 
séquence. Les  électeurs  se  sont  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs 
pour  procéder  au  deuxième  scrutin  annoncé. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  après  la  remise  de  leurs  résultats 
en  la  forme  ordinaire  et  le  recensement  général,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  530, 
réduit  par  trois  bulletins  nuls,  un  au  deuxième  bureau,  un  au  troi- 
sième et  un  au  sixième,  à  cinq  cent  vingt-sept,  que  la  majorité  absolue 
était  de  264  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Arsan- 
daux,  avocat  et  électeur,  a  eu  62  voix;  —  M.  Bouchard,  électeur,  12; 

—  M.  Belot,  avocat,  38  ;  —  M.  Delacroix,  du  Lycée,  3  ;  —  M.  Devin  de 
Fontenay,  conseiller  au  Parlement,  3  ;  —  M.  FoUenfant,  avocat,  2;  — 
M.  Gaigne,  de  l'amirauté,  54  ;  —  M.  Gérard,  électeur,  k  ;  —  M.  Guyet, 
avocat,  2  ;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  3  ;  —  M.  Lévrier,  de  Meulan,  2  ; 

—  M.  Marye  S  président  de  l'élection,  2;—  M.  Polverel,  électeur,  3;  — 
M.  Picard,  avocat,  4  ;  —  M.  Pons  de  Verdun,  300;  —  M.  Renard,  avo- 
cat, 3; — M. Roussel, de  Corse,  2;— M.  Vasse,  subtitut,3;— M.  Voguet*, 
avocat,  2.  Total  :  504  voix.  Les  23  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  527  voix. 

Après  le  résultat  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux, il  a  annoncé  que  M.  Pons  de  Verdun,  avocat  et  électeur,  qui 
avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  300,  trente-six  au  delà 
de  la  majorité  absolue  fixée  à  274  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au 
nom  de  l'assemblée,  M.  Philippe-Laurent  Pons,  ci-devant  de  Verdun, 
avocat  et  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français,  âgé  de  31  ans, 
demeurant  rue  Hautefeuille,  n°  10,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  département  de  Paris. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  une  députation  des  muni- 
cipalités d'Issy,  Vaugirard,  Vanves  et  Glamart,  qui  composent  le  canton 
d'Issy.  Leurs  députés  ont  été  introduits  à  la  barre  de  l'assemblée.  L'un 
d'eux  a  annoncé  que  leur  députation  avait  pour  objet  de  faire  part  à 

1.  Premier  président  de  l'élection  de  Paris  en  1783,  demeurant  rue  des  Bernardins,  9, 
électeur  de  1789. 

2.  Avocat  au  Parlement  en  1776,  demeurant  rue  Saint-Hyacinthe,  figura  parmi  les 
avocats  jusqu'en  1808. 


346  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

rassemblée  électorale  de  leur  adhésion  à  l'adresse  par  elle  présentée  à 
l'Assemblée  nationale  le  U  décembre,  que  M.  Fillassier  S  leur  col- 
lègue et  électeur  de  leur  canton,  était  porteur  des  arrêtés  de  leurs 
communes  et  de  leur  adresse,  qu'il  était  chargé  d'en  faire  la  lec- 
ture. 

M.  Fillassier,  monté  à  la  tribune,  a  fait  part  des  délibérations  con- 
tenant les  pouvoirs  des  députés  ;  il  a  ensuite  fait  lecture  de  l'adresse  de 
ce  canton.  Les  applaudissements  les  plus  grands  ont  prouvé  combien 
l'assemblée  électorale  en  était  satisfaite;  l'impression  en  a  été  or- 
donnée, ainsi  que  l'insertion  dans  le  procès-verbal  ;  elle  est  conçue  en 
ces  termes  ; 

Adresse  des  communes  d^Issy,  Vaugirard,  Vanves  et  Clamart,  qui  composent 
le  quinzième  canton,  à  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris, 

Messieurs,  nous  nous  présentons  devant  cette  auguste  assemblée  des  agents 
du  premier  des  pouvoirs,  du  pouvoir  actif  du  peuple,  de  ce  pouvoir  souverain, 
créateur  de  tous  les  autres.  Nous  nous  présentons  au  nom  de  nos  communes  pour 
adhérer  solennellement  à  tous  les  principes  que  vous  avez  reconnus  dans  votre 
adresse  à  l'Assemblée  nationale  et  pour  vous  offrir  l'hommage  que  tous  les  mem- 
bres du  Département  doivent  à  vos  premiers  travaux.  Vous  nous  avez  donné  des 
juges  dont  les  vertus  sont  révérées,  dont  les  talents  sont  admirés  des  ennemis 
même  de  la  Révolution,  et  toute  la  France  applaudira,  comme  nous,  dans  votre 
choix,  l'élite  de>  patriotes,  la  fleur  des  gens  de  bien.  Non  contents  de  ce  premier 
bienfait,  vous  vous  êtes  empressés  de  répondre  au  second  de  nos  vœux,  en  nous 
servant  d'interprètes  fidèles  auprès  des  régénérateurs  de  l'empire.  Tout  ce  que 
vous  avez  dit,  nous  le  pensons,  et  l'énergie  de  vos  expressions  égale  celle  de  nos 
sentiments.  Dignes  enfin  du  nom  de  Francs,  comme  vous.  Messieurs,  nous  ne  vou- 
lons plus  d'autre  puissance  que  celle  de  la  nation,  d'autre  autorité  que  celle  delà 
loi  constitutionnelle,  d'autre  souveraineté  que  celle  du  peuple.  Que  devant  elle 
désormais  tout  s'abaisse,  et  le  faste  du  pontife  et  l'orgueil  du  despote  et  l'inso- 
lence du  favori,  qu'avec  l'ignorance  et  la  superstition  tous  les  genres  de  tyran- 
nie disparaissent,  et  que  la  Constitution  française,  qui  nous  a  rendu  l'égalité 
civile  de  la  vraie  liberté,  règne  seule  sur  nous,  toujours  pure,  toujours  belle,  ma- 
jestueuse comme  la  nation  qui  l'a  faite  et  qu'elle  régénère.  En  lui  jurant  pour  nous 
une  religieuse  obéissance,  une  irrévocable  adhésion,  vous  avez  ajouté  à  l'accepla- 
tion  constitutionnelle  d'un  Roi  citoyen,  la  sanction  originelle,  puisque  ce  n'est 
que  par  cet  auguste  assentiment  du  peuple  qu'elle  peut  être  regardée  comme  l'ex- 
pression de  sa  volonté  souveraine. 

Vous  nous  préparez  d'autres  sujets  d'éloges,  Messieurs;  vous  méditez  de 
nouveaux  titres  sur  notre  reconnaissance  et  bientôt  l'organisation  du  Département, 
ajoutant  à  votre  gloire,  confirmera  la  confiance  sans  bornes  que  nous  avons  en  vos 
vertus  civiques,  en  votre  patriotisme  éclairé.  C'est  alors  que  vos  regards  se  por- 
teront plus  particulièrement  encore  vers  les  habitants  de  nos  campagnes,  ces  in- 
fortunées victimes  de  la  tyrannie  féodale,  sur  qui  le  joug  de  la  fiscalité  s'est  appe- 

1.  Jean-Baptiste  Fillassier,  laboureur,  président  de  l'assemblée  primaire. 


ÉLECTION   DES   JUGES  SUPPLÉAxNTS.  —  29  DÉCEMBRE  4790.      317 

santi  de  tant  de  manières,  ces  laborieux  créanciers  de  la  terre  qui  depuis  tant  de 
siècles  ne  récoltaient  plus  pour  eux  et  que,  non  contents  de  dépouiller,  on  humi- 
liait encore  par  des  qualifications  avilissantes.  Mais  avec  les  titres  fastueux  de 
marquis,  de  comte,  de  monseigneur,  se  sont  évanouies  les  tristes  dénominations 
de  vassaux,  de  vilains,  de  paysans.  Aujourd'hui  l'homme  des  champs  et  celui  des 
villes,  le  laboureur  et  le  prince  nifu-chent  égaux  devant  la  loi;  et  le  temps  est  venu 
où  le  nourricier  de  la  patrie  partage  et  complète  la  majesté  nationale,  s'il  n'en  est 
pas  le  premier  et  le  principal  appui. 

Considérez,  Messieurs,  considérez  ces  deux  vastes  districts  qui  envi- 
ronnent cette  superbe  cité.  Jetez  les  yeux  sur  ces  nombreux  cultivateurs  qui, 
vivifiant  un  &ol  ingrat,  forcent  pour  vous  les  trésors  de  la  nature  et  qui  pour  un 
modique  salaire  s'imposent  de  si  longs  travaux,  se  livrent  à  de  si  fréquents  ' 
voyages  et  donnent  à  de  pénibles  veilles  les  nuits  qu'il  vous  est  permis  d'ac- 
corder aux  douceurs  du  repos;  voyez  ce  qu'ils  ont  pu  sous  un  régime  oppresseur 
et  jugez  ce  qu'ils  pourront  sous  une  administration  éclairée,  bienfaisante  et  tuté- 
laire.  Tout  notre  bonheur  à  venir  est  donc,  en  ce  moment,  enlre  vos  mains.  Nous 
ne  vous  dirons  pas  :  vous  surpassez  notre  espérance,  car  nous  avons  beaucoup 
compté  sur  vous;  mais  vous  la  réaliserez  tout  entière,  et  nous  vous  devrons  les 
premiers  fruits  de  la  Constitution. 

DuvAL,  électeur  de  Va?ives;  Potin,  maire  de 
Vanves  el  électeur;  Gogue,  maire  d'issy  et 
électeur;  Fillassier,  procureur  de  la  com- 
mune de  Clamart  et  électeur;  Claude  Mary; 
Bakgue  ;  Bezot  ;  Soughay,  curé  et  électeur 
de  Vanves,  et  Virton,  électeur  d'Issy. 

M.  le  Président  leur  a  répondu  : 

Messieurs,  rien  ne  prouve  l'influence  que  la  Constitution  a  déjà  sur  nos 
mœurs,  comme  les  douces  émotions  que  votre  présence  excite  parmi  nous!  Pour 
un  peuple  longtemps  engourdi  dans  le  sommeil  de  la  servitude,  on  pourrait  dire 
que  l'amour  des  campagnes  est  le  commencement  de  la  vertu.  Jusqu'ici  vous 
fécondiez  la  terre  et  les  habitants  des  villes  en  dévoraient  les  fruits  ;  l'homme  labo- 
rieux était  le  serf  de  l'homme  inutile,  tous  le^  impôts  s'aggravaient  sur  vos  têtes, 
ils  pesaient  même  sur  votre  industrie;  tous  les  jours  vous  redoubliez  vos  bienfaits, 
el  jamais  nous  ne  nous  lassions  de  l'ingratiiude.  Le  règne  de  l'injustice  est  passé 
avec  celui  de  l'esclavage,  l'utilité  devient  la  base  de  la  reconnaissance  publique  et 
la  première  de  toutes  les  professions  sera  désormais  celle  qui  nourrit  les  hommes 
par  ses  travaux  et  les  instruit  par  ses  vertus.  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite 
à  sa  séance. 

L'impression  de  ces  discours  a  été  demandée,  ainsi  que  Pinsertion 
dans  le  procès-verbal  ^  Un  membre  a  fait  la  motion,  pour  faire  con- 
naître au  public  les  adresses  des  cantons,  les  discours  de  leurs  députés 
et  les  réponses  à  eux  faites  par  son  Président,  d'en  faire  passer  des  co- 
pies aux  journalistes.  Cette  motion  appuyée,  mise  aux  voix,  l'assemblée 

1.  L'adret  se  a  été  imprimée. 


318  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

a  arrêté  d'envoyer  aux  journalistes  des  copies  des  adresses  des  can- 
tons, des  discours  de  leurs  députés  et  des  réponses  de  M.  le  Pré- 
sident pour,  en  les  insérant  dans  les  feuilles,  les  faire  connaître  au 
public. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers;  ils  y 
ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  autre  juge  sup- 
pléant. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  l'un  de  .MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  re- 
censement général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  494, 
réduit  par  un  bulletin  nul  au  cinquième  bureau  à  493,  la  majorité 
fixée  à  247.  D'après  le  dépouillement  il  a  été  reconnu  que  M.Arsandaux 
a  eu  112  voix;  —  M.  Bouchard,  électeur,  25;  —  M.  BelotS  électeur,  45; 

—  M.  Bernard,  électeur,?;  —M.  Bochart  de  Saron,2;  —  M.  Blacque, 
électeur,  2  ;  —  M.  Bercher  du  Martray,  électeur,  3  ;  —  M.  Canuel,  élec- 
teur, 2;  —  M.  Follenfant,  11;  —  M.  Féval,  électeur,  3;  —M.  Forestier, 
électeur,  10;  —  M.  Gaigne,  de  l'amirauté,  174;  —  M.  Gérard,  élec- 
teur, 11;  —  M.  Guyet,  avocat,  3;—  M.  Lacroix,  du  Lycée,  7;  — 
M.  Lemoyne  des  Essarts,  3;  —  M.  Lévrier,  de  Meulan,  10;  —  M.  Lesparat, 
avocat,  4;  —  M.  Polverel, électeur,  9;  —M.  Picard,  avocat,  5;  —  M.  Re- 
gnault,  avocat,  2;  —  M.  Renard,  3;  —  M.  Roussel,  de  Corse,  6;  — 
M.  Regnaud  de  Saint-Jean-d'Angély,  2  ; — M.  Voulland,  député,  2;  — 
M.  Voguet,  2.  Total  :  466  voix.  Les  27  voix  de  surplus  dispersées  en 
unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  493  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Gaigne,  de  l'amirauté,  n'ayant 
obtenu  que  174  voix  et  étant  celui  qui  ait  eu  le  plus  de  suffrages, 
n'avait  point  acquis  la  majorité  absolue  fixée  à  274  voix.  D'après  ce 
résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  la  majorité  n'était  acquise  à 
personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  passer  de  suite  à  un  second  tour  de 
scrutin.  Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  y  ont 
aussitôt  procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs 
résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  315,  qu'une  voix  nulle  au  sixième  bureau  le  réduisait  à  314, 
qu'ainsi  la  majorité  absolue  était  de  158.  Le  dépouillement  du  scrutin 
a  fait  reconnaître  que  M.  Arsandaux,  électeur,  a  eu  52  voix;  —  M. Rer- 
nard,  électeur,  2;  —  M.  Bouchard,  électeur,  6;  —  M.  Belot,  avocat,  9; 

—  AI.  Bochart  de  Saron,  2;  —  M.  Follenfant,  électeur,  4;  —  M.  Fo- 
restier, électeur,  2;  —  M.  Gaigne,  ancien  juge,  218;  —  M.  Gérard,  mu- 

1.  Il  n'était  pas  électeur,  mais  avocat.  Il  en  était  de  même  de  Blacque. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  30   DÉCEMBRE  4790.      319 

nicipal,  3;  —  M.  Lévrier,  de  Meulan,  4;  —  M.  Marye,  de  l'élection,  2. 
Total  :  304  voix.  Les  dix  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement:  314  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Gaigne,  doyen  de  l'amirauté,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  218,  60  au  delà  de  la  ma- 
jorité absolue  fixée  à  158.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a 
proclamé  M.  Marc-René  Gaigne,  doyen  de  l'amirauté  de  France,  élec- 
teur de  la  section  des  Tuileries,  âgé  de  cinquante-six  ans,  demeurant 
rue  du  Doyenné,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six 
arrondissements  du  Département  de  Paris. 

La  continuation  de  l'élection  des  juges  suppléants  a  été  ajournée 
à  demain  neuf  heures  du  matin.  A  quatre  heures  M.  le  Président  a 
levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Cerutti,  Secrétaire, 


45'"'^  séance.  —  Jeudi  30  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Lettre  du  directoire  du  département  de  l'Aube  adhérant  aux  principes  contenus  dans 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge-suppléant, 
sans  résultat.  —  M.  de  Moy,  curé  de  Saint-Laurent,  prête  le  serment  civique.  — 
Discours  de  remerciement  du  juge  suppléant  Bureau  du  Colombier  et  réponse  du  Pré- 
sident. —  2^  tour  de  scrutin,  sans  résultat.  — Discours  de  remerciement  des  juges- 
suppléants  D'Anthonay  et  Gaigne  et  réponses  du  président. — Adresse  de  la  commune 
de  Montmartre  et  Glignancourt  contenant  son  adhésion  à  l'adresse  à  l'Assemblée 
nationale.  —  Réponse  du  Président.  —  Admission  des  électeurs  Milly  et  Bénard,  absents 
jusqu'ici  pour  cause  de  maladie.  —  Hommage  d'un  imprimé  par  M.  Sarot.  —  Élec- 
tion, au  scrutin  de  ballottage,  de  Nicolas  Bouchard  comme  juge  suppléant  contre 
Arsandaux.  —  Discours  de  remerciement  du  juge  suppléant  Bouchard  et  réponse  du 
président.  —  Élection,  au  l^*"  tour,  de  Jean-André  Arsandaux  comme  juge-suppléant. 
—  Discours  de  remerciement  des  juges-suppléants  Arsandaux  et  Pons  de  Verdun  et 
réponses  du  président.  —  L'assemblée  fixe  au  4  janvier  la  nomination  des  adminis- 
trateurs^ 


L'assemblée  électorale  du  département  de  Paris,  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était  la  continuation  de  l'élection  des  juges  suppléants  des  tribunaux 
du  Département. 

Lecture  a  été  faite  par  l'un  de  xMM.  les  secrétaires-adjoints  d'une 
lettre  de  ]\1M.  les  administrateurs  composant  le  directoire  du  Dépar- 


320  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE    PARIS. 

tement  de  l'Aube  ^  datée  de  Troyes  le  26  de  ce  mois,  par  laquelle  en 
accusant  la  réception  de  l'extrait  du  procès-verbal  de  l'assemblée  du 
16  décembre  et  des  exemplaires  à  eux  envoyés  de  l'adresse  présentée 
le  14  à  l'Assemblée  nationale,  ils  annoncent  leur  adhésion  aux  prin- 
cipes de  cette  adresse  et  qu'ils  n'auront  jamais  rien  de  plus  à  cœur  que 
l'observation  rigoureuse  des  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  ainsi  que 
le  maintien  de  la  Constitution.  Le  dépôt  de  cette  lettre  a  été  ordonné 
être  fait  au  secrétariat. 

Les  électeurs  se  sont  rendus  dans  leurs  bureaux  particuliers  où 
ils  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  sup- 
pléant annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs 
résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  286,  la  majorité  absolue  de  ikk  voix.  11  est  résulté  du  dépouil- 
lement que  M.  Arsandaux,  avocat,  a  eu  90  voix;  —  M.  Bouchard, 
avocat,  59;  —  M.  Belot,  avocat,  27;  ~  M.  Bochart  de  Saron,  9;  — 
M.  Canuel,  avocat,  4;  —  M.  Dauphinot,  5;  —  M.  Follenfant,  électeur, 
3;  —  M.  Féval,  électeur,  4;  —  M.  Forestier,  avocat,  4;  —  M.  Guyet, 
6;  —  M.  Gérard,  notable,  8;  —  M.  Jozeau,  avocat,  6;  —  M.  Lévrier,  de 
Meulan,  13;  —  M.  Lesparat,  avocat,  5;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  2; 
—  M.  Polverel,  électeur,  5;  —  M.  Picard,  avocat,  4;  —  M.  Renaud  fils, 
3;  —  M.  Renard,  avocat,  3.  Total:  260  voix.  Les  26  voix  de  surplus 
dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  286  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Arsandaux,  qui  avait  réuni  le  plus  de 
suffrages,  au  nombre  de  90  voix,  n'avait  point  obtenu  la  majorité 
absolue,  fixée  à  144  voix.  M.  le  Président  a  annoncé,  d'après  ce  résultat, 
que  la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de 
passer  à  un  second  tour  de  scrutin;  mais  en  même  temps  il  a  repré- 
senté qu'il  venait  d'être  instruit  de  l'arrivée  de  M.  Bureau  du  Colom- 
bier, élu  juge  suppléant  en  la  séance  du  27  de  ce  mois,  qu'il  demandait 
à  être  admis  à  faire  son  acceptation  et  ses  remerciements. 

En  attendant  son  arrivée,  M.  de  Moy,  curé  de  la  paroisse  de  Saint- 
Laurent,  électeur  de  la  section  du  faubourg  Saint-Denis,  est  monté  à 
la  tribune,  où  il  a  prêté  dans  le  sein  de  l'assemblée  le  serment  d'être 
fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  de  maintenir  de  tout  son  pouvoir 
la  Constitution,  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  de  s'y  conformer 
dans  tous  les  points  et  surtout  à  ceux  concernant  l'organisation  civile 

1.  L'original  de  celte  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP). 


ELI'CTIOxN   DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  30   DÉCEMBRE    1790.       321 

du  clergé;  il  a  aussi  témoigné  ses  regrets  de  n'avoir  pu  prêter  ce  ser- 
ment en  même  temps  que  les  autres  ecclésiastiques  électeurs  et  a 
observé  que,  retenu  chez  lui  pour  cause  d'indisposition,  il  avait  été 
privé  pendant  plusieurs  jours  d'assister  aux  assemblées.  L'assemblée  a 
reçu  ce  serment  et  a  donné  à  M.  de  Moy  par  ses  applaudissements  les 
preuves  de  sa  satisfaction  pour  son  patriotisme. 

Les  huissiers  ont  introduit  M.  Bureau  du  Colombier  en  la  forme 
ordinaire.  Monté  à  la  tribune,  il  a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  en  jetant  les  yeux  sur  les  citovens 
distingués  par  leurs  lumières  que  renferme -la  capitale,  j'étais  loin  de  m'attendre 
à  riionneur  que  vous  venez  de  me  déférer.  Seize  ans  d'études  me  paraissent  un 
trop  faible  titre  à  la  confiance  de  l'assemblée  électorale  pour  aspirer  à  une  place 
qui  exige  une  expérience  consommée.  J'avoue,  Messieur-,  que  je  me  serais  difïi- 
lement  décidé  àm'asseoir  au  milieu  des  magistrats  qui  vont  dans  quelques  mo- 
ments exercer  un  ministère  que  j'ai  toujours  redouté,  mais  je  me  rassure  en 
pensant  qu'avant  de  partager  leurs  travaux,  je  pourrai  m'instruire  parleurs  leçons 
et  par  leur  exemple.  Je  dois,  sans  doute,  vos  suffrages,  Messieurs,  au  zèle  que 
j'ai  montré  depuis  le  commencement  de  la  Révolution.  Ma  nomination  sera  un 
motif  d'encouragement  pour  tous  les  citoyens,  elle  leur  fera  aimer  la  Constitution, 
elle  leur  apprendra  que,  sous  l'empire  des  lois,  non  seulement  les  hommes  juste- 
ment célèbres  sont  sûrs  d'obtenir  des  couronnes,  mais  que  les  services  les  plus 
légers,  les  seuls  efforts  même  ne  restent  pas  sans  récompense.  Je  viens  3fes- 
sieurs,  vous  offrir  le  tribut  le  plus  entier  de  ma  reconnaissance.  Je  ne  vous  ferai 
pas  de  serment  nouveau;  depuis  longtemps  j'ai  juré  de  sacrifier  mon  temps,  ma 
fortune,  mon  existence  à  l'accomplissement  de  mes  devoirs  et  au  soutien  des 
droits  que  nous  venons  de  recouvrer. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  votre  administration  municipale  sera  longtemps  chère  aux  véri- 
tables amis  de  la  Patrie;  vous  y  portâtes  cette  douceur,  cette  affabilité,  cette  pru- 
dence et  partant  ce  courage  que  vous  aviez  montré  au  barreau,  en  y  défendant 
la  probité  timide  et  malheureuse  contre  l'oppression  des  hommes  en  crédit  ou  les 
vexations  de  l'opulence.  L'hive"  approchait,  il  nous  menaçait  de  ses  rigueurs* 
les  ennemis  du  peuple  cherchaient  à  accroître  sa  misère  en  lui  refusant  par  intérêt 
les  secours  qu'il  ne  lui  prodiguait  jadis  que  par  orgueil  ;  un  grand  nombre  de 
villes  étaient  alarmées,  elles  retenaient  dans  leur  sein,  par  l'effet  d'une  terreur  ou 
d'une  prévoyance  exagérée,  les  subsistances  nécessaires  aux  villes  voisines  à 
leurs  concitoyens,  à  leurs  frères;  vous  osâtes  dans  ce  moment  vous  abandonner 
tout  entier  à  une  administration  environnée  de  peines  et  de  dangers,  vous  no 
comptâtes  pour  rien  le  sacrifice  de  votre  temps,  de  votre  repos,  de  votre  santé* 
vous  ne  vîtes  que  nos  maux,  vous  ne  sentîtes  que  le  besoin  de  les  détruire.  Les 
anciens  vous  auraient  offert  une  couronne  civique,  nous  vous  ofl'rons  une  récom- 
pense qui  est  en  notre  pouvoir;  nous  vous  faisons  juge  d'un  peuple  libre.  L'assem- 
blée, Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance  ^ 

1.  Ces  discours  ont  été  imprimés. 

21 


322  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  pour 
procéder  au  second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
/|70,  réduit  à  /i69  par  un  bulletin  nul  au  quatrième  bureau,  ce  qui 
fixait  la  majorité  absolue  à  235  voix.  Le  dépouillement  a  fait  recon- 
naître que  M.  Arsandaux,  électeur,  a  eu  177  voix;  —  M.  Bouchard, 
électeur,  155;  —  M.  Belot,  avocat,  hk;  —  M.  Bocharl  de  Saron, 
22;  —  M.  Belot,  sans  désignation,  2;  —  M.  Béchet^  électeur,  2; — 
M.  Canuel,  électeur,  2;  —  M.  Heluis,  électeur,  2;  —  M.  Féval,  élec- 
teur, 2;  —  M.  Gérard,  municipal,  6;  —  M.  Guyet,  électeur,  7;  —  M.  Gi- 
rard de  Bury,  6;  —  M.  Lesparat,  avocat,  3;  —  M.  Lemoyne  des  Essarls, 
2;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général  de  Meulan,  7;  —  M.  Oudet  père, 
3;  —  M.  Polverel,  2;  —  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  k.  Total:  448. 
Les  21  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement:  469  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité 
absolue,  fixée  à  235  voix,  que  ceux  qui  avaient  eu  le  plus  de  suffrages 
étaient  MM.  Arsandaux  et  Bouchard,  électeurs,  qui  avaient  réuni  le 
premier  177  voix,  le  second  155.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a 
annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y 
avait  lieu  de  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage, 
entre  MM.  Arsandaux  et  Bouchard,  électeurs,  qui  avaient  réuni  le  plus 
de  suffrages,  l'un  177,  l'autre  155.  Il  a  ajouté  que  MM.  Jacquot  D'An- 
thonay  et  Gaigne,  élus  juges  suppléants  dans  les  séances  des  28  et  29 
de  ce  mois,  désiraient  faire  leur  acceptation  et  témoigner  leur  recon- 
naissance. M.  Jacquot  D'Anthonay,  introduit  par  les  huissiers  en  la 
forme  ordinaire,  monté  à  la  tribune,  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  je  sens  mieux  que  je  ne  peux  l'exprimer 
tout  le  prix  du  choix  dont  vous  venez  de  m'honorer.  Dix-neuf  années  d'expérience 
m'ont  appris  combien  sont  grandes  et  délicates  l'^s  fonctions  auxquelles  vous 
daignez  me  rappeler,  surtout  dans  un  moment  oîi  c'est  la  confiance  d'un  peuple 
libre  qui  confère  le  droit  de  les  remplir.  Ce  n'est  pas  assez  que  d'y  apporter  des 
intentions  pures;  cette  disposition  pouvait  suffire,  lorsqu'un  magistrat  n'élaitpour 
ainsi  dire  comptable  de  sa  conduite  qu'à  lui-même  dans  un  état  qu'il  s'était 
choisi.  Il  faut  maintenant  qu'il  justifie  aux  yeux  de  ses  concitoyens  le  vœu  de 
]eurs  représentants;  il  faut  que,  par  une  exactitude  sans  relâche,  par  une  fer- 
meté inébranlable,  par  l'attention  la  plus  scrupuleuse  à  tous  ses  devoirs,  il  prouve 

1.  Jean-Baptiste-Bernard   Béchet,  directeur  de   radministration  des  Quinze-Vingts, 
électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts. 


I 


ÉLECTION  DES   JUGES  SUPPLÉANTS.  —  30   DECEMBRE  4790.       323 

qu'il  est  digne  de  la  confiance  publique  et  qu'il  mérite  ainsi  l'estime  de  ceux 
mômes  que  la  rigueur  de  la  loi  le  forcera  de  repousser  de  son  sanctuaire.  Je  re- 
garde comme  un  bonheur,  messieurs,  de  n'être  appelé  en  ce  moment  qu'à  remplir 
des  fonctions  secondaires.  Je  suis  loin  de  désirer  le  moment  de  suppléer  ceux  que 
vos  premiers  choix  ont  élevés  sur  les  tribuna\ix,  mais  s'il  faut  qu'il  arrive,  j'ose 
vous  promettre  d'employer  tous  mes  efforts  pour  que  l'on  s'aperçoive,  le  moins 
qu'il  sera  possible,  de  leur  absence.  C'est  avec  ces  sentiments  que  j'entrerai  dans 
le  poste  que  vous  m'avez  confié  et  je  vous  supplie  de  croire  que  mon  dévouement 
ne  peut  être  ni  plus  pur,  ni  plus  patriotique. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  l'assemblée  électorale  va  chercher  les  talents  partout  où  elle 
espère  en  trouver  d'utiles.  Les  différentes  associations  politiques,  civiles,  judi- 
ciaires ont  fixé  tour' à  tour  notre  attention;  nous  avons  élu  des  magistrats  dans  le 
sein  du  corps  législatif,  nous  en  avons  élu  parmi  les  représentants  de  la  Commune 
et  au  milieu  de  ces  grands  tribunaux,  les  seuls  qui  pussent  faire  entendre  leur 
voix  dans  ces  siècles  d'avilissement,  oii,  par  une  étrange  subversion  de  tous  les 
principes,  on  n'osait  dire  et  le  peuple  laissait  croire,  par  son  silence,  que  le  genre 
humain  est  la  propriété  de  quelques  hommes  ou  plutôt  des  despotes  subalternes 
qui,  gouvernant  sous  leur  nom,  déshonoraient  à  la  fois  le  trône  et  l'humanité. 
Vous  méritez,  Monsieur,  d'être  placé  au  nombre  des  juges  du  Département,  par 
un  long  dévouement  à  cette  profession  et  surtout  par  l'exercice  du  ministère  pu- 
blic dans  une  magistrature  protectrice  de  la  sûreté  générale.  Vos  travaux  étaient 
présents  à  notre  mémoire,  et  nous  n'avons  jamais  connu  en  vain  les  services 
rendus  à  la  Patrie.  L'assemblée,  Monsieur,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

M.  Gaigne  est  ensuite  monté  à  la  tribune  et  a  dit  : 

Monsieur  le  Président.  Messieurs,  je  m'empresse,  en  ce  jour  si  cher  à  mon 
cœur,  de  venir  vous  présenter  le  tribuf  de  ma  vive  gratitude  et  de  ma  respec- 
tueuse reconnaissance.  En  m'honorant  de  votre  choix  pour  la  place  si  importante 
et  si  difficile  d'un  des  juges  suppléants  du  Département  de  Paris,  vous  m'avez 
prouvé,  Messieurs,  jusqu'où  pouvaient  s'étendre  vos  bontés,  et  plus  encore  votre 
indulgence.  Celte  nomination  inespérée  et  plus  précieuse  pour  moi  que  tous  les 
titres  et  tous  les  parchemins,  fera  le  bonheur  de  ma  vie  et  l'orgueil  des  miens. 
Quelle  gloire  pour  cette  auguste  assemblée  de  réunir  dans  son  sein  tant  de  citoyens 
de  tout  état  et  de  toute  profession,  qui  se  disputent  à  l'envi  l'honneur  inappré- 
ciable de  se  rendre  vraiment  utiles  à  la  chose  publique.  Vous  avez  tous  senti. 
Messieurs,  combien  il  était  intéressant  de  donner  à  la  capitale  des  juges  intègres, 
éclairés  et  patriotes,  et  si  je  ne  jouissais  pas  moi-même  en  ce  moment  de  cet 
honneur  insigne,  dont  je  sens  tout  le  prix,  en  reconnaissant  mon  insuffisance,  je 
vous  dirais  que  vos  heureux  choix  ont  eu  les  suffrages  universels  de  tous  vos 
commettants.  Mais  si  ces  estimables  collègues  l'emportent  sur  moi  en  connais- 
sances, j'ose  dire  ne  le  céder  à  aucun  en  intégrité,  en  amour  pour  mes  conci- 
toyens et  en  patriotisme.  En  qualité  de  citoyen,  j'ai  prêté  mon  serment  civique 
dans  ma  section,  comme  juge  de  l'amirauté.  J'ai  eu  le  bonheur,  avec  mes  con- 
frères, de  le  prononcer  au  milieu  des  dignes  représentants  de  la  Nation.  Qu'il  me 
soit  permis,  en  finissant,  de  vous  observer,  Messieurs,  que  les  actes  de  patriotisme 


324  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PAUIS. 

ne  pouvant  trop  se  multiplier,  je  crois,  en  ma  qualité  de  membre  de  l'assemblée 
électorale,  devoir  le  renouveler  ici  et  en  votre  présence.  Oui,  Messieurs,  je  jure  et 
du  plus  profond  de  mon  cœur,  d'être  fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi,  au  Roi,  d'observer 
fidèlement  et  de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir  les  lois  constitutionnelles  de 
l'État  décrétées  par  l'Assemblée  nationale  et  acceptées  par  le  Roi.  Je  vous  le  pro- 
mets, Messieurs,  et  je  tiendrai  ma  parole. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  depuis  trente  ans  vous  exercez  avec  autant  de  zèle  que  de  probité 
les  fonctions  de  la  magistrature,  dans  un  tribunal  utile  au  commerce  et  par  là 
même  a  la  prospérité  de  l'empire,  dans  un  tribunal  où  l'éloquence  plaida  quelque- 
fois trop  vainement  peut-être  la  cause  de  Thumanité  contre  l'avarice,  mais  où  le 
patriotisme  et  la  liberté  eurent  toujours  des  organes  et  des  amis  sous  le  règne  du 
despotisme.  N'ayant  d'autre  force  que  sa  raison,  il  donna  un  des  premiers  l'hono- 
rable exemple  de  résister  aux  volontés  arbitraires  d'un  ministre  coupable.  C'est 
lui  encore  qui,  depuis  notre  génération,  vint,  le  premier  de  tous  les  corps  judi- 
ciaires, dans  le  temple  de  la  justice  prêter,  entre  les  mains  de  nos  représenfanls, 
le  serment  d'obéir  à  la  Constitution  française,  de  vivre  et  de  mourir  pour  elle.  Il 
est  heureux  pour  l'assemblée  électorale  de  pouvoir,  en  vous  donnant  une  preuve 
particulière  de  son  estime,  en  offrir  un  témoignage  public  au  tribunal  qui  a  joui  si 
longtemps  de  vos  connaissances  et  de  vos  vertus  *. 

Une  députation  de  la  commune  de  Montmartre  et  Clignancourt, 
annoncée,  introduite  à  la  barre  par  les  huissiers,  un  des  députés  a  fait 
part  de  l'objet  de  leur  mission,  qu'ils  venaient  pour  présenter  leurs 
hommages  à  l'assemblée  électorale,  accompagnés  du  maire  de  leur 
commune,  qu'il  était  porteur  de  leur  adhésion  à  l'adresse  présentée 
par  l'assemblée  électorale  à  l'Assemblée  nationale  le  U  de  ce  mois  et 
chargé  de  faire  lecture  de  leur  adresse. 

M.  Desportes,  maire  de  Montmartre  et  électeur  du  canton  de 
Clichy,  après  avoir  remis  sur  le  bureau  l'arrêté  de  sa  commune,  est 
monté  à  la  tribune.  Il  y  a  fait  lecture  de  l'adresse  de  la  commune  de 
Montmartre  et  Clignancourt  à  l'assemblée  électorale  du  département 
de  Paris.  L'impression  et  l'insertion  dans  le  procès  verbal  en  ont  été 
ordonnées;  elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

Adresse  de  la  commime  de  Mojilmarire  et  Clignajicourl  à  l'assemblée 
électorale  du  Déparlement  de  Paris. 

Messieurs,  notre  commune  a  été  aussi  reconnaissa-nte  qu'honorée  de  l'envoi 
que  vous  lui  avez  fait  de  votre  adresse  à  l'Assemblée  nationale;  elle  a  senti  tout  le 
prix  de  cet  envoi  et,  désirant  vous  prouver  qu'elle  était  digne  de  le  recevoir,  elle 
nous  députe  vers  vous  pour  jurer  entre  vos  mains  qu'elle  adhère  de  tout  son  cœur 
aux  principes   constitutionnels    que   vous   professez   et  qu'elle  les  maintiendra 

1.  Ces  quatre  discours  ont  été  imprimée. 


ÉLFXTION   DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  30   DÉCEMBRE   1790.      325 

squ'à  la  dernière  goutte  de  son  sang.  Permettez  que,  profitant  de  l'occasion  heureuse 
qui  les  rapproche  de  vous,  des  cultivateur.-,  devenus  libres  par  le  courage  de  la 
capitale  et  qui  savent  le  reconnaître,  unissent  à  l'adhésion  solennelle  que  vous 
venez  d'entendre  le  juste  hommage  qu'ils  doivent  à  vos  bienfaits.  Il  fut  un  temps 
oh  des  hommes  séparés  de  leurs  frères  par  des  qualifications  futiles,  éblouis  du 
clinquant  de  leur  grandeur  et  fiers  d'un  pouvoir  usurpé,  rejetaient  avec  dédain  de 
leurs  palais  dorés  ces  mêmes  cultivateurs  dont  ils  causaient  Tindigence.  Ils  repous- 
saient alors  jusqu'à  leur  amour  dont  ils  se  seraient  crus  déshonorés  peut-être. 
Grâce  à  laRévolulion  que  vous  avez  si  courageusement  défendue,  Messieurs,  et  que 
vous  soutenez  si  bien,  ce  temps  a  fini  pour  ne  plus  renaître.  Aujourd'hui  l'homme, 
quel  qu'il  soit,  reconnaît  la  dignité  de  son  semblable,  aujourd'hui  le  riche  s'honore 
du  sourire  du  pauvre  et  lui  presse  fraternellement  la  main.  Puisque  nous  pouvons 
décerner  des  couronnes  au  mérite,  puisque  ces  couronnes  sont  enfin  comptées 
pour  quelque  chose,  nous  venons  vous  en  offrir  une;  c'est  la  première  dont  nous 
ayons  pu  jamais  disposer.  Simples  comme  la  nature,  francs  comme  la  vérité,  nos 
hommages  vous  plairont  sans  doute;  ils  sont  le  prix  du  civisme  et  de  la  vertu.  Eh! 
qui  plus  que  vous  aurait  droit  de  les  attendre?  N'ètes-vous  pas  ces  zélés  patriotes, 
ces  apôtres  fidèles  de  la  Constitution,  dont  la  voix  éloquente  fit  retentir  notre 
département  des  premiers  accents  de  la  liberté^  Oui,   nous  vous  reconnaissons; 
oui  c'est  vous  qui  tonnâtes  les  premiers  contre  les  abus  du  despotisme,  qui  brisâtes 
son  sceptre  de  fer,  qui  fîtes  triompher  parmi  nous  celte  égalité  sainte,  ces  principes 
augustes,  si  énergiquement   rappelés  dans  votre  adresse.   L'électorat   fut  votre 
récompense  et  c'était  la  seule  qui  fût  digne  de  vos  vertus,  mais  quelle  illustration 
nouvelle  vous  avez  ajoutée  à  l'éminence  de  vos  fonctions  ;   pleins  de  feu  pour  le 
bien   public,  sourds  aux  séductions  de  l'amitié  même  et  impassibles  comme  la 
raison  qui  vous  guide,  vous  nous  avez  donné  des  juges  patriotes,  des  juges  selon 
nos  cœurs  ;  chaque  élection  a  été  pour  vous  un  triomphe,  l'allégresse  générale  a 
cimenté  vos  choix,  mais  non  contents  d'avoir  si  bien  mérité  de  la  république,  vous 
ne  fixez  point  d'intervalle  à  vos  longs  travaux;  heureux  de  multiplier  vos  sacri- 
fices à  la  Patrie,  vous  vous  apprêtez  à  combler  notre  attente,  à  nous  donner  des 
administrateurs  faits  pour  le  disputer  on   civisme  à  nos  juges  mêmes.  Généreux 
citoyens,  vous  ne  voulez  nous  laisser  aucun  vœu  à  former;  quand  vous  aurez  com- 
plété, par  vos  choix,  le  bonheur  du  peuple,  dans  l'enthousiasme  de  son  âme  il 
s'écriera  :  Vivent,   vivent  à  jamais  les  électeurs  de  4790!  Vivent  les  dignes  sou- 
tiens de  la  liberté  ! 

Lamotte,   Le  Brun,    Le  Bert,  Grintelle, 

GORNII-LE,    BeRTAUT,     CuOTARD  ,    PiCARD, 

Desportes,  maire. 

M.  le  Président  a  répondu  ; 

Messieurs,  vos  éloges  nous  sont  bien  chers.  Quand  nous  commençâmes  nos 
travaux,  votre  confiance  était  notre  encouragement;  votre  sufl'rage  est  aujourdhui 
notre  récompense.  Ce  que  vous  appelez  nos  bienfaits  n'était  que  nos  devoirs,  et  ces 
efforts  pour  la  liberté  auxquels  vous  accordez  votre  estime,  que  seraient-ils 
devenus  sans  la  coalition  sainte  des  habitants  des  campagnes?  Bons  laboureurs, 
soyez  toujours  nos  amis,  pardonnez-nous  nos  longues  injustices  et  demeurez  tran- 
quilles sur  le  sort  qui  vous  attend  désormais.  Tous  les  peuples  libres  ont  honoré 
l'agriculture,  le  lien  dun  bonheur  commun  de  nos  secours  mutuels  nous  enchaîne. 


326  ASSE3IBLÉE    ÉLECTORALE    DE    PARIS. 

et  si  vous  pouvez  quelquefois  avoir  besoin  de  nos  lumière-,  plus  souvent,  je  vous 
le  dis  avec  une  confiance  fraternelle,  plus  souvent  encore  nous  aurons  besoin  de 
vos  vertus.  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

L'impression  du  discours  de  M.  le  Président  a  également  été 
ordonnée^ 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que  MM.  Milly -,  cinquième 
électeur  delà  section  de  la  Bibliothèque,  et  Bénard^  quinzième  élec- 
teur de  la  section  des  Lombards,  qui  n'avaient  pu  encore  se  présenter 
à  l'assemblée,  pour  cause  de  maladie,  demandaient  à  être  admis  à 
prêter  leur  serment.  M.  le  Président  leur  a  fait  lecture  du  serment 
ordonné  par  le  décret  de  l'Assemblée  nationale  et  ils  ont  ensuite  à  la 
tribune  prononcé  individuellement  ces  mots  :  «  Je  le  jure.  » 

M.  le  Président  ensuite  a  fait  part  à  l'assemblée  que  M.  Sarot  *  pré- 
sentait à  l'assemblée  plusieurs  exemplaires  d'un  imprimé  ayant  pour 
titre  :  Éclaircissements  sur  les  faux  billets  de  caisse  fabriqués  a  Vhôtel  de  la 
Force. 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs 
pour  y  procéder  au  troisième  scrutin  dit  de  ballottage  annoncé.  Les 
scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire, 
le  recensement  général  achevé,  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux 
a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  557,  qu'il  se  trouvait 
réduit  à  532  par  22  bulletins  nuls,  savoir  3  au  premier  bureau,  3  au 
second,  3  au  troisième,  1  au  quatrième,  9  au  cinquième  et  3  au  sixième. 
Le  dépouillement  fait,  il  a  été  reconnu  que  sur  ce  nombre  de  suffrages 
M.  Bouchard,  avocat  et  électeur,  en  avait  obtenu  280,  25  de  plus  que 
M.  Arsandaux,  aussi  avocat  et  électeur,  qui  en  réunissait  255.  M.  le 
Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Nicolas  Bouchard, 
homme  de  loi,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations,  âgé  de  qua- 
rante ans,  demeurant  rue  du  Four  Saint- Germain,  n°  94,  pour  juge 
suppléant  de  Pun  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Départe- 
ment de  Paris. 

M.  Bouchard  a  demandé  à  faire  son  acceptation  et  à  exprimer  sa 
reconnaissance.  Monté  à  la  tribune,  il  a  dit  : 

M.  le  Président,  Messieurs,  le  sentiment  de  ma  faiblesse  et  de  mon  insuffi- 
sance  devrait   m*éloi^ner   des  fonctions  auxquelles  vos   suffrages  m'appellent. 

1.  L'adresse  et  le  discours  ont  été  imprimés. 

2.  Lezin  Milly,  avocat. 

3.  Alexandre-Thomas  Bénard,  épicier. 

4.  Avocat  au  Parlement  en  1763,  demeurant  rue  Galande,  vis-à-vis  de  la  rue  des 
Rats.  Une  lettre  de  lui,  du  26  novembre  1790,  est  conservée  aux  Archives  natio- 
nales (Bi  3). 


ÉLECTION    DES   JUGES  SUPPLÉANTS.   —  30  DÉCEMBKE  1790.       327 

Docile  à  la  voix  de  la  Patrie,  j'essaierai  cependant  de  les  remplir.  Le  souvenir  de 
l'honneur  que  je  reçois  en  ce  moment  soutiendra  mon  courage  au  milieu  des  diffi- 
cultés. Si  je  ne  porte  pas  dans  les  tribunaux  les  mêmes  lumières  que  les  collègues 
illustres  auxquels  vous  daignez  m'associer,  j'y  porterai  du  moins  la  même  ardeur 
pour  le  travail,  la  môme  sévérité  des  principes  et  le  même  dévouement  à  la 
Constitution. 

xM.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  il  est  des  hommes  qui  semblent  redouter  la  gloire  du  patriotisme. 
Appelés  faibles  par  ceux  qui  confondent  la  faiblesse  et  la  lâcheté,  leur  patrie  est 
dans  le  cercle  qui  les  environne,  et  vivant  plus  dans  les  autres  que  dans  eux-mêmes, 
moins  frappés  des  cris  de  leur  conscience  que  de  l'opinion  de  leurs  prétendus 
amis,  ils  craignent  plus  une  plaisanterie  qu'un  remords.  On  ne  vous  fera  pas  ce 
honteux  reproche.  Avec  quel  courage  vous  vous  êtes  dévoué  à  la  Constitution! 
Combien  de  fois  on  vous  a  vu,  après  avoir  exercé  les  fonctions  paternelle?,  n'en 
désirer  d'autre  récompense  que  de  pouvoir  à  la  fin  du  jour  raconter  à  vos  amis 
ces  actions  que  vous  trouviez  simples  et  qui  étaient  de  véritables  bienfaits  publics. 
La  protection  donnée  aux  malheureux  est  une  bien  sainte  magistrature;  vous  ne 
vous  y  livrâtes  pas  seulement  dans  la  section  que  vous  présidiez  et  la  maison 
des  hommes  privés  devint  aussi  le  temple  de  vos  vertus. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  de  ces  deux  discours  K 
Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé 
à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  de  l'un  des 
tribunaux  du  Département.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite 
de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  après  le  recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  501,  la  majorité  absolue  de  251  voix.  Il  est  résulté  du 
dépouillement  que  M.  Arsandaux,  électeur,  a  eu  289  voix;  — 
M.  Bochart  de  Saron,  11;  —  M.  Belot,  avocat,  48;  —  M.  Féval,  élec- 
teur, k;  —  M.  Forestier,  avocat,  2;  —  M.  Girard  de  Bury,  avocat,  élec- 
teur, 93;  —  M.  Guyet,  avocat,  k;  —  M.  Gérard,  électeur,  k;  — 
M.  Isnard  de  Bonneuil,  k;  —  M.  Lévrier,  deMeulan,  5;  —  M.  Marye,  de 
l'élection,  3;  —  M.  Oudet,  électeur,  2;  —  M.  Picard,  juge  auditeur,  6; 

—  M.  Polverel,  électeur,  3;  —  M.  Regnaud  de  Saint-Jean-d'Angély,  4; 

—  M.  Roussel,  juge  de  Corse;  2;  —  M.  Viel,  avocat,  2.  Total  :  486  voix. 
Les  15  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  501  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MxM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Arsandaux,  avocat  et  électeur,  celui  qui 
avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  289,  38  au  delà  de  la 
majorité  absolue,  fixée  à  251  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom 

1.  Les  deux  discours  ont  été  imprimés. 


328  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

de  l'assemblée,  M.  Jean-André  Arsandaux,  homme  de  loi,  électeur  de 
la  section  des  Thermes-de-Julien,  âgé  de  soixante  et  un  ans,  demeurant 
rue  de  la  Harpe,  n°  84,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des 
six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

M.  Arsandaux  est  aussitôt  monté  à  la  tribune  pour  accepter  et 
témoigner  sa  reconnaissance;  il  a  prononcé  le  discours  suiv-ant  : 

Monsieur  le  Président.  Messieurs,  dans  ce  moment  de  trouble,  de  sensibilité 
et  de  saisissement,  je  crains  de  ne  pas  vous  exprimer  d'une  manière  digne  de  vous 
les  sentiments  de  respect  et  de  reconnaissance  dont  je  suis  pénétré.  Dans  quelque 
temps  et  pour  quelques  fonctions  que  mes  concitoyens  me  donnent  leurs  suffrages, 
ils  me  sont  toujours  infiniment  précieux.  Si  le  patriotisme  est  entré  pour  quelque 
chose  dans  vos  choix,  je  ne  crois  pas  être  indigne  de  vos  suffrages.  Patriote  dans 
un  temps  où  le  mot  de  patrie  était  un  m^ot  vide  de  sens  pour  les  Français,  l'amour 
de  la  liberté  m'a  fait  choisir  la  profession  d'avocat.  C'était  le  seul  ordre  qui  osât 
être  libre  et  indépendant  au  milieu  du  despotisme.  Aussi  toutes  les  fois  que  le 
Parlement,  aux  prises  avec  le  ministère,  en  a  été  la  victime,  j'ai  suivi  constamment 
son  sort  et  ma  résistance  individuelle  a  toujours  été  sans  réserve.  Je  ne  vous  parle 
pas  de  mes  talents,  mais  une  longue  étude  des  lois,  si  les  circonstances  m'appel- 
lent aux  fonctions  des  juges,  me  donnent  l'espérance  de  marcher  avec  une  sorte 
d'assurance  dans  la  carrière  que  vos  suffrages  m'ont  ouverte.  Alors,  Messieurs,  je 
vous  promets  une  impartialité  inaltérable,  l'intégralité  la  plus  rigoureuse  et  sur- 
tout un  patriotisme  tel  que  je  l'ai  montré  depuis  le  4  3  juillet  et  qui,  j'en  fais  le 
serment,  ne  se  démentira  jamais. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Monsieur,  la  reconnaissance  publique  ne  s'attache  pas  seulement  à  ces  bril- 
lants travaux,  dont  la  gloire  est  l'objet  et  la  récompense;  elle  va  chercher  dans 
son  asile  la  vertu  modeste  et  laborieuse.  Dans  ces  jours  mémorables  où  le  peuple, 
inspiré  par  le  sentiment  de  ses  droits,  brisa  les  chaînes  sous  le  fardeau  desquelles 
il  était  accablé,  vous  concourûtes  aux  premiers  efforts  de  la  liberté  naissante  et, 
tandis  que  la  plupart  des  hommes  ne  sortent  de  leur  demeure  qu'aux  accents  de 
l'intérêt  ou  de  l'ambition,  vous  n'entendîtes  retentir  dans  votre  cœur  que  la  voix 
de  la  Patrie.  Jamais  depuis  vous  ne  l'abandonnâtes,  et,  livré  dans  votre  section  à 
des  travaux  sacrés,  vous  y  avez  mérité  cette  estime  civique  dont  le  prix  vous  est 
offert  aujourd'hui  par  l'assemblée  électorale. 

L'impression  des  deux  discours  a  été  ordonnée^. 

M.  Pons  de  Verdun,  avocat  et  électeur,  élu  juge  suppléant  en  la 
séance  du  29  de  ce  mois,  a  ensuite  demandé  à  faire  son  acceptation  et 
ses  remerciements.  Monté  à  la  tribune,  il  a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  tant  qu'une  portion  de  vos  suffrages 
m'approchait  seulement  de  la  place  honorable  quils  viennent  de  m'assigner,  beau- 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION   DES   JUGES  SUPPLÉANTS.  —   30  DÉCEIMBRE   1790.       329 

coup  plus  sévère  à  mon  égard  que  vous  ne  l'étiez  vous-mêmes,  partageant  les 
craintes  que  je  pouvais  vous  inspirer,  je  me  félicitais  d'ôtrc  un  exemple  de  voire 
circonspection  dans  vos  choix,  de  votre  lenteur  à  les  fixer,  de  votre  sévérité 
nécessaire  et  mesurée  à  l'importance  de  vos  fonctions.  Je  jugeais  en  homme  libre 
des  épreuves  multipliées  auxquelles  j'étais  soumis.  Y  eussé-je  succombé,  je  serais 
encore  heureux  et  fier  de  les  avoir  subies.  Vous  parlerai-je  de  votre  indulgence?  Non, 
Messieurs,  vos  principes  me  le  défendent;  ils  forcent  mon  opinion  de  s'élever  au 
niveau  de  la  voira  et  me  pera>ettent  seulement  des  témoignages  de  respect  et  de 
sensibilité.  Vous  avez  pensé  que  des  efforts  soutenus  pourraient  suppléer  à  ce  qui 
me  manque  de  lumière  et  o'expérience;  vous  avez  oublié  ma  jeunesse,  je  l'oublie 
moi-môme  avec  vous  et  j'espère  n'en  garder  que  le  courage.  Je  puis  vous  offrir, 
pour  vous  rassurer,  la  bonté  de  vos  premiers  choix,  qui  m'ont  donné  des  modèles 
et  des  guides;  je  lâcherai  de  les  suivre  de  loin  et  de  me  former  sur  eux.  Je  puiserai 
encore  des  forces  dans  mon  ardent  amour  pour  cette  Constitution  qui  assure  à 
jamais  la  gloire  et  le  bonheur  de  la  France.  Pénétré  des  grands  principes  de  jus- 
tice et  de  vérité  qui  en  sont  les  bases,  je  les  porterai  dans  l'ordre  judiciaire,  partie 
essentielle  de  ce  bel  ensemble.  Puissé-je  justifier  votre  opinion  !  Puisse- je  servir, 
aussi  bien  que  je  le  désire,  la  chose  publique  et  me  rendre  digne  d'être  l'organe  de 
ces  lois  faites  au  nom  du  véritable  souverain,  de  ces  lois  dont  la  chaîne  auguste 
est  tout  k  la  fois  le  signe  et  le  garant  de  notre  liberté! 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

L'ignorance  fut  longtemps  un  des  patrimoines  les  plus  précieux  à  la  féodalité. 
Où  détestait  alors  les  sciences  parce  qu'il  est  plus  commode  de  les  haïr  que  de  les 
cultiver.  Le  travail,  l'instruction,  l'esprit,  le  génie  même,  semblaient  des  qualités 
subalternes,  je  dirai  presque  une  sorte  de  dégradation  à  laquelle  le  serf  ou  le 
roturier  devait  seul  être  condamné.  La  France  n'a  pas  attendu  le  règne  de  la  phi- 
losophie et  de  la  liberté  poiir  apprécier  les  castes  oisives  ou  guerrières  qui  récla- 
maient ce  honteux  privilège.  Les  lettres  vinrent  éclairer  les  esprits  et  adoucir  les 
mœurs;  bientôt  on  ne  dédaigna  plus  de  s'y  livrer,  quelque  profession  que  l'on 
e\erçàt,  e*  la  magistrature  ne  fut  pas  la  dernière  à  en  sentir  le  besoin.  L'Hôpital 
et  D'Aguesseau  aimèrent  la  poésie^  et  n'en  furent  pas  moins  de  grands  magistrats. 
D.î  tels  exemples  feraient  assez  votre  justification,  si  elle  était  nécessaire.  J'ajou- 
terai que  l'amour  des  lettres  ne  vous  détourna  pas  d'une  carrière  que,  malgré  votre 
jeunesse,  vous  commenciez  à  honorer  par  vos  succès.  Plusieurs  fois  vous  avez 
défendu  avec  une  éloquente  énergie  la  cause  de  l'infortune  contre  l'opulence,  de 
la  faiblesse  contre  le  crédit,  de  ces  hommes  enfin  que  l'orgueil  osait  appeler  le 
vulgaire,  contre  ceux  que  la  bassesse  appelait  des  grands.  Pouvions-nous  mécon- 
naître ces  titres  à  nos  suffrages,  et  ne  nous  répondent-ils  pas  de  vous  dans  la  car- 
rière que  vous  allez  parcourir? 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  de  ces  deux  discours  ^ 
Un  membre  a  fait  la  motion  de  mettre  un  intervalle  entre  la  nomi- 
nation des  juges  et  des  suppléants,  qui  venait  de  se  terminer,  et  celle 

1.  Pons  de  Verdun  s'était  fait  connaître  par  ses  poésies  légères. 

2.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


330  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

restant  à  faire  des  membres  du  Département.  En  conséquence,  il  a 
proposé  de  n'avoir  pas  de  séance  d'ici  au  lendemain  des  Rois.  Celte 
motion  appuyée,  livrée  à  la  discussion,  a  donné  lieu  à  d'autres.  Il  a  été 
proposé  :  l"de  ne  mettre  aucune  interruption  dans  les  opérations  de 
l'assemblée;  2*' de  la  suspendre  jusqu'à  mardi  prochain  4  janvier  1791 
seulement.  La  priorité  demandée  pour  cette  dernière  motion,  M.  le 
Président  l'a  mise  aux  voix  et  l'assemblée  a  arrêté  de  ne  commencer  la 
nomination  des  membres  du  Département  que  mardi  prochain  k  jan- 
vier 1791. 

M.  le  Président,  après  avoir  annoncé  à  l'assemblée  qu'aux  termes 
de  la  convocation  du  procureur  de  la  Commune  faisant  les  fonctions 
du  procureur  général  syndic  du  Département,  du  15  novembre  1790, 
faite  en  exécution  du  décret  de  l'Assemblée  nationale  du  10  du  même 
mois,  les  électeurs  devaient  de  suite,  suivant  les  décrets  antérieurs, 
procéder^,  après  la  nomination  des  juges  des  six  tribunaux,  à  celle  des 
membres  du  Département,  a  fait  faire  lecture  par  l'un  de  MM.  les 
Secrétaires  adjoints  tant  de  cette  convocation  que  du  décret  du 
10  novembre. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  au  sujet  du  tirage  du  rang  des 
tribunaux,  ajourné  par  l'assemblée  après  l'élection  des  juges  et  des 
suppléants,  de  commencer  par  tirer  au  sort  le  rang  des  six  juges  de  la 
première  série  et  ainsi  de  suite  pour  les  autres  dans  le  même  ordre, 
après  une  longue  discussion,  la  question  préalable  a  été  invoquée  sur 
cette  motion.  Plusieurs  membres  successivement  entendus  sur  la  ques- 
tion préalable,  la  discussion  déclarée  fermée,  la  question  préalable 
mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  déli- 
bérer. 

M.  le  Président,  attendu  la  fin  de  l'élection  des  juges  et  des  juges 
suppléants,  a  proposé  de  procéder  à  une  nouvelle  nomination  des  offi- 
ciers du  bureau  général.  Sur  cette  proposition,  il  a  été  observé  que 
l'arrêté  qui  fixait  à  un  mois  la  durée  de  la  présidence  et  des  fonctions 
des  autres  officiers  du  bureau  général  s'opposait  au  changement  pro- 
posé et  n'annonçait  point  que  les  officiers  nommés  ne  le  fussent  que 
pour  les  opérations  relatives  à  l'élection  des  juges  et  des  juges  sup- 
pléants, qu'ils  n'avaient  point  été  nommés  plutôt  pour  une  opération 
que  pour  une  autre,  qu'ils  l'avaient  été  pour  un  mois,  que  ce  mois 
n'expirait  que  le  21  janvier  prochain.  L'ordre  du  jour  en  conséquence 
a  été  réclamé,  mis  aux  voix;  l'assemblée  a  arrêté  d'y  passer. 

M.  le  Président,  ensuite,  a  proposé  à  l'assemblée  d'ajourner  à 
demain  neuf  heures  du  matin  le  tirage  à  faire  du  rang  des  tribunaux, 
ainsi  que  la  nouvelle  formation  et  distribution  des  bureaux  particuliers 


TIRAGE  DU  RANG  DES  TRIBUNAUX.  -  31   DÉCEMBRE  4790.         331 

pour  l'élection  des  membres  du  Département.  L'ajournement  proposé 
a  été  ordonné.  A  quatre  heures,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


46'»*  séance.  —  Vendredi  31  décembre  1790,  9  heures  du  matin. 

Hommage  d'une  brochure  par  M.  Bruslé. —  L'assemblée  décide  de  faire  faire  le  tirage  du 
rang  des  tribunaux  par  deux  enfants  de  l'hôpital  des  Enfants-Trouvés.  —  Le  juge 
L'Héritier  fait  observer  que  son  parent  le  juge-suppléant  D'Anthonay  ne  pei)t  se 
trouver  dans  le  même  tribunal  que  lui.  Par  la  voie  du  sort,  D'Anthonay  prend  la 
place  de  Dumesnil  de  Merville.  —  Tirage  au  sort  du  rang  des  tribunaux.  —  L'assem- 
blée décide  de  faire  une  quête  en  faveur  des  deux  enfants  trouvés  qui  ont  coopéré  au 
tirage  du  rang  des  tribunaux.  — Motion  d'ordre  pour  forcer  les  électeurs  à  se  placer  sur 
les  gradins  au  lieu  de  se  tenir  dans  les  couloirs.  —  Discours  de  félicitation  des  députés 
du  canton  de  Belleville  et  réponse  du  Président.  —  L'assemblée  décide  de  ne  laisser 
entrer  aucun  membre  sans  carte.  —  Dénonciation  concernant  un  devis  de  l'architecte 
Poyet  pour  l'installation  des  tribunaux.  —  Tirage  du  rang  des  sections  et  des  cantons 
pour  la  nouvelle  distribution  des  bureaux. —  L'assemblée  décide  de  ne  changer  ses  bu- 
reaux particuliers  qu'après  l'élection  de  douze  administrateurs.  — Lecture  par  Cerutti 
de  la  pétition  que  l'assemblée  l'avait  chargé  de  rédiger  pour  demander  à  l'Assemblée 
nationale  l'établissement  prompt  des  tribunaux  du  Département.  — Cette  adresse  devra 
être  remise  en  temps  opportun  au  président  de  l'Assemblée  nationale  par  le  Président 
de  l'assemblée  électorale.  —  Lettre  de  félicitations  de  la  municipalité  de  Bobigny  sur 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  —  Le  Président  de  l'assemblée  est  chargé  de  notifier 
au  procureur  de  la  Commune  la  nomination  des  trente  juges  et  des  vingt-quatre  juges 
suppléants. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  le  tirage  du  rang  des  tribunaux,  ainsi  que  la  nouvelle  forma- 
tion et  distribution  des  bureaux  particuliers  pour  l'élection  des  membres 
du  Département. 

iAI.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  à  l'assemblée  d'une  lettre  de 
M.  Bruslé  S  sous-lieutenant  des  grenadiers  du  bataillon  de  Notre-Dame, 
ci-devant  procureur  au  Parlement,  à  M.  le  Président,  accompagnée  de 
plusieurs  exemplaires  d'un  imprimé  ayant  pour  titre  :  Réponse  à  récrit 
de  M,  de  Calonne  de  l'état  de  la  France,  présent  et  avenir,  dont  il  fait  hom- 
mage à  l'assemblée. 

1.  Procureur  au  Parlement  en  1785.   Son  nom  est,  par  erreur,  orthographié  Brûlée 
dans  le  procès-verbal. 


332  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

M.  le  Président  a  observé  qu'on  ne  saurait  apporter  trop  de  soins 
pour  le  tirage  du  rang  des  tribunaux  et  proposé  de  le  faire  faire  par 
deux  enfants  de  la  maison  de  l'hôpital  des  Enfants-Trouvés.  Cette  pro- 
position adoptée,  un  membre  s'est  transporté  à  cet  effet  à  cette  maison; 
deux  enfants  trouvés  ont  été  amenés  et  introduits  au  bureau.  Avant  de 
procéder  à  ce  tirage,  M.  L'Héritier,  l'un  des  juges  des  tribunaux  du 
Département,  a  représenté  que,  d'après  Tordre  des  nominations,  il  se 
trouvait  être  dans  le  même  tribunal  que  "SI.  Jacquot  D'Anlhouay,  juge 
suppléant,  qu'ils  étaient  parents  à  des  degrés  prohibés  par  la  loi  pour 
juger  ensemble  ^  Il  a  proposé  de  distribuer  M.  D'Anthonay  dans  un  autre 
tribunal.  Après  une  ample  discussion  sur  ce  changement,  il  a  été  pro- 
posé de  faire  remplacer  dans  le  tribunal,  dont  M.  L'Héritier  se  trouvait 
juge,  M.  Jacquot  D'Anthonay,  son  parent  et  juge  suppléant  de  ce  même 
tribunal,  par  un  des  cinq  autres  juges  suppléants  de  la  série,  de  faire 
ce  remplacement  par  l'effet  du  sort  et  de  faire  entrer  M.  Jacquot  D'An- 
thonay dans  le  tribunal  d'où  sortirait  le  juge  suppléant  destiné  à  le 
remplacer.  Les  numéros  des  cinq  juges  de  la  série  de  M.  D'Anthonay 
ont  été  mis  dans  un  chapeau. et,  par  l'effet  du  sort,  celui  de  M.  Dumes- 
nil  de  Merville  s'étant  trouvé  sortir  le  premier,  il  a  été  reconnu  pour 
devoir  entrer  au  tribunal  auquel  avait  été  d'abord  destiné  M.  Jacquot 
D'Anthonay,  d'après  l'ordre  des  nominations,  et  M.  Jacquot  D'Anthonay 
devoir  entrer  au  tribunal  d'où  sortait  M.  Dumesnil  de  Merville. 

On  s'est  ensuite  occupé  du  tirage  du  rang  des  tribunaux.  A  cet 
effet,  les  numéros  des  arrondissements  ont  été  jetés  dans  une  roue  de 
fortune,  les  colonnes  des  juges  et  des  juges  suppléants  dans  une  autre. 
Chacun  des  enfants  trouvés  a  tiré  alternativement  un  numéro  d'arron- 
dissement et  une  liste  de  colonne;  l'un  des  Scrutateurs  généraux  les  a 
à  mesure  annoncés  et  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints,  après  le 
tirage  d'un  numéro  d'arrondissement  et  d'une  liste  de  la  colonne  des 
juges  et  juges  suppléants  destinés  par  le  sort  à  y  être  attachés,  a  fait 
lecture  à  l'assemblée  des  sections  et  des  cantons  faisant  partie  de 
chaque  tribunal  d'arrondissement.  Ils  sont  sortis  dans  l'ordre  qui 
suit  : 

i.  Chacun  des  six  tribunaux  devait  comprendre  six  juges  et  quatre  suppléants  et  se 
combiner  de  la  façon  suivante  d'après  l'ordre  de  nomination  :  1.  Juges  n"*  I,  7,  13,  19 
et  25,  et  suppléants  n"^  i,  7,  13  et  19.  —  2.  Juges  n"*  2,  8,  14,  20  et  26  et  suppléants 
n°*  2,  8,  14  et  20.  —  3.  Juges  n»''  3,  9,  15,  21  et  27,  et  suppléants  n»^  3,  9,  15  et  21.  — 
4.  Juges  no»  4,  10,  16,  22  et  28,  et  suppléants  no*4,  10,  16  et  22.  —  5.  Juges  n"  5,  11, 
17,  23  et  29,  et  suppléants  n«^  5,  11,  17  et  23.  —  6.  Juges  n<>»  6,  12,  18,  24  et  30  et  sup- 
pléants n"^  6,  12,  18  et  24.  —  Or  L'Héritier,  25^  juge,  se  trouvant  avec  le  19"  juge  sup- 
pléant qui  était  son  parent  Jacquot  D'Anthonay,  il  était  nécessaire  d'opérer  une  permu- 
tation. 


TIRAGE  DU  RANG  DES  TRIBUNAUX.  —  3i  DÉCEMBRE  4790.       333 


NOMS 

DES     JUGES 

et 
juges  suppléan's. 


5*^  colonne. 

JUGES. 

Target. 

Tronchet. 

Vermeil. 

Gorguereau. 

Marcilly. 

JUGES    SUPPLÉANTS. 

)omman 
Rivière. 

Bureau  du  Colombier. 
Bouchard. 

6'=  colonne. 

JUGES. 

Treilhard. 

Bigot  dePréameneu. 

Delavigoe. 

Gaultier  de  Biauzat. 

Brunet. 

JUGES    SUPPLÉANTS. 

Roederer. 
Hemeri. 
Doulcet. 
Arsandaux. 

4*=  colonne. 

JUGES. 

Tliouret. 

Dionis  du  Séjour. 

Oudart. 

Voidel. 

Mouricault. 

JUGES    SUPPLÉANTS. 

Miller. 
Joily. 

Mennessier. 
Gaigne. 


-NOMS 


DES    SECTIONS 

qui  en  dépendent. 


DES    CANTONS 

qui  en  dépendent. 


5=  arrondissement. 


Notre-Dame. 

Thermes-de-Julien. 

Sainte-Geneviève. 

Jardin  des  Plantes. 

Observatoire, 

Gobolins. 


Villejuif. 
Choisy-le-Roi. 


4*=  arrondissement. 


Place  Royale. 

Roi-de-Sicile. 

Hôtel-de-Ville. 

Arsenal. 

Popincourt. 

Rue  de  Montreuil. 

Quinze-Vingts. 

L'Isle. 


Montreuil. 
Viocennes. 
Charenton. 


3^  arrondissement. 


Faubourg  Saint-Denis. 

Bondy. 

Temple. 

Ponceau. 

Graviliiers. 

Lombards. 

Rue  Beaubourg. 

Arcis. 

Enfants-Rouges. 


Pierrefitte. 

Pantin. 

Belleville. 


33i 


ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE    DE   PARIS. 


NOMS 

NOMS 

DES     JUGES 

^ 

et 

DES    SECTIONS 

DES   CANTONS 

juges  suppléants. 

qui  en  dépendem. 

qui  en  dépendent. 

3«  colonne. 

JUGES. 

1"  arrondissement. 

Du  Port. 

Morel  deVindé. 

t^ 

Garran  de  Coulon. 

Tuileries.                            . 
Champs-Elysées.                 ] 

Hérault  de  Séch elles. 

Alix. 

Roule.                               1 
>  Place  Vendôme.                 f  Nanterre. 

JUGES    SUPPLÉANTS. 

Palais-Royal.                      {  Pa^sy. 

Millet  de  Gravelle. 

La  Bibliothèque.                 \ 

Carouge. 

Grange-Batelière.                j 

Archambault. 

Pons  de  Verdun. 

V  colonne. 

2e  arrondissement. 

JUGES. 

Freteau.                       ^ 

Faubourg  Montmartre.       ^ 

Agier. 

Rue  Poissonnière. 

Minier. 

Fontaine  de  Montmorency. 

D'Augy. 

Place  Louis  XIV.                J 

L'Héritier. 

Postes.                                F  ^  , 

„  n         .  1 .                          Colombes. 

Halle  au  ble.                       V  ^,.  , 

JUGES    SUPPLÉANTS. 

Muguet  deNanthou. 

>  ^       .                                 f   Clichy. 

0^^'°'^^-                              Saint-Denis. 
Louvre.                               1 

Quesnay  de  Saint-Ger- 

Marché des  Innocents.         | 

main. 

Mauconseil. 

Guyot  Desherbiers. 

Bonne-Nouvelle. 

Dumesnil  de  Merville. 

/                                             / 

2*^  colonne. 

JUGES. 

6«  arrondissement. 

Merlin. 

Lefèvre  d'Ormesson. 

Recolène. 

Henri  IV.                            \ 

Clément  de  Blavette. 

Invalides.                             J 

Mutel. 

Fontaine  de  Grenelle.        1  Bourg-î a-Reine. 
>  Quatre-Nations.                  >  Issy. 

JUGES   SUPPLÉANTS. 

Théâtre-Français.               I  Châtillon. 

Robin  (Léonard). 

Croix-Rouge.                       j 

La  Caze. 

Luxembourg.                       / 

Viellart. 

Jacquot  D'Anthonay. 

QUÊTE  POUR  LES  ENFANTS  TROUVÉS.  —  31   DÉCEMBRE  1790.      335 

L'assemblée  a  arrêté  que  l'ordre  de  ce  tirage  serait  imprimé  et  in- 
séré en  tableau  dans  son  procès-verbal. 

Le  sort  des  deux  enfants  trouvés  qui  venaient  de  faire  le  tirage 
de  l'ordre  des  tribunaux,  fait  pour  intéresser  l'humanité,  a  aussitôt 
occupé  l'assemblée.  Diverses  motions  ont  été  faites  à  ce  sujet,  une  entre 
autres  ayant  pour  objet  de  faire  une  quête  en  faveur  de  ces  deux  en- 
fants, dont  les  noms  seraient  à  cet  effet  insérés  dans  le  procès-verbal, 
d'en  placer  les  fonds  à  leur  profit,  sous  l'inspection  du  procureur  gé- 
néral syndic  du  Département,  de  joindre  les  intérêts  au  principal,  pour 
le  rendre  plus  considérable,  de  leur  remettre  cette  somme  à  leur  éta- 
blissement et,  dans  le  cas  où  l'un  d'eux  viendrait  à  décéder  avant  d'être 
établi,  que  la  totalité  appartiendrait  et  serait  remise  au  survivant. 
Cette  motion  appuyée,  il  a  été  fait  un  amendement  tendant  à  ne  faire 
la  quête  dans  les  bureaux  particuliers  et  par  appel  nominal  que 
mardi  prochain  et  jours  suivants.  Un  autre  amendement  au  contraire 
a  été  proposé,  celui  de  faire  la  quête  sur-le-champ. 

Le  premier  amendement  a  été  adopté  et  joint  à  la  motion  princi- 
pale; le  tout  mis  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  serait,  mardi 
prochain  /t  janvier  1791  et  jours  suivants,  fait  dans  chaque  bureau  et 
suivant  l'appel  nominal  qui  y  est  établi,  une  quête  en  faveur  d'An- 
toine Angelle,  âgé  de  dix  ans  et  demi,  et  d'Honoré  Le  Blanc,  âgé  de 
huit  ans,  les  deux  enfants  trouvés  pris  dans  cet  hôpital  et  qui  venaient 
de  faire  le  tirage  de  la  distribution  des  tribunaux  dans  les  six  arron- 
dissements du  Département  de  Paris,  que  les  fonds  de  cette  caisse  étant 
un  bien  personnel  que  l'assemblée  électorale  attribuait  à  chacun  de 
ces  enfants,  seraient  placés  à  leur  profit,  sous  l'inspection  du  procu- 
reur général  syndic  du  Département,  afin  que  les  intérêts  augmentant 
progressivement  le  principal  rendent  considérable  la  somme  qui  doit 
leur  revenir  et  qui  leur  sera  remise  à  leur  majorité  ou  lors  de  leur  éta- 
blissement, a  arrêté  en  outre  que,  dans  le  cas  où  l'un  de  ces  deux  en- 
fants viendrait  à  mourir  avant  d'avoir  pu  jouir  du  bienfait  de  l'assem- 
blée, celui  des  deux  qui  survivrait  à  l'autre  deviendrait,  à  cet  égard, 
son  héritier  et  recueillerait  la  somme  entière  qui  se  trouverait  alors 
accumulée,  et  que,  dans  le  cas  où  les  deux  enfants  viendraient  à  décé- 
der, soit  avant  leur  majorité,  soit  avant  leur  établissement,  la  totalité 
de  la  somme  à  eux  destinée,  tant  en  principal  qu'intérêts,  retournerait 
au  profit  de  la  maison  de  l'hôpital  des  Enfants-Trouvés  de  Paris. 

Un  membre  a  ensuite  demandé  la  parole  au  nom  des  deux  enfants; 
il  a  dit  qu'il  était  chargé  d'exprimer  pour  eux  à  l'assemblée  leur  re- 
connaissance de  ses  bontés  et  leurs  remerciements,  et  d'assurer  en 
même  temps  qu'ils  ne  négligeraient  rien  pour  y  répondre  par  leur 


336  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

bonne  conduite,  leur  entière  et  respectueuse  soumission  à  la  Nation,  à 
la  Loi  et  au  Roi.  Ce  fait,  ils  ont  été  reconduits  à  la  maison  des  Enfants- 
Trouvés. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  de  prendre  par  l'assemblée  en 
considération  un  imprimé  fait  par  M.  Bayard,  vice-président  de  la  So- 
ciété patriotique  de  Sainte-Geneviève,  ayant  pour  titre  :  Réflexiors 
propres  à  lever  tout  scri'.pu^e  relativement  a  la  constitution  civile  du  clergé  et 
à  prévenir  de  grands  malheurs,  la  question  préalable  invoquée,  appuyée 
et  mise  aux  voix,  l'assemblée  sp  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  déli- 
bérer. 

Une  motion  d'ordre  a  ensuite  occupé  l'assemblée,  celle  d'empêcher 
les  électeurs  de  rester  pendant  l'assemblée  autour  du  bureau  général, 
dans  les  couloirs,  à  la  barre  et  autour  des  poêles,  et  de  les  obliger  à  se 
placer  dans  les  gradins.  Cette  motion  appuyée  a  été  mise  aux  voix;  il 
a  été  arrêté  que  les  électeurs  seraient  tenus,  pendant  la  séance,  de  se 
placer  sur  les  gradins,  et  qu'ils  ne  pourraient  rester  ni  autour  du  bu- 
reau général,  ni  à  la  barre,  ni  aux  poêles,  ni  dans  les  couloirs. 

M.  le  Président  a  annoncé  qu'il  venait  d'être  prévenu  d'une  dépu- 
tation  du  canton  de  Belleville,  qu'elle  demandait  à  être  admise  à  l'as- 
semblée. Les  députés  de  ce  canton  introduits  par  les  huissiers  en  la 
manière  ordinaire,  et  placés  à  la  barre,  un  d'eux  est  ensuite  monté  à 
la  tribune  et  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

M.  le  Président,  Messieurs,  les  députés  du  canton  de  Belleville  viennent 
acquitter  auprès  de  vous  une  bien  faible  partie  de  la  grande  dette  que  tout  le 
Département  de  Paris  a  contractée  avec  l'assemblée  électorale.  Organe  de  la  pro- 
fonde reconnaissance  dont  nos  concitoyens  sont  animés,  nous  sentons  l'impossi- 
bilité de  vous  la  peindre  ;  elle  est,  comme  votre  zèle  pour  la  chose  publique,  au- 
dessus  de  toute  autre  expression.  Les  citoyens  les  plus  distingués  par  leur 
patriotisme  et  leurs  vertus  sont  appelés  à  la  magistrature  de  la  nation  française  ; 
vous  avez  voulu,  dans  votre  sagesse,  que  le  sanctuaire  des  lois  fût  environné  de 
toutes  les  lumières.  Le  môme  génie  présidera  sans  doute  au  choix  des  magistrats 
de  l'administration,  et  voilà,  Messieurs,  comment  avec  l'action  seule  de  vos  con- 
sciences vous  aurez  su  enchaîner  la  malveillance  des  ennemis  de  la  Constitution 
à  laquelle  nous  avons  tous  juré  d'être  fidèles.  Nous  renouvelons  aujourd'hui  ce 
serment  solennel  entre  vos  mains  ;  il  nous  reste  encore  un  vœu  à  former,  l'amour 
de  la  Patrie  le  commande  impérieusement  à  nos  âmes,  que  la  justice,  la  paix, 
l'honneur  et  la  religion  confondant  désormais  leurs  embrassements,  se  jurent  une 
amitié  inviolable  et  en  scellent  le  pacte  éternel  sous  l'empira  de  la  liberté. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  l'assemblée  électorale  reçoit  avec  reconnaissance  l'expression  de 
vos  sentiments;  elle  n'ignore  pas  tous  vos  titres  à  l'estime  publique;  dans  des 


MESLRES  D'ORDRE  POUR  L'ASSEMBLÉE.  —  31    DÉCEMBRE   1790.       337 

moments  de  trouble  et  d'orage,  vos  soldats  citoyens  sauvèrent  le  trésor  de  la  Com- 
mune, dont  la  garde  leur  était  confiée.  Tous  ceux  qui  vous  ont  choisis  pour  être 
leurs  organes  se  sont  également  distingués  au  service  de  la  Patrie  et  de  la  liberté, 
et  nous  nous  trouvons  heureux  d'être  envers  vous  les  interprètes  du  Dépai'tement 
de  Paris.  L'opinion  publique,  si  nécessaire  à  consulter,  quand  il  s'agit  du  bonheur 
et  de  l'intérêt  du  peuple,  nous  désigna  constamment  les  hommes  à  qui  nous  pou- 
vions conGer  le  glaive  de  la  justice;  elle  seule  nous  inspirera  également  dans  le 
choix  des  administrateurs;  ils  doivent  être  plus  particuhèrement  l'appui  des  cam- 
pagnes et  nous  espérons  qu'ils  seront  dignes  d'elles.  L'assemblée,  Messieurs,  vous 
invite  à  assister  à  sa  séance  '. 


Un  membre  a  représenté  que,  par  suite  de  l'arrêté  d'ordre  que  venait 
de  prendre  l'assemblée,  il  serait  à  propos  d'arrêter  également  de  mettre 
dans  la  consigne  de  la  garde  de  ne  laisser  entrer  aucun  membre  sans 
carte,  et  que,  dans  le  cas  où  il  s'en  trouverait  qui  aient  oublié  leur  carte, 
qu'ils  seraient  tenus,  avant  d'entrer,  de  se  faire  reconnaître  par  un 
électeur  ayant  la  sienne;  de  plus  que,  pour  pouvoir  faire  exécuter  plus 
scrupuleusement  cet  objet  d'ordre,  les  factionnaires  se  tiendraient  à 
la  porte  de  l'assemblée  et  en  dehors.  Cette  motion  appuyée  et  mise 
aux  voix,  il  a  été  pris  un  arrêté  en  conséquence,  et  M.  le  Président  a 
été  chargé  de  veiller  à  son  exécution. 

Il  a  été  fait  par  un  membre  une  dénonciation  à  l'assemblée  d'un 
devis  qui  a  servi  à  former  la  demande  de  la  réunion  des  tribunaux  au 
Palais,  présenté  aux  juges  du  Département  par  M.  Poyet^,  se  disant 
architecte  de  la  Ville,  et  envoyé  par  M.  le  procureur  syndic  de  la  Com- 
mune, faisant  fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Département, 
au  comité  de  Constitution.  Ce  membre,  après  avoir  demandé  que  le 
procureur  de  la  Commune,  en  sa  qualité  ci-dessus  énoncée,  fût  tenu 
d'établir  sous  huitaine  les  tribunaux  et  de  faire  faire  la  proclamation 
des  noms  des  juges  et  des  juges  suppléants,  a  remis  sur  le  bureau  copie 
de  lui  certifiée  conforme  à  l'original  déposé  au  bureau  de  la  Ville  et 
registre  n»  ^33  du  devis  qu'il  venait  de  dénoncer.  Il  résulte  de  ce  devis 
que  l'établissement  des  tribunaux  dans  les  endroits  à  eux  destinés,  le 
premier  aux  Petits-Pères,  le  second  aux  Minimes,  le  troisième  à  l'ab- 
baye Saint-Germain,  le  quatrième  à  Sainte- Geneviève,  le  cinquième 
aux  Petits-Pères  Nazareth,  le  sixième  aux  Jacobins  Saint- Honoré,  for- 

1.  Le  discours  et  l'adresse  ont  été  imprimés. 

2.  Bernard  Poyet,  né  à  Dijon  le  3  mai  1742,  architecte  de  la  ville  de  Paris,  membre 
de  l'Institut,  mort  à  Paris  le  3  mai  1824.  Il  fit  de  nombreux  plans,  dont  les  deux  suivants 
pendant  la  Révolution  :  1°  Projet  pour  employer  dix  mille  personnes,  tant  artistes  qu'ou- 
vriers, à  la  construction  d'une  place  dédiée  à  la  Nation,  avec  Vexposition  des  moyens  de 
fournir  à  la  dépense  de  ce  monument  patriotique;  Paris,  1792,  in-S^j  —  2*  Projet  de  cir- 
que national  et  de  fêle?  annuelles;  1792,  in-S». 


338  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

merait  une  dépense  de  3,802,800  livres;  qu'au  contraire,  en  construi- 
sant à  neuf  ces  six  tribunaux,  il  n'en  coûterait  pour  chacun  que 
537,600  livres,  ce  qui,  pour  les  six,  formerait  3,225,600  livres.  En  sorte 
qu'en  construisant  à  neuf  les  six  tribunaux  au  lieu  de  les  établir  dans 
les  différents  endroits  à  eux  destinés,  il  y  aurait  sur  la  totalité  de  la 
dépense  une  économie  de  577,200  livres. 

Sur  la  motion  d'un  membre  de  faire  à  l'Assemblée  nationale  une 
pétition  pour,  en  lui  annonçant  la  fin  des  travaux  de  l'assemblée  sur 
l'élection  des  juges  et  des  juges  suppléants,  lui  annoncer  en  même 
temps  son  vœu  pour  l'établissement  prompt  des  tribunaux  dans  la 
forme  et  dans  les  endroits  indiqués  par  les  décrets  de  l'Assemblée  na- 
tionale, appuyée,  mise  aux  voix,  il  a  été  pris  un  arrêté  en  conséquence, 
et  M.  Cerutti,  Secrétaire  général  de  l'assemblée  électorale,  a  été  chargé 
de  rédiger  à  l'instant  cette  pétition.  Il  a  de  plus  été  arrêté  que  le  Pré- 
sident de  l'assemblée  électorale  se  retirerait  par  devers  M.  le  président 
de  l'Assemblée  nationale,  pour  la  lui  présenter. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  de  la  manière  de  procéder  à 
l'élection  des  membres  du  Département.  Il  a  été  proposé  ;  1°  après 
avoir  nommé  les  deux  membres  des  trois  districts  de  Paris,  Saint-Denis 
et  Bourg-la-Reine  composant  le  Département,  de  procéder  à  l'élection 
des  trente  autres  membres  par  des  listes  doubles  de  six  noms  qui  en 
contiendraient  douze;  2"  de  ne  nommer  les  trente  membres  que  par 
des  listes  doubles  de  trois  noms,  c'est-à-dire  de  six. 

Ces  deux  propositions  également  appuyées,  la  priorité  demandée 
pour  la  dernière,  elle  a  été  mise  aux  voix  et  il  a  été  arrêté  de  commen- 
cer l'élection  des  membres  du  Département  par  la  nomination  par 
listes  doubles  de  deux  noms,  sur  lesquelles  on  en  inscrirait  quatre, 
des  deux  membres  des  districts  de  Paris,  Saint-Denis  et  Bourg-la-Reine; 
cette  nomination  achevée,  de  procéder  à  l'élection  des  trente  autres  par 
des  listes  doubles  de  trois  noms  sur  lesquelles  on  en  inscrirait  six.  Il  a 
en  outre  été  arrêté  que  dans  le  cas  où,  par  le  résultat  du  scrutin  de 
ces  listes  de  six  noms,  il  s'en  trouverait  plus  de  trois  qui  aient  acquis 
la  majorité  absolue,  trois  seulement  seraient  élus,  ceux  qui  auraient 
réuni  le  plus  de  suffrages,  et,  dans  le  cas  de  nombre  égal,  le  plus  âgé. 

Le  tirage  du  rang  des  sections  et  des  cantons  pour  la  nouvelle 
distribution  des  bureaux  a  été  fait  en  présence  de  l'assemblée  par  les 
Officiers  du  bureau  général.  Ils  sont  sortis  dans  l'ordre  suivant  : 

1.  Section  des  Gobelins.  —  2.  Section  de  la  rue  de  Montreuil. 
—  3.  Section  de  la  Croix-Rouge.  —  Zj.  Section  de  l'Isle.  —  5.  Section 
du  Temple.  —  6.  Section  de  Notre-Dame.  —  7.  Section  du  Roi-de- 
Sicile.  —  8.  Canton  de  Clichy.  —  9.  Canton  d'Issy.  —  10.  Canton  de 


TIRAGE  DU  RANG  DES  SECTIONS.  —  31  DÉCEMBRE  4790.        339 

Vincennes.  —  11.  Section  de  THôtel-de- Ville.  —  12.  Canton  de  Cha- 
renton.  —  13.  Section  de  l'Oratoire.  —  U.  Canton  de  Belleville. — 
15.  Section  du  Louvre.  —  16.  Canton  de  Bourg-la-Reine.  —  17.  Sec- 
tion de  la  rue  Beaubourg.  —  18.  Section  du   faubourg  Montmartre. 

—  19.  Canton  de  Colombes.  —  20.  Section  de  Popincourt.  —  21.  Sec- 
tion de  la  Fontaine  de  Grenelle.  —  22.  Section  de  la  Grange-Bate- 
lière. —  23.  Section  de  la  Fontaine  de  lAIontmorency.  —  24.  Section 
de  Bondy.  —  25.  Section  des  Invalides.  —  26.  Canton  de  Châtillon.  — 
27.  Canton  de  Nanterre.  —  28.  Section  des  Enfants-Rouges.  —  29.  Can- 
ton de  Passy.  —  30.  Canton  de  Pantin. —  31.  Section  des  Gravilliers.  — 
32.  Section  de  la  place  Royale. —  33.  Section  du  faubourg  Saint-Denis. 

—  3/i.  Section  des  Quinze-Vingts.  —  35.  Section  de  la  Halle  au  Blé. 

—  36.  Section  de  Bonne-Nouvelle.  —  37.  Section  du  Marché-des-Inno- 
cents.  —  38.  Section  des  Arcis.  —  39.  Section  des  Quatre-Nations.  — 
40.  Section  d'Henri  IV.  —  41.  Section  de  Mauconseil.  —  42.  Section  de 
la  place  Louis  XIV.  —  43.  Section  de  l'Arsenal.  —  44.  Canton  de  Saint- 
Denis. —  45.  Canton  de  Montreuil.  —  46.  Section  du  Luxembourg.  — 
47.  Section  du  Théâtre- Français.  —  48.  Section  de  la  place  Vendôme. 

—  49.  Canton  de  Pierrefitte.  —  50.  Section  de  la  rue  Poissonnière.  — 
51.  Section  du  Ponceau.  —52.  Section  de  la  Bibliothèque.  —  53.  Sec- 
tion de  Sainte-Geneviève.  —  54.  Section  des  Thermes-de-Julien.  — 
55.  Section  du  Palais-Royal.  — 56.  Canton  de  Choisy-le-Roi.  —  57.  Sec- 
tion des  Lombards.—  58.  Canton  de  Villejuif.  —  59.  Section  des  Tui- 
leries. —  60.  Section  des  Champs-Elysées.  —  61.  Section  de  l'Observa- 
toire. —  62.  Section  du  Jardin  des  Plantes.  —  63.  Section  du  Roule. 

—  64.  Section  des  Postes. 

Ce  tirage  achevé,  un  membre  a  proposé  de  ne  changer  les  bureaux 
pour  l'élection  des  trente-six  membres  du  Département  que  de  douze 
en  douze  nominations,  ce  qui  ferait  trois  changements  de  bureaux,  et, 
pour  donner  le  temps  d'en  faire  la  distribution,  de  tirer  le  rang  des 
sections  et  des  cantons  après  l'élection  de  six  membres.  Cette  proposi- 
tion appuyée,  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  que  ses  bureaux  par- 
ticuliers, pour  l'élection  des  trente-six  membres  du  Département,  ne 
seraient  changés  qu'après  avoir  nommé  douze  membres  et  que  le 
tirage  du  rang  des  sections  et  des  cantons  pour  leurs  nouvelles  distri- 
butions serait  fait  par  les  Officiers  du  bureau  général,  après  l'élection 
du  sixième. 

M.  Cerutti,  Secrétaire  général,  a  demandé  à  faire  lecture  à  l'assem- 
blée de  la  pétition  qu'elle  l'avait  chargé  de  rédiger  pour  l'Assemblée 
nationale,  relativement  à  l'établissement  prompt  des  tribunaux  du  Dé- 
partement. Cette  lecture  achevée,  M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée 


340  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

sur  cette  rédaction  ;  elle  a  été  adoptée,  sauf  quelques  changements  faits 
à  l'instant,  et  la  transcription  en  a  été  ordonnée  dans  son  procès-verbal. 
Elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

Monsieur  le  Président,  l'assemblée  électorale  me  charge  de  me  retirer  par 
devers  vous  pour  vous  annoncer  que,  fidèle  à  sa  mission  et  au  vœu  de  l'Assemblée 
nationale,  elle  s'est  empressée  de  terminer  avec  la  plus  scrupuleuse  promptitude  et 
la  plus  exacte  attention  l'élection  des  juges  et  suppléants  des  six  tribunaux  du 
département  de  Paris.  Elle  me  charge  en  même  temps  de  vous  prier,  Monsieur,"  de 
vouloir  bien  présenter  à  l'Assemblée  nationale  une  pétition  relative  à  l'établisse- 
ment des  six  tribunaux.  Tout  le  Département  de  Paris  regarde  comme  l'opération 
la  plus  importante  que  les  six  tribunaux  soient  installés  sans  délai  et  que  l'on  ne 
prolonge  pas  plus  longtemps  les  inconcevables  lenteurs  apportées  dans  cet  établis- 
sement qui  presse  dans  tous  les  rapports  publics  et  particuliers. 

Tout  le  Département  de  Paris  ne  regarde  pas  comme  une  opération  moins 
essentielle  pour  lui,  ni  moins  indispensable  pour  la  bonne  distribution  de  la  jus- 
tice, que  chaque  tribunal  soit  placé  dans  l'arrondissement  indiqué  par  l'Assem- 
blée nationale  et  sollicité  par  la  convenance  des  justiciables.  Tout  le  Département 
de  Paris,  instruit  que  la  municipalité  a  fait  auprès  de  l'Assemblée  nationale  une 
démarche  pour  obtenir  que  les  six  tribunaux  soient  réunis  dans  un  seul  et  même 
local,  s'est  alarmé  d'une  démarche  contraire  aux  décrets,  contraire  au  vœu  public, 
contraire  à  toutes  sages  prévoyanc  s.  D'après  cela,  l'assemblée  électorale,  repré- 
sentant des  assemblées  primaires,  vient  réclamer  contre  une  réunion  qui  leur 
paraît  inconslilutionneile  et  impolilique. 

L'assemblée  électorale,  avertie  par  le  public,  a  su  que  des  architectes  ont 
proposé  différents  plans  d'édifices  somptueux  pour  y  rendre  la  justice,  et  que  la 
municipalité  a  employé,  pour  demander  la  réunion  des  six  tribunaux,  la  considé- 
ration effrayante  des  dépenses  extrêmes  que  coûterait  l'exécution  de  ces  plans  dis- 
pendieux. Sur  cela,  l'assemblée  électorale  représente  à  l'Assemblée  nationale 
qu'il  existe  déjà  une  foule  d'emplacements  propres  à  recevoir  les  juges  ou  qui 
n'exigent  que  des  changements  peu  dispendieux,  et  qui,  par  le  voisinage  du  tri- 
bunal qui  serait  placé  dans  leur  enceinte,  donneraient  une  valeur  nouvelle  à  tout 
le  restant  du  domaine  national  dont  ils  font  partie.  L'assemblée  électorale  ne  croit 
pas  devoir  observer  ici  que  le  sanctuaire  des  lois  n'a  pas  besoin  de  magnificence 
et  que  la  justice  aune  majesté  qui  la  dispense  du  luxe.  Ainsi  l'intéi  et  de  la  justice, 
l'intérêt  de  l'économie,  l'intérêt  de  la  liberté  présente  et  de  la  liberté  future,  tout 
enfin  se  réunit  pour  obtenir  nos  deux  demandes,  l'installation  prompte  des  six 
tribunaux  et  la  séparation  distincte  de  chaque  tribunal.  L'assemblée  électorale 
attend  avec  la  plus  vive  et  la  plus  respectueuse  impatience  une  décision  qui  la 
rassure  elle-même  et  qui  lui  donne  le  moyen  de  tranquilliser  le  public. 

M.  le  Président  a  observé  qu'il  était  déjà  trois  heures,  qu'avant 
que  cette  pétition  fût  expédiée  et  qu'il  ait  pu  se  rendre  à  l'Assemblée 
nationale,  il  arriverait  probablement  que  la  séance  en  serait  levée, 
qu'ainsi  il  se  trouverait  peut-être  dans  l'impossibilité  de  pouvoir  la 
présenter  aujourd'hui,  qu'il  était  môme  incertain  si  demain,  premier 
jour  de  l'an,  l'Assemblée  nationale  aurait  séance.  L'assemblée  a  auto- 


CLOTURE  DE  L'ÉLECTION  DES  JUGES.  —  31    DÉCEMBRE   1790.     341 

fisé  M.  le  Président  à  faire  à  cet  égard  ce  qu'il  croirait  le  plus 
convenable,  son  zèle  à  toute  épreuve  étant  un  sûr  garant  de  son  exac- 
titude et  de  son  empressement  à  exécuter  les  intentions  de  l'assem- 
blée. 

Un  de  MM.  les  Secrétaires-adjoints  a  fait  lecture  à  l'assemblée  d'une 
adresse  de  la  municipalité  de  Bobigny.  L'impression  et  l'insertion  dans 
le  procès-verbal  en  ont  été  ordonnées.  Elle  est  ainsi  conçue  : 

Monsieur  le  Président,  la  municipalité  de  Bobigny  a  reçu  avec  la  plus  grande 
satisfaction  votre  adresse  présentée  à  l'Assemblée  nationale  le  14  décembre  1790; 
elle  a  vu  avec  le  plus  vif  intérêt  que,  d'après  les  motifs  qui  vous  dirigent  dans 
vos  opérations,  d'après  les  vertus  connues  des  juges  qui  ont  été  proclamés,  la 
sagesse,  les  lumières  et  le  patriotisme  ont  présidé  à  votre  choix.  Elle  a  applaudi 
avec  transport  aux  principes  que  vous  avez  manifestés  sur  le  caractère  des  per- 
sonnes qui  doivent  être  appelées  à  l'administration  du  Département,  sur  les  vertus 
réelles  des  pasteurs,  qui  doivent  nous  enseigner  les  devoirs  de  notre  religion,  de 
cette  religion  sainte  qui  nous  rappellera  toute  la  simplicité  de  l'Église  naissante  et 
la  modeste  piété  de  ses  premiers  pasteurs,  heureux  si  cette  adresse  remplit  le 
but  qui  en  fait  l'objet.  La  pureté  de  vos  opinions,  la  sagesse  de  vos  principes, 
bien  faite  pour  confondre  les  ma  intentionnés,  éclairer  les  esprits  faibles  et  les 
mettre  à  l'abri  de  l'erreur  et  de  la  séduct  on,  nous  a  déterminés  à  lui  donner  la 
plus  grande  publicité  et  à  la  faire  lire  aux  prônes.  Mettez  la  dernière  main  aux 
travaux  que  vous  avez  si  heureusement  commencés  et  comptez  de  notre  part  sur 
la  plus  vive  reconnaissance  et  le  dévouement  le  plus  absolu  et  la  plus  intime 
confiance. 

Nous  avons  l'honneur  d'être,  Monsieur  le  Président,  vos  très  humbles  et 
très  obéissants  serviteurs. 

Malice,  7naire;  Du  Pré,  Jollin, 
Clément,  Lézier,  Devaux,  Du- 
TOUR,  secré taire  ^ 


Un  membre  a  observé  que  l'assemblée  n'avait  pas  encore  pro- 
noncé sur  une  motion  qui  avait  été  faite  dans  cette  séance,  dont  l'objet 
était  d'obliger  le  procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de 
procureur  général  syndic  du  Département,  d'établir  sous  huitaine  les 
tribunaux  et  défaire  faire  la  proclamation  des  juges  et  suppléants. 
Sur  cette  motion,  un  autre  membre  a  représenté  que  l'assemblée  de- 
vait se  borner  à  notifier  par  une  lettre  de  M.  le  Président  à  M.  le  pro- 
cureur de  la  Commune  faisant  les  fonctions  de  procureur  général 
syndic  du  Département,  la  fin  de  ses  opérations  relatives  à  l'élection 
des  juges  et  juges  suppléants  des  tribunaux  du  Département.  Cette  der- 
nière motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  chargé  son  Pré- 
sident d'écrire  au  procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de 

1.  Cette  adresse  a  éié  imprimée. 


342  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

procureur  général  syndic  du  Département  pour  lui  notifier,  au  nom  de 
l'assemblée,  la  nomination  entière  par  elle  faite  des  30  juges  et  des 
2h  suppléants  destinés  à  composer  les  tribunaux  des  six  arrondisse- 
ments du  Département  de  Paris. 

L'assemblée  a  ajourné  àmardi  prochain, 4  janvier  1791, l'organisa- 
tion nouvelle  des  six  bureaux  particuliers,  la  nomination  de  leurs  offi- 
<;iers,  l'élection  des  membres  du  Département,  ainsi  que  la  quête  à 
faire  ce  jour  et  les  suivants  par  appel  nominal  pour  les  deux  enfants 
de  l'hôpital  des  Enfants-Trouvés  qui  ont  fait  le  tirage  de  l'ordre  des 
tribunaux.  A  trois  heures  et  demie,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 
a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire, 


47'"'^  séance.  —  Mardi  4  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  de  Quesnay  par  laquelle  il  refuse  les  fonctions  de  juge  suppléant,  pour  conserver 
celles  de  juge  à  Saumur.  —  Accusé  de  réception  par  les  présidents  des  départements 
de  l'Indre  et  du  Pas-de-Calais  des  exemplaires  de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  — 
Nomination  des  officiers  dos  bureaux.  —  Discours  d'un  membre  de  la  municipalité 
de  Villejuif  pour  adhérer  à  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale, et  réponse  du  Président. 
—  Élection  de  Pastoret  et  de  Kersaint,  du  district  de  Paris,  comme  administrateurs 
du  Département  de  Paris.  —  Discours  de  remerciement  de  Pastoret.  —  Mesures 
prises  pour  la  simplification  du  dépouillement  des  scrutins.  —  Résultat  de  la  quête 
faite  pour  les  deux  enfants  trouvés. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était  l'organisation  nouvelle  des  six  bureaux  particuliers,  la  nomina- 
tion de  leurs  officiers,  l'élection  des  administrateurs  du  Département, 
ainsi  que  la  quête  à  faire,  tant  ce  jour  que  les  suivants,  par  appel  no- 
minal pour  les  deux  enfants  de  l'hôpital  des  Enfants-Trouvés,  qui,  en 
la  séance  du  31  décembre  dernier,  avaient  fait  le  tirage  de  l'ordre  des 
tribunaux. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de 
M.  Quesnay,  juge  de  Saumur,  élu  juge  suppléant  du  Département  de 
Paris  en  la  séance  du  19  décembre  dernier,  par  laquelle  il  expose  les 
raisons  qui  l'empêchent  d'accepter  la  place  de  juge  suppléant  de 
l'un  des  tribunaux  du  Département  de  Paris.  L'assemblée  a  ordonné 
l'insertion  de  cette  lettre  dans  son  procès-verbal  ;  elle  est  ainsi 
conçue  : 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  4  JANVIER    1791.  343 

J'apprends  à  l'instant  que  le  corps  électoral  de  Paris,  persuadé  probable- 
ment que,  dans  les  circonstances  présentes,  le  patriotisme  seul  peut  tenir  lieu  de 
lumières  et  de  talents,  a  daigné  me  comprendre  dans  le  nombre  des  juges  sup- 
pléants de  ce  département.  Si,  pour  mériter  une  confiance  aussi  flatteuse,  il  suffit 
d'attacher  le  plus  grand  prix  aux  suffrages  d'un  peuple  libre  et  surtout  de  celui 
auquel  la  France  entière  doit  la  conquête  de  sa  liberté,  je  m'enorgueillis  d'en 
être  digne.  Mais  pourquoi  faut-il  que  des  circonstances  fortes  comme  la  recon- 
naissance impérieuse,  comme  l'honneur,  s'opposent  à  ce  qui  eût  comblé  tous  mes 
vœux,  si  j'avais  osé  élever  jusque-là  mes  espérances?  Je  suis  juge  de  Saumur; 
MM.  les  électeurs  de  ce  district  m'y  ont  offert  une  patrie  dans  un  moment  où  il 
est  si  doux  d'en  avoir  une  et  d'y  être  appelé  par  l'estime  spontanée  de  ses  conci- 
to\ens.  J'étais  à  cent  lieues  d'eux,  lorsqu'ils  m'ont  honoré  de  leur  choix.  Cédant 
aux  mouvements  d'une  juste  gratitude,  j'ai  promis  de  lier  pour  jamais  mon  sort 
à  celui  d'un  pays  qui  me  prévenait  par  une  adoption  si  flatteuse.  S'il  pouvait 
rester  des  regrets  à  un  homme  qui  ne  fait  que  tenir  sa  parole  et  qui  est  déjà 
dédommagé  par  la  composition  du  tribunal  dont  il  est  membre,  les  miens  aug- 
menteraient encore  en  parcourant  la  hsle  vraiment  noble  des  collègues  aux  tra- 
vaux desquels  vos  bontés  m'avaient  associé;  mais^  quelque  distance  qui  m'en  sépare, 
je  leur  reste  uni  de  cœur;  leurs  leçons,  leurs  exemples,  ne  seront  point  entière- 
ment perdus  pour  moi;  je  les  méditerai  du  fond  de  ma  retraite  et  je  me  les  ren- 
drai propres  pour  en  faire  jouir  mes  concitoyens.  Après  avoir  sauvé  la  France,  il 
appartient  sans  doute  à  Paris  de  l'éclairer;  c'est  achever,  c'est  consolider  son  ou- 
vrage, les  lumières  sont  les  premiers,  peut-être  les  seuls  garants  de  la  véritable 
liberté.  Je  crois,  Monsieur,  donner  une  nouvelle  preuve  de  ma  vénération  pour 
les  sufi'rages  de  l'assemblée  que  vous  présidez,  en  me  hâtant  de  lui  offrir  mes  re- 
merciements avant  qu'elle  se  sépare.  Je  serais  inconsolable  si,  pour  m'étre  expliqué 
trop  tard,  je  privais  un  autre  citoyen  de  l'honneur  inestimable  auquel  je  suis 
forcé  de  renoncer.  Mais  du  moins  qu'elle  daigne  apprécier  et  faire  connaître  les 
motifs  qui  m'empêchent  de  répondre  à  sa  confiance,  que  je  ne  lise  pas  dans 
quelque  papier  public  ce  mot  plus  désobligeant  encore  pour  l'élu  que  pour  les 
électeurs,  M.  Quesnay  a  re/'wse... Qu'on  puisse  dire,  il  a  justifié  le  choix  du  corps 
électoral  par  le  sentiment  même  qui  Ta  mis  dans  l'impossibilité  d'accepter. 

Je  suis  avec  respect,  etc. 

Quesnay,  juge  de  Saumur. 


L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  ensuite  fait  lecture  de  deux 
lettres  adressées  à  M.  le  Président  de  l'assemblée  du  même  jour,  29  dé- 
cembre dernier,  l'une  par  M.  le  président  du  département  de  l'Indre  S 
l'autre  par  M.  le  président  du  Pas-de-Calais  ^  toutes  deux  accusant 
la  réception  des  exemplaires  à  eux  envoyés  de  l'adresse  présentée  à 
l'Assemblée  nationale  le  U  décembre  par  l'assemblée  électorale. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  les  bureaux  particuliers  pour 
procéder  à  leur  nouvelle  organisation  et  à  la  nomination  des  officiers. 

1.  Crublier  de  Chandaire.  Sa  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP), 

2.  Ferdinand  Dubois.  Sa  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 


344  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  commissaires  des  bureaux  ont  fait 
le  rapport  de  leur  résultat,  en  la  manière  ordinaire. 

Il  est  résulté  de  ce  rapport  que  les  officiers  du  premier  bureau 
sont:  pour  président,  M.  Colin  de  Cancey;  —  pour  secrétaire,  M.  Dom- 
manget;  —  pour  scrutateurs,  MM.  Denoux,  Poiret  et  Minguet^ 

Que  ceux  du  second  bureau  sont  :  pour  président,  M.  Depar- 
cieux;  —  pour  secrétaire,  M.  Desportes;  —  pour  scrutateurs,  MM.  Lau- 
monier,  Gaigne  et  Geoffroy. 

Que  ceux  du  troisième  bureau  sont  :  pour  président,  M.  Dela- 
voiepierre;  —  pour  secrétaire,  M.  Arsandaux;  —  pour  scrutateurs, 
MM.  Mennessier,  Britard,  Ducloz-Dufresnoy;  —  pour  scrutateurs  sup- 
pléants, MM.  FoUenfant,  Lemoyne  des  Essarts  et  Delaporte. 

Que  ceux  du  quatrième  bureau  sont  :  pour  président,  M.  Pol- 
verel  ; —  pour  secrétaire,  M.  Roussy;  —  pour  scrutateurs,  MM.  Re- 
gnault,  Carré  et  Huguet. 

Que  ceux  du  cinquième  bureau  sont  :  pour  président,  M.  Roet- 
tiers;  —  pour  secrétaire,  M.  de  Vergennes;  —  pour  scrutateurs, 
MM.  Gault^  Haquin  ^  et  Poissonnier. 

Enfin  que  ceux  du  sixième  bureau  sont  :  pour  président,  M.  De- 
lamotte;  —  pour  secrétaire,  M.  Knapen;  —  pour  scrutateurs,  MM.  Mu- 
tel,  Marin  ^  et  Simon. 

Ces  rapports  achevés,  M.  le  Président  a  prévenu  l'assemblée  qu'il 
venait  d'être  instruit  de  l'arrivée  d'une  députation  de  la  munici- 
palité du  canton  de  Villejuif,  qui  désirait  être  admise.  Les  députés 
introduits  par  les  huissiers  en  la  forme  ordinaire  et  placés  à  la 
barre,  un  d'eux  est  monté  à  la  tribune,  y  a  prononcé  1©  discours  sui- 
vant : 

Messieurs,  envoyés  vers  vous  par  le  canton  de  Villejuif  pour  vous  témoi- 
gner sa  respectueuse  reconnaissance,  nous  nous  présentons  après  et  devant  des 
grands  talents  ;  ils  nous  en  imposeraient  sans  doute,  si  nous  ne  savions  que  l'in- 
dulgence fut  toujours  leur  partage.  C'est  dans  ce  même  lieu  que  vous  avez  entendu 
Messieurs,  tout  ce  que  le  langage  de  la  liberté  a  de  plus  énergique!  Les  papiers 
publics  nous  ont  appris  déjà  qu'ici  se  sont  développés  les  sentiments  du  patrio- 
tisme, avec  ce  noble  courage  qui  n'appartient  qu'à  la  vertu!  Ce  langage,  si  bien 
fait  pour  des  cœurs  généreux,  ce  langage,  que  vous  avez  sanctionné  par  de  justes 

1.  Jean-Baptiste  Minguet,  notaire,  électeur  de  la  section  de  l'H6teI-de-Yille. 

2.  Claude   Gault,   procureur   au    Châtelet,    électeur   de   la  section  de   l'Hôtel    de 
Ville. 

3.  Honoré-Alexandre  Haquin,    ancien  receveur  des  domaines  de  Monsieur,  électeur 
de  la  section  des  Enfants-Rouges. 

4.  André-Claude  Marin,  greflier  en  chef  des  présentations  de  la  cour  des  aides,  élec- 
teur de  la  section  des  Thermes-de-Julien. 


ÉLECTION   DES  ADMINISTRATEURS.  -  4  JANVIER  1791.  345 

applaudissements,  est  le  seul  qui  puisse  convenir  désormais  à  tout  Français,  con- 
vaincu de  sa  dignité  et  ami  d'une  constitution  sublime.  Une  adresse  de  votre 
assemblée  à  celle  de  nos  augustes  représentants  nous  est  parvenue  de  votre  part. 
Tout  ce  que  la  raison  a  de  convainquant,  tout  ce  que  la  vérité  embellie  par  l'élo- 
quence a  de  grand  et  de  majestueux,  tout  ce  que  l'amour  de  l'humanité  peut  in- 
spirer à  des  âmes  sensibles  pour  combattre  et  terrasser  l'erreur,  tout  ce  que 
pensent  enfin,  d'un  hémisphère  à  l'autre,  les  hommes  vertueux,  amis  de  la  nature 
entière,  nous  a  paru  se  trouver  réuni  dans  cet  ouvrage  qui  seul  eût  suffi  à  votre 
gloire!  Les  principes  que  vous  y  avez  développés  sont  les  nôtres;  plutôt  mourir 
mille  fois  que  de  nous  en  écarter,  car  nous  voulons  être  libres  sous  l'empire  de  la 
loi,  nous  l'avons  juré,  et  rien,  messieurs,  ne  saurait  nous  faire  manquer  à  nos  ser- 
ments. 

Mais  votre  patriotisme,  toujours  ardent  pour  le  bien  public,  ne  s'est  point 
contenté  de  cette  preuve  authentique.  Grâce  à  votre  zèle,  grâce  à  l'assiduité  de 
vos  travaux,  nos  juges  sont  nommés,  les  droits  sacrés  de  l'humanité  sainte  vont 
être  dignement  défendus.  Votre  espoir  confirme  votre  sagesse,  et  le  seul  tableau 
de  leurs  noms  donne  déjà  des  remords  au  crime,  du  découragement  à  l'intrigue, 
du  cdlme  à  l'innocence  !  En  parlant  d'eux,  il  vous  sera  donc  permis  de  dire  ce  que 
le  bon  Henri  disait  à  son  meilleur  ami  :  Je  le  présente  toujours  avec  succès  et  con- 
fiance à  nos  amis  et  à  nos  ennemis!  Ah!  félicitez-vous,  félicitons-nous  nous-mêmes 
de  rencontrer  dans  un  si  petit  espace  tant  d'excellents  citoyens.  A  votre  exemple. 
Messieurs,  nous  ne  distinguerons  désormais  parmi  nous  que  ceux  qui  nous  sur- 
passeront en  amour  pour  la  chos3  publique.  Continuez,  Messieurs,  continuez  votre 
mission  sacrée.  Que  la  même  sévérité  dans  vos  principes,  que  la  même  justice 
dirigent  votre  espoir!  Vous  n'oublierez  point.  Messieurs,  que  nos  administrateurs 
doivent  être  dignes  de  la  capitale  de  cet  empire  et  du  siècle  où  nous  vivons!  Pré- 
férez, Messieurs,  nous  vous  en  conjurons  au  nom  de  la  Patrie,  préférez  ceux  qui, 
réunissant  à  des  talents  reconnus  l'amour  sincère  de  noire  Constitution,  auront 
encore  cette  fermeté  de  caractère  si  nécessaire  pour  en  imposer  à  ses  sacrilèges 
ennemis.  C'est  alors  que  les  bénédictions  civiques,  que  les  touchants  embrasse- 
ments  de  vos  frères  des  campagnes,  que  l'estime  générale  vous  environnant  de 
toutes  parts,  vous  pourrez  vous  écrier  avec  fermeté  :  nous  avons  bien  mérité  de 
nos  concitoyens,  et  leur  amour  fera  le  bonheur  du  reste  de  notre  vie. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

Messieurs,  vous  nous  rendez  nos  principes  plus  chers  en  les  adoptant,  ou 
plutôt  nous  étions  bien  sûrs  qu'ils  étaient  dans  vos  cœurs.  La  vérité  n'y  fut  jamais 
étrangère;  vous  l'y  trouviez  au  moins  par  instinct  quand,  environnée  de  tous  les 
préjugés  que  peuvent  enfanter  l'orgueil,  la  noblesse,  l'avarice  et  l'égoïsme,  nous 
la  trouvions  à  peine  après  une  longue  méditation.  Nous  aimons  surtout  à  vous 
voir  applaudir  au  choix  des  juges  sur  les  lumières  et  la  conscience  desquels  vont 
reposer  notre  fortune,  notre  honneur  et  notre  vie.  Ils  ont  déjà  reçu  le  double  éloge 
que  l'homme  de  bien  puisse  recevoir,  les  applaudissements  des  vrais  citoyens  et 
l'approbation  des  méchants,  car  les  méchan's  ont  aussi  leur  manière  de  louer, 
c'est  leur  silence,  ou  bien  la  rage  que  leur  inspire  le  triomphe  de  la  vertu. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  des  deux  discours  ^ 

1.  Cos  deux  discours  ont  été  imprimés. 


346  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  d'un  premier  scrutin,  par 
listes  doubles  de  deux  noms,  pour  l'élection  de  deux  administrateurs 
du  Département  de  Paris,  à  prendre  dans  le  district  de  Paris.  Les 
électeurs,  pour  y  procéder,  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  parti- 
culiers. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats 
en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé  et  le  dépouille- 
ment fait,  un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nom- 
bre des  votants  était  de  607,  que  9  bulletins  nuls,  1  au  second  bureau, 
k  au  troisième,  1  au  quatrième,  2  au  cinquième  et  1  au  sixième,  le 
réduisaient  à  598,  produisant  2392  voix  et  fixant  la  majorité  absolue  à 
300  voix,  que,  sur  ce  nombre  de  suffrages,  ceux  qui  en  avaient  obtenu 
le  plus  étaient  M.  Pastoret,  électeur,  qui  en  réunissait  523,  223  de  plus 
que  la  majorité  absolue,  et  M.  Kersaint,  électeur,  qui  en  réunissait  359, 
59  au  delà  de  la  majorité  absolue.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président,  au 
nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  pour  administrateurs  du  Département 
de  Paris,  M.  Emmanuel-Glaude-Joseph-Pierre  Pastoret,  maître  des 
requêtes,  de  l'Académie  des  belles-lettres,  électeur  de  la  section  des 
Champs-Elysées,  âgé  de  trente-quatre  ans,  demeurant  colonnades  de 
la  place  Louis  XV,  «et  M.  Armand-Guy-Simon  Kersaint,  chef  de  divi- 
sion d'armée  navale,  électeur  de  la  section  de  la  Bibliothèque,  âgé  de 
quarante-huit  ans,  demeurant  boulevard  des  Italiens,  nM7. 

M.  Pastoret  a  fait  aussitôt  ses  remerciements  ;  il  a  prononcé  le 
discours  suivant  : 

Messieurs,  je  voudrais  savoir  exprimer  la  reconnaissance,  aussi  bien  que 
vous  savez  l'inspirer  ;  mais  dans  ce  moment,  je  l'avoue,  ma  pensée  est  tout 
entière  dans  mon  cœur,  et  mon  cœur  est  si  vivement  ému  qu'il  ne  peut  rendre 
tous  les  sentiments  qui  l'agitent.  Vos  bontés  ont  fait  ma  récompense;  elles  seront 
mon  bonheur  et  ma  gloire.  Je  vous  devrai  même  d'être  digne  de  vous!  Et  qui  ne 
sentirait  SOQ  âme  s'élever  jusqu'aux  grands  devoirs  que  vous  m'imposez,  quand  il 
y  est  appelé  par  la  confiance  honorable  des  représentants  du  peuple!  Mes  lumières, 
mes  faibles  talents,  mes  travaux,  ma  sanlé  même,  tout  vous  sera  dévoué;  et  je  le 
dis,  en  présence  de  vous  et  de  l'Éternel,  que  je  cesse  de  vivre  si  je  cesse  un 
instant  d'aimer  et  de  servir  ma  patrie  K 

Un  membre  a  fait  la  motion,  attendu  la  longueur  du  dépouille- 
ment des  scrutins  de  listes  et  la  forme  adoptée  par  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  de  registres  en  alphabet,  de  les  autoriser  à  certifier  véritable 
sur  leurs  registres  le  relevé  des  scrutins  à  chaque  lettre,  de  déposer 
ces  registres  au  secrétariat  et  de  dispenser  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux d'en  faire,  comme  précédemment  pour  l'élection  des  juges  et  des 

t.  Ce  discours  a  été  imprimé. 


ÉLECTION   DES  ADMINISTRATEURS.  —  5  JANVIER  1791.  347 

juges  suppléants,  des  relevés  particuliers.  Cette  motion,  appuyée  et 
mise  aux  voix,  il  a  été  pris  un  arrêté  en  conséquence. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que  les  présidents  des 
bureaux  particuliers  lui  avaient  remis  le  produit  de  la  quête  faite  ce 
matin  dans  leurs  bureaux  pour  les  deux  enfants  trouvés  qui  avaient 
tiré  au  sort  le  rang  des  tribunaux,  qu'au  premier  bureau  elle  avait 
produit  211  livres,  8  sols;  au  second,  239  livres,  17  sols  ;  au  troisième, 
193  livres,  15  sols  ;  au  quatrième,  231  livres  ;  au  cinquième,  230  livres, 
9  sols,  3  deniers;  au  sixième,  277  livres,  13  sols,  3  deniers;  ce  qui 
forme  1  384  livres,  2  sols,  6  deniers,  plus  12  sols  remis  sur  son  bureau, 
total  :  1  SSk  livres,  ik  sols,  6  deniers. 

Il  a  ensuite  consulté  l'assemblée  pour  savoir  où  et  à  qui  elle 
désirait  que  cette  somme  fût  remise.  Il  a  été  arrêté  que  jusqu'à  ce 
que  cette  quête  soit  entièrement  consommée,  M.  le  Président  en  serait 
dépositaire  et  que  MM.  les  présidents  des  bureaux  particuliers  lui 
remettraient  chaque  jour  les  sommes  qu'ils  recevraient  à  cet  égard. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  de  nommer  trois  scrutateurs 
généraux  qui  feraient  le  service  conjointement  et  concurremment  avec 
ceux  actuels,  il  a  été  fait  un  amendement  tendant  à  nommer  non  trois 
autres  scrutateurs,  mais  seulement  trois  scrutateurs-adjoints  ou  sup- 
pléants, le  décret  de  l'Assemblée  nationale  ne  permettant  pas  de 
nommer  plus  de  trois  scrutateurs.  Cette  motion,  ainsi  que  l'amende- 
ment sur  elle  fait,  ont  été  renvoyés  à  un  moment  où  l'assemblée  serait 
plus  nombreuse.  La  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du 
Département  a  été  ajournée  à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  six 
heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  M.  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


48'»«  séance.  —  Mercredi  5  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Accusé  de  réception  par  le  directoire  de  Vesoul,  le  département  du  Finistère  et  la  muni- 
cipalité de  Gennevilliers,  des  exemplaires  de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  — 
Admission  de  M.  Muraz,  IP  électeur  de  la  section  de  l'Observatoire.  —  Discours  des 
députés  de  la  commune  de  Montreuil  et  réponse  du  Président.  —  Discours  des  dé- 
putés du  canton  de  Ghâtillon  et  réponse  du  Président.  —  Discours  des  députés  de  la 
municipalité  de  Bourg-la-Reine  et  réponse  du  Président.  —  Kersaint  propose  de  ne 
plus  admettre  les  élus  à  faire  des  compliments  et  sa  motion  est  adoptée  par  l'Assem- 
blée. —  Élection  de  François  Cretté  de  Palluel  et  de  Pierre-Charles-Jean-Baptiste 
Arnoult,  du  district  de  Saint-Denis,  comme  administrateurs  du  Département  de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 


348  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  la  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Dépar- 
tement, que  l'assemblée  en  ayant  nommé  en  sa  séance  du  jour  d'hier 
deux,  pris  dans  le  district  de  Paris,  il  s'agissait  en  ce  moment  de  pro- 
céder à  l'élection  de  deux  autres  dans  le  district  de  Saint-Denis,  et  ce 
par  un  scrutin  de  liste  double  de  deux  noms  sur  lequel  on  en  inscrirait 
quatre. 

Un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  de  trois  lettres 
adressées  à  M.  le  Président  les  28,  29  décembre  dernier  et  3  de  ce 
mois,  la  première  de  M.  Chevassu,  vice-président  du  directoire  de 
VesouM  ;  la  seconde  de  M.  Kergariou',  président  du  département  du 
Finistère  ;  la  troisième  de  la  municipalité  de  Gennevilliers,  canton  de 
Colombes';  toutes  trois  portant  réception  des  exemplaires  à  eux  en- 
voyés de  l'adresse  de  l'assemblée  électorale,  présentée  à  l'Assemblée 
nationale  le  U  décembre  dernier,  et  adhésion  aux  principes  qui  y  sont 
développés. 

.  M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  qu'il  était  instruit  de  plusieurs 
députations  qui  devaient  se  présenter  aujourd'hui,  et  a  consulté  l'as- 
semblée, attendu  la  longueur  du  dépouillement  des  scrutins  de  liste, 
sur  l'heure  où  l'on  recevrait  les  députations.  Cette  proposition  mise 
aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  de  recevoir  aujourd'hui,  après  les  scru- 
tins formés  dans  les  bureaux  et  avant  leur  recensement  et  dépouille- 
ment général  en  l'assemblée,  les  députations  annoncées  pour  ce  jour 
et  de  les  recevoir  à  l'avenir  après  la  lecture  du  procès -verbal  qui  se 
fait  à  l'ouverture  de  chaque  séance. 

M,  Muraz  *,  onzième  électeur  de  la  section  de  l'Observatoire,  qui, 
pour  cause  de  maladie,  n'avait  pu  se  présenter  encore  à  l'assemblée,  a 
demandé  à  être  admis  à  prêter  son  serment.  Il  est  monté  à  la  tribune  ; 
lecture  à  lui  faite  par  M.  le  Président  du  serment  ordonné  par  le  dé- 
cret de  l'Assemblée  nationale,  il  a  prononcé  ces  mots  ;  «  Je  le  jure.  » 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  de  n'avoir  point  de  séance 
demain  jour  des  Rois,  la  question  préalable  invoquée,  appuyée  et  mise 
aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

On  s'est  ensuite  occupé  du  premier  scrutin  pour  l'élection  de  deux 
administrateurs  du  Département  de  Paris  à  prendre  dans  le  district  de 
Saint-Denis.  Les  électeurs  se  sont  retirés  pour  y  procéder  dans  leurs 

1.  Cette  lettre,  datée  du  5  janvier  1791,  est  aux  Archives  nationales  (BP). 

2.  Celte  lettre,  datée  du  29  décembre  1790,  est  aux  Archives  nationales  (BH). 

3.  Cette  lettre,  datée  du  5  janvier  1791,  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 

4.  Maître  es  arts  de  l'Université. 


ÉLECTION   DES   ADMINISTRATEURS.  —  o  JANVIER  HOI.  349 

bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  électeurs 
réunis  en  l'assemblée  générale,  avant  de  procéder  au  recensement  gé- 
néral du  scrutin  et  à  la  remise  de  leur  résultat,  diverses  députations 
ont  été  successivement  introduites  en  la  forme  ordinaire,  conformé- 
ment à  rarrêté  de  ce  jour. 

Se  sont  d'abord  présentés  les  députés  de  la  commune  de  Alontreuil; 
placés  à  la  barre,  l'un  d'eux  est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  : 


Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  si  nous  avons  été  prévenus  dans  la 
démarche  que  nous  faisons  aujourd'hui  par  nos  frères  des  différents  cantons,  les 
sentiments  de  notre  reconnaissance  pour  l'envoi  que  vous  nous  avez  fait  de  votre 
adresse  à  l'Assemblée  nationale  n'en  seront  pas  moins  vifs  et  nos  remerciements 
moins  sincères.  Avec  quelle  sublimité  vous  nous  avez  tracé  les  travaux  des  légis- 
lateurs de  l'empire  français  et  la  sagesse  de  leurs  décrets  sur  la  constitution  civile 
du  clergé  1  Que  le  langage  de  la  liberté  et  de  la  raison  a  d'attraits  pour  les  hommes 
qui  en  jouissent  et  qui  l'aiment,  quand  ce  sont  des  hommes  libres  et  sages  qui  le 
tiennent!  Il  vous  était  réservé,  Messieurs,  d'exprimer  d'une  manière  aussi  coura- 
geuse que  persuasive  les  vœux  de  tous  les  Français.  Ah!  croyez  que  tous  ceux 
qui  liront  votre  adresse  seront  animés  des  mômes  sentiments  que  vous,  et  que 
tous  s'empresseront  de  vous  rendre  l'hommage  qui  vous  est  du.  Voisins  de  la 
première  vi'le  du  monde,  si  près  du  centre  des  lumières,  devenus  vos  conci- 
toyens et  vos  associés  dans  les  travaux  qui  doivent  compléter  la  félicité  de  tous  les 
Français,  il  était  difficile,  Messieurs,  que  les  sentiments  qui  nous  animaient  ne  se 
communiquassent  pas  à  ceux  qu'une  société  mutuelle  de  besoins  rendrait  en 
quelque  sorte  inséparables.  Les  habitants  des  campagnes  ont  bientôt  senti  qu'ils 
étaient  hommes  et  Français  et,  s'ils  n'ont  pas  vos  lumières,  vous  leur  avez  du 
moins  montré  votre  énergie  et  vos  sentiments.  C'est  en  vain  que  de  lâches  enne- 
mis cherchent  à  les  égarer:  quel  est  le  mortel  qui,  descendant  dans  son  cœur,  n'y 
retrouve  tracée  en  caractères  ineffaçables  la  sainte  déclaration  des  droits  de  l'homme? 
Ces  décrets,  qu'ils  attaquent,  que  sont-ils  autre  chose  que  la  morale  la  plus  pure 
réduite  en  loi?  Qu'ils  cessent  de  s'agiter;  le  voile  de  l'erreur  est  dissipé  et  les  té- 
nèbres ont  fait  place  à  la  lumière.  Les  sentiments  que  nous  vous  exprimons  ici 
sont  ceux  des  habitants  de  toutes  les  contrées  de  la  France  :  il  n'en  est  pas  un  seul 
qui,  en  se  rappelant  ce  qu'il  fut,  en  songeant  à  ce  qu'il  est,  en  pensant  à  ce  qu'il 
va  devenir  et  à  ce  que  seront  ses  enfants,  n'éprouve  la  plus  douce  satisfaction  et 
ne  verse  des  larmes  de  joie.  Cette  douce  émotion  qu'inspire  la  liberté  au  souvenir 
de  Tesclavage,  ils  la  sentent  tressaillir  au  fond  de  leur  cœur.  Ah  !  si  jamais  une 
nation  fut  invincible,  c'est  lorsque,  après  avoir  brisé  ses  fers,  un  sentiment  de  fra- 
ternité dirigé  par  la  raison  et  la  reconnaissance  vient  resserrer  tous  les  liens  qui 
doivent  unir  la  grande  famille. 

Messieurs,  jamais  les  habitants  des  campagnes  des  quatre-vingt-trois  dé- 
partements n'oublieront  que,  si  c'est  par  votre  courage  et  celui  des  citoyens  dont 
vous  êtes  les  représentants,  par  votre  prudence  et  votre  désintéressement  qu'ils 
ont  vu  se  briser  leurs  chaînes,  c'est  à  vos  lumières  qu'ils  doivent  la  connais- 
sance de  leurs  droits,  que  dirigés  par  les  immortels  décrets  de  l'Assemblée  na- 
tionale, éclairés  par  vos  écrits,  ils  ont  su  apprécier  leur  bonheur  et  conserver,  au 
milieu  de  l'anarchie  que  les  méchants  voulaient  introduire,  la  liberté  sainte  qu'ils 


330  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

avaient  conquise.  Si  quelques  malheureux  événements  ont  troublé  la  tranquillité 
publique,  ne  les  attribuez  qu'aux  ennemis  de  la  constitution  et  aux  erreurs  dans 
lesquelles  on  a  cherché  à  les  induire,  mais  leurs  cœurs  furent  toujours  innocents 
et  leur  prompt  retour  à  l'obéissance  de  la  loi  a  prouvé  qu'ils  l'auraient  toujours 
respectée,  s'ils  l'avaient  connue.  En  vous  faisant  ici,  Messieurs,  au  nom  de  mes 
concitoyens,  le  serment  d'y  obéir,  de  marcher  au  secours  de  la  Patrie  si  elle  était 
attaquée,  de  la  défendre  au  péril  de  notre  vie  et  par  le  sacrifice  de  nos  fortunes, 
de  nous  dévouer  comme  ce  Romain,  dont  nous  connaissons  l'histoire,  depuis  que 
nous  sommes  libres,  à  tous  les  dangers,  pour  immoler  les  tyrans  sur  leurs  trônes 
et  leurs  satellites  au  milieu  de  leurs  soldats,  si  jamais  ils  avaient  la  criminelle 
audace  de  troubler  notre  repos,  nous  ne  faisons  que  notre  devoir,  mais  qu'il  est 
doux  de  le  remplir  et  de  l'exprimer  au  milieu  de  vous.  Habitants  de  l'empire 
français,  nous  ne  formons  donc  plus  qu'un  peuple  de  frères,  la  France  n'est  donc 
plus  qu'une  grande  famille;  plus  de  distinction,  plus  de  privilèges.  Les  villes  et 
les  campagnes  n'ont  donc  plus  que  le  môme  intérêt.  Ces  augustes  prérogatives, 
sources  de  tant  de  haines  et  de  divisions,  sont  disparues  et  n'existent  plus  au 
milieu  de  nous.  Heureuse  France,  tu  vas  devenir  le  paradis  des  nations,  et  c'est 
aujourd'hui  qu'on  pourra  dire  avec  raison  que,  si  Dieu  venait  habiter  le  monde,  il 
choisirait  son  climat,  parce  que  partout  il  y  trouverait  cette  multitude  de  dons  et 
de  faveurs  qu'il  a  répandus  çà  et  là  sur  la  terre,  et  la  sagesse  des  lois  immortelles 
qu'il  nous  a  tracées  et  qu'il  a  gravées  dans  nos  cœurs! 

Citoyens  électeurs,  encore  quelques  moments  et  vous  recevrez  le  tribut  des 
sacrifices  que  vous  avez  faits  à  la  Patrie.  Que  parlons  nous  de  sacrifices?  Tout  est 
jouissance  pour  les  cœurs  patriotes;  mais  vous  jouirez  du  bonheur  de  vos  frères; 
ils  payeront  tous  avec  joie  les  impôts  que  la  nécessité  des  circonstances  force 
encore  à  lever,  mais  dont  ils  verront  successivement  la  diminution  s'opérer, 
n'étant  plus  tourmentés  par  cette  foule  de  perceptions  aussi  illégitimes  que  tyran- 
niques  qui  détruisaient  leur  fortune  et  leur  commerce.  Vous  allez  voir  l'agricul- 
ture et  l'industrie  refleurir,  tous  les  états  vont  être  respectés  parce  que  tous  con- 
duiront aux  premières  dignités  de  l'empire,  le  fils  s'honorera  de  succéder  à  son 
père  et  les  mortels  n'auront  plus  la  folle  vanité  d'abandonner  et  de  mépriser  l'état 
qui  les  avait  nourris,  pour  en  prendre  un  autre  qui,  en  augmentant  la  masse  de 
leurs  chagrins  et  de  leurs  embarras,  diminuait  leur  première  aisance.  La  seule 
ambition  sera  celle  de  la  vertu;  tous  les  hommes  étant  attachés  à  la  chose  pu- 
blique par  quelques  places,  feront  un  apprentissage  des  talents  nécessaires  pour 
parvenir  à  l'administration.  Exposés  sans  cesse  à  tous  les  regards,  lisseront  forcés 
d'être  honnêtes  et  les  vertus  publiques  et  privées  deviendront  par  la  loi  de  l'éga- 
lité l'apanage  de  tous  les  Français.  Ministres  des  autels,  vous,  dont  le  carac- 
tère rend  la  vertu  plus  intéressante  lorsque  vous  la  pratiquez  et  que  vous  parlez 
en  son  nom,  abjurez  enfin  votre  fanatique  langage,  ne  prêchez  plus  la  guerre  au 
nom  d'un  Dieu  de  paix,  ne  parlez  plus  des  intérêts  des  cieux,  lorsque  ce  ne  sont 
que  les  vôtres.  Le  temple  de  la  superstition  est  détruit;  voyez  s'élever  de  tous 
les  côtés  ceux  des  lois,  de  la  raison,  de  la  philosophie  et  de  la  religion,  telle 
qu'elle  fut  instituée  par  son  divin  fondateur.  Le  culte  va  être  dans  sa  première 
pureté  :  s'il  fut  défiguré,  ce  fut  1  ouvrage  de  vos  prédécesseurs;  mais  le  masque 
dont  ils  avaient  su  s'envelopper  est  tombé,  et  les  quinze  siècles  d'erreur  et  de 
fanatisme  qui  nous  ont  précédés  nous  démontrent  d'autant  plus  la  sagesse  des  opé- 
rations de  l' Assemblée  nationale.  Cessez  donc  de  compter  sur  la  crédulité  des 
peuples,  et  dans  tous  les  Français  reconnaissez  aujourd'hui  des  hommes  et  non 


É[.EGTION   DES  ADMINISTRATEURS.  —  5  JANVIER  1791.  351 

des  dévols  imbéciles,  et  donnez  les  premiers  l'exemple  de  l'obéissance  aux  loi?. 
Sages  prélats  et  respectables  curés,  vous' qui,  dans  l'Assemblée  nationale  et  dans 
celle-ci,  avez  donné  les  premiers  l'exemple  de  cette  soumission  que  tout  citoyen 
doit  aux  lois  de  l'État,  recevez  l'hommage  de  nos  sentiments.  Puisse  votre 
exemple  être  bientôt  imité  par  vos  collègues,  puisse  le  bandeau  qui  couvre  leurs 
yeux  se  dessiller  !  Ce  sont  des  vœux  que  des  frères  forment  pour  leurs  frères. 
Qu'ils  se  souviennent,  ceux  que  leurs  intérêts  aveuglent,  qu'un  plus  long  entête- 
ment, en  les  privant  du  ministère  auguste  qu'ils  remplissent,  les  livrerait  à  la  honte 
et  au  mépris,  qu'ils  deviendraient  responsables  devant  l'Être  suprême  des  maux 
que  leur  conduite  pourrait  entraîner.  Qu'ils  ne  perdent  pas  de  vue  que  l'intérêt  de 
la  religion  et  de  l'État  vous  forcerait  bientôt  de  les  remplacer,  mais  ce  qui  serait, 
Messieurs,  dans  ce  cas-là  un  devoir  pénible  à  remplir,  la  commune  de  Montreuil 
vous  en  offre  un  consolant  et  bien  intéressant  pour  vos  cœurs.  Privée  depuis 
longtemps  de  son  pasteur,  elle  a  attendu  avec  impatience  le  moment  de  votre 
formation,  pour  être  la  première  à  recevoir  de  vous  celui  qui  doit  remplir  les 
fonctions  curiales,  persuadée  que,  d'après  ce  que  vous  avez  déjà  fait  et  la  sagesse 
qui  a  toujours  dirigé  vos  choix,  elle  ne  pourrait  qu'applaudir  à  celui  que  vous 
feriez.  Elle  vous  prie,  Messieurs,  de  ne  pas  perdre  de  vue  la  prière  qu'elle  vous 
fait  de  vous  occuper  de  cet  objet  lorsque  le  Département  sera  formé  et  qu'il  aura 
déterminé  cette  nomination.  La  commune  regarderait  comme  un  bienfait,  dont 
elle  ne  perdrait  jamais  le  souvenir,  l'avantage  qu'elle  aurait  d'être  la  première  à 
recevoir  un  pasteur  de  votre  choix. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  en  vous  donnant  un  pasteur  l'assemblée  électorale  se  félicitera  de 
pouvoir  consacrer  vos  principes  et  vos  vœux  ;  ils  furent  toujours  les  siens.  Elle 
l'a  exprimé  avec  force  dans  cette  adresse,  honorée  de  vos  suffrages.  Amis  du 
culte  et  de  ses  vrais  ministres,  nous  aurions  voulu  qu'une  fois  au  moins  la  raison 
dominatrice  de  l'intérêt  personnel  subjuguât  tous  ces  préjugés,  qui  furent  long- 
temps la  propriété  féconde  de  l'avarice  et  de  l'hypocrisie.  Ah!  si  l'Être  suprême 
fut  insulté,  n'est-ce  pas  surtout  par  ces  hommes  égarés  qui  croyaient  le  défendre? 
A  les  en  croire,  le  Dieu  des  chrétiens,  le  seul  Dieu  de  l'univers  ne  serait  bientôt 
plus  qu'une  de  ces  divinités  partielles  et  chimériques  que  le  paganisme  consacrait 
à  l'immorale  protection  de  l'oisiveté,  du  plaisir  ou  de  la  richesse  ;  plaignons  leurs 
erreurs  et  restons  fermement  unis  pour  les  éviter  et  les  combattre.  L'assemblée, 
Messieurs,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

L'impression  de  ces  deux  discours  et  l'insertion  dans  le  procès- 
verbal  ont  été  ordonnées  *. 

Les  députés  des  municipalités  et  paroisses  formant  le  huitième 
canton  du  district  du  Bourg-la-Reine  sous  le  nom  de  canton  de  Châ- 
tillon  se  sont  ensuite  présentés.  Ils  ont  été  placés  à  la  barre;  l'un  d'eux 
est  monté  à  la  tribune  où  il  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Messieurs,    les   municipalités  et  paroisses   formant  le   huitième   canton  du 
1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


352  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

district  du  Bourg-la-Reine,  sous  le  nom  de  canton  de  Ghâtillon,  viennent  en  dé- 
putation  auprès  de  vous,  Messieurs,  chargés  du  vœu  de  tous  les  citoyens  actifs  du- 
dit  canton,  non  pour  vous  louer  et  vous  flatter  par  des  discours  oratoire.-,  par  des 
fleurs  de  rhétorique.  Le  temps  de  la  flatterie  est  passé,  c'est  la  vérité  pure  qui 
fait  aujourd'hui  la  véritable  éloquence.  Le  véritable  citoyen  ne  connaît  que  les 
accents  de  la  fraternité,  de  l'union  et  de  la  concorde;  et  si  nous  venons  aujour- 
d'hui nous  présenter  devant  vous,  ce  n'est  que  pour  admirer  la  force  et  le  cou- 
rage que  vous  avez  montrés  dans  les  différentes  fonctions  qui  vous  ont  occupés 
depuis  le  premier  moment  que  vous  êtes  assemblés.  Avec  quel  feu  vous  avez  pris 
les  intérêts  de  vos  commettants;  nous  sommes  persuadés  que  vous  avez  fait  tous 
vos  efforts  pour  nous  donner  des  juges  intègres,  remplis  de  la  volonté  de  rendre 
la  justice  à  tous  les  citoyens,  incapables  de  se  laisser  corrompre  par  aucun  moyen 
de  séduction.  Ces  juges,  nous  l'e-pérons,  n'auront  aucun  égard,  ni  à  la  qualité, 
ni  à  la  richesse  de  leurs  cHents,  et  sauront  donner  droit  à  qui  il  appartient,  enfin 
qu'ils  seront  de  vrais  patriotes,  zélés  pour  le  bien  public  et  l'amélioration  de 
notre  sort  parla  suite.  Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  vous  exhorter  de  redoubler  de 
zèle  et  d'affection  pour  la  nomination  des  administrateurs;  c'est  une  des  bases  la 
plus  essentielles  de  notre  digne  constitution.  Depuis  nombre  d'années  nous  auties 
habitants  de  la  campagne  nous  gémissions  sous  le  joug  de  fer  des  intendants  et 
de  leurs  satellites.  Combien  d'exactions  se  commettaient  envers  le  pauvre  malheu- 
reux laboureur  ou  vigneron.  Le  riche  cultivateur  propriétaire  cachait  la  moitié  au 
moins  de  ses  terres  pour  les  impositions,  le  pauvre,  qui  ne  possédait  que 
quelques  morceaux  de  terre,  était  écrasé  parce  qu'il  ne  pouvait  cacher  son  petit 
avoir,  ou  parce  que  son  moyen  ne  lui  permettait  pas  de  donner  à  dîi.eret  de  faire 
des  cadeaux  à  MM.  les  commissaires  aux  impositions.  Quel  tableau  abominable 
je  mettrais  sous  vos  yeux.  Messieurs,  les  scènes  affreuses  de  l'ancien  régin,e; 
liions  le  rideau  de  notre  indignation  sur  ses  horreurs,  pour  nous  livrer  au  doux 
plaisir  d'un  avenir  heureux.  Vous  nous  procurerez  ce  bonheur  en  faisant  vos 
efforts  pour  nous  donner  des  administrateurs  intacts,  des  administrateurs  incor- 
ruptibles, inaccessibles  aux  flagorneries  des  faux  frères  qui  peuvent  se  trouver 
encore  parmi  nous,  car  je  ne  crains  pas  de  le  dire,  nous  avons  de  faux  patriotes, 
même  parmi  ceux  qui  sont  en  place  dans  le  nouveau  régime.  Ce  sont  là  positive- 
ment ces  loups  ravissants,  qui  se  couvrent  de  la  peau  de  brebis.  Défiez-vous 
toujours  de  ceux  qui  réclament  vos  suffrages.  Un  vrai  patriote  attend  que  la  re- 
nommée le  place  et  ne  court  point  au-devant  de  l'emploi,  qu'il  se  sent  cependant 
en  état  de  remplir  par  la  droiture  de  ses  intentions.  Cet  homme  est  encore  utile  à 
sa  patrie,  quoiqu'il  ne  soit  pas  en  place,  par  ses  bons  avis  et  ses  salutaires  con- 
seils :  que  dis -je!  tous  les  vrais  citoyens  éclairés  conduisent  ceux  qui  pourraient 
errer  dans  les  sentiers  de  la  justice  par  le  peu  de  lumières  qu'ils  ont  pu  acquérir 
et  qu'ils  acquerront  par  suite  du  temps,  parce  que  tout  homme  est  destiné  à 
coopérer  au  bonheur  et  à  l'ordre  général. 

Nous  avons,  messieurs,  une  affaire  très  sérieuse  à  soumettre  à  vos  lumières 
qui  intéresse  particulièrement  les  habitants  de  la  banlieue  de  Paris.  Les  fermiers 
généraux  ont  eu  des  commis  et  des  percepteurs  dans  nos  paroisses,  pour  exercer 
le  droit  nommé  :  Droits  rétablis.  Ces  droits  se  perçoivent  sur  la  pierre,  le  plâtre, 
le  bois  de  toute  espèce  et  surtout  les  échalas,  le  charbon  de  terre  et  de  bois,  sur 
différentes  denrées  et  semences.  Ces  impositions  ont  toujours  été  arbitraires;  c'a 
toujours  été  la  bouteille  à  l'encre.  Point  de  tarif  authentique  sur  ces  différents 
objets;  les  receveurs  ne  présentaient  aux  paysans  qu'un  tarif  écrit  à  la  main,  que 


ÉLECTION   DES  ADMINISTRATEURS.  —  5  JANVIER    1791.  353 

chacun  peut  faire  à  sa   guise  et  souvent  ces    percepteurs    eux-mêmes   étaient 
embarrassés  pour  la  recette.  Aujourd'hui,  les  fermiers  généraux,  d'après  un  décret 
de  l'Assemblée  nationale  sanctionné  par  le  Roi  qui  ordonne  que  les  différents 
droits,  tant  en  principaux  qu'en  sol  pour  livre  et  accessoires,  seront  acquittés  sui- 
vant la  coutume,  jusqu'à  ce  qu'il  en  soit  autrement  ordonné,  ces  Messieurs,  dis-je, 
se  proposent  de  remettre  les  commis  en  exercice  d'après  ce  décret  :  mais,  si  ces 
droits  n'ont  jamais  été  dus  et  ont  été  perçus  injustement,  ils  ne  sont  pas  plus  dus 
aujourd'hui  qu'ils  ne  l'étaient  dans  ce  temps.  C'est  pourquoi  nous  croyons  qu'il 
est  instant  que  toutes  les  paroisses  des  environs  de  Paris  se  coalisent  pour  pré- 
senter une  adresse  à  l'Assemblée  nationale  à  ce  sujet.  Au  commencement  de  l'ou- 
verture des  États  généraux  les  paroisses  de  la  banlieue  de  Paris  ont  présenté  et 
joint  à  leurs  cahiers  de  doléances  une  copie  d'un  mémoire  fait  à  cette  occasion; 
on  ne  paye  plus  à  présent  les  entrées  qu'aux  barrières;  ce  qui  était  en  excédent 
et  payait  autrefois  est  joint  présentement  aux  municipalités  voisines  de  ces  lieux  ; 
nous  ne  voyons  pas  pourquoi,  dans  un  moment  oîi  l'intention  de  l'Assemblée 
nationale  est  qu'il  n'y  ait  plus  qu'un  seul  impôt,  nous  serions  assujettis  à  un 
pareil  droit.  Ce  droi;.  n'était  payé  que  par  les  pauvres  habitants,  qui  payent  taille, 
capitation,  injustrie,  vingtièmes  et  corvées;  quant  aux  ci-devant  privilégiés,  qui 
ne  payaient  aucune  imposition,  ils  ne  payaient  pas  non  plus  les  droits  rétablis, 
parce  qu'ils  avaient  le  moyen  de  se  défendre  ou  de  se  disculper  par  privilège  ou 
autrement  de  ce  droit  incohérent  qui  n'était  payé  que  par  l'habitant  pauvre  :  la 
preuve  que  ce  droit  n'était  pas  bien  établi,  c'est  que  lorsqu'il  y  avait  saisie,  le  tout 
finissait  toujours  par  un  accommodement  et  jamais  de  procès  finis.  Nous  avons 
lieu  d'espéier  que  Messieurs  les  Électeurs  feront  leurs  efforts  pour  éloigner  de 
nous  celte  surcharge  qui  serait  dans  le  cas  de  causer  des  émeutes  dans  plusieurs 
de  nos  paroisses. 

Excusez,  Me:  sieurs,  cette  digres^ion,  mais  elle  est  d'une  si  haute  impor- 
tance pour  nous  que,  par  suite  de  temps,  nos  paroisses  deviendraient  désertes,  et, 
cependant,  nous  pouvons  dire  que,  si  nous  avons  besoin  de  la  ville  de  Paris  pour 
débiter  nos  denrées,  il  faut  convenir  aussi  que  la  ville  de  Paris  a  besoin  de  nous 
pour  ces  mêmes  denrées  journalières.  Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  vous  féliciter  de 
ce  que  vous  avez  fait  jusqu'à  ce  jour  et  à  vous  exhorter  à  ne  point  vous  relâcher  de 
vos  fonctions.  Quelle  satisfaction  pour  vous  et  quel  bonheur  pour  nous  tous  si  vous 
avez  l'avantage  de  faire  des  choix  utiles  à  la  perfection  de  la  Constitution  fran- 
çaise que  nous  attendons  avec  tant  d'impatience;  c'est  le  souhait  que  nous  for- 
mons et  que  doivent  former  tous  les  véritables  citoyens  de  la  France.  Nous 
deviendrons  alors  une  même  famille  gouvernée  par  les  lois  que  nous  nous  serons 
données,  participant  chacun  au  soutien  de  l'État,  tant  du  côté  de  l'imposition  que 
de  notre  perionne  dans  les  cas  nécessaires.  Il  ne  me  reste  plus,  Messieurs,  qu'à 
vous  prier  d'excuser  le  style  du  nai'rateur  pour  ne  penser  qu'au  zèle  qui  l'anime 
et  qu'il  conservera  jusqu'au  dernier  soupir. 

M.  le  Président  lai  a  répondu  : 

Atessieurs,  l'industrie  était  captive,  l'agriculture  tourmentée,  le  commerce 
esclave,  les  arts  étaient  presque  toujours  les  complaisants  de  la  mollesse  ou  de  la 
vanité;  l'éloquence  mentait  à  la  conscience  et  à  la  raison;  elle  faisait  asseoir  la 
flatterie  sur  les  tombeaux  mômes  ou  vendait  au  crime  opulent  les  mêmes  armes 
dont  elle  venait  de  défendre  l'innocence.  Nous  sommes  devenus  libres;  les  bar- 

23 


354  ASSEMBLÉ^:    ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

rières  qui  séparaient  les  hommes  ont  été  brisées;  l'éloquence  ne  sera  plus  mer- 
cenaire, le  commerce  est  affranchi,  les  arts  et  l'agriculture  vont  reprendre  leur 
gloire  et  leur  influence.  Animée  du  soin  de  votre  repos  et  de  votre  bonheur,  l'as- 
semblée électorale  vous  a  déjà  donné  des  juges;  elle  commence  à  vous  donner 
des  aiministrateurs  :  ils  vont  aujourd'hui  recevoir  de  vous  des  collègues,  car  le 
moment  est  venu  d'interroger  les  campagnes  et  nous  allons  leur  demander  de 
nous  prêter  leurs  mœurs  et  leurs  vertus.  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite  à 
assister  à  sa  séance. 

L'impression  et  l'insertion  de  ces  deux  discours  dans  le  procès- 
verbal  ont  été  ordonnées  ^ 

La  députation  de  la  municipalité  du  Bourg-la-Reine  a  aussitôt  été 
reçue;  placée  à  la  barre,  l'un  des  députés  est  monté  à  la  tribune  et  a 
prononcé  le  discours  qui  suit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  la  municipalité  et  les  citoyens  du  Bourg- 
la-Reine,  chef-lieu  du  district,  amis  zélés  de  la  Patrie,  de  la  Loi,  du  Roi  et  de  la 
Constitution,  qu'ils  ont  juré  de  maintenir  de  tous  leurs  pouvoirs,  ont  vu  sans  éton- 
nement,  mais  avec  un  enthousiasme  vraiment  patriotique,  que  vous  avez  donné 
au  peuple  des  magistrats  qui  seront  l'appui  de  Pinnocence,  la  terreur  du  crime  et 
le  rempart  inexpugnable  de  cette  liberté  dont  nous  commençons  à  goûter  les 
fruits  précieux  et  qui  seront  de  jour  en  jour  plus  dé'icieux.  L'opinion  publique, 
les  services  rendus  à  la  Patrie,  la  vertu,  la  connaissance  des  lois,  ont  été  les  seuls 
motifs  qui  ont  déterminé  votre  choix  ;  ce  sont  des  citoyens  laborieux,  incorrupti- 
bles, dont  la  réputation  a  enlevé  tous  les  suffrages  des  citoyens  du  Bourg-la-Reine 
qui  m'ont  député  pour  vous  porter  le  tribut  de  leur  juste  reconnaissance.  Quel 
heureux  présage  pour  le  choi^  qui  vous  reste  à  faire!  Quelle  utile  leçon  ne  venez- 
vous  pas  de  donner  à  nos  électeurs!  Avec  quel  empressement  ne  cherchfront-ils 
pas  à  seconder  vos  vues  en  plaçant  au  directoire  du  district  des  sujets  dignes  de 
correspondre  par  leurs  ta'ents  et  leurs  lumières  à  ceux  que  vous  placerez  à  la  tête 
du  Département,  afin  que  tous,  tendant  à  un  bonheur  commun,  en  fassent  jouir 
tous  les  citoyens.  C'est  à  vous,  Messieurs,  que  nous  en  aurons  la  première  obliga- 
tion et  notre  reconnaissance  sera  sans  bornes. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  Paris  était  isolé  du  reste  de  l'empire,  il  affectait  la  suprématie  et 
se  croyait  heureux  par  son  orgueil.  La  lumière  du  patriotisme  a  frappé  nos  yeux 
et  nous  avons  soudain  vu  dans  tous  les  Français  des  citoyens  et  des  frères.  Quel 
bonheur  pour  nous  de  leur  être  réunis^  quel  bonheur  principalement  de  connaître 
ces  habitants  des  campagnes  qu'attachent  à  nous  les  intérêts  d'une  administration 
commune  et  de  les  avoir  pour  amis  et  pour  modèles!  Sans  doute  la  France  entière 
est  conquise  au  patriotisme;  msis  il  aura  toujours  sa  demeure  la  plus  chère  au 
sein  de  vos  modestes  asiles;  dans  les  villes  on  est  trop  distrait  par  de  faux  plaisirs  ; 
les  vôtres  furent  toujours  ceux  des  mœurs  et  de  la  nature;  et  c'est  surtout  dans 
les  campagnes  qu'on  peut  dire  avec  un  philosophe  :  «  Le  plaisir  n'est  que  la  vertu 

I.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES   ADMINISTRATEURS.  -  5  JANVIER    1791.  353 

sous   un   nom  plus  gai.   »   L'assemblée,  messieurs,  vous  invite  à  assister  à   sa 
.séance. 

L'impression  de  ces  deux  discours  et  l'insertion  dans  le  procès- 
verbal  ont  été  ordonnées  ^ 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires-adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre 
adressée  à  M.  le  Président  le  4  de  ce  mois  par  les  secrétaires-commis 
de  la  commission  intermédiaire  de  la  ci-devant  province  de  l'Ile-de- 
France  S  qui  demandent  la  permission  de  se  présenter  à  l'assemblée 
électorale  pour  y  lire  leur  pétition  et  obtenir  un  arrêté  qui  puisse  les 
tranquilliser  sur  leur  sort.  Cette  lecture  achevée,  l'ordre  du  jour  a  été 
réclamé,  mis  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  d'y  passer. 

M.  Kersaint,  électeur,  élu  administrateur  du  Département  de  Paris 
en  la  séance  du  jour  d'hier,  est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  qu'il  ne 
venait  point  faire  un  compliment  au  sujet  de  l'élection  faite  de  sa  per- 
sonne; qu'un  citoyen,  une  fois  élu,  n'avait  autre  chose  à  faire  qu'à  se 
rendre  digne  par  sa  conduite  du  choix  qu'on  avait  fait  de  lui;  qu'il 
venait  au  contraire,  comme  électeur,  faire  la  motion  expresse  de  sup- 
primer à  l'avenir  les  compliments  par  les  citoyens  à  élire,  qu'ils  de- 
vaient se  borner  à  écrire  à  M.  le  Président  de  l'assemblée  pour  lui  faire 
part  de  leur  acceptation  ou  non-acceptation. 

M.  le  Président  lui  a  dit  que  la  meileure  manière  de  répondre  à 
son  vœu  était  de  mettre  sa  motion  aux  voix,  qu'il  allait  consulter  l'as- 
semblée à  cet  égard. 

La  motion  de  M.  de  Kersaint  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté 
de  ne  plus  admettre  à  l'avenir  ceux  qui  seraient  élus  à  faire  des  com- 
pliments. 

On  s'est  ensuite  occupé  du  dépouillement  du  scrutin;  le  résultat 
remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  443,  réduit  par  8  bulletins  nuls,  savoir  2  au  premier  bureau, 
4  au  troisième,  1  au  quatrième  et  1  au  sixième,  à  435,  produisant 
1740  suffrages,  que  la  majorité  absolue  se  trouvait  fixée  à  218  voix. 
Après  avoir  prononcé  le  résultat  du  scrutin,  il  a  déclaré  que  ceux  qui 
avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient  M.  Arnoult,  de  Saint-Denis, 
électeur,  et  M.  Cretté  de  Palluel,  de  Dugny,  district  de  Saint-Denis,  qui 
en  avaient  obtenu  :  le  premier,  265,  47  au  delà  de  la  majorité  absolue; 
le  second,  344,  126  au  delà  de  la  majorité  absolue.  D'après  ce  résultat, 
M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  pour  administra- 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 

2.  L'original  de  cette  pièce  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 


336  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PAIUS. 

leurs  du  Département  de  Paris,  du  district  de  Saint-Denis,  M.  François 
CrettéS  ci-devant  de  Palluel,  propriétaire  et  cultivateur  à  Dugny,  can- 
ton de  Pierrefitte,  district  de  Saint-Denis,  âgé  de  quarante-neuf  ans, 
demeurant  à  Dugny,  et  M.  Pierre-Cliarles-Jean-Baptiste  Arnoult,  ci-de- 
vant cultivateur,  actuellement  négociant,  électeur  du  canton  de  Saint- 
Denis,  âgé  de  cinquante-six  ans,  demeurant  à  Saint- Denis. 

M.  le  Président  a  consulté;.rassemblée  pour  savoir  si  elle  désirait 
commencer  un  autre  scrutin.  L'assemblée  a  ajourné  à  demain,  neuf 
heures  du  matin,  la  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du 
Département  de  Paris  et  par  suite  le  premier  scrutin  pour  la  nomina- 
tion de  deux  administrateurs  à  prendre  dans  le  district  du  Bourg- 
la-Reine. 

Le  compte  du  produit  de  la  quête  pour  les  enfants  trouvés,  faite 
ce  jour  dans  les  bureaux  particuliers,  a  été  rendu  à  l'assemblée  par 
M.  le  Président  ;  il  en  est  résulté  qu'au  premier  bureau  elle  s'est 
montée  à  27  livres  18  sols;  au  second  bureau,  à  37  livres  k  sois;  au 
troisième  bureau,  à  30  livres  k  sois;  au  quatrième  bureau,  à  23  livres 
2  sois;  au  cinquième  bureau,  à  37  livres  1  sol;  au  sixième  bureau,  à 
19  livres  16  sols.  Total  :  175  livres  5  sols.  Il  a  observé  que  celle  d'hier 
avait  produit  1,384  livres  14  sols  6  deniers,  ce  qui  formait  un  total, 
quant  à  présent,  de  1,559  livres  19  sols  6  deniers. 

A  trois  heures  un  quart  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président  ; 
Gerutti,  Secrétaire. 


49'"*^  séance.  —  Jeudi  6  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Élection  de  Richai-d  Glot  et  Jacques-Éloi  Daix,  du  district  de  Bourg-la-Reine,  comme  ad- 
ministrateurs du  Département  de  Paris.  —  Résultat  de  la  quête  pour  les  deux  enfants 
trouvés.  —  L'assemblée  décide  de  ne  pas  tenir  séance  le  dimanche  9  janvier  à  cause 
de  la  prestation  du  serment  civique  par  le  clergé  dans  les  différentes  paroisses  de  la 
capitale.  —  Tirage  du  rang  des  sections  et  des  cantons  pour  la  nouvelle  distribution 
des  bureaux. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  la  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Départe- 

4.  Né  à  Drancy  (Seine)  le  31  mars  1741,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative, 
juge  de  paix  à  Pierrefitte,  mort  à  Pierrefitte  le  29  novembre  1798. 


ÉLECTION   DES   ADMINISTRATEURS.  —  6  JANVIER  1791.  357 

ment  de  Paris,  que  l'assemblée  en  avait  déjà  nommé  quatre,  dont  deux 
pris  dans  le  district  de  Paris,  deux  dans  celui  de  Saint-Denis,  qu'il 
s'agissait  en  ce  moment  d'en  élire  deux  pris  dans  le  district  du  Bourg- 
la-Reine  par  un  scrutin  de  liste  double  de  deux  noms  et  de  passer  à 
cet  effet  à  un  premier  scrutin.  Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs 
bureaux  particuliers  pour  procéder  à  ce  premier  scrutin.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leur  résultat  en  la  forme  ordinaire, 
après  le  recensement  général  et  le  dépouillement,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était 
de  393,  réduit  par  6  bulletins  nuls,  1  au  premier  bureau,  2  au  troi- 
sième, 3  au  quatrième,  à  387,  produisant  1,5/|8  suffrages,  que  la  majo- 
rité absolue  se  trouvait  fixée  à  194  voix,  que  ceux  qui  avaient  réuni  le 
plus  de  suffrages  étaient  MM.  Daix,  de  Charenton,  électeur,  et  Glot, 
maire  de  Sceaux;  que  Tun  en  avait  obtenu  289,  95  de  plus  que  la  ma- 
jorité absolue,  l'autre  310,  116  au  delà  de  la  majorité  absolue.  M.  le 
Président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé  au  nom  de  l'assemblée  pour 
administrateurs  du  Département  de  Paris,  pris  dans  le  district  du 
Bourg-la-Reine,  M.  Richard  Glot^  maire  de-  Sceaux-Penthièvre,  pro- 
priétaire de  la  manufacture  de  faïence  et  porcelaine  de  Sceaux,  âgé 
de  cinquante-un  ans,  demeurant  à  Sceaux-Penthièvre,  canton  et  dis- 
trict du  Bourg-la-Reine,  et  M.  Jacques-Éloi  Daix,  maître  de  poste  à 
Charenton,  électeur  du  canton  de  Charenton,  district  du  Bourg- 
la-Reine,  âgé  de  quarante-un  ans,  demeurant  à  Charenton. 

Un  membre  a  fait  la  motion,  attendu  la  longueur  du  scrutin  de 
liste  et  de  son  dépouillement,  de  renvoyer  à  demain  celui  à  faire  en  ce 
moment.  Cette  motion,  appuyée,  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  ajourné 
à  demain,  neuf  heures  du  matin,  le  premier  scrutin  de  liste  double 
de  trois  noms  à  faire  pour  la  continuation  de  l'élection  des  adminis- 
trateurs du  département  de  Paris. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  d'arrêter  :  1"  qu'on  ne  ferait 
qu'un  scrutin  par  jour;  2"  qu'il  ne  serait  fermé  qu'à  midi,  la  question 
préalable  demandée,  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté 
qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer. 

M.  le  Président  a  rendu  compte  à  l'assemblée  du  produit  de  la 
quête  faite  ce  jour  pour  les  deux  enfants  trouvés  dans  les  bureaux 
particuliers  :  il  a  annoncé  qu'au  premier  bureau  elle  s'était  montée  à 
13  livres  IG  sols,  ci  13  livres  16  sols,  au  second  bureau  à  18  livres; 
que  celle  du  troisième  bureau  ne  lui  avait  pas  été   remise  ;   qu'au 

1.  Il  avait  fait  partie  de  la  municipalité  de  Sceaux  élue  le  12  août  1787  et  avait  été 
nommé  maire  le  7  février  1790.  Il  fut  remplacé  l'année  suivante.  (Cf.  Histoire  de  la  ville 
de  Sceaux  par  Victor  Adviellc;  Sceaux,  1883,  in-8^) 


358  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

quatrième  bureau  elle  s'était  montée  à  9  livres;  au  cinquième  à 
7  livres  k  sols  et  au  sixième  à  U  livres  8  sois;  que  ces  cinq  bureaux 
montaient  à  62  livres  8  sols;  que  cette  somme  jointe  aux  1,559  livres 
19  sols  6  deniers,  montant  du  produit  de  la  quête  des  /^  et  5  de  ce  mois, 
formait  quant  à  présent  un  total  de  1,62-2  livres  7  sols  6  deniers. 

Il  a  été  fait  par  un  membre  la  motion  de  n'avoir  point  de  séance 
dimanche  prochain,  9  janvier,  à  cause  des  différents  services,  tant 
civils  que  militaires,  que  pourrait  exiger  la  prestation  du  serment 
civique  du  clergé  dans  les  différentes  paroisses  de  la  capitale.  Cette 
motion  appuyée  a  été  mise  aux  voix  et  l'assemblée  a  arrêté  de  ne  point 
tenir  de  séance  dimanche  prochain  9  de  ce  mois. 

Les  Officiers  du  bureau  général  se  sont  occupés  en  présence  de 
l'assemblée  du  tirage  du  rang  des  sections  et  des  cantons  pour  la  nou- 
velle distribution  des  bureaux  ordonnée  être  faite  après  la  nomination 
du  sixième  administrateur,  pour  n'avoir  lieu  cependant  qu'après  Pélec- 
tion  du  douzième,  conformément  à  l'arrêté  pris  en  la  séance  du 
31  décembre  dernier.  Ils  sont  sortis  dans  l'ordre  suivant  : 

1.  Section  du  Marché  des  Innocents.  —  2.  Section  du  Luxem- 
bourg. —  3.  Section  de  la  Place-Royale.  —  k.  Section  de  Mauconseil. 

—  5.  Section  du  Ponceau.  —  6.  Section  des  Quinze-Vingts.  —  7.  Sec- 
tion de  la  rue  de  Montreuil.  —  8.  Section  de  la  Bibliothèque.  —  9.  Sec- 
tion de  Bonne-Nouvelle.  — 10.  Section  des  Enfants-Rouges.  —  11.  Sec- 
tion de  risle.  —  12.  Section  de  la  Croix-Rouge.  —  13.  Section  du 
Théâtre-Français.  —  Ik.  Section  de  la  rue  Beaubourg.  —  15.  Section 
de  Popincourt.  —  16.  Section  du  Temple.  —  17.  Section  de  Bondy.  — 
18.  Section  de  la  rue  Poissonnière.  —  19.  Section  des  Thermes-de- 
Julien.  —  20.  Section  du  Jardin-des-Plantes.  —  21.  Canton  de  Pierre- 
fitte.  —  22.  Section  du  faubourg-Montmartre.  —  23.  Section  des  Gobe- 
lins.  —  2k.  Section  de  l'Hôtel-de- Ville.  —  25.  Section  du  Roi-de-Sicile 

—  26.  Section  des  Tuileries.  —  27.  Canton  d'Issy.  —  28.  Section  de  la 
PJace-Vendôme.  —  29.  Canton  du  Bourg-la-Reine.  —  30.  Canton  de 
Ghâtillon.  —  31.  Section  du  Palais-Royal.  —  32.  Section  des  Postes.  — 
33.  Section  delà  Halle-au-Blé.  —  3k.  Section  de  l'Oratoire.  —  35.  Sec- 
tion de  Notre-Dame.  —  36.  Section  de  la  Fontaine-de-Montmorency.  — 
37.  Section  d'Henri  IV.  —  38.  Section  des  Invalides.  —  39.  Section  du 
Roule.  —  /iO.  Section  des  Champs-Elysées.  —  41-  Canton  de  Choisy- 
le-Roi.  — 42.  Canton  de  Villejuif.— 43.  Section  du  faubourg-Saint-Denis. 

—  44.  Canton  de  Charenton.  —  45.  Canton  de  Vincennes.  —46.  Section 
des  Quatre-Nalions.  —  47.  Section  de  la  Fontaine-de-Grenelle.  —  48.  Can- 
ton de  Saint-Denis.  —  49.  Canton  de  Glichy.  —  50.  Canton  de  Passy. 

—  51.  Canton  de  Montreuil.  —  52.  Canton  de  Relleville.  —  53.  Canton 


ÉLECTION   DES  ADMINlSTRxVTEURS.  -  7  JANVIER  l'OI.  359 

de  Colombes.  —  ok-  Section  des  Gravilliers.  —  55.  Canton  de  Nanterre. 
—  50.  Section  de  la  Place  de  Louis  XIV.  —  57.  Canton  de  Pantin.  — 
58.  Section  du  Louvre.  —  59.  Section  de  la  Grange-Batelière.  —  60.  Sec- 
tion des  Arcis.  —  61.  Section  de  l'Arsenal.  —  62.  Section  de  l'Observa- 
toire. —  63.  Section  des  Lombards,  —  ùk-  Section  de  Sainte- Geneviève. 
Ce  tirage  achevé,  M.  le  Président,  à  trois  heures,  a  levé  la  séance 
et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

PastOret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


50"  séance.  —  Vendredi  7  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Discours  de  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec,  félicitant  l'assemblée,  au  nom  des  munici- 
palités de  Noisy-le-Sec  et  de  Bondy,  de  leur  adresse  à  l'Assemblée  nationale.  — 
Réponse  du  Président.  —  L'assemblée  décide  l'impression  des  deux  discours  précé- 
-  dents  et  l'envoi  aux  municipalités  du  Département  de  Paris  et  aux  départements.  — 
Lettre  de  l'abbé  Seguin,  président  du  département  du  Doubs,  annonçant  l'adhésion 
dudit  département  à  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  —  Scrutin  pour  l'élection  de 
trois  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  Tordre  du 
jour  était  la  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Départe- 
ment, que  les  six  premiers  étant  nommés,  il  y  avait  lieu  de  passer  à 
l'élection  de  trois  autres  par  un  scrutin  de  liste  double  de  trois  noms, 
sur  lequel  ou  en  inscrirait  six.  Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  retirés 
dans  leurs  bureaux  particuliers. 

Avant  de  procéder  au  recensement  général  et  au  dépouillement  du 
scrutin,  M.  le  Président,  a  représenté  à  l'assemblée  qu'il  venait  d'être 
instruit  de  l'arrivée  d'une  députation  des  municipalités  de  Noisy-le- 
Sec  et  de  Bondy,  canton  de  Pantin;  que  le  mauvais  temps  les  avait  em- 
pêchés de  se  présenter  à  l'heure  indiquée  pour  recevoir  les  députations 
fixée  par  l'arrêté  du  5  de  ce  mois,  après  la  lecture  du  procès-verbal, 
qui  se  fait  à  l'ouverture  de  la  séance,  et  il  a  consulté  rassemblée  pour 
savoir  :  1"  si,  attendu  la  circonstance,  elle  était  dans  l'intention  d'ad- 
mettre, sur-le-champ,  cette  députation;  2*^  si,  par  son  arrêté  du  même 
jour  qui  supprimait  les  compliments  à  faire  par  les  personnes  élues^ 
elle  avait  entendu  supprimer  également  les  discours  à  faire  par  son 
Président,  en  réponse  aux  députations  qui  pourraient  se  présenter. 
L'assemblée  a  arrêté  de  recevoir  la  députation  qui  se  présentait  et  a 


360  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

déclaré  que,  par  son  arrêté  du  5  de  ce  mois,  elle  n'avait  enlendu  sup- 
primer que  les  discours  pour  les  élus  et  non  ceux  en  réponse  aux 
différentes  députations  qu'elle  pourrait  recevoir. 

Les  députés  des  municipalités  de  Noisy-le-Sec  et  de  Bondy,  du  can- 
ton de  Pantin,  ont  en  conséquence  été  introduits  par  les  huissiers  en 
la  manière  ordinaire.  Placés  à  la  barre,  un  d'eux,  M.  ThomeretS  curé 
de  i\oisy-le-Sec,  électeur  du  canton  de  Pantin,  est  monté  à  la  tribune 
et  a  dit  : 


Monsieur  le  Président,  Messieurs,  nous  venons  avec  confiance  au  milieu  de 
vous,  persuadés  que  votre  génie  accueillera  favorablement  noire  simplicité.  Nous 
venons  vous  offrir  l'hommage  de  nos  vœux  fraternels,  vous  applaudir,  au  nom  du 
peuple,  sur  les  juges  intègres  que  vous  lui  avez  donnés,  nous  réjouir  d'avance  des 
administrateurs  que  votre  sagesse  nous  prépare,  vous  exprimer  enfin  combien  nous 
sonnmes  honorés  et  attendris  de  la  communication  et  de  la  lecture  de  votre  adresse 
à  l'Assemblée  nationale.  Un  regret  s'est  mêlé  à  notre  reconnaissance;  nous  aurions 
désiré  qu'en  dénombrant  les  bienfaits  de  notre  immortelle  Constitution,  vous  eus- 
siez fait  une  mention  expresse  de  ceux  qu'elle  a  répandus  abondamment  sur  les 
campagnes.  Votre  dessein  peut-être  fut,  Messieurs,  de  nous  ménager  à  nous- 
mêmes  une  occasion  touchante  de  manifester  nos  sentiments.  De  toutes  les  classes 
sociales,  le  peuple  agriculteur  était  le  plus  outragé  par  nos  anciennes  lois:  de 
toutes  les  classes  sociales,  le  peuple  agriculteur  est  le  plus  favoiisé  par  les  nou- 
velles. Nous  les  bénissons  dans  nos  chaumières  qui  vont  s'embellir;  nous  les 
bénissons  dans  nos  champs  qui  vont  prospérer,  nous  les  bénissons  dans  nos 
temples  qui,  témoins  jusqu'ici  de  nos  calamités,  vont  l'être  enfin  de  notre  bon- 
heur. Devenus  citoyens  libres  et  armés,  la  tyrannie  a  perdu  l'espérance  de  nous 
reconquérir;  mais  elle  gardait  celle  de  nous  tromper,  elle  nous  dépeignait  nos 
législateurs  sous  des  traits  odieux  et  la  Révolution  sous  un  aspect  sinistre.  Le 
bien  que  nous  recueillons  efface,  anéantit  le  mal  que  l'on  nous  annonce;  nous 
voyons  approcher  la  moisson  et  s'éloigner  l'orage.  Ne  pouvant  plus  nous  opprimer, 
ni  nous  séduire,  que  fait  à  présent  une  aristocratie  au  désespoir?  elle  nous 
calomnie.  Oui,  Messieurs,  elle  annonce  à  la  France,  elle  répète  aux  étrangers  que 
les  habitants  des  campcignes  ont  reçu  les  bienfaits  de  la  législation,  mais  qu'ils 
rejettent  ses  décrets.  Des  insurrections  villageoises,  que  ces  perturbateurs  pubhcs 
ont  suscitées  eux-mêmes,  ont  donné  à  la  Patrie  des  moments  de  terreur  et  à  la 
haine  un  horrible  triomphe;  il  n'a  pas  duré.  Bientôt  ont  paru  à  découvert  le  zèle 
imposteur  qui  conduisait  des  égarés,  et  le  zèle  véritable  qui  ramenait  des 
patriotes,  et  la  Natio.i  instruite  a  séparé  les  monstres  d'avec  les  imprudents. 

Plus  près  de  la  lunoière,  puisque  nous  sommes  voisins  de  la  capitale,  nous 
n'avons  point  cédé  à  des  impulsions  peifides;  notre  conduite  a  signalé  notre 
civisme.  Invariables  dans  nos  principes,  inébranlables  dans  notre  fidélité,  en  un 
mot  constitutionnels  de  cœur  et  de  fait,  pour  ajouter  un  bon  exemple  à  tant 
d'exemples  solennels,  nous  déclarons  et  nous  jurons  :  1°  que  nous  sommes  atta- 
chés à  l'observation  exacte  de  nos  devoirs  autant  qu'à  la  conservation  ei  tière  de 
nos  droits  :  l'une  est  la  charte  primitive,  l'autre  est  le  décalogue  naturel;  2"  que 

1.  Jacques  Thomcret,  âgé  de  36  ans. 


ÉLECTION   DES   ADMINISTRATEURS.  —  7  JANVIER  1791.  361 

nous  ne  séparons  point  dans  nos  cœurs  ce  qui  est  inséparable  dans  1  empire  fran- 
çais, la  Constitution  monarchique  de  la  Constitution  populaire,  et  qu'après  d'excel- 
lentes lois,  le  premier  don  du  ciel  nous  semble  un  excellent  monarque;  Louis  XVI 
n'a  pas  créé  la  Constitution,  mais  il  semble  avoir  été  créé  pour  elle;  S»  qi  e  nous 
plaçons  au  premier  rang  des  vertus  chrétiennes  cette  tolérance  charitable,  cette 
fraternité  évangélique,  cette  subordination  religieuse  établies  par  le  fondateur  du 
christianisme,  préchées  par  les  apôtres  de  la  foi,  renversées  par  d'ambitieux  pon- 
tifes et  rétablies  enfin  par  nos  législateurs,  qui  ont  retrouvé  la  religion  quand 
en  la  croyait  perdue;  4"  que  nous  sommes  également  résolus  à  payer  et  à  faire 
payer  les  contributions  imposées  par  la  loi  et  réparties  par  la  justice  comme  une 
dette  religieuse,  comme  un  contrat  civique,  comme  un  patrimoine  national;  5°  que 
nous  favoriserons  de  toutes  nos  forces,  ainsi  que  de  toute  notre  docilité,  la  circula- 
lion  des  blés,  non  moins  indispensable  au  monde  que  la  circulation  des  airs  et  la 
circulation  des  fleuves;  6°  que  nous  respecterons  les  propriétés  jusque  dans  les 
débris  féodaux;  que  nous  serons  soumis  à  la  magistrature  autant  qu'indépendants 
d'une  vaine  noblesse,  et  que  désormais  nous  regarderons  l'homme  inutile  comme 
le  seul  être  ignoble  et  l'homme  bienfaisant  comme  le  seul  noble  réel;  l'^  et  enfin 
que  nous  ne  quitterons  jamais  nos  armes,  nos  instruments  de  liberté,  pas  plus  que 
ceux  de  la  culture,  mais  que  nous  ne  les  tournerons  jamais  contre  la  Patrie, 
jamais  contre  la  loi,  jamais  contre  l'ordre  public.  Nous  voulons  conserver  la  liberté 
des  hommes  et  non  pas  imiter  la  liberté  des  tigres  ou  celle  des  brigands. 

Nous  déposons  dans  votre  sein,  Messieurs,  le  serment  de  nos  cœurs;  nous 
avons  applaudi  vos  sentiments,  daignez  approuver  les  nôtres. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  vous  avez  bien  raison  de  le  penser,  si  tous  les  Français  doivent 
chérir  la  Constitution,  elle  a  surtout  des  droits  aux  hommages  et  à  la  reconnais- 
sance des  habitants  des  campagnes.  Sous  le  régime  ancien,  plus  vous  redoubliez 
vos  travaux  et  plus  la  fiscalité  vigilante  s'empressait  à  les  dévorer;  on  ne  se  con- 
tentait pas  de  peser  sur  vous  par  des  privilèges,  on  vous  insultait  par  des  titres, 
restes  impurs  de  la  féodalité.  Tout  ce  qu'il  y  a  de  sacré  pour  les  hommes  était 
méconnu  envers  l'utile  laboureur.  La  nature  disait  :  Ils  sont  tes  égaux,  et  nous 
étions  sourds  à  la  voix  de  la  nature;  la  religion  disait:  Ils  valent  mieux  que  toi 
aux  yeux  de  l'Éternel,  et  nous  outragions  par  nos  dédains  la  religion  et  l'Être 
suprême.  Je  ne  parle  pas  de  la  loi,  désavouant  la  religion  et  la  nature:  la  loi  était 
complice  de  l'aristocratie  orgueilleuse,  des  riches  et  des  grands,  et  voilà  néan- 
moins ce  qu'ils  veulent  rendre  l'objet  de  vos  regrets!  On  en  a  vu  parcourir  les 
campagnes  pour  en  empoisonner  les  sentiments  et  les  espérances,  comme  autre- 
fois ils  en  empoisonnaient  les 'mœurs.  Ils  y  calomniaient  l'Assemblée  nationale, 
sans  songer  que  leur  calomnie  devient  un  éloge;  ils  y  peignaient  les  maux  qui 
nous  attendent,  disent-ils,  sous  la  Constitution  nouvelle  et  la  Constitution  a  créé 
pour  vous  le  bonheur  et  l'égalité.  Ils  vous  expriment  aussi  leurs  vœux,  et  le  plus 
ardent  de  ces  vœux,  malgré  leur  langage  hypocrite,  serait  de  replacer  sous  le 
joug  des  impôts  une  conquête  qui  leur  échappe.  Vous  venez  de  promettre  de  les 
payer,  ces  impôts  qui  ne  seront  plus  l'ouvrage  d'une  volonté  arbitraire,  vous  pro- 
mettez aussi  de  protéger  les  subsistances,  de  favoriser  leur  circulation,  de  ne 
jamais  porter  les  armes  contre  l'ordre  public  et  la  loi.  Puisse  ce  serment  mémo- 
rable, dont  vous  aurez  la  gloire  d'avoir  donné  l'exemple,  être  bientôt  imité  par 


362  ASSEMBLÉE  ÉLECTORxVLE  DE  PARIS, 

tous  nos  frères  des  campagnes  I  II  est  dans  leur  cœur,  qu'il  soit  aussi  sur  leur 
bouche  et  que,  par  l'expression  répétée  de  leurs  sentiments,  comme  par  leur 
réunion,  toujours  plus  cimentée,  ils  effrayent  éternellement  les  ennemis  de  la 
Patrie.  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance. 

L'assemblée,  considérant  que  de  pareils  sentiments  ne  peuvent 
être  trop  connus,  a  arrêté  que  ce  discours  ainsi  que  la  réponse  de  son 
Président  seraient  imprimés  dans  le  jour,  qu'il  en  serait  envoyé  un 
exemplaire  à  cnaque  municipalité  et  à  chaque  paroisse  des  différents 
cantons  du  Déparlement,  ainsi  qu'à  la  municipalité  de  Paris,  aux 
quarante-huit  sections  et  aux  curés  de  cette  capitale;  que  plusieurs 
exemplaires  en  seraient  pareillement  adressés  aux  quatre-vingt-trois 
déparlements  du  royaume  ^ 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  du 
31  décembre  dernier  de  M.  l'abbé  Seguin ^  président  du  département 
du  Doubs,  où  il  accuse  la  réception  des  exemplaires  de  l'adresse  de  l'as- 
semblée électorale  du  U  décembre  dernier  à  l'Assemblée  nationale  et 
annonce  l'adhésion  expresse  de  son  département  aux  principes  qu'elle 
renferme. 

MM.  les  Scrutateurs  généraux  se  sont  ensuile  occupés  du  recense- 
ment général  et  du  dépouillement  du  scrutin.  Les  Commissaires  des 
bureaux  particuliers  ont  fait  le  rapport  et  la  remise  du  résultat  en  la 
forme  ordinaire;  après  le  recensement  général  et  le  dépouillement, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
volants  était  de  486,  réduit  par  1  bulletin  nul  au  cinquième  bureau  à 
485,  que  ce  nombre  de  votants  avait  produit  2,910,  que  la  majorité 
absolue  était  de  243,  que  personne  n'avait  acquis  cette  majorité  abso- 
lue, que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient 
MM.  Cerutti,  qui  en  avait  obtenu  216;  La  Rochefoucauld ^  155;  et  Du- 
tramblay,  141.  D'après  ce  résultat  M.  le  Président  a  annoncé  que  per- 
sonne n'ayant  acquis  la  majorité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un 
deuxième  tour  de  scrutin;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du 
matin. 

1.  L'imprimé  portait  ce  titre  :  «  Extrait  des  registres  de  l'assemblée  électorale  du 
Département  de  Paris  du  7  janvier  1791.  Discours  prononcé  à  l'assemblée  par  M.  Tho- 
meret,  curé  de  Noisy-le-Sec,  électeur  du  canton  de  Pantin,  membre  de  la  députation.  » 
Paris,  1791,  in-S".  (Bib).  nat.,  Lb3H507.) 

2.  Philippe-Charles-François  Seguin,  né  à  Besançon  en  1741,  évêque  conslitntionnel 
du  département  du  Doubs  le  27  mars  1791,  député  de  ce  département  à  la  Convention. 
L'original  de  sa  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^)* 

3.  Louis-Alexandre,  duc  de  La  Rochefoucauld,  né  à  Paris  le  il  juillet  17i3,  député 
de  la  noblesse  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  élu  administrateur  de  Paris  le  13  jan- 
vier 1791,  massacré  à  Gisors  le  14  septembre  179?. 


ELFXTION  DES  ADMINlSTHATilURS.  —  8   JANVIER    1701.  363 

M.  le  Président  a  rendu  compte  à  l'assemblée  du  produit  de  la 
quête  faite  ce  jour  dans  les  bureaux  particuliers  pour  les  deux  enfants 
trouvés;  il  a  annoncé  qu'au  premier  bureau  elle  s'était  montée  à 
2  livres  2  sols;  —  au  second  bureau,  6  livres  12  sois;  —  au  troisième, 
12  livres;  —  au  quatrième,  13  livres  10  sois;  — au  cinquième,  9  livres; 
—  au  sixième,  25  livres  16  sols.  Total  :  69  livres.  Que  cette  somme, 
jointe  aux  1,622  livres  7  sols  6  deniers,  montant  du  produit  de  la 
quête  des  4,  3  et  6  de  ce  mois-ci,  formait  quant  à  présent  un  total  de 
1,691  livres  7sols  6  deniers.  Il  a  ajouté  que  le  président  du  troisième 
bureau,  à  qui  il  avait  demandé  le  produit  de  la  quête  du  jour  d'hier, 
dont  il  ne  lui  avait  point  remis  le  montant,  lui  avait  répondu  qu'il 
n'en  avait  point  été  faite  hier  dans  son  bureau. 

A  neuf  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


51"''  séance.  —  Samedi  8  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Graiificaiion  acQprdée  aux  deux  commis  surnuméraires  au  secrétariat.  —  Mauduit  De- 
larivc,  malade,  demande  à  être  remplacé  comme  scrutateur  général.  —  On  désigne 
comme  scrutateurs  suppléants  MM.  Mennessier,  Polverel  et  Roussy,  qui,  au  scrutin 
du  22  décembre,  avaient  obtenu  le  plus  de  voix  après  les  scrutateurs  généraux.  — 
Discours  de  Glot,  maire  de  Sceaux-Penthièvre,  au  nom  de  la  municipalité  de  cette 
commune,  pour  féliciter  l'assemblée  de  son  adresse  à  l'Assemblée  nationale.  —  Ré- 
ponse du  Président.  —  Lettre  d'acceptation  de  Daix.  —  Discours  de  Noël,  curé  de 
Puteaux,  pour  adhérer,  au  nom  de  su,  municipalité,  à  l'adresse  à  l'Assemblée  natio- 
nale. —  Réponse  du  Président.  —  Élection,  au  2*  tour,  de  Cerutti  comme  adminis- 
trateur du  Département  de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  second  scrutin  de  liste  double  de  trois  noms  pour  l'élec- 
tion de  trois  administrateurs  du  Département,  le  premier  scrutin  fait 
en  la  séance  du  jour  d'hier  n'ayant  point  produit  de  majorité  absolue. 

M.  le  Secrétaire  général  a  représenté  à  l'assemblée,  au  nom  du 
secrétariat,  que  les  deux  commis  surnuméraires,  admis  et  nommés  en 
la  séance  du  28  novembre  dernier,  avaient  depuis  ce  temps  donné  des 
preuves  de  leur  zèle  par  un  travail  assidu,  qu'ils  avaient  employé  tout 
leur  temps  depuis  le  malin  neuf  heures  jusqu'à  dix  heures  du  soir  au 
moins,  que  souvent  ils  l'avaient  poussé  plus  loin,  que  trois  fois  même 


364  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

la  force  de  travail  les  avait  obligés  de  rester  jusqu'à  deux  heures  du 
matin,  qu'il  croyait  de  toute  justice  de  les  récompenser  par  une  grati- 
fication, qu'il  proposait  en  conséquence  de  la  fixer  depuis  le  28  no- 
vembre, époque  de  leur  entrée  au  bureau  du  secrétariat,  jusqu'au  1'='" 
de  ce  mois,  à  72  livres  pour  chacun  d'eux,  sauf  à  leur  en  accorder 
d'autres  par  la  suite  s'il  y  a  lieu.  Celte  proposition,  appuyée,  a  été 
mise  aux  voix,  et  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  serait  donné  à  MM.  Aubart 
et  Cornu,  commis  surnuméraires  au  secrétariat,  une  gratification 
qu'elle  a  fixée  à  72  livres  pour  chacun  d'eux,  pour  récompense  de  leur 
travail  depuis  le  28  novembre  dernier  jusqu'au  1"  de  ce  mois,  sauf  à 
leur  en  accorder  d'autres  par  la  suite  s'il  y  a  lieu. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  d'une  lettre  de  M.  Mauduit 
Delarive,  datée  du  8  de  ce  mois,  qu'il  venait  de  recevoir,  où  il  expose 
qu'incommodé  depuis  plusieurs  jours,  un  accès  de  fièvre  qui  le  tour- 
mente en  ce  moment  le  force  de  suspendre  les  fonctions  de  scruta- 
teur général  qui  lui  ont  été  confiées  et  témoigne  son  regret  de  se  voir 
obligé  de  se  faire  remplacer,  et  a  proposé  à  l'assemblée  de  nommer  un 
de  ses  membres  pour  remplacer  M.  Mauduit  Delarive.  Sur  cette  pro- 
position, il  a  été  fait  la  motion,  attendu  la  longueur  du  dépouillement 
des  scrutins,  pour  venir  au  secours  du  travail  considérable  et  long  de 
MM.  les  Scrutateurs,  puisque  hier  la  séance  n'avait  pu  être  levée  qu'à 
neuf  heures  du  soir,  de  leur  nommer  pour  suppléants  les  trois  mem- 
bres qui,  après  eux,  lors  de  l'élection  des  scrutateurs  généraux  faite 
en  la  séance  du  22  décembre  dernier,  s'étaient  trouvés  réunir  le  plus 
de  suffrages.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a 
nommé  pour  scrutateurs  suppléants  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux 
MM.  Mennessier,  Polverel  et  Roussy,  qui  tous  trois  avaient  réuni  le 
plus  de  suffrages  après  eux,  le  22  décembre  dernier  :  le  premier  31 
voix,  le  second  28  et  le  troisième  25. 

L'assemblée,  pour  ne  point  trop  fatiguer  son  Président,  l'a  auto- 
risé à  se  faire  remplacer  en  cas  de  nécessité  par  l'ancien  président  et, 
en  son  absence,  par  le  doyen  d'âge  des  électeurs,  lors  présents. 

M,  le  Président  a  observé  qu'une  députation  de  la  municipalité  de 
Sceaux-Penthièvre,  canton  du  Bourg-la-Reine,  venait  de  lui  être 
annoncée,  et  a  demandé  à  l'assemblée  si  elle  jugeait  à  propos  de  l'ad- 
mettre sur-le-champ.  L'assemblée  a  arrêté  qu'elle  devait  être  admise. 
Les  huissiers  ont  introduit  les  députés  en  la  forme  ordinaire,  ils  ont 
été  placés  à  la  barre.  L'un  d'eux,  M.  Glot,  maire  de  cette  municipalité 
et  élu  par  l'assemblée  électorale  administrateur  du  Département  de 
Paris,  en  la  séance  du  6  de  ce  mois,  est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  : 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  8  JANVIER  iT9l.  365 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  la  municipalité  de  Sceaux,  fidèle  organe 
de  la  commune  qui  l'a  députée  vers  vous,  acquitte  avec  une  vive -satisfaction  au- 
jourd'iiui  le  tribut  que  doit  tout  bon  citoyen  aux  sentiments  patriotiques  exprimés 
avec  une  si  noble  énergie  dans  votre  adresse  à  l'Assemblée  nationale.  Cette  adresse, 
en  semant  ou  propageant  le  civisme  le  plus  pur,  conduit  à  la  reconnaissance  et 
fixe  l'admiration  sur  l'intéressant  tableau  de  vos  premières  opérations,  un  choix  de 
magistrats,  que  chaque  citoyen  croit  avoir  fait  lorsqu'il  consulte  ce  qu'il  aurait 
tenté  pour  son  bonheur,  des  suppléanls  qui  égalent  en  lumières  et  en  vertus  les 
juges,  dont  les  noms  seuls  déconcertent  les  pervers  et  dont  l'intrépidité  assure  à 
l'homme  de  bien  la  douce  jouissance  d'une  liberté  tranquille.  Tels  sont.  Messieurs, 
les  précieux  effets  de  vos  pénibles  travaux,  telles  seront  à  jamais  les  preuves  cer- 
taines de  la  sagesse  d'une  Constitution  à  laquelle  l'empire  français  va  bientôt 
devoir  son  heureuse  régénération.  De  nouvelles  opérations,  cependant,  nécessitent 
de  nouvelles  fatigues  de  l'assemblée  électorale;  il  est  venu  le  moment  de  composer 
le  Sénat  de  l'administration.  Pour'affermir  la  Constilution,  s'il  faut  des  hommes 
intègres  dans  les  tribunaux,  vous  l'avez  dit,  Messieuis,  il  faut  des  hommes  intré- 
pides dans  l'administration;  cette  intrépidité,  vous  avez  cru  sans  doute  la  trouver 
en  moi,  lor.-que  vous  m'avez  honoré  de  vos  suffrages  :  c'est  d'elle  en  effet,  Mes- 
sieurs, c'est  du  patriotisme  qui  brûle  dans  mon  cœur  que  naîtront  les  lumières 
nécessaires  à  l'exercice  des  fonctions  qui  me  seront  confiées.  S'il  me  restai t-encore 
des  vœux  à  former,  les  plus  ardents  seraient,  Messieurs,  de  voir  un  jour  mes  lu- 
mières égaler  ma  reconnaissance. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  si  nous  aimons  à  entendre  l'expression  de  vos  sentiments,  elle 
nous  offre  en  ce  moment  un  plaisir  de  plus,  puisque  vous  avez  pour  organe  un 
citoyen  déjà  investi  de  la  confiance  et  de  l'estime  de  l'assemblée  électorale.  Votre 
reconnaissance  l'a  désigné  à  la  nôtre.  Il  la  méritait  par  de  longs  services  rendus 
au  commerce  et  à  l'industrie.  îs'ous  promettons  de  ne  nommer  ainsi  que  des 
hommes  éclairés,  d'un  patriotisme  pur,  dont  les  regrets  stériles,  mais  honteux,  ne 
pou! suivent  pas  le  long  empire  des  abus  et  de  l'esclavage,  des  hommes,  enfin, 
dont  la  conduite  ait  toujours  obtenu  le  respect  de  ceux  mêmes  qui  osaient  rire  de 
la  vertu.  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite  à  assistera  sa  séance. 

L'impression  et  l'insertion  de  ces  deux  discours  dans  le  procès- 
verbal  ont  été  ordonnées  ^ 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de 
ce  jour,  adressée  à  M.  le  Président  et  à  l'assemblée  par  M.  Daix,  élu 
.administrateur  du  Département  de  Paris,  le  6  de  ce  mois,  un  des  deux 
pris  dans  le  district  du  Bourg-la-Reine.  L'insertion  de  cette  lettre  dans 
le  procès-verbal  a  été  ordonnée;  elle  est  ainsi  conçue ^  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  au  milieu  des  personnes  dont  les  connais- 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 

2.  L'original  de   cette  lettre,   datée    du   8   janvier  1791,  est  aux  Archives   natio- 
nales (BI^;. 


366  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

sances  sont  sûrement  bien  supérieures  aux  miennes,  je  ne  devais  pas  croire  que 
vous  jetassiez  vos  vues  sur  moi  pour  être  administrateur  du  Département.  Je  vous 
avoue,  messieurs,  que  je  crains  de  ne  pas  pouvoir  remplir  à  votre  satisfaction  les 
devoirs  que  m'impose  la  place  à  laquelle  vous  daignez  me  nommer,  mais  vos  suf- 
frages sont  un  ordre  que  je  dois  respecter  et  je  me  fais  un  devoir  d'obéir  :  oui, 
messieurs,  j'accepte  donc  cette  place  trop  honorable  pour  moi,  sans  doute,  et  à 
laquelle  je  ne  pouvais  m'attendre,  en  vous  priant  d'être  bien  persuadés  de  ma 
respectueuse  reconnaissance  et  en  jurant  de  faire  tout  ce  qui  dépendra  de  moi 
pour  ne  pas  démériter  de  la  confiance  dont  vous  voulez  bien  m'honorer. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  un  profond  respect  et  la  fraternité  la  plus  invio- 
lable, Monsieur  le  Président  et  Messieurs, 

Votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

T)m\K 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  pour 
procéder  au  second  scrutin  annoncé. 

Pendant  que  l'on  s'occupait  dans  les  différents  bureaux  du  dépouil- 
lement des  scrutins,  M.  le  Président  a  annoncé  aux  électeurs  réunis 
en  l'assemblée  générale  qu'il  venait  d'être  instruit  de  l'arrivée  d'une 
députation  de  la  municipalité  de  Puteaux,  canton  de  Nanterre.  Après 
avoir  fait  avertir  par  les  huissiers  les  électeurs  qui  pourraient  quitter 
les  bureaux  particuliers  de  se  rendre  à  l'assemblée,  il  a  mis  aux  voix 
si  cette  députation  serait  admise  sur-le-champ  ou  remise  à  lundi  pro- 
chain, à  l'ouverture  de  la  séance,  après  la  lecture  du  procès-verbal.  Il 
a  été  arrêté  de  recevoir  sur-le-champ  la  députation  qui  se  présentait. 

Les  députés  introduits  par  les  huissiers  en  la  manière  ordinaire, 
placés  à  la  barre,  un  d'eux,  M.  Noël,  curé  et  officier  municipal  de  ce 
lieu,  monté  à  la  tribune,  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  membres  et  députés  de  la  municipalité  de 
Puteaux,  nous  avons  l'honneur  de  nous  présenter  à  cette  auguste  assemblée  pour 
vous  faire  connaître  son  respect,  sa  joie  et  sa  consolation  sur  le  nouvel  ordre  des 
choses  qui  s'établissent  par  les  sages  décrets  de  l'Assemblée  nationale.  Longtemps 
dans  le  silence  circonspect  d'un  trouble  soumis,  longtemps  dans  l'indécision  de  la 
justice  due  à  chaque  citoyen,  nous  avons  attendu  le  rétablissement  de  l'ordre  et  le 
maintien  de  la  paix,  parmi  les  réclamations  de  l'opprimé,  parmi  l'injustice  impunie, 
mais  toujours  sans  avoir  abandonné  l'espoir  de  la  voir  réprimée,  enfin  cette 
lumière  qui  va  régler  tous  les  intérêts,  qui  va  donner  aux  faibles  des  armes  contre 
l'impunité  des  forts,  qui  va  ranimer  cet  esprit  de  patriotisme  qui,  nous  rendant 
tous  égaux,  nous  admet  tous  indifféremment  au  bonheur  de  vivre  sous  de  justes 
lois.  Les  juges  de  ce  Département  sont  nommés,  de  nouvelles  constellations 
éclairent  cet  iiorizon  et  dirigent  le  cours  de  la  tranquillité.  Ils  sont  en  exercice, 
leur  carrière  est  dirigée  sur  noire  bonheur:  plus  de  troubles,  plus  de  vexations, 
plus  d'inquiétude.  La  municipalité  de  Puteaux,  dont  je  suis  l'organe  en  ce  moment, 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 


ÉLKCTIOxX  DES  ADMINISïUAïEURS.   —   8  JANVIER  1791.  367 

vient  vous  témoigner  sa  reconnaissance.  Circonscrile  dans  le  Département  dont  elle 
se  regarde  à  double  titre  comme  l'enfant,  soit  par  la  proximité,  soit  par  la  chaîne 
de  la  rivière  qui  l'unit  de  si  près,  soit  enfin  par  les  sentiments  intimes  et  journa- 
liers de  communications  et  de  relations,  les  hommages  d'un  simple  village  ont 
ordinairement  peu  de  rapport  avec  ceux  de  cette  cité  deux  fois  plus  grande,  mais 
les  hommages  que  nous  vous  offrons,  Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  ces 
hommages  ont  le  mérite  de  ne  pouvoir  être  taxés  que  sur  leur  sensibilité,  leur 
vive  gratitude  et  l'ardent  désir  de  s'unir  aux  sentiments  qui  vous  inspirent.  C'est 
son  pasteur  qui  vient  les  exprimer  aux  nouveaux  arbitres  de  la  justice,  qui  vient 
implorer  leur  protection  pour  sa  paroisse;  c'est  son  pasteur  qui  les  garantit  de  son 
attachement  inviolable  et  de  sa  soumission  respectueuse. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  le  langage  touchant  des  hommes  que  vous  représentez  excite  tous 
les  jours  parmi  nous  une  émotion  plus  vive,  mais  nous  devons  reporter  à  l'Assem- 
blée nationale  les  éloges  que  vous  nous  prodiguez.  Si  un  régime  oppresseur  est 
détruit,  si  le  nom  de  France  a  repris  sa  dignité  première,  si  nous  sommes  libres 
enfin,  honneur  en  soit  rendu  à  cette  législature  immortelle,  qui,  plaçant  le  peuple 
au  rang  d'oii  le  despotisme  l'avait  fait  descendre,  a  reconquis  sa  souveraineté. 
Vouons-lui  une  gratitude  aussi  éternelle  que  ses  bienfaits  et  vous,  digne  pasteur, 
ne  cessez  de  répéter  aux  campagnes  tout  ce  qu'elles  doivent  aux  législateurs  de 
l'empire  :  que  les  premiers  accents  de  l'enfance,  les  premières  leçons  qu'elle  rece- 
vra soient  en  faveur  de  la  Constitution  et  de  la  liberté  et  notre  félicité  sera  sans 
bornes,  comme  doit  l'être  noire  reconnaissance.  L'assemblée,  Messieurs,  vous 
invite  à  assister  à  sa  séance. 

L'impression  et  l'insertion  de  ces  deux  discours  dans  le  procès- 
verbal  ont  été  ordonnées  K 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
571,  qu'un  bulletin  blanc  et  deux  nuls,  savoir  un  nul  au  premier 
bureau,  un  blanc  et  un  nul  au  troisième,  le  réduisaient  à  568,  que  le 
nombre  des  suffrages  était  de  3,408,  la  majorité  absolue  fixée  à  285  voix. 
Le  résultat  du  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Cerutti,  celui 
qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  325,  40  de  plus  que 
la  majorité  absolue  fixée  à  285,  que  MM.  Dutramblay  et  de  La  Roche- 
foucauld, qui  en  réunissaient  le  plus  après  lui,  n'en  ayant  obtenu,  l'un 
que  265,  l'autre  que  234.  n'avaient  point  acquis  la  majorité  absolue. 
D'après  ce  résultat  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée, 
M.  Joseph-Antoine-Joachim-Camille  Cerutti,  bourgeois,  électeur  de  la 
section  de  la  Grange-Batelière,  Agé  de  cinquante-deux  ans,  demeurant 
rue  d'Artois,  nM3,  pour  administrateur  du  Département  de  Paris.  Il  a 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimép. 


368  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

ajouté  que  MM.  Dutramblay,  électeur,  et  La  Rochefoucauld,  député  à 
l'Assemblée  nationale,  qui  tous  deux  après  M.  Cerutti  avaien)  réuni  le 
plus  de  suffrages,  n'avaient  point  obtenu  la  majorité  absolue,  qu'il  y 
avait  lieu  de  passer  pour  l'élection  de  deux  autres  administrateurs  du 
Département  à  un  troisième  tour  de  scrutin  de  simple  pluralité  rela- 
tive, par  liste  double  de  deux  noms,  sur  lequel  on  en  inscrirait  quatre. 
Ce  scrutin,  attendu  la  vacance  de  demain,  ordonnée  par  Parrêté  du  6  de 
ce  mois,  a  été  ajourné  à  lundi  prochain,  10  janvier  1791,  neuf  heures 
du  matin.  A  neuf  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastop.et,  Présidcn t  ; 
Cerutti,  Secrétaire. 


52'»«  séance.  —  Lundi  IC  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'adhésion  et  de  remerciements  de  Cerutti.  —  Élection,  au  3^  tour,  de  Dutramblay 
et  de  Lacépède  comme  administrateurs  du  département  de  Paris.  —  Comptes  de  la 
quête  pour  les  deux  enfants  trouvés. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  troisième  tour  de  scrutin,  de  simple  pluralité  relative,  par 
liste  double  de  deux  noms  pour  l'élection  de  deux  administrateurs  du 
Département,  le  second  scrutin  fait  en  la  séance  du  8  de  ce  mois 
n'ayant  produit  qu'une  nomination. 

M.  le  Président  a  ensuite  observé  qu'il  avait  reçu  une  lettre  de 
M.  Cerutti,  élu  administrateur  du  Département  en  la  séance  du  8  de  ce 
mois.  M.  le  Secrétaire  général  en  a  fait  lecture,  l'assemblée  en  a  ordonné 
l'impression  et  l'insertion  dans  son  procès-verbal.  Elle  est  conçue  en 
ces  termes  : 

Paris,  10  janvier  1791. 

Monsieur  le  Président,  je  vous  supplie  de  vouloir  bien,  selon  le  règlement 
nouveau  de  l'assemblée  électorale,  recevoir  en  son  nom  la  vive  effusion  de  ma 
reconnaissance.  Tant  de  choix  excellents  qui  ont  précédé  celui  qu'elle  a  daigné 
faire  de  moi,  ajoutent  de  la  valeur  et  de  l'éclat  à  l'honneur  que  je  reçois  de  ses 
suffrages,  mais  le  nombre  des  suffrages  ne  peut  suppléer  aux  talents  qu'ils  cou- 
ronnent. La  juste  défiance  de  moi-même  m'a  rendu  un  moment  incertain  sur  vous 
et  sur  moi.  Le  champ  de  l'administration  est-il  celui  où  j'étais  appelé?  Avez- vous 
dû  m'ouvrir  celte  carrière?  Puis-je  y  marcher  d'un  pas  ferme  et  hardi?  Une  pensée 
vient  luire  dans  l'obscurité  de  mes  doutes;  une  pensée  me  rassure  et  me  déter- 


ÉLECTION    DES   ADMINISTRATEURS.   —    10    JANVIER   1791.        369 

mine.  Parmi  les  grands  objets  de  surveillance  qui  vont  occuper  les  regards  des 
administrateurs,  l'éducation  publique  sera  comptée  un  des  premiers.  Après  avoir 
créé  une  Constitution  pour  le  peuple,  il  faut  créer  un  peuple  pour  la  Constitution. 
Quatorze  années  d'études  profondes  et  de  travaux  suivis  sur  ce  vaste  sujet  m'en 
ont  dévoilé  toute  l'étendue  et  j'ai,  tantôt  dans  le  silence  et  la  retraite,  tantôt  dans 
le  spectacle  du  monde,  élaboré  un  volumineux  ouvrage  qui  embrasse  et  parcourt 
l'immensité  de  l'éducation.  Les  plans  que  j'ai  tracés  se  trouvent  adhérer  par  tous 
les  côtés  à  notre  législation  nouvelle;  ils  sont  l'apprentissage  des  vertus  sociales 
et  le  développement  des  facultés  intellectuelles;   c'est  la  philosophie  instituant 
l'enfance,   dirigeant  la  jeunesse,   consolant  l'homme  obscur,   fortifiant  l'homme 
public,  associée  enfin  à  tous  les  arts,  à  tous  les  rangs  et  à  tous  les  âges.  Je  ne  ferai 
pas  à  l'assemblée  électorale  l'injure  de   repousser  devant  elle  les   préventions 
surannées  que  des  esprits  tardifs  conservent  contre  la  philosophie.  Vous  savez 
quelles  clartés  elle  a  répandues,  quels  mouven^ents  elle  a  imprimés,  quelle  révolu- 
tion elle  a  produite  dans  les  deux  mondes  où  elle  règne  aujourd'hui.   Franklin  en 
Amérique,  Rousseau,  Mably  en  Europe,  ont  été  les  professeurs,  ont  été  les  artisans 
de  notre  indépendance.  L'esprit  pubHc  est  l'instrument  qu'ils  nous  ont  laissé,  et 
qui  est  tout  neuf  encore.  Quiconque  est  doué  de  cet  esprit  possède  la  règle  des 
empires.  La  mécanique  des  gouvernements  ressemble  à  toutes  les  mécaniques  de 
l'univers,  elle  est  la  science  des  mouvements,  La  philosophie  nous  enseigne  d'oii 
partent  ces  mouvements,  elle  nous  enseigne  par  où  ils  se  communiquent  et  se 
propagent,  elle  nous  enseigne  enfin  où  ils  doivent  tendre  et  s'arrêter.  Qui  avait 
entassé  tous  les  abus  que  l'on  a  détruits?  Le  brigandage  aidé  de  l'ignorance.  Qui  a 
détruit  tous  les  abus  que  l'on  avait  entassés?  Le  courage  aidé  de  la  philosophie. 
Les  tyrans  du  peuple  ont  été  les  mêmes  que  les  tyrans  de  la  raison.  On  ne  pouvait 
côtoyer  les  vérités  qu'en  côtoyant  les  précipices,  le  talent  les  a  affranchies.  La  poli- 
tique elle-même  a  eu  recours  au  génie  qui  lui  résistait.  En  effet,  on  ne  peut  s'ap- 
puyer solidement,  a  dit  un  sage,  que  sur  ce  qui  résiste.  Mais  la  philosophie  propor- 
tionne cette  résistance  à  l'utilité;  les  bravades  théâtrales,  les  violences  destructives 
répugnent  à  sa  justice,  en  deux  mots,  je  définis  la  philosophie,  le  mépris  des  petites 
choses  et  la  mesure  des  grandes.  La  digression  de  la  reconnaissance  (des   digres- 
sions, la  plus  pardonnable)  m'a  inspiré  en  ce  moment  l'éloge  de  la  philosophie. 
Prononcé  plus  tôt,  il  aurait  paru  briguer  les  suffrages;  prononcé  en  ce  moment  il  les 
justifie,  il  exprime  ma  pensée,  il  présage  ma  conduite,  il  appuie  mes  remercie- 
ments sur  mes  principes,  il  rend  hommage  à  ceux  de  l'assemblée.  Sans  m'acquitfer 
envers  elle,  il  m'engage  à  elle  par  un  nouveau  lien.  Enfin,  Monsieur  le  Président, 
je  réunis  par  là  votre  cause  et  la  mienne  et,  en  remerciant  l'assemblée  de  l'honneur 
qu'elle  m'a  fait,  j'applaudis  à  la  justice  qu'elle  vous  a  rendue. 

Je  suis  avec  respect  et  fraternité, 
Monsieur  le  Président,  * 

Votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 
Cerutti'. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procétié 
au  troisième  scrutin  de  liste  double  annoncé.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  avant  la  remise  de  leurs  résultats  au  bureau  général,  un 
membre  a  fait  la  motion  : 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 

24 


370  •         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

1"  De  réduire  les  scrutins  de  liste  double  de  trois  noms  à  un 
scrutin  de  liste  double  de  deux  noms;  2-  pour  accélérer  le  dépouille- 
ment général  du  scrutin,  de  le  diviser  en  deux  sections. 

La  division  de  cette  motion  a  été  demandée  par  plusieurs  membres. 
D'autres  en  ont  proposé  l'ajournement  à  demain,  après  la  lecture  du 
procès-verbal.  La  priorité  demandée  pour  l'ajournement,  il  a  été  mis 
aux  voix  et  l'assemblée  a  arrêté  d'ajourner  celte  motion  à  demain, 
après  la  lecture  du  procès-verbal. 

Les  rapports  du  résultat  du  scrutin  faits  en  la  manière  ordinaire, 
après  le  recensement  général  et  le  dépouillement,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
k9ô,  que  quatre  bulletins  nuls,  un  au  second  bureau,  un  au  cinquième 
et  deux  au  sixième,  le  réduisaient  à  401,  produisant  1,964  suffrages,  que 
ceux  qui  en  avaient  réuni  le  plus  étaient  M.  Dutramblay,  ci-devant  de 
Rubelles,  électeur,  qui  avait  eu  262  voix,  et  M.  Lacépède,  électeur,  qui 
avait  obtenu  168  voix. 

M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé,  au  nom  de  l'assem- 
blée, pour  administrateurs  du  Département  de  Paris,  M.  Antoine-Pierre 
Dutramblay,  maître  des  comptes,  électeur  de  la  section  de  l'Isle,  âgé  de 
quarante-six  ans,  demeurant  quai  d'Anjou,  n"  27,  et  M.  Bernard-Ger- 
main-Étienne  Lacépède,  garde  et  démonstrateur  du  cabinet  d'histoire 
naturelle,  électeur  de  la  section  du  Jardin-des-Plantes,  âgé  de  trente- 
quatre  ans,  demeurant  au  Jardin  des  Plantes. 

Le  compte  du  produit  de  la  quête  faite  pour  les  deux  enfants 
trouvés  en  la  séance  précédente  du  8  de  ce  mois,  ainsi  que  celle  faite 
ce  jour,  a  été  rendu  par  M.  le  Président.  Il  a  déclaré  que  la  quête  du 
8  avait  monté  à  la  somme  de  22  livres  16  sous,  savoir  :  Au  premier 
bureau  à  3  livres.  — Au  second  bureau  à  6  livres  12  sols.  — Au  troisième 
bureau  à  3  livres.  —  Que  celle  du  quatrième  bureau  ne  lui  avait  pas 
été  remise  particulièrement  et  se  trouvait  confondue  avec  le  produit  de 
celle  de  ce  jour.  —  Au  cinquième  bureau  à  7  livres  k  sols.  —  Au  sixième 
bureau  à  3  livres.  Total  :  22  livres  16  sols.  Que  le  produit  de  la  quête 
de  ce  jour  était  de  45  livres  6  sols,  savoir  :  Au  premier  bureau  9  livres. 
—  Au  second  bureau  6  livres.  —  Au  troisième  bureau  2  livres  8  sols.  — 
Au  quatrième  bureau,  en  y  comprenant  celle  du  8  de  ce  mois,  9  livres 

6  sols.  — Au  cinquième  bureau  12  livres.  — Au  sixième  bureau  6  livres 
12  sols.  Total  :  68  livres  2  sols.  Que  cette  somme  jointe  aux  1,691  livres 

7  sols  6  deniers  montant  du  produit  de  la  quête  des  4,  5,  6,  7  de  ce 
mois,  formait,  quant  à  présent,  un  total  de  1,759  livres  9  sols  6  de- 
niers. 

La  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Département 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.   -   11    JANVIER   1791.        371 

de  Paris  a  été  ajournée  à  demain,  neuf  heures  du  malin.  A  six  heures 
du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président  ; 

CERurn,  Secrétaire, 


53"'  séance.  —  Mardi  11  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettres  d'acceptation  des  administrateurs  Cretté,  Arnoult  et  Dutramblay.  —  L'assemblée 
passe  à  l'ordre  du  jour  sur  des  propositions  de  changement  dans  le  procédé  de  vote. 
—  Scrutin  pour  l'élection  des  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  la  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Départe- 
ment. 

L'un  de  MM.  les  secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  :  i"  d'une  lettre 
de  M.  Cretté,  ci-devant  de  Palluel^;   2»  d'une  autre  de  M.  Arnoult  -; 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  En  voici  le  texte  d'après  le  recueil  des  discours  pro 
nonces  à  l'assemblée  électorale  : 

«  Monsieur  le  Président, 

«  Appelé  à  l'administration  du  Département  de  Paris,  il  m'est  bien  plus  facile  de  sentir 
((ue  d'exprimer  combien  je  suis  glorieux  du  choix  de  mes  concitoyens.  Leurs  suffrages 
sont  d'autant  plus  précieux  qu'ils  sont  donnés  par  des  hommes  libres.  Voulez-vous  bien, 
Monsieur  le  Président,  être  auprès  de  l'assemblée  électorale  l'organe,  non  de  mes  remer- 
ciements (elle  les  a  sagement  proscrits),  mais  de  mes  principes  sur  la  liberté  et  sur  les 
devoirs  qu'elle  m'impose.  Dites  à  mes  concitoyens  que  je  me  montrerai  digne  de  la  con  - 
fiance  dont  ils  m'ont  honoré.  Dites-leur  que  les  droits  du  peuple  seront  ma  loi  suprême, 
et  que  le  prix  unique  que  je  mets  au  travail  le  plus  assidu,  au  zèle  le  plus  infatigable, 
sera  pour  moi  le  bonheur  et  la  prospérité  de  ce  même  peuple,  dont  ils  sont  les  dignes 
représentants. 

«  J'ai  l'honneur  d'être  avec  un  respectueux  et  éternel  attachement,  Monsieur  le  Pré- 
sident, votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

«  Cretti'^,  ci-devant  Palluel.  » 

2.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  En  voici  le  te.vte,  d'après   l'original  conservé  aux 
Archives  nationales  (BI  S)  : 

«  A  Saint- Denis,  le  8  janvier  1791. 
«  Monsieur  le  Président,  je  reçois  à  l'instant  une  lettre  de  M.  le  procureur  de  la 
Commune  de  Paris,  par  laquelle  il  m'informe  que  l'assemblée  électorale  vient  de  m'élire 
administrateur  du  Département,  J'étais  à  l'assemblée  lors  de  mon  élection  et  je  me  pro- 
posais, au  moment  où  M.  de  Kersaint  a  fait  une  motion  qui  a  été  généralement  adoptée, 
de  me  présenter  à  la  tribune  pour  faire  connaître  la  satisfaction  que  j'avais  d'être  assez 
heureux  de  mériter  l'estime  et  la  confiance  de  mes  concitoyens  par  le  choix  dont  l'assem- 
blée a  bien  voulu  m'honorer  en  me  portant  par  ses  suffrages  à  la  place  d'administrateur 


372  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

3'*  d'une  de  M.  DutramblayS  tous  trois  élus  administrateurs  les  5  et 
10  de  ce  mois.  Ces  lettres  contiennent  leur  acceptation-. 

M.  le  Président  a  représenté  à  l'asseaiblée  qu'elle  avait  en  sa  séance 
d'hier  ajourné  à  ce  jour  une  motion,  dont  l'objet  était  :  1'  de  réduire 
les  scrutins  de  liste  double  de  trois  noms  à  un  scrutin  de  liste  double 
de  deux  noms;  2"  de  diviser  en  deux  sections  les  scrutateurs  et  sup- 
pléants du  bureau  général  pour  en  faire  le  dépouillement.  La  discus- 
sion ouverte  sur  cet  objet,  un  membre  a  proposé  de  réduire  le  mode 
du  scrutin  de  liste  double  adopté  jusqu'à  présent,  à  un  scrutin  de  liste 
double  d'un  seul  nom  qui  en  contiendrait  deux;  de  diviser,  pour  le 
dépouillement,  les  scrutateurs  généraux  et  leurs  suppléants  en  deux 
sections;  de  charger  douze  commissaires,  deux  pris  dans  chacun  des 
six  bureaux  particuliers,  de  faire  à  mesure  du  dépouillement  le  relevé 
des  noms  des  candidats  qui  sortiraient  du  scrutin,  le  remettre  au 
bureau  général  aux  deux  sections  établies  pour  le  dépouillement;  que 
pnr  avance    les  scrutateurs  généraux  et  suppléants  inscriraient  ces 

du  Département  de  Paris.  L'arrêté  de  l'assemblée  sur  cette  motion  m'a  empêché  de  m'y 
présenter.  Je  sens.  Monsieur  le  Président,  toute  l'importance  de  cette  place;  je  sais  aussi 
qu'elle  exige  beaucoup  de  travail,  de  soins,  d'activité,  et  des  connaissances  étendues  sur 
tous  les  objets  attachés  à  cette  administration.  Je  n'ai  pas  la  vanité  de  croire  que  j'ai 
toutes  ces  connaissances,  mais  quarante  ans  d'expérience  et  employés  à  la  culture  m'ont 
mis  à  même  de  m'instruire  et  de  connaître  assez  l'administration  rurale  pour  me  rendre 
utile  et  réprimer,  conjointement  avec  mes  collègues,  le  reste  des  abus  qui  se  sont  com- 
mis sous  l'ancien  régime,  particulièrement  dans  la  répartition  des  impôts.  Je  vous  prie, 
Monsieur  le  Président,  de  faire  agréer  à  l'assemblée  mes  sincères  remerciements,  l'assu- 
rance de  mon  entière  reconnaissance  et  le  serment  que  je  fais  de  ne  ménager  ni  peines 
ni  veilles,  pour  répondre  à  la  confiance  qu'elle  a  bien  voulu  m'accorder. 

«  Je  suis   avec  respect.  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 

serviteur. 

«  Arnoult.  ». 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  En  voici  le  texte  d'après  l'original  conservé  aux  Ar- 
chives nationales  (BI  s)  : 

«  Ce  11  janvier  1791. 

«  Monsieur  le  Président,  je  n'aurais  jamais  osé  prétsndre  à  la  place  éniinente  à 
laquelle  l'assemblée  électorale  veut  bien  m'appeler.  Je  me  serais  même  reproché  de  l'avoir 
désirée;  mais,  fier  de  l'estime  de  mes  concitoyens,  je  sens  mon  courage  s'élever  à  la  hau- 
teur de  mes  devoirs  et  j'accepte  sans  hésiter  les  fonctions  importantes  que  mes  conci- 
toyens veulent  bien  me  confier.  Si  la  gloire  a  fait  des  héros,  l'amour  de  la  Patrie  peut 
créer  des  talents.  Toutes  mes  inquiétudes  s'évanouissent.  Monsieur  le  Président,  quand 
je  pense  que  vous  me  précédez  dans  la  carrière  et  que  votre  amitié  et  vos  lumières  m'y 
serviront  de  guides.  Rien  ne  manquera  à  mon  bonheur  si  dans  ce  moment  vous  voulez 
bien  être,  auprès  de  l'assemblée  électorale,  le  garant  de  mon  zèle  et  l'interprète  de  ma 
profonde  et  respectueuse  reconnaissance. 

«  Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

«  Ddtrambiay.  » 

2.  Ces  trois  lettres  ont  été  imprimées. 


ÉLliGTION  DIiS   AD.MlNISTRATELTxS.   —   12  JANVIER    1791.       373 

différenis  noms  et  n'auraient  plus,  par  ce  moyen,  après  la  fin  du 
dépouillement  des  bureaux  particuliers,  qu'à  écrire  le  nombre  des 
suffrages  qu'aurait  réunis  chaque  citoyen.  La  question  préalable  a  été 
demandée  sur  toutes  ces  propositions;  appuyée,  elle  a  été  mise  aux 
voix  et  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer,  que  le 
mode,  par  elle  adopté  pour  l'élection  des  administrateurs  déjà  nommés, 
devait  être  suivi  pour  ceux  restant  à  élire. 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  dans  les  bureaux  particuliers; 
ils  y  ont  procédé,  par  liste  double  de  trois  noms,  à  un  premier  scrutin 
pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Département.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire, 
le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux, 
après  le  dépouillement,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
528,  qu'il  se  trouvait  réduit  à  521  par  sept  bulletins  nuls,  deux  au 
premier  bureau,  un  au  deuxième,  trois  au  cinquième  et  un  au  sixième, 
que  la  totalité  des  suffrages  était  de  3,126  et  la  majorité  absolue  de 
262  voix,  qu'elle  n'avait  été  acquise  par  personne,  que  les  trois  qui 
avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient  M.  de  La  Rochefoucauld, 
député  à  l'Assemblée  nationale,  qui  en  avait  obtenu  205;  M.  Brousse 
Desfaucherets,  électeur,  qui  en  avait  réuni  105;  et  M.  Fauconpret  *, 
électeur,  qui  en  avait  eu  95.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a 
annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y 
avait  lieu  de  procéder  à  un  second  tour  de  scrutin;  il  a  été  ajourné  à 
demain,  neuf  heures  du  matin. 

A  huit  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 
a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Prèsid  nt; 

CEiiL'rri,  Secrétaire. 


54'"«  séance.  —  Mercredi  12  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Lcttrn  d'acceptation  de  Lacépède.  —  Lettre  de  Granet,  président  du  département  du  Var, 
accusant  réception  des  exemplaires  de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  —  Second 
tour  de  scrutin  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jourélait  un  second  scrutin  de  liste  double  de  trois  noms,  pour  lélec- 

1.  Charles-Albert  Defauconpret,  avocat,  électeur  du  canton  de  Pierrefitte. 


374  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

tion  de  trois  administrateurs  du  Département,  le  premier  scrutin  fait 
en  la  séance  du  jour  d'hier  n'ayant  point  produit  de  majorité  absolue. 
M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  à  l'assemblée  d'une  lettre  du 
11  de  ce  mois,  de  M.  Lacépède,  électeur,  élu  administrateur  en  la 
séance  du  10,  contenant  son  acceptation.  L'insertion  de  cette  lettre 
dans  le  procès-verbal  a  été  ordonnée;  elle  est  ainsi  conçue  : 

Monsieur  le  Président,  l'assemblée  électorale  vient  de  m'accorder  un  grand 
honneur:  puissé-je  un  jour  justifier  son  choix!  Puissé-je  mériter  de  voir  les  citoyens 
du  Déparlement  de  la  capitale  changer  en  estime  une  indulgence  qu'attireront 
peut-être  sur  moi  les  vertus  et  les  talents  de  ceux  à  qui  l'assemblée  a  daigné  m'as- 
socier.  Mais,  si  je  ne  puis  répondre  aujourd'hui  que  de  mon  zèle  et  de  la  pureté  de 
mes  intentions,  veuillez  bien,  Monsieur  le  Président,  présenter  à  l'assemblée  élec- 
torale ma  promesse  solennelle  de  réunir  sans  cesse  mes  efforts  à  ceux  de  mes  col- 
lègues, pour  maintenir  la  liberté,  garantir  les  droits  imprescriptibles  du  peuple, 
soulager  l'indigence,  effrayer  l'oppression,  encourager  les  arts,  l'industrie  et  l'agri- 
culture et  multiplier  les  diverses  sources  de  la  prospérité  publique.  Le  serment 
sacré  de  me  dévouer  entièrement  à  mes  devoirs  est  l'hommage  le  plus  digne  de 
l'assemblée  électorale;  j'accepte  avec  respect  ses  bienfaits,  qu'elle  reçoive  avec 
bienveillance  ma  promesse. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président, 

Votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

Lacépède  *. 
Le  11  janvier  1791. 

Lecture  ensuite  a  été  faite  à  l'assemblée  par  M.  le  Secrétaire  géné- 
ral d'une  lettre  de  M.  Granet^,  président  du  département  du  Var,  du 
31  décembre  dernier,  adressée  à  M.  le  Président  de  l'assemblée  électo- 
rale du  Département  de  Paris.  Elle  a  pour  objet  d'accuser  la  réception 
des  exemplaires  envoyés  à  son  département  de  l'adresse  présentée  à 
l'Assemblée  nationale  par  l'assemblée  électorale  du  Département,  le 
Ik  décembre  dernier. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
au  second  scrutin  de  liste  double  de  trois  noms  annoncé  pour  l'élec- 
tion de  trois  administrateurs  du  Département.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.,  les  Scrutateurs  généraux, 
après  le  dépouillement,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
/i97,  réduit  par  trois  bulletins  nuls,  un  au  premier  bureau,  un  au  cin- 
quième et  un  au  sixième  à  h^k,  que  la  totalité  des  suffrages  était  de 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^).  —  Le  signataire  Granct 
fut  député  du  \  ar  à  l'Assemblée  législative. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.   —    13  JANVIER    1791.        375 

2,903  et  la  majorité  absolue  de  248  voix,  qu'elle  n'avait  été  acquise 
par  personne,  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages, 
étaient  MAI.  La  Rochefoucauld,  député  à  l'Assemblée  nationale,  Brousse 
Desfaucherets,  électeur,  et  Fauconpret,  électeur;  que  le  premier  en 
avait  obtenu  221,  le  second  136,  le  troisième  126.  D'après  ce  résultat, 
M.  le  Président  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à 
personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin, 
de  simple  pluralité  relative;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du 
matin. 

A  sept  heures  et  demie  du  soir  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Gerutti,  Secrétaire. 


55"'°  séance.  —  Jeudi  13  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Discussion  sur  les  moyens  de  réduire  la  durée  du  dépouillement  des  scrutins.  —  Élection, 
au  3*^  tour,  de  ^IM.  de  La  Rochefoucauld,  Defauconpret  et  Brousse-Desfaucherets 
comme  administrateurs  du  Département  de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  troisième  scrutin  de  liste  double  de  trois  noms  de  simple 
pluralité  relative,  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Départe- 
ment, le  second  scrutin  fait  en  la  séance  du  jour  d'hier  n'ayant  pro- 
duit aucune  majorité  absolue. 

Un  membre  a  observé  qu'un  particulier  avait  pensé  être  assassiné 
hier  au  soir,  près  de  l'archevêché,  et  a  proposé,  attendu  les  longueurs 
des  opérations  de  l'assemblée,  d'autoriser  M.  le  Président  à  demander 
un  piquet  de  cavalerie  pour  empêcher  un  pareil  accident  de  se  renou- 
veler au  moment  où  le  soir  les  électeurs  sortiraient  de  l'assemblée. 
Cette  motion  a  donné  lieu  à  des  propositions  tendant  à  abréger  les 
opérations  et  à  diminuer  la  longueur  des  séances,  qui  se  sont  trouvées 
finir  plusieurs  fois  à  neuf  heures  du  soir. 

La  première  de  ces  propositions  avait  pour  objet  de  nommer  dans 
chaque  bureau  particulier  deux  commissaires  pour  écrire  les  noms  des 
personnes  appelées  par  le  dépouillement  des  scrutins  et  en  remettre  la 
liste  aux  scrutateurs  généraux  de  l'assemblée  qui  les  inscriraient 
d'avance  pendant  que  l'on  s'occuperait  du  recensement  général  des 


3Te  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

voix  dans  les  différents  bureaux;  la  seconde  qu'après  le  recensement 
général  des  scrutins  dans  les  bureaux  particuliers,  un  scrutateur  de 
chaque  bureau  serait  tenu  de  se  rendre  au  bureau  général  où  les 
scrutateurs  généraux  feraient  en  leur  présence  le  recensement  général 
du  scrutin;  que,  pour  y  parvenir,  les  scrutateurs  généraux  appelleraient 
chaque  nom,  par  alphabet,  dans  l'ordre  d'inscription  par  eux  faite  sur 
leurs  registres;  que  les  scrutateurs  particuliers,  à  l'appel  de  chaque 
nom,  diraient  le  nombre  des*voixque  le  candidat  aurait  obtenues  dans 
leur  bureau,  ou  annonceraient  qu'il  n'en  a  point  eu. 

Sur  ces  deux  propositions,  il  a  été  fait  un  amendement,  celui  de 
partager  dans  les  bureaux  particuliers  l'alphabet  en  deux,  depuis  la 
Ictlre  A  jusqu'à  la  lettre  L  et  depuis  la  lettre  M  jusqu'à  la  fin,  et  d'ap- 
porter par  avance  cette  première  partie  aux  scrutateurs  généraux  pour 
en  inscrire  les  noms.  Cet  amendement  appuyé,  pour  l'écarter,  la  ques- 
tion préalable  a  été  demandée;  également  appuyée,  elle  a  été  mise  aux 
voix  et  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer  sur  cet 
amendement.  Les  deux  propositions  qui  y  avaient  donné  lieu  ont  été 
mises  aux  voix;  il  a  été  arrêté  de  ne  les  point  adopter. 

Un  membre  ensuite  a  demandé,  sans  lier  en  aucune  manière  l'as- 
semblée sur  sa  décision,  de  faire,  pour  aujourd'hui,  l'essai  des  deux 
propositions  qu'elle  venait  de  rejeter.  Cette  motion  appuyée,  mise  aux 
voix,  il  a  été  arrêté  de  faire,  pour  aujourd'hui,  l'essai  des  deux  propo- 
sitions faites  sur  le  mode  du  scrutin. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers;  ils  y 
ont  procédé  au  troisième  tour  de  scrutin  annoncé. 

Avant  que  le  recensement  fût  entièrement  terminé  dans  les  bureaux 
particuliers,  plusieurs  électeurs  se  trouvant  réunis  en  rassemblée 
générale,  M.  le  Président  leur  a  annoncé  qu'un  membre  venait  de  lui 
demander  la  parole  et  a  demandé  si  l'assemblée  désirait  l'entendre.  La 
parole  à  lui  accordée,  il  est  monté  à  la  tribune  pour  y  faire  la  motion 
de  réduire  le  scrutin  de  liste  double  de  trois  noms  à  un  scrutin  de  liste 
double  d'un  seul  nom  et  de  diviser  pour  le  dépouillement  et  le  recen- 
sement général  l'assemblée  en  deux  sections.  Plusieurs  membres  suc- 
cessivement entendus  soit  pour  appuyer,  soit  pour  combattre  cette 
motion,  M.  le  Président,  avant  de  la  mettre  aux  voix,  a  proposé  d'en- 
voyer les  huissiers  dans  les  bureaux  particuliers,  pour  engager  les 
électeurs  qui  s'y  trouveraient  à  se  réunir  en  l'assemblée  générale.  Les 
huissiers  de  retour,  M.  le  Président  a  observé  que  les  officiers  des 
bureaux  particuliers  avaient  répondu  ne  pouvoir  quitter  leurs  opéra- 
tions commencées,  relatives  au  scrutin  principal,  objet  de  Tordre  du 
jour.  L'ajournement  de  la  motion  a  en  conséquence  été  demandé  à 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.   —   14  JANVIER   1791.         377 

demain,  après  la  lecture  du  procès-verbal.  Appuyé,  il  a  été  mis  aux 
voix  et  l'assemblée  a  arrêté  d'ajourner  à  demain,  après  la  lecture  du 
procès-verbal,  la  motion  faite  sur  le  changement  de  mode  du  scrutin. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MAI.  les 
Scrutateurs  généraux  après  le  dépouillement,  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  /i89,  réduit  par  deux  bulletins  nuls,  un  au  troisième 
bureau  et  un  au  sixième  à  /i87,  produisant  2,928  suffrages;  que  sur  ce 
nombre  de  suffrages,  les  trois  qui  en  avaient  réuni  le  plus  étaient 
MM.  La  Rochefoucauld,  député  à  l'Assemblée  nationale,  Fauconpret, 
électeur,  et  Brousse  Desfaucherets,  électeur;  que  le  premier  avait 
obtenu  225  voix,  le  second  151,  le  troisième  138.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  adminis- 
trateurs du  Département  de  Paris,  M.  La  Rochefoucauld,  député  à 
l'Assemblée  nationale;  M.  Charles-Albert  Defauconpret,  ci-devant  de 
Vieux-Banc,  avocat,  municipal  et  électeur  de  Pierrefitte,  âgé  de  qua- 
rante-cinq ans,  demeurant  à  Pierrefitte;  et  M.  Jean-Louis  Brousse  Des- 
faucherets, l'un  des  électeurs  réunis  au  1/|  juillet  1789,  député  sup- 
pléant à  l'Assemblée  nationale,  électeur  de  la  section  des  Enfants- 
Rouges,  âgé  de  quarante- trois  ans,  demeurant  rue  de  Paradis. 

La  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Département, 
ainsi  que  la  nouvelle  organisation  des  bureaux  particuliers,  ordonnée 
être  faite  après  la  nomination  du  douzième  administrateur,  ont  été 
ajournées  à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  huit  heures  du  soir, 
M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastor^t,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


56""^  séance.  —  Vendredi  14  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

LeUre  d'acceptation  de  M.  de  La  Rochefoucauld.  —  Adresse  du  directoire  du  département 
du  Gard  à  l'Assemblée  nationale,  pour  réclamer  que  la  résidence  du  Corps  législatif 
soit  toujours  dans  la  capitale.  —  Hommage  d'une  brochure  par  l'avocat  Martineau. — 
Lettre  d'acceptation  de  Brousse-Desfaucherets.  —  Lettre  de  la  municipalité  de  Su- 
resnes  contenant  son  adhésion  à  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  —  L'assemblée 
passe  à  l'ordre  du  jour  sur  la  question  du  changement  de  mode  des  élections.  —  Elle 
décide  de  ne  pas  tenir  séance  le  dimanche  16.  —  Élection  des  officiers  des  bureaux. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 


378  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

jour  était  ;  V  l'ajournement  fait  à  ce  jour,  après  la  lecture  du  procès- 
verbal,  d'une  motion  ayant  pour  objet  le  changement  du  mode  de 
scrutin;  2"  l'organisation  et  la  nomination  des  officiers  des  bureaux 
particuliers;  3"  la  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du 
département. 

M.  le  secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  écrite  à  M.  le 
Président  par  M.  La  Rochefoucauld,  élu  en  la  séance  du  jour  d'hier 
administrateur  du  Département  de  Paris;  elle  contient  son  acceptation. 
Il  a  aussi  fait  lecture  d'une  lettre  de  Nîmes,  du  6  janvier  1791,  adressée 
à  l'assemblée  électorale  par  les  membres  composant  le  directoire  du 
département  du  Gard^  Cette  lettre  annonce  leur  adhésion  aux  prin- 
cipes exprimés  dans  l'adresse  de  rassemblée  électorale  du  \k  décembre 
dernier  à  l'Assemblée  nationale  et  qu'ils  ont  saisi  cette  occasion  pour 
faire  connaître  au  Corps  législatif  leur  opinion  sur  un  vœu  énoncé  par 
le  département  de  la  Lozère  et  appuyé  par  celui  de  la  Meurthe,  l'alternat 
des  Assemblées  nationales.  L'un  de  ^IM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait 
lecture  de  l'adresse  du  31  décembre  1790,  du  directoire  du  départe- 
ment du  Gard  à  l'Assemblée  nationale;  l'assemblée  a  ordonné  l'impres- 
sion et  l'insertion  de  cette  adresse  dans  son  procès-verbal;  elle  est  ainsi 
conçue  : 

Adresse  du  directoire  du  département  du  Gard  à  V Assemblée  nationale, 
du  31  décembre  1790 -. 

Messieurs,  lorsque  des  âmes  fortement  pénétrées  de  l'amour  de  la  Patrie  et 
pleines  d'estime  et  d'admiration  pour  les  vertus  civiques  auxquelles  la  France  doit 
sa  régénération,  entendent  des  âmes  qui  leur  répondent;  lorsqu'elles  sont  frappées 
des  accents  de  la  liberté  prononcés  pur  la  voix  du  génie,  elles  s'agitent,  elles  s'ex- 
citent, leur  courage  s'accroît,  leur  enthousiasme  s'augmente,  leurs  efforts  redou- 
blent, les  difficultés  cèdent  et  s'aplanissent,  et  leur  marche  dans  la  carrière  du 
patriotisme  acquiert  plus  d'énergie  et  de  rapidité.  Tels  sont,  Messieurs,  les  senti- 
ments qu'ont  éprouvés  les  administrateurs  du  directoire  du  département  du  Gard, 
à  la  lecture  de  l'adresse  de  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  à  l'As- 
semblée nationale;  et  dans  l'effusion  qui  en  a  été  la  suite,  ils  viennent  de  nouveau 
vous  apporter  l'hommage  de  leur  adhésion  solennelle  aux  principes  qui  y  sont 
développés,  avec  le  serment  de  vivre  pour  s'y  conformer,  ou  de  mourir  pour  les 
défendre.  Combien  les  citoyens  de  Paris  n'onl-iis  pas  mérité  la  reconnaissance  de 
la  France  entière!  Que  d'efforts,  que  de  sacrifices  ce  peuple  généreux  n'a-t-il  pas 
faits  pour  la  liberté!  Il  l'a  conquise  par  la  valeur,  il  l'a  soutenue  par  la  constance, 
il  la  conservera  par  la  sagesse  et  tandis  que,  placés  au  sein  de  la  capitale,  les 

1.  L'original  de  cette  lettre,  signée  par  Vigier  et  Rigal,  est  aux  Archives  natio- 
nales (BIS). 

2.  Un  exemplaire  de  cette  adresse  imprimée  est  aux  Archives  nationales  (BI  ^).  On  la 
trouve  aussi  dans  le  recueil  des  Discours  prononcés  à  rassemblée  électorale. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —    14  JANVIER  1791.  379 

augustes  représentants  de  la  nation  en  ont,  de  bonne  heure,  instruit  les  citoyens 
aux  vertus  des  hommes  libres;  tandis  que,  de  bonne  heure,  ils  leur  ont  fait  sentir 
les  inappréciables  avantages  de  la  Constitution  qu'ils  créent  sous  leurs  yeux,  ceux- 
ci  ont,  à  leur  tour,  protégé  la  sûreté  et  la  liberté  de  l'Assemblée;  ils  ont  éloigné 
d'elle  les  pièges  et  les  dangers,  sans  cesse  renais.-ants,  et  c'est  à  cet  échange 
mutuel  de  lumières  et  de  secours,  à  celte  réunion  de  forces  et  de  volonté?,  que  la 
Révolution  a  dû  sa  naissance  e:;  ses  progrès  et  que  l'État  devra  sa  gloire.  Qu'il  serait 
donc  à  la  fois  injuste,  impolitique  et  dangereux,  d'ajouter  de  nouveaux  sacrifices, 
de  nouvelles  privations,  aux  privations,  aux  sacrifices  que  la  capitale  s'est  imposés 
pour  la  félicité  de  la  France,  d'en  éloigner  à  jamais  les  assemblées  du  Corps  légis- 
latif, de  les  déplacer  de  ce  centre  commun,  d'où  elles  doivent  imprimer  à  toutes 
les  parties  du  royaume  le  mouvement  et  l'activité,  de  les  ôter  du  milieu  de  leurs 
premiers,  de  leurs  plus  ardents  défenseurs,  de  les  séparer  enfin  de  ce  prince  ver- 
tueux qui  préside  à  la  monarchie.  Le  directoire  du  département  du  Gard  croit  la 
résidence  du  Corps  législatif  dans  la  capitale  aussi  nécessaire  au  maintien  de  la 
Constitution  que  la  permanence  même  des  assemblées  nationales.  Le  fruit  précieux 
de  la  liberté  française  doit  croître  et  prospérer  dans  l'atmosphère  qui  l'a  vu  naître; 
ainsi  chez  le  premier  des  peuples  le  feu  sacré  auquel  la  religion  attachait  le  destin 
de  l'empire  fut  confié  sans  cesse  aux  mêmes  mains  qui  l'avaient  allumé. 

Nous  sommes  avec  respect,  Messieurs,  vos  très  humbles  et  très  obéissants 
serviteurs. 

Les  membres  composant  le  directoire  du  département  du  Gard. 

P.  ViGiER,  Baragnon,  Jean-Julien  Trélis. 
MÉNARD,  P.  David,  d'Antin,  Griolet, 
procureur  général  syndic^  Rigal,  secré- 
taire général. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  d'une  lettre,  du  10  de  ce 
mois,  à  lui  écrite  par  M.  Martineau,  avocat  aux  Conseils,  accompagnée 
de  quelques  exemplaires  d'un  imprimé  ayant  pour  titre  :  Vœu  d'un  bon 
citoyen,  en  forme  de  pétition  à  l'Assemblée  nationale,  pour  un  établis- 
sement public  en  faveur  des  accusés  absous  et  des  pauvres  qui  n'ont 
pas  le  moyen  de  défendre  leurs  droits  en  justice.  Le  dépôt  au  secréta- 
riat de  la  lettre  de  M.  Martineau  et  d'un  exemplaire  de  son  imprimé  a 
été  ordonné. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  écrite  à  M.  le 
Président  par  M.  J.-L.  Brousse ^  élu,  en  la  séance  du  jour  d'hier, 
administrateur  du  département;  elle  contient  son  acceptation. 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI  s).  En  voici 
le  texte  : 

«  Monsieur  le  Président,  né  avec  l'horreur  du  despotisme  et  de  la  flatterie,  quand 
tous  les  États  étaient  asservis  à  la  faveur  ou  soumis  aux  préjug^és,  quand  les  succès 
n'étaient  que  des  preuves  de  soumission  et  même  de  bassesse,  j'avais  consacré  à  la  retraite 
et  aux  lettres  des  jours  que  je  ne  voulais  ni  vendre  à  la  faveur,  ni  vouer  à  l'intrigue. 
Tout  a  changé  :  le  nom  de  citoyen  est  devenu  honorable  et  la  Patrie  a  demandé  compte 
à  chacun  de  son  zèle  et  de  ses  facultés.  A  la  voix  de  la  liberté,  j'ai  quitté  ma  solitude  et, 


380  ASSEMBLEE   ELECTORALE  DE  PARIS. 

Lecture  a  aussi  été  faite,  par  luu  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints, 

d'une  lettre  adressée  à  l'assemblée  par  les  membres  composant  la 

municipalité  de  Suresnes'  ;  par  cette  lettre  ils  annoncent  leur  adhésion 

il  l'adresse  présentée  le  Ik  décembre  dernier  par  l'assemblée  électorale 

à  PAssemblée  nationale. 

On  s'est  ensuite  occupé  de  la  discussion  sur  le  changement  de 
mode  des  élections,  faisant  partie  de  l'ordre  du  jour  annoncé;  plusieurs 
membres  successivement  entendus  pour  la  combattre,  ainsi  que  celui 
qui  en  était  l'auteur,  la  question  préalable  invoquée,  appuyée  et  mise 
aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer,  qu'il 
fallait  passer  à  l'ordre  du  jour,  l'organisation  et  la  nomination  des  offi- 
ciers des  bureaux  particuliers. 

M.  le  Président  a  engagé  les  électeurs,  avant  de  se  retirer  dans 
leurs  bureaux  particuliers,  de  décider  sur  deux  propositions  qu'il  avait 
à  présenter.  Sur  la  première  ayant  pour  objet  d'arrêter  s'il  y  aurait  ou 
non  séance  dimanche  prochain,  un  membre  a  demandé  la  parole;  il 
a  observé  que  l'expérience  avait  prouvé  la  sagesse  qui  avait  déterminé 
l'assemblée  à  ne  point  tenir  de  séance  dimanche  dernier,  que  les 
mêmes  circonstances,  plus  fortes  encore,  devaient  porter  l'assemblée  à 
prendre  vacance  dimanche  prochain.  Cette  motion  appuyée,  il  a  été 
arrêté  que  l'assemblée  ne  tiendrait  point  séance  dimanche  prochain  16 
de  ce  mois. 

Sur  la  seconde  proposition  tendant  à  décider  si  le  rapport  de  la 
nomination  des  officiers  des  bureaux  particuliers  achevé,  on  commen- 
cerait ou  non  un  scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du 
Département,  il  a  été  arrêté  qu'après  le  rapport  de  l'organisation  et  de 
l'élection  des  officiers  des  bureaux  particuliers  la  séance  serait  levée. 

Pour  procéder  à  cette  organisation  et  à  cette  nomination  d'offi- 
ciers, les  électeurs  se  sont  retirés  dans  les  bureaux  particuliers.  Les 

voyant  que  je  pouvais  être  utile  sans  rougir,  j'ai  rempli,  autant  qu'il  était  en  moi,  les 
devoirs  que  le  patriotisme  imposait  à  tous.  Chargé  de  détails  dangereux  et  pénibles,  je  me 
suis  consolé  des  tourments  qui  y  étaient  attachés  par  l'espoir  d'avoir  servi  la  chose  pu- 
blique et  mes  travaux  me  sont  devenus  chers.  L'assemblée  électorale  m'en  donne  aujour- 
d'hui la  récompense  la  plus  flatteuse  et  daigne  mettre  à  mes  efforts  le  prix  le  plus  glo- 
rieux que  puisse  recevoir  un  citoyen.  Cette  récompense  m'impose  de  nouveaux  devoirs;  je 
les  connais,  je  les  remplirai  et  j'ose  lui  renouveler  le  serment  de  consacrer  jusqu'à  ma  vie 
pour  répondre  à  la  confiance  dont  elle  m'honore.  Il  ne  manquera  rien  au  bonheur  dont 
je  jouis,  si  vous  voulez  bien  être  mon  interprète  auprès  d'elle,  et  j'entre  avec  confiance 
dans  une  carrière  où  les  suff"rages  de  mes  concitoyens  m'appellent  et  où  j'aurai  votre  amitié 
pour  appui,  votre  conduite  pour  exemple  et  l'espoir  d'être  utile  pour  but  et  pour  salaire. 
«  Recevez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  mon  inviolable  et  fraternel  atta- 
chement. 

«    J.-L.  BUOL'SSE.   )) 

i.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI  s). 


ÉLECTION  DES  OFFICIERS  DES  BUREAUX.  —  14  JANVIER  1791.     381 

scrutins  faits  et  dépouillés,  les  commissaires  de  chaque  bureau  ont  fait 
successivement  à  l'assemblée  générale  le  rapport  du  résultat  de  leurs 
scrutins. 

Ces  rapports  ont  fait  reconnaître  qu'au  premier  bureau  M.  Simon 
a  été  élu  président;  —  M.  Denoux,  secrétaire;  — scrutateurs,  MM.  De- 
lamolte,  Regnauld  \  des  Thermes,  et  Maurice-,  et  scrutateurs  sup- 
pléants, MM.  Lejeune^  Dulac^  et  Trotereau. 

Qu'au  second  bureau  M.  Gaigne  a  été  élu  président;  —  M.  Michel, 
secrétaire;  —  scrutateurs,  MxM.  Gallemant,  d'Ormesson  et  Souchay,  et 
scrutateurs  suppléants,  MM.  Kersaint,  Hua,  Docaigne^ 

Qu'au  troisième  bureau  M.  Bienaymé  a  été  élu  président;  — 
M.  Danton,  secrétaire;  —  scrutateurs,  MM.  Fillassier,  Lohier  et  De 
Moy,  curé,  et  scrutateurs  suppléants,  MM.  Lepidor®,  Oudet  et  Guérin^; 

Qu'au  quatrième  bureau  M.  Deparcieux  a  été  élu  président;  M.  Gal- 
vinhac,  secrétaire;  —  scrutateurs,  MM.Thion  de  la  Chaume,  Carra*  et 
Soreau,  et  scrutateurs  suppléants,  MM.  Broussonet,  DeBry  et  Berthier^; 

Qu'au  cinquième  bureau  M.  Desportes  a  été  élu  président;  — 
M.  de  Cancey,  secrétaire  ;  —scrutateurs,  MM.  Cozette,  Knapen  et  Ameil, 
et  scrutateurs  suppléants,  MM.  Boucher-René,  Leyasseur  et  Vergille^'^ 

Enfin  qu'au  sixième  bureau  M.  Delavoiepierre  a  été  élu  président; 
M.  Montaleau,  secrétaire; —  scrutateurs,  MM.  Arsandaux,  Gravier  et 
Faure^S  et  scrutateurs  suppléants,  MM.  Barnou,  Audet  et  La  Poize. 

Le  premier  scrutin  par  liste  double  de  trois  noms  pour  l'élection 
de  trois  administrateurs  du  département  a  été  ajourné  à  demain,  neuf 
heures  du  matin.  A  deux  heures  et  demie,  M.  le  Président  a  levé  la 
séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 

1.  Germain-Edme  Regnauld,  électeur  de  la  section  des  Thermes-de- Julien. 

2.  Jean-Baptiste  Maurice,  maître  de  pension,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Ge- 
neviève. 

3.  Jean  Lejeune,  mercier,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations. 

4.  Louis-Philippe  Dulac,  négociant,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

5.  Louis-François  Docaigne,  peintre,  électeur  de  la  section  de  la  Place-Royale. 

6.  Michel-Julien  Mathieu  Lepidor,  bourgeois,  électeur  de  la  section  des  Invalides. 

7.  Jean-Jacques  Guérin,  entrepreneur  de  bâtiments,  électeur  de  la  section  de  la  rue 
Poissonnière. 

8.  Jean-Louis  Carra,  électeur  de  la  section  de  la  Bibliothèque. 

9.  Jean-Bapiiste-Théodore  Berthier,  drapier,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Ge- 
neviève. 

10.  Louis-François  Devergille ,  quincaillier,  électeur  de  la  section  de  la  rue  de 
Montreuil. 

IL  Etienne  Faure,  ancien  directeur  des  hôpitaux  de  l'armée,  électeur  de  la  section  de 
la  place  Royale. 


38ÎJ  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


57'"*^  séance.  —  Samedi  15  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  de  Defauconpret.  -r—  Hommage  d'une  brochure  par  l'avocat  Berthelot. 
—  Scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs,  sans  résultat.  —  Hommage  de 
deux  brochures  à  l'assemblée. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  AI.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  premier  scrutin  de  liste  double  de  trois  noms  pour  l'élec- 
tion de  trois  administrateurs  du  Département  de  Paris.  Les  électeurs  se 
sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers;  ils  y  ont  procédé  au  scru- 
tin annoncé. 

Avant  le  dépouillement  et  recensement  général,  M.  le  Président  a 
annoncé  aux  membres  présents  qu'il  venait  de  recevoir  deux  lettres.  Il 
en  a  fait  faire  la  lecture  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints.  La 
première  de  M.  Defauconpret,  élu  administrateur  en  la  séance  du 
13  de  ce  mois;  elle  contient  son  acceptation ^  La  seconde  de  M.  Ber- 
thelot -,  homme  de  loi,  docteur  agrégé  de  la  Faculté  de  droit  de  Paris, 
électeur  réuni  au  ik  juillet  1789.  Par  cette  lettre,  il  offre  à  l'assemblée 
600  exemplaires  d'un  imprimé  ayant  pour  titre  :  Conformité  du  serment 
à  prêter  jmr  les  ecclésiastiques  fonctionnaires  publics  avec  la  discipline  de 
VÈglise  gallicane.  L'assemblée  a  arrêté  de  voter  des  remerciements  à 
M.  Berthelot. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  dépouil- 
lement et  le  recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  508,  produisant  3,048  suffrages;  que  la  majorité  absolue  était 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  En  voici  le  texte  d'après  le  recueil  des  Discours  pro- 
noncés à  l'assemblée  électorale  : 

«  Monsieur  le  Président, 

«  Quand  je  considère  ce  qui  peut  déterminer  l'assemblée  électorale  à  me  choisir  pour 
être  un  des  administrateurs  du  Département  de  Paris,  je  ne  puis  m'arrêter  qu'à  une  seule 
idée,  c'est  que  l'assemblée  électorale  a  voulu  établir,  par  un  premier  exemple,  qu'on  peut 
obtenir  sa  confiance  par  des  mœurs  pures,  comme  par  de  grands  talents.  Observateur 
scrupuleux  des  arrêtés  de  l'assemblée  électorale,  je  me  renferme  dans  l'acceptation  pure 
et  simple  de  la  place  dont  elle  vient  de  m'honorer,  et  je  retiens  dans  mon  cœur  toute  ma 
reconnaissance,  pour  ne  la  faire  éclater  que  par  le  dévouement  le  plus  entier  à  la  chose 
publique. 

«  Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

«  Defauconphet.  » 

2.  Jean-François  Berthelot,  né  à  Paris  en  1749,  mort  en  1814. 


ÉLECTION  DES  ADiMIMSTRATEURS.   —    17  JANVIER  1791.        383 

de  255  voix,  que  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient 
M.  l'évêque  d'Autun^  et  MM.  Danton  et  Mirabeau  l'aîné,  que  le  premier 
avait  obtenu  151  voix,  le  second  94,  le  troisième  91;  qu'aucun  d'eux 
n'avait  acquis  la  majorité  absolue.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat, 
a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y 
avait  lieu  de  procédera  un  second  tour  de  scrutin;  il  a  été  ajourné, 
attendu  la  vacance  de  demain,  à  lundi  prochain  17  de  ce  mois,  neuf 
heures  du  matin. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  qu'il  avait  reçu  quelques 
exemplaires  de  deux  imprimés,  que  l'on  le  chargeait  de  présenter  à 
l'assemblée,  le  premier  ayant  pour  titre:  Argument  invincible  contre  les 
eccUsiastiques  qui  hésitent  de  prêter  le  serinent  civique^  par  M.  Lag***,  doc- 
teur en  droit;  le  second  intitulé  :  Idée  de  circonstance  soumise  à  la  société 
de  1789  par  un  de  ses  membres  le  ik  janvier  1791.  Le  dépôt  d'un  exem- 
plaire de  chaque  imprimé  a  élé  ordonné  au  secrétariat. 

A  huit  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Pastoiœt,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


58""^  séance.  —  Lundi  17  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  des  administrateurs  du  Pas-de-Calais  et  de  Lo^sel,  vice-président  du  directoire  du 
département  de  l'Aisne,  accusant  réception  du  discours  du  curé  Thomeret.  —  Lettre 
du  procureur  de  la  Commune  Cahier  de  Gerville  annonçant  que  MM.  Doulcet  et  Ques- 
nay  refusent  les  fonctions  de  juge-suppléant  et  invitant  l'assemblée  à  procéder  sans 
délai  à  l'élection  de  deux  nouveaux  juges  suppléants.  —  2'^  tour  de  scrutin,  sans 
résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  second  scrutin  de  liste  double  de  trois  noms  pour  l'élec- 
tion de  trois  administrateurs  du  Département.  Les  électeurs  se  sont,  à 
cet  effet,  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs. 

Avant  la  fin  du  dépouillement  des  scrutins  dans  les  bureaux  parti- 
culiers, M.  le  Président  a  fait  part  à  ceux  des  électeurs  réunis  en  l'as- 

1.  Talleyrand-Périgord,  qui  occupait  le  siège  d'Autun  depuis  le  1"  septembre  1788 
et  était  député  de  son  diocèse  à  rAssemblée  nationale. 


384  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

semblée  générale,  de  trois  lettres  qu'il  venait  de  recevoir;  elles  ont  été 
lues  successivement  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints. 

La  première,  datée  d'Arras  du  13  janvier  1791,  est  de  MM.  les 
administrateurs  composant  le  directoire  du  département  du  Pas-de- 
Calais  '  ;  la  seconde  de  M.  Loysel  %  vice-président  du  directoire  du 
département  de  l'Aisne,  de  même  date.  Toutes  deux  accusent  la  récep- 
tion de  l'envoi  qui  leur  a  été  fait  par  l'assemblée  électorale  du  discours 
prononcé  par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec,  électeur  du  canton 
de  Pantin,  le  7  de  ce  mois,  ainsi  que  la  réponse  de  M.  le  Président. 

La  troisième,  de  M.  Cahier,  premier  substitut  adjoint  de  M.  le 
procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de  procureur  général 
syndic  du  Département,  en  date  de  ce  jour.  Par  cette  lettre  il  annonce 
le  refus  de  M.  Doulcet,  élu  juge  suppléant  du  quatrième  arrondisse- 
ment, et  le  défaut  de  réponse  de  M.  Quesnay,  élu  juge  suppléant  du 
deuxième  arrondissement,  aux  deux  lettres  par  lesquelles  il  lui  avait 
annoncé  sa  nomination.  Il  a  ajouté  que  M.  Quesnay  a  écrit  directe- 
ment à  M.  le  Président,  qu'ayant  accepté  une  des  places  de  juge  du 
district  de  Saumur,  il  ne  pouvait  remplir  les  fonctions  de  juge  sup- 
pléant dans  les  tribunaux  du  Département  de  Paris.  Enfin,  M.  Cahier 
invite  l'assemblée  électorale  à  suspendre  la  nomination  des  membres 
du  Département  et  à  procéder  sans  délai,  même  dès  ce  jour,  s'il  était 
possible,  à  l'élection  de  deux  juges  suppléants,  aux  lieu  et  place  de 
MM.  Quesnay  et  Doulcet.  Il  finit  par  dire  que  sa  lettre  est  le  résultat 
d'une  conférence  qu'il  a  eue  hier  avec  plusieurs  membres  du  comité  de 
constitution. 

Plusieurs  électeurs  ont  été  successivement  entendus,  après  la  lec- 
ture de  la  lettre  de  M.  Cahier.  Diverses  propositions  ont  été  faites  à  cet 
égard  :  la  première,  de  procéder  demain  à  l'élection  des  deux  juges 
suppléants,  quand  même  le  deuxième  scrutin,  dont  on  s'occupait  en 
ce  moment  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Département, 
ne  produirait  point  les  trois  nominations  à  faire;  — la  deuxième,  de  ne 
procéder  à  l'élection  des  deux  juges  suppléants  que  mercredi  prochain 
si  le  second  scrutin  de  ce  jour,  faute  de  produire  la  nomination  de 
trois  administrateurs,  obligeait  de  passer  demain  à  un  troisième  tour 
de  scrutin;  — la  troisième,  d'ajourûer  cette  question  pour  l'élection  des 
deux  juges  suppléants  à  demain  neuf  heures  du  matin,  après  la  lec- 
ture du  procès-verbal;  —  la  quatrième,  d'envoyer  les  huissiers  dans  les 
bureaux  particuliers,  pour  inviter  les  électeurs  qui  s'y  trouveraient  à 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^j. 

2.  Pierre  Loysel,  député  de  l'Aisne  à  la  Convention,  né  à  Saint-James  (Manche)  en 
1751.  L'original  de  sa  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI  •^). 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  17  JANVIER  4791.  385 

se  réunir  en  rassemblée  générale,  pour  y  délibérer  sur  la  lettre  de 
M.  Cahier. 

Les  huissiers  s'y  sont,  en  conséquence,  rendus.  De  retour,  M.  le 
Président  a  annoncé  que  les  officiers  du  bureau  avaient  répondu  ne 
pouvoir  quitter  le  dépouillement  du  scrutin  qui  les  occupait.  Sur  cette 
réponse,  un  membre  a  proposé  d'attendre  que  le  dépouillement  du 
scrutin  soit  fini  dans  les  bureaux  particuliers  et  de  décider,  avant  le 
dépouillement  général,  si  l'on  procéderait  demain  à  l'élection  des  deux 
juges  suppléants  restant  à  nommer. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  dépouil- 
lement et  le  recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  vo- 
tants était  de  534,  que  2  voix  nulles,  1  au  second  bureau  et  1  au  troi- 
sième, le  réduisaient  à  532,  produisant  3,192  suffrages,  que  la  majorité 
absolue  était  de  267  voix,  qu'elle  n'était  acquise  par  personne,  que  les 
trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  voix  étaient  M.  l'évêque  d'Autun, 
député  à  l'Assemblée  nationale,  M.  Mirabeau,  l'aîné,  aussi  député,  et 
M.  Danton,  électeur;  que  le  premier  avait  obtenu  181  voix,  le  second  119 
et  le  troisième  110.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que 
personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue,  qu'il  y  avait  lieu  de  passer 
à  un  troisième  tour  de  scrutin;  que  demain,  après  la  lecture  du  procès- 
verbal,  on  déciderait  si  on  procéderait  à  ce  troisième  scrutin  de  simple 
pluralité  relative,  avant  de  s'occuper  de  l'élection  des  deux  juges  sup- 
pléants que  nécessitent  les  non-acceptations  de  MM.  Quesnay  et  Doulcet, 
ou  si  au,  contraire,  on  suspendrait  ce  troisième  tour  de  scrutin 
jusqu'après  la  nomination  des  deux  juges  suppléants. 

M.  le  Président  a  rendu  compte  du  produit  de  la  quête  pour  les 
deux  enfants  trouvés,  depuis  le  11  de  ce  mois  jusques  et  compris  ce 
jourd'hui.  Il  a  annoncé  que  le  mardi  11  janvier,  elle  s'était  montée, 
au  troisième  bureau,  à  3  livres;  qu'elle  n'avait  rien  produit  dans  les 
cinq  autres  bureaux;  que  le  mercredi  12  janvier,  le  sex^ond  bureau 
avait  produit  k  livres  k  sols,  le  cinquième  bureau,  6  livres;  que  le 
jeudi  13  janvier  elle  avait  monté,  au  quatrième  bureau,  à  12  livres, 
au  cinquième,  à  7  livres  10  sols;  qu'il  ne  lui  avait  été  rien  remis 
les  U  et  15  janvier;  qu'il  n'y  avait  point  eu  de  séance  le  16,  consé- 
quemment  point  de  quête;  que  ce  jourd'hui  17,  cette  quête  avait  pro- 
duit, au  quatrième  bureau,  6  hvres;  au  cinquième  bureau,  3  livres; 
au  sixième  bureau,  3  livres;  que  cette  somme,  jointe  aux  1,759  livres 
9  sols  6  deniers,  montant  du  produit  de  la  quête  des  k,  5,  6,  7,  8  et  10 
de  ce  mois,  formait,  quanta  présent,  un  total  de  1,804  livres  3  sols 
6  deniers. 

85 


386  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

A  huit  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


59"^«  séance.  —  Mardi  18  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

L'assemblée  décide  de  renvoyer  au  lendemain  l'élection  des  deux  juges  suppléants.  — 
Hommage  d'une  brochure  par  M.  de  Coulmiers. — Élection,  au  3'=  tour,  de  Talleyrand- 
Périgord,  Mirabeau  l'aîné  et  Lefèvre  d'Ormesson  comme  administrateurs  du  Dépar- 
tement de  Paris, 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  de  décider  si,  avant  de  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin 
de  simple  pluralité  relative  pour  la  nomination  de  trois  administra- 
teurs du  Département,  le  second  scrutin,  fait  en  la  séance  du  jour  de 
hier,  n'ayant  produit  aucune  majorité  absolue,  on  procéderait  à  l'élec- 
tion des  deux  juges  suppléants,  à  la  place  de  MM.  Quesnay  et  Doulcet, 
qui  ont  déclaré  ne  pouvoir  accepter. 

Un  membre  a  fait  la  motion  de  s'occuper  sur-le-champ  de  l'élec- 
tion des  deux  juges  suppléants  et  de  suspendre  jusqu'après  leur  nomi- 
nation le  troisième  scrutin  à  faire  pour  trois  administrateurs  du  Dépar- 
tement. Sur  cette  motion,  la  question  préalable  a  été  invoquée, 
appuyée;  elle  a  été  mise  aux  voix  et  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait 
pas  lieu  à  délibérer.  L'élection  des  deux  juges  suppléants  a  été  ajournée 
à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre,  du 
16  de  ce  mois,  de  M.  de  Coulmiers  *,  député,  ci-devant  abbé  d'Abbé- 
court,  à  M.  le  Président,  accompagnée  de  cinquante  exemplaires  d'un 
imprimé  ayant  pour  titre  :  Opinion  sur  le  serment  civique,  par  M,  l'abbé 
d'Abbécourt,  député  à  V Assemblée  nationale. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
à  un  troisième  scrutin  par  liste  double  de  trois  noms  et  à  la  pluralité 
relative  des  suffrages,  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Dé- 
partement. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résul- 
tats en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après 

1.  François  Simonet  de  Coulmiers,  né  à  Dijon  le  30  septembre  1741,  abbé  d' Abbé- 
court,  député  du  clergé  de  la  vicomte  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  directeur  de 
l'hospice  des  aliénés  de  Charenton,  mort  à  Paris  le  4  juin  1818. 


ÉLECTION   DES   ADMINISTRATEUHS.  —  18   JANVIEU    1791.         387 

le  dépouillement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était 
de  489,  qu'il  se  trouvait  réduit  par  2  bulletins  nuls,  1  au  second 
bureau  et  1  au  troisième,  à  kSl,  produisant  2,922  suffrages;  que  ceux 
qui  avaient  réuni  le  plus  de  voix  étaient  M.  l'évêque  d'Autun,  député  à 
l'Assemblée  nationale,  M.  Mirabeau,  l'aîné,  aussi  député,  et  M.  Lefèvre 
d'Ormesson,  conseiller  d'État  et  électeur,  que  le  premier  en  avait 
obtenu  2/^0,  le  second  189,  le  troisième  154.  M.  le  Président,  au  nom 
de  l'assemblée,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé  pour  administrateurs  du 
Département  de  Paris  M.  Charles-Maurice  Talleyrand-Périgord,  ancien 
évêque  d'Autun,  député  à  l'Assemblée  nationale,  âgé  de  trente-six  ans, 
demeurant  rue  de  l'Université;  M.  Mirabeau,  l'aîné,  député  à  l'Assem- 
blée nationale,  et  M.  Henri-François-Paule  Lefèvre  d'Ormesson,  con- 
seiller d'État,  chef  de  la  cinquième  division  de  la  garde  nationale 
parisienne,  juge  du  tribunal  du  6«  arrondissement  du  Département  de 
Paris  et  électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges,  âgé  de  trente-neuf 
ans,  demeurant  rue  d'Orléans,  n"  6. 

Le  compte  de  la  quête  faite  ce  jour  dans  les  bureaux  particuliers 
pour  les  deux  enfants  trouvés  a  été  rendu  à  l'assemblée  par  M.  le  Pré- 
sident; il  a  annoncé  qu'au  premier  bureau  elle  avait  monté  à  6  livres 
12  sois;  au  quatrième  bureau,  à  h  livres  k  sois;  qu'elle  n'avait  rien  pro- 
duit aux  deuxième,  troisième,  cinquième  et  sixième  bureaux.  Total  : 
10  livres  16  sols.  Que  cette  somme,  jointe  aux  1,804  livres  3  sols  6  de- 
niers montant  du  produit  de  la  quête  des  4,  5,  6,  7,  8,  10,  11,  12,  13  et 
17  de  ce  mois,  formait,  quant  à  présent,  un  total  de  1,814  livres  19  sols 
6  deniers. 

A  sept  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


eO'»"  séance.  —  Mercredi  19  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Élection  de  François  Girard  de  Bury  comme  juge  suppléant.  —  Adresse  de  la  municipalité 
de  Choisy-le-Roi.  —  Discours  prononcé  par  le  curé  de  Choisy-le-Roi  lors  de  sa  pres- 
tation de  serment.  —  Réponse  du  Président.  —  Accusé  de  réception  par  le  directoire 
du  département  des  Côtes-du-Nord  du  discours  du  curé  Thomeret.  —  Lettre  d'accep- 
tation de  Lefèvre  d'Ormesson.  —  Deux  tours  de  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge 
suppléant,  sans  résultat.  —  Lettre  d'acceptation  de  Talleyrand-Périgord.  —  Élection, 
au  scrutin  de  ballottage,  de  Jean-Baptiste-Picrre  FoUenfant  comme  juge  suppléant 
contre  Lsnard  de  Bonneuil.  —  L'assemblée  fixe  au  lendemain  le  renouvellement  du 
président  de  l'assemblée  et  des  autres  officiers  du  bureau  général. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 


388  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  l'élection  de  deux  juges  suppléants  des  tribunaux  des  arron- 
dissements du  Département  de  Paris  aux  lieu  et  place  de  MM.  Quesnay 
et  Doulcet,  dont  les  non-acceptations  ont  été  notifiées  à  l'assemblée. 
Un  membre  a  fait  la  motion  de  procéder  à  ces  deux  nominations  sans 
désemparer;  appuyée,  elle  a  été  mise  aux  voix  et  il  a  été  pris  un  arrêté 
en  conséquence. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs;  ils  y 
ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  299, 
réduit  par  1  bulletin  nul  au  deuxième  bureau  à  298,  la  majorité 
absolue  fixée  à  150  voix.  Du  dépouillement,  il  est  résulté  que  M.  Belot, 
avocat,  a  eu  6  voix;  —  M.  Bernard,  avocat,  6  ;  —  M.  Babille  du  Prénoy, 
avocat,  3;  —  M.  Dauphinot,  avocat,  9; —  M.  Desprès  de  la  Rozière, 
avocat,  3;  —  M.  Forestier,  avocat,  2;  —M.  Follenfant,  électeur,  3h;  — 
M.  Follenfant,  sans  désignation,  2;  —M.  FaureS  avocat,  3;  —  M.  Gé- 
rard, électeur,  municipal,  8;  —  M.  Girard  de  Bury,  ibk;  —  M.  Isnard 
de  Bonneuil,  17;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général  de  Meulan,  8;  — 
M.  Lemoyne  des  Essarts,  2  ;  —  M.  Lalane,  avocat,  3;  —  M.  Moreau  de 
Saint-Méry,  député,  2;  —  M.  Ollivier  Descloseaux,  2;  —  M.  Polverel, 
électeur,  7  ;  —  M.  Roussel,  de  Corse,  5.  Total  :  277  voix.  Les  21  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dé- 
pouillement :  298  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  Tun  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Girard  de  Bury,  électeur,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  154,  h  de  plus  que  la  majo- 
rité absolue  fixée  à  150.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'as- 
semblée, M.  François  Girard  de  Bury,  procureur  au  ci-devant  Parle- 
ment, électeur  de  la  section  des  Lombards,  âgé  de  quarante  ans, 
demeurant  rue  Saint-Martin,  n°  225,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris. 

Une  députation  de  la  municipalité  et  de  la  commune  de  Choisy- 
le-Roi  a  été  annoncée  par  M.  le  Président  à  l'assemblée.  Les  députés 
introduits  par  les  huissiers  en  la  forme  ordinaire  et  placés  à  la  barre, 
un  d'eux  est  monté  à  la  tribune  où  il  a  fait  lecture  de  l'adresse  de 
cette  municipalité  à  l'assemblée  électorale  contenant  adhésion  à  celle 

1.  Avocat  au  Parlement  en  1781,  demeurant  cloître  Saint-Benoit. 


ÉLECTION  DE  DEUX  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  \9  JANVIER    1791.     389 

par  elle  présentée  à  l'Assemblée  nationale  le  U  décembre  dernier. 
Après  cette  lecture,  il  a  ajouté  qu'il  était  chargé  de  remettre  à  l'assem- 
blée une  copie  du  discours  prononcé  par  M.  le  curé  de  Ghoisy-le-Roi ^ 
le  16  de  ce  mois,  lors  de  la  prestation  de  son  serment  civique,  et  a 
demandé  la  permission  d'en  faire  la  lecture,  ce  qui  lui  a  été  accordé. 
L'impression  et  l'insertion  dans  le  procès-verbal  de  l'adresse  de  cette 
municipalité  et  du  discours  de  son  curé  ont  été  ordonnées  par  l'assem- 
blée *. 

L'adresse  est  ainsi  conçue  : 


Adresse  de  la  municipalité  et  de  la  commune  de  Choisy-le-Roi 
à  l'assemblée  électorale, 

La  municipalité  et  la  commune  de  Choisy-le-Roi  ont  lu,  avec  moins  de  sur- 
prise que  d'émotion,  votre  adresse,  Messieurs,  à  l'Assemblée  nationale.  Recevez, 
Messieurs,  l'hommage  public  de  la  reconnaissance  de  vos  frères  des  campagnes  et 
leur  adhésion  de  cœur  et  d'opinion  aux  sentiments  que  vous  avez  si  bien  expri- 
més. Comme  vous,  ils  aimeront  et  protégeront  votre  ouvrage  en  honorant  les  juges 
que  vous  leur  avez  donnés  ;  ils  respecteront  de  même  les  ministres  du  Dieu  qui 
donne  la  fécondité  aux  champs,  parce  que  ces  ministres,  ramenés  à  la  pureté  de 
leur  institution,  honoreront  le  ciel  en  consolant  la  terre  :  vous  verrez,  Messieurs, 
quels  sont  les  sentiments  des  ministres  qui  desservent  notre  paroisse.  Continuez 
vos  travaux;  nous  attendons  de  vous  un  dernier  bienfait:  ce  sont  les  administra- 
teurs du  Département.  C'est  alors  que  tous  les  pouvoirs,  ain«i  répartis,  dispense- 
ront la  justice  et  maintiendront  l'égalité  des  droits,  que  le  pauvre  en  sa  chaumière 
ne  connaîtra  plus  au  moins  l'avilissement,  et  que  le  laboureur,  honoré  par  son  état, 
n'inclinera  pas  un  front  humilié  vers  la  terre.  Heureux  des  bienfaits  de  la  Consti- 
tution, nous  n'oublierons  jamais  que  c'est  à  nos  frères  de  la  capitale  que  nous  en 
sommes  redevables;  que  c'est  dans  son  sein  et  sous  leur  égide  que  l'Assemblée 
nationale  a  conçu  le  plus  hardi  et  le  plus  heureux  des  projets,  la  réforme  des  abus, 
et  qu'elle  a  dessiné  et  exécuté  le  plan  magnifique  de  la  division  et  de  l'organisa- 
tion des  pouvoirs.  Nous  renouvelons  en  vos  mains,  par  l'organe  de  nos  députés,  le 
serment  de  veiller  au  dehors,  comme  vous  le  faites  au  dedans,  de  proléger,  de 
défendre  la  Constitution,  et  de  consacrer  s'il  le  faut  à  son  maintien  notre  dernier 
soupir.  Nous  nous  disons  bien  cordialement  vos  frères  et  bons  amis  les  ofiBciers 
municipaux  et  habitants  de  Ghoisy-le-Roi. 

Vaugeois,  maire  j  Nourry,  Girault,  Genty 
père,  OuDET,  Voitier  et  Adam,  secrétaire- 
greffier» 

Le  discours  du  curé  de  Ghoisy-le-Roi  est  conçu  en  ces  termes  : 

1.  Il  s'appelait  Le  Verdier  et  avait  présidé  l'assemblée  primaire  de  son  canton.  Il  fut 
élu,  en  février  1791,  évoque  de  la  Seine-Inférieure,  accepta  d'abord,  puis  refusa,  pour 
raison  de  santé. 

2.  L'adresse  et  le  discours  ont  été  imprimés. 


390  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

Discours  prononcé  par  M.  le  cure  de  Choisy-le-Roi,  lors  de  sa  prestation 
de  serment,  le  \^  janvier  1791. 

A  ce  concours  de  fidèles,  réunis  en  foule  dans  cet  auguste  temple,  je  yois  ce 
que  vous  attendez  de  moi,  comnie  ministre  d'un  Dieu  de  paix.  Eh  bien,  mes  frères, 
que  la  paix  soit  avec  nous,  qu'elle  régne  dans  l'Église,  qu'elle  règne  dans  l'État, 
qu'elle  règne  dans  tous  les  cœurs;  voilà  le  vœu  et  le  motif  du  serment  que  je  vais 
prêter.  La  religion  que  je  professe  et  que  par  état  je  vous  annonce,  est  une  religion 
de  douceur,  de  concorde  et  d'union;  sa  puissance  est  la  puissance  de  Dieu  même; 
elle  est  toute  spirituelle,  parce  que  Dieu  est  esprit  et  vérité;  elle  exige  un  culte 
extérieur,  visible,  et  des  autels,  parce  qu'il  n'est  point  de  religion  sans  sacrifice 
et  que  la  religion  catholique  a  sa  victime,  ses  sacrificateurs,  son  temple  et  ses 
adorateurs;  son  empire  est  celui  des  âmes;  ses  armes  et  sa  force  sont  la  persuasion 
et  l'exemple  des  vertus;  sa  gloire  est  la  morale  la  plus  pure  qui  fut  jamais;  son 
triomphe  est  d'abaisser  la  tête  des  grands,  en  leur  découvrant  tout  le  vide  de  leur 
grandeur  et  de  relever  la  tête  courbée  et  humiliée  des  pauvres,  en  leur  montrant 
leur  dignité  primitive,  et  qu'ils  sont,  les  uns  et  les  autres,  l'ouvrage  des  mains  et 
de  la  sagesse  de  Dieu;  qu'à  leur  naissance,  comme  à  leur  mort,  ils  n'ont  d'autre 
cortège  que  la  nudité,  d'autre  apanage  que  des  besoins  pressants,  d'autre  force 
que  des  cris  et  des  larmes,  d'autres  titres  que  la  faiblesse  et  l'égalité;  et,  ce  qui 
doit  nous  consoler  tous,  riches  et  pauvres,  c'est  que  nous  avons  tous  à  attendre, 
pour  le  prix  de  notre  foi  et  de  la  vertu,  le  même  bonheur,  fondé  sur  les  mêmes 
espérances,  et  elles  sont  éternelles.  Au  triomphe  de  la  religion,  ajoutez  le  premier 
précepte  dans  sa  morale;  c'est  celui  de  la  charité,  de  cette  charité  qui  embrasse 
tout,  qui  s'étend  à  tout,  qui  anoblit  tout,  qui  pardonne  tout,  qui  dans  les  hommes 
de  toutes  les  classes,  de  tous  les  états,  de  toutes  les  nations,  de  toutes  les  sectes, 
de  toutes  les  reUgions,  ne  reconnaît  que  des  frères;  qui  conserve  dans  son  inté- 
grité le  dépôt  de  la  foi,  en  suit  les  maximes  et  ne  se  fait  de  prosélytes  que  par  ses 
vertus  et  cet  esprit  de  paix,  de  conciliation,  qui  abhorre  le  schisme,  qui  ne  con- 
naît ni  la  contrainte,  ni  les  délations,  ni  les  emprisonnements,  ni  le  fer,  ni  la 
flamme;  ses  vrais  disciples  ne  savent  qu'aimer,  édifier,  souffrir  et  mourir.  L'ordre 
de  Dieu  est  leur  loi  suprême;  ils  lui  obéissent,  parce  qu'ils  adorent  sa  puissance; 
et  ils  obéissent  aux  puissances  de  la  terre,  aux  représentants  de  la  Nation  et  à 
César,  parce  que  toute  puissance  légitime  vient  de  Dieu.  J'adopte  donc  cette  loi 
qu'on  me  propose,  parce  qu'elle  est  la  plus  ancienne  de  toutes  les  lois,  qu'elle  est 
la  base  du  droit  de  l'homme  et  de  la  nature,  qu'elle  respecte  ma  religion,  ses 
dogmes  et  ses  mystères,  qu'elle  rappelle  le  sacerdoce  à  sa  dignité  primitive, 
qu'elle  purge  le  sanctuaire  des  abus  sans  nombre  qui  le  déshonoraient,  qu'elle 
s'efforce  de  faire  de  ses  ministres  des  saints,  en  retranchant  des  biens  temporels 
qui  trop  souvent  ne  font  que  des  coupables.  Je  ne  vois  donc  ici  qu'un  changement 
de  discipline,  prononcé  par  le  vœu  général  de  la  Nation.  Français  et  citoyen,  avant 
d'être  prêtre,  je  ne  balance  point  à  îaire  à  ma  Patrie  les  sacrifices  qu'elle  exige  de 
moi.  Régénérateurs  de  l'empire  français,  législateurs  d'un  peuple  libre,  vous  décla- 
rez ^■t)us  renfermer  dans  la  sphère  des  droits  de  l'homme  et  les  limites  d'une 
constitution  civile,  votre  loi  est  donc  purement  civile;  vous  respectez  donc  l'œuvre 
de  Dieu,  ma  foi  et  ses  dogmes;  nous  aurons  donc  toujours,  mes  frères,  des  temples 
pour  y  adorer  le  même  Dieu;  des  autels,  pour  y  sacrifier  la  même  victime,  les 
mômes  sacrements  pour  nous  purifier;  le  même  culte  pour  nous  édifier;  la  même 


ÉLECTION  DE  DEUX  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  19  JANVIER  1791.    391 

doctrine  pour  nous  sanctifier;  les  mêmes  espérances  pour  nous  consoler.  Religion 
de  mes  père?,  vous  êtes  conservée,  puissance  spirituelle  de  l'Égli&e,  vous  êtes 
respectée,  voilà  ce  que  me  dit  ma  conscience.  A  sa  voix,  je  ne  balance  point,  mes 
frères,  à  vous  donner  l'exemple  de  l'obéissance  à  la  loi.  Je  jure  donc  d'être  fidèle 
à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  de  veiller  avec  soin  aux  fidèles  qui  me  sont  confiés, 
de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir  la  Constitution,  d'obéir  aux  décrets  de  l'Assem- 
blée nationale  et  notamment  à  ceux  concernant  la  constitution  civile  du  clergé. 

M.  le  Président  a  répondu  à  la  députation  de  la  municipalité  de 
Ghoisy-le-Roi,  en  ces  termes  : 

Messieurs,  le  règne  de  la  liberté  doit  être  celui  des  mœurs  et  le  règne  des 
mœurs  est  celui  des  campagnes;  la  Constitution  française  en  a  vengé  les  habitants 
et  comme,  de  toutes  les  classes  de  la  société,  la  vôtre  était  la  plus  opprimée,  il 
n'en  est  aucune  qui  doive  plus  bénir  les  travaux  immortels  des  représentants  de  la 
Nation.  Déjà  vos  longs  malheurs  ne  sont  plus  que  dans  votre  mémoire;  vous  étiez 
nos  victimes,  vous  allez  devenir  nos  modèles.  En  rendant  hommage  à  votre  bon 
pasteur,  en  l'aimant  comme  il  vous  aime,  vous  protégerez  cependant,  contre  les 
erreurs  d'un  peuple  irrité,  ces  hommes  qui  calomnient  l'Évangile,  en  abaissant  jus- 
qu'à leurs  pensées  étroites  ses  grandes  conceptions  et  sa  morale  sublime.  Trompés 
par  leur  ignorance  ou  égarés  parleur  fanatisme,  ils  voudraient  faire  de  la  religion, 
c'est-à-dire  du  lien  universel  des  hommes,  l'égide  d'une  caste  privilégiée.  Oublie- 
raient-ils que  le  patriotisme  est  une  véritable  piété,  et  que  la  piété  n'est  qu'un 
délire,  sans  l'obéissance  à  la  loi?  Que  je  les  plains,  ces  ministres  indignes  des 
autels  1  Autrefois,  ils  ne  communiquaient  avec  Dieu  que  par  la  prière;  quand  leur 
égarement  sera  passé,  ils  communiqueront  avec  lui  par  le  remords.  Et  qui  sait 
mieux  que  vous,  vertueux  habitants  des  campagnes,  que  l'amour  de  Dieu  n'est  que 
l'amour  de  la  justice  et  de  la  liberté!  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite  à  assister 
à  sa  séance. 

L'impression  du  discours  de  M.  le  Président  et  son  insertion  dans 
le  procès-verbal  ont  également  été  ordonnées. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  d'une  lettre  à  lui  adressée 
le  15  de  ce  mois  par  les  administrateurs  composant  le  directoire  du 
département  des  Gôtes-du-Nord  ^  Cette  lettre  accuse  la  réception  des 
exemplaires  du  discours  prononcé,  le  7  de  ce  mois,  à  l'assemblée  élec- 
torale par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec,  électeur  du  canton  de 
Pantin,  ainsi  que  la  réponse  de  M.  le  Président,  envoyés  à  ce  départe- 
ment. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  écrite 
à  M.  le  Président  cejourd'hui  par  M.  d'Ormesson^,  électeur,  juge  du 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI»). 

2.  L'original  de  cette  lettre,  qui  ne  porte  que  la  signature  de  d'Ormesson,  est  aux 
Archives  nationales  (BI  s).  Cette  pièce  a  été  imprimée.  En  voici  le  texte  : 

«  Paris,  ce  mercredi  19  juillet  (sic)  1791. 

«  Monsieur  le  président,  honoré  pour  la  seconde  fois  des  suffrages  de  l'assemblée  élçc- 


392  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

tribunal  du  sixième  arrondissement  du  Département  de  Paris,  élu,  en 
la  séance  du  jour  d'hier,  administrateur  du  Département.  Elle  contient 
son  acceptation. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  rendus  dans  leurs  bureaux  respectifs, 
où  ils  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  autre  juge 
suppléant.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  506,  que 
2  bulletins  nuls,  1  au  deuxième  bureau  et  1  au  sixième  bureau, 
le  réduisaient  à  504,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à  253  voix.  Le 
dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Belot,  avocat,  a  eu  U  voix; 
—  M.  Bernard,  électeur,  12;  —  M.  Babille  du  PrénoyS  avocat,  3;  — 
M.  Desprès  de  laRozière,  16;  — M.  Dauphinot,  avocat,  3;  —  M.  Desclo- 
seaux,  avocat,  2;  — M.  Féval,  avocat,  électeur,  2;  —  M.  Follenfant, 
électeur,  184;  —  M.  Faure,  homme  de  loi,  5;  — M.  Gérard,  municipal, 
47;  —  M.  Isnard  de  Bonneuil,  74;  —  M.  Polverel,  électeur,  12;  — 
M.  Picard,  avocat,  3;  —  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  60;  —  M.  Renard, 
avocat,  3;  —  M.  Viel,  avocat,  4;  —  M.  Lévrier,  lieutenant  général  de 
Meulan,  9;  —  M.  Leverdier,  avocat  et  électeur,  2;  —  M.  Leroy  de  Lysa, 
10;  —  M.  Lalane,  avocat,  2;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  électeur,  2;  — 
M.  Michault  de  Larquelais,  électeur,  2;  —  M.  Martineau,  avocat  aux 
Conseils,  2;  —  M.  Moreau  de  Saint-Méry,  député,  2;  —M.  Marye,  pré- 
sident de  l'élection,  2.  Total  :  477  voix.  Les  27  voix  de  surplus  disper- 
sées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
504  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Follenfant,  électeur,  qui,  au 

torale,  je  ne  parlerai  plus  de  ma  reconnaissance  à  l'assemblée,  puisqu'elle  l'a  défendu, 
mais  je  regarderai  toujours  comme  l'époque  de  ma  vie  la  plus  chère  à  mon  cœur  celle  où 
j'ai  le  bonheur  d'être  rappelé  en  même  temps  par  le  choix  libre  de  mes  concitoyens  aux 
fonctions  judiciaires  et  administratives  dont  j'avais  été  occupé  depuis  ma  première  jeu- 
nesse. Puisse  la  continuité  de  mon  zèle  et  de  mon  dévouement  dans  ces  doubles  fonc- 
tions, déclarées  compatibles  par  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  être  jugée  égale- 
ment digne  du  double  choix  dont  l'assemblée  électorale  m'a  honoré  et  que  j'accepte  avec 
empressement!  Permettez-moi  aussi,  je  vous  supplie,  Monsieur  le  Président,  de  me  féli- 
citer particulièrement  du  bonheur  de  me  trouver  de  nouveau  réuni  avec  vous  dans  les 
fonctions  administratives  que  le  bienfait  d'une  constitution  libre  nous  rend  plus  chères  à 
l'un  et  à  l'autre. 

«  J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très 
obéissant  serviteur. 

«  DORMESSON, 

•  Électeur  de  l'OO,  élu  juge  et  administrateur  du  Département  de  Paris.  > 

1.  Le  procès- verbal  le  nomme  Babille  de  Préaux  et  orthographie  Fors  le  nom  de 
l'avocat  Faure,  cité  plus  bas. 


ELECTION  DE  DEUX  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  i9  JANVIER   1791.      393 

nombre  de  18/j  voix,  ayait  réuni  le  plus  de  suffrages,  n'avait  point 
obtenu  la  majorité  absolue,  fixée  à  253  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le 
Président  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  per- 
sonne, il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second  tour  de  scrutin. 

Pour  y  procéder,  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux 
particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résul- 
tats en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après 
le  recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
407,  la  majorité  absolue  de  204  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement 
que  M.  Bernard  a  eu  4  voix;  —  M.  Belot,  avocat,  5;  —  M.  Desprès  de 
la  Rozière,  7;  —  M.  Follenfant,  électeur,  187; —  M.  Gérard,  électeur, 
municipal,  24;  —  M.  Polverel,  électeur,  4;  —  M.  Roussel,  juge  de  Corse, 
55;  —M.  Isnard  de  Bonneuil,  101.  Total:  387  voix.  Les  20  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  difl'érents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  407  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité  absolue, 
fixée  à  204  voix;  que  ceux  qui  avaient  eu  le  plus  de  sufl'rages  étaient 
MM.  Follenfant,  électeur,  et  Isnard  de  Bonneuil,  avocat  aux  Conseils, 
que  le  premier  avait  obtenu  187  voix,  le  second  101.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à 
personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin, 
dit  de  ballottage,  entre  MM.  Follenfant,  électeur,  et  Isnard  de  Bonneuil, 
avocat  aux  Conseils,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  187, 
l'autre  101. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Talleyrand- 
Périgord,  ancien  évêque  d'Autun,  élu  administrateur  du  Département 
de  Paris,  en  la  séance  du  jour  d'hier,  à  M.  le  Président,  contenant  l'ac- 
ceptation de  sa  nomination.  L'impression  de  cette  lettre  et  son  inser- 
tion dans  le  procès-verbal  ont  été  ordonnées*. 

iQ  janvier  1791. 

Monsieur  le  Président,  quelque  difficiles  que  soient  les  fonctions  que  mes 
concitoyens  viennent  de  confier  à  mon  zèle,  je  regarde  les  travaux  qu'ils  m'im- 
posent comme  la  récompense  de  mes  sentiments  et  la  preuve  que  je  reçois  de  leur 
estime  est  un  motif  de  plus  pour  m'efforcer  de  la  mériter.  Dans  toutes  les  parties 
de  l'empire  où  mes  devoirs  m'auraient  appelé,  bon  Français,  je  m'y  serais  livré 
sans  réserve;  mais,  je  l'avouerai,  mon  cœur  et  ma  pensée  n'auraient  point  cessé 
d'habiter  cette  capitale,  oii  j'ai  reçu  le  jour  *,  où  j'ai  puisé  l'instruction  qui  rend 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 

2,  Talleyrand  était  né  à  Paris  le  13  février  1754. 


394  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

le  patriotisme  plus  cher,  parce  qu'il  est  plus  éclairé,  où  l'amour  de  la  liberté  était 
un  sentiment,  avant  que  notre  Constitution  nous  en  fit  un  devoir.  Dès  l'instant  où 
les  premiers  suffrages  de  l'assemblée  m'ont  averti  ce  sa  bienveillance,  je  me  suis 
empressé  d'écarter  les  obstacles  qui  pouvaient  en  arrêter  les  effets  et  mon  choix 
était  fait  lorsque  j'ignorais  encore  si  le  vôtre  me  permettrait  de  le  réaliser.  Oui, 
Monsieur  le  Président,  la  conscience  de  Messieurs  les  électeurs  a  rendu  justice  à  la 
mienne,  s'ils  ont  pensé  que  le  citoyen  qui  n'a  dans  tous  les  temps  consulté  que  son 
âme  et  jamais  sa  position,  qui  a  eu  quelquefois  le  courage  de  devancer  l'opinion 
et  d'attendre  la  justice,  que  les  passions  refusent  souvent  et  que  la  raison  obtient 
toujours,  que  ce  citoyen,  dis-je,  apporterait  dans  l'administration  à  laquelle  il  doit 
concourir,  l'esprit  d'ordre,  vertu  première  de  la  liberté,  l'impartialité,  garant  cer- 
tain de  l'égalité  sociale,  l'amour  des  arts,  soutien  et  créateur  de  l'industrie,  de 
cette  industrie  tulélaire,  qui  rendra  celte  grande  cité  la  patrie  adoptive  des  étran- 
gers, qui  y  trouveront  le  spectacle  et  l'assurance  de  la  paix,  les  grands  talents  et 
la  liberté.  Tels  sont  les  sentiments  dont  je  suis  pénétré,  dont  je  ne  m'écarterai 
jamais  et  dont  je  vous  supplie  d'être  l'interprète  auprès  de  l'assemblée  en  lui  pré- 
sentant ma  reconnaissance  et  mes  hommages. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

Talleyrand-Périgord, 
ancien  évoque  d'Autun. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  pour 
y  procéder  au  troisième  scrutin,  dit  de  ballottage,  annoncé.  Les  scru- 
tins faits  et  dépouillés,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  volants  était  de  296, 
qu'il  se  trouvait  réduit  à  293  par  trois  bulletins  nuls,  2  au  premier 
bureau  et  1  au  quatrième.  Le  dépouillement  fait,  il  a  été  reconnu, 
d'après  le  résultat  du  scrutin,  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  que  sur  ce  nombre  de  suffrages  M.  FoUenfant,  électeur,  en 
avait  obtenu  150,  7  de  plus  que  M.  Isnard  de  Bonneuil,  avocat  aux  Con- 
seils, qui  en  réunissait  143.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a 
proclamé  M.  Jean-Baptiste-Pierre  FoUenfant,  avocat,  électeur  delà  sec- 
tion des  Enfants-Rouges,  âgé  de  42  ans,  demeurant  rue  des  Blancs- 
Manteaux,  n''  61,  pour  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux  des  six 
arrondissements  du  Département  de  Paris. 

M.  le  Président  a  ensuite  rendu  compte  du  produit  de  la  quête  de 
ce  jour  dans  les  bureaux  particuliers  pour  les  deux  enfants  trouvés. 
Il  annonce  qu'au  premier  bureau  elle  s'était  trouvée  monter  à  6  livres, 
au  quatrième  bureau,  à  12  livres;  que  les  deuxième,  troisième,  cin- 
quième et  sixième  bureaux  n'avaient  rien  produit.  Total  :  18  livres. 
Que  cette  somme,  jointe  aux  1,814  livres  19  sols  6  deniers,  montant 
du  produit  de  la  quête  des  4,  5,  6,  7  8,  10,  11,  12,  13,  17  et  18  de  ce 
mois,  formait,  quanta  présent,  un  total  de  1,832  livres  19  sols  6  deniers. 


ÈLlîCTïON  DU  BUREAU  DE  L'ASSEMBLÉE.  —  20  JANVIER  1791.      395 

M.  le  Président  a  représenté  que  les  pouvoirs  des  officiers  du 
bureau  général,  qui  n'étaient  nommés  que  pour  un  mois,  expiraient 
vendredi  prochain,  21  janvier.  En  conséquence,  il  a  consulté  l'assem- 
blée pour  savoir  si  elle  désirait  s'occuper,  dès  demain,  de  l'élection 
d'un  président,  d'un  secrétaire,  de  trois  secrétaires-adjoints,  avant  de 
commencer  la  nomination  de  trois  administrateurs  du  Département. 
Un  membre  a  fait  la  motion  d'ajourner  le  renouvellement  des  officiers 
du  bureau  général  après  la  nomination  des  trois  administrateurs  du 
département,  dont  le  premier  scrutin  commencerait  demain.  Un  autre, 
au  contraire,  a  demandé  de  procéder  demain  à  l'élection  des  nouveaux 
officiers  du  bureau  général  et  de  suspendre  jusqu'après  cette  nomina- 
tion l'élection  des  administrateurs  du  Département.  Cette  motion 
appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  ajourné  à  demain,  neuf  heures 
du  matin,  l'élection  d'un  président,  d'un  secrétaire,  de  deux  secré- 
taires-adjoints, de  trois  scrutateurs  généraux  et  de  trois  scrutateurs 
suppléants. 

A  trois  heures  et  demie,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Cerutti,  Secrétaire. 


61™*  séance.  —  Jeudi  20  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Accusé  de  réception  du  discours  du  curé  Thomeret  par  le  directoire  du  département  du 
Nord  et  par  M.  Masse,  procureur  général  syndic  du  département  de  la  Loire-Infé- 
rieure. —  Lettre  d'acceptation  de  Mirabeau  l'aîné.  —  Les  juges  suppléants  Girard 
.  de  Bury  et  Follenfant  sont  affectés  aux  mêmes  tribunaux  que  ceux  qu'ils  remplacent. 
—  Élection  de  Cerutti  comme  président  de  l'assemblée.  —  Lettre  d'acceptation  de 
Follenfant.  —  L'assemblée  décide  de  faire  imprimer  les  lettres  d'acceptation  reçues 
et  à  recevoir.  —  Élection  de  Lacépède  comme  secrétaire  général  de  l'assemblée.  — 
Élection  de  Gouniou,  Bertolio  et  Broussonet  comme  secrétaires  adjoints.  —  Élection 
de  Colin  de  Cancey,  Vieillard  et  Roettiers  de  Montaleau  comme  scrutateurs  géné- 
raux, et  de  De  La  Haute,  Agasse  l'aîné  et  Roussy  comme  scrutateurs  suppléants. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  l'élection  d'un  président,  d'un  secrétaire,  de  trois  secrétaires 
adjoints,  de  trois  scrutateurs  généraux  et  de  trois  scrutateurs 
suppléants. 

Il  a  ensuite  fait  part  à  l'assemblée  de  deux  lettres  des  U  et  17  de 
ce  mois  à  lui  adressées,  l'une  par  les  administrateurs  du  directoire  du 


396  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

département  du  Nord,  l'autre  par  M.  Masse,  procureur  général  syndic 
du  département  de  la  Seine-Inférieure  S  et  dont  l'objet  est  d'accuser  la 
réception  de  l'envoi  fait  à  ces  deux  départements  d'exemplaires  du  dis- 
cours prononcé  par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec  et  électeur  du 
canton  de  Pantin,  le  7  de  ce  mois  à  l'assemblée  électorale  et  de  la 
réponse  de  M.  le  Président. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires-adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre 
écrite  ce  jour  à  M.  le  Président  par  M.  Mirabeau  l'aîné,  député  à  l'As- 
semblée nationale,  élu  administrateur  du  Département,  en  la  séance 
du  18  de  ce  mois,  contenant  son  acceptation  *. 

Sur  la  représentation  faite  par  un  membre  de  décider  auxquels  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  seraient  attachés 
les  deux  juges  suppléants  nommés  en  la  séance  du  jour  d'hier  au  lieu 
et  place  de  MM.  Quesnay  et  Doulcet,  qui  n'avaient  point  accepté,  et  pla- 
cés par  le  sort  du  tirage  faille  31  décembre  dernier,  l'un  au  deuxième 
arrondissement,  première  colonne,  l'autre  au  quatrième  arrondisse- 
ment, sixième  colonne,  l'assemblée  a  arrêté  que  M.  Girard  de  Bury, 
élu  juge  suppléant  à  la  place  de  M.  Quesnay,  entrerait  et  serait  attaché 
au  tribunal  du  deuxième  arrondissement,  première  colonne,  et  M.  Fol- 
lenfant,  aussi  élu  juge  suppléant  aux  lieu  et  place  de  M.  Doulcet,  à  celui 
du  quatrième  arrondissement,  sixième  colonne. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers;  ils  y 
ont  procédé  à  un  premier  tour  de  scrutin  pour  la  nomination  d'un 
président.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats 

i.  Les  originaux  de  ces  deux  lettres  sont  aux  Archives  nationales  (BI  s). 
2.  Voici  le  texte  de  cette  lettre  d'après  le  recueil  des   Discours  prononcés  à  l'as- 
semblée électorale  : 

«  Monsieur  le  Président, 

«  M.  le  procureur  de  la  Commune  m'ayant  donné  avis  hier  de  ma  nomination  à  l'une 
des  places  du  Département  de  Paris  et  demandé  mon  acceptation  officielle,  je  lui  ai 
répondu  à  l'instant,  et  ce  n'est  qu'hier  au  soir  que  j'ai  appris  d'abord  que  l'assemblée 
électorale  n'avait  point  eu  communication  de  ma  réponse  ;  ensuite  que  l'usage  était  de 
s'adresser  à  vous,  Monsieur  le  Président,  pour  notifier  le  parti  que  l'on  croit  devoir  pren- 
dre. Je  répare  une  erreur  et  ne  m'en  excuse  pas,  car  je  n'ai  remis  à  vous  écrire  que 
dans  le  dessein  d'aller  vous  chercher  et  vous  remercier  personnellement  de  l'empresse- 
ment aimable  que  vous  avez  mis  à  être  un  des  premiers  à  m'apporter  la  nouvelle  de  mon 
élection.  Veuillez  donc  être  mon  organe  auprès  de  l'assemblée  électorale  et  lui  dire  que 
tout  citoyen  me  paraissant  en  morale  publique  tenu  d'accepter  les  fonctions  auxquelles  le 
suffrage  du  peuple  l'appelle,  j'accepte  la  marque  d'estime  et  de  confiance  que  les  électeurs 
de  Paris  m'ont  donnée,  sans  me  déguiser  l'importance  et  la  surcharge  des  nouveaux 
devoirs  qu'ils  m'imposent,  mais  sans  désespérer  de  justifier  de  leur  choix. 

«  J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très 
obéissant  serviteur. 

*  Mirabeau  l'alné.  » 


ÉLECTION  DU  BUREAU  DE  L'ASSEMBLÉE.  —  20  JANVIER  1791.       397 

en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le 
recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était 
de  228,  réduit  par  3  bulletins  nuls,  deux  au  second  bureau  et  un  au 
cinquième,  à  225;  que  la  majorité  absolue  se  trouvait  fixée  à  113  voix. 
Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Bertolio  a  eu  2  voix;  — 
M.  Brousse  Desfauclierets,  3;  —  M.  Gerutti,  123;  —  M.  Danton,  7;  — 
M.  Dutramblay,  20;  —  M.  d'Ormesson,  3;  —  M.  Gouniou,  2;  — 
M.  Girard  de  Bury,  2;  —  M.  Kersaint,  10;  —  M.  Lacépède,  20;  — 
M.  Larive,  2;  —  M.  Michel,  médecin,  8  ;  —  M.  Poiret,  père  de  l'Ora- 
toire, 16.  Total  :  218  voix.  Les  7  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  225  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Gerutti,  qui  avait  réuni  le  plus  de  suf- 
frages, en  avait  obtenu  123,  10  au  delà  de  la  majorité  absolue  fixée  à 
113  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour 
président  de  l'assemblée  électorale,  M.  Gerutti. 

M.  Gerutti,  en  sa  qualité  de  président,  a  pris  séance.  Il  a  observé 
que  le  temps  de  la  présidence  de  M.  Pastoret  n'expirant  que  demain, 
il  ne  pouvait  entrer  en  fonctions  que  demain,  et  que  M.  Pastoret  devait 
aujourd'hui  continuer  de  tenir  la  séance.  L'assemblée  a  arrêté  que 
M.  Pastoret  continuerait  de  présider  aujourd'hui  et  que  M.  Gerutti, 
élu  président,  ainsi  que  les  autres  officiers  du  bureau  général  à  élire, 
n'entreraient  en  fonctions  que  demain. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Follenfant, 
élu  en  la  séance  du  jour  d'hier  juge  suppléant  de  l'un  des  tribunaux 
des  six  arrondissements  du  Département  de  Paris  à  la  place  de  M.  Doul- 
cet.  Gette  lettre  contient  son  acceptation.  L'assemblée  en  a  ordonné 
l'impression  ainsi  que  l'insertion  dans  son  procès- verbal.  Elle  est  ainsi 
conçue*  ; 

Monsieur  le  Président,  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  m'ap- 
pelle à  suppléer  des  magistrats,  des  hommes  éclairés  et  vertueux  :  c'est  tout  à  la 
fois  m'associer  à  la  magistrature  et  me  supposer  des  vertus  et  des  lumières.  Sen- 
sible, comme  je  le  dois,  à  cet  appel  honorable,  je  puis  au  moins  jurer  à  l'assem- 
blée une  pureté  à  toute  épreuve,  un  zèle  infatigable,  un  dévouement  sans  bornes. 
Qu'elle  veuille ,  je  l'en  supplie,  qu'elle  daigne  recueillir  le  sentiment  profond  d'un 
patriote,  connu  pour  voir  et  chérir  la  Révolution  française,  avec  toute  la  chaleur 
du  civisme.  Toute  ma  vie  je  porterai  dans  mon  cœur  les  lois,  mon  pays  qui  les  a 
faites  et  mes  concitoyens  qui  en  réclameront  l'autorité  et  l'exécution.  Que  l'assem- 
blée croie  aussi  que  lorsque  je  la  tiendrai,  celte  balance,  dont  on  a  abusé  tant  et 
si  longtemps,  elle  conservera  dans  mes  mains  son  plus  parfait  équilibre.  En  accep- 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BIS), 


398  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

tant,  M.  le  Président,  je  ne  parle  pas  de  reconnaissance,  parce  que  je  ne  vois  que 
des  devoirs  qui  me  sont  imposés.  Je  les  remplirai,  j'en  fais  d'avance  le  serment,  en 
citoyen  qui  en  connaît  l'étendue. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

FOLLENFANT. 

A  Paris,  le  20  janvier  1791. 

Un  membre  a  fait  la  motion  d'insérer  dans  le  procès- verbal  et  de 
faire  imprimer  les  lettres  d'acceptation  des  personnes  qui,  à  l'avenir, 
seraient  élues  à  quelque  place  ;  il  a  de  plus  demandé  de  faire  imprimer 
les  lettres  d'acceptation  dont  il  avait  été  fait  mention  dans  les  procès- 
verbaux  des  précédentes  séances.  Cette  motion  appuyée,  elle  a  été  mise 
aux  voix  :  l'assemblée  a  arrêté  l'impression  des  lettres  d'acceptation 
des  personnes  élues,  l'insertion  dans  le  procès-verbal  et  l'impression 
de  celles  qui  seraient  écrites  à  l'avenir  par  les  personnes  à  élire. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs 
pour  y  procéder  au  premier  scrutin  de  l'élection  du  secrétaire  général. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  293,  réduit  par 
1  bulletin  nul  au  sixième  bureau,  à  292,  la  majorité  absolue  de  147  voix. 
Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Berger  a  eu  10  voix;  — 
M.  Bertolio,  13;  —  M.  Broussonet,  4;  — M.  Brousse  Desfaucherets,  2;  — 
M.  Brissot  de  Warville,  2  ;  —  M.  Dutramblay,  15  ;  —  M.  Danton,  7  ;  — 
M.  Dubail,  2;  —  M.  Gouniou,  25;  —  M.  Lacépède,  178;  —  M.  Michel, 
médecin,  3;—  M.  Pastoret,  5;  —  M.  Roettiers  de  Montaleau,  2;  — 
M.  Roussineau,  2  ;  —  M.  Treil-Pardailhan  S  2.  Total  :  272  voix.  Les  23 
voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  292  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Lacépède,  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages,  en  avait  obtenu  178,  31  de  plus  que  la  majorité  absolue, 
ûxée  à  147  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée, 
M.  Lacépède  pour  secrétaire  général. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé 
par  un  scrutin  de  liste  de  trois  noms  à  la  simple  pluralité  relative  des 
suffrages  à  l'élection  de  trois  secrétaires  adjoints.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  achevé,  un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 


1.  Thomas-François  Treil  Pardailhan,  chevalier  de  Saint-Louis,  électeur  du  canton  de 
Villejuif,  député  de  Paris  à  l'Assemblée  législative. 


I 


ÉLECTION  DU  BUREAU  DE  L'ASSEMBLÉE.  —  20  JAMYIER  1791.      399 

annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  193,  réduit  par  un  bulletin 
nul  au  troisième  bureau  à  192,  produisant  576  suffrages.  D'après  le 
dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  M.  Agasse  l'aîné  a  eu  8  voix;  — 
M.  AcartS  3  ;  —  M.  Bertolio,  88  ;  —  M.  Bruneau,  5  ;  —  M.  Barré,  10  ; 

—  M.  Broussonet,  31  ;  —  M.  Billecocq,  13  ;  —  M.  Brousse  Desfauche- 
rets,  10;  —  M.  Brosselard,  6;  —  M.  Berger,  21  ;  —  M.  Brissot  de  War- 
ville,  12  ;  —  M.  Barbier,  k  ;  -—  M.  Bechet,  3  ;  —  M.  Carra,  2;  —  M.  Gal- 
vinhac,  5;  —  M.  Colin  de  Gancey,  5;  —  M.  Dutramblay,  27;  — 
M.  d'Ormesson,  5  ;  —  M.  Danton,  19  ;  —  M.  DufourS  4  ;  —  M.  Dela- 
motte,  3;  — iM.  De  LaHaute^  3;  — M.Darrimajou*,  2;  —M.  Desportes, 
2;  —  M.  Follenfant,  2;  —  M.  Gouniou,  90  ;  —  M.  Garnier,  11;  — 
M.  Gallemant,  2  ;  —  M.  Gravier,  2  ;  —  M.  Geoffroy  d'Assy,  2  ;  —  M.  Gi- 
noux%  2;  —  M.  Jussieu,  /i  ;—  M.  Junquière,  2;-—  M.  Kersaint,  h;  — 
M.  Larive,  U;—  M.  Le  Vasseur^  (Place  Royale),  13;  —  M.  Lavoiepierre, 
2; —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  7;—  M.  Levasseur,  bibliothécaire ^  2; 

—  M.  Mennessier,  k  ;  —  M.  Michel,  médecin,  15  ;  —  M.  Maillot,  2  ;  — 
M.  Mourgue\  3;  —  M.  Polverel,  10;  — M.  Deparcieux,  k;  —  M.  Poiret,  2; 

—  M.  Roussineau,  3;  —  M.  Roettiers  de  Montaleau,  15;  —  M.  Tane- 
vot,  2;  —  M.  Treil,  9;  —  M.  Thouin%  8;  —  M.  Thion  de  la  Chaume,  7. 
Total  :  534  voix.  Les  42  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  576  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suf- 
frages étaient  MM.  Gouniou,  90  voix,  Bertolio,  88  voix,  et  Brousso- 
net, 31  voix.  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour 
secrétaires  adjoints  MM.  Gouniou,  Bertolio  et  Broussonet,  qui  ont 
réuni  le  plus  de  suffrages. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs; 
ils  y  ont  procédé  à  la  nomination  de  trois  scrutateurs  généraux  et  de 
trois  scrutateurs  suppléants,  par  un  scrutin  de  liste  de  trois  noms  à  la 

1.  Georges  Acart,  greffier  au  Châtelet^  électeur  de  la  section  des  Arcis. 

2.  Etienne-Philippe  Dufour,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Marché-des-Innocents. 

3.  Pierre  De  La  Haute,  chef  de  bureau  de  la  régie  générale,  électeur  de  la  section 
du  Palais-Royal. 

4.  Dominique  Darrimajou,  secrétaire-greffier  et  électeur  de  la  section  de  l'Obser- 
vatoire. 

5.  César  Ginoux,  directeur  des  domaines,  électeur  de  la  section  des  Tuileries. 

6.  Lucien  Le  Vasseur,  négociant,  électeur  de  la  section  de  la  Place  royale. 

7.  Cette  qualification  ne  s'applique  à  aucun  des  trois  électeurs  du  nom  de  Levasseur. 

8.  Jacques-Antoine  Mourgue,  commandant  de  la  garde  nationale  d'Épinay,  électeur 
du  canton  de  Pierrefitte. 

9.  André  Thouin,  de  l'Académie  des  sciences,  électeur  de  la  section  du  Jardin-des- 
Plantes. 


400  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

simple  pluralité  relative  des  suiGfrages.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  fait,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  108,  produisant  32k  suffrages.  D'après  le 
dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  M.  Agasse  l'aîné  a  eu  12  voix  ;  — 
M.  Armet\  2;  —  M.  Audet,  2;  —  M.  Billecocq,  9;  —  M.  Brousse  Des- 
fauclierets,  3  ;  —  M.  BobéeS  3  ;  —  M.  Berger,  6;  —  M.  Brosselard,  2  ; 
M.  Bienaymé,  2;  —  M.  Colin  de  Cancey,  40;  —  M.  Cliabouillé',  3;  — 
M.  Calvinhac,  8;—  M.  Dulac,  6;  —  M.  De  La  Haute,  16;  —  M.  Du- 
four,  5  ;  —  M.  d'Ormesson,  4  ;  —  M.  Danton,  8;  —  M.  Desmoulins*,  2  ; 

—  M.  Dutramblay,  2;  —  M.  Des  Étangs^  2;  —  M.  Garnier,  4;  — 
M.  Geoffroy  d'Assy,  4;  —  M.  Ginoux,  3;— M.  Jussieu,  4;  —  M.  Lamotte, 
11  ;  —  M.  Le  Duc^  5  ;  —  M.  Le  Vasseur  (place  Royale),  4  ;  —  M.  Lavoie- 
pierre,  4  ;  —  M.  Michel,  médecin,  1 0  ;  —  M.  Mennessier,  3  ;  —  M.  Nico- 
leau"^,  3;  —  M.  Pastoret,  2;  —  M.  Deparcieux,  5;  —  M.  Polverel,  5;  — 
M.  Roussy,  11;—  M.  Roettiers  de  Montaleau,  23;  —  M.  Roussineau,  2; 

—  M.  Souchay,  curé,  2 ;  —  M.  Treil,  4;  —  M.  Thion  de  la  Chaume,  3  ; 

—  M.  Thouin,  4;  —  M.  Vieillard,  27;  —  M.  Viollet-Leduc»,  2.  Total  : 
283  voix.  Les  41  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents 
membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  324  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  gé- 
néraux, il  a  été  annoncé  que  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages 
étaient  :  M.  Colin  de  Cancey,  40  voix;  M.  Vieillard,  27;  M.  Roettiers  de 
Montaleau,  23;  M.  De  La  Haute,16;  M.  Agasse  l'aîné,  12;  M.  Lamotte,  11; 
M.  Roussy,  11.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé  pour 
scrutateurs  généraux  MM.  Colin  de  Cancey,  Vieillard  et  Roettiers  de 
Montaleau,  et  pour  scrutateurs  suppléants  MM.  De  La  Haute,  Agasse 
l'aîné  et  Roussy,  comme  doyen  d'âge  de  M.  Lamotte,  qui  avaient  tous 
deux  réuni  le  même  nombre  de  voix. 

Le  compte  de  la  quête  faite  ce  jour  dans  les  bureaux  particuliers 
pour  les  deux  enfants  trouvés  a  été  rendu  à  l'assemblée  par  M.  le 


1.  Pierre-Adrien  Armet,  quincaillier,  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame. 

2.  André-François  Bobée,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Enfants-Bouges. 

3.  Médéric-Joseph   Chabouillé,  architecte,    électeur   de   la  section    du  Jardin-des- 
Plantes. 

4.  Benoît  Desmoulins,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  Croix-Bouge. 

5.  François-Xavier-Augustin  Des  Étangs,  procureur  au  Châtelet,  électeur  de  la  section 
de  l'Oratoire. 

6.  Jean-François  Le  Duc,  épicier,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations. 

7.  Pierre  Nicoleau,  bourgeois,  électeur  de  la  section  de  la  Croix-Bouge. 

8.  Jean-Nicolas  VioUet-Leduc,  huissier-priseur,  électeur  de  la  section  des  Enfants- 
Rouges. 


INSTALLATION  DU  BUREAU  DE  L'ASSEMBLÉE.  —  21  JANVIER  1791.     401 

Président;  il  a  déclaré  qu'elle  s'était  montée  au  quatrième  bureau 
à  3  livres,  au  sixième  bureau  à  3  livres,  que  les  premier,  deuxième,  troi- 
sième et  cinquième  bureaux  n'avaient  rien  produit;  que  cette  somme, 
jointe  aux  1832  livres  19  sols  6  deniers,  montant  du  produit  de  la  quête 
des  k,  5,  6,  7,  8,  10,  11,  12,  13,  17,  18  et  19  de  ce  mois,  formait,  quant 
à  présent,  un  total  de  1838  livres  19  sols  6  deniers. 

La  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Département 
a  été  ajournée  à  demain  neuf  heures  du  matin.  A  trois  heures  du  soir 
M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire, 

Pastoret,  Président; 
Cep.utti,  Secrétaire. 


62'"'=  séance.  —  Vendredi  21  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Installation  du  nouveau  Président  et  des  officiers.  —  L'assemblée  vote  des  remerciements 
à  Pasioret  et  aux  autres  officiers  sortants.  —  L'assemblée  décide  de  ne  pas  tenir 
séance  le  dimanche  23.  —  Lettre  du  bureau  de  la  compagnie  des  notaires  de  Paris 
déclarant  n'avoir  aucune  part  à  une  brochure  concernant  cette  compagnie.  —  Lettre 
de  Marie,  président  du  département  de  l'Yonne,  remerciant  de  l'envoi  des  exem- 
plaires de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  —  Lettre  du  maréchal  des  logis  Hulot. 
—  Lettre  de  Breuillie,  maire  de  Boulogne,  adhérant,  au  nom  de  sa  municipalité,  aux 
principes  contenus  dans  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale.  —  Hommage  i.ar  le  gra- 
veur Picquenot  de  six  exemplaires  d'une  estampe.  —  Remerciements  de  l'assemblée, 
qui  décide  que  ces  estampes  seront  encadrées  aux  frais  de  l'assemblée  électorale.  — 
Lettre  d'acceptation  du  juge  suppléant  Girard  de  Bury.  —  Scrutin  pour  l'élection  de 
trois  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  représenté  que  l'assemblée, 
après  avoir  élu  M.  Cerutti  président,  avait  arrêté  qu'il  entrerait  aujour- 
d'hui en  fonctions;  descendu  du  fauteuil,  M.  Cerutti  y  est  monté  et  a 
pris  la  présidence.  Il  a  annoncé  que  le  secrétaire,  les  secrétaires  ad- 
joints, les  scrutateurs  généraux  et  les  scrutateurs  suppléants  avaient 
été  élus  et  proclamés  hier  pour  entrer  en  fonctions  aujourd'hui. 
M.  Lacépède  a  pris  séance  comme  secrétaire  général  MM.  Gouniou, 
Bertolio  et  Broussonet,  secrétaires  adjoints,  ont  pris  place  au  bureau 
du  secrétaire,  et  MM.  Colin  de  Cancey,  Vieillard  et  Roettiers  de  Mon- 
taleau,  scrutateurs  généraux,  De  La  Haute,  Agasse  l'aîné  et  Roussy, 
scrutateurs  suppléants,  se  sont  installés  au  bureau  des  scrutateurs. 

Un  membre  a  proposé  de  voter  des  remerciements  à  M.  Pastcret, 
qui  venait  de  quitter  la  présidence,  ainsi  qu'aux  secrétaire,  secrétaires 

26 


402  ASSEMBLÉE.ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

adjoints,  scrutateurs  généraux  et  scrutateurs  suppléants  sortant  du 
bureau.  Cette  motion  appuyée,  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  de 
voter  des  remerciements  à  M.  Pastoret,  ancien  président,  à  M.  Gerutti, 
ancien  secrétaire  général,  à  MM.  Lacépède,  Brousse-Desfaucherets  et 
Gouniou,  anciens  secrétaires  adjoints,  à  MM.  Mauduit  Delarive,  Bar- 
bier et  Barré,  anciens  scrutateurs  généraux,  et  à  MM.  Polverel,  Mennes- 
sier  et  Roussy,  anciens  scrutateurs  suppléants. 

Il  a  été  représenté  par  un  membre,  électeur  des  cantons,  que  di- 
manche prochain  le  serment  à  prêter  par  les  curés  et  autres  ecclésias- 
tiques fonctionnaires  pubhcs  devait  avoir  lieu  dans  plusieurs  paroisses 
des  municipalités  des  cantons  du  Département;  en  conséquence,  il  a 
proposé  de  n'avoir  point  de  séance  dimanche  prochain.  Gette  motion 
appuyée,  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  de  n'avoir  point  de 
séance  dimanche  prochain  23  de  ce  mois. 

M,  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  MM.  les  doyen, 
syndic-gérant  et  greffier  de  la  Compagnie  des  notaires  de  Paris,  du  20 
de  ce  mois,  à  M.  le  Présidents  Ils  annoncent  que  la  Compagnie  des 
notaires  de  Paris  n'a  aucune  part  à  un  imprimé,  sans  nom  d'auteur 
ni  d'imprimeur,  en  douze  pages  in-quarto,  intitulé  :  Considérations  sur 
l'état  actuel  des  notaires  au  Châtelet  de  Paris,  distribué  le  même  jour  dans 
le  sein  de  l'assemblée  électorale. 

Il  a  lu  ensuite  une  lettre  adressée  à  M.  le  Président  du  13  de  ce 
mois  par  M.  Alexandre  xMarie,  président  du  département  de  l'Yonne. 
Elle  contient  des  remerciements  des  exemplaires  envoyés  à  son  dé- 
partement de  l'adresse  présentée  à  l'Assemblée  nationale  le  U  décembre 
dernier  par  l'assemblée  électorale.  L'insertion  dans  le  procès- verbal 
ainsi  que  l'impression  en  ont  été  ordonnées^;  elle  est  ainsf  conçue  : 

Auxerre,  le  13  janvier  1791. 

Monsieur,  j'ai  reçu  avec  reconnaissance  la  lettre  dont  vous  m'avez  honoré.  Je 
me  suis  empressé  de  mettre  sous  les  yeux  de  l'administration  du  département  de 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^).  En  voici  le  texte  : 

«  Monsieur  le  président,  nous  venons  d'apprendre  qu'il  a  été  distribué  ce  matin 
dans  le  sein  de  l'assemblée  électorale  un  imprimé  sans  noms  d'auteur  ni  d'imprimeur 
en  douze  pages  in-4",  intitulé  :  Considérations  sur  l'état  actuel  des  notaires  au  Châtelet 
de  Paris.  Nous  croyons  devoir  vous  informer  que  la  Compagnie  des  notaires  n'a  aucune 
part  à  cet  écrit.  Nous  vous  prions  de  vouloir  bien  donner  connaissance  de  cette  déclara- 
tion à  l'assemblée  que  vous  présidez. 

«  Nous  sommes  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  vos  très  humbles  et  très  obéis- 
sants serviteurs. 

«  Garcerand,  doyen.  —  Bro,  syndic-gérant.  —  Dosfant,  greffier.  » 
»•  Paris,  ce  20  janvier  1791.  » 

2.  Celte  lettre  a  été  imprimée. 


ÉLECTION  DES  xVDMINISTRATEURS.  —  21  JANVIER  1791.  403 

l'Yonne  l'adresse  du  corps  électoral  que  vous  présidez.  Les  principes  qu'elle  con- 
sacre nous  étant  communs,  vous  concevrez  facilement  le  plaisir  que  nous  a  fait 
éprouver  sa  lecture,  qui  nous  a  été  d'autant  plus  agréable  qu'ils  y  sont  développés 
avec  cette  fermeté,  celte  éloquence  qui  démontre  la  franchise  et  embellit  la  vérité. 
De  toutes  les  extrémités  du  royaume,  le  zèle  des  corps  administratifs  à  maintenir 
la  Constitution,  à  faire  connaître  leur  amour  patriotique,  accompagne  partout  leur 
vigilante  activité.  C'est  l'heureuse  assurance  que  nous  recevons  chaque  jour  de 
tous  les  départements,  c'est  l'expression  dont  nous  nous  sentons  pénétrés.  Nous 
vous  prions.  Monsieur  le  Président,  d'en  être  l'interprète  auprès  de  l'assemblée 
électorale  de  Paris,  à  laquelle  nous  nous  associons  par  notre  fidélité  pour  la  Na- 
tion, la  Loi  et  le  Roi.  Je  suis,  en  mon  particulier,  extrêmement  flatié  d'être  en 
ce  moment  l'organe  du  département  de  l'Yonne,  et,  après  avoir  parlé  le  langage 
du  civisme,  de  pouvoir  employer  celui  du  respectueux  dévouement  avec  lequel 
je  suis,  Monsieur,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

Le  Président  du  département  de  l'Yonne, 
Alexandre  Marie, 


M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  la  continuation 
de  l'élection  des  administrateurs  du  Département.  Les  électeurs,  retirés 
dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé  à  un  premier  scrutin 
pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Département. 

Pendant  que  l'on  s'occupait  du  dépouillement  des  scrutins  dans  les 
bureaux  particuliers,  M.  le  Président  a  fait  faire  lecture  par  l'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints  aux  électeurs  lors  réunis  en  l'assemblée 
générale  de  deux  lettres  :  la  première  du  20  de  ce  mois  de  M.  Hulot^ 
maréchal  des  logis,  à  M.  le  Président,  à  qui  il  adresse  copie  d'un  mé- 
moire présenté  à  l'Assemblée  nationale,  exprimant  le  vœu  de  la  ci-devant 
compagnie  de  maréchaussée  de  l'Ile-de-France  pour  la  conservation 
de  M.  Papillon,  son  prévôt  général  dans  les  départements  de  Paris, 
Seine-et-Oise,  en  qualité  de  colonel  de  gendarmes  de  ces  départements; 
la  seconde  de  M.  Breuillie,  maire  de  la  municipalité  de  Boulogne,  por- 
tant adhésion,  au  nom  de  sa  municipalité,  aux  principes  exprimés 
en  l'adresse  présentée  par  l'assemblée  électorale  à  l'Assemblée  natio- 
nale le  U  décembre  dernier.  L'assemblée  en  a  ordonné  l'insertion 
dans  son  procès-verbal  ainsi  que  l'impression-.  Elle  est  conçue  en  ces 
termes  : 

Messieurs,  sensibles  au  souvenir  qui  nous  a  fait  participer  à  la  connaissance 
de  votre  adresse  à  l'Assemblée  nationale,  certains,  d'après  votre  choix,  de  l'inté- 
grité des  juges  et  de  la  ferme  probité  des  administrateurs  que  vous  nous  donnerez 

1.  L'original  de  cette  lettre  et  un  exemplaire  de  la  requête  imprimée  des  chefs  de 
brigade  et  cavaliers  de  la  gendarmerie  nationale  sont  aux  Archives  nationales  (BI-'j. 

2.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 


404  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PAHIS. 

au  Département,  nous  disons  dans  la  plénitude  de  l'àme  :  Grâces  soient  rendues 
aux  très  sages  législateurs  et  bénis  soient  vos  choix.  C'est  ain^i,  Messieurs,  que 
s'expriment  les  bons  habitants  de  Boulogne  à  la  lecture  de'  votre  adresse  ;  les 
bornes  de  leurs  lumières  ne  leur  permettent  que  l'expression  de  leurs  cœurs.  En 
effet,  Messieurs,  des  hommes  courbés  sous  le  faix  du  despotisme,  dont  le  poids 
augmente  en  raison  de  la  proximité  du  foyer,  des  habitants  d'un  terrain  stérile, 
accablés  d'impôts,  les  denrées  rongées  par  le  gibier,  insultés,  tyrannisés  par  les 
sateUites  du  despotisme,  ne  pouvaient  exercer  que  la  soumission,  mais  semblables 
au  ressort  tendu,  le  14  juillet  leur  rendit  l'élasticité  naturelle.  Le  plus  digne  des 
monarques  leur  a  tendu  la  main;  ils  marchent  droit  et  font  serment  de  ne  fléchir 
que  sous  la  loi  et  de  la  faire  respecter.  Tels  sont  leurs  vœux,  Messieurs.  Ils  y  se- 
ront fidèles. 

Breuillie,  maire. 


M.  le  Président  a  annoncé  que  M.  Picquenot*,  graveur,  venait  pour 
faire  hommage  à  l'assemblée  d'une  estampe  représentant  la  Philoso- 
phie et  le  Patriotisme  vainqueurs  des  préjugés,  dédiée  à  la  nation  et 
présentée  à  l'Assemblée  nationale,  et  demandait  à  être  admis  à  faire 
à  l'assemblée  l'explication  de  son  sujet.  11  est  monté  à  la  tribune  et 
a  dit  2  : 


Monsieur  le  Président,  Messieurs,  l'hommage  que  je  désire  faire  agréer  à  l'as- 
semblée est  une  estampe  consacrée  au  triomphe  de  la  raison.  La  justice  deman- 
dait depuis  longtemps  qu'une  famille  entière  ne  fût  pas  déshonorée  par  le  crime 
d'un  de  ses  membres  :  les  sages  législateurs  de  la  nation  ont,  par  un  décret  im- 
mortel, consommé  le  vœu  de  la  philosophie.  A  cette  époque,  le  district  de  Saiot- 
Honoré  a  donné  à  la  France  l'exemple  de  convertir  la  loi  en  action  et  a  foulé  aux 
pieds  le  monstre  qui  a  désolé  des  milliers  de  familles.  La  famille  Agasse  allait  être 
frappée  du  préjugé  monstrueux,  la  sensibiUté  générale  partage  leurs  peines,  la 
Philosophie  triomphe  et  la  Vertu  reprend  ses  droits.  C'est  cette  conduite  noble  et 
généreuse  de  citoyens  dignes  de  leurs  législateurs,  c'est  l'instant  où  l'exemple  se 
joint  à  la  loi,  que  j'ai  mis  sous  les  yeux  et  que  j'ai  tâché  de  rendre  avec  autant 
d'énergie  que  de  sensibilité  3.  Puissé-je  dans  mes  efforts  être  honoré  du  suffi  âge 
de  l'assemblée,  mon  ambition  sera  remplie. 


1.  Michel  Picquenot,  né  en  1747,  avait  publié,  en  1789,  deux  estampes  allégoriques 
intitulées  :  Hommage  à  l'Assemblée  nationale,  Hommage  à  la  valeur  parisienne.  (Coll. 
Hennin  à  la  Bibliothèque  nationale.)  11  grava  de  nombreuses  planches  et  mourut  à  Paris 
le  !«''  mai  1814.  (Cf.  Quérard  et  le  recueil  des  estampes  de  Picquenot  à  la  Bibliothèque 
nationale.) 

2.  L'original  de  cette  allocution  est  aux  Archives  nationales  (BI 5). 

3.  Deux  des  frères  Agasse  avaient  été  condamnés  à  mort  le  22  janvier  1790,  pour 
avoir  fait  de  fausses  lettres  de  change.  Leur  oncle,  Pierre-Guillaume  Agasse,  ancien  con- 
seiller de  la  ville,  était  président  du  district  Saint-Honoré,  et  un  de  leurs  frères,  Isidore, 
était  volontaire  de  la  garde  nationale.  Le  23,  dans  l'assemblée  du  district,  un  des  mem- 
bres, Baron  de  Saint-Giron,  s'inspirant  du  décret  par  lequel  l'Assemblée  nationale  avait, 
le  21  janvier,  proclamé  que  le  crime  était  personnel  et  n'entachait  pas  l'honneur  d'une 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  21   JANVIER  1791.  405 

L'assemblée  a  arrêté  de  voter  des'remerciements  à  cet  artiste  et  de 
le  féliciter  sur  son  sujet.  M.  le  Président  a  observé  que  M.  Picquenot 
lui  avait  remis,  pour  placer  dans  les  bureaux  particuliers,  six  feuilles 
de  l'estampe  qu'il  venait  de  présenter.  Sur  la  motion  de  les  faire  enca- 
drer et  mettre  sous  verre,  il  a  été  arrêté  qu'elles  le  seraient  aux  frais  de 
l'assemblée  électorale. 

L'un  de  MiM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de 
ce  jour  adressée  à  M.  le  Président  par  M.  Girard  de  Bury,  électeur, 
élu  juge  suppléant  en  la  séance  du  19  de  ce  mois.  Elle  contient  son 


famille,  proposa  à  ses  concitoyens  une  manifestation  sympathique  à  l'égard  de  leur  prési- 
dent si  douloureusement  frappé  dans  ses  affections.  On  députa  aussitôt  auprès  de  celui-ci 
plusieurs  membres  qui  bientôt  l'amenèrent,  accompagné  de  son  fils,  de  son  neveu  et  do 
l'aïeul  des  coupables,  âgé  de  80  ans.  Chacun  les  entoura,  les  serra  dans  ses  bras,  versa 
des  larmes  d'émotion.  Un  acteur  du  Palais-Royal,  Beaulicu,  lieutenant  du  bataillon  Saint- 
Honoré,  offrit  de  se  démettre  de  son  grade  en  faveur  du  jeune  Isidore  Agassc.  L'assemblée 
refusa,  mais  nomma  ce  frère  des  condamnés  lieutenant  à  la  suite.  Beaulieu  offrit  alors  sa 
place  à  Henri  Agasse.  Même  refus  de  l'assemblée,  qui  conféra  à  ce  dernier  le  grade  de 
lieutenant.  Puis  on  décida  de  faire  confirmer  ces  nominations  par  le  commandant 
général  La  Fayette.  Le  lendemain  2i,  à  midi,  le  bataillon  Saint-Honoré  se  forma  eu 
carré  devant  la  colonnade  du  Louvre,  et  là  La  Fayette  remit  lui-même  les  épées  aux  deux 
lieutenants  et  leur  donna  l'accolade.  Le  lendemain  25,  une  députation  du  district  alla 
rendre  compte  de  cette  cérémonie  à  l'Assemblée  nationale,  qui  approuva  la  conduite 
tenue  à  l'égard  de  la  famille  Agasse  et  ordonna  l'impression  et  l'envoi  aux  départe- 
ments et  districts  du  procès-verbal  du  district  Saint-Honoré  et  du  discours  du  président 
de  l'Assemblée. 

Cet  épisode  si  curieux  de  l'histoire  parisienne  avait  inspiré  au  dessinateur  Maréchal 
et  au  graveur  Picquenot  le  sujet  de  l'estampe  que  ce  dernier  venait  présenter  à  l'assem- 
blée électorale.  Cette  estampe,  dont  la  Bibliothèque  nationale  possède  un  exemplaire  en 
couleur  (fonds  La  Bédoyère)  et  la  Bibliothèque  de  la  ville  de  Paris  deux  exemplaires  en 
noir,  nous  montre  le  jeune  Isidore  Agasse  recevant  les  insignes  du  grade  de  lieutenant, 
tandis  qu'un  garde  national  brandit  le  drapeau  du  bataillon  et  frappe  de  la  hampe  un 
personnage  allégorique  étendu  à  terre  et  figurant  le  Préjugé.  Au  fond,  on  voit  une  pyra- 
mide sur  laquelle  une  femme  inscrit  le  texte  du  décret  du  21  janvier  1790.  La  légende 
porte  ces  mots  :  «  La  Philosophie  et  le  Patriotisme  vainqueurs  des  Préjugés.  Dédié  à  la 
nation,  présenté  à  l'Assemblée  nationale.  »  Au-dessous  on  lit  une  explication  du  sujet  de 
l'estampe. 

D'autres  artistes  traitèrent  le  môme  sujet.  Une  gravure  de  Godefroy,  d'après  un 
dessin  de  Meunier,  montre  La  Fayette  remettant  les  épées  entre  les  mains  des  deux 
Agasse.  L'exergue  porte  :  La  honte  du  forfait  n'est  que  pour  le  coupable,  et  une  légende 
explique  le  sujet  de  cette  estampe,  qui  existe  dans  les  portefeuilles  de  la  Bibliothèque 
nationale  et  de  la  Bibliothèque  de  la  ville  de  Paris.  —  Dans  la  collection  Liesville  (Bi- 
bliothèque de  la  ville  de  Paris)  figure  une  estampe  représentant  avec  plus  de  fidélité  que 
les  deux  précédentes  la  scène  de  la  remise  des  épées  aux  nouveaux  lieutenants  devant 
la  colonnade  du  Louvre. 

Le  discours  de  Baron  de  Saint-Giron  fut  imprimé  sous  ce  titre  :  Abolition  du  plus 
cruel  des  préjugés  (in-8»  de  8  pages,  Bibliothèque  de  la  ville  de  Paris,  10065).  Une  autre 
brochure  parut  sous  ce  titre  :  le  Préjugé  écrasé.  Exemple  remarquable  de  la  probité  de 
toute  une  famille,  à  l'exception  d'un  seul,  et  Véloge  fait  aux  membres  du  district  Saint- 
Bonoré  sur  la  conduite  envers  la  familla  des  frères  Agasse  (in-8°,  Bibl.  nat.,  Lb*o  1587). 
Il  fit  aussi  une  Complainte  sur   les  deux  frères  Agasse  exécutés  en  place  de  Grève  le 


406  ASSEMBLÉE  ÉLECTORxVLE  DE  PARIS. 

acceptation.  L'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès-verbal  et  l'im- 
pression ont  été  ordonnées;  elle  est  ainsi  conçue ^  : 

Monsieur  le  Président,  j'étais  loin  de  m'attend re  à  la  faveur  que  je  viens 
d'obtenir.  Encore  étonné  de  l'espace  immense  que  je  viens  de  franchir,  je  ne  puis 
envisager,  sans  une  crainte  religieuse,  l'importance  des  fonctions  auxquelles  mes 
concitoyens  viennent  de  m' associer,  et  justement  alarmé  de  mon  insuffisance  et 
de  la  faiblesse  de  mes  talents,  je  n'aurais  jamais  osé  accepter  la  place  à  laquelle 
vous  venez  de  m'appeler,  si,  par  la  nature  même  de  celte  place,  j'étais  moins  des- 
tiné à  partager  les  travaux  des  juges  que  vous  avez  choisis  qu'à  m'instruire  long- 
temps par  leurs  leçons,  m'éclairer  par  leurs  exemples;  mais,  si  leurs  lumières 
doivent  me  servir  de  guide  dans  la  nouvelle  carrière  que  l'on  vient  de  m'ouvrir, 
je  serai  toujours  leur  émule  en  vertu,  leur  rival  en  patriotisme.  Oui,  Monsieur  le 
Président,  nos  principes,  nos  sentiments  sont  à  nous,  nous  en  sommes  les 
maîtres;  ils  sont  dans  notre  cœur.  Une  probité  incorruptible,  une  humanité  douce 
et  compatissante  sont  les  principales  vertus  des  juges.  Quiconque  est  appelé  à  en 
remplir  les  fonctions  honorables  doit  les  aimer,  doit  les  cultiver  tous  les  instants 
de  sa  vie,  voilà  mes  principes.  Apôtre  zélé  d'une  révolution  qui  nous  a  rendu  le 
premier  bien  de  la  nature,  la  liberté,  idolâtre  de  cette  liberté  pour  laquelle  j'ai  tout 
fait,  tout  sacrifié,  je  la  maintiendrai,  je  la  défendrai  jusqu'à  la  dernière  goutte  de 
mon  sang;  voilà  mes  sentiments.  J'accepte  avec  autant  de  sensibilité  que  de 
reconnaissance  la  place  à  laquelle  l'assemblée  vient  de  m'appeler.  J'emploierai 
jusqu'aux  derniers  moments  de  ma  vie  tout  ce  que  la  nature  pourra  me  fournir  de 
force.,  d'énergie,  de  courage,  pour  justifier  son  choix,  mériter  sa  confiance,  con- 


8  fév7'ier  1790  en  vertu  (Vnn  arrêt  du  Parlement  du  4  du  même  mois,  dont  je  possède 
un  exemplaire.  Cette  complainte  a  six  couplets,  dont  le  second  est  ainsi  conçu  : 

Ils  comptaient  parmi  leurs  parens 
Des  officiers,  des  présidents 
Lesquels,  dans  la  future  race, 
Annobliront  le  nom  d'Agasse, 
Car  parmi  nous  les  préjugés 
Maintenant  sont  tous  abrogés. 

Une  note  explicative  relate  le  nom  de  ces  parents  des  condamnés. 
Enfin  le  portrait  du  jeune  Isidore  Agasse,  dans  son  uniforme  de  lieutenant,  fut  des- 
siné et  gravé  par  Bauzîl  et  dédié  à  la  nation  avec  ces  vers  pour  légende  : 

Un  préjugé  cruel  allait  flétrir  sa  vie 

Et  sous  un  joug  de  fer,  ainsi  que  sa  patrie, 

Il  gémissait  doublement  tourmenté. 

Mais  à  la  voix  de  la  philosophie 
Il  renaît  à  l'honneur  comme  à  la  liberté. 

Les  frères  Agasse  furent  exécutés  le  8  février  1790.  Leurs  corps  furent  rendus  à  leur 
famille,  qui  leur  fit  des  obsèques  solennelles  dans  Téglise  Saint-André  des  Arcs.  Le  pré- 
sident du  district  Saint-Honoré  recueillit  les  suffrages  de  ses  concitoyens  et  fit  partie 
de  l'assemblée  électorale  de  1790.  Quant  au  jeune  Isidore,  un  portrait  de  lui,  lithogra- 
phie d'après  Isabey,  constate  qu'il  était  né  le  13  février  1770  et  qu'il  mourut  le  18  février 
1818.  (Cf.,  pour  les  faits  historiques,  la  notice  de  l'événement  du  8  février  1790  dans  la 
collection  Prieur,  le  Moniteur  et  les  imprimes  cités  plus  haut.) 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  21  JANVIER  4791.         407 

server  son  estime  et,  si  mes  efforts  sont  couronnés  de  quelques  succès,  je  n'ou- 
blierai jamais  que  je  dois  tout  à  ses  bontés. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

Girard  de  Burv. 
Ce  21  janvier  1791. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  dé- 
pouillement et  le  recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  481,  réduit  par  quatre  bulletins  nuls,  un  au  premier 
bureau  et  trois  au  sixième,  à  477  produisant  2850  suffrages,  que  la  ma- 
jorité absolue  était  de  239,  que  personne  n'avait  acquis  cette  majorité 
absolue,  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient 
MM.  Maillot,  électeur,  Danton,  électeur,  et  Brierre  de  Surgy,  auditeur 
des  comptes,  que  le  premier  en  avait  obtenu  113,  le  second  119,  le  troi- 
sième 82.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  la  majo- 
rité absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  procéder  à 
un  second  scrutin;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

A  huit  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 
a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Gerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire, 


63""=  séance.  —  Samedi  22  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Acte  extra-judiciaire  signifié  à  Pastoret  par  le  prêtre  Fourquet,  prétendant  avoir  des  droits 
à  la  cure' de  Saint-Roch.  —  Dénonciation  d'un  imprimé  distribué  à  la  porte  de  la  thalle 
de  l'assemblée;  l'électeur  Blondel  s'en  reconnaît  Fauteur.  —  Accusé  de  réception  du 
discours  du  curé  Thomeret  par  le  directoire  d'Ille-et-Vilaine.  —  2*=  tour  de  scrutin 
pour  l'élection  de  trois  administrateurs,  sans  résultat. 


L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  a  été  ouverte  en 
la  manière  accoutumée.  Un  des  secrétaires  a  fait  lecture  du  procès- 
verbal  de  la  séance  de  la  veille,  la  rédaction  a  été  adoptée.  M.  Pastoret, 
ex-président  de  l'assemblée  électorale,  a  fait  lecture  d'un  acte  extra- 
judiciaire  qui  lui  a  été  signifié,  en  sa  qualité  de  président,  à  la  requête 
de  M.  Claude-François  Fourquet,  prêtre,  prétendant  droit  à  la  cure  de 
Saint-Roch.  Après  cette  lecture,  M.  Pastoret  a  demandé  qu'il  lui  fût 
donné  acte  de  la  remise  qu'il  faisait  sur  le  bureau  de  la  copie  de  la 
réclamation  qui  lui  avait  été  signifiée  en  sa  qualité  de  président  de 


408  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

rassemblée,  de  la  part  de  M.  Fourquet.  L'assemblée  a  donné  acte  à 
M.  Pastoret  de  la  remise  qu'il  faisait  sur  le  bureau  de  la  réclamation 
de  M.  Fourquet,  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  lieu  à  délibérer  sur  le  fond  de 
l'acte  et  que  cependant  la  copie  remise  sur  le  bureau  serait  envoyée  au 
procureur  de  la  Commune  de  Paris. 

Un  des  membres  de  rassemblée  a  dénoncé  un  imprimé  distribué 
à  la  porte  de  la  salle  de  l'assemblée,  et  ayant  pour  titre  :  Extrait  du 
recensement  général  du  scrutin  du  vendredi  31  janvier  1791,  et  finissant  par 
ces  mots  :  Certifié  véritable  par  un  électeur  qui  croit  cette  publication  utile. 
Un  autre  membre  a  demandé  que  l'assemblée  prît  des  mesures  pour 
connaître  l'auteur  de  cet  imprimé.  M.  Blondel,  électeur,  s'en  est  déclaré 
l'auteur  et  a  invoqué  la  liberté  de  la  presse  et  l'utilité  de  faire  connaître 
les  principaux  résultats  du  scrutin  qui,  quoique  publics  de  droit,  étaient 
cependant  secrets  de  fait.  Un  autre  membre  a  demandé  qu'une  sem- 
blable liste  fût  imprimée  et  affichée  dans  la  salle  par  ordre  de  l'assem- 
blée. Sur  la  dénonciation,  il  a  été  arrêté  qu'on  passerait  à  l'ordre  du 
jours  qui  était  de  procéder  au  second  tour  de  scrutin  pour  l'élection 
de  trois  administrateurs  du  Département  de  Paris,  le  premier  tour  de 
scrutin  passé  hier  n'ayant  produit  aucune  pluralité  absolue  en  faveur 
de  personne.  En  conséquence,  l'assemblée  s'est  retirée  dans  ses  bureaux. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  une  lettre  du  directoire 
du  département  de  l'IUe-et- Vilaine  %  en  réponse  à  l'envoi  du  discours 
de  M.  Thomeret,  électeur  et  curé  de  Noisy-le-Sec,  et  de  la  réponse  de 
M.  le  Président.  Un  de  MM.  les  Secrétaires  a  fait  lecture  de  celte  lettre 
et  l'assemblée  y  a  applaudi. 

Les  scrutins  ayant  été  dépouillés  dans  les  six  bureaux  et  rapportés 
à  l'assemblée  générale,  et  le  recensement  général  ayant  été  fait  par 
MM.  les  Scrutateurs  généraux,  un  scrutateur  général  a  annoncé  qu'il  y 
avait  eu  dans  les  six  bureaux  502  votants,  réduits  à  498  par  4  bulletins 
nuls,  2  au  second  bureau,  1  au  troisième  etl  au  cinquième,  produisant 
2,998  suffrages,  que  la  pluralité  absolue  était  de  250  voix,  qu'elle  n'avait 
été  acquise  par  personne,  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de 
sufl'rages  étaient  MM.  Maillot,  électeur,  Brierre  de  Surgy,  auditeur  des 
comptes,  et  Danton,  électeur;  que  le  premier  en  avait  obtenu  175,  le 
second  125,  le  troisième  108.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a 


1.  Brissot  (Patriote  français  du  24  janvier  1791)  approuve  la  conduite  de  l'électeur 
Blondel.  «  Quand,  dit-il,  aura-t-on  le  courage  d'admettre  les  candidats,  d'en  proclamer 
et  publier  la  liste  dans  tous  les  journaux  et  de  les  porter  ouvertementî  On  étouffera  par 
là  seulement  les  Intrigues  secrètes  et  l'esprit  public  aura  fait  un  grand  pas.  » 

2.  L'original  de  cette  lettre,  datée  du  17  janvier  1791,  est  aux  Archives  natio- 
nales (Bl*). 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  24  JANVIER  1791.  409 

annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y 
avait  lieu  de  procédera  un  troisième  tour  de  scrutin  à  la  simple  plu- 
ralité relative  des  suffrages.  Il  a  été  ajourné,  attendu  la  vacance  de 
demain,  à  lundi  prochain,  24  de  ce  mois,  neuf  heures  du  matin. 

A  huit  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 

a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire, 


64"'*  séance.  —  Lundi  24  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Accusé  de  réception  du  discours  du  cure  Tliomeret  par  le  procureur  général  syndic  du 
Loiret.  —  Admission  de  M.  Outrequin  père,  12^  électeur  de  la  section  de  la  Place 
royale,  absent  jusqu'ici  par  maladie.  —  Hommage  par  M.  Delacroix  de  son  ouvrage 
sur  les  constitutions  des  principaux  États  de  l'Europe  et  des  États-Unis.  —  Accusé  de 
réception  du  discours  du  curé  Thomeret  par  le  procureur  général  syndic  de  la 
Mayenne.  — Lettre  de  remerciements  de  M.  Masson,  huissier  de  l'assemblée.  —  Élec- 
tion, au  3*  tour,  de  MM.  Maillot,  Brierre  de  Surgy  et  André  Thoilin  comme  admini- 
strateurs du  Département  de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  troisième  scrutin  à  la  simple  pluralité  relative  des  suf- 
frages, pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Département,  le 
second  fait  en  la  séance  du  22  de  ce  mois  n'ayant  produit  aucune  plu- 
ralité absolue. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  procu- 
reur général  syndic  de  la  commune  du  département  du  Loiret \  du 
18  de  ce  mois,  à  M.  le  Président;  elle  contient  la  réception  des  exem- 
plaires envoyés  à  ce  département  du  discours  prononcé  en  l'assemblée 
électorale  le  7  de  ce  mois  par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec,  élec- 
teur du  canton  de  Pantin,  et  de  celui  fait  en  réponse  par  M.  le  Prési- 
dent. 

Sur  l'observation  faite  par  M.  le  Président  que  M.  Masson,  l'un  des 
huissiers  de  l'assemblée,  avait  profité  de  la  vacance  qui  avait  eu  lieu 
le  jour  d'hier  pour  faire  un  relevé  général  de  tous  ceux  qui  avaient  eu 
des  voix  au  dernier  scrutin  du  22  de  ce  mois,  que  la  liste  en  était  affi- 
chée dans  l'assemblée,  que  la  longueur  de  cette  liste  ne  permettait  pas 
de  la  renouveler  et,  sur  la  proposition  par  lui  faite,  pour  y  suppléer, 

1.  Il  s'appelait  Le  Marcès.  L'original  de  sa  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP). 


410         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

de  faire  faire  chaque  jour  après  la  lecture  du  procès-verbal  une  nou- 
velle lecture  du  dépouillement  et  du  recensement  général  du  scrutin 
de  la  veille,  l'assemblée  a  arrêté  qu'après  la  lecture  du  procès-verbal 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  en  ferait  chaque  jour  une  nou- 
velle du  dernier  scrutin  par  eux  proclamé  la  veille. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuhers,  ont  procédé 
au  troisième  tour  de  scrutin  annoncé. 

Pendant  que  l'on  s'occupait  dans  les  différents  bureaux  des  récep- 
tion et  dépouillement  de  ce  scrutin,  M.  le  Président  a  représenté  aux 
électeurs  réunis  en  l'assemblée  générale  que  M.  Outrequin  père, 
douzième  électeur  de  la  section  de  la  Place  Royale,  qui,  pour  cause  de 
maladie  grave,  n'avait  pu  se  présenter  encore  à  rassemblée,  deman- 
dait à  être  admis  à  prêter  son  serment.  Il  est  monté  à  la  tribune  et, 
après  que  M.  le  Président  lui  a  eu  fait  la  lecture  de  la  formule  du  ser- 
ment décrété  par  l'Assemblée  nationale,  il  a  prononcé  ces  mots  :  «  Je 
le  jure.  » 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de 
M.  Delacroix  à  M.  le  Président.  L'objet  de  cette  lettre  est  par  M.  Dela- 
croix, homme  de  loi,  rue  des  Blancs-Manteaux,  de  faire  hommage  à 
l'assemblée  d'un  ouvrage  en  deux  volumes,  dont  il  est  l'auteur,  ayant 
pour  titre  :  Constitutions  des  principaux  états  de  VEurope  et  des  États-Unis 
de  VAmèrique,  par  M.  Delacroix,  professeur  de  droit  public  au  Lycée.  Il 
ajoute  que  si  l'auteur  d'un  pareil  travail  peut  mériter  d'être  admis  au 
nombre  des  membres  qui  doivent  éclairer  le  directoire  du  Départe- 
ment, il  ne  devra  cet  honneur  ni  à  aucune  démarche,  ni  à  aucune  sol- 
licitation indignes  de  lui,  mais  à  ses  anciens  travaux  sur  la  législation 
qui  ont  obtenu  le  prix  d'utilité  en  1787  et  à  ceux  qu'il  a  continués  sur 
la  Constitution  actuelle.  L'assemblée  a  arrêté  de  voter  des  remercie- 
ments à  M.  Delacroix  des  deux  volumes  de  l'ouvrage  par  lui  offerts,  et 
a  chargé  M.  le  Président  de  lui  écrire  une  lettre  à  cet  effet. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  "a  ensuite  fait  lecture  d'une 
lettre  du  procureur  général  syndic  du  département  de  la  Mayenne^  à 
M.  le  Président,  le  21  de  ce  mois.  Elle  accuse  la  réception  des  exem- 
plaires envoyés  à  son  département  du  discours  de  M.  Thomeret  à  l'as- 
semblée électorale  le  7  de  ce  mois  et  de  celui  répondu  par  M.  le  Prési- 
dent. 

Lecture  a  pareillement  été  faite,  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires 
adjoints,  d'une  lettre  aussi  adressée  cejourd'hui  par  M.  Masson,  l'un 


1.  Mathurin-Étienne  Enjubault,  notaire,  né  le  18  mai  1747,  député  de  la  Mayenne 
à  la  Convention.  L'original  de  sa  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP). 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  24  JANVIER  1791.  4U 

des  huissiers  de  l'assetoblée,  à  M.  le  Président;  elle  contient  ses  remer- 
ciements, ainsi  que  ceux  de  ses  collègues,  sur  la  recommandation  que 
l'assemblée  a  faite  d'eux  auprès  des  juges  des  nouveaux  tribunaux  du 
Département,  pour  y  être  attachés  en  qualité  d'huissiers  audienciersn 

Les  scrutin*  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  ainsi  que  le  dépouil- 
lement, l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  /^Ol,  réduits  par  2  bulletins  nuls,  1  au  premier 
bureau  et  1  au  sixième,  à  489  produisant  2,934  suiïrages,  que  ceux 
qui  avaient  obtenu  le  plus  de  voix  étaient  MM.  Maillot,  électeur,  Brierre 
de  Surgy,  auditeur  des  comptes,  et  Tlioûin  l'aîné,  électeur  ;  que  le 
premier  en  avait  réuni  243,  le  deuxième  227,  le  troisième  147.  M.  le 
Président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour 
administrateurs  du  Département  de  Paris  M.  Christian-Frédéric  Maillot, 
négociant,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire,  âgé  de  49  ans,  demeu- 
rant rue  de  l'Arbre-Sec,  n°  77  ;  M.  Jean-Charles  Brierre  de  Surgy,  audi- 
teur des  comptes,  âgé  de  37  ans%  demeurant  rue  Poulletier,  île  Saint- 
Louis,  et  M.  André  Thoûin  l'aîné,  académicien,  électeur  de  la  section  du 
Jardin  des  Plantes,  âgé  de  42  ans,  demeurant  au  Jardin  des  Plantes. 

La  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Département 
a  été  ajournée  à  demain  neuf  heures  du  malin.  A  sept  heures  du  soir,. 
M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Gerutti,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 

i.  On  trouve  aux  Archives  nationales  (BJS)  une  lettre  du  juge  Alix,  datée  du  20  jan- 
vier 1791,  et  une  du  juge  Millet  de  Gravelle,  datée  du  21  janvier  1791,  par  lesquelles  ils 
déclarent  qu'ils  s'occupent  des  huissiers  de  l'assemblée  électorale.  —  J'ai  eu  entre  les 
mains  une  lettre  du  juge  Merlin  de  Douai  au  Président  de  l'assemblée  électorale,  datéa 
du  21  janvier  1791,  et  ainsi  conçue  : 

'<  Monsieur  le  Président,  je  me  trouve  heureux  de  l'occasion  que  l'assemblée  électo- 
rale m'offre  par  votre  organe  de  lui  témoigner  mon  respectueux  dévouement.  Les  huissiers 
qui  onl  mérité  son  vœu  no  peuvent  pas  craindre  de  refus  dans  les  tribunaux  qui  se 
glorifient  d'être  son  premier  ouvrage. 

«  Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

«  Merlin.  » 

Une  note  indique  que  cette  lettre  a  été  lue  à  l'assemblée  électorale  le  22  janvier  1791, 
mais  le  procès-verbal  de  ce  jour  n'en  fait  pas  mention. 

2.  Les  prénoms  et  l'âge  ne  sont  pas  dans  le  procès- verbal. 


412  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE' DE   PARIS. 


65""^  séance.  ■—  Mardi  25  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Tableau  des  juges  et  juges  suppléants.  —  Tirage  du  rang  des  sections  et  des  can- 
tons pour,  la  nouvelle  distribution  des  bureaux.  —  Lettre  d'acceptation  d'André 
Thoûin.  —  Accusé  de  réception  du  discours  du  curé  Thomeret  par  le  président  du 
département  de  l'Indre' et  le  procureur  général  syndic  de  la  Loire-Inférieure.  —  Tour 
de  scrutin  pour  la  nomination  de  trois  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  représenté  à  l'assemblée  qu'elle 
avait  arrêté  hier  qu'il  serait  fait  chaque  jour  à  l'ouverture  de  la  séance, 
par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  une  nouvelle  lecture  du 
dernier  scrutin  par  eux  proclamé  la  veille,  et  sur  l'observation  par  lui 
faite  que  M.  Masson,  l'un  des  huissiers,  avait,  par  suite  de  son  zèle,  fait 
et  affiché  la  liste  de  ceux  qui  avaient  eu  des  voix  au  scrutin  du  jour 
d'hier  et  offert  d'en  faire  autant  tous  les  jours,  l'assemblée  a  arrêté  de 
ne  point  lire  de  nouveau  le  recensement  général  du  dernier  scrutin. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  que  l'un  de  MM.  les  Secré- 
taires adjoints  avait  dressé  le  tableau  des  juges  et  juges  suppléants  des 
tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département,  de  deux  manières; 
que  dans  l'un,  les  arrondissements  y  sont  placés  dans  l'ordre  du  tirage 
qui  en  a  été  fait  le  31  décembre  dernier,  que  dans  l'autre,  au  contraire, 
ils  sont  rangés  dans  leur  ordre  naturel,  commençant  par  le  premier 
arrondissement,  et  de  suite  jusqu'au  sixième  et  dernier;  que  ces  deux 
tableaux  étaient  affichés;  il  a  invité  les  électeurs  à  les  examiner,  pour 
ensuite  décider  lequel  devait  être  adopté  et  imprimé.  Cette  décision  a 
été  ajournée  à  demain  après  la  lecture  du  procès-verbal. 

M.  le  Président,  ensuite,  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était,  en 
continuant  l'élection  du  département,  un  premier  scrutin  pour  la  no- 
mination de  trois  administrateurs.  Pour  y  procéder,  les  électeurs  se 
sont  aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers. 

Les  officiers  du  bureau  général,  le  dix-huitième  administrateur  du 
Département  étant  nommé,  se  sont,  conformément  à  l'arrêté  de  l'as- 
semblée du  31  décembre  dernier,  occupés  du  tirage  du  rang  des  sec- 
tions et  des  cantons,  pour  la  nouvelle  distribution  des  bureaux  dont  le 
changement  ne  doit  avoir  lieu  qu'après  l'élection  du  vingt-quatrième 
administrateur.  Ils  sont  sortis  dans  l'ordre  qui  suit  : 

1.  Section  du  Palais-Royal.  —  2.  Section  du  Roule.  —  3.  Canton 
de  Bourg-la-Reine.  —  k.  Section  du  Temple.  —  5.  Section  de  la  rue 
Poissonnière.  —  6.  Section  de  la  place  Louis  XIV.  —  7.  Section  du 


ÉLFXTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  25  JANVIER  1791.  413 

Théâtre-Français.  —  8.  Section  de  Popincourt.  —  9.  Section  des 
Quinze-Vingts.  —  10.  Canton  de  Choisy-le-Roi.  —  11.  Section  du 
Luxembourg.  —  12.  Section  de  la  Grange-Batelière.  —  13.  Section  de 
la  Bibliothèque.  —  ik-  Section  des  Lombards.  — 15.  Section  du  Louvre. 

—  16.  Section  d'Henri  IV.  —  17.  Section  de  la  place  Royale.  — 18.  Sec- 
tion de  l'Hôtel-de-Ville.  —  19.  Section  du  Roi  de  Sicile.  —  20.  Canton 
de  Montreuil.  —  21.  Section  de  la  Halle  au  b!é.  —  22.  Section  de 
Bonne-Nouvelle.  —  23.  Section  de  la  Fontaine  de  Montmorency.  — 
2k'  Section  des  Gravilliers.  —  25.  Section  de  l'Observatoire.  —  26.  Sec- 
tion des  Champs-Elysées.  —  27.  Section  de  la  rue  de  Montreuil.  — 
28.  Section  des  Quatre-Nations.  —  29.  Section  du  faubourg  Saint-Denis. 

—  30.  Section  des  Thermes-de-Julien.  —  31.  Section  des  Tuileries.  — 
32.  Section  du  faubourg  Montmartre.  —  33.  Section  de  la  Fontaine  de 
Grenelle.  —  ok.  Canton  de  Passy.  —  35.  Section  de  Sainte-Geneviève. 

—  36.  Canton  de  Colombes.  —  37.  Section  du  Jardin-des-Plantes.  — 
38.  Canton  de  Charenton.  —  39.  Section  de  la  Croix  rouge.  —  /^O.  Sec- 
lion  de  la  rue  Beaubourg.  —  41.  Section  de  la  place  Vendôme.  — 
fyl.  Canton  de  Clichy.  —  AS.  Section  de  Bondy.  —  kk-  Section  des 
Arcis.  —  Zi5.  Canton  de  Villejuif.  —  Zt6.  Section  de  l'Arsenal.  —  /i7.  Can- 
ton de  Belleville.  —  48.  Canton  de  Nanterre.  —  49.  Section  de  l'Isle.  — 
50.  Canton  de  Châtillon.  —  51.  Canton  d'Issy.  —  52.  Canton  de  Pierre- 
fitle.  —  53.  Section  de  l'Oratoire.  —  54.  Section  des  Gobelins.  — 
55.  Section  du  Marché  des  Innocents.  — 56.  Section  des  Enfants  rouges. 

—  57.  Section  des  Invalides.  —  58.  Section  des  Postes.  —  59.  Canton 
de  Vincennes.  —  60.  Canton  de  Pantin.  —  61.  Section  de  Mauconseil. 

—  62.  Section  de  Notre-Dame.  —  63.  Canton  de  Saint-Denis.  —  64.  Sec- 
tion du  Ponceau. 

Pendant  que  l'on  s'occupait  dans  les  différents  bureaux  des  récep- 
tion et  dépouillement  du  scrutin,  M.  le  Président  a  fait  part  à  ceux  des 
électeurs  réunis  en  l'assemblée  générale  qu'il  avait  reçu  plusieurs 
lettres,  et  les  a  engagés  à  en  entendre  la  lecture. 

M.  le  Secrétaire  général  en  a  lu  une,  de  ce  jour,  de  M.  Thoùin, 
électeur,  nommé,  en  la  séance  du  jour  d'hier,  administrateur  du  Dé- 
partement; elle  contient  son  acceptation.  L'assemblée  en  a  ordonné 
l'insertion  dans  son  procès-verbal  ainsi  que  l'impression  S-  elle    est 

I ainsi  conçue  : 
i  Paris,  ce  25  janvier  1791. 

I      Monsieur  le  Président,  j'accepte  avec  une   respectueuse  reconnaissance  la 


1.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 


414  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

de  mes  concitoyens  vient  de  m'élever.  Je  n'examinerai  plus  si  mes  talents  peuvent 
être  utiles  à  la  chose  publique  et  si  j'ai  mérité  tant  d'honneur;  l'assemblée  élec- 
torale a  prononcé,  j'obéis.  Tous  mes  efforts,  désormais,  auront  pour  unique  but  de 
justifier  son  choix,  j'en  prends  ici  l'engagement  solennel.  Le  plus  grand  zèle  pour 
tous  mes  devoirs  et  un  attachement  inviolable  aux  principes  de  notre  sainte 
Constitution,  voilà  ce  que  je  puis  offrir  à  l'assegiblée;  les  lumières  et  l'exemple  de 
mes  respectables  collègues,  en  me  donnant  des  connaissances  qui  me  manquent, 
me  rendront  digne  de  conserver  la  confiance  de  mes  concitoyens,  c'est  l'objet  de 
mon  ambition. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

Thoùin. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  en  a  lu  deux  autres,  la  pre- 
mière des  15  et  18  de  ce  mois;  l'une  du  président  du  département  de 
l'Indre  \  l'autre  du  procureur  général  syndic  du  département  de  la 
Loire-Inférieure  ^  Elles  accusent  la  réception  des  exemplaires,  envoyés 
à  leurs  départements,  du  discours  prononcé  à  rassemblée  électorale 
par  M.  Thomeret,curé  de  Noisy-le-Sec  et  électeur  du  canton  de  Pantin, 
le  7  de  ce  mois,  ainsi  que  celui  fait  en  réponse  par  M.  le  Président. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  dé- 
pouillement et  recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  Zil7,  réduit  par  1  bulletin  nul  au  sixième  bureau  à 
/il6,  produisant  2,/jl6  suffrages,  que  la  pluralité  absolue  était  de 
209  voix, .que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  voix  étaient 
MM.  Incelin^  ancien  juge-consul,  Danton,  électeur,  et  Lefebvre*,  dé- 
puté du  commerce,  que  le  premier  en  avait  obtenu  98,  le  second  87, 
Je  troisième  8/i,  qu'aucun  d'eux  n'avait  acquis  la  pluralité  absolue, 
fixée  à  209  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  la 
pluralité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  pro- 
céder à  un  second  tour  de  scrutin;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf 
heures  du  matin. 

A  sept  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire. 

1.  Crublier  de  Chandaire.  L'original  de  la  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP). 

2.  Letourneux,  qui  fut  ministre  de  l'Intérieur  du  14  août  1797  au  21  juin  1799,  mem- 
bre du  Conseil  des  anciens  en  1799,  et  devint,  en  180O,  juge  au  tribunal  d'Ille-et-Vilaine 
et,  en  1811,  conseiller  à  la  cour  de  Rennes. 

3.  Balthazar  Incelin,  avocat  au  Parlement,  juge-consul  en  1774,  échevin  de  Paris  en 
1778,  élu  administrateur  de  Paris  le  27  janvier  1791. 

4.  Barthélémy-François  Lefebvrc,  mercier-drapier,  électeur  de  la  section  des  Lom- 
bards, élu  administrateur  du  Département  de  Paris  le  27  janvier  1791. 


'X 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  26  JANVIER  1791.  415 


66">«'  séance.  —  Mercredi  26  janvier  179i,  9  heures  du  matin. 

L'assemblée  adopte  le  tableau  des  juges  par  arrondissement  et  en  ordonne  l'impression. 
—  Proposition  concernant  les  huissiers  attachés  au  corps  électoral.  —  Lettre  d'ac- 
ceptation de  l'administrateur  Brierre  de  Surgy.  —  On  dénonce  des  individus  qui 
remettent  aux  citoyens  pauvres  des  cartes  destinées  à  se  faire  délivrer  par  certains 
boulangers  du  pain  au-dessous  de  son  prix  ordinaire.  —  Six  commissaires  sont 
nommés  pour  aller  exposer  ce  fait  au  procureur  de  la  Commune.  —  Discours  d'un 
membre  de  la  députation  de  Thiais,  au  nom  de  sa  commune,  et  réponse  du  Prési- 
dent. —  Un  membre  de  la  députation  envoyée  au  procureur  de  la  Commune  rend 
compte  de  sa  mission.  —  2*^  tour  de  scrutin  pour  la  nomination  de  trois  administra- 
teurs, sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  Tordre  du 
jour  était  :  l*"  De  décider  lequel  des  deux  tableaux  des  juges  et  juges 
suppléants  des  tribunaux  des  six  arrondissements  du  Département  de 
Paris,  affichés  dans  la  salle,  serait  adopté  et  imprimé;  —  2"  un  second 
tour  de  scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Départe- 
ment, la  pluralité  absolue  n'ayant  été  acquise  à  personne  au  premier 
tour  de  scrutin,  fait  en  la  séance  précédente. 

Plusieurs  membres  ayant  été  entendus  sur  le  premier  objet,  l'assem- 
blée a  adopté  le  tableau  des  juges  et  juges  suppléants,  sur  lequel  les 
tribunaux  sont  placés  suivant  l'ordre  naturel  des  arrondissements  et 
en  a  ordonné  l'impression. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  pour 
y  procéder  au  second  tour  de  scrutin. 

Pendant  qu'on  s'occupait  dans  les  bureaux  des  réception  et  dé- 
pouillement du  scrutin,  M.  le  Président  a  annoncé  qu'un  membre 
demandait  la  parole;  il  a  été  entendu  et,  sur  sa  motion,  il  a  été  arrêté 
que  les  différents  huissiers  attachés  au  corps  électoral  seraient  obligés, 
dans  le  plus  bref  délai,  d'apporter  à  l'assemblée  des  certificats  de  leurs 
tribunaux  respectifs  et  du  bureau  de  leur  communauté,  qui  consta- 
tent :  l*^  leur  qualité  d'huissiers;  2°  leur  intégrité  dans  les  fonctions 
qu'ils  ont  exercées,  et  que  le  corps  électoral  ne  leur  accorderait  son 
appui  qu'après  que  les  certificats  auraient  été  examinés  par  le  Secré- 
taire général  de  l'assemblée  et  par  l'un  des  Secrétaires  adjoints  nom- 
més commissaires  à  cet  eifet. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre 
d'acceptation  de  M.  Brierre,  ci-devant  de  Surgy,  nommé  dans  la 
séance  du  24  de  ce  mois  administrateur  du  Département.  L'assemblée 


416  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

en  a  ordonné  l'insertion  dans  sou  procès-yerbal,  ainsi  que  l'impres- 
sion. Elle  est  ainsi  conçue^  : 

Messieurs,  j'accepte  avec  la  reconnaissance  et  l'empressenfient  d'un  citoyen 
dévoué  à  la  Constitution  la  foncton  d'administrateur  au  Département  de  Paris  que 
vous  m'avez  déléguée  au  nom  du  peuple.  Cette  place  importante  exige  des  lu- 
mières et  du  courage  :  d'autres  y  apporteront  des  talents  plus  distingués,  mais  le 
zèle  et  l'activité  ne  me  manqueront  jamais.  C'est  par  le  sacrifice  entier  de  mon 
temps  et  de  mes  forces  que  j'espère  justifier  l'honorable  confiance  d'un  peuple 
libre. 

Je  suis  avec  re-:pect,  Messieurs,  votre  très  humble  et  très  obéissant  servi- 
teur. 

Brierre  de  Surgy. 
Ce  25  janvier  Î79i. 

M.  le  Secrétaire  général  a  la  une  lettre  de  M.  de  La  Barre  %  l'un 
des  huissiers  de  l'assemblée,  par  laquelle  il  fait  part  à  l'assemblée  de 
sa  nomination  à  la  place  d'huissier-audiencier  dans  l'un  des  nouveaux 
tribunaux  et  témoigne  à  l'assemblée  sa  reconnaissance. 

Sur  la  proposition  faite  par  un  membre  d'admettre  au  nombre 
des  huissiers  attachés  au  corps  électoral  et,  au  lieu  de  M.  de  La  Barre, 
une  personne  qui  lui  paraissait  avoir  des  titres  pour  mériter  cette 
place,  la  question  préalable  a  été  demandée  et,  ayant  été  mise  aux 
voix,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  lieu  à  délibérer,  la  nomination 
des  huissiers  étant  réservée  à  M.  le  Président  et  la  confirmation  à  l'as- 
semblée. 

Un  des  membres  ayant  demandé  la  parole  pour  entretenir  l'as- 
semblée d'un  objet  important  et  qui  intéressait  l'ordre  public,  a  prié 
M.  le  Président  de  donner  des  ordres  pour  que  les  différents  membres 
répandus  dans  les  bureaux  fussent  invités  à  se  rendre  à  l'assemblée 
générale  ;  cette  proposition  adoptée  et  tous  Mes  membres  réunis,  plu- 
sieurs d'entre  eux  ayant  été  entendus  successivement,  l'assemblée  a 
pris  l'arrêté  suivant  : 

((  Les  citoyens  composant  l'assemblée  électorale,  attendu  qu'il  est 
de  notoriété  publique  que  des  individus  se  permettent  d'enregistrer 
tous  les  citoyens  peu  fortunés,  pour  leur  distribuer  des  billets,  au 
moyen  desquels  des  boulangers  désignés  leur  distribuent  du  pain  au- 
dessous  du  prix  ordinaire;  considérant  que,  s'il  est  permis  et  louable 
de  donner  des  secours  aux  indigents  qui  sont  nos  frères,  il  est  con- 
traire à  la  tranquillité  publique  d'occasionner  dans  la  valeur  du  pain 
une  disparité  calculée,  de  manière  à  exciter  de  la  fermentation,  et  qui, 

i.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 
2.  L'original  de  cette  lettre  est  auA  Archives  nationales  (Bl»). 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  26  JANVIER  i791.  417 

chez  tous  les  peuples  policés,  a  toujours  fait  réputer  les  moteurs  de 
pareilles  manœuvres  comme  coupables  de  crimes  d'État,  ont  arrêté 
qu'it  serait  nommé  six  commissaires  chargés  de  se  retirer  à  l'instant 
par  devers  le  pro'^-ureur-syndic  de  la  com.mune  pour  lui  faire  connaître 
que  le  vœu  des  citoyens  qui  composent  le  corps  électoral,  en  tant 
qu'ils  sont  autorisés  à  veiller,  chacun  individuellement,  au  salut  de  la 
chose  publique,  est  qu'il  soit  fait  sans  délai  une  dénonciation  légale 
des  individus  quels  qu'ils  soient  qui  enregistrent  les  citoyens  pour  leur 
déliVi'er  des  cartes  destinées  à  être  remises  à  des  boulangers  qui 
vendent  le  pain  au-dessous  de  son  prix  effectif  et  généralement  de  tous 
les  particuliers  qui  combinent  les  moyens  de  mettre  le  peuple  en  fer- 
mentation et  qui  s'efforcent  de  le  porter  à  des  excès  de  toute  nature.  » 

L'assemblée  a  nommé  pour  commissaires,  à  l'effet  ci-dessus, 
MM.  Danton,  Polverel,  Cellier  ^  MagoP,  Nicoleau  et  Boucher-René. 

M.  le  Président  a  annoncé  qu'une  députation  de  Thiais,  canton  de 
Choisy-le-Roi,  demandait  à  être  admise.  Introduite  par  les  huissiers 
et  placée  à  la  barre,  un  des  députés,  monté  à  la  tribune,  a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs  les  Électeurs,  nous  ne  venons  pas  ici  nvrc 
les  termes  et  l'expression  de  l'éloquence,  mais  avec  les  sentiments  de  sincérité, 
vous  offrir  nos  respects  et  nos  hommages.  Nous  ne  pouvons,  Messieurs,  qu'ap- 
plaudir aux  succès  du  long  et  pénible  travail  qui  vous  est  conûé.  Le  ctioix  que 
vous  avez  fait  des  chers  de  la  justice  nous  donne  la  plus  grande  confiance  pour 
ceux  de  l'administration.  Guidés  par  le  même  esprit  et  le  même  amour  du  bien 
public,  vous  n'avez  d'autre  considération,  Messieurs,  que  celle  du  mérite;  quel- 
quefois il  se  cache,  mais  la  sagacité  de  vos  lumières  le  fait  découvrir. 

Agréez,  Messieurs,  pour  fruit  de  vos  travaux  importants,  le  tribut  de  notre 
reconnaissance  qui,  malgré  nous,  sera  toujours  au-dessous  de  vos  mérites. 

Garcin,  'procureur  de  La  Commune. 

M.  le  Président  a  répondu  -^  : 

Monsieur,  les  applaudissements  que  vous  donnez  aux  travaux  de  l'assemblée 
électorale  touchent  sa  sensibilité.  Le  patriotisme  est  devenu  notre  amour-propre 
commun.  Vous  professez  les  mômes  principes  que  nous,  leur  communication  sert 
à  les  entretenir  et  à  les  redoubler;  chaque  députation  que  nous  avons  reçue  est  une 
nouvelle  alliance  entre  le  peuple  des  cités  et  celui  des  campagnes.  Les  arts  utiles 
et  les  arts  brillants  sont  dignes  de  fleurir  ensemble  dans  le  champ  fécond  de  la 
liberté.  En  retournant  dans  vos  hameaux,  dites  à  vos  frères  qu'ils  sont  aussi  les 
nôtres,  dites-leur  que,  sans  respirer  le  même  air,  nous  respirons  la  môme  flamme. 
Les  factions  ennemies  semblent,  en  ce  moment,  nous  menacer,  la  discorde  prend 
le  masque  de  la  charité  et  distribue  des  aumônes  avant  de  distribuer  des  poi- 

1.  Jean-Baptiste  Cellier,  corroyeur,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

2.  Jean-Claude  Magol,  chef  de  correspondance  aux  Fermes,  électeur  de  la  section  de 
la  Bibliothèque. 

3.  J'ai  revisé  le  texte  de  cette  allocution  d'après  l'original  qui  m'appartient. 

27 


413  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

gnards;  rassurons-nous  en  contemplant  notre  union,  et  si  le  nom  flélri  de  contre- 
rêrolution  retentit  encore  à  nos  oreilles  indignées,  répondons  tous  ensemble  :  Le 
peuple  entier  a  fait  la  révolution,  le  peuple  entier  en  profite,  le  peuple  entier  la 
défendra.  L'aîsemblée,  Messieurs,  vous  invite  à  assister  à  sa  séance  ^ 

Un  membre  de  la  députation  envoyée  à  M.  le  procureur-syndic 
de  la  Commune  a  rendu  compte  de  sa  mission;  il  a  annoncé  que 
M.  le  procureur-syndic  avait  répondu  qu'il  ferait  part  à  la  municipalité 
de  l'arrêté  exprimant  le  vœu  des  citoyens  composant  l'assemblée  élec- 
torale, et  qu'il  ne  négligerait  aucun  des  moyens  capables  de  découvrir 
les  individus  qui  cherchent  à  troubler  le  repos  public. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  Fun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  dé- 
pouillement et  le  recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des 
volants  était  de  hh^,  réduit  par  2  bulletins  nuls,  1  au  deuxième  bureau 
et  1  au  sixième,  à  446,  produisant  2,676  suffrages,  que  la  pluralité 
absolue  était  de  224  voix,  que  les  trois  qui  en  avaient  réuni  le  plus 
étaient  MiM.  Incelin,  ancien  juge-consul,  Lefebvre,  député  du  com- 
merce, et  Danton,  électeur;  que  le  premier  avait  réuni  122  voix,  le 
deuxième  103  et  le  troisième  94,  que  la  pluralité  absolue  n'était 
acquise  à  personne.  M.  le  Président  a  annoncé,  d'après  ce  résultat, 
que  personne  n'avait  acquis  la  pluralité  absolue,  qu'il  y  avait  lieu  de 
procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin  à  la  simple  pluralité  relative 
des  suffrages;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

A  huit  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire, 


67"'*  séance.  —  Jeudi  27  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  de  l'administrateur  Maillot.  —  Lettre  du  procureur  adjoint  de  la 
Commune  sur  les  moyens  de  remplacer  par  élection  l'évêque  et  les  curés  qui  n'ont 
pas  voulu  prêter  le  serment  civique.  —  Accusé  de  réception  du  discours  du  curé 
Thomeret  par  le  directoire  de  la  Vienne.  —  Hommage  par  M.  De  La  Haje  d'une  carte 
topograpliique  du  Département  de  Paris.  —  Discours  de  celui-ci  et  réponse  du  pré- 
sident. —  On  demande  si  le  curé  de  Saint-Benoît,  ayant  donné  sa  démission  d'élec- 
teur, la  section  des  Thermes-de-Julien  doit  s'assembler  en  assemblée  primaire  pour 
le  remplacer?  L'assemblée  passe  à  l'ordre  du  jour.  —  Élection,  au  3^  tour,  de  Bal- 
ihazar  Incelin,  Barthélémy-François  Lefebvre  et  Charles  Trudon  des  Ormes  comme 
administrateurs  du  Département  de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris   ouverte  en  la 

1 .  Ces  deux  allocutions  ont  été  imprimées. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTUATEURS.  —  27  JANVIER  1791.  419 

manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  en  la  manière  ordi- 
naire, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une 
lettre  de  M.  Maillot,  qui  accepte  la  place  d'administrateur  du  Départe- 
ment, à  laquelle  il  a  été  élu  dans  la  séance  du  2h  de  ce  mois.  L'im- 
pression et  l'insertion  dans  le  procès-verbal  en  ont  été  ordonnées.  Elle 
est  conçue  en  ces  termes  ^  : 

î^Ionsieur  le  Président,  j'accepte  la  place  d'administrateur  du  Département  de 
Paris,  à  laquelle  l'assemblée  électorale  a  daigné  m'élever  par  ses  suffrages.  Je  sens 
d'avance  tout  le  poids  de  la  tâche  qu'elle  impose  à  l'homme  honnête  qui  voudra 
rigoureusement  renplir  tous  ses  devoirs.  Veuillez,  Monsieur  le  Président,  assurer 
l'assemblée  que  je  n'en  prends  pas  moins  l'engagement  de  les  remplir;  calcu!e-t-on 
ses  peines  lorsqu'elles  ont  pour  objet  le  bonheur  de  sa  patrie  et  pour  récompense 
l'estime  de  ses  conciloyens? 

Je  suis  avec  respect.  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  serviteur. 

Christian  Maiï^lot. 

Ce  mercredi  26  janvier  1791. 

Un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  du 
Procureur  adjoint  de  la  Commune,  datée  du  jour  d'hier  26  janvier,  dix 
heures  du  soir,  qui  fait  part  à  l'assemblée  électorale  des  moyens  qu'il 
se  propose  d'employer  pour  parvenir  à  remplacer  par  élection  Tévêque 
du  Département  et  les  curés  qui  se  sont  refusés  au  serment  prescrit  par 
les  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  et  demande  à  l'assemblée  électo- 
rale du  Département  de  vouloir  bien  combiner  ses  travaux  de  manière 
que  dimanche  prochain,  soit  elle-même,  soit  l'assemblée  électorale  du 
district,  puisse  se  livrer  à  des  élections  ecclésiastiques.  M.  le  Procureur 
de  la  Commune  ajoute  qu'il  espère  que  demain,  pendant  la  durée  de 
la  séance,  il  pourra  écrire  à  l'assemblée  d'une  manière  plus  positive. 
M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  le  troisième 
tour  du  scrutin  pour  la  nomination  de  trois  administrateurs  du  Dépar- 
lement à  la  pluralité  relative,  et  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs 
bureaux  pour  y  procéder. 

Pendant  que  l'on  s'occupait  dans  les  bureaux  du  dépouillement 
(les  scrutins,  M.  le  Président  a  fait  donner  lecture  d'une  lettre  du  direc- 
toire du  département  de  la  Vienne  ',  en  réponse  à  l'envoi  du  discours 
de  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec  et  un  des  électeurs  du  Départe- 
ment de  Paris. 

L'assemblée, plus  nombreuse  en  ce  moment,  a  désiré  une  seconde 

i.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI''). 
2.  L'original  de  cette  lettre,   datée  du   23  janvier  1791,  est    aux  .\rchive3    natio- 
na'es  (BI  »). 


420  ASSE.MBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

lecture  de  la  lettre  de  M.  le  Substitut  adjoint  de  M.  le  Procureur  de  la 
Commune.  A  cette  occasion,  plusieurs  membres  ont  donné  des  éclair- 
cissements sur  le  décret  de  l'Assemblée  nationale  rendu  hier  relative- 
ment aux  fonctionnaires  publics  ecclésiastiques  qui  n'ont  pas  prêté  le 
serment  ^  La  motion  de  faire  deux  tours  de  scrutin  dans  les  journées 
de  demain  ou  après-demain  a  été  discutée  et  ajournée  après  la  récep- 
tion de  la  nouvelle  lettre  annoncée  par  M.  le  Substitut  adjoint  du  Pro- 
cureur de  la  Commune. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  M.  De  La  Haye,  jeune  artiste,  de- 
mandait à  faire  hommage  à  l'assemblée  d'une  carte  topographique  du 
Département  de  Paris.  M.  De  La  Haye,  ayant  été  introduit  et  étant 
monté  à  la  tribune,  a  prononcé  un  discours  qui  a  mérité  des  applau- 
dissements unanimes,  qui  ont  été  également  donnés  à  la  réponse  de 
M.  le  Président.  L'assemblée  a  arrêté  quei'un  et  l'autre  seraient  impri- 
més et  insérés  dans  son  procès-verbal.  M.  De  La  Haye  a  parlé  en  ces 
termes  : 

Messieurs,  je  viens  faire  hommage  à  l'assemblée  électorale  du  Département  de 
Paris  de  la  première  carte  qui  en  ait  été  dressée  suivant  les  circonscriptions  décré- 
tées par  le  corps  législatif.  C'est  la  carte  des  lieux  où  se  sont  opérés  les  premiers 
prodiges  de  la  liberté;  j'y  rencontre  à  chaque  pas  ses  |  remiers  fondateurs  et  je  la 
présente  à  l'assemblée  électorale  avec  une  allégresse  d'autant  plus  vive  que  je  puis 
lui  assurer  qu'aucun  des  ouvrages  de  ce   genre  n'offre  des  détails  aussi  étendus, 

1.  Voici  1«  texte  du  décret  du  20  janvier  1791  : 

«  Article  pnEMiER.  —  Après  l'expiration  du  délai  accordé  par  le  décret  du  18  dé- 
cembre dernier,  sanctionné  le  22,  il  sera  procédé  au  remplacement  des  fonctionnaires 
publics  ecclésiastiques,  qui  ne  seront  pas  présents  et  résidant  dans  le  royaume  et  qui 
n'auront  pas  prête  le  serment  civique.  Quant  aux  autres  ecclésiastiques  fonctionnaires 
publics  qui  n'auront  pas  prêté  le  serment  prescrit  par  le  décret  du  27  novembre,  sanc- 
tionné le  26  du  mois  de  décembre,  il  sca  procédé  à  leur  remplacement,  après  l'expiration 
des  délais  portés  par  ce  dernier  décret. 

«  Art.  2.  —  Dans  les  départements  où  il  y  aura  lieu  de  remplacer  des  fonctionnaires 
publics  ecclésiastiques,  soit  par  rnort,  démission  ou  pour  cause  d'absence,  de  non-rési- 
dence dans  le  royaume  ou  de  non  prestation  de  serment,  il  sera  d'abord,  de  préférence 
à  toutes  opérations,  même  commencées,  procédé  au  choix  de  l'évêque;  ensuite,  après  la 
confection  de  cette  élection  et  des  autres  opérations,  les  électeurs  de  chaque  district  se 
retireront  dans  leurs  chefs-lieux  pour  l'élection  des  curés. 

«  Art.  3.  —  Dans  les  départements  où  il  ne  sera  besoin  que  de  nommer  d.s  curés, 
les  électeurs  de  district  seront  convoqués  aussitôt  après  l'expiration  des  délais. 

«  Art.  4.  —  Les  évoques  qui  ont  été  élus  jusqu'à  ce  jour,  et  ceux  qui  le  seront  dans 
le  courant  de  l'année  1791,  ne  seront  pas  tenus  de  se  présenter,  pour  obtenir  la  confir- 
mation canonique,  au  métropolitain,  ni  aux  évêques  des  arrondissements  qui  n'auraient 
pas  prêté  le  serment  prescrit  par  le  décret  du  27  novembre;  et  dans  le  cas  où  il  n'y  aurait, 
dans  l'arrondissement,  aucun  évêque  qui  eût  prêté  le  serment  prescrit,  ils  se  pourvoiront 
par-devant  le  directoire  du  département,  pour  leur  être  indiqué  l'un  des  évêques  de  France 
qui  aura  prêté  le  serment,  lequel  pourra  procéder  à  la  confirmation  canonique,  sans  être 
astreint  à  demander  la  permission  à  l'évoque  du  département.  » 


ÉLliCTION  DES  ADiAIINlSTRATEURS.  —  27  JANVŒR   179^.  421 

un  dessin  plus  correct  et  une  gravure  aussi  soignée.  A  peine  sorti  de  l'adolescence, 
c'est  mon  premier  travail  ;  j'en  porte  les  prémices  dans  les  temples  de  la  Patrie  et 
de  la  Liberté.  I*iiisse  cette  consécration  nouvelle  réfléchir  sur  toute  ma  vie  une 
portion  du  bonheur  que  j'éprouve  en  ce  moment  ! 

M.  le  Président  lui  a  répoDdu  : 

Monsieur,  l'assemblée  électorale  reçoit  avec  pla'sir  Us  heureuses  prémices  de 
vos  talents  précoces.  Elle  contemplera  avec  intérêt  l'image  correcte  et  soignée  du 
Département  dont  vous  avez  tracé  l'enceinte  et  dont  elle  représente  elle-même  les 
habitants.  Si  elle  avait  à  choisir  et  à  couronner  des  géographes,  vos  travaux  et 
votre  émulaion  obtiendraient  bien  des  suffrages.  Elle  vous  a  permis  de  paraître  au 
milieu  d'elle,  afin  d'encourager  votre  mérite  naissant.  Votre  jeunesse  sort  à  peine 
de  l'école  des  ans,  elle  est  admise  en  ce  moment  dans  l'école  de  la  liberté.  Con- 
sacrez à  la  patrie  vos  crayons  :  après  avoir  si  bi5h  dessiné  son  premier  départe- 
ment, dessinez  avec  le  niême  soin  tous  les  autres.  La  caite  de  la  France  ofl'rira  un 
jour  à  l'Europe  le  seul  tableau  qui  manquait  au  monde,  le  tableau  d'une  monar- 
chie toute-puissante  et  toute  libre.  L'assemblée,  Monsieur,  vous  invite  à  assister  à 
sa  séance  '. 

Un  des  membres  de  l'assemblée  -  ayant  obtenu  la  parole  a  proposé 
la  question  suivante  :  M.  le  curé  de  Saint-Benoît  ^  était  électeur;  il  a 
donné  sa  démission;  cette  démission  a  été  reçue  par  sa  section,  qui  est 
celle  des  Thermes-de-Julien.  La  section  doit-elle  ou  peut-elle  s'assem- 
bler en  assemblée  primaire  à  l'effet  de  nommer  un  autre  électeur? 
Il  a  ensuite  observé  que  les  citoyens  de  la  section  ne  peuvent  pas  ces- 
ser d'être  toujours  représentés  par  le  nombre  relatif  des  électeurs.  Sur 
la  question  ainsi  proposée  et  sur  l'observation  de  l'honorable  membre, 
l'assemblée  a  arrêté  qu'elle  passerait  à  l'ordre  du  jour. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  notants  était  de 
Zi75,  réduits  par  2  bulletins  nuls  à  /j73,  qui  ont  produit  2,838  suf- 
frages, d'où  il  résultait  que  les  trois  citoyens  qui  avaient  réuni  le  plus 
de  suffrages  ou  la  pluralité  relative  étaient,  savoir  :  M.  Incelin,  ancien 
juge  consul,  216  voix,  M.  Lefebvre,  député  du  commerce,  201  voix,  et 
M.  Trudon  des  Ormes  '*,  165  voix.  Eu  conséquence,  M.  le  Président  a 

l.  Ces  discours  ont  été  imprimés. 

'2.  C'était  Germain-Edme  Rognauld  (orthcgrapliié  par  erreur  RegnauU  dans  la  liste 
des  électeurs},  électeur  de  la  section  des  Thermes-de-Julien  et  secrétaire  de  l'assemblée 
primaire.  L'original  de  la  dite  pièce  est  aux  Archives  nationales  (BI«). 

3.  François-iNicolas  Brocas,  M"  électeur  de  la  section  des  Thermes-de-Julien. 

4.  Charles  Trudon  des  Ormes,  né  en  1746,  ancien  payeur  des  rentes,  demeurant  rue 
Sainte-Anne,  70,  administrateur  de  Paris  en  1789,  membre  du  conseil  général  de  la  Com- 
mune en  1790,  électeur  en  1791,  membre  de  Tadministration  du  Département  de  la  Seine 
le  13  avril  1797,  destitué  par  le  Directoire  le  19  août  suivant  pour  avoir  fait  des  démar- 
ches relatives  au  projet  d'organisation  de  la  garde  nationale. 


422  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  administrateurs  du  Départe- 
ment de  Paris,  M.  Imîelin,  ancien  juge-consul,  âgé  de ,  demeu- 
rant  , ,  M.  Barthélémy-François  Lefebvre,    mercier-drapier, 

député  extraordinaire  du  commerce,  électeur  de  la  section  des  Lom- 
bards, âgé  de  /|5  ans,  demeurant  rue  Quincampoix,  23,  et  M.  Trudon 
des  Ormes. 

La  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Département  a 
été  ajournée  à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  six  heures  du  soir, 
M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 
Lacêpède,  Secrétaire. 


68"^^  séance.  —  Vendredi  28  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  de  Cahier  de  Gerville  annonçant  qu'il  convoquera  les  électeui-s  pour  les  dimanches 
à  reflet  de  nommer  les  curés.  —  Excuses  de  Colin  de  Cancey,  scrutateur  général, 
absent  à  la  séance  du  27,  —  Discours  du  vicaire  Roussel,  au  nom  de  la  municipalité 
de  Colombes,  et  réponse  du  Président.  —  L'assemblée  délègue  quatre  commiss-aires 
pour  s'entendre  avec  Cahier  de  Gerville  relativement  à  l'élection  des  curés.  —  Scrutin 
pour  l'élection  de  trois  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était,  en  continuant  l'élection  des  membres  du  Département,  un 
premier  scrutin  pour  la  nomination  de  trois  administrateurs. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  du 
27  janvier,  adressée  à  M.  le  Président  par  M.  Cahier,  premier  substitut 
adjoint  de  M.  le  Procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de 
procureur  général  syndic  du  Département.  Il  expose  qu'il  doit  convo- 
quer pour  dimanche  prochain  les  électeurs  de  Paris  à  l'effet  de  procé- 
der à  la  nomination  des  cures  vacantes  de  la  capitale,  et  engage  par 
suite  l'assemblée  électorale  du  Département  à  arrêter  de  ne  pas  se 
réunir  les  dimanches.  Il  ajoute  qu'il  va  être  obligé  de  convoquer  pour 
pareil  objet  les  électeurs  du  district  de  Saint-Denis  et  peut-être  ceux  du 
district  du  Bourg-la-Reine.  Une  seconde  lecture  a  été  renvoyée  à 
l'heure  de  midi  de  cette  séance. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé 
au  premier  scrutin  annoncé. 

Pendant  que  l'on  s'occupait  dans  les  bureaux  du  dépouillement  du 
scrutin,  M.  le  Président  a  fait  faire  lecture  aux  électeurs  réunis  en 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  28  JANVIER  1791.  4?3 

assemblée  générale,  par  M.  le  Secrétaire  général,  d'une  lettre  de 
M.  Colin  de  Cancey  S  scrutateur  général  ;  par  cette  lettre,  il  annonce 
qu'il  n'avait  pu  prévenir  de  son  absence  d'hier  à  l'assemblée,  à  cause 
des  ordres  qu'il  avait  reçus  de  l'état-major  de  se  transporter  au  fau- 
bourg Saint-Antoine  pour  y  rétablir  la  tranquillité. 

Une  députation  de  la  municipalité  de  Colombes,  annoncée  à  l'as- 
semblée par  M.  le  Président,  a  aussitôt  été  introduite  par  les  huissiers 
en  la  forme  ordinaire.  Les  députés,  placés  à  la  barre,  l'un  d'eux, 
M.  Roussel,  prêtre,  vicaire  de  la  paroisse,  est  monté  à  la  tribune  et  a 
dit: 

Monsieur  le  Président  et  Messieurs,  vous  voyez  devant  vous  de  simples  habi- 
tants et  un  ministre  de  la  campagne.  Leur  antique  naïveté,  qui  fait  encore  aujour- 
d'hui leur  plus  cher  apanage,  vous  offre  un  hommage  sincère  et  vient  applaudir  à 
vos  travaux.  Ce  doiix  tribut  que  nous  impose  l'admiration  autant  que  la  reconnais- 
sance, vous  ne  l'exigez  pas,  nous  le  savons,  Messieurs,  mais  nous  avons  pensé  que 
plus  il  était  l'expression  vraie  de  vos  sentiments  et  plus  il  serait  un  dédommage- 
ment consolateur  de  vos  peines.  C'est  là  que  se  borne  toute  la  science  des  bons 
habitants  de  la  campagne.  Ils  ne  savent  ni  louer,  ni  flatter,  ils  ne  savent  que 
sentir  et,  lorsqu'ils  cèdent  au  besoin  de  s'exprimer,  rien  ne  les  anime  tant  que  de 
se  représenter  le  témoignage  de  leur  amour  comme  le  seul  prix  et  la  seule  récom- 
pense dignes  de  vous  être  présentés.  Nous  ne  nous  défendrons  pas  d'avoir  différé 
si  longtemps  de  venir  vous  exprimer  le  nôtre;  notre  excuse  tient  à  ces  événe- 
ments qui  excitent  tous  nos  regrets,  qui  seront  bientôt  l'objet  de  votre  sollicitude, 
et  dont  vous  serez  certainement  les  glorieux  réparateurs.  Nous  en  avons  pour 
garant  le  choix  que  avez  déjà  fait  de  juges  intègres  et  d'administrateurs  fidèles, 
nous  en  avons  pour  garants  les  principes  si  clairement  et  si  habilement  développés 
dans  votre  adresse  à  l'Assemblée  nationale,  nous  en  avons  pour  garant,  enfin, 
votre  éclatant  patriotisme.  Nous  l'avons,  en  effet,  remarqué,  Messieurs,  avec  le 
sentiment  de  la  consolation  la  plus  intime,  le  plus  pur  amour  de  la  patrie  a  présidé 
à  toutes  vos  opérations,  et  s'il  est  vrai  de  dire  de  nos  augustes  législateurs  qu'ils 
sont  les  sauveurs  de  l'empire  et  les  pères  de  notre  Constitution,  il  ne  l'est  pas 
moins  de  vous,  que  vous  êtes  les  premiers  créateurs  de  soutiens  inébranlables  de 
la  Constitution  et  de  l'empire.  Nos  législateurs  ont  mis  en  évidence  les  principes 
de  notre  liberté,  vous.  Messieurs,  vous  lui  avez  donné  l'àme  et  la  vie  dans  la  per- 
sonne des  citoyens  que  vous  désignez  pour  son  maintien  et  sa  défense.  Nous 
aimons  à  nous  reporter  à  l'époque  des  assemblées  primaires;  de  vives  inquiétudes 
agitaient  alors  nos  esprits,  le  sort  de  la  Constitution  devait  être  confié  aux  élec- 
teurs, la  difficulté  de  se  connaître  dans  une  nombreuse  famille  faisait  craindre  de 
le  remettre  en  des  mains  peu  exercées  à  la  poursuite  d'un  gouvernement  dépravé 
et  qui  cherchait  à  renaître  de  sa  cendre.  Grâces  vous  soient  rendues!  Nos  alarmes 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP).  Le  27  janvier,  il  y 
avait  eu  une  émeute  au  faubourg  Saint-Antoine  à  l'occasion  d'un  nommé  Kaber  qu'on 
voulait  pendre.  Les  officiers  municipaux  Pitra,  Bernier  et  J.-J.  Leroux,  aides  de  Colin  de 
Cancey,  avaient  apaisé  la  sédition  et  sauvé  le  malheureux.  (Cf.  Journal  des  clubs,  n^  l^, 
p.  o6i.) 


4U         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

sont  évanouies,  vous  vous  êtes  montrés  dignes  du  choix  de  vos  concitoyens,  vous 
avez  vaincu  tous  les  obstacles  :  partout  vous  avez  placé  des  amis  de  la  liberté  et 
des  apôtres  de  la  Constitution.  Quel  heureux  présage  pour  ce  qui  vous  reste  à 
faire  et  pour  la  durée  des  travaux  de  l'Assemblée  nationale!  Oui,  messieurs, 
puisque  vous  avez  si  bien  soutenu  sa  gloire,  vous  partagerez  aussi  sa  précieuse 
récompense.  De  retour  dans  vos  foyers,  vous  serpz  serrés  dans  les  bras  de  vos 
concitoyens,  de  vos  frères,  et  la  postérité  bénira  votre  mémoire. 

M.  le  Président  a  répondu  *  : 

Monsieur  le  vicaire  et  Messieurs,  la  voix  simple  et  naïve  des  habitants  de  la 
campagne  pénètre  jusqu'au  fond  de  nos  cœurs.  Les  villageois  patriotes  que  vous 
conduisez  au  milieu  de  nous  ne  pouvaient  emprunter  un  plus  fidèle  organe.  Nous 
les  félicitons  d'avoir  trouvé  dans  le  vicaire  de  leur  église  un  prêtre  plus  éclairé 
que  leur  pasteur.  Ce  pasteur  a  déserté  son  temple.  Nous  le  plaignons  d'avoir  été  la 
victime  de  la  séduction  épiscopale  ou  de  la  folie  théologique.  La  théologie  avait 
fait  un  problème  insoluble  de  la  religion  et  obscurci  la  nature.  L'épiscopat  avait 
placé  le  trône  du  despotisme  sur  les  autels  de  la  fraternité.  Oui,  Messieurs,  depuis 
la  crèche  du  Sauveur  des  hommes  jusqu'à  la  chaire  de  saint  Pierre,  l'ambition 
avait  tout  envahi  et  tout  dénaturé.  Les  pontifes  s'étaient  composé  un  empire  au 
milieu  des  ténèbres;  ils  repoussaient  la  lumière  qui  venait  éclairer  leur  usurpation. 
La  lumière  a  paru;  tout  rentre  dans  ses  droits  naturels.  Les  fonctions ^  ecclésias- 
tiques sont  renfermées  dans  leurs  limites  sans  rien  perdre  de  leur  sainteté.  Vous 
étiez,  Monsieur,  par  le  passé,  le  consolateur  des  malheureux  et  l'esclave  des 
tyrans.  Vous  êtes,  en  ce  moment,  le  précepteur  des  hommes  libres  et  l'égal  des 
prélats  vertueux.  Votre  rang  n'est  pas  aussi  élevé,  mais  votre  mission  est  aussi 
sublime.  Remplissez-la  donc  dans  toute  son  étendue.  Soyez  le  ministre  de  la  vérité 
et  de  la  paix,  et  que  la  vigne  du  Seigneur,  cultivée  par  vos  mains  pieuses,  pro- 
iduise  des  fruits  qui  nourrissent  le  pauvre  et  qui  n'enivrent  plus  l'orgueil.  On  ne 
verra  plus  du  moins  ^  cet  essaim  destructeur  d'égoïstes  consacrés,  qui,  sans  servir 
l'Église,  la  dévoraient. 

L'assemblée  a  ordonné  l'impression  de  ces  deux  discours  ^ 
L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  une  seconde  lecture  de 
la  lettre  de  M.  Cahier,  ajournée  à  l'heure  de  midi.  La  motion  faite  en 
la  séance  d'hier,  ajournée  après  la  réception  de  cette  lettre,  et  dont 
l'objet  est  de  faire  deux  tours  de  scrutin  dans  ce  jour  et  celui  de  de- 
main, a  été  livrée  à  la  discussion.  Plusieurs  membres  successiTcment 
ciilendus  sur  cet  objet,  il  a  été  arrêté  de  suivre  l'usage  ordinaire  du 
scrutin. 

Sur  la  proposition  faite  par  un  membre  d'après  la  lecture  de  la 
lottre  de  M.  Cahier,  qui  annonçait  pour  dimanche  prochain  l'élection 

1.  Je  possède  l'original  autographe  de  cette  allocution  de  Cerutti. 

•2.  Le  procès-verbal  dit  fonctionnaires,  mais  j'ai  rétabli  fonctions  d'après  l'original. 

3.  Le  procès-verbal  porte  désormais. 

4.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.   -  28  JANVIER  1791.  425 

des  curés  de  Paris,  dont  les  cures  se  trouvent  vacantes,  de  nommer 
des  commissaires  pour  prendre  avec  M.  Cahier  les  renseignements  et 
éclaircissements  nécessaires  à  cet  effet,  il  a  été  arrêté  de  nommer  des 
commissaires.  M.  le  Président  a  proposé  d'en  fixer  le  nombre  à 
quatre  ;  l'assemblée  a  arrêté  de  nommer  quatre  commissaires.  Un 
membre  a  fait  la  motion  que  les  quatre  commissaires  à  nommer 
fussent  les  mêmes  que  ceux  chargés  par  l'assemblée  de  veiller  à  ses 
différentes  dépenses.  Sur  cette  motion  il  a  été  proposé,  par  amende- 
ment, de  leur  adjoindre  les  deux  vicaires  de  la  paroisse  métropoli- 
taine. L'amendement  appuyé  ainsi  que  la  motion  ont  été  mis  aux  voix, 
et  l'assemblée  a  nommé  MM.  Petit-Radel,  Pharoux,  Cornu  et  Oudet 
pour  commissaires  à  l'effet  de  se  rendre  auprès  de  M.  Cahier,  premier 
substitut  adjoint  de  M.  le  Procureur  de  la  Commune,  de  prendre  de 
lui  les  renseignements  et  éclaircissements  qu'ils  jugeront  convenables 
sur  l'assemblée  qui  doit  avoir  lieu  dimanche  prochain  pour  l'élection 
de  plusieurs  curés  de  Paris.  MM.  Denoux  et  Roussineau,  électeurs  et 
vicaires  de  la  paroisse  métropolitaine,  ont  aussi  été  nommés  commis- 
saires et  adjoints  à  MM.  Petit-Radel,  Pharoux,  Cornu  et  Oudet. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
/j72,  réduits  par  3  bulletins  nuls,  1  au  second  bureau,  1  au  quatrième 
et  1  au  sixième,  à  /i69,  produisant  2,816  suffrages,  que  la  majo- 
rité absolue  se  trouvait  fixée  à  235  voix,  que  ceux  qui  en  avaient 
réuni  le  plus  étaient  MM.  Danton,  Ginouxet  Gravier  de  Yergennes,  que 
le  premier  avait  obtenu  120  voix,  le  second  100,  Je  troisième  88,  qu'au- 
cun d'eux  n'avait  acquis  la  pluralité  absolue.  M.  le  Président,  d'après 
ce  résultat,  a  annoncé  que  la  pluraUté  absolue  n'étant  acquise  à  per- 
sonne, il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  second  tour  de  scrutin  ;  il  a  été 
ajourné  à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 
a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 
Lacépède,  Secrélaire. 


426  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


69'"*  séance.  —  Samedi  29  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Résultat  de  la  quête  pour  les  deux  enfants  trouvés.  —  Envoi  d'un  ai^rôté  de  la  section  de 
la  Halle-au-Blé  dénonçant  les  manœuvres  criminelles  des  membres  de  la  Société  des 
amis  de  la  Constitution  monarchique  et  notamment  de  Clermont-Tonnerre.  —  Lettre 
des  prêtres  de  la  communauté  de  Sainte-Marguerite  recommandant  à  l'assemblée  le 
premier  vicaire  Lemaire  pour  les  fonctions  de  cui'é.  — Nouvelle  réclamation  de  l'abbé 
Fourquet  pour  la  cure  de  Saint-Roch.  —  ^'^  tour  de  scrutin  pour  l'élection  de  trois 
administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  Tordre  du 
jour  était  un  second  tour  de  scrutin  pour  l'élection  de  trois  adminis- 
trateurs du  Département,  le  premier  fait  en  la  séance  du  jour  d'hier 
n'ayant  produit  aucune  majorité  absolue.  II  a  ensuite  rendu  compte  du 
produit  de  la  quête  faite  dans  les  bureaux  particuliers  pour  les  deux 
enfants  trouvés  depuis  le  21  de  ce  mois  jusqu'à  ce  jour.  Il  a  déclaré 
que  le  21  janvier  le  troisième  bureau  avait  produit  3  lit^res,  le  cin- 
quième k  livres  k  sois;  que  le  26,  le  premier  bureau  avait  produit 
6  livres; que  le  28,  le  quatrième  bureau  avait  produit  3  livres,  le  cin- 
quième bureau  6  livres.  L'assemblée  en  a  ordonné  la  remise  par 
M.  le  Président  à  M.  Pastoret,  ancien  président,  dépositaire  du  produit 
<le  cette  quête  montant,  suivant  le  procès-vert)al  de  la  séance  du  20 
de  ce  mois,  à  1,838  livres  19  sols  6  deniers,  en  sorte  que  la  quête  se 
trouve  quant  à  présent  former  un  total  de  1,861  livres  3  sols  6  deniers. 
Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé 
au  second  tour  de  scrutin  annoncé. 

Pendant  que  l'on  s'occupait  dans  les  bureaux  du  dépouillement  du 
scrutin,  M.  le  Président  a  fait  faire  lecture  par  Tun  de  MM.  les  Secré- 
taires adjoints  aux  électeurs  réunis  en  l'assemblée  générale  :  1°  d'une 
lettre  de  M.  Bligny  S  secrétaire  général  de  la  section  de  la  Halle-au- 
blé,  à  laquelle  étaient  joints  cinquante  exemplaires  d'un  arrêté  pris  par 
sa  section  le  26  de  ce  mois,  contenant  dénonciation  au  procureur, 
syndic  de  la  Commune  des  manœuvres  criminelles  des  membres  com- 
posant la  Société  des  amis  de  la  Constitution  monarchique,  et  notam- 
ment M.  Clermont-Tonnerre*,  que  le  comité  de  la  section  l'avait  chargé 
d'envoyer  à  l'assemblée;  2°  de  l'imprimé  de  cet  arrêté. 

L  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (Bn). 

2.  Stanislas,  comte  de  Clermont-Tonnerre,  né  à  Pont-à-Mousson  le  10  octobre  1707, 
■député  de  la  noblesse  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  massacré  à  Paris  le  10  août 
1792. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  29  JANVIER  1791.  427 

Un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  aussi  faitlecture  d'une  adresse 
à  l'assemblée  électorale  de  Paris  des  prêtres  de  la  communauté  de 
Sainte-Marguerite,  faubourg  Saint-Antoine  ;  elle  a  pour  objet  de  citer  à 
l'assemblée  le  nom  de  M.  l'abbé  Lemaire,  premier  vicaire  de  Sainte- 
Marguerite,  comme  digne  de  fixer  ses  suffrages  pour  Télection  des  curés 
de  Paris  dont  elle  est  chargée  ^ 

Lecture  a  ensuite  été  faite  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints 
d'une  lettre  du  26  de  ce  mois  adressée  à  M.  le  Président  par  M.  le  Maire 
de  Paris  2.  Elle  contient  l'envoi  d'une  signification  à  lui  faite  par 
M.  Claude-François  Fourquet,  prêtre  du  diocèse  de  Dijon.  Cette  signi- 
fication renferme  une  opposition  et  une  protestation  par  M.  Fourquet 
contre  toutes  élections  dont  à  son  préjudice  la  cure  de  Saint- Roch  serait 
l'objet.  Après  cette  lecture,  l'assemblée  a  arrêté  de  passer  à  l'ordre  du 
jour. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  /t81, 
réduit  par  3  bulletias  nuls  à  4"8,  produisant  2,874  suffrages,  que  la 
majorité  absolue  était  de  240  voix,  qu'elle  n'avait  été  acquise  par  personne, 
que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient  MM.  Danton, 
électeur,  Ginoux,  électeur,  et  Gravier  de  Vergennes,  électeur,  que  le 
premier  avait  obtenu  132  voix,  le  second  123,  le  troisième  101.  M.  le 
Président,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était 
acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour 
de  scrutin  à  la  simple  pluralité  relative  des  suffrages.  Ce  scrutin, 
attendu  la  vacance  de  demain  occasionnée  par  l'assemblée  des  élec- 
teurs du  district  de  Paris  en  l'église  de  la  paroisse  métropolitaine  pour 
la  nomination  et  le  remplacement  aux  cures  vacantes  par  le  défaut  de 
prestation  de  serment  des  curés,  a  été  ajourné  à  lundi  prochain  31  de 
ce  mois,  neuf  heures  du  matin, 

A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 
a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 

1.  L'original  de  cette  lettre,  datée  du  29  janvier  1791,  est  aux  Archives  nationa- 
les (BI5).  Il  porte  les  signatures  suivantes  :  Mahieu  l'aîné,  2''  vicaire;  Mahieu  le  jeune, 
Bernard,  Guillemctte,  Aubert,  Maillard,  Aubughous,  Chavinier  et  Vilentin,  prêtres;  Maif- 
fredy,  ancien  curé.  —  Le  vicaire  Lemaire  fut,  en  effet,  élu  curé  de  Sainte-Marguerite  le 
13  février  1791. 

2.  La  lettre  de  Baiily  est  aux  Archives  nationales  (BI  s). 


428  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


70'"«  séance.  —  Lundi  31  janvier  1791,  9  heures  du  matin. 

Accusé  de  réception  par  les  administrateurs  du  directoire  du  Jura  et  le  président  du 
département  du  Var  du  discours  du  curé  Thomeret.  —  Annonce  du  décès  de  Britard, 
dit  Brizard,  électeur  de  la  section  des  Invalides,  et  désignation  de  douze  commis- 
saires pour  assister  à  son  convoi.  —  Élection,  au  3<=  tour,  de  Georges-Jacques  Danton, 
Charles  Gravier  de  Vergennes  et  Jean-Charîes  Dumont  comme  administrateurs  du 
Département  de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  troisième  tour  de  scrutin  à  la  simple  pluralilé  relative 
des  suffrages  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Département, 
le  second  fait  en  la  dernière  séance  du  29  n'ayant  point  produit  de 
pluralité  absolue. 

Il  a  ensuite  observé  qu'il  venait  de  lui  être  remis  une  somme  de 
12  livres  provenant  de  la  quête  du  sixième  bureau  du  29  de  ce 
mois,  faite  pour  les  deux  enfants  trouvés.  L'assemblée  en  a  ordonné  la 
remise  par  M.  le  Président  à  M.  Pastoret,  ancien  président,  dépositaire 
du  produit  de  cette  quête,  montant,  d'après  le  procès-verbal  du  29  de 
ce  mois,  à  1,861  livres  3  sols  6  deniers;  en  sorte  que,  quanta  présent, 
la  quête  pour  les  deux  enfants  trouvés  monte  à  1,873  livres  3  sols  6  de- 
niers. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  de  deux  lettres  adressées  à 
M.  le  Président,  du  21  de  ce  mois,  l'une  par  les  administrateurs  du 
directoire  du  département  du  Jura  \  l'autre  du  président  du  département 
duVar^.  Elles  annoncent  toutes  deuxla  réception  des  exemplaires  envoyés 
à  ces  deux  départements  par  l'assemblée  électorale  du  discours  pro- 
noncé le  7  de  ce  mois  par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec  et 
électeur  du  canton  de  Pantin,  et  de  celui  fait  en  réponse  par  M.  le 
Président. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ;  ils  y 
ont  procédé  au  troisième  tour  de  scrutin  annoncé. 

Pendant  le  cours  du  dépouillement  des  scrutins  dans  les  bureaux, 
plusieurs  électeurs  se  trouvant  réunis  en  l'assemblée  générale,  un 
membre  a  observé  que  M.  Britard,  dit  Brizard  ^,  électeur  de  la  section 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI  •''). 

2.  Granet,  député  du  Var  à  l'Assemblée  législative. 

3.  L'acteur  Brizard  était  mort  subitement  en  rentrant  de  l'élection  du  curé  Poiret,  et 
les  journaux  royalistes  représentèrent  ce  décès  comme  une  punition  divine.  Les  feuilles 
libérales,  au  contraire,  firent  le  plus  grand  éloge  du  célèbre  comédien.  (Cf.  Chronique  de 
Paris,  n°  du  3  février  1791.) 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  31  JANVIER  1791.  429 

des  Invalides,  était  décédé  hier,  et  a  fait  la  motion  de  nommer  des 
députés  pour,  au  nom  de  rassemblée  électorale,  assister  à  son 
convoi. 

Celte  motion  a  (Hé  appuyée  ;  un  membre  y  a  fait  un  amendement 
dont  l'objet  était  d'arrêter  que  la  députation  demandée  pour  assister 
au  convoi  de  M.  Britard,  dit  Brizard,  aurait  lieu  à  l'avenir  pour  tous 
les  électeurs  qui  viendraient  à  décéder.  Cet  amendement  également 
appuyé,  mis  aux  voix  ainsi  que  la  motion  principale,  l'assemblée  a 
arrêté  :  i"  de  nommer  des  commissaires  chargés  d'assister  au  nom 
de  l'assemblée  électorale  au  convoi  de  M.  Britard,  dit  Brizard,  que  la 
mort  venait  de  lui  enlever  ;  2°  qu'à  l'avenir,  lorsqu'un  électeur  vien- 
drait à  mourir,  il  serait  envoyé  par  l'assemblée  électorale  une  députa- 
lion  pour  assister  à  son  enterrement. 

Le  nombre  de  commissaires  pour  composer  la  députation,  pré- 
senté à  la  discussion,  il  a  été  proposé  d'en  nommer  douze,  dont  deux 
au  moins  des  cantons.  Cette  proposition  appuyée  et  mise  aux  voix, 
l'assemblée  a  arrêté  de  nommer  douze  commissaires  pris  dans  Its 
membres  de  l'assemblée  qui  désireraient  se  présenter  à  cet  effet,  en 
observant  qu'il  y  en  ait  au  moins  deux  des  cantons;  de  plus,  que  ceux 
qui  désireraient  se  joindre  à  la  députation  sans  s'être  fait  inscrire  en 
seraient  les  maîtres  et  que,  pour  parvenir  à  instruire  les  commissaires 
de  l'heure  du  convoi  de  M.  Britard,  dit  Brizard,  et  faire  connaître  à  sa 
famille  l'intention  où  était  l'assemblée  d'y  assister  par  une  députation, 
M.  le  Président  enverrait  à  l'un  de  ses  héritiers  les  noms  et  demeures 
des  commissaires.  MM.  Defauconpret  et  Donnebecq,  électeurs  des  can- 
tons, et  MM.  SatensS  Lefuel -,  Delaroche',  De  La  Planches  Dupoux% 
Évrat%  DeGesne",  Coquelin^  Le  Gris*  et  Desmoulins,  électeurs  des 
sections,  s'étant  présentés  pour  composer  la  députation,  leurs  noms 
ont  été  lus  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints,  et  M.  le  Président, 
au  nom  de  l'assemblée,  les  a  nommés  pour  commissaires. 

Sur  la  question  de  savoir  s'il  y  aurait  séance  ou   non  mercredi 

L  Jean-Charles  Satens,  négociant,  électeur  de  la  section  de  Mauconscil. 

2.  Martin  Lefuel,  marchand  linger,  électeur  de  la  section  de  la  Foataine-de-Grenelle. 

3.  Guillaume  Delaroche,  négociant,  électeur  de  la  section  des  Tuileries. 

4.  Jean-Baptiste  De  La  Planche,  démonstrateur  au  Collège  de  pharmacie,  électeur  de 
la  section  de  l'Oratoire. 

5.  Nicolas  Dupoux,  bourgeois,  électeur  de  la  section  de  l'Observatoire. 

6.  Il  y  a  deux  électeurs  de  ce  nom  dans  la  section  de  la  Croix-Rouge,  Louis,  capi- 
taine, et  Jean-Alexis,  chirurgien-major  du  bataillon  des  Prémontrés. 

7.  Nicolas-Joseph  De  Gcsne,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  place  Louis  XIV. 

8.  Il  y  a  deux  électeurs  de  ce   nom,  Armand-Lubin,  miroitier  (section  de  la  rue  de 
Montreuil),  et  Jean-Vincent,  chapelier  (section  de  la  rue  Beaubourg). 

9.  Pierre-André  Le  Gris,  bourgeois,  électeur  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle. 


430  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

prochain  2  février,  jour  de  la  Purification,  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  y 
aurait  séance  le  2  février. 

Un  membre  a  fait  la  motion  de  ne  changer  les  bureaux  particu- 
liers, dont  lé  renouvellement  et  la  formation  devaient  se  faire  demain, 
qu'après  l'élection  de  tous  les  administrateurs  et  du  procureur  géné- 
ral syndic  du  Département.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix, 
l'assemblée  a  arrêté  que  les  bureaux  qui  allaient  être  renouvelés  de- 
main ne  pourraient  changer. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  462, 
produisant  2,712  suffrages,  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de 
voix  étaient  MM.  Danton,  électeur,  Gravier,  ci-devant  de  Vergennes, 
électeur,  et  Dumont  S  architecte,  électeur;  que  le  premier  en  avait 
obtenu  \hh,  le  second  127,  le  troisième  12[i.  D'après  ce  résultat,  M.  le 
Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  administrateurs  du 
Département  de  Paris,  M.  Georges-Jacques  Danton,  avocat  es  Conseils, 
électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français,  âgé  de  31  ans,  demeurant 
cour  du  Commerce;  M.  Charles  Gravier,  ci-devant  de  Vergennes, 
maître  des  requêtes  de  l'hôtel  du  roi,  électeur  de  la  section  de  la  Fon- 
taine-de-Montmorency,  âgé  de  39  ans,  demeurant  rue  Neuve-Saint- 
Eustache,  n""  h,  et  M.  Jean-Charles  Dumont,  architecte,  électeur  de  la 
section  de  l'Hôtel-de-Ville,  âgé  de  53  ans,  demeurant  rue  de  la  Mortel- 
lerie. 

L'organisation  nouvelle  des  bureaux  particuliers,  la  nomination 
de  leurs  officiers  et  la  continuation  de  l'élection  des  administrateurs 
du  Département  ont  été  ajournées  à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A 
six  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a 
signé  avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire. 

1.  Jean-Charle3  Dumont,  électeur  de  la  section   de  l'Hôtel-de-Ville,  élu  administra- 
teur du  Département  de  Paris  le  31  janvier  1791. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  1"  FÉVRIER  n91. 


431 


li"'''  séance.  —  Mardi  1'  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  de  l'administrateur  Trudon.  —  Élection  des  officiers  des  bureaux.  — 
Discours  de  M.  Galpin,  curé  çle  Fresnes,  canton  de  Choisy-le-Roi,  au  nom  de  la  muni- 
cipalité, et  réponse  du  président.  —  Lettre  de  remerciement  de  Guebert,  gendre  de 
BrJzard.  —  Accusé  de  réception  du  discours  du  curé  Thomeret  par  les  administra- 
teurs du  Lot.  —  Scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président,  après  avoir  annoncé  que 
Tordre  du  jour  était  :  1"  l'organisation  nouvelle  des  bureaux  particu- 
liers et  la  nomination  de  leurs  officiers;  2  "  en  continuant  Télection  des 
membres  du  Département,  un  premier  scrutin  pour  la  nomination  de 
trois  administrateurs,  a  rendu  compte  du  produit  de  la  quête  du  jour 
d'hier  faite  pour  les  deux  enfants  trouvés  dans  les  bureaux  particu- 
liers. Il  a  déclaré  que  le  premier  bureau  avait  produit  six  livres;  qu'au 
troisième  bureau  un  électeur,  arrivé  après  midi  sonné,  avait  donné, 
pour  le  bon  exemple,  12  sols  au  profit  des  deux  enfants  trouvés.  Total  : 
6  livres  12  sols.  L'assemblée  a  ordonné  que  cette  somme  serait  remise 
par  M.  le  Président  à  M.  Pastoret,  ancien  président,  comme  dépositaire 
du  produit  de  la  quête,  montant,  d'après  le  procès-verbal  de  la  séance 
du  jour  d'hier,  à  1873  livres  3  sols  6  deniers.  Celte  quête  forme,  quant 
à  présent,  au  moyen  de  cette  augmentation,  un  total  de  1879  livres 
15  sols  6  deniers. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  de  deux  lettres  adressées  à 
M.  le  Président.  L'une,  du  30  janvier  dernier,  de  M.  Desmousseaux  ^ 
second  substitut  adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  commune,  faisant  les 
fonctions  de  procureur  général  syndic  du  Département.  Il  annonce  que 
xMM.  Brierre,  Maillot,  Thoiiin  et  Trudon  lui  ont  fait  part  de  leur  accep- 
tation des  places  d'administrateurs  du  Département  de  Paris,  où  ils 
ont  été  élus  par  l'assemblée  électorale.  L-^autre,  du  29  janvier  dernier,  de 
M.  Charles  Trudon,  élu  en  la  séance  du  27  du  même  mois  admi- 
nistrateur du  Département;  elle  contient  son  acceptation.  L'insertion 


1.  Antoine-François-Evrard-Marie-Catherine  Desmousseaux,  né  à  Rouen  le  18  juillet 
1757  (dates  relevées  sur  sa  nomination  de  baron),  avocat,  administrateur  de  la  ville  de 
Paris  en  1789,  substitut  adjoint  du  procureur  de  la  Commune  le  28  décembre  1790,  proscrit 
après  le  10  août  1792,  commissaire  du  Directoire  en  1796,  élu  administrateur  de  la  Seine 
en  171)8,  tribun  en  1800,  préfet  de  l'Ourthe  en  1800,  de  la  Haute-Garonne  en  1806  et  de 
l'Escaut  en  1813,  baron  le  31  janvier  1810,  commandeur.de  la  Légion  d'honneur,  député 
d'Eure-et-Loir  pendant  les  Cent-Jours,  mort  vers  1832.  (La  plupart  de  ces  renseig-ne- 
ments  ont  été  pris  sur  un  état  de  services  dont  je  possède  l'original  et  où  Desmousseaux 
rappelle  son  attachement  à  la  royauté  de  Louis  XVI.) 


432  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

de  cette  dernière  lettre  dans  le  procès-verbal,  ainsi  que  l'irapression, 
ont  été  ordonnées;  elle  est  ainsi  conçue  *  : 

Paris,  ce  29  janvier  1791. 

Monsieur  le  Président,  je  viens  d'être  infurmé  par  M.  le  procureur  de  la  com- 
mune de  Paris  que  les  suffrages  de  l'assemblée  électorale  m'avaient  appelé  à  rem- 
plir les  fonctions  d'administrateur  du  département  de  Paris;  je  vous  supplie.  Mon- 
sieur le  Président,  d'être  mon  interprète  auprès  de  l'assemblée  en  lui  présentant 
mon  acceptation  et  l'hommage  de  ma  plus  respectueuse  reconnaissance;  ce  témoi- 
gnage de  son  estime  m'est  infiniment  précieux;  je  l'aurai  toujours  présent  à  mon 
esprit  et  ne  négligerai  rien  pour  m'en  rendre  digne. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

Ch.  Trudon. 

Les  électeurs  retirés  dans  les  bureaux  particuliers  ont  procédé  à 
leur  nouvelle  organisation  et  à  la  nomination  de  leurs  officiers  par  un 
scrutin  de  liste  de  cinq  noms.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  com- 
missaires de  chaque  bureau  ont  successivement  fait  à  l'assemblée  géné- 
rale le  rapport  du  résultat  de  leur  scrutin.  Ces  rapports  ont  fait  connaî- 
tre qu'au  premier  bureau  M.  Barré  a  été  élu  président;  M.  Cailléau, 
secrétaire;  —  scrutateurs  :  MU.  Ameil,  Berthier  et  Laurent*;  ^scruta- 
teurs suppléants  :  MM.  Kersaint,  Billecocq  et  Desaint^; 

Qu'au  second  bureau  M.  Michel  a  été  nommé  président;  M.  Geof- 
froy d'Assy,  secrétaire;  —  scrutateurs  :  MM.  QueudaneS  Foacier^  et 
Desmarest  ^  ;—  scrutateurs  suppléants  :  MM.  Bart^  D'Herbelot',  Dulac 
et  Raguideau^ 

Qu'au  troisième  bureau  M.  Carra  a  été  élu  président;  M.  Knapen, 
secrétaire; —  scrutateurs:  MM.  Brousse,  Mauduit  Delarive  et  Bour- 
sier; —  scrutateurs  suppléants  :  MM.  Lemoyne  des  Essarts,  Tanevot 
etMettot»°; 

Qu'au  quatrième  bureau  M.  Lefèvre  d'Ormesson  a  été  nommé 
président;  M.  Deparcieux,  secrétaire;  —  scrutateurs:  MM.  Oudet, 
Housset  et  Bataille;  —  scrutateurs  suppléants  :  MM.  Janson^S  Lamotte 
et  Simon  ; 

I.  Cette  lettre  a  été  imprimée;  l'original  est  aux  Archives  nationales  (BJSj. 
'2.  Denis  Laurent,  ancien  marchand,  électeur  de  la  section  des  Postes. 

3.  Louis-Marie  Desaint.  avocat,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève. 

4.  Jean-Baptiste  Queudane,  bourgeois,  électeur  de  la  section  de  la  place  Royale. 

5.  Pierre-Louis  Foacier,  électeur  de  la  section  de  la  place  Louis  XIV. 

6.  Antoine-Picard  Desmarest,  avocat,  électeur  de  la  section  des  Lombards. 

7.  Jean  Bart,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Palais-Royal. 

8.  Léon  D'Herbelot,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français. 

9.  Pierre-René  Raguideau,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Palais-Royal. 

10.  Dominique  Mettot,  bourgeois,  électeur  de  la  place  Royale. 

II.  Bernard-Siméon  Janson,  layetier,  électeur  de  la  place  Royale. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  i^'  FÉVRIER  4791.  433 

Qu'au  cinquième  bureau  M.  Agasse  a  été  élu  président  ;  M.  Calvi- 
nhac,  secrétaire;  —  scrutateurs  :  MM.  Mignonville,  Dupoux  et  Brissot 
de  Warvilie;  —  scrutateurs  suppléants  :  MM.  Deudon  \  Aubry  et  Bro- 
chant-; 

Qu'au  sixième  bureau  M.  Gallemant  a  été  élu  président  ;  M.  De- 
fauconpret,  secrétaire;  —  scrutateurs:  MM.  Berger,  Maillot  et  Lavoie- 
pierre;  —  scrutateurs  suppléants:  MM.  Gonty^  Souchay  et  Convers^. 

Ces  rapports  achevés,  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bu- 
reaux particuliers  pour  procéder  au  premier  scrutin  de  l'élection  de 
trois  administrateurs  du  Département. 

Pendant  le  cours  du  scrutin,  M.  le  Président  a  fait  avertir  par  les 
huissiers  les  électeurs  de  se  rendre  à  l'assemblée  générale;  ils  s'y  sont 
rendus,  et  il  a  fait'part  à  l'assemblée  qu'une  députation  de  la  munici- 
palité de  Fresnes,  canton  de  Ghoisy-le-Roi,  venait  d'arriver  et  désirait 
être  admise.  Les  huissiers  l'ont  introduite  en  la  forme  ordinaire  ;  les 
députés  qui  la  composaient  placés  à  la  barre,  un  d'eux,  M.  Galpin,  curé 
de  ce  lieu,  est  monté  à  la  tribune,  où  il  a  fait  lecture  de  l'adresse  qui 
suit,  et  dont  l-'insertion  dans  le  procès-verbal  ainsi  que  l'impression  ont 
été  ordonnées  ^ 

Messieurs,  isolés  à  Fresnes,  sur  les  confins  du  département,  nous  venons  nous 
porter  au  centre,  sous  les  auspices  de  votre  prudence  et  de  votre  sagesse.  Si, 
animés  d'un  zèle  patriotique,  nous  sommes  allés  dans  les  chaleurs  do  l'été  dernier 
pour  aplanir  le  champ  de  Mars  et  déposer  au  pied  de  l'autel  de  la  patrie  et  de  la 
liberté  le  tribut  de  nos  sueur-,  toujours  animés  du  même  civisme,  nous  avons  cru 
devoir  franchir  les  difficultés  des  routes,  dans  la  rigueur  de  l'hiver,  pour  offrir  le 
tribut  de  nos  louanges,  au  milieu  de  vos  occupations  aussi  admirables  qu'intéres- 
santes. Vous  avez  porté,  Messieurs,  le  coup  mortel  au  monstre  et  à  l'hydre  à  cent 
têtes  de  la  chicane,  par  le  choix  prudent  que  vous  avez  fait  de  ces  esprits  éclairés 
et  actifs,  qui  vont  maintenir  les  jouissances  de  nos  possess'ons,  calmer  l'inquié- 
tude de  la  veuve  et  de  l'orphelin.  Vous  affermissez  par  ce  choix  heureux  les  droits 
et  l'exercice  de  la  justice  dislributive.  Les  nouveaux  juges,  ces  âmes  fortes  de  la 
confiance  publique,  incorruptibles  et  immuables  par  leur  intégrité  connue  et  leurs 
vertus  patriotiques,  ces  hommes  offrent  aux  lois  un  point  d'appui  au  bon  droit  et 
à  l'irnocence,  un  rempart  inébranlable  contre  lequel  viendront  se  briser  tous  les 
efforts  impuissants  de  la  rage  et  du  désespoir.  La  justice  gratuite  et  promptement 
rendue  par  ces  hommes  intègres  fera  sans  cesse  l'éloge  de  vos  lumières  et  votre 
choix  déjà  humilie  et  confond  les  suppôts  de  l'injustice.  En  étonnant  les  ennemis 
de  la  Révolution,  il  les  force  à  l'admiration  et  le  succès  assuré  d'un  si  bel  ouvrage 

1.  André-Charles  Deudon,  bourgeois,  électeur  de  la  section  de  l'Observatoire. 

2.  Pierre-Jean  Brochant,  négociant,  électeur  de  la  section  du  Louvre. 

3.  Claude  Conty,  sous-chef  de  correspondance  à  l'hôtel  des  Fermes,  électeur  de  la 
section  de  la  Bibliothèque. 

4.  Claude- Pierre  Convers,  architecte,  électeur  de  la  section  du  Luxembourg. 

5.  Ce  discours  a  été  imprimé. 

28 


434  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

les  réduira  au  silence.  Les  trophées  érigés  par  la  candeur  et  l'équité  dans  le 
temple  de  la  justice  seront  des  monuments  dont  les  bases  solidement  établies 
rappelleront  à  la  postérité  vos  travaux  glorieux.  Le  bienfait  de  l'administralion 
élective,  dont  vous  rapprochez  avec  tant  de  sagacité  les  éléments,  va  donc,  enfin, 
influer  sur  nos  contrées;  l'aurore  qui  l'annonce  lance  déjà  ses  premiers  rayons  à 
nos  yeux,  notre  horizon,  atteint  par  l'influence  et  la  chaleur  vivifiante  de  l'admi- 
nistration, bientôt  va  présenter  un  aspect  nouveau;  l'on  y  verra  fermenter  l'ému- 
lation, fleurir  l'agriculture,  fructifier  la  prospérité  publique  et  renaître  les  bonnes 
mœurs.  Émanée  du  ciel,  la  liberté  va  relever  la  pureté  du  culte  rendu  à  l'Étemel, 
les  ministres  des  autels  que  donneront  les  élections  futures  seront  la  preuve  visible 
de  vos  sentiments  aussi  religieux  que  patriotiques;  la  sainte  alliance  entre  la  reli- 
gion et  la  patrie,  contractée  sous  vos  yeux  et  affermie  par  l'influence  du  choix  de 
ces  ministres,  pénétrera  les  peuples  d'admiration.  Que  ne  nous  est-il  permis  de 
développer  les  idées  que  présente  cette  perspective,  mais  nous  craindrions  de  dé- 
rober des  moments  trop  précieux  à  la  chose  pubhque.  Recevez  donc,  Messieurs, 
l'hommage  de  notre  respect  et  de  notre  reconnaissance,  vous  y  avez  les  droits  les 
plus  sacrés  et  nous  vous  assurons  que  ces  sentiments,  que  vous  avez  si  bien  su 
nous  inspirer,  ne  finiront  jamais. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  conduits  par  le  patriotisme,  des  confins  du  département  au  champ 
de  la  fédération,  vous  êtes  venus  pendant  les  ardeurs  de  l'été  concourir  aux  pré- 
paratifs d'une  fête  où  Ja  nation  française  a  célébré  en  quelque  sorte  l'apothéose 
de  sa  Constitution.  Aujourd'hui  \  ous  venez,  malgré  les  rigueurs  de  l'hiver,  vous 
unir  à  nous,  dans  les  sentiments  d'cdhésion  que  nous  avons  offerts  à  l'Assemblée 
nationale  et  qui,  appuyés  de  ceux  des  autres  départements,  renferment  la  coali- 
tion de  tout  ce  vaste  empire.  Le  peuple  français  ne  forme  plus  qu'une  famille 
immense,  et  c'est  la  première  famille  du  genre  humain.  Cette  fraternité  sublime  est 
à  nos  veux  le  meilleur  fruit  de  la  Révolution,  car  l'égalité  des  hommes  constitue 
seule  la  dignité,  la  majesté  humaine.  L'inégalité,  qui  régnait  parmi  nous  depuis 
tant  de  siècles,  était  bien  moins  la  gradation  des  rangs  que  la  dégradation  des 
âmes.  C'était  une  échelle  barbare,  où  l'orgueil  essayait  de  monter  sans  cesse  et 
d'où  il  était  sans  cesse  forcé  de  descendre  :  c'était  la  hiérarchie  de  l'avilissement. 
Le  favori  avilissait  le  courtisan,  le  courtisan  avilissait  le  magistrat,  le  magistrat 
avilissait  le  prêtre,  le  prêtre  avilissait  l'homme  du  peuple,  le  philosophe  seul 
recherchait  partout  l'homme  de  la  nature  pour  le  relever  jusqu'à  elle.  La  législa- 
tion vient  d'accomplir  le  vœu,  le  rêve  de  la  philosophie  :  toutes  les  classes  sont 
aujourd'hui  séparées  par  leurs  fonctions  et  réunies  par  leurs  droits.  Bénissons  un 
ordre  nouveau,  qui  nous  délivre  de  tous  ces  ordres  oppresseurs  et  qui  lave  à  la 
fois  la  tache  antique  de  la  nature  et  le  charlatanisme  décrépit  de  la  noblesse.  Ce 
superbe  royaume,  divisé  en  quatre-vingt-trois  départements,  nous  présente,  enfin, 
le  spectacle  de  l'égalité  en  quatre-vingt-trois  tableaux.  La  patrie  semble  planer 
sur  le  sommet  de  ces  départements  et  crier  aux  Français  :  Naissez j  vivez, 
mourez  égaux.  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite  à  sa  séance. 

L'impression  du  discours  de  M.  le  Président  a  pareillement  été  or- 
donnée par  rassemblée. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  !«'  FEVRIER  1791.  43o 

Un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  lu  à  l'assemblée  une  lettre  de 
M.  Guebert,  procureur  au  ci-devant  Châtelet  de  Paris  ^  et  gendre  de 
M.  Britard,  dit  Brizard,  électeur  de  la  section  des  Invalides,  au  sujet  de 
la  députation  nommée  par  l'assemblée  en  la  séance  du  jour  d'hier  pour 
assister  à  son  convoi.  L'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès-verbal  a 
été  ordonnée;  elle  est  conçue  en  ces  termes: 

Monsieur  le  Président,  si  quelque  chose  pouvait  tempérer  les  regrets  sur  la 
perte  du  père  chéri  et  adoré  de  tous  les  siens,  ce  serait  sans  doute  de  les  voir 
partager  à  l'auguste  assemblée  de  MM.  les  électeurs  du  Département  de  Paris, 
dont  il  avait  l'honneur  d'être  membre.  Les  témoigna2;es  d'intérêt,  d'attachement 
et  d'amitié  de  tous  ceux  qui  l'ont  connu,  ont  toujours,  pendant  le  cours  de  sa 
carrière,  fait  le  charme  et  le  bonheur  de  sa  vie  ;  les  fleurs  que  MM.  les  électeurs 
veulent  bien  répandre  encore  aujourd'hui  sur  sa  tombe,  font  sa  gloire;  c'est  la 
meilleure  apologie  de  ses  talents  et  de  ses  vertus.  Hélas!  Messieurs,  c'était  au  mi- 
lieu de  vous  qu'il  aimait  à  respirer  le  patriotisme  pur  dont  il  fut  toujours  embrasé 
et  dont  il  trouvait  dans  chacun  de  vous  la  leçon  et  l'exemple.  En  recevant,  Mon- 
sieur le  Président,  avec  indulgence,  les  expressions  de  ma  vive  reconnaissance 
sur  les  témoignages  touchants  d'intérêt  qu'en  particulier  vous  avez  la  bonté  de 
m'adresser,  daignez  encore,  Monsieur,  ajouter  à  mes  obligations  et  à  celles  de  sa 
famille,  en  voulant  bien  vous  rendre  auprès  de  MM.  les  électeurs  l'interprète  de 
notre  sensibilité.  Le  souvenir  précieux  et  inestimable  des  regrets  que  MM.  les 
électeurs  veulent  bien  joindre  aux  nôtres  sur  la  perte  de  ce  brave  citoyen,  dont 
les  accents  de  l'âme  ont  retenti  à  celle  de  tant  d'autres,  sera  invariablement  insé- 
parable de  celui  de  l'événement  accablant  qui  sera  à  jamais  l'objet  de  notre  dou- 
leur; elle  n'a  d'égale  que  le  profond  respect  avec  lequel  j'ai  l'honneur  d'être, 
Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

Guebert,  procureur  au  ci-devant  Châtelet 

de  Paris,  gendre  de  M.  Brizard. 
Ce  1"  février  1791. 

Lecture  a  ensuite  été  faite  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints 
d'une  lettre,  du  26  janvier  dernier,  adressée  à  M.  le  Président  par 
MM.  les  administrateurs  composant  le  directoire  du  département  du 
Lot 2;  elle  contient  des  remerciements  des  exemplaires  que  l'assemblée 
électorale  a  envoyés  à  leur  département,  tant  du  discours  prononcé, 
le  7  du  même  mois,  par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec,  électeur 
du  canton  de  Pantin,  que  de  la  réponse  de  M.  le  Président. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  volants  était  de  397, 
produisant  2,382  suffrages,  la  pluralité  absolue  fixée  à  199  voix,  que 

1.  Il  était  procureur  depuis  1783.  L'original  de  sa  lettre   est   aux  Archives  natio- 
nales (BI 5). 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 


436  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

personne  ne  l'avait  acquise,  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de 
suffrages  étaient  MM.  AnsonS  député  à  l'Assemblée  nationale,  Ginoux, 
électeur,  et  Barré,  électeur,  que  le  prenaier  avait  obtenu  80  voix,  le 
troisième  60.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  annonce  que  la  plu- 
ralité absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à 
un  second  tour  de  scrutin;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du 
matin. 

A  huit  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire. 


72"'*^  séance.  —  Mercredi  2  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  de  Danton.  —  Lettre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  de 
Paris  sur  l'événement  arrivé  à  La  Chapelle  le  24  janvier.  —  M.  Defauconpret  rend 
compte  des  obsèques  de  Brizard.  —  Lettres  d'acceptation  des  administrateurs  Gravier 
de  Vergennes  et  Lefebvre.  —  Seconde  lecture  de  la  lettre  de  Danton.  —  Allocution  de 
M.  Tanevot,  au  nom  du  club  fraternel  des  ci-devant  représentants  provisoires  de  la 
Commune  de  Paris,  pour  inviter  l'assemblée  à  envoyer  une  délégation  à  la  fête  reli- 
gieuse que  le  club  célébrera  le  4  février,  anniversaire  du  jour  où  le  roi  est  venu  à 
l'Assemblée  pour  se  déclarer  le  défenseur  de  la  Constitution.  —  Réponse  du  Prési- 
dent. —  L'assemblée  décide  la  nomination  de  24  commissaires  pour  assister  à  cette 
fête.  —  Compte  rendu  des  dépenses  de  l'assemblée  par  M.  Pharoux.  —  Gratification 
accordée  à  M.  Baillet,  commis  surnuméraire  au  bureau  du  commissariat.  —  Lettre 
d'acceptation  de  l'administrateur  Dumont.  — 2«  scrutin  pour  l'élection  de  trois  admi- 
nistrateurs, sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  second  scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du 
Département,  celui  fait  en  la  séance  du  jour  d'hier  n'ayant  produit 
aucune  pluralité  absolue. 

xAI.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Danton, 
élu  en  la  séance  du  bljanvier  dernier  administrateur  du  Départemeïit; 
l'insertion  dans  le  procès- verbal,  ainsi  que  l'impression  en  ont  été 
ordonnées-;  elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

L  Pierre-Hubert  Anson,  né  à  Paris  le  18  juin  1744,  receveur  général  des  finances, 
député  du  Tiers  État  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  élu  administrateur  du  Départe- 
ment de  Paris  le  3  février  1791,  administrateur  général  des  postes  en  1798,  mort  à  Paris 
le  16  novembre  1810. 

2.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  2   FÉVRIER   1791.  437 

Monsieur  le  Président,  je  vous  prie  d'annoncer  à  l'assemblée  électorale  que 
j'accepte  les  fonctions  auxquelles  elle  a  cru  devcir  mappeler.  Les  suffrages,  dont 
m'honorent  de  véritables  amis  de  la  liberté,  ne  peuvent  rien  ajouter  aux  senti- 
ments de  mes  devoirs  envers  la  Patrie  :  la  servir  est  une  dette  qui  se  renouvelle 
chaque  jour  et  qui  s'augmente  à  mesure  que  l'on  trouve  l'occasion  de  la  mieux 
acquitter;  j'ignore  si  je  me  fais  illusion,  mais  j'ai  l'honneur  d'avancer  que  je  ne 
tromperai  pas  les  espérances  de  ceux  qui  ne  m'ont  point  regardé  comme  inca- 
pable d'allier  aux  élans  d'un  patriotisme  bouillant,  sans  lequel  on  ne  peut  concou- 
rir, ni  à  la  conquête,  ni  à  l'atfermissement  de  la  liberté,  l'esprit  de  modération 
nécessaire  pour  goûter  les  fruits  de  notre  heureuse  Révolution.  Jaloux  d'avoir 
toujours  pour  ennemis  les  derniers  partisans  du  despotisme  abattu,  je  n'aspire 
point  à  réduire  au  silence  la  calomnie  :  je  n'ai  d'autre  ambition  que  de  pouvoir 
ajouter  à  l'estime  des  citoyens  qui  m'ont  rendu  justice  celle  des  hommes  bien  in- 
tentionnés que  de  fausses  préventions  ne  peuvent  pas  induire  pour  toujours  en 
erreur.  Quels  que  doivent  être  le  flux  et  le  reflux  d'opinion  sur  ma  vie  publique, 
comme  je  suis  convaincu  qu'il  importe  à  l'intérêt  général  que  la  surveillance  sur 
les  fonctionnaires  du  peuple  soit  sans  borne  et  son  exercice  sans  danger,  même 
pour  ceux  qui  se  permettraient  des  inculpations  aussi  fausses  que  graves,  ferme 
dans  mes  principes  et  dans  ma  conduite,  je  prends  l'engagement  de  n'opposer  à 
mes  détracteurs  que  mes  actions  elles-mêmes,  et  de  ne  me  venger  qu'en  signalant 
de  plus  en  plus  mon  attachement  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi  et  mon  dévoue- 
ment éternel  au  maintien  de  la  Constitution. 

J'ai  l'honneur  d'être,  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble 
et  très  obéissant  serviteur. 

Danton. 

Paris,  l^»"  février  1791- 

Lecture  a  aussi  été  faite  par  M.  le  Secrétaire  général  d'une  lettre 
imprimée  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution  de  Paris,  du  31  jan- 
vier dernier,  adressée  à  M.  le  Président.  Elle  a,  entre  autres,  pour 
objet  de  rassurer  sur  l'événement  arrivé  à  La  Chapelle,  près  Paris,  le 
24  janvier^  et  d'annoncer  que  le  calme  est  rétabli.  Le  surplus  de  celte 
lettre  renferme  les  sentiments  du  patriotisme  le  plus  épuré.  L'assemblée 
a  éprouvé  la  plus  vive  satisfaction  de  cette  lecture. 

M.  Defauconpret,  l'un  des  commissaires  nommés  en  la  séance  du 
31  janvier  pour  assister,  au  nom  de  l'assemblée,  au  convoi  de  M.  Bri- 
tard,  dit  Brizard,  électeur  de  la  section  des  Invalides,  a  rendu  compte 
de  la  mission  de  la  députation;  il  a  déclaré  que  les  honneurs  funèbres 
rendus  au  patriotisme  de  M.  Brizard  et  à  la  pureté  de  ses  mœurs  don- 
naient lieu  d'espérer  que  le  préjugé  barbare  contre  les  acteurs  était 
anéanti  pour  toujours  et  enseveli  dans  sa  tombe-. 

1.  Le  24  janvier  1791  des  chasseurs  soldés  avaient  tiré  sur  le  maire,  les  officiers 
municipaux  et  l'état-major  de  la  garde  nationale  de  la  Chapellc-Saint-Denis.  (Cf.  Révo- 
lutions de  Paris  par  Prud'homme,  n"  81,  p.  116.) 

2.  La  Chronique  de  Paris  (n"  du  !«'"  mars  1791)  publia  une  lettre  du  poète  tragique 
et  académicien  Ducis,  envoyant  à  M™^  Brizard  l'épitaphe  qu'il   avait  composée  pour  le 


438  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé 
au  second  scrutin  annoncé. 

Pendant  le  cours  du  dépouillement,  Fun  de  MM.  les  Secrétaires 
adjoints  a  fait  lecture  de  deux  lettres  adressées  à  M.  le  Président,  l'une 
par  M.  Gravier  de  Vergennes,  élu  administrateur  du  Département,  le 
31  janvier  dernier,  l'autre  par  M.  Lefebvre,  aussi  élu  administrateur  en 
la  séance  du  27;  elles  contiennent  toutes  deux  leur  acceptation.  L'in- 
sertion de  ces  deux  lettres  dans  le  procès-verbal  ainsi  que  l'impression 
ont  été  ordonnées  ^  Celle  de  M.  Gravier  de  Vergennes  est  ainsi  conçue: 

Monsieur  le  Président,  appelé  de  bonne  heure  aux  fonctions  administratives, 
j'envisageai  avec  effroi  les  écueils  innombrables  qui  les  entouraient.  Le  choix  flat- 
teur dont  je  suis  honoré  dissipe  mes  craintes;  secondé  par  les  vertus  et  les  talents 
des  collègues  qui  ont  fixé  les  premiers  regards  de  l'assemblée,  je  p\iiserai  dans 
leurs  exemples  la  marche  que  je  dois  suivre.  Mes  principes  furent  toujours  les 
mêmes,  mais  leur  application  n'éprouvera  plus  d'entraves.  Membre  du  corps  élec- 
toral de  1789  et  de  celui  de  1790,  je  promets  d'en  conserver  toujours  l'esprit.  C'est 
renouveler  entre  vos  mains,  Monsieur  le  Président,  mon  serment  civique;  per- 
mettez-moi d'y  ajouter  l'hommage  de  ma  vive  reconnaissance. 

Je  suis  avec  respect.  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

Gravier  de  Vergennes, 
électeur  du  département  de  Paris. 
Ce  2  février  1791. 

Celle  de  M.  Lefebvre  est  conçue  en  ces  termes*  : 

Monsieur  le  Président,  l'assemblée  électorale  a  bien  voulu  m'appeler  à  l'admi- 
nistration du  département;  son  choix  est  une  faveur  dont  le  prix  me  semble  au- 
dessus  de  toute  expression.  Les  devoirs  qu'il  m'impose  me  paraissent  bien  grands 
et  bien  difficiles  en  comparaison  de  mes  forces  pour  les  remplir;  mais  ainsi  que 
tout  Français  libre  qui  se  livre  à  toute  l'énergie  de  sa  nouvelle  existence,  je  croi- 
rais démériter  la  confiance  de  mes  concitoyens  si  je  n'osais  aborder  les  impor- 

célèbre  acteur.  Voici  le  texte  de  cette  épitaphe,  qui  fournit  la  date  exacte  de  la  naissance 
de  Brizard,  ignorée  jusqu'ici  des  biographes  : 

«  Ci-gît,  en  attendant  la  résurrection,  Jean-Baptiste  Britard,  dit  Brizard,  né  à  Orléans 
le  7  avril  1721,  l'un  des  électeurs  de  cette  ville,  capitaine  de  grenadiers  delà  garde  natio- 
nale, marguillier  de  cette  paroisse  et  pensionnaire  du  roi.  Bon  mari,  bon  père,  bon  ami, 
vertueux  et  courageux  patriote,  après  avoir  joui  longtemps  de  la  gloire  mondaine  qu'une 
sensibilité  profonde,  jointe  à  tous  les  dons  extérieurs  de  la  nature,  lui  avait  acquise  sur 
la  scène  française,  il  préféra  aux  vains  applaudissements  des  hommes  la  satisfaction  de  la 
conscience  et  le  bonheur  d'une  fin  chrétienne,  et  tournant  ses  derniers  regards  vers  une 
gloire  impérissable  et  vers  la  véritable  patrie,  il  décéda  le  30  janvier,  l'an  second  de  la 
liberté,  emportant  l'estime  publique,  les  regrets  de  tous  ceux  qui  l'avaient  connu  efla 
reconnaissance  des  pauvres.  Sa  veuve  inconsolable  et  ses  enfants  en  pleurs  lui  ont  érigé 
ce  monument.  » 

1.  Ces  deux  lettres  ont  été  imprimées. 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI  «). 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  2  FÉVRIER  4791.  439 

lantes  fonctions  que  je  dois  partager  avec  des  hommes  aussi  recommandables  par 
leurs  travaux  que  connus  par  leurs  vertus  civiques.  Leurs  talents  seront  pour  moi 
des  modèles;  s'il  m'est  impossible  de  les  égaler,  j'aurai  eu  le  courage  de  l'avoir 
entrepris  et,  fier  de  mes  devoirs,  fier  de  la  conâance  dont  je  suis  l'objet,  mon  zèle 
sera  toujours  infatigable  et  toujours  soutenu  par  cet  amour  du  bien  public  que 
favorise  la  liberté  dont  il  est  le  père.  Je  n'oublierai  jamais  que  notre  capitale  en  a 
été  le  premier  foyer  et  quer  c'est  à  son  exemple  que  tout  l'empire  français  en  a  été 
si  rapidement  embrasé.  La  félicité  publique  et  les  bases  sur  lesquelles  elle  pose,  la 
prospérité  des  arts  et  du  commerce,  voilà  l'objet  du  désir  le  plus  cher  et  de  l'espé- 
rance la  plus  douce  des  Français;  c'est  la  seule  passion  des  bons  citoyens.  J'ose 
vous  assurer.  Monsieur  le  Président,  que  mon  âme  tout  entière  y  est  dévouée. 
J'ai  vu  éclore  les  jours  à  jamais  mémorables  de  notre  liberté,  j'ai  eu  le  bonheur  de 
participer  à  sa  naissance  et  à  son  accroissement;  ce  souvenir  me  pénètre  d'une 
fierté  couiageuse  qui  me  donne  la  confiance  de  me  dévouer  aux  ordres  que  je 
reçois  de  mes  concitoyens  et  de  mes  collègues.  Je  vous  prie,  Monsieur  le  Président, 
de  vouloir  bien  offrir  à  l'assemblée  l'hommage  respectueux  de  ma  reconnaissance 
pour  les  bontés  dont  elle  m'a  honoré  dans  sa  bienveillance  et  lui  faire  agréer  le 
serment  que  je  fais  de  n'avoir  jamais  d'autre  but  que  de  m'en  rendre  digne. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et 
très  obéissant  serviteur. 

Lefebvre, 
électeur  et  député  extraordinaire 
des  manufactures  et  du  commerce  de  France. 
Paris,  le  l**"  février  1791. 


L'assemblée  a  demandé  une  seconde  lecture  de  la  lettre  de 
M.  Danton;  elle  a  été  faite  par  l'un  de  MxM.  les  Secrétaires  adjoints. 

M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  une  députation  de  MM.  du 
club  fraternel  des  ci-devant  représentants  provisoires  de  la  Commune 
de  Paris.  Les  députés  introduits  par  les  huissiers  en  la  forme  ordi- 
naire, un  d'eux,  M,  Tanevot,  électeur,  est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  nous  nous  présentons  à  l'assemblée  électo- 
rale, mes  collègues  et  moi,  au  nom  du  club  fraternel  des  ci-devant  représentants 
de  la  Commune,  pour  la  prier  d'honorer  du  concours  de  ses  membres,  qu'elle  jugera 
à  propos  d'y  députer,  la  fête  religieuse  et  civique  qu'ils  ont  fixée  par  un  de  leurs 
précédents  arrêtés  au  4  février  de  chaque  année.  Ce  jour  vous  rappelle  sans  nul 
doute,  Messieurs,  celui  auquel  le  Roi  est  venu,  il  y  a  un  an,  à  l'Assemblée  natio- 
nale reconnaître,  de  son  propre  mouvement,  les  droits  de  la  Nation  et  se  déclarer 
le  défenseur  de  la  Constitution.  C'est  cette  époque  mémorable  dont  les  représen- 
tants de  la  Commune  se  proposèrent  alors  de  célébrer  le  souvenir;  et  ce  fut  pour 
le  perpétuer  qu'ils  arrêtèrent  la  fête  annuelle  à  laquelle  nous  venons  vous  inviter. 
Si  nous  ne  vous  parlons  d'y  paraître  que  par  quelques-uns  de  vos  membre?,  c'est 
par  respect  pour  vos  importantes  occupations  et  pour  un  temps  que  vous  devez 
sans  partage  aux  fonctions  qui  vous  sont  confiées.  Veuillez  donc.  Messieurs,  en 
accédant  à  notre  prière,  ajouter  à  l'éclat  de  cetle  fête  par  la  présence  de  vos 
députés.  L'Assemblée  nationale  y  envoie  une  députation  de  quatre  de  ses  membres, 


440  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

et  nous  TOUS  flattons  d'y  en  voir  plusieurs  de  la  municipalité  et  du  Conseil  général 
de  la  Commune.  Cette  fêle  intéresse  tous  les  bons  citoyens,  il  est  donc  superflu  que 
nous  vous  en  disions  davantage  pour  vous  déterminer  à  y  paraître  :  où  serait  le 
civisme,  s'il  ne  se  trouvait  pas  ici  dans  toute  son  énergie?  Cette  fête  aura  lieu 
vendredi  prochain  dans  la  paroisse  métropolitaine;  elle  est  religieuse;  c'est  un 
tribut  de  reconnaissance  et  d'actions  de  grâces  envers  l'arbitre  suprême  de  la 
destinée  des  empires.  Nous  le  remercierons  de  nouveau  d'avoir  inspiré  au  Roi  la 
démarche  par  laquelle  ce  monarque  généreux,  franc  et  loyal,  en  s'unissant  à  la 
Nation,  a  consacré  notre  Révolution,  déjoué  les  manœuvres  de  nos  ennemis  et 
annoncé  irrévocablement  à  tous  les  potentats  du  monde  qu'il  n'esc  de  véritable 
grandeur,  de  puissance  réelle,  de  trône  inébranlable  que  chez  la  nation  où  la 
volonté  générale  est  tout,  où  la  loi  seule  règne  sur  tous,  où  le  peuple  et  le  souve- 
rain n'ont  qu'un  même  intérêt,  celui  de  faire  le  bonheur  de  tous. 

M.  le  Président  a  répondu  : 

Messieurs,  vous  invitez  vos  compagnons  d'armes  et  de  loi  à  une  cérémonie 
patriotique  et  religieuse.  Il  s'agit  de  remercier  l'Être  suprême,  inspirateur  des 
bonnes  pensées.  Celle  qui  a  conduit  le  Roi  au  milieu  de  l'Assemblée  nationale  a  été 
une  véritable  grâce  du  ciel.  Elle  a  préservé  le  trône  de  sa  chute  et  la  Nation  d'une 
guerre  civile.  Le  monarque,  par  là,  a  raffermi  son  sceptre  en  le  pliant,  et  sa  puis- 
sance est  venue  mourir  et  renaître  devant  la  loi.  Son  généreux  exemple  a  servi  de 
signal  aux  adhésions  et  aux  serments  de  tous  les  bons  Français  et  dès  ce  jour  les 
mécontents  ont  été  séparés  du  monarque  et  retranchés  de  -la  monarchie.  Il  était 
juste  de  consacrer  un  jour  aussi  propice.  Si  dans  le  livre  des  deslins  sont  consi- 
gnées les  actions  des  rois,  celle-là  a  dû  être  inscrite  par  la  main  des  génies  pro- 
tecteurs de  cet. empire.  Les  sacrifices  faits  au  bien  public,  voilà  le  plus  digne 
objet  des  fêles  religieuses;  la  vertu  constitue  la  véritable  sainteté,  et  la  religion, 
qui  a  son  sanctuaire  dans  la  conscience,  doit  tirer  ses  solennités  de  nos  sentiments. 
L'hymne  le  plus  agréable  à  la  divinité,  c'est  le  cantique  du  bonheur.  L'orgue  des 
temples  n'a  point  d'accord  plus  majestueux  que  le  tressaillement  unanime  d'un 
peuple  sensible  et  fortuné.  L'assemblée,  Messieurs,  vous  invite  à  assister  à  sa 
séance. 

L'impression  de  ces  deux  discours  a  été  ordonnée i. 

M.  le  Président  a  proposé  à  l'assemblée,  pour  répondre  à  l'honnê- 
teté de  MM.  du  club  fraternel  des  ci-devant  représentants  de  la  Com- 
mune, de  décider  le  nombre  d'électeurs  qu'elle  désirait  députer  pour 
assister  à  la  fête  religieuse  et  civique  qui  doit  avoir  lieu  vendredi  pro- 
chain 4  février,  dans  la  paroisse  métropolitaine,  à  l'occasion  de  la 
démarche  faite  par  le  Roi  à  pareil  jour  de  l'année  dernière  à  l'Assem- 
blée nationale  pour  y  reconnaître  les  droits  de  la  Nation  et  se  déclarer 
ouvertement  le  défenseur  de  la  Constitution,  fête  à  laquelle  MM.  les 
députés  du  club  fraternel  venaient  d'inviter  l'assemblée.  Un  membre  a 
proposé  de  nommer  2k  commissaires,  dont  k  seraient  pris  dans  chaque 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.    —  2   FÉVRIER  1791.         444 

bureau,  et  ce  par  la  voie  du  sort,  et  d'en  faire  le  tirage  demain  à  midi. 
Celte  proposition  appuyée,  mise  aux  voix,  il  a  été  pris  un  arrêté  en 
conséquence. 

M.  Pharoux,  l'un  des  commissaires  aux  dépenses  de  l'assemblée, 
a  présenté,  tant  en  son  nom  qu'en  celui  de  ses  collègues,  les  états  des 
dépenses  faites  pour  l'assemblée  depuis  le  16  décembre  dernier  jusqu'à 
ce  jour;  ils  comprennent  les  mémoires  non  portés  dans  l'état  précé- 
dent, faute  d'avoir  été  remis  alors  par  les  ouvriers  et  fournisseurs.  Les 
objets  de  dépenses  fixes  et  permanentes,  qui  doivent  rester  au  Départe- 
ment, y  sont  distingués  de  ceux  de  consommation  journalière,  des 
appointements  d'employés,  gratifications  et  autres  de  pareille  nature. 
Les  premiers  montent  à  la  somme  de  5,519  livres  2  sols  8  deniers,  y 
compris  la  fourniture  des  poêles,  les  rideaux,  tentures  et  autres 
meubles.  Les  autres  objets  forment  celle  de  1,452  livres  16  sols,  en 
sorte  que  le  total  est  de  6,970  livres  18  sols  8  deniers.  Il  a  ajouté  que 
le  tableau  général  était  exposé  dans  la  salle,  et  les  états  particuliers, 
registres,  ordres  et  mémoires,  déposés  au  bureau  du  commissariat,  où 
chaque  électeur  pourrait  en  prendre  connaissance. 

Sur  l'observation  par  lui  faite  à  l'assemblée  que,  par  son  arrêté 
du  8  de  ce  mois,  il  avait  été  accordé  aux  deux  commis  surnuméraires 
au  bureau  du  secrétariat  une  gratification  de  72  livres,  qu'il  paraissait 
juste  d'en  accorder  une  pareille  à  M.  Baillet,  surnuméraire  du  bureau 
du  commissariat,  qui,  depuis  le  1"  décembre  dernier  jusqu'à  ce  jour, 
avait  donné  des  preuves  de  son  zèle  et  de  son  exactitude,  avait  tenu  les 
registres  de  dépenses,  fait  les  expéditions  et  dressé  les  différents  états 
nécessaires,  l'assemblée  a  décidé  qu'il  serait  donné  à  M.  Baillet,  com- 
mis surnuméraire  au  bureau  du  commissariat,  une  gratification  de 
72  livres  pour  récompense  de  ses  travaux  du  l®'"  décembre  jusqu'au 
1^'  janvier  dernier,  sauf  à  lui  en  accorder  par  la  suite  une  plus  ou  moins 
forte,  s'il  y  a  lieu. 

L'un  de  MAI.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de 
M.  Dumont,  élu  en  la  séance  du  31  janvier  dernier  administrateur  du 
Département,  place  dont  cette  lettre  contient  l'acceptation.  L'insertion 
dans  le  procès-verbal  ainsi  que  l'impression  en  ont  été  ordonnées;  elle 
est  ainsi  conçue*  : 

Monsieur  le  Président,  le  choix  dont  l'assemblée  électorale  vient  de  m'honorer 
pour  le  Département  de  Paris  est  pour  moi  aussi  flatteur  que  surprenant.  Je  vois 
qu'à  défaut  de  talents  distingués,  elle  accorde  une  grande  estime  à  l'envie  de  bien 
faire,  à  l'amour  du  travail,  au  patriotisme  dont  j'ai  eu  le  bonheur  de  donner  des 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI*). 


442  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

preuves,  mais  encore  ces  qualités  ne  me  distinguent  pas  de  mes  concitoyens,  qui 
tous  ont  été  ou  mes  modèles  ou  mes  émules.  Je  ne  vois  donc  dans  le  choix  de 
l'assemblée  électorale  qu'un  pur  bienfait.  Ma  reconnaissance  en  est  d'autant  plus 
grande,  mes  devoirs  en  sont  d'autant  plus  sacrés,  mes  efforts  en  redoubleront  d'au- 
tant. Fasse  le  ciel  qu'il  s'échappe  sur  moi  quelque  rayon  de  lumière  dont  brillent 
les  illustres  collègues  auxquels  j'ai  l'honneur  d'être  associé.  Veuillez,  Monsieur  le 
Président,  reporter  à  l'assemblée  électorale  le  serment  que  je  renouvelle  en  ire  vos 
mains,  d'être  à  jamais  fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi,  au  Roi,  et  de  maintenir  de  tout 
mon  pouvoir  la  Constitution  décrétée  par  l'Assemblée  nationale  et  acceptée  par  le 
Roi. 

Je  suis  avec  un  profond  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et 
très  obéissant  serviteur. 

DUMONT. 
Ce  2  février  1791. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  395, 
réduits  par  1  bulletin  nul  au  cinquième  bureau  à  394,  produisant 
2,365  suffrages,  que  la  majorité  absolue  se  trouvait  fixée  à  198  voix, 
qu'elle  n'était  acquise  par  personne,  que  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus 
de  suffrages  étaient  MM.  Anson,  député  à  TAssemblée  nationale. 
Barré,  électeur,  et  Ginoux,  électeur  ;  que  le  premier  avait  obtenu 
120  voix,  le  second  68,  le  troisième  66.  M.  le  Président,  d'après  ce  résul- 
tat, a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y 
avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin  à  la  simple  plu- 
ralité relative  des  suffrages;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du 
matin. 

A  six  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire, 


13"""  séance.  —  Jeudi  3  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Accusé  de  réception  du  discours  du  curé  Thomeret  par  M.  Bergeras,  vice-procureur 
général  syndic  des  Basses-Pyrénées.  —  Nomination  des  24  commissaires  pour  la  fête 
du  4  février.  —  Élection,  au  3"  tour,  d'Anson  et  de  Sieyès  comme  administrateurs  du 
Département  de  Paris.  —  Discussion  sur  le  point  de  savoir  si  le  troisième  élu  sera 
M.  Barré  ou  M.  Ginoux.  La  décision  est  remise  au  lendemain. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 


ÉLECTION   DES  ADMINISTRATEURS.  —  3   FÉVRIER  i791.         44» 

dente,  la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  troisième  scrutin  à  la  simple  pluralité  relative  des  suf- 
frages pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Département,  le 
second  fait  en  la  séance  du  jour  d'hier  n'ayant  point  produit  de  plura- 
lité absolue.  Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers pour  procéder  à  ce  scrutin. 

Pendant  le  dépouillement  dans  les  bureaux,  l'un  de  MM.  les  Secré- 
taires adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  adressée  à  M.  le  Président, 
le  22  janvier  dernier,  par  M.  Bergeras^  vice-procureur  général  syndic 
du  département  des  Basses-Pyrénées;  elle  annonce  la  réception  des 
exemplaires  envoyés  à  ce  département  par  l'assemblée  électorale  du 
discours  prononcé  le  7  janvier  par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le- 
Sec,  électeur  du  canton  de  Pantin,  et  du  discours  fait  en  réponse  par 
M.  le  Président. 

Sur  la  proposition  faite  par  un  membre  d'adresser  aux  sections  la 
liste  des  électeurs  de  chacune  d'elles  qui  s'absenteraient  plusieurs  jours 
de  suite  de  l'assemblée,  plusieurs  membres  ont  été  successivement 
entendus.  La  discussion  fermée,  il  a  été  arrêté  qu'encore  que  cinq  bu- 
reaux où  différents  électeurs  se  trouvaient  encore  retenus  pour  le 
dépouillement  du  scrutin,  ayant  donné  d'avance  leur  adhésion  à  la 
décision  qui  pourrait  être  prise  à  cet  égard  par  l'assemblée,  un  seul 
ayant  le  droit  de  s'y  opposer,  qu'on  ne  pouvait  pour  le  moment  délibé- 
rer sur  cet  objet,  et  il  a  été  ajourné  à  lundi. 

On  s'est  occupé  dans  les  différents  bureaux  particuliers,  en  exécu- 
tion de  l'arrêté  du  jour  d'hier,  de  tirer  au  sort  les  vingt-quatre  commis- 
saires qui,  à  raison  de  quatre  par  bureau,  doivent  composer  la  dépu- 
tation  de  l'assemblée  à  la  fête  religieuse  que  doivent  faire  célébrer 
en  l'église  métropolitaine,  à  onze  heures  du- matin,  MM.  du  Club  fra- 
ternel des  ci-devant  représentants  provisoires  de  la  Commune.  Il  est 
résulté  de  ce  tirage  que  les  quatre  commissaires  du  premier  bureau 
sont: MM.  Cahier-,  Mermilliod^  Chatria*  etServeP;  —  ceux  du  second: 
MM.  Prévost  ^  Balin^  Seguin  «  et  L'Échenard^;  —  ceux  du  troisième  : 

1.  Député  des  Basses-Pyrénées  à  l'Assemblée  législative. 

2.  Louis-Gilbert  Cahier,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  Grange-Batelière. 

3.  Claude  Mermilliod,  négociant,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

4.  Jean-François  Chatria,  entrepreneur  de  roulage,  électeur  de  la  section  des  Thermes - 
de-Julien. 

5.  Hyacinthe  Servel,  maître  en  fait  d'armes,  électeur  de   la  section  des  Therraes- 
de-Julien. 

6.  Louis-Claude  Prévost,  orfèvre,  électeur  de  la  section  de  Mauconseil. 

7.  François  Balin,  chirurgien  herniaire,  électeur  de  la  section  des  Arcis. 

8.  Edme-Pierre  Seguin,  négociant,  électeur  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé. 

9.  Jean-François  L'Échenard,  tailleur,  électeur  de  la  section  de  Mauconseil. 


444  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

MM.  Charpentier*,  Boursier,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile, 
Boursier»,  de  la  section  de  l'Oratoire,  et  Thierry  ^  — ceux  du  quatrième: 
MM.  Simon,  Maurice,  Martin^  et  Dondey^;  —  ceux  du  cinquième  : 
MM.  Mauroy  ^  Coquereau  ',  Meusnier  et  Dousseur  ^  ;  —  et  ceux  du 
sixième  :  MM.  Defauconpret,  Messager  ®,  Guignard  ^°  et  Souchay, 
curé. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était 
de  502,  réduit  par  1  bulletin  nul  à  501,  produisant  3,006  suffrages,  que 
ceux  qui  avaient  réuni  le  plus  de  voix  étaient  MM.  Anson,  député, 
l'abbé  Sieyès^^  député,  que  le  premier  en  avait  obtenu  18/i,  le  second 
126  de  plus,  que  M.  Barré,  électeur,  en  avait  eu  93,  et  M.  Ginoux,  élec- 
teur, 91;  M.  Ginoux,  sans  désignation,  3;  M.  Gineux,  électeur,  1; 
M.  Gioux,  électeur,  1  ;  ce  qui  présentait  la  difficulté  de  savoir  lequel 
de  MM.  Barré  et  Ginoux  devait  être  élu  administrateur  et  que  c'était  à 
l'assemblée  à  en  juger. 

M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  adminis- 
trateurs du  Département  de  Paris,  M.  Anson,  député  à  l'Assemblée  natio- 
nale, âgé  de  quarante-sept  ans,  demeurant  rue  du  Bac,  n"  16  ;  M.  Sieyès, 
député  delà  ville  de  Paris  à  l'Assemblée  nationale,  âgé  de  quarante-trois 
ans,  demeurant  rue  Saint-Honoré,  n^  273.  Quant  à  MM.  Barré  et  Ginoux, 
électeurs,  M.  le  Président  a  annoncé  que  le  résultat  du  scrutin  présen- 
tait une  difficulté,  celle  de  savoir  auquel  des  deux  devait  appartenir  la 
nomination  d'administrateur  et,  attendu  que  l'assemblée  n'était  pas  en 
nombre  suffisant  pour  prendre  une  délibération,  il  a  ajourné  et  ren- 
voyé à  demain,  après  lecture  du  jjrocès-verbal,  la  décision  de  cette 
question.  La  continuation  de  la  nomination  des  administrateurs  du 

1.  Charles-Florimond  Charpentier,  ancien  agent  de  change,  électeur  de  la  section 
des  Arcis. 

2.  Alexandre  Boursier,  bourgeois,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire. 

3.  Philippe  Thierry,  épicier,  électeur  de  la  section  de  Bonne-Nouvelle. 

4.  Jean-Alexandre  Martin,  peintre-vernisseur  du  roi,  électeur  de  la  section  de 
Bondy. 

5.  Nicolas  Dondey,  notaire  honoraire,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

6.  Jean-Baptiste  Mauroy,  marchand  de  vin,  électeur  du  canton  d'issy. 

7.  Jacques-Marie  Coquereau,  ancien  menuisier  du  roi,  électeur  de  la  section  de  la 
Foutaine-de  Grenelle. 

8.  Jean-Baptiste  Dousseur,  épicier,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations. 

9.  Dominique-Charles  Messager,  épicier,  électeur  de  la  section  du  Temple. 

0.  Pierre -François  Guignard,  ébéniste,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Mauconseil 
11.  Emmanuel- Joseph  Sieyès,  né  à  Fréjus  le  3  mai  1748,  député  du  tiers-état  de  Paris 
À  l'Assemblée  constituante  et  de  la  Sarthe  à  la  Convention,  élu  administrateur  de  Paris 
le  3  février  1791,  membre  du  Directoire,  mort  à  Paris  le  20  juin  1836. 


i 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  4  FÉVRIER  4791.  445 

Département  a  pareillement  été  ajournée  à  demain,  neuf  heures  du 

matin. 

A  huit  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire, 


74™*^  séance.  —  Vendredi  4  février  1791,  9  heures  du  matin. 

L'assemblée  décide  que  M.  Alexandre  Barré  est  élu  administrateur  du  département  de 
Paris  et  le  président  le  proclame  comme  tel.  —  Mesures  à  prendre  contre  les  électeurs 
qui  s'absentent  plusieurs  jours  de  suite  sans  excuse  valable.  —  Scrutin  pour  l'élec- 
tion de  trois  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire  par  M.  Pastoret,  ancien  président,  faisant  les  fonc- 
tions de  président  en  l'absence,  pour  cause  d'indisposition,  de  M.  Ce- 
rutti, président,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  Pastoret,  comme  président,  a  annoncé  que 
l'ordre  du  jour  était  :  1"  de  décider  lequel  de  M.  Barré,  électeur,  qui 
au  scrutin  du  jour  d'hier  a  obtenu  93  voix,  ou  de  M.  Ginoux,  électeur, 
qui  en  avait  réuni  91,  doit  être  élu  administrateur;  que  ce  qui  formait 
la  difficulté  était  3  voix  sous  le  nom  de  Ginoux,  sans  désignation,  1  sous 
celui  de  Gineux,  électeur,  et  une  sous  celui  de  Gioux,  électeur;  S^une 
motion  ayant  pour  objet  d'adresser  aux  sections  la  liste  des  électeurs 
de  chacune  d'elles  qui  s'absenteraient  plusieurs  jours  de  suite;  3'  en 
continuant  l'élection  des  membres  du  Département,  un  premier  scru- 
tin pour  la  nomination  de  trois  administrateurs. 

La  difficulté  existant  sur  la  nomination  de  MM.  Barré  ou  Ginoux, 
électeurs,  pour  administrateurs,  livrée  à  la  discussion,  plusieurs 
membres  successivement  entendus  sur  cet  objet,  l'assemblée  a  arrêté 
que  les  trois  voix  données  à  M.  Ginoux,  sans  désignation,  ne  pouvaient 
et  ne  devaient  point  appartenir  à  M.  Ginoux,  électeur  ;  qu'il  en  était  de 
même  des  trois  voix  données,  une  à  M.  Genoux,  électeur,  une  à  M.  Gi- 
neux, électeur,  et  une  à  M.  Gioux,  électeur;  que  M.  Barré,  électeur, 
ayant  réuni  93  voix,  deux  de  plus  que  M.  Ginoux,  électeur,  qui  n'en 
avait  obtenu  que  91,  devait  être  élu  administrateur.  M.  Pastoret,  faisant 
les  fonctions  de  président,  a  proclamé  pour  administrateur  du  Dépar- 
tement de  Paris  M.  Alexandre  Barré,  ancien  négociant,  électeur  de  la 
section  de  l'Isle,  âgé  de  quarante-huit  ans,  demeurant  quai  de  Bour- 
bon, n"  18. 


446  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Sur  la  motion  faite  pour  parvenir  à  connaître  les  électeurs  qui  ne 
viennent  point  exactement  à  l'assemblée,  il  a  été  arrêté  qu'à  compter 
de  ce  jour  il  serait  fait  dans  chaque  bureau  particulier  une  liste  des 
électeurs  qui  s'absenteraient  plusieurs  jours  de  suite  de  l'assemblée, 
sans  en  prévenir  par  une  lettre  adressée  au  président  de  leur  bureau  ; 
que  cette  liste,  signée  du  président  et  du  secrétaire  de  chaque  bureau, 
serait  par  eux  remise  au  président  de  l'assemblée,  et  qu'ils  lui  remet- 
traient aussi  les  lettres  des  électeurs  qui  auraient  écrit  aux  présidents 
particuliers  pour  les  prévenir  des  causes  de  leur  absence  ;  que  ces  dif- 
férentes lettres  seraient,  à  mesure  de  leur  réception,  visées  du  président, 
du  secrétaire  et  d'un  scrutateur  de  chaque  bureau. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
à  un  premier  tour  de  scrutin  pour  Télection  de  trois  administrateurs 
du  Département.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs 
résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un 
de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  502,  réduit  par  2  bulletins  nuls  au  sixième  bureau  à  500, 
produisant  3,000  suffrages;  que  la  majorité  absolue  se  trouvait  fixée 
à  251  voix,  qu'aucun  ne  l'avait  acquise,  que  les  trois  qui  avaient  obtenu 
le  plus  de  voix  étaient  MM.  Ginoux,  électeur,  Davous,  électeur,  et  De 
Bry,  électeur;  que  le  premier  en  avait  réuni  93,  le  second  91,  le  troi- 
sième 97.  D'après  ce  résultat  M.  Pastoret,  comme  président,  a  annoncé 
que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  à 
procéder  à  un  second  tour  de  scrutin;  il  a  été  ajourné  à  demain 
neuf  heures  du  matin. 

A  huit  heures  et  demie  du  soir,  M.  Pastoret,  faisant  les  fonctions 
de  Président,  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  en  l'absence  du  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 


75"*^  séance.  —  Samedi  5  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  de  l'administrateur  Barré.  —  Lettres  d'acceptation  des  administra- 
teurs Anson  et  Incelin.  —  Réclamation  de  LebouteuxDesmousseaux,  suspendu  de  ses 
fonctions  d'électeur  par  la  section  des  Gravilliers.  —  L'assemblée  décide  de  ne  plus 
recevoir  de  députation,  pétition  ou  adresse  relative  aux  élections.  —  2*  scrutin  pour 
l'élection  de  trois  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  5  FÉVRIER  1791.  447 

ia  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  Tordre  du  jour 
était  un  second  scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Dé- 
partement, le  premier  fait  en  la  séance  du  jour  d'hier  n'ayant  point 
produit  de  pluralité  absolue. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  ce  jour, 
adressée  à  M.  le  Président  par  M.  Barré,  élu  administrateur  du  Départe- 
ment en  la  séance  du  jour  d'hier;  elle  contient  son  acceptation.  L'as- 
semblée en  a  ordonné  l'insertion  dans  le  procès-verbal,  ainsi  que 
l'impression;  elle  est  ainsi  conçue^  : 

Paris,  ce  5  février  1791. 

Monsieur  le  Président,  l'assemblée  électorale  vient  de  m'appeler  à  l'adminis- 
tration du  Départemeot.  Un  attachement  inviolable  à  mes  devoirs,  une  exacte  pro- 
bité, quelques  connaissances  acquises  par  l'expérience  et  le  travail,  ont  pu  seuls 
me  procurer  l'honneur  insigne  que  je  viens  de  recevoir;  moins  j'avais  droit  d'y 
prétendre,  plus  je  vois  toute  l'étendue  des  obligations  qu'il  m'impose.  Suppléer  par 
mon  zèle  aux  talents  qui  me  manquent,  vivre  et  mourir,  s'il  le  faut,  pour  la  défense 
des  intérêts  sacrés,  voilà  l'engagement  que  je  contracte  envers  mes  concitoyens  et 
que  je  vous  prie,  Monsieur  le  Président,  de  vouloir  bien  faire  agréer  à  l'assemblée 
électorale,  en  lui  annonçant  mon  acceptation. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  (rès  obéissant 
serviteur. 

Barré. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé 
au  second  scrutin  annoncé. 

Pendant  le  cours  du  dépouillement  des  scrutins  dans  les  bureaux 
particuliers,  M.  le  Président  a  fait  faire  lecture  par  l'un  de  MM.  les  Se- 
crétaires adjoints,  à  ceux  des  électeurs  réunis  en  l'assemblée  générale, 
de  deux  lettres  à  lui  adressées,  l'une  le  k  de  ce  mois  par  M.  Anson,  élu 
administrateur  en  la  séance  du  3  février;  l'autre,  du  jour  d'hier,  par 
M.  Incelin,  élu  administrateur  en  celle  du  27  janvier  dernier;  toutes 
deux  renferment  leur  acceptation.  L'insertion  dans  le  procès-verbal, 
ainsi  que  l'impression  en  ont  été  ordonnées.  Celle  de  M.  Anson  est 
conçue  en  ces  termes  ^  : 

Paris,  ce  4  février  1791. 

Monsieur  le  Président,  je  viens  d'être  informé  par  l'un  de  MM.  les  substituts 
du  procureur-syndic  de  la  commune  que  l'assemblée  m'a  fait  l'honneur  de  me 
choisir  pour  l'un  des  administrateurs  du  département  de  Paris.  Je  suis  pénétré  de 
reconnaissance  de  cette  marque  de  confiance  de  mes  concitoyens;  elle  me  permet 
de  croire  que  mes  premiers  efforts,  que  mes  précédents  travaux  ont  obtenu  leurs 
suffrages,  et  c'est  la  plus  douce  des  pensées.  Je  me  dévoue  de  plus  en  plus  à 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BJS). 

2.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI  »}. 


448  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

défendre  la  liberté,  à  surveiller  la  fortune  publique  et  à  maintenir  cette  Constitu- 
tion, qui,  fondée  par  le  courage,  élevée  par  le  génie,  deviendra  inébranlable  par  la 
réunion  et  la  tendance  de  toutes  les  forces  vers  le  centre  oii  réside  le  bonheur  de 
la  sécurité. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
servileur. 

An  SON. 

Celle  de  M.  Incelin  est  ainsi  conçue  *  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  en  me  nommant  à  la  place  honorable  d'ad- 
ministrateur, l'assemblée  électorale  a  moins  consulté  mon  âge  avancé  et  ma  faible 
santé  que  les  vœux  des  personnes  obligeantes  dont  j'ai  cherché  de  mériter  la  con- 
fiance dans  les  différentes  affaires  qui  m'ont  été  confiées.  Mes  chers  concitoyens 
ont  prononcé,  c'est  à  moi  d'obéir.  Mon  zèle  pour  le  bien  public  et  ma  reconnais- 
sance m'en  font  la  loi;  j'obéis  et  j'accepte.  Si  d'un  côté,  Monsieur  le  Président, 
Messieurs,  les  fonctions  de  cette  place  paraissent  supérieures  à  mes  faibles  talents, 
de  l'autre,  je  mets  ma  confiance  dans  le  mérite  des  personnes  distinguées  aux- 
quelles j'aurai  l'honneur  d'être  associé  et  je  ferai  tous  mes  efforts  pour  mettre  à 
profit  leurs  lumières  et  leurs  exemples  à  l'effet  de  contribuer  avec  elles  au  bien 
général  de  tous  nos  concitoyens. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  un  profond  respect  et  la  fraternité  la  plus  sincère, 
Monsieur  le  Président,  Messieurs,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

B.  Incelin. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de 
M.  Lebouteux  Desmousseaux-,  électeur,  en  date  de  ce  jour,  par  laquelle 
il  adresse  à  M.  le  Président  copie  d'une  requête  qu'il  vient  de  présenter 
à  MM.  les  maires  et  officiers  municipaux  de  la  Commune  de  Paris,  dont 
l'objet  est  de  lui  procurer  la  connaissance  des  fails  qui  ont  donné  lieu 
à  la  section  des  Gravilliers  dont  il  est  membre  de  le  suspendre  de  ses 
fonctions  d'électeur.  Sur  cette  lecture,  l'assemblée  a  arrêté  de  passer  à 
l'ordre  du  jour. 

On  a  ensuite  agité  la  question  de  savoir  si  demain,  à  l'assemblée 
électorale  du  district  de  Paris,  on  recevrait  une  députation  qui  devait 
s'y  présenter  sous  le  nom  du  bataillon  de  Saint-Séverin,  pour  y  faire 
une  pétition  en  faveur  de  M.  Lambert,  vicaire  de  Saint-Germain-le-Vieil. 
L'assemblée,  à  cet  égard,  a  témoigné  son  vœu  de  ne  recevoir  aucune 
députation,  pétition  ou  adresse  relative  aux  élections,  comme  con- 
traires à  l'esprit  de  la  religion,  au  serment  des  électeurs  et  à  la  Consti- 
tution. M.  le  Président  a  été  autorisé  à  faire  connaître  le  vœu  de 
l'assemblée  à  MM.  du  bataillon  de  Saint-Séverin. 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BJS). 

2.  Homme  de  loi,  électeur  de  la  secdon  des  Gravilliers.  Sa  lettre   est  aux  Archives 
nationales  (BI  »). 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  7  FÉVRIER  1791.  449 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateur! généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
498,  réduit  par  3  bulletins  nuls,  1  au  cinquième  bureau,  2  au 
sixième,  à  495,  produisant  2,970  suffrages,  que  la  majorité  absolue  se 
trouvait  fixée  à  248  voix,  qu'aucun  ne  l'avait  acquise,  que  les  trois  qui 
avaient  réuni  le  plus  de  voix  étaient  MM.  De  Bry,  électeur,  Davous, 
électeur,  et  Garnier,  député  suppléant,  que  le  premier  en  avait  obtenu 
110,  le  second  102,  le  troisième  99.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat, 
a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait 
lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin  à  la  simple  pluralité 
des  suffrages  ;  il  a  été  ajourné,  attendu  l'assemblée  qui  doit  avoir  lieu 
demain  en  l'église  métropolitaine  par  les  électeurs  du  district  de  Paris, 
pour  Télection  des  curés,  à  lundi  prochain  7  de  ce  mois,  neuf  heures 
<lu  matin. 

A  sept  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire, 


VG"^»  séance.  —  Lundi  7  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Accusé  de  réception  de  la  lettre  du  curé  Thomeret  par  le  directoire  des  Basses-Alpes.  — 
M.  Ameil,  électeur,  se  justifie  des  reproches  qui  lui  ont  été  adressés.  —  Hommage 
d'un  volume  par  MM.  Nyon  père  et  fils,  libraires.  —  Pétition  d'un  habitant  de  Thiais, 
dont  la  maison  a  été  incendiée.  —  L'assemblée  déclare  nul  tout  scrutin  qui  renfer- 
merait quelque  éuonciation  scandaleuse.  —  Élection,  au  3^  tour,  de  Jean-Baptiste 
De  Bry,  Pierre-Louis  Davous  et  Germain  Garnier  comme  administrateurs  du  Dépar- 
tement de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était,  en  continuant  l'élection  des  membres  du  Département,  un  troi- 
sième scrutin  à  la  simple  pluralité  relative  des  suffrages,  pour  la  nomi- 
nation de  trois  administrateurs,  le  deuxième  fait  en  la  séance  du  5  de 
ce  mois  n'ayant  point  produit  de  pluralité  absolue. 

Un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  de  deux  lettres 
adressées  à  M.  le  Président;  l'une,  le  27  janvier  dernier,  par  MM.  les 
administrateurs  du  Directoire  du  dépjartement  des  Basses-Alpes  ^  ;  elle 

1.  L'original  de  celte  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BIs). 

29 


450  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

a  pour  objet  d'accuser  la  réception  des  exemplaires  envoyés  à  ce  dépar- 
tement par  l'assemblée  électorale  du  discours  prononcé  le  7  janvier 
dernier  par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec,  électeur  du  canfon  de 
Pantin,  et  de  celui  fait  en  réponse  par  M.  le  Président;  l'autre  de  ce 
jour  par  M.  Ameil,  électeur  *,  où  il  expose  que  plusieurs  de  MM.  les 
électeurs  l'ont  averti  que  depuis  quelques  jours  on  répandait  contre  lui 
dans  l'assemblée  et  avec  affectation  des  bruits  qu'il  lui  importe  de  dé- 
truire; en  conséquence,  il  prie  M.  le  Président  de  faire  faire  à  l'assem- 
blée la  lecture  d'une  demi-page  contenant  sa  justification.  Un  de  MM. 
les  Scrutateurs  adjoints  en  a  fait  lecture;  cet  écrit  renferme  la  réponse 
aux  reproches  qu'on  lui  fait  et  l'offre  d'un  assignat  de  mille  livres,  joint 
à  sa  lettre  pour  être  déposé  au  bureau  général  de  l'assemblée,  à  la  dis- 
position de  tout  homme  d'honneur  qui  pourrait  prouver  le  contraire 
de  ce  qu'il  avance.  Plusieurs  membres  successivement  entendus,  il  a 
été  arrêté  que  M.  le  Président  renverrait  à  M.  Ameil  son  assignat  de 
mille  livres  et  lui  écrirait  pour  lui  annoncer  qu'il  pouvait  être  tran- 
quille sur  l'opinion  de  l'assemblée  électorale  à  son  égard. 

Les  électeurs  retirés  dans  les  bureaux  particuliers  ont  procédé  au 
troisième  tour  de  scrutin  annoncé. 

Pendant  le  cours  du  dépouillement,  plusieurs  électeurs  s'étant  réu- 
nis en  l'assemblée  générale,  M.  le  Président  a  annoncé  que  MM.  Nyon 
aîné  et  fils  2,  libraires,  faisaient  hommage  à  l'assemblée  d'un  exem- 
plaire d'un  ouvrage  en  deux  volumes,  ayant  pour  titre  :  Esprit  des  lois 
canoniques  et  politiques  qui  ont  régi  l'Église  gallicane  dans  les  quatre  pre- 
miers siècles  de  la  monarchie. 

Un  membre  a  présenté  un  mémoire  adressé  à  l'assemblée  par  le 
nommé  François  Balaton,  habitant  de  la  paroisse  de  Thiais,  canton  de 
Choisy-le-Roi,  dont  la  maison  a  été  incendiée  le  29  janvier  dernier. 
L'assemblée  a  ordonné  qu'il  serait  fait  six  copies  de  ce  mémoire  pour 
être  affichées  dans  les  bureaux  particuliers. 

Sur  la  proposition  faite  par  un  membre  d'autoriser  MM.  les  Scru- 
tateurs particuliers  à  regarder  comme  nul  tout  scrutin  qui  renferme- 
rait quelques  énonciations  scandaleuses,  il  a  été  arrêté  que  de  pareils 
scrutins  seraient  déclarés  nuls  et  supprimés  par  MM.  les  Scrutateurs 
des  bureaux  particuliers. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
500,  réduit  par  k  bulletins  nuls,  1  au  premier  bureau,  1  au  qua- 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI5). 

2.  Jean-Luc  Nyon,  lii)raire  le  21  mars  1765. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.   —  8  FÉVRIER   1791.  431 

trième,  1  au  cinquième  et  1  au  sixième,  à  491  produisant  2,976  suf- 
frages, que  les  trois  qui  avaient  réuni'Ie  plus  de  voix  étaient  MM.  De 
Bry,  électeur,  Davous,  électeur,  et  Garnier,  député  suppléant  à  l'As- 
semblée nationale  et  électeur,  que  le  premier  en  avait  obtenu  153,  le 
second  145,  le  troisième,  135.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a 
proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  administrateurs  du  Déparle- 
ment de  Paris,  M.  Jean-Baptiste  De  Bry,  régisseur  général,  électeur  de 
la  section  de  la  Bibliothèque,  âgé  de  soixante-six  ans,  demeurant  rue 
Neuve-des-Petits-Ghamps  ;  M.  Pierre-Louis  Davous,  négociant,  électeur 
de  la  section  de  la  rue  Beaubourg,  âgé  de  quarante-deux  ans,  demeu- 
rant rue  Neuve-Saint-Merry,  et  M.  Germain  Garnier,  électeur  de  1789, 
député  suppléant  à  l'Assemblée  nationale  et  électeur  de  la  section  de  la 
Halle-au-Blé,  âgé  de  trente-six  ans,  demeurant  rue  des  Vieilles-Étuves. 
La  continuation  de  l'élection  des  membres  du  Département  a  été 
ajournée  à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  sept  heures  du  soir,  M.  le 
Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacépède,  Secrétaire» 


77'»«  séance.  —  Mardi  8  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  de  l'administrateur  Davous.  —  Somme  de  12  livres  envoyée  par 
M.  d'Arjuzon  pour  les  deux  enfants  trouvés.  —  Scrutin  pour  l'élection  de  trois  admi- 
nistrateurs, sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était  la  continuation  de  l'élection  des  membres  du  Département  de 
Paris  et,  par  suite,  un  premier  scrutin  pour  la  nomination  de  trois 
administrateurs.  Les  électeurs,  pour  y  procéder,  se  sont  retirés  dans 
leurs  bureaux  particuliers. 

Pendant  le  cours  du  dépouillement,  M.  le  Président  a  fait  faire 
lecture,  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints,  à  ceux  des  électeurs 
réunis  en  l'assemblée  générale  d'une  lettre  à  lui  adressée  ce  jourd'hui 
par  M.  Davous,  électeur,  élu  en  la  séance  du  jour  d'hier  administra- 
teur du  Département;  elle  contient  son  acceptation.  L'insertion  dans 
le  procès-verbal,  ainsi  que  l'impression  de  cette  lettre  ont  été  ordon- 
nées; elle  est  conçue  en  ces  termes  ^  : 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 


452  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Paris,  le  8  février  1791. 

Monsieur  le  Président,  si  un  ardent  amour  pour  la  patrie,  si  d'être  un  de  ses 
serviteurs  fidèles  et  un  sincère  ami  de  la  Révolution  suffisaient  pour  obtenir  les 
suffrdges  de  l'assemblée  électorale,  personne  peut-être  ne  pourrait  mieux  que  moi 
s'en  croire  digne,  mais,  Monsieur  le  Président,  c'est  en  tremblant  (jue  je  considère 
non  pas  l'étendue  des  devoirs  qui  me  sont  imposés,  mais  les  talents  qu'il  faut  avoir 
pour  remplir  dignement  la  place  qui  m'est  confiée.  Cependant,  Monsieur  le  Prési- 
dent, si  j'ai  désiré  sincèrement  que  le  choix  de  l'assemblée  se  fixât  sur  des  sujets 
plus  dignes,  il  est  actuellement  de  mon  devoir  de  lui  obéir  et  de  tout  sacrifier  à 
mon  instruction  par  le  travail  le  plus  assidu.  Veuillez  bien,  Monsieur  le  Président, 
porter  au  milieu  de  l'assemblée  cette  sainte  promesse,  que  tous  mes  instants,  tous 
mes  moyens,  ma  vie  même,  seront,  s'il  le  faut,  employés  et  sacrifiés  au  service  de 
la  chose  publique  et  au  maintien  do  notre  belle  Constitution. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et 
très  obéissant  serviteur. 

Davous. 

M.  le  Président  a  annoncé  qu'il  menait  de  lui  être  remis  par 
MM.  Simon  et  Delamotte,  ci-devant  président  et  secrétaire  du  pre- 
mier bureau,  une  somme  de  12  livres  que  M.  Soumas,  caissier  de 
M.  d'Arjuzon,  receveur  général  des  finances,  électeur  de  la  section  du 
Roule,  a  adressée  de  la  part  de  M.  d'Arjuzon  pour  les  deux  enfants 
trouvés,  par  une  lettre  du  7  de  ce  mois  à  M.  Simon  comme  président 
du  premier  bureau  ;  cette  lettre  porte  en  même  temps  que  des  affaires 
de  famille  ont  forcé  M.  d'Arjuzon  de  faire  un  voyage,  et  qu'aussitôt  son 
retour  il  se  fera  un  plaisir  de  se  rendre  à  l'assemblée.  La  remise  de 
cette  somme  de  12  livres  a  été  ordonnée  par  M.  le  Président  à 
M.  Pastoret,  ancien  président,  pour  être  jointe  au  produit  de  la  quête, 
dont  il  est  dépositaire,  pour  les  deux  enfants  trouvés.  Cette  quête,  sui- 
vant le  procès-verbal  de  la  séance  du  1*'  de  ce  mois,  monte  à  1,879 
livres  15  sols  6  deniers.  Elle  forme,  quant  à  présent,  au  moyen  de  cette 
augmentation  de  12  livres,  un  total  de  1,891  livres  15  sols  6  deniers. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
hbl,  réduit  par  3  bulletins  nuls,  2  au  troisième  bureau  et  1 
au  cinquième,  à  k^k,  produisant  2,72/;  suffrages  ;  que  la  majorité 
absolue  se  trouvait  fixée  à  228  voix,  qu'elle  n'avait  été  acquise  par  per- 
sonne, que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient 
MM.  Alexandre  LamethS  Jussieu,  médecin,  électeur,  et  Vieillard,  élec- 

1.  Alexandre  de  Lameth,  né  à  Paris  le  28  octobre  1760,  maréchal  de  camp,  député  de 
la  noblesse  de  Péronne  à  l'Assemblée  constituante,  élu  administrateur  du  Département 
de  Paris  le  10  février  4791,  préfet  sous  l'Empire,  député  de  la  Seine-Inférieure  en  1820, 
mort  à  Paris  le  19  mars  1829. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  9  FÉVRIER   4791.  453 

teur;  que  le  premier  avait  obtenu  iOk  voix,  le  second  77  et  le  troisième 
58.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  personne  n'ayant 
acquis  la  pluralité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  second 
tour  de  scrutin;  il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du  matin. 
A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 

signé  avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,   Président; 

Lacepède,  Secrétaire. 


78'»"  séance.  —  Mercredi  9  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettres  d'acceptation  des  administrateurs  DeBry  et  Germain  Garnier.  —  2''  tour  de  scrutin 
pour  l'élection  de  trois  administrateurs,  sans  résultai. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire  par  M.  Pastoret,  ancien  président,  faisant  les  fonc- 
tions de  président  en  l'absence,  pour  cause  d'indisposition,  de 
M.  Cerutti,  président,  lecture  faite  du  procès -verbal  de  la  séance  pré- 
cédente, la  rédaction  adoptée,  M.  Pastoret,  comme  président,  a  annoncé 
que  l'ordre  du  jour  était  un  second  scrutin  pour  l'élection  de  trois 
administrateurs  du  Département,  le  premier  fait  en  la  séance  du  jour 
d'hier  n'ayant  produit  aucune  pluralité  absolue. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  adressée  à  M.  le 
Président  le  8  de  ce  mois  par  M.  De  Bry,  électeur,  élu  administrateur 
du  Département  en  la  séance  du  7  de  ce  mois  ;  elle  contient  son  accep- 
tation. L'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès-verbal  ainsi  que  l'im- 
pression ont  été  ordonnées  ;  elle  est  ainsi  conçue  *  : 

Monsieur  le  Président,  en  m'élevant  à  la  place  d'administrateur  du  Départe- 
ment de  Paris,  l'assemblée  électorale  m'impose  de  grands  devoirs.  Je  ne  me  dissi- 
mule pas  leur  importance,  mais  j'aurai  la  force  de  les  remplir,  parce  que  j'en  aurai 
constamment  la  volonté.  Le  civisme  le  plus  pur,  mon  amour  pour  le  peuple,  mon 
attachement  aux  principes  de  la  Constitution  décrétée  par  l'auguste  assemblée  des 
représentants  de  la  Nation  et  sanctionnée  par  le  Roi,  mon  respect  pour  les  bonnes 
lois  qu'elle  nous  a  données,  le  désir  de  faire  le  bien,  voilà.  Monsieur  le  Président, 
mes  seuls  talents.  Mais  ceux  qui  me  manquent,  je  m'efforcerai  de  les  acquérir  en 
écoutant  les  sages,  les  hommes  célèbres,  les  hommes  savants  dans  l'art  d'adminis- 
trer, parmi  lesquels  j'aurai  l'honneur  d'être  assis.  Je  recueillerai  quelques  étincelles 
de  la  lumière  qu'ils  répandront  autour  de  moi;  leur  force  créera  la  mienne.  J'accepte 
donc,  Monsieur  le  Président,  et  j'accepte  avec  une  vive  reconnaissance  les  fonc- 
tions auxquelles  je  suis  appelé  par  la  confiance  de  l'assemblée  électorale.  Soyez,  je 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BP). 


454  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

vous  prie,  Moosieur  le  Président,  mon  interprète  auprès  d'elle;  daignez  lui  présenter 
mes  sincères  remerciements,  elle  partage  le  respect  avec  lequel  j'ai  l'honneur 
d'être,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

Bry. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  pro- 
cédé au  second  tour  de  scrutin  annoncé. 

Pendant  le  cours  du  dépouillement,  M.  Pastoret,  faisant  les  fonc- 
tions de  président,  a  fait  faire  lecture  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires 
adjoints,  à  ceux  des  électeurs  réunis  en  l'assemblée  générale,  d'une 
lettre  de  M.  Germain  Garnier,  électeur,  élu  administrateur  du  Dépar- 
tement en  la  séance  du  7  de  ce  mois,  adressée  à  M.  le  Président  le  jour 
d'hier;  son  acceptation  est  l'objet  de  cette  lettre.  L'insertion  dans  le 
procès-verbal  ainsi  que  l'impression  en  ont  été  ordonnées  ^  ;  elle  est 
conçue  en  ces  termes  : 

Paris,  8  février  1791. 

Monsieur  le  Président,  j'accepte  avec  une  respectueuse  résignation  la  place 
d'administrateur  du  Département  de  Paris,  à  laquelle  l'assemblée  électorale  vient 
de  m'appeler.  Justement  étonné  de  l'honneur  que  je  reçois,  je  n'arrêterai  plus  mes 
regards  sur  l'intervalle  qui  m'en  séparait  et  j'éloignerai  toutes  les  pensées  qui  pour- 
raient entretenir  en  moi  une  défiance  trop  bien  fondée.  Cette  assurance  courageuse 
que  ma  situation  me  commande  aujourd'hui,  ce  sentiment  de  ses  propres  forces, 
sans  lequel  il  serait  impossible  de  s'élever  à  la  hauteur  de  ses  devoirs,  je  les  trou- 
verai dans  les  suffrages  dont  je  viens  d'être  comblé.  Profondément  pénétré  de  la 
sainteté  des  fonctions  électorales,  je  m'interdis  toute  expression  de  reconnaissance. 
Parmi  les  sentiments  qui  me  pressent,  le  seul  qu'il  me  soit  permis  d'offrir  en  ce 
moment  à  mes  concitoyens,  c'est  le  dévouement  entier  d'une  vie,  qu'ils  ont  payée 
d'avance. 

Je  suis  avec  respect.  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 

serviteur. 

Germain  Garnier. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
/j93,  réduit  par  3  bulletins  nuls,  2  au  troisième  bureau  et  1  au 
sixième,  à  Zi90,  produisant  2,940  suffrages,  que  la  majorité  absolue  se 
trouvait  fixée  à  2/j6  voix,  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de 
suffrages  étaient  MM.  De  Mautort  S  notaire,  électeur,  Lameth 
(Alexandre),  député,  et  de  Jussieu,  électeur;  qu'aucun  d'eux  n'avait 
acquis  la  pluralité  absolue.  M.  Pastoret,  faisant  les  fonctions  de  prési- 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 

2.  Georges-Victor  De  Mautort,  notaire,  électeur  de  la  section  de  la  place  Lnuis  XIV, 
élu  administrateur  du  Département  de  Paris  le  10  février  1791. 


ÉLECTION   DES  ADMINISTRATEURS.  —  10  FÉVRIER  4  791.         455 

dent,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'étant 
acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de 
scrutin,  à  la  simple  pluralité  relative  des  suffrages  ;  il  a  été  ajourné  à 
demain,  neuf  heures  du  matin. 

A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  Pastoret,  comme  président,  a 
levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  ex-Prèsident,  en  Vahsence  du  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 


79"'^  séance.  —  Jeudi  10  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Élection,  au  3*  tour,  de  Georges-Victor  de  Mautort,  Alexandre  de  Lameth  et  Antoine- 
Laurent  de  Jussieu  comme  administrateurs  du  département  de  Paris. 


L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  troisième  scrutin,  à  la  simple  pluralité  relative  des  suf- 
frages, pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du  Département,  le 
second  fait  en  la  séance  du  jour  d'hier  n'ayant  produit  aucune  plura- 
lité absolue. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé  à 
ce  scrutin.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats 
en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
515,  réduit  par  1  bulletin  nul  au  sixième  bureau  à  51/i,  produisant 
3,084  suffrages,  que  les  trois  qui  avaient  réuni  le  plus  de  voix  étaient 
MM.  De  Mautort,  notaire  et  électeur,  Lameth  (Alexandre),  député  à 
l'Assemblée  nationale,  et  de  Jussieu,  électeur,  que  le  premier  en  avait 
obtenu  239,  le  deuxième  173,  le  troisième  112.  M.  le  Président,  d'après 
ce  résultat,  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  administrateurs 
du  Département  de  Paris,   M.  Georges-Victor  De  Mautort,   notaire  et 
électeur  de  la  section  de  la  place  de  Louis  XIV,  âgé  de  quarante-quatre 
ans,  demeurant  rue  Vivienne,  n''  30,  M.  Alexandre  de  Lameth,  députée 
l'Assemblée  nationale,  âgé  de  trente  et  un  ans,  demeurant  cul-de-sac 
de  Notre-Dame  des-Ghamps,  et  M.  Antoine-Laurent  de  Jussieu,  de  l'Aca- 
démie des  sciences,  électeur  de  la  section  du  Jardin-des-Plantes,  âgé 
de  quarante-deux  ans,  demeurant  rue  des  Bernardins,  n°  11. 


456  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

La  continuation  de  l'élection  des  administrateurs  du  Département 
a  été  ajournée  à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 
a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 


80™"'  séance.  —  Vendredi  H  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  de  Sieyès.  —  Accusé  de  réception  par  le  président  du  directoire  de 
la  Charente  et  par  les  administrateurs  de  la  Charente-Inférieure  du  discours  du  curé 
Thomeret.  —  Quête  en  faveur  du  sieur  Balaton,  de  Thiais.  —  Lettres  d'acceptation 
des  administrateurs  Jussieu  et  De  Mautort.  —  Scrutin  pour  l'élection  de  trois 
administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  premier  scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs 
du  Département. 

M.  le  Secrétaire  général  a  lu  une  lettre  adressée  à  M.  le  Président, 
le  9  de  ce  mois,  par  M.  Sieyès,  élu  administrateur  du  Département  en 
la  séance  du  3  de  ce  mois;  elle  contient  son  acceptation.  L'insertion 
dans  le  procès-verbal  ainsi  que  l'impression  en  ont  été  ordonnées  *  ; 
elle  est  ainsi  conçue  : 

9  février  1791. 

Monsieur  le  Président,  je  me  hâte  de  vous  faire  l'dveu  d'une  erreur  où  j'ai  été 
jusqu'à  ce  moment.  Je  croyais  avoir  satisfait  à  mon  devoir  et  à  lusage  nouvelle- 
ment établi,  en  me  contentant  d'adresser  à  M.  le  procureur  de  la  commune  mon 
acceptation  de  la  place  d'administrateur  du  Département.  Je  suis  averti  à  l'instant 
que  plusieurs  de  mes  collègues  ont  de  plus  écrit  directement  au  corps  électoral, 
en  la  personne  de  son  président.  C'est  avec  plaisir  que  j'apprends  cette  circonstance, 
puisqu'elle  me  permet  d'offrir  immédiatement  à  l'assemblée  électorale  l'hommage 
de  mon  respect  et  de  ma  vive  reconnaissance  pour  le  témoignage  de  confiance 
publioue  dont  elle  a  bien  voulu  m'honorer.  Tout  mon  zèle,  tous  mes  efforts  seront 
employés  à  justifier,  autant  qu'il  sera  en  moi,  un  choix  que  je  regarde  comme  la 
récompense  la  plus  flatteuse  de  ma  conduite  publique  jusqu'à  ce  jour. 

Agréez,  je  vous  prie,  les  sentiments  de  considération  respectueuse  avec  lesquels 
j'ai  l'honneur  d'être,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

E.  SlKYÈS. 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  —  11  FÉVRIER  1791.  457 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  de  deux  lettres 
idressées  à  M.  le  Président,  l'une  le  5  février  par  le  président  du  di- 
rectoire delà  Charente  S  l'autre  le  k  février  par  les  administrateurs 
composant  le  directoire  du  département  de  la  Charente-Inférieure  ^  : 
elles  accusent  toutes  deux  la  réception  des  exemplaires  adressés  par 
l'assemblée  électorale  à  leurs  départements  du  discours  prononcé 
le  8  janvier  dernier  par  M.  Thomeret,  curé  de  Noisy-le-Sec,  élec- 
teur du  canton  de  Pantin,  et  de  celui  fait  en  réponse  par  M .  le  Pré- 
sident. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  où  ils 
y  ont  procédé  au  premier  scrutin  annoncé. 

Pendant  le  cours  du  dépouillement,  M.  le  Président  a  rendu 
compte  à  l'assemblée  du  produit  de  la  quête  faite  dans  les  bureaux 
particuliers,  en  exécution  de  son  arrêté  du  7  de  ce  mois,  depuis 
le  8  jusques  et  y  compris  ce  jourd'hui,  au  profit  de  François  Ba- 
laton,  habitant  de  la  paroisse  de  Thiais,  canton  de  Choisy-le-Roi, 
dont  la  maison  a  été  incendiée  le  29  janvier  dernier.  Cette  quête 
s'est  trouvée  monter  à  449  livres  15  sols  9  deniers.  L'assemblée  a 
arrêté  que  cette  somme  serait  déposée  entre  les  mains  de  M.  Colin 
de  Cancey,  électeur,  qui  s'en  charge,  pour  la  remettre  ensuite  à 
M.  Piot,  électeur  du  canton  de  Choisy-le-Roi,  qui  la  ferait  passer  au 
sieur  Balaton. 

Un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  ensuite  lecture  de  deux 
lettres  adressées  à  M.  le  Président,  toutes  deux  en  date  de  ce  jour,  l'une 
par  M.  de  Jussieu,  électeur,  l'autre  par  M.  De  Mautort,  électeur,  élus 
administrateurs  du  Département  en  la  séance  du  jour  d'hier;  elles  con- 
tiennent leur  acceptation.  L'assemblée  en  a  ordonné  l'insertion  dans 
son  procès-verbal,  ainsi  que  l'impression  3.  Celle  de  M.  de  Jussieu  est 
conçue  en  ces  termes  : 


Monsieur  le  président,  j'apprends  que  l'assemblée  électorale  m'a  nommé 
membre  du  Département  de  Paris;  un  choix  libre  de  mes  concitoyens  ne  peut  que 
m'honorer  infiniment  et  je  suis  vivement  touché  de  cette  marque  d'estime  et  de 
confiance  que  je  reçois  aujourd'hui.  Après  avoir  rempli  diverses  fonctions  publiques, 
depuis  l'époque  de  la  Révolution  qui  assure  notre  liberté,  je  me  disposais  volontiers 
à  reprendre  des  travaux  plus  tranquilles  et  à  me  concentrer  dans  l'étude  d'une 
science  qui  a  illustré  ma  famille,  et  à  laquelle  je  dois  mes  plus  douces  jouissances, 
mais  je  suis  citoyen  avant  tout  et  ce  sentiment  me  fait  sacrifier  sans  hésiter  mes 
goûts  particuliers  aux  devoirs  que  la  Patrie  m'impose.  Décidé  à  les  remplir  ûdèle- 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI»). 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  BI»). 

3.  Les  lettres  de  De  Jussieu  et  de  De  Mautort  ont  été  imprimées. 


458  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

ment,  j'accepte  la  mission  qui  m'est  confiée  par  l'assemblée  électorale  et  je  vous 
prie  d'être  auprès  d'elle  l'interprète  de  ma  respectueuse  reconnaissance. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
«erviteur. 

De  Jussieu. 
Ce  vendredi  11  février  1791. 

Celle  de  M.  De  Mautort  est  ainsi  conçue  : 

Monsieur  le  Président,  le  corps  électoral  a  cru  devoir  interdire  les  remercie- 
ments. Je  respecte  trop  ses  règlements  pour  chercher  à  les  enfreindre,  mais  qu'il 
me  soit  permis  au  moins  d'exprimer  combien  je  me  trouve  honoré  du  choix  que 
mes  collègues  ont  bien  voulu  faire  de  moi,  qu'il  me  soit  permis  d'assurer  l'assem- 
blée que  si  je  laisse  beaucoup  à  désirer  du  côté  des  lumières,  jamais  on  ne  me 
trouvera  en  défaut  du  côté  du  zèle. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  1res  humble  et  très  obéissant 

serviteur. 

De  Mautort,  électeur. 
Paris,  ce  11  février  1791. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  iMM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  /i78, 
produisant  2,808  suffrages,  que  la  pluralité  absolue  se  trouvait  fixée 
à  235  voix,  qu'elle  n'avait  été  acquise  par  personne;  que  les  trois  qui 
avaient  obtenu  le  plus  de  suffrages  étaient  MM.  Thion  de  la  Chaume, 
électeur,  Charton  %  chef  de  division,  et  Vieillard,  électeur;  que  le  pre- 
mier en  avait  réuni  99,  le  second  85,  le  troisième  84.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'étant  acquise 
par  personne,  il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  second  tour  de  scrutin; 
il  a  été  ajourné  à  demain,  neuf  heures  du  matin. 

A  sept  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président 
Lacépède,  Secrétaire. 

1.  Jean  Charton,  né  à  Lyon  le  14  mars  1749  (date  relevée  sur  les  registres  des  bap- 
têmes de  la  paroisse  de  Saint-Pierre  et  de  Saint-Saturnin  à  Lyon),  écuyer,  membre  de 
l'assemblée  des  électeurs  nobles  de  la  cité  le  20  avril  1789  (Cf.  Chassin,  t.  II,  p.  116), 
chef  de  la  première  division  de  la  garde  nationale  parisienne  en  1790,  élu  administrateur 
du  Département  le  14  février  1791,  colonel  du  102«  régiment  à  Fleury,  près  de  Senlis, 
condamné  à  mort  le  9  messidor  an  II  (Cf.  Moniteur  du  14  messidor). 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.  -  12  FÉVRIER  1791.  459 


81"«  séance.  —  Samedi  12  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Reçu  donné  à  Colin  de  Cancey  de    la  somme  destinée  au  sieur  Balaton,  de  Thiais.  — 
2^  scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  Tordre  du 
jour  était  un  second  scrutin  pour  l'élection  de  trois  administrateurs  du 
Département,  le  premier  fait  en  la  séance  du  jour  d'hier  n'ayant  pro- 
duit aucune  pluralité  absolue. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
à  un  second  tour  de  scrutin  annoncé. 

Pendant  le  cours  du  dépouillement,  M.  Colin  de  Cancey,  électeur, 
chargé  par  le  procès-verbal  du  jour  d'hier  de  remettre  à  M.  Piot, 
électeur  du  canton  de  Choisy-le-Roi,  les  449  livres  15  sols  9  deniers, 
montant  du  produit  de  la  quête  faite  dans  les  six  bureaux  particuliers, 
en  exécution  de  l'arrêté  du  7  de  ce  mois,  au  profit  de  François  Balaton, 
habitant  de  la  paroisse  de  Thiais,  canton  de  Choisy-le-Roi,  dont  la 
maison  avait  été  incendiée  le  29  janvier  dernier,  a  représenté  le  reçu 
à  lui  donné  de  celte  somme  ce  jourd'hui  par  M.  Piot  ;  l'insertion  en  a 
été  ordonnée  dans  le  procès-verbal  et  le  dépôt  au  secrétariats  Ce  reçu 
est  ainsi  conçu  : 

Je  soussigné  reconnais  avoir  reçu  de  M.  de  Cancey,  électeur,  chargé  par  M.  le 
Président  de  me  remettre  la  quête,  la  somme  de  quatre  cent  quarante- neuf  livres 
quinze  sols  neuf  deniers,  à  laquelle  elle  s'est  trouvée  monter.  Ce  12  février  1791. 

Piot,  électeur  du  canton  de  C/ioisy, 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  486, 
réduit  par  1  bulletin  nul  au  troisième  bureau  à  485,  produisant 
2,910  suffrages;  que  la  pluralité  absolue  se  trouvait  fixée  à  243  Toix, 
qu'aucun  ne  l'avait  acquise,  que  les  trois  qui  avaient  obtenu  le  plus  de 
suffrages  étaient  MM.  Charton,  chef  de  division,  Thion  de  la  Chaume, 
électeur,  et  Bertolio,  électeur;  que  le  premier  en  avait  réuni  115,  le 
second  108,  le  troisième  97.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a 
annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'était  acquise  par  personne,  qu'il  y 
avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin  à  la  simple  plu- 

1.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BJS). 


460  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

ralité  relative  des  suffrages.  Attendu  l'assemblée  des  électeurs  du  dis- 
trict de  la  ville  de  Paris,  qui  doit  avoir  lieu  demain  dimanche  pour 
l'élection  de  différents  curés  des  paroisses  de  cette  ville,  ce  troisième 
scrutin  pour  la  nomination  de  trois  administrateurs  du  Département 
a  été  ajournée  lundi  prochain,  ih  de  ce  mois,  neuf  heures  du  matin. 
A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 

a  signé  avec  le  secrétaire. 

Cerutti,  Président; 

Lacepède,  Secrétaire. 


82™^  séance.  —  Lundi  14  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  d'Alexandre  Lameth.  —  Pétition  des  commis  au  secrétariat  et  au 
commissariat  de  l'assemblée.  —  Indemnité  à  accorder  aux  commis  de  l'assemblée.  — 
Élection,  au  3*  tour,  de  Thion  de  la  Chaume,  Charton  et  Vieillard  comme  adminis- 
trateurs du  département  de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  troisième  tour  de  scrutin  pour  l'élection  de  trois  adminis- 
trateurs du  Département,  le  second  fait  en  la  séance  du  13  de  ce  mois 
n'ayant  produit  aucune  pluralité  absolue. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Alexandre 
Lameth,  élu  administrateur  du  Département  en  la  séance  du  10  de  ce 
mois,  contenant  son  acceptation,  adressée  à  M.  le  Président  le  12  fé- 
vrier, ^'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès-verbal  ainsi  que  l'im- 
pression en  ont  été  ordonnées  ^  Elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

Paris,  ce  samedi  12  février  1791. 

Monsieur  le  Président,  j'ai  appris  par  une  lettre  officielle  de  M.  le  procureur 
de  la  commune  que  le  corps  électoral  du  département  de  Paris  m'avait  fait  l'hon- 
neur de  me  nommer  un  de  ses  administrateurs.  Ce  choix  est  le  témoignage  d'es- 
time le  plus  honorable  que  puisse  obtenir  la  conduite  d'un  représentant  de  la 
Nation,  puisqu'il  est  dû  aux  suffrages  de  citoyens  si  connus  par  leurs  lumières  et 
leur  patriotisme  et  représentants  d'une  ville  qui  a  tant  mérité  de  la  France  et  influé 
si  puissamment  sur  le  sort  de  la  Révolution.  Veuillez  bien,  Monsieur  le  Président, 
offrir  à  MM.  les  électeurs  l'hommage  de  ma  profonde  reconnaissance. 

Je  suis  avec  respecL,  Monsieur  le  Président,  votre  1res  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

Alexandre  Lameth. 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.   —    14   FÉVRIER  1791.        461 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  la  lecture  d'une  pétition 
faite  à  MM.  les  électeurs  du  Département  de  Paris  par  les  commis  au 
secrétariat  et  au  commissariat  de  l'assemblée,  dont  l'objet  est  d'invo- 
quer sa  recommandation  auprès  des  administrateurs  du  Département 
pour  obtenir  de  l'emploi.  L'assemblée  a  ordonné  l'insertion  de  cette 
pétition  dans  son  procès-verbal,  comme  un  témoignage  de  sa  satisfac- 
tion des  travaux  de  ses  commis.  Quant  à  la  discussion  sur  le  fond  de 
leur  demande,  elle  a  été  ajournée  à  cette  séance,  immédiatement  avant 
le  dépouillement  général  du  scrutin,  objet  de  l'ordre  du  jour.  Cette 
pétition  est  ainsi  conçue^  : 

Pétition  à  Messieurs  les  électeurs  du  Département  de  Paris. 

Messieurs,  les  s.  Devillebel,  Hazard,  Cornuau,  Aubart  et  Cornu,  commis  au 
secrétariat,  Morisau  et  Baiilet,  commis  au  commissariat,  n'ont  cessé  depuis  l'origine 
de  l'assemblée,  par  leur  zèle  et  leur  activité,  de  répondre  à  la  confiance  dont  vous 
avez  daigné  les  honorer  :  ils  ont  même,  quelquefois,  poussé  leurs  travaux  dans  la 
nuit,  pour  ne  pas  ralentir  vos  importantes  opérations,  dont  le  bien  public  sollicitait 
la  célérité.  Ils  auraient  désiré  rester  attachés  pour  toujours  à  l'assemblée;  mais 
l'élection  des  juges  et  des  administrateurs  du  département  (principaux  objets  de  la 
convocation  de  messieurs  les  électeurs)  touchant  à  sa  fin,  ils  craignent  avec  raison 
de  voir  leur  service  devenir  inutile  par  l'interruption  des  séances  de  l'assemblée; 
Os  croient  voir  dans  le  département  prêt  à  se  former  se  présenter  des  places  aux- 
quelles ils  pourraient  être  admis.  C'est  dans  cette  persuasion  qu'ils  s'adressent  avec 
confiance  à  vous  et  soUiciteot  votre  recommandation  auprès  de  MM.  les  adminis- 
trateurs du  département.  Elle  sera  d'autant  plus  flatteuse  pour  eux  qu'ils  y  trou- 
veront l'assurance  de  votre  satisfaction  de  leurs  travaux. 

DEvn.LEBEL,  commis  au  secrétariat  ;  Hazard, 
commis  au  secrétariat;  Cornuau,  commis 
au  secrétariat;  Aubart,  commis  au  secré- 
tariat; Cornu,  commis  au  secrétariat; 
Morisau,  commis  au  co7nmissariat;  Bail- 
LET,  commis  au  commissariat. 

Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ;  ils  y 
ont  procédé  au  troisième  tour  de  scrutin  annoncé. 

Avant  le  dépouillement  du  scrutin,  la  discussion  ajournée  à  ce 
moment  dès  l'ouverture  de  la  séance,  sur  la  demande  énoncée  en  la 
pétition  des  commis,  tant  du  secrétariat  que  du  commissariat,  a  été 
ouverte.  Plusieurs  membres  ont  été  successivement  entendus  sur  cet 
objet.  Le  résultat  des  diverses  propositions  qui  ont  été  faites  est  de 
recommander  :  1*"  Ceux  des  électeurs  qui  ont  souffert  le  plus  de  la 
Révolution  ;  2°  les  citoyens  des  sections  qui,  quoique  perdant  leur  état 

1.  L'original  de  cette  pétition  est  aux  Archives  nationales  (BI 5), 


462  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

par  la  Révolution,  ont  donné  des  preuves  non  équivoques  et  soutenues 
de  patriotisme  et  de  dévouement  à  la  chose  publique  ;  3^  l'imprimeur 
de  l'assemblée  électorale  ;  k°  les  huissiers  de  l'assemblée  ;  5°  les  com- 
mis au  secrétariat  et  au  commissariat;  6°  les  garçons  de  bureau,  tant 
de  l'assemblée  que  du  secrétariat;  1"  se  borner  à  accorder  une  indem- 
nité en  argent  à  tous  ceux  dont  les  travaux  de  rassemblée  ont  exigé  de 
l'emploi  et  admettre  la  question  préalable  sur  toute  espèce  de  recom- 
mandation de  la  part  de  l'assemblée  auprès  de  MM.  les  administrateurs 
du  Département. 

La  dernière  de  ces  propositions  et  la  question  préalable  qui  en  fait 
partie  appuyées  et  mises  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  d'accorder  une 
indemnité  en  argent  à  ses  huissiers,  à  ses  commis  tant  du  secrétariat 
que  du  commissariat,  à  ses  garçons  de  bureaux  en  général  et  à  celui 
de  son  secrétariat. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  535 
et  avait  produit  3,210  suffrages,  que  les  trois  qui  en  avaient  réuni  le 
plus  étaient  MM.  Thion  de  la  Chaume,  électeur,  Gharton,  chef  de  la 
première  division  de  la  garde  nationale  parisienne,  et  Vieillard,  élec- 
teur; que  le  premier  en  avait  obtenu  176,  le  deuxième  160,  le  troi- 
sième U3.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé,  au  nom 
de  l'assemblée,  pour  administrateurs  du  Département  de  Paris, 
M.  Pierre-Basile  Thion  de  la  Chaume,  contrôleur  des  rentes,  électeur 
de  la  section  des  Quinze-Vingts,  âgé  de  cinquante-six  ans,  demeurant 
grande  rue  de  Reuilly;  M.  Charton,  chef  de  la  première  division  de 
ia  garde  nationale  parisienne,  âgé  de  quarante-deux  ans,  demeurant 
rue  et  isle  Saint-Louis  ;  et  M.  Philippe  Vieillard,  ancien  consul  de 
France  en  Chine,  électeur  de  la  section  du  Palais-Royal,  âgé  de  qua- 
rante-cinq ans,  demeurant  rue  Traversière-Saint-Honoré,  n"  35. 

L'élection  du  procureur  général  syndic  du  département  ordonnée 
être  faite  par  le  décret  de  l'Assemblée  nationale  du  ^ ...  après  la  nomi- 
nation des  36  administrateurs,  terminée  en  cette  séance,  a  été  ajournée 
à  demain,  neuf  heures  du  matin.  A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  le 
Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Ceruiti,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 

1.  Il  s'agit  de  l'article  14  de  ia  loi  du  22  décembre  1789. 


ÉLECTION  DU  PROCUREUR  GÉNÉRAL  SYNDIC.  -  15  FÉVRIER  1791.    A6a 


83"«  séance.  —  Mardi  15  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  d'acceptation  de  l'administrateur  Vieillard.  —  Lettre  de  M.  Roy,  horloger  et  élec- 
teur, constatant  qu'il  a  fait  placer  trois  pendules  dans  la  salle  et  dans  les  bureaux  de 
l'assemblée  électorale.  —  Élection  de  Pastoret  comme  procureur  général  syndic.  — 
Di«cours  de  remerciement  de  Pastoret  et  réponse  du  président.  —  Scrutin  pour 
l'élection  d'un  administrateur  en  remplacement  de  Pastoret.  —  Élection,  au  2^  tour, 
de  Treil-Pardailhan  comme  administrateur  du  Département  de  Paris.  —  Discours  de 
remerciement  de  Treil-Pardailhan  et  réponse  du  président. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  un  premier  scrutin  individuel,  c'est-à-dire  d'un  seul  nom, 
pour  l'élection  du  procureur  général  syndic  du  Département  de  Paris. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Vieillard, 
élu  administrateur  du  Département,  en  la  séance  du  jour  d'hier,  con- 
tenant son  acceptation,  et  adressée  à  M.  le  Président  cejourd'hui. 
L'assemblée  en  a  ordonné  l'insertion  dans  son  procès-verbal,  ainsi  que 
l'impression;  elle  est  ainsi  conçue^  : 

Paris,  ce  15  février  1791. 

Monsieur  le  Président,  j'accepte  avec  autant  de  sensibilité  que  de  reconnais- 
sance la  place  d'administrateur  du  Département  de  Paris,  à  laquelle  les  suffrages 
libres  de  mes  concitoyens  m'ont  appelé.  Après  vingt-cinq  années  d'une  vie  labo- 
rieuse, je  comptais  rentrer  dans  cette  obscurité  qui  me  convient  à  tant  d'égards. 
Je  suis  appelé  de  nouveau  à  prendre  part  à  l'administration,  comme  citoyen; 
j'obéis  à  la  voix  de  la  Patrie,  heureux  si  mes  talents  répondaient  à  mon  zèle!  Je 
connais  mon  insuffisance,  mais  si  l'amour  de  mes  devoirs,  si  la  passion  du  travail 
peuvent  remplacer  les  talents,  j'espère  ne  point  me  rendre  indigne  des  suffrages  de 
l'assemblée  électorale. 

Je  suis  avec  un  profond  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et 

très  obéissant  serviteur. 

Vieillard. 

Un  membre  a  fait  la  motion  de  fixer  l'indemnité  accordée  aux 
huissiers  de  l'assemblée  par  l'arrêté  du  jour  d'hier.  Sur  cette  motion 
M.  le  Président  a  représenté  que  cet  arrêté  ne  parlait  pas  seulement 
d'indemnité  pour  les  huissiers,  que  cette  indemnité  s'étendait  encore 
sur  tous  ceux  dont  les  travaux  de  l'assemblée  avaient  nécessité  l'em- 
ploi. M.  le  Secrétaire  général  a  ensuite  observé  que  M.  Gouniou,  l'un 
des  secrétaires  adjoints,  avait  à  cet  égard  fait  un  travail  qu'il  se  propo- 
sait de  soumettre  à  la  décision  de  l'assemblée.  Ce  travail,  ainsi  que  la 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BIs). 


464      .  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

motion  faite  au  sujet  des  huissiers,  a  été  ajourné  à  cette  séance  à 
l'heure  de  deux  heures. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé  à 
un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  procureur  général  syndic  du 
déparlement. 

Avant  le  dépouillement  général  du  scrutin  M.  le  Président  a  fait 
faire  lecture,  par  un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints,  d'une  lettre  à  lui 
adressée,  le  jour  d'hier,  par  M.  Roy,  horloger,  électeur  de  la  section  des 
Tuileries.  Cette  lettre  a  pour  objet  d'inviter  M.  le  Président  à  faire  faire 
mention  dans  le  procès-verbal  des  trois  pendules,  appartenant  à 
M.  Roy,  horloger,  électeur  de  la  section  des  Tuileries,  et  par  lui  posées 
dans  les  premières  séances  de  l'assemblée,  dans  la  salle  de  l'assemblée 
générale,  dans  les  bureaux  du  secrétariat  et  du  commissariat.  L'assem- 
blée, en  reconnaissant  la  vérité  des  faits  énoncés  en  la  lettre  de  M.  Roy, 
un  de  ses  membres,  a  arrêté  que  mention  honorable  en  serait  faite 
dans  son  procès-verbal,  de  lui  voter  des  remerciements  de  son  hon- 
nêteté et  d'insérer  sa  lettre  au  procès- verbal.  Elle  est  conçue  en  ces 
termes^  : 

Monsieur  le  Président,  je  vous  prie  de  faire  observer  à  l'assemblée  qu'au 
commencement  de  ses  séances  M.  Daustel  offrit  de  poser  une  pendule  dans  la  salle. 
Trois  jours  se  sont  écoulés  sans  qu'il  effectuât  sa  promesse.  J'offris  alors  à  M.  Ker- 
saint,  président,  d'en  poser  une;  il  l'agréa.  J'en  fis  sur-le-champ  apporter  une  et 
depuis  j'en  ai  posé  deux  autres  dans  les  bureaux  du  secrétariat  et  du  commissa- 
riat de  l'assemblée.  N'ayant  point  demandé  qu'il  en  fut  fait  mention  dans  le  procès- 
verbal,  j'ai  vu  avec  surprise  qu'il  y  était  question  de  M.  Daustel,  comme  ayant 
effectué  sa  promesse,  tandis  que  c'est  moi  seul  qui  ai  posé  les  pendules.  Je  vous 
prie  donc,  Monsieur  le  Président,  de  réclamer  de  la  justice  de  l'assemblée  de  rec- 
tifier cette  erreur  et  de  faire  mention  dans  le  procès-verbal  de  ce  jour,  que  les  trois 
pendules,  qui  sont  dans  la  salle  de  l'assemblée  et  dans  les  bureaux  du  secrétariat 
et  du  commissariat,  m'appartiennent. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

Roy,  horloger,  électeur. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  565, 
la  majorité  absolue  de  283  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que 
M.  Rrissot  de  Warville,  électeur,  a  eu  1  voix;  —  M.  Rrousse  Desfau- 
cherets,  électeur,  1;  —  M.  Dambray,  avocat  général,  2;  —  M.  Danton, 
électeur,  3;  —  M.  Duchauffour,  électeur,  1;  —  M.  Freteau,  député,  3; 

1.  L'oiùginal  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 


ÉLECTION  DU  PROCUREUR  GÉNÉRAL  SYNDIC.  —  15  FÉVRIER  1791.     465 

—  M.  Lameth  (Alexandre),  député,  1;  —  M.  Lohier,  électeur,  1;  — 
M.  Kersaint,  électeur,  2;  —  M.  Mirabeau,  député,  99;  —  M.  Mirabeau, 
électeur,  1;  —  M.  Mirabeau,  sans  désignation,  2;  —  M.  Moreau  de 
Saint-Méry,  1;  —  M.  Pastoret,  électeur,  kkO;  —  M.  Pastoret,  sans  dési- 
gnation, 3;  —  M.  Roederer,  sans  désignation,  1;  —  M.  Robespierre*, 
député,  1;  — M.  Siily-,  électeur,  1;  — M.  Tronchet,  député,  1.  Total 
égal  au  dépouillement  :  565  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Pastoret,  électeur  et  Fun  des  adminis- 
trateurs du  Département,  était  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages, 
qu'il  en  avait  obtenu  khO,  157  au  delà  de  la  pluralité  absolue,  fixée  à 
i>83  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé,  au  nom  de 
l'assemblée,  pour  procureur  général  syndic  du  Département  de  Paris, 
M.  Emmanuel-Claude-Joseph- Pierre  Pastoret,  maître  des  requêtes,  de 
l'Académie  des  belles-lettres,  électeur  de  la  section  des  Champs-Elysées, 
l'un  des  administrateurs  du  département,  âgé  de  trente-quatre  ans 
demeurant  aux  colonnades  de  la  place  Louis  XV. 

M.  Pastoret,  présent  à  l'assemblée,  est  monté  à  la  tribune  et  a  dit  ^: 

Monsieur  le  Président,  Messieurs,  vous  avez  défendu  à  ceux  que  vous  avez 
choisis  de  faire  entendre  dans  cette  tribune  le  langage  de  leur  reconnaissance.  Je 
ne  sais  quelle  impression  plus  forte  que  le  respect  dû  à  vos  délibérations  m'y  en- 
traîne dans  ce  moment.  J'ai  besoin  de  vous  parler,  Messieurs,  et  cependant  mon 
émotion  étouÊTe  mes  pensées,  ou  plutôt  une  pensée  seule  vient  de  s'emparer  tout  à 
coup  de  mon  âme,  elle  est  effrayante,  c'est  l'immensité  des  devoirs  qui  vont  m'être 
imposés.  Comment  m'élever  jusqu'à  eux,  si  vous  ne  m'environnez  sans  cesse  de 
votre  bienveillance;  elle  m'a  choisi,  qu'elle  soit  mon  appui  et  j'ose  vous  promettre 
que  je  serai  digne  de  vous,  de  la  Patrie  et  de  la  liberté. 

M.  le  Président  a  dit  ensuite^: 

Messieurs,  vous  avez  interdit  la  vanité  des  compliments,  je  respecte  cette  loi 
prohibitive;  ma  joie  cependant  ose  éclater  ici  à  l'exemple  de  la  vôtre,  et  rompant 
le  silence  sans  rompre  la  loi.  je  m'adresse  à  M.  Pastoret  lui-môme,  au  nom  de 
plusieurs  membres  du  Département,  qui,  comme  moi,  désiraient  de  le  voir  à  leur 
tête,  persuadés  que  son  esprit,  son  caractère,  son  intégrité,  son  civisme,  étaient 
en  quelque  sorte  prédestinés  à  cette  place,  aussi  laborieuse  qu'iinporlante.  Pour  la 
remplir  dans  toute  son  étendue,  que  faut-il?  Il  faut  un  homme,  qui,  sans  se  perdre 
dans  le  détail  des  intérêts,  n'en  néglige  aucun  :  un  seul  de  ces  intérêts  oublié  peut 
ruiner  cent  familles.  Il  faut,  avec  l'esprit  collectif  des  détails,  le  génie  surveillant 

1.  Maximilien  de  Robespierre,  député  du  Tiers  État  d'Arras  à  l'Assemblée  consti- 
tuante. 

2.  Abraham-Justin  Silly,  notaire,  électeur  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé. 

3.  L'original  de  ce  discours  de  Pastoret  est  aux  Archives  nationales  (BJS). 

4.  La  minute  originale  de  ce  discours  de  Cerutti  est  aax  Archives  nationales  (BH). 

30 


466  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

des  principes,  afin  de  les  sauver  du  choc  des  factions  el  de  rallier  sous  l'étendard 
public  les  hommes  chancelants,  qu'un  seul  revers  disperse.  Il  faut  cette  énergie, 
non  pas  d'ostentation,  non  pas  de  circonstance,  mais  qui  ne  s'épuise  point,  mais 
qui  se  renouvelle  sans  cesse,  mais  qui  se  porte  et  s'étend  partout  où  elle  est  néces- 
saire comme  une  garde  infatigable.  Il  faut  ce  zèle  héroïque,  aussi  ardent  au  milieu 
des  ténèbres  qu'en  plein  jour,  capable  de  résister  à  la  multitude,  ainsi  qu'à  la 
tyrannie,  également  prêt  à  s'immoler  pour  un  peuple  qu'on  opprime  et  à  s'exposer 
devant  un  peuple  qu'on  égare.  Il  faut,  dans  l'afïluence  des  projets  qu'enfante  chaque 
jour,  ce  coup  d'oeil  expérimental,  qui  discerne  et  combine  tous  les  plans  favorables 
à  une  capitale  dévastée,  oiî  le  génie  et  l'ordre  peuvent  seuls  transformer  les  débris 
en  matériaux  et  de  tristes  décombres  en  de  riches  établissements.  Il  faut,  à  l'aspect 
des  infortunes  particulières,  cette  bonté  impartiale,  juge  des  faveurs,  juge  des 
refus.  Hélas  !  jadis  chaque  demande  se  fondait  sur  ces  paroles  :  je  me  suis  ruiné 
pour  le  Prince,  et  chaque  demande  aujourd'hui  se  fonde  sur  ces  mots  :  je  suis 
ruiné  par  la  Révolution.  Il  faut  pour  tant  de  besoins  une  économie  en  grand,  qui 
ne  ménage  pas  les  avances  nécessaires,  qui  reproduise  les  trésors  par  les  trésors, 
qui  se  fasse  autant  de  scrupule  d'un  écu  jeté  en  vain  que  d'un  million  épargné  mal 
à  propos,  et  qui  défende,  comme  l'a  dit  un  sage,  l'avenir  contre  le  présent  et  le 
présent  contre  l'avenir.  Il  faut  enfin,  sans  martyriser  l'aristocratie,  la  forcer,  pour 
l'intérêt  commun,  à  verser  parmi  nous  sa  richesse  et  à  nourrir  le  sol  qui  la  nourrit. 
Il  faut,  sans  idolâtrer  la  démocratie,  en  soutenir  les  droits,  en  relever  les  senti- 
ments si  prompts  à  s'affaisser  dans  l'âme  d'un  administrateur.  Il  faut,  sans  interve- 
nir dans  les  opérations  municipales,  en  étudier  le  mécanisme,  en  inspecter  les  mou- 
vements, empêcher  en  un  mot  l'autorité  qui  marche  de  s'écarter  du  but  ou  des 
limites.  Heureux  qui  possède  toutes  ces  qualités  ensemble!  Heureux  le  corps  élec- 
toral qui  a  su  les  reconnaître  et  les  placer!  Le  peuple  athénien  avait  à  choisir  entre 
Thémistocle,  qui  était  le  libérateur  de  la  Grèce,  et  Aristide,  qui  en  était  le  modèle; 
le  peuple  athénien  a  choisi  Aristide  le  Juste. 

L'assemblée  a  ordonné  l'insertion  dans  son  procès-verbal,  ainsi 
que  l'impression,  tant  du  discours  prononcé  par  M.  Pastoret,  élu  et 
proclamé  en  cette  séance  procureur  général  syndic  du  Département, 
que  de  celui  fait  à  cette  occasion  en  réponse  par  M.  le  Présidents 

D'après  l'élection  faite  pour  procureur  général  syndic  du  Départe- 
ment de  M.  Pastoret,  nommé  administrateur  en  la  séance  du  k  janvier 
dernier,  M.  le  Président  a  annoncé  à  l'assemblée  qu'il  y  avait  lieu  de 
procédera  l'instant  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  autre 
administrateur,  et  a  proposé  de  terminer  cette  nomination  sans  désem- 
parer. Celte  proposition  adoptée  par  l'assemblée,  les  électeurs  se  sont 
aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers;  ils  y  ont  procédé  par 
liste  double  d'un  nom  au  premier  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  555,  réduit  par  9  bulletins 

1.  Ces  deux  discours  ont  été  imprimés. 


ÉLECTION  DES  ADMINISTRATEURS.   —  15  FÉVRIER  1791.        467 

nuls,  savoir  2  au  premier  bureau,  2  au  second,  2  au  quatrième  et 
3  au  sixième,  à  546,  produisant  1,092  suffrages,  ce  qui  fixait  la  pluralité 
absolue  à  21  k  voix,  qu'elle  n'avait  été  acquise  par  personne,  que  M.  Treil- 
Pardailhan,  électeur,  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  n'en 
avait  obtenu  que  ikk.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé 
que,  personne  n'ayant  acquis  la  pluralité  absolue,  il  y  avait  lieu  de 
passer  à  un  second  tour  de  scrutin. 

Pour  y  procéder  les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux 
particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résul- 
tats en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  259,  réduit  par  16  bulletins  nuls,  1  au  premier  bureau,  2  au 
troisième,  5  au  quatrième,  7  au  cinquième  et  1  au  sixième,  à  2Zi3,  pro- 
duisant 486  suffrages,  ce  qui  fixait  la  pluralité  absolue  à  122,  que 
M.  Treil-Pardailhan,  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait 
obtenu  U9,  27  au  delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  122  voix.  M.  le 
Président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée, 
M.  Thomas- François  Treil-Pardailhan,  chevalier  de  Saint- Louis,  élec- 
teur du  canton  de  Villejuif,  âgé  de  trente-neuf  ans,  demeurant  à  Ville- 
juif. 

M.  Treil-Pardailhan,  monté  à  la  tribune,  après  avoir  demandé  à 
l'assemblée  la  permission  d'exprimer  sa  reconnaissance  et  l'avoir 
obtenue,  a  dit  ^  ; 


Monsieur  le  président,  Messieurs,  l'assemblée  électorale,  en  me  nommant  l'un 
des  administrateurs  de  ce  Département,  vient  de  donner  à  tous  les  bons  citoyens 
un  exemple  bien  encourageant.  Ce  brevet  honorable  est  une  preuve  authentique 
de  ses  bontés  et  de  mon  patriotisme,  il  fait  ma  gloire,  comme  il  fera  le  bonheur  de 
ma  vie.  Veiller  pour  mes  concitoyens,  mourir  pour  eux  et  pour  le  soutien  d'une 
Constitution  que  j'aime  avec  l'ardeur  de  l'amant  le  plus  passionné,  voilà,  Monsieur 
le  Président  et  Messieurs,  le  serment  que  je  viens  déposer  en  vos  mains  :  j'ose 
encore  vous  promettre  que,  fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  nulle  considéra- 
lion  humaine  ne  sera  capable  d'ébranler  ma  constance.  Ce  sentiment  est  le  fruit 
d'une  mûre  réflexion,  et  l'étude  de  l'histoire  et  de  la  philosophie,  à  laquelle  je  me 
suis  adonné,  par  goût  autant  que  par  instinct,  dès  ma  plus  tendre  adolescence, 
m'a  fait  connaître  que  le  vrai  bonheur,  que  la  félicité  suprême  ne  peut  exister 
parmi  les  hommes  que  là  oii  la  raison,  les  lois  et  l'égalité  ont  fait  sentir  les  deux 
charmes  de  leur  empire.  Laissons,  Messieurs,  à  de  vils  déclamateurs,  à  ces  hommes 
dont  le  métier  est  de  médire,  attaquer  insolemment  les  principes  sacrés  de  la 
nature.  Leurs  âmes  basses  et  abjectes  ne  sauraient  éprouver  les  sublimes  élans  de 
la  vertu;  ils  n'ont  calculé  que  les  jouissances  de  la  vie  et  jamais  ce  qu'ils  doivent 
à  la  société  qui  les  protège.  Un  temps  viendra  où  nous  verrons  prospérer  l'Évangile 

1.  La  minute  originale  de  ce  discours  est  aux  Archives  nationales  (BI-^). 


468  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

que  ne  cessent  de  prêcher  tous  les  bons  citoyens.  C'est  à  nous  tous,  hommes 
choisis  dans  le  sein  de  la  capitale  la  plus  éclairée  de  l'univers,  à  seconder  de  toute 
notre  puissance  et  de  toutes  nos  lumières  les  efforls  de  nos  immortels  représen- 
tants et  du  chef  suprême  de  la  Nation.  En  vain,  Messieurs,  les  ennemis  de  la  tran- 
quillité publique  et  du  trône  voudraient  nous  égarer,  ils  ne  parviendront  point  à 
nous  persuader  que  la  Nation  et  le  Roi  sont  des  objets  distincts;  la  Nation,  la  Loi 
et  le  Roi  formeront  désormais  une  trinité  nouvelle,  devant  laquelle'  tout  vrai 
Français,  tout  ami  de  l'humanité  sainte,  baissera  respectueusement  le  front.  Telle 
est  ma  profession  de  foi  et  que  j'ai  cru  devoir  déclarer.  Pardon,  Monsieur  le  Pré- 
sident et  Messieurs.,  de  vous  parler  ainsi,  lorsque  je  ne  devrais  vous  entretenir  que 
de  ma  reconnaissance.  C'était  un  besoin  pour  mon  cœur  de  me  faire  connaître  à 
vous;  le  bon  esprit  qui  vous  dirige,  cet  esprit  qui,  au  défaut  de  grands  talents,  a 
cherché  plus  d'une  fois  la  vertu  simple  et  modeste,  m'assure  d'avance  que  le  pur 
langage  du  patriotisme  et  du  sentiment  plaira  davantage  à  cette  assemblée  que 
des  phrases  de  convention,  qui  ne  renferment  trop  souvent  que  des  mots  et  point 
de  vérités. 

M.  le  Président  lui  a  répondu  : 

L'assemblée  vous  a  permis,  Monsieur,  de  la  remercier;  elle  me  permet  de 
vous  féliciter,  elle  m'y  invite  même.  Vous  êtes  son  dernier  choix,  son  dernier  ou- 
vrage; ce  n'est  pas  le  moins  heureux.  Votre  patriotisme  était  connu;  il  vous  avait 
inspiré  un  journal  intéressant.  Cet  écrit  périodique  était  en  faveur  de  l'humanité: 
le  droit  des  hommes  est  un  dr<  il  naturel,  le  droit  des  malheureux  est  un  droit  divin. 
Vous  idolâtrez  votre  nation:  c'est  le  seul  fanatisme  raisonnable;  vous  idolâtrez  nos 
lois  :  c'est  une  piété  vraiment  sublime  ;  vous  idolâtrez  Louis  XVI;  c'est  une  super- 
stition permise  à  tous  les  bons  Français.  Une  nouvelle  dynastie  commence,  c'est 
celle  des  rois  constitutionnels.  Louis  XVI  mérite  d'en  être  le  chef,  sa  vertu  n'est 
pas  le  moindre  phénomène  de  notre  Révolution  :  complots,  calomnies,  calamités, 
tout  tendait  à  diviser  le  cœur  du  Peuple  et  celui  du  monarque,  ils  ne  se  sont  pas 
séparés  un  moment. 

L'iDsertion  de  ces  deux  discours  dans  le  procès  verbal,  ainsi  que 
rimpression  ont  été  ordonnées  \ 

La  motion  relative  à  la  fixation  de  l'indemnité  accordée  aux  huis- 
siers et  le  rapport  du  travail  fait  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires 
adjoints  sur  les  indemnités  de  tous  ceux  dont  les  travaux  de  l'assem- 
blée ont  exigé  l'emploi  n'ayant  pu  être  discutés  à  l'heure  de  deux 
heures,  ont  été  ajournés  à  demain  après  la  lecture  du  procès-verbal. 
A  cinq  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec 
le  Secrétaire. 

Cerutti,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 

i.  Ces  discours  ont  été  imprimés. 


CLOTURE  DES  TRAVAUX  DE  L'ASSEMBLÉE.  —  16  FÉVRIER  4791.    469 


84">*  séance.  —  Mercredi  16  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Témoignage  de  satisfaction  donné  aux  divers  employés  de  l'assemblée.  —  Lettre  d'accep- 
tation de  l'administrateur  Thion  de  la  Chaume. —  Remerciements  adressés  à  M.Gou- 
niou,  secrétaire  provisoire,  au  président  et  aux  autres  officiers  de  l'assemblée.  —  Le 
président  est  chargé  de  remercier  La  Fayette  du  concours  que  la  garde  nationale  a 
prêté  à  l'assemblée  pour  le  service  d'ordre  de  ses  séances.  —  Lacépède,  Pastoret  et 
Cerutti  sont  chargés  de  rédiger  un  extrait  des  procès-verbaux  des  séances  de  l'as- 
semblée. —  M.  Gouniou  est  nommé  garde  des  archives  de  l'assemblée.  —  Prestation 
de  serment  de  Pastoret  comme  procureur  général  syndic.  —  Lettre  d'acceptation  de 
l'administrateur  Charton.  —  Les  opérations  de  l'assemblée  étant  closes,  le  président 
Cerutti  prononce  un  discours  de  fermeture.  —  L'impression  de  ce  discours  et  son 
envoi  aux  départements  sont  votés.  —  Félicitations  votées  à  Cerutti, 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la 
rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  Tordre  du  jour  était  la 
discussion  sur  une  motion  relative  à  la  lixation  de  riodemnilé  à  accorder 
aux  huissiers  de  l'assemblée  et  le  rapport  d'un  travail  fait  par  l'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints  surles  indemnités  qui  pourraient  élreaccor- 
dées  à  tous  ceux  dont  les  travaux  de  l'assemblée  ont  exigé  l'emploi.  La 
discussion  ouverte  sur  cet  objet  et  le  rapport  de  l'un  de  MM.  les  Secré- 
taires adjoints  entendu^  l'assemblée  a  arrêté  qu'elle  ne  pouvait  délibé- 
rer sur  la  fixation  des  indemnités  proposées;  elle  a  seulement  témoigné 
sa  satisfaction  du  zèle  que  les  différents  employés  par  elle  pour  ses  tra- 
vaux n'avaient  cessé  de  montrer  et  a  chargé  son  président  d'en  donner 
connaissance  à  l'assemblée  administrative  du  Département. 

Les  noms  de  ces  différents  emplois  sont  :  1°  huissiers  de  l'assem- 
blée: Masson,  Ozanne,  de  La  Barre  et  Charles;  —  2"  commis  avec 
appointements  au  secrétariat  :  Devillebel,  Hazard  et  Cornuau  ;  — 
commis  surnuméraires:  Aubart  et  Cornu;  — commis  et  appointements 
au  commissariat:  Morisau  le  jeune;  —  commis  surnuméraire:  Baillet; 

—  garçon  de  bureau  au  secrétariat  et  commissariat:  Simoneau;  —  gar- 
dien général:  Varin; —  gardien  du  bois:  Fribourg  père;—  garçons  de 
bureaux  :  Fribourg  fils,  Séné,  Morisau  l'aîné,  Tierce,  Fauveau  et  Millot; 

—  femme  de  service:  la  veuve  Berthelot. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Thion  delà 
Chaume,  élu  administrateur  du  Département  de  Paris  en  la  séance  du 
Ih  de  ce  mois,  contenant  son  acceptation  et  adressée  à  M.  le  Président 
le  jour  d'hier.  L'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès-verbal  ainsi  que 
l'impression  ont  été  ordonnées  *;  elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI^''). 


470  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Monsieur  le  Président,  j'accepte  l'emploi  d'administrateur  du  département  de 
Paris,  qui  m'est  déféré  par  les  suffrages  de  l'assemblée  électorale.  Veuillez  être 
auprès  d'elle  l'organe  de  mon  dévouement  et  de  mon  hommage  et  agréer  l'assu- 
rance de  la  respectueuse  considération  de  votre  concitoyen  et  collègue 

Thion  de  la  Chaume, 

contrôleur  des  rentes  et  électeur. 
Ce  15  février  1791. 

Sur  la  motion  de  l'un  de  ses  membres,  l'assemblée  électorale  a 
décerné  des  remerciements  à  M.  Gouniou  pour  l'activité,  le  zèle  et 
l'habileté  avec  lesquels  il  s'est  acquitté,  depuis  le  commencement  de 
ses  séances,  des  fonctions  de  secrétaire  provisoire,  et  ensuite  de  celles 
de  secrétaire  adjoint  qui  lui  ont  été  confiées  trois  fois  de  suite  par  ses 
collègues,  et  pour  le  soin  infatigable  avec  lequel  il  a  organisé,  dirigé  et 
surveillé  le  bureau  du  secrétariat  et  les  archives  de  l'assemblée.  Elle  a 
arrêté,  en  outre,  que  ce  témoignage  d'estime  accordé  à  M.  Gouniou 
serait  adressé  par  son  président  à  l'assemblée  administrative  du  Dé- 
partement à  laquelle  elle  désire  de  faire  connaître  toute  sa  reconnais- 
sance envers  cet  électeur,  digne  de  toute  la  confiance  des  délégués  du 
peuple*. 

Un  membre  a  proposé  de  voter  des  remerciements  à  M.  le  Prési- 
dent, M.  le  Secrétaire,  MM.  les  Secrétaires  adjoints.  Scrutateurs  géné- 
raux et  Scrutateurs  suppléants  de  l'assemblée,  de  leurs  peines  et  soins. 
Il  a  été  pris  un  arrêté  en  conséquence. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  de  charger  M.  le  Président 
d'écrire,  au  nom  de  l'assemblée,  à  M.  de  La  Fayette,  commandant  général 
de  la  garde  nationale  parisienne,  pour  lui  témoigner  combien  l'assem- 
blée était  satisfaite  de  l'exactitude  avec  laquelle  la  garde  nationale  avait 
fait  le  service  pendant  la  tenue  de  ses  séances,  il  a  été  arrêté  que  M.  le 
Président  serait  prié  d'être  auprès  de  M.  le  commandant  l'interprète  de 
la  reconnaissance  de  l'assemblée  envers  ses  frères  d'armes. 

1.  Cerutti  écrivit,  en  effet,  à  l'assemblée  administrative  du  département  la  lettre 
suivante  que  je  transcris  sur  l'original  faisant  partie  de  ma  collection  : 

€  Paris,  ce  16  février  1791,  à  deux  heures  après-midi. 

«  Monsieur,  je  remplis  avec  la  plus  vive  satisfaction  l'ordre  qui  m'a  été  donné  par 
l'assemblée  électorale  de  vous  adresser  le  témoignage  de  reconnaissance  et  d'estime  voté 
unanimement  par  elle  en  faveur  de  M.  Goniou  (sic).  Vous  connaissez  aussi  bien  que  nous, 
monsieur,  tout  le  mérite  et  tout  le  travail  de  M.  Goniou,  et  vous  êtes  prié  par  l'assem- 
blée électorale  de  plaider  pour  lui  avec  votre  éloquence  auprès  du  département.  Sou- 
tenue par  vous,  la  cause  est  gagnée. 

«  J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect  et  fraternité,  monsieur,  votre  très  humble  et 
rès  obéissant  serviteur. 

«  Cerutti, 

f  président  de  l'assemblée  électorale  du  Département.  » 


CLOTURE  DES  TRAVAUX  DE  L'ASSEMBLÉE.  —  16  FÉVRIER  1791.    471 

Sur  la  proposition  faite  par  M.  le  Président  de  faire  rédiger  un 
«xtrait  des  procès-verbaux  des  séances  de  l'assemblée  pour  le  faire  im- 
primer ensuite,  l'assemblée  a  chargé  de  cette  rédaction  M.  Lacépède, 
secrétaire  général,  et  a  prié  MM.  Pastoret  et  Gerutti,  qui  ont  avant  lui 
occupé  la  place  de  secrétaire  général,  de  se  joindre  à  lui. 

M.  le  Président  a  observé  qu'il  serait  à  propos  de  décider  le  lieu 
où  devaient  être  déposés  les  papiers  tant  du  secrétariat  que  du  com- 
missariat. L'assemblée  a  nommé  pour  garde  des  archives  provisoire 
M.  Gouniou,  électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges,  l'un  des  secré- 
taires adjoints,  et  l'a  autorisé,  jusqu'à  ce  que  le  Département  organisé 
en  ait  autrement  ordonné,  à  prendre  pour  la  conservation  des  papiers, 
tant  du  secrétariat  que  du  commissariat  de  l'assemblée,  toutes  les 
précautions  qu'il  trouvera  convenables  et  nécessaires. 

M.  le  Président  a  représenté  que  M.  le  procureur  général  syndic 
du  Département,  qui  devait  prêter  serment  à  l'assemblée,  demandait  à 
le  faire.  M.  Pastoret,  procureur  général  syndic,  est  aussitôt  monté  à  la 
tribune.  La  formule  du  serment  lue  par  M.  le  Président,  M.  Pastoret  a 
prononcé  ces  mots  :  Je  le  jure. 

M.  le  Secrétaire  général  a  fait  lecture  d'une  lettre  adressée  à  M.  le 
Président  ce  jourd'hui  par  M.  Charton,  chef  de  la  première  division  de 
la  garde  nationale  parisienne,  élu  en  la  séance  du  ik  de  ce  mois  ad- 
ministrateur du  Département  de  Paris.  L'insertion  de  cette  lettre  dans 
le  procès-verbal,  ainsi  que  l'impression,  ont  été  ordonnées.  Elle  est 
conçue  en  ces  termes  *  : 

Monsieur  le  Président,  je  viens  de  trouver  chez  moi,  au  retour  de  la  garde  des 
Tuileries,  la  lettre  de  M.  le  procureur  de  la  Commune,  qui  m'annonce  que  l'assem- 
blée électorale  m'a  fait  l'honneur  de  me  nommer  administrateur  du  département  de 
Paris.  Appelé  pour  la  seconde  fois  à  des  fonctions  publiques  par  le  vœu  de  mes 
concitoyens,  je  reçois  avec  reconnaissance  cette  nouvelle  preuve  de  leur  estime  et 
ie  ferai  tous  mes  efforts  pour  la  justifier. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  obéissant 
serviteur. 

Charton. 
Ce  16  février  1791. 

Les  opérations  pour  lesquelles  les  électeurs  du  Département  avaient 
été  convoqués  se  trouvant  terminées,  M.  le  Président,  avant  de  clore 
le  procès-verbal,  a  prononcé  un  discours  dont  l'insertion  et  l'impres- 
sion ont  été  ordonnées*.  11  est  ainsi  conçu  : 

1.  Cette  lettre  a  été  imprimée.  L'original  est  aux  Archives  nationales  (BI"). 

2.  Ce  discours  a  été  imprimé.  J'en  possède  l'original  écrit  par  Cerutti. 


472  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

Messieurs,  appelés  pour  la  mission  la  plus  honorable  et  la  plus  importante, 
votre  zèle  assidu,  votre  ferveur  patriotique  ont  justifié  le  choix  que  le  Peuple  a  fait 
de  vous  et  les  juges  et  les  administrateurs  que  vous  lui  avez  donnés,  sont  ceux  que 
l'estime  publique  avait  nommés  avant  vous.  Vous  avez  donc  confirmé  le  jugement 
du  Peuple,  vous  avez  confirmé  son  espoir,  vous  avez  confirmé  en  même  temps 
l'ouvrage  des  législateurs.  Ce  merveilleux  ouvrage  avait  besoin  de  la  plus  prompte 
exécution.  Sans  espérer  l'abattre,  une  horde  mécontente  avait  l'audace  de  l'insulter. 
Leur  vif  ressentiment  essaye  encore  de  soulever  le  monument  qui  les  écrase.  Ceux 
qui  vivaient  du  sang  et  de  l'or  du  peuple  redemandent  leur  proie.  Le  brigandage 
invoque  la  propriété,  l'avarice  interpose  la  religion,  le  désespoir  sollicite  l'anarchie, 
la  discorde  enfin  contrefait  la  charité.  Il  était  temps  que  la  justice  et  l'administration 
reprissent  le  glaive  et  la  balance,  il  était  temps  que  les  tribunaux  et  les  directoires 
sortis  de  terre  environnassent  la  Constitution  pour  la  fortifier  et  la  défendre. 

Ces  remparts  formidables  et  tutélaires  de  la  liberté  sont  élevés  enfin  1  Vous  y 
avez  concouru,  Messieurs,  par  vos  travaux  ;  vous  avez  mis  la  machine  politique  en 
mouvement  et  le  mérite  en  place.  Compagnon  de  vos  travaux,  j'ai  été  le  témoin  de 
leurs  progrès.  L'art  de  choisir  était  pour  ainsi  dire  tout  neuf,  et  le  mode  électo- 
ral, qui  vous  était  prescrit,  semblait  lui-même  imparfaite  L'esprit  public  a  tout 
corrigé,  tout  suppléé,  tout  accompli.  C'est  lui  qui  vous  inspira  la  salutaire  épreuve 
des  discussions  préparatoires,  c'est  lui  qui  forma  ces  clubs  examinateurs  oij  la  con- 
fiance désignait  les  candidats,  oii  la  censure  les  comparait,  où  l'équité  ne  laissait 
parler  l'amitié  et  la  haine  qu'avec  des  faits  et  avec  des  raisons^.  Celte  méthode 
sage  et  hardie  effaroucha  d'abord  d'antiques  préventions,  reste  de  l'esclavage.  On 
aurjit  dit  que  c'était  un  crime  de  manifester  son  cœur  et  que,  pour  demeurer 
intacte,  la  conscience  devait  rester  solitaire,  sauvage,  ignorante.  Le  despotisme, 
qui  redouta  toujours  la  parole  franche,  la  superstition,  qui  ne  redoutait  pas  moins 
l'examen  libre,  avaient  accrédité  de  concert  la  doctrine  mystique  et  servile  de  la 
conscience  muette;  l'intrigue  profitait  de  l'ombre  et  du  silence;  elle  se  plaçait  non 
pas  dans  le  fond,  mais  autour  des  consciences  timides  et  les  faisait  avancer  ou 
reculer  à  son  gré.  Le  sanctuaire  de  la  vertu  était  ainsi  l'antre  de  la  cabale.  Cette 
mystérieuse  obscurité  ombragea  nos  premières  séances,  mais  la  discussion  publique, 
établie  peu  à  peu,  a  fait  luire  au  milieu  de  nous  un  jour  plus  pur  et  plus  certain. 
Des  discours,  ou  trop  prolongés  ou  trop  animés,  n'empêchaient  pas  ceux  qui 
savaient  entendre  d'en  recueillir  un  fruit  général,  le  discernement  du  mérite  et 
l'apprentissage  de  la  hberté. 

Oui,  Messieurs,  la  liberté  s'apprend  et  se  propage  par  les  mouvements  que 
l'on  excite  dans  les  grandes  assemblées;  le  talent  de  la  parole  devient  ainsi  une 
représentation  publique  des  plus  nobles  principes  et  des  plus  mâles  sentiments. 
Qui  oserait  trahir  le  peuple  devant  ses  images?  Qui  consentirait  à  ramper  à  la  face 
de  ses  concitoyens?  Les  assemblées  du  peuple  ne  sont  point  comme  celles  d'un 
sénat  :  l'orgueil  domine  les  assemblées  d'un  sénat,  l'enthousiasme  domine  celles  du 
peuple;  il  ne  tolère  pas  l'extérieur  de  la  moindre  servitude;  il  préfère  de  courageux 
reproches  à  des  éloges  pusillanimes;  la  liberté  des  orateurs  flatte  la  sienne.  Au 
moment  même  où  l'on  s'égae,  il  s'élève  toujours  quelqu'un  qui,  par  de  vives 
secousses,  ramène  au  bon  chemin.  Ceux  dont  l'esprit  ou  la  vertu  chancellent  sont 

1.  Le  scrutin  de  liste  double.  (Note  de  Cerutti.) 

2.  La  veille  de  chaque  élection,  on  discutait  les  candidats  dans  ces  clubs,  afin  d'éclai- 
rer les  suffrages,  sans  les  contraindre,  ni  les  enchaîner.  (Note  de  Cerutlî.) 


CLOTURE  DES  TRAVAUX  DE  L'ASSEMBLÉE.  —  16  FÉVRIER  1791.     47a 

soutenus,  sont  entraînés  par  des  génies  plus  vigoureux  et  des  vertus  plus  fermes. 
Enfin  les  préjugés  eux-mêmes,  quoique  courbés  jusqu'à  terre,  sont  forcés  de  se 
redresser  un  moment  et  de  prendre  une  contenance  généreuse.  Tel  est,  Messieurs, 
l'avantage  des  discours  publics,  même  des  discours  orageux.  Les  orages  sont  bons; 
ils  purifient  l'atmosphère,  ils  consument  les  nuages.  Les  succès  et  les  revers  sont 
également  des  leçons.  Ainsi,  après  une  longue  navigation,  pilote,  matelots  et  pas- 
sagers, chacun  possède  la  manœuvre  et  le  courage  des  mers.  Messieurs,  notre  vais- 
seau touche  au  port,  il  va  s'y  reposer  jusqu'à  ce  que  la  loi  nous  rappelle.  Félicitons- 
nous  du  chemin  que  nous  avons  fait  ensemble.  Si  la  Patrie  pouvait  apparaître  au 
milieu  de  vous,  elle  remercierait  de  sa  voix  touchante  les  serviteurs  fidèles  qui  l'ont 
si  bien  servie.  J'ose  être  son  organe,  je  me  glorifie  d'avoir  été  le  vôtre.  Mon  âme 
est  satisfaite  d'avoir  pu  mêler  ses  sentiments  à  ceux  d'une  grande  et  solennelle 
assemblée  qui,  en  représentant  Paris,  représente  la  première  ville  de  l'empire  et  le 
premier  peuple  du  monde  :  la  capitale  des  arts,  des  lois,  de  la  liberté,  est  faite  pour 
devenir  la  capitale  du  genre  humain. 

L'assemblée,  désirant  faire  connaître  aux  départements  du  royaume 
le  discours  de  son  président  et  les  principes  qu'il  renferme,  en  a  or- 
donné l'envoi  aux  quatre-vingt-trois  départements. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  de  voter  des  remerciements  à 
M.  Gerutti  sur  la  manière  dont  il  s'est  acquitté  de  la  présidence,  l'as- 
semblée a  arrêté  de  voter  des  remerciements  à  M.  Gerutti  et  de  lui 
témoigner  toute  sa  satisfaction  de  la  manière  distinguée  avec  laquelle 
il  avait  procédé. 

A  quatre  heures  et  demie  du  soir,  le  procès-verbal  lu,  sa  rédaction 
adoptée,  a  été  clos,  l'assemblée  dissoute  jusqu'à  ce  qu'une  nouvelle 
convocation  la  mette  dans  le  cas  de  se  réunir,  M.  le  Président  a  levé 
la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Gerutti,  Présidenl; 
Lacépède,  Secrétaire. 


ni 

PROCÈS-VERBAUX 

DE 

L'ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DU  DISTRICT  DE  PARIS 

DU    30    JANVIER   AU    13    MARS    1791 


ELECTION    DES     CURES 


1"  séance.  —  Dimanche  30  janvier  1791, 11  heures  du  matin. 

Ouverture  de  la  séance  par  M.  Cozette,  doyen  d'âge,  auquel  M.  Dommanget  sert  d'inter- 
prète. —  Admission  de  Gouniou  comme  secrétaire  provisoire  et  des  doyens  d'âge  Gau- 
chier,  Bataille  et  Colombeau  comme  scrutateurs  généraux  provisoires.  —  Élection  de 
Pastoret  comme  président  et  de  Cerutti  comme  secrétaire  de  l'assemblée.  —  Élec- 
tion de  Lacépède,  Gouniou  et  Poiret  comme  secrétaires  adjoints,  de  Dommanget, 
Bertolio  et  Danton  comme  scrutateurs  généraux,  et  de  Mauduit  Delarive,  Barré  et 
Roëttiers  de  Montaleau  comme  scrutateurs  suppléants.  —  Organisation  des  bureaux 
et  nomination  des  officiers.  —  Élection  de  Poiret  comme  curé  de  Saint-Sulpice. 

Les  électeurs  du  district  de  la  ville  de  Paris,  sur  la  convocation  à 
eux  faite  pour  ce  jour,  le  27  de  ce  mois,  par  M.  le  procureur  de  la 
Commune,  faisant  en  cette  partie  les  fonctions  de  procureur  syndic  du 
district,  pour,  après  avoir  assisté  à  la  messe  paroissiale,  conformément 
à  l'article  30  du  décret  de  l'Assemblée  nationale  du  12  juillet  1790, 
accepté  et  sanctionné  par  le  Roi  le  24  août  suivant,  procéder,  dans  la 
forme  prescrite  par  le  décret  du  22  décembre  1789,  à  la  nomination 
aux  cures  des  paroisses  de  Saint-Sulpice,  Saint-Germain-l'Auxerrois, 
Saint-Roch,  Sainte-Madeleine  de  la  Villévêque,  Saint-Paul,  Saint- 
Gervais  et  Sainte- Marguerite,  toutes  devenues  vacantes  par  le  défaut 
de  prestation,  de  par  les  ecclésiastiques  pourvus  desdites  cures,  du 
serment  ordonné  par  la  loi  du  26  décembre  dernier,  publié  le  2  jan- 


476  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

vier  présent  mois,  et  pour  se  réunir  dans  le  même  lieu,  le  dimanche 
6  février  et  autres  dimanches  suivants,  sans  interruption,  pour  conti- 
nuer les  élections  auxdites  cures  et  nommer  de  môme  à  toutes  les 
autres  qui  peuvent  ou  pourront  se  trouver  vacantes,  se  sont  rendus  en 
corps  à  dix  heures  du  matin  en  l'église  de  la  paroisse  métropolitaine. 
Après  avoir  pris  place  dans  la  nef  préparée  pour  les  recevoir,  ils  ont 
assistée  la  messe  paroissiale,  conformément  à  l'article  30  du  décret  du 
12  juillet  1790,  accepté  et  sanctionné  par  le  Roi.  A  l'issue  de  la  messe, 
précédée  d'un  Veni  Creator  et  suivie  d'un  Domiiie  saivam  fac  Gentem,  d'un 
Domine  salvam  fac  Legem  et  ô^ un  Domine  salvum  fac  Regem,  M.  Cozette, 
comme  doyen  d'âge,  à  11  heures  du  matin,  a  ouvert  la  séance.  lia 
commencé  par  demander  à  l'assemblée  de  permettre,  attendu  la  fai- 
blesse de  son  organe  et  son  grand  âge,  que  M.  Dommanget,  électeur, 
lui  serve  d'interprète.  L'assemblée  a  acquiescé  à  sa  demande.  M.  Dom- 
manget a  annoncé  que  M.  le  Doyen  d'âge,  président,  le  chargeait  de 
présenter  pour  secrétaire  M.  Gouniou,  électeur,  et  pour  scrutateurs 
généraux  provisoires,  comme  les  plus  âgés  de  l'assemblée,  M.  Gau- 
chier,  âgé  de  soixante-seize  ans,  M.  Bataille,  âgé  de  soixante-quatorze 
ans,  et  M.  Colombeau,  âgé  de  soixante-treize  ans.  L'assemblée  a  con- 
firmé la  présentation  faite  par  M.  le  doyen  d'âge  président,  de  M.  Gou- 
niou pour  secrétaire  provisoire  et  de  MM.  Gauchier,  Bataille  et  Colom- 
beau pour  scrutateurs  généraux,  aussi  provisoires,  charges  qu'ils  ont 
respectivement  acceptées  en  signant  avec  M.  le  Doyen  d'âge  et  le  Secré- 
taire provisoire. 

Cozette,  doyen  d'âge.  Président; 
Gouniou,  Secrétaire  provisoire. 

M.  Dommanget,  au  nom  de  M.  le  doyen  d'âge,  a  proposé  à  l'as- 
semblée :  1«  de  se  diviser  en  six  bureaux  particuliers  où  le  doyen 
d'âge  ferait  provisoirement  les  fonctions  de  président,  nommerait  un 
secrétaire  provisoire,  et  où  provisoirement  aussi  les  trois  plus  âgés 
rempliraient  les  fonctions  de  scrutateurs,  pour  procéder  à  la  nomina- 
tion du  président  de  l'assemblée,  du  secrétaire  et  des  trois  scrutateurs 
généraux;  —  2°  de  procéder  de  suite  à  l'organisation  des  bureaux  par- 
ticuliers et  à  la  nomination  de  leurs  officiers;  —3°  de  procéder  ensuite, 
dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  22  décembre  1789,  à  la  nomi- 
nation aux  cures  énoncées  en  la  convocation  du  27  de  ce  mois,  en 
commençant  par  celle  de  Saint-Sulpice. 

Ces  diverses  propositions  successivement  mises  aux  voix  et  adop- 
tées par  l'assemblée,  les  électeurs,  après  s'être  divisés  en  six  bureaux 
particuliers,  ont  d'abord  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  la  nomi- 


ÉLECTION    DU   BUREAU.   —  30   JANVIER   i79K  477 

nation  du  président  de  l'assemblée.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les 
commissaires  de  chaque  bureau  en  ont  remis  le  résultat  aux  trois 
doyens  d'âge  faisant  les  fonctions  provisoires  de  scrutateurs  généraux. 
Après  le  dépouillement  et  le  recensement  général,  l'un  d'eux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  522,  la  majorité  absolue  de  262  voix 
Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Pastoret  a  eu /i65  voix;  — 
M.  Poiret,  37  ;  -  M.  Gerutti,  9;  —  M.  Danton,  2  ;  —  M.  Dommanget, 
2;  —  M.  Kersaint,  k;—  M.  Colombeau,  1;  —  M.  Lacépède,  1;  — 
M.  l'abbé  Moline,  1.  Total  égal  au  dépouillement,  522  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  doyens  d'âge,  il  a  annoncé  que  M.  Pastoret,  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages  au  nombre  de  465  voix,  en  réunissait  203  de  plus 
que  la  pluralité  absolue  fixée  à  262  voix.  M.  le  doyen  d'âge  prési- 
dent, d'après  ce  résultat,  a  proclamé  pour  président  de  l'assemblée 
électorale  du  district  de  Paris,  M.  Pastoret. 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs; 
ils  y  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  secrétaire  de 
l'assemblée.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  ré- 
sultats en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux,  doyens  d'âge,  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  516,  qu'il  se  trouvait  réduit  par  3  bulletins  nuls,  1 
au  2-  bureau,  1  au  k"  et  1  au  5%  à  513,  ce  qui  fixait  la  pluralité 
absolue  à  257  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Agasse 
l'aîné  a  eu  1  voix;  —  M.  Aclocque',  1;  —  M.  Bertolio,  ko;  —  M.  Bouil- 
lard*,  1;  —  M.  Brousse  Desfaucherets,  1;  —  M.  Gerutti,  287;  — 
M.  Poujade  de  la  Devèse,  1  ;  —  M.  Danton,  10  ;  —  M.  Dommanget,  6  ; 
—  M.  De  Moy,  vicaire  de  la  Sainte- Ghapellc,  1  ;  —  M.  Gouniou,  37  ;  — 
M.  Lacépède,  110;  —  M.  Legrand^  homme  de  loi,  1;  —  M.  Poiret, 
supérieur  de  l'Oratoire,  10  ;  —  M.  Vieillard,  1.  Total  égal  au  dépouille- 
ment: 513  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  doyens  d'âge,  après  avoir 
prononcé  le  résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Gerutli,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  287,  30  au  delà  de  la  plura- 
lité absolue  fixée  à  257  voix.  D'après  ce  résultat  M.  le  Doyen  d'âge  pré- 
sident a  proclamé  pour  secrétaire  de  l'assemblée  M.  Gerutti. 

Après  cette  proclamation,»M.  Pastoret  a  pris  séance  comme  prési- 

i.  André-Arnoult  Aclocque,  brasseur,  électeur  de  la  section  des  Gobelins. 

2.  Augustin-Louis  Bouillard,  conseiller  en  la  Cour  des  aides,  électeur  de  la  section 
des  Enfants-Rouges. 

3.  François-Nicolas  Legrand,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Mont- 
morency. 


478  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

dent  el  M.  Cerutti  comme  secrétaire,  et  M.  le  Doyen  d'âge  a  signé  avec 
le  Secrétaire  provisoire. 

CozETTE,  doyen  d'âge,  Président; 
GouNiou,  Secrétaire  provisoire. 

M.  le  Président  a  commencé  par  observer  à  l'assemblée  qu'aux 
termes  des  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  le  président  et  le  secré- 
taire devaient  avant  tout  prêter  serment;  après  en  avoir  lu  la  formule, 
ainsi  conçue  :  «  Je  jure  et  promets  d'être  fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au 
Roi,  de  ne  nommer  que  ceux  que  j'aurai  choisis  en  mon  âme  et  con- 
science comme  les  plus  dignes  de  la  confiance  publique,  sans  avoir  été 
déterminé  par  dons,  promesses,  sollicitations  ou  menaces,  »  il  a  pro- 
noncé ces  mots  :  Je  le  jure.  M.  le  Secrétaire  les  a  ensuite  prononcés. 
M.  le  Président,  après  cette  prestation  de  serment,  a  représenté  qu'aux 
termes  des  mêmes  décrets  de  l'Assemblée  nationale  il  devait  être 
prêté  par  chaque  membre  de  l'assemblée.  Il  a  fait  lecture  de  la  for- 
mule, et  chacun  des  électeurs  a  prononcé  ces  mots  :  Je  le  jure. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  de  l'élection  de  trois  scrutateurs 
généraux  par  un  scrutin  de  liste  de  trois  noms,  à  la  simple  pluralité 
relative  des  suffrages.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite 
de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  gé- 
néraux, doyens  d'âge,  après  le  dépouillement  général,  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  473,  réduit  par  un  bulletin  nul  au 
6«  bureau  à  472,  produisant  1,416  suffrages.  D'après  le  dépouillement 
il  a  été  reconnu  que  M.  Archambault  a  eu  1  voix;  —  M.  Aclocque,  3; 

—  M.  Bertolio,  176;  —  M.  Barré,  89  ;  —  M.  Brousse  Desfaucherets, 
30;—  M.  Boue  S  1;  —M.  Barbier,  14;  —  M.  Bouillard,  14;  — 
M.  Chaudot,  1;  —  M.  Colin  de  Cancey,  20;  —  M.  Dommanget,  267;  — 
M.  Danton,  160  ;  —  M.  De  Pille,  2  ;  —  M.  De  Roussy^,  4  ;  —  M.  Duper- 
ron  (Gaston)  ^  1;  — M.  Dauquesne\  3;  — M.  Gouniou,120;  — M.  Girard 
de  la  Perrotière,  2  ;  —  M.  Gallemant,  1  ;  —  M.  Kersaint,  6;  —  M.  La- 
cépède,  117  ;  —  M.  Larive,  117  ;  —  M.  Lassise  ^  1  ;  —  M.  Poiret,  13  ; 

—  M.  Polverel,  11  ;  —  M.  Roëttiers  de  Montaleau,  38  ;  —  M.  Roussy, 
20;  —  M.  Vieillard,  30;  —M.  Vavoque  ^  1;  —  M.  Bruneau,  7;  — 
M.  Billecocq,  2;  —  M.  Boursier,  2;  —  M.  Dutramblay,  1;  —  M.  Garnier, 

1.  Probablement  Bobée. 

2.  Alexandre  De  Roussy,  orfèvre,  électeur  de  la  section  des  Arcis. 

3.  Jean-Baptiste-Gaston-Thomas  Duperron,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  Croix- 
Rouge. 

4.  Probablement  Docaigne. 

5  Je  n'ai  pas  trouvé  ce  nom  dans  la  liste  des  électeurs. 

6.  Philippe  Vavoque,  tapissier  aux  Gobelins,  électeur  de  la  section  des  Gobelins. 


ÉLECTION  DU   BUREAU.  —  30  JANVIER  1794.  47» 

6  ;  —  M.  Gravier,  ci-devant  de  Vergennes,  3  ;  —  M.  Junquière,  1  ;  — 
M.  Jacobé  Denaurois,  2;  —  M.Knapen,  l;  —  M.Poujade  de  la  Devèse,  1; 

—  M.  Lejeune,  1;  —  M.  Paporet  S  1  ;  —  M.  Thion  de  la  Chaume,  3;  — 
M.  Roëttiers  de  la  Bertaiche,  2;  —  M.  Trolio^,  1;  —  M.  Wilmet»,  1  ;  — 
M.  Agasse  l'aîné,  11  ;  —  M.  Brousse,  4  ;  —  M.  Boulland  S  1  ;  —  M.  Cham- 
bon,  1  ;  —  M.  Cellier,  1  ;  —  M.  Frère  de  Montizon  %  1  ;  —  M.  Guérin, 
1  ;  —  M.  Ginoux,  1;  —  M.  Lemoyne  des  Essarts,  4;  —  M.  Oudet,  1;  — 
M.  Pilavé  %  1  ;  —  M.  Treuilly  ^  1  ;  —  M.  Brosselard,  1  ;  —  M.  Cailleau, 
1  ;  —  M.  Calvinhac,  1  ;  —  M.  Davous,  1;  —  M.  Darrimajou,  1;  — 
M.  D'Herbelot,  1;  —  M.  DeLa  Haute,  3;  — M.  Grenier^  1;  — M.  Jussieu, 
2;  —  M.  Labiée  %  2;  —  M.  Levasseur,  2;  —  M.  Mennessier,  3;  —  M.  Al- 
laire,  2  ;  —  M.  Arsandaux,  1  ;  —  M.  Audet  de  la  Mesenguère  ^^  1  ;  — 
M.  Bertholon,  1;  —  M.  Broussonet,  1;  —  M.  Barrois^S  1  ;  —  M.  Go- 
lombeau,  1  ;  —  M.  Chalons*^  1;  —  M.-  De  Moy,  trésorier,  3  ;  —  M.  De 
La  Poize,  1;  —  M.  Grandin^^  1;  —  M.  Heluis,  1;  —  M.  Lavoiepierre,  1; 

—  M.  Lalouette^S  1;  —  M.  Rubit  ^%  1  ;—  M.  Santerrel^  1;  — 
M.  Agasse,  2  ;  —  M.  Abriall^  2;  —  M.  Béchet,  1;  -  M.  Blanc i«,  4;  — 
M.  Bouillard,  2;  —  M.  Billaudel^^  2  ;  —  M.  Conty,  1;  —  M.  Denoux,  1; 

—  M.  Dubail,  1  ;  —  M.  d'Ormesson,  1;  —  M.  Ducloz-Dufresnoy,  1  ;  — 


1 .  Je  n'ai  pas  trouvé  ce  nom  dans  la  liste  des  électeurs. 

2.  Probablement  une  altération  de  Bertolio. 

3.  Claude-Maurice  Wilmet,  ancien  garde  du  corps  de  la  bonneterie,  électeur  de  la 
section  des  Quatre-Nations. 

4.  Jean-Baptiste-Vincent  Boulland,  architecte,  électeur  de  la  section  de  la  place 
Louis  XIV. 

5.  René-Alexandre-François  Frère  de  Montizon,  architecte,  électeur  de  la  section  du 
Luxembourg. 

G.  Probablement  Picavez. 

7.  Probablement  Jean-Baptiste  Trouilliou,  négociant,  électeur  de  la  section  de  Mau- 
conseil. 

8.  Théodore  Grenier,  négociant,  électeur  de  la  section  de  Henri  IV. 

9.  Jacques  Labiée,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Luxembourg. 

40.  Gabriel- Antoine-Nicolas  Audet  de  la  Messenguère,  maître  de  pension,  électeur  de 
la  section  des  Quinze-Vingts. 

11.  Je  n'ai  pas  trouvé  ce  nom  dans  la  liste  des  électeurs. 

l^.  Louis  Chalons,  capitaine  de  la  garde  nationale,  électeur  de  la  section  de  la  Fon- 
taine-de-Grenelle. 

13.  Jean-Jacques  Grandin,  commissaire  au  Châtelet,  électeur  de  la  section  des  Arcis, 
ou  Jacques-Bernard  Grandin,  négociant,  électeur  de  la  section  de  Bondy. 

14.  Claude-Joseph  Lalouette,  avocat  aux  Conseils  du  Roi,  électeur  de  la  section  de  la 
rue  Beaubourg. 

15.  François-Antoine  Rubit,  drapier,  électeur  de  la  section  du  Louvre. 

16.  Antoine-Joseph  Santerre,  brasseur,  électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts. 

17.  André-Joseph  Abrial,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 

18.  Jean-Gabriel  Blanc,  commissaire-priseur,  électeur  de  la  section  de  Mauconseil. 

19.  Louis  Billaudel,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 


480  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

M.  Decaudin,  1  ;  —  M.  Poissonnier  de  Longerais,  2;  —  M.  FauveauS  1; 
—  M.  Fournier\  1  ;  —  M.  Guyot,  1  ;  —  M.  Lamotte,  15  ;  —  M.  Le  Roy, 
1  ;  —  M.  Lechevalier  ^,  1  ;  —  M.  Maurice,  1  ;  —  M.  Miller,  1  ;  — 
M.  Petits  1;  —  M.  Salleron  ',  2  ;  —  M.  Paré  \  2  ;—  M.  Rolin  ',  1  ;  — 
M.  Regnauld,  2;  —  M.  Roussineau,  5;  —  M.  Roëttiers,  sans  désigna- 
tion, 2  ;  —  M.  Simon,  3  ;  —  M.  Satens,  4  ;  —  M.  Thoûin,  1  ;  —  M.  Vir- 
vaux  ',  1.  Total  égal  au  dépouillement  :  l,/tl6  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  doyens  d'âge,  a  prononcé 
le  résultat  du  scrutin  ;  il  a  annoncé  que  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus 
de  suffrages  étaient  MxM.  Dommanget,  Rertolio  et  Danton;  que  le  l^"^ 
en  avait  obtenu  267,  le  2«  176  et  le  3®  160  ;  que  ceux  qui  après  en 
avaient  obtenu  le  plus  étaient  MM.  Gouniou,  120;  Mauduit  Deiarive, 
117;  Lacépède,  117;  Rarré,  89  ;  Roëttiers  de  Montaleau,  38.  D'après  ce 
résultat,  M.  le  Président  a  proclamé  pour  scrutateurs  généraux  de 
l'assemblée  MM.  Dommanget,  Rertolio,  Danton. 

M.  le  Président  a  proposé  à  l'assemblée  de  nommer  pour  secré- 
taires adjoints  de  l'assemblée  les  trois  membres  qui,  dans  le  scrutin 
fait  pour  l'élection  du  secrétaire,  avaient  après  lui  obtenu  le  plus  de 
suffrages,  et  pour  scrutateurs  suppléants  les  trois  qui  après  les  scruta- 
teurs généraux  avaient  réuni  le  plus  de  voix.  Cette  proposition  adoptée 
par  l'assemblée,  M.  le  Président  a  proclamé  pour  secrétaires  adjoints 
M.  Lacépède,  qui  après  M.  Cerutti,  élu  secrétaire,  a  réuni  le  plus  de 
voix  au  nombre  de  110,  M.  Gouniou  qui,  au  nombre  de  37  voix,  s'est 
trouvé  en  avoir  obtenu  le  plus  après  M.  Rertolio,  qui  en  réunissait 
45,  et  qui  venait  d'être  nommé  second  scrutateur  général,  et  M.  Poi- 
ret,  supérieur  de  l'Oratoire,  qui  a  eu  après  le  plus  de  voix,  au  nombre 
de  10,  et  pour  scrutateurs  suppléants  M.  Mauduit  Deiarive,  qui 
après  M.  Gouniou,  élu  second  secrétaire  adjoint,  s'est  trouvé  en  réunir 
le  plus,  au  rîombrede  117  voix,  et  MM.  Rarré  et  Roëttiers  de  Monta- 
leau, qui  après  M.  Lacépède,  élu  premier  secrétaire  adjoint,  ont  réuni 
le  plus  de  voix,  l'un  89,  l'autre  38. 


1.  André-François   Fauveau,   payeur  de  rentes,  électeur  de  la   section   du  Palais- 
Royal. 

2.  Pierre-Victor  Fournier,  architecte,  électeur  de  la  section  des  Invalides. 

3.  Jean-Baptiste  Lechevalier,  commis  principal  de  la  loterie,  électeur  de  la  section  du 
faubourg  Montmartre. 

4.  Nicolas  Petit,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roule. 

5.  Joseph  Salleron,  corroyeur,  électeur  de  la  section  des  Arcis. 

6.  Jules-François  Paré,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français. 

7.  Germain  Rolin,  maître  de  pension,  électeur  de  la  section  des  Invalides. 

8.  Charles-François  Virvaux,  greffier  à  la  cour  des  aides,  électeur  de  la  section  de 
l'Arsenal. 


I 


ÉLECTION  DES  OFFICIERS  DES  SIX  BUREAUX.  —  30  JANVIER  1791.     481 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
à  leur  organisation  et  à  la  nomination  de  leurs  officiers  par  un  scrutin 
de  liste  de  cinq  noms.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  commis- 
saires de  chaque  bureau  en  ont  successivement  fait  le  rapport  à  l'as- 
semblée générale.  Il  en  est  résulté  :  qu'au  premier  bureau  M.  Simon  a 
été  élu  président  ;  —  M.  Delamotte,  secrétaire  ;  —  scrutateurs  :  MM. 
Pautonnieri,  Regnault,  Maurice;  —  scrutateurs  suppléants:  MM.  Bro- 
chant, Hymette^,  Conty; 

Qu'au  deuxième  bureau  M.  Barré  a  été  nommé  président  ;  — 
M.  Gallemant,  secrétaire  ;  —  scrutateurs  :  MM.  Gaigne,  Maillot, 
Allart^;  —  scrutateurs  suppléants  :  MM.  d'Ormesson,  Gabillot\  Michel; 

Qu'au  troisième  bureau  M.  Agasse  l'aîné  a  été  élu  président  ;  — 
M.  Bienaymé,  secrétaire  ;  —  scrutateurs  :  MM.  Oudet,  Tanevot,  Béchet; 

—  scrutateurs  suppléants  :^MM.  Retournât  %  De  Moy,  curé,  Delondre  ^  ; 

Qu'au  quatrième  bureau  M.  Deparcieux  a  été  nommé  président; 

—  M.  Garnier,  secrétaire  ;  —  scrutateurs  :  MM.  Thion  de  la  Chaume, 
Cailleau,  Brousse;  —  scrutateurs  suppléants:  MM.  Berthier,  Mennes- 
sier,  Broussonet; 

Qu'au  cinquième  bureau  M.  Roëttiers  de  la  Bertaiche  a  été  élu 
président;  —  M.  Knapen,  secrétaire;  —  scrutateurs:  MM  Polverel, 
Boursier,  Roussy;  —  scrutateurs  suppléants:  MM.  Boucher  René, 
Colin  de  Cancey,  Laumonier  ; 

Qu'au  sixième  bureau  M.  Barnou  a  été  nommé  président;  — 
M.  Begnauld,  secrétaire;  —  scrutateurs  :  MM.  Viger  de  Jolival,  Arsan- 
daux,  Lavoiepierre  ;  —  scrutateurs  suppléants:  MM.  De  Moy,  trésorier; 
Allaire,  Denise. 

Ces  rapports  achevés,  M.  le  Président  a  fait  faire  lecture  à  l'assem- 
blée de  deux  lettres  de  M.  Cahier,  premier  substitut  adjoint  de  M.  le 
procureur  de  la  commune  de  Paris,  faisant  en  cette  partie  les  fonctions 
de  procureur  syndic  du  district,  toutes  deux  du  29  de  ce  mois,  adres- 
sées à  MM.  de  l'assemblée  électorale  de  la  ville  de  Paris  en  l'église 
cathédrale.  L'une  contient  l'envoi  d'un  exemplaire  de  la  convocation 
du  27  de  ce  mois  par  lui  signé,  pour  la  nomination  aux  cures  y  énoncées; 
il  y  annonce  en  même  temps  que  sous  peu  de  jours  il  fera  passer  la 


1.  Pierre-Guillaume  Pautonnier,  procureur  au  Chùtelet,  électeur  de  la   section  du 
Louvre. 

2.  Auguste-Jean  Hj^mettc,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 

3.  Pierre  Allart,  marchand  de  modes,  électeur  de  la  section  du  Palais-Rojal. 

4.  Jean  Gabillot,  négociant,  électeur  de  la  section  de  Mauconseil. 

5.  Ambroise  Retournât,  sculpteur,  électeur  de  la  section  de  la  rue  Poissonnière. 

6.  Louis  Delondre,  épicier,  électeur  de  la  section  des  Lombards. 

3< 


482  ASSEMBLEE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

liste  des  autres  cures  auxquelles  l'assemblée  a  à  nommer.  L'autre 
annonce  qu'il  enverra  à  l'assemblée,  dimanche  prochain,  des  exem- 
plaires, pour  chacun  des  électeurs,  de  la  liste  des  ecclésiastiques  qui 
ont  prêté  à  Paris  le  serment  ordonné  par  la  loi  du  26  décembre  dernier; 
—  que  les  curés,  qui  ont  prêté  le  serment  civique  et  dont  les  paroisses 
ont  été  supprimées  par  la  loi  du  15  de  ce  mois,  sont  MM.  Denoux,  curé 
de  la  Madeleine  en  la  Cité,  Roussineau,  curé  de  la  Basse  Sainte-Chapelle, 
que  tous  deux  exercent  les  fonctions  de  vicaires  de  l'évêque  de  Paris, 
en  vertu  de  l'article  23  du  titre  II  de  la  loi  du  24  août  1790  et  de  l'ar- 
ticle 17  de  la  loi  du  2k  novembre  suivant;  MM.  GirardS  curé  de  Saint- 
Landry;  Bitter-,  curé  de  Sainte-Croix;  Durville^  curé  de  Saint-Barthé- 
lémy; BlondeauS  curé  de  Saint-Jean- Baptiste  et  de  Saint-Denis,  et 
M.CorroUer^  curé  de  Saint-Louis-en-l'Ile,  observant  que  cette  dernière 
paroisse  est  conservée  provisoirement  comme  succursale  de  la  paroisse 
Cathédrale,  et  que  quelques  réclamations  se  sont  élevées  pour  en  obte- 
nir la  conservation  définitive  ;  —  que  les  curés  dont  les  cures  sont  sup- 
primées, si  le  vœu  de  la  municipalité  est  accueilli  par  l'Assemblée 
nationale,  et  qui  ont  prêté  le  serment  civique,  sont  MM.  Besson®,  curé 
de  Saint-Josse;  Pennvern^  curé  de  Saint-Étienne-du-Mont;  Jacquol% 
curé  de  Saint-Martin,  cloître  Saint-Marcel,  et  Huot^  curé  de  Saint- 
Jean-de-Latran;  que  dans  ce  nombre  il  aurait  désiré  comprendre  M.  La- 
quesnoy^^  prieur  curé  du  Temple,  mais  que  M.  le  maire  lui  avait  écrit 
qu'il  avait  rétracté  son  serment  en  chaire,  le  23  de  ce  mois. 

L'assemblée  a  ordonné  le  dépôt  à  son  secrétaire,  tant  de  la  con- 
vocation que  des  deux  lettres. 

On  s'est  ensuite  occupé  de  l'élection  d'un  curé  pour  la  paroisse  de 
Saint-Sulpice^^  Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  retirés  dans  leurs 
bureaux  particuliers  où  ils  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  cette 
nomination.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats 
en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  xMM.  les 


1.  François  Girard,  curé  depuis  1781,  chanoine  de  Notre-Dame  après  le  concordat. 

2.  Pierre  Bitter,.  curé  depuis  1784. 

3.  Jacques-Henri  Durville,  curé  depuis  1778. 

4.  jXicolas-Remi  Blondeau,  curé  depuis  1772. 

5.  Jacques-Robert  Corentin  CorroUer,  curé  depuis  1785.  Sa  cure  fut  supprimée,  mais 
rétablie  après  le  Concordat,  et  il  en  fut  nommé  desservant. 

6.  Jean-Baptiste  Besson,  curé  depuis  1753. 

7.  François-Gabriel  Secré  de  Pennvern,  curé  depuis  1772,  mort  à  Paris  le  14  mars  1791. 

8.  Pierre-André  Jacquot,  curé  depuis  1788,  électeur  de  la  section  des  Gobelins. 

9.  Curé  depuis  1760. 

10.  Curé  depuis  1780. 

11.  Le  curé  de   Saint-Sulpice  était,  depuis  1788,  Antoine-Xavier  Mayneau  de  Pance- 
mont,  qui  avait  refusé  le  serment. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  30  JANVIER  4791.  483 

Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  Zi95, 
réduit  par  7  bulletins  nuls,  2  au  premier  bureau,  2  au  second,  1  au 
troisième  et  2  au  cinquième,  à  488,  que  la  pluralité  absolue  se 
trouvait  fixée  à  2^5  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Cor- 
roller,  curé  de  Saint-Louis-en-l'Ile,  a  eu  23  voix;  —  M.  Collard,  prêtre 
de  la  doctrine  chrétienne,  2;  —  M.  Denoux,  1;  —  M.  Dupoussalz,  sans 
désignation,  1  ;  —  M.  De  Moy,  trésorier  de  la  Sainte-Chapelle,  1  r 
—  M.  Fleury,  ancien  vicaire  de  Saint-Séverin,  1  ;  —  M.  Girard,  cure  de 
Saint-Landry,  5;  —  M.  l'abbé  Grégoire*,  député  à  l'Assemblée  natio- 
nale, 4;  —  M.  l'abbé  Gouttes^,  député  à  l'Assemblée  nationale,  3;  — 
M.  le  curé  de  Choisy-le-Roi^  1  ;  —  M.  l'abbé  LamouretteS  1  ;  —  M.  le 
curé  d'Ermenonville ^  1;  —  M.  Poiret,  prêtre,  supérieur  de  l'Ora- 
toire, /435;  —  M.  Poujade  de  la  Devèse,  4;  —  M.  Poujade,  sans  désigna- 
tion, 1;  —  M.  Picavez,  électeur,  1;  —  M.  Roussineau,  curé  de  la  Basse 
Sainte  Chapelle,  3.  Total  égal  au  dépouillement  :  488  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Poiret,  supérieur  de  l'Oratoire,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  436, 190  de  plus  que  la  plu- 
ralité absolue  fixée  à  245  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a 


1.  Henri  Grégoire,  né  à  Veho  (Meurthe)  le  4  décembre  1750,  curé  d'Emberménil, 
député  du  clergé  de  Nancy  à  l'Assemblée  constituante,  élu  évoque  du  département  de 
Loir-et-Cher  en  1791,  député  à  la  Convention,  mort  à  Paris  le  28  mai  1831. 

2.  Joseph-Louis  Gouttes,  né  à  Tulle  (Corrèze)  le  21  septembre  1739,  curé  d'Argelliers, 
député  du  clergé  de  Béziers  à  l'Assemblée  constituante,  élu,  en  1791,  évêque  constitu- 
tionnel de  Saône-et-Loire,  décapité  à  Paris  le  25  mars  1794. 

3.  Le  Verdier,  président  de  l'assemblée  primaire  du  canton  de  Choisy-le-Roi. 

4.  Adrien  Laraourette,  né  à  Frévent  (Pas-de- Calais)  en  1742,  lazariste,  grand  vicaire 
d'Arras,  directeur  des  dames  de  Chaillot,  ami  et  collaborateur  de  Mirabeau,  élu  évêque 
constitutionnel  de  Lyon,  sacré  le  27  mars  1791,  député  de  Rhône-et-Loire  à  l'Assemblée 
législative,  décapité  à  Paris  le  10  janvier  1794.  En  1789,  il  publia  :  Pensées  sur  la  philo- 
sophie de  la  foi,  ou  le  système  du  christianisme  considéré  dans  son  analogie  avec  les 
idées  naturelles  de  l'entendement  humain.  Il  envoya  son  ouvrage  à  l'Assemblée  nationale 
par  la  lettre  s-uivante,  dont  l'original  fait  partie  de  ma  collection  : 

«  Messeigneurs,  j'ose  apporter  aux  pieds  de  l'auguste  assemblée  dont  l'Europe  admire 
la  sagesse  et  de  qui  la  France  attend  son  salut,  un  livre  qui  réduit  à  un  seul  et  vaste 
système  de  philosophie  l'économie  de  la  religion  et  celle  de  la  société,  heureux  si  ce  faible 
fruit  de  mon  travail  peut  obtenir  l'approbation  des  pères  de  la  patrie  et  des  sauveurs  de 
la  nation!  C'est  la  plus  touchante  récompense  dont  ils  puissent  couronner  les  veilles  de 
ceux  qui  se  consacrent  à  l'étude  de  la  vérité  et  à  la  recherche  des  principes  de  la  félicité 
publique. 

«  Je  suis  avec  un  très  grand  respect,  messeigneurs,  votre  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

«  L'abbé  Lamourette. 
<  Chaillot,  9  septembre  nSQ.  » 

L'abbé  Lamourette  était  populaire  par  ses  Prônes  civiques,  publiés  en  1790. 

5.  Il  s'appelait  Cachet. 


484  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

annoncé  que  M.  Poiret,  prêtre,  supérieur  de  la  maison  de  l'Oratoire, 
était  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  voix  pour  la  cure  de  Saint-Sulpice; 
qu'il  en  avait  obtenu  /t36,  190  de  plus  que  la  majorité  absolue  fixée 
à  245  voix;  il  a  observé  qu'aux  termes  de  l'article  31  du  titre  II  du 
décret  de  l'Assemblée  nationale  concernant  la  constitution  civile  du 
clergé  du  12  juillet  1790,  accepté  et  sanctionné  par  le  Roi  le  2k  août 
suivant,  la  proclamation  des  élus  devait  être  faite  par  le  Président  du 
corps  électoral,  dans  l'église  principale,  avant  la  messe  solennelle,  qui 
serait  célébrée  à  cet  effet  et  en  présence  du  peuple  et  du  clergé.  En 
conséquence  il  a  déclaré  que  dimanche  prochain  6  février,  à  neuf 
heures  du  matin,  avant  la  messe  en  l'église  métropolitaine,  en  présence 
du  peuple  et  du  clergé  qu'il  invitait  à  se  trouver  à  cette  sainte  et  reli- 
gieuse cérémonie,  il  serait  fait  la  proclamation  de  M.  Jean  Poiret, 
prêtre,  supérieur  de  la  maison  de  l'Oratoire,  électeur  de  la  section  de 
l'Oratoire,  âgé  de  soixante-neuf  ans,  demeurant  à  l'Oratoire,  pour  curé 
de  la  paroisse  Sainl-Sulpice  de  la  ville  de  Paris. 

La  continuation  de  l'élection  des  curés  à  nommer  et  énoncée  dans 
la  convocation  du  27  de  ce  mois,  en  commençant  par  celle  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois,  a  été,  d'après  cette  convocation  même,  ajournée 
à  dimanche  prochain  6  février,  à  l'issue  de  la  messe  paroissiale,  en 
l'église  de  la  paroisse  métropolitaine  de  Paris,  conformément  à  l'ar- 
ticle 30  du  titre  II,  concernant  la  nomination  aux  offices  ecclésias- 
tiques, du  décret  du  12  juillet  dernier,  accepté  et  sanctionné  par  le 
Roi.  A  sept  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrêlaire. 


2"'«  séance.  —  Dimanche  6  février  1791,  9  heures  du  matin. 

Discours  du  président,  Pastoret.  —  Proclamation  solennelle  de  Jean  Poiret  comme  curé 
de  Saini-Sulpice.  —  Discours  du  curé  Poiret.  —  Après  la  célébration  de  la  messe,  à 
laquelle  as-istent  tous  les  électeurs,  reprise  de  la  séance.  —  Lettre  de  Cahier  de 
Gervillo  envoyant  700  exemplaires  de  la  liste  des  ecclésiastiques  et  autres  fonction- 
naires publics  ayant  prêté  le  serment  et  annonçant  que  Paris  aura  désormais  33  pa- 
roisses, dont  24  anciennes  et  9  nouvelles.  —  Élection  du  vicaire  Jean  Corpet 
comme  curé  de  Suiiit-Germain-l'Auxerrois.  —  Élection  de  l'abbé  Louis- Alexandre 
Legrand  coirime  curé  de  Saint-Roch-  —  Élection  du  vicaire  Joseph-Dominique 
Picavez  comme  curé  de  Sainte-Madeleine  de  la  Villévêque. 

Les  électeurs  du  district  de  Paris,  par  suite  de  la  convocation  faite 
le  27  janvier  dernier,  se  sont  rendus  en  l'église  métropolitaine.  L'assem- 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  6  FÉVRIER  1791.  485 

blée  ouverte  par  M.  le  Président,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la 
séance  précédente,  la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé 
que  l'ordre  du  jour  était  :  1^  la  proclamation  de  M.  Poiret  pour  curé 
de  la  paroisse  de  Saint-Sulpice;  qu'au  scrutin  fait  en  la  séance  du 
30  janvier  dernier  il  avait  obtenu  Z|35  suffrages,  190  au  delà  de  la  plu- 
ralité absolue  fixée  à  245  voix  ;  2°  en  continuant  l'élection  des  cures 
désignées  en  la  convocation  ci-dessus  énoncée,  la  nomination  à  celles 
de  Saint-Germain -l'Auxerrois,  Saint-Roch,  la  Madeleine  de  la  Villé- 
véque,  Saint- Paul,  Saint-Gervais  et  Sainte-Marguerite. 

Aux  termes  de  Tarticle  31  du  titre  II  du  décret  de  l'Assemblée 
nationale  du  12  juillet  1790  concernant  la  constitution  civile  du  clergé, 
la  proclamation  des  élus  devant  être  faite  avant  la  messe,  en  présence 
du  peuple  et  du  clergé,  M.  le  Président  a  nommé  commissaires 
MM.  Kersaint,  Lacépède,  Thoiiin  et  Troûard  ^  pour  aller  inviter  le  clergé 
à  venir  dans  la  nef,  lieu  de  la  séance  de  l'assemblée,  pour  assister  à 
cette  proclamation.  Les  commissaires,  précédés  d'un  huissier,  se  sont 
rendus  dans  le  chœur  et,  après  s'être  acquittés  de  leur  mission,  sont 
rentrés  en  l'assemblée,  suivis  du  clergé.  MM.  Denoux  et  Roussineau, 
vicaires  généraux  de  la  paroisse  métropolitaine,  placés  l'un  à  la  droite 
de  M.  le  Président  et  l'autre  à  sa  gauche,  le  clergé  rangé  sur  deux 
lignes  aux  deux  côtés  du  bureau  général  des  officiers  de  l'assemblée, 
M.  le  Président  a  prononcé  le  discours  suivant  : 

Messieurs,  cinq  siècles  se  sont  bientôt  écoulés  depuis  que  les  Français,  con- 
voqués pour  la  première  fois  eu  États  généraux,  se  rassemblèrent  dans  ce  temple 
même  pour  arrêter  les  entreprises  des  pontifes  romains.  On  dirait  que  le  séjour 
auguste,  où  nous  venons  demander  et  recevoir  les  inspirations  de  la  divinité,  fut 
marqué  dans  tous  les  temps  par  l'Éternel,  comme  le  lieu  où  doit  se  purifier  et 
s'affermir  le  christianisme.  Ils  ne  sont  plus  ces  jours  où,  loin  d'être  choisis  par  les 
fidèles,  nos  premiers  pasteurs  n'étaient  souvent  que  le  choix  aveugle  de  la  faveur, 
de  la  naissance  ou  de  la  fortune.  Un  ministre  les  élisait,  et  cette  élection  parais- 
sait chrétienne.  Aujourd'hui,  ils  seront  élus  par  le  peuple,  et  l'on  crie  à  l'impiété. 
L'impiété!  ceux  qui  osent  nous  la  reprocher  sont  les  véritables  impies.  Désobéir 
à  la  loi,  c'est  désobéir  à  Dieu  même.  Hélas  !  ils  fléchissaient  sans  murmure  sous  le 
caprice  d'un  homme  puissant,  et  ils  craignent  de  fléchir  sous  la  volonté  générale 
des  Français.  Et  quels  sont  ces  hommes  qui  pleurent  sur  le  christianisme  avec 
une  si  coupable  hypocrisie?  Sans  doule,  ils  survivaient  par  l'énergie  de  leur 
caractère  ou  la  simplicité  de  leurs  mœurs  à  un  siècle  dévoré  de  corruption  et 
flétri  par  l'esclavage.  Ah!  si  ceux  qui  invoquent  le  ciel  contre  le  vœu  du  peuple 
et  du  Roi  étaient  les  mêmes  qui  trompaient  le  Roi  et  qui  opprimaient  le  peuple! 
S'ils  présentaient,  pour  appuyer  la  religion,  le  même  bras  qui  repousse  la  Consti- 
tution et  la  liberté...  Éloignons  de  nous  cette  affligeante  pensée;  n'imitons  pas 

1.  Louis-François  Trouard,  contrôleur  des  bâtiments  du  roi,  électeur  de  la  section 
de  la  Grange-Batelière. 


486  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

leur  égarement;  sachons  les  plaindre  et  leur  pardonner.  Peuple,  qui  environnez 
cette  enceinte,  vous  dont  l'attitude  tranquille  et  le  silence  respectueux  sont  un 
hommage  touchant  rendu  au  culte  et  à  la  loi,  souvenez-vous  que  la  tolérance  est 
la  première  des  vertus  religieuses  comme  la  première  des  vertus  civiles.  La  tolé- 
rance n'est  que  la  charité.  Heureux  jour  que  celui  où  la  piété  et  la  philosophie  se 
sont  embrassées  sous  les  auspices  de  l'être  qui  d'un  regard  mesure  l'univers. 
Aimez  Dieu,  honorez  la  nation  et  le  Roi,  chérissez  vos  frères,  tels  sont  les  prin- 
cipes de  l'Évangile;  ils  attendaient  la  Constitution  française,  ils  en  étaient  le 
monument  prophétique.  Livrons-nous,  Messieurs,  aux  sentiments  que  doit  inspirer 
la  cérémonie  auguste  dont  nous  allons,  pour  la  première  fois,  être  les  témoins. 
Peuple,  soyez  attentif;  ministres  des  autels,  adressez  une  hymne  de  reconnais- 
sance au  Créateur  des  hommes  et  de  la  liberté.  Citoyens,  le  voilà  ce  pasteur  que 
nous  vous  donnons  pour  guide  et  pour  modèle.  Voyez-vous  ses  cheveux  blanchis 
par  soixante  ans  de  travaux  et  de  vertus!  Il  était  le  chef  d'une  congrégation 
illustre  par  ses  lumières  et  les  persécutions  dont  elle  fut  la  victime.  Nous  expions 
envers  elle  la  longue  oppression  du  fanatisme  religieux.  Citoyens,  vous  lui  serez 
chers  et  il  méritera  votre  affection  comme  il  a  mérité  nos  suffrages  '. 

Ce  discours  achevé,  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'as- 
semblée, pour  curé  de  la  paroisse  Saint-Sulpice  de  Paris,  Jean  Poiret, 
assistant  général  de  la  Congrégation  de  l'Oratoire,  supérieur  de  la 
maison  de  Paris,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire,  âgé  de  soixante- 
neuf  ans,  demeurant  à  l'Oratoire,  rue  du  Cul-de-Sac-de-l'Oratoire. 

M.  Poiret,  placé  à  côté  de  M.  le  Président  et  à  sa  gauche,  a  pro- 
noncé le  discours  qui  suit  : 

3Ionsieur  le  Président,  Messieurs,  vous  Je  voulez,  messieurs,  chers  et  bien- 
aimés  frères,  la  voix  du  ciel  se  fait  entendre  ;  la  primitive  Église  réclame  ses  pre- 
miers droits;  elle  soupire  après  sa  première  splendeur.  Si  je  calculais  mes  forces, 
mon  âge,  l'insuffisance  de  mes  talents,  les  menaces,  la  rage  de  la  superstition,  de 
l'hypocrisie,  les  fureurs  d'une  cause  criminelle  et  détestable,  je  serais  tenté  de 
suspendre  les  effets  de  ma  bonne  volonté;  mais  ce  serait  un  scandale  pour  la 
nation,  pour  l'Église  et  pour  les  amis  éclairés  de  la  Constitution.  J'obéis  :  Ecce 
ego,  mille  me;  comme  Samuel,  j'obéis;  parlez,  votre  serviteur  écoule.  Dieu  sait 
que  l'amour  de  la  religion,  l'esprit  de  la  paix,  le  désir  du  bien  de  l'Église  sont  les 
uniques  motifs  qui  m'animent.  Vous  m'assignez.  Messieurs,  pour  l'exercice  de 
mon  zèle,  une  paroisse  immense  sans  pasteur  aux  yeux  de  la  loi.  Qui  peut  douter 
que  ce  ne  soit  à  la  puissance  civile  à  distribuer  les  pasteurs  selon  le  besoin?  Qui 
peut  ignorer  que  la  juridiction  spirituelle  vient  immédiatement  de  Jésus-Christ, 
que  dans  l'origine  elle  ne  connaissait  point  des  formes  sagement  établies  pour 
entretenir  une  juste  subordination  dans  l'Église?  Avec  cette  double  autorité, 
pourrais-je  avoir  des  doutes  sur  la  canonicité  de  ma  mission.  C'est  avec  le  code 
éternel  de  l'ordre,  l'Évangile  à  la  main,  que  je  me  propose  de  travailler  à  rendre 
heureuse  la  paroisse  que  vous  me  confiez.  A  l'ouverture  de  ce  livre  admirable,  j'y 

i.  Ce  discours  a  été  imprTmé.-€tens  le  recueil  des  Discours  prononcés  à  l'assemblée 
électorale. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  6  FÉVRIER  i791.  487 

trouve  écrit  en  lettres  de  lumière,  lisibles  et  intelligibles  à  tout  l'univers  :  Mor- 
tels, apprenez  du  Sauveur  des  hommes  à  être  doux  et  humbles  de  cœur.  Vous 
êtes  sur  la  terre  en  société  avec  Dieu  et  avec  les  hommes  :  adorez  votre  Créateur 
et  traiiez-vons  en  frères,  aimez-vous  les  uns  les  autres,  et  c'est  ainsi  que  vous 
accomplirez  la  loi  de  Jésus-Christ.  Que  les  plus  parfaits  souffrent  avec  patience  les 
imparfaits.  Ne  faites  point  à  autrui  ce  que  vous  ne  voudriez  point  qu'on  vous  fît. 
C'est  aussi  le  premier  principe  de  l'équité  naturelle,  loi  générale  si  évidente  que 
nous  n'avons  pas  besoin  d'aller  aux  voix  pour  la  faire  accepter  de  tout  le  monde; 
le  cri  unanime  de  la  nature  la  publie  partout.  Tel  est.  Messieurs,  noire  Évangile. 
Nous  ferons  entendre  la  raison  souveraine,  comme  la  directrice  des  mœurs;  si 
vous  l'écouiez  attentivement,  il  n'y  aura  plus  que  de  la  sincérité  dans  le  com- 
merce de  la  parole,  de  la  fidélité  dans  les  promesses,  de  la  bonne  foi  dans  les 
conventions,  de  la  modestie  dans  les  sentiments,  de  la  modérât: on  dans  les  pro- 
cédés, une  amitié  cordiale  et  universelle  pour  tous  les  hommes  avec  qui  nous 
avons  à  vivre,  en  nous  considérant  tous  comme  les  citoyens  d'une  même  ville, 
comme  les  enfants  d'un  même  père,  comme  les  membres  d'un  môme  corps,  dont 
la  fin  essentielle  est  de  concourir  tous  ensemble  à  leur  conservation  réciproque. 
Quelle  morale!  En  fut-il  jamais  de  plus  sublime?  Puissé-je,  Messieurs,  distribuer 
ces  précieuses  vérités  aux  brebis  que  j'aime,  que  je  chéris  d'avance,  leur  sacrifier 
mon  temps,  mon  travail,  ma  vie  même!  Que  le  Dieu  de  paix  les  réunisse  toutes 
dans  un  même  bercail!  et  qu'il  n'y  ait  qu'un  troupeau  et  qu'un  pasteur  :  Unum 
ovile  et  unus  pasto?\ 


L'assemblée  a  ordonné  l'insertion  dans  son  procès-verbal,  ainsi 
que  l'impression,  tant  du  discours  de  M.  le  Président  que  de  celui  de 
M.  Poiret,  élu  et  proclamé  curé  de  Saint-Sulpice.  Les  commissaires  ont 
reconduit  dans  le  même  ordre  le  clergé  dans  le  chœur.  La  messe, 
suivie  d'un  Domine^  salvam  fac  Gentem,  d'un  Domine,  salvam  fac  Legcm,  et 
d'un  Domine,  salvwn  fac  Regem,  a  été  célébrée;  les  électeurs  y  ont  assisté 
conformément  à  l'article  30  du  décret  du  12  juillet  dernier. 

A  l'issue  de  la  messe,  la  séance  a  été  continuée.  L'un  de  MM.  les 
Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Cahier,  substitut 
adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  commune,  faisant  les  fonctions  de 
procureur  syndic  du  district,  en  date  du  5  de  ce  mois,  adressée  à  l'as- 
semblée électorale  du  district  de  Paris  en  l'église  métropolitaine.  Par 
cette  lettre,  il  envoie  700  exemplaires  de  la  liste  des  ecclésiastiques, 
fonctionnaires  publics  et  autres,  qui  ont  prêté  à  Paris  le  serment  or- 
donné par  la  loi  du  26  décembre  dernier.  Il  fait  part  à  l'assemblée  que 
la  nouvelle  formation  des  paroisses  annoncée  dans  sa  lettre  du  29  jan- 
vier dernier  a  été  confirmée  par  le  décret  du  k  de  ce  mois,  qu'ainsi  il 
n'y  aura  plus  que  33  paroisses,  parmi  lesquelles  il  s*en  trouve  24  d'an- 
ciennes et  9  de  nouvelles.  Il  ajoute  que,  lorsque  l'état  général  en  sera 
imprimé,  il  s'empressera  de  l'envoyer  à  l'assemblée. 

M.  le  Président  a  représenté  que  la  première  élection  à  faire  était 


488  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

celle  d'un  curé  pour  la  paroisse  de  Saint-Germain-l'Auxerrois^  Les 
électeurs  se  sont  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers;  ils  y  ont  procédé 
à  un  premier  scrutin  pour  celte  nomination.  Les  scrutins  faits  et  dé- 
pouillés, remise  faite  de  leurs  résultais  en  la  forme  ordinaire,  le  recense- 
ment général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  volants  était  de  601,  réduit  par  8  bulletins  nuls,  2  au 
deuxième  bureau,  2  au  troisième,  1  au  quatrième,  1  au  cinquième  et 
2  au  sixième,  à  593;  que  la  pluralité  absolue  se  trouvait  fixée  à  297  voix. 
Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Brugières  (Pierre)  ^  de  la  com- 
munauté de  Saint-Louis-en-1'lle,  a  eu  1  voix;  —  M.  Beaulieu\  géno- 
vefain,  2  ;  -—  M.  Blin,  ancien  professeur,  1;  —  M.  BénardS  prêtre  de 
Saint-Côme,  1;  —  M.  Corpet,  sans  désignation,  1;  —  M.  Corpet,  vi- 
caire de  Saint- Roch,  1;  —  M.  Corpet  %  premier  vicaire  deSaint-Germain- 
rAuxerrois,563;—  M.  Gotte^  ancien  curé  de  Montmorency,  1; — M.  Cor- 
rolier,  curé  de  Saint-Louis-en-l'lle,  1;  —  M.  Denoux,curé  de  la  Made- 
leine de  la  Cité,  2;  —  M.  Dupuis^  de  la  communauté  de  Saint-Roch,  1; 

—  M.  Durville,  curé  de  Saint-Barthélémy,  1;  —  M.  Dubert^and^  ancien 
vicaire  de  Saint-Laurent,  1; —  M.  Hennechard  ^  docteur  de  Sorbonne, 
prêlre  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  1;  — xM.  La  Garde '^  barnabite,  5; 

—  M.  LatyP^  député  à  l'Assemblée  nationale,  i  ;  —  M.  le  vicaire  de 
Saint-Germain-rAuxerrois^^  1;  — M.  Mulot*^  ancien  président  desre- 

1.  Le  curé  de  Saint-Gerrnain-rAuxerrois  était,  depuis  1781.  Jean  Ringard,  qui  avait 
refusé  le  serment. 

2.  Pierre  Brugières,  né  en  1731,  élu  curé  de  Saint-Paul  le  20  février  1791.  (Cf.  les 
discours  de  ce  curé  dans  la  Bibliographie  religieuse  de  Lacombe,  notamment  sous  les 
n'^  271  et  891.) 

3.  J'-an-Claude  Le  Blanc  de  Beaulieu,  né  à  Paris  le  29  mai  1753,  grand-chantre  de 
l'abbaye  de  Sainte-Geneviève,  élu  curé  de  Saint-Séverin  le  20  février  1791,  évêque  consti- 
tutionnel de  Rouen  le  18  janvier  1800,  évoque  de  Soissons  du  9  avril  1802  à  1817. 

4.  Il  avait  prêté  serment  à  la  constitution  civile  du  clergé. 

5.  Jean  Corpet,  né  en  174.^,  élu  curé  de  Saint-Germain-l'Auxerrois  le  6  février  1791, 
devint  chanoine  de  l'église  de  Paris  après  le  Concordat. 

6.  Louis  Cotte,  né  à  Laon  le  20  octobre  1740,  entré  à  l'Oratoire  en  1758,  curé  de 
Montmorency  en  1773,  vint  à  Paris  en  1782.  élu  curé  de  Montmorency  en  1791,  abjura  la 
prêtrise  en  179i  et  se  maria,  conservateur  de  la  bibliothèque  du  Panthéon,  correspondant 
de  la  l""^  classe  de  l'Institut  le  28  novembre  1803,  mort  à  Montmorency  le  4  octobre  1815. 
Louis  Cotte  fut  un  des  plus  savants  météorologistes  de  son  temps. 

7.  Il  refusa  de  prêter  serment  à  la  constitution  civile  du  clergé. 

8.  2^  vicaire  de  Saint-Laurent,  refusa  le  serment. 

9.  Il  est  nommé  Hencard  sur  la  liste  des  ecclésiastiques  ayant  prêté  le  serment. 

10.  Supérieur  des  Barnabites. 

11.  Jean-Pdul-Marie-Anne  Latyl,  né  à  Marseille  le  15  août  17  i7,  entré  à  l'Oratoire  e 
1770,  professeur  à  Soissons  et  à  Arras,  supérieur  à  Beaune,  puis  à  Nantes  en  1788,  député 
du  clergé  de  Bretagne  à  l'Assemblée  constituante,  élu  curé  de  Saint-Thomas-d'Aquin  le 
27  mars  179J,  décapité  à  Paris  le  24  juillet  1794. 

12.  Il  s'appelait  Jean  Peret. 

13.  François-Valentin  Mulot,  né  à  Paris  le  29  octobre  1749,  entré,  en  1765,  dans  la 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  6  FÉVRIER  1791.  489 

présentants  de  la  commune,  1;  —  M.  Poujadede  La  Devèse,  prêtre  de 
Sainte-Marguerite,  3;  —  M.  Peret  (Jean),  vicaire  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois,   1;  —  M.  Ringard,  curé  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  1; 

—  M.  VilletardS  chanoine  d'Auxerre,  2.  Total  égal  au  dépouillement  : 
593  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Corpet,  premier  vicaire  de  Saint  Ger- 
main-1'Auxerrois,  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  obtenu 
563,  266  de  plus  que  la  pluralité  absolue,  fixée  à  297  voix.  M.  le  Prési- 
dent, d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  M.  Corpet,  premier  vicaire  de 
Saint-Germain-l'Auxerrois,  était  celui  qui,  pour  la  cure  de  cette  pa- 
roisse, avait  obtenu  le  plus  de  voix,  qu'il  en  avait  réuni  563,  266  de 
plus  que  la  pluralité  absolue;  que,  conformément  à  l'article  31  du  titre 
2  du  décret  du  12  juillet  dernier  concernant  la  constitution  civile  du 
clergé,  il  le  proclamerait  dimanche  prochain  13  de  ce  mois  dans  cette 
église,  avant  la  messe  qui  sera  célébrée  à  cet  effet  en  présence 
du  peuple  et  du  clergé,  pour  curé  de  la  paroisse  de  S'aint-Germain- 
l'Auxerrois. 

M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  qu'il  s'agissait  de  procéder  à 
l'élection  du  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Roch^.  Pour  y  procéder,  les 
électeurs  se  sont  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  56/^,  réduit  par  5  bulletins 
nuls,  2  au  second  bureau,  1  au  troisième,  1  au  quatrième,  1  au  cin- 
quième et  2  au  sixième,  à  557,  ce  qui  fixait  la  pluralité  absolue  à 
279  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Rarduel\  sans  dé- 
signation, a  eu  1  voix  ;  —  M.  Rourgeois,  prémontré  de  la  Croix-Rouge,  1; 

—  M.  Collard,  de  la  doctrine  chrétienne,  3;  —  M.  Cotte,  oratorien,  3; 

—  M.  Corroller,  curé  de  Saint-Louis-en-rile,  2; —  M.  Christophe,  jaco- 
bin de  Saint-Honoré,  2  ; —  M.  Dommanget,  ancien  chanoine  de  Notre- 
Dame  de  Chàlons,  1; —  M.  Deuoux,  premier  vicaire  de  Notre-Dame,  3; 

—  M.  DarnavonS  prêtre  de  Saint-Gervais,  1;  —  M.  Fleury,  vicaire  de 
Saint-Séverin,  1;—  M.  Fauchet^  (l'abbé),  2;  —  M.  Grégoire  (l'abbé), 

congrégation  des  chanoines  réguliers  de  Saint-Victor,  dont  il  fut  bibliothécaire  et  prieur, 
membre  de  la  Commune  provisoire  de  Paris  en  1789,  député  de  Paris  à  l'Assemblée 
législative,  mort  à  Paris  le  9  juin  1804. 

1.  Il  est  appelé  dans  les  scrutins  Vittard,  Villard  et  Villetard. 

2.  Le  curé  de  Saint-Roch  était,  depuis  1788,  Claude-Marie Marduel,  qui  refusale  serment. 

3.  Probablement  Marduel,  curé  de  Saint-Roch. 

4.  A  prêté  le  serment. 

5.  Claude  Fauchet,  né  à  Bornes  (Nièvre)  le  22  septembre  1744,  grand  vicaire  de  l'ar- 


490  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

député,  1;—  M.  Girard,  curé  de  Saint-Landry,  2;  —  M.  Henriot*,  vicaire 
de  Sainte-Marie  du  Temple,  2;  —  M.  Legrand  -,  prêtre,  sans  autre  dési- 
gnation, 3;  —  iM.  Legrand,  ancien  vicaire  de  Saint-Roch,  512;  —  M.  La 
Garde,  barnabite,  8  ;  —  M.  Latyl,  oratorien,  député,  1;  —  M.  Lamou- 
rette  (l'abbé),  1;  —  M.  Marduel,  ancieif  curé,  1:  —  M.  Poujade  de  la 
Devèse,  2;  —  M.  Sibire%  prêtre  de  Saint-Roch,  k.  Total  égal  au  dépouil- 
lement: 557  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Legrand,  ancien  vicaire  de  Saint- 
Roch,  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  512, 
233  de  plus  que  la  pluralité  absolue,  fixée  à  279  voix.  D'après  ce  résul- 
tat, M.  le  Président  a  annoncé  que  M.  Legrand,  ancien  vicaire  de  Saint- 
Roch,  était  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Roch,  qu'il  en  avait  obtenu  512,  233  de  plus  que  la  pluralité  absolue, 
qu'il  le  proclamerait  en  la  forme  prescrite  par  l'article  31  du  titre  II  du 
décret  de  l'Assemblée  nationale  du  12  juillet  dernier,  dimanche  pro- 
chain 13  de  ce  mois. 

Le  premier  scrutin  à  faire  pour  l'élection  du  curé  de  la  paroisse 
de  la  Madeleine  de  la  Villévêque*  annoncé  à  l'assemblée  par  M.  le 
Président,  les  électeurs  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  pro- 
cédé. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  l'un  de  xMM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  le  re- 
censement général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
523,  réduit  par  3  bulletins  nuls,  1  au  premier  bureau,  1  au  troisième 
et  1  au  sixième,  à  520  ;  que  la  pluralité  absolue  se  trouvait  fixée  à 
261  voix.  D'après  le  dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  U.  Aubert% 
curé  de  Notre-Dame  de  Pontoise,  a  eu  1  voix;  —  M.  Rabey^  directeur 
de  séminaire  à  Besançon,  1;  —  M.  Cotte,  oratorien,  1;  —  M.  CoUard, 


chevêque  de  Bourges,  prédicateur  du  roi,  membre  de  la  Commune  de  Paris  en  1789,  élu 
évêque  du  Calvados  en  1791,  député  de  ce  département  à  l'Assemblée  législative  et  à  la 
Convention,  décapité  à  Paris  le  31  octobre  1793. 

1.  Nommé  Henriansnr  la  liste  des  ecclésiastiques  ayant  prêté  le  serment. 

2.  Louis-Alexandre  Legrand,  né  en  1742,  élu  curé  de  Saint-Roch  le  6  février  1791, 
emprisonné  aux  Carmes  pour  incivisme  le  11  nivôse  an  II  et  mis  en  liberté  le  27  vendé- 
miaire an  III. 

3.  Sébastien-André  Sibire,  né  en  1741,  élu  curé  de  Saint-François-d'Assise  le  6  mars 
1791.  Cf.  un  mémoire  de  lui  en  l'an  X  dans  la  Bibliographie  religieuse  de  Lacombe, 
n»  442. 

4.  Le  curé  de  la  Madeleine  de  la  Villévêque  était,  depuis  1778,  Michel  Le  Ber,  qui 
refusa  le  serment. 

5.  Jean-Baptiste-Claude  Aubert,  massacré  aux  Carmes  le  2  septembre  1792.  Il  est, 
par  erreur,  orthographié  Aubars  dans  le  procès-verbal. 

6.  Orthographié  Babé  ou  Babet  dans  les  procès-verbaux. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  6  FÉVRIER  4791.  491 

doctrinaire,  3;—  M.  Christophe,  jacobin  de  Saint-Honoré,  1,  —  M.  Dur- 
Tille,  curé  de  la  Madeleine  en  la  Cité,  /j;  —  M.  Devergez\  prédicateur 
desBarnabites,  1;  —  M.  De  Caudin-,  chanoine  de  Sainte-Croix,  élec- 
teur, 1;  —  M.  Fleury,  ancien  yicaire  de  Saint-Séverin,  1;  —  M.  Girard, 
ancien  curé  de  Saint-Landry,  5;  —  M.  Grégoire,  député,  2;  —  M.  Juvi- 
gny=\  vicaire  de  Saint-Eustache,  2;  —  M.  La  Garde,  barnabite,  5;  — 
M.  Lqtyl,  oratorien,  2  ;  —  M.  Le  Roy,  prêtre  de  Saint-Gervais,  1  ;  — 
M.  LadevèseS  prêtre  du  Roule,  1;  —  M.  Lepique%  desservant  de  la  pa- 
roisse de  Notre-Dame-de-Lorette,  1;  —  M.  Picavez,  prêtre,  vicaire  de 
Saint-Philippe-du-Roule,  480;  —  M.  Poujade  de  La  Devèse,  électeur,  3  j 

—  M.  Rollin  ^  prêtre  de  Saint-Merri,  1;—  M.  Savard",  prêtre  de  la 
Madeleine  de  la  Villévêque,  2  ;  —  M.  Sibire,  prêtre  de  Saint-Roch,  1  ; 

—  M.  Villetard,  chanoine  d'Auxerre,  1.  Total  égal  au  dépouillement  : 
520  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Picavez,  prêtre,  vicaire  de  la  paroisse 
de  Saint-Philippe-du-RouIe,  électeur  de  la  section  du  Roule,  était  celui 
qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages  pour  la  cure  de  Sainte-Madeleine 
de  la  Villévêque  ;  que  dimanche  prochain  13  février  il  le  procla- 
merait pour  curé  de  cette  paroisse  en  la  forme  prescrite  par  le  décret  du 

12  juillet  dernier.  La  continuation  de  l'élection  des  curés  à  nommer, 
énoncés  dans  la  convocation  du  27  juillet  dernier,  en  commençant 
par  celle  de  Saint-Paul,  a  été,  d'après  cette  convocation  même,  ajour- 
née à  dimanche  prochain  13  février,  à  l'issue  de  la  messe  paroissiale 
en  l'église  métropolitaine  de  Paris,  conformément  à  l'article  30  du  titre 
II  du  décret  du  12  juillet  dernier,  accepté  et  sanctionné  par  le  Roi,  con- 
cernant la  nomination  aux  offices  ecclésiastiques.  A  trois  heures  et 
demie  du  soir,  31.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secré- 
taire. 

Pastoret,  Président  ; 
Cerutti,  Secrétaire. 

1.  On  trouve,  dans  l'Almanach  ecclésiastique  de  1788,  un  de   Vergés,  chapelain  de 
Monsieur  frère  du  roi. 

2.  A  prêté  le  serment,  mais  n'était  pas  électeur. 

3.  Pierre-Louis  Juvigny,  électeur  de  sa  paroisse  en  1789,  élu   curé  de  Sainl-Paul  le 

13  février  1791,  refusa  ces  fonctions. 

4.  C'est  Poujade  de  La  Devèse. 

5.  C'est  Lapipe,  qui  prêta  serment. 

6.  Prêta  le  serment. 

7.  Prêta  le  serment. 


i92  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


3'"*^  séance.  —  Dimanche  13  février  1791,  10  heures  du  matin. 

Allocution  du  président  Pastoret  et  proclamation  de  Jean  Corpet  comme  curé  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois.  —  Discours  du  curé  Corpet.  —  Proclamation  de  Louis-Alexandre 
Legrand  comme  curé  de  Saint-Roch.  —  Discours  du  curé  Legrand.  —  Proclamation 
de  Dominique-Joseph  Picavez  comme  curé  de  Sainte-Madeleine  de  la  Villévêque. 
—  Discours  du  curé  Picavez.  —  Nomination  de  MM.  Pharoux,  Petit-Radel,  Cornu  et 
Oudet  comme  commissaires  aux  dépenses  de  rassemblée.  —  Convocation  de  Cahier 
de  Gerville  pour  procéder  à  la  nomination  aux  trois  cures  anciennes  de  Saint-Sé vérin, 
Saint-Nicolas-des-Champs  et  Saint-Nicolas-du-Chardonnet. —  État  des  33  paroisses  de 
Paris.  —  Tour  de  scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  Saint-Paul,  sans  résultat,  — 
Élection,  au  2*=  tour,  du  vicaire  Pierre-Louis  Juvigny  comme  curé  de  Saint-Paul.  — 
Élection  de  l'abbé  Jean-Antoine  Chevalier  comme  curé  de  Saint-Gervais. 

Les  électeurs  du  district  de  Paris,  par  suite  de  la  convocation  faite 
le  27  janvier  dernier,  se  sont  rendus  en  la  paroisse  métropolitaine. 
L'assemblée  ouverte  par  M.  le  Président,  lecture  faite  du  procès-verbal 
de  la  séance  précédente,  la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  an- 
noncé que  l'ordre  du  jour  était  :  1°  la  proclamation  de  M.  Corpet  pour 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  de  M.  Legrand  pour 
curé  de  celle  de  Saint-Roch  et  de  M.  Picavez  pour  curé  de  celle  de  la 
Madeleine  de  la  Villévêque,  qui  tous  trois  avaient  été  élus  en  la 
séance  du  6  de  ce  mois;  2"*  en  continuant  l'élection  aux  cures  dési- 
gnées en  la  convocation  ci-dessus  énoncée,  la  nomination  à  celles  de 
Saint-Paul,  Saint-Gervais  et  Sainte-Marguerite.  Le  clergé  invité  en  la 
manière  ordinaire,  venu  en  l'assemblée,  M.  le  Président  a  prononcé  le 
discours  suivant  : 

Messieurs,  trois  nouveaux  pasteurs  vous  sont  présentés.  Tous  les  trois  sont 
dignes  de  votre  confiance  et  de  votre  amour;  puissent-ils  être  longtemps  nos 
modèles!  Qu'ils  nous  apprennent  surtout  à  pardonner  l'erreur,  à  chérir  la  vertu,  à 
adorer  la  Religion  et  la  Patrie! 

M.  le  Président  a  ensuite  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Germain-l'Auxerrois  Jean  Corpet,  premier 
vicaire  de  cette  paroisse,  âgé  de  quarante-cinq  ans,  demeurant  au  pres- 
bytère. 

M.  Corpet  a  prononcé  le  discours  qui  suit  : 

Messieurs,  qu'elle  est  sublime  celte  fonction  de  pasteur  à  laquelle  la  voix  de 
mes  concitoyens  m'appelle!  Devenir  plus  particulièrement  le  médiateur  entre 
l'Éternel  et  le  peuple  confié  à  ses  soins,  porter  partout  la  paix,  inviter  à  la  con- 
corde, faire  aimer,  chérir,  respecter  le  doux  nom  de  Père,  attendrir  sur  celui  du 
Fils,  enseigner  l'art  si  difficile  de  faire  de  tous  autant  de  fils  bien-aimés,  apprendre 
aux  enfants  à  bégayer  en  leur  faisant  souvent  prononcer  le  nom  de  Dieu  trois  fois 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  13  FÉVRIER  17 9i.  49;i 

saint,  abaisser  les  vérilés  saintes  de  la  religion  à  leur  portée,  pour  les  élever  ensuite 
à  la  connaissance  parfaite  de  cette  sainte  religion  qui  seule  fait  des  heureux,  rassurer 
les  consciences,  ratiimer  le  flambeau  sacré  placé  par  la  main  du  Tout-Puis-ant  pour 
en  éclairer  les  mouvements,  consoler  la  veuve,  soutenir  l'orphelin,  affermir  ses 
frères  contre  les  horreurs  du  Irépas,  les  aider,  l'Évangile  à  la  main,  à  soutenir  avec 
fermeté  ce  dernier  choc,  qui  les  arrache  au  temps  pour  les  précipiter  dans  l'éter- 
nité, répandre  des  consolations  dans  le  sein  de  l'aftliiié,  des  aumônes  dan-s  celui  de 
l'indigent,  apprendre  à  tous  à  respecter  les  droits  de  la  Nation,  se  soumettre  à  la 
Loi  et  chérir  le  Monarque,  faire  aimer  une  Constitution  sage  qui  assigne  a  chacun 
sa  place,  ses  devoirs,  qui  doit  régénérer  l'Église  et  rendre  à  la  religion  le  premier 
éclat  dont  elle  brillait  dans  les  siècles  de  sa  naissance,  voilà  les  devoirs  du  pasteur. 
Non,  ennemis  du  bien  public,  on  ne  veut  pas  attaquer  la  religion,  la  frapper  dans 
ses  fondements;  vous  le  dites  et  ne  le  croyez  pas.  Des  ministres  appelés  par  le 
peuple  à -la  conduite  des  âmes,  envoyés  par  les  supérieurs  dans  l'ordre  de  la  hiérar- 
chie ecclésiastique,  pourront  bien  sans  doute  passer  aux  yeux  de  tout  homme  sans 
passions  pour  aussi  canoniquement  institués  que  ceux  que  la  brigue,  la  faveur, 
l'ascendant  sur  les  faibles  ou  que  l'agilité  d'un  coursier  écumant  introduisaient  dans 
le  sanctuaire.  Ne  sont-ce  pas  là,  Messieurs,  les  abus  que  nous  offrait  l'ancien 
régime;  vous  le  regrettez,  vous  tous  qui  ne  viviez  que  d'abus;  vos  efforts  décèlent 
toute  la  corruption  de  votre  cœur,  mais  ils  sont  inutiles.  Unis  à  la  Nation,  à  la  Loi 
et  au  Roi  par  les  liens  du  serment,  nous  le  promettons  tous,  ministres  des  autels, 
pasteurs  des  âmes,  de  faire  aimer,  pratiquer  l'Évangile,  de  le  prêcher  dans  toute  sa 
pureté,  de  soutenir  de  tout  notre  pouvoir  cette  nouvelle  Constitution  qui  assure 
le  bonheur  et  la  tranquillité  de  l'empire.  Tels  sont,  Messieurs,  les  sentiments  dans 
lesquels  je  veux  persévérer  jusqu'au  dernier  souffle  de  ma  vie. 

M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  curé  de 
la  paroisse  de  Saint-Roch,  Louis-Alexandre  Legrand,  ancien  vicaire  de 
cette  paroisse,  âgé  de  quarante-neuf  ans,  demeurant  à  la  communauté 
des  prêtres. 

M.  Legrand  a  dit  : 

Messieurs,  dans  cette  auguste  cérémonie  où  tout  nous  rappelle  l'ancienne 
discipline  de  l'Éghse  dans  la  nomination  de  ses  pontifes  et  de  ses  pasteurs,  oii  l'on 
voit  un  grand  peuple  re'igieusement  attendri  applaudir  au  vœu  unanime  qui  pro- 
clame ses  chefs  dans  la  hiérarchie,  qui  pourrait  ne  pas  adorer  et  bénir  le  Dieu 
immortel  qui  a  inspiré  à  la  plus  belle  nation  de  l'univers  le  courage  de  briser  ses 
fers  et  la  gloire  d'avoir  rendu  à  la  pureté  de  la  religion  sa  primitive  splendeur? 
Messieurs,  vous  avez  acquis  des  droits  immortels  à  la  re  onnaissance  de  vos  con- 
citoyens, en  donnant  pour  pasteurs  aux  priDcipnles  églises  de  cette  capitale  l'élite 
du  sacerdoce,  des  hommes  dignes  des  premiers  siècles  du  christianisme,  pui-qu'ils 
ont  réuni  par  de  grindes  lumières  et  des  vertus  l'universalité  de  vos  suffrages  et 
la  vénération  publique.  J'honorais  les  talents  utiles  et  la  science  qui  les  avaient 
rendus  si  recommandables  dans  le  gouvern?ment  des  paroisses,  mais  je  ne  m'at- 
tendais pas  à  être  appelé  par  vous,  Messieurs,  à  partager  leurs  travaux.  Je  sens  tout 
le  poids  d'un  choix  qui  m'honore,  mais  je  ne  me  dissimule  pas  les  obligations  qu'il 
m'impose.  Vous  nous  avez  donné,  Messieurs,  un  grand  modèle  dans  le  prêtre 
vénérable,  qui  a  le  premier  réuni  l'universalité  de  vos  suffrages;  il  sera  mon  guide 


494  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

et  je  ne  me  croirai  digne  de  mériter  votre  confiance  qu'autant  que  je  le  suivrai 
dans  la  route  du  devoir.  J'ai  longtemps  vécu  avec  les  citoyens  vertueux  et  paisibles 
qui  composent  le  troupeau  confié  à  mes  soins;  j'aimais  à  trouver  dans  leurs  mœurs 
douces  les  consolations  de  mon  ministère  et  je  bénis  le  ciel  d'avoir  à  lui  offrir, 
avec  mon  attachement  sincère,  tout  le  dévouement  du  patriotisme,  la  vigilance  et 
le  zèle  d'un  apostat  de  l'Évangile.  0  vous,  mes  concitoyens,  mes  vénérables  amis, 
mes  frères,  vous  qui  venez  recevoir  de  celte  auguste  assemblée  le  pasteur  chargé 
du  salut  de  nos  âmes,  vous  que  j'aime  à  reconnaître  pour  mes  ouailles  à  l'atten- 
drissement de  vos  cœurs  émus,  je  vous  en  conjure  au  nom  de  la  Patrie,  au  nom 
sacré  de  la  religion,  n'ayons  tous  qu'une  même  volonté,  qu'un  même  esprit,  ne 
faisons  tous  qu'une  même  famille;  notre  confédération  est  approuvée  par  le  ciel, 
nous  Tavons  consacrée  par  la  solennité  de  nos  serments,  jurons  tous  d'y  être 
fidèles  jusqu'au  tombeau;  que  les  générations  qui  nous  suivront  apprennent  encore 
de  nous  après  la  mort  ce  que  l'on  doit  à  la  Patrie,  à  la  Religion,  en  lisant  sur  la 
pierre  qui  couvrira  nos  cendres,  ces  courtes  paroles:  Ils  furent  frères,  ils  furent 
toujours  unis. 


M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  curé  de 
la  paroisse  de  Sainte-Madeleine  de  la  Villévêque,  Dominique-Joseph 
Picavez,  prêtre,  bachelier  en  théologie,  premier  vicaire  de  Saint-  Phi- 
lippe-du-Roule,  âgé  de  trente-trois  ans,  demeurant  grande  rue  du 
Faubourg-du-Roule. 

M.  Picavez  a  dit  : 


Messieurs,  dans  ce  temple  auguste  où  je  suis  venu  plusieurs  fois  consulter  le 
Père  des  lumières,  j'entends  une  voix  qui  m'assigne  un  poste  au  milieu  de  vous. 
Toujours  soumis  à  Celui  qui  tient  dans  ses  mains  les  destinées  des  hommes,  j'ac- 
cepte avec  résignation  et  reconnaissance.  Je  ne  me  fais  point  illusion  sur  le  fardeau 
que  vous  m'imposez  et,  quoique  je  ne  le  voie  encore  qu'en  perspective,  j'en  sens 
déjà  tout  le  poids.  Je  ne  me  dissimule  pas  l'étendue  et  l'importance  des  devoirs 
attachés  à  la  place  à  laquelle  vous  m'élevez.  Depuis  nombre  d'aunéfs  ils  sont  le 
sujet  de  mes  méditations.  J'ai  toujours  envisagé  ce  poste  avec  effroi,  et,  pénétré 
du  sentiment  de  ma  faiblesse  et  de  l'insuffisance  de  mes  talents,  je  désirais,  si  j'ose 
le  dire,  je  désirais  voir  s'éloigner  le  moment  oii  j'y  serais  appelé;  mais  les  circon- 
stances critiques  où  se  trouve  l'Église  de  France,  mon  amour  pour  la  religion  de 
mes  pères,  mon  entier  dévouement  pour  ma  Patrie  dont  elle  doit  faire  le  bonheur, 
ma  conscience  enfin,  me  rappellent  impérieusement  le  premier  serment  solennel  que 
j'ai  fait  de  travailler  au  maintien  de  la  religion  et  de  me  sacrifier  au  bonheur  de 
mes  frères;  le  sentiment  de  ma  faiblesse  disparaît  et  je  me  sens  ariimé  de  la  plus 
ferme  confiance  dans  la  force  de  Celui  dont  le  peuple  est  en  ce  moment  le  respec- 
table organe.  Je  m'interdis  ici  toute  digression  sur  la  Constitution  fiançaise;  mon 
respect  pour  la  religion,  mon  amour  pour  mes  frères,  mon  zèle  pour  la  chose 
publique,  ma  soumission  à  la  loi,  l'acceptation  de  la  place  que  vous  m'avez  assi- 
gnée :  tel  est  le  tribut  d'éloges  que  je  lui  offre  en  votre  présence.  Dans  ce  code 
admirable  de  noire  liberté,  j'ai  toujours  remarqué  sensiblement  le  doigt  de  Dieu; 
aussi  j'adore  ses  décrets  éternels,  je  m'y  soumets  et  je  bénis  sa  divine  Providence. 
Sans  doute,  Messieurs,  car  il  n'est  plus  permis  de  l'ignorer,  sans  doute  les  ennemis 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  13  FÉVRIER  1791.  495 

de  cette  Constitution  seront  aussi  les  nôtres.  Ils  traiteront  notre  soumission  à  la 
loi,  d'apostasie,  noire  élection,  d'intrusion,  noire  obéissance,  d'ambition,  elles  sar- 
casmes, peut-être  même  les  menaces  et  le  mépris  seront  les  grandes  preuves  de 
leurs  assertions.  Mais,  Messieurs,  rien  de  tout  cela  ne  sera  jamais  pour  moi  l'ombre 
même  d'un  obstacle  dans  l'accomplissement  de  mes  devoirs  sacrés;  je  sais  être 
humilié,  je  sais  être  méprisé,  je  sais  souffrir,  car  je  puis  tout,  dans  Celui  qui  me 
soutient  et  me  fortifie.  Grand  Dieu,  recevez  le  sacrifice  que  je  fais  au  pied  de  vos 
autels,  de  mon  repos,  de  mes  forces,  de  ma  santé,  de  ma  vie,  en  faveur  d'un  peuple 
que  vous  avez  toujours  aimé  et  qui  sera  un  monument  éternel  de  votre  volonté. 
Et  vous,  peuple,  qui  m'écoutez,  sans  doute  vous  m'encouragez  par  l'exemple  de 
votre  piété  et  de  vos  vertus  et  par  le  spectacle  universel  de  cette  union,  de  cet 
amour  fraternel  que  rien  ne  pourra  altérer;  vous  seconderez  par  voire  docilité 
mon  empressement  à  vous  instruire  des  vérités  éternelles  et  consolantes  et  mes 
efforts  à  nourrir  et  fortifier  dans  vos  cœurs  ces  sentiments  tendres  et  généreux 
qu'inspirent  la  religion  et  l'amour  de  la  Patrie. 


L'impression  des  différents  discours  a  été  ordonnée. 

Les  commissaires  ont  reconduit  le  clergé  dans  le  chœur.  Après  la 
messe  qui  a  été  célébrée  et  à  laquelle  les  électeurs  ont  assisté  confor- 
mément au  décret  du  12  juillet  dernier,  la  séance  a  été  continuée.  Sur 
l'observation  faite  par  les  commissaires  chargés  du  soin  de  disposer  le 
lieu  des  élections  aux  cures  du  district  de  Paris,  que  les  dépenses  faites 
ou  à  faire  pour  cet  objet  ne  doivent  pas  être  confondues  avec  celles 
faites  par  l'assemblée  électorale  du  Département,  que  ne  tenant  point 
leurs  nominations  de  l'assemblée  du  district,  ils  ne  peuvent  en  sur- 
veiller les  dépenses,  ni  en  certifier  les  états  sans  y  être  autorisés, 
MM.  Pharoux,  Petit-Radel,  Cornu  et  Oudet  ont  été  nommés  pour  com- 
missaires aux  dépenses  de  l'assemblée  électorale  du  district. 

M.  le  Président  a  représenté  que  M.  le  commandant  du  bataillon 
de  Notre-Dame  lui  avait  observé  que  le  prix  de  trois  sols  demandé  à 
ceux  qui  désirent  voir  les  tours  de  Notre-Dame  pour  s'y  promener  était 
en  grande  partie  destiné  à  la  dépense  nécessaire  pour  la  sonnerie, 
qu'il  demandait  si  l'assemblée,  en  annonçant  l'entrée  libre  des  galeries, 
tant  du  chœur  que  de  la  nef,  à  ceux  qui  voudraient  assister  aux  élec- 
tions et  proclamations  des  curés  de  Paris,  avait  entendu  y  comprendre 
l'entrée  des  orgues  et  des  tours.  L'assemblée  a  renvoyé  la  décision  sur 
cet  objet  à  MM.  les  vicaires  généraux  de  la  métropole. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre 
imprimée  du  10  de  ce  mois  adressée  à  M.  le  Président  par  M.  Cahier, 
substitut  adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  commune  faisant  les  fonc- 
tions de  président  syndic  du  district.  Cette  lettre  distingue  les  paroisses 
anciennes  conservées  d'avec  les  paroisses  nouvelles  et  contient  une 
convocation  pour  procéder  dès  à  présent  à  la  nomination  aux  trois 


496  ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

cures  anciennes  de  Saint-Séverin,  de  Saint-Nicolas-des-Champs  et  de 
Saint-Nicolas-du-Chardonnet. 

AJ'égard  des  cures  nouvelles  de  Saint-Germain-des-Prés,  Saint- 
Augustin,  Saint-François  d'Assise,  Saint-Ambroise,  Saint-Antoine,  Saint- 
Thomas-d'Aquin  et  Notre-Dame-de-Lorette,  il  annonce  qu'il  est  obligé 
de  suspendre  la  convocation  pour  leurs  nominations  jusqu'à  ce  que  le 
décret  du  k  de  ce  mois  soit  sanctionné  et  publié.  Par  un  post-scriptum 
au  bas  de  cette  lettre,  M.  Cahier  annonce  que  le  ministre  de  la  justice 
lui  a  écrit  le  12  février  que  le  roi  a  sanctionné  le  11  le  décret  du  k  fé- 
vrier. 

En  fin  de  cette  lettre  est  le  tableau  de  lui  signé,  de  Tétat  de  trente- 
trois  paroisses  de  la  ville  de  Paris.  Cet  état  contient  :  1"  les  paroisses 
de  l'ancienne  création  conservées  par  le  décret  du  k  février  et  dont  les 
curés  ont  prêté  le  serment  ordonné  par  la  loi  du  26  décembre  dernier, 
savoir  :  Saint-Pierre  de  Chaillot;  —  Saint-Philippe  du  Roule;  —  Saint- 
Eustache  (celle  de  Bonne-Nouvelle  réunie  dont  le  curé  n'avait  pas  prêté 
le  serment,  le  service  provisoirement  à  Saint-Jacques  de  THôpital)  ;  — 
Saint-Sauveur;  —  Saint-Laurent;  —  Saint-Jacques-le-Majeur,  ci-de- 
vant de  la  Boucherie  (celle  de  Sainte-Opportune  réunie,  dont  le  curé 
n'avait  pas  prêté  le  serment);  —  Saint-Merri  ;  —  Saint-Médard;  — 
Saint-Jacques-du-Haut-Pas;  —  Saint-André-des-Arcs  (celle  de  Saint- 
Côme  réunie,  dont  le  curé  n'avait  pas  prêté  le  serment);  —  Saint-Pierre 
du  Gros-Caillou  ;  —  Saint-Leu  (celle  de  Saint-Josse  réunie,  la  cure  de 
Saint-Leu  étant  devenue  vacante  par  la  mort  du  titulaire,  le  curé  de 
Saint-Josse,  qui  a  prêté  le  serment,  est  de  droit  curé  de  Saint-Leu)  ; 

—  Saint-Victor.  (Il  n'est  pas  encore  décidé  si  M.  Lagrenée,  ci -devant 
prieur  de  Saint-Victor,  qui  exerçait  en  cette  qualité  les  fonctions  cu- 
riales  et  qui  les  y  exerce  même  encore,  est  de  droit  curé  de  celte 
paroisse  ou  s'il  doit  y  avoir  lieu  à  élection.) 

2"  Les  paroisses  d'ancienne  création  conservées  par  le  décret  du 
k  février  et  dont  les  curés  n'ont  pas  prêté  le  serment  ordonné  par 
la  loi.  Ces  paroisses  sont:  Saint-Sulpice  (élection  faite  et  proclamée); 

—  Saint-Germain-l'Auxerrois;  —  Saint-Roch;  —  Sainte-Madeleine 
de  la  Villévêque  (élections  faites  et  qui  doivent  être  proclamées  le 
dimanche  13  février);  —  Saint-Paul;  —  Saint-Gervais;  —  Sainte-Mar- 
guerite; —  Saint-Séverin  ;  —  Saint-Nicolas-du-Ghardonnet;  —  Saint- 
Nicolas-des-Champs  (élections  non  faites). 

3"  Les  nouvelles  paroisses  formées  par  le  décret  du  h  février  1791 
et  dont  les  curés  doivent  être  élus  : 

Saint-Augustin  (dans  l'église  des  Petits-Pères,  place  de  Louis  XIV)  ; 

—  Notre-Dame-de-Lorette  (dans  Téglise  du  même  nom)  ;  — -  Saint-Fran- 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  13  FÉVRIER  4791.  497 

cois  d'Assise  (dans  l'église  des  capucins  du  Marais)  ;  —  Saint-Ambroise 
(dans  l'église  des  ci-devant  Annonciades  de  Popincourt)  ;  —  Saint- 
Antoine  (dans  l'église  de  la  ci-devant  abbaye  du  même  nom);  —  Saint- 
Germain-des-Prés  (dans  l'église  de  la  ci-devant  abbaye  du  même  nom); 
—  Saint-Tliomas-d'Aquin  (^dans  Téglise  des  ci-devant  Jacobins  Saint- 
Dominique). 

/i"  Les  paroisses  nouvellement  formées  par  le  décret  du  4  février 
et  pour  lesquelles  néanmoins  il  n'y  a  point  de  curés  à  élire  : 

Saint-Marcel  (dans  l'église  du  même  nom,  formée  du  territoire  de 
celles  de  Saint-Martin  du  cloître  et  de  Saint-Hippolyte  et  dont  M.  Jacquot, 
curé  de  Saint-Martin,  devient  curé  de  plein  droit,  le  curé  de  Saint- 
Hippolyte  n'ayant  pas  prêté  le  serment  civique)  ;  —  Sainte-Geneviève 
(provisoirement  dans  l'église  de  Saint-Étienne-du-Mont,  formée  du  ter- 
ritoire de  celles  de  Saint-Étienne-du-Mont,  de  Saint-Jean-de-Lalran, 
de  Saint-Jean  du  Cardinal  Le  Moine,  de  Saint-Hilaire  et  de  Saint-Benoît, 
et  dont  M.  Pennvern  devient  curé  de  plein  droit,  les  curés  des  trois  der- 
nières paroisses  n'ayant  pas  prêté  le  serment  civique,  et  M.  le  curé 
de  Saint-Jean-de-Latran,  qui  l'a  prêté,  ayant  notifié  au  procureur  de 
la  commune  qu'à  raison  de  son  grand  âge,  quatre-vingt-trois  ans,  il  ne 
voulait  point  entrer  en  concurrence  avec  M.  Pennvern);  —  l'église 
cathédrale  (l'organisation  définitive  de  cette  église  ne  peut  être  com- 
mencée avant  l'expiration  du  délai  que  la  loi  du  26  décembre  a 
accordé  à  l'évêque  absent  du  royaume  pour  prêter  le  serment  civique). 

M.  le  Président  a  représenté  que  la  première  élection  à  faire  était 
celle  d'un  curé  pour  la  paroisse  de  Saint-Paul  K  Les  électeurs,  pour  y 
procéder,  se  sont  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  529,  réduit  par  3  bulle- 
tins nuls,  1  au  deuxième  bureau,  1  au  cinquième  et  1  au  sixième, 
à  526,  dont  la  pluralité  absolue  était  de  264  voix.  Il  est  résulté  du  dé- 
pouillement que  M.  Basses  vicaire  de  Saint-Jean-de-Latran,  a  eu 
3  voix;—  M.  BeauUeu,  grand  chantre  de  Sainte-Geneviève,  1;  — 
M.  Bertolio,  électeur,  1  ;  —  M.  Babey,  directeur  du  séminaire  de  Be- 
sançon, 1  ;  —  M.  Chevaliers  vicaire  de  Saint-Laurent,  1;  —  M.  Dom- 
manget,   chanoine  de   Châlons,   1;  —  M.  Dupuis,  vicaire  de  Saint- 

1.  Pierre-Louis  Bossu,  curé  depuis  1777,  refusa  le  serment. 

2.  A  prêté  le  serinent.  (Cf.  le  discours  prononcé  par  lui  le  jour  de  la  prestation  du 
serment  civique,  dans  la  Bibliographie  religieuse  de  Lacombe,  n»  711.) 

3.  Jean-Antoine  Chevalier,  né  en  1742,  élu  curé  de  Saint-Gervais  le  13  février  1791. 
Il  conserva  sa  cure  après  le  Concordat. 

32 


498  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Josse,  1;  —M.  Fleury,  ancien  vicaire  de  Saint-Séverin,  1;  —M.  FélixS 
prêtre  de  la  paroisse  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  1;  -M.  Girard,  curé 
de  Saint-Landry,  78;  —  M.  Gérard,  vicaire  de  Saint-Enstache,  1;  — 
M.  Granet^,  aumônier  du  bataillon  de  Saint-Louis,  1;  --  M.  Gerdret% 
curé  de  Creteil,  1;  —  M.  Juvigny,  premier  vicaire  de  Saînt-Eustache, 
133  ;  —  M.  Juvigny,  vicaire  de  Saint-Eustache,  1;  ~  M.  Juigné,  vicaire 
de  Saint-Laurent,  2;  —  M.  Lamourette,  docteur  de  Sorbonne,  direc- 
teur des  dames  de  Ghaillot,  20  9;  —  M.  Lamourette,  sans  désigna- 
tion, 12  ;  —  M.  LaboreyS  prêtre,  2;  —  le  père  Lalande^  oratorien,  1; 
—  le  père  La  Garde,  barnabite,  kO  ;  —  le  père  La  Garde,  supérieur  des 
Barnabites,  30;  —  le  père  La  Garde  le  jeune,  1;  —  M.  Le  Roy,  prêtre  de 
Saint-Gervais,  1;  —  M.  De  Moy,  électeur,  1;  —  M.  Rollin,  prêtre  de 
Saint-Merri,  1.  Total  égal  au  dépouillement:  526. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'était  acquise  par  per- 
sonne, qu'elle  était  fixée  à  2^k  voix  et  que  M.  l'abbé  Lamourette,  qui  en 
avait  réuni  le  plus,  n'en  avait  obtenu  que  209.  M.  le  Président,  d'après 
ce  résultat,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'étant  acquise  par  per- 
sonne, il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second  tour  de  scrutin. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  y  ont 
procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résul- 
tats en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  vo- 
tants était  de  556,  réduit  par  3  bulletins  nuls  à  553,  ce  qui  fixait  la 
pluralité  absolue  à  277  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que 
M.  Lamourette,  docteur  de  Sorbonne,  a  eu  1  voix;  —  M.  Basse,  vicaire 
de  Saint-Jean-de-Latran,  2; —  M.  Babey,  supérieur  du  séminaire  de 
Besançon,  1; —  M.  Ghevigny^  premier  vicaire  de  Saint-Eustache,  1; — 
M.  Dupuis,  vicaire  de  Saint-Josse,  1  ;  —  M.  Duval,  vicaire  de  Mont- 
martre, 1;  —  M.  Dommanget,  chanoine  de  Ghâlons,  1;  —  M.  Girard, 


1.  A  prêté  le  serment. 
'2.  A  prêté  le  serment. 

3.  Jean-Baptiste  Gerdret,  né  en  1746,  président  de  l'assemblée  primaire  du  canton 
de  Charenton  en  1790,  emprisonné  aux  Carmes  le  12  ventôse  an  II  et  mis  en  liberté  le 
21  vendémiaire  an  III. 

4.  A  prêté  le  serment,  vicaire  général  de  l'évêque  de  Paris  en  1792. 

5.  Luc-François  Lalande,  né  à  Saint-Lô  en  1732,  oratorien,  professeur  de  théologie  et' 
de  langue  hébraïque,  premier  vicaire  de  l'évêque  de  Paris  Gobel,  élu  évêque  du  départe- 
ment de  la  Meurthe  en  1791,  députe  à  la  Convention  et  au  Conseil  des  Cinq-cents,  mort 
à  Paris  le  27  février  1805.  Il  avait  publié,  en  1791,  une  Apologie  des  décrets  de  VAssem- 
blée  nationale  sur  la  constitution  civile  du  clergé. 

6.  C'est  Juvigny,  qui,  dans  le  même  scrutin,  est  dénommé  aussi  Juigny  et  La 
Suinte. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  13  FÉVRIER  1791.  499 

curé  de  Saint-Landry,  30;  —  M.  Granet,  aumônier  du  bataillon  de 
Saint-Louis,  1;  —  M.  JuYigny,  sans  désignation,  4;  —  M.  Juvigny,  vi- 
caire de  Saint-Eustaclie,  332;  —  M.  Juigny,  vicaire  de  Saint-Eustache,  1; 

—  M.  Joubert,  chanoine  d'Angers,!; —  M.  La  S uinie, vicaire  de  Saint- 
Eustache,  1;  —  Le  prieur  de  Saint-Lieno  de  CorbeilS  1;  —  M.  Lamou- 
rette,  docteur  de  Sorbonne,  chapelain  de  Ghaillot,  123  ;  —  M.  Lamou- 
rette,  sans  désignation,  9;  —  M.  La  Garde,  supérieur  des  Barnabites,  35; 

—  M.  La  Garde,  barnabite,  5;  —  M.  La  Garde  le  jeune,  1;  —  M.  Mulot 
(l'abbé),  sans  autre  désignation,  1.  Total  égal  au  dépouillement  ; 
553  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Juvigny,  premier  vicaire  de  Saint-Eus- 
tache, celui  qui  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  en  avait  réuni  332, 
55  de  plus  que  la  pluralité  absolue  fixée  à  277  voix.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  M.  Juvigny,  premier  vicaire  de  la 
paroisse  de  Saint-Euâtache,  était  celui  qui,  pour  la  cure  de  Saint-Paul, 
avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  qu'il  avait  réuni  55  voix  au  delà  de 
la  pluralité  absolue,  que  dimanche  prochain,  20  de  ce  mois,  il  le  pro- 
clamerait dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier  et 
avant  la  messe  pour  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Paul. 

M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  qu'il  s'agissait  de  procéder  à  un 
premier  tour  de  scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  la  paroisse  de  Saint- 
Gervais^. 

Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scruta- 
teurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  étaitde  495,  réduit 
par  1  bulletin  nul  à  k^k.  ce  qui  fixait  la  pluralité  absolue  à  2kS  voix. 
D'après  le  dépouillement  il  a  été  reconnu  que  M.  Blancmur,  vicaire  de 
Saint-Leu,  a  eu  1  voix; —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint-Jean-de-Latran,  1; 

—  M.  Babey,  supérieur  du  séminaire  de  Besançon,  1;  —  M.  Chevalier, 
vicaire  de  Saint-Laurent,  455;  —  M.  Chevalier,  vicaire  de  Saint-Roch, 
2  ;  —  M.  Chevalier,  de  Saint-Séverin,  1  ;  —  M.  Chevalier,  vicaire  de 
Sainte-Marguerite,  1;  —  M.  Corroller,  curé  de  Saint-Louis-en-l'Ile,  1; 

—  M.  Chenu,  curé  de  Brie-Comte-Robert,  1;  — M.  Dommanget,  chanoine 
à  Châlons,  1  ;  —  M.  Girard,  curé  de  Saint-Landry,  1  ;  —  M.  Fleury, 
vicaire  de  Saint-Séverin,  1;  —  M.  Henriot,  vicaire  de  Sainte-Marie-du- 


1.  C'est  probablement  Saint-Léonard  de  Corbeil. 

2.  Le  curé  de  Saint-Gervais  était,  depuis  1784,  François-Xavier  Veytard,  député  du 
clergé  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  qui  refusa  le  serment. 


500  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Temple,  1;  —  M.  JoubertS  de  Sainte-Marguerite,  1  ;  —  le  prieur  de 
Saint-Jean  de  Corbeil,  1;  —  le  père  La  Garde  l'aîné,  supérieur  des 
Barnabites,  6  ;  —  M.  Larnouretle,  sans  désignation,  1;  —  M.  Lamourette, 
de  Chaillot,  6;  —  M.  Le  Roy,  prêtre  de  Saint-Gervais,  4;  — M.  Revallier^, 
vicaire  de  Saint-Laurent,  1;  —  M.  Cbevalier,  sans  désignation, 3.  Total 
égal  au  dépouillement  :  k^k- 

L'un  de  AOI.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Chevalier,  vicaire  de  Saint-Lau- 
rent, qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  ^55,  207  au 
delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  2/i8.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Pré- 
sident a  annoncé  que  AI.  Chevalier,  vicaire  de  Saint-Laurent,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  ayant  obtenu  207  voix  de  plus  que  la  majorité 
çibsolue,  dimanche  prochain,  20  de  ce  mois,  il  le  proclamerait  avant  la 
messe  en  la  forme  prescrite  parle  décret  du  12  juillet  dernier  pour 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Gervais,  et  a  de  plus  annoncé  qu'il  fallait 
procéder  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  la  paroisse 
de  Sainte-Marguerite  et  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle  dési- 
rait s'en  occupera  l'instant.  11  a  été  arrêté  de  remettre  cette  nomination 
à  ce  joufd'hui  cinq  heures  de  relevée.  A  trois  heures,  M.  le  Président 
a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Cerutti,  Secrétaire. 


4"«  séance.  —  Dimanche  13  février  1791,  5  heures  du  soir. 

Élection  de  l'abbé  Louis  Lemaire  comme  curé  de  Sainte  Marguerite.  —  Élection  du  curé 
François  Girard  comme  curé  de  Saint-Séverin. 

L'assemblée  électorale  du  district  de  Paris  ouverte  en  l'église 
métropolitaine,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  un 
premier  tour  de  scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  la  paroisse  de  Sainte- 
Marguerite  ^  Les  électeurs  se  sont  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers, y  ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de 
leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  370,   réduit  par  2  bulletins  nuls,  1  au  2**  bureau 

1.  A  prêté  le  serment. 

2.  C'est  Chevalier. 

3.  Le  curé  de  Sainte-Marguerite  était,  depuis   1743,  Charles-Bernardin  Laugier  de 
Beaurccueil,  qui  refusa  le  serment. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  13  FÉVRIER  1791.  oOV 

et  1  au  5%  à  368  voix,  la  pluralité  absolue  de  185  voix.  Il  est  résulté 
du  dépouillement  que,  M.  Baillet,  ancien  vicaire  de  Troyes,  a  eu  2  voix  ; 
—  M.  Baillet,  prêtre  de  Saint-Paul,  2  ;  —  M.  Beaulieu,  sans  désigna- 
tion, 1  ;  —  M.  Beaulieu,  de  Sainte-Geneviève,  3;  —  M.  Bernard, 
prêtre  de  Sainte-Marguerite,  1  ;  —  M.  Cotte,  oratorien,  1  ;  —  M.  Dom- 
manget,  chanoine  de  Châlons,  2  ;  —  M.  Duplessis  -,  prêtre  de  Saint- 
Gervais,  1;  — M.  Girard,  curé  de  Saint-Landry,  6;—  M.  Gérard,  vicaire 
de  Sainte-Marguerite,  1  ;  —  M.  Lemaire%  vicaire  de  Sainte-Marguerite, 
338  ;  —  M.  Lemaire,  sans  désignation,  3  ;  —  M.  La  Garde,  l'aîné,  supé- 
rieur des  Barnabites,  /j  ;  ^  M.  La  Garde,  barnabite,  sans  désignation, 
1  ;  —  M.  Le  Roux,  vicaire  de  Sainte-Marguerite,  1  ;  —  M.  Lamourelte, 
de  Ghaillot,  1.  Total  égal  au  dépouillement  :  368. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Lemaire,  premier  vicaire  de  Sainte- 
Marguerite,  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  338, 
153  au  delà  de  la  pluralité  absolue,  fixée  à  185  voix.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  M.  Lemaire,  premier  vicaire  de 
Sainte-Marguerite,  était  celui  qui  pour  la  cure  de  cette  paroisse  avait 
obtenu  le  plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  réuni  153  au  delà  de  la  plu- 
ralité absolue,  que,  dimanche  prochain  20  février  avant  la  messe,  il  le 
proclamerait  en  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier 
pour  curé  de  la  paroisse  de  Sainte-Marguerite,  qu'il  s'agissait  de  passer 
à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  de  la  cure  de  la  paroisse  de  Saint- 
Séverine  Les  électeurs  pour  y  procéder  se  sont  rendus  à  leurs  bureaux 
particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résul- 
tat en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  qiie  le  nombre  des  votants  était  de 
399,  réduit  par  1  bulletin  nul  au  5"  bureau  à  398,  la  pluralité  absolue 
de  200  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Beauvais, 
génovéfain,  a  eu  1  voix  ;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Sainl-Jean-de-Latran, 
5  ;  —  M.  Beaulieu,  de  Sainte-Geneviève,  100  ;  — M.  Barrai*,  vicaire  de 
Saint-Merri,  5-,  —  M.  Colombart^  vicaire  de  Bonne-Nouvelle,  1  ;  — 
M.  Cotte,  oratorien,  2  ;  —  M.  Chenu,  curé  de  Brie-Comte-Robert,  1  ;  — 
M.  Duplessis,  sans  désignation,  1;  —  M.  De  Caudin,  de  Sainte-Croix  de 
la  Bretonnerie,  5;  —  M.  Denoux,  ancien  curé  de  la  Madeleine,  1  ;  — 


i.  Antoine  Duplessis,  électeur  de  la  section  de  l'Hôtel-de-Ville. 

2.  Louis  Lemaire,  né  en  l'î48,  élu  curé  de  Sainte-Marguerite  le  13  février  1791. 

3.  Cantuel  de  Bléinur,  curé  depuis  1776,  avait  refusé  le  serment. 

4.  Barrai,  l'^'"  vicaire,  a  prêté  le  serment. 

5.  Jean-François  Colombart,   né  en  1740,   élu  curé  de  Saint-Nicolas-des-Champs  le 
20  février  1791. 


502  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

M.  Duval,  vicaire  de  Montmartre,  1  ;  —  M.  Félix,  vicaire  de  Saiot- 
Germain-l'Auxerrois,  1  ;  —  M.  Fleury,  vicaire  de  Saint-Séverin,  2;  -— 
M.  Faverolles\  des  Petites-Maisons,  1;  —  M.  Gervais,  ancien  curé  de 
Saint-Landry,  1  ;—  M.  Girard,  curé  de  Saint-Landry,  2kl;  —  M.  Gra- 
net,  aumônier  du  bataillon  de  Saint-Louis,  2;—  M.  Gachet,  curé  d'Er- 
menonville, 1  ;  —  M.  Joubert^,  prêtre  de  Sainte-Marguerite,!;  — 
M.  La  Garde,  supérieur  des  Barnabites,  6;  — M.  Lamourette,  sans  dési- 
gnation, 6.  —  M^  Lamourette,  de  Chaillot,  1;  —  M.  Liéguard,  prêtre 
de  Saint-Benoît,  1;  —  M.  Moufle-,  vicaire  de  Saint-Merri,  3;  — 
M.  Minée  S  curé  à  Saint-Denis,  1;  —M.  Moroller,  vicaire  de  Saint- 
Merri,  1;  —'M.  Mulot,  victorin,  1;—  M.  Roussineau,  curé  delà 
Sainte-Chapelle,  2  ;  —  M.  Sibire,  prêtre  de  Saint-Roch,  1  ;  —  M,  Som- 
barde  ^  vicaire  de  Bonne-Nouvelle,  1 .  Total  égal  au  dépouillement  : 
398  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Girard,  curé  de  Saint-Landry, 
qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages  pour  la  cure  de  Saint-Séverin,  en 
avait  obtenu  247,  A7  au  delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  200  voix. 
D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  M.  Girard,  curé  de 
Saint-Landry,  était  celui  qui  pour  la  cure  de  Saint-Séverin  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  obtenu  47  au  delà  de  la  pluralité 
absolue,  qu'il  le  proclamerait,  dimanche  prochain  avantla  messe,  dans 
la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  pour  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Séverin. 

L'élection  aux  cures  des  paroisses  de  Saint-Nicolas-du-Chardou- 
net  et  de  Saint-Nicolas-des-Champs,  énoncées  en  la  lettre  du  substitut 
adjoint  du  procureur  de  la  Commune  faisant  en  cette  partie  les  fonc- 
tions de  procureur  syndic  du  district,  a  été  ajournée  d'après  la  convo- 
cation du  30  janvier  dernier,  à  dimanche  prochain,  20  février,  dans 
l'église  métropolitaine,  conformément  à  l'article  30  du  titre  2  du  décret 

i.  De  FaveroUes,  chapelain  des  Petites-Maisons,  a  prêté  le  serment. 

2.  Dénommé  Joubars  dans  le  procès-verbal. 

3.  Électeur  du  clergé  en  1789,  prêta  le  serment,  puis  se  rétYacta  par  lettre  adressée 
le  7  décembre  1791  à  Bailly.  (Cf.  Lettre  de  M.  Vabbé  Moufle,  1"  vicaire  de  Saint-Méry, 
à  M.  le  curé  de  Saint-Méry,  en  lui  envoyant  la  rétractation  de  son  serment  prêté  le 
^janvier  1791;  Paris,  Crapart,  1791,  in-S"  de  8  pages.  Bibl.  de  la  ville  de  Paris,  11944, 
n"  16).  Il  fut  emprisonné  et  fut  massacré  à  Saint-Firmin  le  3  septembre  1792. 

4.  Julien  Minée,  appelé  Moinet  dans  le  procès- verbal,  né  à  Nantes  le  23  septembre 
1738,  curé  des  Trois-Patrons  à  Saint-Denis  en  1771,  élu  curé  do  Saint-Thomas-d'Aquin  le 
6marsl791,  évêque  de  Nanteslel3  mars  1791,  sacré  le  10  avril  suivant,  abjurale  15  novem- 
bre 1793,  président  du  département  de  la  Loire-Inférieure,  mort  à  Paris  le  26  février  1808. 
(cf.  notice  par  Victor  Jeanvrot  dans  la  liévolut ion  française,  t.  IX,  p.  477  et  suiv.) 

5.  S''  vicaire,  a  prêté  le  serment. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  20  FÉVRIER  1791.  503 

du  12  juillet  dernier  concernant  la  nomination  aux  offices  ecclésias- 
tiques. A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance 

€t  a  signé  avec  M.  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Cerutti,  Secrétaire. 


5"'«  séance.  —  Dimanche  20  février  1791,  10  heures  du  matin. 

Proclamation  du  vicaire  Jean-Antoine  Chevalier  comme  curé  de  Saint-Gervais.  —  Discours 
du  curé  Chevalier.  —  Proclamation  du  vicaire  Louis  Lemaire  comme  curé  de  Sainte- 
Marguerite.  —  Discours  du  curé  Lemaire.  —  Lettre  de-  Cahier  de  Gerville  notifiant 
les  acceptations  et  les  refus  des  curés  élus  et  requérant  l'assemblée  de  procéder  à 
l'élection  des  autres  curés.  —  Lettre  du  comité  ecclésiastique  de  l'Assemblée  consti- 
tuante. —  Lettres  de  refus  de  Juvigny  et  de  Girard,  élus  curés  de  Saint-Paul  et  de 
Saint-Séverin. — Élection  de  Le  Blanc  de  Beaulieu  comme  curé  de  Saint-Séverin, 
à  la  place  de  Girard.  —  Élection  du  curé  Roussineau  comme  curé  de  Saint-Germain 
des  Prés. 

Les  électeurs  du  district  de  Paris  rendus  en  la  paroisse  métropo- 
litaine, l'assemblée  ouverte  en  la  manière  ordinaire,  lecture  faite  du 
procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédaction  adoptée,  M.  le 
Président  a  annoncé  que  Tordre  du  jour  était  :  1"  la  proclamation  de 
M.  Chevalier,  premier  vicaire  de  Saint-Laurent,  pour  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Gervais,  et  de  M.  Lemaire,  premier  vicaire  de  Sainte- 
Marguerite,  pour  curé  de  cette  paroisse,  qui  tous  deux  avaient  été  élus 
en  la  séance  du  13  de  ce  mois;  2°  en  continuant  l'élection  des  curés 
des  paroisses  désignées  en  la  convention  du  10  de  ce  mois,  la  nomina- 
tion à  celles  de  Saint-Nicolas-des-Champs  et  de  Saint-Nicolas-du-Char- 
donnet. 

MM.  Allaire,  Fauveau,  Gaigneet  Santerre  ont  été  nommés  commis- 
saires à  l'effet  d'inviter  le  clergé  à  venir  assister  aux  proclamations. 
De  retour  en  l'assemblée,  le  clergé  placé  en  la  manière  ordinaire, 
VI.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Gervais,  Jean-Antoine  Chevalier,  premier  vicaire  de 
la  paroisse  de  Saint-Laurent,  âgé  de  quarante-neuf  ans,  demeurant  à 
la  communauté  des  prêtres. 

M.  Chevalier  a  fait  ensuite  un  discours.  L'insertion  dans  le  procès- 
verbal  ainsi  que  l'impression  en  ont  été  ordonnées.  Il  est  ainsi  conçu  : 

Messieurs,  ma  nomination  à  la  cure  de  Saint-Gervais  est  voire  ouvrage.  Je 
dois  m'honorer  du  choix  de  mes  concitoyens  ;  mais  avez-vous  bien  calculé,  Messieurs, 
les  immenses  obligations  que  vous  m'imposez?  Pour  moi,  je  n'ai  pu  les  envisager 
sans  une  sainte  frayeur.  En  apprenant  mon  élection,  l'ensemble  de  mes  devoirs 


504  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

s'est  offert  à  mon  esprit;  j'ai  voulu. en  examiner  la  série,  ils  m'ont  effrayé  et  j'ai- 
succombé  sous  le  poids  de  mon  insuffisance.  Je  gardais  un  morne  silence,  j'étais 
comme  anéanti,  lorsque  la  religion  se  présentant  à  moi,  me  demande  le  sujet  de 
mes  larmes  et  d'oiî  me  vient  cette  tristesse  profonde.  Serais-tu  sourd  à  la  voix  de 
Celui  dont  tu  es  le  ministre,  me  dit-elle?  C'est  lui  qui  t'ordonne  de  paître  les 
brebis,  elles  te  requièrent,  elles  te  nomment,  la  voix  du  peuple  est  la  voix  de  ton 
Dieu.  Confus  d'avoir  tant  tardé  à  sortir  de  ma  léthargie  sentimentale,  je  me  suis 
écrié  :  11  est  écrit  dans  le  livre  éternel  que  je  ferai  votre  volonté,  ô  mon  Dieu. 
Cette  loi  est  gravée  dans  mon  cœur,  et  je  veux  la  remplir  dans  toute  son  étendue. 
Dès  lors,  le  calme  a  succédé  à  l'agitation  et  je  me  suis  dit  :  La  droiture  et  la 
pureté  de  mes  intentions  me  rassurent,  j'en  ai  pour  garants  la  justice  et  la  sagesse 
des  opérations  qui  m'élèvent  à  diriger  la  conscience  de  mes  frères.  Eh  bienl  je 
fortifierai  le  faible,  je  consolerai  le  malheureux,  je  me  pénétrerai  de  cette  vérité 
sublime,  qu'un  ministre  des  autels  doit  être  un  an^e  tutélaire,  un  génie  bienfaisant, 
placé  entre  le  ciel  et  la  terre  pour  porter  à  l'Être  suprême  les  vœux  de  son  peuple 
et  en  rapporter  les  consolations.  Je  tâcherai  de  montrer  que  l'homme  doit  compter 
ses  jours  par  ses  bienfaits,  mais  qu'un  bon  pasteur  ne  doit  pas  s'envelopper  de  sa 
vertu,  qu'il  doit  la  communiquer  aux  autres,  qu'il  doit  être  un  flambeau  toujours 
allumé  et  dont  la  lumière  reflète  sur  tout  ce  qui  l'environne,  que  chacune  de  ses 
actions  est  un  livre  ouvert  dans  lequel  tout  homme  a  le  droit  de  venir  lire  et  de 
s'instruire,  que  son  cœur  doit  être  un  brasier  d'amour  pour  tous  ses  semblables, 
que  c'est  spécialement  par  les  traits  ineffaçables  de  l'exemple  qu'il  doit  buriner 
son  caractère  et  qu'ainsi,  en  renfermant  son  troupeau  dans  son  cœur,  il  en  soit 
reconnu  à  ses  vertus. 

Je  puiserai  dans  l'Évangile  les  touchantes  leçons  de  morale,  je  l'annoncerai  à 
mes  frères,  en  leur  exposant  ce  qu'ils  doivent  à  Dieu  et  aux  homme'.  Aimez-vous 
les  uns  et  les  autres,  leur  dirai-je,  que  la  paix,  l'aimable  paix  règne  parmi  vous.  Je 
leur  vanterai  le  doux  accord  et  l'heureuse  harmonie  des  lois  divines  et  sociales, 
qui  ne  tendent  qu'à  former  ou  à  créer  un  peuple  d'amis  et  à  ne  faire  dans  l'empire 
qu'une  seule  famille,  depuis  surtout  que  les  foudres  de  la  raison  éternelle  ont 
détruit  l'idole  et  renversé  le  mur  d'airain  qui  séparait  l'homme  de  l'homme  même. 
Puissé-je  entendre  sortir  de  toutes  les  bouches  ces  expressions  si  tendres  :  aimons 
Dieu,  aimons-nous  les  uns  et  les  autres.  Pui;sé-je  voir  tous  mes  concitoyens  se 
réunir  auprès  de  cette  arche  d'aUiance,  que  nos  représentants  philosophes  chrétiens 
ont  contemplée  d'un  œil  si  respectueux  et  à  qui  ils  ont  rendu  un  si  juste  hommage, 
en  abattant  le  veau  d'or!  Comme  ils  ont  humblement  baissé  la  tête  pous  le  joug  de 
l'Évangile!  Ah  !  certes,  leur  foi  n'est  ni  su-pecte  ni  équivoque;  n'ont-ils  pas  rendu 
à  l'Église  sa  pureté  primitive  et  sa  splendeur  originelle,  et  que  n'ont-ils  paru  plutôt?^ 
L'univers  entier  n'aurait,  que  le  même  autel  et  les  enfants  de  celte  nombreuse  famille 
ne  s'en  sépareraient  jamais,  sans  s'être  donné  le  baiser  de  fraternité.  Oui,  Français 
notre  Constitution  sera  le  triomphe  de  l'Évangile,  l'égide  des  mœurs,  le  fléau  des 
abus,  le  tombeau  des  préjugés,  la  joie  et  le  saint  délire  des  gens  de  bien  et  des 
hommes  vertueux. 

M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  pour  curé  de 
la  paroisse  de  Sainte-Marguerite,  Louis  Lemaire,  premier  vicaire  de 
cette  paroisse,  âgé  de  quarante-trois  ans,  demeurant  au  presbytère. 

M.  Lemaire  a  fait  un  discours  dont  l'insertion  dans  le  procès-ver- 


I 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  20  FÉVRIER  1791.  505 

bal  aÎDsi  que  l'impression  ont  été  ordonnées  ;  il  est  conçu  en  ces 
termes  : 

Messieurs,  il  ne  sera  donc  plus  abandonné  au  caprice,  à  l'inlrigue,  à  la  cupi- 
dité, le  partage  des  augustes  fonctions  du  sacerdoce.  Le  peuple  français  a  reconquis 
les  droits  sacrés  qu'il  tient  de  la  nature  de  la  divinité  et  que  le  despotisme  lui  avait 
ravis;  il  a  confié  à  des  hommes  reconnus  vertueux  le  soin  de  lui  choisir  des  pas- 
teurs dignes  de  son  estime  et  de  sa  vénération,  des  pasteurs  qui  sachent  et  con- 
soler et  édifier  leur  troupeau.  L'Église  va  recouvrer  cet  ancien  éclat,  dont  elle 
brillait  dans  sa  naissance,  les  fidèles  auront  des  mœurs  plus  pures,  une  piété  plus 
ardente.  Vous  avez  daigné,  Messieurs,  m'honorer  de  vos  suffrages,  en  m'appelanl 
pour  veiller  sur  une  portion  des  fidèles  de  cette  grande  cité  ;  vous  m'en  avez  cru 
digne  sans  doute,  j'obéirai  et  je  ferai  en  sorte  de  justifier  votre  choix.  Je  ne  me 
dissimule  pas  cependant  les  difficultés,  les  écueils  qui  environnent  cette  pénible  car- 
rière qui  s'ouvre  devant  moi  ;  je  sais  d'avance  combien  il  faudra  d'efforts  pour  rem- 
plir d'aussi  sublimes  fonctions,  mais  je  ne  m'abandonnerai  point  à  un  sentiment 
pusillanime.  Celte  môme  Providence,  qui  m'^ppelie  par  votre  voix,  me  donnera, 
je  l'espère,  ces  grâces  d'état  qu'elle  ne  refuse  jamais  à  ceux  qui  l'invoquent  avec 
confiance.  Animé  par  l'exemple  de  ces  anciens  pasteurs,  dont  les  lumières  et  les 
vertus  font  l'ornement  du  clergé  de  cette  capitale,  par  l'exemple  des  pasteurs  non-, 
veaux  qui  méritaient  à  toutes  sortes  de  litres  d'être  associés  à  la  gloire  des  pre- 
miers, je  me  ferai,  Messieurs,  un  devoir  constant  de  les  prendre  pour  modèles.  Si 
je  n'ai  pas  leurs  talents,  ni  ces  grands  et  puissants  moyens  que  donnent  l'esprit  et 
l'éloquence,  j'aurai  du  moins,  comme  eux.  un  zèle  actif,  infatigable,  pour  défendre 
les  intérêts  de  la  religion  et  ceux  du  troupeau  chéri  qui  m'est  confié;  j'aurai. 
Messieurs,  et  c'est  à  la  face  de  ces  autels  que  j'en  fais  le  serment  solennel,  j'aurai 
le  même  dévouement  qu'eux  à  la  chose  publique  et  au  bonheur  de  mes  semblables, 
je  serai  fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  je  regarderai  comme  un  devoir  sacré 
de  concourir  de  tout  mon  pouvoir  au  maintien  de  la  Constitution  française,  d'une 
Constitution  qui,  quoi  qu'en  disent  les  ennemis  de  la  Patrie,  ne  fait  que  détruire 
des  abus,  rappeler  l'Église  à  la  pureté  de  ses  principes  et  à  sa  splendeur  primitive, 
d'une  Constitution  qui  rend  à  l'homme  outragé  par  le  despotisme  ses  droits  et  sa 
dignité,  qui  nous  donne  cette  douce  consolation  d'embrasser  dans  tous  nos  conci- 
toyens des  égaux  et  des  frères,  d'une  ConsiiUition  enfin  qui,  sous  un  monarque 
citoyen,  devenu  le  père  de  ses  sujets,  ne  peut  manquer,  avec  un  peu  do  fermeté 
et  de  courage,  de  faire  de  la  France,  devenue  libre,  un  peuple  d'hommes  et 
d'hommes  heureux. 

Le  clergé  reconduit  dans  le  chœur  par  les  commissaires,  la  messe 
a  été  célébrée,  les  électeurs  y  ont  assisté  conformément  au  décret  du 
12  juillet  dernier.  Après  la  messe,  la  séance  a  été  continuée.  L'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Cahier, 
substitut  adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  Commune,  faisant  en  cette 
partie  les  fonctions  de  procureur  syndic  du  district,  adressée  le  18  de 
ce  mois  à  M.  le  Président.  Cette  lettre  porte  qu'il  a  reçu  les  acceptations 
officielles  de  MM.  Poiret,  élu  et  proclamé  curé  de  la  paroisse  de  Saint- 
Sulpice,  Legrand,  élu  et  proclamé  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Roch, 


506  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Corpet,  élu  et  proclamé  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Germain-l'Auxer- 
rois,  et  Picavez,  élu  et  proclamé  curé  de  la  paroisse  de  Sainte-Made- 
leine de  la  Villévêque;  qu'il  a  également  reçu  l'acceptation  offi- 
cielle de  M.  Chevalier,  élu  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Gervais,  et  de 
M.  Lemaire,  élu  à  la  cure  de  Sainte-Marguerite;  que  M.  Girard,  ancien 
curé  de  Saint-Landry,  élu  à  la  cure  de  la  paroisse  de  Saint-Séverin,  lui 
a  motivé  son  refus  et  y  a  joint  copie  de  la  lettre  par  laquelle  il  met. 
l'assemblée  électorale  à  portée  d'en  apprécier  les  motifs;  que  M.  Juvi- 
gny,  élu  curé  de  Saint-Paul,  lui  a  aussi  notifié  son  refus,  que  sa  lettre 
est  l'expression  de  la  reconnaissance  la  mieux  sentie  et  la  plus  respec- 
tueuse envers  l'assemblée  électorale,  qu'il  annonce  les  plus  vifs  regrets 
d'être  réduit  à  l'impossibilité  de  prouver  son  zèle,  mais  que  trente 
années  d'exercice  des  plus  pénibles  fonctions,  l'afTaiblissement  de  ses 
organes  et  des  infirmités  graves  enchaînent  le  désir  qu'il  aurait  de 
travailler  à  s'acquitter  envers  l'assemblée  électorale  dans  le  poste  hono- 
rable que  sa  confiance  lui  assignait. 

De,plus,  M.  Cahier  annonce  que  le  décret  du  11  de  ce  mois,  qui 
réduit  à  331e  nombre  des  paroisses  de  la  ville  de  Paris  et  sanctionné  le 
11,  vient  de  lui  parvenir,  qu'il  en  a  sur-le-champ  requis  la  transcription 
sur  les  registres  de  la  municipalité  et  qu'on  Pimprime.  Enfin  il  requiert 
l'assemblée  électorale  de  nommer  successivement  aux  cures  de  Saint- 
Séverin,  de  Saint-Germain-des-Prés,  de  Saint-Paul,  de  Saint-Augustin, 
de  Saint-Nicolas-des-Champs,  de  Saint-Antoine,  de  Saint-Nicolas-du- 
Chardonnet,  de  Saint-François,  de  Saint-Thomas  et  de  Saint-Ambroise. 
Il  ajoute  qu'il  attend  la  décision  du  comité  ecclésiastique  relativement 
aux  deux  cures  de  Saint-Victor  et  de  Notre-Dame-de-Lorette,  qui,  dans 
tous  lès  cas,  lui  paraissent  devoir  être  placées  les  dernières  dans  l'ordre 
des  élections,  qu'il  fait  imprimer  et  fera  parvenir  la  liste  qu'il  a  annon- 
cée et  envoie  un  fragment  d'une  lettre  à  lui  écrite  le  17  de  ce  mois 
par  MM.  du  comité  ecclésiastique.  Lecture  en  a  aussi  été  faite  par  l'un 
de  MM.  les  Secrétaires  adjoints.  Cette  lettre  est  signée  Massieu», 
curé  de  Gergy,  président,  DespatysS  secrétaire,  et  porte  qu'il  est  hors 
de  doute  que  les  électeurs  convoqués  pour  les  élections  des  curés 
peuvent  continuer  leurs  opérations  le  lundi  et  les  jours  suivants,  mais 
qu'il  serait  peut-être  plus  à  propos  de  continuer  à  Paris  comme  on  a 


1.  J§an-Baptiste  Massieu,  né  à  Pontoise  le  17  septembre  1743,  curé  de  Cergy,  député 
du  clergé  de  Senlis  à  l'Assemblée  constituante,  évoque  du  département  de  l'Oise  en  1791, 
député  de  ce  département  à  la  Convention,  mort  proscrit  à  Bruxelles  le  6  juin  1818. 

2.  Pierre-Etienne  Despatys,  né  à  Clamecy  le  15  septembre  1753,  avocat,  lieutenant 
général  au  Châtelet  de  Melun,  député  du  tiers  état  de  Melun  à  l'Assemblée  constituante, 
mort  en  décembre  1841. 


ION  DES 

)mmencé,  c'est-à-dire  de  ne  réunir  les  électeurs  que  le  dimanche; 
"que  révéque  de  Paris  ne  peut  être  nommé  que  le  6  mars,  qu'il  n'est 
pas  possible  de  faire  donner  l'institution  aux  curés  avant  sa  nomi- 
nation, que  cependant  l'Assemblée  nationale  peut  décréter  que,  sur  le 
refus  de  l'évêque  actuel  ou  de  ses  grands  vicaires,  les  curés  se  pour- 
voiront par  appel  comme  d'abus  au  tribunal  de  district,  qui,  en  pro- 
nonçant qu'il  y  a  abus,  renverrait  les  titulaires  devant  un  autre  évêque 
qui  donnerait  les  provisions  ;  mais  que  tout  cela  ne  pourrait  se  faire 
que  dans  un  délai  plus  long  que  celui  qui  est  nécessaire  pour  la  nomi- 
nation de  l'évêque  de  Paris;  qu'il  est  très  vraisemblable  que  la  confir- 
mation et  le  sacre  de  ce  prélat  suivront  de  près  son  élection  et  que 
toutes  les  difficultés,  qui  embarrassent  actuellement  le  comité  ecclé- 
siastique, s'évanouiront  à  cette  époque  ;  qu'il  en  sera  de  même  de  la 
difficulté  relative  aux  vicaires  à  qui  les  évêques  ou  leurs  vicaires  géné- 
raux ôtent  les  pouvoirs  ;  qu'il  est  constant  que  les  curés  sont  les  maî- 
tres d'employer  les  vicaires,  malgré  ces  révocations  injustes  et  arbi- 
traires ;  mais  s'il  s'en  trouvait  qui  connussent  assez  peu  leurs  droits 
pour  céder  à  ces  actes  d'autorité,  ils  n'auront  plus  aucun  prétexte  de 
plainte,  aussitôt  après  l'élection  et  la  consécration  de  l'évêque. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  du 
U  de  ce  mois,  adressée  à  M.  le  Président  par  M.  Juvigny,  vicaire  de 
Saint-Eustaché,  élu  en  la  séance  du  13  curé  de  la  paroisse  de  Saint- 
Paul  ^  Il  expose  qu'aussi  flatté  que  surpris  du  choix  dont  l'assemblée 
électorale  l'a  honoré,  il  désirerait  pouvoir  y  répondre,  mais  que  trente 
années  passées  dans  l'exercice  des  plus  pénibles  fonctions  du  saint 
ministère  ne  laissent  ni  à  son  esprit,  ni  à  son  corps,  assez  de  vigueur 
pour  remplir  dignement  la  place  que  l'assemblée  daigne  lui  confier; 
qu'accoutumé  à  une  obéissance  qui  lui  est  douce  et  précieuse,  sous  un 
chef  tel  que  le  sien,  il  serait  très  novice  dans  l'art  de  présider  ou  de 
commander,  que  d'ailleurs  des  infirmités  réelles  forment  un  obstacle 
aussi  invincible  que  le  premier,  et  supplie  en  conséquence  l'assemblée 
d'agréer  sa  démission. 

Lecture  a  aussi  été  faite  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints 
de  deux  lettres  adressées  à  M.  le  Président  par  M.  Girard,  ancien  curé 
de  Saint-Landry,  et  élu  en  la  séance  du  13  de  ce  mois  curé  de  la  pa- 
roisse de  Saint-Séverin -.  La  première  du  15  de  ce  mois  porte  que,  très 
honoré  du  choix  que  l'assemblée  électorale  a  bien  voulu  faire  de  lui 
pour  la  cure  de  Saint-Séverin,  il  en  témoigne  sa  sensibilité  et  sa  recon- 


1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BIs). 

2.  Les  originaux  de  ces  deux  lettres  sont  aux  Archives  nationales  (BIS). 


508  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

naissance,  que  sa  satisfaction  n'est  pas  cependant  aussi  pure  et  aussi 
entière  qu'elle  aurait  pu  l'être  dans  d'autres  circonstances,  parce  que 
c'est  une  vraie  peine  pour  lui  de  ne  pas  pouvoir  répondre  à  l'honneur 
du  choix  et  à  une  bienveillance  aussi  flatteuse  par  son  adhésion  et  son 
acceptation,  qu'ayant  fait  son  serment  avec  toute  la  lumière  et  toute  la 
plénitude  de  la  conviction,  il  n'a  eu  pour  cet  effet  besoin  ni  de  vertu 
ni  de  courage,  mais  qu'il  lui  faudrait  un  sentiment  au-dessus  de  ses 
forces  et  au-dessus  de  son  cœur  pour  accepter  une  place  qu'un  de  ses 
confrères,  avec  lequel  il  vit  depuis  dix  ans,  n'abandonne  qu'à  regret, 
ou,  pour  mieux  dire,  à  laquelle  il  tient  toujours,  et  qui  n'a  peut-être 
d'autre  tort  que  celui  de  l'erreur. 

Par  la  deuxième  de  ce  jour  il  envoie  à  l'assemblée  6  paquets  pour 
les  différents  bureaux  des  exemplaires  du  discours  par  lui  prononcé 
dans  son  église  Je  jour  de  son  serment;  il  ajoute  qu'il  avait  voué  ce 
discours  à  un  profond  oubli,  mais  qu'il  a  cru  depuis  devoir  le  faire 
imprimer,  pour  rendre  hommage  à  l'assemblée,  électorale,  reconnaître 
sa  bienveillance  et  pour  défendre  l'honneur  du  serment  contre  les 
blasphèmes  et  les  outrages  de  ses  détracteurs  K 

M.  le  Président  a  annoncé  que  la  première  élection  à  faire  était 
celle  d'un  curé  pour  la  paroisse  de  Saint-Séverin.  Les  électeurs  se  sont 
en  conséquence  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers;  ils  y  ont  procédé 
à  un  premier  scrutin.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de 
leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  535,  réduit  par  6  bulletins  nuls,  1  au  premier  bureau, 
2  au  deuxième,  2  au  quatrième  et  1  au  cinquième,  à  529,  la  pluralité 
absolue  de  265  voix  II  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Agatha- 
dor,  capucin  du  Marais,  a  eu  1  voix  ;  —  M.  Babey,  directeur  du  sémi- 
naire de  Besançon,  1  ;  —  M.  Beaulieu,  de  Sainte-Marie,  1;  —M.  Bru- 
gières,  habitué  de  Saint-Louis-en-l'Ile,  1  ;  —  M.  Brugières,  prêtre  de 
Saint-Louis-en-l'Ile,  3;  —  M.  Beaulieu,  de  Sainte-Geneviève,  1  ;  — 
M.  Barrai,  vicaire  de  Saint-Merri,  3;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint- 
Jean  de  Latran,  8  ;  —  M-,  Bintôt^,  vicaire  de  Saint-Étienne-du-Mont,  1; 

—  M.  Beaulieu,  sans  désignation,  3;  —  M.  Beaulieu,  génovéfain,  Zi69  ; 

—  M.  Gassius^  troisième  vicaire  de  Saint-Louis-en-l'lle,  3  ;  —  M.  Goa- 
non,  prêtre  habitué  à  la  métropole,  1  ;  —  M.  Ghenu,  de  Saint-André- 

1.  Ce  discours  avait  pour  titre  :  Instruction  sur  la  constitution  civile  du  clergé. 

2.  A  prêté  le  serment.  Orthographié  Beato  dans  le  procès-varbal. 

3.  Ce  vicaire  avait  prononcé  le  11  avril  1790  un  sermon  patriotique  dans  l'église  Saint- 
Germain-des-Prés  {Bibliographie  religieuse  de  Lacombe,  n»  681).  Retenu  au  lit  par  une 
maladie  grave,  il  écrivit  à  Bailly,  le  4  janvier  1791,  pour  le  prévenir  qu'il  désirait  prêter 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  20  FÉVRIER  1791.  509 

des-Arcs,  1  ;  —  M.  Desnoyers  S  vicaire  de  Saint-Eustache,  1;  —  M.  Bau- 
lieu,  génovéfain,  1;  —  M.  Dufour,  sans  désignation,  1  ;  —  M.  Du- 
chesne-,  premier  vicaire  de  Saint-Martin-du-Cloître,  1  ;—  M.  De  Gau- 
din,  trinitaire,  1;  —  M.  de  la  Devèse,  prêtre  de  Sainte-Marguerite,  1  ;  — 
M.  Fleury,  vicaire  de  Saint-Séverin,  2  ;  —  M.  Joubert,  prédicateur  du 
roi,  2;  —  M.  Latyl,  député  à  l'Assemblée  nationale,  1  ;  —  M.  La  Garde, 
l'aîné,  barnabite,  k;  —  M.  Lamourette,  de  Ghaillot,  3;  —  M.  Laurent  % 
vicaire  de  Saint-Barthélemy,  1  ;  —  M.  Laurent,  chapelain  delà  Concier- 
gerie, 1;  —  M.  Le  Roy,  prêtre  de  Saint-Gervais,  1;  —  M.  Labourette, 
prêtre,  1  ;  —  M.  LagrenéeS  victorin,  1;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint- 
Jean-de-Latran,  1  ;  —M.  Minée,  curé  de  Saint-Denis,  2;  —  M.  PaturetS 
de  Saint-Gervais,  1  ;  —  M.  Roussineau,  curé  de  la  Sainte-Chapelle,  2  ; 
—  M.  Ségar,  prêtre,  rue  Montmartre,  1  ;  —M.  Simon,  vicaire  de  Sainte- 
Opportune,  1  ; —  M.  Sibire,  vicaire  de  Saint-Roch,  1.  Total  égal  au 
dépouillement  :  529  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Beaulieu,  génovéfain,  celui  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suflrages  pour  la  cure  de  Saint-Séverin,  en  avait  ob- 
tenu /i69,  20^  au  delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  265  voix.  M.  le 
Président,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  M.  Beaulieu,  génovéfain, 
était  celui  qui  pour  la  cure  de  Saint-Séverin  '^  avait  réuni  le  plus  de 
suffrages,  qu'il  en  avait  obtenu  20/i  au  delà  de  la  pluralité  absolue, 

serment.  Le  9,  il  quitta,  son  lit,  quoique  ayant  encore  la  fièvre,  et  se  rendit  à  l'église,  où 
il  prêta  serment  en  ces  termes  :  «  Je  jure  avec  vérité,  de  cœur  et  d'esprit,  persuadé  qu'on 
ne  saurait  être  bon  ecclésiastique  sans  être  bon  citoyen.  »  (Cf.  Chronique  de  Paris, 
qo  du  24  janvier  1791.) 

1.  A  prêté  le  serment. 

2.  Nicolas  Duchesne,  né  en  1736,  élu  curé  de  Saint-Victor  le  27  mars  1791. 

3.  2«  vicaire,  a  prêté  le  serment. 

4.  Prieur  de  Saint-Victor,  a  prêté  le  serment. 

5.  A  prêté  le  serment. 

6.  Le  Blanc  de  Beaulieu  remplaçait  le  curé  Philippe  Cantuel  de  Blémur,  qui  avait 
refusé  le  serment.  Des  démarches  furent  faites  postérieurement  auprès  de  lui  pour  l'amener 
à  renoncer  à  sa  cure.  Je  possède,  à  ce  sujet,  une  lettre  de  Le  Blanc  de  Beaulieu,  écrite 
le  28  février  1793  à  un  ami.  Le  texte  en  est  curieux  et  je  le  donne  ici  : 

«  Il  y  a  longtemps,  mon  cher  ami,  que  je  soupire  après  la  réunion  dont  vous  m'avez 
parlé,  et  je  ne  crains  pas  de  prendre  Dieu  à  témoin  que  je  l'aclietterais  au  prix  de  ce  que 
j'ai  de  plus  cher,  hormis  la  vérité  et  la  sincérité.  Je  me  sers  de  cette  expression  parce 
que  la  proposition  qu'on  me  fait  de  renoncer  à  M.  Gobel  et  de  revenir  à  M.  de  Juigné 
n'est  point  admissible  de  ma  part,  vu  d'un  côté  que  je  regarde  lui  et  moi  comme  légitimes 
pasteurs  et  que  je  blesserais  la  sincérité,  si  j'avais  seulement  l'air  d'en  douter.  Mais  ne 
serait-il  pas  possible  que  des  amis  communs,  divisés  d'opinion  sur  les  affaires  actuelles, 
mais  attachés  à  la  vérité  persécutée  dans  MM.  de  Port-Royal  etleursayants  cause,  convins- 
nt  ensemble  d'une  formule  de  lettre  que  j'écrirais  à  M.  de  Juigné  et  dans  laquelle,  sans 
rler  ni  de  sa  pastoralité,  passez-moi  le  terme,  ni  de  celle  de  M.  Gobel,  je  lui  dirais 
'un  nombre  assez  considérable  de  paroissiens  de  l'église  de  Saint-Séverin,  cujus  curam 


510  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

que  dimanche  prochain  27  de  ce  mois,  avant  la  messe,  il  le  proclame- 
rait dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  pour 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Séverin  S  qu'il  s'agissait  actuellement  de 
procéder  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  la  paroisse 
de  Saint-Germain-des-Prés. 

Les  électeurs,  retirés  à  leurs  bureaux  particuliers,  y  ont  procédé. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordi- 
naire, l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  536,  réduit  par  5  bulletins  nuls,  1  au  premier  bu- 
reau, 2  au  deuxième,  1  au  quatrième  et  1  au  cinquième,  à  541,  ce  qui 
fixait  la  pluralité  absolue  à  266  voix.  Le  dépouillement  à  fait  recon- 
naître que  M.  Barrai,  vicaire  de  Saint-Merri,  a  eu  1  voix  ;  —  M.  Basse, 
vicaire  de  Saint-Jean-de-Latran,  4; —  M.  Benard,  de  Saint-Côme,  1  ;  — 
M.  Brugières,  de  Saint-Louis-en-l'Ile,  2  ;  —  M.  Chenu,  curé  de  Brie- 
Comte-Robert,  1  ;  —  M.  Cornerau,  sans  désignation,  1  ;  —  M.  Duples- 
sis,  de  Saint-Gervais,  1  ;  —  M.  Denoux,  ancien  curé,  1;  —  M.  Després^ 
gardien  des  capucins  de  la  Chaussée  d'Antin,  1  ;  —  M.  Joubert,  prédi- 
cateur du  roi,  1  ;  —  M.  La  Garde,  sans  désignation,  1  ;  —  M.  La  Garde, 
l'aîné,  supérieur  des  Barnabites,  7;  — M.  Lamourette,  sans  désignation, 
2  ;  —  M.  Lamourette,  docteur  de  Sorbonne,  5;  —M.  Latyl,  député,  1; 
—  M.  Laborey,  prêtre,  1  ;  —  M.  Lièble  %  bénédictin,  1  ;  —  Dom  Lièble, 
sans  désignation,  1;—  Dom  Lièble,  bénédictin,  3;—  Dom  Lièble, 

gero,  attachés  à  M.  Gantuel  et  n'ayant  point  d'espérance  de  le  revoir  si  tôt,  et,  d'un 
autre  côté,  ne  voulant  pas  s'éloigner  d'une  paroisse  à  laquelle  elles  (sic)  tiennent  par 
inclination,  etc.,  désirent  avoir  son  agrément  pour  en  fréquenter  les  offices  et  en  recevoir 
les  sacrements  sous  la  présidence  et  par  les  mains  d'un  homme  qui  n'a  été  appelé  au 
gouvernement  de  la  ditte  paroisse  que  malgré  lui,  invitas,  que  par  le  vœu  du  peuple, 
suffragio  seu  postulatione  plebis,  qui  n'exerce  les  fonctions  du  saint  ministère  que  par 
l'autorité  de  l'église,  autoritate  ecclesiœ,  que  dans  la  communion,  au  moins  de  sa  part, 
du  saint-siège  apostolique,  communione  sanctœ  sedis  apostolicœ,  et  qui  est  disposé  à 
quitter  la  place  qu'il  occupe  et  à  la  remettre  à  son  prédécesseur  ou  à  tout  autre  qu'il 
conviendra,  aussitôt  que  les  circonstances  et  le  bien  de  l'église  le  demanderont.  Il  serait 
à  désirer,  ce  me  semble,  que  la  lettre  fut  écrite  en  latin,  parce  que  cette  langue,  plus 
riche  que  la  française,  nous  procurerait  plus  d'expressions  capables  de  dire  autant  et  pas 
plus  qu'il  ne  conviendrait. 

«  Voiez,  mon  cher  ami,  avisez  avec  d'autres  personnes  prises  des  deux  côtés  à  ce 
qui  sera  plus  à  propos.  J'en  passerai,  Dieu  m'en  donne  la  confiance,  par  tout  ce  que  des 
amis  pieux  et  éclairés  arrêteront.  Je  prie  Dieu  de  bénir  cette  démarche  et  de  me  donner 
d'être  à  lui  et  avec  lui  dans  le  temps  et  l'éternité.  C'est  le  vœu  de  mon  cœur  et  pour  vous 
et  pour  moi,  qui  suis  en  Notre  Seigneur  tout  à  vous. 

«  Le  Blanc  de  Beaulieu,  curé  de  Saint-Séverin.  » 
<  28  février  ITOS.  » 

i.  L'Ami  du  roi,  de  Montjoye  (n°  du  16  mars  1791),  publia  un  violent  article  contre 
le  curé  Le  Blanc  de  Beaulieu. 

2.  Philippe-Louis  Lièble,  né  à  Paris  en  1734,  bénédictin  de  Saint-Maur  en  1752» 
bibliothécaire     de    Saint-Germain-des-Prés.    aumônier  du    bataillon    de  Saint-Germain- 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  20  FÉYBIER  4791.  51t 

bénédictin,  Ik;  —  Dona  Malherbe*,  bénédictin,  1  ;  —  M.  Mulot,  de 
Sainte-Geneviève,  1  ;  —  M.  Papin  %  député  à  l'Assemblée  nationale,  1  ; 

—  M.  Roussignol  \  électeur,  1  ;  —  M.  Roussineau,  sans  désignation,  5; 

—  M.  Roussineau,  électeur,  ancien  curé  de  la  Sainte-Chapelle,  409;  — 
M.  Simon,  vicaire  de  Sainte-Opportune,  1  ;  —  M.  TrassartS  ancien 
vicaire  général  de  Saint-Papoul,  1  ;  —  Dom  Viel,  de  l'abbaye  de  Saint- 
Germain,  1.  Total  égal  au  dépouillement  :  531  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Roussineau,  électeur,  ancien  curé 
de  la  Sainte-Chapelle,  celui  qui  pour  la  cure  de  Saint-Germain-des- 
Prés  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  U3  de  plus  que 
la  pluralité  absolue  fixée  à  266  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Prési- 
dent a  annoncé  que  M.  Roussineau,  électeur,  ancien  curé  delà  Sainte- 
Chapelle,  était  celui  qui  pour  la  cure  de  Saint-Germain-d es-Prés  avait 
réuni  le  plus  de  voix,  qu'il  en  avait  obtenu  U3  au  delà  de  la  pluralité 
absolue,  que  dimanche,  prochain,  27  de  ce  mois,  il  le  proclamerait 
avant  la  messe  et  dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet 
dernier,  pour  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Germain-des-Prés. 

M.  le  Président  ensuite  a  annoncé  qu'il  fallait  procéder  à  un  pre- 
mier scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  Saint-Paul,  et  a  consulté  l'as- 
semblée pour  savoir  si  elle  désirait  s'en  occuper  à  l'instant.  Il  a  été 
arrêté  de  remettre  cette  nomination  à  cejourd'hui,  5  heures  de  rele- 
vée. A  trois  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 

avec  le  secrétaire. 

Pastohet,  Président; 

GouNiou,  run  des  secrétaires 
adjoints f  en  l'absence  du  secrétaire  général, 
pour  cause  de  maladie. 

des-Prés  en  1790,  prêta  serment,  mort  à  Paris  en  1813.  Il  fut  un  des  plus  savants  paléo- 
graphes de  son  temps  et  collabora  au  Dictionnaire  de  diplomatique  de  Dom  De  Vaines. — 
Son  nom  est  orthographié  Liebre  et  Lièvre  dans  le  procès-verbal;  c'est  pourquoi  il  y  figure 
plusieurs  fois. 

1.  Joseph-François-Marie  Malherbe,  né  à  Rennes  le  31  octobre  1733,  professeur  de 
philosophie  à  l'abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés  en  1774,  publia  en  1789,  avec  Vernes, 
le  Testament  du  publiciste  patriote,  contribua,  en  1792,  à  améliorer  la  fabrication  du 
savon  à  Paris,  devint  bibliothécaire  de  la  Cour  de  cassation  en  1799,  puis  du  Tribunat, 
censeur  en  1812.  11  mourut  à  Paris  le  17  février  1827. 

2.  Né  à  Paris  le  2  octobre  1742,  prieur-curé  de  Marly-la-Ville,  député  du  clergé  de  la 
prévôté  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante. 

3.  C'est  probablement  une  altération  de  Roussineau. 

4.  Prêtre  de  Saint-Eustache,  a  prêté  le  serment.  On  connaît  de  lui  un  discours  pro- 
noncé à  la  section  de  la  place  Louis  XIV  le  15  novembre  1790  (Bibl.  nat.,  Lb'»0  493.) 


512  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 


e-"*  séance.  —  Dimanche  20  février  1791,  5  heures  du  soir. 

Élection  du  vicaiie  Pierre  Brugières  comme  curé  de  Saint-Paul.  —  On  arrête  de  pro- 
céder à  l'élection  du  curé  de  Saint-j\icolas-des-Champs  avant  celui  de  Saint-Au- 
gustin. —  Élection  du  vicaire  Jean-François  Colombart  comme  curé  de  Saint-Nicolas- 
des-Champs. 


L'assemblée  électorale  du  district  de  Paris  ouverte  en  la  manière 
ordinaire  en  l'église  métropolitaine,  M.  le  Président  a  annoncé  que 
l'ordre  du  jour  était  un  premier  tour  de  scrutin  pour  l'élection  du 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Paul.  Pour  y  procéder,  les  électeurs  se 
sont  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouil- 
lés, remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recense- 
ment général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  387,  réduits  par  2  bulletins  nuls,  1 
au  premier  bureau  et  1  au  cinquième,  à  385,  la  pluralité  absolue  de 
193  voix.  D'après  le  dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  M.  Brugières, 
prêtre,  habitué  de  Saint-Louis-en-l'Ile,  a  eu  271  voix;  —  M.  Brugières, 
sans  désignation,  2;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint-Jean-de-Latran,  5; 

—  M.  Brugières,  vicaire  de  Saint-Paul,  1;  —  M.  Barrai,  vicaire  de 
Saint-Merri,  k;  —  M.  Gorroller,  vicaire  de  Saint-Louis- eu-l'Ile,  1  ;  — 
M.  Garnon,  d'Auxerre,  1;  —  M.  Colombart,  vicaire  de  Bonne-Nouvelle, 
2;  —  M.  de  BrussieS  curé  de  Saint-Paul,  1;  —M.  Gachet,  curé 
d'Ermenonville,  1;  —  M.  GrugierresS  prêtre  de  Saint-Louis,  1;  — 
M.  Joubert,  prédicateur  du  Roi,  1;  —  M.  Laurent,  aumônier  delà 
Gonciergerie,  1;  —  M.  Lamourette,  chapelain  à  Ghaillot,  56  ;  —  M.  La- 
mourette,  sans  désignation,  7;  —  M.  La  Garde,  l'aîné,  barnabite,  12; 

—  M.  Lamouret,  député  suppléant,  1;  —  M.  Laborie,  prêtre  de  Saint- 
Gervais,  1  ;  —  M.  Latyl,  supérieur  de  l'Oratoire,  1  ;  —  M.  Laurent, 
vicaire  de  Saint-Barthélémy,  1;  —  M.  La  Girardière^  aumônier  des 
Jacobins,  1  ;  —  M.  OuarnierS  sous-diacre  d'ofûce  à  Saint-Paul,  1  ;  — 
M.  Renouard,  chanoine  de  Vincennes,  1  ;  —  M.  Rouault,  du  diocèse  de 
Paris  ;  —  M.  Sibire,  prêtre  de  Saint-Roch,  6;  —  M.  Simon,  prêtre  de 
Sainte-Opportune,  1  ;  —  M.  Souchay,  curé  de  Vanves,  1;  —  M.Théo- 

1.  Le  curé  de  Saint- Paul  s'appelait  Bossu  et  non  De  Bi'ussie. 

2.  C'est  Brugières. 

3.  A  prêté  le  serment.  Le  procès- verbal  l'appelle  Lacirardierre.  On  connaît  de  lui 
une  Adresse  au  comité  des  Jacobins-Saint- Dominique  sur  la  nécessité  de  la  permanence 
des  districts;  Paris,  Prault,  1"  février  1790,  in-S".  (Bibl.  nat.,  Lb*o  1422.) 

4.  A  prêté  le  serment. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  20  FÉVRIER  1791.  513 

dore,  curé  de  Villiers-AdamS  1;  — M.  Trassart,  sans  désignation,  1. 
Total  égal  au  dépouillement  :  385  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  gêné 
raux,  il  a  annoncé  que  M.  Brugières,  prêtre  habitué  de  Saint-Louis-en- 
rile,  qui  pour  la  cure  de  la  paroisse  Saint-Paul  réunissait  le  plus  de  suf- 
frages, en  avait  obtenu  271,  78  au  delà  de  la  pluralité  absolue,  fixée  à 
193  voix.  M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  que  celui  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages  pour  la  cure  de  Saint- Paul  était  M.  Bru- 
gières, prêtre  habitué  de  Saint-Louis-en-1'lle,  qu'il  avait  obtenu  78 
voix  au  delà  de  la  pluralité  absolue;  que  dimanche  prochain,  il  le  pro- 
clamerait avant  la  messe,  et  dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du 
12  juillet  dernier,  pour  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Paul. 

Un  membre  a  observé  que,  d'après  l'ordre  des  curés  à  nommer  à 
compter  de  ce  jour  et  envoyé  ce  matin  à  l'assemblée  par  M.  Cahier, 
substitut-adjoint  de  M.  le  Procureur  de  la  Commune  faisant  les  fonc- 
tions de  procureur  syndic  du  district,  on  devait,  après  la  cure  de  Saint- 
Paul,  nommer  à  celle  de  Saint-Augustin;  mais  que  l'assemblée  n'ayant 
eu  connaissance  de  ce  nouvel  ordre  d'élection  que  ce  matin,  les  élec- 
teurs n'avaient  pu  chacun  en  particulier  faire  des  informations  sur 
des  sujets  capables  de  remplir  dignement  les  fonctions  de  curé  dans 
cette  nouvelle  paroisse.  En  conséquence  il  a  fait  la  motion  de  procéder 
avant  tout  à  la  nomination  d'un  curé  pour  la  paroisse  de  Saint-Nico- 
las-des-Champs,  que  cette  cure  était  comprise  dans  l'ordre  indiqué  par 
M.  Cahier,  le  10  de  ce  mois,  que  les  électeurs  avaient  eu  le  temps  d'é- 
clairer leur  conscience  sur  cet  objet  et  de  prendre  des  informations,  et 
cette  motion  a  été  appuyée.  Un  autre  membre  a  au  contraire  demandé 
à  suivre  l'ordre  d'élection  dernièrement  indiqué.  Sur  la  priorité  de- 
mandée pour  cette  dernière  motion,  la  question  préalable  a  été  invo- 
quée :  appuyée,  elle  a  été  mise  aux  voix  et  l'assemblée  a  arrêté  qu'il 
n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer  sur  la  priorité.  La  discussion  ouverte 
de  nouveau  sur  la  première  motion,  plusieurs  membres  successive- 
ment entendus,  la  motion  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  de  s'oc- 
cuper sur-le-champ  de  la  nomination  d'un  curé  pour  la  paroisse  de 
Saint-Nicolas-des-Champs  ^. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  à  cet 
effet  procédé  à  un  premier  scrutin. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 


1.  Commune  du  département  de  Seine-et-Oise,  canton  de  l'Isle-Adam. 
'2.  Le  curé  de  Saint-Nicolas-des-Champs,  Jean-Étienne  Parent,  avait  prôté  serment 
devant  l'assemblée  électorale  le  28  décembre  1790  (Cf.  p.  305),  mais  il  s'était  rétracté. 

33 


514  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  390, 
réduit  par  1  bulletin  nul  au  cinquième  bureau  à  379,  la  pluralité 
absolue  de  195  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Aubert, 
curé  de  Pontoise,  a  eu  1  voix;  —  M.  Barrai,  vicaire  de  Saint-Merri, 
59  ;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint-Jean-de-Latran,  8  ;  —  M.  Bintôt, 
vicaire  de  Saint-Étienne-du-Mont,  2  ;  —  M.  Colombart,  vicaire  de 
Bonne-Nouvelle,  256;  —  M.  Golmar  *,  vicaire  de  Bonne-Nouvelle,  1;  — 
M.  Courlel,  aumônier  du  bataillon  de  la  place  Pigalle;  —  M.  De  Gan- 
din, prêtre  de  Sainte-Croix  de  la  Bretonnerie,  1  ;  —  M.  Durville,  curé 
de  Saint-Barthélémy,  2  ;  —  M.  Gachet,  curé  d'Ermenonville,  1  ;  — 
M.  Gandon,  vicaire  de  Saint-Sauveur,  1;  —  M.  Grassard,  vicaire  de 
Saint-Merri,  1;  — M.  Lamourette,  sans  désignation,  2;  —  M.  Lamou- 
rette,  de  Chaillot,  28;  —  M.  La  Garde,  barnabite,  17;  —  M.  Laurent, 
aumônier  de  la  Conciergerie,  2  ;  —  M.  Ossemont  *,  prêtre  de  Saint- 
Gervais,  1  ;  —  M.  Priez  de  Merville,  prêtre  de  Sainl-Eustache,  1  ;  — 
M.  Sibire,  de  Saint-Roch,  2  ;  —  M.  Simon,  vicaire  de  Sainte-Oppor- 
tune, 1  ;  —  M.  TournaireS  habitué  à  Saint-Laurent,  1.  Total  égal  au 
dépouillement  :  389  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Colombart,  vicaire  de  Bonne- 
Nouvelle,  était  celui  qui,  pour  la  cure  de  Saint-Nicolas-des-Champs, 
réunissait  le  plus  de  suffrages,  qu'il  avait  obtenu  256  voix,  61  au 
delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  195  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le 
Président  a  annoncé  que  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages 
pour  la  cure  de  Saint-Nicolas-des-Champs  était  M.  Colombart,  vicaire 
de  Bonne-Nouvelle,  qu'il  avait  obtenu  61  voix  au  delà  de  la  pluralité 
absolue,  que,  dimanche  prochain,  il  le  proclamerait  avant  la  messe  et 
dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  pour  curé 
de  la  paroisse  de  Saint-Nicolas-des-Champs. 

L'élection  aux  cures  des  paroisses  de  Saint-Augustin,  Saint- 
Antoine,  Saint-Nicolas-du-Chardonnet,  Saint-François  d'Assise,  Saint- 
Thomas-d'Aquin  et  Saint-Ambroise,  énoncées  en  la  lettre  du  sub- 
stitut adjoint  du  procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  du 
procureur  syndic  du  district,  du  18  de  ce  mois,  a  été  ajournée,  d'après 
la  convocation  du  30  janvier  dernier,  à  dimanche  prochain  27  février, 
dix  heures  du  matin,  en  l'église  métropolitaine,  conformément  à  Par- 
ti cle  30  du  titre  2  du  décret  du  12  juillet  dernier,  concernant  la  nomi- 

4.  C'est  Colombart. 

2.  Est  dénommé  Aumont  sur  les  listes  ecclésiastiques  ayant  prêté  le  serment. 

3.  A  prêté  le  serment,  fut  élu  curé  de  Saint-Laurent  le  5  août  1792. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  27  FÉVRIER  1791.  545 

nation  aux  offices  ecclésiastiques.  A  huit  heures  du  soir,  M.  le  Prési- 
dent a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président, 

GouNiou,  run  des  secrétaires  ad- 
joints en  Vabsence  du  secrétaire  gé- 
nèraly  pour  cause  de  maladie. 


T-»»  séance.  •—  Dimanche  27  février  1791,  10  heures  du  matin. 

Proclamation  de  Jean-Claude  Le  Blanc  de  Beaulieu  comme  curé  de  Saint-Séverin.  —  Dis- 
cours du  curé  Le  Blanc  de  Beaulieu.  —  Proclamation  de  Jean-François  Roussineau 
comme  curé  de  Saint-Germain-des-Prés.  —  Discours  du  curé  Roussineau.  —  Procla- 
mation de  Pierre  Brugières  comme  curé  de  Saint-Paul. —  Discours  du  curé  Brugières. 
—  Proclamation  de  Claude-François  Colombart  comme  curé  de  Saint-Nicolas- 
des-Champs.  —  Discours  du  curé  Colombart.  —  Lettre  de  Boullemer,  procureur  de 
la  Commune,  annonçant  l'acceptation  officielle  de  quatre  des  curés  élus.  —  Scrutin 
pour  l'élection  du  curé  de  Saint-Augustin,  sans  résultat.  —  Élection,  au  2^  tour,  du 
vicaire  Morel  comme  curé  de  Saint-Augustin. 

Les  électeurs  du  district  de  Paris,  rendus  en  la  paroisse  métropo- 
litaine, l'assemblée  ouverte  en  la  manière  ordinaire,  lecture  faite  du 
procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédaction  adoptée,  M.  le 
Président  a  annoncé  que  Tordre  du  jour  était  :  i°  la  proclamation  de 
M.  Le  Blanc  (ci-devant  de  Beaulieu),  chanoine  régulier  et  grand 
chantre  de  la  ci-devant  abbaye  de  Sainte-Geneviève,  pour  curé  delà 
paroisse  de  Saint-Séverin  ;  de  M.  Roussineau,  ancien  curé  de  la  Sainte- 
Chapelle,  second  vicaire  de  l'église  métropolitaine,  membre  du  conseil 
général  de  la  Commune  et  électeur  de  la  section  de  Henri  IV,  pour 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Germain-des-Prés  ;  de  M.  Brugières,  prêtre 
habitué  de  la  paroisse  de  Saint-Louis-en-l'Ile,  pour  curé  de  la  paroisse 
Saint-Paul,  et  de  M.  Colombart,  premier  vicaire  de  Notre-Dame-de- 
Bonne-Nouvelle,  pour  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Nicolas- des-Ghamps, 
élus  en  la  séance  du  20  de  ce  mois;  2*^  en  continuant  l'élection  des 
curés  des  paroisses  désignées  en  la  convocation  du  18  de  ce  mois,  la 
nomination  à  celles  de  Saint-Augustin,  Saint-Antoine,  Saint-Nicolas-du- 
Chardonnet,  Saint-François-d'Assise,  Saint-Thomas-d'Aquin,  Saint- 
Ambroise. 

MM.  Geoffroy  d'Assy,  Ameilhon,  Gozette  et  Billecocq  ont  été  nom- 
més commissaires  à  Teffet  d'inviter  le  clergé  à  venir  assister  aux  pro- 
clamations; ils  se  sont  en  conséquence  rendus  au  chœur.  De  retour  en 


516  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PA.R1S. 

l'assemblée,  le  clergé  placé  en  la  manière  ordinaire,  M.  le  Président  a 
proclamé,  au  nom  dje  l'assemblée,  pour  curé  de  la  paroisse  de  Saint- 
Séverin,  Jean-Claude  Le  Blanc,  ci-devant  de  Beaulieu,  chanoine  régu- 
lier et  grand  chantre  de  la  ci-devant  abbaye  de  Sainte-Geneviève,  âgé 
de  trente-huit  ans,  demeurant  à  la  maison  de  Sainte-Geneviève  de  Paris. 
M.  Le  Blanc  (ci-devant  de  Beaulieu)  a  ensuite  prononcé  un  dis- 
cours, dont  l'insertion  dans  le  procès-verbal  ainsi  que  l'impression  ont 
été  ordonnées.  Il  est  conçu  en  ces  termes  : 

Messieurs,  vous  venez  de  m'imposer  un  fardeau  dont  je  sens  tout  le  poids.  Les 
personnes  d'entre  vous,  de  qui  j'ai  l'honneur  d'être  connu  plus  particulièrement, 
savent  que  ce  n'est  qu'après  le  combat  le  plus  violent  contre  moi-même  que  j'ai 
cédé  à  ce  que  je  crois  être  l'ordre  de  Dieu.  Eh!  que  de  motifs  j'avais  de  refuser  le 
poste  auquel  viennent  de  m'appeler  la  grande  majorité  de  vos  suffrages  et  le  vœu 
du  troupeau  qui  va  m'être  confié.  Ne  mettez  cependant  pas  de  ce  nombre.  Mes- 
sieurs, la  crainte  de  prêter  le  serment  civique,  et  ne  croyez  pas  que  celle  d'avoir 
à  me  reprocher  le  schisme  ou  l'intrusion  a  suspendu  ma  détermination.  Le  ser- 
ment civique  est  à  mes  yeux,  et  l'est  d'après  le  plus  mûr  examen,  un  serment 
dont  l'objet  est  bon  en  lui-même  et  dont  la  prestation  exigée  par  une  autorité  qui 
a  droit  de  l'établir,  bien  loin  d'être  criminelle  devant  Dieu,  ne  peut,  dans  les  cir- 
constances présentes,  que  lui  être  agréable.  Le  doute  lui-même  que  l'on  a  cherché 
à  propager,  en  m'imposant  l'obligation  de  lire  différents  écrits  publiés  sur  cette  ma- 
tière, a  produit  un  assentiment  plus  éclairé,  plus  ferme  à  la  loi  qui  le  prescrit;  en 
sorte,  Messieurs,  que,  dans  un  temps  oij  j'étais  bien  éloigné  de  prévoir  ce  qui  m'ar- 
rive  aujourd'hui  et  lorsque  je  n'avais  rien  à  craindre  de  mon  refus,  ni  rien  à 
espérer  de  ma  prestation  de  serment,  je  regardais  cette  prestation  comme  un 
devoir  pour  tout  fonctionnaire  public.  Je  l'aurais  faite  moi-môme  si,  comme  à  pré- 
sent, j'eusse  été  dans  le  cas  déterminé  par  la  loi.  Je  ne  craignais  pas  plus  d'être 
schismalique;  on  ne  l'est  point,  lorsqu'on  fait  profession  d'être  attaché  à  la  foi,  à 
la  doctrine  de  l'Église,  à  ses  pasteurs  légitimes,  de  reconnaître  le  successeur  de 
saint  Pierre  comme  le  chef  visible  de  l'Église  et  le  centre  de  l'unité  catholique,  et 
qu'on  veut  conserver  sa  communion.  Or  telles  sont,  Messieurs,  les  dispositions  de 
mon  cœur  ;  il  déteste  le  schisme,  il  abhorre  l'intrusion  ;  aussi,  Messieurs,  ne  serai-je 
point  intrus.  Pour  l'être,  il  faudrait  ou  que  la  cure,  pour  laquelle  vous  venez  de 
m'élire,  ne  fût  pas  vacante;  ou  que  l'étant,  je  m'y  ingérasse  de  moi-même. 

i"  La  cure  est  vacante.  C'est  un  principe  certain  que,  dans  un  État  catho- 
lique, le  souverain  a  droit  d'éloigner  de  l'exercice  public  des  fonctions  ecclésiasti- 
ques tout  sujet  qui  refuse  de  reconnaître  ou  de  maintenir  les  lois  de  l'État.  Quand 
le  souverain  use  de  ce  droit,  il  ne  dépose  pas  ceux  qui  se  trouvent  exclus  de 
leurs  églises  parce  qu'il  ne  les  condamne,  ne  les  diffame,  ne  les  dégrade  pas  de 
leur  ordre;  il  ne  les  réduit  point  à  Pétat  de  laïque,  ce  qui  est  le  propre  de  la  dépo- 
sition, mais  il  éloigne  pour  toujours  du  troupeau  des  pasteurs  qui  lui  seraient  dan- 
gereux par  leur  résistance  aux  lois,  et  l'effet  naturel  et  nécessaire  de  cet  éloigne- 
ment  a  toujours  été  de  rendre  leurs  églises  vacantes,  parce  que,  dit  saint 
Chrysostome,  une  église  ne  peut  rester  sans  pasteur;  c'est  ce  qui  arrive  dans  les 
circonstances  présentes  :  la  cure  est  donc  vacante. 

2^  Je  ne  me  suis  point  ingéré  de  moi-môme.  Un  autre  principe  aussi  certain 


:lectt( 


DES 


-que  celui  que  je  viens  d'avancer^  c'est  que  toute  église  privée  de  son  pasteur  par 
quelque  voie  que  ce  soit,  a  droit  d'en  demander  ou  d'en  choisir  un  autre,  parce 
que,  je  le  répète  avec  saint  Ghrysostome,  une  église  ne  peut  rester  sans  pasteur. 
Al'»rs,  suivant  ce  Père,  celui  qui  est  élu  du  consentement  de  tous  sans  l'avoir 
brigué,  et  malgré  lui,  ne  s'ingère  point  dans  la  charge  pastora'e;  j'ai,  Messieurs, 
le  sentiment  intime  de  ma  conscience,  et  le  témoignage  de  ceux  qui  me  connais- 
sent parle  en  ma  faveur;  je  ne  m'ingère  donc  point  de  moi-môme,  je  ne  serai 
donc  point  intrus,  quand  les  autres  formalités  ecclésiastiques  auront  été  remplies- 
Paroissiens  de  l'église  qui  va  m'être  confiée,  vous  serez  mon  troupeau,  vous  serez 
mon  troupeau  chéri  et,  quoi  qu'en  puissent  dire  la  simplicité  séduite,  l'erreur 
momentanée  et  la  malignité  perfide,  je  serai  votre  légitime  pasteur. 

Messieurs,  le  ton  d'assurance  avec  lequel  je  viens  de  vous  adresser  la  parole, 
est  celui  de  la  juste  confiance  que  m'inspirent  les  raisons  solides,  sur  lesquelles 
est  établie  la  canonicité  de  mon  élection.  S'agit-il  de  ce  que  je  puis  être  devant 
Dieu  et  de  ce  que  je  trouve  en  moi  de  contraire  aux  qualités  essentielles  d'un  bon 
pasteur,  de  la  multiplicité  et  de  la  grandeur  des  contradictions  qui  m'attendent? 
Il  ne  me  reste  de  langage  que  celui  de  la  crainte,  de  la  défiance  de  moi-même, 
d'un  profond  abaissement  en  la  présence  de  Dieu  qui  m'a  choisi,  de  l'aveu 
public  de  mon  insuffisance  pour  remplir  une  place  extrêmement  difficile.  Aussi, 
•Messieurs,  tels  sont  les  vrais  motifs  qui  ont  suspendu  ma  décision.  Qu'ils  étaient 
puissants!  Ils  m'arrêteraient  encore,  que  dis-je?  ils  m'auraient  fait  refuser  con- 
stamment de  me  soumettre  à  votre  choix...  mais,  enfin,  j'ai  pensé,  j'ai  senti  que 
dans  l'état  oti  se  trouvent  la  religion  et  la  chose  publique  en  France,  tout  citoyen 
devient  soldat,  tout  prêtre  doit  se  sacrifier!  Ah!  Messieurs,  depuis  deux  ans  vous 
le  faiJes  tous  les  jours  et  je  ne  commencerais  pas!  Vous,  prêtre  vénérable,  qui,  le 
premier,  avez  fixé  le  choix  du  corps  électoral,  votre  âge,  la  nuée  de  contradic- 
tions et  d'épreuves  qui  vous  menace,  rien  ne  vous  arrête,  et  je  ne  vous  suivrais 
pas!  Vous,  Seigneur  Jésus-Christ,  vous  vous  êtes  anéanti  pour  le  salut  des  hommes 
jusqu'à  la  mort  infamante  de  la  Croix  et  j'hésiterais  de  m'immoler,  s'il  le  faut  !  Mes 
frères,  c'en  est  fait,  j'en  prends  l'engagement  sous  les  yeux  de  Dieu  et  j'attends 
tout  de  sa  grâce  pour  le  remplir,  je  me  sacrifie,  heureux  mille  fois,  si  le  dernier 
soupir  de  ma  vie  est  le  dernier  effort  du  plus  ardent  amour  pour  Dieu  et  de  la 
plus  tendre  charité  pour  mes  frères. 


Ce  discours  achevé,  M.  Le  Blanc  fci-devant  de  Beaulieu)  a  prêté  le 
serment  civique  ordonné  par  la  loi  du  26  décembre  1790,  d'être  ûdèie 
à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  de  veiller  avec  soin  aux  fidèles  qui  lui 
sont  confiés,  de  maintenir  de  tout  son  pouvoir  la  Constitution,  d'exé- 
cuter fidèlement  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale  et  notamment 
ceux  concernant  la  Constitution  civile  du  clergé,  serment  auquel  il 
n'était  pas  assujetti,  comme  n'étant  pas  alors  fonctionnaire  public. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Germain-des-Prés  Jean-François  Roussineau,  ancien 
curé  de  la  Sainte-Chapelle,  second  vicaire  de  l'église  métropolitaine, 
membre  du  conseil  général  de  la  Commune  et  électeur  de  la  section 
d'Henri  IV,  âgé  de  trente-six  ans,  demeurant  grande  cour  du  Palais. 


518  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

M.  Roussineau  a  ensuite  fait  un  discours; l'insertion  dans  le  procès- 
Terbal  ainsi  que  l'impression  en  ont  été  ordonnées.  Il  est  ainsi  conçu  : 


Messieurs,  dans  un  moment  où  je  voudrais  vous  témoigner  toute  ma  sensi- 
bilité, je  sens  mon  âme  inquiète  et,  malgré  moi,  je  m'arrête  aux  réflexions  frap- 
pantes que  fait  naître  dans  mon  esprit  la  seule  idée  des  fonctions  importantes  aux- 
quelles je  suis  appelé.  Dirigé  cependant  dès  l'âge  le  plus  tendre  par  la  Providence, 
comblé  de  ses  faveurs  particulières  dans  toutes  les  époques  de  ma  vie,  je  crois 
apercevoir  dans  la  réunion  de  vos  suffrages  une  nouvelle  preuve  de  sa  tendresse  et 
un  témoignage  satisfaisant  et  glorieux  de  votre  estime  et  de  votre  confiance.  La 
voix  du  peuple  doit  donc  fixer  mon  incertitude  et  déterminer  ma  volonté;  la  voix 
du  peuple,  c'est  la  voix  de  Dieu  ;  je  la  respecte,  je  lui  obéis  et  j'accepte  avec  une 
humble  résignation  l'administration  de  l'immense  paroisse  que  vous  m'avez  assi- 
gnée. Je  ne  me  dissimule  pas.  Messieurs,  tout  ce  que  l'administration  importante 
et  l'organisation  de  cette  paroisse  auront  de  pénible  pour  moi;  je  m'attends  à  des 
contradictions,  je  pressens  les  peines  qui  en  sont  inséparables,  j'entrevois,  enfin, 
de  grandes  difficultés,  avant  d'établir  et  de  consolider  cette  heureuse  réunion  que 
désire  et  que  commande  la  loi.  Cependant  un  doux  espoir  balance  toutes  mes 
craintes  et  soutiendra  toujours  mon  courage;  l'insuffisance  de  mes  talents  pour- 
rait seule  s'opposer  à  l'accomplissement  de  mes  vœux  et  de  vos  nobles  intentions, 
mais  en  invoquant  avec  confiance  les  lumières  du  ciel,  sans  doute  elles  ne  me 
manqueront  pas,  elles  suppléeront  au  défaut  excusable  de  ma  jeunesse  et  la  sagesse 
éternelle  devenant  mon  guide,  la  grâce  de  Jésus-Christ,  mon  soutien,  si  le  Sei- 
gneur est  pour  moi,  qui  sera  contre  moi?  Je  ne  sais,  Messieurs,  si  je  me  fais  illu- 
sion en  ce  moment,  mais  j'ose  le  croire  et  vous  le  dire  sans  vanité,  je  sens  en 
moi  cette  énergie  qu'un  pasteur  doit  développer  avec  prudence  dans  les  circon- 
stances présentes,  cette  heureuse  activité  que  donne  l'âge  et  que  l'habitude  sainte 
de  la  religion  perfectionne,  enfin  ces  intentions  pures  si  nécessaires  pour  opérer  le 
bien.  Et  quelle  sera  ma  force  lorsque,  voisin  et  l'ami  respectueux  d'un  pasteur, 
dont  l'expérience  a  été  mûrie  par  soixante  années  de  travaux  et  de  vertus,  j'aurai 
la  douce  satisfaction  d'être  investi  de  ses  sages  conseils  et  le  bonheur  d'avoir 
sans  cesse  sous  mes  yeux  les  plus  grands  exemples?  Ah!  Messieurs,  en  réunis- 
sant à  des  moyens  déjà  si  puissants  le  langage  persuasif  des  vertus  et  l'éloquence 
mâle  de  la  douceur  et  de  la  charité,  si  j'ai  des  difficultés  à  vaincre,  des  adversaires 
à  combattre,  nécessairement  la  Constitution  sera  toujours  victorieuse,  la  religion 
elle-même  triomphera,  les  esprits  et  les  coeurs  ne  tarderont  pas  à  se  rallier  sous 
les  drapeaux  de  la  loi;  mais  dussé-je  sacrifier  ma  vie,  je  m'estimerais  heureux 
et  dès  ce  moment  je  la  consacre  sans  réserve  au  Dieu  que  j'adore,  à  ma  patrie 
que  j'aime,  à  mes  paroissiens  que  je  chéris  d'avance,  à  la  loi  que  je  respecte  et  à 
laquelle  j'obéirai  toujours. 

0  mes  concitoyens!  ô  frères,  vraiment  dignes  de  tous  nos  sacrifices  et  de 
notre  amour,  recevez  en  ce  moment  les  promesses  solennelles  et  les  engagements 
sacrés  que  je  contracte  à  la  face  des  saints  autels  et  dans  cette  chaire  de  vérité.  Et 
vous,  citoyens  respectables  de  tout  âge,  de  tout  sexe,  ô  vous^  que  la  religion,  le 
peuple  et  la  loi  nous  assignent  comme  devant  être,  désormais,  les  objets  particu- 
liers de  notre  affection,  de  nos  soins  et  de  notre  sollicitude  pastorale,  gravez  en 
caractères  de  feu  dans  vos  âmes  toutes  les  circonstances  de  l'édifiante  cérémonie 
dont  vous  êtes  les  témoins  dans  ce  jour  si  mémorable,  n'oubliez  jamais  la  glorieuse 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —   27  FÉVRIER  i791.  319 

époque  de  notre  alliance  spirituelle.  Ce  contrat  solennel,  je  vais  le  déposer  sur 
l'autel  oii  va  s'immoler  dans  mes  faibles  mains  l'Agneau  sans  tache;  Jésus-Christ  le 
signera  de  son  propre  sang...  Ah!  que  noire  union  aura  de  force!  qui  osera  briser 
le  sceau  de  la  divinité,  qui  pourra  jamais  s'opposer  à  ce  commerce  édifiant  d'affec- 
tion et  de  confiance  réciproques,  d'où  doit  essentiellement  résulter  notre  commun 
bonheur? 

0  mes  très  chers  frères,  en  rentrant  dans  le  sein  de  vos  respectables  familles, 
répétez,  avec  une  sainte  joie,  ce  que  vous  avez  vu  et  entendu  ;  reportez  à  tous  les 
fidèles  de  la  nouvelle  paroisse  qui  m'est  confiée  le  juste  tribut  des  sentiments  que 
je  leur  ai  voués;  annoncez  surtout  aux  âmes  inquiètes  et  vainement  alarmées  par 
des  discours  séditieux,  que  vous  aurez  pour  pasteur  un  prosélyte  sincère  de  la 
foi,  un  prédicateur  de  la  vraie  religion,  un  défenseur  zélé,  mais  prudent  de  la  Con- 
stitution et  des  lois,  un  ennemi  de  l'erreur,  du  schisme,  de  l'apostasie  et  du  men- 
songe^  un  ami  de  la  concorde,  de  l'union  et  de  la  paix;  publiez  partout  que  mes 
plus  douces  occupations,  mes  plus  chères  délices,  seront  d'instruire,  de  consoler  et 
d'édifier  le  peuple  qui  m'est  confié;  ajoutez,  enfin,  que  j'oserai  tout  entreprendre 
pour  la  tranquillité,  la  satisfaction  et  le  bonheur  de  tous.  Annoncez  surtout  aux 
pauvres  qu'ils  seront  toujours  les  premiers  objets  de  ma  sollicitude;  dites-leur  que 
mes  premiers  soins  et  mes  premières  démarches  sont  déjà  consacrés  à  les  visiter 
dans  leurs  humbles  retraites  et  qu'il  me  tarde  d'essuyer  leurs  larmes  et  de  leur 
administrer,  au  nom  de  la  religion,  de  l'humanité  et  de  la  patrie,  toutes  les  conso- 
lations et  toutes  les  ressources  que  leur  triste  situation  exige  ;  assurez  enfin  cette 
portion,  la  plus  précieuse  de  mon  héritage,  que  je  ne  cesserai  jamais  de  visiter  et 
de  consoler  Jésus-Christ  dans  ses  membres  souffrants,  et  que  je  respecterai  toujours 
la  nation  dans  mes  frères  affligés  et  malheureux.  Voilà,  nos  très  chers  frères, 
l'abrégé  de  mes  devoirs.  Soutenu  par  la  grâce  de  Jésus-Christ,  je  vous  promets, 
Messieurs,  de  les  accomplir,  et  j'ose  me  flatter  que  ma  fidélité  constante,  en  justi- 
fiant aux  yeux  de  mes  paroissiens  et  du  peuple  que  vous  représentez  la  sagesse 
qui,  jusqu'à  ce  moment,  a  caractérisé  vos  choix,  deviendra  pour  vous-mêmes  le 
sûr  garant  de  la  religion  et  du  civisme  qui  m'animent. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Paul  Pierre  Brugières  \  prêtre  habitué  de  la  paroisse 
de  Saint-Louis-en-l'Ile,  âgé  de  cinquante-neuf  ans,  demeurant  à  la 
communauté  des  prêtres. 

M.  Brugières  a  fait  ensuite  un  discours,  dont  l'insertion  dans  le 
procès-verbal  ainsi  que  l'impression  ont  été  ordonnées. 

Messieurs,  né  sans  ambition,  éloigné  par  réflexion  comme  par  goût  de  toutes 
places,  de  toutes  représentations,  le  plaisir  de  vivre  ignoré  faisait  le  bonheur  de 
ma  vie.  Une  disgrâce  imprévue,  fruit  de  la  calomnie  et  de  l'injustice  du  despo- 
tisme épiscopal,  n'avait  fait  qu'augmenter  en  moi  l'attrait  et  le  penchant  pour  la 
retraite.  La  recherche  de  la  vérité,  l'amour  de  la  paix,  consolidaient  chaque  jour 
mon  bonheur,  exempt  de  préjugés.  Je  voyais,  avec  une  admiration  mêlée  de  joie, 
s'élever  sur  de  solides  bases  le  grand  œuvre  de  notre  régénération;  j'avais  été 
assez  heureux  pour  servir  la  patrie  dans  les  moments  les  plus  critiques  ;  j'avais  eu 

1.  Brugières  fut  installé  le  3  avril  et  prononça  un  discours.  (Laconibe,  n"  878.) 


520  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

l'honneur  de  partager  les  travaux,  les  dangers  et  la  gloire  des  braves  citoyens  qui 
l'ont  aidée  à  devenir  libre.  Vous  m'arrachez,  Messieurs,  à  la  position  la  plus  douce. 
Je  jouissais  du  repos;  j'élais  heureux  du  bonheur  qu'éprouveront  les  générations 
futures  sous  l'empire  des  lois  et  de  la  liberté;  vous  m'appelez  à  répandre  la  lumière 
et  l'instruction,  à  apprendre  à  nos  concitoyens,  à  nos  frères,  les  grands  avantages 
d'un  gouvernement  libre.  Votre  choix  m'honore  infiniment;  mais  je  ne  dois  pas 
vous  le  dissimuler,  tout  honorable,  tout  flatteur  qu'il  est,  ce  choix  impose  un 
fardeau  immense;  je  devrais  sans  doute  reculer  d'effroi  et,  à  l'exemple  de  Moïse, 
me  livrer  à  une  fuite  précipitée.  Mais  non.  Messieurs,  la  fuite  serait  dans  les  cir- 
constances une  espèce  d'apostasie,  une  bassesse,  une  lâcheté;  un  sentiment  plus 
noble  et  plus  généreux  s'élève  dans  mon  cœur:  comme  un  autre  Macliabée,  la  vue 
des  ennemis  de  l'État  et  de  la  religion  enflamme  mon  courage.  S'il  est  beau  de 
verser  jusqu'à  la  dernière  goutte  de  son  sang  pour  la  défense  de  la  foi,  il  n'est 
pas  moins  glorieux  de  sacrifier  son  temps,  son  repos,  sa  vie  pour  le  bonheur  de 
ses  frères,  pour  les  grands  intérêts  de  la  commune  patrie.  La  religion  elle-même 
les  commande,  ces  sacrifices;  la  patrie,  comme  la  religion,  doit  avoir  ses  apôtres, 
ses  héros,  ses  martyrs,  et  je  ne  présume  rien  de  ma  faiblesse;  toute  ma  confiance, 
toute  ma  force,  sont  dans  Celui  qui  tientdans  ses  mains  les  cœurs  des  Isommes  et 
qui  les  meut  quand  il  lui  plaît,  au  gré  de  sa  volonté  suprême.  Daignez,  Messieurs, 
être  les  dépositaires  et  les  garants  des  dispositions  de  mon  cœur. 

M.  le  Président,  au  nom  de  rassemblée,  a  proclamé  curé  de  la  pa- 
roisse de  Saint-Nicolas-des-Champs  Claude-François  Colombart,  pre- 
mier vicaire  de  Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle,  âgé  de  cinquante etun 
ans,  demeurant  à  la  communauté  des  Prêtres,  rue  de  la  Lune. 

M.  Colombart  a  prononcé  un  discours  dont  l'assemblée  a  ordonné 
l'insertion  dans  le  procès-verbal  ainsi  que  Timpression  ;  il  est  ainsi 
conçu  : 

Messieurs,  je  ne  le  dissimulerai  point,  mon  âme  n'a  pu  se  défendre  d'un  sai- 
sissement de  surprise  et  de  terreur  au  son  de  cette  voix  majestueuse  et  souveraine 
qui  vient  de  m'appeler  à  la  fonction  sublime  de  pasteur.  En  me  confiant  cet 
auguste  et  honorable  fardeau,  vous  avez  voulu,  Messieurs,  accorder  à  quelques 
années  de  zèle  ce  qui  devait  être  pour  un  autre  la  récompense  des  talents  et  la 
preuve  du  plus  solide  mérite.  Je  sens  que  tout  doit  alarmer  ma  médiocrité  et  mon 
insuffisance,  mais  je  sens  aussi  que  mon  zèle  se  ranime  et  s'enflamme  quand  il 
s'agit  de  répondre  à  la  confiance  et  à  l'estime  de  mes  concitoyens.  Ma  témérité, 
en  acceptant  une  mission  si  supérieure  à  mes  forces,  trouvera  son  excuse  dans  la 
gloire  même  de  vos  suffrages  et  dans  les  sentiments  intimes  de  ma  reconnaissance. 
.Te  n'entreprendrai  point  de  vous  la  dépeindre  par  des  discours  :  les  grâces  du 
langage,  la  beauté  des  figures,  l'énergie  des  expressions,  ne  sont  pas  l'éloquence 
de  l'esprit;  il  en  est  une  plus  persuasive,  plus  chère  à  ma  sensibilité  et  plus  digne 
de  vous.  Justifier  votre  choix  par  l'enseignement  et  l'exemple  des  vertus  de  la  foi, 
par  une  charité  inépuisable  pour  l'indigence  infirme  et  ignorée,  par  un  attache- 
ment invariable  aux  principes  de  notre  Constitution,  voilà,  Messieurs,  le  véritable 
hommage  qui  vous  est  dû,  voilà  l'éloquence  pathétique  du  cœur,  voiià  vos  droits, 
et  les  plus  sacrés  de  mes  engagements,  je  les  contracte  en  ce  jour  solennel  avec 


ÉLECTION  DES   CURÉS.  —  27   FÉVRIER  1791,  521 

l'ardeur  et  l'enthousiesme  du  plus  pur  patriotisme;  je  les  contracte  et  j'y  serai 
fidèle  jusqu'à  l'extinction  de  mes  forces  et  de  ma  santé,  jusqu'à  l'effusion  môme  de 
mon  sang,  s'il  le  faut.  Mon  courage?  je  le  puiserai  dans  le  zèle  généreux  des 
illustres  collègues  auxquels  vous  venez  de  m'associer  dans  la  carrière  pastorale. 
Comme  eux,  attaché  par  sentiment  et  par  goût  aux  maximes  de  la  Constitution, 
j'en  soutiendrai  les  lois  avec  toute  la  fermeté  dont  le  caractère  sacerdotal  m'im- 
pose la  loi;  c'est  l'Évangile  à  la  main  que  je  ferai  connaître  à  nos  frères  abusés  la 
distinction  des  deux  puissances  établies  par  la  divinité;  instruits  des  hautes  préro- 
gatives et  des  limites  fixées  à  chacune,  bientôt  ils  béniront  une  révolution  qui  a 
cimenté  les  bases  de  la  paix  et  de  la  concorde  entre  le  sacerdoce  et  l'empire.  Pour 
vous,  pauvres  de  Jésus-Christ,  portion  souffrante  et  chérie  du  troupeau  qui  va 
être  confié  à  ma  vigilance,  venez  avec  sécurité  vous  jeter  dans  mon  sein,  la  reli- 
gion vient  de  former  entre  vous  et  moi  des  liens  qui  vous  rendent  chers  à  mon 
cœur;  ils  sont  aussi  sacrés  que  ceux  qui  unissent  un  père  avec  ses  enfants;  qu'ils 
soient  aussi  tendres  et  aussi  doux!  Ne  craignez  point  de  fatiguer  ma  sensibilité; 
vous  me  trouverez  toujours  prêt  à  m'attendrir  survospeines,  ingénieux  à  vous  épar- 
gner, s'il  le  faut,  la  honte  de  vous  compromettre,  et  toujours  ardent  à  vous  porter 
jusque  dans  vos  sombres  retraites  le  baume  de  la  commisération.  C'est  ainsi. 
Messieurs,  qu'en  m'efforçant  de  rendre  mon  ministère  utile  aux  malheureux,  je 
profiterai  du  moyen  qu'il  m'offre  de  goûter  le  bonheur  sur  la  terre  et  de  me  l'as- 
surer dans  le  ciel. 

Le  clergé  reconduit  dans  le  chœur  par  les  commissaires,  la  messe 
a  été  célébrée,  les  électeurs  y  ont  assisté  conformément  au  décret  du 
12  juillet  dernier  ;  après  la  messe,  la  séance  a  été  continuée. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre 
adressée  à  M.  le  Président  par  M.  BouUemer,  procureur  de  la  commune, 
faisant,  en  cette  partie,  les  fonctions  de  procureur  syndic  du  district, 
du  26  de  ce  mois,  où  il  annonce  avoir  reçu  les  acceptations  officielles 
de  MM.  Brugières,  élu  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Paul,  Beaulieu,  élu 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Séverin,  Colombart,  élu  curé  de  la  paroisse 
de  Saint-Nicolas-des-Champs,  et  Roussineau,  élu  curé  de  la  paroisse  de 
Sai  nt-Germain-des-Prés. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  la  première  élection  à  faire  était 
celle  d'un  curé  pour  la  paroisse  de  Saint-Augustin.  Les  électeurs,  reti- 
rés en  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour 
cette  nomination.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs 
résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  518,  réduit  par  1  bulletin  nul  au  deuxième  bureau  à  517,  ce 
qui  fixait  la  majorité  absolue  à  259  voix.  Le  dépouillement  a  fait 
reconnaître  que   M.  AuxbuisS  capucin,  a  eu  1  voix;  —  M.  Bassi- 

1.  Est    probablement  le   même   que  le  capucin    Auxpoix,    qui    figure    au   scrutin 
suivant. 


5^2  ASSEiMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

gnot^  des  Quinze-Vingts,  1;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint-Jean-de-La- 
tran,  12;  — M.  Bintôt,  vicaire  de  Saint-Étienne-du-Mont,  2; —  M.  Bron- 
gniart*,  vicaire  de  la  Madeleine,  1; —  M.  Barrai,  vicaire  de  Saint-Merri, 
1;  — M.  Coisnon^  sous-principal  d'Harcourt,  3;  — M.  Champsaur  S 
porte-Dieu  de  Saint-Eustaclie,  6  ;  —  M.  Chaudon,  sans  désignation,  1  ; 

—  M.  Duval,  vicaire  de  Montmartre,  4;  —  M.  DumoucheP,  recteur  de 
l'Université,  1; —  M.  Dupuis,  vicaire  de  Saint-Josse,  3; —  M.  Duchesne, 
vicaire  de  Saint-Martin-du-Cloître,  1;  —  M.  Pousinot,  vicaire  à  Brie- 
Comte-Robert,  1;  —  M.  Poupart^  curé  de  Saint-Eustache,  1;  — 
M.  Sibire,  de  Saint-Roch,  5,  —  M.  Trassart,  de  Saint-Eustache,  U6; 

—  M.  Varlet^  des  uinze-Vingts,  1;  —  M.  Eupterre,  augustin,  1  ;  — 
M.  Greffaut^  de  Saint-Sauveur,  1  ;  —  M.  Gandon,  vicaire  de  Saint- 
Sauveur,  1;  —  M.  Girard,  curé  de  Saint-Landry,  1.;—  M.  Gachet,  curé 
d'Ermenonville,  1  ;  —  M.  Guiavoux,  sous-principal  d'Harcourt,  1  ;  — 
M.  Joubert,  prédicateur  du  roi,  2;-—  M.  Lamourette,  de  Ghaillot,  18;  — 
M.  Lamourette,  sans  désignation,  2;—  M.  La  Garde,  des  barnabites,  6; 

—  M.  La  Tour,  prieur  des  Augustins,  1;  —  M.  Lecallier^  sans  désigna- 
tion, 1;  —  M.  La  Girardière,  aumônier  de  bataillon,  1;  —  M.  Moufle, 
de  Saint-Merri,  2  ;  —  M.  Mulot,  de  Saint- Victor,  2  ;  —  M.Mirabeau, 
sans  désignation,  1;  —M.  MoreP",  de  Saint-Pierre-des-Arcis,  126;  — 
M.  Moline,  des  Incurables,  1;  —  M.  Morel,  de  Saint-Louis,  1;  —  M.  Mo- 
rel,  sans  désignation,  1;  —  M.  Mathieu,  trésorier  de  la  chapelle  Saint- 
Leu,  1  ;  —  M.  Minée,  curé  des  Trois- Patrons  à  Saint-Denis,  3  ;—  M.  Morel, 
vicaire  de  la  Madeleine,!;  —  M.  Mahieux,  chanoine  de  Crépy,  1;  — 
M.  Puisié  le  jeune  ^S  prêtre  de  Saint-Eustache,  132;—  M.  Puisié  l'aîné  ^S 

1.  Ce  prêtre,  tour  à  tour  dénommé  Basiguel  et  Basillot,  avait  prêté  le  serment. 

2.  Charles-Alexandre  Brongniart,  né  en  1749,  élu  curé  de  Saint-Nicolas-du-Char- 
donnetle  27  février  1791. 

3.  A  prêté  le  serment. 

4.  A  prêté  le  serment. 

5.  Jean-Baptiste  Dumouchel,  né  en  1747,  recteur  de  l'Université  de  Paris,  député  du 
clergé  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  élu  évêque  du  Gard  le  3  avril  1791,  abjura  et 
se  maria,  devint  chef  du  bureau  de  l'instruction  publique  au  ministère  de  l'intérieur  en 
1806  et  mourut  à  Paris  le  17  décembre  1820. 

6.  Jean-Jacques  Poupart,  curé  de  Saint-Eustache  en  1771,  confesseur  du  roi,  prêta  le 
serment  et  conserva  sa  cure. 

7.  Côme-Annibal-Pompée  Varlet,  né  en  1740,  élu  curé  de  Saint-Ambroise  le 
6  mars  1791. 

8.  Ce  prêtre,  dénommé  dans  les  procès-verbaux  Greffaut  et  Graffet^  est  appelé  Gra- 
/lawflj  dans  la  liste  des  ecclésiastiques  ayant  prêté  le  serment. 

9.  A  prêté  le  serment. 

10.  Jean-Claude  Morel,  néà  Paris  en  1729,  élu  curé  de  Saint-Augustin  le  27  février  1791. 
Dans  le  discours  prononcé  par  lui  lors  de  son  installation  il  dit  lui-môme  qu'il  est  Parisien. 

11.  A  prêté  le  serment. 

12.  A  prêté  le  serment. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  27   FÉVRIER   1791.  523 

de  Saint-Eustache,  5;  —  M.  Puisié,  de  Saint-Eustache,  1;  —  M.  Papin, 
député  à  l'Assemblée  nationale,  5  ;  —  M.  Perserot,  sans  désignation, 
2:  —  M.  Trassart,  sans  désignation,  4-  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  517. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  personne  n'avait  obtenu  la  majorité 
absolue  fixée  à  259  voix,  que  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages 
au  nombre  de  146  était  M.  Trassart,  de  Saint-Eustache.  D'après  ce 
résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'é- 
tant acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second  tour 
de  scrutin.  Les  électeurs,  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers,  y  ont 
procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats 
en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
/i82,  la  majorité  absolue  de  2/^2  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que 
M.  Auxpoix,  ancien  capucin,  a  eu  1  voix;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint- 
Jean-de-Latran,  8;  —  M.  Babey,  directeur  du  séminaire  de  Besançon,  1; 

—  M.  Champsaur,  porte-Dieu  à  Saint-Eustache,  1;  — M.  Goisnon,  sous- 
principal  du  collège  d'Harcourt,  1;  —  M.  Durville,  curé  de  Saint-Bar- 
thélémy, 1;  —  Le  père  François  de  La  Tour,  prieur  des  Petits-Pères,  1; 

—  M.  Morel,  sans  désignation,  2;  —  M.  l'abbé  Moline,  sans  désigna- 
lion,  1;—  M.  Puisié  le  jeune,  de  Saint-Eustache,  42; —  M.  Puisié,  prêtre 
de  Saint-Eustache,  2;  —  M.  Puisié  l'aîné,  de  Saint-Eustache,  2;  — 
M.  Papin,  sans  désignation,  1;—  M.  Morel,  vicaire  de  Saint- Pierre-des- 
Arcis,  362;  —  M.  Perserot,  sans  désignation,  1;—  M.  Trassart,  de  Saint- 
Eustache,  37;  —  M.  Trassart,  sans  désignation,  1;  —  M.  Cachet,  curé 
d'Ermenonville,  1;  —  M.  Joubert,  prédicateur  du  roi,  1;  —  M.  Laborie, 
de  Saint-Gervais,  1;  —  M.  Lamourette,  de  Ghaillot,  7;  —  M.  Latyl,  dé- 
puté, 2;  —  M.  La  Tour,  prieur  des  Petits-Pères,  1;  —  M.  Lapipe,  desser- 
vant de  Notre-Dame-de-Lorette,  1;  —  M.  La  Garde,  barnabite,  3.  Total 
égal  au  dépouillement  :  482  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Morel,  vicaire  de  Saint-Pierre-des-Arcis, 
était  celui  qui  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  en  réunissait  362, 120  au 
delà  de  la  majorité  fixée  à  242  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat, 
a  annoncé  que  M.  Morel,  vicaire  de  Saint-Pierre-des-Arcis,  était  celui 
qui,  pour  la  cure  de  Saint- Augustin,  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages, 
qu'il  en  avait  réuni  120  de  plus  que  la  majorité  absolue;  que  dimanche 
prochain  6  mars  1791  il  le  proclamerait,  avant  la  messe  et  dans  la  forme 
prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  curé  de  la  paroisse  de 
Saint-Augustin. 


524  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

L'élection  aux  cures  des  paroisses  de  Saint-Antoine,  Saint-Nicolas- 
du-Chardonnet,  Saint -François -d'Assise,  Saint-Thomas-d'Aquin  et 
Saint-Ambroise,  énoncées  en  la  lettre  du  substitut  adjoint  de  M.  le 
procureur  de  la  commune,  faisant  les  fonctions  de  procureur  syndic 
du  district,  a  été  ajournée  ce  jourd'hui,  cinq  heures  de  relevée.  A  trois 
heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Se- 
crétaire. 

Pastoret,  Président; 

GOUNIOU, 

Pun  des  secrétaires  adjoints  en  l'absence  du  secrétaire 
général  pour  cause  de  maladie. 


S-"*  séance.  —  Dimanche  27  février  1791,  5  heures  du  soir. 

Élection  du  vicaire  Pierre  Mahieu  comme  curé  de  Saint-Antoine.  —  Scrutin  pour  l'é- 
lection du  euro  de  Saint-Nicolas-du-Ghardonnet,  sans  résultat.  — Élection,  au  2*  tour, 
du  vicaire  Charles-Alexandre  Brongniart  comme  curé  de  Saint-Nicolas-du-Chardonnet. 

L'assemblée  électorale  du  district  de  Paris,  ouverte  en  la  manière 
ordinaire  en  l'église  métropolitaine,  M.  le  Président  a  annoncé  que 
l'ordre  du  jour  était  un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Antoine.  Les  électeurs,  pour  y  procéder,  se  sont  retirés 
dans  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise 
faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général 
achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  326,  réduit  par  3  bulletins  nuls,  1  au  premier  bu- 
reau et  1  au  sixième,  à  323,  ce  qui  fixait  la  majorité  absolue  à  162  voix. 
D'après  le  dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  AI.  Auxpoix,  ancien 
capucin,  a  eu  1  voix;  —  M.  Brosselard,  vicaire  d'Attain,  1;  — M.  Bron- 
gniart, vicaire  de  la  Madeleine  en  la  Cité,  7; —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint- 
Jean-de-Latran,  5;—  M.  Balluet,  des  Quinze-Vingts,  1;  — M.  Beaulieu, 
prêtre  de  Sainte-Marguerite,  2;  —  M.  Ghampsaur,  habitué  à  Saint- 
Eustache,  1; — M.  Durville,  curé  de  Saint-Barthélémy,  1;— M.  Duchesne, 
vicaire  de  Saint-Martin  du  cloître  Saint-Marcel,  1;  —  M.  Guillaume*, 
desservant  de  Saint-Antoine,  9;  —  M.  Gerdret,  ancien  desservant  de 
Belleville,2  ;—  M.  Hamel,  du  collège  de  Montaigu,  1;  —  M.  Juguelard, 
chapelain  du  Val-de-Grâce,  1;  —  M.  Joubert,  prédicateur  du  roi,  1;  — 
M.  Laborie,  de  Saint- Gervais,  1;  —  M.  Lamourette,  de  Ghaillot,  l\\  — 

1.  Est  dénommé  Guillemet  dans  le  scrutin  du  6  mars  1791. 


ÉLECTION  DES   CURÉS.    —  27  FÉVRIER  1791.  525 

M.  Laurent,  vicaire  de  Saint-Barthélémy,  1;  —  M.  Latyl,  député,  1;  — 
M.  La  Garde,  barnabite,2;—  M.  Lecallier,de  la  Pitié,  2;—  M.  Mahieu, 
sans  désignation,  1;  —  M.  Mahieu  l'aîné *,  de  Sainte-Marguerite,  192; — 
M.  Mahieu,  prêtre  de  Sainte-Marguerite,  6  ;  —  M.  Mprlet%  des  Quinze- 
Vingts,  1;  —  M.  Moufle,  de  Saint-Merri,  1;  —  M.  Puisié  le  jeune,  vicaire 
de  Saint-Eustache,  3  ;  —  M.  Puisié,  prêtre  de  Saint-Eustache,  1  ;  — 
M.  Pousinot,  vicaire  à  Brie-Gomte-Robert,  1;—  M.  Papin,  député,  1;  — 
M.  Sibire,de  Saint-Roch,2;—  M.  Trassart,  vicaire  de  Saint-Eustache,  5: 
-  M.  Varlet,  desservant  des  Quinze-Vingts,  64.  Total  égal  au  dépouil- 
lement :  323  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrution,  a  annoncé  que  M.  Mahieu,  vicaire  de  Sainte-Mar- 
guerite, celui  qui  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  en  réunissait  192, 
30  au  delà  de  la  majorité  absolue  fixée  à  162  voix.  D'après  ce  résultat, 
M.  le  Président  a  annoncé  que  M.  Mahieu  l'aîné,  vicaire  de  Sainte-Mar- 
guerite, était  celui  qui,  pour  la  cure  de  Saint-Antoine,  avait  obtenu  le 
plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  obtenu  30  au  delà  de  la  majorité 
absolue  ;  que  dimanche  prochain  il  le  proclamerait,  avant  la  messe  et 
dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  curé  delà 
paroisse  de  Saint-Antoine. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  de  Télection  du  curé  de  la  paroisse 
de  Saint-Nicolas-du-Ghardonnet^  Les  électeurs,  retirés  en  leurs  bureaux 
particuliers,  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  cette  nomination . 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  353,  réduit  par 
1  bulletin  nul  au  deuxième  bureau  à  352,  ce  qui  fixait  la  pluralité 
absolue  à  177  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Basse,  vicaire 
de  Saint-Jean-de-Latran,  a  eu  11  voix;  —  M.  Basse,  sans  désignation, 
1;  —  M.  Brongniart,  vicaire  de  la  xMadeleine  en  la  Gité,  36;  —  M.  Bron- 
gniart,  sans  désignation,  1;—  M.  Baudouin,  prêtre  de  Sainte-Mar- 
guerite, 1;  —  M.  Barrai,  vicaire  de  Saint-Merri,  5;—  M.  Cassius,  vicaire 
de  Saint-Louis-en-l'Ile,  9;  —  M.  Ghampsaur,  porte-Dieu  à  Saint-Eus- 
tache, 2;  —  M.  Chaudon,  vicaire  de  Saint-Sauveur,  1;  —  M.  Dupuis. 
vicaire  de  Saint-Josse,  1;  —  M.  Durville,  curé  de  Saint-Barthélémy,  1; 

1.  Pierre  Mahieu,  né  en  1755,  2«  vicaire  de  Sainte-Marguerite,  élu  cure  de  Saint- 
Antoine  le  27  février  1791,  remplaça,  le  5  août  1792,  Jean  Poiret,  curé  de  Saint-Sulpice, 
décédé. 

2.  Probablement  une  altération  de  Varlet. 

3.  Le  curé  de  Saint-Nicola,s-du-Ghardonnet  était,  depuis  1785,  Joseph-Marie  Gros, 
député  du  clergé  de  Paris  à  l'Assemblée  constituante,  qui  refusa  le  serment  et  périt  dans 
les  massacres  de  septembre  1792. 


526  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

—  M.  Lecallier,  sans  désignation,  1;  —  M.  Fosserier  %  vicaire  de  Saint- 
Leu,  1;—  M.  Greffant,  prêtre  de  Saint-Sauveur,  1;— M.  Gravier*,  vicaire 
de  Saint-Roch,  1;  —  M.  Joubert,  prédicateur  du  roi,  1;  —  M.  Lecallier, 
prêtre  de  la  Pitié,  173;  -—  M.  Lécaillé,  vicaire  de  Sainte-Marguerite,  1; 

—  M.  Laurent,  vicaire  de  Saint-Barthélémy,  1;—  M.  La  Garde,  supérieur 
des  Barnabites,  7  ;—  M.  Lamourette,  de  Chaillot,  7;  —  M.  Latyl,  député, 
1;  —  M.  Lapipe,  desservant  de  Notre-Dame-de-Lorette,  1;  —  M.  Mulot, 
victorin,  56;  —  M.  Mulot,  sans  désignation,  3;  —  M.  M orel,  vicaire 
de  Saint-Pierre-des-Arcis,  1  ;  —  M.  Minée,  curé  de  Saint-Denis,  1  ;  — 
M.  Moufle,  vicaire  de  Saint-Merri,  1;  —  M.  Puisié  le  jeune,  habitué  à 
Saint-Eustache,  1;  —  M.  Papin,  député,  2;  —  M.  Pousinot,  vicaire  à 
Brie-Comte-Robert,  1;  —  M.  Rosselin  \  habitué  à  Saint  Laurent,  1  ;  — 
M.  Sibire,  prêtre  de  Saint-Roch,  A;  —  M.  Simon,  prêtre,  1;  —  M.  Tho- 
meret,  curé  de  Noisy-Ie-Sec,  1;  —  M.  Trassart,  prêtre  de  Saint-Eus- 
tache, 3  ;  —  M.  Varlet,  des  Quinze-Vingts,  10.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  352  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  obtenu  la  majorité  ab- 
solue, fixée  à  177  voix;  que  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages 
au  nombre  de  173,  était  M.  Lecallier,  prêtre  à  la  Pitié.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'étant  acquise 
à  personne,  il  y  avait  lieu  à  passer  à  un  second  tour  de  scrutin.  Les 
électeurs  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  procédé.  Les  scru- 
tins faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MxM.  les  Scrutateurs  gé- 
néraux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  319,  réduit  par 
1  bulletin  nul  au  5°  bureau  à  318,  la  majorité  absolue  de  160  voix. 
Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Brongniart,  vicaire  de  la 
Madeleine  en  la  Cité,  a  eu  242  voix;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint- 
Jean- de-Latran,  2;  —  M.  Champsaur,  prêtre  de  Saint-Eustache,  2;  — 
M.  Durville,  curé  de  Saint-Barthélémy,  1  ;  —  M.  Fosserier,  vicaire  de 
Saint-Leu,  1  ;  —  M.  Latyl,  député,  1  ;  —  M.  Lecallier,  prêtre  de  la 
Pitié,  51  ;  —  M.  Lamourette,  de  Chaillot,  3;  — M.  La  Garde,  supérieur 
des  Barnabites  ;  — -  M.  Mulot,  municipal,  10  ;  —  M.  Minée,  curé  de 
Saint-Denis,  1  ;  —  M.  Simon,  prêtre,  1  ;  —  M.  Sibire,  de  Saint-Roch, 
1.  Total  égal  au  dépouillement  :  318  voix. 

1.  Jean-Baptiste-Marie  Fosserier,  2®  vicaire  de  Saint-Leu,  électeur  du  clergé  en  1789, 
aumônier  de  la  Bastille  (cf.  Chassin,  t.  II,  p.  42),  prêta  le  serment.  Il  figure,  dans  les 
procès-verbaux,  sous  les  noms  de  Foselier  et  Fausserier. 

2.  A  prêté  le  serment. 

3.  A  prêté  le  serment. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  6  MARS  4791.  SjlT 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Brongniart,  vicaire  de  la  Made- 
leine en  la  Cité,  celui  qui  pour  la  cure  de  Saint-Nicolas-du-Ghardonnet 
avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  en  réunissait  2/i2,  82  de  plus  que  la 
majorité  absolue  fixée  à  160  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a 
annoncé  que  M.  Brongniart,  vicaire  de  la  Madeleine  en  la  Cité,  était 
celui  qui  pour  la  cure  de  Saint-Nicolas-du-Ghardonnet  avait  obtenu 
le  plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  réuni  82  au  delà  de  la  majorité 
absolue;  que  dimanche  prochain  6  mars  1791  il  le  proclamerait,  avant 
la  messe  et  dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier, 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Nicolas-du-Chardonnet. 

L'élection  aux  cures  des  paroisses  de  Saint-François-d'Assise,  Saint- 
Thomas-d'Aquin  et  Saint-Ambroise  énoncées  en  la  lettre  de  M.  Cahier, 
l'un  des  substituts  adjoints  de  M.  le  procureur  de  la  commune  faisant 
les  fonctions  de  procureur  syndic  du  district  du  18  de  ce  mois,  a  été 
ajournée,  d'après  la  convocation  du  30  janvier  dernier,  à  dimanche 
prochain  6  mars  1791,  dix  heures  du  matin,  en  l'église  métropoUtaine, 
conformément  à  l'article  30  du  titre  II  du  décret  du  12  juillet  dernier, 
concernant  la  nomination  aux  offices  ecclésiastiques.  A  neuf  heures  du 
soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

LoHiER,  Président  comme  doyen  d^âge; 
Pastoret,  Président; 

GouNiou,  l'un  des  secrétaires  adjoints^ 
en  Vabsence  du  secrétaire  général  pour  cause  de  maladie. 


9"'«  séance.  —  Dimanche  6  mars  1791,  10  heures  du  matin. 

Proclamation  de  Jean-Claude  Morel  comme  curé  de  Saint-Augustin.  —  Discours  du  curé 
Morel.  —  Proclamation  de  Pierre  Mahieu  comme  curé  de  Saint-Antoine.  —  Discours 
du  curé  Mahieu.  —  Proclamation  de  Charles-Alexandre  Brongniart  comme  curé 
de  Saint-Nicolas-du-Chardonnet.  —  Lettre  de  Cahier  de  Gerville  concernant  la  cure 
de  Notre-Dame-de-Lorette.  —  'i©  scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  Saint-François- 
d'Assise,  sans  résultat.  —  Élection,  au  scrutin  de  ballottage,  de  l'abbé  Sébastien- 
André  Sibire  comme  curé  de  Saint-François-d'Assise,  contre  Minée,  curé  des  Trois- 
Patrons,  à  Saint-Denis. 

Les  électeurs  du  district  de  Paris  rendus  en  la  paroisse  métropoli- 
taine, rassemblée  ouverte  en  la  manière  ordinaire,  lecture  faite  du 
procès-verbal  de  la  séance  précédente,  la  rédaction  adoptée,  M.  le  Pré- 
sident a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était:  l*"  la  proclamation  de  M.  Mo- 
rel, premier  vicaire  de  Saiut-Pierre-des-Arcis,  pour  curé  de  la  paroisse 
de  Saint-Augustin;  de  M.  Mahieu  l'aîné,  second  vicaire  de  Sainte-Mar- 


528  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

guérite,  pour  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Antoine,  et  de  M.  Brongniart, 
premier  vicaire  de  Ja  Madeleine  en  la  Cité,  pour  curé  de  la  paroisse  de 
Saint-Nicolas-du-Chardonnet,  tous  trois  élus  en  la  séance  du  27  février 
dernier;  2*^  en  continuant  l'élection  des  curés  des  paroisses  désignées 
en  la  convocation  du  18  février  dernier,  la  nomination  à  celles  de 
Saint-François-d'Assise,  Saint-Thomas-d'Aquin  et  Saint- Ambroise. 

lALM.  Prevert^,  BedeP,  Joseph  ^  et  Barbier  ont  été  nommés  com- 
missaires à  l'effet  d'inviter  le  clergé  à  venir  assister  aux  proclamations. 
Ils  se  sont  aussitôt  rendus  au  chœur.  De  retour  en  l'assemblée,  le  clergé 
placé  en  la  manière  ordinaire,  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée, 
a  proclamé  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Augustin  Jean-Claude  Morel, 
premier  vicaire  de  Saint-Pierre-des-Arcis,  âgé  de  soixante-deux  ans, 
demeurante  la  communauté  des  prêtres,  rue  de  la  Vieille-Draperie. 

M.  Morel  ensuite  a  prononcé  un  discours  dont  l'insertion  dans  le 
procès- verbal,  ainsi  que  l'impression,  ont  été  ordonnées;  il  est  conçu 
en  ces  termes  : 

Messieurs,  dans  ce  jour  solennel,  où  votre  choix  m'élève  à  une  dignité  que 
j'ai  toujours  regardée  comme  un  fardeau  redoutable,  je  vous  dois  compte  des 
motifs  de  mon  acceptation,  de  mes  sentiments  et  de  mes  résolutions.  Je  connais 
tout  le  prix  d'une  élection  faite  par  une  assemblée  de  citoyens  prudents  et  zélés 
pour  le  bien  général  de  la  société  et  ia  gloire  de  la  religion  sainte  que  nous  profes- 
sons. Lorsque  je  l'envisage  de  ce  côté,  cette  considération  m'élève  au-dessus  de 
moi-même  et  m'inspire  un  courage  dont  je  ne  me  croyais  pas  capable.  3Iais  lorsque 
je  réfléchis  sur  mes  faibles  talents  et  mon  insuffisance,  je  tremble  et  demeure  incer- 
tain. Je  me  dis  à  moi-même  :  Pourrai-je  remplir  dignement  les  fonctions  augustes 
du  ministère  auquel  je  me  vois  appelé?  Mon  cœur  me  répond  alors  :  Rappelle-toi 
souvent  cette  glorieuse  époque,  oii  ton  amour  pour  tes  frères  t'a  fait  accepter  cette 
pénible,  mais  honorable  charge,  ce  souvenir  te  suffira.  Oui,  Messieurs,  je  le  teus, 
le  souvenir  de  ce  choix  qui  m'honore,  bien  au  delà  de  mes  mérites,  et  que  je  ne 
dois  attribuer  qu'au  nombre  de  mes  années  de  travail,  est  un  motif  assez  puissant 
pour  me  faire  faire  les  plus  grands  efforts,  les  plus  généreux  sacrifices.  Eh  !  quel 
cœur  ne  serait  pas  échauffé,  enflammé  au  souvenir  des  causes,  des  circonstances, 
des  effets  de  cette  Constitution  nouvelle,  qui  doit  faire  le  bonheur  et  la  gloire  de 
l'empire  français.  Le  règne  des  passions  avait  introduit  dans  toutes  les  parties  du 
gouvernement  et  de  l'administration  publique  une  multitude  d'abus  énormes  qui 
avaient  profané  le  sanctuaire  même  et  qui  faisaient  mépriser  le  ministère  sacré  de 
la  religion.  Le  peuple,  accablé  sous  le  joug  d'un  despotisme  ministériel  qui  enchaî- 
nait le  monarque  même,  s'est  enfin  réveillé  de  son  assoupissement  et  de  la  timide 
indolence  où  l'assujettissait  l'orgueil  des  hommes  puissants,  il  a  senti  que  la  justice 
et  une  sage  liberté  peuvent  seules  faire  le  bonheur  des  nations.  Il  l'a  cherché  ce 
bonheur,  avec  une  telle  ardeur,  un  tel  courage,  que  le  plus  fidèle  récit  qu'en  fera 

i.  GuiUaume  Prevert,  maître  de  pension,  électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts. 

2.  Jacques-François  Bedel,  ancien  épicier,  électeur  de  ia  section  des  Quinze-Vingts. 

3.  Claude  Joseph,  ancien  officier  du  roi,  électeur  de  la  section  de  la  rue  de  Montreuil. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —   6  MARS   1791.  529 

l'histoire  paraîtra  incroyable  aux  siècles  futurs;  il  a  choisi  des  citoyens  éclairés, 
qu'il  a  chargé  de  faire  renaître  dans  tous  les  cœurs  !e  goût  et  l'exercice  des  vertus 
par  la  sagesse  de  leurs  lois.  Que  ne  devons-nous  pas,  ô  mes  concitoyens,  à  ces 
hommes  courageux  qui  bravent  les  dangers  et  les  noirs  complots  des  ennemis  de 
l'ordre  et  de  la  paix,  qui  ne  ménagent  ni  temps,  ni  veilles,  ni  travail  pour  rendre 
à  la  patrie  son  antique  splendeur,  pour  faire  revivre  une  franchise,  une  simplicité 
de  mœurs,  une  égalité  fralernellequi  nous  rendent  heureux  les  uns  par  les  autres. 
Ce  ne  serait  pas  encore  assez,  Messieurs,  si  la  religion  ne  présidait  à  leurs  nobles 
travaux.  Ce  n'est  que  son  flambeau  lumineux  qui  peut  dissiper  les  ombres  de  l'er- 
reur, faire  briller  la  vérité  et  régner  la  justice.  Aussi,  Messieurs  (et  c'est  par  là 
que  vous  méritez  de  même  un  juste  tribut  de  reconnaissance  et  d'éloges),  c'est  en 
opposant  de  fortes  digues  aux  efforts  de  l'ambition  et  de  la  cupidité,  c'est  en  tra- 
vaillant à  rétablir  les  lois  sages  de  l'Église,  trop  souvent  méconnues  et  violées,  que 
vous  ramènerez  la  pureté  des  premiers  siècles  et  que  vous  ferez  refleurir  les  vertus 
et  la  piété,  d'où  dépendent  le  bonheur,  la  gloire  et  la  sûreté  des  empires.  Je  ne 
serai  point  insensible  à  de  si  beaux  exemples;  né  dans  cette  capitale,  je  porte  un 
cœur  vraiment  Irançais.  Tous  les  citoyens  seront  toujours  mes  amis,  mes  frères;  les 
soins,  les  fatigues,  les  veilles  ne  me  coûteront  rien,  lorsqu'il  faudra  les  employer 
pour  leur  être  utile.  Ministre  de  Jésus-Christ,  d'un  Dieu  qui  a  volontairement 
souffert  les  injures,  les  opprobres,  la  mort  même  par  amour  pour  nous,  je  n'oublie- 
rai jamais  qu'il  doit  êire  mon  modèle  et  que  je  dois  être  à  mon  tour  celui  des 
ministres  qui  partageront  avec  moi  les  importantes  fonctions  du  sacerdoce.  Porter 
la  consolation  dans  le  sein  des  affligés,  soulager  l'indigence,  fournir  aux  mourants 
des  armes  puissantes  poar  soutenir  les  derniers  combats  de  la  vie,  inspirer  aux 
enfants  de  vrais  principes,  qui  en  fassent  de  bons  citoyens,  de  fidèles  chrétiens, 
voilà  mes  devoirs.  S'ils  sont  au-dessus  de  mes  forces,  ils  ne  sont  pas  au-dessus  de 
mon  intention  et  de  mes  résolutions,  j'en  renouvelle  en  ce  moment  le  solennel 
engagement.  Dieu  des  esprits  et  des  cœurs,  daignez  me  soutenir,  me  protéger  et 
m'aider  à  vivre  et  mourir,  dans  le  fidèle  exercice  des  devoirs  que  m'impose  votre 
sage  Providence. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Antoine  Pierre  Mahieu  l'aîné,  second  vicaire  de  Sainte- 
Marguerite,  âgé  de  trente-cinq  ans,  demeurant  à  la  communauté  des 
Prêtres,  rue  Saint-Bernard. 

M.  Mahieu  l'aîné  a  fait  un  discours.  L'assemblée  en  a  ordonné  l'in- 
sertion dans  son  procès-verbal,  ainsi  que  l'impression.  Il  est  conçu  en 
ces  termes  : 

Messieurs,  la  place  honorable  que  vous  m'avez  assignée  m'impose  des  obliga- 
tions bien  étendues  et  bien  importantes;  la  religion  et  la  patrie  doivent  trouver  en 
moi  un  défenseur  et  un  appui.  Instruire  et  édifier,  concilier  les  esprits  et  rétablir 
la  concorde  dans  les  familles  divisées,  tonner  contre  les  crimes  qui  déran^^ent 
l'ordre  de  la  société,  arrêter  h'S  scandales  qui  étouffent  les  germes  de  la  vertu  nais- 
sante, consoler  la  misère  timide  et  honteuse  jusque  dans  les  réduits  les  plus 
obscurs,  tels  sont.  Messieurs,  vous  le  savez,  les  devoirs  essentiels  d'un  ministre  de 
l'Évangile  et  je  dois  prendre  l'engagement,  en  face  de  ces  autels,  d'y  consacrer 

34 


530  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

mes  veilles,  d'y  employer  tous  mes  moments;  je  dois,  dis-je,  prendre  l'engage- 
ment solennel  d'avoir  un  dévouement  constant  pour  la  chose  publique,  un  zèle 
ardent  pour  la  religion.  Ces  deux  sentiments,  Messieurs,  si  conformes  à  la  qualité 
de  pasteur  des  âmes,  m'animeront  sans  doute  bien  puissamment,  lorsque  je  me 
rappellerai  surtout  que  je  dois  justifier  votre  choix  et  répondre  à  votre  attente. 
Déjà,  j'ai  senti  mes  pensées  s'élever  et  mon  àme  s'agrandir.  Messieurs,  je  ne  man- 
querai pas  de  force  pour  inspirer  le  respect  dû  à  la  religion  de  nos  pères,  cette 
religion  divine,  dont  la  pureté  paraissait  altérée  par  les  abus  de  l'ancien  régime  et 
qui  va  briller  d'un  nouvel  éclat  sou-*  l'empire  de  la  liberté  qui  nous  régénère. 
J'aurai  soin,  j'en  fais  ici  le  serment,  de  recommander  au  peuple  confié  à  ma  vigi- 
lance la  fidélité  à  la  Nation,  dont  la  souveraineté  est  si  heureusement  reconnue,  à 
la  Loi, -dont  les  fondements  sont  si  purs  et  si  sacrés,  au  Roi,  dont  la  bonté  pater- 
nelle, do'it  la  tendre  sollicitude  embrasse  tous  les  sujets  de  ce  vaste  empire.  Cette 
morale  doit  être  celle  de  tout  citoyen  français.  Elle  sera  la  mienne,  Messieurs;  le 
ciel  m'est  témoin  que  je  chéris  une  Constitution  qui  assure  le  bonheur  de  ma  patrie 
et  que  je  la  maintiendrai  de  tout  mon  pouvoir.  Elle  est  décriée,  cette  s^ge  Consti- 
tution, par  des  hommes  pervers  ou  ignorants,  que  le  fanatisme  ou  Tambition  égare. 
Puissent  leurs  discours  imposteurs  ne  trouver  auprès  de  nos  concitoyens  que  le 
dédam,  que  le  mépris,  que  les  anathèmes  qu'ils  méritent,  puissent  leurs  ouvrages 
anticiviques  retomber  dans  l'obscurité  qui  leur  convient!  que  leur  orgueil  humilié 
les  condamne  au  silence!  que  leur  voix  dénuée  de  tout  appui  et  peu  écoutée  n'ait 
plus  un  pouvoir  de  séduction!  nos  vœux  seront  exaucés.  Le  moment  est  venu, 
Messieurs,  où  la  vérité  doit  triompher,  les  ennemis  de  la  Patrie,  qui  sont  aussi  ceux 
de  la  jusiice  et  de  l'ordre,  courbent  déjà  leur  tête  altière;  ils  n'ont  point  écouté  la 
raison,  ils  ont  voulu  mettre  leurs  préjugés,  leurs  passions  à  la  place  de  la  religion 
et  ils  se  sont  évanouis  dans  leurs  pensées.  Encore  quelques  instants  et  la  Patrie 
ne  sera  plus  en  pleurs,  la  religion  essuiera  ses  larmes,  l'erreur  de  quelques-uns  de 
ses  mini- très  ne  les  fera  plus  couler,  les  fidèles  rassemblés  autour  de  pasteurs 
dignes  de  leur  estime,  de  leur  confiance,  serviront  en  paix  le  Dieu  de  leur  cœur. 
Oui,  Messieurs,  ce  sont  nos  vœux  et  telle  est  notre  ferme  espérance. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  curé  de  la  pa- 
roisse de  Saint- Nicolas-du-Chardonnet  Charles-Alexandre  Brongniart, 
premier  vicaire  de  la  Madeleine  en  la  Cité,  âgé  de  quarante-deux  ans, 
demeurant  à  la  communauté  des  Prêtres,  rue  des  Marmousets. 

M.  Brongniart  a  prononcé  un  discours.  L'insertion  dans  le  procès- 
verbal  et  l'impression  en  ont  été  ordonnées.  Il  est  ainsi  conçu  : 

Messieurs,  élevé  à  la  dignité  de  pasteur,  dans  une  partie  de  cette  capitale  à 
laquelle  vos  premières  vues  ne  me  destinaient  point,  mais  où  m'a  porté  tout  à 
coup  la  réunion  de  vos  suffrages,  j'ai  cru  reconnaître  dans  la  nature  de  mon  élec- 
tion 1  inspiration  et  l'ordre  de  la  divine  Providence,  je  l'ai  adorée  et  j'ai  obéi. 
Rendu  à  moi-même,  un  sentiment  de  trouble  et  d'anxiété  a  rendu  mon  âme  per- 
plexe, non  pas,  Messieurs,  que  je  manquasse  de  courage  et  de  fermeié,  non  pas 
que  je  craignisse  les  épines  et  les  difficultés  qui  sont  semées  plus  abondamment 
que  jamais  dans  la  carrière  du  pasteur  et  qui  le  sont  peut-ôtre  plus  qu'ailleurs 
dans  celle  où  je  vais  engager  le  premier  pas.  Prêtre  citoyen,  je  dois  voler  où  la 


ÉLECTION   DES  CURÉS.  -     6   MARS   1791.  53! 

voix  de  la  religion  et  de  la  patrie  m'appelle;  elle  m'est  manifestée  par  votre 
organe,  ses  accents  sont  chers  à  mon  cœur.  Je  me  rends,  je  me  fixe  au  poste 
qu'elle  m'a  assigné  pour  y  être  l'apôtre  de  la  foi  et  de  la  morale  évangélique  et  le 
défenseur  des  droits  de  la  liberté.  Vous  m'avez  discuté,  vous  m'avez  jugé. 
Messieurs:  je  dois  fermer  les  yeux  sur  moi-même  et  sur  mes  fa  blés  moyens  et  je 
ne  me  considère  plus  que  comme  un  instrument  avec  lequel  la  grâce  de  Dieu 
pourra  opérer  ce  qu'elle  jugera  utile  à  l'instruclion.  à  l'édification  et  au  salut  de 
mes  frères. 

Je  reviens,  3Iessieurs,  à  cet  état  de  perplexité  qui  a  suivi  mon  élection;  je 
dois  en  exposer  ici  le  motif  pour  qu'on  me  juge  et  qu'on  ne  m'impute  point  dans 
la  suite  ce  qu'il  ne  sera  pas  dans  mon  pouvoir  de  faire.  Né  sans  foi  tune,  n'ayant 
jamais  eu  ni  moyens,  ni  désir  d'en  acquérir,  je  succède  à  un  pasteur  toujours 
occupé  à  répandre  des  aumônes  abondantes  qu'il  tirait  de  son  propre  fon-fs.  Portion 
indigente  du  troupeau  qui  va  m'êlre  confié,  sans  doute  vous  êtes  ici  bien  nom- 
breuse, mon  cœur  vous  connaît  déjà,  et  pourquoi  mes  yeux  ne  peuvent-ils  vous 
distinguer  de  même  dans  cette  assemblée  immense  de  citoyens,  qu'une  cérémonie 
si  intéressante  réunit  dans  cette  enceinte  sacrée.  Portion  toujours  précieuse  à  un 
bon  pa?teur, hélas!  peut-être  une  sorte  de  crainte  et  d'inquiétude  vous  peine-t-elle ! 
A  l'instant  que  je  vous  adresse  la  parole  pour  la  première  fols,  peut-être  me 
demandez-vous  déjà  si  vous  ne  me  trouverez  point  les  mains  vides,  quand  vous 
viendrez  verser  votre  misère  dans  mon  sein!  Eh  bien,  mes  chers  frères,  je  serai 
pauvre  au  milieu  de  vous,  mais  ma  charité  ne  sera  point  oisive;  je  solliciterai  des 
secours  de  toutes  parts;  j'invoquerai  la  commisération  et  la  justice  de  la  patrie, 
notre  mère  commune,  dans  la  personne  de  ceux  qu'elle  commettra  pour  distribuer 
ses  bienfaits  publics;  j'intéresserai  en  votre  faveur  les  âmes  généreuses,  je  dilate- 
rai  celles  resserrées  par  l'intérêt,  je  pressurerai,  oui,  je  pressurerai  le  cœur  du 
riche  insensible  (si  toutefois  il  en  est  parmi  vous)  pour  en  exprimer  votre 
subsistance,  et  si  dans  ces  temps  malheureux  le  succès  ne  répond  point  à  l'ardeur 
de  ma  charité,  je  ferai  couler  sur  votre  âme  aride  et  affligée  la  douce  rosée  de  la 
consolation  chrétienne  et  je  mêlerai  mes  larmes  aux  vôtres,  pour  vous  les  rendre 
moins  amères.  A  ces  sentiments,  à  ces  sacrifices,  ou  plulôt  à  ces  devoirs  qui  me 
sont  imposés  envers  vous,  je  joins  une  consécration  totale  de  moi-même,  que  vous 
partagerez  avec  tout  le  troupeau  confié  à  mes  soins,  et  fallut-il  mourir  pour  soute- 
nir mes  devoirs  et  vos  droits,  vous  verrez  toujours  votre  pasteur  à  votre  tête  pour 
vous  donner  l'exemple.  Mais,  non,  nous  ne  mourrons  point;  non,  nous  n'aurons 
point  le  bonheur  d'être  les  martyrs  de  la  Patrie;  les  complots  des  méchants  péri- 
ront avant  eux,  les  flots  impétueux  de  leur  rage  impuissante  \iendront  se  briser 
et  s'amortir  contre  un  grain  de  sable,  que  la  main  de  Dieu  leur  aura  opposé 
comme  une  barrière  insurmontable.  Le  ciel,  propice  à  la  bonne  cause,  déconcer- 
tera leurs  projets  sanguinaires,  il  prendra  la  défense  et  il  resserrera  l'union  d'un 
grand  peuple  qui  mérite  d'être  heureux,  parce  qu'il  a  su  apercevoir  de  loin  les 
sources  du  bonheur  et  qu'il  a  déployé  assez  de  courage  et  d'énergie  pour  se  les 
ouvrir.  Oui,  Messieurs,  l'espérance  pénètre  mon  âme  de  ses  rayons  consolateurs* 
je  ne  dis  point  assez;  un  pressentiment,  trop  fort  pour  n'être  point  l'avant-coureur 
de  la  vérité,  me  porte  dans  un  avenir  peu  éloigné,  où  je  vois  renaître  les  jours  de 
l'ordre  et  de  la  paix,  de  l'union  et  de  la  fraternité,  de  la  religion,  de  h  vertu,  du 
patriotisme  et  des  mœurs.  Heureux  jours!  Ah!  s'il  m'était  donné  de  vous  accélérer 
encore!  Si  du  moins  le  ciel,  réalisant  ce  qu'il  voit  dans  mon  cœur,  m'accorde  la 
plus  légère  influence  dans  cette  heureuse  révolution,  s'il  daigne  bénir  et  fertiliser 


532  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

mon  travail  pour  faire  succéder  à  l'esprit  de  discorde  et  de  parti  l'esprit  de  con- 
ciliation et  de  paix,  le  véritable  esprit  de  l'Évangile,  et  détruire  enfin  ce  mur  de 
séparation  qui  ne  distingue  que  trop  le  citoyen  du  citoyen,  je  sentirai  alors  tout 
le  prix  de  ma  vocation,  et  les  suffrages  dont  vous  m'avez  honoré,  Messieurs,  seront 
à  mes  yeux  un  bienfait  inestimable.  Heureux  du  bonheur  de  mes  frères,  je  coule- 
rai au  milieu  d'eux  des  jours  sereins  en  consolidant  l'ouvrage  de  la  réconciliation 
générale  :  et  quand  ma  dernière  heure  sera  venue,  j'obéirai  sans  regret;  mon  der- 
nier soupir  sera  l'expression  fidèle  des  vœux  les  plus  ardents  pour  la  gloire  de  la 
religion,  la  prospérité  de  ma  patrie,  et  aussi,  Messieurs,  de  ma  sincère  et  vive 
reconnaissance  envers  vous. 


Le  clergé  reconduit  dans  le  chœur  par  les  commissaires,  la  messe 
a  été  célébrée,  les  électeurs  y  ont  assisté  conformément  au  décret  du 
12  juillet  dernier.  Après  la  messe,  la  séance  a  été  continuée.  L'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de  M.  Cahier, 
l'un  des  substituts  adjoints  de  M.  le  procureur  de  la  Commune,  faisant 
en  cette  partie  les  fonctions  de  procureur  syndic  du  district,  adressée  à 
M.  le  Président  ce  jourd'hui.  Cette  lettre  porte  qu'il  a  reçu  hier  une 
réclamation  formelle  de  la  cure  de  Notre-Dame-de-Lorette,  de  la  part 
de  M.  le  curé  de  Montmartre,  que  la  question  si  la  cure  de  Saint-Victor 
est  ou  n'est  pas  vacante,  n'est  point  encore  résolue,  qu'il  va  redoubler 
d'instance  auprès  du  comité  ecclésiastique  pour  obtenir  une  décision 
sur  ces  deux  affaires. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  la  première  élection  à  faire  était 
celle  d'un  curé  pour  la  paroisse  de  Saint-François-d'Assise.  Les  élec- 
teurs se  sont  aussitôt  rendus  dans  leurs  bureaux  particuliers;  ils  y  ont 
procédé  à  un  premier  scrutin.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs 
résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  501,  réduit  par  5  bulletins  nuls,  2  au  premier  bu- 
reau, 1  au  quatrième  et  2  au  sixième,  à  496,  ce  qui  fixait  Ja  pluralité 
absolue  à  2k9  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Aubry, 
ci-devant  capucin,  a  eu  1  voix;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint-Jean-de- 
Latran,  16  ;  —  M.  Bourdon  S  député  à  l'Assemblée  nationale,  2  ;  — 
M.  Bassignot,  vicaire  des  Quinze-Vingts,  2; — M.  Bintôt,  vicaire  de  Saint- 
Étienne-du-Mont,  1;  —  M.  Cassius,  vicaire  de  Saint-Louis-en  l'Ile,  2  ; 
—  M,  Clausse^  vicaire  de  Saint-André-des-Arcs,  1;  —  M.  Champsaur, 


1.  Antoine  Bourdon,  né  à  Blois  en  1752,  curé  d'Évaux,  député  du  clergé  de  Riom 
à  l'Assemblée  constituante,  sous-préfet  de  Boussac  en  1800. 

2.  Pierre-Eugène  Clausse,  né  en  1754,  élu  curé  de  Saint-André-des-Arcs  le  27  mars 
1791,  devint  desservant  de  Notre-Dame  en  1795.  (Cf.  Études  sur  l'histoire  religieuse  de  la 
Révolution  française  par  A.  Gazier,  p.  326.) 


ÉLECTION   DES   CURÉS.   —  6  MARS  4791.  333 

prêtre  de  Saint-Eustache,  2;  —  M.  de  La  Roilei,  curé  de  Saint-Côme,  1^ 
-—  M.  Dherbès^,  aumônier  de  la  garde  nationale,  1;  —  M.  Duchesne, 
Ticaire  de  Saint-Martin,  3;  —  M.  Dupuis,  vicaire  de  Saint-Josse,  1;  — 
M.  Fosserier,  vicaire  de  Saint-Leu,  60; —  M.  Girard,  curé  de  Saint-Lan- 
dry, 2  ;  —  M.  Guillemet  ^  desservant  de  Saint-Antoine,  2;  —  M.  Hamel, 
du  collège  de  Montaigu,  1  ;  —  M.  Joubert,  prédicateur  du  roi,  1  ;  — 
M.  La  Garde  l'aîné,  barnabite,  16  ;  —  M.  Laurent,  vicaire  de  Saint-Bar- 
thélemy,  7;  —  M.  Lapipe,  desservant  à  la  chapelle  de  Lorette,  1  ;  — 
M.  Léger,  prêtre,  1;—  M.  Le  Bossu,  prêtre  habitué  aux  Enfants  trouvés  de 
Saint-Denis,  1;  —  M.  Latyl,  député  à  l'Assemblée  nationale,  1;  —  M.  La- 
borie,  de  Saint-Gervais,  1  ;  —  M.  De  La  Girardière,  aumônier  du  batail- 
lon des  Jacobins-Saint-Germain  ,2  ;—  M.  Minée  S  curé  des  Trois-Patrons 
à  Saint-Denis,  166;  —  M.  Minée,  sans  désignation,  1;—  M.  Minée,  curé 
des  Patrons  de  Saint-Denis,  1;  —  M.  Millet  %  curé  de  Saint-Denis,  1;  — 
M.  Millet,  vicaire  de  l'Hôtel-Dieu,  1;  —  M.  Puisié  le  jeune,  prêtre  de 
Saint-Eustache,  2;  —  M.  Papin,  député  à  l'Assemblée  nationale,  5;  — 
M.  Pousinot,  vicaire  de  Brie,  1;  —  M.  Rifflard,  ancien  capucin,  1  ;  — 
M.  Simon,  vicaire  de  Sainte-Opportune,  3  ;  —  M,  Souchay,  curé  de 
Vanves,  1;  —  M.  Sombarde,  vicaire  de  Bonne-Nouvelle,!; —  M.  Sibire, 
prêtre  de  Saint-Roch,  16/^;  —  M.  Sibire,  prêtre  de  Saint-Roch,  2;  — 
M.  Sibire,  sans  désignation,!;  —  M.  Fosserier ^ vicaire  de  Saint-Leu,  3; 
—  xM.  Sulphore,  de  Cambrai,  capucin,  1  ;  —  M.  Trassart,  habitué  à  Saint- 
Eustache,  1  ;  —  M.  Trassart,  sans  désignation,  1  ;  —  M.  Thuet",  pre- 
mier vicaire  de  Saint-Médard,  1  ;  —  M.  Varlet,  vicaire  des  Quinze- 
Vingts,  7;  —  M.  Villetard,  ancien  chanoine  d'Auxerre,  1;  —  vicaire 
(le  premier)  de  Saint-Jacques  du  Haut-Pas  ^  1.  Total  égal  au  dépouille- 
ment :  496  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs,  après  avoir  prononcé  le  résultat  du 
scrutin,  a  annoncé  que  M.  Minée,  curé  des  Trois-Patrons  à  Saint-Denis, 
qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages  au  nombre  de  !66,  n'avait  point 
obtenu  la  pluralité  absolue  fixée  à  249  voix.  D'après  ce  résultat  M.  le 
Président  a  annoncé  que  la  majorité  absolue  n'était  acquise  à  personne, 
qu'il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second  tour  de  scrutin.  Les  électeurs, 

i.  Jean-François  de  La  Roue,  curé  de  Saint-Côme  en  1760,  refusa  le  serment  et  devint 
curé  de  Notre-Dame  après  le  Concordat. 

2.  Prêta  le  serment  et  devint  vicaire  général  de  l'évêque  de  Paris  en  1792. 

3.  Est  dénommé  Guillaume  dans  un  précédent  scrutin. 

4.  Est  dénommé  Minier  et  Minet  au  procès-verbal. 

5.  Est  encore  une  altération  de  Minée. 

6.  Orthographié  Saussery. 

7.  A  prêté  le  serment. 

8.  Duclos,  a  prêté  le  serment. 


534  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

retirés  en  leurs  bureaux  particuliers,  y  ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recen- 
sement général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  479,  réduit  par  1  bulletin  nul  à 
478,  la  pluralité  absolue  de  240  voix.  D'après  le  dépouillement,  il  a  été 
reconnu  que  M.  Basse,  vicaire  de  Saint-Jean-de-Latran,  a  eu  8  voix;  — 
M.  Ghampsaur,  de  Saint-Eustache,  1  ;  —  M.  Glausse,  vicaire  de  Saint- 
André-des-Arcs,  1;  —  M.  Duchesne,  vicaire  de  Saint-Martin,  1;  — 
M.  Fosserier,  vicaire  de  Saint-Leu,  16;—  M.  Laurent,  vicaire  de  Saint- 
Barthélémy,  3;  —  M.  La  Garde Taîné,  barnabite,  8;  — M.  Léger,  prêtre, 
1;—  M.  La  Girardière,  aumônier  de  bataillon,  1;  —  M.  Minée,  curé  des 
Trois-Patrous  de  Saint-Denis,  218;  —  M.  Minée,  sans  désignation,  3;  — 
M.  MassuS  prêtre  habitué  aux  Enfants  trouvés  de  Saint-Antoine,  1;  — 
M.  Papin,  député  à  l'Assemblée  nationale,  3;  —  M.  Sibire,  prêtre  de 
Saint-Roch,  208;  — M.  Sibire,  de  Saint-Roch,  1;  —  M.  Trassart,  prêtre  de 
Saint-Eustache,  1;  —  M.  Trassart,  sans  désignation,  1;  —  M.  Villetard, 
chanoine  d'Auxerre,  1;  —  le  premier  vicaire  de  Saint- Jacques  La  Bou- 
cherie ^  Total  égal  au  dépouillement  :  478  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  obtenu  la  pluralité  abso- 
lue fixée  à  240  voix,  que  ceux  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages 
étaient  MM.  Minée,  curé  des  Trois-Patrons  de  Saint-Denis,  et  Sibire, 
prêtre  de  Saint-Roch,  que  l'un  en  avait  eu  218,  l'autre  208.  M.  le  Pré- 
sident, d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  personne  n'ayant  acquis  la 
pluralité  absolue,  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin 
dit  de  ballottage  entre  MM.  Minée,  curé  de  la  paroisse  des  Trois-Patrons 
à  Saint-Denis,  et  Sibire,  prêtre  de  Saint-Roch,  qui  tous  deux  avaient 
obtenu  le  plus  de  suffrages,  le  premier,  au  nombre  de  218  voix,  le 
deuxième  de  208.  Pour  y  procéder,  les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés 
en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  ré- 
sultats remis  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  298,  réduit  par 
6  bulletins  nuls,  1  au  deuxième  bureau,  1  au  quatrième,  2  au  cinquième 
et  2  au  sixième,  à  292;  que  sur  ce  nombre  de  suffrages,  i\I.  Sibire,  prêtre 
habitué  à  Saint-Roch,  en  avait  obtenu  155,  18  de  plus  que  M.  Minée, 
curé  des  Trois-Patrons  à  Saint-Denis,  qui  en  réunissait  137.  M.  le  Pré- 
sident, d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  M.  Sibire,  prêtre  habitué  à 
Saint-Roch,  était  celui  qui,  au  ballottage,  avait  obtenu  le  plus  de  voix 

1.  Probablement  Le  Moussu,  qui  figure  dans  la  liste  des  ecclésiastiques  ayant  prêté 
le  serment. 

2.  Celmet,  a  refusé  le  serment. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  6  MARS  179!.  535 

pour  la  cure  de  Saiot-François  d'Assise;  que  dimanche  prochain  13  de 
mois,  il  le  proclamerait,  avant  la  messe  et  dans  la  forme  prescrite  par 
le  décret  du  12  juillet  dernier,  curé  de  la  paroisse  de  Saint-François 
d'Assise. 

L'élection  aux  cures  des  paroisses  de  Saint-Thomas  d'Aquin  et  de 
Saint-Ambroise,  énoncées  en  la  lettre  de  M.  Cahier,  l'un  des  substituts 
adjoints  de  M.  le  procureur  de  la  Commune,  faisant  en  cette  partie  les 
fonctions  de  procureur  syndic  du  district,  a  été  ajournée  à  ce  jour- 
d'hui,  cinq  heures  de  relevée.  A  trois  heures  du  soir,  M.  le  Président  a 
levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
GouNiou,  l^un  des  Secrétaires  adjoints, 
en  l'absence  du  Secrétaire  général  pour  cause  de  maladie. 


10">*  séance.  —  Dimanche  6  mars  1791,  5  heures  du  soir. 

Élection  du  curé  Julien  Minée  comme  curé  de  Saint-Thomas  d'Aquin.  —  Élection  de  l'abbé 
Côme-Annibal-Pompée  Varlet  comme  curé  de  Saint-Ambroise. 

L'assemblée  électorale  du  district  de  Paris  ouverte  en  la  manière 
ordinaire  en  l'église  métropolitaine,  M.  le  Président  a  annoncé  que 
l'ordre  du  jour  était  un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Thomas-d'Aquin.  Les  électeurs,  pour  y  procéder,  se 
sont  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  263,  la  plura- 
lité absolue  de  132  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Basse, 
vicaire  de  Saint-Jean-de-Latran,  a  eu  3  voix;  —  M.  Bourdon,  député,  1; 
—  le  père  Christophe,  jacobin,  1  ;  --  M.  Duchesne,  vicaire  de  Saint- 
Martin  du  Cloître,  1;  —  M.  Fosserier,  vicaire  de  Saint-Leu,  6;  — 
M.  Latyl,  député  à  l'Assemblée  nationale,  65;  —  M.  La  Garde  l'aîné,  bar- 
nabite,  7;—  M.  Laurent,  vicaire  de  Saint-Barthélémy,  5; —  M.  Lau- 
rent, vicaire,  l;-—  Dom  Lièble,  barnabite,  1;—  M.  Minée,  curé  des 
Trois-Patrons  à  Saint-Denis,  167;—  M.  Minée,  sans  désignation,  1  ;  — 
M.  MorinetS  de  Saint-Jacques  la  Boucherie,  1;  —  M.  Simon,  prêtre  à 
Sainte-Opportune,  1;  —  M.  Trassart,  sans  désignation,  1;  —  M.  Tour- 
naire,  prêtre  habitué  à  Saint-Laurent,  i.  Total  égal  au  dépouillement  : 
263  voix. 

1.  A  prêté  le  serment. 


536  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Minée,  curé  des  Trois-Patrons  à 
Saint-Denis,  celui  qui,  pour  la  cure  de  Saint-Thomas  d'Aquin,  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  167,  35  au  delà  de  la  plu- 
ralité absolue  fixée  à  132  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a 
annoncé  que  M.  Minée,  curé  des  Trois-Patrons  à  Saint-Denis,  était  celui 
qui,  pour  la  cure  de  Saint-Thomas  d'Aquin,  avait  réuni  le  plus  de  suf- 
frages, qu'il  en  avait  obtenu  35  au  delà  de  la  pluralité  absolue,  que 
dimanche  prochain  13  de  ce  mois,  il  le  proclamerait,  avant  la  messe  et 
dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  pour  curé 
de  la  paroisse  de  Saint-Thomas  d'Aquin. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  de  l'élection  du  curé  de  la  paroisse 
de  Saint-Ambroise.  Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers, ont  procédé  au  premier  tour  de  scrutin  pour  celte  nomination. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  326,  réduit  par 
deux  bulletins  nuls,  un  au  premier  bureau  et  un  au  cinquième,  à  324, 
la  pluralité  absolue  de  163  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que 
M.  Bassignot,  vicaire  des  Quinze-Vingts,  a  eu  /i  voix;  —  M.  Basse, 
vicaire  de  Saint-Jean  de  Latran,  20  ;  —  M.  Brosselard,  vicaire  d'Attain, 
3;  —  M.  Broussignon,  vicaire  de  Sainte-Marguerite,  1  ;  —  M.  Bernard, 
sacristain  de  Sainte-Marguerite,  1  ;  —  M.  Champsaur,  porte  Dieu  à 
Saint-Eustache,  1  ;  —  M.  Cassius,  vicaire  de  Saint-Louis,  2  ;  —  M.  Duclos, 
vicaire  de  Saint-Jaçques  du  Haut-Pas,  1  ;  —  M.  De  Gaudin,  bibliothé- 
caire de  Sainte-Croix,  1  ;  —  M.  Duchesne,  vicaire  de  Saint-Martin,  5  ; 
—  M.  Dupuis,  vicaire  de  Saint-Josse,  1  ;  —  M.  Doucet,  cordelier  du 
couvent  de  Senlis,  1;  —  M.  Félix,  vicaire  de  Saint-Germain  l'Auxerrois, 
1;  —  M.  Fosserier,  vicaire  de  Saint-Leu,  6;  —  M.  Laurent,  vicaire  de 
Saint-Barthélémy,  17;  —  M.  La  Garde  l'aîné,  barnabite,  8;  —  M.  Latyl, 
oratorien,  député,  34;  — M.  Lecallier,  prêtre  de  la  Pitié,  1;  —  M.  Moufle, 
vicaire  de  Saint-Médéric,  1;  — M.  Le  Moussu,  prêtre  habitué  des  Enfants 
trouvés  de  Saint-Antoine,  1  ;  —  M.  Papin,  député  à  l'Assemblée  natio- 
nale, 2;  —  M.  Puisié  le  jeune,  prêtre  à  Saint-Eustache,  1  ;  —  M.  Ros- 
selin,  prêtre  de  Saint-Laurent,  2  ;  —  M.  Simon,  vicaire  de  Saint- 
Opportune,  1  ;  —  M.  Varlet,  prêtre  des  Quinze-Vingis,  208.  Total  égal 
au  dépouillement:  324  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Varlet,  prêtre  des  Quinze-Vingts,  celui 
qui,  pour  la  cure  de  Saint-Ambroise,  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages, 
en  réunissait  208,  45  au  delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  163  voix. 


LECTrON  DES  CURÉS. 


13   MARS   1791. 


537 


M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  M.  Varlet,  prêtre 
des  Quinze-Vingts,  était  celui  qui,  pour  la  cure  de  Saint-Ambroise, 
avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  réuni  45  au  delà  de 
la  pluralité  absolue;  que  dimanche  prochain,  13  de  ce  mois,  il  le 
proclamerait,  avant  la  messe  et  dans  la  forme  prescrite  par  le  décret 
du  12  juillet  dernier,  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Ambroise.  A  sept 
heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

PastOret,  Président; 
GouNiou,  Ihm  des  Secrétaires  ad- 
joints, en  fabsence  du  Secrétaire  général, 
pour  cause  de  maladie. 


11™^  séance.  —  Dimanche  13  mars  1791,  10  heures  du  matin. 

Proclamation  de  Sébastien-André  Sibire  comme  curé  de  Saint-François  d'^Assise.  —  Dis- 
cours du  curé  Sibire,  —  Proclamation  de  Julien  Minée  comme  curé  de  Saint-Thomas 
d'Aquin.  —  Discours  du  curé  Minée.  —  Proclamation  de  Côme-Annibal-Pompée 
Varlet  comme  curé  de  Saint-Ambroise.  —  Discours  du  curé  Varlet.  —  Lettre  de 
Cerutti  s'excusant  sur  son  état  de  maladie  de  n'avoir  pu  remplir  ses  fonctions  d'élec- 
teur et  de  secrétaire  de  l'assemblée.  —  Lettre  de  Cahier  de  Gerville  annonçant 
l'acceptation  officielle  de  six  curés.  —  Le  président  annonce  que  l'assemblée  électo- 
rale du  district  de  Paris  a  terminé  ses  opérations. 


Les  électeurs  du  district  de  Paris  rendus  en  la  paroisse  métropoli- 
taine, l'assemblée  ouverte  en  la  manière  ordinaire,  lecture  faite  du 
procès-verbal  de  la  séante  précédente,  la  rédaction  adoptée,  M.  le  Pré- 
sident a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  la  proclamation  de  M.  Sibire, 
prêtre  de  Saint-Roch,  pour  curé  de  la  paroisse  Saint-François  d'Assise, 
de  M.  Minée,  curé  des  Trois-Patrons  à  Saint-Denis,  pour  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Thomas  d'Aquin,  et  de  M.  Varlet,  vicaire  des  Quinze- 
Vingts,  pour  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Ambroise. 

MiM.  Terrasses  Fauveau,  Cardot^  et  Dommanget  ont  été  nommés 
commissaires  à  l'effet  d'inviter  le  clergé  à  venir  assister  aux  proclama- 
tions :  ils  se  sont  aussitôt  rendus  au  chœur.  De  retour  à  l'assemblée, 


1.  François-Nicolas  Terrasse,  greffier  de  la  municipalité,    électeur  de  la  section  du 
Marché  des  Innocents. 

2.  Didier  Cardot,  membre  du  conseil  général  de  la  Commune  de  Paris,  électeur  de 
la  section  des  Champs-Elysées. 


538  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

le  clergé  placé  en  la  manière  ordinaire,  M.  le  Président,  au  nom  de 
l'assemblée,  a  proclamé  curé  de  la  paroisse  de  Saint-François  d'Assise 
Sébastien-André  Sibire,  prêtre  habitué  à  Saint-Roch,  âgé  de  quarante- 
neuf  ans,  demeurant  à  la  communauté  des  prêtres. 

M.  Sibire  a  ensuite  fait  un  discours  dont  l'assemblée  a  ordonné 
l'insertion  dans  le  procès-verbal  et  l'impression;  il  est  ainsi  conçu  : 

Messieurs,  si  pour  toute  âme  citoyenne  et  profondément  religieuse,  l'utilité 
publique  est  le  plus  impérieux  des  devoirs  et  le  plus  doux  des  besoins,  comme  le 
désir  de  s'y  consacrer  sans  réserve  s'accroît  et  s'enflamme  quand  le  molif  sacré  de 
la  reconnaissance  vient  lui  prêter  encore  une  nouvelle  énergie,  alors  le  tempéra- 
ment sert  la  vertu,  et  l'on  devient  bon  comme  par  nécessité.  Je  le  sens  avec  trans- 
port, cette  heureuse  nécessité  de  prétendre  à  la  vertu  en  travaillant  sans  relâche 
au  service  de  la  Religion  et  de  la  Patrie  m'environne  désormais  de  toutes  parts, 
grâce  à  l'auguste  assemblée,  dont  l'aimable  providence  vient  de  concourir  à  mon 
élection,  de  concert  avec  la  Providence  de  Dieu  même.  Vous  êtes,  Messieurs,  ses 
coopérateurs  et  ses  représentants;  il  préside  à  vos  conseils,  éclaire  vos  âmes  et 
couvre  toutes  vos  opérations  de  son  nom  vénérable;  votre  voix  est  la  sienne  et 
vous  ne  faites  dans  vos  sages  délibérations  que  lui  prêter  vos  organes  et  rendre 
ses  oracles  :  Vox  populi,  vox  Dei.  En  tombant  sur  moi,  Messieurs,  vos  regards 
ont  rencontré,  j'ose  le  dire,  un  homme  simple  et  vrai,  en  qui  le  zèle  est  un  supplé- 
ment quelconque  des  talents  et  des  vertus,  un  homme  plein  de  volonté  qui,  prêtre 
depuis  vingt-sept  ans  et  citoyen  depuis  cinquante,  a  parcouru  successivement  dans 
trois  parties  du  monde  la  pénible  carrière  du  ministère  apostolique  et,  consé- 
quemment  à  l'antique  régime,  n'a  jamais  rencontré  que  l'oubli.  Il  ne  cherchait 
point  une  récompense;  s'il  fut  né  un  quart  de  siècle  plus  tard,  c'eût  été  une  raison 
de  plus  pour  la  trouver.  Après,  avoir  été  si  longtemps  la  paisible  victime  de  l'in- 
souciance des  ci-devant  grands,  qu'il  m'est  doux  d'apercevoir  enfin  des  hommes 
pour  la  première  fois!  Qu'il  est  glorieux  d'inspirer  une  sorte  d'intérêt  à  une  assem- 
blée aussi  ju?te  que  généreuse,  qui  pèse  les  titres  et  tient  les  récompenses.  C'en 
est  une.  Messieurs,  c'en  est  deux  à  la  fois,  que  l'acte  de  ma  nomination  à  une  cure 
récemment  érigée.  Si,  dans  les  principes  de  la  saine  morale,  un  bénéfice  à  charge 
d'âmes  est  un  joug  et  un  fardeau,  que  ce  joug  est  doux  et  ce  fardeau  léger,  quand 
il  est  imposé  par  vos  mains.  Honoré  de  votre  confiance  et  de  votre  choix,  il  ne  me 
reste  plus  qu'à  me  reposer  sur  l'avenir  du  soin  de  justifier  l'un  et  l'autre  en  confiant 
à  ma  sollicitude  pastorale  des  citoyens  qui  vous  sont  chers.  Vous  les  avez  tous  pla- 
cés au  fond  de  mon  cœur,  je  les  y  conserverai  patiemment  tant  qu'il  me  restera  un 
souffle  de  vie,  je  leur  prêcherai  l'Évangile  par  mes  exemples  et  par  mes  discours; 
dans  ce  livre  divin,  dans  cette  fameuse  encyclopédie  oiî  tout  est  renfermé,  je  leur 
apprendrai  à  découvrir  d'immenses  trésors;  ils  y  verront  comme  le  plus  grand  de 
tous  les  matériaux  admirables  de  la  Constitution,  de  cette  Constitution  sainte  et 
féconde  en  miracles,  dont  les  mains  sublimes  de  nos  sages  législateurs  ont  jeté  si 
profondément  l'immuable  base  et  dont  ils  ont  élevé  si  majestueusement  à  travers 
les  vents  et  les  orages  le  brillant  édifice  qui  n'attend  plus  que  son  couronnement, 
de  cette  Constitution  unique  qui  va  enfin  régénérer  la  France  et,  avec  le  temps, 
l'univers.  Je  m'en  rapporte  d'avance  à  l'indulgente  justice  de  mes  bons  paroissiens 
du  Marais;  qu'ils  soient  auprès  de  vous,  Messieurs,  mes  répondants  et  ma  caution 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  13  MARS  1791.  539^ 

Je  ne  crains  pas  plus  leur  désaveu  que  leurs  reproches:  ils  diront  un  jour  si  j'ai 
trompé  votre  espoir,  et  quand,  après  avoir  épuisé  en  leur  faveur  les  faibles  talents 
que  la  Providence  m'a  départis,  j'aurai  eu  le  bonheur  d'obtenir  leurs  suffrages, 
si,  malgré  tous  mes  efforts,  il  m'est  impossible  d'acquitter  pleinement  à  votre 
égard  la  dette  de  la  reconnaissance,  du  moins  alors,  Messieurs,  je  ne  serai  point 
un  ingrat. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Thomas  d'Aquin  Julien  Minée,  curé  des  Trois-Patrons 
de  Saint-Denis,  âgé  de  cinquante-deux  ans,  demeurant  à  Saint-Denis. 

M.  Minée  a  prononcé  un  discours  dont  l'insertion  dans  le  procès-- 
verbal  et  l'impression  ont  été  ordonnées^  ;  il  est  conçu  en  ces  termes  : 

Messieurs,  j'avais  pu  me  croire,  il  y  a  vingt  ans,  destiné  à  l'honneur  d'occuper 
une  place  dans  la  capitale  où  j'étais  admis  à  exercer  les  fonctions  du  saint  minis- 
tère. Fondée  sur  des  promesses  formelles,  cette  espérance  m'avait  fait  renoncer  au 
sort  dont  me  flattaient,  aux  lieux  qui  m'ont  vu  naître,  les  bontés  signalées  d'un 
prélat  vénérable-.  J'ignorais  encore  que,  sans  intrigues,  sans  lâche  condescendance 
pour  un  parti  dominant  et  persécuteu  r,  sans  toutes  les  souplesses  enfin  d'une  servile 
adulation,  il  n'était  point  ici  d'avancement  à  attendre.  Je  ne  tardai  pas  à  recon- 
naître cette  vérité,  éternel  opprobre  de  l'ancien  régime;  une  honnête  obscurité  me 
couvrait,  je  me  félicitais  d'y  pouvoir  vivre  sans  m'avilir;  j'étais  satisfait  autant  que 
peut  l'être  celui  qui,  né  enthousiaste  de  la  liberté,  vivement  pénétré  de  la  dignité 
de  l'homme,  ne  remarque  autour  de  lui  que  dégradation,  tyrannie,  violation  mani- 
feste des  droits  Ips  plus  saints  de  l'humanité.  Le  bonheur  était,  pour  moi,  attaché  à 
la  régénération  de  ma  patrie;  j'en  soupçonnais  l'approche;  mes  vœux  de  chaque 
jour  en  hâtaient  le  moment.  Je  l'ai  vue  et,  transporté  d'allégresse,  je  me  suis  écrié 
avec  le  prophète  :  «  Grâces  immortelles  vous  soient  rendues,  ô  souverain  arbitre 
des  destinées;  vous  comblez  la  mienne  d'une  félicité  parfaite  en  me  rendant 
témoin  d'événements  qui  effacent  la  gloire  de  toutes  les  nations  et  de  tous  les 
siècles;  je  puis,  sans  nul  regret,  quitter  maintenant  la  terre  oiî  rien  désormais  ne 
me  reste  plus  à  désirer.  »  Je  ne  me  doutais  pas  alors  que  des  faveurs  spéciales  m'y 
fussent  destinées  par  la  Providence^  et  qu'introduit  un  jour  dans  celte  auguste 
enceinte,  j'aurais  à  y  offrir,  au  respectable  collège  des  électeurs  de  la  capitale, 
l'hommage  d'une  gratitude  sans  bornes  pour  un  bienfait  insigne,  dont  il  lui  aurait 
plu  de  m'honorer.  Cependant,  nos  législateurs  s'occupaient  à  fonder,  sur  les  débris 
de  l'empire  féodal,  un  gouvernement  digne  de  la  majesté  d'un  grand  peuple.  Les 
droits  de  l'homme  étaient  la  base  inébranlable  de  ce  monument  immortel  dédié  à 
la  liberté;  il  s'élevait  rapidement  sous  leurs  mains  également  laborieuses  et  savantes 
et  déjà  excitait  une  profonde  admiration  pour  la  hardiesse  de  son  dessin,  l'agréable 
proportion  de  ses  parties  et  l'ingénieuse  autant  que  sage  ordonnance  de  ses  détails. 
Mais  plus  il  présentait  de  beautés  neuves  et  frappantes,  plus  il  rendait  sensibles  les 
choquantes  défectuosités  de  l'édifice  sacré  de  la  religion,  si  remarquable  jadis  par 
sa  noble  simplicité,  sa  régularité  parfaite,  mais  qui,  surchargé  depuis  d'ornements 
multipliés  sans  ordre  ni  mesure,  d'une  immensité  de  richesses  confusément  répan- 

1.  Ce  discours  fut  imprimé  (Bibl.  nat.,  Lb*(>  159). 

2.  Pierre-Charles  Mauclerc  de  la  Muzangère,  évoque  de  Nantes  de  1746  à  1775. 


o40  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

dues,  enlacé  d'ailleurs  sur  toute  sa  surface  par  mille  plantes  reptiles,  dégradé  et 
entr'ouvert  de  toutes  parts  par  l'insertion  profonde  de  leurs  racines  absorbantes, 
ne  paraissent  plus  être  celui  dont  un  homme-Dieu  avait  tracé  le  plan,  supérieu- 
rement exécuté  par  ses  fidèles  disciples. 

Nos  illustres  représentants  trahiraient  la  confiance  de  la  nation  s'ils  ne  l'eus- 
sent dégagé  de  tant  de  substances  parasites,  déchargé  de  tant  de  gothiques  déco- 
rations,  de  tant  d'opulentes  masses  sous  lesquelles,  en  prétendant  accroître  sa. 
magnificence,  l'ignorance  et  la  superstition  avaient  failli  l'écraser.  L'entreprise  était 
difficile,  périlleuse;  c'était  l'épreuve  la  plus  digne  de   leur  courage;  ils  en  sont 
sortis  avec  honneur.  Ils  ont  abattu  enfin  l'orgueil  ambitieux  de  ces  premiers  pas- 
teurs qui,  las  de  ramper  dans  les  cours,  cherchaient  à  s'en  dédommager  en  afi'ec- 
tant  dans  leur  siège  toutes  les  arrogantes  prétentions  de  l'autorité  arbitraire.  Ils  ont 
réduit  à  leur  juste  valeur  ces  ministres  sans  fonctions,  pourris  dans  la  mollesse  et 
l'oisiveté,  remarquables  surtout  par  une  morgue  hautaine,  abandonnant  à  une  classe 
prétendue  inférieure  le  beau  titre  de  prêtre,  n'adoptant  que  celui  qui  désignait 
l'opulente  inutilité  de  leurs  prébendes  et  laissant  à  des  slipendiaires  le  soin  rotu- 
rier de  chanter  les  louanges  du  Seigneur,  fonction  trop  commune  pour  s'allier  à 
leur  dignité.  Ces  abus  et  mille  autres  ont  été  détruits,  Messieurs,  et  nous  voyons 
aujourd'hui  reparaîîre  l'église  de  Dieu,  telle  que  la  fonda  notre  divin  législateur, 
belle  de  sa  beauté  primitive,   brillante  sans  éclat  emprunté,  auguste  sans  faste, 
absolument  rendue  à  son  antique  destination,  celle  d'unir  tous   les  hommes  par 
une  heureuse  conformité  d'intérêts,  de  vœux,  de  sentiments,  par  les  tendres  liens 
d'une  mutuelle  bienfaisance.  Régénérée  ainsi,   rapprochée  autant  qu'il  est  possible 
de  ce  qu'elle  était  aux  premiers  siècles,  comme  alors,  elle  ne  doit  compter  que  des 
égaux,  des  an[)is,  des  frères,  et  c'est  dans  des  rapports  si  flatteurs  qu'en  cette 
solennité  la  multitude  des  fidèles  se  trouve  réunie  en  cette  vénérable  basilique. 
Déjà,  ils  y  ont  goûté  la  douce  satisfaction  de  voir  élire  et  proclamer  grand  nombre 
de  pasteurs,  que  dis-je,  ils  ont  pu  se  flatter  de  concourir  eux-mêmes  à  cette  élec- 
tion édifiante,  puisque  vous  avez,  Messieurs,  scrupuleusement  consulté  leur  opinion 
et  que  vous  vous  êtes  fait  une  loi  de  condescendre  à  leurs  pieux  désirs.  C'est  donc 
véritablement   le  vœu  toujours  recommandable  du  peuple  qu'ont  exprimé  vos 
suffrage.-!,  et  il  s'en  est  montré  parfaitement  convaincu,   en  donnant  à  vos  choix 
l'approbation  la  plus  complète.  Une  pompe  nouvelle  et  imposante  en  son  plus  ma- 
gnifique appareil  lui  annonce  aujourd'hui  une  plus  importante  élection;  un  pontife 
va  lui  être  donné,  et  c'est  à  vous,  Messieurs,   qu'il  appartient  toujours  de  le  choi- 
sir; c'en  est  assez  pour  compter  le  voir  digne  de  sa  place  éminente.  0  vous, 
fidèles,  qui  voudriez  déjà  connaître  celui  que  vous  devez  porter,  calmez  une  trop 
vive  impatience,  ne  troublez  pas  les  réflexions  profondes  de  vos  honorables  repré- 
sentants, que  votre  impétuosité  tumultueuse  ne  les  détourne  pas  de  l'attention 
qu'ils  doivent  aux  inspirations  du  ciel,  directement  intéressé  au  grand  objet  qui 
les  rassemble.  Vous-mêmes,  par  les  vœux  les  plus  ardents,   obtenez-en  pour  eux 
l'assistance  de  l'esprit  de  conseil  et  de  sagesse.  Bientôt  vous  les  verrez  déposer 
leurs  suffrages  dans  cette  urne  désormais  sanctifiée,  à  l'aspect  de  laquelle  un  sen- 
timent de  respect  vient  déjà  me  saisir.  Contemplez  cette  grave   opération  dans  un 
religieux  silence  et  attendez,  pour  exhaler  vos  transports,  que  vous  en  ayez  entendu 
sortir  l'oracle  qui  vous  donnera  un  pontife,  aussi  légitimement  élu  que  ceux  des 
plus  beaux  jours  du  christianisme  et  méritant  sans  doute  l'honneur  incomparable 
d'être  appelé  à  leur  succéder. 

Ah!  soyez  donc  béni  à  jamais,  Seigneur,  qui  n'avez  pas  borné   vos  miséri- 


ÉLECTION   DES   GLRÉS.   -   13   MARS   4791.  544 

cordes  à  délivrer  ma  patrie  de  la  servitude  politique,  mais  qui  avez  encore  rendu 
à  votre  église  cette  liberté  plénière  dentelle  fit  autrefois  un  si  heureux  usage  ; 
daignez  lui  conserver  ce  bien   inestimable  ;  ne  souffrez  pas  que  des  téméraires, 
abusant   d'une  autorité  devenue  injuste    par  son  extension   indéfinie,  viennent 
encore,  en  vertu  d'un  pacte  sacrilège,  usurper  sur  elle  une  domination  tyrannique; 
je  le  sollicite  avec  toute  l'ardeur  que  doit  inspirer  à  vos  ministres  le  zèle  de  votre 
gloire  et  du  salut  de  leurs  frères.  Mais  vous  m'exaucez,  ô  Dieu!  je  le  sens  à  la 
plénitude  de  ma  confiance,  et  je  puis  de  votre  part  le  certifier  à  votre  peuple.  Oui, 
Messieurs,  du  haut  de  son  trône  éternel,   le  Tout-Puissant  ne  dédaignera  pas  de 
surveiller  désormais  la  liberté  de  vos  élections.  Ils  sont  passés,   sans  retour,  ces 
temps  de  déso'ation  et  d'opprobre  où  la  religion,  dépouillée  de  ses  droits  les  plus 
inviolables,  courbée  sous  les  mêmes  fers  qui  enchaînaient  toutes  les  classes  de 
citoyens,  était  obligée  de  recevoir  ses  pontifes  des  mains  impures  du  despotisme; 
nous  ne  serons  plus  affligés  par  ces  exaltations  scandaleuses,  dues  à  des  considé- 
rations toutes  profanes,  à  des  pratiques,  des  intrigues,  dont  les  détails  trop  connus 
ne  doivent  pas  souiller  cette  tribune  sacrée;  la  plénitude  du  sacerdoce  ne  sera 
plus  le  partage  d'hommes  fiers  de  leurs  brillantes  chimères,  craignant  de  compro- 
mettre une  grandeur  empruntée  par  l'exercice  habituel  de  leurs  sublimes  fonctions 
et  ne  daignant  quelquefois  paraître  dans  le  sanctuaire  qu'entourés  d'un  cortège  aussi 
embarrassant  par  son  étalage  qu'indécent  par  sa  bigarrure,  où  des  valets  de  tout 
étage  contrastaient   ridiculement  avec  les  ministres  du    Très-Haut.   Redevable 
de  sa  dignité  à  la  seule  vertu   qui  l'aura  fait  élire,  le  pontife  n'affectera  plus  la 
vaine  ostentation,  la  hauteur  dédaigneuse,   les  airs  impérieux  d'un  inaccessible 
potentat,  il  ne  cherchera  plus  à  en   imposer  par  l'orgueilleuse  parade  d'un  faste 
éblouissant  et  ne  paraîtra  plus  surtout  venu  dans  le  lieu  saint  uniquement  pour  y 
disputer  à  TÉternel  les  hommages  d'une  multitude  aveuglée.  Sorti  du  sein  du 
peuple  et  désigné  par  lui,  toujours  il  se  montrera  compatissant,  affable,  bienfai- 
sant, simple  et  modeste  :  on  ne  le  verra  au  pied  des  autels  que  pénétré  de  l'im- 
portance et  de  l'étendufl  de  ses  devoirs  que  lui  rappellera  sans  cesse  la  présence 
des  fiièles  qui  auront  reçu  son  serment  et  des  ministres  qui  en  auront  été  les 
témoins.  Les  pierres  elle-mêmes  du  temple,  où  auront  été  contractés  ses  engage- 
ments solennels,  les  voûtes,  qui  auront  retenti  des  applaudissements  donnés  à  sa 
proclamation,  lui  rappelleront,  s'il  en  était  besoin,  ce  que  ses  frères  ont  fait  pour 
lui  et  l'indispensable  retour  qu'ils  ont  droit  d'en  attendre.  Mais  en  m'entretenant 
ainsi  avec  complaisance  des  avantages  inestimables  que  va  retirer  l'Église  de  ces 
institutions  rapprochées  de  son  régime  antique,  j'occupe  un  temps  précieux  et  je 
n'ai  encore  rien  dit  de  ma  reconnaissance.    Eh  bien,   daignez,  Messieurs,  agréer 
celte  compensation,  daignez  me  dispenser  de  vous  rendre  ce  que  vos  bontés 
m'inspirent,  et  quels  termes  y  suffiraient,  en   effet!   Mon  cœur  voudrait  exhaler 
sans  doute  le  sentiment  dont  il  est  plein;  mais   n'osant  le  confier  à  de  faibles 
expressions,  il  le  retient,  il  le  resserre  et  ne  laisserait  échapper  de  mes  lèvres 
qu'une  parole  insignifiante.  Je  ne  me  méprends  pas.  Messieurs,  sur  la  cause  de 
votre  précieuse  bienveillance,  je  n'ai  pu  la  mériter  par  moi-même;   des  circon- 
stances m'ont  favorisé,  et  quel  Français,  quel  citoyen,  lorsqu'elle  commande  aussi 
impérieusement,  hésiterait  à  se  dévouer  pour  le  salut  de  la  Patrie  ou  la  cause  de 
l'humanité!  Mille  autres  à  ma  place  eussent  mieux  remp'i  peut-être  un  aussi  indis- 
pensable devoir.  Vous  me  décernez  cependant  une  récompense  bien  magnifique, 
vous  m'adoptez.  Messieurs,  et  avec  l'honneur  de  vous  appartenir,  qui  lui  seul  me 
toucherait  infiniment,  j'obtiens  encore  le  témoignage  le  plus  flatteur  de  votre  con- 


542  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

fiance;  quelque  distingué,  quelque  avantageux  que  soit  l'emploi  qui  m'en  est  le 
gage,  ce  n'est  aucunement  de  lui  que  je  m'occupe  ici,  mais  bien  de  votre  suffrage 
qui  me  le  donne  et  que  je  mets  au-dessus  de  toute  espèce  de  gloire  et  de  fortune; 
il  n'appartient  qu'à  l'homme  libre  de  bien  priser  une  telle  faveur,  mais  il  ne  lui  est 
pas  également  aisé  d'exprimer  ce  qu'elle  lui  fait  sentir.  Profondément  gravé  dans 
mon  âme,  son  souvenir  provoquera  nécessairement  des  sentiments  qui  y  corres- 
pondent; il  y  entretiendra  dans  toute  son  ardeur  le  feu  sacré  du  patriotisme,  il  y 
fera  naître  les  vertus  qui  me  manquent  et  que  vous  m'avez,  Messieurs,  généreuse- 
ment supposées;  c'est  donc  à  votre  bienfait  môme  que  j'espère  devoir  un  jour 
l'avantage  de  mériter  cette  précieuse  estime,  que  prématurément  vous  avez  daigné 
m'accorder. 

M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  curé  de  la 
paroisse  de  Saint- Ambroise  Côme-Annibal-Pompée  Varlet,  vicaire  des 
Quinze-Vingts,  âgé  de  cinquante  et  un  ans,  demeurant  enclos  des 
Quinze-Vingts. 

M.  Varlet  a  prononcé  un  discours.  L'insertion  dans  le  procès-ver- 
bal ainsi  que  l'impression  en  ont  été  ordonnées.  Il  est  conçu  en  ces 
termes  : 

Messieurs,  il  est  donc  venu  ce  temps  désiré  par  les  amis  de  l'ordre,  oti  le 
peuple  recouvre  ses  droits  et  peut  reprendre  son  attitude  naturelle.  La  tête,  cour- 
bée sous  un  joug  imposé  par  la  crainte,  peut  enfin  se  tourner  vers  le  ciel,  les 
chaînes  sont  brisées,  la  France,  autrefois  surchargée  d'esclaves,  est  enfin  habitée 
par  des  hommes;  la  religion  gémissait  en  silence  et  faisait  des  vœux  pour  sa  propre 
liberté,  une  foule  d'abus,  dont  on  l'avait  enveloppée,  la  dérobait  presque  aux  yeux 
de  qui  la  cherc^iait  dans  sa  beauté  native.  L'Assemblée  nationale  a  porté  ses  regards 
sur  les  temps  de  la  primitive  Église,  elle  a  vu  dans  le  sacerdoce  l'assemblage  de 
toutes  les  vertus,  l'humilité,  le  dé^intéres•ement  le  plus  pur,  l'amour  le  plus  tendre 
€t  le  respect  le  plus  religieux  pour  les  pauvres,  elle  a  vu  que  la  sainteté  des  prêtres 
influait  sur  les  mœurs  des  premiers  fidèles,  elle  a  désiré  le  retour  de  ces  temps 
heureux,  elle  s'est  dit  :  «  Honorons  la  religion,  détruisons  les  abus  et  ces  inégalités 
monstrueuses  qui  blessent  les  moins  délicats,  faisons  une  constitution  qui  fasse 
revivre  les  vertus  de  l'Église  naissante.  >^Pour  l'établir,  cette  constitution,  il  a  fallu 
des  réformes  aussi  sévères  que  les  abus  étaient  révoltants;  l'intérêt  et  l'orgueil  ont 
murmuré,  ont  frémi;  mais  qu'eussiez-vous  fait,  sages  légis'ateurs,  si  par  une  com- 
passion cruelle  vous  eussiez  sacrifié  l'intérêt  public?  Le  peuple  restait  dans  l'escla- 
vage, pire  que  le  néant.  Votre  bienfaisante  fermeté  a  sauvé  l'État  et  la  religion. 
Elle  existe,  cette  constitution;  le  peuple  choisit  des  mag  strats  civils  et  religieux, 
sa  confiance  en  eux  est  sans  bor»  es;  il  les  honorera  donc,  il  les  aimera  parce  qu'ils 
sont  son  ouvrage,  et  les  magistrats,  par  un  retour  nécessaire,  rendront  au  peuple 
le  tribut  de  justice  et  de  reconnaissance  qui  lui  est  dû.  C'est  ainsi  que  le  lien  des 
vertus  les  unira;  oui,  tel  sera  le  résultat  de  l'accord  de  la  constitution  avec  la 
religion  ;  elles  se  soutiendront  comme  des  puissances  unies  contre  des  ennemis 
communs;  le  nombre  en  est  grand,  ils  se  plaisent  à  calomnier  des  changements 
salutaires,  mais  viendra  bientôt  le  temps  où  la  vérité  dissipera  les  ténèbres  de 
l'erreur  et  de  la  séduction .  On  verra  que  la   Révolution  assure  la  gloire  de  la 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  13    MARS    1791.  343 

religion,  comme  la  liberté  garantit  le  bonheur  des  peuples,  nous  y  contribuerons 
tous  par  notre  fidélité  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi.  Une  âme  libre  abhorre  le 
soupçon  de  l'infidéUté.  Nation  généreuse,  tu  ne  seras  donc  pas  trahie  par  des 
magistrats  que  tu  auras  choisis;  elle  sera  suivie  et  prôchée  par  les  ministres  de 
l'Évangile,  cette  loi,  à  laquelle  le  meilleur  des  rois  se  soumet  avec  tant  d'empres- 
semenl.  Dans  l'exercice  des  fonctions  augustes  que  le  peuple  vous  a  déléguées,  en 
vous  confiant  le  soin  de  choisir  ses  ministres  civils  et  religieux,  vous  avez  porté 
vos  vues  sur  moi.  Quelque  vive  et  quelque  étendue  que  soit  ma  reconnaissance, 
n'attendez  pas  de  moi  de  vains  compliments.  Combien  de  fois,  assez  longtemps^ 
cette  chaire  môme  n'a-t-elle  pas  été  profanée  par  des  éloges;  la  liberté  et  la  reli- 
gion réprouvent  ces  usages  établis  par  la  flatterie;  un  compliment  est  un  outrage 
que  la  petitesse  et  l'esclavage  peuvent  seuls  supporter.  En  acceptant  la  place  à 
laquelle  vous  m'avez  élevé,  je  ne  me  suis  pas  dissimulé  l'importance  et  l'étendue 
des  devoirs  qu'elle  m'impose,  mais  je  n'ai  pas  balancé  un  instant,  j'ai  regardé  le 
choix  des  mandataires  du  peuple  comme  un  ordre  pour  tout  citoyen  qui  connaît 
ce  qu'il  doit  à  sa  pairie.  Aussi  toutes  mes  facultés,  mon  temps,  ma  santé,  ma  vie 
mérfte,  tout  sera  dévoué  à  justifier  le  choix  de  l'assemblée.  Puissent  les  pauvres, 
ces  témoins  irrécusables,  ceite  portion  précieuse  de  l'humanité.,  si  souvent  dédai- 
gnée, si  chère  à  mon  cœur,  puissfnl-ils  vous  dire  :  «  Ce  ministre  était  digne  de 
votre  choix,  il  honore  la  religion,  puisqu'il  honore  son  auteur  dans  les  malheu- 
reux qu'il  console  et  qu'il  soulage.  »  Puisse  mon  attention  à  pratiquer  et  à  prêcher 
la  véritable  doctrine  de  l'Évangile,  ma  vigilance  sur  les  fidèles  confiés  à  mes 
soins,  puissent  enfin  toutes  mes  actions  être  une  profession  continuelle  de  ce  ser- 
ment que  je  renouvelle  devant  vous  à  la  face  des  autels,  d'être  fidèle  à  la  Nation, 
à  la  Loi,  au  Roi,  et  de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir  la  Constitution  acceptée  par 
le  Roi,  et  notamment  les  décrets  concernant  la  constitution  civile  du  clergé.  Alors 
j'aurai  rempli  mes  vœux,  ceux  de  la  religion  et  surtout  celui  de  mon  cœur. 

Le  clergé  reconduit  dans  le  chœur  par  les  commissaires,  la  séance 
a  été  continuée.  L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture 
d'une  lettre  de  M.  Cerutti,  secrétaire  général  de  l'assemblée,  adressée 
ce  jourd'hui  à  M.  le  Président.  Il  y  expose  que,  souffrant  depuis  trois 
semaines,  il  lui  a  été  impossible  d'aller  exercer  les  fonctions  d'électeur, 
ni  celles  de  secrétaire  qui  lui  ont  été  confiées,  que  cela  lui  est  impos- 
sible encore  aujourd'hui,  et  en  témoigne  ses  vifs  regrets  ^ 

1.  J'ai  retrouvé  l'original  de  cette  lettre  de  Cerutti  au  président  de  l'assemblée  élec- 
torale du  district  de  Paris.  En  voici  le  texte  : 

«  Paris,  13  mars  1791. 

«  Monsieur  le  Président,  si  l'assemblée  électorale  s'apercevoit,  ou  par  hazard.  ou  par 
bonté,  de  mon  absence,  je  vous  supplie  d'en  manifester  la  raison.  Souffrant  depuis  trois 
semaine»,  il  m'a  été  impossible  d'aller  exercer  les  fonctions  d'électeur,  ni  celles  de  secré- 
taire qui  m'ont  été  confiées.  Cela  m'est  impossible  encore  aujourd'hui,  et  je  regrette  bien 
vivement  une  séance  aussi  importante,  car  le  choix  auquel  on  procède  en  ce  jour  déci- 
dera en  grande  partie  de  la  tranquillité  publique.  La  religion  constitutionnelle  demande 
à  Paris  pour  évoque,  non  seulement  un  pasteur  qui  l'honore,  mais  un  homme  de  tête 
qui  la  défende,  un  sage  qui  renouvelle  l'éducation  des  séminaires,  qui  combine  les  études 
avec  les   loix,  qui  porte  la  lumière  et  le  calme  dans  le  plus  orageux  des  diocèses,  qui 


544  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Lecture  a  aussi  été  faite  par  l'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints 
d'une  lettre  adressée  le  12  de  ce  mois  à  M.  le  Président  par  M.  Cahier, 
l'un  des  substituts  adjoints  de  M.  le  procureur  de  la  Commune,  faisant 
en  cette  partie  les  fonctions  de  procureur  syndic  du  district.  Il  annonce 
par  cette  lettre  avoir  reçu  les  acceptations  officielles  de  MM.  Morel, 
Mahieu  Tainé,  Brongniart,  Sibire,  Minée  et  Varlet,  élus,  le  premier 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Augustin,  le  deuxième  curé  de  la  paroisse 
de  Saint-Antoine,  le  troisième  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Nicolas  du 
Chardonnet,  le  quatrième  curé  de  la  paroisse  de  Saint-François  d'Assise, 
le  cinquième  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Thomas  d'Aquin  et  le  sixième 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Ambroise. 

A  onze  heures,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'assemblée  électorale 
du  district  était  terminée  ;  il  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  l'un  des 
secrétaires  adjoints  en  l'absence  du  secrétaire  général  pour  cause  de 
maladie. 

Pastoret,  Président; 
GouNiou,  Vun  des  Secrétaires  adjoints, 
en  ^absence  du  Secrétaire  général  pour  cause  de  maladie. 

enfin  serve  d'exemple  et  d-î  rempart  à  toute  l'Église  gallicane.  Permettez  encore,  Mon- 
sieur le  Président,  une  réflexion.  Si  les  nouveaux  évoques  et  les  nouveaux  pasteurs  étoient 
rassemblés  pour  élire  un  primat,  quel  est  le  pontife  qu'ils  choisiroient?  Voilà  celui  qu'il 
importe  de  nommer.  Par  l'influence  des  exemples  et  le  voisinage  de  l'Assemblée  natio- 
nale, il  aura,  non  pas  le  titre,  non  pas  l'autorité,  mais  la  représentation  et  l'utilité  d'un 
primat. 

«  Pardon,  Monsieur  le  Président,  si  je  communique  mes  idées  à  une  assemblée  qui 
n'en  a  pas  bssoin.  Son  indulgence  m'y  autorise  et  mon  zèle  m'y  encourage.  Le  bien  de 
Paris  et  l'honneur  de  l'assemblée  électorale  m'ont  paru  attachés  à  ce  grand  jour. 

«  Je  suis  avec  respect.  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

«  Cerutti,  électeur.  » 


IV 

PROCÈS-VERBAUX 

DE 

L'ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS 

DES   13    ET  17   MARS   1791 


ÉLEGTIOIS    ET    PROCLAMATION    DE    l'ÉVÊQUE    DE    PARIS 


1"  séance.  —  Dimanche  13  mars  1791,  11  heures  du  matin. 

Séance  présidée  par  le  doyen  d'âge,  Poiret.  —  Dommanget  lui  sert  d'interprète.  —  Gou- 
niou  est  nommé  secrétaire  provisoire  et  les  doyens  d'âge  Cozette,  Barnou  et  Oudet 
scrutateurs  généraux  provisoires.  —  Élection  de  Beauvais  de  Préau  comme  président 
et  de  Lacépède  comme  secrétaire  de  l'assemblée,  —  Prestation  de  serment  par  le 
président  et  le  secrétaire,  et  ensuite  par  tous  les  électeurs  présents.  —  Élection  de 
Dommanget,  Lemoyne  des  Essarts  et  Bruneau  comme  scrutateurs  généraux.  —  Lettre 
du  directoire  de  Lot-et-Garonne  accusant  réception  du  discours  de  Ceru'ti.  —  Nomi- 
nation des  officiers  des  six  bureaux. 

Les  électeurs  du  Département  de  Paris,  sur  la  convocation  faite 
pour  ce  jour,  le  10  de  ce  mois  S  par  M.  le  procureur  général  syndic  du 
Département,  en  l'église  paroissiale  métropolitaine,  conformément  à 
l'article  6  du  titre  2  du  décret  du  12  juillet  1790,  concernant  la  consti- 
tution civile  du  clergé,  accepté  et  sanctionné  par  le  Roi  le  2k  août  sui- 
vant, à  l'effet  d'y  nommer,  d'après  l'article  3  du  titre  2  du  décret  du 
12  juillet  dernier,  dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du  22  décembre 
1789  pour  la  nomination  des  membres  de  l'assemblée  du  Département, 

1.  Un  exemplaire  du   placard   imprimé  convoquant  les  électeurs  est  conservé  aux 
Archives  nationales  (BI^). 

35 


546  ASSEMBLÉK   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 

à  Pévêché  de  Paris,  devenu  vacant  par  le  défaut  de  prestation  de  ser- 
ments ordonné  par  la  loi  du  26  décembre  dernier,  rendus  en  ladite 
église  paroissiale  métropolitaine,  placés  dans  la  nef,  préparée  pour  les 
recevoir,  ont  assisté,  en  exécution  de  l'article  6  du  titre  2  dudit  décret 
du  12  juillet  dernier,  à  la  messe  paroissiale,  qui  a  été  précédée  d'un 
Veni,  Creator  et  suivie  d'un  Domine,  salvam  fac  Gentem,  d'un  Domine,  salvam 
fac  Legem  et  d'un  Domine,  salvum  fac  Regem. 

A  l'issue  de  la  messe,  M.  Poiret,  comme  doyen  d'âge,  a  ouvert  la 
séance.  11  a  commencé  à  demander  à  l'assemblée  de  permettre,  attendu 
la  faiblesse  de  son  organe,  que  M.  Dommanget,  électeur,  lui  serve  d'in- 
terprète. L'assemblée  a  acquiescé  à  sa  demande.  M.  Dommanget  ensuite 
a  annoncé  que  M.  le  Doyen  d'âge,  président,  le  chargeait  de  présenter 
pour  secrétaire  provisoire  M.  Gouniou,  électeur,  et  pour  scrutateurs 
généraux  provisoires,  comme  les  plus  âgés,  MM.  Cozette,  Barnou  et 
Oudet.  L'assemblée  a  confirmé  la  présentation  faite  par  M.  le  Doyen 
d'âge,  président,  de  M.  Gouniou  pour  secrétaire  provisoire,  et  de 
MM.  Cozette,  Barnou  et  Oudet  pour  scrutateurs  généraux  aussi  provi- 
soires, charges  qu'ils  ont  respectivement  acceptées,  en  signant  avec 
M.  le  Doyen  d'âge  président  et  le  secrétaire  provisoire. 

Poiret,  doyen  d'âge,  Président;  Gouniou, 
secrétaire  provisoire;  Cozette,  scruta- 
teur comme  doyen  d'âge;  Barnou,  scru- 
tateur comme  l'un  des  doyens  d'âge. 

M.  Dommanget,  au  nom  de  M.  le  Doyen  d'âge  président,  a  proposé 
à  l'assemblée  :  l""  de  se  diviser  en  six  bureaux  particuliers  où  le  doyen 
d'âge  ferait  provisoirement  les  fonctions  de  président,  nommerait  un 
secrétaire  provisoire  et  où  provisoirement  aussi  les  trois  plus  âgés  rem- 
pliraient les  fonctions  de  scrutateurs  pour  procéder  à  la  nomination 
du  président,  du  secrétaire  et  des  trois  scrutateurs  généraux  de  l'as- 
semblée; 2°  de  procéder  ensuite  dans  la  forme  prescrite  par  le  décret 
du  22  décembre  1789,  d'après  la  convocation  du  10  de  ce  mois  et  les 
articles  3  et  6  du  décret  du  12  juillet  dernier,  à  l'élection  de  l'évoque  de 
Paris. 

Ces  propositions  successivement  mises  aux  voix  et  adoptées,  les 
électeurs  se  sont  divisés  en  six  bureaux  et  ont  d'abord  procédé  à  un 
premier  scrutin  pour  la  nomination  du  président  de  l'assemblée.  Les 

1.  Antoine-Éléonore-Léon  Le  Clerc  de  Juigné,  né  à  Paris  le  2  novembre  1728,  arche- 
vêque de  Paris  le  23  décembre  1781,  député  du  clergé  de  Paris  à  l'Assemblée  consti- 
tuante, avait  refusé  de  prêter  serment.  Il  émigra,  rentra  en  France  en  1802  et  mourut 
à  Paris  le  19  mars  1811. 


ÉLECTION  DE  L'ÉVÊQUE.   —  13  MARS   4791.  5i7 

scrutins  faits  et  dépouillés,  les  commissaires  de  chaque  bureau  en  ont 
remis  le  résultat  aux  trois  doyens  d'âge  faisant  les  fonctions  provisoires 
de  scrutateurs  généraux.  L'un  d'eux,  après  le  dépouillement  et  le 
recensement  général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
587,  réduit  par  deux  bulletins  nuls,  un  au  premier  bureau  et  un  au 
quatrième,  à  585,  la  pluralité  absolue  de  293  voix.  Le  dépouillement  a 
fait  reconnaître  que  M.  Beauvais  de  Préau  a  eu  466  voix;  —  M.  Bigot 
de  Préameneu,  1;  — M.  Bonnomet,  1;  —M.  Billecocq,  1;  — M.  Gerutti, 
3;  — M.  Cornu,  1;  — M.  Dommanget,  8;— M.  de  Lacépède,  2;  — 
M.  DapeauS  1;  —  M.  Delaroche,  1;  —  M.  Duteil-Desfontaines*,  l;  — 
M.  Danton,  1;  —  M.  Girard  de  Bury,  1;  —  M.  Julliot^,  2;  —  M.  Ker- 
saint,  24;  —  M.  Lobier,  1;  —  lAI.  le  curé  de  la  Madeleines  1;  — 
M.  iMichel,  1;  —  M.  Poiret,  28;  —  M.  Pastoret,  39;  —  M.  Paillettes  1. 
Total  égal  au  dépouillement  :  585  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  doyens  d'âge,  il  a  annoncé  que  M.  Beauvais  de  Préau,  qui 
avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  au  nombre  de  470,  en  réunissait 
173  au  delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  293  voix.  M.  le  Doyen  d'âge, 
président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé  M.  Beauvais  de  Préau  prési- 
dent de  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris. 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  en  leurs  bureaux  respectifs;  ils 
y  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  secrétaire  de 
l'assemblée.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résul- 
tats en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux,  doyens  d'âge,  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  251,  la  pluralité  absolue  de  126  voix.  Il  est  résulté 
du  dépouillement  que  M.  Dommanget  a  eu  4  voix;  —  M.  Gouniou,  10; 
—  M.  Gibert  de  Lisle,  1;  —  M.  Lacépède,  224;  —  M.  Pastoret,  2;  — 
M.  Cerutti,  2;  —  M.  Gouniou,  1;  —  M.  Maurice,  1;  —  M.  Gallemant, 
1;— M.  Maillot,  1;  —  M.  Pons  de  Verdun,  1;  — M.  Barré,  1;  — 
M.  CharrierSl;  — xM.  Michel,  1.  Total  égal  au  dépouillement:  251  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  doyens  d'âge,  après  avoir 
prononcé  le  résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Lacépède,  qui  avait 
réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  224,  98  au  delà  de  la  plura- 
lité absolue,  fixée  à  126  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Doyen  d'âge 


1.  Je  ne  trouve  pas  ce  nom  dans  la  liste  des  électeurs. 

2.  Ce  nom  ne  figure  pas  dans  la  liste  des  électeurs. 

3.  Jean-François  Julliot,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Louvre. 

4.  Daniel-Pierre  Denoux,  curé  depuis  176i,  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame. 

5.  Jean-Baptiste  Paillette,  homme  de  loi,  électeur  de  la  section  de  l'île  Saint-Louis. 

6.  Pierre  Charrier,  procureur  au  Chàtelet,  électeur  de  la  section  Mauconseil. 


548  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

président  a  proclamé  secrétaire  de  l'assemblée  électorale  du  Départe- 
ment de  Paris  M.  Lacépède. 

Après  cette  proclamation,  M.  Beauvais  de  Préau  a  pris  séance 
comme  président,  M.  Lacépède  comme  secrétaire  et  M.  le  doyen  d'âge 
a  signé  avec  le  secrétaire  provisoire. 

PoiRET,  doijen  d'âge,  Président; 
GouNiou,  Secrétaire  provisoire, 

M.  le  Président  a  observé  qu'aux  termes  des  décrets  de  l'Assemblée 
nationale  le  président  et  le  secrétaire  devaient,  avant  tout,  prêter  ser- 
ment. Après  en  avoir  lu  la  formule,  conçue  en  ces  termes:  «  Je  jure  et 
promets  d'être  fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi,  de  ne  nommer  que 
ceux  que  j'aurai  choisis,  en  mon  âme  et  conscience,  comme  les  plus 
dignes  de  la  confiance  publique,  sans  avoir  été  déterminé  par  des  pro- 
messes, sollicitations  ou  menaces,  »  il  a  prononcé  ces  mots  :  Je  le  jure, 
M.  le  Secrétaire  les  a  ensuite  prononcés. 

Après  cette  prestation  de  serment,  M.  le  Président  a  représenté  que 
d'après  les  mêmes  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  il  devait  être  prêté 
par  chacun  des  membres  de  l'assemblée;  il  a  fait  lecture  de  la  formule, 
et  chacun  des  électeurs  a  prononcé  ces  mois  :  Je  le  jure. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  de  l'élection  des  trois  scrutateurs 
généraux,  par  un  scrutin  de  liste  de  trois  noms,  à  la  simple  pluralité 
relative  des  sufî'rages.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de 
leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux doyens  d'âge,  après  le  dépouillement  général,  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  250,  réduit  par  un  bulletin  nul  au  premier 
bureau  à  2/i9,  produisant  1kl  suffrages.  D'après  le  dépouillement,  il  a 
été  reconnu  que  M.  Dommanget  a  eu  201  voix;  —  M.  Bruneau,  1/|3;  — 
M.  Lemoyne  des  Essarts,  ilk;  —  M.  Barré,  34;  —  M.  Terrasse,  2;  — 
M.  Gallemant,  6;  —  M.  Romand  S  1  ;  —  M.  Sauvageot^,  1  ;  —  M.  Cléris- 
seau\  1;  — M.  Berthier,  1  ;  —  M.  Gabillot,  1;  —  M.  Mourgue,  1;  — 
M.  OsselinS  1;'—  M.  Ameilhon,  1;  —  M.  Mermilliod,  1;  — M.  Gouniou, 
U;  —  M.  Gervoise^  1;  — M.  Bacoffes  1;  — M.  Boulard^  1;  — M.  Bien- 


1.  François  Romand,  receveur  des  fermes,  électeur  de  la  section  du  Ponceau. 

2.  Edme  Sauvageot,  négociant,  électeur  de  la  section  du  Ponceau. 

3.  Charles-Philippe  Clérisseau,  batteur  d'or,  électeur  de  la  section  du  Ponceau. 

4.  Charles-Nicolas  Osselin^  électeur  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle,  député 
de  Paris  à  la  Convention. 

5.  Nicolas  Gervoise,  maire  de  Vaugirard,  électeur  du  canton  d'Issy. 

G.  Jean-Baptiste  Bacoffe,  pharmacien,  électeur  de  la  section  des  Gravilliers. 
7.  Marlin-Sylvestre  Boulard,  libraire,  électeur  de  la  section  du  Palais-Royal. 


■& 


ÉLECTION  DE   L'ÉVÊQUE.  —   13  MARS  1791.  549 

aymé,  1;  — M.  Bertolio,  1;  —  M.  Golombeau,  2;  —  M.  Dulac,  2;  — 
M.  Danton,  5;  —  M.  Gaigne,  3;  —  M.  Guillemet,  1;  —  M.  JoUy,  1;  — 
M.  Kersaint,  1;  —  M.  La  Perrotière,  2;  —  M.  Lepitre*,  1;  — M.  Micbel, 
5;  —  M.  3Ionta]eau,  3;  —  M.  Pastoret,  1;  —  M.  Roussel  %  1;  — M.  Tes- 
sier^  1;— M.  ToubiauS  1;  — M.  Blondel,  1;  —  M.  Boursier,  1;  — 
M.  Colin  de  Cancey,  1;  —  M.  Carra,  2;  —  M.  de  la  Chaume,  3;  -— 
M.  Garnier,  1;  —  M.  Jacobé  Denaurois,  1;  —  M.  Knapen,  2;  —  M.  La- 
motte,  l\\  —  M.  Larive,  k;  —  M.  Treil-Pardailhan,  6;  —  M.  Parcieux, 
ii;  — M.  Pointart^  1;  — M.  Quatremère,  1;  — M.  Simon, 2;—  M.  Sail- 
lant^  1;  —  M.  Vieillard,  2;  —  M.  Agasse  l'aîné,  1;  —  M.  AUaire,  1  ;  — 
M.  Gaugé',  1;  —  M.  Broussonet,  Z»;  —  M.  Desmarest,  1;  —  M.  Bacon  % 
1;  —  M.  Chambon,  1;  —  M.  Desmerveilles ^  1;  —  M.  Dusaulx,  1;  — 
M.  Dutramblay,  2;  —  M.  Fillassier,  1;  —  M.  Haquin,  1;  —  M.  Huchoni^ 
1;  — M.  Petit-Radel,  1;  —  M.  Bailly  ^M;— M.  Brissot  de  Warville,  1  ; — 
M.  Chigoti2,l;  — M.  Curmer^»  j'aîné,  1;  — M.  Conty,  1;— M.d'Ormes- 
son,  3;  —  M.  Duchauffour,  1;  —  M.  Duperron,  1;  —  M.  Fournier,  1; 

—  M.  Grenier,  1;  —  M.  Garran  de  Coulon,  1;  —  M.  Gaston  Duperron, 
1;  —  M.  Junquière,  h;  —  M.  Lemoyne,  1;  —  M.  IMaillot,  2;  — 
M.  Prault  de  Saint-Martin,  1;  — M.  Poiret,  1;  —  M.  PourceP\   1;  — 

—  M.  Raffron  du  Trouillet^^  2;  —  M.  Souchay,  2;  —  M.  Brousse-Des- 
faucherets,  2;  —  M.  Cerutti,  1;  —  M.  Donnebecq,  1;  —  M.  Desessarts, 
1;  —  M.  Devergille,  1;  —  M.  Fauconpret,  1;  —  M.  Garnier,  1;  — 
M.  Guérin,  1;  —  M.  Janson,  i;  —  M.  Labiée,  1;  —  M.  Moullé»^  1;  — 
M.  Piot,  1;  —  M.  Polverel,  2;  —  M.  Grintelle,  1;  —  M.  Trouillet'^  1. 
Total  égal  au  dépouillement:  7/^7  voix. 

1.  Jacques-François  Lepitre,  instituteur,  électeur  de  la  section  de  l'Observatoire. 

2.  Jacques  Roussel,  huissier-priseur,  électeur  de  la  section  Notre-Dame. 

3.  Jean -François-Rodolphe  Tessier,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 

4.  Je  ne  trouve,  dans  la  liste,  aucun  électeur  de  ce  nom. 

5.  Claude-Charles  Pointart,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 

6.  Charles-Jacques  Saillant,  docteur  en  médecine,  électeur  de  la  section  de  Sainte- 
Geneviève. 

7.  Joachim  Gaugé,  entrepreneur  de  bâtiments,  électeur  du  canton  de  Villejuif. 

8.  Pierre-Éléonor  Bacon,  électeur  de  la  section  de  la  Bibliothèque. 

9.  Jean-Thomas  Desmerveilles,  sculpteur,  électeur  du  canton  d'Issy. 

10.  Antoine  Huchon,  boulanger  ordinaire  du  roi;  électeur  de  la  section  de  la  Fontaine- 
de-Grenelle. 

1t.  Denis-Charles  Bailly,  borrgcois,  électeur  du  canton  de  Colombes. 

12.  Edme  Chigot,  médecin,  électeur  de  la  section  de  la  Croix-Rouge. 

13.  François  Curmer,  marchand  de  draps,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire. 

14.  Denis  Pourccl.  fermier,  électeur  du  canton  de  Colombes. 

15.  Nicolas  Raffron  du  Trouillet,  électeur  de   la  section  de  la  Place-Royale,  député 
de  Paris  à  la  Convention. 

16.  Etienne  Moullé,  électeur  de  la  section  du  Faubourg-Saint-Denis. 

17.  Nicolas  Trouillet,  cultivateur,  électeur  du  canton  de  Clichy. 


550 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  doyens  d'âge,  après  avoir 
prononcé  le  résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  les  trois  qui  avaient 
réuni  le  plus  de  suffrages  étaient  MM.  Dommanget,  Lemoyne  des 
Essaris  et  Bruneau,  que  le  premier  en  avait  obtenu  201,  le  second  17/j, 
le  troisième  U3.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  proclamé  scru- 
tateurs généraux  de  l'assemblée  MM.  Dommanget,  Lemoyne  des  Essarts 
et  Bruneau. 

M.  le  Secrétaire  a  fait  lecture  d'une  lettre  adressée  à  M.  le  Président 
de  rassemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  le  5  de  ce  mois,  par 
les  administrateurs  composant  le  directoire  du  département  du  Lot- 
et-Garonne  ^  Cette  lettre  accuse  la  réception  du  discours  prononcé,  le 
16  février  dernier,  par  M.  Cerutti,  président,  à  la  clôture  des  séances 
tenues  pour  l'élection  des  juges,  juges-suppléants  et  administrateurs 
du  Département,  dont  l'impression  et  Tenvoi  aux  83  départements 
avaient  été  ordonnés  par  l'assemblée. 

M.  le  Président  a  demandé  à  l'assemblée  si  son  intention  était  de 
procéder  au  scrutin  pour  la  nomination  de  l'évêque  en  commun  ou 
dans  les  six  bureaux  particuliers  comme  pour  l'élection  des  curés. 
L'assemblée  a  arrêté  de  suivre,  pour  la  nomination  de  l'évêque,  la  même 
forme  que  celle  usitée  pour  l'élection  des  curés,  en  conséquence  de 
procéder  à  ce  scrutin  dans  les  six  bureaux  particuliers.  M.  le  Président 
a  aussi  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle  procéderait  au  scrutin 
pour  la  nomination  de  l'évêque,  aussitôt  l'organisation  et  la  nomina- 
tion des  officiers  des  six  bureaux  particuliers,  ou  si  au  contraire  l'orga- 
nisation des  bureaux  faite,  elle  remettrait  et  ajournerait  le  scrutin  pour 
l'élection  de  l'évêque  à  ce  jourd'hui,  cinq  heures  de  relevée. 

L'assemblée  a  arrêté  de  terminer  la  séance  par  l'organisation  des 
bureaux  particuliers  et  d'ajourner  à  ce  jourd'hui  cinq  heures  de  rele- 
vée le  premier  scrutin  pour  la  nomination  de  l'évêque  de  Paris. 

Les  électeurs  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé  par 
un  scrutin  de  liste  de  cinq  noms  à  leur  organisation  et  à  la  nomination 
de  leurs  officiers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  les  commissaires  de 
chaque  bureau  en  ont  successivement  fait  le  rapport  à  l'assemblée 
générale;  il  en  est  résulté  : 

Qu'au  premier  bureau  M.  Barré  a  été  élu  président;  —  M.  Cailleau, 
secrétaire;  —  scrutateurs  :  MM.  Berthier,  Denoux  et  Billecocq. 

Qu'au  second  bureau  M.  Michel  a  été  élu  président;  —  M.  Bien- 
aymé,  secrétaire;  —  scrutateurs:  MM.  La  Perrotière,  Queudane  et 
Gaigne;  —  et  scrutateurs  suppléants  MM.  Bart,  L'Héritier  et  Tessier. 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BlS). 


I 


ÉLECTION  DE   L'ÉVÊQUE.   —  4  3  MARS   179  1.  55f 

Qu'au  troisième  bureau  M.  Knapen  a  été  nommé  président;  — 
M.  Boursier,  secrétaire;  —  scrutateurs  ;  MM.  Brousse,  Carra  et  Mettot. 

Qu'au  quatrième  bureau  M.  d'Ormesson  a  été  élu  président;  — 
M.  Bataille,  secrétaire;  —  scrutateurs  :  M:m.  Deparciéux,  Lamotte  et 
Oudet;  —  et  scrutateurs  suppléants  MM.  Simon,  Housset  et  Polverel. 

Qu'au  cinquième  bureau  M.  Agasse  l'aîné  a  été  élu  président;  — 
M.  Regnault,  secrétaire;  — scrutateurs  :  MM.  Mignonville,  Berthe  père^ 
et  Delondre  père. 

Qu'au  sixième  bureau  M.  Gallemant  a  été  nommé  président;  — 
M.  Souchay,  secrétaire;  —  scrutateurs  :  MM.  Fauconpret,  Berger  et 
Conty;  —  et  scrutateurs  suppléants  :  MM.  Gabillot,  Maillot  et  Roussy. 

Ces  rapports  achevés,  le  premier  scrutin  pour  l'élection  de  l'évêque 
de  Paris  a  été  ajourné  à  ce  jourd'hui,  cinq  heures  de  relevée.  Un 
membre  a  proposé  d'ajourner  à  jeudi  prochain,  17  de  ce  mois,  dix 
heures  du  matin,  la  proclamation  de  l'évêque.  Cette  proposition  ap- 
puyée et  mise  aux  voix,  il  été  pris  un  arrêté  en  conséquence.  A  trois 
heures  et  demie,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le 
Secrétaire. 

C.-N.  Beauvais,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire, 


2'"°  séance.  —  Dimanche  13  mars  1791,  5  heures  du  soir. 

Élection  de  Jean-Baptiste-Joseph  Gobel,  évèque  de  Lydda,  comme  évêque  de  Paris. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris,  ouverte  en  la 
manière  ordinaire  en  l'église  paroissiale  métropolitaine,  M.  le  Prési- 
dent a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  un  premier  scrutin  pour  l'élec- 
tion de  l'évêque  de  Paris. 

Les  électeurs,  pour  y  procéder,  se  sont  rendus  en  leurs  bureaux 
particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la 
forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  671,  réduit  par  7  bulletins  nuls,  2  au 
second  bureau,  4  au  cinquième  et  1  au  sixième,  à  664,  ce  qui  fixait  la 
pluraUlé  absolue  à  333  voix. 

Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Charrier  ^  député,  a  eu 

1.  Jean-Louis  Berthe,  électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations. 

2.  Louis  Charrier  de  la  Roche,  né  à  Lyon  le  17  mai  1738,  curé  d'Ainay,  député 
du  clergé  de  Lyon  à  l'Assemblée  constituante,  évèque  constitutionnel  de  la  Seine-Infé- 
rieure en  1791,  évêque  de  Versailles  en  1802,  mort  à  Versailles  le  17  mars  1827. 


552  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

1  voix;  —  M.  De  Moy,  curé  de  Saint-Laurent,  /t  ;  —  M.  Charrier  de  la 
Roche,  député,  56;  —  M.  Courier  de  La  RocheS  député,  1  ;  —  M.  Des- 
bois de  Rochefort,  curé  de  Saint-André-d es-Arcs,  6;  —  M.  De  Moy,  tré- 
sorier de  la  Sainte-Chapelle,  6;  —  M.  Denoux,  curé  de  la  Madeleine,  2; 
—  M.  de  Lérida,  prêtre,  1;  —  M.  Tévêque  de  Rabylone*,  2;  — 
M.  l'évéque  d'OutyS  1  ;  —  M.  Tévêque  de  LyddaS  500;  —  M.  l'abbé 
FauchetS  2;  —  M.  l'abbé  Grégoire,  U  ;  —  M.  Minée,  curé  des  Trois- 
Patrons,  à  Saint-Denis,  2  ;  —  M.  Poiret,  curé  de  Saint-Sulpice,  9;  — 
M.  Poupart,  curé  de  Saint-Eustache,  3;  —  M.  Savines^  évêque  de  Vi- 
viers, 1  ;  —  M.  l'abbé  Sieyès,  député  à  l'Assemblée  nationale,  26  ;  — 
M.  Tilly  ^  chanoine  de  l'église  de  Paris,  1  ;  —  M.  Viennet,  curé  de  Saint- 
Médéric,  26.  Total  égal  au  dépouillement  :  66/^  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  l'évêque  de  Lydda,  celui  qui  pour 
l'évêché  de  Paris  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  500, 
167  au  delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  333  voix.  D'après  ce  résultat, 
M.  le  Président  a  annoncé  que  M.  l'évêque  de  Lydda,  député  à  l'As- 
semblée nationale,  était  celui  qui,  pour  l'évêché  de  Paris,  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages;  qu'il  en  avait  obtenu  167  au  delà  de  la  pluralité 
absolue;  que  jeudi  prochain,  17  de  ce  mois,  à  dix  heures  du  matin, 
dans  l'église  paroissiale  métropolitaine,  en  présence  du  peuple  et  du 
clergé,  et  avant  de  commencer  la  messe  solennelle  qui  sera  célébrée  à 
cet  effet,  conformément  à  l'article  14  du  titre  II,  relatif  à  la  nomination 
aux  offices  ecclésiastiques,  du  décret  du  12  juillet  dernier  concernant 
la  constitution  civile  du  clergé,  il  le  proclamerait  évêque  de  l'église 
paroissiale  métropolitaine  du  Département  de  Paris. 

Un  membre  fait  la  motion  d'envoyer  sur-le-champ  une  députation 
de  douze  électeurs,  dont  quatre  pris  dans  ceux  des  cantons  et  huit 
dans  ceux  des  sections  de  Paris,  à  M.  l'évêque  de  Lydda  pour  lui  faire 
part  de  son  élection  à  l'évêché  de  Paris  et  savoir  s'il  acceptait,  comme- 

1.  C'est  Charrier  de  la  Roche. 

2.  Jean-Baptiste  Dubourg-Miroudot,  évêque  de  Babylone  le  21  juin  1776. 

3.  C'est  probablement  l'évoque  d'Autun,  Talleyrand,  qui  avait  été  candidat. 

4.  Jean-Baptiste-Joseph  Gobcl,  né  à  Thann  le  l*'"'  septembre  1727,  évêque  in  partibus. 
de  Lydda,  député  du  clergé  de  Belfort  à  l'Assemblée  constituante,  prêta  serment  l'un  des 
premiers  à  la  constitution  civile  du  clergé  le  2  janvier  1791,  fut  élu  évêque  constitu- 
tionnel de  Langres,  de  Colmar  et  de  Paris,  opta  pour  ce  dernier  siège,  abjura,  le  9  no- 
vembre 1793,  le  culte  catholique  et  périt  sur  l'échafaud  avec  Hébert,  à  Paris  le 
14  avril  1794. 

5.  Charles  Lafont  de  Savines,  né  à  Embrun  le  17  février  1742,  sacré  évêque  de 
Viviers  le  26  juillet  1778,  prêta  serment  à  la  constitution  civile  du  clergé  et  conserva 
«on  siège. 

6.  De  Tilly-Blaru,  chanoine  depuis  1770. 


I 


PROCLAMATION    DE   L'ÉVÊQUE.   —  4  7  MARS    1791.        551^ 

aussi  d'attendre,  sans  désemparer,  le  retour  des  députés.  Cette  motion 
appuyée,  la  discussion  ouverte,  plusieurs  membres  ont  été  successive- 
ment entendus;  la  question  préalable  demandée,  également  appuyée, 
a  été  mise  aux  voix,  et  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à 
délibérer. 

A  sept  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 
a  signé  avec  le  Secrétaire. 

C.-N.  DE  Beau  VAIS,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 


3'"*'  séance.  —  Jeufîi  17  mars  1791,  10  heures  du  matin. 

Proclamation  de  Jean-Baptiste-Joseph  Gobel  comme  évêque  de  Paris.  —  Discours  du 
président  Beauvais  de  Préau.  --  Discours  de  l'évêque  Gobel.  —  Lettre  de  Pastoret 
annonçant  l'acceptation  officielle  de  Gobel.  —  Lettre  de  Bailly  déclarant  qu'il  a 
ordonné  de  tirer  le  canon  et  de  sonner  les  cloches  pour  la  proclamation  de  l'évêque. 
—  Billet  d'enterrement  de  Pennvcrn,  curé  de  Saint-Étienne  du  Mont,  dont  les  obsèques 
auront  lieu  le  18  mars.  —  Dissolution  de  l'assemblée. 

Les  électeurs  du  Département  de  Paris,  par  suite  de  la  convocation 
faite  le  10  de  ce  mois,  rendus  en  l'église  paroissiale  métropolitaine, 
l'assemblée  ouverte  en  la  manière  ordinaire,  lecture  faite  des  procès- 
verbaux  des  deux  séances  précédentes,  leur  rédaction  adoptée,  M.  le 
Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  la  proclamation  de 
M.  l'évêque  de  Lydda,  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour  évêque  mé- 
tropolitain du  Département  de  Paris,  d'après  son  élection  à  cet  évêché 
faite  en  la  séance  du  13  de  ce  mois. 

Aux  termes  de  l'article  \k  du  titre  II,  relatif  à  la  nomination  aux 
offices  ecclésiastiques,  du  décret  du  12  juillet  1790,  concernant  la  con- 
stitution civile  du  clergé,  la  proclamation  de  l'élu  devant  être  faite  en 
présence  du  peuple  et  du  clergé,  et  avant  la  messe  solennelle  à  célé- 
brer à  cet  effet,  M.  le  Président  a  nommé  commissaires  MM.  Poiret, 
Colin  de  Cancey,  Lacépède  et  Dabail,  pour  aller  inviter  le  clergé  à  venir 
dans  la  nef,  lieu  de  la  séance  de  l'assemblée,  pour  assister  à  cette  pro- 
clamation. Les  commissaires,  précédés  d'un  huissier  de  l'assemblée,  se 
sont  rendus  dans  le  chœur  et,  après  s'être  acquittés  de  leur  mission, 
sont  rentrés  en  l'assemblée,  suivis  du  clergé.  M.  Denoux,  premier 
vicaire  de  la  paroisse  métropolitaine,  placé  à  la  droite  de  M.  le  Prési- 
dent, le  clergé  rangé  sur  deux  lignes  aux  deux  côtés  du  bureau  général 
des  officiers  de  l'assemblée,  M.  le  Président  a  prononcé  le  discours 
suivant  : 


554  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Citoyens,  ils  sont  enfin  arrivés  ces  jours  heureux  où  l'Église,  rappelée  sous  les 
lois  de  sa  pureté  primitive,  va  reprendre  avec  sa  noble  simplicité  cet  éclat  naturel 
qui  lui  gagna  tant  de  cœurs  et  lui  fit  tant  et  de  si  zélés  prosélytes  dès  son  berceau. 
Ombres  sacrées  des  premiers  pontifes  du  christianisme,  consolez-vous!  Vous  n'au- 
rez plus  à  rougir  de  vos  successeurs;  ces  sièges  que  vous  occupâtes  avec  tant  de 
gloire,  des  pasteurs  formés  sur  voire  exemple  vont  les  remplir  avec  le  même 
succès.  Comme  vous,  c'est  la  voix  du  peuple,  interprète  de  celle  de  Dieu  même, 
qui  les  a  désignés  pour  être  les  guides  des  fidèles  :  comme  vous,  ils  n'offriront 
plus  aux  regards  de  leurs  troupeaux  que  le  spectacle  des  verlus,  dont  vous  fûtes 
les  plus  parfaits  modèles.  L'ancienneté  d'un  vain  nom,  la  faveur  d'une  cour  quel- 
quefois dissolue,  la  fortune  toujours  aveugle,  tels  étaient  les  degrés  qui  conduisaient 
le  plus  souvent  aux  premiers  postes  de  l'Église  les  ministres  d'un  Dieu-homme, 
né  dans  l'obscurité  et  qui  a  prononcé  si  solennellement  cet  oracle  terrible  :  Malheur 
aux  riches.  La  piété  sincère,  la  modestie,  compagne  des  vrais  talents,  l'attachement 
aux  lois  constitutionnelles  de  l'empire,  voilà  les  seuls  titres  propres  à  déterminer 
désormais  le  choix  libre  et  désintéressé  d'un  peuple,  qui,  fier  d'avoir  recouvré  ses 
droits,  connaîtra  bientôt  tout  le  prix  des  mœurs,  sans  lesquelles  les  meilleures  lois 
sont  inutiles. 

Grâces  immortelles  soient  rendues  aux  illustres  représentants  de  la  première 
nation  de  l'univers;  nous  leur  devons  ce  signalé  bienfait;  ce  sont  eux  qui  portant 
le  flambeau  de  la  vérité  et  de  la  raison  dans  le  dédale  obscur  et  tortueux  du  gou- 
vernement corrompu,  sous  lequel  nous  gémissions  depuis  tant  de  siècles,  ont  su 
en  dévoiler  tous  les  abus  et  tous  les  excès.  Ils  ont  plus  fait  encore,  ils  les  ont  fait 
disparaître  à  jamais.  A  leur  voix  puissante,  cet  amas  informe  de  lois  barbares  et 
d'usages  monstrueux,  cimenté  par  le  temps  et  qui  reposait  sur  les  bases  du  despo- 
tisme, des  préjugés  et  de  la  superstition,  s'est  écroulé,  et  à  sa  place  nous  avons  vu 
s'élever  les  monuments  augustes  et  impérissables  de  la  saine  religion,  des  plus 
sages  lois  et  d'une  philosophie  pure  et  sans  mélange.  C'est  par  votre  attachement  à 
ces  sources  de  la  prospérité  publique  et  du  bonheur  individuel  que  vous  avez  fixé 
nos  regards,  sage  pontife,  qui,  après  avoir  parcouru  avec  distinction  la  carrière  du 
ministère  évangélique,  avez  été  appelé  par  le  vœu  de  vos  concitoyens  à  préparer 
la  régénération  de  cet  empire.  Venez  aujourd'hui  recevoir  d'un  peuple  juste  et 
éclairé  le  tribut  qu'il  s'empresse  de  payer  à  vos  vertus  civiques  et  chrétiennes.  En 
vain  des  départements  plus  éloignés,  partageant  notre  admiration,  vous  ont-ils 
accordé  leurs  suffrages  *  ;  des  trois  couronnes  religieuses  qui  vous  ont  été  décernées 
en  même  temps,  vous  avez  choisi  celle  que  nos  mains  vont  poser  sur  vo're  tète. 
Ardent  ami  d'une  Constitution  à  laquelle  vous  avez  contribué  par  vos  travaux  et 
par  vos  lumières,  vous  deviez  sans  doute  cette  préférence  à  une  ville  qui  l'a  pour 
ainsi  dire  vue  naître,  qui  l'a  soutenue  et  qui  saura  la  défendre.  L'exemple  éclatant 
qiie  vous  avez  donné  de  votre  soumission  aux  décrets  vous  répond  de  la  confiance 
d'un  peuple,  qui  les  appelle  par  ses  vœux  et  qui  les  soutient  journellement  par  son 
courage. 

Ce  discours  achevé,  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  pro- 
clamé évêque  métropolitain  du  Département  de  Paris  Jean-Baptiste- 

1.  Gobel  avait  été  élu  évêque  de  Paris,  de  Langres  et  de  Colmar,  et  avait  opté  pour 
Paris. 


PROCLAMATION  DE   L'ÉVÊQUE.  —  47  MARS  4791.         555 

Joseph  Gobel,  évêque  de  Lydda,  député  à  l'Assemblée  nationale,  âgé  de 
soixante-trois  ans,  demeurant  rue  Saint-Guillaume,  faubourg  Saint- 
Germain,  hôtel  de  Berlin. 

M.  Gobel  a  fait  un  discours.  L'insertion  dans  le  procès-verbal  et 
l'impression,  ainsi  que  de  celui  prononcé  par  M.  le  Président,  ont  été 
ordonnées.  Celui  de  M.  Gobel  est  conçu  en  ces  termes  : 


Il  est  donc  vrai,  Messieurs,  que  la  Providence  se  sert  quelquefois  des  plus 
faibles  instruments  pour  accomplir  les  grands  desseins  de  sa  sagesse  et  de  sa  misé- 
ricorde. Devais-je  m'attendre  que  vos  regards  se  porteraient  sur  moi;  aurais-je  pu 
jamais  penser  que  les  suffrages  glorieux  des  citoyens  du  Département  de  Paris 
dussent  un  jour  m'appeler  à  occuper  le  siège  de  celte  capitale?  Je  ne  me  dissi- 
mule pas,  Messieurs,  toute  la  grandeur  des  fonctions  auxquelles  je  suis  destiné  : 
elles  seront  bien  difficiles  sans  doute  à  remplir,  surtout  dans  les  circonstances 
présentes;  mais  j'aurai  sous  mes  yeux  le  spectacle  d'un  million  de  citoyens  et  de 
frères  qui,  par  leur  courage  et  leur  activité,  ont  opéré  la  régénération  de  l'empire 
français.  Soutenu  par  la  force  de  la  confiance  publique,  animé  par  votre  courage, 
je  développerai  dans  les  circonstances  l'énergie  et  la  prudence  que  vous  avez  droit 
d'attendre  de  votre  évêque;  je  seconderai  moi-même  vos  nobles  efforts,  je  défen- 
drai celte  religion  et  cette  patrie,  toutes  deux  si  chères  à  vos  cœurs  et  dont  vous 
avez  si  bien  mérité;  j'instruirai,  je  consolerai,  j'édifierai  mes  concitoyens;  je 
réunirai,  autant  qu'il  sera  en  moi,  les  esprits  et  les  cœurs,  ma  vie  sera  sacrifiée 
sans  réserve  à  l'affermissement  de  la  foi,  à  la  tranquillité  publique,  au  maintien 
des  lois  et  au  bonheur  des  citoyens  qui  ont  des  droits  si  sacrés  à  mon  affection  et 
à  ma  sollicitude  pastorale.  Vous  retrouverez  dans  votre  évêque  un  pasteur,  et  dans 
l'exercice  des  augustes  fonctions  inséparables  de  ces  deux  titres,  vous  me  verrez 
toujours  tout  à  vous,  je  me  montrerai  constamment  l'appui  des  faibles,  le  consola- 
teur des  affligés,  le  père  de  l'orphelin,  l'ami  sincère  du  pauvre. 

Ah!  que  ne  m'esi-il  possible  de  satisfaire  dans  ce  moment  le  vœu  de  mon 
cœur!  que  ne  puis-je  répondre  au  doux  espoir  qui  vous  flatte  et  ne  paraître  au 
milieu  de  vous,  dans  un  si  beau  jour,  que  pour  ne  plus  vous  abandonner!  Vous 
l'espériez  peut-être,  nos  très  chers  frères,  et  je  sens  vivement  combien  ma  pré- 
sence et  l'exercice  de  mon  saint  ministère  vous  sont  d'une  pressante  nécessité, 
surtout  dans  ce  saint  temps,  mais  je  me  dois  à  la  loi,  qui  me  prescrit  des  formalités 
à  remp  ir  pour  assurer  le  complément  de  vos  vœux.  Il  faut  que  la  confirmation 
canonique  appose  à  votre  élection  le  dernier  sceau,  et  aussitôt  je  reviendrai  vers 
vous,  pour  demeurer  constamment  avec  la  portion  glorieuse  de  mon  héritage. 
Avec  quel  empressement  alors,  avec  quelle  joie,  nos  très  chers  frères,  je  vous 
administrerai  toutes  les  consolations  que  vous  devez  atlendre  de  votre  premier 
pasteur.  Ah!  comptez  sur  ma  charité  et  sur  mon  zèle.  Je  me  dévouerai  sans  réserve 
à  la  paix  et  au  salut  de  vos  âmes. 

C'est  à  vous,  nos  très  cheis  frères,  à  accélérer  de  la  miséricorde  de  Jésus- 
Christ  cet  instant  si  désirable,  d'oii  dépendent  la  félicité  des  peuples  et  le  triomphe 
de  la  religion.  Ah!  jusqu'à  cette  époque,  mes  chers  concitoyens,  ne  cessez  de 
montrer  que  la  sagesse  éternelle  inspire  elle-même  votre  zèle  pour  la  conservation 
de  votre  liberté  et  votre  amour  pour  la  Constitution;  mettez-vous  surtout  en  garde 
contre  tous  ces  écrits  incendiaires  et  ces  discours  séducteurs,  qui  ne  tendent  qu'à 


556  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

fomenter  les  passions  parmi  vous  et  à  exciter  tous  les  désordres,  en  détruisant  les 
lois  saintes  de  la  concorde  et  de  Tunion;  soyez  constamment  attachés  à  la  religion, 
mais  souvenez-vous  que  la  simplicité  fut  toujours  le  caractère  distinclif  de  ses 
enfants  et  de  ses  disciples;  et  cependant,  malgré  la  diversité  des  opinions,  respec- 
tez toujours  Jésus-Christ  dans  ses  ministres,  mais  ne  vous  conduisez  jamais  que 
par  les  conseils  de  la  vérité.  Vous  pourrez  facilement  la  reconnaître,  parce  qu'elle 
est  l'amie  de  la  charité  et  la  protectrice  des  lois;  enfin  joignez  vos  prières  et  vos 
sacrifices  à  nos  vœux,  réunissons-nous  tous  ensemble  pour  solliciter  du  ciel, 
obtenir  ce  qui  intéresse  si  essentiellement  l'ordre  public,  l'honneur  de  la  rehgion 
et  la  prospérité  de  cet  empire.  Telles  sont,  Messieurs,  les  sublimes  leçons  que  je 
prêcherai  toujours  aux  fidèles  de  ce  diocèse  que  vous  m'avez  confiés.  J'ose  vous 
promettre  que  des  instructions  aussi  importantes  seront  toujours  soutenues  par 
l'édification  de  mes  coopérateurs  et  par  la  force  de  mon  exemple.  Il  est  de  mon 
devoir  de  répondre  au  choix  et  à  l'attente  de  mes  concitoyens.  J'ose  me  flatter 
qu'ils  ne  seront  point  trompés  et  que,  par  la  réunion  de  nos  efforts,  nous  n'offrirons 
plus  à  la  Religion  et  à  la  Patrie  que  l'image  consolante  d'un  seul  troupeau  et  d'un 
seul  pasteur.  Tel  es^  mes  chers  frères,  le  vœu  sincère  de  mon  cœur. 

Les  commissaires  ont  reconduit  dans  le  même  ordre  le  clergé  dans 
le  chœur.  La  messe  suivie  d'un  Domine,  saloam  facGentem,à.^VLn  Domine, 
salvam  fac  Legem  et  d'un  Domine,  salvum  fac  Regem  et  d'un  Te  Deum,  a  été 
célébrée  ;  les  électeurs  y  ont  assisté,  conformément  à  Parlicle  U  du 
titre  II  du  décret  du  12  juillet  dernier.  A  l'issue  de  la  messe,  M.  Gobel, 
évêque  métropolitain  du  Département  de  Paris,  proclamé  ce  jour  avant 
la  messe,  a  été  présenté  au  peuple  par  les  électeurs;  ils  sont  sortis  de 
l'église  dans  l'ordre  suivant  : 

Précédés  par  la  musique  et  les  tambours  de  la  garde  nationale, 
accompagnés  de  droite  et  de  gauche  d'un  grand  nombre  de  gardes 
nationaux  formant  haie  pour  maintenir  l'ordre,  M.  Gobel  en  tête,  à 
droite  du  président,  les  officiers  du  bureau  général  ensuite,  quatre 
évêques  qui  avaient  assisté  à  la  proclamation,  plusieurs  ecclésiastiques, 
dont  les  curés  de  Paris  ayant  prêté  serment  et  ceux  élus  et  proclamés 
par  l'assemblée,  les  électeurs  rangés  par  bureaux  particuliers,  leurs 
présidents,  secrétaires  et  scrutateurs  en  tête,  ont  passé  par  les  rues 
Neuve-Notre-Dame,  le  marché  Neuf,  rue  Saint-Louis,  le  quai  des  Orfè- 
vres, devant  Henri  IV,  le  quai  des  Morfondus,  les  rues  de  la  Barillerie, 
de  la  Vieille-Draperie,  de  la  Juiverie,  et  sont  rentrés  par  la  rue  Neuve- 
Notre-Dame. 

Les  électeurs,  rentrés  en  l'assemblée,  elle  a  continué.  L'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  adressée  à  M.  le 
Président,  le  15  de  ce  mois,  par  M.  Pastoret,  procureur  général  syndic 
du  Départements  où  il  annonce  avoir  reçu  l'acceptation  officielle  de 

4.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^). 


PROCLAMATION   DE   L'ÉVÈQUE.  —  17  MARS  1791.         557 

M.  l'évêque  de  Lydda  de  sa  nomination  au  siège  métropolitain  du 
Département  de  Paris.  Conformément  à  l'article  15  du  titre  II  (relatif 
à  la  nomination  aux  offices  ecclésiastiques)  du  décret  du  12  juillet  1790 
(concernant  la  constitution  civile  du  clergé),  l'assemblée  a  chargé  son 
président  de  faire  parvenir  au  Roi  expédition  des  procès-verbaux 
d'élection  et  proclamation  de  M.  Gobel  pour  évêque  métropolitain  du 
Département  de  Paris. 

L'un  deMiM.  les  Secrétaires  a  ensuite  lu  une  lettre  écrite  à  M.  le 
Président,  ce  jourd'hui,  par  M.  Bailly,  maire  de  Paris ^  Elle  porte  que, 
conformément  au  vœu  de  l'assemblée  électorale,  il  vient  de  donner  à 
M.  le  commandant  général  l'ordre  de  faire  tirer  le  canon,  à  l'occasion 
de  la  proclamation  de  l'évêque,  quand  il  en  sera  requis  par  l'assemblée, 
et  aux  diflférentes  paroisses  de  Paris  celui  de  sonner  les  cloches,  quand 
le  canon  donnera  le  signal. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  qu'il  venait  de  recevoir, 
en  qualité  de  président,  un  billet  d'enterrement  de  M.  Pennvern,  décédé 
curé  de  Saint-Étienne  du  Mont,  pour  demain,  18  mars  1791,  neuf  heures 
du  matin,  en  son  église  paroissiale  ^ 

Lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  présente  séance  par  l'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints,  la  rédaction  en  a  été  adoptée,  il  a  été 
clos  et  l'assemblée  dissoute,  jusqu'à  ce  qu'une  nouvelle  convocation 
la  mette  dans  le  cas  de  se  réunir.  A  deux  heures  et  demie  de  relevée, 
M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

G.-N.  DE  Beau  VAIS,  Président; 
Lacépède,  Secrétaire. 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI^), 

2.  François-Gabriel  Secré  de  Pennvern,  docteur  en  théologie,  curé  de  Saint-Étienne 
du  Mont  depuis  1772,  avait  été  électeur  et  administrateur  de  la  municipalité  provisoire 
de  Paris  en  1789.  Un  exemplaire  de  la  lettre  de  faire  part  de  son  décès  existe  aux  Ar- 
chives nationales  (BF). 


PROCÈS-VERBAUX 

DE 

L'ASSEMBLÉE  DU  DISTRICT  DE   PARIS 

DU  20    AU   30   MARS   1791 


ELECTION   DES    CURES 


1"  séance.  —  Dimanche  20  mars  1791,  10  heures  du  matin. 

Réunion  sur  une  convocation  nouvelle  faite  le  18  mars.  —  Lettre  de  Cahier  de  Gerville 
annonçant  que  la  cure  de  Saint-Victor  est  vacante  et  que  le  curé  de  Montmartre 
a  opté  pour  la  cure  de  Notre-Dame  de  Lorette.  —  Déclaration  d'option  de  Simon- 
Nicolas  Castelan,  curé  de  Montmartre,  pour  la  cure  de  Notre-Dame  de  Lorette. — 
Lettres  de  Massieu  et  Despatys  donnant,  au  nom  du  comité  ecclésiastique,  un  avis 
favorable  sur  les  prétentions  du  curé  Castelan.  —  Lettre  du  curé  Castelan  à  Cahier. 
—  Lettre  de  Huot,  curé  de  Saint- Jean  de  Latran,  infoi-mant  le  procureur  de  la  Com- 
mune que  son  grand  âge  ne  lui  permet  plus  de  diriger  une  cure.  —  Lettre  de  Cahier 
de  Gerville  au  comité  ecclésiastique  annonçant  la  mort  de  Pennvern,  curé  de  Saint- 
Étienne  du  Mont,  et  les  prétentions  du  curé  de  Saint-Jean  de  Latran  sur  la  cure  de 
Sainte-Geneviève. — Décision  du  comité  ecclésiastique  déclarant  que  le  curé  de  Saint- 
Jean  de  Latran  est  curé  de  Sainte-Geneviève.  —  Réception  de  700  exemplaires  de  la 
loi  relative  à  la  nouvelle  circonscription  des  paroisses  de  Paris.  —  Lettre  de  Bailly 
invitant  l'assemblée  à  se  faire  représenter  au  Te  Deum  qui  sera  chanté  ce  jourdhui 
en  actions  de  grâces  de  la  convalescence  du  roi.  —  Élection  de  48  députés  à  cette 
cérémonie.  —  Élection  de  Charrier  de  la  Roche  comme  curé  de  Saint-Victor. 

Les  électeurs  du  district  de  Paris,  par  suite  de  la  convocation  faite 
le  27  janvier  dernier  et  sur  celle  du  18  de  ce  mois  du  procureur  de  la 
Commune  faisant  les  fonctions  de  procureur  du  district,  pour  procéder 
à  la  nomination  à  la  cure  de  la  paroisse  de  Saint-Victor,  la  seule  va- 
cante suivant  cette  dernière  convocation,  d'après  la  décision  donnée 


560  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

parle  comité  ecclésiastique  de  TAssemblée  nationale  au  sujet  des  cures 
de  Notre-Dame  de  Lorette  et  de  Sainte-Geneviève,  se  sont  rendus  en 
l'église  paroissiale  métropolitaine  où  ils  ont  assisté  à  la  messe  parois- 
siale, en  exécution  de  l'article  30  du  titre  2  (relatif  à  la  nomination  aux 
offices  ecclésiastiques)  du  décret  du  12  juillet  dernier  (concernant  la 
constitution  civile  du  clergé).  A  l'issue  de  la  messe,  M.  le  Président  a 
ouvert  l'assemblée  ;  il  a  été  fait  lecture  de  la  dernière  séance  du  13  de 
ce  mois  et  la  rédaction  en  a  été  adoptée. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre 
adressée  à  M.  le  Président  ce  jourd'hui  par  M.  Cahier,  premier  substitut 
adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  Commune  faisant  les  fonctions  de 
procureur  syndic  du  district.  Il  annonce  que  des  deux  cures  de  Saint- 
Victor  et  de  Notre-Dame  de  Lorette,  la  première  seulement  est  vacante 
et  à  la  disposition  de  l'assemblée  électorale,  que  l'autre  appartient  à 
M.  le  curé  de  Montmartre,  qui  a  fait  son  option,  ce  qui  est  constaté  par 
différentes  pièces  dont  il  joint  des  copies  certifiées.  En  conséquence,  il 
requiert  l'assemblée  électorale  de  nommer  ce  jourd'hui  à  la  cure  de 
Saint-Victor  et  supprime  de  la  liste  des  cures  vacantes  celle  de  Notre- 
Dame  de  Lorette;  il  ajoute  qu'il  se  disposait  à  adresser  la  même  ré- 
quisition à  l'assemblée  pour  la  cure  de  Sainte-Geneviève,  mais  qu'il 
résulte  des  pièces  par  lui  également  jointes  que  M.  le  curé  de  la  ci- 
devant  paroisse  de  Saint-Jean  de  Latran,  qui  n'avait  pas  voulu  être 
le  concurrent  de  M.  de  Pennvern,  s'est  présenté  depuis  sa  mort  et  a 
exprimé  son  intention  de  faire  valoir  ses  droits  sur  la  cure  de  Sainte- 
<îeneviève,  que,  sur  ce  nouvel  incident,  il  a  cru  devoir  prendre  l'avis  du 
comité  ecclésiastique,  qu'il  l'a  demandé,  mais  n'en  a  point  encore  eu 
la  réponse,  et  que  dans  le  cas  où  elle  serait  contraire  aux  prétentions 
de  M.  le  curé  de  Saint-Jean  de  Latran,  il  requerrait  l'assemblée  élec- 
torale de  donner  un  curé  à  la  paroisse  de  Sainte-Geneviève. 

Lecture  faite  de  cinq  pièces  jointes  à  cette  lettre,  l'insertion  dans 
le  procès- verbal  en  a  été  ordonnée.  La  première  est  l'option  faite  par 
M.  Castelan,  curé  de  Montmartre,  pour  la  cure  de  Notre-Dame  de 
Lorette  et  conçue  en  ces  termes  : 

Ce  jourdhui,  5  mars  4791  du  matin,  Simon-Nicolas  Castelan,  curé  de  la 
paroisse  de  Montmartre,  instruit  que  le  territoire  de  ma  paroisse  devait  être  divisé 
pour  en  former  deux  et  qu'il  serait  incessamment  pourvu  à  la  nomination  d'un 
curé  pour  celle  des  deux  parties  qui  par  l'événement  se  trouverait  n'eu  point 
avoir,  déclare,  par  le  présent,  qu'obligé  de  me  désister  de  mon  droit  de  l'une  des 
deux  portions,  je  fais  l'option  pour  celle  du  bas  de  la  montagne,  dont  l'église 
porte  le  nom  de  Notre-Dame  de  Lorette,  que  je  m'oppose  en  tant  que  de  besoin  à 
ce  qu'il  y  soit  pourvu  et  me  désiste  de  mes  droits  sur  la  partie  supérieure  du  ter- 


ÉLECTION   DES  CURÉS.  —  20   MARS   1791.  561 

ritoire  et  sur  l'église  du  haut  de  la  montagne  qui,  jusqu'à  ce  jour,  a  été  la  seule 
paroissiale. 

Caste  LAN,  curé  de  Montmartre. 

La  seconde  est  copie  d'un  avis  du  comité  ecclésiastique  ainsi  conçu 
et  adressé  à  M.  Cahier  : 

Paris,  ce  9  mars  1791. 

Le  comité  ecclésiastique,  Monsieur,  qui  a  pris  connaissance  de  la  réclamation 
du  curé  de  Montmartre,  relativement  à  la  nouvelle  paroisse  de  Notre-Dame  de 
Lorette,  et  de  celle  du  sieur  de  Lagrenée,  relativement  à  la  nouvelle  paroisse  de 
Saint-Victor,  est  d'avis  que  le  sieur  curé  de  Montmartre  est  fondé  dans  sa  récla- 
mation et  qu'ainsi  il  n'y  a  pas  lieu  à  élection  pour  la  cure  de  Notre-Dame  de 
Lorette.  qui  appartient  de  plein  droit  au  curé  de  Montmartre,  dans  le  cas  où  il 
opterait  pour  celte  nouvelle  paroisse.  Il  pense,  au  contraire,  que  la  réclamation  du 
sieur  de  Lagrenée  n'est  pas  fondée  et  qu'ainsi  il  y  a  lieu  à  faire  élire  le  nouveau 
curé  de  Saint-Victor. 

Au  comité  ecclésiastique  de  l'Assemblée  nationale. 

J.-B.  Massieu,  évêque  du  départeînent 

de  VOise^  Président; 
Despatys,  Secrétaire. 

La  troisième  est  copie  d'une  lettre  de  M.  le  curé  de  Montmartre  à 
M.  Cahier  et  conçue  en  ces  termes  : 

Monsieur,  d'après  la  décision  du  comité  ecclésiastique  sur  la  réclamation  que 
j'avais  eu  l'honneur  de  vous  soumettre,  relativement  à  la  division  de  ma  paroisse 
en  deux  parties,  je  vous  supplie  de  recevoir,  par  le  présent,  mon  option  pour  la 
partie  de  ma  paroisse  qui  constituera  la  nouvelle  paroisse  érigée  en  l'église  de 
Notre-Dame  de  Lorette  et,  en  tant  que  besoin,  mon  désistement  sur  le  surplus,  à 
quoi  se  trouvera  réduite  la  paroisse  de  Montmartre. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect,  Monsieur,  votre  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

Castelan,  curé  de  Montmartre. 

La  quatrième  est  copie  d'une  lettre  du  curé  de  Saint-Jean  de 
Latran,  du  11  février  1791,  à  M.  le  procureur  de  la  Commune,  ainsi 
conçue  : 

Monsieur,  pour  répondre  à  la  lettre  que  vous  m'avez  fait  l'honneur  de 
m'écrire  au  sujet  des  curés  à  nommer  dans  Paris,  je  vous  observerai  que  mon 
âge  de  quatre-vingt-trois  ans  ne  me  permet  plus  de  me  livrer  à  la  charge  d'une 
cure.  Je  dois  mettre  quelques  instants  entre  la  vie  et  la  mort;  il  y  a  plus  de 
soixante  ans  que  je  travaille  dans  le  ministère  ;  je  ferai  encore  mon  possible  pour 
être  utile  au  public. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect,  Monsieur,  voire  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

F.-R.  ïIuoT,  curé  de  Saint-Jean  de  Latran. 

36 


562  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

La  cinquième  et  dernière  est  copie  d'une  lettre  adressée  au  comité 
ecclésiastique  de  l'Assemblée  nationale  par  M.  Cahier,  le  17  mars  1791, 
conçue  en  ces  termes  : 

Nous  venons  de  perdre,  Messieurs,  un  de  nos  curés  patriotes,  M.  de  Pennvern, 
curé  de  Saint-Étienne  du  Mont,  et  mon  devoir  est  de  le  faire  remplacer  prompte- 
ment.  L'assemblée  électorale  du  district  de  Paris,  convoquée  pour  dimanche  pro- 
chain, pourra  ce  même  jour  lui  donner  un  successeur,  si  vous  décidez  que  la  cure 
est  vacante.  Voici  un  court  exposé  des  raisons  de  douter.  Par  le  décret  du  4  fé- 
vrier le  nombre  des  paroisses  de  Paris  a  été  réduit  à  33,  y  compris  la  cathédrale. 
Presque  tout  le  territoire  des  cinq  paroisses  de  Saint-Élienne  du  Mont,  de  Saint- 
Jean  de  Latran,  de  Saint- Jean  du  Gardinal-Lemoine,  de  Saint-Hilaire  et  de  Saint- 
Benoît,  a  été  réuni  pour  fornjer  la  nouvelle  paroisse  de  Sainte-Geneviève.  Les  trois 
curés  du  Cardinal-Lemoine,  de  Saint-Hilaire  et  de  Saint-Benoît,  n'ayant  pas  voulu 
prêter  le  serment  civique,  il  ne  resterait  de  concurrents  pour  la  cure  de  Sainte- 
Geneviève  que  les  deux  curés  de  Saint-Étienne  du  Mont  et  de  Saint-Jean  de 
Latran.  Il  me  paraissait  incertain  si  M.  le  curé  de  Saint-Jean  de  Latran,  simple 
curé  d'enclos  et  chapelain  de  l'ordre  de  Malte,  pouvait  rivaliser  avec  M.  Pennvern, 
curé  de  Saint-Étienne  du  Mont.  Le  \\  février,  j'écrivis  à  M.  le  curé  de  Saint- 
Jean  de  Latran  la  lettre  dont  je  vous  envoie  copie  et  le  même  jour  je  reçus  la 
réponse  que  je  vous  communique  également.  J'insérai  la  déclaration  que  m'avait 
faite  M.  le  curé  de  Saint-Jean  de  Latran  dans  la  lettre  imprimée  que  j'envoyai 
deux  jours  après  à  l'assemblée  électorale  du  district  et  nous  regardâmes  tous  M.  le 
curé  de  Saint-Étienne  du  Mont  comme  curé  de  Sainte-Geneviève.  Avant-hier, 
M.  le  curé  de  Saint-Jean  de  Latran  est  venu  me  faire  connaître  son  intention  de 
faire  valoir  ses  droits  sur  la  cure  de  Sainte- Geneviève.  A-t-il  réellement  des  droits 
ou  dois-je  annoncer  la  cure  comme  vacante  et  requérir  l'assemblée  électorale  d'y 
nommer  dimanche  prochain?  C'est  là,  Messieurs,  ce  que  je  vous  demande  et  vous 
voyez  que,  si  la  question  n'est  pas  d'une  difficile  solution,  aussi  est-il  très  pres- 
sant qu'elle  soit  décidée. 

Cahier. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  ensuite  a  fait  lecture  d'une 
lettre  écrite  à  M.  le  Président  le  19  de  ce  mois  par  M.  Cahier,  en  sa 
qualité  ci-deyant  énoncée,  par  laquelle  il  envoie  à  M.  le  Président  une 
pièce  à  joindre  à  celles  qu'il  lui  a  remises  la  veille.  Cette  pièce,  dont 
il  a  également  été  fait  lecture,  est  une  décision  du  comité  ecclésias- 
tique de  l'Assemblée  nationale.  L'insertion  dans  le  procès-verbal  en  a 
été  ordonnée.  Elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

Paris,  18  mars  1791. 

Le  comité  ecclésiastique,  Monsieur,  a  pensé  que  la  cure  de  Sainte-Geneviève 
n'est  point  vacante  par  la  mort  du  ci-devant  curé  de  Saint-Étienne  du  Mont.  La 
translation  des  cures  dont  est  formée  la  nouvelle  paroisse  est  faite  dans  la  nou- 
velle église  de  Sainte-Geneviève;  l'ancienne  n'est  maintenant  qu'une  église  provi- 
soire et  d'emprunt.  Or  la  nouvelle  église  paroissiale  n'avait  point  le  titre  do 
paroisse  avant  le  décret  du  4  février  dernier.  Il  n'y  avait  donc  lieu  à  élection  pour 


I 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  20  MARS  1791.  563 

la  nouvelle  paroisse  aux  termes  du  décret  du  19  novembre  1790  -entre  le  ci-devant 
curé  de  Saint-Étienne  du  Mont  et  le  ci-devant  curé  de  Saint-Jean  de  Latran,  qui 
ont  seuls  prêté  serment.  Avant  que  cette  élection  fût  faite,  le  curé  de  Saint- 
Étienne  du  Mont  est  décédé;  aucun  des  autres  curés  n'a  prêté  le  serment,  le  curé 
de  Saint-Jean  de  Latran  est  donc  seul  curé.  Si  avant  son  installation  les  autres 
curés  prêtent  le  serment,  il  y  aura  lieu  à  élection  entre  eux  et  lui,  aux  termes  du 
décret  du  17  mars  dernier,  séance  du  soir.  Un  curé  d'un  enclos,  pourvu  qu'il 
soit  pourvu  en  titre  de  curé,  ne  diffère  pas  d'un  autre  curé.  La  loi  assimile  aux 
curés  séculiers  tous  les  curés  réguliers,  décret  du  19  février  1790.  La  qualité  de 
curé  de  l'ordre  de  Malte  n'est  point  à  considérer. 

Au  comité  ecclésiastique  de  l'Assemblée  nationale. 

Lanjuinais  ^,  Ex-président; 
Despatys,  Secrétaire. 


L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une  lettre  de 
M.  Cahier  du  18  de  ce  mois,  à  laquelle  étaient  joints  700  exemplaires 
de  la  loi  du  11  février  dernier  par  le  décret  du  h  du  même  mois,  rela- 
tive à  la  nouvelle  circonscription  des  paroisses  de  la  ville  de  Paris. 

Lecture  a  aussi  été  faite  d'une  lettre  du  18  de  ce  mois  adressée  à 
M.  le  Président  par  M.  Bailly,  maire  de  Paris 2.  Elle  a  pour  objet  d'in- 
viter le  corps  électoral  à  envoyer  une  députation  pour  le  représenter 
au  Te  Deiim  que  la  municipalité  a  arrêté  de  faire  chanter  ce  jourd'hui, 
quatre  heures  de  relevée,  en  l'église  épiscopale,  en  actions  de  grâces 
de  la  convalescence  du  Pioi^ 

Après  cette  lecture,  M.  le  Président  a  observé  que  M.  le  maire  lui 
avait  annoncé  que  la  municipalité  conserverait  AS  places  pour  l'assem- 
blée électorale  ;  en  conséquence,  il  a  proposé  de  nommer  /t8  députés  à 
raison  de  8  par  chacun  des  six  bureaux.  Cette  proposition  adoptée,  les 
électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers  pour  pro- 
céder à  cette  nomination  de  députés.  Les  commissaires  des  bureaux 
ont  fait  à  l'assemblée  générale  le  rapport  de  cette  nomination;  il  en  est 
résulté  que  les  députés  du  premier  bureau  ont  été  MM.  Terrasse,  Pau- 


1.  Jean-Denis  Lanjuinais,  né  à  Rennes  le  12  mars  1753,  avocat,  député  du  Tiers  État 
de  Rennes  à  l'Assemblée  constituante  et  d'Ille-et-Yilaine  à  la  Convention,  sénateur,  comte, 
membre  de  l'Institut,  mort  à  Paris  le  14  janvier  1827. 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP). 

3.  Louis  XVI  était  tombé  malade  le  4  mars  d'un  gros  rhume  qui  dura  jusqu'au  14. 
Ce  jour-là  le  corps  municipal  de  Paris  prit  l'arrêté  suivant  :  «  Le  corps  municipal,  étant 
informé  des  progrès  de  la  convalescence  du  Roi  et  voyant  s'approcher  le  moment  heu- 
reux où  les  inquiétudes  des  Français  vont  être  entièrement  dissipées,  arrête,  sur  la  pro- 
position de  M.  le  maire,  que  le  17  de  ce  mois  tous  les  citoyens  de  Paris  seront  invités  à 
manifester  leur  joie  par  une  illumination  générale  et  que  le  dimanche  suivant  il  sera 
chanté  un  Te  Deum  en  actions  de  grâces  du  prompt  rétablissement  de  la  santé  du  Roi,  et 
que  ce  jour-là  sera  encore  célébré  par  une  Illumination  générale.  » 


564  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

tonnier,  Janson,  Tessier,  Marquis *,  MontfortS  Le  Fèvre^'  et  Simon  r 
—  ceux  du  second:  MM.  Carré,  Motel*,  Barré,  Jollivet,  Gallemant, 
Hua,  Pennier^  et  Glérisseau  le  jeune;  —  ceux  du  troisième  :  MM.  Bé- 
cliet,  Groizier  de  la  Presle^  Balin,  Serreau^  AlavoineS  Delondre 
père,  Guérin  et  Bienaymé;  —  ceux  du  quatrième  bureau  :  MM.  Du- 
montier %  De  L'Arbre ^^  Fayel,  Escourbiac^S  Berlhier,  Bourgeoises 
Gentil ^S  Duponx,  Cahier;  —  ceux  du  cinquième  bureau:  MM.  Roët- 
tiers  de  la  Bertaiche,  Messager,  De  La  Ribadière^S  Viar^^  Queudane» 
Ameil,  Pelit-Radel  et  Gouniou;  —  et  ceux  du  sixième  bureau  : 
MM.  Barnou,  Renauld,  Dumout,  Audet,  Ameilhon,  Pharoux,  Gault 
et  Dupré  ^■'. 

Ce  rapport  achevé,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'assemblée 
devait  s'occuper  du  premier  scrutin  pour  l'élection  de  la  paroisse  de 
Saint-Victor.  Pour  y  procéder  les  électeurs  se  sont  retirés  en  leurs  bu- 
reaux particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  352,  ré- 
duit par  2  bulletins  nuls,  1  au  second  bureau  et  1  au  cinquième,  à  350,  la 
pluralité  absolue  de  156  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que 
M.  Bassignot,  prêtre  des  Quinze-Vingts,  a  eu  8  voix;  —  M.  Basse,  vicaire 
de  Saint-Jean-de-Latran,  1;  —  M.  Cassius,  vicaire  de  Saint-Louis,  3  ;  — 
M.  Charrier  de  la  Roche,  sans  désignation,  6;—  M.  Courtel,  électeur,  1; 


1.  Jean-Dominique  Marquis,  commis  des  finances,  électeur  de  la  section  de  la  Place- 
Royale. 

2.  Pierre-Nicolas  De  Montfort,  avocat,  électeur  de  la  section  de  la  Croix-Rouge. 

3.  Antoine-Claude  Le  Fèvre,  agent  de  change,  électeur  de  la  section  du  Palais-Royal. 

4.  Philibert-Gabriel  Motet,  chef  de  correspondance  des  fermes,  électeur  de  la  section 
de  la  Fontaine-de-Montmorency. 

5.  Jean-François  Pennier,  marchand  orfèvre,  électeur  de  la  section  de   Sainte-Gene- 
viève. 

G.  Louis-Roger  Groizier  de  la  Presle,  conseiller  honoraire  au  Chàtelet,  électeur  de  la 
section  du  Louvre. 

7.  Jacques-Henri  Serreau,  maître   en   pharmacie,  électeur  de  la  section  de  l'Obser- 
vatoire. 

8.  Joseph  Alavoine,  tailleur  pour  femmes,  électeur  de  la  section  des  Postes. 

9.  Denis  Dumontier,  tailleur,  électeur  de  la  section  du  Marché  des-Innocents. 

10.  Louis  De  L'Arbre,  architecte,  électeur  de  la  section  du  faubourg  Montmartre. 
IL  Jean-Adrien  Escourbiac,  chirurgien,  électeur  do  la  section  de  Popincourt. 

12.  Charles-Louis  Bourgeois,  orfèvre,  électeur  de  la  section  de  Notre-Dame, 

13.  Pierre-Augustin  Gentil,  négociant,  électeur  de  la  section  de  l'Oratoire. 

14.  Jacques   De  La   Ribadière,   bourgeois,   électeur  de    la    section    du    Jardin-des- 
Plantes. 

15.  Jean-Honoré  Viar,  avocat,  électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile. 

16.  Charles-François  Dupré,  ancien   négociant,   électeur  de  la  section  du  Théâtre- 
Français. 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —   20  MARS   1791.  565 

—  M.  Charrier  de  la  Roche,  curé  de  Lyon  et  député  à  l'Assemblée  na- 
tionale, 236;  —  M.  Coisnon,  de  la  Cathédrale,  1;  —  M.  Champsaur, 
porte-Dieu  à  Saint-Eustache,  1;  — M.  Chaudon,  vicaire  de  Saint  Jacques- 
deTHopitai,  1;  —  iM.  Duchesne,  vicaire  de  Saint-Martin  du  Cloître,  10; 

—  M.  Duval,  vicaire  de  Montmartre,  1;  —  M.  Durville,  curé  de  Saint- 
Barlhélemy,  1;  —  M.  Dubertrand,  ancien  vicaire  de  Saint-Laurent,  2; 

—  M.  Dupuis,  vicaire  de  Saint- Josse,  2;  —  M.  Faverolles,  chapelain 
des  Petites-Maisons,  1  ;  —  M.  Fosserier,  vicaire  de  Saint-Leu,  5  ;  — 
M.  Félix,  vicaire  de  SaintGermain-l'Auxerrois,  1;  —  M.  Girard,  curé  de 
Saint-Landry,  17;  —  M.  Gachet,  curé  d'Ermenonville,  1;  —  M.  Jou- 
bert,  prédicateur  du  roi,l; —  M.  Lagrenée,victorin,21; —  M.  Lagrenée, 
sans  désignation,  2;  —  M.  La  Garde,  barnabite,  3; — M.  Laurent,  vicaire 
de  Saint  Barthélémy,  6;  —  M.  Latyl,  député,  1;  —  M.  Lebonhomme, 
curé  de  Montgeron,  1; —  M.  Mulot,  victorin,8;  —  M.  Melliez,  chanoine 
de  Sainte-Geneviève,!;  —  M.  Moufle,  prêtre  de  Saint-Merri,  1  ;  — 
M.  Papin,  député,  1;  — -  M.  Rifflard,  capucin,  1;  —  M.  Souchay,  curé 
de  Vanves,  1;  —  M.  Simon,  vicaire  de  Sainte-Opportune,  1;  —  M.  Tho- 
meret,  curé  de  Noisy,  1;  —  M.  Trassart,  prêtre  de  Saint-Eustache,  1  ; 

—  M.  Varlet,  prêtre  des  Quinze-Vingts,  1.  Total  égal  au  dépouillement: 
350  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  proclamé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Charrier  de  la  Roche \  curé  de 
Lyon  et  député  à  l'Assemblée  nationale,  celui  qui,  pour  la  cure  de 
Saint-Victor,  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  236, 
60  au  delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  176  voix.  D'après  ce  résultat, 
M.  le  Président  a  annoncé  que  M.  Charrier  de  la  Roche,  curé  de  Lyon 
et  député  à  l'Assemblée  nationale,  était  celui  qui,  pour  la  cure  de 
Saint-Victor,  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  qu'il  en  réunissait  60  au 
delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  176  voix,  que  dimanche  prochain, 
27  de  ce  mois,  il  le  proclamerait,  avant  la  messe  et  dans  la  forme 
prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  curé  de  la  paroisse  de 
Saint-Victor. 

A  une  heure  et  demie  de  relevée,  M.  le  Président  a  levé  la  séance 
et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Cerutti,  Secrétaire. 

1.  Charrier  de  la  Roche  venait  de  publier  un  ouvrage  intitulé  :  Questions  su7'  les 
afj'aires  présentes  de  l'Église  de  France  avec  des  réponses  jyropres  à  tranquilliser  les 
consciences. 


566  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE    PARIS. 


2"^«  séance.  —  Dimanche  27  mars  1791,  9  heures  du  matin. 

Lettre  de  démission  du  curé  de  Saint-Thomas  d'Aquin,  Minée,  élu  évêque  de  la  Loire- 
Inférieure.  —  Lettre  de  non-acceptation  de  Charrier  de  la  Roche.  —  Lettre  de  Bailly 
invitant  les  électeurs  à  assister  à  l'installation  de  l'évêque  de  Paris.  —  Les  électeurs 
assistent  à  l'installation  de  Gobel,  évêque  de  Paris,  ei  des  évêques  d\\ngoulême, 
de  Besançon,  de  Chartres,  de  Clermont,  de  Lyon,  de  Meaux,  de  Nevers,  de  Poitier» 
et  de  Versailles. 


Les  électeurs  du  district  de  Paris,  sur  l'invitation  faite  par  M.  le 
procureur  de  la  Commune  faisant  les  fonctions -de  procureur-syndic 
du  district,  du  25  de  ce  mois,  à  se  rendre  ce  jourd'hui,  neuf  heures  du 
matin,  en  leur  salle  de  réunion  à  l'évêché  pour,  de  là,  se  transporter 
en  corps  en  l'église  de  la  paroisse  cathédrale  et  métropolitaine,  j 
assister  à  la  messe  paroissiale  et,  aussitôt  que  l'installation  de  l'évêque 
du  Département  de  Paris  qui  aura  lieu  aujourd'hui  sera  terminée, 
procéder  aux  élections  indiquées  par  le  placard  du  22  de  ce  mois  qui 
sont  la  nomination  à  la  cure  de  Saint-Thomas  d'Aquin,  vacante  par  la 
démission  de  M.  Minée,  élu  évêque  du  département  de  la  Loire- 
Inférieure,  et  à  celle  de  Saint-Victor,  vacante  par  le  défaut  d'accep- 
tation de  la  part  de  M.,  Charrier  de  la  Roche,  curé  de  l'une  des  pa- 
roisses de  la  ville  de  Lyon  et  élu  curé  de  Saint-Victor  de  Paris  en  la 
séance  du  20  de  ce  mois,  se  sont  rendus  à  neuf  heures  en  leur  salle  à 
l'évêché.' 

L'assemblée  ouverte  par  M.  le  Président,  lecture  faite  du  procès- 
verbal  de  la  séance  du  20  de  ce  mois,  la  rédaction  adoptée,  l'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  de  copie  de  deux  lettres 
écrites  les  10  et  22  mars  à  M.  le  procureur  de  la  Commune,  l'une  par 
M.  Minée  et  l'autre  par  M.  Charrier  de  la  Roche  et  certifiées  conformes 
les  22  et  2k  par  M.  Cahier,  premier  substitut  adjoint.  L'insertion  dans 
le  procès-verbal  en  a  été  ordonnée.  Elles  sont  ainsi  conçues  : 


Municipalité  de  Paris,  Procureur  de  la  Commune. 

Copie  de  la  lettre  écrite  le  19  mars  1791  par  M.  Minée  à  M.  le  Procureur 
de  la  Commune  de  Paris. 

Monsieur,  j'avais  accepté  avec  la  satisfaction  la  plus  vive  la  place  à  laquelle 
m'avaient  porté  les  suffrages  très  honorables  du  corps  électoral  à  Paris;  une  voix 
impérieuse  m'appelle  ailleurs  et  je  me  crois  obligé,  Monsieur,  de  vous  remettre 
ma  nomination  à  la  cure  de  Saint-Thomas  d'Aquin,  que  je  me  trouvais  si  flatté 


ÉLECTION  DES  CURÉS.  —  27  MARS  M9\.  567 

d'occuper.  Voulez-vous  bien,  Monsieur,  en  leur  faisant  part  de  mon  désistement, 
témoigner  en  môme  temps  à  MM.  les  électeurs  ma  profonde  reconnaissance. 

J'ai  l'honneur  d'être,  avec    les   sentiments  les  plus   distingués,    Monsieur, 
votre,  etc. 

Minée,  curé  des  Trois-Palron&. 
A  Saint-Denis,  le  19  mars  1791. 

Pour  copie  conforme  à  l'original  resté  au  parquet  de  la  Commune,  ce  24  mars 
n91. 

B.-C.  Cahier. 

Municipalité  de  Paris,  Procureur  de  la  Commune. 

Copie  de  la  lettre  écrite  par  M.  Charrier  de  la  Roche  à  M.  le  procureur 
de  la  Commune. 

Le  22  mars  1791. 

Monsieur,  je  suis  on  ne  peut  pas  plus  sensible  aux  témoignages  précieux 
d'estime  et  de  confiance  que  vient  de  me  donner  l'assemblée  des  électeurs  de  la 
capitale  en  daignant  m'appeler  au  nombre  des  vénérables  pasteurs  de  cette 
grande  cité  pour  la  cure  de  Saint-Victor  de  Paris  et  rien  n'égale  mon  profond 
respect  pour  elle,  si  ce  n'est  ma  reconnaissance  qui  ne  finira  qu'avec  ma  vie.  Mais, 
Monsieur,  ce  qui  me  touche  et  m'affecte  U  plus  vivement  dans  cette  circonstance 
si  honorable  pour  moi,  c'est  le  regret  sincère  dont  je  suis  pénétré  de  ne  pouvoir, 
malgré  mon  zèle  et  la  voix  du  peuple,  que  je  regarde  comme  celle  de  Dieu 
même,  profiter  de  leur  bienfait.  Je  suis  déjà  curé  dans  une  des  principales  villes 
du  royaume  et  je  me  reprocherais  d'abandonner  pour  une  autre  paroisse  un  trou- 
peau dont  je  connais  les  sentiments  et  auquel  je  suis  attaché  depuis  bien  des 
années  par  des  titres  qui  lui  sont  légitimement  acquis  sur  mon  cœur.  Je  n'ai, 
d'ailleurs,  aucun  goût  ni  conçu  aucun  projet  pour  former  un  établissement  à 
Paris.  Cependant,  comme  il  n'est  pas  juste  que  les  pauvres  de  la  paroisse,  dont  la 
Providence  semblait  me  désigner  pour  être  le  père,  souffrent  en  ce  moment  de 
ma  résolution,  je  joins  ici  un  assignat  de  300  livres  que  je  vous  prie  de  leur  faire 
distribuer  de  la  manière  que  vous  jugerez  la  plus  convenable,  pour  qu'ils  se  sou- 
viennent de  moi  dans  leurs  prières. 

Je  suis  avec  respect,  etc. 

Charrier  de  la  Roche, 
député  de  Lyon  à  l'Assemblée  nationale. 

Pour  copie  conforme  à  l'expédition.  Fait  au  parquet  de  la  Commune,  ce 
22  mars  1791. 

B.-C.  Cahier. 

Lecture  a  aussi  été  faite,  par  Fun  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints, 
de  deux  lettres  adressées  à  M.  le  Président  les  25  et  26  de  ce  mois  par 
M.  Bailly,  maire  de  Paris  ^  Dans  la  première,  il  invite  le  corps  élec- 
toral à  se  faire  représenter  par  une   députation    à   l'installation  de 

1.  Les  originaux  de  ces  deux  lettres  sont  aux  Archives  nationales  (BP). 


568  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

M.  Tévêque  de  Paris,  que  la  municipalité  a  fixée  à  ce  jourd'hui  27.  Par 
la  seconde,  il  annonce  que  le  corps  municipal,  qui  l'avait  chargé  d'in- 
viter le  corps  électoral  à  assister  par  députation  à  l'installation  de 
l'évêque  de  Paris,  ignorait  qu'il  fût  convoqué  pour  le  même  jour,  27  de 
ce  mois,  dans  l'église  de  Notre-Dame  et  à  la  messe  paroissiale,  que  le 
corps  municipal  s'applaudit  de  ce  que  la  présence  entière  de  l'assem- 
blée donnera  à  la  cérémonie  tout  l'éclat  et  toute  la  pompe  qui  doit  lui 
appartenir. 

A  onze  heures  du  malin,  l'un  des  officiers  municipaux  est  venu 
engager  les  électeurs  à  se  transporter  en  corps  à  l'église  de  la  paroisse 
cathédrale  et  métropolitaine  pour  y  assister  à  la  messe  paroissiale  et  à 
l'installation  de  l'évêque  du  département  de  Paris.  Les  électeurs  pré- 
cédés de  leurs  huissiers,  l'ofûcier  municipal  marchant  à  côté  de  M.  le 
Président  et  à  sa  gauche,  se  sont  rendus  à  la  métropole,  ont  pris 
séance  dans  la  nef  de  droite  et  de  gauche,  placés  après  l'Assemblée 
nationale.  D'abord,  ils  ont  assisté  à  l'installation  de  M.  Gobel,  évêque 
du  département  de  Paris,  ensuite  à  la  messe  paroissiale  qui  y  a  été  par 
lui  célébrée  et  à  la  cérémonie  du  sacre  des  évêques  d'AngoulèmeS 
département  de  la  Charente;  de  Besançon 2,  département  du  Doubs;  de 
Chartres ^  département  d'Eure-et-Loir;  de  Clermont^,  département  du 
Puy-de-Dôme;  de  Lyon^  département  de  Rhône-et-Loire;  de  Meaux®, 
département  de  Seine-et-Marne;  de  Nevers^  département  de  la  Nièvre; 
de  Poitiers  %  département  de  la  Vienne;  et  de  Versailles  %  département 
de  Seine-et-Oise,  quia  eu  lieu  pendant  le  cours  delà  messe  paroissiale. 

La  longueur  de  cette  céréreionie  n'ayant  permis  de  terminer  la 
messe  paroissiale  qu'à  quatre  heures  et  demie  de  relevée,  l'Assemblée 
a  arrêté  de  s'ajourner  pour  l'élection  des  curés  des  paroisses  de  Saint- 
Thomas-d'Aquin  et  de  Saint-Victor  à  ce  jourd'hui,  six  heures  du  soir. 
M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 

Ceruttf,  Secrétaire. 

1.  Pierre-Mathieu  Joubert. 

2.  Philippe-Charles-François  Seguin. 

3.  Nicolas  Bonnet. 

4.  Jean-François  Perier. 

5.  Adrien  Lamourette. 

6.  Pierre  Thuin,  né  à  Montereau  le  28  février  1731,  curé  de  Saint-Pierre  de  Dontilly, 
élu  évêque  de  Seine-et-Marne  le  27  février  1791,  mort  à  Meaux  le  29  janvier  1808.  (Cf.  la 
notice  de  M.  Th.  Lhuillier  dans  la  Révolution  française,  t.  IX,  p.  218). 

7.  Guillaume  ToUet. 

8.  René  Lecesve,  curé  de  Sainte-Triaize  de  Poitiers,  député  du  clergé  du  Poitou 
à  TAsserahlée  constituante,  un  des  trois  curés  qui  se  réunirent  les  premiers  au  Tiers  État, 
né  à  Poitiers  le  24  septembre  1733,  mort  dans  la  même  ville  le  18  avril  1791. 

9.  Jean-Julien  Avoine. 


ÉLECTION   DJ 


3"'-  séance.  —  Dimanche  27  mars  1791,  6  heures  du  soir. 

Élection  du  député  Latyl  comme  curé  de  Saint-Thomas  d'Aquin.  —  Lettre  de  Cahier 
de  Gerville  annonçant  la  démission  du  curé  de  Saint-André  des  Arcs,  Desbois  de  Ro- 
chefort,  élu  évêque  du  département  de  la  Somme.  —  L'assemblée  décide  de  procéder 
immédiatement  au  remplacement  de  ce  curé.  —  Élection  du  vicaire  Duchesne 
comme  curé  de  Saint-Victor.  —  Élection  du  vicaire  Clausse  comme  curé  de  Saint- 
André  des  Arcs. 

L'assemblée  électorale  du  district  de  Paris  ouverte  en  la  manière 
accoutumée  en  l'église  de  la  paroisse  cathédrale  et  métropolitaine, 
M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  un  premier  scrutin 
pour  l'élection  du  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Thomas  d'Aquin.  Les 
électeurs  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  procédé.  Les  scru- 
tins faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordi- 
naire, l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  337,  réduit  par  1  bulletin  au  cinquième  bureau  à 
336,  la  pluralité  absolue  de  169  voix.  Après  le  dépouillement,  il  a  été 
reconnu  que  M.  Bassignot,  vicaire  des  Quinze-Vingts,  a  eu  6  voix;  — 
M.  Basse,  vicaire  de  Saint-Jean  de  Latran,  1;  —  M.  Cassius,  vicaire  de 
Saint-Louis  en  l'Ile,  1;  —  M.  Clary,  curé  de  Magny,  1;  —  M.  Du- 
chesne, vicaire  de  Saint-Martin  du  Cloître,  5;  —  M.  Fosserier,  vicaire 
de  Saint-Leu,  5;  —  M.  Girard,  curé  de  Saint-Landry,  1;  — M.  Lau- 
rent, vicaire  de  Saint-Barthélémy,  18;  —  M.  La  Garde  l'aîné,  barna- 
bile,  9;  —  M.  Lagrenée,  victorin,  1;  —  M.  La  Girardière,  aumônier, 
2;  —  M.  Latyl,  député  à  l'Assemblée  nationale,  281;  —  M.  Papin,  dé- 
puté, 1;  —  M.  Rollin,  prêtre  de  Saint-Merri,  1;  —  M.  Simon,  vicaire 
de  Sainte-Opportune,  1;—  M.  Ghaudon,  vicaire  de  Saint-Jacques 
de  l'Hôpital,  1  ;  —  M.  Trassart,  prêtre,  1.  Total  égal  au  dépouillement: 
336  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Latyl,  député  à  l'Assemblée  nationale, 
qui  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  en  réunissait  281,  112  au  delà 
de  la  pluralité  absolue  fixée  à  169  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce 
résultat,  a  annoncé  que  M.  Latyl,  député  à  l'Assemblée  nationale,  celui 
qui,  pour  la  cure  de  Saint-Thomas  d'Aquin,  avait  obtenu  le  plus  de 
suffrages,  en  avait  réuni  112  au  delà  de  la  pluralité  absolue,  que  mer- 
credi prochain  30  de  ce  mois,  il  le  proclamerait  avant  la  messe  et  dans 
la  forme  prescrite  par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Thomas  d'Aquin. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  adjoints  a  fait  lecture  d'une   lettre 


570  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

adressée  à  M.  le  Président  ce  jourd'hui  par  M.  Cahier,  premier  substi- 
tut adjoint  de  M.  le  procureur  de  la  Commune  faisant  les  fonctions  de 
procureur  syndic  de  district.  L'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès- 
verbal  en  a  été  ordonnée,  elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

Paris,  le  26  mars  1791. 

Monsieur  le  Président,  j'ai  l'honneur  de  vous  annoncer  que  je  viens  de  recevoir 
la  démission  de  M.  Desbois  de  Rochefort,  curé  de  Saint-André  des  Arcs,  nommé 
à  l'évôché  du  département  de  la  Somme.  Je  requiers  MM.  les  électeurs  de  procéder 
dès  aujourd'hui,  si  cela  est  possible,  au  remplacement  de  M.  Desbois  de  Rochefort 
en  la  cure  de  la  paroisse  de  Saint-André  des  Arcs,  et,  dans  le  cas  où  les  deux  autres 
élections  dont  vous  devez  vous  occuper  dans  votre  séance  d'aujourd'hui  absorbe- 
raient tous  vos  moments,  il  est  si  pressant  d'examiner  toutes  les  paroisses  de  Paris 
que  je  ne  balance  point  à  vous  inviter  à  vous  ajourner  à  un  des  jours  de  cette 
semaine,  même  à  un  des  plus  prochains,  pour  faire  cette  dernière  élection.  Je 
laisse  a  votre  sagesse  de  disposer  vos  mesures  de  manière  que  vos  deux  élections 
d'aujourd'hui  et  celle  du  curé  de  Saint-André  des  Arcs  puissent  être  proclamées  le 
même  jour,  arrangement  qui  épargnerait  une  séance  à  MM.  les  électeurs.  J'ajoute 
que,  si  vous  vouliez  bien  me  faire  connaître  le  jour  de  la  semaine  où  vous  vous 
serez  ajournés,  j'aurai  soin  de  vous  procurer  la  messe  paroissiale,  que  la  loi  vous 
oblige  d'entendre  avant  de  procéder  aux  élections. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur. 

B.-G.  Cahier. 

Cette  lecture  achevée,  M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée  pour 
savoir  si,  d'après  la  lettre  de  M.  Cahier,  elle  procéderait  sur-le-champ 
au  remplacement  de  M.  Desbois  de  Rochefort  dans  la  cure  de  la  pa- 
roisse de  Saint-André  des  Arcs  ou  si  au  contraire  cette  nomination  se- 
rait ajournée  et,  dans  le  cas  de  l'ajournement,  à  quel  jour. 

La  discussion  ouverte  sur  cet  objet,  plusieurs  membres  successi- 
vement entendus,  la  question  a  été  mise  aux  voix  et  l'assemblée  a 
arrêté  de  procéder,  sur-le-champ  et  sans  désemparer,  à  la  nomination 
d'un  nouveau  curé  de  la  paroisse  de  Saint-André  des  Arcs,  aussitôt  que 
celle  du  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Victor,  objet  de  l'ordre  du  jour, 
serait  terminée. 

M.  le  Président  a  annoncé  qu'il  s'agissait  de  s'occuper  du  premier 
scrutin  pour  la  nomination  à  la  cure  de  Saint-Victor.  Les  électeurs  re- 
tirés en  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  368,  réduit  par  3  bulletins  nuls,  2  au 
deuxième  bureau  et  1  au  cinquième,  à  335,  la  pluralité  absolue  de 
168  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Bassignot,  prêtre 


ÉLECTION   DES  CURÉS.  —  27  MARS   1791.  571 

des  Quinze- Vingts,  a  eu  6  voix  ;  —  M.  Basse,  vicaire  de  Saint-Jean  de 
Latran,  2;  —  M.  Ghampsaur,  prêtre  de  Saint-Eustache,  1  ;  —  M.  Du- 
chesne,  vicaire  de  Saint-Martin  du  Cloître,  169  ;  —  M.  Duval,  vicaire 
de  Montmartre,  1  ;  —  M.  Duchesne,  sans  désignation,  2  ;  —  M.  Fosse- 
rier,  vicaire  de  Saint-Leu,  9;  —  M.  Chaudon,  vicaire  de  Saint-Jacques- 
de-l'Hôpital,  1;  —  M.  Girard,  vicaire  de  Saint-Landry,  4;  —  M.  Lebas, 
vicaire  de  Saint-Germain-J'Auxerrois,  2;  —  M.  Lagrenée,  victorin,  25  ; 
—  M.  Laurent,  sans  désignation,  2  ;  —  M.  Laurent,  vicaire  de  Saint- 
Barthélémy,  92  ;  —  M.  Lapipe,  desservant  de  Notre-Dame-de-Lorette, 
1;  —  M.  La  Garde  l'aîné,  barnabite,  k;  —M.  La  Girardière,  aumônier, 
1;  —M.  Lalande,  oratorien,  1;  —  M.  Mulot,  victorin,  3;  —  M.  Pou- 
sinot,  vicaire  de  Bry,  /^;  —  M.  Papin,  député,  3;  —  M.  Simon,  vicaire 
de  Sainte-Opportune,  1  ;  —  M.  Trassart,  prêtre  de  Sainte-Eustache,  1. 
Total  égal  au  dépouillement  :  335  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Duchesne,  vicaire  de  Saint-Mar- 
tin du  Cloître,  était  celui  qui,  pour  la  cure  de  Saint-Victor,  réunissait 
le  plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  obtenu  169, 1  déplus  que  la  pluralité 
absolue,  fixée  à  168  voix.  D'après  ce  résultat  M.  le  Président  a  annoncé 
que  M.  Duchesne,  vicaire  de  Saint-Martin  du  Cloître,  était  celui  qui 
pour  la  cure  de  Saint-Victor  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  qu'il  en 
avait  obtenu  1  au  delà  de  la  pluralité  absolue,  que  mercredi  prochain 
30  de  ce  mois  il  le  proclamerait,  avant  la  messe  et  dans  la  forme  pres- 
crite par  le  décret  du  12  juillet  dernier,  curé  de  la  paroisse  de  Saint- 
Victor. 

L'assemblée  s'est  ensuite  occupée  de  l'élection  d'un  curé  pour  la 
paroisse  de  Saint-André  des  Arcs,  aux  lieu  et  place  de  M.  Desbois  de 
Rochefort,  curé  de  cette  paroisse  et  électeur,  qui  en  a  donné  sa  démis- 
sion, d'après  sa  nomination  à  l'évéché  d'Amiens.  Les  électeurs  retirés 
en  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour 
cette  nomination.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs 
résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  305,  la  pluralité  absolue  de  153.  Le  dépouillement  a  fait  recon- 
naître que  M.  Bassignot,  des  Quinze-Vingts,  a  eu  5  voix  ;—  M.  Clausse, 
vicaire  de  Saint-André  des  Arcs,  313;  —M.  Ghampsaur,  de  Saint- 
Eustache,  1;  —  M.  Duval,  vicaire  de  Montmartre,  1;  —  M.  Durand, 
curé  de  Saint-Landry,  1;  —  M.  Duclos,  sans  désignation,  1;  — 
M.  Fosserier,  vicaire  de  Saint-Leu,  5;  —  M.  Girard,  curé  de  Saint- 
Landry,  3;  —  M.  Girard,  vicaire  de  Saint-Barthélémy,  1;  —  M.  Girard, 
sans  désignation,  1  ;  —  M.  Chaudon,  vicaire  de  Saint-Jacques  de  l'Hôpi- 


o72  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

tal,  1;  —M.  Laurent,  vicaire  de  Saint-Barthélémy,  Ç>h;  —  M.  Laurent, 
sans  désignation,  1  ;  —  M.  Lalande,  prêtre  de  l'Oratoire,  1  ;  —  M.  La- 
pipe,  desserrant  de  Notre-Dame  de  Lorette,  1;  —  M.  le  père  La  Garde, 
barnabite,  1  ;  —  M.  Mulot,  de  Saint- Victor,  1;  —  M.  Simon,  vicaire  de 
Sainte-Opportune,  2;  —  le  père  Devergez,  barnabite,  i.  Total  égal 
au  dépouillement  :  305  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Glausse,  vicaire  de  Saint-André 
des  Arcs,  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  réuni  213, 
60  au  delà  de  la  pluralité  absolue,  fixée  à  153  voix.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  M.  Glausse,  vicaire  de  Saint-André 
des  Arcs,  était  celui  qui,  pour  la  cure  de  cette  paroisse,  avait  obtenu  le 
plus  de  suffrages,  qu'il  en  avait  réuni  60  au  delà  de  la  pluralité  abso- 
lue, fixée  à  153  voix,  que  mercredi  prochain,  30  de  ce  mois,  il  le  pro- 
clamerait, avant  la  messe  et  dans  la  forme  prescrite  par  le  décret  du 
12  juillet  1790,  curé  de  la  paroisse  de  Saint-André  des  Arcs. 

A  dix  heures  du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé 
avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Gerutti,  Secrétaire. 


4"*  séance.  —  Mercredi  30  mars  1791,  10  heures  du  matin. 

Proclamation,  devant  Févêque  de  Paris,  de  Jean-Paul-Marie-Anne  Latyl  comme  curé 
de  Saint-Thomas  d'Aquin.  —  Discours  du  curé  Latyl.  —  Proclamation  de  Nicolas 
Duchesne  comme  curé  de  Saint-Victor.  —  Discours  du  curé  Duchesne.  —  Pro- 
clamation de  Pierre-Eugène  Glausse  comme  curé  de  Saint-Andrc  des  Arcs. — Dis- 
cours du  curé  Glausse.  —  Lettre  du  substitut  Desmousseaux  annonçant  l'acceptation 
officielle  des  curés  Duchesne  et  Glausse.  —  L'assemblée  décide  de  faire  frapper  une 
médaille  commémorative  de  ses  travaux.  —  Nomination  de  commissaires  pour  s'oc- 
cuper de  cet  objet.  —  On  vote  des  remerciements  à  M.  de  La  Ghesnaye,  commandant 
de  la  garde  nationale  auprès  de  l'assemblée  électorale.  —  Dissolution  de  l'assemblée 
électorale  du  district  de  Paris. 

Les  électeurs  du  district  de  Paris,  par  suite  de  la  convocation  faite 
Je  27  janvier  dernier  rendus  en  l'église  de  la  paroisse  cathédrale  et 
métropolitaine,  rassemblée  ouverte  en  la  manière  ordinaire,  lecture 
faite  des  procès-verbaux  des  deux  séances  du  27  de  ce  mois,  leur  ré- 
daction adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  la 
proclamation  de  M.  Latyl,  prêtre  de  TOratoire,  supérieur  du  collège 
de  Nantes  et  député  à  l'Assemblée  nationale,  pour  curé  de  la  paroisse 


PROCLAMATION  DES  CURÉS.—  30   MARS   1791.  573 

de  Saint-Thomas  d'Aquin,  de  M.  Duchesne,  premier  vicaire  de  la  pa- 
roisse de  Saint-Martin  du  Cloître  Saint-Marcel,  pour  curé  de  celle  de 
Saint- Victor,  et  de  M.  Clausse,  premier  vicaire  de  la  paroisse  de  Saint- 
André  des  Arcs,  pour  curé  de  la  même  paroisse. 

MM.  Poiret,  Desbois,  Chambon  et  Dumont  ont  été  nommés  com- 
missaires à  l'effet  d'inviter  le  clergé  à  venir  assister  aux  proclamations, 
lisse  sont  aussitôt  rendus  au  chœur.  De  retour  en  l'assemblée,  M.  Go- 
bel,  évêque  métropolitain  du  Département  de  Paris,  venu  à  la  tête  du 
clergé,  s'est  placé  à  côté  de  M.  le  Président  et  à  sa  droite  MM.  Denoux 
et  Girard,  vicaires  à  l'église  de  la  paroisse  cathédrale  et  métropolitaine, 
à  sa  gauche,  le  clergé  rangé  sur  deux  lignes,  aux  deux  côtés  du  bu- 
reau général  des  officiers  de  l'assemblée,  M.  le  Président,  au  nom  de 
l'assemblée,  a  proclamé  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Thomas  d'Aquin 
M.  Jean-Paul-Marie-Anne  Lalyl,  prêtre  de  l'Oratoire,  supérieur  du  col- 
lège de  Nantes,  député  à  l'Assemblée  nationale,  âgé  de  kk  ans,  demeu- 
rant quai  d'Orsay,  au  bureau  des  voilures  de  la  Cour. 

M.  Latyl  a  ensuite  fait  un  discours  dont  l'insertion  dans  le  procès- 
verbal  et  l'impression  ont  été  ordonnées.  Il  est  conçu  en  ces  termes  : 

Messieurs,  représentants  d'un  peuple  nouveau ,  sorti  par  sa  mâle  énergie  du 
tombeau  flétrissant  oij  le  tenaient  enseveli  depuis  tant  de  siècles  les  efforts  com- 
binés de  la  tyrannie  et  du  fanatisme,  mandataires  respectables  d'une  nation  géné- 
reuse et  libre  qui,  après  avoir  reconquis  tous  ses  droits,  vous  en  avait  délégué  une 
partie  importante  en  vous  conGant  le  choix  des  fonctionnaires  qui  doivent  la  gou- 
verner et  l'instruire,  comment  vous  exprimer  dans  ce  moment  les  différents  senti- 
ments dont  mon  âme  est  oppressée?  Comment  vous  rendre  l'enthousiasme  que 
m'inspire  le  sublime  accord  de  la  Religion  et  de  la  Patrie,  qui  concourent  à  em- 
bellir, à  la  fois,  celte  auguste  et  édifiante  cérémonie,  union  sainte,  présage  pré- 
cieux de  notre  commun  bonheur.  Prêtres  citoyens,  qui  avez  si  longtemps  gémi  sur 
la  servitude  de  vos  frères  et  leur  affaiblissement  dans  la  foi,  rassurez-vous,  l'arbitre 
suprême  de  nos  destinées  a  enfin  exaucé  nos  vœux;  l'encens  de  vos  prières  et  de 
vos  sacrifices  est  monté  jusqu'à  lui;  la  main  invisible,  mais  toujours  agissante  de 
sa  Providence,  a  préparé  et  dirigé  les  événements;  la  force  de  son  bras  en  assurera 
le  succès.  Déjà  la  raison,  ce  rayon  précieux  de  la  divinité,  a  reconnu  ses  droits 
immortels,  les  passions  ont  creusé  elles-mêmes  leur  tombeau  ;  les  fers  honteux  qui 
dégradaient  l'humanité  se  brisent,  la  torche  funèbre  du  fanatisme  jette  sa  dernière 
étincelle,  l'homme  libre  va  reprendre  sa  première  dignité,  son  âme  fière  et  pure, 
sera  digne  d'adorer  l'Éternel  et  capable  d'écouter  ses  sublimes  leçons;  la  religion, 
cette  fille  du  ciel,  que  Dieu  nous  donna  pour  resserrer  les  hens  de  la  société,  nous 
éclairer  sur  nos  devoirs,  diriger  nos  intérêts  et  nos  affections  vers  le  bien,  purifier 
nos  mœurs,  affermir  nos  vertus,  consoler  nos  maux  et  présenter  à  nos  insatiables 
désirs  la  seule  jouissance  qui  puisse  les  satisfaire,  la  religion,  si  méconnue  et  si 
vivement  abandonnée  des  ingrats  qu'elle  voulait  rendre  heureux,  pure  comme  elle 
est  sortie  des  mains  de  Dieu  même,  reprendra  bientôt  son  doux  empire  sur  tous 
les  cœurs.  L'homme  plus  éclairé  reconnaîtra  ses  bienfaits  et  respectera  ses  lois. 


574  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Ses  ministres  trouveront,  dans  la  confiance  publique  qui  les  aura  choisis,  une  con- 
solation dans  leurs  travaux,  un  garant  de  leur  succès  et  un  motif  puissant  qui  exci- 
tera et  soutiendra  leur  zèle;  son  culte,  simple  et  majestueux  comme  elle,  comman- 
dera la  décence  et  le  respect  sans  altérer  ses  principes  et  trop  distraire  l'attention, 
la  foi  s'affermira,  l'Évangile,  ce  code  éternel  des  nations,  triomphera  des  erreurs  de 
l'esprit  et  de  la  corruption  du  coeur,  sa  morale  sublime,  rappelée  à  sa  pureté  primi- 
tive, nous  apprendra  à  faire  un  digne  usage  de  notre  liberté,  à  plaindre  les  égare- 
ments de  nos  frères  et  à  établir  entre  nous  cette  pieuse  condescendance,  celte 
aimable  égalité  et  cette  tendre  fraternité,  qui  peuvent  seules  amener  un  jour  la 
réunion  si  désirée  de  tous  les  sentiments  et  cimenter  par  là  notre  bonheur.  Daigne 
le  Seigneur  bénir  nos  efforts  et  réaliser  ces  flatteuses  espérances,  puisse  cette 
capitale  de  l'empire  assurer  le  triomphe  de  la  religion,  comme  elle  a  assuré  celui 
de  la  liberté  publique.  0  France,  ô  ma  patrie,  puisses-tu  jouir  bientôt  de  ce  double 
triomphe  également  nécessaire  à  ta  gloire  et  à  ton  bonheur!  Acceptez-en  pour 
augure  le  choix  précieux  de  notre  vénérable  pontife  qui  réunit  au  patriotisme  le 
plus  pur  le  zèle  le  plus  éclairé  pour  la  religion.  Puissé-je  moi-même,  Messieurs, 
aidé  des  grâces  du  Seigneur,  y  contribuer  par  mon  ministère  dans  la  place  impor- 
tante que  vous  m'avez  confiée!  Mes  moyens  sont  faibles  pour  justifier  votre  choix; 
mais  je  puis  au  moins  vous  offrir  dans  toute  la  sincérité  de  mon  cœur  la  volonté  la 
plus  ferme,  les  intentions  les  plus  pures  et  le  plus  ardent  amour  pour  le  bien. 
Attaché  dès  mes  plus  tendres  années  à  un  corps  d'ecclésiastiques  citoyens,  dévoués 
librement,  par  goût  autant  que  par  état,  au  service  constant  et  généreux  de  la  reli- 
gion et  de  la  patrie,  je  leur  ai  consacré  depuis  longtemps  ma  vie  entière;  leur 
intérêt  et  leur  gloire  seront  toujours,  comme  ils  l'ont  été  jusqu'ici,  l'unique  objet 
de  mes  affections  et  de  mes  travaux  et  mon  dernier  soupir  sera  pour  elle. 

M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  curé  de  la  pa- 
roisse de  Saint-Victor  Nicolas  Duchesne,  premier  vicaire  de  la  paroisse 
de  Saint-Martin  du  Cloître  Saint-Marcel,  âgé  de  cinquante-quatre  ans, 
demeurant  à  la  communauté  des  prêtres,  cloître  Saint-Marcel. 

M.  Duchesne  a  prononcé  un  discours;  rassemblée  en  a  ordonné 
l'insertion  dans  son  procès-verbal  et  l'impression.  Il  est  conçu  en  ces 
termes  : 

Messieurs,  le  vœu  du  peuple,  dont  vous  êtes  les  dignes  interprètes,  m'appelait 
donc  aux  honorables  fonctions  de  pasteur  dans  cette  capitale.  Si  j'ai  pu  mériter  à 
ce  point  la  confiance  de  mes  concitoyens,  si  j'ai  pu  fixer  sur  moi  vos  regards,  c'est 
un  avantage  inestimable  que  je  dois  moins  à  mes  talents  et  à  mon  mérite  personnel 
qu'à  cet  empressement  qu'on  a  pu  remarquer  en  moi  pour  être  utile  à  mes  frères 
et  remplir  toutes  les  fonctions  du  ministère  qui  m'ont  été  confiées.  Plaise  à  Dieu 
que  je  sois  toujours  animé  du  même  zèle,  dans  ce  grade  supérieur  auquel  vous 
avez  bien  voulu  m'élever.  Je  puis  assurer  que  jamais  l'ambition  n'a  altéré  la  t-'an- 
quillité  de  mon  âme:  une  médiocrité  honnête  écartait  de  moi  cette  opulence  si 
souvent  et  à  trop  juste  titre  reprochée  aux  ecclésiastiques,  je  vivais  content  sous 
la  discipline  et  la  direction  d'un  pasteur  sage  et  vertueux,  et  je  ne  souhaitais  rien 
de  plus  pour  ma  félicité.  Mais  aujourd'hui,  vous  m'appelez.  Messieurs,  à  des  fonc- 
tions plus  sublimes,  au  gouvernement  spirituel  d'une  paroisse  considérable.  J'obéis 
à  cette  voix  qui  est  celle  du  peuple  et  sans  doute  celle  de  Dieu.  Mais  comment 


N  DES  CURÉS.  —  30  MARS   1791. 


bTi 


répondre  à  cette  confiance  du  peuple?  Je  n'ai  d'autre  garant  à  lui  donner  que  ma 
charité  et  mon  amour  pour  lui.  Puisse  ce  précieux  troupeau  qui  est  confié  à  mes 
soins  ne  point  regarder  aux  faibles  qualités  du  pasteur,  mais  ne  voir  en  lui  qu'un 
père  spirituel  et  un  citoyen  inviolablement  attaché  à  la  patrie.  Comme  père  spiri- 
tuel, je  promets  tous  mes  soins  pour  maintenir  la  religion  catholique  dans  toutes 
les  âmes;  mes  faibles  instructions  n'auront  d'autre  but  que  de  l'étendre  et  de  la 
propager,  sans  employer  des  voies  de  rigueur  qui  ne  peuvent  qu'égarer  des  âmes 
ou  les  aigrir.  Je  me  proposerai  toujours  de  prouver  à  mes  paroissiens  qu'ils  doivent 
à  Dieu  un  culte  intérieur  et  extérieur,  qu'ils  sont  obligés  de  rendre  aux  ministres 
de  la  religion  un  hommage  de  respect  et  de  vénération  lorsqu'ils  assistent  aux 
divins  mystères  et  l'estime  et  la  considération,  quand  les  ministres  se  comporteront 
avec  toute  la  décence  que  demande  la  sainteté  de  leur  état.  Comme  citoyen,  j'en- 
seignerai que  les  ecclésiastiques  et  autres  doivent  être  fidèles  observateurs  de  la 
Conslilution,  que  celle  Constitution,  ouvrage  sublime  d'un  peuple  libre,  ne  peut  en 
rien  contredire  le  dogme  de  notre  sainte  religion.  Hélas!  si  j'avais  aperçu  le  moindre 
doute,  ma  conscience  aurait  réclamé  et  je  n'aurais  pas  été  sourd  à  sa  voix.  C'est 
après  un  mûr  examen  que  je  me  suis  décidé,  c'est  d'après  une  conscience  parfaite- 
ment tranquille  que  j'ai  prêté  mon  serment.  Je  persiste  dans  ce  serment,  Messieurs, 
et  en  vous  adressant  mes  sincères  remerciements  pour  l'élection  que  vous  avez 
faite  de  ma  personne,  je  vous  déclare  que  je  ne  changerai  pas  et  que  je  ferai  tous 
mes  efforts  pour  justifier  votre  choix  et  mériter  la  confiance  et  l'attachement  de  la 
paroisse  Saint- Victor. 

M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  curé  de  la  pa- 
roisse de  Saint-André  des  Arcs,  Pierre-Eugène  Clausse,  premier  vicaire 
de  cette  paroisse,  âgé  de  trente-sept  ans,  demeurant  rue  du  Cimetière- 
Saint-André  des  Arcs,  à  la  communauté  des  prêtres. 

M.  Clausse  a  prononcé  un  discours  ;  l'insertion  dans  le  procès-ver- 
bal et  Pimpression  en  ont  été  ordonnées  par  l'assemblée.  Il  est  ainsi 
conçu  : 


Messieurs,  s'il  m'est  permis  de  vous  exposer  les  molifs  qui  ont  déterminé  un 
choix  qui  a  dû  me  surprendre,  ce  n'est  pas  dans  moi  que  j'irai  les  chercher. 
Qu'avais-je  à  vous  offrir?  l'amour  de  mes  devoirs  et  quelques  travaux  obscurs  dans 
un  ministère  pénible.  Un  seul  titre  m'a  valu  sans  doute  la  place  que  vous  m'avez 
confiée;  je  suis  l'élève  d'un  pasteur  qui  s'est  concilié  l'estime  universelle;  vous 
avez  cru  que  j'ai  dû  puiser,  dans  le  commerce  d'amitié  dont  il  m'honorait,  les 
lumières  et  les  vertus  qui  le  distinguent,  cette  haine  de  l'injustice  qui  fut  l'effroi 
des  méchants,  cette  fermeté  qu'aucun  obstacle  ne  lassa  dans  la  poursuite  du  bien, 
ce  patriotisme  qu'il  nourrissait  dans  son  âme,  avant  que  nous  eussions  une  patrie, 
et  surtout  cette  charité  ardente  qui  étonna  quelquefois  jusqu'aux  désirs  du  pauvre. 
En  rendant  ainsi  un  juste  hommage  au  principe  à  qui  j'ai  dû  mon  élévation, 
j'avouerai  avec  douleur  que  j'y  trouve  un  sujet  plausible  de  crainte  et  d'alarme. 
Plusieurs  pasteurs  de  cette  capitale  ont  craint  d'être  promus  à  des  cures  nouvelle- 
ment créées,  ou  de  succéder  à  des  ministres  que  la  nation  s'est  vue,  avec  regret, 
obligée  d'éloigner  des  fonctions  qu'ils  remplissaient  avec  édification,  et  moi  je 
succède,  sans  le  remplacer,  au  pasteur  que  la  nation  chérit,  qu'elle  vient  d'élever 
sur  un  des  premiers  sièges  de  cet  empire.  J'entendrai  souvent  les  regrets  que  sa 


576  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

perte  va  exciter,  je  recueillerai  dans  mon  sein  les  larmes  des  pauvres  qu'il  nour- 
rissait et  qu'il  consoldit,  moi-môme  je  sentirai  au  milieu  de  mes  fonctions  le  vide 
de  son  absence,  je  l'appellerai  souvent  et  sa  voix  ne  me  répondra  plus.  Je  vous 
conjure,  ô  vous,  mes  frères,  dont  je  vais  devenir  le  pasteur,  de  n'oublier  jamais 
combien  je  lui  fus  cher;  aimez-le  encore  dans  moi,  lorsque  vous  en  serez  séparés, 
ce  souvenir  me  méritera  votre  indulgence.  Attendez  de  moi,  dans  l'exercice  de 
mon  ministère,  tout  ce  qu'il  est  au  pouvoir  de  l'homme  de  promettre,  un  attache- 
ment inviolable  à  la  Constitution,  un  zèle  prudent  et  courageux  pour  en  développer 
et  défendre  les  principes,  des  intentions  droites,  des  efforts  continuels  pour  main- 
tenir l'union  et  la  paix  et  le  dé^i^  habituel  de  faire  le  bien,  je  ne  parle  point  du 
courage  de  l'exécuter.  Quel  est  le  citoyen,  qui  dans  les  jours  de  cette  Révolution 
n'a  pas  senti  son  âme  s'élever  et  acquérir  de  nouveaux  degrés  de  force?  L'huma- 
nité s'est  pour  ainsi  dire  agrandie  dans  ces  climats;  le  faible  a  donné  l'exemple 
du  couragp,  le  sexe  celui  de  la  valeur,  les  esprits  les  plus  froids  se  sont  échauffés 
et  les  grands  hommes  se  sont  élevés  au-dessus  de  la  grandeur  ordinaire  de  l'homme. 
Mais  c'est  dans  Dieu  seul  que  j'ai  mis  toute  ma  confiance,  j'irai  tous  les  jours  aux 
pieds  des  autels  implorer  ses  grâces,  je  le  supplierai  de  répandre  ses  bénédictions 
sur  mon  ministère,  de  suppléer  à  ma  faiblesse,  de  prendre  lui-môme  la  place  de 
pasteur  et  de  me  conduire  avec  mon  troupeau  jusqu'à  la  patrie  du  ciel  qui  doit 
être  le  dernier  terme  des  espérances  du  chrétien. 

Le  clergé,  M.  l'évêque  métropolitain  à  sa  tête,  reconduit  dans  le 
chœur  par  les  commissaires,  la  messe  solennelle  a  été  célébrée  et  dite 
par  M.  Denoux,  premier  vicaire.  L'évêque  métropolitain  y  a  assisté  ainsi 
que  les  électeurs,  conformément  à  l'article  31  du  titre  II  relatif  à  la 
nomination  aux  ofûces  ecclésiastiques,  du  décret  du  12  juillet  1790 
concernant  la  constitution  civile  du  clergé. 

Après  la  messe,  la  séance  a  été  continuée.  L'un  de  MM.  les  Secré- 
taires adjoints  a  fait  lecture  de  deux  lettres  adressées  le  29  de  ce  mois  à 
M.  le  Président  par  M.  Desmousseaux,  second  substitut  adjoint  de  M.  Je 
procureur  de  la  commune,  faisant  les  fonctions  de  procureur  syndic 
du  district;  par  l'une  il  annonce  avoir  reçu  l'acceptation  officielle  de 
M.  Duchesne,  vicaire  de  Saint-Martin  du  Cloître,  élu  curé  de  la  paroisse 
de  Saint-Victor;  par  l'autre,  celle  de  M.  Clausse,  vicaire  de  Saint-André 
des  Arcs,  élu  curé  de  cette  paroisse. 

Un  membre  a  fait  la  motion  de  faire  par  l'assemblée  électorale 
frapper  une  médaille  pour  consacrer  les  travaux  de  l'assemblée  qu'elle 
venait  d'achever  et  le  mode  adopté  par  le  peuple  pour  élire  ses  législa- 
teurs, ses  juges,  ses  administrateurs  et  ses  pasteurs.  Il  a  proposé  que 
la  médaille  fût  ainsi  frappée.  L'un  de  ses  côtés  porterait  la  figure  de 
Minerve  tenant  un  livre  ouvert  sur  lequel  serait  inscrit  :  Constiiution 
civile  du  clergé,  assemblée  administrative,  ordre  judiciaire  ;  la  légende:  Le 
peuple  délègue  ses  droits  à  ses  mandataires,  au  bas  le  nom  de  chaque  élec- 
teur à  qui  elle  serait  remise.  L'autre  côté  porterait  les  attributs  de  la 


CLOTURE  DE  L'ASSEMBLÉIi  DU  DISTRICT.  —  30  MARS  i791.       517 

Justice,  de  l'Église  et  de  rAdministration,  en  légende  :  La  voix  du  peuple 
les  confère  au  mérite;  au  bas,  Département  de  Pam,  1790-91,  électeurs,  et  a 
ajouté  au  surplus  qu'il  s'en  rapportait  à  l'assemblée  sur  le  coin  de 
cette  médaille.  Un  autre  membre,  en  appuyant  la  motion,  a  demandé 
qu'il  fût  nommé  des  commissaires  pour  déterminer  la  forme  de  cette 
médaille  et  rédiger  une  adresse  à  présenter  à  l'Assemblée  nationale 
pour  lui  faire  part  des  travaux  dont  l'assemblée  électorale  s'est  occupée 
depuis  sa  formation  jusqu'à  ce  jour. 

Ces  deux  motions  appuyées  et  successivement  mises  aux  voix,  il  a 
été  arrêté:  1°  de  faire  frapper  une  médaille  ^  2"  qu'il  serait  nommé 
des  commissaires,  tant  pour  en  déterminer  la  forme  que  pour  ré- 
diger l'adresse  proposée  à  présenter  à  l'Assemblée  nationale. 

M.  le  Président  a  nommé  pour  commissaires  MM.  Gerutti,  Gor- 
guereau,  Brissot  de  Warville,  Lacépède  et  Hua. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  et  appuyée  de  voter  des  remer- 
ciements à  M.  de  La  Chesnaye,  commandant  du  bataillon  de  Notre- 
Dame  et  électeur,  du  zèle  avec  lequel  il  a  rempli  ses  fonctions  de  com- 
mandant auprès  de  l'assemblée  électorale,  il  a  été  arrêté  de  voter  des 
remerciements  à  M.  de  La  Chesnaye,  commandant  du  bataillon  et 
électeur. 

Lecture  faite  du  procès- verbal  de  la  présente  séance  par  l'un  de 
MM.  les  Secrétaires  adjoints,  la  rédaction  adoptée,  il  a  été  clos  et  l'as- 
semblée dissoute  jusqu'à  ce  qu'une  nouvelle  convocation  la  mette  dans 
le  cas  de  se  réunir.  A  une  heure  de  relevée,  M.  le  Président  a  levé  la 
séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Pastoret,  Président; 
Gerutti,  Secrétaire. 

1.  L'assemblée  revint  sur  cette  détermination  et  arrêta   do  ne  pas  frapper  de  mé- 
daille commémorative  (Cf.  p.  616). 


37 


VI 

PROCÈS-VERBAUX 

DE 

UASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DU  DÉPARTEMENT  DE  PARIS 

DU    8  AU    15  JUIN  1791 


ELECTION    DU  PRESIDENT   ET   DU    SUBSTITUT 

DU    TRIBUNAL   CRIMINEL 

DE    l'accusateur     PUBLIC     ET     DE    SON    SUBSTITUT 

DU    GREFFIER    ET   DE    CINQ    JUGES    SUPPLEANTS. 

V*  séance.  —  Mercredi  8  juin  179d,  9  heures  du  matin. 

Réunion  de  l'assemblée  électorale  pour  la  nomination  du  président  et  de  l'accusateur 
public  du  tribunal  criminel  de  Paris,  de  leurs  substituts  et  du  greffier,  et  des  juges 
et  des  juges  suppléants,  dont  les  places  sont  vacantes.  —  Le  doyen  d'âge  Cozette 
préside  et  fait  agréer  Gouniou  comme  secrétaire  provisoire  et  les  doyens  d'âge  Carré, 
Barnou  et  Oudet  comme  scrutateurs  généraux  provisoires.  —  Lettre  de  Pastoret 
envoyant  la  loi  du  3  juin  convoquant  les  électeurs.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un 
président,  sans  résultat.  —  Élection,  au  2«  tour,  de  Lacépède  comme  président  de 
l'assemblée.  —  Élection  de  Gouniou  comme  secrétaire  de  l'assemblée.  —  Prestation 
de  serment  du  président  et  du  secrétaire  et  ensuite  de  tous  les  électeurs  présents. 

Les  électeurs  du  Département  de  Paris,  sur  la  convocation  faite 
pour  ce  jour,  le  5  de  ce  mois,  par  M.  le  Procureur  général  syndic  du 
Département,  en  vertu  de  la  loi  du  3  juin,  présent  mois,  à  Teffet  de 
nommer  le  président  et  l'accusateur  public  du  tribunal  criminel  de 
Paris,  leurs  substituts  et  le  greffier,  et  de  nommer  ensuite  aux  places 
de  juges  et  de  suppléants  vacantes  dans  les  tribunaux  du  Déparlement, 
se  sont  réunis  en  la  salle  d'assemblée  à  l'évêché.  M.  Cozette,  comme 


580  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

doyen  d'âge,  a  ouvert  la  séance  ;  il  a  commencé  par  proposera  l'assem- 
blée d'agréer  pour  secrétaire  provisoire  M.  Gouniou.  La  proposition  de 
M.  le  doyen  d'êge  a  été  acceptée;  en  conséquence  M.  Gouniou  a  pris 
séance  au  bureau,  en  qualité  de  secrétaire  provisoire.  M.  le  Doyen 
d'âge,  président,  a  présenté  ensuite  à  l'assemblée  pour  scrutateurs 
généraux,  aussi  provisoires  comme  doyens  d'âge,  MM.  Carré,  Barnou 
et  Oudet.  L'assemblée  les  a  acceptés  et  ils  ont  signé  avec  M.  le  Doyen 
d'âge  président,  et  le  secrétaire  provisoire. 

GozETTE,  doyen  d'âge.  Président; 
Gouniou,  Secrétaire  provisoire. 
Carré,  Barnou,  Oudet. 

M.  le  Secrétaire  a  fait  lecture  :  r'  d'une  lettre  adressée  ce  jourd'hui 
par  M.  Pastoret,  procureur  général  syndic  du  Département,  à  MM.  les 
électeurs  du  Département.  Elle  contient  l'envoi  de  la  loi  du  3  de  ce 
mois  qui  a  donné  lieu  à  la  convocation  de  l'assemblée,  ainsi  que  d'un 
imprimé  de  convocation;  2°  de  cette  convocation  du  5  juin  présent 
mois;  3"  et  enfin  d'un  imprimé  de  la  loi  relative  à  la  nomination  des 
membres  du  tribunal  criminel,  du  3  juin  1791,  transcrite  sur  les  regis- 
tres du  Département  le  6  du  même  mois,  dont  l'article  13  et  dernier 
du  décret  de  l'Assemblée  nationale  qui  a  donné  lieu  à  celte  loi,  porte 
que  les  électeurs  actuels  du  Département  de  Paris  se  rassembleront 
pour  nommer  les  fonctionnaires  énoncés  audit  décret  et  nommeront 
en  même  temps  aux  places  de  juges  et  de  suppléants  vacantes  dans  les 
tribunaux  de  la  capitale.  Le  dépôt  de  ces  différentes  pièces  a  été  ordonné 
être  fait  au  secrétariat. 

M.  le  Doyen  d'âge  Président  a  ensuite  proposé,  pour  accélérer 
l'organisation  de  l'assemblée,  de  se  diviser  en  six  bureaux  particuliers, 
à  l'effet  d'y  procéder,  en  la  forme  ordinaire,  à  la  nomination  du  prési- 
dent de  l'assemblée,  à  celle  du  secrétaire  et  des  trois  scrutateurs  géné- 
raux et  par  suite  aux  élections  énoncées  en  la  convocation  du 
5  juin  1791.  Cette  proposition  mise  aux  voix  et  adoptée,  les  électeurs 
se  sont  divisés  en  six  bureaux.  D'abord,  ils  ont  procédé  à  un  premier 
scrutin  pour  la  nomination  du  président  de  l'assemblée.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  les  commissaires  de  chaque  bureau  en  ont  remis  le 
résultat  aux  trois  doyens  d'âge,  faisant  les  fonctions  provisoires  de  scru- 
tateurs généraux.  L'un  deux,  après  le  dépouillement  et  le  recensement 
général,  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  272,  réduit  par  2 
bulletins,  dont  1  blanc  au  premier  bureau  et  1  nul  au  quatrième,  à  270, 
ce  qui  fixait  la  pluralité  absolue  à  136  voix. 


ÉLECTION  DU   BUREAU.   —    8  JUIN    I79I.  o81 

Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Lacépède  a  eu  132  voix  ;  — 
M.  Kersaint,  35; —  M.  d'Ormesson,  2;—  M.  Beauvais  de  Préau,  19;  — 
M.  Pastoret,  18;  —  M.  Danton,  7;  —  M.  Gouniou,  2;  —  M.  Chambou, 
13;  —  M.  Michel,  médecin,  15;  —  M.  Brousse  Desfaucherets,  3;  — 
M.  Cerutti,  3;  —  M.  Carré,  3;  —  M.  Raflfron,  3;  —  M.  Lohier,  2;  — 
M.  Deparcieux,  2;  —  M.  Agasse  l'aîné,  3.  Total:  262  voix.  Les  8  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  270  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  doyens  d'âge,  il  a  annoncé  que  M.  Lacépède  qui,  au  nombre 
de  132  voix,  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  n'avait  point  obtenu  la 
pluralité  absolue  fixée  à  136  voix.  M.  le  Doyen  d'âge  Président,  d'après 
ce  résultat,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'étant  acquise  à  per- 
sonne, il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  second  tour  de  scrutin. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  aussitôt 
procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats 
en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  M VI.  les 
Scrutateurs  généraux  doyens  d'âge  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  277,  la  pluralité  absolue  de  139  voix.  Le  dépouillement 
a  fait  reconnaître  que  M.  Beauvais  de  Préau  a  eu  6  voix  ;  —  M.  Dan- 
ton, 5  ;  —  M.  Kersaint,  9;  —  M.  Lacépède,  2/i9;  —  M.  Cerutti,  2;  — 
M.  Chambon,  2.  Les  quatre  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur 
différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  277  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  doyens  d'âge,  après  avoir 
prononcé  le  résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Lacépède,  qui  avait 
obtenu  le  plus  de  suffrages,  au  nombre  de  2/i9  voix,  en  réunissait  110 
au  delà  de  la  pluralité  absolue,  fixée  à  139  voix.  M.  le  doyen  d'âge 
Président  a  proclamé,  d'après  ce  résultat,  M.  Lacépède  président  de 
l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris. 

Les  électeuts  se  sont  aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs 
où  ils  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  secrétaire 
de  l'assemblée.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  doyens  d'âge  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  111,  la  pluralité  absolue  de  56  voix.  D'après  le  dépouil- 
lement, il  a  été  reconnu  que  M.  Gouniou  a  eu  91  voix;  —  M.  Beauvais 
de  Préau,  6;  —  M.  Billecocq,  5;  —  M.  Rousseau',  2;—  M.  Kersaint,  2; 
—  M.  Agasse  l'aîné,  2.  Total  :  108  voix.  Les  3  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  111  voix. 

1.  Jean  Rousseau,  électeur  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle. 


582  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  doyens  d'âge,  il  a  annoncé  que  M.  Gouniou,  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  91,  35  au  delà  de  la  pluralité  abso- 
lue fixée  à  56  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Doyen  d'âge  Président  a 
proclamé  secrétaire  de  l'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris, 
M.  Gouniou.  Cette  proclamation  faite,  M.  Lacépède  a  pris  séance  comme 
président,  M.  Gouniou  comme  secrétaire,  et  M.  le  Doyen  d'âge  Prési- 
dent a  signé  avec  le  Secrétaire  provisoire. 

CozETTE,  Doyen  d'âge  ; 

Gouniou,  Secrétaire  provisoire. 

M.  le  Président  a  observé  qu'aux  termes  des  décrets  de  l'Assemblée 
nationale  le  président  et  le  secrétaire  devaient  avant  tout  prêter  ser- 
ment. M.  le  Doyen  d'âge  en  a  lu  la  formule  conçue  en  ces  termes  : 
«  Vous  jurez  et  promettez  d'être  fidèle  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roi, 
de  ne  nommer  que  ceux  que  vous  aurez  choisis  en  votre  âme  et  con- 
science, comme  les  plus  dignes  de  la  confiance  publique,  sans  avoir 
été  déterminé  par  dons,  promesses,  sollicitations  ou  menaces.  »  M.  le 
Président  a  ensuite  prononcé  ces  mots  :  «  Je  le  jure  »,  ainsi  que  M.  le 
Secrétaire. 

D'après  cette  prestation  de  serment,  M.  le  Président  a  représenté, 
d'après  les  mêmes  décrets  de  l'Assemblée  nationale,  que  le  serment 
devait  être  prêté  par  chacun  des  membres  de  l'assemblée  ;  il  a  fait 
lecture  de  la  formule,  et  chaque  électeur  a  prononcé  ces  mots  ;  «  Je 
le  jure.  » 

M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si,  attendu 
qu'elle  était  beaucoup  diminuée,  elle  désirait  procéder  sur-le-champ 
à  la  nomination  des  trois  scrutateurs  généraux  ou  si,  au  contraire, 
elle  jugeait  de  renvoyer  à  demain  cette  élection.  L'assemblée  a  arrêté 
d'ajourner  à  demain,  neuf  heures  du  matin,  la  nomination  des  trois 
scrutateurs  généraux. 

A  deux  heures  et  demie  de  relevée,  M.  le  Président  a  levé  la  séance 
et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Lacépède,  Président; 
Gouniou,  Secrétaire, 


ÉLECTION   DU  BUREAU.  -  9  JUIN   1791.  583 


2'"^  séance.  —  Jeudi  9  juin  1791,  9  heures  du  matin. 

Élection  de  Barré,  Roussy  et  Agasse  l'aîné  comme  scrutateurs  généraux  et  de  Vieillard, 
Roettiers  de  Montaleau  et  Billecocq  comme  suppléants.  —  L'assemblée  déciie  de 
n'avoir  qu'une  réunion  par  jour  et  de  la  tenir  de  8  heures  du  matin  à  4  heures 
du  soir.  —  L'organisation  ancienne  des  bureaux  est  conservée.  —  Élection  d'Adrien 
Du  Port  comme  président  du  tribunal  criminel  de  Paris.  —  Scrutin  pour  l'élection 
du  substitut  du  président,  sans  résultat.  —  Élection,  au  2«  tour,  de  Bigot  de  Préa- 
meneu  comme  substitut  du  président  du  tribunal  criminel.  —  Pastoret  déclare  que 
l'assemblée  n'a  pas  à  s'occuper  de  nommer  les  trois  huissiers  du  tribunal  criminel. 
—  On  décide  de  prévenir  les  présidents  des  48  sections  de  la  tenue  de  l'assemblée 
actuelle. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du 
jour  était  la  nomination  de  trois  scrutateurs  généraux  de  l'assemblée, 
qu'il  s'agissait  d'y  procéder  par  un  scrutin  de  liste  de  trois  noms  à  la 
simple  pluralité  des  suffrages.  Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  retirés 
dans  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise 
faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  121,  produi- 
sant 363  suffrages.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Agasse  l'aîné 
a  eu 2/^  voix;  —M.  Allart,  2;  —  M.  Barbier,  Z^  ;  —  M.  Boucher-René, 
6  ;  —  M.  Barré,  86  ;  —  M.  Billecocq,  16  ;  —  M.  Carré,  4  ;  —  M.  Bechet,  2; 
—  M.  Ghambon,  2;  —  M.  Cailleau,  2;  —  M.  Colin  de  Cancey,  k;  — 
M.  De  La  Haute,  2  ;  —  M.  Fauconpret,  2;  —  M.  Daix,  2;  —  M.  La- 
rive,  9;  — M.  Gallemant,  11;  —  M.  Gilles,  2; —  M.  Gouniou,  2;  — 
M.  Michel,  3;  —  M.  Desessarts,  5  ;  —  M.  d'Ormesson,  13  ;  —  M.  La- 
motte,  6  ;  —  M.  Lohier,  2  ;  —  M.  Oudet,  3  ;  —  M.  Roussy,  56  ;  —  M.  Sou- 
chay,  3  ;  —  M.  Vieillard,  22  ;  —  M.  Regnault,  2  ;  —  M.  Roettiers  de  Mon- 
taleau, 22.  Total  :  319  voix.  Les  kh  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  363  suffrages. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  les  trois  qui  avaient  réurii  le  plus 
de  suffrages  étaient  MM.  Barré,  86  voix,  Roussy,  56,  et  Agasse  l'aîné,  2^, 
que  les  trois  qui  ensuite  en  avaient  obtenu  le  plus  étaient  MM.  Vieil- 
lard, 22,  Roettiers  de  Montaleau,  22,  et  Billecocq,  16.  M.  le  Président, 
d'après  ce  résultat,  a  proclamé  scrutateurs  généraux  de  l'assemblée 
MxM.  Barré,  Roussy  et  Agasse  l'aîné,  et  scrutateurs  généraux  sup- 
pléants MM.  Vieillard,  Roettiers  de  Montaleau  et  Billecocq. 

Un  membre  a  fait  la  motion,  vu  la  nécessité  de  mettre  la  plus 


584  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

grande  célérité  aux  opérations  importantes  dont  l'assemblée  se  trou- 
vait en  ce  moment  chargée  et  le  peu  de  temps  que  l'indication  des 
assemblées  primaires  au  16  de  ce  mois  lui  laissait  pour  les  consommer, 
d'avoir  deux  séances  par  jour.  Un  autre  membre,  au  contraire,  a  pro- 
posé, attendu  l'éloignement  des  électeurs  des  cantons,  de  n'avoir  qu'une 
séance  par  jour,  de  la  commencer  à  neuf  heures  du  matin  et  de  la 
conduire  jusqu'à  quatre  heures  du  soir.  Un  autre  enfin  a  réclamé  de 
passer  à  l'ordre  du  jour.  Ces  trois  motions  également  appuyées,  la  der- 
nière, comme  ayant  pour  objet  de  passer  à  l'ordre  du  jour,  a  d'abord 
été  mise  aux  voix  et  a  été  rejetée  par  l'assemblée.  Quant  aux  deux  pre- 
mières motions,  la  priorité  a  été  demandée  en  faveur  de  la  seconde, 
tendant  à  n'avoir  qu'une  séance  par  jour.  Cette  priorité  mise  aux  voix, 
elle  a  été  accordée  par  l'assemblée  à  la  seconde  motion.  Un  membre  a 
proposé,  par  amendement  à  cette  motion,  de  commencer  la  séance  à 
huit  heures,  au  lieu  de  neufheures  du  matin.  Cet  amendement  appuyé 
et  mis  aux  voix,  a  été  adopté,  joint  ensuite  à  la  motion  principale;  le 
tout  également  mis  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  :  1°  de  n'avoir  qu'une 
séance  par  jour;  2°  de  commencer,  à  compter  de  demain,  l'assemblée 
à  huit  heures  du  matin  et  de  la  continuer  jusqu'à  quatre  heures  du  soir. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre,  pour  ménager  le  temps  pré- 
cieux de  l'assemblée  et  aller  plus  promplement  en  avant  sur  ses  opé- 
rations, de  conserver  l'organisation  ancienne  des  bureaux  particuliers, 
telle  qu'elle  était  lors  de  sa  séparation  et  telle  qu'elle  avait  été  fixée  par 
l'arrêté  du  25  janvier  dernier,  il  a  été  pris  un  arrêté  en  conséquence. 

M.  le  Président  a  observé  que  l'assemblée  devait  s'occuper  de  la 
nomination  par  un  scrutin  individuel  à  la  pluralité  absolue  des  suf- 
frages, d'un  président  du  tribunal  criminel  du  Département  de  Paris. 
Les  électeurs  se  sont  en  conséquence  rendus  en  leurs  bureaux  particu- 
liers pour  y  procéder  à  un  premier  scrutin.  Les  scrutins  faits  et  dé- 
pouillés, remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  304,  la  pluralité  absolue 
de  153  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  Du  Port,  député  à 
l'Assemblée  nationale,  a  eu  219  voix;  —  M.  Du  Port,  sans  désignation, 
5  ;  —  M.  d'André,  député,  5  ;  —  M.  Freteau,  député,  20;  —  M.  Freteau, 
sans  désignation,  2  ;  —  M.  Minier,  avocat,  2;  —  M.  Petion  de  Ville- 
neuve, 2  ;  —  M.  Robespierre,  député,  2  ;  —  M.  Peletier  de  Saint-Far- 
geau,  député,  28;  —  M.  Peletier  de  Saint-Fargeau,  sans  désignation, 
2;  —  M.  Target,  député,  2.  Total:  295  voix.  Les  9  voix  de  surplus  dis- 
persées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement: 
30/i  voix. 


ÉLECTION  DU  PRÉSIDENT  DU  TRIBUNAL  GRIMLXEL.  —  9  JUIN  1791.     585 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Du  Port,  député  à  l'Assemblée  nationale, 
celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  219,  66  au 
delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  153  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le 
Président,  au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  président  du  tribunal 
criminel  du  département  de  Paris,  M.  Du  Port,  député  à  l'Assemblée 
nationale,  juge  du  tribunal  du  premier  arrondissement  du  Départe- 
ment de  Paris,  âgé  de  trente-deux  ans,  demeurant  rue  du  Grand- 
Chantier,  2. 

Sur  l'observation  faite  à  l'assemblée  par  M.  le  Président  que  l'or- 
dre des  nominations,  indiqué  dans  la  convocation  du  5  de  ce  mois, 
n'était  pas  le  même  que  celui  que  présentait  la  loi  du  3  juin  1791,  sur 
le  décret  du  2,  que,  d'après  la  convocation,  il  paraîtrait  que  les  substi- 
tuts du  président  et  de  l'accusateur  public  ne  devraient  être  nommés 
qu'après  l'élection  du  président  et  de  l'accusateur  public,  qu'au  con- 
traire, suivant  l'article  2  du  décret  du  2  juin  1791,  le  substitut  se  trouve 
placé  immédiatement  après  le  président  du  tribunal  criminel,  qu'ainsi 
l'assemblée  avait  à  décider,  par  oui  ou  par  non,  par  quelle  nomina- 
tion elle  voulait  en  ce  moment  commencer,  un  membre  a  fait  la  mo- 
tion de  commencer  par  nommer  le  substitut  du  président  du  tribunal 
criminel.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté 
de  procéder  d'abord  à  la  nomination  du  substitut  du  président  du  tri- 
bunal criminel  et  ensuite  à  celle  de  l'accusateur  public,  de  son  substi- 
tut et  du  greffier  criminel. 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  se  sont  occu- 
pés du  premier  scrutin  pour  l'élection  du  substitut  du  président  du 
tribunal  criminel  du  département  de  Paris.  Les  scrutins  faits  et  dé- 
pouillés, leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  301,  réduit  par  deux  bulletins  nuls,  1  au 
premier  bureau  et  1  au  troisième,  à  299,  ce  qui  fixait  la  pluralité 
absolue  à  150  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Agiera 
eu  4  voix  ;  —  M.  Biauzat,  député,  8;  —  M.  Buzot,  député,  29;  — 
M.  Bigot  de  Préameneu,  63;  —  M.  Bouche,  député,  3;  —  M.  d'André, 
député,  3k\  —  M.Freteau,  député,  15;  —  M.  Gérard,  électeur,  2  ;  — 
M.  Lohier,  électeur,  2;  —  M.  Merlin,  député,  2;  —  M.  Petion  de  Ville- 
neuve, 63;  —  M.  Boederer,  député;  20;  —  M.  Becolène,  juge,  2;  — 
M.  Bobespierre,  député,  17  ;  —  M.  Peletier  de  Saint-Fargeau,  député, 
20;  —  M.  Peletier  de  Saint-Fargeau,  sans  désignation,  2.  Total:  286 
voix.  Les  13  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  mem- 
bres. Total  égal  au  dépouillement  :  299  voix. 


586  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  majorité 
absolue,  que  MM.  Bigot  de  Préameneu  etPetion  de  Villeneuve,  les  deux 
qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  n'avaient  eu  chacun  que  63  voix. 
M.  le  Président  a  annoncé,  d'après  ce  résultat,  que  la  pluralité  absolue 
n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second  tour 
de  scrutin.  Les  électeurs  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers  y  ont  pro- 
cédé. Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en 
la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les 
Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de 
239  voix,  la  pluralité  absolue  de  120  voix.  Du  dépouillement  il  est 
résulté  que  M.  Bigot  de  Préameneu,  juge,  a  eu  128  voix;  —  M.  Buzot, 
député,  17;  —  M.  Biauzat,  député,  2;  —  M.  d'André,  député,  10;  — 
M.  Hua,  juge,  2;  —  M.  Petion  de  Villeneuve,  député,  6/^  ;  —  M.  Roe- 
derer,  député,  3;  —  M.  Le  Peletier  de  Sainl-Fargeau,  député,  4;  — 
M.  Lohier,  électeur,  2.  Total:  232  voix.  Les  7  voix  de  surplus  disper- 
sées en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
239  voix. 

Le  résultat  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  il 
a  annoncé  que  M.  Bigot  tle  Préameneu,  juge,  qui  avait  obtenu  le  plus 
de  suffrages,  en  réunissait  128,  8  au  delà  de  la  pluralité  absolue,  fixée 
à  120  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom 
de  l'assemblée,  M.  Félix-Julien-Jean  Bigot  de  Préameneu,  électeur  de 
la  section  des  Tuileries  et  juge  du  tribunal  du  IV^  arrondissement  du 
Département  de  Paris,  âgé  de  43  ans,  demeurant  rue  du  Dauphin, 
pour  substitut  du  président  du  tribunal  criminel  du  Département  de 
Paris. 

M.  le  Président  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle  désirait 
procéder  de  suite  à  l'élection  de  l'accusateur  public  du  tribunal  cri- 
minel du  Département,  ou  remettre  cette  nomination  à  demain.  L'as- 
semblée a  ajourné  à  demain  huit  heures  du  matin  l'élection  de  l'accu- 
sateur public  du  tribunal  criminel  du  Département,  ainsi  que  celle  de 
son  substitut. 

M.  Pastoret,  procureur  général  syndic  du  Département  et  élec- 
teur, après  avoir  demandé  et  obtenu  la  parole,  a  représenté  que  plu- 
sieurs électeurs  lui  ayant  hier  témoigné  des  doutes  sur  la  question  de 
savoir  si  l'assemblée  électorale  devait  nommer  ou  non  les  trois  huis- 
siers qui  doivent  exister  auprès  du  tribunal  criminel  du  Département 
de  Paris,  aux  termes  de  l'article  10  du  décret  du  2  juin  1791 ,  sur  lequel 
a  été  rendu  la  loi  du  3  juin,  il  avait  cru  devoir  se  transporter  à  l'As- 
semblée nationale  pour  avoir  des  éclaircissements  à  ce  sujet;  qu'il  s'é- 


ÉLECTION  DU  SUBSTITUT  DU  PRÉSIDENT  —  9  JUIN  4  791.         587 

tait  à  cet  effet  présenté,  tant  au  comité  de  constitution  qu'à  celui  de 
législation  y  réuni,  qu'ily  avait  entre  autres  trouvé  M.  Du  Port  et  qu'a- 
près lui  avoir,  ainsi  qu'aux  autres  membres  de  ces  comités,  exposé  la 
difficulté  qui  paraissait  s'élever  au  sujet  des  huissiers  du  tribunal  cri- 
minel, ils  avaient  tous  été  d'avis  que  ces  huissiers  ne  devaient  pas  être 
élus  par  les  électeurs  qui  n'avaient  pour  le  tribunal  criminel  que  cinq 
élections  à  faire,  celles  d'un  président  et  de  son  substitut,  d'un  accusa- 
teur public  et  de  son  substitut  et  enfin  d'un  greffier  criminel  K 

Un  membre  ensuite  a  fait  la  motion,  pour  parvenir  à  rendre  de- 
main l'assemblée  plus  nombreuse  et  suppléer  au  défaut  de  connais- 
sance que  pouvaient  avoir  jusqu'à  présent  plusieurs  électeurs  de  la 
session  actuelle,  de  charger  M.  le  Président  d'écrire  sur-le-champ  aux 
présidents  des  48  comités  de  sections,  pour  les  engager  à  instruire 
chaque  électeur  de  leur  section  de  la  réunion  et  de  la  tenue  de 
l'assemblée.  Cette  motion  a  été  appuyée,  mais,  avant  de  la  mettre  aux 
voix,  M.  le  Président  a  observé  qu'en  sa  qualité  de  président  il  n'avait 
aucune  correspondance  avec  les  comités  de  sections.  M.  Pastoret  a 
aussi  représenté  qu'aux  termes  des  décrets  de  l'Assemblée  nationale, 
ce  n'était  point  avec  les  sections  qu'il  devait  correspondre,  mais  seule- 
ment avec  les  districts  du  Département,  qu'il  avait  écrit  à  chacun  des 
procureurs  syndics  des  trois  districts  de  Paris,  Saint-Denis  et  Bourg-la- 
Reine,  pour  les  prévenir,  tant  de  la  convocation  par  lui  faite  des  élec- 
teurs, que  du  motif  de  cette  convocation,  que  là  se  bornait  sa  mission; 
que  cependant,  puisque  l'assemblée  paraissait  se  plaindre  de  ce  que  les 
sections  n'avaient  pas  été  averties  particulièrement  de  cette  convoca- 
tion, il  offrait  à  l'assemblée,  si  elle  le  jugeait  à  propos,  d'écrire  à  l'ins- 
tant à  M.  le  Procureur  de  la  Commune,  faisant  les  fonctions  de  Pro- 
cureur syndic  du  district  de  Paris,  pour  le  prier  de  faire  part  aux 
présidents  du  comité  de  chacune  des  48  sections,  de  la  tenue  actuelle 
de  l'assemblée  électorale  du  département  et  de  son  objet,  en  les  enga- 
geant de  faire  avertir  chaque  électeur  de  leur  section  de  se  rendre 
demain  à  huit  heures  du  matin  à  l'assemblée  électorale  à  l'évêché. 
Les  offres  de  M.  le  Procureur  général  syndic  du  département  ayant 
été  adoptées  par  l'assemblée,  la  motion  faite  pour  instruire  les  électeurs 
absents  a  été  retirée.  A  trois  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président 
a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Lacépède,  Président; 
GouNiou,  Secrétaire. 

i.  L'original  de  la  consultation  du  comité  de  constitution  sur  ce  sujet  est  aux  Ar- 
chives nationales  (BI»). 


588.  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

3'"''  séance.  —  Vendredi  10  juin  1791,  8  heures  du  matin. 

Lettre  de  Pastoret  annonçant  que  l'assemblée  devra  élire  sept  juges  suppléants.  —  Scrutin 
pour  l'élection  de  l'accusateur  public  près  le  tribunal  criminel,  sans  résultat.  — 
Élection,  au  2*  tour,  de  Robespierre  comme  accusateur  public  près  le  tribunal  cri- 
minel. —  L'assemblée  décide  qu'elle  ne  siégera  pas  le  dimanche  12  juin,  jour  de  la 
Pentecôte.  —  Deux  scrutins  pour  l'élection  du  substitut  de  l'accusateur  public,  sans 
résultat.  —  Élection,  au  3^  tour,  du  député  d'André  comme  substitut  de  l'accusateur 
public  contre  Polverel. 

.  L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-yerbal  delà  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était  un  premier  scrutin  pour  l'élection  de  l'accusateur  public  du  tri- 
bunal criminel  du  Déparlement  de  Paris.  Ensuite  il  a  représenté  que 
M.  Pastoret,  procureur  générai  syndic  du  Département,  lui  avait 
adressé  hier  au  soir  un  état  de  lui  certifié  des  élections  de  juges  sup- 
pléants à  faire  par  l'assemblée  dans  les  différents  tribunaux  des  six 
arrondissements  du  Département.  M.  le  Secrétaire  a  fait  lecture  de  cet 
état  :  il  en  résulte  qu'au  tribunal  du  premier  arrondissement,  qui  était 
composé  de  MM.  Du  Port,  Morel,  Garran,  Hérault,  Alix,  juges,  et  de 
MM.  Millet,  Garouge,  Archambault  et  Pons,  suppléants,  M.  Du  Port  est 
nommé  président  du  tribunal  criminel,  M.  Garran  membre  du  tribu- 
nal de  cassation,  M.  Hérault  commissaire  du  Roi  auprès  du  même 
tribunal,  que  M.  Alix  est  décédé,  en  sorte  que  ce  tribunal  se  trouve 
actuellement  composé  de  MM.  Morel,  Millet,  Garouge,  Archambault  et 
Pons,  ce  qui  donne  à  faire  quatre  nominations  de  suppléants,  qu'il  n'y 
a  aucune  nomination  à  faire  dans  les  tribunaux  des  second  et  cin- 
quième arrondissements,  que  dans  celui  du  troisième,  la  nomination 
de  M.  Thouret  au  tribunal  de  cassation  fait  passer  à  la  place  déjuge 
M.  Millet,  premier  suppléant  de  ce  tribunal,  et  laisse  par  conséquent 
une  place  de  suppléant  vacante,  que  dans  celui  du  quatrième  la  no- 
mination de  M.  Bigot  de  Préameneu  à  la  place  de  substitut  du  prési- 
dent du  tribunal  criminel  rend  vacante  une  place  de  suppléant  ;  enfin 
que  dans  celui  du  sixième  la  nomination  de  M.  Viellart  au  tribunal 
de  cassation  laisse  également  vacante  une  place  de  suppléant  ;  qu'ainsi 
rassemblée  électorale  a  à  nommer  :  r  pour  le  premier  tribunal,  k 
suppléants;  2°  pour  le  second  aucun;  3'  pour  le  troisième,  1;  k"  pour 
le  quatrième,  1  ;  5"  pour  le  cinquième,  aucun  ;  6°  pour  le  sixième,  1. 
Total  des  élections  à  faire  pour  les  différents  tribunaux  :  7  suppléants  ^ 

l.  L'assemblée  n'eut,  en  réalité,  que  cinq  juges  suppliants  à  élire,  car  Adrien 
Du  Port  et  Bigot  de  Préameneu  refusèrent  les  fonctions  de  président  et  de  substitut  du 
tribunal  criminel  et  conservèrent  celles  de  juges. 


ÉLECTION  DE  L'ACCUSATEUR  PUBLIC.  —  10  JUIN   1791.      58^ 

M.  Pastoret  annonce,  dans  le  certifié  véritable  par  lui  mis  au 
pied  de  cet  état,  que  l'état  qui  lui  a  été  fourni  par  MM.  les  présidents 
des  six  bureaux  est  celui  qui  lui  a  servi  de  base.  Le  dépôt  de  cet  état  a 
été  ordonné  au  secrétariat. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  particu- 
liers pour  procéder  au  premier  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et 
dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que 
le  nombre  des  votants  était  de  235,  ce  qui  fixait  la  pluralité  absolue  à 
118  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  d'André,  député, 
a  eu  /i9  voix;  —  M.  Minier,  électeur,  7  ;  —  M.  Martineau,  député,  16; 
—  M.  Petion  de  Villeneuve,  6  ;  —  M.  Polverel,  sans  désignation,  3;  — 
M.  Roederer,  député,  5  ;  —  M.  Robespierre,  député,  116;  —  M.  Robes- 
pierre, sans  désignation,  2;  —  M.  Voidel,  député,  3  ;  —  M.  Freteau, 
député,  12.  Total  :  219  voix.  Les  seize  voix  de  surplus  dispersées  en 
unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  235 
voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  Tun  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  pluralité  abso- 
lue, il  a  seulement  observé  que  M.  Robespierre,  député,  celui  qui 
avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  116,  avec  la  désigna- 
tion de  député,  mais  qu'il  en  existait  encore  dans  le  scrutin  deux 
sous  le  nom  de  Robespierre,  sans  désignation.  M.  le  Président,  d'après 
ce  résultat,  a  proposé  à  l'assemblée  de  décider  si  les  deux  voix  don- 
nées sans  désignation  à  M.  Robespierre  devaient  être  réunies  ou  non 
aux  116  voix  que  M.  Robespierre,  député,  avait  obtenues.  Sur  cette 
difficulté  plusieurs  membres  ont  été  successivement  entendus,  tant 
pour  soutenir  l'afflrmatif  que  le  négatif.  Plusieurs  autres  encore,  qui 
avaient  aussi  obtenu  la  parole,  demandaient  à  être  entendus,  mais 
l'assemblée  ayant  paru  désirer  que  la  discussion  fût  fermée,  M.  le  Pré- 
sident l'a  consultée  sur  ce  point  et  la  discussion  a  été  déclarée  fermée. 
Un  membre  enfin  ayant  proposé  de  passer  à  un  second  scrutin,  cette 
proposition  dernière  appuyée  a  été  mise  aux  voix  et  l'assemblée  a 
arrêté  de  passer  à  un  second  scrutin  pour  l'élection  de  l'accusateur 
public  du  tribunal  criminel  du  Département  de  Paris.  Les  électeurs  se 
sont  en  conséquence  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recen- 
sement général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé 
que  le  nombre  des  votants  était  de  372,  la  pluralité  absolue  de  187 
voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  d'André,  député,  a  eu  99 
voix;  — M.  Gérard,  électeur,  2;   —   M.    Martineau,    député,  2k;  — 


590  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

M.  Polverel,  électeur,  3;—  M.  Robespierre,  député,  220;  —  M.  Robes- 
pierre, sans  désignation,  5  ;  —  M.  Le  Peletier  de  Saint  Fargeau,  2  ;  — 
M.  Voidel,  député,  2.  Total  :  357  voix.  Les  15  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  372 
voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Robespierre,  qui  avait  obtenu  le 
plus  de  suffrages,  en  réunissait  220,  33  au  delà  de  la  pluralité  absolue, 
fixée  à  187  voix.  D'après  ce  résultat  M.  le  Président  a  proclamé,  au 
nom  de  l'assemblée,  accusateur  public  du  tribunal  criminel  du  Dépar- 
tement de  Paris,  M.  Robespierre,  député  à  l'Assemblée  nationale,  âgé 
de  trente-trois  ans,  demeurant  rue  Saintonge  au  Marais. 

M.  le  Président  a  observé  que  plusieurs  électeurs  lui  avaient  de- 
mandé s'il  y  aurait  ou  non  séance  dimanche  prochain  12  juin,  jour 
de  la  Pentecôte.  En  conséquence  il  a  consulté  l'assemblée  pour  savoir 
son  intention  à  cet  égard.  L'assemblée  a  arrêté  qu'elle  n'aurait  point 
de  séance  dimanche  prochain,  jour  de  la  Pentecôte. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers; 
ils  y  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  la  nomination  du  substitut 
de  l'accusateur  public  du  tribunal  criminel  du  Département  de  Paris. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  358,  réduit  par 
1  bulletin  nul  au  quatrième  bureau  à  357,  ce  qui  fixait  la  pluralité 
absolue  à  179  voix.  Du  dépouillement  il  est  résulté  que  M.  Alquier', 
député,  a  eu  8  voix;—  M.  Ameil,  électeur,  13;—  M.  Andrieux*,  homme 
de  loi,  2;  —  M.  Rienaymé,  électeur,  5;  —  M.  Rernard,  accusateur 
public, 2; —  M.  Rouche,  député,  4;—  M.  Ruzot,  député, 3;—  M.  Chépy, 
électeur,  6;  —  M.  d'André,  député,  95;  —  M.  Faure^,  accusateur,  12; 
—  M.  Gérard,  électeur,  5;  —  M.  Godard,  électeur,  k;—  M.  Girard  de 
Rury,  k\  —  M.  Hua,  juge,  2  ;  —  M.  Le  Roy  de  Montécly,  2  ;  —  M.  Lohier, 

1.  Charles- Jean-Marie  Alquier  (dont  le  nom  est  orthographié  Altier),  né  à  Tal- 
mond  (Vendée)  le  13  octobre  4752,  avocat,  député  du  Tiers  État  de  La  Rochelle  à  l'As- 
semblée constituante,  président  du  tribunal  criminel  de  Seine-et-Oise,  député  de  ce  dépar- 
tement à  la  Convention  et  au  Conseil  des  anciens,  ambassadeur  sous  Napoléon  F'", 
mort  à  Paris  le  4  février  1826. 

2.  François-Guillaume-Jean-Stanislas  Andrieux,  né  à  Strasbourg  le  6  mai  1759, 
avocat,  auteur  dramatique,  député  de  la  Seine  au  Conseil  des  500,  tribun,  membre  de 
l'Académie  française,  mort  à  Paris  le  10  mai  1833. 

3.  Louis-Joseph  Faure,  né  au  Havre  le  6  mars  1760,  avocat  au  Parlement  en  1781, 
élu  substitut  de  l'accusateur  public  le  15  juin  1791,  député  de  la  Seine  au  Conseil 
des  500  en  1799,  tribun  en  1800,  conseiller  d'État  en  1807,  commandeur  de  la  Légion 
d'honneur,  conseiller  à  la  Cour  de  cassation  en  1828,  mort  à  Paris  en  juin  1837. 


ÉLECTION  DU  SUBSTITUT  DE    L'ACCUSATEUR.  —  4  0  JUIN  1791.       591 

électeur,  2.—  M.  Lasaudade,  avocat,  6;  —  M.  Lauvin^  homme  de  loi, 
2;  —  M.  Marlioeau,  député,  57;—  M.  Minier,  juge,  36;—  M.  Polverel, 
électeur,  /jO;  —  M.  Polverel,  sans  désignation,  3;  —  M.  Petion,  député, 
5;  —  M.  Robin  (Léonard),  10;  —  M.  Roederer,  député,  2;  —  M.  Tron- 
son*,  avocat,  2;  —  M.  Voidel,  député,  2;  —  M.  Vasse,  substitut,  2. 
Total  :  336  voix.  Les  21  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  357  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  pluralité  abso- 
lue, que  celui  qui  réunissait  le  plus  de  suffrages  n'avait  obtenu  que 
95  voix.  M.  le  Président  a  annoncé,  d'après  ce  résultat,  que  la  pluralité 
absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second 
tour  de  scrutin.  Les  électeurs,  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers,  y 
ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  ré- 
sultats en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  323,  la  pluralité  absolue  de  162  voix.  D'après  le  dépouillement 
il  a  été  reconnu  que  M.  Ameil,  électeur,  a  eu  12  voix;  —  M.  Alquier, 
député,  3;  —  M.  Ruzot,  député,  2;  —  M.  Rernard,  accusateur  public, 
électeur,  4;  —  M.  Rienaymé,  électeur,  3;  —  M.  Rouche,  député,  3  ;  — 
M.  Chépy,  k;  —  M.  d'André,  député,  86;  —  M.  Faure,  avocat,  12;  — 
M.  Girard  de  Rury,  électeur,  5  ;  —  M.  Gérard,  avocat,  3  ;  —  M.  Lasau- 
dade, commissaire  du  roi,  6;  —  M.  Le  Roy,  électeur,  2;  —  M.  Lohier, 
électeur,  3;  —  M.  Martineau,  député,  /i8;  —  M.  Minier,  juge,  33;  — 
M.  Polverel,  électeur,  56;  —  M.  Robin  (Léonard),  13  ;  —  M.  Roederer, 
député,  2;  —  M.  Recolène,  juge,  2;  — M.  Voidel,  député,  k.  Total  :  306 
voix.  Les  17  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  mem- 
bres. Total  égal  au  dépouillement:  323  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  pluralité 
absolue,  fixée  à  162  voix,  que  ceux  qui  avaient  eu  le  plus  de  suffrages 
étaient  MM.  d'André,  député,  et  Polverel,  électeur,  qui  avaient  réuni,  le 
premier  86  voix,  le  second  56  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a 
annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y  avait 
lieu  de  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  entre 
MM.  d'André,  député,  et  Polverel,  électeur,  qui  avaient  réuni  le  plus  de 

1.  Lauvin  de  Montplaisir,  avocat  au  Parlement  en  1776,  demeurant  rue  Geoffroy- 
L'Asnier. 

2.  Guillaume-Alexandre  Tronson-Ducoudray,  né  à  Reiras  le  18  novembre  1750,  avocat 
au  Parlement  de  Paris,  en  1778,  défenseur  de  Marie-Antoinette,  député  au  Conseil  des 
anciens,  déporté  après  le  18  fructidor,  mort  à  Sinnaraari  (Guyane)  le  27  mai  1798. 


592  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE  PARIS. 

suffrages,  l'un  86  voix,  l'autre  56.  Il  a  ajouté  qu'attendu  qu'il  était  près 
de  deux  heures  et  demie,  il  désirait  savoir  si  l'assemblée,  après  ce 
scrutin  de  ballottage,  procéderait  ou  non  au  premier  scrutin  pour  la 
nomination  du  greffier  criminel  du  tribunal  criminel  du  Département 
de  Paris.  L'assemblée,  consultée  sur  cet  objet,  a  arrêté  que  la  séance 
serait  levée,  après  le  troisième  scrutin  dit  de  ballottage  pour  la  nomi- 
nation du  substitut  du  tribunal  criminel  du  Département  auquel  elle 
allait  procéder,  et  a  ajourné  à  demain,  huit  heures  précises  du  matin» 
le  premier  scrutin  pour  l'élection  du  greffier  du  tribunal  criminel  du 
Département. 

Les  électeurs  se  sont  aussitôt  retirés  dans  leurs  bureaux  respectifs; 
ils  y  ont  procédé  au  troisième  scrutin  dit  de  ballottage  annoncé. 

Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme 
ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  232,  réduit  par 
5  bulletins  nuls,  1  au  premier  bureau,  2  au  troisième  et  2  au  cinquième, 
à  227.  Le  dépouillement  fait,  il  a  été  reconnu  que  sur  ce  nombre  de 
suffrages  M.  d'André,  député,  en  avait  obtenu  122, 17  déplus  queM.Pol- 
verel,  électeur,  qui  en  réunissait  105.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'as- 
semblée, a  proclamé  M.  d'André,  député  à  l'Assemblée  nationale,  âgé  de 
trente-deux  ans,  demeurant  rue  d'Orléans,  porte  Saint-Denis,  n°  15, 
pour  substitut  de  l'accusateur  public  du  tribunal  criminel  du  Départe- 
ment de  Paris.  A  trois  heures  et  demie  du  soir,  M.  le  Président  a  levé 
la  séance  et  a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Lacépède,  Président; 
GouNiou,  Secrétaire. 


4'"*  séaDoe.  —  Samedi  14  juin  1791,  8  heures  du  matin. 

Rapport  de  M.  Hua  sur  la  médaille  commémorative  de  l'assemblée  électorale.  —  Élection 
d'Etienne  Fremyn  comme  greflier  du  tribunal  criminel. —  Deux  scrutins  sans  résultat 
pour  l'élection  d'un  juge  suppléant.  —  Élection,  au  3^  tour,  d'André  Gérard  comme 
juge  suppléant  au  tribunal  du  l^*"  arrondissement  de  Paris  contre  Duchauflfour.  — 
Présentation  par  Petit-Radel  d'un  projet  de  salle  pour  la  réunion  des  représentants 
de  la  nation.  —  L'assemblée  décide  de  ne  s'occuper  de  la  médaille  commémorative 
qu'après  la  fin  des  élections,  —  Discussion  sur  l'éligibilité  de  Duchauffour  et  avis 
favorable  de  l'assemblée.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  Hua,  l'un  des  cinq  commissaires  nommés  par 


ÉLECTION  DU  GREFFIER  DU  TRIBUNAL   CRBIINEL.  —  1  !  JUIN  1791.     593 

l'assemblée  électorale  du  district  de  Paris  en  sa  quinzième  et  dernière 
séance  du  30  mars  1791,  à  l'effet  de  déterminer  la  forme  de  la  médaille 
que  l'assemblée  a  arrêté  de  faire  frapper,  a  demandé  à  faire  son  rap- 
port sur  cet  objet.  Il  a  dit  qu'il  avait  été  chargé,  conjointement  avec 
MM.  Cerutti,  Gorguereau,  Brissot  de  Warville  et  Lacépède,  de  proposer 
le  coin  de  la  médaille  que  l'assemblée  électorale  avait,  dans  sa  séance 
du  30  mars  dernier,  arrêté  de  faire  frapper  et  de  présenter  les  moyens 
de  l'exécuter.  Il  a  annoncé  que  les  commissaires,  dans  les  différents  pro- 
jets que  rassemblée  leur  avait  remis,  avaient  fixé  leurs  vues  ainsi  qu'il 
suit  :  une  médaille  de  vingt-quatre  lignes,  portant  d'un  côté  ces  mots  : 
Van  deuxième  de  la  liberté^  ils  élurent  pour  la  première  foiSy  au  nom  du 
peuple^  des  juges,  des  administrateurs  de  département,  des  curés,  un  évêque, 
des  directeurs  de  jury;]e  revers  représentant  la  figure  de  la  Sagesse  sou- 
tenant le  livre  de  la  Constitution  ouvert;  sur  l'une  des  pages  la  date  des 
décrets  sur  l'ordre  judiciaire,  sur  la  constitution  des  assemblées  admi- 
nistratives, sur  la  constitution  civile  du  clergé  ;  sur  l'autre  page  ces 
mots  :  Établissement  du  jury,  et  la  date  du  décret  ;  en  exergue  :  Elec- 
teurs du  département  de  Paris.  1790-1791.  Légende  :  Le  peuple  délègue  ses 
droits  à  ses  mandataires.  Il  a  proposé  de  fondre  cette  médaille  en  matière 
de  cloches.  Quant  à  la  dépense  qu'elle  pourrait  occasionner,  il  a  observé 
que  M.  Dupré»  demandait  1,200  livres  pour  composer  le  modèle  né- 
cessaire à  couler  cette  médaille  et  faire  trois  copies  pour  hâter  la  fonte, 
que  si  on  ne  demande/que  l'original,  il  déduira  200  livres,  ce  qui  ne 
ferait  alors  que  1,000  livres;  qu'au  contraire, si  l'assemblée  se  décidaità 
faire  frapper  la  médaille  en  bronze,  le  coin  coûterait  2,000  livres,  mais 
qu'alors  M.  Dupré  s'obligerait  à  la  garantie  des  coins  pendant  le  tirage 
du  premier  cent,  seulement  que  le  monnayage  de  chaque  médaille,  y 
compris  le  métal,  coûterait,  en  plus  de  la  part  contributoire,  k  livres. 
L'assemblée  ne  se  trouvant  pas  assez  complète  pour  prendre  aucune 
décision  sous  ce  rapport,  elle  a  été  ajournée  à  l'heure  de  midi  de  la 
présente  séance  où  elle  serait  plus  nombreuse,  et  a  engagé  M.  Hua  à 
faire  alors  de  nouveau  son  rapport. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  était  un  premier 
scrutin  pour  l'élection  du  greffier  du  tribunal  criminel  du  Département 
de  Paris  et  a  engagé  les  électeurs  à  se  rendre  dans  leurs  bureaux  par- 
ticuliers pour  y  procéder.  Mais  un  membre  ayant  demandé  la  parole, 
a  observé  qu'attendu  que  l'assemblée  n'était  pas  encore  nombreuse,  il 
serait  à  propos,  avant  de  passer  dans  les  bureaux,  de  décider  à  quelle 

1.  Augustin  Dupré,  graveur  général  des  monnaie?,  né  à  Saint-Éiienne  en  1747,  mort 
à  Armentières  (Seine-bt-Marne)  en  1833.  C'est  lui  qui  exécuta  les  coins  des  monnaies  de 
la  République. 

38 


594  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

heure  on  pourrait  fermer  le  scrutin  et  en  même  temps  a  demandé  qu'il 
fût  ouvert  jusqu'à  onze  heures.  Cette  motion  appuyée,  elle  a  été  com- 
battue par  un  autre  membre,  qui  a  observé  que,  si  l'assemblée  fixait 
une  heure  pour  fermer  le  scrutin,  l'arrêté,  par  elle  précédemment  pris 
en  la  séance  du  9  de  ce  mois  d'ouvrir  la  séance  à  huit  heures  très  pré- 
cises du  matin,  deviendrait  par  là  illusoire  et  sans  effet;  de  plus, 
qu'il  y  aurait  peut-être  lieu  de  craindre  qu'avec  une  pareille  précau- 
tion, l'assemblée  ne  fût  ouverte  réellement  qu'à  l'heure  indiquée  pour 
fermer  le  premier  scrutin,  ce  qui  contrarierait  infiniment  la  célérité 
que  le  bien  public  exige  et  sollicite  dans  les  opérations  dont  les  élec- 
teurs sont  en  ce  moment  chargés;  en  conséquence  il  a  demandé  de 
passer  à  l'ordre  du  jour.  L'ordre  du  jour  appuyé  et  mis  aux  voix,  l'as- 
semblée a  arrêté  d'y  passer. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
au  premier  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise 
faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général 
achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  200,  la  pluralité  absolue  de  101  voix.  Il  est  résulté 
du  dépouillement  que  M.  Boucher-René  a  eu  6  voix;  —  M.  Ghépy, 
électeur,  Ih;  —  M.  FremynS  ancien  greffier  criminel,  137;  —  M.  Gé- 
rard, municipal,  2;  —  M.  Grandsire  -,  avocat,  2  ;  —M.  Gouniou,  élec- 
teur, 4;—  M.  Hua, électeur, 9;—  M.  Oudet,  électeur, 3;—  M.  Polverel, 
électeur,  k;  —M.  Roussel,  juge  de  Corse, 6;  —  M.  Roussel,  électeur,  k. 
Total  :  191  voix.  Les  9  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement:  200  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Fremyn,  ancien  greffier  criminel,  celui 
qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  137,  36  au  delà  de 
la  pluralité  absolue,  fixée  à  101  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  ré- 
sultat, a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  greffier  du  tribunal  criminel 
du  Département  de  Paris,  M.  Etienne  Fremyn,  ancien  greffier  criminel 
du  ci-devant  Parlement,  âgé  de  cinquante-huit  ans,  demeurant  rue  et 
hôtel  Serpente. 

M.  le  Président  a  ensuite  annoncé  que  l'assemblée  avait  maintenant 
à  s'occuper  d'un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant 
du  premier  arrondissement  du  Département  de  Paris.  Les  électeurs, 
pour  y  procéder,  se  sont  aussitôt  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme 

1.  Etienne  Fremyn,  greffier  au  Parlement  depuis  1760. 

2.  Louis-Charles  Grandsire,  avocat,  électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  Il  JUL\  1791.  595 

ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  266,  réduit 
par  1  bulletin  nul  au  quatrième  bureau  à  265,  ce  qui  fixait  la  pluralité 
absolue  à  133  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  An- 
drieux,  homme  de  loi,  a  eu  12  voix;  ^-  M.  Aubery-Desfontaines,  k; 

—  M.  Ameil,  électeur,  k;  —  M.  Bienaymé,  4  ;  —  M.  Brosselard,  élec- 
teur, 8;  —  M.  Beaumez,  député,  3;  —  M.  Bercher  du  Martray,  k:  — 
M.  Colombeau,  électeur,  3;  —  M.  Ghépy,  électeur,  2;  —  M.  Galvinhac, 
homme  de  loi,  2;—  M.  Duchauffour,  électeur,  32;—  M.  Gérard,  muni- 
cipal, 37; —  M.  Gouniou,  électeur,  3; —  M.  Heluis, avocat,  électeur,  5;  — 
M.  Isnard  de  Bonneuil,  avocat,  18;—  M.  Le  Boy  de  Montécly,  avocat,  27; 

—  M.  Lauvin  de  Montplaisir,  /i;  —  M.  Lohier,  électeur,  2  ;  —  M.  Lasau- 
dade,  avocat,  2;  —  IVI.  Le  Prévôt  du  Bivage,  3; —  M.  L'Écuyer,  homme 
de  loi,  2;—  M,  Polverel,  électeur,  19;—  M.  Boussel,  juge  de  Gorse,  21;— 
M.Viel,  avocat  auxGonseils,  7;  — M.  BabilleduPrénoy,  3;  — M.  Babille, 
ancien  avocat,  5;—  M.  Bernard,  électeur,  2.  Total  :  238  voix.  Les  27  voix 
de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  265  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  pluralité 
absolue,  que  celui  qui  avait  réuni  le  plus  de  suffrages  n'avait  obtenu 
que  37  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé  que  la  plu- 
ralité absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de  passer  à  un 
second  tour  de  scrutin.  Les  électeurs,  retirés  en  leurs  bureaux  particu- 
liers, y  ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs 
résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était 
de  281,  la  pluralité  absolue  de  1/il  voix.  D'après  le  dépouillement  il  a 
(Hé  reconnu  que  M.  Andrieux,  avocat,  a  eu  11  voix;  —  M.  Andrieux, 
sans  désignation,  2  ;— M.  Babille  du  Prénoy,  avocat,  6;  —  M.  Bercher, 
avocat,  5  ;  —  M.  Bienaymé,  électeur,  4  ;  —  M.  Brosselard,  électeur,  5  ; 

—  M.  Golombeau,  électeur,  5;  —  M.  Duchauffour,  électeur,  52  ;  — 
M.  Duchauffour,  sans  désignation,  2;  —  M.  Gérard,  municipal,  élec- 
teur, 90;  —  M.  Girard  de  Bury,  électeur,  2;  —  M.  Guyet,  avocat,  2;  — 
M.  Gouniou,  électeur,  2;—  M.  Isnard  de  Bonneuil,  avocat, 7;— M.  La- 
motte,  électeur,  4;  —  M.  Le  Boy  de  Montécly,  homme  de  loi,  17  ;  — 
M.  L'Écuyer,  homme  de  loi,  2;  —  M.  Polverel,  électeur,  15  ;—  M.  Bous- 
sel,  juge  de  Gorse,  24;  —  M.Viel,  avocat,  5.  Total:  262  voix.  Les  19  voix 
dé  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement:  281  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 


596  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  pluralité 
absolue,  fixée  à  Ul  voix,  que  ceux  qui  avaient  eu  le  plus  de  suffrages 
étaient  UU.  Duchauffour,  électeur,  et  Gérard,  municipal  et  électeur, 
qui  avaient  réuni,  l'un  52  voix,  l'autre  90.  M.  le  Président  a  annoncé, 
d'après  ce  résultat,  que  la  pluralité  absolue  n'était  acquise  à  personne, 
qu'il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballot- 
tage, entre  MM.  Duchaufifour,  électeur,  et  Gérard,  municipal  et  électeur, 
qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  52,  l'autre  90. 

Un  membre  a  fait  la  motion,  pour  parvenir  à  rendre  l'assemblée 
prochaine  plus  complète  et  instruire  les  électeurs  absents  des  séances 
de  l'assemblée,  qu'ils  ignoraient  peut-être  faute  d'avoir  été  avertis  indi- 
viduellement, de  charger  M.  le  Président  d'écrire  dans  le  jour  aux  pré- 
sidents de  chacun  des  /i8  comités  de  section,  pour  les  engager  à  faire 
part  aux  électeurs  de  leur  section  de  la  tenue  actuelle  de  l'assemblée 
électorale  du  Département  et  les  inviter  à  s'y  rendre  exactement.  Cette 
motion  appuyée,  plusieurs  membres  de  l'assemblée,  successivement 
entendus,  un  d'eux  a  demandé  de  passer  à  l'ordre  du  jour.  Sur  cette 
demande,  un  autre  membre  a  demandé  la  question  préalable;  appuyée, 
elle  a  été  mise  aux  voix  et  l'assemblée  a  arrêté  qu'il  y  avait  lieu  à  déli- 
bérer sur  l'ordre  du  jour.  L'ordre  du  jour  mis  ensuite  aux  voix,  il  a  été 
arrêté  d'y  passer. 

Les  électeurs  se  sont  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers,  où  ils 
ont  procédé  au  troisième  tour  de  scrutin  dit  de  ballottage  annoncé.  Les 
scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire, 
le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux 
a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  291.  Le  dépouillement 
fait,  il  a  été  reconnu  que,  sur  ce  nombre  de  suffrages,  M.  Gérard, 
municipal  et  électeur,  en  avait  obtenu  218,  145  de  plus  que  M.  Du- 
chauffour, électeur,  qui  en  avait  réuni  73.  M.  le  Président,  en  consé- 
quence, a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  André  Gérard,  homme 
de  loi,  notable  et  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune,  électeur 
de  la  section  du  Roi-de-Sicile,  âgé  de  trente-quatre  ans,  demeurant  rue 
Saint-Antoine,  n°  50,  pour  juge^ suppléant  du  tribunal  du  premier 
arrondissement  du  Département  de  Paris. 

Il  a  ensuite  été  représenté  par  M.  le  Président  que  M.  Petit- Radel, 
électeur  et  l'un  des  commissaires  aux  dépenses  de  l'assemblée,  l'avait 
chargé  de  lui  faire  hommage  du  plan  d'un  projet  par  lui  fait  pour  une 
salle  ou  basilique  nationale  avec  tous  ses  accessoires  pour  y  assembler 
les  représentants  de  la  nation  française,  avec  un  imprimé  contenant  la 
description  de  ce  projet;  que  M.  Peïit-Radel  l'avait  présenté  à  l'Assem- 
blée nationale  où  il  avait  été  accueilli  favorablement,  qu'il  espérait 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  11  JCIN  1791.  597 

^ue  l'assemblée  électorale  voudrait  bien  aussi  le  recevoir.  L'assemblée, 
en  acceptant  l'offre  de  M.  Petit-Radel,  électeur,  a  arrêté  de  lui  voter  des 
remerciements. 

Le  rapport  ajourné  au  commencement  de  la  séance,  au  moment 
où  l'assemblée  se  trouverait  nombreuse,  a  été  fait  de  nouveau  par 
M.  Hua,  l'un  des  commissaires,  pour  proposer  la  forme  de  la  médaille, 
que  les  électeurs  ont  arrêté  de  faire  frapper.  Plusieurs  membres  ont 
été  entendus  sur  cet  objet,  et  en  définitif  l'assemblée  a  ajourné  la  dis- 
cussion de  ce  rapport  après  les  élections  dont  elle  est  occupée. 

Un  membre  a  représenté  qu'il  s'était  élevé  dans  les  bureaux  parti- 
culiers des  doutes  sur  l'éligibilité  de  M.  Duchauffour,  ancien  commis- 
saire au  Chàtelet,  à  la  place  de  juge  suppléant,  fondés  sur  ce  qu'il 
n'avait  pas  exercé  pendant  le  temps  requis  par  la  loi  la  profession 
d'avocat.  Plusieurs  membres  ont  prétendu  que  l'assemblée  n'était  pas 
compétente  pour  juger  l'éligibilité  et  qu'il  fallait  passer  à  l'ordre  du 
jour.  M.  le  Président  allait  mettre  aux  voix  l'ordre  du  jour,  lorsque 
M.  Duchauffour,  après  avoir  demandé  et  obtenu  la  parole,  a  dit  que  la 
difficulté  qui  s'élevait  en  ce  moment  sur  son  éligibilité  à  la  place  de 
juge,  sous  prétexte  qu'il  n'avait  été  que  commissaire  au  ci-devant 
Ghâtelet  et  n'avait  point  exercé,  pendant  cinq  ans,  la  profession  d'avo- 
cat, ayant  été  également  faite  à  M.  Nina,  aussi  commissaire  au  Ghâtelet, 
qui  avait  eu  des  voix  pour  être  nommé  juge  à  Sedan,  département  des 
Ardennes,  le  comité  de  Constitution  avait  décidé  en  faveur  de  M.  Nina, 
que  M.  GrandinS  aussi  commissaire  ancien  au  ci-devant  Ghâtelet  et 
électeur,  avait  été  nommé  commissaire  du  Roi  au  tribunal  d'Ajaccio, 
département  de  Corse.  M.  Duchauffour  entendu,  l'assemblée  a  arrêté 
de  passer  à  l'ordre  du  jour. 

M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour  se  trouvait  en  ce 
moment  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  du 
tribunal  du  premier  arrondissement.  Les  électeurs,  retirés  en  leurs 
bureaux  particuliers,  y  ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  Tun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  197,  la  pluralité  absolue  de  9k  voix.  Du 
dépouillement  il  est  résulté  que  M.  Alquier,  député,  a  eu  3  voix;  — 
M.  Andrieux,  avocat,  9;  —  M.  Aubery-Desfontaines,  9;  -—  M.  Aubriet, 
avocat,  2;  —  M.  Babille  du  Prénoy,  6;  —  M.  Bernard,  avocat,  3;  — 
M.  Bienaymé,  électeur,  4;  —  M.  Beaumez,  député,  k\  —  M.  Bechel, 
3;  —  M.  Colombeau,  2;  —  M.  Duchauffour,  63;  —  M.  Faure,  5;  — 

1,  Jean-Jacques  Grandin,  électeur  delà  section  des  Arcis. 


598  ASSIixMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

M.  Isnard  de  Bonneuil,  13;  —  M.  Le  Roy  de  Montécly,  8;  —  M.  Lauvin 
de  Montplaisir,.  7 ;  —  M.  Polverel,  7;  —  M.  Picard,  2;  —  M.  Roussel,  de 
Corse,  20;  —  M.  Viel,  avocat  aux  Conseils,  2.  Total  :  172  voix.  Les 
15  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  187  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  géné- 
raux, il  a  annoncé  que  personne  n'avait  acquis  la  pluralité  absolue,  que 
celui  qui  réunissait  le  plus  de  suffrages  n'avait  obtenu  que  63  voix,  au 
lieu  de  94,  à  laquelle  elle  était  fixée.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président 
a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y 
avait  lieu  de  passera  un  second  tour  de  scrutin;  et  attendu  l'arrêté  pris 
bier  par  l'assemblée  de  n'avoir  pas  de  séance  demain,  12  juin,  jour  de 
la  Pentecôte,  ce  second  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  du 
tribunal  du  troisième  arrondissement  a  été  ajourné  à  lundi  procbain 
13  de  ce  mois,  huit  heures  précises  du  matin. 

A  trois  heures  et  demie  du  soir  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et 
a  signé  avec  le  Secrétaire. 

Lacépède,  Président;. 
GouNiou,  Secrétaire. 


S"'^  séance.  —  Lundi  13  juin  1791,  8  heures  du  matin. 

Lettres  d'acceptation  du  i^reffier  Fremyn  et  du  juge  suppléant  Gérard.  —  2«  scrutin  pour 
l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Lettre  d'Adrien  Du  Port  refusant 
les  fonctions  de  président  du  tribunal  criminel.  —  Élection,  au  3^  tour,  de  Pierre- 
Jean  Duchauflfour  comme  juge  suppléant  du  tribunal  du  3''  arrondissement  contre 
Roussel.  —  Lettre  d'acceptation  par  Piobespierre  des  fonctions  d'accusateur  public. 

—  Lettre  de  Bigot  de  Préameneu  refusant  les  fonctions  de  substitut  de  l'accusateur 
public.  —  L'assemblée  décide  de  ne  faire  les  élections  en  remplacement  de  Du  Port 
et  de  Bigot  de  Préameneu  que  le  15  juin  et  de  charger  les  premiers  électeurs  de 
chaque  section  de  prévenir  les  autres  électeurs  de  ces  nouvelles  nominations  à  faire. 

—  Deux  scrutins  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Élection,  au 
3"  tour,  de  Jean-Louis  Isnard  de  Bonneuil  comme  juge  suppléant  du  6*^  arrondisse- 
ment contre  Roussel. 

L'assemblée  électorale  du  Département  de  Paris  ouverte  en  la 
manière  ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance 
du  11  de  ce  mois,  la  rédaction  adoptée,  M.  le  Secrétaire  a  fait  lecture 
de  deux  lettres  adressées  à  M.  le  Président,  toutes  deux  en  date  du 
12  juin,  la  première  de  M.  Fremyn,  contenant  son  acceptation  de  la 
place  de  greffier  du  tribunal  criminel  du  Département  de  Paris,  à 
laquelle  il  a  été  élu  le  11  juin  1791;  l'autre  de  M.  Gérard,  électeur  et 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  13  JLIN  4791.  399 

municipal;  elle  renferme  son  acceptation  de  la  place  de  juge  suppléant 
du  tribunal  du  premier  arrondissement  à  laquelle  il  a  été  nommé  le 
même  jour.  L'insertion  de  ces  deux  lettres  dans  le  procès-verbal  a  été 
ordonnée  par  l'assemblée.  Celle  de  M.  Fremyn  est  ainsi  conçue*  : 

Le  12  juin  179L 

Monsieur  le  Président,  la  lettre  de  M.  le  procureur  général  syndic  du  Dépar- 
tement de  Paris  vient  de  m'annoncer  la  nomination  dont  l'assemblée  électorale  a 
bien  voulu  m'iionorer  pour  la  place  de  greffier  du  tribunal  criminel  du  Déparie- 
ment  de  Paris;  cette  confiance  de  l'assemblée  exige  de  moi  des  obligations  sans 
bornes,  et,  en  me  soumettant  avec  respect  à  son  vœu,  je  tàcherdi  de  lui  prouver  par 
ma  conduite,  mon  assiduité  et  mon  zèle,  que  l'assemblée  pouvait  choisir  un 
homme  plus  éclairé,  mais  qu'il  n'aurait  pas  été  plus  dévoué  au  service  de  li 
patrie. 

Je  suis  ave3  un  profond  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et 
très  obéissant  serviteur. 

Fremvx. 

Celle  de  M.  Gérard  est  conçue  en  ces  termes-  : 

Monsieur  le  Président,  appelé  par  rassemblée  électorale  à  remplir  une  mis- 
sion importante  et  honorable,  il  m'a  été  pénible  de  garder  en  sa  présence  le 
silence  que  m'imposait  mon  respect  pour  ses  décisions;  mais  en  vous  priant  d'être 
auprès  d'elle  l'interprète  de  ma  vive  reconnaissance,  veuillez,  Mon-ieur  le  Prési- 
dent, l'assurer  que  ce  sentiment,  profondément  gravé  dans  mon  cœur,  y  demeu- 
rera toujours  à  côté  de  mon  an.our  pour  la  patrie,  de  mon  attachement  inviolable 
aux  lois  constitutionnelles  de  lÉtat  et  du  vif  désir  que  j'ai  de  justifier  les  témoi- 
gnages d'estime  et  de  confiance  dont  elle  vient  de  m'honorer. 

Je  suis  avec  respect,  ^Monsieur  le  Président,  votre  très  himble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

GiÎRARD. 

12  juin  1791. 

L'ordre  du  jour,  un  second  scrutin  pour  Pélection  d'un  juge  sup- 
pléant du  tribunal  du  troisième  arrondissement,  le  premier  fait  en  la 
séance  du  11  de  ce  mois  n'ayant  point  produit  la  pluralité  absolue,  a 
ensuite  été  annoncé  par  M.  le  Président.  Pour  y  procéder,  les  électeurs 
se  sont  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dé- 
pouillés, leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement 
général  achevé,  Pun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  182,  la  pluralité  absolue  de  92  voix.  Le 
dépouillement  a  fait  reconnaître  que  M.  Andrieux,  homme  de  loi,  a  eu 
7  voix;  —  M.  Bercher  du  Martray,  avocat,  5;  —M.  Bienaymé,  électeur, 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP;. 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  irationales  (CI"»;. 


600  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

h;  —  M.  Brosselard,  électeur,  2;  —  M.  Colombeau,  électeur,  2;  — 
M.  Duchauffour,  électeur,  74;  —  M.  De  Mahis^  homme  de  loi,  3;  — 
M.  Faure,  avocat,  2;  —  M.  Follenfant,  2;  —  M.  Guyet,  avocat,  6;  ~ 
M.  Hymette,  électeur,  2;  —  M.  Isnard  de  Bonueuil,  15;  —  M.  Lauvin 
de  Montplaisir,  3;  — M.  Michault  de  Larquelais,  2;  —  M.  Polverel,  élec- 
teur, U;  —  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  17;  —  M,  Soreau,  électeur,  2; 
—  M.  Viel,  avocat,  2.  Total  :  lô/i  voix.  Les  18  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
182  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'était  acquise 
à  personne,  que  les  deux  qui  avaient  eu  le  plus  de  suffrages  étaient 
MM.  Duchauffour,  électeur,  et  Roussel,  juge  de  Corse,  que  le  premier 
en  avait  obtenu  Ih,  le  second  17.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président 
a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y 
avait  lieu  de  passer  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage, 
entre  MM.  Duchauffour,  électeur,  et  Roussel,  juge  de  Corse,  qui  avaient 
réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  7^,  l'autre  17. 

Avant  d'y  procéder,  M.  le  Président  a  annoncé  qu'il  venait  de  rece- 
voir une  lettre  de  M.  Du  Port,  nommé  en  la  séance  du  9  de  ce  mois 
président  du  tribunal  criminel  du  Département  de  Paris.  M.  le  Secré- 
taire en  a  fait  lecture;  elle  contient  sa  non-acceptation  de  cette  place. 
L'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès-verbal  a  été  ordonnée.  Elle  est 
ainsi  conçue  : 

Messieurs,  dévoué  invariablement  à  la  cau?e  du  peuple  et  à  la  défense  de  ses 
véritables  intérêts,  j;^.  me  proposais  à  redoubler  de  zèle  et  d'efforts  pour  le  servir 
dans  cette  nouvelle  et  importante  carrière  à  laquelle  votre  confiance  m'appelait. 
Won  attachement  pour  l'institution  des  jurés  ne  saurait  être  douteux,  ainsi  que 
mon  désir  ardent  de  la  vo  r  réussir  parmi  nous.  Persuadé  intimement  que,  sans 
elle,  il  ne  peut  exister  de  véritable  liberté  dans  un  pays,  je  me  suis  livré  avec  cou- 
rage à  l'occupation  pénible  et  désigréable  d'avoir  sous  les  yeux  le  spectacle  con- 
tinuel du  critne  et  de  ces  hommes  atroces  qui  déshonorent  et  infectent  toutes  les 
sociétés.  Par  nôtre  Constitution,  le  corps  législatif  est  chargé  de  défendre  les  inté- 
rêts généraux  de  la  nation  et  de  poursuivra  ceux  qui  oseraient  attenter  à  la  liberté 
jmblique  ;  il  fallait  instituer  un  tribunal  pour  protéger  la  liberté  individuelle  et  la 
propriété  de  chaque  citoyen.  Ces  diverses  fonctions,  également  utiles  au  peuple, 
sont,  à  mes  yeux,  honorables  à  remplir;  c'est  aussi  avec  le  sentiment  de  la  don- 
leur  Ja  plus  profonde  que  je  me  vois  forcé,  par  des  circonstances  impérieuses,  de 
renoncer  à  l'espoir  d'être  utile  à  mes  concitoyens  dans  la  place  du  tribunal  cri- 
minel. Je  vous  supplie,  Messieurs,  d'agréer  l'expression   de  ma  sensibihté  aux 

1.  Conseillera  li  Gourdes  aides  le  28  mars    1770,  demeurant  rue  Culture-Sainte. 
Catherine,  16. 


ELECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  -  13  JUIN  1791.  601 

marques  de  confiance  que  vous  avez  bien  voulu  me  donner  et  de  mes  regrels  de 
ne  pouvoir  y  répondre.  J'espère  fermement  qu'aucun  honnête  homme,  en  y  réflé- 
chissant sérieusement,  ne  pourra  se  résoudre  à  désapprouver  ma  conduite. 

Je  suis  avec  respect,  Messieurs,  voire  très  humble  et  très  obéissant  serviteur 

Adrien  Du  Port. 

Ce  lundi  13  juin  1791. 

Les  électeurs,  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé  au 
troisième  tour  de  scrutin,  dit  de  ballottage,  annoncé.  Les  scrutins  faits 
et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le 
recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  276,  réduit  par  huit  bul- 
letins nuls,  un  au  premier  bureau,  deux  au  quatrième,  deux  au  cin- 
quième et  trois  au  sixième,  à  268.  Le  dépouillement  fait,  il  a  été 
reconnu  que,  sur  ce  nombre  de  suffrages,  M.  Duchauffour,  électeur, 
en  avait  obtenu  137,  6  de  plus  que  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  qui  en 
réunissait  131.  En  conséquence,  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom 
de  l'assemblée,  Pierre-Jean  Duchauffour,  homme  de  loi,  ancien  com- 
missaire au  ci-devant  Châtelet  de  Paris,  électeur  de  la  section 
d'Henri  IV,  âgé  de  cinquante-six  ans,  demeurant  rue  Saint  Louis,  pour 
juge  suppléant  du  tribunal  du  troisième  arrondissement  du  Départe- 
ment de  Paris. 

M.  le  Président  a  ensuite  observé  qu'il  venait  de  recevoir  à  l'in- 
stant trois  letlres,  l'une  de  M.  Pastoret,  procureur  général  syndic  du 
Département,  l'autre  de  M.  Robespierre,  une  autre  enfin  de  M.  Bigot  de 
Préameneu.  Celle  de  M.  Pastoret  est  en  date  de  ce  jour^;  elle  contient 
renvoi  de  la  lettre  de  M.  Robespierre,  annonce  qu'il  a  reçu  l'accepta- 
tion de  M.  Gérard,  nommé  juge  suppléant,  et  celle  de  M.  Fremyn,  élu 
greffier  criminel;  il  ajoute  que  M.  Du  Port  lui  a  écrit  qu'il  est  dans 
l'impossibilité  absolue  d'accepter  la  place  de  président  du  tribunal  cri- 
minel, que  M.  Bigot  refuse  également  celle  de  substitut  du  président 
du  même  tribunal  et  que,  comme  il  désire  que  ses  motifs  soient 
connus  de  l'assemblée,  il  adresse  à  M.  le  Président  une  copie  de  sa 
lettre,  enfin  qu'à  l'égard  de  M.  d'André,  élu  substitut  de  l'accusateur 
public  du  tribunal  criminel,  il  n'a  point  encore  reçu  sa  réponse.  L'as- 
semblée a  ordonné  l'insertion  dans  son  procès-verbal  de  la  lettre  de 
M.  Robespierre,  ainsi  que  de  celle  de  M.  Bigot,  toutes  deux  en  date  du 
11  de  ce  mois.  Celle  de  M.  Robespierre  est  conçue  en  ces  termes  : 

Paris,  le  11  juin  179L 
Messieurs,  M.  le  procureur  général  syndic  vient  de  m'annoncer  officiellement 
1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BF). 


Gd-Z  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

le  choix  que  vous  avez  fait  de  moi  pour  remplir  les  fonctions  d'accusateur  publ.c 
au  tribunal  criminel  du  Département  de  Paris.  Je  me  fais  un  devoir  d'accepter  cette 
charge  importante  et  pénible.  Je  n'envisage  pas  sans  effroi  la  grandeur  des  obliga- 
tions qu'elle  m'impose,  mais  j'ose  espérer  que  l'amour  de  la  patrie  et  le  désir  de 
justifier  les  suffrages  glorieux  qui  me  l'ont  déférée  me  donneront  les  forces  néces- 
saires pour  en  porter  le  poids. 

RcBESPIERnE. 

Celle  de  M.  Bigot  est  ainsi  conçue  : 

Paris,  le  11  juin  1791. 

Je  suis  très  sensible,  Monsieur,  à  ce  que  vous  m'écrivez  d'obligeant,  en  me 
donnant  l'avis  de  ma  nomination  à  la  place  de  suppléant  du  président  du  tribunal 
criminel.  C'est,  de  la  part  de  mes  concitoyens,  un  témoignage  d'estime  infiniment 
honorable.  Je  suis  pénétré  de  la  plus  respectueuse  et  la  plus  vive  reconnaissance. 
Mon  dévouement  au  bien  public  est  sans  réserve;  j'ai  fait  mes  preuves  pendant 
tout  le  cours  de  la  Révolution.  Je  suis  attaché  à  la  Constitution  par  principes, 
comme  par  devoir.  Je  lui  consacre  tous  les  moments  de  ma  vie  et  mon  existence 
serait  un  tribut  que  je  lui  offdrais  sans  balancer  s'il  était  nécessaire.  Le  citoyen 
vertueux,  que  sa  bonne  réputation  porte  à  une  place,  doit,  avant  de  l'accepter, 
écarter  tout  sentiment  d'amdur-propre  et  d'ambition;  il  doit  faire,  avec  une  pro- 
bité sévère,  un  retour  sur  lui-même,  il. manquerait  à  sa  confiance  s'il  se  chargeait 
d'un  poids  au-dessus  de  ses  forces.  Il  s'agit  d'un  établissement  qui  doit  être 
dans  tout  le  royaume  le  garant  de  la  paix  et  la  sauvegarde  de  la  liberté.  Son 
succès  à  Paris  peut  influer  sur  les  autres  départements  et  le  succès  n'est  pas  dou- 
teux si  on  le  confie  à  des  mains  habiles.  A  de  gjands  talents  il  faut  encore  réunir 
des  forcés  physiques;  un  travail  infatigable  est  néce.^aire,  les  instructions  crimi- 
nelles ne  sont  point  des  opérations  que  l'on  puisse  quitter  et  reprendre  à  volonté; 
l'humanité  de  celui  qui  y  est  livré  ne  lui  permet  de  calculer  ni  le  temps,  ni  ses 
forces.  Déjà  l'expérience  m'a  convaincu  que  ma  santé,  trop  faible,  ne  résisterait 
pas.  Le  zèle  le  plus  pur  et  le  plus  actif  ne  peut,  d'ailleurs,  suppléer  ni  aux  lumières, 
ni  à  cet  esprit  de  réflexion  et  d'attention  que  rien  ne  peut  distraire,  ni  à  cette  mé- 
moire propre  aux  détails  des  faits.  Ces  talents  devront  se  trouver  au  plus  haut 
degré  dans  celui  ,qui,  en  dirigeant  le  juré  et  en  lui  exposant  les  affaires,  ne  doit 
changer  ni  pour,  ni  contre  l'accusé,  l'impression  résultant  de  l'exactitude  des  faits 
et  de  toutes  leurs  nuances.  Je  ne  parlerai  pas  de  ma  répugnance  naturelle  pour 
les  fonctions  douloureuses;  ce  serait  un  sacrifice  personnel  et  je  le  ferais  sans 
balancer;  mais  cette  place  est  au-dessus  de  tous  les  efforts  qui  me  seraient  pos- 
sibles. Je  dois  faire  franchement  un  aveu  que  la  bonne  foi  me  commande;  mes 
journées  entières  n'en  seront  pas  moins  consacrées  à  mon  pays,  dans  un  poste  où 
je  me  trouve  trop  heureux  d'être  utile;  je  resterai  l'organe  de  la  loi,  au  lieu  d'en 
être  le  vengeur.  Je  vous  prie  de  mettre  sous  les  yeux  de  MM.  les  électeurs  mes 
raisons  pour  ne  pas  accepter  la  place  dont  leur  choix  m'a  honoré.  Je  regrette  la 
peine  et  le  temps  d'une  nouvelle  élection,  mais  celte  peine  est  nécessaire  au  bien 
public  qui  est  notre  but  commun. 

Je  suis  avec  tous  les  sentiments  de  respect  et  de  fraternité,  Monsieur,  votre 
très  humble  serviteur. 

Bigot. 


ÉLECTION  DES  JU( 

Un  membre  a  fait  la  motion,  en  raison  de  Timportance  de  la  no- 
mination du  président  du  tribunal  criminel  du  Département  et  de  son 
substitut,  pour  donner  aux  électeurs,  chacun  en  particulier,  le  temps 
de  prendre  des  renseignements  capables  d'éclairer  leur  conscience,  en 
les  mettant  à  portée  de  faire  de  bons  choix,  d'ajourner  ces  deux  élec- 
tions à  mercredi  prochain,  15  de  ce  mois,  huit  heures  du  matin.  Un 
autre  membre  a  proposé,  par  amendement  à  cette  motion,  de  charger 
les  premiers  électeurs  de  sa  section  d'écrire  à  leurs  collègues  pour 
avertir,  parce  moyen,  les  absents  des  non-acceptations  de  MM.  Du  Port 
et  Bigot,  les  instruire  des  nouvelles  nominations  auxquelles  elles  don- 
nent lieu  et  les  engager  à  s'y  rendre  exactement.  Cet  amendement 
appuyé,  mis  aux  voix,  a  été  adopté  ;  joint  ensuite  à  la  motion  princi- 
pale également  appuyée,  le  tout  mis  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté  : 
1"^  d'ajourner  à  mercredi,  15  de  ce  mois,  huit  heures  du  matin,  les 
nominations  du  président  du  tribunal  criminel  et  de  son  substitut,  aux 
lieu  et  place  de  MM.  Du  Port  et  Bigot,  qui  n'ont  point  accepté;  2"  de 
charger  les  premiers  électeurs  de  chaque  section  d'instruire  les  élec- 
teurs de  leurs  sections  des  non-acceptations  de  MM.  Du  Port  et  Bigot,  de 
l'ajournement  à  mercredi,  15  de  ce  mois,  des  nouvelles  élections  aux- 
quelles elles  donnent  lieu,  elles  engager  à  s'y  rendre  avec  toute  l'exac- 
titude qu'exige  leur  importance. 

M.  le  Président  a  observé  que  l'assemblée  avait  à  s'occuper  main- 
tenant d'un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  du 
tribunal  du  sixième  arrondissement.  Les  électeurs  retirés  en  leurs  bu- 
reaux particuliers  y  ont  procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs 
résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  313,  réduit  par  1  bulletin  nul  au  troisième  bureau  à 
312,  ce  qui  fixait  la  pluralité  absolue  à  157  voix.  Il  est  résulté  du 
dépouillement  que  M.  Aubery-Desfontaines  a  eu  7  voix;  —  M.  An- 
drieux,  homme  de  loi,  6;  —  M.  Bienaymé,  électeur,  12;  —  M.  Babille 
du  Prénoy,  avocat,  8;  —  M.  Bercher  du  Martray,  avocat,  ik;  —  M.  Bil- 
laud  de  Varenne*,  8;  —  M.  Brosselard,  électeur,  4  ;  —  M.  Beaumez, 
député,  3;  —  M.  Colombeau,  électeur,  5;  —  M.  Després  de  la  Rozière, 
avocat,  2;  —  M.  De  Mahis,  ancien  conseiller  à  la  Cour  des  aides,  2  ;  — 
M.  Del^motte,  électeur,  6;  —  M.  Faure,  avocat,  12;  —  M.  Guyet, 


1.  Jacques-Nicolas  Billaud  de  Varenne,  né  à  La  Rochelle  le  23  avril  1756.  avocat  au 
Parlement  de  Paris  en  1785,  juge  suppléant  le  G  mars  1792,  membre  de  la  Commune 
de  Paris  après  le  10  août,  député  de  Paris  à  la  Convention,  membre  du  Comité  de  salut 
public,  déporté  en  1795,  mort  au  Port-au-Prince  le  3  juin  1819. 


604  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

homme  de  loi,  10;  —  M.  Hulin^  homme  de  loi,  4;  —  M.  Isnard  de 
Bonneuil,  30;  —  M.  Le  Roy  de  Montécly,  avocat,  7;  —  M.  Lauvin  de 
Montplaisir,  7;  —  M.  Michault  de  Larquelais,  6;—  M.  Polverel,  élec- 
teur, U;  —  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  111;  —  M.  Roussel,  sans  dési- 
gnation, 3;  —  M.  Viel,  avocat,  3.  Total  :  284  voix.  Les  28  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  312  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  de  157  voix  n'était 
acquise  à  personne,  que  celui  qui  en  réunissait  le  plus  n'en  avait 
obtenu  que  111.  M.  le  Président  a  annoncé,  d'après  ce  résultat,  que  la 
pluralité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  passer 
à  un  second  tour  de  scrutin.  Les  électeurs  se  sont,  à  cet  effet,  retirés  en 
leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs  ré- 
sultats remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
Tun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  300,  la  pluralité  absolue  de  151  voix.  D'après  le  dé- 
pouillement il  a  été  reconnu  que  M.  Alquier,  député,  a  eu  5  voix;  — 
M.  Andrieux,  électeur,  6;  —  M.  Aubriet,  électeur,  2;  —  M.  Babille  du 
Prénoy,  7;  —  M.  Rercherdu  Martray,  homme  de  loi,  13;  —  M.  Brosse- 
lard,  électeur,  7;—  M.  Belu-DesmaretsS  2;  — M.  Bienaymé,  homme 
de  loi,  14  ;  —  M.  Billaud  de  Varenne,  3;  —  M.  Bernard,  2;  —  M.  Co- 
lombeau,  électeur,  h;  —  M.  Chépy,  avocat,  3;  —  M.  Delamotte,  élec- 
teur, 5;  —  M.  Després  de  la  Rozière,  4;  —  M.  Faure,  accusateur  public, 
15;  —  M.  Guyet,  homme  de  loi,  U;  —  M.  Gaston  Duperron,  2;  — 
M.  Isnard  de  Bonneuil,  38;— M.  Le  Roy  de  Montécly,  3;  —  M.  Lauvin 
de  Montplaisir, 9;  —M.  Michault  de  Larquelais,  5;  —M. Polverel,  élec- 
teur, 15;  —  M.  Roussel,  de  Corse,  102;  —  M.  Soreau,  accusateur 
public,  2.  Total  :  282  voix.  Les  18  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  300  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'était  acquise 
à  personne,  que  les  deux  qui  avaient  obtenu  le  plus  de  suffrages 
étaient  MM.  Roussel,  juge  de  Corse,  et  Isnard  de  Bonneuil,  homme  de 
loi,  que  le  premier  en  avait  obtenu  102,  le  second  38.  D'après  ce  ré- 
sultat, M.  le  Président  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue ,  n'était 
acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  troisième  tour  de 
scrutin,  dit  de  ballottage,  entre  MM.  Roussel,  juge  de  Corse,  et  Isnard 

\.  Avocat  au  Parlement  de  Paris  en  1780,  demeurant  rue  Hautefeuille. 
2.  Électeur  de  la  section  du  faubourg-Saint-Denis. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  i4  JUIN  1791.  603 

de  Bonneuil,  homme  de  loi,  qui  avaient  obtenu  le  plus  de  suffrages, 
Tun  102  voix,  l'autre  38. 

Avant  d'y  procéder,  M.  le  Secrétaire  a  demandé  à  l'assemblée  si 
les  lettres  d'acceptation  ou  non-acceptation  d'élections  seraient  impri- 
mées, comme  par  le  passé,  ou  non.  L'assemblée  a  arrêté  qu'elles  ne  le 
seraient  point. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
au  troisième  tour  de  ballottage  annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général 
achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  225.  D'après  le  dépouillement  il  a  été  reconnu 
que  sur  ce  nombre  de  suffrages  M.  Isnard  de  Bonneuil,  homme  de 
loi,  en  avait  obtenu  128,  31  de  plus  que  M.  Roussel,  juge  de  Corse,  qui 
en  réunissait  97.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  proclamé,  au 
nom  de  l'assemblée,  M.  Jean-Louis  Isnard  de  Bonneuil,  homme  de  loi, 
âgé  de  quarante-sept  ans,  demeurant  rue  Jacob,  n''  36,  pour  juge  sup- 
pléant du  tribunal  du  6«  arrondissement  du  département  de  Paris. 

M.  le  Président  a  ensuite  consulté  l'assemblée  pour  savoir  si  elle 
désirait  procéder  de  suite  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un 
autre  juge  suppléant  ou  si,  au  contraire,  son  intention  était  de  l'a- 
journer à  demain,  huit  heures  du  matin.  L'assemblée  a  arrêté  l'ajour- 
nement de  ce  scrutin  à  demain,  huit  heures  du  matin.  A  trois  heures 
du  soir,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  secrétaire. 

Lacépède,  Président; 
GouNiou,  Secrétaire. 


6'"«  séance.  —  Jeudi  14  juin  1791,  8  heures  du  matin. 

Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat. —  Lettre  d'acceptation  du  juge 
suppléant  Duchauffour.  —  Un  électeur  fait  la  motion  que  toutes  les  élections  soient 

terminées  le  15,  vu  que  la  réunion  des  assemblées  primaires  est  fixée  au  16  juin. 

2«  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  —  Élection,  au  3«  tour, 
de  Laurent-Jean  Babille  du  Prénoy  comme  juge  suppléant  du  l^""  arrondissement 
contre  Bienajmé.  —  Scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant,  sans  résultat.  — 
Élection,  au  2«  tour,  de  Jean-Baptiste-françois  Guyet  comme  juge  suppléant  du 
!«'■  arrondissement. 

L'assemblée  électorale  du  département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était  un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  juge  suppléant  du  tri- 


606  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

bunal  du  premier  arrondissement.  Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bu- 
reaux particuliers,  y  ont  ["procédé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  gé- 
néral achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  150,  la  pluralité  absolue  de  76  voix.  Il  est 
résulté  du  dépouillement  que  M.  Aubery-Desfontaines,  homme  de  loi, 
a  eu  3  voix;  —  M.  Ameil,  homme  de  loi,  5;  —  M.  Andrieux,  homme 
de  loi,  5;  —  M.  Bienaymé,  électeur,  23;  —  M.  Babille  du  Prénoy, 
homme  de  loi,  23  ;  —  M.  Bercher  du  Martray,  homme  de  loi,  11  ;  — 
M.  Colombeau,  électeur,  2  ;  —  M.  Després  de  la  Rozière,  homme  de 
loi,  11;  —  M.  Delamotte,  électeur,  2;  —  M.  Faure,  avocat,  k;  — 
M.  FleuryS  homme  de  loi,  2;  —  M.  Guyet,  homme  de  loi,  6;  — 
M.  Le  Roy  de  Montécly,  homme  de  loi,  7;  —  M.  Lauvin  de  Montplaisir, 
homme  de  loi,  7  ;  —  M.  Polverel,  électeur,  7  ;  —  M.  Roussel,  juge  de 
Corse,  17.  Total  :  135  voix.  Les  15  voix  de  surplus  dispersées  en  unités 
sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  150  voix. 

L'un  de  MAI.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue,  fixée  à  76  voix, 
n'était  acquise  à  personne,  que  les  deux  qui  avaient  réuni  le  plus  de 
suffrages  n'avaient  obtenu  que  23  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  ré- 
sultat, a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'étant  acquise  à  personne, 
il  y  avait  lieu  de  passer  à  un  second  tour  de  scrutin.  Il  a,  en  môme 
temps,  fait  part  à  l'assemblée  d'une  lettre  qu'il  venait  de  recevoir  de 
M.  Duchauffour,  électeur,  élu,  en  la  séance  du  jour  d'hier,  juge  sup- 
pléant du  tribunal  du  3«  arrondissement  du  département  de  Paris. 
M.  le  Secrétaire  en  a  fait  lecture;  elle  est  datée  du  jour  d'hier  et  con- 
tient l'acceptation  de  M.  Duchauffour  de  la  place  de  juge  suppléant. 
L'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès-verbal  a  été  ordonnée.  Elle  est 
ainsi  conçue  ^  : 

Paris,  13  juin  179L 

Monsieur  le  Président,  appelé  par  mes  concitoyens  à  l'honorable  fonction  de 
juge,  je  dois  justifier  leur  choix  par  tout  ce  qu'ils  ont  droit  d'attendre  de  moi.  En 
m'imposant  une  grande  tâche,  ils  m'ont  imposé  de  grands  devoirs  et  l'acquit  de 
ces  grands  devoirs  exige  ce  zèle,  cette  assiduité,  cette  délicatesse  qui  distinguent 
les  véritables  ministres  de  la  justice  et  le  sacrifice  de  tout  leur  temps.  Mais,  quant 
à  moi,  ce  sacrifice  sera  absolument  nul  ;  depuis  un  grand  nombre  d'années  voué 
à  la  chose  pubhque,  j'ai  contracté  l'heureuse  habitude  de  me  livrer  avec  empres- 
sement à  tout  ce  qui  concerne  son  honorable  service.  J'ai  vu  avec  admiration  la 

1.  Fleury  d'Assigny,  avocat  au  Parlement  de  Paris  en  1777,  demeurant  rue  des 
Fossés-Saint-Jacques. 

2.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BP). 


ÉLECTION  DES  JL'GES  SUPPLÉANTS.  —  14  JUIN  1/91.  607 

révolution,  si  longtemps  attendue,  qui  doit  régénérer  tout  l'empire.  Ami  de  l'ordre 
et  de  la  justice,  je  la  pressentais;  je  vo3'ais  dans  le  renversement  de  l'un  l'entière 
extinction  de  l'autre.  Dans  presque  tous  les  tribunaux  au  moins,  celle-ci  n'y  lais- 
sait plus  apercevoir  que  quelques  faibles  traces  d'elle-môme.  J'ai  quitté  sans 
peine  des  fonctions  qui  m'étaient  chères,  puisque  les  vues  de  la  Constitution 
étaient  qu'elles  n'existassent  plus;  un  regret  seulement  m'affectait  dans  cette 
magnifique  restauration  de  toutes  choses,  celui  qui  résultait  d'une  inaction  qui, 
quoique  pleinement  consentie,  contrariait  fortement  le  penchant  irrésistible  que 
j'ai  toujours  eu  d'être  utile  à  mes  concitoyens.  Wa  nomination  à  la  place  de  juge 
tout  à  la  fois  impose  silence  à  ce  regret,  m'honore  infiniment  et  en  me  rendant, 
suivant  mes  désirs,  véritablement  actif,  me  rend  encore  la  douce  satisfaction  qui 
faisait  tout  l'agrémert  et  le  bonheur  de  ma  vie.  Je  vous  prie  donc,  M.  le  Prési- 
dent, de  présenter  mon  acceptation  à  l'tissemblre  électorale.  Assurez-la  que,  fidèle 
aux  principes  de  la  Constitution,  mon  existence  entière  sera  employée  à  en 
appliquer  les  lois,  l'esprit  et  les  sages  règlements  dans  tous  les  détails  des  augustes 
fonctions  auxquelles  la  confiance  de  mes  concitoyens  a  daigné  m'élever. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur, 

DUCHAUFFOLR. 

Avant  de  procéder  au  second  scrutin  annoncé,  un  membre,  après 
avoir  demandé  et  obtenu  la  parole,  a  observé  que  l'assemblée,  ayant 
par  son  arrêté  du  jour  d'hier  ajourné  à  demain  huit  heures  du  ma- 
tin l'élection  du  président  du  tribunal  criminel  du  Département  de 
Paris,  ainsi  que  celle  de  son  substitut,  sur  les  non-acceptations  de 
MM.  Du  Port  et  Bigot,  n'avait  aujourd'hui  à  s'occuper  que  de  la  nomi- 
nation des  juges  suppléants,  qu'il  était  important  de  les  faire  sans 
désemparer,  qu'il  ne  l'était  pas  moins  de  finir  demain  toutes  les  élec- 
tions dont  l'assemblée  était  chargée  par  la  loi  du  3  de  ce  mois,  que 
jeudi  prochain  commençaient  les  assemblées  primaires  pour  la  no- 
mination des  nouveaux  électeurs,  qui  doivent  nommer  les  députés  à 
la  nouvelle  législature,  qu'il  serait  impossible  aux  électeurs  des  can- 
tons, même  à  ceux  des  sections,  de  se  réunir  pendant  la  tenue  de 
ces  assemblées  primaires,  que  les  travaux  des  électeurs  actuels  parais- 
saient avoir  pour  terme  l'ouverture  des  assemblées  primaires  pour 
la  nomination  des  électeurs  qui  doivent  les  remplacer,  qu'il  serait 
peut  être  dangereux  de  vouloir  prolonger  ses  fonctions,  et  a  fini  par 
faire  la  motion  :  r  de  procéder  aujourd'hui,  sans  désemparer,  à  la 
nomination  des  deux  juges  suppléants  du  tribunal  du  I"  arrondisse- 
ment, restant  à  élire  ;  2"  de  terminer  dans  la  journée  de  demain  les 
élections  du  président  du  tribunal  criminel  du  Département  et  de  son 
substitut,  même  celle  du  substitut  de  l'accusateur  public  de  ce  même 
tribunal,  dans  le  cas  où  M.  d'André,  qui  a  été  nommé  à  celte  place, 
n'accepterait  pas,  enfin  toutes  celles  auxquelles  les  nouvelles  nomina- 


60S  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

lions  faites  ou  à  faire  ou  leurs  non-acceptations  pourraient  donner 
lieu;  3"  d'envoyer,  à  chaque  nomination,  à  M.  le  Procureur  général 
syndic  du  Département  de  Paris  un  huissier  de  l'assemblée,  pour  lui 
remettre  la  lettre  d'avis  de  M.  le  Président,  qui  serait  en  môme  temps 
chargé  de  l'engager  à  s'assurer  par  la  voie  la  plus  prompte  de  l'accep- 
tation ou  non-acceptation  des  personnes  élues,  et  à  en  faire  part  aus- 
sitôt à  l'assemblée  ;  4°  et  enfin  d'attendre  sans  désemparer  les  répon- 
ses de  M.  le  Procureur  général  syndic,  en  cas  de  non-acceptation  de 
procéder  aussitôt  à  de  nouvelles  nominations,  et,  en  cas  d'acceptation, 
de  clore  sur-le-champ  le  procès-verbal  des  séances. 

Les  électeurs,  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers,  ont  procédé 
au  second  tour  de  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés, 
leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général 
achevé,  Fun  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nom- 
bre des  votants  était  de  236,  la  pluralité  absolue  de  119  voix.  Le  dé- 
pouillement a  fait  reconnaître  que  M.  Andrieux  a  eu  2  voix  ;  —  M.  Au- 
bery-Desfontaines,  3;  —  M.  Ameil,  2;  —  M.  Babille  du  Prénoy, 
homme  de  loi,  66  ;  —  M.  Bercher,  6  ;  —  M.  Billaud  de  Varenne,  7;  — 
M.  Bienaymé,  électeur,  42  ;  —  M.  Brosselard,  5;  —  M.  Delamolte, 
électeur,  11  ;  —  M.  Desprcs  de  La  Rozière,  25;  —  M.  Faure,  7;  — 
M.  Guyet,  homme  de  loi,  15  ;  —  M.  Le  Roy  deMontécly,  9;  —  M.  Lauvin 
de  Montplaisir,  10  ;  —  M.  Michault  de  Larquelais,  2  ;  —  M.  Polverel, 
électeur,  6  ;  —  M.  VilledieuS  avocat,  4.  Total  :  222  voix.  Les  U  voix 
de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  236  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'était  acquise  à  per- 
sonne, que  les  deux  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages  étaient 
MM.  Babille  du  Prénoy,  homme  de  loi,  et  Bienaymé,  électeur,  que  le 
premier  en  avait  obtenu  66,  le  second  42.  D'après  ce  résultat  M.  le 
Président  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  n'étant  acquise  à  per- 
sonne, il  y  avait  lieu  de  procéder  à  un  troisième  tour  de  scrutin,  dit 
de  ballottage,  entre  MM.  Babille  du  Prénoy,  homme  de  loi,  et  Bienaymé, 
électeur,  qui  avaient  réuni  le  plus  de  suffrages,  l'un  66,  l'autre  42.  Les 
électeurs  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers,  y  ont  procédé.  Les  scru- 
tins faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  272,  réduit 
par  trois  bulletins  nuls,  2  au  cinquième  bureau  et  1  au  sixième,  à  279. 

1.  Avocat  au  Parlement  de  Paris  en  1778,  demeurant  rue  Hautefeuille. 


ÉLECTION  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  14  JUIN, 1791.  609 

D'après  le  dépouillement,  il  a  été  reconnu  que  sur  ce  nombre  de  suf- 
frages iM.  Babille  du  Prénoy,  homme  de  loi,  en  avait  obtenu  218,  167 
de  plus  que  M.  Bienaymé,  électeur,  qui  en  réunissait  51.  M.  le  Prési- 
dent, d'après  ce  résultat,  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Lau- 
rent-Jean Babille  du  Prénoy,  homme  de  loi,  ôgé  de  hi  ans,  demeu- 
rant rue  du  Théâtre- Français,  pour  juge  suppléant  du  tribunal  du 
I"  arrondissement  du  département  de  Paris. 

M.  le  Président  a  ensuite  observé  que  l'assemblée  devait  maintenant 
s'occuper  de  l'élection  d'un  autre  juge  suppléant  du  tribunal  du  I"  ar- 
rondissement du  département.  Pour  y  procéder,  les  électeurs  se  sont 
aussitôt  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dé- 
pouillés, leurs  résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  gé- 
néral achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le 
nombre  des  votants  était  de  293,  la  pluralité  absolue  de  U7  voix.  Il  est 
résulté  du  dépouillement  que  M.  Ameil,  électeur,  a  eu  5  voix  ;  —  M.  Au- 
bery  Desfontaines,  6;  —  M.  Andrieux,  homme  de  loi,  8;  —  M.Bienaymév 
électeur,  46;  —  M.  Brosse'ard,  électeur,  k.  —  M.  Billaud  de  Varenne, 
7  ;  —  M.  Bercher  du  Martray,  12  ;  —  M.  Bernard,  2  ;  —  M.  Golombeau, 

2  ;  —  M.  Delamotte,  4;  —  M.  Després  de  La  Rozière,  26;  —  M.  Faure, 
avocat,  6;  —  M.  Fleury  d'Assigny,  4;  —  M.  Guyet,  homme  de  loi,  89; 
—  M.  Guyet,  3  ;  —  M.  Jozcau,  homme  de  loi,  2;—  M.  Le  Roy  de 
Montécly,  10  ;  —  M.  Lauvin  de  Montplaisir,  6  ;  —  M.  Leroy  de  Lysa, 

3  ;—  M.  Polverel,  électeur,  22;  —  M.  Viel,  avocat,  6.  Total  :  273  voix. 
Les  28  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  293  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le  ré- 
sultat du  scrutin,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue  de  U7  voix  n'é- 
tait acquise  à  personne,  que  celui  qui  en  réunissait  le  plus  n'en  avait 
obtenu  que  89.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  annoncé  que  la 
pluralité  absolue  n'était  acquise  à  personne,  qu'il  y  avait  lieu  de  pas- 
ser à  un  second  tour  de  scrutin.  Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  reti- 
rés en  leurs  bureaux  particuliers.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  leurs 
résultats  remis  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé, 
l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des 
votants  était  de  292,  réduit  par  un  bulletin  nul  au  troisième  bureau 
à  291,  la  pluralité  absolue  fixée  en  conséquence  à  146  voix.  Le  dépouil- 
lement a  fait  reconnaître  que  M.  Bienaymé,  électeur,  a  eu  18  voix;  ~ 
M.  Andrieux,  homme  de  loi,  7;  —  M.  Brosselard,  électeur,  4;  — 
M.  Bercher  du  Martray,  3;  —  M.  Billaud,  3  ;  —  M.  Guyet,  homme  de 
loi,  223  ;  —  M.  Després  de  la  Rozière,  8  ;  —M.  Guyet,  sans  désignation, 
2  ;  —  M.  Lauvin  de  Montplaisir,  2  ;  —  M.  Le  Roy  de  Montécly,  5  ;  — 

39 


610  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 

M.  Poîverel,  9.  Total  :  284  voix.  Les  7  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  291 
voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Guyet,  homme  de  loi,  qui  avait  réuni 
le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  223,  77  au  delà  de  la  pluralité 
absolue,  fixée  à  l/j6  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a  pro- 
clamé, au  nom  de  l'assemblée,  M.  Jean-Bapliste-François  Guyet, 
homme  de  loi,  âgé  de  57  ans,  demeurant  rue  Cloche-Perche,  pour 
juge  suppléant  du  tribunal  du  P'  arrondissement  du  département  de 
Paris. 

L'élection  du  Président  du  tribunal  criminel  du  département  de 
Paris  et  celle  de  son  substitut  ont,  conformément  à  l'arrêté  du  jour 
d'hier,  été  ajournées  à  demain,  huit  heures  du  matin.  A  une  heure 
trois  quarts,  M.  le  Président  a  levé  la  séance  et  a  signé  avec  le  secré- 
taire. 

Lacépède,  Président; 
Goumou,  Secrétaire. 


7""  séance.  —  Mercredi  15  juin  1791,  8  heures  du  matin. 

Lettres  d'acceptation  des  juges  suppléants  Guyet  et  Isnard  de  Bonneuil.  —  Lettre  de 
d'André  où  il  déclare  ne  pouvoir  accepter  le  poste  de  substitut  de  l'accusateur  public 
à  cause  de  ses  divergences  de  vue  avec  Robespierre.  —  L'assemblée  décide  que  cette 
lettre  sera  lue  une  seconde  fois  après  le  premier  scrutin.  —  Lettre  de  Pastoret  indi- 
quant les  acceptations  et  les  refus.  —  Élection  de  Petion  de  Villeneuve  comme  pré- 
sident du  tribunal  criminel.  —  Seconde  lecture  de  la  lettre  de  d'André.  —  Élec- 
tion de  Buzot  comme  substitut  du  président  du  tribunal  criminel.  —  Pastoret  rend 
compte  du  placement  de  la  somme  donnée  par  l'assemblée  aux  deux  enfants  trouvés 
qui  avaient  opéré  le  tirage  du  rang  des  tribunaux.  —  Scrutin  pour  l'élection  du 
substitut  de  l'accusateur  public,  sans  résultat.  —  L'assemblée  décide  de  recommander 
au  président  du  tribunal  criminel  les  huissiers  Masson  et  Ozanne.  —  Élection  de 
Gossin  comme  substitut  de  l'accusateur  public.  —  Lettres  d'acceptation  de  Petion 
de  Villeneuve  et  de  Buzot.  —  L'assemblée  décide  de  ne  pas  faire  frapper  de  médaille. 
—  Discours  et  motion  de  Kersaint  sur  la  nécessite  de  paj^er  les  contributions.  — 
L'assemblée  arrête  que  cette  motion  sera  imprimée  et  envoyée  à  toutes  les  assemblées 
primaires  du  département.  —  L'assemblée  décide  qu'il  sera  fait  une  quête,  afin  de 
terminer  ses  travaux  par  un  acte  de  bienfaisance.  —  Lettre  de  Gossin  refusant  les 
fonctions  de  substitut  de  l'accusateur  public,  vu  qu'il  a  été  nommé  président  da 
*"  district  de  Bar-le-Duc.  —  L'assemblée  décide  de  ne  fermer  qu'à  7  heures  du  soir 
..  le  scrutin  nécessité  par  la  non-acceptation  de  Gossin.  ■■ —  Élection  de  Faurc  comme 
substitut  de  l'accusateur  public.  —  L'assemblée  vote  des  félicitations  à  Gouniou,  son 
secrétaire.  'Remerciements  de  celui-ci.  —  La  somme  provenant  de  la  quête  sera  em- 
•  '  ployée  à  délivrer  des  prisonniers  pour  mois  de  nourrices.—^  Lettre  de  l'architecte 
_  Danjou  déclarant  que  son  gendre  Faure,  absent,  acceptera  le  poste  de-substitu^t  de 


REMERCIEMENTS  DES  JUGES  SUPPLÉANTS.  —  4  5  JUIN  1791.      611 

l'accusateur  public.  —  L'assemblée  vote  des  remerciements  àLacépède,  son  président, 
aux  commissaires  aux  dépenses  et  aux  scrutateurs  généraux.  —  Discours  de  clôture 
de  Lacépède.  — Dissolution  de  l'assemblée  électorale. 

L'assemblée  électorale  du  département  de  Paris  ouverte  en  la  ma- 
nière ordinaire,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente, 
la  rédaction  adoptée,  M.  le  Président  a  annoncé  que  l'ordre  du  jour 
était  l'élection  du  président  du  tribunal  criminel  du  déparlement  de 
Paris,  ainsi  que  celle  de  son  substitut.  Il  a  ensuite  observé  qu'il  avait 
reçu  deux  lettres  d'acceptation  de  juges  suppléants,  de  MM.  Guyet  et 
Isnard.  M.  le  Secrétaire  a  fait  lecture  :  1*"  de  celle  de  M.  Guyet,  élu  en 
la  séance  d'hier,  datée  du  même  jour;  2*'  de  celle  écrite  à  M.  le  Prési- 
dent le  U  de  ce  mois,  ainsi  que  de  celle  y  jointe  adressée  par  M.  Is- 
nard à  l'assemblée.  L'insertion  dans  le  procès  verbal,  tant  de  la  lettre 
de  M.  Guyet  que  de  celle  de  M.  Isnard  à  l'assemblée,  a  été  ordonnée. 
Celle  de  M.  Guyet  est  conçue  en  ces  termes  ^  : 

Monsieur  le  Président,  privé  des  talents  qui  dans  les  assemblées  publiques 
donnent  l'idée  de  la  capacité,  je  ne  devais  jamais  m'attendre  à  l'avantage  inap- 
préciable de  fixer  un  seul  instant  les  regards  de  l'auguste  assemblée  que  vous  pré- 
sidez. Ce  choix  qu'elle  vient  de  faire  de  moi  est  la  récompense  la  plus  honorable 
que  je  puisse  recevoir  de  mon  civisme.  Je  ferai  tous  mes  efforts  pour  remplir  le 
plus  dignement  possible  les  fonctions  dont  elle  vient  de  m'honorer;  je  vous  supplie 
de  l'assurer  de  toute  ma  reconnaissance;  c'est  un  sentiment  trop  cher  à  mon 
cœur  pour  jamais  s'en  effacer. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur  le  Président,  votre  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur. 

Guyet. 


Celle  de  M.  Isnard  est  ainsi  conçue* 


Ce  14  juin  1791. 


Messieurs,  en  considérant  toute  l'étendue  des  devoirs  que  m'impose  la  place 
honorable  à  laquelle  vos  suffrages  viennent  de  m'élever,  je  ne  puis  me  défendre 
d'un  sentiment  de  crainte  qui  me  rend  timide  à  l'accepter.  Cependant,  Messieurs, 
dévoué  tout  entier  à  la  chose  publique  et  encouragé  par  votre  confiance,  je  me 
consacrerai  à  remplir  les  fonctions  importantes  auxquelles  vous  avez  bien  voulu 
m'appeler.  C'est  en  me  hvrant  à  de  nouvelles  études,  pour  acquérir  les  connais- 
sances qui  me  manquent,  que  je  crois  devoir  m'y  préparer.  Vous  avez  été  indul- 
gents pour  moi,  je  m'appliquerai  à  justiGer  votre  choix  par  les  efforts  de  mon  zèle 
et  par  les  preuves  que  je  donnerai  sans  cesse  de  mon  attachement  à  notre  nou- 
velle Constitution.  Nous  acquérons  par  elle  les  avantages  les  plus  précieux,  la 
liberté  et  l'égalité;  tous  les  habitants  de  l'empire  y  trouvent  encore  celui  dune 
justice  prompte  et  jamais  dispendieuse.  Je  suis  heureux  d'être  choisi  pour  con-' 
courir  à  l'accomplissement  de  ces  biens  inappréciables.  Daignez,  Messieurs,  recen 

1.  L'original  docefte  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI5> 

2.  L'original  de  la  lettre  est  aux  Archives  aationalee  (BP).-  ;       -    •  •  ■ 


612  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

voir  le  nouveau  serment  que  je  fais  devant  vous  de  les  maintenir  toute  ma  vie  et 
de  tout  mon  pouvoir. 

Je  suis  avec  le  plus  profond  respect,  Messieurs,  votre  très  humble  et  très 
obéissant  serviteur. 

Jean-Louis  Isnard. 

M.  le  Président  ensuite  a  annoncé  qu'il  venait  de  recevoir  à  l'in- 
stant une  lettre  de  M.  d'André.  M.  le  Secrétaire  en  a  fait  lecture;  elle 
est  en  date  de  ce  jour.  M.  d'André  y  annonce  ne  pouvoir  accepter  la 
place  de  substitut  de  l'accusateur  public  du  tribunal  criminel  du  dé- 
partement de  Paris,  à  laquelle  il  a  été  élu  par  l'assemblée,  en  la  séance 
du  10  de  ce  mois.  L'insertion  de  cette  lettre  dans  le  procès- verbal  a 
été  ordonnée.  Elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

Messieurs,  résolu  de  me  fixer  à  Paris^  mon  devoir  est  d'y  être  utile  à  la  chose 
publique  et  mon  ambition  de  mériter  et  d'obtenir  la  confiance  de  mes  conci- 
toyens. Cependant,  au  moment  où  celte  confiance  m'appelle,  je  suis  forcé  de  me 
refuser  à  l'honneur  de  leur  choix.  Je  leur  dois  compte  de  mes  motifs  pour  me 
défendre  d'une  fausse  interprétation  de  mes  sentiments.  J'aime  la  liberté,  mais  je 
pense  qu'elle  ne  peut  exister  sans  l'ordre  et  l'obéissance  aux  lois  et  le  respect 
pour  leurs  ministres.  Cette  obéissance,  cet  ordre,  sans  lesquels  il  n'est  point  de 
Constitution,  ont  été  interprétés  différemment  dans  le  cours  de  la  révolution.  D'ac- 
cord, sans  doute,  sur  les  principes,  les  résultats  de  M.  Robespierre,  et  les  miens 
ont  souvent  différé  sur  ces  points  fondamentaux  i.  Comment  pourrions-nous  donc 
partager  les  fonctions  dont  l'utilité  surtout  consiste  dans  une  marche  uniforme, 
constamment  dirigée  vers  la  sûreté  des  personnes  et  le  respect  inviolable  des 
propriétés?  Je  me  vois  donc  forcé,  Messieurs,  pour  le  bien  môme  de  l'institution 
des  jurés,  de  refuser  l'honorable  poste  auquel  vous  avez  daigné  m'appeler.  J'ose 
croire  que  mes  motifs  m'excuseront  à  vos  yeux  et  me  donneront  un  titre  de  plus 
à  votre  estime. 

Je  suis  avec  respect,  Messieurs,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

d'André, 

Un  membre  a  demandé  que  la  lettre  de  M.  d'André  fût  lue  de 
nouveau  après  le  premier  scrutin.  Cette  motion  appuyée,  mise  aux 
voix,  la  seconde  lecture  de  la  lettre  de  M.  d'André,  après  le  premier 
scrutin,  a  été  arrêtée. 

M.  le  Secrétaire  a  fait  lecture  d'une  lettre  adressée  ce  jour  à  M.  le 
Président  par  M.  Pastoret,  procureur  général  syndic  du  département 
de  Paris,  où  il  annonce  qu'il  a  reçu  les  lettres  d'acceptation  de 
MM.  Duchauffour,  Isnard  de  Bonneuil,  Babille  et  Guyet,  nommés 
juges  suppléants,  qu'il  lui  a  déjà  fait  part  de  celles  de  MM.  Robespierre, 
nommé  accusateur  public,  Gérard,  nommé  juge  suppléant,  etFrémyn, 
nommé  greffier  du  tribunal  criminel;  que  MM.  Du  Port  et  Bigot  n'ont 

i.  Cf.  ma  préface  et  VHiatoire  de  Robespierre  par  Ernest  Hamel,  1. 1. 


ÉLECTION  DU  SUBSTITUT  DU  PRÉSIDENT.  —  15  JUIN  1791.        613 

pas  cru  devoir  accepter,  qu'il  vient  aussi  de  recevoir  le  refus  de 
M.  d'André. 

Les  électeurs,  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers,  ont,  d'après 
l'ordre  du  jour  annoncé,  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection 
du  président  du  tribunal  criminel  du  département  de  Paris.  Les  scru- 
tins faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordi- 
naire, le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs 
généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  197,  la  pluralité 
absolue  de  99  voix.  Il  est  résulté  du  dépouillement  que  M.  d'André, 
député,  a  eu  4  voix;  —  M.  Freteau,  député,  2k;  — M.  Martineau, député, 
30;  —  M.  Petion  de  Villeneuve,  député,  115;  —  M.  Peletier  de  Saint- 
Fargeau,  député,  2;  —  M.  Polverel,  électeur,  2;  —  M.  Robespierre, 
député,  9;  —  xM.  Roederer,  député,  h-  Total  :  190  voix.  Les  7  voix  de 
surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au 
dépouillement  :  197  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
-résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Petion  de  Villeneuve,  député, 
celui  qui  avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  en  avait  réuni  115,  16  au 
delà  de  la  pluralité  absolue  fixée  à  99  voix.  D'après  ce  résultat  M.  le 
Président  a  proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Petion  de  Villeneuve, 
député  à  l'Assemblée  nationale,  âgé  de  trente-huit  ans,  demeurant  rue 
du  Faubourg-Saint-Honoré,  6,  pour  président  du  tribunal  criminel  du 
département  de  Paris. 

La  seconde  lecture  de  la  lettre  de  M.  d'André,  après  ce  scrutin,  a 
été  faite  par  M.  le  Secrétaire. 

Les  électeurs  se  sont  ensuite  rendus  en  leurs  bureaux  particuliers, 
où  ils  ont  procédé  à  un  premier  scrutin  pour  l'élection  du  substitut  du 
président  du  tribunal  criminel  du  département  de  Paris.  Les  scrutins 
faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  eu  la  forme  ordinaire, 
le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a 
annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  275,  la  pluralité  absolue  de 
138  voix.  D'après  le  dépouillement  il  a  été  reconnu  que  M.  Agier, 
électeur,  a  eu  10  voix;  —  M.  Aubery  Desfontaines,  2;  —  M.  Alquier, 
député,  2;  —  M.  Ruzot,  député,  157;  —  M.  Biauzat,  3;  —  M.  Freteau, 
député,  7;  —  M.  Gaultier,  juge,  3;  —  M.  Gossin,  député,  3;  —  M.  Mar- 
tineau, 65;  —  M.  Minier,  juge,  10;  —  M.  Polverel,  électeur,  3;  — 
M.  Roederer,  député.  Total  :  268  voix.  Les  7  voix  de  surplus  dispersées 
en  unités  sur  différents  membres.  Total  égal  au  dépouillement  : 
275  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  Pun  de  MM.  les  Scruta- 
teurs généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Buzot,  député,  qui  avait  réuni 


614  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARU. 

le  plus  de  suffrages,  en  avait  obtenu  157,  19  au  delà  de  la  pluralité 
absolue,  fixée  à  138  voix.  M.  le  Président,  d'après  ce  résultat,  a 
proclamé,  au  nom  de  l'assemblée,  M.  Buzot,  député  à  l'Assemblée 
nationale,  âgé  de  trente  et  un  ans,  demeurant  quai  Malaquais,  9, 
pour  substitut  du  président  du  tribunal  criminel  du  département 
de  Paris. 

M.  Pastoret,  électeur,  a  rendu  compte  à  l'assemblée  de  l'emploi 
par  lui  fait,  en  sa  qualité  de  procureur  général  syndic  du  département, 
conformément  à  l'arrêté  de  l'assemblée  du  31  décembre  1790,  des  fonds 
provenant  de  la  quête  faite  parmi  les  électeurs  au  profit  des  deux 
enfants  trouvés,  qui  le  dit  jour  31  décembre  dernier  ont  tiré  le  rang 
des  tribunaux  dans  les  arrondissements  et  la  distribution  des  juges  et 
juges  suppléants  dans  ces  mêmes  tribunaux.  Il  a  représenté  qu'il  s'était 
adressé  à  M.  Davous,  électeur,  ancien  agent  de  change,  pour  lui  pro- 
curer un  placement  avantageux,  que  la  somme  placée  montait  à 
1,892  livres  2  sols  3  deniers,  produisant  lU  livres  10  sols  de  rente, 
sujette  au  dixième,  au  principal  de  2,290  livres,  contenu  en  un  récé- 
pissé du  Trésor  public,  numéroté  157,  que  les  intérêts  couraient  au 
profit  des  deux  enfants  à  compter  du  1"  janvier  dernier,  que  pour 
s'assurer  de  leur  existence  il  avait  été  aux  enfants  trouvés,  se  les  était 
fait  représenter,  les  avait  trouvés  bien  portants,  qu'il  se  proposait  bien 
de  les  revoir  de  temps  en  temps,  et  qu'il  les  regarderait  toujours 
comme  des  enfants  dont  l'assemblée  électorale  avait  bien  voulu  lui 
confier  le  soin.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'assemblée,  lui  a  répondu 
qu'elle  était  très  sensible  à  son  exactitude,  ainsi  qu'aux  soins  particu- 
liers qu'il  avait  bien  voulu  prendre,  tant  pour  s'assurer  de  l'existence 
de  ces  deux  enfants  trouvés  que  pour  leur  procurer  un  placement 
avantageux  du  petit  bien  que  l'assemblée  avait  été  assez  heureuse  de 
pouvoir  leur  faire  pendant  le  cours  de  ses  fonctions,  et  l'a  engagé  à 
vouloir  bien  continuer,  ainsi  qu'il  venait  d'en  manifester  l'intention, 
de  leur  prêter  ses  soins. 

M.  le  Président  a  représenté  ensuite  à  l'assemblée  qu'au  moyen  de 
la  non-acceptation  de  M.  d'André  de  la  place  de  substitut  de  l'accusateur 
public  du  tribunal  criminel  du  département  il  y  avait  lieu  de  passer  à 
un  premier  scrutin  pour  l'élection  d'un  autre  substitut  de  ce  tribunal. 
Les  électeurs  se  sont  à  cet  effet  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers. 
Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs  résultats  en  la 
forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de  MM.  les  Scru- 
tateurs généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants  était  de  330,  la 
pluralité  absolue  de  166  voix.  Le  dépouillement  a  fait  reconnaître  que 
M.  Agier,  électeur,  a  eu  9  voix;  —  M.  Ameil,  électeur,  20;  --  M.  Alquier» 


ÉLECTION  DU  SUBSTITUT  DE  L'ACCUSATEUR.  —  15  JUIN  1791.     6i5 

dépulé,  10;  —  M.  Bouche,  député,  2;  —  M.  de  Bruge*,  procureur,  2; 
—  M.  Danton,  électeur,  2;  — M.  Faure,  homme  de  loi,  19;  —  M.  Gossin, 
député,  100;  —  M.  Hulin,  avocat,  2;  —  M.  Lamotte,  électeur,  6;  — 
M.  Martineau,  député,  60;  —  M.  Minier,  juge,  2;  —  M.  Polverel,  élec- 
teur, 31;  —  M.  Roederer,  député,  48;  —  M.  Voidel,  député,  3.  Les 
1/i  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres.  Total 
égal  au  dépouillement  :  330  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  la  pluralité  absolue,  fixée  à  166  voix, 
n'était  acquise  à  personne,  que  celui  qui  en  avait  réuni  le  plus  n'en 
avait  obtenu  que  100.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président  a  annoncé 
que  la  pluralité  absolue  n'étant  acquise  à  personne,  il  y  avait  lieu  de 
passer  à  un  second  tour  de  scrutin.  Avant  d'y  procéder,  un  membre  a 
proposé  à  l'assemblée  de  charger  son  président  d'écrire  à  M.  le  prési- 
dent du  tribunal  criminel  du  département  de  Paris  pour  lui  recom- 
mander MM.  Masson  et  Ozanne,  huissiers  de  l'assemblée,  qui  n'étaient 
point  encore  placés  dans  aucup  des  nouveaux  tribunaux.  Cette  motion 
appuyée,  il  a  été  pris  un  arrêté  en  conséquence,  comme  un  témoignage 
de  la  justice  due  à  l'exactitude  de  leurs  fonctions  pendant  les  séances 
de  l'assemblée,  depuis  le  18  novembre  1790,  jour  de  sa  première  réu- 
nion, jusqu'à  ce  moments 

Les  électeurs  retirés  dans  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé 
au  second  scrutin  annoncé.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise 
faite  de  leurs  résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général 
achevé,  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre 
des  votants  était  de  367,  la  pluralité  absolue  de  iSk  voix.  Il  est  résulté 
du  dépouillement  que  M.  Ameil,  électeur,  a  eu  13  voix;  —  M.  Andrieux, 
homme  de  loi,  2;  —  M.  Agier,  électeur,  2;  —  M.  Faure,  homme  de  loi, 
19;  —  M.  Gossin,  député,  2/i9;  —  M.  Martineau,  député,  33;  — 
M.  Polverel,  électeur,  26;  —  M.  Roederer,  U;  — M.  Lamotte,  électeur, 
2.  Total  :  360  voix.  Les  7  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  diffé- 
rents membres.  Total  égal  au  dépouillement  :  367  voix. 

Le  résultat  du  scrutin  prononcé  par  l'un  de  MxM.  les  Scrutateurs 
généraux,  il  a  annoncé  que  M.  Gossin,  député,  qui  avait  réuni  le  plus 
de  suffrages,  en  avait  obtenu  2/^9,  65  au  delà  de  la  pluralité  absolue, 
fixée  à  184.  D'après  ce  résultat  M.  le  Président  a  proclamé,  au  nom 
de  l'assemblée,  M.  Gossin,  député  à  l'Assemblée  nationale,  âgé  de 
trente-sept  ans,  demeurant  rue  du  Cherche-Midi,  n°  88,  pour  substitut 


1,  Procureur  au  Chàtelet  en  1773. 

2.  Masson  et  Ozanne   devinrent   huissiers,   l'un  au   premier  tribunal  criminel,   et 
rautre  au  deuxième.  •  . 


616  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

de  Taccusateur  public  du  tribunal  criminel  du  département  de  Paris. 
M.  le  Secrétaire  a  fait  lecture  de  deux  lettres  que  M.  le  Président 
venait  de  recevoir,  à  lui  adressées,  l'une  par  M.  Petion  de  Villeneuve, 
l'autre  par  M.  Buzot,  élus  en  cette  séance,  le  premier,  président  du  tri- 
bunal criminel  du  département,  le  second,  substitut  du  président  de  ce 
tribunal.  Toutes  deux,  en  date  de  ce  jour,  contiennent  leur  accepta- 
tion. L'assemblée  en  a  ordonné  l'insertion  dans  le  procès-verbal.  Celle 
de  M.  Petion  est  conçue  en  ces  termes  : 

Paris,  le  15  juin  1791. 

Messieurs,  honoré  deux  fois  de  vos  suffrages,  je  me  suis  trouvé  d'abord  dans 
la  nécessité  pénible  de  ne  pas  pouvoir  déférer  à  votre  choix.  Aujourd'hui  les  cir- 
constances me  permettent  de  répondre  à  la  confiance  que  vous  avez  bien  voulu 
me  renouveler;  j'accepte  avec  reconnaissance  une  phce  aussi  importante  que  diffi- 
cile. J'espère  que  mon  zèle  et  mon  amour  })Our  le  bien  public  me  soutiendront. 

Je  suis  avec  respect,  Messieurs,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

Petion. 

Celle  de  M.  Buzot  est  ainsi  conçue  : 

Paris,  le  15  juin  1791. 

Messieurs,  la  place  à  laquelle  vous  voulez  bien  m'appeler  doit  effrayer  par  les 
devoirs  immenses  qu'elle  entraîne.  Tout  y  est  à  créer;  mes  moyens  sont  faibles, 
mais  ma  bonne  volonté  et  mon  patriotisme  ne  le  seront  jamais.  C'est  avec  joie  que 
je  prends  dans  vos  mains  l'engagement  de  me  dévouer  à  la  sainte  tâche  que  vous 
m'imposez,  celle  de  former,  avec  deux  collègues  estimables  que  je  chéris  beaucoup, 
un  tribunjl  nouveau  dont  la  liberté  individuelle  dépend  essentiellement.  Elle  m'est 
encore  d'autant  plus  agréable  qu'elle  va  me  fixer  au  milieu  d'une  ville  où  la  révo- 
lution est  née  et  où  elle  conservera  toujours  ses  plus  intrépides  défenseurs. 

Je  suis  avec  respect.  Messieurs,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

Buzot. 

La  discussion  sur  la  médaille,  ajournée  à  cette  séance,  ouverte, 
plusieurs  membres  successivement  entendus,  la  question  préalable  a 
été  demandée  sur  le  projet  d'une  médaille  pour  les  électeurs.  Appuyée, 
elle  a  été  mise  aux  voix;  l'assemblée  a  arrêté  unanimement  de  ne  point 
faire  frapper  de  médaille  pour  les  électeurs. 

M.  Kersaint,  électeur,  après  avoir  demandé  et  obtenu  la  parole,  a 
dit  : 

Messieurs,  l'heureuse  idée,  présentée  par  un  des  préopinants  de  terminer  les 
travaux  de  l'assemblée  électorale  de  1790  par  un  acte  de  patriotisme,  m'a  fait  naî  re 
celle  de  vous  affrir  1e  mt)yen  d'atteindre  à  ce  but  d'une  manière  véritablement 
digne  de  vous.  C'est  en  rappelant  aux  citoyens  le  plus  important  de  leurs  devoirs 
envers  la  patrie,  c'est  en  influant  immédiatement  où  médiatement  sur  leur  zèle  à 
payer  les  contributions  publiques,  que  les  électeurs  de  ce  département  et  de  celte 


MOTION  DE  KERSAINT  SUR  LES  IMPOTS,  -  15  J.DIN  4791.        617 

ville  peuvent  une  seconde  fois  sauver  l'État.  Ne  nous  le  dissimulons  pas,  Mes- 
sieurs, notre  liberté,  notre  Constitution,  dépendent  de  ce  point  important.  Vos 
ennemis  tournent  de  ce  côté  leurs  dernières  espérances;  sachons  la  leur  enlever. 
Achevons,  Messieurs,  l'ouvrage  commencé  par  les  électeurs  de  1789.  S'ils  posèrent 
les  fondements  de  l'édifice,  que  nos  mains  l'affermissent,  et  donnons  à  notre  tour 
un  grand  exemple  à  la  France.  Consolidons  notre  propre  ouvrage;  nos  travaux 
seront  inutiles,  si  l'ordre  dans  les  finances  ne  ramène  le  crédit,   l'ordre  public. 
Montrons-nous  bons  citoyens  dans  le  point  décisif  qui  tient  à  l'intérêt,  cette  pierre 
de  touche  de  tous  les  sentiments  affectés.  L'intérêt  bien  entendu  de  chacun  est 
dans  la  prospéri.é  do  la  patrie,  la  fortune  de  chacun  est  dans  le  trésor  public.  Les 
lois,  les  tribunaux,  l'armée,  la  flotte,  le  commerce,  tous  s'appuient  sur  la  percep- 
tion régulière  des  contributions;   ayons  enfin  l'esprit  et  les  mœurs  de  la  Révolu- 
tion. Sous  le  despotisme,  le  fisc  ruine  les  particuliers;  sous  le  régime  de  la  liberté, 
c'est  une  source  féconde  qui  vivifie  l'industrie,  c'est  le  principe  de  la  vie  du  corps 
politique.  Payons  donc  les  contributions  ou  renonçons  à  nos  conquêtes,  à  nos  espé- 
rances; nous  allons  être  la  première  nation  du  monde  ou  nous  anéantir  dans  les 
orages  de  l'anarchie.  Si  nous  ne  payons  pas,  la  servitude  nous  attend  sur  les  ruines 
de  la  monarchie  et  de  la  Constitution.  Je  fais  la  motion  que  chacun  de  nous  s'en- 
gage d'honneur  à  faire  tout  ce  qui  dépendra  de  lui  pour  porter  ses  concitoyens, 
dans  les  assemblées  primaires  qui  vont  s'ouvrir,  à  se  pénétrer  de  la  vérité  de  ces 
principes  et  surtout  à  les  mettre  à  exécution  en   payant  les  contributions    de 
l'année  1790. 

L'assemblée  électorale  a  arrêté  que  cette  motion  serait  imprimée^ 
et  envoyée  à  toutes  les  assemblées  primaires  du  département  et  chacun 
de  ses  membres  a  promis  d'en  appuyer  l'objet  de  toutes  ses  forces. 

Un  membre  a  aussi  fait  la  motion  de  couronner  ses  opérations  par 
un  acte  de  bienfaisance  qui  puisse  être  utile  à  la  classe  des  infortunés. 
Cette  motion  appuyée,  mise  aux  voix,  a  été  adoptée  par  l'assemblée  et 
elle  a  arrêté  qu'il  serait  en  conséquence  fait  une  quête  à  l'instant,  dont 
il  serait  rendu  compte  du  produit  avant  la  fin  de  cette  séance,  où  il 
serait,  avant  la  clôture  du  procès-verbal,  statué  sur  l'emploi  qui  en 
serait  fait. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  d'une  lettre  qu'il  venait  de 
recevoir  de  M.  Pastoret,  procureur  général  syndic  du  département, 
qui  lui  envoie  copie  de  la  lettre  de  M.  Gossin  au  sujet  de  sa  nomina- 
tion. M.  le  Secrétaire  en  a  fait  lecture;  elle  est  de  ce  jour  et  contient 
sa  non-acceptation  de  la  place  de  substitut  de  l'accusateur  public  du 
tribunal  criminel  du  département  de  Paris.  L'insertion  dans  le  procès- 
verbal  en  a  été  ordonnée  ;  elle  est  ainsi  conçue  : 

Monsieur,  l'honneur  que  vient  de  me  faire  l'assemblée  électorale  du  départe- 
ment de  Paris  me  pénètre  de  la  sensibilité  la  plus  vive,   mais  un  sentiment  de 

1.  La  Bibliothèque  de  la  ville  de  Paris  possède  un  exemplaire  de  cette  motion 
.(10072).  .. 


648  ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 

douleur  se  mêle  à  l'impression  que  j'éprouve.  Mes  concitoyens  m'ont  appelé  à  la 
présidence  du  tribunal  du  district  de  Bar-le-Duc;  j'ai  accepté  ce  témoignage  de 
leur  amour  et  de  leur  confiance,  et  ils  comptent  sur  l'engagement  que  j'ai  con- 
tracté. Veuillez  bien,  Monsieur,  offrir  à  l'assemblée  électorale  l'hommage  de  mon 
respect  et  mes  regrets  ;  daignez  lui  exprimer  combien  il  m'eût  été  doux  de  pou- 
voir répondre  à  un  choix  aussi  honorable  et  de  le  justifier  dans  le  nouvel  ordre  de 
la  législation  criminelle  par  mon  attachement  à  la  Constitution  qui,  sans  doute,  a 
été  en  ma  faveur  le  titre  de  la  délibération  qu'elle  vient  de  prendre. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

GossiN. 
Paria,  le  15  juin  1791. 

Un  membre  a  observé  que  l'assemblée  était  en  ce  moment  très 
incomplète  et  a  proposé  d'attendre,  pour  commencer  le  premier  scru- 
tin du  substitut  de  l'accusateur  public  du  tribunal  criminel  du  dépar- 
tement de  Paris,  jusqu'à  six  heures,  et  dans  le  cas  où  celui  qui  serait 
nommé  n'accepterait  pas,  de  laisser  à  nos  successeurs  le  soin  de  cette 
nomination  plutôt  que  d'exposer  l'assemblée,  par  sa  précipitation,  à 
ne  pas  faire  un  excellent  choix.  Un  autre  a  demandé  si  les  pouvoirs 
dés  électeurs  actuels  finissaient  ou  non  aujourd'hui.  D'autres  ont  pré- 
tendu que  les  fonctions  des  électeurs  actuels  devaient  continuer  jus- 
qu'à ce  que  les  nouveaux  électeurs  soient  réunis  en  l'assemblée.  Toutes 
ces  différentes  motions  successivement  combattues,  un  autre  membre, 
après  avoir  demandé  l'exécution  de  l'arrêté  pris  par  l'assemblée, 
le  jour  d'hier,  a  réclamé  la  question  préalable  sur  toutes  ces  mo- 
tions et  la  continuation  de  Tordre  du  jour.  La  question  préalable 
appuyée,  mise  aux  voix  et  adoptée  par  l'assemblée,  elle  a  arrêté  de 
ne  fermer  qu'à  sept  heures  du  soir  le  premier  scrutin  pour  l'élection 
du  substitut  de  l'accusateur  public  du  département  de  Paris  dont  elle 
allait  s'occuper. 

Les  électeurs  retirés  en  leurs  bureaux  particuliers  ont  procédé  à  ce 
premier  scrutin.  Les  scrutins  faits  et  dépouillés,  remise  faite  de  leurs 
résultats  en  la  forme  ordinaire,  le  recensement  général  achevé,  l'un  de 
MM.  les  Scrutateurs  généraux  a  annoncé  que  le  nombre  des  votants 
était  de  171,  la  majorité  absolue  de  86  voix.  Il  est  résulté  du  dépouil- 
lement que  M.  Ameil  a  eu  6  voix  ;  —  M.  Faure,  116  ;  —  M.  Martineau, 
député,  Zt;  —  M.  Polverel,  28  ;  —  M.  Roederer,  député,  5.  Total  :  159  voix. 
Les  12  voix  de  surplus  dispersées  en  unités  sur  différents  membres. 
Total  égal  au  dépouillement  :  171  voix. 

L'un  de  MM.  les  Scrutateurs  généraux,  après  avoir  prononcé  le 
résultat  du  scrutin,  a  annoncé  que  M.  Faure,  accusateur  public,  qui 
avait  obtenu  le  plus  de  suffrages,  en  avait  réuni  116,  30  au  delà  de  la 
majorité  absolue  fixée  à  86  voix.  D'après  ce  résultat,  M.  le  Président, 


I 


ÉLECTION  DU  SUBSTITUT  DE  L'ACCUSATEUR.  ~  15  JUIN  1791.      619 

au  nom  de  l'assemblée,  a  proclamé  M.  Faure»,  ci-devant  accusateur 
public  près  le  tribunal  du  troisième  arrondissement  et  actuellement 
commissaire  du  Roi  auprès  du  troisième  tribunal  établi  au  Palais,  en 
vertu  de  la  loi  du  U  mars  1791,  âgé  de  trente  et  un  ans,  demeurant 
cloître  Saint-Benoît,  pour  substitut  de  l'accusateur  public  du  tribunal 
criminel  du  département  de  Paris. 

Un  membre  a  fait  la  motion  qu'avant  de  clore  les  séances  l'assem- 
blée électorale  votât  des  remerciements  à  M.  Gouniou,  secrétaire,  en 
reconnaissance  du  zèle,  de  la  constance  infatigable  et  de  l'esprit  d'ordre 
qu'il  a  développés  depuis  l'ouverture  des  séances  électorales  jusqu'à  leur 
clôture,  dans  les  fonctions  de  secrétaire  et  de  secrétaire  adjoint,  qu'il 
a  remplies  sans  interruption  et  à  la  satisfaction  de  l'assemblée  électo- 
rale. M.  le  Président  ayant  mis  cette  motion  aux  voix,  elle  a  été  adoptée 
à  l'unanimité.  M.  Gouniou,  alors,  a  demandé  la  parole  et,  après  avoir 
témoigné  à  l'assemblée  combien  il  était  sensible  à  ses  bontés  ainsi  qu'à 
ses  marques  d'estime  et  lui  avoir  fait  ses  remerciements,  l'a  priée  de 
ne  pas  exiger  qu'un  pareil  arrêté,  quelque  honorable  qu'il  fût  pour  lui, 
soit  inséré  au  procès-verbal.  La  question  préalable  a  été  proposée  sur 
la  demande  de  M.  Gouniou,  appuyée,  mise  aux  voix  et  adoptée  à  l'una- 
nimité; ensuite  M.  le  Président  a  chargé  l'auteur  de  la  motion  de  la 
rédiger  lui-même,  ce  qui  a  été  fait  par  lui  sur-le-champ,  d'après  le 
vœu  de  l'assemblée. 

M.  André  S  électeur,  chargé  de  la  quête  que  l'assemblée  a  arrêté, 
en  cette  séance,  devoir  être  faite,  a  rendu  compte  de  son  produit;  il  a 
annoncé  qu'elle  montait  à  315  livres.  Ce  rapport  a  donné  lieu  à  plu- 
sieurs propositions  :  la  première  d'en  remettre  le  produit  es  mains  de 
M.  Bontems,  électeur  ;  la  seconde,  de  charger  les  électeurs  présents 
d'instruire  ceux  de  leurs  sections  absents  de  la  quête  faite  par  l'assem- 
blée et  de  leur  annoncer  qu'elle  serait  ouverte  pendant  quinze  jours 
chez  M.  Bontems,  où  ils  pourraient  remettre  ce  qu'ils  jugeraient  à 
propos  de  donner;  la  troisième,  d'employer  tant  les  315  livres  exis- 
tantes en  ce  moment  que  ce  qui  pourrait  y  être  ajouté  par  accroisse- 
ment d'ici  à  quinze  jours,  à  délivrer  des  prisonniers  pour  mois  de 
nourrices.  Ces  diverses  propositions,  successivement  appuyées,  mises 
aux  voix  et  adoptées  par  l'assemblée,  il  a  été  pris  un  arrêté  en  consé- 
quence. 

1.  Est  ci  fait  mention  que  M.  Pastoret,  procureur  général  syndic  du  département  de 
Paris,  par  sa  lettre  du  16  de  ce  mois,  prévient  M.  Lacépède,  en  qualité  de  président  de 
l'assemblée,  qu'il  vient  de  recevoir  l'acceptation  de  M.  Faure,  nommé  au  présent  procès^ 
verbal  substitut  de  l'accusateur  public  du  tribunal  criminel  du  département  de  Paris. 
(Note  mise  en  marge  du  procès-verbal.) 

2.  Jean-Baptiste  André,  médecin,  électeur  de  la  section  de  la  Bibliothèque. 


620  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

M.  le  Président  a  fait  part  à  l'assemblée  d'une  lettre  qu'il  venait  de 
recevoir  au  sujet  de  la  nomination  de  M.  Faure  à  la  place  de  substitut 
de  l'accusateur  public  du  tribunal  criminel  du  département.  Lecture 
en  a  été  faite  par  31.  le  Secrétaire.  Elle  est  de  ce  jour,  et  de  M.  Danjou, 
architecte  expert^  ;  il  annonce  par  cette  lettre  que  M.  Faure  en  ce  mo- 
ment est  absent,  qu'il  doit  rentrer  ce  soir  sans  faute,  qu'en  qualité  de 
son  beau-père  et  comme  connaissant  ses  sentiments,  il  peut  assurer 
l'assemblée  qu'il  tiendra  à  honneur  la  nomination  qu'elle  a  faite  de  lui 
et  qu'il  acceptera  la  place  de  substitut  d'accusateur  public  du  tribunal 
criminel  du  département  qu'elle  a  bien  voulu  lui  confier. 

Sur  la  motion  faite  par  un  membre  de  voter  des  remerciements 
à  M.  Lacépède,  président,  de  la  manière  distinguée  avec  laquelle  il 
s'était  acquitté  de  ses  fonctions,  ainsi  que  de  son  exactitude  à  les  rem- 
plir, M.  le  Président  a  demandé  l'ordre  du  jour.  M.  le  Secrétaire  a  pris 
alors  la  parole  et  a  dit  que  la  modestie  ordinaire  et  connue  de  M.  le 
Président,  et  qui  caractérisait  si  bien  son  mérite  et  sa  vertu,  l'empê- 
chait de  mettre  aux  voix  un  objet  flatteur  pour  lui;  en  conséquence,  il 
a  demandé  à  l'assemblée  la  permission  de  remplir  pour  cet  objet  seu- 
lement les  fonctions  de  président.  L'assemblée  y  ayant  consenti,  M.  le 
Secrétaire  l'a  consultée  sur  la  motion  faite  et  appuyée  de  voter  des 
remerciements  à  M.  le  Président,  et  il  a  été  arrêté  de  voter  à  M.  Lacé- 
pède, président,  par  l'assemblée  électorale,  des  remerciements  de  la 
manière  distinguée  avec  laquelle  il  n'a  cessé  d'en  remplir  les  fonctions. 

-Al.  Pharoux,  l'un  des  commissaires  aux  dépenses,  a  annoncé  à 
l'assemblée  qu'il  avait,  conjointement  avec  MM.  Cornu,  Petit-Radel  et 
Oudet,  ses  co-commissaires,  fait  et  signé  l'inventaire  des  différents 
effets  de  l'assemblée,  qu'ils  l'avaient  remis  à  M.  Davous,  administrateur 
du  département  et  membre  du  Directoire,  pour  l'examiner,  vériûer  ou 
faire  vérifier,  et  l'avaient  prié  de  vouloir  bien  le  faire  représenter 
aux  nouveaux  électeurs  h  l'ouverture  de  leur  séance.  L'assemblée  a 
arrêté  de  voter  des  remerciements  à  MAI.  Pharoux,  Petit-Radel,  Cornu 
et  Oudet,  ses  commissaires  aux  dépenses.  Il  a  été  aussi  faitla  motion  de 
voter  des  remerciements  à  AIAl.  les  Scrutateurs  généraux  ainsi  qu'à  leurs 
suppléants.  Cette  motion  appuyée  et  mise  aux  voix,  l'assemblée  a  arrêté 
de  voter  des  remerciements  à  AlAI.  Rarré,  Roussy  et  Agasse  l'aîné,  scru- 
tateurs généraux,  et  à  AIAI.  Vieillard,  Roettiers  de  Alontaleau  et  Rille- 
cocq,  scrutateurs  généraux  suppléants. 

M.  le  Président,  avant  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance,  a 
prononcé  pour  la  clôture  un  discours  qui  est  le  tableau,  au  naturel,  de 

1.  L'original  de  cette  lettre  est  aux  Archives  nationales  (BI*). 


CLOTURE  DES  TRAVAUX  DE  L'ASSEMBLÉE.  -  13  JUL\  i791.      621 

toutes  les  opérations  de  l'assemblée  et  le  résultat  de  leur  impor- 
tance. L'assemblée,  pour  donner  à  M.  le  Président  des  preuves  non 
équivoques  de  la  satisfaction  qu'elle  avait  éprouvée  de  son  discours,  en 
a  ordonné  l'insertion  dans  son  procès-verbal  et  l'impression,  l'envoi 
aux  83  départements  du  royaume,  aux  48  sections  de  Paris  et  aux 
16  cantons  du  département;  de  plus,  elle  a  arrêté  qu'il  en  serait  adressé 
par  le  secrétaire  un  exemplaire  à  chaque  électeur,  le  tout  le  plus  tôt 
possible  ^  Ce  discours  est  ainsi  conçu  : 

Messieurs,  vous  voilà  arrivés  à  la  fin  de  votre  carrière;  demain  le  peuple 
reprendra  et  confiera  de  nouveau  les  droits  qu'il  avait  déposés  dans  vos  mains. 
Choisis  pour  établir  la  Constitution  de  l'empire  dans  le  département  delà  capitale, 
vos  fonctions  cessent  au  moment  où  les  auteurs  de  nos  nouvelles  lois  viennent 
d'indiquer  comme  très  prochain  le  terme  de  leur  propre  pouvoir.  Liés,  pour  ainsi 
dire,  à  leurs  immortels  travaux,  c'est  lorsque  les  plans  politiques  tracés  pai*  leur 
sagesse  ont  été  assez  étendus  pour  être  réalisés,  que  vous  avez  été  délégués  pour 
leur  donner  l'existence.  C'est  aussi  lorsque  leur  génie  créateur  va  cesser  de  pro- 
duire que  vous  cessez  d'exécuter.  Vous  n'avez  pas  fait  la  loi,  Messieurs,  mais  vous 
avez  fait  ses  ministres.  A  la  voix  toute-puissante  de  nos  législateurs  s'est  élevé  un 
temple  de  la  justice;  à  la  vôtre,  la  science  et  la  vertu  y  sont  venues  lenir  la  redou- 
table balance.  En  organisant  les  corps  administratifs,  les  repiésentants  de  la  nation 
française  ont  établi  un  rempart  impénétrable  destiné  à  briser  les  efforts  de  tous  les 
infracteurs  de  l'ordre  social  ;  en  choisissant  vos  administrateurs,  vous  avez  placé 
sur  ce  rempart  tutélaire  les  sentinelles  du  peuple,  chargées  de  lui  annoncer  la 
volonté  générale,  de  diriger  la  force  publique  contre  ses  ennemis  et  de  veiiler  pour 
tous  ses  intérêts.  Ils  ont  voulu  que  nos  temples  brillassent  de  l'éclat  des  vertus 
civiles  et  religieuses;  vous  avez  obéi  à  leur  volonté  souveraine  en  y  préposant  des 
prêtres  citoyens.  Après  avoir  garanti  la  liberté  nationale,  ils  ont  mis  à  l'abri  de 
toute  attein'.e  la  liberté  individuelle,  ils  ont  souhaité  que  l'inflexible  sévérité  de  la 
volonté  générale  put  être  tempérée  parla  conscience  de  l'honnête  homme;  ils  ont 
désiré  que  la  puissance  terrible  qui  commande  à  la  mort  fût  remise  à  des  citoyens 
qui,  la  posséJant  très  rarement,  ne  l'exerçassent  qu'avec  une  sorte  de  frémisse- 
ment religieux.  Ils  ont  renouvelé,  perfectionné,  agrandi  l'admirable  institution  du 
jury;  vous  venez,  Messieurs,  de  lui  donner  le  mouvement  en  nommant  les  direc- 
teurs de  ce  tribunal.  Toutes  les  parties  du  grand  ensemble  politique,  destiné  à 
régir  la  France,  existent  donc  maintenant,  par  vos  soins,  pour  la  capitale  de  l'em- 
pire; vos  successeurs  n'auront  qu'à  renouveler  ces  diverses  parties  à  mesure  qu'ils 
verront  arriver  le  terme  fixé  à  leur  durée. 

Mais,  Messieurs,  la  patrie  va  vous  devoir  de  nouveaux  bienfaits.  Si  vous  ces- 
sez vos  fonctions  comme  délégués  du  peuple,  vous  allez  continuer  plus  que  jamais 
celles  que  votre  qualité  de  citoyen  vous  a  seul  déléguées,  l'exercice  de  toutes  vos 
vertus  et  de  tout  votre  patriotisme.  Vous  ne  négligerez  rien  pour  faire  aimer  les 
lois  dont  vous  venez  d'assurer  l'exécution,  vous  donnerez  les  premiers  l'exemple 
de  la  subordination  constitutionnelle  à  leurs  ministres;  vous  voudrez  qu'on  respecte 
votre  ouvrage.  Toujours  prêts  à  réprimer  les  tentatives  coupables  de  ceux  qui  ose- 

1.  La  Bibliothèque  de  la  ville  do  Paris  en  possède  un  exemplaire  (10072). 


622  ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 

raient  attaquer  notre  sainte  Constitution,  vous  vous  réunirez  sans  cesse  pour  défendre 
l'ordre  et  la  paix  et,  s'il  peut  exister  encore  longtemps  des  Français  si  malheureux 
qu'ils  méconnaissent  la  bonté  de  nos  institutions  nouvelles,  vous  ne  cesserez  de 
chercher  à  les  éclairer,  vous  délivrerez  la  vertu  égarée  des  uns  de  tous  les  prestiges 
dont  on  l'a  environnée,  vous  enchaînerez  les  passions  des  autres  par  leur  propre 
intérêt,  vous  montrerez  à  ceux  qui  chérissent  par-dessus  tout  la  règle  et  la  tran- 
quillité le  règne  de  la  loi  qu'aucune  tyrannie  ne  pourra  plus  troubler;  aux  citoyens 
avides  de  gloire,  la  reconnaissance  immortelle  d'une  nation  généreuse;  aux  culti- 
vateurs laborieux;  la  prospérité  des  campagnes  qui  ne  gémiront  plus  sous  un 
régime  barbare;  aux  Français  industrieux,  l'activité  du  commerce  qu'aucun  pré- 
jugé n'avilira;  aux  âmes  pieuses,  le  culte  de  l'Éternel  rétabli  dans  toute  sa  pureté; 
aux  disciples  de  la  philosophie,  l'empire  de  la  raison  ;  aux  amateurs  des  arts,  le 
génie  fécondé  par  l'estime  d'un  grand  peuple;  aux  amis  de  toute  liberté,  la  con- 
quête de  toute  liberté  civile  et  politique;  et  enfin  à  tous  les  cœurs  sensibles,  l'éga- 
lité et  le  bonheur  de  vingt-quatre  millions  d'hommes. 

Tels  seront,  Messieurs,  vos  droits  à  la  reconnaissance  de  vos  concitoyens  et 
si,  après  vous  avoir  entretenus  de  si  grands  objets,  il  m'est  permis  de  me  livrer  un 
moment  à  tous  les  sentiments  que  m'ont  inspirés  vos  bontés  et  l'honneur  de  succé- 
der à  de  célèbres  collègues,  puissiez-vous  vous  souvenir  quelquefois  de  mon 
respect  et  de  ma  profonde  gratitude. 

A  neuf  heures  et  demie  du  soir,  les  opérations  dont  les  électeurs 
avaient  été  chargés  par  la  loi  du  3  juin,  rendue  sur  le  décret  du 
2  juin  1791,  étant  terminées,  lecture  faite  du  procès-verbal  de  cette 
dernière  séance  et  la  rédaction  adoptée,  l'assemblée  s'est  dissoute  après 
avoir  clos  le  procès-verbal  de  sa  séance,  et  U,  le  Président  a  signé  avec 
le  secrétaire. 

Lacépède,  Président; 
GouNiou,  Secrétaire. 


FIN 


ERRATA    ET    ADDENDA 


Page  4,  33"  ligne  :  Arjuzon,  né  à  Paris  le  l®'"  février  1761,  mort  dans  la  même 
ville  le  9  décembre  1 831 . 

Page  6,  ligne  7  :  L'abbé  Bastide  avait  prononcé  trois  discours  patriotiques,  le 
26  août  1789,  dans  l'église  Saint-Roch,  à  l'occasion  d'un  service  célébré  pour  le 
repos  de  l'àme  des  citoyens  morts  pour  la  défense  de  la  patrie,  le  26  septembre 
178^),  dans  l'église  des  ïhéatins  lors  de  la  bénédiction  des  drapeaux  du  bataillon 
du  district  de  Chaillot,  et  le  29  dans  l'église  de  Chaillot  pour  une  assemble  de  cha- 
rité. (Cf.  Bibliographie  religieuse  de  Lacombe,  n"'  908  et  981.) 

Page  10,  ligne  8:  Claude  Conty  prononça  dans  l'église  Saint- Augustin,  le 
18  juin  1792,  l'oraison  funèbre  du  général  Gouvion.  (Cf.  Lacombe,  n"  854). 

Page  17,  3''  ligne  :  Aleaume,  né  à  Paris  en  1744,  mort  dans  la  même  ville  le 
25  août  1794. 

Page  17,  ligne  33:  Pierre-Guillaume  Agasse  naquit  à  Paris  en  1747  et  mou- 
rut dans  la  même  ville  le  23  janvier  1826- 

Page  18,  ligne  28  :  Viriot  refusa  de  prêter  serment  à  la  Constitution  civile 
du  clergé. 

Page  46,  S*'  ligne  :  Cahier  de  Gerville,  né  à  Baveux  (Calvados)  le  30  novem- 
bre 1751,  mort  dans  la  même  ville  le  15  février  1796. 

Page  38,  ligne  27:  M.  Paul  Lacombe  cite,  dans  sa  Bibliographie  religieuse, 
sous  le  n**  257,  une  pièce  de  vers  latins  adressée  en  1782  par  Audet  de  la  Mézen- 
guère  à  l'archevêque  de  Paris  Juigné  sur  sa  nomination. 

Page  47,  27«  Ugne  :  Adet,  né  à  Paris  le  17  mai  1763,  mort  dans  la  même  ville 
le  19  mars  1834. 

Page  49,  ligne  33  :  Nicolas  Ouiart  était  né  à  Éclaron  (Haute-Marne)  en  1750. 
Il  devint  président  du  tribunal  criminel  de  Paris  le  4  février  1793.  (Cf.  un  mé- 
moire de  lui,  du  24  thermidor  an  II,  dont  je  possède  l'original  autographe). 

Page  65,  ligne  16:  André-François  Knapen  naquit  à  Paris  en  1728  et  mourut 
vers  1800. 

Page  63,  ligne  26  :  Henri  Agasse  naquit  à  Paris  le  14  avril  1752  et  mourut 
dans  la  même  ville  le  1"  mai  1813. 

Page  72,  ligne  17:  Regnauld  au  lieu  de  Regnaidl. 


624         ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 

Page  78,  ligne  19:  PauNNicolas  GoUard  devint  curé  deConflans  et  électeur  du 
canton  de  Charenton  en  1791  et  fut  élu  député  suppléant  de  Paris  à  l'assemblée 
législative  le  7  octobre  4791. 

Page  79,  ligne  \\  :  De  Gaulle  au  lieu  de  De  Gaule. 

Page  166,  note  1  :  Aguesseau^né  a  Paris  et  non  à  Fresne,  le  23  août  1752,  et 
non  en  1746. 

Page  2'Î3,  ligne  19:  Voici  le  texte  de  la  lettre  de  Petion  à  l'assemblée  élec- 
torale d'après  l'original  que  j'ai  entre  les  mains: 

«(  Je  reçois  à  l'instant,  Monsieur,  la  lettre  que  vous  avez  bien  voulu  m'écrire.  L'As- 
semblée nationale  ne  verra  pas  sans  un  vif  intérêt  la  députation  de  l'assemblée  électorale 
de  Paris.  Je  désirerais  pouvoir  vous  donner  l'heure  que  vous  paraissez  désirer,  mais  ce 
n'est  que  dans  des  circonstances  très  rares  et  très  urgentes  que  l'Assemblée  interrompt, 
et  toujours  en  murmurant,  le  cours  de  ses  délibérations  et  reçoit  le  matin  des  dèputa- 
tions.  De  plus,  je  vous  observe  qu'il  est  d'usage  de  communiquer  au  président  les  adresses 
avant  de  les  présenter  à  l'Assemblée.  Cet  usage  est  fondé  sur  une  raison  qui  est  à  la 
vérité  sans  application  pour  le  corps  respectable  dont  vous  êtes  chef.  Il  en  est  une  autre 
particulière  au  président,  c'est  pour  le  mettre  à  portée  de  répondre  d'une  manière  agréable. 
Si  la  séance  du  mardi  soir  vous  est  agréable,  vous  pouvez  en  disposer. 

*  J'ai  l'honneur  d'être,  Monsieur,  avec  un  très  parfait  attachement,  votre  très  hum- 
ble et  très  obéissant  serviteur. 

«  Petion. 
«  Le  12  décembre  au  soir.  » 

Page  341,  dernière  ligne:  Pastoret  écrivit  au  Président  de  l'Assemblée  na- 
tionale une  lettre  dont  le  texte  fut  lu  dans  la  séance  du  l*'  janvier  1791  et  a  été 
imprimé  dans  le  Journal  des  Étals  Généraux  de  Le  Hode}'  (t.  XÏX,  p.  221). 


TABLE    ANALYTIQUE 


B.  —  Tous  les  noms  des  électeurs  soDt  en  italique.  —  Pour  les  villes,  quand 
le  nom  d'un  personnage  est  mentionné  sans  qualification,  c'est  que  le  susdit 
est  né  dans  la  ville.  —  Quand  un  nom  n'est  pas  suivi  d'un  numéro  de  page, 
se  reporter  au  susdit  nom  dans  l'ordre  alphabétique. 


Abbécourt  (l'abbé  d').  V.  Coulmiers. 
Abrial  (André-Joseph),  avocat.  —  Electeur  de 
la  section  du   roi  de   Sicile,  49.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  scrutateur  général 
de    l'assemblée   du  district,  479. 
AcAnÉsHE  FRANÇAISE.  —  Aguesseau.  —  An- 
drieux.  —  Ducis. — Françoisde  Neufchâ- 
teau.  —  Lacretelle.  —  Merlin  de  Douai. 
—  Pastoret.  —  Regnaud  de  Saint-Jean 
d'Angély. 
Acart  (Georges),  greffier  au  Châtelet,  élec- 
teur de  la  section  des  Arcis,  31.  —  Ob- 
tient des  voix  comme   secrétaire-adjoint 
de  l'assemblée,  399. 
Acher  (Jean-Justin-Joseph),  procureur  de  la 
Commune,    à   la    branche    du    PoQt    de 
Saint-Maur. —  Electeur  du  canton  de  Vin- 
cennes,  86. 
.^c/ocqi/e (André-Arnould),  brasseur.  —  Elec- 
teu!-  de  la  section  des  Gobelins,  80.   — 
Obtient   des  voix  comme  secrétaire    de 
l'assemblée  du  district,  477  ;  comme  scru- 
tateur général,  478, 
Adam  (Jacques-François),  fabricant  de  ga- 
lODs. — Electeur  de  la  section  du  faubourg 
Saint-Denis,  43. 
Adam,  secrétaire-greffier  de  la  commune  de 
Choisy-le-Roi.  —  Signataire  de  l'adresse 
de  la  municipalité,  389. 
Adet  (Pierre- Augustin),  médecin.  —  Élec- 
teur de   la  section  des  Eiifants-Rouges, 
47.  —  Dates  exactes  de   naissance  et  de 
mort,  623. 
Admimstratedrs  du  départemext  de  Paris. 
—  Anson.   —    Ariioult.   —    Barré.    — 
Brierre  de  Surgy.  —  Brousse- Des  fauche- 
rets.  —   Cerutti.  —  Charton.  —  Gretté 
de  Palluel.  —  Daix.  —  Danton.  —  Da- 


vous.—  De  Bry.  —  De  Fauconpret.  —  De 
Mautort.  —  Dumont.  — Dutramblay.  — 
Garnier  (Germain).  —  Glot.  —  Gravier 
de  Vergennes.  —  Incelin.  —  Jussieii.  — 
Kersaint.  —  Lacépède.  —  Lameth 
(Alexandre  de).  —  La  Rochefoucauld.  — 
Lefebvre.  —  Lefèvre  d'Ormesson.  — 
Maillot.  —  Mirabeau.  —  Pastoret.  — 
Sieyès.  —  Talle^rand.  —  Thion  de  La 
Chaume.  —  Thouin.  —  Treil-Pardailhan. 

—  Trudou  des  Ormes.  —  Vieillard. 
Adresse  de  l'assemblée  électorale  a  l'As- 
semblée NATIONALE.  —  Cerutti,  Lacépède, 
Brissot  et  Gorguereau  sont  chargés  de  la 
rédiger,  114.  —  On  ne  la  présentera 
qu'après  l'élection  des  10  juges  néces- 
saires pour  compléter  le  tribunal,   158. 

—  On  diffère  sa  présentation  jusqu'après 
l'élection  des  30  juges,  183.  —  Lecture 
do  l'adresse,  204.  —  2'=  lecture  et  texte 
de  l'adresse,  207.  —  On  nommera  24 
commissaires  pour  la  présentation  à 
l'Assemblée  nationale,  210.  —  Liste  des 
24  commissaires,  212.  —  La  députation 
ne  peut  être  reçue  que  le  14  décembre 
par  l'Assemblée  nationale,  213.  —  Addi- 
tion faite  à  l'adresse,  216.  —  Compte 
rendu  de  la  réception  faite  par  l'Assem- 
blée nationale  aux  députés  de  l'assemblée 
électorale,  224.  —  Sera  envoyée  aux  sec- 
tions et  aux  cantons  du  département  de 
Paris  et  aux  83  départements,  228.  — 
Son  titre  ne  doit  pas  contenir  les  noms 
du  rédacteur  et  de  celui  qui  l'a  pro- 
noncée, 230.  —  Lettre  à  joindre  aux 
exemplaires  de  l'adresse,  239.  —  Baudouin 
fait  hommage  à  l'assemblée  de  900 
exemplaires  de  l'adresse,  249. 

Afrique.  —  Durand,  consul,  40. 

Agasse  (Henri),  bourgeois.  —  Électeur  de 
la  section  du  Théâtre-Français,  65.  — 
Date  de  naissance  et  de  mort,  623, 

Agasse  (Isidore),  frère  des  condamnés  comme 

iO 


626 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 


faussaires.  —  Nommé  lieutenant  de  la 
garde  nationale  du  district  Saint-Honoré, 
405.  —  Gravures  et  chanson  à  lui  rela- 
tives, 405,  406. 

Agasse  (Pierre-Guillaume) ,  ancien  con- 
seiller de  la  Ville.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion de  la  Halle-au-Blé,  17.  —  Date  de 
nais-ance  et  de  mort,  623.  —  Scrutateur 
du  3'=  bureau,  120;  secrétaire-adjoint 
du  6*^,  177;  scrutateur  suppléant  du  1'^'', 
251  ;  secrétaire  du  2*',  288  ;  président  du 
5e,  433,  551;  du  3%  481.  —  Elu  scru- 
tateur suppléant  de  l'assemblée  le 
20  janvier  1791,  400.  —  Oncle  des  frères 
Agasse  condamnés  comme  faussaires,  404. 

—  Obtient  des  voix  comme  secrétaire 
de  l'assemblée  du  district,  477;  comme 
scrutateur  général,  479  ;  pour  la  pré- 
sidence de  l'assemblée,  581;  pour  le 
secrétariat,  581.  —  Élu  scrutateur  gé- 
néral le  9  juin  1791,  .583.  —  On  lui  vote 

des  remerciements,  620. 
• 
Agathador,  capucin  du  Marais.  —  Obtient 

des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Séverin, 

508. 
Agex.  —  Lacépède. 

Agents  de  change.  —  Le  Fèvre,  7.  —  Char- 
pentier, 31. 

Agier  (Pierre-Jean),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  des  Thermes-de-Julien,  71.  — 
Obtient  des  voix  pour  le  secrétariat  de 
l'assemblée,  106;  comme  scrutateur  gé- 
néral, 117;  comme  juge^  124,  126,  128, 
129,  130,  139,  141,  142.  —  Prcsicent  du 
6«  bureau,  135.  —  Elu  8"  juge  le  28  no- 
vembre 1790,  142.  —  Remerciements, 
143.  —  Obtient  des  voix  comme  substitut 
du  président  du  tribunal  criminel,  585, 
613;  de  l'accusateur  public,  614,  615. 

Agriculture  (Académie  d').  —  Broussonet. 

Aguesse\u  (Henri-Cardin- Jean-Baptiste  ^  d'), 
avocat  général  au  Parlement,  député  de 
Meaux  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  166,175.  —Né  à  Paris, 
624. 

Ain  (département  de  1').  —  Bacon.  —  Brillât 
de  Savarin.  —  Carra* 

ArSNE  (département  de  1').  —  Allan.  — 
Brierre  de  Surgy.  —  Cahier.  —  Cotte.  — 
Ducloz-Dufresnoy.  —  Le  Blanc  de  Beau- 
lieu.  —  Vasse  de  Saint-Ouen.  —  Accusé 
de  réception  par  le  directoire  du  discours 
du  curé  Thomeret,  384. 

Aix  (Bouches-du-Rhôae).  —  André  (d').  — 

Bouche,  député.  —  Mirabeau,  député. 
Alavoine  (Joseph),   tailleur  pour  femmes. 

—  Électeur  de  la  section  des  Postes,  19. 

—  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la  con- 
valescence du  roi,  56i. 

Aleaume  (Augustin-Pien-e-Joseph),  notaire. 

—  Électeur  de  la  section  de  la  Halle  au 
blé,  17.  —  Scrutateur  suppléant  du 
!<"■  bureau,  154.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  167. — Date  de  naissance  et 
de  mort,  623. 


Alençon.  —  Goupil  de  Prefeln,  député. 

Alfort.  —  Roger,  électeur,  86. 

Alix  (François-Julien),  avocat.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  124,  139,  160,  163, 
167,  172,  173,  174,  179,  181,  182,  184, 
186,  188,  189,  190,  192,  194,  195,  196, 
197.  —  Élu  juge  le  10  décembre  1790  en 
remplacement  de  Le  Peletier  de  Saint- 
Fargeau,  non  acceptant,  199.  —  Discours 
de  remerciement,  202.  —  Lettre  de  lui 
sur  les  huissiers  de  l'assemblée,  411.  — 
Décédé,  doit  être  remplacé  comme  juge 
du  1""  arrondissement,  588. 

Allaire  fJulien-Pierre),  administrateur  des 
domaines.  —  Électeur  de  la  section  de 
la  Grange-Batelière,  11.  —  Scrutateur 
suppléant  du  4<=  bureau,  289;  du  6",  481. 

—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  479;  du 
département,  5i9.  —  Commissaire  pour 
la  proclamation  des  curés,  503. 

Allan  (Guy-Félix),  chirurgien.  —  Électeur 

de  la  section  des  Postes,  18. 
Allart  (Pierre),    marchand  de   modes.    — 

Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal,  7. 

—  Scrutateur  du  2^  bureau,  481.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée,  583. 

Allemagne  (Basses-Alpes).  —  Bouche. 

Allier  (département  de  1').  —  Frondeville. 

Alquier  (Charles- Jean-Marie),  avocat,  dé- 
puté de  La  Rochelle  à  la  Constituante.  — 
Obtient  des  voix  comme  substitut  de 
l'accusateur  public,  590,  591,  614;  comme 
juge  suppléant,  597,  604  ;  comme  substitut 
du  président  du  tribunal  criminel,  613. 

Alsace.  —  Andrieux.  —  Gobel. 

Ameil  (Gilbert),  homme  de  loi.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Fontaine  de  Montmo- 
rency, 21.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  179,  181,  192,  211,  214;  comme 
juge  suppléant,  218,  221,  222,  226,  227, 
229,  231,  238,  281.  —  Scrutateur  du 
5<^  bureau,  381;  du  1",  432.  —  Proteste 
conire  les  calomnies  répandues  contre 
lui,  450.  —  L'assemblée  témoigne  de  sa 
confiance  à  son  égard,  450.  —  Commis- 
saire au  Te  Deum  pour  la  convalescence 
du  roi,  554.  —  Obtient  des  voix  comme 
substitut  de  l'accusateur  public,  590, 
591,614,  615,  618;  comme  juge  suppléant^ 
595,  606,  608,  609. 

Ameilhon  (Hubert-Pascal),  bibliothécaire  de 
la  municipalité.  —  Électeur  de  la  section 
de  l'Arsenal,  54.  —  Secrétaire  du  6«  bu- 
reau, 121.  —  Commissaire  pour  la  pro- 
clamation des  curés,  515.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée, 548.  —  Commissaire  au  Te 
Deum  pour  la  convalescence  du  roi,  564. 

Amiens.  —  Aclocque.  —  Lévrier,  président 
de  chambre  à  la  cour. 

Amirauté  de  France  (Conseil  de  1').  — 
Gaigne,  1.  —  Jaquotot,  49. 

Amis  de  la  Constitution  (Société  des).  — 
Adet.  47.  —  Agier^  171.  —  Allart,  7.  — 


TABLE  ANALYTIQUE. 


627 


André,  10.  —  Aubriet,  io.  —  Bacoffe, 
40.  —  Barbier,  40.  —  Bart,  8.  —  Bau- 
douin, 71.  —  Bechet,  39.  —  Berger,  19. 

—  Billecocq,  5.  —  Blandin,  28.  —  Bon- 
nomet,  9.  —  Bourdon,  ^Z.  —  Brichard, 
66.  —  Brousse,  48.  —  Broussonet,  46.  — 
Brunenu,  19.  —  Caffln,  72.  —  Carra,  10. 

—  Chambon,  17.  —  Chavet,  30.  — 
Chepy,  13.  —    Cholet,  3.   —   Clavière, 


Dameuve,  32.  —  Darrimajou,  77. 


De 


Cressy.  6.  —  Delaporte,  32.  —  De  La 
T'ig«e  Deschamps,  3.  —  Deudon,  77.  — 
Ducloz-Dufresnoy,  9.  —  Dumas,  17.  • — 
Durand,  40.  —  Durouzeau,  73.  —  Dm- 
vergier,  13.  —  Duveyrier,  74.  —  Escour- 
biac,  37.  —  Fabre  d'Eglantine,  67.  — 
Gaigne,  1.  —  G«/e,  57.  —  Gorguereau, 
49.  —  Gwmof,  62.  —  //e/uis,  6.  —  ^er- 
.sat'ni,  10.  -.-  Lacépède,  78.  —  Lebouteux- 
Desmousseaux,  41.  —  Le  Fèvre,  11.  — 
Le  Normand,  8.  —  Lezin-Milly,  10.  — 
Magol,  10.  —  Mathieu,  72.  —  Mathieu- 
Lépidor,  58.  —  Mauduit-Delarive,  58.  — 
itfo/e/  rfe  Vindé,  48.  —  Naigeon,  61.  — 
Ollivier-Descloseaux,  4.  —  Orillard,  30. 
Oudart,  49.*—  Panis,  54.  --  Patris,  77. 

—  Pécoul,  2.  —  Poissonnier,  6.  —  Po/- 
vere/,  70.  —  Polverel  fils,  127.  —  /?««- 
son,  59.  —  Bavant,  45.  —  Regnard^  7. 

—  Renouard,  24.  —  Robin,  44.  —  iîows- 
5eaî/,  61.  —  Salleron,  31.  —  Satens,  26. 

—  Saurin,  41.  —  Sergent,  26.  —  S'oreau, 
51.  —  Thion  de  la  Chaume,  39.  — 
Thouin,  79.  —  Trouilliou,  26.  —  Lettre 
sur  le  massacre  de  La  Chapelle,  437. 

Andelle  (Joseph-Roch),  notaire.  —  Électeur 
de  la  section  des  Enfants-Rouges,  48. 

André  (Balthazar-Joseph  d'),  conseiller  au 
Parlement  de  Provence,  député  d'Aix  à 
la  Constituante.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  141,  155,  182,  184,  192, 194, 
214;  comme  juge  suppléant,  218,  223, 
226,  26  i,  266,  279  ;  comme  président  du 
tribunal  criminel,  b^i;  comme  substitut, 
585,  586;  comme  accusateur  public,  589; 
comme  substitut,  590,  591.  —  Élu  sub- 
stitut de  l'accusateur  public  le  10  juin 
1791,  .592.  —  Refuse  ces  fonctions,  612. 

—  Obtient  des  voix  comme  président  du 
tribunal  criminel,  613.  —  Remplacé  par 
Gossin,  615. 

ylndre  (Jean-Baptiste),  médecin.  — Électeur 
de  la  section  de  la  Bibliothèque,  10.  — 
Rend  compte  de  la  quête  faite  par  l'as- 
semblée avant  sa  dissolution,  619. 

A-NDRtELX  (François-Guiilaume-Jean-Stanis- 
las),  avocat.  —  Obtient  des  voix  comme 
substitut  de  l'accusateur  public,  590, 
615;  comme  juge  suppléant,  595,  597, 
599,  603,  604,  606,  608,  009. 

Andry  (Louis-Achille),  mercier.  —  Électeur 
de  la  section  des  Lombards,  30. 

Angelle  (Antoine),  enfant  trouvé.  —  Chargé 
du  tirage  au  sort  du  rang  des  tribunaux, 
335. 

/Ingfer  (Jean-Baptiste),  homme  de  loi.  — 


Électeur  de  la  section  du  Luxembourg, 
70.  —  Obtient  des  voix  comme  juge  sup- 
pléant, 235,  236. 

Angers.  —  Joubert,  chanoine. 

Anneau  (Jean-Charles),  mercier,  à  Saint- 
Maur.  —  Électeur  du  canton  de  Cha- 
renton,  87. 

AwoNAY.  —  Abrial. 

Anquetil  (Nicolas-Séverin),  secrétaire  de 
Monsieur,  frère  du  roi.  —  Électeur  de  la 
section  du  Roule,  4. 

Anson  (Pierre-Hubert),  député  de  Paris  à  la 
Constituante.  —  Obtient  des  voix  comme 
administrateur  du  département,  436, 
442.  —  Élu  25®  administrateur  le  3  fé-' 
vrier  1791,  444.  —  Lettre  d'acceptation, 
447. 

Anto:\y.  —  Dupuis,  électeur,  88. 

Apothicaires.  —  Bacoffe,  40.  •—  Bataille, 
73.  —  Bert,  60.  -^  Boudet,  64.  —  Buis- 
son, 56.  —  Charlard,  33.  —  De  La 
Planche,  15.  —  Demachy,  60  —  De 
Pille,  72.  —  Goupil,  7.  —  Pia,  39.  — 
Serreau,  77.  —  Trusson,  74. 

Arbres  (marchands  d').   —  Chatenay,  87. 

—  Grognet,  87.  —  Morblant,  87. 
Arcet  (d').  F.  Darcet. 

Archambault  (François-Laurent),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, 64.  —  Obtient  des  voix  pour  la  pré- 
sidence de  l'assemblée,  104;  comme 
juge,  150,  159,  160,  161,  163,  166,  167, 
169,  170,  172,  173,  174,  176,  179,  182, 
184,  186,  188,  189,  192,  194,  195,  196, 
197,  199,  200,  201,  205,  211,  214,  215; 
comme  juge  suppléant,  218,  221,  2::2,  223, 
226,  227,  229,  231,  235,  236,  238,  240, 
245,  248,  249,  -.'52,  254,  255,  257,  264, 
265,  266,  268,  269,  272,  273,  275,  279, 
280.  —  Elu  16«  juge  suppléant  le  24  dé- 
cembre 1790,  281.  —  Discours  de  remer- 
ciement, 284.  —  Scrutateur  du  2«  bu- 
reau, 251;  du  6%  289.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district,  478.  —  Devient  juge 
du  1*^'  arrondissement,  588. 

Architectes.  —  Boucheron,  35.  —  Boul- 
land,  20.  —  Chabouillé,  78.  —  Convers, 
69.  —  Coubert,  42.  —  De  La  Poize,  27. 

—  De  VArbre,  32.  —  D'Obigny,  m.  — 
Dumont,  50.  —  Fournier,  59.  —  Frère 
de  Montizon,  70.  —  Giraud,  43.  —  Jal- 
lier,  42.  —  Lefaivre,  33.  —  Petit-Radel, 
23.  —  Pharoux,  22.  —  Po.yet,  337.  — 
Pretrel,  35.  —  Quin,  59.  —  'Roucelley  70 

Archivistes.  —  Dufour,  78. 
Arcis  (section  des).  —  Électeurs,  31. 
Arcis-slr-Aube.  — :  Danton. 
Ardèche  (département  de  V).  —  Abrial.  — 
Lafont  de  Savines. 


Ardennes  (département  des). 
Gineau. 


Le  fèvre  de 


Argentan  (Orne).  —  Goupil  de  Prefeln. 
Arjuzon   (Gabriel-Thomas-Marie  d'),  rece- 
veur général  des  finances.  —  Électeur  de 


628 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


la  section  du  Roule,  4.  —  Envoie  une 
somme  de  12  livres  pour  les  enfants 
trouvés,  452. —  Dates  de  naissance  et  de 
mort,  623. 

Arleux  (Nord).  —  Merlin. 

Armée.  —  La  Fayette.  —  Lameth.  —  Mon- 
suies. 

Armel  (André-Olivier),  citoyen.  —  Électeur 
de  la  section  des  Quatre-iNations,  62. 

Armel  (Pierre-Adi-ien),  quincaillier.  —  Élec- 
teur de  la  section  Notre-Dame,  57.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  de 
l'assemblée,  400. 

Amollit  (Nicolas-Laurent),  ancien  mercier. 

—  Électeur  de  la  section  du  Temple,  35. 
Arnoult  (Pierre-Charles-Jean-Baptiste),  offi- 
cier municipal,  à  Saint-Denis.  —  Élec- 
teur du  canton  de  Saint-Denis,  83.  — 
Élu  4«  administrateur  du  département, 
pour  le  district  de  Saint-Denis,  le  5  jan- 
vier 179L  356.  —  Lettre  d'acceptation, 
37L 

Arras.  —  Briois  de  Beaumez.  —  Robes- 
pierre. 

Arsandaux  (Jean-André),  avocat. — Électeur 
de  la  section  des  Thermes-de-Julien,  71. 

—  Scrutateur  du  4'=  bureau,  120;  du  6*, 
381,  481;  secrétaire  du  2*^,  135;  du  3'-, 
154,  344;  du  5"^,  252;  président  du  3^, 
203;  du  6%  2K9.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  163,  170,  172.  184,  189,  19-2, 
195,  199,  200,  201,  205,  214,  215;  comme 
juge  suppléant,  218,  221,  222,  22  i,  226, 
227,  229,  231,  235,  236,  238,  2i0,  245, 
248,  249,  252,  254,  257,  2(54,  2b6,  269, 
272.  273,  275,  279,  280.  281,  283,  289, 
291'.  297,  298,  300, 302.  306,  308,  314,  315, 
318,  320,  322,  326.  —  Élu  juge  suppléant 
le  30  décembre  1790  en  remplacement  de 
Vanin,  non  acceptant,  32l.  —  Discours 
de  l'emerciement,  328.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district,  479. 

Arsenal  (section  de  T).  —  Électeurs,  53. 

AsNiÈRES.  —  Beaudry,  électeur,  82.  — 
Fournier,  électeur,  82. 

Assemblée  constitlante.  —  Aguesseau.  — 
Alquier.  —  André  (d').  — Anson.  —  Bar- 
nave.  —  Bouche.  —  Bourdon.  —  Boute- 
ville-Du-Metz.  —  Briault.  —  Brillât  de 
Savarin.  —  Briois  de   Beaumez.  — Buzot. 

—  Camus.  —  Chabroud.  —  Charrier  de 
la  Roche.  —  Clermont -Tonnerre.  — 
Coulmiers.   —  Démeunier.  —  Despatys. 

—  Dinochaud.  —  Dosfant.  —  Dumouchel. 

—  Dupont  de  Nemours.  —  Du  Port.  — 
Frondeville.  —  Gaultier  de  Biauzat.  — 
Gobel.  —  Gossin.  —  Goupil  de  Prefeln. 
Gouttes.  —  Gouy  d'Arsy.  —  Grégoire.  — 
Gros.  —  Guillaume.  —  Jouje  des  Roches. 
Juigué.  —  Lameth  (Alexandre  de).  — 
Lanjuinais.  —  Lapoule.  — -  La  Rochefou- 
cauld. —  Latyl.  —  Lecesve.  —  Le  Cha- 
pelier. —  Le  Fèvre  d'Ormesson  de  Noy- 
seau.  —  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau.  — 
Mnrtineau.  —  Massieu.  —  Merlin  de 
Douai.  —  Mirabeau.  —  Morca.i  de  Saint- 


Méry.  — -  Muguet  de  Nanthou.  —  Palasne 
de  Champeaux.  —  Petion.  —  Prugnon. 

—  Regnaud  de  Saint- Jean -d'Angely.  — 
Robespierre.  —  Roederer.  —  Sieyès.  — 
Talleyrand.  —  Talon.  —  Target.  — 
Thouret.  —  Treilhard.  —  Tronchet.  — 
Veytard.  —  Viellart.  —  Voulland. 

Assemblée  législative.  —  Beauvais.  — 
Bigot  de  Préameneu.  —  Brissol.  —  Brous- 
sonet.  —  Cerutli.  —  Cretté  de  Palluel.— 
De  Bry.  —  De  Moy.  —  Dusaulx.  —  Fau- 
chet.  —  François  de  Neufchàteau.  —  Gar- 
ran  de  Coulon.  —  Godard.  —  Gorgue- 
reau. —  Grsinet.—  Kersainl.  —  Lacépède. 

—  Lamourette.  —  Mulot.  —  Pastoret.  — 
Quesnay  de  Saint-Germain.  —  Bobin.  — 
Thorillon.  —  Treil-Pardailhan. 

Assemblées  primaires.   —  Convocation,  vin. 

—  Votants,  IX. 

Astronomes.  —  Dionis  du  Séjour. 

AuBART.  —  Commis  surnuméraire  au  secré- 
tariat, 140.  —  Reçoit  une  gratification, 
364.  —  Signe  une  pétition  à  l'assemblée, 
461. 

Aube  (département  de  1').  —  Baillet,  ancien 
vicaire.  —  BouUand.  —  Danton.  —  Mar- 
cilly.  _  Lettre  du  directoire  du  départe- 
ment à  l'assemblée,  319. 

Aubergistes.  —  Gillet,  ^l.  —  De  La  Noue, 
88. 

Aubert  (Jean-Baptiste-Claude),  curé  de 
Notre-Dame  de  Pontoise.  —  Obtient  des 
voix  pour  les  cures  de  la  Madeleine  de  la 
Villévôque,  490;  Saint-Nicolas-des-Champs. 
514. 

Aubertin  (François-Martial),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  du  Ponceau,  25. 

Aubertin  (Jean-Marie),  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Ponceau,  25. 

Aubery-Desfontaines  (Jacques),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  des  Lombards,  29. 

—  Scrutateur  du  4«  bureau,  177.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge  suppléant, 
235,  236.  238,  269,  273,  279,  281,  595, 
597.  603.  606,  608,  609;  comme  substitut 
du   président  du  tribunal  criminel,  613. 

Aubin  (Jean-Claude) ,  procureur  fiscal  à 
Romainville.  —  Électeur  du  canton  de 
Pantin,  84. 

Aubriet  (Étienne-Xavier),  homme  de  loi.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Oratoire,  15. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge  sup- 
pléant, 226,  227.  236,  238,  245,  254,  255, 
269,  272,  279,  306,  597,  604. 

Aubry  (Pierre),  ancien  négociant.  —  Elec- 
teur de  la  section  des  Lombards,  30.  — 
Scrutateur  du  6"  bureau,  204;  suppléant 
du  5%  433. 

Aubry,  ex-capucin.  —  Obtient  des  voix  pour 
la  paroisse  de  Saint-François-d'Assise, 
532. 

Aude  (département  de  1')-  —  ^(^^^'^  ^'■^- 
glantine. 

Audet  (Bernard),  chirurgien.  —  Électeur 
de  la  section  dos  Quaire-Nations,  64.  — 


TABLE  ANALYTIQUE. 


629 


Scrutateur  suppléant  du  6*  bureau,  130. 
381.  —  Obtient  des  voix  comme  scruta- 
teur de  l'assemblée,  400.  —  Commissaire 
au  Te  Di'um  pour  la  convalescence  du 
roi,  ot)4. 

Auclet  de  la  Mesenguère  (Gabriel-Antoinr.- 
Nicolas),  maître  de  pension.  —  Électeur 
de  la  section  des  Oninze-Vinsts,  38.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  gé- 
néral de  l'assemblée  du  district,  479.  — 
Pièce  de  vers  latins  adressée  à  Juignè,  t)'23. 

Audran  (Jean-Baptisip).  entrepreneur  dp- 
ouvrages  de  la  couronne.  • —  Électeur  de 
la  section  des  Gobelins,  80. 

AcGUSTiNs  (congrégation  des).  —  Eupterrc. 

—  Latour.  prieur. 
Augy.  V.  D'Adgy. 

AuJotxET,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 

des  voix  comme  juge  suppléant.  300. 
AuTHE  (Ardennes).  —  Lefèvre  de  Gineau. 
AcTL'N.  —  Tallej-rand-Périgord,  èvêque. 
AuxERnE.  —  Carnon,  prêtre.  —  Germain 

Garnier.  —  Villetard,  chanoine. 
Acxpoix,  capucin.  —  Obtient  des  voix  pour 

les   cures    de    Saint-Augustin,  521,   523; 

Saint-Antoine,  524. 
Avice   (Jacques-Philippe),   capitaine   de   la 

garde  nationale.  —  Electeur  de  la  section 

de  la  Halle-au-Blé,  17. 
Avignon.  —  BertoUo. 
Avocats  et  hommes  de  loi.  (Cette  liste  ne 

comprend  que  les  électeurs).  —  Abrial, 

49.  —  Agier,  71.  —  Ameil,  21.  —  Anger, 

70.  —  Archambault,  64.  —  Arsandaux, 

71.  —  A  iibery- Des  fontaines,  29.  —  Au- 
briet,  15.  —  Bart,  8.  —  Be/u-Desmarets, 
42.  —  Berger,  19.  —  Bergeron  d'Anguy, 
41.  —  Bernard,  67.  —  BertoUo,  63.  — 
Beville,  83.  —  Bigot  de  Préameneu,  1.  — 
Billaudel,  48.  —  Billecocq,  5.  —  Blandin, 
28.  —  Blondel,  61.  —  Bobée,  47.  —  Boi- 
cervoise,  64.  — -  Bonnard,  83.  —  Bos- 
Quillon,  76.  —  Botot,  35.  —  Bouchard, 
62.  —  Boucher,  11.  —  Boucher-René,  67. 

—  Boudin,  80.  ~  Boullé,  21.  —  Bras- 
seux,  46.  —  BrifJ'ault,  8.  —  Brosselard, 
b2.  —  Brouet,  75.  —  Brousse,  48.  —  Burel, 
19.  —  Cahier,  11.  —  Cahier  de  Gerville, 
46.  —  Carré,  46.  —  Ceyrat,  69.  —  Chau- 
mette,  75.  —  Chiniac  de  la  Bastide,  68. 

—  Cochin,  66.  —  Colombeati,  66.  —  Cos- 
seron,  12.  —  Costar,  34.  —  Defauconpret, 
84.  —  Deferrière,  73.  —  De  Gaulle,  79. 

—  De  Gesne,  20.  —  Dejunquière,  62.  — 
Delamotte,  74.  —  Delaporte,  32.  —  De- 
larsille,  37.  —  De  La  Vigjie-Deschamps, 
3.  —  De  Mont  fort,   68.  —  Desaint,  75. 

—  Desmoulins,  68.  —  De  Vérac,  79.  — 
D'iierbelol,  66.  —  Dommanget,  55.  — 
Dubail,  69.  —  Dufow\  27.  —  Duperron, 
68.  —  Duportail,  61.  —  Durouzeau,  78. 

—  Duveyrier,  74.  —  Eschard,  89.  — 
Etienne  de  la  liivière,  58.  —  Fayel,  49. 

—  Follenfarit,  46.  —  Forestier,  40.  — 
Franchet,  54.  —  Garnier,  42.  —  Garran 
de  Coulon,  6*).  —  Gattrez,  50.  —  Gérard, 


50.  —  Gicquel,  65.  —  Gilles,  57.  —  Gilles^ 
76.  —  Girard  de  la  Perrotière,  62.  — 
Godard,  48.  —  Gorguereau,  49.  —  Gou* 
niou,  46.  —  Grandsire,  74.  —  Grasset^ 
67.  —  Hpluis,  6.  —  Herbault,  28.  — //ua, 
52.  —  Hymette.  40.  —  JoVii.  68.  —  7o- 
zeau.  71.  —  Julliot,  12.  —  Junot,  50.  — 
Labiée,  10.~ Lallemant  de  Fontenay,  70. 

—  Lasseray,  27.  —  Lebouteux-Des- 
mnusseaux,  41.  —  A.e  Breton  rfe  Cor6e- 
/m,  4.  —  Legrand,  21.—  Le  Grand,  56. 

—  Lemoyne  des  Essarts,  81.  —  Le  Pa/^e 
fie  Sannois.  53.  —  Le  /?oy.  51.  —  Lessore, 
78.  —  Levasseur,  79.  —  Leverdier,  44. — 
Lezin-Milly^  10.  ~  Locre,  33.  —  Lo/jïer, 
69.  —  Mathieu,  12.  ~  Mennessier,  31.  — 
Michault  de  Larquelais,  3.  —  Michel,  9. 

—  Minnuet.  b\.  —  Morel  de  Vindé,  48. 

—  ^Vnp^,  83.  —  (Jliivier-Descloseaux,  4. 

—  OsseUn,  40.  —  Oudart,  49.  —  Owdef, 
hl.— Paillette,  55.  —  Panis,  54.  —  Pan- 
//n,  51.  —  Paré,  66.  —  Parey,  55.  — 
Pasqueau,  20.  —  Pe«i7,  5. —Pi'cquenard, 
20.  —  Pion  rfe  /a  /?oc/ie,  28.  —  Pointart, 
48.  —  Polverel,  70.  —  Pons  de  Ferdun, 
65.  —  Recolène,  75.  —  Robin,  44.  —  .So- 
reaw,  51.  —  Tanevot,  9.  —  Turquet,  75. 

—  Vermeil,  44.  —  Fiar,  49.  —  r/e/,  35. 

—  Villain-Daubigny,  2. 

Avocats  aux  Conseils  du  Roi.  —  Danton, 
65.  —  D'Augy,  50.  —  Després  de  la 
Rozière,  195.  —  Dumesnil  de  Merville, 
62.  —  Guillaume.  184.  —  Isnard  de  Bon- 
neuil,  250.  —  Lalouette,  44.  —  Locré,  33. 

—  Raguideau,  7.  —  S anson- Duperron, 
27.  —Thévenin,  17.  — Try,  141.  — Viel, 
264. 

Avoine  (Jean-Julien),  èvêque  de  Seine-et- 
Oise.  —  Consacré  par  Gobel,  568. 

Aze  (Jean-Charles),  imprimeur  en  taille- 
douce.  —  Électeur  de  la  section  de  Sainte- 
Geneviève,  74.  —  Fait  hommage  à  l'as- 
semblée d'une  carte  du  département  de 
Paris,  302. 


B 


Babey,  directeur  du  séminaire  de  Besançon. 

—  Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  la 
Madeleine  de  la  Villévêque,  490;  Saint- 
Paul,  497,  498;  Saint-Gervais,  499;  Saint- 
Séverin,  508;  Saint-Augustin,  523. 

Babille  du  Prénoy  (Laurent-Jean),  avocat 
au  Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge-suppléant,  314,  388,  392,  595,  597, 
603,  604,  606,  608.  —  Élu  ju^e-suppléant 
du  tribunal  du  l^  arrondissement,  le 
14  juin  1791,  609. 

Babylone.  —  Dubourg-Miroudot,  èvêque. 

Bacoffe  (Jean -Baptiste),  pharmacien.  — 
Électeur  de  la  section  des  Gravilliers,  40. 

—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée,  548. 

Bacon  (Pierre-Éléonor),  citoyen.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Bibliothèque,  10.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée,  549. 


630 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


Bagnecx.  —  Donnebecq,  électeur,  90. 

Bagnolet.  —  Souchet,  électeur,  85.  —  Mau- 
rice, id.,  85. 

Baignères  (Jean -Baptiste),  médecin.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Champs-Elysées,  3. 

Baillet,  ancien  vicaire  de  Troyes.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  cure"^  de  Sainte- 
Marguerite,  501. 

Baillet,  commis  surnuméraire  du  bureau 
du  secrétariat.  — Reçoit  une  gratification, 
441.  —  Signe  une  pétition  à  l'assemblée, 
461. 

liailly  (Denis-Charles),  bourgeois,  à  Co- 
lombes. —  Électeur  du  canton  de  Co- 
lombes, 82.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée,  549. 

Bailly  (Jean-Sylvain),  maire  de  Paris.  — 
Lettre  sur  la  garde  de  l'assemblée,  102. 

—  Vient  visiter  l'assemblée  et  prononce 
une  allocution,  136.  —  Annonce  qu'il  a 
donné  ordre  de  faire  tirer  le  canon  et  de 
sonner  les  cloches  pour  la  proclamation 
de  l'évêque  de  Paris,  557.  —  Invite  l'as- 
semblée à  envoyer  une  députation  au  Te 
Deum  chanté  en  actions  de  grâces  de  la 
convalescence  du  roi,  563;  —  à  l'installa- 
tion de  l'évêque  de  Paris,  568. 

Balaton  (François),  habitant  de  Thiais.  — 
Requête  à  l'assemblée  au  sujet  de  l'in- 
cendie de  sa  maison,  450.  —  Quête  en  sa 
faveur,  457.  —  Le  produit  de  cette  quête 
est  versé  à  l'électeur  Piot,  459. 

Balin  (François),  chirurgien-herniaire.  — 
Électeur  de  la  section  des  Arcis,  32.  — 
Commissaire  à  la  fête  religieuse  du  club 
des  ci-devant  représentants  de  la  Com- 
mune, 443  ;  —  au  Te  Deum  pour  la  con- 
valescence du  roi,  564. 

Balluet,  prêtre  des  Quinze-Vingts.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  cure  de  Saint-An- 
toine, 524. 

Balnain,  avocat.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge  suppléant,  245. 

Baloy  (François),  bourgeois.  —  Électeur  de 
la  section  de  l'Arsenal,  54. 

Banquiers.  —  Fleurot,  18.  —  Fulchiron,  7. 

—  Gastinel,  64. 

Bar-le-Duc.  —  Gossin,  lieutenant  général 
du  bailliage  et  député. 

Baragnon,  membre  du  Directoire  du  dépar- 
tement du  Gard.  —  Signataire  de  l'adresse 
à  l'Assemblée  nationale,  379. 

Barat  (Nicolas),  marchand,  à  Saint-Denis. 

—  Électeur  du  canton  de  Saint-Denis,  83. 

Barat  (Pierre-François),  serrurier-mécani- 
cien. —  Électeur  de  la  section  des  Quinze- 
Vingts,  39. 

Barbara  (François-Marie),  mercier,  — Élec- 
teur de  la  section  de  la  Croix-Rouge,  67. 

Barbey  (Jean-Pierre),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  Bonne-Nouvelle,  22. 


Barbier  (Jean-Nicolas),  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Gravilliers,  40.  — 
Président  du  l^""  bureau,  176;  scrutateur- 
suppléant  du  2e,  203;  secrétaire  du  6% 
252.  —  Élu  scrutateur  général  de  l'assem- 
blée le  22  décembre  1790,  263.  — Obtient 
des  voix  comme  secrétaire -adjoint  de 
l'assemblée,  399.  —  On  lui  vote  des  re- 
merciements comme  scrutateur  général. 


t02. 


Obtient  des  voix  comme  scruta- 


teur général  de  l'assemblée,  478,  583. — 
Commissaire  pour  la  proclamation  des 
curés,  528. 

Bardin  (François-Pierre-Auguste),  mar- 
chand-épicier. —  Électeur  de  la  section 
des  Thermes-de-Julien,  73. 

Bardin  (Jean-Joseph),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  74. 

Bardou  (J.-A.),  procureur-syndic  delà  com- 
mune de  Pantin.  —  Signataire  des  arrê- 
tés et  de  l'adresse  de  la  municipalité  de 
Pantin,  285,  286. 

Bargue  (Nicolas),  laboureur,  à  Issy.  — 
Électeur  du  canton  d'Issy,  89.  —  Signa- 
taire de  l'adresse  de  sa  commune,  317. 

Barnabites  (Congrégation  des).  —  Devergez, 
prédicateur.  —  La  Garde,  supérieur. 

Barnave  (Antoine-Pierre-Joseph-Marie),  avo- 
cat, député  de  Grenoble  à  la  Constituante. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  124. 

Barnou  (Pierre-Lucien),  marchand-drapier. 

—  Électeur  de  la  section  de  l'Oratoire, 
15.  —  Reçoit  des  remerciements  comme 
scrutateur  provisoire,  109.  —  Scrutateur 
du  le"^  bureau,  120;  du  2%  135;  du  l^--, 
288;  suppléant  du  6°,  381  ;  président  du 
6<^,  481.  —  Scrutateur  général  comme 
doyen  d'âge,  546.  —  Commissaire  au  Te 
Deum  pour  la  convalescence  du  roi,  564. 

—  Scrutateur  général  provisoire  de  l'as- 
semblée, 580. 

Baron  l'aîné,  conseiller  au  Châtelet.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  155, 159,  161. 

Barot,  maire  de  Nanterre.  —  Signataire  de 
la  lettre  de  la  municipalité  de  Nanterre 
à  l'assemblée  électorale,  301. 

Barral,  vicaire  de  Saint-Merri.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Séverin, 
501,  508;  Saint-Germaiu-des-Pi'és,  510; 
Saint -Paul,  512;  Saint -Nicolas -des - 
Champs,  514;  Saint-Augustin,  522;  Saint- 
Nicolas-du-Chardonnet,  525. 

Barré  (Alexandre),  négociant.  —  Électeur 
de  la  section  de  l'île  Saint-Louis,  55.  — 
Scrutateur  suppléant  du  2«  bureau,  154; 
scrutateur  du  6®,  204;  président  du  4'',. 
252;  du  l'^',  432,  550;  du  2%  481.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  secrétaire-adjoint 
de  l'assemblée,  261.  —  Elu  scrutateur  gé- 
néral le  22  décembre  1790, 263.  —Obtient 
des  voix  comme  secrétaire-adjoint  de  l'as- 
semblée, 399.  —  On  lui  vote  des  remer- 
ciements comme  scrutateur  général,  402. 

—  Obtient  des  voix  comme  administra- 


TABLE  ANALYTIQUE. 


631 


teur  du  département,  436,  442,  444.  — 
Difficulté  sur  son  élection  concurrem- 
ment avec  Ginoux,  444.  —  Proclamé  élu 
27^  administrateur  le  4  février  1791,  4i5. 

—  Lettre  d'acceptation,  447.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée  du  district,  478.  —  Élu  scru- 
tateur-adjoint le  30  janvier  1791,  480.  — 
Obtient  des  voix  pour  le  secrétariat  de 
l'assemblée,  547;  comme  scrutateur  gé- 
néral, 5i8.  —  Commissaire  au  Te  Deum 
pour  la  convalescence  du  roi,  564. —  Élu 
scrutateur  général  de  l'assemblée  le  9  juin 
1791,  583.  —  On  lui  vote  des  remercie- 
ments, 020. 

Bart  (Jean),  avocat.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion du  Palais-Royal,  8.  —  Scrutateur 
Suppléant  du  2^  bureau,  432,  550. 

5asse  (Charles-François),  maître  serrurier. 

—  Électeur  de  la  section  de  la  Place- 
Vendôme,  8. 

Basse,  vicaire  de  Saint-Jean  de  Latran.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Paul,  497,  498;  Saint-Gervais,  499;  Saint- 
Séverin,  501,  508;  Saint-Germain-des- 
P.'és,  510;  Saint-Paul,  512;  Saint-Nicolas- 
des-Champs,  514;  Saint-Augustin,  522, 
523;  Saint-Antoine,  525;  Saint-Nicolas- 
da-Chardonnet,  525,  526;  Saint-François- 
d'Assise,  532,  534;  Saint-Thomas-d'Aquin, 
535;  Saint-Ambroise,  536;  Saint-Antoine, 
564;  Saint-Thomas-d'Aquin,  569;  Saint- 
Victor,  571. 

Basses-Alpes  (Département  des).  — Bouche. 
—  Accusé  de  réception  par  le  Directoire  du 
discours  du  curé  Thomeret,  449. 

Basses-Pyrôées  (Département  des).  —  Ac- 
cusé de  réception  par  le  vice-procureur 
général  syndic  du  discours  du  curé  Tho- 
meret, 443. 

Bassignot,  prêtre  des  Quinze- Vingts.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Augustin,  521  ;  Saint-François-d'Assise, 
532;  Saint-Ambroise,  536;  Saint-Victor, 
.564;  Saint-Thoraas-d'Aquin,  569;  Saint- 
Victor,  570;  Saint-André-des-Arcs,  571. 

Bassigny  (ClsLude-Edmond),  entrepreneur  de 
peinture.  —  Électeur  de  la  section  du 
Ponceau,  25. 

Bastide  (André-Paul),  vicaire  de  Saint-Roch. 

—  Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal, 
6.  —  A  prononcé  des  discours  patrioti- 
ques, 623. 

Bataille  (Joseph),  apothicaire.  —  Électeur 
de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  7.'^.  — 
Scrutateur  suppléant  du  5^  bureau,  252; 
scrutateur  du  4^,  432;  secrétaire  du  4% 
551.  —  Scrutateur  général  provisoire  de 
l'assemblée  du  district,  476. 

Batimems  (Entrepreneurs  de).  —  Comhault, 
77.  —  Démoulin,  39.  —  Gaugé ,  87.  — 
Guerin,  33.  —  Pacot,  37.  —  Taboureux, 
58. 

Bâtiments  du  Roi.  —  Pécoul,  2.  —  TroUard, 
11. 


Batteurs  d'or.  —  Clerisseau,  23. 

Baudin  de  La  Chesnaye  (André),  comman- 
dant du  bataillon  Notre-Dame.  —  Électeur 
de  la  seciion  Notre-Dame,  56.  —  Lettre 
sur  la  garde  de  l'assemblée,  100.  —  On 
lui  vote  des  remerciements  pour  ses 
fonctions  de  commandant  auprès  de  l'as- 
semblée, 577. 

Baudouin  (François-Jean),  imprimeur.  — 
Électeur  de  la  section  des  Thermes-de- 
Julien,  71.  —  Fait  hommage  à  l'assemblée 
de  900  exemplaires  de  l'adresse,  249. 

Baudouin,  prêtre  de  Sainte-Marguerite.  — 
Obtient  des  voix  pour  !a  cure  de  Saint- 
Nicolas-du-Chardonnet,  525. 

Bavard  (Jean-Baptiste-François),  avocat  au 
Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
ju2:e,  214,  215,  216;  comme  juge  sup- 
pléant, 218,  221,  222,  223,  226,  231,  2.35, 
236,  238,  240,  248,  297,  298,  306.  —  Bro- 
chure de  lui  sur  la  constitution  civile  du 
clergé,  336. 

Bayeux  (Calvados).  —  Cahier  de  Gerville. 

Bayon  (Claude),  ingénieur.  —  Électeur  de 
la  section  des  Quati-e-Nations,  63. 

Beaubourg  (Section  de  la  rue).  — Électeurs, 
44. 

Beauchesne  (Edme-Pierre  de),  médecin  en 
chef  de  l'hôpital  de  la  garde  nationale. — 
Électeur  de  la  section  de  la  Croix-Rouge, 
69. 

Beaudry  (Thomas- Arcelle),  bourgeois,  à 
Asnières.  —  Électeur  du  canton  de  Co- 
lombes, 82. 

Beaufils  (Paul),  officier  municipal.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Champs-Elysées,  4. 

Beaugency  (Loiret).  —  Labiée. 

ZîmMflfrand  (Toussaint),  maire,  à  Pierrelîtte. 

—  Électeur  du  canton  de  Pierr^^fitte,  84. 

Beauueu,  prêtre  de  Sainte-Marguerite.  — 
Obtient  des  ''voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Antoine,  524. 

Beadlied.  V.  Le  Blanc  de  Beaulieu. 

Beaumez.  V.  Briois. 

Beauvais  (Charles),  maire,  à  Bonneuil.  — 
Électeur  du  canton  de  Charenton,  87. 

Beauvais,  génovéfain.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  cure  de  Saint-Séverin,  501. 

Beauvais  de  Préau  (Charles-Nicolas),  mé- 
decin. —  Électeur  de  la  section  de  la 
Croix-Rouge,  67.  —  Obtient  des  voix  pour 
la  présidence  de  l'assemblée,  103,  106; 
comme  scrutateur  général,  117.  —  Secré' 
taire  du  4*^  bureau,  120;  président  du  4^^ 
135.  —  Obtient  des  voix  pour  la  pi^ésidence 
de  rasseml)lée,  258;  pour  le  secrétariat 
général,  259.  —  Élu  président  de  l'assem- 
blée du  département  le  13  mars  1791,547. 

—  Prononce  un  discours  et  proclame  l'é- 
vêque  de  Paris,  554.—  Clôt  la  session  de 

•     l'assemblée  le  17  mars  1791, 557.  —Obtient 


632 


ASSExMBLÉE  ÉLECTORALE  Dl-  PARIS, 


des  voix  pour  la  présidence  de  rassemblée 
581  ;  pour  le  secrétariat,  581. 

Bechet  (Jean-Baptiste-Bcmard) ,  directeur 
de  l'administration  des  Quinze-Vingts.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts, 
39.  —  Obtient  des  voix  comme  juge- 
suppléant,  322;  comme  secrétaire-adjoint 
de  l'assemblée,  3'.'9;  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  479. — 
Scrutateur  du  3^  bureau,  481.  —  Com- 
missaire au  Te  Deum  pour  la  convales- 
cence du  roi,  564.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée, 
583;  comme  juge  suppléant,  597. 

Becuve  (Pierre  Jacques),  employé  aux  do- 
maines. —  Électeur  de  la  seciion  Bonne- 
Nouvelle,  23.  —  Scrutateur  suppléant 
du  4e  bureau,  177, 

Bedel  (Jacques-François),  ancien  épicier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Qninvr-Viiiofs, 
39.  —  Commissaire  pour  la  proclamation 
des  curés,  528. 

Beîin  (François),  libraire.  —  Élocteur  de  la 
section  de  Sainte-Geneviève,  76. 

Bellevilliî.  —  Pottier,  électeur.  85.  —  Rou- 
veau,  id  ,  85.  —  Viretle.  id.,  85. 

Belleville  (Canton  de).  —  Électeurs,  85. — 
Adresse  à  rassemblée  électorale,  336. 

Belley  (Ain).  —  Brillât  de  Savarin. 

Belot,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient  des 
voix  coirime  juge  supp'éant,  235,  236.  238, 
241,  245,  253.  255,  269,  272,  273,  275, 
279,  280,  283,  297,  t;9><,  300,  :i02,  H06, 
308,  314,  315,  318,  320.  322,  327,  388, 
392.  393. 

Belu-Desmarets  (Louis),  ancien  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  du  Fauhourg-Saint- 
Denis,  42.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge-suppléant,  604. 

Bénard  ('Alexandre-Thomas),  épicier.  — 
Électeur  de  la  seciion  des  Lombards,  30. 

—  Absent  pour  cause  de  maladie,  prête 
serment,  326. 

BÉNARD,  prêtre  de  Saint-Côme.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois,  488:  Saint-Germain-des-Prés, 
510. 

BÉNÉDICTINS.  —  Lieble.  —  Malherbe.  — 
Viel. 

Bequei  (Étieime).  ancien  ofïicier  de  -haras. 

—  Électeur  de  la  section  de  l'Observa- 
toire, 77. 

Bercher  du  Martray,  avocat  au  Parlement. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
297,  298,  306,  318,  595,  599,  61)3,  604, 
606,  608,  609. 

Berger  (Jean-Bernard),  avocat.  —  Électeur 
de  la  seciion  de  la  Place  Louis  XIV,  19. 

—  Scrutateur  suppléant  du  3*=  bureau, 
177.  —  Obtient  des  voix  comme  secré- 
taire général  de  l'assemblée,  398;  comme 
secrétaire  adjoint,  399;    comme   scrutd- 


tpur.  400.  —  Scrutateur  du  6«  bureau, 
433,  551. 

Berger  (Joseph),  limonadier.  —  Électeur  de 
la  section  du  Théâtre-Français,  67. 

Berceras,  vice-procureur  général  syndic  des 
Basses-Pyrénées.  —  Accuse  réception  du 
discours  du  curé  Thomeret,  443. 

Bergeron  (Bernard),  quincaillier.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Luxembourg,  69. 

Bergeron  WAnguy  (André-Louis),  homme 
de  loi.  —  Électeur  de  la  section  des  Gra- 
villiers,  41. 

Bernard  (Jean),  cordonnier.  —  Électeur  de 
la  section  de  Mauconseil,  26. 

Bernard  (Louis-Antoine),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Théâtre-Français, 
67.  —  Obtient  des  voix  comme  juge  sup- 
pléant, 218,  221,  235,  238,  209,  297,  308, 
318,  388,  392,  393  ;  comme  substitut  de 
l'accusateur  public,  590,  591  ;  comme  juge 
suppléant,  595,  597,  604,  609. 

Bernard,  prêtre  de  Sainte-Marguerite.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de 
Sainte-Marguerite,  501;  Saint-Ambroise, 
536. 

Berney  (Joachim),  bourgeois,  à  Choisy-le- 
Roi.  —  Électeur  du  canton  de  Choisy-le- 
Roi,  88. 

Bert  (Noël),  pharmacien.  —  Électeur  de  la 
section  de  la  Fontaine-de-Grenelle,  60. 

Bertaut,  officier  municipal  de  ^Montmartre. 

—  Signataire  de  l'adresse  de  la  munici- 
palité de  Montmartre,  325. 

Bet'the  (Jean-Louis),  citoyen.  —  Électeur 
de  la  section  des  Quatre-Nations,  64.  — 
Scrutateur  du  5"  bureau,  551. 

Berthelot  (Jean-François),  avocat.  —  Hom- 
mage d'un  ouvrage  à  l'assemblée,  382.  • 

Berthier  (Ignace),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  73. 

Berthier  (Jean-Baptiste-Théodore),  drapier. 

—  Électeur  de  la  section  de  Sainte-Gene- 
viève, 75.  -7-  Scrutateur  suppléant  du 
4'^  bureau,  381  ;  scrutateur  du  1",  432, 
550;  suppléant  du  4*,  481.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée, 548.  —  Commissaire  au  Te 
Deum  pour  la  convalescence  du  roi,  564. 

Bertholet  (Claude),  chirurgien.  —  Électeur 
de  la  section  du  Louvre,  13. 

Bertholon  (Joseph),  marchand  de  soie.  — 
Électeur  de  la  section  des  Postes,  19.  — 
Scrutateur  suppléant  du  6*^  bureau,  204. 

—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  479. 

Bertolio   (Antoine-René-Constant),    avocat. 

—  Électeur  de  la  section  des  Quatre- 
Nations,  63.  —  Obtient  des  voix  pour  le 
secrétariat  de  l'assemblée,  106;  comme 
scrutateur  général,  117.  —  Secrétaire  du 
Z"  bureau,  120  ;  président  du  5*^,  135  ;  du  4", 


TABLE   ANALYTIQUE. 


633 


177  ;  scrutateur  suppléant  du  4',  289.  — Ob- 
tient des  voix  pour  le  secrétariat  général 
de  rassemblée,  2à9;  comme  secrétaire 
adjoint.  261.  —  Prête  serment  à  la  con- 
stitution civile  du  clergé,  307.  — Obtient 
des  voix  pour  la  présidence  de  l'assem- 
blée, 397;  comme  secrétaire  général, 
398.  —  Élu  secrétaire  adjoint  le  20  jan- 
vier 1791,  399.  —  Obtient  des  voix  comme 
administrateur  du  département ,  459  ; 
comme  secrétaire  de  l'assemblée  du  dis- 
trict, 477;  comme  scrutateur  général, 
478.  —  Élu  scrutateur  général  le  30  jan- 
vier 1791,  480.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  cure  de  Saint-Paul,  497;  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée,   549. 

Besaxçon.  —  Babey,  directeur  du  sémi- 
naire. —  Lapoule.  —  Muguet  de  Nanthou. 

—  Seguin. 

Besson  (Jean-Baptiste),  curé  de  Saint-Josse. 

—  A  prêté  serment,  482.  —  Sa  paroisse 
est  supprimée,  482. 

Beville  (Pierre-CIiarles-Gabriel),  avocat,  à 
Saint-Denis.  —  Électeur  du  canton  de 
Saint-Denis,  83. 

Bezot  (Pierre-Joseph),  maçon,  à  Jssy.  — 
Électeur  du  canton  d'Issy,  89.  —  Signa- 
taire de  Tadrcsse  de  son  canton,  317. 

Bibliothèque  (section  de  la).  —  Électeurs,  9. 

BicÉTRE. —  Eschard,  électeur,  89. 

Biche-Bois  (Jean-Jacques),  mercier.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  l'Arsenal,  54. 

Bidault  (Bénigne),  limonadier.  —  Électeur 
de  la  section  des  Gravilliers,  42. 

Bidault  (Etienne),  marchand  mercier.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Oratoire.  16. 

Bidault  (Jacques-François),  bourgeois.  — 
Électeur  de  la  section  des  Gobeiins,  80. 

Bienaymé  (Dieudonné-François-Louis),  an- 
cien substitut  du  procureur  général  du 
Parlement.  —  Électeur  de  la  section  de 
l'ile  Saint-Louis,  55.  —  Scrutateur  sup- 
pléant du  1"  bureau,  203;  du  2^  288; 
président  du  3'=,  381  ;  secrétaire  du  3% 
481;  du  2e,  550.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assem- 
blée, 400,  548.  —  Commissaire  au  Te 
Deum  pour  la  convalescence  du  roi,  564. 

—  Obtient  des  voix  comme  substitut  de 
l'accusateur  public,  590.  591  ;  comme  juge 
supplcant,595,  597,  599,  603,  604,  600, 
608,  609. 

BiGNON  (Seine-et-Marne).  —  Mirabeau. 

Bigot  de  Prénmeneu  (Félix-Julien-Jean), 
avocat.  —  Électfur  de  la  section  des  Tui- 
leries, 1.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  134.  —  Scrutateur  du  2"=  bureau, 
135;  secrétaire  du  4^  154.—  Obtient  des 
voix  comme  juge,  145,  147,  150,  151,  152. 
155.  —  Élu  U''  juge  le  1"  décembre 
1790,  156.  —  Remercie  l'assemblée,  157. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  présidence 


de  l'assemblée,  547  ;  comme  substitut  du 
président  du  tribunal  criminel,  585.  — 
Élu  substitut  du  président  du  tribunal 
criminel  le  9  juin  1791,  586.  —  Refuse 
ces  fonctions,  602.  —  Remplacé  par 
Buzot,  613. 

Billard  (Jean),  négociant.  —  Électeur  de  la 
section  du  Ponceau,  25.  —  Commissaire 
pour  la  présentation  de  l'adresse  à  l'As- 
semblée nationale,  212. 

Billard  (Pierre),  à  Fontenay-aux-Roses.  — 
Électeur  du  canton  de  Châtillon,  9.1.  — 
Admis  à  la  place  de  Guyot,  démission- 
naire, 111. 

BiLLALD  DE  Varenne  ( Jacquos-Nicolas), 
avocat  au  Parlement.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  603,  604,  608, 
609. 

Billaudel  (Louis),  ancien  procureur  au 
Parlement.  —  Électeur  de  la  section  du 
Roi-de-Sicile,  48.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  479. 

Billecocq  (Jean-Baptiste-Louis- Joseph),  avo- 
cat. —  Électeur  de  la  section  du  Palais- 
Royal,  5.  —  Secrétaire  du  6*=  bureau, 
136;  scrutateur    suppléant   du    l'^'",   432, 

—  Obtient  des  voix  comme  secrétaire 
adjoint  de  l'assemblée,  261,  399;  comme 
scrutateur,  400.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assem- 
blée du  district,  478.  —  Commissaire 
pour   la  proclamation    des    curés,    515. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  5i7.  —  Scrutateur  du  l*^""  bu- 
reau, 550.  —  Obtient  des  voix  pour  le 
secrétariat  de  l'asseniblée,  581.  —  Élu 
scrutateur  général  suppléant  le  9  juin 
1791,  583.  —  On  lui  vote  des  remercie- 
ments, 620. 

Bi\TôT,  vicaire  deSaint-Étienne-du-Mont.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Séverin,  508;  Saint-Mcolas-des-Champs, 
514;  Saint-Augustin,  522;  Saint-François- 
d'Assise,  532. 

Bissoji  (Jacques-Pierre),  marchand  de  draps. 

—  Électeur  de  la  section  du  Marché  des 
Innocents,  27. 

BiTTER  (Pierre),  curé  de  la  paroisse  de 
Sainte-Croix.  —  A  prêté  serment,  482.  — 
Sa  paroisse  est  supprimée,  482. 

Bizet  Auguste-Joseph),  marchand  de  soies. 

—  Électeur  de  la  section  des  Thermes- 
de-Julien,  72. 

Bizet  (Nicolas-Hyacinthe-Philippe),  huis- 
sier-priseur.  —  Électeur  de  la  section  des 
Tuileries,  2.  —  Scrutateur  suppléant  du 
4^  bureau,  154. 

Biset  Du  Fresne  (Jean-Philippe),  bourgeois. 

—  Electeur  de  la  section  du  faubourg 
Montmartre,  32. 

Blacqle  (Jean),  avocat  au  Parlement.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant. 
273,  279,  289,  297,  306,  318. 


634 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 


Blanc  (Jean-Gabriel),  huissier-priseur.  — 
Électeur  de  la  section  de  Mauconseil,  25. 
—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  479. 

Blanchard  de  la  Valette,  avocat  au  Parle- 
lement.  —  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  29L 

Blanche  (Claude),  procureur  de  la  Com- 
mune, à  Villemonble.  —  Électeur  du 
canton  de  Montreuil,  86. 

BLA^XHISSECRS.  —  Escosson,  82.  —  Roger, 
82.  —  Robinot,  82. 

Blancmur,  vicaire  de  Saint-Leu.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Gervais^ 
499. 

Blandin  (Pierre-Henri),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  des  Lombards,  20. 

Blerzy  (Jean-Baptiste),  doreur.  —  Électeur 
de  la  section  des  Arcis,  31. 

Bligny,  secrétaire  général  de  la  section  de 
la  Halle-au-Blè.  —  Envoie  un  arrêté  de 
sa  section  dénonçant  les  manœuvres  cri- 
minelles des  membres  de  la  Société  des 
Amis  de  la  Constitution  monarchique, 
426. 

Blin  (l'abbé).  —  Obtient  des  voix  pour  la 
cure  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  488. 

Blois.  —  Bourdon.  —  Dinocbaud. 

Blonde,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  265,  266. 

Blondeau  (Nicolas-Bemi),  curé  de  la  pa- 
roisse de  Saint-Jean-Baptiste  et  de  Saint- 
Denis.  —  A  prêté  serment,  482.  —  Sa 
paroisse  est  supprimée,  482. 

Blondel  (Antoine-Jean-Charles),  commis  des 
finances.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
place  Louis  XIV,  20. 

Blondel  (Jacques),  avocat.  —  Électeur  de  la 
section  delà  Fontaine-de-Grenelle,  61.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  124,  167; 
comme  juge  suppléant,  238,  264.  —  Se 
reconnaît  l'auteur  d'une  brochure  sur  le 
résultat  des  élections,  408.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée, 549. 


Bohée   (André-François),   avocat. 


ÉK 


47.  —  Obtient   des  voix  comme  scruta- 
teur de  l'assemblée,  400. 

BoBiGNY.  —  Malice,  électeur,  84.  —  Adresse 
de  la  municipalité  à  l'assemblée,  341. 

Bochart  de  Saron  (Jean-Baptiste-Gaspard), 
premier  président  au  Parlement  de  Paris. 
—  Obtient  des  voix  comme  juge,  122, 
124,  125,  126,  128,  129,  130,  134,  139, 
141,  184,  186,  188,  189,  190,  192,  195, 
205,  211;  comme  juge  suppléant,  318, 
320,  322,  327. 

Boicervoise  (André-Alexandre),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quatre-Na- 
tioDs,  64. 


Boileau  (Louis-François-Jacques),  huissier- 
priseur.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
Fontaine-de-Grenelle,  60. 

Boin  (Nicolas-François) ,  commissaire  au 
Châtelet.  —  Électeur  de  la  section  du 
Théâtre-Français,  67. 

Bois  (marchands  de).  —  Cuvyer,  38.  —  Dii- 
ptiis,  88.  —  Reiiwille,  78. 

Boivin  de  Blancmur  (Claude-Pierre),  con- 
seiller au  Châtelet.  —  Électeur  de  la 
section  du  Palais-Royal,  5.  —  Scrutateur 
du  3^  bureau,  120.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  155,  159,  160,  161,  163,166, 
167, 170, 179, 181  ;  comme  juge  suppléant, 
218,  229,  245,  253,  254,  255,  279,  297, 
306. 

Bondy.  —  Frémin,  électeur,  84.  —  Députa- 
tion  de  la  municipalité  à  l'assemblée,  360. 

Bondy  (section  de).  —  Électeurs,  33. 

Bonnard  (Étienne-Louis),  homme  de  loi,  à 
Neuilly.  —  Électeur  du  canton  de  Clichy. 
83. 

Bonne-Nouvelle  (paroisse  de).  —  Son  curé 
a  refusé  le  serment,  496.  —  Supprimée 
et  réunie  à  la  paroisse  de  Saint-Philippe- 
du-Roule,  496. 

Bonne-Nouvelle  (section  de).  —  Électeurs, 
22. 

Bgnnemain,  officier  municipal  de  Stains.  — 
Présente  l'adresse  de  sa  municipalité 
312. 

Bonnet    (Nicolas),    évêque    d'Eure-et-Loir. 

—  Consacré  par   Gobel,  568. 

Bonnetiers.  —  Cologne,  63.  —  Guerrier, 
63.  —  Julienne,  77.  —  Wilmet,  62. 

BoNNEuiL.  —  Beauvais,  électeur,  87. 

Bonnomet  (Denis-Charles-François),  notaire. 

—  Électeur  de  la  section  de  la  Biblio- 
thèque, 9.  —  Scrutateur  du  6^  bureau, 
121.  —  Commissaire  pour  la  présentation 
de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  212. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  présidence 
de  l'assemblée,  547. 

Bontems  (Pascal-Marcel) ,  contrôleur  des 
rentes  de  la  Ville.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion de  la  rue  Poissonnière,  33.  —  Scru- 
tateur suppléant  du  4'  bureau,  252.  — 
Reçoit  le  produit  de  la  quête  faite  le  jour 
de  la  dissolution  de  l'assemblée,  619. 

B^squillon  (Charles-P  erre),  avocat.  — Élec- 
teur de  la  section  de  l'Observatoire,  76. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  présidence 
de  l'assemblée,  104.  —  Secrétaire  du  4* 
bureau,  135;  président  du  b'^,  154;  scru- 
tateur du  5%  289. 

Bossu  (Pierre-Louis),  curé  de  Saint-Paul.  — 
Remplacé  par  Juvigny  pour  refus  de  ser- 
ment, 499. 

Botanistes.  —  Jussieu,  78,  —  L'Héritier, 
29.  —  Thoiiin,  79. 


I 


TABLE  ANALYTIQUE, 


635- 


Botot  (Françoi?-Marie),  homme  de  loi.  — 
Électeur  de  la  section  du  Temple,  35. 

Bouchard  (Nicolas),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  des  Quatre-Nations,  62.  — 
Scrutateur  suppléant  du  4*=  bureau,  135. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  205, 
211;  comme  juge  suppléant,  226,  227, 
229,  231,  235,  248,  252,  25i,  255,  257, 
264,  265,  268,  269,  273,  275,  279,  281, 
283,  289,  291,  297,  298,  300,  302,  306, 
314,  315,  318,  320,  322.  —  Élu  24*  juge 
suppléant  le  30  décembre  1790,  326.  — 
Discours  de  remerciement,  326. 

Bouche  (Charles-François),  avocat,  député 
d'Aix  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  174, 176,  179,  181,182, 
195,  196,  197,  199,  200;  comme  juge  sup- 
pléant, 249,  275,  291  ;  comme  président 
du  tribunal  criminel,  585  ;  comme  sub- 
stitut de  l'accusateur  public,  590,  591, 
615. 

Boucher  (Antoine -Sauveur),  député  de  Paris 
à  la  Convention.  —  Électeur  de  la  section 
du  Théâtre-Français,  67. 

Boucher  (Jean-Pierre-Louis),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  Grange-Ba- 
telière, 11.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  155;  comme  juge  suppléant,  306. 

Bôucher-Bené  (Antoine-René),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  Croix-Rouge, 
67.  —  Commissaire  pour  la  présenta- 
tion de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale, 
212.  —  Demande  qu'on  affiche  le  nom 
des  électeurs  absents,  278.  —  Scrutateur 
suppléant  du  5*  bureau,  381,  481.  — 
Commissaire  pour  réclamer  contre  la 
vente  du  pain  au-dessous  du  taux  ordi- 
naire, 417.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée,  583 , 
comme  greffier  du  tribunal  criminel,  594. 

Boucheron  (Pierre),  architecte.  —  Électeur 
de  la  section  du  Temple,  35.  —  Scruta- 
teur suppléant  du  3^  bureau,  252. 

Bouchers.  —   Couart,  63.  —  Dupuis,  88. 

—  Feugueur,  4.  —  Guezard,  89.  —  Or- 
tillon,  68. 

Bouches-du-Rhône  (département  des).  — 
André  (d').  —  Bouche.  —  Latyl.  —  Mi- 
rabeau. —  Pastoret.  s 

Boudaille  (Adam),  marchand  de  vin.  — 
Électeur  de  la  section  Notre-Dame,  57. 

Baudet  (Jean-Pierre),  pharmacien.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Quatre-Nations,  64. 

Boudin  (Louis-François),  épicier,  à  Vin- 
cennes.   —  Électeur  du  canton   de  Vin- 


Boudin  (Nicolas-François),  épicier,  à  Mon- 
treuil.  —  Électeur  du  canton  de  Mon- 
treuil,  85. 

Boudin  (Pierre),  avocat.  —  Électeur  de  la 
section  des  Gobelins,  80. 

Bouillard  (Augustin-Louis),  conseiller  en 
la  Cour   des  Aides.  —  Électeur   de   la 


section  des  Ènfants-Rouges,  48.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  secrétaire  de  l'as- 
semblée du  district,  477;  comme  scruta- 
teur général,  478. 

BoDLA^GERS.  ■—  Huchou,  60.  —  LebontemSy. 
41. 

Bouîard  (Antoine-Marie-Henri),  notaire.  — 
Électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, 65. 

Boulard  (Martin-Sylvestre"),  libraire.  — 
Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal,  7 . 
—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de 'l'assemblée,  548. 

Boulet  (Jean-Baptiste),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Fontaine  de  Montmo- 
rency, 21. 

BouUand  (Jean-Baptiste-Vincent),  archi- 
tecte. —  Electeur  de  la  section  de  la  place 
Louis  XIV,  20.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  479. 

BouLLEMER  DE  LA  Martimère,  procureur  de 
la  Commune  de  Paris.  —  Convoque  les 
électeurs  pour  la  nomination  des  juges, 
91.  —  Fait  connaître  les  acceptations  de 
4  curés,  521. 

BouLOGNE-suR-SEI^E.  —  Chicanettu,  élec- 
teur, 82.  —  Doucet,  id.,  82.  —  Lou- 
reau,  id.,  82.  —  Bohinot,  id.,  82.  — 
Boger,  id.,  82.  —  Tisserand,  id.,  81.  — 
Vauthierj  id.,  81.  — Accusé  de  réception 
par  le  maire  Breuillie  de  l'adresse  à 
l'Assemblée  nationale,  403. 

Bourdois  (Antoine),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  de  Mauconseil,  27.  —  Démis- 
sionnaire, remplacé  par  De  La  Poize, 
232. 

Bourdon  (Antoine),  curé  d'Evaux,  député 
de  Riom  à  la  Constituante.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Fi'an- 
cois-d'Assise,  532  ;  Saint-Thomas-d'Aquiu, 
535. 

Bourdon  (Louis-Joseph),  ancien  premier 
commis  des  finances.  —  Électeur  de  la 
section  du  faubourg  Saint-Denis,  43. 

Bourgeois  (Charles-Louis),  orfèvre.  —  Élec- 
teur de  la  section  Notre-Dame,  57.  — 
Commissaire  au  Te  Deum  pour  la  con- 
valescence du  roi,  564. 

Bourgeois,  prémontré  de  la  Croix-Rouge. — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Roch,  489. 

Bourg-la-Reine.  —  Bezot,  électeur,  89.  — 
Bonneuil,  id.,  87.  —  Camonnier,  id.,  85. 
—  De  La  Noue,  id.,  88.  —  Dupuis,  id., 
88.  —  Gaugé,  id.,  87.  —  Grimprel,  id., 
86.  —  Poncelle,  id.,  88.  —  Verjon,  id., 
88.  —  Discours  de  la  députation  de  la 
municipalité,  354. 

Bourg-la-Rel\e  (canton  de). — Électeurs,  88. 

Bourgeois.  —  Agasse,  65.  —  Armet,  62.  — 
BaiUy,  82.  —  Baloy,  54.  —  Barbey,  22. 


635 


ASSEMBLÉE  ELECTORALE  DE  PARIS. 


—  Bardin,  74.  —  Beaudry,  82.  —  Ber- 
ney,  88.  —  Berthe,  64.  —  Berthier,  73.— 
Bidault,  80.  —  Bizet  du  Fresne,  32.  — 
Bournisien,il.  —  BruzelinAl.  —  C  happe, 
33.  —  Chardin,  21.  —  Congniasse-Des- 
jardins,  9.  —  Debout,  78.  —  De  La  Riba- 
dière,  78.  —  Desliens,  80.  —  Deudon, 
77.  —  Dupoux,  77.  —  Fabre,  7>).  —  Fa6re 
de  Pierre  feu,  4!.  —  Fallet,  36.  —  Foacier, 
20.  —  Frezard,  42.  —  Gauchier,  39.  — 
G<?««?/,  88.  —  Gi//e<  dw  Coudray,  c9.  — 
Girnust,  81.  —  Gourel,  o9.  —  Haro,  85. 

—  Hazard,  20.  —  Lacaille.  24.  —  /.a«- 
9/ojs,  12.  —  Lefebvre,  71.  -'-  Le  Gns,  01. 

—  Lobbet,  59.  —  Mathieu-Lépidor ,  58.  — 
Mettot,  53.—  Mignonville,  52.  — Mouchy. 
43.  —  3/0M//e,  43.  —  Nicoleau,  69.  — 
Outrequin,  53.  —  Pgf/f,  87.  — Queudane, 
53.  —  Haffron  du  Trouillet,>i2.  —  Ravel 
de  Tacin,  35.  —  Salmon,  3.  —  Savart, 
85.  —  Tessier  du  Tillier,  50.  —  ^'asse/j, 
22.  —  FrtssaM.x,  32.  —  F»(7er  f/e  Jotival, 
43.  —  Vireite,  85.  —  Tl'tVw/c/c^  .50. 

BouRGET  (le).  —  Cre«e,  électeur,  84. 

Bournisien  (Charles-Georges-É tienne),  ci- 
toyen. —  Électeur  de  la  section  des 
Enfants-Rouges,  47. 

^oursj'er  (Alexandre),  négociant.  —  Électeur 
de  la  section  de  l'Oratoire,  14.  —  Com- 
missaire à  la  fête  religieuse  du  club  des 
ci-devant  représentants  de  la  Commune, 
441.  —  Secrétaire  du  3''  bureau,  551. 

Boursier  (Pierre),  mercier.  —  Électeur  de 
la  section  du  Roi-de-Sicile,  49.  —  Fait 
un  rapport  sur  l'élection  de  Donnebecq, 
140.  —  Scrutateur  du  3*^  bureau,  432;  <iu 
5*,  481,  —  Commissaire  à  la  fête  reli- 
gieuse du  club  des  ci-devant  représentants 
de  la  Commune,  4i4.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutar.eur  général  de  l'assemblée 
du  district,  478;  —  comme  scrutateur 
général,  5i9. 

BouTEViLLE  DU  Metz  (Louis-Guihuu),  avocat, 
député  de  Péronne  à  la  Constituante.  — 
Obtient  des  voix  comme  député,  190, 
192,  196. 

Bouvier  (Louis-Désiré),  mercier.  — Électeur 
de  la  section  des  Lombards,  28.  —  Scru- 
tateur suppléant  du  3'^  bureau,  252. 

Brasseurs.  —  Aclocque,  80.  —  Santerre, 
39.  —  Santerre,  80. 

Brasseux  (Antoine),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  rue  Beaubourg,  46. 

Brel'illie,  maire  de  Boulogne.  —  Accuse 
réception  de  l'adresse  à  l'Assemblée  na- 
tionale, 403. 

Brevannes  (Haute-Marne).  —  Chambon. 

Briault  (Jacques),  avocat,  député  de  la 
Vienne  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  314. 

Brichard  (François-Romain),  notaire.  — 
Electeur  de  la  section  du  Théâtre- 
Français,  66. 


Bricogne  (Athanase-Jean),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  des  Lombards,  28. 
—  Répond  à  une  protestation  contre  les 
élections  de  sa  section,  113. 

Brie-Comte-Robert  (Seine-et-Marne).  — 
Chenu,  curé.  —  Pousinot,  vicaire. 

Brierre  de  SiRGY  (Jean-Charles).  conseiller 
à  la  Cour  des  comptes,  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  2ix,  23><, 
2.54,  255,  •■.'64,  279  ;  comme  administra- 
teur, 407,  408.  —  Élu  17«  administrateur 
le  24  janvier  1791,  411.  —  Lettre  d'accep- 
tation, 416. 

firj^flu/t  (Adrien-Jacques-François),  homme 
de  loi.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
place  Vendôme,  8. 

Brillât  de  Swarin  (Jean-An thelme),  avocat, 
député  de  l'Ain  à  la  Constituante.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
306,  308. 

BRmis  DE  Beadmez  (Bon-Albert),  député 
d'Arras  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge.  179;  —  comme  juge 
suppléant,  595,  597,  603. 

Brisset  (Guillaume-François),  fermier,  à 
Maisons.  —  Électeur  du  canton  de  Cha- 


Brissot  de  \Varville  (Jean-Pierre),  publi- 
ciste.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
Bibliothèque.  10.  —  Chargé  de  rédiger 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  114. — 
Scrutateur  suppléant  du  4*=  bureau,  135. 
—  Obtient  des  voix  pour  le  secrétariat 
général  de  l'Assemblée,  259,  260  ;  comme 
secrétaire-adjoint,  261  ;  comme  secré- 
taire générai,  39.S  ;  comme  secrétaire- 
adjoint,  399.  —  Scrutateur  du  5*^  bureau, 
433.  ^-  Obtient  des  voix  comme  procu- 
reur général  syndic,  464;  comme  scru- 
tateur général,  5i9.  —  Commissaire 
pour  la  médaille  commémorative,  577. 

Britard  (Jean-Baptiste),  dit  Brizard,  acteur 
du  Théâtre-Français.  —  Électeur  de  la 
section  des  Invalides,  59.  —  Scrutateur 
du  2^  bureau,  251  ;  du  3«,  344.  — Annonce 
de  sa  mort,  428.  —  XominaHon  de  12 
commissaires  pour  assister  à  ses  obsèques, 
429.  —  Lettre  de  son  gendre  Guebert, 
435.  — ^on  épitaphe  par  Ducis,  437. 

Brives-la-Gaillarde.  —  Treilhard. 

Brizard.  V,  Britard. 

Bro  (Jean-Louis),  notaire.  —  Électeur  de 
la  section  du  Luxembourg,  70.  —  Signa- 
taire de  la  lettre  de  sa  compagnie  à 
l'Assemblée,  402. 

Brocas  (François-Nicolas),  curé  de  Saint- 
Benoît.  —  Électeur  de  la  section  des 
Thermes  de  Julien,  72.  —  Scrutateur  du 
2^  bureau,  154,  203.  —  Prête  serment  à 
la  constitution  civile  du  clergé,  305.  — 
Démissionnaire,  421.  —  A  rétracté  son 
sei-ment  et  sa  paroisse  est  supprimée,  497. 

Brochant  (Pierre-Jean),  négociant.  —  Élec 


TABLE   ANALYTIQUE. 


637 


teur  de  la  section  du  Louvre,  13.  — 
Scrutateur  suppléant  du  5"  bureau,  433  ; 
du  1",  481. 

3R0\GMAnT  (Charles-Alexandre),  vicaire  de 
la  Madeleine  en  la  Cité.  —  Obtient  des 
voix  pour  les  cures  de  Saint-Augustin, 
522  :  Saint-Antoine,  524  ;  Saint-Nicolas 
du  Chardonnet,  525,  .526.  —  Élu  curé  de 
Saint-Nicolas-du-Chardonnet  le  27  février 
1791.  527.  —  Proclamé  le  6  mars,  pro- 
nonce un  discours,  530. 

Brony  (Seine-et-Oise),  —  Brichard. 

Brosselard  (Emmanuel),  homme  de  loi.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  place-Roj^ale, 
52.  —  Obtient  des  voix  pour  le  secréta- 
riat général  de  l'Assemblée,  259,  260  ;  — 
comme  secrétaire  adjoint,  261.  —  Pro- 
teste, au  nom  de  sa  section,  contre  la 
réunion  des  six  tribunaux  dans  un  même 
lieu.  296.  —  Obtient  des  voix  conmie 
secrétaire  adjoint  de  l'Assemblée,  399  ; 
comme  scrutateur,  400  ;  comme  scruta- 
teur général  de  l'assemblée  du  district, 
479;  comme  juce  suppléant,  595,  600, 
603,  604,  608,  609. 

Brosselard,  vicaire  d'Attain  (?).  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Antoine, 
524  ;  Saint-Ambroise,  536. 

Brouet  (Charles-Edme),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  75. 

Brousse  (Armand-Bernard-Honoré),  ancien 
avocat.  —  Électeur  de  la  section  des 
Enfants-Rouges,  48.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  479.  —  Scrutateur  du  ï"  bu- 
reau, 481;  du  3%  551. 

Brousse- Des faucherets  (Jean-Louis),  député 
suppléant  à  l'Assemhlée  nationale.  — 
Électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges, 
47.  —  Obtient  des  voix  pour  la  présidence 
de  l'assemblée,  104  ;  pour  le  secrétariat, 
106.  —  Élu  secrétaire  adjoint  le  20  no- 
vembre 1790,  108.  —  Obtient^  des  voix 
comme  scrutateur  général,  117;  comme 
secrétaire  général,  259,  260.  —  Réélu 
secrétaire  adjoint  le  21  décembre  1790, 
261.  —  Obtient  des  voix  comme  admi- 
nistrateur du  département,  373,  375.  — 
Élu  12*^  administrateur  le  13  janvier  1791, 
377.  —  Lettre  d'acceptation,  379.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  397  ;  comme  secrétaire  géné- 
ral, 398;  comme  secrétaire  adjoint.  399; 
comme  scrutateur,  400.  —  On  lui  vote 
des  remerciements  comme  secrétaire 
adjoint,  402.  —  Scrutateur  du  3^  bureau, 
432.  —  Obtient  des  voix  comme  procureur 
général  svndic,  464;  comme  secrétaire  de 
l'assemblée  du  district,  477  ;  comme  scru- 
tateur général,  478,  549;  pour  la  prési- 
dence de  l'assemblée,  581. 

Broussignon,  vicaire  de  Sainte-Marguerite. 
—  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Ambroise,  536. 

î^roussonet  (Picrro-Marie-Augiiste) ,  de  l'Aca- 


démie des  sciences.  —  Electeur  de  la 
section  des  Enfants-Rouges,  46.  —  Secré- 
taire du  4"=  bureau,  204;  scrutateur 
suppléant  du4e,  381,  481.  —  Obtient  des 
voix  comme  secrétaire  adjoint  de  l'assem- 
blée, 261  ;  secrétaire  général,  397  ;  scru- 
tateur général,  47*.^,  549.  —  Élu  secrétaire 
adjoint  le  20  janvier  1791,  399. 

Brugières  (Pierre),  prêtre  de  Saint-Louis- 
en-l'lle.  — Obtient  des  voix  pour  les  cures 
de  Saint-Germain-rAuxerrois,488  ;  Saint- 
Séverin,  508;  Saint-Germain-des-Prés, 
510.  —  Élu  curé  de  Saint-Paul,  le  20  fé- 
vrier 1791,  513.  —  Proclamé  le  27,  pro- 
nonce un  discours,  519. 

Bruneau  (Jean),  négociant.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  place  Louis  XIV,  19.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  104;  pour  le  secrétariat,  106. 
—  Élu  scrutateur  général  le  22  novembre 
1790,  117.—  Prête  serment,  119.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  214;  pour  le 
secrétariat  général  de  l'assemblée,  260; 
comme  secrétaire  adjoint,  261,  399; 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  478.  — Élu  scrutateur  géné- 
ral le  13  mars  1791,  550. 

Bruxet  (Jacques-François),  avocat.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  195,  196, 
197,  200,  205,  211,  214,  215.  —  Elu  juge 
ie  13  décembre  1790  en  remplacement 
de  Chabroud,  non  acceptant,  216.  — 
Discours  de  remerciement,  219.  —  Rem- 
place définitivement  Chabroud,  242. 

Bruslé,  procureur  au  Parlement.  —  Fait 
don  d'une  brochure  à  l'assemblée,  331. 

Brusse  (Charles-Dieudonné^  de),  ancien 
écuyer  de  Louis  XV.  —  Électeur  de  la 
section  du  Luxembourg,  69. 

Bruzelin  (Antoine),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Grange-Batelière,  11. 

Bry.  V.  De  Bry. 

Bry-sur-Marne.  —  Dobzat,  électeur,  87. 

Bugey  (Pierre-François),  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Gravilliers,  41. 

Buisson  (Jean-Pierre),  apothicaire.  —  Élec- 
teur de  la  section  Xotre-Dame,  56. 


Buralistes. 


Vitnj,  86. 


Bureau  (Jean-Jacques),  maire,  à  Rosny.  — 
Électeur  du  canton  de  Monix^euil,  85. 

Bureau  Di  Colombier (É tienne-Denis), avocat. 
—  Obtient  des  voix  comme  juge,  163, 
179;  comme  juge  suppléant,  222,  223, 
227,  231,  235.  236,  238,  241,  245,  248, 
249, 252,  25i,  255,  257,  264,  265,  266,  269, 
272,  273,  275,  279,  280,  281.  283,  289, 
291.  —  Élu  18*^  juge  suppléant  le  27  dé- 
cembre 1790,  293.  —  Discours  de  re- 
merciement, 321. 

Burel  (Pierre-André),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  des  Postes,  19,  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  249,  252, 
254,  2.55,  265,  266,  272. 


•638 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


Burnel  (Pierre),  entrepreneur,  à  Vaugirard. 
—  Électeur  du  canton  d'Issy,  89. 

Busche  (Durand-Joseph),  procureur  au  Par- 
lement. —  Électeur  de  la  section  des 
Thermes-de-Julien,  73.  —  Scrutateur  sup- 
pléant du  6"  bureau,  177. 

BuzoT  (François-Nicolas-Léonard),  avocat, 
député  d'Evreux  à  la  Constituante.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  195  ; 
comme  substitut  du  président  du  tribunal 
criminel,  585,  586;  comme  substitut  de 
l'accusateur  public,  590,  591.  —  Élu 
substitut  du  président  du  tribunal  cri- 
minel le  15  juin  1791,  613.  —  Lettre 
d'acceptation,   616. 


■Caf/in  (Jean-Claude),  chapelier.  — Électeur 
de  la  section  des  Thermes-de-Julien,  72. 

Cahier  (Louis-Gilbert),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Grange-Batelière,  11. 

—  Commissaire  à  la  fête  religieuse  du 
club  des  ci-devant  représentants  de  la 
Commune,  443  ;  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

Cahier  de  Gerville  (Bon-Claude),  avocat. — 
Électeur  de  la  section  de  la  rue  Beau- 
bourg, 46.  —  Lettre  sur  l'établissement 
des  gradins  dans  la  salle  de  l'archevêché, 
104.  —  Fait  connaître  l'acceptation  ou  le 
refus  des  juges  nommés  par  l'assemblée, 
178,  234.  —  Envoie  dcîs  lettres  concer- 
nant Chabroud,  274.  —  Demande  le  rem- 
placement immédiat  des  juges  suppléants 
Doulcet  et  Quesnay,  non  acceptants,  384. 

—  Annonce  la  convocation  des  électeurs  du 
district  de  Paris  pour  le  remplacement 
des  curés  ayant  refusé  le  serment,  422. 

—  Envoie  la  dite  convocation,  481  ;  la 
liste  des  ecclésiastiques  ayant  prêté  le 
serment,  487  ;  la  liste  des  acceptations  et 
refus  des  curés  élus,  505.  —  Lettre  sur 
les  cures  de  Notre-Dame-de-Lorette  et  de 
Saint-Victor,  532.  —  Annonce  l'accepta- 
tion de  six  curés,  54i  ;  la  démission  de 
Desbois  de  Rochefort,  570.  —  Dates 
exactes  de  naissance  et  de  mort,  623. 

Cailleau  (André-Charles),  imprimeur-li- 
braire. —  Électeur  de  la  section  de 
Sainte-Geneviève,  75.  —  Propose  d'im- 
primer gratuitement  la  carte  d'électeur, 
95.  —  Remplacé  par  Prault-  de  Saint- 
Martin  comme  imprimeur  de  l'assemblée, 
203.  —  Scrutateur  suppléant  du  2^  bu- 
reau, 251  ;  du  3*^,  289  ;  secrétaire  du  l'^'", 
432,  550;  scrutateur  du  4%  481.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée,  479,  583. 

Calvados  (Département  du).  —  Fauchet. — 
Frondeville.  —  Lalouette.  —  Thouret. 

Calvinhac  (Pierre-Antoine),  procureur  au 
Parlement.  —  Électeur  de  la  section  des 
Thermes-de-Julien,  72.  —  Scrutateur 
suppléant  du  6*=  bureau,  177  :  scrutateur 
du  1",  203  ;  secrétaire  du  3%'252  j  scruta- 


teur du  4e,  289;  secrétaire  du  4%  381  ;  du 
5%  433.  —  Obtient  des  voix  comme  secré- 
taire adjoint  de  l'assemblée,  399;  comme 
scrutateur  général,  400,  479  ;  comme 
juge  suppléant,  595. 

Camonnier  (Eustache-François),  marchand 
de  vin,  à  Montreuil.  —  Électeur  du  can- 
ton de  Montreuil,  85. 

Camus  (Armand-Gaston),  avocat,  député  de 
Paris  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  124. 

Cantat  (Jean-François-André),  capitaine  de 
la  garde  nationale.  —  Électeur  de  la 
section  du  Ponceau,  24. 

Cantons  du  département  de  Paris.  — 
I.  Nanterre,  81.  —  II.  Passy,  81.  — 
in.  Colombes,  82.  —  IV.  Glichy,  82.  — 
V.  Saint-Denis,  83.  —  VI.  Pierrefitte,  84, 

—  VII.  Pantin,  84.  —  VIII.  Belleville,  85. 

—  IX.  Montreuil,  85.  —  X.  Vincennes, 
86.  —  XL  Charenton,  86.  —  XII.  Ville- 
juif,  87.  —  XIII.  Choisy-Ie-Roi,  88.  — 
XIV.  Bourg-la-Reine,  88.  —XV.  Issy,88. 

—  XVL  Châtillon,  89. 

Cantuel  de  Blémur  (Philippe),  curé  de  Saint- 
Séverin.  —  Remplacé  par  Girard  pour 
refus  de  serment,  502. 

Canuel,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  205,  211,  214; 
comme  juge  suppléant,  218,  297,  298,  306, 
308,  314,  318,  320,  322. 

Capitaine  (Ulysse),  ingénieur-géographe.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Observatoire, 

77. 

Capucins.  —  Agathador.  —  Aubry.  — 
Després.  —  Rifflard.  —  Sulphore. 

Carcassonne.  —  Fabre  d'Églantine. 

Cardot  (Didier),  membre  du  Conseil  géné- 
ral de  la  Commune.  —  Électeur  de  la 
section  des  Champs-Elysées,  4.  —  Com- 
missaire pour  la  proclamation  des  curés, 
537. 

Carnon,  prêtre  d'Auxerre.  —  Obtient  des 
voix  pour  la  cure  de  Saint-Paul,  512. 

Caron  (Ambrqise-Philippe),  marchand  de 
draps.  —  Électeur  de  la  section  du 
Marché  des  Innocents,  28. 

Caron  (Jacques-Charles),  ancien  officier 
chez  le  roi.  —  Électeur  de  la  section 
Bonne-Xouvelle,  22. 

Carouge  (Marin),  avocat  au  Parlement.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  167,  181, 
184,  205;  comme  juge  suppléant,  ïl8. 
222,  226,  229,  231,  235,  236,238,  2ii. 
246,  248,  249,  253,  254.  —  Élu  10«  juge 
suppléant  le  20  décembre  1790,  255.  — 
Discours  de  remerciement,  271.  —  De- 
vient juge  du  !'='■  arrondissement,  588. 

Carra  (Jean-Louis),  employé  à  la  biblio- 
thèque du  roi.  —  Électeur  de  la  section 
de  la  Bibliothèque,  10.  —  Scrutateur  du 
4'  bureau,  381;  président  du  3%  432  j  scru- 


TABLE  ANALYTIQUE. 


639 


tateur  du  3*,  551.  —  Obtient  des  voix 
comme  secrétaire  adjoint  de  l'assemblée, 
399;  comme  scrutateur  général,  549. 

Carré  (André-Louis),  commissaire  au  Ghâ- 
telet.  —  Électeur  de  la  section  du  Palais- 
Royal,  7.  —  Scrutateur  du  l"  bureau, 
135,  154. 

Carré  (Nicolas-Henri),  ancien  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges, 
46.  —  Préside  l'assemblée  comme  doyen 
d'âo:e,  92.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
présidence  définitive,  104.  —  Des  remer- 
ciements lui  sont  votés,  109.  — Dépouille, 
comme  doyen  d'âge,  le  scrutin  pour  les 
scrutateurs  généraux,  110.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général,  117.  — 
Scrutateur  suppléant  du  5"  bureau,  135; 
du  2%  177,  203;  président  du  6%  252; 
du  3%  288;  scrutateur  du  4«,  344.  — 
Commissaire  au  Te  Deum  pour  la  conva- 
lescence du  roi,  504.  —  Scrutateur  géné- 
ral provisoire  de  l'assemblée,  580.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  présidence,  581: 
comme  scrutateur  généx'al,  583. 

Carreleurs.  —  Goblet.  78. 

Carte  électorale.  —  Proposition  d'une 
carte  pour  les  électeurs,  94.  —  Accepta- 
tion du  modèle  proposé  et  de  l'offre  faite 
par  l'électeur  Cailleau  de  l'imprimer  gra- 
tuitement, 95. 

Cartier  (Louis),  orfèvre.  —  Électeur  de  la 
section  de  l'Oratoire^  10. 

Cassel  (Louis-Antoine),  épicier.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  rue  de  Montreuil,  37. 

Cassius,  3^  vicaire  de  Saint-Louis-en-l'lle.  - 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Séverin,  508;  Saint-Nicolas-du-Ghardon- 
net,  525  ;  Saint-François-d'Assise,  532  ; 
Saint-A-nbroise,  536;  Saint-Victor,  564; 
Saint-Thomas-d'Aquin,  569. 

Castelan  (Simon-Nicolas),  curé  de  Mont- 
martre. —  Opte  pour  la  cure  de  Notre- 
Dame-de-Lorette,  560. 

Gauche,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  238,  248, 
253,  255,  257,  264,  266,  269,  273,  297, 
300,  306. 

Cauchin  de  La  Tour  (Jean-Baptiste-Nico- 
las), membre  du  Conseil  général  de  la 
Commune.  —  Électeur  de  la  section  de 
la  rue  Poissonnière,  33. 

Cavaignac  (Bernard),  procureur  au  Châte- 
let.  —  Électeur  de  la  section  des  Postes, 
19.  —  Scrutateur  du  5"  bureau,  121  ;  du 
3%  135. 

Cavenel  (Jean-Baptiste-Louis),  procureur  au 
Chàlelet.  —  Électeur  de  la  section  du 
Ponceau,  2i. 

Cellier  (Jean-Baptiste-Barthélemy),  cor- 
royeur.  —  Électeur  de  la  section  des  Gra- 
villiers,  40.  —  Commissaire  pour  réclamer 
contre  la  vente  du  pain  au-dessous  du 
taux  ordinaire,  417.  —  Obtient  des  voix 


comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  479. 

Cerutti  (Joseph-Antoine-Joachim-Camille), 
bourgeois.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
Grange-Batelière,  11.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  présidence  de  l'assemblée,  104; 
pour  le  secrétariat,  106.  —  Élu  secrétaire 
adjoint  le  20  novembre  1790,  108,  — 
Chargé  de  rédiger  l'adresse  à  l'Assemblée 
nationale,  114.  —  Lit  une  addition  à 
l'adresse,  216.  —  Obtient  des  voix  pour 
la  présidence  de  l'assemblée,  258  ;  pour 
le  secrétariat  général,  260.  —  Elu  le 
21  décembre  1790  secrétaire  général  de 
l'assemblée  en  remplacement  de  Pasto- 
ret,  261.  —  Absent  par  suite  de  maladie 
264.  —  L'assemblée  lui  envoie  des  com- 
pliments de  condoléances,  267.  — Discours 
de  remerciement,  282.  —  Chargé  de 
rédiger  une  pétition  à  l'Assemblée  natio- 
nale pour  réclamer  la  prompte  installa- 
tion des  tribunaux,  338. — Lit  la  pétition 
rédigée  par  lui,  339.  —  Obtient  des  voix 
comme  administrateur  du  département, 
362.  — Élu  7^  administrateur  le  8  janvier 
1791,  367.  —  Lettre  d'acceptation,  368. 
—  Élu  président  de  l'assemblée  le  20 
janvier  1791  en  remplacement  de  Pasto- 
ret,  397.  —  On  lui  vote  des  remercie- 
ments comme  secrétaire,  402.  —  Répond 
à  la  députation  de  Thiais,  417  ;  au 
géographe  De  La  Haye,  421;  au  vicaire 
Roussel,  4"24;  au  curé  Galpin,  434;  à 
Tanevot,  440.  —  Malade,  est  remplacé 
provisoirement  par  Pastoret,  453.  — 
Félicite  Pastoret  élu  procureur  général 
syndic,  465.  —  Répond  à  Treil-Par- 
dailhan,  468.  —  Lettre  de  recommanda- 
tion en  faveur  de  Gouniou,  470.  — 
Chargé  de  rédiger  un  extrait  des  procès- 
verbaux  de  l'assemblée,  471.  — Discours 
de  clôture  des  travaux  de  l'asseml'lée  du 
département  le  15  février  1791,  472.  — 
L'assemblée  lui  vote  des  remerciements, 
473.  —  Obtient  des  voix  comme  président 
de  l'assemblée  du  district,  477.  —  Élu 
secrétaire  de  l'assemblée  du  district  le 
30  janvier  1791,  477.  —  S'excuse  de 
n'avoir  pu  assister  à  l'assemblée  pour 
cause  de  maladie,  543.  —  Obtient  des 
voix  pour  la  présidence  de  l'assemblée, 
547;  pour  le  secrétariat,  5i7  ;  comme 
scrutateur  général,  549.  —  Commissaire 
pour  la  médaille  commémorative,  577. — 
Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  581. 

Cessoux-le-Vieux  (Gard).  —  Deparcieux. 

Ceyrat  (Joachim),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  du  Luxembourg,  69. 

Cliabouillé  (Médéri  -Joseph),  architecte  ex- 
pert. —  Électeur  de  la  section  duJardin- 
des-Plantes,  78.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  de  l'assemblée,  400. 

Chabroud  (Charles),  avocat,  député  du  Dau- 
phiné  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  129,  130, 13i,  139,  141, 
142,    144,    145,    147,    150.    —  Élu   12« 


640 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


juge  le  30  novembre  1790,  151.  —  Refuse 
ces  fonctions,  à  cause  de  son  état  de  for- 
tune, '241.  —  Remplacé  par  Brunet,  242. 
—  Nommé  président  du  tribunal  de 
Vienne,  275. 

Chaisse  (Sylvain),  charpentier.  —  Électeur 
de  la  section  de  Popincourt,  36. 

Chalons  (Louis),  capitaine  de  la  garde  na- 
tionale. —  Électeur  de  la  section  de  la 
Fontaine  de  Grenelle,  59.  —  Obtient  dos 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  disi-rict,  479. 

Chambon  (Nicolas),  mj^decin.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  Halle-au-BIé,  16. — ■  Scru- 
tateur du  i"  bureau,  154;  suppléant  du 
.3*,  289.  —  Obtient  des  voix  comme  scru- 
tateur général  de  l'assemblée  du  district, 
479;  du  département,  5V9. —  Commissaire 
pour  la  proclamation  des  curés,  573.  — 
Obtient  des  voi.x  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  581;  comme  scrutateur  géné- 
ral, 583. 

Ghampeaux.  V.  Palasne. 

Champigny.  —  Grandjean,  électeur,  87. 

Champsauh,  porte-Dieu  deSaint-Eustache. — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Augustin,  522,  523;  Saint-Antoine,  524; 
Saint-Nicolas-du-Ghardonnet,  525,  526; 
Saint-François  d'Assise,  532,  534;  Saint- 
Ambroise,  536;  Saint-Victor,  565,  571; 
Saint-André  des  Arcs,  571. 

Champs-Elysées  (section  des).  —  Élec- 
teurs, 3. 

Chandeliers.  —  Lemétayer,  15. 

Chanorier  (Raymond),  manufacturier  en 
quincaillerie.  —  Électeur  de  la  section 
Bonne-^'ouvelle,  23. 

Chapeliers.  —  Caffin,  72.  —  Chauvin,  38. 
—  Coquelin,  45. 

Chappe.  (Henri),  bourgeois.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  rue  Poissonnière,  33. 

Charcutiers.  —  Vannier,  38. 

Chardin  (Charles),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Fontaine-de-Montmo- 
rency,  21. 

Charente  (département  delà). —  Accusé  de 
réception  du  discours  du  curé  Thomeret, 
457.  —  Joubert,  évèque,  568. 

Charente-Inférieure  (département  de  la). — 
Accusé  de  réception  du  discours  du 
curé  Thomeret,  457.  —  Alquier.  —  Bil- 
laud  de  Varenne.  —  Mauduit-Delarive. 

Charenton.  —  Daix,  électeur,  86.  —  Gou- 
aux,  id.,  86. 

Charenton  (canton  de).  —  Électeurs,  86. 

Charlard  (Louis-Martin),  maître  en  phar- 
macie. —  Électeur  de  la  section  de  la  rue 
Poissonnière,  33. 

Charles  (Mcolas-Bernard),  huissier  audien- 


cier  en  l'amirauté  du  Palais. 


Adm. 


Charonne.  —  Savart,  électeur,  85. 

Charpentier  (Antoine),  vigneron  à  Courbe- 
voie.  —  Électeur  du  canton  de  Colombes, 
82. 

Charpentier  (Charles  Florimond) ,  ancien 
agent  de  change.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion des  Arcis,  31.  —  Commissaire  à  la  fête 
religieuse  du  club  des  ci-devant  représen- 
tants de  la  commune,  444. 

Charpentiers.  —  Chaisse,  36. —  Delore,'ii. 

Charrier  (Louis-Claude-Bernard),  maître 
couvreur.  —  Électeur  de  la  section  de 
Sainte-Geueviève,  7i. 

Charrier  (Pierre),  procureur  au  Châtelet, — 
Électeur  de  la  section  Mauconseil,  26.  — 
Obtient  des  voix  pour  le  secrétariat  de 
l'assemblée,  547. 

Charrier  de  la  Roche  (Louis),  curé  d'Ainay, 
député  de  Lyon  à  la  Constituante.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  l'évêché  de  Paris,  551. 

—  Élu  curé  de  Saint-Victor  le  20  mars  1 791 , 
565.  —  Lettre  de  refus,  567. 

Charton  (Jean),  chef  de  la  1'"^  division  de 
la  garde  nationale.  —  Obtient  des  voix 
comme  administrateur  du  département, 
458,  459.  —  Élu  35*^  administrateur  le 
14  février  1791,  462.  —  Letti-e  d'accepta- 
tion, 471. 

Chartres. —  Dusaulx.  —  Petion.  —  Sergent. 

—  Talon,  député. 

Chassignoles  (Haute-Loire).  —  Dosfant. 

Chateau-Salins.  —  Voidel. 

Châtelet  (commissaires  au).  —  Boin,  67.  — 
Carré,  7.  —  Defresne,  11.  —  Desmarest, 
30.  —  Duchauffour,  57.  —  Grandin,  32. 

—  Gueullette,  51. — Laumonier,  14. —  Le- 
seigneur,  60.  —  Lucotte,  12.  —  Odent,  66. 

—  Simonneau,  23. 

Châtelet  (conseillers  au). —  Baron. —  Boivin 
de  Blancmur,  5.  —  Chuppin.  — D'Antho- 
nay.  —  Groisier  de  la  Presie,  4.  —  La 
Garde  du  Marets.  —  La  Marnière.  — 
Maussion.  —  Mopinot,  13. —  Mutel,i9. — 
Ollivier.  —  Quatremère  de  Roissy. —  Sil- 
vestre.  —  Try. 

Châtelet  (procureurs  au).  —  Cavaignac, 
19.  _  Cavenel,  24.  —  Charrier,  26.  — 
Corbin,  14.  —  De  Brugo. —  Delahaije,  45^ 

—  Delamotte.  74.  —  Des  Etangs,  15.  — 
Gault,  52,  —  Guebert.  —  Huguet,  15.  — 
Lemit,  17.  —  Pautonnier,  14. —  Ravaut, 
45.  _  Thorillon,  79.  —  Trotereau,  30. 

Chatenay  (Germain),  marchand  d'arbres  à 
Vitry.  —  Électeur  du  canton  de  Ville- 
juif,  87. 

Chatillon.  —  De  l'Aubesjnne,  électeur,  89. 

—  Pouzals,  id.,  90. 

Chatillon  (canton  de).  —  Électeurs,  89.  — 


TABLE   ANALYTIQUE. 


641 


Adresse  des  comniaiies  du  canton  à  l'as- 
blée  électorale,  351. 
Chatria   (Jean-François),    entrepreneur   de 
roulage.   —    Klecteur  de  la  section   des 
Thermes  de  Julien,  72.  —  Commissaire  à 
fête  reliicieu^e  du  club  des  ci-devant  re- 
présentants de  la  Commune,  443. 
Chaudon,    vicaire    de    Saint-Jacques-l'Hôpi- 
tal.  —  Obtient  des  voix   pour  les   cures 
de     Saint-Augustin,    52-2;    Saint-Nicolas 
des    Champs,^  525;    Saiiit-Victor,     565; 
Saint-Thomas    d'Aquin,    509;    Saint-Vic- 
tor, 571;  Saint-André  des  Arcs,  571. 
Chaudot  (Vivant-Jean-Baptiste),  notaire.  — 
Électeur  de  la  section  des  Postes,  18.  — 
Scrutateur  suppléant  du  Q"  bureau,   154. 
—  Obtient  des   voix   comme   scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  478. 
Chauduonmers.  —  Vaucansbrouck,  61.  — 

Vitel  70. 
Chaumette  (i^icolas-Louis),  avocat,  procu- 
reur au  Parlement .—  Electeur  de  la  section 
de  Sainte-Geneviève,  75.  —  Commissaire 
pour  la  présentation  de  l'adresse  à  l'As- 
semblée nationale,  212. 
Chauvin  (Léonard),  négociant.  —  Électeur 

de  la  section  des  Lombards,  29. 
Chauvin  (Pierre),  chapelier.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  rue  de  Montreuil,  38.  — 
Admis  malgré  des  protestations,  111. 
Chavet  (Etienne-Innocent), notaire.  -—  Élec- 
teur de  la  section  des  Lombards,  30. 

Chemin  (Louis-Antoine),  mercier.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Quatre-Nations,  62. 

Chenu,  curé  de  Brie-Comte-Robert.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Ger- 
vais,  49i);  Saint-Séverin,  501;  Saint-Ger- 
main-des-Prés,  510. 

Chenu,  prêtre  de  Saint-André  des  Arcs.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Séverin,  .509. 

Chépy  (Nicolas),  procureurau  Parlement.— 
Électeurdelasoction  du  Louvre,  13. —Scru- 
tateur suppléant  du  5«  bureau,  289.  — 
Obtient  des  voix  comme  substitut  de  l'ac- 
cusateur public,  590,  591  ;  comme  grefller 
du  tribunal  criminel,  594;  comme  juge 
suppléant,  595,  604. 

Cher  (département  du).  —  Vermeil. 

Cheradame  (François-Marin),  drapier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quatre-Nu- 
tions,  64. 

Cheron  (Jean-Pierre),  négociant.— Électeur 
de  la  section  de  Bondy,  34. 

Chevalier,  vicaire  de  Sainte-Marguerite.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Gervais,  499. 

Chevalier  (Jean-Antoine),  vicaire  de  Saint- 
Laurent.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure 
de  Saint-Paul,  407.  —  Éln  curé  de  Saint- 
Gervais  le  13  févritir  1791,  500.  —Procla- 
mé le  20,  prononce  un  discours,  503. 


Chevalier,  vicaire  de  Saint-Roch.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Gervais, 
499. 

Chevalier,  vicaire  de  Saint-Séverin.  —  Ob- 
tient dps  voix  pour  la  cure  de  Saint-Ger- 
vais, 499. 

Chevassu,  vice-président  du  directoire  de 
Vesoul.  —  Accuse  réception  de  l'adresse 
à  l'Assemblée  nationale,  348. 

Chicaneciu  (Guillaume-Corentin),  négociant 
à  Boulogne.  —  Électeur  du  canton  de 
Passy,  82. 

Chigot  (Edme),  médecin. —  Électeur  de  la 
section  de  la  Croix-Rouge,  09.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de  Tas- 
se aiblée,  5i9. 

Chimistes.  —  Darcet,  60. 

Chine.  —  Vieillard,  5. 

Chiniac  de  la  Bastide  (Mathieu),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  Croix-Rouge, 
68. 

Chirurgiens.  —  Allan,  18.  —  Audet,  64.  — 

Balin,  32.  —  Bertholet,  13.  —  Coste,  8.— 

Eschardjil. — Escourbiac,  37. —  Evrat 

68.  —  Joly,  62.  —  Loureau,  82.  —  Tiiil 

laye,  69. 

Choisy-le-roi.  —  Berney,  électeur,  88.  — 
Cent  y,  électeur,  88. —  Viel,  ancien  bailli, 
35.  —  Adresse  de  la  municipalité,  389. — 
Discours  du  curé  le  Verdier,  390. 

Choisy-le-roi  (canton  de).  —  Électeurs,  88. 

Cholet  (Jean-Baptiste),  conservateur  des  hy- 
pothèques. —  Électeur  de  la  section  des 
Tuileries,  3. 

Chotard,  officier  municipal  de  Montmartre. 
— Signataire  de  l'adresse  de  la  municipa- 
lité de  Montmartre,  325. 

Christophe,  jacobin  de  Saint-IIonoré.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Roch,  4^9  ;  la  Madeleine  de  la  Villévèque, 
491;  Saint-Thomas  d'Aquin,  535. 

Chuppix,  conseiller  au  Châtelet.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  122, 144,  151,  152, 
155. 

Citoyens  actifs. —  Nombre  des  citoyens  ac- 
tifs des  48  sections  et  des  16  cantons,  IX. 

Clairet  (Louis-André),  notaire.  —  Électeur 
de  la  section  de  l'Oratoire,  15. 

Clamart.  —  Fillassier,  électeur,  88. 

Clamecy  (Nièvre).  —  Despatys. 

Clary,  curé  de  Magny.  —  Obtient  de«  voix 
pour  la  cure  de  Saint-Thomas  d'Aquin, 
569. 

Clausse  (Pierre-Eugène),  vicaire  de  Saint- 
André  des  Arcs.  —  Obtient  des  voix  ponr 
la  cure  de  Saint-François  d'Assise,  532, 
53  V.  —  Élu  curé  de  Saint-André  des  Arcs 
le  27  mars  1791,  571.  —  Proclamé  le  30, 
prononce  un  discours,  575. 

41 


642 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 


Clavet  (Pierre),  sellier.  —  Électeur  de  la 
section  des  Gravilliers.  42. 

Clavière  (Etienne),  administrateur  de  la 
compagnie  des  assurances  sur  la  vie.  — 
Électeur  de  la  sectioQ  de  la  Bibliothè- 
que, 10. 

Cîaye  (Pierre),  négociant.  —Électeur  de  la 
section  de  l'Hôtel-de-Ville,  51. 

Clément,  officier  municipal  de.Bobigny.  — 
Signataire  de  l'adresse  de  sa  commun,  3il. 

Clémknt  de  Blavette,  conseiller  au  Parle- 
ment. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
i72,  173,  175.  —  Un  faux  bruit  répandu 
sur  son  éligibilité  lui  ayant  fait  perdre 
des  voix,  Gorguereau  et  Mutel  se  désistent 
en  sa  faveur,  175.  —  Élu  22«  juge  le  5 
décembre  1790,  176.— Discours  de  remer- 
ciement, 186. 

Clerambourg  (Alexis),  épicier.  —  Électeur 
de  la  section  des  Gravilliers,  il. 

Clergé.  (Il  n'y  a,  comme  noms,  que  les  élec- 
teurs). —  Bastide,  6.  —  Bertolio,  63.  — 
Jirocas,  7'2.  —  Colïard,  78.  —  Courfeî, 
52.  ~  De  Moy  (Charles-Alexandre),  4J.— 
De  Moy  (Louis-Joseph),  43.  —  Denoux, 
50.  _  Déchois,  65.  —  Duplessis,  51.  — 
Jacquot,  80.  —  Marduel,  6.  —  Masse, 
,S2.  —  Parent,  40.—  Picavez,  5.  —  Pion, 
<2H,  —  Poiret,  ib.  —  Poujade  de  la  Devèse, 
37.  —  Pouparl,  18.  —  Rjmslncau,  58.— 
Souchay,  81».  —  Tliomeret,  Si.  —  Vien- 
net,  41.  —  Virioi,  18. 

Ci.ERGv.  —  Messe  dite  à  Notre-Dame  pour 
l'assemblée  électorale,  95,  99.  —  Lettre 
de  M.  de  Montagu,  107.  —  Discours  du 
curé  Roussineau,  30i.  —  Prcstitiou  de 
serment  à  la  constitution  civile  du  clergé 
par  les  ecclésiastiques  membres  de  ras- 
semblée, 305,  307,  309,  311.320.  -Dis- 
cours du  curé  Thomcret,  360.  —  Lettre 
de  l'abbé  Seguin,  362.—  Ouvrage  de  Ber- 
thelot.  sur  le  serment,  382.  — Opinion  sur 
le  serment  civique  par  l'abbé  de  Coul- 
miers,  386.  —  Discou  s  de  Le  Verdier, 
curé  de  Cholsy-le-Roi,  390.  —  Réclama- 
lion  du  prêtre  Fourquet  relativement  à  la 
cure  de  Saint-Uoch,  407.  —  Discours  du 
vicaire  Roussel,  423.  —  Adresse  des  prê- 
tres de  la  communauté  de  Sainte-Margue- 
rite sur  le  vicaire  Le  ma  ire,  427.  —  Nou- 
velle réclamation  du  prêtre  Fourquet,  427. 

—  Procès-verbaux  de  l'élection  des  curés, 
475,  559.  — Élection  de  l'évéque  de  Paris, 
545.  —  V.  Curés  oa  Paris. 

Clerisseau  (Charles-Philippe),  batteur  d'or. 

—  Électeur  de  li  section  du  Ponceau,  23 

—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée,  5i8.  —  Commis- 
saire au  Te  D^iDH  pour  la  convalescence 
du  roi,  5G4. 

Clerisseau  (Jean-Charles),    tireur   d'or.    — 
Électeur  de  la  section  de  Mauconseil,  26. 

Clermont-ev-Beauvaisis.  —  Daustel,  lieute- 
nant général  du  bailliage. 


Clermont-Ferrax'd.  —  Ceyrat.  —  Gaultier 
de  Biauzat,  député. 

Clermont-Towerrè  (Stanislas,  comte  de), 
député  de  Paris  à  la  Constituante.  — 
Dénoncé  par  la  section  delà  Halle-au-Blé, 
426. 

Clichy  (canton  de).  —  Électeurs,  82. 

Cochin  (Henri),  avorat.  —  Électeur  de  la 
section  du  Théâtre  Français,  06.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  306. 

Coiffeurs.  — Deleuzébiis,  60. — Le  Fèvre,  11. 

CoiSNOX,  prêtre  de  la  Métropole.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Séverin, 
508;  Saint-Victor,  565. 

CoiSNOx,  sous  principal  du  collège  d'Har- 
court.  —  Obtient  d'^s  voix  pour  la  cure 
de  Saint-Augustin,  522,  523. 

Co/m (Marc-Dieudonné),  maître  de  pension. 

—  Électeur  de  la  section  des  Quinze- 
Vingts,  39. 

Colin  de  Cancey  (Charles-François),  audi- 
teur en  la  Chambre  des  comptes. —  Élec- 
teur de  la  section  de  Popincourt,  37.  — 
Obtient  des  voix  comme  jutre,  155.  — 
Scrutateur  du  6*'  bureau,  289;  président 
du  l'^S  34i;  secrétdre  du  5^  381.  —Ob- 
tient des  voix  comme  secrétaire  adjoint 
de  l'assp'mhlée,  399.  —  Élu  scrutateur 
général  le  2U  janvier  1791,  400.  —  S'ex- 
cuse de  son  absence  à  la  séance  du  27  jan- 
vier parce  qu'il  a  dû  réprimer  une  émeute 
au  faubourg  Saint-Anioine,  423.  —  Le 
produit  de  la  quête  en  faveur  de  Balaton 
est  déposé  entre  ses  mains,  457.  —  Verse 
lepi'oduitde  cette  quête  à  l'électeur  Piot, 
459.— Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assembl-^e  du  district,  478. — 
Scrutateur  suppléant  du  5^   bureau,  481. 

—  Obtient  dos  voix  comme  scrutateur 
général  de  rassemblée,  549,  583. —  Com- 
missaire pour  la  proclamation  del'évêque 
do  Paris,   553. 

Collard  (Paul-Nicojas),  prêtre  de  la  doctrine 
chrétienne.  —  Électeur  de  la  section  du 
Jardin-des-Plantes,  78,  624 .—  Prête  ser- 
mentà  la  constitution  civile  du  clergé, 305. 

—  Obtient  des  voix  p>ur  les  cures  deSaint- 
Sulpice,  483;  Saint-Roch,  488;  la  Made- 
leine de  la  Villévêque,  490. 

Collet,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  192;  — comme 
juse  suppléant,  231,  238,  255,  257,  264, 
279,  297. 

Collet  (François),  viirneron  à  Ivry.  —  Élec- 
teur du  canton  de  Villejuif,  87. 

Cologne  (Florent-Gervais),  bonnetier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations, 
63. 

Colombart  (Jean-François),  vicaire  de  Notre- 
Dame  de  Bonue-Nouvclle.  —  Obtient  des 
voix  pour  les  cures  de  Saint-Séverin,  501  ; 
Saint-Paul,    512.    —  Élu  curé  de  Saint- 


TABLE  ANALYTIQUE. 


643 


Nicolas-des-Champs  le  20  février  1791, 
514.  —  Proclamé  le  27,  prononce  un  dis- 
cours, 520. 

Colombeau  (Jacques-^Iathurin),  ancien  avo- 
cat. —  Électeur  de  la  section  du  Théâtre- 
Français,  66.  —  Scrutateur  général  pro- 
visoire de    rassemblée  du  district,    476. 

—  Obtient  des  voix  comme  président  de 
l'assemblée  du  district,  477  ;  comme  scru- 
tateur général,  479,  549;  —  comme  juge 
suppléant,  595,  597,  600,  603,  60 i,  606, 
609. 

Colombes.  —  Bailly,  électeur,  82.  —  Lire, 
ici.,  82.  —  Députation  de  la  municipalité 
à  l'assemblée,  423. 

Colombes  (canton  de).  —  Électeurs,  82. 

Combanlt  (Pierre^Louis),  entrepreneur  de 
bâtiments.  —  Électeur  de  la  section  de 
l'Observatoire,  77. 

Combertigues-Varenne  (Antoine),  épicier  à 
Rosny.  —  Électeur  du  canton  de  Mon- 
treuii,  85. 

Co»iWrt;Y/(Jean),  négociant.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  rue  Beaubourg,  45. 

Compagnie  des  Ixdes.  —  Marchand,  3.  — 
VieillarcU  5. 

Comptes  (chambre  des).  —  Colin  de  Cancey, 
37.  —  Dutramblay,  55.  —  Herbault,  50. 

—  Hitllin  de  Boischevalier,  53.  —  Quincy. 

—  lioèttiers-M ontaleau,  34.  —  Vanin.  " 

Comptes   (Cour  des).  —  Brierre  de  Surgy. 

—  Darrimajou,  —  Garnier. 

Conflaivs-sur-Set\e.  —  Marcilly,  172. 

Congniasse- Desjardins  (Charles -François), 
bourgeois.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
place  Vendôme,  9. 

Constitution  civile  du  clergé'.  —  Histo- 
rique, XXXIII. 

Contou  (Jean-Louis),  serrurier.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle, 
60. 

Conty  (Claude),  sous-chef  de  xorrespon- 
danco  à  l'hôtel  des  fermes,  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Bibliothèque,  10.  — 
Scrutateur  suppléant  du  6^  bureau,  433; 
du  1",  481;  scrutateur  du  6%  551.  — 
Obtient  des  voix  comme  sc.-utateur  géné- 
ral de  l'assemblée,  479,  549.  —  Prononce 
l'oraison  funèbre  de  Gouvion,  623. 

Convention  nationale.  —  Alquier.  —  Beau- 
vais.  —  Billaud  de  Varenne.  —  Brissot. 

—  Carra.  —  Danton.  —  Dusaulx.  — 
Enjubault.  —  Fabre  d'Eglantine.  — 
Fauchet.  —  Garran  de  Coulon.  —  Gré- 
goire. —  Kersaint.  —  Lalande.  —  Lan- 
juinais.  —  Le  Peletier  de  Saint-Fargoau. 

—  Loysel.— Massieu.— Osse/m.  — Palasne 
de  Champeaux.  —  Panis.  —  Pons  de 
Verdun.  —  Raffron  du  Trouillet.  —  Ro- 
bespierre. —  Rousseau.  —  Seguin.  — 
Sergent.  —  Sieyès.  —  Voulland." 


Convers  (Claude-Pierre),  architecte.  — 
Électeur  de  la  section  du  Luxembourg, 
69.  —  Scrutateur  suppléant  du  6^  bureau, 
433. 

Coquelin  (Armand-Lubin),  miroitier.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  rue  de  Mon- 
treuil,  38.  —  Commissaire  pour  assister 
aux  obsèques  de  l'électeur  Brizard,  429. 

Coquelin  (Jean-Vincent),  chapelier.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  rue  Beaubourg, 
45.  —  Commissaire  pour  assister  aux 
obsèques  de  l'électeur  Brizard,  429, 

Coquereau  (Jacques-Marie),  ancien  menui- 
sier du  roi.  —  Électeur  de  la  section  de 
la  Fontaine  de  Grenelle,  60.  —  Commis- 
saire à  la  fête  religieuse  du  club  des  ci- 
devant  représentants  de  la  Commune, 
444. 

Cohbeil.  —  Lasaudade.  —  Le  prieur  de 
Saint-Léonard  de  Corbeil,  499  ;  de  Saint- 
Jean,  500. 

Corbin  (Armand-Marie),  procureur  au  Châ- 
telet.  —  Électeur  de  la  section  du 
Louvre,  14. 

Cordeliers.  —  Doucet,  536. 

CoRLONNiERS.  —  Bernard,  26. 

Cobnerau  (l'abbé).  —  Obtient  des  voix 
pour  la  cure  de  Saint-Germain-des-Prés, 
.510. 

Cornille,  officier  municipal  de  3Iontmartre. 

—  Signataire  de  l'adresse  de  la  munici- 
palité de  Montmartre,  325. 

Cornu  (Jean-Gabriel),  procureur  au  Paxle- 
ment.  —  decteurde  la  section  des  Ther- 
mes-de-Julien, 72.  —  Commissaire  de  la 
salle,  109;  des  dépenses,  119.  —  Chargé 
de  s'entendre  avec  le  substitut  du  procu- 
reur de  la  commune  sur  l'élection  des 
curés,  425.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
présidence  de  l'assemblée,  547.  —  On  lui 
vote  des  remerciements,  620. 

Cornu,  commis  surnuméraire  au  secréta- 
riat, 140.  —  Reçoit  une  gratification,  364. 

—  Signe  une  pétition  à  l'assemblée,  461. 
CoRNUAU.  —  3^  commis  au  secrétariat,  140. 

—  Signe  une  pétition  à  l'assemblée,  461. 

Corpet  (Jean),  premier  vicaire  de  Saint- 
Germain  l'Auxerrois.  —  Élu  curé  de 
Saint-Germain  l'Auxerrois  le  6  février 
1791,  489.  —  Proclamé  le  13,  prononce 
un  discours,  492. 

CoRRÈZE  (département  de  la).  —  Durand. — 
Gouttes.  —  Treilhard. 

Corroller  (Jacques-Robert  Cgrexttv),  curé 
de  Saint-Louis-en-lTle.  —  A  prêté  ser- 
ment, 482.  —  Sa  paroisse  est  supprimée, 
mais  l'église  est  conservée  provisoirement 
comme  succursale  de  la  paroisse  cathé- 
drale, 482.  —  Obtient  des  voix  pour  les 
cures  de  Saint-Sulpice,  483;  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois,  488;  Saint-Roch, 
489;  Saint-Gervais,  499;  Saint-Paul,  512. 


644 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE  PARIS. 


ConROYEdns.  —Cellier,  40.  —  Huguet,  31. 
—  Salleron,  31. 

Corse.  —  Millet  de  Gravelle,  président  au 
siège  royal  d'Ajaccio. 

Cosseron  (Louis-François-Michel),  avocat.— 
Électeur  de  la  section  du  Louvre,  12.  — 
Scrutateur  suppléant  du  6«  bureau,  136; 
du  5",  177.  —  Obtient  des  voix,  comme 
juge  suppléant,  238. 

Cosie  (Thomas),  chirurgien.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  place  Vendôme,  8. 

Cosirtr  (Jacques),  ancien  ayocat.  —  Électeur 
de  la  section  de  Bondy,  34. 

Côte-d'Or  (département  de  la).  —  Coul- 
miers.  —  Naigeon.  —  Poyet. 

CôTES-Dii-NoRD  (département  des).  —  Pa- 
lasne  de  Champeaux.  —  Accusé  de  récep- 
tion par  le  directoire  du  département  du 
discours  du  curé  Thomeret,  301. 

Cotte  (Louis),  curé  de  Montmorency,  orato- 
rien.  —  Obtient  des  voix  pour  les  cures 
do  Saint-Geimain  l'Auxerrois,  488;  Saini- 
Roeh,  489;  la  Madeleine  de  la  Villévêque, 
490  ;  Sainte-Marguerite,  501  ;  Saint-Séve- 
rin,  501. 

Cottereau  (Pierre-Marcel),  avocat  et  notaire, 
à  Noisy-le-Sec.  —  Électeur  du  canton  de 
Pantin,  84.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge  suppléant,  306. 

Cottin  (Jeau-Baptiste),  vigneron,  au  Pré- 
Saint-Gervais.  —  Électeur  du  canton  de 
Belleville,  85. 

Couart  (Nicolas-François),  ancien  marchand 
boucher.  —  Électeur  de  la  section  des 
Quatre-Nations,  63. 

Coubert  (Sylvain),  architecte.  —  Électeur 
de  la  section  des  Gravilliers,  42. 

Coudray  (François),  mercier.  —  Électeur 
de  la  section  Bonne-Nouvelle,  22. 

CouiLLARD,  officier  municipal  de  Stains.  — 
Présente  l'adresse  de  sa  municipalité, 
312. 

CoL'LMiERS  (François -Simonet  de),  abbé 
d'Abbécourt,  député  de  la  vicomte  de 
Paris  à  la  Constituante.  —  Hommage  de 
son  Opinion  sur  le  serment  civiqmj  386. 

Courrevoie.    —   Charpentier,  électeur,  82. 

—  Escosson,  id.,  82. 

CoiJRCHEMiN'E,  officier  municipal  de  Nanterre. 

—  Signataii'e  de  la  lettre  de  sa  municipa- 
lité à  l'assemblée  électorale,  301. 

CocR  DES  Aides. —  Bouillard.  —  De  Mahis. 

—  Lescot  de  Verville.  —  UHerilier.  — 
Marin.  —  Masson  de  Saint-Amand.  — 
Popin  de  la  Crosnière.  —  Quesnay  de 
Saint-Germain.  —  Virvaux. 

Courtel  (André-François),  aumônier  du  ba- 
taillon des  Minimes.  —  Électeur  de  la 
section  de  la  Place-Royale,  52.  — Obtient 
des  voix  comme  secrétaire  adjoint  de  ras- 


semblée, 261.  —  Prête  serment  à  la 
constitution  civile  du  clergé,  305.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Nicolas-des-Champs,  514;  Saint-Victor, 
504. 

CoDTANCES.  —  Lemoyne  des  Essarts. 

Couturat  (Jean -Clément),  greffier  au  bail- 
liage de  Saint-Jean-de-Latran.  — Électeur 
de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  75. 

Codverturiers.  —  Marlin^  79. 

Couvreurs.  —  Charrier,  74. 

Cozei/e  (Pierre-François),  entrepreneur  des 
ouvrages  de  la  couronne.  —  Electeur  de 
la  section  des  Gobelins,  79.  —  Dépouille, 
comme  doyen  d'âge,  le  scrutin  pour  les 
scrutateurs  généraux,  116.  —  ScratAteur 
suppléant  du  2''  bureau,  154;  scrutateur 
du  5®,  381.  —  Préside,  comme  doyen 
d'âge,  l'assemblée  des  électeurs  du  dis- 
trict de  Paris,  476.  —  Commissaire  pour 
la  proclamation  des  curés,  515.  —  Scru- 
tateur général  de  l'assemblée  comme 
doyen  d'âge,  546.  —  Président  de  l'assem- 
blée comme  doyen  d'âge,  577. 

Cresson  (Jacques-Louis),  drapier.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Halle-au-Blé,  17. 

Creteil.  —  Gerdret,  curé,  498.  —  Le  Duc, 
électeur,  87.  —  Piot,  électeur,  86. 

Cretté  (Alexandre-Nicolas),  maître  de  poste, 
au  Bourget.  —  Électeur  du  canton  de 
Pierrefitte,  84. 

Cretté  de  Palluel  (François),  cultivateur, 
à  Dugny.  —  Élu  3®  administrateur  du  dé- 
partement le  5  janvier  1791,  356. —  Lettre 
d'acceptation,  371. 


Creuse  (département  de  la), 
curé  dEvaux. 


Bourdon, 


Crevel  (Jean-Baptiste),-  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Halle-au-Blé,  18. 

Croix-Rouge  (section  de  la).  —  Électeurs,  67. 

Crurlter  de  CHA^DAiRE,  président  du  dépar- 
tement de  l'Indre.  —  Accuse  réception 
de  Tadresse  à  l'Assemblée  nationale,  343; 
—  du  discours  du  curé  Thomeiet,  414. 

Cultes  (ministres  des).  —  Bigot  de  Préa- 
meneu. 


Cultivateurs. 
83. 


Trezelle,  83.  —  Trouillet, 


CuRCHRY,  officier  municipal  de  Nanterre.  — 
Signataire  de  la  lettre  de  la  municipalité 
de  Nanterre  à  l'assemblée  électorale,  301. 

Curés  de  Paris.  (Cette  liste  ne  comprend 
que  les  curés  élus).  —  Brongniart.  — 
Brugières.  —  Chevalier.  —  Clausse.  — 
Colombart.  —  Corpet.  —  Duchesne.  — 
Latyl.  —  Le  Blanc  de  Beaulieu.  — 
Legrand.  —  Lemaire.  —  Mahieu.  — 
Minée.  —  Morel.  —  Picavez.  —  Poiret. 
—  Roussineau.  —  Sibire.  —  Varlet. 

Cunner  (François),  marchand  drapier.  — 


TABLK   AxNALYTiQUK. 


Électeur  de  la  section  de  l'Oratoire,  IG. 

—  Obtient  des   voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée,  549. 

Curmer  (Léonard-Guillaume),  drapier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations, 
64. 

Cusin  (Charles-François),  commis  au  bu- 
reau des  haras.  —  Électeur  de  la  section 
de  la  Foniaine-de-Montmorenc3%  21. 

Cwrî/er  (Pierre-Jacques),  marchand  de  bois. 

—  Électeur   de    la    section  des  Quinze- 
Vingts,  38. 

Cyrand  (François),  professeur  de  mathéma- 
tiques. —  Électeur  de  la  section  du 
Luxembourg,  71. 


Dailhj  (Claude-Thomas)  ,  négociant.  — 
Électeur  de  la  sectioo  de  la  rue  Beau- 
bourg, 44. 

Daix  (Jacques-Eloi),  maître  de  poste,  à 
Gharenton.  —  Électeur  du  canton  de 
Charenton,  86.  —  Élu  6*  administrateur 
du  département  le  6  janvier  1791.  357.  — 
Lettre  d'acceptation,  365.  — Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée, 583. 

D'Allichamp,  secrétaire  greffier  de  la  com- 
mune de  Nanterre.  —  Signataire  de  la 
lettre  de  sa  muniiipalité  ,  301- 

Damrray  (Charles-Henri),  avocat-général  au 
Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  147,  150,  151,  152,  155.  1.56,  160, 
169,  172,  189,  190,  192,  195,  200,  201, 
205,  211,  214;  — comme  juge  suppléant, 
219,  222,  223,  226,  227,  235,  253,  254, 
255,  264;  —  comme  procureur  général  svn- 
dic,  464. 

Dameuve  (Denis),  ancien  procureur  au  Par- 
lement. —  Électeur  de  la  section  des 
Arcis,  32. 

D'André.  V.  André. 

Dandry  (Jean-Louis),  ancien  mercier.  — 
Électeur  de  la  section  Notre-Dame,  56. 

Damou,  architecte.  —  Se  porte  garant  de 
l'acceptation  du  poste  de  substitut  de 
l'accusateur  public  par  son  aendre  Faure, 
620. 

D'Anthonay  (Pierre  Jacquot),  conseiller  au 
Chàtelet  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  163  ;  —  comme  ju^e  suppléant,  264, 
271.  279,  283,  289,  291,  297,  298,  300. 
—  Élu  20"  juge  suppléant  le  2S  décembre 
1790,  303.  —  Discours  de  remercienipnt, 
322.  —  Permute  avec  Dumesnil  de  Mer- 
ville,  à  cause  de  sa  parenté  avec  le  juge 
L'Héritier,  332. 

D'Antin,  membre  du  directoire  du  départe- 
ment du  Gard.  — Signataire  de  l'adresse 
à  l'Assemblée  nationale,  379. 

Danton  (Georges-Jacques),  avocat  aux  Con- 


seils du  roi.  —  Électeur  de  la  section  du 
Théâtre-Français,  65.  —  Obtient  des  voix 
pour  la   présidence  de  l'assemblée,  103, 

—  Scrutaleur  du  4"  bureau,  135;  du  3', 
177:  du  4%  204.  —  Obtient  des  voix  pour 
la  présidence  de  l'assemblée,  258  ;  pour 
le  secrétariat  général,  2!'0;  comme  secré- 
taire adjoint,  261.  —  Secrétaire  du  3"  bu- 
reau, 381.  —  Obtient  des  voix  co  m  nie 
administrateur  du  département,  383,  385  ; 

—  pour  la  présidence  de  l'assemblée,  397; 
pour  le  secrétariat  général,  398  ;  comme 
secrétaire  adjoint,  3^9;  comme  scruta- 
teur, 400;  —  comme  administrateur,  407, 
408,  414.  —  Commissaire  pour  réclamer 
contre  la  vente  du  pain  au-dessous  du 
taux  ordinaire,  417.  —  Obtient  des  roix 
comme  administrateur,  418,  425,  427.  — 
Élu  22*=  administrateur  le  31  janvier  1791, 
4:^0.  —  Lettre  d'acceptation,  437.  — 
Seconde  lecture  de  sa  lettre  d'acceptation, 
439.  —  Obtient  des  voix  comne  procu- 
reur général  syndic,  464;  — comme  pré- 
sident de  l'assemb'ée  du  district,  477  ; 
comme  secrétaire,  477;  comme  scruta- 
teur général,  478.  —  Élu  scrutateur 
généra!  le  30  janvier  1791.  480.—  Obtient 
des  voix  pour  la  présidenci;  de  l'assem- 
bl^-e,  547;  comme  scrutateur  général, 
549;  —  pour  la  présidence  de  l'assem- 
blée, 581;  comme  scrutateur  général, 
583;  comme  substitut  de  l'ac  usateur  pu- 
blic, 615. 

Darcet  (Jean),  cliimisteT  —  Électeur  de  la 
section  de  la  Fontaine-de-Grenelle,  61. 

Daridan  (Jean-Baptiste-René),  marchand 
de  vin.  —  Électeur  de  la  section  des 
Quinze-Vingts,  38. 

Darnavon,  prêtre  de  la  paroisse  de  Saint- 
Gorvais.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure 
de  Saint-Roch,  489. 

Darrimajou  (Dominique),  secrétaire  gref- 
fier de  la  section  de  l'Observatoire.  — 
—  Électeur  de  la  section  de  l'Observa- 
toire, 77.  —  Obtient  des  voix  comme 
secrétaire  adjoint  de  l'assemblée,  399;  — 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  479. 

Dathy  (Charles-Alexandre-Benoît),  plumas- 
sier  du  roi.  —  Électeur  de  la  section  de 


Daubigny.  V.  Villaix. 

Daucourt  (Louis),  directeur  de  correspon- 
dance des  fermes.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion de  la  place  Vendôme,  8. 

D'Augy  (Charles),  avocat  aux  Conseils  du 
roi.  —  Électeur  de  la  section  de  l'Hôtel- 
de-ville,  50.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  145,  147,  150,  155,  160,  161,  163, 
16ti,  167.  169,  170.  —  Est  élu  21«  juge  le 
4  décembre  1790,  172.  —  Discours  de 
remerciement,  173.  —  Scrutateur  du 
3®  bureau,   154. 

Daiîphixot,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  21S,  221, 


6i6 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


226,   235,  249,  253,  254,  264,  265,  266, 

269,   273,  275,   279,   280,  281,  289,  291, 

297,  298,  300,  302,  306,  308,  314,  320, 
388,  392. 

Daustel  (Guillaump-Toussaint),  ancien  lieu- 
tenant général  de  Clermonten  Beauvaisis. 

—  Électeur  de  la  section  des  Quatre-Na- 
lions,  63.  —  Offre  une  pendule  à  l'assem- 
blée, 114.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  141,  142,  152,  159,  100,  161,  166, 
167,  169,  170,  172,  173,  175,  176,  179, 
180,  181,  182,  184,  186,  189,  190,  192, 
195,  190,  199,  200,  205,  211,  214,  215; 
~  comme  juse  suppléant,  218,  221,  222, 
223,  226,  "227,  229,  231,  235,  236,  238, 
241,  242,  246,  247,  248,  2i9,  253,  254, 
255,  257,  26 i,  265,  266,  268,  269,  272, 
273,  279.  —  L'horloger  Roy  rappelle  que 
Daustel  n'a  pas  fourni  la  pendule  qu'il 
avait  offerte  à  l'assemblée,  464. 

David  (Jacques-Louis),  peintre.  —  Charles- 
Louis  Pécoul,  son  beau-frère,  2. 

David  (P.),  membre  du  directoire  du  dépar- 
tement du  Gard.  —  Signataire  de  l'a- 
dresse à  l'Asseffîblée  nationale,  379. 

Davous  (Pierre-Louis),  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  rue  Beaubourg, 
45.  —  Scrutateur  du  l*""  bureau,  176; 
suppléant  du  3%  289.  —  Obtient  des  voix 
comme  administrateur  du  département, 
446,  449.  —  Élu  29*  administrateur  le 
7  février  1791,  451.  —  Lettre  d'accepta- 
tion, 451,  452. —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du  dis- 
trict, 479. 

Debout  (Jean-Louis),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  du  Jardin  des-Plantes,  78. 

DEBncGE,  procureur  au  Chàtelet.  — Obtient 
des  voix  comme  substitut  de  l'accusateur 
public,  615. 

De  Dry  (Jean-Baptiste),  régisseur  général. 

—  Electeur  de  la  section  de  la  Bi- 
bliothèque, 9.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge  suppléant,  2i6.  —  Scrutateur  sup- 
pléant du  i"  bureau,  381.  —Obtient  des 
voix  comme  administrateur  du  dépar- 
tement, 446,  449.  —  Élu  28"  administra- 
teur le  7  février  1791,  451.  —  Lettre 
d'acceptation,  453. 

Decaudin  (Jean-Louis),  huissier-priseur.  — 
Électeur  de  la   section   Notre-Dame,  56. 

—  Scrutateur  du  4*=  bureau,  252  ;  du  2% 
288.  —  Obtient  des  voix  comme  scru- 
tateur général  de  l'assemblée  du  district, 
48t». 

De  Caudin,  chanoine  de  Sainte-Croix  de  la 
Breton nerie.  —  Obtient  des  voix  pour  les 
cures  de  la  Madeleine  de  la  Villévêque, 
491;  Saint-Séverin,  50t,  509;  Saint- 
Nicolas-des-Champs,  514;  Saint-Ambroise, 
536. 

DÉCORATEURS.  —  SimoH,  41. 

Decourouble  (Louis-Auguste-Joseph),  ancien 
négociant.  —  Électeur  de  la  section  de 
la  Fontaine-de-Montmorency,  21. 


De  Cressy  (Louis-Claude)  ,  huissier  -  pri- 
seur.  —  Électeur  de  la  section  du  Palais- 
Royal,   6. 

Defauconpret  (Charles-Albert),  avocat,  à 
Pierrefitte.  —  Électeur  du  canton  de 
Pierrefitte,  84.  —  Obtient  des  voix  comme 
administrateur  du  département,  373,  375. 

—  Élu  11*=  administrateur  le  13  janvier 
1791 ,  377.  —  Lettre  de  remerciement, 
382.  —  Commissaire  pour  assister  aux 
obsèques  de  l'électeur  Brizard,  429.  — 
Secrétaire  du  6*  bureau,  433;  scrutateur 
du  6'',  551.  —  Rend  compte  des  obsèques 
de  Brizard,  437.  —  Commissaire  à  la  fête 
religieuse  du  club  des  ci-devant  repré- 
sentants de  la  Commune,  444.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général,  549, 
593. 

De/Arrière  (Claude-Jean-Clair),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  de  Sainte-Gene- 
viève, 73.  —  Secrétaire  du  2*  bureau, 
154;  scrutateur  du  4%  177;  du  5%  204; 
du  i%  252;  suppléant  du  5%  289.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  155,  163; 

—  comme  juge  suppléant,  231,  253,  204, 
269,  272. 

Defresne  (Jean-Thomas),  commissaire  au 
Chàtelet.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
Grange-Batelière,  11. 

De  Gaulle  (Jean-Bâptiste-Philippe),  avocat. 

—  Électeur  de  la  section  du  Jardin-des- 
Plantes,  79,  624. 

De  Gesne  (Nicolas-Joseph),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  place  Louis  XIV, 
20.  —  Commissaire  pour  assister  aux 
obsèques  de  l'électeur  Brizard,  429. 

Dejunquière  (Louis-Jacques-Antoine),  avo- 
cat. —  Électeur  de  la  section  des  Quatre- 
Nations,  62.  —  Scrutateur  suppléant  du 
4''  bureau,  154;  du  1",  203.  —  Obtient 
des  voix  comme  secrétaire  adjoint  de 
l'assemblée,  399;  —  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  479  ; 

—  du  département,  549. 

Delaage  (Jean-Louis),  _  procureur  au  Tri- 
bunal de  la  ville.  --  Électeur  de  la  section 
de  l'Hôtel-de- Ville,  51. 

Delacroix  (Jacques-Vincent),  professeur  de 
droit  public  au  lycée.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  253,  266, 
268,  270,  279,  289,  291,  297,  306,  308 
314,  315,  318.  —  Fait  hommage  de  son 
livre  sur  les  constitutions^des  principaux 
États  de  l'Europe  et  des  États-Unis,  410. 

Delacroix  (Pierre),  mercier.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  Halle-au-Blé,  17. 

Delacroix,  avocat,  rue  des  Blancs-Manteaux. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  161  ;  — 
comme  juge  suppléant,  218,  226,  229, 
231,249,254,  255,  273,283. 

De  La  Haute  (Pierre),  chef  de  bureau  de 
la  régie  générale.  —  Electeur  de  la  sec- 
tion du  Palais-Royal,  6-  —  Obtient  des 
voix  comme    secrétaire  adjoint    de    l'as- 


l^ALYTIQUE. 


semblée,  399.  —  Elu  scrutateur  sup- 
pléant le  20  janvier  1791,  400.—  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  eénénil,  479, 
583. 

Delahaye  (Jean-Baptiste-Guillaume),  huis- 
sier-priseur.  —  Électeur  de  la  section 
Notre-Dame,  56. 

Delahaye  (Jean-Pierre),  procureur  au  Châ- 
telct.  —  Électeur  de  la  section  de  la  rue 
Beaubourg,  45. 

De  La  Haye,  géographe.  —  Fait  hommage 
d'une  carte  topographique  du  départe- 
ment  de  Paris  exécutée   par  lui,  420. 

Delaizement  (INicoIas-Jean),  maire,  àNeuilly. 

—  Électeur  du  canton  de  Clichy,  83. 

Delalouette  (Jean-François-Achille),  méde- 
cin. —  Électeur  de  la  section  des  Quatre- 
Nations,  G3. 

/)e/amo/fe  (Jean-Baptiste  Benjamin),  avocat, 
procureur  au  Chàtelet.  —  Électeur  de 
la  section  de  Sainte-Geneviève,  74.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral, 117,  400,  480,  549,  583;  comme  se- 
crétaire adjoint,  399.—  Scrutateur  du  3^ 
bureau,  154;  président  du  5",  177;  secré- 
taire du  0%  204;  scrutateur  du  5«,  252; 
secrétaire  du  Q^,  289;  président  du  C, 
344;  scrutateur  du  1",  381  ;  scrutateur 
suppléant  du  4*^,  432;  secrétaire  du  l*''", 
481;  scrutateur  du  4",  551. —  Remet  une 
somme  pour  les  enfants  trouvés,  de  la 
part  de  M.  d'Arjuzon,  4.52. —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  595,  603,  604, 
606,  608,  609. 

De  La  Noue  (Pierre-Etienne),  aubergiste, 
à  Bourg-la-Reine.  —  Électeur  du  canton 
de  Bourg-la-Reine,  88. 

De  La  Planche  (Jean-Baptiste),  démonstra- 
teur au  collège  de  pharmacie.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  l'Oratoire,  15.  — 
Commissaire  pour  assister  aux  obsèques 
de  l'électeur  Brizard,  429. 

De   La  Poize  (Pierre-Auguste),  architecte. 

—  Électeur  de  la  section  de  Mauconseil, 
27.  —  Admis  en  remplacement  de  Bour- 
dois  démissionnaire,  232.  —  Scrutateur 
suppléant  du  6«  bureau,  381.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée  du  district,  479. 

Delaporte  (  François  -  Marie  -  Sébastien  ) , 
homme  de  loi.  —  Électeur  de  la  section 
du  faubourg  Montmartre,  32.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  155,  156,  211; 
comme  juge  suppléant,  264,  265,  279.  — 
Scrutateur  suppléant  du  3"  bureau,  344. 

De  L'Arbre  (Louis),  architecte.  —  Électeur 
de  la  section  du  faubourg  Montmartre, 
32.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

De  La  lUbadière  (Jacques),  bourgeois.  — 
Électeur  de  la  section  du  Jardin-des- 
Platjtes,  78.  —  Commissaire  au  Te  Deum 
pour  la  convalescence  du  roi,  564. 

Delaroche     (Guillaume),      négociant. 


Électeur  de   la    section  des  Tuileries,  2. 

—  Commissaire  pour  assister  aux 
obsèques  de  l'électeur  Brizard,  429.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  5i7. 

Delarsille    (Jean-Louis),    homme    de    loi. 

—  Électeur  de  la  section  de  la  rue  de 
Montreuil,  37. 

De  L'Aubespine,  chevalier  de  Saint-Louis, 
à  Chàtillon.  —  Électeur  du  canton  de 
Chàtillon,  89. 

Delavigne  (Jacques),  avocat,  député  de 
Paris  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  167,  169.  —  Elu 
20*=  juge  le  4  décembre  1790,  170.  — 
Discours  de  remerciement,  180. 

De  la  Vigne-Deschamps  (Henri-Anne),  avo- 
cat. —  Électeur  de  la  section  des  Tui- 
leries, 3. 

De  La  Voiepierre  (Denis),  ancien  consul  du 
corps  de  répicerie.  —  Électeur  de  la  section 
Mauconseil,  26.  —  Scrutateur  du  3"^  bu- 
reau, 135  ;  président  du  4*^,  203  ;  secré- 
taire du  2%  251  ;  président  du  4%  289; 
du  3%  344  ;  du  6%  381  ;  scrutateur  du  6% 
433,  481.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général,  400,  479. 

De  La  Voiepierre  (Jean-Hector),  marchand 
papetier.  —  Électeur  de  la  section  du 
Palais-Royal,  6. 

Delcoiir  (Martin-Joseph),  mercier.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Postes,  19.  — 
Commissaire  pour  la  présentation  de 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  212. 

Deleinte  (Jacques-Michel),  mercier.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Ponceau,  2i. 

De  L'Espine  (Jacques),  maçon,  maire,  à 
Viilemomble.  —  Électeur  du  canton  de 
Montreuil,  86. 

Deleuzébiis  (J'jseph-Mathieu-Marie),  per- 
ruquier. —  Électeur  de  la  section  de  la 
Fontaine-de-Grenelle,  60. 

Deligny  (Antoine-Pierre),  épicier.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Graviliiers,  41. 

Delondre  (Louis),  épicier.  —  Électeur  de 
la  section  des  Lombards,  28.  —  Scruta- 
teur suppléant  du  3"  bureau,  481  ;  scru- 
tateur du  5^,  551.  —  Commissaire  au 
Te  Deum  pour  la  convalescence  du  roi, 
564. 

Deîore  (Joseph),  charpentier.  —  Électeur  de 
la  section  de  Bondy,  34. 

Deluchy  (François-Nicolas-Prosper),  maître 
clerc  de  notaire.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion du  Ponceau,  25. 

Delvincourt  (Charles-Louis),  laboureur,  à 
Nogent-sur-Marne.  —  Électeur  du  canton 
de  Charenton,  87. 

Demachy  (Jacques-François),    pharmacien. 

—  Électeur  de  la  Fontaine-de-Grenelle, 
60. 


648 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE   PARIS. 


De  Mahis.  conseiller  à  la  Cour   des   aides. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge  sup- 
pléant, 599,  603. 

Demary  (Anne-Jean-Maximien),  ^  ancien 
secrétaire  du  duc  d'Orléans  —  Électeur 
de  la  section  de  la  place  Louis  XIV,  19. 

De  Mautort  (Georges-Victor),  notaire.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  place 
Louis  XIV,  20.  —  Obtient  des  voix 
comme  administrateur  du  département, 
454.  —  Élu  31*  administrateur  le  10  fé- 
vrier 1791,  455.  —  Lettre  d'acceptation, 
458. 

DÉMEi'MER  (Jean-Xicolas),  avocat,  députe  de 
Paris  a  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  279. 

Demonceau  (Guillaume),  peintre.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Gravilliers,  41. 

De  Mont  fort  (Pierre-Nicolas),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  Croix-Rouge, 
68.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour 
la  convalescence  du  roi,  564. 

Demoniier  (Denis),  tailleur.  —  Électeur  de 
la  section  du  IMarché  des  Innocents,  28. 
—  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

Démoulin  (Jean-Jacques),  mercier. — Élec- 
teur de  la  seciion  de  la  rue  de  Montreuil, 
37. 

Démoulin  (Jean-Louis),  entrepreneur  de 
bâtiments.  —  Électeur  de  la  section  des 
Quinze-Vingts,  39. 

De  May  (Cbarles; Alexandre),  curé  de  Saint- 
Laurent.  —  Électeur  de  la  section  du 
faubourg  Saint-Denis,  43.  —  Scrutateur 
du  1"  bu? eau.  120;  du  3%  381  ;  suppléant 
du  3%  252,  481  ;  — •  Prête  serment  à  la 
constitution  civile  du  clergé,  320.  — 
Obtient  des  voix  pour  l'évôcbé  de  Paris, 
552. 

De  Moy  (Louis-Jcsepb),  trésorier  de  la 
Sainte-Chapelle.  — Électeur  de  la  section 
du  faubourg  Saint-Denis,  43.  —  Prête 
serment  à  la  constitution  civile  du  clergé, 
305.  —  Obtient  des  voix  comme  secré- 
taire de  l'assemblée  du  district,  477; 
comme  scrutateur  général,  479.  —  Scru- 
tateur suppléant  du  6"  bureau,  481.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de 
Saint-Sulpice.  483;    de    Saint-Paul,   498; 

—  pour  révêché  de  Paris,  552. 

Denise  (Cbarles),  marchand  de  farine,  à 
Montreuil.  —  Électeur  du  canton  de 
Montreuil,  85. 

Denise  (Maitin-Thomas-Charles),  négociant. 

—  Électeur  de  la  section  de  l'Hotel-de- 
Ville,  51.  —  Absent  pour  cause  de  ma- 
ladie, vient  prêter  serment,  301.  —  Scru- 
tateur suppléant  du  6*  bureau,  481. 

Denoux  (Daniel-Pierre),  curé  de  la  Made- 
leine en  la  Cité.  —  Électeur  de  la  section 
KotreDame,  50.  —Scrutateur  du  5Mju- 
reau,    177;  du  2%  288;  du  V%  344,  550; 


secrétaire  du  l^"",  381.  —  Prête  serment 
à  la  constitution  civile  du  clergé,  305.  — 
Chargé  de  s'entendre  avec  le  substitut  du 
procureur  de  la  Commune  sur  l'élection 
des  curés,  425.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du  dis- 
trict, 479.  —  Sa  paroisse  est  supprimée, 
4X2.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de 
Saint-Sulpice,  483.  —  Assiste,  comme 
vicaire  général  de  la  paroisse  métropoli- 
taine, Pastoret  dans  la  proclamation  du 
curé  de  Saint-Sulpice,  485.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint.-Germain- 
l'Auxerrois,  488;  Saint-Roch,  489;  Saint- 
Séverin,  501;  Saint- Germain-des-Pros, 
510  ;  pour  la  présidence  de  l'assemblée, 
547;  pour  l'évêcbé  de  Paris,  552. 

Deparcieux  (Antoine),  professeur  de  phy- 
sique expérimentale.  —  Electeur  de  la 
section  de  la  Fontaine-dc-Grenelle,  59. 
—  Scrutateur  du  A"  bureau,  289,  551; 
président  du  1",  344;  du  4%  381,  481  ;  se- 
crétaire du  4%  432.  —Obtient  des  voix 
comme  secrétaire  adjoint  de  l'assemblée. 
399;  comme  scrutateur,  400,  5i9;  pour  la 
présidence,  581. 

De  Pille  (Joseph-Adrien),  pharmacien.  — 
Électeur  de  la  section  des  Thermes-de- 
Julien,  72.  —  Scrutateur  suppléant  du 
2«  bureau,  288.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  478. 

De  Roussy  (Alexandre),  orfèvre.  —Électeur 
de  la  section  des  Arcis,  31.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée  du  district,  278. 

Deruelle  (Pierre),  procureur  de  la  Commune, 
à  Montmartre.  —  Électeur' du  canton  de 
Clichy,  83. 

Desaint  (Louis-Marie),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  75.  — 
Scrutateur  suppléant  du  T''  bureau,  432. 

Desboïs  (Éléonoi'-Marie),  curé  de  Saint- 
André-des-Arcs.  —  Électeur  de  la  section 
du  Théâtre-Français,  05.  —  PnMe  ser- 
ment à  la  constitution  civile  du  clergé, 
305.  _  Obtient  des  voix  pour  l'évêché 
de  Paris,  551.  —  Donne  sa  démission  de 
curé,  étant  nommé  évèque  de  la  Somme, 
570,' _  Remplacé  par  Clausse,  572.  — 
Commissaire  pour  la  proclamation  des 
curés,  573. 

Descloseaux.  V.  Ollivier. 

Des  Étangs  (François-Xavier-Augustin), 
procureur  au  Chatelet.  —  Électeur  de  la 
section  de  l'Oratoire,  15.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  de  l'assemblée, 
400. 

Desfaucherets.  V.  Brousse. 

Desjardins  (Pierre),  ancien  marchand.  — 
Électeur- de  la  section  du  Palais-Royal, 
7.  —  Scrutateur  du  4^  bureau,  204. 

Deslandes  (Jean-Pierre),  serrurier  en  res- 
sorts. —  Électeur  de  la  section  Bonne- 
Nouvelle.  22. 


TABLE   ANALYTIQUE. 


649 


DesUens  (Jean-Charles-Augustiii),  bourgeois. 
—  Électeur  de  la  section  des  Gobelins,  80. 

Desmarest  (Antoine-Picard),  commissaire 
au  Chàtclet.  —  Électeur  de  la  section 
des  Lombards,  30.  —  Scrutateur  du 
2*  bureau,  432.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général,  549. 

Desmerveilles  (Jean-Thomas),  sculpteur,  à 
Vaugirard.  —  Électeur  du  canton  d'Issy, 
89.  — Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  rassemblée,  549. 

Desmoulins  (Benoît),  avocat.  —  Électf^ur  de 
la  section  de  la  Croix-Rouge,  68.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  gé- 
néral, 400.  —  Commissaire  pour  assister 
aux  obsèques  de  Brizard,  429. 

Dksmousseaux  (Antoine-  François- Evrard- 
Marie- Catherine),  substitut  adjoint  du 
procureur  de  la  Commune  de  Paris.  — 
Annonce  l'acceptation  de  plusieurs  admi- 
nistrateurs, 431  ;  de  deux  curés,  576. 

Desxoyers,  vicaire  de  Saint-Eustache.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saiiit- 
Sé vérin,  509. 

Despatys  (Pierre-Etienne),  député  de  Melun 
à  la  Constituante.  —  Signataire  de 
lettres  du  comité  ecclésiastique,  506, 
561,  563. 

Desportes  (Nicolas -Félix),  maire,  à  Mont- 
martre —  Électeur  du  canton  de  Clichj', 
82.  —  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général,  117;  comme  secrétaire  adjoint, 
399.  — Secrétaire  du  2*=  bureau,  120.  444; 
scrutateur  du  2«,  135;  président  du  5'', 
381.  —  Lit  l'adresse  de  la  commune  de 
Montmartre,  32i. 

Després,  gardien  des  capucins  de  la 
Chaussée-d'Antin.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  cure  de  Saint-Germain-des-Prés, 
510. 

Després  de  la  RoziÈRE  (Xicolas-Philippe- 
Louis-Charles),    avocat     au     Parlement. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  195  ; 
comme  juge  suppléant,  297,  388,  392, 
393,  603,  604,  606,  608,  609. 

Deudon  (André-Charles),  bourgeois.  — Élec- 
teur de  la  section  de  l'Observatoire,  77. 

—  Scrutateur  suppléant  du  5*  bureau, 
433. 

Delx-Sèvres  (département  des).  —  Briault. 

—  Garran  de  Coulon. 

Deval'x,  officier  municipal  de  Bobigny.  — 
Signataire  de  l'adresse  de  la  commune 
de  Bobigny,  3 il. 

De  Vérac  (Jean-Pierre),  avocat  et  institu- 
teur. —  Électeur  de  la  section  du  Jardin- 
des-PIantes,  79.  —  Commissaire  pour  la 
présentation  de  l'adresse  à  l'Assemblée 
nationale,  212. 

Devergez,  prédicateur  des  Barnabites.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  la 
Madeleine  de  la  Villévêque,  491;  Saint- 
André-des-Arcs,  572. 


Devergille  (Louis-François),  quincaillier.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  rue  de  Mon- 
treuil,  37.  —  Scrutateur  suppléant  du 
5*  bureau,  381,  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général,  549. 

Devillas  (Louis),  négociant.  —  Électeur  de 
la  section  du  Louvre,  12. 

Devillebel.  —  Commis  au  secrétariat  de 
l'assemblée,  119. — Signe  une  pétition, 
461. 

Devixde  Fontenay,  conseillerau  Parlement. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  179; 
comme  juge  suppléant,  281,  289,  291, 
297,  306,  308,  314,  315. 

Dezauches  (Jean-Claude),  géographe  du  roi. 

—  Électeur  de  la  section  de  Sainte-Gene- 
viève, 73. 

D'Herbelot  (Léon),  avocat.—  Électeur  de  la 
section  du  Théâtre-Français,  66.  —  Scru- 
tateur suppléant  du  2*  bureau,  432.  -— 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  gé- 
néral de  l'assemblée  du  district,  479. 

Diïerbès,  aumônier  de  la  garde    nationale. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  cure  deSaint- 
François-d'Assise,  533. 

D'Hôtel  (Louis-Georges-Pierre),  mercier.  — 
Électeur  de  la  section  du  Marché-des- 
Innocents,  28. 

Dijon.  —  Coulmiers.  —  Naigeon.  —  Poyet. 

Di\ochu;d  (Samuel),  avocat,  député  de 
Blois  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  122. 

Dioms  du  Séjour  (Achille-Pierre),  conseiller 
au  Parlement,  député  de  Paris  à  la  Con- 
stituante. —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  12i,  141,  142, 14i,  145,  147. —Elu 
IP'  juge  le  30  novembre  1790,  150. 

Directoire  exécutif.  —  François  de  Neuf- 
château.  —  Siéyès. 

DoAziT  (Landes).  —  Darcet. 

D'Obigny  (Jean-Pierre),  architecte. —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Croix-Rouge,  68. 

Dobzat  (Germain),  procureur  de  la  Com- 
mune, à  Bry-sur-Marne.  —  Électeur  du 
canton  de  Charenton,  87. 

Docaigne  (Louis-François),  peintre.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Place-Royale, 
53.  —  Scrutateur  suppléant  du  2''  bu- 
reau, 381. 

Dodé  (Grégoire),  limonadier.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  rue  Beaubourg,  45. 

Doinville  (François),  épicier.  —  Électeur  de 
la  section  de  Bondy,  34. 

Domain  (Charles-Pierre),  huissier-audien- 
cier  au  bureau  des  fermes.  —  Électeur 
de  la  section  du  Ponceau,  25. 

Domaines.  —  Allaire^  11.  —  Bécuve,  23.  — 
Ginoux,  3. 

Dnmmanget  (Louis- Abraham),  homme  de 
loi.  —  Électeur    de    la    section  do  llle- 


€50 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE   PARIS. 


Saint-Louis,  55.  — Obtient  des  voix  pour 
la  présidence  de  l'assemblée,  104,  106, 
258,  477,  547;  pour  le  secrétariat,  106, 
108,  260,  261,  477,  547;  comme  scruta- 
teur général,  478.  —  Elu  scrutateur  géné- 
ral, 116,  117,  480,  550.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  124,  126,  141,  142,  144, 
169,  170,  172,  173,  175,  179,  180,  182, 
186,  192,  19i,  195,  196,  197,  205,  211, 
214,  215;  comme  juge  suppléant,  218, 
221,  222,  223,  226,  227.  —  S'excuse  de 
ne  pouvoir  remplir  ses  fonctions  de  scru- 
tateur général,  229.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge  suppléant,  229,  231,  235,  236, 
238,  241.  —  Elu  e*'  juge  suppléant  le 
18  décembre  1790,  242.  —  Discours  de 
remerciement,  243.  —  Scrutateur  sup- 
pléant du  4*=  bureau,  289  ;  secrétaire  du 
l**",  344.  —  Interprète  de  Cozctte,  doyen 
d'âge  de  l'assemblée  des  électeurs  du 
district  de  Paris,  47^.  —  Commissaire 
pour  la  proclamation  des  curés,  537.  — 
Interprète   de   Poiret,   doyen  d'âge,  546. 

DoMMANGET,  aucicn  chanoine  de  Notre-Dame 
de  Châlons.  —  Obtient  des  voix  pour  les 
cures  de  Saint-Roch,  489;  Saint-Paul, 
497,  498;  Saiat-Gervais,  499;  Sainte- 
Marguerite,  501. 

Dondey  (Nicolas),  notaire  honoraire.  — 
Électeur  de  la  section  desGravilliers,  41. 
—  Commissaire  à  la  fête  religieuse  du 
club  des  ci-devant,  représentants  de  la 
Commune,  444. 

Donnebecq  (Clément- Jacques-Roch),  procu- 
reur de  la  Commune  à  Bagneux. —  Élec- 
teur du  canton  de  Châtillon,  90.  —  Non 
admis  comme  suppléant,  111. —  Admis 
en  remplacement  de  Rougemont,  décédé, 
140.  —  Commissaire  pour  assister  aux 
obsèques  de  l'électeur  Brizard,  429.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée,  549. 

Doreurs.  —  Blerzy,  31.  —  Feuchère,  41. 

Dorigny  (Anne-Claude),  médecin.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Théâtre-Français,  66. 

DoRNES  (Nièvre).  —  Fauchet. 

DosFANT  (Jean-Antoine),  notaire,  député  de 
Paris  à  la  Constituante.  —  Signataire  de 
la  lettrede  sa  compagnie  à  l'assemblée,  62. 

Douai.  —  Merlin,  député. 

Doues  (département  du).  —  Lapoule.  — 
Muguet  de  Nanthou. —  Lettre  de  Seguin, 
président  du  département,  362. 

DoucET,  cordelier  du  couvent  de  Senlis.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Ambroise,  536. 

Doucet  (Jean-Claude),  serrurier,  à  Boulo- 
gne. —  Électeur  du  canton  de  Passy,  82. 

DoiLCET,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  297. 
298.  —  Elu  19«  juge  suppléant  le  27  dé- 
cembre 1790,  '^99.  —Refuse ces  fonctions, 
384.  —  Remplacé  par  FoUenfant,  39 i, 
396.  ^  *-  '         ' 


Dowsseur (Jean-Baptiste),  épicier. —  Électeur 
de  la  section  des  Quatre-Nations,  64.  — 
Commissaire  à  la  fête  religieuse  du  club 
des  ci-devant  réprésentants  de  la  Commu- 
ne, 4i4. 

Drancy  (Seine).  —  Cretté  de  Palluel. 

Drapiers.  —  Barnou,  15.—  Berthier^  75. — 
Bisson,  27.  —  Cation,  28.  —  Cheradame, 
6i.  —  Cresson,  17.  —  Curmer,  16.  — 
Curmer,  6i.  —  Fortin,  63.  —  Lefebvre, 
30.  —  Marchand,  63.  —  Payen,  16.  — 
Rubit,  14. 

DuôME  (département  de  la).  —  Servan. 

Dubail  (Étienne-Prospor),  avocat-  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Luxembourg.  69. — 
Scrutateur  du  4"  bureau,  204.  —  Obtient 
des  voix  par  le  secrétariat  général  de 
l'assemblée,  398. —  Commissaire  pour  la 
proclamation  de  l'évêque  de  Paris,  553. 

Di BERTRAND,  anciou  vicaire  de  Saint-Lau- 
rent. —  Obtient  des  voix  pour  les  cures 
deSaint-Germain-l'Auxerrois,  488;  Saint- 
Victor,  565. 

DiBOis  (Ferdinand),  président  du  directoire 
du  département  du  Pas-de-Calais.  —  Ac- 
cuse réception  de  l'adresse  à  l'Assemblée 
nationale,  343. 

DcBouRG-MiROLDOT  (Jeau-Baptiste),  évêque 
de  Babylone.  —  Obtient  des  voix  pour 
révêché  de  Paris,  552. 

Duchaujfour  (Pierre- Jean),  commissaire  au 
Chàtelet.  —  Électeur  de  la  section  Henri 
IV,  57.  —  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  279,  297  ;  comme  procureur 
général  syndic,  46  i  ;  comme  scrutateur 
général,  549;  comme  juge  suppléant, 
595,  596.  —  Discussion  sur  son  'éligi- 
bilité, 597.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge  suppléant,  597,  600.  —  Elu  juge 
suppléant  du  3^  arrondissement  le  13  juin 
1791,  601.—  Lettre  d'acceptation,  606. 

DccHESNE  (Nicolas),  premier  vicaire  de  Saint- 
Martin-du-Cloitre.  —  Obtient  des  voix 
pour  les  cures  de  Saint-Séverin,  509  ; 
Saint-Augustin,  522  ;  Saint-Antoine,  524; 
Saint-François-d'Assise,  532,  534  ;  Saint- 
Thomas-d'Aquin,  535  ;  Saint-Ambroise, 
536;  Saint-Victor,  505;  Saint-Thomas- 
d'Aquin,  569.  —  Elu  curé  de  Saint-Vic'or 
le  27  mars  1791,  571.  --  Proclamé  le  30, 
prononce  un  discours,  574. 

Duchesne  (Pierre),  notaire.  —  Électeur  de 
la  section  de  l'Arsenal,  54. 

Dlcis  (Jean-François),  poète  dramatique. — 
Epitaphe  de  l'acteur  Brizard,  437. 

DucLOS,  1*""  vicaire  de  Saint-Jacques-du- 
Haut-Pas.  —  Obtient  des  voix  pour  les 
cures  de  Saint-François-d'Assise  ,  533  ; 
Saint-Ambroise,  536  ;  Saint-André-Jes- 
Arcs,  571. 

Ducloz-Dufresnoy  (Charles-Nicolas),  notai- 
re.—  Électeur  de  la  section  de  la  Biblio- 
thèque, 9.  —  Scrutateur  du   5«'  bureau, 


TABLE    ANALYTIQUE. 


631 


121  ;  suppléant,  135  ;  scrutateur  du  2", 
454;  suppléant  du  P"",  176;  secrétaire 
du  i*""  bureau,  288  ;  scrutateur  du  3*=. 
344.  —  Fait  un  rapport  sur  les  pouvoirs 
d'un  électeur,  232.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assem- 
blée du  district,  479. 

Du  four  (Etienne-Philippe),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Marché-des-lnr.o- 
cents,  27.  —  Obtient  des  voix  comme 
secrétaire  adjoint  de  l'assemblée,  399  ; 
comme  scrutateur,  400. 

Dufour  (Jean-Ambroise),  archiviste.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Jardin-des-Plantes, 
78. 

DuFOLR  (l'abbé).  —  Obtient  des  voix  pour 
la  cure  de  Saint-Séverin,  509. 

Dvfrayer  (Nicolas),  négociant.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  rue  Beaubourg,  46. 

Dulac  (Louis-Philippe),  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Gravilliers,  41. — 
Scrutateur  suppléant  du  l'^'"  bureau,  381  ; 
du  2*,  432.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  de  l'assemblée,  400,  549. 

Dulion  (Louis-Denis),  notaire.  —  Électeur 
de  la  section  du  Théâtre-Français,  67. 

Dumas  (Michel),  épicier.  —  Électeur  de  la 
section  des  Lombards,  29. 

Dumas  (René-Marie),  chevalier  de  Saint- 
Louis.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
lIalle-au-B!é,  17. 

Dumesnil  de  Mer  ville  (Jean-Germain),  avocat 
aux  Conseils  du  roi.  —  Électeur  de  la 
section  des  Quatre-Nation«,62.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  160,  163.  166,  167, 
170,  18i,  186,  i88,  189,  190,  192,  .195, 
196,197,201,  215;  comme  juge  sup- 
pléant, 219,  221,  222,  226,  227,  231,  236, 
238,  241,  246,  248,  249,  253,  254,  255, 
257,  264,  265,  266,  268,  269,  272,  273, 
275,  279,  280,  281,  283,  289,  291,  297, 
298,  300,  302,  306,  308.  — Elu  21«  juge 
suppléant,  le  29  décembre  17^0,  309. — 
Discours  de  remerciement,  310.  —  Per- 
mute avec  son  collègue  d'Anthonay,  332. 

—  Scrutateur  du  2^    bureau,   288. 

Du  Metz.  V.  Bouteville. 

Dumont  (Jean-Charles),  architecte.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  l'Hôtel-de-Ville,  50. 

—  Elu  24*  administrateur  du  départe- 
ment le  31  janvier  1791,  430.  —  Lettre 
d'acceptation,  441.  —  Commissaire  au  Te 
Deum  pour  la  convalescence  du  roi,  564  ; 
pour  la  proclamation  des  curés,  573. 

Ddmolchel  (Jean-Baptiste),  recteur  de  l'U- 
niversité, député  de  Paris  à  la  Consti- 
tuante.—  Obtient  des  voix  pour  la  cure 
de  Saint-Augustin,  522. 

DuNCOY,  procureur-syndic  de  la  commune 
de  Vienne. —  Lettre  annonçant  que  Cha- 
broud  a  été  élu  président  du  tribunal  de 
Vienne,  275. 

Dcpaty  (Jean-Baptiste-Mercier),  président 
au    Parlement  de    Bordeaux.  —    Guyot 


Desherbiers  se  glorifie  d'avoir  été  son 
disciple,  277. 

Dupen'on  (Jean-Basptiste-Gaston-Thomas), 
avocat.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
Croix-Rouge,  68.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  478  ;  —  du  département, 
549  ;  —  comme  juge  suppléant,  OOi. 

DupLEix  DE  Mezy,  conseiller  au  Parlement. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  129. 

Duplessis  (Antoine),  prêtre  de  Saint-Ger- 
vais.  —  Electeur  de  la  section  de  l'Hôtel- 
de-Ville,  51.  —  Prête  serment  à  la  con- 
stitution civile  du  clergé,  305.  — Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Sainte-Mar- 
guerite, 501  ;  Saint-Séverin,  501  ;  Saint- 
Germain-des-Prés,  510. 

Du  Pont  (Étienne-Claude),  lieutenant  par- 
ticulier au  Châtelet.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  144,152. 

Dupont  de  Nemours  (Pierre-Samuel),  député 
de  Nemours  à  la  Constituante.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  128. 

Du.  Port  (Adrien),  conseiller  au  Parle- 
ment, député  de  Paris  à  la  Constituante. 

—  Fait  décréter  par  l'Assemblée  nationale 
que  tous  les  électeurs  se  réuniraient  en- 
semble, xviir. —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  122,  124,  125,  126.  —  Elu  3«  juge 
le  26  novembre  1790,  128.  —  Remercie 
l'assemblée,  146.—  Elu  président  du^  tri- 
bunal criminel  le  9  juin  1791,  585.  — 
Refuse  ces  fonctions,  600.  —  Remplacé 
par  Petion,  613. 

Dupcrtait  (Louis-Augustin-Benoit),  avocat. 

—  Electeur  de  la  section  des  Quatre-x\a- 
tions,  61.  —  Scrutateur  suppléant  du 
6«  bureau,  177. 

Dcport-Dd  TERTRE  (Marguerite-Louis-Fran- 
çois),  ministre  de  la  justice.  —  Élection 
d'un  substitut  en  son  remplacement,  188. 

Dupoussalz,  prêtre.—  Obtient  des  voix  pour 
la  cure  de  Saint-Sulpice,  483. 

Dupoitx  (Nicolas),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  l'Observatoire,  77.  — 
Commissaire  aux  obsèques  de  l'électeur 
Brizard,429.  —  Scrutateur  du  5'^  bureau, 
433.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

DuPRÉ  (Augustin),  graveur  général  des 
monnaies.  —  Prix  demandé  par  lui  pour 
la  gravure  de  la  médaille  commémora- 
tive  de  l'assemblée,  593. 

Dupré  (Charles-François),  ancien  négociant. 

—  Électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, 66.  —  Commissaire  au  Te  Deum 
pour  la  convalescence  du  roi,  56 i. 

Du  Pré,  officier  municipal  de  Bobigny.  — 
Signataire  de  l'adresse  de  la  commune  de 
Bobigny,  341. 

DupREY,  prêtre,  chapelain  de  la  Sainte-Cha- 
pelle de  Paris.  —  Demande  à  prêter  ser- 
ment à  la  constitution  civile  du  clergé, 


652 


ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE   DE   PARIS. 


ce  qui  lui  est  refusé  comme  n'étant  pas 
membre  de  l'assemblée,  312. 
Dupuis  (Jacques-Urbain),  boucher,  à  Anto- 
ny.  —  Électeur  du   canton  de  Bourg-la- 
Reine,  88. 

Dupuis  (Jean-Baptiste),  marchand  de  bois, 
à  Sceaux. —  Électeur  du  canton  deBourg- 
la-Reine,  88. 

Dupris,  prêtre  de  la  paroisse  de  Saint- 
Roch.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de 
Saint-Germain-l'Auxerrois,  488. 

Dupcis,  vicaire  de  Saint-Josse.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Paul. 
497,  498  ;  Saint-Angustin,  522  ;  Saint- 
Kicolas-du-Chardonnet,  525;  Saint-Fran- 
çois-d'Assise,  53  5  ;  Saint-Ambroise,  536; 
Saint-Victor,  565. 

Durand  (Jean-Baptiste-Léonard),  ancien 
consul  en  Afrique.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion des  Gravilliers,  40. 

Durand  (Marie-Armand),  ancien  notaire. — 
Électeur  de  la  section  des  Gobelins,  80. 

—  Secrétaire  du  l*"""  bureau,  420;  scru- 
tateur du  l*^»",  135;  du  4%  154. 

Durand  de  Remiremo\t,  avocat  au  Parle- 
ment. —  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  264. 

Durouzeau  (Denis),  avocai.  —  Électeur  de 
la  section  de  Sainte-Geneviève,  73. 

Dl'rville  (Jacques-Henri),  curé  de  Saint- 
Barthôlemy.   —    A  prêté    serment,   482. 

—  Sa  paroisse  est  supprimée,  482.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de 
Saint-Germain-l'Auxerrois,  488;  la  Ma- 
deleine de  la  Villévèque,  491  ;  S^int- 
Nicolas-des-Champs,  514;  Saint-Augustin, 
523;  Saint-Antoine,  524;  Saint-S'icolas- 
du-Chardonnet,  525,  526  ;  Saint-Victor, 
563. 

Dusaulx  (Jean),  de  TAcadémie  des  Inscrip- 
tions. —  Électeur  de  la  section  des  Tui- 
leries, 2.  —  Scrutateur  du  4*  bureau, 
135.  —  Obtient  des  voix  comme  scruta- 
teur général  de  l'assemblée,  549. 

Duter  (Sébastien),  maître  peintre.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  Bondy,  34.  —  Com- 
missaire pour  la  présentation  de  l'adresse 
à  l'Assemblée  nationale,  212. 

Dutertre  de  TXeM?7(Abraham-Isaac),  ancien 
notaire.  —  Électeur  de  la  section  des 
Gobelins,  80. 

DuTouR,  officier  municipal  de  Bobigny.  — 
Signataire  de  l'adresse  de  la  commune  de 
Bobigny,  341. 

Dutramblay   (Antoine-Pierre),  maître    des 
des  comptes.  —  Électeur  de    la    section 
de  rile-Saint-Louis,  55.  —  Scrutateur  du 
6e  bureau,  177.  —  Obtient  des  voix  pour 
la   présidence   de  l'assemblée,  258,  3".i7 
pour    le  secrétariat    général,   260,    398 
comme     secrétaire    adjoint,     261,    399 
comme    scrutateur    général,    400,    478, 
549;  comme  administrateur  du  départe- 
ment, 362,  367.  —  Elu  8*  administrateur 


le  10  janvier  1791,  370.  —Lettre  d'ac- 
ceptation,  372. 

Duval  CAutoine-Alexandre),  épicier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Lombards,  30. 

Duval  (Robert-Antoine),  officier  du  Point 
d'honneur.  —  Électeur  de  la  section  de 
l'Observatoire,  76. 

Duval  (Thomas),  épicier,  à  Vanves.  —  Élec- 
■    teur  du   canton  d'Issy,  89.  —  Signataire 
de  l'adresse   de  son  canton,  317. 

Duval,  vicaire  de  Montmartre.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Paul, 
498  ;  Saint-Séverin,  502  ;  Saint -Augustin, 
522  ;  Saint-Victor,  565,571  ;  Saint-André- 
des-Arcs,  571. 

Duvergkr  (Henry),  joaillier.  —  Électeur  de 
la  section  du  Louvre,  13. 

Duveyrier  (Honoré-Marie-Xicolas), avocat.  — 
Electeur  de  la  section  de  Sainte-Gene- 
viève, 74. 


Ébénistes.  —  Guignard,  37. 

EcLARON  (Haute-Marne).  —  Oudart. 

ÉcLYERS.  —  Brusse,  69. 

Électeurs.  —  Liste  critique,  1.  —  Diver- 
ses professions  exercée  par  eux,xii. — Dé- 
cret de  convocation,  XV. 

Électei'rs  patriotes  (société  des).  —  Règle- 
ment, XVII.  —  Rôle    joué    par  elle,  xvir. 

—  Dénoncée  par  un  électeur,  101.  — 
Défendue    par  le  Journal  des  Clubs,  101. 

Embrln  (Hautes-Alpes).  —  Lafont  de  Savi- 
nes. 

Enfants-Rocges  (section  des).  — Électeurs, 
46. 

Enfants  trouvés.  —  On  choisit  deux  en- 
fants trouvés  pour  le  tirage  au  sort  du 
rang  des  tribunaux,  332.  —  On  décide 
d€  faire  une   quête  en  leur  faveur,  335. 

—  Quête  faite  pour  eux,  347,  356.  357, 
363,  370,  385,  387,  39i,  426,  428,  431.  — 
Placement  de  l'argent  de  la  quête,  614. 

Enjcballt  (Mathurin-Étienne),  procureur 
général  syndic  de  la  Mayenne.  —  Accuse 
réception  du  discours  du  curé  Thome- 
ret,  410. 

ÉPICIERS.  —  Bardin,  73.  —  Bedel,  39.  -— 
Bénard,?,^.  —  Boudin,  85.—  Boudin,  86. 

—  Cassel,  37.  —  Cleramhourg,  41.  — 
Combertigues-Varenne,  85.  —  Delacoie- 
pierre,  26.  —  Deligny,  41.—  Delondre, 
28  —  Doinville,  34.  —  Dousseur,  64.  — 
Dumas,  29.  —  Duval,  30.  —  Duval,  89. 

—  Fouquet,n.  —  Gasn'er,  50.  —  Gilles, 
83.  —  Gouaux,  80.  —  Grandjean,  87.  — 
Guillemet,  W.  —  Guinot,  62.  —  Lecomtef 
44.  —  Le  Duc,  64.  —  Lemasle,  36.  — 
Lesguilliez,  29.—  Levasseur,  42.—  Loy- 
seau,  21.  —  Maillard,  7i.  —  Messager, 
3G.  _  Potin,  89.  —  Iknault,  70.  —  Ri- 
golé, 36.  —  Saulnier,  83.  —  Thierry, 
22.  -  Tiphoine,  84.  —  Verjon,  88. 


TABLE   ANALYTIQUE. 


653. 


Epinay.  —  Mourgue,  électeur,  84. 
Epinay.  V.  Georges. 
Ermenonville.  —  Cachet,  curé. 

Eschard  (Antoine-Julien),  chirurgien.  — 
Électeur  de  la  section  des  Gravilliers,  41. 

Eschard  (Léger),  avocat,  sous-économe  de 
l'hôpital,  à  Bicètre.  —  Électeur  du  can- 
ton de  Ghàtillon,  89. 

Escosson  (Joseph),  blanchisseur,  à  Courbe- 
voie.  —  Electeur  du  canton  de  Colombes, 
8-2. 

Escourbiac  (Jean-Adrien),  chirurgien  de  la 
garde  nationale.  —  Électeur  de  la  section 
de  Popincourt,  37.  —  Commissaire  au  Te 
Deum  pour  la  convalescence  du  roi,  5G4. 

Étapes.  —  Boëttiers  la  Bertaiche,  34. 

États-Unis.  —  Adet,  47. 

Etienne  (Jean-Claude),  notaire.  —  Électeur 
de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  73. 

Etienne  de  La  Rivière  (Jean-Baptiste),  avo- 
cat. —  Électeur  de  la  section  Henri  IV, 
58.  —  Scrutateur  du  l^""  bureau,  120;  du 
5^,  135.  —  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  253,  255,  257,  264,  206. 

Étoffes   (Fabricants  d').  —  Renouard,   24. 

—  Renouard,  43. 

Ecpterre,  augustin.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  cui^e  de  Saint-Augustin,  522. 

Eure  (Département  de  1').  —  Buzot. 

Eure-et-Loir  (Dépai-tenient  d').  —  Bonnet. 

—  Brissot. — Desmousseaux.  —  Dusaulx. 

—  Petion.  —  Sergent.  —  Talon. 

EvADX  (Creuse).  —  Bourdon,  curé. 

Éventails  (Fabricants  d').  —  Josse^  24. 

Evrat  (Jean-Alexis),  chirurgien-major  de  la 
garde  nationale. — Électeur  de  la  section 
de  la  Croix-Bouge,  68.  —  Commissaire 
pour  assister  aux  obsèques  de  l'électeur 
Brizard,  429. 

Evrat  (Louis),  capitaine  de  la  garde  natio- 
nale.—  Électeur  de  la  section  de  la  Croix- 
Bouge,  68. 

EvREUX.  —  Buzot. 


Fabre  (Jacques-Élie),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  l'Observatoire,  76. 

Fabre  (Jean-Étienne),  négociant. — Électeur 
de  la  section  du  Louvre,  13. 

Fabre  d'Eglantine  (Philippe-Fi;ançois-Na- 
zaire),  homme  de  lettres.  —  Électeur  de 
la  section  du  Théâtre-Français,  67. 

Fabre  de  Pierrefeu  (François-Joseph),  bour- 
geois. —  Électeur  de  la  section  des  Gra- 
villiers, 41. 

Faïence  (Manufacturiers  de).  —  Glot,  pro- 
priétaire de  la  manufacture  de  Sceaux, 
357.  ~-  Olivier,  36.  —  Tourasse.  36. 


Fallet  (Jean-Nicolas),  membre  du  Conseil 
général  de  la  Commune.  —  Électeur  de 
la  section  de  Popincourt,  36. 

Farine  (Marchands  de).  —  Denise,  Ho. 

Faibojirg-Montmartre  (Section  de  la  rue  du). 

—  Électeurs.  32. 

Faubourg-Saint-Denis  (Section  de  la  rue  du). 

—  Electeurs,  42. 

Fauchet  (Claude),  prédicateur  du  roi.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Boch,  490;  pour  l'évôché  de  Paris,  552. 

Fauconpret.  V.  Defauconpret. 

Faure  (Etienne),  ancien  directeur  général 
des  hôpitaux  de  l'armée.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  Place-Boyale,  53^.  —  Scru- 
tateur du  6^  bureau,  381. 

Fauhe  (Louis-Joseph),  avocat. — Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  388,  392; 
comme  substitut  de  l'accusateur  public, 
590,  591,  615;  comme  juge  suppléant, 
597,  600,  603,  604,  606,  6(J8.  609.  —  Élu 
substitut  de  l'accusateur  public  le  15  juin 
1791,  618.  —  Accepte,  619,  620. 

Fauveau  (André- François) ,  payeur  des 
rentes. --Électeur  de  la  section  du  Palais- 
Boyal ,  5.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du  dis- 
trict, 480.  —  Commissaire  pour  la  pro- 
clamation des  curés,  503,  537. 

Faverolles  (De),  chapelain  des  Petites- 
Maisons.  —  Obtient  des  voix  pour  les 
cures  de  Saint-Séverin,  502  ;  Saint-Victor, 
569.  ' 

Faijel  (Louis-Gilles-Camille),  procureur  au 
Parlement.  —  Électeur  de  la  section  du 
Boi-de-Sicile,  49.  — Scrutateur  du  l"bu- 
reau,  251.  —  Commissaire  au  Te  Deum 
pour  la  convalescence  du  roi,  50 i. 

Félix,  vicaire  deSaint-Germain-l'Auxerrois. 

—  Obtient  des  voix  pour  les  cures  de 
Saint-Paul,  498  ;  Saint-Séverin,  502;  Saint- 
Ambroise,  536;  Saint- Victor,  565. 

Fer  (Marchands  de).  —  Mareschal,  2.  — 
Meillet,  83.  ^Richard,  41. 

Ferey,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient  des 
voijc  comme  juge,  167,  170,  172,  173; 
comme  juge  suppléant,  221. 

Fermes.  —  Conty,  10.  —  Daucourt,  8.  — - 
Domain,  25.  —  Georges  d' Epinay,  8.  — 
Magol,  10.  —  Moreau,  20.  —  Motet,  21. 

—  Romand,  23. 

Fermiers.  —  Brisset,  86.  —  Meusnier,  84. 

—  Pareux,  S^.—Piot,  S8.  —  Pourcel,  82. 

—  Ravanne,  82. 

Ferrières  (Loiret).  —  Babille  du  Prénoy. 

Feuchère  (Pierre-François),  doreur.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Gravilliers,  41.  — 
Commissaire  pour  la  présentation  de 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  212. 

Feugueur  (Michel-Denis),  boucher.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Roule,  4. 


654 


ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE   DE   PARIS. 


Fedillant  (Etienne),  rédacteur  du  Journal 
du  soi}'.  —  Lettre  à  l'assemblée,  270. 

Féval  (Louis-François),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  des  Thermes-de-Julien,  71. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  167, 
172;  comme  juge  suppléant,  229,  235, 
238,  246,  253,  254,  255,  264,  26".,  266, 
269,  272,  273,  279,  280,  283,  289,  297, 
301),  302,  306,  308,  314,  318,  320,  322, 
327,  392. 

Fillassier  (Jean-Baptiste),  laboureur,  à 
Clamart.  —  Électem-  du  canton  d'issy, 
88.  —  Lit  l'adresse  des.  communes  du 
canton  d'issy,  310.  — Scrutateur  du  3<^  bu- 
reau, 381.  —  Obtient  des  ^oix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée,  549. 

Finances.  —  Arjuzon,  4.  —  Blondel,  20.  — 
Bontems,  33.  —  Bourdon,  43.  —  Cauchin 
de  la  Tour,  33.  —  Clavière,  10.  —  De 
Bry,  9.  —  De  La  Haute,  6.  —  Fauveau, 
5.  —  Geoffroy  d'Assy,  47.  —  Haquin,  46. 
—Jannin,  21  —  Lefèvre  d'Ormesson,  47. 

—  Marquis,  53.  —  Patry,  24.  —  Thioii 
de  la  Chaume,  39.  —  Thuaut,  13. 

Finances  (Ministres  des).  —  Clavière. 

Finistère  (Département  du).  —  Accusé  de 
réception  de  l'adresse  à  l'Assemblée  na- 
tionale, 348. 

Fitz-Gerald  (Bodkin  de),  conseiller  au  Par- 
lement. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
155,  159. 

Fleurot  (Jacques),  banquier.  —  Électeur  de 
la  section  des  Postes,  18. 

Fleury,  vicaire  de  Saint-Séverin.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Sulpice. 
483;  Saint-Rocb,  489;  la  Madeleine  de  la 
Villévêque,  491;  Saint-Paul,  498;  Saint- 
Gervais,  499  ;  Saint-Séverin,  502,  509. 

Fleury  d'Assigny,  avocat  au  Parlement.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
606,  609. 

Foacier  (Pierre-Louis),  citoyen, — Électeur 
de  la  section  de  la  place  Louis  XIV,  20. 

—  Scrutateur  du  2"  bureau,  432. 

FoUenfant  (Jean-Baptiste-Pierre),  avocat. — 
Électeur  de  la  section  des  Enfants-Rouges, 
46.  —  Obtient  des  voix  comme  juge,  141, 
142,  144,  145,  L47,  150,  151,  15.5,  159, 
160.  161,  163,  166,  167,  169,  170,  175, 
188,  191,  192,  194,  195,  196,  197,  199, 
200,  201,  205,211.214,  215;  comme  juge 
suppléant,  18,  221,  222,  223,  225,  226, 
227,  229,  231,  235,  236,  238,  241,  246, 
253,  254,  255,  264,  266,  269,  272,  279, 
281,  291,  297,  300,  306,  314,  315,  318,  320, 
388,  392,  393.  —  Élu  juge  suppléant  en 
remplacement  de  Doulcet  le  19  janvier 
1791,  394.  —  Lettre  d'acceptation,  397. 

—  Scrutateur  du  l^*"  bureau,  203;  sup- 
pléant da  3e,  344.  —  Obtient  des  voix 
comme  secrétaire  adjoint  de  l'assemblée, 
399;  comme  juge  suppléant,  600. 

Fontaine-de-Grenelle  (Section  de  la).  — 
Electeurs,  59. 


FoNTAtNE-DE-MoNTMORENCY  (Sectiou    de  la). 

—  Electeurs,  20. 

Fontainebleau.  —  Gouy-d'Arsy,  comman- 
dant de  la  garde  nationale. 

FoNTENAY.  —  Lameau,  électeur,  86.  — Pau- 
lard,  id.,  86.  —  Robin,  id.,  86.  —  Vitry, 
id.,  86.  —  Vitry,  id.,  86. 

FoNTENAY-AUx-RosES. —  Billard,  électeur,  90. 

Forestier  (Antoine),  mercier. — Électeur  de 
la  section  de  Sainte-Geneviève,  75. 

Forestier  (Charles-Pierre-Michel),  homme 
de  loi.  —  Électeur  de  la  section  des  Gra- 
villiers,  40.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  172,  205,  211,  215;  comme  juge 
suppléant,  235,  249,  253,  254,  204,  269, 
283,  291,  297,  298,  300,  302,  306,  314, 
318,  320,  3i7,  388. 

Fortin  (Gabriel-Joseph),  marchand  de  drap. 

—  Electeur  de  la  section  des  Quatre- 
NaLions,  63. 

FossERiER  (Jean-Baptiste-Marie),  2**  vicaire 
de  Saint-Leu.  —  Obtient  des  voix  pour 
les  cures  de  Saint-Nicolas  du  Chardonnet, 
526;  Saint-François  d'Assise,  .533,  534; 
Saint-Thomas  d'Aquin,  535;  Saint-Am- 
broise,  536;  Saint-Victor,  565;  Saint- 
Thomas  d'Aquin,  569;  Saint-Victor,  571; 
Saint-André  *des  Arcs,  571. 

Fouquet  (Antoine- Joseph),  épicier. — Élec- 
teur de  la  section  de  l'Observatoire,  77. 

Fourcroy  (Jean),  juge  de  Saint-Mandé,  à 
Vincennes.  —  Electeur  du  canton  de 
Vinceunes,  86. 

FouRNEL  (Jean-François),  avocat  au  Parle- 
ment. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
170,  173,  175. 

Fournier  (Jean -Mathieu),  laboureur,  à 
Asnières.  —  Électeur  du  canton  de  Co- 
lombes, 82. 

Fournier  (Pierre- Victor),  architecte.  — 
Électeur  de  la  section  des  Invalides,  59. 

—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  480; 
du  département,  549. 

Fournier,  secrétaire-greffier  de  la  commune 
de  Pantin.  —  Signataire  dos  arrêtés  et  de 
l'adresse  de  la   municipalité,   285,  286. 

FouRQUET  (Claude-François),  prêtre.  —  Ré- 
clame la  cure  de  Saint-Roch,  407,  427. 

Franc-îiaçonnerie.  —  Archambault.  —  Ber- 
tolio.  —  Ceyrat.  —  Dejunquière.  —  Four- 
nel.  — François  deNeufchateau.  —  Guyot- 
Desherbiers.  —  Lacépèie.  —  Lasaudade. 

—  Oudet.  —  Pastoret.  —  Pautonnior.  — 
Petit  de  La  non\\\\Q s  —  Boettier s- Monta- 
leau.  —  Allusion  faite  par  Pastoret  dans 
sa  réponse  à  Guyot-Desherbiers,  278. 

Franchet  (Charles),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  de  l'Arsenal,  54. 

François  de  Neufchateao  (Nicolas-Louis), 
avocat.  —  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  218. 


TABLE   ANALYTIOUE. 


655 


Francotay  (Gilles -Joseph),  joaillier.  — 
Électeur  de  la  section  du  Louvre,  12. 

Fréjus  (Var).  —  Sieyès. 

Frémin  (Jean-Baptiste-Âug-ustin),  maître  de 

poste,  à  Bondy.  —  Electeur  de  la  section 

de  Pantin,  8i. 

Fremyn  (Etienne),  ancien  greffier  criminel. 

—  Élu  greffier  du  tribunal  criminel  le 
11  juin  1791,  594.  — Lettre  d'acceptation, 
599. 

Frénoir  (Denis),  marchand.  —  Électeur  de 
la  section  du  Louvre,  13. 

Frère  de  Monlizon  (René-Alexandre-Fran- 
çois), architecte.  —  Electeur  de  la  sec- 
tion du  Luxembourg,  70.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général,  479. 

Fresnes,  canton  de  Choisy-le-Roi.  —  Dépu- 
tât ion  à  l'assemblée  et  discours  du  curé, 
433. 

Freteau  (Emmanuel),  conseiller  au  Parle- 
ment, député  de  Melun  à  la  Constituante. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  122.  — 
Élu  premier  juge  le  24  novembre  1790, 
123.  —  Obtient  des  voix  comme  procu- 
reur général  syndic,  464;  comme  prési- 
dent du  tribunal  criminel,  584,  613; 
comme  substitut,  585,  613;  comme  accu- 
sateur public,  589. 

Fréve.nt  (Pas-de-Calais).  —  Lamourette. 

Freiard  (Pierre-Joseph),  bourgeois.— Élec- 
teur de  la  section  du  Faubourg-Saint- 
Denis,  42. 

Frondeville  (Thomas-Louis-Ccsar  Lambert 
de),  président  au  l'arlement  de  Rouen, 
député  de  cette  ville  à  la  Constituante. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  172. 

Frosté.  —  Électeur  de  la  section  des  Postes, 
démissionnaire,  remplacé  par  Olivier, 
124. 

Fulchiron  (Aimé-Gabriel),  banquier.  — 
Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal,  7. 


Gabé  (Charles-Jean),  greffier  de  la  chambre 
civile.  —  Electeur  de  la  section  de  la 
Place  Louis  XIV,  20, 

Gabillot  (Jean),  négociant.  —  Électeur  de 
la  section  de  3Iauconseil,  25.  —  Scruta- 
teur suppléant  du  2^  bureau,  481  ;  du  6*^, 
.551.  —  Obtient  des  voix  comme  scruta- 
teur général  de  l'assemblée,  548. 

Cachet,  curé  d'Ermenonville.  —  Obtient  des 
voix  pour  les  cures  de  Saint-Sulpice,  483; 
Saint-Séverin,  502  ;  Saint-Paul,  512',  Saint- 
Nico!as-des-Champ?,  514;  Saint-Augustin, 
522,523;  Saint-Victor,  565. 

Gajgfne  (Marc-René),  doyen  des  conseillers 
de  l'amirauté  de  France.  —  Électeur  de 
la  section  des  Tuileries,  1.— Obtient  des 
voix  comme  juge,  205,  214,  215;  comme 
juge  suppléant,218,226, 227, 229,236,  238, 
246,    253,  254,  255,  264,  265,  266,  268, 


269,  272,  273,  275,  279,  280,  281,  283. 
289,  291.  297,  298,  300,  302,  306,  308, 
314,  315,' 318.  —  Élu  23"  juge  suppléant 
le  29  décembre  1790,  319.  —  Discour?  de 
remerciement,  323.  —  Scrutateur  sup- 
pléant du  6*^  bureau,  252;  scrutateur  du  4", 
289;  du  2%  344,  481,  550;  président 
du  2«,  381.  —  Commissaire  pour  la  pro- 
clamation des  curés,  503.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée, 549. 

Gaillard  (Thomas),  notaire.  —  Électeur  de 
la  section  Notre-Dame,  56.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  214. 

Gaillard,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  300. 

Gainiers.  —  Leguay,  17. 

GaUemant  (Jean- Antoine),  orfèvre.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  Mauconseil,  26.  — 
Scrutateur  du  4'"  bureau,  252;  du  2%  381; 
président  du  6®,  433,  551;  secrétaire  du 
2*^,  481.  —  Obtient  des  voix  comme  se- 
crétaire adjoint  de  l'assemblée,  399,  547; 
comme  scrutateur  général  478,  548,  583. 
—  Commissaire  au  Te  Deumi^om-  la  con- 
valescence du  roi,  564. 

Gallet,  officier  municipal  de  Pantin.  — 
Signataire  des  arrêtés  et  de  l'adresse  de 
la  municipalité  de  Pantin,  285,  286. 

Gallien  (François),  mercier.  —  Électeur  de 
la  section  des  Arcis,  31. 

Gallien  (Jean-Baptiste),  ancien  huissier- 
priseur.  —  Électeur  de  la  section  des 
Arcis,  31.  — Commissaire  pour  la  pré- 
sentation de  l'adresse  à  l'Assemblée  na- 
tionale, 212. 

Gallois  (Jean-Baptiste),  menuisier.  —  Élec- 
teur de  la  section  Sainte-Geneviève^  75. 

Galpiiv,  curé  de  Fresnes.  —  Parle  au  nom 
de  la  municipalité,  433. 

Galons  (fabricants  de).  —  Adam,  43. 

Gandon,  vicaire  de  Saint-Sauveur.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Nicolas-des-Champs,  514;  Saint-Augustin, 
522. 

Garcerand,  notaire.  —  Signataire  de  la 
lettre  de  sa  compagnie  à  l'Assemblée, 
402. 

Garctn,  procureur  de  la  commune  de  Thiais. 

—  Parle  au  nom  de  la  municipalité,  417. 

Gard  (département  du).  —  Deparcieux.  — 
Dumouchel,  évêque,  522.  — Voulland. — 
Adresse  du  Directoire  du  département  à 
l'Assemblée  nationale,  378. 

Garde  nationale  de  Paris.  (Cette  liste  ne 
comprend  que  les  commandants  et  les 
capitaines). 

Aclocque.  —  Armet.  —  Armet.  —  Barbier. 

—  Barré.  —  Baudin  de  la  Chesnaye.  — 
Bayon.  — Bobée.  —  Bouillard.  —  Bour- 
geois. —  Bouvier.  —  Brichard.  —  Brif- 
fault.  —  Britard.  —  Busche.  —  Caffin. 

—  Calvinliac.  —  Caron.  —  Chalons.  — 


656 


ASSEiMBLÉE  ÉLECTORALE   DE    PARIS. 


Charton.  —  Colin  de  Cancey.  —  Coque- 
reau.  —  Cuvyer. —  Daridan.  —  Delaage. 

—  Delaroche.  —  Desliens.  —  Devillas.  — 
Dumas.  7-  Dumesnil  de  Merville.  —  Du- 
val.  —  Etienne.  —  Evrat.  —  Fabre.  — 
Fayel.  —  Frénoir.  —  Fulchiron.  —  Ga- 
ron.  —  Gattrez.  —  G^^offroy  d'Assy.  — 
Gerdret.  —  Gide.  —  Girard  de  Bury.  — 
Gravier  de  Verqennes.  —  Gueullette.  — 
Guynement  de  Keralio.  —  Haquin.  — 
Herbault.  —  Jacobé-Denaurois.  —  La- 
louette.  —  Lasaudade.  —  Le  Duc.  — 
Lefèvre  d'Ormesson.  —  Lehoc.  —  Le- 
jeune.  —  Lcvasseur.  —  L'Héritier.  — 
Mahieu.  —  Mallet.  —  Mai-lin.  —  Mus- 
sey.  —  Papillon  de  la  Tapy.  —  Pécoul. 

—  Poussin.  —  Roettiers-Montaleau.  — 
Roman.  —  Saguier  de  Luigné.  —  San- 
terre.  —  Servel.  —  Silly.  —  Vaucher. 

Garde  nationale  des  cantons.  —  Beaudry. 

—  Donnebecq.  —  Guézard.  —  Lemoyne 
des  Essarts.  —  Maurice.  —  Meusnier.  — 
Mourgue. 

Garnier  (François-Prudent),  homme  de 
loi.  — Electeur  de  la  section  des  Gravil- 
liers,  42. 

Garnier  (Germain),  député  suppléant  à 
l'Assemblée  nationale.  —  Électeur  de  la 
section  de  la  Halle-au-Blé,  17.  — Scruta- 
teur du  5*^  bureau,  154;  secrétaire  du  1'^'', 
176;  du  4%  481.  —  Obtient  des  voix 
pour  le  secrétariat  général  de  l'assem- 
blée, 260; comme  secrétaire  adjoint,  261, 
39 J;  comme  scrutateur,  400,  478,  549; 
comme  administrateur  du  département, 
449.  —  Élu  HO^  administrateur  le  7  fé- 
vrier 1791,  451.  —  Lettre  d'accepta- 
tion, 454. 

Garnier  (Jean-Baptiste-Étienne),  conseiller 
au  Chàtelet,  député  de  Pa-is  à  la  Consti- 
tuante. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
124,  200,  205. 

Garran  de  Coulon   (Jean -Philippe),  avocat. 

—  Électeur  de  la  section  du  Théâtre- 
Français,  66.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  122,  124,  125,  126,  128,  129,  130, 
134,  139,  141,  142,  144,145,  147,  148, 
150,  151,    152,  155,  156,  159,   160,   161. 

—  Elu  17e  juge  le  2  décembre  1790, 
162.  —  Remercie  l'assemblée,  162.  — 
Président  du  3''  bureau,  135  ;  scrutateur 
suppléant  du  l'^'",  15i.  —  Obtient  des 
voix   comme    scrutateur    général,      549. 

—  Nommé  membre  du  tribunal  de  cas- 
sation, est  remplacé  comme  juge  du 
l*'  arrondissement,  588. 

Gasnier  (Jean-Baptiste),  épicier.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Roi-de- Sicile,  50. 

Gastinel  (René-Augustin),  banquier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quatre-Na- 
tions,  64. 

Gattrez  (Ambroise -Jean -Baptiste -Pierre- 
Ignace),  avocat.  —  Électeur  de  la  section 
du  Roi-dc-Sicile,  .50. — Commissaire  pour 
la  présentation  de  Tadresse  à  l'Assem- 
blée nationale,  212. 


Gauchier  (Claude),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  des  Quinze-Vingts,  39.  — 
Dépouille,  comme  dojen  d'âge,  le  scrutin 
pour  les  scrutateurs  généraux,  116.  — 
Commissaire  pour  la  présentation  de 
l'adresse  à  l'Assemblée   nationale,   212. 

—  Scrutateur  général  provisoire  de  l'as- 
semblée du  district,  476. 

Gaugé  (Jean-Pierre),  entrepreneur  de  bâti- 
ments, à  Villejuif.  —  Electeur  du  canton 
de  Villejuif,  87.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général. 

Gaitlt  (Claude),  procureur  au  Chàtelet.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Hôtel-de-Ville, 
52.  —  Scrutateur  du  5"=  bureau,  344.  — 
Commissaire  au  Te  Deum  pour  la  conva- 
lescence du  roi,  564. 

Gaultier  de  Biadzat  (Jean-François),  avo- 
cat, député  de  Clermont-Ferrand  à  la 
Constituante.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  128,  142,  152,  155,  17.5,  176,  179, 
181,  182,  184,  186,  188,  189,  190,  191, 
192,  194.  —  Élu  28«  juge  le  10  dé- 
cembre 1790,  195.  —  Discours  de  remer- 
ciement, 206.  —  Obtient  des  voix  comme 
substitut  du  président  du  tribunal  cri- 
minel, 585,  586,  613. 

Gauthier  (Pierre-François),  administrateur 
des  postes.  —  Électeur  de  la  section  du 
Ponceau,  24. 

Gendarmerie.  —  Lettre  concernant  Papil- 
lon, prévôt  général  de  la  gendarmerie 
dans  les  départements  de  Paris,  de  la 
Seine  et  de  l'Oise,  403. 

Gennevilliers.  —  Ravanne,    électeur,   82. 

—  Pourcel,  id.,  82.  —  Accusé  de  récep- 
tion par  la  municipalité  de  l'adresse  à 
l'Assemblée  nationale,  348. 

GÉNOVÉFAiNS.  V.  Sainte-Geneviève. 

Gentil^  (Pierre-Augustin),  marchand  de  soie. 

—  Électeur  de  la  section  de  l'Oratoire, 
15.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

Gentilly.  —  Guezard,  électeur,  89. 

Genty  (Jean-Charles),  bourgeois,  à  Clioisy- 
Ic-Roi.  —  Électeur  du  canton  de  Choisy- 
le-jioi,  88.  —  Signataire  de  l'adresse  de 
la  municipalité,  389. 

Geoffroy-dWssy  (Jean-Claude),  ancien  cais- 
sier des  recettes  générales  des  finances. 

—  Électeur  de  Ta  section  des  Enfants- 
Rouges,  47.  —  Scrutateur  du  5*  bureau, 
135,  154;  du  2%  344.  —  Obtient  des  voix 
comme  secrétaire  adjoint  de  l'assemblée, 
399  ;  comme  scrutateur,  400.  —  Secré- 
taire du  2^  bureau,  432.  —  Commissaire 
pour  la  proclamation  des  cui-és,  515. 

GÉOGRAPHES.  —  Capitaine,  11.  — Dez&uches, 
73. 

Georges  d'Ëpinay  (Anne-Gilbert),  adjoint  à 
la  ferme  générale.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion de  la  place  Vendôme,  8. 

Gérard  (André),  avocat.  —  Electeur  de  la 
section  du  Roi-de-Sicile,  50.  —  OlHient 


TABLE   ANALYTIQUE. 


657 


des  voix  comme  juge,  197;  comme  juge 
suppléant,  218,  -22 1,  226,  2 il,  246.  248, 
250,  253,  254,  255,  264,  265,  266,  268, 
269,  272,  273.  275.  279,  280,  281,  283.  — 
Scrutateur  du  3*  bureau,  289.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  289,  291, 
297,  298,  300,  306,  314,  315,  318,  320, 
322,  327,  388,  392,  393;  comme  substitut 
du  président  du  tribunal  criminel,  585; 
comme  accusateur  public,  589;  comme 
substitut,  590,  591;  comme  greffier,  594; 
comme  juge  suppléant,  595.  —  Elu  juge 
suppléant  du  tribunal  du  r*"  arrondisse- 
ment le  11  juin  1791,  596.  —  Lettre 
d'acceptation,  599. 

Gérard,  vicaire  de  Saint-Eustache.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Pauî,  498. 

GÉRARD,  vicaire  de  Sainte-Marguerite.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Sainte- 
Marguerite,  501. 

Gerdret  (Antoine-Christophe),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section   de  l'Oratoire,  14. 

—  Scrutateur  du  3*    bureau,  135;  sup- 
pléant du  2%  288. 

Gerdret  (Jean-Baptiste),  curé  de  Creteil. — 
OlHient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Paul,  498. 

Gerdret,  ancien   desservant  de  Belleville. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Antoine,  524. 

Gernais,  ancien  curé  de  Saint-Landry.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Sé vérin,  502. 

Ge/'t'OJse  (Nicolas),  maire,  à  Vaugirard.  — 
ÏÉlectenr  du  canton  d'Issy,  89.  —  Ohtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée,  5i8. 

Gibert  (Louis-Armand),  joaillier.  —  Élec- 
teur de  la  section  Henri  IV,  58. 

Gibert  (Thomas),  notaire.  —  Électeur  de  la 
section  du  Marché-des-Innocents,  27. 

Gibert  de  Lisle  (Charles-Antoine),  notaire. 
—  Électeur  de  la  section  de  la  rue  Beau- 
bourg, 44.  —  Scrutateu,-  suppléant  du 
2""  bureau,  203.  —  Obtient  des  voix  pour 
le  secrétariat  de  l'assemblée,  547. 

Gicquel  (Charles-Paul-Marie),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, 65. 

Gide  (Etienne),  négociant.  —  Électeur  de 
la  section  Henri  IV,  57. 

Gilles  (Jacques),  épicier,  à  Saint-Denis.  — 
Elecieur  du  canton  de  Saint-Denis,  83. 

Gilles  (Jean-Louis),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  Notre-Dame,  57.  —  Scrutateur 
suppléant  du  4*^  bureau,  252.  —  Obtient 
des  voix  coniùie  scrutateur  général  de 
l'assemblée,  583. 

Gilles  (Pierre-Noël),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  de  l'Observatoire,  76. 

Gillet    (Jacques-Clauie),    cabaretier-aaber- 


giste,  à  Nanterre.  —  Électeur  du  canton 
de  Nanterre,  81. 

Gillet  D  i  CoM(/rfly  (Alexandre-Jean-Pierro), 
bourgeois.  —  Electeur  de  la  section  des 
Quinze-Vingts,  39. 

Ginet  (Jean),  négociant.  —  Électeur  de  la 
section  du  Ponceau,  24. 

Ginoux  (César),  directeur  des  domaines. — 
Électeur  de  la  section  dos  Tuileries,  3. — 
Obtient  des  voix  comme  secrétaire  ad- 
joint de  l'assemblée,  399;  comme  scruta- 
teur, 400;  comme  administrateur  du  dé- 
partement, 425,  427,  430,  442,  444.  — 
Ditficulté  sur  son  élection  concurremment 
avec  Barré,  444.  —  Est  <o;isidéré  comme 
n'ayant  pas  eu  la  majorité,  445.  —  Ob- 
tient des  voit  comme  administrateur, 
446;  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district,  479. 

Gim  (Léonard),  ancien  marchand  de  vin. 
—  Électeur  de  la  section  des  Cbamps- 
Élysées,  4. 

Girard  (François),  curé  do  la  paroisse 
Saint-Landry.  —  A  prêté  serment,  482. 
Sa  paroisse  est  supprimée,  482.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Sulpice,  483;  Saint-Roch,  490;  la  Made- 
leine rie  la  Viilévèque,  491;  Saint-Paul, 
498,  499;  Saint-Gervai^,  499;  Sainte-Mar- 
guei-ite,  501.  —  Élu  curé  de  Saint-Séve- 
rin  le  13  février  1791,  502.  —  Hefuse  ces 
fonctions,  507.  —  Envoie  des  exemplaires 
du  discours  prononcé  par  lui  lors  de  son 
serment,  508.  —  Remplacé  par  Le  Blanc 
di*  Beaulieu,  509.  —  Obtient  des  voix 
pour  les  cures  de  Saint-Augustin,  522; 
Saint-François-d'Assise,  533  ;  Saint-Vic- 
tor, 565;  Saint-Thomas-d'Aquin,  569; 
S •^int- Victor,  571;  Saint-André-des-Arcs, 
571. 

Girard,  vicaire  de  Saint-Barthélémy.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
André  des- Arcs,  571. 

Girard  de  Bur y  (Françoh),  procureur  au 
Parlement.  —  Électeur  de  la  section  des 
Lombards,  29.  —  Secrétaire  du  l'^'"  bu- 
reau, 203,  du  4%  289.— Obtient  dos  voix 
pour  le  secrétariat  général  de  l'assem- 
blée, 2611  ;  comme  secrétaire  adjoint,  261  ; 
comme  juge  suppléant,  297,  298  3l)2, 
322,  327.  —  Elu  juge  suppléant  eu 
remplacement  de  Quesnay  le  10  janvier. 
1791,  388.  —  Lettre  d'acceptation  des 
fonctions  de  juge  suppléant,  406.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  présidence  de  l'as- 
semblée, 397,  547;  comme  substitut  de 
l'accusateur  public,  590,  591;  comme 
juge  suppléant,  595. 

Girard  de  la  Perrotière  (Nirolas-Cyprien), 
avocat.  —  Electeur  de  la  section  des 
Quatre-Nations,  62.  —  Scrutateur  du 
3*=  bureau,  252;  du  1",  288;  du  2%  550. 
—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  478; 
du  département,  549. 

45 


6o.8 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 


Giraud  (Pierre),  architecte.  —  Électeur  de 
la  section  du  Faubourg-Saint-Denis,  43. 

Girault  (Jean-Louis),  commissaire  de  la 
voirie.  — Électeur  de  la  section  du  Palais- 
Royal,  7. 

GiRAL'LT,  officier  municipal  de  Choisy-le- 
Roi.  —  Signataire  de  l'adresse  de  sa'^mu- 
nicipalité,  389. 

Giroust  (Jean),  citoyen,  à  Nanterre.  — 
Électeur  du  canton  de  Nanterre,  81.  — 
Signataire  de  l'adresse  de  sa  municipa> 
lité,  301. 

Giroust  (P.-P.),  procureur  de  la  commune 
de  Nanterre.  —  Signataire  de  la  lettre 
de  la  municipalité  de  Nanterre,  30L 

Gittard  (Louis-Renard),  notaire.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Postes,  19. 

Glaces  (manufacture  des).  —  Jacohé-De- 
naurois,  38. 

Glot  (Richard),  maire  de  Sceaux.  —  Élu 
5"  administrateur  du  département  le 
6  janvier  1791,  357.  —  Discours  au  nom 
de  la  municipalité  de  Sceaux,  364. 

G^BEL  (Jean-Baptiste-Joseph),  évêque  de 
Lydda,  député  de  Belfort  à  la  Cons.ti- 
tuante.  —  Élu  évêque  de  Paris  le  13  mars 
4791,  55-i.  —  Proclamé  le  17,  554.  — 
Prononce  un  discours,  555.  —  Est  solen- 
nellement présenté  au  peuple,  556.  — 
Les  électeurs  assistent  à  son  installation 
et  à  la  consécration  faite  par  lui  de 
9  évoques,  568.  —  Assiste  à  la  proclama- 
tion des  curés,  573. 

GoBELTNS  (manufacture  des).  —  Atidran,  80. 

—  Cozettc,  79.  —  Vavoque,  80. 

GoBELTNS  (section  des).  —  Électeurs,  79. 

Gohin  (Nicolas-Jean-Baptiste),  notaire.  — 
Électeur  de  la  section  de  Mauconseil,  26. 

Gobin-Corré  (Louis-Ferdinand),  sous-chef 
au  bureau  royal  de  correspondance.  — 
Électeur  de  la  section  du  Temple,  35. 

Gobht  (Pierre),  maître  carreleur.  —  Élec- 
tr-ur  de  la  section  du  Jardin-des-Plantes, 
78. 

Goblet  (Pierre-Jean),  vigneron,  à  Suresnes. 

—  Électeur  du  canton  de  Nanterre,  81. 

Godard  (Jacques),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  des  Enfants-Rouges,  48.  — 
Obtient  de<  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  lOi;  comme  juge,  192,  194; 
comme  secrétaire  adjoint,  261.  —  Com- 
missaire du  roi  dans  le  département  du 
Lot,  280.  —  Obtient  des  voix  comme 
substitut  de  Taccusateur  public,  590. 

GoDEFROY  DE  MoNTOLRS,  avocat  au  Parle- 
ment.—  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  273. 

Gogue  (Jean-Baptiste),  maire,  à  Issy.  ■ — 
Electeur  du  canton  d'Issy,  88.  —  Signa- 
taire de  l'adresse  de  son  canton,  317. 

Gorguereau  (François),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section   du   Roi-de-Sicile,    49.   —   ! 


Chargé  de  rédiger  l'adresse  à  l'Assem- 
blée nationale,  114.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général,  117.  —  Pré- 
sident du  6"  bureau,  121;  scrutateur  du 
i",  135.  —  Obtient  des  voix  comme  iuge, 
139,  141,  142,  144.  145,  152,  155,  156, 
159,  160,  161,  163,  166,  167,  169,  170, 
172,  173,  175,  176,  179,  180,  181,  182, 
184,  186,  188,  1S9.  191  —  Élu  27«  juge 
le  9  décembre  1790,  191.  —  Discours  de 
remerciement,  191.  —  Commissaire  pour 
la  médaille  commémorative,  577. 

GossiN  (Pierre-François),  lieutenant  géné- 
ral civil  et  député  de  Bar-le-Duc  à  la 
Constituante.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  122,  125,  128,  129,  134,  141,  142, 
145,  150,  151,  152,  155,  156,  163,  166, 
172,  179,  180,  182,  184,  191,  192,  196, 
199,  200;  comme  juge  suppléant,  218, 
253,  268,  270,  279;  comme  substitut  du 
président  du  tribunal  criminel,  613;  de 
l'accusateur  public,  615.  —  Élu  substitut  . 
de  l'accusateur  public  le  15  juin  1791, 
615.  —  Refuse  ces  fonctions,  617.  — 
Remplacé  par  Faure,  618. 

Gouaux  (Jean),   épicier    à    Charenton.  — 
Électeur  du  canton  de  Charenton,  86. 

Goujon  (Denis-François),  mercier.  —  Élec- 
teur de  la  section  Bonne-Nouvelle,  23. 

Gouniou  (Jean-Martin),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  d^'s  Enfants-Rouges,  46.  — 
Secrétaire  provisoire  de  rassemblée,   93. 
—  Obtient  des   voix   pour  le  secrétariat 
106. —  Elu  secrétaire  adjoint  le 20  novem- 
bre 1790,  108.  —  Des  remerciements  lui 
sont  votés,  109.  —    Propose    de  lire   les 
anciens  procès-verbaux,  153. — Lit  un  des 
anciens  procès-verbaux,  202.  —  Obtient 
des  voix  pour  le   secrétariat  général  de 
l'assemblée,  260.  —  Réélu  secrétaire  ad- 
joint le  21  décembre  1790,  261.  —  Signe 
le  procès-verbal  en  remplacement  de  Ce- 
rutti  malade,  267,  274,  282.   —   Obtient 
des  voix  pour  la  présidence  de  l'assem- 
blée, 397  ;   pour  le  secrétariat  général, 
398.  —  Réélu  secrétaire  adjoint  le  20 jan- 
vier 1791,  399.  —  On  lui  vote  des  remer- 
ciements comme  secrétaire  adjoint,  402; 
pour  son  zèle  dans  ses  fonctions,  470.— 
Lettre  de  Cerutti  pour  le  recommandera 
l'administration  du  département,  470.  — 
Nommé  garde  provisoire  des  archives  de 
l'assemblée,  471.  —  Secrétaire  provisoire 
de  l'assemblée  du  district  de  Paris,   476. 
—  Obtient    des  voix  comme  secrétaire, 
477;  comme    scrutateur  général,  478.  — 
Élu  secrétaire  adjoint  le  30  janvier  1791, 
480.  —  Signe  les  procès- verbaux  en  rem- 
placement de  Cerutti    malade,  .'ill,  515, 
524,  527,  535,  537,   544.    —  Secrétaire 
provisoire  de  l'assemblée  du  département, 
546.  —  Obtient  des  voix  pour  le  secréta- 
riat de  l'assemblée,  547  ;   comme  scruta- 
teur général,    548.   —    Commissaire  au 
Te  Deum  pour   la  convalescence  du  roi, 
564.  —  Secrétaire  provisoire  de  l'asscïTi- 
blée,  580.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
présidence  de  l'assemblée,  581.  —   Élu 


TABLE   ANALYTIQUE. 


659 


secrétaire  de  l'assemblée  le  8  juin  1791, 
582.  —  Obtient  des  voix  comme  greffier 
du  tribunal  criminel,  59i;  comme  juge 
suppléant,  595.  —  Ou  lui  vote  des  remer- 
ciements, 619. 

Goupil  (Pierre-Jean-Charles),  apothicaire. 
—  Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal, 
7. 

OoupiL  DE  Prefelx  (Guillaume-François- 
Charles),  député  d'Alençon  à  la  Consti- 
tuante. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
150,  195. 

Gourel  (Charles-Etienne),  bourgeois.  — 
Électeur  de  la  section  des  Invalides,  59. 

OoDTTES  (Joseph-Louis),  député  de  Béziers 
à  la  Constituante.  —  Obtient  des  voii 
pour  la  cure  de  Saint-Sulpice,  483. 

GoDViON  (Jean-Baptiste),  major  général  de 
la  garde  nationale  parisienne.  —  Lettre 
sur  la  garde  de  l'assemblée,  1(X). 

■Gody-d'ârsy  (Louis-Marthe,  comte  de), 
lieutenant  général  de  l'Ile-de-France,  dé- 
puté de  Saint-Domingue  à  la  Consti- 
tuante. —  Fait  hommage  à  l'assemblée 
de  sa  Première  dénonciation  solennelle 
d'un  ministre,  251. 

Grainiers.  —  Vilmmin,  13. 

Qj-andin  (Jacques-Bernard),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  de  Bondy,  34. 

Grandin  (Jean-Jacques)^  commissaire  au 
Chàtelet.  —  Électeur  de  la  section  des 
Arcis,  32.  —  Obtient  de^  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du 
district,  479.  —  Nommé  commissaire  du 
roi  au  tribunal  d'Ajaccio,  597. 

Granrijean  (Charles-Barthélémy),  épicier,  à 
Champigny.  —  Electeur  du  canton  de 
Charenton,  87. 

Grandsire  (Louis-Charles),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  Sainte-Geneviève, 
74.  —  Obtient  des  voix  comme  greffier 
du  tribunal  criminel,  594. 

GRA^'ET,  président  du  département  du  Var. 

—  Accuse  réception  de  l'adresse  à  l'As-, 
semblée  nationale,  374;  du  discours  du 
curé  Thomeret,  428. 

Granet,  aumônier  du  bataillon  Saint-Louis. 

—  Obtient  des  voix  pour  les  cures  de 
Saint-Paul,  498,  499;  Saint-Séverin,  502. 

Grange-Batelière  (section  de  la).  —  Élec- 
teurs, 11. 

Grange.  —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
155. 

Grassard,  vicaire  de  Saint-Merri.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Ni- 
colas-des-Champs,  514. 

Gravier,  vicaire  de  Saint-Roch.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Nicolas-du- 
Chardonnet,  526. 

Gravier  de  Verge nnes  (Charles),  maître  des 
requêtes  de  l'hôtel  du  Roi.  —  Électeur 


de  la  section  de  la  Fontaine-de-Montrao- 
rency,  21.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  160.  —  Scrutateur  di  2*  bureau, 
177;  du  3S  203;  secrétaire  du  5%  289, 
344;  scrutateur  du  6*^,  381.  —  Obtient 
des  voix  comme  secrétaire  adjoint  de 
l'assemblée,  399  ;  comme  administrateur 
du  département,  425,  427.  —  Élu  23* ad- 
ministrateur le  31  janvier  1791,  430.  — 
Lettre  d'acceptation,  438.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district,  479. 

Gravilliers  (section  des).  —  Électeurs,  40. 

Gray  (Haute-Saône).  —  Muguet  de  Nan- 
thou,  député. 

Greffaut,  prêtre  de  Saint-Sauveur.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint 
Augustin,  522;  Saint-Nicolas-du-Char  ; 
donnet,  525. 

Greffiers.  —  Acart,  31.  —  Co/omôeaw,  66. 
—  Couturat,  75.  —  Dirrimajou,  77.  -— 
Gahé,  20.  —  Grandsire,  74.  —  Marin, 
73.  —  Mettot,  53.  —  Regiiault,  55.  — 
Terrasse,  27.  —  Virvaux,  54. 

Grégoire  (Henri),  député  de  Nancy  à  la 
Constituante.  —  Obtient  des  voix  pour 
les  cures  de  Saint-Sulpice,  483;  Saint- 
Roch,  490;  la  Madeleine  de  la  Villévêque, 
491  ;  pour  l'évêché  de  Paris,  552. 

Grenier  (Théodore),  négociant.  —  Électeur 
de  la  section  Henri  IV,  58. — Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district,  479;  du  département, 
549. 

Grenoble.  —  Barnave.  —  Mably.  —  Ser- 
van,  avocat  général  au  Parlement. 

Grignon.  —  Pépin,  électeur,  88. 

Grimpre/ (Claude),  procureur  de  la  Commune 
à  Vincennes.  —  Electeur  du  canton  de 
Vincennes,  86. 

Grintelle  (Jean),  officier  municipal,  à  Mont- 
martre. —  Électeur  du  canton  de  Clichy, 
82.  — Signataire  de  1  adresse  de  sa  muni- 
cipalité, 325.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général,  549. 

Griolet,  procureur  général  syndic  du  dépar- 
tement duGard.  —  Signataire  de  l'adresse 
à  l'Assemblée  nationale,  379. 

Grognet  (Gervais-Marin),  marchand  d'arbres, 
à  Vitry.  —  Électeur  du  canton  de  Vil- 
lejuif,  87. 

Gi'oizier  de  la  Presle  (Louis-Roger),  conseil- 
ler honoraire  au  Chàtelet,  — Électeur  de 
la  section  du  Louvre,  14. —  Commissaire 
au  Te  Deum  pour  ia  convalescence  du 
roi,  5o4. 

Gros  (Joseph-Marie),  curé  de  Saint-Nicolas- 
du-Chardonnet,  député  de  Paris  à  la 
Constituante.  —  Remplacé  pour  refus  de 
serment  par  Brongniart,  525,  527. 

Grosset  (Gilles-Hyacinthe),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Croix-Rôuge,  67. 


660 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


GuEBERT,  procureur  au  Châtelet.  —  Lettre 
sur  la  mort  de  Brizard,  son  beau-père, 
435. 

Guerin  (Jeac-Jaçques^  entrepreneur  de  bâ- 
timents. —  Électeur  de  la  section  de  la 
rue  l'oissonnière,  33.  —  Scrutateur  sup- 
pléant du  3'^  bureau,  381.  — Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district.  479;  du  département, 
549.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour 
la  convalescence  du  roi,  564. 

Guerrier  (Jean-Florentin),  bonnetier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quatre-Na- 
tions,  63. 

Gueullette  (Antoine-Nicolas),  commissaire 
au  Chcâtel  t.  —  Electeur  de  la  section 
de  l'Hôtel-de-ViUe,  51.  —  Secrétaire  sup- 
pléant du  3*  bureau,  177. 

Guezard  (Nçël),  boucher  au  Grand-Gen- 
tilly.  —  Électeur  du  canton  de  (Ihà- 
tillon,  89. 

GuiAVOLS,  sous-principal  du  collège  d'Har- 
court.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de 
Saint-Augustin,  522. 

Guichard  (Louis-Joseph),  professeur  de  mu- 
sique, —  Electeur  de  la  section  du  Tem- 
ple, 35.  —  Commissaire  à  la  fête  reli- 
gieuse du  club  des  ci-devant  représentants 
de  la  Commune,  444. 

Guignard  (Pierre-François),  ébéniste.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  rue  de  Mon- 
treuil,  37. 

Gl'illaimk  ou  Glillfmet,  desservant  de 
Saint-Antoine. — Obtient  des  voix  pour  les 
cures,  de  Saint-Antoine,  524;  Saint-Fran- 
çois-d'Assise,  533. 

Guillaume  (Louis-Marie),  avocat,  député  de 
Paris  hors  les  murs  à  la  Constituante. — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  184,  192; 
comme  juge  suppléant,  222,  223,  226, 
227. 

Gut7/emef  (Claude-Jean),  épicier.  —  Électeur 
de  la  section  du  Temple,  3G.  —  Admis 
en  remplacement  d'Arnaud,  démission- 
naire, 113.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée,  549. 

GiiLLiN,  secrétaire-grenier  de  la  municipa- 
lité de  Stains.  —  Signataire  de  l'adresse 
de  la  municipalité,  313. 

Guinot  (Henri),  épicier.  —  Électeur  de  la 
section  des  Quatrc-Nations,  62. 

GuYET  (Jean-Biiptiste-François),  avocat  au 
Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  2it5,  214;  comme  juge  suppléant, 
226,  '236.  238,  248,  253,"  254,  264,  279, 
297,  29S,  300,  302,  3Uo,  308,31 i,  315,  318, 
320,  322.  327,  595,  600,  603,  604,  606, 
608.  609.  —  Élu  juge  suppléant  du  1" 
arrondissement  le  14  juin  1791,  610.  — 
Lettre  d'acceptation,  611. 

G'njnemen^  de  Kcralio  (Louis-Félix),  cheva- 
lier de  SainiLouis.  —  Électeur  de  la  sec- 


tion de  la  Bibliothèque,  9.  —  Obtient  dos 
voix  pour  le  secrétariat  de  l'assemblée, 
106.  —  Président  du  1"  bureau,  120,135; 
du  3%  154. 

Guyot  (Jean-Baptiste),  marchan  I  pelletier. 

—  Électeur  de  la  section  du  Louvre,  14. 

—  Scrutateur  du  6"  bureau,  177.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  scrutateur  général 
de  l'assemblée  du  district,  480. 

Guyot  (Jean-Jacques),  négociant.  — Électeur 
de  la  section  des  Arcis,  31 . 

Guyot-Desherbiers  (Claude-Antoinp),  avocat 
au  Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juse,  211,  215;  comme  juge  suppléant, 
218,  221,  2-22,  '223,  226,  227,'  229,  231, 
235,  236,  238,  241,  216,  248,  250,  '253, 
254,  255,  257,  264,   265,   266,   2ti8,   269, 

272.  —  Elu  14*=  juge  suppléant  le  23  dé- 
cembre 1790,  273.  —  Discours  de  remer- 
ciement, 277. 

H 

Hali>e-au-Blé  (section  de  la).  —  Électeurs, 
16.  —  Dénonce  les  manœuvres  crimi- 
nelles des  membres  de  la  Société  des 
amis  de  la  Constitution  monarchique, 
426. 

Hamel,  prêtre  du  collège  de  Montaigu.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Antoine,  524;  Saint- François-d'Assise, 
533. 

Hanot.    V.  An\eau. 

//ag»«'n(Honoré-Alexandre),  ancien  receveur 
des  domaines  de  Monsieur.  —  Electeur 
de  la  section  de'^  Enfants-Rouges,  46.  — 
Scrutateur  du  5^  bureau,  344.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée,  549. 

Haras.  —  Bequet,  11.  —  Cusin,  21. 

Haro  (Nicolas),  citoyen  à  Montreuil.  — 
Électeur  du  canton  de  Montreuil,  85. 

Haute-Loire  (département   de  la).  —  Dos- 
.  fant. 

Haute-Marne  (département  delà). —  Cham- 
bon.  —  Guyot-Desherbiers,  —  Oudart. 

Haute-Saône  (département  de  la).  — Muguet 
de  Nanthou.  —  Accusé  de  réception  par 
le  directoire  de  Vesoul,  de  l'adresse  à 
l'Assemblée  nationale,  3i8. 

Havre  (Le).  —  Faure. 

Hazard  (Joseph-Etienne),  citoyen.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  place  Louis  XIV, 
20. 

HazaRD.  —  Commis  au  secrétariat,  119. — 
Signe  une  pétition,  461. 

HeJuis  (Charles-Joseph-Marie),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal,  6. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge  supplé- 
ant,  218,    235,   2i6,  264,  266,   270,  272, 

273,  279,   314,  322,  595;   comme  secré- 


TABLE  ANALYTIQUE. 


661 


taire  général  de  l'assemblée  du  district, 
479. 

Hemeri  (Pierrc-Augusliu),  avocat  au  Parle- 
ment. —  Obtient  des  voix  comme  ju^e, 
170,  179,  205,  214;  comme  juge-supplé- 
ant, 219,  2-21,  22-2,  223,  220,  235,  23S. 
241,  248.  2:)0,  253,  25i,  255,  257,  20 i, 
266.  —  Elu  13*'  juge-suppléant  le  23  dé- 
cembre 1790,  268.  —  Discours  de  remer- 
ciement, 276. 

Hbnnechard,  prêtre  de  Saint- Germain- 
l'Auxerrois.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
cure  de  Salnt-Germain-l'Auxerrois,  488. 

Hennequin  (Antoine-Xavier),  notaire àMon- 
ceaux.  —  Electeur  du  canton  de  Clichy, 
83. 

Henri  IV  (section  de).  —  Électeurs,  57. 

Henriox  de  Pansey  (Pierre-Paul),  avocat  au 
Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge  suppléani,  279. 

Henriot,  vicaire  de  Sainte-Marie  du  Temple. 

—  Obtient   des  voix    \  our  les  cures  de 
Saint-Roch,  490;  Saint-Gervais,  499. 

HÉRAULT  (département  del').  —  firoussonet. 

—  Duveyrie}\  —  Mourgue. 

HÉRAULT  DE  SÉcHELLES  (Marie-Joan),  avocat 
général  au  Cliâtelet.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  142,  144. 150, 160,  166,  167, 
170,  175,  179,  180.  —  Élu  23«  juge  le 
6  décembre  1790,  181.  —  Remercie  par 
lettre,  187.  —  Annonce  qu'il  viendra  re- 
mercier l'assemblée,  250.  —  Discours  de 
remerciement,  253.  —  Nommé  commis- 
saire du  roi  près  du  tribunal  de  cassation, 
doit  être  remplacé  comme  juge  du  i'-'''  ar- 
rondissement, 588. 

Herbault  (Jean;  Baptiste),  auditeur  des 
comptes.  —  Électeur  de  la  section  du 
Roi  de-Sicile,  50. —  Scrutateur  du  l^'"  bu- 
reau, 154. 

Herbault  (Nicolas-Alexandre),  homme  de 
loi.  —  Électeur  de  la  section  du  Marché- 
des-Innocents,  28.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge.  159,  160,  166,  169,  170,  172, 
173,  175,  179,  180,  181,  18i,  189,  197, 
200,  201,  214;  comme  jnse  suppléant, 
223,  226,  227,  229,  235,  230,  238,  2H, 
246,  248,  253,  254,  255,  266,  297,  300, 
306.  —  Président  du  6«  bureau,  177; 
secrétaire  du  3*^,  203. 

Herbaut-Despavaux,  avocat  au  Parlement. 

—  Obtient    des  voix    comme  juge    sup- 
pléant, 231. 

Herbelot.  V.  D'Hep.belgt. 

HEiiVRARD,  procureur  au  Parlement.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  155. 

Héyin  (Jean-Pierre),  vigneron  à  Issy.  — 
Électeur  du  canton  d'issy,  89. 

HoM  (Gilbert),  avocat  au  Parlement.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  167. 

Hommes  de  lettres.  —  Fabre  d'Èglantine, 
07. 


Horlogers.  —  Le  Roy,  25.  —  Roy,  2.  — . 
Vaucher,  56.  —  Voisin,  67. 

Hospices.  —  Bechet,  39. —  Fauve.  53. 

IIôtel-de-Ville  (section  de  1').  — Électeurs, 
50. 

Houdart  (Jean-Nicolas),  quincaillier.—  Élec- 
teur de  la  section  des  Quatre-Naiions,63. 

Houlié  (Alexis),  maître  maçon.  —  Électeur 
de  la  section  de  Bondy,  3i. 

HoHSset  (Guillaume-Simon),  mercier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Lombards,  29. 
—  Commissaire  pour  la  présentation  de 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  212.  — 
Scrutateur  du  4^  bureau,  432;  suppléant 
du  4",  551. 

Hua  (Nicolas-Louis-Hyacinthe),  homme  de 
loi.  —Electeur  de  la  section  de  la  Place- 
Royale,  52. —  Proteste,  au  nom  de  sa  sec- 
tion, contre  la  réunion  des  six  tribunaux 
dans  un  même  lieu,  296.  —  Scrutateur 
suppléant  du  2*^  bureau,  381.  —  Gomiuis- 
saire  au  Te  Deum  pour  la  convalescence 
du  roi,  564;  pour  la  médaille  commémo- 
rative,  577.  —  Obtient  des  voix  comme 
substitut  du  président  du  tribunal  crimi- 
nel, .586;  de  l'accusateur  public,  590.  _ — 
Rapport  sur  la  médaille  commcmorative 
de  l'assemblée.  502.  —  Obtient  des  voix 
comme  greffier  du  tribunal  criminel,  594. 

Hnchon  (Antoine),  boulanger  ordinaire  du 
Roi.  —  Électeur  de  la  section  de  la  Fon- 
taine-de-Grenelle,  60.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général,  5i9. 

HuQuct  (Jean-Edme),  corroyeur.  —  Électeur 
de  la  section  des  Arcis,  31. 

Huguet  (Théodore-François),  procureur  au 
Ghâtelet.  —  Électeur  de  la  section  de 
l'Oratoire,  15. —  Scrutateur  du3''  bureau, 
154;  du  2%  177  ;  secrétaire  du  5%  204; 
du  1",  251  ;  scrutateur  du  4%  344. 

Huissiers.  —  L'assemblée  ne  doit  pas  nom- 
mer ceux  du  tribunal  criminel,  55i6. 

Hui<!siers-priseurs.  —  Bizet,  2.  —  Blanc, 
25.  —  Boileau,  60.  —  Decaudin,  56.  — 
De  Cressy,  6.  —  Delahaye,  56.  —  Gai- 
lien,  .1.  -Poultier,  iO.  —  Ralfy,  38.  — 
Roussel,  56.  —  Viollet-Leduc,  47. 

HuLix,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  604. 

Hullin  de  Boischevalier  (Louis  Joseph),  pro- 
cureur des  comptes.  —  I^lecteur  de  la 
se:tion  de  l'Arsenal,  53. 

HuLOT,  maréchal  des  logis  de  la  gendarme- 
rie nationale. —  Dei^iande  la  conservation 
du  prévôt  Papillon  comme  colonel  des 
gendarmes  des  départements  de  Paris,  de 
la  Seine  et  de  l'Oise,  403. 

HuoT  (F.-R.),  curé  de  la  paroisse  de  Saint- 
Jean  de  Latran.  — A  prêté  serment,  482. 
Sa  paroisse  est  supprimée,  482.  — 
Annonce  que  son  grand  âge  ne  lui  permet 
pas  d'accepter  une  cure,  561.  —  Réclame 


662 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 


la  cure  de  Sainte-Geneviève,  562.  —  Le 
Comité  ecclésiastique  lui  donne  raison, 
565J. 

Hussenot  (Jean-Dominique),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  rue  Beau- 
bourg, 45. 

H  y  mette  (Auguste-Jean),  homme  de  loi.  — 
Électeur  de  la  section  des  Gravilliers,40. 

—  Scrutateur  suppléant  du  l'"'"  bureau, 
481.  —  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  600. 

I 

Ille-et-Vilaiae  (département  d').  —  Bigot 
de  Préameneu.  —  Gmjnement  de  Ke7-alio. 

—  Lanjuinais,  —  Le  Chapelier.  —  Mal- 
herbe. —  Accusé  de  réception  par  le  di- 
rectoire du  discours  du  curé  Thomeret, 
408. 


Imprimeurs 
Baudouin,  71. 


,  65.  —  Aze,  74.  — 
Cailleau,  75.  —  Kna- 


■  pen,  65.  —  Quillau,  73. 

Incelin  (Balthazar),  avocat, ancien  jugecon- 
sul.  —  Obtient  des  voix  comme  adminis- 
trateur, 414,  418.  —  Élu  19"  administra- 
teur le  27  janvier  1791,  421.  —  Lettre 
d'acceptation,  448. 

Indre  (département  de  1').  —  Accusé  de  ré- 
ception par  le  président  Crublier,  de  l'a- 
dresse à  l'Assemblée  nationale,  343;  du 
discours  du  curé  Thomeret,  414. 

Indre-et-Loire  (département  d').  —  Soreau. 

Ingénieurs.  —  Bayon,  63. 

Inscriptions  et  Belles  Lettres  (Académie 
des).  —  Ameilhon.  —  Dusaulx.  —  Gar- 
nier  (Germain). — Guynement  de  Keralio. 
—  Pastoret.  —  Silvestre  de  Sacy. 

Instituteurs  et  maîtres  de  pension.  — Audet 
de  la  Mesenguère,  38.  —  Colin,  HP.  —  De 
Vérac,  79.  —  Lepitre,  76.  —  Maurice, 
75.  —  Patris,  77.  —  Prévert,  39.  —  Ro- 
lin,  58.  —  Watrin,  38. 

Intérieur  (ministi-es  de  1').  —  Cahier  de 
Gerville.  —  François  de  Neufchâteau.  — 
Letourneux.  —  Mourgue.  —  Paré. 

Invalides  (section  des).  —  Électeurs,  58. 

Isère  (département  de  1'). —  Barnave. — Cha- 
broud.  —  Mably.  —  Lettres  du  procu- 
reur de  la  commune  de  Vienne,  con- 
cernant Chabroud,  275. 

Isle-Saint-Louis  (section  de  1').  —  Élec- 
teurs, 55. 

IsNARD  de  Bonnf.uil  (Jean-Louis),  avocat  aux 
conseils  du  Roi.  '*  —  Obtient  des  voix 
comme  juge  suppléant,  250,  26i,  270, 
327,  388.,  392,  393,  394,  595,  598,  600, 
604.  —  Élu  juge-suppléant  du  6*  arron- 
dissement le  14  juin  1791,  605.  —Lettre 
d'acceptation,  611. 

IssY.  —  i?ar.a?/e,  électeur,  89.  —  Bezot, 
id.,  89.  —  Gagne,  id.,  88.  —  Hevin,  id.. 
89.  —  Vaton,  id.,  89. 


IssY  (canton  d'). — Électeurs,  88. —  Adresse 
de  ce  canton  à  l'assemblée,  316. 

Italie.  —  Cerutti,  né  à  Turin. 

IvRY.  —  Collet,  électeur,   87. 
id.,  87. 


Renault^ 


Jacob,  officier  municipal  de  Pantin.  —  Si- 
gnataire des  arrêtés  et  de  l'adresse  de  la 
municipalité  de  Pantin,  285,  286. 

Jacobé-Denaurois  (Claude-Louis),  directeur 
général  de  la  manufacture  des  glaces.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts^ 
38.  —  Scrutateur  suppléant  du  5*  bu- 
reau, 177.  —  Obtient  des  voix  ccmme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du  dis- 
trict, 479  ;  du  département,  549. 

Jacobins  (congrégation  des).  —  Christophe. 

Jacobins  (société  des).  V.  Amis  de  la  Con- 
stitution. 

Jacquemard  (Pierre),  négociant.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  rue  Beaubourg,  45. 

Jacquot  (Pierre-André),  curé  de  Saint-Mar- 
tin. —  Electeur  de  la  section  des  Gobe- 
lins,  80.  —  Prête  serment  à  la  constitu- 
tion civile  du  clergé,  305.  —  Sa  paroisse 
est  supprimée,  482.  — -  Devient  curé  de 
Saint-Marcel,  497. 

Jallier  (Claude-Jean),  architecte.— Électeur 
de  la  section  des  Gravilliers,  42. 

Jannin  (Pierre-Gabriel),  premier  commis 
des  économats.  —  Électeur  d«  la  section 
de  la  Fontaine-de-Montmorency,  21. 

Janson  (Bernard-Siméon),  layetier.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Place-Royale,  53. 

—  Scrutateur  suppléant  du  4*  bureau, 
432.  —  Obtient  des  voix  comme  scruta- 
teur général  de  l'assemblée,  549.  —  Com- 
missaire au  Te  Deum  pour  la  convales- 
cence du  roi,  564. 

Jaquotot  (Antoine-Edme-Nazaire),  conseiller 
en  l'Amirauté.  —  Électeur  de  la  section 
du  Roi-de-Sicile,  49. 

Jardin-des-Plantes  (section  du).  —  Élec- 
teurs, 78. 

Jardiniers.  —  Le  Grand,  59. 

Joailliers.  —  Bourgeois,  57.  —  Cartier,  16. 

—  De  Roussy,  31.  -  Diivergier,  13.  — 
Francotay,  12.  —  Gallemant.  26.  —  Gi- 
bert,  58.  —  Pennier,  74.  —  Patron,  57. 

—  Prévost,  -6.  —  Révérend,  58.  —  Sau- 
rin,  41 .  —  Sommé,  64. 

JoiNViLLE  (Haute-Marne).  —  Guyot-Desher- 
biers. 

JoLLiN,  officier  municipal  de  Bobigny.  — 
Signataire  de  l'adresse  de  la  commune 
de  Bobigny,  341. 

JoUivet  (Charles),  marchand  de  vin.  —  Élec- 
teur de  la  section   Notre-Dame,   57.  — 


TABLE  ANALYTIQUE. 


663 


Scrutateur  du  5*  bureau,  177.  —  Coni' 
missaire  au  Te  Deum  pour  la  convales- 
cence du  roi,  504. 

JoLLY  (Jean-François),  avocat,  officier  mu- 
nicipal. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
172,  175,  205,  2i4;  —  comme  juge  sup- 
pléant, 222,  231,  235,  236,  238,  2il,  246, 
248,  250,  25?,  254,  255.  —  Élu  11*  juge 
suppléant  le  21  décembre  1790,  257.  — 
Discours  de  remerciement,  293. 

Jolly  (Jospph-Louis),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  Croix-Rouge,  68.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  182;  — 
comme  scrutateur  générai  de  l'assemblée, 
549. 

Joîy  (Dominique-Maurice),  ancien  chirur- 
gien-major de  la  garde  de  Paris.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Quatre-Nations, 
62. 

Jonchery  (Michel-Louis),  maçon.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Roule,  5. 

Jonery  (Claude-Antoine),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  du  Jardin-des- 
Plantes,  79. 

Joseph  (C!aude\  ancien  officier  du  roi.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  rue  de  Mon- 
treuil,  37.  —  Commissaire  pour  la  pro- 
clamation des  curés,  528. 

Josse  (Jean-Josoph-Raymond),  fabricant  d'é- 
ventails. —  Electeur  de  la  section  du 
Ponceau,  24. 

Josset  (François),  marchand  de  vin.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Gravilliers,  40. 

JouBERT  (Pierre-Mathieu),  évoque  constitu- 
tionnel de  la  Charente.  —  Consacré  par 
Gobel,  568. 

JouBERT,  chanoine  d'Angers. —  Obtient  des 
voix  pour  les  cures  de  Saint-Paul,  499, 
Saini-Séverin,  509;  Saint-Germain  des- 
Prés,  510;  Saint-Paul,  512;  Saint-Augus- 
tin, 522,  523;  Saint-Antome,  524;  Saint- 
Nicolas-du-Chardonnet,  526;  Saint-Fran- 
çois d'Assise,  533  ;  Saint-Victor,  565. 

JoDBERT,  prêtre  de  Sainte-Marguerite.  — 
—  Obtient  des  voix  pour  les  cures  de 
Saint-Gervais,   500;    Saint-Séverin,  502. 

JoDRXAL  DU  SofR.  —  Lettre  de  son  rédacteur 
Etienne  Feuillant,  270. 

■JoDYE  DES  Roches,  député  de  la  sénéchaussée 
du  Maine  à  la  Constituante.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  181. 

Jozeau  (Mathurin-Pierre),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  ïhermes-de-Julien, 
71.  —  Scrutateur  du  2"  bureau,  203; 
suppléant  du  5^,  289.  —  Obtient  des  voix 
cnmme  juge  suppléant,  -^31,  236,  239, 
241,  253,  255,  266,  279,  289,  297,  306, 
320,  609. 

Jlges.  —  Agier.  —  Alix.  —  Bigot  de 
Préameneu.  —  Brunet.  —  Clément  de 
Blavette.  —  D'Augy.  —  Delavigne.  — 
Dionis  du  Séjour.  —  Du  Port.  — Freteau 


—  Garran  de  Coulon.  —  Gaultier  de 
Biauzat.  —  Gorguereau.  —  Hérault  de 
Séchelles.  —  Lefèvre  d'Ormesson.  — 
Vlleritier.  —  Marcilly.  —  Merlin  de 
Douai.  —  Minier.  —  Morel  de  Vindé.  — 
Mouricault.  —  Mutel.  —  Oudart.  — 
Becolène.  —  Target.  —  Thouret.  — 
Treilhard.  —  Tronchet.  —  Vermeil.  — 
Voidel. 

j  Juges  suppléants.  —  Archarnbault.  —  .4»*- 
!  sandaux.  —  Babille  du  Prénoy.  —  Bou- 
chard. —  Bureau  du  Colombier.  —  Ca- 
rouge.  —  D'Anthonay.  —  Dommanget. — 
Duchauffuur.  —  Dumesnil  de  \ferville.  — 
FoUenfnnt.  —  Gaigne.  —  Gérard.  —  Gi- 
rard de  Bury.  —  Guyet.  —  Guyot-Des- 
herbiers.  —  Hemeri.  —  Isnard  de  Bon- 
neuil. —  Jol'y.  —  LaCaze.  —  Mennessier. 

—  Miller.  —  Millet  de  Gravelle.  —  Mu- 
guet de  Nanthou.  —  Pons  de  Verdun.  — 
Rivière.  —  Bobin. —  Roederer.  —  Viellart. 

Juges  de  paix.  —  Anquetil.  —  Beaufils.  — 
Beauvaisde  Préau.  — Blandin.  —  Bobée: 

—  Boivin  de  Blancmur.  —  Bosquillon. 

—  Botot.  —  Bruneau.  —  Bruzelin.  — 
Ceyrat.  —  Chauvin.  —  Chépy.  —  Dau- 
courl.  —  Decaudin.  —  Defresne.  —  De- 
larsiUe.  —  Duperron.  —  Duportail.  ~ 
Durouzeau.  —  Etienne  de  la  Bivière.  — 
Fnyel.  —  Fourcroy.  —  Franch  t.  — 
Frezard.  —  Gerdret.  —  Herbault.  — 
Hullin  de  Boischevalier.  —  Jaquotot.  — 
Lanneau.  —  Lebrun.  —  Lechevalier.  —- 
Legier.  —  le  Scène-Desmaisons.  —  Lesei- 
gnenr.  —  Lessore.  —  Leverdier.  —  Locré, 
Maillet. —  Mathieu- Lépidor. —  Menjaud. 

—  Noël.  —  Parey.  —  Patry.  —  Pom- 
tart.  —  Bobin.  —  Bouveau.  —  Sanson- 
Dnperron.  —  Thorillon.  —  Watrin.  — 
Wisnick* 

JuGUELARD,  chapelain  du  Val-de-Grâce.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Antoine,  524. 

JuiGNÉ  (Antoine-Éléonore-Léon  Le  Clerc  de), 
archevêque  de  Paris,  député  de  Paris  à  la 
Constituante.  —  Son  siège  est  déclaré 
vacant  pour  défaut  de  serment,  546.— Est 
remplacé  par  Gobcl,  552. 

JuiGXÉ,  vicaire  de  Saint-Laurent.  — Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Paul,  498. 

Julienne  (Jean-Baptiste-Thomas),  bonne- 
tier. —  Électeur  de  la  section  de  l'Ob- 
servatoire, 77. 

JuHiot  (Jean-François),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  du  Louvre.  —  Obtient  des 
voix  pour  la  présidence  de  l'assemblée, 
547. 

Junot  (Edme-Antoine),  procureur  au  Parle- 
ment. —  Electeur  de  la  section  du  Roi- 
de-Sicile,  50.  —  Commissaire  pour  la 
présentation  de  l'adresse  à  l'Assemblée 
nationale,  212. 

Jura  (département  du).  —  Démeunier.  — 
Accusé  de  réception  par  le  directoire  du 
discours  du  curé  Thomeret,  428. 


164 


ASSEJ\iBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 


Jvssicti  (Antoine-Laurent  de),  de  l'Acadc- 
mie  des  sciences.  —  Electeur  de  la  sec- 
tion du  Javdin-des-Planles,  78.  —  Secré- 
taire du  4*  bureau,  135;  président  du  4", 
154.  —  Obtient  des  voix  comme  secré- 
taire adjoint  de  l'assemblée,  399;  comme 
scrutateur,  400,  479;  —  comme  admi- 
nistrateur du  département,  452.  454.  — 
Elu  33e  administrateur  le  10  février  1791, 
455.  —  Lettre  d'acceptation,  457. 

JnsTiCE  (ministres  de  la).  —  Abrial.  —  Du- 
port-Dutertre. 

JuviGîSY  (Pierre-Louis),  l*'  vicaire  de  Saint- 
Eustache.  —  Obtient  des  voi.\  pour  les 
cures  de  la  Madeleine  de  la  Villév^que, 
491;  Saint-Paul,  498.  —  Élu  cnré  de 
Saint-Paul  le  13  février  1791,  499.  — 
Refuse  ces  fonctions  pour  raison  de  santé, 
507. 


Keraîio.  V.  Guynement. 

Kergariou,  président  du  département  du 
Finistère.  —  Accuse  réception  de  l'adresse 
à  l'Assemblée  nationale,  3i8. 

Kersaint  (Armand-Guy-Simon  de),  chef  do 
division  d'armée  navale.  —  Électeur  dn  la 
section  de  la  Bibliothèque,  10.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  présidence  de  l'as- 
semblée, 103.  —  Elu  président  le  20  no 
vembre  1790,  106.  — Pi^êtc  serment,  109. 

—  Répond  à  Merlin  de  Douai,  133;  —  à 
Bail! y  et  à  La  Fayette,  136,  137;  —  à 
Agier,  143;  —  à  Treilhard,  146;  —  h 
Lefèvre  d'Ormesson,  148;  —  à  Morel  de 
Vindé,  149;  —  à  Bi^ot  de  Préamenou, 
157;  —  à  Recolène,  161  ;  —  à  Garran  de 
Coulon,  l(>i  ;  —  à  Tronchet,  164;  —  à 
Minier,  165;  —  à  Oudart,  168;  —  à 
Vermeil,  170;  —  à  d'Augy,  173;  —  à 
Delavigne,  180;  — àClément  de  Blavette, 
187;  —  à  Gorguereau,  192  ;  —  à  Voidel, 
193;  —  à  Mutel,  198;  —  à  L'Héritier. 
201  ;  —  à  Alix,  202  ;  —  à  Gaultier  de 
Biauzat,  206;  -  à  Mouricault,  207  ;  —  à 
Marcilly,  219;  —  à  Brunet,  220.  —  Dis- 
cours prononcé  en  présentant  à  l'Assem- 
blée nationale  l'adresse  de  l'assemblée 
électorale,  224.  —  Répond  à  Léoiiard 
Robin,  225;  —  à  Muguet  de  Nanthou, 
237;  —  à  Miller,  238.  —  Lit  la  lettre  à 
joindre  aux  exemplaires  de  l'adresse,  239. 

—  Répond  à  Millet  de  Gravelle,  243;  — 
à  Dommangct,  244;  —  à  Hérault  de  Sé- 
chelles,  254;  —  à  Roederer,  256.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  présidence  de  l'as- 
semblée, 258.  —  Est  remplacé  comme 
président  par  Pastoret  le  21  décembre 
1790  et  prononce  un  discours,  258.  —  On 
lui  vote  des  remerciements,  -59.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  le  secrétariat  général, 
260.  —  Fait  <onnaitre  une  crrer.r  com- 
mise dans  l'impression  de  l'arrêté  du 
16  décembre,  26i.  —  Président  du  2*^  bu- 
reau, 288.  —  Elu  2*  administrateur  du 
département,  pour  le  district  de  Paris, 
le   4  janvier  1791,  346.  —  Demande  et 


fait  voter  que  désormais  les  élus  ne  fe- 
ront pas  de  remerciements,  355.  —  Scru- 
tateur suppléant  du  *i*  bureau,  381.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  397  ;  comme  secrétaire  ad- 
joint, 399.  —  Scrutateur  suppléant  du 
!"■  bureau,  432.  —  Obtient  des  voix 
comme    procureur   général  syndic.  465; 

—  comme  président  de  l'assemblée  du 
district,  477  ;  —  comme  scrutateur  géné- 
ral, 478.  —  Commissaire  pour  la  procla- 
mation   du    curé   de  Saini-Sulpice,  483. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  547,  581;  comme  scrutateur 
général,  549.  —  Fait  une  motion  sur 
le  payement  des  impôts,  616. 

Knapen  (André-François),  libraire.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Théâtre-Français, 
65.  —  Dates  de  naissance  et  de  mort, 
623.  —  Scrutateur  suppléant  du  5^  bu- 
reau, 177;  scrutateur  du  6%  204;  prési- 
dent du  5%  252;  scrutateur  du  3%  289; 
secrétaire  du  6«,  344;  scrutateur  du  5*, 
381;  secrétaire  du  3%  432;  du  4%  481  ; 
président  du  3%  551.  —  Obtient  dfs  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée, 
479,549. 


La  Barre  (Picrre-Fiançois  de),  huissier  à 
verge  au  Châtelet.  —  Admis  comme 
3"  huissier  de  l'assemblée,  302.  —  An- 
nonce sa  nomination  comme  huissier  |.rès 
les  nouveaux  tribunaux,  416. 

Labiée  (Jacques),  avocat.  —  Électeur  de  la 
section  du  Luxembourg,  70.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée  du  district,  479;  —  du  dépar- 
tement, 549. 

La  Borde  (Jean-Louis-Honoré  de),  lieute- 
nant général  de  la  prévôté  de  l'hôtel.  — 
Électeur  de  la  section  du  Luxembourg, 
71.  _  Scrutateur  du  6«  bureau,  177.      . 

Laborey,  prêtre.  —  Obtient  des  voix  pour 
les  cures  de  Saint-Paul,  498;  Saint-Ger- 
main-des-Prés,  510. 

Laborie,  prêtre  de  Saint-Gervais.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Paul, 
512;  Saint-Augustin,  523;  Saint-Antoine, 
524;  Saint-François  d'Assise,  533. 

Labourette,  prêtre.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  cure  de  Saint-Séverin,  509. 

Laboureurs.  —  Bargue,  89.  —  Dehincourt, 

87.  —  Fillassier,  88.  —  Fournier,  82.  — 
Le  Duc,  87.  —  Lezier,  84.  —  Mamfray^ 

88.  —  Pépin,  88.  —  Renoult,  87. 
Lacaille    (Edme-François),    bourgeois.    — 

Électeur  de  la  section  du  Ponceau,  24. 
La  Gaze,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  155,  159,  163,  166, 
169,  172,  173,  195,  200,  205,  211,  214; 
—  comme  juge  suppléant,  218,  226,  229, 
231,  235,  236,  238,241,  '^46,  248.  —  Élu 
9«  juge  suppléant  le  19  décembre  1790, 
250.  —  Discours  de  remerciement,  263. 


TABLE   ANALYTIQUE. 


665 


Lacépède  (Bornard-Germ?in-Éticnne  de), 
garde  du  cabinet  d'histoire  naturelle.  — 
Éiecteiir  de  la  section  du  Jardin-des- 
Plaiites,  78.—  Charj^é  de  rédiger  1  adresse 
à  l'Assemblce  nationale,  114.  —  Vice- 
secrotaire  du  3«  bureau,  177;  scrutateur 
du  5«,  204;  du  2V  251.  —  Obtient  des 
voix  pour  la  présidence  de  l'as-emblée, 
258;  pour  le  secrétariat  général,  260, 
261.  —  Elu  le  21  décemi)re  179U  secré- 
taire adjoint,  261.  —  Elu  9*  administra- 
teur le  10  janvier  1791,  370.  —  Lettre 
d'acceptation,  374.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  présidence  de   l'assemblée,  397. 

—  Élu  secrétaire  général  de  l'assemblée 
en  remplacement  de  Cerutti  le  20  janvier 
1791,  398.  —  On  lui  vote  des  remercie- 
ments comme  secrétaire  adjoint,  402.  — 
Chargé  de  rédiger  un  extrait  des  procès- 
verbaux  de  l'assemblée,  471.  —  Obtient 
des  voix  comme  président  de  l'assemblée 
du  district,  477;  comme  secrétaire,  477; 
comme  scrutateur  général,  478.  —  Élu 
secrétaire  adjoint  le  30  janvier  1791,  480. 

—  Commissaire  pour  la  proclamation  du 
curé  de  Saint-Sulpice,  485.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  présidence  de  l'assem- 
blée, 5i7.  —  Élu  secrétaire  de  l'assem- 
blée le  13  mars  1791,  547.  —  Commis- 
saire pour  la  proclamation  de  l'évêque  de 
Paris,  553;  —  pour  la  médaille  commé- 
morative,  577.  —  Élu,  au  2*^  tour,  prési- 
dent de  l'assemblée   le  8  juin  1791,  5^1. 

—  On  lui  vote  des  remerciements,  620. 

—  Discours  de  clôture,  621.  —  Déclare 
l'assemblée  électorale  dissoute,  622. 

La  Chapelle. — Masse,  curé,  82. — Trouillet, 
électeur,  83. 

Lacretelle  (Pierre-Louis  de),  avocat  au 
Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  172,  175;  —  comme  juge  suppléant, 
221,  2-i2,  226,  229,  231,  238,  297. 

L\  Fayf.tte  (Gilbert  Motier,  marquis  de), 
cmnianiiant  général  de  la  garde  natio- 
nale parisienne.  —  Lettre  sur  l'inexacti- 
tude qui  s'est  produite  dans  la  garde  de 
l'assemblée,  117.  —  Vient  visiter  l'as- 
semblée et  prononce  une  allocution,  \3^. 

—  L'assemblée  lui  vote  des  remercie- 
ments pour  le  service  de  la  garde  natio- 
nale, 470. 

Lafo.nt  de  Savines  (Charles),  évoque  de  Vi- 
viers. —  Obtient  des  voix  pour  l'évèché 
de  Paris,  552. 

La  Garde  (le  père),  supérieur  des  Barna- 
biies.  —  Obtient  des  voix  pour  les  cures 
de  Saint-Germain- l'Auxerrois  ,  488;  la 
Madeleine  de  la  Villévôque,  491  ;  Saint- 
Paul,  498,  499,  Saint-Gervais,  500;  Sainte- 
Marguerite,  50l  ;  Saint-Séverin,  5l2,  509; 
Saint-Germain-des-Prés,  510;  Saint-Paul, 
512;  Saint -Mcolas-des-Champs,  514; 
Saint-Augustin,  522,  523;  Saint-Antoine, 
525;  Saint-Mcolas-du-Chardonnet,  526; 
Saint-Frarçois-d'Assise,  533,  534;  Saint- 
Thnmas-d'Aquin,  535;  Saint-Ambroise, 
536;    Saint-Victor,     565;    Saint-Thomas 


d'Aquin,    569;    Saint-Victor,  571;  Saint- 
André  des  Arcs,  572. 

La  Garde  du  Maretz  (dej,  conseiller  au 
Chàtelet.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  142,  150,  155,156,  159,  160,  163, 
180,  184,  186,  189,  211  ;  —  comme  juge 
suppléant,  221,  222,  227,  229,  231,  239, 
241. 

Laget-Bardelin,  avocat  au  Parlement.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  163,  170. 

La  GiRARDiÈRE,  aumônier  du  bataillon  de» 
Jacobins.  —  Obtient  des  voix  pour  les 
cures  de  Saint-Paul,  512  ;  Saint-Augustin, 
522;  Saint-François-d^As^ise.  .533,  534; 
Saint-Thomasd'Aquin,  569;  Saint-Victor, 
571. 

Lagrenée,  prieur  de  Saint-Victor.  —  Ré- 
clame la  cure  de  Saint-Victor,  496.  —  Est 
débouté  de  sa  demande,  560.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Séverin, 
509;  Saint-Victor,  565;  Saint-Thomas- 
d'Aquin, 569;  Saint-Victor,  571. 

Lalande  (Luc-François),  oratorien.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Paul,  498;  Saint-Victor,  571;  Saint-An- 
dré-des-Arcs,  572. 

Lalaxe,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  205,  211,  214;  — 
commn  juge  suppléant, 218,222,  2^3,  264, 
269,  297,  2M8,  388,  3^2. 

Lallemant  de  Fontenoij  (Antoine-Louis), 
homme  de  loi.  —  Electeur  de  la  section 
du  Luxembourg,  70. 

Lalouette  (Claude-Joseph),  avocat  aux  con- 
seils du  roi.  —  Électeur  de  la  section  de 
la  rue  Beaubourg,  44.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district,  479. 

La  Marxière  (Phelippes  de),  conseiller  au 
Chàtelet.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  189. 

Lambert  de   Frondeville.   V.  Frondeville. 

Lameau  (Nicolas),  vigneron,  à  Fontenay.  — 
Électeur  du  canton  de  Vincennes,  86. 

Lameth  (Alexandre  de),  député  de  Péronne 
à  la  Constituante.  —  Obtient  des  voix 
comme  administrateur  du  département, 
452,  454.  —  Elu  32*  administrateur  le 
10  février  1791,  455.  —  Lettre  d'accepta- 
tion, 460.  —  Obtient  des  voix  comme  pro- 
cureur général  sj'ndic,  405. 

Lamotte,  officier  municipal  de  Montmartre. 
—  Signataire  de  l'adresse  de  la  munici- 
palité de  Montmartre,  325. 

Lamotte.    V.  Delamotte. 

Lamourette  (Adrien), évêque  constitutionnel 
de  Lyon.  —  Obtient  des  voix  pour  les 
cures  de  Saint-Sulpice,  483;  Saint-Roch, 
490;  Saint-Paul,  498,  499;  Saint-Gervais, 
500;  Sainte-Marguerite,  501;  Saint-Sé- 
verin, 502,  509;  Saint-Germain-des-Prés, 
510;  Saint-Paul,  512;  Saint-Nicolas-des- 


666 


ASSE^IBLÉli  ÉLECTORALE  DE  l'AKlS. 


Champs,  514;  Saint-Augustin,  522,  523; 
Saint-Antoine,  524;  Saint-Nicolas-du- 
Chardonnet,  526.  — -  Consacré  par  Gobel, 
comme  évêque  de  Rhône-et-Loire,  568. 
—  Lettre  à  l'Assemblée  nationale,  483. 

Landes  (département  des).  —  Darcet.  — 
Darrimajou. 

Landru  (Jacques-Joseph-Jean-Baptiste),  né- 
gociant. —  Électeur  de  la  section  de  la 
rue  Beaubourg,  45. 

Langlois  (Paul-Marie),  bourgeois.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Grange-Batelière, 
12. 

Langlois  de  Pommeuse,  conseiller  au  Parle- 
ment. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
167,  200. 

Lanjuinais  (Jean-Denis),  avocat,  député  de 
Rennes  à  la  Constituante.  —  Signataire 
d'une  lettre  du  Comité  ecclésiastique, 
563. 

Lanneau  (Gabriel-Denis),  juge  de  paix,  à 
Saint-Denis.  —  Électeur  du  canton  de 
Saint-Denis,  83. 


Laon.  —  AUan. 
Cotte. 


Brierre  da  Surgy, 


Lapipe,  desservant  de  Notre-Dame  de  Lo- 
rette.  —  Obtient  des  voix  pour  les  cures 
de  la  Madeleine  de  la  Villévêque,  491  ; 
Saint-Augustin,  523  ;  Saint-Mcolas-du- 
Chardonnet, 526  ;  Saint-Fiançois-d'Assise, 
533;  Saint-Victor,  571  ;  Saint-André-des- 
Arcs,  572. 

Lapoule  (Jean-Louis),  avocat,  député  de 
Besançon  à  la  Constituante.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  129,  141,  180,  188, 
189;  —  comme  juge  suppléant,  222,  226, 
231. 

Laql'esnoy,  curé  de  la  paroisse  du  Temple. 
—  A  rétracté  son  serment  à  la  constitu- 
tion civile  du  clergé,  482. 

Larcher  (Louis-Jacques),  notaire.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Lombards,  29. 

Larive.    V.  Madduit. 

La  Rivière.  V.  Étie\ne. 

La  Rochefoucauld  (Louis-Alexandre,  duc 
de),  député  de  Paris  à  la  Constituante.  — 
Obtient  des  voix  comme  administrateur, 
362,  367,  373,  375.  —  Élu  10«  adminis- 
trateur le  13  janvier  1791,  377.  —  Lettre 
d'acceptation,  378. 

La  Rochelle.  —  Alquier,  député.  —  Bil- 
laud  de  Varenne.  —  Dupaty.  —  Mauduit- 
Delarive. 

La  Roue  (Jean-François  de),  curé  de  Saint- 
Côme.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure 
de  Saint-François  d'Assise,  533. 

Lasaudade  (Charles-François  de),  avocat  au 
Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
jupe,  169,  179;  —  comme  substitut  de 
l'accusateur  public,  591;  —  comme  juge 
«uppléant,  595. 


Lasseray  (Cyprien-Athanase),  homme  de 
loi.  —  Électeur  de  la  section  du  Marché- 
des-Innocents,  27. 

La  Tour  (le  père  François  de),  prieur  de» 
Petits-Pères.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
cure  de  Saint- Augustin,  522,  523. 

Latyl  (Jean-Paul-Marie-Anne),  député  de 
Bretagne  à  la  Constituante.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois,  488;  Saint-Roch,  490;  la 
Madeleine  de  la  Villévêque,  491  ;  Saint- 
Séverin,  509;  Saint-Germain-des-Prés, 
510;  Saint  Paul,  512;  Saint-Angustin, 
523;  Saint-Antoine,  525;  Saint-Nicolas- 
du-Chardonnet,  526;  Saint-François-d'As- 
sise,  533;  Saint-Thomas-d'Aquin,  535; 
Saint-Ambroise,   536;   Saint-Victor,  565. 

—  Élu  curé  de  Saint-Thomas-d'Aquin  le 
27  mars  1791,  569.  —  Proclamé  le  30^ 
prononce  un  discours,  573. 

Laugier  de  Beaurecueil  (Charles-Bernardin),^ 
curé  de  Sainte-Marguerite.  —  Remplacé 
par  Lemaire  pour  refus  de  serment,  501. 

Laumonier   (Pierre-Louis-Joseph),   avocat. 

—  Électeur  de  la  section  du  Louvre,  14. 

—  Scrutateur  du  P""  bureau,  203,  25U 
du  2%  344;  suppléant  du  5%  481. 

Laurent  (Denis),  ancien  marchand.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Postes,  19'  — 
Scrutateur  du  l*""  bureau,  432. 

Laurent,  chapelain  de  la  Conciergerie.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Séverin,  509;  Saint-Paul,  512;  Saint- 
Nicolas-des-Champs,  514. 

Laurent,  vicaire  de  Saint-Barthélémy.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Séverin,  509;  Saint-Paul,  512;  Saint- 
Antoine,  525  ;  Saint-Xicolas-du-Chardon- 
net,  526;  Saint-François-d'Assi^e,  533, 
534;  Saint-Thomas-d'Aquin,  535;  Saint- 
Ambroise,  536  ;  Saint-Victor,  565  ;  Saint- 
Thomas-d'Aquin,  599  ;  Saint-Mctor,  571; 
Saint-André-dcs-Arcs,  572. 

Lauvin  de  Montplaisir,  avocat.  —  Obtient 
des  voix  comme  substitut  de  l'arcusateur 
public,  591;  —  comme  juge  suppléant, 
595,  598,  600,  604,  606,  608,  609. 

La  Villette.  —  Lezicr,  électeur,  84. 

Lavoix  de  la  Vallade  (Antoine),  ancien 
premier  commis  du  ministère.  —  Elec- 
teur de  la  section  de  la  place  Vendôme,  9. 

Layetiers.  —  Janson,  53. 

Lebas,  vicaire  de  Saint-Germain-l'Auxerrois. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de 
Saint-Victor,  571. 

Lebeau  (Jean-Nicolas),  marchand,  à  Suresnes. 

—  Électeur  du  canton  de  Nanterre,  81. 

Lebeau  (Jean-Pierre-Nicolas),  meunier,  à 
Cachan.  —  Électeur  du  canton  de  Châ- 
tillon,  89. 

Le  Ber  (Michel),  curé  de  la  Madeleine  de 


TABLE  ANALYTIQUE. 


667 


Lavillévêque.  —  Remplacé,  pour  refus  de 
serment,  par  Picavez,  491. 

Le  Bert,  officier  municipal  de  Montmartre. 

—  Signataire  de  l'adresse  de  la  municipa- 
lité de  Montmartre,  325. 

Le  Bla\c  (Honoré),  enfant  trouvé.  —  Chargé 
du  tirage  au  sort  du  rang  des  tribunaux, 
335. 

Le  Blanc  de  Beaultec  (Jean-Claude),  grand 
chantre  de  l'Abbaye  de  Sainte-Geneviève. 

—  Obtient  des  voix  pour  les  cures  de 
Saint- Germain -l'Auxerrois,  488;  Saint- 
Paul,  497  ;  Sainte-Marguerite,  501  ;  Saint- 
Séverin,  501.  —  Élu  curé  de  Saint-Séve- 
rin  le  20  février  1791,  509.  —  Lettre  de 
lui,  509.  —  Proclamé  curé  le  27,  prononce 
un  discours,  516. 

Le  Bonhomme,  curé  de  Montgeron. — Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint- Victor,  565. 

Lehoniems  (Claude),  ancien  boulanger.  — 
Électeur  de  la  section  des  Gravilliers,  41. 

Le  Bossu,  prêtre  habitué  aux  Enfants  trouvés 
de  Saint-Denis.  —  Obtient  des  voix  pour 
la  cure  de  Saint-François-d'Assise,  533. 

Leboutetix- Desmousscaux  (Jean -Baptiste), 
homme  de  loi.  —  Électeur  de  la  section 
des  Gravilliers,  41.  — Suspendu  de  ses 
fonctions  d'électeur  par  sa  section,  448. 

Le  Breton  de  Corbelin  (Antoine-Léonard), 
avocat.  —  Électeur  de  la  section  du 
Roule,  4. 

Lebrun  (Joseph-Étienne-Antoine).  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Croix-Rouge,  68. 

Le  Brc\,  officier  municipal  de  Montmartre^ 

—  Signataire  de  l'adresse  de  la  muni- 
cipalité de  Montmartre,  325. 

Lécaillé,  vicaire  de  Sainte-Marguerite.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Nicolas-du-Chardonnet,  526. 

Lecallier,  prêtre  de  la  Pitié.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Augustin, 
522;  Saint-Antoine,  525;  Saint-ISicolas-du- 
Chardonnet,  526;  Saint-Ambroise,  536. 

Le  Caml's  d'Hollolve,  avocat  au  Parlement. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  186. 

Le  Chapelier  (Jean-René-Guy),  avocat,  dé- 
puté de  Rennes  à  la  Constituante.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  125,  126, 
195. 

L'Echenard  (Jean-François),  tailleur.  — 
Électeur  de  la  section  de  Mauconseil,  26. 

—  Commissaire  à  la  fête  religieuse  du 
club  des  ci-devant  représentants  d"}  la 
Commune,  443. 

Lechevalier  (Jean-Baptiste),  commis  prin- 
cipal de  la  loterie  royale  de  France.  — 
Électeur  de  la  section  du  faubourg  Mont- 
martre, 32.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du  dis- 
trict, 480. 

Le  Clerc  de  Juign^.  V.  Juigné. 

Lecointe,  officier  municipal  de  Pantin.  — 


Signataire  de  l'adresse  de  la  municipalité 
de  Pantin,  285,  286. 

Le  Comte  (Louis),  mercier.  —  Électeur  de 
la  section  des  Lombards,  30. 

Le  Comte  (Nicolas- Louis),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  des  Lombards,  29. 

Leccmte  (Pierre-Louis),  épicier.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  rue  Beaubourg,  44. 

Lecoq  (Jérôme),  ^sergent-major  de  la  garde 
nationale.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
Croix-Rouge,  67. 

Lecordier  (Pierre-Charles),  marchand  mer- 
cier. —  Électeur  de  la  section  du  Palais- 
Royal,  6. 

L'ÉcDYER,  homme  de  loi.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  595. 

Le  Duc  (Jean-François),  épicier. —  Électeur 
de  la  section  des  Quatre-INations,  64.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  de 
rassemblée,  400. 

Le  Duc  (Pierre),  laboureur,  à  Creteil.  — 
Électeur  du  canton  de  Charenton,  87. 

Lef (livre  (Jean -Baptiste),  architecte.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  rue  Poisson- 
nière, 33. 

Lefebvre  (Barthélémy- Frac çois),  mercier- 
drapier.  —  Électeur  de  la  section  des 
Lombards,  30.  —  Obtient  des  voix  comme 
administrateur,  414,418.—  Élu  2G«  admi- 
nistrateur le  27  janvier  1791,  421.  — 
Lettre  d'acceptation,  438. 

Lefebvre  (Louis),  bourgeois.  —  Électeur  de 
la  section  du  Luxembourg,  71. 

Le  Fèvre  (Antoine-Claude),  agent  de  change. 

—  Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal, 
7.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

Le  Fèvre  (Jean-Baptiste-François),  ancien 
coiffeur.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
bibliothèque,  11. 

Lefèvre  de  Gineau  (Louis),  professeur  royal. 

—  Électeur  de  la  section  des  Arcis,  31. 

Lefèvre  d'Ormesson  (Henri -François  de 
Paule),  conseiller  d'Etat.  —  Électeur  de 
la  section  des  Enfants-Rouges,  47.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  104,  106;  —  comme  scruta- 
teur général,  117.  —  Président  du  4*"  bu- 
reau, 120;  secrétaire  du  l*"",  135. — Obtient 
des  voix  comme  juge,  122,  124, 125,  126, 
128,129,130,  134,139,142,144, 14,5.  — Est 
élu  9*  juge  ie  29  novembre  1790,  146.  — 
Remercie  l'assemblée,  148.  —  Président 
du  l^'  bureau,  154;  du  2%  177,203;  du 
4*,  432,  551;  secrétaire  du  3*,  289;  scru- 
tateur du  6%  252;  du  2%  381;  suppléant 
du  2*,  481.  —  Annonce  que  ses  fonctions 
de  conseiller  d'Etat  l'empêcheront  de  sié- 
ger exactement  comme  juge,  158.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  258.  —  Elu  15*  administrateur 
du  département  le  18  janvier  1791,  387. 


668 


ASSEMBLÉE    ÉLECTORALE    DK    PARIS. 


—  Lettre  de  remerciement,  39L  —  Obtient 
des  voix  pour  la  présidence  de  l'assemblée, 
397;  comme  secrétaire  adjoint,  399; 
comme  scrutateur.  4"0,  479.  549;  pour 
la  présidence  de  l'assemblée,  581. 

Lefèvre  d'Ormessox  de  \oyseau  { Anne-Louis- 
François  de  Pau  le),  président  au  Parle- 
ment, député  de  la  prévôté  de  Paris  à  la 
Constituante.  —Obtient  des  voix  comme 
ju-e,  122,  12i,  125,  126,  141,  142,  144, 
145. 

Lefuel  (Martin),  marchand  linger.  —Élec- 
teur de  la  section  de  la  Fontaine  de  Gre- 
nelle, 60.  —  Commissaire  pour  assister 
aux  obsèques  de  l'électeur  Brizard,  429. 

LÉGER,  avocat  au  Parlement.  —Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  297. 

Léger,  prêtre.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
cure  de  Saint-François-d'Assise,  533,  534. 

Legier  (Nicolas- Vincent),  procureur  au  Par- 
lement. —  Électeur  de  la  section  des 
Postes,  18. 

Legratid  (François-Nicolas),  avocat.  —Élec- 
teur de  la  section  de  la  Fontaine-de-Mont- 
morency,  21.  —  Obtient  des  voix  comme 
secrétaire  de  l'assemblée  du  district,  477. 

Le  Grand  (Jacques),  jardinier.  —  Électeur 
de  la  section  des  invalides,  59. 

Legrand  (Louis-Alexandre),  ancien  vicaire 
de  Saint-Roch.  -  Elu  curé  de  Saint-Roch 
le  6  février  1791.  490.  —  Proclamé  le  13, 
prononce  un  discours,  403. 

Le  Grand  (Pierre-Jacques),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  section  Notre-Dame,  56. 

Le  Gris  (Pierre-André),  bourgeois.  —  Élec- 
teur de  la  section  delà  Fontaine-de-Gre- 
nelle,  61.  —  Commissaire  pour  assister 
aux  obsèques  de  l'électeur  Brizard,  429. 

Légua y  (Denis),  gainier.  —  Électeur  de  la 
section  delà  Halle-au-Blé,  17. 

Lehoc  (Louis-Grégoire),  ancien  chef  de  bu- 
reau de  la  marine.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion de  la  place  Vendôme,  8. 

Lejeune  (Jacques-Marie),  miroitier.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Quinze-Vingts,  38. 

Lejeune  (Jean),  mercier.  —  Électeur  de  la 
section  des  Quatre  Nations,  63.  —  Scru- 
tateur suppléant  du  !«■•  bureau,  381.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur-géné- 
ral de  l'assemblée  du  district,  479. 

Lelarge  (Jean-Baptiste),  menuisipr.  —  Élec- 
teur de  la  section  Bonne-Nouvelle,  22. 

Lemaire  (Louis),  premier  vicaire  de  l'église 
Sainte-Marguerite.  —  Recommandé  par 
les  prêtres  de  son  église  pour  la  cure  de 
hainte-Marguerite,  427.  —  Élu  curé  de 
Sainte-xMarguerite  le  13  février  1791,  501. 

—  Proclamé  le  20,  prononce  un  discours, 
504,  505. 

Le  Marges,  procureur  général  syndic  du 
Loiret.  —  Accuse  réception  du  discours 
du  curé  Thomeret,  409. 


Lemasle  (Jean-Thomas),  épicier.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  Popincourt,  36. 

Lemétayer  (Nicolas-Jacques),  chandelier.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Oratoire.  15. 

Lemjf  (André-Alexis),  procureur  au  Châtelet. 

—  Électeur  de  la  section  de  la  Halle-au- 
Blé,  17.  —  Scrutateur  du  5«  bureau,  25'i; 
suppléant  du  6%  289. 

Le  Moussu,  prêtre  habitué  aux  Enfants  trou- 
vés de  Saint-Antoine.—  Obtient  des  voix 
pour  les  cures  de  Sain'c-François-d'Assise, 
534;  Saint-Ambroi'^e,  536. 

Lemoyne  des  ^  Essarts  (Nicolas-Toussaint), 
avocat.  ^ —  Électeur  du  canton  de  Passy, 
J<1.  —  Élu  scrutateur  général,  116,  117. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  122,  139, 
145,  155,  156,  159,  161,  169,170,  172,173, 
179,  180, 18:s  18i.lS6.  188,  189,  191,192, 
194,  195,  196,  197,  200,  201,  205,  211, 
214,  215;  c:»mme  juge  suppléant,  218, 
221.  22?.  223,  226,  229,  231,  235,  236, 
239,  241,  i'46,  248,  250,  253,  254,  255; 
pour  le  secrétariat  général  de  l'assemblée, 
260;  comme  secrétaire  adjoint,  261  ; 
comme  juge  suppléant,  264, 266,  268,  270, 
272,  273,  275.  279,  280,  283,  289,  291, 
297,  2«.t8,  300,  306,  314,  315,  318,  320,  322, 
388,  39i.  —  Scrutateur  suppléant  du 
3'  bureau,  3U,  432.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  479.  —  Elu  scrutateur  géné- 
ral le  13  mars  1791,  550. —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  £rénéralde  l'assem- 
blée, 583. 

Le  Normand  (Louis-Robert-Michel),  mar- 
chand de  soie.  —  Electeur  de  la  section 
du  Palais-Royal,  8. 

Le  Pa/gef/eSannoi.s (Charles-Pierre),  homme 
de  loi.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
place  Royale,  53. 

Le  Pëletier  de  Rosanbo  fLouis),  président 
au  Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  122,  125,  128,  129,  130,  134,  139, 
141,  144,  145,  148,  150,  155.  159,  IfcO, 
170.  180,  182,  183,  184,  186,  ISS.  -  Elu 
26"  juge  le  8  décembre  179'S  189.  — 
Refuse  les  fonctions  de  juge  pour  raison 
de  santé  et  est  remplacé  par  31arcilly, 
230. 

Le  Peleher  de  Sai\t-Fargeau  (Louis-Mi- 
chel), président  au  Parlement.  — Obtient 
des  voix  comme  juge,  122,  125,  126,  128, 
129,  130,  134.  —Elu  7^  juge  le 27  novem- 
bre 1790,  139.  —  Refuse  par  lettre  les 
fonctions  de  juge,  143.  —  Obtient  des 
voix  comme  président  du  tribunal  crimi- 
nel, 584,  615;  comme  substitut,  585. 
586  ;  comme  accusateur  public,  590. 

Lépiior.  V.  Mathieu. 

Lepitre  (Jacques-François),  instituteur.  — 
Electeur  de  la  section  de  l'Observatoire, 
76.  —  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée,  549. 

Lequesne   (Pierre),   marchand  d'étoffes  de 


TABLE   ANALYTIQUE. 


669 


soie.  —  Electeur  de  la  section  de  l'Ora- 
toire, 15. 

LÉRiDA  (de),  prêtre.  —  Obtient  des  voix 
pour  l'évêché  de  Paris,  552. 

Leroux  (Jean-Jacques),  médecin.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Grange-Batelière. 
il.  —  Rédacteur  du   Journal  des  Clubs, 

XVIÎI. 

Le  Roux,  vicaire  de  Sainte-Marguerite.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Sainte- 
Marguerite,  501. 

Leroy  (Etienne-Augustin),  horloger.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  Mauconseil,  25. 

Le  Roy  (Jean-Dominique),  avo:ar.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  l'Hôtel-de-Ville,  51. 

—  Scrutateur. suppléant  du  5''  bureau, 
135.  —  Obtient  des  voix  pour  le  secréta- 
riat géiit-ral  de  l'assemblée,  "iGO;  comme 
secrétaire  adjoint,  261  ;  —  comme  scru- 
tateur général  de  l'assemblée  du  district, 
480  ;  —  comme  substituf^-de  l'accusateur 
public,  591. 

Le  Roy,  prêtre  de  Saint-Gervais.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  la  Madeleine 
de  la  Villévèque,  491;  Saint-Paul,  498; 
Saint-Gervais,  500;  Saint-Séverin,  509. 

Leroy  de  Lysa,  conseiller  au  Grand  Conseil. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge  sup- 
pléant, 226,  235,  236,  239.  246,  248,  '253, 
255,  257,  26i,  266,  268, '270,  272,  273, 
275,  297,  314,  392,609. 

Le  Roy  de  Mo.ntécly,  avocat  au  Parlement. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  179; 
comme  substitut  de  l'accusateur  public, 
590;  CTmme  jusre-suppléant,  595,  598, 
004,  606,  608,  609. 

Le  Sage  (Pierre-Paul),  maître  pâtissier.  — 
Électeur  de  la  section  des  Thermes-dc- 
Julien,  72. 

Le  Scène-Des maisons  (Jacques),  officier  mu- 
nicipal. —  Electeur  de  la  section  du  Fau- 
bourg-Montmartre, 32. 

Lescot  de  Verville,  conseiller  à  la  cour  des 
aides.  —  Obtinnt  des  voix  comme  juge 
suppléant,  306. 

Leseigneur  (Louis),  commissaire  au  Chàte- 
let.  —  Electeur  de  la  section  de  la  Fon- 
taine-de-Gienelle,  60. 

Lesguilliez  (Qharles),  épicier.  —  Électeur 
de  la  section  des  Lombards,  29. 

Lesparat,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  186;  —  comme 
juge  siipplf^ant,  270,  272,  273,  279,  283, 
289,  306,  308,  314,  318,  320,  322. 

Lessore  (Jean -Baptiste- Louis),  avocat.  — 
Klecteur  de  la  section  du  Jardin-des- 
Plantes,  78. 

Le  Sueur,  substitut  du  procureur  du  roi 
au  Châtelet.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge  suppléant,  235,  239,  255. 

Letournelx,    procureur  général  syndic  de 


la  Loire-Inférieure.  —  Accuse  réception 
du  discours  du  curé  Thomeret,  414. 

Iefo//(?  (Gabriel-Pierre-Louis-Antoine),  tapis- 
sier, —  Electeur  de  la  section  de  la  rue 
Beaubourg,  45. 

Levasseur  (Antoine-François-Nicolas),  avo- 
cat. —  Electeur  de  la  section  du  Jardin- 
des-Plantes,  79.  —  Obtient  des  voix 
commejuge,  179.  —  Scrutateur  suppléant 
du  5*  bureau,  3S1.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  479. 

Levasseur  (Jean),  épicier.  —  Électeur  de  la 
section  du  Faubourg-Saint-Denis,  42. 

Le  Vasseur  (Lucien),  négociant.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Place-Royale,  52.  — 
Obtient  des  voix  comme  secrétaire  adjoint 
do  l'assemblée,  399;  comme  scrutateur, 
400. 

Leverdier  (Nicolas-Vincent),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  rue  Beaubourg, 
44.  —  Obtient  des  voix  comme  juce  sup- 
pléint,  226,  231,  253,  254,  255,  264,  266, 
268,  270,  272,  273,  279,  291,  297,  298, 
300,  306,  314,  392. 

Le  Verdier,  curé  de  Choisy-le-Roi.  —  Dis- 
cours prononcé  lors  de  sa  prestation  civi- 
que, 390.  — Obtient  des  voix  pour  la  cure 
de  Saint-Sulpice,  483. 

Lévrier  (Antoine-Joseph),  avocat,  lieute- 
nant général  du  bailliage  de  Meulan.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
268,  270,  272,  273,  275,  279,  280,  283, 
289,  291,  2it7,  298,  300,  302,  306,  308,  314, 
315,  318,   319,  320,   322,   327,  388,  392. 

Lezier  (Etienne),  laboureur,  à  la  Villette.  — 
Electeur  du  canton  de  Pantin,  84. 

Lezier,  officier  municipal  de  Bobigny.  — 
Signataire  de  l'adresbe  de  la  commune  de 
Bobigny,  341. 

LezinMHly  (Louis),  avocat.  — Électeur  de 
la  section  de  la  Bibliothèque,  10.  — Absent 
pour  cause  de  maladie,  prête  serment,  326. 

L'Hay.  —  Mainfray,  électeur,  88. 

LHérilier  (Charles-Louis),  conseiller  à  la 
Cour  des  Aides.  —  Electeur  de  la  section 
des  Lombards,  29.  —  Président  du  2" 
bureau,  120;  secrétaire  du  5'^,  135;  scru- 
tateur du  4*^,  I5i:  président  du  3^,  177; 
du  O*-',  204;  du  3'=,  2ô2;  scrutateur  sup- 
pléant du  2',  550.  —  Obtieni  des  voix 
comme  juge,  155,  160,  Itil,  163,  166, 
167,  169,  172,  175,  179,  180,  181,  186, 
189,  191,  192,  194,  195.—  Elu  29*  juge 
le  10  décembre  1790,  196.  —  Discours  de 
remerciement,  200.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  présidence  de  l'assemblée,  258. 
—  Déclare  qu'il  ne  peut  siéger  dans  le 
même  tribunal  que  le  juge  suppléant 
d'Anthonay,  son  parent,  332. 

Libraires.  —  Baudouin^  71.  — Belin.  70.  — 
Boulard,  7.  —  Cailleau,  75.  —  Knapen, 


CTO 


ASSExMBLÉE  ÉLECTORALE   DE   PARIS. 


65.  —  Mérigot,  66.  —  PrauU  de    Saint- 
Martin,  57.  —  Quillau,  73.  —  Simon,  75. 

LiEBLE  (dom  Philippe-Louis),  bénédictin.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Germain-des-Prés ,  510;  Saint-Thomas- 
d'Aquin,  535. 

LiÉGUARD,  prêtre  de  Saint-Benoît.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Séverin, 
602. 

JÂesse  (Antoine-Auguste),  mercier.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  l'Arsenal,  5i. 

LiuoNADiKRS.  —  Bidault,  42.  —  Berger,  67. 

—  Dodé,  45.  —  Baisson,  59. 

LiNGERS  (marchands).  —  Lefuel,  60. 

Lire  (Jean-Baptiste),    maçon,    à  Colombes. 

—  Électeur  du  canton  de  Colombes,  82. 

LisrEUx  (Calvados).  —  Frondeville. 

Lobbet  (Jean-Baptiste-Toussaint),  bour- 
geois. —  Electeur  de  la  section  des  Inva- 
lides, 59. 

Loyé  (Jean-Guillaume),  homme  de  loi.  — 
Électeur  de  la  section  de  Bondy,  33. 

Lohier  (Pierre-Augustin-Marie),  avocat.  — 
Electeur  de  la  section  du  Luxembourg, 
69.  —  Reçoit  des  remerciements  comme 
scrutateur  provisoire,  109.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  205;  comme  juge 
suppléant,  21S,  226,  229,  231,  239,  253, 
279.  —  Scrutateur  du  3"=  bureau,  381.  — 
Obtient  des  voix  comme  procureur  gé- 
néral syndic,  465;  pour  la  présidence  de 
l'assemblée,  5i7,  581;  comme  scrutateur 
général,  583;  comme  substitut  du  prési- 
dent du  tribunal  criminel,  585,  586;  de 
l'accusateur  public,  590,  591;  comme 
juge  suppléant,  595. 

LoiRB  (département  de  la).  —  Dupré. 

Loir-et-Cher  (département  de).  —  Bourdon. 

—  Dinochaud.  —  Grégoire. 

Loire-Infériedre  (département  de  la).  — 
Accusé  de  réception  par  le  procureur 
général  syndic  du  discours  du  curé  Tho- 
meret,  414.  —  Latyl.  —  Minée. 

Loiret  (département  du).  —  Babille  du 
Prénoy.  —  Beauvais  de  Préau.  — 
Brizard.  —  Garran  de  Coulon.  — 
Labiée.  —  Accusé  de  réception  par  le  Di- 
rectoire du  discours  du  curé  Thomeret. 
409. 

Lombards  (section  des).  —  Électeurs,  28. 

Lorget  (Roger),  officier  municipal,  à  Saint- 
Denis.  —  Electeur  du  canton  de  Saint- 
Denis,  83. 

Lorraine.  —  Lacretelle.  —  Roederer.  — 
Swebach-Desfontaines.  —  Voidel. 

Lot  (département  du).  —  Godard  et  Léo- 
nard Robin  envoyés  comme  commis- 
Baires,  28t>.  —  Accusé  de  réception  par  le 
Directoire  du  discours  du  curé  Thomeret, 
435. 


Loterie  royale  de  France.  —  Lechevalier, 
32. 

Lot-et-Garonne  (département  de).  —  Lacé- 
pède.  —  Accusé  de  réception  par  le  Di- 
rectoire du  discours  de  Cerutti,  550. 

Louis-le-Grand  (collège).  —  Bsboul,  74. 

Louis  XVI,  roi  des  Français.  —  Lettre  d'ac- 
ceptation de  la  constitution  civile  du 
clergé,  303.  —  Te  Deum  chanté  en  actions 
de  grâces  de  sa  convalescence,  563.  — 
48  commissaires  sont  nommés  pour 
assister  à  ce  Te  Deum,  563. 

Loureau  (Jean-Pierre),  chirurgien,  à  Bou- 
logne. —  Electeur  du  canton  de  Passy, 
82. 

Louvre  (section  du).  —  Électeurs,  12. 

Loyseau  (Louis-Vincent),  épicier.  —  Élec- 
teur de  la  section  delà  FontaiGe-de-Mont- 
morency,  21. 

Loysel  (Pierre),  vice-président  du  direc- 
rectoire  de  l'Aisne,  député  à  la  Conven- 
tion. —  Accuse  réception  du  discours  du 
curé  Thomeret,  384. 

Lucas  (Antoine),  négociant.  —  Électeur  de 
la  section  du  Palais  Royal,  6. 

Lucotte  (Gabriel),  commissaire  au  Châtelet 

—  Électeur  de  la  section  du  Louvre,  12. 

Luxembourg  (section  du).  —  Électeurs,  69. 
Lydda.  —  Gobel,  évêque. 

Lyon.  —  Charrier  de  la  Roche.  —  Charton. 

—  Gros.  —  Jussieu. 


M 

Mably  (Gabriel  Bonnot,  abbé  de),  publi- 
ciste.  —  Célébré  par  son  disciple  Rivière 
et  par  Pastoret,  295,  296. 

Maçons.  —  Besot,  89.  —  De  VÉpine,  86.  — 
Houlié,  5.  —  Jonchery,  5.  —  Lire,  82. 
—  Margueron,  9. 

Madeleine  de  la  Villévéque  (paroisse  de 
Sainte-).  —  On  procède  au  remplacement 
du  curé  Le  Ber,  pour  refus  de  serment, 
490.  —  Savard,  prêtre.  —  Élection  du 
curé  Picavez,  491. 

Madeleine-en-la-Cité  (paroisse  de  la).  — 
Denoux,  curé,  56.  —  Esj;  supprimée, 
482.  —  Brongniart,  vicaire. 

Magol  (Jean-Claude) ,  chef  de  correspon- 
dance aux  fermes.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion de  la  Bibliothètiue,  10.  —  Commis- 
saire pour  réclamer  contre  la  vente  du 
pain  au-dessous  du  taux  ordinaire,  417. 

Mahieu  (Jean-Martin),  commandant  de  la 
garde  nationale.  —  Électeur  de  la  section 
de  Bonne-Nouvelle,  22. 

Mahieu  (Pierre),  2"  vicaire  de  Sainte-Mar- 
guerite. —  r^lu  curé  de  Saint-Antoine  le 
27  février  1791,  525.  —  Proclamé  le 
6  mars,  prononce  un  discours,  529. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


674 


Mahieux,  chanoine  de  Crépy.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Augustin, 
522. 

Maillard  (Louis),  épicier.  —  Électeur  de  la 
section  de  Sainte-Geneviève,  74. 

Maillet  (Jacques-François),  juge  de  paix,  à 
Saint-Denis.  —  Electeur  du  canton  de 
Saint-Denis,  83. 

Maillot  (Christian-Frédéric),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Oratoire,  15. 

—  Scrutateur  du  1"  bureau,  176;  du 
6«,  433  ;  du  2«,  481  ;  suppléant  du  3% 
289  ;  secrétaire  suppléant  du  6«,  551.  — 
Obtient  des  voix  comme  secrétaire  ad- 
joint de  rassemblée.  399;  —  comme  ad- 
ministrateur, 407,  408.  —  Elu  IQe  admi- 
nistrateur le  24  janvier  1791,  411.  — 
Lettre  dacceptation,  419.  —  Obtient  des 
voix  pour  le  secrétariat  de  rassemblée, 
547;  comme  scrutareur  général,  549. 

Main  (Thomas-Venant),  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  Mauconseil,  25. 

Maine-et-Loire  (département de). — Joubert, 
chanoine  d'Ang*rs.  —  Quesnay  de  Saint- 
Germain,  député. 

Mainfray  (Charles-François),  laboureur,  à 
L'Hay.  —  Electeur  du  canton  de  Choisy- 
le-Roi,  88. 

Maires  de  Paris.  V.  Paris. 

Maisons.  —  Brisset,  électeur,  86.  —  Ro- 
ger,  id.,  80. 

Maîtres  d  armes.  —  Servel,  72. 

Malherbe  (dom  Joseph-François-Marie),  bé- 
nédiciin.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
cure  de  Saint-Germain-des-Prés,  511. 

Malice  (Louis),  maire,  à  Bobigny.  —  Élec- 
teur du  canton  de  Pierrefitte,  84.  — 
Commissaire  pour  la  présentation  de 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  212.  — 
Signataire  de  l'adresse  de  la  municipa- 
lité de  Bobign},  341. 

Maline-Dumanoir  (Jean-Jacques) ,  ancien 
négociant.  —  Électeur  de  la  section  des 
Gravilliers,  40. 

Mallet  (Claude-É tienne),  officier  chez  le 
roi.  —  Électeur  de  la  section  des  Lom- 
bards, 30. 

Malte  (ordre  de).  —  Tiron,  53. 

Manche  (département  de  la).  —  Lalande. 

—  Lemoyne  des  Essarts.  —  Loysel. 

Manciau  (Louis-Pierre-Toussaint),  dit  Che- 
valier, sculpteur  et  stucateur  du  roi.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  place  Royale, 
53. 

Mantes  (Seine-et-Oise).  —  Delavigne. 

Marchand  (Charles),  drapier.  —  Électeur 
de  la  section  des  Quatre-.Xations,  63. 

Marchand  (Mélène-Armand),  chef  des  bu- 
reaux de  la  liquidation  de  l'ancienne 
Compagnie  des  Indes.  —  Électeur  de  la 
section  des  Champs-Elysées,  3. 


Marché-des-Innocents  (section  du).  — Élec- 
teurs, 27. 

Marcilly  (Laurent),  avocat  au  Parlement. 
—  Obtient  des  voix  comme  juge^  172, 
173,  175,  179,  184,  186,  191,  192,  194, 
19.5,  196,  197,  199,  200,  201,  205,  211.  — 
Elu  juge  le  13  décembre  1*90  en  rem- 
placement de  Le  Peletier  de  Rosanbo,- 
non  acceptant,  214.  —  Discours  de  remer- 
ciement, 219.  —  Remplace  définitive- 
ment Le  Peletier  de  Rosanbo,    i30. 

Marduel  (Claude-Marie),  curé  de  Saiht- 
Roch.  —  Électeur  de  la  section  du  Palais- 
Royal,  6.  —  Scrutateur  suppléant  du 
5'=  bureau,  252.  —  Remplacé,  pour  refus 
de  serment,  par  le  vicaire  Legrand,  490. 

Maresclial  (Henri-René-Noël),  marchand  de 
fer.  —  Électeur  de  la  section  des  Tuile- 


Marfiueron  (Pierre) ,  maître  maçon.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  place  Ven- 
dôme, 9. 

Marie  (Alexandre),  président  du  départe- 
ment de  l'Yonne.  —  Accuse  réception  de 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  402. 

Marin  (André-Claude),  greffier  en  chef  de 
la  Cour  des  Aides.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion des  Thermes-de-Julien,  73.  —  Scru- 
tateur du  6*  bureau,  344. 

Marine.  —  Gaigne,  1.  —  Kersaint,  10.  — 
LehoCy  8.  —  Poissonnier,  6. 

Marlin  (Michel-Jean),  couverturier.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Jariin-des-Plantes, 
79. 

Marly  (Seine-et-Oise).  —  Papin,  curé. 

Marne  (département  de  la).  —  Rousseau. 
—  Tronson-Ducoudray.  —  Viellart. 

Marquis  (Jean-Dominique),  commis  des 
finances.  —  Électeur  de  la  section  de  îa 
place  Royale,  53.  —  Commissaire  au  Te 
Deum  pour  l.i  convalescence  du  roi,  56 i. 

Marseille.  —  Pastoret.  —  Latyl. 

Martin  (Jean-Alexandre),  peintre-vernis- 
seur  du  roi.  —  Électeur  de  la  section  de 
Bondy,  34.  —  Commissaire  à  la  fôte  reli- 
gieuse du  club  des  ci-devant  représen- 
tants de  la  Commune,  444. 

Martin  (Jean-Jacques-Joachim),  marchand, 
à  Puteaux.  —  Électeur  du  canton  de 
Nanterre,  81. 

Martinead  (Louis-Simon\  avocat,  député 
de  Paris  à  la  Constituante.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  129,  134, 141,  150, 
155,  156,  159.  —  Hommage  d'une  bro- 
chure à  l'assemblée  électorale,  379.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
392;  —  comme  accusateur  public,  589; 
comme  substitut,  591,  615,  618;  comme 
président  du  tribunal  criminel,  613  ; 
comme  substitut,  615. 

Martinique  (lie  de  la).  —  Moreau  de  Saint 
Méry,  né  à  Fort-Royal. 


672 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE   DE    PARIS. 


Mary  (Claude).  —  Signataire  de  l'adresse 
des  communes  du  canton  d'Issy,  317. 

Marye,  premier  président  de  l'élection  de 
Paris.  —  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  315,  319,  327,  .392. 

Masse  (Jean-Philippe),  curé  de  La  Cha- 
pelle. —  Electeur  du  canton  de  Clichy, 
82. 

Masse,  procureur  général  syndic  de  la 
Seine-Inférieure.  —  Accuse  réception  du 
discours  du  curé  Thomeret,  396. 

Massieu  (Jean-Baptiste),  député  de  Senlis 
à  la  Constituante.  —  Signataire  de  lettres 
du  comité  ecclésiastique,  506,  561. 

Masson  (Jean-Charles) ,  ancien  huissier- 
audiencier.  —  Nommé  huissier  de  l'as- 
semblée, 114.  —  Fait  le  l'elevé  de  tous 
ceux  qui  ont  eu  des  voix  au  scrutin  du 
22  janvier  1791,  409.  —  Remercie  l'as- 
semblée de  la  recommandation  faite  au- 
pfès  des  juges  des  tribunaux  en  sa  fa- 
veur et  en  celle  de  ses  collègues,  410.  — 
Recommandé  au  président  du  tribunal 
criminel,  615. 

Masson  de  Saint-Amaad,  conseiller  à  la 
Cour  des  Aides.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge  suppléant,  222,  229. 

Mathématiciens.  —  Cyrand,  71.  —  lious- 
seau,  61. 

Maihteu  (Jean-Baptiste-Charles),  homme  de 
loi.  —  Électeur  de  la  section  des 
ïhermes-de-Julien,  72. 

Mathieu,  trésorier  de  la  chapelle  Saint-Leu. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de 
Saint-Augustin,  522. 

Mathieu-Lépidor  (Michel-Julien),  bourgeois. 

—  Électeur  de  la  section  des  Invalides, 
58.  —  Scruiateur  suppléant  du  3*  bu 
reau,  381. 

Mathis  (Elophe-Sylvestre),  peintre.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quatre-Na- 
tions,  03. 

Mauclerc  de  la  Muzangère  (Pierre-Charles), 
évêqae  de  Names.  —  Protecteur  de 
Minée,  539. 

Mauco.nseil  (section  de).  —  Électeurs,  25. 

Mauduit-Delarive  (Jean),  acteur  du  Théâtre- 
Français.  —  Electeur  de  la  section  dss 
Invalides,  58.  —  Scrutateur  suppléant  du 
5"^  bureau,  154;  secrétaire  du  2*,  177; 
pri^sident  du  5'=,  204;  scrutateur  du  3*=, 
252,  432.  —  Chargé  de  la  lecture  de 
l'adresse    à  l'Assemblée    nationale,    212. 

—  A  obtenu  un  grand  succès  dans  sa 
lecture  de  l'adresse,  224  —  Elu  scruta- 
teur général  de  l'assemblée  le  22  dé- 
cembre l790,  263.  —  Demande  son 
remplacement  pour  cause  de  maladie, 
364.  —  Obtient  des  voix  pour  la  prési- 
dence de  l'assemblée,  397;  comme  secré- 
taire adjoint,  399.  —  On  lui  vote  des 
remerciements  coaime  scrutateur  géné- 


ral, 402. —  Obtient  des  voix  commescruta- 
teur  général  de  l'assemblée  du  district, 
478.  —  Elu  scrutateur  suppléant  le  '60 
janvier  1791,  480.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée, 
549,  583. 

Maurice  (Jean-Baptiste),  maître  de  pension. 
—  Electeur  de  la  section  de  Sainte-Ge- 
neviève, 75.  —  Scrutateur  du  1««"  bu- 
reau. 381,  481.  —  Commissaire  à  la  fête 
religieuse  du  club  des  ci-devant  repré- 
sentants de  la  Commune,  444.  —  Ob 
tient  des  voix  comme  scrutateur  général 
de  l'assemblée  du  district,  480;  pour 
le  secrétariat,  547. 

Maurice  (Paul-Antoine),  capitaine  de  la 
garde  nationale,  à  Bagnolet.  —  Electeur 
du  canton  de  Belleville,  85. 

Mauroy  (Jean-Baptiste),  marchand  de  vin, 
à  Vaugirard.  —  Electeur  du  canton 
d'Issy,  89.  —  Commissaire  à  la  fête  reli- 
gieuse du  club  des  ci-devant  représen- 
tants de  la  Commune,  4i4. 

Mal'ssion,  conseiller  au  Châtelet.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  161. 

Mautort.  V.  De  Maltort. 

Mayenne  (département  de  la).  —  Accusé  de 
réception  par  le  procureur  général  syndic 
Enjubault  du  discours  du  curé  Thome- 
ret, 410. 

Mayneau  de  Pancemont  (Antoine-Xavier), 
curé  de  la  paroisse  de  Saint-Sulpice.  — 
A  refusé  le  serment  ;  remplacé  par 
Poiret,  483. 

Meaux.  —  Aguesseau,  député. 

Meaux  Saint-Marc  (Nicolas-François),  né- 
gociant. —  Électeur  de  la  section  du 
Palais-Royal,  6. 

Médaille  commémorative  de  l'assemblée 
électorale.  —  On  propose  d'en  frapper 
une,  576. —  Nomination  de  commissaires, 
577.  —  Rapport  de  Hua,  592. —  On  ajour- 
ne le  discussion  de  ce  rapport  après  les 
élections,  597.  —  On  arrête  de  ne  pas  en 
faire  frapper,  616. 

Médecins.  —  Adet,  47.  —  André,  10.  — 
Baignères,  3.  —  Beauchesne,  9.  —  Beau- 
vais  de  Preau,  67.  —  Chambon,  1().  — 
Chigot,  69.  —  Delalouette,  63.  —  Dorigny, 
66. —  Leroux,  11.  —  Michel,  64.—  Hau- 
lin,  2.  —  Regnaud,  19.  —  Saillant,  76. 
—  Senteix,  67.  —  Talloir,  36. 

Mehun-sur-Yèvre  fCher).  —  Vermeil. 

Meillet  (Claude),  marchand  de  fer,  à  Saint- 
Denis.  —  Électeur  du  canton  de  Saint- 
Denis,  83. 

Melliez,  chanoine  de  Sainte-Geneviève.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Victor,  565. 

Mellot.  —  Garçon  de  bureau  de  l'assemblée, 
140. 

Melun.  —  Despatys,    député.  —  Freteau, 


TABLE   ANALYTIQUE. 


673 


député.  —  Gouy  d'Arsy,  grand  bailli  d'é- 
pée. 

MÉXARD,  membre  du  directoire  du  dépar- 
tement du  Gard. —  Signataire  de  l'adresse 
à  l'Assemblée  nationale,  379. 

}fenjaud  (Jean),  ancien  notaire.  —  Électeur 
de  la  section  des  Tuileries,  2. 

Mennessier  (Jacques-Hilaire),  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  des  Arcis,  31. — 
Scrutateur  suppléant  du  4"  bureau,  135; 
secrétaire  du  6",  loi  ;  scrutateur  du  3^, 
177  ;  président  du  1",  203,  251.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  166,  175,  205, 
215;  comme  juge  suppléant,  218,  223, 
226.  227,  229,  231,  235,  236,  239,  2il, 
246,  248,  250,  253,  255,  257  ;  pour  le 
secrétariat  général  de  l'assemblée,  260  ; 
comme  secrétaire  adjoint,  261  ;  comme 
scrutateur  général,  263  ;  comme  juge 
suppléant,  264,  266,  268,  270,  272,  273, 
275,  276,  279,  280,  281,  283.  —  lu  17'= 
juge  suppléant  le  26  décembre  1790,  287. 

—  Sci^utateur  du  6*=  bureau,  289.  —  Dis- 
cours de  remerciement,  292.  —  Scruta- 
teur du  3^  bureau,  344.  —  Scrutateur 
suppléant  de  l'assemblée  le  8  janvier 
1791,  364.  —  Obtient  des  voix  comme 
secrétaire  adjoint  de  l'assemblée,  399  ; 
comme  scrutateur,  400.  —  On  lui  vote 
des  i-emerciements  comme  scrutateur 
suppléant,  402.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du 
district,  479.  —  Scrutateur  suppléant  du 
4^  bureau,  481. 

Me.nlisiers.  —  Coquereau,  60.  —  Gallois, 
75.  —  Lelarge,  22.  —  Naudin,  35.  — 
Séné,  23. 

Mercier  (Nicolas-Jean),  ancien  échevin.  — 
Électeur  de  la  section  de  Bondy,  35. 

Merciers.  —  Andry,  30.  —  Anneau.  87. — 
Arnoult,  35.  —  Barbara,  67.  —  Biche- 
Bois,  54.  —  Bidault,  16.  —  Boursier,  49. 

—  Bouvier,  28.  —  Chemin,  62.  —  Cou- 
dray,  22.  —  Dandry,  56.  —  Delacroix, 
17.  —  Delcour,  19.  —  Deleinte,  24.  — 
Démoulin,  37.  —  D'Hôtel,  28.  —  Fores- 
tier, 75.  —  Gallien,  31.  —  Goujon,  23. — 
Housset,  29.  —  Lecomte,  30.  —  Lecor- 
dier,  6.  —  Lejeune,  63.  —  Liesse,  hi.  — 
Olivier,  19.  —  Orillard,  30.  —  Sanson, 
54.  —  Vauthier,^i.  —  Vernhes,  5. 

Mérigot  (Jean-Gabriel),  libraire.  —  Électeur 
de  la  section  du  Théâtre-Français,  66. 

Merli-^  (Philippe-Antoine),  député  de  Douai 
à  la  Constituante.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  122,  125.  —  Elu  2^  juge  le 
25  novembre  1790,  125.  —  Discours  de 
remerciement,  133.  —  Lettre  de  lui  sur 
les  huissiers  de  l'assemblée,  411.  —  Obtient 
des  voix  comme  si»bstitut  du  président 
du  tribunal  criminel,  585. 

Mermilliod  (Claude-François),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  des  Gravillicrs, 
40.—  Commissaire  à  la  fête  religieuse  du 
club  des  ci-devant  représentants  de    la 


Commune,  443.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assem- 
blée, 548. 

Messager  (Dominifjue-Charles),  épicier.  — 
Électeur  de  la  section  du  Temple,  36.  — ^ 
Commissaire  à  la  fête  religieuse  du  club 
des  ci-devant  représentants  de  la  Com- 
mune, 344;  au  Te  Deum  pour  la  con- 
valescence du  roi,  564. 

Messageries.  —  Villars,  32. 

Mettot  (Dominique),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Place-Uoyale,  53.  — 
Scrutateur  suppléant  du  3^  bureau,  432; 
scrutateur  du  3'',  551. 

Metz.  — •  Lacretelle.  —  Roederer.  —  Swe- 
bach-Des  fontaines. 

Meubles  (marchands  de).    -  -  Poussin,  44. 

Meulan  (Seine-et-Oise).  —  Lévrier. 

Meuniers.  —  Lebeau,  89. 

Meurthe  (département  de  la).  —  Clermont- 
Tonnerre.  —  François  de  Neufchâteau.— 
Grégoire.  —  Lalande.  —  Prugnon. 

Meuse   (département  de  la).  —  Gossin.  

Henrion  de  Pansey.  —  Pons. 

Meusmer  (Jean-Baptiste),  f.>rmier,  à  Stains. 

—  Electeur  du  canton  de  Pierretitte,  84. 

—  Lit  l'adresse  de  la  nmnicipahté  de 
Stains,  312.  —  Commissaire  à  la  fête 
religieuse  du  club  des  ci-devaut  repré- 
sentants de  laCommane,  ^4*. 

Meymer,  administrateur  des  Quinze- Vingts. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge  suppléîint. 
218,  253.  255,  2.57,  264,  266,  270 
272,  275,  279,  280,  283,  297,  300,  302', 
306. 

Michaulf  de  Larquelais  (Georges-François- 
Monique),  ancien  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  des  Tuileries,  3.  — Obtient  des 
voix  comme  juge,  166,  215;  comme 
juge  suppléant,  223,  226,  279,  392,  600, 
604,  608. 

Michaux,  conseiller  au  Chàtelet.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  160,  161  ;  comme 
juge  suppléant,  226. 

Michel  (Jean-François),  homme  de  loi.  — 
Électeur  de  la  section  de  la  place  Ven- 
dôme, 9. 

Michel  (Jean-François),  médecin  du  roi. — 
Électeur  de  la  section  des  Quatre-Nations, 
64.  —  Scrutateur  du  6*  bureau,  121  ;  du 
2"  135;  du  6«,  154;  suppléant  du  1", 
176;  secrétaire  du  2%  381.— Obtient  des 
voix  pour  la  présidence  de  l'assemblée, 
258,  397;  pour  le  secrétariat  général, 
398;  comme  secrétaire  adjoint,  399; 
comme  scrutateur,  -400.  —  Président  du 
2«bureau,  432,5.50;  scrutateur  suppléant 
du  2%  481.— Obtient  des  voix  pour  la  pré- 
sidence de  l'assemblée,  547,  581;  comme 
scrutateur  général,  549,  583. 

Mignonville  (Guillaume-Marie),    bourgeois. 

43 


674 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 


—  Électeur  de  la  section  de  l'Hôtel-do- 
Ville,  52.  —  Scrutateur  suppléant  du  5'" 
bureau,  252  ;  scrutateur  du  5%  433,  551. 

MiLLECE\T,  officier  municipal  de  Pantin.  — 
Signataire  de  l'adresse  de  la  municipa- 
lité de  Pantin,  2s5,  286. 

Millei^  (Alexandre-Théodore),  ancien  substi- 
tut du  procureur  général  du  Parlement. 

—  Électeur  de  la  section  de  Tlle-Saint- 
Louis,  56.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  161,  163,  166,  167,  UQ,  172,  175, 
184,  189,  205.  214;  comme  juge  sup- 
pléant. 218,  221,222,  223,  226,  227,  229, 

231,  235.  —  Élu  5*^  juge  suppléant  le  17 
décembre  1790,  236.  —  Discours  de  re- 
merciement, 237.  —  Scrutateur  du  5*^ 
bureau,  289.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du  dis- 
trict, 480.  —  Remplace  comme  juge  du 
3'-"  arrondissement  ïhouret,  nommé  au 
tribunal  de  cassation,  588. 

Millet,  vicaire  de  l'Hôtel-Dieu.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-François- 
d'Assise,  533. 

Millet  de  Gr-^velle  (Jean-Joseph),  avocat 
au  Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  167,  169,  170,  185,  192,  201,  205, 
211,214;  comme  iuge  suppléant,  218,221, 
222,  223,  226,  227,  229,  231.—  Élu  4» 
juge  suppléant   le    16    décembre    1790, 

232.  —  Discours   de  remerciement,  242. 

—  Lettre  de  lui  sur  les  huissiers  de  l'as- 
semblée, 41 L  —  Devient  juge  du  l*""  ar- 
rondissement, 588. 

Milhj.  V.  Lezin. 

Minée  (Julien),  curé  de  la  paroisse  des 
Trois-Pations  à  Saint-Denis.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Sc vérin, 
502,  509;  Saint-Augustin,  522;  Saini- 
Nicolas'-du-Chardonnet,  526;  Saint-Fran- 
çois d'Assise,  533, 534.  —  Elu  curé  de  Saint- 
Thomas-d'Aquin  le  6  mars  1791,  536.  — 
Proclamé  le  13,  prononce  un  discours, 
539.  —  Obtient  des  voix  pour  l'évêché 
de  Paris,  552.  —  Donne  sa  démission, 
ayant  été  élu  évêque  de  la  Loire-Inférieure, 
566.  —    Remplacé    par   Latyl,  569. 

Minguet  (Jean-Baptiste),  notaire. —  Élec- 
teur de  la  section  de  l'Hôtel-rie-Ville,  51. 
—  Scrutateur  du  l*-"'"  bureau,  34 i. 

Mimer  (Charles),  avocat.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  152,  155,  159.  —  Élu 
15«  juge  le  2  décembre  1790,  160.—  Dis- 
cours de  remerciement,  165.  —  Obtient 
des  voix  comme  président  du  tribunal 
criminel,  584  ;  comme  accusateur  public, 
589  ;  comme  substitut,  591  ;  comme  sub- 
stitut du  président  du  tribunal  criminel, 
613. 

MiR.\BEAD  (Honoré-Gabriel  Riquetti,  cointe 
de),  député  d'Aix  à  la  Constituante.  — 
Obtient  des  voix  comme  administrateur 
du  département,  383,  385.  —  Élu  14'' 
administrateur  le  18  janvier  1791,  3ï<7. — 
Lettre  d'acceptation,  396.  —  Obtient  des 


VOIX  comme    procureur    général  syndic, 
465. 

Mirabeau,  prêtre.  —  Obtient  des  voix  pour 
la  cure  de  Saint-Augustin,  522. 

Miroitiers.  —  Coquelin,  38.  —  Lejeune,ZS, 
—  Nourtié,  2i. 

Modes  (marchands  de).  —  Allart,  7. 

MoLiNE  (l'abbé).—  Obtient  des  voix  pour 
la  présidence  de  l'assemblée  du  district, 
477  ;  —  pour  la  cure  de  Saint-Augustin, 
522,  523. 

Monceaux.  —  Bennequin,  électeur,  83. 

3ionnoi  (François),  notaire.--  Électeur  de 
la  section  de  l'Oratoire,  14.  —  Scrutateur 
du  6*^  bureau,  154. 

Monsures  (Léonor-Chrétien  de),  ancien  ca- 
pitaine de  cavalerie.  —  Électeur  de  la 
section  de  l'Arsenal,  54. 

Moi\'t-de-Marsaiv.  —  Darrimajou. 

MoATAGU  (de),  doyen  du  chapitre  de  Notre- 
Dame.  —  Remercie  les  électeurs  de  leurs 
honnêtetés  et  se  met  à  leur  disposition, 
107. 

Montcornet  (Aisne).  —  Ducloz-Dufresnoy. 

Montereau  (Seine-et-Marne).  —  ïhuin. 

Montgeron  (Seine-et-Oise).  —  Le  Bon- 
homme, curé. 

Montmartre. —  Castelan,  curé. —  Deruelle, 
électeur,  83.  —  Desportes,  id.,  82.  — 
Grintelle,  id.,  82.  —  Adresse  delà  muni- 
cipalité à  l'assemblée  électorale,  324. 

Montmorency.  —  Cotte,  curé. 

Montpellier.  —  Broussonet.  —  Duveyrier, 
premier  président  de  la  cour.  —  Mour-^ 
gue. 

Montreuil.  —  Boudin,  électeur;  85.  —  Ca- 
monnier,id.,  80. — Denise,  id.,  85. — Haro, 
id.,  85.  —  Adresse  de  la  commune  à  l'as- 
semblée électorale,  349. 

Montreuil  (canton  de).  —  Électeurs,  85. 

Montreuil  (section  de  la  rue  de).  —  Élec- 
teurs, 37. 

Mopinot  (Jean-Baptiste-Nicolas),  conseilh'r 
honoraire  au  Châtelet.  —  Électeur  de  la 
section  du  Louvre,  13.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  150,  155,  191. 

3/or6/anf  (Jean),  marchand  d'arbres,  à  Vi- 
try.  —  Électeur  du  canlonde  Villejuif,  87. 

Moreau  (Jean-Baptiste),  chef  de  correspon- 
dance des  fermes.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion   de  la   Fontaine -de -Montmorency, 

Moreau  deSaint-Méry  (Médéric-Louis-Élie), 
député  de  la  Martinique  à  la  Constituante. 
—  Obtient  des  voix  comme  juge,  172; 
comme  juge  suppléant,  388,  392;  comme 
procureur  général  syndic,  465. 

Morel  (Jean-Claude),    vicaire     de     Saint- 


TABLE  ANALYTIQUE. 


675 


Picrre-des-Arcis.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  cure  de  Saint-Augustin,  522.  — 
Élu  cure  de  Saint-Augustin  le  27  février 
1791,  523.  —  Proclamé  le  6  mars,  pro- 
nonce un  discours,  528. 

MoREL,  vicaire  de  la  Madeleine.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Augustin, 
522. 

MoREL,  prêtre  de  Saint -Louis-des-Invalides, 

—  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Augustin,  522. 

Morel  (le   Vindé   (Charles-Gilbert),  avocat, 

—  Électeur  de  la  section  du  Roi-de-Sicile, 
48.  —  Obtient  des  voix  comme  juge,  122, 
125,  129,  134,  139,  141,  144,  145,  147.— 
Est  élu  10''  juge  le  29  novembre  1790, 
148.  —  Remercie  l'assemblée,  149.  — 
Scrutateur  du  5*^  bureau,  154. 

MoRET  (Seiue-et-Marne).  —  Gouy  d'Arsy, 
maire. 

MoRiNET,  piètre  de  Saint-Jacques-la-Bou- 
cherie.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure 
de  Saint-Thoraas-d'Aquin,  535. 

MoRiSEAu,  commis  au  secrétariat.  —  Signe 
une  pétition  à  l'assemblée,  461. 

MoROLLER,  vicaire  de  Saint-Merri.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Sé- 
verin,  502. 

Motet  (Philibert-Gabriel),  chef  do  corres- 
pondance des  fermes.  —  Électeur  de  la 
section  de  la  Fontaine-de-Montmorency, 
21.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

Mouchy  (Louis-Gabriel),  bourgeois.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  faubourg  Saint- 
Denis,  43. 


des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Séverin, 
502  ;  Saint-Augustin,  522  ;  Saint-Antoine, 
525  ;  Saint-Mcolas-du-Chardonnet,  526  ; 
Saint-Ambroise,  536;  Saint-Victor,  565. 

MouUé  (Antoine),  maire,  au  Plessis-Piquet. 

—  Électeur  du  canton  de  Bourg-la-Reine, 
88. 

Moullé  (Etienne),  bourgeois'. —  Electeur  de 
la  section    du  FaubourgSaint-Denis,  43. 

—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée,  549. 

Mourgue  (Jacques-Antoine),  commandant  de 
la  garde  nationale,  à  Kpinay.  —  Élecieur 
du  canton  de  Pierrefitte,  8i.  —  Obtient 
des  voix  comme  secrétaire  adjoint  de 
l'assemblée,  399  ;  comme  scrutateur 
général,  548. 

MofRicAULT  (Thomas-Laurent),  avocat  au 
Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge.  163,  166,  167,  172,  173,  175,  176, 
179,  180,  181,  183,  184,  185,  188.189, 
191,  192,  194,  195,  196,  197,  199,  200.  — 
Élu  juge  le  11  décembre  1790  en  rem- 
placement de  Petion,  non  acceptant,  201. 

—  Discours  de  remerciement,  200, 


Moy.  V.  De  Moy. 

Mlgoetde  Nanthou  (François-Félix-Hyacin- 
the),  lieutenant  général  du  bailliage  de 
Gray,  député  de  cette  ville  à  la  Consti- 
tuante. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
180,  189,195,  199,  200,  201,  205,  211, 
214,  215  ;  —  comme  juge  suppléant,  218, 
221.  —  Élu  1"  juge  suppléant  le  14  dé- 
cembre 1790,  221.  —  Discours  de  remer 
ciement,  236. 

Mdlot  (François- Valentin),  prieur  de  la  con- 
grégation de  Saint-Victor.  —  Obtient  des 
voix  pour  les  cures  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois,  488  ;  Saint-Paul,  499  ;  Saint- 
Séverin,  502;  Saint-Germain-des-Prés, 
511  ;  Saint-Augustin,  522  ;  Saint-Nicolas- 
du-Chardonnet,  526;  Saint- Victor,  565, 
571  ;  Saint-André-des  Arcs,  572. 

31uraz  (Jean-André),  maître  es  arts  de  l'U- 
niversité. —  Électeur  de  la  section  de 
l'Observatoire,  77.  —  Absent  pour  cause 
de  maladie,  prête  serment,  348. 

Musique.  —  Guichard,  35. 

Mussey  (Pierre),  procureur  au  Parlement. 

—  Electeur  de  la   section  du  Roi-de-Sî- 
cile,  49. 

iiM?e/ (Hubert- Jean),  conseiller  au  Chàtelet. 

—  Électeur  de  la  section  de  la  place 
Louis  XIV,  19.  —  Obtient  des  voix  pour 
le  secrétariat  de  l'assemblée,  lOi»;  — 
comme  juge,  126,  128.  —  Scrutateur  du 
6«  bureau,  136  ;  suppléant  du  l«^ 
154,  251;  secrétaire  du  4«,  177;  du 
6%  341.  —  Obtient  des  voix  comme  luge, 
141,  142,144,  145,  150,  152,155,159,  160, 
161,  163,  166,  167,  169,  170,  173,  175 
176,  179,  180,  181,  183,  184,  185,  186 
1X8,189,  191,  192,  194,  195,  196.  -  Élu 
30*=  juge  le  10  décembre  1790,  197.— 
Discours  de  remei'ciement,  197. 


N 


Naigeon  (Jean-Baptiste),  peintre.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle. 
61.  ' 

Nancy.  —  Grégoire,  député.  —  Prugnon. 

Namerre.  —  Gillet,  électeur,  81.  —  Gi~ 
roust,  id.  —  Vanier,  id.  -  Lettre  de  la 
municipalité  à  l'assemblée  électorale. 
301.  ' 

Nanterre  (canton  de).  —  Électeurs,  81. 

Nantes.  —  Mauclerc  de  la  Muzangère,  évo- 
que. —  Minée. 

Naturalistes.  —  Lacépède,  78. —  Swebach- 
Dei fontaines,  52. 

Naturani  (Jean),  négociant.  —  Électeur  de 
la  section  des  Gravilliers,  42. 

Naudin  (Nicolas),  menuisier.  —  Électeur  de 
la  section  du  Temple,  35. 

NÉGOCIANTS.    (Cette   liste  ne  contient   que 


676 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE   PARIS. 


ceux  des  électeurs  dont  la  profession  spé- 
ciale n'est  pas  indiquée).  —  Aube?^tin, 
25.  —  Aubertin,  25.  —  Aubry,  30.  — 
Barat,  83.  —  Barbier,  40.  —  Barré,  55. 

—  Billard,  25.  —  Boursier,  14.  —  Bri- 
cogne,  28.  —  Brochant,  13.  —  Bruneau, 
19. —  Bugey,  41.—  Burnel,  S9.— Chauvin, 
29.  —  Chcron,  34.  —  Chicaneau,  82.  — 
Claye,  51.  —  Commard,  45.  —  Crevai, 
18.  —  naillu,¥i.  —  Davous,  45.  —  Z^e- 
couroiible,  21. —  Delaroche,  1.  —  Denise, 
51.  —  Desjardins,  7.  —  Devillas,  12.  — 
Dufrayer.  46.  —  Dulac,  41.  —  Dupré, 
6^.  —  Fabre,  13.  —  Frénoir,  13.  — 
Gabillot,  25.  —  Gerdret,  14.  —  GtV/e,  57. 

—  Ginet,  24.  —  Grand  in,  34.  —  Grenier, 
58.  —  Guyot,  31.  —  Ihissenot,  45.  — 
Jacquemard,  45.  —  Jonery,  79.  —  La;i- 
f/ru,  45.  —  Laurent,  19.  —  Lebeau,  81. 

—  Le  Comte,  29.  —  Le  TV/sseur,  52. 
Lucas,  6.  —  Maillot,  15.  —  Main,  25.  — 
Maline-Dumanoir,  40.  —  Martin,  81.  — 
Meaux-Saint-Marc^  6. —  Mermilliod,  40. 

—  Naturani,  42.  —  A'o/i«,  24.  —  Pre- 
voteau,  18.  —  Begnard,  7.  —  Saint- 
Amand,  31. —  Satens,  26. —  Sauvageot, 
23.  —  Seguin,  16.  —  Thomas,  9.  — 
Trouilliou,  26.  —  Vatinelle,  36.  —  7a m- 
dichon,  33.  —  Fi7/emsens,  42. 

Nemours  (Seine-et-Marne).  —  Dupont,  dé- 
puté. 

Neuilly.  —  Bomiardj  électeur,  83.  —  Z)e- 
laizement,  id.,  83.  —  Saulnier,  id.,    83. 

Nezon  (Guillnume),  vigneron,  maire,  à  Pu- 
teauA.  —  Électeur  du  canton  de  Nan- 
terre,  81. 

NicoL\i  (Aimar-Charles-François  de),  pre- 
mier président  au  Parlement  de  Paris. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge,  192, 
197,  199. 

Nicoleau  (Pierre),  bourgeois.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Croix-Rouge,  69.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  de 
l'assemblée,  400.  —  Commissaire  pour 
réclamer  contre  la  vente  du  pain  au- 
dessous  du  taux  ordinaire,  417. 

Nièvre  (Département   de  la).  —  Despatys. 

—  Fauchet.  —  ToUet,  évêque. 

Nosl  (Denis-Nicolas),  procureur  de  la  Com- 
mune, à  Saint-Denis.  — Électeur  du  can- 
ton de  Saint-Denis,  83. 

Noël,  curé  de  Puteaux.  —  Discours  au  nom 
de  la  municipalité  de  Puteaux,  366. 

Nogaret  (Jean),  valet  de  chambre  honoraire 
du  roi.  —  Électeur  de  la  section  de  l'Ar- 
senal, 54. 

Nogent-sur-Marne.  —  Delvincourt,  électeur, 
87. 

Noisy-le-Sec.  —  Cottereau,  électeur,  84. — 
Thomeret,  id.,  84.  —  Discours  du  curé 
Thomeret,360. 

Nolin  (Germain),  négociant.  —  Électeur  de 
la  section  duPonceau,  24.  — Commissaire 


pour  la  présentation  de  l'adresse  à  l'As- 
semblée nationale,  212. 

Nord  (Département  du).  —  Merlin.  —  Ques- 
nay  de  Saint-Germain.  —  Accusé  de  ré- 
ception par  le  directoire  du  département 
du  discours  du  curé  Thomeret,  390. 

Notaires.  —  Aleaume,  17.  —  AndeUe,  48. — 
Bonnomet,  9.  —  Boulard,  65.  —  Brichard, 
66.  —  Bro,  10.  — Chaudot,  \S.  —  Chavet, 
SO.  — Clairet,  15.  —  Cottereau,  à  Noisy- 
le-Sec,  84.  —  De  Mautoi't,  20. — Dondey, 
41.  — Dosfant.  —  Duchesne,  54.  —  Du- 
cloz-Dufrestioy,  9.  —  Dulion,  67.  —  Du- 
rand, 80.  —  Dutertre  de  Véteuil,  80.  — 
Etienne,  73.  —  Gaillard,  56.  —  Garce- 
rand.  —  Gibert,  Tl.  —  Gibert  de  Liste, 
44.  —  Gittard,  19.  —  Gobin,  26.  —  Hen- 
nequin,  à  Monceaux,  83.  —  Larcher,  29. 

—  Menjaud,  2.  —  Minguet,  51.  —  Mon- 
not,  14.  —  Quatremère,  16.  —  Rameau, 
20.  —  Bouveau,  à  Belleville,  85.  —  Silly, 
16.  —  Virton,  à  Issy,  89.  —  Lettre  de  la 
compagnie  à  l'assemblée,  402. 

Notre-Dame  (Paroisse  de).  —  Nouvellement 
créée,  497. 

Notre-Dame  (Section  de).  —  Électeurs,  56. 

Notre-Dame  de  Boane-Nolvelle  (Paroisse 
de). —  Colombart,  vicaire.  —  Sombarde, 
vicaire. 

Notre-Dame  de  Lorette  (Paroisse  de).  — 
Nouvellement  créée,  482.  —  Lapipe,  des- 
servant. —  Le  curé  de  Montmartre  en 
devient  curé,  560. 

NouRRY,  officier  municipal  de  Choisy-le-Roi. 

—  Signataire  de  l'adresse  de  la  munici- 
palité, 389. 

Nourtié  (Pierre),  miroitier.  —  Électeur  de 
la  section  du  Ponceau,  24. 

NozEROY  (Jura).  —  Démeunier. 

Nyon  (Jean-Luc),  libraire.  —  Hommage  d'un 
ouvrage  édité  par  lui,  450. 


Observatoire  (Section  de  1').  —  Electeurs, 
76. 

Odent  (Jean),  commissaire  au  Châtelet.  — 
Électeur  de  la  section  du  Théâtre-Français, 
66. 

Oise  (Département  de  F).  —  Daustel.  — 
Doucet,  cordelier  de  Senlis. —  Massieu. 
—  Villain-Daubigny. 

Oi.ERON  (Ile  d').  —  Boussy,  commissaire, 
42. 

O/tvier  (Louis-François),  manufacturier  de 
faïence  en  porcelaine.  —  Électeur  de  la 
section  de  Popincourt,  36. 

Olivier  (Noël),  mercier.  —  Électeur  de  la 
section  des  Postes,  19.  —  Admis  comme 
remplaçant  de  Frosté,  démissionnaire, 
12  i. 


TABLE   ANALVTIOUE. 


677 


Ollivier,  conseiller  au  Chàtelet.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  ih2. 

Ollivter-D.'schseaux  (Pierre-Louis),  avocat. 
—  Électeur  de  la  section  du  Roule,  4.  — 
Obtient  des  voix  pour  le  secrétariat  géné- 
ral de  l'assemblée,  260;  comme  juge  sup- 
pléant, 388,  392. 

Oratoire  (Congrégation  de  1') .  —  Cotte.  — 
Latyl.  —  Lalande.  —  Poiret.  —  Poupart. 

Oratoire  (Section  de  V).  —  Électeurs,  14. 

Orfèvp.es.  V.  Joailliers. 

Orign'v  (D'),  conseiller  à  la  Cour  des  mon- 
naies. —  Obtient  des  voix  comme  juge 
suppléant,  272,  306,  314. 

OriUard  (Jean),  mercier.  —  Électeur  de  la 
section  des  Lombards,  30. 

Orléans.  —  Beanvais  de  Préau.— Brizard. 

Ormesson.  V.  Le  Fèvre. 

Orne  (Département  de  1').  —  Goupil  de 
Prefeln. 

Ortillon  (Pierre),  boucher.  —  Électeur  de 
la  section  de  la  Croix-Rouge,  68. 

OsseJin  (Charles-Nicolas),  avocat. —  Électeur 
de  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle^ 
60.  —  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée,  548. 

OssEMONT,  prêtre  de  Saint-Gervais.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Nicolas-des-Champs,  514. 

OuARMER,  sous-diacre  à  Saint-Paul.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Paul, 
512. 

OuARViLLE  (Eure-et-Loir).  —  Brissot. 

Oudart  (Nico]a3\  avocat.  —  Électeur  de  la 
section  du  Roi-de-Sicile.  49.  —  Date  et 

.  lieu  de  naissance,  62i.  —  Obtient  des 
voix  pour  le  secrétariat,  108;  comme 
scrutateur  général,  117.  —  Président  du 
2*=  bureau.  13o;  du  6%  154.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  139,  155,  163,  166. 

—  Élu  18«  juge  le  3  décembre  1790,  106. 

—  Discours  de  remerciement,  168. 

Oudet  (Jean-Baptiste),  ancien  avocat.  — 
Électeur  de  la  section  Notre-Dame,  57. — 
Ouvre  l'assemblée  comme  un  des  doyens 
d'âge,  92.  —  Reçoit  des  remerciements 
comme  scrutateur  provisoire,  109.  —  Com- 
missaire des  dépenses,  119.  —  Scrutateur 
du  6«  bureau,  15i;  du  4*,  432,  551  ;  du 
3%  481;  supi.léant,  204;  du  3«,  381.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  159,  161, 
183,  205,  215;  comme  juge  suppléant, 
229,  246,  272,  280,  283,  322,  327.  — 
Chargé  de  s'entendre  avec  le  sub'^titut 
du  procureur  de  la  Commune  sur  l'élec- 
tion des  curés,  425. —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  479,  .583.  —  Scrutateur  gé- 
néral de  l'assemblée  comme  doyen  d'âge, 
546,  580.  —  Obtient  des  voix  comme 
grenier  du  tribunal  criminel,  59i.  —  On 
lui  vote  des  remerciements,  620. 


j  Oudet,  officier  municipal  de  Choisy-le-Roi- 
—  Signataire  de  l'adresse  de  la  munici- 
palité, 389. 

Oulrequin  (Jean),  bourgeois.  — Électeur  de 
la  section  de  la  Place-Royale,  53.  —  Absent 
pour  cause  de  maladie,  est  admis  et  prête 
serment,  410. 

Oyonnaz  (Ain).  —  Bacon. 

Ozanxe  (Jean-Baptiste),  ancien  huissier- 
audiencier.  —  Nommé  huissier  de  l'as- 
semblée, 114.  —  Recommandé  au  prési- 
dent du  tribunal  criminel,  615. 


Pacot  (Laurent),  entrepreneur  de  bâtiments. 
—  Électeur  de  la  section  de  la  rue  de 
Montreuil,  37. 

Paillette  (Jean-Baptiste),  homme  de  loi.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Ile-Saint-Louis, 
55.  —  Obtient  des  voix  pour  la  présidence 
de  l'assemblée,  547. 

Palais-Royal  (Section  du).  —  Électeurs,  5. 

Palasne  de  Ciiampealx  (Julien-François), 
sénéchal  de  Saint-Brieuc,  député  de  cette 
ville  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  180,  186,  191. 

Pamart,  officier  municipal  de  Pantin.  — 
Signataire  des  arrêtés  et  de  l'adresse  de 
la  municipalité  de  Pantin,  285,  286. 

Panis  (Étienne-Jean),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  de  l'Arsenal.  54.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  122.  205;  comme 
juge  suppléant,  226,  235,  239,  246,  257, 
270,  280,  283,  291,  297,  300,  306,  308. 

Pannard  (Jean-Fi-ançois),  sellier-bourrelier. 
—  Électeur  de  la  section  de  la  Fontaine- 
de-Grenelle,  60. 

Pantin  (Charles),  procureur  au  tribunal 
municipal.  —  Électeur  de  la  section  de 
l'Hôtel-de-Ville,  51. 

Pantin.  —  Tiphaine,  électeur,  84.  —  Arrêtés 
et  adresse  de  la  municipalité,  285,   286. 

Pantin  (Canton  de).  —  Électeurs,  84. 

Papetiers.  —  Delavoiepierre,  6. 

Papillon,  prévôt  général  de  la  gendarmerie 
dans  les  déparlements  de  Paris,  de  la 
Seine  et  de  l'Oise.  —  On  demande  sa 
conservation  comme  colonel  des  gen- 
darmes, 403. 

Papillon  de  La  Tapy  (Arnault),  capitaine 
de  la  garde  nationale.  —  Électeur  de  lu 
section  de  la  Halle-au-Blé,  16. 

Papin,  curé  de  Marly,  député  de  Paris  à  la 
Constituante.  —  Obtient  des  voix  pour 
les  cures  de  Saint-Germain-des-Prés,  511  ; 
Saint-Augustin,  522,  523;  Saint-Antoine, 
525;  Saint-Nicolas  du  Chardonnet,  5ï6; 
Saint-François  d'Assise,  533,  534;  Saint- 
Ambroise,  536;  Saint- Victor,  565;  Saint- 
Thomas  d'Aquin,  569;  Saint-Victor,  571. 


678 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


Paré  (Jules-François),  avocat.  —  Électeur 
de  la  section  du  Théâtre-Français,  66.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée  du  district,  480. 

Parent  (Jean-Étienne),  curé  de  Saint-Nicolas 
des  Champs.  — Électeur  de  la  section  des 
Gravilliers,  40.  —  Scrutateur  du  2*  bu- 
reau, 420;  suppléant  du  6%  252.  — Prête 
serment  à  la  constitution  civile  du  clergé, 
305.  —  Remplacé  par  Colombart  pour 
refus  de  serment,  514. 

Pareux  (Jean-Baptiste),  fermier,  à  Thiais. 

—  Électeur  du  canton  de  Choisy-le-Roi, 
88. 

Parey  (Louis),  avocat,  ancien  procureur  au 
Parlement.  —  Électeur  de  la  section  de 
rile-Saint-Louis,  55. 

Parfumeurs.  —  Spigno,  60.  —  Yéron,  22. 

Parguez  (Antoine-Gabriel),  conseiller-asses- 
seur au  bailliage  du  Temple.  —  Électeur 
de  la  section  du  Temple,  36. 

Paris.  Personnages  nés. —  Adet.  —  Agier. 

—  Aguesseau.  —  Aleaume.  —  Ameilhon. 

—  Anson.  —  Arjuzon.  —  Baudouin.  — 
Bayard.  —  Berthelot.  —  Billecocq.  — 
Bochart  de  Sai-on.  —  Boucher  Saint- 
Sauveur. — Boullard.  —  Bouland. — Bros- 
selard.  —  Brousse- Des  faucherets.  —  Ca- 
mus. —  Chaudot.  —  Daucourt.  —  Dela- 
croix. —  Desbois. — Dionis  du  Séjour. — 
Dupont  de  Kemours. — Du  Port. — Duport- 
Dutertre.  —  Dutramblay.  —  Freteau.  — 
Garnier.  —  Gouy-d'Arsy.  —  Guillaume. 

—  Hérault  de  Séchelles.  —  Lameth.  — 
La  Rochefoucauld.  —  Le  Blanc  de  Beau- 
lieu.  —  LeJwc.  —  Le  Peletier  de  Saint- 
Fargeau.  —  L^Héritier.  —  Lieble.  —  Mi- 
uh'T.  —  Morel.  —  Morel  de  Vindé.  — 
Mouricault.  —  Mulot.  —  Osselin.  —  Papin. 

—  Petit-Radel. — Quatremère  de  Quincy. 

—  Baffron  du  Trouillet.  —  Santerre.  — 
Sémonville.  —  Silvestre  de  Sacy.  —  Tal- 
leyrand.  —  Talon.  —  Target.  —  Thouin. 

—  Tronchet.  —  Try. 

Paris.  Députés,  —  Agier,  suppléant.  — 
Aleaume.  —  Andrieux.  — Anson.  — fiau- 
douin,  suppléant.  —  Beauvais  de  Préau. 

—  Bigot  de  Préameneu. — Boucher  Saint- 
Sauveur.  —  Brissot.  —  Brousse-Desfau- 
cherets,  suppléant.  —  Broussonet.  — 
Busche,  suppléant.  —  Camus.  —  Cerutti. 

—  Clavière^  suppléant.  —  Clermont- 
Tonnerre.  —  Collard,  suppléant.  —  Cretté 
de  Palluel.  —  Danton.' —  De  Bry.  — 
Delavigne.  —  Démeunier.  —  De  Moy.  — 
Dionis  du  Séjour.  —  Dosfant.  —  Ducloz- 
Dufresnoy,  suppléant.  —  Dumouchel.  — 
Du  Port.  —  Dusaulx.  —Duveyrier,  sup- 
pléant. —  Fabre  d^Eglantine.  —  Faure. 

—  Garnier.  —  Garnier  (Germain),  sup- 
pléant. —  Garran  de  Coulon.  —  Godard. 

—  Gorguereau.  —  Gouvion.  —  Gros.  — 
Giiyot-Desherbiers.  —  Hérault  de  Sé- 
chelles. —  Juigné.  —  Kersaint.  —  Lacé- 
pède.  — Lacretelle.  —  La  Rochefoucauld. 

—  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau.  —  Mar 


tineau.  —  Mouricault.  —  Mulot.  —  Osse- 
lin. —  Panis.  —  Pastoret.  —  Baffron  du 
Trouillet.  —  Robespierre.  —  Robin.  — 
Rousseau.  —  Sémonville,  suppléant.  — 
Sergent.  —  Sieyès. —  Thorillon. —  Thouin, 
suppléant.  —  Treil-Pardailhan.  —  Treil- 
hard.  —  Tronchet.  —  Try.  —  Veytard. 

Paris  (Vicomte  de).  Députés.  —  Goul- 
miers.  —  Guillaume.  —  Lefèvre  d'Ormes- 
son  de  Noyseau.  —  Papin.  —  Target. 

Paris.  Maires.  —  Bailly.  —  Boucher-René 
(par  intérim).  —  Chambon.  —  Lefèvre 
d'Ormesson. 

Paris.  Conseil  général  de  ^la  Commune.  — 
AnquetH.  —  Bidault.  —  Blandin.—  Bon- 
tems.  —  Boulet.  —  Bruneau.  —  Bureau 
du  Colombier.  —  Cardot.  —  Cauchin  de 
la  Tour.  —  Ceyrat.  —  Cholet.  —  Couart. 

—  Dandry.  —  Davous.  —  Delarsille.  — 
Dommanget.  —  D'Obigny.  —  Dumontier. 

—  Fallet.  —  Faure.  —  Frezard.  —  Gat- 
trez.  —  Gérard.  —  Gravier  de  Vergennes. 

—  Haquin.  —  Housset.  —  Jacotot.  — 
Jonery.  — Joseph.  —  Julliot.  —  Le  Breton 
de  Corbelin. — L'Echenard.  —  Le  Grand. 

—  Lejeune.  —  Lepitre.  —  Lohier.  — 
Mareschal. — Mathieu-Lépidor.—Moullé. 

—  Ollivier-Descloseaux.  —  Oudet.  —  Pois- 
sonnier. —  Potron.  —  Poujade  de  la 
Devèze.  —  Quin.  —  Raffy.  —  Rousseau. 

—  Roussineau.  —  Sanson-Duperron.  — 
Soreau.—Thion  de  la  Chaume.— Thuaut. 

—  Vassaux.  —  Vaudichon.  —  Watrin. 

Paris.    Officiers  municipaux.    —   Andelle. 

—  Beaufils.  —  Bertholon.  —  Boucher- 
Bené.  —  Cardot.  —  Couart.  —  Durand, 

—  Fallet.  —  Guinot.  —  Lemétayer.  — 
Leroux.  —  Le  Scène -Desmaisons.  — 
Lesguilliez.  —  Le  Vasseur.  —  Retournât. 

—  Véron. 

Paris.  V.  Administrateurs  et  Curés. 

Parlement  (Présidents  au).  — -  Bochart  de 
Saron.  — Lefèvre  d'Ormesson  de  Noyseau. 

—  Le  Peletier  de  Rosanbo.— Le  Peletier 
de  Saint-Fargeau. 

Parlement  (Conseillers  au).  —  Devin  de 
Fontenay.— Dionis  du  Séjour. —  Dupleix 
de  Mézy.  —  Du  Port.  —  Fitz-Gerald.  — 
Freteau.  —  Huguet  de  Sémonville.  — 
Langlois  de  Pommeuse. 

Parlement  (Procureurs  a.u).  —  Billaudel,  48. 

—  Busche,  13.  —  Calvinhac,  ll.  —  Chau- 
mettey  75.  —  Chépy,  13.  —  Cornu,  72. 

—  Dameuve,  32.  —  Dejunquière,  62.  — 
Fayel,  49.  —  Girard  de  Bury,  29.  — 
Heuvrard.  —  Junot,  50.  —  Legier,  18.  — 
Mussey,  49.  —  Parey,  55. 

Pas-de-Calais  (Département  du).  —  Briois 
de  Beaumez.  —  Lamourette.  —  Robes- 
pierre. —  Accusé  de  réception  par  le  pré- 
sident Ferdinand  Dubois  de  l'adresse  à 
l'Assemblée  nationale,  343 5  du  discours 
du  curé  Thomcret,  384. 

Pasqueau  (Simon-Edme),  homme  de  loi.  — 


TABLE  ANALYTIQUE. 


679 


Électeur  de  la  section  de  la  Fontaine  de 
Montmorency,  20. 

Passv  (Canton  de).  —  Électeurs,  81. 

Pastoret  (Emmanuel),  maître  des  requêtes, 

—  Électeur  de  la  section  des  Champs- 
Elysées,  3.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
présidence  de  l'assemblée,  104,  106;  pour 
le  secrétariat,  106.  —  Élu  secrétaire  le 
21  novembre  1790, 108.  —  Prête  serment, 
100.  —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
129,  14i,  151,  152,  167.  —  iLh\  président 
de  l'assemblée  le  21  décembre  1790  et 
prononce  un  discours,  258.  —  Répond  à 
La  Gaze,  263  ;  à  Carouge,  271  ;  à  Hemeri, 
277  ;  à  Guyot-Desherbiers,  277  ;  à  Archam- 
bault,  284;  à  Viellart,  292;  à  Mennessier, 
293;  à  Jolly,  294;  à  Rivière,  296;  au  curé 
Roussineau,  304;  à  Dumesnil,  311;  à  la 
municipalité  de  Stains,  313;  aux  munici- 
palités du  canton  dissy,  317;  à  Bureau 
du  Colombier,  321;  à  D'Anthonay,  323;  à 
Gaigne,  324;  à  la  municipalité  de  Mont- 
martre, 325;  à  Bouchard,  327;  à  Arsan- 
daux,  328;  à  Pons  de  Verdun,  329;  à  la 
députation  du  canton  de  Belleville,  336; 
à  la  députation  du  canton  de  Villejuif, 
345.  —  Elu  l^*"  administrateur  du  dépar- 
tement, pour  le  district  de  Paris,  le  4  jan- 
vier 1791,  346.  —  Discours  de  remercie- 
ment, 346.  —  Répond  à  la  députation  de 
'Montreuil,  351  ;  à  la  députation  du  can- 
ton et  de  la  municipalité  de  Bourg-la- 
Reine,  353,  354;  au  curé  Thomeret,  361; 
à  Glot,  365;  au  curé  Noël,  367;  à  la  dé- 
putation de  Choisy-le-Roi,  391.  —  Obtient 
des  voix  pour  le  secrétariat  général  de 
l'assemblée,  398  ;  comme  scrutateur,  400. 

—  On  lui  vote  des  remerciements,  402. 

—  Transmet  une  réclamation  du  prêtre 
Fourquet  relativement  à  la  cure  de  Saint- 
Roch,  407.  —  Préside  l'assemblée  en 
remplacement  de  Cerutti  malade,  453. — 
Élu  procureur  général  syndic  du  dépar- 
ment  le  15  février  1791,465.  — Discours 
de  remerciement,  465. — Remplacé  comme 
administrateur  par  Treilh-Pardailhan, 
467.  —  Chargé  de  rédiger  un  extrait  des 
procès-verbaux  de  l'assemblée,  471.  — 
Prête  serment  comme  procureur  général 
syndic,  471.  —  Élu  président  de  l'assem- 
blée du  district  le  30  janvier  1791,  477. 

—  Discours  pour  la  proclamation  du  curé 
de  Saint-Sulpice,  485.— Clôture  la  l''*  ses- 
sion de  l'assemblée  du  district  le  13  mars 
1791,  544.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
présidence  de  l'assemblée,  547  ;  pour  le 
secrétariat,  547  ;  comme  scrutateur  géné- 
ral, 549.  —  Annonce  l'acceptation  de 
Gobel  comme  évêque  de  Paris,  556.  — 
Prononce  la  dissolution  de  l'assemblée  du 
district  le  30  mars  1791,  577.  —  Envoie 
\h.  loi  convoquant  l'assemblée  pour  l'élec- 
tion du  tribunal  criminel,  580.  — Obtient 
des  voix  pour  la  présidence  de  l'assemblée, 
581.  —  Déclare  que  l'assemblée  ne  doit 
pas  nommer  les  huissiers  près  le  tribunal 
criminel,  586.  —  Envoie  le  tableau  des 
élections  de  juges  suppléants  à  faire,  588; 
l'acceptation  de   Robespierre    et   autres 


élus,  601  ;  de  4  juges  suppléants,  612.  — 
Rend  compte  du  placement  de  l'argent 
provenant  de  la  quête  pour  les  enfants 
trouvés,  614.  —  Envoie  le  refus, de  Gossin. 
617. 

Pâtissiers.  —  Le  Sage,  72. 

Patfis  (Charles-Frobert) ,  instituteur.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Observatoire, 

77. 

Patry  (Pierre-Étienne) ,  directeur  de  la 
Régie  générale.  —  Électeur  delà  section 
du  Ponceau,  24. 

Paturet,  prêtre  de  Saînt-Gervais.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Séverin, 
509. 

Paulard  (Claude),  officier  municipal,  àFon- 
tenay.  —  Électeur  du  canton  de  Vincennes, 
86. 

Pautonnier  (Pierre-Guillaume),  procureur 
au  Châtelet.  —  Électeur  de  la  section  du 
Louvre,  14.  —  Scrutateur  du  l*^"" bureau, 
481.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  563. 

Payen   (Jean-Baptiste),    marchand  drapier. 

—  Électeur  de  la  section  de  l'Oratoire, 
16.  —  Commissaire  pour  la  présentation 
de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  212. 

Pécoul  (Charles-Louis),  entrepreneur  des 
bâtiments  du  roi.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion des  Tuileries,  2. 

Peintres.  —  Martin,  34.  —  Naigeon^  61. 

Peixture  (Entrepreneurs  de).  —  Bassigny^ 
25.  —  Demonceau,  41.  —  Docaigne,  53. 

—  Duter,  34.—  Mathis,  63.— Rayer,  68. 

Pelletier  (Pierre-Augustin),  maire,  à  Saint- 
Denis.  —  Électeur  du  canton  de  Saint- 
Denis,  83. 

Pelletier,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  141,  160,  205. 

Pelletiers.  —  Guyot,  14. 

Pennier  (Jean-François),  orfèvre. — Électeur 
de  la  section  de  Sainte-Geneviève,  74.  — 
Commissaire  au  Te  Deum  pour  la  con- 
valescence du  roi,  5t)4. 

Pennvern  (François-Gabriel  Secré  de),  curé 
de  la  paroisse  de  Saint-Étienne-du-Mont. 

—  A  prêté  serment,  482.  —  Sa  paroisse 
est  supprimée,  482.  —-  Devient  curé  de 
Sainte-Geneviève,  497.  —  Annonce  de  sa 
mort  et  de  son  enterrement,  557.  —  Est 
remplacé  par  Huot,  cui'é  de  Saint-Jean- 
de-Latran,  560.  —  Lettre  de  Cahier  de 
Gerville  sur  sa  mort  et  son  remplacement, 
562.  ' 

Pépin  (Jean),  laboureur,  à  Grignon.  — 
Electeur  du  canton  de  Choisy-le-Roi,  88. 

Peret  (Jean),  vicaire  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
cure  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  488. 

Periac  (François-Pierre),  salpêtrier  du  roi 


6S0 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


—  Klecteur  de  la  section  du    faubourg 
Saint-Denis,  43. 

Perif.r  (Jean-François\  évêque  constitu- 
tionnel du  Puy-de-Dôme.  —  Consacré 
par  Gobel,  568. 

Péronne.  —  Bouteville  Du  Metz.  —  La- 
meth,  député. 

Perserot.  prêtre.  —  Obtient  des  voix  pour 
la  cure  de  Saint-Augustin,  522,  523. 

Petion  de  Villeneuve  (Jérôme),  avocat, 
député  de  Chartres  à  la  Constituante.  — 
Obtient  des  voix  comme  jusre,  179,  180, 
182,  184.  —  Élu  25''  juge  le^  7  décembre 
1790,  185.  —  Refuse,  ayant  été  élu  dans 
Eure-et-Loir,  187. —  Lettrede  lui  au  prési- 
dent de  l'assemblée,  213,  624.  —  Obtient 
des  voix  comme  président  du  tribunal 
criminel,  584;  comme  substitut,  585, 
586  ;  comme  accusateur  public,  589  ; 
comme  substitut,  591.  —  Élu  président 
du  tribunal  criminel  le  15  juin  1791,  613. 

—  Lettre  d'acceptation,  616. 

Petit  (Antoine),  bourgeois,  à  Saint-Maur.  — 
Electeur  du  canton  de  Charenton,  87. 

Petit  (Nicolas),  avocat.  —  Électeur  de  la 
section  du  Roule,  5.  —  Obtient  des  voLx 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  480. 

Petit-Colas^  (.Jean-François),  marchand  de 
vin.  —  Électeur  de  la  section  du  Pon- 
ceau,  23. 

Petit  de  La  Hoxville  (Armand-Jean),  lieu- 
tenant particulier  ù\  la  prévôté  de  Paris. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
218,  221. 

Petjt-Radel  (Louis-François),  architecte.  — 
Électeur  de  la  section  Bonne-Nouvelle, 
23.  —  Commissaire  de  la  salle,  109  ;  des 
dépenses,  119.  —  Chargé  de  s'entendre 
avec  le  substitut  du  procureur  de  la 
Commune  sur  l'élection  des  curés,  425. 

—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée,  549.  —  Commis- 
saire au  Te  Deum  pour  la  convalescence 
du  roi,  564.  —  Fait  hommage  d'un  projet 
de  palais  de  la  représentation  nationale, 
596.  —  On  lui  vole  des  remerciements. 
620. 

Pharmaciens.    V.  Apothicaires. 

Pharoux  (É tienne-Pierre),  architecte.  —- 
Électeur  de  la  section  Bonne-Nouvelle, 
22.  —  Commissaire  de  la  salle,  109  ;  des 
dépenses,  119.  —  Commissaire  pour  la 
présentation  de  l'adresse  à  l'Assemblée 
nationale,  212.  —  Présente  l'état  des  dé- 
penses de  l'assemblée,  233.  —  Chargé  de 
s'entendre  avec  le  substitut  du  procureur 
de  la  Commune  sur  l'élection  des  curés, 
425.  —  Rend  compte  des  dépenses  de 
l'assemblée,  441.  —  Commissaire  au  Te 
Deum  pour  la  convalescence  du  roi,  564. 
—  Rend  compte  des  dépenses  de  l'assem- 
blée, 620.  —  On  lui  vote  des  remercie- 
ments. 620. 


Philippe  (Laurent),  vigneron,  à  Suresnes. — 
Électeur  du  canton  de  Nanterre,  81. 

"Physiciens.  —  Deparcieux,  59.  —  Lefèvre 
de  Gineau,  31. 

Pia  (Robert-Nicolas-Denis),  pharmacien.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts, 
39. 

Picard,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  155,  15H,  159,  160, 
161,  166,  167,184.  196,  205,  211;  comme 
iuge  suppléant,  246.  248.  250,  257,  264, 
270,  279,  280,  314,  315,  318,  320,  392, 
597. 

Picard,  juge  auditeur.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  176.  183  ;  comme  juge  sup- 
pléant, 222,  239,  306,  327. 

Picard,  officier  municipal  de  Montmartre. 
—  Signataire  de  l'adresse  de  la  municipa- 
lité de  Montmartre,  325. 

Picavez  (Dominique-Joseph),  premier,  vi- 
caire de  Saint-Philippe-du-Roule.—  Elec- 
teur de  la  section  du  Rouie,  5.  —  Prête 
serment  à  la  constitution  civile  du  clergé, 
309.  _  Obtient  des  voix  pour  la  cure  de 
Saint-Sulpice,  483.  --  Élu  curé  de  la  Ma- 
deleine de  la  Villévéque  le  6  février  1791, 
491.  _  Proclamé  le  13,  prononce  un  dis- 
cours, 494. 

Picquenard  (Laurent-Henry),  avocat.  — 
Électeur  delà  section  de  la  place  LouisXIV, 
20.  —  Scrutateur  du  1^"'  bureau,  154; 
suppléant  du  1«S  251. 

Picquenot  (Michel),  graveur.  —  Fait  hom- 
mage à  l'assemblée  d'une  gravure  sur  la 
famille  Agasse,  40 i. 

Pinguet  (Jean-Dominique),  ancien  marchand 

de  vin.  —  Électeur  de  la  section  du  Pon- 

ceau,  23. 
Pierrefitte.  —  Beavgrond,  électeur,  84.  — 

Defauconpret,  id.,  84. 
Pierrefitte  (canton   de).  —  Électeurs,  84. 
Pigeoih,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 

des  voix  comme  juge,  163. 

Pjgnans  (Var).  —  Duveyrier. 

Pion  (Antoine-Claude),  curé  de  Sainte- 
Opportune.  —  Électeur  de  la  section  du 
Marché-des-Innocents,  28.  —  Refuse  le 
serment,  496.  —  Sa  paroisse  est  suppri- 
mée, 496. 

Pion  de  fa /?oc/je  (Claude-Philibert),  homme 
de  loi.  —  Électeur  de  la  section  du  Mar- 
ché-des-Innocents, 28. 

Piot  (Claude-Jean-Baptiste),  fermier,  à 
Thiais.  —  Électeur  du  canton  de  Choisy- 
le-Roi,  88.  —  Donne  reçu  du  produit  de 
la  quête  en  faveur  de  Balaton,  459.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée,  549. 

Piqt  (Louis-Simon),  maire,  à  CreteiU  — 
Électeur  du  canton  de  Charenton.  ^b. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


681 


Place  Louts  XIV  (section  de  la).  —  Elec- 
teurs, 19. 

Place-Royale  (section  de  la).  —  Électeurs, 
52. 

Place  Vendôme  (section  de  la).  —  Élec- 
teurs, 8. 

Plessis-Piquet.  —  Moullé,  électeur,  88. 

Plumassiers.  —  Dathy,  16. 

Pointart  (Claude-Charles),  avocat.  —  Élec- 
teur de  la  sertion  du  Roi-de-Sicile,  48.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  gé- 
néral de  l'assemblée,  549. 

Poiré  (Charles),  tapissier.  —  Électeur  de 
la  section  Bonne-Nouvelle,  22, 

Poiret  (Jean),  supérieur  de  la  maison  de 
l'Oratoire.  —  Électeur  de  la  section  de 
rOratoire.  15.  —  Prête  serment  à  la 
con«ititution  civile  du  clergé,  311-  — 
Scrutateur  du  [^^  bureau,  344.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  présidence  de  rassem- 
blée, 397  ;  comme  secrétaire  adjoint,  399; 
comme  président  de  l'assemblée  du 
district,  477  ;  comme  secrétaire,  477  ; 
comme  scrutateur  général,  478.  —  Élu 
secrétaire  adjoint  le  30  janvier  1791,480. 

—  Élu  curé  de  Saint-Sulpice  le  30  jan- 
vier 1791,  483.  —  Proclamé  le  6  février, 
prononce  un  discours,  486.  —  Préside, 
comme  doyen   d'âge,   l'assemblée,    546. 

—  Obtient  des  voix  pour  la  présidence 
de  l'assemblée,  547  ;  comme  scrutateur 
général.  549  :  pour  l'évêché  de  Paris,  552. 

—  Commissaire  pour  la  proclamation  de 
l'évêque  de  Paris,  553  ;   des  curés,  573. 

Poirier,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  280. 

Poissonnier  (Jean-Baptiste),  ancien  com- 
missaire général  de  la  marine.  —  Électeur 
de  la  section  du  Palais-Royal,  6.  —  Scru- 
tateur du  5"  bureau,  121,  135,  344.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée  du  district,  480. 

PoissoNMÈRE  (Section  de  la  rue).  —  Élec- 
teurs, 33. 

Poitiers.  —  Briault.  —  Lecesve. 

Polverel  Œtienne),  homme  de  loi,  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Luxembourg,  70.  — 
Obtient  des  voix  comme  secrétaire  géné- 
ral, 117.  —  Président  du  3°  bureau,  120; 
secrétaire  du  3*,  135;  du  l'^'",  154;  du  2^, 
203  ;  du  2%  251  ;  du  5%  289;  du  ¥,  344  ; 
scrutateur  du  5*^,  481  ;  suppléant  du  4*, 
551.  —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
126,  155,  156,  159,  167,  173,  205,  211, 
214,  215  ;  comme  juge  suppléant,  218, 
221,  222,  223,  226,  227,  230,  231,  235, 
236,  239,  241,  246,  248,253,  255,  257; 
comme  président  de  l'assemblée,  258  ; 
comme  secrétaire  adjoint,  261  ;  comme 
scrutateur  général,  263  ;  comme  juge 
suppléant,  264,  266.  268,  270.  272,  "273, 
275,  279,  2S0,  281,  283,  289,  291,  297, 
298,    300,   302,  306,  308,  314,  315,   318, 


320,  322.  327.  —Scrutateur  suppléant  de 
l'assemblée,  364.— Obtient  des  voix  comme 
juge  suppléant,  388,  392,  393  ;  comme 
secrétaire  adjoint  de  l'assemblée,  399  ; 
comme  scrutateur,  400.  —  On  lui  vote 
des  remerciements  comme  scrutateur 
suppléant,  402.  —  Commissaire  pour 
réclamer  contre  la  vente  du  pain  au-des- 
sous du  taux  ordinaire,  417.  — Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général, 
478  ;  comme  accusateur  public,  589,590; 
comme  substitut,  591,  592,  615,  618; 
comme  greffier,  594;  comme  juge  sup- 
pléant. 595,  598,  600,  604,  606,  608,  609, 
610;  comme  président  du  tribunal  crimi- 
nel, 613;  comme  substitut,  613. 

Polverel  fils.  —  Accepté  comme  aide- 
commis  au  secrétariat,  127. 

PoxcEAu  (section  du).  —  Électeurs,  23. 

Poncg//e  (François-Gérard),  maire,  à  Bourg- 
la-Reine.  —  Électeur  du  canton  deBourg- 
la-Reine,  88. 

Pons  de  Fe/Y/wn  (Philippe-Laurent),  avocat. 

—  Électeur  de  la  section  du  Théâtre- 
Français,  65.  —  Scrutateur  du  2*^  bureau, 
120;  du  3%  135.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge  suppléant,  218,  221,  222, 
223,  226,  "227,  230,  231.  235.  236,  239, 
241,  246,  248,  250,  253,  255  ;  comme  se- 
crétaire adjoint  de  l'assemblée,  261  ; 
comme  juçre  suppléant,  264,  26l5,  268, 
270,  272,  273,  275,  280,  281,  283,  287, 
289,  291,  293,  2y7,  298,  299,  300,  302, 
306,  308,  309,  314.  —  Élu  22'-- juge  sup- 
pléant le  29  décembre  1790»  315.  —  Dis- 
cours de  remerciement,  328.  —  Obtient 
des  voix  pour  le  secrétariat  de  l'assem- 
blée, 547. 

PoNT-A-Àlocssox.  —  Clermoat-Tonnerre, 

Pont-de-Veyle  (Ain).  —  Carra. 

Pont-l'Éyéque  (Calvados).  —  Thouret. 

PoNTOiSE.  —  Aubert,  curé  de  la  paroisse 
Notre-Dame.  —  Massieu. 

Ponts  et  chaussées.  —  Teissier,  35. 

PopiN  DE  laCrosnière  (Velut  de),  conseiller 
à  la  Cour  des  aides.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  214. 

PopmcouRT  (section  de).  —  Électeurs,   36. 
Poste  (maîtres  de).  —  Cretté,  84.  —  Daix, 

86.  —  Frémin,  84. 
Postes.  —  Gauthier,  24. 
Postes  (section  des).  —  Électeurs,  18. 

Potin  (François),  épicier,  maire,  à  Vanves. 

—  Électeur  du  canton  d'issy,  89.  — 
Signataire  de  l'adresse  des  commîmes  du 
canton,  317- 

Polron  (Alexis),  orfèvre.  —  Électeur  de  la 
section  Henri  IV, 57. 

Pottier  (Ambroise-François),  maire,  à  Belle- 
ville.  —  Électeur  du  canton  de  Belle- 
ville,  85. 


€82 


ASSEMBLÉE  ÉLEGTOBALE  DE  PARIS. 


Poujade  de  la  Devèse  (Jean-Pierre-Gharles) 
prêtre  de  Sainte-Marguerite.  —  lecteur 
delà  section  de  la  rue  de  Montreuil,  37. 

—  Prête  serment  à  la  constitution  civile 
du  clergé,  305.  —  Obtient  des  voix  comme 
secrétaire  de  l'assemblée  du  district,  477; 
comme  scrutateur  général,  479  ;  pour 
les  cures  de  Saint-Sulpics,  483  ;  Saint- 
Germain-l'Auxerrois,  488  ;  Saint-Roch, 
490  ;  la  Madeleine  de  la  Villévêque,  491  ; 
Saint-Séverin,  509. 

Poultier  (Jean-Guillaume),  huissier-priseur. 

—  Électeur  de  la  section  du  Luxembourg, 
70. 

Poupart  (Jean-Jacques),  curé  de  Saint- 
Eustache.  —  Électeur  de  la  section  des 
Postes,  18.  —  Scrutateur  du  6e  bureau, 
136;  président  du  2e,  154.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Augustin, 
522  ;  pour  l'évôché  de  Paris,  552. 

Pourcel  (Denis),  fermier,  àGennevilliers. — 
Électeur  du  canton  de  Golombes,  82.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée,  549. 

PousiNOT,  vicaire  à  Brie-Comte-Robert.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Augustin,  522  ;  Saint-Antoine,  525;  Saint- 
Nicolas-du-Ghardonnet,  526  ;  Saint-Fran- 
çois-d'Assise,  533  ;  Saint-Victor,  571. 

Poitssin  (G  harl  es-Pierre),  marchand  de 
meubles.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
rue  Beaubourg,  44. 

Pouzals  (Joseph),  chevalier  de  Saint-Louis, 
à  Ghâtillon.  —  Électeur  du  canton  de 
Chatillon,  90.  —  Scrutateur  du  5^  bureau, 
204. 

PoYET  (Bernard),  architecte.  —  Projet  pour 
l'installation  des  tribunaux,  337. 

Prault  de  Saint-Martin  (Laurent-François), 
libraire.  — Électeur  de  la  section  Henri  IV, 
57.  —  Nommé  imprimeur  de  l'assemblée 
électorale,  203.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général,  549. 

Pré-Saint-Gervais.  —  Cottin^  électeur,  85. 

Pretrel  (Philippe-Laurent),  architecte.  — 
Électeur  de  la  section  du  Temple,  35. 

Prévert  (Guillaume),  maître  de  pension.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts, 
39.  —  Commissaire  pour  la  proclamation 
des  curés,  528. 

Prévost  (Louis-Claude),  orfèvre.  —  Électeur 
de  la  section  de  Mauconseil,  26.  —  Com- 
missaire à  la  fête  religieuse  du  club  des 
ci-devant  représentants  de  la  Commune, 
443. 

Prévôt  dd  Rivage,  avocat  au  Parlement.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  214  ; 
comme  juge  suppléant,  270,  272,  273, 
595. 

Prévoté  de  l'Hôtel.  —  La  Borde,  11. 

Prevoteau  (Claude),  ancien   négociant.   — 


Électeur  de  la  section  des  Postes,  18.  — 
Scrutateur  suppléant  du  4^  bureau,  252. 

Priez  de  Merville,  prêtre  de  Saint-Eus- 
tache.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure 
de  Saint-Nicolas-des-Champs,  514. 

Procdreur-syndîc.  —  Boullemer.  —  Cahier 
de  Gerville,  adjoint.  —  Desmousseaux. 

Prugison  (Louis-Pierre-Joseph),  avocat,  dé- 
puté de  Nancy  à  la  Constituante.  — 
01)tient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
248. 

PuBLiciSTES.  —  Brissot,  10.  —  Carra,  10. 

—  Cerutti,  11.  —  Leroux,  11. 

Pdisié,  l'aîné,  prêtre  de  Saint-Eustache.  — 
Obtient  des  voix  pour  la  cure  de  Saint- 
Augustin,  522,  523. 

PuisiÉ,  le  jeune,  prêtrede  Saint-Eustache.— 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Augustin,  522,  523  ;  Saint-Antoine,  525  ; 
Sai'nt-Nicolas-du-Chardonnet,  526;  Saint- 
François-d'Assise,  533;  Saint-Ambroise, 
536. 

PuLLED,  avocat  au  Parlement.  — ■  Obtient 
des  voix  comme  juge,  180,  183,  184,  185, 
188,  192,  194,  195,  196,  200,  205,  214, 
215;  comme  juge  suppléant,  218,  221, 
226,  230,  231,  235,  239,  246,  253,  255, 
264,  266,  270,  272,  275,  283,  297,  300. 

PcTEAUX.  —  Martin,  électeur,  81.  — 
Nezon,  id.,  81.  —  Députation  de  la  mu- 
nicipalité à  l'assemblée  électorale,   366. 

PuY-DE-DoME  (département  du).  —  Bourdon. 

—  Ceyrat.   —  Gaultier  de  Biauzat.  — 
Perier,  évoque. 


Quatremere  (Claude),  notaire.  —  Electeur 
delà  section  de  la  Halle-au-Blé,  16.  — 
Scrutateur  suppléant  du  2«  bureau,  154. 
—  Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
231  ;  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée,  549. 

QuATREMÈRE  DE  RoissY  (Jean-Nicolas),  con- 
seiller au  Ghâtelet.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  141,  142, 144, 152,  1 55, 156, 
159,  160,  161,  163,  166,  167,  169,  170, 
173,  175,  179,  180,  182,  183,  184,  185, 
186,  188,  189,  191,  192,  195,  196,  197, 
199,  200,  201,  205,  211,214,  215  ;  comme 
juge  suppléant,  218,  221,  222,  223,  226, 
227,  230,  231,  232,  235,  236,  239,  241, 
246,  248,  249,  250,  253,  255.  —  Décline 
toute  candidature,  262.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  264,  270, 
272,  283,  291,  297,  306,  314. 

Quatre-Nations  (section  des).  —  Électeurs, 
61. 

QuESNAY  DE  Saint-Germain  (Robert-Fran- 
çois),  conseiller  à  la  Cour  des  aides.— Ob- 
tient des  voix  comme  juge  suppléant,  230, 
231,  235,  236,  239,  241,  246,  248.  —  Elu 
8«  juge  suppléant  le  19  décembre  1790, 


TABLE  ANALYTIQUE. 


683 


249.  —  Lettre  de  refus,  ayant  été  nommé 
juge  à  Saumur,  342.  —  Remplacé  par 
Girard  de  Bury,  388,  396. 

Queudane  (Jean-Baptiste),  bourgeois.  — 
Electeur  de  la  section  de  la  Place-Royale, 
53.  —  Scrutateur  du  2^  bureau,  4:i2,'550. 

—  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

Quillau  (François-Augustin),  imprimeur- 
libraire.  —  Électeur  de  la  section  de 
Sainte-Geneviève,  73.  —  Scrutateur  sup- 
pléant du  4*^  bureau,  154. 

Quin  (Jean-Baptiste-Nicolas),  architecte.  — 
Électeur  de  la  section  des  Invalides,  59. 

Qdincailuers.  —  Armet,  57.  —  Bergeron, 
69.  —  Chanorier,  23.  —  Devergille,  37. 

—  Houclart,  63. 

Qdincy  (Ameline  de),  conseiller  correcteur 
à  la  Chambre  des  comptes.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  218,  229. 

Quincy  (Pierre-Etienne),  lieutenant  de  la 
garde  nationale.  —  Electeur  de  la  section 
de  Popincourt,  36. 

QciNZE-ViNGTS  (église  des).  —  Balluet.  — 
Bassignot.  —  Varlet. 


Qdinze-Vingts  (section  des). 
38. 


Électt 


Raffron  du  Trouillet   (Nicolas),  bourgeois. 

—  Électeur  de  la  section  de  la  Place- 
Royale,  52.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée,  549; 
pour  la  présidence,  581. 

Baffy  (Jean-Pierre),  huissier-priseur.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts, 
38. —  Scrutateur  suppléant  du  4®  bureau, 
154,  177.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  184. 

Raguideau  (Pierre-René),  avocat  aux  Con- 
seils du  roi.  —  Électeur  de  la  section  du 
Palais-Royal,  7.  —  Scrutateur  suppléant 
du  2«  bureau,  432. 

Raisson  (François  Etienne-Jacques),  limona- 
dier. —  Électeur  de  la  section  de  la  Fon- 
taine-de-Grenelle,  59. 

Rameau  (Augustin),  notaire.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  place  Louis  XIV,  20. 

^a/jauf (François),  ancien  marchand  devin.' 

—  Électeur  de  la  section  du  Ponceau,  24. 

Raulin  (Joseph),  médecin. —  Électeur  de  la 
section  des  Tuileries,  2. 

Ravanne  (Joseph),  fermier,  à  Genneviiliers. 

—  Électeur  du  canton  de  Colombes,  82. 

Ravaut  (Jean-Louis-Nicolas),  ancien  procu- 
reur au  Châtelet. —  Électeur  delà  section 
de  la  rue  Beaubourg,  45. 

Ravd  de  Tacin  (Joseph),  bourgeois.  — 
Électeur  de  la  section   du  Temple,  35. 


—  Scrutateur  suppléant  du  1"  bureau, 
176. 

Ravion  (Charles -François),  tapissier.  — 
Électeur  de  la  section  de  Sainte-Geneviève, 
76. 

Ravoisié,  premier  vicaire  de  Nanterre.  — 
Signataire  de  la  lettre  de  la  municipalité 
de  Nanterre  à  l'assemblée  électorale,  301. 

Reboul  (Marcel),  secrétaire-archiviste  au  col- 
lège Louis-le-Grand.  —  Électeur  de  la 
section  de  Sainte-Geneviève,  74. 

Recolène  (Annet),  avocat,  procureur  au  Par- 
lement- —  tlecteur  de  la  section  de 
Sainte-Geneviève,  75.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  155,  156,  159,  160.  —  Élu 
16«  juge  le  2  décembre  1790,  H>0.  —  Re- 
mercie l'assemblée,  161.  —  Obtient  des 
voix  comme  substitut  du  président  du  tri- 
bunal criminel,  585;  comme  substitut  de 
l'accusateur  public,  591. 

Reg7mrd  (Charlemagne),  chef  de  bureau.  — 
Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal,  7. 

Regnard  (Jean-Pierre),  ancien  marchand. — 
Électeur  de  la  section  du  Palais-Royal,  7. 

Regnaud  (Jean-Baptiste-Benoît-Olive),  mé- 
decin. —  Électeur  de  la  section  des  Pos- 
tes, 19. 

Regnaud  de  Saint-Jean  d'Angély  (Michel- 
Louis-Etienne),  avocat,  député  de  Saint- 
Jean-d'Angély  à  la  Constituante.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  176, 184,  189; 
comme  juge  suppléant,  218,  306,  318, 
327. 

Regnauld  (Germain-Edme),  ,  secrétaire  de 
l'assemblée  primaire.  —  Électeur  de  la 
section  des  Thermes-de-Julien,  72.  — 
Scrutateur  du  1"  bureau,  381.  —  Pose 
une  question  relative  au  curé  Brocas, 
électeur  démissionnaire,  421.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée  du  district,  480.—  Secrétaire 
du  6*  bureau,  481. 

Regnault  (Pierre),  ancien  greffier  au  Parle- 
ment. —  Électeur  de  la  section  de  l'île 
Saint-Louis,  55.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général,  117.  —  Scru- 
tateur suppléant  du  5'  bureau,  135;  du 
3%  177;  du  2%  251;  scrutateur  du  1", 
288;  du  4%  344;  du  1",  481:  secrétaire 
du  b^,  551.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général,  583. 

Regnault,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  268,  270, 
272,  306,  314,  318. 

Reims.  —  Tronson-Ducoudray.  —  Viellart. 

Reinville  (André-Gabriel),  marchand  de  bois* 
—  Electeur  de  la  section  du  Jardin-des- 
Plantes,  78. 

Renard,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  306,  314, 
315,  318,  320,  392. 

Renauld  (Prosper-Louis-Antoine),  épicier. — 


684 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 


Électeur  de  la  section  du  Luxembourg, 
70.  —  Scrutateur  suppléant  du  5*=  bureau, 
289.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  564. 

Rennes.  —  Bigot  de  Préameneu.  —  Guyne- 
ment  de  Keralio.  —  Lanjuinais.  —  Le 
Chapelier.  —  I\Ialherbe. 

Renouard  (Jacques -Augustin),  fabricant 
(Tétoffes.  —  Electeur  de  la  section  du  Pon- 
ceau,  24. 

Renouard  (Nicolas-Adrien),  fabricant  d'é- 
toffes. —  Electeur  de  la  section  du  fau- 
boui'g  Saint-Denis,  43. 

Renodard,  chanoine  de  Vincennes.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Paul, 
512. 

Renault  (Antoine  Jean-Baptiste),  laboureur, 
à  Ivry.  —  Électeur  du  canton  de  Ville- 
juif,  87. 

Retournât  (Ambroise),  sculpteur.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  rue  Poissonnière, 
33.  —  Scrutateur  suppléant  du  3*  bureau, 
48L 

Révérend  (Jean-Pierre),  orfèvre.  —  Électeur 
de  la  section  Henri  IV,  58. 

Rhône  (département  du).  —  Charrier  de  la 
Roche.  —  Charton.  —  Gros.  —  Jussieu. 

—  Lamourette. 

Richard  (Alexandre-Jacques),  marchand  de 
fer.  —  Électeur  de  la  section  des  Gra- 
villiers,  41. 

RiFPLARD,  ex-capucin.  —  Obtient  des  voix 
pour  les  cures  de  Saint-François  d'Assise, 
533;  Saint- Victor,  565. 

RiGAL,  secrétaire  général  du  directoire  du 
département  du  Gard.  —  Signataire  de 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  379. 

Rigolé  (Pierre),  épicier.  —  Électeur  de  la 
section  de  Popincourt,  36. 

RiMBERT,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  264. 

Ringard  (Jean),  curé  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois.  —  Remplacé,  pour  refus  d« 
serment,  par  Corpet,  488,  489. —  Obtient 
des  voix  dans  le  scrutin  fait  pour  son  rem- 
placement, 489. 

RiOM  (Puy-de-Dôme).  —  Bourdon,  député. 

Rioterre,  avocat.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge  suppléant,  219,  226,  253. 

Rivière  (Antoine),  avocat  au  Parlement.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  196,  201  ; 
comme  juge  suppléant,  231,  235,  236, 
239,  2 il,  2i6,  250,   253,   255,  257,  26'f. 

—  Élu  12'=  juge  suppléant  le  22  décem- 
bre 1790,  266.  —  Lettre  d'acceptation, 
274.  —  S'excuse  de  ne  pouvoir  venir  re- 
mercier l'assemblée  à  cause  d'un  rhuma- 
tisme, 286.  —  Discours  de  remerciement, 
294. 

Ropespiehre  (Maximilien  de), député d'Arras 
à  la  Constituante.   —    Obtient  des  voix 


comme  procureur  général  syndic,  465; 
comme  président  du  tribunal  criminel, 
584,  613;  comme  substitut,  585;  comme 
accusateur  public,  589.  —  Élu  accusateur 
public  le  10  juin  1791,  590.  —  Lettre 
d'acceptation,  601. 

Robin  (Charles),  officier  municipal,  à  Fon- 
tenay.  —  Électeur  du  canton  de  Vincen- 
nes, 86. 

Robin  (Léonard),  avocat.  —  Électeur  de  la 
section  de  la  rue  Beaubourg,  44. —  Scru- 
tateur du  3«  bureau,  135. —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  169,  170,  172,  173, 
183,  184,  189,  195,  205,  211,  214,  215; 
comme  juge  suppléant,  218,  221,  222, 
2Ti.~  Est  élu,  le  15  décembre  1790,.  2"= 
juge  suppléant,  225.  —  Discours  de  re- 
merciement, 225.  —  Commissaire  du  roi 
dans  le  département  du  Lot,  286.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  substitut  de  l'accu- 
sateur public,  591. 

RoniNEAU,  citoyen  de  la  section  des  Gravil- 
liers.  —  Proteste  contre  les  élections  de 
sa  section,  112. 

Robinot  (Nicolas),  blanchisseur,  à  Boulogne, 
—  Électeur  du  canton  de  Passy,  82. 

RoEDERER  (Pierre-Louis),  conseiller  au  Par- 
lement de  Metz,  député  de  cette  ville  à  la 
Constituante.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  179,  180.  182,  184,  186,  188,  189, 
192,  195,  196,' 197,  200,  201,  205,  211, 
214,  215;  comme  jus:e  suppléant,  2i9, 
221,  222,  223,  226,  227,  230,  231,  235, 
236,  239,  241.  246.  —  Elu  7«  juge  sup- 
pléant le  18  décembre  1790,  247.  —  Dis- 
cours de  remerciement,  256.  —  Obtient 
des  voix  comme  procureur  général  syndic, 
465;  comme  substitut  du  pi^ésident  du 
tribunal  criminel,  585,  586,  613;  comme 
accusateur  public,  589;  comme  substitut, 
591,  615,  618;  comme  président  du  tri- 
nunal  criminel,  613. 

Roëttiers  la  Bertaiche  (Joseph-Charles),  ré- 
gisseur général  des  étapes.  —  Électeur 
de  la  section  de  Bond},  34.  —  Scrutateur 
du  5*  bureau,  177;  suppléant  du  3%  289; 
président  du  5^,  344,  481.  — Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district,  479.  —  Commiss- 
aire au  Te  Deum  pour  la  convalescence 
du  roi,  564. 

Roettiers-Mo7}taleau{A.]exandre-homs),  maî- 
tre des  comptes.  — Électeur  de  la  section 
de  Bondy,  34.—  Scrutateur  suppléant  du 
6"=  bureau,  136,  154;  secrétaire  du  6*, 
381.  —  Obtient  des  voix  pour  le  secréta- 
riat général  de  l'assemblée ,  398  ;  comme 
secrétaire  adjoint,  399.  —  Elu  scrutateur 
général  le  20 janvier  1791,  400.  — Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée  du  district,  478.  —  Élu  scru- 
teur  suppléant  le  30  janvier  1791,  480. — 
Obtient  det  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée.  549.  —  Élu  scrutateur 
général  suppléant  le  9  juin  1791,  583.  — 
On  lui  vote  des  remerciements,  620. 


TABLE   ANALYTIQUE. 


&Sl 


Roger  (Claude-Denis-Basile),  blanchisseur 
à  Bouloerne.  —  Électeur  du  canton  de 
Passy,  82. 

Roger  (Jean-Antoine),  maire  de  Maisons,  à 
Àlfort.  —  Électeur  du  canton  de  Gharen- 
ton,  86. 

Roi-DE-SiciLE  (section  du).  —-  Électeurs, 
48. 

Rolin  (Germain),  maître  de  pension.  — 
Électeur  de  la  section  des  Invalides,   .58. 

—  Obtient    des   voix  comme   scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  480. 

RoLLrN,  prêtre  de  Saint-Merri.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  la-  Madeleine 
de  la  Ville  l'Évoque,  491,  498;  Saint-Tbo- 
mas  d'Aquin,  509. 

RoMAiNviLLE.  —  Aubiriy  électeur,  84. 

Roman  (Philippe),  marchand  de  soies.  — 
Électeur  de  la  section  du  Ponceau,  25. 

Romand  (Fiançois),  receveur  des  fermes. — 
Électeur  de  la  section  du  Ponceau,  23. — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géué- 
ral  de  l'assemblée,  548. 

R0M.4AS  (Drôme).  —  Servan. 

RosxY.  —  Bureau,  électeur,  85. —  Comber- 
tigues-Varenne,  id.,  85. 

RossELiN,  prêtre  de  Saint-Laurent.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Nicolas-du-Ghardonoet,  526 j  Saint-Am- 
broise,  536. 

RoDAULT,  prêtre.  —  Obtient  des  voix  pour 
la  cure  de  Saint-Paul,  512. 

Roucelle  (Bertrand-Eugène),  architecte  du 
Roi  pour  le  département  de  la  guerre.  — 
Électeur  de  la  section  du  Luxembourg, 
70. 

Roudier  (André),  marchand  de  soieries.  — 
Électeur  de  la  section  du  marcbé  des  In- 
nocents, 27. 

Rouen.  —  Dambray.  —  Desmousseaui.  — 
Foncier. —  Le  Blanc  de  Beaulieu,  évêque. 

—  Thouret,  député. 

Rougemont  (Clément  de).  —  Électeur  du 
canton  de  Ghàtillon,  décédé,  remplacé  par 
Donnebecq,  lli,  140. 

Roulage  (entrepreneurs  de).  —  Chatria, 
72. 

Roule  (section  de).  —  Électeurs,  4. 

Rousseau  (Jean),  ancien  professeur  de  ma- 
thématiques. —  Électeur  de  la  section  de 
la  Fontaine- de-Grenelle,  61.  —  Obtient 
des  voix  pour  le  secrétariat  de  l'assem- 
blée, 581. 

Rous&tsl  (Jacques),  huissier-priseur.  —  Élec- 
teur de  la  section  Notre-Dame,  56.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée,  549;  comme  greffier 
du  tribunal  criminel,  594. 

Roussel,  conseiller  de  Corse.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  211,  214;  comme 


juge  suppléant,  219,  221,  223,  230,  231, 
235,  239,  241,  246,  250,  2.53,  255,  264 
266,  27f>,  272,  275,  279,  283,  289,  291, 
297,  298,  302,  306,  308,  314.  315,  318, 
322,  327,  388,  392,  393;  comme  greffier 
du  tribunal  criminel,  594;  comme  juge 
suppléant,  595,  597,  600,  601,  604,  605, 
606. 

Roussel,  vicaire  de  la  paroisse  de  Colombes. 
—  Parle  au  nom  de  la  municipalité  de 
Colombes,  423. 

Roussineau  (Jean-François),  curé  de  la  Sainte- 
Chapelle.  —  Électeur  de  la  section  Hen- 
ri IV,  58.  —  Président  du5«  bureau.  120; 
scrutateur  du  3%  135;  suppléant  du  5% 
15i;  scrutateur  du  3%  252.  —  Prête  un 
serment  solennel  à  la  constitution  civile 
du  clergé, 303.—  Obtient  des  voix  pour  le 
secrétariat  général  de  l'assemblée,  398  ; 
comme  secrétaire  adjoint,  399;  comme 
scrutateur,  400.  —  Chargé  de  s'entendre 
avec  le  substitut  du  procureur  de  la  com- 
mune sur  l'élection  des  curés,  425.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée  du  district,  480.  — 
Sa  paroisse  est  supprimée,  482.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  lacure  de  Saint-Sulpice, 
483.  —  Assiste,  comme  vicaire  général 
de  la  paroisse  métropolitaine,  Pastoret 
dans  la  proclamation  du  curé  de  Saint- 
Sulpice,  485.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
cure  de  Saint-Séverin,  502,  509.  —  Élu 
curé  de  Saint-Germain-des-Prés  le  20  fé- 
vrier 1791,  511.  —  Proclamé  le  27,  pro- 
nonce un  discours,  517. 

Roussy  (Pierre-Joseph),  agent  de  l'île  d'Olé- 
ron.  —  Électeur  de  la  section  des  Gravil- 
liers,  42.  —  Scrutateur  du  2«'  bureau, 
120;  secrétaire  du  5%  15i;  scrutateur  du 
1",  176;  suppléant  du  2e,  203;  scrutateur 
du6*,  252.— Obtient  des  voix  comme  scru- 
tateur général  de  l'assemblée,  263.  — 
Président  du  1"  bureau,  288;  secrétaire 
du  4",  344.  —  Scrutateur  suppléant  de 
l'assemblée  le  8  janvier  1791,  364;  le 
21  janvier  1791,  400.  —  On  lui  vote  des 
remerciements  comme  scrutateur  sup- 
pléant, 402.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée  du  dis- 
trict, 478.  —  Scrutateur  du  5*,  bureau, 
481;  suppléant  du  Q",  551.  —  Élu  scru- 
tateur général  le  9  juin  1791,  583.— On  lui 
vote  des  remerciements,  620. 

Rouveau  (Pierre),  notaire  et  juge  de  paix, 
à  Belleville.  —  Électeur  du  canton  de 
Belleville,  85. 

Roy  (Simon),  horloger.  —  Électeur  de  la 
section  des  Tuileries,  2.  —  Lettre  con- 
statant qu'il  a  prêté  trois  pendules  à  l'as- 
semblée, 464. 

Royer  (François-Marie),  peintre.  —  Électeur 
de  la  section  de  la  Croix-Rouge,  68. 

Rubit  (François-Etienne),  drapier.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Louvre,  14.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée  du  district,  479. 


686 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


Sacy  (Antoine-Isaac-  Silvestre  de),  conseiller 
à  la  Cour  des  monnaies.  —  Obtient  dos 
voix  comme  juge  suppléant,  239. 

Saffay  (Meurthe).  —  François  de  Neufchâ- 
teau. 

Saguier  de  Luigné  (Joachim-Auguste-Marie- 
Joseph),  commandant  du  bataillon  des 
Carmes.  —  Électeur  de  la  section  du 
Luxembourg-,  70. 

Saillant  (Charles- Jacques),  médecin.  — 
Électeur  de  la  section  de  Sainte-Gene- 
viève, 76.  —  Obtient  des  voix  comme 
scrutateur  général  de  l'assemblée,  649. 

Saint-Amand  (Alexandre-Antoine  de),  négo- 
ciant. —  Électeur  de  la  section  des  Ar- 
cis,  31. 

Saint-Ambroise  (paroisse  de).  —  Nouvelle- 
ment créée,  497.  —  Élection  du  curé 
Varlet,  536. 

Saint-André  des  Arcs  (paroisse  de).  —  Des- 
bois^  curé.  —  Son  curé  a  prêté  ser'ment, 
496.  —  Chenu,  prêtre. —  Clausse,  vicaire. 
— Démission  de  Desbois,  570.  — Élection  du 
curé  Clausse,  572. 

Saint-Antoine  (pai'oisse  de).— Nouvellement 
créée,  497. —  Election  du  curé  Mahieu,525. 

Saint-Augustin  (paroisse  de).  —  Nouvelle- 
ment créée,  496.  —  Élection  du  curé 
Morel,  523. 

Saint-Barthélemy  (paroisse  de). —  Est  sup- 
primée, 482.  —  Girard,  vicaire.  —  Lau- 
rent, vicaire. 

Saint-Benoît  (paroisse  de).  —  Brocas,  curé. 
—  Liéguard,  prêtre.  —  Son  curé  a  ré- 
tracté son  serment,  497.  —  Supprimée  et 
réunie  à  la  paroisse  de  Sainte-Geneviève, 
497. 

Saint-Brieuc.  —  Palasne  de  Champeaux. 

Saint-Côme  (paroisse  de).  —  Son  curé  a  re- 
fusé le  serment,  496.  —  Est  supprimée  et 
réunie  à  la  paroisse  de  Saint-André  des 
Arcs,  496.  —  Bénard,  prêtre.  —  La  Roue, 
curé. 


Saint-Denis. 


Arnould,  électeur,  83.  — 


Barat^  id.,   83. 


Beville,  id.,  83.    — 


Gilles,  id.,  83.  —  Lanneau,  id.,  83. 
Lorget,  id.,  83.  —  Maillet,  id.,  83.  — 
Meillet,  id.,  83.  —  Minée,  curé  de  l'église 
des  Trois-Patrons.  —  JSoël,  électeur,  83. 
—  Noël,  id.,  83. 

Saint-Denis  (canton  de).  —  Électeurs,  83. 


Gouy  d'Arsy,  député. 


Saint-Domingue. 

—  Polverel. 

Sainte-Chapelle  (paroisse  de  la) Roussi- 

neau,  curé.  —  Est  supprimée,  482. 

Sainte-Croix   (paroisse    de).    —    Est  sup- 
primée, 482. 


Sainte-Geneviève  (abbaye  de).  —  Beauvais. 

—  Le  Blanc  de  Beaulieu,  grand  chantre. 

Sainte-Genevièive  (paroisse  de).  —  Nouvel- 
lement créée,  497.  —  Pennvern,  curé  de 
Saint-Étienne-du-Mont,  en  devient  curé, 
497.  —  Mort  de  Pennvern,  557.  —  Huot, 
curé  de  Saint-Jean-de-Latran,  en  devient 
curé,  560,  562. 

Sainte-Geneviève  (section  de).  —  Électeurs, 
73. 

Sainte-Marguerite  (paroisse  de).  —  On 
procède  au  remplacement  du  curé  Lau- 
gier  de  Beaureçueil  pour  refus  de  ser- 
ment, 500.  —  Élection  du  curé  Lemaire, 
501. — Baudouin.— Beaulieu. —  Bernard. 

—  Broussignon.  —  Chevalier.  —  Gérard. 

—  Joubert.   —  Lécaillô.  —  Le  Roux.  — 
Mahieu  l'aîné.  —  Poujade  de  la  Devèse. 

Sainte-Opportune  (paroisse  de).  —  Pion, 
curé.  —  Simon,  vicaire.  —  Son  curé  a 
refusé  le  serment,  496.  —  Supprimée  et 
réunie  à  la  paroisse  de  Saint-Jacques-le- 
Majeur,  496. 

Saint-Étienne  (Loire).  —  Dtipré, 

Saint-Étienne-du-Mont  (paroisse  de).  —  Est 
supprimée  et  réunie  à  la  paroisse  de 
Sainte-Geneviève,  482.  —  Son  curé  a 
prêté  le  serment  et  devient  curé  de 
Sainte-Geneviève,  497.  —  Bintôt,  vicaire. 

Saint-Eustache  (paroisse  de).  —  Son  curé  a 
prêté  serment,  496.  —  Champsaur.  — 
Desnoyers.  —  Gérard.  —  Juvigny.  — 
Poupart,  curé.  —  Priez  de  Merville.  — 
Puisié  l'aîné.  —  Puisié  le  jeune.  —  Tras- 
sart. 

Saint-Fargead  (Yonne).  —  Regnaud  de 
Saint-Jean-d'Angély. 

Saint-Francois-d'Assise  (paroisse  de).  — 
Nouvellement  créée,  496.  —  Élection  du 
curé  Sibire,  534. 

Saint-Germain-des-Prés  (paroisse  de).  — 
Paroisse  de  nouvelle  création,  497.  — 
Élection  du  curé  Roussineau,  511. 

Saint-Germain-l'Auxerrois  (paroisse  de).  — 
Félix,  prêtre.  —  Hennechard,  prêtre.  — 
Lebas,  vicaire.  —  Peret,  vicaire.  —  Élec- 
tion du  curé  Corpet,  en  remplacement 
de  Ringard,  489. 

Saint-Gervais  (paroisse  de).  —  On  pro- 
cède au  remplacement  du  curé  Veytard 
pour  refus  de  serment,  499.  —  Élection 
du  curé  Chevalier,  500.  —  Darnavon.  — 
Duplessis.  —  Laborie.  —  Le  Roy.  — 
Ossemont.  —  Paturet. 

Saint-Hilaire  (paroisse  dej.  —  Son  curé  a 
refusé  le  serment,  497.  —  Supprimée  et 
réunie  à  la  paroisse  de  Sainte-Geneviève, 
497. 

Saint-Hippolyte  (paroisse  de).  —  Son  curé 
a  refusé  le  serment,  497.  —  Supprimée 
et  réunie  à  la  paroisse  Saint-Marcel,  497. 

Saint- Jacques-dd-Haut-Pas  (paroisse  de).  — 


TABLE  ANALYTIQUE. 


687 


Son  curé  a  prêté  serment,  496. —  Duclos, 
l*'  vicaire. 

Saint- Jacques-le-Majeur  (paroisse  de).  — 
S'appelait  autrefois  Saint-Jacques-de-la- 
Bouclierie,  496.  —  Son  curé  a  prêté  ser- 
ment, 496.  —  Morinet,  prêtre. 

Saint-James  (Manche).  —  Loysel. 

Saint-Jean-Baptiste  (paroisse  de).  —  Est 
supprimée,  482. 

Saïnt-Jean-de-Latran  (paroisse  de),  —  Est 
supprimée,  482.  —  Son  curé  a  prêté  le 
serment,  497.  —  Réunie  à  la  paroisse  de 
Sainte-Geneviève,  497. 

Sai\t-Jeax-du-Cardi.\al-Lemoi\e  (paroisse 
de).  —  Son  curé  a  refusé  le  serment, 
497.  —  Supprimée  et  réunie  à  la  paroisse 
de  Sainte-Geneviève,  497. 

Sai\t-Josse  (paroisse  de),  —y  Est  supprimée, 
482.  —  Son  curé  devient 'curé  de  Saint- 
Leu,  496.  —  Dupuis,  vicaire. 

Saint-Jcst  (Oise).  —  Villain-Daubigny. 

Saint-Landry  (paroisse  de).  —  Est  sup- 
primée, 482.  —  Gervais,  ancien  curé.  — 
Girard,  curé. 

Saint-Laubent  (paroisse  de).  —  Son  curé  a 
prêté  serment,  496.  —  Chevalier.  — 
De  Moy,  curé.  —  Dubertrand.  —  Juigné. 

—  Rosselin.  —  Tournaire. 

Saint-Leu  (paroisse  de).  —  Le  curé  de  Saint- 
Josse  en  devient  titulaire^  par  suite  de 
la  mort  du  curé,  496.  —  Blancmur,  vi- 
caire. 

Saint-Lô  (Manche).  —  Lalande. 

Saint-Louis-des-Invalides  (paroisse  de).  — 
Morel,  prêtre. 

Saint-Louis-en-l'Ile  (paroisse  de).  —  Est 
supprimée,  482.  —  Brugières,  prêtre.  — 
Cassius,  vicaire. 

Saint-Maixent.  —  Garran  de  Coulon. 

Saint-Màndé.  —   Fourcroy,  électeur,  86. 

Saint-Marcei.  (paroisse  de).  — Nouvellement 
créée,  497.  —  Jacquot,  curé  de  Saint- 
Martin,  en  devient  curé,  497. 

Saint-Martin  (paroisse  de).  —  Jacquet, 
curé.  —  Est  supprimée,  482.  —  Son 
curé  a  prêté  le  serment  et  devient  curé 
de  Saint-Marcel,  497.  —  Duchesne, 
l*""  vicaire. 

Saint-Malr.   — 
Petit,  id.,  87. 

Saint-Médard  (paroisse  de).  —  Son  curé  a 
prêté  strment,  496. 

Saint-Merhi  (paroisse  de).  —  Son  curé  a 
prêté  serment,  496.  —  Barrai.  —  Gras- 
sard.  —  Moroller.  —  Moufle.   —  Rollin. 

—  Viennet,  curé. 

Saint-Nicolas-des-Champs  (paroisse  de).  — 
Son  curé  a  rétracté  son  serment,  496.  — 


Parent,  curé, 
lorabart,  514. 


Élection    du    curé  Co- 


Saint-Nicolas-du-Chardonnet  (paroisse  de). 

—  On  procède  au  remplacement  du  curé 
Gros  pour  refus  de  serment,  525.  ' — 
Élection  du  curé  Brongniart,  527. 

Saint-Ouen.  —  Treselky  électeur,  83. 

Saint-Paul  (paroisse  de).  —  Election  de 
Juvigny,  en  remplacement  du  curé  Bossu 
pour  refus  de  serment,  499.  —  Refus- 
de  Juvigny, 507.  —  Ouarnier,  sous-diacre. 

—  Élection   du  curé  Brugières,  513. 

Saint-Philippe-du-Roule  (paroisse  de).  — 
Picavez,  premier  vicaire.  —  Son  curé  a 
prêté  serment,  496. 

Saint-Pierre-de-Chaillot  (paroisse  de).  — 
Son  curé  a  prêté  serment,  496. 

Saint-Pierre-des-Arcis  (paroisse  de).  — 
Morel,  vicaire. 

SAiNT-PiERnE-DU-GRQS-CAiLLOU  (paroisso  de). 
—  Son  curé  a  prêté  serment,  496. 

Saint  Roch  (paroisse  de).  —  Élection  du 
curé  Legrand,  en  remplacement  du  curé 
Marduel  pour  refus  de  serment,  490.  — 
Bastide.  —  Chevalier.  —  Dupuis.  — 
Gravier.  —  Marduel,  curé.  —  Sibire. 

Saint-Sal'veur  (paroisse  de).  —  Son  curé 
a  prêté  serment,  496.  —  Gandon,  vicaire. 

—  Greffant,  prêtre. 

Saint-Séverin  (paroisse  de).  —  Chevalier, 
vicaire.  —  Fleury,    ancien     vicaire.    — 

—  Élection  du  curé  Girard,  en  remplace- 
ment du  curé  Cantuel  de  Blémur  pour 
refus  de  serment,  502.  —  Refus  du  curé 
Girard,  508.  —  Élection  du  curé  Le 
Blanc  de  Beaulieu,  509. 

Saint-Sulpice  (paroisse  de). — Élection  et 
proclamation  du  curé  Poiret,  483,  486. 

Saint-Thomas-d'Aquin  (paroisse  de).  —  Nou- 
vellement créée,  497. —  Election  du  curé 
Minée,  536,  —  Démission  de  Minée, 
566.  —  Election  du  curé  Latyl,  565. 

Saint-Valery-en-Caux.  —  Vasse  de  Saint- 
Ouen. 

Saint-Victor  (congrégation  de). —  Lagrenée. 

—  Mulot. 

Saint- Victor  (paroisse  de).  —  Sa  cure  est 
réclamée  par  Lagrenée,  prieur  de  Saint- 
Victor,  496.  —  Est  déclarée  vacante, 
560,  —  Election  du  curé  Charrier  de 
la  Roche,  565.  —  Refus  de  Charrier 
de  la  Pioche,  567.  —  Élection  du  curé 
Duchesne,  571. 

Saint-Vincent  (Robert  de),  conseiller  au 
Parlement.  —  Obtient  des  voix  comme 
juge,  163. 

Salleron  (Joseph),    corroyeur.  —  Électeur 

de  la  section  des   Arcis,  3L  —  Obtient 

des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée  du  district,  480. 


688 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE    DE   PARIS. 


Salmon  (Charles-François),  bourgeois.  — 
Électeur  de  la  section  des  Champs- 
Elysées,  3. 

Salpétpjers.  —  Périac,  43. 

Sanson  (Maiie-Anne),.  mercier.  —  Électeur 
de  la  section  de  l'Arsenal,  54. 

Sanson-Dupen'on  (Jean-François),  avocat 
aux  Conseils  du  roi.  —  Électeur  de  la 
section  de  Mauconseil,  27.  —  Obtient  dos 
voix  comme  juge,  155,  160,  161,  163, 
166,  167,  172,  174,  176,  179,  183,  184, 
186,  192,  195,  205;  comme  juge  sup- 
pléant, 221,  235,  236,  241,  24^  253,  266. 

—  Scrutateur  du  l'-"''  bureau,  251. 

Santerre  (Antoine-Joseph),  brasseur.  — 
Électeur  de  la  section  des  Quinze-Vingts, 
39.  — Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée  du  district,  479. 
. —  Commissaire  pour  la  proclamation  des 
curés,  503. 

Santerre  (Jean-Baptiste),  brasseur.  —  Élec- 
teur de  la  section  des  Gobelins,  80. 

SAONE-ET-LomE  (département  de).  —  Carra. 

—  Gciuttes.  —  Talleyrand,  député. 

Sauot,  avocat  au  Parlement.  —  Fait  don 
d'une  brocliure  à  l'assemblée,  326. 

Sarreguemines.  —  Voidel,  députe. 

Sarthe  (département  de  la).  —  Jouye  des 
Roches,  député. 

Satens  (Jean- Charles),  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  Mauconseil,  26.  — 
Commissaire  pour  assister  aux  obsèques 
de  l'électeur  Brizard,  429.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général,   480. 

Saulnier  (Michel),  épicier,  à  Neuilly.  — 
Électeur  du  canton  de  Clichy,  83. 

Sacmur.  —  Quesnay  de  Saint-Germain, 
juge. 

Saurin  (Jean-Baptiste),  orfèvre.  —  Électeur 
de  la  section  des  Gravilliers,  41.  — 
Commissaire  pour  la  présentation  de 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  212. 

Sauvageot  (Edme),  négociant.  —  Électeur 
de  la  section  du  Ponceau,  23.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée,  548. 

Savard,  prêtre  de  la  Madeleine  de  la  Vil- 
lévêque.  —  Obtient  des  voix  pour  la  cure 
de  la  Madeleine  de  la  Villévêque,  491. 

Savart    (Nicolas),    habitant    à    Charonne. 

—  Électeur  du  canton  de  Beileville,  85. 

Savines.  V.  Lafont  de  Savines. 

Savy,  avocat  au  Parlement.  — Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  306. 

Sceaux.  —  Dupuis,  électeur,  88.  —  Glot, 
maire.  —  Députation  de  la  municipalité 
à  l'assemblée,  364. 

Sciences  (académie  des).  —  Bochart  de 
Saron.    —    Broussonet.   —    Darcet.    — 


Dionis  du  Séjour.  —  Jussieu.  —  Lacé- 
pède.  —  Lefèvre  de  Gineau.  —  L'Héritier. 

—  Morel  de  Vindé.  —  ThoUin. 

Sculpteurs.  —  Desmerveilles,  89.  —  Man- 
ciau,  53.  —  Retournât,  33. 

Sections  de  Paris.  —  L  Tuileries,  1.  — 
II.  Champs-Elysées,  3.  —  III.  Roule,    4. 

—  IV.  Palais-Royal,  5.  —  V.  IHace  Ven- 
dôme, 8.  —  VI.  Bibliothèque,  9.  — 
VII.  Grange-Batelière,  11.  —  VIII. 
Louvre,  12.  —  IX.  Oratoire,  14.  —  X. 
Halle-au-BIé,  16.  —  XI.  Postes,  18.  — 
XII.  Place  Louis  XIV,  19.  —  XIII.  Fon- 
taine-de-Montmorency,20.  — XIV.  Bonne- 
Nouvelle,  22.  —  XV.  Ponceau,  23.  — 
XVI.  Mauconseil,  25.  —  XVII.  Marché- 
des-Innocents,  27.  —  XVIII.  Lombards, 
28.  —  XIX.  Arcis,  31.  —  XX.  Faubourg- 
Montmartre,  32.  —  XXI.  Poissonnière, 
33.  —  XXII.  Bondy,  33.  —  XXIII. 
Temple,  35.  •—  XXIV.  Popincourt,  36.  — 
XXV.  Montreuil,  37.  —  XXVI.  Quinze- 
Vingts,  38.  —  XXVII.  Gravilliers,  40.  — 

XXVIII.  Faubourg-Saint-Denis,    42.    — 

XXIX.  Rue  Beauboui^g,  '  44.  —  XXX. 
Enfants-Rouges,  46.  —  XXXI.  Roi-de- 
Sicile,  48.  —  XXXII.  Hôtel-derViUe,  50. 

—  XXXIII.  Place-Royale,  52.  —  XXXIV. 
Arsenal,  53.  —  XXXV.  Ile-Saint-Louis, 
55.  —  XXXVI.  Notre-Dame.  56.  — 
XXXVII.  Henri  IV,  57.  —  XXXVIII.  In- 
valides, 58.  —  XXXIX.  Fontaine-de-Gre- 
nelle,  59.  —  XL.  Quatre-Nations,  61.  — 
XLI.  Théâtre-Français,  64.  —  XLII. 
Croix-Rouge,  67.  —  XLIII.  Luxembourg, 
69.  —  XLIV.  Thermes-de-Jalien,  71.  — 
XLV.  Sainte-Geneviève,  73.  —  XLVI. 
Observatoire.  76.  —  XLVII.  Jardin-des- 
Plantes,  78.  —  XLVIIL  Gobelins,  79. 

Ségar,  prêtre.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
cure  de  Saint-Séverin,  509. 

Seguin  (Edme-Pierre),  négociant.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Halle-au-Blé,  16. 

—  Commissaire  à  la  fête  religieuse  du 
club  des  ci-devant  représentants  de  la 
Commune,  443. 

Seguin  (Philippe-Gharles-Trançois),  évêque 
du    Doubs    et   député   à    la  Convention. 

—  Accuse  réception  de  l'adresse  à  l'As- 
semblée nationale,  362.  —  Consacré 
par  Gobel,  568. 

Seine-et-Marne  (département  de).  — Agues- 
seau.  —  Chenu.  —  Despatys.  —  Dupont. 

—  Freteau.  —  Gouy  d'Arsy.  —  Mirabeau. 

—  Thuin. 

Seine-et-Oise  (département  de).  —  Alquier. 

—  Aubert.  —  Avoine.  —  Brichard.  — 
Charrier  de  la  Roche.  —  Davous.  — 
Delavigne.  —  Ducis.  —  Hérault  de  Sé 
chelles.  —  Kersaint.  —  Lasaudade.  — 
Leroux.  —  Lévrier.  —  Massieu.  — 
Papin.  —  Théodore. 

Seine-Inférieure  (département  de  la).  — 
Accusé  de  réception  du  discours  du  curé 
Thomeret,  396.  —  Charrier  de  la  Roche. 


TABLE   ANALYTIQUE. 


689 


—  Danibraj'.  —  Desmousscaux.  —  Faure. 

—  Foacier.  —  Le  Blanc  de  Beaulieu.  — 
T-houret.  —  Vasse  de  Saint-Ouen. 

Selliers.  —  Clavet,  42.  —  Pannard,  60. 

Semo\v[lle  (Chhrles-Louis  lluguet  do),  con- 
seiller aux  enquêtes. —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  155. 

SÉ.NATELRS.  —  Abrial.  —  Adet.  —  Agues- 
seau.  —  Davous.  —  Démeunier.  — 
Fi-ançois  de  JXeufchàteau.  —  Garnier 
(Germain).  —  Garran  de  Coulon.  — 
Bousseau.  —  Sémonville. 

Séné  (Jean-Baptiste-Glaude),  menuisier.  — 
Électeur  de  la  section  Bonne-Nouvelle/23. 

SE^LIS.  —  Doucet,  cordelier.  -^  Massieu, 
député. 

Senteix  (Louis),  médecin.  —  Électeur  de  la 
section  du  Théâtre-Français,  67. 

Sergent  (Antoine-François),  dessinateur.  — 
Électeur  de  la  section  de  Mauconseil,  26. 

Serreau  (Jacques-Louis),  apothicaire.  — 
Électeur  de  la  section  do  l'Observatoire, 
77.  —  Commissaire  au  Te  Deum  pour  la 
convalescence  du  roi,  56L 

Seuauriers.  --  Barat,  39.  —  Basse,  8.  — 
Contou,  60.  —  Deslandes,  22.  —  Doucet, 
82. 

Servan  (Antoine-Joseph-Michel),  avocat 
général  au  Parlement  de  Grenoble.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge,  155,  156^ 
159,  160. 

Servel    (Hyacinthe),    maître    d'armes.    — 
Électeur  de   la  section  des  Thermes-de- 
Julien,  72.  —  Commissaire  à  la  fête  reli- 
gieuse   du    club     des    ci-devant   repré- 
-  sentants  de  la  Commune,  443. 

SÈVRES  (Seine-et-Oisc).  —  Leroux. 

SiBiRE  (Sébastien-André),  prêtre  de  Saint- 
Boch.'  —  Obtient  des  voix  pour  les  cures 
de  Saint-Boch,  490;  la  Madeleine  de  la 
Villévêque,  491;  Saint-Séverin,  502,  509; 
Saint-Paul,  512;  Saint-Nicolas- des- 
Champs,  514;  Saint-Augustin,  522; 
Saint-Antoine,  .525;  Saint-Nicolas-du- 
Chardonnet,  526  ;  Saint-François-d'As- 
sise,  533.  —  Élu  curé  de  Saint-François- 
d'Assise  le  6  mars  1791,  534.  —  Pro- 
clamé le  13,  prononce  un  discours,  538. 

SiEYÈs  (l'Emmanuel- Joseph),  député  de  Paris 
à  la  Constituante.  —  Élu  26"=  admi- 
nistrateur du  département  le  3  février 
1791,  444.  —  Lettre  d'acceptation,    4.56. 

—  Obtient    des  voix  pour    l'évêché   de 
Paris,  552. 

Silly  (Abraham-Justin),  notaire.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Haire-au-Blc,  16. 

—  Obtient  des  voix    comme    procureur 
général  syndic,  465. 

SiLVESTRE,  conseiller  au  Chàtelet.  — 
Obtient  des  voix  comme  juge  suppléant, 
26  i. 


SiLVESTRE  DE    SaCY.     V.   SaCY. 

Simon  (Claude),  imprimeur-libraire. — Élec- 
teur de  la  section  de  Sainte-Geneviève, 
75.  —  Scrutateur  suppléant  du  5"  bu- 
reau, 177;  du  6",  204;  scrutateur  du  5", 
252;  suppléant  du  Q",  289;  scrutateur  du 
6",  344  ;  président  du  l*"",  381  ;  scrutateur 
suppléant  du  4",  432,  551  ;  président 
du  l'"'",  481.  —  Commissaire  à  la  fête 
religieuse  du  club  des  ci-devant  re- 
présentants de  la  Commune,  444.  — 
Bemet  une  somme  pour  les  enfants  trou- 
vés de  la  part  de  M.  d'Arjuzon,  452.  — 
Obtient  des  voix  comme  scrutateur  gé- 
néral de  rassemblée,480, 5i9.  —  Commis- 
saire au  Te  Deum  pour  la  convalescence 
du  roi,  564. 

Simon  (Jean-Baptiste-Victor),  docteur  en 
droit,  commissaire  de  police.  —  Électeur 
de  la  section  de  l'Observatoire,  77. 

Simon  (Simon),  décorateur.  —  Électeur  de 
la  section  des  Gravilliers,  41. 

Simon,  vicaire  de  Sainte-Opportune.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Sévcrin,  509;  Saint-Germain-des-Prés, 
511;  Saint-Paul,  512;  Saint-Nicolas-des- 
Champs,  514;  Saint-lNicolas-du-Chardon- 
nct,  526;  Saint-François-d'Assise,  533; 
Saint-Thomas-d'Aquin,  535  ;  Saint-Am- 
broiso,  536;  Saint-Victor,  565;  Saint- 
Thomas-d'Aquin,  569;  Saint-Victor,  571; 
Saint-André-des-Arcs,  572. 

SiMOXEAu.  —  Garçon  de  bureau  du  secréta- 
riat, 140. 

Simonneau  (Pierre-François),  commissaire 
au  Chàtelet.  —  Électeur  de  la  section  du 
Ponceau,  23.  —  Scrutateur  du  6*^  bureau, 
121;  secrétaire  du  2"^,  177. 

SoiES  (marchands  de).  —  Bertholon,  19.  — 
Bizet,  12.  —  Gentil,  15.  —  Le  Normand, 
8.  —  Lequesne,  15.  —  Roman,  25.  — 
Roudier,  21. 

Soissoxs.  —  Cahier.  —  Le  Blanc  de  Beau- 
lieu,  évêque. 

SoMBARDE,  vicaire  de  Notre-Dame-de-Bonne- 
Nouvelle.  —  Obtient  des  voix  pour  les 
cures  de  Saint-Séverin,  502  ;  Saint-Fran- 
çois-d'Assise, 533. 

Somme  (département  de  la).  —  Aclocque. 
—  Bouteville  Du  Metz.  —  Desbois.  — 
Lameth.  —  Lévrier. 

Sommé  (Claude),  orfèvre.  —  Électeur  do  la 
section  des  Quatre-Nations,  64. 

Soreau  (  Jean-Baptistc-Étienne-Benoît), 
homme  de  loi.  —  Électeur  de  la  section 
de  rHôtel-dc-Villc,  51.  —  Secrétaire  du 
5'' bureau,  121;  scrutateur  du  6%  136; 
du  2^  154  ;  secrétaire  du  6*^,  177  ;  scru- 
tateur du  3%  203;  secrétaire  du  4«,  252; 
scrutateur  du  5%  289;  du  4%  381.  —Ob- 
tient des  voix  comme  iuge  suppléant, 
600,  604. 

Souchay  (Antoine-Alexandre),  prieur-curé, 

44 


690 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE   DE  PARIS. 


à  Vanves.  —  Électeur  du  canton  d'Issy, 
89.  —  Prête  serment  à  la  constitution 
■  civile  du  clergé,  305.  —  Signataire  de 
l'adi-esse  des  communes  du  canton  d'Issy, 
317.  —  Scrutateur  du  2*=  bureau,  381  ; 
scrutateur  suppléantdu  6% 433  ;  secrétaire 
du  6",  551  .—Obtient  des  voix  comme  scru- 
tateur de  l'assemblée,  400.  — Commissaire 
à  la  fête  religieuse  du  club  des  ci-devant 
représentants  de  la  Commune,  444.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Paul,  512;  Saint-François-d'Assise,  533; 
comme  scrutateur  général,  549  ;  pour  la 
cure  de  Saint-Victor,  565  ;  comme  scru- 
tateur général   de   l'assemblée,  583. 

Souchet  (Etienne-Jacques),  procureur  de  la 
Commune,  à  Bagnolet.  —  Électeur  du 
canton  de  Belleville,  85. 

SouiLLY  (Meuse).  —  Gossin. 

SouMAS,  caissier  de  M.  d'Arjuzon. —  Remet 
une  somme  de  12  livres  pour  les  enfants 
trouvés,  de  la  part  de  M.  d'Arjuzon,  452. 

Spigno  (Joseph),  ancien  parfumeur.  —  Élec- 
teur de  la  section  de  la  Fontaine-de-Gre- 
nelle,  60. 

Stains.  —  3/ewsnier,  électeur,  84. —  Veilly, 
id.,  84.  —  Adresse  de  la  municipalité  à 
l'assemblée  électorale,  312. 

Strasbourg.  —  Andrieux. 

Suisse.  —  Clavière,  né  à  Genève. 

SuLPHORE,  de  Cambrai,  capucin.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-François- 
d'Assise,  533. 

SuRESNES.  —  Goblet,  électeur,  81.  —  Le- 
beau,  id.,  81.  —  Philippe,  id.,  81. 

SuRGET,  citoyen  de  la  section  des  Arcis.  — 
Proteste  contre  les  élections  de  sa  sec- 
tion, 112. 

Swebach-Desfontainss  (François-Louis),  na- 
turaliste. —  Électeur  de  la  section  de  la 
Place-Royale,  52. 


Taboureux  (Jean-Claude-François),  ^  ancien 
entrepreneur  de  bâtiments.  —  Électeur 
de  la  section  des  Invalides,  58. 

Taiî.lecrs.  —  Alavoine,  19.  —  Dumontier, 
28.  —  L'Échenard,  26. 

Taillié,  officier  municipal  de  Nanterre.  — 
Signataire  de  la  lettre  de  sa  municipalité 
à    l'assemblée    électorale,  301. 

Talleyrand-Périgord  (Charles-Maurice  de), 
évêque  d'Autun,  député  de  cette  ville  à 
la  Constituante.  —  Obtient  des  voix 
comme  administrateur  du  département, 
383,  385.  —  Élu  13«  administrateur  le 
18  janvier  1791,  387.  —  Lettre  d'accep- 
tation, 393. 

Talloir  (Pierre-Rachel),  médecin.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Temple,  36. 


Talmont  (Vendée).  —  Alquier. 

Talon  (Antoine-Omer),  lieutenant  civil  de 
la  prévôté  de  Paris,  député  de  Chartres 
à  la  Constituante.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  144,  155,  15p,  175,176,179, 
180,182,  183,  184,  185,  186,  188,  191, 
192,  194,  195. 

Tapissiers.  —  Audran,  80.  — -  Cozelte,  79. 

—  Letoffé,  45.  —  Poiré,  22.  —  Ration, 
76.  —  Vavoque,  80. 

Tanevot  (Gabriel-Claude),  homme  de  loi. — 
Électeur  de  la  section  de  la  place  Ven- 
dôme, 9.  —  Scrutateur  suppléant  du 
3«  bureau,  177,432;  du  1",  203.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  secrétaire  adjoint 
de  l'assemblée,  399.  —  Invite  l'assemblée 
à  envoyer  une  députation  à  la  messe  que 
fera  célébrer  le  club  fraternel  des  ci- 
devant  représentants  de  la  Commune,  le 
4  février,  en  mémoire  de  l'acceptation  de 
la  Constitution  par  le  roi,  439.  —  Scru- 
tateur du  3*^  bureau,  481. 

Target  (Guy-Jean-Baptiste),  avocat,  député 
de  la  vicomte  de  Paris  à  la  Constituante. 

—  Ob lient  des  voix  comme  juge,  125, 
126,  128,  129.  —  Est  élu  5^'  juge  le 
26  novembre  1790,  130.  —  Lettre  de  re- 
merciement, 132.  —  Discours  de  remer- 
ciement, 146.  —  Obtient  des  voix  comme 
président  du  tribunal  criminel,  584. 

Teissier  (Etienne-Catherine),  ingénieur  des 
ponts  et  chaussées  —  Electeur  de  la 
section  du  Temple,  35. 

Temple  (bailliage  du).  —  Parguez,  36. 

Temple  (paroisse  du).  —  Est  supprimée, 
482.  —  Son  curé  a  refusé  le  serment,482. 

Temple  (section  du).  —  Électeurs,  35. 

Terrasse  (François-iMcolas),  greffier.  — 
Électeur  de  la  section  du  Marché-des- 
Innocentsi,  27.  —  Commissaire  pour  la 
proclamation  des  curés,  537.  —  Obtient 
des   voix  comme  scrutateur  général  de 


l'assemblée, 


Commissaire    au 


Te  Deum  pour  la  convalescence  du  roi, 
563. 

Tessier  du  Tillier  (Jean-François-Rodolphe), 
citoyen.  —  Électeur  de  la  section  du 
Roi-de-Sicile,  50.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'Assem- 
blée, 549.  —  Scrutateur  suppléant  du 
2*^   bureau,     550.     —    Commissaire    au 


Te  Deum  pour 

564. 


convalescence   du    roi, 


Thann  (Haute-Alsace).  —  Gobel. 

Théâtre-Français.—  Drizard,  59.  —Mau- 
duit-Delarive,  58. 


du). 


Élec- 


Thkatre-Français  (section 
teurs,  64. 

Théodore,  curé  de  Villicrs-Adam.  —  Obtient 
des  voix  pour  la  cure  de  Saint-Paul,  513. 

Thermes-de-Julien  (section  des).  —  Elec- 
teurs, 71. 


TABLli   ANALYTIOUE. 


691 


Thévenin  (Nicolas-Marie),  avocat  aux  Con- 
seils du  roi.  —  Électeur  de  la  section  de 
la  Halle-au-Blé,  17.  —  Réfute  Domman- 
get,  XVIII. 

Thiais.  —  Pareux,  électeur,  88.  —  Piot, 
id.,  88.  —  Dcputation  de  la  commune 
auprès  de  l'assemblée,  417.  —  François 
Balaton,  habitant  de  Thiais,  présente  une 
requère  à  l'assemblée,  au  sujet  de  l'in- 
cendie de  sa  maison,  450.  —  Quête  en 
faveur  de  Balaton,  457,  459. 

Thierry  (Philippe),  épicier.  —  Électeur  de 
la  section  Bonne-Nouvelle,  22.  — Commis- 
saire à  la  fête  religieuse  du  club  des  ci-de- 
vant représentants  de  la  Commune,  444. 

Thillaye  (Jean-Baptiste-Jacques),  chirur- 
gien. —  Electeur  de  la  section  du  Luxem- 
bourg, 69. 

Thion  de  la  Chaume  (Pierre-Basile),  con- 
trôleur des  rentes.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion des  Quinze-Vingts.  39.  —  Scrutateur 
suppléant  du  4''  bureau,  177;  scrutateur 
du  ¥,  381,481.— Obtient  des  voix  comme 
secrétaire  adjoint  de  l'assemblée,  399; 
comme  scrutateur.  400;  comme  admi- 
nistrateur du  département,  458,  459.  — 
Flu  34*^  administrateur  le  14  février  1791, 
462.  —  Lettre  d'acceptation,  470.  —  Ob- 
tient dos  voix  comme  scrutateur  géné- 
ral de  l'assemblée,   479,  549. 

Thomas  (Augustin-Antoine),  ancien  mar- 
chand. —  Electeur  de  la  section  de  la 
place  Vendôme,  9, 

Thomeret  (Jacques),  curé,    à  Noisy-le-Sec. 

—  Électeur  du  canton  de  Pantin,  8î.  — 
Prête  serment  à  la  constitution  civile  du 
clergé,  305.  —  Discours  au  nom  des  mu- 
nicipalités de  Noisy-le-Sec  et  de  Bondy, 
360.  —  L'assemblée  décide  que  ce  dis- 
cours sera  imprimé  et  distribué.  362.  — 
Obtient  des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Nicolas-du-Chardonnet,  526  ;  Saint-Vic- 
tor, 565. 

ThorUhn  (Antoine-Joseph),  ancien  procu- 
reur au  Chàtelet.  —  Electeur  de  la  sec- 
tion des  Gobelins,  79. 

77jo»m(André),  de  l'Acîdémie  des  sciences. 

—  Électeur  de  la  section  du  Jardin-des- 
Plantes,  79.  —  Obtient  des  voix  comme 
secrétaire  adjoint  de  rassemblée,  399  ; 
comme  scrutateur.  400.  —  Élu  18^  ad- 
ministrateur le  2i  janvier  1791,  411.  — 
Lettre  d'acceptation,  413.  —  Obtient  des 
voix  comme  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée du  district,  480.  —  Commis- 
saire pour  la  proclamation  du  curé  de 
Saint-Sulpice,  485. 

Thoiiret  (Jacques-Guillaume),  avocat,  dé- 
puté de  Rouen  à  la  Constituante.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  122,  125, 
128.  —  Élu  4«  juge  le  26  novembre  1790, 
128,  129.  —  Remercie  de  sa  nomination, 
132,  146.  —  Nommé  membre  du  tribunal 
de  cassation,  est  remplacé  par  Miller 
comme  juge  du  3*=  arrondissement,  588. 


Thuaut  (François),  ancien  directeur^  des 
recettes  générales  des  finances.  —  Élec- 
teur de  la  section  du  Louvre,  13. 

TiiDi\  (Pierre),  évêque  constitutionnel  de 
Seine-et-Marne. —  Consacré  par  Gobel, 568. 

Tilly-Blaru  (de),  chanoine  de  l'église  de 
Paris.  —  Obtient  des  voix  pour  l'évêché 
de  Paris,  552. 

TiMBERGUE,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  159. 

Tiphaine,  ancien  épicier,  à  Pantin.  — 
Électeur  du  canton  de  Pantin,  84.  —  Si- 
gnataire des  arrêtés  et  de  l'adresse  de  la 
municipalité  de  Pantin,  en  qualité  de 
maire,  285,  286. 

Tirage  au  sort  des  sections  et  cantons.  — 
131,151,171,198,245,  268,  338,358,412. 

Tireurs  d'or.  —  Clerisseau,  26. 

Tiron  (Edine),  secrétaire  de  l'ordre  de 
Malte.  —  Électeur  de  la  section  de  la 
Place-Royale,  53. 

Tisserand  (Denis),  marchand  de  vin,  à 
Boulogne.  —  Electeur  du  canton  de 
Passy,  81. 

ToLLET  (Guillaume),  évêque  constitutionnel 
de  la  xNièvre.  —  Consacré  par  Gobel,  568. 

Tourqsse  (Pierre) ,  manufacturier  de  faïence. 
— Électeur  de  la  section  de  Popincourt,  36. 

TouRNAiRE,  prêtre  de  Saint-Laurent.  — Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Nicolas-des-Champs,  514;  Saint-Thomas- 
d'Aquin,  535. 

Tours.  —  Soreau. 

Trassart,  prêtre  de  Sairit-Eustache.  — Ob- 
tient des  voix  pour  les  cures  de  Saint- 
Germain-des-Prôs,  511;  Saint-Paul,  513  ; 
Saint-Augustin,  .522.523;  Saint-Antoine, 
525;  Saint-Nicolas-du-Chardonnet,  526; 
Saint-François-d'Assise,  533,  534  ;  Saint- 
Thomas  d'Aquin,  535,  569;  Saint-Victor, 
565,  571. 

Trécourt  (Joseph),  lieutenant  de  la  garde 
nationale.  —  Électeur  de  la  section  de 
l'Arsenal,  54. 

Treiliiard  (Jean-Bap'iste),  avocat,  député 
de  Paris  à  la  Constituante.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge,  125,  128,  130.  — 
Élu  6*^  juge  le  27  novembre  1790,  134.  — 
Remercie  l'assemblée,  146. 

Treil-Pardailhan  (Thomas-François),  che- 
valier de  Saint-Louis,  à  Villejuif.  —  Élec- 
teur du  canton  de  Villejuif,  87.  —  Ob- 
tient des  voix  pour  le  secrétariat  de 
l'assemblée,  398  ;  comme  secrétaire  ad- 
joint, 399;  comme  scrutateur,  400,  5i9. — 
Élu  administrateur  du  département  en 
remplacement  de  Pastoret  le  15  février 
1791,467. —  Discours  de  remerciement, 
467. 

Tréms  (Jean-Julien),  membre  du  directoire 
du  département  du  Gard.  —  Signataire 
de  l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  379. 


692 


ASSEMBLÉE   ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


Tréveray  (Meuse).  —  Henrion  de  Pansey. 

Trezelle  (Nicolas),  cultivateur,  à  Saint- 
Ouen. — Électeur  du  canton  de  Clichy,83. 

Tribunal  criminel  de  Paris.  —  Convoca- 
tion des  électeurs  pour  la  nomination  du 
président,  de  l'accusateur  public,  des 
substituts  et  du  greffier,  579. —  Élection 
de  Du  Port  comme  président,  585  ;  de 
Bigot  de  Préameneu  comme  substitut, 
580,  —  Les  huissiers  ne  doivent  pas  être 
nommés  par  rassemblée,  586.  —  Élec- 
tion de  Robespierre  comme  accusateur 
public,  .590;  de  d'André  comme  substi- 
tut, 592;  de  Fremyn  comme  greffier,  594; 
de  Petion  comme  président,  013;  de  Bu- 
zot  comme  substitut,  613  ;  de  Gossin, 
comme  substitut  de  l'accusateur  public, 
615;  de  Faure  dans  les  mêmes  fonctions, 
618. 

Tribunal  municipal.  —  Dehtage,  b\.  — 
Pantin,  51. 

Tribunal  révolutionnaire.  —  Agier,  prési- 
dent, 71. 

Tribunat.  —  AndrieuN.  —  Démeunier.  — 
Duveyrier.  —  Faure. 

Tribunaux.  —  Décret  de  l'Assemblée  natio- 
nale sur  rétablissement  d'un  tribunal 
provisoire  de  10  membres,  158.  —  Com- 
munication de  ce  décret  à  l'assemblée 
électorale,  157,  158.  —  Tirage  au  sort 
du  rang  des  six  tribunaux  et  tableau  des 
juges  par  arrondissement,  332,  333,  334. 

Tronchet  (Frànçois-Deriis),  avocat,  député 
de  Paris  à  la  Constituante.  —  Obtient 
des  voix  comme  ju^c,  122,  126,  128,  130, 
134,  139,  141,  142,  144,  145.  148,  150, 
151.—  Élu  13*=  juge  le  30  novembre  1790, 
152,  153.  —  Discours  de  remerciement, 
164.  —  Obtient  des  voix  comme  procu- 
reur général  syndic,  465. 

Tronson-Ducoudray  (Guillaume-Alexandre), 
avocat.  —  Obtient  des  voix  comme  sub- 
stitut de  l'accusateur  public,  591. 

Trotereau  (Remy),  procureur  au  Chàlelet- 

—  Électeur  de  la  section  des  Lombards, 
30.  —  Scrutateur  du  3"=  bureau,  120; 
suppléant  du  1*^'',  381. 

Trouard  (Louis-François),  contrôleur  des 
bâtiments  du  roi.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion de  la  Grange-Batelière,  11.  —  Com- 
missaire pour  la  proclamation  du  curé  de 
Saint-Sulpice,  485.  > 

Trouillet  (^icolas),  cultivateur,  à  La  Cha- 
pelle. —  Électeur  du  cantoa  de  Clichy, 
83. —  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de  l'assemblée,  5i9. 

Trouilliou  (Jean-Baptiste),  négociant.  — 
Électeur  de  la  section  de  Maucouseil,  26. 

—  Obtient  des  voix  comme  scrutateur 
général  de   l'assemblée  du  district,  479. 

Troyes.  —  Baillet,  ancien  vicaire.  —  Boul- 
lond. 

Trl'don  dfs  Ormes  (Charles),  ancien  payeur 
des  rentes,  —   Élu   21*  administrateur 


du  département  le  27  janvier  1791,  421 
—  Lettre  d'acceptation,  432. 

Trusson  (Jean-Nicolas),  pharmacien.  — 
Électeur  de  la  section  de  Sainte-Gene- 
viève, 74. 

Try  (Bertrand),  conseiller  au  Châtelet.  — 
Oi)tient  des  voix  comme  juge,  141.  145, 
150,  155,  156,  159,  160,  161,  163,  172, 
179,  195,  200,  201,  205,  215;  comme  juge 
suppléant,  226,  235,  241,  2i6,  250. 

Tuileries  (section  des).  —  Électeurs,  1. 

Tulle  (Corrèze).  —  Gouttes. 

Turquet  (Albert-François-Stanislas)."  avo- 
cat. —  Électeur  de  la  section  de  Sainte- 
Geneviève,  75. 

U 

UzERCHE  (Corrèze^  —  Durand. 
UzÈs  (Gard).  —  Voulland. 


Valenciennes.  —  Quesnay  de  Saint-Germaiu. 

Vanter  (Marc-Laurent),  huissier  à  verge 
au  Châtelet  de  Paris,  à  Nanterre.  — 
Électeur  du  canton  de  Nanterre,  81. 

Vanix,  maître  des  comptes.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge,  191,  192,  194,195,197, 
200,  201,  205,  211,  21  i,  215:  comme 
jugesuppléant,  219,  221,  222.  223,  226. 
—  Filu  3*^  juge  suppléant  le  15  décembre 
1790,  227.  —  Refuse,  234. 

Vannier     (Charles  -  Hyacinthe  -  Augustin  ). 

charcutier.  —  Électeur  de  la  section  de 

la  rue  de  Montreuil,  38. 
Vanves.    —  DnvaU  électeur,  89.  —  Votin, 

id.,  89.  —  Souchay,  id.,  89. 
Var  (départerr.ent  du).   —  Duveyrier.  — 

Sieyès.    — ^  Accusé   de  réception   par   le 

directoire  du  département  de  l'adresse  à 

TAssembléo  nationale,  374;  du    discours 

du  curé  Thomeret,  428. 

Varin.  —  Garçon  de  bureau  de  l'assemblée, 
140. 

Varlet  (Côme-Annibal-Pompée),  prêtre  des 
Quinze-Vingts.  —  Obtient  des  voix  pour 
les  cures  de  Saint-Augustin,  522;  de 
Saint-Antoine,  525;  de  Saint-Mcolas-du- 
Chardonnet,  526;  de  Saint-François-d'As- 
sise,  533.  —  Élu  curé  de  Saint-Ambroise 
le  6  mars  1791,  536.  —  Proclamé  le  13, 
prononce  un  discours,  542. 

Vassaux  (Jean-François),  bourgeois.  — 
Électeur  de  la  section  du  fauboui'g  ^lont- 
martre,  32. 

Vasse  de  Sai\t-Ouen  (Jcan-Nicolas-Thomas), 
substitut  du  pi-ocureur  général  au  Parle- 
ment. —  Obtient  des  voix  comme  juge, 
156,  18i,  193;  comme  juge  suppléant, 
226,  231,  236,  246,  253,  264,  270,  272, 
275,  280,  281,  283,  302,  306,  314,  315; 
comme  substitut  de  l'accusateur  public, 
591. 


TABLE    ANALYTIQUE. 


693 


Vassen  (Charles),  bourgeois.  —  Électeur  de 
la  section  Bonne  Nouvelle,  22. 

Vatinelle  (.\ntoine-Alexandrc),  ancien  négro- 
ciaot.  —  Électeur  de  la  section  de  Popin- 
court,  36. 

Vaucansbrouck  (Jean-Nicolas),  chaudron- 
nier. —  Électeur  de  la  section  de  la 
Fontaine-de-Grenelle,  61. 

Viiucher  (Jean-IIenri-David),  horloger.  — 
Électeur  de  la  section  Notre-Dame,  56. 

Vaucî-Use  (département  de).  —  BertoUo. 

Vondichon  (René-Pierre  de),  négociant.  — 
■    Électeur  de  la  section  de  la  rue  Poisson- 
nière, 33. 

V'augeois,  maire  de  Choisy-le-Roi.  —  Signa- 
taire de  l'adresse  de  la  municipalité,  389. 

VAL'GiRAr.D.  —  Burnel,  électeur,  89,  —  Des- 
merveilles, id.,  89.  —  Gervoise,  id.,  89. 

—  Mauroy,  id.,  89. 

Vauthier  (Pierre),  mercier,  à  Boulogne.  — 
Électeur  du  canton  de  Passy,  81. 

Vavoque  (Philippe),  tapissier.  —  Électeur 
de  la  section  des  Gobelins,  80.  —  Obtient 
des  voix  comme  scrutateur  général  de 
l'assemblée  du  district,  478. 

Veilly  (Jean-Louis),  maire,  à  Stains.  — Élec- 
teur du  canton  de  Pierrefitte,  84.  —  Si- 
gnataire de  l'adresse  de  la  municipalité 
de  Stains,  3P2,  313. 

Vendée  (département  de  la).  —  Alquier. 

Verdun.  —  Pons. 

Vergennes.  V.  Gr.AviER. 

Verjon  (Pierre-François),  épicier,  à  Bourg- 
la-P»eine.  —  Électeur  du  canton  de  Bourg- 
la-Keine,  88. 

Vermeil  (François-Michel),    ancien  avocat. 

—  Électeur  de  la  i^ection  de  la  rue  Beau- 
bourg, 4i.  —  Obtient  des  voix  pour  la 
présidence  de  l'assemblée,  103;  comme 
scrutateur  général,  117;  comme  juge, 
141,  155,  160,  161.  163.  166,  167.— Scru- 
tateur suppléant  du  5*^  bureau,  15i.— Élu 
19«  juge  le  3  décembre  1790.  169.  —  Dis- 
cours de  remerciement,  169. 

Vernhes  (Michel-Brice),  marchand-mercier. 

—  Électeur  de  la  section  du  Roule,  5. 

Veron  (Christophe-Antoine),  parfumeur.  — 
Électeur  de  la  section  Bonne-Nouvelle,  22. 

Versailles.  —  Charrier  de  la  Roche, 
évêque.  —  Davous.  —  Delacroix,  juge 
au  tribunal.  —  Ducis. 

Vesoul  (Ilauie-Saùne).  —  Accusé  de  récep- 
tion de  l'aJresse  à  l'Assemblée  nationale, 
348. 

Veytard  (François-Xavier),  curé  de  Saint- 
Gervais.  —  Remplacé  par  Chevalier  pour 
refus  de  serment,  499,  500. 

Viar  (Jean-Hoaoré),  avocat.  —  Électeur  de 
la  section  du  Roi-de-Sicile,  49.  —  Com- 
missaire au  Te  Deum  pour  la  conva- 
lescence du  roi.  56 i. 


Vieillard  (Philippe) ,  ancien  consul  de 
France  en  Chine.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion du  Palais-Royal,  5.  —  Scrutateur  du 
4''  bureau,  120;  secrétaire  du  5%  177; 
scrutateur  du  3%  203  ;  du  6«.  252  ;  du  3% 
289.  —  Élu  scrutateur  général  de  l'as- 
semblée le  20  janvier  1791,  400.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  administrateur  du 
département.  452,  458.  —  Élu  36'=  admi- 
nistrateur le  14  février  1791,  462.  — 
L-cttre  d'acceptation,  463.  —  Obtient  des 
voix  comme  secrétaire  de  l'assemblée  du 
district,  477;  comme  scrutateur  général, 
478;  de  l'assemblée  du  département,  549. 

—  Élu  scrutateur  général  suppléant  lo 
9  juin  1791,  583.  —  On  lui  vote  des 
remerciements,  620. 

ViEL.  avocat  aux  Conseils  du  roi.  —  Obtient 
des  voix  comme  iuge  suppléant,  264,  280, 
283,  289,  291,  297,  2.8,  300,  302,  306, 
392,  595,  597,  600,  604,  609. 

ViEL  (dom),  bénédictin.  —  Obtient  des  voix 
pour  la  cure  de  Saint-Germain-des-Prés, 
511. 

Viel  (Étienne-René) ,  ancien  avocat.  — 
Électeur  de   la  section  du  Temple,  35. 

—  Obtient  des  voix  comme  juge  sup- 
pléant, 226,  246.  266,  268,  270,  283,  289, 
291,297,  306,314,  327. 

Viellart  (René-Louis-Marie),  avocat,  dé- 
puté de  Reims  à  la  Constituante.  —  Ob- 
tient des  voix  comme  juge,  1.56,  174, 
179,  183,  18't,  185,  186,  188,  101,  193, 
19i,  195,  196,  197,  199,  200,  20.5,  2M, 
214,  215;  comme  juge  suppléant,  218, 
223,  230,  235,,  236,  253,  255,  270,  272, 
273,  275.  —  Élu  1.5*=  juge  suppléant  le 
24  décembre  't790,  276.  —  Discours  de 
remerciement,  291.  —  Nommé  membre 
du  tribunal  de  cassation,  doit  être  rem- 
placé comme  juge  du  6*  arrondissement, 
588. 

Vienne    (département    de  la).    —  Briault. 

—  Lecesve,  évêque.  —  Accusé  de  récep- 
tion par  le  directoire  du  discours  du  curé 
Thomeret,  419. 

Vienne  (Isère).  —  Chabroud.  —  Lettres  du 
procureur  de  la  Commune  concernant 
Chabroud,  275. 

Viennel  (Louis  Esprit),  curé  de  Saint-Merry. 
— Électeur  de  la  section  de  la  rue  Beau- 
bourg. 4i.  —  Est  chargé,  comme  doyen 
d'âge  des  ecclésiastiques,  de  célébrer  à 
Notre-Dame  une  messe  pour  attirer  les 
bénédictions  du  ciel  sur  l'assemblée  élec- 
torale, 96.  —  Célèbre   ladite  messe,  99. 

—  Scrutateur  suppléant  du  6''  bureau, 
252.  —  Prête  serment  à  la  constitution 
civile  du  clergé,  305.  —  Obtient  des  voix 
pour  l'évêché  de  Paris,  552. 

Vicier  de  Jolivat  (Guillaume-François), 
bourgeois.  —  Électeur  de  la  section  du 
Faubourg-Saint-Denis,  43.  —  Scrutateur 
suppléant  du  6"  bureau,  289;  scrutateur 
du  6%  /81. 

Vicier  (P.),  membre  du  directoire  du  dé- 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE  PARIS. 


partement  du    Gard.   —   Signataire    de 
l'adresse  à  l'Assemblée  nationale,  379. 

Vignerons.  —  Charpentier,  82.  —  Collet, 
8,7.  —  Cottin,  Sb.—  Goblet,  81.  —  Hévin, 
89.  —  Lameau,  86.  —  Nezon,  8L  — 
Philippe,  81. 

Villain-Daubigny  (Jean-Loiiis-3Iarie),  avocat. 

—  Électeur  de  la  section  des  Tuileries,  2. 

Villars  (Jean^Louis),  commis  aux  Messa- 
geries. —  Électeur  de  la  section  du  fau- 
bourg Montmartre,  32. 

ViLLEDiEu,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  608. 

ViLLEJDiF  (canton  de).  —  Électeurs,  87.  — 

—  Adresse  de  la  municipalité  à  l'assem- 
blée, 344. 

ViLLEJuiF.  —  Gaiigé,  électeur,  87.  —  Treil- 
Pardailhan,  id.,  87. 

ViLLEM OMBLE.  —  Blauche,  électeur,  86.  — 
De  l'Épine,  id.,  80. 

ViUemsens  (Jean-Baptiste-François),  négo- 
ciant. —  Electeur  de  la  section  des  Gra- 
villiers,  42. 

ViLLENEUVE-LE-Roi  (Yonno).  —  Martineau.  — 
Adresse  de  la  Société  des  Amis  de  la 
Constitution,  274. 

ViLLETARD,  chanoiue  d'Auxerre.  —  Obtient 
des  voix  pour  les  cures  de  Saint-Ger- 
main-l'Auxerrois,  489;  la  Madeleine  de 
la  Villévêque,  491;  Saint-Francois-d'As- 
sise,  533,  534. 

VfLUERS-ADAM  (Seine-et-Oise).  —  Théodore, 
curé. 

Vilmoiin  (Philippe-Victoire),  grain ier-pépi- 
niériste  du  roi.  —  Électeur  de  la  sec- 
tion du  Louvre,  13. 

Vin  (marchands  de).  —  Boudaille,  57.  — 
Camonnier,  85.  —  Daridan,  38.  —  Gion, 
4.  —  Jollivet,  57.  —  Josset,  40.  —  Mau- 
roy,  89.  —  Petit-Colas,  23.  —  Pinguet, 
23.  —  Bapaut,  24.  —  Tisserand^  81. 

ViNCENNES.  —  Boudin,  électeur,  86.  — 
Fourcroy,  id.,  86.—  Grimprel,  id.,  86.  — 
Renouard,  chanoine,  512. 

ViNCENNES  (canton  de).  —  Électeurs,  86. 

Viollet-Leduc  (Jean-Nicolas),  huissier-pri- 
sour.  —  Électeur  de  la  section  des  En- 
fants-Rouges, 47.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  de  l'assemblée,  400. 

Virelte  (François-Joseph),  bourgeois,  à  Bel- 
leville.  —  Électeur  du  canton  de  Belle- 
ville.  85. 

Viriot  (Charles),  prêtre.  —  Électeur  de  la 
section  des  Postes,  18. 

Virton  (Nicolas-Roch),  notaire,  à  Issy.  — 
Électeur  du  canton  d'Issy,  89.  —  Signa- 
taire de  l'adresse  des  communes  du  can- 
ton, 317. 

Virvaux  (Claude-François),    greffier    à  la 


Cour  des  Aides.  —  Électeur  de  la  section 
de  l'Arsenal,  5i.  —  Obtient  des  voix 
comme  scrutateur  général  de  l'assemblée 
du  district,  480. 

Vitel  (Jean-François) ,  chaudronn-ier.  — 
Électeur  delà  section  du  Luxembourg,  70. 

Vitry  (Jacques-François),  maire,  à  Fon- 
tenay.  —  Électeur  du  canton  de  Vin- 
cennes,  86. 

Vitry  (Jean-Marie-Cécile),  buraliste,  à  Fon- 
tenay.  —  Électeur  du  canton  de  Vincennes, 
86. 

ViTRY.  —  Châtenay,  87.  —  Grognet,  87.  — 
Morblant,  87. 

Vitry-le-François  (Marne).  —  Bousseau. 
Viviers  (Ardèche).  —  Lafont   de   Savines, 
évêque. 

VoDABLE  (Puy-de-Dôme).  —  Gaultier  de 
Biauzat. 

VoGUET,  avocat  au  Parlement.  —  Obtient 
des  voix  comme  juge  suppléant,  315,  318. 

VoiDEL  (Charles),  député  de  Sarreguemines 
à  la  Constituante.  —  Obtient  des  voix 
comme  juge,  152,  156,  159,  160,  166, 
176,  179,  180,  182,  183.  —  Est  élu  24« 
juge  le  7  décembre  1790, 183.  —  Discours 
de  remerciement,  193.  —  Obtient  des 
voix  comme  accusateur  public,  589,  590; 
comme  substitut,  591,  615. 

Voirie  (commissaire  de  la).  —  Girault,  7. 

Voisin  (Henri),  horloger.  —  Électeur  de  la 
section  du  Théâtre-Français,  67. 

VoTTiER,  officier  municipal  de  Choisy-le-Roi. 
—  Signataire  de  l'adresse  de  la  munici- 
palité, 389. 

Vosges  (département  des).  —  François  de 
Neufchâteau,  député. 

VouixAND  (Jean-Henri),  avocat,  député  de 
Nîmes  à  la  Constituante.  —  Obtient  des 
voix  comme  juge  suppléant,  300,  206, 
318. 

W 

Watrin  (Jacques),  ancien  maître  de  pen- 
sion. —  Electeur  de  la  section  des 
Quinze-Vingts,  38. 

Wilmet  (Claude-Maurice),  ancien  garde  du 
corps  do  la  bonneterie.  —  Électeur  de 
la  section  des  Quatre-Nations,  62. 

Wimick  (Toussaint-Jean),  bourgeois.  — 
Électeur  de  la  section  de  l'Hôtel-de-Ville, 
50. 


Yonne  (département  de  V).  —  Le  Peletier 
de  Saint-Fargeau  élu  juge,  143.  —  Adresse 
de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution 
de  Villeneuve-le-Roi,  274.  —  Accusé  do 
réception  de  l'adresse  à  l'Assemblée  na- 
tionale, 402.  —  Garnier  (Germain).  — 
Le  Peletier  de  Saint-Fargeau.  —  Marti- 
neau. —  Villetard. 


TABLE 


Pages. 

Avertissement i 

Préface vu 

I.  Les  assemblées  primaires vu 

II.  Première  session  de  l'assemblée  électorale .    .    .  xv 

m.  Élection  des  administrateurs  et  du  procureur  syndic,    ......   xxvn 

IV.  La  constitution  civile  du  clergé;  élection  des  curés  etdeTévêque.  xxxiii 

V.  Élection  du  président  et  des  autres  membres  du  tribunal  criminel 

et  de  cinq  juges  suppléants xliii 

Bibliographie xlvii 

l.    Liste  des  électeurs  du  département  de  Paris  en  1790 1 

H.  Procès- verbaux  de  l'assemblée  électorale  du  département  de  Paris  du 
48  novembre  1790  au  16  février  i79l  (élection  des  juges,  desadmi- 
nislrateurs  et  du  procureur  général  syndic) 91 

in.  Pro:ès-verbaux  de  l'assemblée  électorale  du  district  de  Paris,  du  30  jan- 
vier au  13  mars  1791  (élection  des  curés) 475 

IV.  Procès-verbaux  de  l'assemblée  électorale  du  département  de  Paris  des 

13  et  17  mars  1791  (élection  et  proclamation  de  l'évêque  de  Paris).       545 

V.  Procès-verbaux   de  l'assemblée  électorale  du  district  de  Paris  du  20 

au  30  mars  1791  (élection  des   curés) 559 

VI.  Procès-verbaux  de  l'assemblée  électorale  du  département  de  Paris  du  8 

au  15  juin  1791  (élection  du  président  et  du  substitut  du  tribunal 
criminel,  de  l'accusateur  public  et  de  son  substitut,  du  greffier  et 
de  cinqjuges-suppléants) ' 579 

Errata  et  addenda 623 

Table  analytique  des  matières 625 


Paris,  ~  Maison  Quantin,  L.-H,  May,    directeur,  7,  rue  Saint-Benoît.  (12419) 


ASSEMBLÉE  ÉLECTORALE  DE 
PARIS  (18  novembre  1790  —  15 juin  1791), 
par  M  retienne  Charavay.  —  Un  volume 
in-8**  raisin  d'environ  750  pages.  —  Paris, 
Maison  Quantin,  7,  rue  Saint-Benoît.  —  Prix, 
broché  7  fr.  50. 

Dans  la  Collection  de  documents  pour 
servir  à  Thistoire  de  Paris  pendant  la 
Révolution  française,  entreprise  en  vertu 
des  délibérations  du  Conseil  municipal  et  d'ar- 
rêtés du  préfet  de  la  Seine,  éditée  par  Jouaust, 
Ch.  Noblet  et  la  Maison  Quantin,  vient  de  pa- 
raître un  nouveau  volume  intitulé  :  Assemblée 
électorale  de  Paris,  15  7iovembre  1790  — 
15  juin  1791  :  Procès-verbaux  de  V élection  des 
juges,  des  administrateurs,  du  procureur- 
syndic,  de  i'évêque,  des  curés,  du  président  du 
tribunal  criminel  et  de  Vaccusateur  public^  pu- 
bliés d'après  les  originaux  des  Archives  natio- 
nales, par  M.  i^tienne  Charavay. 

Il  y  a  cent  ans  que  le  principe  de  l'élection 
des  magistrats  et  des  fonctionnaires  publics  fut 
appliqué  à  Paris,  et  ce  volume  vient  à  point 
nommé  pour  rappeler  ce  fait  important. 
M.  Etienne  Charavay,  dont  la  compétence  sur 
les  hommes  et  les  choses  de  la  Révolution  est 
indiscutable,  a  fait  précéder  les  procès-verbaux 
d'une  notice  historique  très  intéressante,  et 
d'une  liste  critique  des  électeurs  de  Paris  en 
1790.  Que  de  familles  parisiennes  verront  dans 
ce  volume  le  nom  de  leurs  ancêtres!  Une  table 
analytique^  rédigée  scientifiquement,  permet  de 
retrouver  facilement  les  nom  •  et  toutes  les 
matières.  En  somme,  c'est  un  volume  indis- 
pensable à  tous  ceux  qui  veulent  connaître  à 
fond  l'histoire  de  la  ville  et  des  habitants  de 
Paris. 

Sorti  des  presses  de  la  maison  Quantin,  ce 
volume  se  recommande  par  tous  les  caractères 
d'une  parfaite  exécution  typographique. 


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