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éléments
D E
PHARMACIE
théorique et pratique.
4
ÉLÉMENTS
D E
PHARMACIE
THÉORIQUE ET PRATIQUE,
Contenant toutes les opérations fondamentales de cet
art; avec leur définition, et une explication de ces opé-
rations, par les principes de la Chymie;
La maniéré de bien choisir , de préparer et de mêler les
médicaments ; avec des remarques et des réflexions sur
chaque procédé ;
LEsmoyens de reconnoître les médicaments falsifiés ou altérés;
Les recettes des médicaments nouvellement mis en usage ;
O T
Les principes fondamentaux de plusieurs arts dépendants
de la Pharmacie , tels que l’art du confiseur , et ceux de
la préparation des eaux de senteur et des liqueurs de table :
Avec l’exposition des vertus et closes des médica-
ments, a la suite de chaque article.
Par M. B a u m É , maître apothicaire de P aids ,
de l académie royale des sciences , et de celle
de Madrid.
SIXIEME ÉDITION,
Revue } corrigée et fort augmentée „
'Qp
A PARIS,
Chez S ams on, Libraire, Quai des Augustins.
M. D G C. X C.
Avec Approbation , et Privilège du Roi.
♦
I
AVIS.
On prévient le public que , pour reconnoitre
cette sixième édition , faite sous les yeux de Fau-
teur , elle ne sera signée que de la main du sieur
S a m s o n , à cause de la supercherie des contre-
facteurs (*) qui avoient fait graver le nom de M.
i
Baume, à l’imitation de l’avis qui é toit aux pré-
cédentes éditions de cet ouvrage.
c/atySfl
(*) Ojiocl^tufi fieri non vis , alteri ne feceris * •
HISTORICAL
MEDICAL f
AVERTISSEMENT.,
ï l n’est point d’écrits sur les sciences qui n’aient
essuyé la critique de ceux dont on a blessé l’amour
propre, soit en contrariant leurs principes , soit
en attaquant des faits qu’ils regardoient comme
certains. La première édition de ces Eléments a
Ïour ces raisons essuyé des censures très vives.
’ai répondu à ces censures dans les premières édi-
tions de mes Eléments de Pharmacie ; mais à me-
sure que les éditions se sont succédées , et particu-
lièrement dans cette nouvelle édition, j’ai retran-
ché de l’ouvrage cette partie polémique , devenue
aujourd’hui inutile, pour ne laisser subsister que la
doctrine nécessaire à l’instruction : cette instruc-
tion est fondée sur une expérience de longues an-
nées que les gens de l’art , malgré les critiques , il est
vrai mal fondées, qu’on en faisoit, ont adoptée.
Je vis dans le temps avec satisfaction M. Bourge-
lat, directeur et inspecteur général des écoles vé-
térinaires, consulter mes Eléments de Pharmacie.
Cet auteur voulant donner une Matière médi-
cale raisonnée , ou précis des médicaments , etc .
à V usage de V école royale vétérinaire , a extrait
de mon ouvrage tout ce qui pou voit être relatif à
l’objet qu’il se proposoit de remplir.
Dans la préface de la première édition de cet
ouvrage j’avois blâmé les falsificateurs de médica-
ments : on a voulu m’en faire quelques reproches;
mais il n’est personne qui ne sente combien la fidé-
lité et l’exactitude sont nécessaires dans la prépa-
ration des médicaments , et combien il est dange-
reux de faire usage de ceux qui sont falsifiés, hfte
gouvernement a été tellement pénétré de cette vé~
ritéque le roi , par sa déclaration du 2.5 avril 17771*
f entrée £n parlement le i3 mai tic la même an-
a
r, AVERTISSEMENT.
née , a séparé pour toujours le corps de la phar-
macie de celui de l’épicerie , a érigé le corps de
pharmacie en college , et a accordé aux seuls apo-
thicaires le droit de vendre les drogues compo-
sées. Il avoit, été donné un délai aux négociants
non apothicaires pour se débarrasser des compo-
sitions de pharmacie qu'ils avoient en magasin:
anais jusqu’à présent il a été impossible aux apo-
thicaires de parvenir à faire mettre à exécution cet
article de réglement, tout important qu’il soit ; les
sollicitations , la faveur et plusieurs raisons ridi-
cules de la part des agents subalternes du pou-
voir entretiennent le brigandage qui subsiste de-
puis des siècles dans la pharmacie. Le college de
pharmacie auroit peut-être dû profiter des dispo-
sitions favorables contenues dans le réglement que
nous venons de citer pour se faire autoriser à éri-
ger une officine publique dans laquelle on auroit
fait en grand toutes les préparations de pharmacie
et de dry mie d’usage en médecine , et encore tou-
tes les préparations de chymie praticables à Paris
et employées dans les arts et métiers. Pavois formé
à moi seul une officine de cette espece, dans laquelle
les amateurs , les artistes en chymie et ceux qui
pratiquent les arts et métiers venoient puiser les
connoissances et les drogues nécessaires à leurs re-
cherches ou à leurs opérations. J’ai conduit cette
officine pendant plus de vingt ans , et je l’amélio-
rois d’année en année. Le besoin du repos , après
trente-cinq ans de travail , m’avoit déterminé cà la
céder; mais j’ai eu le déplaisir de la voir fondre
en peu d’années et d’apprendre dans les journaux
que la vente en avoit été faite à l’encan.
J’ai amélioré mes Eléments de Pharmacie, à cha-
que édition , par des augmentations essentielles.
Cette sixième est encore considérablement augmen-
tée de pl u sieurs formules que l’on a tenues sécrétés.;
telles que le remede de V esse pour les maladies dû
AVERTISSEMENT. iif
lait répandu , etc. L’efficacité de ce remede , re-
connue par Jes meilleurs médecins , méritoit qu’il,
fut consigné dans cet ouvrage.
J’ai pris soin, autant que j’en ai tenunote,de ren-
dre compte de la quantité de médicaments (pie cha-
que recette fournit. Cet objet est de la plus grande
utilité pour le médecin et pour l’apothicaire : le
médecin est en état de mieux doser les médica-
ments ; l’apothicaire se détermine, en connoissance
de cause et sur le champ, à préparer, suivant
son débit , la quantité de médicaments dont il a
besoin.
L’ordre que j’ai suivi dans cette édition est le
meme que dans les précédentes ; j’ai seulement
changé , comme on le verra dans un instant , la
distribution des matières qui composent le second
article de la pharmacie ou l’élection des médica-
ments , afin de rapprocher sous un même point de
vue tous les objets qui avoient un rapport entre
eux. Je fais d’abord une introduction à la pharma-
cie où j’expose la lenteur de ses progrès dans les
premiers temps. A la suite de l’introduction je
définis cette science, et je fais voir que c’est mal-
à-propos qu’on l’avoit divisée en pharmacie galé-
nique et en pharmacie chymique. Aucune pharma-
copée ne fait l’application des principes de la chy-
mie : cependant sans la connoissance de ces prin-
cipes on 11e travaille qu’au hasard dans la phar-
macie.
Je divise la pharmacie en quatre parties , qui sont,
la connoissance , l’ élection , la préparation et la.
mixtion des médicaments. Je commence par ex-
poser les prolégomènes de la pharmacie ; je parle
des vaisseaux et des instruments ; je donne la ii-
gure et ]a description d’un alambic à bain-marie
d étain et la description d’une étuve ou d’un petit
cabinet qu’on chauffe à volonté par le moyen
'd’un poêle, absolument nécessaire dans une phar-
Iv AVERTIS SÈMENT.
macie bien montée, pour faire sécher des plantes
des racines , etc. , dans lequel on lait aussi des éva-
porations sur des assiettes pour préparer les ex-
traits secs à la maniéré du comte de la Garaye.
Après la description de l’étuve je parle des poids
et des mesures d’usage en pharmacie: je termine
ces prolégomènes par un petit article sur les
abréviations en usage dans les formules de phar-
macie.
Je passe sous silence les fourneaux d’usage dans
la pharmacie, pareequ’ils sont si simples que ceux
de cuisine peuvent servir pour faire presque toutes
les opérations de pharmacie. Le sieur Nivers a pré-
senté à l’académie, en 17 82, une cuisine portative,
très ingénieuse et qui peut avoir son utilité dans
des pharmacies où le local ne permet pas d’établir
un laboratoire en réglé ; cette cuisine est une boîte
de tôle ou de cuivre de deux pieds deux pouces
de long , deux pieds de large et quinze pouces de
hauteur, dans laquelle on loge tous les ustensiles
de cuisine et du linge , et dans laquelle on peut pré-
parer ensemble ou séparément , comme on veut,
avec trois livres de charbon, neuf choses à la fois,
et faire un dîner pour douze personnes au moins.
Gette cüisine portative peut être fort utile pour les
pharmacies ambulantes à la suite des armées.
L’ordre que je me suis prescrit est de passer du
simple au composé et du composé au plus com-
posé. Jusqu’ici la pharmacie a été traitée sans beau-
coup d’ordre; on s’étôit toujours contenté de pla-
cer ensemble les objets de mômes sortes ou à-peu-
près. Cependant il m’a semblé que la pharmacie,
considérée comme science , pouvoit être présentée
dans un ordre plus méthodique. On avoit coutume
de diviser la pharmacie en trois parties : mais j'ai
cru devoir y en ajouter une quatrième qui est la.
iconnoissance des médicaments.
La connaissance des drogue* simples est la prêt
A TE Tl TI S SEMENT. V
ïîiicrn partie de la pharmacie; elle es-t indispensa-
blement nécessaire à un apothicaire : mais cet ob-
jet étant pins étendu que la pharmacie elle-même,
au lieu de faire un article sur la matière médicale,
je renvoie aux dif férents traité^ qu’on en a publiés.
Je me contentede parler de la sophistication de plu-
sieurs drogues simples et j’enseigne les moyens
de recoin loi tre ces fraudes. Il n’est lait mention
de ces altérations , si nuisibles et si punissables ,
que dans fort peu d’ouvrages : cependant il est
nécessaire qu’un apothicaire les commisse ; c est
une partie essentielle à l’étude de la matière me-
dicale. Quelques personnes ont trouvé mauvais-
que cet article fût placé dans des éléments de phar-
macie : où donc étoit-il plus nécessaire et plus na-
turel d’en parler? On objecte que c’est apprendra
aux gens mal intentionnés des moyens de falsi-
fier , au lieu de prémunir contre les fraudes. Cela
seroit vrai si je n? eusse pas donné en même temps
le moyen de reconnoître ces fraudes. Au reste mort
sentiment est qu’on ne peut trop mettre le public?
en garde contre ces falsificateurs insidieux, qui se
jouent des besoins du peuple* et qui, sous 1 npât
d’un gain honteux, se font un talent de le trom-
per. Puisse au moins cet ouvrage répandre assez
de lumières sur l’art important de la pharmacie
pour enseigner à reconnoître par des caractères
certains les médicaments- véritables d’avec ceux
qui sont sophistiqués , à séparer le remede d’avec
le poison r enfin à distinguer le charlatanisme dan-
gereux d’avec la science salutaire !
Dans la seconde partie , qui. estl élection des mé-
dicaments , je traite de tout ce qui. a rapport à la ré-
colte des drogues- simples- indigènes- : cet article
est refait en entier ; j'y ai mis plus* d’ordre et de
méthode que dans les précédentes- éditions : je
rends compter , dans des articles séparés par- de pe-
tits titres particuliers, (lu choix qu’oit doi
jar
*} AVERTISSEMENT.
faire des plantes ayant de les cueillir, a°. du temps
do les cueillir, 3°. de la maniéré de les faire sécher,
4°. enfin de celle de les conserver. J’observe le
même ordre ci l’égard des fleurs , des fruits , des
semences , des racines , des bois , des écorces ,
des matières • animales et enfin des minéraux.
Cet ordre m’a donné la facilité de rapporter
plusieurs observations qui m’ont paru intéres-
santes sur chacun de ces articles ; à l’occasion ,
par exemple , de la dessiccation des semences fa-
rineuses je donne la maniéré de sécher et de con-
server le bled long- temps en bon état : cet objet
important d’utilité, comme je l’ai dit dans les pré-
cédentes éditions , n’est point déplacé dans un
ouvrage comme celui-ci, puisqu’il prescrit les
principes de la dessiccation des végétaux en gé-
néral, Les bois médicinaux dont je parle dans l’un
de ces articles me donnent lieu de rapporter quel-
ques observations qui m’ont paru intéressantes
pour préserver de la pâture des vers les bois en
usage dans la bâtisse ; je discute en même temps
quelques moyens employés pour augmenter leur
force. Les bois, comme les autres végétaux, ont
de la moelle : j’examine, d’après plusieurs obser-
vations , l’usage de cette moelle et son influence
dans l’accroissement des bois et des autres végé-
taux. Enfin je termine le chapitre de l’élection par
un journal indicatif des substances à récolter dans
chaque mois de l’année : c’est un répertoire com-
mode et qu’il est bon de consulter souvent pour
former ses approvisionnements.
Dans la troisième partie je traite de la prépara-
tion des médicaments simples. J’ai déplacé de ce
chapitre pour l’insérer dans le chapitre précédent
tout ce qui avoit un rapport direct à la récolte des
drogues simples : ce déplacement m'a été dicté
par la méthode que je m’étois proposée. Presque
toutes les drogues simples , dans l’état où la nature.
AVERTISSEMENT. * vÇ
les fournît , ont besoin d’éprouver quelques opéra«-
tions préliminaires: j’en rends compte à mesure
(pie l’occasion se présente : mais je passe sous si-
lence, comme je l’avois fait dans les précédentes
éditions , la préparation des substances dégoûtantes,
hideuses et ridicules dont l’ancienne médecine fai-
soit usage, mais que la raison et des connoissan-
ces pins éclairées ont fait bannir absolument de
la pharmacie depuis plus d’un sieele. Cependant
un auteur moderne, voulant témoigner quelques
ressentiments aux apothicaires et peut-être aussi
dans la vue de s’amuser, publia, en îyûh, une pe-
tite brochure sous ce titre : Mémoire sur l’ètat
actuel cle la pharmacie , extrait des journaux
"économiques des mois de janvier , février et mars
iy6C>. L’auteur commence ainsi : J’annonce u?ie
reforme générale dans la pharmacie ; je la de -
mande pareeque je la crois nécessaire tant pour
purger la médecine de mille erreurs que pour
sauver la i rie à des milHers d hommes. Il fait l’énu-
mération de différents remedes plus ridicules les
uns que les autres , en usage autrefois , et il vou-
droit faire croire qn’aujourd’hui les officines sont
remplies de semblables médicaments. Si cette bro-
chure me fût parvenue plutôt , j’aurois conseillé
à l’auteur , pour enrichir son singulier catalogue de-
matière médicale , de consulter Pline sur l’histoire-
ancienne de la médecine , et je l’aurois engagé à
rendre plus de justice à la pharmacie moderne:
au reste si l’emploi de pareils remedes mérite
des reproches , il faut les faire à ceux qui les or-
donnent et non à ceux qui les préparent. Mais de-
puis long-temps que la médecine est cultivée par
des gens instruits et éclairés , ces remedes ne sont
plus ordonnés ; il' n’y avoit que ce seul moyen
d en nétoyer les pharmacies.
Je n’ai rien supprimé dans le chapitre delà pré-
paration des médicaments ; je l’ai au contraire-
a iv
WiJ AVERTISSEMENT.
augmenté de plusieurs observations sur les dê^
pots que forment les sucs aqueux des végétaux:
ces dépôts sont connus sous les noms de lies , de
fèces, de fécules et d’amidon. L’amidon, tiré de
plusieurs substances , porte aussi le nom de fa-
rine, Il m’a paru que ces dénominations ne pou-
voient pas être communes à des produits dont
les propriétés sont très différentes. Je conserve les
noms de lies , de fèces et de fécules aux dépôts
et aux écumes que fournissent les sucs aqueux
lorsque ces dépôts ne sont point nutritifs. Je
nomme amidon seulement les matières nutritives
qu’on sépare de beaucoup de végétaux par un
grand lavage et qui se trouvent privées de ma-
tières salines et extractives , comme amidon de
pommes de terre , de bryone , etc.; et je conserve
îe nom de farine aux substances farineuses tirées
des graines , mais qui n’ont subi aucun lavage ,
et qui par conséquent restent pourvues de leur
matière saline ou sucrée et de leur matière ex-
tractive. L’amidon et la farine ont un certain nom-
bre de propriétés communes , comme d’être d’ex-
cellentes substances nourrissantes , d’être indisso-
lubles dans l’eau froide , dissolubles dans l’eau
bouillante, et de se réduire en colle ou en gelée , etc.
etc. ; mais l’amidon, de quelques substances qu’il
soit tiré , différé essentiellement de la farine en ce
qu’il est privé de toutes substances dissolubles dans
l’eau froide , tandis que la farine, ayant été prépa-
rée par la simple mouture , sans aucun lavage , con-
tient toujours plus ou moins de substances disso-
lubles dans l’eau froide. .
Je rapporte un procédé commode pour préparer
l’amidon de pommes de terre et de toutes les sub-
stances végétales qui peuvent en fournir: je donne
le dessin et je fais la description d’un petit moulin
simple et peu dispendieux pour râper facilement
les substances dont on veut tirer l’amidon. Immé-
AVERTISSEMENT. îx
diatement après l’article de l’amidon je rapporte
le procédé donné par Keyselmeyer pour séparer
de la farine de froment une substance parfaitement
animalisée qu’il a nommée matière glutineuse : je
fais mention de plusieurs expériences propres a
faire mieux connoître la nature de cette singulière
matière. Je rapporte ensuite ce que j’ai àdire sur les
sucs huileux, résineux, laiteux, etc. ainsi que
sur les sels essentiels que ces substances peuvent
fournir. Je n’ai point fait de changements sur ces
objets; mais ils contiennent des détails et des ob-
servations que j’ai tâché de rendre intéressantes
par la maniéré de les présenter.
La quatrième partie , qui est la mixtion des
médicaments , offre un plus grand détail; elle est
susceptible d’être traitée méthodiquement : j’ose
croire l’avoir fait. Après avoir dit ce que c’est que
mixtion et établi quelques principes généraux
sur les formules et sur la maniéré de formuler f
je parle des mélanges , et je commence d’abord
par les plus simples. Des plantes coupées menu
et mêlées forment les premiers exemples de mén
langes; ils sont connus sons le nom d ' especes r
on les emploie pour faire des infusions et des dé-
coctions. Je traite aussi de ces deux opérations
immédiatement après les especes. À la suite des
infusions et des décoctions dans l’eau je parle
des infusions et des décoctions qui se font dans
le vin ; ce qui forme un genre de médicaments
connus sous le nom de vins médicinaux. L’esprit
de vin est une liqueur dans laquelle on fait éga-
lement infuser et digérer différentes substances.
Je place cet article à la suite des infusions dans
le vin. On adonné à ces sortes de médicaments,
faits avec de l’esprit de vin , les noms de Ceintures ,
d' élixirs , de baumes spiritueux et de quinlesc cri-
ées. Nous aurions pu placer à la suite des teintu-
res plusieurs autres infusions ou décoctions ; telles
JL
AVERTISSEMENT.
sont celles qu’on fait dans du vinaigre et qui pro-
duisent les vinaigres médicinaux; celles qu’on fait
dans de l’huile , qui forment les huiles par in-
fusion et par coction ; pareillement les infusions
et décoctions qui se font dans la graisse , les-
quelles forment les pommades et les onguents.
Mais il nous a semblé que cela auroit trop coupé
la suite des opérations : parceque les vinaigres ,
les huiles , les pommades et les onguents sont des
médicaments qu’on ne fait pas entrer communé-
ment dans des médicaments plus composés ; au
lieu que les autres infusions , dont nous avons
parlé précédemment , sont le plus souvent des
préliminaires à la préparation d’autres médica-
ments plus composés; d’ailleurs elles sont la base
«les extraits et des résines que nous voulions pla-
cer ici.
3 a maniéré ordinaire de faire les décoctions
esta l’air libre; parce moyen l’on perd tout ce
que les substances contiennent de volatil. Mais
lorsqu’on fait des décoctions dans des vaisseaux
clos , comme sont les alambics, cela forme une
distillation ; on recueille les principes qui mon-
tent au degré de chaleur de l’eau bouillante. Ici
je place la distillation et tout ce qui a rapport à
cette opération : je commence par la distillation
des plantes inodores , et je fais voir qu’elles n’ont
rien de volatil : elles ne fournissent que des eaux
d’une odeur empyreumatique et qui n’ont que
peu ou point de vertu. Il y a un autre genre de
plantes ; ce sont celles qui ont de l’odeur et que
l 'on nomme aromatiques. Avant de soumettre ces
plantes à la décoction avec de l’eau dans un alam-
bic , comme les précédentes , je les distille au
bain-marie, sans eau, ou avec l’addition d’une
petite quantité d’eau lorsqu’elles sont trop peu
aqueuses : elles fournissent une liqueur chargée
du principe odorant de la plante , autrement dit
AVERTI S S E M E NT, xf
esprit? recteur: j’ examine celte liqueur, et je dis
qu’elle est une huile essentielle très ténue et
comparable à l’éther le plus rectifié pour la vola-
tilité. Ensuite je distille ces plantes à feu nud et
avec de l’eau : l’eau qui passe dans la distillation
est blanche, laiteuse , fort odorante ; elle est mêlée
d’une liqueur inflammable qui surnage ou qui se
précipite sous l’eau : cette liqueur est de l’huile
essentielle.
L’article des huiles essentielles est important
dans la pharmacie : j’ai rendu cet article intéres-
sant par une infinité de détails sur plusieurs hui-
les essentielles et sur la quantité qu’on en retire:
j’ai augmenté cet article de plusieurs observations
nouvelles. Les auteurs ont beaucoup varié sur
les proportions d’huiles essentielles qu’on tire des
plantes seches par comparaison aux plantes ré-
centes. J’examine cette question; je fais voir qu’on
s’y est mal pris pour la bien décider , et je la ter-
mine par de nouvelles expériences qui font voir
qu’il y a des plantes seches qui en rendent davan-
tage, et qu’il y en a de vertes qui sont dans un cas
contraire; en un mot cela dépend de l’état de flui-
dité oii.se trouve l’huile essentielle dans les plantes.
Lorsque l’huile est bien fluide l’eau en dissout
beaucoup , et c’cst ce qui fait qu’on en tire
moins.
A la suite des huiles essentielles je place les
mélanges de ces huiles et les combinaisons de ces
mêmes huiles avec l’alkali fixe , ce qui forme une
sorte de savon. On a donné à celui qui est fait
avec l’essence de térébenthine le nom de savon
de * Starkey. Afin de mieux faire entendre la théo-
rie de cette opération je profite de l’occasion pour
placer en cet endroit le savon ordinaire qui est
fait avec une huile grasse ; cela vient d'autant
mieux qu’on a examiné à l’article des sucs huL
*Ij rATERTîSSEM t NT;
leux la différence qu’il y a entre les huiles essen-'
îielles et les huiles grasses. Cela me donne oc-
casion de parler de plusieurs observations nou-
velles sur les avon ordinaire. Le savon de Starkey
est une préparation de pharmacie fort ordinaire:
néanmoins quelques artistes en ont fait un objet
de la plus grande importance ; et , comme si la
maniéré de le préparer étoit un miracle en chy-
mie , iis ont proposé ce sujet en problème avec
beaucoup de prétention. Je prouve, par une infi-
nité d’expériences , que l’auteur n’entendoit pas
bien son problème. Je fais voir que les deux sub-
stances qui composent le savon de Starkey ne
se combinent pas en totalité , et qu’il huit sé-
parer par le dcliquium celles qui ne se sont pas
combinées, pour avoir ce savon dans un état da
perfection.
Après les savons j’examine la fermentation :
je la considéré en trois temps , comme tous les
cbymistes. Je n'avois dessein de donner qu’une
simple définition des trois états de fermentation ,
comme je Pavois fait dans la première édition de
cet ouvrage : mais comme il m’a été fait des ob-
jections sur la putréfaction , j’ai cru devoir y ré-
pondre, n’ayant point, quant h présent , occasion
de le faire ailleurs. On trouvera sur cette matière
des détails et des expériences nouvelles , qui con-
statent sans réplique que la putréfaction des ma-
tières animales , dans les circonstances où nous les
employons, se fait absolument sans chaleur, sans
gonflement, et qu’elle estune analyse na turelle des*
corps qui y sont soumis.
Le premier degré de la fermentation produit
des liqueurs spiritueuses : j’examine dans un grand
détail ce que c’est que cette substance que l’on
nomme esprit de vin , parcequ’elle est d un grand
lisage danfc la pharmacie : je donne 1er moyens
AVERTISSEMENT. xiîj
de rectifier l’esprit de vin le pins qu’il est possible,
parceque souvent on a besoin qu’il le soit. J en-
seigne à reconnoître celui qui est parfait , et à cette
occasion je donne la description de deux peso
liqueurs ; l’un pour connoître la quantité de sel
contenue par chaque cent livres d’eau , et 1 autre
pour connoître avec la plus grande précision la
quantité de liqueur spiritueuse contenue dans un
esprit de vin quelconque. Ees résultats des expé-
riences que j’ai faites à ce sujet sont rapportés
dans une table placée à la suite de cet .article.
Ayant dit tout ce qu’il convient de savoir sur
l’esprit de vin , je donne les formules pour
faire les eaux spiritueuses simples et com-
posées.
Ou trouvera beaucoup de nouvelles observa-
tions et une découverte bien intéressante sur la
nature du principe âcre des plantes antiscorbuti-
ques: je démontre que c’est du soufre qui se crys-
tallise, et que les liqueurs perdent de leur odeur
à mesure que le soufre s'en sépare.
Dans cet article des eaux spiritueuses je donne
plusieurs nouvelles recettes , telles que celles de
l’eau d’Ardel ; une formule pour faire d’excel-
lente eau de Cologne; une autre pour faire l’eau
d’émeraudes. Ces formules , ainsi que plusieurs
autres que j’avois déjà publiées dans la première
édition de cet ouvrage , étoient sécrétés ou con-
nues de fort peu de gens qui en faisoient beau-
coup de mystère. La publication de ces petits se-
crets n’a pas manqué de déplaire à ceux qui s'en
croy oient seuls possesseurs.
A la suite des liqueurs spiritueuses je place le
vinaigre , parcequ’il est le produit de Ja seconde
fermentation , et je donne tous les vinaigres mé-
dicinaux qui sont d’usage. On trouvera de nou-
velles recettes qui n’étoient pas dans les précé-
éditions ? telles que le vinaigre colchique ^
Vîx ÂYÈRTîSSEMÉNT. '
avec . lequel on fait l’oxymel colcliiqne ; c’est itïl
remede nouveau mis en usage par Storck ; l’ex-
trait de Saturne ; l’eau végéto-minérale de Gou-
lard.
L’article qui suit cette matière traite des mé-
dicaments liquides qu’on prépare avec le miel et
avec le sucre. J’y ai ajouté le syrop de framboises
au vinaigre. On trouvera encore plusieurs addi-
tions intéressantes , telles que l’application dupese-
liqueur pour les sels , àl’effet de connoître le juste
point de cuisson des syrops pour empêcher qu’ils
ne fermentent ou ne se candissent.
Le sucre , les syrops , les eaux spiritucuses et
l’esprit de vin sont les substances qui composent
les ratafias. Je place en cet endroit tout ce qui
concerne les liqueurs de table. J’ajoute une for-
mule pour faire un très bon ratafia d’angélique,
la recette d’un excellent escubac, celle du ma-
rasquin de Zara , etc. etc.
L’article des conserves suit immédiatement : il
y en a de médicamenteuses et d’alimenteuses ; les
unes et les autres sont du ressort de la pharmacie.
Celles qui composent cet article sont les gelées , les
marmelades , les confitures seches et liquides et
les conserves médicamenteuses. Immédiatement
après je parle des poudres composées. J’ai cru que
je pouvois placer ici ces sortes de médicaments.
Les réglés générales que j’établis sur la maniéré
de les préparer servent d’introduction à celles qui
entrent dans les électuaires.
Les électuaires , les confections , les opiats ,
les hieres , etc. sont des conserves semblables à
celles dont nous venons de parler, mais infini-
ment plus composées : ce sont en général des
poudres mêlées avec du miel ; c’est pourquoi il
m’a paru nécessaire de les placer après les poudres
composées.
J'observe la division reçue des électuaires en
AVERTISSEMENT. xv
altérants et en purgatifs , en électuaires mous et
en électuaires solides. Je donne la recette des ta-
blettes antimoniales de Kunckel, une formule
pour préparer les pastilles de citron pour appaiser
la soif, et le moyen de faire la limonade seclie pour
la campagne ; dans cet article je place la fabrica-
tion du chocolat.
A la suite des électuaires je parle des pilules, et
enfin je finis les médicaments internes par les tro-
chisques.
Les médicaments externes sont faits pour être
appliqués a l’extérieur, La plupart sont préparés
par une manipulation semblable ou à-peu-près à
celle qu’on emploie pour préparer les médica-
ments internes : ils sont assujettis aux mêmes loix.;
J aurois pu les placer dans les endroits qui leur
convenoient le mieux parmi les médicaments in-
ternes ; niais connue on n’est pas accoutumé à
une pareille distribution , j’ai mieux aimé suivre
1 usage ordinaire : beaucoup de gens auraient
trouvé cet ordre mauvais sans savoir pourquoi
oui van t cette distribution j’aurais placé les huiles
par infusion , les onguents , les pommades , etc.
qui se font aussi par infusion, immédiatement
1 î 0 * 4 % ^ ^ le vin , dan s
i esprit de vin , etc. Après les décoctions dans
1 eau i aurois egalement nlnré Lio i
clients qui composent les i
plus grande différence n’e
pients : dans les électuair
les mêmes ingré-
îs uns et les autres ; leur
nest que dans les exoi-
aires c est le sucre ou le
N
xvj AVERTISSEMENT.,
miel qui eu est l’excipient; dans les onguents cd
sont les huiles , les graisses , la cire , etc. Au reste
la confection des uns et des autres est assujettie
aux mêmes loix. En parlant de la vertu de ces
médicaments j’aurois désigné ceux qui sont in-
ternes et ceux qui sont externes , en faveur des
personnes qui ne sont pas suffisamment instruites
dans la matière médicale.
L’ordre que je suis dans la distribution des mé-
dicaments externes est de présenter d’abord les
plus simples : je les examine à-peu-près dans l’or-
dre de leur consistance : je commence par les hui-
les qu’on prépare par infusion et par décoction : je
fais observer qu’elles sont assujetties aux mêmes
réglés que nous avons établies en parlant des in-
fusions et décoctions dans l’eau. Je donne les
formules de toutes les huiles , soit simples, soit
composées , qui sont d’usage.
A la suite des huiles je parle des baumes. Les
anciens donnoient ce nom à des médicaments
qui avoient à-peu-près la consistance des baumes
naturels ; mais aujourd’hui les médicaments qui
portent le nom de baume ont toutes sortes de
consistances : c’est pourquoi , en conservant ces
médicaments et leur nom , on pourroit les distri-
buer dans les endroits qui leur -conviennent le
mieux : mais pour ne pas faire de trop grands
changements j’ai conservé ces articles.
Les liniments , les pommades , les onguents et
les cérats se trouvent placés immédiatement après,
les baumes.
Enfin les médicaments externes sont termi-
nés par les emplâtres. Je distingue deux especes
d’emplâtres ; savoir, ceux qui n’ont besoin d au-
cun degré de cuisson , qui sont faits par de sim-
ples mélanges d’huile , de graisse , de cire , etc. etc. ;
aa seconde espece est celle qui doit sa consistance
au* préparations de plomb , tels que la litharge ,
ÂVERTISSEMEN T. xvlj
le minium , etc. Ces emplâtres se font par une
sorte de coction , alla de combiner les prépa-
rations de plomb avec les substances graisseuses.
Je fais plusieurs additions dans l’article des em-
plâtres. A l'occasion des vésicatoires, je donne
la maniéré d’employer les tiges de tliymélæa ,
qui est un vésicatoire nouvellement remis en
usage et avec succès. Après les emplâtres, je
place les sparadraps : je donne la maniéré de
préparer le taffetas d’Angleterre. A la suite de
cet article je parle des bougies pour les carnosi-
tés , et de plusieurs petites préparations , soit pour
les yeux,, soit pour entretenir et conserver les
dents.
Il y a un certain nombre de remedes qui, quoi-
que d’usage dans la médecine , ne sont connus
que d’un très petit nombre de personnes qui se
gardent bien de les communiquer. Je publie les
recettes de ces remedes, du moins de tous ceux
qui sont à ma connoissance. Je fais plusieurs addi-
tions dans cet article : je rapporte la formule d’un
remede pour la lievre ; connu sous le nom de re-
mede de Chantilly ou de M. le duc : il a eu de
la réputation dans son temps ; le duc de Bourbon
en fit l’acquisition pour le rendre public. Je donne
ensuite la recette de la poudre et de l’eau cleVil-
lars ; de la tisane de Peitz ; du. vin antiscorbutique
de Dumorette.
Après les remedes particuliers viennent les mé-
dicaments magistraux , dont je n’ai point eu
occasion de parler dàns le corps de l’ouvrage. Je
me suis contenté de donner une notice sur la dé-
finition et la description de ces sortes de médi-
caments : je n’ai presque point cité d’exemples ,
pareeque cet article est trop arbitraire : il a suffi
de rapporter quelques formules magistrales qui
sont consacrées , telles que le looch blanc pectoral ,
xvnj AVERTISSEMENT.
le loocli de jaunes d’œufs , Je decoctum album s
la tisane de ymache , la tisane de Feltz , une ma-
niéré de faire le cataplasme émollient , préféra-
ble a celle qu on a coutume de suivre. Voilà tou-
tes les formules magistrales dont je fais mention.
Enfin je termine l’ouvrage par un vocabulaire ou
explication des termes de pharmacie , et une ta r
bie alphabétique des matières très complette et
très detaiilee.
«Pavois dessein de ne parler de chymie qu’au-
tant (jue la matière l’exigeoit dans cet ouvrage
qui n a pour objet que la pharmacie, et de réser-
ver le surplus pour ma Chymie , qui paroît depuis
quelques années ; mais j ai été tellement entraîné
que je ne m eu suis appérçu que lorsqu’il n’étoit
plus temps. Il est difficile en effet de se retenir
quand la matière abonde. Cela a formé des arti-
cles beaucoup plus étendus les uns que les autres:
c est un défaut qu’on me passera sans peine en
laveur de l’utilité qu’on en tirera.
On peut mettre à la tète de ceux qui ont écrit
sur la pharmacie depuis deux siècles, Jacques
ùilvius , natif d Amiens et médecin de la faculté
de Paris , qui fiorissoit au milieu du seizième
siecle : cet homme savant clans plus d’un genre,
a donné différents traités de médecine estimés
par les personnes de l’art. Sa Pharmacopée a paru
pour la première fois en 1541 , in-8*. , sous ce
titre: Jacobi Silvii Methodus médicamenta corn -
ponendi , quatuor libris distri buta , ex simplicU
bus j udicio summo delectis et arte certâ para tis ÿ
se orsim extant Lutetice P ansiorum , apud yl ndr.
PK echelum , i54i , m-8Q.
Cet ouvrage a été vraisemblablement bien ac-
cueilli dans le temps, puisqu’il y en a eu douze
éditions ; la derniere est de i63o , et se trouve
comprise dans l’édition complette des ouvrages de
S il vi us , ayant pour titre : Jacobi Silvii Opéra
AVERTISSEMENT. xîx:
1 meâica jam cluclum in sex partes di pesta. Ad-
juncta est ejusdèm vita et icon , opéra et studio
Renati Moreau , P arisiensis. Colon. Allobrop .
apiul Jac. Chouet , i(S3q, infol.
La Pharmacopée fait la cinquième partie des
oeuvres complettes de Silvius : elle a ete traduite
séparément en françois , pour la première fois en
i5y4 î en un volume in-8°. , sous ce titre : La.
Pharmacopée , qui est la manière de bien choisir
et préparer les simples et de bien J aire les com-
positions , etc. , faite française par André Caille ,
docteur en médecine. A Lyon , etc. i5y4* Ce
môme ouvrage a été réimprimé , en 1Ù11 , in-4a.
extrêmement petit papier, et non pas in -12*
Comme je Pavois dit dans la préface de la pre-
mière édition de mes Eléments de Pharmacie. Ce
livre de Silvius est rempli de bonnes observa-
tions ; c’est une source où Ton trouve beaucoup
d’explications et de découvertes, dont il est juste
de lui faire honneur , et qu’on 11’auroit pas dû
s'approprier pendant trente ans , dans un cours
de pharmacie, comme des découvertes nouvelles
et personnelles.
Siivius écrivoit dans un temps où les principes
de la chymie étoient trop obscurs pour pouvoir en
faire l’application aux opérations de la pharmacie :
cependant les explications de ce médecin sont assez
claires : il a mis beaucoup d’ordre dans la distri-
bution de son plan ; et j’avoue qu’il 111’a été fort
utile pour mes Eléments de Pharmacie.
L’ouvrage que je présente au public est le ré-
sultat d’un long travail, et de mes observations sur
la pharmacie ; c’est un corps complet de doctrine
sur cet art. Quoiqu’il soit volumineux , il n’est
cependant grossi par rien d’inutile : j’en ai banni
toutes les recettes qui 11e sont point d’un usage
nécessaire : je me suis attaché à rapporter celles;
qu’un bon apothicaire doit avoir chez lui , ou qu’il
SX avertissement.
(loic savoir Bxécuter dans l’occasion. J’ai tâché
tl éclaircir la pratique par des observations et des
raisonnements sur la théorie de l’art.
EiiHn c’est le livre élémentaire ; c’est le manuel
de la pharmacie et des arts qui en dépendent que
J ai eu dessein de donner au public. J’ai tâché de
rendre cette sixième édition intéressante par l’ad-
dition de beaucoup de recettes utiles qui avoient
été oubliées dans les précédentes.
TABLE
DES ARTICLES.
Introduction, page 1.
De la Pharmacie en général , 5.
Des vaisseaux et des instruments qui servent dans la Phar*.
macie , 6.
Description d’un alambic à bain-marie, io.
Description d’une étuve , i/j.
Des vaisseaux dans lesquels on garde les médicaments ,
Des poids qui sont d’usage dans la Pharmacie , iG.
Des mesures, ibid.
Des mesures de plusieurs ingrédients qu’on désigne par des
abréviations ,17.
PREMIERE PARTIE.
De la connoissance des médicaments , ig.
.De la sophistication et de la substitution des drogues sim-
• ' pies, avec les moyens de reconnoître ces fraudes, 20.
SECONDE PARTIE.
De l'élection des médicaments simples ; temps de se les
procurer; ce qu'il faut observer dans leur récolte; la
maniéré de les faire sécher , et celle de les conserver , 3 7.
Choix des plantes, 3g.
Temps de cueillir les plantes, 41*
Dessiccation des plantes , 44*
Conservation des plantes, 55.
Choix des fleurs , 54-
Temps de cueillir les Heurs , 56.
Dessiccation des fleurs , 57.
Conservation des fleurs , 5g.
Choix des fruits et des semences , 60.
Temps de cueillir les fruits, 6i.
Dessiccation des fruits , ibid.
Conservation des fruits , 63.
Choix des semences , 65.
Temps de cueillir les semences, 66.
Dessiccation des semences huileuses, 67.
Dessiccation des semences seclies et farineuses , 68.
Conservation des semences seches et farineuses , ibid > *
xxîj TABLE
Choix des raoines * page 71.
Dessiccation des racines , 76.
Conservation des racines , 78.
Choix des bois ; temps de se les procurer, ibid.
Dessiccation des bois , 79.
Conservation des bois , ibid.
Choix des écorces ; temps de se les procurer , 84,,
Dessiccation des écorces , 86.
Conservation des écoroes , 87.
Des animaux et de leurs parties , ibid.
Temps de se procurer \es animaux , 88..
Dessiccation des animaux . 89.
Conservation des animaux , ibid.
Choix des minéraux, ibid.
Dessiccation des minéraux , 90.
Conservation des minéraux , ibid.
Indication des drogues indigènes qu’on peut récolter dan$
chaque mois , gr.
TROISIEME PARTIE.
De la préparation des médicaments simples, 100.
Préparation des poumons de renard, des foies de loup, e§
d’autres parties molles des animaux, ibid.
Préparation des cloportes , de la vipere , des vers de terre ,
etc. , 101.
Préparation des mouches cantharides , 102.
UstLon des médicaments , ibid.
Torréfaction de la rhubarbe , io3.
Eponges calcinées , ibid.
Spodium , ou ivoire calcinée, 104.
Alun calciné , 106.
Corne de cerf préparée à beau, 107.
Eau de chaux, 108.
Eau de chaux d’ écailles d’huîtres, ni.
Soufre lavé, ij3.
Epongé préparée avec de la cire , ibid.
Préparation du fungus de chêne, 1 14*
Purification du mercure , 1 15.
De la pulvérisation , 1 16.
De la pulvérisation par contusion, 117.
Préparation des nids d’hirondelles , 126.
'.Maniéré de tamiser et de cribler , ibid..m
Pe la porphyrisation , 127.
DES ARTICLES: xxïij
Des substances qui n’ont besoin que d’être pulvérisées , el
qu’on doit broyer sans eau , page 129.
Des substances qu’on ne lave pas et qu il faut broyer ave®
dç l’eau , i3i.
Des substances qu’on doit laver avant de les pulvériser , et
qui se broient à l’eau , i54-
Lavage des terres , ou préparation des substances ter ~
reuses très divisées , 106.
Préparation de la litl large , i3y.
Préparation de la céruse , i58.
AEtliiops martial , ou safran de Mars , deLoiERY , i3g.
Safran de Mars préparé à la rosée,
^Verre d’antimoine préparé avec de la cire , ou Yerie d anti-
moine ciré , 142.
Préparation de la scammonée , ibid.
Des pulpes , i44*
Méthode pour tirer les pulpes par coction dans l’eau , eu
prenant pour exemple la pulpe de pruneaux secs, 1 44-
Méthode pour tirer les pulpes par coction sans eau, en pre-
nant pour exemple celle des oignons de lis , il\5.
Pulpe de casse , ou casse mondée , 146,
Pulpe de tamarins , 147.
Des sucs , 148*
Des sucs aqueux des végétaux , ibid.
Maniéré de séparer ces sucs , ibid.
Clarification des sucs aqueux par intermèdes , ï52.
Clarification des sucs aqueux qui contiennent quelques prin-
cipes volatils , celui de cerfeuil pour exemple , iS3.
Clarification des sucs aqueux sans intermèdes , 164.
Maniéré de conserver les sucs aqueux officinaux , 160.
Des sels essentiels tirés des sucs aqueux des végétaux f
ibid..
Sel essentiel d'oseille , i5S.
Sel essentiel de tamarins, 160.
Des fécules, 16 1.
Amidon tiré de beaucoup de végétaux , 162.
Description d’un moulin propre à diviser les substances dont
on veut tirer l’amidon ou farine , i63.
Amidon de pommes de terres , iG5.
Amidon de froment, 167.
Matière glutineuse séparée de la farine de froment , 170.
Des sucs huileux , ou des huiles , 174.
Des huiles grasses , fluides , exprimées de plusieurs végé«*
taux , 176.
Huile d’amandes doupes , ibid^
b ivt
XXIV
TABLE
Huile de ben , page 179,
Huile de semences de jusquiame par expression » 18 o«
Huile de semences de chéuevis, ibid. 1
Des Huiles épaisses des végétaux , 18 1.
Beurre de cacao, ibid.
Huile épaisse de noix muscades , 184.
Huile de laurier , i85.
De la préparation des graisses des animaux , en prenant cellss-
de porc pour exemple , 18G. 1
Huile d’œufs , 189.
Dos sucs résineux, des résines et baumes naturels, ibid.
Hotion de la térébenthine , ou térébenthine lavée , 100.
Hoctton de la térébenthine, ou térébenthine cuite , ibid.
rurmcation du styrax liquide, 191.
Des sels essentiels des sucs inflammables , 102.
c leurs de benjoin , 193. •
Des sucs laiteux , et des gommes-résines , 10 6.
runheation des gommes-résines qu’on ne peut réduire en
A/rP?u J ’ nouS prendrons pour exemple le galbanum, 108.
Méthode pour préparer les différentes especes de petit-lait,
prenons pour exemple celui de vache , iqq.
Clarification du petit-lait , 200.
fiel essentiel de lait , 202.
QUATRIEME PARTIE.
De la mixtion des médicaments , 204.
Des formules , 206.
Potion purgative ( exemple de formule de ) , 209.
1 legles générales qu on doit observer pour formuler exac-p
tement , ibid.
De quelques médicaments simples qu on emploie ordinai-
rement ensemble , et connus collectivement sous une
seule dénomination , 210.
Des especes , 222.
Especes vulnéraires , ou herbes vulnéraires, connues sous
le nom de vulnéraires de Suisse et de Faltranc , ibid.
iispeces toniques , 2i5.
Especes pectorales , ibid.
Des infusions , 21 5.
Des décoctions , 216.
Eegles générales qu’on doit observer en faisan* me
DES ARTICLES. rxr
coction composée de substances de différente nature ,
page 217.
Tisane anti-scorbutique , 220.
Des vins médicinaux , 221.
Des vins médicinaux faits par infusion , ibid*
Vin de quinquina , ibid.
Vin émétique , 223.
Laudanum liquide de Sydenham, 224*
Opium de Rousseau , 225.
Vin d’absinthe , 226.
Vin scillitique , ibid*
Vin d’énula campana, ibid.
Vin martial , ou chalybé , 227.
Des teintures t des élixirs, des baumes spiritueux et des
quintessences , ibid.
Des teintures spiritueuses simples, 228.
Teinture d’absinthe, 22 q.
Teinture de safran , 233.
Teinture de myrrhe , 234-
Des teintures spiritueuses composées , ibid»
Elixir de Spina, ou Beaume de vie de le Lievre, ibid <*]
Essence carminative de Wedelius , 236.
Elixir do vie de Matthiolf. , 23 7.
Elixir pour les dents , de l’abbé Ancelot , 258.,
Essence céphalique , ou Bonferme , ibid.
Gouttes ameres, 23g.
Elixir thériacal , 24° •
Elixir anti-asthmatique de Boerhaave , ibid.
Teinture de corail , 241.
Teinture de corail anodine d’ Helvétius, 242.
Eau-de-vie allemande , ibid.
Elixir viscéral tempérant d’ Hoffmann, 243.
Elixir stomachique de Stouüthon , ibid.
Elixir de vitriol de Minsicht , 244*
Teinture d’absinthe composée , ou quintescence d’absin-»
the, 245.
Elixir odontalgique de M. le R. de la F. ibid.
Elixir de propriété de Paracelse , 246.
Gouttes anodines d’Angleterre, ou gouttes deTALBOt ,
ibid.
Gouttes céphaliques d’Angleterre, 247.
Esprit volatil huileux et aromatique de Silvius , 2.48*
Teinture d'or , ou or potable d’ Helvétius , 25or,
Gouttes d’or du général de la Motte, 25 1.
Baume du commandeur de Pennes, 255,
Teinture de gomme-laque, 267.
**vi table
Teinture de sel de tartre , page 258.
Llhum de Paracelse , ou teinture des métaux, ibid
Teinture de Mars tartarisée , 260.
Teinture de Mars de Ludovic, 261
Des teintures faites par de l’éther vitriolique, 2 62.
Des extraits , 2,63.
Des extraits- dont l eau est le véhicule , 2 65
Des extraits mous, faits avec les sucs des végétaux, 2 66.
Lob de baies de sureau, ibid.
Extrait de bourrache , 268.
Extrait de ciguë préparée suivant la méthode de M
OTORCK , 27O.
Des extraits mous qu’on prépare par décoction dans l’eau , 27 6,
Extrait de séné , ibid. '
Extrait de genievre , 283.
Extrait de casse , 285.
Extrait de tamarins , 286.
Sur l’opium , 287.
Extrait ordinaire d’opium , ou laudanum , ibid.
Extrait cl opium préparé par une longue digestion , 280.
Examen succinct des différents dépôts séparés de l’opium.
Observation sur l’usage médicinal de l’extrait d’opium Sé-
paré par ta digestion , ibid. 1
Extrait d’opium fermenté avec le suc de coing de Lange-
lot, 2Q7. D
Extrait cï’aloës , ibid.
Remarques sur tous les extraits dont nous avons parlé iuscmTî
présent, 298. 1 1
Sur le cachou, 3o2.
Extrait de cachou , 5o3.
oui les autres extraits qui nous sont envoyés tout prépa-
rés, 004. r r
Des extraits secs connus sous le nom de sels essentiels, pré-
parés suivant la méthode du comte de la Garaye , 5o5.
Extrait sec de quinquina, 3o 6.
JFiel de taureau desséché , 3 12.
Des extraits qu'on prépare par décoction dans le vin, ibid.
Extrait d absinthe préparé avec du vin , 3i5.
Des extraits résineux, préparés avec les liqueurs spiritueux
ses et inflammables ; ou des résines proprement dites , 5 14,
Résiné de jalap , préparée avec de l’esprit de vin 3iS.
Résine de scammonée , 3 18. *
Résine de coloquinte , 32 T.
Dis résines tirées par de l’éther vitriolique, ibid.
arxvij
des articles.
De la distillation , page 3s3,
Distillation de l’eau, 324- .
Distillation des eaux simples des plantes inodores , en pre-
nant pour exemple celle de plantain , 3-2 .G.
Eau des trois noix , 33o.
Eau de frai de grenouilles, ibid.
Eau de limaçons , 33 1. ,
Des eaux simples des plantes odorantes , et des plantes
Acres , ibid.
Esprit recteur et eaux essentielles des plantes , en prenant
pour exemple le thym , 332.
Des eaux distillées des plantes aromatiques, et des huile®
essentielles , en prenant pour exemple l'eau distillée et
l’huile essentielle de thym , 334-
Observations sur les huiles essentielles , 3o8.
Des huiles essentielles tirées des écorces de certains fruits f
en prenant pour exemple celle de citron, 34 i*
Rectification des huiles essentielles, 342.
Des huiles essentielles falsifiées et des moyens de recon-
nQÎtre ces falsifications , 345.
Observations sur la quantité d huiles essentielles qu on tiro
de plusieurs végétaux , 547-
Baume de Vinceguere , de Laictoure ou de Condom ,
Sur les savons , 358,
Lessive des savonniers , 55q.
Savon blanc ou médicinal, 3Gr,
Savon de Starkey , 364-
De la fermentation , 3~3.
Sur l’esprit de vin 58 1.
Rectification de l’esprit de vin , 384-
Description d’un pese-liqueur, pour connoître la quantité
de sel contenu dans chaque quintal d’eau , 5qi.
Construction d’un nouvel aréomètre , ou pese-liqueur de
comparaison , pour connoître les degrés de rcctilîcatioi»
des liqueurs spiri tueuses , 3q2.
Marche de mon pese-liqueur , 896.
Esprit de vin rectifié sur de la craie, 5qq.
Esprit de vin rectifié sur de la chaux , ibid.
Explication de la table qui contient les résultats des expé-*
riences faites sur l’esprit de vin , 4°°*
fcvÜJ TABLE
Table à l’usage du commerce des eaux-de-vie
Des eaux spmtueuses et aromatiques distillées’
Des eaux spintueuses simples , ibid
•Esprit de lavande , ibid.
Esprit de lavande du commerce , AoA.
Esprit de fleurs d’oranges , 4o5.
Esprit de framboises , ibid.
Esprit de fraises , ibid.
Esprit de citrons , ibid.
Esprit de canelle , 406.
Esprit de thym , ibid.
Esprit de genievre , ibid.
Esprit de roses , ibid.
Des eaux spiri tueuses composées , /|Oy„
Eau de mélisse composée , ibid.
Eau de Dardel , 410.
Eau de miel odorante , ibid.
Eau de Cologne , 412-
Eau de menthe composée , ibid.
Eau de Mme DE LA Yrilliere pour les dents , 41^»
Eau impériale, ibid.
Eau de pivoine composée , 4J4*
Eau thériacale, 4i5.
Eau vulnéraire spiritueuse , 07/ eau d’arquebusade , 4*6*
Eau vulnéraire rouge par infusion , 4X7*
Eau d’émeraudes , ibid.
Eau générale , 4I(S.
Esprit ardent de cochléaria, 421.
Esprit carminatif de Silvius, 4.24.
Baume de Fioraventi , 42b.
Eiau de bouquet , ou eau de toilette , 42&>,
Eau sans pareille , 427.
Èau de jasmin , ibid.
Eau de girofles , ibid.
Eau de violettes , 42$.
Eau de souchet , ibid.
/ inaigre distillé : vinaigres aromatiques distillés et non.
distillés, 428.
Sel volatil de vinaigre, 4^0.
Vinaigre de lavande distillé, 43 1.
.Vinaigre de sureau , communément nommé vinaigre s li-
rai, 432. D ~
vinaigre scillitique , 433.
Vinaigre colchique , ibid.
Vinaigre thériacal , 434.
Vinaigre des quatre voleurs , ibid.
page 40
4o3.
DES ARTICLES.
Extrait de Saturne de Goulard, page 435.
Extrait de Saturne en poudre, 43b.
Eau végéto-minéraie , ou eau du Saturne , ibid.
Des médicaments liquides préparés avec le miel et avec
le sucre , 438.
Du miel , ibid.
Miel dépuré , 439.
Des miels simples , 44a»
Hydromel simple , ibid.
Oxymel simple, ibid.
Oxymel scilli tique , 444.
Miel de nénuphar, 445.
Miel violât, ibid.
Miel mercurial , ibid.
Miel de concombre sauvage , 446*
Miel de romarin , ibid.
Miel sciJlitiquo , 447-
Oxymel colchique , 448.
Miel rosat, ou rhodomel , 449*
Des miels composés , l\b 1 .
Miel de longue-vie, ou syrop de longue-vie, connu aussi
sous les noms de syrop de Calabre, syrop de mercuriale,
syrop de gentiane , ibid.
Sur le sucre , 4^2.
Sucre candi, 455.
Des syrop s , 456.
Des syrops simples altérants , ibid.
Syrop de violettes , ibid.
Syrop cl oeillets , qu’on peut préparer en tout temps, 46b.
Syrop de cochléaria ,461. *
Syrop de capillaire , • 464.
Syrop balsamique de tolu, 467.
Syrop de baume de tolu réformé, 468.
Syrop de roses seches , ibid.
Syrop de tussilage, ou de pas-d’âne , 460.
Syrop d absinthe , ibid.
Syrop d’armoise , ibid.
Syrop de fumeterre , 470.
Syrop d’althæa , ou de guimauve, ibid.
Syrop de mûres , 471.
S) rop de vinaigre, 472.
Syrop de framboises au vinaigre, ibid.
XXX
TABLE
Syrop d’écorces de citrons, page 47^*
Syrop de quinquina à l’eau , 4?4-
S\ rop de quinquina avec le vin , ibid.
Syrop d© chou rouge, ,
Syrop de Kermès , 4?^-
Des syrops simples qu’on doit faire par distillation , fyjj*
Syrop de menthe , 47^*
JJ es syrops composés altérants > 479*
Syrop d’orgeat , ibid.
Syrop de pavot blanc , ou de diacode , 4®2*.
Syrop d’opium, 4-85.
Syrop de karabé , ibid.
6yrop de Glaubert, 484*
Syrop de corail , ibid.
Syrop des cinq racines apéritives, 486*
Syrop d’althæa composé , ibid.
Syrop d’absinthe composé r 487*
Syrop résumptif de tortues , 488*
Syrop de consoude composé , 489.
Syrop anti-scorbutique , 49°*
JJ es syrops composés altérants , qui se font par la distilla*
tion , 492-
Syrop de stécas composé , ibid.
Syrop d’érysimum composé , 494*
Syrop d’armoise composé ,
Syrop de vipères , 49,6 "
Des syrops purgatifs r 498.
Des syrop s purgatifs simples , ibid.
Syrop de fleurs de pêchers , ibid.
Syrop de nerprun ,■ 499*
Verd de vessie , ibid.
Syrop de roses pâles, 5oo.
Des syrops purgatifs composés , 5oï.;
Syrop de nicotiane , ibid.
Syrop de roses pâles composé , ibid.
Syrop de chicorée composé , 602.
Syrop de pommes composé , 5o4»
Syrop de pommes helléboré , 5o5.
Syrop magistral astringent , 5o6\
Remarques générales sur tous les syrops , 007.
Réglés générales pour les proportions de sucre et de liqueur*
qui entrent dans la composition des syrops , h 10.
Des ratafias , 5 11.
Kala fias simples qii on prépare par infusion > bio.
Ratafia de Üe tus d’oranges , ibid.,
DES ARTICLES.'
xx»
Ratafia d’angélique , page 5i3.
B a tafia , ou eau d’anis , 614.
Musette deBourdeaux, ibul.
Escubac , 5i5.
Ratafia de genievre, ibicl.
Ratafia du commandeur de Cau.mar.tim , 5 16.
Marasquin de Zara , 617.
Dos ratafias qui se font par distillation , ibicl.
Eau divine , ibid.
Des ratafias qui se font par infusion et par distilla-
tion, 5 18.
Elixir de G a rus , ibid.
Ratafias faits avec les sucs dépurés , 5iq.
Ratafia de coings , ibid.
Ratafias préparés par la fermentation, ibid*
y m de cerises y ibid. "
Des confitures , 520.
Des gelées , S21.
Gelée de groseilles, ibid.
Gelée de coings , ou cotignac , 622.
Marmelade d’abricots , 5a5.
Marmelade de prunes de reine-claude , ibid.
Des confitures seches , 624.
>ùicre cuit à la plume , ibid.
l iges d’angélique confites, 525.
Gelée de corne de cerf, 626.
Blanc-manger , 527.
Boudions secs pour la campagne, ou tablettes de boulf.
Ions , ibid.
Tablettes de hockiao , ou colle de peau d’âne , 628.
Des conserves , 029.
Des conserves molles , ibid.
^.onserve de fleurs de bourraches , 555.
onserve de roses qu’on peut préparer en tout temps , 554.
Conserve de cynorrhodon , 535. 1 ™
Conserve de cochléaria , ibid.
Des poudres composées ; 53 6»
Poudre anti-spasmodique , 558.
Poudre de guttete , 5 09.
Poudre d’or de Zel , ibid.
ouc re dmtragacanthe froide , 5iov
Poudre d iris , composée, 5ni.
Poudre tempérante de Staiil, ibid^
xxxij TABLE
Sucre vermifuge, page 542.
Poudre cont; e les vers , ibid.
Poudre diarriiodon , 543.
Pot. -ire des trois s.mtaux, 544-
Poudre de la comtesse de Kent, ou poudre de serres d’écre-
visses de mer, ibid.
Poudre absorbante , 5q5.
Poudre d’ambre, ibid.
Poudre létilicante , 546.
J^o.udre d’arum composée , ou poudre stomachique de Brio
KM A N , 54'7.
Poudre astringente , 5zj.S.
Poudre sternutatoire , ibid;
Autre poudre sternutatoire , connue sous le nom de poudre
capitale de Saint-Ange , 549-'
Poudre amere pour la goutte , ibid.
Poudre purgative pour la goutte , de erard, 55o.
Poudre corn a chine , ou de tribus , ou du comte de W ar-
wick , ibid.
Poudre vomitive d’ Helvétius , 55 1.
Poudre hydragogue , 55a.
Poudre de Mlle Gpumaldi , ibid.
Poudre de Vernix , 553.
Poudre de corail anodine d’ Helvétius , ibid.
Poudre fébrifuge et purgative d’ Helvétius, 554-
Des électuaires , confections et opiats , ibid.
Des èlcctuaircs altérants , 556*
Confection d’hyacinthe , ibid.
Confection al kermès , obj.
Thériaque , 558.
Thériaque réformée , 562.
Thériaque diatessaron, 564.
Orviétan , ibid.
Autre orviétan , nommé en latin orvietanum prtzstan-
tins , 566.
Mithridate ,567.
Pâte sudorifique dllELvÉTius, ou opiat stomachique et cor-
roboratif, 568.
Diascordium ,5 69.
Phil onium romanum , 670.
Opiat de Salomon, ibid.
Electuaire de baies de laurier , 671.
Des électuaires purgatifs , 672.
Casse cuite à la fleur d’orange , ibid .
Electuaire lénitif, 57.3.
Catîiolicuin
DES ARTICLES. xxxiij
Catholicum double , page5y4*
Diaprun simple , 5y6.
Diaprun solutif, 577.
Confection Hamkc, ibid.
Electuairede psyllium, 58o.
lliera picra , 58i.
Liera diacolocyntliidos , 58a.
Cariocostin , ibid.
Diaphénix , 583.
Bénédicte laxative , 584*
Opiat mésentérique , 585.
Remarques générales sur les électuaires , ibid.
Delà quantité de svrop que les poudres absorbent, lors-
qu’on en forme des opiats , bols , etc. , 58g.
Des électuaires solides , des tablettes , des pastilles , des
rotules et des morsulis , 5gO.
Des tablettes altérantes qui sa font à la cuite du sucre ,
5g3..
Tablettes béebiques , ibid.
Tablettes pectorales de Spitzlait , 5g4-
Tablettes de roses , 5g5.
Tablettes antimoniales de Kunckel , ibul.
Sucre rosat , ibid.
Sucre d’orge , 5g6.
Des tablettes qui se font sans feu , ibid.
Tablettes de guimauve , ibid.
Tablettes de soufre , 5g8.
Tablettes d’iris , 609.
Tablettes de vanille, ibid.
Tablettes de girofles , ibid.
Pastilles de canelle , Coo.
Tablettes martiales , ibid.
Pastilles de citrons pour appaiser la soif, ibid.
Limonade seche , 601.
Pastilles d’yeux d’écrevisses , ibid.
Pastilles de cachou à la canelle , 602.
Pastilles de safran , ibid.
Pastilles odorantes pour brûler , ou clous ou chandelles fu-
mantes , ibid.
Des tablettes purgatives , 6o3.
Tablettes de suc; rosat , ibid.
Tablettes de citro , 6o4-
Tablettes diacarthami , 606.
Tablettes de rhubarbe , ibid.
Pastilles émétiques de Chomel, 607.
Pâte de guimauve , ibid.
Sue de réglisse de Blois, 610.
C
x*rùv TABLE
Tussilage à l’anis de Lille en Flandre , page 6iï.
Chocolat, 612. r 6
Préparation de la pâte de cacao pour le chocolat , ibid..
Chocolat a la vanille , G i5.
Chocolat de santé, 616.
j Des pilules , 617.
Des pilules altérantes , 623.
Pilules de cynoglosse , ibid.
Pilules de Starkf.y, 624.
Pilules tartaré.es de Schroder , ibid.
Pilules smectiques ou de savon , 626,
Pilules balsamiques de Morton, 626.
Pilules balsamiques de Stahl , 627.
Pilules toniques de Bâcher , 62S.
Pilules de Becker , 629.
Pilules hystériques , 63o.
Pilules chalybées , 63 1.
Pilules astringentes , ibid.
Alun teint de Minsicht, ou pilules d’alun d’HELvÉTius, 6$2,
Pilules de panacée mercuriele , ou grains de panacée , ibid.
JDragees vermifuges , 653.
Pilules ou pierre de fougere , ibid .
Thériaque céleste , 634.
Des pilules purgatives , 65 7.
Pilules ante-cibum , ou grains de vie, ou pilules gourman-
des , ibid. 0 .
Pilules angéliques, ibid.
Pilules ou extraits panchimagogues , 658,
Pilules purgatives universelles d’HjsLvixius , ibid.
Pilules hydragogues purgatives d’HELvÉxius, 6%.
Pilules cochées majeures , ibid.
Pilules cochées mineures , ibid.
Pilules aloétiques* émollientes , 640.
Pilules hydragogues de Bontius , ibid.
Pilules ou extrait de Rudius, 641.
Pilules mercurieles de Béloste , 642.
Pilules mercurieles de Béloste réformées , Gqo.
Pilules de Béeoste sans purgatifs , 644.
Autres pilules mercurieles , 645.
Des trochisques , 6q6.J
Des trochisques altérants , 647.
Trochisques descille, ibid.
Trochisques de viperes , 648.
Trochisques de Cyphros , 649.
^Trochisques d’ÜÉoiçRoi, 66©»;
•XXX V
DES ARTICLES,
Trochisques cle karabé, page 65 1.
Trochisques de myrrhe , ibid.
Trochisques d’alkekenge , 602.
Trochisques de blanc rliasis , 65 J.
Trochisques lûstériques , 65/j..
Trochisques scarotiques , ilncl.
Trochisques scarotiques de minium , 655.
Trochisques de cachou , ou cachou à la réglisse , ibid.
Cachou à la violette , 656.
Cacfyou sans odeur , ilncl.
Cachou à l’ambre gris , ibul.
Cachou h la Heur cl’orange, 65j.
Cachou à la canelle , ibid.
Des trochisques purgatifs , ibid.
Trochisques d’agaric , ibid.
Trochisques alhandal , 658.
MÉDICAMENTS EXTERNES , ou des topiques , 609:
j Des huiles par infusion et par décoction , 66 o.
Des huiles simples par infusion t 661.
Huile rosat , ibid.
Huiles de tubéreuse et de jasmin , 665.
Huile de camomille , 664.
Huile de morclle , 666.
Huile d’iris, 667.
Huile de mastic , 668.
Huile de vers , ibid.
Huile de fourmis, 66q.
Huile de scorpions , ibid.
Des huiles composées , 670.
Huile de mucilage , ibid.
Huile de petits chiens, 671.
Huile de castor , ibid.
Baume tranquille , 672.
Des baumes } 6~5.
Baume oppodeltocli , 677.
Baume de vie d Hoffmann , 678.
Baume verd de Metz ou de Feuillet , ibid.
Baume nerval , 67g.
Baurpe acoustique , 680.
Baume vulnéraire , ibid.
Baume vulnéraire réformé , 68 1„
Baume hypnotique , 682.
Xxxvj TABLE
Baume hystérique, page 685.
Baume de Lucatel , ibid.
Baurne de pare ira braVa , 684.
Baume d aGier au d’aiguilles, 685.
Baume apoplectique , 687.
Des liniments , des pommades , des onguents et des
cêraLs , ibid.
Des pommades , 688.
Pommade en crème , ou pommade pour le teint , ibid.
Cërat rafraîchissant de Galien, 690*.
Pommade jaune pour les levres ,691.
Pommade' de concombres, 692.
Pommade de fleurs de lavande , 693.
Des onguents , 695.
Onguent rosat, ibid.
Onguent de nicotiane , 696.
Onguent ou huile de laurier, ibid.
Onguent ou huile de scarabées , 697.
Onguent mardatum , ibid.
Onguent populeum , 698.
Onguent mondifîcatif d’ache , 701.
Onguent d’ Agrippa ou de bryone , 700,
Onguent d’arthanita , ibid.
Onguent de pompholix, 705.
Baume d’Arcæus , 706.
Onguent de styrax , 707.
Onguent basilic, ou suppuratif, ou tetrapliarmacum , 708,
Onguent de l’abbé Pipon , 709.
Onguent d’althéa , 710. „
Onguent pour ies hémorrhoïdes, ibid.
Onguent nu tritum , 71 1.
Cérat de Saturne de Goulard, 713.
Pommade de Goulard , 713.
Onguent de blanc-raisin, ou onguent de blanc rhasis, ibid.
Onguent de la mer e , 714*
Onguent de tuthie , 716.
Onguent égyptiac , ibid.
Onguent mercuriel citrin pour la gale, 717.
Onguent brun, 719.
Onguent néapohtain ou de mercure ou pommade mercu-
riel e , ibid.
Pommade mercuriele au beurre dccacao, 725.
Onguent gris , 724.
xxxyij
DES ARTICLES.
Des emplâtres y page 724.
Des emplâtres qui ne contiennent point de préparation
de plomb, 72g.
Emplâtre de blanc de baleine, ibid.
Emplâtre d 'André de la Croix., 700.
Emplâtre contre la rupture , du prieur de Cabryan , ibid ;
Emplâtre oxycroceum, 731.
Emplâtre de mucilage , ibid .
Emplâtre vésicatoire , 702.
Usage du thymelæa en vésicatoire, y34*
Emplâtre de bëtoine , ibid. •
Emplâtre de mélilot , 7 36.
Emplâtre de ciguë , ibid.
Emplâtre magnétique , 7^7,
Aimant arsenical , 758.
Emplâtre de cire verte, ibid.
Des emplâtres dans lesquels on fait entrer des prépara *
tiens de plomb , qo g.
Emplâtre de diapalme , ibid.
Emplâtre de minium , 741.
Emplâtre de Nuremberg , 742.
Emplâtre connu sous le nom d’onguent de Canette , 743.
Emplâtre de savon , 744.
Emplâtre de charpie, ibid.
Emplâtre de l’abbé de Grâce , 745.
Emplâtre de l’abbé Doyen , ibid.
Emplâtre diachylon simple, ibid.
Emplâtre diachylon composé , 74b.
Emplâtre divin , 747.
Emplâtre de la main de Dieu , 748.
Emplâtre styptique de Grollius, 74g-
Emplâtre de grenouilles ou de Yjgo , simple, -5o.
Emplâtre de grenouilles ou de Vigo, avec le mercure, 762.
Emplâtre de Vigo, simple , réformé , 764.
Emplâtre de Vigo , réformé , avec le mercure, '"55.
Emplâtre diabotanum , 767.
Emplâtre de blanc de céruse , 7(0.
Emplâtre noir, ou emplâtre de céruse brûlée , ibid.
nw l1'ac*'raP ' ou toile Gautier, 7C2.
1 aile tas d Angleterre , 765.
Des bougies , 764.
Pmrre médicamenteuse, 766.
Piene divine pour les yeux, 767.
Collyre d’HELvÉTius, ibid.
Pierre admirable , ibid.
xxxviij TABLE
Des dentifrices, page 768»
Des poudres dentifrices , ibid.
Poudre pour les dents , ibid.
Opiat pour les dents, 76g.
Bâtons de corail , ibid.
Des eaux pour les dents, ibid .
Eau-de-vie de gaïac , 770.
Des racines pour les dents, ibid.
Des éponges pour les dents , 772.
Teintures pour les éponges et pour les racines pour les
dents , ibid.
REMEDES PARTICULIERS:
Traitement contre les tænia ou vers solitaires , 770.
Remede et traitement contre l’ hydrophobie ou rage, 777.
Remede de Rotrou pour les humeurs froides , 784.
Pâte d’églantine ou pilules alexiteres, ou pilules purgatives
de Rotrou , ilrid.
Fondant de Rotrou, 786.
Teinture aurifique de Pvotrou, 787.
Elixir aurifique de Rotrou , 788,
Teinture d’antimoine, ou élixir aurifique de Rotrou , ré-
formé, ibid.
Maniéré d’employer les remedes de Rotrou , 78g.
Piemede des Caraïbes pour guérir de la goutte , 790.
Autre remede contre la goutte, 791.
Remede de Stéphens , pour guérir la gravelle et la
pierre , ibid.
Poudre absorbante de Stephens, ibid.
Tisane de Stéphens , 792.
Boules savonneuses de Stéphens , 79s.
Poudres charbonneuses pour les pilules de Stéphens ,
ibid.
Pilules savonneuses de Stéphens , 794»
Maniéré d’employer les remedes de Stéphens , ibid.
Usage du remede en pilules, ibid.
Usage du remede en boisson , 795. ,
Remede de van Sw'ieten , pour guérir les maladies vé»
nériennes , ibid.
Remede contre le lait répandu , 797.
R.emede contre les dartres vives et farineuses , 798.
Remede de Chantilly ou de M. le duc , pour la fievre, 799-.
Remede de Baville , pour la colique néphrétique, ibid..
Poudre de Vielars , 800.
Eau de Yillars , ibid.
xxxix
DES ARTICLES.
Tisane de Feltz , page Soi.
Vin antiscorbutique de Dujuorette , ibid.
Eau de goudron , 802.
Collyre de Lanfranc , 8o3.
MÉDICAMENTS MAGISTRAUX, ibid \
Des émulsions, 804.
Des looclis , 8o5.
Looch blanc pectoral , 806.
Looch verd , 807.
Looch de jaune d’oeuf, ibid.
Des potions, 80g.
Des juleps , ibid.
Decociïim album de la Pharmacopée de Londres ibid
Des tisanes , 8io.
Des apozemes , ibid.
Tisane de vinache , 81 1.
Des bouillons , 812.
Des mixtures , ibid.
Liqueur de nitrc camphrée , ibid.
Des injections et lavements , 810.
Des suppositoires , ibid.
Des pessaires , 814.
Des errhines, ibid.
De 3 masticatoires , 81 5.
Des gargarismes, ibid.
Des épi théines , 816.
Des lotions et des douches , ibid.
Des fomentations , 817.
Des embrocations, ibid.
Des liniments , 818.
Liniment contre la paralysie , ou eau de Barnaval , ibid.
Des cataplasmes , 81g.
Cataplasme émollient et résolutif, 821.
Cataplasme de mie de pain , ibid.
Des collyres , 822.
Explication de plusieurs termes de Pharmacie employés dans
cet ouvrage , 826.
AirpîMCE , "833.
Fin de la table des articles.
Extrait des registres de V académie royale dc$
sciences du 12 mai 1790.
1VT Cadet et Démours , commissaires nommés par
l'académie pour examiner la sixième édition d’un ouvrage
intitulé : Eléments de Pharmacie , par M. Baume, en
ayant rendu compte , l’académie a jugé cet ouvrage digne
de paroitre avec son approbation.
Je certifie le présent extrait conforme au jugement de
l’académie. A Paris, le i5 mai 1790.
De Condorcet, Sec. perp.
Avis pour placer les planches .
La première, vis-à-vis la page < .... 1 2.
La seconde, . . 164.
La troisième 094.
Là quatrième , . . 622*
Table à l’usage du commerce des eaux-de-vie, vis-à-
vis la page 402.
ELEMENTS
• *
ÉLÉMENTS
DE PHARMACIE.
INTRODUCTION..
JL a partie de l’art de guérir, qui s’occupe des médica-
ments, ou La Pharmacie , est nécessairement une des pre-
mières connoissances que les hommes, continuellement
sujets à des maladies ou à des infirmités , ont cherché à
acquérir. L’origine de la Pharmacie est donc très ancienne.
Les premiers qui consacrèrent leurs veilles et leurs travaux
au soulagement de l’humanité souffrante, s’occupoient
également de la connoissance des maladies , de la prépara-
tion des remedes et de leur application. Mais les études
qu’il faut faire pour remplir avec succès ces différentes par-
ties de l’art de guérir , sont si étendues, qu’il fut facile de
se persuader que chacune exigeoit l’application entière d’un,
homme laborieux. La Médecine, la Chirurgie, la Pharma-
cie, commencèrent alors à être cultivées séparément et firent
des progrès plus rapides. Nous n’exposerons point ici le
tableau historique de ces progrès. On sait en général que
les premiers pas dans une science sont toujours lents, in-
certains , embarassés. L’homme qui n’est point encore
éclairé par le flambeau de l’expérience adopte indistinc-
tement tout ce qui se présente à lui. Aussi les premières
A
*2 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Pharmacopées n’ont été que des recueils de recettes rassem-
blées de toutes parts et rédigées sans ordre et sans choix ÿ
recueils par conséquent qui ne pouvoient qu’égarer ceux qui
les consultoient. A mesure que l’esprit d’observation s’est
répandu , et que la Chymie plus cultivée nous a donné
des lumières sur les différents objets des trois régnés de la
nature , la Pharmacie est devenue une science raisonnée ,
méthodique et propre à guider les hommes dans le choix
des médicaments. De savants Médecins et d’habiles Phar-
maciens ont publié des observations intéressantes sur la
nature et les effets de ces remedes; ils ont bien senti qu’ils
rendroient leurs observations plus générales et plus sûres
s’ils donnoient aux remedes qu’ils enseignoient une distri-
bution claire, simple et facile à saisir, et s’ils les assujet-
tissoient à des manipulations constantes, afin d’écarter
toute variété , et par conséquent toute incertitude dans
l’effet des médicaments. On doit placer à la tête de ces
ouvrages pharmaceutiques, vraiment utiles, celui de Silvius ,
publié en latin en 1641 . Plusieurs de ses observations
sont importantes, et je les ai adoptées, en y joignant ce
qu’une expérience plus récente nous a appris. La Pharma-
cie théorique de Chesneau , Médecin marseillois , publiée
depuis le Traité de Pharmacie de Silvius en 1682 , en un
volume in-40 , ne peut lui être comparée. D’autres Phar-
macopées, rédigées postérieurement, contiennent quel-
ques observations intéressantes sur le temps de recueillir l^s
médicaments , sur leur dessication , sur la maniéré de les
conserver. Ces observations sont rapportées pour la plupart
dans les préfaces de ces Pharmacopées. Les autres sont con-
fondues dans le corps même de l’ouvrage, où il est sou-
vent difficile de les retrouver. On peut encore reprocher
aux Auteurs de ces Pharmacopées de ne rien dire sur la fal-
sification des remedes ; objets cependant qu’il est essentiel
au Pharmacien de bien connoitre. 11 seroit inutile d’indi-
v quer plus particulièrement ces différents écrits; mais nous
croyons devoir faire ici une mention honorable de peux de
Sésoder, d’Hoffman, de la Bibliothèque pharmaceutique
de Mauget , des Pharmacopées de Brandebourg, d’A us-
bourg , de Strasbourg, de Vienne, de Wittemberg, etc. On
y trouve des détails utiles relatifs à la matière médicale,
et de bonnes instructions sur les différents objets de la
pharmacie : on pourroit seulement y désirer l’ordre et la
ÉLÉMENTS 13 E PHARMACIE." $
méthode que i’on rencontre dans l’ouvrage de Silvius.
Le savant Lémeri , qui a décrit avec la plus grande
exactitude ses préparations chymiques, nous a donné
l’exemple de celle meme exactitude dans la description de
ses procédés pharmaceutiques, il a publié une Pharma-
copée universelle réimprimée plusieurs fois ; elle contient
non seulement un grand nombre de formules adoptées
tant en France que dans le reste de l’Europe ; mais elle
présente de plus des détails exacts pour opérer sûrement:
l’ouvrage cependant n’est qu’une espece de recueil do
formules; il donne peu de principes généraux sur la ré-
colte et la conservation des médicaments ; principes néan-
moins absolument nécessaires au Pharmacien.
La Faculté de Médecine de Paris et d’autres célébrés
Facultés ont , conjointement avec les Apothicaires ,
rédigé des Codes contenant les compositions pharmaceu-
tiques qui doivent se trouver, chez l’Apothicaire, prépa-
rées conformément au Code, afin que les Médecins puis-
sent être sûrs de la préparation des médicaments qu’ils
ordonnent.
L’expérience prouve assez que la santé et la vie même
des hommes dépendent souvent de la maniéré dont les
médicaments ont été préparés ; et nous devons en conclure
que l’étude de la Pharmacie est pour le moins aussi essen-
tielle au Médecin que celle de la Chyraie proprement dite;
il doit connoître l’odeur , le goût , la connoissance des
drogues qu’il ordonne, et savoir distinguer les bonnes
d’avec celles qui sont sophistiquées; sans ces connois-
sauces, comment pourroit-il s’appercevoir des fraudes et
des changements qui se font, malheureusement trop sou-
vent, dans les médicaments, par avarice ou par ineptie?
Le motif de venir au secours des pauvres et de leur donner
des reinedes en abondance et à bon marché, a souvent
été un prétexte qu’ont employé des gens sans connoissances
pour faire le commerce des drogues composées , et les dis-
tribuer dans les foires et les marchés. Connue ils n’igno-
rent pas que le bas prix est toujours ce qui flatte le j lus la
multitude, ils ont recours à des falsifications plus ou
moins nuisibles pour obtenir ce bas prix, et il est aisé do
sentir tous les maux qui peuvent en résulter. C’est ici la
lieu de s’étonner de voir souvent des personnes qui appor-
tent le plus grand soin dans le choix d’un artisan du luxe,
? ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
donner aveuglément leur confiance pour la préparation des
reinedes, d où dépend leur santé, à ces sortes de gens sans
expérience et sans aveu; cette faute n’est jamais excusa-
ble, à Paris sur-tout où les Apothicaires forment depuis
plusieurs années un college qui n’admet parmi ses mem-
bres que des hommes instruits et qui connoissent tous les
dangers d’un médicament mal préparé. Les enseignements
publics que donne annuellement ce college sur la Bota-
nique , la Chyrnie , la Pharmacie et l’Histoire naturelle ,
continuent de nous procurer, soit à Paris , soit dans les pro-
vinces , des sujets capables de répondre à la confiance des
citoyens, à la protection du gouvernement, et aux vœux
de ceux qui s’adonnent aux arts ou qui se mettent à la têts
des manufactures. En effet, qui pourroit mieux contribuer
à leurs progrès que des hommes continuellement occupés
à travailler sur les substances de toute espece, et à recon-
noîire leurs propriétés ?
DE LA PHARMACIE
EN GÉNÉRAL.
La Pharmacie est un art qui enseigne à connoître , à choi-
sir, à préparer et à mêler les médicaments.
On divise mal-à-propos la Pharmacie en Pharmacie ga«
lénique et en Pharmacie chymique.
La Pharmacie galénique est ainsi nommée à cause de
Galien, qui a beaucoup écrit sur la Pharmacie, et qui ne
faisoit aucun usage de la Chymie dans la préparation des
remedes.
La Pharmacie galénique est donc celle qui se contente
de savoir mêler des drogues simples , sans examiner leur
nature pour en reconnoître plus généralement les pro-
• t . t 'f*rr
pnetes.
La Pharmacie chymique , au contraire , est Part qui en-
seigne à connoître, par l’analyse, la nature et les proprié-
tés des médicaments simples , et les effets qu’ils ont les uns
sur les autres dans les mélanges qu’on en fait. La Chymie
nous met à portée d’éviter la mixtion de certaines sub-
stances qui se décomposent mutuellement , d’où il résulte
des combinaisons qui ont des propriétés différentes de celles
qu’elles avoient auparavant : or il est facile d’appercevoir
au premier coup -d’œil que , sans cette derniere , la Phar-
macie galénique ne feroit que des mélanges informes, mal
assortis , et tels qu’on les faisoit dans les siècles d’igno-
rance , où la Pharmacie étoit privée des lumières de la
Chymie.
La connoissance , le choix , la préparation et la mixtion
des médicaments , voilà l’objet des quatre parties de la
Pharmacie.
La connoissance des drogues simples est cette partie de
l’Histoire naturelle que l’on nomme Matière médicale.
L’élection ou le choix des médicaments enseigne com-
ment on doit les choisir , en quel temps on doit se les
procurer, la maniéré de les sécher et celle de les conserver.
J. a préparation apprend comment il faut préparer les
médicaments simples avant de les employer.
Lnfin ; la mixtion est celte partie de Ja Pharmacie qui
• A iij
6 ÉLÉMENTS D £ PHARMACIE.’
donne la maniéré de mêler les drogues simples pour en
former des médicaments composés.
Ce sont là les objets généraux de la Pharmacie : nous les
examinerons chacun séparément dans le même ordre et
avec tout le détail dont ils sont susceptibles , afin d’en for-
mer, autant qu’il sera possible, un ensemble suivi et rai-
sonné. Nous verrons que chacun de ces objets exige beau-
coup de capacité et d’attention de la part des Pharmaciens,
pour réunir et conserver toute la vertu des médicaments,
et enfin que c’est de toutes ce£ connoissances réunies que
dépend en grande partie le succès de l’art de guérir.
Des vaisseaux et des instruments qui servent dans la
Pharmacie.
Comme la Pharmacie a besoin de vaisseaux, d’instru-
ments , de poids et de mesures pour opérer, nous allons
en parler avant que d’entrer dans les détails de la science.
- Les vaisseaux sont de deux especes , les uns servent à
préparer les médicaments , et les autres à les contenir et à
les conserver.
Les vaisseaux employés dans la Pharmacie sont de métal,
de verre , de grès, de porcelaine , de faïsnce, de terre ver-
nissée, etc.
Ceux de métal sont d’argent , de cuivre , de fer, d’étain;
ils sont faits de différentes maniérés ; en poêlons, en mar-
mites , en bassines.
La forme des vaisseaux n’est pas indifférente pour la
cuite de certains médicaments. Les emplâtres , par exem-
ple , dans lesquels on fait entrer de la lilharge ou d’autres
préparations de plomb , doivent être faits dans des bassines
dont l’intérieur soit formé à peu près comme une demi-
sphere , afin que les préparations de plomb qui sont très
Iæsantes, en se précipitant dans les commencements de
a cuite des emplâtres , puissent tomber toujours au cen-
tre du fond du vaisseau, et qu’elles puissent être soulevées
continuellement par le mouvement de la spatule. Lors-
que le fond de la bassine est trop plat, il se trouve tou-
jours quelques endroits où les préparations de plomb se
précipitent , et où elles ne sont pas remuées assez souvent :
alors elles se ressuscitent en métal dans les graisses, à cause
de la grande chaleur quelles éprouvent: le plomb ainsi
éléments de pharmacie? 7
ressuscité ne peut plus se dissoudre ni se combiner avec
les huiles comme auparavant.
On doit n’employer , pour la préparation des médica-
ments destinés a être pris intérieurement , que des ^ ais-
seaux qui ne puissent rien leur communiquer, et sur les-
quels les médicaments n’aient point d action : tels soni;
ceux d’argent, de verre, de porcelaine, de grès, de terre
vernissée , etc. Ces précautions sont sur-tout essentielles
pour les infusions et les macérations qui doivent séjour-,
ner pendant un certain temps dans les vaisseaux, et sou-
vent jusqu’à ce que les liqueurs soient entièrement relroi-
dies ; ce qui peut leur faire contracter de mauvaises qua-
lités lorsque le vaisseau est de nature à être corrodé par le
médicament. Par exemple , si l’on faisoit infuser des sub-
stances végétales, telles que les tamarins, dans des vaisseaux
de cuivre étamé ou non étainé , il est certain que le re-
mede , loin d’être salutaire, deviendroit dangereux, par-
ceque l’étain est susceptible d être attaque par les acides
végétaux, et que d’ailleurs il n’est pas appliqué assez exac-
tement sur le cuivre pour ne pas laisser quelques inters-
tices par où les acides pénètrent et corrodent le cuivre et
le réduisent en verdet. Des personnes qui trouvent des ré-
ponses à tout, diront que le cuivre n’est pas aussi dange-
reux qu’on le prétend ; que nos ancêtres s en servoient et
n'en vivoient pas moins long-temps ; que de tout temps on a
fait la cuisine et même préparé les médicaments dans des
vaisseaux de cuivre ; qu’enlin les confiseurs n’ont que des
bassines de cuivre.
Nous observerons d’abord que c’est une très mauvaise
maniéré de raisonner que d’opposer des exemples a des
faits; et les faits qui attestent les mauvaises qualités du
cuivre sont très connus.
Je conviens que le cuivre, quoique constamment véné-
neux , lorsqu’il est rouillé ou réduit dans l’état salin , ne
produit pas sur tous les hommes , étant pris à dose égale ,
des effets également dangereux. Les uns en sont légèrement
incommodés, d’autres le sont davantage, et enfin il y a
des personnes auxquelles il cause des maladies de langueur
qui les conduisent insensiblement au tombeau : ces diffé-
rences ne peuvent venir que des différentes constitutions.
Ceux qui ont le moins ressenti les mauvais effets du
cuivre dans le premier cas que nous venons d'exposer.
A iv
0 ELEMENTS DE PHARMACIE.
ii éprouveront peut-etre pas les mauvaises impressions de
la petite quantité de celui qui sc trouve dans un médica-
ment préparé dans des vaisseaux de cuivre, sur-tout si le
médicament est purgatif, parcequ’il porte heureusement
son remede avec lui. Mais qu’on se représente un malade
de constitution délicate, exténué par la maladie et par les
médicaments qu’il a été obligé de prendre , si on lui ad-
ministre un remede qui , par inattention , contient un
nlome de cuivre dans l’état de rouille , comme des bols
adoucissants , ou une potion huileuse, préparés dans un
mortier de cuivre, dont au moins ils prennent toujours
1 odeur : on doit sentir tous les inconvénients qui doivent
en résulter.
J’ai insisté , dans les premières éditions de mes Elé-
ments de Pharmacie , et j’insisterai toujours-sur les effets
pernicieux des vaisseaux de cuivre. Les accidents sans
nombre qui en résultent , accidents souvent publiés dans
les journaux , et par conséquent connus de tout le monde ,
ont engagé ceux qui comptent la santé pour quelque chose,
a bannir absolument le cuivre de leurs cuisines et de leurs
offices. La police a même défendu aux laitières l’usage
des vases de cuivre , et celui des balances de cuivre aux
débitans de sel au petit poids. Pou voit-on donc s’attendre
à voir l’auteur d’un écrit sur la Pharmacie, et dont l’expé-
rience doit être éclairée sur tout ce qui intéresse la santé
des hommes, chercher à les rassurer sur l’emploi du cui-
vre, en leur disant que tout le danger de ce métal vient
du séjour de la liqueur dans le vase, et qu’il n’y a rien à
craindre quand cette liqueur est en ébullition ? Mais le
temps qu’il faut pour préparer la liqueur, la négligence
ou l’inattention de ceux qui la préparent , ne rendent-ils
pas ce séjour continuellement à craindre? Peut-on d’ailleurs
ignorer que les acides et toutes les substances grasses
ont, avant qu’ils soient en ébullition, une action très
vive sur le cuivre? J’avois , pour éviter ce danger, recom-
mandé de substituer les vaisseaux d’argent à ceux de cui-
vre. L’argent, continue-t-on de répondre , est mêlé de
beaucoup de cuivre ; mais celte réponse ne détruit point lo
danger de ce dernier métal. Elle ne peut d’ailleurs en im-
poser à ceux qui savent que l’argent de vaisselle ne doit
être au-dessous du titre de i \ deniers 10 grains, c’est-à-dire
que, sur 274 grains d’argentpur, les ordonnances permettent
1* LÉMENTS DE P H A R M A C I E 9
d’ajouter seulement 14 grains de cuivre ronge pour donner
plus de dureté à l’argent; et, par ce moyen, plus de soli-
dité aux vaisseaux qui en sont fabriqués. Les parties de
cuivre, en très petite quantité comme l’on voit, sont ici
tellement recouvertes par celles d’argent, que le premier
métal 11e peut communiquer ses eflets pernicieux aux ra-
goûts, aux liqueurs et aux médicaments préparés dans ces
sortes de vaisseaux.
Si l’on se trouvoit dans une nécessité absolue de se ser-
vir de cuivre, je conseillerois de préférer le cuivre jaune
au cuivre rouge. Le premier est composé d’une partie de
cuivre rouge et de quatre parties de zinc; ainsi le danger
se trouve déjà diminué ries quatre cinquièmes de ce métal.
11 est en outre prouvé par l’expérience de M. de la folie,
de l’Académie de Rouen , que le zinc ne communique au-
cune mauvaise qualité aux aliments.
Les mortiers sont des vaisseaux propres a piler , égiu-
ger, diviser, réduire en poudre les drogues solides. On
les fabrique de fer , de porphyre , d’agate, de marbie, de
porcelaine, de verre, etc. , avec des pilons de meme ma-
tière ou de bois très dur , pour les mortiers qui ne sont pas
de métal.
Les raisons qui ont porté les Apothicaires, jaloux de
mériter la confiance de leurs malades, à bannir de leurs
laboratoires, les bassines , les poêlons et autres vaisseaux
en cuivre, les empêchent également de faire usage des
mortiers de cuivre ou de bronze. Les matières meme les
plus tendres qu’on y broyé en détachent toujours par le
frotement des parties de cuivre qui se trouvent nécessai-
rement mêlées avec la substance pulvérisée.
On se sert quelquefois de mortiers de plomb pour tritu-
rer certains médicaments dessicatifs destinés à elre appli-
qués à l’extérieur, et dans lesquels on veut introduire une
certaine quantité de plomb réduit en poudre impalpable.
Les tables pour broyer doivent être de porphyre ou de
toute autre pierre vitrifiable très dure , ainsi cpie leurs mo-
lettes; les pierres calcaires même les plus dures , comme le
marbre, sont trop tendres, elles s’usent facilement et in-
troduisent dans les matières broyées des substances étran-
gères.
Il y a une infinité d’autres vaisseaux et d’ustensiles en
usage dans la Pharmacie; mais il seroit trop long d’en par-
ÏO . ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
1er, ils sont d’ailleurs très connus ; je ne fais mention qu<*
ce ceux sur lesquels j’avois quelques remarques à faire.
Description d’un alambic à bain-marie.
Les vaisseaux qui servent à distiller, sont les alambics
d’argent, de cuivre clamé, d’étain, de verre, de grès, de
terre vernissée, etc.
^°jci ^ description d un alambic de cuivre , à bain-marie
d étain , beaucoup plus commode et plus utile que ceux
dont on se servoit précédemment, et qui n’a encore été dé->
crit dans aucun livre de Chymie ou de Pharmacie.
Il est compose de trois pièces , A , B , C , figures 1 , 2 et 3.
La première piece A est de cuivre étamé; on la nomme
cucuibite : elle entre dans le fourneau q , figure 4 ; celto
piece doit avoir ( 1 ) onze pouces deux lignes de diamètre
d’A en a, figure première , et autant par le bas de D en d ;
quinze pouces de diamètre de G en 1 , afin qu’elle contienne
un plus grand volume d'eau; et douze pouces de profon-
deur d A en D : f, est un tuyau d’un pouce et demi de
long, et de quinze lignes de diamètre : on le ferme avec un
bouchon de liege : ce tuyau est commode pour mettre de
1 eau dans ce vaisseau a mesure qu’elle s’évapore , sans
qu’on soit obligé d’arrêter la distillation : G, est une anse
pour manier commodément cette piece : il s’en trouve une
seconde au cote oppose. L’ouverture de ce vaisseau est
renforcé à l’extérieur par un collet de cuivre tourné, pour
supporter la piece B, figure 2, que l’on nomme le bain-
marie , et qui entre dans la première piece. Celle-ci est
d’étain : elle est garnie à son extrémité extérieure d’un col-
let d’étain qui pose sur celui de la première piece: ce vais-
seau a onze pouces de diamètre en dedans et dans toute sa
longueur, et neuf pouces de profondeur: hh , sont deux
anses d’etain. L’extrémité intérieure de ce vaisseau est
tournée jusqu’à un pouce et demi , et creusée d’environ une
ligne et demie; ce qui forme un petit rebord dans l’inté-
rieur , sur lequel pose le col du chapitau I , I , figure 3.
La pièce K , figure 3 se nomme le chapiteau : on la
nomme chapelle lorsqu’elle a une figure conique : cette
( 1 ) On fait des alambics beaucoup plus petits et beaucoup plus grands;
mais les proportions que je donne ici-sont relatives à celui que je décris.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.' 11
piece est d’étain ; elle a neuf pouces de profondeur de L
en K , et onze pouces de diamètre en L. On pratique dans
l’intérieur de ce chapiteau une gouttière qui à un pouce et
demi de profondeur, et qui a une ouverture qui répond a
un tuyau d’étain M , de quatorze a quinze pouces de long ,
et d’un pouce de diamètre, pour conduire hors de la am-
bic les vapeurs qui se sont condensées et ramassées dans la
gouttière du chapiteau. On fait entrer ce tuyau dans un
matras N , figure 5-, 1,1, figure 3 , est une continuation du
chapiteau en étain, de quatre pouces de long, garni . u
fort collet et d’une emboiture d’un pouce et demi , qui en-
tre et pose sur le rebord intérieur de la piece B .figurez,
que nous avons nommée le bain-marie. Ce chapiteau ,
figure 3 , est garni à l’extérieur d’une espece de chauderon
de cuivre , renflé par le milieu et soudé exactement autour
du chapiteau d’étain , pour contenir un volume d eau
froide , afin de faciliter la condensation des vapeurs qui
s’élèvent dans le chapiteau: on nomme cette piece réfri-
gérant : elle doit avoir seize pouces de diamètre d’o en o ,
treize pouces de profondeur, et neuf pouces de diamètre
en C. ün soude en P un robinet de cuivre au réfrigérant
seulement pour vuider l’eau lorsqu’elle s est échauffée: ce
robinet doit être fort gros , afin qu’on puisse vuider l’eau
promptement. >
Cet alambic doit être fait de maniéré que 1 emboiture
du chapiteau entre dans la cucurbite , afin qu’on puisse
distiller à feu nu, ou au bain-marie , suivant le besoin. Ces
vaisseaux, lorsqu’ils sont bien faits, joignent si exactement,
qu’ils ne laissent point échapper 1 air lorsqu on souffle dans
l’intérieur par le bec du chapiteau : c’est une perfection
à laquelle parviennent les ouvriers adroits et intelligents.
La plupart des liqueurs qu on distille ont besoin ci etro
rafraîchies plus que ne le peut faire 1 eau du réfrigérant,
même en la changeant très souvent. Pour parvenir à cette
fin, on a imaginé d’ajuster au bec du chapiteau de la-
lambic un long tuyau d’étain qui fait plusieurs circonvo-
lutions sur lui-même, et que 1 on nomme serpentin. ( / oj .
K , figure 4.) On le soude par les deux bouts dans un
grand chauderon de cuivre, Pi , S qu on remplit d eau.
très froide avant la distillation. (I oyez l appai eil de tes
vaisseaux , figure 4.)
Le serpentin doit avoir un pouce et demi de diamctie
12
Éléments de pharmacie;
intciieur. Cette capacité est avantageuse pour distiller
promptement, commodément , et avec moins de feu. 11
etoit difficile de se procurer ci-devant des serpentins qui
eussent plus d’un pouce de diamètre; mais aujourd’hui
, Potjers d étain ,sout parvenus à les faire du diamètre
qu on desire.
^ 4 1 est un ballon ou récipient placé au bas du,
serpentin pour recevoir la liqueur à mesure qu’elle distille :•
il est de verre. Lorsque la distillation fournit de l’eau et de
ihude essentielle en même temps , on se sert du vaisseau T,
JlèLne 6- oi 1 huile essentielle est plus légère que l’eau , elle
occupe la partie supérieure dans ce vaisseau où elle se ras-
semble, tandis que l’eau coule par le bec en S : si l’huile
essentielle est plus pesante , elle occupe le fond de ce
meme vaisseau > il n’y a que l’eau qui coule par le bec qui
a la figure d’une S. Dans l’un et l’autre cas on adapte un
ballon à ce bec pour recevoir d’eau à mesure qu’elle coule.
On nomme ce vaisseau malras à huile essentielle, et il
est de verre.
Le seipentin, plonge dans l’eau, est un instrument de
la plus grande commodité pour toutes les distillations. Les
vapeurs qm passent dans son intérieur , sont condenséeset
rafraîchies successivement en parcourant toujours de non-
celles couches d eau ira îclie* Par ce moyen on perd infi-
minent moins de parties volatiles des substances qu’on
distille , que lorsqu'on se sert du réfrigérant seulement ,
qui ne peut , a beaucoup près , ni les condenser ni les ra-
fraîchir avec la même facilité. Les liqueurs qui ont été ra-
ir a i cliies pai le serpentin, n ont point d’odeur empvreu-
matique comme celles qui ont été distillées sans cet ins-
trument. L’eau contenue dans la cuve s’échauffe par cou-
ches , et d abord par la partie supérieure : lorsque cette
cuve tient douze ou quinze seaux d’eau, celle quantité
suffit pour distiller très fraîchement environ quarante pintes
de liqueur avant qu elle se soit échauffée jusqu’en bas: il
reste environ un demi-pied d’eau fraîche , ce qui suffit pour
s’éviter la peine de changer; tandis qu’au contraire l’eau
du réfrigérant, qui présente beaucoup de surface, s’é-
chauffe de toutes parts en même temps. Cet inconvénient
oblige de la changer si souvent , qu’il faut dix volumes
d’eau semblables pour distiller la même quantité de liqueur
qui ne se trouve pas même aussi- bien rafraîchie que celle
I
Fu/. 3 >
ELEMENTS DE
PHARMACIE.
i3
qui a passée par le serpentin: elle a d’ailleurs une odeur
einpyre umatique. Cet instrument , tout excellent qu il pa-
roLt , n’est cependant pas sans inconvénients : nous en par-
lerons à l’article de l’esprit de vin.
Le serpentin est très ancien. Annibal Barlet, D< mons-
trateur en Chymie , l’a fait graver dans son Cours de Chv-
rnie, imprimé à Paris en .653, in-4°. page ia3. Il paro.t
nue les Distillateurs d’eau-de-vie en grand s en séri ent de
temps immémorial , et que c’est d’eux qu on a appris a en
connoître toute 1 utilité. . T *
Quelques Chymistes ont substitué au serpentin , plonge
dans une cuve pleine d’eau, un pareil serpentin , mais qui
s’élève à quatre, cinq et même six pieds au-dessus de la
cucurbite, en tournant autour d’une colonne pour le sou-
tenir. Au haut de ce serpentin ils aclaptoient un chapi-
teau à l’ordinaire. Ce vaisseau servoit particulièrement pour
la distillation de l’esprit de vin. Ils pensoient qu il n y avoit
que la liqueur spiritueuse qui put s’élever a cette hauteur ,
et que le phlegme se condensoit dans les circonvolutions
du serpentin , et ne pouvoit jamais parvenir jusques dans
le chapiteau; mais l’expérience a appris le contraire. Le
phlegme monte en même temps quela liqueur spui tueuse, et
l’esprit de vin qu’on obtient n’est pas mieux reeühé que
clans un alambic très bas, tel que celui que nous avons dé-
crit. L’esprit de vin ne distille dans ces vaisseaux éleves que
lorsque le haut du serpentin est échauffé autant que la par-
tie inférieure : on arrête même la distillation dans ces vais-
seaux en appliquant , à quelque endroit que ce soit du sei-
neiitin, un linge trempé dans de l’eau froide. Les vaisseaux
les plus commodes pour les distillations sont ceux qui sont
très bas, bien évasés, et qui présentent le plus de sur-
Je n’ai pas cru devoir donner de plus grands details sur
les alambics ; ceux qui voudront avoir des éclaircissements
plus étendus sur cette matière , peuvent consulter mon mé-
moire qui a pour titre, Mémoire sur lu meilleure maniéré
de construire les alambics et fourneaux , etc., ouvrage qui
a remporté le prix proposé sur cette matière par la société
libre d’émulation. Imprimé chez Didot jeune, volume in-b.
^4 ELEMENTS DE PHARMACIE.'
Description d’une étuve.
Une étuve est une chambre qu’on échauffe, suivant le
besoin , par le moyen d’un ou de plusieurs poêles, afin
cl exciter un degré de chaleur capable de sécher prompte-
ment ce que l’on y renferme.
t West presque indispensable à un Apothicaire qui fait des-
sécher des plantes, d’avoir dans sa maison une étuve , ou au
moins a sa disposition le dessus d’un four de Boulanger.
11 arrive souvent qu’on a des plantes à faire sécher dans
des temps fort humides et pluvieux; alors elles se gâtent
avant que le temps devienne favorable pour les faire sécher
au soleil. Je vais donner ici les dimensions d’une petite
etL*ye : °.n PeuUa faire plus grande suivant le besoin.
On fait construire par un Maçon un petit cabinet en cloi-
son de planches, recouverte de plâtre, de quatre , cinq ou
six pieds quarrés, et pareillement de six pieds de hauteur:
on attache tout autour des murailles des tasseaux de bois à
.huit ou dix pouces de distance les uns des autres : ces tas-
seaux servent a recevoir des tablettes de bois ou des tringles
de fei à leur place, suivant le besoin : on pose , dans l’en-
droit de l’étuve le moins embarrassant, un poêle de fer de
fonte, en observant d employer dans l’intérieur de l’étuve
la plus grande quantité possible de tuyaux , et d’éviter les
coudes avec grand soin : on fait sortir le fuyau du poêle par
une croisée ou par une cheminée, suivant la disposition du
local.
r *Jne étuve pareille est non seulement utile pour faire
secher des plantes, mais elle est encore de la plus grande
commodité pour faire évaporer les liqueurs extractives avec
lesquelles on veut préparer des extraits secs ou sels essen-
tiels, suivant la méthode de M. de la Garaye , tels que le
sel de quinquina, de séné, de rhubarbe , etc. Dans ce cas
on pose des tablettes sur les tasseaux de l’étuve : on arrange
sui ces tablettes les assiettes qui contiennent l’infusion ou
la décoction des végétaux, et on en fait évaporer une très
grande quantité à la lois, comme nous le dirons à l’article
de ces exliaits. Lorsqu on a besoin de l’étuve pour faire
sécher des plantes , on enleve les tablettes: on met à la
place de chacune , deux tringles de fer ou de bois , sur les-
quelles ou pose des claies d osier à claire voie , garnies
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 1 ^
J’ une feuille de papier : c’est sur cet appareil qu’on ar-
range les plantes ou les racines qu’on veut faire sécher.
Des vaisseaux dans lesquels on conserve les médicaments .
Les vaisseaux dans lesquels les Apothicaires gardent la
plupart des médicaments , sont de verre, de faïence, ou de
bois: ces derniers sont destinés aux drogues simples lors-
qu’elles sont séchées.
Anciennement on conservoit les syrops dans des pots de
faïence à bec, que l’on nomme chevrettes ; mais aujour-
d’hui ces pots ne servent que d’ornements. On conserve
les syrops, les miels et les huiles dans des bouteilles de
verre qu’on peut boucher exactement, ou avec du liege,
ou avec du cryslal. Les chevrettes ont l’ouverture très
large: on ne peut les fermer aussi exactement que cela est
nécessaire : .les syrops et les miels y fermentent en peu de
jours: ils moisissent à leur surface: et les principes vola.-
tiles et aromatiques se dissipent: ils candissent et se des-
sèchent ; de sorte que dans l’espace de deux mois les com-
positions ont absolument changé de nature, et sont défec-
tueuses. La plupart cependant ne peuvent se faire qu’une
fois l’année, à cause des substances qui les composent qu’on
ne peut se procurer que dans certaines saisons.
On conserve les électu aires , les opiates, les confections
dansdespots de faïence qu’on nomme pots à canons à cause
de leur forme: ces médicaments, à raison de leur consis-
tance plus grande que celle des miels ét des syrops, sont
moins sujets aux impressions de l’air : ils se conservent
très bien dans ces pots, quoique 1 ouverture en soit large:
ce sont les meilleurs et les plus commodes. ;
Les pilules, lorsqu’elles sont en masse, se conservent
dans des pots semblables aux précédents, mais beauGOup
plus petits : on les nomme piluliers.
Ou conserve les extraits dans des pots pareils à ces der-
niers.
Les anciens prescrivoient de conserver dans des boîtes
de plomb certaines drogues, comme le musc, la civette,
l’ambre gris , etc. , pareequ’ils pensoient que le plomb avoit
une fraîcheur naturelle propre à empêcher la dissipation,
des parties les plus volatiles de ccs substances; mais c’est
une erreur. Les vaisseaux de verre qui bouchent bien sont
l6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
préférables; ils sont plus propres; ils ne laissent jamais
lien transpirer, et ne communiquent rien aux substances
qu ils renferment. Quelques personnes conservent encore
la thériaque, le mithridate et l’orviétan dans des boîtes de
plomb , sous prétexte que ces électuaires s’y dessèchent
moins que dans les autres vaisseaux; mais la plupart des
drogues qui entrent dans ces compositions étant très ac-
tives, agissent sur le plomb, le rouillent, en dissolvent
une partie, et forment a la longue de mauvais médica-
ments. il vaut beaucoup mieux conserver ces compositions
dans de grands pots de grès, «que l’on nomme jarres , sur
lesquels ces drogues n’ont point d’action, et dans lesquels
ces compositions ne se dessèchent pas plus que dans les
vaisseaux de plomb : ils sont d’ailleurs très propres et faciles
à nettoyer. Si les grands vases de verre n’étoient pas aussi
fragiles qu’ils le sont, ils mériteroient la préférence à tous
égards.
On doit conserver les poudres dans des bouteilles qui
bouchent bien , afin de les préserver de l’humidité de l’air,
et non pas dans des bocaux de large ouverture.
Des poids d'usage dans la Pharmacie :
La hv»e de medecine est composée de douze onces ; mais
celle d’usage à Paris est composée de seize onces, ou de
deux marcs d’orfevre. Une livre, ou seize onces, se dé-
signe par ce caractère j
La demi-livre ou huit onces ma
L once ou huit gros * . . . . ? j
La demi-once ou quatre gros ^ ^
Le gros on dragine, qui vaut trois scrupules, ou soixante
et douze grains g j
Le demi-gros g ^
Le scrupule qui contient vingt-quatre grains . . . 9 j
Le demi scrupule qui contient douze grains • • . 9 jf\
Le grain ou la soixante et douzième partie du gros. G j
Des mesures *
Les mesures ne doivent être employées dans la Pharma-
cie que pour l’eau, ou pour toutes les liqueurs qui ont à
peu
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. IJ
peu près la môme pesanteur, comme les infusions, les ti-
sanes, etc. et pour les choses seulement où la derniere
exactitude n’est pas absolument nécessaire ; mais pour les
choses importantes, et qui orrt des pesanteurs différentes
sous le même volume, on doit toujours avoir recours à la
balance, far exemple, une pinte d’eau ne pese pas autant
qu’une pinte de syrop: une pinte d’eau pese plus qu’une
pinte d’huile ; ainsi des autres substances dont les pesan-
teurs spécifiques varient : il faut de nécessité les doser eu
poids et non en mesure.
La pinte de Paris contient deux livres ou trente-deux
onces d eau froide , la température a dix degrés au-dessus
de la glace au thermomètre à mercure divisé en quatre-
vingts degrés depuis la glace fondante jusqu’au terme de
l’eau bouillante.
La chopine contient seize onces, ou une livre.
Le demi-setier contient huit onces.
Le poisson contient quatre onces.
Le demi-poisson contient deux onces.
On ordonne quelquefois un verre de médecine, un verre
de tisane, etc. il doit contenir quatre onces.
La cuillerée est encore ordonnée assez souvent dans les
formules magistrales pour doser les svrops et les liqueurs :
elle doit contenir environ une demi-once : on la désigne
par ces lettres cochléar. j. ô
Des Mesures de plusieurs ingrédients qu’on désigne par,
des abréviations .
La brassée ou fascicule se désigne par /asc. j: c’est ce
que le bras plié peut contenir.
La poignée ou manipule est ce que la main peut empoi-
gner : on la désigne par man. j. ou m. j.
La pincée ou pugille est ce que peuvent pincer les trois
piemiers doigts de la main : on la désigne par pugil. j ou
seulement par p. j. ' ü J
Les fruits et certaines substances dont les morceaux sont
tailles , se désignent par n°. i ou n°. 2 , etc.
On entend par ana , ou par aa , de chacun partie égale,
qu on désigné encore pariJ. E. & y
Par Q. 6. 011 entend une quantité suffisante.
B
fiB Eléments de pharmacie.-1
Par iS. A. on entend, selon l’art, ou suivant les réglés d«
l’art : ce qu’on désigne encore par ex arte.
B. M. signifie bain-marie.
B. V. bain de vapeurs. «-
signifie recipe ou prenez.
Ce sont là , à peu près , toutes les abréviations qu’on
emploie dans les formules magistrales et dans les dispen*
«aires .de Pharmacie pour les compositions officinales.
PREMIERE PARTIE.
De la connaissance des médicaments .
On' nomme médicament tout ce qui, étant appliqué ex-
térieurement, ou donné intérieurement, a la propriété
d’apporter quelque altération dans notre corps, et d’y cau-
ser un changement salutaire ; que ces médicaments soient
alimenteux, comme les bouillons médicinaux, ou qu’ils
ne le soient pas : ces derniers sont les plus ordinaires.
Les médicaments sont simples ou composés : nous par-
lerons de ces derniers à l’article de la mixtion.
Les médicaments simples sont ceux que l’on emploie
tels que la nature nous les offre, ou du moins auxquels on
ne fait subir que de légères préparations.
On nomme matière médicale la connoissance des médi-
caments simples: on la distingue de l’histoire naturelle
dont elle fait une partie, en ce que cette derniere embrasse
la connoissance de tous les corps naturels ; au lieu que
ia matière médicale se renferme dans la connoissance seu-
lement des substances utiles dans la Médecine et dans la
PI îarmacie.
On divise l’histoire naturelle en trois régnés ; savoir, le
régné minéral , le régné végétal et le régné animal. Cha-
cun de ces régnés est lui-même divisé en classes, et ces
classes en sections. Sans examiner le mérite de ces distri-
butions, ce qui nous éloigneroit trop de notre sujet, nous
ferons remarquer seulement qu’une seule partie de l’his-
toire naturelle , telle que celle des coquilles, des plantes
ondes insectes, est capable d’occuper l’homme Je plus
laborieux pendant toute sa vie, sans qu’il puisse avoir la
satisfaction de dire qu’il a connu tout ce qui peut avoir
rapport à la classe qu’il a entrepris d’étudier. Cette réfle-
xion , peu satisfaisante pour ceux qui s’occupent de l’his-
toire naturelle, n’en est cependant pas moins vraie lors-
qu on la prend à la rigueur , parceque , pour savoir s’il n’y
a plus rien a connoître sur l’objet qu’on étudie, il faudroic
avoir une pleine connoissance de l’histoire naturelle er*
enUer. Or, c’est ce qui est impossible ; la nature semble
se jouer de nos recherches ; elle cache dans son sein des
«hoses qu’elle paroît vouloir ensevelir pour toujours, et
•20 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
nous ne serons jamais sûrs d’avoir découvert tout ce qu’elle
renferme.
Ces difficultés d’étudier l’histoire naturelle proprement
dite, et le temps qu’elle demande pour arriver même au
but des connoissances acquises , nous obligent à la consi-
dérer sous un point de vue moins général , et seule-
ment du côté de l’utilité qu’on eu retire pour l’usage de la
Médecine : c’est le parti le plus raisonnable qui reste à pren*
dre à ceux qui se destinent à l’exercice de la Médecine ou
de la Pharmacie. Ce seroit ici, par conséquent, le lieu de
traiter de la matière médicale ; mais depuis que les con-
noissances se sont multipliées, on a toujours regardé cette
science comme un objet qu’on peut distinguer de la Phar-
macie proprement dite: on en a composé de très bons
Traités qui sont entre les mains de tout le monde, et que
je suppose connus de ceux qui veulent étudier la Pharmacie.
De la sophistication et de la substitution des drogues sim-
ples , avec les moyens de reconnoitre ces fraudes.
La sophistication des médicaments simples est un ar-
ticle qui mérite de trouver place dans un ouvrage comme
celui-ci. Les drogues simples qui nous viennent de loin ,
passent par beaucoup de mains avant d’arriver jusqu’à
nous : plusieurs commerçants sont sujets à falsifier celles
qui sont susceptibles de l’être avec des ingrédients de moin-
dre valeur, afin d’en augmenter la quantité, sans s’em-
barrasser des altérations qu’ils occasionnent à leurs vertus;
altérations qui sont le plus souvent dangereuses. Mon in-
tention est de faire connoître les matières qu’on emploie
pour les falsifier , du moins autant qu’elles sont venues à
ma connoissance.
J1 y a des drogues dont il est presque impossible de recon-
noître la falsification : j’en fais mention dans cet article ,
afin qu’on soit en garde , et qu’on ne les acheté que de
personnes sûres.
Silvius a inséré dans son ouvrage un chapitre sous le
titre des médicaments substitués , etc . : mais il n’y parle
que des médicaments qui peuvent être employés au dé-
faut de ceux qui manquent; au lieu que notre intention
est de faire connoître les drogues susceptibles d’être alté-
rées , et d’indiquer les moyens de reconnoitre ces fraudes.
ÉLÉMENTS UE PHABMACIÜ 21
J’ai choisi l’ordre alphabétique, afin de faciliter au lec-
teur la recherche des matières.
Agaric. Excroissance fongueuse , blanche , légère , qui
croît sur un arbre que l’on nomme méleze. Le meilleur
agaric nous vient du Levant : c’est un purgatif qui est fort
usité en Médecine. Quelques Droguistes de la campagne
donnent à sa place les grosses racines de bryone ; mais
cette substitution est trop grossière pour que les personnes
de l’art y soient trompées.
Argent vif , mercure ou vif argent. On falsifie cette
substance métallique avec du plomb par l’intermede du
bismuth. On fait fondre ensemble, dans une marmite de
fer , parties égales de plomb et de bismuth : on y ajoute du
mercure jusqu’à concurrence de moitié du poids de la
masse totale : on remue le mélange jusqu’à ce qu’il soit re-
froidi; il résulte un amalgame fluide qui ne prend point
de consistance en se refroidissant, et qui peut passer presque
entièrement à travers les pores d’une peau de chamois ,
comme feroit le mercure s’il étoit seul. Cet amalgame laisse
néanmoins échapper une certaine quantité de bismuth ,
qui vient nager, au bout d’un certain temps, à la surface
cîu mercure , sous la forme d’une poussière grise cendrée ;
mais le plomb y reste toujours souslaforme coulante. Cette*
sophistication présente des phénomènes chymiques très
difficiles à expliquer.
Le mercure et le plomb amalgamés à parties égales, ou
le bismuth et le mercure amalgamés dans les mêmes pro-
portions , forment des amalgames qui sont solides. Le
plomb et le bismuth forment également un mélange solide;
mais la réunion des trois corps donne un mélange qui est
presque aussi fluide que le mercure pur.
On reconnoît ce mercure sophistiqué, i°. en ce qu’il
est spécifiquement moins pesant que le mercure ordinaire,
2°. Lorsqu’on le fait couler doucement sur une assiette de
faïence ou dans un vase de verre à fond plat , il laissé après
lui une légère poussière métallique qui lui fait faire la
queue; c’est-à-dire que chaque goutte de ce mercure a une
espece de petit pédicule , au lieu d’être parfaitement ronde.
3W. Enfin, en mettant un peu de mercure dans une petite
cuiller de fer, et le faisant chauffer, le mercure se dissipe
et les matières métalliques qui lui étoient unies restent au
fond de la cuiller.
B iij
ïf» É-L&MEWT.S DE P H 'A R M A CI E.‘
Baume de Canada. Le baume de Canada est une téré-
benthine qui a une odeur particulière, plus douce et moins
désagréable que la térébenthine : quelques personnes mê-
lent de la térébenthine avec de l’alitali fixe en liqueur : elles
agitent ce mélange : la térébenthine perd beaucoup de son
odeur fqrte , et’ elle acquiert cellè dû* baume de Canada.
On recomroH. pefte fraude en. ce que ce baume artificiel est
d’une couleur rousse; il est plus épais, et son odeur différé
toujours de celle du vrai baume de Canada.
Baupie 'de Copahu, espece de térébenthine. On fal-
sifie ce barque avec une espece de térébenthine qui est
irès fluide : cette- fraude est difficile à reconnoître , sur-tout
lorsqu’on n’en a mêlé qu’une petite quantité, parceque
l’odeur forte et particulière de ce baume masque entière-
ment-Æelle(jd,e la térébenthine qui est beaucoup plus foible.
<Jette tromperie n’est pas à beaucoup près aussi importante
que la précédente.
Baume da Pérou liquide. Ce baume est blanc ou noir:
c’est de ce dernier que nous entendons parler , parcequ’il
est d’un grand usage en Médecine , et que i’autre est très
arare, et n’est point pour cette raison employé. On falsifie ce
foaume avec la seconde huile de Benjoin , qui passe en dis-
tillant cette résine dans une cornue. On la fait digérer sur
des germes de peuplier, qui sont très résineux, et qui ont
une odeur à peu près semblable à celle du baume du Pé-
rou : on mêle ensuite, cette huile avec une certaine quantité
de baume noir du Pérou. Cette fraude est difficile à re^
conrtoître , si ce n’est à l’odear qui est beaucoup moins
suave et moins forte que celle du baume du Pérou très
pur.
Baume de la Mecque ou Baume de Judée. On falsifie
ce baume avec de la térébenthine ou avec d’autres baumes
qui viennent dans le pays. L’épreuve qu’on fait ordinaire-
ment pour reconnoître la pureté du baume de la Mecque
est fautive: elle consiste à mettre une goutte de ce baume
çur un verre d’eau: elle s’étend sur le champ: elle 'en oc-
cupe toute la surface, et se convertit en une pellicule mince
et blanchâtre qu’on ramasse avec la tête d’une épingle. Ce
•lpaume ne fait cet effet que lorsqu’il est bien fluide et nou-
veau; lorsqu’il est un peu vieux ou qu’il s’est un peu épaissi
à Pair , il n’en est pas moins vrai baume de la Mecque; et
^cependant il ne peut plus supporter cettç épreuve, tandis
éléments b e pharmacie; î3
que ce même baume falsifié la supporte, pourvu qu’il soit
suffisamment fluide; et il efface le vrai baume de la Mecque
qui s’est un peu épaissi par vétusté ou par accident, comme,
par exemple, s’il est resté un couit espace de temps al air
dans un endroit chaud.
Beaucoup de personnes croient que le vrai baume de-
Judée est si rare qu’il est presque impossible de s’en pro-
curer. C’est un préjugé dont profitent adroitement ceux
qui disent l’apporter directement du Caire , croyant par
ce moyen avoir le droit de le vendre au poids de l’or. Ce
baume a pu être très, cher dans les commencements qu’on
l’a apporté en Europe ; mais depuis nombre cl années
qu'on se le procure par le commerce, on l’a parfaitement
pur à un prix modéré. Ce baume est même préférable à
celui qu’apportent les voyageurs.
Baies de Nerprun ou Noirpmn , Bourg-Epine. Frai*,
d’un petit arbrisseau qui croît dans nos campagnes. Les
paysans qui nous vendent ce fruit y mêlent, lorsqu il est
rare , le fruit des épines que l’on nomme prunelles. On fait
avec le suc du fruit de nerprun un syrop très purgatif qu’on
emploie dans l’hydropisie, au lieu que les fruits des épines »
sont astringents. 11 est facile de sentir tous les inconvé-
nients qui peuvent résulter d’une pareille fraude , et à quoi
sont exposés ceux qui , sans connoissances, s’occupent
néanmoins de la préparation des médicaments.
On reconnoît cette fraude facilement en écrasant quel-
ques grains de ces fruits: ceux de nerprun sont remplis de
plusieurs semences; les prunelles au contraires ne con-
tiennent qu’un petit noyau.
Baies de Sureau. Ces baies et celles d’hieble, qui sont
les fruits d’une espece de sureau, se ressemblent parfaite-
ment : les paysans qui ramassent ccs fruits, les mêlent et
les vendent indistinctement l’un pour l’autre; heureuse-
ment qu’ils ont, à très peu de choses près, les mêmes ver-
tus , et que la tromperie ne peut entraîner avec elle aucun
inconvénient fâcheux.
Cependant on distingue les baies d’hieble à la propriété
qu’elles ont de rougir les doigts en les écrasant : les baies
de sureau, au contraire, ne donnent qu’une couleur de
feuille morte.
Bèzoard , ou calcul animal; espece de pierre qui se
trouve dans ccrlains animaux et dans diverses parties r
B iv
a4 _ JE l’HJUIlctr,
comme l’estomac, les intestins, Ja rate, la vésicule du foie, etc.'
Un a les bezoards orientaux et les bézoards occidentaux:
les premiers sont les plus estimés : on leur a attribué de
grandes vertus sudorifiques, et on croit qu’ils chassent le
venin hors du corps. Les bézoards orientaux sont plus chers
a proportion qu’ils sont plus gros. On les falsifie, c’est-à-dire
qu on en fait de factices avec des substances qui ont des
vertus analogues à celles qu’on attribue aux vrais bézoards:
on en forme une pâte , à laquelle on donne la figure des bé-
zoards ordinaires.
Les compositions nommées pierres de Goa, sont encore
de faux bézoards : on les fait avec des serres d’écrevisses
de mer, des coquilles d’huîtres broyées sur le porphyre,
du musc, oe 1 ambre gris , etc. on en forme une pâte avec
laquelle on fait des boulettes de la grosseur des bézoards
ordinaires, qu’on roule ensuite dans des feuilles d’or : on
les fait secher et on les polit. Ceux qui veulent imiter
davantage les vrais bézoards ne mêlent point les feuilles
d’or dans leurs mélanges, et ils en imitent mieux la cou-
leur. Ces faux bezoards sont faciles à reconnoître par
l’épreuve suivante. On écrase un peu de blanc de céruse
sur un morceau de papier, ensuite on frotte le bézoard sur
la trace de blanc de ceruse, qui devient jaune verdâtre
lorsque le bézoard n est pas factice; du moins, jusqu’à
présent, les plus fameux falsificateurs ne sont pas encore par-
venus à procurer cette propriété à leurs bézoards factices.
Bois de Gui de chêne. Nous indiquerons à l’article du
choix des plantes les ruses qu’emploient les gens qui le ra-
massent pour donner , comme gui de chêne , celui qui n’est
que gui de pommier ou d’épine.
Casse en hâtons . Fruit d’un arbre qui croît dans le Le-
vant en Egypte et dans les isles Antilles. C’est une siliquo
ligneuse presque ronde, formée de deux coques très jointes
ensemble de différentes longueur et grosseur. On doit la
choisir grosse , nouvelle , entière, unie , pesante, ne son-
nant point quand on secoue les bâtons , exempte d’odeur
d’aigre quand on la casse.
Son intérieur est rempli de cloisons qui contiennent cha-
cune un pépin et une portion de pulpe. Cette pulpe ren-
ferme un suc sucré d’une saveur assez agréable et très dis-
posé à fermenter. La casse est sujette à se dessécher dans
l'intérieur: les semences se détachent et vacillent dans les
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE» ^5
cloisons. On appelle sonnettes les bâtons de casse qui font
ainsi du bruit. Lorsqu’elle n’est que desséchée, quelle
n’est point moisie dans son intérieur , et que la fermen-
tation n’a point précédé son dessèchement , elle n en est
pas moins bonne ; mais communément on n admet dans
le commerce que la casse qui n’est point sonnante. Lors-
qu’elle s’est desséchée et que les pépins vacillent, quelques
personnes la rendent commerçable en la plongeant dans
l’eau pendant un certain temps : l’eau , en s’insinuant
dans l’intérieur, gonfle la pulpe , les pépins, et délaie l’ex-
trait sucré : la casse alors n’est plus sonnante : on entre-
tient cette plénitude en l’exposant à la cave , et en la re-
couvrant de sable ou de terre humide ; mais peu à peu
le suc sucré de la casse entre en fermentation , il acquiert
une odeur et une saveur d’aigre , de chanci et de cave très
désagréable. Cette casse , quelque temps après qu’on lui
a fait subir cette préparation , a perdu presque entièrement
ses vertus laxative et purgative.
11 y a une espece de scarabées qui habitent les caves :
ces insectes percent les bâtons de casse, principalement
lorsqu’ils sont dans cet état : les ouvertures qu’ils y font
accélèrent encore la défectuosité de la casse ainsi altérée.
Fleurs de soufre. L’acide vitriolique se tire du soufre.
Pendant qu’il se dégage de cette substance , une partie
échappe à la décomposition et se réduit en fleurs de soufre;
elles sont mêlées avec l’acide, on le laisse reposer; les
fleurs viennent surnager l'acide, on les enleve avec une écu-
moire de plomb , on les lave, on les fait sécher et on les
met dans le commerce ; ordinairement ces fleurs de soufre
sont très acides , pareequ’on les a mal lavées : il est néces-
saire d’achever de les laver dans beaucoup d’eau jusqu a ce
qu’elles sortent insipides. Les fleurs de soufre sont em-
ployées dans les maladies de poitrine : on sent que si on
leur laissoit cet acide, elles pourroient faire beaucoup de
mal, prises intérieurement.
Follicule de Séné , fruit en gousse qui contient la graine
du séné. On trouve dans le commerce deux especes de fol-
licules. Celles qui viennent du Levant sont les meilleures:
elles sont larges et leurs semences sont applaties. Les au-
tres nous viennent de Moxa: elles sont étroites, petites,
contournées , et leurs semences forment une éminence
considérable. Ces dernieres follicules sont à vil prix , par-
' Eléments ue pharmacie^
cequ’elles sont peu purgatives. 11 seïoit à souhaiter qu’on
ne les employât jamais. Depuis quelques années il vient
une troisième espece de follicules de couleur jaune clair :
elles sont moins estimées que celles du Levant ; mais on
ne sait point encore si les raisons de préférence sont bien
I ondées.
Gomme Arabique , substance mücilagineuse, seche.
On nous Lapportoit autrefois de l’Arabie : celle qu’on
trouve communément dans le commerce porte le nom de
Gomme du Sénégal: c’est un amas de gommes qu’on ra-
masse sur differents arbres, comme les pommiers , les poi-
riers , les pruniers, les amandiers , l’érable , etc. On mêle
ces gommes pour n en faire que d’une seule qualité : elles
paroissent avoir à peu près les mêmes vertus : il seroit à
souhaiter cependant qu’on fît un choix des gommes de la
meilleure qualité et d’une seule espece d’arbres pour l’u-
sage de la Médecine. Certaines gommes , produites par
des aibies qui ont des seves actives, comme le pêcher,
doivent avoir quelques propriétés dilïérenles de celles que
produisent les acacias ou les poiriers. La gomme arabique-
qu on emploie dans Ja Médecine et dans la Pharmacie doit
etre choisie nette, bien transparente, bien seche, sans sa-
veur, et se dissolvant entièrement dans l’eau.
Gomme Elémi. C’est une résine pure qu’on nous ap-
porte du Mexique en pains de deux ou trois livres, et en-
veloppés dans des feuilles de cannes d’Inde : on falsifie cette
résine en la mêlant avec d’autres résines plus communes
et du galipot. Il nous vient depuis quelques années, de la
gomme elémi en caisse qui est parfaitement blanche, très
pure, d une bonne odeur, et de la consistance d’un bon
miel ferme : cette derniere gomme élémi mérite la préfé-
rence.
Graisse de Blaireau. Cette graisse est particulièrement
employée comme très adoucissante, propre à fortifier les
nerfs et à réunir les lentes et les gerçures des mamelles: on
la falsifie en la mêlant avec d’autres graisses plus commu-
nes, comme celle de porc. Cette tromperie est difficile à
reconnoître : au reste la graisse de blaireau n’a pas les ver-
tus qu’on lui attribue; celle de porc la remplace avec avan-
tage. La graisse de blaireau, comme toutes les autres, est
susceptible de rancir; et dans cet état elle a des propriétés
absolument contraires à celles qu’elle a lorsqu’elle est ré*
ÉLÉMENTS DE/ PHARMACIE. ^
tente; d’ailleurs on ne peut pas se la procurer aussi com-
modément que la graisse de porc qu’on peut renouveller
aussi souvent qu’il est nécessaire. '
Graisse d’Ours. Tout ce que nous avons dit de la graisse
de blaireau est applicable à celle-ci , et à toutes les graisses
qu’on emploie en Pharmacie et qu’on ne peut préparer soi-
même: elles sont fort sujettes à être falsihées.
Huile de Palme. C’est une huile épaisse comme du
beurre, d’une couleur jaune doré, d’une odeur assez agréa-
ble , qu’on tire , par décoction et par pression , de l’amande
d’un fruit nommée Aouara , qui vient sur une espece de
palmier au Sénégal , au Brésil et en Afrique. Quelques per-
sonnes imitent cette huile en mêlant de la graisse de porc
et du suif de mouton avec un peu d’iris pour lui donner à
peu près l’odeur qu’a cette huile de palme; et on colore ce
mélange avec de la racine de curcuma.
Kinkina , voyez Quinquina.
Manne , substance sucrée , concrète , que l’on recueille
sur les frênes cultivés, en Calabre, en Sicile, etc. On con-
noît la manne sous trois états differents, et qui ont aussi
autant de dénominations ; savoir , la manne en larmes qui
est la meilleure-, la manne en sorte qui est aussi bonne,
mais qui est moins propre; et la manne grasse qui est in-
férieure aux précédentes : il y a enfin des especes de man-
nes grasses qui sont coulantes comme du miel. Cette der-
nière qualité de manne est un produit de la cupidité et de
la friponnerie: elle est un mélange de vieilles mannes qui
ont perdu leur qualité par vétusté , de miel et de poudres
purgatives. Cette manne purge davantage que celles qui
n’ont point été travaillées : c’est ce qui a donné lieu au pré-
jugé, que les mannes grasses purgeoient mieux que les
belles mannes en larmes et en sorte. Si l’on examine les
accidents qui arrivent par l’usage de ces sortes de mannes
mêlées avec des purgatifs violents, et administrées contre
l’intention du Médecin, on doit désirer que la police pu-
nisse sévèrement ceux qui se mêlent de faire de pareilles
mixtions.
Quelques personnes font artificiellement la manne en
larmes. Pour cela elles font dissoudre de la manne com-
mune dans une petite quantité d’eau : elles laissent déposer
la liqueur: elles la décantent pour en séparer les impure-
tés; elles la font épaissir ensuite jusqu’à ce qu’elle se con^
-8 ELEMENTS DE PHARMACIE.
gde entièrement en se refroidissant: alors elles suspendent
des lus et les plongent à plusieurs reprises, comme lorsqu’on
lait de la chandelle ; elles ôtent les fils , et la mettent en
vente lorsqu elle a acquis un degré de s^ccité convenable.
C^ette manne imite très bien la manne en larmes qui est na-
turellement percée de petits trous, et l’on peut dire
qu elle 1 égalé en bonté, puisque ce n’est qu’une manne
très pure.
Moelle de Cerf. La moelle de cerf est une sorte de graisse
qu 011 peut se procurer facilement; cependant elle est su-
jette a être falsifiée avec de la moelle de bœuf et du suif de
mouton.
Musc , substance contenue dans une petite poche ou
vessie , placée sous le ventre d un animal qu’on nomme
Gazelle. Le meilleur musc nous vient de Tonquin , en
petites vessies, a peu près rondes, de la grosseur environ
d un gros rnaron d’Inde,, garnies de poils gris ou blancs à
1 extérieur. Le musc est fort cher: il est pour cette raison
sujet à être altéré. Des falsificateurs ôtent le musc de l’in-
térieur des vessies, le mêlent avec des matières de vil prix,
comme du sang desséché , de la terre, etc. ; quelques uns
introduisent dans les vessies de petits morceaux de plomb.
Comme le musc a une odeur très forte, il est souvent dif-
ficile de reconnoitre celui qui n’a été altéré que de la moi-
tié ou d un quart. On doit choisir le musc en vessies pleines
qui n ont pas été ouvertes , et dont l’intérieur est rempli
d’une matière presque seche, légère, en petits grumeaux,
d une odeur forte , fatiguante , et d’une couleur brune
foncée.
Myrrhe. Gomme résine qu’on trouve dans le commerce
en larmes très pures , ou en sorte : la myrrhe en sorte est,
la plupart du temps, un mélange de plusieurs gommes ré-
sines ou de gommes simples: elles prennent l’odeur de la
myrrhe en séjournant avec elle dans des caisses. On falsifie
encore la myrrhe en faisant infuser de ces gommes dans des
décoctions faites avec des portions de myrrhe impure, et
qu’on auroit beaucoup de peine à vendre.
Poivre, fruit en grape du poivrier. Il y a différents poi-
vres d’usage dans la Pharmacie : les poivres blanc et noir
sont les seuls employés pour assaisonner les aliments. Le
poivre blanc naturel est extrêmement rare; il ne s’en trouve
que dans les cabinets des curieux et point dans le com-
i£l£ments de pharmacie/ 29
rnerce , apparemment pareeque cette espece n’est point
abondante, on qu’elle est moins bonne ; ce qui aura fait
négliger de la cultiver. Ce que l’on nomme poivre blanc
n’est ordinairement rien autre chose que le poivre noir du-
quel on a enlevé l’écorce : ce sont les Hollandois qui se
sont emparés de cet objet de travail qui n’altere en rien les
bonnes qualités du poivre.
Quelques falsificateurs blanchissent le poivre et en aug-
mentent en même temps le poids avec des matières très pe-
santes, sans s’embarrasser des propriétés vénéneuses des
substances qu’ils emploient pour faire leur falsification.
Ils mettent du poivre noir dans des tonneaux avec une
suffisante quantité d’eau pour humecter seulement les
grains afin de les faire gonfler : ils laissent le poivre fermen-
ter pendant plusieurs jours jusqu’à ce qu’il s’échauffe pro-
digieusement , et que l’écorce, en quelque maniéré pourrie,
puisse quitter le grain facilement : ils mettent ensuite ce
poivre dans une grande bassine de cuivre percée de trous
comme une grosse râpe: ils plongent et suspendent cette
bassine dans un baquet plein d’eau: ils frottent le poivre avec
un balai usé afin de détacher le mieux qu’il est possible l’é-
corce noire , qui se réduit en poussière et passe à travers les
trous de la bassine, tandis que le poivre , dépouillé de son
écorce , reste dans cette même bassine ; ensuite ils recou-
vrent ce poivre d’une couche de pâte faite avec de la
colle d’amidon, mêlée d’une plus ou moins grande quan-
tité de blanc de céruse : ils remuent et secouent le poivre
dans cette pâte jusqu’à ce qu’ils le trouvent suffisamment
chargé ; alors ils le mettent sécher, et le remuent encore
après qu’il est sec pour arrondir la pâte qui reste appliquée
autour des grains de poivre.
Ils font sécher à part l’écorce du poivre qui a passé à tra-
vers le crible ; ils la réduisent soigneusement en poudre ,
et ils la vendent pour du poivre noir en poudre. D’antres
emploient dans leur pâte, pour blanchir le poivre, de la
craie au lieu de blanc de céruse. En i75i on fit une saisie
de poivre ainsi falsifié : on l’examina-, on trouva qu’il con-
tenoit près de quatre onces de pâte par chaque livre de poi-
vre, et ces quatre onces de pâte rendirent près de deux
onces de plomb par la fonte au creuset.
Quinquina. Ecorce d’un arbre qui croît au Pérou. Il y
a deux especes de quinquina , l’un cultivé et l’autre qu’on
3o ïlïmektj pe pharmacie!
ne cultive point. Le cultivé est le meilleur. On sait oui?
c’est un excellent spécifique contre la fievre. On mêle parmi
les écorces du quinquina des écorces de branches d’autres
arbres qui y ressemblent le plus , comme celles du cerisier.
11 est encore sujet à être mêlé avec l’écorce du quinquina
Jî!?r^rC,1^ve’ fi110 ^ on nomme quinquina femelle. Ces
falsifications sont faciles à reconnoître pour peu qu'on ait
vu et manié le bon quinquina.
Rhubarbe , racine d une plante dont on fait un ^rand
usage dans la Médecine et dans la Pharmacie. Elle& est ,
comme toutes les autres racines, sujette, en vieillissant,
à être attaquée par les vers, et elle perd sa fraîcheur. Il y
a des gens qui ont la patience de boucher tous les trous les
uns après ies autres en appuyant sur les bords avec la
pointe d un couteau. Ils la roulent ensuite dans des poudres
jaunes en la secouant fortement, afin que la surface des
morceaux de rhubarbe puisse s’user et en présenter une
nouvelle qui n’ait pas encore reçu d’altération de l’air ;
alors ils la mettenten vente comme une rhubarbe nouvelle;
mais les connoisseursn’en sont jamais les dupes: en cassant
plusieurs de ces morceaux de rhubarbe, on découvre dans
I intérieur la piqûre des vers, souvent l insecte même ou
au moins ses excréments.
Rhapontic. C’est une fausse rhubarbe que quelques per-
sonnes de la campagne vendent pour de la rhubarbe; mais
les gens de l’art savent très bien la distinguer: aussi n’y
sont-ils jamais trompés.
Résine de Jalap. Cette substance est préparée par les
Artistes : nous en parlerons dans son temps. Elle ne de-
vroit pas , à la rigueur , être placée ici ; mais comme il s’en
trouve dans le commerce une très grande quantité qui a
été préparée chez l’Etranger, elle est pour ainsi dire regar-
dée comme drogue exotique. Les résines de Jalap, qui ont
été préparées chez l’Etranger, sont falsifiées ou avec de la
poix résine, ou avec d’autres substances résineuses de vil
prix qui ne sont point purgatives. D’autres mêlent avec
cette prétendue résine de Jalap de la gomme gutte, ou
d’autres purgatifs aussi violents : c’est ce qui fait regarder
la résine de Jalap comme un purgatif très infidèle, qui quel-
quefois ne purge presque point, donné même à grande dose,
tandis que dans d’autres circonstances il occasionne de dan-
gereuses.superpurgations, acfininistrémême en petite dose:
ÉLÉMENTS DE PHARMÀCll' 3 1]
ces différences viennent de l’espece de résine de jalap
qu’on a employée; au lieu que la vraie résine de jalap
forme un excellent purgatif qui est constant dans ses effets.
Résine de Sccimmonèe. Tout ce que nous venons de
dire sur la résine de jalap est applicable à la résine de
scammonée qui a été préparée par les étrangers. Ces sub-
stances, comme nous le verrons, sont faciles à préparer,
et on ne doit employer dans la Pharmacie que celles qu’on
a préparées soi-même , ou fait préparer par des personnes
sûres.
La préparation des résines de jalap et de scammonéa
sont du ressort du Pharmacien: et ces deux substances
importantes devroient être absolument interdites au com-
merce de drogues simples.
Safran. On donne particulièrement ce nom aux éta-
mines de la fleur d’une racine bulbeuse. 11 y a deux es-
peces principales de safran: savoir, le safran gâtinois et le
safran bâtard. On trouve aujourd’hui dans le commerce
du safran semblable à celui du gâtinois, qui vient de plu-
sieurs endroits, soit d’Orange ou du Corntat d’Avignon.’
I)e tous ces safrans , c’est celui du Gâtinois qui est le meil-
leur et le plus estimé; il est d’une plus belle couleur et
d’une meilleure odeur. Le safran bâtard, que l'on nomme
aussi fleurs de cartham.e et safranum , n'est d’usage que
dans les arts pour la teinture.
Parmi ceux qui vendent du safran en poudre , il y en a
qui mêlent une certaine quantité de ce dernier avec le pre-
mier; plusieurs même donnent ce dernier tout pur en poudre
pour safran de Gâtinois; mais la fourberie est facile à re-
connoitre i°. par l’odeur du safran bâtard, qui est diffé-
rente de celle du safran gâtinois; 2°. le safran bâtard ne
donne qu’une teinture foible dans l’eau en comparaison de
celle que donne le safran fin.
Salsepareille. On n’emploie que la racine de cette planter
autrefois on n’en connoissoit qu’une seule espece; mais
présentement il s’en est introduit dans le commerce de trois
ou quatre especes qui sojit moins bonnes que la première.
Celle qu’on doit employer doit être choisie en longues
fibres grosses comme de moyennes plumes à écrire , noi-
râtre à sa surface , blanche en dedans , facile à se fendre en
deux, ayant un cœur ligneux très petit. Les autres especes
de salsepareille sont beaucoup plus grosses; il y en a même
32 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE;
qui sont aussi grosses que le petit doigt , et dont le cœur
ligneux est gros comme de grosses plumes à écrire. Toutes
ces salsepareilles sont d’un gris cendré à l’extérieur ; les
unes plus blanches , les autres moins blanches dans l’in-
térieur que celle de la première qualité.
Sang de Dragon. Résine pure qu’on nous envoie des
Indes figurée en boulettes ovales comme des olives , mais
Ïdus grosses et enveloppées dans des feuilles de l’arbre qui
a produit : chaque boulette est séparée par un fil qui serre
les feuilles qui servent d’enveloppes, apparemment pour
empêcher que le sang de dragon ne se réduise en poudre
par le frottement pendant le transport , parceque cette ré-
sine est très friable. Cette espece est très bonne ; on la
nomme sang de dragon en roseaux ; mais on fabrique un
faux sang de dragon avec des gommes de différentes especes
qu’on fait fondre ensemble: on les rougit avec du vrai
sang de dragon, ou avec d’autres matières propres à cela.
Ce faux sang de dragon est figuré en petits pains plats , du
poids d’environ une once ou deux: on ne doit jamais em-
ployer cette derniere espece pour l’usage de la Médecine.
On la nomme sang de dragon en -pain.
Scammonée. Gomme résine purgative formée avec le suc
laiteux de la racine, d’une plante que l’on nomme Con-
volvulus Syriacus. Cette plante croit en plusieurs lieux du
Levant, mais principalement aux environs d’AIep onde
S. Jeand’Acre: on la nomme à cause de cela scammonée
d’AIep. 11 y en a une autre que l’on nomme scammonée de
Smyrne: elle est moins bonne, et est sujette à être falsifiée
avec des gommes de toute espece : elle n’est la plupart du
temps qu’un amas de sucs laiteux de toutes les plantes épais-
sies ensemble , ou sur le feu, ou à la chaleur du soleil. La
scammonée d’AIep est seche, légère, friable, de couleur
grise , se réduisant en poudre facilement, d’une odeur fade,
assez désagréable. La scammonée de Smyrne , ou celle qui
est falsifiée, est au contraire pesante, solide, compacte,
point friable et plus difficile à être pulvérisée: l’odeur en
est moins forte, mais la couleur esta peu près la même.
Semences froides. Voyez leurs noms à l’article des mê-
dicaments simples , qu'on désigne collectivement sous une.
seule dénomination: on nous apporte les semences froides
des environs de Paris, toutes mondées de leurs enveloppes li-
gneuses. Ce sont des enfants qui sont ordinairement char-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.-1
gés de ce travail : on fait d’abord ramollir l’enveloppe en
mettant ces semences tremper dans de l’eau chaude ; en-
suite ils en prennent une poignée dans la main , et passent
les graines l’une après l’autre dans la bouche : au moyen
d’un coup de dent ils foiit sauter l’enveloppe. Ce métier est
des plus rudes pour les dents : les personnes qui le font
n’ont presque plus de dents à l’âge de vingt ans, ou les ont
très mauvaises. La préparation qu’on donne à ces se-
mences les met hors d’état de pouvoir se conserver en bon
état aussi long-temps que si elles avoient leurs écorces: au
bout de quatre ou cinq mois elles commencent à rancir :
les mites et les vers les attaquent. Certaines gens qui cher-
chent à ne rien perdre, se débarassent d’abord des plus
anciennes; et, lorsqu’elles sont dans un mauvais état , il»
en séparent les insectes par le moyen d’un crible : ils expo-
sent ensuite ces semences à la cave ou dans un endroit hu-
mide pour leur donner un air de nouveaulé. Cette trompe-
rie est facile à reconnoître , à cause du goût âcre de l’huile
rancie dans ces semences; ce goût est quelquefois si fort,
qu’il occasionne des ampoules dans la bouche lorsqu’on
les mâche. Plusieurs Pharmacopées prescrivent des semen-
ces (roides dans la formule du svrop d’orgeat, à dessein de
le rendre plus rafraîchissant ou plus agréable: mais on
sent bien que celles qui sont dans l’état dont nous venons
de . parler , remplissent précisément les indications con-
traires.
On farcit des poulets avec les quatre semences froides
pour faire des bouillons, ou plus rafraîchissants, ou plus
nourrissants a raison de leur mucilage qu’elles laissent dans
le véhicule. On sent parfaitement bien tous les inconvé-
nients qui doivent résulter de l’usage des bouillons où l’on
aurait fait entrer des semences âcres et caustiques*
Quelques falsificateurs , lorsqu’ils ne peuvent se déba-
rasser des semences froides à cause de leur mauvais état
les mêlent avec des amandes douces pour en tirer l’huile
conjointement , et ils la vendent pour l’huile d’amandes
douces, tirée sans feu: autre fourberie aussi préjudiciable
a la santé que les précédentes.
Suc de Citron. C’est le jus qu’on sépare des citrons en
les exprimant après en avoir séparé l’écorce jaune. Quel-
ques personnes le mêlent avec du suc de verjus dans les
amiées où des citrons sont un peu rares. Cette fraude
C
34 éléments de pharmacie.'
est difficile à feconnoître , parceque l’odeur du citron ré-
side seulement dans l’écorce jaune extérieure et non dans
le suc : d’ailleurs on lui donne facilement l’odeur par le
moyen de quelques zestes de citron. Un Apothicaire,
jaloux de la bonté de ses drogues , ne doit jamais employer
que le suc de citron qu’il a préparé lui-même.
Storax ou Styrax , résine dont il y a trois especes dans
le commerce ; savoir , le storax calamithe , le storax
oommuri , et le storax liquide. Ce dernier ne s’emploie
que dans les médicaments externes. Le premier est très
cher, et s’emploie dans les compositions qui doivent etre
prises intérieurement. La seconde espece est en masses
un peu friables : elle est très inférieure en vertus a la pre-
mière-, ce n’est, pour ainsi dire , que de la sciure du bois
de l’arbre qui produit le storax : on la pétrit avec les por-
tions défectueuses du storax calamithe. 11 y a des labn-
cants de chocolat qui font entrer de cette drogue dans leur
chocolat commun en place de la vanille qui est très chere;
ce storax, qu’ils nomment rigodon , a une odeur qui ap-
proche un peu de celle de la vanille : mais ceux qui con-
noissent l’odeur de l’une et de l’autre substance savent
très bien les distinguer. . c m
Tamarins , substance pulpeuse , ires aigre et lort utile
en Médecine , regardée comme un excellent purgatif qui
a£it doucement et en même temps avec beaucoup d et ica-
c?té. On la tire d’un fruit en silique , lequel croit sur 1 ar-
bre appelle tamarinier. Cette matière nous est apportée de
l’Asie de l’Amérique et de l’Afrique. Celle qui vient ne
l’Afrique est très rare : c’est l’Asie et l’Amérique qui nous
fournissent les tamarins dont on fait usage en P rance. On
les v prépare à peu près de la maniéré suivante.
Après avoir tiré de l’intérieur des sihqucs la substance
pulpeuse qu’elles contiennent , on la met dans des chau-
diems de cuivre, on l’y fait macérer a Iroid avec de 1 eau
ou du vinaigre jusqu’à ce qu’elle soit réduite a une espece
de pâte - ensuite on l’enferme dans des tonuaux pour la
, U ter dans le commerce. Cette méthode de préparer les
amarins m’a paru fort suspecte. J’étois bien convameu
. “une matière si acide par elle-même et ,omte encom
‘ du vinaigre , devoit nécessairement agir sur les vais-
seaux de cuivre dans lesquels on la lait macérer : je me
is assuré que tous les tamarins qu’on trouve dans le cour-;
SUIS
ÉLÉMENTS DE P ït A R M A C I E. 35
merce , contiennent une certaine quantité de verd-de-gris î
en plongeant dans des tamarins nue lame de couteau bien
propre, en moins d’un instant je l’ai trouvée toute cou-
verte de cuivre rouge: jai vu des tamarins où cette matière
pernicieuse se manifestait d’elle-même par une elilores-
cence verdâtre répandue sur leur surface.
Des personnes eu place , instruites du danger qu’il pour-
roi t y avoir à se servir des tamarins du commerce , ont
pris le parti de faire venir pour leur usage des tamarins en
«iliques. C’est une précaution qu’on devroit imiter dans
le commerce jusqu’à ce que les gens du pays aient changé
la maniéré de préparer cette drogue, qui , étant salutaire
par elle-même , peut devenir très nuisible par le vice de sa
préparation.
Cette observation importante mérite toute l’attention du
public et des personnes chargées par état de la santé des
citoyens. Si l'on ne ressent pas communément de mauvais
effets de l’usage des tamarins, cela doit être attribué à ce
qu’étant purgatifs, ils portent avec eux leur contre-poison ,
et tout écouler aussitôt la matière dangereuse qu’ils ont
portée dans les viscères. Mais il arrive quelquefois qu’une
purgation manque sou effet : elle séjourne alors dans les in-
testins; et si elle contient une substance pernicieuse, elle
peut produire de fâcheux effets. Au Sénégal on prépare
mieux les tamarins ; mais il n’en vient en France que pour
les cabinets des curieux.
Tuthie. C’est une espece de suie métallique qui s’élève
pendant la fusion et la fabrication du cuivré jaune. Le cui-
vre jaune, est lait avec du cuivre rouge et de la mine de
zinc, connue sous le nom de pierre calaminnire , qu’on
fait fondre ensemble (voyez Chymie expérimentale et. rai-
sonnée): pendant cette fusion , le zinc, qui est un demi-
métal volatil et calcinable , se réduit, en partie, en fleurs:
elles entraînent avec elles un peu de cuivre , ce cjui forme
une suie métallique de couleur grise cendrée qui s'attache
autour des barres de fer qu’on a disposées pour la recevoir :
on la détache à petits coups de marteau , et on l'obtient
en petits morceaux concaves par le côté où ils étoient at-
tachés aux barres de fer, et convexes à la partie supérieure.
Quelques falsificateurs ont imaginé de mêler un peu de
cuivre jaune, réduit en limaille, avec de l’argille bleue, de
pétrir ce mélange, et de le taire sécher sur des verges de
C ij
36 ÉLÉMENTS DE PHARMAClïj
fer rondes , afin de donner à cette fausse tntliie toute l’ajv
pare.nce de la vraie. Mais cette tromperie est facile à re-
connoitre. Cette fausse tuthie est plus friable et se délaie
dans l’eau en exhalant une odeur de terre semblable à celle
que donnent les argilles ; toutes propriétés que n’a point
la vraie tuthie.
D’autres falsificateurs plus raffinés font calciner légère-
ment cette fausse tuthie après qu’elle est seche, afin de lui
donner plus de corps: dans ce cas il est assez difficile de
la? reconnaître ; si ce n’est cependant par les points brillants
provenant de la limaille mêlée avec l’argille et qu’on re-
marque dans l’intérieur en cassant les morceaux ; au lien
que la vraie tuthie est égale par-tout, et n’a aucuns points
brillants.
Vanille, Gousse ou fruit d’une plante qui croit au Me-
xique. La vanille entre dans quelques compositions de Phar-
macie ; mais son plus grand usage est pour le chocolat. La
cherté de ce fruit est cause qu’il ne s’en fait que peu de
débit: il se seche et dépérit considérablement en vieillis-
sant. Quelques personnes racommodent la vanille en la
maniant et en la laissant séjourner dans un mélange de sto-
rax, d’huile d’amandes douces et de baume du Pérou li-
quide. Cette tromperie est difficile à être reconnue de ceux
qui ne sont pas dans l’usage d’en voir souvent.
La vanille, en passant son point de maturité sur la plante,*
s’ouvre et laisse découler une liqueur balsamique très agréa*
ble , qui prend de la consistance à l’air : c’est ce que l’on
nomme baume de vanille. Les gens du pays sont sujets à
falsifier celle qui a ainsi fourni son baume: ils remplissent
l’intérieur des gousses avec des corps étrangers: ils bouchent
les ouvertures avec de la colle, ou en les cousant adroite-
ment; ils les font ensuite sécher, et mêlent ces gousses fat;
sifiées avec les bonnes.
3
SECONDE PARTIE.
De V élection des médicaments simples , temps de se
les procurer , 'ce quil faut observer clans leur récolte ,
/<7 maniéré de les fa ire sécher , celle de les conser-
ver.
L’élection est cetle partie rie la Pharmacie qui enseigne
à bien choisir et à bien discerner les bons médicaments
simples d’avec ceux qui sont mauvais ou sophistiqués.
Il ne suffit pas à un Pharmacien de bien connoîLre la
matière médicale telle qu’on peut l’avoir dans des bocaux
placés dans un cabinet ; il est encore de son devoir d’être
instruit du choix qu’il doit faire des substances naturelles
relativement au temps et au lieu où ii peut se les procurer.
Il laut qu’il connoisse la maniéré de les récolter , de les ar-
ranger , de les laire sécher, et enfin celle de les conserver
avec tonie leur vertu sans qu’elles éprouvent d’altération
jusqu’à ce que la saison permette de les renouveller. C’est
de la connoissance de tous ces détails que résulte la per-
fection des médicaments simples, et de ceux qu’on doit
composer. C’est aussi cette connoissance qui distingue le
bon Pharmacien.
Nous ne parlerons que de la matière médicale indigène;
les observations exactes sur la récolte de la plupart des
drogues simples exotiques manquent absolument: néan-
moins il sera facile à ceux qui habitent les pays étrangers
ou 1 on récolté des drogues simples , de faire l’application
des principes que nous établirons. On nomme drogues
exotiques celles qu’on nous apporte de l’étranger toutes
seches.
lettons d’abord un coup -d’œil général sur les diffé-
rents lieux ou nous pouvons récolter les productions de la
nature: ensuite nous établirons des réglés certaines pour
les avoir avec toutes leurs vertus.
_ J a surface de la terre est couverte d’une multitude pro-
digieuse de végétaux et d’animaux. Si nous pénétrons dans
sou intérieur, nous la trouvons remplie d’une infinité de
substances propres à la Médecine et à la Pharmacie, Beau-
coup de ces corps sç ressemblent par leur port extérieur*
38 ' ELEMENTS DE PHARMACIE.'
mais on n’en trouve point qui soient exactement sembla-
bles. De même que les animaux ont des habitations diver-
ses , mais relatives à leurs mœurs; les végétaux occupent
les lieux et les positions les plus variées et les plus propres à
leur accroissement. Nos besoins et notre industrie les vont
chercher dans les bois , les campagnes, les montagnes , les
lieux arides , pierreux , ou marécageux , souvent même
à la surlace des eaux, au fond des rivières, des lacs et
des mers: ces plantes, fortement attachées au lit des eaux
par leurs racines, sont' en état de lutter perpétuellement
contre le courant qui tend à les arracher. La nature a aussi
placé des plantes dans des lieux toujours remplis d’eau
chaude peu différente du degré de l’eau bouillante , tel que
le confervci thermcirum , qui est un tremellcî , suivant
3\J. Adanson. Comme les plantes et les animaux nous sont
offerts par la nature dans des âges bien différents, leurs
propriétés doivent varier , et varient en effet. Certaines
plantes contiennent dans leur jeunesse des principes qu’on
ne retrouve plus lorsqu’elles sont dans leur maturité. Les
animaux perdent de leur force et de leur vigueur en vieillis-
sant : les substances qu’ils fournissent dans leur vieillesse
aie sont pas non plus aussi efficaces que celles qu’ils don-
nent dans leur jeunesse.
La nature nous prodigue ses présens dans toutes les
saisons de l’année. Il y a des plantes qui ne végètent, ne
fleurissent et ne parviennent à leur plus grande vigueur que
dans les belles saisons du printemps, de l’été ou de l’au-
tomne; tandis que d’autres résistent au froid, viennent
sous la neige , telles que l egenepi, ou Y absinthe des Alpes ,
quelques renoncules. Néanmoins elles n’y fleurissent pas;
elles attendent le retour de la belle saison pour se mettre
en pleine végétation.
Certaines plantes et certains animaux entiers , et souvent
leurs parties séparément , sont employés en Médecine dans
leur état de fraîcheur; quelquefois aussi, après avoir été
desséchées , pour y avoir recours dans le courant de l’année.
D’après cet exposé, il est, comme on voit, bien essentiel
d’établir des réglés sur le choix des substances que nous
fournit la nature, et sur le temps où l’on doit se les pror
curer pour les avoir dans leur plus grande vertu.
Les réglés que nous croyons devoir prescrire sont fondées
sur des observations constantes; et sur les principes de la.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE'. $9
saille physique. Nous ne parlerons point, par conséquent,
de ces préceptes bizares qu’enseignoient les anciens ,
comme, d’observer le cours des astres, parcequ’ils peu t
soient que les planètes avoient des influences sur les vé
gétaux et les animaux, et même sur les minéraux.
Silvius, qui a senti toute l’importance de ces instruc-
tions, ne les a point négligées clans son 1 rai té. il a divisé
en vingt-deux chapitres tout ce qu’on pouvoit due de
plus raisonnable sur l’élection des médicaments simples,
sur leur récolte, et sur la maniéré de les conserver. Ceux
qui, depuis lui, ont travaillé sur le même sujet, se sont
contentés, le plus souvent, de le copier.
Le fond de la doctrine que je vais exposer dans cette se-
conde partie , appartient à cet habile Médecin : j’y ai ajouté
seulement des remarques particulières.
On fait usage de beaucoup de plantes sans leurs fleurs,
d’autres s’emploient lorsqu’elles sont en fleurs; enfin on
se sert de plusieurs fleurs sans leurs plantes. Parmi lesfleurs,
les unes doivent rester avec leurs calices, parceque c est
dans cette partie que réside le plus de vertu. 11 y a des fleurs
dont les pétales seulement sont d’usage , et d’autres fleurs
dont les pétales doivent être mondées de leurs onglets. Nous
rendrons compte de tous ces détails à mesure que l’occa-
sion se présentera.
Choix des plantes.
On doit préférer les plantes et toutes les parties des vé-
gétaux cpii croissent éloignés les uns des autres; ces vé-
gétaux sont mieux nourris, plus gros, et ont plus de vertu,
parcequ’ils ne s’onlevent pas mutuellement la nourriture de
Pair et de la terre. O11 choisit toujours les plantes ou les
simples qui ont le plus d’odeur, de saveur et de couleur,
lorsqu’ils doivent en avoir.
11 faut éviter de prendre les simples mal formés, et dont
l’accroissement a pu être dérangé par des maladies ou par
des jeux de la nature : ce qui peut altérer leur propriété ou
leur en donner de nouvelles.
Les simples doivent être choisis dans les lieux qui leur
sont naturels, par exemple, le capillaire, le castoreum, tout
deux de Canada , méritent la préférence sur les mêmes sub-
stances des autres pars.
C iv
$0 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
Les plantes des pays chauds, qu’on cultive avec tant de
Soin dans des serres où l’on tient, par le moyen des poêles,
la chaleur à la température du lieu qui leur est naturel,
r;e viennent pas, à beaucoup près, aussi-bien que dansleurs
climats : elles dégénèrent de plus en plus ; elles deviennent
pour ainsi dire méconnaissables. 11 eu est de meme des
plantes des pays froids transportées et cultivées dans les
pays chauds. Ces altérations sont presque insensibles dans
les premières années; mais peu- à-peu ces plantes ne par-
viennentplus à leur maturité; leurs feuilles deviennent pâles,
languissantes; leurs fruits ne mûrissent plus; enfin les sucs
nourriciers de ces plantes ne sont plus les mêmes ni dans
les mêmes proportions : elles perdent leurs vertus encore
plus rapidement.
11 en est de même des plantes qui croissent dans les lieux
arides ; lorsqu’elles sont transplantées dans des endroits
humides et marécageux, elles changent souvent de figure;
peut-être acquierent-elles de nouvelles qualités; je laisse
aux Botanistes le soin de ces recherches.
Les animaux des pays chauds, transportés dans les pays
froids , éprouvent les mêmes vicissitudes que les plantes ;
mais les plantes et les animaux des climats tempérés ne
sont pas aussi sujets à ces alternatives: c’est pour' cette
raison que les anciens Praticiens ne prescrivpient que des
plantes non cultivées , parcequ’ils pensoient que la nature
leur distribuoit le lieu et le climat qui leur étoient propres :
ils n’employoient les plantes cultivées qu’au défaut des pre-
mières.
Ce que nous disons là n’est pas non plus sans excep-
tions. Les plantes aromatiques de nos climats, par exem-
ple, lorsqu’elles sont cultivées avec soin et bien exposées,
sont plus odorantes, rendent plus d’huile essentielle, et
méritent la préférence. Telle est tonte la classe des labiées
ou plantes céphaliques. Les plantes crucifères sont dans le
même cas; le cochléaria , le raifort, etc., cultivés, ont
Beaucoup plus de vertus que lorsqu’ils viennent naturelle-
ment. Quelques personnes préfèrent, parmi ces dernieres
plantes , celles qui croissent sur les bords de la mer; mais
je ne sais si ces préférences sont bien fondées.
11 faut aussi avoir égard, dans le choix des plantes, au
voisinage et à la proximité des autres plantes. Par exemple,'
|1 y a des plantes dont les tiges sont loibles et oui ne peu*
ï L ï M E N T S D E PHARMACl!.1 ’41'
vent se soutenir d’elles-mêmes : elles s’étendent, à la sur-
face de la terre en serpentant, ou bien elles s’attachent et
grimpent sur les plantes qu’elles trouvent à leur proximité:
elles tirent, par leur filament, une partie de leur nourriture
et même elles participent des propriétés des plantes sur les-
quelles elles se sont attachées. Or si ces plantes sont vé-
néneuses , ou de vertu contraire a celles qu elles supportent,
on sent bien qu’elles doivent être rejettées; c est pour cette
raison qu’on préféré l’épithyme qui s’attache sur le thym,
et la cuscute qui s’attache sur le lin , etc.
Le Polypode est une plante qui croit indifféremment, ou
sur les vieux chênes, ou sur les murailles; on donne la
préférence à celui qui vient sur les chênes : il est toujours
prescrit dans les formules sous le nom de polypode de
cliéae. Nous croyons que cette préférence n’est ni fondée
ni pratiquée. Le polypode qu’on pourroit ramasser sur les
chênes 11e suffiroit pas, à beaucoup près, à la consom-
mation.
Le Gui est une plante parasite qui tient le milieu entre
les plantes ligneuses et les arbustes; il croit sur plusieurs
arbres: on préféré celui qui vient sur les chênes : mais
comme il est fort rare dans nos lorêts, ceux qui le ramas-
sent, vendent souvent pour gui de chêne, celui qui vient sur
les pommiers ou sur lespoiriers : ils entent adroitement une
branche de chêne sur la plante , afin de la laire passer pour
gui de chêne ; celte tromperie heureusement n’est pas
d’une grande conséquence.
On nomme plantes parasites celles qui croissent sur
d’autres plantes ou sur des arbres , et qui en même temps
11’ont point de racines aussi apparentes que celles des au-
tres plantes , parcequ’elles se perdent et se confondent avec
la substance du végétal qui les nourrit: ainsi le polypode
n’est point une plante parasite quoiqu’il vienne sur les
chênes, pareeque cette plante a des racines aussi sensibles
que toutes les autres.
Temps de cueillir les plantes.
Lorsqu’on cueille les plantes dans l’intention de les faire
sécher, on doit le faire lorsqu’elles sont dans leur parfaite
maturité et dans leur plus grande vigueur: s’il y a des ex-
ceptions , nous les ferons remarquer. 11 en est de même
’42 ÉLÉMENTS DE P H A R M A C I E.
des animaux et de leurs parties qu’on veut conserver ; cef
état de maturité pour les végétaux et pour les animaux a
été nommé par Vanhelinont temps balsamique : mais cette
maturité pour les animaux entiers et pour les plantes en-
tières n’est plus la même pour les parties qu’on veut faire
sécher et conserver séparément. Le temps où la plante en-
tière est bonne à cueillir , n’est pas celui où il faut se pro-
curer les fleurs, les fruits, les racines : il est donc nécessaire
de prescrire des réglés certaines sur . ces différents objets :
nous prévenons aussi que ce que nous nous proposons de
dire sur cette matière ne regarde que les substances qu’on
fait sécher avec l’intention de les employer dans le courant
de l’année dans les compositions officinales.: quant aux
substances qu’on emploie fraîches à mesure qu’elles sont
prescrites pour des tisanes , des apozemes , des bouil-
lons, etc., elles ne peuvent être assujetties à aucunes réglés,
puisqu’on est obligé de les employer dansle moment même
où l’on en a besoin , et de les prendre par conséquent dans
l’état où elles se trouvent.
Les plantes qu’on se propose de faire sécher doivent être
choisies dans leur plus grande vigueur et dans leur meil-
leur état , qui est , particulièrement pour les plantes en-
tières , le temps où les Heurs commencent à s’épanouir ;
c’est ce que l’on doit observer lorsque l’on veut cueillir le
caiement de montagne , la centaurée , le cliamæpitis , le
chamædris , la fumeterre , la marjolaine , 1 origan , le
pouliot, le serpolet, le thim, etc. Les plantes annuelles,
prises à diverses époques de leur accroissement , ont diffé-
rentes vertus. Boulduc , en examinant les plantes borra-
ginées, a reconnu que lorsqu’elles commencent à naître,
elles ne contiennent pour toute substance saline que du sel
vitriolique à base terreuse , et très peu de nitre ; mais qu à
mesure que ces plantes croissent , la quantité de nitre aug-
mente de plus en plus jusqu’à ce qu’elles aient poussé
leurs tiges. Lorsque ces plantes sont parvenues à cet état de
maturité , elles sont riches en nitre et en sel vitriolique ,
partie à base terreuse et partie a base cl a 1 k a l i fixe. Cette
observation prouve le peu de cas qu on doit faire des plantes
de cette espece et de plusieurs autres qu’on cultive l’hiver
sur des couches pour être employées dans leur première
jeunesse en apozeme pendant cette saison , et combien il
est essentiel de faire sécher ces plantes dans leur yeritabie
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 4^'
saison, pour y avoir recours pendant l’hiver , ou d’employer
l’extrait du suc de ces plantes lait avec les précautions que
nous indiquerons. Ces plantes , crues par artifice , ne sont
pour ainsi dire composées que de jus de fumier dans lequel
on les a fait naître.
lieu est de même des plantes crucifères et de la plupart
des plantes aromatiques annuelles; elles contiennent des
substances différentes relativement aux diverses époques de
leur accroissement ; il convient de les prendre lorsqu’elles
sont en parfaite maturité. Mais cette réglé, qui est presque
générale , n’est pas non plus sans exception. Les plantes
émollientes , par exemple , comme la mauve . la gui-
mauve , la pariétaire, le senecon, etc., sont plus adou-
cissantes et plus salutaires lorsqu’on les prend dans leur
jeunesse et avant qu’elles aient poussé leurs tiges ; il en
est de même de la chicorée , des especes de choux , de
l’eupatoire , du plantin , et de toutes les especes de lapa-
thurri , etc. Les feuilles de ces plantes deviennent ligneuses
à mesure que les tiges s’élèvent. Le temps balsamique
de la récolte des feuilles des plantes, est celui où elles
n’ont pas encore poussé de tiges.
Il y a des plantes qui ne produisent pas de fleurs aussi
sensibles que celles des autres végétaux; telles sont les
capillaires , la scolopendre, le polide ; on a cru même que
ces plantes ne produisoient ni fleurs ni graines ; ce n’est
que dans ces derniers temps qu’on a découvert que les
parties de la fructification de ces plantes étoient conte-
nues dans le duvet cotoneux qu’on remarque sous leurs
feuilles : on doit cueillir les feuilles de ces plantes lors-
qu’elles sont bien développées et dans leur plus grande
vigueur.
L’apocyn fournit un exemple bien remarquable des ver-
tus des végétaux pris à des différents degrés d’accroisse-
ment. Cette plante, dans sa jeunesse, est très salubre; les
nègres en Amérique en mangent les jeunes pousses sans
en être incommodés; mais lorsqu’elle est parvenue à sa ma-
turité,elle est vénéneuse etleur cause des maladies qui quel-
quefois deviennent funestes. Il en est tout autrement des
jeunes pousses de sureau , elles sont plus purgatives que
lorsque les feuilles sont dans leur maturité.
Mous pouvons citer encore un exemple connu de tout
le monde: on sait que tous les fruits et le raisin , spéciale*1
144 ÉLÉMENTS T) E PHARMACIE?
ment avant la fleur, n’a qu’une saveur herbacée très in-
différente; aussitôt que la fleur paroît, il acquiert un goût
acerbe et astringent ; à mesure qu’il grossit, une substance
acide se manifeste de plus en plus : enfin, lorsqu’il mû-
rit , la matière sucrée se forme et se fait sentir par une sa-
veur agréable. Toutes ces observations prouvent qu’il laut
étudier les propriétés des végétaux dans leurs différents
âges.
Dessication des plantes.
La dessication des plantes est l'opération qui les prive de
l’humidité surabondante à leur conservation..
La chaleur, la lumière du soleil et l’eau, sont les élé-
ments de la végétation.
Ces vérités, dites et répétées de tout temps , ont été re-
connues par de simples présomptions , ou par des observa-
tions isolées , et sans jamais avoir été prouvées par des faits
suffisamment concluants ; mais elles viennent d’être dé-
montrées dans ces derniers temps, par des expériences
nombreuses, plus curieuses les unes que les autres, et des
plus intéressantes pour l’économie animale et végétale.
Priesteley , Sennebier, Schelle , etc., etc. , ont fait voir,
pour ainsi dire, comment l'es végétaux s’assimilent la lu-
mière du soleil , comment ils l’élaborent, et comment ils la
transforment en un air particulier , que Priesteley a nomme
air dêphlogistiqué , et Schelle, air de Jeu , nom que nous
croyons -mieux lui convenir à cause des belles propriétés
qu’il a d’être le véhicule de la combustion.
Cet air a été encore nommé air éminemment respirable ,
air le plus salubre, etc. Sans faire attention qu iln est qu en
apparence éminemment respirable , et que sa salubrité est
très éphémère, puisqu’il abrégé la vie des animaux, comme
le feroit le vin pur ou l’eau-de-vie pris pour toute boisson.
Un animal, dit-on , vit trois fois plus long-temps dans cet
air, que dans l’air de l’atmosphere, et périt enfin: 1 air
restant après sa mort, se trouve être encore plus salubre
que de l’air atmosphérique, puisqu’un autre animal vit dans
cet air aussi long-temps que dans Pair ordinaire. 11 n y a
pas d’animal mort dans l’espace de quelques demi-heui es ,
dans cet air, qui n’eut vécu plusieurs années, s il n eut
pas été soumis à cette expérience : l’animal mort n a dqnq
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE/ 4^
pas été tué faute d’air respirable, puisqu’il laisse , en mou-
rant, une masse d’air encore assez salubre pour faire sub-
sister un autre animal autant de temps qu’il eut vécu
clans l’air de l’atmosphere.
C’est bien à regret si nous ne suivons pas plus loin
ces superbes découvertes qui feront honneur au siecle qui
les a vu naître; la compétence de cet ouvrage-ne nous pér-
ime" que de les indiquer ; les détails dans lesquels il îau-
droit entrer, sont trop étendus , et nous éloigneroient trop
de la dessication des végétaux qui nous occupe actuelle-
ment.
Les végétaux, pendant leur accroissement, admettent
plus ou moins d’eau ; une portion s’assimile à leur sub-
stance et fait partie du végétal ; on ne peut l’en séparer sans
le détruire; l’autre partie est surabondante à sa constitution,'
mais elle étoit nécessaire à son développement et à son ac-
croissement ; on la nomme eau de végétation , parcequ’elle
est, dans la plante vivante, le véhicule de toutes élaborations
végétales ; on la nomme encore eau surabondante , parce-
qu’on la sépare sans rien changer de la nature du végétal;
c’est cette eau qu’on se propose de faire dissipper, et qui fait
proprement la dessication : sans cette privation il serait im-
possible de garder aucun végétal. L’eau de végétation dans
les plantes varie beaucoup par sa quantité et par ses degrés
d’adhérence: dans la scille, par exemple, il y a beaucoup de
cette eau ; elle est fort adhérente et difficile à faire dissiper,’
parcequ’elle est combinée avec des substances visqueuses
qui la retiennent fortement; la fleur de violette en contient
peut-être davantage puisqu’elle en a quatorze onces par li-
vre ; néanmoins elle laisse dissiper son eau de végétation
avec la plus grande facilité et très promptement. Il y a d’au-
tres végétaux qui contiennent beaucoup moins d’eau de vé-
gétation que ceux que nous venons de citer: les uns la laissent
dissiper difficilement, et les autres très aisément ; cela dé-
pend de l’état de combinaison dans lequel elle se trouve
avec les principes prochains des végétaux. Cet appercu
suffit pour nous convaincre que ce n’est point assez d’avoir
amassé les drogues simples dans le temps le plus favorable
il faut encore apporter les attentions nécessaires sur la ma-
niéré de les dessécher et de les conserver avec toutes leurs
propriétés. C’est de cette première préparation des drogues
4 6 Eléments de pharmacie.
simples que dépend toutes leurs vertus et celles des médi-
caments composés dans lesquels on les fait entrer.
Plusieurs auteurs anciens, et même quelques modernes,'
prescrivent de faire sécher les plantes doucement, expo-
sées à un courant d’air et à l’ombre, dans la crainte de
faire dissiper trop de parties volatiles si l’on eraployoit la
chaleur du soleil ; mais l’expérience et l’observation ont
appris à connoitre toute la défectuosité de cette méthode.
Les plantes , pendant cette dessication lente , éprouvent
des altérations qui occasionnent la perte de leur couleur
et de leur odeur ; elles jaunissent plus ou moins et pren-
nent la couleur de feuilles mortes comme la scolopendre;
d’autres, comme la mélisse, la véronique, la bétoine , la
bourrache, la buglose, etc. , deviennent noires au bout
de quelques jours , et ressemblent à du fumier desséché;
elles sont alors sans vertus.
Les moyens de remédier à tous Ces inconvénients est
de faire usage de ceux que nous proposons depuis long-
temps dans les éditions de cet ouvrage , et dont nous avons
confirmé les succès par près de quarante aimées d’expé-
riences; ces moyens sont la chaleur du soleil , celle d’une
étuve échauffée jusqu’à soixante-dix et même quatre-vingt
degrés , à un thermomètre divisé en quatre-vingt degrés de-
puis le terme de la glace jusqu’à celui de l’eau bouillante,
la chaleur du dessus d’un four de pâtissier ou de bou-
langer, quelquefois même la chaleur du bain-marie ; on
emploie ces moyens séparément ou successivement pour les
mêmes substances; cela dépend du plus ou du moins de faci-
lité qu’elles ont à perdre leur humidité.
Lorsque l’on veut dessécher les plantes , on prend , par
exemple, la chicorée sauvage, récemment cueillie par un
beau temps sec et serein , après le soleil levé; et lorsque
la rosée de la nuit est dissipée, on la monde des herbes
étrangères , des feuilles morLes ou fanées et des tiges,
qu’elle peut avoir ; on étend les feuilles minces sur des
clayons d’osier à claires voies qu’on a auparavant garnis
de papier gris , on expose les clayons à 1 ardeur du soleil,
sjnon dans une étuve ou sur le four d un boulanger ou sur
celui d’un pâtissier: on remue les feuilles plusieurs fois par
jour afin de renouveller les surfaces , et ou les laisse expo-
sées à la même chaleur jusqu’à ce qu’elles soient parfaite-
menl séchées : ce que l’on reconnoît lorsqu’elles n’ont plus
éléments de pharmacie.’1 47
cJc souplesse et qu’elles se brisent en les maniant ; alors
on les soustrait à la chaleur et on les expose dans un en-
droit propre et sec pendant quelques heures ; les feuilles
reprennent un peu d’humidité qui suffit pour les ramollir,
afin qu’on puisse les manier sans les briser ; ce ramollis-
sement ne peut leur causer aucune altération. Quelques
personnes recommandent de cueillir les plantes le matin
avant le lever du soleil ; les plantes , disent-elles , ne trans-
pirent pas la nuit , elles ont tout leur suc le jnad'i ; mais il
est prouvé qu’elles Lranspirent; les plantes vénéneuses voi-
sines ont pu les altérer; le soleil dissipe cette altération
à son lever ; ainsi nous pensons que c'est le meilleur temps
pour cueillir les plantes qu’on veut faire sécher.
Il y a à Paris des personnes qui ne s’occupentqu’à ramas-
ser des plantes médicinales dans la campagne, et qui les
apportent en bottes amoncelées dans des hottes ; elles
s’échauffent quelquefois pendant leur route; c’est un lé-
ger inconvénient lorsque cet échaaffement ne préjudicie
pas à la beauté qu’elles doivent conserver après leur dessi-
cation : si l’on veut arrêter les progrès de cette chaleur, il
est nécessaire de développer les plantes sur une table pro-
pre aussitôt qu’elles arrivent , de les monder , de les ar-
ranger, et de les faire sécher de suite,, sinon elles de-
viennent noires ou jaunes en séchant. Quelques personnes
indifférentes sur ces détails, qu’elles regardent comme
minutieux , sont dans la mauvaise habitude de mettre dans
leur officine les plantes par terre exposées à tontes sortes
d’ordures. 11 est impossible que des plantes aussi négligées
puissent conserver leurs couleurs en séchant.
H convient de ne pas mettre une trop grande épaisseur
de plantes sur les claies , lorsqu’on le fait quelquefois faute
de place; l’humidité, retenue dans les endroits épais, réa-
git sur les principes prochains , et fait, jaunir les feuilles
comme si elles étoieat étiolées. La bourrache, la buglose,
la mercuriale, la pariétaire , les feuilles de guimauve, et
toutes les plantes à-peu-près aussi succulentes , sont plus
sujettes à éprouver cette altération que les plantes dési-
gnées collectivement sous le nom de plantes seches
parcequ’elles sont très peu succulentes, telles que le thiin
î’euphraise, etc. J’avois ci-devant attribué cet effet à un
acide subtile; mais cet effet est dû à une sorte d’étToIement
occasionné par de l’air acide qui se dégage des végétaux
4& ÉLÉMENTS DE P II A R M A C I É.
pendant leur dessication. Les plantes succulentes amon-
celées, conservent dans le centre d’une masse épaisse assez
d’humidité pour prolonger d’une maniéré forcée la végé-
tation insensible que ces plantes éprouvent dans cette cir-
constance sans le concours de la lumière ; l’acide gazeux
qui se dégage, réagit et détruit la couleur delà plante plus
ou moins , comme il arrive aux plantes qu’on laisse croî-
tre dans des caves privées de toute lumière, (/est pour
les mêmes raisons que les chicorées , le celîeri , les car-
dons d’Espagne, que les jardiniers recouvrent de terre ou
enveloppent de paille pour leur ôter le contact de la lu-
mière, blanchissent considérablement et en peu de jours.’
Les plantes qu’on a fait sécher rapidement , avec les soins
que nous venons d’indiquer, conservent leurs couleurs vives
et brillantes et leur odeur ; la plupart en ont même plus
quelles n’en avoient dans leur état de fraîcheur: c’est
d’après ces qualités essentielles qu’on peut juger de leur
bonté, et s’assurer quelles ont été desséchées avec les pré-
cautions convenables.
11 Y a à Paris un certain nombre de personnes à qui , dans
l’origine , on a accordé la permission de débiter des herbes
médicinales récentes, on les nomme Heroonstes les her-
bes qu’ils ne vendoient pas se séchoient les unes sur les au-
tres dans leurs magasins, ce qui leur a donné l’idée d’en
faire sécher exprès. Ces Herboristes ont formé insensi-
blement une espece de communauté. S ils n ont pas en-
core de statuts , ce n’est pas faute de les avoir sollicités:
peut-être les obtiendront-ils par la suite ; mais le Pharma-
cien ne doit jamais négliger de faire lui-même sécher les
plantes et de les débiter ; c’est une des plus belles parties de
son art et qui intéresse la sûreté publique. Pour mieux prou-
ver les abus qui régnent entre les mains des Herboristes sur
cçtte branche de la Pharmacie, il suffit de voit la négli-
gence avec laquelle ils font sécher les plantes: les Herbo-
ristes entassent par terre, dans leurs greniers, des plantes
de toute espece avec leurs tiges, souvent de vertus diffé-
rentes, et même opposées, sans se donner la peine de les
v nettoyer des herbes étrangères. Ces plantes sont exposees
alternativement à la pluie que le vent fait entrer paf les
lucarnes, et aux ordures des animaux qui fréquentent es
greniers : elles se sechent et se moisissent à plusieurs iepn-
ses : les unes perdent entièrement leurs propriétés: les au-
i. trr»c
Eléments de pharmacie.1 49
ttes en acquièrent de nouvelles , et souvent de dangereuses;
au bout de quelques mois, la plupart sont absolument
mécônnoissables. Les Herboristes sont aussi dans J’usage
de vendre pour les mêmes plantes celles qui se ressemblent
à-peu-près par la ligure. Il y a encore d’autres abus qui
se pratiquent, et auxquels sont exposés ceux qui achètent
des plantes séchées chez les Herboristes. Nous ne pouvons
donc trop recommander aux Apothicaires de faire sécher
chez eux les plantes qu’ils emploient pendant l’année.
Examinons présentement la différence qu’il y a entre
les plantes séchées rapidement avec les précautions que
nous avons indiquées, et celles qui sont séchées suivant la
méthode des Herboristes. Les feuilles de sainfoin bien sé-
chées, ont une odeur de thé très agréable, et peuvent le
remplacer avec avantage: leur couleur est d’un beau verd ;
celles qui sont séchées sans précautions, sont noires et de
mauvaise odeur. Il en est de même des feuilles de bourra-
che, de buglose, de mélisse, etc. Elles perdent entière-
ment leur couleur , et deviennent noires lorsqu’on ne les
fait pas sécher promptement et avec les soins convenables.
Ce petit nombre d’exemples suffit pour prouver la néces-
sité de bien faire sécher les plantes.
Les plantes aromatiques demandent à être séchées rapi-
dement comme les autres; il convient seulement de mé-
nager le degré de chaleur à proportion de la volatilité des
principes qu’elles contiennent et de la quantité d’humi-
dité qu’il faut faire dissiper. Elles perdent toujours un
peu de leur odeur en se séchant : mais une dessication trop
prompte leur en fait toujours perdre moins qu’une dessica-
tion lente à l’ombre , comme quelques personnes l’ont re-
commandée, sous le prétexeque ces plantes fournissent tout
leur esprit recteur au bain-marie à un degré de chaleur
même inférieur à celui de l’eau bouillante. Mais l’alambic
qui renferme les plantes, peut être considéré comme la
machine de Papin; la chaleur, dans cette circonstance, a ;it
sur ces plantes avec bien plus de force que le soleil auquel
on les expose à l’air libre. Si l’on distille les plantes au
bain-marie sans eau , l’humidité qu’elles contiennent occa-
sioue une légère coction: cette humidité , en se réduisant
en vapeurs, tuise les cellules délicates de la plante ; Peau
renfermée dans leur intérieur, emporte le principe odorant.
La chaleur, dans un bain-marie clos, agit puissamment
L) *
5o ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
1
puisque les plantes y sont séchées plus promptement qu’à
l’air libre au soleil, en supposant le degré de chaleur égal :
ainsi la comparaison qu’on lait des plantes séchées au so-
leil à l’air libre , avec celles qui sont renfermées dans un
bain-marie clos, n’est pas admissible; d’où je conclus,
d’après beaucoup d’expériences , que les plantes , même
les plus délicates , perdent moins de leurs propriétés en
les faisant sécher rapidement au soleil ou dans un endroit
chaud, que celles qui ont été séchées à l’ombre et expo-
sées à un courant d’air. J’ai observé de plus que lorsque
l’humidité des plantes ne s’évapore pas assez rapidement,
elle occasione toujours un léger degré de fermentation in-
testine , qui altéré les végétaux plus que la chaleur du so-
leil, qui n’agit, pour ainsi dire, que sur leur humidité. J ai
encore observé que toutes les plantes qu’on fait sécher au
bain-marie , même au degré de chaleur de l’eau bouil-
lante, ne fournissent point" tout leur esprit recteur ni toute
leur huile essentielle. J’ai fait sécher ainsi de la fleur d’o-
range jusqu’à ce qu’elle fut en état d’être réduite en pou-
dre1; je l’ai soumise ensuite à la distillation avec de 1 eau,
à feu nu ; j’ai retiré encore de l’huile essentielle en assez
grande quantité , moins a la vérité que si ces fleurs n eus-
sent point été sécliees d abord. La plupait des plantes aro-
matiques sont dans le même cas; telles que le thym , le,
romarin , les differentes sauges , etc. Au îeste , je suis
obligé de convenir que cette observation ne s’accorde point
ave(f celle du célébré Boerhaave , qui dit que les plantes
qui ont été séchées au bain-marie ne fournissent plus ni
esprit recteur ni huile essentielle par une distillation pos-
térieure. e
Les plantes aromatiques, qui ont été séchees rapidement,
sont fragiles, cassantes : leurs couleurs sont vives; elles
n’ont que peu d’odeur immédiatement apres leur exsicca-
tion ; mais/ quelques jours après elles se ramollissent un
peu , et acquièrent considérablement d’odeur. Celles se-
cliées à l’ombre, ont des couleurs toujours moins vives:
elles sont souples, pliantes, et ont plus d’odeur que les
précédentes ; mais ces meilleures propriétés ne sont
qu’apparentes; elles viennent d’un fond d’humidité qui
n’a pu se dissiper. Cette humidité agit sur ces .plantes, et
détruit promptement leur couleur et leur odeur lorsqu elles
sont enfermées.
ELEMENTS DE PHARMACIE. 5l<
Les plantes crucifères ou cintiscorbuiiques demandent l
Une exception. Elles doivent être employées toujours fraî-
ches, récemment cueillies, point fanées, et jamais dessé-
chées : leurs vertus résident dans les sucs et dans les prin-
cipes volatils qui se dissiperaient entièrement pendant leurs
exsiccations. *
Toutes les plantes séchées par la méthode que nous
venons d’indiquer, se rident, se contournent: leurs fleurs
et leurs feuilles perdent leurs formes ; ce qui est absolu-
ment indifférent pour l’usage de la Médecine et de la Phar-
macie. Plusieurs personnes se sont appliquées , dans la
dessication des plantes , à conserver non seulement leurs
couleurs vives et brillantes , mais même leur forme et leur
port naturel, afin d’en former des momies de plantes
qu’on puisse reconnoître facilement. Il paraît que le pro-
cédé par lequel on y parvient a été publié pour la première
fois par le Pere Ferrari , -Jésuite , dans son Traité de la
Culture des fleurs , imprimé en latin à Prame en 1623 , et
à Amsterdam en 1646 ( 1 ). Le Pere Ferrari avoue même
tenir son procédé de Je an- Rodolphe Camèrarius . Il se
trouve encore inséré dans un ouvrage qui a pour titre «
Ecole d! économie de campagne , par Boeckler , Profes-
seur à Strasbourg , imprimé à Nuremberg en 1768. Voici
le procédé : 7
On lave une suffisante quantité de sablon fin pour en
séparer les matières étrangères; on le fait sécher et on le
passe au travers d’un tamis afin d’en ôter les matières
grossières. Lorsqu’ensuite 011 a disposé pour chaque fleur
ou pour chaque plante un vaisseau de terre de forme con-
venable, on lait choix des plantes les plus belles et cueil-
lies dans un temps sec, en observant de leur laisser une
tige suffisante. On met un peu de sable sec et chaud au
fond du vase pour assujettir la plante et empêcher qu’elle
ne touche aux parois du vaisseau qu’on emplit du même
sable, mais peu-à-peu , ayant soin d’étendre à mesure les
feuilles et les fleurs sans les gêner. On verse du sable jus-
qu a ce que la plante en soit recouverte environ de deux
travers de doigt: après quoi on expose le vaisseau dans
une etuve chauffée à-peu-près à cinquante degrés, et on IV
laisse un jour ou deux , quelquefois davantage , lorsque
( 1 ) Voyez, chapitre 2, page 433 de cette derniere édition
D ij
5:2 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
les plantes sont épaisses et succulentes; alors on fait cou-
ler le sable doucement sur un papier, et on en sépare la
plante qui a conservé toute sa forme.
Le Pere Ferrari n’employoit que la chaleur du soleil pour
dessécher les plantes; mais il n’est pas toujours possible de
se procurer cette chaleur : d’ailleurs celle de l’étuve réus-
sit aussi-bien, il remarque encore qu’il y a certaines fleurs,
comme la tulipe, qui exigent quelques légères opérations
pour empêcher les pétales de se détacher; il faut , avant de
l’enterrer dans le sable , couper le fruit triangulaire qui
s’élève au milieu de la fleur.
Les végétaux, dans leur état de végétation, servoientde re-
traite et comme de ruche à une inimité d’insectes de toute
espece : ces insectes y ont déposé des œufs très adhérents;
la chaleur du soleil ou celle de l’étuve appliquée aux plantes
que l’on veut dessécher, n’est pas toujours capable de faire
périr ces insectes et leurs œufs, à moins que celle de i’étuve
n’ait été portée à soixante degrés ; cette chaleur alors est
à-peu-près suffisante pour les détruire; les tiges, les feuilles,
et les autres parties des végétaux en se séchant , prennent
une retraite , qui détache la plus grande partie des œufs
des insectes. Les plantes contiennent aussi plus ou moins
de parties sableuses : si l’oii serroit les plantes dans cet état
de dessication , les insectes et leurs œufs échapés a la cha-
leur , pourroient reparoltre ou éclorre, manger les plantes
et les réduire dans un si mauvais état qu’on seroit obligé
de les jeter long-temps avant qu’on put s’en procurer
d’autres, il convient donc de séparer tous ces corps étran-
gers destructeurs des plantes ; on y parvient en remuant et
secouant les plantes sur un tamis de crin un peu gros ;
ils oassent au travers: cette operation est de la plus grande
importance. Mais avant d’y procéder, il faut , lorsque les
plantes sont assez seches pour que les feuilles se cassent,
laisser ramollir les plantes à l’air pendant quelques heures ,
afm de 11e point les briser , et pour les conserver ie plus
entières qu’il est possible; on procure encoie ce ramollis-
sement en laissant sans feu les plantes dans l’étuve pen-
dant vingt-quatre heures. Ce que nous disons des plantes
doit se pratiquer également pour les fleurs. Il n y a pas
lieu de craindre que ce léger ramollissement puisse altérer
les végétaux, ni préjudicier à leur conservation; d’ailleurs
ils 1’épouveiU dans l’espace de quelques jours , même
ÉLÉMENTS DE PHÂRMACI e: 53
lorsqu’ils sont enfermés dans des boîtes. Ce léger ramollis-
sement est également avantageux pour arranger dans des
boîtes les végétaux sans les briser.
Les plantes même les plus odorantes, ont peu d’odeur
immédiatement après leur dessication ; celles qui n’ont
qu’une odeur douce , n’en ont quelquefois pas du tout;
mais, à mesure qu’elles se ramollissent, soit à l’air, soit dans
les boîtes, elles reprennent toute l’odeur qui leur est natu-
relle. Le gallium à fleurs jaunes , par exemple , acquiert
une odeur douce de miel très agréable.
Les plantes médicinales, comme les plantes potagères,
ne sont pas également bonnes dans toutes les années, ni
également faciles àconserver. Les plantes médicinales, par
exemple, qu’on ramasse dans les années où les pluies ont
été peu abondantes, sont toujours plus belles , meilleures,
et se conservent mieux et beaucoup plus long-temps que
celles cueillies dans des années pluvieuses. Ces différences
viennent de la proportion des substances qu’elles contien-
nent. Les plantes cueillies pendant les années seches, con-
tiennent plus de principes huileux et résineux, comme nous
le p muterons à l’article des huiles par infusion ; elles sont
par conséquent moins susceptibles de s’altérer par les im-
pressions de l’air, après qu’on les a fait sécher, que celles
des années pluvieuses : les sucs de ces dernieres sont plus
aqueux , moins bien élaborés : et ces plantes , pour la plu-
part, sont infiniment moins belles au bout de l’année
que les autres au bout de deux et même trois années.
Conservation clcs plantes.
On est dans l’usage de conserver les plantes et leurs
différentes parties , dans des boîtes garnies de papiers , ou
dans des papiers: ce dernier moyen est le moins bon. 11 se—
roit infiniment mieux de les conserver clans des vaisseaux de
verre bouchés exactement avec de bons bouchons de lié^e.
Les plantes enfermées dans des boîtes, sont exposées aux vi-
cissitudesde l’air; elles se ramollissent beaucoup dans les
temps humides, et elles se sechent dans les temps secs. Elles
ne seroient point exposées à ces alternatives, si elles
étoient conservées dans des bouteilles de verre bien bou-
chées; la Médecine en tireroit de bien plus grands avanta-
ges : mais il est bon de prévenir aussi qu’il faudroit déposer
54 Éléments t> e pharmacie:
ces vases de verre remplis de plantes dans un magasin à
l’abri d’une grande lumière et du soleil : la luiniere dé-
truit singulièrement vite , au travers du verre , les couleurs
vives et brillantes de la plupart des plantes séchées , même
lorsqu’elles sont réduites en poudre. Si donc on préféré des
boîtes pour conserver les plantes , il faut garnir leur inté-
rieur de papier, et les conserver dans un endroit sec où les
plantes soient le moins possible exposées aux vicissitudes
de l’air.
Les plantes séchées et conservées avec le soin que nous
indiquons , se gardent très bien pendant une année, comme
la mélisse, la bétoine, le gallium à fleurs jaunes et blan-
ches , la bourrache, la buglose , la chicorée sauvage, la
mercuriale , et autres de même nature. Lorsque ces plantes
ont été récoltées dans des années de sécheresse, elles se con-
servent deux et meme trois années. Les plantes aromatiques
se conservent, en général, plus long- temps-, telles que le
thym , les différentes sauges, l’origan, la marjolaine, etc.
Il faut renouveller les plantes dès qu’elles perdent leur
couleur; leur odeur se perd dans la même proportion: ces
signes sont les plus certains pour faire connoître ^u’il
faut les remplacer.
Choix des fleurs.
La fleur, dans les plantes, est la partie nécessaire à la
fructification et a la reproduction de 1 espece ; c est la
partie la plus délicate du végétal et le siégé principal de
l’odeur: nous verrons, lorsque nous parlerons des huiles
essentielles , que d’autres parties des végétaux fournissent,
comme la plupart des fleurs, des huiles essentielles ; ainsi
le siégé de l’odeur ne résidé pas toujours dans la fleur seu-
lement.
Les parties de la fleur ne contiennent pas meme toute
l’odeur : dans les fleurs des plantes labiees, elle résidé dans
le calice; le peu d’odeur qu’ont leurs pétales leur vient
par communication avec le calice; telles sont le thym, le
romarin, la sauge, lalavande, etc. Les pétales de ces fleurs
îséchées sans leur calice, sont absolument sans odeur. 1 eau
qu’on en peut distiller n’a point également d’odeur; mais
les calices de ces mêmes fleurs, seches a part, retiennent
l’odeur des plantes après leur exsiccation ; ils fournissent
^ussi des eaux distillées très odorantes j chaigees d huiles
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 55
essentielles. Ces observations prouvent qu’il faut sécher
ces Heurs avec leur calice; mais nous devons prévenir aussi
que les feuilles de la plupart des plantes labiées ont tout
autant d’odeur que leurs fleurs, et même davantage, et
qu’elles fournissent autant d’huile essentielle dans la distil-
lation ; les feuilles, par conséquent, ont autant de vertus
que leurs fleurs même avec leurs calices. Nous disons plus ;
elles méritent la préférence pour tous les usages qu’on
peut en faire, même la fleur de romarin qu’on a nommée
anthos ou fleur par excellence.
Dans d’autres fleurs, telles que le jasmin, la fleur d’o-
range , et les fleurs des plantes liiiacées , comme sont
les lys blancs et jaunes, la tulipe, etc. l’odeur réside dans
les pétales. Toutes les fleurs des plantes liiiacées perdent
entièrement leur odeur pendant leur dessication; les roses
pales, les roses muscades sont dans le même cas ; du
moins elles en conservent bien peu ; aussi on ne fait pas
sécher ces fleurs ; on les emploie dans leur état de fraî-
cheur. Quelques fleurs liiiacées fournissent par la distilla-
tion des eaux qui ont un peu d’odeur, mais jamais d’huile
essentielle, et les eaux perdent en très peu de jours toute
l’odeur qu’elles avoient. On nomme odeur fugace celle
de ces fleurs , pareequ’on ne peut la retenir par ces pro-
cédés ; mais nous verrons en son lieu que par le moyen
des huiles et des graisses on parvient à fixer et à retenir
l’odeur du jasmin , de la tubéreuse, etc. L’odeur des fleurs
liiiacées est si fugace , qu’il suffit d’écraser ces fleurs entre
les doigts pour la faire dissiper aussitôt ; ce moyen simple
est commode pour connoître d’avance les fleurs ou les
plantes qui peuvent fournir de l’huile essentielle par la
distillation; celles qui conserveront de l'odeur après avoir
été écrasées, en fourniront plus ou moins : celles au con-
traire qui perdront leur odeur sur le champ , n’en fourni-
ront sûrement pas.
11 y a d’autres fleurs dont l’odeur réside dans un prin-
cipe résineux extractif; ces fleurs ne fournissent point
d’huile essentielle; elles ne perdent pas leur odeur pen-
dant leur dessication ; elles en acquièrent plutôt que d’en
perdre , comme les roses rouges , connues aussi sous le
nom de roses de Provins } les œillets rouges à ratafia, le
bouillon-blanc, etc.
D iy
56
ÉLÉMENTS D B PHARMACIE.
> Temps cle cueillir les fleurs.
Le temps de cueillir les fleurs est celui de la féconda-
tion , un peu avant leur épanouissement , c’est le temps où
elles ont le plus d’odeur et de vertu. Les fleurs bien épa-
nouies en ont moins ; enfin celles qui tombent d’elles-
mêmes sont à rejeter. Cette réglé est susceptible d’excep-
tion: nous en ferons mention à mesure que l’occasion se
présentera.
On cueille les roses rouges lorqu’elles sont en boutons ,
bien avant leur épanouissement; celles qui sont épanouies,
perdent une partie de leur couleur en séchant; elles noir-
cissent plus ou moins, et elles ont moins d’odeur. Avant
de les mettre sécher, on les monde de leur calice, et on
coupe avec des ciseaux la partie blanche qui se trouve au
bas des pétales: c’est ce que l’on nomme onglet: beaucoup
de personnes ne les coupent pas , à cause de la longueur
de l’opération : cela est assez indifférent , parcequ’ils ont
autant de vertus que le reste des pétales.
Les oeillets rouges doivent être pris au moment de leur
épanouissement ; on sépare les pétales de leur calice , et
on coupe la partie blanche , pareequ’on a intention de
n’avoir que la partie rouge de ces fleurs.
Les violettes noires cultivées , qu’on nomme violettes de
mars ou de carémç, parcequ’elles fleurissent à cetteépoque,
doivent être prises peu de temps après leur épanouisse-
ment : on les préféré avec raison à celles qui viennent dans
les bois et dans les campagnes, et qui n’ont ni autant
d’odeur ni autant de couleur. On doit rejeter celles qui ont
été décolorées par les pluies , par le soleil, ou parcequ’elles
ont été cueillies trop long-temps apres leur épanouisse-
ment. O11 les monde de leur calice avant de les faire
sécher.
Les petites fleurs d’un grand nombre de petites plantes
seroient trop embarrassantes à se procurer séparément,
telles que celles de chamœdrys, chamaepitys, petite centau-
rée, senrdium , absinthe, hysope , eupuraise, finneterre ,
marjolaine , origan , les gallium a fleurs jaunes et blan-
ches, etc. On prend les sommités de ces plantes en fleurs
avec les petites feuilles des tiges; c’est ce que l’on nomme
sommités fleuries; les feuilles de ces plantes ont tout m*
tant de vertus que leurs fleurs.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
$7
Dessication des fleurs.
Les fleurs, quoique plus délicates que les feuilles des
fdantes, demandent à être séchées promptement comme
es plantes elles- memes, et à proportion de la quantité
d’humidité qu’il faut taire évaporer; plusieurs contiennent
autant d’eau de végétation que les plantes, telles que les
fleurs de violettes, de pavots rouges, etc., qui dimimieiit
de quatorze onces par livre. Il faut faire sécher cesraurs
de la même maniéré que nous l’avons dit pour les^plantic,
au soleil, ou dans une étuve, et le plus promptement pos-
sible. Onlaitde même des couches minces que l’on étend sur
des clayons d’osier garnis de papiers gris ; lorsqu’elles sont
à moitié séchées , on peut réunir plusieurs clayons en un ,
afin d’en diminuer le nombre, et pour faire place à d’au-
tres végétaux qui viennent dans la même saison. Beau-
coup de Heurs ont des couleurs délicates qui se perdent
aisément; mais ce n’est pas la chaleur qu’on leur applique
qui en est la cause , lorsqu’elle n’excede pas soixante de-
grés ; cela dépend de la nature de la couleur. Ces Heurs
sont celles de violettes , de bourrache , de buglose , etc.
Lorsqu’on fait sécher ces Heurs, on les monde de leur ca-
lice, et on les couvre d’une feuille de papier gris. Néan-
moins il est difficile de conserver ces Heurs pendant l’an-
née , quoiqu’on les ait fait sécher avec la plus grande
régularité et avec toutes les précautions imaginables. J’ai
observé cependant qu’il, est plus aisé de les garder lors-
qu on les lait sécher avec leur calice. Afin de mieux con-
server la couleur de ces Heurs séchées, on est dans l’usage
de les enfermer dans des bouteilles de verre. 11 arrive sou-
vent que les fleurs d’une bouteille deviennent d’une cou-
leur de feuille morte au bout de quelques mois, tandis que
les Heurs d’une autre bouteille conservent leur belle cou-
leur jusqu’à la lin de l’année, et quelquefois plus long-
temps.
J ai , dans plusieurs éditions de cet ouvrage , consigné
l’observation suivante, qui est relative à la fugacité de la
couleur des violettes. Ces pétales de fleurs pilées , infusées
et macérées pendant douze ou quinze heures dans le double
de leur poids d’eau bouillante, puis mises à la presse , afin
d’en séparer la teinture dont l’eau s’est chargée, le marc
58 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
restant à la presse, mis ensuite à sécher, conserve mieux
sa couleur pendant l’année que de pareilles fleurs qui n ont
subi aucune de ces opérations. Quelquefois aussi ce
marc perd sa couleur ; mais c’est toujours plus difficile-
ment. J’étois bien éloigné de donner ce procède comme le
seul à suivre, lorsque l’on fait sécher des violettes à 1 usage
de la Pharmacie. Je nedevois donc pas m’attendre qu un
Pharmacien , en parlant de la violette , se contenterait de
prendre de lessiver deux livres de fleurs de violeLte avec
huironces d’eau bouillante , de verser le tout sur un tamis
d^crin et de le faire sécher promptement afin de conserver
0 la couleur. Mais, pôurroit-on lui demander, suffit-il d avoir
la fleur avec sa couleur? ne faut- il pas encore lui con-
server sa partie extractive dans laquelle réside toute sa
vertu ? .iir
Quoi qu’il en soit, il est difficile de rendre raison de la fu-
gacité de la couleur des fleurs de bourrache, de buglose,
de violettes. Lorsqu’elles ont perdu leur couleur, on doit
les rejeter; elles sont absolument sans vertus.
D’autres fleurs , sans être de couleur bleue , perdent
avec la même facilité leur couleur lorsqu on les fait secher
à l’air libre . telle que la petite centaurée; on distribue les
sommités fleuries de cette plante par petits paquets , et on
les enveloppe dans des cornets de papier qu’on assujettit
avec de la ficelle; dans cet état on les fait sécher au soleil
ou dans une étuve. Ou arrange aussi de la meme maniéré
les sommités fleuries des autres petites plantes dont nous
avons parlé , quoique leurs fleurs ne soient pas si sujettes
à perdre leurs couleurs. •
On monde de leurs queues et de toutes feuilles les
fleurs de camomille : il convient de les faire sécher a une
chaleur modérée. Si c’est au soleil , il est nécessaire de les
couvrir d’une feuille de papier gris: lorsqu’elles reçoivent
trop de chaleur dans l’étuve , ou trop de chaleur et de lu-
mière immédiate du soleil, elles deviennent jaunes ou
rousses. La beauté de ces fleurs est d’être bien blanches.
11 en est de même des fleurs de muguet ; il est nécessaire
de les couvrir d’une feuille de papier gris: elles roussissent
en séchant lorsqu’on leur applique un trop grand degre
de chaleur. , _ ,
Les fleurs de tussilage et de pied- de -chat ont besoin
d’être séchées avec beaucoup d’attention ; il arrive sou-
ELEMENTS DE PHARMACIE. 5p
vent qu on les croit suffisamment seches , pareeque les
extrémités des fleurs sont cassantes sous les doigts; mais
la partfé épaisse de ces fleurs conserve encore °un fond
d’humidité lorsqu’on n’y prend pas garde ; si dans cet état
on les serre dans des boîtes , l’humidité qu’elles ont
retenue leur occasions une végétation insensible, qui ré-
duit ces fleurs en duvet; dans cet état elles ne sont plus
bonnes à rien. 11 leur arrive encore, quoique bien séchées,
de piendre 1 humidité de 1 air , et de végéter. On évite
cet inconvénient en les conservant dans des bouteilles
bien bouchées.
On fait sécher les fleurs de mauve , de guimauve ,
de bouillon-blanc avec leurs calices. Toutes ces fleurs
ont besoin d’être séchées rapidement ; elles en conservent
mieux leurs couleurs et leurs vertus.
Les procédés que nous venons de donner pour la dessi-
cation de differentes fleurs , indiqueront ceux qu’il faudra
employer lorsqu’on aura d’autres fleurs à faire sécher.
Conservation des fleurs.
Les fleurs sont en général moins sujettes aux insectes
et a contenir des œuls que les plantes ; néanmoins il est
prudent de les secouer sur un tamis de et in , avant de
les scrier, comme nous 1 avons dit en parlant des plantes.
On sépare au moins de la plupart de? roses de Provins , par
exemple, une grande quantité de graine à demi-mûre
qui ne doit pas y rester.
Parmi ces fleurs, il y en a qui sont d’un usage plus fré-
quent les unes que les auties. On fait sécher en plus grande
quantité celles dont la consommation est plus forte ; mais
comme leur volume ne permet pas de les conserver dans
des bouteilles , on se contente de les enfermer dans des
boîtes garnies de papier, et elles s’y conservent assez
bien, commeles fleurs de tilleul, de camomille, de romarin ,
de bouillon-blanc, de roses de Provins, etc. Toutes ces
fleurs peuvent être conservées pendant deux ans.
Les fleurs de moindre consommation se font sécher
en petite quantité; celles qui ont des couleurs fugaces ,
comme les fleurs de violettes, de bourrache , etc. doivent
ûre conservées dans des bouteilles bien bouchées, et dans
un lieu à l’abri de la lumière du soleil. On a bien de la peine.
6o ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
comme nous l’avons déjà dit , à garder ces fleurs une an-
née. J’ai vu de ces fleurs perdre à vue d’œil leur couleur à la
lumière du soleil, tandis que l’infusion de ces mêmes fleurs
augmente d’intensité de couleur, comme nous le dirons
plus particulièrement à l’article du syrop violât.
La couleur bleue n’est pas également fugace dans toutes
lesfleurs; les fleurs de mauve, bien séchéeset bien conservées
dans des boîtes , retiennent leurs couleurs bleues pendant
deux et même trois années ; la couleur de ces fleurs n est
pas non plus si fugace à la lumière du soleil.
La plupart des fleurs, immédiatement après leur dessi-
cation, ont peu d’odeur, comme la plupart des plantes;
mais elles en reprennent quand elles ont éprouvé un lé-
ger ramollissement: les roses rouges acquièrent une odeur
forte et très agréable ; c'es fleurs se conservent très bien
pendant trois années : on les renferme dans des boites gar-
nies de papier.
Les fleurs d’œillet rouges ont une odeur douce de gi-
rofle, et se conservent très bien trois ans.
Les fleurs sont réputées bonnes tant qu’elles conser-
vent leurs couleurs et leur odeur ; il convient de les re-
nouveller lorsqu’elles perdent ces qualités; elles sont d au-
tant plus efficaces qu’elles sont plus récentes.
v
Choix des fruits et semences.
Fruit, semence, est la partie des végétaux destinée
à leur reproduction ; ils sont l’origine et la fin de la
végétation. La différence dans les enveloppesqui renferment
les& graines , l’usage alimentaire qu’on lait de celles qui
sont charnues, pulpeuses, succulentes, ont établi la dis-
tinction vulgaire de fruits et de semences : on a pris le
tout pour la partie : les pépins et les noyaux sont vérita-
blement la graine ou le fruit des poiriers, des pommiers,
des pêchers , des cerisiers , etc. Dans d autres fruits ,
comme les châtaignes, les marons dinde, le£ noix , les
noisettes, les béens, les pistaches , etc., dont on rejets 1 en-
veloppe qui est ligneuse ou corticale, 1 amande intérieure
est nommée fruit; ici le langage ordinaire est d accord
avec celui des Botanistes. Les amandes douces et ame-
res , etc. , sont encore dans la classe des fruits et graines
dont nous parlons ; leur enveloppe, comme celle de la noixj.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. Cl
qu on nomme brou , est également rejetée à cause de sa
mauvaise saveur.
Les graines des végétaux, par rapporta leur maniéré d’être,
o firent des variétés infinies, dans lesquelles la compétence
de cet ouvrage ne nous permet pas d’entrer ; nous nous
bornons à ce qui est essentiel au Pharmacien de connoitre.
Les graines sont toujours enveloppées d’une écorce , qu’on
nomme capsule , à laquelle la nature a donné plus ou
moins de consistance et de solidité, pour garantir les se-
mences des accidents qui pourroient endommager le germe.
Toutes les semences contiennent en petit les arbres et les
plantes qu’elles doivent produire; elles sont toutes com-
posées de deux lobes plus ou moins distincts, qui renfer-
ment le germe du végétal, que la chaleur et l’humidité
font développer. Quittons , pour un moment, les graines ,
et reprenons les fruits, pour faire connoitre l’usage qu’on en
fait dans la Pharmacie.
Z emps de cueillir les fruits •’
^ On fait usage, dans la Pharmacie, de fruits récents, et
.de fruits séchés; ceux qu’on emploie récents, doivent être
piis a leur point de maturité et bien nourris; ceux qu’on
se piopose de faire sécher , doivent être pris un peu avant
leur parfaite maturité. La plupart des fruits secs dont on
fait usage en Pharmacie, sont exotiques, comme les ana-
cardes, qui sont très pou d’usage , les quatre especes de
mirobolans qui le sont un peu davantage , etc. Ces fruits
sont parfaitement secs et pulvérisables. Les sebestes, qu’on
fait sec lier molets , doivent être choisis nouveaux. Les
autres fruits desséchés, dont on fait usage, peuvent être
réputés aussi exotiques ; ou les prépare dans les pavs
méridionaux de la France; tels sont les dattes, les ju-
jubes, les figues grasses et violettes, les raisins de Damas
et de Corinthe. Ou doit choisir ces fruits récents, c’est-à-
dire séchés de l’année , bien nourris , point gluants ,
exempts de mites, ce à quoi sont très sujets ceux qui ont
plus qu une année de dessication.
Dessication des fruits.
Les fruits qu’on peut faire dessécher à Paris, sont plutôt
62 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
pour l’usage de la table que pour celui de la Pharmacie;
tels sont les raisins, les pruneaux, les poires de rousselet
et autres. Un exemple suffira pour en faire sécher d’autres.
On prend des poires de rousselet, par exemple, tout
près de leur maturité, on les pele, on les arrange sur des
clayons d’osier garnis de papier blanc : on place les clayons
garnis de fruits dans un four chauffé au même degré que
pour cuire le pain : on les y laisse environ un quart-
d’heure : on les ôte ensuite du four : on les fait sécher à
l’air au soleil, jusqu’à ce qu’ils soient presque secs : alors
on les met au four, mais chauffé infiniment moins fort,'
pour achever de les sécher. Cette derniere opération sô
fait à plusieurs reprises , et chaque fois on les expose à
l’air au soleil.
Il est essentiel que les fruits charnus quJon veut faire
sécher ainsi , ne soient pas complètement mûrs , sans
quoi le premier degré de chaleur qu’on leur appliqueroit
les cuiroit et les réduiroit en pulpe au lieu de les dessé-
cher. Cette observation est générale -, des poires ou des
pommes , cueillies avant leur maturité , se fanent , se
rident, se desséchent à l’air sans pourrir-, ils sont aussi infi-
niment plus difficiles à être gelés par le froid que les fruits
bien mûrs. Les citrons, les oranges qui arrivent à Paris,
ont été dans le pays emballés tout verds dans les caisses;
ils acquièrent leur couleur jaune pendant la route; ils pa-
raissent être alors à leur point de maturité ; mais comme
ils n’ont pas mûri sur l’arbre , ils se dessèchent facilement
sans se gâter. 11 n’est pas rare de voir de ces fruits oubliés
dans les offices , et de les trouver quelque temps après par-
faitement secs au lieu d’être pourris.
11 y a quelques différences dans la dessication des rai-
sins: on ne leur applique la chaleur du four que lorsque
cela est nécessaire , et lorsqu'ils sont presque desséchés.
On les prend à leur point de maturité ; on ôte les grains
gâtés ; on expose les grappes au soleil ou dans une étuve ,
et on les y laisse jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment secs.
La siccite de ces fruits ne doit jamais être complelte,
outre qu’elle seroit difficile à obtenir , elle leur donnerait
un très mauvais goût de cuit ou de caramel ; mais il faut
leur conserver un certain degré de mollesse. Tous les
fruits dont nous parlons sont'de nature sucrée. On ob-
serve, quelque temps après qu’ils sont desséchés; sur-tout
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.4 63
aux raisins , une efflorescence blanche à leur surface- c’est
le sucre qui y vient se candir ou se crystalliser. Les fruits
qm produisent cet effet sont ceux qui continuent de se
dessécher encore ; alors ils 11e tardent pas à perdre leur
bonne saveur; la matière sucrée n’est plus distribuée telle
qu’elle étoit ; c’est un commencement d’altération qu’ils
éprouvent. 1
La chair de pomme , en apparence semblable à celle
de poire , paroîtroit devoir se dessécher de même , ce qui
n’est pas; la texture différente de la chair de ces fruits en
est la cause ; des poires qu 011 veut réduire en compote
reçoivent l’action de la chaleur de l’eau bouillante penl
dant plusieuis heures sans se réduire en pulpe ; les mor-
ceaux conservent, apres leur cuisson, leur forme et de la
fermeté ; les pommes au contraire se gonflent, se cuisent
se réduisent en pulpe , et se délaient presque aussitôt
qu elles éprouvent l’action de la chaleur de l’eau bouil-
lante : ces différences sont vraisemblablement cause qu’on
n a point cherche à dessécher des pommes ; cependant
leur saveur agréable et aigrelette pourroit faire desifer de
ces fruits desséchés pour la table.
La coloquinte est un fruit de la classe des cucurbitaux
<1 usage en Médecine; celui qu’on veut faire dessécher, doit
etre cueilli en automne, lorsqu’il perd sa couleur verte
et qu il commence à jaunir; ouïe monde de son écorce
et on le fait secher au soleil, ou dans une étuve. Ce fruit
séché , suivant les réglés, est blanc. PouiVuarvenir à cette
perception , d est necessaire de le faire sécher promptement:
mats si la chaleur qu’on lui applique est ou trot) forte ou
trop foible , il est fort sujet à devenir d’une couleur rous’se*
on évite une grande partie de cet inconvénient en couvrant
de papier gris ce fruit pendant qu’on le desseche. Cette des-
sication doit être assez forte pour que le fruit puisse être
reuuit en poudre. -
Conservation des fruits.
On conserve pour la table plusieurs especes de fruits ré-
cents; on conserve aussi, pendant une année, les fruits des-
sèches, moux, pour l’usage de la Pharmacie: les moyens
four conserver les premiers , ne doivent pas être étrangers
a un 1 harmacien: et ce que nous allons dire peut faire plaisir
6q. ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
aux personnes qui conservent des fruits à la campagne*
Nous passerons sous silence les fruits moux, comme les pê-
ches, les abricots, etc., n’ayant, quant à présent, aucuns
moyens pour les conserver.
L’endroit le plus convenable pouryétablir un fruitier , est
un souterrain peu profond, bien aère par des croisées qu on
puisse fermer pendant le temps des gelees: on fait poser
des tablettes de sapin ou de chêne autour des murailles,
ou dans le milieu un tabarinage, comme ceux qui servent
à l’éducation des vers à soie ; on espace les tablettes d’en-
viron huit à neuf pouces les unes des autres, et on fait
poser sur leur devant des tringles de bois pour excéder
l’épaisseur des tablettes de quelques lignes, afin d empecher
les fruits de rouler par terre. On arrange sans paille les fruits
sur ces tablettes, en observant qu’ils ne se touchent que le
moins possible: on visite les fruits souvent, dans les pre-
mières semaines, afin de séparer exactement ceux qui se
gâtent. Un fruitier souterrain a l’avantage précieux de con-
serveries fruits dans un état de fraîcheur qui les empêche
de se rider ou faner aussi promptement que dans une
chambre élevée; il a de plus celui de les préserver de la
oelée : on ferme les croisées, et on applique dessus des
paillassons et même du fumier, lorsque la gelée 1 exige:
on peut, au moyen d’un pareil local, conserver des fruits
récents depuis la récolte qu’on fait en octobre et novem-
bre jusque dans les premiers jours du mois de juin.
Les fruits pectoraux , les figues grasses et vioiettes , les
* • Jnirmit At-rp rpnfprmés dans des boites bien
raisins , etc. , — —
clauses, à l’abri des insectes, et conservés dans un maga-
sin qui ne soit pas trop sec , mais sur- tout qui ne soit point
humide ; un endroit trop sec fait candir ces fruits; un beu
trop humide les ramollit considérablement , xcs fait tom-
ber dans une sorte de deliquium qui les rend gluants et
dégoûtants. Dans cet état, ils ne tardent pas a s aigrir et
à devenir de mauvaise qualité. Ces fruits doivent eue re-
nouvelles absolument tous les ans; lorsqu on les con-
serve plus Ion g- temps , les mites s’y mettent et les c egra-
dent rapidement ; on est alors oblige de les jeter .
Les fruits exotiques, parfaitement secs, comme les ini-
robolans , etc. , doivent être gardés dans des boites comme
les autres drogues simples: ces fruits se conserv p
sieurs années en bon éiat. Choix
3Ê,L ÉMÏNTS DE PHARMACIE;
Choix des semences.
6t>
Les semences, comme nous l’avons dit, sont compo-
sées de deux lobes ; ces lobes ne sont pas de même naturo
dans toutes les graines : les unes renferment un suc huileux
et inuciîagineux en même temps, comme dans les graines
de lin, de phyllium , de citrons, les amandes douces et
ameres , etc. : on nomme ces semences , semences huileuses
ou émulswes . Dans les semences farineuses, les lobes
sont mucilagineux seulement , le mucilage est entière-
ment desseclié , et ne peut se dissoudre que dans l’eau
bouillante: ces semences ne fournissent point d’huile par
expression , elles se réduisent facilement en poudre , et
cette poudre est de la farine; c’est pour cette raison qu’on
les nomme semences farineuses. Enfin il y a un autre genre
de semences, qui sont toutes ligneuses , de l’intérieur
desquelles il est difficile de séparer, par la pulvérisation,
une substance différente de celle de l’écorce , parceque
l’intérieur de ces semences est aussi dur que l’extérieur :
on nomme ces dernieres, semences seches ou ligneuses.
Les semences mises en terre humide, s’y gonflent ; la
substance des lobes destinés à servir de première nourri-
ture au développement de l’embryon et aux petites radi-
cules, qui poussent en même temps , s’épuise ; la se-
mence huileuse quia germée, ne contient plus d’huile; la
semence farineuse , dans le même état de germination ,
est également épuisée en partie ou en totalité de sa farine •
celle qu’elle peut avoir encore n’est point de bonne qua-
lité et lait un mauvais aliment. Ainsi nous réduisons à
trois especes toutes les semences, savoir, les semences
huileuses , les semences farineuses et les semences seches.
Les semences huileuses ou émulsives , fournissent de
l’huile par expression , telles que les semences de melon ,
de concombre, les amandes douces et ameres, les amandes
de noyaux de pêches , d’abricots , ainsi que celles de
beaucoup de semences carminatives , comme celles de
cumin, danis, de fenouil, etc. Ces semences sont aussi
nommées émulswes , parceque lorsqu’on les pile avec de
1 eau , elles forment, pour la plupart , une liqueur blan-
che laiteuse, qu’on nomme émulsion. Les semences fari-
neuses sont le bled, l’orge , le seigle , les lupins, les fèves.
(fô ÎlIments de pharmacie.
les pois, les lentilles, etc. Les semences seches sont celles
de coriandre , le semen contra , etc-.
IcJTijjs de cueillir les sentences .
Il convient d’attendre que les semences soient bien
mûres-avant de les cueillir: on choisit dans chaque espece
celles qui sont bien grosses . bien nourries, bien pleines ,
entières , bien odorantes, et de saveur forte lorsqu’elles
doivent avoir de l’odeur et de là saveur. .
Les semences perdent beaucoup en vieillissant; celles
qui sont huileuses comme les amandes, se dessèchent
de plus en plus; elles acquièrent une odeur rance,' de-
vienhent jaunâtres dans l’intérieur , ridées à l’extéru
dc-
v.çmiciit jaunâtres dans l'inteneur, naees a i l’extérieur ,
molles et pliantes comme de la corne, et difficiles a cas-
ser En ce mauvais état elles sont âcres , font naître des
àrnpoulies .dans la bouche lorsqu’on les mâche; elles ren-
dent d avantagé d’huile par expression que celles qui sont
, ,• c’ocf pn r>nrtîr> détruit oar
récentes
récent, tonnent quelque* ~ . .
ces sé menées' donnent une huile acre , pernicieuse , et qui
ne devroïr jamais être employée en médecine. On conserve
lerainandes dégagées de leur coque ligneuse; mais on leur
laisse I- écorce jaune q.ui enveloppe les deux lobes : les
rats" les souris sont très friands des amandes : iL faut les
serrer dans des endroits où ces animaux ne puissent avoir
d’accès : lés' mites s’attachent fortement à l’écorce jaune ,
elles da ' rédiûsent en poussière, même en assez peu de
temps; lorsqu’on s’en apperçoit, il faut vanner les amandes
et les cribler souvent, pareeque ces insectes accélèrent
leur défectuosité eu mettant l’amande a découvert , qui
alors tfèidL Son humidité radicale plus facilement; les
mites né touchent à l’amande huileuse que lorsqu il ny
Tnir°S UC LO l a * ni.****».».- x ,
a plus "d’écorce à manger; les vers attaquent peu les
amàndcS douces et ameres -, mais ils s’attachent aux pis-
taches 'cassées ; ils perforent l'amande de ce fruit et de
plusieurs autres de même espece. _ , ,.
1 I es semences huileuses seront choisies récentes et bien
nourries -.les amandes douces et ameres doivent avoir
l'écorce fuie et jaune; il faut éviter quelles soient pou-
dreuses, rompues ou rongées par les animaux; on le*
ÉLÉMENTS S E P H A RM A C I i; 67
choisira sèches et blanches dans l’intérÿùr, faciles à
casser , et point rances. Lorsqu’on mâche les amandes
douces elles laissent un goût agréable approchant de celui
de noisettes. On sépare les semences des gros fruits char-
nus , comme des melons, des concombres', etc. , lorsque
ces fruits sont mûrs, sans quoi elles pourriraient avec eux.
Ces semences sont très sujettes à être mangées par les rats *
les souris et les mites.
Les semences seches et farineuses doivent être récoltées
lorsqu elles sont bien mûres et prêtes à sortir de leur en-
veloppe. Souvent on cueille la plante entière peu de temps
avant la maturité de la graine ; on dispose la plante sur
le plancher comme si on vouloit la faire sécher. La seve
qui reste à la plante se porte vers la graine , et achevé
de la mûrir. Ce moyen, pratiqué par les jardiniers pour
récolter les petites graines légumineuses , est très bon
et très commode pour se procurer sans perte toutes les
graines trop petites pour être récoltées autrement. Toutes
ces semences perdent beaucoup eu vieillissant ; les vers
les calandres et autres insectes les attaquent singulière-
ment, sur-tout les semences des plantes ombeilileres * il
est même difficile de garder deux années desuiteda graine
de cumin sans qu’elle soit réduite eu poudre par les in-
sectes. 11 est très facile de connoître la vétusté dets «raines
par la poussière quelles répandent en les Secouant", sans
que souvent on apperçoive aucunes piqûres d’insectes'
Toutes les semences doivent être conservées dans leurs
capsules ou écorces. ■>
.* ^ Jvt m'U », t w;. » .J* i • !
Dessication des semences huileuses
: .
Lorsq u on veut faire sécher les semonces huileuses , Jcc
amandes,, par exemple,. on casse, au moyen dWéour. de
marteau , la coque ligneuse.^ on sépare le-bois , J oh met
es amandes a part, qu’on étend à trois ou quatre pouces
d épaisseur .sur le plancher, dgns mie c^ambre^e à
1 abri du soleil et de toute chaleur plus forte que celle oui
c f dégage et' on remue les amandes de
temps en temps. Le? amandes ne sont pas long- temps à
secher ; elles contiennent peu d’eau de végétal Yen tfaVedis-
E ii
h'IlIÏKTS DE PHARMACIE.
l'-s pois, les lentilles, etc. Les semences seclies sont celles
de coriandre, le semen côntra , etc.
Temps de cueillir les semences.
Il convient d’attendre que les semences soient bien
mûres -avant fie les cueillir: ou choisit dans chaque espece
celles qui sont bien grosses , bien nourries, bien pleines ,
entières , bien odorantes, et de saveur forte lorsqu’elles
doivent avoir de l’odeur ctde la saveur.
Les semences perdent beaucoup en vieillissant; celles
. 1 .1 _ _ « .1 rt JM' Z' A t 1 r
v i çi 1 1 itu i* jaunâtres ,
'molles et pliantes comme de la corne, et ditriciles^ a cas-
ser. En Ce mauvais état elles sont acres , font naître des
ampoiilles .Hans la bouche lorsqu’on les mâche; elles ren-
dent d avantagé d’huile par expression (pie celles qui sont
. , ^ 1^ ,M,,ûilorriS c’oct PU T'I.'VrtlP fl P f TH 1 t
v l v J i i L uaycim.u^ * jl i i ,• , * .
récentes . paréèque le mucilage s’est en partie détruit par
vétusté, et l’humidité s’est dissipée. Tous deux, dans T état
rérent formefif quelques obstacles à l’extraction de 1 huile:
ces semences' donnent une huile âcre , pernicieuse, et qui
ne devroît jamais être employée en médecine. On conserve
les-àmaniles dégagées de leur coque ligneuse; mais on leur
laissé. Ecorce jaune qui enveloppe les deux lobes: les
rats? les souris sont très friands des amandes: il faut les
serrer dans des endroits on ces animaux ne puissent avoir
d’accès : les mites s’attachent fortement à l’écorce jaune,
elles la réduisent en poussière-, même en assez peu de
- — s « •> I*. il tfonnor me
alors perd' Son humidité radicale plus facilement; les
mites në tônchent à l’amande huileuse que lorsqu il n y.
a plus ’d’ééorce à manger; les vers attaquent peu les
amandes douces et amerés ; mais ils s’attachent aux pis-
tache^ Tassées ; ils perforent f’amande de ce fruit et de
plusieurs autres de même espece. # ,
1 I es semences huileuses seront choisies récentes et bien
nourries : les amandes douces et ameres doivent avoir
l'écorce fine et jaune; il faut éviter qu elles soient pou-
dreuses, rompues ou rongées par les animaux ; on las
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. Cj
choisira sèches et blanches clans l'intérieur, faciles à
casser , et point rances. Lorsqu’on mâche les amandes
douces elles laissent un goût agréable approchant de celui
de noisettes. On sépare les semences des gros fruits char-
nus , comme des melons, des concombres , etc. , lorsque
ces fruits sont mûrs, sans quoi elles pourriraient avec eux
Les semences sont très sujettes à être mangées par les rats
les souris et les mites. |F *
Les semences seches et farineuses doivent être récoltées
lorsqu’elles sont bien mûres et prêtes à sortir de leur en-
veloppe. Souvent on cueille la plante entière peu de temps
avant la maturité de la graine ; on dispose la plante sur
le plancher comme si on vouloit la faire sécher. La seve
qui reste a la plante se porte vers la graine , et achevé
de la mûrir. Le moyen, pratiqué par les jardiniers pour
récolter les petites graines légumineuses, est très bon
et très commode pour se procurer sans perte toutes les
gi âmes trop petites pour être récoltées autrement. Toutes
ces semences perdent beaucoup en vieillissant • les vers
les calandres e.t autres insectes les attaquent singulière-
SUr'Ælt.lléVSem^CeJS des PIantes omWliferés ; il
i Gme dlfflclle de garder deux années deguiteda graine
de cumin sans qu’elle, soit réduite en poudre par les in!
sectes. Il est très facile de connoître la vétusté Xts 'graines
par la poussière quelles répandent en les Secouant sans
que souvent on apperçoive aucunes piqûres d’insectes
loutes les semences doivent êLre conservées dans leurs
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Dessication des semences huileuses .
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Lorsqu’on veut faire sécher les iemoucissiîivtrtenses
amandes, par exemple,, on casse, au move-ii <iWv-oiin de
marteau, la coque .ligneuse* on sépare le. bois ; ;W| „,et
es amandes a part, qu’on étend à trois ou quatre pouces
cparsseur sur le plancher, dans une cliambre^he à
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temps en temps. Les amandes ne sont pas lffi”
echer , elles contiennent peu d’eau de végétal ion afaVc-dé-
E ij
7° ÉLÉMENTS T) E PMA R MACI T..
des résultats d approximation , qui ne sont suffisants que
lorsqu on ne peut pas mieux faire.
De ces quatre questions nous n’examinerons que les
deux premières , qui ont un rapport direct à la dessica-
tion des plantes : les deux autres sont purement écono-
miques, et seroient déplacées dans un ouvrage tel que ce-
lui-ci.
i°. La meilleure maniéré de sécher les bleds est certai-
nement de les mettre dans une étuve ; mais pour que cetteï
étuve soit commode, il faut qu’elle soit plus grande que
celle dont nous avons donné la description et construite
différemment. Cette étuve doit être très longue , comme
de cinquante pieds environ , et de treize à quatorze pieds
de large : on fera sceller des deux cotés de la muraille
des chevilles de bois ou de fer pour soutenir des châssis
de bois garnis de toiles à claires voies bien tendues. L’é-
tuve devant avoir au plus sept à huit pieds de hauteur, il
faut tout au plus cinq rangées de chevilles, ahn que les
clisses se trouvent à douze ou quatorze pouces de distance
l’une au-dessus de l'autre, et que la chaleur puisse péné-
trer par-tout également. 11 convient de placer dans cette
étuve deux poêles de fer de fonte, un à chaque extré-
mité, et que leurs tuyaux traversent l’étnve en sens con-
traire d’un bout à l’autre. Dans une semblable étuve, on
place sur les chevilles les châssis de toile dont nous avons
parlé , sur lesquels on a étendu du bled à-peu-près de l'é-
paisseur d’un écu de six livres; ou fait du feu dans les
deux poêles , et on porte la chaleur jusqu'à cinquante à
cinquante-cinq degrés au thermomètre; on laisse le bled
dans l’étuve pendant vingt-quatre heures, ou jusqu’à ce
qu’il soit suffisamment sec , ce que l’on reconnoit lors-
qn’en mettant quelques grains sous les dents ils se cassent
net , que la cassure paroît bien seche, et que le son ou
l’écorce forme quelques plis dans l’intérieur de la farine.
Quand le bled est ainsi séché, il faut procéder à le con-
server ; c’est l'objet de la seconde question.
2°. Alors on vanne le bled , on le crible pour le nétoyor
à fond, et on l’enferme dans des tonneaux de bois de.
chêne bien secs et bien reliés . même avec des cercles ,de
fer pour plus de sûreté: Je bled ainsi préparé, peut se con-
server plus d’un siècle sans se gâter, et sans qu'il exige
aucun soin: il est en état de faire de ben pain , et de ser-
1
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 7 1
vir aux semailles, en cas de besoin , le degré de chaleur
qu’il a supporté n’ayant point altéré le germe. On peut, si
l’on veut pour la commodité , distribuer ce bled dans
des tonneaux de mesure connue , comme d’un setier ,
d’un niuid, etc. Ce moyen de sécher et de conserver le
bled à l’instar des plantes médicinales, n’est ni si embar-
rassant ni si dispendieux qu’il le paroi l d’abord. Que l’on
considéré ce qu’il en coûte en main-d’œuvre pour remuer
et cribler un tas de bled deux ou trois fois par semaine
pendant une année; que l’on ajoute ensuite à cette dé-
pen se le déchet qui se lait par celui qui s’écrase sous les
pieds et par les pelles qui le remuent chaque fois qu’on le
crible; en outre, la perte occasionnée par la mal-propreté
à laquelle il est exposé de la part des animaux et des in-
sectes qui le mangent, et des chats que l’on est obligé de
laisser dans le grenier; la dépense enfin pour construire
des greniers d’une étendue considérable, pareeque l’on
11e peut donner au tas de bled qu’on veut garder qu’une
épaisseur assez médiocre : tous ces objets réunis sont
plus dispendieux que la dessication dans une étuve, et ne
sont pas à beaucoup près aussi efficaces pour conserver le
bled.
Le bled destiné à être conservé, doit, autant qu’on le
peut, avoir été récolté dans des années de sécheresse ; ce-
lui qu’011 amasse dans des années très pluvieuses, diminue
considérablement par la dessication, se ride beaucoup, et
ne fournit pas à beaucoup près la même quantité de
farine que celui qui a été récolté dans des années favora-
bles. 11 seroit à désirer qu’il y eût dans chaque ville,
dans chaque village, etc. un magasin de tonneaux rem-
plis de bled ainsi préparé pour l’approvisionnement de
chaque lieu. On n’auroit recours à ce bled que dans les
temps de disette seulement; et, par ce moyen, l’on ponrroit
mesurer la liberté que l’on doit accorder à l’exportation des
grains.
Choix des racines.
La racine est la partie inférieure du végétal qui Je lient
attaché à la terre ; la racine lire de la terre une portion de
nourriture, qu’elle distribue ensuite au reste de la plante.
31 est prouvé que la partie du végétal qui s’élève bois de
72 ÏlemENTS B E PHARMACIE T
terre , respire et pompe de Pair et de l'humidité que cet
élément tient en dissolution.
La récolté des racines doit toujours se faire lorsque les
tiges sont passées; il y a deux saisons où les plantes sont
clans cet état, gu printemps et en atitomne ; dans toute
autre saison , les racines sont ligneuses et de mauvaise qua-
lité : dans l’une et dans l’autre saison , il y a un intervalle
à-peu-près égal où les racines ne végètent que dans l’inté-
rieur de la teire, et point, pour l’ordinaire, à sa surface.
Les auteurs ne s accordent point sur le choix de la saison y
et forment deux sentiments que nous allons examiner.
Le premier est celui d’Avicenne , de Dioscoride et de
Gallien: ils recommandent d’arracher les racines en au-
tomne , et au commencement de l’hiver , lorsque les
feuilles des tiges commencent à tomber: ils disent qu’à
mesure que les plantes se desséchent , la seve retombe eii
grande partie aans les racines, qui demeurent vivantes
dans la terre, et sont toutes prêtes à végéter, comme on le
voit en effet clans certaines plantes qui poussent des paquets
de feuilles sur la fin de l’automne , ou au commencement
dePhiver; et dans certains arbres qui, après la chûte des
feuilles, poussentdes bourgeons dans le milieu de leur hau-
teur, et point aux extrémités du tronc , enfin comme on le
voit encore aux racines bulbeuses , et aux plantes grasses
qui abondent ennourritureet végètent d ans l’arriéré saison.
Ces mêmes auteurs disent aussi, pour appuyer leur senti-
ment, que les racines, pendant l’hiver, ne tirent aucune
nourriture de la terre, qu’elles souffrent considérablement,
et que ce n’est qu’à la faveur de la grande quantité de
seve qu’elles ont prise- en automne, qu’elles se conservent
dans la terre pendant l’hiver. Mais Malpighi et plusieurs
bons auteurs qui ont écrit sur la végétation, ont observé
que l’état d’engourdissement où sont les végétaux pen-
dant l’hiver n’est qu’apparent, et qu’ils végètent clans
l’intérieur de la terre. Ce sont vraisemblablement des ob-
servations de cette espece qui ont donné lieu à plusieurs
auteurs de préférer le printemps pour la récolte clés ra-
cines.
Ces auteurs disent qu’on doit choisir le temps où les
paquets de feuilles commencent à se développer et à sortir
de terre, pareeque la rigueur de l’hiver ayant empêché la
dissipation de la seve que les racines ont retenue dans l’au-
îïLliMENTS DE PHARMACIE: 7?
tomne , et de celle qu’elles ont acquise pendant l’hiver
cette seve commence à se développer au printemps, à s’é-
laborer et à donner une nouvelle vigueur aux racines.
Celles de printemps sont grosses, bien nourries, succu-
lentes, charnues, et leur substance est tendre; au lieu que
les racines d automne , qui se sont épuisées pendant l’été à
lournirdes sucs végétatifs aux différentes parties des plantes,
sont dures , ligneuses et de moindre qualité. Enfin ils al-
lèguent , pour derniere raison , que lorsqu’on arrache les
racines de terre en automne, dans le temps que les feuilles
commencent à tomber , elles sont comme les animaux,
qui se trouvent épuisés immédiatement après avoir produit
leurs petits. Us en exceptent les racines bulbeuses, qui con-
tiennent une si grande quantité de seve qu’elles sont égale-
ment bonnes dans toutes les saisons.
Les auteurs qui recommandent de récolter en automne
les racines qu on veut faire sécher pour les conserver,
avouent qu il y en a beaucoup qu’on peut se procurer au
pnntemps , et tous ceux qui préconisent le printemps pour
la meme récolte, conviennent également qu’il y a beau-
coup de racines qu’on peut de préférence arracher de terre
en automne.
il resuhe: de ce que nous venons d’exposer sur le temps
sè ,l?t" P • SE Pro,cure,r Jes racin« > qu'il est difficile de
se etenniner sur le choix des sentiments des auteurs ;
d ailleurs, dans le nombre de racines que nous offre la na-
3 beai'co"P qui sont également bonnes dans
ou tes les saisons. Tout ce que l'on peut dire de plus gé-
néral sur cette matière , et d’après des observations multi-
pliées que ) ai été a portée de faire pendant quarante ans
cher de’ exe rce Ia 1 émacié , c’est qu’il vaut mieux arra-
cher de terre en automne ou au commencement de l’hiver
ver c!enWneS qu°" ve,ut- faire Sécher pour les conser-
• il est pas qu on doive penser que les racines de
printemps se soient épuisées dans la terre pendant les ri-
observei-6 d r’rëc,<5dé> Puisque> com'ue je l'ai fait
riture o’ue l’éc ienfa"1 Ce"e Saisou ,ant "our-
5 ]ue Ucorce de plusieurs crcvent de plénitude •
imms la plupart des racines de printemps son ^abreuvées
d une grande quantité de sucs aqueux qui n’est point en-
core élaboré ; leur substance est molle, pulpeuse et près
que sans vérins. ; 1 ^ ec P^s-
• K
74 ÉLÉMENTS DE P IT A R M A C I E.
Le célébré Boerhaave compare les racines de printemps
aux jeunes animaux qui n’ont point encore pris leur ac-
croissement ; leurs fibres n’ont point, encore assez de force
ni de vigueur et d’élasticité pour élaborer les sucs nourri-
ciers , et pour les assimiler à leur substance. Les fluides
des jeunes animaux qui se nourrissent de végétaux , ne
sont pas bien annualisés ; on y retrouve encore les prin-
cipes des substances qui les ont nourris avec une grande
partie de leurs propriétés. 11 en est de même des végétaux
dans leur jeunesse , sur-tout des racines dont nous par-
lons ; les sucs qu’elles contiennent sont peu salins, peu
résineux et peu extractifs ; c’est le principe aqueux qui y
domine. Aussi l’expérience m’a appris que les racines de
printemps diminuent à l’exsiccation de presque moitié
plus que les racines d’automne, spécialement toutes celles
qui sont grosses et bien charnues. D’ailleurs, en séchant,
elles subissent un léger degré de fermentation, à cause de
cette grande quantité d’humidité qu’elles contiennent :
elles ont pour toutes ces raisons l’inconvénient d’être
promptement la pâture des vers, et elles ne peuvent se gar-
der aussi long-temps que celles qui ont été arrachées de
terre en automne , quelque soin qu’on prenne pendant
la dessication. Ainsi, comme on voit, la succulence n’est
point une qualité essentielle qu’on doive rechercher dans
les racines ; et celte observation est presque générale pour
toutes.
Lorsque les vers se mettent aux racines , ils n’attaquent
que les parties extractives et ligneuses , et s’en nourrissent
sans altérer ni endommager la substance résineuse. En
j 744 , j’ai eu occasion de faire cette observation chez
Geoffroy, Apothicaire, et de l'Académie royale des Sciences,
chez qui je travaillois alors ; Geoffroy ayant apperçu ce
phénomène , avoit conservé pendant plus de vingt ans un
petit baril de jalap qu’il sacrifia à la pâture des vers. Ces
insectes moururent après s’être nourris de tout ce que
ces racines contenoient de ligneux et d extractif. Nous
vannâmes ce jalap pour en séparer le squélete résineux
d’avec la poussière formée par les vers : ce jalap ainsi pré-
paré par les insectes , rendit, par le moyen de 1 esprit de
vin, presque son poids égal de résine. 1) ou il résulte que
ce moyen peut être employé avec succès pour séparer les
substances résineuses de beaucoup de végétaux , comme
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. J 5
font les anatomistes pour se procurer des squéletes de pe-
tits animaux, qu’ils auroient beaucoup de peine à dissé-
quer : ils exposent leurs cadavres aux insectes , qui rongent
tout ce qu’il y a de charnu , et laissent les os parfaitement-;
nétoyés.
Les racines légumineuses qu’on cultive pour les aliments,
sont des plantes annuelles ; on les seme depuis le moi.s de
février jusqu’à la fin de l’été, à des époques différentes ,
ahn d’avoir toujours de jeunes racines ; si on ne s.emoit
ces plantes que dans une saison , on n’auroit qu’un.e seule
fois dans l’année ces racines de bonne qualité , telles sont
les raves, les carottes, les navets, les panais , etc. , parce-
que lorsque ces racines ont poussé des tiges d’une cer-
taine force , elles deviennent ligneuses dans leur intérieur ,
on en sépare même facilement le coeur qui ressemble à
une corde. 11 en est de même de beaucoup de racines de
plantes médicinales annuelles qu’on cultive , o.u qui
viennent dans la campagne, et qui se seinent d’elles-mêmes
à plusieurs reprises , telles que l’aclie , la bourrache ,
la buglose , h daucus sauvage, l’énula campana', la gui-
mauve , la consolide , l’asperge , le persil , le fenouil , Ja
brvone , le souchet , la saxifrage, la valériane, etc. et.?.
Les racines de ces plantes ne sont point ligneuses dans leur
première jeunesse ; mais l’intérieur le devient dès qu’elles
poussent des tiges ; on trouve par conséquent de bonne î
racines de ces plantes non seulement au printemps, mai >
cl a ris tout le courant de l’été et jusqu’au milieu de l’au-*
tomne : il suffit de choisir les racines de ces plantes lors-*
qu elles commencent a bourgeonner et à pousser quel-*
qwes feuilles , mais il ne faut pas attendre qu’elles aicn'f
poussé des tiges.
Lorsque la nécessité oblige d’employer des racines don.t
le cœur est ligneux , il convient de le suprimer et de le
rejeter ; ce n’est que du bois qui a peu ou point de vertu. :
c’est ce que l'on pratique à l’égard de Ja quinte-feuille , do nt
les racines jeunes sont trop petites ; on fait nsa^e de ra-
cines de deux ou trois ans : on ne prend que l'écorce qu’on
roule en spirale et on rejete le cœur qui n’est que du bois.
Lu général les racines entièrement ligneuses sont très peu
d usage «n Médecine, à l’exception de quelques unes qui
nous sont envoyées des pays étrangers, comme le pajéira-
brava , le sassafras, etc.
7^ iL^MENTS B E PHARMACIE."*
Lorsqu on fait arracher les racines de terre , on choisit
de préférence celles qui se trouvent dans le terrein qui
leur est propre; ce qu’on reconnoît aisément, parceque
les racines sont plus grosses, mieux nourries et point ridées.
Dessication des racines.
Lorsqu’on a récolté les racines dans les temps conve-
nables que nous avons indiqués , on profite de l’état de
fraîcheur et de plénitude où elles se trouvent en sortant
de la terre , pour les bien laver , avant de les mettre à sé-
cher; aans cet état, 1 eau qu’on leur applique à l’extérieur
ne pénétré point et ne dissout rien des parties extractives
qu on puisse regretter; plusieurs, comme l’énula campana,
la guimauve , se débarrassent d’une petite quantité de mu-
cilage qu il est même essentiel d’enlever, sans quoi ces
racines deviennent au bout de quelques mois toutes bleues
de moisissure dans les boîtes où on les conserve. En la-
yant les racines pour en emporter la terre qui y adhéré,
on les frotte une à une avec un linge rude ou avec une brosse,
et on ratisse même avec un couteau certaines racines tris-
annuelles et vivaces , dont les anciennes écorces sont trop
adhérentes ; on ôte en même temps tous les filaments :
on fend en plusieurs parties celles qui ont un cœur ligneux
pour le séparer et le rejeter; on coupe par morceaux les
racines qui sont trop grosses ; on les met sur des clisses
d’osier garnies de papier , et on les fait sécher 'dans une
étuve ou sur le four d’un boulanger, et on les y laisse jus-
qu’à ce qu’elles soient parfaitement seches. On est aussi
dans l’usage de couper par tranches médiocrement épaisses
les racines , et d’enfiler ces tranches avec une ficelle et une
grosse aiguille à emballer; on attache à des crochets la
ficelle parles deux bouts dans l’étuve; les racines se sè-
chent aussi-bien de cette maniéré que de l’autre.
Lesracinesquicontiennent beaucoup de mucilage,comme
rénula campana, qu’on n’a point lavée, et qu’on n’a pas
suffisamment divisée en petits morceaux, sesechent d’abord
à leur surface qui devient même très dure : elles paroissent
bonnes à serrer ; mais si dans cqt état on ouvre quelques
gros morceaux , on trouve que leur intérieur n’est pas suf-
fisamment sec , il est encore mou ; cet effet vient de la re-
traite que les racines prennent en séchant , cette retraite
comprime l’intérieur , fait pousser à la surface une parti©
Eléments de pharmacie; 77
<3u mucilage qui s y desseche et y Forme une sorte de ver-
nis qui empêche l’humidité intérieure de s’évaporer. Ca
que nous disons arriver à des gros morceaux de racines ar-
rive aussi aux petits, ce n’est que du plus ou moins; les
racines ainsi mal séchées , ne tardent pas à attirer l’humi-
dité de 1 air à leur surface : l’humidité intérieure s’é-
chappe; mais le mucilage se ramollit et retient cette humi-
dité qui fait moisir les racines ; cet inconvénient n’arrive
pao lorsque les racines ont été lavées , comme nous venons
de le dire.
. Ordinairement on ne coupe point par tranches les ra-
cines de guimauve que l’on fait sécher avec leur écorce;
lorsqu elles sont seclies et encore cassantes on les ratisse
avec un couteau pour emporter cette écorce qui devient
grise ; dans cet état elle s’enlevc mieux et plus facilement.
A 1 egard des racines qui sont trop petites pour être
coupées par tranches ou pour être enfilées , 011 les fait
sécher sur des clisses d’osier garnies de papier de la même
maniéré que nous l’avons dit pour les autres substances.
n 11e devroit jamais employer les racines que les Her-
boristes conservent fraîches à la cave et dans le sable pour
y avoir recours pendant l’hiver; telles sont les racines
de raifort sauvage, celles de guimauve, etc. Ces racines
vegetent pendant l’hiver à la faveur de la température
douce qui régné dans les caves: de charnues qu’elles
etoient d abord , elles deviennent ligneuses et sans^ vertu.
Les Pignons sont les racines les plus difficiles à faire
stcîier, il faut, de nécessité les effeuiller , et employer la
chaleur du bain-marie, si on veut les avoir parfaitement
prives de toute humidité et en état d’être pulvérisés.
Quelques auteurs recommandent de couper la scille
avec un couteau d’ivoire , d’en rejeter le cœur, et de se
servir d une aiguille de bois pour enfiler les feuilles. L’an-
cienne lharmacie pensoit qu’un instrument de fer empoi-
sonnent la salle ; ce qui n’est point. 1
.1 ai tenu pendant tout un hiver des oignons de scille
effeuillé et enfilés d’une ficelle à côté d’un tuyau de
P Ie clu> a cté bien chauffé pendant tout ce temps- la
pa.tie supérieure des squames a assez bien séché [ mais
SS. aU>(l;'nt conservé chacune une tubérosité dans leur
partie inférieure qui n’a jamais pu sécher à fond. Je U ai
exposes ensuite a 1 ardeur du soleil pendant tout un été ;
7$ ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
elles n’ont pas mieux séché ; toutes ces tubérosités ont
poussé une prodigieuse quantité de petits rejetons. J’en ai
planté plusieurs dans du sable , et d’autres dans de la
terre , j’entretenois humide la terre et le sable ; mais
ceux dans la terre ont mieux grossi dans le même espace
de temps. A l’égard des squames de ces oignons, j’ai été
obligé d’achever de les sécher au bain-marie.
Conservation des racines.
Les racines sont en général de nature à se garder plus
long-temps que les feuilles , les Heurs et les graines, sur-
tout quand on les a récoltées dans la saison convenable ;
les unes , comme la bryone , les aristoloches , l’énula
campana , la gentiane, l’asarum, la bistorte , la tor-
mentille, etc. peuvent se garder quatre ou cinq ans ;
d’autres , comme la guimauve , le nénuphar , etc. ne
peuvent se garder qu’environ deux ans : ou doit renouveller
les racines avant que les vers commencent à les piquer.
L’angélique arrachée au printemps , est une de celles que
les vers attaquent le plus facilement, tandis que si on se
la procure en automne, elle peut se garder plusieurs années,
on doit renfermer toutes les racines dans des boîtes bien
clauses , afin de les garantir de la poussière et des vicissi-
tudes de l’air.
Choix des bois ; temps de se les procurer.
Les bois sont les tiges les plus solides des végétaux ;
les bois indigènes, dont on fait usage en Pharmacie, sont
en bien petit nombre; il n’y a guère que ceux de genievre, -
de gui de chêne et de tamaris. On récolte ces bois ordi-
nairement après la chute des feuilles. On prend les grosses
branches de ces especes de bois ; on rejete l’écorce et l’au-
bier du bois de genievre; on fait usage des autres avec leurs
écorces; on néglige les petites branches.
Les bois exotiques résineux , comme celui d’aloès , de
gayac, doivent être clioisis pesants , sans aubier , allant au
fond de l’eau au lieu de nager comme font les autres bois ;
on préféré le bois du tronc ; celui des branches est tou-
jours de moindre qualité. Les autres bois moins résineux
que ceux dont nous parlons, sont aussi moins pesants; on
ELEMENTS DE PHARMACIE.
doit néanmoins choisir les plus pesants , en ayant égal
à leurs autres qualités, comme l’odeur, la couleur, la s
79
:trd
sa-
veur, etc.
Dessication des bois.
Les bois sont de toutes les substances végétales celles qui
sont les plus laciles a laire sécher et les moins sujettes à se
g^.ter , il sullit de séparer d abord les ecorces et l’aubier de
ceux qui doivent subir cette séparation , de les scier d’une
longueur commode , et de les fendre en morceaux pas trop
gros , afin que l’intérieur puisse sécher facilement et
promptement. On les expose au soleil ou dans un lieu
sec , et on les laisse à 1 air jusqu a ce qu’ils soient bien
secs.
Conservation des bois,.
Les bois résineux , comme le gayac, le santal citrin , etc;
son t ties faciles a conserver ; mais les bois tendre sont pi-
ques pai les vers dans l espace de quelques années. On
conserve les bois renfermés dans des boites bien closes ,
afin de les mettre à l’abri de la poussière et de l'humidité
de l’air.
Le bois, pendant son accroissement, présente aux natu-
ralistes des phénomènes intéressants qui ne doivent pas
etre etrangers à un Pharmacien ; le bois employé à la bâ-
tisse est sujet a être la pâture des vers ; on peut, par des
opérations simples, l’en préserver pour bien du temps et
augmenter sa durée en doublant et même triplant sa
i o rc6 1
Les arbres, à la première pousse et lors du développement
de la graine, ont, comme la plupart des plantes , un canal
creux , rempli de moelle blanche; le diamètre de ce canal
dans les b oh durs, diminue dans l’espace d’environ trois
ans. Cette diminution n’a plus lieu par la suite d’une
maniéré bien sensible , quoique la tige ait grandie et gros-
sie pendant cet intervalle. Si avant les trois années d’ac-
croissement, l’arbre est coupé transversalement, on ne re^
marque point de différence dans la substance du bois.
CeLe qui touche 1 écorce ne différé pas en dureté de celle
qui touche la moelle ; ce n’est qu’à la quatrième année que
Ion commence a distinguer que le bois qui touche l’é-
corce est plus tendre et moins coloré que le reste; ce nou-
«O ELEMENTS DE PHARMACIE.
vel accroissement de 1 arbre est séparé et marqué par uns
ligne circulaire; on nomme aubier cette nouvelle pousse.
L’année suivante , l’arbre s’accroît d’une nouvelle couche
excentrique, semblable à celle de l’année précédente, etqui
est encore de l’aubier; mais pendant ce nouvel accroisse-
ment , le premier aubier acquiert de la dureté et de la soli-
dité , il en a moins que la première pousse de l’arbre ; on
le nomme par cette raison premier aubier ; ce n’est qu’à
la quatrième année que .ce premier aubier devient bois
dur et parfait. Ce qui se passe durant la végétation de
l’arbre dans la révolution de ce petit nombre d’années dont
nous venons de parler , se répété tous les ans de la même
maniéré et par le même mécanisme jusqu’à l’accroisse-
ment parfait: chaque nouvelle pousse est marquée et ter-
minée par une ligne excentrique relative aux précédentes ,
laquelle fait connoître le repos ou l’intervalle de l’accroisse-
ment d’une année à l’autre.
Lorsque l’arbre cesse de croître, il dépérît, comme les
animaux, d’une maniéré insensible; beaucoup d’années lui
sont nécessaires pour perfectionner en bois dur le premier
aubier; et il arrive souvent qu’il ne lui reste ni assez de
force ni assez de vigueur pour élaborer le dernier aubier
en bois dur , ou au moins pour lui donner la dureté de
l’aubier de deux ans. Dans cet état de dépérissement, il
commence par se couronner , c’est-à-dire que la seve ne
peut plus se porter jusqu’aux branches les plus élevées ;
ces branches alors périssent, celles qui leur sont inférieures
végètent faiblement, et l’arbre meurt en détail : pendant
que cet effet a lieu , l’aubier qui n’a pu se perfectionner ,
devient la pâture des insectes, qui accélèrent le dépérisse-
ment total de l’arbre : il s’introduit entre l’écorce et l’aubier
des insectes qui détachent l’écorce , la font tomber par
partie , et en peu d’années l’arbre s’en trouve entièrement
dépouillé. 11 y a dans la durée delà vie des arbres les mêmes
variétés que dans celle de la vie des hommes : des chênes
vivent plus de six cents ans; la durée la plus ordinaire est de
deux cents à deux cents cinquante ans. Ces différences dé-
pendent de la constitution de l’individu et des maladies
qu’il peut éprouver.
Si l’on fait scier un arbre par son tronc, on appercoit
les lignes circulaires qu’il est facile de compter on con-
noîtra par leur moyen le nombre d’années que l'arbre a
h hl E N T S D E PHARMACIE. Slj
été à prendre son accroissement ; on observera en même
temps que le même cercle n’est pas de même épaisseur
par-tout -, les cercles de chaque année ne sont pas non
plus de même épaisseur ; cela vient, dans le premier cas, de
ce que la seve a été dérangée par quelques accidents et
qu’elle 11e s’est pas distribuée uniformément; dans le se-
cond, que la végétation 11’a pas été également abondante
chaque année. Ces cercles indiquent bien le nombre d’an-
nées que l’arbre a été à croître ; mais ils ne font pas con-
noître son âge. On sait que- l’arbre ne meurt pas à l’ins-
tant que cesse son accroissement; mais les moyens man-
quent pour connoître les progrès successifs de son dépéris-
sement.
La moelle, dans les arbres , est comme le cordon ombi-
lical dans les animaux ; c’est par cet organe que l’arbre
depuis son développement jusqu’à l’âge de trois ans environ,
tire sa principale nourri tare dès racines, pour la distribuer
à la tige; ce canal médullaire, si nécessaire au développe-
ment et au premier accroissement de l'arbre, se prolonge
dans les racines : comme l’arbre ne s’accroît, pendant cette
première époque , que par cet organe , le canal médullaire
est, dans cette première jeunesse, d’un diamètre dispro-
portionné avec la grosseur de l’arbre: il se rétrécit pen-à-
peu ; la moelle diminue de volume; l’arbre enfin cesse
de devoir tout son accroissement à cet organe, que nous
avons comparé au cordon ombilical dans les enfants : c’est
1 époque où l’arbre reçoit la plus grande partie de sa nour-
riture des nouveaux organes développés dans la substance
du bois; l’accroissement de chaque année, est alors mar-
qué par une ligne circulaire excentrique.
L’arbre , au moment de son développement, est une tige
blanche, étiolée: cette tige s’est développée dans la terre
sans le contact de l’air; elle est foible et tendre, mais lors-
qu’elle reçoit l’impression de l’air, sa surface subit une
sorte de dessèchement , et produit mie pellicule qui donne
naissance à l’écorce. Le dessèchement ou la surface de cette
tige se trouve, met le petit arbre dans l’impossibilité de
prendre de la nourriture à l’extérieur ; la moelle, qui est v-
corps spongieux, formant des tuyaux capillaires , fournit
a 1 intérieur l’humide et la nourriture qui manquerait au
P®llt. ar!)re sans ce* organe. L’écorce acquiert ensuite de
J fTa{sseur et de la consistance 4 mesure que l’arbre croit. *
F n
8 2 ELEMENTS DE PHARMACIE.
L’usage de la moelle est le même dans les plantes que
dans les arbres : la moelle a de plus la propriété d’entre-
tenir et de réparer la Fraîcheur que les plantes perdent par
l’ardeur du soleil qui les desseclie à l’extérieur. La moelle
est si nécessaire aux plantes , pour conserver cette fraîcheur
salutaire, que la nature l’a prolongée jusque dans les ner-
vures des feuilles; on l’observe au microscope; il suffit de
fendre en deux une grosse nervure de feuille, on voit la
distribution de la moelle , et on remarque qu’elle est ren-
fermée dans un canal creux, qui diminue de diamètre vers
l’extrémité.
Je crois, d’après l’observation, que l’écorce des arbres aug-
mente d’épaisseur à mesure que le canal médullaire se rétrécit;
c’est , je pense , aussi la raisoii pour laquelle les arbres qui
conservent le diamètre de ce Canal large pendant long-temps
ont leurs écorces plus minces que celles des autres arbres,
tels que le platane, le sureau , etc. Ce dernier , parvenu à
un grand degré de vieillesse, a le canal médullaire très étroit,
et son écorce beaucoup plus épaisse que celle des pousses
de quelques années. Nous terminerons cet article , sui les
bois , par quelques observations relatives à l’emploi qu’on
en fait dans les arts.
Les bois sont composés de fibres droites qui ne donnent
aucunes marques sur leur accroissement annuel en hauteur;
c’est toujours par des accidents que les fibres se dérangent
de la direction verticale : la seve qui se porte inégalement ,
quelques bourgeons qui se présentent pour produire des
branches , suffisent pour donner aux arbres une forme
tortueuse et noueuse, et pour déranger 1 organisation na-
turelle des fibres. Mais l’expérience a appris à dominer, pour
ainsi dire, la végétation, et à se procurer, quand on le
veut, des arbres parfaitement droits et bien filés ; on place
autour de l’arbre ,* lorsqu’il est jeune,, des supports ou
tuteurs, et on enleve du tronc de l’arbre les bourgeons qui
produiroient des branches ; on prolonge même par ce moyen
la tige à volonté, il suffit de conserver à la tete de 1 arbre
un nombre suffisant de branches pour entretenir sa respi-
ration. C’est ainsi qu’on soigne, dans certaines parties des
montagnes des Vôges, les bois qu’on destine pour la marine
hollandoise , et pour les autres constructions, ou il est ne-
cessaire d’avoir des planches bien filées , sans nœuds et
d’une grande longueur. J’ai vu encore ôter à des arbres d une
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE! 83
hauteur majestueuse leur écorce jusqu’à la naissance des
.branches, et laisser encore sur pied ces arbres, jusqu’à la
fin de la campagne suivante; l’arbre pousse alors , pour
la demiere lois, des feuilles aux branches conservées à
son extrémité pour qu’il puisse respirer. Si on Je iaissoit
plus long-temps sur pied il périrait, mais pendant cet in-
tervalle l’aubier devient bois dur; on a par conséquent
moins de perte lorsqu’on vient à exploiter l’arbre en bois
carré.
Les bois récemment coupés sont remplis de seve ex-
tractive, qu’on fait dessécher avec le bois et qui en fait
partie. Dans cet état de dessication il forme un corps plein,
cassant et sans presque d’élasticité. 11 a de plus l’incon-
vénient d’être en peu d’années la pâture des vers et sujet
à se pourrir. Les vers trouvent leur nourriture dans la par-
tie extractive ; et c’est cette même substance extractive
qui ôte au bois environ les deux tiers de sa force, et qui
accéléré considérablement sa destruction. L’opération par
laquelle on enleve au bois les inconvénients dont nous
parlons est pratiquée, sans qu’on s’en doute, sur les bois
destinés pour la bâtisse, qu’on envoie à Paris. Ces bois
arrivent par trains flottants dans la riviere ; ils se dépouil-
lent par ce moyen d’une partie de leur substance extrac-
tive , et gagnent considérablement en force et en ténacité.
Il serait bien important qu’ils restassent dans l’eau beau-
coup plus long-temps , et qu’ils se dépouillassent complè-
tement de toutes leurs parties extractives et résineuses.
J ai répété à Paris des expériences que j’ai vu pratiquer
dans les Vôges sur des bois dont on vouloit augmenter la
force et auxquels on désirait de donner des courbures que
le besoin exigeoit. J’ai pris un grand nombre de morceaux
de bois de chêne neuf et de même qualité: je les ai fait
equarrir au trousquain, afin qu’ils eussent exactement les
mêmes dimensions ; j’ai fait bouillir la moitié de ce nom-
bre de morceaux dans une grande quantité d’eau, jusqu’à
ce qu’ils ne donnassent presque plus de teinture à l’eau ;
je les ai fait sécher ensuite d’abord dans un lieu sec
ensuite sur le four d’un boulanger. Tous ces morceaux
de bois avoient acquis sensiblement plus de force ; mais
lorsqu on les a fait bouillir dans une eau chargée d’alun .
cette force est beaucoup augmentée, et ils ont constam-
ment porté, avant de se rompre, une charge triple ou
F ij
$4 ÉLÉMENTS T) E f H A R M A C I ï,
à-peu-pres à celle que portaient les morceaux de bois
neuf non lessivés. Les premiers plioienE considérablement
et se cassoient successivement en se divisant comme une
vergetle ou comme un balai. Ceux de bois neuf plioient
très peu sous la charge et se cassoient brusquement comme
un ressert qui se détend , et ne présenloient que peu , et
quelquefois point de libres dans leur cassure. Ces obser-
vations prouvent qu’il y a beaucoup à gagner à lessiver for-
tement les bois destinés à la bâtisse; on les préserve, par
ce moyen, des vers et de la pourriture; on triple leur force
et leur élasticité. Ces bois deviennent comparables au jonc;
ils forment comme eux un faisceau de libres creuses, diffi-
ciles à casser, parcequ’elles ont la liberté de plier.
Choix des écorces, temps cle se les procurer .
Les écorces indigènes dont on fait usage en Pharmacie
sont comme les bois en petit nombre. Parmi les écorces
d’arbres , on emploie celles de chêne , d’orme pyramidal :
parmi les écorces d’arbustes , celles de tamaris , de sureau ,
de garou ; parmi les écorces de plantes , celle de l’hieble.
On fait aussi usage d’écorces de quelques fruits exotiques
qu’on a commodément à Paris ; ces fruits sont les oranges ,
les citrons, les grenades. 11 est bon d’en tirer soi-même
les écorces ; celles de chêne doivent être prises sur le tronc
ou sur les plus grosses branches ; il faut que l’arbre soit
sain et bien vivant ; on doit rejeter absolument les écorces
qui ont été détachées par des insectes ; celles des arbres de
soixante ans méritent la préférence , elles sont plus rési-
neuses et plus astringentes que celles tirées d’arbres plus
jeunes et de nouvelles branches. C’est avec des écorces
d’arbre 'de cet âge et le plus souvent au-dessous , que l’on
fait le tan pour tanner les cuirs ; cependant j’ai eu occa-
sion d’observer que les écorces tirées de chênes d’environ
cent ans, sont plus épaisses et beaucoup plus astrin-
gentes; elles mériteroient pour cette raison la préférence
pour tanner les cuirs.
L’écorce d’orme est mise en usage depuis bien peu
de temps; on l’a gratifiée d’une grande vertu dépurative
du sang ; et pour rendre cette vertu plus recommandable,
on a donné à cette écorce le beau nom d’écorce d’orme
pyramidal ; comme si çet orme était d’une espece diffé-
Eléments i>e pharmacie. 85
rente des autres*, niais on sait que c’est l’orme ordinaire
qui présente la seule variété d’écarter moins scs branches
en croissant que ne le font la plupart des autres ormes.
Les écorces de tous les ormes oui la même vertu ; la forme
des branches ne change rien à la nature de l'arbre.
L écorce de tamaris est prise du tronc et des branches
d’une certaine grosseur , ou l’enleve de l’arbuste en au-
tomne après (pie les leuilles sont tombées ; ces écorces
ont une saveur salée parcequ’elles contiennent du sel de
Glaubert.
On fait usage des fleurs et du fruit de sureau ; ces deux
substances ont des propriétés bien différentes, on a recon-
nu aux Heurs la propriété de faciliter Ja transpiration, aux
fruits celle de lever les obstructions ; l’écorce est employée
dans 1 hydropisic ; on choisit des liges de sureau bien
nourries , récentes et en feuilles; on rejele les feuilles; on
ratisse legerement la première écorce qui est de couleur de
feuilles mortes; on ratisse ensuite par grands lambeaux la
seconde écorce qui est verte , et on la fait sécher. La Mé-
decine fait souvent usage du suc tiré de celle écorce; ce
suc doit être tiré de suite comme nous le dirons en son
lieu.
Garou, ou tlivmelée est un arbuste qui croît en Langue-
doc sur les bonis de la mer. Son écorce est misé en usage
depuis quelques années comme étant un assez bon vésica-
toire; ci-devant on envoyoit le bois de cet arbuste ; mais
comme il n y a que son écorce qui soit employée , on en-
voie présentement cette écorce seule et séparée du bois ;
on enleve 1 ecorce des tiges lorsque cet arbuste est en
pleine vigueur ; on doit choisir celte écorce disposée en
petits rubans , un peu verte et récemment séchée.
Les écorces d liielde sont prises sur la plante lorsqu’elle
est en, vigueur. 11 n y a point de distinction de première
et de seconde ccorcc, et on ne les prépare qu’à mesure
qu on en a besoin pour en extraire le suc; c’est au Médecin
qui 1 ordonne de faire attention si la saison permet de s’eu
procurer.
Les citrons, les oranges , les grenades, quoique venant
de loin , sont aussi communs à Paris (pie s’ils étoient in-
digènes, sur-tout les deux premiers fruits; le citron est ce-
lui dont on fait le plus d’usage dans la Pharmacie, sou
écorce, sonsuc etses pépins sonteinployéscoutinuellemont;
86 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
aussi on se procure ces trois produits en même temps;
on choisit îles Citrons gros, bien nourris, bien sains, et qui
ne soient point piqués ; on enleve l’écorce avec un cou-
teau , de la même maniéré qu’on peie une pomme ; on
observe d’entamer le moins possible'l’écorce blanche qui
se trouve sous l’écorce jaune ; elle est sans vertu. On
nomme zeste l’écorce ainsi enlevée; on la lait sécher au
soleil ou dans un endroit chaud ; on prépare de la même
maniéré les zestes d’oranges : les produits de l’orange sont
moins d’usage en Pharmacie. Voyez à l’article des sucs
la maniéré de tirer ceux de citrons et d’oranges.
Un bon Pharmacien ne doit jamais employer les écorces
de citrons et d’oranges qu’on trouve chez les limonadiers.
Ces fruits sont coupés par moitié ; on en a exprimé le suc
sans les dépouiller de la substance charnue intérieure ;
quelques personnes les prennent dans cet état, les né-
toient souvent long-temps après, et les font ensuite sé-
cher : mais l’écorce blanche qui ne devroit pas y être , s’y
trouve toujours.
Les grenades ne sont pas d’un usage aussi fréquent dans
la Pharmacie; mais lorsqu’on en tire le suc, il convient
de ne point négliger les écorces ; on nétoie bien leur inté-
rieur et on les fait sécher. On trouve dans le commerce
des écorces de grenades très bien préparées, et dont on
fait usage avec autant de succès que de celles qu’on peut
préparer soi-même.
Nous ferons peu d’observations sur les écorces exo-
tiques, et. ce que nous dirons pourra s’appliquer aux écor-
ces de bois qu’on voudroit employer. L’usage général est
de récolter en automne les écorces non résineuses , et au
printemps, lorsque la seve est prête à se mettre en mou-
vement, celles qui le sont beaucoup. Lorsque la végéta-
tion est dans sa force , les écorces de certains arbres ,
comme de terébinthe , du gayac et d’une infinité d’autres
deviennent si résineuses que la résine se lait des ouver-
tures , passe et s’évacue au travers de l’écorce ; c est un
dégorgement ou une sécrétion résincusç qui se lait na-
turellement pour la conservation de l’arbre.
Dessication des écorces.
Les écorces des bois sont des substances ligueuses ?
aussi faciles à dessécher que les bois eux-mêmes. Il con-
vient de les nétoyer des mousses qu’elles peuvent avoir ,
ainsi que de l’aubier qui pourroit leur rester appliqué en les
arrachantdes arbres. Les écorces des arbustes, comme celles
de sureau , cl des plantes, comme l’Jiieble, sont des écorces
plus délicates; elles sont abreuvées de beaucoup d’humi-
dité ainsi que la plupart des plantes ; il convient de les faire
sécher , avec le même soin , au soleil ou dans une étuve,.
Il en est de même des écorces des bois.
Conservation des écorces.
On conserve les écorces dans des boîtes comme les
autres substances , à l’abri des vicissitudes de l’air et de
la poussière. La plupart des écorces se conservent plu-
sieurs années en bon état.
Des animaux , et de leurs parties.
Le rogne animal ne fournit à présent à la Pharmacie
qu’un petit nombre de substances qu’on fasse sécher pour
les conserver; le sang de bouctin , les crapauds, les pou-
mons de renard , le foie de loup , les vers de terre, le frai
de grenouille, etc. sont aujourd’hui très peu en usage
et avec raison ; mais on emploie encore les cloportes, la
vipere ; les mouches cantharides sont souvent appliquées
à l’extérieur seulement; car prises intérieurement, c’est un
poison décidé. La. très ancienne Pharmacie faisoit entrer
dans son code de matière médicale beaucoup de substances
animales dégoûtantes , et qu’on ne peut même nommer
sans répugnance. A mesure que les connoissances se sont
développées on les a rejetées ; il y en a encore beaucoup
qui devroient subir le même sort ; mais l’illusion qu’on
s’est formée sur leurs vertus n’est pas encore généralement
dissipée ; ce n’est pas l’Apothicaire qui peut supprimer ces
sortes de médicaments; c’est le Médecin , instruit de leur
inutilité, qui doit cesser de les ordonner; l’Apothicaire
alors les aura bientôt rejetés de son officine.
Le régné animal, qui occupe peu le Pharmacien, est néan-
moins d’un grand secours au Médecin; il en emploie les
substances fraîches, telles que les volailles en bouillons,
les gelées d’ivoire et de cornes de ceif , le lait des animaux,
F iy
SS Eléments de pharmacie?
les différents petits-laits, etc. L’ancienne Médecine faisoit
usage de lait de vaches, cl’ânesses , etc. nourries quelques
temps auparavant avec des plantes apéritives , comme la
bourrache , la buglosc , la pariétaire , etc. ou avec des
plantes délayantes , adoucissantes, quelquefois plus ou
moins laxatives, afin de communiquer au lait la vertu de
ces végétaux. La Médecine moderne fait quelquefois
usage de ces moyens avec beaucoup de succès. Toutes les
parties dan-s le lait ne sont pas annualisées ; le sérum ou
petit-lait conserve les seis végétaux des plantes dont l’ani-
mal s’est nourri -, on les retrouve par l’analyse.
La Pharmacie prépare beaucoup de graisses animales ,
telles que celles d’ours , de blaireaux , de viperes , de ca-
nards , etc. etc. Nous pensons que celle de porc bien pré-
parée et récente, qu’on se procure aisément, remplace
avec avantage toutes ces graisses qu’on ne peut avoir
que difficilement ; ce seroit un préjugé de croire que ces
graisses ont des vertus différentes ou plus efficaces que
celle de porc : d'ailleurs la difficulté d’avoir ces graisses
pures et sans mélange , celle de les conserver avec toutes
les vertus qu’on leur suppose sans se rancir , celle en outre
de ne pouvoir les reijouveller aussi souvent que cela est
nécessaire, sont, je pense, des raisons suffisantes pour les
faire rejeter du service de la Pharmacie.
Comme les préjugés sur l’inutilité de beaucoup de ma-
tières animales conservées dans les officines, ne sont pas gé-
néralement détruits , que plusieurs de ces substances, sont
encore souvent employées ; il convient de nous conformer à
l’usage, et de rapporter dans cet ouvrage ce qu’il est bon
d’observer en se les procurant. La plupart des anciens au-
teurs recommandent de chasser et d’irriter considérable-
ment les animaux avant de les tuer; ils pensoient qu’en
mettant les esprits animaux dans une grande agitation , ils
en auroient plus de vertus: ccs erreurs barbares sont trop
grossières pour entreprendre de les relever.
Temps de se procurer les animaux .
Lorsqu’on veut se procurer les animaux ou leurs diffe-
rentes parties , il faut les prendre dans leur vigueur, dans
un âge moyen, et lorsqu’ils ne sont point en rut: on choisit
feux qui sont sains, bien portants, et qu’on a tués : oi^
yejete ceux morts de vieillesse ou de maladie»
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. - 8( )
Dessication des animaux.
Nous avons dit précédemment notre sentiment sur
l’inefficacité delà plupart des matières animales <[ue l’an-
cienne Pharmacie fuisoit dessécher. La Pharmacie mo-
derne en a conservé un petit nombre dont plusieurs da-
vroient être encore supprimées ; mais comme elle en lait
quelquefois usage , nous ne pouvons nous dispenser d’en
parler, et ce serôit ici le lieu ; cependant les procédés
étant un peu différents selon les diverses substances , nous
renvoyons à l’article de la préparation des médicaments ,
ce que nous avons à dire sur cet objet.
Conservation des animaux.
Les matières animales desséchées doivent être con-
servées dans des bouteilles bien bouchées; il est essen-
ticl«de prendre garde de les enfermer avec des œufs d’in-
sectes, sans quoi elles seroient bientôt la pâture des vers.
Les cantharides mêmes, quoique de la plus grande caus-
ticité , sont fort sujettes à être mangées par des insectes
qui les réduisent en poudre. Les viperes , à cause de leur
longueur, ne sont pas commodément conservées entières
dans des vases de verre bien bouchés ; si on les renfermé
dans des boîtes , elles .ne tardent pas à être mangées par
les vers. On en fait de petits fagots attachés avec des
ficelles ; on ne les enveloppe pas de papier, mais on les
suspend au plancher ; les vers par ce moyen tombent à
terre pour peu qu’ils remuent.
Les animaux et leurs parties ne se conservent pas long-
temps , il est nécessaire de les renouveller souvent. Ces
substances sont regardées comme bonnes tant qu’elles ne
se corrompent pas ; ou s’apperçoit qu’elles se corrompent à
l’odeur, et lorsque les insectes les attaquent. Les parties
solides, comme l’ivoire râpé, la cornede cerf aussi râpée, se
conservent mieux et plus long-temps; les insectes 11e les
attaquent point, à moins qu’il n’y ait dans ces substances so-
lides des parties de chair ou de sang et des parties de corne
de cerf spongieuses.
Choix des minéraux.
récolté cies matières minérales et fossiles n'est assu-
90 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. •
jettie à aucune réglé. On peut ramasser en tout temps
et clans toutes les saisons les matières qui sont ou dans l’in-
térieur de la terre ou à sa surface : il suffit de faire choix
des meilleures. 11 n’y aguere que les eaux minérales dont les
principes peuvent changer et dont les proportions peuvent
varier suivant la quantité de pluie tombée pendant l’année,
et aussi par d’autres accidents arrivés dans l’intérieur de la
terre. Les Médecins doivent avoir égard à ces observations,
et s’assurer de temps en temps de l’état de ces eaux avant
de les faire prendre.
C’est à ces alternatives et aux changements auxquels sont
exposées les eaux minérales , qu’on doit rapporter toutes les
contrariétés qu’on remarque entre les analyses faites parties
Chymistes également habiles, mais dans des. temps diffé-
rents. 11 est certain qu’une source d’eau minérale qui
fournit une plus grande quantité d’eau après plusieurs jours
de pluie, ne doit plus contenir les substances minérales
dans les mêmes proportions que dans les temps secs de
l’été , et lorsque la source ne donne que la moitié ou le
quart de la même cpiantité d’eau dans le même espace de
temps.
Les matières terreuses et métalliques, d’usage en Méde-
cine, demandent quelques préparations avant d’être em-
ployées; nous en parlerons dans la troisième partie, qui
traite de la préparation des médicaments simples.
Dùssication des minéraux.
Les matières minérales , soit terreuses, soit salines, soit
métalliques, nous viennent toutes de loin ; il y en a fort
peu d’indigenes relativement au climat de Paris ; celles qui
nous arrivent sont toujours dans un tel état de siccité
qu’elles n’ont besoin d’aucune dessication.
Conservation des minéraux .
On conserve les minéraux et les matières minérales
seches dans des boîtes ; celles qui sont liquides , comme
l’huile de pétrole, sont renfermées dans des bouteilles
bouchées de liege ou de crystal ; cette huile se conserve
très long -temps sans s’altérer.
ELEMENTS DE PHARMACIE. 9 1
Indication des drogues indigènes qu'on peut récolter dans
chaque mois.
Dès la première édition de cet ouvrage je m’étois pro-
posé d’y insérer un journal qui rappellat à la mémoire du
Pharmacien ce que chaque mois de l’année lui offre à re-
cueillir; je le présente aujourd’hui, non comme une idée
nouvelle , mais comme un répertoire commode et même
utile. Matthias Lobel a inséré dans le Dispensaire de Va-
lérius Cordus, corrigé par lui, imprimé à Lyon en i65i ,
un semblable journal sous le titre de Mémoire ou Journal
des médicaments (pion a ci préparer , et des simples à
recueillir ; il est disposé mois par mois. Schroéder, dans
sa Pharmacopée , 'a donné un semblable journal sous
ce titre : Sur le temps et le lieu commode pour les pré-
parations chy mico-pharmaceu tiques. Le College de Phar-
macie de Paris publie, depuis plusieurs années, un sem-
biaule journal , qui lait partie de son calendrier ; ce journal
utile est rédigé avec beaucoup d’exactitude. J’ai profité
avec, reconuoissance de ces différents ouvrages, et je me
permets d’ajouter à ces travaux les observations que j’ai été
à portée de laire pendant environ trente-cinq ans que j’ai
exercé la Pharmacie.
Ln 1 harmacien , jaloux du bon ordre de son officine ,
doit veiller continuellement sur les opérations qu’il a a
hure , et sur ce qu’il doit se procurer en substances natu-
relles. 11 y a beaucoup de ces substances qu’on ne peut
se procurer que dans une saison ; d’autres se présentent
dans plusieurs mois de l’année ; mais il est toujours pré-
férable^ de les recueillir dans leur Véritable saison , dans
celle ou la substance est dans sa pleine vigueur. Au moyen
de la distribution que nous établissons, la substance quon
n a pu se procurer dans un mois , pareeque la saison est tar-
dive , on se la procure dans le mois suivant; nous sup-
posons toujours l’année précoce; il vaut mieux en eflet
ëtie averti d avance que de l’être trop tard , et lorsque telle
ou telle substance est sur son déclin ou passée.
J A N V I E II.
Dans ce mois où les approvisionnements sont ralentis
Je Pharmacien visite son officine , il jette ce qui est devenu
9^ ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
défectueux ou Irop vieux, et il tient note de ce que les
mois suivants lui permettront c!c remplacer. On ne récolte
dans le mois de janvier que quelques plantes anti-scorbu-
tiques , quelques racines qui ne doivent être ramassées que
par nécessité, et pour être employées (fans leur état de fraî-
cheur. La terre, dans cc mois, est souvent gelée, et il n'y
a plus de feuilles qui fassent connoitre la place des racines
qu’on voudroit arracher dans la campagne. I.cs drogues
étrangères qu’on renouvelle tous les ans , Comme la
inanne , les fruits pectoraux , tels que les jujubes, les
dattes, les raisins, les figues, les pignons doux, arrivent à
Paris dans ce mois jusqu’au mois d’avril. Les substances
indigènes qu’on peut se procurer sont,
Pulmonaire de chêne. Noix de cyprès, )
Ut FÉVRIER.
. . >'
r Lorsque l’hiver a été fort doux , on a quelquefois sur la
Jfin de ce mois les violettes cultivées , les fleurs de giroflées
jaunes; autrement on attend pour les recueillir le mois
suivant. Si les racines ont poussé quelques feuilles qui
fassent reconnoître leur place , on peut s’en procurer
quelques unes. C’est le mois où l’on déplante et replante
dans les jardins pour les régénérer; c’est le temps par con-
séquent où* l’on ramasse les racines qu’on ne trouve pas
dans la campagne. On se procure les substances suivantes,
soit de campagne, soit de jardin.
Bourgeons de peuplier, Racines d’anthora , Racines de persil,
Fleurs de giroflées jaunes, asarum, pivoine, ; ^
tussilage, fraisiers, polypode , ,
violettes. guimauve, valériane m^jor.
MA 11 S.
Dans ce mois les plantes commencent a pousser des pa-
quets de feuilles ; on remarque leurs places a la cam-
pagne , sans cela on cherche au hasard ; c est le mois
dans lequel on peut se procurer d abord les flcuis qui
n’ont point paru dans le mois de février, et beaucoup de ra-
cines qui ne sont ni trop grosses ni trop succulentes. On
cultive dans des jardins beaucoup de plantes médicinales*
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
le débit permet cette dépense, qui épargne beaucoup de
temps et de peine en courses et en recherches. On a dans
le courant de ce mois ,
Fleurs de pêchers,
pervenches ,
prime-Ycre ,
Oignons de lis.
Racines d’nohe,
anonis ,
aristoloche,
arum,
asperges,
bardane ,
bistorte,
bryone,
chiendent,
chélidoine ,
calarnusaromaticus,
canne,
Racines de fenouil ,
fi li pendule, ’
fougere mâle,
ellébore noir ,
ellébore blanc,’
iris noueras,
nénuphar,
oseille,
pain de pourceau,*
petit-houx,
quinte-feuille ,
satyrion ,
saxifrage ,
scrophulairc,
tormentille ,
Yincetoxicum.
A V R I L.
Ce que l’on n’a pu récolterai! mois de mars, parceqno
la température n’a pas été favorable , on peut le faire dans
le commencement de ce mois. Quand la saison est tar-
dive, on a dans ce mois les germes de peuplier que l'on
confit dans de la graisse pour faire l’onguent populemn;
ce mois fournit aussi la mandragore en fleurs qu’on se
procure en même temps , sinon on l’ajoute aux bourgeons
de peuplier lorsque cette plante vient à paroitre. On ro,
cueille dans ce mois ,
Chatons de noyer,
Eponges de cynorrhodon ,
Feuilles de mandragore,
Fleurs de muguet,
Fleurs d’ ortie blanche,
souci des prés
riacines de chicorée sauvage,’
patience.
M A I.
Ce mois est celui où la végétation est la plus active ci
la plus abondante. On doit par cette raison cesser tout©
récolte de racines , elles seroient de mauvaise qualité ,•
les plantes étant trop avancées; mais le Pharmacien est bien
dédommagé par l’abondance de plantes et de fleurs de toutes
9+ ELEMENTS DE PHARMACIE.
especes que ce mois lui offre pour faire sécher. 11 doit de
préférence recueillir dans ce mois plusieurs plantes qui se
sont présentées dans les mois précédents; elles sont infi-
niment meilleures pour faire sécher ; nous les placerons ici
pour cette raison. Les plantes an! i-sfcorbu tiques qu’on
peut avoir dès le mois de janvier , valent également mieux
dans le mois de mai ; il faut donc alors faire les prépara-
tions dans lesquelles elles entrent. Les fleurs et les plantes
qu’on n’auroit pu avoir dans le mois précédent, on se les
procure au commencement de celui-ci ; on a de plus les
substances suivantes :
Fumeterre,
Géranium bec de grue.
Graines de navets,
Grande ciguë,
Houblon,
Lierre terrestre ,
Matricaire,
Mercuriale,
Pervenche ,
Plan tin ,
Pulmonaire (feuilles de)
Romarin ,
Rue,
Scabieuse,
Tanaisie,
Véronique.
JUIN.
Ce mois offre une continuité de végétation belle et
abondante, et donne beaucoup de végétaux qui ont re^
tardé à paroître dans le mois précédent ; il est essentiel de
ne pas négliger de les recueillir, pareeque la plupart des
plantes qui ont coutume d’être en bon état en mai, se trou-
vent trop avancées en juillet. On se procure au commen-
cement de juin les feuilles de guimauve ; mais les fleurs
de cette plante ne se récoltent que vers la fin de ce mois.
Les noix ont acquis assez de grosseur pour continuer l’eau
des trois noix: on achevé l’onguent popuieum, on lait le
baume tranquille , l’onguent martiatum , l’extrait pour
l’emplâtre diabotanum. On lait aussi les emplâtres de
ciguë et de bétoine , les huiles, par infusion , l’eau vul-
Absinthe major,
Absinthe minor,
Aigremoine,
Anti-scorbutique ( les plantes)
Bourrache,
Bugle,
Buglose ,
Chicorée sauvage ,
Ecorces de sureau ,
Eupatoire ,
Fleurs de camomille,
genêt ,
pivoine ,
roses pâles ,
roses de Provins ,
sureau ,
ÏLiMXNTSDE PHARMACIE. 9 5
nérairepar infusion et distillation. On récolte dans ce mois,
Feuilles d’ache,
auetli ,
angélique,
armoise,
auronne,
asarum ,
basilic,
bétoine,
bugle,
calament,
cerises,
chamædrys,
chamæpiiis ,
chardon bénit.
Ecorces de garou.
Feuilles d'épithyme,
érisimum ,
euphraise,
fenouil,
guimauve.
Fleurs de bluets ,
bourrache,
bouillon-blanc,
b u glose,
coquelicot,
guimauve ,
hypéricum ,
lavande,
lis blanc,
mauve,
oranges ,*
pieds de chats,
ptarmica,
Fleurs de roses muscates,
scabieuse,
stechas ,
tilleul,
Fraises,
Gallium jaune,
Groseilles,
Hysope,
Jusquiame,
Marjolaine,
Marube blanc,
Marube noir.
Feuilles de mauve ,
mélisse,
Mélilot,
Mentastrum,
Menthe poivrée,
Morelle ,
Nicotiane,
Origan ,
Œillets rouges ,
Orvalle,
Petite centaurée.
Pied de lion,
Pissenlit,
Rossolis,
Sapponaire,
Sauge,
Scordium,
Semences de carvi,
coriandre.
Thym.
JUILLET.
Dans ce mois la nature végétale a moins de beauté que
dans les deux mois précédents : la végétation de beaucoup
de plantes est déjà sur son déclin. Les feuilles sont moins
vives, moins brillantes, et donnent leurs dernieres produc-
tions , c’est-à-dire des graines. Les plantes aromatiques
achèvent de pousser leurs fleurs; ce sont à-peu-près les seules
qu on puisse récolter si l’on a omis de le faire dans le mois
précédent. On a encore cependant des feuilles de quelques
autres plantes si l'année est tardive. On peut, sur la fin
de ce mois, se procurer de petites noix vertes pour achever
C)6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE?
l’eau des trois noix: on récolte les substances suivant
/
Cassis,
Cerises noires,
Féuilles de cathaire,
chélidoiue,
gratiole,
Inarum ,
mille feuilles ,
i v
persicaire ,
reine des prés ,
ronce,
sabine ,
sanicle ,
scroplndaire ,
séneçon ,
violier,
Framboises y
Mures ,
Noix vertes ,
Semences d’aneth ,
daucus,
t
Orobcs ,
pavots noirs
persil ,
persil de Macédoinô*
psyllium ,
séséli de Marseille,
Seséli ordinaire,
thlaspi ,
violette ,
Sumac,
Têtes de pavots blancs.’
AOUT.
La maturité des plantes s’acheve dans ce mois; la végé-
tation s’est ralentie d’une maniéré remarquable; quelques
plantes propres à faire sécher, peuvent remplacer celles
qu’on auroit négligé de ramasser pendant le mois précédent.
Le mois d’août n’offre , pour ainsi dire , que les derniers
résultats de la végétation des fruits et des graines. Dans ce
mois on récolte les substances suivantes:
Feuilles de belladona,
trifolium fibriuum ,
turquette,
Fleurs de grenade ,
Fruit de concombre sauvage,
cynorrhodon.
S E P T E
Semences d’âucus ,
concombre,
jusquiame,
melons ,
Stramonium.
M B R E.
Ce mois n1 offre plus que des fruits et des semences; la
campagne se dépouille de plus en plus de végétaux appa-
rents ; c’est le moment ou il convient de fouiller la tcrie
pour lui arracher les racines, doutes celles que nous avons
indiquées dans les mois de février, de mars et d’avril peu-
vent être récoltées dans ce mois et le suivant, plusieurs
aVec avantage. ( Voyez ces mois. )
On observe de prendre dans ce mois les racines à mesure
I
^ L^MENTS DE PHARMACIE. 97
que les tiges se fanent. C’est dans ce mois que le safran
gatinois nouveau commence à être envoyé à Paris ; on en
reçoit jusqu’au mois de janvier. Le climat de Paris offre
dans le mois de septembre les substances suivantes,
Uuies d’alKeKengi ,
bcrbéris ,
nerprun ,
sureau,
icblc.
Capillaire ,
Cétérach ,
Adiantum ,
Racines d’angélique ,
Racines de colchique,
orchis,
réglisse ,
valériane minor.;
Semence de melon ,
ortie,
potiron ,
Scolopendre.
OCTOBRE.
Dans ce mois le végétal n’a plus cette verdure dont la
nature Pavoit paré dans les mois précédents : il com-
mence à se faner, à jaunir; avant cette époque, le Phar-
macien doit avoir terminé sa récolte de plantes. Ce mois
offre en place, les fruits à pépins de toute espece , les raisins
les noix, les noisettes , les inarons ; c’est le temps de faire le
syrop de pommes, les huiles de noix, denoisettes, les amidons
de châtaignes et de mdrons d’Inde, de pommes de terre.
On peut recueillir sur la fin de ce mois la graine de palrna
cl' ris ti blanc , qu’on a dû semer au printemps, pour en tirer
l’huile: 011 nous envoie des isles cette huile toute faite: il
vaut mieux la préparer soi-même , c’est le plus sûr ; celle
qu’on peut faire à Paris est douée de la même vertu purga-
tive, à la même dose de deux onces. Vers la mi-septembre
les chasses sont ouvertes; on peut, jusqu’au milieu d’oc-
tobre , si la confiance le suggéré , se procurer les graisses et
les moelles des bêtes fauves ; mais pas plus tard , pareeque
c est le temps où elles entrent en rut. Les miels nouveaux
récoltés en septembre aux environs de Paris, arrivent pen-
dant ce mois jusqu’à la fin de janvier: les meilleurs nous
viennent du Gatinois : depuis quelques années on y en
prépare de très blanc , et qui différé bien peu de celui qu’on
fait venir de Mahon et des environs de Narbonne. C’est
aussi dans ce mois, jusqu’en janvier, qu’arrive à Paris le
safran gatinois, qui mérite une préférence décidée sur deux
autres de même espece qu’on a introduits depuis quelques
G
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
années dans le commerce ; ils sont connus sous les noms cle
safran d’Orange , et cle safran du comtat d’Avignon; ces
safrans sont bien inférieurs en qualité à celui du Gâtinois.
On peut dans ce mois d’octobre récolter les racines que
nous avons indiquées dans les mois de février, mars et avril,
on a le choix: on peut aussi se procurer encore les baies et
fruits désignés dans le mois précédent. Les grenades arrivent
de Provence. Ceux qui ont confiance aux bouillons de li-
maçons les prennent de préférence dans le mois d’octobre,
parcequ’alors les limaçons sont plus nourris : c’est vers'la
lin de ce mois qu’ils forment leurs opercules pour se mettre
à l’abri du froid de l'hiver. Les bouillons de moux de veaux
ou de poulets sont aussi adoucissants et aussi, salutaires,
et moins dégoûtants pour bien des malades.. Dans ce mois
on récolte beaucoup de graines ainsi que les substances
suivantes ,
Baies de genievre.
Bois de genievre ,
Choux rouges.
Coings ,
Ecorces de garou
Gui de chêne,
Limaçons ,
Pommes de reinette,
Racines d’angélique ,
calcitrape,
chardon roland,
consolide ,
cynoglosse,
NOVEMB R E.
La végétation dans ce mois est à sa fin; les liges clés
plantes se dessèchent, ainsique leurs feuillesqui deviennent
le jouet des vents. 11 ne faut pas attendre jusqu’à celte
époque pour arracher de terre, dans la campagne , les ra-
cines. Rien alors n’indique leur place; l'hiver peut se ma-
nifester de bonne heure : la gelée et la neige, en succédant
à la verdure , rendent difficile et impraticable la récolte des
racines qu’on auroit négligé de se procurer dans les mois
précédents. On trouve encore des plantes anti-scorbuti-
ques; mais un bon -Pharmacien ne doit pas les employer
clans les compositions officinales ; il a dû se précautionner
dans la bonne saison : ces plantes ne doivent être récoltées
Racines d’énuia campana,
garance ,
impératoire,
patience,
polvpode ,
pomme de terre,
rapontic,
rhubarbe.
Semences de coriandre,
palina ch iis ti *
pivoine.
Sumac.
JELiMENT S DE PHARMACIE;
dans cette saison que pour le service magistral. Dans ce
mois on alaganc ou champignon de chêne, qu’il faut
préparer comme nous le dirons en son lieu. On trouve en
<Jore des coings pendant la première quinzaine, et des baies
de gemevre: il faut prendre garde au genièvre qu’on acheté
e.eux qui en font commerce sont sujets à mêler du vieux
avec du nouveau : le premier ne fournit presque point
huile essentielle. Dans ce mois on peut récolter encore
beaucoup de graines ; on arrange celles qu’on a fait sécher, *
.on les netoie, et on les serre dans des boîtes ou dans des
bouteilles , suivant leur nature.
décembre.
Ce mois présente un relâche à toute récolte de végétaux-
la campagne , engourdie parla rigueur de la saisoÉ, n’en
oftie guere a sa surface : les racines d’ailleurs qu’on pour-
ront se procurer sont pour l’ordinaire plus difficiles à trou-
ver, et plus difficiles à arracher de terre que dans le mois
precedent. Mais un Pharmacien intelligent, en variant ses
fite' dTp SaU CS '“re SUCCéder Ies uns aux autres ; il pro-
„Ld „-eSpCCe d® V3Cance <lue ,a nall,re lui donne dans
cette saison morte , pour s’occuper des opérations de
du une de toute espece. Lorsque l’hiver est rigoureux il
profite du froid pour faire concentrer par la gelée du Vi
na,gre distillé et non distillé; celui quitte
da.il 1 action d un grand froid, et qu’on sépare de la f[aœ
ail meme degré de froid qu’il a supporté f est utile pour
beamonp d expériences de Chymie. P
Dans ce mois les mannes nouvelles commencent à ar-
vei a I ans , et vers le milieu du mois le Portugal lui
nv oie clés citrons et des oranges. &
TROISIEME PARTI E.
Vertus.
Dose.
De la préparation des médicaments simples.
Préparer ou apprêter les médicaments simples, c’est
les rendre plus propres aux usages de la Médecine, plus
faciles à être mêlés pour en former des médicaments com-
posés. On se propose trois choses dans la préparation
des médicaments simples.
iQ. De les rendre plus durables , 2°. pins efficaces,
3°. plus Faciles à prendre et moins dégoûtants. La plupart des
médicaments simples sont employés seuls en Médecine;
mais ils servent aussi à faire des compositions, et presque
tous ont besoin d’être préparés et arrangés avant d’être
employés, par exemple, pour en séparer certaines sub-
stances nuisibles ou de peu de vertu. On aurait tort de
considérer cette partie de la Pharmacie comme indifférente :
c’est d’elle que dépend en grande partie la vertu des
médicaments composés : les différentes maniérés de procé-
der à leur préparation peuvent changer ou dénaturer les
compositions dans lesquelles ou les fait entrer.
Préparation des poumons de renard , des foies de loup ,
et d'autres parties molles des animaux.
On prend l’une ou l’autre partie molle des animaux ;
on en sépare toute la graisse avec grand soin : on les coupe
par morceaux : on les lave ensuite dans du vin blanc a
plusieurs reprises pour les dégorger de tout le sang, du
moins autant qu’il est possible : on les met dans un bain-
marie sans eau afm de les dessécher promptement à la
chaleur de l’eau bouillante. Lorsqu’elles sont parfaitement
séchées, on les casse par morceaux , et on les enferme
dans des bouteilles bien bouchées afin de les mieux con-
server.
On attribuoit autrefois de grandes vertus à ces prépara-
tions. Les poumons de renard avoient la propriété de
guérir les maladies de poitrine, l’asthme, la phthisie, etc.
On donnoit cette drogue en poudre depuis 24 grains jus-
qu’à 1 gros.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. ICI
Le foie de loup se donnoit dans les coliques venteuses à
la même dose.
Ces préparations ne sont plus aujourd’hui d’usage ; leurs
vertus sont illusoires: ces drogues sont de l’ancienne
Pharmacie : je n’en parle ici que parcequ’il y a encore
quelques personnes qui ont beaucoup de confiance dans ces
especes de médicaments,
i
Préparation des cloportes , clc la viper e , des vers de
terré , etc.
i
On choisit les cloportes des bois : on les lave et on les
■Tait mourir dans du vin blanc : on les fuit sécher ensuite
au soleil ou dans une étuve pour pouvoir les mettre eu
poudre.
Ou prépare de la même maniéré les vers de terre, et
plusieurs autres insectes à-peu-près de même nature.
Lorsqu’on prépare les viperes , on choisit d’abord celles
qui sont bien vives et bien saines : on leur coupe la tète :
on leur ôte la peau et tous les viscères : on les fait sécher de
la même manière que nous l’avons dit pour les cloportes. Vertus
On attribue à la vipere les vertus de purifier le sang,
d être sudorifique, de chasser les mauvaises humeurs par
transpiration , de résister au venin , etc. On la donne en Dosc-
poudre à la dose de huit grains jusqu’à un scrupule; mais
si l’on avoit quelque confiance à ce remede , on peut
sans danger le faire prendre jusqu’à une once, et même
davantage : il n’a pas plus de vertu que la poudre de
cloportes.
On attribue aux cloportes une vertu fondante et apéri-
tive , propre à dissiper la jaunisse , pour exciter l’urine ,
pour les scrophules , pour les cancers, pour aider la
respiration , étant pris en poudre. La dose est depuis un
scrupule jusqu’à un gros. On les emploie récents , et
écrasés dans des bouillons apéritifs.
Les vers de terre passent pour être diurétiques et
sudorifiques , bons pour la pierre, étant [iris en poudre :
on les emploie aussi à l’extérieur pour résoudre et fortiiier
les nerfs, pour la goutte sciatique, pour les rhumatismes.
Nous ne pouvons nous dispenser de dire que ces rémé-
rés ont si peu de vertu , qu’on peut les considérer comme
G ii j
102
ELEMENTS DE PHARMACIE.
n en ayant point du tout, même les cloportes que l’on
emploie tous les jours avec grande confiance.
11 y a encore un grand nombre d’autres préparations
de substances à-peu-près semblables que je passe sous
silence , tant parcequ elles ne sont plus d’usage eu
Médecine , que parcequ’on les trouve décrites dans les
anciennes Pharmacopées ; je ne m’arrêterai qu’à celles
qui sont efficaces et d’un usage fréquent dans la Médecine.
Préparation des mouches cantharides.
La préparation des cantharides consiste à les faire
mourir en les exposant a la vapeur du vinaigre, ou même
en les plongeant dans le vinaigre , et à les faire sécher
ensuite pour pouvoir les réduire en poudre.
Les cantharides sont corrosives : elles excitent des
vessies ou ampoules étant appliquées sur la peau, et elles
en font sortir beaucoup de sérosité : elles font la base
de f emplâtre vésicatoire dont nous parlerons dans son
temps.
On ne doit jamais faire prendre les cantharides inté-
rieurement, à quelque petite dose que ce soit, même
celles qu’on a fait infuser dans du lait à dessein de dimi-
nuer leur acreté : elles occasionnent ordinairement des
chaleurs d’estomac , des ardeurs d’urine et des inflamma-
tions considérables à la vessie, et causent des ulcérés
mortels. 11 se trouve des gens assez imprudents pour
prendre de la poudre de cantharides , afin de s’exciter à
l’acte vénérien ; mais ils paient bien cher le plaisir qu’ils
ont voulu se procurer.
ITstion des médicaments ,
\
Nous allons passer à d’autres préparations qui se font
par l’action du leu , dans l’intention de détruire et de
volatiliser en partie ou en totalité certaines substances des
mixtes. On nomme us lion ou calcination ce genre de
préparation.
Coque l’on entend par ustion, c’est la torréfaction ou
le grillage des médicaments , ou leur réduction en char-
bon , ou leur réduction en cendre ou en chaux. Ces opé-»
ïâiions étoiciit autrefois beaucoup eu usage ; mais aujouu-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.' 100
d’hui on les a presque toutes supprimées de la Pharmacie,
et avec raison : on en a seulement conservé quelques unes.
Je ne me propose de parler ici que de celles qui sont
d’usage.
Torréfaction de la rhubarbe.
O11 prend la quantité que l’on veut de rhubarbe réduite
en poudre fine : on la met dans un plat neuf de terre
vernissée: on la fait rôtir à-peu-près comme le café que Pou
fait griller; on a soin de remuer la rhubarbe continuelle-
ment avec une spatule de fer, et de ne la tenir sur le feu
que le temps nécessaire pour la faire changer de couleur
sans la réduire en charbon.
La rhubarbe perd entièrement sa vertu purgative par la Vertu
torréfaction , et on croit qu’elle devient astringente; mais
il vaut mieux l’employer telle qu’elle est : elle est certaine- Dose,
ment plus efficace.
f
Eponge calcinée.
On prend la quantité que l’on veut d’éponge fine : ou
la lave pour en séparer seulement la poussière : on lui
laisse les petits coquillages qu’elle renferme dans son
intérieur: on la fait sécher : on en remplit un creuset
qui doit être couvert de son couvercle lutté avec de la
terre à four détrempée : on place ce creuset dans un
fourneau : on le fait rougir par degrés : on cesse de faire
du feu lorsque la matière ne laisse plus appercevoir de
vapeurs qui sortent par les gerçures du lut. Lorsque le
creuset est refroidi, on en tire l’éponge calcinée qui doit
être noire et dans l’état charbonneux : onia pulvérise; et
l’on passe la poudre à travers un tamis de soie très serré.
On peut préparer de la même maniéré tous les charbons
des végétaux et des animaux.
L’éponge calcinée a la réputation d’être un remede in- vcrti
faillible pour guérir les goitres; mais c’est bien gratuite-
ment : c’est une substance charbonneuse qui n’a pas plus
de vertu que le charbon ordinaire; et si quelquefois les
remedes, dans lesquels on l'a fait entrer, ont réellement
produit de bons effets pour cette incommodité, c’est à ces
seuls remedes qu’on doit attribuer la guérison et non pas
à l’éponge calcinée.
G ir
Vertus.
Pose.
J 04 ELEMENTS DE P H A R M A C I E.’ j
S podium ou ivoire calciné.
On prend la quantité d’ivoire que l’on veut : on met cet
ivoire dans un creuset non couvert non place ce creuset
dans un fourneau entre des charbons ardents, et on fait
calciner l’ivoire jusqu’à ce qu’il soit parfaitement blanc
à l’extérieur et dans l’intérieur.
On prépare de la même maniéré la corne de cerf, lo
crâne humain, etc.
L’ivoire calciné est une matière terreuse, absorbante,
qui a la faculté d’absorber les aigreurs de l’estomac, La dose
est depuis douze grains jusqu’à deux scrupules,
R E M A R Q U E S.
Les substances osseuses sont toutes composées de terre
et d’un parenchyme mucilagineux qui sert de colle pour
lier et donner de la consistance aux os ; cette substance
mucilagineuse se dissout dans l’eau et produit de la gelée,
comine nous le dirons ailleurs.
La calcination qu’on fait éprouver aux substances
osseuses a pour objet de détruire leur mucilage afin d’avoir
la terre seulement qui est très blanche lorsque la calcina-
tion est bien faite. Cette calcination présente plusieurs
difficultés qui viennent de la nature de la substance ter-
reuse, et de la maniéré dont le parenchyme est mêlé et
distribué avec cette même substance terreuse.
Presque tous les Chymistes ont considéré la terre des
os comme étant une terre purement calcaire.
Pott, dans sa Lithogéognosie , paroit avoir adopté le
même sentiment. E11 effet, cette terre a plusieurs pro-
priétés communes aux terres calcaires : elle fait efferves-
cence avec les acides : mêlée à partie égale avec une argille
et poussée au grand feu, elle entre eu fusion et forme du
verre comme le font les terres calcaires. Mais la terre des
os ne se convertit point en chaux vive par la calcination
comme les pures le 1res calcaires ou les coquillages des
poissons; et c’est, comme on sait, un caractère spécifique
pour reconnoitre ces substances. Les expériences que j’ai
laites sur la terre des os et sur celle des végétaux , m’ont
pleinement convaincu qu’elles sont l une et l’autre de la,
£ L L M E X T s DE P Iï A II M A C I E. lo5
nature des terres vitrifiables ; niais la terre des végétaux ,
en passant dans le corps des animaux, y sou lire une
nouvelle élaboration et des altérations considérables qui
la dénaturent tellement que toutes ses propriétés vitriha-
bles deviennent méconnoissables dans les expériences
ordinaires de la Chymie. Si je ne craignois d’être trop long,
j’entrerois dans un plus grand détail à ce sujet; mais je me
propose de publier dans un autre ouvrage mes observations
sur cette matière, et j’espere qu’elles pourront répandre
quelque lumière sur l’économie animale.
La propriété qu’a la terre des os de se fondre avec de
l’argille par la violence du feu , est cause qu’on éprouve
quelques difficultés dans sa calcination : si l’on emploie
des creusets d’argille, comme ils le sont tous, une partie
des os se vitrifie et s’attache aux parois du creuset ; ce
qui fait un déchet considérable. La seconde difficulté
qu’on éprouve est celle de ne pouvoir brûler entièrement ,
et jusques dans l'intérieur, le parenchyme mucilagineux
qui est défendu de la combustion par la substance terreuse :
la partie osseuse se réduit bien en charbon, même assez
promptement; mais ensuite il faut un feu long-temps
continué, pour que l’intérieur des morceaux soit aussi
blanc que l’extérieur. On parvient à lever toutes ces
difficultés en faisant calciner la corne de* cerf ou les autres
matières osseuses dans la partie supérieure du four d’un
faïencier, où on les étend à l’air libre sur un tas de sable :
par ce moyen ou remédie à tous les inconvénients dont
nous venons de parler. 11 faut cependant observer que Je
lit de ces os soit fort mince , sans quoi ceux qui se trouvent
trop couverts se calcinent imparfaitement.
J’ai tenté de faire calciner ces matières osseuses sous le
four d’un faïencier et dans l’endroit où la chaleur est la
plus violente: niais j’ai remarqué que la surface des os se
vitrifioit en quelque manière, et retenoit et fixoit la
substance charbonneuse. Les matières osseuses, dans cet
état de demi-vitrification , conservent un ton bleu-verdatre
que l’on ne peut détruire par le feu le plus violent et le
plus long- temps continué : ainsi il vaut mieux faire
cette calcination par un leu plus modéré, et le continuer
long-temps : il sufht de tenir rouges ces matières pendant
douze ou quinze heures.
La corne de cerf, devenue blanche par une calcination
Vertus.
Dose.
Vertus.'
106 éléments de pharmacie;
*1 feu modéré , contient une petite quantité de sel qui est
susceptible de se crystalliser, et qu’on lui enleve facile-
ment en la faisant bouillir dans l’eau : ce sel est un sel
phosphorique terreux f on propose depuis quelque temps
de séparer 1 acide phosphorique des o£ par l’intermede de
1 acide vitriolique : j’ai répété quelques unes des expé-
riences j eu rendrai compte dans ma t hymie expérimen-
tale et raisonnee. Cette même corne de cerf , mise à
calciner une seconde fois, ne fournit plus par l’ébullition
dans 1 eau un semblable sel ; il y a cependant lieu de
croire qu il y existe encore, mais sous une autre forme et
dans l’état de vitrification. En effet, la corne de cerf qui a
été calcinée une seconde fois à un feu de vitrification de
la derniere violence , est plus dure , plus coriace que celle
qui a été calcinée à feu modéré : elle est aussi beaucoup
moins dissoluble dans les acides : une grande partie s’y
réduit en mucilage.
Quoi qu’il en soit, 011 considéré la corne de cerf, cal-
cinée et broyée , comme un remede bon pour arrêter le
cours de ventre et adoucir les aigreurs d’estomac. La dose
est depuis douze grains jusqu’à deux scrupules.
Alan calciné .
O11 met la quantité que l’on veut d’alun dans une terrine
de terre non vernissée: 011 place cette terrine sur un
fourneau rempli de charbons ardents : aussitôt que l’alun
s’échauffe , il entre dans une sorte de fusion que l’on
nomme liquéfaction aqueuse , parcequ’elle n’est cîue qu’à
la grande quantité d’eau contenue dans ses crystaux ,
laquelle fait la moitié de leur poids. A mesure que l’alun
se desseche et qu’il perd l’eau de sa crystallisation , il se
boursoufle considérablement : il devient rare, spongieux
et parfaitement blanc : il cesse de bouillonner lorsqu’il est
entièrement privé d’humidité. On le réduit en poudre fine ,
et on le serre dans une bouteille : c’est ce que l’on nomme
alun calciné.
L’alun calciné est employé à l’extérieur comme un fort
bon scarotique pour consumer les chairs baveuses , les
excroissances, et pour ouvrir les chancres.
%
-ELEMENTS DE PHARMACIE.
IO7
Remarques.
L’alun est un sel vitriolique à base de terre vitrifiable '
de la nature des argilles : ce sel est avec excès d’acide, et
peut etre saturé de sa terre : voyez mon Manuel cle Ghy-
mie et mon Mémoire sur les Argilles . 11 entre dans la
composition des crystaux d’alun un peu plus que la moitié
de leur poids d’humidité, c’est elle que l’on nomme eau
de crystalhsation : lorsqu’on fait calciner ce sel, il ne se
dissipe que l’eau de la crystallisation , et peu ou point
a acide , qui se concentre par conséquent dans cette
opeiation ; c est ce qui lait que 1 alun calciné est infiniment
plus caustique que celui qui ne l’est point.
On veut dans le commerce que l’alun calciné soit léger
et volumineux. Les aluns doués de ces propriétés, sont
ceux prépares avec tics matériaux qui n’ont point éprouvé
1 action du leu , tel est l’alun de roche ordinaire; l’alun
de Home est préparé avec une terre qu’on soumet à la
calcination avant de faire l’alun. Cette espece d’alun ne so
boursoufle pas au feu.
Corne de cerf préparée à Veau.
On prend la quantité que l’on veut de cornichons ou
extrémités des rameaux de cornes de cerf: on les fait
bouillir dans l’eau pendant cinq à six heures : on leur ôte
a matière spongieuse qui se trouve dans l’intérieur: ou
réitéré 1 ébullition encore une lois ou deux : 011 ratisse la
surface pour ôter l’écorce grise et les petits nœuds qui s’y
trouvent: on la fait sécher: c’est ce que l’on nomme
corne de cerf préparée philosophiquement à Veau.
On estime que la corne de cerf préparée à l’eau est
propre contie 1 épilepsie, la paralysie, l’apoplexie, et les '
autres maladies du cerveau: la dose est depuis douze D se
giains jusqu a deux scrupules. Mais ces vertus sont
absolument imaginaires : elle 11’a pas d’autres vertus que
la corne de cerf calcinée dont nous avons parlé précédent-
1110 XI t •
R
E M
ARQUES,
?ar cette opération on se propose de dépouiller , autant
I
1 CB ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,'
qu’il est possible , la terre des os, du parenchyme mucila-
gineux. L’eau fait ici à-peu-près le même effet que le feu,
avec cette différence qu’elle dissout la matière mucilagi-
neuse , et qu’on peut la recueillir en gelée par l’évapora-
tion d’une partie de l’eau : mais il s’én faut de beaucoup
que l’eau fasse cette séparation aussi promptement que le
feu : il faudroit , pour y parvenir, un bien plus grand
nombre d’ébullitions réitérées successivement; encore seroit*
il douteux qu’on parvînt à enlever exactement toute la
matière mucilagineuse. L’opération se feroit plus prompte-
ment dans le digesteur ou la machine de Papin.
Les anciens prescrivoient , pour faire celte opération,
de suspendre les cornichons de corne de cerf dans le cha-
piteau d’un alambic, afin qu’ils reçussent la vapeur de
l’eau avant qu’elle distillât, et les liqueurs qu’ils em-
ploy oient étoient appropriées à l’usage auquel on destinoit
la corne de cerf. Mais après quinze jours de distillation
on s’apperçoit à peine que la corne de cerf a subi quelque
altération z ainsi il vaut beaucoup mieûx avoir recours
à l’ébullition dans l’eau.
Le centre des cornichons de cornes de cerf est rempli
d’une substance spongieuse qui est dure et difficile à
être séparée; mais lorsque ces mêmes cornichons ont bouilli
dans l’eau pendant quelques heures, la partie spongieuse
devient friable et facile à être enlevée: on sè sert pour cela
d’un tire-moëlle , ou d’une petite sonde dont les épiciers
font usage pour sonder les fromages. 11 en est de même de
l’écorce de ces mêmes cornichons : elle s’enleve facilement
avec un couteau après qu’ils ont bouilli pendant dix ou
douze heures dans l’eau.
liau de chaux ,
L’eau de chaux est l’union de l’eau avec la matière. salmo-
terreuse alla line qui s’est formée dans la pierre pen-
dant la calcination. Four faire l’eau de chaux on prend la
quantité que l’on veut de chaux vive : on la met dans une
terrine de grès : on verse par-dessus une suffisante quantité
d’eau , mais peu-à-peu : on remarque quelque temps après, et
quelquefois sur-le-champ, que le mélange s’échauffe con-
sidérablement. L’eau pénétré les parties de la chaux : la
chaleur qu’elle épreuve la réduit en vapeurs; elle tend à
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.' 1 OQ
se dissiper: elle écarte les parties de la pierre calcinée avec
une violence considérable qui excite un bruit qu’on peut
entendre quelquefois à cinquante pieds de distance. Une
partie de l’eali qui pénétré la chaux se dissipe en vapeurs
par la chaleur excitée : cette chaleur est même si grande,
qu’on n’a pu encore en déterminer le degré, parcequ’elle
met toutes les liqueurs en ébullition. A mesure que la
chaux s’éteint, on ajoute de l’eau afin de la délayer. Lors-
que l’extinction de la chaux est entièrement faite , on
filtre la liqueur : elle passe claire, limpide, sans couleur :
elle a une saveur âcre et amere : c’est ce que l’on nomme
eau de chaux.
L’eau de chaux est employée intérieurement pour gué- Vertu*
rir les ulcérés des poumons : dans ce cas on la mêle avec
du syrop violât. On la mêle dans le lait qu’on veut faire
prendre pour empêcher qu’il ne s’aigrisse dans l’estomac.
On a encore découvert à l’eau de chaux une vertu lithon-
triptique , c’est-à-dire , propre à dissoudre la pierre dans
la vessie; mais elle ne réussit pas toujours. La dose de l’eau Dose*
de chaux est depuis une once jusqu’à quatre: elle occa-
sionne ordinairement la soif.
Remarque S.
Les phénomènes de chaleur que présente la chaux pen-
dant son extinction , ont donné lieu à beaucoup d’explica-
tions différentes. Quelques auteurs ont attribué ces phé-
nomènes aux parties de feu qui , suivant leur sentiment,
se sont fixées dans la substance de la pierre pendant cette
calcination : cette opinion a été long-temps en faveur.
D’autres attribuent ces phénomènes aux parties de feu con-
tenues dans l’eau même qu’on emploie pour l’extinction
de la chaux : ils se fondent sur ce que l’eau devient solide
lorsqu’elle est privée de la quantité de feu ou de chaleur
qui lui est nécessaire pour être fluide ; mais la chaux et
l’eau, exposées dans le même endroit, sont également pé-
nétrées par le feu élémentaire , et se mettent l’une et l’au-
tre à la température de l’air. D’autres Chymistes ont cru
pouvoir expliquer ces phénomènes par des parties salines
contenues dans la chaux ; mais toutes ces hypothèses ingé-
nieuses n’éclaircissent nullement l’objet en question. En
réfléchissant sur les altérations que la piarre calcaire éprouve
HO ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
pendant la calcination , il nous sera plus facile de eon-
ccvoii la cause de la chaleur qui s’excite pendant son ex-
tinction.
Les pierres calcaires, en se convertissant en chaux,'
perdent 1 eau et 1 air , principes qui les constituent terres
calcaires : elles diminuent de moitié de leur poids et per-
dent considérablement de leur volume. L eau est d’une
adhérence si forte dans la pierre a chaux , qu’il faut lui
faire éprouver un feu violent et long-temps continué pour
la piiver de cette humidité. IVlacquer s’est assuré, par un
nombre suffisant d expériences , que la substance qui se
dissipe n est que de l’eau : il a pour cela calciné les pierres
a chaux dans des cornues capables de résister à la violence
du feu : ce qui a passé dans le récipient éloit un phlegme
insipide.
De nouvelles expériences ont appris que les pierres
calcaires soumises à la distillation dans l’appareil pneu-
mato-chymique fournissoient une grande quantité d’air
fixe. Quelques Chymistes modernes pensent qu’en ren-
dant à la chaux 1 air fixe qu’on lui a enlevé , on la régé-
néré en terre calcaire telle qu’elle étoit auparavant ; ce qui
n’est pas. J’ai fait voir dans une note insérée dans le vo-
lume de l’académie année 1787, que cette terre calcinée
a des propriétés différentes de celle qui n’a pas éprouvé
l’action du feu.
M. Pelletier , maître Apothicaire de Paris, est le premier
qui ait observé que la chaux, pendant son extinction, répand
à sa surface une flamme pure, légère et ondulante.
Pendant que Peau pénétré la chaux, la portion de cette
pierre la mieux divisée et la mieux calcinée se combine in-
timement avec l’eau : elle y reste en dissolution , et elle
communique à l'eau une saveur qui a quelque chose de
salin. Ce nouveau composé a quelques propriétés commu-
nes avec l’ahcaîi ; mais il en différé aussi considérablement.
Ce n’est pas ici qu’il convient d’examiner ces substances ,
cela nous éloigneroit trop de notre objet : je me contente
d’exposer succinctement la théorie de l’extinction de la
chaux dans Peau; ce qui, ce me semble , est suffisant pour
l’intelligence de ce phénomène.
Lorsqu’on prépare de l’eau de chaux on emploie ordi-
nairement beaucoup de chaux à proportion de la quantité
d’eau. Quant on a séparé la première eau, 011 en repassa
I
^ L f M E N T S DE
pharmacie.
1 1 1’
de nouvelle sur le marc , et on nomme cette derniere eau
de chaux seconde. On croit communément qu’elle est
moins lorte que la première; elle est cependant semblable,
a moins qu’on ait employé une prodigieuse quantité d’eau
a la première lotion. 11 vaut beaucoup mieux affoiblir l’eau
de chaux première, après qu’elle est faite, avec une égale
quantité d’eau. °
Lorsque l’eau de chaux s’évapore, il se forme à la sur-
lace une pellicule salino- terreuse : c’est ce que l’on nomme
c ce me ou pèlliciile de chaux. Cette matière est dissoluble
dans l’eau , mais en bien moindre quantité qu’elle ne l’é-
toit auparavant.
On lait encore usage, dans la Médecine, de l’eau de
chaux d’écailles d’huîtres : voici la maniéré de la préparer.
Eau de chaux d' écailles d'huîtres.
On prend des écaillés d’huîtres : on les lave pour em-
porter toutes les matières étrangères, et la matière muci-
lagmeuse qui peut se trouver à l’extérieur: on en inet la
quantité que l’on veut dans un creuset que l’on place dans
un lourneau à vent : ou chauffe ce creuset par degrés et
on le tient obscurément rouge pendant environ douze
heures, ou jusqu’à ce que les coquilles n’exhalent plus de
vapeurs; alors on augmente le feu violemment, et on
1 entretient en cet état pendant environ deux ou trois
heures. On ote le creuset du feu, et lorsqu’il est refroidi,
on verse ce qu’il contient dans une terrine de grès. On
procédé ensuite à la préparation de l’eau de chaux de la
meme manière que nous l’avons dit précédemment.
Si l’on a employé vingt-quatre livres de coquilles d’huî-
tres, ou obtiendra treiz.e livres de bonne chaux : c’est onze
livres d’eau, d’air et d’huile qui se sont dissipées pendant
la calcination;
L’eau de chaux d’écailles d’huîtres a les memes vertus Vertus,
que 1 eau de chaux ordinaire : elle mérite la préférence en
ce que les coquilles d’huîtres ne peuvent jamais contenir
de matières étrangères ; au lieu que les pierres calcaires
avec lesquelles on fait la chaux ordinaire, peuvent conte-
nir des matières minérales étrangères à la chaux et à l’eau
1 1 2
ÉLÉMENTS DE P iU R M A C I É.
Remarque s.
V
Les coquilles d’huîtres contiennent une grande quantité
de matière mucilagineuse parfaitement annualisée , qui
fournit, par l’analyse, comme les substances animales, de
l’akali volatil. Cette matière mucilagineuse, distribuée
et renfermée entre les molécules de la terre calcaire , se
brûle dans les premiers instants de la calcination : elle se
réduit en charbon; et lorsqu’elle est dans cet état, elle est
très difficile à être détruite : il faut un feu de la derniere
violence, et long-temps continué , pour y parvenir : elle re-
tarde même la réduction de la terre en chaux vive. 11 con-
vient de faire cette calcination dans un creuset évasé, et
dont l’ouverture ait une libre communication avec l’air
extérieur, afin d’accélérer la dissipation des matières phlo-
gistiques. Lorsque les coquilles d’huîtres sont parfaitement
calcinées et réduites en chaux, elles sont très blanches,
très friables, et se réduisent en poudro facilement. Lors-
qu’elles ne l'ont pas été suffisamment, elles ont une cou-
leur noire dans l'intérieur, qui vient de la matière char-
bonneuse qui ne s’est point détruite ; il faut les calciner de
nouveau pour achever de les réduire en chaux.
La chaux d’écailles d’huîtres présente, pendant son ex-
tinction dans l’eau , tous les phénomènes de la chaux ordi-
naire. L’eau de chaux qui en résulte est plus âcre et plus
forte que l’eau de chaux ordinaire. On peut attribuer ce
phénomène, i°. a ce que la terre des coquilles d huities
est infiniment plus divisée et puis attenuee que cebe des
pierres ordinaires avec lesquelles on lait de ni chaux : elle
est par conséquent disposée à être mieux calcinée , parce-
qu’elle présente plus de surface à I action du feu ; o.°. a
une plus grande quantité de phlogislique produit par la
matière animale contenue dans les coquilles, qui ledui't
dans l’état salin davantage de terre calcaire, et .forme par-
conséquent plus de sel akaîi fixe, comme je l'ai démontré
dans mon Manu cl de Chymie et dans mon Mémoire sur
les a railles. Cette plus grande quantité d’akali est cause
que l’âcreté de l’eau de chaux d’écailles d’huîtres est plus
forte que celle de l’eau de chaux ordinaire.
L Soufre
L £ RI E N T S DH PHARMACIE.
1 13
Soufre lavé.
On prend la quantité que l’on veut de soufre en canons:
on le lait fondre, à une douce chaleur, dans une terrine
non vernissée : on y ajoute le double, ou à pcu-près, de
son poids d eau bouillante : on fait bouillir le tout pendant
environ un quart-d’lieure : on décante l’eau qu’on jette
connue inutile : on réitère la même opération jusqu’à
quatorze fois ; ensuite on fait sublimer le soufre pour le
réduire en Heurs : c’est ce que l’on nomme soufre lavé.
Le soufre, les Heurs de soufre et le soufre lavé , sont Vertus*
bons dans les maladies du poumon et de la poitrine. La Dos*,
dose est depuis douze grains jusqu’à un gros.
On mêle le soufre avec de la graisse , et on en forme un
onguent cfu’on emploie à l’extérieur, avec succès , pour
guérir les dartres, la gale et la gratelle.
R
E M A R Q U E S.
Te sou Ire est une substance qu’on retire ordinairement!
' , , Hui fournissent en même temps de l’alun et
de la séiémte. On se propose , par les différentes ébullitions
dont nous venons de parler, de dissoudre et de séparer les
• substances salines qui peuvent altérer sa pureté : la subli-
mation qu on lui lait éprouver est même nécessaire pour
■ecarter les substances terreuses qu’il peut contenir.
Le soufre, ainsi purifié, est d’un usage plus sûr dans 1*
Médecine que le soufre ordinaire.
Eponge préparée avec de la cirel
Ou prend la quantité que l’on veut d’éponges fines cou-1
’pees en morceaux plats : on les lave dans de l’eau en les
marnant jusqu’à ce que l’on ait fait sortir toutes les petites
fpierres et coquilles qu’elles contiennent ordinairement :
*on es lait bien sécher : on les coupe ensuite avec des ci-
«eaux par tablettes , de l’épaisseur de trois à quatre lignes
-On fait fondre de la cire jaune ou blanche dams un vaLseaii
convenable : on y plonge les morceaux d’éponge , et on S
m püUr donner le temPs à un petit resta
urnhte de se dissiper : on jp.et équité ces éponges •
U
î 1 4 éléments dé pharmacie.
bien imbibées de cire , entre des planches à la presse , afin
de faire sortir une certaine quantité de la cire : on les laisse
en presse jusqu’à ce qu’elles soient entièrement refroidies.
Usage. L’éponge préparée avec de la cire s’emploie a l’extérieur
et on l’introduit dans certaines plaies, lorsqu’il est néces-
saire d’empêcher qu’elles se ferment, afin d’entrenir un
écoulement de pus: on en met un petit morceau dans la
cavité des plaies : la chaleur ramollit la cire : l’éponge re-
prend son élasticité , écarte les levres des plaies et em-
pêche leur réunion.
Remarques.
Si les éponges contiennent un peu d’humidité lorsqu’on
les met à la presse, elles laissent aller toute la cire en les
exprimant, et elles conservent toute leur élasticité, sans ,
pour ainsi dire , retenir de cire : lorsque cet inconvénient
arrive, il faut les laisser sécher, ou les tenir dans la cire
fondue et bien chaude , jusqu’à ce qu’il ny reste plus d hu-
midité. Lorsqu’on exprime les éponges pour faire sortir le
gm-p-gvflu de la cire , il faut le tane de manière qu il en
reste une certaine quantité , parcequ’il est possible , en les
exprimant trop fort, de faire sortir toute la cire : elles re-
prendroient toute leur élasticité qu on cheichc a leur laire
perdre par cette opération. Trois onces d’éponges fines,
plongées dans une livre et demie de cire jaune fondue,
doivent retenir environ sept onces de cire. Cependant la
quantité peut varier à proportion qu’on exprime plus ou
moins : le médicament n’en sera pas moins bien préparé.
Préparation clu fungus de chêne.
Le fungus , champignon ou agaric de chêne est une
excroissance spongieuse qui vient aux vieux arbres : on
préfère celle qui vient sur les chômes ; mais l’expérience a
appris que celles qui viennent sur les autres arbres sont
également bonnes pour l’usage qu’on en fait. Ce fungus
est composé de deux substances; l’une est molle, flexible
et pliante comme de la peau ; l’autre est dure , ligneuse :
on en sépare cette derniere substance de la manière
suivante.
Lorsque le fungus est parfaitement sec, ou le coupe par
i L^M INTS DE PHARMACIE. Il5
morceaux de l’épaisseur de trois à quatre lignes, par le
moyen d’une scie, ou avec un bon couteau: on le bat sur
un billot de bois avec une masse de 1er pour que les libres
ligneuses se réduisent en poussière peu-à-peu; ensuite on
le frotte de temps en temps entre les mains abn de faciliter
la sortie de !a partie ligneuse : on continue la même opéra-
tion jusqu’à ce que toutes les libres ligneuses soient em-
portées , et que 1 efungus devienne aussi doux au toucher
que la peau la plus douce.
Le champignon de chêne, ainsi préparé, a la vertu sin-
gulière d’arrêter le sang, même des gros vaisseaux et des
artcies, pourvu qu’il soit appliqué immédiatement sur
les ouvertures. Il paroît qu’il agit particulièrement par ses
petites fibres qui chatouillent, qui irritent et picotent
I embouchure des vaisseaux ouverts, et les forcent à se
contracter et à se fermer.
Les chirurgiens qui ont fait des essais sur différentes
matières pour arrêter le sang, ont remarqué que la raclure
oe chapeau , et la laine cardée au point d’être presque
réduite en poussière , produisent les mêmes effets que le
Jungus de chêne : mais cette derniere substance est
préférée parcequ’il est facile de se la procurer. Ce rernede
est, sans contredit, un des meilleurs qu’on puisse em~
ployer pour arrêter le sang des plaies externes : il ne peu*
jamais avoir de suites fâcheuses, comme l’eau de Rabel
qiu, .ctant un acide très actif, coagule le sang, peut
occasionner et occasionne même souvent des embarras et
des obstructions dans les vaisseaux.
Jusqu’à présent il paroît qu’on n’a point tenté de faire
prendre ce f un gus par la bouche pour les plaies internes:
il y a lieu dé présumer que, quoique réduit en poudre sub-
tile, il produirait , en se gonflant dans l’estomac, tous les
dangereux effets de l’éponge réduite en poudre.
C’est avec ces mêm esfungus, ainsi préparés , qu’on fait
1 amadou : on les plonge dans une décoction de poudre à
canon : on les frotte afin de les bien imprégner de cette
poudre; on les fait sécher, et on les frotte de nouveau
pour les adoucir et emporter le superflu de la poudre.
Purification du mercure.
Ordinairement on purifie le mercure en le faisant passer
H ij
Vertu».
Venus.
»
1 1 6 ÉLÉMENTS D JE PHARMACIE.
à travers une peau de chamois , à dessein de séparer les
substances métalliques avec lesquelles il peut être mêlé:
mais d’après ce que nous en avons dit précédemment ( î ) ,
il est facile de sentir l’insuffisance de ce procédé : il faut
de nécessité distiller celui qui doit être employé à l’usage
de la Médecine , soit pour l’intérieur , soit pour l’ex-
térieur. On le passe ensuite, à plusieurs reprises, à travers
un linge très serré pour séparer la poussière qu’il peut avoir
ramassée, et jamais à travers une peau, pareeque l’huile
qui a servi à préparer la peau , se détache, se mêle avec le
mercure et le salit continuellement : cet inconvénient n’ar-
rive point en se servant d’un linge propre.
Le mercure ou vif-argent est employé pour tuer les vers
des enfants : on le fait bouillir dans de l’eau ; et on leur en
fait boire la décoction : il faut observer de faire cette
ébullition dans un vase de verre. On a remarqué de bons
effets de cette eau mercurielle , quoiqu’il soit bien certain
qu’il ne se dissout aucune portioncule de mercure.
Le mercure tue les poux, les puces et les aulres petits
insectes du corps : on le mêle avec de la graisse pour faire
un onguent qu’on emploie à cet usage.
Le mercure est un spécifique dans les maladies véné-
riennes : on le donne aussi comme fondant : il est très
efficace dans la plupart des obstructions invétérées des
glandes lymphatiques.
Le mercure coulant s’emploie rarement seul : on en
fait une infinité de préparations qui ont chacune leurs
vertus particulières. Voyez ma Chymie expérimentale et
raisonnée.
Autrefois on faisoit prendre le mercure crud à grande
dose dans lès coliques de miserere , afin que , par son
poids, il fixât le mouvement convulsif des intestins ; mais
on a reconnu qu’il faisoit toujours beaucoup de mal, et
qu’il n’a jamais soulagé ni guéri de malade.
De la pulvérisation .
La pulvérisation est une opération mécanique , par le
moyen de laquelle on divise et on réduit en molécules très
déliées les substances quelconques.
(i) A l’article de L fabiihatiü».
MENTI dp: PHARMACIA I 1 7
Ou pulvcnsc les drogues simples, i ° pour les rendre
}Wus faciles a prendre, afin qu’étant plus divisées, elles
produisent mieux leurs eflcls.
2°. Pour qu’elles puissent mieux se mêler avec d’autres
substances , et afin d’en Paire des médicaments composés.
l es substances qui sont du ressort de la pulvérisation
peuvent être considérées comme étant sous deux états diffé-
rents; et elles exigent, par rapport à cela, des inanipula-
1011s ( îilerentes pour parvenir à les pulvériser : c’est ce
qui nous oblige à diviser cette matière en deux articles; sa-
von , la pulvérisation par contusion , et la porphyrisation.
Pa pulvérisation par contusion consiste à piler dans un
moitier es corps qu’on veut pulvériser ; toutes les sub-
•stances du ressort de cette opération sont celles qui sont
ilexibles pliantes , et dont les parties sont trop tenaces
entie elles pour se subdiviser par le frottement lorsqu’elles
sont déjà parvenues à un certain degré d’atténuation :
telles sont presque toutes les substances végétales et
l.es substances du ressort de la porphyrisation sont
ce es qui sont aigres,' cassantes, qui ne se ramollissent
pomt ou très peu dans l’eau, qui n’ont que peu ou point
Ce flexibilité : telles sont les substances terreuses, les sub-
5 ances me talliques , les coraux , les yeux d’écrevisses etc.
\ '
jOe la pulvérisation par contusion.
m wStP<il,tîreS S0^t.sînl1Ples et composées : elles sont aussi
gis traies et officinales. Nous ne parlerons pour le pré-
sent que des poudres simples ou des matières pulvérisées
chacune séparément, nous réservant a parler des poudres
composées dans une autre occasion.
La plupart dçs substances destinées à être pulvérisées
dans le mortier, exigent une division préliminaire qui se
fait par le moyen des rgpes, des limes, des couteaux , des
ciseaux, ou des moulins à ( aie.
l ois donc qu’on veut pulvériser une substance quelcon-
que , on la prépare d’abord , comme nous le dirons successi-
ventent : on la met ensuite clans nn mortier de fer ou a -
rioptic a la substance qu’on veut pulvériser : on Iran e
dessus avec un pilon jusqu'à ce quelle soit suffisamment
rechute en poudre, et ou a soin de frapper de temps en
11 iij
Îl8 ELEMENTS D 5 PU ARM ACTE.'
temps contre les parois du mortier , afin de lui donner
plusieurs vibrations qui lassent tomber la poudre attachée
autour de ses parois : on passe la poudre au travers d’un
tamis couvert ou découvert, et plus 011 moins serré, suivant
le degré de ténuité que l’on veut donner à cette poudre-:
on pile de nouveau ce qui reste sur le tamis : on le passe
comme la première fois , et on continue ainsi de suite
jusqu’à ce que la substance soit entièrement pulvérisée:
on enferme la poudre dans des bouteilles très seches
qu’on bouche bien. .
Remarques.
Lorsqu’on pulvérise des substances âcres , comme l’aloës ,
la gomme gutte, l’euphorbe, les cantharides, la scammo-
née, il convient de couvrir le mortier avec une espece de
sac de peau de mouton qu’on assujettit avec une ficelle au-
tour du mortier et autour du pilon au milieu de sa hau-
teur, afin d’être moins incommodé par les matières qui
s’élèvent en pilant. Les unes, comme l’euphorbe, excitent
à éternuer violemment, et occasionnent souvent des
hémorrhagies et des bouleversements considérables dans
la tête. Les autres, comme la gomme gutte, la scamrno-
née , les cantharides, l’écorce de garou , produisent les
mêmes effets sur les nerfs olfactifs et sur les yeux , avec
un peu moins de violence , à la vérité : mais ces sub-
stances occasionnent dans la bouche, dans les yeux et
dans la gorge des picotements qui excitent une salivation
très abondante , et un écoulement d’eau par les yeux et
par les narines, et assez souvent le vomissement s’ensuit.
L’écorce de garou est une des substances les plus dangereu-
ses à pulvériser , elle excite l’éternument, le crachement de
sang, un érysipèle au visage, une ophtalmie considérable.
11 est donc nécessaire, lorsqu’on réduit cette substance en
poudre ainsi que les précédentes , de se boucher les narines
avec du coton imbibé d huile d’amandes douces, et île se
couvrir la bouche avec une serviette ou un mouchoir un
peu moite, afin que l’air se fdtre au travers avant de le
respirer. On se sert d’un tamis couvert pour passer toutes
les substances qu’on veut réduire en poudre très fine, afin
de ne pas perdre la portion la mieux pulvérisée qui voltige-
roit dans l’air. On sent bien que cette précaution est
ELEMENTS DE PHARMACIE. JI9
«ncore plus necessaire pour tamiser les substances acres
dont nous parlerons, afin d’en être moins incommodé.
Les matières fortes et acres , comme la gomme gutte ,
1 aloës , la coloquinte , demandent à être réduites en pou-
dre la plus fine qu’il est possible , pareeque, lorsqu’elles ne
le sont pas , il est difficile de les distribuer également avec
les autres drogues dans les médicaments composés : elles
occasionnent alors des tranchées et des coliques , sur-tout
la coloquinte, quiest unesubstance spongieuse qui se gonfle
beaucoup par 1 humidité qu’elle trouve dans les premières
voies. C est pour cette raison que les Anciens recomman-
doient de piler la coloquinte avec un mucilage , afin de la
réduire en une pâte cpi on faisoit sécher et qu’on piloit de
nouveau avec du mucilage : on réitéroit cette opération
deux ou trois fois, pour diviser la coloquinte de plus en
plus, afin qu elle ne produisît pas les accidents qu’elle a
coutume d’occasionner lorsqu’elle est mal pulvérisée.
Mais ces operations sont inutiles lorsqu’on fait passer la
poudre au travers d un tamis de soie bien serré.
Les poudres destinées à entrer dans les médicaments qui
doivent être appliqués sur les yeux, doivent être très fines :
lorsque ces poudres sont trop grofsieros , elles causent des
douleurs aux tuniques des yeux en les picotant.
Ou pulvérisé les substances différemment, selon qu’elles
sont plus ou moins friables. Par exemple, on frappe de
toutes ses lorces sur les substances dures et ligneuses, tandis
qu on ne lait que triturer légèrement, c’est-à-dire prome-
ner circulaiiement le pilon dans le fond du mortier lors-
qu’on pulvérise les résines et les gommes-résines sèches et
liiables: tellessontl aloës, l’euphorbe, Popopanax, la gomme
ammoniac, la gomme de genievre ou sandaraque , le mas-
tic , cLc. Si 1 on frappoit avec violence sur ces substances en
les pulvérisant, elles s'échaufferaient; la plupart se rédui-
raient en pâte , et elles s’attacheraient toutes au pilon et au
fond du mortier au lieu de se pulvériser.
lorsqu’on pulvérise quelque substance que ce soit, il
s’en éleve toujours une portion dans Pair, et qui est’ en
puie perte. Les Anciens pensoient que c’éloit la partie
la plus subtile et la plus efficace de la drogue qui se dissi-
poit ainsi: ils recominandoient , pour cette raison, d’ajou-
ter quelque liqueur appropriée, en pulvérisant ces sub-
stances, pour empêcher cette dissipation, comme, par
H iv
TS>0 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
exemple , de l’eau de canelle lorsqu’on réduit de la canelle
en poudre ; mais c’est une erreur dans laquelle est tombé
Silvius, et que quelques personnes ont adoptée. La por-
tion qui se dissipe est exactement de même nature que celle
qui reste dans le mortier. La pulvérisation n’a point la pro-
priété de décomposer les corps : ce n’est qu’une division
mécanique : chaque molécule de ce qui reste contient
exactement, et dans les mêmes proportions , les mêmes
principes que ce qui se dissipe.
11 y a un inconvénient d’arroser ainsi les substances
lorsqu’on les pulvérise : l’eau qu’on ajoute ramollit la partie
extractive, la sépare en quelque maniéré de ses cloisons et
l’altere sensiblement : on est obligé de faire sécher la pou-
dre après qu’elle est faite, si on veut qu’elle se conserve ;
etl’humidité, ense dissipant, emporte avecelle unegrande
partie des principes les plus volatils. D’ailleurs, les sub-
stances qui ont' été mouillées fournissent des poudres qui
sont toujours plus colorées que celles qui ne l’ont point
été.
Il vaut mieux supporter la perte et ne rien ajouter pen-
dant la pulvérisation de^ substances, si on veut les avoir
avec toutes leurs propriétés.
Les Anciens recommandoient d’oindre le fond du mor-
tier et le bout du pilon avec quelques gouttes d’huile d’a-r
mandes douces ou d’ajouter des amandes douces ou ame-
res en pulvérisant certaines drogues âcres; mais c’est en-
core une très mauvaise méthode, pareeque l’huile de ces
amandes rancit an bout d’un certain temps, et communique
de mauvaises qualités aux poudres. Silvius c ondamne c ette
méthode; mais ce n’est que dans les poudres composées ,
comme nous le dirons dans son temps. Il recommande
pleine d’employer, pour pulvériser la scannnonée, de
vieilles semences rances, parcequ’elles rendent mieux leur
huile. Examinons présentement les différentes maniérés de
préparer les drogues qu’on veut pulvériser, et les phéno-
pienes qu’elles présentent pendant leur pulvérisation.
Les bois, les grosses racines, comme celles de paréira-
brava : les os, les cornes, comme celles du pied d’élan :
les fruits durs, comme sont les fèves de Saint Ignace, les
noix vomiques, etc. doivent être râpés avant que d’être
pilés , sans quoi on auroit beaucoup de peine à réduire ces
substances en poudre. D’ailleurs ; celles qui sont ligneuses
ÏLJÎMENTS de PHARMACIE. 121
forment de petites fibres qui se logent dans les pores du
tamis, et passent meme au travers de ceux qui sont le plus
serrés. Les substances osseuses, les cornes ou les fruits durs
que nous avons nommés, sont très élastiques: cesmatieres
sont difficiles à pulvériser, et l’on n’en vient à bout qu’à
iorce de coups de pilon.
Les racines fibreuses, comme sont celles de guimauve,
de réglisse, d’énula-campana , doivent être mondées do
leurs écorces: on les ratisse avec un couteau, et on les
coupe par tranches très minces avant de les soumettre à la
pulvérisation, sans quoi leurs poudres seroient remplies de
petits filaments qui ressemblent à des poils , et qu’on auroit
beaucoup de peine à séparer. Oette remarque est générale
pour toutes les racines fibreuses.
. Lorsque les racines sont petites, on les réduit- en pou-
dre, telles qu’elles sont, après les avoir nétoyées des ma-
tières étrangères. Il y a beaucoup de substances auxquelles
il faut enlever quelques unes de leurs parties avant que de
les pulvériser, comme les myrobolans citrins, desquels on
sépare les noyaux; les racines d’ipécacuanha dont on sé-
pare les coeurs ligneux; les follicules de séné dont on doit
séparer les semences, et beaucoup d’autres.
On met les myrobolans, les uns après les autres, dans
un mortier: on frappe légèrement dessus avec un pilon
pour casser seulement l’écorce charnue: on la sépare à
•mesuie , et on la met a part. On rejette le noyau connue
inutile : on continue ainsi de suite jusqu’à ce qu’on en ait
suffisamment ; alors on les réduit en poudre.
On lait la meme chose aux racines d’ipécacuanha : on
sépare exactement le cœur .ligneux d’avec l’écorce résineuse
qui se casse par petits morceaux, et on réduit cette écorce
en poudre lorsqu’on en a une suffisante quantité ainsi pré-
parée. 1
Plusieurs personnes sont dans l’usage de piler la racine
cl i ipecacuanha , sans en avoir auparavant séparé le cœur
ligneux , parccque cette préparation est longue et en-
nuyeuse. Ils disent que cette racine, ainsi que toutes les
plantes, ne se réduit pas en poudre dans tou tesa substance eu
meme temps, mais successivement; et qu’ ainsi l’écorcc d’ipé-
cacuanha , qui est très seche et très friable, se pulvérise la
première par préférence au cœur ligneux qui est plus dur;
jiiuis. il est certain que getle derniere substance , qui n’a
122
ÉLÉMENTS D B PHARMACIE.
point de vertu , se trouve pilée en grande partie conjointe-
ment avec l’écorce extérieure. 11 est bien vrai que lorsqu’on
pile une plante avec ses tiges, ce sont les feuilles qui se
pulvérisent les premières , ensuite les cotes les plus déli-
cates, et enfin les grosses tiges ligneuses ; mais on n’en doit
tirer aucune conséquence pour l’ipécacuanha , qui est un
remede important pour la Médecine : d’ailleurs ces sépara-
tions , pendant la pulvérisation, ne sont jamais exactes,
comme je viens de le faire remarquer.
Lorsqu’on réduit l’ipécacuanha en poudre, il faut appor-
ter toutes les précautions dont nous avons parlé précédem-
ment pour les substances âcres : la poudre qui s’élève hors
du mortier, produit les mêmes inconvénients.
Avant de piler les herbes on doit en séparer les côtes et
les liges > ces parties sont ligneuses, et ont moins de qua-
lité que les feuilles. Lorsqu’on a tiré une certaine quantité
de poudre des feuilles , on doit jeter ce qui reste comme
inutile: les fibres ligneuses des feuilles sont ordinairement
les parties les plus difficiles à réduire en poudre , et elles
ont moins de vertu que la substance qui s’est pulvérisée la
première. Cette remarque ne doitpasêtre regardée comme
générale pour toutes les substances qu’on réduit en poudre;
car il y en a dont la portion qui se pulvérise la première,
est la moins bonne : ce sont celles qui sont ligneuses et qui
abondent en même temps en principes gommeux et rési-
. neux dans lesquels réside toute leur vertu : telssontle jalap,
le quinquina , etc.
Lorsqu’on pulvérise ces susbtances, sur-tout le quinqui-
na , c’est toujours la portion ligneuse et de peu de vertu qui
se réduit en poudre la première. On sépare , par le moyen
du tamis, cette première poudre pour ne l’employer qu’à
faire de l’extrait : ce qui se pulvérise ensuite a infinimentplus
de vertu; et enfin la derniere portion , qui est plus diffi-
cile à pulvériser, est la meilleure de toutes. Ces diverses
portions de quinquina different tellement entre elles, que
la première poudre rend à peine, par l’ébullition dans l’eau,
un demi-gros d’extrait sec par once, tandis que le résidu
fournit jusqu’à deux gros d’extrait desséché au mémo
point.
Les différences qu’on remarque entre les premières por-
tions de poudre fournie par les plantes et celles que four-
nissent le quinquina et le jalap, viennent de ce que ces
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 123
dernieres substances contiennent beaucoup de "omme et
<!e résine , dans lesquelles , comme nous l’avons dit , réside
toute leur vertu ; ces substances sont flexibles et élastiques,
parccqu’elles ne sont jamais dans un état de siccité aussi
parlait que la partie ligneuse : elles sont plus dilliciles à se
réduire en poudre.
L’extérieur de l’écorce de quinquina est noir , chagriné ;
1 intérieur est purement ligneux, et il est le plus souvent
dans un état d aubier. Ces deux portions des écorces du
quinquina n’ont presque point de vertu : c’est le milieu qui
contient la plus grande quantité de principes gommeux et
résineux. Les superficies extérieures et intérieures des écor-
ces de quinquina se réduisent en partie en poudre par le
frottement qu’elles éprouvent pendant le transport, et four-
nissent une assez grande quantité de poussière grossière
qu on trouve au fond des ballots de quinquina. Cette pous-
sicie n a presque point de vertu. Quelques personnes achè-
vent de la pulvériser et la vendent pour du quinquina en
poudre; mais il est facile de la distinguer de la poudre de
bon quinquina , parcequ’elle est parsemée d’une grande
quantité de petits points noirs, et qu’elle est remplie de
fibres ligneuses qui ressemblent à des poils : d’ailleurs la
saveur en est toujours moins amere.
Presque toutes les plantes et les fleurs minces et délicates
sont sujettes à st ramollir à Pair; telles sont les sommités
cela plupart des plantes, les fleurs de camomille, celles de
sauge, de matricaire, de rose rouge, etc. On 'enferme ces
paities délicates des végétaux entre deux papiers: on les
fait sécher devant le feu , et on les pulvérise aussitôt qu’elles
sont séchés , sans quoi elles se ramollissent de nouveau par
1 humidité de 1 air qu elles attirent. Cette remarque est ab-
solument nécessaire à faire pour le safran qui contient
beaucoup de principes extractifs, et qui se ramollit à Pair
très promptement. Quelques personnes sont dans l’usage
de pulvériser le safran , en ajoutantquelques gouttes d’huile
d amandes douces pour en exalter la couleur; mais nous
avons expliqué plus haut les raisons qui doivent faire pro-
scrire cette méthode.
11 y a des fleurs qui, quoique très sec hes en apparence
conservent cependant un peu d’humidité, ou bien elles en
attirent de Pair assez pour végéter dans des boîtes qui les
renferment ; telles sont celles de pied-de-chat , de tussi-
î 24
Eléments
« E PHARMACIE.
lage , de. qui se réduisent en duvet au bout d’un certain
temps. Lorsqu elles sont dans cet état, 011 doit les rejeter
et ne point les employer dans les poudres, parceque celles
(ju elles fournissent sont pleines de duvet. On coupe celles
qui sont en bon état, et 011 les lait sécher devant le feu
avant de les réduire en poudre.
t Les semences sèches et farineuses , telles que celles
d a triplex , de coriandre, de lupins, de riz, etc. peuvent se
réduire en poudre comme toutes les autres substances dont
nous avons parle jusqu a présent. On doit avoir attention
seulement de ne pas piler long-temps celles qui ont des
ecoices dures , et préférer la poudre qui passe la première
comme meilleure et contenant moins de son.
Les semences huileuses, telles que les pignons doux ,
les quatre semences froides, se réduisent en pâte lors-
qu elles sont seules ; et elies ne peuvent se pulvériser que
lorsqu elles sont mêlées avec des substances seches qu’on
réduit en poudre avec elles : elles doivent être mondées de
leurs ecorces. Dans 1 article des poudres composées, nous
exposerons les moyens de les mêler convenablement avec
les autres ingrédients.
A l’égard des semences qu’on veut réduire en poudre
sans mélange d autres médicaments, Si 1 vins recommande
de les couper menues, de' les étendre sur du papier qui
pompe bien 1 huile, et de les mettre ensuite avec du sucre
pour pouvoir les réduire en poudre plus facilement : c’est
ce qu’il faut observer, par exemple, à l’égard des quatre
semences. froides , des pignons doux , etc. parceque ces ma-
tières 11e contiennent rien d’aromatique : il ne reste que le
pqrçnchyme de ces semences , privé de la plus grande par-
tie de leur huile. Mais il n’en est pas de même des matières
aromatiques huileuses , comme sont le girolle , la vanille
qu’on fait entrer dans le chocolat et la muscade: il faut pi-
ler ces matières avec le sucre f sans imbiber leur huile au-
paravant, et l’on doit choisir pour cela un temps sec, sans -
quoi le sucre s’humecte, et le mélange est très difficile à se
réduire en poudre et ne passe point au travers du tamis.
Les gommes-résines et les sucs gommeux extractifs,
tels que le galbanum , le bdellium, le sagapenum , l’assa-
fœtida , l’opium, les sucs d’acacia et d’hypocistis , etc.
doivent être séchés ou au bain-marie ou devant le feu ,
lorsqu’on veut les réduire en poudre chacun séparément >
E I. i. M ï N T 5 de r II A R M A C I E',' I 2 5
parceque ces substances sont toujours molles et visqueuses :
il faut aussi avoir attention de les pulvériser dans un temps
sec et froid , comme celui des grandes gelées. Ces matières
ne doivent etre que triturées: les bûchettes qui se trouvent
melees parmi les gommes-résines, ne se pulvérisent point*
elles lestent sur le tamis : si l’on faisoit agir le pilou avec
violence, la chaleur qu’il occasionnel oit les réduirait eu
masses qui s attacheroient au fond du mortier, et elles ne
pouiroient se pulvériser. On ne doit réduire ces matières
eu poudre qu à l’instant où elles doivent être employées
parceque , pour peu qu’on les conserve ainsi pulvérisées,
elles se pe.otonnent et se remettent en masse, à l’exception
cependant de quelques gommes-résines, comme la myrrhe,
la gomme de lierre, etc. qui ne se mettent point en massa
aussi iacilement que celles que nous avons nommées d’a-
Lors qu’on pulvérise les gommes simples, comme la
gomme arabique, la gomme adragant, etc. on choisit un
emps sec . on fait chauffer un peu le fond du mortier et
ebout du pilon afin de faire dissiper une petite quantité
cl numidite. La gomme adragant qui est pliante, élastique,
repousse le pilon^qui la frappe, comme un ressort, et'elle
ne se réduit en poudre que par des coups de pilon multi-
plies. On doit mettre a part la première et la seconde pou-
chci, pareequ elles sont moins blanches que celle qui vient
ensuite : elles sont remplies de petits points noirs par les
impuretés qui étaient 4 la surface rie la* gomme, et qui se
pu venseut les premières : ou peut les employer à beaucoup
sages ou la blancheur des gommes n’est pas nécessaire
resque toutes les résines pures , qui sont seches et fria-
bles , se pulvérisent facilement ; telles sont la sandaraque
le mastic en larmes , le benjoin , le tacamaliaca , etc. ; on sè
contente de les triturer. Toutes ces résines sont électriques
par frottement; l’effort du pilon, ci les pulvérisant, suffit
pour les electnser : c’est ce qui fait qui la poussière nui
s r.eve en les pilant s’attache autour du mortier, et qu’ella
«eù n°’elLD7sTef S’°rte ^ ^ ciPitation> P^eque le mor-
r / est Pa,s. éleÇtnque par frottement. Le soufre , qui est
eite ors’.m“,riqULpar i'r°ttement ’ Produit le même
e Un apperçoit de cette propriété des résines et du
sou te en grattant circulnirement avec une spatule de fer*
lu poudre attachée au* parois du morti.er, L porte ordit
Il6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
naircmentsur un endroit net des parois plutôt que de tom-
ber au fond.
Les parties des animaux qu’on réduit en poudre doivent
être séchées au bain-marie , comme le cpst.oreum, le sang
de bouquetin , les poumons de renard , etc. On sépare les
membranes qui servent d’enveloppe.
Quelques personnes ont mis en usage les vessies de quel-
ques animaux pour les incontinences d’urine : je crois que
c’est sans fondement qu’on leur attribue cette vertu. Quoi
qu’il en soit . lorsqu’on veut les réduire en poudre, il faut
les couper en lanières très étroites, les diviser ensuite en
parties très menues , et les pulvériser tandis qu’elles sont
seclies et chaudes , dans la crainte qu’elles ne se ramollis-
sent à l’air.
Tout ce que nous venons de dire sur la pulvérisation par
contusion doit suffire pour bien entendre la maniéré de
pulvériser les substances que nous n’avons point nommées :
ainsi nous ne donnerons pas un plus grand nombre d’exem-
ples afin d’éviter les redites.
Préparation des nids dé hirondelles .
Vertus.
On prend la quantité que l’on veut de nids d’hiron-
delles : on les pulvérise dans un mortier: on en sépare la
paille à mesure qu’elle se détache : on passe la poudre au
travers d’un tamis de soie très serré , et on la conserve dans
une bouteille qui bouche bien. Cette matière est un mé-
lange de terre que ces oiseaux ramassent de tous côtés ,
dont la plus grande partie est de nature argilleuse.
Les nids d’hirondelles sont d’usage dans la Médecine :
on les emploie en cataplasme pour l’esquinancie et pour
les maux de gorge.
Manière de tamiser et de cribler.
Lorsque les substances qu’on pulvérise sont réduites en
poudre jusqu’à un certain point, on est obligé de séparer
de temps en temps ce qui est pulvérisé d’avec ce qui a
échappé aux coups de pilon : car si l’on continuoit de piler ,
on feroit voltiger dans l*air prescpie toute la substance
qu'on réduit en poudre. On se sert pour cela d’un tamis
de soie ou de crin, couvert ou non couvert, qu’on remue
i L i. M E N T s DE PHARMACIE. 1 27
€ntre les mains : on le frappe sur une table lorsque la
poudre est trop difficile a passer • mais alors fa poudre
qu’on obtient est un peu grosse.
Quelquefois on repasse fa poudre au travers du même
tonus, en le secouant moins fort, afin de l’avoir plus
fuie : il reste le plus grossier sur le tamis. 11 est difficile et
presque impossible de faire passer, au travers du même
tamis la totalité d’une poudre qui y a déjà passé, en
secouant fortement le tamis sur une table ou sur les bords
du mortier.
Ou tamise aussi le mélange qu’on a fait de plusieurs
poudres simples, afin de les mieux mêler pour former
une poudre composée. Il faut alors se servir d’un tamis
un peu plus gros que celui qui a servi à passer les diffé-
rentes poudres, sans quoi, le moins fin passant le der-
nier , la poudre se trouveroit mal mêlée.
Les cribles sont des especes de tamis de cuivre, de fer-
blanc, de fil de fer , ou de peau de mouton , dont les trous
sont beaucoup plus grands que ceux des tamis ordinaires :
ils servent pour séparer la poussière des drogues, ou les
portions qui ont été brisées pendant le transport.
De la porphyrisation.
%
, Là porphyrisation est une opération mécanique, par
te moyen de laquelle on réduit les corps durs en molécules
plus déliées que par la simple pulvérisation par contusion.
Le nom de cette opération lui vient de la pierre de por-
phyre , sur laquelle ordinairement on divise les corps en
les broyant. On emploie pour cela une seconde pierre dé
porphyre, ou toute autre pierre aussi dure, qu’on peut
tenir commodément dans la main: cette derniere pierre,
qu on nomme la molette , est ordinairement figurée
comme un pain de sucre ou à peu près. On fait aéjr la
molette horizontalement sur la pierre de porphyre f afin
que les corps qui se trouvent entre ces deux pierres se
réduisent en poudre impalpable par le frottement qu’ils v
épi ou vent : on continue défaire agir la molette jusqu’à
ce que les corps qui sont soumis à cette opération soient
tellement divisés, que leurs molécules ne croquent plus
J^8 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE ï*
sons les dents, ou du moins que très peu , et que le frotte-
ment de la molette ne fasse plus de bruit ( 1 ).
On ajoute à la plupart des matières, en les broyant,
de l’eau pure ou des liqueurs appropriées , afin de former
des especes de pâtes liquides; ce qui donne plus de liberté
pour faire agir la molette et accéléré la division des
matières. On broie sans eau les substances qui peuvent
s’altérer ou se décomposer par cet intermede, comme,
par exemple, la limaille de fer qui se rouille par l'hu-
midité, les os des animaux , les mâchoires de brochets ,
qui n’ont point été calcinés, et qui contiennent un
parenchyme mucilagineux* qui se dissoudroit dans l’eau,
et se séparerait par conséquent de la substance terreuse :
mais lorsque ces substances ont été privées de leur paren-
chyme par la calcination, on peut les broyer avec de
l’eau <
Lorsque les matières que l’on a broyées à l’eau sont suf-
fisamment porphyrisées , on en forme de petites masses de
figure conique, qu’on nomme trochisques : on partage
* ainsi les substances broyées afin qu’elles puissent sécher
plus promptement, et pour éviter qu’elles ne se corrom-
pent, comme cela arriverait à plusieurs si elles restoient
en grandes masses et qu’elles fussent long- temps à
sécher.
Pour former ces trochisques , on met la matière broyée,
tandis qu’elle est encore en pâte claire, dans un enton-
noir de fer-blanc, et, par le moyen d’un petit bâton , on
la fait couler sur du papier très peu collé, par petites
portions qu’on arrange les unes à côté des autres , et elles
prennent naturellement une figure conique : on pose sur
des tables de plâtre, bien seches , les papiers garnis de ces
trochisques, afin d’iinbiberl humidité plus prainptemenL.
On forme encore ces trochisques d’une maniéré plus
prompte, à l’aide d’une petite palette de bois percée par le
bout opposé à celui qu’on lient dans la main, d’un trou
dans lequel on assujettit l’entonnoir ; tout près du bec de
•l’entonnoir et entre la main et lui on pratique un petit
pied d’un pouce plus long que le bec de 1 entonnoii .
jorsqu’on veut se servir de cette machine, on garnit d a-
(i) Voyez ce que nous avons dit sur le choix qu’on doit faire des
pierres à broyer. . ,
ir,iMEKTS T> E PHAKftAeiE.' 120
d’abord l'entonnoir de la matière qu'on veut trochisquer,
on place 1 entonnoir dans le trou de la machine , on arrancé
sur une table une feuille de papier ; en frappant la machine
sur son pied, il tombe un peu de la matière broyée, oui
piend la forme d un troclnsque conique : cette maniéré de
trochisquer est très commode et très expéditive
Les substances du ressort de la porphyrisation ont
besoin d être pulvérisées avant de les y soumettre : au
moyen de cette division préliminaire, elles sont plus
commodes a broyer, et leur division extrême devient
plus prompte. Mais plusieurs exigent encore quelques
pr< paiations avant même de les réduire en poudre - c'est
pourquoi il convient d’entrer dans ces détails.
DfS substances qui n' ont besoin que d'étre pulvérisées , et
qu’on doit broyer sans eau .
Ces substances sont :
La corne de cerf calcinée ,
Le crâne humain ,
La limaille de fer ,
Le spode ou ivoire calciné ,
Les mâchoires de brochet
Coraline de Corse, etc. etc!
doivent êt^bro^ mômc natnre >
resV,°cbdnéeslacoi'^Pr^C^C™^nent’?e sabtances^Meu-
ticre saline qui peut avoiSqueViS^
auquel on les emploie ; et les matières osseuses ,ü le
sont point calcinées , contiennent, comme nous loferons
le/bTolt avec de 1'^ <1- * sépareroit si on
la &K îjMWS T ’ L™* de
par l’humidité : Quelques ^rson ™ ' eco m*
loiiter un peu d’eau en la broyant, r®,*;
division, mais mal-a-propos.
Lorsque la limaille de fer est trop crosse il cnn,;», »
avant de la broyer, de la pulvériser Sans unmorto de f ’
avec un pilon de même métal , et de la pas b au ,rt
d un tamis de soie très serré • ce mèml i ‘ , travers
est néanmoins pulvérisable par contusion SHvT d“Ct,le, J
1-as cette précaution, la iLille p™
1
Crâ ne
'humain
Vertus.
Dose.
Mâchoi-
re de
brochet
V ertus.
Dose.
Limaille
de Fer.
Vertus.
Do6c.
1 3o ÉLÉMENTS DE PHARMACIE."
ment sous la molette : elle se réduit en petits globules
qu’on a beaucoup de peine à broyer, sur-tout la limaille
d’acier, parcequ’elle est beaucoup plus dure que celle de
1er- .
On ne devroit jamais employer pour l’usage intérieur la
limaille de fer ou d’acier que vendent les serruriers et les
couteliers , parcequ’ils emploient du cuivre pour braser ou
souder le fer: ils liment ces deux métaux ensemble : aussi
leur limaille contient-elle toujours du cuivre. Quelques
personnes se contentent de séparer la limaille de fer d’avec
celle de cuivre par le moyen de l’aimant: mais il s’en faut de
beaucoup que cette séparationse fasse exactement: les por-
tions de cuivre adhérentes au fer sont enlevées par l’aimant
à la faveur du fer. La limaille qu’on trouve toute faite, et
qu’on peut employer sans danger , est celle des épingliers
qui ne font que de petits clous de fer , nommés clous d’é-
pingles: mais il vaut encore mieux n’employer que celle
qu’on prépare soi-même avec du fer très pur.
On a attribué au crâne humain la vertu de guérir
l’épilepsie et les autres maladies du cerveau. La dose est
depuis dix grains jusqu’à deux scrupules. Mais ces vertus
sont absolument imaginaires: le crâne humain n’a pas
vertu que les os de pied de mouton réduits en
tend par mâchoire de brochet , la mâchoire de
cet animal et les osselets de la tète. On estime cette ma-
tière propre pour la pierre du rein et de la vessie, pour
exciter l’urine, pour l’épilepsie, pour hâter l'accouche-
ment, pour purifier le sang. La dose est depuis douze
orains jusqu’à un gros. Les vertus de ces osselets sont
aussi imaginaires cjue celles qu on attiibue au crâne
humain.
La limaille de fer préparée est un très grand remede
dans la Médecine: on l’emploie, avec le plus grand
succès, comme tonicjué, et pour donner du lessoit aux
parties fibreuses : elle leve les obstructions bilieuses . elle
convient par conséquent dans les pales couleuis pour
exciter les réglés. La dose est depuis deux jusqu’à vingt-
quatre grains : le fer pris a petites doses, et long-temps
continué, produit de très bons effets.
CoraliiLC de Corse ou lèinüho cor thon , est une mousse
marine qui croît sur les bords des rochers , et sur les sa-
l
plus d
poudre
On <
ELEMENTS DE P H A R ÎVI A C I Ê.' 1 3 i
blés ou graviers aux bords de la mer. Cette substance
est mise en usage depuis quelques années pour tuer les
vers et guérir les maladies vermineuses. Lorsqu’on nous
apporte cette mousse, elle est moite, c’est-à-dire, un peu
humide, parcequ’elle est imprégnée d’eau de mer, elle a
une odeur de marécage très forte, et elle est remplie de beau-
coup de graviers de la nature des cailloux: lorsqu’on veut
la réduire en poudre, il convient de la faire sécher, et de
la séparer de tout le sable et gravier dont elle est mêlée , et
de la pulvériser ensuite à l’ordinaire : on la passe après sur
le porphyre pour la broyer sans eau, afin de réduire en pou-
dre impalpable Je peu de sable qui n’auroit pu se séparer:
on seire la poudre très sechedans une bouteille qu’on bou-
che bien.
Cette mousse est regardée comme un très bon vermi-Verlu**
fuge ; on çn lait prendre depuis six grains jusqu’à vingt-
quatre aux enfants, et on en donne par jour deux prises
enveloppées dans de la bouillie ou entre deux soupes : on la
lait prendre jusqu’à un gros aux personnes adultes: on la
fait prendre aussi en infusion ou en décoction: alors on
en lait bouillir un gros dans un verre d’eau , et on en prend
deux prises semblables par jour, l’une le matin et l’autre
Je son en se couchant : on en fait entrer quelquefois un
gros dans les potions purgatives: prise de cette maniéré,
elle produit de très bons effets: lorsqu’on en fait usage en
mlusion, on se contente de la pulvériser grossièrement.
.Ides substances cju on ne lave pas , et cju’il J~aut broyer
avec de l’eau.
Ces substances sont:
La pierre calaminaire,
La tliu lie.
Le verre d’antimoine,
L’antimoine,
La pierre hématite,
L’aimant,
Les pierres précieuses.
Les os de sec lies,
La {lierre-ponce,
La terre cimolée.
Les perles,
La coraline.
Les anciennes Pharmacopées recommandent de faire cal-
ciner la pierre calaminaire avant de la broyer: mais Le-
meri, dans sa Pharmacopée, fait observer que cela est assez
inutile ; et en effet on se contente ordinairement de la
broyer sans la faire calciner,
1 ij
1 3:2 Eléments t>e pharmacie'
La pierre calaminaire est la mine de zinc: il y en a
de différentes couleurs ; mais il n’y a que celle qui est rou-
geâtre qui soit d’usage dans la Pharmacie: sa couleur lui
vient du 1er qu’elle contient. La pierre calaminaire n’est
usitée que pour l’extérieur: elle entre' dans plusieurs on-
Vertus, guents et emplâtres. Elle est astringente , propre pour des-
sécher et cicatriser.
Tude , connue aussi sous le nom de cadmie des four-
neaux et de pompholix . L’ancienne Pharmacie recom-
mandoit défaire calciner cette matière avant de Ja broyer;
Vertus, mais cela est inutile. La tu lie est détersive, dessicative,
elie s’emploie pour cicatriser les plaies, et pour les hémor-
rhoïdes : on la dit aussi fort bonne pour le.s inflammations
des paupières. La tutie ne s’emploie qu’à l’extérieur.
Vertus. ’ Le verre d'antimoine est un puissant émétique : on ne
doit l’administrer qu’avec beaucoup de circonspection ,
Dose, pareeque ses effets émétiques sont violents. La dose est
depuis un quart de grain jusqu’à un grain.
On donne le nom de poudre de bellebaL au verre d’anti-
moine broyé.
JJ antimoine est- un minéral : c’est la mine d’un demi-
métal qu’on nomme régule d antimoine : il est composé
de parties* égales à-peu-près de régule et de soufre com-
mun.
On le broie avec de l’eau jusqu’à ce qu’il soit réduit en
poudre impalpable: quoiqu’il soit parfaitement broyé , il
reste toujours parsemé d’une infinité de petits points bril-
lants comme du mica très fin. Cela vient de ce que l’anti-
moine , lorsqu’il est parvenu à un certain degré de division,
se broie difficilement. Le charbon qu’on broie à l’eau, est
dans le même cas : il reste toujours parsemé de points éga-
lement brillants.
V-rtus. On fait prendre intérieurement l’antimoine broyé,
comme fondant des humeurs visqueuses qui occasionnent
Dose. les maladies de la peau. La dose est depuis un grain jus-
qu’à quatre. Donné à plus grande dose, comme de douze
grains, il excite souvent des nausées, et même le vomis-
sement, principalement lorsqu’il se trouve des acides dans
l’estomac.
Pierre hématite , crayon rouge, fores t d’Espagne et
sanguine, est une mine de fer crystallisée ordinairement
en aiguilles. Cette mine est très riche en fer; mais comme
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE, 1 33
die ne contient point de soufre , elle est de si difficile fu-
sion qu’on ne l’exploite pas. 11 y en a de deux especes ;
I une très dure , et l’autre fort tendre: on fait des crayons
rouges avec de cette derniere : l’une et l’autre sont d’usaee
en Médecine. , °
On pulvérise la pierre hématite : on passe la poudre au
travers d’un tamis de soie, et on la broie avec de l’eau.
La pierre hématite est fort astringente et dessicalive. La Vernis.
<Iose est depuis six grains jusqu’à deux scrupules. On la Dose,
lait entrer dans des bols et des opiats astringents.
La terre cimolêe est le sédiment qu’on trouve, a lafond de
leau dans 1 auge des couteliers, au-dessus de laquelle ils
repassent les couteaux: c’est un mélange d’acier rouillé
et des portions de meules de grès qui s’usent ensemble en
repassant les couteaux. On fait entrer cette substance dans
es cataplasmes astringents: elle a besoin d’être broyée sur
? PorP l) u- a or que les portions de pierre trop grossières
dont elle est remplie ne blessent point les parties sur les-
quelles on applique les cataplasmes. Cette terre ne se donne
point intérieurement.
I .aimant est une mine de fer: il est estimé astringent
propre pour arrêter le sang. On ne l'emploie qu’à l’exté- Vertus,
o li r »
. ..0s clc seclws' On en sépare la partie osseuse qu’on re-
jette comme inutue; on n’emploie que la substance spon-
gieuse et blanche qu’on enleve avec un couteau. Une livre
de seches rend huit onces de cette substance ou moelle. -
es os de seches pris intérieurement, sont absorbants , Vertus,
i, ’^ge^s. détersns, apéritifs, dessicatifs, propres à exciter
-mue , a chasser la pierre et la graveUe. La dose est depuis Dose,
douze grains jusqu’à un demi-gros. 1
La co i'a line est une plante pierreuse qui doit être brovée
comme les matières précédentes , après en avoir séparéles
• impuretés et les petits coquillages dont elle est remplie.
-a coralme préparée esï propre pour tuer les vers, pour vertua
abaltie les vapeurs, pour exciter les mois aux femmes, pour
arrêter le cours de ventre. La dose est depuis six grains
jusqu a deux scrupules, et même un gros.
Ler™ précieuses. Celles qui étoient d’usage dans l’an-
cienne I haimacie sont l’hyacinthe, l’émeraude ,• le saphir
diaLen C- COnialme- 0l1 lei,r attribuait des vertus cor-
diales, «aïs a présent on est revenu de cette erreur, et il
Vértus.
Vertus.
Dose.
1 34 ÉLÉMENTS DE PHARMACIÏ.
est certain qu’elles ne peuvent avoir que des vertus perni-
cieuses. Comme elles 11e sont nullement attaquables par
nos humeurs, elles occasionnent des pesanteurs dans 1 es-
tomac. Lorsque ces pierres 11e sont pas suffisamment
broyées , leurs molécules grossières peuvent se nicher dans
les parois de l’estomac et des intestins , et entamer ces
parties comme le feroit du verre pilé.
La pierre-ponce est détersive , dessicalive et légèrement
astringente : on la fait entrer dans les opiats astringents
qu’on donne à la fin des gonorrhées pour les arrêter.
Pe/ifs. On attribue aux perles des vertus cordiales ca-
pables de résister au venin , de réparer les forces abat-
tues , etc. ; mais toutes ces grandes vertus sont absolument
imaginaires : elles n’ont pas plus de vertu que le corail
ou que les coquilles d'œufs : en effet elles ont les memes
propriétés : elles sont propres à adoucir les acides de 1 es-
tomac, pour arrêter le cours de ventre, pour les hémor-
ragies. La dose est depuis six grains jusqu’à un demi-gros.
Des substances qu’on doit lacer avant de les pulvériser ,
et qui se broient à l’eau.
Ces substances sont :
Les nacres de perles , Les yeux d écrevisses ,
Les coquilles de moules de mer , Le suçcin ,
Le corail rouge , Le soufre ,
Les coquilles d’œufs, Lespieriesde carpes.
Les écailles d’huîtres , Les pierres de merlans.
On lave ces matières pour en séparer une sorte de muci-
lage qui se trouve à leur surface ; ces matières sont, les
nacres de perles , les coq^ilü^^e moules de mer , les
écailles d’hüîtres , les coquilles d’œufs , les pierres de
carpes et les pierres de merlans : on les change d eau de
temps en, temps jusqu’à ce qu’elle sorte claire : on sépare ,
le plus exactement qu’il est possible, la membrane inté-
rieure des coquilles d’œufs. On lave le corail rouge et les
yeux d’écrevisses afin d en séparer la poussière qui peut
être adhérente à la surface. Le succin se lave afin d en oter
la poussière, les petites pailles et les matières charbon-
neuses qui se trouvent parmi, et qui nagent sur 1 eau ,
tandis que la plus grande partie du succin tombe au rond*
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.' J 35
Lorsque ces matières sont nétoyées , on les met sur un
tamis, ou les fait sécher , on les pulvérise, et ensuite on
les broie.
Nous avons indiqué précédemment la maniéré de laver
le soufre : souvent on broie le soufre sans l’avoir lavé : en
général il blanchit considérablement à la porphyrisation :
on le nomme alors crème de soufre. C’est, de toutes les
préparations du soufre , celle qui mérite la préférence
pour l’usage intérieur , parcequ’il est prodigieusement di-
visé.
Il y a encore «ne autre maniéré de préparer certaines
substances terreuses que la nature nous fournit dans un
état de division extrême auquel la porphyrisation n’ajou-
teroit rien : ces substances sont ordinairement mêlées avec
des matières sableuses et terreuses grossières , qu’il faut sé-
parer. L’opération par laquelle on y parvient est le lavage
de ces substances dans beaucoup d’eau. Les matières d’u-
sage en Médecine et en Pharmacie , qui sont du ressort de
cette opération, sont le bol d’Arinénie , la terre sigillée
et la craie, auxquelles on peut rapporter toutes celles que
la nature fournit dans un état de division semblable. Nous
en parlerons dans un instant.
Les nacres de perles, les coquilles de moules de mer .
le corail rouge, les coquilles d’œufs , les écailles d'huîtres \
les yeux d' écrevisses , les pierres de carpes et les pierres
de merlans, sont des matières absorbantes qui ont toutes Vertus,
les memes vertus que les perles dont nous avons parlé pré-
cédemment : elles se donnent de la même maniéré et à la
meme dose : elles ne méritent l’une sur l’autre aucune pré-
férence. 1
Le succin arrête le flux de ventre , les hémorragies , la Vertus,
gonoriliée : il iesiste au^eniA La dose est depuis dix grains Dose
jusqu’à une demi-dragnie?*“*
On fait aussi brûle» sur le feu du succin , seulement con-
cassé , pour en recevoir la fumée : elle modéré la violence
du rhume de cerveau et des cataires.
Le soufre est propre pour l’asthme , pour les ulcérés de Vertus,
la poitrine et des poumons, pour la phthisie, pour résister
a la pouniture , pour la gratelle, pour les dartres, pour dis-
cuter et résoudre les tumeurs : on s’en sert intérieurement
et extérieurement. La dose pour l’intérieur est depuis quinze Dose,
grains jusqu a deux scrupules.
I iv
1 36
ELEMENTS DE PHARMACIE.
Lavage des terres , ou préparation des substances
terreuses très divisées par la nature.
t ■
Ces substances sont :
La craie, Le bol d’Arménie ,
La terre sigillée, ou terre de Lemnos, L’argille.
On met l’une ou l’autre Je ces substances Jans une ter-
rine pleine d’eau : on la laisse se détremper suffisamment ;
ensuite on ajoute une grande quantité d’eau : on agite la
liqueur , et lorsqu’elle est bien troublée , on laisse dépo-
ser un moment les parties les plus grossières : on passe la
liqueur trouble qui surnage, au travers d’un tamis de soie
très serré: on étend le marc, resté au fond de la terrine,
dans une nouvelle quantité d’eau : on laisse déposer, et on
décante au travers du même tamis la liqueur tandis qu’elle
est trouble; on continue ainsi de suite jusqu’à ce que l’on
voie que l’eau ne peut plus rester trouble qu’un instant ;
alors on rejete comme inutile la matière grossière qui
se trouve au fond de la terrine : on laisse déposer toutes les
liqueurs : on les décante, et lorsque la poudre fine est bien
déposée , on réunit tous les sédiments en une seule terrine:
on décante, autant que l'on peut, toute l’eau qui reste dans
les sédiments : on met le marc égoutter sur un filtre ; et
*D '
lorsqu’il est égoutté convenablement, on en forme des tro-
chisques par le moyen d’un entonnoir de fer-blanc, comme
nous l’avons dit précédemment.
La craie qu’on emploie en Médecine doit être choisie
très blanche et très pure ; c’est ordinairement la craie de
Vertus. Champagne dont on se sert : elle est un fort bon absorbant
Pose, propre à détruire les aigreurs de l’estomac. La dose est
depuis six grains jusqu’à un scrupule.
La terre sigillée est très légèrement absorbante à propor-
tion de la terre calcaire qu’elle contient : elle est aussi un
peu astringente.
Vertus. Le bol d'Arménie est astringent, dessicatif, propre à
arrêter le cours de ventre, les dyssenteries , le crachement
de sang. Ces vertus doivent être attribuées au fer dans
Pose l'état d’ochre que cette terre contient. La dose est depuis
§ix grains jusqu’à un scrupule. On emploie aussi le bol à,
Eléments
d E
PHARMACIE, 1 37
l’extérieur pour arrêter le sang , pour empêcher le cours
des fluxions, pour fortifier , pour résoudre.
Les argilles sont ties peu d usage en Médecine : on peut
les employer à l’extérieur , comme le bol d’Arménie , mais
on doit les considérer comme n’ayant que peu ou point de
vertus médicinales.
H
^marques.
Le bol d Arménie et la terre sigillée dont on se servoit
anciennement, sont des terres argilleuses qui contiennent
un peu de terie calcaire; mais la terre sigillée qu’on trouve
aujourd’hui dans le commerce, est une marne : elle con-
tient a-peu-près la moitié de son poids de terre calcaire.
Cette terre nous yenoit autrefois de Lemnos, formée eu
petits pains orbiculaires , sur un côté desquels il y avoit
impression d’1111 cachet représentant la figure de Diane;
niais aujourd’hui 011 arrange dans différents endroits de
Lurope des terres de la même nature, auxquelles 011
donne également le nom de terre sigillée : c’est ce qui fait
qu on trouve dans le commerce de la terre sigillée de plu-
sieurs couleurs 11 y en a de très blanche, de jaune fauve,
de couleur de chair , etc.
Le bol nous venoit autrefois d'Arménie; mais présente-
ment on le tire de Blois : il ne le cede en rien , pour les
«jua Ites , a celui qui nous venoit d’Arménie. C’est une
argille rouge très ferrugineuse , et qui contient moins do
terre calcaue que la terre sigillée.
On se propose , par le lavage de ces terres , de séparer les
^Is et les matières grossières qui leur sont étrangères.
(Quelques personnes les emploient telles qu’elles sont f sans
Oui donner aucune préparation; d’autres se contentent de
les broyer sur le porphyre sans les avoir lavées; mais ces
de qx méthodes sont également blâmables.
Préparation de la litharge.
J.a (lna,dhé que l’on veut de litharge dans un
or ier c e er , avec un peu d’eau : on les triture ensemble
pendant environ un qnart-d’heure; ensuite 011 met une nlul
giande quantité d’eau c^ns le mortier, et on remue afin
<pie a litharge, qui est divisée , puisse se soutenir dans
fl 38 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
l’eau. Lorsque les parties grossières se sont précipitées , on
décante l’eau trouble : on triture de nouveau : on étend
dans une nouvelle quantité d’eau la matière triturée, et
on continue ainsi de suite jusqu’à ce que la litliarge soit
suffisamment divisée. Pour la séparer de l’eau on procédé
de la même maniéré que nous l’avons dit pour la prépara-
tion des terres par le lavage. On serre la litliarge, ainsi pré-
parée et séchée , dans une boîte pour s en servir dans le
besoin. Cette préparation se fait afin d’avoir la litliarge
mieux divisée , et pour qu’elle puisse se dissoudre plus
promptement dans les huiles et dans les graisses lorsqu on
fait les onguents et les emplâtres ; mais cette préparation est
assez inutile : il suffit de réduire la litliarge en poudie fine,
et de la passer au travers d’un tamis de soie très serré. La
litliarge se dissout assez vite, sans qu il soit necessaire cie
la diviser par le moyen dont nous venons de parlei , qui
est fort long.
Vertus. La litharge ne s’emploie qu’à l’extérieur : elle est
nuisible et pernicieuse prise intérieurement : elle donne la
maladie qu’on nomme colique des peintres ou de Poitou .
elle provoque la paralysie des parties internes.
Lalitharge, appliquée extérieurement, est dessicative,
détersive et répercussive : on l’emploie avec succès pour
les maladies de la peau.
Préparation de la céruse.
Les anciennes Pharmacopées prescrivent de préparer la
céruse de la même maniéré que la litliarge, cest-a-due
par le lavage; ce qui est non seulement inutile , mais meme
pronre à changer la nature de la céruse. La céruse contient
une petite quantité de sel de Saturne , qui se dissout dans
l’eau pendant le lavage , et qui en est sépare en pure
perte ; ainsi il est infiniment préférable , pour 1 usage de
la Pharmacie, de la réduire en poudre de la manière
On prend un pain de blanc de ceruse: on le fiotte
légèrement sur un tamis de crin qu'on a pose sm une
feuille de papier. Par le frottement, la céruse se réduit en
poudre qui passe au travers du tamis : on continue ainsi
jusqu’à ce que l’on en ait suffisamment. La ceruse peut se
pulvériser dans un mortier comme les autres substances,
Eléments de i» h a r m a c i e; i 3cf
maïs alors il n est pas possible de la passer au travers d’uu
tamis serré, parcequ’elle se plaque sur le tamis : elle eu
bouche les passades, elle se pelotonne et se réduit eu
petites boules : ce qui est cause qu’on ne peut séparer
les portions qui ont échappé à la pulvérisation.
La céruse ne s’emploie jamais que pour l’extérieur : elle
est aussi pernicieuse que la litharge. Ses usages à l’ex-
terieur sont les mêmes que ceux de la litharge.
siEtîûops martial , ou safran de NIars de Lernery .
On met dans un vase de verre la quantité que l’on veut
de limaille de 1er non rouillée : on verse par-dessus de
l’eau jusqu’à ce (pie la surface en soit couverte d’environ
cinq a six pouces. O11 agite l’eau et la limaille plusieurs
lois pai jour avec une spatule de bois ou de fer : on con-
tinue^ cette opération pendant cinq on six mois, ou
jusqu a ce qtie lai limaille soit réduite en grande partie
en une pondre noire qui reste suspendue quelques mo-
ments dans 1 eau après qu’on l’a agitée; alors on décante
a liqueur tandis qu’elle est trouble, afin de séparer la
poudre line d’avec la limaille : on laisse déposer la poudre;
on décante 1 eau qu’on rejette comme inutile: on fait
secher^ promptement !a poudre dans des vaisseaux clos
a m qu elle ne se rouille point. C’est ce que l’on nomme
ætJiiops martial à cause de sa couleur- qui doit être très
noire.
Remarques.
Le but qu’on Se propose en brisant cette opération, est
de diviser le fer le plus qu’il est possible, et de lui
conserver tout son phlogistique. On s’est servi dans ccs
eimers temps delà machine de l’Angelot pour abréner
cette division du fer. Cette machine est composée "de
deux meules de fer placées l’une sur l’autre dans im
aquet plein d eau. La meule supérieure tourne horizon-
talement sur la meule inférieure qui est fixe, et broie
dans 1 eau la limaille de fer qui se trouve entre les deux
ÏIlGî-1 ICS •
Il est certain qu’au moyen de cette machine on accéléré
considérablement la division du fer ; mais comme on peut
parle premier procédé , se procurer suffisamment d’æthiops
Vertus.
1 40
ELEMENTS DE PHARMACIE.
martial, il n’est pas nécessaire de laire la dépense d’une
machine pour cette opération. Un troisième moyen par
lequel on parvient à faire une grande quantité de cet
æthiops sans beaucoup d’embarras et sans frais, mais qui
est long, consiste à mettre beaucoup de limaille de fer
dans une terrine de grès : on la recouvre d’eau d’environ
un pouce ou deux : on place la terrine dans un endroit
humide, à l’abri de la poussière : on remet de l’eau dans
la terrine à mesure qu’elle s’évapore : on ne remue point
la matière : on continue cette opération pendant environ
une année. Au bout de ce temps on laisse sécher la limaille
dans la terrine sans la remuer. Lorsqu’on présume qu’il
n’y a plus d’humidité, on enleve la surface cpii est
Touillée , on la met à part , et on trouve sous cette portion
la limaille seche qui est parfaitement noire. On pulvérise,
et on serre dans une bouteille qui bouche bien cette
limaille seche qui est de l’æthiops martial.
Le 1er , qui ne peut se rouiller que par l’action combi-
née de l’air et de l’eau, ne se rouille qu’à sa surface dans
cette derniere opération , pareeque cette surface a un
contact immédiat avec l’air: l'intérieur de la masse dans
lequel l’air ne pénétré point, ne se rouille pas. Ce fer
néanmoins se divise parfaitement bien sans aucune agita-
tion, et se convertit en poudre très noire entièrement
altirabie à l’aimant, et dissoluble en entier dans les acides.
Ce sont là les qualités qu’on recherche dans cette prépara-
tion de fer.
11 est des Médecins qui pensent que la plupart des.
préparations de fer qui n’ent point ces propriétés, sont
absolument sans vertu : tels sont, par exemple, le safran,
de Mars préparé à la rosée, et celui qui a été précipité du
vitriol de Mars par l’akali fixe , et qu’on a laissé sécher
à l’air libre , etc. On a reconnu néanmoins que ces prépara-
tions de fer ont une vertu tonique et propre à lever les
obstructions , etc.
De tous les métaux susceptibles de perdre leur phlo-
gistique , c’est le fer qui le reprend le plus facilement. Les
personnes qui font usage des préparations de fer privé de
tout son phlogistique , rendent des excrements très noirs ;
ce qui ne peut venir que de ce qu’il en reprend dans les
premières voies. Si ces faits, constatés par tout les Mé-
decins qui prescrivent l’usage de ces safrans de Mars, ne
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
suffisent pas, on peut s’assurer de celte propriété du fer
en faisant digérer dans de l’huile d’olive, pendant une
heure ou deux , un peu d’une des préparations de fer
prive de son phlogistique; lorsqu 'ensuite on aura séparé «
par 1 inhibition , dans le papier gris, toute l’huile qui
enveloppe cette préparation de fer , on s’appercevra que ce-
ler a repris du phlogistique , puisqu’il sera attirable à
1 aimant, et qu’il sera dissoluble en entier dans les acides !
. 11 arnve ^/nôme chose à ces préparations prises inté-
rieurement : le fer se ressuscite dans les premières voies '
et promut ensuite tous les bons effets d’un fer très divisé
et pourvu de tout son phlogistique.
Safran cle Mars préparé à la rosée.
I ^ V * ' i ; %t » o 1 { ‘
On met la quantité que l'on veut cle limaille de fer
dans un vaisseau large et plat : on l’expose à l’air
lorsqu il tombe beaucoup cle rosée: on la remue cle
temps en temps, et sur-tout lorsque sa surface est bien
rouillée. Lorsqu'elle s’est agglutinée en trop grosses
niasses, on la pulvérise, on l'expose de nouveau à l’air
liuinide , et on continue ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle
soit suffisamment rouillée. Alors on la pulvérise lVère-
ment peur séparer par le tamis la poudre fine d’avec
ènsnbe?1 Ie a! éCrapife à ]a rollille •’ on la broie
ensuite sur le porphyre afin de mieux diviser le safran de
aïs. Il contient toujours une certaine quantité de fer qui
"! l’n P.er,t!u. en‘*«ement son phlogistique : aussi est-il
attiiable a 1 aimant, mais en partie seulement. Ce n’est
pas cette espece de safran de Mars que j’ai employée pour
prouver la réduction du fer sans fusion; c’est celui L a
etc précipite du vitriol de Mars par l’akali fixe et séché à
aiHibre : i avoit une couleur ronge de tabac d’Espagne
et n étoit nullement attirable à l’aimant. x ° 7
L æthiops martial , la limaille de foret les safraiis de
Mars préparés à la rosée , ont à-peu-près les mêmes ver-
us. Les différences que l’on remarque entre ces prépara-
ns , viennent autant des circonstances et de l’état du
malade que de toute autre chose. Quoi qu’il en soit le
er passe pour etre le tonique le plus efficace: il augmente
circulation du sang; il est astringent et apéritif- il nrn v
'oque les mois aux femmes; et il a de plus la singulière
1 42 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
propriété de modérer ces évacuations lorsqu’elles sont trop
Dose, abondantes. La dose de ces préparations de fer dont nous
parlons est depuis un grain jusqu’à un scrupule : le fer ,
ou ses préparations, pris à petite dose et long-temps conti-
nué, produit toujours de meilleurs effets que lorsqu’il est
administré d’une maniéré contraire.
Verre d'antimoine préparé avec de la cire , ou verre
d antimoine ciré.
On prend quatre onces de verre d’antimoine réduit en
poudre impalpable sur le porphyre : on le met dans une
cuiller de fer avec une demi-once de cire jaune liquéfiée
afin de le bien imbiber : on fait chauffer ce mélange à une
chaleur modérée, mais capable cependant de faiie évapo-
rer toute la cire : on remue sans discontinuer jusqu’à ce
que la matière ne fume plus : il reste enïin une poudre
noire charbonneuse : c’est ce que l’on nomme verre d'an-
timoine ciré. p ,
Les proportions de cire et de verre d antimoine , sont a
la rigueur assez indilférentes a observer: cependant, si 1 on
mettoit une trop grande quantité de cire, elle seroit en
pure perte. Ce qui reste , après l’évaporation de la cire,
est la substance charbonneuse qui enveloppe les molécu-
les du verre d’antimoine , et fait en quelque maniéré l'office
d’un vernis; ce qui diminue considérablement 1 effet éme-
Vertus. tique de cette substance. Ce remedeest usité dans les dys-
Dose. senteries, à la dose d’un demi-grain jusqu’à quatre , et
même six grains: mais on ne doit l’employer qu avec beau-
coup de prudence , pareeque , quoique lés effets qu i! pro-
duit se fassent ordinairement par le bas il excite souvent
des vomissements , comme le verre d’antimoine pur.
P réparation de la scammonèe .,
Les Anciens ont pensé que la vertu purgative delà
scammonèe étoit trop forte , et qu’elle avoit besoin d être
corrigée ; sur cela ils ont fait subir a ccUe gomme-resine
plusieurs préparations, dans le dessein de 1 adoucir. Mais
Leniery remarque avec raison quelles ne servent qu al al-
térer inutilement. 11 re'commande de choisir, comme me. -
lenre , celle qui nous vient d’ALep , et de la réduire en pou-
iLiîMENTS DE PHARMACIE^ 1^3
dre, sans lui faire subir aucune préparation. J’ajouterai
seulement oue . cnmmp la _ i
pulvérisée , de l’exposer a i au uans un endroit chaud pen-
dant un certain temps, afin de lui faire perdre son odeur ■
du moins en grande partie. ’
Comme plusieurs personnes tiennent pour les anciennes
dWe!'0"8’ ,e VaiS rapp0rter Celles ‘1^ sont quelquefois
. ». On enferme de la scammonée réduiteen poudre dans
une poli e de coing, de laquelle on a vuidé une grande par-
d aud smonrTr: °" fait, Cl,IrC le coinë dans ïes centres
audes . on en séparé la scammonée que l’on fait sé-
clicr ; ou la pulvérisé et on laserredans une bouteille.
, ,Un mêle «"semble deux parties de scatn monde pul-
toTm l'humidT, dU rC <le COi"S : 011 évaporer
toute 1 humidité sur un feu très doux , en agitant le
mélangé sans discontinuer. Lorsque la masse est suffi
~^e’ °n la rlvér'^ ct0" S-- dans'
une bouteille. On a nommé ces deux préparations dm-
crirhmn cydoruatum , ou diagrede cydonié .
d'eau dlàndl1 '1Se‘ 3tre 8r°? t r^lisse dans huit onces
eau chaude .. on mele cette infusion avec quatre onces
de Scaminonee réduite en poudre : on fait dessécher ce
Ces?» ZT précédent, et on pulvérise la masse.'
4 rair 4 — <.*
4 • On expose la scammonée- joui vérisée sur un»
de papier gris au-dessus du sotie enllamu é ini t en
taire recevoir la vapeur- m rm t u* e]i
pendant environ unquar’t-d'heure ivam's V °P^'ation
scammonée avec mie spatuWd'i’voiré ' o " " ^nmer la
humeurs bilieu^^^es^^ériieifméîancliolhpies16 pS Venm
convient dans l’hydrobisie I , ’ , t .ancnotiques: elle
îsdwta i cUt:,
*44
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE»
Des pulpes .
On nomme pulpe la substance tendre et charnue des
végétaux , qu’on peut réduire en une espece de pâte molle
à-peu-près de la consistance d’une bouillie ; telle est la
chair de tous les fruits tendres , et celle des racines, etc.
Nous allons donner sur la maniéré d’obtenir les pulpes
quelques procédés qui seront applicables à toutes les
substances de même espece.
La plupart des substances dont on tire la pulpe deman-
dent à être cuites auparavant dans de l’eau : celles qui sont
ligneuses ne peuvent fournir de pulpe , parcequ il est
difficile de les attendrir suffisamment : la plupart des
racines charnues et des plantes se ramollissent assez bien
par l’ébullition pour être réduites en pulpes. Mais nous
Verrons à l’article des cataplasmes les inconvénients qui
résultent de cette méthode. Nous ne parlons ici de. ces
especes de pulpes que parcequ’il y a des cas où il convient
de faire bouillir les végétaux dans l’eau afin d’emporter
une partie des matières extractives ou salines qui seroient
trop âcres.
On fait cuire les substances succulentes dans les cendres
chaudes au heu de les faire cuiie dans 1 eau , pour que le
suc se.combine avec la partie mucilagineuse ; c’est ce qui
se pratique sur-tout à l’égard des poires , des pommes , des
oignons, des navets, etc. On doit faire cuire ainsi dans
les cendres toutes les matières qui contiennent naturelle-
ment assez de suc pour les empêcher de se trop dessécher
et de brûler. On peut néanmoins tirer la pulpe d’un grand
nombre de végétaux sans les faire cuire auparavant; mais
leur pulpe n’est jamais aussi mucilagineuse.
Méthode pour tirer les pulpes par coclion dans leau, en
prenant pour exemple La pulpe de pruneaux secs.
On prend la quantité que l’on veut de pruneaux secs :
on les fait cuire dans une suffisante quantité d’eau , ayant
soin cependant qu’il reste peu de liqueur lorsqu’ils sont
cuits. On les met dans un vaisseau convenable ; on les
écrase avec une spatule de bois, on les met ensuite sur un
tamis de crin. On frotte la chair de ces pruneaux sur ce
tain, s
145
Eléments n k pharmacie. i / 5
tamis avec une spatule de bois suffisamment large pour
forcer la pulpe a passer au travers, si la pulpe se trouve
tiop épaisse : ori ajoute tin peu de la décoction des pru-
neaux, et on sépare les noyaux à mesure qu’ils se présen-
tent : 0,1 commue ainsi de suite jusqu’à ce que l’on ait
fait passer toute la pulpe au travers du tamis. 11 reste enfin
surie tamis les noyaux et les peaux du fruit qu’on rejette
comme munies. On repasse la pulpe de la même maniéré
au travers d un second tamis de crin un peu plus serré
que le prenuer , afin que la pulpe soit plus fuie. Lorsqu’elle
Z on la fait dessécher au bain-marie
mou qU C ‘C a“ a‘Peu'Près Ia consistance d’un opiat
On prépare de la même maniéré la pulpe de tous les
fruits recems, de toutes les plantes vertes ou^eches n„i
son ‘gueuses , et de toutes les racines qu’on est obligé
ciu’Ufam'îet ‘ i’' f : avec <:etlH différence seulement,
qu ü faut les piler dans un mortier de marbre . avec un
pion de bois, après quelles sont cuites , afin que leur
P pe puisse passer plus facilement au travers du tamis.
Méthode pour tirer les pulpes par cochon sans eau en.
prenant pour eœemple celles des oignons de ta! ’
On prend des oignons de lis, on les enterre dans de
la cendre rouge; on les couvre d’un peu de brasier ardent •
OU te laisse pendant environ une demi- berne, ou jusqu’à’
« qu ,1s soient suffisamment cuits: alors on 1rs ôte du
J Ce,ulnr «* Ies premières feuilles seches
,S0,lt 1,mI';es : °'1 pile les oignons dans un mortier de
marbre , et on en tire la pulpe 3e la même marnera Que
nous lavons dit précédemment.
On prépare de même la pulpe des autres oignons celle
des poires , des pommes , des navets et des messes mcJnr!
qu. sont très succulentes. On peut aussi t si l’on™
faire cuire ces substances dans le four d’un pâtissier an
;e deles fatre cuire <la„s les cendres chaudes : ÎS ou
f autre méthode ne mérite aucune préférence.
et de '* rie*61 a r!",pe des lilantes vertes . des fruits récents
eues menés récentes, sans aucune coction on!?!’
ne e les piler dans un mortier de marbre avec un nikm
ois, et on procédé pour le reste de l’opération comme
J 4 6 ilÉHÎKTS BI MARfiACH.'
nous l’avons dit pour les autres pulpes. Cette dernier®
maniéré est usitée pour préparer les conserves ; mais
lorsque nous en serons à cet article, nous ferons remar-
quer les inconvénients auxquels sont exposées les conserves
faites par cette méthode. Les végétaux réduits en pulpes
sans avoir subi de cuisson, ont l’inconvénient de laisser
échapper leur suc au moindre repos, parceque sans cette
cuisson le suc est mal combiné avec la pulpe et la
substance mucilagineuse.
Pulpe de casse , ou casse mondée.
Vertus.
Dosé
On fend les bâtons de casse , en frappant légèrement
sur une des sutures longitudinales avec un petit rouleau de
bois: ils.se séparent , par ce moyen, en deux moitiés
de cylindre. On ratisse leur intérieur avec une spatule de
fer pour arracher les cloisons et les faire sortir avec la
pulpe et les noyaux : on la nomme en cet état, casse en
noyaux , et elle est souvent ordonnée sous ce nom dans
les formules magistrales. Lorsque la casse est réduite sous
cette forme, on'en tire la pulpe en la frottant avec une
spatule de bois , sur un tamis de crin , comme nous i avons
dit pour les autres pulpes : c’est ce que l’on nomme alors
casse mondée ou pulpe de casse. De quatre onces de casse
on tire deux onces de casse en noyaux, lesquelles four-
nissent une once de pulpe. . , .
La pulpe de casse est un remede magistral : on ne doit
la préparer qu’à mesure qu’elle est prescrite^, parcequ e e
ne peut se conserver qu’un jour tout au pius en ete, et
deux ou trois en hiver. , , ,,
Prise intérieurement elle est purgative , a la dose d une
once ou d’une .once et demie: elle est laxative prise a a
dose d’un ou deux gros le soir en se couchant. La casse
mondée excite ordinairement des flatuosités et des co 1-
ques venteuses qui sont considérables , sur-tout pour cei-
tains tempéraments. . i - -pnt
J’ai eu occasion d'observer que cette propriété lui vient
de la grande quantité d’air qu’elle contient, et qui se
développe dans les premières voies. La casse, comme
nous l’avons déjà dit à l’article de la sophistication, con-
tient un suc sucré fermentescible : ce fruit nous vient de
Uès loin : il est, pour ainsi dire, presque toujours dans
Ë- , 1 ,47
un état de fermentation : il est difficile de l'avoir autre
ment dans ces pays-ci. Le parenchyme pt.lpetu de L r3 T
n est pas moins disposé à Lm enter. On sait oue les c0rns
<pu fermentent fournissent une très «rande in«J-
<l.u est comme niché et adhérent dans chaque’molécule du
corps ieimentant. La casse mondée forme donc un tW l*
nient plein d'air, qui doit se dé^a-er et ou l L
effet dans l’estomic. Cette malaisé Jli é de fala !e
paron reste er particulièrement dans le‘ parenchyme
ment qjd Xsqu'd S d™trUk n’a prtf
aucun des rnconvénients «Sont nous venons’de parler’ A
cette^épfradôn ‘de’ catse ^“érlte'' TprlP ^ ^
toutes les autres. 1 cme id préférence sur
Pulpe cle tamarins.
On prend la quantité que Ion veut do t ,
met dans un vaisseau de terre vernissé P, ? ! °" !es
seau d’argent * on Icc orm^ J ~ 1 011 ^ans un vais-.
i ô • v n ics cirrosc civcc un 1 »
on les laisse macérer sur les cendres X. , î > 1 C, ,ailtîe :
viron une heure ou iusnn’à ro >:r. “;Ul*cs pendant cu-
ra mollis : alors on en tire h ?l\U'S S01cni suffisamment
dit précédemment, et on la fiit iesséXfàuT •S n‘''°aS
•de meme que les autres, s’il est nécessaire bai“'mane>
■LjCs tamanns , comme nmi« .
«contiennent une très <nande quanPté ? ^ rcmar<3uer >
tem pêche cme h cuMm %uanUc de sel essentiel qui
■plie de la casse. Aussi L jm^t™ C0In“e
long-ternps sans se gâter • elle Ke A ? f conserve
i n tait entrer ces substances ensem Ma -i-, 9
notions purgatives î! cv , ensemble dans les
S'sek £ rlcwia^ ^ue^‘^a de
* -t ls;ft
Kl,
Vertus.
Dose.
148 i L £ AI E N T S I\E PHARMACIE.
ri ns , qui , comme peu soluble clans l’eau , est précicipité
par ces sels végétaux : ce précipité 11e contient point de
crème de tartre, comme je l’ai reconnu par l’expérience.
La pulpe des tamarins a les mêmes vertus que les tama-
rins en substance : elle est un purgatif iniuoratil : elle ra-
fraîchit et désaltéré. La dose est depuis deux gros jusqu’à
une once.
Des sucs.
Ce que nous entendons ici par sucs , sont des liqueurs
que les végétaux tirent de la terre , et cpie les animaux
tirent des végétaux dont ils se nourrissent. Ces liqueurs
sont élaborées dans les organes des végétaux et des ani-
maux , et servent à l’accroissement des uns et des autres.
Ces substances sont très composées : elles contiennent
en même temps des sels, des huiles, des extiaits ou sa-
yons naturels, des gommes, des résines, etc.
O11 peut néanmoins ranger les sucs relativement à leurs
propriétés les plus générales sous trois classes principales ,
soit qu’ils soient tirés par incision ou sans incision , par
expression ou sans expression : savoir ,
i°. Les sucs aqueux, c’est-a-dire ceux ou le principe
aqueux est dominant;
20. Les sucs huileux, les huiles mêmes, et les graisses
des animaux , les baumes naturels , et les résines pures
qui ne sont que des baumes épaissis;
3°. Enfui, les sucs laiteux qui sont des émulsions natu-
relles : ces derniers contiennent en même temps de la
gomme et de la résine ; ce sont eux qui nous fournissent
les gommes-résines. "
Les animaux fournissent d’autres liqueurs qu’on pour-
roit mettre au rang des sucs , comme le sang, etc. : mais
comme ces liqueurs ne sont presque point d’usage en
Pharmacie , je réserve ce que j’ai à en dire pour un autre
ouvrage.
Des sucs aqueux des végétaux.
Maniéré de séparer ces sucs.
Les sucs aqueux sont tirés par des incisions qu’on fait
aux végétaux, et aussi par expression après les avoir pilés.
Ceux qu’on retire des végétaux de nos climats, sont les
seuls qui nous occuperont dans cet article.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. lÀ *>
î,a plupart de ces sucs sont officinaux, et doivent se
trouver tout préparés chez les Apothicaires. Ceux cpii ne
peuvent se conserver un certain temps sans se gâter, sont
magistraux : on ne doit les préparer qu’à mesure qu’ils
sont prescrits.
Les sucs aqueux sont tirés des plantes entières, ou des
parties de plantes seulement : les uns sont mucilagineux,
les autres trèsaqueux; et enfin d’autres sontacidcs. La ma-
niéré de les obtenir est générale pour tous : mais par rapport
a ces divers étals , ils exigent quelques manipulations dif-
férentes pour les avoir parfaitement clairs , et pour les
conserver avec toutes leurs propriétés. Nous donnerons la
maniéré de les dépurer après avoir exposé tout ce que l’on
peut dire de plus général et de plus essentiel sur cetle ma-
tière.
Lors donc qu’on veut tirer le suc d’une plante, on la
prend récemment cueillie, on la nétoie des herbes étran-
gères , on la lave, on la laisse égoutter, on la coupe gros-
sièrement , on la pile dans un mortier de marbre avec un
pilon de bois jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment écrasée :
on l’enferme ensuite dans un sac de toile, et on l’exprime
par le moyen d’une presse : le suc n’étant point compres-
sible, s’échappe peu-à-peu : il emporte avec lui une por-
tion du parenchyme le plus tendre de la plante, qui le
trouble et lui communique une couleur qui est particulière
à chaque plante.
doutes les plantes et les parties des plantes ne rendent
pas leur suc avec la même lacilité ni en même quantité.
Les plantes ligueuses, étant peu succulentes , n’en rendent
(pie très peu ou point du tout; comme l’euphraisc, la sauge,
le thym, la petite centaurée et plusieurs autres. Certains
bois , certaines racines et certaines écorces n’en rendent
point du tout, dans quelque état de maturité qu’on les
prenne: il faut ajouter un peu d’eau en pilant ces matières
végétales lorsqu on veut en extraire le suc par expression.
Il y a des plantes très succulentes , comme la bour-
rache , la buglose, les chicorées , etc. qui néanmoins ne
rendent leurs sucs que très difficilement lorsqu’elles sont
dans leur maturité , pareeque ceux qu'elles fournissent
étant très visqueux et très mucilagineux , crcvent les lin-
ges lorsqu’on les exprime plutôt que de passer au travers:
il laut de nécessité ajouter un peu d’eau à ccs plantes en
1\ iij
1 5o ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
les pilant , afin de délayer leur mucilage , et même Ie$
laisser macérer quelques heures avant de les exprimer.
Mais ces plantes , dans leur jeunesse , sont beaucoup moins
mucilagineuses ; elles rendent leur suo facilement sans
qu’on soit obligé d’ajouter de l’eau en les pilant. Les
plantes aromatiques, qui fournissent de semblables sucs
mucilagiueux , doivent être traitées de même, avec cette
différence qu’il faut les soumettre à la presse immédiate-
ment après qu’elles sont pilées : on ne doit jamais les
laisser macérer. La principale vertu des sucs des plantes
aromatiques réside dans leurs principes volatils : les muci-
lages qu’ils contiennent entrent en fermentation pendant
qu’on fait macérer ccs plantes pilées : ce mouvement intes-
tin occasionne de la chaleur, et fait dissiper, du jour au
lendemain , presque tous les principes volatils et aroma-
tiques. Les parties extractives , dans les plantes vertes et
dans les plantes les moins succulentes sont dans un état de
liquidité suffisante pour être délayées sur-le-champ par
l’eau qu’on ajoute en les pilant : aussi j’ai constamment
observé que les sucs obtenus des plantes aromatiques
exprimés immédiatement après les avoir pilés, contenoient
tout autant de principes extractifs que ceux de ces mêmes
plantes macérées : ces sucs avoient de plus l’odeur et la
saveur aromatiques des plantes.
11 n’en est pas de même des plantes inodores qui n’ont
rien de volatil : on peut les laisser macérer du jour au
lendemain , après les avoir pilées avec de l’eau : alors elles
rendent leurs sucs plus facilement et en plus grande
quantité.
La méthode pour tirer le suc des racines visqueuses
est la même que pour les plantes mucilagineuses, avec
cette différence qu’on est quelquefois obligé de les râper à
cause de leur viscosité: on est contraint, par exemple,
d’employer cette manœqvre pour les racines d’énuia-cam-
pana et de consolide : ces racines sont 1res .mucilagi-
neuses : elles glissent sous le pilon , et il laut beaucoup
de temps pour les piler.
Il y a un grand nombre d’autres végétaux qui fournis-
sent des sucs suffisamment aqueux, sans qu’on soit obligé
d’ajouter de l’eau en les pilant : tels sont le cerfeuil , la
laitue , le pourpier , l’oseille, le cresson, le cochléaria , le
beccabunga, l’ortie, les différentes joubarbes, la plupart
iL^MEWTS DS F M A » M A C I S.’ l5ï
des fruits , comme les melons , les concombres sauvages ,
les citrons , les oranges , les cerises, les groseilles , lesl)er-
béris , et une infinité d’autres.
Lorsqu’on veut tirer le suc des fruits , on ôte d’abord
les écorces de ceux qui eu ont de trop épaisses, comme
celles des citrons , des melons , des oranges, etc. On olc
les rafles aux groseilles.
On ôte les noyaux , et on laisse les peaux aux cerises ,
aux prunes , aux pêches , aux abricots, etc. pour plusieurs
raisons.
i°. C’est dans la peau des fruits que réside leur plus
grande odeur : l’esprit recteur qu’elle contient se mêle avec
les sucs et sert à les aromatiser.
2°. Les pelures de ces fruits sont très minces , et ne
peuvent apporter aucun obstacle à l’extraction de leurs
sucs ; mais il n’en est pas de même des citions , des
oranges, des bergamotes, etc. Les écorces extérieures de
ces Iruits abondent tellement en huile essentielle, que si
on les écrasoit avec les fruits, les sucs qu’on obliendroit
en seroient trop chargés , et seroicut insupportables. Lors
donc que les fruits mous sont ainsi disposes , on les écrase
entre les mains , on les laisse macérer dans un endroit
frais pendant un jour ou deux , si ce sont des fruits acides ,
et quelques heures seulement , si ce sont des fruits sucrés ,
comme les pêches, les abricots, à cause de la disposition
qu ils ont a fermenter et à se corrompre. On les soumet
ensuite à la presse , après les avoir mêlés avec de la paille
hache e grossièrement , et qu’on a bien lavée ; par ce
moyen , le parenchyme mucilagineux se trouve mêlé avec
une matière seche, et ne s’oppose point à l’extraction du
suc.
Les fruits durs, tels que les pommes, les poires, les
coings , demandent à être râpés comme les racines : ils
rendent, au moyen de cette grande division, plus de suc
que lorsqu’on les pile.
Lorsqu’on tire les sucs des fruits à dessein de les con-
server, il convient de les prendre un peu avant leur parfaite
maturité, pareeque les sucs qu’ils fournissent sont un peu
moins mucilagineux et moins disposés à fermenter ou à
se corrompre que ceux des fruits parfaitement mûrs. Il est
a propos aussi de séparer les semences ou pépins de ceux
qui en ont, pareequ’ils abondent en mucilage qui se dé-
l'5a ÉLÉMENTS DE F H A R M A C I fï
laie eu partie dans leurs sucs, s’oppose à leur dépuration 7
et accéléré leur défectuosité en les faisant fermenter plus,
promptement.
Voilà, en général, de quelle maniere^on peut obtenir
les sucs aqueux des végétaux ; mais ils ne sont ni clairs
ni transparents : ils sont mêlés de fécules ou feccs : ils ont
tous besoin d’être dépurés ou clarifiés, pour qu’on en
puisse faire usage dans la Médecine ; et il faut encore que
la méthode que l’on emploie ne puisse rien altérer de leurs
propriétés.
On peut réduire à deux moyens généraux les différentes
méthodes par lesquelles on y parvient. La première con-
siste à faire coaguler les matières mucilagineuses .étrangères
par des intermèdes convenables : la deuxieme consiste à
laisser déposer les sucs qui peuvent se clarifier d’eux-
mêmes par le repos et sans intérrnedes.
Clarification des sucs aqueux par intermèdes.
y
Les intermèdes qui servent à clarifier les sucs, sont le
feu , les blancs d’œufs , l’esprit de vin, et tous les acides :
on emploie l’un ou l’autre de ces moyens suivant l’usage
auquel le suc est destiné.
Tousles sucs desplantes qui ne contiennent rien de vola-
til, comme sont ceux de bourrache, de buglose, de chi-
corée, df ortie , de pariétaire, etc. peuvent être clarifiés
sur le feu avec des blancs d’œufs et à l’air libre.
On prend pour cela deux blancs d’œufs pour chaque
pinte de suc qu’on veut clarifier ; on les bat avec une poi-
•uiée de brins d’osier dans le suc , qu’on met peu-à-peu jus-,
ou’à ce qu’ils soient bien mêlés : on fait prendre au tout
quelques bouillons, ou jusqu’à ce que le suc devienne
parfaitement clair: les blancs d’œufs, en cuisant, ramas-
sent et enveloppent, le parenchyme de la plante , qui étoifc
dispersé dans le suc , et le font venir à la surface en for-
me d’écume blanche ouverte; alors on filtre le suc ait
travers d’un morceau de drap, ou du papier gris. Svlvius
fait mention qu’on se servoit autrefois de plusieurs libres
placés les uns au-dessus des autres , dans lesquels on
faisolt passer successivement les sucs ou autres liqueurs
qu’on vouloit filtrer: mais ces manipulations ne sont plus,
d'usage.
ELEMENTS DE PHARMACIE,"1 1 53
T'cs sucs des plantes aromatiques , comme sont ceux de
sauge , de mélisse, de marjolaine, ainsi que ceux des plantes
anti-scorbutiques, et généralement ceux de toutes les plan-
tes qui ont de l’odeur, comme le cerfeuil, etc. doivent
etre clariliés dans des vaisseaux clos , afin de leur conserver
Jems principes aromatiques et volatils dans lesquels réside
toute leur vertu. Ces derniers sucs sont magistraux : les
Médecins les ordonnent souvent ; et dans la crainte où
ils sont que 1 Apothicaire ne clarifie ces sucs à l’air libre
comme les précédents , ils recommandent ordinairement
e 110 ^es point depurer; ils sont alors très dégoûtants à
prendre. T\ I ais par la méthode que je vais rapporter , on
les debarrasse de tout ce qu’ils ont de dégoûtant, sans
leur faire perdre la moindre chose de leurs principes vola-
tils. Prenons pour exemple la clarification du suc de
cerfeuil.
Clarification des sucs aqueux qui contiennent quelques
principes volatds , celui de cerfeuil pour exemple.
On remplit environ les trois quarts d’un matras de
Terre miuce , de suc de cerfeuil tout récemment exprimé :
on bouche l’ouverture avec du parchemin mouillé qu’on
assujettit avec du fil : on échauffé le matras en le plon-
geant dans de I eau presque bouillante: on le retire de
temps en temps pour l’échauffer par degrés; à mesure
que a liqueui s échauffe, le parenchyme mucilagineux
et résineux se coagule et reste en grumeaux dans le suc :
lorsqu d est bien séparé, on fait refroidir le matras et ce
qu j l contient en le plongeant par degrés dans de Peau froide :
lorsque le suc est entièrement refroidi, on le filtre à tra-
vers le papier gris : il passe promptement lorsque la partie
mucilagineùse a été suffisamment coagulée par la chaleur.
Il est bien essentiel de ne filtrer ces sucs que lorsqu’ils sont
entièrement refroidis, sansquoi la chaleur qu’ils ont immé-
diatement après leur dépuration est assez forte pour faire
dissiper une grande partie de leurs principes volatils. Ces
sucs ainsi clarifiés conservent le goût et: l’odeur des plantes ,
Ct sont infiniment plus efficaces que lorsqu’on les clarifie
Suivant 1 ancien usage, comme font encore la plupart de
l54 ÎS L H M fi N T 5 OE PHARMACIE.
ceux qui , sans connoissance , se mêlent de préparer les
drogues de Pharmacie.
Jusqu’à présent nous n’avons mis en jeu que deux inter-
mèdes pour la clarification des sucs aqueux^des végétaux :
savoir , la chaleur et les blancs d’œuls : il y a des cas, et
lorsque le Médecirijle requiert, ou l’on emploie concur-
remment avec eux la crème de tartre , les sucs acides végé-
taux, et même les acides minéraux : toutes ces substances
acides accélèrent considérablement leur dépuration. Par
exemple, dans le syrop anti-scorbutique, les sucs des
plantes anti-scorbutiques se trouvent clarifiés sur-le-champ
par les sucs acides d’oranges ameres ou de bigarades.
L’esprit de vin , l’eau-de-vie , les eaux spiritueuses com-
posées, produisent les mêmes effets : ces mélanges sont
magistraux, et ne se font qu’a mesure qu ils sont prescrits :
plusieurs font la base des ratafias et des liqueurs de table,
dont nous parlerons dans une autre occasion.
Lorsqu’on mêle le suc de joubarbe bien filtré avec son
pareil volume d’esprit de vin , le mélange devient blanc
et laiteux sur-le-champ; mais peu de temps après la partie
blanche se précipite sous la forme à-peu-près du lait caillé:
la liqueur surnageante devient claire et transparente. Je
pense que la partie blanche est une matière gommeuse
que l’esprit de vin fait précipiter. Tous les sucs mêlés aveo
de l’esprit de vin laissent précipiter une quantité plus ou
moins grande de fécule qui varie seulement par la couleur.
Clarification clés sucs aqueux sans intermèdes .
11 y a plusieurs plantes qui fournissent des sucs si peu
mucilagineux, qu’ils se clarifient d’eux-mêmes et sur-le-
champ: tels sont, par exemple, les sucs de joubarbe, de
concombre sauvage , et plusieurs autres : il .suffit de les ti-
trer immédiatement après qu’ils sont exprimes.
Les sucs acides des végétaux , comme celui de citron ;
de groseille , de berbéris , de cerise , etc. n’ont besoin d au-
cune préparation pour leur clarification : il suffit de ies
enfermer dans des bouteilles , et de les exposer dans un
endroit chaud et sec , pendant trois ou quatre jours : ils
laissent déposer d’eux-mêmes leur iecule : lorsqu i s sont
parfaitement clairs, on les filtre , comme les piccccent:>,
à travers un papier gris : lorsque çes sucs ont été séparés
éLÉMEWTS BE ? H A R JB A Cl E. l55
des fruits un peu trop mûrs, ils sont un peu plus de temps
? s <‘claii^jr? a raiS011 d'une plus grande quantité de muci-
lage qu ils contiennent : dans ce cas il convient de les
meler avec un peu d’eau , pour accélérer leur clarification.
Maniéré de conserver les sucs aqueux officinaux.
Les sucs qui se conservent le mieux selit ceux qui sont
acides et qui contiennent beaucoup de substances salines;
mais n faut , avant de les mettre en réserve, avoir grand
soin qu ifs soient parfaitement clairs et débarrassés exacte-
ment de toute leur lie par le moyen des filtrations, sans
quoi 1 s ne tardei oient pas à se gâter par le mouvement de
la fermentation que cette fécule y occasionneroit. On les
enfeime dans des bouteilles de verre, et on recouvre leur
surface d un ou de deux travers de doigt d’huile grasse,
comme 1 huile d olives ou d’amandes douces: on boucha
ensuite les bouteilles avec des bouclions de Jicge: on con-
serve ces sucs à la cave ou dans un endroit frais.
I lus leurs personnes préfèrent l’huile d’amandes douces ,
parcequ elle n’est sujette à se figer que par un froid de
cixdegies au-dessous de la congélation, et que, restant
ujoiirs fluide a la cave , elle est plus propre à empêcher
i entrée de 1 air qui occasionne la défectuosité de ces sucs :
au lieu que 1 huile d’olives, lorsqu’elle est bonne, se fige
a un froid de dix degrés au-dessus du terme de la glace :
îlparoit neanmoins que l’huile d’olives mérite la préférence
a o u s égards: i° elle ne rancit pas aussi facilement que
i huiled amandes douces: celte derniere, en se rancissant,
communique aux sucs une odeur et une saveur très dés-
agréables : 2° d paroît que l’huile d’olives , quoique
ligee houche suffisamment pour conserver les sucs dépurés:
0 * elle ne rancit jamais dans l’intervalle de temps que doi-
vent durer les sucs , et elle ne leur communique par consé-
quent rien d étranger. 1 1
Des sels essentiels tirés des sucs aqueux des végétaux.
Cn nomme sels essentiels , des matières salines qui cou-
d vlon ir ‘ e,rta'in nombre des ProPriét& des substances
Cl ou on les a tirées.
La plupart des sucs dépurés dont nous venons de par-
^56 éléments DE PüASMACI!.
kr tiennent des sels de cette nature en dissolution : on
les a nommés, à cause de cela , sels essentiels des végétaux.
Plusieurs fournissent aussi des sels vitrioliques à base ter-
reuse et à base d’akali fixe: du nitre, du sfel marin, etc.
mais ces derniers sels ne sont pas les vrais sels essentiels ues
végétaux; ils appartiennent au régné minéral: les plantes
tirent ces sels de la terre sans leur faire éprouver aucune
altération. Ce qui prouve bien ce que nous avançons ici ,
c’est que les mêmes plantes qui contiennent ces sels miné-
raux, n’en fournissent point lorsqu’on les cultive dans un
terrein qui n’est point imprégné de ces sels. 11 n en est pas
de même des vrais sels essentiels: ils sont des substances vè-
eêtalisèes , formées etélaborées parla plante même ; et cette
espece de matière saline est toujours la même dans la même
plante. Quel que soit le terrein dans lequel on la cultive,
le sel qu’elle donne est toujours de même nature et ne va-
rie que par la quantité. ... , ,
En vénérai , pour obtenir les sels essentiels des végétaux,
on prend le suc dépuré : on lait évaporer à une douce cha-
leur la moitié ou les trois quarts de l’humidité , ou jusqu a
ce que la liqueur restante ait à-peu-près la consistance d un
syrop clair : on porte le vaisseau dans un endroit Irais et
n l’abri de là poussière • dans l’espace de quelques semâmes
il se forme dans la liqueur une quantité de crystaux : on
décante la liqueur de dessus le sel qu’on met égoutter sur
du papier gris : on fait évaporer ensuite une certaine quan-
tité de la liqueur décantée, et on. la. laisse crystalliser de
nouveau: on continue ainsi de suite jusqu'à ce qu elle re-
fuse de fournir du sel.
Remarques.
Il ost difficile de déterminer an juste le degré d'évapora-
tion nécessaire a.ix sues dépurés pour en obtenir les sels
essentiels : cela dépend de la quantité qu ils en contien-
nent, et cette quantité variedans une même plante par une
infinité do circonstances, telles que son âge, la saison Quelle
a été cueillie , le terrein qui l’a nourrie , etc. comme nous le
verrons dans un instant. Lorsque les sucs dépurés sont
évanorés au point convenable , on remarque quelque temps
après que la matière mucilagineuse s en séparé par un
. mouvement de fermentation : elle vient nager a la sur-
i L é M E S T S DE PHARMACI K* 1 5j
face de la liqueur : elle y forme une pellicule ou couenne
qui a une consistance qui ressemble quelquefois à de la
peau. Cette pellicule se moisit toujours; mais les parties
salines ne souffrent aucune altération de cette moisissure du
suc, sur-tout lorsqu’on ne lui donne pas le temps de faire
un plus grand progrès. C’est principalement dans cet état
que les sucs fournissent leurs sels essentiels. On sépare la
pellicule inoisie et la liqueur d’avec le sel ; ou met ce der-
nier égoutter sur du papier gris, et on fait évaporer une
partie de la liqueur qui fournit plus facilement ses sels
que la première fois: il reste enfin une liqueur qu’on peut
comparer aux eaux meres des autres sels, et qui ne peut
plus fournir de sel à cause de la grande quantité de parties
extractives qui réduit les sels dans un état savonneux. C’est
cette combinaison de parties salines , extractives, huileuses
et gommeuses, (pii forme ce que l’on nomme extrait des
plantes , dont nous parlerons dans une autre occasion.
On trouve dans les plantes tous les sels minéraux aussi
parfaits que ceux qu’on fait eu combinant les acides mi-
néraux avec leurs différentes bases : l’absinthe et l’ieble,
par exemple , fournissent du sel marin et du tartre i'ilrio-
lé: le tamarisque donne du sel de Glauber : la bourrache,
la buglose, la pariétaire, du sel vitriolique à base terreuse
dans leur première jeunesse; et du nitre, du sel marin
et du tartre vitriolé lorsque ces plantes sont dans leur par-
faite maturité.
Le grand soleil , appelle coronasolis, est peut-être , de
tous les végétaux, celui qui fournit la plus grande quan-
tité de nitre. Ce sel se crystallise en petits crystaux dans la
moelle de cette plante pendant qu’on la fait sécher, et
l’on en sépare une partie en la secouant seulement: il en
reste néanmoins une si grande quantité, que la moelle
brûle, lorsqu’elle est bien seche , comme une meche d’ar-
tifice. Cette plante fournit aussi beaucoup d’alxalifixe libre
tout formé, sans qu’il soit nécessaire de la brûler, comme
cela se pratique à l’égard des autres végétaux dont ou veut
avoir les sels fixes: mais j’ai fait plusieurs expériences qui
nfont démontré que, pour fournir ces deux sels, du nitre
et de l’alxali fixe en quantité, elle a besoin d’être cultivée
et soignée dans un bon terreiu, comme je le dirai plus am-
plement dans mon ouvrage sur la Chymie.
ï58 IlLmïSTS Dï PHARMAClï.
Nous avons déjà observé plus haut que les sels miné-
raux qu’on retire des sucs ou des infusions des végétaux ,
ne doivent point être considérés comme les sels essentiels
de ces mêmes végétaux. Les sels qu’on doit regarder comme
tels , sont ceux qui ont effectivement plusieurs propriétés
des plantes d’où on lés a tirés , comme la saveur ou l’odeur,
et qui contiennent d’ailleurs des principes huileux. Ces
sels sont susceptibles de se cristalliser d’une infinité de ma-
niérés. Ils sont en général composés d’acide, d’huile et de
terre et peuvent être comparés au tartre ou au sel essentiel
du vin. Chacun de ces principes a des propriétés différentes
suivant l’espece de végétal , et leurs proportions varient
aussi dans chaque espece de sel : les uns sont acres , les
autres acides, d’autres amers, etc. Plusieurs de ces sels se
ressemblent parfaitement , tant par le goût que par leurs
autres propriétés. Tous les sucs acides, par exemple, tels
que ceux de groseilles, de cerises, de pommes, de coings ,
de citrons, d’oseille, etc. fournissent des sels qui, lorsqu’ils
sont suffisamment purifiés , se crystallisent de la même ma-
niéré, et ont exactement les mêmes propriétés chymiques
qUe le tartre ; ils sont seulement beaucoup plus acides. On
peut mettre encore au rang des sels essentiels le sucre qu on
retire des cannes à sucre, le sucre d’érable qu’on prépare
en Canada, la manne , et plusieurs autres concrétions su-
crées qui ont quelques propriétés communes avec les sels.
Sel essentiel d’oseille.
On trouve dans le commerce un sel acide qui vient de
l’étranger, et qu’on vend sous le nom d escl essentiel d o-
seille : ce sel est tiré du suc de la plante nommée oxytn-
vhyllon, ou alléluia, et cultivée avec soin dans la baisse
et dans plusieurs endroits de P Allemagne. Quelques per-
sonnes /peu versées dans les opérations de la Chymie , ont
pensé que ce sel n’étoit que la crème de tartre rnêlee avec
un peu d’acide vitriolique: mais l’examen que j ai fait
de ce sel m’a pleinement convaincu qu’il ne contient point
d’acides minéraux, quoiqu’il soit infiniment plus acide que
la crème de tartre. ... i
Voici les propriétés que je lui ai reconnues; i°. ce se.
est très blanc, très acide, d’une crystaliisation assez con-
fuse.
ÏLÏMENTS DE P H A R M A C 1 ,5a
tronbJr b^550111 lr“ bieU dans l’eau> sans Presque en
troubler la transparence, et se crystallise de nouveau sans
rien perdre de ses propriétés acides , pas même lorsqu’on
le fait égoutter sur du papier gris. *
0° . 11 rougit les couleurs bleues des végétaux, fait effer-
vescence et sel neutre avec l’akali fixe; te sel qu’il formé
ressemble beaucoup au tartre soluble. 1
4°. U précipite en beau blanc la dissolution de mercure
faite par 1 esprit de mtre. Ce précipité est dissoluble en
en.iei '-.ans 1 eau ; il reste seulement une très petite quan-
tité du meme précipité qui refuse de se dissoudre, et qui
conserve tout son blanc. ’ q 1
f • L,’“c!de vi,triolic!ue . sur ce sel , n’en fait exhaler
qu une légère odeur d’acide volatil fulfureux.
exhaier ^ il ht'1'"! 17 ’eS charbo,ls *rdents sa'«
exhaler . il laisse un sel blanc, spongieux, d’une saveur
creuset'6^! ra “ a"6 = cePentla»Ç «tant calciné dans un
tartre mn 1 "7 ‘F’’6 °deUr sonlbI^le à celle du
, q b C: d s fxhale anssi une odeur acide , vive et
pénétrante : ce sel se boursoufle peu : il devient noir cliar-
onneux, et s enflamme comme le tartre; mais la flamme
f d Llne c,ouleur bleue comme celle de l’esprit de vin Ce
f ’ P°U,5Sé efm au Srand feu, est entré difficilement en
usion . d est devenu assez blanc , et il s’est trouvé ét-e de
1 akah marin très pur et très beau. Cet akali, combiné
avec acide marin , a formé des crystaux cubiques de sel
manu , mêlés d autres crystaux semblables à ceux de sel
momae, mais qui néanmoins étoit du sel marin.
7 • J ai mis une once de sel d’oseille en distillation dans
une cornue : il a passé trois gros et demi de liqueur acide
une legere odeur d’acide marin , claire, sans couleur et
cornue 3pparence d’huile; ™is le résidu de la
cornue ctoit fuligineux et presque noir.
Cet acide précipite en blanc la dissolution de mercure
laite par l’acide nitreux. cur®
Le même acide, mêlé avec de l’acide nitreux, ne forme
dissoudre de 'l'or^'V j’ai tenté inutilement de
bonne limonade artificielle. ' b°rme Ulle bort
l6o 'ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Le sel d’oseille sert encore , avec beaucoup de Succès,
pour enlever les taches d’encre sur.le linge: on lave la
tache avec de la dissolution chaude de ce sel laite dans de
l’eau.
L’oseille ordinaire fournit un sel essentiel très pur , mais
en petite quantité, qui est aussi acide que celui dont nous
venons de parler. Le suc de coings , et presque tous
les sucs acides def végétaux , fournissent un sel acide de
même espece, ou peu différent: il paraît même que la
plupart des sucs acides des fruits fourniraient un sel sem-
blable à celui qu’on nomme sel d oseille.
Les tamarins contiennent 1 acide végétal le plus puis-
sant de tous les acides végétaux. J’espérois en retirer un sel
semblable à celui qu’on nomme sel d’oseille ; mais celui
que j’ai obtenu n’avoit qu’une très légère saveur d’acide
après avoir été purifié et débarrassé de toutes matières ex-
tractives.
Sel essentiel de tamarins.
On prend la quantité que l'on veut de tamarins , et après
en avoir ôté les semences , on fait bouillir la pulpe un
Instant dans quatre fois ou cinq fois son poids d eau: on
passe la décoction avec expression : on fait bouillir le marc
une seconde fois : on passe de nouveau : on mêle les h*
oueurs: on les clarifie avec un blanc d œuf) ensuite on
filtre cette liqueur : on en fait évaporer la majeure partie :
elle fournit par le refroidissement une grande quantité de
crvstaux très acides. On fait évaporer de nouveau la li-
queur de laquelle on a séparé le sel, et on continue ainsi
de suite iusuu’à ce qu'elle ne fournisse plus de crystaux.
Ce sel est ordinairement un peu roux à raison des parties
extractives des tamarins dont il est chargé: on le purifie
en le faisant dissoudre dans de l’eau, et en le faisant cris-
talliser: il est alors parfaitement blanc; mais il n a plus
de saveur acide.
Remarques.
Les tamarins ont une saveur fort acide: ils contiennent
une "ramie quantité de sel essentiel et de mucilage. Lors-
que la décoction est évaporée à un certain point, elle^se
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. ]£l
K'dmt en une gelée qui conserve tome l’acidité de ces fruits •
mais quelque temps après elle se liquéfie un peu, vraisem-
blablement parcequ’elle subit un très léger mouvement de
fermentation: elle prend la forme d’un exX oXaire
en perdant presque toute sa saveur acide.
Le sel essentiel qu’on obtient immédiatement de la dé-
coction des tamarins est acide et de couleur rousse à raison
de la matière extractive qui enveloppe ce sel; mais si on
le lave dans l’eau froide , on lui enfeve presque toute son
acidité et sa couleur. 11 reste un sel qui a L propriété
bien singulières : il -n’a presque point de saveur : i’acido
vitriolique aftoibli ou concentré, versé sur ce sel, n’en
ÏTSf au/eu ’ s brù,e *-p™-près comme le
es rès lé ’ e 3 lnTe °JeUr: il laisse une ce"dre qui
est très légèrement akaline. 1
Ce sel se dissout en beaucoup moindre quantité dans
leau bouillante que la crème de tartre: sa solution est
presque sans couleur : elle a une très légère saveur acide :
e lougit la teinture de tournesol, précipite en caillé blanc
!? ^solution de mercure faite par l’acide nitreux : l’akali
fixe y occasionne un précipité terreux peu abondant.
résulté de ces expériences, que cette espece de sel na-
roit contenir de l’acide marin, attendu le précipité blanc
de mercure qu’il a formé ; mais que cet acide est combiné
r de U-T- r3Se qU1 " “ llue Peu °“ Point d’affinité avec l’a-
a noim di1<ll,e',PmSl1Ue C6t acide’ même concentré , n’en
a point dégage 1 acide marin. Cette base paroît être en
CnX T’61105 tCrreS Vitri,‘abl“ i c e q u i ' s e ni a ni-
d’action de Pr&‘lWa lionavec l’akali fixe, et par le défaut
(1 action de 1 acide vitriohque sur cette même base.
Lettc matière mérite la peine d’être examinée dans un
p us grand detad ; c est ce que je me propose de faire dans
ma Liijmie experimentale.
Des fécules.
On nomme fécnlesles/ecas ou la lie qui se dépose nen-
< an a dépuration des sucs exprimés des végétaux- on
donne e même nom aux écume.' qui se forment pë„dan"
a clauhcation des mêmes sucs, pareeque ces écumes se
semient également déposées sous /orme de fèces ou de lif
» « les eût gardées sans les clarifier. MaVXut^
L
ELEMENTS DK THASMACIÏ,'
ces que les végétaux fournissent par expression sont si
différentes entre elles, qu’il est essentiel de distinguer
les dépôts qu’ils donnent les unes des autres. Les fécules
séparées des sucs dont il est parlé dans Larticle précédent
sont des mélanges de matières résineuses , ou de gommes
résineuses mêlées d’une petite partie des plantes brisees.
Nous ferons voir, à l’article des graisses et des huiles colo-
rées , que la plupart des matières qui se séparent sous forme
d’écume pendant la clarification des sucs des plantes inodo-
res et des plantes aromatiques , contiennent une substance
résineuse très abondante , dissoluble dans les huiles et
dans l’esprit de vin , et point dans l’eau. Nous croyons
dev oir conserver le nom de fécules aux dépôts ou lies
non nourrissantes que fournissent un grand nombre de
sucs végétaux, pour qu’elles ne puissent être confondues
avec un autre genre de fécule nourrissante , connue
jusqu’ici sous le nom d'amidon, et improprement désignée
par celui de farine , comme nous allons le dire.
Les amidons , de quelques substances végétales qu’on les
retire , sont identiques. L’amidonse présente toujours sous
forme de farine , et on lui a reconnu des propriétés nutritives
au même degré ; c’est pour cette raison qu on lui a aussi
donné le nom de farine; mais comme 1 amidon est néces-
sairement privé, par le lavage, de matières salines et extrac-
tives, et que la farine en contient essentiellement , nous
croyons qu’il est plus exact de désigner sous le nom d’ami-
don seulement la substance farineuse privée de toute ma-
tière extractive , et de conserver le nom de farine au pro-
duit des graines larineuses, auquel on a laissé cette partie
saline et extractive.
De l’amidon tiré de beaucoup de végétaux.
L’amidon est la matière farineuse tirée de beaucoup de
substances végétales et privée de toutes parties extractives
par un grand lavage dans l’eau. L’amidon est indissoluble
dans l’eau froide, dissoluble en entier dans l’eau bouillante,
et s’y réduit en colle ou mucilage. Le bled est la graine
farineuse de laquelle on tire de temps immémorial l’amidon.
On a cru pendant bien du temps que ce végétal étoit le seul
qui pût en donner , du moins on ne regardoit pas comme
amidon différents produits de même nature tués d autres
<l!mïNT5 de pharmacie. 1 53
végétaux. Ces produits , dont la Pharmacie est en posses-
sion depuis plusieurs siècles, sont connus sous le nom do
Jfcul? S. d* b,yonG> d'ins nostnas, d’arum , etc. ; ce sont
de véritables amidons qui ont les propriétés générales da
celui du froment. On peut en faire d’excellente poudre 4
poudrer les cheveux, comme avec l’amidon de froment
M. 1 armentier s’est occupé en habile Chymiste et en bon
citoyen delà recherche de la matière nutritive , et l’a recon-
nue dans un très grand nombre de végétaux; il a consigné
son travail dans un excellent ouvrage qui 9 pour titre Recher-
chc sur les vénaux nourrissants , etc. Il nous apprend que
la matière nutritive amilacée se trouve en grande quantité
dans beaucoup de végétaux, et même dans des végétaux
mal-sains , dangereux et vénéneux , telles sont les racines
arum , de renoncules, de bryone , de colchique, etc.
11 nous fait voir que l’amidon qu’on en retire est aussi sa-
lubre que celui de froment. Il a tiré de l’amidon égale-
ment bon pour la nourriture, des marons d’Inde, des glands
„e c lene , etc* amidon qui n’avoit nullement la saveur
acre et amere de ces substances; il en a formé du pain sa-
lubre et nourrissant: le travail de M. Parmentier offre des
ressources infinies pour la nourriture des pauvres dans des
temps de disettes. 11 seroit à souhaiter qu’il réduisît sou
ouvrage en formules faciles à être exécutées par les <ums
de la campagne. La râpe est la machine la plus avanta-
geuse pour diviser les racines dont on veut tirer l’amidon
ou larme ; mais cette machine simple demandoit à être dis-
posée commodément; c’est, je pense, à quoi je suis parvenu
F , 3 col?trucüün du moulin dont nous allons donner
a description ; ce moulin est commode en ce qu’il est peu
volumineux et point dispendieux, 011 peut, avec le se-
cours de cette machine, râper cent livres de pommes de
terre dans 1 espace de deux ou trois heures.
Description du moulin propre à diviser les substances
dont on veut tirer V amidon ou farine.
T, a figure i"' , planche 2 , est une râpe de télé de
ouede cylindrique c! environ sept pouces de diamètre et
uit pouces de haut. La bavure des trous est eu dedans
Vette raPe est soutenue par les trois pieds A, A , A , de six
a sept pouces de hauteur, en petit 1er plat solidement at-
Lij
l64 iLlÉMïNTS DE P H A R M a' C I É.
tache à la râpe cylindrique , avec des clous rivés : le bas
c chaque pied est coude d environ un pouce , et percé
<1 un trou pour recevoir me vis, comme elle est repré-
sentée aux troispieds de la figure 4 > A , un pouce au-dessous
de 1 extrémité du trépied ; on attache une étoile à trois
branches de petit 1er plat , rivé a tenon , pour main-
tenir l’écartement des pieds : le milieu de l’étoile est
percé en b d un trou quarré , pour servir de point d’appui
à un axe ou arbre de 1er, dont nous allons parler. Le des-
sus de cette râpe est surmonté d’une trémie de tôle C, C,
4 > 4e dix pouces de diamètre et de cinq pouces de
hauteur.
Dans ji intérieur de celte râpe est une seconde râpe
de meme tôle , de ligure conique, dont la pointe est un peu
tionquee , la bavure des trous doit être en dehors : voyez
figure 2. Ce cône doit etre placé dans l’intérieur de la pre-
inieie lape , la base en en-bas. A la partie supérieure
Jâ , b, B, on attache avec des rivures une crapaudine pour
renforcer cette partie; elle est percée d’un trou quarré pour
le passage de l’axe.
La base de ce cône doit être garnie d’une étoile à trois
branches C , C , C , ligure o , en petit fer plat. Dans le mi-
lieu on pratique un trou quarré pour le passage de l’axe.
Toute cette machine est surmontée d’un triangle de
petit 1er plat G, G, G, ligure 6, percé dans le milieu
d un trou rond pour le passage de l’axe et pour qu’il puisse
tourner ; chaque branche du triangle est repliée par son
extrémité et assujettie par trois vis sur les bords de la bai-
gnoire G, G, G.
L’axe ou l’arbre est une tige de fer, figure 5, de seize
pouces de long et de sept lignes d’équarrissage , ronde
en D et en F , pour pouvoir tourner dans les deux points
d appui , et quarrée par son extrémité supérieure pour
recevoir une manivelle I , figure 6, de neuf pouces de lon-
gueur , avec laquelle 011 fait tourner la râpe conique.
Au bas de l’arbre, figure 5 , 011 a pratiqué en E, un trou
pour recevoir une goupille, afin de fixer la tige pour qu’elle
ne puisse pas être enlevée lorsqu’elle est placée dans l’in-
térieur du moulin.
La fi gure 6 représente le moulin placé dans sa bai-
gnoire, et fixé avec des vis sur un fond de planche, afin
qu’il ne puisse vaciller lorsqu’on fait agir la manivelle ; il
v •
T,
.
'
e^-mextsdïphakmuii, ,65
îsa:iesuptae en G> G>G’ c°mme n°us
Nous prendrons, pour exemple de la préparation des
amidons tires des végétaux , celui de pommes de terre.
■Amidon de pommes de terre.
On prend la quantité que l’on veut de pommes de terre •
on les lait tremper dans un baquet plein d’eau pendant
environ une heure ; on les monde de leurs blets et de
eurs t'ges ; on les trotte une a une avec une brosse pour
les netoyer de la terre renfermée dans leurs sinuosités ; on
s jette a mesure dans un autre baquet rempli d’eau ; on
coupe, par morceaux gros comme un œuf, les nommes
de terre rop grosses ; ou les met à mesure dans le moulin
plonge dans sa cuve avec de l’eau jusqu’à la hauteur
de 1 1 H , figure 6 et on lait agir la manivelle : à mesure
Sas du TT T 16 T‘ r¥eS’ elles Passenl Par 1®
bas du moulut; on les enleve cle temps en temps avec
de Peau. ^ b°1S 5 et 01' 166 met danS U" autre ba<laet avec
Lorsque les pommes de terre sont râpées, on réunit
oute la pulpe dans un même baquet; on la délaie dans une
grande quantité d’eau très claire; on met la matière dans
pLe àIL tvenn |aiV SSUS d’Un autre baq,le‘ i la farine
1 se a U faveur de 1 eau ; on verse cle l’eau sur le tamis
fe°"r aVfr,lneP pe,US3U’à,Ce <1U’e‘Ie S°'te claire >
jette la pulpe comme mutile ; on lave de la même ma-
meie toute la pomme de terre qu’on a râpée
La liqueur qui a passé au travers du tamis de crin est
trouble, d une couleur de feuilles mortes, à raison de la
matieie extractive qu’elle tient en dissolution : elle laisse
on^é rl f t’ l"6 danS l esP?ce <le cmq ou six heures ; alors
on decante la liqueur et on la jette comme inutile ; on verse
ir amie on reste au lond du baquet une grande quantité
deau * on d,éla‘e 1 amidon pour le laver, “et on laisse ra
poser le mélangé jusqu’au lendemain ; l’amidon occupe
^fond du baquet: après avoir rejetté l4m comme k 2
nneie fois on le relave de la même manière encore une
dX én2d;r;î ‘rai1 • ct ,an,<i;s qu° <■« ^
i ' \ ’ 1 Passe la fquenr trouble au travers d’un timlc
ce soie un peu serré au-dessus d’un baquet bien propre ;
L iij
1 66 i L É M E y T S DE PHARMACIE.
le peu de parenchyme qui avoit passé avec l’amidon au
travers du tamis de crin reste sur celui de soie : on laisse
reposer la liqueur jusqu’à ce que l’amidon soit bien dé-
posé; si l’eau qui le surnage est parfaitement claire sans
la plus légère apparence de couleur, le lavage est fini, si-
non il faut laver l’amidon encore une fois.
Lorsque l’amidon est suffisamment lavé et déposé, on
décante l’eau, on enleve l’amidon du baquet avec une
cuiller de bois ; on le inet sur des clisses d’osier garnies de
Îiapier gris, et on le fait sécher à l’abri de la poussière: enfin,
orsqu’il est suffisamment sec, on le fait passer au travers
d’un tamis de soie pour faire disparoître les grumeaux :
on le conserve dans des bouteilles bouchées de papier seu-
lement.
Remarques.
L’amidon de pommes de terre du commerce est sujet
à craquer sous les dents à raison du sable renfermé dans
les sinuosités de ces racines qui ont été mal lavées. L’ami-
don de pommes de terre doit être parfaitement blanc :
pour l’obtenir ainsi il faut qu’il soit complettement séparé
de la matière extractive par un lavage suffisant , et de tout
Ïiarenchyme de la racine ; c’est à quoi l’on parvient en
e faisant passer au travers d’un tamis de soie pendant le
dernier lavage : il faut aussi avoir attention que les vais-
seaux soient très propres , ceux de grès ou de faïence se-
roient les plus convenables ; mais il est difficile de s’en
servir dans un travail en grand : on est contraint de faire
usage de ceux de bois ; il faut, autant qu’on le peut, n’em-
ployer que des baquets de bois blanc , ceux de chêne com-
muniquent toujours un peu de couleur.
L’eau dans laquelle le moulin est plongé pendant le râ*
page empêche que cette machine ne s’engorge : mais pour
plus de facilité il convient d’enlever de temps en temps
l’amas de racines râpées. La pulpe qui reste sur le tamis
de crin au premier lavage est privée d’amidon ; mais elle
est bien nourrissante; on peut la faire cuire dans de l’eau
et la donner aux animaux , comme cochons et vaches.
Cet objet est d’autant plus important , dans un travail en
grand, qu’il y a environ les sept huitièmes de cette pulpe
qui tomberoient en pure perte.
La première séparation qu’on fait au tamis de crin de
^L^MINTJ ©E PHARMACIE. l6‘/
la grosse masse de pulpe d’avec l’amidon, est nécessaire pour
pouvoir laver plus commodément l’amidon; mais s’il passe
un peu de pulpe, elle se dépose la derriiere à la surface de
I amidon , et lui communique une couleur sale qui ne doit
pas inquiéter. Comme cette pulpe est plus grossière que
amidon , elle se sépare facilement en faisant passer,
comme nous 1 avons dit , au travers d’un tamis desoie un
peu serré l’amidon délayé dans l’eau au dernier lavage.
n ne séparerait pas cette pulpe avec la même exactitude
si étant séchée avec l’amidon , on vouloit la passer, dans
cet état sec, au travers du même tamis, parceque cette
substance pulpeuse, privée de toutes parties extractives,
don LUr°lten P°U<lre faciIcment et passerait avec l’ami-
On prépare de la même maniéré tous les autres ami-
dons , comme ceux de racines de bryone , d’arum de
glaïeul , etc.
Un grand nombre de racines communes dans la cam-
pagne et qui croissent sans culture , telles que celles que
nous venons de nommer, pourraient servir à faire de l’a-
midon et ensuite de la poudre à poudrer les cheveux, qui
ne céderait en rien à celle faite avec l’amidon de froment:
elle ménagerait une grande quantité de grains qu’on pour-
rait employer plus utilement à la nourriture des bestiaux
J ai lait examiner, il y a environ vingt ans, de l’amidon
ire des racines de bryone: la pondre qui en est résultée
nés est pas trouvée inférieure en blancheur et en finesse
celle provenue de l’amidon de froment.
Les différents amidons bien lavés sont sans vertus mé-v
dicinales: ils ne se dissolvent que dans l’eau bouillante ertUS*
la chaleur animale n’est pas assez forte pour les dissoudre*
les malades qui en font usage rendent l’amidon tel qu’ils
1 ont pris; mais lorsque cette substance est réduite en ge-
lee, elle devient nourrissante, pectorale, adoucissante. &
slmulon de froment .
On fait deux especes d’amidon , le fin et le commun.
1 hn est lait avec des recoupettes et des gruaux: il sert
poiir intérieur, et a poudrer les cheveux. L’amidon com-
mun se lait avec du bled gâté et moulu: il est employé à
L iv
i 68 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
faire de la colle pour les cartonniers, les relieurs , les af-
ficheurs , etc.
L amidon ne peut se faire sans eau sure ; lorsqu’on n’en
a pas, on la prépare de la maniéré suivante.
On délaie dans un seau d’eau chaude deux livres de le-
vain de boulanger : on laisse tranquille ce mélange pen-
dant deux jours, au bout duquel temps on ajoute quel-
ques seaux d’eau chaude : on laisse reposer le mélange
encore deux jours; pendant cet intervalle , le mélange s’ai-
grit et l’eau sure se trouve faite.
Pour préparer 1 amidon , on met dans une demi-queue
de Bourgogne, bien propre et défoncée par un bout, un
seau d eau sure, et on y ajoute de l’eau de riviere jusqu’au
bondon : on achevé d’emplir le tonneau avec partie égale
de recoupettes et de gruaux de boulanger , lorsqu’on veut
faire de l’amidon fin ; et au contraire , on le remplit de bled
gale, moulu grossièrement, quand on ne veut avoir que
de ^ amidon commun. On laisse macérer ce mélange pen-
dant environ dix jours en été, et pendant environ quinze
jours en hiver , en observant que la matière ne gele point.
On reconnoît que la ' macération a été suffisamment
continuée lorsque la matière se précipite , que la liqueur
surnageante est claire, et qu’il s’est rassemblé à sa sur-
face une sorte d’écuine qu’on nomme eau grasse. On jette
l’eau et l’écume comme inutiles. Ensuite on dispose au-
dessus d’un tonneau propre un sac de toile de crin de dix-
huit pouces de haut et d’autant de diamètre : on verse
dans ce sac trois seaux de la matière ci-dessus , et deux
seaux d’eau claire : on remue pour faire passer environ
deux seaux de liqueur qui se trouve blanche et comme lai-
teuse : alors on remet dans le sac encore deux seaux d’eau
claire : on remue de nouveau pour faire passer deux seaux
de liqueur : on réitéré cette manœuvre une troisième fois ,
afin de bien laver le son, qui sert à nourrir les bestiaux. On
remet de nouvelle matière dans le sac : on la lave comme
la précédente jusqu’à ce qu’il ne reste plus d’amidon. On
laisse reposer les liqueurs deux ou trois jours ; pendant cg
temps il se forme au fond du tonneau un dépôt : avec une
sébile on décante la liqueur: elle forme une très bonne eau
sure , qui s’emploie avec succès en place de celle dont nous
avons parlé plus haut. On remplit les tonneaux d’eau fraî-
che : on délaie le dépôt avec une pelle de bois : on laisse
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 1 69
reposer la matière pendant deux jours: elle dépose successi-
vement tiois sédiments qui s arrangent distinctement l’un
sur l’autre.
Au bout de deux jours on décante l’eau jusqu’à ce que JVn
soit parvenu au dépôt, et on jette cette eau comme inutile:
on enleve la piemiere couche de ce dépôt qu’on nomme
premier blanc , gros ou noir : il sert dans l’économie do-
mestique à engraisser les cochons. On lave la surface de
la matieie restante avec le plus grand soin , afin de ne lais-
ser aucune trace de ce dépôt ou premier blanc.
Sous cette première couche on en trouve une autre plus
belle, plus blanche: on la nomme second blanc: on l’en-
leye , ou le delaie dans de l’eau fraîche pour le laver: on le
laisse déposera et ou le fait sécher à part; cela forme de
l’amidon commun.
Enfin on trouve sous ces deux couches de dépôt une
troisième couche de quatre pouces d’épaisseur ou envi-
ron, d amidon fin : la quantité qu’on en obtient varie sui-
vant la qualité des recoupettes et des gruaux employés. Les
bleds gâtés fournissent davantage d’amidon ; mais celui
qu’011 en tire est toujours commun, et n’a jamais la blan-
cneui de 1 amidon fait avec des recoupettes et des gruaux
c e bon b ed. On delaie cet amidon fin dans une suffisante
quantité d eau fraîche, bien claire, afin de le laver: on fait
passer au travers d’un tamis de soie la liqueur trouble qu’il
faut laisser reposer pendant deux jours : on jette l’eau sur-
nageante comme inutile: on lave la surface de l’amidon
pour je netoyer d’un dépôt moins blanc qu’on met avec
1 amidon commun.
Lorsque l’amidon est bien rincé ou lavé , on Lenleve
des tonneaux : on le met dans des paniers d’osier garnis
de toile, sans être attachés: ces paniers ont un pied de
large, dix-huit pouces de long sur dix pouces de haut • le
lendemain on ôte l’amidon des paniers et des toiles on
le pose sur des plâtres : on le divise eu quinze ou seize par-
ties avec les doigts et sans instruments: on le laisse sé-
cher suffisamment ; lorsqu’il est assez sec et qu’il peut
se laisser manier , on le met ressuer au grand air, en le po-
sant horizontalement sur des tablettes: lorsqu’il estsu ffhsam-
ment ressué, on ratisse la surface des morceaux: ce qu’on
en séparé se met avec l’amidon commun : on écrase les
morceaux propres, on achevé de les faire sécher dans ima
*7® ÉLÉMENTS DE PHARMACIE»
étuve, sur des clisses d’osier garnies et couvertes de toile»
11 faut avoir soin de le remuer souvent, parcequ’il est sujet
a devenir verd par le défaut d’air. Lorsqu’il est sec , il est
commerçable.
L amidon réduit en poudre sert pour rouler des pilu-
les , pour aider à former des pastilles , et pour empêcher
que la pâte de guimauve ne s’attache à la table sur laquelle
on la coule , etc.
Remarques.
T. amidon^ ne se travaille que dans des eaux sures ,c’est-
a-diie acides: or on sait que le propre des acides est de
coaguler et de précipiter les matières mucilagineuses r
ainsi la matière farineuse, pendant qu’elle se convertit en
amidon, ne peut point se dissoudre dans l’eau , parceque cette
eau est acidulé; il ne se dissout dans l’eau que la matière
extractive du grain , tandis que l’amidon reste suspendu.
P apres tout ce que nous venons de dire, il est visible
qu on peut faire de l’amidon avec toutes sortes de grai-
nes farineuses; il suffit de les traiter de la même maniéré que
1 amidon fait avec du bled. Je pense bien que toutes ces ex-
périences ont été faites par les amidonniers, mais les ré-
sultats ne sont pas connus: il seroit cependant très intéres-
sant de les connoitre. D’un autre côté , si l’usage a pré-
valu d’employer du bled pour faire del’amidoii, c’est peut-être
parceque celui qu’il fournit est plus beau et plus abondant.
Matière glutineuse séparée de la farine de froment .
Lesmatieres farineuses contiennent unesubstance gluti-
neuse animalisée qui n’a encore été que peu examinée,
Kesseîmeier paroît être le premier qui l’ait fait connoître
dans la farine de froment.
Il a réduit en pâte trois livres de farine de froment bien
blutée et purgée de son : il y a ajouté de l’eau à plusieurs
reprises, et l’a décantée chaque fois jusqu’à ce qu’elle n’eût
plus de couleur blanche : ayant ainsi ôté de la farine tout
ce que l’eau pouvoit lui enlever, il lui est resté une livre
d’une substance très tenace, d’une couleur jaunâtre, sans
odeur et sans goût , qui ne se dissout point dans la bouche ,
qui s’attache un peu aux dents, mais qui se colle forte-
ment aux mains seches. Kesseîmeier a doané à cette sub-
stance le nom de matière glutineuse.
i I, r M E N T S DE PHARMACIE. I7I
II a réuni les eaux blanches et les a laissé déposer: il a
recueilli une autre substance très blanche qu’il désigné
sous le nom de substance amidonnée , pour la distinguer
de la première.
Il a ensuite examiné ces deux substances chacune
séparément , et les a comparées entre elles. Voici les pro-
priétés qu’il leur a reconnues.
i°. La matière glutineuse, mise en digestion dans de
1 eau , prend , au bout de quelques jours, une odeur de
vieux fromage qui va toujours en augmentant: il ne s*est
manifesté aucune odeur acide.
20. La matière glutineuse ne se dissout point dans l’eau ,
e^<>0reS^e sous forme d’un corps spongieux.
3°. Digérée avec de l’esprit devin rectifié, elle est deve-
nue dure de plus en plus.
4 . Cette matière glutineuse n’a pu se dissoudre dans
les huiles, ni par trituration, ni par coction : elle a formé
un coips dur, transparent, qui n’étoit point soluble dans
le vinaigre: en continuant la coction, il a perdu sa trans-
parence et est devenu friable.
La matière glutineuse a perdu sa ténacité, étant
mêlée avec de la crème de tartre; elle est devenue disso-
luble dans l’eau , lui communiquoit une couleur laiteuse ,
et moussoit comme une eau de savon.
6°. Cette matière, traitée de même avec le vinaigre, a
présenté les mêmes phénomènes : ce que n’ont pu faire les
acides minéraux.
Voilà donc, dit Kesselmeier , un véritable savon acide,
artificiel , et qui a la propriété de se laisser décomposer
par les akalis. 11 a examiné ensuite cette espece de savon:
il a reconnu que, lorsqu’il est étendu dans de l’eau, il
fournit une substance mucilagineuse qui est différente
suivant les proportions de vinaigre et de matière gluti-
neuse : il a fait dessécher de ce mucilage, et il a vu avec
plaisir et étonnement qu’il s’étoit changé en amidon.
Kesselmeier conclud de- ces expériences que la matière
glutineuse se sépare de la farine , parcequ’on lui enleve
par le lavage tout son sel essentiel acide qui réside dans
la substance amidonnée. 11 s’en est assuré par d’autres
expériences, dans lesquelles il a ajouté de l’acide ( végétal
Vraisemblablement ) à de la farine, en lavant comme nous
Venons de le dire cette farine , qui ne lui a point fourni d«
l7‘2 ELEMENTS DE PHARMACIE.
semblable matière glutineuse : il la fait reparoître en
ajoutant de 1 alKali à cette même farine.
doutes ces expériences et observations de Kesselmeier
sont très intéressantes, et prouvent ce que nous avons
dit sur la nécessité d’employer des eaux sures dans la
préparation de l’amidon pour en obtenir une plus grande
quantité , puisque, par l’intermede d’un acide, la matière
glutineuse se convertit en amidon.
/ . Kesselmeier a soumis a la distillation, dans une
coume, une livre de matière glutineuse : il a passé d’abord
une eau jaunâtre, ensuite des vapeurs hlanches très abon-
dantes et très élastiques qui se sont condensées en une
liqueur jaune rougeâtre, ayant l’odeur des matières- ani-
males biülées: en augmentant le leu, il s’est élevé une
liuile noire, épaisse , qui alloit au fond de la première li-?
queur : il s est sublimé ensuite de l’alxali volatil jaunâtre
qui s’est attaché aux parois des vaisseaux : il est resté
enfin dans la cornue trois gros et demi de charbon d’un
noir brillant.
La liqueur qui a passé dans cette distillation , étoit de
nature akaline volatile, faisant effervescence avec tous
Jes acides et précipitant le mercure en une poudre couleur
de rose.
Le charbon resté dans la cornue a eu tout autant de
peine à brûler à l’air libre que celui du fromage ou des
matières animales.
Kesselmeier a examiné la matière amidonnée par la
macération dans de l’eau, et par la distillation à la cornue :
elle ne lui a donné dans l’une et l’autre expériences que
des produits acides et point d’akali volatil.
J’ai répété les expériences de Kesselmeier: j’ai séparé
de six livres de farine de froment cinq onces deux gros de
matière glutineuse : j’aurois pu en obtenir davantage;
mais je voulois l’avoir dans le plus grand état de pureté,
et absolument débarrassée de toute la matière amidonnée.
Pour cela j’ai lavé dans beaucoup d’eau, à plusieurs
reprises, la matière glutineuse, en la maniant entre les
mains, jusqu’à ce que l’eau ne prît plus de couleur
blanche. J’ai obtenu une matière blanchâtre, ferme , sans
odeur , très élastique , semblable à la résine élastique de
Cayenne : je pouvois en former une plaque de plus de huit
pouces de diamètre, sans qu’elle se cassât: elle reprenoit
^LîMENTi DK PHARMACIE. 1 y 3
d’elle-même, un instant après, la forme qu’elle avoit
auparavant; mais en se séchant elle devient cassmrn
comme une gomme.
Le même jour que cette matière a été préparée, j’en ai
mis trois onces en distillation dans une cornue de verre
H a passé d’abord sept gros de liqueur sans couleur *
d’une odeur d’eau de lait : j’ai séparé cette liqueur du
ballon ; j’ai remis le ballon au bec de la cornue , et j’ai
continué la distillation , en augmentant le feu par dèaré
jusqu’à faire rougir la cornue : il a passé une once Sim
gros de liqueur rousse et un gros d’huile : sur la fin il
s est sublimé au bec de la cornue cinq grains d’akali
volatil. Il est resté dans la cornue deux gros dix-huit mains
de charbon rare , spongieux et très volumineux. &
La première liqueur n’étoit point acide: elle contenoit
de lakali volatil: elle verdissoit le syrop violât. La
seconde étoit beaucoup plus riche en akali volatil:' elle
verdissoit le syrop violât, et faisoit effervescence avec les
acides.
Pour avoir la matière glutincuse de Kesselmeier dans
son état de pureté, il est bien important qu’elle soit bien
lavee et débarrassée de la matière amidonnée. Ces deux
substances fournissent pendant l’analyse des produits diffé-
rents. Lorsqu’il reste de l’amidon de mêlé avec la matière
glutineuse , les produits se confondent. 11 en résulte sui-
vant les proportions, une liqueur qui n’est ni acide ni
a Kahne : elle est chargée d’un sel ammoniacal à acide
végétal , mais qui se laisse décomposer par l’alicali fixe et
îati|Uel °n PeLU ’ Par CSt intermede> séparée l’akali vo-
J ai garde a part un peu de la matière glutineuse pour
a faire secher a l’air. Il s’est formé à sa surface une croûte
qui n avoit point d’odeur; mais l’intérieur est resté mou :
il a pris , dans l’espace de deux jours, une odeur semblable
a celle de la viande mortifiée, sans odeur de froma-e et
il a conservé toute son élasticité. Ayant préparé de^cétte
matière glutineuse, dans laquelle il étoit resté un peu
d amidon, cette derniere prit, dans l’espace de quelques
jours, 1 odeur de vieux fromage.
M. Parmentier qui a fait un travail important sur les
matières tanneuses, a reconnu qu’il n’y avoit que le fro-
ment et le seigle qui fournissoient cette substance duti-
iieuse. ■ & ■
*74
ÉLÉMENTS DE
fharmàcii.
Des sucs huileux ou des huiles.
Après avoir examiné les sucs aqueux et tout ce qu’oa
peut en tirer, ce seroit l’occasion de parler des extraits
qu’on prépare avec plusieurs de ces sucs dépurés; mais
nous renvoyons cet article à celui de la mixtion, parce-
qu’on fait beaucoup d’extraits avec des décoctions de végé-
taux, sur lesquels nous n’avons encore rien dit. Nous allons
examiner les autres especes de sucs tirés des végétaux et
des animaux.
On entend par huiles, des sucs onctueux, gras et
inflammables, qu’on obtient des végétaux, des animaux et
de plusieurs endroits de la terre. Je comprends aussi sous
ce nom les bitumes solides, pareeque ces dernieres sub-
stances appartiennent originairement au régné végétal. Les
huiles different des sucs aqueux par plusieurs propriétés
générales; i°. par leur inflammabilité : 2°. par leur non-
miscibilité avec l’eau et avec toutes les liqueurs aqueuses :
3°. enfin les huiles et les matières huileuses sont composées
de beaucoup d’acide et de plilogistique : le principe
aqueux et le principe terreux entrent dans leur composi-
tion en moindre quantité que dans les sucs aqueux. Outre
ces propriétés générales , les huiles et les substances hui-
leuses en ont encore de particulières par lesquelles elles
different les unes des autres.
Entre ces propriétés particulières , il y en a quelques
unes qui sont communes à plusieurs : ce qui donne lieu
de les diviser en plusieurs sections.^
i°. Les huiles grasses proprement dites. Ces huiles sont
fluides ou solides : elles ne peuvent s’élever et se volatili-
ser par la chaleur sans s’altérer et sans se décomposer :
elles ne peuvent s’enflammer tant qu’elles sont seules et
froides. Les huiles fluides de cette classe sont l’huile
d’olives, l’huile d’amandes douces, l’huile de semences
de pavots, etc. Les huiles concrètes sont le suif, la plupart
des graisses animales qui sont toujours figées, le beurre de
cacao, l’huile épaisse de muscades, etc.
2°. Les huiles essentielles. Ces huiles sont la plupart
très fluides; quelques unes sont susceptibles de se crys-
talliser par un froid modéré. Jl y a aussi des huiles es-
sentielles épaisses, comme sont les baumes naturels :
il-iMKNTS B X PHARMACIE, iy$
il y en a de concrètes telles sont les résines pures. Ces
dermeres substances doivent être considérées comme des
nuiles essentielles épaissies a différents degrés
On peut mettre dans cette classe les huilei minérales
celles qu on retire par la distillation de plusieurs sub-
s'aiices fossiles, et enfin des huiles empyreuniatiques
rectifiées. Toutes les huiles et les substances huileuses
de cette dennere classe sont volatiles : elles s’élèvent ou en
totalité ou eu partie au degré de chaleur de l’eau bouil-
lante; les unes sans souffrir d’altération sensible et les
autres en se rectifiant de plus en plus aux dépens ’de leur
décomposition. Elles ont d ailleurs la propriété de s’en-
animer sans être échauffées auparavant. Les huiles
essentielles et les substances résineuses se dissolvent mieux
dans 1 esprit de vin et dans l’éther que dans les huiles
grasses. Enfin ces huiles sont très actives , pénétrantes et
meme caustiques. En général elles font beaucoup d’im-
pression sur 1 organe de l’odorat et du goût, toufes pro-
pretés que nont point les huiles grasses. Nous allons
présentement examiner la préparation de plusieurs de ces
sucs huileux qui serviront d’exemple pour les autres. Nous
ne dirons cependant rien, quant à présent, sur les huiles
distillées , ni sur les huiles essentielles qu’on peut obtenir
par 1 expression de certaines écorces , comme .elles
d orange, de citron, de bergamote: nous en parlerons
dans une autre occasion. panerons
Des huiles grasses, fluides, exprimées de plusieurs
'végétaux.
Les substances végétales qui fournissent ainsi leurs
huiles, sont les semences que nous avons nommées hui-
leuses ou m, dsr.es; telles que les semences de melons
de concombres, de pavots, dechénevis, de lin • <3 U ’
ceUeTïa ^ ’l classe des Plantes ombelliferes , comme
Huile d amandes douces.
On prend la quantité que l’on veut d’amandes douces
Vertus.
Dose
I76 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
nouvelles et suffisamment séchées à l’air : on les frotte clans
un linge neuf et rude pour en emporter la poussière jaune
rougeâtre qui se trouve à leur surface : on les pile dans un
mortier de marbre avec un pilon de bois jusqu’à ce qu’elles
soient réduites en pâte , et qu’en les exprimant un peu
entre les doigts , on voie l’huile sortir. Alors on forme
avec cette pâte une espece de boule applatie , ou de gâteau ,
et on l’enferme dans un morceau de toile de coutil, en lui
laissant occuper le moins d’espace qü’il est possible , et on
la soumet à la presse. L’huile, comme les autres liquides,
11’étant pas compressible , passe à travers les mailles de la
toile à mesure qu’on exprime : on la reçoit dans un vase
convenable. Lorsque l’huile cesse de couler, on cesse
d’exprimer. 11 reste dans le linge le parenchyme déjà graine
qui contenoit l’huile renfermée entre ses cloisons.
Si l’on a employé une livre d’amandes douces , on tire
ordinairement cinq onces et demie d’huile; mais si le cou-
til est déjà imbibé d’huile d’une opération subséquente ,
on en tire davantage.
Les amandes ameres fournissent autant d’huile que les
amandes douces : elle a une saveur amere assez agréable.
L’huile d’amandes douces adoucit les âcretés de la tra-
chée-artere et de la poitrine: elle excite l’urine: elleappaise
les douleurs de la colique néphrétique, en faisant couler la
pierre, le sable ou les glaires du rein à la vessie: elleappaise
les tranchées des femmes en couches et celles des petits en-
fants: elle tue leurs vers. La dose est depuis deux gros jus-
qu’à quatre onces. On s’en sert aussi extérieurement pour
ramollir et pour adoucir.
Remarques.
La méthode que nous venons de prescrire pour tirer
l'huile des amandes douces , est générale pour toutes les
semences qui peuvent ainsi fournir leur huile. Nous remar-
querons seulement que les huiles qu’on tire par cette mé-
thode des semences des plantes ombelliferes , ne doivent
pas être considérées comme des huiles grasses: elles con-
tiennent une très grande quantité d’huile essentielle qu’on
peut séparer par la distillation : aussi ne fait-on jamais usage
de ce procédé pour tirer les huiles de ces semences à cause
de la dissipation qui se fait des parties les plus volatiles.
Ceux
ïiiaiKis ïe p»»m,AClt<
( eux- ql,i préparent l'huile des amandesdouces en grand,
sont dans 1 usage de les dépouiller de leurs écorces - ils les
mettent tremper dans de Peau très chaude : 1^« enve!
oppes se gonflent et se détachent facilement : ils transi, or-
nt les amandes dans une étuve pour les faire sécher •
lis les réduisent en poudre en les faisant passer dans un
ou'1'» semblable a ceux dont on se sert pour moudre le
cale a 1 exception qu il est beaucoup plus gros et nlns
grand: ensuiteilsen tirent l’huile parle moyen de la presse
comme nous l'avons dit précédemment. Mais l’infusion
cansl eau chaude qu’on fait éprouver aux amandes douces
auere considérablement l’huile qu’on en tire : la chaleur
q î clle a eprouvee la dispose à rancir plus' promptement
opéra tions sont faites pour deux raisons : la première '
rpu est la pnncipaje , est de pouvoir vendre plus avanta-
domon'a sa3anTUrS. !CS p3iT de Pâte d’amandes
uoin ou a séparé 1 huile : la seconde afin d’éviter oue
huile d amande* douces ait de la couleur, pareeque
lorsqu on laisse 1 ecorce aux amandes, l’huile qui en sort se
oie toujours un peu en prenant une légère teinture de
. pousnere rougeâtre qui reste à leur surface. C’est aussi
] ir qn elle soit moins colorée que nous avons ores prit An
frotter les amandes dans un linge rude avant c^les piler-
Z£>^.^45SSS£!3Ü:
mifsS «lit t|raSSeS ’ Iorsqü’el,es sonl nouvellement expri-
s> ™V - *»<•
jours apres , ce mucilage se sépare des Jmiles ; P, .
au fond des bouteilles fetl es Liiles dSil't
prh.Tv“: SOm d’autantI>lus claires qu’elles sont
J- Jntile d’amandes douces que préparent certaine
s «T SasSESB?5
Plusieurs meme sont dans l’usage de mêler l’hm’lë d’anr.ô
des douces avec une plus ou moins grande quln hé ,1’"'
d <*. liais, qui est «Le de pavot blanc. q “té d llUli«
M
1-8 ÉLÉMENTS de PIIARMACIt.
Cette tromperie est difficile à reconnoitre , et c’est pouf
cette raison que les commis des fermes générales éunerït
ci-devant autorisés à faire mêler une certaine quantité d’es-
sence de térébenthine dans toutes les huiles d oeillets qui
entroient dans Paris, afin qu’elles ne pussent etre employées
que pour l’usage extérieur ; mais malgré toutes les précau-
tions qu’on prenoit , il ne laissoit pas d en passer beaucoup
sans être mêlées d’essence de térébenthine. Onavoit défendu
l’huile d’œillets , pareequ’on en croyoit l’usage mal-sain;
mais comme on a reconnu le contraire, on en permet a
présent l’entrée , et en effet elle est aussi salubre que
f’huile d’olives: des provinces entières n’en emploient pas
d’autres de temps immémorial.
L’huile d’olives se prépare à-peu-près de la même ma-
niéré que celle dont nous venons de parler. On cueille les
olives lorsqu’elles sont suffisamment mûres : on les lait
sécher , .afin de priver d’humidité le mucilage qu elles con-
tiennent abondamment, et détruire l’adhérence de l’huile
avec ce mucilage: on les écrase et on les soumet à la presse
en les arrosant avec un peu d’eau chaude, afin de donner
plus de fluidité à l’huile: on la laisse reposer ensuite pour
en séparer l’eau et le mucilage qui ont pu passer avec elle.
Toutes les huiles liquides des végétaux et des animaux
sont sujettes à se figer par le froid , les unes plus facile-
ment que les autres: l’huile d’olives, par exemple , lors-
qu’elle est bonne , se fige si elle éprouve pendant quelques
jours un froid de dix degrés au-dessus de la congélation ;
au lieu cme lorsqu’on lui fait éprouver ce meme degre de
froid subitement , elle ne fait que s’épaissir sans se hger.
L’huile d'amandes douces , au contraire, ne se hge que
par un froid de dix degrés au-dessous de la congélation ,
encore faut- il qu’il continue plusieurs jours de suite. Un
ne peut attribuer ces différences qu’à la nature et aux pi em-
portions des principes qui entrent dans la composition de
ces huiles , mais particulièrement au principe acide qui est
plus développé dans les huiles qui sont moins sujettes a se
imer. Il v a lieu de présumer que le figement des huiles
n’est rien autre chose qu’une cristallisation de ces memes
huiles: mais quelle qu’en soitla cause, on peut tirer de ces
propriétés des huiles fluides des végétaux un principe qui
Lt fondé sur l'expérience, et relatif a leur décomposition
spontanée, c’est-à-dire à la plus ou moins grande facilite
, ,, , r n •' « W A C IP, j 7Q
Cjn elles ont a rancir. J’ai remarqué que cellp* n,r r ^
iacilcmeat, comme l’huile d’olives, soin nfim’mcn/? ?"*
long-temps sans se rancir que la plupart de" aüîres L S !
qui lestent toujours fluides; enfin, l’huile de ben m-j est
presque toujours Agée dans notre climat ne ranrit ’
bout d’Un long espace de temps. * qu au
Huile de Lait
Ou prend la quantité qu’on veut de noix de hen les
plus récentes et les plus grosses : on les casse une à une avec
m peut marteau : on sépare exactementles coquilles „u’ou
jette comme mutiles: on met à part les amandes on U
pile dans un mortier de marbre avec un pilon de bois ius
qu ace qu elles soient réduites en pâte: on en forme une
boule qu on met dans un petit sac de toile de coutil on
forme 1 ouverture avec une /icelle qu’on serre bien ’ ““
t le sac a la presse, et ou l’exprimé par de -ré • l’huile
sort peu-aepeu : on la reçoit dans une bouteille lôrsou’lî
ne coule plus rien, on desserre la presse : on ôte le marc
du sac : ou le réduit en poudre dans un mortier de nar
prirn er de no uvea^ : mi’en tire encore lufpeu cbb u r f *
On prépare l'huile de noisettes, l’huile de noix etc de
la meme maniéré. etc* ( e
L II 1 1 lie de ben ne s’cmnlmV nn’à ./ • 71
St ià £ur ôter ?eu^4«i- v°
des pommades adoucissantes h!™' t)’
T met tabac d’Espagne pour
.meurs s en servent pour tirer l'odeur de certaines fleurs
telles que celles de jasmin , de tubéreuse, etc. ’
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E M A K Q U £
S.
joins bgLte^', Ve" ll'ü’le $ ^
g» .V »
vteilln , elle se lige plus difficilement.
M ij
l8o ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.''
la presse, elle est d’autant plus épaisse, que la tempéra-
ture est froide-, ou peut, dans les temps de gelée, l'expri-
mer sans inconvénients entre des plaques de fer chauffées
dans de l’eau bouillante; mais il ne fyut pas lui appliquer
un plus grand degré de chaleur , l’huile seroit plus dis-
posée à se rancir.
Les horlogers sc servent de l’huile de ben ; mais la consis-
tance qu’elle prend en se figeant gêne les mouvements. On
desiroit donc qu’elle ne lût pas sujette à se figer. M. Solorné,
notre confrère, a reconnu que l’huile de ben qui coule la
derniere pendant l’expression, avoit cette propriété, et n’étoit
pas plus sujette à se rancir que la première.
Huit livres de ben nouveau fournissent trois livres de
coquilles et cinq livres d’amandes : ces amandes rendent
ordinairement une livre treize onces d’huile.
Huile clc semences de jusquiame par expression.
Plusieurs personnes pensent que la semence de jusquia-
me fournit de l’huile par la simple expression; j en ai sou-
mis quatre livres bien pilées à une bonne presse sans avoir
pu en tirer une seule goutte , quoique la semence pilee
parût grasse au toucher. Cependant comme on desiroit en
avoir à cause des vertus qu’on lui attribue pour soulager
les douleurs hémorroïdales, j’ai été obligé de piler avec
cette quantité de semences une livre d’amandes douces nou-
velles ; l’huile que j’ai obtenue s’est trouvée avoir les effets
qu’on en attendoit ; elle a beaucoup soulagé le malade , et
depuis elle a été employée avec le même succès. La ma-
niéré de s’en servir est d’appliquer sur les hémorroïdes un
linge fin et vieux bien imbibé de cette huile.
Huile de semences de chêne as .
On pile dans un mortier de marbre trois livres de grains
de chénevis jusqu’à ce qu’il soit réduit en pâte: on 1 en-
ferme ensuite dans un petit sac de coutil , et on le met
à la presse; il sort une huile d’une légère couleur jaune,
et qui n’a point de mauvaise odeur: on en obtient huit
onees et demie. Si l’on a eu la curiosité de peser le sac
avant l’expression , et qu’on le pese après , on remarquera
qu’il en restera une demi-once d’imbibée , pouivu qu ou
\
ÏL^MINTS D £ PHAR1UCII.' lBl
ait lait choix d un sac qui ne soit pas plus grand qu’il ne
faut.
L’huile de semences de chénevis est adoucissante: on
la fait entrer dans des lavements, depuis une once jus-
qu a trois , pour appaiser les coliques et les ardeurs de
Vénus.
Huile de noix. J)es provinces entières font usage de
1 huile de noix en place d’huile d’olives. Cette huile , prise
en lavement, est estimée bonne pour soulager les coliques
des peintres et celles qui sont occasionnées par des chaux
ou des préparations de plomb qu’on a avalées par négli-
gence, ou par remede, comme l’ordonnent beaucoup de
gens qui, sans connoissance , pratiquent la Médecine.
La dose est depuis une once jusqu’à quatre , mêlée avec
du vui.
Des huiles épaisses des végétaux.
Beurre de cacao.
On prend la quantité que l’on veut de cacao des Isles ;
on le met dans une marmite de fer , on le rôtit jusqu’à ce que
1 ecorce ligneuse puisse se détacher facilement : on l’écrase
légèrement sur une table avec un rouleau de bois pour dé-
tacher toutes les écorces; on les secoue dans un van pour
séparer les écorces d’avec les amandes casséps. Alors on
les pile dans un mortier de fer avec un pilon de même mé-
tal, qu a bien fait chauffer auparavant , jusqu’àce qu’elles
soient réduites en pâte molle : on broie ensuite cette pâte
sur une pierre chauffée, de la même maniéré qu’on broie
le chocolat. Lorsque le cacao est bien broyé, ouïe fait
bouillir pendant environ une demi-heure dans une grande
quantité d eau : ou laisse refroidir le tout : et on ramasse avec
une cuiller ou avec une écumoire le beurre de cacao qui
est ige a a surface de la liqueur : on fait encore bouillir
e marc deux fois , ayant soin de laisser refroidir et de ra-
masser chaque fois.le beurre de cacao qui se trouve figé,
n lait tondre ensuite ce beurre de cacao au bain-marie : on
e laisse se figer et on Bcnleve pour en séparer l’humidité :
apres quoi on le fait fondre et on le coule dans une bou-
nf! e °ni?,UeMt Ctr01te’ clu’ori tient dans l’eau bouillante,
'sedi?nUel hne,ie? .restant <luekue temps fluide, puisse
sc dépurer. On la laisse se figer, on casse la bouteille, ou
M iij
Vertus.
Dose.
Vertus.
Dose.
flS'2 ï L 1 M E N T 3 DE PHARMACIE.
sépare le beurre d’avecles fèces , et on le purifie uneseconde
et une troisième fois de la même maniéré jusqu’à ce qu’il
soit net , et qu’il ne contienne plus de parenchyme de
l’amande de cacao. On sépare à chaque purification les fè-
ces qui se sont précipitées. On peut, pouraccélérerlapurihca-
tion du beurre, le passerai! travers d’un linge fin et serré
immédiatement après qu’on l’a séparé de son humidité.
Le cacao des Isles est celui qui rend le plus de beurre :
la quantité qu’il donne est d’autant plus grande, qu’il est
plus nouveau ; le beurre qu’on en retire est également
bon. Le cacao des Isles est âcre quand il est nouveau ; mais
le beurre ne l’est pas une livre et demie de cacao nou-
veau rend sept onces deux gros de bçurre non purifié, et
six onces et demie lorsqu’il l’est.
Le beurre de cacao est adoucissant, incrassant, propre
pour les maladies de la poitrine , pour la toux seclie. Ou
le fait prendre en bols, seul ou mêlé avec du blanc de ba-
leine et du fermés, suivant que le cas le requiert.
,Vertus, Le beurre de cacao s’emploie aussi à l’extérieur pour
adoucir et ramollir la peau.
On fait encore avec le beurre de cacao des suppositoi-
res qui conviennent particulièrement pour adoucir les
douleurs hémorroïdales; on introduit aussi ces suppositoires
dans la matrice, pour adoucir les douleurs occasionnées par
l’âcreté des ulcérés,
Remarques.
r •
On peut obtenir le beurre de cacao de beaucoup de manier
tes différentes : mais celle que nous venons de proposer est,
préférable , parcequ’elle n’altere en rien les qualités de
cette huile ; au lieu que par. la plupart des autres mé-
thodes dont nous allons parler on lui fait toujours éprou-
ver des degrés de chaleur qui l’alterent et développent son
acide, si ce n’est cependant la méthode suivante , qui est
aussi bonne que la précédente. On pulvérise giossferemenÇ
le cacao , au lieu de le réduire en pale: on le met dans un
sac de toile de coutil , et an le plonge dans de 1 eau qu’on
entretient bouillante, jusqu’à ce que le cacao soit écha Hé
également : alors on met le sac a la presse entre des ua-
ques de fer chauffées à la chaleur de l’eau bouillante : 1 ^au
qui est entrée dans le s^c sort avec l’huile qui n a pas le temps
Iléments DE P H A R M A C I Ii l53
3e se figer: on exprime jusqu’à ce qu’il ne sorte plus rien du
sac. On fait bouillir le sac avec son marc encore une fois,
et on l’exprime de nouveau pour retirer ce qui peut être resté
de beurre de cacao. On le purifie ensuite, comme nous l’a-
vons dit précédemment. Lorsqu’on emploie cette seconde
méthode, il ne faut pas que le cacgo soit broyé, parcequ’il
boucheroit les pores du linge et empêcheroit qu’on ne pût
l’exprimer , et aussi à cause d’un mucilage assez considé-
rable qui se délaie; ce qui oblige d’exprimer doucement,
sans quoi on feroit crever le sac.
Un troisième moyen qu’on emploie pour obtenir Phuile
de cacao, consiste à le soumettre à la presse entre des pla-
ques chauffées, immédiatement après qu’on l’a réduit en
pâte dans un mortier de fer chauffé. Ce moyen est moins
long que les précédents ; mais le beurre qu’on obtient est
un peu moins blanc.
Il y a des fabricants de chocolat qui tirent une certaine
quantité de beurre du cacao avec lequel ils doivent former
du chocolat : ils mettent la pâte , avant qu’elle soit broyée ,
sut une pierre inclinée et chauffée : par ce moyen , le beurro
coule doucement , et il se trouve presque tout purifié ; mais
cette quantité de beurre séparé du cacao est aux dépens
de la bonté du chocolat. Us remplacent l’huile qu’ils en
ont séparée par d’autres substances dont nous parlerons
ailleurs. Ils falsifient ensuite ce beurre en le mêlant avec une
certaine quantité de suif de mouton, récemment préparé
et qui n’a point d’odeur. 1 1
Le beurre de cacao a une consistance un peu plus ferme
que celle du suif de mouton ; mais il se liquéfie plus faci-
lement que lui dans les mains: pour peu qu’elles soient
chaudes , il graisse a-peu-pres aussi facilement que le beurre
Cette substance est sujette à se rancir comme toutes les
autres huiles et graisses : lorsqu’elle est dans cet état, on ne
doit jamais 1 employer en Médecine. Ce beurre, quoique
très rance , ne perd rien de sa consistance , mais il acquiert
beaucoup de blancheur. J’en ai fait des bougies moulées
comme on fait les chandelles avec le suif: cette espece de
bougie étoit aussi belle que celle de cire: elle étoit un peu
plus sonnante: la lumière qu’elle répandoit étoit nette
pure et tranquille, comme celle de la cire. Une de ces
bougies ; pesant une once , a duré aussi long-temps qu’une
M ir
1 84 hïMINTS DE PHARMACIE,'
chandelle de suif qui pesoit une once et demie: Tune et
l’autre avoient la même quantité de brins de coton pour
meche , et elles étoient aussi de la même grosseur; la chan-
delle de 'suif étoit seulement plus longue': la durée de l’une
et de l’autre a été de quatre heures; d’où il résulte qu’on
peut faire de très belle et de très bonne bougie avec le
beurre de cacao : ce qui peut être„d’un grand secours dans
les disettes de cire; du moins les gens des pays où vient
le cacao pourroient l’employer à cet usage. Cette espece de
bougie seroit toujours beaucoup plus chere ici que celle de
cire ; mais cette observation peut avoir son application pour
d’autres fruits qui fournissent des huiles aussi solides ,
comme les anacardes et plusieurs autres dont on 11e fait
aucun usage, et qu’on pourroit cultiver dans ce dessein.
Huile épaisse de noix muscades ,
On prend la quantité que l’on veut de bonnes muscades :
on les pile dans un mortier de fer un peu chauffé, jusqu’à
ce qu’elles soient réduites en pâte: on les enferme dans
un morceau de toile de coutil , et on les soumet à la presse
entre des plaques de fer un peu chauffées: l’huile qui corde
se fige en se refroidissant : on la ramasse, et on la fait fon-
dre à la chaleur du bain-marie pour la réduire en masse
afin qu’elle se conserve mieux: c’est ce que l’on nomme
imite épaisse de muscades ; elle a une consistance à-peu-
Vertus Pr^s semblable à celle du suif de bœuf.
L’huile de muscades est fort stomacale appliquée ex té.
Po$e. rieurement ou donnée intérieurement. La dose est depuis
quatre grains jusqu’à dix dans un bouillon, ou dans une
autre liqueur'convenable. On la fait entrer dans des pom-
mades et liniments , comme fortifiante et nervale,
R E M A R q u e s.
Les muscades contiennent deux sortes d’huiles bien dis-
tinctes l’une de l’autre. La première est une huile essen-
tielle fluide qui se volatilise au degré de chaleur de l’eau
bouillante, et qui a beaucoup d’odeur. La seconde estime
huile épaisse comme le beurre de cacao, et qui, à propre»
ment parler, n’a point d’odeur; mais elle en conserve toujours
tin peu ; même après qu’on a séparé , par la distillation
Eléments de pharmacie. i 85
I eau , 1 huile essentielle quelle contient, parceque cette
séparation ne peut pas se faire bien exactement. Quelques
personnes recommandent d’échauffer les muscades à la va-
peur de l’eau bouillante, après qu'elles sont pilées; mais
j ai remarqué qu’il étoit plus commode et plus sûr de les
piler dans un mortier chauffé modérément, afin de ne
point faire dissiper l’huile essentielle qui est la plus efficace.
L’huile de muscades, de laquelle on a séparé l’huile es-
sentielle, est plus épaisse: ceux qui la préparent en grand
la meient avec un peu de sain- doux pour lui donner à-peu-
près la consistance qu’elle doit avoir ; mais cette fraude est
facile à reconnoitre , en ce que cette huile de muscades,
ainsi altérée et ialsihée , a moins d’odeur.
Huile cle laurier.
On prend la quantité que l’on veut de baies de laurier
récentes et dans leur parfaite maturité: on les pile dans
un moi tier de marbre avec un pilon de bois: on les fait
bouillir dans une suffisante quantité d’eau pendant envi-
ron une demi-heure ; mais dans un vaisseau suffisamment
clos, pourqu il ne se lasse que peu ou point d’évaporation.
On passe la liqueur tandis qu’elle est bouillante, avec
foi te expression : on la laisse refroidir : on ramasse à sa sur-
face une huile verte, odorante, et qui est d’une consis-
tance de beurre. On pile le marc: on le fait bouillir de nou-
veau, et on en tire encore de l’huile en exprimant le marc,
et en laissant refroidir la liqueur: on mêle cette huile avec
la première ; c’est ce que l’on nomme huile de laurier.
L’huile de laurier raréfie, ouvre, amollit et fortifie les .Von,
nerfs : on s en sert à l’extérieur pour la paralysie , pour la
foiblesse oes nerfs, pour résoudre les tumeurs, pour les
catairhes, pour la goutte sciatique, pour la colique ven-
teuse: on eu frotte chaudement les parties: on en mêle
aussi dans les lavements, depuis deux gros jusqu’à six: Dos
on peut meme en faire prendre quelques gouttes par
«
R E
marques.
L huile de laurier est à-peu-près dans le même cas que
1 mule de muscades dont nous venons de parler: elle con-
tient une petite quantité d’huile essentielle qui peut s’élc-
lS6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
ver au degré de chaleur de l’eau bouillante: c’est pour-
quoi il est bonde ne point la laisser se dissiper pendant la
décoction des baies. On doit même laire cette décoction
dans un alambic , afin de recueillir la portion qui s’élève
four la mêler ensuite avec celle qui surnage la décoction.
,a meilleure huile de laurier est contenue dans l’écorco
des baies , suivant la remarque de Lemery. Ceux qui veu-
lent l’avoir parfaite ne pilent point les baies, afin que
l’huile des noyaux ne se mêle point avec elle. On ne lire
ordinairement qu’une petite quantité d’huile. On nous en-
voie cette huile toute préparée du Languedoc, d’Italie,
et d’autres pays chauds où il croît beaucoup de lauriers;
mais la plus grande quantité d’huile de laurier qu on em-
ploie dans la Pharmacie n’a point été préparée comme nous
venons de le dire: on la prépare avec des feuilles et des
baies de laurier et du sain-doux, comme nous le dirons à
l’article des onguents. '
De la préparation des graisses des animaux , en pre-
nant celle de porc pour exemple.
On prend la quantité que l’on veut de graisse de porc ,
que l’on nomme panne : ou en sépare la membrane adi-
peuse qui est à la surlace: on coupe la graisse par mor-
ceaux: on la pétrit dans de l’eau très pure, en la maniant
entre les mains, afin de délayer dans l’eau le sang caillé
qui se trouve dans les petits vaisseaux: on change l’eau de
temps en temps , ce que l’on continue jusqu’à ce que la
derniere eau en sorte sans couleur: alois on tue la graisse
de l’eau : on la fait fondre à une douce chaleur; et on la
laisse sur le feu jusqu’à ce que de blanche et laiteuse
qu’elle est d’àbord , elle devienne parfaitement claire et
transparente , et qu’en en jetant quelques gouttes caiis le feu.
elle ne pétille plus : c’est à ces signes qu’on reconnoît que
la graisse fondue ne contient plus d humidité: alors on la
coule, en la passant à travers un linge bien serré, sans
l’exprimer. On fait refondre les portions de graisses qui ne
se sont point liquéfiées à la première opération , en y ajou-
tant un peu d’eau; et lorsque celte graisse est londuo
comme la précédente , et qu’elle est devenue bien claire, ou
la coule de la même maniéré. On continue ainsi jusqu à
ce que toute la graisse soit fondue, et qu’il ne reste plus
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.' 1 87
(]uc les membranes adipeuses , séchées et rôties , qu’on
exprime fortement a la deroiere opération. On met à
paît cette derniere portion de graisse, parcequ’elle est
coloree par les membranes qui ont été rôties: elle est aussi
bonne que la première; mais on ne l’emploie que dans des
préparations ou la couleur est indifférente. On verse la
graisse, tandis quelle est encore chaude et liquide, dans
ries pots de faïence, afin qu’en se figeant dans ces vases,
elle 11e laisse aucune ouverture autour d’elle par où l’air
puisse pénétrer son intérieur; ce qui la feroit rancir et
jaunir plus promptement.
Si 1 on emploie cent livres de panne, on retire ordinaire-
ment quatre-vingt-douze livres de graisse fondue.
b-a graisse de porc ainsi préparée est amollissante, ano- ^erlus*
.inc , résolutive, adoucissante, étant appliquée à l’exté-
îieut : donnée a la dose d une once en lavement, elle est J:>e*
nn grand adoucissant dans les coliqups, les tenesmes, etc.
Remarque s.
T,a graisse de porc fait la base de la plupart des onguents
dont nous, parlerons à 1 article des médicaments externes
composes. C est une substance huileuse qui abonde bcau-
< oup en acide, et qui fournit, par l’analyse chymique,
les memes principes que les huiles végétales. Cette sub-
stance, quoique tirée des animaux, n’est nullement ani-
maliséc : elle a conservé dans le corps de l’animal tous les
caractères des huiles végétales. On peut dire la meme chose
u suif et de la moelle, qui n’eu different en aucune ma-
niéré de ce coté-là. I outes ces graisses ne different les unes
des autres que par la consistance qui est plus ou moins
ferme ; ce qui vient vraisemblablement des différentes pro-
portions de leurs principes, ou de la maniéré dont ces
memes principes sont combinés.
. Plupart des graisses , quoique«tou jours figées, sernn-
• cissent néanmoins plus promptement que plusieurs huiles
végétales, comme celles d’olives et de ben qui se figent
facilement, ce qui semblerait contredire ce que nous avons
avancé précédemment: mais il paraît qu’on peut attribuer
ces différences à l’élaboration que ces substances huileuses
ont subie dans le corps de l’animal , et à l’arrangement des
principes, qui est différent. L’acide, dans les graisses ani-
males. se développe plus facilement par l’action combinée
*
ï SS £ l £ M EN T S DE PHARMACIE.
de l’air et de l’eau -, ce qu’on reconnoit par l'odeur rance
qu’elles acquièrent en fort peu de temps , sur-tout lorsqu’en
les préparant on n’a pas fait dissiper entièrement toute l’hu-
midité. C’est pour cette raison que noi5s avons recom-
mandé de ne couler la graisse que lorsqu’elle en est entiè-
rement privée, et de la laisser se figer dans les pots où l’on
veut la conserver , afin qu’en remplissant exactement toute
la capacité, l’air ne puisse pénétrer dans son intérieur.
Mais malgré toutes ces précautions, la graisse de porc ,
comme toutes les autres, rancit toujours au bout de deux
années , quelque bien préparée qu’elle soit ; ce qui n’arrive
pas aux huiles auxquelles nous les comparons.
L’eau qu’on mêle, en faisant fondre les graisses , est des-
tinée à empêcher qu’elles 11e roussissent pendant leur liqué-
faction: cela forme une sorte de bain-marie. Lorsque celle
de porc a#été préparée comme il convient, elle est très
ferme et parfaitement blanche , à l’exception de la derniere
portion qui est toujours un peu rousse.
On ne doit jamais employer dans les préparations de
Pharmacie la graisse ou sain-doux tout préparé que vendent
les charcutiers : c’est un amas de graisses de toute espece:
elle est ordinairement mêlée de la graisse salée qui sort
pendant la cuite du petit-salé : elle a l’odeur de graisse de
rôti: ils y mêlent d’ailleurs la plus grande quantité d’eau
qu’ils peuvent, en l’agitant dans l’eau, afin de la blanchir
après qu’elle est fondue.
On peut préparer de la même maniéré que nous l’avons
dit toutes les graisses des autres animaux. Cependant on
ne lave pas ordinairement celles qui sont rares et cheres ,
comme celle de viperes , à moins qu’on n’en ait une
grande quantité : ainsi on se contente, pour l’ordinaire ,
de les liquéfiera une douce chaleur, pour les priver de toute
humidité : on les passe ensuite à travers un linge en les
exprimant suffisamment.
Toutes les graisses ne sont pas d’une consistance sem-.
blable : les unes en ont beaucoup, comme celle de mou-
ton : les autres restent presque toujours fluides , comme
crdle de plusieurs poissons : d’autres ne se figent qu’en
partie, comme celle de viperes; ce qui pourrait faire
soupçonner d’abord, si Ion n’avoit point de pareils
exemples dans la plupart des huiles fluides végétales dont
nous venons de parler , que celte derniere serait sous
deux clats différents.
ÉLÉMENTS D
E PHARMACIE.
*8f
Huile d'œufs .
On fait durcir des œu fs : on en sépare ensuite les jaunes •
on les met dans une poêle de fer ou dans un poêlon d’arl
gent: on les fait dessécher sur un feu doux, en les
remuant sans discontinuer , et les écrasant pour les diviser
et les émietter. Lorscju ils sont bien secs , on augmente un
peu la chaleur , en prenant garde de ne les point faire
roussir: ils se gonflent prodigieusement, et se liquéfient
beaucoup : lorsqu’on les a tenus sur le feu pendant quel-
ques minutes en cet état, on les met promptement dans
un-sac de toile forte, et on les soumet à la presse entre
des plaques de fer chauffées dans de l’eau bouillante. Il
sort une huile d’un jaune doré, d’une odeur agréable et
d une saveur très douce; c'est ce que l’on nomme 'huile
a œufs : de cinquante jaunes d’œufs on tire ordinairement
cinq onces d’huile.
Cette huile est très adoucissante pour la peau, pour Vertus :
ehacer les cicatrices, pour empêcher les cavités de la
petite vérole de paroi tre , pour les crevasses du sein et des
mains, et pour la brûlure.
Remarques.
Les jaunes d’œufs, immédiatement après qu’ils sont
cuits, contiennent beaucoup d’humidité; elle tient la
matière mucilagineuse dans un degré de consistance conre-
nable pour empecher l’huile de se séparer; mais à mesure
qu elle se dissipe, 1 huile sort de ses cellules, et on l’obtient
facilement. On doit bien prendre garde de rôtir et de.
br-Liler les jaunes d’œufs en les desséchant, sans ouoi
I huile qu ontireroit seroit rousse et de mauvaise odeur
(Quelques personnes falsifient cette huile en v mêlant
de 1 huile grasse colorée avec de la racine de curcuma.
Des sucs résineux, des résines eù baumes naturels.
Si je place ici les résines et les baumes naturels à la
suite des huiles grasses des végétaux et des graisses des
animaux, ce n’est pas que je pense que cesCbstances
liui soient entièrement semblables; au contraire, je sais
190 S- L £ K N T S DE PHARMACIA
qu’elles en different essentiellement; mais comme elles
leur ressemblent beaucoup par un certain nombre de
propriétés communes, j’ai cru devoir les placer à leur
suite. J’ai déjà fait connoitre précédemment une partie des
propriétés générales de ces substances , et en quoi elles
different des huiles et des. graisses proprement dites; mais
il reste encore un grand nombre d’autres propriétés à
examiner par lesquelles elles en different. Cet examen
nous entraineroit dans des détails chymiques qui seroient
trop longs et déplacés dans un ouvrage comme celui-ci :
ainsi je me bornerai à rapporter seulement les préparations
qu’on fait de ces substances, et qui sont du ressort de la
Pharmacie proprement dite.
Lotion de la térébenthine , ou térébenthine lavée,
La lotion de la térébenthine se fait moins pour en
séparer les impuretés que pour la durcir. On prend la
quantité que l’on veut de térébenthine bien claire : 011
l’agite dans l’eau avec un bistortier de bois ou avec une
spatule d’ivoire, ayant soin de changer l’eau de temps en
temps. La partie huileuse la plus subtile ou l’huile
essentielle s’évapore en partie, taudis qu’une portion se
dissout dans l’eau sans troubler sensiblement sa trans-
parence. On s’apperçoit de la portion qui est dissoute
dans l’eau par l’odeur et la saveur qu’acquiert cette même
eau. La térébenthine devient blanchâtre par l’interposition
d’une petite quantité d’eau et d’air oui se mêle avec elle ;
mais elle s’en sépare par le repos : quelques jours après,
la térébenthine redevient presque aussi claire et aussi
transparente qu elle etoit auparavant.
Le but qu’on se propose dans cette opération , est de
durcir un peu la térébenthine pour la rendre plus facile à
prendre en pilules : mais elle est néanmoins encore trop
fhiicîe : on est obligé, pour remplir cette intention,
d’avoir recours aune opération que l’on nom me coction de
la térébenthine, pqj laquelle on fait dissiper une plus
grande quantité de son huile essentielle.
Coction de la térébenthine , ou térébenthine cuite.
On met la quantité que I on veut de térébenthine dans
Eléments de pharmacie. 191
nue bassine d’argent, ou , à son défaut, dans une terrine
vernissée , avec trois ou quatre fois sou poids d’eau : on
fait bouillir le tout jusqu’à ce que la térébenthine ait acquis
aine consistance assez ferme pour pouvoir en former des
pilules: ce que l’on reconnoît en faisant refroidir de temps
eu temps un peu de cette térébenthine dans de l’eau froide.
Les pilules de térébenthine sont sujettes à se ramollir et
a se réunir en une seule masse quelque temps apres
qu’elles ont été formées. Plusieurs personnes, pour pré-
venir cet inconvénient, sont dans l’usage de mêler la
térébenthine, après qu’elle est cuite et séparée de l’eau,
avec des poudres appropriées, comme celles de réglisse,
de guimauve et d’amidon , et quelquefois des poudres
purgatives j lorsque le cas le requiert.
La térébenthine lavée ou cuite est apéritive, propre Vertes;
pour la pierre, pour la gravelle, pour les gonorrhées,
pour les ulcérés du rein , de la vessie et de la matrice. La Dose,
dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme.
L’urine de ceux qui ont pris de la térébenthine sent la
violette ; et même l’ urine t es peintres et des vernisseurs
qui emploient beaucoup d’essence de térébenthine, a fort
souvent celle odeur : cela vient de celle qui se réduit eu
vapeur, et qu’ils respirent avec l’air. La térébenthine
occasionne à certaines personnes qui en font usage, des
maux de tête considérables : lorsque ces accidents ar-
rivent, ou leur en fait prendre de moindres doses, ou ou
Joui en fait discontinuer l’usage , et ou a recours à d’autres
reinedes.
Purification du styrax liquide.
T. a purification eu styiax liquide consiste a le debarrasser
des impuretés qui lui sont ordinairement mêlées.
O11 prend la quantité que l’on veut de styrax liquide :
on le liquéfie un peu par le moyen d’une douce chaleur :
on le passe ensuite au travers d’un tamis de crin médiocre-
ment serré , en le frottant légèrement avec une spatule do
bois : on le serre dans un pot de faïence avec un peu
d eau , ahn qu’il ne se desseche point à la surface.
Le styrax liquide 11e s’emploie que pour l’e&térieur. Il v,
est incisif, atténuant, émollient et fort résolutif: il est
vulnéraire, nerval , et résiste à la gangrener il fortifie
le cerveau par sou odeur.
Iÿ2 ÉLÉMENTS DE F H A R M A C I I»
JD es sels essentiels des sucs inflammables «.
La raison qui nous a fait placer à*la suite des sites
aqueux les sels essentiels qu’on en retire , est la même
qui nous engage à parler immédiatement après la prépara-
tion des sucs inllammables , des matières salines que
fournissent ces sucs , d’autant plus que les moyens qu’on
emploie pour les obtenir sont aussi simples que ceux qu’on
met en usage pour se procurer les sels essentiels des sucs
aqueux.
Le principe salin dans les sucs huileux n’est ni aussi
libre , ni ne se laisse appercevoir avec la même facilité que
dans les sucs aqueux. Les sels que les substances inflam-
mables fournissent sont aussi d’une nature bien différente,
comme nous nous en assurerons par leurs propriétés. Parmi
les sucs inflammables , il n’y a que les résineux qui en four-
nissent une quantité très sensible; et il n’y a dans cette
derniere classe que ceux qui sont très odorants qui rendent
une espece de sel volatil huileux, connu sous fe nom de
fleurs. Tel est, par exemple, celui qu’on retire du benjoin
par sublimation. On croit communément que cette résine
est la seule qui fournisse ainsi du sel volatil; mais j’ai re-
marqué que le styrax calamilhe et le styrax liquide en
produisent de semblable. Peut-être toutes les résines très
odorantes sont-elles dans le même cas , à l’exclusion de
toutes les substances huileuses, graisseuses et résineuses
qui n’ont que peu ou point d’odeur; du moins je ne sache
pas que jusqu’à présent on ait tiré aucun sel essentiel crys-
tallisable des autres sucs huileux: mais cependant il seroit
ridicule d’en nier la possibilité.
Peut-être qu’on y parviendroit par des moyens différents
de ceux qu’on a employés jusqu’à présent: peut-être aussi,
et il y a lieu de le présumer , que le principe salin dans
ces substancesest non seulement contenu en moindre quarn
tité , mais qu’il y est encore combiné d’une maniéré diffé*
rente , et fixé davantage que dans les lésines odorantes , ce
qui rend son extraction très difficile. Au contraire, dans
les résines odorantes , ce principe salin est tics volatil ; il
paroît y être contenu par surabondance , et il est infini-
ment plus développé et plus dispose à se séparer de la
substance purement résineuse ; puisqu’une chaleur mode-
iLiMENTS DE PHARMACIE. I93
ree suffit Pour *e ddgager sans altérer notablement la sub-
stance résineuse.
Il pareil même que c’est à ce principe salin , surabon-
‘ dans les résinés , et tellement combiné avec les autres
principes qu il ne peut en être séparé entièrement, qu’on
doit rapporter leur odeur plus forte que celle des autressucs
lullaminables. Quoi qu’il e„ soit, on doit regarder les ma!
tiei es saintes qu elles fournissent comme ies vrais sels es-
s^ihel, (les substances : ce sont des sels savonneux, com-
poses d huile essentielle très ténue, et d’acide volatil. On
peu les considérer encore comme des huiles essentielles
rendues concrètes par l’acide volatil. Ces sels ont beaucoup
d analogie avec le camphre ; mais Us en diffèrent en ce
?e"ecoüleurs bleSt ^‘T ^Ve'°Pp6’ et V’*1 se "'anifèste sur
les couleurs bleues des végétaux qu’ils rou frissent • nm-
prietés que n’a point le camphre. Les sels essentiels defré-
suies di lièrent aussi considérablement des sels essentiels des
sucs aqueux, eteugénéral , ils participent davantage des pro
pi i< tes des substances d’où on les a tirés, i Ils sont indam
niables; 2°. ils ont autant d’odeur que les su bL^ices qtii^es
'ut tournis . 3°. ils sont très volatils : 40. iis sont dissolu
blés dans toutes les liqueursinflammables : toutes propriétés
que 11 om point les sels des sucs aqueux, et parhTelles
s en different essentiellement; mais ils y ressemblent en
et qu’ii3—p-
obtient par 1 analyse de ce bitume, nous renvoyons à la
thynue expenmenmle ci-devant annoncée. '
Fleurs de benjoin *
On met deux livres de benjoin concassé dans une terri-,
vernissée, peu profonde et très évasée; on la couvre d’n
seconde terrine de grès : on lute les ioh tares des
terrmes avec du papier imbu de colle de farine ou d’il
don . on place les vaisseaux sur un fourneau snfé dmi‘
pour que la terrine entre pre que S ,nen ZT
fourneau : ou donne à la terri, 1 1
Vertus .
Dose.
! Q L ELEMENTS DE PHARMACIE.
peu supérieur à celui de l’eau bouillante : on l’entretient en
cet état pendant environ deux heures ; on laisse ensuite
re rok ir es vaisseaux entièrement : on les délule avec pre-
caution , afin de les agiter le moins qu’il est possible: on
enleve la terrine supérieure : on séparé avec la barbe d une
plume les fleurs de benjoin qui se sont sl,1> ™“s'
réitéré la sublimation jusqu a ce que le maie ne founr.s
^Les fleursde benjoin ont une odeur forte, piquante mai,
aSr.-fen «1^ -m Z S
t rail te. 611 estime ces fleurs bonnes pour 1 asthme .pour
ab-Ulre les vapeurs, pour les palpitations, pour résister au
venin La dose est depuis deux grains jusqu a cinq . on
Lit' murer dans des bi>ls, pilules ou oprats afin quêtant
enveloppées, elles ne picotent point ,a goiDe.
Remarques.
ôtasse!».*»
qui est absolu 11 . { Ue résine ne souffre point
fleurs: il ne se sublime rien , si . ^ a continué le feu
ce léger ramollissement. Lo q cri( ;1 collvient de
pendant le s qui viennent les dernières sont
le cesser, pareeqm te ,ors ,e le feu a été trop
rTsur uTn^ de ^Popératlon. Celles qu’on retire à la
fort sur la P subliraation, sont encore moins
seconde et a la tro ,, port;on d’huile essen-
belles : elles sont imprégnées d 1 mmencement de dé-
tielle du benjoin , qui P'?v‘ 0n eut jes avoir aussi belles
composition de .nêlant'avec vingt ou trente fois
e ';:rE3.s;:èi, . , ,, « u, l- —
une seconde fois- ]s ,Qn eut employer pour
de sel volatil du benjoin , j’ai reconnu
Eléments de pharmacie. 105
que ce!,,; que j'ai prescrit est le meilleur et le plus cou,
mode. On se sert ordinairement d’un pot de terre plus ou
moins grand , dans lequel on met le benjoin concassé • on
le recouvre d’un p„d cornet de papier ou de carton 'fait
q d’elles Te TdT T” ’ ^ IeS fIeilrs à mesure
q Clics se subliment : ces cornets sont fort poreux • il,
léfre«TrTu\nr°dT!?USe ‘JUa,ltitë de fleurs ’ et 011 "* peu t
ICS retirer qu en déchiquetant ces cornets qu’on mêle avec
tion'-n'iais on n ^ T"" pr0Céder enSuite à la suUima-
on . mais ou peut éviter cette opération, en employant
m vaisseau sublimatoire qui ne se laisse point pénétrer
^ TlTénxdr,neTntSUbsdtTdegraUdsPcon,elsde t«ni
modes narceuu-T ; ™a,S lls SOIlt '“/ou* moins corn-
memUrC Zl e, ™ 17“ Pas une surface suff.sam-
de o mer ;Tr T f ^ T dlaleiJr 4“’»» eit obligé
Jr.cs5^/S5B - *» ~
poussé un peu plus fort dans ]TTTideSresUWlmaUOnS ’ 61
(le bcnToin'élf nTe" 117'"’ apriî.la Sub,imat;°n <1 es fleurs
r lim Pirl’’ ^re> spongieux , d une couleur brune-noi-
semblable L 1G srande quantité de sel volatil
7!:lti7Zsz
loin cette analyse parce, mVlT n° Slm'Ts Pas P*us
des (b4n'lc r-i • ’ p<]n elle nous entraîneroit cans
objet S Cl*ymKll,eS T" 110115 éloigneraient trop de notre
étanîTTTeslmîiel T'1. 'JT'0”' être„C0I1f lcrées comme
ble, dissoluble dans IV n? J reS"le’ T sel est illflamma-
’le benjoin, o Z M'1'''1 dans I’fau- Les fleurs
lant argent n • ma Tn ' ' ‘"’T ’ S0’lt d’1111 Manc bril-
lent d’tT codeur bra„Ce 7 7 7 ^7’ el
outue , au bout de quelque temps, à
N i j
J {)6 éléments de pharmacie»
raison d’une substance huileuse rectifiée qui les accom-
pagne pendant leur sublima lion. Cette huile se décompo-
se "avec la plus grande facilité par le contact de 1 air , et
devient presque noire. C'est elle qui donne aux fleurs la
couleur brune dont nous parlons. On a cherche a remé-
dier à cet inconvénient, en sublimant ces fleurs plusieurs
fois de suite, et en les mettant avec du sable pour absorber
cette huile. Ces moyens sont longs , et occasionnent beau-
coup de déchet. Je n’en ai pas trouvé de meilleur que ce-
lui de les purifier par dissolution dans l'eau, filtration et
crvstallisation de la maniéré suivante. . .
T’ai fait dissoudre vingt-cinq onces de fleurs de benjoin,
qui avoie.it besoin d'être purifiées , dans une suffisante
quantité d’eau : j’ai filtré la liqueur : elle a passe fort claire ,
légèrement rousse: elle a fourni par le refroidissement
beaucoup de fleurs de benjoin cristallisées en aiguilles ,
d'un blanc brillant et argentin, comme si elles eussent été
sublimées. La liqueur, remise a évaporer , s est troublée a
raison de limite que les fleurs contenoient , et qui s est dé-
composée. J’ai filtré celte liqueur: elle a loiirni de nou-
veaux crystaux ; mais ils étoient en petites écaillés , sem-
blables à ceux de sel sédatif sublimé , et de couleui
'b’e- fleurs de benjoin sont peu dissolubles dans l’eau ;
dixVvtes et demie d’eau bouillante n’en peuvent dissou-
te que quatre onces : elles se crystall.sent par le refroi-
disseme.it , pareeque l’eau froide n en peut tenir autant
en dissolution que l’eau bouillante. Les fleurs de benjoin,
purifiées par ce procédé , sont dépouillées de toute leur
huile surabondante : elles sont tort belles , et ne changent,
L à l’air. Vingt-cinq onces de fleurs de benjoin ordi-
naire m’ont rendu vingt-une onces de fleurs de benjoin
crvstallisées et très belles. L’eau qu’on emploie Pollr
n unification ne sert que d’intermede et connue de dcsol-
h,,t à cette matière saline ; il n’en entre point dans la
composition des crystaux.
Des sucs laiteux et des gommes-résines.
Les sucs laiteux sont ainsi nommés , pareequ’ils ressent-
blerft au lait des animaux , ou aux émulsions : ce sont en
effet^des émulsions naturelles. Toutes bqueurs se res-
K I J. M ï N T S r> E PHARMACIE. 1 Ç?
semblent par plusieurs propriétés générales, mais aussi
elles différent considérablement parleurs propriétés par-
ticulières : elles sont toutes composées de substances hui-
leuses, résineuses, gommeuses et extractives.
La substance résineuse se trouve unie et dissoute en
quelque sorte dans le principe aqueux de ces mêmes sucs
par i intermede des matières gommeuses, mucilagineuses ,
extractives et salines , de la même maniéré que le beurre
dans le lait des animaux , se trouve uni à l’eau par les sels
et par la pâme fromageuse ; ainsi que l’huile, dans les
émulsions , se trouve unie à l’eau par l’intefmede des mu-
coures , etc. 1! y a un grand nombre de végétaux qui
fournissent un suc laiteux : ceux de ce pays-ci sont les ti-
thymales et les chicorées qui le donnent blanc, la chéli-
üomequi le donne jaune, etc.: mais on n’en fait aucun usage,
parcequ 1 s sont remplaces par ceux qui nous viennent
des pays étrangers, et qui sont plus efficaces. Ordinaire-
ment on nous les envoie tout desséchés, apparemment
pour la commodité du transport, ou parcequ’on ne pour-
iou les employer dans leur état de liquidité. Ces sucs
desséchés , portent le nom Jegommes'-rSs/nes ; tels sont la
”Zhei.ia SnaiT01îCÎe’Ie Salbanum,le sagapemmi, l’opo-
panax, i euphorbe, la gomme ammoniac, l’oliban , etc.
Saf S.on} tl.rés incision , ou sans incision : on les
lan ensmte cpmssu- au soleil ou sur le feu : les uns sont secs
e hiaides immédiatement après , ou peu de temps après
l CeS a fa,t ?“****. et sont faciles à réduire eu
P I K , comme la scam menée, la myrrhe, l’opopanax,
a gomme de here, et plusieurs autres: les atLs orné
set veut pendant long, temps une sorte de mollesse qui
^st cause qu ou ne peut les pulvériser et les mêler coin-
""ii" p"'1" C' «?nJI>osi‘ions. J.es uns et les autres
sont me les <1 ecorces d arbres , de petites portions de bois ,
d pâmes, et d’autres impuretés.* On a imaginé de uuri-
her ceuxqu on ne peut réduire en poudre, eu les dissol-
vant dans d: itéré n tes liqueurs , afin de les débarrasser des
substances étrangères. A l’égard des gommes-résines oui
pu”vérisaneoSneh ablCS’ 0,1 '? |JI"'i,re fa,'ile‘ni’nt par la
- ** —es?
Vinification des gommes-résines cju on ne peut réduire en
poudre : nous prendrons pour exemple le gaibanum.
On prend la quantité que l’on veut de galbanum : on
le met dans deux ou trois fois son poids de vinaigre : on
le fait dissoudre par le moyen d’une douce chaleur : on
passe le tout au travers d’un linge , en exprimant forte-
ment: on remet le marc avec de nouveau vinaigre : on
le Fait chauffer comme la première lois, afin de dissou-
dre ce qui a pu échapper à la première colature : on passe
avec expression : on mêle les liqueurs , et on les fait épais-
sir à une douce chaleur, jusqu’à ce que la masse qui eu
résulte ait une consistance emplastique.
On purifie, de la même maniéré, toutes les gommes-
résines qui sont trop molles, et qui 11e peuvent se réduire
en poudre.
Remarques.
On a toujours pensé que le vinaigre étoit le dissolvant
des gommes-résines ; mais il 11e les dissout pas mieux
que l’eau. Le signe d’une dissolution complette est la lim-
pidité et la transparence parfaite de la liqueur : or ces dis-
solutions , soit flans l’eau , soit dans le vinaigre , sont
blanchâtres , laiteuses , à raison de la substance résineuse
qui n’étoit pas parfaitement séchée, et qui reste divisée
et suspendue dans la liqueur à la faveur de la substance
gommeuse : cette substance est la seule qui soit veiita-r
plement dissoute. La portion de résiné qui se trouve plus
desséchée, passe au travers du linge lorsqu’on exprime la
décoction : elle est sous la forme d’une résine liquehee
par la chaleur ; cette résine est d’une consistance à-peu-
près semblable à celle de la térébenthine : on pourioit
même la séparer en grande partie s’il étoit nécessaire. ^
Lorsqu’on emploie une trop grande quantité de vinai-
>ie ou d’eau pour dissoudre les gommes-résines , et qu on
fait bouillir la liqueur long-temps , l’huile essentielle de
la résine se dissipe pendant 1 évaporation , et la gomme
résine subit un endurcissement ou une coction , comme
il arrive à la térébenthine qu’on fait cuire dans de 1 eau.
La substance résineuse alors na plus assez de lll( lle
pour rester unie t^vec la partie gommeuse : elle se séparé
I
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 1 <>9
cîe la liqueur, elle se précipite, elle s’attache au fond du
vaisseau, et y brûle lorsqu’on n’a pas soin de remuer
continuellement la liqueur avec une spatule de bois.
Presque toutes les Pharmacopées prescrivent de purifier
ainsi les gommes-résines par le vinaigre, sur-tout lors-
qu’elles sont destinées à être employées dans les médica-
ments externes : mais Lemery n’approuve point cette mé-
thode , à cause de la dissipation qui se fait des parties
les plus volatiles de ces substances, il recommande de
choisir les belles larmes de ces gommes, et de les faire
sécher entre deux papiers au soleil, ou devant le feu , et
de les réduire ensuite en poudre. Cette méthode ne peut
être que très approuvée , et mérite la préférence à tous
égards, pareeque ces gommes, ainsi séchées , peuvent être
employées indistinctement pour l’intérieur comme pour
l’extérieur. Les substances végétales qui se trouvent dans
1 intérieur de ces gommes choisies, sont en si petite quan-
tité , qu’elles ne peuvent rien changer à leurs vertus ;
ce n’est d’ailleurs , la plupart du temps , que de légers
fragments du bois de l’arbre ou de sou écorce. Il s’en
laut de beaucoup que les gommes-résines perdent pen-
dant l’exsiccation au soleil, ou devant le feu, autant de
principes qu’il s’en dissipe pendant la purification. Cepen-
dant si les gommes-résines se trouvoient si molles, qu’on
ne put absolument les réduire en poudre , on peut, pour
l’usage intérieur, les purifier par le moyen de l’eau, ou
d’autres véhicules appropriés à l’usage auquel on les
destine.
Ce seroit ici le lieu de parler des sels essentiels des sucs
gommeux-résineux ; mais ces sels ne sont point encore
connus. Cependant il y a lieu de présumer qu’il doit se
trouver plusieurs gommes-résines qui en fourniroient : ce
sont des recherches à faire.
Méthode pour préparer les différentes especes de petit -
lait ; prenons pour exemple celui de vache.
On prend une pinte de lait de vache, ou deux livres
environ : on le met dans une bassine d’argent ou dans
u n vaisseau de terre vernissée : on le place sur les cendres
chaudes -, on y ajoute quinze ou dix-huit grains de pré-
sure qu’on a délayée auparavant dans trois ou quaire
N iv
200 éL^MENTS r>E pharmacie.
cuillerées d’eau : on la mêle avec une spatule. A mesure
que le lait s’échauffe, il se caille : la sérosité, qui est le pe-
tit-lait, se sépare des autres substances qui forment la
partie blanche. Lorsque le petit-lait e£t bien chaud , et
que la partie caseuse est bien séparée, on le passe au
travers d’une étamine , et on laisse égoutter le caillé. Ce
petit-lait est toujours blanchâtre à raison d une portion
de caillé échappé à la coagulation : on la sépare parla cla-
rification de la maniéré suivante.
Clarification du petit-lait .
i
On met un blanc d’œuf dans une bassine d’argent : on
le fouette en y ajoutant un verre de petit-lait et douze ou
quinze grains de crème de tartre : on met ensuite le reste
du petit lait , et on fait jeter au tout quelques bouillons.
Le blanc d’œuf, eu cuisant, -se coagule et enveloppe la
partie caseuse , qui se trouve elle-même coagulée par la
crème de tartre. Lorsque le petit-lait est parfaitement
clair, on le fdtre en le faisant passer au travers d’un pa-
pier gris qu’on arrange sur un entonnoir de verre. 11 passe
alors parfaitement clair , et il doit avoir une couleur
verdâtre.
R. EM ARQUES.
Le lait de tous les animaux est composé des mêmes
substances , c’est-à-dire de beurre, de bornage, ce séro-
sité ou petit-lait, et de sel. Mais ces substances ne se
trouvent pas toujours dans les memes propoi lions . le pe-
tit-lait de chevre , par exemple , contient une plus grande
quantité de substance saline que celui de vache : il a
aussi une saveur sucrée très agréable, qui est même ties
forte. Quoi qu’il en soit, la méthode que nous venons de
prescrire, pour obtenir la sérosité du lait de vache, est gé-
nérale pour le lait de tous les animaux.
Tous les acides, soit végétaux, soit minéraux, ont la
propriété de cailler le lait : mais il y a beaucoup d’autres
substances qui n’ont aucune propriété acide , et qm nean-
moins caillent le lait aussi bien ; tels sont les gallium a
fleurs blanches et jaunes, les fleurs de presque tous les
chardons , la membrane intérieure du gésier des volailles.
Le§rnatieres q u’elle renferme ont encore la même propriété ;
DH PHARMACIE.'
0.0 i
ELEMENTS
mais on emploie par préférence les fleurs de i’arflehaut ,
nommées chardoancUe : celte substance vé^taie est très
propre pour préparer le petit-lait, lorsque le Médecin qui
1 ordonne , trouve que les acides pourroient être contraires
au malade.
La méthode de cailler le lait avec la chardonnette est
fort simple. On prend vingt -quatre ou trente grains pe-
sant de ces Heurs qu’on fait infuser pendant un quurt-d’heure
dans deux onces d’eau bouillante : on passe ensuite cette
infusion avec forte expression, et on la mêle avec environ
deux livres de lait : on procédé ensuite, pour le reste de
1 operation de la même manière que nous l’avons dit dans
le premier procédé. £)n clarifie ce petit-lait avec deux ou
troii, blancs d’œufs, sans ajouter de crème de tartre, et ou
le unie comme nous l’avons dit précédemment. La présure
est la substance qu’on emploie ordinairement pour prépa-
rer e petit-iait , à moins que le Médecin ne prescrive autre
c lose en place. La présure est la portion de lait caillé qui
se trouve dans 1 estomac des veaux qui n’ont pas encore
mangé. Les bouchers séparent ce caillé; ils le mêlent avec
du sei marin pour pouvoir le conserver : ils en forment des
especes de gâteaux d’environ un pouce d’épais ; ils les
mettent ensuite sécher au soleil ou devant le feu.
. QueIclues personnes préparent le petit-lait avec du
vinaigre ; mais cette méthode ne doit pas être approuvée.
,e Pptit-lait, ainsi préparé, conserve toujours une odeur de
vinaigre plus ou moins forte.
i) autres emploient de l’alun en place de crème de tar-
tre pour le clarifier; mais cette méthode doit être rejetée
pareeque l’acide vitriolique de l’alun est infiniment plus
tort que 1 acide végétal de la crème de tartre.
Le petit-lait est d’un grand usage dans la Médecine: il
ne doit pas etre considéré comme un médicament de peu
cle vertu : c’est un liquide qui contient beaucoup de sub-
stance saline en dissolution, comme nous allons le voir.
Le petit-lait est rafraîchissant et ordinairement laxatif • Vertus
.1 consent dans les fièvres ardentes et putrides , parcenuVl
un excellent antiputride : il est nourrissant : i convient
encore c ans les cas où il faut mettre eu mouvement quel-
tout’es ?rCUr 1 T “ S°nt lixées à la peau , et en général dan's
Ce peti fit Ti‘ reSC1'tan,5eS : I* eft Un Peu anfiscorbutiquo.
P P6111-1"11 ‘l 1 inconvénient de donner beaucoup de vents
Dose.
Vertus.
Dose.
102 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.-
et de relâcher considérablement les Fibres de l’estomac. La
dose est depuis un demi-setier jusqu’à deux pintes par
jour , pâs par verrées de cinq à six onces , et de deux eu
deux heures, ou de trois en trois heures.
Sel essentiel de lait.
On prend la quantité que l’on veut de petit-lait clarifié ;
on en tait évaporer environ les trois quarts : en cet état,
il fournit, du jour au lendemain , une grande quantité de
crystaux : on les sépare : on fait evaporer de nouveau la
liqueur restante : et on obtient des crystaux à-peu-près
semblables aux précédents. On jette çomme inutile la li-
queur qui reste après cette seconde crystallisation. On lait
égoutter le sel sur du papier gris , et lorsqu’il est parfaite-
ment séché par imbibition , on le lait dissoudre dans de
l’eau: on filtre la liqueur, et on laisse crystalliser le sel.
On continue les évaporations et les crystallisations jusqu u
ce que la liqueur refuse de fournir des crystaux.
Le sel de lait est recommandé singulièrement pour la
goutte , et pour prévenir la pulmonie : on le lait prendre
dans du thé, dans de la tisane ou dans du bouillon , de-
puis douze grains jusqu’à un gros: mais ce sel seroit plus
efficace si on le faisoit prendre en plus grande quantité ,
comme à la dose de quatre gros jusqu’à une once.
Remarque s.
Les deux premières levées de crystaux, qu’on obtient du
petit-lait, forment, à proprement parler , le sel essentiel
de lait. Ce sel a une saveur farineuse légèrement sucrée :
c’est ce qui fait qu’on le nomme aussi sucre de lait. La li-
queur ou l’eau-mere , que nous avons recommande de je-
ter, fournit, par des crystallisations réitérées, du sel ma-
rin ; et l’eau-mere qui reste ensuite contient une assez
grande quantité c Valkalifixe tout formé sans aucune com-
bustion.1 Pour l’obtenir commodément , il convient de
carder pendant quelques mois l’eau-mere du petit-lait dans,
un bocal e de verre , dans un endroit sec ou elle puisse
presque se dessécher : elle subit une sorte d altération qui
permet à l’akali fixe de se séparer en liqueur. Nous avons
recommandé de purifier le sel de lait, afin de le débarrasser
K L JÎ MENTS D E f H A n M A C Iï. 20Î
crptaux"tame qUanlit<i de matiere extractive qui jaunit les
e“ dire P°Ur k Chymie
H me suffit de faire remarquer, quant à présent mm
deux hvres de petit-lait contil,entlpei-pK 4 sZ
£slVTereS S* ,nes ’ tle nature bien différente les unes
Quelques personnes donnent en place de petit-lait la
pinte d ea? ^ d.‘?U .‘r°is 6™ de 11 de Æs une
fl cs; r , : ,ma‘,s d apres ce que nous venons d’exposer .
prétendu* npf'r ,s .apP®rcf voir de la différence d’un'parei
é con^nf nn ? : *" en a ,Ui la C0u,eur ni la saveur: il
ne contient pas les memes substances salines , ni dans les
tiactiveh'Tr“0nS|; f en(l“ Ü est Privë de la matiere ex-
et oui CmJa“S5eit balsamique qui lioit les autres principes,
jajt_ lec toi t e sentir le sel akali que contient le petit-
Q Ü A T R 1 E M E P A R T I E.
<•
De la mixtion clés médicaments .
Après avoir examiné les trois premières parties de la
Pharmacie, et avoir établi des réglés générales pour con-
server et disposer les médicaments simples a etie mélan-
gés, nous allons passer a notre quatrième partie, qui a pour
objet la mixtion ou le mélange des médicaments simples.
Le but qu'on se propose dans le mélange des médica-
ments simples , est de réunir les vertus de plusieurs substan-
ces, afin que les composés puissent remplir en meme temps
plusieurs indications; mais cet assortiment n est pas aussi
facile à bien faire qu’on pourroit se l’imaginer d abord.
Cette partie de la Pharmacie est également utile aux Méde-
cins et aux Apothicaires.
Elle exige de la part du Médecin beaucoup de connois-
sances sur la nature des principes qui composent les sub-
stances qu’il a dessein d’employer , afin de prévoir et d évi-
ter les décompositions et les nouvelles combinaisons résul-
tantes du mélange de plusieurs drogues, qui ont del action
les unes sur les autres. Ces combinaisons sont encore 1res
peu connues : elles peuvent avoir , et ont en effet assez
souvent des propriétés différentes de celles ues substances
prises séparément.
L’Apothicaire, de son côté, doit avoir des^ connoissan-
res suffisantes dans la matière médicale , pour être en état de
rectifier à propos les erreurs qui peuvent se glisser c ans les
ordonnances des Médecins, tant sur les doses des drogues
nue sur les noms qui sont quelquefois employés les uns
pour les autres; mais il doit faire ces changements avec
beaucoup de prudence , et en avertir même le Médecin au-
paravant, autant que cela est possible , sur-tout lorsque c es
erreurs tombent sur des remedes actifs. L Apothicaire doit
savoir encore choisir la meilleure méthode de faire les mé-
langés entre toutes celles qu’on peu t pratiquer. Cela lui est
d’autant plus nécessaire , que les Médecins mettent sou-
vent au bas des formules/^ secundum artem, ou meme
simplement par abrégé , /. tnt. ait icu cun mu us -
taillé , laissant à l’Apothicaire la liberté ne taire poui ,e
mieux.
i
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE
205
La plupart des Auteurs qui ont traité de la Pharmacie,
ont divisé les médicaments en internes, ou médicaments
faits pour être pris intérieurement; et en Tes, ^ mé-
dicaments pour l’usage extérieur: mais nous croyons cette
division absolument défectueuse, pareeque, parmi les médi-
camente externes , il y en a dont les substances sont les
memes que celles des médicaments internes. Plusieurs
emplâtres et plusieurs onguents, par exemple, ne different
des électuaires que par les excipients, qui son t graisseux dans
les premiers, et sucrés dans les autres. 11 y a d’ailleurs cer-
tains onguents dans lesquels même l’excipient n’est point
giaisseux : telle est la composition à laquelle on a donné
le nom d 'onguent ce gyptiac , et beaucoup d’autres qu’on
fait tous les jours. Au reste, presque tous les médicaments
internes peuvent être employés à l’extérieur, et ils le sont
continuellement.
On distingue les médicaments composés en magistraux
et en officinaux.
Les remedes magistraux sont ceux que les Médecins
prescrivent i mesure qu’ils sont nécessaires. Laplupart sont
tle nature a ne durer qu’un certain temps.
Les médicaments officinaux sont ceux que les Apothi-
caires ont coutume de tenir toujours prêts , pour v avoir
recours dans l’occasion. Ils sont faits pour durer un certain
temps; plusieurs même doivent se conserver pendant une
année entière, parwqu’on ne peut, le plus sou vent, sepro-
ciuer les drogues simples qui les composent qu’une fois l’an-
nue. Il convient, par conséquent, d’éviter de faire en trerdans
ces especes de médicaments composés des drogues faciles à
se gâter, sur-toutlorsqu’elles ne se trouvent pas mêlées avec
dessubstances capables d’empêcher leur défectuosité. L’Apo-
tiucaire doit examiner souvent ses compositions officinales
et tâcher de reconnoître les drogues simples qui les font
corrompre, afin d’en substituer d’antres de même vertu et
qm n’aient pas les mêmes inconvénients. Mais tontes ces
reformes doivent se faire de maniéré qu’elles n’appor-
tent aucun changement aux vertus reconnues à ces même*
médicaments, et ce doit être toujours de concert avec les
Médecins qui les ordonnent. Ies
H est encore essentiel de connoître l’odeur et la saveur
des drogues simples qu’on veut faire entrer dans les com-
positions , afin d’éviter d’employer celles qui en ont d*
N
20 6 Eléments de pharmacie.
désagréables , et de leur en substituer d’autres qui le soient
moins.
Nous avons fait observer précédemment que les végé-
taux sont susceptibles de recevoir des changements dans
la quantité de leurs principes , et qu’ils contiennent plus
de substance résineuse dans les années seclies que dans les
années pluvieuses. C’est à ces variétés qu’on doit rapporter
celles qu’on remarque dans la couleur et dans l’odeur de
certains médicaments qui ne sont pas exactement sembla-
bles toutes les années : tels que le populeam , le martia-
tum, le mondificatifd’ache , etc. qui sont d’un beau verd,
et qui ont une odeur plus forte lorsqu’on les a préparés
avec des plantes cueillies dans une année seche; au lieu
que ces mêmes compositions sont d’un verd pâle , et d’une
odeur plus foible, étant préparées avec des plantes ramassées
dans des années pluvieuses , même en faisant entrer ces
plantes dans des proportions beaucoup plus grandes ; il en
est de même du sirop violât. Un Médecin doit être en
garde sur les couleurs qu’on a données à ces compositions
par des matières étrangères, et quelquefois dangereuses,
comme nous le dirons à l’article des huiles et graisses co-
lorées.
Les médicaments composés, magistraux et officinaux,
sont plus ou moins composés. Nous commencerons par
les plus simples. La maniéré de prescrire les uns et les
autres se nomme formule , et elle est assujettie à des réglés
générales.
Des Formules ( 1 ).
La formule est la maniéré de prescrire à l’Apothicaire
les médicaments qu’il doit préparer : c’est une partie delà
Thérapeutique, qui enseigne le choix des remedes appro-1
priés au sexe , au tempérament, à l’âge et à l’état du ma-
lade.
Les formules sont magistrales ou officinales.
Les formules magistrales contiennent les remedes que
le Médecin prescrit à- mesure qu’ils sont nécessaires.
Les formules officinales prescrivent la maniéré de pré-
(i) Ce que je vais dire ici est extrait duTraité de X Art de faire des For-
mules i par Gaubius, Médecin Hollandois.
£ l. E M E N T s DÉ PHARMACIE,' 20, 7
parer les médicaments composés que les Apothicaires doi-
vent avoir toujours prêts dans leurs officines.
dérer nS t0UteS ^ l°nnuhs ü Y a <luatre choses à consi-
i°. La base ; 2°. l 'adjuvant ou auxiliaire, qui le dIus
souvent est stimulant • 3°. le correctif;/?. Variaient.
es Anciens admettoient une cinquième partie ou’il?
nommoient déterminant ou dirigeant. Par exemple, lors-
qu ils a voient dessein de purger les sérosités de la tête ils
prescri voient dans la formule un remede céphalique nar
cecju ils pensoient qu’il avoit la propriété de porter l’action
des purgati.s vers cette partie du corps, etc. ; mais à pré-
mule°n 113 P US deg3rd a ce dernier membre de la for-
Examinons présentement ses quatre autres parties,
a base est la partie la plus essentielle de fa formule •
elle doit toujours être placée à la tête, et elle doit prédomi-
ner sur toutes les autres drogues , non pas en mesure ni en
poids mais relativement à ses propriétés actives
Ea base peut être simple ou composée : elle devient com-
posée , lorsqu on réunit plusieurs drogues qui ont les mêmes
venus, et a-peu-pres aux mêmes doses. Par exemple dans
un ap°zeme fébrifuge où l’on fait entrer îe c u'i ’ nf 5
test lui qui forme la base; alors cette base ist slmoTe’
pareeque les autres drogues avec lesquelles on peut l’asso’
Cier non, pas une vertu fébrifuge aussi marqu/e nue celle
tu quinquina. La base devient composée , lorsqu’on place
de quinquina ou réunit plusieurs substances féluifimes qui
ETT d,e fo,xe éëi,le • tell“ sont la gentiane V
cliamædrys, le cliamœpytis , et autres amers semblables'
qui etoient les fébrifuges qu’on employoit en Europe avant
que le quinquina fût connu. J * avant
la based°LéViler’ f"'3"' 'f'' estPossible> de compliquer
6,1 devienuem mohis s
L adjuvant ou auxiliaire , se nonimp c/ • 7
lorsqu’on l’emploie dans les formules des médicaments^'
L adjuvant doit avoir la même vertu que la haep . •]
ordinairement en augmentant son activité ; sou ' T
ait entrer dans la formule , pour diminuer le volume T 6
base du remede dont le malade est dégoûté. ^ *
2o8 éléments de pharmacie.
Par exemple , lorsqu’un malade hydropique est las de
prendre du jalap en boisson ou en bol , on peut, au heu de
lui en faire prendre un gros, comme il faisoit ci-devant ,
ne lui en donner qu’un demi-gros, elr le mêlant avec
douze ou quinze grains de scaininonée , qui est un hydia-
gogue plus actif que le jalap.
Le correctif ^teut s’employer dans deux vues dilterentes-,
1° pour diminuer l’activité de la base , comme , par
exemple , lorsqu’on mêle un akali fixe avec des résines.
Cet akali se combine avec ces substances : il les îéduit
dans un état savonneux , et en diminue considérablement
l’activité : les substances résineuses deviennent plus disso-
lubles , moins sujettes à s’attacher aux intestins , et elles
n’occasionnent point de coliques , comme elles font souvent
lorsqu’on Les fait prendre seules ; mais cette espece de
correctif n’est point exact , pareeque l’akali détruit une
partie de la vertu du médicament, au point que quinze
grains de jalap , mêlés avec quelques grains de sel akali ,
purgent moins que huit grains de ce même jalap : il n y a
que la portion de jalap qui n’a point été décomposée par
l’ akali , qui soit véritablement purgative.
2°. Le correctif s’emploie aussi , et meme le plus sou-
vent*, pour masquer la saveur et l’odeur désagréables de
certaines drogues , et aussi pour fortifier le tissu des vis-
cères, et pont' les mettre en état de résister a 1 activité des
remedes qui peu vent occasionner des irritations : c est dans
cette intention , par exemple , qu’on joint aux autres mé-
dicaments des aromates, des huileux, des mucilagmeux ,
le sucre , le miel , etc. On choisit la substance la plus ap-
propriée , et qui n’est pas contraire a 1 edet du temede.
V l'excipient ^ ce qui donne la forme ou la consistance
au médicament : il doit être approprié a la base, a la ma-
ladie au tempérament , etc. ,
T ’excfnient peut porter encore le nom de menstrué , de
Meule ou J 'intermede , suivant les circonstances.
Les excipients sont l’eau , le vin , 1 eau-de-vie , 1 esprit
deVin le vinakre, etc. Les excipients <1 m ermede son
le jaune d’oeuf, les mucilages, etc. par lesquels on pâment
à “vèld'un1 exempte de formule qui, quoique simple ,
contient les différents membres dont nous venons dealer.
ÉLÉMENTS DE
PHARMACIE.
209
P o Lion purgative.
& £ass,e en batoll> 5 iv Base.
p<11(. ’ ^ * * * Auxiliaire.
iucmes de grande scrophjulaire , 5 j . Correctif \
au ? cJ'f Excipient.
aitcs suivant 1 art > pour qu’il reste quatre onces de
liqueur. /
Remarques.
. ^ a casse est base de celte formule : le séné y est
Ajoute pour augmenter la force de la potion : la racine de
grande scrophulaire est employée pour détruire en grande
partie 1 odeur et la saveur nauséabondes du séné ; enfin
J eau est lexc.ment qui se charge de toutes les parties
extractives qu elle peut dissoudre. On peut , si l'on veut
ajouter a la potion, après l’avoir exprimée au travers’
C ,une ct01.11!.n.e > quelques aromates pour lui donner une
odeur agréable comme , de l’esprit de citron, de l’eau de
canclle, ou de l’eau de fleurs d’orange , etc.
Reëles générales qu'on doit observer pour formuler
exactement.
Ou doit écrire lisiblement et distinctement, mettre les
noms de chaque drogue les uns au-dessous des autres , et
toujours a la ligue , et ne placer jamais plusieurs drogues
dans la meme ligne : on ne doit point mettre les noms
propres des substances par abréviations, mais seulement
< s epithetes lorsqu’on le juge à propos. La base de la for-
mule doit toujours être placée en tête , et un peu distante
du reapc, mais sur la même ligne. Si la base est com-
poste , on met toutes les substances qui la composent les
unes au-dessous des autres. Au-dessous de la base on pla-
ce 1 adjuvant ou auxiliaire, ensuite le correctif, et enfin
1 excipient, dont il faut prescrire la quantité qu doit être
employée et celle qui doitres.er, si c'est une’ décoction
Au bout de chaque ligne ou phrase , ou met le caractem
q désigné le poids de chaque substance. Le modus fa
alinéa’ Lu h,, *1 " ^ pr^ïrCr le. m,'diramc'd, doit faire',,,,
alméa. Lnlui , lc sqnetur, ou la façon de prescrire coin
O
21(? éléments de pharmacie.
ment le malade fera usage du reinede , doit former encore
un alinéa: l’un et l’autre doivent être placés au bas de la
formule , et précisément au-dessous du récipé* ; en un mot ,
la formule doit toujours être méthodique , afin d’eviter les
^ Uesprît d’ordre et de méthode doit toujours présider à
la confection des médicaments composés. Lorsque 1 Apo-
thicaire se propose défaire une composition ofhcinale dans
laquelle entre un certain nombre de drogues , il doit
auparavant les peser toutes , et les mettre séparément sur
des assiettes ou dans des carrelets de papier, et dans le
même ordre qu’elles sont désignées par la formule, ahn
de pouvoir vérifier s’il n’a rien oublié : c est ce que Ion
nomme dispensation,. Les mêmes attentions doivent etre
observées lorsqu’on prépare un médicament magistral un
peu composé. L’Apothicaire rangera sur le comptoir sui-
vant l’ordre prescrit par la formule, toutes les bouteilles
contenant les médicaments qu’il va employer : c est un
très bonne pratique pour ne pas commettre d erreur.
De quelques médicaments simples qu’on emploie ordinai-
rement ensemble , et connus collectivement sous une
seule dénomination.
Les cinq racines apèruives sont celles de petit houx ,
4’aspemes; de fenouil , de persil et d'ache. Plusreurs autres
racines sont aussi apéritives , et autant en usage que ce es
dont nous venons de parler, comme celles de chienJent,
rVérvnfrium ou chardon roland , de gui
dont nous venuua uc y ii
d’an ête- bœuf, d’éryngium ou chardon roland , de ^
mauve6, de fraisier ; mais l’usage a fixé ce nom aux ernq
racines que nous avons nommées d abord.
Les de, capillaires sont l’adiantum nom et adiantum
blanc connu aussi sous le nom de capillaire de Pnontpei
lier ! l’epolytric , le cétéraJi, ou à sa place la scolopendre
61 cordiales sou. celles de buglose, de W
rache et de violettes. Les vertus cordiales qu on attribue
à ces fleurs, sont absolument gratuites t elles nesontaw
héchiqu es, rafraîchissantes et diurétiques. On devrait
tôt nommer fleurs cordiales celles qui le a0"‘ “ ' ■
ment, comme celles de sauge, de lavande , de romarin ,
d’hysope, et plusieurs autres.
^L^MÏNTS de Vît A R A C t Ê. 211
r.es quatre fleurs carminatwes sont celles de camomille
.romaine , de nielilot , de inatricaire , d’aneiii.
^ jLcs hei'bes émolUentes ordinaires sont les feu îlî<>s de
mauve , de guimauve, de bran< he-ursine , de violette
de mercuriale, de pariétaire, de bette, d’atripiex , de
Séneçon , les oigrtons de lis , et plusieurs autres.
Les quatre grandes semences froides sont celles de cour-
ge , de citrouille, de melon et de concombre. Ces semences
ne sont pas a beaucoup près aussi rafraîchissantes qu’on
le cioit communément: elles ont à-peu-près les memes
vertus que les amandes douces. Les semences de melon et de
concombre se ressemblent parfaitement, et il est diffi-
cile de les distinguer : on les donne ordinairement l’une
poui 1 autre dans le commerce. Les semences de courge
et de citrouille sont encore données l’une pour l’autre : de
soi te que dans le commerce on ne commît nue deux
citCumeCoSej “P068’ savoir |es S'oies, qui sont celles de
t ouille ou de potiron, et les petites, qui sont celles de
concombre et de melon , dont on ne fait aucune distino
Les quatre petites semences froides sont celles de laitue,
de pourpier , d endive et de chicorée.
défend TZ êmndaS scmfnCeS cha,,des sont «Iles d’anis ,
e fenouil , de cumul et de tarvi : on les nomme aussi
mences carminatwes.
de n^rstr Sd'n PCtUeS f mfnces chauies «ont celles d’ache,
ue persil , ci ainnn et de daucus.
fVfIweTntSrr'iQk^XSOnt l’»*ya«uthe , l’émerau-
l ’ ,e SaPhir ’ Je Sreiiat et la cornaline : ces pierres sont
en SS" ’ Ct 116 deVr°ienCamais employées
Les quatre eaux cordiales sont celles d’endive, de chr-
coice de ljuglose et de scabieuse : mais ces eaux iront pas
l râL'nTrfr i ' T *’eaU COmm“ne ^ "<*"» en dirons
s laisons a 1 articie des eaux simples distillées. Celles
cordiaC111 C°Tdcrer COmme arant véritablement la vertu
corham , sont les eaux distillées de plusieurs plantes aro
ma J de’ “ T d'orange .celle de ro-
’ Ge sauge, de marjolaine, etc.
se iZVhvdaûT’ a!ltiP.Uu:iti<i^es s0»t celles de scabieu-
a cIon bem, de pissenlit et de ccmuelirnt •
ux ont passe pendant long- temps pour être sudorifiques ;
Oij
212 ÉLÉMENTS UE PHARMACIE,
mais elles ne le sont pas plus que l’eau de riviere. Les eaux
aromatiques peuvent être regardées à plus juste titre comme
des eaux antipleurétiques. ,, k . j_
frow huiles stomachiques sont celles d absinthe, de
coin z et de mastic, qu’on applique extérieurement sur le
creux de l’estomac; mais elles n’ont pas a beaucoup près
autant de vertu qu’on leur en suppose : il vaut mieux ,
lorsque le cas le requiert , avoir recours aux remede,
internes beaucoup plus efficaces.
Les trois onguents chauds sont 1 onguent d Agrippa ,
1’onzuent d’althéa et l’onguent nerval. .
Les quatre onguents froids sont l’album rliasis , le popu- ^
leum , le cérat de Galien , et l’onguent rosat.
Les quatre farines résolutives sont celles d orge , de
feves , d’orobe et de lupin : on y joint souvent celles de ho-
ment , de lentilles, de lin et de fénu-grec. Nous croyons
devoir observer , en finissant cet article , que usage c or
donner les médicaments sous les dénominations dont nous
venons de parler , est presque entièrement aboli dans la
pratique actuelle de la Médecine.
Des especes.
On nomme especeslz réunion de plusieurssimples coupés
menus , dont on prend l’infusion : on ne les emploie jamais
pour faire des décoctions : ces sortes de médicaments sont
magistraux et officinaux : la Pharmacopée de I ans n en
prescrit aucun.
Kweces vulnéraires , ou herbes vulnéraires connues sous
' ' ie nom de vulnéraires de Suisse cl Je Faltiano.
V •
2Ç Véronique 5 lv-
Sarucle, \â5 *ij.
Bugle, Ç ?lv.
Hvpencum , u
Pervenche ,
Lierre terrestre ,
Chardon béni, _
Scordium, ' J
Aigremoine ,
Bétoine,
Mille-feuille ,
Scolopendre ,
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 2 l 3
) leurs de pied-de-chat , ) --
j . * > Cla iv.
de tussilage, ) J
Coupez et incisez selon l’art.
On met une pincée de ces especes dans un verre d’eau
bouillante : on les laisse infuser pendant dix à douze mi-
nutes : on prend cette infusion en forme de thé avec du sucre.
Ces especes sont vulnéraires, détersives, cordiales, sto-
machiques, propres pour prévenir les dépôts sanguins qui
arrivent ordinairement à la suite des coups ou des chutes ;
mais il faut toujours avoir recours à la saignée. Ces especes
se prennent en infusion comme du thé. I.a dose est d’une
petite pincée pour chaque tasse d’eau bouillante.
Vertus.
Dose.
Especes toniq^s,
4* Feuilles de mélissé, y vj.
Sommités de gallium-luteum , . . 5 ix.
Fleurs de bétoine , )
de tilleul, £**•••••
Racines de valériane major,
barda ne,
patience sauvage,
réglisse, ^ à a. . . 5 iij.
guimauve,
polypode ,
Feuilles de scolopendre,
Coupez et incisez suivant l’art.
On fait usage de ces especes comme des précédentes,
biles sont très propres pour donner du ton aux fibres : Vertus,
elles sont céphaliques, vulnéraires, hystériques, cordiales
et loge rem eut sudorifiques. On les fait prendre comme les Dose,
precedentes et a la même dose.
Especes pectorales.
4^ Capillaires de Canada X ;v>
feuilles de scolopendre, x jj
Fleurs de tussilage , ) *
de pied- de chat , C à à
de millepertuis , \
Coupez et incisez suivant l’art.
0 ! F •
O
n)
• •
Vertus.
2l4 ÉLÉMENTS DS PHARMACIE.
On prend l’infusion de ces especes , comme les précé-
dentes, de la même maniéré et à la même dose.
(..es especes conviennent dans la toux: elles sont adou-
cissantes et légèrement vulnéraires.
Remarque s.
Les especes qui sont des collections d’herbes et d autre*
substances choisies et toutes préparées pour les infusions
sont très commodes pour le malade. On peut en faire de
plusieurs sortes , et qui soient capables de remplir les indi-
cations les plus ordinaires. Celles que nous venons de
donner peuvent servir d’exemple pour toutes celles ou on
voudroit préparer. 11 sgttit bon que ces sortes ne remedes
devinssent officinaux àTar'èuomme ils le sont en Allema-
gne ; les malades ne seroièM pas exposés a etre tiompes
par les Herboristes.
Outre les substances dont sont composées les especes que
nous avons données pour modèle, on peut y faire entrer
des semences , des gommes, des résines seches , des ma-
tières animales, comme la corne de cerf, le castoreum ,
etc. , mais jamais des matières liquides ou des substances
réduites en poudre fine. . ^ ,
Lorsqu’on prépare les especes on doit avoir attention de
couper d’abord séparément toutes les substances qui les
composent, et ap même degré de ténuité. Sans cette pré-
caution , le malade fait usage des ingrédients inégalement ,
pareeque les matières moins divisées sont celles qui se pré-
sentent d’abord sous les doigts de la personne qui veut lane
l’infusion, et il ne reste sur la fin que les substances qui
sont plus menues. C’est par cette raison que les pouenes
ne peuvent taire partie des especes.
Lorsque les ra< ines qu’on y lait entrer sont grosses , on
les coupe par tranches, et ces tranches en trois ou quatre
morceaux .suivant la largeur de leur diamètre. Les large
Ses des plantes doivent être coupées aussi menu que
le sont les plus petites feuilles des autres plantes , ou que
le sont les semences. .
Un concasse les gommes et les résinés qui ne peu'e
être coupées; .nais on doit observer de ne ,ama,s fane ti-
trer dans les especes aucunes substances concassées . sinon
celles qui ne peuvent absolument se couper, comme soi..
I
ÉLÉMENTS de pharmacie. 2l5
les gommes et les résines, pareeque les matières que l’on
concasse prennent une forme à-peu-près ronde, qui empê-
che que les doigts ne puissent les saisir dans les mêmes pro-
portions que les autres drogues.
Lorsqu’on a ainsi disposé toutes ces matières , on les
secoue sur un tamis de crin, chacune séparément, pour en
oter la poussière. Ensuite on pese les quantités de chaque
substance : on les mêle exactement : on serre le mélange
dans des boîtes ou dans des bouteilles, sur-tout lorsqu’on
a lait entrer dans les especes des matières odorantes qui
sont susceptibles de perdre leur odeur.
Des infusions.
Apres avoir parlé des especes qui sont du ressort de l’in-
fusion , 1 ordre exige que nous donnions les réglés qu’on
observe en faisant infuser les médicaments.
L infusion a pour but d’extraire, par le moyen d’un
menstrué, les substances les plus dissolubles et lesplusdé-
licates des mixtes. r
Ces médicaments sont liquides : ils se préparent à froid,
ou al aide d une douce chaleur, mais jamais par ébullition ,
ahn de ne point les charger de substances étrangères à l’in-
fusion. Les principaux véhicules des infusions sont l’eau ,
le vin, le vinaigre, l’eau-de-vie, l’esprit de vin, etc. On
choisit celle de ces liqueurs qui remplit le mieux les in-
tentions qu on se propose. A l’article des médicaments ex-
ternes nous parlerons des infusions qui se font dans l’huile.
L objet de 1 infusion est de transférer dans le menstfue
la vertu des matières qu'on fait infuser. Comme toutes les
substances ne sont point de même nature, qu’il y en a de
résineuses , de gommeuses et d’extractives, on fait les in-
fusions dans différentes liqueurs : nous ne parlerons pour
e présent que de celles qui se font dans l’eau. Les especes
dont nous venons de rendre compte, toutes les plantes et
es parties des plantes délicates, comme sont le capillaire
le chamædrys, le scordium , les fleurs de camomille, le
salran , les fleurs des plantes inodores, telles que celles de
mauve de guimauve, etc. doivent être infusées comme
le thé. On verse un poisson d’eau bouillante sur une pincée
es substances qu’on veut mettre infuser ; on couvre le
vaisseau; on fait durer l’infusion jusqu’à ce que la liqueur
O iv
«2 1 6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
soit à demie-refroidie , ou que les matières qui infusent
soient précipitées au iond du vaisseau. Ces sortes d in di-
sions se font le plus souvent chez les malades, et elles
servent de boisson ordinaire : il faut qu’elles soient légères ,
peu chargées de parties extractives ; mais elles doivent
contenir tous les principes volatils des substances qu on a
soumises à l’infusion. 11 est difficile de régler les propor-
tions de l’eau sur celles des plantes qu’on fait infuser-, cela
dépend de la quantité des principes dont on veut que les
infusions soient chargées. 11 suffit de déterminer la quantité
qu’on veut qu’il en reste , parceque d’ailleurs les plantes
s’imbibent d’une plus ou moins grande quantité d’eau
qu’elles retiennent. Les infusions doivent être parfaitement
claires et transparentes. Lorsqu’on les passe pour en sépaier
les herbes, on ne doit point exprimer le marc, du moins
que très légèrement , sans quoi une portion du paren-
chyme, le plus délicat des herbes , passe avec la liqueur,
trouble les infusions, et les rend plus dégoûtantes à pren-
dre, sans qu’elles soient plus efficaces. On peut renfermer
dans un nouet de linge les substances qu’on fait infuser;
par ce moyen on s’évite la peine de passer les infusions :
mais il faut observer que le nouet ne soit qu au quart i em-
pli, afin qu’il se trouve un espace suffisant pour le renfle-
ment des ingrédients.
Lorsque les substances sont grosses , dures et ligneuses ,
comme les bois, les écorces et certaines racines, on les
coupe, ou on les concasse, ayant soin d en séparer la
poudre qui s’est formée pendant leur division. Jn fait in-
fuser ces matières beaucoup pluslong-temps : souvent cette
infusion est préliminaire ; elle se fait pour amollir ce es
qu’on doit soumettre à la décoction. Lorsque les ingré-
dients contiennent des principes volatils et aromatiques ,
on doit les faire infuser dans des vaisseaux parfaitement
clos : souvent on sépare, par le moyen de la destination ,
une portion de liqueur qui se trouve chargée de tous es
principes volatils, comme nous le dirons a 1 article des
sirops aromatique^.
Des décoctions.
L’obiet de la décoction est le même que celui de 1 infu-
sion , c’est-à-dire qu'on se propose dans cette operation
de dissoudre et d’extraire les substances actives des toips
ELEMENTS DE PHARMACIE. 2 1 ~J
dans un véhicule approprié à l’intention qu’on veut rem-
plir. La décoction proprement dite différé de l’infusion,
en ce qn elle est plus chargée de principes extractifs , et
de peu ou point des parties volatiles des substances. Les
décoctions different encore des infusions, en ce qu’elles se
font à 1 air libre , c’est-à-dire dans un vaisseau non clos,
et qu’on les fait bouillir.
Les matières qui sont du ressort de la décoction sont les
végétaux, les animaux, et souvent quelques matières mi-
nérales, comme 1 antimoine et le mercure.
Les liqueurs qui servent d’excipient pour les décoctions,
sont les mêmes que pour l’infusion, à l’exception des li-
queurs spiritueuses rectifiées qui n’y sont jamais employées
a cause de leur volatilité.
. quantité de véhiculé qu on emploie dans les décoc-
tions ne peut se déterminer avec exactitude : il faut la pro-
portionner au volume qui doit rester, et à Ja durée de l’é-
bullition ; l’ébullition elle-même doit être d’autant plus
°ngue , que les matières qu’on y soumet sont plus dures
er plus compactes , comme, par exemple, la squine, le
j-,aiar , a salsepareille , le buis, etc. Souvent la décoction
c oit etie précédée par l’inlusion , pour les raisons que nous
avons dites précédcmrnen* .
On doit éviter avec giand soin de faire bouillir les sub-
stance., aromatiques, et celles qui contiennent des principes
voiati s , tels que le cerfeuil , les plantes antiscorbu-
üques etc. pareeque c’est dans ces principes volatils que
résidé la plus grande vertu de ces ingrédients. Lorsqu’on
en fait entrer dans les décoctions, il faut les mettre à part
dans un vaisseau clos, verser dessus la décoction des au-
tres, tandis qu’elle est chaude, et ne passer la liqueur que
lorsqu elle est refroidie. On nomme alors ces médicaments
infusions-décoctions .
■Règles generales qu on doit observer en faisant une décoc-
tion composée de substances de différente nature.
On commence par faire bouillir, i°. les matières dures
et scelles , telles que l’orge , les raclures d’ivoire et de corne
< a cerl , le s bois, les racines scelles, ligneuses : 2°. les
racines récentes, comme celles de chicorée, de patience
sauvage, etc. mondées de leur cœur ligneux si ^ies eu
1 1 S Eléments de pharmacie.
ont , et coupées par morceaux : on les fait bouillir seulement
huit ou dix minutes: 3°. les fruits coupés et inondés de
leurs noyaux, les écorces : 4°- les herbes inodores hachées
grossièrement, et d’abord celles qui sont seches , ensuite
celles qui sont récentes: 5°. les semences non odorantes
concassées. On verse alors cette décoction bouillante dans
un vaisseau qui bouche bien , et dans lequel on a mis les
plantes aromatiques anti-scorbutiques , et toutes les
especes de capillaires coupés grossièrement, les semences
odorantes qu’on a concassées, la canelle, le santal citrin ,
le sassafras, la réglisse , etc. On couvre le vaisseau, et lors-
que la décoction est entièrement refroidie , on la passe avec
expression : on la laisse déposer , afin de séparer les feces
qui ont passé avec la liqueur au travers du linge.
Remarq.ües.
Une décoction , telle que celle dont nous venons de par-
ler , seroit beaucoup trop chargée de drogues; mais elle
n’est donnée ici que comme un exemple , pour faire re-
marquer l'ordre qu’on doit observer dans les décoctions
beaucoup moins composées , et dans lesquelles cependant
on emploie des substances de différente nature.
Lorsqu’on lait entrer dans les décoctions des matières
animales qui ne contiennent rien de volüftil, comme du
veau , un poulet, des viperes, etc. on doit les mettre au
commencement de la décoction , afin qu elles aient le
temps de cuire. Lorsque ce sont des ecrevisses, ou toute
autre matière animale facile à cuire, et qui fournisse en
cuisant quelques principes volatils, on les met, après les»
avoir concassées , avec les substances de 1 intusion.
En général, on ne doit pas faire bouillir trop long-temps
les substances qu’on soumet a la décoction, paiceque les
principes que fournissent les végétaux pendant leur infu-
sion, ou par une légère décoction, sont différents et plus
efficaces que ceux qu’on oblient par une foi te ébullition.
Dans le premier cas , 1 eau est chargée de matières
extractives et salines de ces memes végétaux. Dans le
deuxieme , les végétaux fournissent des mucilages considé-
rables ou des substances âcres : le parenchyme des végé-
taux se divise de plus en plus : il se dissout en quelque
sorte dans l’eau. Ces derniers principes se combinent
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE!
d’une maniéré singulière, parle mouvement de l’ébullition
et parla chaleur, avec les substances qui s’étoient d’abord
délayées dans l’eau : ils embarrassent ou détruisent leurs
vertus, comme nous le verrons par les exemples suivants.
C’est ce (jue Silvius a très bien remarqué. 11 recommande,
pour cette raison, de faire bouillir long-temps les drogues
acres et piquantes, afin de leur faire perdre une partie de
leur vertu trop active : et donne pour exemple la décoction
de la coloquinte, qui est beaucoup moins purgative que
son infusion. 1
La décoction des mirobolans est laxative, lorsque ces
fiuits n ont bouilli ou un instant ; et elle est astringente
lorsqu’on les a fait bouillir long-temps , à cause de la sub-
stance terrestre qui sé dissout en quelque maniéré dans la
décoction. Il en est de même de la rhubarbe.
J ai remarqué la morne chose à l’égard du séné et de
ses follicules : 1 un et l’autre fournissent par infusion ou
par une légère ébullition tous leurs principes extractifs et
purgatifs ; et par une forte ébullition, ces substances rendent
un mucilage fort épais, très dégoûtant pour le malade : ce
mucilage embarrasse ou détruit tellement la vertu purga-
tive , que ces fortes décoctions ne purgent presque point.
Lorsqu on fait entrer des racines bulbeuses dans les dé-
coctions , on doit les mettre un peu de temps avant les
fleurs : n suffit qu elles prennent quelques bouillons.
Toutes les especes de capillaires , quoique plantes li-
gneuses , ne doivent point bouillir , ou du moins que
quelques minutes, pareequ’ils fournissent facilement leurs
substances dans les infusions , et qu’ils donnent une odeur
agréable qui se dissiperait pendant l’ébullition.
Il n y a pas une fleur qui doive bouillir, les unes à cause
de la délicatesse de leur tissu , les autres parcequ’elles per-
droient leur odeur en bouillant. Cf est pourquoi l’on pré-
paie par infusion fes huiles des fleurs qui ont de l’odeur,
comme nous Je dirons en son lieu.
11 en est de même des semences des plantes ombellife-
res , telles que l’anis , le fenouil , le cumin , l’aneth , etc.
que on ne doit point faire bouillir , parcecjue ces sub-
stances contiennent beaucoup d’huiles essentielles odoran-
tes qui se dissiperaient entièrement. On verse la décoction
bouillante sur ces semences pour les faire infuser seulement.
La réglisse a une saveur sucrée très agréable ; elle fourni! .
2.2.0 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
peu' infusion à froid ou à chaud , une boisson douce , et
qui n’a point d’amertume; mais lorsqu’on la fait bouillir ,
elle forme une décoction âcre et amere , sur-tout quand
la réglisse est déjà un peu vieille. Voyez ce qui est dit à
l’extrait de réglisse.
Lorsque , dans les décoctions , on fait entrer des sucs
sucrés , comme le miel , la manne , le sucre, etc. ou des
substances qui en contiennent, comme la casse, etc. on
ne doit les mettre que sur la fin , et lorsque les décoctions
sont passées : on passe la décoction de nouveau , s'il est
nécessaire, lien est de même pour les gommes-résines , telle
que la scammonée: ces substances doivent être réduites en
poudre , et il ne faut les délayer dans les décoctions que
lorsqu’elles sont presque entièrement refroidies , sans quoi
la partie résineuse se ramolliroit , se grumeleroit, et ne
se trouverait pins distribuée également dans le médica-
ment.
On clarifie les décoctions avec quelques blancs d’œufs,
de la même maniéré que nous l’avons dit à l’article des
sucs dépurés, lorsqu’on veut qu’elles soient moins dégoû-
tantes: cela doit se faire avant de les verser sur les aroma-
tes. Faisons présentement l’application de ce que nous
venons d’avancer , à une tisane moins composée.
Tisane anliscorbutiq ne.
^ Pvacines de raifort sauvage 5 fi.
Feuilles récentes de cochléaria , \ x i
, 1, c • • 'S J •
de cresson d eau, )
Eau bouillante , J*
Faites selon l’art.
Remarque s.
Après avoir nétoyé les herbes et la racine de raifort ,
ou coupe les herbes en trois ou quatre portions, et les ra-
cines par tranches : on les met dans une petite cucurbite
d’étain : 011 verse par-dessus l’eau bouillante : on bouche
exactement le vaisseau, et lorsque le tout est rehoidi, 011
passe la liqueur au travers d’une étamine sans exprimer le
marc. Cette tisane se trouve fournie abondamment des
principes âcres et volatils des substances antiscorbutiques ;
Eléments de riu hmacii, 22 i
mais elle est peu chargée -le principes extractifs : si l’on
-teut qu elle le soit davantage , on peut employer la dé-
coction de ces memes substances en place d Vau ■ alors on
la verse sur une pareille quantité des mêmes ingrédients
quoi! fait infuser dans cette décoction. Un pemédulco-
rei cette tisane soit avec du sucre , soit avec quelque siror>
approprié. 1 1 ”
^eîte tisane est un excellent antiscorbutique : on la fait Vortus*
piemire le matin à jeun, depuis un verre jusqua une
pmte par jour à proportion que les affections scorbuti~Dosft
ques sont plus fortes.
Des vins médicinaux .
On nomme vin médicinal du vin ordinaire devenu mé-
dicament par les drogues qu’on y a ajoutées.
n 11 PlvPar« ]es vins médicinaux de deux maniérés dif-
férentes , par la fermentation , et par l’infusion.
Ceux préparés par la fermentation se font en mêlant
P imésê ét?'avecr lR cUC des raisins "0-ellement ex-
primés , et qu on fait fermenter ensemble ; mais la fer-
mentation , dont le propre est de changer la nature du
mont, change aussi celle des drogues qu’on r soumet au
point que les purgatifs les plus violents conserve, tTpeine
quelques propriétés laxatives après leur fcZS u
,ucs amers des végétaux, comu'ie celufde iThsinthe pe“
deut considérablement de leur saveur en fermentant arec le
mont , comme je l’ai éprouvé plusieurs fois. La résine des
sucs gommeux-résmeux qu’on soumet à la fermentation se
sépare et fait partie de la lie, après s être décomposée près
que entièrement. Il semble que la nature en Lv„n r
menter des corps de nature 'différeme tènde a.uT
nertous au même état, et à les réduimi „w- ”
mêmes propriétés. Comme la Médecine ne peur retirer nim
peii OU même point de secours des vins médicamenteux
par ermentation , nousne nous v arrêterons nas dnva
>aSe, et nous allons examiner ceux 'pnSpai^SfSfc'
■Des vins médicinaux faits par infusion.
Vin de Q tr , n <j u i „ A.
Quinquina concassé , . . r ■ •
Vm rouge de Bourgogne , . ! | {b\
Vertus.
Dû£C.
222 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On met le tout dans une bouteille bien boucnee, cjue
l’on tient dans un endroit frais pendant douze ou quinze
jours, avant soin de l’agiter deux ou trois lois pat jour,
au bout desquels on filtre le vin au travers d un papier gris:
on le conserve a la cave dans des bouteilles entièrement
pleines. . •
Le vin de quinquina convient à ceux qui ont 1 estomac
débile, et qui digèrent mal : il donne du ton aux libies ,
et il est un excellent antiputride : il excite l’appétit. La
dose est d’un ve'rre de deux à trois onces qu’on boit à l’heure
du dîner , en se mettant à table : on prend une pareille
dose le soir à l’heure du souper.
Ce remede ne convient pas à ceux qui sont dans le cas
d’appréhender la chaleur du vin : il faut leur donner en
place du quinquina en poudre , depuis six grains jusqu a
un scrupule, ou du quinquina infusé pendant cinq ou six
heures dans de l’eau en place de vin ; on prend cette infu-
sion à la même dose que le vin : on la tait ordinairement
avec de l’eau bouillante comme le thé.
Remarques.
On peut de la même maniéré préparer tous les vins me
dicinaux par infusion. . A , ,
Ceux faits pour l’usage intérieur doivent etre prépares
à froid et exposés dans un endroit Irais, à l’abri du soleil.
H convient que le vaisseau dans lequel on prépaie 1 infu-
sion soit exactement bouché , pareeque le vin contient un
principe spiritueux qui se dissiperoit : iL arquerroit une
qualité aigre , et seroitliors d’état d’extraire la même quan*
tité de principes. ~ „ * . 0
Cependant nous remarquerons que le quinquina a a
propriété d’empêcher le vin de s’aigrir , et meme celle de
diminuer sensiblement 1 acidité du vin aigre. f
Quelques Pharmacopées prescrivent de faire digérer les
vins dans des vaisseaux à une douce chaleur , sous pn texte
d’extraire plus de principes : j’ai remarque que la c haleur ,
en agissant sur le vin , en dérange sensiblement es princi-
pes l’aLrit ou le dispose à la fermentation acide, et que
d’ailleurs il ne se trouve pas plus chargé de principes ex-
tractifs que par une infusion à froid suffisamment longue ,
c’est-à-dire de six ou huit jours. Cette observation néan-
moins ne doit s’entendre que pour les vins officinaux qui
y
ÏLÉMENTSDE PHARMACIE, 22 3
doivent se conserver un certain temps. II n’en est pas de
même de ceux qu’on prescrit à mesure du besoin : on a
recours à la chaleurdu bain-marie, parceque le malade ne
peut attendre la longueur d’une infusion à froid.
On ne doit jamais faire entrer dans la composition des
vins officinaux que des substances seches, du moins que
très peu de celles qui sont récentes, à cause de l’humidité
qu’elles fournissent ^ qui affoiblit le vin et le fait gâter
promptement. C’est à quoi on a eu grande attention dans
la Pharmacopée de Paris. II n’en est pas de même des vins
magistraux : comme ils ne sont faits que pour durer peu de
temps, on peut y faire entrer des substances récentes.
Les plantes antiscorbutiques doivent être employées ré-
centes pour les raisons que nous avons dites ailleurs. L’hu-
midité qu’elles fournissent au vin n’a pas la propriété de le
laire gâter aussi promptement que la plupart des sucs des
autres végétaux. Les vins antiscorbutiques sont officinaux,
et doivent être préparés par infusion à froid.
On emploie le vin blanc , le vin rouge, les vins de li-
queur pour la préparation des vins médicinaux. Le vin de
quinquina se fait avec du vin rouge; il perd sa couleur au
boLU d un certain temps : il y a lieu de présumer que c’est
le principe astringent du quinquina qui précipite la partie
colorante du vin. La noix de galle, et les matières astrin-
gentes semblables, ont la même propriété: elles ôtent pa-
reillement P acidité aux vins qui se sont aigris/: elles ont
aussi la propriété d’empêcher les vins de tourner au gras.
T in émétique .
%£ Foie d’antimoine en poudre, J [Yt-
Vin blanc ordinaire • •
On met ces deux substances dans une bouteille qui bou-
che bien ; et on 1 agite trois ou quatre fois par jour: on
laisse ce vin en infusion à froid pendant huit à dix jours
avant que de l’employer , et on le conserve sur son marc.
Le vin émétique convient dans l’apoplexie , la paralysie
et dans les maladies où il y a stupeur et engourdissement! Vertus.
Ou le donne depuis deux gros jusqu’à quatre onces dans
des Pavements : ce médicament 11e doit jamais être admi-Dose.
mstre par la bouche.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
224
Remarques.
Ce vin émétique est décrit dans toutes les Pharmacopées:
les doses de foie d’antimoine varient suivant les auteurs :
celles que nous adoptons ici sont celles prescrites dans la
Pharmacopée de Paris. Nous remarquerons que les effets
de ce vin émétique sont sujets à varier considérablement.
i°. Par .la nature du foie d*antiinôine ou du safran des
métaux qui ne different pas beaucoup l’un de l’autre, et
qui se préparent ou sans nitre ou avec du nitre.
20. Le vin blanc , qui n’est jamais d’une acidité égale ,
dissout plus de safran des métaux lorsqu’il est plus acide.
3°. Enfin cette préparation d’antimoine se dissout encore
dans des proportions différentes dans le même vin blanc,
suivant qu’elle est plus ou moins pulvérisée.
C’est vraisemblablement pour toutes ces raisons qu’011 a
retranché, dans la nouvelle édition du Codex de Paris, le
vin émétique préparé avec le vin d’Espagne , et destiné a
être pris par la bouche : on l’ordonnoit parfaitement clair
et même filtré: on a conservé seulement celui qu’on pré-
pare avec du vin blanc ordinaire , et qui n’est employé que
dans les lavements âcres et très actifs. Les effets de ce vin
sont plus violents lorsqu’on l’emploie trouble , que lorsqu il
est parfaitement clair: on le fait entrer daus les lavements
sous ces deux états: c’est au Médecin qui l’ordonne à avoir
-une attention singulière à ne pas oublier de marquer sur
sa formule l’état sous lequel il veut qu’on l’emploie, afin
de ne pas mettre l’Apothicaire dans le cas d’agir contre
l’intention du Médecin.
11 vaudroit beaucoup mieux, lorsque le Médecin or-
donne du vin émétique , le préparer sur le champ en ajou-
tant dans le vin blanc la quantité d’émétique prescrite. Les
effets de ce vin seroient beaucoup plus sûrs.
Laudanum liquide de Sy ndcnham.
Opium, .
Satran , .
Vin d’Espagne,
On
Eléments
15 E PHARMACIE.
22 5
On coupe menu l’opium et le safran : on concasse les
ipro.les et la canelle : on met toutes ces substances dans
nu matras avec le vin d’Espagne : on bouche le vaisseau
fdM' V3 'C5S'e ,',nouill“s qu’on assujettit avec du fil - ou
tait digérer ce mélange au soleil pendant doqze ou
re'n S î °11 ia‘i ba'“ de sable a uue chaleur équivalinte à
ce le du soled, on agite le matras plusieurs fois par jour
ln ‘i! C C ce îernPs> 011 passe avec forte expression • où
Lt »a liqueur dans un flacon , ou la laisse déposer, on la
tue par inclination , ou bien on la filtre an travers du L!
pier gris. On conserve cette teinture dans une bouteille qui
bouche bien. Le vin d’Espagne est un vin de lioueur n
n est pas susceptible de s’altérer par la chaleur de la di»és-
n connue les vins d ordinaire ! il n’est pas non plus sus
ceptible de s aigrir avec la même facilité!
lente" ! ^
il trsr ’ xj^r t P?-
quatre gouttes jusqu’à un gros et demi On I r’-,d p
aussi dans désolons ado°u cLa.lt ci Lt dt noTion's
“se 65' dePuis q^tre gouttes jusqu’à vingt, pot J*
Opium de Rousseau .
2^ Miel blanc , ; . . 7 , r .**
Eau chaude, . . t -V*
î b Hj.
On lait dissoudre le miel dans lVn, . ^ i • r
* fc î - ’
. 5 xij.
On lait dissoudre l’onium dans I’at,,
-lu, ion avec la liqne„? dfi unZtT,^
laisse fermenter rp rnol-imT i uiatras, et on,
alors on filt e flioL " "8 7"^“ environ “» mois i
insqu a ce qu’elle soit réduite à dix onces F„ V ' ^ 9
donne 27 degrés au pasediqueur des seb "n V ’ ‘i9
quatre onces et demi d’esprit de vin à 34 Wrés cL' T"'*
donne au pese-liqueur des sels , , , de-reb n,dlanSe
lueur aoit se préparer dans un ma iras à col un
Dos*
22Ô £ L £ M zn T $ DE PHARMACIE.
peu étroit; si on la prépare dans un vaisseau de largeouver-
ture , elle est sujette à se moistr à la surface. 11 ne faut pas
la remuer pendant la fermentation , crainte Je 1 arrêter.
En général ce mélange lermente mal et dithcilement.
Vin d’absinthe.
2£ Absinthe major seche , \ - ^ ij.
Absinthe minor seche , $ * .
Vin blanc , lV*
On coupe menu les deux absinthes : on les met dans un
mauas on verse par-dessus le vin blanc : on bouche l'ou-
verture avec un bouchon de liege : on place le vaisseau
dan un endroit à l'abri du feu et du soleil, et ou laisse le
tout en infusion pendant deux fois vingt-quatre heures , ou
SÎS ce que lestantes soientparfa.temmrt penétr es On
* X ia linueur avec expression : on la hltre et on la cou
serve à la iave dans des bouteilles entièrement pleines et
biLeW’ibsinthe est tonique , vermifuge , propre à pro-
voque^îes réglés : il fortifie l’estomac et excim appeU^
La dose est depuis deux onces jusqu a six, pris le
Posef; v •
a )e Via sciüiüquc.
Scille seche ,
Vin d’Espagne,
Qrîlle • on la met dans un matras: on
On coupe menu la sa s°"“e . on fait infuser ce mé-
lan^ a^nfi^^ndant^trois ^a^^^^r^UrQVcoule^rinfu-
5^- 0“ filtre le vin
et on le conserve ; ;ncisif, atténuant , propre
, jsA. 'sïsr&rrizSï
~ ..s.:*
Vin d' ènula-campana.
2C Racines seches d’énula-campana concassées, |j;..
Vin blanc ,
5 1*
îbj.
i I i ME KTS DE PHARMACIE. 227
Jïtn1?* ’YUSer •“ mélanSfe,à froid dans un matras clos
pendant quelques jours: on filtre la liqueur , et on la con-
seive dans une bouteille qu’on bouche bien.
Le vin d’énula-campana est détersif , vulnéraire allé- Vertus-
nuant, légèrement sudorifique , propre pour l’asthme : il
mm 1p e5t0mac> et,aide Ja digestion. La dose est depuis Dû£e*
une demi-once jusqu’à trois onces. 1
Vin maniai y ou chalybè.
Limaille de fer non rouillé , . . . X if
Vin blanc ! i |$
On met ces deux substances dans une bouteille qu’on
bouche bien : on tient le raiss.au dans un endroit liais
fi tr/la V P US‘eUrS f°1S, P3r |0Ur : au bout l,e huit jours on
t e la liqueur , et on la conserve dans une bouteille
vient ZsnraLSt a‘Litif’ Pr°v0£lue ^glcs : il con- V.rtw
ent dans les pales couleurs et dans les obstructions 1 a
dlnfusion ST d6UX gr°S l’US1]U’i <leux onces dans ™e iasse Dos*,
illusion d ai moïse, ou toute autre liqueur appropriée.
R
^MARQUES.
• tfe 50nt?ent UI* aci*de tartareux qui agit avec effica-
i c sur le fer: il en dissout beaucoup, et forme une teîni
a-peu-pres semblable à la teinture de mars tartarisée Ce vin
eri a le goût et presque la couleur. On prépare
vent, ce médicament avec du vin d’Espagne : il est tout
aussi bon. Cependant comme le vin d’Espagne contient
moins d acide que le vin blanc ordinaire il se dura*' A'
moindre quantité de fer. La limaille de’fer nu’on ^
doit être non rouillée et réduite en poudre fine a ' ^I>]oie
Pp:rr p,“ “*» ■ «“* Ats
-Des teintures, des élixirs , des baumes spiritueux
et des (] u lut essences .
baumes^spiritirnux ^ne son fl ' ’ ^ CI'"'"leSSences » « les
la dm^ncè de 1er,, s HZ “à . ’
forts sont toujours des teintures de substances vé^eL
F ij
22.8 £ LIMENT* CE PHARMACIE.1
animales et minérales , faites par le moyen de l’eau-de-vi»
ou de l’esprit de vin. Ces teintures sont ou simples ou com-
posées : ce qui nous oblige à en faire deux articles séparés.
Afin de ne rien changer clans les noms, nous conserverons
les dénominations particulières sous lesquelles plusieurs de
ces médicaments sont connus, comme baume du com-
mandeur , quintessence d’absinthe , etc.
Des teintures spirltueuses simples.
Les teintures spiritueuses simples sont celles qui ne sont
faites qu’avec une seule substance , qu’on fait infuser dans
l’eau-de-vie, ou dans l’esprit devin.
On les désigne dans les formules sous le nom de tein-
ture ou tinctura ; les Allemands les désignent sous celui
d'essence, ou essentia ; ainsi il est bon de taire observer
oue par cette derniere nomination , les Allemands n en-
tendent point l’huile essentielle des végétaux , qui , comm»
on le sait, n’est pas la même chose , et qu’ils ont soin de
désigner sous les noms d 'huile essentielle , ou oleumessen •
itn'y a presque point de substances dans le régné végé-
tal et dans le régné animal qui ne se laissent sensiblement
attaquer par l’esprit de vin , et qui ne forment arec lui es
teintures ou des dissolutions plus ou moins chargées de
principes , dont les uns sont résineux, huileux et analogues
a la portion spiritueuse et inflammable de la liqueui : es
autres principes, quoique peu analogues a la partie inflam-
mable cle l’esprit de vin , se dissolvent et restent suspendus
dans ce véhicule, à la faveur du principe aqueux qu il con-
tient. Ces dernieres substances sont les parties extractives
des végétaux, et les extraits tout préparés. L esprit de vin
dissout à la vérité, une moindre quantité de ces matières
en comparaison des principes huileux et résmeux ; mai,
néanmoins il s’en charge toujours en quantité lits stnsib ,
même, lorsqu’il est parfaitement vécu lie. Les gommes sim-
ples sont même susceptibles d’être attaquées sensiblement
tr la nart^ aqueuse de l’esprit de vin. Si elles ne lui com-
ninniouent aucune couleur, c’est parcequ’elles sont elles-
mêmes sans couleur. On s’apperçoit de la portion de.
nommes dissoute dans l’esprit de vin en la ^ Uisa.it eva
|orer; il reste, apres son évaporation , une petite quanta.
ï t ^ M I N T S B E PHARMACIE* 22p
2e matîere mucilagineuse, qui est la gomme qui s’est dis-
' *°.ut<; a la ^veur du principe aqueux de l’esprit de vin.
Ainsi, comme on voit, on peut faire presque autant da
teintures Simples qu’il y a de corps dans ces deux régnés.
Plusieurs substances minérales sont attaquées aussi pârVes-
pnt de vin, comine, par exemple, le fer et le cuivre :
peut-être que si l’on examinoit toutes les substances de ca
régné, on en trouveroit beaucoup d’autres qui fourniroient
quelques principes dans l’esprit de vin.
Teinture ci' absinthe.
7“ Sommités d’absinthe seches , .
Esprit de vin rectifié, . . . .
On incise menu les sommités d’absinthe : on les met dans
nn matras : on verse par-dessus l’esprit de vin : on bouche
c vaisseau avec de la vessie mouillée qu’on assujettit avec
u gios (il : on lait digérer cette teinture pendant deux ou
trois jours au bain de sable , par le moyen d’une douce
chaleur ayant soin de faire un trou d’épingle à la vessie,
pour faciliter la sortie de l’air raréfié et la condensation des
vapeurs de 1 esprit de vin qui pourroit faire casser le vais-
seau sans cette légère ouverture.
. °n, P^pare de la même maniéré toutes les teintures
simples.
La teinture d’absinthe est stomachique , chasse les vents , Vertus
convient aux estomacs froids et bilieux chez lesquels la’
Cliateur manque , dans les maladies vermineuses : elle
convient aussi dans les pales couleurs , et pour exciter les
reg es. La dose est depuis dix gouttes jusqu’à un gros , prise n
dans une tasse de thé ou de tisane : on réitéré cette dose- °Se'
plusieurs fois par jour.
Remarque s;
Les infusions dans l’eau-de-vie ou dans l’esprît de vin
peuvent se faire indilféremment à froid, on par 1a diges-
tion a une douce chaleur. Quand on les prépare à froid if
Mut continuer 1 infusion pendant douze ou quinze Tours
fournît ’ à I,roPorlion que la substance
»mt plus difficilement sa teinture dans l’esprit de vin
H convient encore tpue le vaisseau soit parfaitement boni
P iij
sS'3 É L ï iïi E N T S DE PHARMACIE.
ché , parcequ’il n’y a pas de raréfaction à craindre lors-
qu’on opéra à froid.
L’eau-de-vie et l’esprit de vin sont des liqueurs beau-
coup moins composées que le vin : elles sont privées de
matières extractives : leurs principes ne sont pas susceptibles
de se déranger par la chaleur d’une digestion , comme cela
arrive au vin. C’est pourquoi on peut les taire chantier ,
jusqu’à bouillir légèrement : cela est même nécessaire pour
certaines teintures.
L’esprit de vin est le dissolvant des parties huileuses et
résineuses de presque tous les corps qu’on lui présente ;
mais il dissout en même temps un peu des autres prin-
cipes comme nous l’avons déjà fait remarquer ; ce qui est
cause que cette liqueur inflammable n’est pas un menstrue
qui puisse servir à séparer exactement les substances rési-
neuses pures: aussiil faut avoir recours à d’autres menstrues
si l’on veut ajouter quelque exactitude à l’analyse végétale
et animale; j’ai déjà commencé cette analyse; nous en par-
lerons à l’article des résines.
Presque toutes les teintures faites par l’esprit de vin blan-
chissent et deviennent laiteuses lorsqu’on les mêle avec de
l’eau : c’est une séparation de la substance résineuse. L’esprit
de vin s’unit à l’eau, et devient hors d’état de tenir la résine
en dissolution : elle se précipite et on la ramasse , comme
nous le dirons en parlant des extraits résineux. Ces mélanges
sont d’autant plus blancs , que l’esprit de vin étoit plus
chargé de substances huileuses et résineuses.
La plupart de ces teintures sont employées par gouttes
dans les potions magistrales; et elles présentent, dans
ces mélanges , des phénomènes auxquels on . doit avoir
beaucoup d’égard dans la pratique de la Médecine.
J’ai remarqué que toutes les teintures faites avec des
substances résineuses liquides , telles que le baume de la
Mecque , le baume de Canada , le baume du Pérou liquide x
qui se dissolvent eu entier dans l’esprit de vin , j’ai remar-
qué , dis-je, que toutes ces teintures, lorsqu on vient a
les mêler dans les potions aqueuses, forment des pellicules
à leur surface, les troublent lorsqu’on les agite, et qu’une
partie de la substance résineuse s’attache aux parois des
fioles, tandis que l’autre portion reste en grumeaux disper-
sés dans la liqueur. Le castor et les gommes-résines mo-
lasses , telles que le galbanum , le sagapenum , la gomme
ÏLIMlflfTS DE PHARMACIE, ô3l
ammoniaque, I a s s a f< jeticl a, nesedissolventpas en entier dans
l’esprit de vin, il n’y a que leur résine et une portion de
la substance gommeuse qui s’y dissolvent. Les teintures de
ces matières sont plus ou moins colorées; elles produisent
dans les potions les mêmes effets que les teintures précé-
dentes, mais seulement à raison de leur résine; car leur
portion gommeuse, qui étoit dissoute dans l’esprit de vin
reste parfaitement unie à l’eau despotions. Par conséquent *
ceux qui font usage de ces potions, prennent inégalement
les particules résineuses qui y sont contenues, et jamais en
totalité. Le moyen d* remédier à cet inconvénient, du
moins en grande partie , est de triturer ces teintures dans
un mortier, avec les poudres qu’on fait entrer dans les
potions, ou avec un peu de sucre; ou avec Je syrop qui
est prescrit. J 1 -1
Les substances résineuses , seches et friables, telles que
le benjoin, le mastic en larmes, etc.se dissolvent entière-
ment dans l’esprit de vin , et forment des teintures qui
ne se réduisent pas en grumeaux lorsqu’on les mêle dans
les potions aqueuses : la substance résineuse se précipite, à
la vente; mais elle demeure suspendue en poudre dans les
potions dans lesquelles on fait entrer ces substances.
. potions doivent être données froides, pareeque si
on les faisoit chauffer, la résine se gruméleroit.
f teintLJre du succin est ordinairement d’une Iérrere
couleur ambrée. La substance que l’esprit de vin dissout ,
* , e parfaitement bien dans les potions : elle s’y divise
a la manière d’une poudre mieux qu’aucune des précé-
dentes. Lorsqu on prépare cette teinture, il faut employer
u succin broyé sur le porphyre , afin de faciliter la disso-
lution; et meme, malgré cette division, l’esprit de vin
n en dissout qu une petite quantité, et assez difficilement
Un Peut attribuer cette propriété du succin à ce que ses
principes sont tellement combinés, que la gomme défend
J U,S!Ue 1 ac1tl.on de l’esprit de vin, et que réciproquement
la résine défend la gomme de l’action de l’eau ; puisque si
1 on sépare par la distillation ou par la torréfaction les sub-
stances qui se dégagent les premières , le succin qui reste
se dissout entièrement dans l’esprit de vin. Quoiqu’il en
de succin *1 ° ^ ’0" ait C"C°re exa,nin<^ « U portion
de succin, dans son état naturel, qui se dissout dans l’es-
P i evjn,difiere en quelque chose de celle qui reste après
P iy
233 Ï&L1ÊMENTS DE F E A R M A C I ï.
la préparation de la teinture : cet examen pourroit répandra
quelques lumières sur la nature et les propriétés du succin.
Les teintures de la plupart des plantes et de leurs parties
sont , en général , plus chargées de substances extractives
que de principes résineux. Lorsqu’on les mêle dans les po-
tions aqueuses, elles blanchissent beaucoup moins que les
précédentes , et la substance résineuse ne se grumele jamais.
Les bois résineux, comme le gaïae, le buis, etc. peuvent
être exceptés de cette réglé : ils contiennent beaucoup de
résine : leurs teintures deviennent très laiteuses lorsqu’on
les mêle avec de l’eau; mais leur résine ne se rassemble pas
en grumeaux dans les potions aqueuses.
11 y a des matières végétales qui paraissent ne point
contenir de substance résineuse , pareeque les teintures
qu’elles fournissent dans l’esprit de vin, ne blanchissent ja-
mais lorsqu’on les mêle avec de l’eau : telles sont celles de
polypode , d’hypéricum , de scordium , de chardon bénit,
de squine , de cochenille , etc. Toutes ces teintures se
mêlent parfaitement bien dans les potions aqueuses, sans
qu’il y ait aucune séparation ; elles contiennent néanmoins
de la résine.
Plusieurs de ces teintures déposent dans les bouteilles ,
par le séjour des substances dont l’esprit de vin s etoit .en
quelque maniéré supersaturé: telles sont la teinture de sa-
fran et celle de cochenille. On a regardé ces dépôts comme
de pure gomme ; mais les phénomènes qu’ils présentent
dans l’eau, indiquent qu’ils contiennent un peu de résine:
ces dépôts se dissolvent mal dans 1 eau ; ils en troublent
la transparence.
L’esprit de vin est un menstrue qui se charge facilement
des huiles essentielles, ou de l’odeur de plusieurs lleurs ,
qu’on ne peut obtenir par la distillation , parcequ’elles sont
trop fugaces, comme celle de tubéreuse. On met les lleurs
récentes dans une bouteille avec une suffisante quantité
d’esprit de vin : on les laisse digérera froid pendant quatre
ou cinq jours, et même davantage: on passe avec expres-
sion : ou filtre la teinture , ou on la fait distiller a une ( ha-
leur modérée au bain-marie : c est ce que 1 on nomme
esprit de tubéreuse. 11 y a ici une remarque bien singulière
à faire sur ies fleurs de jasmin, traitées avec de l’esprit de
vin parfaitement rcctihé ; c’est que ces fleurs perdent oans
moins de douze heures toute leur odeur, meme dans und
/
£ LE MENT S DE PHARMACIE.' 2^^
bouteille parfaitement boncliee , sans pouvoir la recou.""
vrer; tandis que ces mêmes fleurs infusées dans de l’huile
ou dans de l’eau-de-vie ordinaire , y laissent leur odeur
agréable.
Ou peut, au lieu d’esprit de vin, employer des eaux
spiri tueuses composées , pour préparer les teintures des
drogues simples comme l’eau de mélisse composée, l’eau
impériale de Bellegarde, ect. la Médecine peut tirer de
grands avantages de ces mélanges.
On emploie encore dans la Médecine la teinture de
myrrhe et celle d’ambre gris , qu’on prépare avec de l’eau
de llabel en place d’esprit de vin.
Il résulté de tout ce que nous avons dit sur les teintures
que l’esprit de vin est bien le dissolvant des substances hui-
leuses et résineuses des corps qu’on lui présente : mais il
se charge, par l’intermede de son phlegme, d’une certaine
quantité de parties gommeuses et extractives de ces mêmes
corps. Nous verrons à l’article des extraits , que l’eau ,
quoique le dissolvant de ces dernieres substances, se charge
néanmoins , même à Iroid , d’une assez grande quantité
de principes résineux quelle tient dans une parfaite disso-
lution, puisque la plupart des infusions ou des décoctions
sont parfaitement claires et transparentes. 11 est facile d’ap-
percevoir présentement que l’esprit de vin et l’eau sont dès
menstrues qui ne peuvent séparer les gommes et les résines
des matières qu’on leur présente, assez exactement, pour
les avoir, dans toute leur pureté, et pour qu’on puisse
les examiner chacune en particulier. Il v a déjà Joim-
ternps que je m’étois apperçu de ces difficultés. Dans les
i ne-rentes tentatives que j’ai faites pour perfectionner ce
pomul analyse par les menstrues , j’ai reconnu que l’éther
parfaitement rectifié nvrn'i la j c ^
r -, ' ‘ ’ J ' U uc i Utile
parfaitement rectifie avoit la propriété de ne dissoudre nue
les substances résineuses des corps , sans toucher en aucune
maniéré aux autres principes. J'ai publié le canevas des
expériences que j’ai faites sur cette matière dans ma disser-
tation sur 1 ether, page i5o et suivantes.
Teinture de safran.
21 Safran gâtinois
Esprit de vin ,
On met le safran dans un petit matras : on verse part
) R.
r>
rr v
O A*
234 ^L^MEKTS T> E PHARMACIE.
dessus 1 esprit de vin: on bouche le vaisseau et on le met
en digestion au soleil pendant plusieurs jours, ou à une
douce chaleur au bain de sable. On coule et on exprime le
marc: on filtre la liqueur au travers d’un papier joseph , et
on la conserve dans une bouteille qu’on bouche bien.
Teinture de my rrhe.
Myrrhe concassée , .... ^ üj.
Esprit de vin j.
On prépare cette teinture comme la précédente.
Si au lieu d’esprit de vin on emploie de l’eau de Rabel
on aura ce que l’on nomme teinture de myrrhe à l’eau de
Rabel.
Des teintures spiritueuses composées.
Les teintures spiritueuses composées se font par la diges-
tion à froid ou à la chaleur du soleil , ou à l’aide d’une
chaleur modérée , comme les teintures simples ; mais la
maniéré de les préparer est assujettie à des loix générales à-
peu-près semblables à celles que nous avons établies en
parlant des décoctions composées. On commence par
mettre dans l’esprit de vin les matières dures, ligneuses ,
les fleurs , même celles qui sont les plus délicates ; on a
egard dans cet ordre à n’employer d’abord que les ma-
tières qui fournissent peu de substance dans l’esprit do
vin; ensuite on ajoute successivement celles qui donnent
le plus de principes , et on finit par les matières qui se
dissolvent en entier.
JLlixir de Spind ou baume de vie de le Lievre.
Agaric,
Racine de Zédoire
Fleurs de soufre,
Aloës succolrin ,
Thériaque ,
Rhubarbe, 3 vj.
Racine de gentiane , 5
Safran gâtinois , 5 fl-
Eau-de-vie , . fl*
Sucre
On coupe l’agaric , la rhubarbe et le safran : on con-
\àà ? F
^L^MEIfTS DE PHARMACIE: 235
casse les racines de zedoire , 1 aloës et la gentiane î on met
toutes ces substances dans un inatras avec les fleurs de
soufre, Ja thériaque et l’eau-de-vie : on fait digérer ce mé-
lange au bain de sable pendant plusieurs jours , ayant soin
d’agiter le vaisseau de temps en temps ; alors on y ajoute
le sucre: lorsqu il est dissous, on passe la liqueur avec ex-
pression : onia laisse déposer pendant quelques jours, et on
la tire par inclination lorsqu’elle est parfaitement éclaircie.
Le sucre qu on lait entrer dans ce mélange est destiné à
corriger la trop grande amertume del’aloës.
Ce baume est stomachique, vermifuge , légèrement pur-
gatif. La dose est depuis une cuillerée à café jusqu’à trois.
Les personnes sujettes aux hemorrhoïdes 11e doivent faire
usage de ce baume qu avec beaucoup de modération, par-
ceque 1 aloës qui en fait la base est sujet à les exciter. Ce
baume convient a 1 extérieur, dans les plaies récentes,
comme vulnéraire , détersif, et pour empêcher la suppu-
ration. 1 1
Remarques.
Ce baume est décrit dans la seconde et troisième éditions
du Corps pharmaceutique , augmenté par David Spinâ , au-
teur de ceremede,sousle nom à' élixir anti-pestilentiel. On
a change seulement la dose de plusieurs drogues: on a sup-
primé un gros de myrrhe , qu’on a remplacé par deux gros
de fleurs desoufre, qui sont fort inutiles dans cette compo-
sition Ce baume est encore décrit dans la Pharmacopée de
Lrandebouig, sous le nom d’élixir préservatif contre la
peste, et 011 ajoute a la recette de Spinà un gros de cam-
phre.
J’ai publié la recette de ce baume dans la première édi-
tion de cet ouvrage; celui qui passoit pour en être l’au-
teui , le préparoit tel que je viens de le décrire ; mais de-
puis qu il a vu son secret imprime , il a jugé à propos d’y
faire des changements considérables, qui non seulement le
dénaturent, mais en changent pour ainsi dire les propriétés.
Lorsqu’on mêle ce baume avec de l’eau , la partie spiri-
tueuse se mêle à l’eau , et la substance résineuse de l’aloës
et des autres ingrédients se précipite. L’auteur vouloit faire
accroire que ce précipité est une matière impure, qui nedoit
pas se trouver dans ce baume lorsqu’il est bien fait. On
pou voit répondre que ce baume, jusqu’à l’instant où j’en
Vertus.
Dose.
236 Ïl^mints de pharmacie
ai publié la recette, étoit donc mal préparé, puisqu’il se
troubloit lorsqu’on le mêloit avec de l’eau ; mais c’est pré-
cisément le contraire : on le préparait bien dans ce temps-
là , et aujourd’hui on le prépare mal : quoi qu’il en soit,
voici comme on fait ce baume, lorsqu’on veut qu’il ne sa
trouble point avec l’eau : i°. on supprime les fleurs d©
soufrer on fait bouillir dans une suffisante quantité d’eau
toutes les autres substances , à l’exception du sucre et de
l’eau-de-vie : on passe la décoction avec expression : on fait
rebouillir le marc dans une suffisante quantité d’eau: on
passe de nouveau: on fait bouillir le marc encore une fois
ou deux: on mêle toutes les liqueurs : on les fa i t évaporer
jusqu’à trois demi-setiers ou une pinte environ ; alors on
ajoute le sucre , et lorsqu’il est dissous , on filtre la liqueur
au travers d’une chausse de drap , à plusieurs reprises: on
met la liqueur dans une bouteille, et on ajoute l’eau-de-
vie, on laisse reposer le mélange , et on le tire au clair,
par inclination, trois ou quatre mois après , ou bien lors-
qu’il est suffisamment éclairci.. Dans toutes ces ébullitions,
la substance résineuse des ingrédients se décompose: elle
devient hors d’état de pouvoir se dissoudre dans l’eau-de-
vie : il 11e reste enfin dans le baume que les matières pure-
ment extractives, c’est ce qui fait que lorsqu’on le mêle
avec de l'eau , il n’en peut troubler la transparence : le
mélange reste parfaitement clair et limpide ; mais aussi il
est visible que ce baume ainsi préparé est moins bon que
lorsqu’il est fait par le procédé que nous avons indiqué en
premier lieu.
L’auteur avoit encore imaginé de déguiser son baume
par quelques gouttes d’huile d’olives ou d’amandes dou-
ces qu’il mettoit dans chaque bouteille , comme pour faire
accroire que cette matière huileuse étoit celle des ingré-
dients; mais on peut être assuré que c’est une huile abso-
lument étrangère à ce baume.
Essence carmin ative de HEedelius .
^Racines deZedoire, ; ^ j.
Carline, q
Calamus aromaticus , V àâ. . . 5 fl,
Galanga, J
tfLJÊMENTS DE PHARMACIE.
2^'
Fleurs de Camomille romaine, T
Semence d’Anis , J " "
au
Car vi ,
5iJ.
Girofles,
j „ r „ ■ > UCl ......
Laies de Laurier, i
Macis
Ecorces d’oranges seches , ....
Esprit de citron
Esprit de nitre ,
• • • o /.
5 i j.
On concasse ce qui doit l'être: on met toutes les substan-
ces dans un matras: on verse par-dessus l’esprit de citron
et l’esprit de nitre : on bouche le matras , et on laisso
infuser les matières pendant seize-jours; ensuite on coule
avec expression : on libre la liqueur , et on la conserve
dans une bouteille qu’on bouche bien.
Cette teinture est stomachique , carminative et emmé-
*iaê°ùue,^ja dose est depuis un demi-gros jusqu’à un gros.
Hlixir de vie de JSlathiolel
^ Racines de Galanga minor, T
Gingembre, > àâ. : : ; . ? at
Zédoaire, J
. Calamus aromaticus,
Feuilles de Marjolaine ,
Menthe ,
Thym , « tUL - ? ,, ,
; > \ tut. • • « 3
oerpolet,
Sauge ,
Romarin ,
Fleurs de Roses rouges
Semences d’Anis, }
Fenouil, T ua- 3T jV
Canelle : ... % j.
Girolles , 1 ù
Noix muscades, £ üà Z R2
Macis , j
Cubebe ,
Bois d’aloè's ,
Santal citrin , ? üii ^
Cardamum minor ,
Vertu*.'
Dos*
338
ÎÉL^MENTS DE PHARMACIE.
Ecorces récentes de citrons ~ j
Esprit de vin à 3o degrés îb.vj.
On coupe menu , et on concasse cp qu’il convient de
concasser : on met toutes les substances dans le bain-marie
d’un alambic avec l’esprit de vin , et on procédé à la dis-
tillation au bain-marie pour laire distiller cinq livres de
liqueur que l’on conserve dans une bouteille qu’on bouche
bien.
Vertus. Cet éüxir pris intérieurement convient dans l’épilepsie.
II est cordial , vulnéraire: la dose est depuis un gros jus-
*** qu’à quatre. Ou en frotte aussi les tempes et le dessous du nez»
♦
Elixir pour les dents, de l’abbé Ancelot.
Esprit de romarin , ^ viij.
Racine de py redire, 5 j.
On met ces deux substances dans un matras , on les
laisse en infusion pendant quelques jours , et on fdtre la
liqueur.
On se rince la bouche avec une cuillerée de cet élixir
qu’on a mêlé avec deux fois autant d’eau. Il est propre pour
Vertus prov0qUer un peu de salive, et pour dégager les gencives
de petits amas d’humeurs qui pourroient occasionner quel-
ques légères douleurs de dents.
Essence céphalique ou bonferme.
2J Noix muscades , ^ - -
Girofles , \
• * ? 15-
Fleurs de grenades? \ ââ
Canelle , J
Eau-de-vie , . . .
On concasse toutes ces substances : on les met dans un
matras avec l’eau-de-vie : ou fait digérer le mélangé au.
bain de sable pendant huit ou dix jours. Alors on le passe
avec forte expression : on fdtre la liqueur au travers d’un
papier gris , et on la conserve dans une bouteille bien
bouchée.
Vertus Cette essence s’emploie pour les maux de tete , et poui
* les coups à la tête : on en met un peu dans le creux de la
main, qu’on respire par le nez: elle occasionne souvent
l’évacuation du sang caillé lorsqu’il s’en trouve à la proxi^
ÉLÉMENTS DB f* H A R M A C I E.
mité des narines. On lui a donné le nom de bonferme , par-
ceque, lorsqu’on l’emploie , il faut la respirer le plus fort
qu’il est possible. 1
Gouttes amer es,
Feves de Saint Ignace, j\
Huile de tartre par défaillance, . . . 5 jj.
Crystaux de suie q ;
Esprit de vin, . foi j.
On râpe grossièrement les feves de S. Ignace : on les met
dans un matras avec les autres ingrédients : on fait digérer
ce mélange. à une chaleur douce au bain de sable pendant
huit ou quinze jours: on passe avec expression : on filtre
la liqueur, et on la conserve dans une bouteille.
Cette teinture est un puissant rernede pour appaiser les Vertus
coliques d estomac. La dose est depuis une goutte jusqu’à Dose,
six ou huit, tout au plus , dans un verre d’eau , ou de quel-
que infusion légère de plantes stomachiques : une seule
goutte communique à un verre d’eau , une saveur amere
1res considérable.
Hemarques.
Quelques, personnes font d’abord une distillation de
1 esprit de vin avec des feuilles de chardon bénit, de cen-
tauree, de fumeterre et d’absinthe : elles l’emploient pour
la préparation de cette teinture en place , l’esprit de vin
ordinaire. Mats de toutes ces plantes, il n’y a que l’absin-
the qui fournisse quelque substance qui s’élève avec l’esurit
de vin pendant la distillation. 1
On peut employer en place de feves de S. Ignace une
pareille quantité de noix vomiques râpées grossièrement :
il paroit quelles ont les mêmes vertus, et qu’elles pro-
duisent les mêmes effets. Ces substances sont de violents
purgatifs chauds et amers, qui opèrent de bons effets lors-
qu ils sont administrés en petites doses , comme nous l’a-
Vons indiqué. Quand on prend une trop grande dose de
cette teinture à la fois , elle agite tout le genre neveux
ain^iUauTêî Sln&lUer* ’ îusclu’à clonner àes convulsions ;
ftir dangereux,™ e“«wles“cet eflet ^ Pourroit dovel
^4© éléments de pharmacie.
L’akali hxe qu’on fait entrer dans cette teinture , est
pour modérer la trop grande activité de ce reinede : la suie
de cheminée produit à-peu-près le meme effet que l’ahcali
fixe.
Elixir thèriacal .
^ Eau de mélisse composée , îh j.
Esprit volatil huileux aromatique, Y ^
Thériaque, çaa. 5 ij IK
Sucre , 5 j .
Lilium de Paracelse, > — X i r
Eau de canelle orgée, 3 ' a ^
On met toutes ces substances ensemble dans un matras :
on les fait digérer à la chaleur du soleil pendant cinq à six
jours j ayant soin d’agiter le vaisseau plusieurs lois par jour ;
alors on laisse déposer le mélange, et on décante la li-
queur que l’on conserve dans une bouteille qui bouche
bien.
On ne doit pas filtrer cet élixir, parceque PalKali volatil
de l’esprit volatil huileux se dissiperoit en pure perte ,
et c’est dans lui que réside la plus grande vertu.
Yertu s. Cet élixir est sudorifique, propre pour résister a la ma-
lignité des humeurs : il convient dans la petite vérole, le
. pourpre, et dans tous les cas où il est nécessaire de rani-
mer et d’exciter la transpiration : il convient encore aux
femmes dans les coliques d’estomac occasionnées par le
dérangement des règles. La dose est depuis dix gouttes
Pose, jusqu’à trente, dans du bouillon, dans un peu de vin,
ou dans une potion cordiale.
Elixir aatiasLhmaticjue de JJoerhaave.
Racines d’Asarum , .gr, XV“J
Cala mus aromaticus, 7 --
Enula-campana , Ç
Iris de Florence , A E*
Réglisse, 5jfi-
Semences d’anis, 5 E*
Camphre , gr‘ VF
Esprit devin rectifié, v^l»
On concasse toutes ces substances : on les met dans un
matras ,
Q'
\
Eléments dk pharmacie. 241
tairas : on les fait digérer avec l’esprit de vin pendant
qnatie ou cinq jours, au bput duquel temps on passe avec
expression : on filtre la liqueur et on la conserve dans une
bouteille qu’on bouche bien.
Cet élixir convient dans les dispositions asthmatiques et Vertus/
pour 1 asthme même , pour adoucir Pâcrelé des humeurs
~~ », • depuis deux D.se.
gouttes jusqu a trente, dans une tasse de thé ou de tisane
appropriée.
Teinture de corail .
tt> ij.
(,orail rouge pulvérisé, y --
Suc de berbéris , Ç aa
Esprit de vin rectifié, X Yp
On met le corad rouge dans un grand matras : on verse
par-dessus le suc de berbéris : on fait digérer ce mélaime
au bam de sable jusqu’à ce que le suc de berbéris soit en-
tièrement saturé de corail : on agite le matras de temps
en temps : on met ensuite le mélange dans un vase de
verre ou de grès : on fait évaporer l’humidité jusqu’à ce
que la matière restante ait la consistance d’extrait ; alors
on met cet extrait dans un matras : on verse par-dessus
I esprit de vin : on lait digérer ce nouveau mélange jus-
qu a ce que 1 esprit de vin ait acquis une belle couleur
rouge : on filtre la teinture au travers d’un papier °vis et
on la garde dans une bouteille. * P * > Gt
On estime la teinture de corail cordiale , propre pour v„hl#
purifier le sang : elle est un peu astringente etdiurétique
■La dose est depuis dix gouttes jusqu’à un gros. 1
D«se.
R i
MARQUES.
le corail berW'rirr C°n,ient nn acide «l<li dissout
, ? 1 a';CC.V1Vf efrervescence ; c’est pourquoi il convient
de faire choix d’un vaisseau suffisamment grand sans
J? la ma,tlere, passerait par-dessus les bords, su’r-tout
51 1 °,n. e,nployoit du corail réduit en poudre subtile na
cequ alors la dissolution se ferait encore avec plus <LP IL
pdite. J1 resuite de ce mélange nn sel végétal à base ter-
-use qui est susceptible de former des crystaux* on épaissit
la uiatiere jusqu’à consistance dirait, afin de „Œ,
Q r
» >
i
*4^ éléments de pharmacie.
affoiblir l’esprit de vin ; mais la teinture qu’il tire de ce
mélange est celle que fournit la matière extractive du suc
de berbéris. Le corail ne fournit aucune teinture dans
l’esprit de vin , soit avant , soit apres sa combinaison avec
le suc de berbéris. L’esprit de vin tient néanmoins en dis-
solution une petite quantité de ce sel végétal à base ter-
Ï6US6.
On peut, après que la teinture est faite, dissoudre dans
de l’eau le marc qui reste, le filtrer et le mettre cristalliser .
on obtiendra des crystaux de sel de corail.
Teinture de corciïl anodine d Helvetius.
2£ Poudre de corail anodine d’Helvétius, .... £
T Esprit de vin, *> J ^
On met ces deux substances dans un matras : on fait
différer ce mélange au soleil ou au bain de sable a une
chaleur douce pendant trois ou quatre jours : on ntre en-
suite la liqueur , et on la conserve dans une bouteille qu on
bouche bien. On obtient ordinairement vingt onces de
teinture. s
Vertus Cette teinture est calmante , elle appaise les douleur
occasionnées par les cours de ventre et la dyssenter.e elle
Dose, convient aussi dans les coliques d estomac. La do» es
depuis vingt gouttes jusqu a un demi-gros .
prendre aussi dans des lavements.
Tau-de-vie allemande.
£ MaP > • -, I
Scammonee ,
Pvacines de turbith y 5 f ...
1 Eau-de-vie, P,nt> 11 ' “,-
On concasse le jalap , la scammonee et U t turbith :
nn us met dans un matras, et on verse leau-de vie pa
dessus on laisse infuser ce mélange à frotd , ou a u
^ S aans
ELEMENTS DE PHARMACIE. 2/j^
tt de douleurs dans les articulations. La dose est depuis Dose*
wne once jusqu’à deux.
Elixir viscéral tempérant tV Hoffmann .
Extrait d’absinthe ,
Chardon bénit, f -- . _ .
*'»■ . ' > au.
vamtauree rninor, f -> >
Gentiane, 3
Ecorces d’oranges aineres ? iV.
" ‘Vin d’Hongrie, Jb ij!
On met dans un matras les extraits avec les écorces
recentes d’oranges ameres mondées de la partie» blanche :
on verse par-dessus Je vin d’Hongrie, ou, à son défaut,
e bon vin de Malaga : on laisse infuser ce mélange pen-
dant cinq ou six jours a froid , ou à une chaleur bien douce ,
en ayant soin de 1 agiter plusieurs fois , par jour; on le
hltre et on conserve la liqueur dans une bouteille.
* ^l‘xh est un amer stomachique qui provoque l’np- y r ,
petit et qui donne du ton à l’estomac. La dose est d’un D U**
gros jusqu’à deux, pris dans une tasse de thé ou de bouil-
lon.
Elixir stomachique de Stougthon,
Sommités de grande absinthe seche ,
de chamædrys, / __
Pvacines de gentiane, /* ^a‘ • • 3 VL
Ecorces d’oranges ameres , j
de Cascarille , r i.
Khubarbe x r
Aloës % ;
Esprit de vin rectifié, ib ij.
On prépare cette teinture de la même maniéré que nous
1 avons dit pour les autres.
Cet élixir est un très bon stomachique chaud, propre
pour augmenter la chaleur de l’estomac , et pour chasser
es vej-s. dose est depujs djx gouttes jusqu’à une demi- Dü.e
cuillerée dans une tasse de thé, d’eau, ou de tisane ap-
propriée. r
244 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE?
Elixir de vitriol de Minsicht.
& Racines de galanga, 1 55 j c.<
Calamus aromaticus , J
Fleurs de camomille romaine,
Sommités fleuries de sauge, \ àâ X ii
d’absinthe, ( J 1
de menthe crépue, j
Girofle,’ O,
Canelle, f
Cubebes, V Z ) &•
Noix muscades ,
Gingembre ,
Bois d’aloës, 7 -- ----- - yr?
Ecorces de citron, > w
Sucre blanc , ^ î
jHuile de vitriol , $ \v
Esprit de vin, ].
On pulvérise grossièrement toutes les substances qui
peuvent se pulvériser : on les met dans, un matras avec
quatre onces d’esprit de vin , afin d en imbiber les pou-
dres ; alors on ajoute l’acide vitriolique ; on fait digérer
ce mélange pendant quelques heures , et on met ensuite
le reste de l’esprit de vin. On fait digérer de nouvau pen-
dant cinq à six jours : on laisse déposer la teinture : on
la décante , et on la conserve dans une bouteille qui bou-
che bien. .
v ,us On estime cet élixir propre pour fortifier 1 estomac et
1 ' ’ le cerveau : on s’en sert dans l’épilepsie et dans les au-
Dose. très maladies du cerveau. La dose est depuis deux gouttes
jusqu’à quarante. Cet élixir ne doit jamais se donner seul,
à cause de *sa saveur acide , qui incommoderoit beau-
coup , mais toujours étendu dans une suffisante quantité
de véhicule aqueux approprié.
Remarques.
L’acide vitriolique qu’on fait entrer dans cette teinture
attaque les principes huileux des substances, et les réduit
dans un état charbonneux. L’esprit de vin qu on met
d’abord est destiné à modérer la trop grande action cU
ÉLÉMENTS D X PHARMACIE? 2^
acide sur Jes ingrédients. Quelques Pharmacopées re-
commandent de faire digérer ce premier mélange pen-
dant deux ou trois jours; mais j’ai remarqué que ce temps
ctoit trop long : les substances souffrent trop d’altération
oe la part de l’acide : il suffit de les laisser digérer, même
a froid , l’espace de deux ou trois heures /et d’ajouter
ensuite la totalité de l’esprit de vin.
Mhisicht , autour de ce remede , recommande d’em-
p oyer 1 acide vitriolique tiré du vitriol de cuivre ; mais
nous croyons qu’il est plus prudent d’employer de l’acide
Vitriolique ordinaire, qui ne contient point de cuivre.
Teinture d absinthe composée , ou quintessence
d' absinthe,
^ Feuilles d’absinthe major , 'J __
miner , f aa‘ * ; * • • • 5 ÜJ.
Sommités de petite centaurée, . . ? ;;
Girofle , . . . ' '' i f
Canelle, r/*
Sucre , w F
Esprit de vin, ~ /
On coupe menu les feuilles et sommités des plantes*'
on concasse le girofle, la canelle et le sucre : on met tou-
tes ces substances dans un matras , et on les fait diaérer
avec l’esprit de vin pendant trois ou quatre jours : on
passe avec expression : on filtre la teinture au travers d’un
papier gris, et on la conserve dans une bouteille.
Cette quintessence est stomachique , facilite la digestion , Vertu*
diminue les aigreurs, chasse les vents : elle convient dans
les langueurs , gonflements d’estomac et les maux de
cœur : elle excite les réglés, tue et chasse les vers des
rte à café d0S* CSt dei>U‘S d‘X êotUtes jusqu’à une cuilïe- Dos.,
Elixir odontalgique de M. le li. du la F.
£ Girofle r .........
Gaïac
Pyrethre
Huile essentielle de romarin ,
berga motte
6 fl.
3 iv.
X i
• • . gutt.
• • . gutt.
Q üj
X.
i Y,.
£46 éléments d b pharmacie;
Noix muscade, £ j^
Eau-de-vie à 26 degrés , 3 nj*
On concasse ce qui doit l’être : on, met toutes ces suT/“
stances dans un matras avec l’eau-de-vie , et on laisse in-
fuser à froid pendant sept ou huit jours, ensuite on filtre
la liqueur, et 011 la met dans une bouteille de grandeur
double de celles qui servent à l'eau de mélisse.
Cet élixir est très aromatique; il fortihe les gencives et
raffermit les dents : on en met une cuilleree à cale dans un
verre d’eau , et on se rince la bouche tous les malins aveq
cette liqueur.
Elixir de propriété de Paracelse .
^ Teintures de myrrhe , $ iv.‘
de safran , q .....
d’alocs, £ 5 ul*
On mêle ces trois teintures , et on les conserve dans une
bouteille. Si on soumet ce mélange à la distillation au
bain-marie , 011 obtient une liqueur spirilueuse , claire 5
sans couleur, que l’on nomme élixir de propriété blanc.
On rainasse la matière qui reste dans 1 alambic , et 011 la
met à part ; c’est ce que l’on nomme extrait d élixir de
propriété.
En ajoutant douze gouttes d’esprit de vitriol au mélange
des trois teintures , 011 forme ce que l’on nomme élixir de
propriété acide. ...
Cet élixir fortifie le cceur et l’estomac : il aide à la di-
gestion : il purifie le sang: il excite 1 insensible transpna-
tion : il provoque les réglés , diminue la cause des vapeurs
hystériques. La dose est depuis six gouttes j usqua un demi-
gros.
Gouttes anodines d'Angleterre ou gouttes de Talbot V
^ Ecorces de sassafras , w .
Racines d’asarum , 5 aa' * * * * * 5 h
Sel volatil de corne de cerf rectifié, . J f.
Rois d’aioës , 5
Opium, O n j •
Esprit de vin , 1b )•
On concasse les substances qui ont besoin de 1 être : on
ÏL^MENTS Z> E PHARMACIE.
les met dans un matras avec l’esprit de vin : on bouche le
vaisseau exactement , et on fait digérer ce mélange à froid
pendant trente ou quarante jours, ou au bain de sable
pendant cinq à six jours , au bout duquel temps on filtre
la liqueur dans un flacon de crystal bouché de même ma-
tière.
Les gouttes anodines d’Angleterre sont employées dans ^ertus*
le cas ou il est nécessaire de calmer et de ranimer en même
temps , dans l’épilesie, dans le délire, le verlige et les va-
peurs: elles conviennentdans le scorbut : elles excitent un
peu la sueur et concilient le sommeil. La dose est de- Dos*,
puis dix gouttes jusqu’à un demi-gros.
Gouttes céphaliques d' Angleterre.
^ Esprit volatil de soie crue rectifié ,
Huile essentielle de lavande, . . . . , 5 j.
Esprit de vin rectifié, 5 iv.
Ou met toutes ces substances dans un alambic de verre :
011 les fait digérer pendant vingt-quatre heures y ensuite
on distille à une douce chaleur , ou au bain-marie : on cesse
la distillation lorsqu on voit paroître des globules d’huile.
L alxali volatil , pendant la digestion , se combine en*
grande partie avec 1 huile essentielle de lavande 5 mais la
portion d huile la moins fluide ne s’élève que sur la fin de
Ja distillation du sol volatil et de l’esprit de vin : on jette
comme mu die ( e qui reste dans l’alambic. On doit employer
P0,n CR^e distillation un chapiteau dont le bec soit de très
large ou verture , sans quoi il pourroit sc boucher par l’abon-
clance du sel, et feroit crever les vaisseaux.
. % iv.
r
1
Les gouttes céphaliques d’Angleterre sont propres pour Vertu,
tpi.epsie , pour 1 apoplexie , et généralement pour toutes
les maladies du cerveau : elles conviennent dans les va-
f/ ,1IS hystériques, et poussent beaucoup par la transpira-
tion : elles conviennent encore dans le scorbut et dans les
a écrions scorbutiques. La dose est depuis 'douze gouttes Dose
jusqu u. un demi-gros , dans une liqueur appropriée.
R
EMARQUE s.
Les gouttes céphaliques d’Angleterre ont été publiées '
pour Ja première fois, par Tournefort : elles s- trouvent
user ees dans le volume de l’Académie royal- des scku-
Q iv
24$ ÉLÉMENTS DE f H A R M A C I ï’
ces , pour l’année 1700, page 79. Tournefort dit que la
recette lui a- été communiquée par Lister , Médecin de Lon-
dres , et de Ja Société royale : ces gouttes alors se prépa-
roient avec de l’esprit volatil de soie rectifié , et l’huile
essentielle de canelle , ou une autre huile essentielle sans
esprit de vin. Mais Tournefort ne parle point des doses
qu’il convient d’employer pour préparer ce rernede : d’ail-
leurs l’esprit de soie rectifié ne peut dissoudre qu’une très
petite quantité d’huile essentielle ; c’est pour cette raison
que, dans la plupart des dispensaires, après avoir dosé
l’esprit de soie crue , et l’huile essentielle qu’on a spécifié
devoir être celle de lavande, on a ajouté une petite quan-
tité d’esprit de vin pour faciliter l’union de l’huile essen-
tielle à l’akali volatil : néanmoins il s’en sépare toujours
une partie qui vient surnager ; c’est pourquoi , lorsqu’on
emploie ce rernede, il convient d’agiter la bouteille pour
distribuer autant d’huile respectivement à l’esprit de soie.
Ces gouttes d’Angleterre, qu’on nomme céphaliques , ont
donné l’idée de faire une composition de même espece ,
dans laquelle on fait entrer de l’opium : on a donné à cette
derniere le nom de gouttes anodines d' Angleterre : elles
sont encore connues sous le nom de gouttes anodines de
Talbot. Ce sont celles dont nous avons parlé dans Partiels
précédent.
Esprit volatil, huileux et aromatique de Silvius.
Ecorces récentes de citrons,
d’Oranges , )
Vanille ,
Macis ,
Girofle ,
Canelle ,
Sel ammoniac , .
aâ. . . . 5 vj.
5 1).
5fv
ù j-
3kv.
O11 concasse toutes ces substances : on les met dans ung
cornue de verre, et l’on verse par-dessus,
Eau de canelle simple, \ -- w.
Esprit de vin rectifié, S <Ul i 1 *
On fait digérer ce mélange pendant quelques jours , en
l’agitant de temps en temps : alors on ajoute dans la cornue.
Sel de tartre , 5
\
i L F. M F. N T 5 DE PHARMACIE.
On lu te exactement à la cornue un ballon percé d’un
petit trou: on distille au bain-marie: il se sublime du sel
volatil concret, et il passe de la liqueur spiritueuse, l’un
et l’autre chargés de la partie aromatique des substances.
Oui es met dans des flacons séparément. On tire sept onces
six gros de liqueur , qui sont l'esprit volatil huileuse
aromatique y et une once quatre gros de sel concret qu’on
nomme sel volatil huileux et aromatique de Silvius.
Le sel et l’esprit volatil huileux et aromatique sont cor-
diaux, céphaliques , propres pour la paralysie, pour le
scorbut : ils sont sudorifiques : ils conviennent dans les
fievres malignes , la petite vérole , et dans tous les cas où
il est nécessaire d’exciter la transpiration: ils provoquent les
mois aux lemines, et ils appaisent les vapeurs hystériques.
La dose pour l’esprit est depuis six gouttes jusqu’à trente ,
et pour le sel depuis deux grains jusqu’à vingt-quatre dans
un véhicule convenable.
REMARQUES.
9
Le produit de cette opération est un alcali volatil mêlé
desprit de vin, et chargé de substances aromatiques dos
matières soumises à la distillation : Lakali volatil est le
produit de la décomposition du sel ammoniac par Lakali
îixe. Si Ion supprime de cette recette l’eau de candie ,
on obtient beaucoup de sel volatil concret. Plusieurs Phar-
macopées prescrivent moitié moins de sel de tartre; mais
j ai remarque qu’il en falloit huit onces pour décomposer
entièrement les quatre onces de sel ammoniac qui entrent
dans cette recette.
On doit Faire cette opération dans une cornue de large
ouverture, pareeque le sel volatil qui se sublime dans le
commencement de l’opération pourroit s’engager dans
le col de ce. vaisseau s’il étoit étroit, et le faire casser
avec danger : on débouche de temps en temps le petit trou
du ballon pour faciliter l’évacuation et la condensation des
vapeurs trop dilatées.
L esprit volatil huileux est presque sans couleur en dis-
tilla n t ; mais il devient rouge brun foncé quelque temps
après qu il est fait; il n’est nullement altéré pour cela; il
est tout aussi bon qu’il étoit avant d’avoir acquis cette cou-
leur. Cet effet vient de l’action de Lakali volatil sur les
Vcrtufj,
Dos *4
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE?
substances huileuses essentielles dont l’esprit de vin est
chargé.
Le sel volatil prend aussi , en vieillissant, un peu de cou-
leur, mais infiniment moins que l’esprit aromatique hui-
leux.
Teinture d' or ou or potable cL' Helvetius .
Or pur, 5 fi*
Eau régale . J ij.
On met l’or , qu’on a réduit en lames minces , dans un
matras avec l’eau régale : on place le vaisseau sur un bain
de sable : lorsque la dissolution est faite, on ajoute ,
Huile essentielle de romarin , .... 5 j.
O11 agite le mélange, et aussitôt l’or quitte son dissol-
vant pour s’unir à l’huile essentielle, qui devient d’une
belle couleur jaune : on décante cette huile qui surnage la
liqueur acide : on la met dans un matras, et l’on verse
par-dessus ,
Esprit de vin rectifié, ........ 5 xv.
On fait digérer ce mélange pendant quelques heures an
bain de sable, et on conserve cette teinture dans un flacon
de crystal , bouché aussi*de c.rystal.
Vertus. On attribue à ce remede la propriété d’augmenter le
ressort des parties solides : on le croit propre dans la lé-
Dose. thargie , dans l’apoplexie séreuse. La dose est depuis six
gouttes jusqu’à vingt. Nous dirons dans un instant le cas
qu’on doit faire de ces préparations aurifères.
\
Remarque s.
1
On peut , au lieu d’huile essentielle de romarin, em-
ployer celle qu’on voudra , ou les différentes liqueurs
éthérées : elles séparent toutes l'or de son dissolvant. On
peut par conséquent produire autant d’especes d’er pota-
ble qu’on connoît d’huiles essentielles : il peut se faire ce-
pendant qu’il y ait quelques huiles essentielles qui n’aient
point cette propriété; mais on ne les connoît pas encore.
La plupart de ces teintures d’or sont d’une couleur jaune
orangée : elles sont trèspeu acides : elles laissent précipiter 7
Eléments de pharmacie. 20 i:
quelque temps après qu’elles sont faites, une grande partie
de l’or sous le brillant métallique.
Les fameuses gouttes du général de la Motte sont un
or potable prépare sans huile essentielle , et sans acide
marin : ce n’est rien autre chose qu’une dissolution d’or
laite par l’acide nitreux , et digérée pendant long-temps,
ahn d adoucir par l’huile de l’esprit de vin la vertu corro-
sive de l’acide ; voici comme elles se font.
Gouttes cVor du général de la Moite.
' O*1 fôît dissoudre un gros d’or dans quatre onces d’eau
regale on le précipité par de l’alicali hxe : on lave le préci-
pite : on le fait dissoudre ensuite dans deux onces d’acide
nitreux : on mcle cette dissolution avec trente-deux onces
d esprit de vin : on fait digérer ce mélange dans un matras,
pendant quelques mois , à la chaleur du soleil; alors on
soumet le mélange à la distillation pour tirer environ
quatre onces de liqueur spiri tueuse qu’on met à part. Elle
se vend sous le nom de gouttes d’or blanches ; mais cette
dénomination est absolument impropre , puisque cette
liqueur ne tient aucune portion d’or en dissolution. D’ail-
leuis, ce métal est trop fixe pour s’élever pendant la distil-
lation de 1 esprit de vin. On distribue ce qui reste dans la
cornue par petits flacons de deux gros; c’est ce que l'on
nomme gouttes d’or du général de la Motte.
R
E M A R Q U E S.
. ^ alchymiste a épuisé toute sa science , mais
inutilement, pour faire avec l’or la panacée ou la médecine
universelle : elle s’imaginoit qu’un métal aussi précieux
devoit avoir de grandes vertus médicinales et prolonger
la vie. De là sont venues les prétendus dissolutions radi-
cafes de l’or, les fameuses teintures, les élixirs, les ors
potables , etc. Mais si ces compositions ont quelques
vertus , on doit les attribuer aux substances qu’on ajoute
a l or pour le dissoudre , et non à ce métal. L’or est un
métal par ait , qui ne peut être attaqué, ni souffrir la
moindre altération de la part des menstrues les plus actifs
f enc?.î,e bien m^ins de nos humeurs : il est plus capable !
oisqud est seul, d’occasionner des obstructions, et de
3.5$ ÎÊL^MfcNTS Dî P H À R M A C I î?
faire beaucoup de mal : lorsqu’il est réduit sous la form'6
dont nous venons de parler , c’est toujours par le moyen
des acides : dans ce cas il est encore plus dangereux, par*
cequ’il est dans l’état salin.
La dissolution et la précipitation qu’on fait préliminai-
rement de l’or, est afin de n’avoir pas d’acide marin dans
cet or potable : cet acide se combine difficilement avec
l’esprit de vin, et laisserait à cette teinture une saveur aci-
de qu’elle ne doit point avoir. L’or n’est point dissoluble
par l’acide nitreux, du moins par les moyens ordinaires ;
mais lorsqu’il a été dissous par l’eau régale , et précipité
par l’alxali fixe, il est dans un état de division extrême , et
devient, par cette seule raison, dissoluble dans l’acide nitreux
pur. L’alicali fixe ne précipite pas sur le champ l’or de l’eau
régale qui a été faite avec l’acide marin et l’acide nitreux:
ce. n’est que quelques jours après que l’or se précipite sous
la forme d’une poudre rouge briquetée ; mais lorsqu’on a
fait entrer du sel ammoniac dans la composition de l’eau
régale , l’alxali fixe le précipite sur le champ , et le préci-
pité est d’une autre nature : il fulmine à une chaleur lort
modérée , et fait des explosions terribles et dangereuses :
c’est ce que l’on nomme or fulminant. C’est pourquoi si
l’on fait sécher ce précipité avant de l’employer, il faut le
faire sans le secours d’aucune chaleur, à cause du danger
manifeste. J’ai expliqué la cause de cet effet dans ma
Chvmic expérimenîale et raisonnée, à l’article de l’or ful-
minant : nous faisons voir qu’elle ne vient pas du nitre
ammoniacal , comme les Chymistes le prétendent. Quoi
qu'il en soit , ces deux précipités d’or sont également dis—
solubles dans l’acide nitreux , et également bons pour la
préparation de cette teinture.
La digestion qu’on fait de la dissolution d’or dans l’acide
nitreux, mêlé avec l’esprit de vin, est afin de combiner
cet acide, et d’adoucir sa vertu corrosive par les principes
huileux de l’esprit de vin. La distillation sert même à accé-
lérer cette combinaison , pareeque l’esprit de vin qui passe
est moins huileux que celui qui reste dans le vaisseau dis*
tillatoire : l’acide nitreux perd presque toute sa propriété
acide, pareequ’il se combine facilement avec les matières
ph logistiques et huileuses. Si 1 on faisoit cette teinture
avec Une dissolution d’or faite dans de l’eau régale , 1 acide
marin de ce dissolvant ne se combineroit pas suffisamment
il^MENTS DE PHARMACIE. 253
îvcc ces memes principes huileux , et 1e teinture conser-
verait une saveur beaucoup plus acide,
qp 11 entre , comme on voit, une bien petite quantité d'or
dans cette teinture, puisque deux cents huit gros de fluide ,
tant en esprit de vin qu en acide nitreux, ne tiennent en
dissolution qu’un gros d’or, ce qui avec les gouttes d’or
blanches, forme i36 bouteilles de deux gros chacune, qui
se vendent 24 livres la bouteille: ce qui fait 0264 livres
pour environ 24 livres de dépense. De quoi 11e taxeroit-011
pas un apothicaire qui vendrait un remede aussi cher? J’ai
examine une bouteille de gouttes d or, que j’ai envoyé
chercher chez madame la générale de la Motte ; celte
liqueur est distribuée dans des bouteilles très épaisses ,
bouchées avec du liege , jamais avec des bouchons de
crystal. Elle a une belle couleur de dissolution d’or, et
une très foible odeur d éther nitreux : elle a une saveur
métallique qui ne laisse aucune impression acide; cepen-
dant elle rougit la teinture de tournesol, mais légèrement.
Cette liqueur, indice avec 1 infusion -de noix de <Talle
faite par 1 esprit de vin prend sur le champ une couleur
orangée, et elle passe rapidement à une couleur violette
comme une dissolution de fer qu’on mêle avec la noix de
galle. Elle se mêle parfaitement avec l’eau sans la troubler
et sans laisser surnager de globules huileux comme font
la plupart des ors potables , préparés avec des huiles essen-
tielles.
. L’alxali volatil, mêlé avec cette teinture d’or, occa-
sionne un précipité qui ne se rassemble que dans l’espace
de vingt-quatre heures : ce précipité est très peu fulminant
Cette teinture d’or précipite l’argent de coupelle , dissous
dans l’acide nitreux , sous la (orme d’un caillé, comme
le font le sel marin et son acide.
J’ai répété les mêmes expériences sur de l’or potable pré-
paré comme je viens de le dire : je n’ai remarqué aucune
différence , si ce n est cependant que l’infusion de noix de
galle n’a point occasionné de précipité violet , mais un pré-
cipité brun. 1
L’auteur de cette teinture, qui n’est point Chymiste la
prépare avec des acides et des alxalis qui contiennent beau-
coup de 1er , ou avec de for qui contient du fer. Ce fer
s’il vient des menstrues, se mêle avec l’or, avec" lequel il
» beaucoup d'affinité, et fait partie de cette teinture: il y
52.54- ÎÊL^MENTS DE PHARMACIE,
a lieu de présumer qu’il n’est pas mêlé exprès. J’aî cm
devoir faire quelques expériences à ce sujet.
J’ai mêlé également de la dissolution de différents ors, pu-
rifiés de diverses maniérés, avec de l’infusion de noix de
galle : j’ai eu constamment des précipités bruns , parcequ’ils
ne contenoient point de fer, ni les acides. Mais ces
mêmes dissolutions d’or, mêlées avec l’éther vitriolique ,
iormoient des teintures d’or , que l’infusion de noix de
galle précipitoit en violet ; ce qu’on peut attribuer au fer
contenu dans les acides, qui prend du phlogistique dans
l’éther, et se mêle avec lui comme l’or: j’ai déjà fait cette
remarque dans ma dissertation sur l’éther, page i5y. Quand
l’or est dans cet état , il est précipité en violet par l’inlusion
de noix de galle.
La légère "odeur d’éther qu’ont les gouttes du général
'de la Motte, a fait croire à quelques Chimistes que cette
teinture d’or étoit faite avec de l’éther vitriolique ; mais les
auteurs de ce sentiment ne commissent pas vraisemblable-
ment l’odeur de l’éther nitreux, puisqu'ils l’ont confondue
avec celle d’éther vitriolique. L’odeur d’éther nitreux ,
qu’on reconnoît dans cette teinture, lui vient d’une petite
quantité de cet éther nitreux qui se forme pendant la di-
gestion.
Depuis la mort de Madame la générale de la Motte
on a réimprimé, en 1770, une petite brochure qui con-
tient la collection vies certificats donnés par différentes per-
sonnes qui ont fait ou fait faire usage des élixirs d’or et
blancs du général de la Motte: on a inséré dans cette bro-
chure , à la page 63 , un article qui a pour titre , Observa-
tions pour' distinguer les TjeritabLes èhxii s d or et blancs .*
on croiroit peut-être qu'011 enseigne dans cet article les
moyens dé reconnoître ces élixirs d’avec ceux qui sont
contrefaits; mais il n’en est point du tout question. Les
observations qu’011 y rapporte roulent principalement sur
la recette de ces élixirs que j'ai publiée: on prétend que
celles que j’ai données ne sont pas les véritables , et 011
apporte pour toutes preuves, que l’auteur n'a communi-
qué son secret à personne , ce qui est très croyable : il
avoit un intérêt particulier a ne point publier son pio-
cédé; mais n’ayant point le même motif, j’ai agi tout autre-
ment: je l’ai découvert d’après l'examen que j’en ai fait,
et je l’ai publié sans aucune réticence : c’est à l’auteur de
la brochure à prouyer que je me suis trompe.
XL^MENTS DE PHARMACIE. S>55
Baume du commandeur de Fermes.
Racines seches d’angélique de Bohême concassées , £ k\
i; leurs seches d’hypérycum, 2
Esprit de vin rectifié . ...
loij J IV.
On faitdige'rei- <Uns un rnatras pendant cinq à six jours
au bain de sable a une chaleur modérée; ensuite on nasse
1 infusion avec forte expression : on met la teinture dans
un matras, et on ajoute les substances suivantes qu’on a
concassées : 1
Myrrhe , “j
Aloës , J o R*
-r,£"f'-itdiSl?rer co™m= dessus ; ensuite on ajoute les sub-
s ances suivantes qu on a également concassées:
Storax Calamithe x " <
Benjoin en larmes *
Baume du Pérou en coques, ’
Ambre gris, si l’on veut, ' 'J •*
* * £>' • * * •
On fait digérer de nouveau pendant un jour, ou jusqu’à
ce que ces substances soient entièrement dissoutes. Alors
en laisse déposer la teinture ; on la verse par inclination
eton la filtre au tra vers d’un papier gris, On conserve «Si
teinture dans une bouteille qui bouche bien; c’est ce que
1 on nomme baume du commandeur de Per mes. 4
. e. aume sert pour l’intérieur et pour l’extérieur Prier -
intérieurement , il est vulnéraire , cordial . stomaAnnuë ""
il escile les réglés, il convient dans la petite vérole et les
fièvres malignes; mais c’est lorsqu’il est nécessaire depr“
quarante3 dC‘)UiS S°U«« >4^ Dose,
P.H.r l’extérieur , il convient dans les plaies nouvelles
impies : il consolide en empêchant la suppuration ; U
gueut communément en fort peu de teihps.
ReMARQ UES.
Les fleurs d’iiypéricum et les racines d’angélique fournis
sent moins de substance dans l’esprit de vin que les autres
fe5 6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIA
drogues. La inyruhe , l’oliban et l’aloës sont des gommes*
résines qui ne se dissolvent qu’en partie dans ce menstrue.
Enfin le storax calamilhe , le benjoin et le baume du Pérou ,
sont des résines pures , qui se dissolvent en entier dans
l’esprit de vin. Si l’on meltoit toutes ces matières en meme
temps , l’esprit de vin se saturerait d’abord des résines , et
serait hors d'état de pouvoir agir sur l’hypéricum et sur les
autres substances que nous avons placées a la tete de la tor-
mule, et il se dissoudrait une moindre quantité de gom-
mes-résines. j
On donne ordinairement le baume du commandeur ,
préparé sans ambre gris , à cause de son odeur qui , quoi-
que très douce , incommode cependant la plupart de ceux
qui en font usage. Mais comme les Médecins prescrivent
quelquefois celui qui en contient, les Apothicaires doi-
vent en avoir des deux façons. L’odeur de 1 ambre gris
n’est pas absolument forte ; mais pour satisfaiie au préjugé
contraire, quelques personnes emploient à sa place le
musc dont l’odeur est. beaucoup plus forte et absolument
différente , et que ceux qui ne les connoissent pas bien
confondent ordinairement. f ,
Lorsqu’on fait entrer dans les teintures composées des
baumes liquides, comme le baume de la Mecque, la
térébenthine , etc. on doit toujours les mettre sur la fin en
même temps que les résines seches. H en est de meme des
huiles essentielles ; mais on ajoute ces dernieres, lorsque
les teintures sont séparées de leur marc.
On peut, au lieu d’esprit de vin, employer des eaux
spiritueuses composées pour préparer les teintures com-
posées , comme nous l’avons dit a 1 egard des teintures
S1JïlPya des substances végétales auxquelles il faut ajouter
des matières salines , acides ouakalines pour extraire ou
pour exalter la couleur qu’elles peuvent fournir dans 1 es-
prit de vin , pareeque la substance resiiieuse qu elles con-
tiennent se trouve en quelque maniéré défendue de 1 ac-
tion de l’esprit de vin par la substance gommeuse. - ou
choisirons pour exemple de ces teintures celle de gom-
, dans laquelle entre en même temps un esprit
*’• chargé des principes d’autres substances.
t ,
i£l£mENTS DK PHARMACIE.
Teinture de gomme-laque.
Gomme-laque en grains ,
Alun calciné ,
Esprit ardent de cochléaria
• ,
$ J*
5 j-
5 YilJ*
On triture ensemble la gomme-laque et l’alun qu’on a
auparavant pulvérisés séparément: on expose le mélange
pendant vingt-quatre heures dans un endroit humide, alui
que 1 alun , en attirant un peu l’humidité de l’air, puisse
agir sur la gomme-laque. On met ce mélange dans un ma-
ti'as : on verse par-dessus l’esprit de cochléaria : on fait
digérer le tout au bain de sable pendant un jour ou deux,
ou jusqu a ce que la teinture ait une belle couleur rouge y
alors on la filtre au travers d’un papier gris , et on la con-
serve dans une bouteille qui bouche bien.
La teinture de gomme-laque est employée pour raffer- Vertu*'
mir et fortifier les gencives , pour dissiper les affections
scorbutiques : on en met une cuillerée à café dans un petit
verre d eau, et on se lave la bouche avec. Cette teinture ,
prise intéi ieurement est vulnéraire, légèrement astringen-
te. La dose est depuis quinze gouttes jusqu’à un demi-gros. D°Se*
11
EMARQUES.
Les dispensaires qui donnent la préparation de cette
teinture , ne prescrivent point délaisser macérer d’abord
le mélange de la gomme-laque et de l’alun ; mais j’ai re-
matqué que pai cette manipulation , l’alun calciné, en
attirant I humidité de 1 air , agit considérablement sur la
gomme-laque : il la dispose a fournir une teinture plus
chargée, et en beaucoup moins de temps ; ce qui n’est pas
indifférent, a causerie la volatilité des principes de l’esprit
de cochléaria. D’ailleurs, lorsque l’esprit de cochléaria est
très rectifié, il ne dissout qu’une si petite quantité d’alun
qu il est incapable d’agir sur cette gomme-résine : l’esprit
de vin ou l’esprit de cochléaria n’en tire qu’une teinture
qui n est pas plus colorée que lorsqu’on n’a pas employé
cl alun. Dette teinture perd sa couleur au bout d’un certain
temps : elle devient couleur de paille : la matière colorante
rouge s attache aux parois de la bouteille.
Aviuit de passer à une autre matière, nous allons parler
R
✓
^58 i l ÉMINTS DE PHARMACIE.
de deux préparations qu’on regarde communément comme
des teintures j mais qui n’en sont point , et qui doivent
leur couleur à la décomposition de l’esprit de vin , qui est
l’excipient. Ces deux préparations sonfle liliurn de Para-
celse, et celle qu’on nomme teinture de sel de tartre.
Teinture de sel de tartre.
On fait fondre , dans un creuset , la quantité que l’on
veut de sel fixe de tartre : on le coule dans un mortier de
fer bien sec , et un peu chauffé : on le pulvérise prompte-
ment : on 1 introduit dans un matras bien sec et un peu
chaud: on verse sur le sel, tandis qu’il est encore chaud ,
de l’espriL de vin très rectifié , jusqu’à ce qu’il surnage le
sel de trois ou quatre travers de doigt : on place le ma-
tras sur un bain de sable chaud , et on le laisse digérer jus-
qu’à ce que l’esprit de vin ait acquis une couleur rouge ,
orangée bien foncée , alors on filtre l’esprit de vin coloré,
et on le conserve dans une bouteille qui bouche bien : c’est
ce que l’on nomme teinture de sel de tartre.
Voyez le liliurn pour les vertus et dose de cette teinture.
Lilium de Paracelse ou teinture des métaux.
^ Régule d’antimoine martial , %
cuivreux, > ââ.
d’étain , )
o
IV.
Nitre> X ad
Tartre, f
il * V • *
îb)5q.
On pulvérise les trois régules : on les mêle avec le nitre
et le tartre qu’on a pulvérisés : on projette le mélange
dans un creuset qu’on a fait rougir. Lorsque toute la ma-
tière est entrée dans le creuset, on la pousse a la fonte . on
la coule dans un mortier de fer qu’on a fait chauffer aupa-
ravant : on pulvérise grossièrement la masse. Lorsqu’elle
est suffisamment refroidie, on la met dans un matras : on
verse par-dessus , tandis qu’elle est encore chaude , de
l’esprit de vin très rectifié , jusqu’à ce qu’il en surnage
environ trois ou quatre travers de doigt : on fait digérer
ce mélange au bain de sable pendant plusieurs jours > on
I
jusqu’à ce que l’esprit de vin ait acquis une couleur rouge
bien foncée.
.La teinture de sel de tarlre et le lilium se donnent Vertus,
comme cordiaux , propres à exciter la sueur, pour diviser
les glaires de l’estomac et adoucir les aigres. La dose est Dose,
depuis dix gouttes jusqu’à trente , dans un véhicule con-
venable, et jamais pur, à cause de l’acrimonie de ces tein-
tures.
1
». E M A R Q UES.
La teinture de sel de tartre et le liliuin de Paracelse ne
sont qu’un seul et même médicament à proprement parler.
Le liliuin différé seulement de la teinture de sel de tartre,
en ce que ce dernier médicament est un peu plus coloré.
Nous en examinerons les raisons dans un instant : les re-
marques que nous allons faire sur ces deux teintures sont
communes à l’une et à l’autre.
Pendant la fusion des métaux, le nitre et le tartre s’al-
xalisent mutuellement: une portion des substances métal-
liques se calcine, se combine avec 1 alicah fixe, et en aug-
mente la causticité considérablement. Ce sel , pendant îa
digestion , agit singulièrement sur l’esprit de vin ; il le dé-
compose en quelque maniéré : une portion de ce sel s’em-
pare de 1 acide de 1 esprit de vin , tandis que le reste a°it
puissamment sur les principes huileux de l’esprit de vin.
11 brûle et rôtit en quelque maniéré cette substance hui-
leuse, avec laquelle il forme une sorte de savon roux , qui
se dissout ensuite dans la liqueur spiritueuse. Ce savon lui
communique une couleur plus foncée, à proportion qu’il
s’en est formé davantage.
Comme les chaux métalliques augmentent la causticité
de l’akali , il se forme par ce moyen une plus grande quan-
tité de savon dans la préparation du liliuin : c’est par cette
raison qu’il est beaucoup plus coloré que la teinture de sel
de tartre. Les terres calcaires, réduites en chaux, aug-
mentent encore la causticité de l’alKali fixe : de là* vient
que la teinture de sel de tartre qu’on prépare avec les
pierres à cautefe est infiniment plus colorée que lorsqu’on
emploie le sel alicali fixe pur.
11 faut cependant, pour que l’opération réussisse bien
employer de l’esprit de vin parfaitement déflegmé : il ac-
quiert sur-le-champ une couleur assez foncée , et qui
R ij
s6o £lkmevts de pharmacie.
augmente considérablement par la digestion ; au lieu que
lorsqu’il n’est pas suffisamment rectilié, l’eau, surabon-
dante à l’esprit de vin , dissout très promptement le sel
akali qui est fort avide d’humidité. L’espece de savon roux
qui s’est formé , se dissout alors dans l’akali résous en li-
queur , au lieu de se dissoudre dans l’esprit de vin , qui na
s’en colore que peu ou même point du tout , tandis que la
liqueur akaline qui se trouve sous l’esprit de vin , est d’une
belle couleur rouge très foncée.
L’acide de l’esprit de vin , en se combinant avec l’al-
Kali fixe, forme un sel neutre, que Boerhaave compare à
la terre foliée de tartre ; mais je ferai voir , dans mon
Traité de Chymie , que ce sel en différé essentiellement par
plusieurs propriétés. Quelque temps après que le liliumet
la teinture de sel de tartre sont faits , on remarque que
cette espece de sel se crystallise au fond des bouteilles '
la matière savonneuse dont nous avons parlé se précipite
en même temps sous la forme d un depot rougeâtre qui
forme autour des bouteilles unenduitde la meme couleur,
l’esprit de vin néanmoins en retient toujours une certaine
quantité en dissolution, ce que l’on remarque par la cou-
leur qu’il conserve , quelque vieilles que soient ces tein-
tures.
L’esprit de vin , même le mieux rectifié , retient en outre
une portion de sel akali fixe , que ces principes huileux
volatilisent , et changent en akali volatil. C’est c.e qu’on
apperçoit facilement lorsque 1 on fait distiller ces teintures ;
1 esprit de vin que l’on obtient est akalin. J ai constate cetts
observation par beaucoup d expériences.
Teinture de Mars tartarisèe.
C’est un sel déliquescent à base métallique, ou la com-
binaison de la crème de tartre avec le fer.
Ou mêle ensemble six onces de limaille de fer et une
livre de crème de tartre pulvérisée : on met ce mélange dans
une marmite de fer avec une suffisante quantité d eau de
rivière , pour en former une pâle molle : on la conserve en
cet état pendant vingt-quatre heures; ensuite on 1 etend
dans douze ou quinze livres d'eau : on la fait bouillir pen-
dant deux heures, en l’agitant souvent : on ajoute de i eau
bouillante à mesure que celle de 1« marmite s évaporé*
Eléments de pharmacie. 0.6 i
Lorsque l'ébullition est finie, ou filtre la liqueur au tra-
vers d’un papier gris, et on la fait évaporer jusqu’à consis-
tance de syrop liquide. On ajoute à cette teinture une
once d’esprit de vin, afin de pouvoir la conserver sans
qu’elle soit sujette à se moisir.
La teinture de Mars convient dans les obstructions au
foie et au mésentere , dans la jaunisse, les pâles couleurs , ,'/crtUÏ-
et pour exciter les réglés. La dose est depuis cinq à six
gouttes jusqu’à un gros, dans du bouillon ou dans de laüase-
tisane appropriée.
Remarque s.
Le fer se dissout et se combine , jusqu’au point de sa-
turation , avec la crème de tartre ; mais une partie de la
terre du tartre est précipitée par le fer, comme par l’alicali :
le sel neutre qui résulte de cette combinaison est déliques-
cent , et n’est susceptible d’aucune cryslallisatîon.
Rouelle pensoit qu’en employant deux parties de fer sur
huit de crème tartre, on obtenoit des crystaux d’un set
neutre composé du tartre et du fer; mais ce qui l’a induit
en erreur, c’est la couleur rousse des crystaux, et de n’avoir
pas su distinguer l’eau de la dissolution d’avec celle de la
cristallisation. V. maChymie expérimentale et raisonnée.
i°. Les crystaux qu’on obtient d’un pareil mélange, ne
sont rien autre chose que de la crème de tartre qui éloit
surabondante au fer, et qui n’a pu se combiner , parce-
qu il n’y avoit pas une assez grande quantité de fer: ces
crystaux ont d’ailleurs toutes les propriétés de la crème do
tartre, ils sont acides, ils rougissent la teinture de tourne-
sol , et font effervescence avec les akalis.
■20. Leur couleur rousse vient d’une portion de tein-
ture de Mars, qui est renfermée entre les lames des crystaux
de tartre , sans être combinée avec eux, puisqu’on peut
leur oter cette couleur par le lavage dans l’eau , et par l’iiu-
bibition dans le papier gris, sans rien déranger de la forme
et de la grosseur des crystaux; pareeque la matière qui les
colore ne fait pas partie de l’eau de crystallisalion.
„ Teinture cle Mars de Ludovic .
On fait bouillir ensemble , dans une ou deux livres d’eau
de rivière , du vitriol de Mars calcine en blancheur , et
Vertus
£)ose%
0.6l ELEMENTS DE PHARMACIE.
de la crème de tartre pulvérisée , de chacun quatre onces:
on fait évaporer toute l’humidité jusqu’à ce qu’il reste une
masse seche et pulvérulente, ayant soin'de remuer la ma-
tière avec une spatule de fer , afin qu’elFe ne s’attache point
et qu’elle ne brûle point au fond du vaisseau. Alors on
met cette poudre bien seche dans un matras : on verse par-
dessus de l’esprit de vin rectifié, jusqu’à ce que la matière
en soit surnagée d’environ quatre doigts. On place le ma-
tras sur un bain de sable , et on fait digérer le mélange pen-
dant cinq ou six jours ; ou jusqu’à ce que l’esprit de vin
ait acquis une couleur jaune; ensuite on décante la li-
queur, on la filtre, on desseche le marc de nouveau , on
verse de nouvel esprit de vin; on fait digérer comme des-
sus , on mêle les teintures ensemble, et on les conserve
dans une bouteille qui bouche bien.
Cette teinture est toniquç: elle fortifie : elle excite l’ap-
pétit telle convient à la suite des maladies d’obstructions t
mais prise à petite dose et long-temps continuée. La dose
ordinaire est depuis cinquante gouttes jusqu’à quatre-
vingt.
Remarques.
Il paroît assez indifférent de prendre du vitriol calciné*
en blancheur , puisqu’on le fait dissoudre dans de l’eau :
on peut , sans aucun inconvénient , prendre deux parties de
vitriol de Mars non calciné , et le traiter avec la crème de
tartre , comme nous l’avons dit précédemment. Cette tein-
ture est d'autant plus colorée, qu’on a moins calciné la
matière , et qu’on emploie de l’esprit de vin plus foible.
Si l’on veut donner une couleur rouge à cette teinture , on
peut la faire digérer sur des Heurs de coquelicot, comme
le conseille Ludovic.
Cette teinture tient du vitriol de Mars en dissolution :
elle rougit la teinture de tournesol: elle noircit avec l’in-
fusion de noix de galle , et enfin elle forme du bleu de
Prusse avec la liqueur alxaline saturée de la matière colo-
rante du meme bleu de Prusse.
Des teintures faites par de V ètlier vitriolique.
Les teintures qu’on prépare avec l’éther vitriolique sont
d’un usage peu fréquent , pareeque leurs propriétés ne
^L^MENTS Tj E PHARMACIE. 2^3
sont pas encore bien connues. On n’emploie , quant à
présent, que celle desuccin et celle de castor. La maniéré
de les préparer est la même que pour celles qu’on fait par
l’espiit de vin; avec cette différence seulement, qu’on ne
doit avoir recours à aucune chaleur pour les préparer,
parceque l’éther est très volatil, et que d’ailleurs il dissout
promptement, et même à froid, les substances sur lesquelles
il a de l’action. On peut employer plusieurs drogues pour
en tirer la teinture, et faire des teintures composées : ce sont
de nouveaux médicaments qu’on peut introduire dans la
Médecine, et dont je crois qu’on peut attendre de bons
effets.
L’éther parfaitement rectifié . et qui n’a point été mêlé
avec de l’eau, est le dissolvant des huiles et des résines: il
ne touche en aucune maniéré aux autres principes , soit
gommeux , soit extractifs ou savonneux ; mais lorsqu’il est
mal rec l i fit' , et qu il contient de l’acide sulfureux volatil,
ou de 1 eau surabondante a son essence, alors il aajt com-
me l’esprit de vin sur la plupart des corps qu’on lui pré-
sente; c est-a-dire qu’il se charge de quelques substances
des mixtes qui lui donnent de la couleur, comme, par exem-
ple, le safran gâtinois et la cochenille, desquels il tire une
teinture très chargée lorsqu’il est mal rectifié; tandis qu’au
contraire il n’en tire presque rien lorsqu’il l’est parfai-
tement.
( e seroit ici qu il conviendroitde parler des résines qu’on
prépare avec l’éther; mais nous renvoyons à l’article des
extiaits résineux préparés avec l’esprit de vin ce que nous
ayons à dire sur cette matière , afin de mieux comparer les
résultats de l’une et de l’autre opération.
Des extraits.
On nomme extraits les substances qu’on a séparées des
corps par un menstrue convenable , et qu’on a rassemblées
sous un petit volume par l’évaporation d’une partie ou do
la totalité du véhicule.
11 paroît que les extraits ont été fûts pour pouvoir con-
server plus facilement les substances utiles des mixtes. Les
matières dont on tire les extraits, sont du reçne végétal
et du regue animal. Le régné minéral ne fournit aucun
extrait qui soit d’usage dans la Pharmacie : ce n’est pas
R iv
■26 4 ÉLÉMENTS !5Ï Prf AlMUACü.
qu’on no puisse en tirer de plusieurs substances de ce régné >
c’est seulement parceque leurs propriétés ne sont pas con-
nues , ou que celles qui sont connues ne sont pas convenables
aux différentes vues qu’on se propose dans l’art de guérir.
D’après notre définition , il est facile de s’appercevoir
qu’il doit y avoir plusieurs especes d’extraits. En effet, ils
different entre eux par les principes qui les constituent; ce
qui oblige d’employer différents menstrues pour les pré-
parer. On peut , par rapport à certaines propriétés com-
munes à plusieurs, en distinguer de quatre especes diffé-
rentes , savoir :
Les extraits gommeux ou mucilagineux,
gommeux et résineux ,
savonneux ,
résineux, ou les résines proprement dites."
Les extraits gommeux ou mucilagineux sont ceux qui
ressemblent à de la colle , et qui se réduisent en gelée en
se refroidissant, comme sont ceux qu’on retire de la graine
de lin, de la semence psyllium , de la semence de coing;
de la gomme arabique , de la gomme adraganl , de la ra-
clure d’ivoire ou de corne de cerf, etc. Ces extraits se pré-
parent avec de l’eau.
Les extraits gommeux-rèsineux sont ceux qu’on tire de
3a plupart des végétaux qui fournissent en même temps
dans l’eau de la gomme et de la résine ; tels sont ceux de
jalap.de cascarille, de quinquina, de baies de genievre, etc.
Les extraits savonneux sont ceux qui, outre les prin-
cipes des extraits gommeux-résineux, contiennent encore
des sels essentiels qui divisent et atténuent la substance ré-
sineuse, et la mettent hors d’état de se séparer d’avec la
substance gommeuse; tels sont, par exemple, les ex-
traits de chardon bénit , de fumeterre , de cresson , de
bourrache, de buglose. de chicorée sauvage , etc. La plu-
part des extraits de ce genre laissent crystalliser des sels
essentiels qui leur donnent un coup-d’œil grumelé.
Enfin, les extraits résineux purs s ont les résines propre-
ment dites, qu’on sépare des substances par le moyen do
l’esprit de vin et de l’éther.
Ces derniers extraits ne sont point dissolubîes dans
l’eau, au lieu que tous les autres le sont , ou en totalité ou
«n partie.
L’eau , le vin , l’esprit de vin , sont donc les véhicules
f L^MENTS DE PHARMACIE. 2 6j
qu’on emploie ordinairement pour préparer les extraits
le plus en usage. Les extraits qu’on peut préparer avec
l’éther , ne sont point usités dans la Médecine. On peut
encore, suivant les cas , faire les extraits avec des liqueurs
plus composées ; telles que les eaux simples , distillées des
plantes aromatiques, les eaux spiritueu.fes simples et com-
posées , etc. La Médecine peut tirer beaucoup d’avantages
de ces préparations.
Des extraits dont Veau, est le véhicule .
Ces extraits sont préparés, ou avec les surs dépurés des
végétaux , ou avec les infusions , ou avec les décoctions
des végétaux ou des animaux : ils portent différents noms
qui viennent , ou de leurs propriétés, ou des substances
d ou ils sont tirés, comme roh , sapa , defrutum : extrait
ou gelee. foutes ces dénominations ont été données par
Ls anciens , et ne signifient qu’une seule et meme chose ;
aussi on les confond ordinairement : cependant on a con-
servé le nom de roh à la plupart des extraits des sucs des
fruits, comme à ceux de sureau , d’hyeble, de berbéris, do
mures , et plusieurs autres.
Ou entend par roh ou rohuh , le suc dépuré d’un fruit
quelconque qui n'a point fermenté , et qu’on a épaissi eu
consistance de miel. La plupart des robs étoient autrefois
meles avec du miel , comme on le remarque dans toutes
les anciennes Pharmacopées; mais à présent on le re-
tranche de toutes ces préparations.
1 ar sapa , on entend seulement le moût ou le. suc des
raisins , cuit à la même consistance. On voit par cette dé-
finition que le sapa est un rob ; celui du raisin est vulgai-
rement connu sous le nom de raisiné.
Par defrutum , on entend le même suc de raisins, duquel
on fait évaporer les deux tiers de l’humidité. Ce defrutum f
mis à fermenter , fait ce que l’on nomme vin cuit.
Par extraits } on entend les sucs dépurés, les infusions,
les déc0C|i°ns des plantes, dps racines , etc. qu’on a fait
épaissi1" eu consistance de pâle plus ou moins épaisse.
Euh11’ 0,1 entend par gelée, les extraits mucilaginaux ,
1rs mucitages , les colles , etc.; telles sont celles qu’on
tire des substances tnticilaginonse.s , et des matières ani-
males ; commc 011 ajoute du sucre à ces gelées pour les
I
0.66 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
rendre agréables , nous renvoyons à l’article des conserves
ce que nous devons en dire.
Les extraits peuvent être simples ou composés ; mais
nous ne parlerons que des premiers. Ce que nous en dirons
suffira pour entendre la préparation de ceux qu’on vou-
drait faire avec plusieurs substances ensemble.
Les extraits sont ou mous ou parfaitement secs. Le
comte de la Garaye a donné à ces derniers le nom de sels
essentiels, mais improprement; le nom d’ extraits secs
est celui qui leur convient : nous en parlerons à la suite
de ceux-ci.
Des extraits mous faits avec les sucs clés végétaux.
Rob de baies de sureau.
On prend la quantité que l’on veut de baies de sureau
un peu avant leur parfaite maturité : on les écrase entre
les mains : on les laisse macérer pendant vingt-quatre
heures : on les enferme dans un linge fort : on les exprime
en les soumettant à la presse. Il sort un suc rouge tirant sur
le noir: on le met dans une bassine avec quelques blancs
d’œufs qu’on a fouettés parmi : on lui fait prendre .quel-
ques bouillons. Lorsque ce suc est parfaitement clarifié,
on le passe au travers d’un blanchet : on le fait épaissir sur
le feu jusqu’à ceqti’il ait acquis la consistance d’une bouil-
lie un peu épaisse : on le serre dans un pot pour le con-
server.
Si l’on emploie trente livres de baies de sureau , on
obtient dans les années pluvieuses depuis quatre livres
1 jusqu’à cinq livres de rob , et dans les années seches on
n’en tire que depuis deux livres jusqu’à deux livres et de-
mie. Ces différences viennent de ce que , dans les années
seches , les baies contiennent moins de suc et d’extrait.
Cette remarque est générale pour tous les robs , et pour
tous les extraits qu’on prépare avec les sucs des végétaux.
Vertus. Le rob de sureau est tonique , légèrement diaphonique
et astringent : il convient dans les dyssenteries. La dose est
Dosc- depuis un scrupule jusqu’à un gros.
De la même maniéré on prépare les robs cVyeblc , de
nerprun , de berbéris , de raisins , de cei'ises , de groseilles ,
etc.
Vertus. Rob cl'yeble. On le regarde comme ayant les mêmes
Dose, vertus que celui de sureau , et il se donne a la meme dose.
i’L^MEKTS »t PHARMACI i.
sure“ rav UaT8ne <|Ui "°"S ven(,ent ,es baies de
“ * ’ donne,m souvent les uns pour les au-
tres . celte tromperie est heureusement de peu de ronsd-
uence, parçeque ies vertus de ces fruits so n les mêmes-
ea, us r est bon de savoir les distinguer. L™ baies
d yeble rougissent les doigts en les dcrasant ; ceux de su-
if fri0''1'6"1 S“’“ne couleur de feuille morte.
cinquante ’lhr" '' 111 '"i™5 de baiesde nerprun rendent
Le roh ilres desuc q«t fournissent six livres de rob.
Vient Zj -ZrneSt P‘lrsatif hydragogue : il con-
Lal l èst' °P'5,e’ la P?ra*)’sie et les rhumatismes.
„ " - SKï “Ütn
c}e ccrrres. Trente livres de cerises routes ordinai-
iivÆt^ttbuiIIet 17691 mWVend“ *«*
1 • brosei^es est légèrement astringent nfnî v
-u'do^rr- absorbcr b..meuÆii:S;:vm"!-
Tr , T l!n gros Iusqu’à quatre. n
P$P&saëgBS&
Dix livres de raisins de damne cnn? -n* i
suffisante quantité dVin ot ' ' d • bouillis c^1ns une
trait. o„, * i Sï es s' consistance d’ex-
consistance. X onces d extra‘t d’une bonne
teÿrt^itfcÆl'n pour dd-
leÊitentLda^te^ CnTeT^n ™ b°,,C,,e: "”W
«■te once, sur quatre onces de liqueur 1 ? S'°S )US<1“’U D'5C'
Eléments t> r eharmacii?,'
268
Extrait de bourrache.
Vertus.
Dose.
Vertus.
Vertus.
Dose.
On prend la quantité qu’on veut de bourrache: on la
lave, 011 la pile flans un mortier de marbre avec un pilon
de bois: on délaie la plante pilée dans une suffisante quan-
tité d’eau : on l’exprime dans une toile lorte sous la presse
pour en tirer le suc : on clarifie ce suc avec quelques blancs
d’œufs , comme nous l’avons dit précédemment: on le fait
évaporer au bain-marie jusqu’à consistance d’extrait. On
le serre dans un pot pour l’usage.
Si l’on a employé quarante livres de bourrache, on tire
ordinairement près de huit onces d’extrait d’une consis-
tance propre à former des pilules.
Au mois de Juillet 1769, deux cents quatre-vingt-dix
livres de bourrache m’ont rendu sept livres cinq onces
quatre gros d’extrait de même consistance.
Au mois d’Août 1772, trois cents quatorze livres de
bourrache m’ont fourni douze livres deux onces d extrait
semblable.
Au mois de Mai 1774 , cent quatre-vingt livres de meme
plante m’ont rendu trois livres six onces d extrait un peu
ferme.
L’extrait de bourrache adoucit les âcretes du sang et des
autres humeurs: il purifie le sang et lâche un peu le ventie :
il est aussi un peu apéritif. La dose est depuis douze grains
jusqu’à un gros.
On prépare de la même maniéré les extraits ne buglose ,
de chic-orée sauvage , de grande ciguë , de cochléaria , de
concombre sauvage , de cresson , d ortie , etc.
Extrait de buglose. Il a les mêmes vertus que celui de
bourrache , et se donne à la même dose.
Extrait de chicorée sauvage. Cent quarante livies de
chicorée sauvage cueillie le 3o Juin 1769, m ont pioduit
quatre livres quatorze onces d’extrait. Deux cents cinquante
livres de même plante cueillie le 2 Juin 1771 , mont
fourni neuflivres d’extrait. 11 est apéritif . détersif, propre
pour lever les obstructions, pour purifiei le sang, on t ^nv-
ploie aussi avec succès dans les maladies du foie : il lâche
un peu le ventre. La dose est depuis six grains jusqu a un
demi-gros. . .. ,
Extrait de ciguë. Quatre cents quatre-vingts livres de
^LÏM INTS DE PHARMACIE. 269
grande ciguë en fleur, cueillie au commencement du
mois de Juin 1767, et traitée comme les extraits pré-
cédents , ont rendu vingt et une livres douze onces d’ex-
trait, sans poudre et sans fécule. Nous parlerons dans un
instant de cet extrait préparé suivant cette méthode.
Cinq cents soixante-six livres de grande ciguë cueillie
au mois d’Avril 1768, m’ont rendu vingt-trois livres d’ex-
trait, sans poudre ni fécule.
Six cents soixante- trois livres de même plante cueilli©
a la fin d’Août même année , rn’ont fourni trente et une
livres sept onces d’extrait semblable.
Au mois de Mai 1769, deux cents trente livres de
même ciguë en grosses tiges et presque en fleurs, cueillie
par un temps sec, m’ont rendu huit livres huit onces de
semblable extrait.
Au mois d’Octobre même année, quatre-vingt-quatorze
livres de même ciguë m’ont fourni sept livres d’extrait ,
sans poudre et sans fécule.
Trois cents vingt livres de même plante cueillie le i5
Mai 1 770 > m ont rendu vingt et une livres deux onces
d’extrait.
Le 2 Novembre 1772, cinquante-cinq livres de ciguë
m’ont fourni quatre livres d’extrait.
Au mois de Mai 1770, trois cents livres de même plante
m’ont rendu seize livres onze onces de pareil extrait,
v Cent huit livres de ciguë cueillie le 18 Juin 1 774, m’ont
rendu cinq livres huit onces d’extrait.
On emploie cet extrait contre les cancers et contre les Vertus*,
tumeurs squirreuses. La dose est depuis un grain jusqu’à DJ<tf
quatre : ce que l’on répété deux ou trois fois par jour.
Exnau de cocIicèciricL. 11 est regarde comme antiscor- Vert a
butique , propre pour les maladies de la rate, pour pous-
ser un peu les urines , pour atténuer la pierre. 11 est bien
vrai que la plante possédé toutes ces propriétés ; mais la
longue ébullition qu’on a fait éprouver au suc pour le ré-
duire en extrait, a fait dissiper tous les principes volatils
dans lesquels réside toute sa vertu : cependant cet extrait
n'est pas sans effet : il contient du soufre qui ternit beau-
coup les bassines d’argent pendant qu’on fait évaporer la
liqueur. On le fait prendre à la dose de douze grains jus- Doit
Extrait de cresson, Cent livres de cresson d’eau, traité
2JO ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
comme les plantes précédentes, ont fourni un suc vercl ,
qui a été clarifie. Ce suc , évaporé au bain-marie, a ren-
du dix-sept onces d’extrait, il contient du soufre qui ter-
nit l’argent.
Vertus L’extrait de cresson est incisif, apéritif, propre pour la
pierre du rein, pour lever les obstructions, pour exciter
les mois aux femmes , pour le scorbut , et pour les maladies
Dose, de la rate. La dose est depuis douze grains jusqu’à un demi-
gros-
Extrait d’ortie. Cent livres d’ortie grieche rendent soi-
xante livres de suc : ce suc, clarifié et évaporé au bain-
marie , jusqu’à consistance convenable , fournit neuf livres
d’extrait.
Vertus. L’extrait d’ortie grieche est incisif, détersif, apéritif et
astringent; on l’emploie dans les crachements de sang qui
proviennent de larupture de quelques petits vaisseaux , oc-
casionnée par des efforts. La dose est depuis un scrupule
jusqu’à un gros. 11 arrête aussi les saignements de nez , en
introduisant dans les narines une compresse imbibée de
cet extrait délayé dans un peu d’eau.
Extrait de concombre sauvage. Deux cents trente livres
de fruits de concombre sauvage rendent un suc aqueux,
qui se clarifie lui-même par le repos : ce suc, filtré et éva-
poré au bain-marie , fournit six livres huit onces d’extrait,
qu’on nomme elaterium.
Vmus. L’extrait de concombre sauvage est un purgatif violent
Dose, qu’on donne dans l’hydropisie. La dose est depuis un grain
jusqu’à six.
Mous finirons cet article des extraits qu’on fait avec les
sucs des végétaux, par ceux qu’on prépare suivant la mé-
thode de StorcK, Médecin de la cour de Vienne : ces ex-
traits sont faits avec les sucs des plantes non dépurés.
Ex trait de ciguë, préparé suivant la méthode de Storck.
On prend la quantité que l’on veut de grande ciguë lors-
qu’elle commence à fleurir : on la pile dans un mortier de
marbre avec un pilon de bois : ou soumet la plante à la
presse pour en tirer le suc : on le passe au travers d’un
blanchet , et on le fait épaissir sur pu feu modéré jusqu’à
consistance d’extrait épais , ayant soin de le remuer sans
discontinuer, de crainte qu’il ne s’attache et ne brûle au
^t^MÏNTS DE PHARMACIE. a-,
fond du vaisseau Alors on mêle cet extrait avec une suf
■ saute quantité de poudre de ciguë , pour former une masse
W “ ?" <;onslstance convenable: c’est le remedlde
M contre les cancers et les humeurs s ouirreuseT
de suc très véerd ceTc foS', ^ °nce*
*»•» I-** neuf ’
P°"r : , -l,l',:r la consistance e
« fait usage de cet extrait comme de celui rmî «i ■ /
pard sans poudre , et à ]a même dose. U y a des Mécle^ '
qui donnent la préférence au premier 7 Mtde“™
ve«z°zdézi r rurprdpa-
renouvelle l'usage de ce remede. Il" recourut ndê T" f
préparer dans le mois de Mai ou Juin a» ! 6
“ ’ et non déP«ré , de la grande ciguë récente lors'
chargé ^ trouva
quelques personnes ont eu quelque sVrte^enroch*‘“q ^
que son procédé netoit nas t n ,i A r •„ ^°e a StorcK
de l’art. StorcK, en répondant attx objecSm •„ T8-'6*
fanes a ce sujet , s’est contenté de dire ffl? 3 0,1 iuI 3
de meilleurs effets de l’extraif !°U reir*arqné
Stic qui contient sa fécule C‘p“8’ prtParë avec le
Comme cet haMle M^ciT^ ?” e“ 3 é,é
la nature de cette fécule i’a' nue aucun détail sur
«néme fécule kl ex 'JJ' ,1“,’ e™«P*er sur cette
dennnent sur la fécule des sucs des végétaux3 “ P'écé-
T«»b-
i t?her - dSe ur/r n*
fers?'1»
-vrage qu’elle eu coutil „t une
I
2y2 ÉLÉMENTS de pharmacie.
tout lorsqu’elle provient des sucs tirés des plantes rési-
neuses. La grande ciguë est dans le cas dont nous parlons.
Pour confirmer davantage ma théorie sur cette matière,
ie vais décrire de suite les expériences que ) ai laites su
cette plante , afin de présenter sous un point de vue tout
ce qui y a rapport -, ensuite de quoi nous ferons quelques
réflexions sur le procédé de Storck. ....
J’ai soumis à la distillation douze livres de ciguë ,
hachée grossièrement , avec une suffisante quantité d eau :
-ai obtenu une eau distillée, très chargée de l’odeur de
cette plante, et surnagée par quelques globules d huile qui
s-est fiée. L’eau distillée n’avoit presque point de saveur :
la décoction restée dans l’alambic , étoit d une couleur
verte °un° peu laiteuse, et «imagée d'une très legere
pellicule «risse , résineuse , qui présentort des ms. Cette
finueur s® ns être clarifiée , mise à évaporer , a forme un
extrait salin et lisse, comme les extraits mous ordinaires ,
•narreciu’ils ne contiennent point de tecule.
P “Ln exposant sur le feu le suc de orgue .nouvellement
exprimé j’ai remarqué au premier degre de chaleur , que
exprime , a H coa‘ lée et s'est amassée en gru-
meaux comme cela arrive à tous les sucs que l’on clarifie :
Sueur st devenue claire , transparente et d une legere
la T r musse Je l’ai filtrée pour en séparer la fécule .
pti Uvé ensuite cette fécule à plusieurs reprises dans de
'eau dede pour emporter tout ce quelle çonteno, de
1 i kl f nsl'eau et ie l’ai fait sécher pour 1 examiner.
SOlV j-at réduit , 'par l’évaporation , du suc de ciguë au
d • a ’ * i_ liniipnr est devenue d une cou-
quart de son volume déposé , par le refroi-
! rouge der sel ’robx. J’ai fait
dl5Se‘ là i iueur Pour en séparer encore du sel : ,’ai
TeTlavé tolitce que j'en avois tiré pour l’examiner : a
meieetlavc to conlenoit encore beaucoup de
cette6 espece de sel ; mais je l’ai abandonné , en ayant suf-
fisamment pour in“ ®^e|"egCc“[e est d'un beau verd tant
4°.'. J’ai remarque r ue lajccii^ ^ ^ ^ ^
ou elle est lu.m > S .étant séchée , elle est d’une cou-
de la c.guc V , comme noirâtre en certains en-
’r1- Vert6i ITanch ttre en d’autres : sa saveur est peu dif-
dro.ts, et blancha . eUe fournit dans
iérente de celle de la pouuie - l’esprit
ÏLÏMENTS DK PHARMACIE. %jj
l’esprit de vin une teinture verte très foncée : cette tein-
ture un peu concentrée blanchit avec de l’eau, et laisse
L’éther vitriolique tire sur le champ de cette fécule une
belle teinture d un verd clair, moins foncée que celle que
tnel esprit de vin ; cette teinture, mise à évaporer, fournit
une résiné seche , d’un plus beau verd que le verd de
5°. Le sel essentiel que j'ai tiré du suc de ciguë , esc
d une couleur rousse , quoique lavé dans plusieurs eaux :
I est en petits crystaux qui n’ont aucune forme régulière ■
3 füf ‘,|U gf,nre lle ‘Operation : ce sel est très peu dis!
so uble dans 1 eau. Sa dissolution rougit un peu la teinture
de tournesol : elle précipite en blanc la dissolution de
mercure. Ce précipité, lavé aveedel’eau distillée, reste blanc-
la dissolution de sel de ciguë, précipite en blanc sale la
dissolution d argent de coupelle; l’akali fixe , versé sur la
dissolution de sel de ciguë, occasionne un précipité blanc
erreux très abondant. L’acide vitriolique concentré versé
s uce sel de ciguë, fait exhaler seulementquelques vapeurs
marin? ' P ’ mêI<ieS d'Une %="= «Seur d’S
Ce,se.1 de Çîgnë exposé an feu, brûle en scintillant ’
comme de la sciure de bois bien sécliée, et il exhale uns
Odeur d herbes qui brûlent : il laisse ’une cendre V ise
blanchâtre presque sans saveur, qui, par la décoction
ans eau , forme une lessive sans couleur et d’une
saveur styptique. Cette lessive verdit le syrop violât ^eUe
précipite en .aune-citron la dissolution de Vercure- ce
qui indique la présence d’un sel akali terreux : elle ne
précipité presque point la dissolution d’argent • ce der
mer précipité est blanc. 0 ’ e der*
II résulte des expériences que nous venons rto
leuse VeVblaïle a feÎfodVVun " **"* Vitrifiable > «•*!*
Je crois pouvoir avancer que le suc de rî<ni« » i •
de tontes les plantes résineuses , doïvem étVV ^
comme des especes d'émulsions naturelles. On peut îts
S
27^ ÏLéMEtfTS DE PHARMACIEN
comparer au lait des animaux dont elles different seule-
ment par la couleur. Elles sont composées de principes
de même espece , et qui ont les mêmes propriétés générales.
Le lait contient du beurre , du fromage , du sel et. de l’eau :
le beurre est la matière huileuse qui donne au lait l’opacité
et la couleur blanche : le fromage est une inatiere mucila-
gineuse , qui ne fait que le troubler sans le colorer , puis-
que, lorsqu’il est desséché, il ressemble à une gomme.
La inatiere résineuse des sucs dont nous parlerons est
une substance delà nature des huiles essentielles , qui pro-
duit dans les sucs l’opacité et la couleur verte ou jaune ,
etc. suivantsa nature. La portion qui n’est point résineuse ,
et qui trouble aussi la transparence de ces sucs , peut
être comparée au fromage du lait : c est une matieie muci-
lagineuse , mêlée d’une portion de la plante brisée, , qui se
coagule pêle-mêle avec la matière résineuse lorsqu’on fait
chauffer ces sucs , et forme par conséquent un caillé qu’on
peut comparer à celui du lait des animaux. Cette matière
mucilagineuse sert d’intermede pour tenir unie à l’eau la
partie résineuse. Ces sucs aqueux clarifiés sont , comme
le petit-lait des animaux , chargés de sels et d’extraits.
Les sucs des plantes qui ne contiennent que très peu ou
point de résine , comme celui de joubarbe , de concombre
sauvage, et tous les sucs acides des fruits, présentent des
phénomènes différents de ceux dont nous parlons : ils se
clarifient d’eux-mêmes par le repos , et sans souttrir le
moindre degré de fermentation ; au lieu que les sucs 1e-
sineux ont besoin d’un certain temps et d’un certain degré
de fermentation , comme le lait, pour se cailler et se cla-
rifier par le repos.
D’après ce que je viens d’exposer , et d apres ce que nous
ferons remarquer sur la facilité avec laquelle se décom-
pose la résine de la plupart des végétaux, par une chaleur
même modérée, on est en droit de demander a 1 auteur
de la préparation de l’extrait de ciguë , qui recommande
pue la fécule reste dans ce remede, s’il ne seroit pas plus
à propos de la séparer du suc , immédiatement apres qu elle
s’est coagulée , pour la mêler à l’extrait lorsqu’il est épaissi
à une consistance convenable. 11 est certain que la. résiné
contenue dans cette fécule se décompose en partie pen-
dant l’évaporation du suc, quelque ménagée que. soit Ja
chaleur. Cette question nous paroît d’autant plus raisonna-
Il < r. ^LjÊMINTs »* pharmacie»
SusS r.fau,e,;r ff aioute,r * «« «•*, ap4
l**' P Jrr&SiSr tom!em
£ p&'T"’ bjutqutone et Ja Ae//,-
vais effets q.^^Suf4"ft1^^/“rtÏPrrt 3UX ,nUU*
avons déjà cité , a mis en «,^eKtrâ sTr ' ^ “Ü"5
mdldies'.' IlTicommaudf ' 'd'/t e0b,S
sac de ces plantes , sans avert i Pmi Xu'on " iVo ^ '*
im iomiCT
de préparer l’extrait de ciguë. ma‘“ere <ïu J recominaude
beaucoup d'elSIté' 11-1*"'?51 <1.UC Mt extra!t agit avec
plus ntaftre de se er£, V T a P«>te dose. Afin d’être
f“* groin, fleceUxlwùJT^tr^c’tft- ^ "“'ÎCr
* g* Pre“d>-Mepuis
cette poudre, comme un *
de fondre et de dissoudre les humeurs îcres a , V
les plus petits vaisseaux, autour des 1» j etees, Qans Vertu.,-
qu’elles obstruent nirl»,. ■ dcs lendons et des os
lient de fortes doreurs dntT™5™?' ' el 'l1'* occasion-
nent observé aüe r>Z ^^««“ulaUons 11 a par.eilie-
les rhumatismes d’IiumeurVsqîinteusës” p°," eilet dans
aur-tou, dans les commencements q„ W„ ff, ,™C,Ue'
*1ST f0'nme ‘e f<:roit ™ Purgmlf molr ëe’
de stramonium, m’ont rendu cinq livres dït r?l‘q .'ïres
avec le suc non clarifié de cette plante. Feparé
ladies de nerfs , ^t daiwlTs* fortes coëë1]™^"8!**™^ V<,rl"’’
■folie , dans l’énilensie r j , m.u^slons> dans Ja
jusqu’à deux grains , deux fois pa^jou?1*'5 Un denii'grailî D«*j
jusqulame ^ **«« d°
ne sont pas assez stmmdX o^ f «“W* ces Quilles
«Jui, évaporé au bain-marie \ , , , ; v) n 1 J1 1 *,n suc trouble
^extrait propre à former des pilules' ^ imS dix onces
S ij
276 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE#
Au mois d’août 1 772 , quatre-vingt-cinq livres de jus-
quiame m’ont rendu quatre livres dix onces d’extrait.
StorcK a fait usage d’extrait de jusquiame , dans les con-
Tertus. vulsions de ventre et de nerfs. Il observe qu il excite que -
quefois une anxiété et une sueur froide , mais de peu de
durée. La dose est depuis un grain jusqu a trois : on prend
Dose- trois doses semblables par jour. .
Extrait de bella-dona. La bella-dona est une plant
narcotique, qui cause ordinairement le délire , quelque-
fois un sommeil accompagné de convulsions violentes .
néanmoins StorcK dit avoir observe de très bons effets do
l’usage de cette plante et de son extrait dans les cancers:
apparemment que les succès ne se sont point soutenus du
moins on ne fait plus guere d’usage de cet extrait. Quinze
Lvres de bella-dona m’ont rendu dix-sept onces et demie
L'eau contenue dans les sucs dont nous venons de par-
1er est le véhicule des parties extractives. Toutes les
substances avec lesquelles on fait des extraits ne sont pas
dans le même cas ; ou elles sont seches , ou, si elles sont
récentes, elles ne contiennent pas assez d humidité pour
en séparer les parties extractives ; c est pourquoi il faut
avoir «cours à la décoction de ces mêmes substances
dans l’eau : ce sont ces extraits que nous allons examine
d’abord. .
Des extraits mous qu’on prépare par décoction dans
Veau.
Extrait de séné:
On prend la quantité que l’on veut de séné: on le fait
bouihirpendantunquartd heure dans environ vingt ou trente
fois son poids d’eau de rivière : on coule la décoction avec
e expression: on fait bouillir le marc une seconde fois
dans une moindre quantité d’eau : on passe de nouveau
avec expression: on mêle les liqueurs: on les clarifie par
le moyen d’un ou de plusieurs blancs d œufs: on passe les i
nueu/s au travers d’un blanchet , et on les fait évaporer au
bain-marie jusqu’à consistance d’extrait propre a former e
pilules. Si l’on a employé quatre livres de séné, on tire deus
T’extraltc^séné est un très bon purgatif: il purge a-peu-
ycrtuS' près comme le séné en substance. On le fait entrer dans de*
ELEMENTS DE PHARMACIE» ^77
bols et des pilules purgatives , depuis deux grains jusqu’à Doï*.
un scrupule pour une prise.
Remarques."
T-e séné contient une substance résineuse; mais elle est
tellement combinée avec la matière purement extractive
qui se trouve dans le séné en grande quantité , qu’elle
unit parfaitement à l’eau la substance résineuse : aussi
l’infusion ou la décoction de séné n’est jamais trouble ,
comme 1 est , par exemple, celle de jalap , ou comme le
sont celles des autres végétaux pareillement résineux.
Après que le séné a fourni par une infusion ou une dé-
coction modérée, tout ce qu’il contient d’extractif, si
3 on continue de le faire bouiliir, il rend une très grande
quantité de mucilage ; c’est pourquoi il convient de prendre
Çarde, quand on prépare cet extrait, de faire bouillir trop
fort et trop long-temps les feuilles de séné , afin qu’il ne se
trouve point chargé de cette matière mucilagineuse qui ,
non seulement n est point purgative , mais qui diminue et
amortit la vertu purgative de l’extrait de séné.
Re la même maniéré on prépare les extraits.
Absinthe,
Armoise,
Aristoloche ronde,
Centaurée minor,
Enula-campana ,
Fumeterre ,
Gaïac ,
Gentiane ,
Hellébore noir ,
Houblon,
IVlahaîeb,
Millefeuille ,
Chardonbénit ,
Coloquinte,
Chamædrys ,
Chamæpitys ,
Polypode ,
Rhubarbe,
Safran ,
Scordiuin ,
Trifolium hbrinum 1
Valériane ,
Vincetoxicum , etc.
*
Extrait d absinthe. Cet extrait convient dans les.mala- Ver*-*
fies , 1 estomac , dans les suppressions des réglés , dans
es maladies vermineuses : il est chaud , et donne du ton à
gros?maC* ^ d°Se depUiS douze êrains jusqu’à un Do«r»
Extrait d armoise. Cent trente-six livres d’armoise bien
S iij
Vertus.
Dose.
Vertus.
Dose.
Vertus.
Dose.
Vertus.
Dose.
2/8 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
en vigueur m’ont rendu dix livres onze onces d’extrait
d’une bonnê consistance. L’extrait d’armoise est vulné-
raire , détersif, apéritif, hystérique : il excite les réglés et
abat les vapeurs: on le fait entrer darfs les opiats einmé-
nagogues. La dose est depuis douze grains jusqu’à un de-
mi-gros.
• Extrait, d’aristoloche ronde. Une livre d’aristoloche
ronde, concassée et bouillie à deux reprises dans une suf-
fisante quantité d’eau, a fourni une décoction qui, mise
à évaporer au bain-marie, a rendu onze onces et demie
d’extrait un peu mucilagineux.
L’extrait d’aristoloche a la vertu des amers aromatiques :
il augmente le ton des solides : il est un tort. bon emména-
gogue: il est vulnéraire , détersif, tue les vers : il convient
encore dans l’asthme humide. La dose est depuis six
grains jusqu’à un demi-gros. On le donne rarement seul :
011 le fait entrer dans des bols et dans des opiats.
Extrait de petite centaurée. Cent cinquante livres de
cette plante rendent quinze à seize livres d’extrait. L ^ex-
trait de petite centaurée est fébrifuge, stomachique, ver-
mifuge. La dose est depuis douze grains jusqu’à un demi-
gros.
Extrait de chardon bénit. Cent soixante et dix livres de
chardon bénit sec ont rendu trente et une livres d’extrait.
Cet extrait est un amer stomachique qui convient pour
faire couler la bile : le chardon bénit passoit autrefois pour
être diaphonique , sudorifique et cordial; mais on sait au-
jourd’hui que c’est gratuitement qu’on lui a attribue ces
vertus. La dose de cet extrait est depuis vingt-quatre grains
jusqu’à un gros.
Extrait de coquelicot. Deux livres do Heurs seches de
coquelicot m’ont fourni une livre d’extrait : ce qui est très
considérable ; c’est' pour cette raison que ces fleurs sont
fort difficiles à être maintenues bien seches: elles attirent
facilement l’humidite de 1 air.
Extrait de coloquinte. Lorsqu’on prépare cet extrait,
on doit en séparer la graine exactement, et n’employer
que la chair, pareeque la graine n’est ni arnere ni purga-
tive, et qu’elle fournit un mucilage considérable. Le 20
Lévrier 1769, j’ai préparé cet extrait comme il suit :
.l’ai fait bouillir trois fois de suite, dans une suffisante
quantité d’eau , chaque fois, une livre de coloquinte mon-
ÉLÉMENTS DI PHARMACIE* 279
«îée de toutes ses graines : j’ai réuni les liqueurs et les ai
filtrées; je lésai ensuite réduites à trois pintes: elle a lais-
sé séparer un mucilage très abondant, et la liqueur , en se
refroidissant , lormoit une gelée qui avoit peu de con-
sistance: comme j’étois certain que cette gelée étoit due à
de la résine qui commençoit à se séparer , j’ai continué l'é-
vaporation de la liqueur jusqu’à ce que l’extrait fût formé.
J ai obtenu un extrait fort grumelé ; alors je l’ai fait dis-
soudre dans quatre pintes d’eau froide , et j’ai lillré la li-
queur ; la résiné est restée sur le filtre; la liqueur étoit
daire ; je l’ai réduite en extrait par évaporation ; il s’en est
trouve cinq onces quatre gros et demi; il étoit grumeleux
parcequ’il contenait encore beaucoup de résine : pour la
séprtrei complètement, j’ai été obligé de dessécher cet ex-
trait au bain-marie jusqu’à pouvoir le réduire en poudre.
t ife-tr^t.a,: JJ avo‘t ’ ^ant cliaud > l’apparence d’une résine.
Je 1 ai lait dissoudre de nouveau dans quatre pintes d’eau,
et j’ai encore filtré la liqueur ; elle a passé très claire , iî
est resté beaucoup de résine sur le filtre: j’ai fait évaporer
Ja liqueur jusqu’à consistance d’extrait ; j’ai obtenu
quatie onces et demie d’extrait gommeux savonneux.
Nous verrons a l’article des résines que la coloquinte
contient beaucoup de résine.
L’extrait de coloquinte est un purgatif violent: il éva- Vertu,
eue 1 humeur pituiteuse: il convient dans l'hydropisie : on
ne le donne jamais seul: on le fait entrer dans des bols et
opiats. La dose est depuis un grain jusqu’à douze grains. Dose.
Lex ra.t de coloquinte, qui a été préparé par une forte
ébullition, est moins purgatif que la poudre de ce fruit ■
pris a a meme dose, il est plus doux, et n occasionne
point de tranchées.
Extrait de chamædrys. Trente livres de chamaîdrvs ré-
cent ont rendu trois livres deux onces d’extrait.
inri ?rXlrU dC chamæd.ITs est un amer stomachique : il est V,.rt„c
derm c kgerement tonique et diaphorétique. La dose est Dos,,
depuis un scrupule jusqu’à un gros.
K^7,aitdrf',mTrre- Ccnt I,uit livres (,e lumeterre ont
rendu trois livres douze onces d’extrait. 11 convient dans
rluis'l'f , C t u et dans plusieurs cas d’obstructions , Vvriu».
"s “ maad.es de la peau, les affections dartre., ses
deini-gros.°lbUt' L“ d°‘e 651 depuis ™ scruPule jusqu'à Par,,
2,8(3 ELEMENTS DE PHARMACIE."
Extrait de garance. Cinq livres de garance seche ei
concassée m’ont rendu deux livres d’extrait.
Extrait de galanga minor. Six livres de racine de petit
galanga m’ont rendu deux livres quatre onces d’extrait.
Extrait de gentiane. Pour taire cet extrait , on ne se
sert que de la racine : elle tient le premier rang parmi les
amers. Cinquante livres de gentiane nouvelle , seche et con-
cassée, prise au mois de juin 1765 , m’ont fourni vingt-
huit livres d’extrait.
Tertus. L’extrait de gentiane est stomachique, donne du ton
aux fibres de l’estomac et au canal intestinal : il est vermi-
D°se. pUge ^ fébrifuge. La dose est depuis douze grains jusqu’à
un demi-gros.
Extrait d'hellébore noir. Douze livres de racines d’hel-
lébore noir , ont rendu trois livres treize onces d extrait.
Vertus. L’extrait d’hellébore noir est un purgatif violent : il con-
vient dans la cachexie , l’hydropisie , dans la mélancolie
Dose, hypocondriaque. La dose estdepuis un grain jusqu à douze
grains.
Extrait de houblon. On emploie les feuilles et les fleurs
de houblon pour le préparer. Quatre-vingts livres de hou-
blon en fleurs m’ont rendu sept livres sept onces d extrait
Vertus, d’une bonne consistance. Cet extrait est propre pour les
maladies d’obstructions au foie et à la rate : il pousse par
Dose. Lg urines , et il excite les mois aux femmes. La dose
depuis un scrupule jusqu’à un demi-gros.
Extrait de nicotiarie. Vingt-cinq livres de nicotîane ou
tabac , récent et presque en fleurs, pris au mois de juillet
1770, m’ont rendu onze onces d’extrait d’une bonne con-
sistance. -JT
Extrait de polvpode . Douze livres de racine de poly-
pode de chêne rendent trois livres treize onces et demie
d’extrait. . . .
Extrait de rhubarbe. Cinquante livres de rhubarbe ont
fourni vingt-cinq livres d’extrait. Dans une semblable opé-
ration, j’ai tiré d’une pareille quantité de rhubarbe, vingt-
sept livres d’extrait d’une consistance à-peu-près égale.
Vertus. L’extrait de rhubarbe est un amer chaud : il est stoma-
chique, et donne du ton aux fibres de l’estomac et des in-
testins : il purge doucement en fortifiant : on l’emploie
dans les diarrhées, les dyssenteries , et dans les mai âmes
Dosr^
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 2.8 I
Vermineuses. La dose est depuis douze grains jusqu’à un
demi gros.
Extrait de safran. Une livre de safran gâtinois a rendu
treize onces et demie d’extrait. Après que le marc eut été
épuisé par différents lavages dans l’eau , je l’ai exprimé et
fait sécher ; il s’en est trouvé trois onces demi-gros. 11 ré-
sulte de cette expérience , que le safran contient une très
grande quantité d’extrait. Les quatre gros et demi d’aug-
mentation que nous trouvons sur le poids total, provien-
nent de la quantité d’eau qui reste unie à cet extrait. C’est
à cette prodigieuse quantité d’extrait qu’on doit attribuer
la propriété qu’a le safran d’ètre comme toujours humide,
et de tacher les doigts lorsqu’on le touche.
L’extrait de sairan est anodin , anti-spasmodique, car- Vertus 4
minatif, cordial , stomachique et ermnénagogue. La dose
est depuis quatre grains jusqu’à un scrupule.
Extrait de scabieuse. Quatre-vingt-onze livres de sca-
bieuse prises le 16 mai 1775, m’ont rendu sept livres d’ex-
trait. Cet extrait est légèrement sudorifique , propre pour Vertus.
1 asthme et pour les maladies de la peau, à la dose depuis Dose,
six grains jusqu’à un scrupule.
Extrait de scordium . Cet extrait est un stomachique Vertus,
amer : il est légèrement sudorifique : il est tonique , vulné-
raire , anti-putride. La dose est depuis douze grains jus- Dose,
qu’à deux scrupules.
Extrait de Lctes de pavots blancs. Trois livres de tètes
de pavots blancs séparés de leurs graines, m’ont rendu
treize onces trois gros d’extrait très mucilagineux.
Ce., extrait est assoupissant, mais n’a pas à beaucoup Vertus,
près les vertus calmantes de 1 opium préparé par digestion.
Extrait de. trifolium fibrinum. Soixante et dix livres de
trifolium fibririuin ont rendu cinq livres neuf onces quatre
gros d’extrait. 1
. L’extrait de trifolium fibrinum est desoppilatif : il con- y . .,
vient dans la jaunisse : il pousse par les urines : il diminue ^ ^
les douleurs néphrétiques. On lui attribue aussi detre
anti-scorbutique. La dose est depuis douze grains jusqu’à Do c
deux scrupules. 1
Extrait de valériane. C’est la racine de petite valériane
des bois qu’on doit employer pour faire cet extrait. Douze
livres de cette racine seche ont rendu quatre livres onze
onces d’extrait. Cet extrait est un anti-spasmodique: il v
202 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
convient dans l’épilepsie, il excite les mois aux femmes:
■P0je- il est bon pour les vapeurs hystériques. La dose est depuis
douze grains jusqu’à deux scrupules.
Extrait de 'vincetoxicum. Quarante livres de racines
<le viuceloxicum seches , ont rendu douze livres d’extrait.
Trente livres de racines de vincetoxicum récentes, pri-
ses au mois d’octobre 176b , m’ont rendu deux livres trois
onces d’extrait.
Vertus. L’extrait de vincetoxicum est amer, légèrement sudori-
fique : il leve les obstructions et excite les mois aux fem-
D°se- mes. La dose est depuis douze grains jusqu’à un demi-
Vcrtus.
Dose.
Vertus
Dose.
Vertus.
Dose.
gros.
Extrait de chamcepitys. Soixante et dix livres de cha-
mæpitys ont rendu sept livres et demie d’extrait d’une
bonne consistance.
Cet extrait est incisif, apéritif, arthritique , vulnéraire ,
propre pour donner du ton aux libres de l’estomac, et pour
tuer les vers. La dose est depuis douze grains jusqu’à deux
scrupules.
Extrait de mille- feuille. Soixante-douze livres de mille-
feuille prise le 22 septembre 1763, ont rendu quatre livres
d’extrait.
L’extrait de mille-feuille est détersif, vulnéraire, astiin-
gent, propre pour arrêter le cours de ventre. La dose est
depuis douze grains jusqu’à deux scrupules.
Extrait de gaïae. Six livres de gaïae râpé ont fourni
trois onces d’extrait gommo-résineux : cette petite quan-
tité d’extrait donné par le gaïae, fait voir que ce bois est
pdus résineux qu’extractil , et en effet il fournit beaucoup
de résine.
L’extrait de gaïae est sudorifique, apéritif, dessicatif ;
bon pour la goutte sciatique , pour les rhumatismes. La
dose est depuis douze grains jusqu’à demi-gros.
Extrait de semences de mahaleb. Deux livres de se-
mences de mahaleb ont fourni trois onces sixgros d exf î ait.
Cette semence est celle du bois de Sainte-Lucie, qui est
le cerisier sauvage. Cet extrait n est d aucun usage en Mé-
decine.
Extrait de racines d envia- camp an à. Douze livres de
racines d’énnla-campana récentes ont rendu vingt-neu
onces d’extrait d’une assez bonne consistance.^ .
Cet extrait est légèrement diaphorétique : il divise la
Vertus.
hhlENTS DE PHARMACIE.' o83
îymphe épaissie dans les bronches et dans les autres par-
ties de la poitrine : il ouvre les conduits secrétoires de J’u-
rine, et divise les humeurs épaisses et visqueuses qui peu-
vent s’y rassembler : il est bon pour l’asthme. La dose de Dose^
cet extrait est depuis huit grains jusqu’à un demi-gros.
Extrait de racine de zé.doaire. Quatre livres de racines
de zédoaire m’ont rendu une livre deux onces d’extrait.
Extrait de genievre.
On prend la quantité qu’on veut de baies de genievre
récentes : on les met, s*ms les concasser , dans une bassi-
ne , avec une suffisante quantité d’eau : on les fait bouil-
lir pendant environ une petite demi-heure: on passe la li-
queur au travers d’un lmge, sans exprimer. On refait
bouillir le marc dans une pareille quantité d’eau, et pen-
dant le même temps : on passe de nouveau la liqueur au
travers d un linge, sans exprimer , et tandis que les liqueurs
sont chaudes, on les filtre au travers d’un blanchet: on les
mêle et on les fait evaporer à une douce chaleur, jusqu’à
la réduction d’environ les trois quarts; alors on place le
vaisseau au bain-marie pour achever de faire évaporer la
liqueur , jusqu a ce qu elle soit réduite en consistance de
miel fort épais; c’est l’extrait de genievre: on le serre dans
un pot de finance pour Je conserver.
Si 1 on a employé cinquante livres de genievre, on ob-
tient ordinairement huit livres huit oncesd’extrait. Cepen-
dant cette quantité est variable par toutes sortes de circon-
stances. Lu i 770, cent quarante-quatre livres de baies de
genievre m’ont rendu trente-six livres et demie d’extrait de
même consistance.
Lu 1774 , deux cents cinquante-sept livres de genievre
m’ont fourni quatre-vingts livres d’extrait.
L extrait de genievre est très aromatique, légèrement Vrtus*
amer; il est chaud, èarminatif, stomachique , et propre à
donner du ton aux fibres de l’estomac et des intestins. La Dose,
dose est depuis un scrupule jusqu’à deux gros.
R
E M A R Q U E S.
. bes baies de genievre contiennent une matière extrac-
tive sucre e, capable d’éprouver la fermentation spiritueuse.
284 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE^
Ces baies contiennent beaucoup de résine et d’huile essen-
tielle. Pendant les décoctions, cette huile se dissipe en pure
perte : on peut, si l’on veut, la recueillir, en faisant la dé-
coction de genievre dans un alambicyet procédant à la dis-
tillation : l’extrait qu’on obtient ensuite de la décoction,
aura les mêmes qualités que le précédent.
Plusieurs Pharmacopées recommandent de piler ou de
concasser le genievre avant de le soumettre a la décoction ,
sous prétexte d’en retirer une plus grande quantité d’ex-'
trait; mais alors celui qu’on obtient est âcre, fort amer,
et moins bon : l’extrait de genievre, ainsi préparé , con-
tient une bien plus grande quantité de résine, et il est
infiniment plus sujet à se grumeler pendant la garde: cette
résine est absolument différente de la nature de l’extrait ,
et elle a en général des propriétés communes avec la té-
rébenthine. J’ai préparé de l’extrait de genievre par la sema
infusion des baies dans de Peau froide; il s’est trouvé in-
finiment plus agréable et plus délicat que l’extrait de ge-
nièvre bien préparé à l’ordinaire.
Nous avons recommandé de ne point exprimer le marc
quand on passe la décoction de genievre , pareequ on s ex-
poseroit à faire passer beaucoup de résine.
De quelque maniéré qu’on s’y prenne pour faire la dé-
coction de genievre, elle est toujours trouble, et cela pro-
vient d’une certaine quantité de résine, qui est à demi
dissoute dans l’eau : c’est pour cette raison que nous avons
recommandé de la filtrer, tandis quelle est chaude, ail
travers d’un bîanchet : si on veut la passer froide , la ma-
tière résineuse adhéré au bîanchet, bouche les pores , et
la liqueur ne peut se filtrer. Il convient de faire évaporer
doucement la décoction de genievre, et d achever la cuite
de cet extrait au bain-marie : une trop forte ébullition , ou
une trop forte chaleur , cuit la résine et la met hors ci état
de pouvoir rester long-temps unie à la matière extractive :
néanmoins cette résine se sépare toujours au bout de quel-
ques années, même lorsque cet extrait a été bien préparé ,
et c’est toujours en grumeaux qu’elle se réunit : dans ce cas
on le nomme extrait grumelè. Quelques personnes ajôu-^
lent du sucre ou du miel à l’extrait de genievre , afin de e
rendre plus agréable. Ces additions changent un peu la
nature du remede ; mais elles satisront le goût.
11 y a un autre genre de matières végétales, dont lc>
ïliMÏNTS DE PHARMACIE.^1 285
parties extractives sont dans un état de liquidité suffisant
pour se délayer dans l’eau , sans qu’on soit obligé de les
soumettre à la presse , ou de les faire bouillir , comme
nous avons vu que cela étoit nécessaire à l’égard des autres
extraits, et qui d’ailleurs fournissent, en bouillant, une
grande quantité de mucilage inutile à ces extraits. Ces
substances sont la casse et les tamarins. Comme ces extraits
se préparent d’une autre maniéré que ceux dont nous avons
fait mention , nous croyons devoir en parler ici.
Extrait de casse.
On prend la quantité que l’on veut de casse en bâtons :
on la lave pour en nétoyer l’extérieur : on la concasse dans
un mortier de marbre avec un pilon de bois : on délaie
cette casse dans une suffisante quantité d’eau froide, ou
tiede seulement , si l’on opéré en hiver : on agile avec une
spatule de bois pour faciliter la dissolution du suc extrac-
tif. Lorsque l’eau est suffisamment chargée , on passe le
tout au travers d’un gros tamis de crin : on agite la masse
sur le tamis, afin de faire passer toute la pulpe : on con-
tinue à laver les bois jusqu’à ce que l’eau sorte claire :
lorsqu’ils sont suffisamment lavés , on les jette comme
inutiles.
On mêle ensemble toutes les liqueurs, et on les fait
passer au travers d’un blanchet : l’extrait, dissous dans
l’eau , se filtre taudis que la pulpe reste sur le blanchet. On
lave cette pulpe avec de l’eau tiede, afin d’emporter toutes
les parties extractives : on la laisse égoutter : on mêle
toutes les liqueurs : on les fait évaporer jusqu’à consis-
tance d’extrait, de la maniéré que nous l’avons dit précé-
demment : c’est ce que l’on nomme extrait de casse.
On retire ordinairement près de quatre onces d’extrait
sur chaque livre de casse , et d’une consistance semblable
a celle de la pulpe ordinaire. Si l’on fait sécher la pulpe après
l’avoir lavée suffisamment , on trouve qu’elle 11e pese que
trois gros : elle devient très dure en séchant, ne se délaie
que difficilement dans l’eau , et ne fournit rien par la
décoction dans l’eau ni dans l’esprit de vin : c’est une
substance végétale épuisée qui n’a aucune saveur.
Cet extrait contient tous les principes efficaces de la
casse : il se dissout entièrement dans l’eau : ii n’épaissit pas
Yertus.
Dose.
^86 i LÉM1NT* DE PHARMACIE;
les potions purgatives , et n"a pas non plus l 'inconvénient
d’occasionner des vents, comme la pulpe de casse.
L’extrait de casse purge sans échauffer; c’est un très bon
purgatif minoratif, qui convient mieux que la casse en
bâton , dans tous les cas où il est nécessaire d’en faire
usage. Il se donne au poids d’une once 'comme la pulpe :
il purge comme elle à cette dose , sans occasionner ni vents
ni tranchées.
Remarques.
Lorsqu’on prépare cet extrait, il convient de faire choix
de la casse la plus récente : celle qui a fermenté, et qui a
été raccommodée , comme nous l’avons dit à l’article de
la falsification, fournit un extrait qui n’est presque point
purgatif, parceque la fermentation a changé la nature
des principes de la casse.
Quelques personnes préparent cet extrait en faisant
bouillir la casse dans de l’eau à plusieurs reprises, après
l’avoir concassée ; mais cette méthode doit être rejetée.
Les bâtons de casse , en bouillant, fournissent un extrait
d’une saveur âcre et styptique : les pépins de cette même
casse donnent de leur coté une très grande quantité d’ex-
trait mucilagineux. Or , par l’ébullition de la casse en en-
tier , ces matières extractives , étrangères à l’extrait sucré
de casse, s’y trouvent mêlées , et en augmentent le volume
et le poids considérablement : la vertu purgative de la
casse doit par conséquent diminuer dans la même propor-
tion , puisque ces matières ne sont nullement purgaLives.
Je puis encore citer un exemple de substance qui , quoi-
que tirée d’un purgatif très violent, ne purge cependant
point du tout : ce sont les amandes de pépins de cok>
quinte dont nous avons parlé à l’article de i’extrait de ce
fruit : elles 11e sont ni ameres ni purgatives, quoique la
chair possédé éminemment ces propriétés : lorsqu’on veut
s’en assurer , il faut prendre garde que les doigts , qui
deviennent amers en touchant l’extérieur des pépins , ne
posent sur l’amande huileuse de ce fruit : ce qui lui coin-
muniqueroit de l’amertume.
Extrait de tamarins.
On prépare cet extrait de la même maniéré que celui
de casse : il est très mucilagineux ; le sel essentiel se sépare
ÏLlïMENTS DE PHARMACIE. 2S7
^endanf l’évaporation de la liqueur : c’est par cette raison
qii 011 p référé la pulpe, faite comme nous l’avons dit pré-
cédemment. 1
A/in de donner le plus de connoissance qu’il nous est
possible sur les extraits , nous croyons qu’il est a propos
, apporter mi ceux qu’on prépare avec des sucs épaissis
te s que 1 opium , l’aloës et le cachou , qui sont eux-mêmes
e v niables extraits , préparés chez les étrangers, mais
qn on purifie pour l’usage de la Médecine, Coopérations
nous donneront occasion de faire plusieurs remarques in-
téressantes pour la Médecine et pour la Pharmacie.
our l opium.
L opium est un extrait gommeux-rcsineux , qu’on a pré-
pare avec le suc exprimé des feuilles, des tiges et des têtes
<le pavots blancs. On nous l’envoie en pains orbiculaires
de différentes grosseurs, qu’on enveloppe dans des feuilles
de pavots , pour qu’ils ne s’humectent point , et afin que
tran^por^11* ^ ^ léiUlissenl Point en masses pendant le
jJ Lr, riJeilleur °Pium est celui qui nous venoit autrefois
do Uiebes, et qui se trouve prescrit dans les formules
jous le nom d opium thebaicum ; mais il en vient présen-
ernent d’aussi bon de plusieurs au.res endroits, comme
P«SrtP I ^ Ie rur1ui?; 0,1 doit le choisir compacte ,
pesant, le plus net qu’il est possible, visqueux, d’uné
tlra!!t sur !e roux- d’une odeur virulente et nau-
scabonde , d un goût amer et un peu âcre.
Cet extrait est mêlé d’une grande quantité de matières
étrangères , comme de feuilles, de tiges brisées, de sable
et de petits cailloux. Peut-être est-ce pour en augmenter
le poids, qu on le mêle ainsi avec des substances étran-
Dlu? > aUSSÎ eSt"Ce P°LIr ^ll püisse se transporter
leur fn ^n111 •’ et,Pour clLie les morceaux conservent
de là' fecSr qU,‘ 6n SOk’ °“ k PU'iGe l’osaga
Extrait ordinaire d'opium , ou laudanum .
°n prend la quantité qu’on veut d’opium; on le coune
f r tranches : on le fait liquéfier au bain-marie dans la
Vertus.
Dose.
ü88 éléments de pharmacie."
plus petite quantité cl’eau qu’il est possible : on coule k
liqueur avec lorte expression , et on la lait toujours épais-
sir au bain-marie jusqu’à consistance d’extrait. Si 1 on
a employé dix livres d’opium, on obtient huit livres deux
onces d’extrait d’une consistance propre à lormer des
pilules.
L’extrait d’opium procure le sommeil, calme les dou-
leurs , modéré et arrête les trop grandes évacuations ;
mais ce remede demande beaucoup de prudence de la
part de celui qui l’ordonne. La dose est depuis un demi-
grain jusqu’à trois grains.
Remarques.
L’opium est un remede important dans la Médecine ,
et qui mérite la plus grande attention : néanmoins il parpît
que , jusqu’à présent, on a mal connu la nature des prin-
cipes qui contiennent les vertus somnifères et calmantes
qu’il possédé plus éminemment que tous les autres médi-
caments de même vertu.
Toutes les Pharmacopées recommandent de préparer
l’extrait d’opium de la même maniéré que nous venons
de le dire , en n’employant que la quantité d eau necessaire
pour pouvoir passer la solution au travers d un linge,. et
de ne la point faire bouillir, défaire même cette solution
au bain-marie, et d’épaissir la liqueur en consistance d ex-
trait , au même degré de chaleur , afin que par ce moyen
l’opium ne perde rien de ses principes volatils, dans lesquels
on dit que résident toutes ses vertus.
11 n’en est pas des préparations de Piiarmacîe , comme
de celles de Chymie, pour les effets médicinaux : on peut
souvent deviner les vertus de ces dernieres par les chan-
gements ou les combinaisons qu’elles éprouvent dans les
différentes opérations qu'on leur fait subir, sur-tout dans
celles où on ne fait entrer qu’un petit nombre de corps
dont on commît bien les propriétés. Mais les préparations
de Pharmacie sont beaucoup plus compliquées : on ne
peut , par cette raison, apprécier avec la même justesse
les vertus médicinales de celles dans lesquelles entrent
différents principes prochains qu’on ne commît pas sulh-
samment. Ainsi, lorsqu’on apporte quelque changement
dans les préparations delà Pharmacie, et sur-tout mms
Eléments de pharmacie. 28^
relies qui ont des vertus spécifiques, connue l'extraie
cl opium , il faut, avant de les mettre en usage étudier
Jeurs effets. C’est vraisemblablement par scrupule que
es bons praticiens n’ont osé employer i opium que dans
1 itat naturel, ou ceiui qui n’avoit souffert aucune alté-
ration pendant la préparation. Mais les observations que
) ai etc a portée de Mire sur ce médicament, ine font
penser qu’on doit préparer l’extrait d’opium par ébullition
dans ! eau comme fes autres extraits dont nous avons
parle précédemment. L’extrait d’opium , préparé de cette
manière , se rapproche un peu d’une autre préparation
<1 opium , faite par une longue digestion dont je parlerai
dans un ms tant, et qui réunit toutes les qualités calmantes
de 1 opium. 11 laut bien distinguer cette vertu calmante
dci\ec la vertu narcotique, principe singulier , et suc
lequel 011 11 a pas encore de connoissances. J’espere que
les expériences que je rapporterai répandront quelques
lumières sur cette matière. 1 1
habiles Chyrajstes ont cherché les moyens
O Oter a 1 opium cette vertu virulente et narcotique : les
uns, comme Langelot , en le faisant fermenter avec’ du
suc de coing; les autres en le mêlant avec différents aro-
mates; d autres par des préparations particulières , telle que
la toirefactioli , etc. Mais comme on ne trouve dans les
auteurs que peu de détails d’observations sur les effets médi!
ciiiaux de ces differentes préparations , on peut conjecturer
qu elles n ont réussi qu’en partie. Celle que je vais détailler
est simple , mais longue, a faire : elle fournit à la Médecine
tm calmant des plus efficaces , et qui se trouve dépouillé
entièrement de la qualité narcotique, virulente, et de l’odeur
desagi eable et nauséabonde qu’a l’opium ou son extrait
lorsque ce dernier a été préparé suivant la méthode ordL
liai 1 e.
h.™<kho(]e <lue ^expérience m’a fait recounoitra
elie la meilleur^ pour préparer cet extrait.
Exirau d’opium préparé par une longue digestion.
■ On se propose, dans la préparation de cet extrait ,1»
ne conserver que la partie ghmuc.fte el extrac f; l’ !
Btufd',1 PWCe ‘le t0U,cs lcs “ùbstunces huileuses et rési-
' J
29° ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On coupe par morceaux quatre livres de bon opium ;
on le fait bouillir dans douze ou quinze pintes d’eau pen-
dant environ une demi-heure : 011 passe la décoction
avec forte expression : 011 refait bouillir le marc dans de
nouvelle eau , encore une fois ou deux, ou jusqu’à ce qu’il
soit épuisé. O11 mêle toutes les liqueurs : on les passe an
travers d’un blanchet , et on les réduit par l’évaporation
environ à six pintes. O11 met cette liqueur dans une cucuu
bite d’étain, suffisamment grande : 011 la place sur un
bain de sable : on échauffe le vaisseau , et on entretient
le feu , que l’on continue tous les jours , pendant six mois,
ou bien pendant trois mois, jour et nuit. On a soin de
gratter de temps en temps, avec une spatule de bois, le
fond du vaisseau , afin de détacher la résine qui commence
à se précipiter au bout de quelques jours de digestion : 011
remplit le vaisseau avec de l’eau à mesure qu’elle s’é-
vapore. La chaleur doit être assez forte pour entretenir la
liqueur presque toujours au degré de l’ébullition. L’ouver-
ture du vaisseau que je fais servir à cette opération est de
deux pouces et demi de diamètre : il laisse évaporer en-
viron vingt-quatre onces d’eau par jour : pendant tout
le temps de la digestion , il s’évapore cent trente à cent
quarante pintes d’eau. Lorsque la digestion est finie , et
que la liqueur est refroidie , on la passe au travers d’un
blanchet, afin de séparer le sédiment qui s’est formé pen-
dant la digestion. On lave ce dépôt avec de l’eau, afin d’em-
porter tout ce qu’il contient d’extractif, et 011 fait évaporer
la liqueur jusqu’à consistance d’extrait suffisamment solide
pour pouvoir en former des pilules.
Vertus. Cet extrait d’opium convient dans tous les cas où il
est nécessaire de faire prendre de l’opium ou son extrait :
il a de plus l’avantage d’être un grand calmant doux et
tranquille : jamais il n’excite de transport ou d’agitation ,
Dos», comme le font l’opium ou ses autres préparations. La dosa
est depuis un demi-grain jusqu’à quatre grains.
Remarques.
L’opium est composé d’une substance gommeuse, d’une
matière résineuse , il’ un sel essentiel et d’une huile essen-
tielle épaisse : du moins ce sont-là les substances qui se
manifestent pendant la digestion. Ces produits sont le ré-*
£l JUMENTS t> £ P8A1UUCIÏ, 2pt,
cultat de la décomposition de l’opium. L’huile essentielles
de l’opium a une consistance à-peu-près semblable à celle
du beurre à demi figé : elle n’est point volatile dans cet.
état : du moins j’ai remarqué qu’elle ne s’élevoit poinc
par la distillation, comine les huiles essentielles qu’on tire
des autres végétaux; elle s’atténue pendant la digestion/
et elle se volatilise en grande partie. Il parolt que c’est
elle qui donne une sorte de mollesse à la substance rési-
neuse, et qu’elle sert d’intermede pour unir ensemble tous
les principes qui constituent l’opium.
Après trois ou quatre jours de digestion , cette huile ■
qui est le produit de la décomposition de la résine , vient
nager à la surface de la liqueur et forme par le refroidis-
sement une pellicule qui peut avoir l’épaisseur d’une pièce
de vingt-quatre sous. Cette pellicule est grasse, résineuse,
et poisse les doigts comme la térébenthine. Elle est d’une
couleur mise cendrée. Cette huile commence à disparaître
a la fin du premier mois de digestion, et on en apperçoit
encore quelques nuages, môme jusqu’à la hn du troi-
sième mois. Ces dernieres portions d’huile viennent des
dernieres portions de résine qui se séparent de la substance
gommeuse ; ces nuages huileux ne paraissent plus que
lorsque la liqueur est chaude, au lieu que précédemment
ifs paroissoient,soit que la liqueur fût froide, soit quelle fût
chaude. La substance résineuse de l’opium perd en môm®
temps sa fluidité : elle se sépare de la partie gommeuse :
elle„se desseche de plus eu plus , et elle se décompose entiè-
rement. Cette résine, dans les commencements , s’attache
au rond du vaisseau lorsqu’il vient à se refroidir pendant la
nuit ; mais elle s’en détache facilement lorsqu’on la ré-
chaude : elle conserve long-temps sa forme de résine : elle
se ramollit par la chaleur : elle est très friable, et se réduit
en poudre aussitôt qu’elle est froide : sa friabilité est d’au-
tant plus grande, que la digestion est plus avancée; mais
sur es derniers temps elle ne s’attache plus , elle reste eu
poudre ; ses parties 11e peuvent plus s’agglutiner ni se réu-
nir en masse , parcequ’elle est entièrement décomposée.
, L)n peut soupçonner avec assez de vraisemblance, que
c est dans les principes huileux et résineux de l’opium que
résident son odeur et sa vertu narcotique, puisque à me-
sura que ces substances se décomposent et se séparent
1 opium perd déplus en plus son odeur virulente et nauj
T ij
29 2 ELEMENTS DE PHARMACIE»
séabonde , et sa vertu narcotique , et ne conserve que celle
de calmer. Il n’occasioiine plus les délires que l’opium
pur produit le plus souvent.
Enfin lorsque la digestion est finie, la liqueur n’a au-
cune odeur qui approche de celle de bopium •, celle qui lui
reste ressemble à celle des extraits des plantes inodores à
demi cuits.
Il est assez indifférent que la liqueur bouille pendant la
digestion, pourvu que l’ébullition ne soit pas trop iorte ,
et qu’on ait soin de remplir le vaisseau à mesure que l’eau
s’évapore : si ou entretient la liqueur toujours bouillante
pendant toutle temps de la digestion, on abrégé cette diges-
tion d’environ deux mois.
On peut , si l’on veut, séparer le dépôt à mesure qu’il
se forme; mais j ai observé que cette séparation est indif-
férente : il suffit d oter ce dépôt lorsque l’opération est finie.
Quand la liqueur est filtrée , si on la fait réduire à une
pinte par l’évaporation , elle fournit , par le refroidisse-
ment, du jour au lendemain une assez grande quantité de
sel salino-terreux , légèrement roux , qui est figure a-peu-
près comme le sel sédatif, et dans lequel se trouvent des
crystaux en petites aiguilles ( on peut le nommer sel essen-
tiel d'opium ): je n’ai retiré qu’un gros de ce sel, dequatra
livres d’opium , quoique j’eusse pu en tirer davantage.
Ayant eu la curiosité de peser tous les produits des qua-
tre livres d’opium que j ai employées ^ j ai eu les résultats
suivants ; savoir :
Marc resté dans le linge, et
parfaitement sec, • ••■>, i lir. 1 once.
Résine qui s’est précipitée
pendant la digestion, . • 12
Extrait épaissi en consistance ^
propre à former des pilules, i iJ
Sel essentiel d’opium, . . . 1 ëros-
3 12 i
Substances volatiles qui se
sont dissipées , . . • • ’ 7
4 liv.
mi
J'ai fait un grand nombre de fois cette préparation, et j’ai
toujours eu à-peu-près les mêmes résultats. Voici les quan-
tités d’extrait d’opium que j’ai obtenues après des digestions
Eléments de pharmacie." 2p3
continuées pendant des espaces de temps différents.
Dose d?
opium.
Extra
it obtenu.
Digestion.
Br.
onc.
liv
onc.
gros.
mois.
Le
6 Mars
7 49 >
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Le
1 6 Janv.
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Le
24 Sept.
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4
Le
1 Mars
1761 ,
. 3 .
• •
. 1
• 4
6
Le
14 Oct.
1766,
. 12 .
r
6
Il résulte de ces observations, cjue l’opium, qui n’avait
digéré que deux mois , se trouvoit beaucoup moins bon
que celui qui avoit digéré plus long-temps; et enfin, que
celui^ qui avoit digéré cinq mois , et même six, étoit meil-
leur à tous égards.
Plusieurs Chymistes ont tenté , mais inutilement, de
séparer la résine de l’opium sans le secours de la diges-
tion, à l’effet d’abréger la longueur de cette préparation.
M. propose le moyen qu’a employé Keiselmeyer pour ob-
tenir la matière glutineuse de la farine de froment ; il prend
une livre d’opium , par exemple , et la manieentre les mains
au-dessous d’un robinet d’eau qui coule toujours ; Peau
emporte la partie extractive ; et la totalité de la résine ,
selon lui , reste dans les mains comme la matière dutineuse
de la farine; il filtre ensuite la liqueur, et la fait évaporer
eiy consistance d extrait : il pense que ce moyen remplace
efficacement la longue digestion , et qu’il est suffisant pour
se procurer un extrait d’opium semblable à celui qui a été
préparé par une longue digestion.
Mais il ne suffit pas de séparer seulement la résine de
1 opium, il faut encore détruire l’huile narcotique et le
piincipc virulent de cette substance. J’ai examiné ce pro-
cédé avec attention, et je me suis convaincu que l’ex-
trait qu on obtient contient tous les principes de l’extrait
d’opium ordinaire, et qu’il doit par conséquent en avoir
tous les inconvénients. J’ai répété ce procédé, et lorsque
la liqueur a été réduite en extrait, je l’ai dissous dans Peau
294 ELEMENTS DE PHARMACIE.'
Ja s m fa Ce de la liqueur cette matière grasse, huileuse, comme
le (ait 1 opium pur; et il s’est déposé beaucoup de résine qui
s est décomposée , comme à l’ordinaire, par une digestion,
continuée: ainsi ce moyen est insuffisant pour remplacer
la longueur de la digestion que nous avons crue absolument
necessaire pour décomposer 1 opium et pour séparer les
substance^ nuisibles.
La résine , comme nous l’avons fait remarquer, n’est pas
toujours bien lacile à être séparée des substances végétâ-
tes par une première opération; nous avons vu que le quin-
quina, inhisé dans de 1 eau froide, fournit un extrait chargé
de beaucoup de résine, quoique pendant l’évaporation delà
liqueur il s en séparé beaucoup. Ainsi l’infusion à froid
dissout la résine de cette substance , qu’une ébullition pos-
térieure ne sépare pas complètement. Il n’est donc pas
surprenant que l’opium , qui est très chargé de résine ,
présente les mêmes difficultés à cette séparation. La re-
marque que nous taisons ici sur le quinquina , nous l’avons
laite sur l’extrait gommeux de jalap, duquel on a aupara-
vant séparé la résine par le moyen de l’esprit de vin. Je
pourrois rapporter un plus grand nombre d’exemples sem-
blables en répétant ce que j’ai dit dans une infinité d’en-
droits de cet ouvrage sur les difficultés qu’on éprouve lors-
qu’il s’agit ele séparer complètement d’un végétai la partie
résineuse d’avec la substance extractive.
L’extrait de coloquinte dont nous avons parlé nous
fournit un exemple frappant c!e cette vérité. J’ai été obligé
de dissoudre l’extrait dans de l'eau trois fois successive-
ment, pour en séparer assez de résine, afin que cet extrait
n’eût plus l’apparence grumelée, et qu’il fût lisse comme le
sont les extraits ordinaires.
M. Cornet, de l’académie royale des sciences, lut, au
mois d’octobre 17S1 , à une séance de la société royale
de Médecine un mémoire sur l’opium , dans lequel il donne
aussi un procédé pourpréparer un extrait d’opium capable
de remplacer celui fait par une longue digestion. Son moyen
consiste à faire dissoudre dans de l’eau plusieurs fois de
suite l’extrait d’opium, qu’il réduit chaque fois en extrait
très sec. On conçoit que ce moyen est très efficace pour
séparer beaucoup de résine. La longueur des ébullitions
qu’on est obligé de Jaire pour convertir à chaque opéra-
tion lepium en extrait, est très capable de volatiliser l’huile
iÉLEMINTS DE PHARMACIE 2<)5
narcotique de l’opium. L’expérience et les observations
médicinales apprendront mieux que tous les raisonnements
la bonté et l’efhcacité de ce procédé.
Examen succinct: des différents dépôts séparés de
l'opium .
Le marc resté sur le linge , après la décoction de l’opium ,
est un mélange de matières végétales ligneuses. Ce mélange
ne fournit qu’une foible teinture dans l’esprit de vin.
Le dépôt qui se forme pendant la digestion , est sous
deux états différents ; c’est, comme nous l’avons dit ,
lu résine de l’opium décomposé. Une portion est en pou-
dre seche et friable : cette portion est celle qui s’est pré-
cipitée la première : elle est entièrement décomposée ? elle
ne fournit lien, ni dans 1 eau ni dans l’esprit de vin. L’au-
tre portion de cette résine est en grumeaux : c’est celle qui
s est précipitée la derniere : elle n’est qu’à demi décom-
posée: elle se dissout en grande partie dans l’esprit de vin,
fournit une teinture assez chargée ? qui blanchit lorsqu’on
la mêle avec de l’eau.
Observations sur V usage médicinal de l'extrait d'onium
préparé par la digestion.
Une personne de considération étant attaquée de mou-
vements convulsifs d estomac , et de vomissements conti-
nuels , se mit entre les mains de Diest , Médecin de la fa-
culté de Paris, qui , après tous les remedes convenables,
lui ht prendre de l’extrait d’opium ordinaire, àla dose d’un
giain par jour, file parvint , au bout d’un certain temps
a en prendre jusqu’à six grains. F, lie n’éprouvoit qu’un très
loiole soulagement de ce remede ; souvent même il alte-
rner) tort les vomissements et les convulsions , qui la rédui-
sogent dans de fâcheux états. Le Médecin essaya de lui
Lire prendre de l’extrait d’opium préparé par cogestion,
dont elle éprouva d’excellents effets : il en augmenta la
c ose a mesure que la malade s’accoutuma à ce remede . et
elle parvint à en prendre cinquante grains par jour: dose
qu elle a continuée pendant plusieurs années, au bout des-
quelles elle s est trouvée parfaitement guérie,
il ne sera pas hors de propos de rapporter ici plusieurs
T iv
i L K M E N T S B E PHARMACIE?
observations sur les circonstances où s’est trouvée la ma-
lade pendant 1 usage de ce remede, et sur les effets qu’elle
n épi ou y es de 1 extrait d’opium ordinaire, auquel elle a
été forcée de revenir; parceque la petite quantité cm’on
«voit de celui qui étoit préparé par la digestion, s’étoit
trouvée consommée dans J espace de deux ou trois mois:
elle en prenoit alors trente grains par jour. Elle se remit
donc a 1 usage de 1 extrait d opium ordinaire. Comme elle
eu craignoit les mauvais effets, on ne lui eu donna qu’un©
üegere dose: quelques heures apres, elle se trouva dans le
rm.me état ou ehe ai oit ete av'ant qu’elle lit usage de
1 opium préparé par digestion. Le Médecin essaya de lui
faire prendre difierentes préparations d’opium, comme le
laudanum liquide de Sidenham , et différentes teintures
d’opium , pareequ’il s’étoit apperçu qu’il n’y avoit que
1 opium qui pouvoit la calmer. D’antres fois on lui laisoit
faire usage^ d’extrait d’opium , qu’on avoit fait bouillir
pendant quinze jours dans une grande quantité d’eau. On
cioyoit que CMLte lorte et longue ébullition, remplaceroit
une longue digestion; mais il s’en falloit de beaucoup :
elle voimssoit un peu moins seulement, et elle n’en res-
sentoit qa un très léger soulagement : on essaya de mêler
cct extrait d’opium , qui avoit été préparé par une forto
ébullition , avec de l’huile de tartre par défaillance : on
«spéroit que 1 aifcali hxe formeroit un savon avec l’huile
narcotique de l’opium , et qu'il en diminueroit les mau-
vaises qualités. Enfin on lui fit prendre de l’extrait de tètes
de pavots blancs , croyant qu il n’auroit pas les mêmes in-
convénients que 1 opium : mais les vomissements qu’il
occasionna etoient aussi violents que ceux* nui étoient pro-
duits par l'opium pur. La malade sou droit considérable-
ment par la nature de la maladie, et elle étoit tourmentée
par les mauvais effets des remedes : elle s’étoit résolue ù
servir, pour ainsi dire, de sujet pour les expériences des
différentes préparations d’opium , et elle n’a éprouvé de
‘soulagement et de guérison que par l’usage d’extrait d’opiuiu
préparé par une longue digestion.
Ces observations , intéressantes pour la Médecine et
pour la Pharmacie , sont très propres à démontrer com-
bien il est essentiel de préparer toujours de même les re-
medes qui sont aussi importants que celui-ci. Les tristes
effets que la malade a éprouvés des moindres changements
ELEMENTS DE PHARMACIE. 29^
cjii 011 a essaie de faire au procédé pour l’abréger, me
paraissent une pteuve décisive de ce cpie nous avançons à
ce sujet.
Extrait d’opium fermenté avec le suc de coing ,
de Langelot.
2^ Opi
11m
5 VIJf-
Suc de coing, pint. vj
O11 coupe menu l’opium : on le met dans un malras :
on verse le suc de coing par-dessus : on place le vaisseau
dans un lieu chaud : on agite le vaisseau de temps en temps
le premier jour seulement pour faciliter la dissolution de
1 opium : 011 laisse ce mélange fermenter pendant environ
un mois, au bout duquel temps on filtre la liqueur, et on
a ait épaissir au bain-marie jusqu’à consistance d’extrait:
on en obtient sept onces.
R
EM ARQUES.
R ou s disons de ne plus remuer le mélange après que
i opium est dissous : c’est pour ne point déranger la fer-
mentation qui s’établit : on fait choix d’un matras à col mi
peu long , et qu’on bouche d’un parchemin piqué d’un
tiou d epmgle : afin que le gaz qui se dégage se dissipe le
moins possible : il empêche l’opium de moisir à sa surface:
ce a quoi il est fort sujet.
Extrait d’aloè's.
1 ] ? 1* « , ' 1 ** ‘•'Cd II CL IC ÎTlClI-
-ur : le cabahn n est employé que pour les chevaux. C’est
a oes hépatique dont on fait le plus grand usage dans la
1 narmaae. °
'\0',',r |li‘.!re cet. eprait , on prend la quantité que l’on
ïcut d alors : on le fait dissoudre dans la plus petite quan-
vorsdrfa" T" ' est p0SSii:>le : 0,1 PassR ,a (li«ol>'tion au tra-
, e.n ppnmant : on laisse déposer la liqueur
p-uda;it c a s,x heures : ou la décante pour en séparer
un Sédiment sableux : on la fait évapore, au bain-marie
jusqu’à consistance d’extrait. Jne
.Vertus
Dose.
29$ Eléments de pharmacie.'
L’extrait d’aloës est un purgatif très-chaud et aroma-
tique : il est par conséquent tonique, et propre à raffer-
mir les viscères du bas-ventre : il est anti-vermineux : il
provoque les réglés et le flux héinorrhoïdal : il est stoma-
chique. Ladoseestdepuisquatre grains jusqu’à un scrupule.
Remarques.
Sur tous les extraits don tnous avons parlé jusqu'à présent.
La plupart des remarques que je me propose de faire
ici, étant générales pour plusieurs extraits, j’ai cru devoir
les placer à la suite de ceux qui se font de la même ma-
niéré, afin d’éviter les redites.
Ce que nous avons dit sur l’extrait d’opium préparé par
digestion doit déjà faire pressentir ce que nous avons à
dire de plus essentiel sur cette matière: et en effet, ce ne
sont que des applications de la même théorie que nous
allons faire.
Presque tous les végétaux contiennent, en même temps,
une substance gommeuse, et une matière vraiment rési-
neuse , qui est indissoluble dans l’eau , lorsqu’elle est une
fois séparée des autres principes. Cette derniere substance,
qu’on doit regarder comme une huile essentielle épaissie,
conserve néanmoins assez de liquidité dans les végétaux ,
pour se dissoudre dans l’eau , à la faveur des autres prin-
cipes, et pour rester parfaitement unie avec eux. Mais il
y a quelques précautions à prendre , pendant la préparation
des extraits, pour conserver l’union de ces substances hété-
rogènes qui doivent rester en totalité dans la plupart des
extraits. Ces précautions sont de ne point faire bouillir les
liqueurs pendant qu’on les épaissit, du moins celles qui
contiennent beaucoup de substances résineuses en dissolu-
tion : telles sont toutes les décoctions de la plupart des
plantes aromatiques , celle de quinquina , de chacrille ,
etc.; sans quoi leur substance résineuse subit pendant l’ébul-
lition de la liqueur une coction et un dessèchement con-
sidérable: la substance résineuse se sépare d’avec les autres
principes, comme nous avons vu que cela est arrivé à la
résine de l’opium pendantla digestion. C’est pour cette rai-
son que nous avons recommandé de préparer 1 extrait d’a-
loës avec la plus peiite quantité d’eau qu’il est possible,
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
-et cîe faire évaporer le surperflu delà liqueur au bain-marie,
parceque l’aloës contient une grande quantité de résine ,
dont Ja plus grande partie se sépare , pour peu qu’on
lasse bouillir sa dissolution: elle perd alors une portion de
son inné es.si mielle, qui lui donnoit la fluidité nécessaire
pour rester unie aux principes gommeux et extractifs.
-Il u en est pas de la plupart des végétaux comme de
1 opium auquel il faut six mois de digestion pour la sépara-
lon totale de la résine. Les végétaux qui fournissent leurs
extraits clans 1 eau , ne contiennent pas , à beaucoup près,
une aussi grande quantité de résine que l’opium , et celle
qu i s oui lussent dans l’eau , en même temps que leurs
extraits , se décompose beaucoup plus promptement que
e qui est contenue dans 1 opium. Ces différences vien-
nent de la nature des résines qui fournissent des huiles plus
mi moins tenues et plus volatiles, qui par conséquent
son plus ou moins décomposâmes au même degré de
; ia eur. On lemarque aussi qu’après quelque temps d’é-
bulhtion , il se forme a la surface de la plupart des dé-
non TS f(leS/^ux une Pellicule qui se précipite peu à
peu au fond des liqueurs , et que quelques personnes
prennent pour une fécule ou une terre très dirdsée , qui
& c oi dissoute dans l’eau , comme cela arrive à h décoc-
PéMov <1U1ITllia1: maisc’est h résine de ces mêmes vé-
cnTv qU] fi3 fche„aUX paroîs du vais^au. Elle est en-
coïc dissoluble dans 1 esprit de vin , pourvu qu’on la sé-
enüèremennt aV°ir d°,,né t0mPS lle 56
Lcxnait de genievre nous fournira de nouvelles preuves
“ÏÏ L0:aie1 de contiennent beau!
coup d hui e essentielle : lorsqu’on les fait bouillir forte-
nient dans 1 eau, on fait dissiper toute l’huile essentielle •
. ','Y T,e le caPllt monuum de cette huile : c’est une
k btSenih IlleUSei?Ui CS1 à'Peu-Près de Ia consistance d*
1 ,‘Çrcbenth ne : elle reste suspendue dans la décoction
qn ebe rend laiteuse : elle s’attache aux mains, et elle les
poisse comme la térébenthine : cette liqueur passe par
cette raison , difficilement au travers des flanchets. Si iL»
fut épaissir cette décoction par une violente ébullition
on dessec , e de plus en plus la substance résineuse maii
comme elle se décompose moins promptement que la plü-
P e tel‘esdes autres végétaux , elle s’unit aux principes
300 ELEMENTS T> t f H ARM ACÏK,'
extractifs par l’intermede de la chaleur seulement qu’oit
fait éprouver à l’extrait sur la fin de sa cuite, et on rea
marque quelque temps après qu’elle se sépare de la partie
extractive relie forme une infinité de grumeaux dans l’ex-
trait. Tous ces inconvénients n’arrivent point lorsqu’on
prépare les extraits au bain-marie, parceque la chaleur de
ce bain n’est pas suffisamment forte pour décomposer les
résines.
On m’objectera peut être que , si ces phénomènes sont
généraux pour toutes les substances qui fournissent des ex-
traits gommeux et résineux, il doit s’ensuivre qu’on devroit
obtenir des huiles essentielles de tou tes ces substances , en
faisant leurs décoctions dans un alambic , sur-tout des
plantes récentes inodores; et c’est ce qui n’arrive point.
II est facile de répondre à cette objection. i°. On sait
que la plupart des résines seches ne fournissent point d’hui-
le essentielle au degré de chaleur de l’eau bouillante ; il
faut un plus grgnd degré de chaleur pour les obtenir. Les
résines contenues dans la plupart des substances dont nous
parlons , se trouvent à-peu-près dans le même degré de sic-
cité ; elles ne doivent pas par conséquent fournir d’huile es-
sentielle qui soit apparente, parceque celle qu’elles fournis-
sent est prodigieusement ténue, et se dissout dans 1 eau avec
laquelle elle distille, comme cela arrive aux plantes lilia-
cées qui ont beaucoup d’odeur , et qui ne fournissent pas
d’huile essentielle apparente , par la même raison. »°. Les
plantes fraîches inodores , telles que sont la morelle , le vio-
fier , etc. ne rendent point d’huile essentielle , quoiqu’elles
contiennent beaucoup de résiné , pareequ apparemment
l’huile essentielle s’est dissipée à mesure qu’elle s’est for-
mée dans ces végétaux. Ils ne conservent que la substance
résineuse qu’on peut regarder comme le caput mortuum
des huiles essentielles : et par conséquent ces plantes ,
quoique contenant un principe résineux , ne doivent point
fournir d’huile essentielle par la distillation , comme je la
ferai voir à l’article des résines.
Lorsqu’on prépare des extraits gomineux-résineux , les
décoctions ont toujours un coup-d’œil trouble et laiteux. On
doit bien se garder de les clarifier au blanc d’œufs , comme
on le fait à l’égard de plusieurs autres extraits , parceque
la clarification emporte une très grande quantité de la ré-
sine de ces décoctions , laquelle doit rester dans ceilaius
ÏlÜ M EN TS DE P H A R tt A C I I , f>0 f
extraits : c’est souvent dans elle que réside leur plus grande
vertu : tels sont les extraits de jalap , de quinquina , de
chacrille, et plusieurs autres : ou se contente de passer les
décoctions de ces substances au blànchet, tandis qu’elles
sont chaudes, pour les raisons que nous avons détaillées
aux remarques sur l’extrait de genievre ; il suffit d’en sé-
parer les parties terreuses qui ont passé au travers du linge
en exprimant les marcs; et c’est à quoi on parvient en les
filtrant au travers d’un blànchet.
Lorsqu’on prépare les extraits des plantes qui contien-
nent beaucoup de sel essentiel , telles que sont l’oseille ,
la bourrache , la buglose , la fumeterre , le chardon bénit ,
etc., on remarque qu’une partie de leurs sels essentiels s’at-
tache au fond du vaisseau à mesure que la liqueur se con-
centre : ils forment des incrustations qui se détachent dif-
ficilement. On doit dessécher ces extraits au bain-marie ,
sans quoi cette pellicule brûle au fond du vaisseau , et leur
communique une odeur empyreumatique.
Ces extraits salins attirent puissamment l'humidité de
l’air , et se résolvent même en liqueur syrupeuse, lors-
qu’on les conserve dans un endroit humide; leur sel essen-
tiel se précipite au fond des pots.
En général , les extraits sont privés du principe de l’o-
deur des végétaux qui les ont fournis , pareequ’il se dissipe ;
pendant l’évaporation du véhicule qu’on est obligé d’em-
ployer pour les préparer; à l’exception cependant de ceux
des plantes aromatiques, comme de la sauge , du thym ,
du romarin j ect. et de quelques fleurs, comme celles de
safran et de camomille , dont l’odeur est fort tenace. Ces
extraits conservent beaucoup de l’odeur de leurs substan-
ces. A l’égard des plantes aromatiques, dont l’extrait ne
retient point l’odeur , il convient d’ajouter, sur la fin de
leur cuite, un peu d’huile essentielle et d’eau distillée des
mêmes plantes. L’huile essentielle sur-tout nourrit et ra-
mollit la substance résineuse qui s’est desséchée , et l’em-
pêche de se séparer par le temps.
Les extraits se conservent plusieurs années en bon état '
sans souhrir aucune altération, lorsqu’ils ont été bien pré-
parés ; cependant la chaleur les fait quelquefois fermenter
un peu : ils se gonflent considérablement pendant les
grandes chaleurs de l’été.
Ceux qui ont été mal filtrés ; et qui contiennent un peu
3o2 éléments de pharmacie.
de fécule, ou de parenchyme des plantes, sont sujets à cet
inconvénient ; c’est une espece de levain qu’il faut sépa-
rer des extraits, avec beaucoup d’attention. Les extraits
mucilagineux sont fort sujets à se dessécher: ils se déta-
chent des parois des pots : l’air les pénétré alors de tous
côtés , et les fait moisir. Quelques personnes , pour remé-
dier à cet inconvénient , mêlent à ces derniers extraits
quelques cuillerées d’eau-de-vie ou d’esprit de vin , lors-
qu’ils sont cuits et à demi refroidis.
Les extraits qui abondent en principes résineux , et ceux
des sucs des fruits acides, se conservent le mieux. L’ex-
trait de casse dont nous avons parlé, quoique tiré d'une
substance sucrée fermentescible , n’est sujet à aucun in-
convénient : il se conserve parfaitement comme les autres
extraits.
La plupart des extraits sont naturellement très noirs ;
mais comme on les agite fortement à la fin de la cuisson ,
la division des parties et l’interposition de l’air les font pa-
roître moins noirs : ce n’est que quelques semaines après
qu’ils reviennent à la couleur noire qui leur est naturelle.
Sur le cachou.
Le cachou est l’extrait du suc des semences d’un fruit
gros comme un œuf de poule , que l’on nomme arcca. li
est le fruit d’une espece de palmier , qui croît sur les côtes
maritimes des Indes orientales : c’est à Bernard de Jussieu ,
de l’académie royale des sciences, que nous sommes rede-
vables de l’histoire naturelle du cachou , et de la maniéré
dont on le prépare dans le pays.
On coupe par tranches les semences du fruit del’aréca
lorsqu’elles sont vertes : on les fait macérer long-temps
dans une suffisante quantité d’eau , à une chaleur toujours
ésale. Lorsque la macération est finie , on passe la liqueur
e^on fait évaporer toute l’humidité : il reste un extrait qui
durcit quelque temps après qu’il est refroidi : on le casses
par morceaux, et on nous 1 envoie.
Le cachou est de différentes couleurs et de différentes
saveurs : ce qui avoit donné lieu de penser à ceux qui en
avoient parlé avant de Jussieu , que ce pou voit être un mé-
lange de différents extraits tirés de plusieurs végétaux sépa-
rément: niais ces variétés du cachou viennent de differents
ÏL^MENTS DE PHARMACIE. 3q3
degrés Je maturité des fruits, et de la chaleur plus ou
mouis forte qu ou lui a lait éprouver sur la fin de sa cuite
qui varie suivant l’intelligence de l’ouvrier. '
On doit choisir le cachou en morceaux bruns, couleur
de marron un peu foncée, d’une légère amertume mêlée
d un peu d’astriction , se fondant entièrement dans la
bouche, et laissant un instant après une saveur agréable
Uraut sur le sucré. Celui qui est plus coloré , est soupçon!
ne d avoir ete un peu brûlé pendant sa fabrication. *
Le cachou, ayant été préparé par des mains étrangères,1
a besoin d être purifié avant d’être employé dans plusieurs
préparations dont nous parlerons à l’article des trochisques.
Un purifie le cachou comme nous le dirons tout à l’heure
et c est ce que l’on nomme extrait de cachou . 9
Le cachou est un fort bon stomachique amer, propre à Vertus
donner du ton aux fibres de l’estomac ! il est astringent -
il convient dans les dysenteries : il corrige la mauvaise
oi eur < e haleine. La dose est depuis vingt quatre grains Dos*-’
jusqu a un gros , en poudre , ou infusé dans un vened'eau
bouillante, comme du thé. cai1
Hxtrait de cachou.
On prend la quantité que l’on veut de cachou concassé •
n e ait bouillir dans une suffisante quantité d’eau •"
oisqu il est entièrement dissous , on passe la liqueui aii
travers d un blanchet : on la lait évaporer au bain-marie
duÇe'n pon,Xai‘Ce tr“ S°Ude’ a,m C‘U’0U P“isse ie ^
ens^e;«tr4elwLir:qUe * Câdl0U%"‘
R
E M A R Q u E S.
Les matières étrangères qui restent sur le blanchet ’
i res que la décoction de cachou est passée se trouvpm *
rrtité’ et, SOnt <Ie ,a feulef tde la tlrre . k r
queur filtrée est claire, limpide et d’une mni
ZmbeJ le bn"î ’ tant,<lU’el'e es' c!la,,<ie ; mais lorsqu°ëüe
à se refroid ir^eHe * «tVk,
oo/j. ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
ceux des mares d’eaux minérales ferrugineuses. Ce magma
se dissout complètement en réchauffant la liqueur. Oïl
peut attribuer ce phénomène à la substance résineuse du
cachou, qui est prodigieusement divisée, et qui se sépaie
en quelque maniéré d’avec la partie gommeuse par le refroi-
dissement de la liqueur, mais que la chaleur Combine par-
faitement avec la substance gommeuse pendant l’évapora-
tion. Cet extrait est un peu plus noir que le cachou : sa sa-
veur est un peu plus amere , il n attire point 1 humidité de
l’air, comme la plupart des autres extraits , pareequ il cat
peu salin.
Sur les autres extraits qui nous sont envoyés tout
préparés.
Mon intention n’étant point de donner un traité de
matière médicale , je ne ferai que de coin tes iéfîexions sur
les autres extraits qui nous sont envoyés tout préparés;
tels sont le suc d’acacia , le suc d’hypocislis , et le suc de
réglisse. Nous pourrions cependant préparer ce dernier
aussi bien que l’étranger, la réglisse étant fort commune
en France : nous en parlerons à l’article des extraits secs.
Suc d’acacia vrai. C’est le suc exprimé des gousses de
l’arbre sur lequel vient la gomme arabique, et que 1 on
nomme acacia. On fait épaissir ce suc jusqu’à consistan-
ce d’extrait: ou l’enferme dans des vessies , et on en im-
me de petites boules du poids de six à huit onces : il nous
est envoyé d’Egypte par Marseille. . .
On choisit celui qui est pur, net, de cou.eur noirâtre,
tirant sur le rouge, facile à rompre, d’une saveur stypti-
que, et se dissolvant facilement dans l’eau. Cette espece
d’acacia est fort rare : on lui substitue communément ex-
trait des fruits du prunier sauvage, cueillis un peu avant
leur parfaite maturité, afin qu’il soit plus astringent. On
met cet extrait dans des vessies , comme le vrai suc d a-
cacia ; mais ce dernier est ordinairement plus noir : i a
une saveur acide plus astringente : il nous vient d Alle-
magne , et on le dit moins bon que le premier. C est
le faux suc d acacia
•' . . •
il
Vertus.
Dose.
Le suc d’acacia est astringent : il est peu d us agi
n’entre que dans fort peu de compositions. La dose est
depuis vingt-quatre grains jusqu à un gu>s.
Suc
i t A St E N T S D E P H A R M A C-I 2. 3c5
St,c d’hypocist.is. C'est l’extrait du Fruit d’une plante
que l’on nomme ciscus : c’est une espece d’orobauche qui
croit en Provence et en Languedoc. On nous envoie cet
extrait en pains de différentes grosseurs. On le choisit noir *
brillant d’un goût austère et astringent, sans odeur de
bude. On lui attribue les mêmes vertus qu’au suc d’acacia.
Le suc d’hypocistis est fort astringent : il est propre pour Vertus.
arrêter le cours de ventre : il est fort peu d’usage. La dose Duse.
est depuis lin scrupule jusqu’à un gros.
Sue de réglisie. C’est l'extrait de la racine d’nne plante
annuelle mil porte le môme nom , qu’on prépare par dcW-
1|0|1 dans 1 eau en plusieurs endroits de l’Europe I e plus
estimé est celui qui nous vient d'Espagne. On le forme
ordinairement en espece de bâtons longs d’environ cinq à
six pouces, et de forme à-peu-près quarrée, enveloppés dans
des leur les (,e laurier, alm queles morceaux ne s’a glutifient
pas pendant le transport.
(j!n le choii>it noir, sec, brillant dans l’intérieur et
parfaitement net, se fondant entièrement dans la bouche
et ayant une saveur douce avec le moins d’âcrete, parce-
qu il en a toujours; mais elle vient de ce que cet extrait
a etc mal pieparé. Cet extrait est sujet à contenir du cui-
vre, pareequ’on a la mauvaise habitude de le préparer
dans des vaisseaux de cuivre, et de le remuer avec des
comrU., C p01", le dessécher- Ces spatules, en frottant
conlr. lt varsseau de cuivre, en détachent de la limaille
tonncL" “ f trait 60 fSSeZ 6rande quantité pour lui
donner jusqu a deux gros de cuivre par chaque liv re.
dln;°,SUC d? bien préparé s’emploie avec succès
dans les maladies de poitrine, des reins et de la vessiex Verm«-
comme adoucissant: il est légèrement détersif. On en met
omhe un petit morceau dans la bouche, ou bien on fa
prend en tisane.
DcS e;}:traks secs, connus sous le nom rie sels essentiels
préparés suivant la méthode du comte de la Ga/aj e. *
Les extraits dont nous avons parlé jusqu’à présent sont
a àL f’|rceq:; °" leuponserve une partie du véhicule qui
niés! ’r e7"cparer- Ceux <lom 11 ' IS allons nous entre L
Peu dHfhPé r? eM SCCS ’ ct Pr,îparés d’une maniéré un
P luiutme. C est au comte de la Cauj-e que nous sont-
3o 6
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
mes redevables de ces especes d’extraiis, qui different de*
autres, en ce qu’ils sont préparés par des infusions laites
à froid. La Médecine tire tous les jours de grands avantages
de ces préparations. Le comte de la Garave les a nommes
sels essentiels ; mais fis ne ressemblent en rien aux vrais
sels essentiels des végétaux : ainsi , pour ne les point con-
fondre , nous les nommerons extraits secs. Le comte de
la Garave a fait sur cette matière un grand nombre d’ex-
périences , qu’il a réunies en un volume, qui a pour titre
Cliymie hydraulique. 11 faisoit ces infusions à Iroid, mais
à l’aide d’une machine consistante en plusieurs moussoirs,
qu’un seul homme faisoit mouvoir horizontalement tous à
la fois. Ces moussoirs agissoient continuellement dans
plusieurs infusions en même temps; ce qui accéléroit l’ex-
traction des principes des mixtes : mais on a depuis
reconnu l’inutilité de cette machine , et le comte de la
Garaye lui-même a discontinué de s’en servir, long-temps
avant sa mort, quoiqu’il l’eût beaucoup préconisée. Nous
prendrons pour exemple de la préparation de ces extraits
celui de quinquina.
Extrait sec de quinquina.
On prend deux onces de quinquina concasse : on le
met dans une bouteille avec quatre pintes d'eau houle:
ou le laisse en infusion pendant deux jours, a;. ant soin
d’aoiter la bouteille plusieurs fois par jour. Au bout de
ce temps , on filtre la liqueur au travers d’un papier gris :
on la fait évaporer , sans la faire bouillir , jusqu’à réduction
d’environ une ehopine : elle se trouble pendant son évapo-
ration. On la laisse se refroidir: on la filtre de nouveau :
on la partage sur trois ou quatre assiettes de faiance, et
on achevé de la faire évaporer au bain-marie jusqu a ce
cu’il ne reste qu’un extrait sec, qui est fort adhérent aux
assiettes. On détache cet extrait, en le grattant avec la
•pointe d’un couteau , pour le faire sauter en écailles ; et
on a soin de prendre les précautions necessaires pour ne
le lias réduire trop en poudre en le détachant. On le serre
dans une bouteille qui bouche bien , pareeque cet extiait
attire l’iiumidité de l’air, et qu’il se réunit en masse,
lorsqu’il n’a pas été enfermé sèchement.
Si l’on a employé cinquante livres de quinquina , o*
ÏLEHENTS 13 P PHARMACIE. 3jO 'J
Obtient depuis six livres jusque huit livres d’extrait sec. Si
au contraire on a employé la première poudre qu'on sépare
du quinquina, lorsqu’on le pulvérise , comme nous l’avons
dit à l'article de la pulvérisation, l’extrait qu’on obtient
est également bon ; ruais alors on ne tire d’une pareille
quantité de cinquante livres de cette espece de quinquina ,
que depuis trois livres jusqu’à trois livres et demie d’extrait
sec ; ce qui lait une différence considérable. Voici des ré-
sultats tl opérations laites eu plus petites quantités.
5 Quinze livres de bon quinquina m’ont fourni deux livres
d extrait sec. Les liqueurs hltrées ont laissé déposer neuf
onces de résine indissoluble clans l’eau, et se dissolvant
presque entièrement dans l’esprit de vin.
Ldie autre lois, douze livres de quinquina très résineux
in ont rendu deux livres dix onces d’extrait.
On prépare de la même maniéré tous les extraits secs
des .végétaux.
L’extrait sec de quinquina a les mêmes vertus que Je
quinquina en substance. Quelques personnes cependant
préfèrent ce dernier à son extrait, et ce n’est pas tout-à-
lait sans fondement. Quoi qu’il en soit, l’extrait sec de
quinquina est un très bon fébrifuge. La dose est depuis
douze grains jusqu’à un demi-gros. On le donne aussi
connue stomachique. La dose alors est depuis six grains
jusqu a douze. °
Vertus,.
Dose.
R E
MARQUES.
On fait ordinairement ces extraits au bain-marie ; mais
Ce,a ne(s[ bon que quand on n’eu prépare qu’une petite
quantité a la fois. Il seroit très incommode de procéder
ainsi, lorsqu’il est nécessaire de préparer chaque jour
plusieurs livres de ces extraits : dans ce cas il convient
d arranger les assiettes qui contiennent les infusions , sur
des tablettes , dans une étuve , comme nous l’avons dit au
commencement de cet ouvrage. On procure , par le moyen
du poele , un degré de chaleur suffisant pour faire évaporer
les liqueurs : les extraits qu’on obtient par ce procédé
sont de toute beauté, parcequ’ils n’éprouvent qu’un demi
de lesalîférerfërieUr à Celui de A’eaLl bouillante , incapable
Axm au de quinquina ordinaire. Si, au lieu de faire
■vaporer 1 infusion de quinquina à siccité , sur des as-
Vij
3o8 éléments de pharmacie.
siettes, on la Fait évaporer clans une bassine, jusqu’à con-
sistance de miel très épais , ce sera l’extrait ordinaire de
quinquina. Il a les mêmes vertus que l’extrait sec , et se
donne à la même dose. On prépare ordinairement cet extrait
par décoction dans l’eau de la même maniéré que les autres
extraits.
C’est ici l’occasion de démontrer complètement tout ce
que nous avons avancé précédemment sur la séparation,
des résines contenues clans les infusions et clans les décoc-
tions , qui se Fait pendant leur évaporation , pour les
réduire en extraits. Le quinquina fournit clans l’eau Froide
toutes ses parties gommeuses , résineuses et extractives.
Sou inFusion est d’une légère couleur rouge : elle est par-
faitement claire et transparente : la substance résineuse
se trouve dissoute en totalité clans l eau , sans en troubler
la transparence, au lieu qu’il arrive le contraire lorsqu on
la fait bouillir; mais il se passe précisément la meme
chose, lorsqu’on vient à faire évaporer l’infusion de quin-
quina, quelque modérée que soit la chaleur : la substance
résineuse , qui étoit dissoute, souffre une coction : elle se
décompose en partie , elle forme le dépôt dont nous avons
parlé. C’est pour qu'il s’en sépare le moins qu’il est possi-
ble , cpie nous avons recommande de ne point laite bouillir
la liqueur pendant son évaporation , parceque cette matieie
résineuse est aussi efficace que la partie gommeuse du
quinquina.
Eu lavant le dépôt qui s’est formé pendant 1 évaporation
de l’infusion du quinquina , onenleve tout ce qu’il contient
de dissoluble dans l’eau. Ce qui reste est la résine du quin-
quina sous deuxétals différents: une partie est dissoluble dans
L esprit de vin; c’est la portion qui s’est précipitée la der-
nière , et qui n’a pas eu le temps de se décomposer : l’autre
partie 11’est dissoluble , ni dans 1 eau , ni dans 1 espiit de
vin ; c’est la portion de résine qui s’est précipitée la pre-
mière : elle est décomposée entièrement. Cette matière est
d’une assez belle couleur rouge : elle est très légère et sans
vertu.
On doit sentir présentement l’erreur ou sont ceux qui
prescrivent de faire bouillir une once de quinquina dans
trois chopines d’eau réduites à une pinte pour les apozemes
fébrifuges. Quelques personnes trouvent que celle quantité
d’eau n’est pas suffisante : en blâmant cette méthode, elles
D Op
ELEMENTS 15 E PHARMACIE.'
recommandent de luire bouillir une once de quinquina dans
quatre pintes d’eau réduites à une. Mais on doit voir pur
tout ce qui vient d’être dit , combien ce sentiment est
éloigné du vrai, puisque lu résine de quinquina se décom-
pose facilement, et qu’elle- se sépare delà liqueur. Ces
sortes d’upozemes sont plus dégoûtants qu’ils n’ont de
\eitu ; J infusion a froid suffît pour enlever au quinquina
tout ce qu il contient d’eflicace , comme je m’en suis
assuré par l'expérience suivante.
. -J bouillir , dans une suffisante quantité d’eau
vingt-cinq livres de quinquina que j’avois épuisé par des
infusions successives dans de l’eau froide. Cette décoction
ctoit un peu trouble : je l’ai réduite à siccité, sans la faire
bouillir : je n’ai obtenu qu’une once d’extrait terreux léger
qm n ’a voit presque point de saveur, et qui ne fournissoit
I)resque rien dans l’esprit de vin.
On m’objectera , sans doute , que souvent le malade n’a
pas le temps d’attendre la longueur d’une infusion; il
convient alors de faire bouillir le quinquina seulement un
instant (tans un peu plus d’eau qu’il n’en doit rester après
que I apozeme est fini : on peut être assuré que l’eau sera
chargée de tous ses principes , et Papozeme alors ne- con-
tiendra que peu ou point de résine décomposée.
La légère fermentation qu’éprouve Je quinquina, lors-
qu on fait durer son infusion plus de deux jours pendant
les chaleurs de 1 été, occasionne, -comme l’ébullition , la
séparation <1 une partie de la résine : la liqueur se trouble
un peu : elle a beaucoup de peine à passer au travers des
ihtres : la résiné, qui n’étoit qu’à demi séparée, se préci-
pite au premier degré de chaleur qu’on fait éprouver à la
liqueur pour la faire évaporer. Ces phénomènes n’ont lieu
f ans Jes temps froids, qu’après trois ou quatre jours d’infi-
sion et meme quelquefois après un temps plus long, sut-
toiit lorsque le thermomètre est près de la congélation.
Les extraits secs, préparés suivant la méthocie du comte
<e ,a Caraÿe, sont tous en petites écailles brillantes , trans-
parentes, mais de couleurs différentes, suivant les sub-
stances qui les ont fournies. C’est sur ces propriétés exté-
rieures que le comte de la Garave s’est déterminé à les
nom.nor se/., essentiels ; mais les principales qualité des
j r 5 ’ \ont de 11 avo,r aucune couleur, et d’affecter
4 heures régulières qui sont particulières ù chaque espece
3 1 0 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
de sels. Geoffroy , en démontrant que le comte de la
Garaye s'étoit trompé sur la nature de ces substances, a
fait voir qu’ils ne sont que des extraits bien préparés, qui
ne doivent leur brillant qu’à leur peu d’épaisseur, et au
poli qu’ils prennent sur les assiettes de faïance : ce qui est
bien démontré.
L’extrait sec de quinquina est d’une couleur ronge pale ,
ou d’une couleur d’hyacinthe très foncée. J’attribue cette
clerniere couleur à la substance résineuse qui a subi quel-
que altération pendant la préparation de cet extrait. Cela
arrive principalement lorsqu’elle se sépare pendant l’éva-
poration sur les assiettes : la liqueur devient trouble et d’une
couleur rouge assez foncée; mais lorsque cette substance
résineuse, ainsi préparée, éprouve un degré de chaleur
suffisant sur la fin de l’évaporation , elle se liquéfié un peu :
alors elle s’unit avec la substance gommeuse, et la portion
de résine décomposée donne à l’extrait une couleur rouge
assez vive , comme le fait la plus legere addition de sel al-
jcali. On s’apperç.oit de ce phénomène lorsqu’on fait dis-
soudre cet extrait dans de l’eau , et qu’on filtre la liqueur :
il reste sur le filtre presque la moitié de sa substance qui
ne peut se dissoudre dans l’eau.
Examinons présentement quelques autres extraits pré-
parés de la même maniéré que celui du quinquina.
j Extrait, sec cLefumeterre. Une livre de fu meterre seche ,
infusée pendant vingt;quatre heures dans de l’eau froide ,
m’a fourni deux onces six gros d’extrait sec. La liqueur ,
pendant l’évaporation, a formé un dépôt qui étant sec pe-
soit dix gros. Cette matière ctoit en grande partie de la
résine non décomposée qui se dissolvoit dans 1 espiit de
vin , et lui donnoit une couleur verdâtre.
j Extrait: sec d'oignons. Huit livres d oignons rouges
ordinaires , infusés à froid dans une suffisante quantié d eau ,
m’ont fourni dix onces d’extrait sec bien transparent.
Extra itsec de>pa rèira brava . Une livre dccette racine cou;
pée menue, infusée pendant vingt-quatre heures dans
quinze ointes d’eau froide , et mise ensuite à évaporer dans
des assiettes de faïance, m’a rendu quatre gros d’extrait sec
bien transparent. f
Dans une autre opération, six livres de paréirabrava ,
bouillies légèrement à plusieurs reprises dans suffisante
quantité d’eau, m’ont fourni quatre onces d’extrait sec qui
O
D II
'Éléments de pharmacie.
31P; cliffôroit pas du précédent. Les liqueurs filtrées pendant
1 évaporation ont laissé déposer onze gros et demi de résine
dissoluble en grande partie dans l’esprit de vin , et point
dans l’eau.
Extrait scc de rhubarbe. Quatre livres de rhubarbe
coupée par morceaux, infusée trois lois de suite dans do
1 eau un peu chaude, m’ont fourni douze onces d’extrait
scc.
Es h ait scc de séné. Quatre livres de séné fournissent
par différentes infusions à froid , une livre une once et de-
mie d’extrait sec. Le marc bouilli dans une suffisante
quantité d eau , a fourni huit onces deux gros d’extrait
d’une bonne consistance.
Le séné donne un extrait très noir : il faut que les écail-
les de cet extrait soient très minces si l'on vent qu’elles
an-ut de la transparence. Le séné paroît contenir beaucoup
moins de résine que le quinquina, et celle qu’il contient
est en meme temps mieux combinée avec les autres prin-
cipes ; du moins elle ne se sépare pas avec la même faci-
lite pendant l ébullition. L’extrait qu'on obtient du sénéest
difficile à dessécher : il attire puissamment l’humidité de
i air : il faut de nécessité achever de le sécher clans une
etuve ou la surface supérieure des assiettes puisse recevoir
autant de chaleur que leur fonds, sur- tout lorsque le
temps est un peu humide. Cette remarque est générale
pour tous les extraits secs qu’on prépare avec les sucs dé-
pures des végétaux, qui fournissent des extraits plus gom-
meux que résineux , et qui contiennent en même temps
beaucoup de sel essentiel. Voyez pour les vertus et dose ,
1 extrait de séné ordinaire.
Extrait sec de réglisse. Douze livres huit onces de re>
gosse ni ont rendu deux livres quatre onces d’extrait sec
par une seule infusion à froid.
La réglisse, comme nous l’avons déjà dit, fournit, par
des infusions successives dans l’eau, deux sortes d’extraits
qi'!(CqLî°rr!l,e de mème nature> om cependant des pro-
priétés différentes. La première infusion de cette racine
conue un extrait sec, d’un jaune bronzé, d’une saveur
(once, très agréable, et sans arriere-saveur , ni âcre ni
aincre. Celui qu'on tire de la seconde infusion est bcau-
jonp plus foncé , et d’une saveur infiniment moins aaréa-
be que le precedent. Enfin, en commuant d'épuiser celle
V iv
3 1 7. Aliments de pharmacie.
même racine par l’ébullition, on n’obtient de ladécoclîoiî
<pi’un extrait noir, d'une saveur âcre , dans lequel on dis-
tingue à peine la saveur de la réglisse ; parceque ce dernier
est privé des substances douces, sucrées, qu’on en a sé-
parées précédemment. Cet extrait de réglisse a les mêmes
vertus que l'extrait de réglisse ordinaire : il est cependant
plus adoucissant, pareequ'il est moins âcre.
i
Fiel de taureau desséche.
On prend la quantité que l’on veut de fiels de taureau ou
de bœuf bien .récents : on les ouvre, et ou fait couler la li-
queur bilieuse dans une bassine d’argent : on fait évaporer
ceite liqueur jusqu’à ce qu’il reste une matière semblable
à un extrait d’une consistance propre à former des pilules.
Si l’on emploie quatre livres de fiel , on obtient quatorze
onces et demie d’extrait solide propre à former des pilules.
L’extrait de fiel de taureau est mis en usage depuis quel-
ques années par plusieurs Médecins, comme un cxellent
Vertus: stomachique, pour lever et prévenir les obstructions occa-
sionnées par de mauvaises digestions. La dose est de trois
Dose, grains jusqu'à huit. Ou en fait prendre deux prises par
jour, l’une le matin et l’autre le soir.
Après avoir examiné tout ce qui concerne les extraits
qu’on prépare avec de l'eau , l’ordre que nous nous sommes
proposé exige que nous disions un mot sur les extraits pré-
parés avec le vin.
Des extraits préparés par décoction dans le vin.
Les extraits qu’on prépare avec le vin se font de la
même maniéré que ceux dont nous avons parlé jusqu à
présent. On peut les obtenir par décoction et par infusion.
Ces extraits ont toujours une consistance molle : ils ne
doivent pas être desséchés comme ceux qu’on prépare sui-
vant la méthode du comte de la Garaye , a cause de la
partie extractive du vin qui est fort abondante : elle est
saline, attire puissamment l’humidité de l’air relie reste
mêlée , et fait partie de l’extrait du mixte. D’ailleurs si
on desséchoit complètement ces extraits, on auroit beau-
coup de peine à les conserver dans leur état ce siccite. On
emploie assez indifféremment le vin rouge et le vin blanc
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 3,3
pour les préparer. Plusieurs de ces extraits entrent dans la
composition des pilules de Staahl , dont nous parlerons en
son lieu. Lorsqu on emploie le vin au lieu d’eau dans la
prepaiation des extraits , la partie spiritueuse se dissipe
entièrement pendant l’évaporation : mais les parties salines
V.U1 a£'ssent sur ces memes substances résineuses, et les
icdi usent dans l’état savonneux. A l’égard des purgatifs
drastiques non ton prépare les extraits parle vin, les parties
résineuses f c ces puigatiis sont corrigées et adoucies par les
parties salines du vin. 1
\ Extrait cl absinthe préparé avec du vin .
y- Absinthe major récente __
Vin routte, 4 aa * *
r c' *
Lan
Ib xxv.
q. s.
( n prend de l’absinllie major récente : on la coupe gros-
SKïrement : on la met dans une bassine d’argent, avec son
pm s égal de vm rouge: on ajoute une suffisante quantité
d eau : on lait bouillir ce mélange pendantnne demi-heure :
on passe avec forte expression : on fait bouillir le marc une
seconde fois dans une suffisante quantité d'eau : on passe
c e nouveau avec expression : on filtre les liqueurs au travers
d mi blanc, iet. et on les fait évaporer au bain-marie, jusqu’à
consistance d’extrait. > t i -
Le la meme maniéré on prépare avec du vin l’extrait de
dm mon. bénit, et celui de fume terre.
Les trois extraits ne sont point d’usage en Médecine :
1 s e»trent seulement dans la composition des pilules bal-
samiques de Staahl.
R
E !\1 A R Q U F S.
Il } a pou rie dispensaires qui parlent d'extraits prdparc's
_ eu un; et ceux qui en prescriventdans quelques com-
positions , ne donnent point les doses de vin qu'on doitem-
J resPe«ivement aux pl'antes : ce qui ferait présumer
<\ décroît employer en place d’eau tout le vin néces-
sonVan'i) ! 7 ,eS.dëc0Ctîonls P]a,;tcs- -Mois nous pen-
de ce mJ n<< S ^°'nf ,ox’act (!e hissr.r indéterminée la dose
■ 1Sirue’ ^ « en est pus du vin comme de l’eau : si
? t 4 ^LÜMENTS DE P H ARM ACTE.
l'on emploie une trop grande quantité d’eau pour préparer
un extrait, il n’en résulte le plus souvent aucun inconvé-
nient, si ce n’est cependant qu’on se donne mal à propos
la peine de la faire évaporer. Mais le vin laisse beaucoup
«l'extrait; d'où il résulte que si l’on emploie le vin, sans
poids ni mesure, pour préparer ces sortes d’extraits, ils
seront ou trop chargés d’extrait de vin , ou ils n’en contien-
dront pas toujours la même quantité : ainsi il étoit néces-
saire de déterminer cette dose , afin d’avoir des médicaments
qui fussent, du moins à-peu-près, toujours de même : je
dis à-peu-près , parcequ’on doit s’attendre que le même
vin ne fournit pas toutes les années la même quantité d’ex-
trait : on observe pareillement que les différents vins en
rendent aussi des quantités différentes. Quoi qu’il en soit,
il est certain qu’en employant toujours la même quantité
de vin et de même qualité, les différences seront infini-
ment moins grandes.
Des extraits résineux , préparés avec des liqueurs spiri-
tüeuses et inflammables ; ou des résines proprement
dites .
En faisant la distinction des différents sucs des végé-
taux, nous nous sommes suffisamment étendus sur les pro-
priétés des résines liquides et solides que la nature nous
offre dans un état de pureté suffisant pour que nous ne
puissions pas les confondre avec les autres substances qu cm
tire des végétaux. Les résines qui vont nous occuper sont
absolument de même nature que celles dont nous avons
parlé; mais dans les végétaux elles sont mêlées, disper-
sées, et même tellement combinées avec les autres sub-
stances, comme nous l’avons vu à l’article des extraits ,
qu’il faut absolument avoir recours à des moyens ch vm i-
ques pour les obtenir à part, et séparées des autres prin-
cipes. Nous avons déjà parlé de ces moyens à i article des
teintures spirituetises, lorsque nous avons dit que 1 esprit
devin est le dissolvant des résines : mais nous avons fait
remarquer aussi nue le phlcgme qu’il contient dissout en
même temps un peu de matière extractive des corps qu’on
lui présente: c’est ce qui nous reste à démontrer.
On tire les résines des végétaux par 1 intermède de 1 es-
éléments de p h a e m k c i e . 3 1 S
prit de vin , et par celui de l’éther. Nous allons examiner
d abord celles qu’on prépare par l’esprit de vin , et nous
parlerons ensuite de celles faites par l’éther.
Résine de jnlap préparée avec de l'esprit de vin.
On prend la quantité que l’on veut de jalap concassé:
on en me la teinture , comme nous l’avons dit précédem-
ment, par le moyen de six ou huit fois son poids d’esprit
de vin très rectifié. On épuise Je jalap de sa résine, en le
taisant digérer encore deux ou trois lois dans de nouvel
esprit de vin , mais avec de moindres quantités. On mêle
tomes ces teintures : on les filtre au travers d’un papier
gris : on les soumet à la distillation au bain-marie , pour
enlever a cette teinture la moitié ou les trois quarts de
i esprit de vin qu’elle contient.
.Alors on mêle la teinture concentrée avec vinet ou trente
fois son volume d’eau filtrée : le mélange devient sur-le-
( uimp blanc et laiteux : on le laisse en repos pendant un
pur. ou eux, ou jusqu a ce qu’il soit suffisamment
éclairci et que la résine soit bien déposée: ensuite ou
decante 1 eau : on trouve au fond du vaisseau la résine qui
ressemble , par sa consistance , à de la térébenthine : on
a met dans une capsule de verre, et on la fait sécher au
^ ]nS ^ Ce Cj'ü elant re‘rr°idie , elle soit seche
et très friable : c est ce que l’on nomme résine de jalap.
Un préparé de la même maniéré les résines de toutes les
substances végétales.
Si l’on a employé quatre-vingts, livres de bon jalap, on en
tire environ dix livres de résine seche et friable. Si le jalap
est de moindre qualité , on lire à proportion moins de
résiné. Lorsque la résine de jalap est suffisamment dessé-
chée, on est dans l’usage de la tortiller circulairement .
comme le sont les fils d’archal tournés en stores.
. T a nslIîe l’a,aP ®s.1 lm pnrgatif hydrngogue, maisv. f ,
irritant ; c est pourquoi il faut administrer ce remede avec
prudence, et éviter de le faire prendre aux personnes qui
ont les .fibres faciles a irriter. La doseest depuis quatre grains n
jusqu a douze grains, prise en bols ou en pilules. & D°SC*
II
EMARQUES.
T.orsqn’nn ne fait qu'une petite quantité de résine do
l e > 1,11 H> sert ordinairement d’un matraa de verre ;
3l6 ELEMENTS E> E r H ARMA CT V.
mais ces sortes de vaisseaux sont très incommodés, et même
dangereux. Lorsqu’on operesurcentlivres dejalap,parexem-
pie, on est obligé de multiplier ces vaisseaux et de les pla-
cer au bain de sable pour en tirer la teinture. Si par accident
un se casse, il fait casser les autres; lç feu prend à l’esprit
de vin, et peut occasionner un incendie en fort peu de
temps. Pour remédier à cet inconvénient , il convient de
Paire ces infusions et ces digestions dans le bain-marie
d’étain d’un grand alambic qu’on recouvre de son couver-
cle d’étain ou de son chapiteau ; mais le couvercle est plus
commode, en ce qu’on le leve plus aisément pour remuer
la matière de temps en temps avec une spatule étroite de
bois; on s’arrange pour faire cette agitation, et on attend
que les vaisseaux et l'esprit de vin soient un peu refroi-
dis.
L’esprit de vin , pendant la première digestion sur le
jalap , ne dissout pas toute la résine, parceque, lorsqu il
en est saturé à un certain point , il cesse d’agir : c est a des-
sein d’épuiser celte racine de sa résine , du moins autant
que cela est possible , que nous avons recommandé plu-
sieurs infusions. Le but qu’on se propose, en séparant une
partie de l’esprit de vin par la distillation , est d en dimi-
nuer le volume , ainsi que celui de 1 eau qui est necessaire
pour parvenir à précipiter toute la résine , et enfin pour
ne point perdre cet esprit de vin qui peut servir encoie a
la même opération.
Lorsqu’on mêle la teinture de jalap avec de l’eau , l’es-
prit de vin quitte la résine pour se mêler, à l'eau , eu vertu
de sa plus grande affinité : le mélange devient blanc ei lai-
teux sur-le-champ , à raison de l’extrême division où se
trouve la résine à l’instant de sa précipitation : c est le pro-
pre des substances huileuses de blanchir t eau, lorsqu elles-
sont ainsi divisées et interposées entre ses molécules ; 1 es-
prit de vin trop affoibli ne peu plus tenir la résine eu
dissolution. Pendant la précipitation de cette résiné, une
partie de la substance extractive que l’esprit de vin a dis-
soute . se mêle avec l’eau : elle y reste en dissolution avec
une pelife quantité de la résine la plus fluide ; ce dont ou
peut s’assurer , en faisant, évaporer l’eau qu’on a décantée.
Aussitôt qu’elle vient à s’échauffer , la résine se sépare ,
se précipite , tandis que la substance extractive se réduit en
extrait par l'évaporation de presque toute la liqueur. L©
l i
MENTS DE PHARMACIE.
phénomène a lieu, quelque rectifié que soit l’esprit de
vm : ainsi, c est une preuve bien complété de ce que nous
ayons avancé précédemment. Mais l’eau, pendant la pré-
cotation de la résine, ne dissout pas toute la substance
extractive dont 1 esprit de vin s’étoit chargé; il en reste
une certaine quantité de combinée avec la résine a ue
cette derniere défend de l’action de l’eau. ' 1
. La rcsilie de jalap , renfermée dans les cellules des ra-
cines seches , doit y être dans un état de siccité parfaite
et elle y est en effet : cependant elle a une consistance h-
quide en se précipitant ; ce qui oblige de la dessécher
apres qu on 1 a separee de l’eau : toutes les résines qu’on
préparé avec de 1 esprit de vin, sont dans le même cas
Je ne sache pas que personne ait expliqué ce fait : pour
moi, je pense que ces différences viennent, i°. de l’huile
essentielle de l’esprit de vin, dont une grande partie se
j combine avec la résine, et qui y reste combinée, même
apres la précipitation ; ce qui est plus que suffisant pour
la liquéfier considérablement. ^
-i . La substance extraefive que la résine entraîne avec
elle pendant sa précipitation, retient, quoique combinée
arec cette résiné , une certaine quantité d’eau - ce sont
par conséquent deux liquides combinés avec cette résine ’
qui diminuent d autant la consistance qu’elle a voit lorsl
qu elle etoit renfermée dans les cellules des racines Ce
raisonnement est d ailleurs confirmé par l’expérience J’ai
fait dessécher au bain-marie , dans un alambic de verre
environ tme livre de résine de jalap que je venois dc Dré-
parei . ede a fourni beaucoup d’eau chargée d’huile de vin -
ee que, ai reconnu par l’odeur. Cette eau étoit un peu ai-
SîiTl1! POrti°n k P1US **“• cette^iuile ,
de rëau “rfinTbH^0"' boui.,li'.la résine de J^lap dans
decomposoit considérablement; il vaut beaucoup mieux k
dessechei de la maniéré que nous l’avons dit
b, , pour préparer la résine de jalap , on se sert d’esprit
mie res lectifié , on tire une moindre quamitéde rés Le
que lorsqu on emploie de l’esprit de vin foible- ces dÆ
férences sont considérables. Cela vient de ce an/ 1
l esprn de vin a dissous une certaine ouantité dé résk^
la substance gommeuse du jalap, ne posant point se d&
3 1 B i. L & M E N T s B E PTtATîM ACTÉ.
soudre dans l’esprit de vin très rectifié, défend !a résine
restante, et l’empêche d’être attaquée par l’esprit de viil
qu’on lui présente. 11 arrive le contraire lorsqu’on emploie
de l’esprit de vin Idible : la partie aqueuse de cet esprit
de vin ramollit ou dissout en partie^cette matière gom-
me use , de sorte que la résine se trouve toujours à nud
et en état d’être attaquée par la partie spiritueuse de l’es-
prit de vin ; mais alors la résine de jalap se trouve mêlée
de beaucoup de matière gommeuse et extractive : dans
ce cas , il faut , après qu’on a tiré par la distillation , tout
l’esprit de vin qu’on en peut tirer, laver la résine dans
beaucoup d’eau, et ia changer jusqu’àce qu’elle sorte clai-
re : ensuite on fait sécher cette résine, comme nous l’avons
dit précédemment.
Lorsqu’on pulvérise cette résine , elle occasionne des
ophthalmies et des cuissons dans la gorge , et lait eteinuer
considérablement.
Les végétaux ne contiennent pas tous la même quantité
de résine , et celle qu’ils renferment ne se trouve pas tou-
jours combinée de ia meme maniéré ; c est ce qui est cause
que plusieurs sont difficiles , et peut-être même impossibles
à épuiser entièrement de toute leur résine , par un grand
nombre d’infusions successives dans l’esprit de vin : il y
en a toujours une portion qui est défendue de l’action de
l’esprit de vin , parcequ’elle est combinée et recouverte
parla partie gommeuse qui empêche que 1 esprit de vin
ne puisse la toucher immédiatement. Le jalap, ainsi épuisé
par l’esprit de vin fournit, a 1 aide de 1 ean bouillante , un
extrait gommeux, qui contient encore de la résilié. On lui
donne le nom d 'extrait gommeux cle jalap. _
L’extrait gommeux de jalap est quelquefois employé
dans la Médecine : comme il est privé de la plus grande
partie de sa résine, il est un purgatif plus doux que le
jalap en substance ; il n’occasionne pas de chaleurs d en-
Vertus- tcailles , comme le fait souvent la résine de jalap, et il
pousse beaucoup par les urines. La dose de cet extiait est
Dose* depuis six grains jusqu’à un demi-gros.
Résine de scammonce.
Douze livres et demie de scammonée d’AIep , traitée
comme le jalap , rendent cinq livres et demie de résine
seche et friable. Le résidu ? bouilli ensuite dans une subi-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 3 , 9
santé quantité d’eau, et traité pour en tirer l’extrait, a fourni
uue livre quatre onces d 'extrait gommeux.
. féMne tle scamrnonée est un, purgatif hydragogue, Vertus:
irritant tomme celui de jalap, et qui demande à être ad-
ministre avec les mêmes précautions. La close est depuis Dose,
quatre giams jusqu a douze, prise en bols, en pilules, ou
Résine de turbith Le turbith est la racine d’une piaule
qui cioit dans les Indes orientales, sur-tout dans l’isle
< e Ceylan et dans le Malabar. Cette plante est du genre
des conmleulus. On nous envoie cette racine séchée et
vuule de son cœur; ce n’est, pou. ainsi dire, qu’une écor-
ce très épaisse de cette racine: ordinairement elle se con-
tourne pendant la dessication. Une livre de lurbi.h traité
n i, e("a j eme“t av'ec I esprit de vin, rend depuis dix jus-
qu a douze gros de résine. 1 1
, u" Peut> S1 l’?n veut, tirer du turbith , qui a fourni sa
d'msl’eau XT* gom™eux par le moyen des décodions
le jalap. ’ “ mCmC ma,uere Suc nous l’avons dit pour
La résine de turbitli est unpurgatif hydraso»ue «miarit v ,
cnimtam corn, neles résines purgativcs de nuanc espece "et
> demande a etre administré avec Ja même prude Lee La n
dose est depuis quatre grains jusqu’à douze. F '
L-E MARQUE S.
^ J.e jalap, le turbith et la scamrnonée, sont des «nh
stances inodores qui ne fournissent point d’huile essën'
‘ e‘le Par la distillation : cependant nous venons devoir
quelles contiennent une substance vraiment résineuse-
' ■’ nous ve,ro,ls cette espece de substance appartient
originairement aux huiles essentielles, et qu’elle en a fait
un' .n ’ VOUS devon?la considérer même comme le résidu
q c es .aissent apres qu’elles se sont desséchées Ilvuli
LOS climats un grand nombre de vé4 fux d^nï J 13
cas : tels sont les plantes inodores, et uT J cctt ' T™
OUI passe jusqu’à présent pour ne point contenir dT" ’
^ne , pareequ’on ne peut l’obtenir par le *4'
p oieordmauement, quoiquedans l’esprit de vin 'elle f0 T
fissent des teintures très chargées Mais 0l,r~
buer cette différent ™ & , n Peut attri~
viiUwrencc u ce que ces plates effectivement
320
à I. É M ï N T S DE V H A R M A C î K:
sont moins fournies de résine ; et que d’ailleurs ccîls
qu’elles contiennent est réduite dans un état savonneux
par les sels essentiels dont elles abondent : l’esprit de vin
dissout ces especes de savons sans les décomposer. Dans
d’autres végétaux , il paroit que leur ^résilié forme , avec
les autres principes , des combinaisons singulières qu’oil
pourvoit comparer au succin : tel est , par exemple , le
safran, qui fournit indifféremment ses principes dans
l’eau et dans l’esprit de vin , mais sans donner dé résine
dans l’esprit de vin , comme la plupart des autres substan-
ces : la cochenille est dans le même cas. Nous avons lait
remarquer précédemment que ces teintures déposoient , au
bout d’un certain temps , des matières qui ne sont ni gom-
mes ni résines pures : ce sont ces substances que nous com-
parons ici au succin , pour raison de la combinaison de
leurs principes seulement, parcequ ehes se dissolvent mal
dans l’eau et dans l esprit de vin , et que d ailleuis elles
sont inflammables comme le succin.
C’est en conséquence de toutes ces observations, et des
connoissances que j’ai acquises sur l’éther, que je me suis
déterminé à mêler un grand nombre de coips a\ec cette
liqueur î j’étois bien persuade qu elle dcv8^.t elie un mens-
trué convcnable pour ne dissoudre que les icsines seu'h s,
sans toucher aux autres substances des mixtes , et qu clic
devoit par conséquent être très propre à remplir les vues
que je me proposai alors, qui etoient d ajouter quelques
perfections à l’analyse végétale et animale. .1 ai consigné
les expériences que j’ai faites sur cet objet dans ma disser-
tation sur l’éther, page i5o et suivantes : je les y ai ran-
gées par ordre alphabétique , pareeque j'ai pensé quelles
n’étoient pas encore assez nombreuses pour faire voir la
liaison quelles ont les unes avec les autres , c este-- qui
m’a engagé à en faire de nouvelles , qui concourent ail
même but. Elles m’ont misa portée de reconnoître dans plui
sieurs plantes des principes qu’on n’y avoit jamais soupçon-
nés avant moi. Mon dessein étoit de découvrir alors de.
quelle nature sont les principes de certaines plantes qui
colorent les huiles et les graisses. Dans le temps que j ai
publié mes expériences , je me proposai de les suivre ;
c’est ce qui m’a déterminé à les donner alors, dépouillées
de tout raisonnement. C’est nue carrière nouvelle que j ai
ouverte ;
fLÉHEMTS de pharmacie. 32p
çnvene; il falloit examiner les matériaux, et rassembler
beaucoup de buts avant que de former des raisonnements.
■Résine de coloquinte.
On prend une livre de chaire de coloquinte, exempte
avMdixhùitei-<:0UP1* men"S : °“ Ia met daus u“ “Mit»
un b,in' “ ‘ ) ,d TU fle Vilî : °" I,lace ,e métras sur
ue salj|e c laud . et on le laisse pendant vingt-
1 re lei"'ef; au bout de ce temps on filtre la liqueur -
et onr|Vt"r '• marC U1,e Pareilie quantité d’esprit de vin ‘
onetir l! ^ ?“ 'î Premiefe fois = on filtre la !i-
qnei r . 0n la réunit avec la première , et on la me- en
ST “• 1 bam'marie P°ur tirer 1,3 Plus grande partie de
1 S dCic l" VarSe bCT°Up *»“<*«“ ‘3 liqueur
T r°. (1dns lc bain- marie; la résine se sépare : ci-
S0;crseai’fl 011 la fait dcssécher> soit au bain-marie
U ,,ie Çlialenr doure au bain de sable. .T’ai obtenu d’uim
deaX&t°S vi W-Sraina
diSmoiÆ dra,t!c,„es ,
as*4*
Soient et si *r,
Des résines urées par de V éther vitriolique.
on le met dans un matras^^on °n <,B.)'a,aP toncass,? :
rectifié : on bouche l’oiiverture'dn Y1 p' ''',esf"s ‘,e iether
tement possible : on fait digérer le mélanêe à ^ “?l °X*C*
dant deux ou trois inm-c o, a • , ?, 8e J 1Joid peu-
«n temps. Au bout- dTré 2 °m 1® 1 agiter de temP3
on la met dans une curarhit'T "i ’ teran''; ^a liqueur ï
de son chapiteau , et ou fait dislülwmut'rt 1*“ TT™
®wne , a une chaleur très douce, 11 reste au fond du vais-'
X
Bai ÏLïMEXTS H PHARMACIE.
seau la résine de jalap seche et friable , qu on détacha
avec une spatule de fer.
On prépare de la même maniéré toutes les résilies avec
l’éther.
Remarquer.
L’éther dissout les résines infiniment mieux que l’esprit
3e vin , mais c’est lorsqu’elles sont pures : quand la résine
est combinée avec les autres substances des mixtes , comme
elle l’est dans le jalap, il n’en dissout qu’une petit® quan-
tité , parcequ’elle est défendue par les autres principes sur
lesquels l’éther n’a point d’action , et que l’esprit de vin,
au contraire, attaque sensiblement. C’est par cette raison
qu’on tire, parle moyen del’éther parfaitement rectifié , une
bien moindre quantité de résine du jalap, que par 1 esprit
de vin rectifié, et moins par ce dernier que par l’esprit de
vin foible.
On peut, si l’on veut, au lieu de distiller I elher, pour
en séparer la résine, le laisser dissiper: cette maniéré est
très commode; mais dans ce cas on perd l’éther. Lorsqu'on
mêle ces teintures avec un peu d’eau pour en séparer la ré-
siné, comme cela se pratique à l'égard des résines qu on
prépare avec de l’esprit de vin , on remarque que le mé-
langé blanchit un peu, mais infiniment moins mie les
teintures faites avec l'esprit de vin. L’ether se mele a 1 eau ,
tandis que l’huile essentielle de vin, dont 1 et 1er contient
une grande quantité , reste combinée avec la résine , et
vient nager à la surface de la liqueur. Ce compose reste
fluide comme une huile : c’est ce qui a fait dire a quelques
auteurs , qu’on peut , par le moyen de 1 et lier .séparer
l’huile essentielle des girofles. Cette prétendue huile est
d’autant plus abondante , que l’éther est lui-rneme plus
huileux. L’éther mal rectifié, et qui contient beaucoup
de cette huile de vin , laisse , après son mélange dans 1 eau
ou après son évaporation sur l’eau , une certaine quantité
de cette lmile , comme je l’ai dit dans ma dissertation sur
l’éther , page 8o. Ainsi , il n’est pas surprenant qu on ait
pris pour huile de girofle ce qui n’étoit que la resuie de
ce mixte , dissoute dans l’huile de vin que contient 1 e-
,h C’est par la méthode que je viens de donner , que je
,uis parvenu à tirer de la résine de toutes les plantes ni-
k L i M H N T S DE P tt A R M A C I I, 3 2^
odores parfaitement seches, que j'ai traites avec de lYther.
il se roi t trop long de les énoncer toutes ici; j’en citerai
seulement plusieurs exemples qui suffiront pour avoir une
. i d« arutîf,s- Ces plantes sont la pariétaire, la mercn-
n a le, les feuilles de vioher, la inorelle, le chardon bénit le
plantm , etc. J’ai tiré aussi de la résine de la pulpe de casse
parlaitement desséciiée au bain-marie.
JDe la distillation *
Nous nous proposons de traiter ici de la distillation
seulement pour ce qui concerne la Pharmacie : notre in-
tention n est point d’examiner l’analysa et la décomnosi
tmn des corps; cette partie est entièrement du ressort de
J diymie. I oyez ma Chyntie expérimentale et raisonnée
Nous ne parlerons que de la distillation de Peau et
des eaux distillées d’usage dans la Médecine. J’ai pensé
qu il ëtoit convenable de parler de ces préparations immé-
diatement apres les infusions et les décoctions, parce-
qu elles sont le plus souvent des préliminaires à la distilla-
La distillation est une opération par le moven de laque]!»
çn séparé , a 1 aide du feu , les substances volatiles d’avec
les fixes; ou une évaporation qu’on fait dans les vaisseau*
appropries afin de recueillir et conserver à part les sub
stances que le feu fait évaporer. b~
On a toujours distingué trois especes de distillations
quon a désignées sous trois dénominations différent t
savoir , per asceasum, per Ictus , et la troisième per des’-
censum. J avois suivi cet ordre dans les deux premières
ec.tions de cet ouvrage: mars en réfléchissant mieux sur
ces trois especes de distillations , je me crois fondé à lés
redniie a deux, savoir celle per asceasum et celle ver des
censum. > c'i~
La distillation per asceasum est celle qu’on fait dans des
alambics ordinaires : le leu est placé sous le vaisseau nui
contient la matière qu’on soumet à la distillation. La c a
leur lait elever au haut du vaisseau les vapeurs : elles L
condensent en liqueur dans le chapiteau : cette lictueuT
chapiteau.Un tU)’aU <1U’°n 3 P”'^"5 Ù Un des cùléi du
La distillation qu’on nomme per latus on mr a
té, est celle qu’on fait dans une cornue : le fèu estplac/d»
X ij
f ! J M £ K T î T> * PUARMACI*.
même sous le vaisseau : les vapeurs s’élèvent perpendicu-
lairement , entrent dans le col de ce vaisseau , s y con-
densent, et distillent par le côté. 11 est évident qu il n y a
point de différence essentielle entre ces deux distillations ,
et qu’elles se font toutes les deux pef ascension.,
La distillation per descensum a lieu lorsqu on met le
feu au-dessus de la matière qu’on veut distiller ; les vapeurs
qui se dégagent des corps , ne pouvant s elever comme
dans la distillation ordinaire , sont forcées a se précipiter
dans le vaisseau inférieur placé à ce dessein. ^ .
Par exemple, on pose un linge sur un verre a boire :
on met sur ce linge, qui doit être un peu lâche, des clous
de mrofle concassés : on met par-dessus cet appareil im pla-
teau de balance, qui joint le plus exactement qu il est
Dossible les parois du verre : on remplit de cendres chau-
des^a partie concave du plateau de balance: la chaleur
a"issant sur le girolle, en dégage du phlegme et de Uuu «
essentielle qui se rassemble au tond du verre : c est ce que
Von nomme distiller per descensum.
De ces trois maniérés de distiller , il n> a que la drsul-
latiou per ascension qui soit d'usage dans la Pharmacie.
Nous ne parlerons que de celle-la.
Les vaisseaux qui servent à la distillation des eaux
SOnt des alambics d argent , ou de cuivre etame , ayant leur
bain-marie en étain : on n’emploie guère ces derniers a feu
nud, à cause de la grande fusibilitéde l’etain. Les anciens so
servoient d’alambics de plomb : mais outre qu ils ont
convénient de se fondre facilement comme ceux d etain,
leur surface se rouille , se réduit en céruse , se dissout dans
les eaux, et leur oominunique de mauvaises qua i t .
remarqué que l’eau qui passe dans des tuyaux de plomb
=^cir:KAn: loutre la colique de Porto*
U certains tempéraments délicats.
Distillation de Veau.
P,LVaa Mus pure que nous fournit la nature, est celle
qu’on peut recueillir de la pluie, ou de la uex^e,
SLiMINTI DE PHARMACIE. 3?5
après que l’air a été nettoyé, par quelques jours de pluie,
des matières terrestres , etc. que les vents emportent mémo
à des hauteurs considérables.
L’eau des pluies qui passent sur les toits, et qu’on ra-
masse , 1 i’est pas pure à beaucoup près : elle est chargée ce
sélénite qu’elle a dissoute des tuiles.
L’eau des rivières n’est pas toujours pure : le temps où
elle l’est davantage , est lorsqu’elles sont moyennement
hautes, et qu’elles sont d’ailleurs parfaitement claires et
limpides : dans le temps de leurs crues, elles dissolvent une
certaine quantité de sélénite des argiiles qui les bordent.
Il est difficile de rencontrer dans la nature de l’eau
parfaitement pure, telle qu’il faut qu’elle soir pour plu-
sieurs opérations de la Chymie et de la Pharmacie : on
est donc obligé d'avoir recours à la distillation pour lu
purifier. On y parvient par le procédé suivant , et on se
sert pour cela de l’appareil des vaisseaux dont nous avons
donné la description précédemment.
( 0°. met dans un alambic de cuivre étamé la quantité
d’eau que l’on veut : on place ce vaisseau dans un four-
neau : on adapte le chapiteau , et au bec du chapiteau on
ajuste le serpentin, et un récipient au bec du serpentin:
on lute les jointures des vaisseaux avec du papier imbibe
de colle de farine : on emplit d’eau froide le réfrigérant et
la cuve du serpentin : on procédé à la distillation pour
tuer environ les sept huitièmes de l’eau employée : on
conserve dans une bouteille l’eau qui a passé pendant la
distillation.
Remarques.
L’eau est un élément indestructible et inaltérable dans
toutes les opérations de la Chymie. Cette vérité, reconnue
par les physiciens de tous les sicc les et de toutes les nations
est aujourd’hui contestée. Plusieurs Chymistes trompés’
sans doute, par une expérience séduisante , mais équivo-
que et répétée deux fois seulement, ont cru p cuver que
l’eau se recomposoit par la combustion de l’air inflam-
mable dans l’air vital; et que l’eau se décomposoit en
faisant passer ses vapeurs au travers d’un tuyau de fer
rougi à blanc. J’ai proposé mes doutes sur ces deux opé-
rations, dans un mémoire lu à l’académie le 7 janvier
1 7^9 ? j’établis dans ce mémoire que la recomposition do
X iij
52 6 ELEMENTS UE PHARMACIE.
l’eau se réduit i°. à une expérience hydrostatique, dans la-
quelle on fait passer des vapeurs de l’eau de deux vases
dans un troisième placé au milieu , à 1 aide d un courant
d’air déterminé par les deux airs enflammes 1 un par
l’autre, ^°. à la séparation de l’eau fenue en dissolution
par la matière inflammable. Cette eau se précipite à me-
sure que la matière inflammable des airs est détruite par
la combustion. 11 en est de cette résurrection de l’eau
comme de celle d’un métal dissous par un acide et préci-
pité par une substance propre à produire cet effet.
1 J’ai de même établi dans ce mémoire , au sujet de la
décomposition de l’eau, que l’air qu’on obtient est celui
renfermé dans le canon de fer , et celui contenu dans l eau
cui se dégage de cet élément pendant 1 expérience. La
propriété inflammable de cet air lui vient du phlogistiqua
de la portion de fer qui s’est calciné pendant l’opération.
L’eau étant volatile, s’élève en vapeurs qui se conden-
sent dans le chapiteau et dans le serpentin : la matière ter-
reuse qui éloit unie à l’eau , reste dans l’a ambic.
Lorsque les vaisseaux ont servi à distiller des plantes,
Veau qu’on obtient a toujours une odeur empvreumatique,
quoique d’ailleurs elle soit suffisamment pure pour servir
à une infinité d’opérations. Cette odeur vient des matières
phlogistiques des plantes qui se sont attachées aux parois
des vaisseaux. Lorsqu’on veut éviter cet inconvénient, il
faut distiller l’eau dans des vaisseaux de verre. ,
Nous allons présentement examiner les eaux distillées,
ou la distillation des plantes avec de l’eau. .
On peut diviser les eaux distillées qu on emploie dans
3a Médecine, en simples et en composées, odorantes ou
inodores : en distillant les eaux simples, on ODtient sou-
vent des huiles essentielles.
Les eaux simples ou composées sont encore spmtueuses ,
ou non spiritueuses, c’est-à-dire préparées avec de 1 esprit
de vin ou avec de l’eau. Nous donnerons des exemples de
ecs différentes eaux : ils seront suffisants pour faire entendre
la manipulation des autres. Nous allons commencé par
les eaux simples et composées, qui ne sont m odoiant
ni spiritueuses.
Distillation des eaux simples des plantes inodores , en
prenant pour exemple celle de planlam .
On prend la quantité que l’on veut de -grand plantai*
/
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 32?
lorsqu’il est dans tou le sa vigueur : ou en remplit la moi-
tié d’une cucurbite de cuivre étamé. On met dans ce
vaisseau une suffisante quantité d’eau, de maniéré que
la plante nage assez pour qu’elle ne s’attache pas au fond
du vaisseau sur la fin de la distillation.
Ou couvre la cucurbite de son chapiteau: on place l'a-
lambic dans un fourneau : on lute les jointures des vais-
seaux avec du papier imbibé de colle de farine ou d’ami-
don : on remplit d’eau le réfrigérant: on ajuste au bec
de l’alambic le serpentin qu’on a rempli d’eau froide; on
arrange un récipient au bout du serpentin pour recevoir
la liqueur à mesure qu’elle distille. On échauffe le vais-
seau par degrés, jusqu’à faire bouillir l’eau qu’il contient;
et on fait distiller environ le quart de l’eau qu’on a mise
dans l’alambic: c’est ce que l'on nomme eau distillée de
plan ta in.
On prépare de la même maniéré toutes les eaux des plan-
tes inodores suivantes :
de centinode ,
de bourrache,
d’aigremoine ,
de quinteléuille,
de pourpier,
de buglose ,
d’euphraise,
de morelle,
d’argentine ,
de coquelicot,
R K M A
Plusieurs Pharmacopées recommandent d’employer le
suc exprimé, ou une forte décoction des mêmes plantes en
place d’eau commune : mais cette manipulation n’est point
nécessaire. Les eaux distillées qu’on en retire n’en sont pas
plus chargées de principes. D’autres dispensaires prescri-
vent de distiller ces plantes au bain-marie, mais cela est
absolument inutile : il vaut mieux les distiller à feu mid:
les substances de ces plantes qui peuvent monter avecl’ean ,
s’élèvent plus facilement qu’au bain-marie. On ne doit
faire distiller que la moitié uu environ de l’eau mise dan*»
X Lv
de joubarbe,
de scorsonère ,
de fleurs de tilleul,
de laitue ,
de mauve ,
de chardon bénit ,
de scabicuse ,
de pariétaire ,
de verveine , etc.
Q v e s.
iti MEj(TS DE T H A R M A C i JL.
l’alambic : si on en cîistilloit davantage , il pourroit arriver
que les plantes s’attacheroient et brùleroient au fond du
•vaisseau, et donneroient une odeur désagréable à ces eaux:
l’alambic ne doit être plein qu’à moitié ou aux trois quarts
tout au plus, parceque la plupart de ces plantes, sur-tout
celles qui sont mucilagineuses , se gonflant prodigieuse-
ment dans les commencements de la distillation , la décoc-
tion passeroit en substance r les herbes boucheroient le
tuyau de l’alambic , et pourroient laite sauter le chapiteau.
Lorsque la décoction a passé ainsi en substance , il faut
la verser dans l’alambic , et conduire la distillation en ména-
geant le feu davantage.
Toutes les eaux distillées des plantes inodores ont une
odeur herbacée , qui est presque toujours la même : du moins
il est difficile de distinguer à l’odoratet à la saveur, de quelle
plante inodore l’eau distillée a été tirée : ces eaux ont aussi
une odeur d’empyremne. Plusieurs Chyinistes , qui ont
expliqué ce phénomène , pensent qu’on doit l attribuer à des
parties de feu qui restent dans ces eaux, et à des matières
qui se brûlent pendant la distillation : mais je ne trouve pas
cette explication satisfaisante. Les eaux qu’on a distillées
au bain-marie ont la même odeur: cependant la chaleur
31’estpas suffisante pour brûler les plantes: je pense que
cette odeur empyreumatique vient des principes résineux
■des plantes qui se décomposent par la chaleur , et qui four-
nissent une sorte d huile étheréequi sedissout dans leseaux ,
et leur communique l’odeur empyreumatique. .Te suis d’au-
tant plus porté à le croire, que j’ai remarqué que les portions
d’eau qui distillent les dernieres , sont beaucoup plus em-
pyreumatiques que celles qui passent au commencement
de la distillation. On fait perdre aux eaux distillées cette
odeur, en les exposant au soleil, pendant deux ou trois
jours , les bouteilles débouchées : la chaleur vraisemblable-
ment occasionne la dissipation de cette espece d huile
éthérée. Mais un phénomène singulier que j’ai observé, et
qui me paroit difficile à expliquer, est que ces eaux per-
dent également leur odeur empyreumatique, lorsqu 011
les expose au froid pendant quelques jours: j’ai aussi remar-
qué-qu'en les faisant geler, on leur fait perdre sur le champ
cotte odeur. J’ai employé avec succès ce*moyeu pour cor-
rige promptement l’odeur empyreuniajique des eaux dis-
tillées.
TE Ir B MENTS DE PHARMACIE. ?>1C)
On regarde, avec raison , les eaux distillées des plantes
inodores, cominen ayant aucune vertu médicinale, parceque
Ion cioit cju elles ne sont chargées d’aucun principe, et
quelles ne rendent point d’huile essentielle par la distilla-
tion : on pen&î qu’elles ne different point de l’eau pure: nous
croyons ce sentiment trop général; je me propose de dé-
montrer cju elles contiennent des principes qui ont passé
avec 1 eau jrendant la- distillation , mais principes qui ne
donnent aucune vertu à l’eau.
i". foutes les eaux distillées des plantes inodores ont ,
comme nous I avons dit , une odeur et une saveur herbacée
que n’a point l’eau pure.
2 • hlles éprouvent, en vieillissant, un mouvement de
fci mentution qui tait déposer dans toutes une matière
inijcilagmeuse : quelques unes s’aigrissent et deviennent
acidulés : dans cl autres , il se forme de l’alxali volatil :
<e qui n anivc point à l’eau pure. D’ailleurs , de ce qu’on
n a pu tirer de ‘l’huile essentielle de toutes ces plantes par
la distillation ordinaire, ce n’est pas une raison pour con-
clmc quelles n en contiennent pas. Dans différentes ex*
peïiciues laites sur cette rnatiere, j’ai remarqué que les
fleurs de noyer rendent une quantité très sensible d’iiuilo
essentielle qui n a aucune odeur: elle est d'un blanc mat
et u une consistance très solide : enhn elle monte au degré
de chaleur de 1 eau bouillante. Seroit-il impossible que
<1 autres plantes fournissent aussi de l’huile essentielle?
Je pense qu il y a encore sur cette matière une grande suite
d’expériences à faire.
Du remarque, apres la distillation de la plupart de ccs
plantes, un cercle mince de substance résineuse qui s’est
desséchée contre les parois de l’alambic; ce qui prouve,
api es ce que nous avons dit précédemment , que ces
plantes ont contenu des huiles essentielles, puisque les
,VM tl0S ne son t que ces mêmes bu i les essentielles desséchées.
J-es eaux distillées de.s plantes inodores ont donc des
odeurs et des saveurs très désagréables, qu’elles commu-
niquent aux potions dans lesquelles on les fait entrer.
Après la distillation des eaux, il reste dans l’alambic la dé-
coction des plantes : on la passe avec expression : on t ire ou
le se/ essentiel on Y extrait, de la manière que nous l'avons
ou précédemment. Mais ces extraits sont toujours moms
bons que ceux qu’on prépare pur «ne légère ebuiiilion de
/
33o Eléments de pharmacie.
ces memes plantes , à cause delà longueur de l'ébullition
qu’elles ont éprouvée dans l’alambic; d’ailleurs la chaleur
y est plus forte que dans l’eau qui bout à l’air libre: elle
est suffisante pour détruire une partie du principe résineux.
e
Eau des trois noix .
Chatons de noyer , : . . fb ir.’
Eau de riviere , It» xx.
Distillez et conservezl’eau distillée jusqu’au mois de juin,
alors
'ÿZ noix à peine formées . » V ïb iv.
Eau distillée ci-dessus, la totalité.
Puis distillez et gardez cette eau jusqu’au mois d’août,
alors
2£ des noix presque mûres, ..... ib iv.
Eau distillée ci-dessus, distillée de nouveau.
11 y a des substances qu’il faut de nécessite distiller au
bain-marie, quoiqu’elles fournissent des eaux inodores:
tels que les limaçons et le frai de grenouilles: comme ces
substances sont mucilagineuses , elles s'attacheraient et
brûleroient au fond de l’alambic, si on les distilloit à feu
nud.
Eau de frai de grenouilles.
On met clans le bain-marie d’un alambic la quantité
eue l’on veut de frai de grenouilles sans eau : on emplit
d’eau la cucurbite de cuivre : on arrange le chapiteau sur
le bain-marie d’étain , ainsi que le reste de l’appareil dont
nous avons parlé précédemment. On procédé a la distilla-
tion jusqu’à ce que le frai de grenouilles soit entièrement
desséché*
Si l’on a emplové quatorze livres de frai de grenouilles,
on tire ordinairement environ sept pintes d’eau distillée,
et il reste dans l’alambic quatre onces et demie de matière
Vertus.
desséchée. .
Cette eau passe pour être rafraîchissante :
aussi à l’extérieur comme cosmétique, pour
risage , et pour tenir le teint Irais.
on s’en sert
décrasser le
33 1
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
lia u de limaçons.
Limaçons de vignes, ft> iif.
Petit-lait Ib iv.
On nettoie les limaçons en les faisant tremper dans de
Peau pendant environ un quart d’heure: on les concasse
ensuite dans un mortier de marbre: on les met dans le
bain-marie d’un alambic: on verse par-dessus le petit-lait;
on procédé à la distillation comme nous l’avons dit précé-
demment, et on retire deux livres de liqueur.
Cette eau passe pour être humectante, rafraîchissante Vertu»,
et propre pour les rougeurs de la peau : on s’en sert pour
décrasser le visage. Prise intérieurement , on la dit bonne
pour le crachement de sang, pour la néphrétique, pour les
ardeurs d’urine. La dose est depuis une once jusqu’à six. Dose.
Des eaux simples des plantes odorantes , et des plantes
acres.
I es eaux distillées qui vont nous occuper, different
considérablement de celles des plantes inodores. Elles sont
chargées du principe odorant des végétaux : principe par-
ticulier, auquel le célébré Boerhàavc a donné le nom
d esprit recteur. Je crois être bien fondé à regarder cet es-
prit lecteur des végétaux comme la portion de leur huile
essentielle la plus tenue et la plus subtile, et dont la vo-
latilité peut être comparée au phlogistique le plus pur que
nous commissions , qui n’est point dans le mouvement
ignée : c est à raison de cette grande ténuité , qu’il se dis-
sout dans l'eau infiniment mieux que lYïther loplus rectifié;
et c est pareequ’il est prodigieusement volatil , qu’il s’éleva
à un degré de chaleur inférieur à celui de l’eau bouillante,
et qu’on a bien de la peine à retenir à part pour examiner
ses. propriétés. 11 se présente ordinairement sous Forme
d air ou de paz. Il faut, pour retenir cette substance, lui
présenter quelques liqueurs avec lesquelles elle puisse se
combiner, etse Fixer àmesureqn’ellese dégage des végétaux
comme il arrive dans la distillation des plantes , soit a î'eau ,
soit sans eau: 1 humidité que fournissent les plantes, est
su! lisante pour retenir ce principe en grande partie.
Alm de mettre de l'ordre dans cc que nous avons à dire
332 ÏlImENTS t> E rHA R M \ CÎË,
sur la distillation des plantes aromatiques , nous examine-
rons d’abord la méthode de Boerhaave, pour obtenir 1 es-
prit recteur des végétaux , et les propriétés de ce principe r
ensuite nous examinerons la distillation de ces meme?
plantes , pour avoir leurs eaux distillées et leurs huiles es-
sentielles.
Esprit recteur et eaux essentielles des plantes , en prenant
pour exemple le thym.
On prend la quantité que l’on veut de thym récemment
cueilli et en fleurs: on le met dans le bain-marie d un
alambic: on l’humecte avec une très petite quantité d eau ;
on n’ajoute point d'eau aux plantes qui sont plus succu-
lentes. On procédé à la distillation, comme nous 1 avons
dit précédemment. Il s’élève, à un degré de chaleur infé-
rieur à cel ui de l’eau bouillante, une liqueur parfaitement
claire, très odorante. On cesse la distillation, lorsqu on a
lait passer environ deux ou trois gros de liqueur pour cha-
que livre de thym : c’est ce que 1 on nomme esprit recteur
de thym. Si l’on continue la distillation jusqu à ce que
les plantes soient seches, on tire une plus grande quantité
de liqueur : si on laisse ces liqueurs ensemble , sans les
séparer, on obtient alors ce que Ion nomme eau essen-
tielle de thym.
On tire de la même maniéré tous les esprits recteurs , et
toutes les eaux essentielles des végétaux odorants et des
plantes âcres, comme du raifort sauvage , du cresson , du
cochléaria , etc. .
Les esprits recteurs des végétaux ne sont point d usage
en Médecine. Ce n’est pas qu’ils soient sans vertus: au
contraire , ils en ont beaucoup*, mais ces vertus ne sont
pas assez connues: cependant on peut supposer qu ils ont
les mêmes vertus que les plantes qui les ont foui ms.
Remarques.
T. 'esprit recteur des végétaux contient lui seul la plus
grande partie de leur odeur: elle se trouve en quelque
maniéré rassemblée sous un très petit volume de liqueur.
Si l’on expose à l’air la liqueur qui le contient 1 esprit
recteur se dissipe, et eile perd son odeur en peu de jouis j
fLfMCZVTS DH MIARMACIB. 335
la liqueur qui reste est insipide, et n’a que très peu dimi-
nué de son poids. Il y a tout lieu de présumer que si l’on
parvenoit à séparer l’eau qui se trouve mêlée avec l’esprit
recteur, il s’enflammeroit comme lether auquel nous
le comparons. On est en droit de soupçonner qu’il est
inflammable, par la propriété qu’a de s’enflammer celui
qui s’exhale de la fraxinelle. On sait que lorsque cette
plante est sur pied, et dans un état de maturité conve-
nable, elle exhale à l’entrée de la nuit une vapeur qui
s’enflamme aussitôt qu’on en approche une bougie allu-
mée. Or, cet effet ne peut venir que d’une huile’éthérée
qui, en se dissipant, forme un atmosphère autour de la
fraxinelle. Cette plante, d’ailleurs, lorsqu’on la distille à
ce point de maturité, fournit beaucoup d’esprit recteur,
mais qui n’est plus inflammable, à cause de l’humidité de
la plante qui distille avec lui.
Pour avoir plus de connoissances sur la nature de cette
liqueur éthérée des végétaux, il faudroit pouvoir la retenir
à part: ce qui paroît difficile: lorsque cet esprit recteur est
seul , il est sous iorme de gaz et incoercible.
Toutes les plantes odorantes 11e fournissent point la
même quantité d’esprit recteur: celles qui en rendent le
plus sont celles qui ont beaucoup d’odeur, et qui fournis-
sent peu d’huile essentielle par la distillation , comme la
rue, le merithastrum , etc. 11 s’eu faut de beaucoup qu’on
retienne tout ce qu’une plante en peut fournir ; il s’en dis-
sipe ordinairement une quantité considérable par les join-
tures des vaisseaux.
Toutes les plantes liliacées , comme celles de lis , de
jacinthes, de tubéreuses, de jasmin, etc. 11e fournissent
que peu ou point d’esprit recteur: il est si volatil dans ces
fleurs , qu’on 11e peut l’obtenir-par la distillation: il faut,
pour retenir l’odeur de ces fleurs, avoir recours à l’esprit
de vin, comme nous l’avons dit , et aux huiles grasses ,
comme nous le dirons à l’article des huiles par infusion!
Il convient encore de ne point hacher ni piler les plantes
dont on veut tirer d’esprit recteur, parceque, pendant cette
division, il s’en dissipe considérablement.
L’esprit recteur , dit Boerhaave, est le principe de l’odeur
et de la volatilité des huiles essentielles. Lorsque les plantes
ont fourni leur esprit recteur, et qu’on les a desséchées
entièrement au bain-marie, elles ne fournissent plus d’hui e
essentielle par la distillation à l’eau*
334 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
Le sentiment de Roerhaave est "vrai si on le prend a i a
rigueur; mais plusieurs plantes, comme je l’ai remarqué,
ne rendent point tout leur esprit recteur pendant leur des-
siccation dans un bain-marie clos: il en reste une grande
partie combinée avec l’huile essentielle renier
les cellules de ces mêmes végétaux; et quelque bien des-
séchés qu’ils soient, ils fournissent encore de l’huile es-
sentielle en les distillant avec de l’eau. J’ai lait ces expé-
riences sur le thym, la Sabine, les fleurs de lavande et les
fleurs d’oranges ; mais il est vrai qu’elles en fournissent une
moindre quantité, et que celle qu’elles rendent est aussi
beaucoup moins odorante, que si ces végétaux n’eussent
point été desséchés.
Lorsqu’on veut avoir l'esprit recteur des plantes exoti-
ques, comme des feuilles de dictame de Crete , etc. et des
bois secs qui nous sont envoyés de loin, comme celui de
sassafras, de Rhodes, etc. on réduit les bois en copeaux
menus , par le moyen d’un rabot: on met ces substances
dans le bain-marie d’un alambic: ou ajoute une suffisante
quantité d'eau pour qu’elles trempent entièrement : on les
laisse macérer pendant quelques jours , ou jusqu a ce
qu’elles soient suffisamment pénétrées par l’eau : alors on
procédé à la distillation comme nous l’avons dit précé-
demment.
Des eaux distillées des plantes aromatiques, et des huiles
essentielles, en prenant pour exemple Veau distillée ,
et l’huile essentielle de thym.
On met dans un grand alambic de cuivre etamé environ
quarante livres de thym récemment cueilli et en fleurs
avec une suffisante quantité d’eau , pour que les plantes
soient parfaitement baignées par l’eau. On lute le chapi-
teau à la cucurbite , et le serpentin au bec du chapiteau :
on remplit d’eau le réfrigérant et le serpentin : on ajuste un
orand récipient pour recevoir la liqueur qui doit distiller,
ou pour plus de commodité on se sert d un récipient de
verre, long, étroit par le haut et large par le bas, fait a-
peu-près comme une poire alongée : au ventre de ce vais-
seau on a soudé un tube de verre , lait en S par le haut ,
qui s’élève jusqu’à deux ou trois pouces au-dessous de son
orifice, et qui produit l’effet d’un siphon. oyez la planche
Éléments de p h a r macis' 335
8e 1 alambic , figure 6, page 12). On se sert de ce récipient
T, en place du petit ballon N , figure 4. Avant déplacer
ce vaisseau au bec du serpentin, il faut le remplir d’eau
pure, ou d’eau distillée de la même plante jusqu’au-des*
sus de l ouvertuie T. . L eau seule sort par ce tube à mesure
qu elle distille , tandis que i huile reste nageante dans la
partie supérieure de ce vaisseau : si ce vaisseau ne contenoii
pas d abord une certaine quantité d’eau , une partie de
I huile qui vient dans le commencement de la distillation
s'introduirait dans le tube , et passerait avec l’eau distillée.
Ce vaisseau est très commode pour la distillation des huiles
essentielles qui nagent sur l’eau , en ce qu’on n’est pas
oblige de changer le récipient continuellement, parcequ’ü
ne peut jamais se remplir entièrement: l’huile essentielle
occupe toujours la partie supérieure, tandis que l’eau qui
distille s écoule a mesure par le bec du siphon: on place
sous le siphon une terrine ou seau, pour recueillir cette
eau : mais si l’huile essentielle qu’011 distille est pesante ,
quelle aille au fond de l’eau, alors il faut' se servir d’un
récipient ordinaire. Lorsque tout est ainsi disposé on pro-
cédé à la distillation par un feu gradué qu’on augmente
jusqu’à ce que la liqueur soit bouillante: 011 l’entretient
dans cet état jusqu’à ce que la distillation soit finie ; ce
que l’on reconnoit lorsque l’eau cesse d’être laiteuse et
qu il ne passe plus d’huile essentielle.
Les premières portions de liqueur qui distillent sont
blanches, laiteuses, et quelquefois sans couleur. Cela dé-
pend de la maniéré dont on a administré le feu. Cetto
première portion est très aromatique: elle est chargée
d’une grande quantité d’esprit recteur qui fait fonction de
liqueur spiritueuse, et dissout une portion de l’huile essen-
tielle qui l’unit à l’eau, et lui donne la couleur laiteuse.
Lorsque cette liqueur s’élève, il se dégage une prodigieuse
quantité d’air et de vapeurs très raréfiées qui feraient
rompre le récipient, si on le lutoit trop exactement. Im-
médiatement après cet esprit recteur , il s eleve des vapeurs
qui se condensent dans le chapiteau de l’alambic et dans
le serpentin, et viennent se rassembler dans le récipient
Cette liqueur est blanche, laiteuse : elle entraîne avec elle
une certaine quantité d’huile essentielle qui se sépare ef
vient nager sur l’eau distillée. On continue la distillation
jusqu’à ç« que cçtte huile cesse de passer-, alors ou la sé-
'3~>6 i I. I M t N T $ T) E P lt A R Vl A C t t.
pare en versant toute la liqueur à plusieurs reprises, dans
un entonnoir de verre qu’on bouche avec un doigt: ou
laisse couler l’eau dans une bouteille : lorsque l’huile est
rassemblée, on la met à part dans un flacon qu’on bouche
bien , c’est ce que l’on nomme huile ^essentielle de thym.
Il reste dans l’alambic la décoction de la plante : on peut,
si l’on veut, la passer et la faire évaporer jusqu’à consis-
tance d’extrait : c’est ce que l’on nomme extrait de thym .
On prépare de la même maniéré toutes les huiles essen-
tielles des végétaux et de leurs parties: ou les distille à
feu nud , même les Heurs les plus délicates , quoique quel-
ques personnes recommandent de distiller les fleurs ail
bain-marie. J’ai remarqué que la chaleur étant moins forte,
on tire une moindre quantité d’huile essentielle , et que
celle qu’on obtient est plus fluide: d’où il arrive qu’elle
se mêle en plus grande quantité avec l’eau qui distille.
Cette manipulation est néanmoins très bonne, lorsqu’on
• se propose d’employer l’eau distillée aux usages de la Mé-
decine , parcequ’elle est alors plus chargée d’esprit recteur;
mais l’huile essentielle s’en trouve considérablement dé-
pourvue.
Remarques.
L’esprit recteur ou le gaz, qui s’élève dans les premiers
instants de la distillation, se raréfie beaucoup : il se dé-
gage en même temps que l’air contenu dans i’eau et dans
les plantes: ce qui, dans les commencements de la dis-
tillation, occasionne la rupture du récipient, lorsqu’on
n’a pas conservé un petit trou pour faciliter la sortie et la
condensation d’une partie de cet air et des vapeurs.
L’eau qui distille avec les huiles essentielles est saturée
. d’esprit recteur : elle est très efficace pour l’usage de la Mé-
decine. C’est à la faveur de cet esprit recteur, ou de ce
gaz , que ces eaux aromatiques sont blanches et laiteuses :
il sert d’intermede à unir en quelque maniéré une partie
de l’huile essentielle à l’eau distillée. On ne tire d’huile
essentielle qu’autant qu’il reste d’huile que l’esprit recteur
ne peut tenir en dissolution dans l’eau. Lorsque l’eau qui
distille cesse d’être laiteuse , il ne passe plus pour l’ordi-
naire d’huile essentielle; c’est à cette marque qu’on re-
corinoît qu’il faut cesser la distillation. J ai remarque ce-
pendant que la plupart des végétaux qui abondent en
huile
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 33^
linile essentielle en fournissent encore , même après quo
eau ne passe plus laiteuse; on l’obtient en augmentant
I le fei!’ 0,1 ne <lt>u F»n‘ mêler cette derniere huile avec la
première, parcequ’elle est entièrement privée d’esprit rec-
teur, et qu elle est moins odorante, moins fluide, et qu'elle
a une forte odeur empyreumatique. Les plantes desquelles
J ai tire cette seconde huile , sont le tliyin , le romarin, la
sabme, îa lavande. Vraisemblablement tous les végétaux
qui fournissent beaucoup d’huile essentielle, sont dans le
îiicme cas. Cette seconde huile essentielle n’a point été re-
marquée par Boerhaave , ni par Hoffmann , qui ont beau-
coup travaillé sur celte matière
l.’nnion de l'huile esseutiell'e à l'eau, par l’intermedo
de espnt recteur , n est pas bien intime: lis huiles essen-
telles s en séparent au bout d’un certain temps; quelques
lies ans espace de quelques mois , et d’autres après
quelques années, comme celles d’hyssope, de lavande de
romarin , de menthe , de rue, de Sabine, etc. 11 y a lk «
C présumer que la séparation 4e ces huiles vient de la
dissipation de l’esprit recteur, qui se fait au travers de»
bouchons, et du degré de fermentation que ces eaux
ép'ouvent quelque temps après qu’elles sont distillées Ces
eaux deviennentalors parfaitement claires et transparentes-
elles laissent déposer des matières mucilagineuses comme
vellTrTv ,u 1 riT i,10'l0,eS: U à F°r°s de le’s renôù!
vener avant qu elles parviennent a cet état.
orsqu’on distille les plantes aromatiques, à dessein
i::cz:r huUr esrtieilés’ n ^Lt ^ Ltz.
p urs ticdc 1 eau du réfrigérant, parvenue , lorsqu’on ra-
haiclut entière, ne. it et subitement le chapiteau de l’alam-
b c’ le (roid se communique jusqués dans l’intér-nr ’a
cucurbite , la distillation l'arrête en grau le par k “w,?,: *
essentielle cesse de monter sur le champ , J elle ne ^
monce a distiller que lorsque l’eau du réfrigérant a accmis
mi certain degré rte chaleur. 11 u’en est pa! de même'dn
serpuitm; la fraîcheur de i’eau qu’il contient ne se com
m nuque ,amais jusques dans l’alambic : on peut lorsoiriil
Se T'"’ rafraîd,ir Subit— serpentin 'Ly ^
3 ‘ re"f«™e ne rétrogradent jamais; mais lorsqu’on ,
lie une huile essentielle qui a la propriété de se fhtr nar
le froid , comme 1 huile d’jnis , par exemole • Il n v ? { ?
p0“U r‘,traidlir entièrement ni l’eau du serpentin ni
^ r,
DD O
éléments de pharmacie.
l’eau du réfrigérant, et de l’entretenir toujours tiede , sans
quoi l’h Lille , en se figeant, bouclieroit le serpentin et le
feroit crever avec danger.
Quoique les fleurs des plantes liliacées ne fournissent
pas d’huile essentielle par la distillation, ce n est pas une
raison pour conclure qu elles n en contiennent pas. nous
croyons qu’elles en contiennent; mais elle est si fugace,
qu’elle se dissipe toute en gaz incoercible , et même en
esprit recteur. On sait d’ailleurs que ces fleurs communi-
quent leur odeur aux substances graisseuses : or ce ne
peut-être qu’à raison de leur huile essentielle et de leur
résine odorante. J’avois proposé par forme de conjecture,
dans les éditions précédentes, de tirer l’huile essentielle
des plantes inodores , en les faisant distiller avec de i huile
et de l’eau salée dans la chaudière pour bain-marie ; mais
l’expérience m’a fait counoitre que ce moyen est insuffisant.
Observations siir les huiles essentielles.
Les huiles essentielles sont des liqueurs inflammables,
qui faisoiçnt partie des sucs des végétaux d’où elles ont
été tirées: c’est par conséquent un de leurs principes pro-
chains Le nom d 'essentielle leur a été donné pareequ odes
retiennent toute l’odeur de la plante. Les huiles essen-
tielles des végétaux doivent être considérées comme étant
la substance éthérée des matières résineuses: elles ont
aussi plusieurs propriétés des résines , et eltes enflèrent
considérablement des huiles grasses, comme nous l avons
dit en comparant leurs propriétés avec celles des huiles
grasses tirées par expression. , .
La nature, en formant ces sucs huileux résineux dans
les végétaux; 11e les a pas distribués également dans toutes
les parties des mêmes plantes : du moins l’expérience ap-
prend nue dans les unes ils résident dans les fleurs seule-
ment, comme dans la lavande; dans d’autres, comme le
î omar in , l’huile essentielle se trouve être contenue en plus
« 1 C* *11 .. L .In m-» n 1 P /"> 'T I I C O C fl P Q
fl
mde quantité dans les feuilles et dans les calices des
jieurs ; ?es pdlales ne fournissent nue de l’esprit recteur,
pareeque la délicatesse de ces pétales laisse dissiper 1 huile
essentielle à mesure qu’elle se forme dans celte partie du
,-,wtal ; et le peu de temps pendant lequel ces pétales sont
en ri sueur ne permet pas à llnule de prendre le degré d
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.' 33^
Consistance nécessaire pour s’y fixer comme dans les autre»
parties de lu plante.
Dans d’autres végétaux, l’huile essentielle réside dans
les racines, comme celles de benoîte: plusieurs fruits
comme les oranges, les citrons , ne contiennent de l’huii©
essentielle que dans la partie jaune de leur écorce.
Enfin il y a d’autres végétaux dont toutes les parties
fournissent de 1 huile essentielle, comme l'angélique -
mais cependant la racine et la semence en fournissent plus
que les feuilles et les tiges. 1
liseron trop long de rapporter toutes les variétés qu’on
remarque dans les végétaux sur la distribution inégale de*
ce principe huileux. Le petit nombre d’exemples que io
viens de donner est suffisant pour faire voir qu’il est diffi-
et peut-être impossible, d’établir quelques réglés géné-
rales sur les parties des végétaux qui doivent fournir l'huile
essentielle: il faut de nécessité les examiner toutes en par-
La quantité d’huile essentielle que les végétaux four-
lussent n est jamais la même toutes les années , quoiqu’on
les prenne dans le même état de maturité: ces différences
S°™C M0,"s ,,’a.vons fait, remarquer, viennent du plus mi
uu moins de secheresse des années.
Les plantes, dans les années où les pluies ont été neu
abondantes, fournissent beaucoup plus d’huile essentielle:
«t celtes qu elles rendent est un peu plus colorée.
es unies essentielles varient encore par leur consis-
ta ce : es unes sont épaisses comme du beurre , telles que
celles de roses, de persil, des racines d’énula
pana etc. Les autres sont fluides , et conservent cette flui-
di te tant qu elles n éprouvent point d’altération , comme
celles de thym, de romarin , de sauge, de marjolaine etc
D autres, quoiqu’également fluides . sont susceptibles dé
f hger, ou plutôt de se cryslalliser en totalité, par un froid
de huit degrés au-dessus de la congélation : ce sont foutes
les huiles essentielles que fournissent les semences des
plantes ombelhleres , comme l’anis, le fenouil, i’aneth
le cumin , etc. Ces lernieres huiles perdent en vieillis ni
la propmteue secougeier par le froid. Nous en examine-
roiis la cause dans un instant.
Toutes les huiles essentielles des plantes de notre clirn if
SOnt I>lus que l’eau i elles nagent à sa surfe T
Y ij ’
340 ÉLÉMENTS T) e pharmacie.
moins on n’en connolt point quant à présent qui soient
plus pesantes que l’eau : mais celles des mnticrcs vegc a c
exotiques, comme celle de girolle, de canelle, de Çasx
lignci , de muscade , de sassalras , de santal c.tnn , de bois
ri? Rhodes etc. se tiennent en partie sous 1 eau , et elles
nagent aussi quelquefois à sa surlace. Cette différence : pro-
vient du degré de chaleur que conserve 1 eau en disul an .
Lorsqu’elle^ est chaude l’huile nage , et elle va au fond
10,llToufom des huUcs essentielles ne leur est point une
qualité inhérente, comme plusieurs Ghymistcs ^onl pense^
la saison plus ou moins pluvieuse , ou la quantité il eau
employée Fpour distiller les plantes, peut apporter beau-
coifp de variété à la couleur de ces bu, les. El es sont en
général moins colorées lorsqu'on distille les plantes avec
Hfosièurs Chimistes disent que les plan tes seches rendent
plus d’huile essentielle que les plantes récentes: ils ont été
contredits, mais sans qu’on ait éclairci la p«roU
même nuelepeu d’expériences faites a ce sujet n ont pas etc
suivieslvectoutlesoincon^aWe
fait ces comparaisons sur aes poius D eces de.
. i „arfoC «ne même spécifier les especes ui.
^u’iry^drpirsquirendent davantage d'hui). essentielle
lorsqu'elles ^tmt seclics, tandis que d autres , contraire ,
en rendent mie plus grande quantité lorsqu clics son
Cej’ai pesé cent livres d’origan ronge récent et bien en
J ai pese cc o même terrein : je
fllH,r5 , cueilli k ' ai distille une part dans
lai V,fX^.heJ t j'ai fait sécher l’autre pour la
dîX ir/sLies ci.;quan>e livres de cet origan récent
ont rendu un g™S™4,, ^ 5/ cette même
tille es comme ci-dessus avec c n , rHstilla
£ Sue STem'biaMe à il ^édente; ce qn
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 34 1'
fait par conséquent deux gros seize grains d’huile esseai
tielle que cette plante seche a rendus de plus que lors-
qu’elle étoit fraîche.
Plusieurs habiles Chymistes , et particulièrement Hoff-
mann , cpii a beaucoup travaillé sur les huiles essentielles ,
recommandent d ajouter du sel marin aux végétaux qu’on
distille, et qui loumissent des huiles essentielles plus pe-
santes que l’eau, tels que le sassafras , le cental citrin ,
la caneile , etc. Le but de ce mélange est de donner à l’eau ,
contenue dans 1 alambic, plus de densité, afin qu’elle soit
en ( tat de recevoir un plus grand degré de chaleur, et par
la de volatiliser plus facilement les huiles pesantes qui se
bruleroient au fond de l’alainbicavantqu’ellespussents’éle-
ver/ Hoffmann dit à cette occasion que les huiles essentielles
qu on obtient par cette méthode , sont plus ténues , plus
belles , et qu’on en retire une plus grande quantité. Cepen-
< ant je n ai remarqué aucune différence entre l’une ou
1 autre manipulation , tant dans les qualités que dans les
quantités des huiles essentielles ; ainsi le sel marin est ab-
so J liment mutile. D’ailleurs , la plus grande pesanteur spé-
cifique de ces huiles comparées à l’eau, ne signifie rien
par rapport à leur volatilité : elle n 'empêche pas que ces
huiles ne s’élèvent au même degré de chaleur où s’élèvent
les autres huiles essentielles , même les plus légères
parcequ’elles sont aussi volatiles qu’elles.
Hoffmann condamne , avec raison , la méthode de
ceux qui prescrivent d’ajouter dans la distillation de ces
memes végétaux , du sel alituli, au lien de se) marin, par-
ceque le sel alxali décompose ces huiles: il s’empare de
Jeur acide , et les réduit en savon.
i
Des huiles essentielles tirées des écorces de certains fruits
eu prenant pour exemple celle de citron .
, 0n P"5!*"* cette huile à Paris en distillant les écorces
récentes des citrons avec de Peau, comme nous l’avons dit
pour les autres végétaux: mais en Provence et en Portu-
•gJ ’ °u es dirons sont très communs, on on tire l’huile
essentielle de deux manières , c’est-à-dire , par distillation,
et sans distillation.
Pour tirer cette huile sans distillation , on se sert d’une
V me remplie de petits clous , à-peu-près, semblable à
\ iij
3^2 ÜLÏMKNTS 7> 7 P H À R M A C I !.
celles qui servent à carder la laine : on râpe sur cette m a-î
chine les écorces jaunes des citrons, jusqu’à ce qu elles
soient usées entièrement : une grande partie de l’huile
essentielle coule naturellement ; elle se rassemble dans une
rigole qu’on a pratiquée a ce dessein, et on la reçoit omis
une bouteille. Lorsqu’on a ainsi râpé une certaine quan-
tité de citrons , on rainasse 1 écorce divisée, qui ressem e
à une pulpe: on l’exprime entre deux glaces pour taire
sortir l'huile essentielle qu’elle contient: on la laisse eclai-
cir, et ensuite on la décante. Ces deux procèdes iournis-
v sent donc deux especes d’huile essentielle de citron. On
‘ 61 se sert de cette huile pour enlever les taches de graisse sur
les étoffes; mais il faut observer de n’employer que
l’huile de citron distillée, pareeque celle qui na point
subi la distillation graisse l’étoffe. _
On prépare également desdeux maniérés 1 huile essentielle
des écorces de cédrat, de bergamote , à' orange & de limette.
Les huiles essentielles préparées sans distillation sont un
. I • ^rlânr rdlic finilC
peu m tains fluides” mais êlïes ont une odeur plus agréableque
celles distillées', parcequ’elles n’ont rien perdu de leur
1 h . • nn'nilifCf
esprit
V>Cli\io UloLlllCCO j uai — , < ^
recteur. Comme elles retiennent une petite quantité de mu-
cilage , elles se conservent moins long-temps que celles qui
en ont été privées par la distillation.
Rectification des huiles essentielles.
Les huiles essentielles , de même que les huiles gra sses ,
sont composées d’acide , d’eau , de terre et du principe in-
flammable ou phlogistique. Les différentes proposions
de ces substances donnent toutes les diflérences qu on
remarque entre les huiles. Le principe salin, dans les
huiles essentielles , paroit être i.thniment plus developp#
que dans les huiles tirées par expression : c est a ta uo
Jn:t attribuer la saveur caustique et brûlante ries -S
e tn è les Leur principe inflammable est auss. dans ,m
f ie dits les huiles grasses : la portion la plus tenue de ce
Principe se dissipe au bout d’un certain temps; elle emporte
fvêc éne presque toute l’odeur des huiles essent, elles; la
portion qui reste , acquiert une odeur rance ; .ce qui «a.
Su principe salin , qui se trouvant plus a nu , ag t parss»
moL sur les autres principes, qu. ne sont plus dans des
ELEMENTS DE P H A P, M A fi I E, 3/f3
proportions assez grandes pour contrebalancer son action.
L’odeur des huiles essentielles s’anéantit même entière-
ment au bout de quelques années : les huiles s’épaissisent
en totalité, et d autres en partie seulement: ces dernières
déposent au fond des bouteilles une matière résineuse do-
la consistance et d’une odeur fort approchante de celle de
la leiobenlhine ; tandis que l’huile essentielle qui surna,re
paroît n’avoir rien perdu de sa fluidité. Cette résine se dis-
sont dans l’huile essentielle lorsqu’on vient à l’agiter; elle
ne s en séparé pins, et accéléré considérablement sa défec-
tuosité. Les huiles essentielles des semences des plantes
ombe 11 flores, Parvenues a ce degré d’altération , ne sont plus
susceptibles de se cristalliser par un froid léger comme au-
paravant.
Les huiles essentielles légères des plantes de notre climat,
comme celles de thym, de romarin, de sauge, d’estra-
gon , etc. éprouvent les changements dont nous venons
de parler, infiniment plus promptement que les huiles pe-
santes de candie , de girofle , de sassafras , etc. On
s apperçoit du commencement de l’altération de ces huiles
par la couleur jaune qu’elles font prendre aux bouchons
de h ego qui bouchent les bouteilles, comme le fait l’acide
nitreux : on s’en apperçoit aussi par l'altération qu’elles
occasionnent aux papiers colorés qui coëffent les bouteilles
J ai eu souvent occasion de vérifier ces observations qui
sont de Geoffroy , Apothicaire.
Les huiles essentielles devenues rances , et qui ont perdu
en ierement leur odeur, ne peuvent plus la recouvrer par
la rectification ordinaire, pareequ’efles sont alors privées
, 0111 -ni espiit lecteui . Cependant il y a des moyens de
leur rendre toutes leurs propriétés , comme nous allons le
«lue en parlant des difïérentes manières dont on procédé u
leur rectification. 1
■°. On met dans un grand alambic l’imite essentielle
<1 oïl veut rectifier, celle de romarin , par exemple, avec
ouamvh- 6 ^ mème r'fl,e r<5cente’ et une suffisan te
l'avnh ]' °aU m" pr°Cede à 13 <Ustil!at!o" comme nous
avons j, t précédemment ; l'huile essentielle gâtée par vé-
ti te se rectifie ; elle se sature d’une nouvelle quantild d'es-
nit lj'CJUrf\et e s’t!cve avec l’huile essentielle que fonr-
P-mte verte. Cette maniéré de rectifier les huiles
sscnticües est préférable à Lûtes celles qu’on peut ima-i-
Y iv
344 T, LÉMÎKTS DE PHARMACIE.
ncr ; l’huile essentielle est entièrement renouvellée.'
2°. Lorsque les huiles essentielles ne sont pas dans un
état de défectuosité , tel que celui que nous venons de sup-
poser, et qu’on veut les rectifier , seulement pour les rendre
plus tenues, ou pour les débarrasser de leur couleur ,
comme l’huile d’absinthe , par exemple , on met cette huile
dans une cornue de verre que l’on place dans le bain de sable
d’un fourneau : on adapte un récipient au bec de la cornue ,
et on procédé à la distillation par une chaleur modérée ,
et à-peu-près semblable à celle de l’eau bouillante. L’huile
essentielle qui passe est limpide et presque sans couleur.
On cesse la distillation, lorsqu’on s’apperçoit qu'elle com-
ïnence à se colorer, et que celle qui reste dans la cornue ,
est devenue épaisse comme de la térébenthine. On serre
l’huile rectifiée dans un flacon de crystal qui bouch®
bien.
v- 1 1 •
11 reste dans la cornue une matière résineuse épaisse ,
qu’on rejette comme inutile.
On rectifie de la même maniéré toutes les huiles essen-
tielles qui ont besoin de l’être.
Toutes les huiles essentielles diminuent considéra-
blement pendant leur rectification, les unes d’environ un
tiers , et d’autres davantage; cela dépend de l’état de dé-
périssement où elles se trouvent lorsqu on les rectifie . <n
général on en retire d’autant moins , qu’elles sont plus
altérées par vétusté. .
Chaque fois qu’on rectifie une huile essentielle quel-
conque , il y a une partie qui se décompose; ce qu’on
Teconnoît facilement par le résidu qui reste au fond de la
cornue , et par la petite quantité d'eau acide qui se trouve
dans le récipient , sous l’huile rectifiée. Ce principe n’étoit
nullement apparent avant qu’on soumît l’huile essentielle
à la rectification : il doit sa séparation à quelque portion de
phlogis tique qui s’est dissipée pendant la rectification , et
qui a quitté le principe aqueux. Si l’on faisoit distil.cr
ainsi un grand nombre de fois une même quantité d’huile ,
on la réduiroit toute en eau et en matière résineuse; si 1 on
distilloit ensuite celte matière résineuse , on la réduiroit en
charbon :ce charbon , brûlé à l’air libre, se réduit ensuite
en terre.
Lorsqu’on veut que les huiles essentielles se conservent
le plus long- temps qu’il est possible en bon état, il taut le*
ÉLÉMENTS D E P H A H M A C I F.
renfermer dans des flacons de crystal , bouchés aussi de
crystal ; tenir les flacons entièrement pleins, du moins
autant qu’on le peut; ne les déboucher que le moins sou-
vent qu’il est possible, et les placer dans un endroit frais.
Des huiles essentielles falsifiées , et. fies moyens
cle reconnoitre ces falsifications.
Un. Apothicaire 11e doit employer que les huiles essen-
tielles qu’il a préparées lui-mèine, ou du moins qui ont
été préparées par des gens qu’il connoif pour être exacts.
Presque toutes celles qui sont cheres, et qui nous sont en-
voyées par les étrangers, sont mélangées; les unes avec
des huiles essentielles de moindre valeur , les autres avec
des huiles essentielles d’autres substances , et auxquelles
on a lait perdre leur odeur en les exposant à Pair , ou en
les laissant vieillir ; d’autres avec des huiles grasses , comme
sont celles d’olives , d’amandes douces , etc. et d’autres
enfin avec de l’esprit de vin.
Celles sujettes a etre mêlées avec des huiles grasses , sont
celles de canelle, de girofle, de macis, de muscades, de
sassafras , de bois de Rhodes, etc. Ces huiles nous viennent
par la Hollande, elles coûtent moins que celles qu’on pré-
pare soi-ineme : c est ce qui est cause que peu d’artistes
se donnent la peine de les préparer. Voici le moyen de
reconnoitre ces fraudes. i°. On imbibe un morceau de
papier blanc d’une de ces huiles, et on le fait chauffer ié-
gM' ment; 1 huile essentielle, étant volatile, se dissipe en
entier , et laisse le papier pénétré par l’huile grasse , qui
ne peut se dissiper de la même maniéré. Lorsque l’huile
essentielle est pure , le papier reste parfaitement sec ,
blanc , et ne paroit nullement avoir été mouillé par de
1 huile ; en un mot , on peut écrire dessus comme aupara-
vant. r
En distillant au bain-marie ces huiles falsifiées , la
poriion d’huile essentielle passe dans la distillation , et
1 huile grasse reste au fond cl u vaisseau, parcequ’elle ne
peuL s clever au degré de chaleur de l’eau bouillante.
Quelques personnes croient qu’on peut falsifier les huiles
essentielles, en mettant des huiles grasses dans l’alambic
avec les végétaux qu’on distille ; mais c’est une erreur. La
chaleur de l’eau bouillante n’est pas suffisante pour faire
eiever les huiles gesses pendant la distillation, et l’huile
i
34-6 ELEMENTS PE P "H ARM A C. I JE.
essentielle des végétaux n’en volatilise aucune portion,
comme je m’en suis assuré par l'expérience. Enfin , on ne
tire pas plusd’huile essentielle, quesî l’on n’eût point ajouté
d'huile grasse, ainû cette espece de falsification n’est point
à craindre.
Plusieurs parfumeurs vendent pour huiles essentielles de
lavande, de thym , de marjolaine, etc. l’infusion de ces
fleurs et plantes dans les huiles grasses : mais on peut re-
connoitre ces Iraudes par les moyens dont nous venons de
parler; et encore en les mêlant avec de l’esprit de vin , elles
se troublent et elles se précipitent au lien de se dissoudre.
Presque toutes les huiles essentielles céphaliques ,
comme celles de thym, de romarin, de sauvage , de la-
vande, de marjolaine, de polium , etc. et les huiles essen-
tielles carminatives , comme celles d’anis, de fenouil, de
cumin , de carvi , etc. sont sujettes à être mêlées avec de
l'essence de térébenthine très rectifiée. Il y a des gens qui
mettent même cette derniere huile essentielle dans l’alam-
bic avec les plantes afin que . distillant en même temps
que les huiles essentielles, elles se rectifie en se mêlant
avec elles. Cette fraude est difficile à reconnoitre lorsque
l’essence de térébenthine est bien rectifiée. Cependant il
est possible de s’en appercevoir en imbibant un linge de
ces huiles essentielles falsifiées. On les laisse à Pair pendant
quelques heures: l’odeur aromatique des huiles essentielles
des plantes, étant plus volatile, se dissipe la première, le
linge reste imprégné de l’odeur de l’essence de térében-
th ine. L’affmitéde l’essence de térébenthine avec ceshuiles
est si grande, qu’il est absolument impossible de les sé-
parer i’une de l’autre; on ne peut tout au plus que recon-
noître la fraude.
Les huiles essentielles céphaliques dont nous venons de
parler, ainsi que celles de citron, de cédrat, de berga-
mote, d’orange, de limette, etc. sont encore sujettes à
être falsifiées avec de l’esprit de vin , en place d’essence de
térébenthine. Cette falsification altéré infiniment moins les
huiles essentielles. On la reconnoît en les mêlant avec de
l’eau : le mélange devient blanc et laiteux sur-le-champ ;
l’esprit de vin s’unit à l’eau , et l’huile essentielle vient na-
ger a la surface; on la peut séparer par le moyen d’un en-
tonnoir, et la rectifier comme nous l’avons dit précédem-
ment. Ou peut encore verser dans un tube de verre un poids
i lImîXTS DK PHARMACIE. 3zj7
donné de l’huile essentielle qu’on soupçonne être alongée
par de l’esprit de vin : on ajoute de l’eau : on agite Je mé-
lange : on le laisse s’éclaircir : on décante l’huile: on la
pose ; ce dont elle se trouve etre diminuée, est la quantité
ci esprit de vin qu’elle contenoit qui s’est mêlée à l’eau.
A l’égard de celles qui sont altérées par le mélange
d’une huile essentielle de peu de valeur, dont on a laissé
perdre l’odeur, il n’est pas possible d’en reconnoîlre la fal-
sification , si ce n’est par leur odeur, qui est toujours plus
foible que celle des huiles essentielles non altérées.
Observations sur la quantité d'huile essentielle quon
tire de plusieurs végétaux.
Nous ajoutons a la suite de tout ce que nous avons dit
sur les huiles essentielles , nos observations sur un certain
nombre de végétaux , relativement à la quantité d’huile
essentielle qu’ils fournissent. J’aurois désiré que ces obser-
vations hissent plus nombreuses, afin de pouvoir établir
quelques principes généraux sur cette matière; ce qui ne
manqueroit pas de donner beaucoup de comioissances
sur la végétation en général. Je suis persuadé qu’on ob-
serveroit que plusieurs plantes qui , dans certaines années,
ont fourni davantage d’huile essentielle dans leur état de
fraîcheur , que lorsqu’elles étoient desséchées, fourniroient
au contraire, dans d’autres années, plus d’huile essen-
tielle , étant distillées dans cet état de sécheresse , que dis-
tillées dans leur état de. fraîcheur, Quoi qu il en soit , je
pense que le peu d’observations que je rapporte sur cette
matière , sera toujours lort utile a ceux qui ont occasion
de travailler sur le même sujet, il est intéressant pour ceux
qui ont besoin de préparer des huiles essentielles, de savoir
a-peu-près ^nubien chaque plante en fournit.
Je dois encore observer que toutes les fois qu’on distille
une plante pour en tirer l’huile essentielle, on en obtient
toujours davantage, tontes choses égales d’ailleurs, lors-
qu’on en distille beaucoup à la fois. J l y a des plantes qui
en contiennent si peu , qu’on ne recueille point d’huile
essentielle, lorsqu’on les distille eu petite quantité.
hi I on distilloit la même plante dans différents états de
maturité, séchée et non séchée, on observeroit que le
temps de la floraison ne seroit pas toujours le plus ayan-
/
348 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
tageux pour distiller toutes les plantes : il y en a qui four-
niroient plus d’huile avant la floraison, tandis que d’autres
r* • • l \
en fourniroient davantage après
J
Absinthe. Vingt-cinq livres de grande absinthe ont
fourni, au mois de Juillet 1769, dix gros d huile essen-
tielle.
Au mois de Juillet 1766, cent soixante livres de la
même plante ont rendu cinqonceset demie d hune essen-
tielle : l'été étoit très pluvieux. Par proportion au produit
de l’année 17 69, j’aurois dû tirer onze onces cinq gros
d’huile.
Dans le même mois de Juillet 17 66, sept cents c.ouze
livres d’absinthe semblable , en fleur comme la précédente ,
m’ont rendu vingt onces d huile essentielle , au lieu de
trente cinq onces cinq gros que j’aurois dû tirer, propoi-
tionnellement au produit de l’année 1759. .
L’huile essentielle d’absinthe est ordinairement d une
couleur verte très foncée: elle est moins fluide que la plu-
part des autres huiles essentielles : sa couleur vient d’un
principe résineux qu’elle enleve par la distillation.
Aneik. Soixante livres d’aneth récent, distillées au mois
de septembre 1 7 63 , m’ont rendu une once et demie o hui e
essentielle , d’une légère couleur citrine. ^
Quatre livres de semences d'aneth seches m ont fourni
deux onces d’huile semblable à la précédente, mais plus
odorante. ... ,
Viimt livres de semences d' aneth recentes, distiLées au
mois d’octobre 1700, m’ont rendu douze onces d huile
essentielle blanche et très fluide.
Ariis. Huit livres de semences d’anis nouveau , distillées
au mois de mars 17Û0 , m’ont rendu deux onces six gros
d’huile essentielle. Dans une autre opération, et a la
meme dose, en me servant de l’eau de la duj. dation pre-
cedente , j’ai tiré trois onces et demie tPhujle essentielle.
Au mois de janvier 1761 , j’ai distillé seize nvres c e paier-
ies semences nouvelles , et j’en ai tiré sept onces d huile
essentielle. Cette huile se crystali.se a une température de
dix degrés au-dessus de la congélation -.lorsque par vétusti
elle commence à rancir, elle perd la propriété de se crys-
Ul[fiolsde Rhodes. Quatre-vingts livres de bois de Rhodes *
distillées en une seule fois , m’ont fourni neuf gros u nuiift
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 3^
essentielle, légère, un peu jaune, et d’une odeur admira-
ble. Dans une semblable opération, une pareille quantité
de même bois, mais mieux choisi, c’est-à-dire pins dur
et plus résineux, m’a rendu deux onces d’huile semblable
à la précédente.
Les Hollandois préparent une huile de bois de Rhodes
avec de l’huile grasse, dans laquelle ils font infuser du bois
de Khodes râpé. D’autres préparent cette huile, en mêlant
à de l’huile d’olives la portion d’huile qui sort la première
du bois de Rhodes , losqu’on le distille à sec dans une
cornue : mais toutes les huiles de Rhodes qui nous vien-
nent de Hollande, sont absolument mauvaises, et n’ont
aucune ressemblance avec celle dont nous parlons, si ce
n’est par le nom seulement.
Camomille romaine. Quatre-vingt-deux livres de fleurs
de camomille , récentes et mondées de toute herbe , dis-
tillées au mois de Juillet 1766, ont rendu treize gros d’huile
essentielle, d’une belle couleur bleue. Huit jours après,
j’ai distillé une pareille quantité de heurs récentes , et ( gaie-
ment mondées : j’ai tiré dix-huit gros d’huile essentielle ,
semblable à la précédente. Dans cette seconde distillation ,
je me suis servi de l’eau provenant de la distillation
précédente. L’été de celte année a été très pluvieux.
J'ai mis eu distillation quatre-vingt livres de queues
séparées des fleurs ci-dessus , qui 11’ont fourni qu’un demi-
gros d’huile essentielle , d’une couleur citrine.
La plupart des Chymistes qui ont préparé de l’huile
essentielle de camomille, disent que dans notre climat 011
ne peut I obtenir bleue, comme avec les fleurs de cette
même plante cultivée dans les pays chauds. D’autres Chy-
mistes prétendent que cette couleur vient du cuivre de
l’alambic dans lequel on la prépare. Mais je puis assurer
le contraire : j’ai préparé celle de notre climat dans un alam-
bic d’étain ; elle 11’eri a pas été moins bleue : ce n’est qu’au
bout des deux années, que sa couleur à commencée à
changer, et quelle est devenue un peu verdâtre. J’ai préparé
cette même huile dans' des années seches : elle étoit d’une
couleur citrine , quoiqu’elle fût distillée dans un alambic
de cuivre , bien étamé à la vérité. Je pense que la couleur
de cette huile lui vient d’un principe résineux verd, qui
est contenu dans celte Heur en très grande quantité ,
lequel monte en partie avec huile essentielle pendant la
o5o éléments de pharmacie.
distillation. Mais cette couleur disparoît entièrement art
bout de quelques années , et l’huile devient d’une couleur
ambrée.
Carielle. La canelle ordinaire fournit une si petite
quantité d’huile essentielle , qu’on a été obligé de renoncer
à la préparer en Europe , à cause de sorr prix excessif. Douze
livres et demie de canelle rendent une eau très odorante ,
qui contient ordinairement depuis quelques gouttes, jusqu’à
un gros d’huile essentielle, blanche, fluide, d’une odeur
agréable-, en un mot, cette huile n’a aucune ressemblance
avec celle que préparent les Hollandois , parcequ’ils n®
l’envoient jamais pure, mais au contraire toujours falsi-
fiée.
Il y a une espece de canelle qu’on nomme cassia lignea
fin, pour le distinguer d’une grosse écorce plus brune que
la canelle , et qu’on nomme aussi cassia lignea : celui
dont nous parlons ressemble très fort à la canelle ; il a
beaucoup moins d’odeur. J’ai tiré de douze livres et demie
de cette espece de cassia lignea , deux gros et demi d’huile
si semblable à celle de la canelle ordinaire, qu’il n’étoit
pas possible de la distinguer.
Comme la canelle fournit très peu d’huile essentielle ,
quelques personnes croyoient que toute la canelle qui est
dans le commerce avoit été distillée par les Hollandois , pro-
priétaires du pays où elle croît, mais on a reconnu le con-
traire. Il étoit plus simple d’imaginer qu’il devoit y avoir
dans le pays quelques autres substances qui appartiennent
au canellier , et qui fournissaient davantage d'huile que
la canelle elle - même ; on bien qu’il croissoit d’autres
substances végétales du genre du canellier et de la canelle,
propres à fournir une plus grande quantité d’huile sembla-
ble à celle qu’on tire de la canelle : cette idée vient d’èlre
confirmée par les faits. Depuis quelques années ou nous
apporte des Indes une écorce épaisse d’environ six ou huit
lignes, d’une couleur et d’une odeur semblables à celles
de la canelle ordinaire : cette écorce étant mafliée est in-
finiment plus piquante que ta canelle; mais elle se délaie
dans la bouche, et y laisse une arriere-saveur mucilagi-
neuse. On prétend que cette matière est la première écorce
de l’arbre qui produit la canelle.
Soixante et quatorze livres de cette espece de canelle ^
m’ont rendu vingt onçes six gros d huile essentielle ci-
*-l f*
35 1
ÉLÉMENTS Ti E PHARMACIE.
trine , d une oiteur plus suave et plus franche que toutes
les huiles de caaelle qui nous viennent de Hollande et
ne différent pas beaucoup de celle qu’on tire de la ’ca-
nelle ordinaire. Dans une autre opération soixante-deux
livres de même canelle m’ont rendu treize* onces six iiros
d’huile essentielle semblable. b
L'huile essentielle de canelle est plus pesante que
1 eau ; elle se tient dessous. Comme elle est précieuse , on
aime à lavoir entièrement séparée de toute l’eau avec
laquene elle a distillé, mais sans déchet ; ce qui est assez
dit ii cile. J ai imaginé d’exposer celle-ci à un froid de six
degres au-dessous Je la glace; l’eau a gelé entièrement ;
elle doit adhérente au flacon, tandis que l’huile ne J ’étoit
pas; je lai décantée, et par ce moyen je l’ai privée de
toute Humidité , sans aucune perte. J’observerai à cette
Occasion que lorsque cette huile éprouve un froid de huit
degrés au-dessous du terme de la glace , elle s’épaissit, se
fige un peu , et se crystalhse en partie.
Depuis quelques années, on a introduit dans le com-
merce la graine du caneÙier ; j’ai obtenu, de dix livres
de cette graine, une once d’huile essentielle semblable à
fa precedente.
Ca/Vi- mois d’avril i'Ç9, j’ai distillé six livres de
semences de carvi nouveau , sans être pilé : j’ai obtenu
quatre onces et demie d’huile essentielle presque sans cou-
leur. 1
Cltro*f- Dix-livres de zestes de citrons ont rendu deux
onces d .unie essentielle d’une légère couleur citrine.
Coriandre Cent soixante et quatre livres de seinem’es de
conande seche , distillées en deux fois, au mois de juin
la7°j p,n tourai c!lU onces quatre gros d’iiuile essentielle
xiLude legerement citrine.
Cube b es ou poivre à queue . Douze livres et demie do
cette grame, m’ont rendu deux onces et un gros d’huile
essentielle , d’une légère couleur verte , n’ayant presque
point d odeur : cette huile n’est point fluide comme les
auties huiles essentielles : elle a une consistance à-peu-nrès
semblable à celle de l’huile d’amandes douces. ? 1
Vm^ 'ivres (ie ^mences de cumin nouveau ,
,7d,.’ °m ,enJu ^ouze oiues
u', essentielle, legerement cifrme.
J^uiula camp u a a . Douze livres de cette racine récente,
^52 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
distillées en une seule fois au mois de septembre 1760,'
m’ont rendu un demi-gros d'huile essentielle , qui s’est
cristallisée bien facilement.
' Fenouil . Six livres de semences de fenouil , distillées en
line seule fois, au mois de mars 1760, m’ont fourni deux
onces d’huile essentielle.
Au mois de juillet 17 66, j’ai distillé en une seule fois
soixante et quinze livres de semences de fenouil , qui m’ont
rendu trente onces d’huile essentielle ; cela fait par propor-
tion cinq onces d’huile que j’ai tirées de plus : cette diffé-
rence vient de ce que cette derniere opération a cté faite
plus en grand ; ce qui est toujours plus avantageux.
L’huile essentielle de semences de fenouil se crvstallise
comme celle de semence d’anis ; mais elle ne commence
à le faire que par un froid de cinq degrés au-dessous de
la glace.
Fleurs de noix. Cinq livres de fleurs de noix , distillées
au mois d’avril 1759 , m’ont rendu vingt grains d’huile
essentielle, d’un blanc mat comme de la cire blanche, sans
odeur, et ayant la consistance <3ju beurre.
Fleurs d’oranges. Soixante-douze livres de ces fleurs ,
récentes et bien fraîches , distillées au mois de juillet 1 j ; d ,
m’ont rendu une once six gros d huile essentielle pailaite-
ment blanche , sans couleur : le temps qui a précédé a été
froid et pluvieux.
Ou donne à cette huile essentielle le nom de neroLi. hile
est bien différente pour la pureté et pour l’odeur de celle
du commerce , a laquelle on donne le meme nom.
Genievre . Les baies de genievre varient beaucoup par
rapport à la quantité d’huile essentielle qu’elles fournis-
sent : cela dépend du degré de maturité, et même des
Quarante-trois livres de genievre distillées au mois de
novembre 1759, et peu avant sa maturité, n’ont rendu
qu’un gros d’huile essentielle, tandis que dix livres de
genievre de la même année , mais cueilli beaucoup plus
tard ont rendu quatre gros d huile essentielle. _
Au mois de janvier 1764 , j’ai distillé deux septiers de
oenievre, mesure de Paris, qui m’ont fourni dix-neut
onces d’huile essentielle légèrement citrme. _
En 1760, au mois de décembre, deux septiers de ge-
nievre pesant ensemble deux cents cinquante sept 1VQS>
^lémints t> t phumack; 353
m’ont rendu une livre huit onces six gros d’huile essentielle
très belle. J’ai distillé, au mois d’octobre 1 773, un setier de
genievre qui pesoit cent quarante-quatre livres; j’ai obtenu
seize onces d’huile essentielle, très lluide et légèrement
ambrée. . D
f Au 1110IS (îe novembre 17 j5 , deux seliers de genievre
ïecent , pesant deux cents trente-six livres, distillés en,
quatre fois, m’ont rendu deux livres d’huile essentielle*
orsqu 011 ne pile pas un peu les baies, 011 tire presqu»
les deux tiers de moins d’huile. /
Hysope. Vingt livres d’hvsope en fleurs, distillées an
mois de juillet i757, m’ont rendu six gros d’huile essen-
tielie , d une légère couleur ambrée.
Quatre-vingt-une livres d’hysope , pareillement en fleurs
et recente, distillées au commencement de juillet 1769*
mont fendu deux onces cinq gros vingt-quatre grains
(1 il Lille essentielle de couleur ambrée»
J ai fait sécher quatre-vingt-dix-huit livres de la mêm»
plante, cueillie eu même temps que la précédente, quiétant
iechees , se sont trouvées peser soixante-trois livres; j’ai
distille ces soixante-trois livres d’hysope, qui m’ont fourni
, eux ollce« trois gros et demi d’huile essentielle, semblable
a la precedente , mais plus colorée.
Luvande. Quinze livres de fleurs de lavande, distillées
au mois d août i752, en une seule fois, ont rendu cinq
onces et demie d’huile essentielle, d’une légère couleur
citrine. D
Trente-quatre livres de fleurs de lavande, distillées au
mois de juillet i?63, ont rendu sept onces d’huile essen*
tielie, d une légère couleur citrine.
Quatre-vingts livres des mêmes fleurs, distillées au mois
d août de la meme année, ont rendu une livre neuf onces
coideureSSentie le> semblableà la Précédente et delà même
Cinq livres de queues, parfaitement exemptes de fleurs.
6 ni °nt fourni flue quelques gouttes d’huile essentielle.
JllanTette ?u ?’;aine dG Paradis, Vingt-cinq livres de
te gi aine, distillées au mois d’octobre 1764, m’ont
et drmi d’!Ulile essentielle- Cette «raine est
Marjolaine, Cent cinquante livres de cette plante 4
354 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
récente et en fleurs, distillées au mois de juillet 1760 , on£
fourni quinze onces d’huile essentielle , un peu citrine.
D’une autre part, j’ai fait sécher trente livres de cette
même plante, cueillies le même jour et dans le même
terrains : elles se sont réduites à huit livres quatorze onces
par la dessiccation ; j’ai distillé ces huit livres quatorze
onces de plantes ainsi séchées ; elles m’ont rendu deux
onces deux gros d’huile essentielle , absolument semblable
à la précédente. 11 résulte de ces expériences , que cette
plante séchée a rendu six gros d’huile de moins que n’en
auroient rendu trente livres de la même plante récente.
Au mois d’août 1766 , j’ai pareillement distillé cent
livres de marjolaine récente et en fleurs : je n’ai obtenu
que quatre onces d’huile essentielle semblable aux précé-
dentes.
Au mois de juin 1769, cent cinquante-six livres de
marjolaine en fleurs et récente rn’ont fourni trois onces
cinq gros d’huile essentielle.
Matricaire. Cinquante-six livres de matricaire en fleurs ,
distillées au mois de septembre 17 63, rn’ont fourni une
once et demie d’huile essentielle , d’une légère couleur
citrine.
Menthe de jardin . Quatre-vingt-seize livres de menthe
de jardin, distillées au mois d’aout 1763, ont rendu une
once d’huile essentielle, d’une légère couleur rouge.
Mille-feuille. Soixante et douze livres de mille-feuille
en fleurs, distillées au mois de septembre 1760, n’ont
point rendu d’huile essentielle ; l’eau avoit beaucoup d’o-
deur, et elle étoit un peu blanche laiteuse. .
Myrte. Dix livres de feuilles de myrte m’ont rendu un
gros d’huile essentielle un peu verte.
Origan blanc. Cent cinquante livres d’origan blanc , ré-
cent et en fleurs, distillées au mois de juillet 1760, m’ont
rendu quinze onces d’huile essentielle un peu citrine, mais
très fluide.
j’ai fait scchei* trente livres de la meme plante, qui se
sont réduites j huit livres quatorze onces après la dessicca-
tion *r je les ai soumises a la distillation avec de 1 eau puie .
je n’ai obtenu que deux onces deux gros d’huile essentielle,
semblable à la précédente , au lieu de trois onces que j’au-
rois dû tirer : c’est par conséquent six gros d’huile essen-
tielle qui s’est dissipée pendant la dessiccation de la plante»
iL^MENTJ B E PHARMACIE. 355
Au mois ci-août t773 , j’ai distillé en une seule fois
soixante-huit livres d’origan blanc, récent et bien en Heurs
qui m ont rendu deux onces et demie d'huile essentielle un
peu ambrée. • ucue uu
, °riSan .muëe- Cinquante livres d’origan à fleurs rouges ■
recent et bien en fleurs, distillées au mois d'août t fôt’
en une seule lois , ont rendu un gros cinquante-quatre
grains d hiule essentielle, d’une légère couleur rougeâtre.
une autre part j’ai fait sécher cinquante livres du
meme origan , cueilli en même temps et dans le mémo
rram, lorsqu il a été suffisamment sec, je l’ai distillé
tic lie'. 16 S6U * l0‘S’ ,ai obtenu 1uatre 8ros d’huile essen-
Persd. Soixante livres de persil , presque en fleurs
m ont fourni quatre gros d’huile essentielle très verte et
de la consistance du beurre. ’
Ravme Sara. Quinze livres d’écorces du bois de ravine
sara concassé, distillées au mois de janvier ,77f
rendu deux onces d huile essentielle de couleu/citr ne I a
plus grande partie de cette huile se tient sous i’eau et
1 autre surnage. Cette huile se crystallise par un froid’ do
seize degres au-dessous de la glace. Cette écorce fournit
beaucoup d esprit recteur. L’eau qui a passé avec I’h„h„
essenüelle au commencement de la distillation , étoit très
blanche et laiteuse. * ^
Jr Vi»gt-mre livres de cette plante récente, prise en-
tre fleurs et grau, es , distillées au mois d’août iTf !”
m ont rendu qu’un gros d’huile essentielle. Mais dix fl’vres
de semences de la même plante m’ont rendu deux onces
d huile essentielle semblable à la précédente.
, JiomarLn- Vingt-quatre livres de feuilles de romarin i
récentes , distillées en une seule fois au mois de mars
i/j8, mont rendu une once d’huile essentielle, d’une
couleur ambrée. , * un®
Roses pâles. Quatre-vingts livres de roses pâles avec
leur calice, distillées au mois de juin i 771 m’ont fnn • *
un gros d’huile essentielle , d’une légère couleur de rose et
ros!f ° TT dl* beurre’ Lorsq»’on sépare lee calices des
roses, on tire beaucoup moins d’huile, et elle n’est pas me !
la ,Sbt thh,e: ,U ‘IS P°1SSem WS à la maniéré de
w Z ij
56 ÉLÉMENTS D B PHARMACIE.
Sabine. Six livres de sabine récente , distillées au moi^
de septembre 1760 , mont rendu quatre gros d’huile
essentielle.
Vingt-trois livres de sabine récente , distillées au mois
d’août 1757, m'ont rendu quatre onces et demie d’huil®
semblable.
Quatre-vingt-huit livres de sabine récente , distillées au
mois de mai 1769 , temps sec , m’ont rendu dix-huit onces
d’huile essentielle , très légèrement ambrée.
Au mois de mai de la même année , soixante-dix-huit li-
vres de sabine , prises dans un autre terrain et distillées , ré-
centes , m’ont rendu vingt onces deux gros d’huile essen-
tielle semblable à la précédente.
Au mois de novembre 1773, cent cinquante livres d«
sabine récente, distillées en deux fois , m’ont fourni deux
livres cinq onces et demie d’huile essentielle.
Sassafras. Soixante livres de sassafras, coupées mehu;
ont rendu dix onces et demie d’huile essentielle, d’une
couleur ambrée.
D’une pareille distillation , en me servant de 1 eau de
la distillation précédente , j’ai tiré de la même quantité
du même bois douze onces et demie d’huile. Dautres
fois j’ai tiré treize onces et demie, et treize onces cinq
gros d’huile essentielle semblable.
Dans u fi 6 autre distillation , j ai ajoute a soixante livres
de sassafras , douze livres de sel marin ; et me servant de
l’eau des distillations précédentes , je n’ai obtenu qu onze
onces d’huile essentielle.
L’huile essentielle de sassafras, cômme celles tirees des
matières exotiques, se tient en plus grande partie sous
l’eau et l’autre surnage; mais si l’eau est un peu trede,
toute l’huile surnage.
Sauge. Quarante-six livres de grande sauge en llems,
distillées au mois de juillet 1763 , ont rendu deux onces
et demie d’huile essentielle d’une légère couleur ci truie.
Quarante-huit livres de la même plante en fleurs , dis-
tillées au mois de juillet 1765, ont fourni trois onces
d’huile essentielle , semblable à la précédente.
Au mois de juin 1767, j’ai distillé cent soixante-huit
livres de grande sauge, qui ne m’ont rendu que deux on-
ces trois gros d’huile essentielle. Le printemps av oit et e
fort pluvieux, même jusqu’au moment ou j ai lait cetto
derniere distillation.
iÉL^MENTS DE PHARMACIE? 3 5 J
Serpolet. Trente livres de serpolet récent, en fleurs,
distillées au mois d’août 1763 , ont fourni un demi-
gros d’huile très colorée, tirant sur le rouge. Cette plante
est très aromatique ; cependant elle rend bien peu d’huile
essentielle : il y a lieu de présumer qu’elle en fourniioit
davantage, si on la faisoit dessécher avant de la distiller.
Tanaisie. Soixante et douze livres de tanaisie en fleurs,’
distillées au mois d’août 1760, ont fourni une once et
demie d’huile essentielle, d’une légère couleur citrine.
Cinq cents vingt livres de tanaisie bien en fleurs ré-
centes, distillées en septfois, aux mois de juillet et d’août
1769, m’ont fourni vingt-six onces quatre gros d’huile
essentielle légèrement ambrée. Le temps qui avoit précédé
la cueillette avoit été très sec.
Les huiles essentielles ont, en général, les vertus des Vertu*
plantes qui les ont fournies: c’est pourquoi il seroit in- feess(.hui"
utile et trop long de parler de leurs vertus l’une après i’au- «entiel-
tre. Nous ferons observer seulement que les vertus des les.,
huiles essentielles sont plus marquées et dans un plus
grand degré: elles sont'en général, actives, pénétrantes,
et elles agissent plus promptement et plus puissamment
que les plantes d’où on les a tirées : il faut par conséquent
éviter de les faire prendre seules; elles s’attachent à la
gorge, occasionnent des picotements , des chaleurs exces-
sives , et même des ampoules. Plusieurs de ces huiles sont
même caustiques , appliquées à l’extérieur, et font l’effet
d’un vésicatoire: tel(es sont les huiles légères des plantes
céphaliques indigènes , comme l’huile essentielle de thym,
desauge , de marjolaine, etc.
La dose est depuis une goutte jusqu’à huit. Dose;
»
Baume de Vincegucre , de Laictoure ou de Condom:
C’est un mélange d’huiles essentielles , ou une mix-
tuie, et non un baume; sa dénomination est impropre.
Nous verrons dans une autre occasion quels sont les mé-
dicaments qui doivent porter le nom de baume.
If* Huiles essentielles rectifiées de lavande,
de térébenthine ,
de pétrole,
de genievre ,
de girofle ,
Ziij
358 Eléments de pharmacie.
5 luiles essentielles rectifiées de macis ,
Camphre , -
Safran pulvérisé , Ç aa*
AIusc , ^
Ambre gris pulvérisé , 5
acis, 7 __ ,
de muscade, yua * ' J h*
de benjoin rectifiée , . 5 h»
aa.
^ *•
5 1°
5 fi.1
On met toutes les huiles essentielles dans un flacon
qui bouche bien : on ajoute les autres substances : on
fait digérer ce mélange à la chaleur du soleil , pendant
trois ou quatre jours , en l’agitant de temps en temps :
on le laisse déposer , et on le conserve sur son marc : on
est dans l’usage de ne le donner jamais trouble.
Plusieurs Pharmacopées prescrivent de. la poudre de
crapaud dans la recette de ce baume : mais cette substan-
ce animale , outre qu’elle repeigne à bien du monde ,
ne peut communiquer aucune vertu à ce baume: 'c’est
pour ces raisons que je la supprime de ce mélange. On
croit communément que le crapaud résiste au venin, et
qu’il a la propriété de chasser le mauvais air ; mais ce sont
des vertus que les anciens lui ont attribué gratuitement.
Vertus. Le baume de Vinceguere est réputé très bon pour pu-
rifier P air pestiféré et pour se préserver des maladies con-
tagieuses : on le flaire de temps en temps , et on en fait
brûler un peu dans la chambre qu’on occupe; pris inté-
rieurement , il est sudorifique: il est bon dans les fievrea
malignes, dans la peste, dans la petite vérole, la r«u geôle:
mais c’est lorsqu’il convient d’exciter la transpiration y
de faire suer et de ranimer. Ce remede est fort chaud.
Dose. La dose est depuis une goutte jusqu’à huit ou dix, en
bols, ou imbibé dans un peu de sucre.
Sur les savons.
Après avoir dit tout ce que- nous, avons cru nécessaire
sur les huiles essentielles, et après avoir parlé de quelques
compositions qui résultent de leurs mélanges , nous croyons
devoir placer ici la combinaison de ces mêmes huiles
avec LalKali fixe, qui forme une espece de savon, auquel
on a donné le 110m de savon de Starkey , lorsque ce com-
posé est fait avec de l’huile essentielle de térébenthine.
ÏLÏMINTS DK PH A RM A CII< 359
Cette espece de savon entre dans la composition des pilu-
les de Stariœy , dont nous parlerons à l’article des pilu-
les. Mais pour bien entendre ce que nous avons à dire
sui cette jnatieie , nous ne pouvons nous dispenser de
parler du savon ordinaire qu’on lait avec de l’huile d’o-
lives.
On nomme savon , en général, une combinaison formée
par l union d’une matière saline avec une huile. D’après
cette déhnition , on conçoit qu’il est facile de faire des
savons avec des acides et des huiles; qu’on en peut pareil-
lement faire avec des sels neutres et des huiles. L’akali
volatil, soit fluor y soit concret, forme encore une autre
espece de savon : enfin l’akali fixe, uni aux huiles, forme
ie savon par excellence; et on a donné pareillement le
nom désavoua tous les autres composés dont nous venons
de parler. Toutes ces combinaisons se font tous les jours
dans les laboratoires des Chymistes; et elles présentent
des details et des phénomènes singuliers, dans lesquels
nous ne pouvons entrer. La nature travaille continuelle-
ment à former ces especes de combinaisons dans les
substances des régnés végétal et animal; et on a donné
a ces substances le nom île savon ou de matières savon-
neuses , suivant l’état où elles se trouvent. Les ‘sucs
sucres , les extraits, les sels essentiels des végétaux, etc.
sont autant de matières savonneuses , composées de sels et
huiles. L huile, dans toutes ces combinaisons, est rendue
miscible a 1 eau par l’intermede de la matière saline. La
saveur salée ou sucrée des sels essentiels ou du sucre ne
dérangé rien a la doctrine que nous établissons sur cette
matière ; ces saveurs indiquent seulement que le principe
salin est dominant. Nous ne parlerons ici qûe des deux
especes de savon que nous avons annoncées; savoir, le
savon blanc médicinal, et le savon de Starxey.
. Le savorl Waiic se fait avec un akali préparé d’une ma-
niéré particulière , et qu’on emploie en liqueur: on nomme
celte liqueur Lessive causticjue des savonniers .
Lessive de savonniers.
Chaux vive
» Soude d’Alicante, ....
Eau,
' ••••••%<
Pn réduit la soude en poudre grossks
. H) xxij.
« îb xv.
- q. s.
on la met dans
Ziv
B<5o JE L £ M E N T S DE T* Vl A R M A C I E.‘
une grande marmite de fer avec la chaux : on verse par-
dessus plusieurs seaux d’eau : on place la marmite sur le
ieu : on fait bouillir le mélange pendant deux heures, ayant
soin de le remuer souvent avec une spatule de fer, afin que
3a matière ne s’attache point au fond du vaisseau : on filtre
la liqueur au travers d’un linge tendq par les quatre coins
sur un châssis de bois : on met la liqueur à part. Lorsque
le marc est suffisamment égoutté , on le fait bouillir une
seconde lois dans de nouvelle eau de riviere pendant encore
deux heures : on filtre la liqueur de nouveau , et on fait
bouillir le marc, mais moins long-temps , encore une fois
ou deux , dans de nouvelle eau chaque fois, afin d’être sûr
«d’avoir dissous toute la matière saline. On réunit toutes les
liqueurs, et on les fait évaporer jusqu’à la réduction d’en-
viron vingt à vingt-cinq livres. Pendant cette première éva-
poration , la liqueur se trouble beaucoup : elle laisse déposer
«de la terre et des pellicules de chaux : on la laisse un peu
se refroidir, et on la filtre sur un ou plusieurs entonnoirs
de verre, garnis chacun d’un filtre de papier-, ensuite ou
la remet sur le feu jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à un tel
degré de concentration , que onze gros de cette liqueur
remplissent une bouteille qui tient juste huit gros d’eau.'
AlovS on tire le vaisseau hors du feu , et lorsque la liqueur est
Tefroidie, on la serre dans des bouteilles : c’est la lessive
propre à former du savon , et qu’on nomme lessive des
savonniers.
De la quantité d’ingrédients exprimés ci-dessus on tir»
ordinairement dix-sept livres de lessive.
Remarques.
» 6 ; ” , ,
Nous avons recommandé de prendre de la chaux vive;
cependant si l’on n’en avoit que d’éteinte à Pair, on pour-
roit l’employer avec autant de succès; il faudroit seulement
observer de tiercer, ou même de doubler la dose, a pro-
portion du temps qu’elle auroit été à l’air, et de l'humi-
dité dont elle se seroit chargée. Au reste , il y a bien de
la marge dans la proportion de chaux que nous pi est li-
rons : quand même on en meltroit quelques livres de
*noins, la lessive n’en seroit pas moins bonne; mais il est
toujours plus sûr de s’arranger de maniéré qu il se îjouvo
en chaux éteinte j lorsqu ou ne peut pas faire autrement y
ELEMENTS DE P H A R MA Cl E. 36l
une quantité propre à remplacer la même dose en chaux
vive, portée dans la recette.
A l’égard de la soude , il convient de faire choix de celle
qui nous vient d’Alicante, parcequ’elle contient beaucoup
d'aïoli marin : les autres soudes qui n’en contiennent pas
autant ne forment que du savon qui ne prend jamais une
bonne consistance.
Des novateurs en Chymie ont prétendu de nos jours
que cet alKali ne doit sa causticité qu’à la privation de l’air
lixe que la chaux lui a enlevé. Cette doctrine ne peut qu’in-
duire en erreur; et il est démontré que la causticité de cetta
lessive vient des parties de feu contenues dans la chaux,
et dont l’alKali s’est emparé. Voyez ma Chymie expéri-
mentale.
Savon blanc ou médicinal.
^ I Tuile d’olives fine, viij.
Lessive des savonuiers ft> iv.
On fait défiger l’huile d’olives si elle est figée : on la met
dans un mortier de marbre ou dans une terrine de
grès: on verse par-dessus la lessive des savonniers , pré-
pane comme nous l’avons dit ci-dessus : on agite ce mé-
lange sans le faire chauffer, avec un pilon de bois, et l’on
continue de le remuer plusieurs fois par jour , pendant
environ six ou huit jours , ou jusqu’à ce qu’il se soit épaissi
suffisamment pour qu’on puisse le distribuer dans des
moules , sans craindre qu’il se fasse de séparation : alors
on lé met dans des moules de fer-blanc , en forme do
quarre long, semblables a ceux qui servent aux biscuits :
on le laisse pendant trois ou quatre jours, ou jusqu’à ce
que le savon ait acquis assez de consistance pour pouvoir
sortir des moules : on pose les tablettes ou pains de savon
sur des clisses d’osier blanc , afin de leur faire prendre l’air
le plus qu’il est possible, et faire perdre au savon une
odeur de lessive qu’il a toujours, mais qui est beaucoup
plus forte immédiatement après qu’il est fait. Lorsque le
savon est suffisamment sec, on le serre .proprement dans
nue boîte.
Le savon fait la base du remede de Stephens , qu’on
avoir regardé comme très propre à dissoudre les pierres
dans la vessie. Mais l’expérience et l’observation ont fait
362 ÉLÉMENTS DE P H A R MAGIE,
reconnoitre que le savon peut seulement , dans certains
cas , empêcher les pierres de grossir, et prévenir leur for-
Verttis. mation dans les personnes qui y sont disposées. Le savon
divise, atténue les matières épaissies et engorgées, qui
causent ordinairement une infinité de maladies opiniâtres
et des plus rebelles. 11 est un excellent fondant, apéritif
et désobstruant. Il est anti-acide, et plus propre qu’aucun
autre médicament pour absorber les acides des premières
voies. Le savon est le meilleur contre-poison pour arrêter
promptement les ravages des poisons acides , tels que le
sublimé corrosif, l’eau-forte et autres de même espece.
Dos*-. 0 11 donne le savon en pilules, du poids de quatre ou six
grains, et on prend depuis une jusqu’à six de ces pilules
pour une prise, qu’on réitéré une fois ou deux par jour.
Remarques.
Lorsque l’huile est figée, il est très important de la faire
défiger, sans quoi la lessive des savonniers agit sur l’huile
figée avec une telle activité , que le savon est fait en très
peu de temps; mais il est si sec, qu’il ne peut jamais se
lier , ni devenir lisse : il reste toujours en grumeaux : c’est
un phénomène singulier qui mérite un examen ultérieur.
Je pense qu’à l’instant du mélange, il se fait un froid con-
sidérable. L’huile figée présente beaucoup plus de surface
à la lessive alKaline: celle-ci l’attaque en même temps dans
toute sa substance : c’est ce qui est cause que le savon se
fait si promptement. Quoi qu’il en soit, c’est un moyen
qu’on peut employer pour unir à l’alKali une bien plus
grande quantité d’huile qu’il n’en entre ordinairement dans
la composition du savon : ce qui peut avoir son utilité
dans la Médecine , lorsqu’il est nécessaire de faire prendre
du savon à certains tempéraments délicats, qui ne peuvent
supporter l’acrimonie de celui qui est le mieux fait, dans
les proportions ordinaires.
Lorsqu’on prépare le savon à froid, il est bien essentiel
d’observer que la lessive akaline soit concentrée au point
que nous avons <Rt : si elle l’étoit davantage , elle forme-
roit un savon trop sec et trop chargéde inatiere saline : il
seroit par conséquent plus âcre: il est pareillement néces-
saire que cette lessive ne soit: pas moins concentrée, par-
ceque , comme on fait ce savon à froid , il n’y a pas d é-
jsl£ment5 de pharmacie. 363
Vnporation de l’humidité superflue : il seroit alors trop
mou , et ne prend roit jamais c e consistance qu’en le faisant
sécher après qu’il seroit fait.
Un moment après qu’on a agité le mélange d’huile d’o-
lives et de lessive caustique , il s’épaissit et devient d’une
couleur blanche jaunâtre; cette consistance augmente
d autant plus vile, qu’on agite le mélange plus souvent
et j)lus long-temps. A mesure que la combinaison s’avance ,
le savon perd sa causticité; mais ce n’est qu’au bout de
douze ou quinze jours que la saveur est supportable : enfin,
au bout d un mois, le savon n’a que la saveur qu’il doit
avoir. Ces observations sont importantes, et font voir
qu’on doit , autant qu’on le peut, n’employer pour l’usage
de la Médecine que du savon fait au moins depuis quel-
ques mois. 1 1
Le savon se fait à chaud , dans les manufactures , pour
1 usage des arts, et il se travaille dans des vases de cuivre.
Les deux substances qui le composent agissent sur le cuî-
vre : il s introduit de ce métal dans le savon; cela est assez
montèrent pour l’usage auquel ce savon est destiné : mais
il n en est pas de même pour l’usage intérieur. Aussi on
remarque que e savon des manufactures occasionne assez
ordinairement des pesanteurs d’estomac, des coliques et
des nausées : on doit attribuer ces effets plutôt au cuivre
dont il est chargé, qu’au savon lui-même.
L huile éprouve fort peu d’altération en s’ unissant aux
aKaiis piiisqu on peut la séparer par tous les acides,
meme les plus foi b es : ces acides s’unissent à l’akali, avec
lequel ds forment des sels neutres, et l’huile vient surnager
le mélangé On remarque seulement que l’huile , qui est
msi séparce du savon , est plus épaisse qu’elle n’étoit
L’akali qu’on fait entrer dans la composition du savon:
auantîfêpeUr’ f COnbent Par conséquent une certaine
Lte if/ ■? tellement fait, retient toute
te eau, mais il s en évapore beaucoup à mesure nue
le savon se seche; et c'est pour cette raison nue TonsTe!
commandons d’exposer à l’air le savon après qu’on l’a tiré
des moules. Néanmoins il reste dans le sivon une ccrta e
quantité d eau qm lui est essentielle : c’est elle qui lui
cuksd C|Man,C ,n3t’ Cn F™ "^rposéLntre les^oll1
Itude, tomme 1 eau donne le blanc à l’émulsion
364 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE;
en tenant l’huile divisée. Le savon ne peut perdre cette
eau qu’en éprouvant des altérations considérables , puis-
que , lorsqu’on le conserve à l’air , et dans un endroit
chaud , il se desseche de plus en plus : il devient à demi
transparent , d’une couleur jaunâtre , et il acquiert une
forte odeur rance. ^
Les moules de fer-blanc dans lesquels nous disons de
couler le savon, ont l’inconvénient de se rouiller et de
donner une couleur de rouille au savon qui touche le fer-
blanc-, on est obligé de séparer la portion de savon salin ,
ce qui fait un déchet; ces moules sont d’ailleurs détruits
après trois ou quatre opérations; des moules de faïence
ne vaudroient rien, la couverte seroit enlevée des la pre-
mière fois par l’âcreté du savon. Ceux de verre réussiroient
mieux; mais il faudrait que leurs bords fussent renversés
pour pouvoir ôter les pains de savon. 11 est préférable, à cause
de toutes ces difficultés , de couler le savon dans un châssis
de bois blanc quarré, sans fond , placé sur une pierre de
grès ou de porphyre , et de laisser le savon prendre sa
consistance dans cette situation : ensuite on le coupe par
tablettes de la forme de celles de chocolat.
Lorsqu’on emploie de la lessive des savonniers nouvel-
lement faite , le savon est fort sujet a etre par places d uno
couleur bleue foncée, tirant sur le noir, principalement en
dessous; cette couleur est produite par une matière phlo-
gistique , qui se dégage de la lessive caustique a mesure
qu’elle se combine avec l’huile, et qui ne peut disparaître
faute du concours de l’air; mais cette couleur se dissipe à
l’air dans l’espace de quelques jours à mesure que le savon
se seche. Lorsque la lessive, caustique est laite depuis
quelques années, cet effet n’arrive pas, ou du moins anivc
moins fréquemment.
Savon de Starkey.'
Le savon de Staritey est la combinaison de l’akali fixe
végétal avec la matière résineuse de l’essence de térében-
thine et un peu d’eau.
On braie, sur un porphyre, du sel de tartre bien sec :
on ajoute peu à peu deux ou trois fois son poids d’essence
de térébenthine : lorsque le mélange a acquis la consistan-
ce d’un opiat mou , on le met dans une cucuibite de
ÉLÉMENTS DE pharmacie; 365
verre, que l’on couvre d’un papier pour garantir la matiero
de la poussière , et on l’exposo dans un endroit un peu
humide. Au bout de quinze jours, on observe que le mé-
lange a attiré considérablement l’humidité de l’air. La
portion de savon qui s’est formée, 5e trouve placée entre
deux liqueurs différentes : celle qui occupe le fond du
vaisseau , est de l’aloli fixe résous en liqueur : immédia-
tement au-dessus de cette liqueur aloline , se trouve le
savon de Starxey , enfin ce dernier est surnagé par une por-
tion d’huile de térébenthine , qui est quelquefois rouge , et
qui d’autres lois se trouve avoir une couleur ambrée.
On verse ce que contient le vaisseau sur un filtre de
papier , ou sur un linge un peu serré. La liqueur akaline
et l’essence de térébenthine qui ne sont pas combinées ,
passent; le savon reste sur le filtre : on le laisse égoutter
pendant quelques jours: on l’agite ensuite dans un mortier
de marbre, et on le serre dans un bocal de verre pour
l’usage.
Le savon de StarKey est apéritif, vulnéraire: il convient Vertu*,
dans les ulcérés des reins et de la vessie , dans les vieilles
chaudepisses. Il est un bon fondant des matières glaireu-
ses , et en général des substances qui sont propres à for-
mer la gravelle ou la pierre. La dose est depuis douze Dose,
grains jusqu’à un gros.
On emploie encore le savon de StarKey à l’extérieur
avec succès dans les rhumatismes. Il est un excellent ré-
solutif des endures qui proviennent de quelques humeurs
de rhumatismes.
Remarques.
Starxey étoit un Alchymiste angloi's qui , voulant tra-
vailler sur les principes de Paracelse et de Vanhehnont,
entreprit de volatiliser les aïolis fixes par le moyen des
huiles grasses et des huiles essentielles : il distilloit cçs
huiles avec les aïolis fixes. Des différents mélanges qu’il
a faits sur cette matière , il a donné son nom au mélange ou
savon qui résulte de la combinaison du sel aïoli avec l’es-
sence de térébenthine. On peut voir le détail de ses opéra-
tions dans un ouvrage aichymique, qui a pour titre la
Pyrotechnie de Starkey , ou Y Art de volatiliser les alkalis
Selon les préceptes de Vanhelmont , etc. Cet ouvrage ,
\
366 éléments de pharmacie.
comme tous les livres des Alclivmistes , est fort diffus et
fort obscur : tout ce qui reste dans l’idée, après la lecture,
c’est que , par le moyen des huiles , on peut volatiliser les
akalis fixes.
Le procédé de StarKey consiste à mettre dans une cu-
curbitc de verre de l’akali fixe bien, sec, et à verser par-
dessus de l’essence de térébenthine , jusqu’à la hauteur do
trois ou quatre travers de doigt au-dessus du sel: on re-
mue ce mélange plusieurs lois par jour, pendant six mois,
et on ajoute de temps en temps de l’essence dé térében-
thine pour remplacer celle qui s’évapore, jusqu’à ce que
l’akali en ait imbibé trois fois sa pesanteur. StarKey
prétend que ce mélange devient comme une crème blan-
che savonneuse. Voyez l'ouvrage que nous venons de citer,
- page 179.
J’ai répété ce procédé plusieurs fois ; le savon que j’ai
obtenu étoit d’une couleur rousse, à cause de l’action de
l’akali sur l’huile de térébenthine. De quatre onces de
sel de tartre , et de douze onces d’essence de térébenthine *
j’ai tiré six onces de savon de StarKey , et deux onces d’es-
sence de térébenthine qui le surnagoit : elle étoit d’une
assez belle couleur rouge transparente ; je l’ai séparée. Le
savon de StarKey paroissoit assez bien lié et bien condi-
tionné. Cependant, pour m’assurer de sa perfection, j’ai
cru devoir lui faire subir l’épreuve à laquelle il doit abso-
lument résister lorsqu’il est parfait: elle consiste à exposer
à l’air ce savon , qui ne doit subir aucun changement.
J’ai donc exposé ce savon à l’air : dans l’espace de huit
jours, il s’est séparé deux onces de liqueur akaline , la-
ciuelle, desséchée, m’a fourni quatre gros de sel akali hxe.
C’est une portion d’akali qui ne s’est point combinée ni
avec la matière huileuse , ni avec son acide -, d’ou il résulte
oue pendant tout le temps de la digestion, il s’est dis-
sipé huit onces d’essence de térébenthine , et qu’il n’est
resté de combiné que trois onces et demie d’akali,
avec environ deux onces de la matière résineuse de l’essen-
ce de térébenthine. Après ces dernieres opérations, le
savon s’est trouvé dans sa perfection. De là on pourroit
croire que les meilleures proportions d’huile de térében-
thine et d’akali qu’on devroit employer, seroient celles
que nous trouvons rester dans ce savon : mais on se trom-
peroit fort si l’on.suiyoit ces proportions \ on obtiendroit
^L^MINTS DK PHARMACIE. 3^7
moins (Ig savon , et il se separcroit de meme une certain©
quantité de chacune des deux substances.
L’essence de térébenthine, en s’unissant à l’akali fixe
souffre une véritable décomposition : elle s’épaissit con-
sidérablement : le plus volatil se dissipe : une grande par-
tie de l’acide se combine avec une portion de*" l’akali et
ils forment ensemble un sel neutre particulier qui se crys-
tal lise : ces crystaux restent dispersés dans le savon , et le
rendent grenu. Pendant le deliquium du savon , il se
mêle beaucoup de ce sel qui est en dissolution avec la
liqueur akaliue. Par une évaporation spontanée , j’ai ob-
tenu de la liqueur provenant du deliquium , de très
beaux crystaux, à-peu-près quarrés , plats de huit lignes
de largeur. °
. ^ visible, par tout ce qui vient d’être dit , que l’u-
nion des huiles essentielles avec les akalis fixes, est infi-
niment plus difficile que celle de ces mêmes akalis avec
les huiles grasses. Les huiles essentielles sojntplus fluides
plus aqueuses, et leur acide est plus développé, plus
facile a se séparer : ce sont ces propriétés qui mettent ob-
stacle a leur combinaison savonneuse, ou à leur saponifi-
cation. llusieurs Chymistes se sont exercés sur cette com-
binaison, et particulièrement Staahl. Le procédé que nous
avons donné en tete de cet article , est à-peu-près celui
çju il recommande : toute la différence, c’est que Staahl
indique de triturer les matières dans un mortier de marbre
* T6 JmP,eSCT de les hr°yer sm 1,11 porphyre. J’ai ob-
se ve qu il est plus expéditif de les broyer ainsi, quoique
cela réussisse egalement bien dans un mortier de marbre
„aahl recommande de dessécher l’akali qu’on a séparé du
5*V,?LPpar C fhTu!un \ et de Ie combiner de nouveau avec
de 1 essence de térébenthine. Cette observatkm est bonne -
elle procure un moyen d’employer à la même opération
Ün a]“li imprégné de térébenthine , qui seroit perdu J ’es
S •rdinairement d une couleur ambrée , quelquefois elle
esL d une couleur rouge: on peut pareillement l'emplover à
a meme opération. Sur une livre d’akali fixeet vhJt onces
defi^
368 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE*
D’autres Chymistes., pour abréger la longueur Je cettô
opération, ont proposé le procédé suivant, que j’ai répété
plusieurs fois avec succès. -'A
On fait fondre du sel akali dans un creuset : on le coule
dans un mortier de marbre, dans lequel on a mis aupara-
vant six ou huit parties d’essence de térébenthine : on
couvre sur le champ le mortier , pour étouffer la flamme
si l’essence de térébenthine vient à s’enflammer. Le sel
akali se met sur le champ en grenailles : il agit prodigieu-
sement par sa chaleur sur l’essence de térébenthine : il
lui fait prendre en un instant une couleur rouge assez fon-
cée. On triture ce mélange plusieurs fois par jour; et l’on
continue jusqu’à ce que la combinaison soit faite; ce que
l’on reconnoit lorsque le savon a acquis la consistance
d’un opiat mon. Ce procédé dure ordinairement trois ou
quatre mois , suivant le degré de chaleur qui régné dans
l’atmosphere.
Quelques personnes prescrivent de faire ce savon dans
des terrines de terre vernissées , ou dans des écuelles de
faïence, mais fort mal à propos : l’akali agit sur les cou-
vertes de ces vaisseaux , et les réduit en poudre. Il faut
absolument un vaisseau de verre ou de marbre, ou tout
autre vaisseau qui ne soit point attaquable par l’akali.
Lorsqu’on verse l’akali en fusion dans l’essence de té-
rébenthine , il s’élève une grosse fumée ; mais il n’arrive
pas d’explosion , comme lorsqu’on le coule dans de l’eau i
il arrive seulement que l’essence de térébenthine s’en-
flamme lorsqu’on ne couvre pas le mortier assez prompte-
ment ; ce qui n’est pas un grand inconvénient, pourvu
cependant qu’on étouffe la flamme promptement.
Je ne me suis pas contenté des expériences et du travail
qu’on avoit faits avant moi sur cette matière : j’ai pareil-
lement fait des recherches pour tâcher d’abréger une par-
tie de la longueur de cette opération. Je suis parvenu à
mon but au moyen de la porphyrisation que j’ai indiquée ;
par cette manipulation j’abrege considérablement le temps.
C’est d’après le travail que j’avois fait sur cet objet, que
j’avois avancé , dans la première édition de cet ouvrage,
page 544 , que je donnerai dans ma Chymie un moyen de
préparer ce savon dans une matinée ; ce que Von ne. peut
faire , quant à présent , quen cinq ou six mois , par tous
les procédés qui ont été publiés. É11 effet , par le procédé
que
iLlÉMENTSne PHARMACIE. 3 6ç)
que j'ai décrit en tête de cet article , on peut le faire
dans cet espace de temps; mais il faut, après qu’il esc
formé, lui donner le temps de se séparer d’avec une por-
tion des substances qui ne se sont pas combinées : huit
jours sont à-peu-près suffisants pour le deliquium dont
nous avons parlé.
Toutes les expériences que j’ai faites à ce sujet, m’ont
pleinement convaincu qu’il est impossible cl’unir et de
combiner en une seule lois des quantités données d’essen-
ce de térébenthine et de sel a 1 k a 1 i , de maniéré qu’il ne se
sépare rien après (pie le mélange est fait , et cela dans quel-
ques proportions qu’on mêle ces deux substances. J’ai
remarqué i°. que la partie la plus ténue de l’essence de
térébenthine se dissipe pendant qu’on fait le mélange :
2 . qu il ue reste que la partie la plus épaisse combinée
avec 1 alxali fixe : 3°. que l’essence de térébenthine , qui
reste unie à 1 alxali hxe , immédiatement après le mélange ,
n est pas combinée en totalité, puisqu’il s’en sépare une
grande partie dans l’espace de quelques jours. 4°. Il en
est de même de l’aloli hxe : dans quelques proportions
qu’on le fasse entrer dans le mélange, il y en a toujours
une partie qui refuse de se combiner avec de l’essence de
térébenthine. C’est elle qui se charge de l’humidité de
1 aii , et qui lorme le deliquium. On pourroit croire que
le dcliquium auquel est sujet le savon de Starxey, immé-
diatement après qu’il est fait, provient de ce qu’il a la pro-
prieté ou plutôt! inconvénient de se décomposer en partie
à l'air : mais c’est une erreur; il est facile d’en être con-
vaincu par les propriétés de ce savon nouvellement fait.
Tant qu il n est pas tombé en deliquium, il est fort âcre ,
caustique, à raison de l'alxali hxe qui n'est pas combiné ;
mais lorsqu’on a séparé par le deliquium cet alxali sur-
abondant, le savon est infiniment plus doux, et il n’a plus
la saveur caustique comme il l’avoit auparavant. 5°. Enfin
une pai tie de 1 acide de l’essence de térébenthine se com-
bine avec une partie de l’alxali fixe, et forme un sel parti-
culier, susceptible de cristallisation. Ce sel est fort peu
connu : il a line saveur un peu camphrée.
# f"es expériences par lesquelles j’ai constaté tout ce oui
vient d’étre dit, avoient été faites dans le dessein de œii-
iioitre les meilleures proportions d’akali fixe et d’essence
de térébenthine. J'ai d’abord commencé par broyer en»
Aa
O7O ÉLÉMENTS DF. PHARMACIE.
semble sur un porphyre une once d’essence de térébenthine
et autant de sel akali : j’ai mis ce mélange dans un bocal
de verre , pour l’examiner quelque temps après.
J’ai répété cette expérience, en employant toujours la
même dose de l’akali , mais en variant celle de l’essence
de térébenthine , jusqu’à ce que je lusse parvenu aux pro-
portions d’une partie d'alKali contre douze d’essence de
térébenthine.
J’avois soin d’examiner ces mélanges toutes les semai-
nes : ils attiroient tous l’humidité de l’air, et tomboient
en deliquium : en un mot , ils présentoient les mêmes phé-
nomènes dont nous avons parlé précédemment. Je remar-
querai seulement que le mélange de trois parties d’essence
de térébenthine sur une d’alkali m’a fourni autant de savon
que les mélanges dans lesquels j’en faisois entrer beaucoup
davantage. Ainsi une plus grande quantité d’essence de
térébenthine, que celle de deux à trois parties sur une
d’akali , est pour ainsi dire en pure perte.
Avec de l’essence de térébenthine un peu épaisse , on
obtient une plus grande quantité de savon, et il se forme
plus facilement: j’ai même quelquefois ajouté à ces mé-
langes différentes doses de térébenthine , qui ont assez
bien réussi: mais il arrive un inconvénient ; c’est que ce
savon, en vieillissant, perd presque toutes ses qualités
savonneuses, et devient transparent et résineux comme de
la térébenthine pure.
Si au contraire 011 fait du savon de Stanœy avec de l’es-
sence de térébenthine parfaitement rectifiée, il arrive pré-
cisément le contraire, c’est-à-dire qu’011 11e tire presque
point de savon. J’ai mêlé et broyé ensemble quatre onces
de sei akali, et deux livres d’essence de térébenthine rec-
tifiée au bain-marie sur de la chaux vive : je n’ai obtenu
de ce mélange qu’un gros de savon de Starxey : presque
toute l’huile s’est évaporée : l’akali est resté uni avec la
petite portion de substance résineuse. Dans l’espace de
huit jours, cet akali est tombé en deliquium. L’huile de
térébenthine rectifiée sur de la chaux, est tellement dé-
pouillée de son acide , que l’akali provenant du deliquium
de ce savon , ne forme point de sel neutre, comme les de -
liquiutn des savons précédents : le savon étoit plus beau
et plus lisse. J’observerai à l’occasion de l’essence de té-
rébenthine, rectifiée sur de la chaux vive , que lorsqu’elle
ÎÊL^MEÎÏTS DK PH A R M A Cil, 3yt
s'épaissit à l’air, elle laisse un résidu semblable au baume
de Canada : il en a l’odeur et la couleur.
Il résulte des expériences dont nous venons de parler;
qu’il est impossible d’unir et de combiner en une seule
lois, sans qu’il se fasse de séparation , des quantités don-
nées d’iiuile de térébenthine et d’akali fixe. J’ai tenté si
par le moyen de quelques intermèdes, qui ne fussent point
contraires à la nature du savon de Starxey, je pourrois
mieux réussir ; mais inutilement. Les intermèdes que j’ai
employés sont l’amidon, le sucrcf, le savon de Starxey, an-
ciennement lait , le savon blanc ordinaire et l’huile d’olives.
Les deux especes de savon et l’huile d’olives ont donné à
l’essence de térébenthine un degré de consistance qui étoit
très favorable pour sa combinaison avec l’alxali fixe; l’a-
midon n’a rien fait , et le sucre sembloit s’opposer à la for-
mation du savon. Tous ces intermèdes n’ont point em-
pêché le deliquium d’une partie de l’akali, ni une portion
de 1 essence de térébenthine de se séparer.
Le savon ordinaire se fait, comme nous l’avons dit, avec
une lessive alcaline , clans laquelle il se trouve nécessaire-
ment de l’eau : quelques personnes ayoient pensé d’après
cela qu’il falloit en ajouter à celui de Starxey , ou faire ce
savon avec cette même lessive. On çroyoit même que
c’étoit par défaut d’eau qu’on avoit tant de peine à faire
cette espece de savon; mais on ne faisoit pas attention
qu’il entre dans la composition des huiles essentielles une
bien plus grande quantité d’eau que dans celle des huiles
grasses : une grande partie de l’eau de l’huile essentielle de
térébenthine se sépare pendant la formation du savon ; ce
qui en fournit plus qu’il n’en doit rester après qu’il est fait.
J’ai répété toutes les expériences dont nous avons parlé
précédemment, en ajoutant différentes quantités d’eau dans
chacun des mélanges, en commençant par quelques gouttes
et 1 augmentant dans les autres peu à peu, jusqu’à ce
que je lusse parvenu à la dose de deux onces : la plus petite
quantité d’eau a toujours nui à la combinaison; et lorsqu’il
s en trouvoit davantage, il étoit absolument impossible de
former quelque portion de savon, pareeque, dans ce cas
1 action de l’a Ikuü n’est pas assez immédiate sur l’huile. *
. ^ans plusieurs de ces mélanges, j’ai substitué l’esprit de
vin à 1 eau , qui ne m’a pas mieux réussi.
J ai pareillement varié l’espece de sel akali, et j’ai ré-
A a ij
OJ2 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE^
pété ces expériences avec du nitrc fixé par le tartre, du sel
de potasse , du sel de cendres gravelées : tous ces sels n’ont
pas lait de différences sensibles.
J’ai encore essayé les crvstaux de soude : j’en ai broyé
mie once avec cinq gros d’essence de térébenthine: l’eau
de crystallisation , et la nature de celte espece d’akali de
n’êtrepas déliquescent , sont cause que ce mélange s’est fait
très imparfaitement: il est resté sec et pulvérulent. Ce
même sel, desséché et privé de son eau de crystallisation ,
ne m’a pas mieux réussi (i); le mélange est devenu plus
sec et en poudre : toute l’essence de térébenthine s’est éva-
porée, à l’exception de douze grains qui ont été combinés
avec le sel akali.
La lessive caustique des savonniers n’a pas non plus
réussi.
Mais au moins est-il certain, d’après toutes les expé-
riences que j’ai faites sur celle matière, i°. que de quel-
que maniéré qu’on s’y prenne pour faire le savon de btar-
Key, il est toujours le même , lorsqu’on emploie un des
sels akalis fixes ordinaires et de l’essence de térébenthine,
telle qu’on la trouve communément dans le commerce.
2°. Pour avoir ce savon toujours uniforme, de même
qualité, et dans son plus grand degré de perfection , il est
absolument nécessaire d’exposer à l’air humide le mélange
après qu’il est fait, afin de séparer par le deliquium les
substances qui ne se sont pas combinées. Ce n’est qu’a-
près lui avoir fait subir cette derniere opération, qu’on
doit l’employer dans la Médecine, et que le savon de
Stancey est censé être fait.
Dans la Gazette de Médecine , du mercredi premier
octobre 1 762 , on a inséré un procédé pour faire ce sa-
von dans l’espace d’environ deux heures. Ce procédé con-
siste à triturer ensemble, dans un mortier de marbre, une
once de savon de Starkey anciennement fait , quatre
onces de sel alkali , et cinq onces et demie d'essence de
térébenthine , pendant deux heures ou environ , et V opé-
ration est finie. 11 est bon d’obseiver que l’auteur se
donne pour un apprenti , et dit qu il lient ce procédé do
(1 )• Douze gros de crystaux de soude n’ont Lissé, après leur dessic*
s; uion , que cinq gros et deuii d* &el.
ÉLÉMENTS DI PHARMACIE.
son maître d'apprentissage ( Voyez meme Gazette , paga
35o) : ce qui n’est point du tout difficile à croire; le jeûna
homme, mauvais observateur, ne s’est pas apperçu que
la quantité d’essence de térébenthine n’est pas suffisante
pour combiner tout l’akali, et qu’une grande partie est
tombée en deliquium. Peut-être que son maître d’appren-
tissage a voulu lui cacher cette observation ; c’est ce qua
j’aime mieux croire pour l’honneur du maître: mais cela
prouve toujours le peu de cas qu’on doit laire des procédés
qui sont donnés par dos jeunes gens , et sur-tout par des
apprentis, qui sont en même temps mauvais obser-
vateurs.
Dans le trente-septieme volume de l’Encyclopédie
d’Yverdun, on a donné au mot Savon un article sur lo
savon de Stanley; c’est un extrait mal fait de ce que
je dis dans ces éléments sur cette matière; dans cet extrait
on ne trouve aucun procédé qu’on puisse suivre, et ce-
pendant on voit que l’intention est contraire. L’auteur
attribue à Staahl des manipulations dontStaalil n’a jamais
parlé. On ne devine pas trop pourquoi l’auteur de cet article
n’a dit que cette vérité, qu’on a mis plus il importance à
la préparation de ce savon qu’il nen méritoit ; le point
essentiel n'est pas qu'il soit promptement fait , mais qu'il
soit bien fait. Macquer avoit fait cette réflexion avant lui,
dans sa réponse à la lettre plaintive que lui avoit adressée
Kouelle le jeune. C’est à Rouelle qu’on doit attribuer l’es-
pece d’importance qu’on a mise dans les écrits publiés sur
cette matière.
De la fermentation .
Apres avoir parlé de la distillation de l’eau , et des eaux
«impies et composées, il convient que nous placions ici la
distillation du vin, et la rectification de l’esprit de vin,
pour parler ensuite des eaux spiritueuses , simples et com-
posées. Mais l’esprit de vin étant le produit de la fer-
mentation , nous croyons qu’il est à propos de donner
auparavant une définition de ce que Len entend par fer-
mentation; d’autant plus que nous aurons occasion de
parler de beaucoup de médicaments composés officinaux*
qui sont sujets à s’altérer et même à sc détruire par Je
mouvement de la fermentation qu’ils éprouvent quelque
temps après qu’ils sont faits. Nous n’exposerons pas ici tous
Aa.iij
374 JÉLiMENTS DE ÏHAÏM1C! E,
les phénomènes et la théorie de la fermentation : je réserve
ces détails pour ma Chymie expérimentale.
On considéré ordinairement la fermentation sous trois
états differents : savoir , in fermentation spiritueu.se , la fer-
mentation acide , et la. fermentation putride oxxalkalescen -
te. Plusieurs Chymistes distinguent, ces trois états , com-
me trois especes de fermentations particulières : pour moi
je pense que ces trois états ne sont qu’une continuité de
la première fermentation. 11 n’y a que les corps sucrés qui
puissent éprouver ces fermentations successives. Les matiè-
res végétales qui ne contiennent pas de substance sucrée
ainsi que les matières parfaitement animalisées n’éprouvent
point la fermentation spiritueuse. Les végétaux qui ne
contiennent pas de matière sucrée, passent tout de suite
à la fermentation at.’de , et les matières animales n’é*
prouvent que la fermentation putride: mais ce troisième
état, par où passent certains corps, ne doit pas être con-
sidéré comme une fermentation.
La fermenta don spiritueuse est celle qui produit le vin ,
la biere , le cidre, et généralement toutes les liqueurs
vineuses. On peut la définir un mouvement intestin; ac-
compagné de chaleur, qui s’excite entre les parties d’un
suc sucré , qui en désunit les principes, les combine d’une
maniéré différente , en les faisant changer de nature, et
les sépare en deux parties, l'une, que l’on nomme le vin ,
et l’autre, les feces ou la lie. Le sucre seul est la matière
propre à former du vin et de l’esprit de vin. Voyez mon
mémoire sur la meilleure maniéré de construire les alam-
bics.
La. fermentation acide est un mouvement intestin, qui
continue, ou qu’on renouvelle artificiellement, entre les
parties d’une liqueur qui a subi la fermentation vineuse,
et qui convertit le vin en une liqueur acide que l’on
nomme vinaigre , en combinant la partie spiritueuse du
vin, ayec les autres principes, plus intimement qu’elle ne
l’étoit auparavant.
La putréfaction , à proprement parler, n’est point une
fermentation : nous la définissons une analyse spontanée ,
ou un affaissement, un déchirement des parties des corps
par Je poids de leur masse, et par la dilatation des fluides
qu’ils contiennent , à l’aide de la chaleur extérieure qui
dégage les principes aqueux, huiieux et salins qui les con-
ôtituoient.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
La substance saline que Fournissent les corps putréfiés ,
est toujours de l’akali volatil, pour la plus grande partie ,
soit que ce soit des matières végétales ou des matières ani-
males qu’on fasse putréfier; c’est ce qui l’a fait nommer
par les Chymistes , fermentation olkalescente . Beaucoup
de corps, après leur putréfaction, laissent de l’akali fixe
qu’on obtient sans combustion. J, a putréfaction se fait
avec chaleur ou sans chaleur; c’est-à dire que les corps sou-
mis à la putréfaction, ne laissent point appcrcevoir cfe cha-
leur quand ils sont abreuvés d’une grande quantité d’eau ;
mais quand ces mêmes corps contiennent fort peu d’hu-
midité, ils sont susceptibles d’éprouver pendant leur pu-
tréfaction une chaleur qui va jusqu’à l’incandescence, cha-
leur qui met le feu à la masse totale, comme je l’ai éprou-
vé plusieurs fois ; mais les chaires animales, pourvues de
leur humidité naturelle , ne prennent point un degré de
chaleur supérieur à celui de l’atmosphere. Les anatomis-
tes sont à portée de s’appercevoir qu’un cadavre qui se
putréfie, n’a pas plus de chaleur qu’il n’en avoit avant la
putréfaction, à cause de la grande quantité d’humidité qu’il
contient.
J’ai mis dans un vase de verre beaucoup de viande fraîche:
j’ai placé au milieu de cette viande la boule d’un thermo-
mètre , et j’ai recouvert le vaisseau avec un parchemin
percé d’un petit trou dans son milieu, pour laisser passer
le tube du thermomètre. A côté il y avoit un autre ther-
momètre de même marche que celui de l’expérience ,
qui m’annonçoit le degré de chaleur de l’atmosphere. J’ai
observé exactement ces deux thermomètres pendant plus
de dix-huit mois qu’a duré cette expérience, et jamais je
n’ai remarqué que le thermomètre , plonge dans la viande,
indiquât plus de chaleur que celui qui étoit placé à côté;
J’avois eu soin de remarquer par une barre , à l’extérieur
du vase, l’espace qu’occupoit la viande, et je n’y ai ja-
mais apperçu de gonflement : au contraire , j’ai remarqué
qu’à mesure que la viande se pourrissoit, elle s’afïaissoit de
plus en plus , et qu’enfm la masse a considérablement di-
minué de volume, jusqu’à son entier dessèchement.
La chaleur qui s’excite dans une masse de fumier putré-
fié vient du peu d’humidité qui s’y trouve, puisque des vé-
gétaux très aqueux , pilés et mis en putréfaction , ne pro<
duisent point de chaleur.
A a iv
ELEMENTS T) J. PHARMACIE.
Cette chaleur est d’autant plus grande , que la masse est
plus considérable, et que l’humidité se trouve dans des
proportions plus convenables. Cette chaleur est quelque-
fois telle, que les végétaux s’enflamment, comme on le
voit arriver assez souvent dans les meules de foin.
Les matières parfaitement annualisées, pourvues de toute
leur humidité naturelle, passent sur le champ à la putré-
faction sans produire de chaleur. Un savant distingué a
cherche a répandre de l’incertitude sur les faits dont je
viens de parler; mais j’aurois été plus flatté s’il eût opposé
des faits à ce que j’avance , au lieu de conjectures. Voici
comme il s explique : Je crois que l’auteur s’est trompé :
j imagine qu'il n a probablement observé sa 'viande que
lorsqu il n'étoit plus temps ; mais s’il l'eut, examinée dans
les premiers moments de la putréfaction , il l’eût sans
doute trouvée augmentée de volume . fin ' effet, un cor/rs
ne sauroit se putréfier , qu’il ne s’excite un mouvement
dans toutes ses parties; et Von sait que tout mouvement
produit d,e la chaleur (1 )
Pour satisfaire l’auteur , j’ai répété cette expérience avec
delà viande fraîche etquicontenoitson humidité naturelle.
J’ai pilé dans un mortier de marbre deux livres de chair
de bœuf très fraîche , je l’ai introduite dans un matras à
deux ouvertures A, B, et je l’ai rempli jusqu’en C. J’ai
eu l’attention de fouler cette chair , afin qu’il ne restât au-
cun vuide. En A , figure 3, planche 3, j’ai ajusté une
vessie de cochon vuide d’air et rendue souple à force de l’a-
voir frottée entre les mains : à l’ouverture B , j’ai assu-
jetti un thermomètre avec un bouchon de liege et de la
cire molle : à coté de cet appareil j’ai placé un thermo-
mètre de même marche, pour me servir de point de com-
paraison : j'ai placé le tout dans une chambre dans laquelle
je faisois toujours du feu. J’ai commencé l’expérience le 2
novembre 1 768 , et j'observois trois fois par jour ce qui
se passoit , le matin , à midi et le soir. Depuis le com-
mencement de l’expérience jusqu’au 5 novembre , le«
thermomètres sont restés de part et d’autre à dix degrés
au-dessus de la glace. Ce jour-là, la chair a commencé à
se gonfler un peu : il s’est épanché à sa surface un peu de
(1) Voyez Essai pour senir à Tliistoire de îa Putréfaction page 10.
ÉLÉMENTS DE P H A IU! A CI E. 3/7
sang; point d’air de dégagé. La chair avoit la consistance
d’une pâte ferme , sans aucune mauvaise odeur : elle
avoit perdu un peu de sa couleur vermeille dans la partie
supérieure. Depuis le 5 jusqu’au 9 de novembre , les ther-
momètres, de part et d’autre, ont été tantôt à huit degrés ,
et tantôt à sept au-dessous de la glace. Lei’gonflement a
augmenté successivement dans cet intervalle , et il s’est
u _
séparé beaucoup de liqueur rouge. Le 10, les thermo-
mètres étant à sept degrés au-dessus de la glace, le gonfle-
ment a cessé, et la chair a commencé à s’affaisser : la
liqueur a été repompée dans la chair : il 11e s’est pas
encore dégagé d’air.
Le 1 1 , mêmes phénomènes; beaucoup d’affaissement;
point d’air de dégagé: la chair est devenue livide dans la
partie supérieure , et elle étoit toujours vermeille en des-
sous. J’ai débouché le inatras pour observer l’odeur: la
chair avoit celle qu’on observe à de la viande bien mor-
tihée, mais elle n’avoit point du tout celle de la putréfac-
tion , et 11e sentoit point mauvais.
Le 12 a\i soir, les thermomètres étant à sept degrés
au-dessus de la congélation, la chair a continué de s’affais-
ser , et elle a commencé à exhaler une légère odeur da
putréfaction, qui a augmenté tous les jours; mais il ne
s’est dégagé de l’air que le i5, les thermomètres étant
restés toujours à la même température. Le 1 7 , la couleur
livide a augmenté considérablement en-dessus, et la cou-
leur vermeille s’est conservée, même pendant plusieurs
années, en-dessous: l’affaissement a discontinué, le déga-
gement de l’air a augmenté.
Depuis le 17 jusqu'au 21 , les thermomètres, de part et
d’autre, sont restés à six degrés au-dessus delà glace : les
mêmes phénomènes se sont accrus insensiblement : il s’est
formé à la partie supérieure quelques pustules gangreneuses,
et deux petites taches de moisissure de six lignes de dia-
mètre : quelques jours après, ces taches de moisissure ont
disparu , les pustules ont augmenté, et l’air a continué à se
dégager.
Depuis le 21 novembre jusqu’au 2c de janvier 1769,’
que j’ai continué d’observer cette putréfaction , j’ai remar-
qué que les progrès vont toujours en augmentant, et que
l’air se dégage à mesure que la putréfaction s’avance ; mais
je n’ai jamais observé aucun degré de chaleur supérieur à
3 j8 i L hl ! N T s DE PHARMACIE,
celui de l’atmosphere , depuis le commencement de cette
expérience jusqu’au 20 janvier 1769 ; j’ai répété ces ex-
périences plusieurs fois, et je n’ai jamais observé de cha-
leur.
Il résulte de l’expérience et des phénomènes que je viens
d’exposer, que le reproche qu’on n?e fait de n’avoir pas
observé de gonflement dans les premiers moments de la
putréfaction, est mal fondé, puisque ce gonflement com-
mence et finit avant que la putréfaction se fasse sentir. Je
m’étois apperçu de ce gonflement qui précédé de beaucoup
la putréfaction ; je n’avois pas cru devoir en parler, parce-
qu’il ne peut être regardé comme un des phénomènes de la
putréfaction. 11 y a meme un repos de plus de vingt-quatre
heures entre la cessation de ce gonflement et le commen-
cement de la putréfaction; ce dont je me suis assuré par
rôdeur , parla couleur de la chair, et par tous les autres
phénomènes qui accompagnent ces deux différents étals.
J’attribue ce gonflement à une légère fermentation acé-
teuse, occasionnée par la portion des sucs contenus dans
la chair, qui ne sont pas encore parfaitement annualisés.
Ce que l’on nomme viande mortifiée, est de la chair qui
est dans cet état de gonflement. Il y a tout lieu de penser
que , s’il étoit possible de se procurer des matières parlai-
ternent animalisées , et qui ne continssent rien des substan-
ces non annualisées , leur putréfaction ne seroit pas pré-
cédée d’un semblable gonflement. Quoi qu’il eu soit, j’ai
répété ces expériences dans les grandes chaleurs de l’été ,
et dans les chaleurs tempérées de l’automne et de 1 hiver;
je n’ai jamais observé dans les matières animales qui con-
tiennent beaucoup d’humidité, soit devant, soit pendant la
putréfaction , de plus grande chaleur que celle de l’air am-
biant.
J’observerai que quand on fait cetLe expérience dans les
chaleurs de l’été , la putréfaction se fait beaucoup plus
promptement; alors elle se confond avec le gonflement qui
la précédé, parcequ’elle coinmmence avant qu’il soit en-
tièrement cessé. O11 peut prendre ces deux différents états
pour un seul , et croire qu’il est l’effet de la putréfaction :
c’est vraisemblablement ce qui est arrivé à l’auteur de la
note insérée dans Y Essai pour servir a, L histoire de la pu-
tréfaction; et c’est ce qui l’a induit en erreur. L abaisse-
ment , qui est le principal effet que j’admets dans la putié-
jf L / MENTS DE PHARMACIE. 879
faction, est un mouvement qui s’excite clans toutes les
parties des corps qui se putréfient: en cela, je suis d’accord
avec l’auteur de la note ; mais je ne suis pas de son avis ,
lorsqu’il dit : IJ on sait que tout mouvement excite de la
chaleur.
Le sel ammoniac, le sel marin, le sucre, et un grand
nombre d’autres sels, produisent, en se dissolvant dans
l’eau , un froid plus ou moins considérable : ces dissolutions
ne se font certainement pas sans mouvement.
I/auteur peut consulter les Mémoires de l’académie
pour l’année 1727. Geoffroy rapporte beaucoup d’expé-
riences de combinaisons d’huile essentielle avec l’esprit de
vin, dont les unes ont excité du froid, d’autres de la
chaleur, et enfin d’autres qui n’ont occasionné ni froid ni
chaud. Toutes ces combinaisons ne se font pas sans mou-
vement. Dans la Statique des végétaux de Haies, traduite
de 1 anglois par de Buffon , page 364, n°* 77 > l’auteur
trouvera qu’en projetant deux gros de sel ammoniac sur
trois gros d’huile de vitriol, ce mélange a produit à l’instant
une grande effervescence , en dégageant l’acide marin , et
a tait baisser un thermomètre de Fareinheit de douze degrés,
tandis que les vapeurs qui s’en élevoient étoient si chaudes
qu’elles ont fait élever un semblable thermomètre de dix
degrés. La chaleur que produisent les vapeurs qui s’élèvent
de ce mélange, vient de l’acide marin, réduit en vapeurs
très concentrées , qui attire puissamment l’humidité de
1 air, et qui s’échauffe par ce moyen ; mais cette chaleur est
absolument indépendante du mouvement et du froid qui
s excite entre 1 acide vitriolique et l’alicali volatil du sel
ammoniac.
I. acide nitreux décompose le sel de Glauber, comme je
l’ai démontré ailleurs : pendant cette décomposition , il se
fait un froid considérable : cette décomposition 11e se fait
certainement point sans mouvement.
. Les acides minéraux concentrés, versés sur de la glace
pilée, produisent, à mesure que la glace se fond , un froid
très considérable ; la glace entre dans une sorte de fusion.
Lorsqu’on mêle de l’eau et de l’esprit de vin, il se pro-
duit de la chaleur; mais lorsqu’on mêle de la glace et de
1 esprit de vin , il se produit , au contraire , un très grand
Iroid à mesure que la glace se fond. Dans toutes ces expé-
riences de refroidissements artificiels , il y a nécessairement
38o i L i M E 3Î T S DE PHARMACIE,
beaucoup de mouvement. Il u’v a donc rien détonnant que
dans la putréfaction des matières animales très humides où
j’admets du mouvement, il n’v ait point de chaleur: d ail-
leurs , les thermomètres les plus exacts n en indiquent pas.
il me reste , pour finir cet articie, à prévenir une objec-
tion qu’on ne rnanqueroit pas de me faire sur les matières
parfaitement annualisées, que j ai dit n etre point suscep-
tibles des deux premiers degrés de la fermentation. On
peut m’objecter que le bouillon de pure viande commence
par s’aigrir avant de se putréfier, et on en coucluroit que
les matières animales sont susceptibles de la fermentation
acide.
Je répondrai que les matières avec lesquelles on lait or-
dinairement du bouillon, sont tirées des animaux grani-
vores. La citait' de ces animaux renferme clans ses vaisseaux
des sucs qui ne sont pas parfaitement annualisés , et qui
participent encore de la nature des substances végétales.
Lorsqu’on fait bouillir cette chair dans de l’eau , les sucs
extractifs de nature végétale se dissolvent les premiers *, ils
passent presque tous en entier dans la décoction.
Mais il n’en est pas de même de la chair des animaux
carnassiers : leurs vaisseaux sont remplis de substances
mieux anima Usées : le bouillon ne s’aigrit point, ou du
moins pas sensiblement; il passe tout de suite à la P^re"
faction. Si l'on apperçoit un peu d’acide dans le bouillon
ou décoction de la chair des animaux granivores, on ne
l’appercoit pas dans la chair qu’on fait putréfier, pareeque
cet acide est enveloppé et masqué par la grande quantité
de substance animalisée qui entre en putréfaction en meme
temps que les matières végétales entrent en fermentation.
Tout ce que nous venons de dire nous prouve bien que
la putréfaction est le dernier effort que la nature exerce
sur tous les corps des régnés végétal et animai; et que,
dans cette grande opération , elle a pour objet de détru.re
et de réduire à leurs premiers éléments tous les mdivicus
oui ont en vie , ou qui ont végété. La mort est le premier pas
que les animaux font vers la putréfaction : elle se lait en
plus ou moins de temps , suivant les circonstances. . t tiens
depuis douze années, dans un vase de verre, de la chair
oui n’est point encore putréfiée complètement : elle a encore
une odeur cadavéreuse : j’ai cependant eu soin d ajouter
de l’eau a mesure que l’humidilé de la chair s evapoioit , et
i. L ï M K N T S DE PHARMACIE.' 38*
j’ai remplacé cette eau à mesure qu’il étoit nécessaire :
peut-être faut-il un espace de vingt années pour faire ainsi
putréfier les corps complètement. 11 n’en est pas de même
de ceux qui sont ensevelis dans la terre : la plupart sont pu-
tréfiés dans un espace de temps beaucoup moins grand ; le
voisinage des terres calcaires accéléré beaucoup leur putré-
faction. La plupart des Chymistes et des Physiciens ont
reconnu, dans cette espece de terre, une qualité putré-
fiante; mais je ne sache personne qui en ait expliqué la
cause. Je me crois suffisamment fondé à dire qu’elle vient
de ce qu’il entre dans la composition de cette espece de
terre un peu plus cpie la moitié de non poids d'eau et
d’air , et que c’est cette quantité d’eau , contenue dans les
terres calcaires , qui caractérise spécialement la terre dont
nous parlons , et qui la distingue des pierres et des terres
vitrifiables . C’est à cette eau principe qu’on doit attribuer
la grande difficulté qu’ont les terres calcaires pour entrer en
fusion relies ne peuvent véritablement se fondre au feu
que lorsqu’elles ont entièrement perdu leur eau principe ;
alors elles se convertissent en terre vitrifiable. J’ai démon-
tré ces phénomènes dans un mémoire lu à l’académie en
1 766. Ce mémoire avoit encore pour objet de faire voir
que les terres calcaires contiennent tous les matériaux des
sels et des substances salines : on peut , en leur ajoutant la
quantité de principe inflammable qui leur manque , former
de l’akali fixe artificiel : j’ai indiqué ce procédé dans mou
Manuel de Ch) mie , et je donne clans ma Chymie tous les
détails relatifs à cette expérience. Quoi qu’il en soit, j’ai
remarqué que les terres calcaires, ainsi privées de toute
humidité principe , et parvenues à l’état de terre vitrifiable ,
sont, de même que les terres vitriuables ordinaires, très
f>eu disposées à exciterla putréfaction des corps , pareequo
e principe de la putréfaction est l’humidité, et que les
matières terreuses vitrifiables en sont absolument pHvées.
Sur l’esprit de vin.
L’esprit de vin est une liqueur transparente, volatile,'
d’une odeur agréable, qui s’enflamme sans répandre ni
suie ni fumée apparente lorsqu’elle brûle librement ; mais
si l’on place au-dessus de la flamme de l’esprit de vin une
assiette de faïance qu d’argent, cette flamme noircit proinp-
1
Vertus.
382 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
tement l’assiette comme le feroit la lumière d’une lampe
à l’huile. On tire l’esprit de vin parla distillation de toutes
les liqueurs qui ont subi la fermentation spiritueuse.
Nous prendrons la distillation du vin pour exemple.
On met la quantité que l’on veutde vin blanc , ou rouge ,
dans le bain-marie d’un alambic:, on dispose les vais-
seaux comme nous l’avons dit précédemment: on pro-
cédé à la distillation par une chaleur modérée. La liqueur
spiritueuse s’élève à un degré de chaleur un peu inférieur
|à celui de l’eau bouillante: c’est cette liqueur que l’on
nomme esprit de vin. On continue la distillation jusqu’à
ce que l’on ait tiré tout l’esprit de vin , et même une petite
quantité de phlegme , afin d’être sûr d’avoir fait passer
toute cette liqueur inflammable. Il reste dans l’alambic une
liqueur acide qui contient tous les principes salins du vin
qui n’ont pu monter à ce degré de chaleur: on jette cette
liqueur comme inutile.
il y a bien peu de cas où l’on donne l’esprit de vin
pur intérieurement : son usage fréquent est même nuisi-
ble : il coagule le sang et toutes les humeurs : il racornit
et durcit les fibres, et leur ôte leur souplesse : il occasionne
la paralysie, jette dans le marasme, et produit des en-
gorgements de tontes especes. 11 n’en est pas de même
pour l’extérieur: il est d’un usage fréquent, et toujours
sans risques. Il consolide les plaies récentes: il ouvre les
pores , facilite la transpiration : il est bon pour la brûlure,
pourvu qu’elle soit récente , et avant que les ampoules
soient levées : en s’évaporant il produit un froid considéra-
ble; et c’est vraisemblablement par cette raison qu’il est
si merveilleux dans les brûlures. L’esprit de vin est le vé-
hicule de beaucoup de médicaments.
Remarques.
Lorsqu’on soumet le vin a la distillation , il se dégagé
une prodigieuse quantité d’air: on conserve un trou d’é-
pingle au lut du récipient, afin que 1 air puisse s évacuer,
et pour prévenir ainsi la rupture de ce vaisseau. .
Dans les travaux en grand , on fait cette distillation a
feu nud : on entretient le feu suffisamment fort pour que la
liqueur qui distille forme un filet: par ce moyen il s’élève
à-peu-près une aussi grande quantité de phlegme que
383
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
d'esprit de vin : cette liqueur, ainsi mêlée de phlegme , se
nomme eau-de-vie; au lieu que, lorsqu’on distille le vin an
bain-marie, la liqueur spiritueuse qu’on obtient est beau-
coup moins chargée de phlegme. L’eau-de-vie est absolu-
ment sans couleur, claire et transparente comme de l’eau.
Celle du commerce a toujours une couleur ambrée, plus
ou moins chargée. Cette couleur lui vient de la teinture
qu’elle tire des tonneaux de bois dans lesquels on la
conserve: c’est pour cette raison que les vieilles eaux-de-
vie sont plus colorées que les nouvelles.
La plus grande quantité des eaux-de-vie qu’on prépare
en grand, sont tirées des vins qui ont quelques défauts,
et qui ne sont pas potables. On distille également les lies
pour avoir de l’eau-de-vie; mais il faut, pour obtenir de
l’eau-de-vie coinmerçable , renfermer la lie dans des sacs
de toile un peu serrée, et ne remplir les sacs qu’aux deux
tiers. On met ces sacs dans une espece de bain-marie
«percé comme une écumoire ; et ce vaisseau doit être placé
dans la chaudière de l’alambic avec beaucoup d’eau , afin
que les lies ne s attachent pas au fond du vaisseau pendant
la distillation. L’esprit de vin tiré des lies est en général
plus huileux que celui que donne immédiatement le vin.
Lorsque la lie s’attache au fond de l’alambic, elle y brûle
et donne à l’esprit de vin une odeur et une saveur empi-
reu ma tique , qu’il n’est plus possible de lui ôter. Le moyen
que nous venons de proposer remédie à ces inconvénients.
Voyez mon Mémoire sur la meilleure maniéré de con-
struire les alambics.
On tire de la même maniéré l’esprit inflammable de
toutes les liqueurs fermentées, comme du cidre, de la biere
de l’hydromel , etc. ; mais le vin en fournit une beaucoup
plus grande quantité : la biere est la liqueur fermentée
qui en fournit le moins.
lous les vins ne rendent pas la même quantité d’esprit
. Vln : *e3 vins tendres en rendent fort peu : ce sont les
vins nouveaux qui en rendent le plus : les vins vieux four-
nissent très peu ou point d'esprit de vin; et c’est en cela
quils sont plus salubres. La partie spiritueuse s’est telle-
ment combinée avec les autres principes , qu’elle n’esi-
r'us ««fible.'Ces sortes de vins, sans' êt4 Lres son
rJTbleSaU VVw,Sre ’ rlui contient la partie spiritueuse
, mais qu on ne peut plus faire reparoitre que par
des moyens chy iniques. HUCi-par
38_4 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Tous ces esprits inflammables sont de même nature : iis
ont les mêmes propriétés ; ils different seulement entre
eux par des saveurs et des odeurs particulières à chacun
d’eux, et qu’on ne peut enlever entièrement par les recti-
fie ations réitérées. J’ai lait, par exemple, sur 1 espiit de
vin tiré de vin d’Espagne , tout ce qu’il étoit possible pour
lui enlever son odeur et sa saveur, sans avoir pu réussir .
il a conservé, apres un grand nombre de îcctihcations
Elites avec différents intermèdes , l’odeur et 1a saveur par-
ti*. Libérés à cette espece de vin.
L’esprit de vin de notre opération, et l’eau-de-vie qu’on
trouve dans le commerce, ne sont pas suffisamment puis ,
ni assez débarrassés du principe aqueux , pour qu on puisse
les employer à une infinité de préparations : il laut les
distiller encore plusieurs fois pour les amener à leur perfec-
tion : ces différentes opérations se nomment rectijica-
tiorts.
Rectification de. V esprit de vin.
La rectification de l’esprit de vin est une opération par
laquelle on le dépouille de son plilegnie et de son huile
essentielle grossière , par des distillations réitérées.
seuucuc , par — - ^
On met de l’eau-de-vie dans le bain-marie a un alam-
bic * on procédé à la distillation comme nous l’avons dit :
. . • . 1,. cV PVP.
ou reçoit à part environ un quart de la liqueur qui s eleve
îiere : ou continue la distillation jusqu à ce que la
la première .
liqueur devienne blanche et laiteuse. . .
On soumet de nouveau cette derniere liqueur a. la dis-
tillation au bain-marie, et on en fait passer environ la
moitié, qu’on mêle avec le premier esprit de vin qui a
distillé pendant la première opération. On continue la
distillation , pour tirer tout ce qui reste de spiritueux : on
le rectifie de nouveau pour tirer encore une portion de
liqueur qui passe la première et qu’on mêle avec les pie-
cédentes. On continue ainsi de suite , jusqu’à ce qu on
ait tiré de l’eau-de-vie tout ce qu'elle peut fournir de
liqueur spiritueuse semblable au premier esprit t e mh.
11 reste dans le bain-marie, après chaque distillation,
une liqueur phlegmatique , qui a une odeur d eau-de-vie,
mais qui ne contient pins de liqueur inflammable; elle est
légèrement acide : on la jette chaque lois comme inutile.
Alors on distille de nouveau au bain-marie toutes
itiyitTXTs DE pharmaci e. 385
ks premières portions d’esprit de vîjj qu’on a mêlées à
mesure ; on en l'ait passer par la distillation environ la
moitié : on met cette moitié à part : c’est ce que l’on
Homme esprit de v 'ul rectifie , ou ‘alkooüsé , ou alkcol de
vin. On continue la distillation pour tirer tout lespiritueux
qui rcsfe dans l’alambic : on le rectilie de nouveau pour
tirer encore la moitié de la liqueur qui passe la première ;
ci on peut continuer ainsi de suite pour rectifier tout l’es-
prit de vin de l’eau-de-vie qu’on a employée : on le oarde
à part , si l’on veut, pour des usages où l’on n’a pas besoin
d’esprit de vin si bien rectifié.
Remarques.
Plusieurs habiles Chymistes ont donné leurs procédés
pour rectifier Pesprit.de vin par des intermèdes terreux.
Spongieux, salins et aqueux (nous parlerons de ces diffé-
remis procédés ) ; mais je n’en ai point trouvé de plus com-
mode, et nui soit aussi bon, que celui que nous venons
de rapporter.
L eau-de-vie qu’on trouve dans le commerce contient
pour ainsi dire, les mêmes principes que le vin, niais
*jan3 des proportions bien difïérentes : elle c-ontient moins
de phlegme et d’acide que le vin, mais plus d’huile sur-
abondante , et plus d’esprit inflammable,
la première portion d’esprit de vin qui s’élève dans cha-
que .distillation , est la plus pure et la moins < -chargé©
'd’huile- essentielle de vin : celle qui la suit en est presque
saturée. Ou remarque meme que certaines eaux-d e-ue
sur-tout celles qui ont été tirées des lies de vin, laissent
. dans -l’alambic, après la distillation de la partie spiri-
t ueuse , un phlegme qui est surnagé par une grande quan-
tité de cette huile, qu on peut séparer par l’entonnoir.
1& nomme huile de vin. C’est pour priver l’esprit
de vin de plus en plus de cette huile grossière, que nous
avons recommandé de rectifier à part les dernières por-
tions d’esprit de vin qu’on tire ù chaque distillation. II
est facile de reconnoître les différences qu’il y a entre ces
deux portions d’esprit de vin : la première ne laisse aucune
odeur de phlegme d eau-de-vie dans les mains après l’é-
vaporation du spiritueux ; la seconde , au contraire, laisse
nue odeur d’hutle de vin, semblable à l’odeur de l’ha
leine des gens ivres, lorsqu’ils digèrent mal le Yin
R b
185 ÉLÉMENTS de pharmacie.
Ouelques personnes se contentent de distiller 1 eau-d«-<
pLeL reprises , en laissant mêler la touliti d.
l’esprit de vin ; elles séparent seulement chaque lois le
iXL qui reste dans l’alambic. Mais cet esprit de vm ,
quoique bien débarrassé de son phlegme, contrent une si
Grande quantité d’huile surabondante, qu apres un gran
nombre de rectifications, il laisse dans les mains celte
odeur désagréable dont nous venons de parler.
F urmel paroît être le premier qui ait fait quelque atten-
tion à cette huile surabondante : le moyen qu il propose
nm r la séparer, consiste à mêler l’esprit de vin dans une
i 1 rl’caii et à procéder ensuite a m dis-
tres granc e qa > réitéré la même opération plu-
Filiation pour le re irer Oa reitemla ^ ^ ^ ^ ^
sieurs fois de suite , et de vin reste nageante sur
Cu et Vsprit de vin perd de plus en plus sa mauvaise
te ^rfrtefteteTrirs
» d"““ J“" 11 p,“ “
degré de spirituosité. rectifier l’esprit de vin sur
de la chaux ^ , ou em ^ ^ ^TibonàtLtes de l’es,
efficace pour séparer singulièrement les prin-
p.rit de, :iî;rÆ& d'une 8rride >>ar-
C- P61 L Icidl • on retire aussi une bien moindre quan-
tie de son acide . obtient est très pene-
tité d’esprit de vm , et celui qu on u
îrant. r vnînnt ne aae à Paris de ces diffé-
<^elques personnes faisment, ^ ^ ^ ^
ïentS, ^enlever à l’esprit de vin l’odeur des huiles essen-
ment d enlever a P îdmmatiser , afin qu il
assurés, uu ia
solument imP05^ d vin par une huile essentielle ou
rouuiquee a 1 esp bifn ^ ô(er une partie; mais il
par une résine- P e pesprit de vin ne puisse
einrSvhT aucune liqueur de table: U ne peut plus
Le employé que P““r ‘"mandent de rectifier l’esprit
deQvlu sL du sk luth, après les avoir fait d, gérer eu,
Éléments de pharmacie: 38y
semble ; mais ce sel décompose l’esprit de vin à-peu-près
de même que la chaux : l’esprit de vin acquiert d’ailleurs
tme couleur rouge, comme nous l’avons dit en parlant
de la teinture de sel de tartre; ce qui est une preuve du
commencement de sa décomposition. 11 est vrai qu’il perd
sa couleur parla rectification; mais il n’en est pas moins
altéré, puisque la matière saline qu’il laisse après sa dis-
tillation , fournit un sel neutre crystallisable , formé par,
l’acide de l’esprit de vin et le sel akali.
D’autres Chymistes recommandent de rectifier l’esprit
de vin sur de la mie de pain séchée , ou sur du savon, ou
sur de la craie. Ces substances sont très propres à retenir
le phlegine et 1 huile suiabondante de 1 esprit de vin ; mais
la craie produit un effet à-peu-près semblable à celui de la
chaux , avec cette différence seulement qu’elle décompose
moins promptement l’esprit de vin. La mie de pain, ou
le son, sont des substances qui n’alterent point l’esprit
devin; elles fournissent, pendant la distillation , un mu-
cilage qui s’empare du plilegme : ils sont l’un et l’autre de
très bons intermèdes pour rectifier l’esprit de vin : maia
ils ont l’inconvénient de lui donner une légère odeur de
pierre à fusil, qui est celle que prend la farine pendant
qu’on moud le bled entre les meules de pierre vitrifiable,-
L’esprit de vin que j’ai tiré du vin d’Espagne , a con-
servé une grande partie de son odeur et de sa saveur,
même après avoir passé successivement par toutes les opé-
rations dont nous venons de parler ; ce qui pourroit faire
présumer que ces propriétés sont dépendantes de la nature
de cette espece de vin.
L’usage du serpentin, plongé dans une cure remplie
d’eau froide , s’est introduit pour la rectification de l’esprit
de vin, et a été substitué au serpentin à colonne, etc.
Cependant cet instrument, tout excellent qu’il est, n’est
pas non plus sans inconvénient, sur-tout lorsqu’on veut
se procurer de l’esprit de vin débarrassé de tout phle^me.
Par exemple , lorsqu’on tient très froide l’eau de la cuve
du serpentin , on refroidit la masse d’air contenue dans le
serpentin; l’humidité de cefte masse d’air se condense
contre ses parois intérieures , de la même maniéré que la
fraîcheur d un vase porté dans un endroit où l’air est
chaud , condense à sa surface l’eau contenue dans l’air qui
le touche. L’humidité de l’air, ainsi condensée dans l’in.
13 bij
388 ELEMENTS DE !» H A EMACIE.
teneur du serpentin, distille avec, l’esprit de vin, quisechargej'
par ce moyen, d’une assez grancie quantité d humidité. ^
Si l’eau du serpentin est très froide, l’esprit de vin qui
distille est aussi lui-même très froid : dans ce cas, il v.on-
dense à sa surface l’humidité de la portion d’air qui le
touche, laquelle, en se renouvellant , porte continuelle-
ment de l’eau dans l’esprit de vin. Ces observations sont
fort indifférentes pour la distillation des huiles essentielles
dont nous avons parlé , puisqu’on les fait distiller avec de
l’eau *, maïs elles ne le sont pas pour de 1 esprit de vin
qu’on veut avoir parfaitement dephlegme. _
Dans la vue de connoître jusqu’à quel point 1 eau
ténue en dissolution dans l’air, s’introduit dans L intérieur
du serpentin lorsqu’il est bien rafraîchi par dehors, j ai
fait F expérience suivante : j’ai mis en distillation au bain-
marie deux livres d’esprit de vin, donnant 07 degres au
pese-liqueur , et j’ai rempli le serpentin de glace. J ai ob-
tenu deux livres quatre onces d’esprit de vin plus foible
■qu’il n’étoit auparavant, puisqu’il ne donnoit que 01
àeovés au même pese-liqueur et à la température de la
glace. Lorsque cette expérience est faite en ete , pai un
temps très humide, il s’introduit encore un peu plus d eau
dans le serpentin. J’ai bien constaté que pour avoir de
l’esprit de vin , donnant 58 degrés au pese-liqueur , au
terme de la glace , il est absolument nécessaire de e
rectifier sans serpentin , et ne point mettre d eau dans le
réfrigèrent; et que si l’on veut se servir du serpentin, il
est essentiel -de mettre dans la cuve du serpentin ae l eau
qui soit chaude au moins a cinquante degres. L esprit de
i se saisit dé l’humidité de l’air, avec une facilite qui
n’a pas toujours été assez remarquée. Quelques Chymistes
Line commissent vraisemblablement pas cette facilité
avec laquelle l’humidité de l’air s’introduit dans 1 inté-
rieur du serpentin refroidi, ont fait brûler une mec -
prit de vin , èt fait passer la flamme et la vapeur dans un
serpentin rafraîchi par la glace: ils ont obtenu xS onces
d’eau et on ont conclu qu’il y avoit de 1 eau de lecom-
posée par l’air inflammable qu’ils supposent être contenu
Sans' Tesprit de vin. Ils ont aussitôt lié cette okmm
à celle de la prétendue recomposition de I eau, opéreepar la
combustion fie l’air inflammable dans l’air ddphlosrsuqué
Ç’esl. par des expériences de cette nature qu
]ï L é M E N T S DE PHARMACIA? 38 C)
détruire la théorie donnée par Staahl, et confirmée par ceux:
qui ont adopté sa doctrine; mais les faits et nos observa-
tions nous portent à croire que la propriété combustible de
l’esprit de vin, lui vient de l'huile de vin très rectifié qu’il
contient, et non de l’air inflammable; l’air inflammable
qu’il peut produire, est de l’air élémentaire qui tient de l’es-
prit de vin en dissolution.
Lorsqu’on distille avec le serpentin , il faut, toutes
choses égales d’ailleurs, un plus grand degré de chaleur
pour mettre la distillation en train, et pour l’entretenir,
que lorsqu’on ne s’en sert pas; pareeque les vapeurs qui,
s ( lèvent de 1 alambic, ont à vaincre la résistance que hv
colonne d’air, contenue dans l’intérieur du serpentin,
oppose continuellement à ces mêmes vapeurs ; mais eu
remédie ù cet inconvénient en employant des serpentins
faits avec des tuyaux d’un plus grand diamètre. 1! est fort
dangereux d adapter à de très grands alambics des serpen-
tins faits des tuyaux d’un petit diamètre : la quantité de
vapeurs qui s’élèvent à la lois , ne trouvant pas une issue
suffisante pour sortir, fait un effort considérable , et
soulevé le chapiteau de l’alambic avec danger pour les
assistants. °
L esprit de vin peut être considéré comme une combi-
naison d huile essentielle très ténue , dissoute dans une
giande quantité d eau , par 1 intermede d’un acide subtil
mais parfaitement bien combiné.
Les propriétés générales de l’esprit de vin parfaitement
pur sont :
1 . De n avoir aucune odeur étrangère; ce que l’on re-
connoit en s’en frottant les mains : la partie spiritucuse
doit s’évaporer promptement , et ne laisser ni humidité „
ni odeur qui approche de celle du phlegme d’eau-de-vie :
si le contraire arrive, c’est une preuve qu’il a été mal rectifié.
2 . L esprit de vin pari alternent rectifié ne doit peser
que six gios quarante -nuit grains dans une bouteille qui
tient une once d eau : la température a dix degrés au-dessus
de la congélation.
Il y a encore plusieurs autres moyens pour reconnoitre
la bonté de l’esprit de vin, tel que celui que propose de
Leaumur. Il consiste à enfermer de l’esprit de vin dans
une petite fiole semblable à celles dont on lait les thermo-
mètres : on juge de sa bonté par sa plus grande dilatabi*
13 b iij
390 ''éléments ce pharmacie.
]ité. D’autres Chymistes proposent de l’enflammer dan®
des vaisseaux profonds et plonges dans 1 eau froide : on
juge de sa bonté lorsqu’il ne laisse qu’une petite quantité
d’eau. L’esprit de vin parfaitement déphlegmé ne doit
point humecter le sel alxali bien desséché.
Enfin on éprouve la bonté de l’esprit devin parla poudre
à canon. On met de l’esprit de vin dans une cuiller avec
de la poudre : on met le feu à l’esprit de vin, et lorsqu’il
est près de cesser de brûler , il fait prendre feu à la poudre.
On croit communément qu’il est parfait lorsqu’il enflamme
ainsi la poudre ; mais cette expérience est fautive : l’in-
flammation de la poudre dépend de la quantité employée ;
c’est-à-dire que si l’on met quelques grains de poudre avec
beaucoup d’esprit de vin parfaitement rectifié, il ne mettra
pas le feu à la poudre , parceque l’humidité qu’il fournit
pendant son inflammation , l’humecte suffisamment pour
l’empêcher de s’enflammer : ainsi cet esprit de vin passera
pour être de mauvaise qualité aux yeux de ceux qui ne
sont pas instruits de cet efiet; tandis que de marnais es-
prit de vin , sur lequel on fera la même opération avec une
forte pincée de poudre , passera pour de bon esprit de
vin , parcequ’il enflammera cette poudre.
De tous les moyens dont nous yenons de parler pour
connoître les degrés de rectification de 1 esprit de vin, il
n’v a, à proprement parler, que celui de sa pesanteur
spécifique comparée à l’eau , qui soit bon , et qui soit tou-
jours comparable; mais il a l’inconvénient d’être embar-
rassant , en ce qu’il faut porter avec soi des poids et cies ba-
lances continuellement. Les autres moyens dont nous
venons de parler n’indiquent rien de suffisamment exact ;
d’ailleurs ilsnesontpasmoinsincommodesparl attirailqu ils
exigent ; en un mot, ils ne réunissent pas les avantages
qu’on cherche. On a essayé de faire usage de Parcomètre ,
ou-vpese-liqueur : cet instrument est très commode ; il
réunit tous les avantages qu’on desire; mais na\anl pu
trouver une maniéré sûre pour le graduer, il étoit encore
inutile pour des opérations de comparaison. Aucuns <Je
ces pese-liqueurs ne sont comparables entre eux : lorsque
par aventure on vient à casser son pese-liquour , 1 11 cs
plus possible d’en faire un autre de même marche : il tant
étudier ce nouvel instrument , et se former une nouvelle
routine. Sa graduation d’une maniéré stable et compa-
'/lIîMENTS DE PHARMACIE. 391
rable , comme le sont les bons Lhermometres , occupoie
depuis long-temps les Physiciens : on travailioit à cette
recherche, mais sans succès; pareequ’on n’avoit pas su se
procurer deux termes, comme on les a obtenus pour la
construction des thermomètres.
Je crois y être parvenu par un procèdésimpîe, et au moyen
duquel on peut se procurer en tout temps , et en tous
pays, des pese-liqueurs comparables entre eux, et qui
soient toujours de même marche , quoique faits par diffé-
rents ouvriers. Voici la maniéré de le construire; mais
pour bien entendre sa construction, il convient que je dé-
crive auparavant un autre pese- liqueur , au moyen duquel
011 peut parvenir à connoitre, avec la derniere précision,
la quantité de sel neutre , akali ou acide, contenue dans
chaque quintal d’eau , et pareillement la quantité de sub-
stance saline contenue dans les acides minéraux ; ce qu’on
n’avoit jamais pu faire avec exactitude jusqu’à présent.
Chaque degré de cet instrument indique le nombre de livres
de sel marin contenu dans l’eau salée soumise à l’épreuve»
Description d’un pese-liqueur , pour connoitre la quan-
tité de sel contenue dans chaque quintal d’eau.
On prend un pese-liqueur ordinaire , de verre, qui a à-
peu-près la figure d’un thermomètre; avec celte différence
seulement, qu’on à soudé à la partie inférieure de la boule
une petite tige, au bout de laquelle 011 a pratiqué une
seconde boule, mais beaucoup plus petite, dans laquelle
on met du mercure en suffisante quantité, pour le lester,
le faire tenir droit, et le faire enfoncer dans l’eau pur©
presque jusqu’au haut du tube : on marque zéro à l’endroit
où il cesse de s’enfoncer dans cette eau pure; ce qui forme
le premier terme : voyez planche 3 , page 894 , première
figure. Pour avoir le second terme , on prépare une eau
salée, en faisant dissoudre quinze livres de sel marin très
sec et très pur, dans quatre-vingt-cinq livres d'eau; ce qui
forme cent livres de liquide: ou , si l’on veut, on emploie
quinze onces de sel, et quatre-vingt-cinq onces d’eau; ce
qui est absolument la même chose. On plonge l’instrument
dans celle liqueur : lorsqu’elle est froide, il s’y enfonce
beaucoup moins ; et quand le pese-liqueur cesse de s'y
enfoncer , 011 marque à cet endroit du tube, quinze degtés $
ce qui donne le second terme»
B b if
9
?>C)2 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On divise l'intervalle qui se trouve entre res deux
termes, en portions égales , qui forment autant de degrés.
Cet intervalle , ainsi gradué, sert d’étalon pour diviser de
la même maniéré la partie inférieure du tube que nous
supposons suffisamment long. Pour cela on prend , avec
un compas, la distance de zéro à quinze, que l’on re-
porte en bas , et que l’on divise de même ; ce qui donne
trente degrés sur l’instrument. On peut ainsi augmenter
le nombre des degrés jusqu’à quatre-vingt, si on le juge à
propos, quoiqu’on n’ait jamais occasion de s'en servir.
11 est difficile de se procurer des pese-liqueurs dont le
tube soit parfaitement cylindrique etd’un diamètre égal. Cet
inconvénient est commun aux pese-liqueurs et aux ther-
momètres. D’après cette observation , il est sensible qu’il
doit se trouver souvent des inégalités entre les degrés de
cet instrument; mais on peut y remédier en formant les
degrés du pese-liqueur les uns après les autres. Ainsi on
prendra une livre de sel qu’on fera dissoudre dans quatre-
vingt-dix-neuf livres d’eau ; et l’endroit où le pese-liqueur ,
plongé dans ce fluide, s’arrêtera, formera le premier degré.
Pour marquer le second degré, on fera dissoudre deux
livres du même sel dans quatre-vingt-dix-huit livres d’eau :
pour le troisième degré , on prendra trois livres de sel
et quatre-vingt-dix-sept livres d eau ; et ainsi de suite ,
jusqu’à ce que l’on soit parvenu à graduer entièrement
je pese-liqueur, en diminuant toujours la quantité de 1 eau
d’autant de livres que l’on ajoute delivres desel. Toutes ccs
opérations doivent se faire dans unecave ; et il faut y lais*
ser les liqueurs assez, de temps pour qu elles en prennent la
température, qui est de dix degrés au-dessus de la glace.
Lorsqu’on fait dissoudre le sel , il faut bien prendre garde
d’en perdre, ainsi que de Peau : la dissolution doit être
laite dans un malras clos, afin qu’il n’y ait aucune évapo-
ration , sans quoi la liqueur seroit imparfaite, et le pese-
liqueur seroit manqué. Nous allons appliquer ce procédé
à la construction d’un pese-liqueur pour i esprit de vin.
Construction, d’un nouvel areometre , ou pese-liqueur de
comparaison , pour connaître les degrés de rectification
des liqueurs spiritiieuses.
Pour construire ce pese-liqueur , il faut deux liqueurs
propres à fournir deux termes : ces liqueurs sont 1 eau pure
ÉLÉMENTS T) E T H A H M A C I K. 3p3
pour îe premier terme ; et de l’eau , chargée d’une quantité
•déterminée de sel pour le second. Pour préparer cette
de rniere liqueur, on prend dix onces de sel marin purilié
et bien sec : on les met dans un matras : on verse par-des-
sus quatre-vingt-dix onces d’eau pure : on agite le matras
afin de faciliter la dissolution du sel; lorsque le sel est dis-
sous , la liqueur est préparée.
Alors on prend un pese-liqueurde verre, disposé comme
le précédent, et chargé de mercure suffisamment : on le
plonge dans cette liqueur. Il doit s’y enfoncer à deux ou
tous lignes au-dessus de la seconde boule ; s’il s’enfonce
trop , on ôte un peu de mercure de la petite boule; s’il ne
s enfonce pas assez, on en ajoute suffisamment: lorsqu’il
s’enfonce convenablement, on marque zéro àPcndroit où il
s arrête ; cela forme le premier ternie : voyez A , figure 2 :
ensuite 011 enleve l’instrument; on le lave et on le plonge
dans de 1 eau distillée : on marque dix degrés à l’endroit
ou il s est fixé B ; cela forme le second terme : on divise
en dix parties égales l’espace compris entre ces deux termes ;
ce qui donne dix degrés. Ils servent d’étalon pour former
les autres degrés de la partie supérieure du tube. On donne
a ce pese-liqueur 1 étendue de quarante-cinq degrés; ce qui
est suffisant.
1 .es degrés que ce pese-liqueur annonce, ont un usage
inveisc de celui qui sert aux liqueurs salines; car le pese-
liqueui piopre aux sels annonce une eau d’autant plus riche
en sel , qu’il s’enfonce moins dans cette eau. Celui-ci, au
contraire, annonce une liqueur d’autant plus riche eu
esprit, qu il s enfonce davantage dans les liqueurs spiri-
tuelles; dans le premier cas, on cherche à connoître le
pms grand d^gré de pesanteur ; et dans le second cas, au
contraire, le plus grand degré de légèreté, qui indique le
pins grand degré de rectification des liqueurs spiritueuses.
Au moyen de cette construction , on pourra dorénavant
avoir des pese-Iiqueurs toujours comparables entre eux, et
absolument de même marche , quoique faits par divers
ouvriers et dans des temps différents.
•1 «li fait faire beaucoup de pese-liqueurs semblables à
ce ui dont je viens de donner la description : ils se rappor-
teur entre eux avec la plus grande précision : lorsqu’on les
ponge dans quelque espece d’eau-de-vie que ce soit , ou
ttaus Lln espnt de vin quelconque , ils s’enfoncent tous
Eléments de pharmacie»
exactement au même degré , et sont toujours d accord entre
eux , quelle que soit d’ailleurs l’espece de verre qu on em-
ploie pour leur construction , et quelles que soient les pro-
portions qui se rencontrent entre la grosseur de la boule , la
longueur et la grosseur de la tige. J’ai fait beaucoup d’expe-
riences au pese-liqueur , dans lesquelles j ai employé , entre
autres, deux pese-liqueurs disproportionnés par leur jo-
lume, qui ont néanmoins constamment indique le meme
nombre de degrés, étant plongés dans la même liqueur
SP Le^lus grand de ces pese-liqueurs avoit une boule de
vingt-sept lignes de diamètre et une tige de seize pouces et
demi de hauteur, et de quatre lignes de diamètre. ^
Le plus petit avoit une boule de neuf lignes de diamètre ,
une tige de deux pouces et demi de long , et de deux lignes
de diamètre. Les autres pese-liqueurs que j ai employés
concurremment dans mes expériences, avoient des boules
et des tiges de grosseur et de grandeur intermediaires.
Ce pese-liqueur est facile à construire*, il n exige aucun
calcul mathématique , aucune proportion particulière entre
la grosseur et la longueur de la tige, respectivement a la
grosseur de la boule: il suffit, en le construisant , de lui
donner les dimensions les plus commodes , afin qu ü ne
soit pas embarrassant*, ce qui est un avantage bien piecieux
dans un instrument de cette espece. Les deux termes qu
emploie dans la construction de ce pese-liqueur sont iacües
à se procurer. La distribution de mes degrés n est point
arbitraire , comme elle l’est dans tous les pese-liqueurs faits
1 Plusieurs Physiciens avoient proposé pour point fixe de
leur pese-liqueur , l’eau pure pour le premier terme , et des
poidl connus pour le second, par le moyen desquels on
faisoiten foncer le pese-liqueur convenablement : ondmsort
l’intervalle compris entre ces deux termes , g
respectifs aux poids employés. J’ai fait construire quelques
nese-liqueurs par cette méthode; et chaque grain , poids
rbir fonnoit autant de degrés. Mais ,e nat pomt
tardé de m’appercevoir que cette méthode était tre.
fectueuse, et qu’elle ne pouvo.t jamais fournit ■ » Ma phy
sique un instrument qui fût praticable pour le commerce-
Deux pese-liqueurs que j ai lait construire par
thode/et de volumes très peu dilférents, s accordoieat
Pl 3 .
Pue Lujiievr-pow
l&a Jeh
Fief. i. o
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 3()5
ben, que l’un donnoit quatre-vingt-quinze degrés, et
l’autre cinquante, étant plongés dans le même esprit de
vin ; ce qui n’est pas étonnant. Le jeu du pese-liqueur est
de déplacer un volume de liquide égal à la partie qui
plonge dans ce même liquide; mais ce déplacement se lait
non seulement en raison du poids, mais encore en raison
du volume du pese-liqueur. Ainsi, les poids dont on le
charge dans l’intérieur , pour le graduer , agissent différem-
ment, suivant la capacité du pese-liqueur; et ils pro-
duisent d’autant moins d’effet, que le volume du pese-li-
liqueur est plus grand.
Quelques personnes m’ont demandé si, par le moyen de
mon pese-liqueur, on pouvoit connoître la quantité d’eau
et de liqueur spiritueuse contenue dans une quantité
donnée d’esprit de vin, comme on connoîtla quantité de
sel qui se trouve dans cent livres d’eau salée. La compa-
raison n’est point exacte. Le sel est indépendant de l’eau;
on peut l’avoir à part, parcequ’il peut exister sans eau
surabondante à son essence saline. Mais il n’en est pas de
même de l’esprit de vin; l’eau est un de ses principes
constituants; on ne peut l’en priver que jusqu’à un cer-
tain point, au-delà duquel on le décompose; et il cesse
d etre esprit de vin , si on le prive d’une plus grande
quantité de son eau. La partie vraiment spiritueuse de
1 esprit de vin est le principe huileux rectifié qu’il contient;
mais ce principe tout seul ne peut point former d’esprit de
vin; c’est son union avec l’eau et un peu d’acide qui le
produit. L’éther peut être considéré comme de l’esprit de
vin prodigieusement rectifié; cependant il contient encore
plus de sept huitièmes de son poids d’eau principe , sans
laquelle il ne seroit plus de l’éther. Ainsi il est démontre
qu on ne. pourra jamais , parle moyen d’aucun pese-liqueur,
connoître la quantité de liqueur spiritueuse contenue dans
un volume d’esprit devin; il indiqueroit plutôt, si cela
étoit possible, la quantité de matière inflammable, on
plilogistique que l’esprit de vin contient. D’où il résulte
qu ou doit se contenter d’un pese-liqueur de comparaison ,
qui indique avec précision qu’un tel esprit de vin est meil-
leur qu un autre, et que celui qui est moins bon, contient
tant d’eau de plus que celui qui est de meilleure qualité;
c est tout ce qu’on peut exiger d’un instrument de celte
espece. Afin de faire connoître 1 utilité et lesavania2.es de
tD
3ç>6 ELEMENTS P E PHARMACIE.
mon pese-liqueur, j’ai rassemblé en une table les prin-
cipales expériences que j’ai faites sur l’esprit de vin. lléau-
mur s’étoit occupé d’expériences du même genre; mais
comme il n’avoit point de pese-liqueurs comparables , ces
expériences sont devenues inutiles à la Chymie , a la physi-
que et au commerce. 11 étoit meme si persuade que le
pese-liqueur qu’il employoit à graduer 1 esprit de \in pour
ses thermomètres étoit défectueux, qu il n en a jamais pai le.
Feu Capi, constructeur de baromètres, de thermomètres,
etc. m’avoit procuré de l’esprit de vin, que de Reaumur
avoit arrangé lui-même pour faire des thennometies . cet
esprit de vin étoit coloré par de l’oseille : je l’ai examiné
avec mon pese-liqueur: il donnoit vingt-huit degies ut
demi, la température du lieu étant a dix-neuf degrés au-
dessus de la congélation. Si cet esprit de vin n’eût point
été coloré , il auroit donné environ trente-quatre degrés.
J’avois publié, dans les feuilles del Avant- Coui eut , pour
l’année 1760, le pese-liqueur dont je viens de donner lades—
cription. Un nomméCartier, quiavoit été monouviiei , s en
étant emparé, le présenta, comme de lui, a la ferme générale,
avec quelques changements dont nous allons rendre compte.
J’ai vu sur son pese-liqueur, construit en argent, quels
premier terme pris avec de l’eau est numéroté 1 o , et que le
dernier est numéroté 6,5. Ce sont d’abord les mernes déno-
minations des deux extrêmes de mon pese-liqueur; ainsi il
n’a fait aucun changement sur le nombre de degrés et
sur la maniéré de les distribuer. J’ar plongé ce pese-liqueur
dans des liqueurs spiritueuses de différents degies de
force: j’ai plongé également le mien dans les mêmes li-
queurs pour établir une comparaison entre leurs maiches:
voici celle qu’ils ont suivie.
Marche de monpese-
Marche du pese-liqueur
liqueur.
de Carder.
10 degrés, terme deV eau.
1 cple grés, terme de l'eau *
1 5
1 7 ’ • •
• J7
- J9
.
.
24
. 2 5 . . -a • • • *
£l£ments de pharmacie';
Marche de mon pese- Marche du pese-liqueur
Liqueur de Cartier.
3 o degrés ,
32 ... .
35 ... .
4°
28 degrés,
3o . . . .
32 ... ;
34 ... .
3; ... .
11 résulte de ces expériences , que le pese-liqueur de Car-
tier suit la marche, du mien jusqu’au dix-septieme degré:
il s’eu dérange ensuite d’un , de deux et de trois degrés, à
proportion que les liqueurs dans lesquelles on le plonge,
sont plus spiritueuses. Je vais rendre compte d’où pro-
vient cette différence. Mon pese-liqueur est gradué par
une eau chargée d’une quantité connue de sel depuis zéro
jusqu’à 10. C’est cette première graduation qui me donne
la distance des autres degrés supérieurs. Je la supprimé
ordinairement de mes pese-liqueurs, afin de diminuer la
hauteur de la tige , et pour qu’ils soient moins volumi-
neux. Cartier a adopté ce retranchement: il commence de
même son pese-liqueur au terme de 10 pour son premier
d îgré. Enfin il a pris pour deuxieme terme le treille-
deuxieme degré sur mon pese-liqueur, pour en faire le
trentième sur lé sien. Il a divisé l’espace compris entre ces
deux termes, en vingt ; ce qui produit surdon pese-liqueur
le nombre de trente degrés , au lieu de trhrtte-deux comme
ils se trouvent sur le mien. Voilà toute la différence qu’il
y a entre mon pese-liqueur et celui de Cartier : elfé est
suffisante pour changer sa marche de quelques degrés , et
pour qu’elle ne soit pas d’accord avec la marche du mien.
Cartier a pensé apparemment qu’il m’auroit été impossible
de découvir un tel changement. 11 a parconséquent <fété
mon pese-liqueur; d’exact qu’il étoit , il en a lait un^in-
slrument défectueux. Les dix premiers degrés, formés par
l’edu douce et par l’eau salée sur son pese-liqueur, occu-
pent moins d’étendue que les dix autres degrés suivants,
là’après cette découverte, si c’en est une, j’ai construit, sui-
vant les principes défectueux de Cartier, six pese-liqueurs
semblables au sien, lesquels se sont trouvés absolument
d’accord avec celui des siens qu’on m’a procuré. 11 est visi-
ble, d’après tous ces laits, que mou pese-liqueur est l’éta-
898 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Ion de ceux de Cartier; et que sa prétendue découverte
dont il fait tant de mystère, et qu’il garde par devers lui si
secrètement , ne peut avoir lieu , et n’existeroit pas sans
mon pese-liqueur. Je crois donc avoir droit de revendiquer
la découverte d’un pese-liqueur de comparaison pour con-
noître les degrés de rectification desjiqueurs spiritueuses,
facile à construire, que j’ai procuré à la physique et au
commerce. Je l’ai revendiqué dans la feuille de V Avant-
Coureur du 16 septembre 1771. Le sieur Cartier n’a pas
osé répliquer depuis l’impression de cet article.
Les pese-liqneurs de métal sont absolument défectueux,
ils sont sujets à s’user, à perdre par conséquent de leur poids
et de leur volume *, deux choses d’où dépendent leur jeu
et leur exactitude : c’est pour cette raison que ceux de verre
méritent la préférence à tous égards.
Après m’être procuré mon pese-liqueur de comparaison ,'
mon premier soin fut de reconnoitre si l’esprit de vin est
susceptible d’un terme de rectification , qui soit perma-
nent , ou à-peu-près , et quel est ce terme. Pour cela , j’ai
rectifié de l’esprit de vin de différentes maniérés ; savoir ,
i°. sans intermèdes. 20. J’ai rectifié de l’esprit de vin sur
du son de froment : j’en ai rectifié d’autre sur de la craie ,
et enfin , j’en ai rectifié sur de la chaux foiblement éteinte
à l’air. Nous allons dire un mot sur la maniéré dont ces
esprits de vin ont été préparés , parceque nous les compa-
rons entre eux dans la table dont nous parlerons dans un
moment. . . , ,
J’ai distillé cinq cents pintes d’eau-de-vie qui donnoit
trente-un degrés, la température à la glace. Cette quantité
a été distillée en quatre fois, dans un grand alambic , au
bain-marie: je mettois à part les trente premières pintes
qui passoient au commencement de chaque distillation ;
i’ai obtenu par conséquent cent vingt pintes de ce premier
esprit devin. Il donnoit trente-sept degrés au pese-liqueur,
la température à la glace. . .
J’ai rectifié ces cent vingt pintes de premier esprit de
vin dans le même alambic, au bain-marie, et j’ai misa
part les trente premières pintes qui ont passe : cet esprit de
vin donnoit encore trente-sept degrés , à la meme tempe-
J’ai ensuite rectifié les trente pintes lu premier esprit
devin, toujours au bain-marie, et sans serpentin :) ar
ÎÉLIMENTS DE PHARMACIA.' 3cjÇ
mîs à part les deux premières pintes qui ont passé : il don-
nent trente-huit degrés. En continuant la distillation , j’ai
tiré encore treize pintes, que j’ai mises à part; il donnoit
toujours trente-huit degrés. C’est cet esprit de vin qui est
désigné dans la table sous le nom d 'esprit de vin prodi-
gieusement rectifié. Ce qui a passé ensuite étoit sensible-
ment moins spiritueux. 11 résulte de ces observations , que
trente-huit degrés que donne l’esprit de vin rectifié , est le
dernier terme auquel il puisse parvenir. Je ne pense nulle-
ment qu’il faille employer ces moyens pour obtenir de l’es-
prit de vin rectifié à ce même degré. Je me suis assuré du
contraire, en me procurant de l’esprit de vin semblable
en trois rectifications au bain-marie ; si l’esprit de vin
eut été susceptible d’un plus grand degré de rectification,
je 1 aurois obtenu dans cette expérience.
Esprit de vin rectifié sur de la craie.
J’ai mis dans le bain-marie d’un alambic douze livres
de blanc d’Espagne en poudre et bien sec : j’ai versé par-
dessus trente-trois pintes d’esprit de vin déjà bien rectifié:
J ai tire et mis a part les vingt premières pintes. J’ai con-
mue la distillation jusqu’à ce qu’il ne passât plus rien. 11
est reste dans 1 alambic treize livres six onces de craie • c’est
donc une livre six onces d’humidité qu’elle a absorbées de
1 esprit de vin , et qu’elle a retenues avec assez d’opiniâtreté
fiouillante>UV°ir diStiUer ^ d& ChaleUr de rea“
Esprit de vin rectifié sur de la chaucc ,
J’ai pareillement mis en distillation, au bain-marie^
trente- trois pintes d’esprit de vin déjà bien rectifié, sem-
blable au précédent, avec douze livres de chaux très lé-
gèrement éteinte à l’air , et j’ai tiré et mis à part les vingt
premières pintes; j’ai continué la distillation, jusqu’à ce
qu il ne distillât plus rien. 11 est resté au fond de l’alambic
treize livres quatorze onces et demie de chaux en poudre*
elle étoit un peu gonflée. Sur la fin de la distillation ce
qui passoit, n’étoit que de l’eau toute pure.
'/joo ÉLÉMENTS DE V H A R M A C I fc.
Explication de la tablé qui contient les résultats des
expériences faites sur l’esprit de vin.
Dans la première colonne je désigne les substances que
je mets en jeu et que je compare ; ces substances sont de l’es-
prit de vin rectifié sur de la craie, de l’espiit de vin rectifié,
sur de la chaux, de l’esprit de vin prodigieusement rectifié ,
dont nous avons parlé précédemment, et de l’esprit de vin
ordinaire, mais parfaitememt rectifié. Au-dessous de ces
substances, et toujours dans la meme colorine ,.je désigne
des mélanties d’eau et d’esprit de vin ordinaire,- faits en
poids. Je commence par deux onces d’esprit dev in sur trente
onces d’eau , afin de former deux livres de liqueur , qui est
le poids rond le plus approchant de la pinte d’eau, mesure
de Paris. Je varie les mélanges, en augmentant la dose de
l’un, dans la proportion dont je diminue la dose de l’autre,
afin d’avoir toujours deux livres de liqueur.
L’esprit de vin et l’eau, pris à des poids égaux, occu-
pent des volumes différents, pareeque leur. pesanteur spé-
cifique n’est pas la même : c’est ce qui est désigné dans
la seconde colonne. On y voit quç deux onces d espi it de
vin , par exemple , occupent la place ou le .volume de deux
onces trois gros d’eau pure ; que quatre onces d’esprit de
vin occupent la place de quatre onces six gios d eau, et
ainsi de suite des autres articles. La première colonne
indique le poids de l’esprit de vfii employé dans les expé-
riences; et la seconde Je yo] urne qu if occupe , comparé à
celui d’un pareil poids d’eau. .... *
La troisième colonne indique le volume total de 1 eau
et de l’esprit de vin versés l’un sur l’autre, et avant qu’ils
soient mélangés : ce volume est nécessairement égal à ce-
lui des deux liqueurs prises séparément. _ ;
Mais si l’on vient à agiter ces liqueurs , Tespnl de vin et
l’eau se mêlent et se combinent : ces liqueurs se pénétrent
mutuellement ; et le volume restant est moindre qu il n e-
toit avant le mélange. _ , . r
La quatrième colonne désigne le volume qu ont ces li-
queurs après leur parfait mélange, toujours comparé au
volume d’un pareil poids d’eau. .
La cinquième colonne fait voir de combien ces liqueurs
se sont pénétrées , ou plutôt de combien leur volume est
diminué. 11 est bon de laite remarquer que ia loi de celte
pénétration
i L É RI E N T S T) E P H A R M A. C'I Et fol
pénétration n’est nullement régulière; du moins elle no
suit aucun ordre qui soit facile à saisir. Si l’on emploie
pour ces expériences un esprit de vin moins rectifié que
celui que j’ai employé, on aura des résultats un peu dif-
férents, mais qui ne seront pas plus réguliers, et la loi de
la pénétration n’en sera pas plus facile a saisir.
La sixième colonne indique les degrés de chaleur qui se
produisent à l’instant du mélange de l’eau avec l’esprit de
vin; 1 un et lautfe refroidis auparavant au terme de la
glace , afin d avoir un terme fixe: il s’ensuit que les mélaa*
g< s de liait , dix , douze et quatorze onces d’esprit de vin ,
sur vingt-quatre , vingt-deux et dix-huit onces d’eau,
donnent le meme degré de chaleur, et que les mélanges où
la quantité d eau diminue donnent moins de chaleur. Il en
est. de meme lorsqu’elle augmente: cette loi est à-peu-près ,
uniforme ; ce qui est fort remarquable.
.Après avoir examiné les mélanges désignés dans la pre-
îmcie colonne de la table, et avoir fait note de leurs pro-
priétés dans les cinq colonnes suivantes, j’ai reconnu les
degrés que ces mélanges donnent à mon pesé- liqueur ,
et j ai coin paré ces mélanges à plusieurs bons esprits de
vin i cctifiés de différentes maniérés : ils sont tous désignés
au commencement de la première colonne. Mais pour
procéder avec ordre à ces expériences, j’ai commencé par
laire rerroidir, à quinze degrés au-dessous du terme de lu
congélation, ces différents esprits de vin, et les mélanges
d eau et d’esprit de vin; et, après les avoir examinés dans
ect état , je les ai successivement réchauffés de cinq degrés
en cinq degrés: je me suis arrêté à trente degrés au-dessus
du terme de la glace. Je les ai pareillement examinés dans
ces differents états: les résultats de Ces expériences sont
rapportés dans les dix dernieres colonnes. Quinze degrés
au-dessous de la glace, et trente degrés au-dessus de la
congélation, sont les deux extrêmes de froid et de chaud
que nous éprouvons dans ce climat; ce qui fait dans la
température une différence de quarante-cinq degrés à un
thermomètre à mercure, divisé en quatre-vingts degrés,
depuis le terme de la glace fondante jusqu’à celui de l’eau
bouillante; et sur les bons esprits de vin une différence de
mit a neuf degrés à mon pese-liqueur. L’esprit de vin
■qui est chauffé à vingt-cinq et à trente degrés au-dessua
e la glace, est en évaporation bien visible par les vapeur»
C o
A02 ÉLÉMENTS O H PHARMACIE*
qui s’en élevent, sur-tout lorsqu’on opéré dans line tem-
pérature où l’on est près du terme de la congélation.
Il résulte de ces expériences, i°. que plus l’esprit de
vin lient de la nature de l’eau , moins il est susceptible d’é-
prouver des variations de la part de la température de
l’air j et qu’au contraire, plus il est riche en esprit, plus
il se raréfie par la chaleur, plus il 'perd de sa pesanteur
spécifique, et plus il donne de degrés an pese-liqueur ;
mais il suit une progression bien commode, en ce qu'il
n’augmente que d’un degré au pese-liqueur , pour cinq
degrés d’augmentation de chaleur dans l’atmosphere.
2°. On commerce les eaux-de-vie dans différentes
températures: si ou les commerçoit toujours au même de-
gré du pese-liqueur, il est certain que 1 acheteur serait
trompé en été, et à son tour le vendeur le seroit en hiver.
11 y a telle eau-de-vie où l’erreur seroit d’environ un tiers,
et d’autres où elle seroit d’environ un quart. Par exem-
ple, on voit, par cette table, qu’une eau-de-vie composée
de douze onces d’esprit de vin , et de vingt onces d’eau ,
donne dix-neuf degrés et demi an pese-liqueur, la tempé-
rature à trente degrés au-dessus de la glace; et qu’une
eau-de-vie beaucoup plus forte, composée de vingt onces
dVspvit de vin et de douze onces d’eau, donne au pese-
liqueur vingt degrés , lorsque la température est a quinze
degrés au-dessous de la glace.
Il en est de même d’une eau-de-vic composée de vingt-
quatre onces d’esprit de vin et de huit onces d eau , et
de celle qui contient trente onces d’esprit devin et deux
onces d’eau : la première donne trente-un degrés et demi ,
lorsque le thermomètre est à trente degrés au-dessus de la
«lace ; et la seconde donne trente-un degrés trois quarts
lorsque le thermomètre est à quinze degrés au-dessous de
lu glace. Au reste, il est nécessaire de faire remarquer quf*
les mélanges qui, clans la table, sont marques avoir tué.
gelés ne l’étoient par en entier; en sorte qu’il res toit assez
cic liqueur pour qu’on put l’examiner à l 'aréomètre. .
Au moyen de mon pese-liqueur et de ma tabio, on
saura dorénavant à quoi s’en tenir sur la qualité clés eaux-
de-vie et des esprits de vin, soit pour la physique, soit
pour le commerce : l’acheteur et le vendeur connu. iront
avec ce rtitude , l’un ce qu’il acheté, et l’autre ce qml
vend.
f
Qui contient les résultats des Expériences faites sur l’Esprit de vin , et
contenue dans les Eaux de-vie , par le
TABLE A L’ USAGE DU COMMERCE DES EAUX-DE-VIE,
qui apprend à connoître , dans toutes les températures , la quantité de liqueur spiritueuse
moyen de lraréomêtre ou pese- liqueur de comparaison.
MATIERES
EMPLOYÉE S
VOLUME
par l’esprit de
vin seul
comparé à un
pareil poids
d’eàu.
OCCUPÉ
par
l’esprit de vin
et l’eau
avant
leur mélange.
VO LUME
restant après
le mélange
qui indique
combien de
pénétration.
D E G
de
pénétration
qui
indiquent
combien de
diminution.
R
ch
th
R
É S
de
ileur au
■rraome-
Ire de
éaumur.
Combien ces
dessous de
pese-liqueui
à i5 degrés.
mélanges refr
la glace , do
à 10 degrés.
oidis au-
rnent au
à 5 degr.
Combien
ces mélan-
ges refroidis
qu terme de
la glace
donnent au
pese-
liqueur.
c
à
ombien
5 degr.
ces mêla
doi
à 1 0 deg.
nges écha
ment au
à i5 deg.
ufFés au-c
lese-lique
à 20 deg.
essus de
ur.
à 2t5 deg.
la glace ,
à3o deg.
Esprit de vin rect. sur de la craie.
.
3 1 foible . . .
3>
33 foib.
34
3
1- • ■ •
35
36
37
38
—
4° foibl.
Esprit de vin rect. sur de la chaux.
3l i
32 fort
34 foib.
35
3.
36 i
37
38
38
fort. .
40 ... .
Esprit de vin prodigieus. rectifié.
36 |
37 ... .
38
3
) ... .
40
41
42
43
44
Esprit de vin très rectifié. ....
35
35
36 ... .
37
3
;i...
39
•4°
41
42
43 ... .
Esprit de vin 2 onc. eau do onces.
2 onc. 3 gr.
32 onc. 3 gr.
32 onc. 2 gr.
335
3. . ..
12 s’est gelé.
12 s’est gelé.
12 ... .
12
1
. . . .
12
1 2
12
12
. . . .
i3
Esprit de vin 4 onc. eau 28 onces.
4 onc. 6 gr.
32 onc. 6 gr.
32 onc. 4 gr.
ï3 -1
5
i3 s’est gelé.
i3 s’est gelé.
i3
i3
1.
»
t3
i3
i3
i3
14 ... •
Esprit de vin 6 onc. eau 26 onces.
7 onc. 1 gr.
33 onc. 1 gr.
33 onc. . . .
7 —
14 s’est gelé.
14 s’est gelé.
14 ... .
*4
u
14
>4
1 4 T
1 5 foibl.
‘5-i.Ç.
Esprit de vin 8 onc. eau 24 onces.
9 onc. 4 gr.
33 onc. 4 gr.
33 onc. 1 scr.
r 1
604
8
}\ s’est gelé.
14 fort
j4t ■ - •
1 5
—
1 5
t5
l6
16
fort. .
17
Esprit de vin 10 onc. eau 22 onc.
1 1 onc. 7 gr.
33 onc. 7 gr.
33 onc. 2 gr.
5
271
8
•4
i5 foible . . .
i5 foibl.
i5î
'6-î
>6 T
*7
l7
18 ... .
Esprit de vin 12 onc. eau 20 onc.
14 onc. 2 gr.
34 onc. 2 gr.
33 onc. 4 gr.
3
>37
8
i5
1 5
1 6 foibl.
16
n
>7T
18
18
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Esprit de vin 14 onc. eau 18 onc.
16 onc. 5 gr.
34 onc. 5 gr.
34 onc. . . .
5
277
8 foib.
16 foible . . .
16
17
18
J
. . . .
>9
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20
21
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Esprit de vin 16 onc. eau 16011c.
19 onc. . . .
35 onc. . . .
34 onc. 4 gr.
s
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21
22
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23 ... ,
Esprit de vin 18 onc. eau 14011c.
21 onc. 3 gr.
35 onc. 3 gr.
34 onc. 6 gr.
5
283
5 * .
18
19 fort
20 ... .
21
2
....
22
23
24
25
. . . .
25 ... .
Esprit de vin 20 onc. eau ia 011c.
23 onc. 6 gr.
35 onc. 6 gr.
35 onc. . . .
3
7?3
5 f .
20 fort
21
22 . ...
23
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fort. .
24
25
26
27
• • • .
28
Esprit de vin 22 onc. eau 10 onc.
26 onc. 1 gr.
36 onc. 1 gr.
35 onc. 6 gr.
3
259
5
22 -f
23 i . . .
24 • • ■ •
2 5
2.
26
27
28
29
29 ... .
Esprit de vin 24 onc. eau 8 onces.
28 onc. 4 gr*
36 onc. 4 gr.
36 onc. . . .
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Esprit de vin 26 onc. eau 6 onces.
3o onc. 7 gr.
36 onc. 7 gr.
36 onc. 4 gr.
3
295
3
27 foible . . .
27 fort
28 fort. .
29
3i
. . . .
3i
32
33
37
34. ...
Espiit de vin 28 onc. eau 4 onces.
33 onc. 2 gr.
37 onc. 2 gr.
36 onc. 5 gr.
5
095
2 1 -
29
29 T
3i . . . .
32
3:
. ...
33
34
35
36
37 foibl.
Espiit de vin 3o onc. eau 2 onces.
35 onc. 5 gr.
87 onc. 5 gr.
37 onc. 4 gr.
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38
ri
• » • •
39 T • ■ •
—
Nota. L Esprit, de Vin qui est employé dans ces mélanges donne au pese-
^ ~ ' ' '
liqueur 37 degrés pris au terme de la glace-
—
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 4o3
C’est de Ja pureté de l’esprit de vin, et de la sépara-
tion de son huile essentielle grossière, que dépend en irau-
de partie la perfection des eaux spiritueuses composées wt
des liqueurs de table. 1
Dus eaux spiritueuses et aromatiques distillées
Les eaux spiritueuses dont nous entendons parler ici '
sont de l’esprit de vin ediargé , parla distillation , du prin-
cipe de l’odeur des substances.
Ces eaux sont simples ou composées: on nomme esprits
celles qui sont simples; par exemple, esprit de thym,
ce lavande, etc., et eaux composées spiritueuses, celles
«ans lesquelles entrent plusieurs substances.
Des eaux spiritueuses simples.
Esprit de Lavande.
fleurs récentes de Lavande
Esprit de vin '
• • ib xviij.
• . ib xx.
On met dans le bain-marie d’un alambic les fleurs de
lavande récente, et mondée de ses tiges: on verse par-
dessns 1 esprit de vin : on procédé à la distillation pour
tirer tout 1 esprit de vin qu’on a employé: c’est ce que
on nomme espru de lavande. Lorsqu’on veut qu’il soit
US agréable, rl faut le rectifier au bain-marie, et ne
tirer par cette seconde distillation qu’euviron les cinq
sixièmes de la liqueur spiritueuse. *
On prépare de la même maniéré,
E Esprit d’absinthe,
de sauge,
de myrte ,
de marjolaine,’
d’écorces de citrons,
d’écorces d’oranges,
de menthe ,
d’hysope;
de basilic,
de camomille,'
de girolles ,
de carvi ,
de galenga ,
de romarin.
i, rn ?nc«*e les matières seches et exotiques, con
anede, le girofle, la muscade ; l.e sassafras coriam
C C ij
Vertus
Dose.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
le carvi, le fenouil, le galenga, etc.; on laisse infuser ces
matières un jour ou deux, même davantage , avant de
les distiller.
L’esprit de romarin porte le nom d’eau de la Reine de
Hongrie. Plusieurs Pharmacopées recommandent de faire
cette eau avec les fleurs et les caflces de cette plante;
mais on peut employer indifféremment les feuilles vertes;
elles fournissent autant d’odeur et autant d’huile essentielle.
Les eaux spiritueuses simples ont la vertu des sub-
stances qui ont servi à les préparer: ainsi, pour connoître
leurs vertus, on peut consulter les traités de matière
Médicale : les unes , comme l’esprit de lavande , de myrte ,
de thvm , de romarin, de roses, de citrons, d oranges ,
servent plus à la toilette qu’à la Médecine. Leur dose, en
général, est depuis un demi-gros jusqu’à .demi-once : on
Île les donne jamais seules ; on les fait entrer dans des.
mixtures.
Esprit de lavande du commerce .'
:2w Esprit de vin, pint. viij.
Huile essentielle de lavande , . . . 5 v.
Eau Ilose , pint. j.
Eau de riviere pint. ij
• 'Y *
Chaux vive , J*
'1-0 iq
On met dans un matras l’esprit de vin avec 1 huile essen-
tielle: on agite le mélange; l’huile essentielle se dissout
assez promptement: on ajoute l’eau rose et 1 eau de rivieie,
et en même temps la chaux qu’on a fait éteindre dans un
demi-setier d’eau , et on agite le mélange : on le laisse
reposer et éclaicir pendant vingt-quatre heures: on h Ire
ensuite la liqueur au travers d’un papier Joseph, (.elte li-
queur doit donner vingt- trois degrés à mon pese-liqueui .
Remarques.
L’objet (le faire ainsi l’esprit de lavande est de pouvoir
le donner à bon marché à ceux qui se contentent de 1 ap-
parence; et comme c’est le plus grand nombre, il se vend
cinquante mille bouteilles de cet esprit contre une de bon
esprit de lavande. Ilseroit , sans la çlt.aux , impossible de
Ïl^JIINTÎ CE F B A Rlf a Ci!, ^o5
f0iiy°îr filtrer ce mélange; cette substance Facilite l’union
de 1 huile essentielle a l’esprit do vin devenu foible par l’eau
<{u on ajoute; la terre de labiaux s’empare de la portion de
huile a demi-dissoute qui s’opposoit à la filtration.
Esprit de fleur s d'oranges.
Fleurs d’oranges récentes , . . . .
Esprit de vin,
. • Jî> xij.
• • » . 6 pintes.1
On met ces deux substances dans le bain-marie d’im
a am >.c , et on procédé à la distillation comme nous l’a-
vons dit pour retirer tout le spiritueux. Si l’on a employé
de très bon esprit devin , il ne sera pas nécessaire de recii-
îer cet esprit ; mais on peut, si l'on veut, le charger da-
' n apc c e odeur en distillant de nouveau cet esnrit sur
de nouvelles fleurs d’oranges plusieurs fois de suite.
1
Esprit de framboises.
^ Framboises bien mûres,
Esprit de yin
ft xviij .
pint. 4.
Ou écrasé un peu les framboises, et on les met dans le
bain-marie d ira alambic : on verse par-dessus l’esprit de
orôrndc ,1e ."?elar,ge avec «ne spatule de bois, et on
5e liqueur11 dlS“ atlon Pour tirer <“>is pintes et demie
Esprit de fraises.
Fraises bien mûres, jt-, Xviiû
Esprit de vin, pint. 4.
On écrasé les fraises : 011 les metdans le bain-marie d’un
fa lVîl , eU,n : ,0n. Verse re5Prit <le ™ » « 011 procédé a
a distillation an bain-marie pour tirer trois pintes et de-
11110 de liqueur spiritueuse.
Esprit de citrons.
Ir Huile essentielle de citions,
Esprit de vin rectifié, .....
5 F
tt> viif;
C c iij
ELEMENTS D ® ÏHARMA CIÏ,
On mêle ces deux substances ensemble dans une bou-
teille. L’huile essentielle de citrons se dissout complète-
ment*. Si l’on fait usage de l’huile de citions aux zestes,
l’esprit de citrons est plus agréable, et forme un petit dépôt
blanchâtre.
Esprit de caneLle c.
26 Canelle concassée,
Esprit de vin^ . .
ft>]\
io x.
On concasse la canelle assez menue pour pouvoir pas-
SPr au travers d'un crible : on la met dans le bam-mane
d’un alambic avec l’esprit de vin, et on procédé a la dis-
tillation au bain-marie pour tirer huit livres de liqueur spi:
ritueuse.
Esprit de thym .
IV.
IV.'
26 Thym en fleurs, ...*♦••• ïb 1
Esprit de vin , Pint*
On prend le thym an mois de juin lorsqu’il est bien en
fleurs : on le monde de ses tiges : on en pese quatre livres
cu’on met avec l’esprit de vin : on distille ce mélangé au
bain-marie pour tirer environ trois pintes et demie de li-
queur spirilueuse.
Esprit de genievre.
21 Genievre récent , O x,h ..
Esprit de vin, pmt. xq.
On distille ce mélange au bain-marie pour retirer en-
viron dix pintes de liqueur spiritueuse.
Esprit de roses.
2^6 Roses pâles avec leurs calices , .
Esprit de vin ' ■
Ib xxx.
pint. xv.
On met les roses dans le bain-marie d’un alambic, et on
les foule bien : on verse par-dessus l’esprit devin : on pro-
cède à la distillation pour retirer fout le spiritueux.
Si l’on ne trouve pas l’esprit de roses assez oc.ora ni,
ÉLÉMENTS DE P
peut le distiller une seconde fois
de roses.
h a n m a c i i. 407
sur mie pareille quantité
Remarques.
Quelques personnes font l’esprit ardent de roses par la
fermentation; pour cela on inet , par exemple, cor.! livres
de roses dans un tonneau avec dix ou douze livres de miel
dissous dans dix ou douze pintes d’eau : on laisse ce mé-
lange en macération pendant environ un mois; pendant ce
temps il entre <*n fermentation ; lorsque le mélange est par-
venu à la consistance (Tune bouillie, 011 le met en distilla-
t1011 au bain-marie pour tirer une liqueur très peu spiii-
tueuse, cl qui a bien l'odeur de roses : mais cet esprit de
roses n’a jamais la perfection de celui qui est lait en dis-
tillant les roses fraîches avec de l’esprit de vin. Celui qui
est lait par fermentation est peu spiritueux , pareeque le
miel fermente mal et difficilement ; d’ailleurs les roses,
pendant un mois de macération , tombent en une espece
de delLcjiuiim qui altère l’odeur considérablement.
Dca eaux spiritualises composées .
Eau de mélisse composée.
^ Mélisse citronnée en fleurs et récente , . .
testes de citrons récents,
Noix muscades ,
Coriandre
Girofle, >
Candie , 1 aa
Racines sèches d’angélique de Bohême , . q j.
Esprit de vin très rectifié, ib viijC
On prend de la mélisse récente et en fleurs : on la monde
de ses tiges: on enleve par le moyen d’un canif l’écorce
jaune extérieure des citrons, qu’on fait tomber à mesure
dans une portion de l’esprit de vin mise à part : on con-
casse les muscades , la coriandre, les girofles , la candie et
les racines seches d’angélique: on inet toutes ces substan-
ces , avec les zestes de citrons , en infusion dans la to-
talité de 1 esprit de vin , pendant vingt-quatre heures : alors
ou piocede a la distillation au bain-marie , pour tirer les
C c iy
Jiv.
5 >1*
5 viijb
’4o3 iLi ments de r h a r ft a c i e'.
huit livres d’esprit de vin qu’on a employées. On rectifie
ensuite cette liqueur au bain-marie , à une douce chaleur ,
pour eu tirer sept livres : c’est ce que l’on nomme eau de
ru clisse composée.
C’est de cette maniéré qu’on doit préparer toutes les
eaux spiri tueuses et aromatiques, simples et composées.
Vertus. Cette eau est stomachique, céphalique, vulnéraire, to-
nique , propre à dissiper les vapeurs et la mélancholie. La
Pose. dose est depuis dix gouttes jusqu’à une cuiller à calé , mê-
lée avec de 1 eau. On peut l’employer à l’extérieur comine
l’eau vulnéraire , et aux mêmes usages.
R E M A R Q U E S.
Nous avons recommandé de mettre dans l’esprit de vin
les zestes de citrons à mesure qu’on les enîeve de dessus les
iruits *, c’est afin de ne rien perdre de l’esprit recteur de
l’huile essentielle de ces écorces : il faut, en les préparant ,
éviter de mettre de l’écorce blanche , parcequ’elle n’a
point d’odeur , et qu’elle diminueroit le poids de celle qui
contient tonte l’huile essentielle. L’esprit de vin qu’on
emploie doit être parfaitement rectifié et privé de toute
odeur d’huile de vin et de phlegme d’eau-de-vie. Lorsque»
celui qu’on emploie n’est pas suffisamment rectifié , il
conserve toujours une légère odeur de phlegme d’eau-de-
vie , même après les deux distillations que nous prescrivons
de faire subir à toutes les eaux spiritueuses et aromatiques.
Pendant la première distillation , l'esprit de vin se charge
de l’esprit recteur et de l’huile essentielle grossière des
ingrédients qui peut monter à ce degré de chaleur. On se
contente ordinairement de cette seule distillation pour
préparer toutes les eaux spiritueuses et aromatiques ; au-
cune Pharmacopée ne prescrit de les rectifier : mais lors-
qu’on s’en frotte les mains , elles laissent , après que l’esprit
recteur et l’esprit de vin sont dissipés , une odeur tenace et
empyreu ma tique , qui vient de l’huile essentielle grossière
in fmiment moins volatile. Lorsqu’on boit de ces liqueurs ,
«oit pures ou étendues dans de 1 eau, elles laissent egalement,
une saveur désagréable , caustique et brûlante , qui dure
même assez long-temps. Pour remédier à tous ces inconvé-
nients, j’ai fait plusieurs expériences qui m ontappris que ,
pour avoir de Peau de mélisse et lest autres, eaux spirituels*
ELEMENTS DE PHARMACIE. 4^9
ses aromatiques dans leur perfection, il faut non seule-
ment employer de l’esprit de vin parfaitement pur , mais
qiml est encore nécessaire de rectifier ces liqueurs après
qu elles sont distillées. Il ne monte dans cette rectification
que l’esprit de vin chargé de tout le principe le plus vola-
til , le plus ténu et le plus aromatique des ingrédients : il
reste dans la cucurbite une livre de liqueur blanche un peu
odorante, âcre , amere, et privée de tout l’esprit recteur
des substances qu’on emploie. On la rejette , ainsi que le
marc de la première distillation , comme inutile.
I lusieurs personnes distillent à feu nud les eaux spiri-
tueuses et aromatiques; mais cette méthode doit être re-
j< qe pai la raison que nous venons de dire. On s’imagine
qu elles sont de meilleure odeur , parcequ’elies sont plus
mi tes : mais on se trompe beaucoup , puisque ce nVstqne
odeur êmpyreumatique de l’huile pesante des ingrédients
cjiu domine : on remarque même que les eaux spiritueuses ,
< i.slmccs a leu nud , laissent déposer, quelque temps après
cur c jstillation , une matière jaunâtre gommeuse, en flo-
cons très légers.
Lorsque 1 eau de mélisse a été faite avec toutes les pré-
cautions que nous avons indiquées , elle a quelque chose
ce plus parfait que celles dont ou vante beaucoup l'excel-
lence , et qui ont la réputation d’être les meilleures : c’est
du moins le jugement qu’en portent tous ceux qui font
usaoc fLlIS on3' temps de 1 eau de mélisse préparée par
ma méthode. 1 1
Les eaux spiritueuses et aromatiques ont en général
moins d odeur, immédiatement après qu’elles sont dis-
tillées qu elles n’en ont environ six mois après. Cet effet
peut cire attribué à ce que les substances odorantes se
combinent, par le séjour, plus intimement avec l’esprit
de vin quelles ne l’étoient d’abord ; c’est ce qui a fait
soupçonner que ceux qui ont la vogue pour le débit de
1 eau démolisse n’en vendent que de vieille. Je suis parvenu
a piodmre sur 1 eau de mélisse nouvellement distillée , le
meme eaet dans une matinée , c’est-à-dire à lui procurer
tomes les qualités d’une eau de mélisse de plusieurs eû-
mes et cela par une opération simple. J'ai plongé des
I outudes ce chopine, remplies d’eau de mélisse , dans un
mélangé de glace pilée et de sel marin ; ce méLure
comme ou sait , occasionne un froid considérable : l'eau
4to Éléments de pharmacie.
de mélisse , après avoir éprouvé ce froid pendant six ou
huit heures , éloit aussi agréable que celle qui étoit distillée
depuis plusieurs années , et qui n’avoit nullement éprouvé
un pareil refroidissement. Les eaux aqueuses et aromatiques
qui ontété gelées , sont infiniment plus agréables que celles
qui ne l’ont point été, comme l’a remarqué Geoffroy -, mais
elles sont toujours moins suaves que celles qui sont faites
avec de l’esprit de vin . et qui ont éprouvé le même froid.
On peut attribuer ces différences à la nature des menstrues :
l’esprit de vin se combine mieux que l’eau avec l’esprit
recteur des substances , et il les retient infiniment da-
vantage.
Toutes les eaux spiritueuses et aromatiques deviennent
blanches et laiteuses lorsqu’on les mêle avec de l’eau.
C’est l’esprit de vin qui s’unit à l’eau , tandis que 1 huile
essentielle s’en sépare. Ce mélange est d’autant plus blanc ,
que l’esprit de vin est plus chargé d’huile essentielle ;
mais le mélange est beaucoup plus agréable à boire , lorsque
l’esprit de vin n’est chargé (pie de celte, première huile
essentielle qui s’élève en même temps que l’esprit recteur.
1
Eau de Dardel.
/
Tfl Esprit de sauge ........
de menthe ,
de romarin .......
de thym ,
• £ vnj
Eau de mélisse composée , . . . .
On mêle les liqueurs ensemble , et l’eau est faite.
Vertus. Qn attribue à cette eau de grandes vertus , et même on
l’a donnée pour une médecine universelle , mais elle n a
que les vertus de l’eau de mélisse : on l’emploie de la
même maniéré , et à la même dose. On peut 1 employer à
l’extérieur comme une eau vulnéraire ordinaire 5 et dans
les mêmes cas.
Eau de miel odorante.
ÿ Esprit de vin rectifié
Miel blanc , \ --
Coriandre , \
Vanille ,
w • • •
5 V1,T
5 üj*
éléments de p h u m a c i e.'
Ecorces récentes de citrons , . . q j.
5 vj.
\
Styrax calamitlie , ? âà. . . %
Benjoin , j
Esprit de roses , -- w
de fleurs d’oranges , Ç <u' ' r>
Girofles
Muscade ,
IV.
v.
4n
On concasse toutes les substances qui peuvent l’être :
on les met dans le bainqpiarie d’un alambic avec les autres
matières : on laisse macérer le tout pendant vingt-quatre
heures dans 1 esprit de vin , dans l’esprit de roses et de
Heurs d oranges , ayant soin de tenir l’alambic exacte-
ment fermé ; alors on procédé à la distillation au bain-marie
jusqu à siccité. On rectifie la liqueur au bain-marie, pour
tiiei seulement tout ce qu’elle contient de spiritueux.
t Oette eau est d une odeur fort agréable , qui réjouit et Vertus,
récrée les esprits. On en fait usage comme de l’eau de
mélisse, et à la même dose : on s’en sert pour la toilette.
Remarques.
Plusieurs Pharmacopées prescrivent d’employer de
1 eau-de-vie pour la préparation rie celte eau; mais noiut
ci oyons 1 esprit de vin préférable , pour les raisons que
nous avons dites précédemment. Ce qnc nous entendons ic i
pai esprit de roses et de fleurs d’oranges , est de l’esprit
do vin distille avec ces matières végétales , de la même
manière que 1 esprit de lavande , que nous avons pris pour
exemple des liqueurs spiritucu.ses simples. Quelques Phar-
macopées , an lieu de ces esprits, demandent des eaux de
roses et de fleurs d oranges qu on mêle à l’eau de miel après
qu elle est distillée ; mais ces eaux affoiblissent trop l’es-
p. U de \ in , et elles font d ailleurs séparer les huiles essen-
tielles des ingrédients ; ce qui est un inconvénient. On
est dans l’usage de mettre du musc et de l’ambre gris , de
chacun deux ou trois grains , dans un nouet qu’on sus-
pend dans le chapiteau de l’alambic; mais comme l’odeur
de ces substances ne convient pas à tout le monde , il vaut
mieux aromatiser l’eau de miel, à mesure qu’on en a be-
soin , avec quelques gouttes de teintures de ces substances,
ou encore miçux avec du l’esprit de vin qu’on a fait distu-
Vertus.
4 I 2 i L é M F. N T $ DE PHARMACIE.
1er sur du musc et de l’ambre gris. Au reste , l’eau de miel
est plutôt une eau de toilette qu’une eau médicinale.
\ '
Eau de Cologne.
Esprit de vin rectifié , . . . .
: ïb
XX VJ.
Esprjt de romarin , . . . . *.
. îb
vij.
Eau de mélisse composée , .
. 1b
iv fi-
Essence de bergainotte , . . .
• Ê
vj.
3STéroli ,
• 5
nj.
Essence de cédrat ,
fi.
Essence de citrons ,
. 5
vj-
Essence de romarin , . . . .
. 5
ij*
On met toutes ces substances dans une grosse bouteille i
on agite le mélange, et l’eau est faite.
Si l’on veut que cette eau soit plus délicate , il faut la
rectifier au bain-marie à petit leu, pour tirer toute la li-
queur , à deux pintes près.
Cette eau est plus employée pour la toilette , et comme
eau de senteur, que comme médicament , pareequ’elîe est
d’une odeur fort agréable. On peut lui accorder les mêmes
vertus qu’à l’eau de mélisse composée : on peut l’employer
de la même maniéré et à la même dose.
* Remarques.
Cette eau a pris faveur depuis quelques années : il m en
a été remis une bouteille venant de Cologne : j ai cte
chargé de l’imiter et d’en faire de semblable : j y suis par-
venu au moyen de la recette que je viens de donner.
Eau de mcnlhe composée.
^ Feuilles de menthe crépues , récentes , . . . Ib if.
d’absinthe minor, g hj.
Sommités fleuries et seclies de basilic x ;;
de poulioî, )aa‘
Romarin . X 55 5 ij-
J leurs de lavande , )
Canelle , y R*
Coriandre , , A yi*
Girofles , • * • '> F
Esprit de vin rectifié , ^ h
Infusion de menthe , v.
Eléments n e fwarmacieî 4»3
On concasse ce qui est à concasser : on coupe menu ce
qui peut l’être : on inet le tout macérer pendant douze
heures dans un vaisseau clos: on distille ensuite au bain-
marie jusqu’à siccité. Cette eau est blanche, laiteuse, et
ne doit point être rectifiée.
Cette eau est vulnéraire, nervale, céphalique, emmé- Vertus
nagogue , hystérique. La dose est depuis un gros jusqu’à Lo se.
quatre , dans un bouillon ou dans un verre de tisane ap-
propriée. 1 1
Eau de madame de la Vrilliere , pour les dénis.'
Canclle
• Girofles
Cresson d’eau
Ecorces récentes de citrons , . . .
Roses rouges
Cochléaria
Esprit de vin rectifié
w • •
5 h-
*vj.
5 VJ*
? J h-’
îj-
ib R:
1b iij.
On concasse ce qui est a concasser : on coupe grossière-
ment le cresson et le cochléaria. On fait macérer le tout
dans l’esprit de vin , pendant vingt-quatre heures, dans
un vaisseau clos. On distille ensuite au bain-marie jusqu’à'
siccité; après quoi on rectifie cette liqueur au bain-marie.
Cette eau fortifie les gencives , prévient le scorbut , Vertus,
gucnt les petits aphthes qui viennent dans la bouche. On
s en sert pour se laver la bouche : on l’emploie seule ou
mêlée avec de l’eau.
Eau impériale .
Racines d’impératoire,
de souche t long,
d’iris de Florence,
d’angélique de Bohême ,
de çaiamus aromaticus,
. de galenga minor,
dezédoaire,
Caneîle
Santal citrin
J leurs de stécas arabique,
de lavande, j Cl^- • • • à i j.)
Ver us.
Dcne.
414 i L £ M E K T s DE PHARMACIE.
Girofles,
Muscades, f -- x îî
Lcorces receutes de citrons , G J
d’oranges , 3
Sommités fleuries et scellés d’faysope , j
de marjolaine , f -- ~ .
, ,, 1 g q 1.
de thym , ( J 1
desariette, )
de sauce , . 7 -- ^
Romarin,. . . . . . . f “•
Esprit de vin rectifié, Ibviij.
Eau de mélisse composée , If j.
Esprit de fleurs d oranges , . . % y*
On concasse et 011 incise ce qui doit l’étre- : on fait ma-
cérer dans l’esprit de vin et dans les eaux simples toutes
les substances pendant vingt-quatre heures : alors 011 dis-
tille au bain-marie pour tirer tout ce qu il y a de spiri-
tueux.
Quelques Pharmacopées lont entrer dans la recette de
cette eau des sommités de bcloine et de heurs de souci;
mais comme ces matières végétales ne fournissent ncn par
la distillation , ni dans l’eau , ni dans l’esprit de vin , nous
crovons qu on peut les retrancher sans aucun inconvé-
nient. ,
On recommande cette eau dans les conques néphré-
tiques , pour fondre les glaires qui s amassent dans les
reins , et pour chasser les graviers. Ea dose est depuis un
gros jusqu’à une demi-once, d'ans un verre de tisane ap-
propriée à la maladie.
R a u de pivoine composée.
?
Fleurs de pivoine, . . . . .
Racines de valériane sauvage
de dictante blanc , .
Fleurs de lavande ,
de stécas arabique ,
Son m.tés de marjolaine ,
de rue ,
de sauge,
y • •
J h
5
ÏLÉMENTS
Castor ,
Macis ,
Cane lie
DEP
Esprit de cerises noires
Eau-de-vie à 2.6 degrés ,
H A n M A C I
5ij.
5 i v.
5 vii;\
ib xij.
On met toutes ces substances dans le bain-marie d’un
alambic, et on procédé à la distillation pour tirer tout le
spiritueux.
Remarques.
Beaucoup de Pharmacopées font entrer dans cette eau des
racines et des semences de pivoine, des fleurs de muguet ,
do tilleul, des racines d’aristoloche , du gui-de-chène^ des
fleurs de bétoine , etc. etc. ; mais nous croyons toutes ces
substances fort : inutiles , parcequ’elles ne fournissent rien
par la distillation. Les fleurs de pivoine sont conservées
dans cette recette à cause du nom qu’elles donnent à cette
composition; mais on peut les retrancher si l’on veut ,
parcequ’elles ne fournissent rien non plus dans la dis-
tillation.
Il au thcriacale.
Z' Racines d’année,
d’angélique de Bohème, >•
de souchet long ,
de zédoaire ,
de contrayerva,
d impétatoire ,
de valériane sauvage,
de vipérine,
Ecorces récentes de citrons ,
d’oranges ,
Girofles ,
Candie ,
Galenga ,
Baies de genievre *
C1 7
de laurier ,
-Sommités de sauge,
de romarin ÿ
de rue.
j
aa.
aa.
aa .
S b-
5 h
Vertus.
Dose.
i L i M E N T S DE PHARMACÎ
Esprit de vin rectifié, 7 --
T7 .* i * . • • ’ > cia
xiau de noix, 3
T'iiéïiuque ,
Il) iij-
5 viii*
On concasse et on incise les substances qui doivent
l’être : on les Fait macérer pendant deux ou trois jourâ
dans l’esprit de vin et l’eau de noix. ‘"Au bout de ce temps
on ajoute la thériaque qu’on a délayée auparavant dans
trois ou quatre onces d’esprit de vin : on distille ensuite
au bain-marie pour tirer tout ce qu’il y a de spiritueux :
on ne rectifie point cette eau.
Cette eau est sudorifique , cordiale , stomachique ; elle
chasse le mauvais air , et elle corrige la mauvaise odeur de
la bouche : ou s’en sert dans l’apoplexie, la paralysie. La
dose est depuis un gros jusqu’à quatre.
* * •- ' rit f, * r* 4
JE.au vulnéraire spiritueuse , ou eau cl arquebuse de .
Jÿé Feuilles récentes de sauge ,
d’angélique ,
d'absintlie ,
de sariette ,
de fenouil,
de mentastrum ,
d’hysope ,
de mélisse,
de basilic,
de rue ,
de thym ,
de marjolaine ,
de romarin ,
i d’origan ,
de calament ,
de serpolet ,
Fleurs de lavande,
Esprit devin rectifié , V 7 . . ft> viijj
On coupe grossièrement toutes ces plantes : on les met
infuser pendant dix ou douze heures dans l’esprit de vin :
on procédé ensuite à la distillation au bain-marie, pour
tirer toute la liqueur spiritueuse : on la conserve dans une
bouteille qui bouche bien. C’est ce que l'on nomme eau
vulnéraire spiritueuse et eau d aiqwcbusaue,
4. L Û M t NTS DE PHARMACIE. ^ jy
Si l’on emploie de l’eau eu place d’esprit dfc vin , on
obtient l’eau vulnéraire à V eau , qui est blanche , laiteuse
sur laquelle surnage un peu d’huile essentielle qu’on sépa-
re; on la nomme essence vulnéraire. L’eau vulnéraire faite
avec de l’eau est d’une odeur beaucoup moins agréable que
celle préparée avec de l’esprit de vin, pour les raisons que»
nous avons dites précédemment. 1
Enfin, si l’on emploie du vin blanc ou du vin rou^e
en place d eau ou d’esprit de vin, on obtient Veau vulné-
raire au vm , qui est plus agréable que celle préparée avec
de 1 eau ; mais elle l’est moins que celle préparée avec de
l’esprit de vin. * f
On lait prendre ces différentes eaux vulnéraires après les Vertu*,
c.mtes , pour empêcher les dépôts de se former : on la
donne dans les syncopes les défaillances et les éva-
nouissements* Va dose est depuis .deux gros jusqu’à une
once. Un -emploie aussi < ette eau à l’extérieur avec beau- ‘
coup de succès , pour empêcher l’extravasion du sang
apres les chûtes etles foulures, les coutusiqus , etc. Elle est
cga. eurent bonne pour consolider toutes les plaies ré-
centes. 1
Eau vulnéraire rouge par infusion .
Si l'on fait infuser seulement , et sans distiller dans .Je
1 eau-de-vie, toutes les [liantes qui entrent clans l’eau vul-
îieratre spmtueuse, cela forme l’eau vulnéraire ronge par
mlusjon. Bile a les memes vertus que la précédente' ; elle
s emploie de la meme maniéré.
Eau d’émeraudes .
Veuilles d’angélique ,
Eiges-d’angèlique ,
Feuilles dé grande absinthe,
de calament de montagne,
de laurier,
de rue ,
de
aat
sauge i
de thy
m
J
de menthe de jardin , l __
de persil ,
de romarin
y CLCt < • • «
? ir.
Vertus
^18 éléments
Esprit de lavande , ")
de romarin , S
d E
à à
PHARMACIE.
ït> ij.
On coupe les plantes qui doivent être toutes récentes :
on les met dans un matras : on verse par-dessus les esprits
de lavande, et de romarin : on bouche le matras : on fait
digérer ce mélange pendant plusieurs jours , ensuite on
coule avec expression : on filtre la liqueur, et on la con-
serve pour l’usage. Cette eau est d’une couleur verte;
c’est ce qui lui allait donner le nom d’eau d’émeraudes.
Cette eau a les mêmes vertus que l’eau vulnéraire : on
l’emploie de la même maniéré.
JE au générale.
^ Semences de coriandre,
de carvi,
' de séséli,
de cumin ,
d’anis ,
de fenouil,
d’aneth.
t
Feuilles de marjolaine ,
. de mélisse ,
de basilic ,
d’origan ,
de pouliot,
de pouliotde montagne,
de romarin ,
de serpolet,
de thym ,
d’hysope ,
de sauge ,
de sarietteÿ
de marum ,
de scordium ,
de marrube ,
de menthe de jardin ,
d’absinthe major,
minor,
• de tanaisie ,
de matricaire,.
au.
ÎL^MINT S DE EHARMACI».
V euilles cîe dictame de Crete, '
d’abrotanuin ,
de cerfeuil,
de cocliléaria , 1
de beccabunga, I
de cresson d’eau , I
ïlacines de galcnga minor,
de zédoaire,
de rneiirn , !
de spicanard.,’
d’angélique,
de carline, / aa' • • 5 J°
de contra-yerva, (
de vipérine , ;
d’impératoire ,
d’aunée,
d’iris de Florence,
de calamusaromaticus,
de gingembre,
de benoîte ,
de raifort sauvage
de fenouil ,
rieurs de romarin ,
de lavande ,
destécas arabique ,
de sureau ,
d’oranges ,
de giroflée jaune ,
de camomille romaine
de safran ,
Baies de laurier ,
de genievre ,
Poivre long ,
rond ,
Poivre à queue ,
Macis ,
Muscades ,
Girofles ,
Cardamome ,
Ecorces de citrons,
d’oranges,
— » — vy j» * v
» • 5
0 .
? i Su
D d
ÉLÉMENTS DE T
H A RM A Cil.
Bois d’aîoès ,
de cedre, /
de sassafras , ^ cm.
de santal citrin, \
de Rhodes , ^
5 ij-
Cascarille ,
Gomme de caragne , -■
tacamahaca,
Myrrhe , ?• aâ.
Benjoin , \
Styrax câlamithe ,
X n.
Castor,
Opium ,
Esprit de vin rectifié , . . .
On ramasse dans leiir temps les simples : on les fait sé-
cher, et on les met à mesure dans l’esprit de vin, à 1 ex-
ception cependant des feuilles et des racines des plantes
en ti- scorbutiques , qu’on emploie \ertes, et récemment
ramassées. On concasse toutes les substances qui doivent
l’être. On conserve ce mélange jusqu’à ce que la collec-
tion soit complété; alors on distille le tout au bain-marie ,
pour tirer le spiritueux.
r Cette eau est recommandée dans la paralysie , 1 apo-
61 US' plexie , la léthargie , les syncopes , les palpitations, les va-
peurs. On la donne pour exciter l’accouchement : elle
pousse par les sueurs. On la fait prendie dans la petite
Dose, vérole, la rougeole, dans les coliques venteuses. La uose
est depuis deux gros jusqu’à quatre. On l’emploie aussi a
l’extérieur, comme l’eau vulnéraire spiritucuse.
, Remarques.
La plupart des Pharmacopées demandent des plantes
inodores dans plusieurs eaux spiritueuses et aromatiques
distillées , comme dans l’eau vulnéraire et dans l’eau gene-
rale etc. mais assez inutilement. Que peuvent fournir,
par exemple, dans la distillation de l’eau vulnéraire, les
racinès de consolide, les feuilles de bugle,- de sam de, de
plantain , d’aigremoine, de pervenche, d’armoise , a orpm,
etc., et dans Peau générale ; les racines de pivoine , de gen-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE?-
tiane , d’arum , de garance , de curcnma , de fougere , etc.
les feuilles de chauitedns , de chamaBpitjs , de véronique
de lumeterre j de centaurée, etc. La principale vertu vul-
néraire de tous ces végétaux réside dans les parties ex-
tiactives. Il n y a point de doute cpie si l’on préparoit ces
eaux par infusion, on pourroit faire entrer ces simples
avec avantage dans ces médicaments; mais comme ils na
fournissent rien par la distillation avec l’esprit de vin , j’ai
cm devoir les supprimer de ces compositions. Cette
remarque est générale pour toutes les eaux spiritueuses,
t ans lesquelles on a coutume de laire entrer des plantes
inodores, ou des substances qui ne peuvent rien fournir
pendant la distillation cie l’esprit de vin , ou même celles
qui ne fournissent que peu de principes, et sur la vertu
desquelles on ne peut pas compter.
Esprit ar chat de co chié aria.
Ir Feuilles récentes de cochléaria , . . ft, xv.
Racines de raifort sauvage ,....}£> vj.
Esprit devin rectifié jp p;
On coupe par tranches les racines du raifort sauvage : on
les pLe dans un mortier de marbre, conjointement avec
les feuilles de cochléaria : on met la matière pilée dans le
bain-marie d un alambic : on verse par-dessus l’esprit de
VJn : on couvre le vaisseau de son chapiteau : on laisse le
mélangé en macération pendant dix ou douze heures : on
procédé à la distillation pour tirer trois livres et demie de
liqueur, que Ion conserve dams une bouteille qu’on
bouche bien. 1
L csput de cochléaria est un très bon remede contre le Vcm
scorbut : on peut même s'en garantir par son visage. 11 est
également bon dans l’hydropisie, dans les rhumatismes,
la pierre , la gravelle, la jaunisse , les écrouelles , les ré-
entions des mois : il excite la semence, et il fait uriner.
Ea Gose est depuis quinze gouttes jusqu’à un gros.
C n se sert encore de l’esprit de cochléaria avec succès
pour se préserver du scorbut, pour guérir les petits
.apljjhes-qm viennent dans la bouche. Ou en nxMe avec
e au , et on s en lave la bouche tous les matins.
D d iit"
Dos
P2 » LÏMENTS DE PHAKMACI^
Remarques.
Cet esprit de cochléaria est d’une force considérable
cette force vient principalement des racines de raifort, qui
contiennent plus de principes âcre's volatiles que le co-
chléaria.
Quelques personnes font l’esprit de cochléaria avec cette
plante seulement , lorsqu’elle est bien en fleurs. Ils en pi-
lent une certaine quanti té, qu’ils laissent macérer dans un
vaisseau clos pendant quelques jours. Le cochléaria souffre
lin léger degré de fermentation : il fournit, par la distilla-
tion , une liqueur vive , pénétrante et très forte , mais qui
ne peut conserver sa force que quelques semaines. Cette
liqueur , au bout de ce temps , acquiert une odeur de
croupi, et n’a qu’une saveur vapide. Si on laisse d’ailleurs
le cochléaria quelques jours de plus en macération , il
passe à la fermentation putride , et il ne fournit plus qu’une
liqueur infecte. Ainsi il vaut mieux préparer l’esprit de
cochléaria de la maniéré que nous l’avons dit , et employer
de l’esprit de vin : cette liqueur conserve d’ailleurs les prin-
cipes âcres et volatils , dans lesquels réside toute la vertu
des plantes anti-scorbutiques. Si l’on tire une plus grande
quantité de liqueur que celle que nous avons prescrite,
l’esprit de cochléaria qu’on obtient , est moins fort et un peu
laiteux , à cause d’une portion d’humidité qui s’élève sur la
fm delà distillation; il occasionne , quelque temps après
qu’il est fait , la séparation d’une portion de l’huile essen-
tielle des matières qui se précipitent sous la liqueur.
Depuis long-temps les plus habiles Chymistes se sont
appliqués à rechercher quelle peut être la nature du prin-
cipe âcre et volatil des plantes anti-scorbutiques , auquel
on attribue la principale vertu de ces végétaux. Le sen-
timent le plus général a été que c’étoit une matière akali-
ne volatile ; et l’on se fondoit principalement sur ce que
la graine de sinapi, qui est du nombre des anti-scoibuli-
ques , fait effervescence avec le vinaigre.
Cartheuser , dans le premier tome de sa Matière Médi-
cale , réfute ce sentiment , et s’appuie sur plusieurs expé-
riences qui lui ont fait soupçonner que ce principe volatil
pouvoit être au contraire de nature acide. Un auteur très
moderne dit que ces plantes fournissent de 1 alxali volatil
^ELEMENTS D F PHARMACIE. 4^3
a un degré de chaleur inférieur à celui de l’eau bouillante ;
mais c’est sans l’avoir éprouvé. Pour toute preuve de son
sentiment , il se contente de dire que l’odeur seule de ces
plantes dénote qu’il y existe un akali volatil. L’odeur de
ces plantes 11e ressemble point du tout à l’alxali volatil.
E11 effet , la substance âcre et volatile des plantes anti-
scorbutiques 11e fait aucune effervescence , ni avec les
a< ides , ni avec les alxalis , et ne change point la couleur
bleue des végétaux,
Je me crois londe a dire que la nature de ce principe est
du soufre , mais dans un état particulier. Il y a long-temps
que je m étois apperçu que la décoction des plantes anti-
scoi butiques phlogistiquoit l’argent , et le noircissoit
même à la maniéré du soufre : j’en avois conclu que ces
plantes contenoient , ou du soufre , ou les matériaux du.
soufre. Pour vérifier cette conjecture , j’ai fait l’expérience
suivante.
J ai pris douze livres de racines de raifort sauvage , par
pieférence au cochléaria et au oeccabunga , attendu que
ces dernières plantes sont très aqueuses : je les ai coupées
par ti anches , et ensuite pilées dans un mortier de marbre :
je les ai distillées au bain-marie, dans un alambic d’étain ,
avec six livres d’esprit de vin très rectifié. La liqueur que
) ai obtenue étoit tellement chargée du principe âcre et
volatil , qu à peine on pouvoit en supporter l’odeur vive
et penétiante. J etois persuadé que l’esprit de vin étant
ainsi saturé de cette substance âcre , elle devoit former des
crystaux dans l’espace d’un certain temps ; et j’ai vu, avec
plaisir , qu’au bout de six mois la liqueur perdoit successi-
vement sa force à mesure qu’il se déposoit des crystaux.
Les crystaux sont en aiguilles , d’une très belle couleur ci-
truie; ils brûlent sur les charbons ardents, en répandant
odeur de soufre : combinés avec l’aicali fixe, ils forment
du foie de soufre : en un mot, il n’est pas possible de mé-
connoitre ces crystaux pour de véritable soufre. L’esprit
de cochléaria dont nous avons parlé plus haut, fournit
pareillement de semblable soufre crvstallisé ; mais pour
0 tenir, il faut le préparer avec de l’esprit de vin parfai-
^ Y a beaucoup d’autres plantes qui ne sont point du
kenre des anti-scorbutiques , dont la décoction noircit pa-
1 çment l’argent : j’en augure qu’elles contiennent du
Ddiv
41 4 ELEMENTS D ¥. P H A R M ACTE.
soufre, mais dans un état différent. La décoction de la
racine de vincetoxicum phlogistique l’argent autant que
les plantes anti-scorbutiques : la décoction de la petite cen-
taurée le fait aussi, mais beaucoup moins.
11 y a beaucoup de plantes qui , lorsqu’on les distille
détachent des chapiteauxdes alambics d’étain, unepeîlicule
de ce métal, et le réduisent en une poussière ardoisée,
qui s’enleve avec les doigts. Cette matière est de 1 étain
minéralisé par le soufre qui est contenu dans les plantes.
Toutes les plantes anti-scorbutiques produisent cet effet
dans un degré très éminent. Parmi les plantes aromatiques,
il y en a beaucoup qui noircissent également l’argent et
par la même cause.
Esprit car mina ùf de Silvius.
^ Racines d’angélique ,
dïmpératoire, \
de galenga minor , )
Baies de laurier , . . .
Semences d’angélique ,
de livêche,
d’anis ,
• • • 5 i-
. . .
. • . Siij.
• • • ? IL
Caneîle ,
Écorces récentes d’oranges
Girofles ,
Feuilles
de romarin ,
de marjolaine ,
de rue ,
de basilic,
?
5
aa. .
Gingembre, 1 _ J _
Muscade , z1 àâ • • 5 J* IS»
Macis , J
Vertus.
Esprit de vin rectifié , 1b “1*
On concasse ce qui est a concasser , et on fait digérer
dans l’esprit de vin , comme nous 1 avons dit précédemment,
on distille ensuite .au bain-marie , pour tirer tout ce qu il j
a de spiritueux. _ ,
Çn rcçommg^de l’cspiit. canninatif contie les nausets.
Y
'-J.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 4^5
les vomissements , les rapports. La dose est depuis douze
gouttes jusqu’à deux gros.
Baume de Fjoraventi.
2- Térébenthine de Venise j.
Baies de laurier récentes, J? iy.
Résine elémi, > __ .
tacamahaca, J aa % 1*
Stvrax liquide | ij.
Galbanum,
Encens mâle, J
Myrrhe, . C cm J iij.
Gomme de lierre , \
Boisd’Aloès, J
Galenga minor,
Girofles ,
Canelle ,
Muscade ,
Zédouire , \ âü. . Ç j.
Gingembre,
Feuilles de dictame de Crcte ,
Aîoès succotrin ,
Succin préparé ,
Esprit de vin rectifié .l . . Ib vj.
Après avoir concassé les substances qui doivent l’être ,
on les fait macérer dans l’esprit de vin pendant neuf ou
dix jours: alors on ajoute la térébenthine : on distille ce
mélange au bain-marie , pour tirer tout le spiritueux. C’est
ce que 1 on nomme baume de Fioraventi spiritueux.
On enleve le marc resté dans l’alambic : on le met dans
une cucurbite de terre vernissée , ou de fer, et on distille
pai un feu de cendre chaude un peu supérieur au deeré
de chaleur de l’eau bouillante. On obtient une huile citrme
qu on met à part. C'est ce quel’onnomme baume de Fi.ora-
Ve? fl 'llnleu'T- Enfin , en augmentant la chaleur jusqu’à
■ [ u. presque les matières contenues dans la cucurbite , ou
o Uicnt une liqueur en partie huileuse , et en partie
aqueuse. On sépare l’huile : on la met à part, et on jette
te phleçne comme inutile. L’huile est ce que l’on nomme
baume de Ftoraeenli noir.
Dose.
426 éléments de pharmacie.
Vertus. Le baume de Fioraventi spiritueux est un anti-pestilen-
tiel : il résiste à la gangrené : il est vulnéraire. On l’em-
ploie dans les coups de tête , pour les contusions , les
meurtrissures , et pour résoudre le sang caillé. On le fait
prendre intérieurement dans les maladies des reins et
de la vessie , pour déterger les ulcérés^ internes de ces par-
ties. 11 est employé dans les coliques néphrétiques. On en
prend cinq à six gouttes dans du thé , ou dans quelques
boissons vulnéraires et diurétiques.
Il soulage les douleurs de rhumatisme en frottant les
parties affligées. Dans les fluxions et les torticolis , on s’en
sert avec succès pour détourner les fluxions des yeux et
pour fortifier la vue. On mouille le bout du doigt avec
cette liqueur, et on le pose sur le bord des yeux. On fait
encore usage de cette liqueur en s’en frottant le dedans des
mains, et en les présentant devant les yeux pour qu’ils en
reçoivent la vapeur.
Il entre dans le baume de Fioraventi des résines pures ,
qui contiennent beaucoup d’huile essentielle ; la plus
ténue et la plus volatile s’élève avec l’esprit de vin pendant
la distillation. La chaleur du bain-marie ne devient plus assez
forte pour occasionner une plus grande altération aux ma-
tières résineuses et balsamiques qui restent dans le marc:
c’est pour cette raison que nous recommandons de distiller
ce marc à une chaleur un peu plus forte que celle du bain-
marie, afin d’obtenir , dans ce premier moment de décom-
position , une sorte d’huile essentielle des substances qui
composent ce marc. C’est cette huile qu on nomme baume
de Fioraventi huileux. Ce que nous avons nommé baume
de Fioraventi noir, est l’huile pesante des ingrédients qui
se décomposent par la chaleur. Ce troisième produit est
de peu d’usage en médecine : le second l’est davantage : le
baume spiritueux est d’un usage fréquent. Comme celui-
ci a l’odeur de l’essence de térébenthine, des falsificateurs
préparent ce baume en mêlant de l’essence de térében-
thine avec de l’esprit de vin aromatique.
Eau de bouquet , ou eau de toilette.
Eau de miel odorante ,
sans-pareille , . .
de jasmin , . . .
Je girolles, > --
de violettes . $
'W •
5 J*
w • *
O fl*
5 iv fl-
5 fl-
427
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Eau desouchet long,
de calainus aromaticus ,
de lavande,
Esprit de néroli
On mêle toutes ces liqueurs , et on conserve le mélange
dans une bouteille qui bouche bien : cette eau a une
odeur très agréable. Je vais rapporter de suite les recettes
des liqueurs qui la composent. Nous avons donné précé-
demment la recette de l’eau de miel.
gult. x.
Eau dans-pareille.
2- Esprit de vin -rectifié , ....... îb vj. 1
Huile essentielle de bergamote , . . 5 ij
de citron, .... J h-
de cédrat , . . . . J ij.
Espiit de romarin vii).
On mêle toutes ces liqueurs , et on rectifie au bain-marie
pour tirer environ six livres d’esprit aromatique. Cette dis-
tillation est nécessaire pour les raisons qiie nous avons
dites précédemment.
Eau de jasmin.
^ Huile de jasmin j b j.
Esprit de vin rectifié, 1b j E.
On mêle l’huile de jasmin avec l’esprit de vin , et on
secoue le mélangé : il devient trouble et comme laiteux :
on 1 expose à la gelée : l’huile se fige, se sépare, et occupe
la partie inférieure de la bouteille : on sépare l’esprit de
vin qui surnage et qui s’est emparé de l’odeur de l’huile
de jasmin. On le conserve dans une bouteille. C’est ce que
1 on nomme esprit de jasmin.
Eau de girofles.
^-'Girofles,
Esprit de vin rectifié lh j fi.
On fait macérer ces deux substances pendant trois ou
quatre jours, et on distille le mélange au bain-marie : on
rectilie la liqueur au bain-marie.
4:i8 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
Eau de violette .
^ Iris do Florence . 3 iv.
Esprit de vin rectifié ît> ij.‘
On fait infuser pendant douze ou quinze jours; ensuite
on filtre pour conserver la teinture f cette liqueur ne doit
point être distillée, parceque l’iris perd considérablement
de son odeur par la distillation.
Eau de souchet.
^Sonchet long, . . g iv.
Esprit de vin , lb ij.
On fait digérer et on distille.
l'eau de calamus aromaticus se prépare de même , et
avec de semblables proportions d’esprit de vin et de cette
racine.
On prépare l’esprit de néroli avec un demi gros d’huile
essentielle de fleurs d’oranges , qu’011 fait dissoudre dans
deux gros d’esprit de vin rectifié.
L’eau de bouquet , et toutes les eaux qui entrent dans
•a composition, servent pour la toilette seulement, et
ne sont d’aucun usage en médecine.
Vinaigre distillé : vinaigres aromatiques distillés et non
distillés.
Ee vinaigre distillé est l’acide fluor tiré parla distillation
des liqueurs qui ont subi la fermentation acide : on fait
cette distillation afin d’en séparer les matières extractives
et salines crvstallisables.
On remplit aux trois quarts et demi une cucurbite de
grès de vinaigre blanc ou rouge: on place le vaisseau
dans un fourneau disposé de maniéré qu’il renferme
les trois quarts de la hauteur de la cucurbite : on ferme
avec de la terre à four détrempée , les ouvertures qui res-
tent entre les parois du fourneau et la partie supérieure du
vaisseau : on adapte à la cucurbite un chapiteau de verre ,
qu’on lute avec du papier enduit de colle de farine: on
ajuste un récipient au bec du chapiteau : on procédé à la
distillation par un feu modéré qu’on augmente par degrés :
on continue la distillation jusqu’à ce que l’on ait tiré
environ les cinq sixièmes du vinaigre : c’est ce que 1 on
nomme vinaigre distillé.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Î1 reste dans la cucurbite une liqueur acide d'une con-
sistance syrupeuse, qu’on peut dessécher au bain-marie si
l’on vent : le vinaigre qu’on en tire par la distillation, est
infiniment plus acide que celui quia passé précédemment.
11 reste enfin un extrait sec très acide, et qui attire puis-
samment l’humidité de l’air. 1
Le vinaigre distillé est un anti-putride fondant , pro-
pie a empêcher la coagulation des humeurs et du sang :
il divise et atténue. Boerhaave recommande très fort ^e
vinaigre dans les maladies aiguës et inflammatoires , dans
les maladies convulsives, hypocondriaques et hy stériques.
Ce vinaigre est un peu sudorifique. La dose est depuis un
gros jusqu’à une once.
Malgré les bonnes qualités du vinaigre , ce remede est
peu d’usage pour l’intérieur : on l’emploie le plus ordi-
nairement à l’extérieur , mêlé avec de l’eau , pour se laver
le visage : il rafraîchit et lait disparoitre les petits boutons.
R
emarques.
Il est de la derniere importance de n’employer que des
vaisseaux degrés ou de verre pour la distillation du vi-
naigre, pareequ’il agit sur tous les métaux, à l’exception
de 1 or, de la platine et de l’argent. Ceux qui distillent le
vinaigre en grand , ne se servent cependant que de vais-
seaux de cuivre étamé, pareeque ces vaisseaux sont plus
commodes pour distiller une grande quantité de vinaigre
a la fois : mais le vinaigre ainsi distillé est sujet à conte-
nir du cuivre et de l’étain en dissolution : il est par con-
séquent dangereux de s’en servir pour l’usage intérieur : il
occasionne même à certaines personnes qui ont la peau
eleheate, des rougeurs et de petites ampoules lorsqu’elles
s en servent pour se laver. 1
. P[“sieurs Chymistes recommandent de jeter comme
mutile la portion de vinaigre distillée la première , comme
n étant qu un pldegme insipide. Elleest un peu moins acide
que celle qui succédé; mais, son odeur est aussi infiniment
puis agreaDle : ainsi il ne faut pas la jeter.
A mesure que le vinaigre distille, celui de la cucurbite
se concentre, c est-à-dire que ses parties salines et ex
«cuves se rapprochent : la portion qui se desseche contre
es parois ue la cucurbite, brûle insensiblement : elle coin-
Vertu*.
Dos?,
/^3û ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
mimique au vinaigre qui distille , une odeur empyrëtt*
matique , mais qu’il perd en vieillissant , ou par le froid i
comme nous l’avons dit des autres liqueurs. Lorsqu’on
veut éviter cet inconvénient , il faut distiller le vinaigre
au bain-marie , mais toujours dans des vaisseaux de grès
ou de verre; alors son odeur empyreuruatique est infiniment
plus foible. Le vinaigre, pendant sa distillation, prend
toujours une odeur empyreumatique , à quelque léger
de.^ré de chaleur qu’on le distille, même au bain-marie.
j’ai remarqué cependant que le vinaigre nouvellement
fait fournit, lorsqu’on le distille avec ménagement, une
petite quantité de liqueur presque spiritueuse, d’uneodeur
de vinaigre et d’éther acéteux , très suave et très agréable ;
cela vient d’un restant d’esprit de vin qui n’est pas enliè-
rement assimile au vinaigre. 11 est décompose et conveiti
en éther par l’acide du vinaigre à mesure qu’il distille.
C’est à l’état où se trouve la substance huileuse dans le
vinaigre qu’on doit attribuer l’odeur empyreumatique qu’il
prend à la distillation. Pendant la fermentation acide ,
cette huile se décompose de plus en plus : elle est dans un
état d’atténuation considérable , et elle achevé de se dé-
composer davantage lorsqu’elle éprouve l’action du feu,
parcequ’elle est privée de la substance spiritueuse qui lui
donnoit du corps et de la volatilité.
Lorsque la liqueur de la cucurbite est parvenue a une
consistance syrupeuse , elle est fort acide : elle déposé ,
par le refroidissement, beaucoup de crystaux qu’on peut
nommer sel essentiel de vinaigre. Ce -sel ne différé en
rien des crvstaux de tartre , connus sous le nom de crème
de tartre; mais il différé essentiellement d’un mélange
auquel on a donné mal-à-propos le nom de sel volatil de
vinaigre , et dont le procédé n’est encore connu que d’un
petit nombre de personnes.
Sel volatil de vinaigre.
Pour préparer ce prétendu sel volatil, on choisit de 1res
petits crystaux de tartre vitriolé, duquel on a sépare tout
ce qui est en poudre : on le met dans un flacon , et on
l'imbibe avec une suffisante quantité de vinaigre radical ou
esprit de Vénus rectifié , pour humecter ce sel seulement :
c’est ce que l’on nomme sel volatil de vinaigre. L esprit
ÉLÉMENTS DE PHARMA Cl F.' /A t
W„„, cst lVcidedu vinaigre dépldegmé, autant qu'il
est possible, parle moyen du cuivre : il est volatil néné
ï“ ü.“s„ifes, • - -i'™ » “a"s' «a. <>
«&S* raarftraïsg*
voISm’"3'5 -°Ut re‘ïet <]U’a I,rodllit vient de i’udde
volatil du vinaigre concentré , et non des sels qu’on ajoute
<Æ Æd": rLr mpIe des vinais- •
Vinaigre de lavande distillé.
On met dans une cucurbite de grès h m mun • r>
veut de Heurs de lavande récent S t 7e s°es
queues : on verse par-dessus du vinaigre distillé iusau’i
ce que les fleurs nagent suffisamment : on procédé à la
du Wn^e Ies '"'W*
r/e Lavande distillé. Il reste dans la cucurldte k^marc^et
une portion du vinaigre chargé de la nartié . ■ ■
on rejette cette matière comme inutile. 1 tlïe :
On préparé de la même maniéré tnne 1 *c , • .
autres substances végétales quelconques. On peutT* V™
de composés, en mêlant ensemble plusieurs h dlIS
aromatiques. On observe seulement de cor, ZseV *
treres dures et ligneuses et A» cor casser les ma-
rnent ayant quelle les distiller. llliUSCr su^Jsam-
Le vinaigre de lavande n’est d’usage que nour U
Siü'ï r;:.“ ,m • u «*.„ d»">
L -E M A R Q u E S.
Le vinaigre est une liqueur moins vnhtil**, ?>
l’esprit de vin. 11 s’élève dans la distillation nfLVrr "ê*
ment que ces liqueurs. Comme il est chargé de beàurV
de parties huileuses , dans un état de denn-décomDositTP
il est fort sujet a prendre l’odeur d’empyreume bl J •’
une odeur fort désagréable si on le distilloit à feu nu l ée' l
pour éviter cet inconvénient une nous aJ” ’ C est
de le distiller au bain-marie recommandé
4^2 ÉLÉMENTS DE ÏHARMACIÈ,
On pourrait, si l’on vouloit, employer du vinaigre or*
dinaire en place de celui qui a déjà été distillé ; mais comine
il contient beaucoup de parties extractives, celui qu’on ob-
tiendrait serait beaucoup moins agréable.
Le vinaigre, pendant la 'distillation, se charge, comme
l’eau , de 1 esprit recteur des substances aromatiques ; il ne
s’unit pas mieux avec lui; cest ce qui est cause que les vi-
naigres aromatiques et les eaux distillées out toujours une
odeur moins agréable que les eaux préparées avec de l’es-
prit de vin. Ainsi, lorsqu’on veut avoir ces vinaigres plus
parfaits , il convient d’ajouter de l’esprit de vin rectifié dans
la cucurbite , pour le distiller conjointement avec les au-
tres ingrédients : l’esprit de vin s’élève le premier avec
l’esprit recteur; il s’en empare, et se combine mieux avec
lui que l’eau et le vinaigre.
Lorsqu’on veut avoir un vinaigre de Avance encore
plus agréable , il convient de mêler dix pintes de vinaigre
distillé au bain-marie, avec trois pintes d’esprit de lavande,
ce mélange devient laiteux; mais peu à peu il s’éclaircit :
on le filtre quinze jours après qu’il est fait. Si on vouloit
le filtrer plutôt, il passerait difficilement: on perdrait le
plus spiritueux et le plus fin de l’aroinate de la lavande.
Ce vinaigre , fait de cette maniéré , n’a pas le désagrément
de sentir l’ernpyreuine comme celui que 1 on obtient en
distillant le vinaigre et la lavande ensemble.
Vinaigre de sureau , communément nommé vinaigre
surard.
% Fleurs de sureau seches, ^ L
V . ttv v
Vinaigre rouge
lb xij.
On met dans un matras les fleurs de sureau, mondées
de leurs queues et récemment séchées : on verse par-uessus
le vinaigre : on bouche le métras avec un parchemin : on
fait digérer ce mélange au soled ou a 1 air libre pendant
cinq ÙMX jours : alors on passe avec forte expression : on
filtre la liqueur au travers d’un papier gris, et on fa con-
serve dans une bouteille qu’on bouche bien.
v tu, 11 est propre pour délayer les phlegmes : il est resol uli ,
rTse légèrement sudorifique et anodin. La dose est depuis mi
gros jusqu’à demi-once. On le fait entier dans les garga-
rismes.
12 I, i H Ü N f J ©£ PttUMUlE. ll35
Ou peut préparer de la même maniéré les autres vi-
naigres, tels que ceux de :
1 leurs de sauge, Feuilles d’estragon,
de romarin , Fleurs de roses rouges,
d’œillets , etc.
Vinaigre scillitique .
$ Squames de scille seche, ^ viij.
Vinaigre rouge vj.
On coupe menu les squames de scille : on les met dans
nn matras : on verse par-dessus le vinaigre : on fait digérer
ce nidange au soleil , ou à une chaleur douce , pendant
environ quinze jours , ou jusqu’à ce que la scille soit bien
peiielrée de vinaigre et gonflée : alors on passe l’infusion
avec expression : on Idtre la liqueur au travers d’un papier
gris , et on la conserve dans une bouteille qu’on bouche
bien.
. Le vinaigre scillitique est incisif, apéritif, propre à di-
viser les humeurs épaissies et devenues visqueuses On
l'emploie avec succès dans l’hydropisie. La dose est depuis
/lin gros jusqu’à demi-once. 1
11 est nécessaire d’employer la scille seche dans la
préparation de ce vinaigre ; elle contient une si grand®
quantité d 'humidité , qu’elle affoibliroit le vinaigre et le
ieroit gâter si on l’employoit récente.
F inaigre colchique .
Racines de colchique récentes,
Vinaigre ronge
*
5 J-
tfc /.•
On prend des racines de colchique nouvellement arra-
chees de terre : on les inonde de leurs filaments : on les
lave : on les coupe par tranches minces ; on les met dan-
un matras : on verse par-dessus le vinaigre : on fait diaérei
ce mélangé au bain de sable, à une chaleur douce, peu-
dant quarante-huit heures, ayant soin d’agiter le matra-
de temps en temps: alors on passe la liqueur .avec expreZ
siou : on la filtre au travers d’un papier gris , ét onia cou-
serve diins une bouteille qui bouche bien.
Vertm.
Dos®,
eitus.
Dose.
434 ELEMENTS DE PHARMACIE.
Le vinaigre colchique ne s’emploie pas pur en méde-
cine ; on le mêle avec du miel , pour en former un oxy-
mel , comme nous le dirons en son lieu.
Vinaigre ihérlacal.
2*' Les ingrédients de 1 eau thériacale , .
Vinaigre rouge ,
Thériaque , . . .
lt> viij.
§ viij.
On prend les ingrédients qui entrent dans l’eau theria-
cale : ou les concasse dans un mortier de fer : on les met
dans un matras avec le vinaigre : on fait macérer ce mé-
lange au soleil pendant trois semaines ou un mois , ou an
bain de sable à une chaleur douce : alors on coule avec
expression : on inet la liqueur dans le matras avec la thé-
riaque: 011 fait digérer de nouveau pendant le même es-
pace de temps , ayant soin de tenir le matras toujours bien
bouché , et de l’agiter environ deux fois par jour.
Le vinaigre thériacal convient dans les maladies conta-
gieuses. On l’applique aux poignets,' aux tempes et sur
f estomac; on en fait évaporer dans la chambre des ma-
lades pour chasser le mauvais air. 11 est cordial , tonique,
sudorifique , vermifuge , pris intérieurement. La dose est
depuis un gros jusqu’à quatre.
Vinaigre cIgs quatre voleurs .
Sommités
d’absinthe major,
d’absinthe minor,
de romarin ,
de sauge ,
de menthe ,
de rue ,
Fleurs de lavande ,
Calamus arornalicus
Cane! le ,
Girofles ,
Noix muscades ,
Gousses d’ail ,
1
a a
Camphre , • • •
Vinaigre rouge ,
Ri
V • •
5 lh
o ij.
îb viij.
i!lIments de pharmacie: 435
On prend tous ces ingrédients secs : 011 les pile grossiè-
rement. On prend les gousses d’ail récentes ; on les coupe
par tranches : 011 met le tout dans un matras : on verse
par-dessus le vinaigre : on fait digérer le mélange au soleil
ou à une douce chaleur au bain de sable , pendant trois se-
maines ou un mois : alors on coule avec expression : 011
filtre la liqueur au travers d’un papier gris, et 021 ajoute le
camphre dissous dans un peu d’esprit de vin.
On conserve la liqueur dans une bouteille qu’on bouche
bien.
Le vinaigre des quatre voleurs est un anti-pestilentiel : Vertu?
on 1 emploie avec succès pour se préserver de la contagion :
on s en frotte les mains et le visage : on en fait évaporer
dans une chambre , et l’on y expose les habits qu’on doit
porter , afin d’être à l’abri de la contagion. Pris intérieure-
ment, il a les mêmes vertus que le vinaigre thériacal.
O • • - ... * /
Extrait de Saturne de Goulard.
££ Litharge préparée, .
Vinaigre rouge , . .
fb xv.
3o pin tes.-
On réduit en poudre fine la litharge î on la met dans
tme bassine d argent avec le vinaigre : on place le vaisseau
sur un fourneau , et on fait bouillir légèrement ce mêlant
en,1 agitant continuellement avec une spatule de bois ius-
3? d 1Ce,.ClUe le vitiai&r,e sroit saturé de litharge : 'alors 011
filtre la liqueur, et on la fait évaporer jusqu’à consistance
• L’extrait de Saturne ne doit être employé qu’à l’exté-
rieur : il est bon pour les dartres : il dissipe l’inflammation
très promptement : il y a nombre de cas où il produit de
bons effets dans ces maladies; néanmoins, ü faut l’eni-
P °}er avec beaucoup de prudence , pareeque ce remede
épercute , et porte l’humeur dans l’intérieur : quelquefois
1 agit comme résolutif; mais il est souvent difficile de
devmer lequel de ces deux effets il doit produire.
1 lffs.1 rareqiLou emploie l’extrait de Saturne seul • on
^eclelaie toujours dans une certaine quantité d’eau • nn
omme cefte liqueur eau végéto- minérale : nous en* pai-
erons dans un instant. Pai
E e i j
'ÉLÉMENTS DI f H A R M A C I El
Remarque s.
On tire ordinairement des doses que nous indiquons
Vingt-huit, livres huit onces d’extrait, qui donne quarante-
deux degrés au pese-liqueur des sel», et pese deux onces
sept gros dans une bouteille de la contenance de deux
onces d’eau.
Après que le vinaigre est saturé , on le filtre pour sépa-
rer la portion de litliarge qui ne s’est point dissoute : si on
la fait lécher et qu’on la pese, on en trouvera environ sept
livres. Cette litliarge ne peut pas servir à une autre opéra-
tion , parcequ’elle se dissout très difficilement dans le vi-
naigre ; elle a subi pendant 1. ébullition un commencement
de réduction qui empêche que le vinaigre ne la dissolve
avec la même facilité que' la première fois.
Lorsqu’on fait évaporer la liqueur filtrée , elle est sujette
à se troubler -, mais à mesure qu’elle se concentre elle se
réclaircit. 11 arrive souvent qu’en se refroidissant après
cu’elie est évaporée au point convenable , il se forme une
grande quantité de crystaux qui sont du sel de Saturne: cet
effet, qui n’arrive pas toujours, tient apparemment a la
nature du vinaigre : lorsqu’il a lieu il convient de séparer
les crystaux: on les met égoutter et sécher, c’est du sel
de Saturne.
Extrait de Saturne en poudre.
Si l’on fait évaporer jusqu’à siccité l’extrait de Saturne,
eu liqueur dont nous venons de pailer, on obtient une
poudre à laquelle l’auteur a donné le nom d 'extrait, de
Saturne en poudre. On la conserve dans une bouteille.
Lorsqu’on veut s’en servir , on fait dissoudre un peu de
cette poudre dans de l’eau , et on en fait usage comme de
l’extrait de Saturne en liqueur. On lui reconnoît les
mêmes vertus, et elle a cet avantage qu’on peut l’empor-
ter à la campagne plus commodément que l’extrait de Sa-
turne en liqueur.
Eau végéto- m inéra le , ou Eau de Satin ne,
^ Eau distillée, K> ij.
Extrait de Saturne liquide, . . • • S />•
Eau-de-vie, 3 *1*
éléments ï)E PHARMACIE. 4^7
On peso ces trois liqueurs clans une même bonteills
qu’on agite pour les mêler , et l’eau végéto-minérale est
faite.
On s’en sert pour laver et étuver les dartres , ou autres Vertu*,
excoriations qui viennent à la peau : elle produit de bons
effets dans ces maladies; mais il faut l’employer avec pru-
dence , pour les raisons que nous avons dites en parlant des
vertus de l’extrait de Saturne.
Remarques.
T /extrait de Saturne est une dissolution de plomb par le vi-
naigre : cette préparation est connue de temps immémorial
dans la Chymie , mais sous le nom de vinaigre de Saturne.
L’extrait de Saturne en poudre n’étoit pas moins connu.
Tous les livresde Chymie enseignentqu’en faisant évaporer
le vinaigre de Saturne jusqu’à légère pellicule, la liqueur
fournit , par le refroidissement , des cryslaux connus sous
le nom de sel de Saturne. Les uns emploient du vinaigre
en nature , d’autres du vinaigre distillé. De quelque ma-
niéré qu’on s’y prenne , il résulte toujours une combinaison
de plomb et de vinaigre qui a les mêmes propriétés.
Nous recommandons d’employer de Peau distillée pour
préparer l’eau végéto-ininérale , ou au moins de l’eau de
riviere très pure . pareeque la plupart des eaux contiennent
beaucoup desélenite. Lorsqu’on se sert d’une pareille eau ,
le mélange devient blanc sur le champ, et il se fait un
instant après un précipité blanc: ces effets arrivent paree-
que l’acide vitrioliquc de la sélénite quitte la terre à laquelle
il étoit uni , pour se combiner avec le plomb de l’extrait
de Saturne, et former ensemble un vitriol de plomb. Dans
le même instant le vinaigre s’unit à la terre de la sélénite ,
et de cette union résulte un sel accteux calcaire. Il se fait
dans cette occasion doux décompositions et deux nouvelles
combinaisons. Mais au moins est- il bien certain , dans
ce cas de décomposition, que le médicament qu’on a pré-
paré n’est plus de l’eau, végcto-minérale , mais un mélange
de vitriol de plomb, de sel acéteux et d’eau-de-vie. Dans
cette occasion le vitriol de plo b se précipite sous la
forme d’une poudre blanche, quoiqu’il soit une matière
saline entièrement dissoluble dans l’eau : cela vient de ce
qu il est peu. dissoluble, et qu'il ne se trouve pas assez d'eau
£ e iij
438 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
pour dissoudre toute la quantité qui s’y est formée: Peau
restante contient en dissolution un peu de ce vitriol de
plomb. Enfin, si on ajoute au précipité beaucoup d’eau
bouillante, on le dissoudra complètement ; ce qui prouve
que ce précipité est une substance saline, et non un véri-
table précipité.
Des médicaments liquides -préparés avec le miel et
avec le sucre.
Les infusions , les décoctions et la plupart des sucs dépu-
rés , dont nous avons parlé précédemment, ne peuvent se
conserver que quelques jours ; ce sont des médicaments
magistraux qu’on ne prépare qu’au besoin. Mais on a re-
connu au miel et au sucre la propriété de conserver ces li-
queurs sans altérer leurs vertus; c’est ce qui a fait imaginer
de les mêler avec du sucre et du miel , pour en former des
médicaments officinaux. Ces remedes sont commodes : ils
fournissent à la Médecine, dans toutes les saisons de l’an-
née, des liqueurs qu’on ne peut se procurer que dans un cer-
tain temps : les malades sont servis plus promptement; et
enfin , la saveur désagréable et rebutante de plusieurs sucs ,
ou de plusieurs décoctions de plantes , se trouve corrigée
parcelle du sucre et du miel, qui est douce et agréable.
11 paroît que ce sont là les principales raisons pour les-
quelles les anciens ont composé ces sortes de remedes.
Avant que le sucre fût connu , on n’employoit que le
miel dans la Pharmacie; mais peu à peu on a substitué le
sucre dans la plupart des compositions dans lesquelles en-
troit le miel. On a donné lenom.de miels aux médicaments
liqu ides où il a été conservé, et celui de syrops à ceux qu’on
a préparés avecle sucre. Cependant ces dénominations n’ont
point été conservées avec exactitude , comme nous le ver-»
rons dans les détails.
Les miels et les syrops se divisent en simples et en com-
posés. Ils sont ou altérants ou purgatifs.
Du miel.
Le miel est une substance épaisse, fermentescible, douce,
sucrée, que les abeilles tirent des ileurs. Jusqu à présent il
Il^ments DE PHARMACIE. /f3^
paroît qu’il a été impossible aux Naturalistes de détermi-
ner si le miel souffre quelques élaborations pendant le
temps qu’il reste dans l’estomac de ces insectes. Le miel
fo urnit, par l’analyse, des substances acides, comme la
plupart des végétaux ; mais ce n’est pas une raison pour
croire que le miel n’a point été élaboré par les abeilles ,
puisque ces insectes fournissent eux-mêmes des produits
acides.
Lorsqu’on veut tirer le miel, on met les gâteaux sur des
clisses d’osier : le miel coule de lui-même; ou le reçoit
dans des vaisseaux qu’on place sous les clisses. O11 nomme
miel vierge celui qu’on obtient de cette manière; il est le
plus pur et le meilleur. Lorsque le mi^l cesse de couler , on
enferme les gâteaux dans des sacs de toile , et on les sou-
met à la presse; il sort du miel qui est moins pur que le
précédent, et qui contient toujours un peu de cire.
Le miel contient un sel essentiel sucré , qui a toutes les
propriétés du sucre, et qui, en effet, est de véritable sucre :
on l’obtient par des manipulations particulières, dont je-
parlerai dans un instant.
Le miel est blanc ou jaune. Le premier est le plus esti-
mé, pareequ'il est le plus pur : le meilleur est celui qui
vient de Narbonne ; mais d’autres pays en fournissent qui
est presque aussi bon. Celui qu'011 emploie dans la plupart
des médicaments internes est le miel de Narbonne, et le
miel blanc qui nous vient du Gâtinois : le miel jaune des
environs de Paris est employé dans les lavements.
On choisit celui qui est ferme , grenu et nouveau ; mais
il y a plusieurs préparations pour lesquelles on choisit le
miel lisse et ferme en même temps..
Le miel est laxatif, détersif, quelquefois apéritif, pec- Verras:
toral, propre pour adoucir les âcretés de la poitrine, et a*
po ur les évacuer. 11 est d’un usage iréquent dans les lave-
ments laxatifs et purgatifs. La dose est depuis une once Doss*
jusqu à quatre , pour chaque lavement.
Miel dépuré.
On prend la quantité que l’on veut de miel blanc : ors
lui ajoute le quart de son poids d’eau pure : 011 fait prendre
quelques bouillons à ce mélange : on enleve l’écume qui se
E e iy
’44ô i M E N T 5 T> E P H A R M A C T B*.
forme à la surface de la liqueur, mais une fois ou deux
seulement: on le coule au travers d’une étamine, et on le
serre dans un pot. I! prend , quelques temps après qu’il est
préparé , une consistance presque aussi ferme que celle
qu’il avoit auparavant.
Vertus. Le miel dépuré a les mêmes veftus que le miel ordi-
naire ; il est seulement plus pur.
Remarques.
La dépuration du miel se fait dans le dessein de séparer
quelques légères matières étrangères qui viennent à sa sur-
face en forme d’écume. Lorsqu’on a employé de beau miel,
il suffit d’enlever l’écume une fois ou deux : lorsqu’il bout ,
il devient écumeux; mais ce ne sont que . des bulles d’air
qui occasionnent cet effet , puisque, lorsqu’il est refroidi,
cette espece d’écume disparoit. Lorsque le miel qu’on
emploie est ancien, qu’il est liquide, et qu’il a fermenté,
il pousse pendant son ébullition une bien plus grande
quantité d’écume; il n’acquiert pas non plus une consis-
tance aussi ferme que le bon miel.
Le miel contient des principes doux et aromatiques,
qui se dissipent par une trop forte et trop longue ébullition ;
c’est pourquoi il convient de ne le point tenir trop long-
temps sur le feu.
En général , plus le miel est beau et bien fait , plus il est
facile à purifier, et moins il fournit d’écume: aussi, pour
purifier le miel de Narbonne , il suffit de le liquéfier sans
eau , et de le couler au travers d’une étamine.
On trouve dans une infinité de matières végétales la sa-
veur sucrée du miel , comme dans les poires , dans les
pommes , dans la seve de la couronne de plusieurs fleurs,
tels que l’oeillet , le jasmin, dans les tiges du bled verd, etc.
Mais de tous les végétaux ce sont les cannes à sucre qui
contiennent le plus de matière sucrée. Le miel , par rap-
port aux principes qui le constituent , peut être comparé
à cette derniere substance : il y a lieu de présumer qu’il
est très possible de tirer du miel , et même avec profit, un
sucre semblable à celui qu’on obtient des cannes a sucre.
Ma conjecture est fondée sur des expériences que j ai faites
sur cette matière , et au moyen desquelles j ai lire du miel ,
par la cristallisation , un sucre qui ne différoit en rien du
ÜL^MEIÏTS n* VHAnMAfflE. 441
sucre candi ordinaire. .Te vais rapporter ces expériences;
et je desire qu’elles puissent servir à ceux qui voudroient
entreprendre un travail sur cette matière , dans le dessein
de faire du sucre en grand.
J’ai fait bouillir du miel de Narbonne dans suffisante
quantité d’eau , et l’ai réduit en consistance de syrop épais.
TJans l'espace de deux ou trois mois, il s’est formé une
très grande quantité de candi que j’ai séparée d’avec la ma-
tière syrupeuse , et je l’ai fait égoutter pendant plusieurs
jours: ensuile j’ai fait dissoudre ce candi dans une suffi-
sante quantité d’eau , et cuire en consistance de syrop :
dans l’espace d’un mois, il s’est formé 1111e nouvelle quan-
tité de candi; je l’ai séparée de nouveau d’avec la liqueur
syrupeuse : j’ai réitéré la dissolution du candi et la sépa-
ration de la liqueur syrupeuse encore trois fois: à la der-
nière, la liqueur, qui étoit peu visqueuse, a fourni des
crystaux qui avoient la forme, la saveur et la dureté du
sucre candi. J’ai retiré sur deux livres de miel de Nar-
bonne environ une demi-once de sucre ainsi crystallisé.
Le miel ordinaire de ce pays-ci ne rend pas à beaucoup
près cette espece de sel essentiel avec la même facilité. J’ai
été obligé de réitérer les solutions en plus grand nombre;
j en ai tiré, par cette méthode, un sel essentiel absolu-
ment semblable au précédent.
Toutes ces solutions réitérées servent a débarrasser
cette espece de sel d’une matière mucilagineuse qui s’op-
pose a sa crystallisation. Lorsqu’on estparvenu à la troisième
ou à la quatrième solution du candi, la liqueur est claire,
transparente, très peu visqueuse en comparaison de la so-
lution du miel: elle n’a , pour ainsi dire, que la consistance
d’une liqueur saline évaporée au point de crystallisation.
J'ai répété les mêmes expériences sur les liqueurs que
j avôis separees des candis ; elles m’ont fourni une nouvelle
quantité de sel essentiel semblable au précédent: d’où il
résulte qu’on pourroit vraisemblablement tirer du miel,
par d’autres manipulations, une quantité de sucre beau-
coup plus grande que celle que j’ai obtenue. Jen’ai tenté au-
cun autre moyen que celui que je viens de rapporter; mais
on pourroit essayer sur le miel les mêmes opérations que
celles qu’on fait sur la matière mielleuse séparée des
cannes à sucre : il me suffit d’avoir démontré que ces ma-
tières ont beaucoup de propriétés communes, et que le
Vertus.
Dose.
Vertus.
î>ose.
44^ ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
miel de nos provinces peut fournir un sucre absolument
semblable à celui qu’on fait venir des pays étrangers.
On trouve communément au fond supérieur des barils
de miel de Narbonne et de miel de Gâtinois, lorsqu’ils
sont nouveaux, une matière blanche, qui est de véritable
sucre qui s’est séparé du miel.
Les préparations de miel en usage dans la Pharmacie,'
portent différents noms, comme hydromel, miel etoxymel.
Des miels simples.
Hydromel simple.
Miel de Narbonne , \ j fi.
Eau pure , îb ij.
On fait tiédir Peau , et on y dissout le miel. Cette
liqueur tient lieu de tisane. On peut augmenter la dose du
miel, suivant la nécessité ou le goût du malade.
On nomme ce mélange hydromel simple, afin de le
distinguer de l’hydromel vineux, qui est de l’eau et du
miel qu’on fait fermenter ensemble.
L’hydromel est pectoral, détersif, légèrement laxatif :
on le donne dans la toux , lorsqu’il est nécessaire d’éva-
cuer doucement l’humeur qui provoque la toux. La dose
est d’une pinte ou deux par jour , prise par verrées de trois,
à quatre onces chaque.
Oxymel simple.
2^ Miel blanc gâtinois, £ viij.
Vinaigre blanc , 5 iv.
On met le miel et le vinaigre dans un poêlon d’argent t
on les fait cuire ensemble par le moyen d’une douce cha-
leur , jusqu’à consistance de svrop , ayant soin d’enlever
l’écume qui se forme au premier bouillon.
L’oxymel est incisif; il sert pour dissoudre les humeurs
visqueuses qui s’attachent à la gorge et à la poitrine : ou le
fait entrer dans des gargarismes. La dose est depuis deux
gros jusqu’à une once.
Remarques.
Four reconnoitre qu’un miel est cuit en consistance de
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. ^ 3
S) rop , on en fait refroidir quelques cuillerées sur une
assiette et on lait une trace avec une cuiller, comme pour
séparer en deux parties le miel qui se trouve sur l’assiette :
si les deux bords restent un instant sans se réunir, c’est
une preuve que le miel est bien cuit : ou bien on prend
une cuillerée de ce miel refroidi, et on le laisse tomber
doucement de la hauteur d’un pied ou environ : lorsqu’il
est suffisamment cuit, il tombe sur l’assiette sans écla-
bousser : s il éclaboussé , c’est une preuve certaine qu’il
n est pas suffisamment cuit. Lorsque les miels sont trop
cuits, ils candisent; c’est une véritable crystallisation du
miel , comme nous venons de Je dire : lorsqu’ils ne le sont
pas assez, ils fermentent, iis tournent à l’aigre, et la vertu
des ingrédients se détruit de plus en plus, il vaut mieux
qu ils soient trop cuits , pareeque lorsqu’ils sont candis , la
vertu des drogues ne souffre aucune altération.
Une des meilleures maniérés de connoître le juste point
de cuisson des miels, pour ceux qui ne sont pas dans l’ha-
bitude d en préparer souvent, c’est de comparer leur pe-
santeur spécifique à l’eau. Une bouteille qui tient une
once d eau pure, doit tenir en miel cuit en consistance
de syrop, dix gros quarante-deux grains , la température
a dix degrés au-dessus de la glace : s’il se trouve plus
pesant, il faut le décuire en ajoutant un peu d’eau : s’il
est plus léger , on continuera l’évaporation jusqu’à ce qu’on
soit parvenu a ce point: cependant cette pesanteur peut
vaner d’environ douze grains de plus sans aucun incon-
vénient.
[.'e ]uste point de la cuite des miels des svrops est très
difficile à saisir ; il faut beaucoup d’habitude pour le bien
connoître. La pesanteur spécifique , comparée à l’eau , est
le seul moyen qui soit bon et exact ; mais je le trouve trop
embarrassant, en ce qu il faut des poids, des balances, faire
refroidir un peu du syrop qu’on prépare , et avoir une bou-
teille bien jaugee : pendant qu’on fait toutes ces opérations,
le syrop qui reste dans la bassine continue de se cuire , et
il se trouve toujours plus cuit que la petite portion qu’on
a mise à part pour essai. C’est pour plus de commodité
que je propose d employer à cet usage le pese-liqueur
poui les sels, dont nous avons donné ia description pré-
cédemment. Lorsqu’on présume que le miel est cuit, on
cte Aa bassine du feu un instant ; pour que la surface de la
Vertus.
444 ÉLÉMENTS ©E PHARMACIE.
liqueur ne soit point dérangée par le mouvement de l’ét
bullition : on plonge le pese-liqueur dans le miel, et s’il
s'arrête au terme de trente degrés , il est suffisamment
cuit : s’il indique moins, il n’est pas assez cuit; et si au
contraire le pese-liqueur donne un plus grand nombre de
degrés , c’est une preuve qu’il est trop cuit : dans le pre-
mier cas, il faut continuer de le faire cuire : dans le der-
nier, il faut le décuire par 1 addition d’un peu d eau. Ces
mêmes miels , lorsqu’ils sont entièrement refroidis a la
température dont nous venons de parler, doivent donner
trente-quatre degrés au pese-liqueur.
Ce moyen est fort simple ; il n’exige point qu’on fasse
refroidir une portion de syrop pour counoitie sa consis-
tance: on plonge immédiatement le pese-liqueur dans le
miel ou dans le syrop bouillant : il suffit que la surface de
la liqueur soit tranquille, pareeque, si elle ctoit en ébulli-
tion , elle agiteroit le pese-liqueur , et l’on 11e pourroit point
voir à quel degré il s’arrête.
L’oxymel a une saveur acide plus forte que celle du vi-
naigre pur; mais elle paroît plus douce , pareeque la saveur
sucrée du miel la masque en grande partie. Cette augmen-
tation d’acidité vient, i°. de ce que le vinaigre se concen-
trant pendant la cuisson, la partie extractive qui reste est
plus acide que ce qui s’évapore; i°. de ce que le vinaigre
est un acide huileux qui se combine difficilement avec les
principes sucrés du miel.
Il est bien essentiel de ne point préparer les oxymels
dans des vaisseaux de cuivre. Ces médicaments deviennent
émétiques , à raison de la portion de cuivre que le vinaigre
dissout : il. faut employer des vaisseaux de grès ou de verre,
lorsqu’on n’en a point d’argent: les vaisseaux de terre ver-
nissés peuvent servir , mais ie vinaigre attaque le veire de
plomb qui couvre leur surface, lorsqu il y séjourne.
Oxymel scilluujue.
I J
f
^ Miel blanc gâtïnois , -*> \v*
Vinaigre scilli tique , b*
On cuit cet oxymel à petit feu , de la même maniéré que
nous l’avons dit pour 1 oxymel simple.
11 convient pour évacuer les humeurs visqueuses des
Eléments de pharmacie. 445
poumons et de l’estomac , dans l’asthme , et pour résou-
dre certaines obstructions.
La d ose est depuis un ^ros jusqu’à une once.
Dos*
Miel de nénuphar.
Fleurs de nénuphar récentes ,
Miel jaune ,
au
fi> xi j .
On fait bouillir les .fleurs de nénuphar dans environ
douze livres d’eau : on passe la décoction sans l’exprimer :
on délaie le miel dans la décoction : on fait cuire le tout
jusqu’à consistance de syrop , ayant soin de l’écumer.
il est rafraîchissant , humectant ; il adoucit , il modéré Vertus,
les cours de ventre : on ne l’emploie que dans des lavements.
La dose est depuis une once jusqu’à quatre. Dose.
Miel violât:.
^Fleurs de violettes récentes , avec leurs calices fi> if.
Miel jaune , fo Yj.
On met les fleurs de violettes dans un vaisseau conve-
nable : on verse par-dessus quatre livres d’eau bouillante:
on laisse infuser le tout pendant douze heures, avant soin
dé couvrir le vaisseau ; alors 011 passe avec expression : on
mêle le miel dans l’infusion: on fait cuire le tout eu con-
sistance de syrop, et ori a soin de l’écumer.
Il est propre pour adoucir, pour rafraîchir, et pour là- Verrus'
cher le ventre : on ne s’en sert que dans les lavements. La Dose,
dose est depuis une once jusqu’à quatre.
Communément 011 fait ce miel avec les queues de vio-
lettes, ou avec ce qui reste après qu’on en a retiré les fleurs,
qu on emploie à faire du syrop et de la conserve. Lémery
remarque très bien à cette occasion, qu’on cherche dans
la confection de ce miel à lui donner une vertu laxative et
émolliente: les queues de violettes sont très propres pour
cela, sans employer les fleurs.
2é Suc dépuré de mercuriale,
Miel jaune,
Miel mercuriale '
}
au
• • • .
fi) i
iVd
Vertus.
Dose.
Vertus.
Dose.
Vertus.
446 ÉLÉMENTS CE PHARMACIE.
On met ces deux substances dans une bassine , et ou
fait cuire ie mélange jusqu’à consistance de syrop, ayant
soin d’écumer.
Le miel mercurial est purgatif ; on l’emploie dans les
coliques venteuses et pour les maladies hystériques : il
pousse un peu par les urines. La dosé est depuis une once
jusqu’à quatre. 11 ne s’emploie que dans des lavements.
Miel de concombre sauvage.
Fruits de concombre sauvage bien mûrs , lb j.'
Miel jaune , îb ij.'
On pile dans un mortier de marbre le concombre sau-
vage , 011 ajoute le miel : on met le tout. dans un linge
qu’on suspend au-dessus d’un vaisseau , et on le laisse
jusqu’à ce que la matière ait passé au travers du linge :
alors on la lait cuire jusqu’à consistance de syrop : on la
coule à travers un blanchet.
Ce miel est un purgatif drastique : on l’emploie dans
l’hvdropisie : il excite les mois aux femmes : il chasse
l’arriere-faix ; mais comme ce remede est très violent ,
il faut ne l’employer qu’avec beaucoup de circonspection.
La dose est depuis un gros jusqu’à quatre pour chaque
lavement. On le fait rarement prendre par la bouche.
Miel de romarin .
Fleurs de romârin récentes , avec leurs calices 5 viij.
Feuilles récentes de romarin entières , . . 5 iv.
Miel blanc dépuré , îb j fi.
On prend du miel blanc , dépuré comme nous l’avons
dit précédemment , et cuit en consistance de syrop : 011
le verse tout bouillant dans un vaisseau dans lequel on
a mis les fleurs et les feuilles de romarin : on couvre le
vaisseau exactement , et on le tient au bain-marie a une
chaleur modérée , pendant dix ou douze heures . on le
passe au travers d’une etainine , et on le met dans des
bouteilles. Ce miel retient toute l’odeur du romarin.
Le miel de romarin convient dans les coliques ven-
teuses, dans les maladies hystériques j il fortifie les rates-
i L ^ M E If T S DE P H A RM A CI
tins. On le fait entrer dans les lavements , dep
jusqu’à quatre.
Miel s caUtique,
44 7
uis une once Dose,'
ÿ- Squames de scille seclies 7 , , x ;jj
Eau chaude , Ifc iii
Miel blanc , ih j fi.1
On coupe les squames de scille : on les met dans un
matras, avec la quantité d’eau prescrite: on Je s fait infuser
sur un bain de sable chaud, pendant douze heures; alors
on les fait bouillir: on passe la décoction avec expression :
on ajoute le miel : on clarifie le tout avec un ou deux blancs
d’œufs: on le fait cuire en consistance de syrop.
11 est incisif; il divise les humeurs visqueuses et épaises : Vertus.1
il convient dans l’asthme humide, dans les catarrhes et la
pituite. La dose est depuis deux gros jusqu’à une once. Dose.
R
E M A R Q V £ S«
Les miels dont nous venons de parler, sont d’un crrand
usage dans la Médecine. Les uns, comme le miel mercu-
nal , le miel violât et celui de nénuphar , s’emploient
dans les lavements purgatifs : les autres, comme le miel
de romarin et le miel scillitique, se prennent souvent par
la bouche. Certains droguistes n’en font que d’une seule
espece, qu’ils distribuent dans plusieurs chevrettes étique-
tées sous ces différents noms. Ces miels cependant ont
leurs propriétés particulières; et c’est un abus impardon-
nable que de faire de semblables substitutions.
D’autres font le miel violât et le miel mercurial avec
la décoction d’une plante quelconque , et ne se donnent
point la peine de tirer le suc de la mercuriale. D’après ce
que nous venons d’exposer, il est facile de sentir combien
on doit peu compter sur les vertus du miel de concombre
sauvage , et sur celles du miel scillitique , préparés de cette
maniéré. Ces médicaments , lorsqu’ils sont bien faits et
préparés fidèlement, ne sont pas dénués de vertus.
ha Pharmacopée de Paris prescrit de laisser liquéfier le
miel avec le suc de concombre sauvage , vraisemblable-,
ment afin de n’avoir pas la partie mudlagineuse de ces
448 Éléments de p h a r m a c i r.
Le miel violât qu’on fait avec les fleurs ne conserve
rien de la couleur des violettes , parcequ’elle se détruit
pendant la longueur de- l'ébullition qu on est oblige de.
donner pour cuire ce miel.
Gxyrnel colchique .
<•
^ Vinaigre colchique, » ft> ]*•
Miel blanc , fb ij.
On met le vinaigre colchique dans une bassine d argent t
on ajoute le miel : on fait cuire ce mélange à petit leu ,
jusqu’à ce qu’il ait acquis la consistance de syrop , axant
soin d’enlever l’écume qui se forme au commencement :
on le conserve dans une bouteille bien boucucc.
Le colchique est une plante malfaisante. Stores, a
entrepris d’examiner de nouveau plusieurs végétaux dan-
gereux , pour procurer à la Médecine des remèdes plus
actifs que ceux qu’on emploie communément dans cer-
v ms- taines maladies. 11 a reconnu à l’oxymel colchique une
vertu puissamment diurétique : il recommande ce îemede
dans les maladies dans lesquelles les sérosités sont trop
abondantes, on en stagnation dans quelques endroits, et
lorsque la maladie doit être chassée par les urines : il croit
Dose ce remede bon pour les hydropiques. La dose est d’un
(nos. On en fait prendre d’abord deux prises semblables
par jour, une le matin et l’autre le soir : quelques jours
après on en fait prendre trois ou quatre prises semblables ,
dans une infusion de thé.
Remarques.
La racine de colchique est si active , que Stores dit
nu’en avant appliqué sur sa langue un petit morceau écrasé ,
il éprouva une pesanteur ; sa langue devint roule , et elle
perdit presque tout sentiment. Mais il n’en a pas ete de
même d’un morceau de cette racine qu’il avoit lait înmser
dans du vinaigre ; il s’eu servit pour se frotter la langue et
le palais: il n’éprotiva qu’une légère sensation de chaleur
et d’astriction.
con
StorcK observe que le vinaigre et les acides tempèrent
nsidérabiement la vertu acre de ce remede : il 1 a epiouve
hlimiTj SI niniuci, 4<3
sur lui- même. Il avoit avalé à-peu-près un erain da
cette racine récente et pure; ce qui l’avoir réduiLans un
-t Jt si fâcheux , qu il corainençoit à craindre pour sa vie •
totale t%énz:vt’ d t?
r^iare^rir avec quei,e prujcncc - doit
.l.e“‘ht<11,e}'0n <i<?llPePar rouelles cette racine récente
Se e aLqü:qUe Ch°? d’âcre- ^ irrite narines L’
& t,e et les. poumons. Les extrémités des doigts u
touchent, s’engourdissent peu à peu et ne J
que que temps un peu de leur sensibilité naturelle. ^
jMlcI roscit ou rhodomel.
% Roses de provins onglées et séchées, . . H, ;
Lahces de roses récentes . v- .. .
Eau bouillante ... J, V1IE
Miel blanc, . . Jv‘
vj.
On met les roses de provins et les rabVnc î »
!îr rL-e
s q“^^ j;c6
Il est détersif et astrin^em • nn n. v
gargarismes, dans les injections et dans ks'h da"S JeS Vertui
lorsqu’il est nécessaire desserrer e yen re et d. im/f ’
uTtms- La dosfî est depuis un Æwâ ! *
J- prismes , et /ujqu’à qu^^dCUT
Remarqués.’
uc calices de roses , pateeque cette partie cou-
Ff
ÉLÉMENTS 15 E
4n0 . n - „ ~ ~ P H A B M A C î E.
•lient un principe gommeux astringent ; mais comme elle
fournit beaucoup" de mucilage par l'ébullition , il vaut
mieux la faire infuser avec les pétales des Heurs : d ailleurs
il se dissipe une moindre quantité de l’odeur, qm réside
singulièrement dans cette pailie.
Lorsqu’on exprime les roses par le «moyen de la presse ,
■il sort avec le suc quelques substances résineuses qui trou-
tient la liqueur , et empêchent qu’el e ne puisse s éclaircir
par la clarification : ce miel alors n est clan que pendant
nu’il est chaud : il devient trouble et nébuleux en se iefroi-
dissant , et il n’est plus possible de le clarifier, que par
des intermèdes qui détruisent sa vertu. rr
Lorsque les blancs d’œufs qu’on a employés ne suffisent
pas pour clarifier les miels , on y supplée par 1 addition do
quelques onces d’eau froide, qu’on jette de temps en temps
s\ir le miel lorsqu’il bout : on arrête par ce moyen les bouil-
lons pour un instant ; ce qui facilite la séparation de la
fécule qui troubloit la liqueur.
Le miel rosat , ainsi que les autres dont nous venons
de parler , quand ils sont parfaitement clairs , passent au
travers du blanchet, lorsqu’ils sont cuits a leur point,
et qu’on les coule tandis qu’ils sont bouillants ; mais 1 s
passent difficilement lorsqu’ils sont un peu trou r es : m
passent également difficilement, quoique très clairs, lors
mi’ils sont à de mi refroidis. .
Le miel rosat doit être parfaitement clair , transparent ,
et avoir une couleur rouge tirant sur celle des roses set lies.
Quelques personnes emploient une quantité de roses
beaucoup moindre que celle que nous prescrivons. cd.es
donnent à ce miel l’intensité de la couleur qm lui manque,
en ajoutant , immédiatement aprfc qu’il est cuit , un peu
d’acide vitriolique, qui exalteet avive la couleur louge con
Ü ciablementl m’aS cette espece de miel devient noire au
bout d’un certain temps pour deux raisons. 1 •
vUriolinue s’unit d’une maniéré fort intime avec les pnu-
fipes dû miel : il se forme un peu d acide sulfureux qu%
re devient point sensible à l’odorat; mais d agi 1 m e
maniéré insensible sur la couleur des roses qu il détruit,
I 'acide vitriolique le plus pur contient toujours une
certaine quantité de' fer, cime je l’ai démoutfo <hn^
dissertation sur l’éther. Ce 1er est précipité par le prm |
astringent des roses, et forme une portion a euc.c .
Éléments de pharmacie. 45,.
deux causes qui concourent en même temps l’une pour
détruire la couleur de ce médicament, et l'autre poir la
changer de rouge en noire.
D E S M 1 1 L S COMPOSÉS.
Jlfici de longue-vie
°:z7îeïzrr*' connu a,,ssi *°u* *
jLL 4 dô ^ca-UUe, yrop de
2* Suc dëpuré de mercuriale « • •
de bourrache, ^ ^ ’
fie buglose, j ^ 5 viij.
Racines de glaïeul, . ~ .
> de gentiane, i -1’
Miel blanc ..... P R. .
\ in blanc , . . . J Ji(*
xi j.
mai™Pe|!85 radn'’S Pr t?'ul,es : ™ '« m« dans un
matras avec le vin el on les laisse infuser à froid pendant
' 4Ti',re ~«e infusion e„Z
«vé ' ^ tote i ™ 3 met d^S n!!e *“*■» d'argent
>444 tri ru
dam^cuite peUtrrHnHrer‘:e s!froP Purgatif> ajoute pen-
dawaa.cuue 1 infusion faite ù chaud d’une onci et demi.
^pScteT «
ü «dm l’Lfc j v'
depuis deux gros jusqu’à une once. °Se 6St *
Remarques.
^"SSHitrr
ce^pà rm i* d es 'm ie^** ^1° po rie Sau^ U'* ^ 1& ^
h,i ont donnés par iWïêren^^^rr^'0'"5 ’ ^
avons cru devoir rajipor.er : nous el%VnsVZ^l
ÉLÉMENTS O E PHARMACIE»
l’égard des autres médicaments qui sont d’usage sous ces
dénominations differentes.
Ce miel n’a pas besoin d’être clarifie avec des blancs
d'œufs , comme la plupart des autres miels : le vm blanc
extrait des racines quelques substances que 1 eau n en
pourrait tirer , et il sert avantageusement pour clanher
le miel : son acide opéré cet effet infiniment mieux que
les blancs d’œufs. On n’a pas intention de conserver la
partie spirituelle du vin : c’est pour cette raison qu on
le met en même temps que les autres substances.
Sur le sucre.
Le sucre est un sel essentiel , inflammable , dissolnble
dans l’eau, d’une saveur douce : il est composé d huile ,
d’acide et de terre : cette substance a beaucoup u analogie
31 of tire le sucre de la moelle d’une plante que 1 on
nomme arundo saccharifera, ou canne a sucre : elle croit
naturellement dans les isles de Canaries et dans les pays
chauds de l’Amérique* .
Lorsque les cannes à sucre sont mures , on exprime la
moelle qu’elles contiennent , en les faisant passer entre
deux evh ri dres : elle coule sous la tonne d une iquejm
visqueuse : on la nomme vm de canne : on la .ait borülir
dans des chaudières, avec de l’eau qu’on ajoute de temps
,-n temps pour retarder l’ébullition , et donner le temps a
résume de se former ; on errleve cette ecume. Lorsque la
liqueur est suffisamment clarifiée , on la tire pat mclina-
ion pour séparer la lie qui s’est précipitée. On fait
ilVhde nouveau la liqueur décantée mais avec une
u* lessive de chaud vive et de sel alxali, et on a soin
de ïéenmer lorsqu’elle est suffisamment claire , on la
nasse au travers d’une étoffe : on la fait bouillir a plus
Stand feu , dans une autre chaudière , en 1 agitant contr-
Inuellement , et toujours en enlevant 1 ecume.
Torsquc cette liqueur est parvenue à un grand degré de
unisson, et qu’elle peut se congeler entièrement par le
rf°l r0Td ihrue le feu, et on lait évaporer la liqueur
vUime), ou diminue ^ >cUe sc réJmse en petits
. plus doucement, j q tandis qu'elle est chaude, dans
&K terre cuite , de figure conique, et perces
^lÉMÏ^TS DE PHARMACIE. ^53
d’un petit trou par la pointe qu’on place en bas. On
laisse ce sucre pendant vingt- quatre heures dans ces
moules, ou jusqu’à ce qu’il soit figé : alors on débouché
le petit trou du moule, pour faire couler la matière syrii-
peuse qui ne s’est point coagulée. On laisse ce sucre .s’é-
goutter pendant quarante jours: au bout de ce temps, on
inet dans chaque moule , à la surface du sucre , une couche
de trois ou quatre doigts d’épaisseur, d’argille délayée avec
de l’eau , en consistance de pâte molle : l’humidité con-
tenue dans celte argille pénétré peu à peu le sucre , em-
porte avec elle une partie de la matière syrupeuse qui
étoit restée, et elle s’égoutte par le' petit trou du moule.
Lorsque le sucre est suffisamment égoutté et sec, on Je
retire des moules : il est en morceaux roux ou gris, ou gris
blanchâtres : c’est ce que l’on nommé m oscou a de et sucre
tei re pareequ on a applique de la terre à sa surface pour
le dépurer. Ce sucre est trop impur : on n’en fait aucun
usage dans cet état : on le purifie comme nous le dirons
tout à l’heure.
La liqueur épaisse qui est sortie des moules, ne peut
pas acquérir plus de consistance que |e miel : on la nomme
syrop de sucre , miel de sucre, liqueur miellée , remel f
mélasse, doucette ; et le commun du peuple, merde dm
prince d’t /range, et merde à Marie-Grcdllori. .
On fait usage de cette matière pour nourrir les bestiaux :
I our ralhnèr la moscouade, on la fait bouillir avec de
1 eau dans une chaudière , et une lessive alKaline : on
ajoute du sang de bœuf, qu on a fouetté avec un peu.
d eau. Lorsque le syrop est bien clair, on le passe an
travers d lui couloir , et on achevé de le faire évaporer
jusqu’à ce qu’il soit cuit à la plume; alors on le verse
dans des moules de terre semblables à ceux dont nous
avons parlé, mais qu’on a mouillés auparavant. Lorsque
le sucre est durci , on débouché le petit trou de la pointe
du cône, afin de faire égoutter la matière syrupeuse:
on verse ensuite sur ce sucre , par la partie supérieure et
large du moule, de l’argrllç blanche détrompée avec de
l’eau jusqu’à consistance de bouillie , à la hauteur de deux
ou trois doigts. Lorsque f argille est bien égouttée et qu’elle
est seche , on l’enlefe : on en remet de nouvelle , qu’on
a pareillement délayée dans de l’eau: et on répété celte
manoeuvre encore une lois ou deux. Lorsque la dernière
454 Eléments de pharmacie.
argdle est entièrement séchée , 011 la sépare d’avec le
sucre, et on ôte le sucre des inouïes. 11 se trouve de trois
couleurs différentes : la partie supérieure est la plus blan-
che, parcequ’elle a été mieux lavée par l’humidité de
1 argiile : te milieu est moins blanc ; et enfin le sucre de
la partie inférieure est roux, parcequ’il est en< ore impré-
gné d’une grande cpianlité d’eau merci : on lait sécher sé-
Îiarément ces trois portions (le sucre : elles forment ce que
’on nomme cassuuade ou castonade : elles sont blan-
ches , bises et rousses , et elles sont de différents prix.
Un purifie la cassonade blanche enc ore deux ou trois
fois , en observant les manœuvres dont nous venons de
parler : le sucre qu’on en tire porte différents noms, sui-
vant ses degrés de purification, comme sucre rajinè ,
sucre Jin, sucre royal , etc.
Le plus beau sucre est celui qui'est le plus pur, et d’un
blanc éclatant, qui est sec et. un peu sonnant.
La castonade rouye , qu’on emploie quelquefois dans
les lavements , est laite avec l’eau mere ou la matière sy.ru-
peuse qu’on sépare en purifiant la castonade : 011 la lait
dessécher : elle est pulvérulente , grasse et humide. J’au-
rois beaucoup d’antres choses à dire sur le sucre ; mais cet
ouvrage n’est point un traité de matière médicale : les
réflexions que nous pourrions faire ici sur toutes les opé-
rations pour la purification du sucre, nous entraineroient
dans de trop longs détails thymiques; ainsi je m’en tiens
aux préparations qu’on fait avec le sucre.
11 régné un préjugé que le sucre qui a été gardé pendant
trente ans devient poison; ce qui n’est pas : j’ai mangé
du sucre cpii avoit plus que cet âge, il 11e ditfcroil pas
pour le goût du sucre nouveau , et n’avoit aucune qualité
malfaisante. Ce qui a pu donner lieu à ce préjugé, c’est
peut-être parcequ’il jaunit considérablement en vieillissant
comme s’il contenoitde l’ochre.
Le sucre et la castonade sont alimenteux , savonneux :
Vertus, et ils sont bons dans les maladies de la poitrine : ils sont
incisifs , atténuants et expectorants; mais ils échauffent,
ils excitent des vapeurs, et donnent le mal de dents.
On fait entrer la mélasse et le sucre brut dans des lave-
ments, pour déterger, arrèLer les cours de ventre , fortifier
posç les intestins, et exciter les réglés. La dose est depuis une
* once jusqu’à quatre.
ÉLÉMENTS » E PHARMACIE.
Sucre candi.
455
On prend la quantité que l’on veut cle sucre rafiné t
on le fait dissoudre dans de l’eau : on le lai! < uire en con-
sistance de syrop un peu épais, et on le met dans un vais-
seau convenable. Dans l’espace de quinze ou vingt jours,
il se forme des crystaux parfaitement réguliers : c’est ce
que l’on nomme mue candi. Ou le sépare de la liqueur
syrupeuse : on le met égoutter , et on le serre dans un en-
droit chaud, afin qu’il 11c s’humecte pas : il attire un peu
d'humidité de l’air.
La liqueur syrupeuse , mise à évaporer, fournit encore
de semblables crystaux, mais plus difficilement.
Les crystaux de sucre candi sontgros, taillés- en tombeau
ou à-peu-près.
Le sucre candi est pectoral, adoucissant, propre pour ïe
rhurne, pour exciter le crachat , et pour adoucir les acretés
qui tombent dans la trachée-artere et sur la poitrine. Pour
qu’il produise les e Ilots dont nous parlons , il faut le laisser
foudre dans la bouche : si on le prenoit en boisson, il ne
produiroil que les effets du suçre ordinaire.
O11 souille, à l’aide d’un cure-dent, du sucre candi en
poudre très fine dans les yeux , pour dissiper les taies de
la cornée.
Remarques.
On peut, au lieu de sucre blanc , employer de la casstv
nade pourfaire du sucre candi. Dans ce cas , il convient de
clarifier la liqueur avec quelques blancs d’œufs : les crys-
taux qu’on en tire sont un peu moins nets et moins blancs ;
cependant la plupart des syrops dont nous parlerons , four-
nissent , lorsqu’ils sont trop cuits , des cristaux sans cou-
leurs, quoiqu’ils se forment dans des liqueurs très colorées.
Ces différences viennent de ce que les matières extractives
des végétaux sont moins analogues au sucre que la ma-
tière mielleuse et visqueuse du sucre même qui n’a pas été
purifié parfaitement.
Les confiseurs font la plus grande partie de leur sucre
candi avec les écumes et les restes de leurs confitures qui
ne sont plus de vente ; ils font du tout line liqueur qu’ils
clarifient et qu’ils mettent dans un lien convenable pour le
laisser se cryslalliscr : ils arrangent dans le vaisseau une
r t iv
Vertus
'4 56 ÉLÉMENTS DE PH A RMÀCI E.
certaine quantité de petits bâtons qui se croisent , afin
d’avoir plus de surface : les crystaux s’attachent sur ces bâ-
tons. Le sucre candi qui a été préparé avec ces matières,
est quelquefois roux , et d’autres fois parfaitement blanc :
ces différences viennent de la maniéré plus ou moins ré-
gulière avec laquelle il a été procédé à la crystallisation du
sucre.
Le sucre acquiert en cuisant divers degrés de consis-
tance, auxquels on a donné différents noms : nous en par-
lerons à mesure que nos préparations nous en fourniront
l’occasion.
Syrops.
Les syrops sont des conserves liquides , faites pour
conserver , par le moyen du sucre , les parties extractives
des sucs dépurés des décoctions et des infusions.
Cette définition convient également aux miels dont
nous avons parlé -, mais il faut bien distinguer ces espe-
ces de médicaments d’avec les conserves modes , que l’on
nomme aussi conserves liquides. Ces dernières contiennent
la substance des mixtes réduite en poudre ou en pulpe ,
et ont d’ailleurs beaucoup plus de consistance.
On divise les syrops en simples et en composés ; ils
sont altérants ou purgatifs.
Les syrops simples sont ceux dans lesquels il n’entre
qu’une seule substance. Les syrops composés sont ceux
faits avec plusieurs substances. Nous donnerons des exem-
ples de différents syrops , et nous commençons par les
syrops altérants, et d’abord par les syrops simples.
j Des sy rops simples , altérants .
S,yrop de violettes.
^ Fleurs de violettes. , ......... îb j.
Eau bouillante , îb ij.
Sur dix-sept onces d’infusion de fleurs de violettes, on
met ,
Sucre concassé , îb ij.
On pile très légèrement , dans un mortier de marbre y
avec un pilon de bois, les fleurs de violettes, mondées
de leurs queues et de icurs calices : on les met dans une
Eléments de pharmacie. 457
en curbite cl étain, cl étroite ouverture : on verse por-dessus
l’eau bouillante : on bouche exactement la cucurbite , et
011 la tient clans un endroit chaud pendant douze heures;
alors on passe cette inhision au travers d’un linge fort
et propre : on exprime le marc à la presse : on laisse l’in-
fusion tranquille pendant environ une demi-heure : 011
la décante par inclination pour en séparer une légère fé-
cule qui s est précipitée : 011 pese cette infusion : on la
met clans le bain-marie d’étain d’un alambic ; et pour dix-
sept onces cl infusion , on emploie deux livres de sucre
concasse : ou fait chauflër le tout au bain-marie, jusqu’à
ce que le sucre soit entièrement dissous : on remue le
syrop de temps en temps , pour accélérer la dissolution du
sucre, et l’on tient le vaisseau fermé, afin qu’il no se
lasse point d évaporation. Lorsque le syrop est entièrement
refroidi , on le passe au travers d’une étamine blanche ,
et on le serre dans des bouteilles de pinte qu’on bouche
Ce syrop doit donner au pese-liqueur trente-trois de-
grés lorsqu il est chaud, et trente-cinq lorsqu’il est froid
. Le sYroP violat rafraîchit et humecte la poitrine : il Vertus,
épaissit et adoucit les humeurs âcres : il tempere la bile *
il désaltéré dans les hevres ardentes et dans le rhume • il
est un peu relâchant. La dose est depuis deux gros jusqu’à n
une once et demie. b 1 illU£tIW
R
EMARQXJES.
Quelques personnes sont clans l’usage de ne point con-
tuser les fleurs avant de les mettre infuser; mais, comme
elles ont un volume considérable , j’ai remarqué que l’in-
tisioii se lait moins bien que lorsqu’elles sont amorties
légèrement par le pilon.
Les violettes cultivées sont préférables à celles qui vien-
nent dans la campagne : ces dernieres sont d’une couleur
purpurine ; elles fournissent une infusion rougeâtre et
je syrop est de la même couleur : les violettes cultivée®
or ment un syrop d’une couleur bleue- violette fort belle.
_ y a des années où les violettes sont abondantes en
u omne ; néanmoins on doit préférer celles de printemns
comme meilleures et plus odorantes. * ’
ne faut pas attendre la fin du temps des violettes pour
feue le syrop, parcequ’elles perdent de leur bonté à mé-
^58 ÏlÉMENTS DE PHARMACIE.
sure que la saison s’avance : celles qui paroissent les pre-
mières sont toujours plus belles et meilleures.
On préféré, pour l’usage de la Médecine, les violettes
simples aux violettes doubles ; ces dernieres ont moins de
couleur, moins d’odeur et moins de veitu.
Lorsque les violettes sont rares et cheres , comme cela
arrive souvent à cause de la saison tiop lioide et trop plu-
vieuse, quelques personnes font leur syrop avec une lorte
infusion de tournesol (1) en pains, et des fleurs ue marne;
elles ajoutent un peu d’iris de Florence pour lui donner
l’odeur des violettes : cette fraude est difficile a recon-
noître , parceque d’un côté la couleur des fleurs de mauve
verdit avec i’alKali fixe, et d’un autre côté le tournesoL
rougit avec les acides , propriétés qui appartiennent au
vrai syrop de violettes. • . c ,
Plusieurs Pharmacopées prescrivent de faire miuser ce
nouvelles fleurs de violettes dans l’infusion qu’on a laite ,
et de faire successivement trois ou quatre infusions de
nouvelles fleurs dans la même liqueur ; mai? j’ai remar-
qué que cela étoit assez inutile : lorsqu’on n’a mis que
la quantité d’eau que nous avons prescrite , elle se trouve
1 . i \ i • . lo rmi pur r ps l eurs de
saturJe dès la première fois : la couleur des fleurs de
violettes que l’on fait infuser , n’est presque point alteree
vioieues que 1 uu tan imuoo. , -- [ J 1 A
par la première infusion : ces fleurs ne sont pas meme
décolorées à la troisième infusion.
Toutes les Pharmacopées prescrivent d employer deux
parties de sucre sur une d^infusion. La -dose de sucre est
un peu trop forte ; une partie se crystalh se quelque temps
aorès au fond des bouteilles. Les proportions que nous
avons données sont les meilleures , quand on ne lait que
depuis une livre jusqu’à quinze de syrop ; mais lorsqu on
en prépare une certaine quantité a la lois , il ne nuit met-
tre que seize onces et demie d’infusion sur deux livres ce
sucre , parceque chaque fois qu’on découvre le vaisseau
~( t ) Letournesol est t une
A V i .ipet d” la chaux vive. On imbibe ce mélange dans de vieux chif-
fon* de linge qu’on fait sécher : on ^«ehi ffor *™**^°^l
VS Monte! , inséré dans le volume de l’ Acadenu*
Voyez le îviemonc ou ’ , _r n..„r
Royale des Sciences de Pans, pour 1 annee i75*, paDe
Éléments de r h a p. macif. 45^
pour agiter le syrop , afin de faciliter la dissolution du
sucre, il se lait une légère évaporation qui est , propor-
tion gardee , plus considérable lorsqu’on opéré sur une
petite quantité , que sur une grande.
. est k*01"1 essentiel de ne point faire bouillir la teinture
ni le syrop de violettes , pnreeque la couleur seroit détruite :
elle passerait a une couleur de feuille morte. Lorsqu’on a
iait chauffer ce syrop un peu trop long-temps , même au
bain- marie , la couleur est sensiblement diminuée ; mais
si on ne lui a point appliqué un trop grand degré de cha-
Idu , la couleur se revivifie d’une manière bien remar-
quable par le contact de l’air. C’est pourquoi il est essen-
tiel de remuer le syrop quand il est froid , pour lui faire
prendre le plus d’air possible.
i in,( 3 Pereonnes sont dans l’usage de ne point passer
le syrop de violettes après qu’il est refroidi , afin de cou-
servei une pellicule de sucre qui vient nager à la surface .
et qui a la propriété cl’empêcher ce syrop de prendre un
goi. t ue moisi a sa superficie.
D'autres passent ce syrop, et y ajoutent un peu de sucra
en poudre apres qu il est dans les bouteilles , a lin de couvrir
sa surrace pour le garantir de l’action de l’air et de la
moisissure pareeque le sucre reste à la surface. D’autres
a s“r6“ lll‘ syr<>P cle violettes avec de l'huile
on e ; anfin d autres avec de l’esprit de vin; mais
toutes ces manipulations sont inutiles lorsque le syrop a
b,en préparé : il suffi, d’emplir le plus qu’il es, pos-
consive f * ■ f °IeS b0l,cher exactement , et de
conserver le syrop a la cave.
I.emery remarque avec raison que le svrop violât a plus
<1 agrément pour le goût et pour la couleur , dans les
premiers s.x mois qu’il est fait , que dans les derniers mois
en .quelque temps que ce soit , il a une
r t.le acrete , qui vient île ce que ces fleurs sont légère-
inent laxatives et purgatives. b
,..2" Pn'Pare ‘Je la même maniéré que le svrop de vlo-
nupha’r “d’œiflets ' * COCl“elicot ’ de fleurs »<-
PoiunlsfenT de co<!l,el!cot > lorsqu’elles sont récentes ;
me ce s. UnfmucllaSe considérable ; ce qui est causé
Snni'e ni y P fcrmente et s’aigrit facilement lorsque les
bouteilles sont entamées. CeUnconyénient n’arrive pas
460 ÉLÉMENTS 33 E P HA R S» A C I ï."
aussi facilement lorsqu’on le prépare avec clés fleurs
seches ; alors il convient de n’emplôyer que deux onces
au lieu d’une livre , parcequ’elles diminuent de quatorze
onces par livre pendant leur dessiccation. L infusion,
qu’elles fournissent dans l’eau bouillante, est aussi colo-
rée qu’avec les fleurs fraîches ; et elle n’a pas la meme
viscosi té •
Vertus. Le syrop de coquelicot, est propre pour épaissir les séro-
sités trop subtiles et pour faire cracher : il est un peu ano-
din ; il calme la toux ; il provoque un peu le sommeil
Dose, et la sueur. La dose est depuis deux gros jusqu’à une
once et demie.
Le svrop de nénuphar devroit de meme se faire avec les
fleurs seches , pareeque les fleurs récentes fournissent du
mucilage , qui fait- gâter ce syrop assez promptement.
Vertus. Le syrop de nénuphar est ratraîchissant , bleuissant.
On lui attribue Ja vertu de calmer les ardeurs de Vénus: il
modère les cours de ventre qui proviennent des arrêtés de
la bile. La dose est depuis deux gros jusqu à une once et
Dose, demie,
Les œillets qu’on prend pour faire le syrop , sont ceux
qui servent à faire du ratafia , et que l’on nomme œillets
longes à cause de leur couleur. On les monde de leurs
onglets , qui sont la partie blanche par laquelle les ; pétales
sont attachés au calice de ces fleurs. Les fleurs d oeillets
ont une odeur fort agréable qui tire sur celle du girofle : il
convient , lorsqu’on prépare ce syrop , de ne laisser dissiper
que le moins qu'il est possible cette partie odorante Quel-
ques personnes ajoutent une petite quantité de clous de
girofle avec l’infusion de ces fleurs , pour augmenter la
vertu cordiale de ce syrop.
Syrop d'œillets qu’on peut préparer en tout temps.
21 rieurs d’œillets rouges , ongles et séchés 5 j.
Girofles concassés , n * V' .
Eau bouillante , 5
• On met les œillets et le girofle dans une cucurbife
d’étain, on verse par-dessus 1 eau bouillante, on .aisss
1- tout en infusion pendant vingt- quatre heures ; ensuite
passe cette infusion avec expression . on .aiSjG îeposer
on
- I
ELEMENTS DE PHARMACIE.
4&1
la liqueur ou 011 la filtre : on ajoute le sucre , et ou
ie fait fondre à une chaleur douce dans un vaisseau
clos .
Ce syrop est fortifiant , cordial : il convient clans la Vcitus
petite vérole ; lorsqu’il est nécessaire de pousser par la
transpiration , parcequ’il est légèrement sudorifique. La
dose est depuis deux gros , ‘jusqu’à une once et demie.
'Sy/op de cochléaria.
Suc dépuré de cochléaria, ? viij.
Sucre blanc 5 xv.
On dépure le suc de cochléaria de la maniéré que nous
l’avons dit à l’article des sucs dépurés : 011 le met dans
un matras avec le suc réduit en poudre grossière : on
bouche le vaisseau avec du parchemin ou de la vessie
mouillée : on le fait chauffer au bain-marie, jusqu’à ce que
le sucre soit entièrement dissous. Lorsque le syrop est re-
froidi, on le serre dans des bouteilles qu’on bouche bien.
On peut , si l’on veut, augmenter sa vertu , en lui ajou-
tant , après qu’il est refroidi , un peu d’esprit ardent de
cochléaria.
Ou prépare de la même maniéré tons les svrops des
sucs dépurés qui contiennent les principes volatils ou aro-
matiques , ainsi que ceux des eaux distillées odorantes ,
et des sucs acides , comme sont ,
.Les syi'ops de sucs ,
de cresson ,
de beccabunga ,
dti cerleuil , etc.
liait x distillées ,
de canelle ,
de fleurs d’oran-
ges.
Sucs acides 7
de 1 irnons ou
de citrons ,
de ber be ris ,
de grenades ,
de coings, etc/
Le syrop de cochléaria est propre pour le scorbut : il Vjrtin.
excite l’urine ; il leve les obstructions de la rate et du
mésentere. La dose est depuis deux gros jusqu’à une Dose,
once et demie.
Le syrop de cresson et celui de beccabunga ont les Vertus
mêmes vertus que celui de cochléaria , et se donnent à ^
la même dose. Dose*
La syrop de cerfeuil est apéritif, un peu anti-s corbuti- Vertus
4 67. Ïl^ments de pharmacie.
Dose. que > levé les obstructions , atténue la pierre du rein. La
dose est depuis deux gros jusqu’à une once et demie.
Le cerfeuil contient du soufre comme les plantes anti-
scorbutiques. J’en ai tiré de la même maniéré que nous
l’avons dit à l’article de l’esprit de qochléaria.
Remarques.
•
C’est dans les principes volatils que réside la vertu
des plantes anti-scorbutiques : ainsi il est bon de préparer
ces syrops dans des vaisseaux clos , afin qu’il ne se lasse
aucune évaporation. Cette remarque est applicable aux
syrops qu’on fait avec des eaux odorantes distillées.
Les syrops des sucs acides dont nous parlons , comme se
faisant de la même manière , ne se trouvent placés ici que
par rapport aux proportions de sucre et de suc dépuré qui
sont les mêmes : comme ils ne contiennent point de prin-
cipes volatils , on peut , si l’on veut , les préparer dans
des vaisseaux moins clos ; mais néanmoins il est bon
d’observer qu'il 11e se fasse que peu ou point d’évapo-
ration.
Quelques Pharmacopées prescrivent d'employer deux
parties de sucre , contre une de suc , pour la préparation
de ces syrops ; mais j’ai remarqué que cette quantité est
trop forte : il faut , pour parvenir à la dissolution com-
plette du sucre , procurer au mélange un degré de
chaleur égal à celui de l’eau bouillante : mais alors les
parties volatiles des sucs anti-scorbutiques ont le temps
de se dissiper : les aromates des eaux distillées perdent
beaucoup de leur odeur , et les sucs acides acquièrent
un goût de cuit désagréable : d’ailleurs la quantilé de
sucre que nous avons prescrite suffit pour bien conserver
ces liqueurs. Enfin les syrops des sucs acides n’ont pas
besoin d’avoir une consistance aussi forte que la plupart
des autres syrops , et ils sont moins sujets à fermenter.
Quelques personnes préparent lesyropde limons en faisant
cuire d abord le sucre a la plume } elles ajoutent, le suc
de limons , et font chauffer le mélange seulement pour
dissoudre le sucre : mais outre que cette méthode est
moins simple que celle que nous avons prescrite , ^ le
suc de limons reçoit un fort degré de chaleur lorsqu on
le verse sur le sucre cuit à la plume , ce qui lui donne
une saveur désagréable d’extrait ernt.
^léMENTS DE PHARMACIE. 4 63
Lorsque le syrop de limons est refroidi, on l’aromatise
avec un peu d’esprit de citrons , et non pas avec quelques
gouttes d’huile essentielle de citrons , comme plusieurs
personnes le recommandent ; parceque cette huile ne se
mêle que très imparfaitement avec le syrop : elle y rancit , -
et elle lui communique une saveur très désagréable!
L’esprit de citrons n’a pas cet inconvénient , lorsqu’il a
été piepare comme nous 1 avons dit précédemment , pai-
cequ’il ne contient que l’esprit recteur et la portion d’huile
essentielle la plus ténue , qui est miscible à l’eau. Le
syrop de limons étant chaud, doit donner au pese-
liqueur trente- trois degres , et trente-six lorsqu’il est
refroidi. 1
Quelques personnes aromatisent le syrop de limons avec
un oleo-saccl ïa ru m préparé de la maniéré suivante,
f : On frotte l’écorce jaune d’un citron contre un morceau
de sucre : par ce moyen , le parenchyme du zeste se réduit
en pulpe , tandis que l’huile essentielle s’imbibe dans le
sucre : on délaie ensuite cette espece de conserve huileuse
dans le syrop. Mais cette maniéré d’aromatiser les svrops
n est bonne que pour ceux qu’on n’a pas intention de
conserver, parceque la matière pulpeuse du parenchvme
lait eugnr et fermenter ce syrop très promptement.
L> mlleurs une des principales propriétés d’un svrop est
(1 etre parfaitement clair , et de tenir en dissolution tout ce
qu il contient ; la matière pulpeuse ne peut se dissoudre,
et el e trouble la transparence du syrop : cette méthode est
absolument défectueuse pour les syrops officinaux.
1 est essentiel de ne jamais préparer dans des vaisseaux
de cuivre ou d étain les syrops des sucs acides , comme
sont ceux de limons , de coings , de berberis , de gre-
nades , etc. parceque l’acidité de ces sucs a de l’action
sur ces métaux.
syroP de canelle , connu aussi sous le nom de svrop
alexandrin. On Je fait avec l’eau distillée de canelle et le
sucre. Ce syrop fortifie : il est cordial , stomachique : ü Vertus,
récrée , aide à la digestion ; il donne une haleine a^réa-
3 e : excite les mois aux femmes. La dose est depuis deux Dose,
gros jusqu a une once et demie. Ce remede est fort chaud •
il ne faut pas le donner dans les maladies inflammatoires!
~yroP de fleurs d'oranges. On le fait avec l’eau essen-
ïielie de ces fleurs , comme le syrop de canelle. Ce syrop
\
4 <5 A ^lÆmENTS de P II A K M A C 1 E.
Vertus, est céphalique : il récrée les esprits : il est légèrement
sudorifique : il modéré les vapeurs hystériques. La dose
Dose' est depuis deux gros jusqu’à une once et demie.
Syroj ? de limons, il rafraîchit : il est anti-putride : il
Vertus, adoucit |es Jlainenrs akalescentes : if pousse un peu par
,c les urines. La dose est depuis deux gros jusqu’à une once
et demie.
Venus. Syrop de berberis. 11 est astringent et rafraîchissant :
il convient dans les cours de ventre qui proviennent de
chaleur et de putridité. La dose est depuis deux gros
Dose; jusqu’à une once et demie.
Syrop de grenades. Ce syrop se fait avec le suc du
"Vertus» £rUij- . il est restaurant , rafraîchissant, légèrement astrin-
gent : il convient dans les soifs ardentes : il tempere l’ar-
deur de la bile. La dose est depuis deux gros jusqu’à une
Dose. once et demie.
Jusqu à présent nous n avons parle que des syropsqui ne
demandoient aucune manipulation pour connoître leur
cuisson, pareeque les proportions de. sucre et de liqueur sont
dans des rapports convenables : nous allons parler à pré-
sent de svrops qui exigent des connoissances pour détermi-
ner le degré convenable de cette cuisson ; et ces connoissan-
ces sent faciles à acquérir , si l'on fait usage du pese- li-
queur.
Syrop de capillaire .
Capillaire de Canada , J )»
Laites infuser pendant douze- heures dans
Eau bouillante , * . . !b iv»
Coulez avec expression , dissolvez
• Cassonade , * • lh iv.
Clarifiez le tout avec quelques blancs d’œufs : faites
cuire en consistance de syrop : passez au travers d’un
blanchet , et mettez le syrop dans des bouteilles qu’il
faut bien boucher.
Lorsque ce syrop est aux trois quarts refroidi , on
l’aromatise , si l’on veut , avec de l’eau de Heurs d’oranges.
Il doit donner au pese-liqueur , tandis qu il est chaud ,
trente-un degrés , et trente- quatre degrés lorsqu il est
froid.
Le
ELEMENTS DE PHARMACIE.1 465
te syrop de capillaire est pectoral , incisif , atténuant , Vertus,
expectorant : il adoucit la toux. La dose est depuis deux Duse
gros jusqu’à une once et demie.
R
EMARQUES.
On préfère le capillaire de Canada à tout autre ; mais
celui qu’on nomme capillaire de Montpellier est aussi
bon. Le capillaire contient un principe odorant , léger et
agréable , qui se dissipe en grande partie pendant la cuitte
du syrop ; il ne reste , pour ainsi dire , que la partie
extractive. Lorsqu’on veut conserver à ce syrop l’odeur
du capillaire, Il faut , lorsqu’il est cuit , le. couler en-
core bouillant sur du capillaire haché grossièrement
couvrir le vaisseau , et le laisser en infusion jusqu’à ce'
qu’il soit refroidi : ensuite on le passe au travers d’une
etamine pour séparer les feuilles de capillaire. Ce syrop
ainsi préparé , a le goût et l’odeur du capillaire , et il
reste parfaitement clair , pareeque , pendant cette infu-
sion , le capillaire ne fournit ni mucilage ni fécule.
. I W clarifier les syrops , on fouette , dans une bassine
avec une poignée de brins d’osier dont on a enlevé l’écorce *
un ou deux blancs d’œufs , pour quatre livres de casso-
nade ou de sucre , avec un peu d’infusion ou décoction
entièrement refroidie , ou avec un peu d’eau froide, afin
que les blancs d’œufs ne secoagulent pas : on délaie la cas-
sonade parmi les blancs d’œufs pour en former un magma
qu ou de laie ensuite dans le reste de l’infusion ou de la
décoction : on remue le mélange , afin de faciliter la dis-
solution du sucre. On met la bassine sur le feu : on fait
prendre quelques bouillons à la liqueur : le blanc d’œuf
se cuit et se coagule , ramasse toutes les impuretés du su-
cre et la fécule de l’infusion ou de la décoction ; le tout
forme une écume rare qui vient nager à la surface du syrop.
Lorsque cette écume commence à perdre son volume , on
lenleve avec une écumoire, et on la met égoutter sur
une étamine : si quelques instant* après , il se forme
encore de 1 écume , on l’enleve promptement. Si l’on tardoit
a oter cette écume , elle se diviserait en petits grumeaux
qui se précipiteraient au fond du syrop pet empêcheraient
qu d ne put se clarifier parfaitement.
Quelques personnes clarifient le syrop en y versant de*
G
CT
fc>
'465 ELEMENTS de PHARMACIE.'
blancs d’œufs fouettés , lorsqu’il est bouillant ! cette
méthode est assez bonne ; mais celle que nous avons
donnée d’abord réussit encore mieux.
Lorsque le svrop est bien clarifié , on achevé de le cuire
en le faisant bouillir légèrement. Oij reconnoit qu il est
suffisamment cuit, i°. lorsqu’après en avoir pris une
demi- cuillerée tandis qu’il est bouillant , et l avoir
balancé un instant dans la cuiller , il forme une larme
ou une perle en le versant ; ce qui vient d une petite
peau qui se forme à sa surface , soutient pour un instant
le syrop renfermé , et l’empêche de tomber : a . on souf-
fle obliquement et légèrement sur une cuillerée du meme
syrop pendant qu’il est encore chaud : lorsqu il est suf-
fisamment cuit , on voit cette pellicule , dont nous ve-
nons de parler , se remplir de rides : o . lorsqu il est
entièrement refroidi , on en fait tomber de haut une
cuillerée , goutte à goutte ; s’il est bien cuit , h dermere
portion de chaque goutte se retire sur elle-meme : 4 . en in
une bouteille qui tient une once d eau doit contenir dix
gros quarante-huit grains de syrop entièrement refroidi, a
température étant à dix degrés au-dessus de la glace. Cette
réglé est assez générale : sur cinquante especes de syrops
bien préparés , que j’ai pesés , je les ai trouves pesant
depuis dix gros et demi jusqu’à dix gros cmquante-quatre
crains : ainsi , en prenant le milieu de ces différences ,
011 est toujours sûr de les cuire convenablement.
Mais un moyen encore plus sûr et plus commode est do
se servir du pese-liqueur : lorsqu on veut connoitre la
cuitte , on tire le syrop du feu et aussitôt que les
bouillons sont cessés et que la surlace est tianqui e ^ on
nlon cTe le pese-liqueur dans le syrop: si le pese-liqueur s en-
fonce jusqu’au trente-deuxieme degré, il est sulfisam ment
cuit ‘alors on coule le syrop. Cette réglé , et ce degm
de cuisson , sont à-peu-près généraux pour tous les sy-
rops • le pese-liqueur dont nous faisons ici 1 application
aux syrops , est de la plus grande commodité pour con-
noîtrJ leur cuitte avec précision. Dans ce cas , il faut se
procurer un petit pese-liqueur d’argent qui ne contienne
!iup les degrés nécessaires pour cet objet.
1 On emploie de lielle cassonade pour tons les syrops qui
peuvent” se clari fier . parcequ’elle est moins .ujet e a se
crystalliser et à former des candis au fond des syrop. ,
ïliMIHTJ DB BHARMACIBr 'Jfij
quelque temps après qu’ils sont faits. Cette propriété de
la cassonade lu* vent de ce qu’elle contient une substance
un peu analogue au m.el , qui s’oppose à sa crvstallisa-
paHes dilfefer "T*" a été Privé de cette' matière
pai les diltefentes purifications qu’on lui a fait éprouver
icsque tout le syrop capillaire dont on faisoit usaȐ
autrefois a Fans ctoit préparé à Montpellier : or, le faisoit
avec un syrop de sucre qu’on meltoit infuser sur du capil-
aire , comme nous l avons dit précédemment : ce svron
C it peu coloré , et il avoit le goût du capillaire. Présent
tement 1] n en vient plus à Paris.
Quelques personnes falsifient ce syrop. Les uns mplpnr
de la mélasse avec de l’eau , jusqU^ce
consistance de syrop capillaire. D’autres fom ce m&Lll
^ec de la cassonade : d’autres avec du miel. Enfin il°v
a des gens qui mêlent parmi ces mélanges des mucilages
de gomme arabique , ou de racines' "mu cZZeusef
niais toujours sans capillaire • mrrpmto P s >
rtr J "“i . s* sssivçac sr
Pulfent <l0™y leur syrop capillaire au prix bas
qu ils ont coutume de le vendre. 1
Syrop balsamique de Tohu
% Baume de Tolu , . - - v
Eau , . 4 4 4 * * *
o vnja
xi • •
10 1}.
Mettez infuser au bain-marie dans ,
pendant douze heures : au bout’ de ce emnTT “ <
la liqueur , lorsqu’elle sera refroidie : mettez- l’a dans"
autre vaisseau pareillement clos , avec d
Sucre en poudre grossière ii; J X[Y,
Faites chauffer au bain-marie nn„r A' j
K ' " •n <|« I»WV. ,.”£ü
i. i:'Esr'“? .**■
internes : il est anti-putride. Les Angloisen fontF ^ 1105
d nsage. La dose est depuis deux gros iuscm’i Uf>
«t demie* A to 5 jusqu a une oace£>0
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE»
46$
Remarques.
La plupart des naturalistes font une distinction entre
baurne de Tolu et baume du Péroq en coques ; mais
c’est sur des caractères très équivoques , et qu’on ne ren-
contre jamais deux fois , qu’ils fondent cette distinction.
Les droguistes distinguent ces baumes par d’autres
caractères , qui sont purement arbitraires.
Il peut se faire qu’il y ait un baume qui porte le nom
de Tolu ; mais il est certain qu’on 11e trouve dans le com-
merce que du baume du Pérou en coques , que 1 on vend
pour baume de Tolu : on n’en emploie pas d autre dans
toutes les préparations de Pharmacie.
Le baume du Pérou , que nous employons dans ce sy-
rop est une résine pure qui s’amollit dans l’eau chaude : il
la charge d’une petite quantité de son esprit recteur : cette
eau acquiert une odeur et une saveur fort agréables , mais
qu i son t légères .
Si l’on veut que ce svrop soit plus chargé de parties
balsamiques , on peut le faire de la maniéré suivante.
Sjrop de baume de Tolu , réformé .
On verse deux gros de teinture de. baume du Pérou ,
faite par de l’esprit devm , et bien saturée 7 sur huit onces
de sucre : on pulvérise le sucre lorsque la teinture est bien
imbibée : on laisse ce mélange à Pair pendant deux ou
trois heures , afin que l’esprit de vin s’évapore ; alors on
met ce sucre dans un matras } et on le fait dissoudre au
bain-marie dans cinq onces d’eau. Lorsque le syrop est
entièrement refroidi , on le passe au travers d’une éta-
mine , sans l’exprimer , afin de séparer les portions de
baume qui se sont réduites en grumeaux. Ce syrop ne
doit pas être parfaitement clair ; il est plus chargé de
parties balsamiques , et doit être plus efficace que le
précédent.
Syrop de roses sèches.
2£ Roses de Provins onglées et séchées , . , ïb j Æ-
Eau bouillante , * ^ !T* ,
Cassonade , q B*
i I ÏMIKTÎ UE t H A R M A CI F. 4^9
On met les roses dans une cruche de grès , ou dans
line petite cucurbite d’etain ; on verse par-dessus l’eau
bouillante : on laisse macérer ce mélange sur les cendres
chaudes , pendant douze heures : au bout de ce temps
on coule l’infusion au travers d’un linge , en exprimant
c rnarc cge renient , pour les raisons que nous avons dites
a article du miel rosat : on dissout le sucre dans cette
infusion : ou clarifie le mélange avec des blancs d’œufs
et on lait cuire le tout en consistance de syrop.
Ce syrop est astringent et fortifiant : il convient dans
es diarihees , la dyssenterie , le vomissement de sang.
La dose est depuis deux gros jusqu’à une once et demie.
| * 1
S/rop de tussilage ou de pas -d’ âne.
V rtus.
Dose.
9- Fleurs de pas-d’âne récentes .
Fan bouillante
Cassonade
fo j.
it> iij.
îb ijfi.
On fait du tout un syrop , que l’on clarifie et que l’on
crut en consistance comme le précédent.
On peut , lorsqu on n’a pas de fleurs récentes , faire
ce syrop avec quatre onces de fleurs scches.
11 est propre pour ia toux et les maladies de la poitrine •
il est adoucissant et expectorant. La dose est depuis deux ^
gros jusqu a- une once. .... 1 Dose,
Syrop d’absinthe.
Grande et petite absinthes seches , ââ: . x iii
Eau bouillante I d*
Cassonade ît> iv
On fait du tout un syrop que l’on clarifie et que l’on
cuit en consistance requise. 1
H aide à la digestion ; il fortifie l’estomac ; il tue les v
vers ; il est un assez bon emménagogue. La dose est de ' ’ '
puis deux gros jusqu’à une once et demie. Dose.
Syrop d’armoise.
H se prépare de la même maniéré que celui d’absinlhe.
G g iij
4jO i L l M I JT T S DI PHARMACIE.'
Vertus. Ce syrop est emménagogue ; il abat les vapeurs liyste*
posc riques ; il pousse un peu par les urines. La dose est
depuis deux gros jusqu’à une once et demie,
• , i ' s* *
Syrop de fume terre, r
^ Suc dépuré de fumeterre , . . , , . , . ft> iij.
Sucre blanc ib ij.
On fait cuire ce mélange à petit feu , jusqu’à consis-
tance de syrop , sans le clarifier.
Le syrop de fumeterre convient dans les maladies de
Vertus. ja peau } pour les affections dartreuses et pour les dartres
mêmes : il pousse par les urines. La dose est depuis
pose> deux gros jusqu’à une once et demie,
^ /• n
V Ç.. . w -
Les syrop s
de bourrache , de bu glose t
de chicorée ; d’ortie minor J
se préparent de la même maniéré.
Syrop d'althœa ou de guimauve.
Racines de guimauve récentes , . . . 5 vj,
Eau q. s.
Cassonade 1b vj.
p *% \
On prend des racines de guimauve récentes et bien
nourries : on les lave à plusieurs reprises , pour ôter la
terre : on les essuie avec un linge neuf et rude , afin
d’emporter l’écorce : on les coupe par tranches : on les
fait bouillir sept à huit minutes dans environ trois ou
quatre livres d’eau : on sépare les racines de la décoction :
on ajoute la cassonade : on clarifie le tout avec quelques
blancs d’oeufs , et on fait cuire le mélange jusqu’à ce qu’il
air la consistance convenable , ayant le soin de l’écumer j
on le passe au travers d’un blanchet, lorsqu il est clair et
suffisamment cuit.
11 faut avoir attention de ne pas faire bouillir tiop long-
temps les racines de guimauve , parcequ’elles fournissent
yn mucilage considérable qui rendroit ce syrop trop vis-
ÏlÏMKNTS de pharmacie. ^7r
*jueux , sans augmenter sa vertu. Ce syrop bouillant
donne au pese-liqueur trente degrés , et trente-trois degrés
lorsqu’il est froid.
Ce syrop adoucit les humeurs acres qui occasionnent Vertus
la toux : il est expectorant ; il excite l’urine , et il tem-
pere les douleurs de reins ; il convient dans les coliques
néphrétiques. La dose est depuis deux gros jusqu’à une^05*»
once et demie.
Syrop de mûres .
Mûres un peu avant leur maturité , >
Sucre blanc en poudre grossière , $ aa • lb iv.
On met dans une bassine d’argent les mûres entières
et le sucre en poudre grossière : on mêle légèrement , en
prenant garde de ne pas trop écraser les mûres , et on
place le vaisseau sur un feu doux. Les mûres , en se
crevant par la chaleur, fournissent leur suc , qui dissout
le sucre : on fait prendre au tout quelques bouillons ;
lorsqu’il est suffisamment cuit , on le passe au travers
d un tamis de crin propre , sans exprimer le marc : ou
serre dans des bouteilles le syrop , lorsqu’il est refroidi.
Lorsqu’il est chaud , il donne trente-deux degrés au pese-
liqueur , et trente-cinq lorsqu’il est froid.
il est rafraîchissant : il tempere la chaleur de la bouche,
et de la gorge : on le mêle dans les gargarismes : on le ' erfus'
donne aussi pour le rhumatisme depuis deux gros jusqu’à
une once et demie. J £>ose.
Remarques.
Ce syrop est visqueux : on reconnoît sa cuisson d’une
maniéré différente de celle qu’on emploie pour les précé-
dents : on en laisse refroidir un peu sur une assiette • on
le prend avec une cuiller , et on le fait tomber d’environ
un pied de haut : il est suffisamment cuit lorsqu’il n’écla-
bousse point , et qu’il forme un petit bourlet ou éminence
autour de 1 endroit où il tombe; mais l’usage du pese-Ji-
queur est plus sûr. ü *
Les mures que l’on emploie pour faire ce syrop , doivent
clie choisies un peu avant leur parfaite maturité, parce-
Gg iy
Vertus.
Dose.
472 ÉLÉMENT* T) K PHARMACIE.
qu’alors elles sont un peu acides, et ce syrop doit l’être.
Lorsqu’elles sont entièrement mûres , elles forment un sy-
rop doux et mucilagineux. Ce syrop n’a pas besoin d’être
clarifié; il se clarifie de lui-même en bouillant.
Plusieurs Pharmacopées prescrivent de faire ce syrop
avec deux parties de sucre , et une de suc exprimé de mû-
res : mais comme l’odeur de ce fruit résidedans ia peau ,
il vaut mieux employer les mûres entières ; la peau souffre
unecoction, et le syrop retient davantage l’odeur du fruit.
D’autres Pharmacopées recommandent de faire cuire le
sucre à la plume, et de verser les mûres entières dans le
sucre : on fait prendre quelques bouillons pour faire cuire
le syrop, et on procédé pour le reste comme nous l’avons
dit précédemment. Cette méthode est aussi bonne que celle
que nous avons prescrite : on est seulement obligé de faire
cuire le sucre auparavant , ce que l’on évite par notre pro-
cédé.
Syrop de vinaigre,
Vv* • • •
üf, Vinaigre de vin rouge , % vnj.
Sucre blanc , 5 xv*
On met le vinaigre dans un matras avec le sucre en pou-
dre grossière : 011 fait chauffer ce mélange au bain-marie ,
jusqu’à ce que le sucre soit dissous : on passe le syrop au
travers d’une étamine , et on le conserve dans une bouteille
qu’on bouche bien.
Le syrop de vinaigre est un excellent anti-putride : il est
rafraîchissant : il calme les ardeurs de la fievre, et la trop
grande chaleur. La dose est depuis demi-once jusqu’à une
once et demie dans un verre d’eau ou de tisane appropriée.
Syrop de framboises au vinaigre .
1
Jp Framboises , îb vj.
Vinaigre rouge , îb h-
Sucre, 1b X.
On prend des framboises près de leur maturité, on les
ÉLÉMENTS de pharmacie. 473
monde de leurs queues :on les met dans une bassine d’ar-
gent, avec le vinaigre et le sucre concassé : on place la
bassine sur le feu : on (ait prendre quelques bouillons au
mélange, ayant soin de le remuer avec une spatule , de
crainte qu’il ne s’attache : lorsqu’il est suffisamment cuit ,
on le coule au travers d’un tamis de crin, comme nous
l’avons dit pour le syrop de mûres : on le conserve dans
des bouteilles qu’on bouche bien.
Ce syrop n’a pas besoin d’être clarifié , il se clarifie de lui- ^ftrtus-
même; il rafraîchit, il tempere l’ardeur de la soif : on en ^ose«
met une cuillerée à bouche dans un verre d’eau. Ce syrop
fait suivant cette recette est très agréable.
Quelques personnes préparentce syrop avecplus d’écono
mie : on fait infuser, par exemple, une livre de framboises
dans une livre de vinaigre rouge pendant vingt-quatre heu-
res; on fdtre ensuite la liqueur, sans presser les framboises.
D’une autre part, on fait cuire deux livres de sucre à la
plume; alors on ajoute le vinaigre; on fait bouillir ce mé-
lange pendant dix minutes, ou jusqu’à ce que le syrop soit
suffisamment cuit. Mais le syrop fait de cette maniéré , est
moins agréable ; l’odeur de la framboise réside dans la
peau, et elle en fournit davantage au syrop, lorsqu’on la
lait bouillir avec les autres substances.
•
Syrop (V écorces de citrons.
Ecorces récentes de citrons ^ v.
Eau chaude, ...
Sucre blanc , j aa ^ b*
On met les écorces de citrons dans une cucurbite d’é-
tain : on verse par-dessus l’eau presque bouillante : on cou-
vre le vaisseau : on tient l’infusion dans un lieu chaud pen-
dant douze heures; 011 coule l’infusion sans expression
on ajoute le sucre : on fait cuire le tout au bain-marie , jus-
qu’à consistance de syrop, et lorsqu’il est à demi refroidi ,
on l’aromatise avec quelques gouttes d’esprit de citrons, et
non avec un oleosaccharum cit.ri , pour les raisons que nous
avons dites précédemment.
11 est cordial, alexipharmaque , carmînatif, vermifuge. Vortus*
La dose est depuis deux gros jusqu’à une once. ° Dose.
Vertus.
I>ÛSC.
^74 ÉLÉMENTS DE PBARMACIïfj
Syrop de quinquina à Veau.
^ Quinquina concassé, 5 ir,
Eau pure, . . . ib iv.
Sucre blanc c . . . . fc j.
On met le quinquina dans l’eau froide : on le laisse in-
fuser pendant deux *011 trois jours, ayant soin de l’agiter
souvent : on passe la liqueur au travers d’un linge propre :
on la filtre ensuite sur un papier gris : on ajoute le sucre :
on frit cuire le tout au bain-marie , jusqu’à consistance
de syrop.
Ce syrop est fébrifuge; il arrête la flevre intermittente r
il est stomachique, il excite l’appétit. La dose est depuis
deux gros jusqu’à une once et demie.
Remarques.
•* • » \ • .
Quelques Pharmacopées recommandent de faire bouillir
le quinquina dans une grande quantité d’eau, de la faire
réduire au quart, et d’ajouter le sucre dans la décoction
trouble; mais, d’après ce que nous avons dit précédem-
ment, on doit bien sentir que notre méthode ‘est préfé-
rable, puisque l’eau froide , pendant l’infusion du quin-
quina, dissout tout ce que ce végétal contient d’elficace.
Afin d’éviter les redites, nous renvoyons à ce que nous
avons dit à l’article des infusions.
Le sucre , que l’on fait fondre dans l’infusion de quin-
quina avant de la faire évaporer, sert à empêcher la sépa-
ration de la résine de cette substance ; du moins il s’en
sépare une moindre quantité que lorsqu’on la fait évaporer
d’abord seule : ce syrop bien préparé, est parfaitement clair.
Syrop de quinquina avec le vin .
Quinquina concassé % vj.
Vin rouge de bourgogne, fb ij.
Sucre , lb j fi .
O11 fait infuser le quinquina dans le vin pendant sept ou
huit jours, ayant soin d’agiter le vaisseau plusieurs fois par
ÎÉLiMENTS DK PHARMACII,' fyS
jour; alors on filtre la liqueur au travers d’un filtre de pa-
pier gris : on met ce vin de quinquina dans un matras , avec
le sucre réduit en poudre grossière, on le fait chauffer mé-
diocrement au bain-marie pour faire fondre le sucre.
J1 donne , lorsqu’il est chaud , vingt-sept degrés et dc-
jni au pese-liqueur, et trente lorsqu’il est froid.
Ce syrop a les mêmes vertus que le précédent : mais on
doit éviter de le faire prendre à ceux qui ont les fibres dé-
licates et faciles à s’enflammer, à cause du vin qui porte
toujours de la chaleur : on le donne à la même dose.
Remarques.
Quelques Pharmacopées recommandent, pour la prépa-
ration de ce syrop, de faire d’abord du vin de quinquina ,
et d ajouter a ce vin , en place de sucre , du. syrop de quin-
quina préparé à l’eau , qu’on a fait cuire à la plume ; mais
j’ai remarqué que la grande chaleur que supporte la résiue
ou quinquina pendant la cuitte de ce syrop, la décompose
entièrement : elle se précipite au fond des bouteilles quel-
ques jours après : cette substance résineuse, ainsi préci-
pitée , n est, que très peu dissoluble dans l’esprit de vin.
Par le procédé que nous proposons , on n’est exposé à
aucun de ces inconvénients.
Dans 1 un et dans 1 autre syrop , nous prescrivons du
quinquina concassé , et non en poudre, pareeque si l’on
fait usage du quinquina réduit en poudre hue pour former
ces syrops , une partie reste suspendue dans les liqueurs ,
trouble leur transparence , et se dépose dans les bou-
teilles ait bout d’un certain temps : d’ailleurs l’eau ou lo
vin se charge également de toutes les parties extractives
du quinquina concassé.
Syrop de chou rouge.
& C.kou ronge coupe menu , . .
Eau
Sucre,
îb ij.
5 vî*
q. f.
On met le chou rouge avec l’eau dans un vaisseau clos:
on le place au bain-marie pour faire ramollir le chou, ou
plutôt pour le cuire environ à moitié , afin qu’il rende
Vertus.
Dose.
Vertus.
Dose.
47 6 ÉLÉMENTS DE V H A R M A C’i ï,
son suc : on le met dans un linge , et on l’exprime bien
modérément : on passe la liqueur au travers d’un blan-
cliet , et sur chaque livre on fait dissoudre trente onces
de sucre. ! îL
Le syrop de chou rouge est pectoral : on le donne dans
la pulinonie et dans la phthisie , comme restaurant. La
dose est depuis deux gros jusqu’à une once et demie.
Remarques.
La petite quantité d’eau qu’on fait entrer ici pour cuire
le chou sulfit pour obtenir le suc de ce végétal, il convient
de le faire cuire au bain-marie; si on le faisoit cuire à feu
n ud , il seroit en danger d’être brûlé : il ne faut pas non
plus qu’il soit entièrement cuit , pareequ’il se converti-
roit tout en pulpe , qui retiendroit tout le liquide du
chou. On ne doit expriiher que doucement et légèrement ;
sans cette précaution, on feroit passer au travers du linge
un peu de pulpe qui troubleroit le suc et l'empécheroit
de se filtrer au travers du blanchet ; ce qui rendrait ce
syrop plus dégoûtant sans lui donner plus de vertu : son
odeur est désagréable , et tire sur celle du foie de soufre.
i Syrop de kermès.
Le syrop de Kermès se prépare en Languedoc et en Pro-
vence : on en fait aussi beaucoup en Espagne et en Portu-
gal , mais on préféré celui de France. On fait ce syrop
avec le suc exprimé des galles- insectes de couleur rouge,
qui se multiplient sur une espece de chêne verd : on nomme
cette galle-insecte graine de kermès ou graine d' écarlate :
on s’en sert dans la teinture.
On prépare en Languedoc et en Provence ce syrop aux
mois de mai et de juin , qui est Je temps où cette galle-
insecte est bien rouge et dans le meilleur état de maturité.
On en pile une certaine quantité dans un mortier de
marbre, avec un pilon de bois : on laisse macérer cette
matière à froid pendant sept ou huit heures , afin d’atté-
nuer sa viscosité en lui faisant subir un léger mouvement
de fermentation : alors on en lire le suc par le moyen de la
presse : on laisse reposer ce suc : on le tire par inclination
pour le séparer de la fécule qu’il a laissé précipiter. On la
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. ^77
mêle avec son poids égal de sucre bianc , et on le fait
cuire à petit feu , jusqu’à ce qu’il ait acquis une consistance
semblable à celle de la térébenthine.
On donne à cesyrop une plus grande consistance qu’aux
syrops dont nous avons parlé, parcequ’il ne pourrait se
conserver sans cela , et aussi pour pouvoir le transporter
plus facilement.
On doit choisir le syrop de Kermès d’un rouge brun
tirant sur le pourpre , sans grumeaux , d’une bonne con-
sistance et qui 11e soit point désagréable. Ce syrop est
sujet à sentir l’aigre quand il est suranné.
Avant que d’employer ce syrop , on doit le liquéfier à
une douce chaleur et le passer au travers d’une étamine,
afin d’en séparer une certaine quantité de graines con-
cassées , qui s’y trouvent toujours par la négligence des
ouvriers.
Le syrop de Kermès fortifie le cœur et l’estomac ; il
empêche l’avortement. La dose est depuis deux gros jus- Dose
qu’à une once.
Des syrops simples qu'on doit faire parla distillation ;
On se propose, dans la confection de plusieurs de ces
syrops, de conserver les parties aromatiques et les parties
extractives des ingrédients. Dans d’autres , on a pour
objet de retenir seulement les parties aromatiques , dé-
pouillées de toutes les substances extractives.
Nous avons déjà parlé de ces derniers ; ainsi nous n’en
dirons rien de plus: nous allons examiner ceux qui con-
tiennent en même temps les parties extractives et les par-
ties aromatiques. 11 paraît que les syrops faits par la dis-
tillation sont postérieurs à Silvius ; du moins il n’en parle
point dans sa Pharmacopée; ce n’est que depuis lui qu’on
a senti la nécessité d’en préparer ainsi , afin de leu/con-
server les substances volatiles et aromatiques des ingré-
dients qu’on fait entrer dans leur composition. Les syrops
par distillation sont néanmoins anciennement connus :
ils se trouvent décrits dans un ouvrage intitulé , Messis
medico-spagyrica , in-fol. Cologne , 1697 > Pa§e 1 7 3 et
suivantes ; dans les Pharmacopées de Wirtemberg et de
Vienne , et dans un grand nombre d’autres Pharmaco-
pées. La faculté de Paris a adopté cette méthode-, pour
ELEMENTS Dt PHARMACIE.'
la préparation de plusieurs syrops décrits dans son exceL
lent Dispensaire.
Syrop de menthe.
Sommités de menthe frisée , récentes , . . 5 îr*
Eau pure , fo ij.
Distillez au bain-marie pour tirer six onces de liqueur.'
Dissolvez dans un inatras au bain-marie dans cette liqueur
dix onces de sucre réduit en poudre grossière , et conservez
ce syrop à part. D’une autre part, passez la décoction , me-
lez-la avec quatre livres de cassonade blanche, clarifiez le
tout avec quelques blancs d’œufs, et cuisez en consistance
de syrop. Lorsqu’il sera presque refroidi , mêlez-le avec le
premier syrop , et serrez-le dans des bouteilles qui bou-
chent bien.
Vertus. Ce syrop est cordial , stomachique, emménagogue. La
Dose, dose est depuis deux gros jusqu’à une once et demie.
Les syrops
d’hysope ,
de mélisse ,
de myrte ,
de inarrube ,
de scordium ,
de stécas,
d’érysimum ,
de lierre terrestre,"
de millefeuille ,
etc.
se font de la meme maniéré.
On peut consulter les vertus de ces plantes, pour con*
noître celles de ces syrops.
Remarques.
Lorsqu’on prépare les eaux distillées de ces végétaux , oïl
emploie une bien plus grande quantité de ces plantes , que
celles que nous demandons pour la préparation des syrops i
ces eaux distillées sont infiniment plus odorantes. Lors-
qu’on en a de bien préparées , il vaut mieux les employer
dans les mêmes proportions que la liqueur aromatique
tirée par la distillation de la petite quantité des plantes
que nous faisons entrer dans ces syrops. On en fait un
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE/ \ 79
syrop dans des vaisseaux clos , comme nous venons de
le dire : on fait également une légère décoction’ de ces
plantes, avec laquelle on fait un syrop extractif qu’on
mêle au premier. Cette méthode mérite la préférence :
niais lorqu’on n’a pas d’eaux distillées, on peut employer
la première méthode.
Des syrops composés altérants .
Les syrops composés altérants se font de même que les
syrops simples , sans distillation , et par la distillation.
Mous examinerons d’abord les premiers.
Syrop (T orgeat,
3-' Amandes douces , > --
^ ’ {.(ta
ameres, Ç
Eau pure
Sucre
Eau de Heurs d’oranges ordinaire , . .
Esprit de citrons,
On met les amandes dans de l’eau bouillante, et hors
du feu : on les y laisse cinq à six minutes , ou jusqu’à ce
que la peau puisse s’en séparer facilement : on les monde
de leurs enveloppes , et on les met à mesure dans l’eau
froide , afin de les raffermir et de les laver. Alors on les
pile dans un mortier de marbre , avec une petite quantité
de 1 eau prescrite, jusqu a ce qu’elles soient réduites en
pâte très deliee , et qu on n appercoive plus sous les doigts
ou entre les dents, de portion grossière des amandes. On
delaie cette pâte avec la plus grande partie de l’eau* qui
entre dans la recette : on en réserve environ une livre. On
passe le mélange au travers d’une toile forte , et on l’expri-
me à deux personnes , le plus qu’il est possible. On 're-
met le marc dans le mortier : on le pile pendant environ
un quart d’heure : on ajoute l’eau qu’on a mise à part •
on passe de nouveau avec expression : on mêle les deux
liqueurs ensemble; c’est ce que l’on nomme lait d aman-
des , ou émulsion.
On met cette liqueur dans un poêlon darqent avec la
quantité de sucre prescrite ; on fait chauffer ce mélange au
w «
Vertus.
Dose.
/j.S0 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
bain-marie, ou à une chaleur à-peu-près semblable. Lors-
que le sucre est bien dissous , on tire le poêlon hors du feu ;
et lorsque le syrop est presque refroidi, on l’aromatise
avec l’esprit de citrons & l’eau de fleurs d’oranges , qu’on
a mêlées auparavant. O11 passe ce syrop au travers d’une
étamine blanche , et on le serre dans des bouteilles qui
bouchent bien : c’est ce que l’on nomme syrop d’orgeat.
11 doit donner au pese-liqueur trente degrés lorsqu'il
est bien chaud , et trente-deux degrés lorsqu’il est refroidi.
Le syrop d’orgeat est rafraîchissant, humectant, adou-
cissant, pectoral et restaurant. La dose est d’une cuillerée,
qu’on délaie dans un verre d’eau. On l’emploie avec suc-
cès dans les ardeurs d urine , et dans plusieurs maladies
inflammatoires.
Remarques.
Au lieu de faire dissoudre le sucre dans le lait d’aman-
des , on peut, si l’on veut, faire cuire le sucreàla plume,
et y ajouter le lait d’amandes tandis qu’il bout : on fait
prendre un ou deux bouillons au mélange , et on tire le
syrop hors du feu : cette méthode est aussi bonne que la
précédente. .
O11 n’aromatise ce syrop que lorsqu’il est presque relroi-
di : si on faisoit cette opération tandis qu’il est bouillant,
la chaleur feroit dissiper le plus volatil et le plus délicat
des aromates.
On passe ce syrop après qu’il est refroidi , afin de diviser
et, de mieux mêler une pellicule épaisse, mucilagineuse ,
qui vient nager à la.surface , et qu’il est essentiel de con-
server dans ce syrop. On doit prendre garde, pendant sa
cuitte , qu’il ne se lasse une trop grande évaporation ,
parcequhl se trouveroit trop cuit , et n seioit sujet à cau-
dir quelques temps après qu’il seroit fait.
Q uelques Pharmacopées prescrivent d’employer une dé-
coction d’orge pour faire le lait d’amandes : ce qui est
bon à observer quand on fait un syrop d’orgeat médicinal ;
mais quand on prépare ce syrop pour la délicatesse, plu-
tôt que pour servir de médicament , il convient de retran-
cher la décoction d’orge , pareequ’il lui donne un goût
fade et assez désagréable.
Quelques Pharmacopées ne font pas entrer une aussi
manae
ÉLÉMENTS DE EHARMAelE; j
JiaUcle quantité d’amandes ameres : mais j’ai remarqué
qu avec la dose que nous donnons ici, ou forme un
iyrop infiniment plus agréable.
Plusieurs dispensaires recommandent de faire ce svrm»
• ave<j ,es lluatro semences froides , dans le dessein de fo
rem Ire plus rafraîchissant ; mais il ne l’est pas davantage-
d ailleurs , il est ditficile d’avoir ces semences récentes -
les sont fort sujettes a etre rances. O11 sent bien qu’eii
employant de pareilles semences , on ne peut faire qu’un
syrop de mauvaise qualité , qui , loin d’être rafraîchissant
don au contraire occasionner des chaleurs dans la coree
et des acretés dans 1 estomac. °G>
Les amandes douces et arriérés sont beaucoup plus f,
des a trouver récentes ,. parcequ’on en dtTuie pins'
grande consommation. D’ailleurs , on nous les envo fo
- «nd^r C6S ’ Cê qUi ]eS fréserve b“P ^ 1*
On fan un syrop de la même manière que celui d’or-
geat , avec les pistaches : on le nomme nrl de pisiach û
K \l^°P d orSea} ^ Pùtaehes. H est d’une couleur ver-
atic, ce qui vient du parenchyme de l’amende des pis
iaches qui a cette couleur : H reste prodfoieu emenÉ
divise dans ce syrop , et lui communiqué sa ST*
lotis ces syrops d’orgeat pourroient se conserver r,Pn
dan deux années , lorsqu’ils ont été bien faits et w,m
es tient dans un lieu irais , et dans des bôu’tdlles en-
tic renient pleines et bien bouchée'? Oiînln
qu’ils sont faits , ils se séparé* en débite, °Î?,P* ^
mferieure devient claire et transparcmieCelIe qfo é"
Vene si c’est du syrop de pistaches ô^ûe e, lu'sé tis^
que la partie inférieure. Cette partie du svron m lu i
es amandes mêlée du parenchyme divisé eU une po*
** -■* - “o :
u h
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
quoi elle moisit et s’aigrit à sa surface , et communique
une saveur très désagréable au syrop.
Quelques personnes ont cherché les moyens d empê-
cher le syrop d’orgeat de se séparer. Les unes prétendent
qu’en pilant les amandes avec une grande partie de sucre
qui entre dans la recette , on forme un oleosaccharum
qui divise l’huile davantage , et lait quelle ne se sépare
plus avec la même facilité. D’autres font leur lait d a-
înandes avec de l’eau de chaux. Quelques unes mêlent
un peu d’huile de tartre par défaillance en pdant les
amandes , ou la mettent dans le lait apres qu il est lait.
Mais toutes ces matières étrangères, ajoutées au syrop
d’orgeat , ne servent qu’à diminuer ses bonnes qualités ,
sans remédier à sa séparation : cette propriété lui est
inhérente par la nature des substances qui le composent.
On peut dire en général qu’il se sépare un peu moins
promptement, lorsqu’il est bien cuit , que lorsqu U est
dans un état contraire ; parcequ’alors les parties huileu-
ses ne peuvent se mouvoir avec la meme facilite dans
une liqueur épaisse pour se séparer , que dans un liquida
qui a moins de consistance. c
Quelques personnes falsifient ce syrop , et le font aveô
du lait de vache et un peu de lait d’amandes , pour m
donner de la saveur : ils emploient de la me-asse en
place de sucre, et ils mêlent du mucilage de graines ce
lin ou de colle de poissons, pour lui donner la consis-
tance convenable ; d’autres mêlent de l’amidon avec de
tance COInUiauu. , ï
la mélasse et une suffisante quantité d eau. Ces pré-
tendus syrops d’orgeat ne peuvent se garder tout au p us
que huit ou dix jours , lorsque les bouteilles sont en-
tamées.
Syrop cl s pavot blanc ou de dicicode.
21 Têtes de pavot blanc , lh ]•
Cassonade , iv.
On coupe par morceaux les têtes de pavot : on en sé-
pare la graine qu’on rejette comme inutile : on fait bouil-
lir les têtes de pavot dans seize livres d eau pendant un
quart d’heure : on passe la décoction avec expression . on
je fait bouillir le marc dans de nouvelle eau : on passe d®
483
Eléments Di pharmacie,
nouveau : on mêle les liqueurs : on ajoute le sucre, ou
clarine Je tout avec quatre blancs d’œufs : on écume ce
syrop , et on le fait cuire en consistance convenable.
Ce syrop est : calmant , somnifère : il adoucit les âcretés Vertu»
de la gorge et de la trachée artere ; on le donne dans le cas
ou d est nécessaire d’engourdir et d’appaiser les douleurs
internes : il calme la toux. La dose est depuis deux gros Dose
jusqu a une once. 1 ° * uose*
Toutes les Pharmacopées prescrivent de faire le «mr,
de pavot blanc comme je viens de le rapporter, avecquef-
ques variétés dans les doses ; mais j’ai remarqué que c8
syrop a deux inconvénients ; savoir , d'être trop vis feux
&eapT v“V C°mme iS Vai JU Cn ^ /extrait dés
Quelques dispensaires recommandent de laisser la ot3m«
e pavot , et de la faire bouillir avec les têtes ; mais elles
ne sont propres qn a fournir un mucilage fort épais nui
n est nullement somnifère , et qui occasionne plus promp-
temeut la destruction de ce syrop. Pour toutes Ces raisons
je crois qu on pourrait substituer au syrop de diacode u™
syrop d opium fait de la manière suivante.
Syrop d'opium.
Extrait d opium par digestion, i r 7
Cassonade, \
V ? 0 è
Z n j*1
îh ivi
On fait dissoudre 1 opium dans deux livres et demîa
d eau de nviere : on ajoute la cassonade : on clarifie le touî
avec deux ou trois blancs d’œufs , et on fait cuire ce mé-
lange jusqu a consistance de syrop. C~ é
Ce syrop d’opium est un calmant infiniment plus sûr Vertus
que le syrop de diacode : il est un somnifère doux • U Con '
vient dans tous les cas où il est nécessaire de calme que '
ques douleurs , soit internpQ r , r
contient environ deux grains d’opium par once^ - ü
Syrop de harabét
& Syrop d’opium , , 4 , , . , t
Esprit de succin lion rectifié
♦
h
* . îb
• • 3 ijé
H h ij
'484 Eléments de pharmacie.''
On mêle exactement ces deux liqueurs , et on les com
serve dans une bouteille.
Vertus* H a les mêmes vertus que le syrop d’opium , on lui atta-
Dose. bue de plus une vertu céphalique. La dose est depuis deux
gros jusqu’à une once.
Remarqües.
On faisoit autrefois ce syrop en torréfiant ensemble un
mélange d’opium et de succin ; on faisoit ensuite une dé-
coction avec une portion de la matière qui îestoit , de la-
quelle on formoit un syrop avec du sucre. Mais la faculté
de Paris a retranché de son dispensaire cette préparation ,
pour substituer en place un syrop d’opium auquel on
ajoute de l’esprit de succin. Il est certain qu’on peut mieux
compter sur îa vertu d’un pareil syrop , que sur celui qu on
préparait par la torréfaction des ingrédients ; pareequ .il
est difficile de saisir constamment le même point de torré-
faction.
Syrop de Gl aubert.
^ Fleurs argentines de régule d’antimoine , o G-
On met dans une fiole à médecine , ou dans un poelori
d’argent, dix onces d’eau bouillante : on ajoute les fleuis
argentines de régule d’antimoine, qu’on a réduites en pou-
dre impalpable auparavant : on fait bouillir un instant : on
filtre la liqueur, et on en pese neuf onces qu’on met dans
un matras , avec une livre de sucre fin, cassé par petits
morceaux : on fait fondre le sucre au bain-marie: lorsque
le sucre est fondu , on passe le syrop au travers d une éta-
mine , et on le conserve dans de petites bouteilles,
à On attribue à ce syrop une vertu fébrifuge dans les hevres
intermittentes : on le croit diaphonique et propre dans les
Dose maladies scrophuleuses. La dose est depuis deux gros jus-
qu’à deux onces.
Syrop de corail.
^ Corail rouge préparé, : • • • ? lV*
On le met dans un matras , ayec quatre livres de suc
lÉL^MENTS DE PHARMACIE»
berberis. On place le inatras sur un bain de sable chaud ;
et on fait digérer jusqu’à ce que le suc de berberis soit par-
faitement saturé de corail; ayant soin d’agiter le vaisseau
de temps en temps , afin d’accélérer la dissolution du co-
rail. Ensuite ou filtre la liqueur au travers d’un papier gris:
on pese la liqueur filtrée , et on ajouLe trente onces de sucre
par chaque livre de liqueur : on place le vaisseau au bain-
marie ; et lorsque le sucre est parfaitement dissous , on
ajoute quatre onces de syrop de termes par chaque livre de
syrop. •
On attribue à ce syrop une vertu cordiale, propre à for-
tifier l’estomac et le foie : il est astringent : il arrête les cours
de ventre , le flux des menstrues et des hémorroïdes , le
crachement de sang. La dose est depuis deux gros jusqu’à
line once.
Remarques.
i
» | f » ; , \ [ j t ; i , 4 ( j
Nous avons déjà fait remarquer , à l’occasion de la tein-
ture de corail , la combinaison que forme le corail avec le
suc de berberis.; ainsi nous n’en parlerons pas davantage.
Quelques Pharmacopées recommandent d’employer du suc
de xermes au lieu de syrop ; mais la difficulté d’avoir cette
drogue pure et en bon état est cause qu’on est obligé de
mettre à sa place du syrop de Kermès , qu’on trouve commo*
dement. On ne peut avoir le suc pur , que des mains de
quelques teinturiers qui en emploient : il est bon pour
1 usage qu’ils en font ; mais il peut être défectueux pour
celui de la Médecine.
11 reste sur le filtre qui a filtré la dissolution de corail ,'
un dépôt terreux ; c’est une petite quantité de corail qui
étoit excédante à la saturation du suc de berberis. Si on le
lave et qu’on le fasse sécher pour le peser , on en trouve de-
puis une once et demie jusqu’à deux onces : cela dépend du
degré d’acidité du suc de berberis.
La dissolution de corail doit se faire dans un très grand
matras , pareeque dans le commencement, l’effervescence
est si vive et le gonflement si. considérable , que si le vase
étoit trop petit, la matière passeront par-dessus les bords
du vaisseau,
LI h iij
Vertus
Dose.'
I
486 ÉLÉMENTS 35 E PHARMACIE*
Sypop des cinq racines apcritives . '
^ Racines d’ache ,
de fenouil ,
de persil ,
de petit houx,
d’asperges ,
<*
Eau , . .
Cassonade ,
w • -
5 iV-i
q s.
ib r.
On lave les racines : on les coupe grossièrement : on les
fait bouillir pendant un demi-quart d’heure, dans environ
dix livres d’eau : on passe la décoction : on ajoute la casso-
nade : on clarifie le tout avec quatre blancs d’œufs : on lait
cuir le mélange jusqu’à consistance de syrop : lorsqu’il est
cuit , on le passe au travers d’un Manchet.
Yertus. Ce syrop leve les obstructions du foie , de la rate et du
mésentere : il pousse par les urines-: il convient dans l’hy-
■jDosç. dropisie , la gravelle , et pour faire couler la bile. La dose
est depuis deux gros jusqu’à une once.
Syrop d’altœa ou de guimauve compose .
Racines de guimauve récentes, ^ if.'
... • • % j*
■ d’asperges , q
> à ci
de réglisse ,
de chiendent, J
Feuilles de guimauve récentes, -v
pariétaire , /
pimprenelle, V cia. . . ^ j
plantain , \
capillaire , J
Eau, ]b xîf:
Sucre, 4 .. . îb vj.
On nétoie les racines : on les coupe grossièrement : or?
les fait bouillir pendant cinq à six minutes : on hache
les herbes , et après les avoir nétoyées et lavées , on les
jnct dans la décoction des racines. On fait bouillir la
îl^mïnts de puakmacie’. 487
tout pendant huit ou dix minutes. Ensuite on passe la
décoction , en exprimant le marc modérément : 011 fait
dissoudre le sucre dans la décoction : on clarifie le tout
avec trois ou quatre blancs d’œuls : 011 le fait cuire jus-
qu’à consistance de syrop , ayant soin de l’écumer , et
on le passe au travers d’un blunchet , lorsqu’il est suffi-
samment cuit.
Il adoucit la pituite âcre qui descend sur la poitrine et Vertu*,
les reins : il facilite l’expectoration : il pousse par les uri-
nes : il chasse le sable des reins : il est propre pour la
colique néphrétique. La dose est depuis deux gros jusqu’à Dose*
1111e once et demie.
Syrop d'absinthe composé .
r
21 Sommités seches d’absinthe major, 7
- > aa \ îv.
, minor, ) ^
Roses de Provins seches , J ij.
Canelle 5iij.
Suc' de 'coings, 7 -- ..w.
Vin blanc , " 3 aa Ibq^ivv
On coupe menu les sommités d’absinthe : on les met
dans un matras avec les roses et la canelle concassée : on
verse par-dessus le vin blanc et le suc de coings : on bou-
che le matras avec du parchemin qu’on assujettit avec
du fil : on fait digérer le mélange pendant vingt-quatre
heures à une douce chaleur : alors on passe avec expres-
sion : on libre la liqueur au travers d’un papier, gris , et
on la môle avec moitié de son poids de sucre. On fait
évaporer à une chaleur douce l’humidité surabondante ,
jusqu’à ce que le mélange ait acquis la consistance re-
quise. La partie spiri tueuse du viu se dissipe : on 11’a
pas intention qu’elle reste ; mais sa portion extractive fait
partie de ce syrop.
11 fortihe l’estomac , aide à la digestion , arrête îes Vertu#;
diarrhées : il convient dans les coliques venteuses , dans
les maladies hystériques : il provoque les mois aux fem-
mes. La dose est depuis, deux gros jusqu’à une once et R°sei
demie.
II h iy
488 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
ùyrop rèsumptif de tortues.
. . [ . . . I
^ Chair de tortue , $> j.
Raisins secs , 7 --
Kéglisse , f aa ' ?
Cacao , $ ij.
... Semences de melon , 7 -- w ...
concombre, f a“ 3 nl'
laitue’ \ „
mauve, / aa
pavot blanc , J
Orne mondée, 7 -- - -z ••
Dattes, \aa
Sebéstes ,
Jujubes j
Pignons doux 5 { àà. . . ... . ^ JO
Pistaches ,
Feuilles de pulmonaire ,
Fleurs seclies de violettes (1 ), \ -- ■ _ - •
t î r CICI* « « • 3 1 •
nénuphar, \ }
> -.R ♦ • • # • • •* __ ••
Eau , îb xi].
Cassonade, 1b iv.
Eau essentielle de fleurs d’oranges , . . . 5 iv.
On fait d’abord bouillir l’orge dans la quantité d’eau
prescrite , jusqu’à ce qu’elle soit presque crevée ; alors ou
ajoute la chair de tortue. Lorsqu’elle est à demi cuite, on
met dans la décoction les raisins secs , la réglisse ratissé©
et roupé.e par petits morceaux.
On torrélie le cacao pour en séparer l’écorce extérieure :
on le concasse grossièrement dans un mortier de marbre ,
ainsi que les semences de melon, de concombre , de lai-
tue , de mauve , de pavot blanc , les pignons doux et les
pistaches, ün met dans la décoction toutes ces substances ,
et en même temps le reste des autres ingrédients. On fait
bouillir le tout à petit icu , jusqu’à ce que la liqueur soit
réduite à moitié : alors on passe la décoction en 1 expiL
munt légèrement. On ajoute la cassonade : on clarifie le
( i ) On met une once de chacune de ces fleurs, lorsqu’on les a ré»
centesjj
ï L i M E N T S © E PHARMACIE:
tout avec quatre ou cinq blancs d’oeufs : on le fait bouillir
pour l’écumer : on le cuit en consistance de syrop , et on
le passe au travers d’un blanchct : lorsqu’il est refroidi ,
on l’aromatise avec l’eau de fleurs d’oranges.
Ce syrop est plus difficile à clarifier que les précédents ,
à cause des matières huileuses et mucilagineuses que four-
nissent les semences émulsives. C’est pour cette raison
qu’il faut employer plus de blancs d’œufs.
Le syrop de tortues est nutritif et adoucissant. Il jouit ^*ertus‘
d’une grande réputation à cause de la chair des tortues
qu’on y fait entrer ; cependant on peut la considérer
comme n’ayant pas plus de vertu que celle de veau : les
grandes propriétés adoucissantes de ce syrop lui viennent
autant des autres ingrédients que de la chair des tortues.
On lui attribue la propriété de rétablir les forces des per-
sonnes épuisées par de longues maladies : il humecte :
il adoucit l’âcretê des humeurs : il est bon dans la phthi-
sie. La dosé est depuis deux gros jusqu’à une once et Dose*-
demie.
Quelques dispensaires prescrivent d’aromatiser ce syrop
avec quelques gouttes d’huile essentielle de fleurs d’o-
ranges; mais nous croyons que l’eau essentielle de ces mê-
mes fleurs est préférable , parcequ’clle se mêle mieux aux
syrops , et qu’elle n’a pas l’âcreté des huiles essentielles.
Syrop de consolide composé .
^ Racines de grande consolide , 5 ij.
Feuilles récentes de grande consoude , \
de petite consoude , Ç
de plantain ,
depiinprenelle, ^ aa . . .
de centinode
Fleurs seclies de tussilage ,
:■}
roses rouges, ^
aa.
aa 5 iv.
w •
5F
x '
5F
Eau , . .
Cassonade ,
Ib vij.
1b iv.
On lave et on ratisse les racines de grande consoude ;
on les coupe par tranches : on nétoie les herbes : on Ies
£oupe grossièrement; on fait du tout une décoction qu’on
490 iL^MlNTS © E PHARMACIE."
passe en exprimant légèrement , et on fait avec cette dé-
coction un syrop qu’on clarifie comme les précédents.
Vertus. On fait prendre ce syrop pour arrêter le crachement de
sang et les antres hémorrhagies : il modéré les cours de
Dose, ventre. La dose est depuis deux gros jusqu’à une once et
demie.
Syrop anti-scorbutique.
Q Feuilles de cochléaria ,
beccabunga, ( a - Jb j fi.
cresson d eau , l
Racines de raifort , 3
Onnétoie les plantes sans les laver : on coupe par tran-
ches les racines de raifort sauvage : on pile d’abord les ra-
cines dans un mortier de marbre avec un pilon de bois :
lorsqu’elles le sont suffisamment , on ajoute les plantes
qu’on pile avec les racines : on soumet ce mélange à la
presse , pour en tirer le suc , qu’on ne clarifie point»
Ensuite ,
Suc ci-dessus, . 7 .. T ô ..»•"••• • ibiij.’
Suc d’oranges ameres, 5 xx.
Canelle concassée ....... 5 J*
Ecorces d’oranges ameres récentes, ... . J j-
On met toutes ces substances dans un matras qu on
bouche exactement : on laisse macérer ce mélange à froid ,
pendant douze heures , en l’agitant de temps en temps ,
ou jusqu’à ce que le suc se soit dépuré , et qu il ait ac-
quis une couleur ambrée , et une odeur pénétrante , ti-
rant sur celle du vin : on le filtre au travers d un papier
gris , ayant soin de couvrir le filtre , afin qu il ne se dissi-
pe que le moins possible de principes volatils. Alors ,
Suc dépuré ci-dessus , . Ih i{ h-
Sucre blanc eu poudre grossière, ib iv.
On met l’un et l’autre dans un matras , qu’on bouche
avec un parchemin : ou place le vaisseau au bain-maiie, a
une chaleur inférieure à celle de l’eau bouillante , ami de
i I J M E N T S » E PHARMACIE. 49 1
faire dissoudre Je sucre. Lorsque le sucre est dissous et le
syrop refroidi , on ajoute ,
Esprit de cochléaria , . . 7 ...... 5 j.
On mêle exactement : on laisse éclaircir ce syrop : on le
tire par inclination, eL on le conserve dans des bouteilles
qui bouchent bien.
Ce syrop , lorsqu’il est chaud, doit donner au pese-li- Vertus,
queur trente-un degrés , et trente-quatre lorsqu’il est froid.
On s’en sert dans le scorbut : il pousse par les urines : il
provoque les mois aux femmes. La dose est depuis deux Dos»,
gros jusqu’à une once et demie.
Remarque s.
Nous avons recommandé de piler d’abord les racines
de raifort , et d’ajouter ensuite les plantes. On sent bien
que si l’on mettait dans le mortier les herbes et les racines
en même temps, ces dernieres étant beaucoup plus dures,
se pileroient inégalement : le suc qu’elles fournissent e$t
beaucoup moins abondant que celui des plantes ; mais
celui de ces dernieres les délaie , et fait qu’on l’obtient en
plus grande quantité. On exprime ce mélange le plus for-
tementqu il est possible, parle moyen d’une bonne presse,
ahn d avoir le plus qu’en peut de suc des racines , parce-
que c est lui seul qui donne toute la force à ce syrop. Fen-
dant qu on pile ces racines, il se dissipe une grande quan-
tité de principes âcres , volatils , qui pénètrent dans le nez
et dans les yeux ; ils font même couler des larmes, et
peuvent suffoquer lorsqu’on pile une grande quantité de
ces racines a la fois ; c’est pourquoi il est bon de se placer
de maniéré qu’un courant d’air puisse emporter au loin
ce qui se dissipe pendant qu’on pile ces végétaux. pS'
Pendant la macération de ce suc avec celui des oranges
ameres , il se fait un léger mouvement de fermentation ,
qui occasionne la séparation de la fécule verte des plantes ,
et qui combine d’une manière plus intime les principes
volatils avec les autres substances : le mélange enfin ac-
quiert une odeur vineuse.
Lous prescrivons pour ce syrop une moindre quantité
6 sucre, respectivement au fluide aqueux, que pour les
%92 ELEMENTS B! PHARMACIE'.
autres syrops. Cette quantité suffitpour conserver ces sucs *
et d’ailleurs , comme il faut une chaleur moins forte pour
dissoudre le sucre qui entre en moindre quantité dans
le syrop anti-scorbutique , il se fait une moindre dissipa-
tion de principes volatils qui contiennent toute la vertu
de ce syrop : on augmente son action par l’addition d’un
peu d’esprit ardent de cocliléaria.
Des syrops composés altérants , qui se font phr la dis-
tillation.
Syrop de stécas composé.
Fleurs seches de stécas £ iij.
Sommités fleuries et seches de thym , 1
de calament ; r «« 5 j 15-
d’origan ,
de sauge ,
bétoine ,
romarin ,
j* dâ. ^ fj.
Semences de rue ,
pivoine
fenouil ,
Canelle,
Gingembre,
Racines d’acorus verus,
Eau chaude , ib viij.’
Cassonade , îb iv.
}
}
aa. .
aa.
: 3 üj-
. Z ij*
On coupe grossièrement les fleurs de stécas , et les
sommités fleuries : on concasse les semences de rue , de
pivoine , de fenouil : on concasse également la canelle ,
les racines de gingembre et de calamus aromaticus. On
met toutes ces substances dans un bain - marie d etain ,
avec l’au chaude : on laisse le tout en macération pendant
trois ou quatre heures : ensuite on soumet ce mélange à
la distillation au bain-marie , pour tirer huit onces de
liqueur qu’011 met à part. On met cette liqueur^ dans un
matras , avec quatorze onces de sucre concasse : on fait
chaulfer ce mélange au bain-marie pour faire dissoudre le
sucre.
D’une autre part , on passe ayec expression la décocUott
'ÉLÉMENTS DE PHÀRMACrE', ^ç3
restée dans l’alambic : on la mêle avec la quantité prescrite
«le cassonade : on clarifie le tout avec quelques blancs
d’œufs : on le fait cuire jusqu’à consistance desyrop : on
le passe au travers d’un Manchet. Lorsque ce syrop est
presque refroidi , on le mêle avec le premier syrop aro-
matique , et on le serre dans des bouteilles qu’on bou-
che bien.
Ce syrop est céphalique , hystérique, fortifie l’estomac , Vertus,
chasse les vents , excite les menstrues , aide à la respiration
dans l’asthme , et pousse par la transpiration. La dose est Dose.'
depuis deux gros jusqu’à une once et demie.
Les Dispensaires demandent qu’on fasse entrer dans ce
syrop le jonc odorant ; mais , comme cette drogue est fort
rare, on lui substitue les racines d ’acorus ver us , que l’on
nomme aussi calamus aromaticus.
Remarques;'
Quelques Pharmacopées recommandent de laisser ma-
cérer ce mélange pendant deux jours , avant de le soumet-
tre à la distillation ; mais ce temps est trop long : ces sub-
stances végétales entrent en fermentation , sur-tout lots-
qu on opéré dans les temps chauds. Il vaut mieux distil-
ler apres trois ou quatre heures d’infusion j la liqueur
qu’on obtient est beaucoup plus aromatique. D’ailleurs ’
la chaleur dans les vaisseaux clos agit sur ces substances
d’une maniéré bien plus efficace qu’à l’air libre : elles
sont ramollies, dans les commencements de la distillation
suffisamment pour fournir tout ce qu’elles ont de plus
odorant , dans les huit onces d’eau qu’on fait distiller.
Comme tous les syrops sont sujets à fermenter, ils per-
dent , lorsqu’ils sont dans cet état , l’esprit recteur. On
remédie à cet inconvénient , en conservant à part dans un
flacon bouché de crystal la liqueur aromatique distillée.
Il ne faut faire qu’une petite quantité de syrop aromatique
a la lois, qu on mêle ensuite dans les proportions requi-
ses, avec du syrop extractif. Au moyen de cette précaution
si le syrop extractif vient à fermenter , on ne perd pas la
partie aromatique, et on peut , sans avoir recours à la
distillation , fane dusyrop extractif, qu’on aromatise avec
le syrop de la liqueur distillée dont nous venons de
494
ELEMENTS DE P H A R 3t i C I E,
Syrop d’érj sirnum composé.
% Orge, \
o
Raisins, /aa. . . .
Réglisse , J
Feuilles de bourrache , ? V-
, . , > aa î: 117 «
clucoree sauvage, i a J
Eau coinmuno, îb xij.
On fait bouillir l’orge jusqu’à ce qu’elle soit presque
crevée ; ensuite on met les raisins et les herbes : on ajoute
sur la lin de la décoction la réglisse lassée et coupée par
petits morceaux : ou fait du tout une décoction qu’on
passe avec expression : alors ,
Erysimum récent , .... îb iij.
Racines d’énula campana récentes , 7 ^
i .1 A ç aa. x i].
de tussilage , 3 '
Capillaire de Canada, 5 j.
Romari n > - - * R
rieurs de stécas , 3 **
Semences d’anis , * • o vj.
. Fleurs seclies de violettes ,
bourrache, / ââ. ... 0 hj.
b u glose , J
O11 hache grossièrement toutes ces substances , à l’excep-
tion des fleurs et de la semence d’anis : on concasse cetto
derniere : on met le tout dans un bain-marie d’étain : ou
verse par-dessus la décoction bouillante : 011 laisse infu-
ser ce mélange pendant quatre ou cinq heures : ensuite
on le soumet à la distillation , pour en tirer huit onces de
liqueur , dans laquelle 011 fait dissoudre quatorze onces de
£ucre blanc.
On passe la décoction avec expression , et on la mêle
avec ,
Cassonade , îb iij*
Miel blanc , ... îb j -
On clarifie le tout avec quelques blancs d’œufs : on le
fait cuire en consistance de syrop : on le passe au travers
d’un blanchet lorsqu'il est cuit : enfin, lorsque ce syrop est
à demi refroidi ; on le mêle avec le premier syrop.
i lIments de PH arm ACTE.' 4 p5
Ce syrop est composé de substances aromatiques , et
d’ingrédients qui ne le sont point. C’est un nouvel exem-
ple de ce que nous avons dit sur les décoctions. Lerysi-
mum est une plante qui contient des principes âcres et
sulfureux semblables à ceux des plantes anti-scorbutiques ,
et que l’on cherche à conserver dans ce syrop.
Ce syrop est propre pour atténuer et détacher les Vertus,
phlegmes trop épais de la poitrine etdes poumons : il excite
ïe crachat : il provoque le lait aux nourrices : il aide à la
respiration. La dose est depuis deux gros jusqu’à une once Dose,
et demie.
Syrop d'armoise composé.
^Sommités fleuries d’armoise, 5 vl*
Racines de glaïeul,
d’année ,
de ronce ,
de pivoine ,
d’ache de montagne ,
de fenouil ,
aa.
5 fi:
aa.
S ui
Feuilles de pouliot ,
d’origan ,
de calament,'
de cataire ,
de mélisse ,
de Sabine ,
de marjolaine,
d’hyssope ,
de inarrube blanc ,
de chatnædrvs ,
de matncaire ;
de bétoine ,
de rue
de basilic ,
d hypericum ,
Semences d’anis,
de persil ,
de fenouil ,
de daucus ,
de nielle ,
Spicanard,
Canelle, . - - - - - ^ •
Hydromel, •’ •' •’ •’ •' •’ iVxvü/.
aa
5* • •
nj.
^<•>6 ïiéMKNTS DE P H A R M A fc I t
On concasse les racines et les semences; on coupe mènii
les plantes : ou les met dans un bain-marie d’étain : on
les lait macérer à une chaleur douce , pendant sept ou huit
heures , dans l’hydromel : alors on lait distiller au bain-
marie pour tirer huit onces de liqueur , dans laquelle on
fait dissoudre quatorze onces de sucre blanc : on forme du
tout un syrop dans un vaisseau clos. . .
On passe avec expression la décoction qui reste dans
l’alambic , et on la mele avec ,
Cassonade , . i !b iv.
/ 4 ' ?
On tlarifle ce mélange, et on le fait cuire en consis-
tance de syrop , comme les précédents : lorsqu’il est pres-
que refroidi , on le mêle avec le premier syrop.
Comme il entre des plantes et des racines inodores dans
ce syrop , on pourroit en faire une décoction d abord , et
l’employer en place d’eau. pour l’infusion des substances
odorantes ; mais on peut s’en éviter la peine en procédant
comme nous le prescrivons ici. Ces substances inodores
fournissent, pendant la digestion et pendant la distilla-
tion , toutes leurs parties extractives dans l eau , et 1 on
s’évite la peine d’en faire une décoction à part.
.Vertus. Qe svrop est emménâgogue , propre à exciter les mois
aux femmes , pour abaüre les vapeurs : il appaise la co-
lique venteuse : il est céphalique : d excite 1 urine. La
Dose, dose est depuis deux gros jusqu à demi-once.
Syrop de viper es.
Vipères vives , • ••••••••*•* N°* 12°
Santal Ci tri n , | -- • .... 5 ij.
C^<3.n(îîll-0 y 3
Squine, \ â5. ■ 5 )•
Salsepareille, $
Semences de petit Cardamome O .
Muscades, / aa' * * J A*
Bois d’Aloé’s, J
\in blanc , ^ âu. . . . . • îb ij*
Eau de fleurs d’oranges , f
Ce syrop doit se faire en trois temps. ^
i L £ M T. N T 5 DE PHARMACIE. 497
i°. On coupe la tête des viperes : on ôte la peau et les
'entrailles ; et après avoir coupé le corps par morceaux, on
le met ainsi que le foie et le cœur dans un vaisseau con-
venable , avec deux livres d’eau : on les fait cuire à petit
feu : on passe la décoction avec expression : on la con-
serve à part.
2°. On fait bouillir dans deux livres d’eau les racines de
salsepareille et de squine : on passe la décoction et on la
conserve à part.
3U. On met dans un alambic le santal cilrin , le bois
d’aloè’s râpé , la cauelle , U semence de cardamome , les
muscades concassées , le vin blanc et l’eau de fleurs
d oranges . on laisse infuser ce mélangé au bain-marie
pendant deux ou trois heures. Alors on le distille pour
tuer dix onces de liqueur ; on la met dans un matras
avec quatorze onces de sucre blanc : on fait chauffer le
vaisseau au bain-marie pour faire dissoudre le sucre :
alois ,
& Le bouillon de viperes ci-dessus.
La décoction des racines de squine et dé salsepareille/
Lt la décoction des aromates restes au fond de
l’alambic*
On mêle ensemble ces décoctions , et on ajoute ;
Cassonade îh iij
On clarifie le tout avec quelques blancs d’œufs : on Je
cuit en consistance desyrop : lorsqu’il esta demi refroidi
on le mêle avec le premier.
On aromatise , si l’on veut, ce syrop avec une demi-
once de teinture d’ambre gris ; mais il vaut mieux le con-
server sans cet aromate : c’est aux Médecins qui le font
prendre d’en prescrire la dose à mesure.
La vipere est une espece de serpent dont la morsure est
tort dangereuse : c’est pourquoi on doit prendre des pré-
cautions en lui coupant la tête , afin d’en éviter la morsure
On prend la vipere par la tête avec des pincettes , et on
a coupe avec des ciseaux : on met la tête dans un lieu de
sûreté, parceqne , quoiqu’elle soit détachée du corps elle
est en état de mordre encore et de produire des accidents
aussi funestes que si la vipere 4 toit entière , même p]u-
i i
^0)8 i L i Al B N T $ DI PKAKMiCtÉt
sieurs heures après. Lorsque la têle est ôtée, on fait avec
des ciseaux une petite incision longitudinale à la peau ,
afin de la séparer de la même maniéré qu’on dépouille une
anguille. On coupe le petit bout de la queue, parcequ’il
est très peu charnu : on sépare la graisse exactement , et
on rejette les entrailles : on emploie , comme nous l’avons
dit, le corps , le foie et le cœur.
La vipere jouit d’une grande réputation pour purifier
le sang : on croit qu’elle est sudorifique ; mais elle n’a au-
cune de ces propriétés : on peut voir ce que nous en
avons dit, en parlant de la préparation des cloportes.
Vertus. On donne communément ce syrop à ceux qui ont essuyé
de l’épuisement , soit par la trop grande fréquentation des
femmes, soit par de longues maladies , et qui ont besoin
Dose, d’une réparation et de reprendre de l’embonpoint. La
dose est depuis deux gros jusqu’à une once et demie.
Des syrops purgatifs.
Ces syrops sont simples ou composés.
Des syrops purgatifs simples.
Syrop de Fleurs de pêchers.
^ Fleurs de pêchers , îb ir.
Eau bouillante , Ib xij.
Sucre , . îb ij 15 -
On met dans un vaisseau d’étain les fleurs de pêchers :
on verse par-dessus l’eau bouillante : on couvre le vais-
seau , et on laisse le mélange en infusion pendant vingt-
quatre heures. On passe avec forte expression, et on fait
fondre le sucre dans la liqueur : on clarifie le tout avec
deux ou trois blancs d’œufs : on cuit le syrop jusqu’à ce
qu’il ait acquis sa consistance : alors on le passe au tra-
vers d’un blanchet ; et lorsqu’il est refroidi , on le con-,
serve dans des bouteilles qu’on bouche bien.
Ce syrop est un purgatif assez fort ; il convient dans les
Vertus* obstructions et dans les maladies de vers. La dose est dé-
posé. puis deux gros jusqu’à une once et demie.
I
iLiMENTS Ol PHARMACIE*
Syrop de nerprun .
499
Suc dépuré, de nerprun, ; »
Sucre,
On fait cuire ce mélange à petit feu jusqu’
lance de syrop
np
ît> ij.
à consis-
R
EM ARQUES.
Le suc de nerprun est un bon purgatif hydragoeue II est
essentiel que le syrop qu'on en fait soit touioK™ S
memes proportions de suc et de sucre, afin que le médecin
P1 ,Ie fa“ Preil?re puisse compter sur ses effets. 11 a nrés
de deux livres de liqueur à faire évaporer, pouranLmfrœ
syrop a la consistance qu’il doit avoir. CetLrande nuan
tue de suc qt. ou emploie , est afin de le rendre plus nur
gatd sous un même volume. Si l’on n’employoit qui les
proportions convenables de suc sur celles désuet fl se
roit beaucoup moins purgatif ’ 1 se"
vingt-
rendu trente et une livres de suTdépu'ré™’05 ba'eS m’°nt
q u aine livres d“ uc baÎ6S -du cin-
-jegrés5, ef Ûml-uois estï: roiTuT^ V'™''
i® 1o,n é^rk^a^f ‘q 1 °" > ^
les maladies de la neau , ' '* co,,lvient au“i dans
jusqu’à deux onces et même tro°s<; on lé 1*^“ de“X gr0S Doses
*»° "Æ n l:z,t:3-s Tru
peinture en détrempe. ' ' 1 d usaSe dans h
Jrcnl de vessie .
quel)on|,rfa'u d1séomlîr“xd o^és^le"6^"™ da"S ,e-
^ : 0,1 *■* « ‘Otai trois livres dtuTXu^on
Ul)
500 El^MEffTS BI PHARMACIE,
fait épaissir le tout en consistance d’extrait un peu liquide J
et on le coule dans des vessies qu’on suspend au plancher
clans un endroit chaud pour le laire sécher. L’eau de
chaud fournit une substance salino-terreuse , qui agit sur
la couleur de ce suc , et l’exalte à-peu-près connue le leroit
l’akali fixe. Ce sel produit le même effet ; mais on a re-
marqué qu’il ne le fait pas bien : la gomme arabique
qu’on ajoute est pour rendre le verd de vessie plus siccatif.
Cette matière est d’un beau verd; mais elle ne peut s’em-
ployer que dans la peinture en détrempe.
»
Syrop de roses pales.
Proses pâles mondées de leurs calices , . . . ïb xij.
Eau bouillante, lb viij.
Cassonade , ' . . . ïb v.
On contusc grossièrement les roses dans un mortier de
marbre avec un pilon de bois : ou les met dans une cucur-
bite d’étain : on verse par-clessus l’eau bouillante : on laisse
le tout eu infusion dans milieu chaud pendant douze heu-
res. Au bout de ce temps, on passe avec forte expression:
on ajoute le sucre à la liqueur : on clarihe le mélange
avec quelques blancs d’oeuls : on le fait bouillir pour
l’écumer , et on le fait cuire en consistance de syrop : on
le passe au travers d’un blanchet lorsqu’il est suffisam-
ment cuiL
Vertus. Ce svrop purge doucement en fortifiant. La dose est
D*sc. depuis une demi-once jusqu’à deux onces.
Remarques.
Plusieurs Pharmacopées prescrivent de faire l’infusion
des douze livres de roses en trois reprises ; mais il arrive
souvent qu’on ne peut se procurer les roses à l’instant qu’on
en a besoin pour la seconde et pour la troisième infusion.
D’ailleurs, en se les procurant toutes à la fois , celles ré-
servées pour les infusions suivantes s’altèrent considé-
rablement. Il vaut beaucoup migux, par conséquent , iae
faire qu’une infusion , et employer la même quantité de
Heurs. Les roses sont fort odorantes-, et elles fournissent ,
par la distillation , une eau bien chargée de l’odeur ; mais
comme on n’a pas intention de conserver l’odeur des roses
dans ce syrop , on ne le fait pas par distillation.
ÏLïMINTS »E PHARMACIE/ 5oi
Quelques personnes font le svrop de roses pâles avec la
décoction qui reste dans l’alambic , après qu’on en a thé
1 eau odorante. Cette méthode me paroit aussi bonne que
la précédente , pourvu cependant qu’on observe les pro-
portions de Heurs et de sucre, afin de ne pas faire un
svrop trop foible ou trop fort en vertu.
Lorsque le médecin le juge à propos, on aromatise ce
syrop avec du syrop lait avec de l’eau de roses , connue
nous l’avons dit pour les autres syrops faits par distillation;
mais il n’est point d’usage d’aromatiser ce syrop.
Des syrops purgatifs composés.
Syrop de nicotiane.
5-' Suc dépuré de nicotiane, . ff , jj.
Hydromel simple db j d*
Oxymel simple ~
^ucrc ïb iij.
On mêle toutes ces substances ensemble, et on forme
du tout un syrop qu’on fait cuire à petit feu.
Quelques Pharmacopées recommandent d’employer du
suc non dépuré de nicotiane , de le faire digérer pendant
plusieurs jours avec l’hydromel et l’oxymef; afin que le
suc se dépure; mais ces manipulations sont inutiles : on
peut emploj ei le suc o.c nicotiane dépuré , et faire le sy-
rop sur le champ. ' ;
. C° s)roP eit P’irgatïf par le bas , et quelquefois il ex- v rlus
cite le vomissement. On le donne dans l’asthme : il divise
les humeurs ('paisses qui embarrassent la poitrine î il dé-
charge le cerveau : il ‘levé les obstructions. La dose est Dose
depuis deux gros jusqu’à deux onces.
Syrop de roses paies coruposé.
yl Roses pâles , . jp xijh
Séné mondé,
ASaric » • • 5 ij.'
Semences d’anis g
Gingembre g
Suc de citrons X v;
6 y‘ J •
J;a” ’ * ; lb vj.
Cassonade , ft> xij.
Ii iij
5ol ït^MENTS B! PHARMACIE?
On contuse clans un mortier de marbre les roses pâles î
on les met dans mie cruche avec huit livres d’eau bouil-
lante : on les laisse infuser pendant vingt-quatre heures:
on passe l’infusion avec expression. Alors on la fait chauf-
fer : on la verse toute bouillante sur leeséné , l’agaric coupé
menu, l’anis et le gingembre qu’on a concassés. On laisse
iufuser ce mélange pendant douze heures : on passe la
liqueur au travers d’un linge : on exprime le marc : on.
le fait bouillir dans quatre livres d’eau : on passe la décoc-
tion avec expression : on la môle avec la liqueur précé-
dente : on y fait dissoudre le sucre : on clarifie le tout
avec deux ou trois blancs d’œufs , et on le fait cuire en
consistance de syrop.
Vertus. Ce syrop est un fort bon purgatif : il purge les humeurs
pose, bilieuses. La dose est depuis une demi-once jusqu’à deux
onces.
Remarques.
Quelques dispensaires font entrer dans la recette de ce
syrop demi once de crème de tartre : mais comme ce sel
essentiel acide est peu dissoluble , et qu’il ne trouve dans
ce syrop aucune base pour se combiner , il se précipite
pendant la cuitte du syrop, et s’en sépare presque entière-
ment. Comme la crème de tartre est mise à dessein de
corriger la vertu trop purgative du séné et de l’agaric ,
je pense que le suc de citron peut remplir la meme indica-
tion : il n’a point l’inconvénient de se séparer du syrop : il
fournit un sel acide , qui a à-peu-près les mômes vertus
que la crème de tartre , et qui est plus dissoluble.
On peut , si l’on veut , pour conserver l’aromate du
gingembre et de la semence d’anis , enlermei ces substan-
ces dans un nouet très lâche : on le met dans le vaisseau
dans lequel on coule le syrop cuit et bouillant : on couvre
le vaisseau. On laisse le nouet jusqu’à ce que le syrop soit
entièrement refroidi.
Syrop de chicorée composé.
Q Racines de chicorée sauvage ,..••• 5 1V*
Racines de pissenlit, \ - # # . . %j
chiendent y j
5o3
au.
hklKTJ DE PMAUliCII,
Feuilles de chicorée sauvage , . . .
pissenlit, q
fuineterre , V ////
scolopendre, J
Cuscute, q __
Baies d’alKeKenge , j aa' '
Rhubarbe X v;
Santal citrin , ^ --
Canelle , f aa * •
Cassonade '• îb vj.
Eau pure, q. s.
I W-
y • • •
5 nJ*
? if*
5 VJ-
5B-
On nétoie , on lave les racines et les plantes : on
coupe les unes et les autres : on fait bouillir d’abord les
racins ; on ajoute les herbes et les baies d’alKeKenge en-
tières : on fait bouillir de nouveau pendant dix ou douze
minutes : on passe la décoction avec expression.
D une autre part , on fait infuser la rhubarbe entière
dans quatre livres d’eau bouillante , et on l’y laisse pen-
dant vingt-quatre heures : on passe cette infusion , en ex-
primant les morceaux de rhubarbe sans les déchirer. On
mele cette liqueur avec la précédente : on ajoute la
cassonade: on clarifie le tout avec quelques blancs d’œufs:
on coule au travers d’un blanchet ce syrop tout bouillant,
lorsqu’il est suffisamment cuit ; et on le reçoit dans un
vaisseau , dans lequel on a mis la canelle "et le santal
citrin concassés et dépoudrés. On couvre le vaisseau , et
on laisse infuser ces ingrédients jusqu’à ce que le syrop soit
entièrement refroidi : alors on le passe au travers d’une
etainine pour séparer les aromates : on serre ce syrop dans
des bouteilles qui bouchent bien.
Lorsqu il est chaud , il doit donner trente degrés au
pese-liqueur , et trente-quatre degrés lorsqu’il est froid. Ce Vertus,
syrop fait couler doucement la bile : il purge en fortifiant:
i convient dans les diarrhées , lorsqu’il est nécessaire de
purger.. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once Dose,
et demie. On le fait prendre aux enfants nouveaux-nés
pour les purger doucement, et pour dissiper les convul-
sions. La dose est depuis un gros jusqu’à quatre : on le
me e avec le double de son poids d’huile d’amande*
Ii ir
5q4
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE..
H U M A R Q UES.
Nous prescrivons de faire infuser la rhubarbe par mor-
ceaux entiers, pour les raisons suivantes.
Lorsqu’on fait infuser les morceaux de rhubarbe entiers ,
ils se gonflent prodigieusement; ils «fournissent tout ce
qu’ils ont d’extractil aussi facilement que si on les avoit
concassés : on les met à la presse paui les bien exprimer:
par ce moyen, on obtient une teinture de rhubarbe qui
n’est point sujette à se troubler par le refroidissement,
quoiqu’on la fasse bouillir ensuite.
Au lieu que lorsqu’on a fait bouillir la rhubarbe, même
en morceaux entiers, ori obtient toujours une décoction
qui se trouble par le refroidissement, et qui est de la plus
grande difficulté à se clarifier.
11 est certain que lorsqu’on l'emploie concassée , on
même lorsqu’on la lait bouillir, clic fournit une infusion,
ou une décoction claire , transparente , tant qu’elle est
chaude; mais ces mêmes liqueurs deviennent troubles en
se refroidissant , sans qu’il soit possible de les clarifier com-
plètement; ce qui est un inconvénient, parceque cç syrop
doit être clair et transparent.
Cependant , lorsque les morceaux sont trop gros , il con-
vient de les casser : il suffit qu’ils soient gros comme deux
fois Te pouce. On sent bien que des morceaux de rhubarbe
gros comme le poing, ou. même plus gros que les deux
poings , ne peuvent . dans un si court espace de temps , être
pénétrés par l’eau jusque dans leur intérieur, et fournir
leur substance extractive; il lant nécessairement les. casser
avec un marteau et des tenailles.
Sy rop cls pommes composé.
Séné mondé , ? viij.
J
On le fait bouillir légèrement dans huit livres d’eau ; on
passe la décoction avec forte expression : on i était bouillir
le marc dans trois ou quatre livres d eau : on înele les dé-
coctions, et l’on ajoute,
Suc dépuré de bourrache , A -- lt>
bu glose , )
pomuies , • lh
i b iv\
Cassonade , .
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 5o5
Ou clarifie le tout avec quelques blancs d’œufs , et ou
le fait cuire à petit leu jusqu’à consistance de syrop : on
le passe , tandis qu il est bouillant, au-dessus d’un vaisseau,
uatis lequel on a mis un nuuet tics lâche, qui contient ,
Semences de fenouil concassé ,
Girolle ,
On couvre le vaisseau, et on laisse infuser le nouet jus-
qu’à ce que le syrop soit entièrement refroidi. Il faut que
ce nouet soit très lâche, parceque les matières qu.’il con-
tient se gonflent prodigieusement. Ce syrop doit donner
au pese-liqueur , tanuis qu’il est chaud , trente degrés, et
trente-trois lorsqu’il est froid.
. ,^e syrop est un fort bon purgatif minoratif : il est apé-..
ritJ, hystérique : il provoque les mois aux femmes. La dose m"s
est depuis derni-once jusqu’à deux onces. Doso'
Syrop de pommes heîlélorê .
Racines d’hellébore noir, r :
Sel de tartre % •
On coupe menu les racines d’hellébore : on les met dans
1111 inatras avfc le sel de tartre : on les fait macérer à une*
chaleur modérée, pendant vingt-quatre heures, dans une
livre et demie cl eau : ensuite ou fait bouillir ce mélange
pendant un quart d’heure : on coule Ja liqueur et on exT
piime le marc : on le passe à plusieurs reprises au travers
d un blanche t , et on le mêle avec,
Syrop de pommes composé ,
m ij.
On fait cuire à petit feu jusqu’à consistance de syrop;
et lorsqu il est a demi refioidi, on y ajoute,
■Teinture de safran,
On met ce syrop uans des bouteilles qui bouchent bien '
et on le conserve pour l’usage.
L aïKali fixe qu on mêle avec la racine d’hellébore pen-
dant son infusion , •agit sur la substance résineuse, se com-
mue avec mie } et la réduit dans un état savonneux. 11 v
\
Vertus.
Dose.
5o 6 hïMENTS DE PHARMACIE.'
en a même une partie de détruite : néanmoins cette sub-
stance saline adoucit considérablement la vertu trop pur-
gative de l’hellébore noir.
Ce syrop est plus purgatif que le précédent : il leve les
obstructions : il purge la mélancholie : il excite les mois aux
femmes. On en donne aux foux. La dose est depuis deux
gros jusqu’à deux onces.
Syrop magistral astringent.
Santal citrin,
Canelle ,
Roses rouges ,
Décoction de p
Eau rose , . .
^ cia Z ij*
. J;
antain , ......... ib ij-
\ viij.
On fait bouillir cinq onces de grand plantain dans deux
livres et demie d’eau : on passe la décoction pour en avoir
deux livres : on la met dans un bain-marie d etain avec la
canelle concassée , le santal citrin , les roses rouges et 1 eau
rose. On laisse infuser ce mélange , à une chaleur modé-
rée, pendant quatre ou cinq heures; puis on fait distiller
quatre onces de liqueur, dans laquelle on fait dissoudre
sept onces de sucre en poudre. On se sert de cette disso-
lution d’un vaisseau clos. D’une autre part ,
^Rhubarbe en morceaux, . 5jfi-
Ecorces de mirobolans citrins , 7 -- x j.
Fleurs de grenades , *
Eau bouillante, !b q.
On casse les mirobolans pour séparer les noyaux, qu on
jette comme inutiles : on conserve 1 écorce extérieure.
Lorsqu’on en a suffisamment , on la met dans un vase
convenable avec les autres ingrédients : on verse par-dessus
l’eau bouillante : on laisse infuser ce mélange pendant
vingt-quatre heures : alors on passe avec expression . on
mêle la liqueur avec ,
La décoction restée dans l’alambic,
Suc de berberis ,
groseilles ,
Cassonade , . . .
}
aa
r«-
#> u
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 5of
On clarifie le tout avec quelques blancs d’œufs , et on
le fait cuire à petit feu jusqu’à consistance de syrop : lors-
qu’il est à demi refroidi , on le mêle avec le premier syrop :
on le conserve dans des bouteilles qui bouchent bien.
Etant chaud , il doit donner au pese-liqueur vingt-neuf
degrés , et trente-deux étant refroidi.
Ce syrop est légèrement purgatif : il fortifie et resserre : Vertus.1
il convient dans les foiblesses d’estomac et des entrailles :
il resserre doucement après avoir fait évacuer. La dose est i)ose.
depuis deux gros jusqu’à une once et demie.
Nous allons présentement faire quelques remarques gé-
nérales sur tous les syrops dont nous avons parlé, et que
nous n’aurions pu faire à mesure , sans beaucoup de ré-
pétitions.
Remarques générales sur tous Les syrops.
Le sucre et le miel sont les constituants des syrops. Ces
substances sont très disposées à la fermentation ; elles ont
neanmoins la propriété de conserver , pour un certain
temps, les infusions, les décoctions , etc. ; mais ces liqueurs
tiennent en dissolution des matières extractives mucilagi-
neuses très fermentescibles ; elles servent comme de le-
vain, facilitent et accélèrent la fermentation du miel et du
sucre. J ai remarqué aussi que les syrops composés , çornrne
celui de tortue et de guimauve composé , dans lesquels
on fait entrer beaucoup do matière mucilagineuse , fer-
mentent plus facilement que ceux qui sont dans un état
contraire , comme les syrops de capillaire , de tussilage ,
d liysope , etc. Les altérations qu’eprouvent les syrops pen-
dant qu’ils fermentent , sont considérables ; ils changent
de saveur et d odeur. Lorsqu ils commencent à fermen-
ter , ils se troublent, ils deviennent mousseux , écunieux,
et perdent successivement toutes leurs vertus ; peut-être en
acquierent-ils de nouvelles. Les syrops qui ont été bien
clarifiés , et qui sont parfaitement clairs et transparents ,
sont beaucoup moins disposés à la fermentation que ceux
qui ont été mal clarifiés, et qui contiennent un peu de
fécule des ingrédients. Cependant la transparence n’est
pas toujours sensible dans les syrops , quoiqu’ils aient été
bien clarifiés : il y en a qui sont tellement chargés de
çiaticres colorantes, que leur transparence n’est point sen-
5 O? ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
sible , tels que le syrop de nerprun , ceux de pommes et
de chicorées composés , qui n’en ont que très peu ; mais
en délayant ces syrops dans de l’eau , on diminue 1 inten-
sité de la couleur, et on reccnnoît qu’ils ont été bien pré-
parés , parceque la liqueur est parfaitement claire et
transparente.
Lorsque les syrops fermentent , ils ont dans les com-
mencements une odeur vineuse, qui change et devient
aigre quelque temps après , et ils conservent opiniâtrement
cette derniere odeur : iis passent difficilement à la putré-
faction , à cause du miel et du sucre qui y ont peu de dis-
position , et qui en garantissent les ingrédients des syrops.
Lorsque les syrops sont trop cuits, ils se candissent, c est
à-dire qu’ils déposent au fond des bouteilles une certaine
quantité de sucre , mais sous la forme de crystaux : ces ci} s-
taux sont purs pour l’ordinaire , et ne contiennent rien des
ingrédients des syrops. Ce seroit un grand avantage , si
cette séparation du sucre se laisoit dans des rapports con-
venables , et qu’il n’y eût que le superflu qui se crystalli—
sât ainsi ; mais c’est ce qui n'arrive pas. 11 se crystabise
toujours une plus grande quantité de sucre qu il ne laut ,
et le syrop restant ne contient plus assez de sucre pour
qu’il puisse se conserver. Ces syrops, qui paroissoient très
éloignés delà fermentation , pareequ’ils étoient bien cuits ,
deviennent défectueux aussi promptement que ceux qui
n’efoient pas suffisamment cuits , principalement lorsque
les bouteilles nesont pas entièrement pleines : ils fout sau-
ter les bouchons , et souvent ils font casser les bouteilles
avec violence, a raison de l’air qui sc dégagé pendant
qu’ils fermentent. Cependant ces derniers phénomènes n ar-
rivent point lorsque lesbouteiîlcs sontentièrementpleines,
bien bouchées, et que les syrops se candissent pai cequ il
n’v a pas suffisamment d’espace pour que 1 air puisse se
dégager. Mais tout se dispose dans les syrops candis ,
comme dans ceux qui ne sont pas suffisamment cuits ^ de
manière que vingt-quatre heures après qu on a entamé les
bouteilles , ccs syrops se trouvent aussi avancés dans xciir
fermentation que ceux qui fermentent depuis huit jours.
Les syrops qui ont fermenté long-temps, et qui ont été
raccommodés un grand nombre de lois , parviennent .. a.
fin à une tranquillité parfaite ; parceque les principes ei-
mentescibles se sont détruits et dissipés successivement.
iL^MENTS DE PHARMACIE; 5of
J ai vu des syrops qui etoient faits depuis environ quatre-
vingts années , qui étoient beaucoup moins sujets à se
moisir et à se candir que ceux nouvellement faits. Cette
observation prouve que le sucre , quoique réduit en li-
queur , peut se conserver des temps considérables sans se
détruire entièrement , quoiqu’il soit mêlé avec des matiè-
res très destructibles; mais il est certain que ces syrops ne
doivent pas avoir les mêmes propriétés que lorsqu’ils
étoient nouvellement faits.
Les syrops bien conditionnés sont souvent sujets à se
moisir à leur surface, sans que pour cela ils aient subi le
moindre degré de fermentation. Ce phénomène a lieu dans
les bouteilles qui sont en vidange: cela vient d’une légère
humidité qui s’élève de la surface des syrops , et qui ,
n’ayant point d’issue pour sortir de l’intérieur des bouteil-
les, circule dans la partie ride , se condense contre les
patois intérieures , et retombe en eau à la surlace du syrop 7
sans s’y mêler , faute d’être agitée : cette liqueur se cor-
rompt , se moisit , et communique au syrop un goût très
< tsagieable, quoiqu il ait d ailleurs toutes les autres bon-
nes qualités.
Les syrops acides et vineux , comme ceux de limons j
de berberis, etc. sont exempts de moisissure : ils sont
également susceptibles de fermenter lorsqu’ils ne sont pas
suffisamment cuits , ou ‘lorsqu’ils ont été préparés avec
des sucs qui n’étoient pas suffisamment clarifiés.
beaucoup de Pharmacopées recommandent , pour la
préparation de plusieurs syrops, comme celui de violettes,
de suc de citrons , d’oranges , etc. défaire dissoudre le su-
cre a froid , et d’en mettre jusqu’à ce que le fluide refuse
den dissoudre; mais cette méthode est fort équivoque
La même liqueur dissout plus ou moins de sucre , à pro-
portion de la chaleur qui régné dans l’air lorsqu’on opéré.
Les syrops n’ont jamais la consistance de ceux qui ontété
prépaies avec le secours d’une chaleur convenable : ils se
gâtent plus facilement : d’ailleurs ils contiennent toujours
une certaine quantité de sucre prodigieusement divisé par
agitation qu on est obligé de donner au sucre pour faci-
liter sa dissolution: mais il n’est pas parfaitement dissous -
| se précipite , peu de temps après ; sous la forme d’una
poudre et jamais en crystaux.
5lO ELEMENTS DE PHARMACIE.1
On conservoit autrefois les syrops dans des pots à bec 7
que l’on nomme chevrettes. L’expérience a fait reconnoî-
tre que leur ouverture , trop large et mal bouchée , lait
que les syrops ayant une grande communication q,vec l’air
extérieur , ne peuvent se conserver que quelques semaines
en bon état. En général, pour bien conserver les syrops ,
il faut les tenir dans un endroit frais , et dans des bouteil-
les de pinte ou de chopine entièrement pleines et bien
bouchées. A l’égard de ceux qui sont de peu d’usage , on
les divise par plus petites bouteilles. C’est une mauvaise
méthode de conserver les syrops dans de grandes cruches,
pour les raisons que nous venons de dire en parlant des
chevrettes : les trop grandes bouteilles ne sont pas meil-
leures , à moins qu’elles ne soient toujours pleines.
Ces médicaments bien préparés sont précieux dans la
Médecine : ils y sont d’un usage fréquent. Mais cette bran-
che de la Pharmacie est devenue l’objet d’un brigandage
considérable. 11 y a quantité de gens qui ne tiennent dans
leur boutique que de deux ou trois especes de syrops , qui
leur servent généralement pour toutes les demandes qu’on
leur fait des autres syrops : ils donnent en place de tous
les syrops composés , des syrops simples , laits avec la dé-
coction de la plante qui lui donne le nom. Ces fraudes sont
faciles à reconnoître par les connoisseurs , au goût , à l'o-
deur , à la couleur , qui leur manquent. Les falsificateurs
plus habiles , aromatisent ces syrops avec un peu d’eau
vulnéraire faite à l’eau , pour les mieux déguiser.
Recèles générales pour les proportions de sucre et de
liqueurs qui entrent dans la composition des sy~
rops.
Pour les infusions , les décoctions et les sucs dépurés
aqueux, il faut deux livres de sucre , sur dix-sept onces
de ces différentes liqueurs, lorsqu il ny a rien a faire
évaporer.
Pour les sucs acides, salins, et les liqueurs aromatiques
distillées non spiritueuses , il faut vingt-huit onces de su-
cre sur une livre de ces liqueurs.
Pour les liqueurs vineuses , le vin même , il faut vingt-
six onces de sucre sur une livre de ces liqueurs.
£ LIMENT S DK PHARMACIE.' 5l|
Pour les liqueurs spiritueuses , comme sont l’eau-de-vie
ou l’espritde vin, on ne peuten déterminer les proportions:
on en met assez pour leur donner une saveur agréable ,
parccque ces liqueurs ne sont pas susceptibles de se gâter \
comme celles qui font la base des syrops. Les liqueurs
spiritueuses bien rectifiées dissolvent peu de sucre : elles
se mêlent très bien avec lui par l’intermede de l’eau :
c’est ce qui fait la base des ratafias.
Des ra tafia ts.
O11 doit considérer comme les principes fondamentaux
des ratafias ce que nous avons dit sur les infusions les
décoctions , les sucs dépurés, les liqueurs distillées 'tant
aqueuses que spiritueuses , et les syrops. Toutes ces' sub-
stances font la base des ratafias, soit qu’on les considéré
comme médicaments , soit comme liqueurs de table
On peut définir les ratafias des liqueurs spiritueuses ■
sucrees^ et aromatisées, faites pour satisfaire le goût et
Il faudroit, pour examiner les ratafias avec toute l’exacti-
tude qu ou est dans le cas de desirer , avoir plus de con-
noissances que nous n’en avons sur la nature des sub-
stances qui excitent sur nos organes des sensations d’odeur
et de saveur ; il seroit nécessaire de prouver s’il existe des
odeurs et des saveurs simples qui , par leurs diverses n
portions et arrangements , soient la cause de toutes celles
que nous connoissons ; s’il est possible d’en faire d’artifi
cielles, par le mélange de substances qui n’ont que peu
ou point d odeur et de saveur lorsqu’elles sont séparées
et qui en acquièrent l’une et l’autre par le mélange If v a
un grand nombre de substances à la saveur desquelles n»
est accoutumé , et qui sont reconnues pour bonnes par
tout le monde : mais il y en a un plus grand nombre
qui affectent duféremment et qui donnent des sensation*
agréables aux uns et désagréables aux autres ; ce qui paroi f
dépendre des différentes constitutions dWanes cC l
pourquoi il est bien difficile d’établir des „é„T
raies sur cette matière. ü t>CI1o-
H conviendrait d’examiner les qualités que doivent avn.V
-ssubstanœs qu on peut faire entrer dans’ les ratafias Ce
tu 1 inspection ni la dégustation qui peuvent nous
5 '12 ÉLÉMENTS DE PHÀRMACt £•
les faire connoître suffisamment, pour les rejeter ou pour
les employer. J’ai remarqué que plusieurs substances ,
qui, par ces épreuves , paraissent ne pas mériter la peine
ci 'être examinées plus amplement , forment des liqueurs
fort agréables, lorsqu’elles sont combinées avec le sucre
et l’esprit de vin. Il en est de même de celles qui pro-
mettent beaucoup à l’odorat et à la dégustation , et qui
ne font , le plus souvent , que de mauvaises liqueurs ,
comme , par exemple , la plante que l’on nomme botrys :
elle a une odeur et une saveur fort agréables; elle est ce-
pendant dans le cas dont nous parlons. Mais on peut,, par
l’habitude, apprendre à connoître, à l’odeur et à la saveur,
celles qui peuvent faire de bonnes liqueurs, dont ceci
prouve évidemment que les saveurs de ces substances re-
çoivent des changements considérables , en se combinant
avec le sucre et avec l’esprit de vin- Il y a, comme on
voit , une belle suite d’expériences à faire sur chacun des
objets que nous proposons ; elles ne peuvent manquei de
répandre beaucoup de lumière sur la physique des odeurs
et des saveurs , et procurer aux riches de nouvelles li-
queurs pour satisfaire leurs goûts. Ces recherches théori-
ques nous entraîneraient dans de trop longs détails : jI me
suffit d’en indiquer le plan à ceux qui voudraient le suivre.
Je me contenterai donc d’exposer le plan méthodique et
expérimental qu’on peut faire sur celte matière, en don-
nant quelques exemples de chaque espece de ratafias oit
liqueurs de table. . .
On peut réduire à quatre classes principales tous les ra-
tafias et liqueurs de table : savoir;
10. Les ratafias faits par infusion , soit dans 1 eau , soit
dans le vin, soit dans l’eau-de-vie ou dans l’esprit de vin.
-2°. Les ràtafias faits par distillation. .
3°. Les ratafias faits par infusion et. par distillation.
4°. Les ratafias faits avec les sucs dépures des fruits et
de certaines plantes. Ces derniers peurent se faire aussi
en faisant fermenter cës sucs. .
Toutes ces liqueurs peuvent etre simples , ou conq
sées de différents ingrédients.
Nous devons nous rappeller ce que nous a\ons < 1
la distillation et la rectification de l’esprit de vin. JJ .
très essentiel de n'en employer jamais que ce tus r
pour la préparation des liqueurs unes. L eau e
i ï, Ù M E N T S DE PH ARMACIH 5 1 3
*âuse cîe l’huile de vin qu’elle contient , et de sa saveur
de phlegme d’eau-de-vie, 11e peut faire que des liquçur*
communes.
Des ratafias simples qu'on prépare par infiujion.
Ilatafla de fleurs d’oranges,
Sucre, ft y/.
^aüJ tb XXV.
On inet le sucre et 1 eau dans une bassine ; on fait pren-
dre un bouillon à ce mélange : on enleve l’écume du
sucre , alors on ajoute,
•Pétales de fleurs d’oranges, j.
On fait bouillir ces fleurs pendant trois ou quatre mi-
nutes : on verse le tout dans une grande cruche, dans la-
quelle on a mis ,
# • » • i
Esprit de vin rectifié Pint. nc. iv.
On couvre la cruche exactement avec un bouchon de
îiege assujetti, avec du parchemin : on laisse infuser ce
mélange pendant un mois ou six semaines : alors on le
passe au travers d un linge propre , en exprimant le marc
légèrement . on filtre ce ratalia au travers d’un papier gris ,
et on le conserve dans des bouteilles qui bouchent bien! Vc
Le ratafia de fleurs d’oranges est une liqueur de table. Si
on le considéré comme un médicament, ou peut lui attri-
buer la vertu d’ètre céphalique, stomachique et hystérique.
Ratafia d'angélique.
Eau-de vie , 7
Eau de riviere, 3 aa"
Sucre, .
Semences d’Angélique , .
Ti ges d’angélique, . . .
Amandes ameres , . . . ,
Pint. no. vjt
îb iv.
o b
iv
iv.
5 lvr-
On concasse grossièrement la semence d’angélique : on
coupe en plusieurs morceauxles tiges: on met ces substan-
ces dans une cruche avec les autres ingrédients ; on laisse
Vertus
ÉlÉMENT! 15 E PHARMACIE,
intussr le tout pendant environ quinze jours : au bout d*
>ce temps on coule avec expression : on hltre la liqueur* et
en la conserve dans de<s bouteilles qu’on bouche bien.
L’angélique est une substance aromatique forte *, il est
absolument nécessaire d’en ménager la dose , sans quoi
le ratafia seroit fort âcre : la quantité que nous prescri-
vons est suffisante. . . .1 .
Le ratafia d’angélique est une liqueur de table : il est
peu 'd’usage comme médicament : cependant si 1 on vou-
loit l’employer dans la médecine , on peut lui atlubuer
une vertu cordiale , stomachique , céphalique, un peu su-
dorifique.
Ratafia ou eau d'ariis .
X Graines d’anis entières,. î — '
Eau-de-vie à 24 degrés , {h »)■
Sucre,
Eau,! 11 ‘J’
On met infuser l’anis dans l’eau-de-vie pendant tr“s
quatre jours ; au bout de ce temps on le passe au travers
d D’îme8 autre part , on fait dissoudre le sucre dans l’eau :
lorsqu’il est diis ous on ajoute l’infusion de graines d ams:
ml K les deux liqueurs: on laisse reposée
jusqu’à ce qu’il se soit éclairci : ou 011 le tilue
d’un papier gris.
Anisette de Rouvdeaux •
s sr S: ““
ï,e ' fut sucrfeTtoici néanmoins la maniéré de prépare,
cetteliqueur qui’-est assez agréable.
. . • „ ...... 1b if.
& Eau. de riviere • • . fo j.
Esprit de vin a 30 degrés, • • 2Utt,if.
1 tuile essentielle d ams ?*.••*** ^ j h»
Encre royal, .•»••*•*•'***
% •
ItiMEKTS SB PHARMiClïi
On mêle toutes ces substances ensemble , et on tire par
inclination la liqueur lorsqu’elle s’est bien éclaircie , ou ou
u filtre au travers du papier Joseph.
■Escubac.
ÿ Safran gâtinois , . .
Dattes, 7
■iLatsiuii ue aamas , j
Jujubes, . . .
* * 5 11J*
Anis
Canelle, 7 __
CnrianrlrA i aa
Sucre cassé par morceaux ,
Eau-de-vie à 2 6 degrés, . . j. . ...
• . pint. :
>
. ,0n ™et dans une cruche le safran , les dattes et les iaJ
jubés dont on a séparé les noyaux , ensuite les autres sub.
ÙnlT : 011 versel eau-de-vie par-dessus , et on laissecemé-
a en rntusiou pendant quinze jours, en ayant soin de la
remuer plusieurs lois ; au bout de ce temps on le passe avec
expression ; alors on fait dissoudre le sucre dans une pinta
qu , et on mêle le syrop avec l’infusion spiritueuseP On
:r,::“f;vd“S d<1 bouteilles pour le laisser éclaircir;
le dépôt qui s’est formé3. mchnatlon P0llr ^pareg
liaLaJïa de genievrej
& Genievré récent , . .
Eau bouillante , . .
Sucre ,
Esprit de vin rectifié,
v •• •
5 v“l-
ibiv.
On met le genievre entier dans un vaisseau convenable-
<m verse par-dessus l’eau bouillante; on laisse infuser ce
mélange pendant vingt-quatre heures ; ensuite on le passe
en 1 exprimant légèrement : on fait dissoudre à froid le sucra
dans cette infusion , et on ajoute l’esprit de vin : on le con
serve dans une bouteille , et on le filtre an travers d’un nn~
pier gns , quelque temps après qu'il est fait. 1
Ce ratafia est stomachique ; céphalique, cordial, propre
K k ji
lit*) #. J
S\6 ÉLÉMENTS Dï IMARMACIEi
pour aider la digestion , pour chasser les vents : il est boii
dans la colin ue venteuse.
i -*■
Remarques.
Le genièvre est un très bon stomachique , qui contient „
comme nous l’avons dit précédemment beaucoup d huile
essentielle et de résine ; mais sa principale vertu stomachi-
que réside dans son entrait. L’eau pendant 1 infusion , ne
dissout pour ainsi dire que cette substance , et un peu
d’huile essentielle la plus fluide , qui donne a ce ratafia
une odeur fort agréable. # j
Ceux qui fofifdü ratafia de genievre ont coutume de
piler ce fruit, .et d’en faire une forte décoction , ou de le
mettre infuser dans l’eau-de-vie , ou dans 1 esprit de vin ,
mais on n’obtient , par l’une et l’autre méthodes , qu un
ratafia trop chargé , âcre , et qui contient beaucoup de
résine et d’huile essentielle qui n’est pas moins acre . il
vaut beaucoup mieux le préparer de la maniéré que nous
venons de le dire : il est infiniment plus agréable que par
tout autre procédé.
Ratafia du Commandeurs e Caumartin.
Racines d’arrête-bœuf ,
decynorrhodon , / _ ..
guimauve , ^ tia. . • • 5 ij.
sceau de Salomon , \
chardon roland , w .
consolide major 5 J-
Muscades,' rV”
Semences d’ânis , 8 V
Raies de h
„ . P . . » ■ P) il .
bucre , » J
Eau-de-vie ,
T / *
On nétoie les racines : on les concasse , ainsi que
iuuseades\Ta semence d'anis et ie genievre : on met tou-
™ res substances dans un matra» : on les fait infuser a
froid pendant quinze jours : au bout dé ce temps ou passe
avec expression : on ajoute le sucre en pondre STceZ*
on agite le mélange plusieurs fois par jour , jusqu a « »
la sucre soit dissous. Alors on lilue au traie»s ] ,
Eléments de pharmacie. 5 1
gris , et on conserve ce ratafia dans des bouteilles qui
bouchent; bien. 11 est purement médicamenteux , et n’est
point fait pour la table.
On dit ce ratafia bon pour la gravelle et la rétention
d’urine. On en prend un petit verre le matin à jeun , et
autant le soir en se couchant. On en continue l’usage pen-
dant quatre ou cinq jours. Si on le trouve trop fort , on
peut y ajouter un peu d’eau.
Marasquin de Zara.
ÿ Esprit de cerises noires
de framboises , .
de vin rectifié,
Eau
Sucre royal , ....
3 J. n
5
V»” t . .
5 ' ”)•
ib j fi.
W •
5 vh
On fait dissoudre le sucre dans l’eau, et on ajoute las
liqueurs spiritueuses : on laisse le mélange tranquille jus-
qu à ce qu il se soit éclairci , et on le tire par inclination.
L esprit de cerises noires, connu sons le nom de hersew-
sa , Cjt fort sujet a avoir le goût d’empyreume : ii est bi*u
essentiel de laire choix de celui qui n’a point ce goût.
Ides î atafias qui se font par distillation .
Eau divine.
ÿ Esprit de vin rectifié, . pint. iv,
Eluile essentielle de citrons , *>
bergamotes, ) ^ ^ d*
Eau de fleurs d’oranges,
.On met toutes ces substances dans un bain-marie d’é-
tain, et ou les lait distiller à une chaleur inférieure à celle
de l’eau bouillante , pour tirer tout le spiritueux. D’une
autre part ,
Eau filtrée, .
Sucre , ... .
Pint. viij.
1b iv.
On i ai t dissoudre le sucre à froid : alors on ajoute l’es-
prit de vin aromatique ci-dessus : on le mêle exactement :
on conserve ce mélange dans des bouteilles qu’on bouche
icn i et on le filtre quelque temps apres.
• K k ii j
Vertus
Dose.
Yertus.
5i8 Eléments ds pharmacie.
L’eau divine est cordiale ; elle aide à la digestion , pousse»
un peu par la transpiration : on la fait quelquefois entrer
clans les potions cordiales qu’on fait prendre dans la pe-
pose tite vérole. La dose est depuis demi-once jusqu’à deux
onces. On fait un grand usage de l’eau divine pour la
table, parceque cette liqueur est fort agréable.
Remarques.
Ordinairement on ne distille point l’esprit de vin avec
les aromates , pour faire l’eau divine ; mais comme il n’y
a que leur esprit recteur qui soit agréable dans cette li-
queur , et non leur huile essentielle , j’ai remarqué que
par cette distillation on fait une eau divine infiniment
plus agréable , que lorsqu’on la prépare suivant l'usage
ordinaire.
JJcs ratafias qui se font par infusion et par distillation
Elixir de Garus.
£ Myrrhe, > _
Aloës , Ç
Girolle, \ --
Muscades,! aa’
Safran
Canelle ,
Esprit de vin rectifié ,
3 j IL
S
w •
5 v).
îbx:
On concasse toutes ces substances : on les fait infuser
clans l’esprit de vin , pendant vingt-quatre heures. Alors
on distille au bain-marie , jusqu’à siccité : on rectifie au
bain-marie cette liqueur spiritueuse et aromatique , pour
tirer neul livres d’esprit. Ensuite ,
Capillaire de Canada ,
Réglisse coupée grossièrement , .
Figues grasses ,
Eau bouillante , *
Sucre ,
Eau de fleurs d’oranges ordinaire , . .
•
5 "J*
!b viij.
1b xij.
w • •
5 X1F
On hache grossièrement le capillaire : on le met dans
un vaisseau convenable , avec la reglisse coupée , et les
figues grasses aussi coupées eu deux ; ou verse par-dessus
ÉLÉMENTS * E PHARMACIE» 5 1 9
l’eau bouillante : on couvre le vaisseau : on laisse infuser
ce mélange pendant vingt-quatre heures : on passe en-
suite , en exprimant légèrement le marc : on ajoute l’eau,
de Heurs d’oranges : on fait dissoudre à froid le sucre
' dans cette infusion ; ensuite on mêle deux parties de ce
syrop sur une d’esprit devin, en poids et non en me-
sure : on agite le mélange pour qu’il soit exact : on le
conserve dans une bouteille, et on le tire par inclina-
tion quelques mois après , ou lorsqu’il est suffisamment
clair.
11 est stomachique : il est bon dans les indigestions , Vertus
dans les foiblesses d’estomac , dans les coliques venteu-
ses» 11 pousse par- la transpiration : on le fait prendre dans
la petite vérole. La dose est depuis deux gros jusqu’à une- Dûs».
ence et demie.
Ratafias faits avec les sucs dépurés .
Ratafia de coings.
fé Suc dépuré de coings 1b vi.
Eau, y __ ...
Esprit de vin rectifié , ) (,a 1b hj'*
^ucre> Ib ij 5 vj.
Canelle concassée ^ iij.
Coriandre concassée, $ ij.
Girofle concassé , . v 9 j.
Amandes ameres K R,
Macis . 5 b-
On lait dissoudre le sucre dans l’eau et dans le suc de
coings : on ajoute les autres ingrédients : 011 conserve ce
mélangé dans une grande bouteille , pendant environ
quinze jours ou trois semaines; alors 011 le filtre au tra-
vers d’un papier gris.
11 est agréable : 011 en prend après le repas : il facilite y, .
la digestion , en resserrant et fortifiant les libres de l’esto-
mac : il est bon dans les dévoiements qui viennent d un
relâchement dans les viscères.
Ratafias préparés par la fermentation .
Via de cerises.
2* Suc de' cerises, » c
Sucre ...... îb vj.
Esjuit de vin rectifié ](, jjj,
Kk iv
« 9
A
t)20 ÉLÉMENTS B! PHARMACIE,
On tire le suc de cerises , comme nous l’avons dit dan*
son temps : on le met dans un baril : on l’expose dans un
endroit où la chaleur soit environ à douze ou quinze do-
grés au-dessus de, la glace : peu de jours après il entre en
fermentation : on le laisse fermenter pendant environ une
semaine. Lorsque la liqueur cesse de fermenter , ce que
l’on reconnoît quand elle s’éclaircit, on la tire par inclina-
tion : on y ajoute le sucre et l’esprit de vin : on la conserve
à la cave pendant une année dans le baril , au bout du-
quel temps on la met en bouteilles.
On fait aussi, avec le suc de cerises tout seul , un vin
par fermentation qui est lort bon : il est violent et enivre
facilement : le sucre modéré un peu son action, pareequ’il
est ajouté après la fermentation , et qu’il conserve sa sa-
veur sucrée.
Des confitures.
Les confitures sont de deux especes; savoir liquides et
solides. Les unes et les autres sont faites pour conserver ,
par le moyen du sucre , les sucs de certaines matières , ou
la substance en entier. Les premières portent le nom de
gelées , et les autres ceux de conserves liquides et de con-
serves scelles, soit qu’on les considéré comme aliments ou
comme médicaments.
Les confitures étoient autrefois d’un plus grand usage
dans la pharmacie qu’elles ne le sont aujourd’hui. Toutes
les anciennes Pharmacopées contiennent un chapitre fort
long sur les confitures , qu’elles nomment Conclus. Les
Pharmaciens confisoient beaucoup de racines, de fruits, etc. ;
aujourd’hui presque tous ces conditssont sortis de la phar-
macie , et font les occupations des confiseurs. La pnarma-
cic n’a retenu qu’un petit nombre de ces préparations ;
encore diminuent-elles tous les jours. 11 seroit peut-etre
plus avantageux pour la médecine de les restreindre encore
à un bien plus petit nombre. 11 paraît que c’est à l’époque
de la découverte du sucre qu’on doit attribuer la multipli-
cité des condits de 1 ancienne Pharmacie. Comme il est
plus agréable que le miel , on 1 a substitue par-tout a sa
place : on l’a trouvé aussi plus convenable pour former
des condits parfaitement secs. 11 est certain qu on ne puni-
rait pas faire avec le miel dos conserves seches corume on
fait avec le sucre, •
4 *
*
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 521
Les anciens entendoient par condits des conserves se-
elles ou liquides , faites avec une seule substance , ou du
moins avec un bien petit nombre ; et ils rangeoient dans
des chapitres particuliers les condi ts plus composés ; comme
sont les électuaires mous et solides ? les confections, les
opiats , etc. Nous croyons qu’on peut renfermer, sous un
même article toutes ces compositions : en effet , la con-
serve d une seule substance est un électuaire simple ; ce
que l’on connoît communément sous le nom d 'électuaire t
est pareillement une conserve , mais composée.
Des gelées.
Les gelées sont des préparations mucilagîneuses qu’on
fait avec des sucs de fruits , et avec des parties animales ,
qui prennent une consistance de colle lorsqu’elles sont
bien préparées et relroidies. Les mucilages des gommes ,
des semences, des farines , des os de viandes , etc.
sont de véritables gelées : les colles fortes sont du muci-
lage desséché ; elles peuvent être mises au rang des ce-
lées.
Tous les sucs des fruits ne sont pas propres à former des
gelees ; il faut qu ils soient un peu mucilagineux comme
sont ceux de poires , de pommes , de verjus , de coings
de groseilles, d’abricots , etc.
Dans les animaux , ce sont les parties cartilagineuses et
solides qui rendent le plus de mucilage. Nous avons parlé
précédemment de la maniéré de détruire par le feu cette
substance contenue dans les os : nous parlerons dans un
moment des moyens de la séparer par l’intermede de l’eau ,
et de la conserver pour en former un médicament ali-
menteux.
Gelée de groseilles.
Groseilles égrenées,
Sucre concassé , .
ïb xv.
îb xi j.
On met les groseilles entières et le sucre concassé dans
nne bassine : on place le vaisseau sur le feu : et à mesure
que les groseilles rendent leur suc , le sucre se dissout : on
remue dans les commencements avec une écumoire afin
que la matière ne s’attache point au fond du vaisseau: on
522 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
fait bouillir ce mélangea petit feu , jusqu’à ce qiï’il y ait
environ un quart de 1 humidité d’évaporé , ou qu en met-
tant refroidir un peu de la liqueur sur une assiette , elle se
fige, et prenne Fapparence d’une colle ; alors on passe la
liqueur au travers d’un tamis , sans exprimer le marc : on
verse dans des pots la liqueur , tandis qu’elle est chaude :
lorsqi*ela gelée est prise et refroidie , on couvre les pots.
On prépare la gelée de cerises de la meme manière.
Remarques.
Vertus. La gelée de groseilles est plus employée dans les ali-
ments que dans la médecine; cependant on peut lui ac-
corder une vertu légèrement astringente et anti-putride , .
propre à arrêter les diarrhées.
On peut faire la gelée de groseilles avec le suc dépuré
du fruit , comme avec le fruit entier ; mais elle est plus
agréable lorsqu’elle est faite de cette derniere façon , à
cause de l’odeur du fruit qu’elle conserve davantage. QueR
ques personnes mettent beaucoup moins de sucre que
nous n’en prescrivons ; alors la gelée est âcre , d une sa-
veur de 10b , et d’une couleur rouge brune , pareeque le
suc du fruit se concentre trop. La gelée de groseilles ,
pour être belle , doit être d’une couleur rouge un peu
foncée , bien transparente , bien tremblante , et d une sa-
veur aigrelette agréable.
Gelée cle coings ou cotignaC:
2: Coings, Ibvjif.'
Sucre , îb vj.
On choisit des poires de coings qui ne soient pas an
dernier degré de leur maturité : on les essuie avec un linge
pour emporter le duvet cotonneux qui se trouve à leur
surface : on les coupe en quatre : ori sépare les pépins : on
fait cuire ce fruit dans une suffisante quantité d’eau : 011
passe la décoction avec expression : on y faii dissoudre le
sucre : on clavihe ce mélange avec quelques blancs d oeuf» ,
on fait évaporer la liqueur jusqu’à ce qu’elle forme une
gelée ; ce que l’on reconnoît de la maniéré que nous 1 avons
dite pour la gelée de groseilles.
1
ELEMENTS DE PHARMACIE. 52$
On prépare de la même maniéré la gelée de pommes ,
de poires, etc. ; on aromatise ces dernieres avec une once
d’eau de canelle, qu’on ajoute sur la fin de leur cuitte.
La gelée de coings est ordonnée pour arrêter le cours de Vertus,
ventre , le vomissement ; aider à la digestion , et pour for-
tifier l’estomac : cette gelée est astringente ; elle est agréa-
ble au goût.
Marmelade d abricots
£ Abricots, . fo xv.-
• Sucre fox.
On choisit des abricots bien mûrs : on les coupe en deux;
on en séparé les noyaux : on pese quinze livres de ce fruit :
d une autre part , on fait cuire le sucre à la plume : on
ajoute le huit : on remue ce mélange : on le fait bouillir à
petit feu pendant environ une heure et demie, ayant soin
de remuei sans discontinuer , sans quoi la confiture s’atta-
che facilement , et brûle au fond de la bassine. On con-
tinue de faire cuire cette marmelade jusqu’à ce qu’elle
ait acquis une consistance convenable 5 co ,que l’on re—
commit en en mettant un peu refroidir sur une assiette :
alom on ajoute les amandes qu’on a séparées des noyaux ,
et dont on a ote la peau : on coule dans des pots la con-
’ture ^ tandis qu elle est chaude , et on ne la couvre que
lorsqu’elle est entièrement refroidie. Cette quantité fournit
ordinairement dix-neuf livres six onces de marmelade.
La marmelade d’abricots est restaurante, cordiale etVvltus
pectorale : on en fait plus d usage comme aliment que ' '
comme médicament. 1
Marmelade de prunes de reine-claude.
Prunes de reine-claude, p, jj;
Sucre L a ij.
On prend des prunes de reine-claude bien mûres • on
en sépare les noyaux ; on en pese trois livres : d’une autre
part on lait cuire le sucre à la plume , et 011 ajoute le fruit
Ou fait cuire ce mélange à petit feu , et on fait pour lé
reste comme nous l’avons dit à l'égard de la marmelade
5 24 iLïÉMENTS DE PHARMACIE.
d’abricots , excepté seulement qu’on ne met pas les aman-
des des noyaux.
Des confitures seches.
' <■
Ou prépare en confitures seclies des fruits entiers , ou
seulement coupés par morceaux , des racines ou certai-
nes tiges et certaines écorces. Ces substances doivent être
tellement pénétrées par le sucre , qu’elles soient seclies et
presque friables. On n’observe aucune proportion de sucre
sur celles des ingrédients : il suffit de priver les substances
que l’on confit de toute leur humidité , par le moyen du
sucre cuit à la plume , de maniéré que celui qui reste dans
les substances , soit sec et privé lui-même de toute hu-
midité.
Sucre cuit à la plume.
On met dans une bassine deux livres de sucre avec une
livre d’eau : on fait chauffer ce mélange pour dissoudre le
sucre : on fait évaporer l’humidité, jusqu’à ce qu’en plon-
geant une cuiller dans ce syrop , et la secouant brusque-
ment, le sucre en s’échappant de la cuiller , se divise en
une espece de pellicule mince et légère , semblable à ces
toiles d’araignées qui voltigent dans l’air sur la fin de l’été.
On nomme sucre cuit à la petite plume ou perlé , celui
qui produit difficilement cet effet , et sucre cuit à la
grande plume , celui qui le produit facilement. On recon-
noît encore que le sucre est cuit à la plume , lorsqu’en en
prenant un peu dans une cuiller , et le faisant tomber d’un
peu haut , la derniere goutte se termine en un fil blanc
très délié , sec et cassant. Dans cet état , il est à la
grande plume; et lorsqu’il forme une petite goutte ronde
et brillante au bout de ce fil , c’est une marque qu’il est
cuit au perlé ou à la petite plume. Quelques personnes re-
eonnoissent encore la cuitte du sucre a la plume , en en
faisant tomber un peu dans un verre d eau froide : lors-
qu’il est cuit à son point , il se précipite au fond du vais-
seau sous la forme de globules qui sont secs et cassants.
On peut encore , si l’on veut , connoîtrela cuitte du su-
cre à la plume par le moyen du pese-liqueur : il suffit de
plonger cct instrument dajis le syrop, hors du leu, et
Eléments de pharmacie. *>25
aussitôt qu’il cesse de bouillir. JI donne trente-six degrés
lorsque le sucre est cuit à la petite plume, et trent-sept
lorsqu’il est cuit à la grande plume.
Le sucre cuit au caramel est le sucre cuit à la grande
plume, qu’on fait cuire encore davantage , et qu’on fait
rôtir légèrement : ce sucre a une couleur rousse comme
le sucre d’orge , parcequ’il a commencé à se brûler.
Tiges cl' angéliques confites.
On prend des tiges d’angélique qu’on a coupées de
longueur convenable : on les fait bouillir pendant un quart
d heure dans une suffisante quantité d’eau , pour empor-
ter une partie de la saveur : on enleve ces tiges avec une
écumoire : on les met égoutter sur un tamis de crin.
Les confiseurs nomment cette opération faire blanchir;
elle se fait, ou pour attendrir les substances , ou pour ôter
une partie de la saveur de celles qui en ont une trop forte,
comme 1 angélique.
Alors on lait cuire du sucre à la grande plume : on y
plonge les tiges d’angélique : on fait bouillir le tout jus-
qu à ce qu’elles aient perdu leur humidité : ce que l'on re-
connoit par la fermeté qu’elles acquièrent en bouillant dans
le sucre. On les enleve avec une écumoire : on les met re-
frouhr et égoutter sur des ardoises. Lorsque les tiges sont
suffisamment refroidies, on lés enferme dans des^boîtes ,
qu on tient dans un endroit chaud, afin que les tiges ne
se ramollissent point en attirant l’humidité de l’air.
L’angélique confite est cordiale , stomachique , céphali- y
que, apéritive, sudorifique, vulnéraire.
On prépare de la même maniéré toutes les confitures
seches , à l’exception cependant qu’on ne fait pas bouillir
auparavant les substances qui n’ont point de saveur trop
forte. On est obligé de passer les fruits mous et succulents
plusieurs fois dans le sucre, pareequ’ils sont plus difficiles
a être pénétrés. On met pour cela les fruits sortant du sucre
cuit à la plume , égoutter sur un tamis pendant un jour ou
deux : au bout de ce temps, on remarque qu’ils se sont ra-
mollis , pareeque l’humidité de l’intérieur liquéfie peu à
peu le sucre qui étoit à la surface. Lorsqu’ils sont en cet
état, on les plonge de nouveau dans le syrop qu’on a fait
recuire à la grande plume : on répété cette opération deux
526 i L i M E N T S DE T H A R M A C I E.
ou trois fois, et même davantage, à proportion que les
fruits sont gros et succulents, et jusqu’à ce que le sucre
qui recouvre leur surface ne se ramollisse plus; alors on les
serre clans des boîtes que l’on conserve dans un endroit
chaud.
Gelée de corne de <cerf.
Raclures de cornes de cerf, ib j\
Eau, ft> vj.
On met ces deux substances dans une marmite d’étain ?
qui puisse fermer assez exactement pour qu’il ne se fasse
que peu ou point d’évaporation : on fait bouillir ce mé-
lange à petit feu pendant six heures ; alors on passe la
décoction tandis qu’elle est chaude , au travers d’un tamis
de crin : on ajoute a cette liqueur ,
Vin blanc , îb (!•'
Sucre , K> j.
On clarifie le tout avec un blanc d’œuf, et vingt-quatre
grains de crème de tartre. Lorsque la liqueur est parfaite-
ment claire , on la coule toute bouillante au travers d’un
blanchet , sur lequel on a mis auparavant ,
Canelle en poudre grossière, Z R*
Esprit de citrons , Z hj.
Alors on distribue la liqueur coulée dans plusieurs petits
pots i elle prend , en se refroidissant, la consistance d uns
gelée bien tremblante.
Remarques.’
Cette gelée ne peut se conserver qu’un jour dans les
chaleurs de l’été , et deux ou trois jours tout au plus dans
les froids de l’hiver. Lorsqu’elle se gâte , il se forme des
taches blanches livides à sa surface , qui gagnent promp-
tement le fond des pots : il se dégage alors une grande
quantité d’air ; elle se liquéfie , devient mousseuse , et
elle exhale une odeur putride très désagréable.
On prépare de la même maniéré la gelée de viperes ;
la gelée de viande • on retranche le sucre , si on le ju£®
à propos.
^LJÉMENTS DE PHARMACII.'
'Ces gelées sont restaurantes , nourrissantes : celle de Vertu*
corne de cerf est légèrement astringente et adoucissante :
on la donne dans les cours de ventre : on en fait prendre
à la cuiller. Ou peut dessécher ces gelées entièrement pour
pouvoir les mieux conserver.; c’est ce qui forme ce que
l’on nomme iciblelLes de bouillon , dont nous parlerons
dans un instant.
On échauffe un mortier de marbre avec de l’eau bouiU
laute : d’une autre part, on fait liquéfier au bain-marie la
gelée de corne de cerf : on pile les amandes douces et les
zestes de citrons dans le mortier échauffé, avec un pilon
de bois : on fait un lait d’amandes avec la gelée de corne»
de cerf qu’on emploie en place d’eau : on ajoute sur la fin
l’eau de fleurs d’oranges et l’esprit de citrons: on passe le
tout au travers d’une étamine propre : on expose le vaisseau
dans un endroit Irais : ce mélange prend la consistance
gélatineuse , mais blanche et opaque , à cause de l’émul-
sion. Cette espece de gelée est plutôt un mets très agréa-
ble , qu’un médicament. On lui a donné le nom de blanc
manger, à cause de sa couleur blanche, et de ce que ce
mélange est agréable à manger.
Bouillons secs pour la campagne , ou tablettes de bouillon .J
Pieds de veau , . 7 ; n°.iv.
Cuisse de bœuf, . . . p,
Rouelle de veau, ib iij.
Gigot de mouton ....fox.
On fait cuire ces viandes à petit feu dans une suffisante
quantité d’eau , et on les écume comme à l’ordinaire : on
passe le bouillon avec expression : on fait bouillir la
yiande une seconde fois dans de nouvelle eau : on passe
Blanc manger.
Gelée de corne de cerf, . .
Sucre
Amandes douces écorcées , .
Eau de fleurs d’oranges , .
Esprit de citrons,
Zestes de citrons récents ,
?• • •
vuj-J
528 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
de nouveau : on réunit les liqueurs 5 011 les laisse îcfroidii?
pour en séparer exactement la graisse : on clarifie le bouil-
lon avec cinq ou six blancs d’œufs : on passe la liqueur au
travers d’un blanchet , et on la fait évaporer au bain-^ia-
rie, jusqu’à consistance de pâte très épaisse. Alors on
l’ôte du vaisseau : on l’étend un peu mince sur une pierre
unie : on la coupe par tablettes, de la grandeur qu’on juge
à prooos : on achève de les sécher au bain-marie , ou dans
une étuve } jusqu’à ce qu’elles soient parfaitement seches
et cassantes; alors 011 les enferme dans des bouteilles de
verre qu’on bouche exactement avec du liege. f
Ces tablettes peuvent se conserver quatre ou cinq années
en bon état, pourvu quelles soient enfermées bien sèche-
ment , comme nous venons de le dire. On peut , si 011
veut faire entrer dans leur composition des volailles , clés
racines légumineuses et des aromates , comme quelques
clous de girolle , ou de la canelle. La plupart des tablettes
de viande que l’on débite , sont faites avec de la gelee de
corne de cerf préparée sans sucre : elles peuvent etre aussi
nourrissantes que celles de viandes; mais elles sont moins
agréables au goût.
Lorsqu’on veut se servir de ces tablettes , on en met
la quantité que l’on veut, comme une demi- once , dans un
grand verre d’eau bouillante : on couvre le vaisseau, et on
le tient sur les cendres chaudes pendant environ un quart
d’heure, ou jusqu’à ce que ces tablettes soient enUereuieut
dissoutes; ce qui forme un excellent bouillon : 011 lui
aj°J’ai remarqué que, lorsqu’on met du sel en formant les
tablettes , il attire l’humidité de l’air, et il empêche qu on
ne puisse les conserver aussi facilement qu on le desue.
il vaut mieux mettre le sel dans chaque bouillon a mesure
qu’on le prépare.
Tablettes de hochiac , ou colle de peau d'une.
Les tablettes de hockiac , qu’on prépare à la / Chine, et
nue l’on connoît en France sous le nom de colle de peau
h âne , sont des tablettes faites avec des substances ann.
Vertus, les. On leur attribue la vertu de consolider la.
de la poitrine. On fait prendre ce remede dans la
F1356- nie, les crachements de sang. La dose est c \ ^ ^
ÉLÉMENTS DK HIARMACIEÎ 52Ç>
gros Jusqu’à deux gros. On la fait dissoudre dans quelques
cuillerées de bouillon onde thé : ou peut encore la laisser
se dissoudre dans la bouche, comme ou le lait à l’égard
du suc de réglisse. On prend deux prises de ce remede par
jour, une le malin à jeun, et l’autre le soir en sc cou-
chant*
Des conserves.
Ce que l’on connoil sous le nom de conserves , sont des
éîcctuaires simples , faits avec, la pulpe ou la poudre d’une
substance, et suflisante quantité de sucre. Les conserves
ont été imaginées ahn de conserver la vertu des substances.
Il y a deux especes de conserves , les molles et les solides.
Ces dernieres portent les noms de pastilles , de rotules , de
tablettes , etc. Nous en parlerons à l'article des électuaircs
solides.
Des conserves molles .
Les conserves molles sont des médicaments qui servent
souvent d’excipients pour incorporer d’autres médica-
ments : On les prépare avec des matières végétales ré-
duites en pulpes , qu’on mêle avec du sucre. Ces pulpes
sont tirées de substances récentes , ou bien ce sont des
poudres qu’on réduit en forme de pulpe , en les humec-
tant avec de l’eau.
Les* anciens pensoient que le suc , en absorbant rhu-
midité des ingrédients, avoit la propriété de les conser-
ver dans toute leur bonté , et que la fermentation, que les
conserves molles éprouvent quelque temps après qu’elles
sont faites , sert à diviser et à unir avec le sucre les parties
essentielles des végétaux qui tendent à se dissiper.
Cette remarque n’est pas exacte : presque toutes les
conserves molles ne peuvent se garder plus d’un mois en
bon état : plusieurs ne peuvent se faire qu’une fois l’an-
née ; cependant on les emploie continuellement ou seu-
les comme médicaments , ou comme e*tipients , pou£
former des bols et des pilules.
Les conserves décrites dans les dispensaires sont faites
avec des feuilles, des fleurs ou des racines. Les nues sont
seulement pilées long- temps avec le sucre , et palpées
avant ou après que le suern y a été mêlé: les autres se
font en délayant les pulpes de ces substances dans d^
53© ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
sucre cuit à la plume, landis'qu’il est chaud et liquide ;
mais ces médicaments ne peuvent se conserver pendant
mie année , pareequ’ils contiennent le mucilage des in-
grédients, leur parenchyme le plus tendre , et une certaine
quantité d’humidité , qui facilitent la fermentation de ces
substances qui y sont très disposées. Le sucre , dans ces
conserves , entre en fermentation plus facilement que lors-
qu’il est seul, à raison des matières mucïlagineuses. fer-
mentescibles avec lesquelles il se trouve allié , et qui ac-
célèrent leur défectuosité. Ces phénomènes n’arrivent pas
avec la même facilité aux syrops qui ont été bien clarifiés
et débarrassés du parenchyme des substances. La plupart
des conserves faites suivant la méthode ordinaire , per-
dent en fermentant , clans l'espace de quelques jours ,
leur couleur, leur odeur , et leur saveur : elles changent
totalement de nature : elles acquièrent d’abord une odeur
vineuse : deviennent aigres , gonflées et remplies d air. Quel-
que temps après qu’elles ont été dans cet état , elles s abais-
sent; l’humidité s’évapore en partie au travers des papiers
qui couvrent les pots; les conserves candissent en-dessous ,
tandis qu’il se forme à leur surface une moisissure plus ou
moins forte. Tous ces effets se passent en général dans
l’espace de quatre mois , ou environ : quelques unes ,
comme la conserve de violettes , éprouvent ces change-
ments plus rapidement, tandis que d’autres sont un peu
plus long-temps a s altérer.
On penserait peut-être, qu’en privant ccs conserves
d’une certaine quantité d’humidité , on éviterait tous ces
inconvénients ; mais j’ai remarqué que cela n’est pas suifi-
sant pour y remédier entièrement. Je n’ai trouve rien de
plus efficace que le moyen que je vais proposer ; ]e pense
cu’il doit conserver bien mieux les vertus des végétaux , et
qu’il tend à perfectionner ce genre de médicament qui
avoit absolument besoin de l’être : le voici.
On fait séclier les plantes ou les parties des plantes avec
lesquelles on veut former des conserves : on les réduit en
poudre , et on les serre dans des bouteilles bien bouchées,
comme nous l’avons indiqué précédemment. Mais comme
toutes les plantes ne diminuent pas également pendantleur
dessiccation, il convient del.es peser avant et apres , ahn
d’en tenir note pour déterminer les proportions de sucre
qu’on doit mêler avec les poudres de ces substances. Voila
Eléments pi pharmacie^* 53 t
en général le plan de réforme que je propose sur les con-
les malades , que commode pour les Médecins Duis
peuvent ,’à leur gré diminuer ou augmenter l’àcüvXe'
médicaments , en changeant , suivant )es circon àncea
fa proportions des ingrédients sur celles du sucre ou
pré'sem.0 PeUVem e P“ ks méthode* -«‘«Ses jusqu1*
Peut-être m’objectera-t-on que les fleurs aromatiques •
coinmesoiit celles de sauge , de romarin , etc. per ?"nt ’
pendant leurdessiccatlon , une très grande quantiSde leurt
principes volatils , et que la poudre de ces substances fera
ces plantes^ CS m°lnS 1Ue les *-» récentes d"
A cela je répondrai qu’en faisant attention à ce qui vient
cl être dit sur le peu de durée des conserves 7,7 '
raison des poudres laites avec soin ’ ompa-
précaution ,'il sera facile de s^t 7m’, t fZTeZ’T
redle objection : d’ailleurs une conserve^ P duaeP*
perd plus de principes volatils en deux heures"”1161*16 ’
fleur pendant douze heures en se séchant • et In ’ qU Un®
fleur est réduite en poudre et e nt i °2s4Lie cette
teille, elle peut se {**■
comme je l’ai observé sur tous fa végétaux n I ’011tlat>
j’ai conservés de cette maniéré. ° dora,lts (lue
Joiei un état de la diminution de poids m,v,
differentes substances végétales pend-mté ? P™-™111
prises fraîches , toutes a°u tl ’
Fleurs de bourrache se sont réduites à . Zi r*
buglosc à ë \
pavot rouge à ÿ l'
. camomille romaine à .
genêt à ; ; ; ; fw
matricaire à x ?•*
millepertuis à ' Z ë \m
muguet à § ? J
nénuphar à î h
billets rouges à ..***’* § - ‘
romarin à ÿ V*
roses rouges à x~*iVm
sauge a . . ù y 3 J) -
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532 £ X i M I N T S © E PHARMACIE.
Fleurs (le tilleul a ^ q :> v* ,
violettes à 3 1* .
Sommités d’absinthe a • • • • • 3 j. 3 YJ-
de gallium luteum à . . $ ij B*
Rossolis à • • ' • 5 j •
Racines d’énula campana a • • • 5 j B*
Feuilles de sanicle à 3 h 3 VH
d’euphraise à . fl.B*
Racines de saxifrage à 3 flj a H;
1 Feuilles de pervenche à ..... | i]3 vqB*
Sommités de petite centaurée à . • |
Feuilles de bugle à ...,
Fleurs de souci à . 5 1 3 “J*
Sommités de scordium a • • • • » ^ j-p v' ..
Eponge de cyno>rrhodon à . . . . 3 iij 3 vlj*
Cette table , qui représente le poids réel des substance»
qui composent les conserves , démontre , i°. qu on em-
ploie ordinairement une trop grande quantité de sucre
relativement à celle des ingrédients ; a°. que les conserves
des fleurs et des sommités des plantes devraient etre do-
sées inégalement , au lieu qu’on les dose toutes egale-
ment , puisqu’on prescrit une livre de sucre sur une de-
mi-livre de chacun de ces végétaux récents ; quoique ,
comme nous venons de le faire observer , ils ne diminuent
pas dans les mêmes proportions en se séchant. Quand
même on voudrait les faire suivant l’ancien usage, il faudrait,
ce me semble , doubler la dose de celles qui diminuent si
considérablement , telles que les fleurs de violettes, celles
de bourrache, de buglose, de coquelicot , de muguet , de
nénuphar , etc. qui toutes perdent près de sept huitièmes
en se séchant , tandis que d'autres fleurs et sommités 11e
diminuent que d’environ un quart , comme sont les Heurs
de tilleul. Suivant ce qui vient d’être dit , la conserve
d’énula campana, faite suivant l’usage ordinaire , contient
environ une once et demie de cette racine sur deux livres
de sucre : or -, ces disproportions me paraissent menter
attention. . , 1 • ,,
Les conserves liquides de roses se gardent très bien
pendant l'année , pareeque ces fleurs sont peu mucilagi-
ne uses : celle qui est faite avec les roses en poudre peut
se faire dans toutes les saisons. Peut-être sci oit-on <■ repose
{lÉM INTS DE pharmacie'. 535 •
à croire qu’on pourroit , à l'imitation de cette dernîere
préparer toutes les autres de la même maniéré : mais j’ai
remarqué le contraire , parceque la plupart des autres
substances végétales contiennent plus de mucilage , et sont
plus disposées à la fermentation que les roses de Provins.
Ce mucilage contenu dans les végétaux desséchés reprend
toutes ses propriétés fermentescibles , lorsqu’il se trouva
délayé dans de Peau. Ainsi je ne connois pas de meilleur
moyen pour remédier à tous ces inconvénients , que celui
que je propose ; ou celui de réduire toutes les conserves
en tablettes.
Il y a des conserves qui ne peuvent se faire suivant notre
nouvelle méthode , telles que celles de cochléaria 7
<le beccabunga , et d’autres plantes de cette nature , parce-
quc leur principale vertu réside dans leurs sucs et dans
leurs principes volatils ; mais comme ou a la facilité de se
procurer la plupart de ces plantes dans toutes les saisons
de P année , il convient de faire les conserves à mesure que
l’on en a besoin , comme nous le dirons dans un instant.
La conserve de cynorrhodon ne doit pas non plus entrer
dans ce plan de réforme , parcequ’elle a l’avantage de se
garder en non état toute l’année , et même plus long-
temps. Voici un modèle de conserve faite par la méthode
que nous proposons.
Conserve de fleurs de bourraches
^ Fleurs de bourraches séchces et pulvérisées, J f.1
Sucre pulvérisé 5 iv.
Eau, q s ou 5 iijw
On mêle le tout dans un mortier de marbre avec un
pilon de bois pour iormer une sorte d’opiat.
De la même maniéré on peut préparer les conserves de.
flei irs de buglose , de pavot rouge , d’hvpéricum , de mu-
guet et de toutes les fleurs et plantes altérantes , qui di-
minuent à-peu-près de la même quantité pendant leur
dessiccation.
Remarques.
Les feuilles , fleurs et racines qui perdent moins pendant
leur exsiccation , peuvent s’employer en moindre dose T
Li iijr
53 4 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
en observant toujours de faire entrer dans chaque conserve
l’eau distillée de lâ même plante , lorsqu’elle est aroma-
tique ; par ce moyen on a des conserves plus fraîches et
plus efficaces , et en même temps moins dégoûtantes ,
puisqu’elles se trouvent dépouillées dç toutes les saveurs
étrangères qu’elles acquièrent par la fermentation.
On peut , si l’on veut , pour une plus grande commo-
dité , mêler le sucre en poudre avec les poudres de ces
végétaux , et conserver ces mélanges bien secs dans des
bouteilles bien bouchées : alors on forme , à mesure que
l’on en a besoin , autant de conserves que l’on veut , en
délayant ces poudres avec une suffisante quantité d’eau
distillée de la même plante , ou avec de l’eau ordinaire ,
lorsque c’est la conserve d’une plante inodore ; pareeque
les eaux distillées de ces dernieres , comme nous l’avons
dit , sont sans vertus , et que d’ailleurs elles communi-
queraient à ces conserves des saveurs empyreutna tiques
désagréables.
Conserve de roses cjiûon peut préparer en tout temps .
^ Roses de Provins séchées et pulvérisées , 5 iij.
Eau rose, ^viij.
Sucre, ibj h*
On met dans un vaisseau convenable la poudre de roses :
on la délaie avec 1 eau rose : on laisse macérer ce mélange
à froid pendant cinq ou six heures : il prend la consistance
d’une pulpe : alors on fait cuire le sucre à la plume, comme
nous 1 avons dit précédemment : ou délaie avec un bistor-
tier la pulpe de rose dans le sucre tandis qu’il est chaud et
encore liquide : ou fait chauffer un peu ce mélange , afin
que le sucre pénétré bien la pulpe : 011 met la conserve
dans un pot , et on la garde pour l’usage.
.Quelques personnes avivent la couleur de cette conserve
* en y ajoutant un peu d’esprit d,e vitriol : mais cette méthode
est" blâmable pour les raisons que nous avons dites en
parlant du miel rosat.
Vertus. Cette conserve est légèrement astringente. On I a donne
pour arrêter le cours de ventre et le vomissement : elle
lortilie le cœur et l’estomac : elle aide la digestion. Le plus
souvent celte conserve est l’excipient d autres méâica.
monts , principalement des bols et des pilules.
535
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Conserve de cynorrhodon.
Pulpe de cynorrhodon, Jb j.
Sucre, . . lt> j fi.
On amasse , dans la saison , des fruits de cynorrhodon
bien mûrs : on les coupe en deux : on sépare exactement
le pédicule , le haut du calice , les graines et le duvet cj ni
se trouvent dans l’intérieur : on les arrose avec un peu de
vin rouge : on couvre le vaisseau : on laisse maCférer ce mé-
lange dans un endroit frais pendant vingt-quatre heures ,
ou jusqu’à ce que le fruit soit suffisamment ramolli : alors
on le pile légèrement dans un mortier de marbre , avec un
pilon de bois : on tire la pulpe par le moyen d’un tamis de
evin , comme nous l’avons dit en son lieu : il reste l’écorc®
dure et ligneuse du fruit , qu’on rejette comme inutile.
( C est afin de ne la point réduire on pulpe , que nous
avons recommandé de piler légèrement ce fruit. ) Lors-
qu on a suliisamment de cette pulpe , ou fait cuire le sucre
à la plume , et l’on y délaie la pulpe : on fait cnaufièr le
mélange un instant ; et on le coule dans un pot pour
le conserver. On en a deux livres et demie.
La conserve de cynorrhodon arrête le cours de ventre :
elle est diurétique : on s’en sert pour la gravelle , et dans
les coliques néphrétiques. La dose est depuis un gros jus-
qu’à une once. D
Conserve de cochlcaria.
Feuilies de cochléaria récentes,
Sucre,
5 JL
5 vj.
On pile ensemble ces deux substances dans un mortiei
de maibre , avec un pilon de bois , jusqu’à ce que la
plante soit réduite en pulpe : alors ou passe cette conserve
mi tra\ers d un tamis de crin , de la même maniéré qu’on
le fait à 1 égard des pulpes. Cette conserve ne peut se
garder que quelques jours en bon état : c’est pourquoi on
ne doit la préparer qu’à mesure que l’on en a besoin , et
toujours sans le secours de la chaleur. On ne doit employer
que les feuilles et l’extrémité des petites tiges tendres , et
rejeter les grosses, parceqa’elles sont trop ligneuses et de
mômdre vertu.
Vertus.
Dose.,
L 1 iy
Vertus.
Dus*.
536 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
La conserve de cochléaria çonvient dans les affections
scorbutiques : elle levé les obstructions : elle excite i urine.
La dose est depuis un gros jusqu’à six.
Des poudres composées.
Les poudres composées sont des mélangés de différents
ingrédients pulvérisés ensemble , ou pulvérisés séparément ,
puis mêlés. Elles font la base des électuaires , des conlec-
îions et opiats dont nous parlerons bientôt.
On nomme assez ordinairement especes , des pou-
dres composées qui tiennent tous les ingrédients d’un
clectuaire. rr • i
On doit éviter de faire entrer dans les pouures ollicina.es
des sels akalis fixes , comme le sel de tartre , le sel d ab-
sinthe , etc. , pareeque ces sels attirent 1 humidité de 1 air ,
laquelle fait gâter les poudres. .
Silvius établit un ordre pour la pulvérisation des sub-
stances qui doivent former une poudre composée : cet
ordre paroît très bon au premier abord : c’est celui qu on
a suivi jusqu’à présent ; il suppose une poudre composée ,
dans laquelle on fait entrer des bois durs , des racines . î-
gneuses , des plantes entières , des feuilles de piaules , des
semences seches , des gommes , des résinés , etc. recom
anande de piler d’abord les substances ouïes , et c ajourer
successivement celles qui sont de moins en moins < i 1 1 es
u réduire en poudre ; de mettre avec ces dermeres les
substances visqueuses , telles que sont certaines go mines -
lésines , afin de mieux absorber leur viscosité , et cl at-
tendre que les premières substances mises dans e moi îer
soient pulvérisées en grande partie ayant d en ajouter de
nouvelles , afin que la poudre composée se trouve toujours
mêlée des mêmes ingrédients dans les memes proportions.
Enfin il recommande d’ôter les écorces des semences hui-
leuscs ci de les piler à part , afin que l'huile n'empeche pas
les autres substances de passer au travers du tenus. J!
recommande aussi de 'ajouter ces semences «u^udre.
ou'à mesure qu’on a besoin des poudres , a moins qu on
«“ait occasion do les renouvelle.- souvent; parecqu il a
remarqué qu’elles ne peuvent se garder un mois en bon
état : Unifie de ces semences se rancit, et commumque
aux poudres de mauvaises oaqnrsctde nnauvaisesqua. -
Silvius recommande encore de ne jamais pi
ÏlÉMF. NTS HE PHARMACIE. 53/
substances végétales et animales les matières pierreuses et
métalliques , mais de les broyer à part et de les mêler à la
poudre après qu’elle est faite , pareeque , comme le remar-
que fort bien cet auteur , ces substances se pulvériseraient
trop grossièrement : elles ressembleraient à du sable qu’on
aurait mêlé dans ces poudres.
Nous ferons plusieurs remarques sur ces réglés établies
par Silvius , et adoptées par quelques personnes sans aucune
restriction.
i°. Parla méthode de Silvius , tous les ingrédients d’une
poudre composée se pilcnL en même temps : la première
portion de poudre se trouve mêlée avec la derniere. Or
nous avons fait observer , en parlant des poudres simples ,
qu’il y a des substances , comme la plupart des feuilles ,
dont la première portion de poudre est meilleure que celle
qui vient après , tandis qu’au contraire il y en a d’autres
dont les dernières portions sont beaucoup plus efficaces :
tels sont le quinquina , le jalap, la racine de turbith , etc.
Par cette méthode , toutes ces différentes portions de
poudre sont confondues avec les autres substances qui se
pulvérisent en même temps.
2°. Parmi un certain nombre de substances qu'on pul-
vérise ensemble , il s’en trouve toujours quelques unes qui
sont plus légères , qui s’élevant hors du mortier , et qui
voltigent dans Pair en pure perte. Les ingrédients de la
poudre restante ne se trouvent plus alors dans les mêmes
proportions qu’on les y avoit fait entrer d’abord ; d ou il
résulte que cet ordre est défectueux à bien des égards.
Pour remédier à ions ces inconvénients , nous croyons
qu’il vaut infiniment mieux piler et pulvériser chacune
séparément toutes les substances qui entrent dans une
poudre composée , les mêler ensuite dans un mortier , et
les passer au travers d’un tamis , afin de rendre le mélange
plus parlait.
On m’objectera peut-être qu’il est nécessaire de
faire entrer dans les poudres composées des résinés , des
gommes-résines et des semences huileuses , qu’on 11e
peut pulvériser lorsqu’elles sont seules. En examinant les
différents exemples des poudres composées , dont nous
allons parler , nous donnerons les moyens de surmonter
ces difficultés ; ils serviront de réponse à cette objection*
538
Eléments d b pharmacie.
Poudre and- spasmodique.
^ Gui de chêne , . . . J j h*
Racines de valériane sauvage ,
dictame,
pivoine ,
Ongle d’élan,
Cinabre
Semences d’atriplex
Corail rouge préparé ,
Succin préparé ,
» lia. . . j p.
Corne de cerf préparée à l’eau , .
Castor ,
S
• • • • 9j.
Semences de pivoine , . . . ,
.... 5 h,
On met la semence de pivoine dans un mortier : on
frappe légèrement dessus pour casser l’écorce seulement :
on sépare les amandes huileuses d’avec les fragments d’é-
corces , qu’on jette comme inutiles. O11 pile ces amandes
dans un mortier de marbre avec un pilon de bois ; lors-
qu’elles sont suffisamment pilées et réduites en pâte , on
ajoute le corail rouge et le succin , qui ont été préparés
sur le porphyre , comme nous l’avons dit en son lieu :
ensuite on ajoute les autres substances qu’on a pulvérisées
chacune séparément : on mêle ces poudres le plus exacte-
ment qu’il est possible , et on les passe au travers d’un tamis
de soie médiocrement serrée : on enferme la poudre dans
une bouteille qui bouche bien , et on la garde pour l’usage.
La semence d’atriplex est farineuse : elle se pulvérise
facilement seule. Par cette méthode , les ingrédients qui
composent cette poudre s’y trouvent exactement dans les
proportions prescrites ; et l’on peut , en pulvérisant les
substances séparément , faire un choix de la première ou
deladerniere portion depoudrequ’onsait être la meilleure ,
pour l'employer dans les poudres composées. Comme la
semence de pivoine contient beaucoup d’huile grasse
expressive , qui se rancit , on peut , si 1 on veut , la
supprimer , pour ne la mettre qu à mesure qu oh en a
besoin
Vertus Cette poudre convient dans les spasmes , dans les
convulsions et les maladies vaporeuses : elle est hys-
térique , tonique et astringente j elle convient encoie
Il^mentj de pharmacie. 53^'
dans P épilepsie. La dose est depuis un scrupule jusqu’à Dose-
un gros. ; 1
Poudre de guette te.
2-' Gui de chêne ,
Racines de dictamé, f w
pivoine, /' uu 5 R*
Semences de pivoine, j
Semences d’atriplex, v __
Corail rouge préparé, f au X b*
Ongle d’élan, %
On mêle toutes ces substances , qu’on a pulvérisées
chacune séparément , et on forme du tout une poudre
comme la précédente.
On donne la poudre de guttete dans des maladies Vertu,
vaporeuses et de nerls : on la fait prendre aux enfants
pour appaiser les convulsions épileptiques , et celles qui
sont occasionnées par la pousse des dents. La dose pour Dos.
les enfants est depuis deux grains jusqu’à un scrupule ; et
poui les adultes, depuis celte dernieie dose jusqu’à un
gros et demi. 1
Remarques.
On fait quelquefois entrer des feuilles d’or et d’argent
dans les poudres anti-spasmodiques et de guttete ; mais
ce n est que comme ornement : ces métaux parfaits n’ont
aucune vertu médicinale , tant qu’ils sont sous le brillant
métallique. Lorsqu’on les fait entrer dans ces poudres on
les ajoute après que le mélange est fait , on se contente
(le déchiqueter ces feuilles , et on les mêle grossièrement
avec une spatule , afin de ne les point réduire en poudre
.» parcequ’ii faut qu’elles soient très apparentes. Mais
ceci ne se pratique plus.
Poudre d'or de Zel.
dr Cinabre artificiel préparé ^ ;
d antimoine préparé, . . . . % fi.
Sucre candi pulvérisé ..... * ;;
Ambre gris, ) IJ ' 5
Huile essentielle de candie, $ aa% * 5 J-
54 o éléments de pharmacie.
On broie ensemble , sur un porphyre , les deux espcceS
de cinabre et le sucre : lorsque ces matières sont sulfisam-
ment broyées et mêlées , on pulvérise l’ambre gris dans un
mortier ; et pour faciliter sa pulvérisation , on ajoute un
peu de la poudre que l’on vient de broyer : lorsqu'il est
suffisamment divisé, on ajoute le reste de la poudre et
l’iiuile essentielle de canelle , qu’on met goutte à goutte .
on fait du tout un mélange exact , et on le conserve uan^
un flacon qui bouche bien.
Vertus. cette poudre est stomachique ; elle convient dans les
foiblesses, les vapeurs , les palpitations de cœur , les co-
liques, les indigestions , pour l’épilepsie : on la dit propre
Dose, à réparer les forces des vieillards : elle est sudorifique. La
dose est depuis six grains jusqu’à un scrupule.
Remarques.
Cette poudre a une apparence grossière , comme si elle
avoit été mal pulvérisée , à raison de l’huile essentielle de
canelle qui pelotonne le sucre -, ce qui est assez mdillerent.
On fait entrer dans cette poudre du cinabre d anti-
moine : je pense que, lorqu’il est bien préparé il ne con-
tient rien qui soit différent du cinabre ordinaire : il est
d’une couleur brune , lorsqu’il n’est pas suffisamment
purifié par la sublimation : il est en tout semblable au
cinabre ordinaire , lorsqu’il a été sublimé convenablement.’
Plusieurs Pharmacopées prescrivent dans certaines com-
positions de Pharmacie du cinabre naturel -, mais on doit
éviter de l’employer , quelque pur qu’il paroisse, parce-
qu'il arrive souvent que le mercure , dans ces sortes de
cinabre , est minéralisé en même temps par le soutire et
par l’arsenic. Il est plus sûr d’employer du cinabre ar-
tificiel.
Poudre diaLragCLCCinlhe froide.
w *
^ Gomme adragant, . - - • • • : : ; * * 3 1*
arabique , X*
Amidon, I ^ ,
Sucre , : . . o } IL,
-Réglisse , 7 _ - w • , •
Quatre grandes semences froides , Ç aa- * ^ L
Semences de pavot blanc ? J*
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 54 1'
On réduit en pâte dans un mortier les quatre semences
froides et la semence de pavot 'blanc : on ajoute les au-
tres substances qu’on a pulvérisées auparavant chacune
séparément : 011 forme du tout une poudre qu’on passe au
travers d’un tamis , jafin que le mélange soit plus exact.
Cette poudre est adoucissante et astringente : on la ^ertus'
donne dans les maladies de poitrine et les crachements de
sang, les inflammations et la pituite. La dose est depuis Dü,c’
six grains jusqu’à un gros.
Remarques.’
On ne doit préparer qu’une petite quantité de cette
poudre à la fois , afin de la renouvelle!' souvent, parce-
que l’huile des semences se rancit quelque temps après que
la poudre est faite : elle produit alors plus de mal que
de bien : elle est âcre , et occasionne des inflammations
dans la gorge.
Poudre d'iris composée .■
Iris de Florence pulvérisée , -v
Poudre diatragacanthe froide, L âct. : T r ^
Sucre candi , \
Mêlez , et faites du tout une poudre suivant l’art.'
Cette poudreest pectorale , adoucissante, incisive , pro- vertun
pre a diviser et à évacuer la pituite : on la fait prendre
aussi dans 1 asthme. La dose est depuis douze grains jus- Dose.:
qu à un demi-gros ou deux scrupules.
Poudre tempérante de Stahl:
21 Tartre vitriolé , ? _ 1
Nitre pulvérisé , S aa‘ * * : • * r • ? «3
Cinabre préparé , . : ï ï : : ; 2 • -, ¥ jj *
On mêle ces trois substances sur un porphyre.
O11 donne cette poudre dans les inflammations de la Vertu»/
gorge , dans les chaleurs d’entrailles , dans les fievres ar-
dentes et dans les rétentions d’urine. Stahl la recommande
pour calmer les commotions vives du sang , qui sont ac-
compagnées de chaleurs , d’élancements ; de pulsations;
542 ^ Éléments df. pharmacie;
battements de cœur , palpitations : elle convient an*
Dose personnes vaporeuses. La dose est depuis six grains jus-
qu’à un scrupule ; mais la dose la plus ordinaire est de
douze grains.
Sucre vermifuge *
fl AEthiops minéral préparé par le feu , ; . " ij.
Mercure crud, 5 dj.
Sucre en poudre ^ vij.
On triture le mercure avec l’æthîops pour l’éteindre ï
lorsqu’il l’est parfaitement , on ajoute le sucre
mêle très exactement : on conserve celte poudre dans une
bouteille.
Vertus/ Ce sucre convient dans les maladies vermineuses ; on en
Dose, donne deux fois par jour à la dose de six grains jusqu’à
vingt-quatre , enveloppé dans un peu de confiture pour
former un bol.
Remarques.
011 le
Quelques dispensaires prescrivent un sucre vermifuge
fait avec du sucre et du mercure coulant , en recommandant
de triturer .ces deux substances jusqu’à ce que le mercure
soit éteint; mais cela est absolument impossible ; le mer-
cure reste coulant et le sucre blanc. Si on ajoute de l’eau
pour faciliter l’extinction , le mercure se divise un peu
et se rassemble à mesure que l’eau s’évapore. J’ai trituré
un pareil mélange pendant plus de quinze jours sans pou-
voir éteindre le mercure; mais par l’intermede de l’ælhiops
que nous prescrivons , le mercure s’éteint lort bien.
Poudre contre les vers.
fl Coralline préparée ,
Semèn -contra ,
Semences d’absinthe ,
de tanaisie ,
pourpier,
ci tron ,
Feuilles de scordium ,
séné ,
Rhubarbe ,
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 5/fî
Toutes ces substances peuvent se réduire en poudre
fme, chacune séparément, à l’exception de la semence de
citron : on doit la monder de son écorce ligneuse , et en-
suite on la réduit en pâte dans un mortier ? on ajoute les
autres poudres , et on forme du tout une poudre comme
les précédentes que l’on repasse au travers d’un tamis
Cette poudre tue les vers, et les évacue d’une maniéré™-
douce et sans fatiguer. La dose est de six grains pour^”8'
les enfants , et depuis «et te dose jusqu’à un gros pcfur les'.00**'
Poudre diarrhodon.
^ Roses de Provins ,
Santal citrin, > __
rouge , f aa
Semences de fenouil
basilic ,
scarole ,
pourpier,
plantain ,
Gomme arabique,
Ivoire calciné ,
Mastic en larmes >
Semences de berberis ,
Canellc,
Loi d’Arménie préparé ,
Terre sigillée préparée ,
Perles fines préparées ,
ôj R.
o R.
Ou forme de toutes ces substances une poudre de I*
^ « 1- perles Æ
-te
h dose°«t "epuï douze ^5^» ^CheS*
H4
Éléments de PHARMACIA
Poudre des trois scintcius c\
*2£ Santal citriii , Y
ronge ,
blanc ,
w * * 4
ô UJ‘
au. .
Rosés de provins , 3
Rhubarbe ,
Ivoire calciné ?
Réglisse ,
On mêle toutes ces substances qui ont été réduites en
poudre, chacune séparément, et on tonne du tou ,
poudre : l’ivoire calciné doit être auparavant biose sur le
}1°ün estime cette poudre cordiale , stomachique et he-
Vcr,US’ padqu* pour lever les obstructions de la rate e pou
réparer les forces après de grandes maladies. La dose -
DoSC* depuis douze grains jusqu’à un gros.
Poudre de la comtesse de Kent , ou poudre de serres
d'écrevisses de mer.
or La partie noire des pinces d’écrevisses de mei , 3UJ*
^ Yeux d’écrevisses préparés , i
Corail rouge préparé ; ( ô£. 4 . . f j.’
Succin préparé , V
Corne de cerf préparée a 1 eau , J
Vipères , 7 -- * - ' r r
Perles préparées , ç àa . . ^
Bézoar oriental, 3
On broie toutes les substances absorbantes , chacune
séparément , ainsi que le succin : on môle toutes ces ma-
cires sur le porphyre , bien exactement , avec la poudie
de vipere : on serre la poudre dans une bouteille qui
b°0n ne fait entrer ordinairement dans cette poudie que
la partie noire desserres d’écrevisses de mer : cependant
ï i partie supérieure , qui est jaunâtre , pourroit etre égale-
ment employée ; elle’ n'en différé absolument ^ P" '*
couleur Telle a la même vertu absorbante : c est m
que faisoient les anciens Pharmacopcs , choix q
pas fondé,
O*
lia.
w „ •
0 VJ.
5 i fi'
s J*
^LKMENTJ Dît PHARMACIE. 5/f£
On donne cette poudre pour arrêter le dévoiement qui Vertus,
survient dans la. petite vérole : elle absorbe les aigres de
estomac : on lui attribue une vertu sudorifique. La dose Dose.
Oot depuis douze grains jusqu’à un demi-gros.
Poudre absorbante .
Vi triol de Ma rs
Coquilles d’huîtres préparées,
Veux d’écrevisses préparés,
Corail rouge préparé , y aà.
Antimoine -diapborétique,
Cinabre préparé ,
Extrait d’opiuin ,
Huile essentielle de girofle , f
On fait seclier le vitriol de Mars au soleil ou au bain-
mane , pour le priver d’une partie de l’eau de sa crystalli-
sation : on le mele- avec toutes ies autres substances ré-
amtes en poudre; et sur lu fin du mélange, on ajoute
1 huile essentielle de girofle. L’extrait d’opium peut se pul-
\crn,ei seul , lorsqu il a été bien séché au bain-marie On
doit enfermer cette poudre dans une bouteille nui bouche
b.en a cause de 1 opium , qui attire l’humidité de l’air
Cette poudre est absorbante, sudorifique, anodine VemnS
>«enque : elle convientaux hypocondriaques, etClîes
palpitations de cœur. La dose est depuis six grains jusqu’à n
demi-gros. 1 b jnsqu a Dose
Poudre d'ambre.
ZiCanelle, • •
Zédoaire ,
Girolle,
Macis ,
Noix muscade,
Malabatrum ,
Galanga ,
Bois d’aîoës ,
Santal citrin ,
Ecorces de citrons, „
Semences de cardamome major,
* i . minor, f
Ambre gris, >
Saflafras , \
aa
w • • •
O iq.
aa.
o ij,
V l.
M
m
5 46 <LïMÏIfT3 DE PHARMACIE.
Toutes ces substances peuvent se réduire en poudre^
chacune séparément : on met l’ambre gris dans un mortier:
on le triture avec les poudres les plus seches pour le mieux
diviser : lorsqu’il l’est suffisamment , on ajoute les ingré-
dients pulvérisés : 011 forme du tout une poudre que l’on
conserve dans une bouteille qui bouche bien.
V«rtus. Elle fortifie le cerveau , le cœur et l’estomac : elle aide a
la digestion : elle excite la semence : elle est sudorifique^
Doift La dose est depuis douze grains jusqu’à un gros.
• Poudre Ictificante .
,rf
1:;.
r (
j
2- Safran gàtinois ,
Zédoaire ,
Bois d’aloës ,
Girolle ,
Ecorces de citrons ;
Galanga ininor ,
Macis ,
Noix muscades ,
Styrax calamithe ,
Semences de basilic
Semences d’anis,
Ivoire ,
Thym,
Epithyme ,
Perles préparées ,
Os de cœur de cerf ,
Camphre ,
Ambre gris ,
Musc ,
ââ. .7 j*
. . ; 9h
Toutes les substances qui entrent dans cette poudre 1
.eurent se pulvériser chacune séparément , a 1 exception
ta no* muscades , du styrax calamithe , et du camphre.
I convient de les épister et de les réduire en pâte dans un
nortier • on ajoute une partie des poudres successivement,
d’absorber la viscosité de ces matières : on passe le
nélanoe au travers d’un tamis : on pile de nouveau ce qui
-ste sur le tamis avec le restant de la poudre: 011 la passe
-online dessus au travers d’un tamis : par ce moyen . on
parvient à mêler ces matières avec les poudres sec.ic ,
Éléments de pharmacie. 547
sans qu’il y ait de perte sensible de l’une ou de l’autre
substance.
On peut de la même maniéré incorporer dans les pou-
dres composées toutes les gommes-résines, qui sont
difficiles à pulvériser tant qu’elles sont seules : il suffit de
ne les faire entier que dans des proportions convenables
avec des substances seclies. D’ailleurs , si on les faisoit
entrer en trop grande quantité , 011 n’en viendroit pas
mieux à bout par la méthode ordinaire.
Cette poudre fortifie l’estomac ; elle aide à la digestion ; Vertus.
•Ile excite l’appétit; elle corrige la mauvaise baleine; elle
répare les forces perdues par des épuisements ou de longues
maladies : on la dit propre pour dissiper la mélancholie et
les palpitations : elle excite la semence. La dose est de- Dose.’
puis douze grains jusqu’à un gros.
Poudre d'arum composée , ou poudre stomachique de
Birkcman.
^Racines d’arum ,
de calamus aroinaticus, 7 __
de saxifrage , Ç aUi * *
Yeux d’écrevisses préparés, .
Canelle
Sel de duobus
Sel ammoniac, . . . .
w » »
o b*
w •
SJ-
5 &
S üjY
5 ij.
9ij.
On forme du tout une poudre suivant les réglés que nous
avons détaillées.
On regarde cette poudre comme propre pour les mala° Vertu*,
dies de l’estomac etdu cerveau , pour la mélancholie hypo-
condriaque , poiir lever les obstructions du mésentère.
La dose est depuis douze grains jusqu’à un gros. Dose*
R £ M A R Q V E 3.
t L’auteur de cette poudre prescrit de prendre les racines
d’arum lorsqu’elles commencent à pousser des paquets de
feuilles , de les laver, de les couper par tranches , et de les
faire infuser à deux reprises dans du vin blanc , la première
fois pendant vingt-quatre heures , la seconde pendant douze
heures , et de faire sécher ensuite ces racines pour pouvoir
Mm ij
54& ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
les pulvériser. Son intention est d’adoucir par cette pré-
paration la vertu trop purgative de cette racine. Mais ,
comme on lui enleve entièrement cette vertu par ces infu-
sions réitérées , on est dans l’usage de l’employer sans tou-
tes ces préparations.
Poudre astringente.
Vertus.
Dose.
Racines de tormentille ,
consolide , £ aa o uj.
bistorte ,
Fleurs de grenades, ? ^
Graines de Kermès , *
Semences de plantain, \ -- ^
berberis; f ‘
Ivoire crud s
Sang de dragon , o1}-
Mastic eu larmes , j-
Succin, 4
Bol d’Arménie , / pr*)ar£s ââ. . : . . . 3j li-
Terre sigillée, t 1 1
Corail, J
Cachou, ^
Opium,
Ou forme du tout une poudre comme les précédentes.
Cette poudre convient dans le vomissement , dans ie
crachement de sang , les hémorrhagies , les pertes et les
Heurs blanches ; elle est puissamment astringente : on ia
fait prendre aussi pour arrêter les gonorrhées. La dose est
depuis douze grains jusqu’à un gros.
Poudre sierriutataire .
2£ Feuilles de marjolaine,
bé toi ne ,
Fleurs de muguet,
Feuilles d’asarum , • • •
Faites du tout une poudre composée suivant l’art.
Vertus. qr peniploie de la même manière que la suivante , en
sert aux mêmes usages.
Eléments de pharmacie, 54 9
Autre poudre stemutatoirc , connue sous le nom cle poudre
capitale de Saint- Ange.
^ Feuilles d’asarujn , ? 5 I*
Ellébore blanc , y j.
On pulvérise ces' deux substances chacune séparément:
011 les mêle ensemble , et on les conserve dans une bou-
teille qui bouche bien.
Celte poudre est de la composition d’un empyrique qui
lui a donné son nom : j’en rapporte ici la recette , pan eque
son auteur lui a donné une espece de crédit. Elle produit
de plus grandseffets que laprécedente , à cquse de hellébore
blanc qu’il y fait entrer. O11 fait usage de cette poudre
comme du tabac râpé ; 011 n’en prend qu’une très .petite
quantité d’abord , afin d’en sonder les effets.
Cette poudre fait éternuer ; les secousses qu’elle occa- yert ,
sionne , font un ébranlement dans la tête , qui produit
un relâchement et un écoulement d’eau : elle décharge la
tête ; mais elle est sujette à donner de l’enchifrénement.
On peut , si l’on veut , pour la rendre plus douce ,
faire infuser l’ellébore dans six onces d’eau bouillante,
jeter l’infusion , faire sécher la poudre, et la mêler en-
suite avec celle d’asarum ; elle sera alors aussi douce que
la précédente.
Poudre amere pour la goutte.
.2- Racines de gentiane,
de grande centaurée,
d’aristoloche ronde ,
Sommités de clïâmædris ,
chamæpitys ,
petite centaurée ,
On forme une poudre composée avec foutes ces sub-
stances réduites en poudre, chacune séparément.
Cette poudre est stomachique, vermifuge, détersive, ycrtus
vulnéraire, fébrifuge : on la fait prendre dans l’accès dé
la goutte, lorsqu’il y a quelques dispositions fébriles. La ^osp
dose est depuis douze grains jusqu’à un gros.
M m ii j
55o
ï L É M E N T S D E PHARMACIE,'
? ondre purgative pour la goutte , de Perarp»
IV.'
21 Semences de chardon bénit , \ __
de carthame , Ç aa • * * ^
Diagrede ,
Racines de salsepareille , . __ r
de squme ,
Gayac,
Crème de tartre, ^
Séné mondé ,
a a.
si-
Canelle
Sij-
On forme du tout une poudre suivant l’art. _
La semence de chardon bénit peut se pulvériser seule ;
il faut séparer l’écorce de celle de carthame , et la réduire
en pâte dans un mortier, avant que de la meler avec les
autres poudres. ,
Venus. Cette poudre est un très bon purgatif : on s en sert avec
succès pour évacuer l’humeur de la goutte. On en prenc
Dose, un gros au déclin de chaque lune, mais jamais pendant
Paccès.
Poudre comachine, ou de tribus, ou du comte de
Warwick»
}
aa
n
Vertus.
Dose
SjZ Diagrede ,
Crème de tartre,
Antimoine diaphonique
On mêle , et on forme du tout une poudre.
Cette poudre est un fort bon purgatif. La ose es c e-
puis douze grains jusqu’à un gros. 11 faut éviter de la faire
prendre dans les maladies inflammatoires.
Fl E M A R Q XJ E S.
Quelques personnes pensent que la poudre cornachme
acquiert une vertu émétique en vieillissant, a raison de
l’ar ide huileux du tartre , qui agit d une manière insen-
sible sur l’antimoine diaphonique; il y en a meme plu-
sieurs exemples cités par de bons praticiens. Mais il y a
lieu de présumer que cet effet n’a lieu que lorsque a -
moine diaphorétique a été mal prépare , et sui-tout lo.s-
£ t i M E N T S DE PHARMACIE.4 55 f
qu’il a été fait avec du régule d’antimoine. J’ai remarqué
que la crêinede tartre dissout l’antimoine diaphonique ;
et celui qu’elle a disssous ne m’a point paru changé de na-
ture : en second lieu , je n’ai point remarqué d’effet émé-
tique à de la poudre cornachine faite depuis dix années ,
et qui avoitété préparée avec de l’antimoine diaphonique
fait avec une partie d’antimoine crud et trois parties de
nitre.
Mais lorsqu’on prépare l’antimoine diaphonique avec
parties égales de régule d’antimoine et de nitre, il est cer-
tain que cette espece d’antimoine diaphonique peut , par
son séjour avec la crème de tartre, devenir émétique pour
deux raisons.
i°. Le régule d’antimoine, qui ne contient plus de sou-
fre, ne détonne pas avec le nitre, comme l’antimoine crud.
2.°. Lorsqu’on n’emploie que parties égales de nitre et da
régulé d antimoine, le nitre calcine, à la vérité , la surface
de chaque molécule du régule divisé ; mais l’intérieur n’est ,
pour ainsi dire, qu’a demi calciné , et qu’à demi privé de
son phlogis tique. Cela est si vrai , qu’en lavant cette espece
d antimoine diaphorétique , on n’en trouve que la moitié
réduite en poudre line : l’autre portion est en petites écail-
les argentines brillantes, semblables à de beau mica blanc;
et on ne peut réduire cette portion en poudre fine , qu’en
la passant sur le porphyre. Quelques personnes ne prépa-
rent leur antimoine diaphonique qu’avec le régule d’an-
timoine , pareequ’il est moins coûteux et plus facile à pré-
parer. Elles pourroient remédier à cet inconvénient, en
broyant ensemble, sur le porphyre , le régule et le nitre ;
mais cette main-d’œuvre est trop embarrassante pour des
gens qui sont dans l’impuissance d’en sentir l’utilité, et
qui d’ailleurs s’inquiètent fort peu des effets des remedes
qu’ds préparent : ils »e cherchent que le coup-d’céil , l’ap-
parence et le bon marché.
Poudre vomitive c/TIelvetius.
Tartre émétique J f,
Ipécacuanha J [Vw
Crème de tartre, . Jviij.
Ou môle ensemble ces trois substances , qu’on a pufvé-
JM m iv
55a ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
risées séparément auparavant : on passe le mélange au tra-
vers d’un tamis de soie pour être sûr qu’il est exact.
pose La dose est de dix-huit grains.
Poudre hydragogue ,
2- Jalap, . V § IL
Méchoacan , 5 ij .
Gomme gutte , . ...... 5 fi-
Canelle , 7 -- . •
Rhubarbe , J ' ' ù V’
Feuilles desoldanelle,~)
Semences d’hieble , ? ââ.. . . . 5 ]•
d’anis , ^
Faites du tout une poudre suivant l’art.
Vertus Cette poudre est fortement purgative : elle convient
dans l’hydropisie pour purger et évacuer les eaux. La dose
^osc" est depuis douze grains jusqu’à deux scrupules..
ou dre de mademoiselle Grimaldi.
Résine de scammonée pulvérisée , . . ^ ij 5j*
Safran de Mars préparé a la rosée, . . ^ iv p.
Magnésie blanche , • . . . % )•
Crème de tartre pulvérisée , . . . . 5 j.
Noir de fumée, o x.
Perles orientales préparées , ? ^ .
Bézoard oriental préparé , > aa' * * 5 b
Huile essentielle de genievre, \ ^ p j üj.
• Baume de copahu, 5
On met dans un mortier de marbre toutes, les substan-
ces oui sont en poudre : on les mêle exactement , et on
ajoute l’huile essentielle de genievre et le baume de co-
paliü : on triture ce mélange jusqu’à ce que ces dermeies
substances soient bien incorporées : on passe la poudre au
travers d’un tamis, et on la conserve dans une bouteille
qu’on bouche bien. _ .
Vertus- Qn dit celle poudre bonne pour la lievre, et contiens
maladies de la peau, et singulièrement pour les dartres ;
on la dit aussi stomachique. Mais celte poudre est purga-
tive à raison de la résine de scammonée qu on lait entier
po:o. dans sa composition. La dose est de quarante grains.
£. MENTS DE PHARMACIE.
Poudre de Vernix,
5’j 3
Jé Vitriol blanc,
bleu, ^
Alun calciné, ââ.
Céruse ,
Tçrre sigillée,
On fait liquéfier ensemble , clans un creuset, les deux
vitriols et l’alun : on coule la matière dans un mortier de
1er, onia pulvérise., et on ajoute la céruse et la terre sigil-
lée : on mêle le tout exactement, et on serre la poudre
dans une bouteille.
Cette poudre ne s’emploie que pour l’extérieur : elle est
astringente : elle arrête le sang, étant appliquée sur les
plaies : on la lait entrer dans les injections astringentes,
lorsqu’il est nécessaire d’arrêter la gonorrhée.
Poudre de corail anodine c/TIelyétius,
2é Opium,
Myrrhe
Cascarille, ....
Bol d’Arménie, . .
Candie giroflée ,
Corail rouge préparé ,
o 1V-
n> j b.
R> j.
w .
z iv.
On pulvérise toutes ces substances chacune séparément :
on les me le ensuite, et on conserve la poudre dans une
bouteille qu’011 bouche bien.
(.ette poudre est calmante , astringente, stomachique: Vertus
on la donne dans le cours de ventre , dans les dvssentcries ,
dans les coliques cl estomac , clans les pleurésies : elle est un
peu sudorifique. La dose est depuis dix-huit grains jusqu’à Dose
deux scrupules. Cette poudre contient un grain d’opium
par chaque prise de dix-huit grains.
. -Oans la première édition de ces Eléments de Pharma-
cie , on trouve une poudre qui porte le même nom que
celle-ci : la recette m’en avoit été donnée comme étant
véritable; mais ayant examiné par moi-même de cette
poudre venant de l’auteur, j’ai trouvé quelle éloil com-
posée telle que nous en donnons ici la recette*
* -
554
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE1
Poudre fébrifuge et purgative ^'Helvétius.-
^ Quinquina , .
Sel de duobus ,
Nitre purifié ,
Safran ,
Gomme gutte t
Diagrede,
Crème de tartre ,
Sel de Seignette
Tartre émétique
Cinabre préparé ,
Jalap ,
Suc d’ail , .
gr* VJ
On forme du tout une poudre exactement nrelee. Hel-
vétius faisoit entrer dans cette poudre une bien plus
grande quantité de gomme gutte -, ce qui la rendoit trop
violente : elle occasionnoit des superpurgations. 11 entre
dans chaque prise de dix-huit grains , un peu moins que
les trois quarts d'un grain de tartre emetique.
Cette poudre convient dans toutes les fievres intermit-
tentes, et lorsqu’il est nécessaire d’évacuer par bas. Cette
poudre excite quelquefois des nausées. La dose es: de-,
puis dix-huit grains jusqu’à un demi-gros.
Des électuaires , confections et opiats.
Les électuaires sont de deux sortes , les mous et les
solides. On nomme aussi ces derniers Tablettes , à cause
de leur consistance seche et ferme.
Les électuaires , les confections et les opiats sont des
especes de conserves composées , et molles pour 1 ordi-
naire , dans lesquelles on fait entrer des poudres , des
pulpes , du miel ou du sucre , et souvent ces deux der-
nières substances en même temps.
Les électuaires mous, les confections et les opiats sont
tous d’une consistance à-peu -près semblable : ces médi-
caments sont composés des mêmes ingrédients ; et ils ne
different entre eux que par leur dénomination. Les con-
serves dont nous avons parle sont des électuaires sun ,
pies. Les uns et les autres sont de même consistance.
Les anciens entendoient par électuaires et pai comec ,
555
Eléments de pharmacie.
tions , des compositions parfaites , et dans lesquelles on ne
laisoit entrer que des drogues choisies. Ils ne donnoient le
nom d’opiats, qu’aux électuaires dans lesquels ils fai-
soient entrer de l’opium : c’est de cette drogue que les élec-
tuanes nommés opiats tiroient leur nom. Mais présen-
tement on donne ce nom à beaucoup d’électuaires dans
lesquels on ne fait point entrer d’opium. Plusieurs élec-
tuaires officinaux portent encore aujourd’hui le nom
a opiats, sans qu’il entre d’opium dans leur composi-
tion. Mais ce nom est consacré plus volontiers aux élec-
tuaires magistraux.
C es compositions ont été inventées, i°. pour corriger
1 action trop violente de certaines drogues simples :
12 . pour augmenter la vertu de plusieurs autres : 3°. pour
unir, par ce mélange et par la fermentation que ces mé-
dicaments éprouvent après qu’ils sont faits , la vertu des
drogues : 40. pour qu’on puisse garder les médicaments
plus long- temps , avec toutes leurs propriétés : 5°. pour les
metiie en état d’être pris plus facilement , et pour y avoir
recours dans le besoin , sans que le malade soit obligé
d attendre la longueur de la préparation d’autres médica-
ments.
Mais nous verrons, dans des remarques générales , que
nous ajouterons à la suite des électuaires, qu’il s’en faut de
beaucoup que toutes ces intentions soient remplies, puis-
que la plupart des électuaires sont sujets à se gâter quel-
que temps après qu’ils sont faits. Il vaudroit infiniment
mieux supprimer presque tous les électuaires de la Phar-
macie, et ne conserver que les poudres, qu’on délaieroit
avec une suffisante quantité de syrop approprié, pour
former, chaque fois qu’on en auroit besoin , la quantité
d eJectuaire qu’on voudroit ; au moins il est certain qu’on
seroit plus sur de leurs effets. *
On a donné le nom de bols à de petites provisions
ü opiats qu on prépare à mesure que le Médecin les pres-
crit. Les bols différent des électuaires seulement par la
consistance ; ils sont un peu plus durs : ils ne sont pres-
crits que pour quelques prises , au lieu que ce que l'on
nomme communément élcctuaire , est une provision de
bols fans pour être pris dans un certain espace de temps.
esr °UrC\Te nC!!'S av0"s <llt sur ,es poudres composées
est applicable a celles qui (ont la base des électuaires : ainsi
556 ÉLÉMENTS DE P H A R M A CU.
nous passerons légèrement sur la préparation des poudres
qu’on lait entrer dans ces compositions.
On divise les élecluaires mous en altérants et en pur-
gatifs.
Des clccluaires altérants ,
J : a * 1 «■
Confection a’hyacinthc .
£ Terre sigillée, "T pix'p. üâ. . . . . J iij.
'Veux d’écrevisses, V
Canellc , o h
Feuilles de dictame de Crete,'* ^ mq
Santal crilin , $
Myrrhe , . ^ b'
On mêle ensemble toutes ces substances ,qu on a pul-
vérisées chacune séparément , et on en forme une potiche.
Alors ,
w _
Safran en poudre, • • 3 v‘
Syrop de limons , b ....
Camphre, . £r' VU1‘
Miel de Narbonne, 5 Xll* ,
Huile essentielle de citrons , bnt‘' VF
On met le safran dans un mortier de verre : on le ne-
laie avec le syrop de limons, en se servant d un pilon c e
bois : on laisse macérer ce mélange pendant trois on quatre
heures ; ensuite on ajoute le miel de Narbonne, qu on a
liquéfié et écume , et on le mêle tandis qu’il est encore
chaud. , ,
D’une autre part , on pulvérise le camphre avec une
Eoutte ou deux c/esprit de vin : on le mêle peu a peu avec
Ta poudre ci-dessus : on ajoute ensuite fluide essentielle
de citrons : on mêle cette poudre avec le miel et le syiop :
lorsque le mélange est bien fait, on ajoute un dcim-gios
de feuilles d’argent : on met cet éleçtuaire dans un pot ,
et on le conserve pour l’usage. . ,
Vertus. La confection d’hyacinthe adoucit les aigres , for lif.e e
cœur et l’estomac : elle est sudoniique : elle convient da
les dévoiements : on la lait prendic dans ia pet' ^ vc *
lorsqu’il est nécessaire de pousser par la transpiration. -
dose est depuis dix- huit grains jusqu a un g10S c
Dose
ELEMENTS DE PHARMACIE.
Remarques.
557
Plusieurs Pharmacopées Font entrer dans cette compo-
sition beaucoup de pierres vitrifiables , comme les hyacin-
thes , les topazes, les émeraudes , les rubis , les grenats
etc. ; mais la Faculté de Paris a déjà réformé de son dis-
pensaire presque toutes ces substances; elle 11’a conservé
que les hyacinthes , vraisemblablement pareeque ce sont
elles qui donnent le nom à cette composition ; mais
comme ces substances sont inattaquables et indissolubles
par la voie humide dans tous les menstrues , soit acides
soit akalis, elles peuvent êtres considérées comme dénuées
de vertus médicinales : nous avons cru par celte raison
devoir supprimer de cette composition, même les hyacin-
thes, quoiqu’elles donnent le nom à cet électuaire. La
Faculté de Paris a encore supprimé de cette composition
h soie crue, avec juste raison : cette substance est inatta-
quable par les liqueurs gastriques.
I-a confection d’hyacinthe nouvellement faite est d’une
belle couleur jaune dorée : mais ellenoircit un peu en vieil-
lissant. Quelques personnes , pour remédier à cet inconvé-
nient , suppriment le safran , et mettent à sa place de la
pierre hématite préparée ; mais cette substitution dénature
entièrement les vertus de cet électuaire, eu ce que le sa-
li au est un fort bon anodin, et que la pierre hématite est
impuissant astringent. 11 vaut mieux employer la confec-
tion d'hyacinthe avec sa couleur altérée, sur-tout lorsque
cette confection n’est pas trop vieille , que de faire usa^e
de celle colorée par la pierre hématite. D
Les feuilles d’argent , qu’on ajoute à cet électuaire ne
sont mises que pour l’ornement. Quelques dispensaires
prescrivent des feuilles d’or ; mais on est dans l’nsa-e de
lants qui couvrent leur surface.
Confection alkermès.
2j Graines de Kermès
Santal citrin
Roses de Provins
Cassia lignea,
0 b
§ î 15.
5 vj.
5 üj.
558
éléments de pharmacie.
Perles ,
Corail ronge,
Bois d’aloës ,
}
de llhodes
Canelle, .
Cochenille ,
a a
i *
5 J*
5 fi-
3 j fi-
3 üj-
5 ij-
On forme de toutes ces substances, réduites en poudre
chacune séparément , une poudre composée. Alors ,
2£ Syrop de Kermès , . . . . • • • ft> j*
Poudre composée ci-dessus, . . . ^ iv.
Alun de roche 9 !• t
Feuilles d’argent , gr* xq*
réduit l’alun de roche en poudie fine , dans un mor-
tier de verre : on verse par-dessus le syrop de Kermès pu-
rifié qu’on fait chauffer un peu pour le liquéfier : on dé-
laie la poudre avec un pilon de bois : lorsque le mélange
est bien fait , on ajoute les feuilles d’argent : on les mêle
à cet électuaire , en prenant garde de les trop briser, parce-
qu’elles doivent être apparentes : elles sont mises pour
ornement.
Vertus. Cet électuaire est propre pour fortifier le cœur , esto-
mac et le cerveau , pour exciter la semence. On en donne
dans les palpitations , dans les syncopes : il empêche
Dose, l’avortement. La dose est depuis un scrupule jusqu a
un gros.
Remarques.
Ordinairement on ne fait entrer qu’une once de poudre
sur une livre de syrop de Kermès; mais j’ai remarqué que
cela formoitun électuaire liquide et syrupeux ; d ailleurs
il n’y a aucun inconvénient à mettre une plus grande quan-
tité de poudre : les proportions que nous prescrivons for-
ment un électuaire d’une consistance convenable.
Thériaque.
Trochisquesde scille ,
de vipères ,
d’hédicroon
Poivre long , . . • •
Opium t • c •
5 UK
i L i MESTS
PHARMACIA
Agaric
Iris de Florence , ,
Caneile j < • « • « a
Scordium
Roses de Provins , . f ad.
Semences de navets sauvages ,
Suc de réglisse ,
Baume de la Mecque ,
Racines de gentiane ,
de calamus aromaticus,
de meum ,
de valériane major,
de nard celtique ,
Feuilles de chamæpitys ,
de chamædrys ,
de malabatrum ,
Sommités d’hypéricum ,
depouliot de montagne,
Amomum en grappe , / aà.
Fruits de baume ,
Semences de cardamum minor,
d’arrimi ,
de thlaspi ,
d'anis ,
de fenouil ,
de séséli ,
Suc d’hypocistis ,
d’acacia , . . ,
Racines de quinte-feuille, .
de costus arabique ,
de gingembre ,
de rapontic ,
Cassia lignea ,
Calament de montagne ,
Dictame de Crete ,
Sommités demarrube ,
Nard indiq ue ,
Fleurs de Stécas ,
Squenanthe, , . . ? s
55 9
j
5
aa.
Srj,
SS
56o
Vertu
ÉLÉMENTS DE P B A R H A C I f;
Safran
Semences de persil de Macédoine
Poivre noir,
Myrrhe ,
Oliban ,
Térébenthine de Gllio ,
Ecorces de citrons , .
Styrax calamite , .
Gomme arabique ,
Sagapenum
Terre sigillée préparée,
Vitriolde Mars calciné en blancheur ,
Racines d’aristoloche tenuis , q
w
O VJ.'
• $rv
Sommités de centaurées,
Semences de daucus ,
Opopanax ,
Galbanum ,
Castor ,
Ritume de Judée ,
Miel de Narbonne ,
Vin d’Espagne , *
aa.
• o T
ib x fl.
q. s.
Nous suivrons l’usage ordinaire pour la manipulation
le cet électuairc; ensuite de quoi nous ferons nos te mar-
ques , et nous proposerons la réforme qu’on pourrait
taire pour le perfectionner.
Ordinairement on pulvérise toutes ces substances en-
semble : on conserve seulement le baume de la Mecque,
et la térébenthine de Chio. Lorsque la poudre est laite , on
fait liquéfier le miel avec deux livres de vin d Espagne ,
pour pouvoir l'écutner. Lorsqu’il est à demi refroidi , ou
ajoute les baumes qu’on a conservés a part: on delaie es
poudres avec un grand bistortier , et l’on ajoute une su li-
sante quantité de vin d’Espagne : lorsque le mélange
fait , on le conserve dans un grand pot.
La thériaque est cordiale , stomachique , tue .es vers et
les semences vermineuses qui se développent dans les liè-
vres malignes : on la fait prendre dans e devoiement et
le flux dyssentérique , dans la toux invétérée : elle est cal-
mante, légèrement sudorifique : on la donne dans la pe-
tite vérole . comme un fort bon cordial.
On l’emploie dans les attaques de peste , comme deten-
Eléments de pharmacie. 5^!
flJ’l ruvais air- La d0Se estd^>;s dix-huit grains Do, ..
jusqu a deux gros. 6
On 1 emploie aussi à l’extérieur : elle est un vésicatoire
; eüe esl bonne P°ur la piqutire des bêles venimeuses.
Remarques.
dreLad^unrearnm 1'' rfc°mmanihnt de d™°«-
il, a une part , 1 opium dans du vin d’Espagne pour le
junl.er ; d une autre part , d'en faire autant pour les su s
: r^;«e et d'acacia ; en troisième lieu , de dissoudre
• ns ru un d Lspagne le galbanurn , le sagapenuin et
lopopanax ; enfin do délayer le miel ivec de pmei vin
I tspagne pour l’écumer ; alors on commence par mêler
lopnun amsi préparé', dans toute la quantité de miel"
ensuite les sucs de réglisse et d’anrii b *
sr inh*,d,iv
ti.me de Chio ; enfin on délaie les pondis peu a peu avëô
sit “r’Ct °“ remUC “ méIa"Se Jl*squ’à ce qu'il
co,,fcct!on de -
avons donnée : elle «i seX^nt nlP T <1U6 ’IOUS
D’ailleurs , les sucs de réglisse d’aécia e"‘ ,arrJssante-
» ™s»“ «ris-s
J’ai cru devoir rapporter la recette de la thériamie telU
qu on la fait ordinairement. Il est facile q’ 1 ? .
entre dans sa composition^ne^Xffi'' '
substances mutiles, de peu de vérin S lUdnllte do
diminuer les effets de X quleô ont T 7
le grand nombre des autëesihogues ÎT T
S.eurs qui ont des vertus bien décidées ml ! P
•supprimer encore , parcequ’elles sont dominées^ °r d’7*
très qui y entrent en plus grande quantité qui ont i r •*
tuent plus de vertu et effacent cel e des amis F
nsant toutes les drogues enspmhE • ijtl Pülvé~
«aire, on tombe dans les inconvénient^™ lîf ^
se ***«« 1- Kg- 4;.i
Nu
55l Été MENT S DE PHARMACIE.
mortier , en pure perte : les poudres de peu de vertu , que
fournissent certaines substances au commencement r e eu
pulvérisation, se trouvent comprises dan * e?a*i four-
félectuaire : ccllesquisont faciles a pulvériser, «qui four
nissent des poudres de pou de vertu sur U fin de leur pȣ
vérisation , se trouvent encore melées avec les autres sut.
St Les6 trochîsques de scille qu’on fait entrer dans la théria-
v . a. - a*, to-rinr. rPnrolie . comme nous le
ordinaire. Les trochisques
Si^SniJ^tïïâ
que moins composée , qu on ajout b calcin(j cn
noire à cet électuaire,
pareeque le fer se f™uve précipité ^ — a > ^
£ei'-teS • t 0°iTd’ 1 viande réforme : je vail proposer la
tuaire a beooin Jj "® * Ue fasse plaisir aux artistes qui
opérais de Pharmacie.
Thériaque réformée ;
w • ^
% Squames de scille sécliees , § g.
Iris de llorence,
Gingembre ,
Dictame de Crete,
l\ard indique ,
Stccas arabique,
Safran gâtinois , \ ââ .J vj,’
Myrrhe ,
Racines de gentiane ,
Calainus aromaiicus,
Meuin ,
Valéi iane ,
ISiard celtique j
Amomum , iiî«
Poivre long, r iv-
Scordium , * i * J
il£M ENTS DE
Canclle , .. ..
Squenanthe, .
Semences de fenouil,
Opium , . . . .
Castor , . . . ,
Baume de Judée ,
Styrax calamite,
Sagapenum ,
Oalbamim ,
/ ' • »
Vm d’Espagne,
IVIiel de Narbonne ,
P i* A IV m a c i E,
\ r *
. . . i
7
}
aa.
ï j-
fjfi-
o i s*
5 xj.
~ *}•
1J-
5 fi-
-j
?
5 i/.1
q.s.
îb ivv
On met à part le baume de Judée , le stvrax caïam.V*
de NmEmi ne^Q n^uîvérise ^hac^ n^1 ^ ^
autres substances ?onpe1sechacunpdp^ra^elller|t, tolLltes
proportions ci-dessus indiquées • on ^^°1Ki,es dans Ies
composée. D’une autre par on Z l ™m*utl* Poud™
tme livre de vin d’Espamie • .J tlKlllef)erIe in^l avec
tamis, pour séparer lYaîme • enfin onfrtT ^ fU11
une bassine au bain-marie , ie
calamité , le sagapenum et le ealbanum Or, In-
dermeres substance, liquéfiée,, ave " W - 6 “*
tant un peu de miel rbimrl . ’ • on-rortier, en met-
pour diviser ce mélange résinifomi- "q ^ ^ ,aî:,otIKjre
nativement du miel et de I ! ^ °" mel aller-
mélungc quon rimue avec le ? ’ ?" f°nile d“ ‘ou, «a
soit exact : on le conserve dans un pôt " ’ ,US<1U 3 “ q“’11
krr ^
proportions prescrites. Celié-ci, comme latV '* u*
nai,e> “"tient un grain d’opium par-os NT* rr "
pagne, sans qu’il dissoiveles sommes et ie?-' • “ Es*
ment.suffitcepondantponries'd^er ! '“mcsparlaite.
puisse les mêler exactement avec iis e i?,’ P°U,r3l,’0“
I-es charlatans distribuent de I, il ‘ • S "'g'fdien.ts.
tendent meilleure nue tonte? !.. ‘a,théria<lue q«’ils pré-
Propriété de faire vomir et de faire sortir jl''UCC'iu?!e a ia
1 estomac, lorsqu’on a eu le n,X?. J î- le P01f« bore de
priété émétique de cette thériaque irnluiWem N >)ro*
d antimoine qu’ils y mêlent - ot ih c Ulue du rerrû
venu Vomitive qu'il* m d^C 4CC Jour^
1\ i i j
Vertus.
Dose.
noncer que leur thériaque est un contre-poison puissant ,
ce qu’ils persuadent facilement aux ignorants , qui se lais-
sent toujours séduire par un ton tranchant et décisif.
Thériaque cîiaiessaron.
^ Racines de gentiane ,
d’aristoloche ronde,
Baies de laurier ,
Myrrhe ,
On pulvérise toutes ces substances chacune séparément :
on les mêle ensemble pour former une poudre composée,
qu’on incorpore dans ,
Miel blanc écumé , 7 £xjj;
Extrait de genievre , *
On inet dans une bassine le miel et l’extrait de genievre :
on les fait liquéfier : on ajoute la poudre, qu’on mêle
exactement avec un bistortier : on serre cette thériaque
dans un pot.
On estime cette thériaque propre contre les piquures
des bêtes venimeuses, contre l’épilepsie, les convulsions,
la colique, pour faire sortir l’arriere-faix , pour exciter les
mois aux femmes , pour fortifier l’estomac. La uose est
depuis douze grains jusqu’à deux gros.
Orviétan,
Racines de calamus aromaticus
angélique ,
aristoloche ronde ,
asarum , \
’l .. ...
v aa. . X ].
bistorte ,
car line ,
d’ènula campana,^
valériane major, b
gentiane ,
impératoire ,
iris de rlorence , l
patience sauvage, J
?..
J'
5 1b
? ij-
ÉLÉMENTS DE F H A R M A C I *7 565
Racines de gingembre ,
meum , S àà. . , . . 'g, j.
Feuilles d’absinthe major, ’ ^ .
chardon bénit , - * • .3 J />•
c hamac dry s,
dictame de ‘Crête,
rue, . . .
scordium , / àà. ■ n;
laurier , '
menthe de jardin ,
origan blanc,
marrube blanc , J
romarin , J
sauge , 9
thym , V __ ,
Fleurs de lavande , ( aa y1]'
roses rouges.
Sommités de tanaisie ,
Narcl celtique, ; w-
Baies de laurier, ^
Poivre de la Jamaïque, ... x
Semences d’anis , * ù ‘ *
de céleri ,
de cumin , ( x ;
de daucus, f 3
de moutarde, J
Girofle,
Muscade , /
Canelle blanche , ( z fi,
Canelle , J
1h>1 d Arménie préparé, x f
Gomme arabique , 3 h*
Myrrhe \ \ [ ] / / 5 ^
Suc de réglisse , ’ 5 K
opium , . . . • * : IV
Vipères, : .7 / / .* .’ / .7 * f -J*
\ itiiol calciné en blancheur . .
JtP'tédSC toutesces substances chacune séparément •
séè n-n c*actcment pour en faire une poudre conli
marie. 3“ r° pa“’ °U fait %uéfier ensemble au bain-
N il HJ
tus.
$66 35; L i. M E N T S DE PHARMACÏ E.
Assa fœtida ^ j].
Baume noir Pérou , ) -- ^ •
Extrai.t genièvre, i aa’ ^
Térébenthine, 1 ^ ij.
Alors on ajoute alternativement les poudres et
Miel écume, ib ir.
On mêle exactement , et on forme du tout un électuai-
re , comme les précédents : on doit avoir grand soin de
n’employer que du vitriol de Mars qu’on ait purifié soi-
même, et qui ne contienne point de cuivre, à cause du
danger : cette remarque est générale pour tous les médica-
ments internes, dans lesquels on fait entrer ce sel. On re-
connoîtque le vitriol contient du cuivre, lorsqu’en le Irot-
tant sur. une lame do couteau que l’on a mouillée, elle de-
vient rouge; ou bien si en versant un peu d esprit de sel
ammoniac sur une dissolution de ce vitriol, le mélange
devient bleu , c’est une preuve certaine qu’il contient du
cuivre.
Lorsque Passa fœtida qu’on emploie est un peu vieux,
et qu’il esc assez sec pour être pulvérisé , on le réduit en
poudre au lieu de le laire liquéfier.
L’orviétan a les mêmes vertus que la thériaque , et
donne à ta même dose.
1 . v
Autre Orviétan, nommé en latin Orvietanuni
præstantius.
^ Racines de dompte-venin,
cariine-,
angélique ,
anthora,
énula campana , •
vipérine de Virginie ,
péta si te ,
valériane ,
fraxinelle ,
aa.
5 H*
Canelle,
Girofle ,
I
aa.
Laudanum, £ VJ:
Sel volatil de viperes , * .... ô vij.
Feuilles de dictame ,
scordium,
lue ,
}
aa.
iv.
1 L i M E N r S » E P TI A R M A c i r?
Myrrhe , "J
Terre sigillée préparée , V
Soufre jaune préparé, J
Galbanum ,
cl cl. Z . Z Z Z
• ?)•
-
Safran ,
iluilc rectifiée de succin,
V à CL
• 3 j fi.1
citrons ,
s
Vipères ,
v • •
Extrait de genievre, . .
. ib x.
Vin d’Espagne ,
.q. s.
On pulvérise tout ce qui peut l’être : on fait liquéfier lo
galbûuutn au bain-marie, avec un peu de vin d’Espagne ;
on ajoute peu à peu de l'extrait de genievre, qu’on liquéfia
à une douce cîialeur ; ensuite la poudre : on forme du
tout un électuaire , que l’on conserve dans un pot. Ces
deux orviétans different peu de la thériaque; néanmoins
on doit les distinguer dans l’usage médicinal.
Cet électuaire a les mêmes vertus que la thériaque ; yer,us
mais il est plus efficace dans les maladies contagieuses,
épidémiques et putrides : il convient dans les fie vie s nia-
lignes, pestilentielles , et dans les dyssenteries. Eadose est Dc(CC
depuis douze grains jusqu’à un gros.
Mithridate.
2^ Myrrhe
Safran ,
Agaric ,
Gingembre y
Canelle ,
Nard indique J
Oliban ,
Semences de tlilaspi , ,
Cassia lignea,
Pouliot de montagne ,
Poivre blanc ,
Scorditim ,
Semences de danois,
Carpobalsamum ,
Trocliisque de cyphéos -,
Bdellium,
ua.
o, x.
a a.
6 Vij,
N n iy
56S
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
Racines de meum , ^ . •
Suc d’acacia, i âây pijfi,
Seine marin , j
Sommités d’hypericum , i] fi*
Semences de séséli , S
Baume de la Mecque,
Squenanlhe ,
Stécas arabique ,
CostLis arabique,
Gûlbanum ,
Térébenthine de Chio ,
l’oivre long, ' 5 }‘
Castor ,
Suc d’hypocistis,
Styrax calamite,
Opopanax ,
Malabatrum ,
Nard celtique, . . .
Gomme arabique ,
Semences de persil de Macédoine ,
Opium ,
Cardamum minor ,
Semences de fenouil , / - - y
. I UU. * • O H)4-
d ams ,
Racines de gentiane ,
de calamusaromaticus ,
de valériane major ,
Sagapenum ,
Miel de Narbonne écume , ........ lb vj fi.'
Vin d’Espagne , q- s*
Vertus. On forme du tout un électuaire, comme la thériaque.'
Le mithridate a les mêmes vertus que la thériaque , et
se donne à la même dose.
Pâte sudorifique cZTIelvÉtius , ou opiat stomachique
et corroboratif.
Limons confits , • 5 j;.
Noix muscades confites , .... 5 üj*
* 1 V •
Girofles confits , 5 )•
w • •
Gingembre confit , p h*
Opiat de Salomon ,
569
Z iij.
5 fl.
gutr. x.
Bij.
q. s.
ELEMENTS DE PHARMACIE.
Canelle
Cascarille
Huile essentielle de canelle ,
de girofles , . . .
Syrop d’œillets
On réduit en pâte dans un mortier de marbre les. limons
les noix muscades, le girofle et le gingembre avec un peu
de syrop : on forme une pulpe de ce mélange en le faisant
passer au travers d’un tamis de crin : on remet la pulpe
dans le mortier : on ajoute les autres substances et on
forme du tout un électuaire que l’on conserve dans un pot.
<c remede est un stomachique très chaud et irritant : Vertus,
il excite la semence et provoque l’ardeur de Vénus • il
M gros"1 ,C1Ue‘ La d0Se est dcptliS Un scrupule jusqu’à Dose.
Diascordium.
Feuilles de scordium ,
Roses de Provins ,
Racines de bistorte ,
do gentiane ,
de torm en tille ,
Cassia lignea ,
Canelle ,
Dictame de Crete ,
Semences de herberis ,
Styrax calamite,
Galbaïnum ,
Gomme arabique ,
Bol d'Arménie préparé
Laudanum , ~
Gingembre , V
Poivre long , J
Miel rosat , .
Vin d’Espagne ,
j fl-
aa.
B.
au.
5 b-
w • •
^ Jh
]h ij.
q. s.
On fait liquéfier le galbanum dans deux ou trois onces
de vin d Espagne : on ajoute le miel peu à peu , et ensuite
es autres substances qu’on a pulvérisées auparavant • on
fmmedu tout un mélange exact , que l’on Conserve daïï
Vertus
Dose
Vertus-
Dose.
5^0 £ L £ RLE N T S DE P H A P. M A C I E.‘
Le diascordium convient dans les dévoiements et Iei
dyssenteries : il resserre en fortifiant l’estomac et les intes-
tins : il est par conséquent stomachique. La dose est de-
puis un scrupule jusqu’à un gros et demi.
Philoniinn roman u ni .
Poivre blanc ,
Semences de jusquiame blanche,
v.’
Semences d’aclie,-j
Castor, V àà.
Costus , J
Nard indique , ">
Pyrethre, > ââ. . .
Zédoaire , J
Opium , • •
Cassia lignea, --
Canelle, Ç ' *
Semences de persil, 1
de fenouil , / ââ.
Daucus de Crete , J
Safran
Miel blanc écume, . . .
3 ij IL
xi fi-
9 Ij*
9 b
3 1X*
On pulvérise toutes les substances chacune séparément;
on les mêle exactement , et on les dclaie dans le miel
dépuré. 1
On fait du tout un électuaire selon les réglés que nous
avons prescrites.
Cet électuaire se donne ordinairement en lavement
dans les coliques et les douleurs d’entrailles : il tranquil-
lise et appaise la douleur assez promptement. La dose est
depuis demi-gros jusqu’à quatre gros. On peut aussi le
faire prendre par la bouche dans les douleurs cl estomac,
et comme stomachique calmant, mais jamais dans les
indigestions.
O pian cle Salomon.’
1 /
ÿ; Racines de calnmus aromaticus __ w. ,
d’énula camp an a , V àâ. . • $. 1V**
de fiaxinelle , J
ELEMENTS DE PHARMACIE. S~J 1
Bacines de contraverva .... r ;
j j J'
de gentiane * ;;
Macis , •> I- ‘ ' ’ ' J h
Girofle , 5 aa j-
Raclures de corne de cerf, r
Rois d’aloës, ^
Canelle blanche ,
Gascarille, > aa. . .
Ecorces de citrons ,
Canelle,
Semen contra ; x ^
Semences de cardamum miuor $ j.
Semences de chardon bénit, __ J
de citrons, p aa o B*
Feuilles de dictame de Crete, ^ w
Roses de Provins , Ç aa S R*
On forme du tout une poudre. Alors ,
^Ecorces de citrons confits, - m x v.p; i
Conserve de fleurs de buglosse , ^ D '
de romarin , > àà. . . . * if.
d’œillets, J
Thériaque, x j
Syrop de limons , * jj-
Extrait de genièvre, 5 ij *
On coupe les écorces de citrons confits par tranches
minces : on les épiste dans un mortier de marbre, avec un
p( u ( e S) rop de limons, pour les réduire en une pulpe
que I on fait passer au travers d’un tamis de crin avec un
pulpoir : on mêle cette pulpe avec les conserves, la théria-
que et 1 extrait de genevievre: on ajoute ensuite les poudres
peu a peu , que l’on délaie avec le syrop : on forme du tout .
un electuaire , que l’on conserve dans un pot.
Il est stomachique , et prévient la malignité des hu- Vertus.]
meurs , arrête le vomissement , chasse les Vents, facilite
a digestion. La dose est depuis un scrupule jusqu’à deux Dose,’
is os,
Electuaire de baies de laurier .
Baies de laurier , . - ~ .
Feuilles de rue , . $ l
; ' SJ-
J 7 2 ÉLÉMENTS DE P H A R M A C I E."
Sagapenum ,
Opopanax , j (Ul J fi.
Poivre long ,
Menthe des prés ,
Castor ,
Semences d’ammi ,
cumin ,
nielle , s aa. . . . 3 q.
ligusticum ,
cajL'vi ,
daucus de Crete,
Calamus aromalicus ,
Origan , .
Amandes’ aineres pelées ^ 1
Poivre noir , ) • •••••• 5 ij*
Miel blanc écume , . . . . ? x*-
Vin d Espagne, g ij.
On fait liquéfier le sagapenum avec le vin d’Espagne :
on délaie ce mélange avec un peu de miel écume et chaud :
ou ajoute les autres siihstances qu’on a réduites en poudre,
et le miel : on forme du tout un mélange exact que l’on
conserve dans un pot pour l’usage.
Il est propre pour la colique venteuse : il est diuréti-
V clue : il appaise les vapeurs historiques : il excite les mois
cr us‘ aux femmes. La dose est depuis un scrupule jusqu’à deux
Dos, Sr°S-
Des Electuaires purgatifs.
Casse cuite à la fleur d’orange.
^ Pulpe de casse , îf> j.
Syrop violât g xij.
Sucre f iij.
Eau essentielle de fleurs d’oranges, . . q j.
Huile essentielle de fleurs d’oranges, . gult. iv.
On met ensemble dans une bassine d'argent la pulpe
de casse, le syrop violât et le sucre : 011 place le vaisseau
sur des cendres chaudes, ou encore mieux au bain-marie :
on fait cuire ce mélange en l’agitant très souvent, et sans
. OE PHARMACIE.’ 573
discontinuer, Sl on ne se sert point du bain-marie r ,,
qu il a acquis une consistance un peu plus f„r„ L
d’un électuaire, et qu'il est à demi rcf 0^ ' ^Ufi.ceIle
eau et l’huile essentielle de fleurs d’orair- es ’• on Z\ ?T
prri".ent’ et °n conserve ce méknse ^ 4ej:
gros ou deuxTsS en "se coucïam "n W
ï ,tï: * * »— **« * d.™ »«■>
Remarques*
elle ne peut se corsermr tmit ~ 1 > 1 es^ e :
édit pendant les chaleurs de l’étéP “cause d T'f , en. bon
la casse qui y reste : elle occasionne des yènts ci?' 1“
pulpe de la casse nurp \ i i r ^ connue J a
(•prouve en fort peu de temps ^d’cu'i ci, 11 tati°n quelle
4 îr ' ]ra“te la r,r,!fôrence’à tous igardfpf1?,.1!?11'311
- et des aromates /pour Ûï ^
le medecm le juge à propos. 1 ates * ]ors^ue
Electuaire Unit if.
Orge ,
lUcines seches de polypode,
Raisins secs, ’* ’ ( aa. *
1 aman us, % 0 >'
Fleurs de violettes récentes
Jujubes , jj.
Sebestes, > âà. .
Pruneaux', J J j.
Scolopendre récente
Mercuriale récente, ! ? j fi.
Séné, j iv.
Réglisse,. ... < • J ii,
^ •
r °nfait bouillir l’orbe dans, ^ rr ‘ 5 J’
lorsqu’elle est presque crevée
lypode concassées grossièrement, et lorsqu’elles ont bouilli
pendant environ un demi-quart-d’heure, on ajoute les au-
tres substances que l’on lait bouillir dans la décoction pen-
dant environ un quart-d’heure ; à la réserve du séné , qu’on
conserve à part , pour le faire bouillir séparément dans une
suffisante quantité d’eau: onmêle les décoctions : on ajoute.
Sucre , .... . îb i j fi .
On forme du tout un syrop que l’on clarifie et que l'on,
fait cuire davantage que les syrops ordinaires. Alors ,
Pulpes de pruneaux , 1
tamarins , ^ cm.
Extrait de casse , J
Séné en poudre fine , . . . . ^ v*
Semences de fenouil pulvérisées , 1
d’anis en poudre, j
aa .
5 VL
s1!-
On délaie les pulpes et l’extrait de casse dans une bas-
sine, avec le syrop qu’on met peu à peu , ensuite on ajoute
les poudres : on remue ce mélange avec un bistorticr de
bois : on forme du tout un électuaire que l’on conserve
clans un pot.
Lorsqu’on n’est pas dans la saison des violettes , on peut
mettre en place un gros de ces fleurs seches.
Vertus. Cet électuaire est un purgatif doux-, il évacue la bile
Dose, sans violence. La dose est depuis demi-once jusqu’à une
once et demie. On le fait prendre en lavement , et aussi
par la bouche.
Ca th o II c n m> cio u hic .
^ Racines de polypode , . . . * < < ♦
chicorée, . . . . . . »
Réglisse ,
Feuilles d’aigremoine,
de scolopendre ,
Semences de violettes ,
Eau
I
1b viij.
Cn fait du tout une détection, suivant jcs icglcs
Eléments d e pharmacie. 5 l'j
que nous avons détaillées : on ajoute , après qu’elle est
passée ,
)iicre
- *1 « rm 11 • • w • J
ïj 5 iv.
On fait du tout un syrop qu’on fait cuire comme pour
le précédent électuaire. Alors,
^Pulpes de tamarins,
Extrait de casse ,
Rhubarbe en poudre,
Séné en poudre ,
Réglisse eu poudre, ; ; . J j;
Semences de fenouil J j
Quatre semences froides , réd.enpâte, àâ, 5 iij.
aa.
IV.
On délaie dans une bassine , avec lin bistortier , îa pulpe
de tamarins , 1 extrait de cassé et les quatre semences
froides , réduites en pâte ,' en ajoutant le syrop peu à
peu ; alors on délaie les poudres : on forme du tout un
électuaire.
est un excellent purgatif doux : on le donne dans les ,rcrU,s
dévoiements et les dysseuteries : il resserre un peu , et
fortifie après avoir évacué. La dose est depuis deux gros r.
jusqu’à deux onçes. ^ ÜSe*
R EM. ARQUE ÿj
Le polypode , la scolopendre et la réglisse corrigent le*'
mauvais goût du séné : la semence de violettes fournit un
mucilage adoucissant dans la décoction. La semence de
fenouil étant employée pour aromatiser cet électuaire, ne
doit point etre mise dans la décoction , comme quelques
personnes le recommandent , parceqif elle perd tout son
aromate.
Quelques Pharmacopées font entrer une beaucoup plus
grande quantité de sucre que nous n’en prescrivons ici ;
mais j’ai remarqué que lorsqu’on en met davantage, cet
électuaire se caudit avec une extrême facilité.
11 est inutile que nous répétions ici les dangers que l’on
court en préparant la pulpe des tamarins dans des vais-
seaux de cuivre : on peut voir ce que nous en avons dit
précédemment.
Diaprun simple.
^Racines de polypode
Fleurs de violettes récentes , . .
Semeiices de berberis . F - -
*ï') / i • g aa • • •
Réglisse , 3
5 n-
5 hr-
On fait une décoction de ces substances , en les faisant
bouillir dans une suffisante quantité d’eau : on passe la
décoction avec expression , et ou s’en sert en place d’eau
pour faire cuire,
Pruneaux, . . îbjfi.
Lorsqu’ils sont cuits , on les sépare de la décoction ,
et Poil en tire la pulpe : on ajoute à la liqueur ,
Sucre blanc , îbj fi*
Suc de coings, 5 LK
On fait cuire le tout en consistance de syrop épais.
D’une autre part, on fait dessécher la pulpe au bain-marie,
pour la priver seulement d’un peu de sôn humidité. Alors
onia délaie dans Le syrop cuit en consistance convenable;
et l’on ajoute les substances suivantes , réduites en poudre ,
chacune séparément :
Santal citrin , ) --
rouge , )
Semences de violettes ,
pourpier ,
Roses de Provins ,
On forme du tout un électuaire-suivant Part.
J* E M A R Q U E S.
Les dispensaires demandent deux livres de sucre dans
cet électuaire ; mais je trouve que c est trop ; il u sie
toujours beaucoup de syrop qu’on ne peut y faire entrer :
c’est assez d’une livre et demie. La semence de violettes
est huileuse, et difficile à réduire en poudre; les autres
substances qui entrent en poudre , et qu’on pourrait
pulvériser avec , ne sont pas assez volumineuses pour
absorber son huile ; il vaut mieux faire entrer cette semence
dans la décoction , et la supprimer de la poudre.
On
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On met une demi-once de fleurs seches de violettes, en
place de fleurs récentes, lorsqu’on ne peut passe procurer
de ces dernières.
Cet électuaire est un purgatif ininoratif : on le donne Vernis,
poiii pieparer a la purgation. La dose est depuis demi-once Dose,
jusqu’à deux onces. On le fait souvent prendre en lave-
ment.
Electuaire çliaprun solutij \
Diaprun simple
Scaminonée pulvérisée , .
On mêle ces deux substances ensemble dans un mortier
de marbre, avec un pilon de bois : on conserve cet élec-
t n aire dans un pot pour l’usage.
On ne fait ce mélange qu’à mesure qu’il est prescrit,
paiceqü il arrive fort souvent que les Médecins alimen-
tent ou diminuent la dose de la scammonée.
. O est lui puigatif assezbon. La dose est depuis deux gros Vertu*
jusqu’à une once. &
Dose.
Electuaire confection Hamech.
^Polypode de chêne,
Pruneaux
Raisins secs , .
Myroîobans citrins
Feuilles seches d’absinthe , . . . .
Semences de violettes
Sommités seches de thym,
Epithyme,
o 1V*
P» j fi.
5 vii/.
.? X1J-
? F
v • • • w ■
7 1!J O VJ.:
? ij-
5iv.
Cn casse les liivrobolans , pour séparer les noyaux'
qu on jette comme inutiles : on fait bouillir leurs écorces
dans une suffisante quantité d’eau avec les autres substan-
ces: on passe la décoction avec expression : on la conserve
a part. Alors,
f Rhubarbe cassée par morceaux , .
Chair de coloquinte, 7 __
Agaric. , J aa' * • ♦
Feuilles de séné,
Roses de Provins ...... . .
O o
o J fi*
5yS ÉLÉMENTS DE PHARMACIE»
On fait une décoction de ces substances , dans une
suffisante quantité d’eau : on la passe avec expression :
on fait bouillir le marc une seconde fois : on mêle les
liqueurs avec la première décoction , et on ajoute ,
Suc dépuré de fumeterre , . . 1b iij.
Petit-lait clarifié, ' . ib xxiv.
Manne grasse , ^ iv.
Sucre, îb iij.
On fait chauffer ce mélange , et on le coule au travers
d’un blanchet : on fait évaporer la liqueur jusqu’à ce
qu’elle soit en consistance de syrop épais. Alors on y dé-
laie , w
Pulpes de tamarins, ^ x.
Extrait de casse , f viij.
Ensuite on ajoute les substances suivantes, qu’on a ré-
duites en poudre :
Diagrede ........
Semences d’anis , .
fenouil ,
Spicanard , •
Ecorces de myrobolans citrins , . . .
Semences de fumeterre , \ --
Rhubarbe, S
ù nJ*
x • •
5 1J-
%
o
Z vj.
~ iv fi.'1
On fait un mélange exact que l’on conserve dans uri
.Vertus; La confection hamech est un fort bon purgatif , mais
violent , qui convient dans les maladies de la peau ,
comme les démangeaisons, les dartres la gale , la teigne,
les écrouelles : il convient aussi dans les maladies ve-
Dose nérienues. La dose est depuis un gros jusqu à une once.
Remarques.
La confection hamech forme unbon électuaire , qui a la
propriété de se conserver long-temps sans s’altérer : cette
propriété lui vient de la grande quantité de sel con-
tenu dans le petit-lait qu’on fait entrer dans sa coin-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE»
position : le petit-lait est lui-même , comme nous l’avons
dit , un excellent anti-putride : il faut avoir attention
qu’il soit parfaitement clarifié, et privé de toute sa
partie caseus*.
Presque toutes les Pharmacopées recommandent de
faire infuser dans le petit-lait les premières substances
de notre formule , et de les faire bouillir ; ensuite de
passer la décoction avec expression , et de faire bouillir
le marc de nouveau. Ce ne peut être que pour corriger
la vertu active des ingrédients , par le sel du petit-laft ;
mais comme ces substances ne contiennent rien qu’il
faille corriger , nous croyons qu’il vaut mieux en faire
la décoction dans l’eau. On recommande encore de faire
macérer la rhubarbe , la coloquinte, l’agaric , le séné et
les roses dans les sucs dépurés et dans^une portion du
petit-lait , et ensuite de laire bouillir ce inélanae , de
passeï la décoction , et de faire bouillir le marc : mais
nous croyons toutes ces manipulations inutiles , parceque
le petit-lait et les sucs dépurés sont déjà chargés de sub-
stances extractives et salines : ces liqueurs ne peuvent par
conséquent se charger de beaucoup d’autres nouvelles
substances. D’ailleurs on est obligé de faire bouillir les
marcs dans de l’eau , pour achever d’extraire ce qu’ils
contiennent de dissoluble. Ces substances , sur-tout la co-
loquinte , contiennent des principes âcres qui ont besoin
d’être corrigés : les matières salines du petit-lait sont très
propres à cela ; comme nous recommandons de faire éva-
porer toutes ces décoctions conjointement avec le petit-
lait , les parties extractives de la coloquinte ont suffisam-
ment le temps de s’adoucir et de se combiner avec le sel
du petit-lait , pendant l’évaporation de la grande quantité
de fluide des décoctions et du phlegme du petit-lait. On
recommande aussi de faire entrer les semences d’anis et
de fenouil dans cette seconde décoction : mais étant
mises comme correctifs , nous croyons qu’il vaut mieux
les faire entrer dans la poudre ; elles ne perdent alors
rien de leurs principes aromatiques , et elles produisent
mieux leurs effets dans cet électuaire. On recommanda
en outre de faire entrer les cinq especes de myrobolans*
mais comme ils ont tous absolument les mêmes vertus *
nous croyons qu’une seule espece suffit.
Plusieurs personnes* sans connoissaace des propriétés
O o ij
5<3o ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
du petit-lait et de ce qu’il contient , sont dans l’usage dé
le retrancher en entier , le croyant absolument inutile :
mais cette liqueur , comme je l’ai dit , contient plusieurs
sels , et sur- tout de l’alKali fixe , qui est très-propre à cor-
riger la vertu trop active de la coloquinte.
Quelques Pharmacopées recommandent de n’employer
que l’eau distillée de petit-lait : ce qui n’est pas, à beau-
coup près , la meme chose , parcequ’aucun des sels du
petit-lait 11e monte par la distillation. L’eau qu’on obtient
différé très peu de l’eau ordinaire ; ainsi c’est une bien
grande erreur de la part de ceux qui croient que cette eau
distillée a les mêmes vertus que le petit-lait.
Elecluaire de psyllium.
^ Suc dépuré de buglose , J
Bourrache , q üâ. . . . îb ij.
Endive , C
Aclie , J w
Fumeterre , % viip
• *
Semences de violettes , 5 B
Feuilles de séné , 5 )*
Semences d’anis , 1 . X a
Racines d asarum , 3
7 v • •
Adianthe blanc , 5 B*
w • •
Spicanard , . . * 1 F
Epithyme , 0 F
On met les sucs dépurés dans une cucurbite d’étain ,
avec les autres substances : après avoir coupé grossière-
ment P adianthe , le spicanard et l’épithyme , et avoir
concassé l’anis et l’asarum , on laisse iufuser le toutpen-
V dànt dix ou douze heures : alors on lui lait prendre quel-
ques bouillons : 011 passe la décoction avec expression ?
- et on ajoute ,
w • • •
Semences de psyllium , S uh
Ôn fait infuser celte semence pendant vingt - quatre
heures , en l'agitant de temps en temps : on passe la li-
queur avec expression : on inele avec ,
. Sucre , ib “J’
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE; 58 V
t ^h. fait cuire le tout en consistance de syrop un peu
°Pa'ls • alors on ajoute les substances suivantes1 réduites
en poudres :
au.
Diagrede
Roses de Provins ,
Rhubarbe , f
Réglisse , r
Spode préparé , 3
Semences de pourpier ,
coriandre ,
anis ,
feu ou il ,
Gomme adraganlh.
Mastic en larmes ,
aa
V
5 «J.
On forme du tout un électuaire, que l’on conserve dans
un pot.
Il est purgatif : il ramollit, il évacue la bile et les hu- Wrtus
meurs séreuses : on s’en sert dans la jaunisse, et dans les
ie\ îes longues et rebelles. La dose est depuis un gros jus- Dose -
qu à six, & )
lllectuaire liiera picra.
Candie,
Macis ,
Racines d’asarum ,
Safran ,
Mastic en larmes ,
Aloës succotrin , .
Miel dépuré, . .
W • •
O XI).
u • • •
15 11J.
On réduit en poudre toutes ces substances chacune sé-
parément : on les mcle exactement, et on ajoute le miel
dépuré.
On forme du tout un électuaire comme les précé-
dents. r 1 *
C est un apéritif chaud : il fortifie l’estomac : il leve Vertus,
les obstructions : il excite les mois aux femmes ; mais on
doit éviter de faire prendre ce remode aux personnes su-
jettes aux hémorroïdes , à cause de l’aloës qui les excite
beaucoup. La dose est depuis un gros jusqu’à six. *
O o iij
Dos*.
582
Vertu*.
Dose,
ÉLÉMENTS DE PHARMAC1IÎ
Jtücctuairs hiera diacolocynihidos .
ÿ^Stécas arabique, -\
Marrube blanc , /
Chamædrys , p dà • Z x.
Agaric , \
Coloquinte , ^
Diagrede, . 1 àâ. . : : . 3 vj;
Racines d’ellébore noir , i
Castor, : • ^ “J*
Opopanax ,
Sagapenum ,
Semences de persil , > àâ. ..... J V*
Aristoloche ronde ,
Poivre blanc ,
Canelle ,
Spicanard ,
Myrrhe, àâ. , ; 7 . 7 . 7 . J IV.
Pouliot ,
Safran ,
Miel dépuré , ; 7 . I . 7 . . . . îb iij.'
On pulvérise ensemble toutes ces substances pour iaire
une poudre, que l’on mêle avec le miel dépuré , pour for-
mer du tout un électuaire , suivant les réglés que nous
avons détaillées.
Comme le sagapenum ne peut se pulvériser lorsqu’il est
seul, on est obligé de le mêler avec les autres substances
pour les pulvériser ensemble.
Cet électuaire est un purgatif très fort : on le fait pren-
dre dans l’épilepsie , l’apoplexie, la paralysie, la léthar-
gie : il convient dans les maladies du cerveau, aux ma-
niaques , etc. 11 excite les mois aux femmes. La dose est
depuis un gros jusqu’à une once , dans ces maladies seu-
lement , où les remedes violents agissent peu : dans tout
autre cas on le donne à plus petite dose : on le fait entrer
aussi dans des lavements purgatifs.
Electuaire cariocostin.
Cos tu s ,
Girofle, i -- » s - <« y „
Gingembre, ' aa' * ^
Cumin ,
583
Ilïmektj de pharmacie*
Diagrede ,
Ilermodacte ,
Miel dépuré ,
On pulvérise toutes ces substances , chacune séparé-
ment : on les mêle avec le miel , et on forme du tout un
électuaire comme les précédents.
11 purge les sérosités bilieuses et mélancoliques : il est Vertufi
bon dans les maladies goutteuses : il est céphalique. La Dose,
dose est depuis un gros jusqu’à six.
Electuaire diaphénix.
Pulpe de dattes, \ - - , . . w
Sucre d’orge, 5 5 V11J*
Amandes douces pelées, J üj R:
On pile dans un mortier de marbre les amandes dou-
ces , pour les réduire en pâte : on ajoute peu à peu la pulpe
des dattes et le sucre d’orge pulvérisé : on délaie ce mé-
lange avec it
Miel dépuré , 7 ij.
Et l’on ajoute les substances suivantes, réduites en
poudre, chacune séparément ,
Gingembre ,
Poivre blanc , (
Macis, f “• ' • '
Canelle , J
• • • • • 3 ij-
Racines de turbith ,....; .
Feuilles de rue , ^
Semences de daucus de Crete , \
fenouil, J
^ aa* . . o q»
Diagrede,
5 i 15-
On mêle le tout exactement, et l’on forme un électuaire
que l’on conserve dans un pot.
Il purge la pituite et les sérosités qui viennent du cer- Vertu*;
veau : il pousse par les urines : il convient dansi’hydropisie :
on le donne dans l’apoplexie , la paralysie , dans les
maladies hystériques. La dose est depuis un gros jusqu’à Dose.-
une once.
O o> i?
>584 ÉLÉMENTS DE P II A R M À C I E.1
m r _
' ■ ' Tllec tu à ire bènèdicle laxative.
-i
{ t
}
Racines de turbith ,
Ecorces de petite ésule prép.
Diagrede , • T e
Hermodacte , c ââ
Roses ronges , J
Semences de saxifrage ,
amomum ,
aclie ,
persil ,
çarvi ,
fenouil ,
asperges ,
petit houx:,
lithospermum ,
cardamum major,
Girofle ,
Spicanard ,
Gingembre,
Safran ,
Poivre de la Jamaïque , f
Macis ,
Galanga ,
Sel gemme ,
a a.
) à Ci.
cm.
Miel blanc dépuré ,
U » • * *• • • ••
0
O V.
*>
5Ê
fc j fi.
On pulvérise toutes ces substances chacune séparément :
on les mêle ensemble pour n’en former qu’une poudre
composée, qu’on délaie avec le miel un peu chauffé : on
forme du tout un électuaire.
On se sert de la seconde écorce de la racine d’ésule :
on la fait macérer pendant vingt-quatre heures dans du
vinaigre; ensuite on la fait sécher pour pouvoir la réduire
en poudre. On lui donne cette préparation afin de corriger
sa vertu trop purgative.
Vrrtus. Cet électuaire purge la pituite et les sérosités : il lève
les obstructions : il excite les mois aux femmes : il chasse
lose. les vents. La dose est depuis un gros jusqu’à une once.
Souvent on le fait entrer dans les lavements à la meme
dose.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
535
Opiat mésentérique.
» •
^ Gomme ammoniaque, ; . t ft.
Séné , 5 vj.
Poudre cornachine, 1 -- _ ..
Rhubarbe , 5 aa • • • • o q-
Mercure doux ,
Racines d’arum ,
Aloës succotrin ,
Limaille de 1er préparée j (].
Syrop de pommes composé , q. s.
On forme du tout un électuaire comme les précédents.
Cet opiat se durcit considérablement quelque temps
apres qu’il est fait , à raison de la limaille de fer qui se
divise de plus en plus par l’humidité propre de l’électuai-
re , et par 1 action de l’acide marin du mercure doux sur
le fer : lorsque cet inconvénient arrive , il faut le ramollir
avec une suffisante quantité de syrop de pommes.
11 est. bon pour les obstructions du foie , delà rate et Vertus;
du mésenterre. La dose est depuis demi-gros jusqu’à deux Dose,
gros.
Remarques générales sur les électuaircs.
On fait entrer dans les électuaires, comme nous venons
de le voir , dos substances de vertus bien différentes, et
de nature bien peu semblable : les unes sont échauffantes ,
les autres sont rafraîchissantes ; d’autres sont calmantes ,
d autres sont irritantes : les unes sont huileuses , résineu-
ses ou gommeuses : les autres sont des terres vitrifiables ,
calcaires et métalliques , et quelquefois certains métaux
en substance et seulement pulvérisés.
Ln examinant un électuaire très composé, on remarque
qu il contient des drogues qui peuvent passer successive-
ment et promptement par tous les degrés de la fermenta-
tion ; d au tres , comme les matières animales , nepeuvent
passeï qu à la putréfaction. 11 y en a qui n’éprouvent que
difficilement la fermentation, lorsqu’elles sont seules ; mais
d autres substances ont la propriété de favoriser leur fer-
mentation 5 et d’autres enfin ont celle de la retarder ou
meme de l’arrêter. Les substances qui composent les élec-
J.ua ires, 4U0^(lue bien mêlées, ne fermentent pas toutes en
bS 6 Eléments de pharmacie.
même temps : une partie commence à se mettre en mou-
vement, lorsque les premières cessent de fermenter ; c’est
ce qui est cause que les électuaires très composés fermen-
tent long-temps. Il doit se passer dans plusieurs de ces
mélanges un mouvement intestin , qui doitoccasionnerdes
combinaisons singulières et prodigieusement compliquées.
Plusieurs de ces électuaires moisissent quelque temps
après qu’ils sont faits , mais ils ne passent pas facilement
à la putréfaction , à cause du sucre qui les en garantit.
De dix drogues qui entrent dans un électuaire , quelques
unes sont déjà parvenues à l’acidité , et se moisissent,
tandis que les autres commencent à entrer en fermenta-
tion ; et ce nouveau mouvement détruit vraisemblable-
ment les progrès de la défectuosité totale des drogues qui
ont fermenté les premières. Les choses se passent ainsi
successivement , jusqu’à ce qu’enfin l’élcctuaire cesse de
fermenter , et que les principes fermentescibles soient
dissipés , détruits , décomposés , ou enfin changés de na-
ture , de quelque maniéré que ce soit, par vétusté ou
par l’effet de la fermentation quia précédé. Nous avons
fait remarquer précédemment que les syrops les plus fer-
mentescibles cessoient enfin de fermenter , et qu ils n é-
toient pas susceptibles de passer à la putréfaction. Les
électuaires sont dans le même cas ; c’est le sucre et le
miel qui en préservent les ingrédients de ces médicaments;
ce qui prouve en même temps que le sucre et le miel
ne sont pas eux -mêmes susceptibles de putréfaction :
du moins s’ils le sont , ce ne peut etre qu après plu-
sieurs siècles. >
La première question qu’on est en droit de faire sur
la nature des électuaires qui ont fermenté , est de savoir
6’ils ont les mêmes vertus , que celles qu ils avoient avant
leur fermentation. Il paroît certain que la fermentation,
faisant dissiper plusieurs principes , et combinant ceux
qui restent d’une maniéré différente de ce qu ils etoient
d’abord , doit occasionner des changements considérable»
dans leurs vertus , en détruisant entièrement ce es es
purgatifs, et en en faisant acquérir d’étrangeres et d incon-
nues à certaines substances.
Parmi les électuaires , les uns sont susceptibles de. se
détruire entièrement dans l’espace de quelques années , ce
sont ceux dans la composition desquels on lait entres
Eléments de pharmacie *>87
beaucoup de substances pulpeuses et des matières mucila-
gineuses et phlegmatiques , qui contiennent peu de prin-
cipes salins et aioirutiques. Tels sont le lénilif, le catlio-
licum double , le diaprun , l’électuaire de psyllium, le
diaphénix , etc. Lorsque ces électuaires cessent de fermen*
ter , ils se moisissent à la surface , ils se dessèchent peu à
peu , les inittes s’y mettent , etc. et ces électuaires finis-
sent par être mangés par ces insectes. Cependant il ne faut
pas croire que tous ces phénomènes se passent dans une
année. Les électuaires fermentent etse moisissent un peu à
la vérité ; mais leur destruction totale ne s’acheve que
dans l’espace de sept ou huit années. 11 faut en excepter
cependant le catholicum double et le lénitif qui sont plus
durables, et qui sont moins sujets à se moisir à leur
surface.
La moisissure peut être considérée comme le commen-
cement de la destruction des électuaires : elle ne se forme
qu’a leur surface et dans les endroits où l’air extérieur peut
avoir de l’accès , comme dans les fentes qui se forment par
leur dessèchement. LesBotanistes ont observé que les moi-
sissures sont des plantes qui végètent comme les autres :
en effet j’ai remarqué que la plupart de celles qui se for-
ment a la surface (les électuaires , différaient entre elles
par la grandeur et par quelques autres qualités apparentes;
que celle qui naltsur un électuaire, est toujours à-peu-près
la même ; mais elle différé , pour les qualités extérieures,
de celle qui prend naissance sur du bois ou sur du pa-
pier. La plupart de ces moisissures forment des especes
de petites forêts qui sont remplies de petits insectes, dont
plusieurs ne sont peut être point encore connus. Si l’on
observoit exactement toutes ces plantes microscopiques ,
on en trouverait peut-être une multitude d’especes dif-
férentes , qui seraient aussi variées que les corps qui les
produisent ; peut-être mêmeparviendroit-on, parcemoyen,
à connoître quelles sont les substances qui les forment ,
pour les supprimer et eu substituer d’autres qui ne seraient
pas exposées aux mêmes inconvénients.
Les électuaires qui sont composés de beaucoup de sub-
stances aromatiques , salines , résineuses et extractives ,
sont infiniment plus durables que ceux dont nous ve-
nons de parler; tels sont , par exemple , la thériaque ,
la confection d’hyacinthe , l’orviétan , le mithridate , le
583 ÉLÉMENTS DE F H A R K A C I El
diascordium , la confection hamech, etc. Ces électuaires
sont susceptibles de fermenter long-temps; mais ils ne
sont pas sujets à se moisir comme Tes autres : il se forme
cependant quelquefois à leurs surfaces de petites taches
de moisissures ; ce qui vient vraisemblablement de quel-
ques drogues qui conservent cette propriété , quoique mê-
lées avec beaucoup d’autres très capables de s’opposer à
un plus grand progrès. Le cariocostin et la bénédicte laxa-
tive sont fort sujets à se moisir ainsi. Cette espece de
moisissure est bien différente de celle qui est quelquefois
occasionnée par les gouttes d’eau qu’on laisse tomber par
inattention à leur surface en nétoyant l’extérieur des pots;
cette derniere est en plaques minces, et n’a point d’éléva-
tion pour l’ordinaire; au lieu que l’autre moisissure végété
toujours à quelques lignes au-dessus de la surface de l’é-
lectuaire.
Parmi les électuaires aromatiques et salins, les uns ,
comme la thériaque , les différents orviétans , le diascor-
dium et la confection hamech , sont beaucoup plus du-
rables que les autres. Ces électuaires fermentent long-
temps, et ils perdent peu de leur odeur aromatique. J'ai
vu du diascordium qui pouvoit avoir une centaine d’an-
nées ; il paroissoit peu différent de celui qui étoit nouvel-
lement fait , à l’exception de sa couleur, qui étoit devenue
brune. La thériaque est à-peu-près dans le même cas :
j’en ai vu qui avoit quatre-vingts années : Geoffroi la
gardoit, dans le dessein de voir combien de temps elle se
conserveroit en bon état ; elle étoit , au goût et à l’odeur ,
peu différente d’une thériaque nouvelle : enfin ces deux
électuaires 11e se soiU jamais moisi pendant l’intervalle de
ce temps.
Les électuaires aromatiques, qui sont le moins disposés
à s’altérer, n’ont besoin que d’une réforme légère , comme
de la suppression des drogues dont les vertus ne corres-
pondent point aux effets du plus grand nombre des autres ,
et qui paroissent par là absolument inutiles dans ces sortes
d’électuaires.
Mais il n’en est pas de même des autres électuaires ; ils
auraient besoin d’une réforme bien plus considérable :
la meilleure , à mon gré , seroit de ne conserver que les
poudres, qu’on mêlerait à mesure avec les extraits bien
laits des matières qu’on ne peut réduire en poudre 9
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 58p
comme les extraits de pruneaux , de tamarins , de casse , etc.
au lieu de pulpes qui ne peuvent se conserver que peu
c temps en bon état. On auroit pour lors des éiec-
tuaires qui seraient toujours récents , dont les vertus se-
rment toujours les mêmes , et sur lesquelles on pourrait
compter. r
On emploie le miel et le sucre pour, excipients des
elec tu aires : il n y a point de choix a taire pour le sucre , il
sullit d employer celui qui est d’une bonne qualité ; mais
il convient de choisir le miel, autant que cela se peut ,
bien ferme, et non grenu, quoiqu’il passe pour être le
moins beau , pareeque celui qui est grenu est trop dis-
posé a se crystalliseret à se candir dans les électuaires , peu
de temps après qu’ils sont faits ; ce qui leur donne une
apparence grenue. La beauté d’un électuaire est d’être
sans grumeaux de miel candi , lisse par conséquent , et
c une consistance à-peu-près semblable à de la térében-
thine très épaisse. Le miel qui n’est point grenu n’est pas,
a beaucoup près, aussi sujet à se candir dans les élec-
iuaires.
Toutes les poudres qu’on peut faire entrer dans les
elec tuaires n’absorbent point la même quantité de syrop *
c est a quoi on doit avoir beaucoup d’attention dans la
pialique poui les opiats et les bols magistraux. On est
souvent surpris de voir un volume de ces médicaments
beaucoup plus considérable qu’on ne s’y attendoit : cela
vient de la nature des poudres qui absorbent beaucoup
de syrop. Voici quelques réglés générales sur cettcrmatiere.
De la quantité de syrop que Us poudres absorbent
lorsqu on en forme des opiats , bols , etc.
Les poudres des plantes , des bois , des écorces , des
lleurs , et des substances à-peu-près semblables , absorbent
jtrois parties de syrop pour les réduire en opiat. Iminédia-
emeut apres quils sont faits , ils paraissent être trop li-
quides ; mais dans l’espace de vingt-quatre heures , les
poudres se gonflent; elles absorbent le syrop qui paroissoit
etre superflu , et l’opiat a la consistance qu’il doit avoir,
es gommes-iesines , comme le galbanum le sa-
£arnUm ’ lj 8<?mm1e ammoniaque , et toutes celles de
t 'lue “attire , absorbent environ leur poids de syrop.
5pO hiMENTS DE PHARMACIE.
Al’égard des substances vraiment résineuses , comme le
mastic , la sandarache , le baume sec du Pérou , etc. il
leur faut un peu moins que leur poids de syrop pour les
réduire en opiat.
Les matières minérales , comme la limaille d’acier pré-
parée , la pierre hématite , l’antimoifie crud préparé, 1 an-
timoine diaphonique ; et quelques sels minéraux , comme
le mercure doux , l’rethiops minéral , etc. absoibent envi*
ron moitié de leur poids de syrop.
Les matières salines akalines , comme sont le sel d ab-
sinthe , le sel de tartre, le sel de centaurée, etc. ne
prennent presque point de syrop ; il ne leur en faut tout
au plus que la dixième partie de leur poids , pareeque ces
sels attirent l’humidité de l’air. .
Les sels neutres , comme le sel fébrifuge de oilvius , le
sel ammoniac , le sel de Seignette , le sel de duobus , etc.
ne demandent qu 'environ la moitié de leur poids de sy-
rop pour prendre la consistance d’opiat.
Les électuaires officinaux , les extraits et d’autres mé-
dicaments de cette nature n’absorbent que peu ou point
de syrop , pareequ’ils ont à-peu-près la consistance des
* Toutes ces réglés ne doivent s’entendre que pour les
opiats dans lesquels on fait entrer des substances qui
n ont que peu ou point d’action les unes sur les autres ,
et dans lesquels il ne se forme point de combinaisons
qui soient dans le cas d’absorber plus (le syrop que les
substances prises séparément. Par exemple , si 1 on laisoit
entrer dans un opiat désopilatif , une once de limaille
de fer , et autant de crème de tartre, il est certain que
ce mélange n’absorberoit d’abord qu’enyiron la moitié de
son poids de syrop , pour être en consistance convena-
ble ; mais comme le fer et le tartre agissent singulière-
ment l’un sur l’autre , et que le fer se divise de plus en
plus , ce mélange , au bout de vingt-quatre heures , de-
vient en état d’absorber encore une once de syrop , et
trois ou quatre jours après ce ramollissement , il a besoin
d’être ramolli encore avec une nouvelle quantité de s>rop.
Des électuaires solides , des tablettes , des pastilles , des
rotules et des morsulis.
Les électuaires solides sont des compositions qui dite-
ï L i M I N T S DE PHARMACIE.
591
rent peu des électuaires mous , si ce n’est par leur con-
sistance ferme et solide qu’ils doivent à du sucre cuit à la
plume , ou à un mucilage qu’on fait dessécher ensuite;
ce qui par conséquent fournit deux moyens pour préparer
les électuaires solides. 1 1
On nomme tablettes faites à la cuitte, celles qu’on pré-
pare avec du sucre cuit à la plume ; et tablettes préparées
sans leu , celles qu’011 forme avec une pulpe mucilamneuse
ou avec un mucilage dégommé arabique ouadraganth. On
a donné les noms de rotule , de morsuli et de pastille à
toutes ces tablettes ; mais présentement il n’y a que les
deux dernières dénominations qui soient d’usage. Ces mé-
dicaments sont ou simples ou composés. Les simples re-
tiennent ordinairement le nom de la substaneequ’on y
lait entrer, comme pastilles de canelle , d’anis , de sa-
fran, etc. Ces tablettes simples ne sont souvent que du
sucre cuit a la plume , auquel on ajoute , lorsqu’il est cuit
des gouttes d’huile essentielle imbibée dans un peu de su-
cre en poudre, et on en forme des tablettes avec une suf-
fisante quantité de mucilage de gomme adraganth.
On divise les tablettes en altérantes et en purgatives.
Les anciens ont inventé ces médicaments pour quatre
raisons principales; i°. pour les rendre plus agréables
pareequ’on fait entrer ordinairement une plus grande quan-
tite de sucre dans leur composition, que dans les autres
électuaires ; 20. pour qu’ils communiquent mieux leurs
vertus a la gorge et aux parties voisines, pareequ’on les
laisse fondre dans la bouche ; 3». afin qu’ils puissent se
conserver long-temps en bon état , étant privés de toute
humidité; 4 . enfin pour rendre les médicaments plus
transportables. 1
Les tablettes ne sont pas toujours agréables, comme il
vient d être dit; nous verrons qu’il entre dans la composi-
tion de plusieurs, des purgatifs très forts, tels que le jalap
la scammonee , etc. Ces purgatifs occasionAeroient des
cretes , des chaleurs , et des inflammations dans la bou-
c e et dans la gorge : mais il n’en est pas de même des ta-
blettes composées de matières mucilagineuses et adoucis-
santes; il est certain qu’elles ne peuvent manquer de pro-
bouche* b°nSelfetS’ lors1u’on les laisse fondre dans 1»
Les Anciens faisoient entrer dans les tablettes , des ex-
5ç)2 ÉLÉMENTS de pharmacie.
traits, des conserves, dé la manne et d’autres substances
de même nature*, mais les tablettes devant être parfaite-
ment seches et sonnantes , on doit en supprimer toutes les
substances qui les empêchent d’acquérir ces qualités ; c’est
le parti que nous prendrons , quoique plusieurs Pharmaco-
pées aient suivi l’ancien usage. Nôus'aurons attention ce-
pendant de faire ces réformes de maniéré que les vertus de
ces médicaments n’en soient point changées. Ces réformes
mêmes ne porteront que sur les tablettes oiiicinales , parce»
qu’il est nécessaire qu’elles puissent être conservées un cer-
tain temps : il n’en est pas de meme de celles que les .Mé-
decins prescrivent à mesure quon en a besoin : on peut y
faire entrer tout ce que I on veut.
La quantité de poudre sur celle du sucre , pour former
les électuaires solides , n’est point limitée ; cela dépend de
la nature et de la vertu des poudres : cependant on ne met
dans les tablettes à la cuitte que depuis une once jusqu’à
quatre de poudre sur une livre de sucre. On peut, à la ri-
gueur, en mettre davantage ; mais les tablettes deviennent
très difficiles à faire , et on court les risques de les manquer,
pareeque la poudre se trouvant en trop grande quantité,
refroidit très promptement le sucre ; il se durcit , et 1 on
n’a pas le temps de faire le mélange, ni de le couler pour
former les tablettes; d’ailleurs, une trop grande quantité
de poudre absorbe le sucre sur-le-champ.
Mais il n’en est pas de même dès électuaires solides aux-
quels on donne la consistance avec un mucilage : on peut y
faire entrer la quantité dé poudre qu’on juge à propos sur
celle de sucre : on ne peut jamais manquer ces tablettes ,
pareeque l’on n’est pas pressé pour les former.
Cependant on observe ordinairement de mettre, meme
dans celles-ci , beaucoup de sucre et peu de poudre , par-
eeque la plupart sont faites pour être agréables ; elles sont
aussi composées avec des poudres qui 11 ont point de mau-
vaises saveurs. Quelques unes de ces tabxettes sont cepen-
dant faites avec des substances de saveur désagréable,
comme la rhubarbe, etc. ; alors ou lait eniiei dans leur
composition une grande quantité de sucre, ahn ue masquer
un peu la saveur de ces drogues*
On donne aux tablettes différentes formes , comme trian-
gulaires, rondes, quarrées , ou en losanges, etc. Les unes
sont très minces, et à-peu-près de la largeur d’une piecede
vingt-
ÉLÉMENTS D E PHARMACIE.
5p 3
* ’
vingt-quatre sous , et les autres un peu plus épaisses I es
nésDarde°,U eSine ^ 56 ï™? ^ ™C des «Ranges
semWahlr s'î1^ 'il J' ’ par,CeqU °n-d ld fa< ilitë de formerda
semblables tablettes avec les rognures; ce qu’on ne peut
laue avec les mélangés où l’on cuit le sucre à la plume
parcequ il restèrent trop de rognures, qui se réduiroient en
poudre au lieu de se laisser pétrir. On est obligé, par rap-
poit a cela, de couper ces dernieres en quarrés ou en lo-
sanges, aussitôt qu’elles sont coulées, et avant ou elles
soient refroidies. /iu eJies
de^te^eHt^letLeS50n^SCeptiMe3d’attirerl’humidité
vt„ , h tomber en dehquium , lorsque le temps de-
vient Humide : ce les faites avec du sucre cuit à la plume y
tombent plus facilement que celles faitesavec un mucilage
dégommé; pareeque le sucre attire lui-même l’humidité 5e
1 air : propriété qui lui est commune avec tons les autre!
sels qu on a fait dessécher , et qu’on n’a poim préparés p«
ciystall'satmn. Le mucilage de gomme produh line sorte
«e vernis a la surface des tablettes et les «nmit
de l’action de l’humidité de l'air ë ^ Un peu
l’ont, remédier à tous ces inconvénients, il convient
1 enfermer dans des bouteilles de verre , qu’onhouche bie "
O.I es les rainettes, immédiatement après qu’elles sont sé-
c 'ees, on les garantit par là cfeyvrcissitudes de l’air C’est
nue très mauvaise méthode de les conserver dans dés b!î
es que I on tient dans une étuve entretenue chaude ou
au cou, du feu , comme font la plupart des apothicaires da
p'm mee, pareeque celles qui sont composées de matières
aquatiques, perdent en fort peu de' temps ,0”“
Des tablettes altérantes qui se font à la cuitte du sucre.
I ablettes béchiques.
^ Sucre .
ilacines de guimauve , ) ’ 1 J- ■
réglisse, f iij.
Iris de Florence , ......
Gomme adraganih , . . .
Opium,
On réduit en poudre fine, chacune séparément
« substances, excepté le sucre : on forme du tout ,,ne
PP
• * * é
o j.
û i j.
ër‘ vj.
5p4 it^MENTS de PHARMACIE.
poudre exactement mêlée; alors on fait cuire le sucre a la
plume : on y délaie la poudre avec une spatule; ce qui
doit se faire très promptement. Lorsque le mélange est
exact, on le coule sur une feuille de papier imbibée d’huile
d’amandes douces, et posée sur une table bien unie : on
étend la pâte avec les mains imprégnées d’huile , et on
achevé., avec un rouleau également imbu d’huile, d’étendre
cette pâte, jusqu’à ce qu’elle ait à-peu-près l’épaisseur d’un
écu : ensuite on coupe la pâte, tandis qu’elleest très chau-
de, avec un couteau conduit par une réglé pour former
des tablettes en losanges ou en quarrés de la grandeur
qu’on juge à propos. , ...
Vcrlus. Ces tablettes sont pectorales , adoucissantes , incisives
et calmantes : elles calment la toux. On en laisse fondre
quelques unes dans la bouche ; ce que l’on réitéré de
temps en temps.
Tablettes pectorales de Spitzla it.
Raisins de Damas ,
îb j.
ïb j R
Urge germec , . ^
5 üj-
nis en puuuiL , • •••••
ïb iv.
V^assOllcUie ruu^c ?
vjpiUIli y • • • • • •
T IV.
Oomme aiaoiquc
Suc de réglisse,
h-
On fait bouillir dans une suffisante quantité d’eau ,
chacun séparément , les raisins , l’orge , f opium , la
somme arabique et le suc de réglisse : on réunit les de-
* X — I r* P /A O / ! O •
Vertus.
Dique et ie auv. uc x^x^ . on réunit les dé-
coctions , et on ajoute la cassonade : on laisse bien de.
poser, on décante la liqueur , et on la fait evaporei jus-
qu’à consistance de pâte ; alors on ajoute 1 ams lorsque
le mélange a acquis le degré de consistance convenable :
o„ ïe 3e sûr un marb?e un peu huilé, et on le coupe
par petites tablettes , qu’on achevé de faire secher jusqu a
* n, Pelles deviennent presque cassantes..
Ces tablettes sont inefassantes , adoucissantes , pecto-
totales et calmantes; elles sont très bonnes dans la toux
et pour adoucir l’humeur pituiteuse qui tombe dans a
„or>e et dans la poitrine ; on laisse iondre dans la bondi-
' une tablette de temps en temps.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 5cj$
Tablettes de roses.
Sucre royal, J vîij.
Eau rose, q s
Eût cuire le sucre a la plume, et on ajoute ,
• Eoses de Provins eri poudre , • . 5 fi.
On forme de ce mélange des tablettes.
Tablettes antimoniales de Kùkckel.’
& Amandes douces pelées X f
Canelle ^ ji
Petit cardamome $ fim
Antimoine crud préparé, ? fi
Sucre > jvij.
.0n mon^e Ies amandes douces de leurs écorces en les
faisant tremper quelques minutes dans de l’eau bouillante
et on les réduit en pâte très fine en les pilant dans un
mortier de marbre. D’une autre part, on mêle ensemble
la canelle , le petit cardamome et l’antimoine , pour for-
mer une poudre bien également mêlée : ensuite on fait
dissoudre le sucre dans quatre onces d’eau rose : on le
lait cuire a la plume; alors on délaie les amandes qu’ou
a réduites en pâte : on ajoute la poudre : on mêle le' tout
exactement et très promptement : on coule la masse sur
un papier huile ; et pendant qu’elle est chaude , 011 la
coupe en petits quarrés ou en losanges. On fait sécher ces
tablettes , et 011 les serre dans une bouteille pour les ea
rantir de 1 humidité de Pair.
On lait prendre ces tablettes comme fondantes : elles Vertus
sont bonnes pour la galle et les autres maladies de la
peau la gonorrhée, et pour les douleurs d’articulation
pour les rhumatismes et pour la goutte. J, a dose est del n
puis un gros jusqu’à quatre , le matin et le soir avant le 1
sommeil. ; u
Sac rosat.
îh
ù vîij.
p n
2- Sucre blanc , .
Eau rose , . .
Vertus.
Dose.
Vertus
5^6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On fait dissoudre le sucre dans l’eau rose : on le fait
cuire à la plume; on le coule sur un papier huilé comme
nous venons de le dire précédemment , et on le coupe
par tablettes.
11 déterre et adoucit la poitrine : il excite le crachat :
il récrée les esprits. La dose est depuis un gros jusqu’à six.
Sucre d'orge .
^ Orge , . . . o V1d;.
Safran gâtinois, gr* xij-
Sucre , . . lb j.
On fait bouillir, dans une suffisante quantité d’eau,'
l’orge jusqu’à ce qu’elle soit crevée : sur la fin de la dé-
coction , on ajoute le safran : on passe la liqueur : on y
lait dissoudre le sucre : on clarifie le tout avec quelques
blancs d’œufs : on passe la liqueur au travers d'un blan-
chet : on la fait évaporer à petit feu , jusqu’à ce que le
sucre soit cuit en consistance d electuaire solide : alois
on le coule sur un marbre huilé : on le roule tandis qu il
est chaud , pour en former de petits bâtons de la grosseur
du petit doigt , qu’on coupe ensuite de la longueur d’en-
viron six pouces : on pose ce sucre d’orge sur du papier
mis afin d’absorber l’huile qui se trouve a sa surface.
Ce sucre d’orge doit être transparent, d une couleur*
jaune citrine, sec et cassant. Quelques personnes mêlent
un peu de gomme arabique dans la décoction , afin de lui
donner plus de corps.
Le sucre d’orge est fort bon pour le rhume : il adoucit î
il excite à cracher. On en met dissoudre un petit mor-
ceau dans la bouche.
Des tablettes qui se fout sans feu.
Tablettes de guimauve.
2é Racines de guimauve pulvérisées , . . 5 1;
Iris de Florence en poudre , )•
Sucre on poudre, ^ J*
En y ajoutant une suffisante quantité de mucilage de
gomme adraganth préparée à l’eau , on lonne une pale
P H A R M A C I E.
Eléments de
un peu ferme, avec laquelle on fait des pastilles ou
tablettes.
Ces tablettes sont adoucissantes , propres à émousser Vertus*
jes acretcs de la toux , et à épaissir les sérosités qui tom-
bent sur la poitrine : elles excitent le crachat. On en met
fondre dans la bouche.
Remarques*
On met environ quinze grains de gomme adraganth en
poudre fine dans un petit pot de faïance , avec deux
ou trois onces d’eau : on tient ce mélange sur les cendres
chaudes , pendant deux ou trois heures : on l’agite de
temps eu temps avec une spatule d’ivoire. Lorsque la
gomme s’est réduite en mucilage, on môle d'une autre part
dans un mortier de marbre, avec un pilon de bois, le
s.u,<?r<^ ’ ^ *ris Florence , et la poudre de guimauve : on
deiaie peu-a-peu ce mélange de poudre et de sucre avec
du mucilage de gomme adraganth : on pile fortement pour
réduire le mélange en une pâte un peu ferme, de façon
qu elle nés attache en aucune maniéré aux mains lorsqu’on
la manie. Lorsque le mélange est suffisamment exact , on
en prend une partie, qu’on étend sur une feuille de papier
avec un rouleau de bois , de la même maniéré que les pâ-
tissiers étendent leur pâte ; ensuite on la coupe avec un
emporte-niece de fer-blanc. Ou étend les pastilles l’une
apres l a^-e sur une feuille de papier : on les porte dans
un endroit chaud : ou les laisse sécher : on continue de
former en pastilles les restes de la pâte : on pile les ro-
gnures dans Je mortier, en ajoutant un peu de mucilage
s il est nécessaire , et on en forme des pastilles comme les
precedentes.
L ernporte-piece qui sert à ces tablettes, est un tuvau
de fer-blanc de trois pouces de haut environ, de dix lignes
e diamètre par un bout, de douze lignes de diamelr®
par 1 autre, et un peu affilé par le bout étroit. Au moyen
de cette disposition, les pastilles peuvent sortir de ce cy-
lindre très commodément. ;
, lorsqu’on passe le rouleau sur la pâte , elle est sujette
'a s attacher au papier : pour remédier, à cet inconvé-
ijicm, on saupoudre la surface du papier et de la pâte avec
de 1 armaon réduit en poudre hue , ot enfermé dans ua
1) • • •
r "j
5c)S ÉLÉMENTS T) E PHARMACIE.
sac de mousseline : on secoue le sac au-dessus pour tami-
ser l’amidon : ce moyen est assez commode. D’autres per-
sonnes se servent d’une houppe à poudrer qui est. aussi tort
commode. L’essentiel est qu’en saupoudrant la poudre
d’amidon, elle ne tombe point en plaques; il faut qu elle
soit étendue légèrement et uniformément. Quelques per-
sonnes emploient du sucre en poudre fine en place d’ami-
don ; mais j’ai remarqué que le sucre s’humecte trop fa-
cilement à la surface des tablettes , et qu’elles sont plus
difficiles à se conserver. Lorsque les pastilles sont seches ,
on les secoue légèrement sur un tamis , pour empoiter
l’amidon qui se trouve à leur surface.
Les matières pulpeuses, etcelles extractives peuvent s in-
corporer plus facilement dans les tablettes laites au mucila-
ge , que dans celles qui se font a la cuitte; pareequ on a la
commodité de les pétrir aussi long-temps qu’il est neces-
saire pour les mêler exactement ; ce qui ne peut se prati-
quer sur celles faites à la cuitte du sucre. On doit éviter
de faire entrer des sels akalis dans les unes comme dans
les autres.
On prépare encore ces tablettes avec la pulpe des racines
de -mimauve ; elle tient lieu de mucilage poui les formel.
Pour cela on fait cuire des racines dans une suffisant©
quantité d’eau; on les pile dans un mortier de marbre , et
on en tire la pulpe , comme nous l’avons dit. Mais la prin-
cipale vertu adoucissante de ces tablettes résick dans le
mucilage , dont la pulpe se trouve dépouillée la dé-
coction des racines dans l’eau ; d où il resuite que cette
méthode , quoique suivie et adoptée par plusieuis per-
sonnes , est moins bonne que celle que nous avons pres-
crite d'abord.
Tablettes de soufre.
2£ Crème de soufre , . . 5 “j;
Sucre en poudre fine, 5 X1h
On forme une pâte solide , avec une suffisante quantité
de mucilage de gomme adraganth préparé à l’eau : on fait
avec celte pâte des tablettes, comme nous l’avons dit
précédemment. n
On prépare ordinairement ces tablettes avec des Heurs
t}e SQufre ; mais le soufre broyé est préférable à tous égaies ,
à raison de son extrême division; il produit de meilleurs
effets ; et les tablettes étant très blanches lorsqu’elles sont
faites par cette méthode , sont infiniment plus agréables à
la vue.
Les tablettes de soufre se donnent dans les maladies de Vertus,
poitrine : elles sont bonnes pour l’asthme. On en met
dans la bouche , et on les laisse fondre.
Tablettes d’iris .
%£ Sucre en poudre Ibjfj.
Iris de Florence en poudre fine, ..
Gomme arabique en poudre , raa‘ * 0 b*
Réglisse en poudre , «. . . 5 vj. ,
On forme du tout une poudre qu’on humecte avec une
suffisante quantité de mucilage de gom meadraganth pré-
paré avec de' l’eau de fleurs d’oranges, pour former une
pâte qu’on réduit en tablettes , comme nous venons de
le dire.
Les tablettes d’iris sont pectorales , propres pour l’asthme Vertus,
et pour exciter l’expectoration ; on en met une de temps
en temps dans la bouche , qu’on laisse fondre doucement.
Tablettes de vanille .
Vanille en poudre , . . . .
Sucre eu poudre
Mucilage de gomme adraganth ,
• 9 vif.
• ? j b-
. q. s.
On forme du tout cent pastilles ou tablettes quarrées.
Il entre un peu plus d’un grain et demi de vanille par
chaque tablette.
Ces tablettes sont très commodes pour vaniller le cho-V
colat : à mesure qu’on le prépare , on en met une ou
plusieurs dans une tasse au moment de prendre le cho-
colat ; elles sont très stomachiques et excitent l’appétit.
crius.
Pastilles de girofles.
Girofles en poudre
Sucre
Mucilage de gomme adraganth, . .
5 iv gr. xij.
w • _ J
5 \ B-
q. s. .
On forme du tout i5o pastilles
grains de girofle par pastille.
quarrées ; il énlre deux
P p iv
6oo Eléments de pharmacie.
•rtuç. Ces pastilles servent aux mêmes usages que les précé-
dentes. Lorsqu il est nécessaire de donner au chocolat
une veitu plus stomachique , ou en met une ou plusieurs
tablettes dans chaque tasse.
Pastilles de c an elle.
'df Canelîe en poudre J vi}.
Sucre en poudre , 5 j h*
Avec une suffisante quantité de mucilage de gomme
adraganth, on forme cent pastilles. 11 entre cinq grains de
caneile dans chaque pastille.
Ces pastilles servent aux mêmes usages que les précé-
dentes.
Tablettes martiales .
^Limaille de fer préparée , % j.
Séné , . 5 i j.
Caneile , ? j.
Sucre , 5 v 3 vj.
On prend toutes ces substances réduites en poudre ,
chacune séparément : on en (orme une poudre , qu’on
incorpore avec une suffisante quantité de mucilage de
gomme adraganth , pour en former une pâte ferme, que
l’on divise en trente -deux tablettes. Pour faire cette
division avec exactitude , et pour avoir des tablettes de
forme quarrée , et semblables , on étend cette pâte dans
un châssis quarré de carton , et on la partage avec un
compas en trente-deux portions égales.
Wertuî. Oes tablettes sont bonnes pour les pâles couleurs , pour
exciter les réglés. On en fait commencer l’usage le jour
de la pleine lune , ou le lendemain , et l’on continue d’en
Pose, prendre pendant seize jours , deux tablettes par jour , un©
• e matin trois heures avant le déjeûner , et l’autre le soir
trois heures après le souper.
Pastilles de citrons pour appaiser la soif.
^ Sel essentiel d’oseille , . p iij.
Sucre royal, îl> j.
Huile essentielle de citrons , gutt. viîp
On réduit le sel d’oseille en poudre ; on fait choix de
Sucre blanc , et de préférence du sucre royal : on le réduit
Eléments b e pharmacie. 601
«n poudre fine; on Je passe au tamis de soie très fin : on
le mêle avec le sel d’oseille : on ajoute à ce mélange l’huile
essentielle de citrons : ou réduit le tout en consistance
de pâte ferme avec une suffisante quantité de mucilage
de gomme adraganth : on en forme de petites pastilles de
cinq à six lignes de diamètre : on les fait sécher dans un
endroit sec et chaud, mais ni au feu, ni dans une étuve;
une trop grande chaleur les liquéfie , et leur donne une
transparence qu’elles ne doivent point avoir. Pour empê-
chai que la pâte ne s’attache en les formant , il faut la
saupoudrer de temps en temps avec les mêmes matières
réduites en poudre fine , et enfermées dans un petit sac
de mousseline.
La beauté de ces pastilles est d’être bien blanches : on
no peut y parvenir qu’avec le sucre royal; le sucre ordinaire
en gros pains leur donne une couleur bise.
Ces pastilles sont agréables : elles tiennent la bouche Vertu*.
i<iK lie : elles sont rafraîchissantes , propres pour calmer
les ardeurs du sang, pour précipiter la bile, et singulière-
nient pour désaltérer. On en fait fondre dans la bouche.
On a cru reconnoître à ces pastilles une vertu lithontrip-
tujue. Plusieurs personnes , qui en ont fait usage pour la
pierre , s’en sont très bien trouvées. Dans ce cas, on en Dose
piend une demi-once qu’on fait dissoudre dans un verre
cl eau : on réitéré cette dose trois ou quatre fois par jour.
Limonade seche.
Si au lieu de faire des pastilles de citrons avec le mé-
iange ci-dessus on le conserve sans y ajouter de mucilage
<P,i J une poudre à laquelle on a donné le nom de limo-
nade scc/ie.
On délaie une once de cette poudre dans une chopïne
c. eau ; cela forme une limonade artificielle , qui a le goût
et odeur de la limonade faite avec du jus de citrons réelle
en a les memes propriétés. Cette poudre est fort commode
en ce qu elle est facile à être transportée, et qu’on peuts»
procurer de la limonade en tout temps et en tout lieu.
Pastilles d'yeux d'écrevisses.
Y eu* d’écrevisses préparés ,
Sucre en poudre fine , . .
Néroli j
gutt. iij.
6ot, Eléments de pharmacie.
On fait du tout une masse avec une suffisante quan-
tité de mucilage de gomme adraganth préparé à 1 eau de
fleurs d’oranges : on forme des pastilles, de la meme ma-
niéré que nous l’avons dit précédemment : celles-ci doi-
vent être minces. r
Vertus. On les donne pour absorber les acides et rapports ai-
gres qui viennent de l’estomac. On en met tondre dans
la bouche.
Pastilles cle cachou à la canelle.
X Yeux d’écrevisses préparés , . . :
Corail rouge prépajé,
Cachou ,
Canelle ,
Sucre,
5 v.
v •
5 J-
5 Jj-
ïb j.
On forme du tout des tablettes , avec une suffisants,
quantité de mucilage de gomme adraganth prépaie avec
de l’eau de canelle simple.
Ces pastilles sont stomachiques , absorbantes , cordia-
VertUÏ- les : elles rendent l’hakine douce et agréable. On les
laisse fondre dans la bouche.
Pastilles de safran.
2il Safran gâtinois en poudre fine , . : : 3 fi*
Sucre en poudre fine, : . Ihj.
Mucilage de gomme adraganth préparé
à l’eau , q* s*
On forme du tout des tablettes comme les précé-
dentes. . , .
Ces pastilles sont pectorales , anooines , histenques ,
alexiteres, apéritives. On les laisse fondre dans la bouche.
Pastilles odorantes pour brûler x ou clous, on chandelles
fumantes .
3,1 Benjoin ,
Storax calamite , . .
Baume scc du Pérou ,
6oj
ÉLÉMENTS DE P II IR M AC I E.
Cascarilie 9 ivr.
Girofle , 5 fi.
Charbon préparé , r j fi.
Nitre, . . 5 j*
Huile essentielle de fleurs d’oranges , 5 fi.
Teinture d’ambre gris, 5 fi*
Mucilage de gomme adraganth , . q. s.
On forme du tout une masse , dans un mortier de fer,
et on la divise par petites portions de figure conique.
Pour cela , on prend une certaine quantité de la pâte ,
qu’on réduit en un long rouleau , de la grosseur d’un
tuyau de plume : on forme une petite pointe à un des
bouts , en le roulant sur une table, et en appuyant avec
le bout du doigt : on coupe ensuite cette portion de la
longueur d’environ un pouce : on continue de la même
maniéré jusqu’à ce que toute la pâte soit ainsi divisée
en petits cônes. On les fait sécher , et on les conserve
dans une bouteille qui bouche bien. Le nitre que nous
faisons entrer dans cette recette sert à faciliter la combus-
tion de ces pastilles. Lorsqu’on veut s’en servir , on met
le feu à la pointe d’une de ces pastilles :on la pose sur une
table de pierre ; elle brûle en scintillant , et elle exhale
une fumée très odorante et très agréable. On s’en sert Vertus,
pour parfumer les appartements , et chasser le mauvais air.
Des Tablettes purgatives.
Tablettes de suc josat.
2-' Suc dépuré de roses pâles , . . . . j.
j îb j. fi.
On met le sucre dans une bassine avec le suc de roses :
on fait cuire à petit feu , jusqu’à ce que le sucre soit cuit à
la plume; alors on ajoute les substances suivantes réduites
en poudres :
Santal citrin , *> __
rouge , y aa *
Mastic en larmes ,
lloses de Provins , .
Scanunonée , . , .
o j fi*
Z fi*
? fi.
5 4
6c>4 éléments de phakmacie.
On fait du tout un mélange exact, le plus prompte-
ment qu’il est possible : on le coule sur un papier huilé ,
et on l’étend avec un rouleau imprégné d’huile d’amandes
douces : on coupe la masse promptement en quarrés ou
en losanges : on pose ces tablettes surfdu papier gris, afin
qu’il absorbe l’huile qui est à la surface.
Lorsqu’on est obligé de faire ces tablettes dans une
saison où l’on ne peut se procurer du suc de roses , on se
sert en place, d’une infusion de roses seclies ; ou, encore
mieux, d’une once d’extrait de roses pâles , qu’on délaie
dans une suffisante quantité d'eau,
ertus. qqs tab}et(-es évacuent la bile et les autres humeurs.’
Dose. La dose est depuis deux gros jusqu’à six.
Tablettes de Citro.
Fleurs de violettes
buglose
:■}
aa.
. ... . ^gr.xij.’
Ecorces de citrons pulvérisées, . . . . 3» j*
Poudre diatracaganthe froide , ? -- ~ „
c & ’ > aa. . . z F*
ocammonee , * J
Racines de turbith , 5 v*
gingembre , 5
Séné , : . 5 vj .
Rhubarbe, 5 ij IR
Girofle , : : : ^
Santal citrin, 5 aa
On forme du tout une poudre qu’on mêle exactement
d’une autre part , on fait cuire à la plume ,
Sucre blanc : : . : 5 xij.
On mêdela poudre exactement et promptement : on For-
me des tablettes , comme nous l’avons dit précédemment.
Vertus. Elles purgent les humeurs. La dose est depuis deux gros
Dose, jusqu’à six.
t »
i L£MÏKTJ DE PHARMACIE, Co ï
Remarques.
Presque tons les Auteurs font entrer clans cet élec-
luaire solide des conserves de violettes, de buglose et de
citrons eonins , qu’on réduit en pulpe , et qu’on mêle
d abord avec le sucre , lorsqu’il est cuit en consistance
requise; alors on ajoute les poudres, et l’on procédé
pou! le reste : mais j’ai remarqué que le sucre de ces
conserves ne se dissout jamais dans le sucre cuit à la plu,
me , parcequ’il ne s’y trouve plus d’humidité ; il reste dis-
perse a la maniéré d’une poudre; d’ailleurs cet électuaire
attire puissamment l’humidité de l’air , et ou ne veut
le conserver sèchement , qu’avec beaucoup de peine et
d difficulté. Cest pour remédier à tous ces inconvé-
nients ’ flue nous supprimons toutes ces conserves • nous
111 10 as ei1 PIace Ies poudres des substances qui les coin
p ose n t , et nous ajoutons au sucre qu’on fait cuire à il
pbmie celui qui entroit dans ces conserves. Par ce moyen
cct electuaire se trouve composé des mêmes ingrédients *
et dans les mêmes proportions que celui qu’on prépare
.mvant 1 ancien usage. lia encore l’avantage d’être moins
dégoûtant, parcequ’il estprivé des pulpes qui épaississent
considérablement les liqueurs, lorsqu’on délaie ceTétç.
Lorsqu’on mêle les poudres avec le sucre cuit à U
phune, on doit attendre que ce dernier soit un peu re
t01;'1 5 STS qU01,’ a \r°P grande cIlale“r feroit ramollir
diagicde et le réduuoit en grumeaux : il se trou
veroit distribué inégalement dansées tablettes , et Tl
purgeroient par conséquent inégalement. Quelques n,-r
sonnes ont dit à cette occasion , que le diagrede qui"
est ainsi grumelé , ne purge plus ; mais c’est une erreilr
pmge egalement , et ne perd rien de sa vertu On â
pns pour altération du diagrede , ce qui n’est qu’une mm
saisc distribution de ce médicament dans les tablettes
pareequon aura remarqué que quelques unes ne mr!
geoient pas comme a l’ordinaire. 1
Lorsque le diagrede se trouve ainsi grumelé dm* U
tablettes , il faut les réduire en poudre fine
ver cette poudre dans une bouteille bien bouchée pour
usage . cette poudre ne différé en rieu des tablettes n
les effets , pareeque la pulvérisation mêle wcZVT}'
diagrede avec les autres substances. aCteme,lt ls
ÏL^MINTS de PHARMACIE,’
Tablettes diacarthami.
606
^Semences de cartame ,
Poudre diatmeaganthe froide, t aâ. . ; ^ j.'
llerinodacte ,
piagrede ,
Racines deturbitli, • •<•••• 5) P’
Gingembre , ^ fi*
Sucre cuit à la plume, If ] 5 X1J"
On forme du tout des LableLtes , comme les précé-
dentes.
Vertus. ces tablettes sont purgatives. La dose est depuis deux
Dose, gros jusqu’à une once.
Remarques.
Les semences de cartatae sont revêtues d’une écorce
ligneuse qu’on doit séparer : l’amande de ces semences est
huileuse : on doit la réduire en pâte dans un mortier de
marbre , et la mêler avec les autres poudres, doutes les
Pharmacopéesprescrivent, dans la recette de ces tablettes ,
de la manne, du miel rosat , et des coings confits; mais
ces substances produisent les mêmes inconvénients dont
nous avons parlé à l’article des tablettes de titra ; il est
absolument impossible de les avoir seches , comme elles
doivent l’être : elles sont toujours déliquescentes. IJ ail-
leurs , si elles sont mises pour adoucir l’activité des pur-
gatifs on doit attendre le même effet du sucre : c est ce
qui nous a engagés à remplacer ces substances par
sucre , afin que les purgatifs se trouvent dans les memes
proportions.
Tablettes de rhubarbe .
2£ Rhubarbe ,•
Sucre , 4 • • * * ?>
Avec une suffisante quantité de mucilage de gomme
adraganth , préparé à l’eau de «malle simple , on forme
des tablettes , comme nous l'avons dit précédemment
Vernis. Les tablettes de rhubarbe sont stomachiques : elles lâ-
chent un peu le ventre : on les donne ans enlants pour
Dosr. chasser les vers. La dose est depuis un gros jusqu .
once.
6o7
hiMïNTJ DE PHARMACIE.
Pastilles émétiques de Ciiomel.
^Tartre émétique, ... ^ j,'
Farine de troment , "> --
c 7 > tia.
OLicre , Ç
y x v
J x •
Avrec une suffisante quantité de mucilage de gomme
adragant très claire, on forme une masse qu’on divise par
tablettes du poids d’un gros.
Remarques.
Ces tablettes contiennent beaucoup d’émétique ; il es!
essentiel que le mélange soit exact , afin qu’il se trouve
distribué également. Ces tablettes ne sont guere d usage
quà la campagne. Chomel employoit le verre d'anti-
moine broyé, au lieu d’émétique: mais cette substance
est un émétique trop violent , et qui n’est pas toujours
sans suite lâcheuse \ le tartre émétique ordinaire n’a pas
les mêmes inconvénients : il est plus doux, et ses effets
sont plus uniformes.
On fait dissoudre une tablette dans un verre d’eau Vertus,
qu on lait prendre au malade : cela produit des évacua-
tions par le haut et par Je bas : ces tablettes ont les
mêmes vertus que l’émétique pur , et elles se donnent
dans les mêmes circonstances.
Pute de guimauve.
Racines de guimauve , . . .
Sucre blanc , ^
Gomme arabique choisie , j
ua.
d iv;
ïbijr
On prend des racines de guimauve récentes : on les
coupc par tranches : après les avoir lavées et nétoyées ,
on les fait bouillir pendant un demi-quart d’heure- dans
quatre ou cinq livres d’eau : on passe la décoction au
travers d’une étamine blanche : on ajoute à cette décoc-
tion la gomme arabique , que l’on a concassée menu : ou
inet le mélange dans une bassine, qu’on place sur un feu
modéré : on l’agite avec une spatule de bois jusqu’à ce
que la gomme arabique soit dissoute ; alors on fait pa.
*
608 ÉLÉMENTS DÊ PHARMACIE.
nullement dissoudre le sucre dans cette liqueur : on passe
ce mélange au travers d’uu linge bien serré : on nétoie
la bassine et la spatule : on remet la liqueur dans la
bassine , et on la fait épaissir jusqu’à consistance de miel
très épais , ayant soin de l’agiter sans discontinuer avec
la spatule , sans quoi elle s’attacheroit et brûlcroit au
fond du vaisseau. Lorsqu’elle est dans cet état , on y
ajoute quatre blancs d’œufs, qu’on a fouettés avec quatre
onces d’eau de Heurs d’oranges. On agite le mélange
violemment ; c’est de cette grande agitation que dépend-
la blancheur de cette masse. On la fait épaissir à petit feu,
en l’agitant toujours le plus fortement qu”il est possible ,
jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment cuite; ce que l’on re-
connoit , lorsqu’au tirant la spatule hors de la bassine ,
et frappant légèrement avec la pâte sur le dos de la
main , elle n’adhere point à la peau ; alors on la coule
sur l’amidon en poudre , que l’on a étendu sur une
feuille de papier blanc , en le secouant sur un tamis
de soie. On laisse refroidir la pâte : on la coupe par mor-
ceaux , et on la met dans une boîte avec de l'amidon
en poudre, afin que les morceaux n’adhercnt point en-
tre eux , ni à la boîte.
On prépare de la même maniéré la pdt.e blanche de
réglisse , en employant une légère décoction de quatre
onces de cette racine en place de celle de guimauve.
Vertus. La pâte de guimauve est adoucissante : elle empâte les
humeurs âcres qui tombent sur la poitrine. On en met
fondre un petit morceau dans la bouche • elle calme la
toux , et pourrit le rhume.
Remarques.
La racine de guimauve fournit , pendant sa décoction
clans l’eau , un mucilage fort adoucissant ; mais comme
Ce mucilage a une saveur qui ne plaît pas à tout le monde,
on supprime ordinairement cette décoction. Le mucilage
que fournit la gomme arabique , remplace , pour les
vertus adoucissantes , celui de la racine de guimauve,
et la pâte qu’on obtient est beaucoup plus agréable ; c^est
ce que l’on recherche ordinairement dans cetie pâte. Mais
il n’en est pas de même dans la préparation de la pâte
de ré clisse ; ou v fait entrer une légère décoction de cette
° * racine ;
i t i M T. N T <S DE PltARMACl E. 6o?
bleuie ; parcequ’elle fournit une matière extractive su-
créé, tort agréable.
Une grande partie de l’eau de fleurs d’oranges , qu’on
ait entrer dans ce mélange , s’évapore; cependant le peu
qm reste lui donne assez de goût et d’odeur pour corri-
ger la saveur fade de la gomme arabique. On croirait peut-
l'lie fl|ie U masse en retiendrait mieux l’odeur et le août
si on la inet toit dans le moment où la pâte est transite
pour la décuire ; mais j’ai remarqué que cette méthode
n est pas aussi bonne (pie la première.
Les blancs d'œufs fouettés , qu’on mêle à cette masse*
■ ci vint 4 la blanchir et a la rendre beaucoup plus ie-ere
et plus volumineuse qu'elle ne le seroit sans cela , à raison
d une grande quantité d’air qu’ils y introduisent. On re-
marque que le volume de la masse augmente considéra-
blement a mesure que l’on y mêle les blancs d’œufs -
comme cette pâte est très glutineuse , elle retient l’air lui
traduit pat les blancs d’œufs; cet air, en se raréfiant par
ioœ ’ -T- eve 3 masse ’ h rend de P!us en plus lé-
& , ’ et lui fait occuper un espace d’un tiers plus grand
qu auparavant, C’est à cet air étranger, et à la grande
viscosité de cette pâte , qu’on doit attribuer toute Ia°blan!
chuir qu e he acquiert par l’agitation , pareequ’il tient les
J ames de la masse divisées , en restant interposé entre
elles. Cela me paraît d’autant plus vraisemblable , que
toute 1 agitation qu on lui donne, tandis qu’elle est li-
<ju‘do , et avant l’introduction des blancs d’œufs , ne sert
a rien pour a blanchir ; on ne l’agite ainsi , avant dV
avoir ajoute les b ancs d’œuls , que pour l’empêcher de
s attacher au fond de fa bassine. ^
Lorsqu’on ajoute un peu trop tôt les blancs d’œufs à h
pâte de guimauve , ouest obligé de la tenir plus lond
einps sut le leu avant de la couler , afin de donner à l'hu-
md.te superflue le temps de s’évaporer : alors une grande
partie de 1 air dont nous parlons , s’échappe peu à* peu •
tolume ‘ gU‘inai‘Ve Perd beaucouh de 5011 blanc et dé son
Quelques personnes font entrer dans la pâte de gui
mauve une certaine quantité d’amidon, afin de la relire
( lus blanche , et qu’elle revienne à meilleur marché • heu
reusement cette traude n’est pas dangereuse comme la'
P 'part des falsifications dont nous avons parlé.
Qq
ELEMENTS LE PHARMACIE#
6lO
Suc de réglisse de Blois.
^Extrait de réglisse , .....
Gomme arabique choisie , . .
Sucre •
Enula campana pulvérisée, ? ^
Iris de Florence pulvérisée , S
Huile essentielle de inillefeuille , .
^ r •
z ix;
ft ij.
ib j.
CUL •
5 h-
gutt. 40.
Après avoir concassé la gomme arabique , on la fait dis-
soudre dans une suffisante quantité d’eau : on la passe au
travers d’un linge serré: on fait dissoudre le sucre et l’ex-
trait de régisse dans cette. liqueur : on fait épaissir ce mé-
lange au bain-marie , jusqu’à consistance de miel épais :
alors on ajoute les poudres qu’on mêle exactement. On
fait dessécher de nouveau , jusqu’à ce que la masse puisse
a rnncKtanrft ferme en se refroidissant : ensuite
prendre une consistance ferme en se refroidissant : ensuite
on ajoute l’huile essentielle -, et lorsqu’el
ai r ^ c en ci tt nn nnr
aile est suffisant-
on aiouie umnc wawi.v,*.*. , — -'"-t- , . ,
ment mêlée , on coule la masse sur un porphyre imprègne
d’huile d’amandes douces , ou d’huile de ben : on etend
avec un rouleau de bois , imbu de la meme huile , a in
nue cette masse n’ait qu’en viron deux ou trois lignes
d’éoaisseur : lorsqu’elle est suffisamment refroidie , on la
coupe par petites lanières de deux ou trois lignes de 1 ai ge ,
et l’on divise ces lanières en petits morceaux , pour en
former de petits dés : on les fait sécher dans une étuve
et on les conserve dans une bouteille, ou dans une boite
rm’nn tient dans un endroit sec.
1 Le suc (le réglisse que nous prescrivons dans cette re-
cette doit être celui tiré de la première infusion de cette
racine , pour les raisons que nous avons dites a 1 article de
^sfiulieu^huile essentielle de millefeuille , on met
dans le suc de réglisse de Blois la même quantité d huile
essentielle d’anis , on forme ce que I on nomme suc de
^aquerpersonnes ont donné au suc de réglisse de
Bl^és le nom de me de réglisse au cachou ; mais c est une
f Z é dénomination ..puisqu’il n’entre point de cachm
dans sa composition. On peut , si 1 on v«. , ■ “ “
trer deux ou trois onces , apres avot l’énula-
fine, qu’on mêlera en meme temps que lins et a
* L K M Ê ïî T S DK PHARMACIA. f
co2-endraaî°rS ^ ^ ^ ^ r^IiSSG au cacWl ^
11 est bon de prévenir que Ion doit agiter le moiiw
quil est possible ces mélanges pendant qu’on les fait
lusse cher-, paire qu’on veut qu’ils soient noirs : ils devicn-
dioient^ris si on les agitoit trop long-temps et trop sou-
j^r! * <jest#Pj)l,r tette raison que nous avons recommandé
, es ^CSS(icher au bain-marie, parcequ’ils ne, sont pas en
danger de se brûler > quoi(|u’on ne les agite pas.
Le suc de réglisse de Blois est adoucissant, incisif, pro- Vertus
P - pour le rhume , pour adoucir les humeurs âcres qui
tombent dans la gorge et dans la poitrine. On en met ion-
die quelques morceaux dans la bouche.
Tussilage à l'anis de Lille en Flandre.
2*' Semences d’anis
bleuis de tussilage récentes }
pied de chat , . . ’ .* ' ‘
On fait une légère décoction de ces substances' dans
snfusanté quantité d eau , pour avoir environ deux livre,
de liqueur , dans laquelle on fait dissoudre ,
? vi*
J i Ve
O B*
Extrait de réglisse
îb V;.
alo'rs’on t*rSit a" ba!n',narie C°,nme !e •
Iluîle essentielle d’anis >***.. 'g jjg
°n coule la niasse sur un porphyre huilé : on l'étend
Jameres très déliées, qu’on roule entre les loi’-ts pou- en
former ,1e petits cylindres , de la grosseur environ du boni
des plumes de corbeau, : on coupe ces petits rv „ l
par portions de trois ou quatre lignes de ‘lot ‘mm p’
les lait sécher dans une étuve et on U* h
une bôuteillequi bouche bien ’ ^nserve dans
.i suc de réglisse qu’on tait entrer dans cette recette
régfcsé? ° 1 qu 0,1 ,ire de ,J l’,eraiere rnfusiou de la
Ce tussilage est adoucissant- * il n Be a .
sa* ,<si“ »***« - « - riffirex
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Chocolat.
G 12
Le chocolat est un aliment agréable : il devient mé-
dicament lorsqu’il est question de fortifier la poitrine , et
de restaurer. Il convient à ceux qui sopt attaqués de mala-
dies de consomption ; mais il y a des tempéraments a qui
il produit de mauvais effets , à raison de la grande quantité
de matière huileuse qu’il contient : c’est aux Médecins
oui le font prendre comme médicament , d examiner les
indications. C’est un composé d’amandes de cacao et de
sucre : lorsqu’il ne contient que cela , on le nomme cho- .
colat de santé , et chocolat à la vanille , lorsqu on en
fait entrer dans sa composition. On croit communemen
que le chocolat àla vanille est trop chaud , et qu il est moins
bon pour la santé, que celui qui n’en contient pas; mais
il paroît comme certain que la vertu stomachique et cor-
diale de la vanille facilite la digestion du chocolat ; ce
dernier est meilleur par cette raison , sur-tout lorsqu il ne
contient qu’une petite quantité de vanille.
Préparation de la pâte de cacao pour le chocolat .
On prend la quantité que l’on veut de cacao caraque :
on en met environ deux ou trois pouces d épais dans
une poêle de fer très large et très évasee : on plac e cette
poêle sur le feu pour torréfier , ou pour brûler ties <->r -
ment l’écorce ligneuse du cacao : on le remue avec une
mande et large spatule de bois. Lorsque 1 ecorce es su -
fisamment brûlée , on met le cacao sur du gro, pap^
à sucre, qu’on a étendu sur une table, ou on le laisse
peu se refroidir : on l’écrase légèrement avec un rouleau
Se bois , pour casser seulement les écorces : on passe ce
cacao au t avers d’un crible très large , pas assez cependant
Tour nue les amandes entières puissent passer au travers.
Lorsque tout le cacao est ainsi disposé , on le me parp r
tîons dans un van semblable à cens qm servent a van-
ner le bled , et on l’y remue de la même manière . afin
de séparer les écorces qui sortent du van : lorsqu il est
nétoyé , autant qu’il peut l'être par cette méthode . on
l’éDluche erain à grain sur une table , pom sepai - L
meut toutes les portions d’écorces qui ontpu eciapper
vannage , et toutes celles qui sont restées .attachées aux
amandes.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 6l$
Lorsque le cacao est bien nétoyé, on le met dans un©
marmite de fer, et on le lait torréfier de nouveau, ayant
soin de le remuer sans discontinuer avec une spatule de
bois : on ne doit le torréfier que pour le chauffer jusqu’au
centre , et non pour le rôtir. Alors on le passe un instant
dans le van , pour séparer quelques légères portions brû-
lées , et quelques écorces qui ont échappé dans les pré-
parations antérieures : on le met promptement dans un
mortier de 1er , qu’on a bien fait chauffer en l’emplissant
de charbons ardents , et qu’on a bien essuyé : le mortier
doit être plein environ aux deux tiers. On pile prompte-
ment ce cacao , avec un pilon de fer , jusqu’à ce qu’il
soit suffisamment réduit en pâte : ce que l’on reconnoît
facilement, lorsqu’on posant le pilon à la surface de la
masse , il s’enfonce au fond du mortier par son poids seu-
lement : alors on enleve cette pâte hors du mortier : on
la met sur une feuille de papier blanc : on l’étend , en-
viron à un pouce ou un pouce et demi d’épaisseur , et on
la laisse se refroidir. On continue ainsi de suite, jusqu’à
ce que Lout le cacao soit réduiten pâte semblable , et qu’on
<^n ait environ une dixaine de livres.
On prépare de la même manière environ deux livres de
pâte semblable , avec du gros cacao des isles de Cayenne:
alors on fait, avec ces pâtes de cacao, le chocolat de la
maniéré suivante.
Chocolat, à la vanille,
^ Pâte de cacao caraque Jb x,
cacao des isles , . . ' . . ïb ij.
Sucre en poudre grossière , . . . Jb x.
Canelle , ) ^ ...
Vanille , f aa * * 5 “b
Girofle 9 j.
On met le soir les pâtes de cacao sur une pierre à
broyer le chocolat : on place sous cette pierre une poêle de
braise bien allumée , et suffisamment couverte de cendre
pour que la chaleur soit douce, et qu’elle puisse durer
long-temps , afin d’échauffer la pierre et de ramollir les
pâtes de cacao dans l’espace d’environ six ou huit heures.
Le lendemain on enleve la pâte ramollie : on la met
dans une marmite de fer que l’on pose sur un fourneau
rempli de cendre chaude : on conserve sur la pierre en-
Qq iij
614 éléments T)E pharmacie.
viron une livre de cette pâte : on la broie avec un rouleau
de 1er tourné et poli : lorsqu’elle est suffisamment broyée,
on l’enleve de dessus la pierre , et on la met dans une
autre bassine de 1er qu’on place sur un feu doux , afin
d’entretenir la pâte liquide : on remet de nouvelle pâte
sur la pierre pour la broyer. Qn continue ainsi de suite,
jusqu’à ce que le cacao soit broyé , et l’on a soin pendant
qu’on broie , d’entretenir la chaleur de la pierre par le
feu de dessous , qu’on renouvelle à mesure qu’il est néces-
saire : il suffit que le côté de la pierre, sur lequel on
broie , soit chaud à ne pouvoir tenir le dos de la main
qu’un instant sans être incommodé de la chaleur. Lors-
que tout le cacao est broyé , on le mêle dans la bassine
avec huit livres de sucre : on remue ce mélange avec une
spatule de bois : on le passe de nouveau sur la pierre pour
le broyer par portions , afin d’incorporer le sucre avec
le cacao : alors on ajoute àce mélange, lorsqu’il est suffi-
samment broyé, lacanelle, la vanille et le girofle pulvérisés et
passés au tamis de soie , avec deux livres de sucre en pou-
cire fine : on repasse ce nouveau mélange sur la pierre ,
afin de mêler les aromates le plus exactement qu’il est pos-
sible. Alors on partage la pâte, tandis qu’elle est chaude ,
par masses de demi-livre : on les met à mesure dans des
inouïes de fer-blanc, semblables à ceux dans lesquels on
fait cuire les biscuits : on étend d’abord la masse avec les
doigts ; et ensuite, en frappant le fond du moule sur la
table, le chocolat s’étend uniformément et devient lisse à
sa surface : on le laisse refroidir dans les moules , et il
acquiert une consistance ferme et solide. Il se sépare des
moules facilement : il suffit de les renverser ou de les pres-
ser très-légèrement par les deux bouts en sens contraire,
comme si l’on voufoit les tordre ; au moyen de ce mouve-
ment, les tablettes qui sont adhérentes par quelque côté
se détachent facilement, sans courir le risque de briser lo
moule ni le chocolat. On enveloppe les tablettes de choco-
lat dans du papier, et on le conserve dans un endroit bien
sec, parcequ’ilse moisit à sa surface, lorsqu’on le renferme
dans un endroit humide,
Remarques.
Le cacao est le fruit d’un arbre : on nous l'apporte de
plusieurs endroits. Ou trouve aujourd’hui heaucoup d es-
LEMENTS ,DE PHARMACIE.
Cl 5
peces de cacao dans le commerce : il en vient de Surinam
de deux soi tes , des isles de Bcrbichg , etc. mais les meil-
leures especes nous viennent de Caraque : il y en a de
deux sortes , 1 un est gros et l’autre est petit : ils sont tous
les deux d excellente qualité. Depuis plusieurs années,
on nous apporte des isles do Sainte-Magdeleine une es-
pece que I on nomme cacao de Sainte- Magdeleine ; ce-
lui-ci est fort gros. Les isles de Cayenne et de Saint-Do-
mingue nous fournissent aussi du cacao : il est connu
sous le nom de cacao des isles. Tous ces cacaos diffe-
rent entre eux par la grosseur des amandes , par leur saveur
plus ou moins agréable , et par la pays d’où ils viennent:
Ts meilleurs et les plus estimés sont les caraques : il pa-
roit cependant que celui de Sainte-Magdeleine a obtenu
préférence pareequ’il est plus gros et mieux nourri. Les
moins bons sont les cacaos des isles ; ils sont un peu
iicres ; ils contiennent plus de beurre : c’est pour cette
raison que n'oas faisons entrer de cette espece de cacao
< ans a recette du chocolat , afin de le rendre un peu plus
gias : le chocolat (ait de pur caraque est trop sec ; celui
qui est lait avec de pur cacao des isles est trop gras et
trop acre. 1 °
On doit choisir le cacao caraque le plus récent , point
vermoulu a sa surface, bien nourri dans l’intérieur, et
non moisi ; ce a quoi il est tort sujet. On enferme dans
la terre les cacaos caraques , après qu’on les a cueillis ;
et on les y laisse pendant un mois ou six semaines , afin
qu ils perdent leur âcreté : ou nomme cette opération ter-
1er ,G ( acao ; ceci se pratique que sur le cacao caraque*
et c est par cette raison que le cacao des isles , à qui on ne
lait pas subir la meme préparation , est âcre. On ne trouve
point dans, le commerce de cacao caraque qui n’ait un peu
e moisissure dans l’intérieur , et une certaine quantité de
erre a sa surface , au lieu qu’on trouve ordinairement le
cacao des isles bien sain et sans moisissure. Au reste, ou
doit choisit le cacao caraque , le moins moisi qu’il estpos-
lairc0 “ PeU ’ 0,1 116 l3iSSe PaS dV»
, 11 est essentiel que le cacaco soit bien mondé de son
tunce , avant de le soumettre à la torréfaction pour le ré-
une en pâte , parceque cette substance est ligneuse : elle
peut se broyer , et elle empêche le cacao d’être biové.
<> q iv
6\6 Eléments de pharmacie.
<*
Lorsqu’on veut que le chocolat soit plus délicat , il çon^
vient , après qu’il est vanné , de le passer sur un crible
moyen , afin de séparer les germes qui sont ligneux et les
parties trop menues du cacao, qui se hruleroient pen-
dant la torréfaction , avant même que les amandes fussent
échauffées.
La torréfaction du cacao doit se faire avec beaucoup de
ménagement : il suffit qu’il puisse s’échauffer à fond sans
se rôtir : il perd par la torréfaction toute son odeur de
moisi. Les fabricants de chocolat le torréfient d’autant
Ïdus , que le cacao qu’ils emploient est plus moisi ; alors
’huile de cacao souffre un commencement de décompo-
sition , et l’on n’obtient qu’un chocolat brun ou noir, qui
doit avoir des vertus différentes : il est plus âcre que lors-
qu’il a été torréfié convenablement.
On sépare le papier qui adhéré à la pâte de càcao , eu
présentant les pains devant le leu , seulement un instant;
ce qui liquéfie l’huile imprégnée dans le papier, et facilite
la séparation.
Les doses que nous prescrivons dans la recette , forment
environ vingt-deux livres de chocolat : c’est la quantité que
bfoie ordinairement un ouvrier dans sa journée : il pour-
roi t à la rigueur faire une plus grande quantité de chocolat
dans le même temps., mais il seroit moins bien façonné.
On peut augmenter ou diminuer le sucre , suivant son
goût : il en est de même des aromates, que l’on peut re-
trancher en entier, si on le juge à propos *, ce sera alors ce
que l’on nomme chocolat de santé.
Nous avons recommandé de piler la vanille avec une
partie de sucre , parçeque cette substance ne pourrait se
réduire en poudre si elle étoit seule , à cause de la matière
résineuse et balsamique qu’elle contient abondamment, et
qui est dans un état de mollesse : cette pulvérisation doit
même se faire dans un temps sec, parçeque le sucre passe
difficilement au travers des tamis dans les temps humides.
Voyez à l’article de la falsification , le c.lioix que l’on doit
faire de la vanille.
On trouve dans le commerce deux especes de vanille.;
l’une en petites gousses lices ensemble , et qui forment de
petits paquets qui pesent environ six à sept onces : la se-
conde espece est en grosses gousses larges de plus d un
pouce , de huit à dix de long , et un peu courbées : il y a
ELEMENTS DE PHARMACIE» 6lJ
cîe ces gousses qui pesent jusqu’à deux onces : cette der-
nière vanille est à beaucoup meilleur marché que la pré*
cédente : elle est moins estimée : les bons fabricants* de
chocolat n’emploient ordinairement que la petite vanille.
Les falsificateurs de chocolat en font avec du petit ca-
cao commun , duquel ils ont tiré une partie du beurre :
ils mêlent ensuite à la pâte restante des amandes douces ,
poires et grillées : ils emploient de la cassonnade en place
dr sucre , et du storax commun en place de vanille.
( / oyez storax à l’article de la falsification. ) Ce chocolat,
quoique défectueux, est cependant d’un grand débit, par-
cequ’il est à bon marché.
Lorsqu’on veut préparer la boisson de chocolat à l’eau ,
on prend une once de chocolat coupé grossièrement : ou
le met dans une cafetiere avec environ six onces d’eau bouil-
lante • on agite le mélange avec un mouss'oir. Lorsque le
chocolat est dissous , on fait agir le moussoir , en le faisant
tourner rapidement entre les mains en sens contraire , et
ou le verse dans une tasse lorsqu’il est bien mousseux. Le
• hocolat qui a été préparé avec du cacao des isles ne mousse
pas a beaucoup près autant que celui qui a été préparé avec
tin cacao caraquc : c’est même un moyen de reconnoître
sur-le-champ la fraude qu’on peut avoir faite au bon cho-
co at. On prépare de la même maniéré la boisson de cho-
colat avec du lait ou de la crème ; avec cette différence
seulement , qu’on ne fait point mousser ce dernier.
Des pilules.
^Les pilules sont des médicaments d’une consistance de
pâte un peu ferme, formées en petites masses rondes du
poids d un quart de grain et au-dessus , jusqu’à dix-huit
giains. Lorsqu elles passent le poids de quatre ou cinq
grains , on les forme en olives pour que le malade puisse
les avaler plus commodément.
Les pilules ont été inventées pour pouvoir faire prendre
plus facilement aux malades certains remedes très effica-
ces , mais tiès dégoûtants et de saveur insupportable et
qn ou auroit beaucoup de peine à administrer autrement
rjue sous la forme de pilules , comme laloës , la colo-
quinte , la gomme-gutte , etc.
Les pilules peuvent être considérées comme des élec-
6 1 8 ÉLÉMENTS DB PHARMACIE.
tuaires , qui , pour la consistance , tiennent le milieu entre
les électuaires mous et les électuaires solides : elles ont les
mêmes vertus que les électuaires : elles sont composées de
matières seclies réduites en poudre et incorporées avec des
pulpes , des extraits , des miels , des syrops , des conserves ,
des électuaires , etc. On en lait d’aflérantes et de purga-
tives comme les électuaires. Ces médicaments se conservent
infiniment mieux que la plupart des électuaires dont nous
avons parlé : il seroit à souhaiter qu’on réduisît en pilules
ceux qui , comme nous avons dit , se corrompent lâche-
ment , si on ne veut pas les conserver en poudre.
On peut faire entrer dans les pilules des huiles essen-
tielles et des huiles grasses , pourvu que ce soit en petite
quantité, parcequ’elles empêchent la masse de se bien lier.
Les sels al salis n’y doivent entrer qu’en petite quantité, à
cause de leur propriété déliquescente. Lorsqu’on fait en-
trer une grande quantité de sel neutre dans des pilules ,
j’ai remarqué que ces sels végètent à la surface des masses,
lorsqu’elles viennent à se dessécher; mais cet inconvénient
n’arrive point lorsqu’on n’emploie ces sels que dans des
proportions convenables. On forme assez souvent des pi-
lules avec des extraits seuls : mais tous les extraits ne s y
prêtent pas , sur-tout ceux qui sont salins et déliquescents:
dans ce cas il convient que le Médecin qui les ordonne ,
recommande d’ajouter quelque pondre appropriée, afin
de diminuer un peu leur déliquescence.
Quelques auteurs prétendent qu’on ne doit point em-
ployer des eaux ou des sucs liquides pour incorporer les
substances qui doivent former les pilules : d’autres rejettent
les syrops et les miels officinaux , et recommandent de ne
faire usage que des mucilages ou des extraits : mais ces
substances , devant être considérées comme les excipients
de ces médicaments, peuvent être employées indistincte-
ment : il siiffitde faire choix de celles qui sont le mieux ap-
propriées à la vertu des drogues qu’on fait entrer dans les
pilules.
Les pilules doivent avoir une consistance de pâte ferme;
mais il faut en même temps leur conserver le plus de mol-
lesse qu’il est possible, parcequ’elles se délaient plus faci-
lement dans l’estomac , et qu’elles produisent mieux et plus
promptement leurs effets. C’est donc une mauvaise mé-
thode d’employer pour excipients des pilules un mucilage
Eléments de p h a R m a c lï. (j i ç
c!e gomme adraganth , ou tout autre mucilage aussi facile
a se dessec her : les pilules se durcissent peu de jours
apics cpi elles sont faites au point qu’on peut les réduire
en poudre : dans < et état de siccité , elles ne produisent
que peu d’effet , parcequ’elles 11e se délaient point dans
1 estomac. Llles occasionnent des coliques et des i rr i ta—
tions , en restant long-temps à la même place et sans se
delayèr, soit dans restomac , soit dans les intestins : il
arrive souvent que les malades les rendent entières par les
selles , sans qu’elles aient produit leurs effets. Ainsi il faut,
autant qu’on le peut , n’employer dans la formation des pi-
lules , que des excipients faciles à se délayer , sur-tout pour
celles qui contiennent des purgatifs drastiques et âcres;
a moins cependant que les pilules elles-mêmes ne soient
composées de substances très faciles à se délayer. Les masses
de pilules que gardent les apothicaires quoique formées
avec des excipients peu faciles à se dessécher , comme du
miel ou du syrop , 11e laissent pas de se dessécher au bout
d un certain temps, à raison des poudres qui se gonflent
et qui absorbent l’humidité; il faut, lorsqu’elles sont clans
cet état , les ramollir avec du même excipient qui a servi
a les former , ou avec un autre véhicule approprié.
Les syrops que l’on emploie pour former les pilules,
doivent etre un peu plus cuits qu’à l’ordinaire. Ou pile les
masses de pilules dans des mortiers de fer ou de marbre,
jusqu a ce que la pâte soit bien uniforme , et qu’elle de-
vienne lisse en la maniant entre les doigts : en général, les
punies sont d’autant plus faciles à rouler, .qu’on abattu la
masse plus long-temps.
, Les Allemands font un grand usage de pilules: mais ils
n en prennent le plus souvent que de très petites , comme
du poids d’un demi-grain ou d’un grain ; ce qui forme un
grand nombre pour chaque prise de certaines pilules : ils
trouvent avantageux de ies prendre ainsi trè* petites , par-
cequ elles présentent beaucoup de surface, se délaient fa-
Cfr e?r <-lanS 1,es!omac » et produisent promptement leurs
etiets. Mais comme le malade ne peut souvent attendre la
termation d’un grand nombre de pilules, on a imaginé en
Wemagne une machine pour partager et rouler un cer-
am nombre de pilules à la fois, dans un temps aussi court
cjue celm qui est necessaire pour en rouler une seule entre
620 ^l£ments de pharmacie.
Voici la construction clè cette machine ( planche 4 >
figure première). C’est une planche de noyer de 12 pou-
ces de long d’A en a , de 6 pouces 3 lignes de large dans
toute sa longueur, et de 9 lignes d’épaisseur. A , B , est un
espace qnarré long , creusé dans l’épaisseur de la planche
de trois lignes de profondeur , pouf former un petit réser-
voir , afin de retenir les pilules a mesure qu’elles sont
faites; l’espace B , C, est creusé quarrément de quelques
lignes , pour recevoir et assujettir une plaque de fer ou de
cuivre de la largeur de la planche , et de 21 lignes de B,
en C : cette plaque contient trente caiielures creusées
en rond ; elles forment autant de moitiés de cylindres creux ;
au moyen de ce que ces canelures, sont si près les unes
desautres , leurs bords sont coupants comme des couteaux ;
ce qui , vu de prohl , forme les coupes 1) , D : 011 a prati-
qué en B , un petit talus pour maintenir la plaque canelee;
l’extrémité de ce talus est de niveau avec le reste de laplan-
che : la plaque canelée doit être enchâssée dans la plan-
che : de maniéré que les extrémités inlérieures des cane-
lures soient à fleur avec le reste de la planche : cette plaque
canelée est encore assujettie par deux réglés de bois col-
lées proprement dans toute la longueur de la planche E , e,
E , f. L’espace C , a , sert à former les rouleaux de pilules ,
et sert aussi de mesure pourle\r longueur : le dessous delà
planche est garni en a , a , d’un petit pied tourné , pour
élever la planche par ce côte, et lui donner de la pente ;
et le dessous de la planche par l’autre bout est garni de
chaque côté d’une pointe de clou b , b : cette machine ,
vue de côté, forme la figure 2, b , a.
Ceci forme la première partie de la machine : la se-
conde partie est une autre planche ( figure o ) , de 1 2 pou-*
ces de long , de 2 1 lignes de large , et de six lignes d épais-
seur. G , H , est une plaque de fer ou de cuivre canelée
comme la précédente , placée au milieu de la langueur de
la planche, et attachée solidement dans un enfoncement
qu’on a creusé dans l’épaisseur de cette planche : les es-
paces G , I et H , I , sont deux poignées pour tenir dans la
main lorsqu’on fait agir la machine : elles ont chacunedeux
pouces et demi de longueur : voyez la coupe de cette
machine , figure 4. K , K , sont deux rebords , éleves de
deux lignes au-dessus des canelures , pour embrasser très
juste la première planche dans sa largeur, afin que 1 une et
É L É M E N T S D ï ? H A R M A C I E. 621
l’autre ne vacillent peint lorsqu’on fait agir cette machine
pour former les pilules. Enfin , il faut que les bords cou-
pants de la plaque supérieure posent dans toute leur lon-
gueur exactement sur les bords coupants de la plaque in-
férieure. Lorsqu’on veut se servir de cette machine pour
rouler des pilules , on assujettit sur une table la grande
planche par ses deux pointes de clous; ensuite on forme
une masse de pilules L , d’un poids proportionné au nom-
bre de pilules que l’on veut avoir, et au calibre des cane-
lures ; on réduit cette masse en un rouleau , dont la lon-
gueur doit être égale à la largeur de cette planche : on le
pose sur la plaque inférieure, enM , et par-dessus on pose
la seconde plaque qu’on tient avec les deux mains : on ap-
puie légèrement et également par les deux bouts : alors
on fait marcher la machine supérieure en sens contraires
alternativement ; au moyen de ce mouvement , le rouleau
de masse de pilules se trouve coupé et roulé en autant de
pilules que la machine contient de canelures , et cela en
trois ou quatre mouvements delà machine supérieure. Les
pilules se trouvent plus rondes que celles qu’on roule en-
tre les doigts, et d’un poids égal , lorsque les trous des
plaques sont égaux entre eux. Une de ces machines ne
peut servir à former des pilules que d’une seule grosseur;
mais les Allemands ont un certain nombre de piluliers
pour former des pilules de différentes grosseurs.
On ne se sert à Paris , pour diviser les pilules , que d’une
plaque d’ivoire , de cuivre ou d’argent , dentée comme
une scie. On la pose sur une petite masse de pilules dont
on a formé un rouleau plus ou moins long et gros , afin
d’y faire des marques : on divise ensuite cette masse par
portions , en la coupant avec un couteau dans le milieu
des marques, et l’on roule entre les doigts ces portions'
l’une après l’autre , pour en former des pilules rondes ou
en olives.
Lorsque les pilules sont formées , on les enveloppe de
quelque poudre , afin qu’elles ne s’attachent point. On les
enveloppe aussi avec des feuilles d’or ou chargent pour les
rendre plus agréables à la vue, et afin qu’on ne sente point
la saveur des drogues dont elles sont composées : on fait
prendre ces pilules dans du pain à chanter , dans des con-
fitures , ou entre deux soupes , etc. ; ce choix dépend ab-
solument du malade.
622
& I. K M Ë N T S DE PHARMACIE.
Ordinairement c’est la poudre de réglisse que l'on em-
ploie pour envelopper les pilules , lorsqu’on ne les dore
ou qu on ne les argente point. Ou emploie la poudre d’iris
de Florence , la poudre d’amidon , ou des poudres appro-
priées. C’est au Médecin à prescrire l’espece de poudre dans
laquelle il veutqu’on roule les pilufes qu'il ordonne , lors-
qu’il n’a pas intention qu’elles soient roulées dans la pou-
dre de réglisse.
n
Les Allemands se servent communément de la poudre
de lycojjorhinn , que l’on nomme aussi soufre vè frétai: on
lui a donné \:e nom à cause de la propriété qu’elle a de
décrépiter en s’enflammant , et de faire une sorte d’ex-
plosion , lorsqu’on en jette à la flamme d’une chandelle.
Cette poudre est très fine, d’une cou] ur jaune, plus
pâle que la poudre de réglisse. On la tire en automne des
pédicules en forme de double massue, qui croissent entre
Jcs rameaux du lyccpodiurn , et on la fait sécher.
Cette poudre, jetée sur les charbons , exhale beaucoup
de fumée , et une odeur pénétrante approchant de celle
de l’acide des graisses animales. Les dames qui travaillent
à des ouvrages délicats , comme à la broderie et à la den-
telle , s’en frottent les mains pour s’empêcher de suer; ce
qui réussit très bien. Cette poudre se laisse difficilement
imbiber par l’eau , on peut en mettre à la surface de l’eau ,
et ramasser au fond de l’eau une piece d’argent sans se
mouiller les doigts*
Pour dorer et argenter les pilules , on se sert d'une boîte
de bois , semblable à celles dans lesquelles on met desstf-
vonettes , à cause de la forme ronde qui est plus commode
que toute autre. On met dans cette boîte des pilules rou-
lées et des feuilles d’or ou d’argent ; on la secoue légère-
ment en tous sens : les feuilles de métal s’appliquent au-
tour des pilules, et les recouvrent exactement : on les
sépare d’avec les feuilles restantes. Il faut, autant qu'on
le peut, ne pas mettre plus de feuilles qu’il n’en faut, par*
ceque la beauté des pilules dorées ou argentées est d’être
nettes, brillantes et sans feuilles mal appliquées*
Les pilules , pour être bien dorées ou argentées, ne doi-
vent être ni trop dures ni trop molles. Lorsqu’elles sont
trop dures, les feuilles.de métal ne s’y appliquent que peu ,
et par places, ou point du tout : on est obligé d humecter
leur surface, on les roulant dans le creux de la main qu’on a
-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 62 3
imprégné d’un peu d’eau ou de syrop pour faciliter l’appli-
cation des feuilles. Lorsqu’elles sont trop molles , elles pren>
lien tune très grande quantité de feuilles qui se plaquent au-
tour, et elles ne deviennent jamais lisses et brillantes
comme elles doivent l'être.
Toutceque nous avons dit sur la nécessité de pulvériser
séparément les ingrédients qui entrent dans les autres com-
positions, est applicable aux pilules et aux trocliisques ;
ainsi nous n’en dirons rien de plus.
Des Pilules altérantes.
Pilules de cynoglosse.
21 Racines de cynoglosse , "j
Semences de jusquiame blanc, / àà.
Extrait d’opium par digestion, J
Myrrhe,
Encens mâle
Castor , ^
ct t au
Sarrau , y
w
j fs.
O vj.
5 v.
ù j fl.
On pulvérise ces substances chacune séparément : on
les mêle ensemble, et on les incorpore avec une suffisante
quantité de syrop de cynoglosse , pour en former une niasse
de pilules.
Ces pilules adoucissent Iesâcretés de la pituite qui tom- Vor,us*‘
be dans la poitrine. On les donne pour calmer la toux,
pour calmer les douleurs de poitrine, dans les fluxions de
poitrine. On les donne aussi dans l’asthme; elles sont som-
nifères. La dose est depuis un grain jusqu’à six. Do^;
Remarques.
On doit toujours former les masses de pilules dans un
mortier de fer, et les piler long- temps avec un pilon de
fer, afin d’unir et de mêler exactement toutes les substan-
ces. O11 malaxe la masse entre les mains, alin de la mêler
de nouveau et de lisser la surface. Quelques artistes sont
dans l’usage de s’oindre les mains d’un peu d’huile d’aman-
des douces, afin qu’elles n 'adhèrent point ; et pour conser-
ver les masses de pilules , ils les enveloppent dans des feuil-
les de parchemin légèrement: imbibé d’huile d’amande*
624 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
douces. Mais je trouve que cette méthode 11’est pas bonne,
paraeque cette huile se rancit au bout de fort peu de temps :
elle communique une odeur désagréable aux pilules : d’ail-
leurs elle occasionne la moisissure à la surface de la plu-
part des masses de pilules. Il vaut beaucoup mieux les ma-
laxer sans huile , et les envelopper dans du parchemin non
huilé.
Pilules de Starkeï.
7
Extrait d’opium par digestion,,
Réglisse
au.
5 Jf
Vertus,
Dose.
Ellébore noir ,
blanc , )
Savon de Starxey , 3- vj*:
On met dans un mortier de fer l’extrait d’opium mou ,
avec les poudres et le savon de Starxey : on pile ces ma-
tières jusqu’à ce que le mélange soit exact : 011 ajoute ,
s’il est nécessaire , une suffisante quantité d’essence de
térébenthine , et l’on forme une masse de pilules comme
les précédentes.
Le savon de Starxey est plus âcre que le savon ordi-
naire : il sert dans ces pilules à corriger les vertus purga-
tives des deux especes d’ellébore.
Ces pilules sont calmantes, provoquent au sdmmeil :
elles sont purgatives. On les donne dans la jaunisse , dans
l’hvdropisie /dans les maladies d’obstruction , et dans
Joutes les occasions où l’on craindrait que les autres nar-
cotiques n’occasionnassent des dépôts , ou 11e suspendis-
sent l’évacuation des humeurs. La dose est depuis deux
grains jusqu’à un scrupule ; mais la dose la plus ordinaire
est de six ou huit grains.
Pilules bartarées de Sciiroder.
21
isr
fraises ,
Gomme ammoniac , . . .
* . 5 ) 11*
Vitriol de Mars , \ --
Extrait de safran ,5 *
. • Z iv,
Terre foliée de tartre , . .
• • Z 1
Extrait de gentiane , . .
. . Z V).
Teinture de sel de tartre , .
• * T St
On
6a5
<L1?MENT3 DE PHARMAC1I.
On fait dissoudre quatre onces d’aloës dans douze onces
de suc de fraises dépuré : on passe la dissolution au travers
d’un linge serré , et on fait évaporer la liqueur jusqu’à
consistance d extrait ; c est ce que l’on nomme extrait
d'aloës préparé avec le suc de fraises.
D’une autre part on pulvérise la gomme ammoniac ,
le vitriol de Mars. Alors on fait chauffer le fond d’un mor-
tier de fer , et l’oil y met les extraits pour les ramollir un
peu : on ajoute les poudres , et la terre foliée de tartçe : on
pile ce mélange fortement en ajoutant peu à peu de la
teinture de sel de tartre jusqu’à ce qu’il y en ait assez
pour former une masse de pilules d’une bonne consis-
tance. On conserve ces pilules enveloppées dans une
feuille de parchemin et renfermées dans un pot. Cette
quantité en fournit li.uit onces deux gros.
Ces pilules sont légèrement purgatives ; elles lèvent les Vertus’
obstructions , excitent les mois aux femmes ; elles con-
viennent dans les pâles couleurs. La dose est depuis un n
scrupule jusqu’à un gros et demi.
Pilules smectiques ou de savon.
Savon médicinal , *
Poudre de réglisse , .
Farine de lin récente ,
• • • •
ç ââ .
? iv*
? fi-
On forme du tout une masse de pilules, comme les
piecedentes, et Ion ajoute, s’il est nécessaire, une suffi-
sante quantité de syrop de guimauve , ou d’huile d’aman-
des douces. On peut, a cause du savon , emplover in-
différemment l’un ou l’autre véhicule : il se lie également
bien avec ces deux excipients. On divise cette masse par
pilules de quatre grains. • r
Ces pilules ont les mêmes vertus que le savon mé- *
dicinal dont nous avons parlé précédemment : elles ont Vertus
de plus l avantage d’être adoucissantes , à cause de la
graine de lin. On peut les donner avec plus de sûreté aux
personnes qui ont les fibres très sensibles. La dose est de
deux , trois , et même quatre pilules pour une prise • ce Do,«*
quel on réitéré jusqu’à trois lois par jour , savoir 1,
matin ; a midi, et le soir. 9 •
Ri
626 i lImints de r ii a r m a C i i;
Remarques.
Le savon que nous nommons ici médicinal , ne différé
du savon blanc ordinaire, qu’en ce qu’il est fait plus
proprement et plus exactement que celui qui sert à
savonner. Il mérite la préférence , àr tous égards , en ce
que l’on doit employer , pour le préparer , de bonne huile
d’olives , et que dans le savon ordinaire on emploie indis-
tinctement toutes sortes d’huiles , soit végétales , soit
animales : il suffit qu’elles puissent faire du savon d’une
consistance convenable.
Le savon du commerce a de plus l’inconvénient de
contenir du cuivre , parcequ’il est préparé dans des chau-
dières de ce inétal : les pilules qu on lait avec cette espece
de savon , donnent des pesanteurs d' estomac , des an-
goisses , des nausées , et quelquefois provoquent le vo-
missement.
Four préparer la farine de lin, on pile dans un mortier
la quantité que l’on veut de graine de lin : on la passe au
travers d’un tamis de crin un peu serré. La poudre qui
passe , est ce que l’on nomme farine de lin. Lorsqu’on
a pilé deux ou trois fois la graine de lin , et qu’on a séparé
la farine chaque fois, on doit rejeter ce qui reste , comme
ayant moins de vertu : ce n’est , pour la plus grande
partie , que le son ou l’écorce de la graine. On ne doit
employer cette farine que récemment préparée , parce-
qu’elle se rancit promptement , à cause de la grande quan-
tité d’huile qu’elle contient , et dont une partie s’imbibe
dans les papiers lorsqu’on la conserve ainsi.
On prépare souvent de ces pilules avec le savon tout
seul , afin qu’elles soient blanches et moins désagréable»
à la vue.
Pilules balsamiques de Morton.
Cloportes , - •
Gomme ammoniac , • • • •
Fleurs de benjoin ,
Safran , . • • • • X àâ.
Baume secdu Pérou, . 3
Baume de soufre anise , .
. . Z vj.
. , S iij.
. . O ij-
. . 9 j-
» » 3#
On forme du tout une masse de pilules connue les
précédentes..
/
On donne ces pilules dans les maladies de poitrine , Vertus,
pour arêter la toux : elles excitent le craclut : elles con-
viennent dans la pulmonie , dans l’asthme. La dose est Dose,
depuis un grain jusqu’à six.
Pilules balsamiques cle St A HL
Gomme de lierre ,
genievre ,
au.
• s ^
IJ Û.:
Extrait d’aloës préparé à l’eau , ^
aa.
' J J 0 Vij.;
O V.
de myrrhe préparée à l’eau y
d’absinthe préparée au vin ,
de chard. bénit prép. au vin ,
de trifolium fibrinum , à l’eau ,
de fume terre au vin , )
d’ellébore noir à l’eau , > âa.
de rhubarbe à l’eau', \
Térébenthine de Venise ; x jp
On réduit en poudre fine les gommes de lierre et de
genievre : on les met dans une bassine d’argent, avec tous
les extraits et la térébenthine. On place le vaisseau au
bain-marie pour liquéfier ce mélange : on le remue avec
une spatule de bois , et on le fait dessécher jusqu’à ce
que le faisant refroidir un peu , il devienne presque sec et
cassant. Alors on forme avec cette masse , tandis quelle
est chaude, des pilules du poids d’un grain. Lorsqu’elles
sont suffisamment refroidies , on les argente comme nous
l’avons dit , et on les enferme dans une bouteille bien
bouchée.
Ces pilules sont stomachiques, facilitent la digestion , Vertus-
lâchent le ventre : elles sont désobstructives : elles excitent
les mois aux femmes : elles donnent de l’appétit, tuent les
vers. La dose est depuis deux grains jusqu’à douze. Dose,
R
EMARQUES»
R entre dans ces pilules , comme on voit, une grande
quantité d’extraits , dont plusieurs sont préparés avec du
vm : ils contiennent par conséquent l’extrait propre du
vin , qui est salin et déliquescent : aussi ces pilules attirent
puissamment l’humidité de l’air. C’est pour cette raison
que nous avons recommandé de les bien sécher au bain-
Ur lj
£ L E M E K T S DE PHARMACIE.
marie avant de les rouler , sans quoi , elles se remettroient
en masse en très peu de temps. Il faut les rouler tandis que
la masse est chaude , en sorte que les pilules formées puis-
sent se réduire presque en poudre. Si cependant on for-
moit ces pilules , la masse étant moins seche que nous le
disons , on en seroit quitte pour faire] sécher les pilules
dans une étuve , après qu’elles seroient formées ; alors il
faut avoir attention de les chauffer lentement , parce-
qu’une chaleur trop forte seroit capable de les remettre
en masse. De toutes les pilules , celles-ci sont les plus dif-
ficiles à diviser et à rouler. Ces especes de pilules forment
une exception à la réglé générale , dont nous avons parlé
à l’occasion de la consistance molle qu’elles doivent avoir.
On ne doit rien craindre de celles-ci , quoique parfaite-
ment seches , parcequ’elles sont composées de substances
très faciles à être délayées par l’humidité de l’estomac.
Pilules toniques de Bâcher.
Extrait d’ellébore noir ,? w.
Mirrhe choisie , ... S aa. , . • 5 )•
Chardon bénit en poudre, . '. . . . : 5 üj B )•
L’auteur recommande de faire l’extrait d’ellébore de la
maniéré suivante :
On prend de l’ellébore de Suisse, qui différé du pied de
griffon , une livre , par exemple : on le concasse , 011 le
met dans un matras , on verse par-dessus quatre livres et
demie d’eau-de-vie, dans laquelle on a mis auparavant
huit onces de liqueur de nitre fixé : au bout de vingt-
quatre heures , on filtre la liqueur , on la met à part. On
met le marc dans le matras , on verse par-dessus du vin
du Rhin , ou de Grave, jusqu’à ce qu’il surnage de deux
travers de doigts ; on laisse infuser pendant deux fois
vingt-quatre heures : au bout de ce temps , on passe la li-
queur ; on exprime le marc , on réunit les liqueurs , et
on les fait évaporer jusqu’à consistance d’extrait ; c’est
l’extrait d’ellébcre préparé comme il convient pour ces
pilules.
D’une autre part , on fait dissoudre la myrrhe dans de
l’eau : on passe la liqueur avec expression , et on la lait
évaporer en consistance d’extrait ; alors on pese de l’un et
de l’autre extrait : on les met dans un mortier de fer avec
1
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
le chardon bénit en poudre , et on fait agir le pilon
pour bien incorporer ces substances , et pour former une
masse de pilules qu’on divise par pilules du poids de
demi-grain chacune.
Ces pilules sont emménagogues ; elles conviennent ^ertu»*
dans l’hydropisie , la mélancolie. La dose est d’une pilule
le soir en se couchant.
Remarques.
Le nitre fixé qu’on fait entrer dans ces pilules , est pour
tempérer la trop grande activité de l’ellébore. Comme
cette substance reste , et qu’elle fait partie de l’extrait , il
faut que la liqueur de nitre fixé soit bien affoiblie par d«
l’eau , de maniéré qu’il s’en trouve environ trois gros
de sel sec par chaque livre de racine d’ellébore : si l’on en
mettoit une plus grande quantité , les pilules seroient
tellement déliquescentes , qu’il seroit impossible de les
former et de les conserver.
Le vin fournit pareillement un extrait qui reste et fait
partie de l’extrait d’ellébore : cet extrait de vin est égale-
ment déliquescent , c’est pourquoi il faut n’en mettre que
la quantité convenable , il suffit que les racines en soient
surnagées d’un travers de doigt. Néanmoins , ces pilules
attirent puissamment l’humidité de l’air : il faut, après
qu’elles sont roulées , les faire sécher, et les conserver dans
une bouteille bien séchée et bien bouchée.
Pilules de Becher.
îui. . . J iij.
Rr iij
^ Aloës , ;
Mirrlie ,
Safran ,
Gomme de lierre ,
genievre
aa,
Fleurs de soufre ,
Graines de Kermès ,
Extrait d’absinthe
de chardon bénit ,
de trifolium fibrinum ,
de gayac ,
de rhubarbe,
Mithridate,
6nO ÉLÉMENTS T) V. EH A EMACIE»
On pulvérise séparément i’aloës , la myrrhe , le safran,*
les gommes et la graine de xermès : on met toutes ces
poudres avec les Heurs de soufre , dans un mortier de
fer , échauffé avec de l’eau bouillante, dans lequel on a
mis les extraits et le mithridate; on pile le tout assez
long-temps pour former une masse exactement mêlée , et
l’on ajoute une suffisante quantité d’élixir de propriété :
on forme du tout une masse , qu’on divise par petites
pilules du poids d’un grain : on les tient dans une bou-
teille bien bouchée , pour les garantir de l’humidité de
l’air.
Vertus. Ces pilules ont les mêmes vertus que celles de Stahl.
^ose-, On les prend à la même dose.
Remarques.
Ces pilules different peu des pilules de Stahl : les
extraits qu’on fait entrer dans celles-ci , doivent être
tous préparés à l’eau : l’élixir de propriété , que l’on em-
ploie pour donner la consistance , est une teinture qui
contient des substances analogues à celles des pilules ;
mais l’esprit de vin de cette teinture s’évapore prompte-
ment , et les pilules se durcissent considérablement : elles
n’attirent point l’humidité de l’air aussi facilement que
celles de Stahl , et elles ne se délaient point dans l’es-
tomac avec la même facilité. C’est pourquoi je pense qu’il
vaudrait mieux employer du miel ou du syrop , en place
d’élixir de propriété , pour lier la masse.
Pilules hystériques.
}
aa.
Q Opopanax ,
Galbanum ,
Sagapenuin ,
Myrrhe , . . *1
Assa fœtida , / . . .
Castor , J
Gomme ammoniac , . .
Huile de succin non rectifiée ,
Mithridate
! h
5 15.
3 üj.
? fi.
9 j.
q. s.
On fait chauffer le fond d’un mortier de fer avec de
l’eau bouillante , et l’on y met l’opopanax , le galba-
1 L £ M E N T S DE P H A R M K I I. C 3 I
num , le sagapenum et la gomme ammoniac. Lorsque
ces gommes-résines sont sufhsamment ramollies , on
ajoute les autres substances réduites en poudre , et le mi-
thridate : on pile le tout pour former une masse de pilu-
les ; et sur la fin , on ajoute l’huile de succin : on enve-
loppe la masse dans un morceau de parchemin , et on
la conserve dans un pot.
Ces pilules sont propres à abattre les vap.eurs hvsteri- Vertu*,
ques , à provoquer les réglés , à lever les obstructions. La pose
dose est depuis six grains jusqu’à un deini-gros.
Pilules chalj/bêes.
ÿ- Limaille de fer préparée , . . . J J.
Canelle , 9 RJ»
Aloës , 5 J*
Syrop d’armoise , q. s.
On forme du tout une masse de pilules comme les prel
cédentes.
Ces pilules sont stomachiques et toniques : elles exci- Vertu»
tent les réglés , lèvent les obstructions : elles conviennent
dans les pales couleurs. La dose est depuis six grains jus- p)ose.’
qu’à un scrupule.
Pilules astringentes .
aa.
w « •
31 T
^ Bol d’Arménie préparé ,
Terre sigillée préparée ,
Corail rouge préparé ,
Racines de consoude major ,
Torinentille , *) w „ ,
Bistorte, . . .
Cachou ,
Pierre hématite préparée , / àâ. . . 5 J*
Sang-dragon , J
Mastic en larmes 9 ij-
Extrait d’opium par digestion , 5 fi-
Syrop de menthe . . . q. s.
On forme du tour ithe masse de pilules comme les
précédentes.
Il r iv
Vertus.
6j2 Eléments »e pharmacie.
Ces pilules sont puissamment astringentes ! elles
conviennent dans le crachement de sang , dans les per-
tes , pour arrêter les fleurs blanches , et les gonorrhées
des deux sexes. On peut les donner aussi pour arrêter les
Dose, devoiements et les dyssenteries. La dose est depuis six
grains jusqu’à un scrupule. 1
Alun teint de Mïnsicht, ou pilules d’alun
d’ Helvétius.
Alun de roche , .
Sang-dragon en poudre ,
On fait liquéfier l’alun dans une cuiller de fer : alors
on ajoute le sang - dragon en poudre : on agite le mé-
lange ; et lorsqu il est a demï-relroidi , et encore en pâte ,
on en forme des pilules le plus promptement qu’il est
possible , pareeque la masse se durcit et devient cassante
aussitôt qu’elle est refroidie.
Vertus. Les pilules d’alun sont astringentes : elles poussent par
les urines : on les donne dans les pertes , les hémorrha-
gies , le flux hémorrhoïdal , dans le vomissement et le
crachement de sang qui viennent de l’estomac et non de
Dose, la poitrine. La dose est depuis six grains jusqu’à un demi*
gros.
Pilules de panacee mercuriele , oli grains de panacée
Panacée mercuriele g j.
Mie de pain tendre , . . . . 3 iv.
Hau, q. s.
On pulvérise la panacée : on l’incorpore avec la mie
de pain tendre, et on ajoute une suffisante quantité d’eau :
on forme une masse , que l’on divise en trois cents qua-
tre-vingt-quatre pilules : chaque pilule contient un grain
et demi de panacée.
Vertu* : Les Poules de panacée conviennent dans les maladies
vénériennes , dans les rhumatismes , pour lever les obstruc-
tions , pour le scorbut , les écrouelles , les dartres , la
Dose, gale , la teigne , et pour tuer lesryers. La dose est depuis
six grains jusqu’à un scrupule.
ÏLÉMINTS DE PHARMACIA C53
Dragées vermifuges.
^'Mercure doux, ? H*
Sucre 5 j.
Amidon, ...... : . . 5 fi.
Avec une suffisante quantité de mucilage de gomme
adraganth , on forme une masse qu’on divise en cent qua-
rante-quatre pilules, de la forme d’une olive : on les fait
sécher , et on les conserve dans une bouteille bien
bouchée.
Ces dragées sont très bonnes dans les maladies ver- Vertus,
mineuses des petits enfants : elles contiennent chacune
deux grains de mercure doux. On en donne une le ma- Dose,
tin , et une le soir en se couchant. Elles occasionnent
quelquefois un léger gonflement aux gencives : il est bon
d’y prendre garde , afin d’en suspendre l’usage pendant
quelques jours , lorsque cet inconvénient arrive. H est im-
portant de n’employer dans la composition de ces dragées
que du mercure doux , duquel on a séparé , par le lavage
dans de l’eau bouillante le sublimé corrosif qu’il con-
tient , comme je l’indique dans ma Chymie expérimen-
tale.
Pilules , ou pierre de fougere.
«
• Suc des feuilles et des racines de fougere mâle, ^ irr
de baies de sureau, * vj.
Vin de Bourgogne
Eau , \ ââ * , ^ iy
Eau-de-vie , J
Noix de cyprès, ; 5 j B»
Pierre hématite préparée, r \
.Sang-dragon f j fl.
Vitriol de Mars calciné en blancheur, . . . % ij.
Gomme arabique, >
adraganth, } ua % ij*
_ (le gayac, J ij.
Succin préparé, . 7 __ ^
Mastic en larmes , ( a ® o J*
. met dans une terrine de grès les sucs dépurés , le
Tin de Bourgogne , l’eau et l’eau-de-yie , avec toutes le*
6 34 i t ï M E N T S DE PHARMACIE.'
autres substances réduites en poudre : on fait dessécher
ce mélange au bain-marie , en l’agitant , sans disconti-
nuer, jusqu’à ce qu’il ait acquis la consistance de pilules :
alors on le partage par petites portions de demi-once, qu’on
enferme dans des morceaux de vessie en forme denouets.
Ces pilules ont été inventées par un charlatan qui n’a-
voit pas vraisemblablement de connoissance sur les ter-
ribles effets des chaux de plomb prises intérieurement ;
il faisoit entrer dans sa recette quatre onces de litharge ,
que nous supprimons ici. Comme ces pilules sont laites
pour être très astringentes , j’en supprime encore la crème
de tartre et le crâne humain , qu’il laisoit entrer à La dose
d’une once; je remplace ces substances par de la pierre
hématite préparée , des noix de cyprès, du succin et du
mastic en larmes. Ces trois dernieres substances sont des
astringents doux et balsamiques , qui conviennent très
bien dans les cas où l’on administre ces pilules.
Vertus. Les pilules de fougere sont puissamment astringentes :
elles conviennent dans les épanchements de sang qui se
font à la suite des chutes : elles le résolvent et le poussent
par les urines. Elles conviennent dans les pertes , les fleurs
blanches , jle crachement , le vomissement de sang , la
©ose. dyssenterie , et pour arrêter la gonorrhée. La dose est de-
puis six grains jusqu’à un demi-gros.
Thériaque céleste . .
^Extrait de racines d’angélique , ..t
d’aristoloclie ronde , J
contrayerva , j
énula campana, I
gentiane , I
tormcntille^ 1
valériane sauvage , ) àâ. J iijs
vencetoxicum , |
vipérine , I
zédoaire, 1
Feuilles de chardon bénit, i
, petite centaurée ,
scordium ,
d’opium par digestion , . 5 J*1
lÜL^MENTSDE PHARMACIE.
Résine de chacrillc , 7 --
Résine de label anum , f
Storax calamite ,
JVlyrrhe ,
Galbanum , 7
Mastic en larmes, ç ââ. ,
Opopanax ,
Résine de gayac ,
Camphre ,
Safran gdtinois,
Castor ,
Baume liquide du Pérou,
Huile essentielle de girolles ,
citrons ,
’ v. aa
genievre,
de succin rectifié ,
Pond re de viperes , 7 --
*. . > aa
Cinabre cl antimoine , J
Sel volatil de corne de cerf rectifié, 7 --
.r, > a a .
succin rectifié , )
Ambre gris , i . . .
Iluile essentielle de cardamome ,
canelle ,
cubebes ,
macis ,
muscades ,
Z )•
5 nj.
5 iv.;
w • • , *
3 IJ.’
Z Y
9 J*
? )♦
5 B-'
5 üj.
gutt. xi J.
5 j fi.‘
9j-
gutt. X.
On pulvérise, chacune séparément , les résines de cha-
criile , de labdanum , la myrrhe , le mastic , la résine de
gayac , le camphre , le safran , le castor , les viperes ,
le cinabre d'antimoine et l'ambre gris : on forme du tout
line poudre qu’on mêle exactement; d’une autre part ,
on pulvérise ensemble les deux sels volatils , et on les
môle avec la poudre ci-dessus : alors on fait chauffer avec
de 1’ eau bouillante- un grand mortier de fer et son pilon
aussi de fer ; on ramollit dans ce mortier le galbanum ,
1 opopanax, le storax calamite ,avec le baume du Pérou:
on ajoute les extraits , qu’on a mêlés et faits liquéfier au bain-
marie : on agite le tout fortement et promptement avec
le pilon : lorsque le mélange est fait , on y incorpore les
poudres } et lorsque la masse est refroidie ; on ajoute les
636 Eléments De pharmacie.
Quilès essentielles. On pile ce mélange fortement , jusqu’à
ce qu’il soit exact : on enleve la masse : on l’enveloppe
dans des feuilles de parchemin , et on la conserve dans
Vertuî. des pots bien fermés.
La thériaque céleste est un remede auquel on a attribué
des vertus infiniment supérieures à celles de la thériaque
ordinaire. Cependant nous croyons qu’on doit en rabattre
DoSe beaucoup : ce médicament a les mêmes vertus que la thé-
riaque , mais pris à plus petite dose. Cette dose est depuis
trois grains jusqu’à un scrupule.
Remarque s.
Je place ici la thériaque céleste au rang des pilules , par-
cequ’en effet c’est une masse de pilules. Il entre dans sa
composition une grande quantité de substances volatiles ,
qu’on cherche à y conserver, et que l’on ne met , par
rapport à cela , que lorsque le mélange est froid ; ce qui
donne beaucoup de peine, parceque, dans cet état, le mé-
langé a une telle ténacité , qu’il est bien difficile de faire
agir le pilon librement. Plusieurs Pharmacopées recom-
mandent de ne mettre les sels volatils , que lorsque le
mélange est refroidi ; mais on peut les ajouter en même
temps que les poudres , sans aucun inconvénient , pourvu
qu’on les pulvérise , et qu’on les triture ensemble avant
de les mêler avec les poudres , pour plusieurs raisons.
i°. Le sel volatil de succin est acide, et ne se sublime
qu’à un degré de chaleur un peu supérieur à celui de l’eau
bouillante 5 2°. le sel volatil de corne de cert estunalxali
volatil. Il se sublime à un degré de chaleur inférieur à celui
* de Peau bouillante -, mais lorsqu’on triture ces sels en-
semble , il se forme par la voie seche un sel neutre qui a
des propriétés différentes de celles qu ont ces deux sels
séparément : ce nouveau composé 11’a plus la vola-
tilité du sel volatil de corne de cerf; il est en état de
supporter , sans s’altérer et sans se volatiliser , le degré
de chaleur qu’a le mélange lorsqu on mole les poudres.
Par cette méthode on s’épargne la fatigue de remuer ce
mélange tenace aussi long- temps que par la méthode or-
dinaire.
ït^MINTS DE PHARMACIE. 637
Des pilules purgatives.
Pilules ante-cibum , ou grains de vie , ou pilules gour*
mandes.
Aloës
Mastic en larmes, \ --
Roses de Provins , f aU
Avec une suffisante quantité de syrop d’absinthe , on
forme une masse , que l’on divise par pilules du poids dô
quatre grains.
Elles purgent la bile et la pituite relies fortifient l’esto- Vertu*/
mac. La dose est depuis douze grains jusqu’à un gros et [)ose,
demi.
D’autres personnes préparent les grains de yie avec la
masse de pilules angéliques suivantes.
Pilules angéliques.
Suc dépuré de chicorée , \
bourrache, f
houblon , C au
fuineterre, j
roses pâles ,
Aloës , . ;
On fait dissoudre l’aloës dans les sucs dépurés : on
coule le mélange au travers d’un linge fin : on fait épaissir
la liqueur au bain-marie jusqu’à consistance d’extrait:
alors on ajoute les poudres suivantes :
Pihubarbe . % j.
Trochisques d’agaric, 5 fi-
Canclle . g ij.
On mêle ces poudres exactement , et l’on forme une
masse de pilules , comme les précédentes.
Ces pilules ont les mêmes vertus que les pilules gour- Vertu;,;
mandes : celles-ci conviennent mieux dans les cas où il
y a embarras au foie et au mésentere , à cause des sucs
des plantes qui sont hépatiques. Au reste ou les donne nn,.
à la même dose. 0 ‘
É L
ImïNTS D E P II À rt M A C I El
Pilules ou extraits panchimagogues .
££ Coloquinte,
Séné ,
Ellébore noir
5 H*1
5 viii*
On fait bouillir ces trois substances dans une suffisante
quantité d’eau; on passe la décoction avec expression; on
refait bouillir le marc une seconde lois , et on passe la li-
queur de nouveau ; on la réunit avec la liqueur de la pie-
miere décoction : on filtre les liqueurs, et on les fait éva-
porer jusqu’à ce qu’elles aient acquis la consistance d un
extrait un peu liquide, et on ajoute a cet extrait les su -
stances suivantes ;
Extrait d’aloés , V“J*
Scannnonée en poudre __ ^ •
Poudre diarrliodon , f aa‘ 0
On mêle le tout exactement pour former une masse
de pilules ; on en obtient une livre ; quatorze onces.
Vertus. Ces pilules sont purgatives : on les prend ordinairement
le soir en se couchant, entre deux soupes , et l’on avale
par-dessus un petit potage ou un bouillon ; mais il vaut
mieux les prendre le matin à jeun , buvant par-dessus
»ose,im bouillon gras. La dose est de dix grains, pour les en-
fants , et d’un demi-gros pour les personnes adultes ro-
bustes.
Cette composition porte le nom d’extrait pancliima-
gogue ; mais il est visible que c’est une masse de pilules,
et non un extrait.
Pilules purgatives universelles D’Helvétius.
^ Crème de tartre
Ipecacuanha ,
Emétique,
Jalap ,
Suc d’ail ,
w • •
5 X1J-
? v.
3 ‘i-
3 viij;
W •
5 J*
Avec suffisante quantité de syrop de roses pâles , on
fait une masse qu’on divise par pilules du poids de douzo
i L £ M E N T S D! PHARMACIE.1 (53<)
grains , il entre un quart de grain d’émétique par pilule.
Ces pilules sont purgatives : elles conviennent dans tous Vertu**
les cas où il est nécessaire de purger, excepté dans lesdys-
senteries et dans les coliques bilieuses. La dose est depuis Djsfr4
douze grains jusqu’à un demi-gros.
Pilules hydragogiies purgatives it/TIelvétiuSi:
Gomme gutte g x.
Jalap . .... ^ y.
Suc d’ail, 5 fl.
On forme une masse avec une suffisante quantité de
syrop de roses pâles , et on la divise par pilules de six
grains.
Ces pilules conviennent dans l’hydropisie , et sur- tout Vemu
dans celles qui sont accompagnées d’enflures générales
fcu particulières, produites par des causes d’hydropisie. La Dose.,
dose est depuis six grains , ou d’une pilule , jusqu’à trois ,
et l’on boit par-dessus un bouillon coupé.
Pilules cochées majeures.
2r Espèces d Muera picra
Trochisques alhendal
Diagrede
Racines de turbith , 7
Stécas , S CUL
5 üj 3 U
V • •
O IJ.
3v;
Avec une suffisante quantité de syrop de nerprun , on
forme une masse de pilules.
Ces pilules sont purgatives : elles sont actives. On ne y
doit pas les donner, non plus que les précédentes, dans les ” U*’
maladies inflammatoires. La dose-est depuis un scrupule Dose'
jusqu’à une dragme.
Pilules cochées mineures ,
Aloës y ; .
Scammonée,
.Trochisques alhawdal
P- cfT
64o
il^MENTS » E PHARMACIE.
On pulvérise ces substances chacune séparément, puis
On les mêle ensemble , et on les incorpore avec une suffi-
sante quantité de syrop de roses, composé avec l'agaric,
et l’on forme du tout une masse de pilules,
ver us.. £}|es sont pr0pres pour purger les humeurs , et pour
®ose* débarrasser le cerveau. La dose est depuis douze grains jus-
qu’à demi-gros. •
Pilules aloctiques émollientes .
% u Aloës violât ,
Réglisse , \
Racines de guimauve, Ç
cia.
3 Vf.
W • • •
o njt
Vertus.
k Dose.
Avec une suffisante quantité de syrop de pommes com-
posé , on forme une masse de pilules.
Ces pilules purgent les humeurs. La dose est depuis
douze grains jusqu’à un demi-gros.
Pour préparer Y aloës violât , on fait dissoudre au bain-
marie une livre d’aloës dans deux livres de suc de violettes :
on passe la dissolution au travers d’un linge serré : on fait
épaissir la liqueur au bain-marie jusqu’à consistance d’ex*
trait un peu solide.
Pilules hydragogucs de Bontius.
%£ Aloës succotrin , . .
Gomme gutte, aa. <»»..• 5 ]•
Gomme ammoniac , J
On fait dissoudre ces trois substances dans une suffi-
sante quantité de vinaigre î on passe avec expression , et
l’on fait épaissir la liqueur au bain-marie jusqu’à consis-
tance de pilules. Cette manipulation est celle que donne
la Faculté de Paris dans son Dispensaire : il reste la ma-
tière extractive acide du vinaigre , qui modéré et tempere
la trop grande âcreté de la gomme gutte.
Bontius , médecin du prince d’Orange , auteur de ces
pilules , faisoit entrer dans sa recette du diagrede et du
tartre vitriolé ; mais ce sel , qui paroît être mis pour correc-
tif, ne remplit pas, à beaucoup près , si bien cette inten-
tion, que le principe sâ Nin acide du vinaigre.
v69
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE; 6/\ l'
Ces pilules sont propres pour lever les obstructions: Vertus,
comme elles sont très purgatives , on les donne avec succès
dans l’hydropisie. La dose est depuis douze grains jusqu’à Dose,
un demi-gros.
j Pilules ou extraits de Ru dius.
^ Chair de coloquinte, 5 vj.
Agaric ,
Scammonée , v --
Racines d’ellébore noir , ( ua o iv*
de jalap, 3
AI oês x :
Canelle, ^ D
Girolle, i 9 j’
Esprit de tin, . . . . * j.
% Cn met dans un matras la coloquinte , l’agaric, les ra-
cines d’ellébore , le jalap et les aromates : on verse par-
dessus l’esprit de vin : on boucha le matras avec un mor-
ceau de vessie mouillée : on fait digérer ce mélange pen-
dant quatre ou cinq jours à une douce chaleur : au bout de
ce temps on passe avec expression : on met la liqueur dans
le matias a\ec 1 alocs et la scammonée pulvérisés grossiè-
rement : on fait digérer de nouveau , jusqu’àce que l’aloës
soit entièrement dissous : alors on filtre la liqueur : onia
met dans un alambic de verre , et on fait distiller l’esprit
de vin au bain-marie , jusqu’à ce qu’il reste une matière
mielleuse qu’on fait dessécher à l’air libre pour qu’elle ac-
quière la consistance de piluies.
Elles purgent toutes les humeurs : comme elles sontyerru3
actives , on les donne dans la hevre quarte et la mélan-
colie hypocondriaque , dans l’apoplexie , la léthargie. Lan
dose est depuis douze grains jusqu’à deux scrupules.' °S<t
R E M A R Q TJ E s.
Nous avons recommandé de ne mettre l’aloës etlascain
monée , qu’après que l’esprit de vin s’est chargé des par-
ties extractives des autres substances. Si l’on ïnettoit ces
sucs gommeux-résineux en même temps que les autres
. S s
6l\1 ELEMENTS DE PHARMACIE.'
ingrédients, l’esprit de vin s’en satureroit d’abord , et
seroit hors d’état de se charger de la vertu des autres
substances. On peut, sil’onveut, faire évaporer l’esprit de
vin à l’air libre; il n’y a point d’autre inconvénient que
celui de le perdre: cette évaporation doit se faire par une
chaleur bien modérée , afin de ne perdre que le moins qu’il
est possible des parties volatiles des aromates : il vaudroit
même mieux les réduire en poudre , et les mêler avec
l’extrait mielleux des autres ingrédients , d’autant qu’ils
n’y entrent qu’en très petite quantité.
Pilules mercurieles de Béloste.
Mercure crud
Sucre , .
Diagrede ,
Jalap,
}
7
au ,
Avec une suffisante quantité de vin blanc, on forme
une masse que l’on divise par pilules de quatre giains.
Venus. Elles conviennent dans toutes les maladies de la peau :
elles divisent la lymphe : elles sont bonnes contre les dar-
tres vives, et dans les rhumatismes : elles sont purgatives ,
fondantes : elles lèvent les obstructions. On les prend à
Dose, petites doses comme altérantes ; elles tuent les vers. La
dose pour purger , est depuis fix grains jusqu à huit de
. ces pilules.
Remarques.1
Béloste étoit Chirurgien : il était fort lié avec Grosse ;
Médecin allemand , résidant à Paris. Beloste donna a
Grosse la recette de ces pilules : à la mort de ce dernier
on trouva dans ses papiers cette formule : elle é oit ac-
compagnée d’une lettre de l’auteur , par laquelle i la
prioit de ne point divulguer son secret. La formule et la
lettre sont tombées entre les mains de feu de la Cloix ,
Médecin de la faculté de Paris : il la fit insérer , sous le
nom de pilules mercurieles seulement , dans la qoataiejpe
édition du Codex de Pans , imprimé en 1748. Mais dans
la derniere édition de ce dispensaire , la faculté a ajouté
delà rhubarbe. Quoi qu’il en soit , Béloste , de son temps
ÏL^MENTS DE PHARMACIE. 643
* accrédité ces pilules ; mais elles étoient mal faites. J’en
ai examiné un grand nombre qui venoientde chez lui : je
n’en ai trouvé aucune qui ne contînt le mercure en gros
globules: on peut séparer ce mercure par la simple expres-
sion de ces mômes pilules entre les doigts : le mercure
n’y est ni combiné, ni même divisé ; cependant cette
substance ne produit de bons effets qu’autant qu’elle est
dans un état d’extinction parfaite qui avoisine de près la
combinaison.
Béloste trituroit ensemble le sucre et le mercure avec
un peu de vin : lorsque le mercure étoit suffisamment di-
visé , il ajoutoit les poudres et une suffisante quantité de
Vin , et formoit du tout une masse de pilules. Mais j’ai
observé que le sucre n’a aucune action sur le mercure :
ce dernier se sépare du mélange en gros globules qu’il n’est
plus possible de mêler à la masse : celui qui reste mêlé aux
pilules est dans le même état, il est seulement en globules
moins gros.
Pour remédier à ces inconvénients , il seroit à souhaiter
qu’on fît ces pilules de la maniéré suivante :
Pilules mcrcurieles de Béloste, réformées .
^Mercure revivifié du cinabre , .
Crème de tartre
Diagrede,
w •
5 h
5 iv;
On met dans un mortier de marbre le mercure et Ja
crème de tartre , avec un peu de syrop de capillaire : ou
triture ce mélange , jusqu’à ce que le mercure soit parfai-
tement éteint ; ce que l’on reconnoît, lorsqu’en le frottant
sur le dos de la main avec le bout du doigt , il 11e paraît
aucuns globules de mercure , même à l’aide d’une bonne
loupe : alors on ajoute les poudres , et on les incorpore
avec une suffisante quantité de syrop de capillaire : on
forme une masse que l’on divise par pilules de quatre
grains.
* Remarques.
La crème de tartre est un sel acide végétal qui a la pro-
priété d’éteindre très bien le mercure, et de former avec
S s ij
644 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
lui un sel neutre particulier qui fait tonte la vertu fon-
dante et anti-vénérienne de ce remede. Le tartre agit avec
tant d’efficacité sur le mercure pendant qu’on les triture
ensemble , qu’en moins d’un instant les globules dispa-
roissent entièrement , et ne reparoissent point lorsqu’on
ajoute les poudres qui absorbent l’humidité , comme cela
arrive lorsqu’on a trituré le mercure avec le sucre.
La combinaison du mercure avec la crème de tartre
forme un sel neutre , qu’on peut comparer à celui de vi-
naigre et de mercure dont j’ai parlé dans mon Manuel de
Cliymie. Ces pilules forment un très bon purgatif: elles
ont l’avantage de sc dissoudre facilement dans l’estoinac ,
et de produire promptement leur effet purgatif.
Nous avons remarqué , àl article du sucre vermifuge, que
le sucre n’avoit nullement la propriété d’éteindre le mer-
cure : il n’est pas plus propre à éteindre celui qu’on fait
entrer dans les pilules de Beloste. C est pour cette raison
que nous l’avons supprimé, et remplacé par de la crème
de tartre. Le composé de crème de tartre et de mercure
forme une sorte d’éthiops qui peut être fort utile dans les
maladies vénériennes. La couleur grise que le mercure
prend pendant son extinction avec la crème de tartre , vient
de l’extrême division de ses parties et d’un commence-
ment de combinaison avec la substance qui sert à le
diviser.
Pilules de Bkloste , sans purgatif.
21 Mercure cruel, \ -- x p.
Crème de tartre en poudre ,5 0
Syrop de capillaire , 5 ij IC
On met ces trois substances dans un mortier de marbre:
on les triture jusqu’à ce que le mercure soit bien éteint ;
alors on ajoute ,
Crème de tartre en poudre, 5 ]*•
Fleurs de sureau en poudre , 5 1V-
On mêle le tout exactement pour former une masse
qu’on divise par pilules de quatre grains.
)
ÉLÉMENTS
R E
M
DE PHARMACIE.'
ARQUES.
Le jalap et la scammonée qui entrent clans les pilules
de Béloste , sont des purgatifs forts qui occasionnent des
tranchées et des coliques à ceux qui ont les intestins très
sensibles ; plusieurs personnes qui ne pouvoient suppor-
ter l’usage habituel des pilules de Béloste , à cau>c des
purgatifs , m’ont prié de leur en faire qui n’en contins-
sent pas : je les ai faites suivant la formule que nous
venons de donner , et elles s’en sont très bien trouvées.
Comme les bonnes propriétés de ces pilules sont actuel-
lement bien constatées, j’en donne la recette en faveur de
ceux qui sont dans le cas d’en faire usage. Il entre dans
chaque pilule de quatre grains , un grain de mercure ,
un grain et demi de crcme de tartre , un quart de grain,
de Heurs de sureau , et un grain et un quart de syrop.
La crème de tartre est substituée aux purgatifs : on n’eu
met d’abord pour l’extinction du mercure qu’une partie
qui suffit ; si l’on mettoit la totalité pour éteindre le
mercure , le mélange seroit trop consistant, et l’on auroit
trop de peine à l’agiter. Le surplus se met avec la (leur
de sureau après l’extinction , et absorbe l’humidité. 11
suffit pour donner à la masse la consistance pilulaire.
Si l’on fait l’extinction du mercure dans les grandes
chaleurs de l’été , la matière est sujette à se dessécher
avant que le mercure soit éteint. Dans ce cas on ajoute
un peu d’eau pour délayer le mélange , afin dp le remuer
plus librement.
Ces pilules sont fondantes comme les pilules de Bé- Vertus;
loste , et elles n’ont pas l’inconvénient de donner des
tranchées et des colliquations : elles poussent à la trans-
piration : elles conviennent par conséquent mieux dans
les maladies de la peau , et lorsqu’il est nécessaire de
fondre doucement une humeur dartreuse. La dose est Dase*
d’une ou deux pilules tous les soirs en se couchant ,
buvant par-dessus un verre d’infusion de scabieuse.
shit.res pilules mercurieles .
Scammonée
.Aloës
Coloquinte , .
Mçrcure doux* ^
Ss
v.
i-
iv.
fy.
11 J
Crème de tartre q j B-
Gomine gutte f ....... . q fi.
Jalap , J ij.
Myrrhe , . . • 5 ij.
Mercure cruel , . . . . B<. . . . 5 vj.
Baume de copahu , | j.
Syrop de Nerprun , ît> j.
On met dans un mortier de fer le mercure avec la crème
de tartre et un peu de syrop : on triture ce mélange
jusqu’à ce que le mercure soit parfaitement éteint : alors,
on ajoute les poudres et le reste du syrop , et 011 pile le
mélange jusqu’à ce qu’il soit exact. La quantité de syrop
que nous prescrivons , est celle qui est nécessaire pour
former ces pilules : cependant cette quantité peut varier
depuis un gros jusqu’à demi-once : cela dépend de l’état
de siccité des poudres.
Vertus. Ces pilules sont plus purgatives que les précédentes
elles sont pareillement fondantes : elles conviennent dans.
D.o«e. les maladies vénériennes. La dose est depuis demi-gros
jusqu’à deux scrupules.
Des trocliisquos.
Les trochîsques sont des médicaments secs , que l’on
divise par petites portions , auxquelles on donne une forme
•particulière. Ils sont , comme les pilules, ou simples, ou
composés de plusieurs substances réduites en poudre , et
incorporées avec un véhicule convenable; mais ils en dif-
ferent en ce que l’on n’emploie jamais les miels ou les
syrops pour leurs excipients , pareeque ces matières 11e se
dessèchent pas assez promptement , ni assez complète-
ment : ce sont au contraire des mucilages , des sucs , etc.
faciles à se dessécher entièrement , que l’on emploie pour
donner les trochisques. Ils different encore des pilules par
la forme qu’on leur donne , qui varie considérablement :
on les fait ronds ou plats, ou en pyramides triangulaires,
en 'cubes , en pain de sucre , en grains d avoine , cil
triangle , etc.
Les anciens ont donné différents noms aux trochis-
ques, et ils les ont môme confondus avec les pastilles;
eu effet ces préparations different peu entre elles.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIA G/fl
Autrefois les trochisques étaient marqués du cachet
de celui qui en avoit inventé la composition , afin qu’ils
pussent être reconnus : mais on n’est plus dans l’usage
de les marquer , parceque les recettes sont décrites dans
tous les dispensaires. Les trocliisques ont été inven-
tés afin de pouvoir conserver long -temps certaines sub-
stances réduites en poudre , comme celle de vipere , etc.
On enduit quelquefois la surface des trocliisques avec
quelque baume qui lait l’office d un vernis , afin qu ils
puissent se conserver plus long-temps. Mais on pourrait
très bien se passer de trocliisques dans la Pharmacie, puis-
que les poudres enfermées sèchement dans des bouteilles
bien bouchées , peuvent se garder en bon état pendant
plusieurs années ; ce qui doit suffire. Les trocliisques sont
altérants ou purgatifs.
Des trochisques altérants.
Trocliisques de s cille.
*2^ Pulpe de sciïle , ^ xij.
Farine d’orobe , ^ viij.
On met la pulpe de scilîe dans un mortier de marbre :
on la mêle avec la farine d’orobe : on forme du tout une
masse que l'on divise par pastilles : on les fait sécher ; et
lorsqu’elles sont seclies , on les enduit de plusieurs cou-
ches d’une dissolution de baume de la Mecque faite dans
de l’esprit de vin.
On attribue à ces trochisques une vertu alexilere : ils Vertu
sont propres à inciser et à détacher les humeurs visqueu-
ses du cerveau et de la poitrine : on les emploie contre
l’asthme : ils sont diurétiques. La dose est depuis un ]}05e
scrupule jusqu’à trois gros.
Remarques.
Les trochisques de scille ne sont guere employés que
dans la thériaque : on devrait plutôt les appeller trochis-
ques d’orobe; car il y entre huit onces de cette farine qui
ne diminue point pendant la dessiccation, sur douze onces
de pulpe de scille qui diminuent d’environ huit à ncufon-
S s iy
6^8 'ELEMENTS DE PHARMACIE,'
ccs : il vaudroit mieux employer la sciile séchée et pul-
vérisée qu on réduiroit en pastilles avec une suffisante
quantité de pulpe de sciile , ou se servir de la poudre de
racine de dictame blanc, comme le recoin mande Lemery j
ce qui vaudroit mieux que la farine d’orohe.
Pour préparer la pulpe descille , on met la quantité que
l’on veut d’oignons de sciile effeuillés dans un bain-marie
sans eau : on les fait cuire : on les épiste ensuite dans un
mortier de marbre , et l’on en lire la pulpe, comme nous
l’avons dit précédemment.
L’espece de vernis qu’on met à la surface de ces trochis-
ques , est afin de les rendre lisses, luisants , pour augmen-
ter leur vertu et pour les rendre plus faciles a être conser-
vés. On est dans l’usage de mettre sur ces trochisques un
cachet dont l'empreinte représente un oignon descille.
Trochisques de viperes.
JJ Poudre de viperes q. s.
Avec une suffisante quantité de mucilage de gomme
adraganth , préparé au vin d’Espagne , on forme une masse
que l’on divise par trochisques ; on les fait sécher, et
on les enduit de plusieurs couches de dissolution de baume
de la Mecque , laite dans de l’esprit de vin : on les fait
sécher de nouveau , et on les conserve pour l’usage. Ces
trochisques entrent dans la thériaque.
Vertus. On attribue à ces trochisques de grandes vertus ; com-
me d’être sudorifiques , de résister à la pourriture, de
purifier le sang , de rétablir les forces , etc. ; mais ces ver-
tus sont illusoires. Si ces trochisques ont quelque vertu,
ils la tiennent de la petite couche de baume de ja Mecque
qu’on a mise à leur surface. Quoiqu’il en soit, on les
Dose, donne ordinairement à la dose de douze grains jusqu’à
un gros ; mais on pourrait les donner à beaucoup plus
grande dose , comme à celle de deux onces , sans aucun
inconvénient, si ce n’est de charger l'estomac d’un re-
inede inutile.
Remarques.
Andromaque, auteurdela thériaque, formoitles trochis-
ques de viperes d’une maniéré bien différente ; il fais oit
Éléments de pharmacie. 64#
éprouver aux viperes un grand nombre de préparations,
parceque les anciens pensoient que, quoiqu’elles fussent
mortes , elles conservoient leur venin : niais le poison de
la vipere ne réside que dans un suc jaune, renfermé dans
de petites vésicules qui se trouvent placées aux racines de
leurs dents lort aiguës ; lorsque la tête de la vipere est
emportée , le reste du corps n’a rien ni de dangereux ni
de venimeux. D’ailleurs , le poison de la vipere ne pro-
duit de mauvais effets que lorsqu’il est introduit direc-
tement dans le sang , comme cela arrive lorsque ces ani-
maux mordent quelque partiedu corps d’un autre animal.
Plusieurs Physiciens ont fait avaler à des chiens de fortes
doses de ce poison , sans qu’ils s’en trouvassent incom-
modés.
A l’égard de' la méthode que nous proposons ici pour
préparer les trochisques de viperes , c’est celle qui est
adoptée et suivie par tous ceux qui ont des connoissances
sur cette matière. Il est certain que si la vipere avoit les
vertus sudorifiques et cordiales qu’on lui attribue , on
les lui conserveroit mieux par cette méthode que par la
coction.
Trochisques de Cyphéos.
cm.
1
Santal citriu , T
Cascarille , V
Sucre candi , J
Calamus aromaticus,
Bdellium ,
Spicanard r
Cassia lignea, . > au.
Souchet rond , V ,
Baies de genievre , -
Térébenthine de Cliio , «
Myrrhe, 7 __
Schénante, f aa‘ *
Canelle
Bois d’aloës ,
Safran
Miel de Narbonne écurné ,
Vin d’Espagne, . , . .
5 J-
'-r' *
O IX.
.. _ * * *
D HJ.
5 “J-
,ùii fi.
5 fi-
5 ï) fi.
o j-
ï B.
q. s.
650 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On fait chauffer un mortier de fer en le remplissant
d’eau bouillante : lorsqu il est bien chaud on le vuide ,
on l’essuie avec un linge propre : on fait liquéfier de-
dans le bdelliuin , la térébenthine et le miel , avec un
peu de vin d’Espagne : ou ajoute les autres substances
réduites en poudre : on pile le tout jusqu’à ce que le mé-
lange soit exact : on en forme des Irochisques , et on les
lait sécher.
Ces trochisques ne sont point d’usage : je n’en ai rap-
porté ici la recette , que pareequ’ils entrent dans le mi-
thridate.
Vertus. Ces trochisques sont cordiaux , stomachiques , propres
pour résister au mauvais air , et pour chasser par la trans-
Dose. piration les humeurs malignes. La dose est depuis douza
grains jusqu’à un gros.
Trochisr/ues r/’Hco i croÏ.
^ Marum ,
Marjolaine,
Racines d’asarum ,
Bois d’aloè’s ,
Myrrhe ,
Malabatrum ,
Safran , \ aa.
Spicanard ,
Cassia lignea ,
Schénanté ,
Calamus aromaticus ,
Rapontic ,
Bois de baume,
Baume de la Mecque ,
Canelle ,
Costus arabique ,
aa.
aa.
Amomum racemosurn ,
Mastic en larmes ,
.Vin d’Espagne ,
. . j ij.
. . d vj.
O
HJ.
? j fi.
d j-
q. s.
On forme du tout des trochisques comme les précé-
dents ; et lorsqu'ils sont secs , on les enduit avec une
dissolution de baume de la Mecque , faite dans de l’esprit
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 65 1
devin : ces frochisqucs entrent dans la thériaque, et ne
sont point d’usage autrement.
Ces trochisqucs sont bons contre la peste , et contre Vertus,
les autres maladies contagieuses : ils poussent par la
transpiration , et chassent le mauvais air. La dose est de- Dose,
puis un scrupule jusqu’à une dragme.
Trochisques cle h arabe.
Su cci n préparé , ....... 3 j\
Oliban ,
Safran , > eut . J ij*
Opium , 3
Corne de cerfcalcinée en blancheur et prép.\
Gomme arabique ,
adraganth,
laque en grains .
Suc d’acacia ,
d’hypocistis ,
Balaustcs ,
M as tic en la rmes ,
Corail rouge préparé,
Semences de pavot blanc ,
On pulvérise toutes ces substances chacune séparé-
Tuent, et on les incorpore avec une suffisante quantité
de mucilage de semences de psyllium , préparé avec une
infusion de plantain ; on fait une masse que l’on divise
en trochisques , en forme de pyramides triangulaires : 011
les fait sécher et on les conserve dans une bouteille.
Ils sont propres pour arrêter les hémorrhagies, le cra- Vertus.»
chement de sang , la dyssenterie , le flux des menstrues et
des hemorrhoïdes : ils sont également bons pour arrêter
iQ cours de ventre , la gonorrhée : on en prend par la
bouche et en injection : ils sont calmants. La dose est Dose,
depuis douze grains jusqu’à un gros.
' au .
q9ij.
Trochisques de myrrhe.
2 Z Myrrhe ,
Lupins,
T (h
O j.
652
ELEMENTS DE PHARMACIA*
Feuilles de rue ,
menthastrum ,
pouliot ,
Racines de garenee ,
valériane mitior,
Semences de persil de Macédoine
Assa fœtida ,
Sagapenum, ç ciâ *<• 5 ]•
Opopanax , J
Camphre ,
Safran ,
Huile de succin fétide ,
On réduit en poudre toutes les substances qui peuvent
l’être ; et avec une suffisante quantité de suc d’armoise,
on fait une masse , que l’on divise par trochisques en
forme de pyramides triangulaires.
Vertus. Ces trochisques sont emménagogues , excitent les mois
aux femmes , facilitent l’accouchement et la sortie de
Çose.l’arriere-faix , et abattent les vapeurs. La dose est depuis
un scrupule jusqu’à un gros.
àct. . . . 9 j.
rI 'rochisques d'alkekenge.
26 Pulpe de fruits d’ake&enge .
Gomme arabique,
adraganth ,
Extrait de réglisse ,
Amandes ameres écorcées ,
Semences de pavot blanc,
Semences d’ache, 7 --
. r l { CLCL
Snccin préparé , )
Opium,
Suc de feuilles d’akexenge,
• •
/
S
CICI.
• •
5 ij-
o b
q. s.
On pile dans un mortier de marbre des fruits recents,
d’akexenge avec leur graine : on en tire la pulpe par le
moyen d’un tamis : on pile ensemble les semences de pa-
vot" blanc , d’ache, elles amandes ameres, pour en former
une pâte : on la mêle avec la palpe précédente : ou ajoute
les autres substances réduites en poudre c on forme ou
ÉLÉMENTS DI PHARMACIE. 65%
iout une masse , en ajoutant du suc d’akeçenge non dé-
puré et nouvellement exprimé : ou divise la masse par
petites portions , afin qu’elle se seche : alors on la réduit en
poudre line: on la passe au travers d’un tamis de soie : ou
humecte la poudre avec une suffisante quantité d’eau: on
forme une pâte solide en la pilant dans un mortier de fer ,
et on la divise par petits trocliisques eu pyramides tria; -
gulaires : on les lait sécher , et on les conserve pour
l’usage.
Les semences d’akexeiige , «le pavot blanc et d’ache ,
ne se réduisent pas en poudre suffisamment fine; c'est pour
cette raison que nous recommandons de pulvériser la masse
apres qu elle est seche , afin de diviser de nouveau les par-
ties trop grossières , et de mêler les substances très exacte-
ment. Cela este! 'autant pins nécessaire que ces trocliisques
sont souvent employés dans les potions magistrales , et
qu’elles coutieu Iroientdes parties grossières qui dégoîite-
xoient les malades.
Ils sont estimés bons pour les ulcérés des reins et de la Vcrtus*
vessie , pour la dysurie , pour le pissement de san^ : ils
sont un peu somnifères. La dose est depuis douze grains Dt)S0*
jusqu’à un gros.
Trocliisques de blanc rhasis.
^ Blanc de céruse , .
Sarcocolle, ....
Amidon,
Gomme arabique; ,
adraganlli ,
Camphre , ....
au.
• • o x.
• • ?> h/-
• • 5 ij-
w «
• • o J •
• • o B-
On pulvérise la céruse, comme nous l’avons dit eu sou
lieu : on pulvérise le camphre avec trois ou quatre gouttes
d’esprit de vin : on mêle l’amidon avec le camphre : on
ajoute les autres substances réduites en poudre : on hu-
mecte le tout avec une sut lisante quantité d’eau rose : on
forme une pâte ferme que l’on divise par petits trocliisques
longuets en forme de grains d’avoine. Ces trocliisques ne
s’emploient jamais pour l’intérieur : on les fait entrer dans
des coly îes et dans des injections: on ajoute de l'opium à ces
trocliisques , lorsque le Médecin le prescrit. Iis sont bons v
pour les maladies des yeux : ils tempèrent l’inflammation ; ertUS
654
ELEMENTS DE PHARMACIE.
ils arrêtent la fluxion : employés en injections , ils détergent
la sanie : ils modèrent l'ardeur des chaudepisses.
Trochisques histèriques ,
21 Àssa fœtida , "> - -
*Galbanum, 5 ‘
Myrrhe ,
Castor , .
Racines d’asarum.
d’aristoloche ronde ,
?
ij fi-
o ij«
Z ) fi-
sabine ,
\ au. . o j.
cataire , 1
matricaire ,
dictame, . 7 .
... 5 fi-
Avec une suffisante quantité de suc de rue, on forme
une masse que l’on divise par trochisques en pNiamide.^
triangulaires. ..
Vertus. Ces trochisques sont un puissant emménagogue : ils
excitent les mois aux femmes : ils facilitent 1 accouche-
ment et la sortie de l’arriere-faix : ils abattent les va-
Dose. peurs. La dose est depuis douze grains jusqu’à un gros.
Trochisques scarotiques .
W •
21 Sublimé corrosif, ... v v * • 5 \\
Amidon , 5 h*
Avec une suffisante quantité de mucilage de gomme
adraganth , on forme une masse que l’on divise par petits
trochisques en grains d’avoine. On ajoute de opium a ces
trochisques , lorsque celui qui les emploie le prescrit. Ce
remede n’est d’usage que pour l’extérieur : il seroit un
poison pris intérieurement.
Vertus. Ces trochisques sont propres pour faire ces escarres. Un
les applique sur les chancres vénériens, sur les scrofu-
les, sur les excroissances: ils produisent assez promptement
leur effet.
i
655
lÜLJÜMENTS DE PHARMACIE.'
1 ) ochiscjucs scarotiques de Trunium,
jfrï Minium , Y'
Sublimé corrosif , x ;
Mie de pain Leudre , vj-
Avec une suffisante quantité d’eau rose, on forme uns
masse que 1 on divise par petits trocliisques en grains
d’avoine, et en petites plaquettes comme des lentilles.
On prescrit ordinairement d’employer quatre onces de
mie de pain désséchée et réduite en poudre line ; mais
comme cette substance est très difficile à réduire en poudre,
J Y substitue six onces de mie de pain tendre qui se trouve
déjà presque à la consistance convenable , et qui d’ailleurs
se inèle très commodément avec les autres matières rédui-
tes en poudre, par l’intcrmede de l’eau rose. Ce remede
ne s’emploie qu’à l’extérieur : il seroit un poison pris inté-
rieurement.
Ces trocliisques ont les memes vertus que les précé- Vertus,
tients : ils s emploient aux mêmes usages.
O
7 rochisques de cachou ou cachou à la réglisse u
Cachou en poudre ,
Extrait de réglisse ,
c O ?
oucre
Avec une suffisante quantité de mucilage de gomme
adraganth préparé à l’eau , on forme une pâte solide.
On lait chauffer legcieinent un mortier de marbre, et
on y ramollit l’extrait de réglisse par le moyen d’un pilon
de bois . on le de laie avec un peu de mucilage ; on ajoute
le sucre et le cachou , 1 un et l’autre en poudre fine : on
forme une pâte ferme avec une suffisante quantité de mu-
cilage , et on la pile jusqu a ce que le mélange soit exact:
alors on divise cette masse en petits trocliisques, comme
des grains d’avoine : on les fait sécher , et on les conserve
dans une bouteille qui bouche bien.
L’extrait de réglisse employé dans cette composition doit
être celui fait avec la première infusion de cette racine.
656
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE."
Remap^ques.
Quelques artistes sont dans l’usage de rouler ces trochis-
ques en se graissant les mains avec un peu d’huile de ben
ou d’amandes douces , afin de les empêcher de s’atta-
cher; mais c’est une très mauvaise méthode, parcequ’il
reste sur les grains une petite pellicule d’huile, qui se rancit
quelque temps après que ces trochisques sont formes^
ce qui leur communique une odeur et une saveur très
désagréables ; il vaut mieux employer un peu d’eau , qui
n’entraîne avec elle aucun inconvénient , et qui est tout
aussi commode que de l'huile.
Cachou à la violette.
2£ Cachou en poudre,
Extrait de réglisse , \ - -
Iris de Florence en poudre , 5
Sucre en poudre ,
V' • •
5 1F
5 j h-
w* • •
5 X1J*
On forme du tout une masse , avec une suffisante quan-
tité de mucilage de gomme adragarith préparé a l’eau , et
on la divise par petits trochisques , comme les précédents.
L’iris de Florence donne à ces trochisques l’odeur de vio-
lette.
Cachou sans odeur.
2? Cachou en poudre ,
Sucre en poudre , .
5 “J-
? X1F
Avec une suffisante quantité de mucilage de gomme
âdraganth préparé à l’eau, en forme des trochisques comme
les précédents.
Cachou à V ambre gris.
^ Cachou en poudre,
Sucre en poudre, X1F.
Ambre gris en poudre, ër,VJ]F
On forme du tout des trochisques , avec une suffisante
quantité de mucilage de gomme admganth.
ÉLÉMENTS DÛ PHARMACIE. 65 J
Quelques personnes ajoutent un ou deux grains de
musc pour leur donner plus d’odeur; communément on
prend cette derniere odeur pour celle de l’ambre gris;
mais l’ambre gris n’a qu’une odeur douce et agréable, et
absolument différente de celle du musc
Cachou à la fleur d'orange.
Cachou en poudre, ^ üj.
Sucre en poudre, .......... . X ,x[Yt
Iluilc essentielle de fleurs d’oranges, . gutt. vj.'
Avec une suffisante quantité de mucilage de gomme
adraganth préparé à l’eau de fleurs d’oranges, on forme de*
trocliisques comme les précédents.
Cachou à la canellc.
Cachou en poudre, . • • J iif.-
Sucre en poudre ^
Canelle en poudre, * • » 5 fl.
Huile essentielle de canelle, gUtt> y
On forme des trocliisques comme les précédents avec
une suffisante quantité de mucilage de gomme adraeaiiih
préparé avec de l’eau de canelle. * ê >
Les différentes préparations de cachou dont nous ve.Vc,rtus
nous de parler , ont toutes à-peu-près la même vertu.
Llles sont stomachiques et astringentes ; elles consent la
mauvaise haleine : on en laisse fondre quelques &grain*>
dans la bouche. Elles sont plus d’usage pour l’a
que pour la Médecine. °
I)es troc risques purgatif s,.
Trocliisques d'agaric.
¥ AgarIc » . X iY .
Gingembre ^ '
On fait infuser le gingembre concassé dans deux once*'
d eau de canelle, pendant huit ou dix heure* : on passe
1 infusion : on la mêle avec l’agaric réduit en poudre W
on pue ce mélange pour former une pâte qUe p011 di^e
Tt
Vertus.
Dose
Vertus.
658 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
par petits trochisques de forme triangulaire : on les fait sê *
cher , et on les conserve dans une bouteille bien bouchée.
L’agaric et ses trochisques passent pour être le purgatif
de la pituite et propres pour décharger le cerveau. La dose
eat depuis douze grains jusqu’à un gros.
t-
Remarques.
Quelques Pharmacopées prescrivent de faire infuser le
gingembre dans du vin blanc; mais nous croyons que
l’eau de candie mérite la préférence , parcequ’elle cor-
rige mieux la saveur désagréable de l’agaric.
Le gingembre passe pour être le correctif de l’agaric;
quelque personnes sont dans l’usage de le supprimer, par-
ceque son infusion altéré la blanc heur de l’agaric.
Les trochisques d’agaric peuvent être considérés comme
une préparation inutile; il vaut mieux faire choix d’un
bon agaric, et l’employer en substance : si l’on veut lui
donner un correctif, on peut le mêler avec du sel ammo-
niac ; c’est le meilleur que l’on puisse employer, comme
le remarque Lemery dans sa Pharmacopée.
L’agaric est une substance fongueuse, qu’on ne peut
pulvériser, comme la plupart des autres végétaux. Il faut,
lorsqu’on veut réduire cette matière eu poudre, en pren-
dre un morceau et le frotter sur un tamis de crin , afin de
le pulvériser : on reçoit la poudre sur une feuille de papier
qu’on a placée au-dessous du tamis. Si on pile l’agaric
dans un mortier , il se réduit, pour ainsi dire , tout en pla-
quettes et en parties grossièrement pulvérisées ; et comme
cette substance est légère , elle se plaque sur le tamis , elle
bouche les pores et ne peut passer au travers.
Trochisques alhandal .
% Poudre de chair de coloquinte, .... q. s;
On la mêle et on l’incorpore avec une suffisante quan*
tité de mucilagede gomme adraganth préparé à l’eau rose' :
on forme une pâte ferme , que l’on divise par petits tro-
chisques en grains d’avoine.
Ils sont un purgatif drastique : on les donne lorsqu’il
est nécessaire de purger, dans toutes les maladies de la peau,
dans les marches vénériennes , dans i’hydropisie, l’apo-.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. C5g
t1“Icrupu1liha,'Sie' Ud°Se CSt depUiS JeUX S“in3 )'u*Iu’à D=st
Remarques.
Les anciens Pharmacopes prescrivent, pour préparer les
tu clusques al uni al, de piler la coloquinte entière avec
le mucilage , de fatre sécher le mélange, de le réduire en
poudre et de répéter la même opération encore trois ou
quatre lois : nous ayons déjà prouvé l’inutilité de toutes ces
operations. 5i on les lait à dessein de mêler beaucoup de
mucilage avec la coloquinte, on peut ajouter à cette pou-
dic la quantité qu'on juge à propos de gomme adraganth
a, » Ct l0mier.deS tro,‘*“q«es avec une sufffsànte
cette méihnd" ’ “ q"1 •re“’plira ia méme indication. Par
cute méthode, on s évitera au moins la peine de pulvériser
plusieurs lois de suite une substancequin’abesoin de l’être
qu une seule lois; d’autant plus que la coloquinte se pu !
être P U fî 1,0,1 ,fait «P^«ohs à dessein!
ne pas etre incommode par 1a saveur amere de la poudre
fa sin ermedT .?u“orüer’ lorsclu’on Pile cette matière
d‘e'"mT Ett 6St Séch&P P0"*
fisc T: P3S W°r dés^ble que iLqu’on Klé!
me a sec pour la première fois : d’ailleurs cette sub
stance ne porte pas des arrêtés dans la gorge comme
lorsqu ou pulvérise la plupart des purgatfe ?érinf“
MÉDICAMENTS EXTERNES
°u des topiques.
On nomme médicaments externes ou topiques ceux aun
I on applique a 1 extérieur. Parmi ces remodZ ife q
doivent produire leur effet oue c„r u ’ uns no
plique ; ce sont les plus ordinaires • WautrL0^1^ ks^
pliqués également à l’extérieur, sont faits pour pS
s; s œ j0&
quent que les précédents! 1 ** d ““ ***& aUSsi
Les médicaments externes cnnt •
— • * ■»>. «— ■» »“.r, jsscsafe
T t ïj
66o itiMÏNTJ DE PHARMACIE.'
de différente consistance. 31 y en a d’aqueux , de spiritueux ^
de gras et d’huileux : les uns sont liquides , les autres sont
mous ; et enfin il y eii a qui ont une consistance très ferme.
L’ordre dans lequel on peut parler de ces divers médica-
ments , étant assez arbitraire , nous choisissons celui de
leur consistance , en commençant" par les liquides, et
d’abord par les officinaux : nous joindrons à leur suite
plusieurs réflexions sur les médicaments magistraux, in-
ternes et externes.
Des huiles par infusion et par décoction .
Les huiles qui nous occupent sont des infusions et des
décoctions de végétaux et d’animaux, fuitesdans de l’huile
d’olives.
L’huile est un menstrue qui n'extrait que les substances,
huileuses et résineuses des corps qu’on lui présente. Quel-
ques personnes pensent qu’elle a la propriété de se char-
ger des matières gommeuses et extractives , soit des vé-
gétaux , soit des animaux : ce qui est vrai , lorsque ces
mêmes substances se trouvent combinées avec des ma-
tières résineuses ", mais il en est autrement , lorsque les
matières gommeuses et extractives sont pures. I out ce que
nous avons dit à l’occasion des infusions et des décoctions
dans l’eau pour conserver les aromates et les parties vola-
tiles des ingrédients , est applicable a la préparation de ces
huiles : elles sont assujetties aux mêmes manipulations :
elles doivent se faire avec les mêmes précautions.
Parmi le grand nombre d’huiles que l’on a coutume de
préparer dans la Pharmacie , il s’en trouve plusieurs qui
n’ont d’autre vertu que celle de l’huile même, pareeque
les matières végétales ou animales que l’on fait entrer dans
leur composition , ne contiennent que très peu ou point
de principes dissolubles dans 1 huile d olives. Quelques
végétaux , comme les lis , contiennent bien un prin-
cipe que l’huile peut extraire; mais il est si fugace , qu i!
se dissipe plutôt que de se fixer dans l’huile , à cause de
la manipulation qu’on est obligé d’employer pour préparer
cette huile. Nous avons exposé notre sentiment sur la na-
ture de ce principe : nous donnerons dans un instant les
moyens de fixer les substances odorantes de même na-
ture, contenues dans plusieurs autres végétaux, tels que
ÉLÉMENTS DK PHARMACIE.' C6l
les fleurs de jasmin , de tubéreuse , etc. : il y a beaucoup
de végétaux qui n’ont qu’une odeur herbacée , comme sont
la plupart des plantes inodores, mais qui fournissent à
l’huile beaucoup de matière résineuse colorante : ces huiles
ont des vertus bien décidées , et on les emploie tous les
jours avec succès.
Parmi les plantes odorantes , il y en a plusieurs qui
fournissent beaucoup d’odeur et beaucoup de couleur ;
d’autres ne donnent que l’une ou l’autre : toutes. ces
variétés viennent de la nature des principes contenus
dans les végétaux , et des différentes proportions de ces
principes.
Les huiles peuvent se diviser , comme les eaux distil-
lées, eu simples et en composées , en inodores et en odo-
rantes.
D ES II U ILES SIMPLES PAR INFUSION.
Huile rosat.
^ Roses de Provins récentes, ...... . fb J.
‘ Huile d’olives, 1b iv.
On contuse grossièrement les roses rouges dans un mor-
tier de marbre avec un pilon de bois : on les inet dans un
vaisseau convenable avec l’huile d’olives : on expose ce
mélange au soleil ou à la chaleur du bain-marie , pendant
deux ou trois jours : alors on passe avec forte expression.
On ajoute à l’huile une pareille quantité de fleurs : on
fait infuser de nouveau , comme la première fois : on fait
chauffer le mélange au bain-marie , pour faire dissiper la
plus grande partie de l’humidité : on laisse déposer l’huile :
on la tire par inclination pour la séparer de sa lie , et on
la conserve dans une bouteille.
On prépare de la même maniéré les huiles des fleurs
suivantes :
de roses pâles, de violettes,'
de millepertuis, de genêt ,
de lis ,
et généralement toutes les huiles des plantes inodores, qui
ne fournissent pas plus de principes dans l'huile que les
matières dont nous parlons.
T t iij
662. ÉLÉMENTS DE PHARMACIE*.
\ertus. L huile rosat et celle des autres végétaux que nous
venons de nommer , n’ont que la vertu de l’huile : elles
sont adoucissantes et émollientes , appliquées à l’extérieur.
Remarques.
% Les roses rouges fournissent dans l’eau et dans l’esprit de
vin une teinture fort colorée : leur vertu astringente réside
dans un principe gommeux et extractif , dissoluble dans
1 une et dans l’autre liqueur : elles ne fournissent point
d huile essentielle par la distillation ordinaire : l’huile
d olives ne se charge , ni de l’odeur ni de la couleur des
roses, parceque leurs principes ne sont point analogues à
1 huile. La plupart des Pharmacopées prescrivent de faire
successivement trois et même quatre infusions de roses
rouges dans la même huile ; mais elles sont inutiles ,
puisque 1 huile d’olives n’en tire rien. On croit commu-
nément que les roses rouges donnent une couleur à l’huile :
mais on lui donne cette couleur , en la faisant chauffer
avec de V écorce de racines cl’orcanette , espece de bu-
glose qui croit en Languedoc et en Provence. L’intérieur
de la racine de cette plante est ligneux , et ne fournit
que peu ou point de couleur à l’huile ; il n’y a que
î’ecorce extérieure , qui est résineuse , qui ait cette pro-
priété. Pour colorer les huiles par ce moyen , on les fait
chauffer médiocrement dans une bassine, et l’on met sur
chaque livre une demi-once environ de l’écorce de cette
racine : l’huile en tire sur-le-champ une belle teinture
rouge. Lorsqu’elle est suffisamment colorée , on la passe
au travers d’un linge : on la laisse déposer , et on la tire
par inclination pour la séparer de son dépôt.
On colore de la même maniéré l’huile de millepertuis,
parceque les fleurs de cette plante ne communiquent rien
à l’huile d’olives, ni à l’eau, quoiqu’elles fournissent une
assez belle teinture rouge dans l’espritde vin. Il paraît que
la matière colorante de ces fleurs réside dans quelque prin-
cipe analogue à la gomme copaî ou au succin , ou que
cette matière colorante est défendue de l’action de l’huile ,
par la trop grande quantité des autres principes extractifs
que l’esprit de vin dissout en même temps.
Les Heurs de violettes ne communiquent aucune cou-
leur à l’huile , non plus que les roses pales ; mais ces dejr-
ELEMENTS DE PHARMACIE. 665
nîeres contiennent , comme nous l’avons dit , une huile
essentielle très odorante, qui se fixe dans l’huile d’olives,
et lui communique une odeur fort agiéable.
Les lis blancs et jaunes 11e colorent point l’huile d’oli-
ves , et ne lui communiquent aucune odeur, parceque
leurs huiles essentielles sont trop fugaces et trop volatiles;
elies se dissipent plutôt que de se hxer dans l’huile. Les
fleurs de lis sont très aqueuses : elles subissent pendant
leur infusion un léger degré de fermentation ; elles se ré-
duisent en des especes de vessies; elles viennent nager et se
moisir à la surface de l huile , et lui communiquent une
odeur de chaud. On est obligé d’avoir recours à la cha-
leur du bain-marie pour préparer cette huile , afin de faire
dissiper l’humidité des fleurs : mais alors l’huile essen-
tielle , ou l’esprit recteur , se dissipe eu meme temps.
Il n’en est pas de meme des autres fleurs des plantes
liliacées , et qui sont beaucoup moins aqueuses , comme
sont les fleurs de tubéreuses et les fleurs de quelques autres
végétaux qui contiennent une huile semblable, telles que
sont celles de jasmin. On sépare et l’on fixe leur principe
odorant par le moyen de l’huile d’olives.
Huiles de tubéreuse et de jasmin.
Pour faire ces huiles , on procédé de la même ma-
niéré que nous venons de le dire pour l’huile rosat : mais
on ne fait point chauffer le mélange au bain-marie , ni
pour l’infusion , ni pour en faire dissiper l’humidité.
On fait infuser le mélange au soleil, dans un vaisseau clos,
pendant douze ou quinze jours , au bout duquel temps
on le passe avec expression : on laisse dépurer l’huile au
soleil , et on la sépare de ses fèces et de l’humidité.
Cette huile se trouve bien odorante et chargée de l’huile
essentielle de ces fleurs. On remet infuser une nouvelle
quantité de semblables fleurs récentes , et on procédé ,
comme nous venons de le dire : on réitéré même ces in-
fusions douze ou quatorze fois , et quelquefois davantage,
jusqu’à ce que l’huile soit bien chargée de l’odeur de ces
fleurs. Quelques personnes emploient l’huile de ben en
place d’huile d’olives ; ce qui vaut mieux , pareequ’eile
est infiniment moins sujette à se rancir.
Plusieurs auteurs recommandent, pour la préparation,
» T t iv
664 Eléments de pharmacie.
des huiles en général , de faire bouillir les plantes dans
1 huile , jusqu’à ce qu’elles soient entièrement privées
d humidité , et même frites et séchées par l’huile ; ce qu’ils
reconnoissent , Jorsqu’en en jetant un peu dans le lèu ,
elles s’enflamment sans pétiller. Ils pensent que l’huile se
trouve mieux chargée des substances des végétaux , et que
tous leurs principes se combinent avec l’huile. Cette mé-
thode est celle que suivent les gens peu instruits, parce-
qu’elle est prompte et moins embarrassante que celle que
nous proposons ; mais elle est absolument défectueuse.
Silvius , qui est très ancien , la condamne, et il recom-
mande de préparer toutes les huiles au bain-marie. Il est
certain que l’huile , même sans qu’elle soit bouillante ,
acquiert un degré de chaleur considérable , et bien supé-
rieur à celui de Peau bouillante : ce degré estplus que suf-
fisant pour taire dissiper les principes volatils , et détruire
en entier les substances qui s’étoient combinées avec
l’huile. D’ailleurs , lorsque l’huile acquiert un degré de
chaleur un peu supérieur à celui de l’eau bouillante , elle
se décompose , son acide se développe , et elle a d’autres
vertus que celle qui n’a point éprouvé 1111e semblable cha-
leur : elle est, pour l’ordinaire , plus fluide, plus transpa-
rente , moins facile à se figer , et elle s<? rancit bien plus
promptement. Tous ces phénomènes nous indiquent
qu’elle a reçu quelque altération,
us- Les huiles de tubéreuse et de jasmin sont d’usage pour
fa toilette , à cause de leur bonne odeur : il y a des cas
où l’on pourroit les employer à l’extérieur , pour animer
et fortifier les nerfs, et donner du ton à la peau.
Huile de camomille .
^Fleurs de camomille romaine , seches, g viij.
Huile d’olives , . , . , ' IL iv.
On prend les fleurs de camomille récemment séchées ï
on les met dans une cruche de grès : on verse par-dessus
l’huile d’olives que l’on a fait tiédir : on bouche la cruche
avec du liege : on laisse le mélange en digestion au so-
leil pendant six semaines, ou au bain-marie pendant deux
trois jours : ensuite on passe l’huile au travers d’un
linge , et on soumet le marc à la presse ; on laisse dé-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 665
m
poser l’huile , et ou la tire par incliuation ; on la con-
serve dans des. bouteilles bien bouchées.
On prépare de la même maniéré les huiles des végé-
taux: suivants :
de fleurs de mol Ilot ,
sureau ,
de marjolaine,
d’absinthe ,
d’abrotanum ,
et généralement toutes les huiles des fleurs et des plantes
odorantes , cpii 11e perdent que peu ou point du tout de
leur odeur pendant l’exsiccation.
L’huile de camomille est émolliente , résolutive , adou- Vertus,
tissante et fortifiante , appliquée extérieurement.
Remarques.
Plusieurs Pharmacopées recommandent d’employer les
fleurs et plantes récentes ; ce qui est indifférent, lorsqu’on
les prépare en peu de jours, à l’aide de la chaleur du bain-
marie; mais j’ai remarqué que , lorsqu’on les fait infu-
ser à la chaleur du soleil pendant six semaines , ou même
beaucoup moins de temps , l’humidité qu’elles contien-
nent lait rancir l’huile avant que l’infusion soit achevée :
on ne court pas les mêmes risques en employant ces vé-
gétaux secs ; ces huiles sont plus faciles à dépurer , par-
ce qu’elles contiennent moins de fèces.
fous les végétaux que nous recommandons de traiter
avecl huile d’olives , comme les fleurs de camomille, four-
nissent dans cette même huile leur odeur et leur couleur,
parcequ’ils contiennent des huiles essentielles et des ré-
sines colorantes. Les fleurs de camomille et de sureau ne
fournissent presque que de l'huile essentielle : elles chan-
gent la couleur de l’huile d’olives en un petit ton verd asses
brillant ; mais les autres fournissent beaucoup d’odeur et
de couleur verte , sur-tout la rue , l’absinthe , etc.
Nous prescrivons d’employer huit onces de fleurs de
camomille seches ; elles équivalent à-peu-près à deux livres
de ces mêmes fleurs fraîches et non séchées , que deman-
dent plusieurs Pharmacopées, et qu’elles prescrivent d’em-
ployer en deux infusions successives dans la même huile.
de menthe,
d’aneth ,
de rue ,
de myrte ,
666 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE:'
On s’évite ainsi la peine de ces doubles infusions , parce-
que souvent on ne peut se procurer les fleur?, fraîches à
l’instant qu’on en a besoin pour la seconde infusion.
La chaleur qu’on donne à l’huile d’olives avant de la
verser sur les fleurs , est afin, qu’elle agisse mieux sur les
principes qu’elle peut extraire des végétaux. Un peut aug-
menter la vertu de res huiles en y mêlant , après qu’tlles
sont préparées, quelques gouttes d'huile essentielle des
mêmes plantes.
Huile de mo relie.
On amortit la morelle , en lui donnant quelques coups
de pilon de bois , dans un mortier de marbre : on la met
dans une bassine avec l’huile d’olives ; on place le vais-
seau sur les cendres chaudes , et l’on fait évaporer une
grande partie de l'humidité : on passe le mélange au tra-
vers d’un linge, en exprimant bien le marc : on met dé-
poser l’huile dans une bouteille , et on la tire au clair
pour la séparer de se$ fèces.
On prépare de la même maniéré les huiles des plantes
suivantes :
de stramonium , de ciguë,
de pomme d’amour, de nicotiane,
de jusquiame , de pomme de merveille f
et de foutes les plantes aqueuses qui ne fournissent point
d’huile essentielle par la distillation ordinaire , et qui
contiennent beaucoup de principes résineux colorants ,
comme les plantes que nous citons pour exemple.
Vertus. L’huile de morelle ne s’emploie que pour l’extérieur :
elle est humectante , résolutive , calmante : elle appaise
les inflammations et les douleurs que donnent les cancers
et les humeurs cancéreuses.
Les huiles des plantes que nous venons de dire qu’on
prépare de la même maniéré , sont narcotiques , et ne
s’emploient que pour l’extérieur : elles ont les mêmes ver-
tus qu^ l’huile précédente , mais dans des degrés plus
éminents.
Morelle récente et en fruits , 7
Huile d'olives , 5
aa.
ïfe iv
^ L I M E N T S DE
PHARMACIE.
66j
il
E M A R Q U E S.
Nous recommandons de faire ces huiles par coction et
sur-le-champ , parceque les plantes avec lesquelles on les
préparé contiennent une grande quantité d’humidité *
elles moisiraient,. et elles feroient rancir l’huile , si on
les préparait par infusion comme les précédentes. Toutes
ces plantes communiquent à l’huile une couleur verte plus
ou moins foncée , parcequ’elles contiennent toutes une
résiné verte qui se dissout dans l’huile. Par le moyen des
menstrues spiritueux , j’ai enlevé les résines vertes des
plantes inodores; j’ai coloré ensuite les huiles et les graisses
avec ces mêmes résines : elles s’y sont dissoutes sans trou-
bier leur transparence , toutes propriétés qui appartien-
nent a des substances résineuses.
Les écumes qu’on sépare en clarifiant les sucs des vé-
gétaux dont nous avons parlé , contiennent presque toute
leur matière résineuse colorante. On peut s’en assurer
en faisant chauffer modérément ces mêmes écumes avec
de 1 huile d olives, qui devient plus ou moins verte sur-
le-champ. La matière mucilagineuse et le parenchyme se
précipitent comme dans les opérations précédentes.
Huile d'iris.
Racines de glaïeul , récentes j.
Huiles d’glives
Fleurs de glaïeul
'h
R h-
On nctoie les racines : on les coupe par tranches: on
les lait macérer dans l’huile, pendant vingt-quatre heures,
sur des cendres chaudes : ensuite on fait évaporer l’hul
nudité par un feu doux , après avoir coulé l’huile au tra-
vers d un mge en exprimant fortement : on y met les
eurs de glaïeul. On fait digérer de nouveau sur les cen-
rcs chaudes pendant douze heures : on fait dissiper la
Plus grande partie dcl'luimiditc sur un feu doux: on passe
huile avec expression : on la décante , et on la conierve
dans une bouteille.
On attribue à cette huile la vertu de déterger et de ré- Vertus,
soudre puissamment. On la recommande pour'Jes tumeurs
01 es> Pour *es écrouelles , et pour avancer les suppu-
663 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
rations. Mais nous croyons que cette huile n’a pas d’au-
tres vertus que celles de l’huile pure.
Huile cle mastic.
Mastic en larmes, • • 5 vj.
Huile d’olives , îb j fi.
On fait tiédir l’huile dans une bassine : on ajoute le
mastic en larmes, réduit en poudre grossière : on remue
ce mélange , et on le fait chauffer légèrement jusqu’à ce
que le mastic soit dissous : on laisse refroidir 1 huile , et
on la serre dans une bouteille. #
On prépare de la même maniéré toutes les huiles des
résines pures, ainsi que celles des gommes-résines , avec
cette différence , que tes gommes-résines ne se dissolvent
pas en entier dans l’huile ; la partie gommeuse se préci -
pite , et l’on sépare ce dépôt d’avec l’huile.
On faisoit autrefois de ces huiles avec des matières pur-
gatives , comme l’aloës , la coloquinte , la scammonee ,
etc. ; on les appliquoit sur la région du bas* ventre , à des-
sein de purger ; mais on a supprimé ces médicaments de
la Pharmacie, parcequ’on s’est àpperçu qu'ils ne pur-
geoient pas constamment , et que d’ailleurs les substan-
ces acres qu’ils contiennent , occasionnent des rougeurs
et des inflammations douloureuses à l’extérieur.
Vertus L’huile de mastic fortifie les nerfs et les jointures : on
la donne en lavements dans le cours de ventre et la dys-
senterie. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once.;
Huile de vers .
2é Vers de terre vivants
Huile d’olives ,
Vin blanc , ....
ïbir.
y ‘
S VUJ-
On met les vers de terre dans de l’eau , et 0» les y laisse
dégorger pendant dix ou douze heures : ensuite on les
lave dans plusieurs eaux tiedes, et on les met dans une
bassine avec l’huile et le vin. On place le vaisseau sur
un feu doux : on fait cuire les vers jusqu a ce que X Hu-
midité soit presque dissipée : on passe l’huile au travers
d’un linge : on la laisse déposer, et on la. sépare de ses leces
ÉLÉMENTS B E PHARMACIE. 66 9
en la versant par inclination : on la conserve dans des
bouteilles.
On prépare de la même maniéré les huiles:
* /
de lézards verds , de grenouilles , etc.
de crapauds ,
L’huile de vers ramollit, fortifie les nerfs: elle est ^ertu5,
bonne pour les douleurs des jointures, pour résoudre les
tumeurs, pour les dislocations, pour les foulures : on en
frotte les parties malades.
Huile de fourmis.
Fourmis de bois ,
Huile d’olives, .
v » • «
ib j.
On met les fourmis dans l’huile qu’on a fait tiédir : on
conserve ce mélange, pendant huit ou dix jours , dans
un vase clos , exposé au soleil , au bout duquel temps on
]c fait chauffer au bain-marie : on le passe avec expression :
on laisse déposer l’huile , et on la tire par inclination: on
la conserve dans une bouteille.
On dit edte huile propre pour ranimer les esprits , Vertus,
pour exciter la semence : on en frotte les parties de la
génération. Ces vertus sont illusoires : cotte huile n’a que
les vertus de l’huile d’olives.
Huile de. scorpions .
if. Scorpions n«\ C.
Huile d’olives îb ü.
Cette huile se prépare comme la précédente.
On estime cette huile propre pour arrêter les progrès Vertus,
de la piquure et du poison du scorpion , et des autres ani-
maux vénéneux: mais l’huile d’olives toute pure a la
même vertu , étant appliquée sur les parties affligées. 1 e
meilleur rernede contre, la piquure des animaux vénéneux
est, suivant l’opinion la plus commune, l’application de
rakali volatil du sel ammoniac , ou de tout autre <jPI
akali volatil.
^7° klémen'ts DE PHARMACIE.'
Des huiles composées.
Huile de mucilage.
21 Racines de guimauve , i '
Sômences de fenu grec ,
Eau bouillante , . . q. s.
Huile d’olives , p, jj.
On nétoie les racines de guimauve : on les coupe par
tranches : on les met infuser, pendant vingt-quatre heu-
res, dans l’eau bouillante, avec les semences de lin et de
fenugrec : on a soin d’agiter le mélange , de temps en
temps, avec une spatule de bois; ensuite on coule la li-
queur avec expression , et on la met dans une bassine
avec l’huile d’olives : on place le vaisseau sur un feu doux,
et on fait évaporer presque toute l’humidité. On passe
1 huile sans expression, et on la dépure comme les pré-
cédentes.
.Vertus*] Cette huile est adoucissante, résolutive, émolliente^
Cette huile a une couleur jaune safranée, qui lui vient
de la substance résineuse du fenugrec qui s’est dissoute
dans l’eau, et que l’huile sépare ensuite de l’infusion;
elle conserve d’ailleurs l’odeur de cette semence.
Lorsque l’humidité est presque évaporée , le mucilage
de la graine de lin et de la racine de guimauve se réduit
en grumeaux : il est sujet à s’attacher et à se brûler au
fond du vaisseau ; c’est pourquoi il convient de remuer
sans discontinuer, et de ne le point faire trop dessécher:
on laisse déposer cette huile avant de la serrer dans des
bouteilles.
Les mucilages de graines de lin et de guimauve ne four-
nissent rien dans l'huile d’olives: on peut les supprimer
sans inconvénient : nous pensons que cette huile seroît
mieux faite, si on mêloit ensemble de l’huile de lin et de
l’huile d’olives , et si on laissoit infuser ce mélange à
chaud sur de la graine de fenugrec concassée : ces huiles
se chargcroient d’une plus grande quantité de principes
Remarques.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 6fl
résineux et huileux de cette semence, dans laquelle réside
la plus grande vertu de cette huile de mucilage.
Huile de petits chiens.
■ Des petits chiens récemment nés , . . n°. vj.1
Huile d’olives, vj.
Vin blanc 5 viij.
On prend des petits chiens récemment nés ; on les
coupe par morceaux ; on les met dans une bassine avec
l’huile et le vin; on les fait cuire à petit feu , jusqu’à ce
qu ils soient irits , ayant soin d’agiter le mélange avec
une spatule de bois, afin que les petits chiens ne s’atta-
chent pas au fond du vaisseau : on passe avec expression,’
et on verse l’huile , tandis qu’elle est chaude , sur les
plantes suivantes , séchées et coupées grossièrement y
qu’on a mises dans une cruche :
Sommités d’origan , ^
de serpolet, /
de pouliot , > ààd . : ; . 5 ij;
de millepertuis , l
de marjolaine, J
On bouche le vaisseau avec du liege , et on l’expose
au soleil pendant quinze jours ou trois semaines : alors
ou coule avec expression : on dépure l’huile , et on la
serre dans une bouteille bien bouc hée.
L huile de petits chiens est estimée propre pour forti- Venus.’
fier les nerfs, pour la sciatique, pour la paralysie, pour
dissoudre et résoudre les catarres qui viennent de pituite
froide et visqueuse. On en frotte les épaules , l’épine du
dos et les autres parties malades. Les vertus viennent des
plantes aromatiques, et non des petits chiens qui, lors-
qu’ils sont gras, ne fournissent qu’un peu de graisse, qui
n’a pas les vertus qu’on attribue à cette huile : elle est
seulement adoucissante.
Huile de castor.
Castor , . . . .
Vin rouge , . .
Huile d’olives ,
On prend du çastor nouveau , et qui soit encore bien
‘ ***
5 h-'
W' • • •
5 MJ-
? xij:
Vertus.
67:2 Éléments de rn a r m a c. i e.
jiiou: on le coupe 1res menu : on le met dans une Cit*
ciubite de verre avec l’huile d’olives et le vin : on couvre
le vaisseau : on fait digérer le mélange au bain-marie,
pendant vingt-quatre heures, en l’agitant de temps en
temps: alors ori fait évaporer l’humidité au même degré
de chaleur: 011 passe l’huile avec expression , ou si l’on
aime mieux on la conserve sur son marc dans une bou-
teille qu’on bouche bien.
Le castor contient un principe résineux , qui se dissout
facilement dans les liqueurs spiritueuses et huileuses.
L’huile , préparée comme nous le prescrivons, est d’uns
couleur rouge brune, et elle a bien fodeur du castor.
Cette huile est estimée propre pour les maladies du
cerveau , pour la paralysie, pour les convulsions , pour la
léthargie et les frissonnements : on en frotte les épaules
et l’épine du dos. On l’emploie aussi pour les maladies
de la matrice.
Baume tranquille.
^ Feuilles de stramonium , à
morelle , i
phvtolacca, J
bella doua ,
mandragore, ââ ... . 5 iv*
nicotiane, (
jusquiarne , I
pavot blanc , \
noir, J
Persicarre , • • 5 1*
Crapauds , n °* Y*
Huile d’olives, . . * ib vj.
On nétoie et l'on coupe toutes ces plantes : on les met
dans une bassine, avec les crapauds entiers et vivants, et
l’huile d’olives“on fait cuire ce mélange à petit feu, en
le remuant de temps en temps avec une spatule de bois,
jusqu’à ce que l’huile devienne d’une belle couleur verte ,
et que les plantes soient bien amorties et privées des trois
quarts de leur humidité : alors 011 passe. avec expression;
on laisse déposer l’huile pont la séparer de ses fèces; on la
^ ‘ 1 . » . 1 .1 ^ /'rnr HA
fait chauffer légèrement, et on la verse dans une cruche
dans laquelle on a mis les plantes aromatiques récentes
Suivantes , nétoyées et coupées grossièrement.
àu.
l L éu E N T 5 DK PHARMACIE.
Veuilles de romatin ,
sauge ,
grande absinthe,
petite absinthe ,
livsope ,
thym .
J 4
marjolaine,
coq des jardins,
menthe,
Meurs de lavande ,
sureau ,
millepertuis,
On agite ce mélange avec une spatule, afin de faire
H"er P anles ,Ja"s Vhuile : on bouche la cruche avec
du hege: on 1 expose au soleil pendant quinze (ours ou
an bain -marte pendant dix ou douze heures. Lorsnne
hune est a demi-refroidie , ou la passe avec expression -
on a laisse déposer pendant plusieurs jours : on la tire par
EaSt* “ '* *» - «X
Ce hauine est anodin , calme les douleurs de rhumatis Venu,
me : .1 fortifie les nerfs : il te, riper e les ardeurs de Sam.'
ma tion étant appliqué sur les parties affligées. 0,1 le to
quelquefois entrer dans des lavements calniants et ado,
lissants. La dose est depuis demi-once jusqu’à deux onces r>
Quelques personnes le font prendre intérieurement on
doit ■> loi s [administrer avec beaucoup de prudence à
cause de la vertu des plantes narcotiques do.u il est co’m
posé . il vaut mieux avoir recours à des remedes plus sûrs
et mieux connus. i surs
i » ' t f i , r • f ! î , «
Remarques.
Le nom de baume que l’on a donné à ce composé «r
fort impropre; nous verrons que ce nui doit fj -, uf C
ment porter le nom do baume }doh Ts L T
tance que n’en a ce médicament : il faut plutôt I,. ,' ?'Sl*
tlerer comme une huile composée. P COnsi'
Les plantes qui composent cette huile sont d» t
especes différentes : les unes sont inodores,*™ conûeA
*“ “en <1U1 5011 susceptible de se volatiliser au demi
Vv °
*5 ?4
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
de chaleur que l’on emploie pour les faire cuire a 1 air
libre; les autres sont odorantes , et contiennent beaucoup
d’huile essentielle , qui se dissiperoit entièrement si on
les traitoit de la même maniéré. Les unes et les autres
fournissent dans l’huile beaucoup de principes qui lui
donnent une couleur verte plus ou moins foncee. La
plupart des plantes inodores qu’on lait entrer dans ce
huile', contiennent non seulement une matière resmeuse
pure , qui se dissout et se combine facilement avec 1 huile,
!.. . . crr'ir.Aa mianiüf de ÊOininc-
puro , qui se uisbuuL ou • — -
elles fournissent encore une grande quantité de g01™
lésine qui se dissout également dans 1 huile , mais qui s en
* » . .. „ pçf nrpnaiee . et se pré
résiné qui se dissout , l
sépare quelque temps après qu’elle est préparée , et se pr -
cipite sous la forme de grumeaux verdâtres mollasses ,
nui donnent à celte huÜe une apparence caillebotee ,
mais ils se liquéfient et se mêlent avec huile au moindre
, , i ai motmrfi cp dénose de nouveau
degré de chaleur : cette matière se dépose de nouveau
cuelques temps après qu’elle est refroidie. Ces pim
Àienes prouvent que cette matière gommeuse est si bien,
combinée avec les matières résineuses, quelle devient
par là dissoluble dans l’huile. La matière gommeuse n est
point sans vertu; on a intention quelle reste dans cette
huile. C’est pour la conserver que nous avons recom-
mandé de faire cuire à petit feu les plantes inodores , et da
r.e les priver qu’environ des trois quarts de leur humi-
dité • si on les faisoit trop chaufter , et qu on les dessi chat
entièrement, comme quelques personnes le recomman .
«lent, on fetoit non seulement séparer cette matière gom-
su ° use mais on détruiroit encore la couleur des sud-
stances’ résineuses, parcequ’alors l’acide de l’huile se «le-
veloppe et agit sur ces matières colorantes de la meme
manière que l’acide volatil sulfureux détruit es couleurs,
l’ai remarqué que l’acide de l’huile, venant a se te
lopper dans le temps qu’elle se rancit, se réduit en vapeurs
insensibles qui détruisent la couleur des papiers rouges
bleus dont on se sert pour couvrir les pots et les bo c eu es
dans lesquels on conserve ces memes huiles. Lorsque la
coction des plantes inodores est finie , on passe l huile , on
la sépare de l’eau qui se trouve au fond , et on la
Lédifpour la verser’ sur les plantes .«.manquer ..J» ™
fait digérer ensemble dans un Vaisseau clos « no en
on ne perd rien de leurs principes; ces plantes 1
sent dans cette huile une nouvelle quantité de matières
Éléments dk pharmacie. 6j$
résineuses qui augmentent sa couleur verte. Mais pour
avoir cette huile bien colorée, il faut employer toutes ces
plantes dans leur état de fraîcheur, parceque , lorsqu’elles
sont fanées, elles ne fournissent pas, à beaucoup près,
autant de couleur.
Dans le temps que les plantes se fanent, elles souffrent
une déperdition d’humidité , et elles éprouvent un mou-
vement insensible de fermentation, qui concentre et dé-
veloppe leur acide. Ce dernier principe agit sur la couleur
des résines, et la détruit de plus en plus ; mais en plon-
geant dans 1 eau les tiges de ces plantes (pii commencent
a se laner , elles reprennent de la vigueur: j’ai remarqué
qu’en cet état elles acquièrent de nouveau la propriété
de colorer les huiles comme auparavant , parcequ’appà-
reinment la couleur de la résine se régénéré.
Le baume tranquille ne peut avoir toutes les années
une couleur verte également foncée , en employant tou-
jours la mèrne quantité de plantes. Cela vient, comme je
l'ai fait remarquer en plusieurs endroits, de ce que ces
plantes contiennent moins de résines coloiantes dans les
années pluvieuses que dans 1 s années seches.
Quelques personnes lui donnent la couleur qui lui man-
que , par l’addition d’une suffisante quantité de verd-de-
gris , sans s’embarrasser des qualités vénéneuses qu’ils in-
troduisent dans ce médicament : il est facile de voir les
dangers auxquels on est exposé en faisant usage du baume
tranquille coloré par un semblable poison.
Nous pensons qu’on peut retrancher les crapauds do
cette composition; ils ne peuvent communiquer que peu
ou point de vertu, et ne paroissent propres qu’à inspirer
à certaines personnes beaucoup de répugnance pour co
médicament. r
Des baumes .
On a nommé baumes les résines liquides qu’on tire par
incision ou sans incision de plusieurs arbres, comme la
baume de la Mecque, le baume de copahu, le baume de
Canada, la térébenthine, etc. On a donné le nom de
baume à ces résines liquides, à cause de leur grande vertu
P°ur. consolider les plaies , et aussi par rapport à leur
consistance visqueuse. Ces baumes étoieut autrefois fort
V v i j
676 ilÉMENTS DE PHiRMACI!»
chers et fort rares , on entend même assez ordinairement
parle nom de baume un médicament précieux, et qui
a de grandes vertus. , ,
On a donné par la suite le même nom a des médica-
ments composés qui avoient à-peu-près la même consis-
tance visqueuse , et auxquels on attribuoit les memes
vertus; ils étoicnt faits à dessein de suppléer a la raretc
des baumes naturels. Mais dans ces derniers temps, on n a
point eu d’égard à la consistance des médicaments auxquels
on a donné le nom de baume : c est ce qui fait que °P.a
aujourd’hui dans la Pharmacie des baumes liquides spiri-
tueux , des baumes liquides de la consistance des huiles ,
des baumes épais comme les onguents, des baumes solides
comme les emplâtres : il ne s’en trouve plus qui aient
bien véritablement la consistance des baumes naturels.
Les baumes spiritueux ont pour base l’esprit de vin et
plusieurs huiles essentielles; quelquefois on charge 1 esprit
de vin de la teinture de plusieurs substances avant de les
mêler avec les huiles essentielles.
Les baumes qui ont la consistance des huiles grasses ,
sont faits avec ces mêmes huiles , auxquelles on ajoute des
matières odorantes qui changent peu leur consistance.
Les baumes qui ont la consistance d’onguent, sont le
plus souvent des onguents proprement dits : quelques
uns cependant ne sont composés que de cire blanche,
on d’huile épaisse de muscades, qu’on a melee avec des
huiles essentielles : quelquefois ce sont des graisses ani-
males qu’on emploie pour excipients des huiles essen-
tielles ; mais cela ne se pratique plus actuellement ,
cause que ces graisses se rancissent avec trop de «cihté.
Les baumes emplastiques doivent leur consistanc .
des résines seches odorantes , à de la cire, etc. Ils so
faits pour être odorants, et ne s’emploient que comme
parfums. On les enferme dans des boites d ivoire on
d’argent , et on les porte dans la poche : on donne a ces
baumes une consistance solide , pour qu ils soient pl
commodes à porter sur soi, et alm que leur odeur se
dl Plusieurs baumes se prennent intérieurement, les au-
tr D;’r5eUnous venons de dire sur les baumes, il ré-
, • ■ niTrpr îri le baume du Coin-
suite que rwus aurions pu placer ici ic u
éléments de pharmacie.
677
?
V V •
aa. 5 vj.
S
i
aa.
a a.
mandeur et le baume tranquille , avec quelques autre»
dont nous parlerons à l’article des onguents ; mais comme
toutes ces dénominations sont arbitraires , j’ai cru devoir
les placer avec les médicaments auxquels ils ont plus
de rapport.
Baume oppodehoch r
^-Racines seches de guimauve ,
consolide ,
gentiane ,
aristoloche ronde ,
angélique ,
Sommités fleuries de sauge, q
Fleurs de lavande, ' '•*
Baies de genievre ,
Castor pulvérisé , q
Camphre , $
feuilles de sar.icle , récentes , -s
Pied de lion, /
Piloselle , > àà.
Langue de serpent , \
Pervenche ,
Romarin
Semences de cumin,
Esprit de vin rectifié, ](, ij.
On coupe menu ce qui doit l’être : on concasse ce qui
est à concasser: on met toutes ces substances dans un
matras avec l’esprit de vin : on bouche le vaisseau : on
le fait digérer, pendant vingt-quatre heures , sur un bain
de sable chaud: ensuite on coule avec expression , et l’on
ajoute ,
Savon blanc , .
ù ]b
3 1F
5 ij R.
S I
5 i'r-
vu
On fait digérer de nouveau , jusqu’à ce que le savon
soit entièrement dissous : on conserve ce baume dans
une bouteille qui bouche bien.
Quelque temps après que ce baume est fait , une partie
du savon se précipite sous la forme d’un coaguLum ; il
convient de l’agiter chaque fois qu’on veut s’en servir ,
ahn de le mêler avec la liqueur spiritueusc.
Ce baume est vulnéraire , nerval : il convient pour Vertus*'
les foulures, les contusions, les dislocations , pour arrêter
‘ V V iij
678 iliMENTS DE PHARMACIE.
le progrès de la gangrené : il est bon dans les douleurs
du rhumatisme , dans la paralysie: il est un excellent ré-
solutif. On en applique chaudement des compresses sur
les parties affligées.
Baume de vie d’HoFf man n.
Huile essentielle de lavande ,
marjolaine ,
girofles , \ ââ...d\:
maris,
canellc ,
citrons ,
Huile essentielle de rue , )
de succin rectifiée , ç àâ. . . . . . 9 fi*j
Ambre gris , ' w
Esprit de vin rectifié 5 x*
On concasse l’ambre gris : on le met dans un mafias ,
avec les huiles essentielles et 1 esprit de vin : on fait digcrer
à froid pendant plusieurs jours , ou jusqu’à ce que 1 am-
bre gris soit dissous : alors on filtre ce baume, et on le
conserve dans une bouteille qu’on bouche bien.
On emploie ce baume pour l’extérieur , a cause de sa
Vcï tus. bonne odeur : mais on en fait aussi usage pour 1 intérieur:
il est fortifiant.; on le donne dans les coliques qui pro-
viennent des diarrhées. La dose est depuis dix gouttes
Duse. jusqu'à un demi-gros.
Baume verd de Metz ou de feuillet.
Verd-de-gris , ^ jh*
Vitriol blanc , o j fi»
Huile de lin, 3 vj.
ci olives , i
/ w •
de laurier, 1 1;
Térébenthine , 5 jj*
Aloës, ’ * •.
El u üe essentielle degenievre , 5 (>•
girofles , 5 J*
On triture ensemble dans un mortier le verd-de-gns ,
î’aloës et le vitriol, réduits en poudre fine, avec un peu
d’huile de lin: lorsque ces poudres sont suffisamment
délayées, on ajoute le reste de l’huile de Hn , les autres
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 679
huiles et la térébenthine r on fait chauffer ce mélange
légèrement, en posant le mortier sur un peu de cendre
chaude. Lorsque ce mélange est exact, on le met dans
une bouteille , et l’on ajoute les huiles essentielles : on
agite la bouteille pour mêler ces huiles, et on conserve
ce baume pour l’usage.
Le vitriol blanc est un sel à base métallique, qui no
se dissout point dans l’huile : il se précipite avec la parti®
gommeuse de Paloës , qui ne se dissout point non plus ;
il n’y a que la partie résineuse de cette substance qui
reste bien combinée avec ces huiles : le verd-de-gvis se
dissout en grande partie : il communique une belle cou-
leur verte à ce baume» Il n’est ‘d’usage que pour l’exté- Vertu
rieur : il est bon pour ronger les mauvaises chairs. 11
mondifie les plaies et les ulcérés : il cicatrise.
Baume nerved .
Huile de palme , }
épaisse de muscades, f -- „
Moelle de cerf, t aa'
bœuf , J
Graisse de vipere ,' -v
j 3
ours
aa.
• r *
blaireau
s au.
Huile essentielle de lavande ,
menthe , S
romarin ,
sauge ,
thym ,
girofles ,
Camphre
Baume sec du Pérou
Esprit de vin , . .
o [ï-
5 r>\
si-
S l'y-
• • •
"X I •
On fait liquéfier ensemble l’huile de palme , l’huile
de muscades, les moelles et les graisses animales: on loS'
coule dans une bouteille de large ouverture : on ajoute
les huiles essentielles et le baume du Pérou , que l’on fait
dissoudre auparavant dans l’esprit de vin ; on lait liquéfier
ce mélange au bain-marie, et on le conserve dans une
bouteille qui bouche bien.
V v ïr
)
68o ÉLÉMENTS DS PHARMACIE.
Vertus. Ce baume est propre pour fortifier les nerfs , pour la
paralysie , l’apoplexie , la léthargie , pour les foulures ,
les dislocations , les rhumatismes. On en applique sur
les parties affligées.
Baume acoustique.
^ Huile de rue par infusion 5
Baume tranquille, jdj.
de soufre térébenthine , .... gutt. x.
Teinture d’assa fœtida ,
d’ambre gris ,
de castor ,*
Huile de succin rectifiée ,
On met toutes ces substances dans un matras : on les
fait chauffer au bain-marie un instant : on coule le mé-
lange dans une bouteille qu’on bouche bien.
Vertus Ce baume est estimé propre pour lever les obstructions
de l'oreille qui occasionnent la surdité : il fortifie l’or-
gane de l’ouie : on prend un peu de coton que l’on im-
bibe de ce baume , et on l’introduit dans l’oreille. Ca
ha urne est aussi céphalique.
Baume vulnéraire.
yü Feuilles récentes de grand plantain , \
plantain long,
orpin,
bugle ,
brunelle ,
consolide major , -
sanicle ,
langue de serpent ,
véronique ,
absinthe major,
herbe Robert ,
mi llefeuille ,
piloselle ,
Sommités de petite centaurée ,
lierre terrestre ,
quintefeuille ,
Fleurs d’hvpéricum .
' ciâ.
5 T
1
Eléments de pharmacie.
63 i
On hache ou l’on conluse toutes ces plantes dans un
mortier de marbre , avec un pilon de bois : on les met
dans un vaisseau avec ,
Vin rouge ,
Eau-de-vie ,
Huile rosat
}
a a
V M *
3 vnj.
fc ij fi-
On fait macérer ce mélange dans un vaisseau clos,
au bain-marie, pendant deux jours *, ensuite on le fait
chauffer un peu plus fort : on le passe avec expression ;
on laisse déposer l’huile , on la décante, et l’on ajoute,
Térébenthine, îb j.
On fait chauffer de nouveau ce mélange, pour dissou-
dre seulement la térébenthine : on le conserve dans une
bouteille 'qui bouche bien.
Il entre dans ce baume une grande quantité de plan-
tes inodores , qui contiennent beaucoup de résine et de
gomme-résine colorante : l’eau-de-vie est très convenable
pour extraire ces substances , et pour les transporter
dans l’huile. Ce baume est long à se dépurer , à cause
de la partie spiritueuse de l’eau -de* vie , qui unit en
quelque maniéré T’huile avec le principe aqueux des
sucs des plantes : c'est pourquoi il faut attendre que l’huile
soit bien déposée avant de la mêler avec la térébenthine,
sans quoi ce baume seroit encore plus long-temps à se
dépurer.
Ce baume est vulnéraire , résolutif, bon pour les fou- Vertus
lures , les meurtrissures , pour fortifier les nerfs et
donner du ton aux fibres de la peau. On l’applique en
compresse.
Lorsque le baume vulnéraire est fini , c’est-à-dire
éclairci , il se réduit au simple mélange de l’huile rosat
et de la térébenthine ; le vin , l’eau-de-vie n’en font point
partie : on peut le faire de la maniéré suivante , qui est
plus simple et aussi eflicace.
Baume 'vulnéraire réformé.
^ITuilc rosat, ; j.
Térébenthine claire ^ iv.
On fait chauffer légèrement pour Unir ces deux sub-
652 ELEMENT! DE FMARMACTE.
stances; lorsque le mélange est refroidi , on le met dans
une bouteille , et on ajoute,
Essence vulnéraire, 3>j.
On agite la bouteille , et on conserve le mélange pour
l’usage.
Baume hypnotique.
^-Huile épaisse de muscades , . . . . 7 . . 3 i j.
d’olives , 5 vj.
exprimée des semences de*}
jusquiaine , /
pavot blanc, \ àü. . . J j.
de benjoin seconde, (
de camphre , \
On fait liquéfier toutes ces substances au bain-marie,'
dans un vaisseau clos , jusqu’à ce que le camphre soit
dissous ; alors on met dans un mortier de marbre ,
Extrait d’opium , O j fi*
On le délaie avec environ trois gros de vin d’Espagne ;
on ajoute ,
Onguent populeum , 5 j.
IVÎoëlle de cerf, 5 üj*
Safran, 5 j fi*
On mêle toutes ces substances exactement, et l’on
ajoute le premier mélange : on agite le tout jusqu’à ce
que le baume soit bien mêlé : on le conserve dans une.
bouteille de large ouverture , et qu’on bouche bien.
Plusieurs Pharmacopées font entrer dans ce baume de
l’huile rosat , de l’huile violât et de l'huile de nénuphar;
mais , comme nous Pavons fait remarquer , elles n’ont
d’autres vertus que l’huile d’olives : nous les sup-
primons , et nous les remplaçons par de l’huile d’olives.
L’huile de benjoin , qu’on doit employer dans cette
composition, est celle qui passe la seconde pendant l’ana-
lyse de cette résine.
ÉLÉMENTS T> E PHARMACIE. 683
Ce baume est calmant: il excite le sommeil : il ap- Vertu»
paise les douleurs de tète. On en frotte les narines , les
tempes , les poignets.
Baume histérique.
^Bitume de Judée,
Aloës ,
Galbanum ,
Labdanum ,
Assa fœtida , . .
Castor , 'î __
• / CICI +
Opium , )
S h
9 i*
5 fC
On ramollit toutes ces substances dans un mortier
qu’on a fait un peu chauffer : on délaie ensuite ce mé-
langé avec ,
Huile essentielle d’absinthe
de sabine ,
de tanaisie
de pétrole,
de j'ayet,
CLLl
gutt.vij:
de succin ,
essentielle de rue,
épaisse de muscades,
}
aa. .
gutt. x.
9 ij-
On pile le tout dans un mortier , jusqu'à ce que le mé-
lange soit exact : on le conserve dans une boite d’étain
pour l’usage.
Ce baume est propre pour les vapeurs et pour toutes vertu#-
les maladies hystériques. On le fait flairer , et on en
applique sur le nombril. On peut aussi en taire prendre
par la bouche , pour exciter les mois aux femmes et pour
faire sortir l’arriere-laix. La dose est depuis douze grains Dos*,
jusqu’à deux scrupules.
Baume de L itcatei.’
^JCire jaune , . ,
Vin d’Espagne,
Huile d’olives ,
? tî*
? ij.
|
Vertus.
Dose.
684 CÉMENTS DE PHARMACIE .*
On met ccs substances dans une bassine d’argent : on
les fait chauffer à petit feu pour dissiper toute l'humi-
dité du vin : ensuite on ajoute ,
Térébenthine., 7 ^ ix.
Santal rouge pulvérisé, . . | j.
On agite le tout avec un pilon de bois , jusqu’à ce qu«
le mélange soit presque refroidi : alors on ajoute ,
Baume noir du Pérou , 5 j h*
On le remue de nouveau avec le pilon de bois , jusqu’à
ce que le mélange soit exact : on le serre dans un pot.
Ce baume se donne intérieurement. Il faut avoir atten-
tion de faire dissiper toute humidité , sans quoi il se moi-
siroit à la surface , et le baume se ranciroit au bout do
quelque temps.
11 est estimé propre pour les maladies du poumon et de
la poitrine , pour cicatriser les ulcères. On le donne dans
la pulmonie. La dose est depuis demi-gros jusqu’à deux
gros. On l’emploie aussi à l’extérieur , pour consolider les
plaies récentes.
Baume de -par cira, brava .
2LTIiiile de scorpions , . . . ; : ; lb R:
Vin d’Espagne , . . . : . . . . ib j.
O11 met ces deux liquides dans une bassine d'argent
et l’on fait évaporer le vin jusqu’à ce qu’il ne reste que son
extrait : alors on met ce mélange dans un vase de grès ou
de verre , avec ,
Baume de copalm , . : 7 . .
soufre térébenthiné , . .
Storax liquide purifié, ....
Baume noir du Pérou , . . . .
Sel ammoniac purifié et pulvérisé,
Racines de pareira brava pulvérisées
0
x
ù
?
ij Bl
ij-
j-
B-
h
vj.
éléments de pharmacie. 685
On mêle toutes ces substances avec un pilon de bois ,
et l’on agite le mélange jusqu’à ce qu’il soit exact : on le
conserve dans un pot.
Ce baume est diurétique : il est bon pour la pierre , Verrai,
la gravelle , la colique néphrétique : il fortifie les parties
génitales. La dose est depuis demi-gros jusqu’à deux Doîe*
gros , pris intérieurement.
Remarques.
Nous recommandons de faire évaporer le vin dans une
bassine d’argent , pareeque cela est plus commode que dans
tout autre vaisseau : mais il convient ensuite d’achever la
composition dans un vaisseau de grès ou de verre , à cause
du baume de soufre qui seroit décomposé en grande partie
par l’argent : on n’est pas exposé à cet inconvénient en
employant des vaisseaux sur lesquels le soufre n’a point
d’action : ceux de fer par conséquent ne peuvent pas servir ,
et encore moins ceux de cuivre.
Quelques Pharmacopées prescrivent de faire bouillir
ensemble toutes les substances qui entrent dans la com-
position de ce baume , jusqu’à ce que le vin soit évaporé ;
de passer ensuite ce mélange au travers d’une étoffe avec
expression , et d’ajouter alors le baumè noir du Pérou.
Mais nous croyons que cette manipulation n’est point
bonne. i°. Pendant cette coction le baume de copahu et
le storax liquide perdent toute leur huile essentielle , et
le baume de soufre se décompose. i° . Le sel ammoniac
se crystallise après s’être dissous dans le vin ; il reste sur
l’étoffe avec lepareira brava en poudre, et ne peut produire
aucun eflet dans cette composition. 3°. Enfin le vin ne
ee trouve pas en assez grande quantité , pour extraire de la
racine de pareira brava tout ce qu’elle contient d’efficace :
cette racine reste sur l’étoffe en pure perte. Pour remédier
à tons ces inconvénients , nous croyons qu’il vaut beau-
coup mieux préparer ce baume par la méthode que nous
venons de donner.
»
Baume d'acier ou d'aiguilles ,
o fi.
5 i fi*
^Aiguilles d’acîer,
Esprit de nitre } .
Ver^s
£85 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On met dans une capsule de grès l’acide nitreux avec
les aiguilles. Lorsqu’elles sont dissoutes , on ajoute,
Huile d’olives , .... ; ; . ^ i j fi;
Esprit de vin 5 lj*
On fait chauffer ce mélange légèrement pendant envi,
ron un quart d'heure , ayant soin de le remuer : alors on
le serre dans un pot.
Ce baume est vulnéraire : il est estimé propre pour les
douleurs d’articulation , pour la goutte. On en frotte les
parties affligées.
Remarques.
Plusieurs Pharmacopées recommandent de mettre en-
semble et en même temps toutes les substances qui com-
posent ce baume : mais j’ai remarqué que l’acide nitreux
portoitson action sur l’huile , et qu’il ne fai.soit que cor-
roder les aiguilles sans les dissoudre : elles restent alors
dispersées dans la composition , ce qui produit un mauvais
effet. 11 vaut beaucoup mieux attendre qu’elles soient dis-
soutes , avant d’ajouter 1 huile et l’esprit de vin. On re-
commande encore de laver ce baume après qu’il est fait ,
dans le dessein d’enlever vraisemblablement la portion
d’acide nitreux , que l’on croit n’être point combinée avec
l’huile et l’esprit de vin ; mais tout cet acide se combine
avec l’huile : il forme un savon , qui se dissout en entier
dans l’eau , lorsqu’on veut le laver , et il n’est pas pos-
sible d’en réchapper une portion : ainsi il est bon de ne
point le laver , si on ne veut pas le perdre.
Le fer , dans ce baume , est prodigieusement divisé : il
présente beaucoup de surface : ce qui est cause que ce bau-
me se durcit considérablement quelque temps après qu’il est
fait. 11 paroit que cette grande consistance qu’il acquiert
vient aussi de l’action insensible de l’acide nitreux sur
l’huile : cet acide perd toutes ses propriétés acides, dans
l’espace de quelques mois, et le baume d’aiguilles n’en a
plus la saveur. Lorsqu’il est parvenu à ce degré d’endur-
cissement , il convient de le broyer sur le porphyre avec
une sn ffisante quantité 4 'huile d’olives ; pour le ramollir
convenablement.
ÉLÉMENTS DE PHUMiCII, 68/
Baume apoplectique .
^Storax calamite,
Huile épaisse de muscades f
Gomme tacamah,
Baume du Pérou
Benjoin ,
Ambre gris , .
Musc, * . .
Huile essentielle de canelle ,
s <\
lavande ,
marjolaine, y àâ. . . gutt. xv
thym , V
girofles ,
citrons,
oranges ,
bois de Rhodes ,
On fait chauffer légèrement un mortier de fer : on y pile
le storax calamite , avec un peu de l’Huile de muscades ,
pour le dissoudre : ensuite on ajoute le reste de l’huile ,
et l’on incorpore peu à peu la gomme tacamahetca , le
benjoin , l’ainbre gris , et le musc , tous réduits en
poudre fine : on mêle alors les huiles essentielles , et
on agite le mélange jusqu’à ce qu’il soit exact : on le
conserve dans une boîte d’étain.
Ce baume est fait pour être d’une odeur agréable.
On le porte sur soi , dans une petite boîte d’ivoire ou Vertui,
de buis , pour en respirer l’odeur : il soulage par son
odeur , dans plusieurs maladies du cerveau : il résiste au
mauvais air : pris intérieurement , il excite la semence.
La dose est depuis six grains jusqu’à un scrupule. Dose;
Des liniments , des pommades, des onguents et des
cérats .
Tous ces médicaments sont faits pour l’extérieur : ils ne
different entre eux que par leur consistance : ils sont com-
posés des mêmes ingrédients , d’huile , de cire , de grais-
ses , de suifs , de gommes, de résines, de poudres , de dé-
coctions , de sucs exprimés , d’extraits , etc. On con-
fond même assez souvent dans la pratique la dénomination
de ces divers médicaments.
683 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Le Uniment est un médicament magistral : nous en
parlerons aux remedes magistraux.
Les -pommades sont des especes d’onguents de bonne
odeur , et qui ne contiennent rien de désagréable : il y
en a plusieurs dans la composition desquelles on fait en-
trer des pommes , et c’est d’où elles tirent leur nom de
pommades . Leur consistance est plus solide que celle des
liiiiments , et elle est semblable à celle de la graisse de
porc. Toutes les pommades qui ont plus de consistance
sont ou des onguents ou des emplâtres. Les pommades
peuvent s’appliquer indifféremment sur toutes les parties
du corps : on les emploie souvent pour guérir les gerçures
qui se forment aux mains , aux levres et au nez : on en
fait d’odorantes pour les cheveux.
Les onguents proprement dits sont des. médicaments
externes , qui ont pour excipient des corps graisseux. Ils
doivent avoir une consistance semblable à celle des pom-
mades : on les fait quelquefois un peu plus solides -, mais
ils doivent être plus mous que les emplâtres.
Les cirais sont des médicaments externes , qui nedif
ferent point des onguents : ils tirent leur nom de la cire
qu’on fait entrer dans leur composition pour leur donner
la consistance. Autrefois on les faisoit plus solides que les
onguents : leur consistance tenoit le milieu entre les
onguents et les emplâtres : mais, dans ces derniers temps ,
on a donné le nom decérats à des compositions aussi molles
que les onguents , et même plus molles. On donne aussi
le nom de cérats à des onguents faits sans cire , et à des
emplâtres qu’on fait ramollir par l’addition d’une suffisante
quantité d’huile , pour leur donner la consistance d’un
onguent.
Des pommades.
Pommade en crème ou pommade pour le teint .
£ Cire blanche \ Si. . S (S.
Blanc de baleine , )
Huile d’amandes douces , 5 b.
Eau, ^ v>
On fait fondre ensemble , dans un pot de faïance, au
bain-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 689
bain-marie, ou sur les cendres chaudes, la cire blancha
et le blanc de baleine , dans l’huile d’amandes douces :
on coule ce mélange dans un mortier de marnre , et on
l’agite avec un pilon de bois jusqu’à ce qu’il soit* froid
et qu’il ne paroisse plus de grumeaux : alors on v mêle
l’eau peu à peu : on l’agite jusqu’à ce que l’eau soit bien
incorporée : cette pommade devient extrêmement blanche
par 1 agitation : elle est légereet semblable à delà crème
c est ce qui la lait nommer pommade en crème.
Cette pommade est un excellent cosmétique : elle est Venus,
très bonne pour nourrir la peau , pourl’adoucir et fairedis-
siper les rides causées par la sécheresse. Quelques artistes
y ajoutent un peu de baume de la Mecque pour augmenter
sa vertu : quelquefois on l’aromatise avec quelques gouttes
d huile essentielle , ou bien l’on y fait entrer de l’eau rose
ou de fleurs d’oranges , en place d’eau ordinaire. Cette
pommade est encore bonne pour empêcher les marques
de la petite yerole. Dans ce dernier cas , on la mêle avec
1111 peu de safran en poudre et quelque poudre dessiccative,
comme des fleurs de zinc , ou de la craie de Briançon.
R
^MARQUES.
Quelques personnes font cette pommade avec un m-os
de cire blanche, une once d'huile d’amandes douces* et
suffisante quantité d’eau : mais comme on cherche une
giaru e blancheur dans cette pommade , j’ai rematoué
qu elle en a maniaient davantage lorsqu’on y fait entrer
du blanc de baleine. Un ne doit employer que du blanc de
balune très blanc , récent , et point rance : cette drocue
est fort sujette a jaunir et à se rancir en vieillissent* Il
convient aussi .pour avoir cette pommade parfaitement
blanche , d employer de l’huile d’amandes douces faite
avec des amandes écorcées. La quantité d’eau que nous
prescrivons dans celte recette , est celle qui peut rester
incorporée avec les autres substances sans se séparer : J
on en mettait une plus grande quantité, elle seroit
6pO ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
Cérat rafraîchissant de Galien.
^ Huile d’olives, R> H
Cire blanche , 5 ij.
Eau,. • • 5 vj.
On forme une pommade , de la même maniéré que la
précédente. On peut employer de l’huile d’amandes douces
en place d’huile d’olives : le cérat 11’en sera que plus beau,
’thriïus. Il rafraîchit : il calme les ardeurs de l’in lia mma don : il
adoucit les âcretés des plaies : il est bon pour les déman-
geaisons , pour les crevasses des mains et du sein. On en
imite les parties malades.
Remarques.
Les Pharmacopées prescrivent de l’huile rosat pour faire
le cérat de Galien; mais comme cette huile n’a pas d’autres
vertus que de i huile pure , on peut , sans inconvénient ,
employer de l’huile d’olives en place : d’ailleurs on est
dans l’usage de faire le cérat de Galien le plus blanc qu’il
est possible ; ce qu’on ne pourroit faire avec de l’huile rosat,
qu’on rougit ordinairement comme nous l’avons dit ; et
même il seroit toujours moins blanc qu’avec de l’huile
d’olives , si l’on employoit de l’huile rosat non rougie.
Lorsqu’on coule le mélange dans le mortier , il convient
de le bien agiter , et de faire disparoître tous les grumeaux
avant d’ajouter l’eau , parcequ’ils sont infiniment plus
difficiles à écraser lorsqu’on y a mêlé de l’eau. La quan-
tité d’eau que nous avons prescrite , est suffisante pour le
blanchir , et elle y reste incorporée. Quelques personnes
sont dans l’usage d’en mettre une bien plus grande quan-
tité , et lavent le cérat long-temps , en changeant l’eau,
souvent : elles pensent que le cérat en devient plus blanc.
Mais j’ai reconnu que c’étoit une erreur 1 il subit de bien,
incorporer la dose que nous prescrivons : le cérat devient
aussi blanc qu’il est susceptible de l’être. Quelques artistes
sont aussi dans l’usage d’ajouter au cérat de Galien , en
le lavant , quelques gouttes d’huile de tartre par dotai 1-
Lmcc , afin de le blanchir davantage. Cela réussit très
bien \ mais il iaut mettre l’huile de tartre avec beaucoup
de ménagement , sans quoi cette petite quantité d altali
• Eléments de pharmacie. 691
fixe dissout en un instant tout le cérat, et le réduit en eau
blanche laiteuse ; ce qui vient de la portion de savon qui
se forme sur le champ , et qui se dissout dans l’eau qui est
incorporée dans le cérat. Lorsque cet accident arrive , il
faut délayer le cérat dans une grande quantité d’eau de
puits , afin de décomposer le savon qui s’est formé ; le
cérat se rassemble , et l’on décante l’eau blanche -, on le
lave alors jusqu’à ce que l’eau sorte claire. L’eau de puits ,
ou toute autre eau chargée de sélénite , est plus propre à
cette opération que l’eau de riviere ; parceque le savon
qui s’est formé , se décomposant par la sélénite , l’acide
vitriolique de la sélénite s’unit à l’alcali fixe , et forme du
tartre vitriolé : il faut laver le cérat à plusieurs reprises
pour emporter ce sel ; mais on ne peut emporter la terre
de la sélénite, ce qui est un inconvénient. Quoique l’alKali
fixe ait la propriété de procurer au cérat la grande blancheur
que l’on recherche , c'est toujours une mauvaise méthode
qué d’en mêler parmi , pareequ’il y a des cas où l’on a
besoin du cérat pour adoucir , et où la petite quantité
de matière saline qu’il retient fait beaucoup de mal :
ainsi il vaut mieux préparer le cérat sans akali , et l’avoir
un peu moins blanc. Les doses d’huile et de cire que nous
prescrivons pour faire le cérat sont fort bonne^ lorsqu’on le
prépare dans une température froide ou moyenne; mais
lorsqu’on le prépare dans les grandes chaleurs de l’été , il
faut, augmenter la cire de quatre gros , sans quoi il se
liquéfie en partie , et se réduit en un liquide huileux à sa
surface.
Pommade jaune pour les leares.
^ Cire jaune 5 ij fi.;
Huile d’amandes douces, ^ iy.
On fait fondre la cire dans l’huile : on laisse refroidir
le mélange : il acquiert un degré de consistance considé-
rable : on racle légèrement la pommade avec une spatule :
elle se ramollit beaucoup : on la met à mesure dans un
mortier de marbre. Lorsqu’on l’a toute raclée , 011 l’agite
dans le mortier avec un pilon de bois , pour faire dispa-
roitre une infinité de petits grumeaux qui proviennent de
ce qu’on l'a ratissée un peu trop brusquement. On serre
la pommade dans un pot»
X x ij
69-2 É L K M t N' T S DE P H A R M A. G I E.
Ce Lte pommade ést adoucissante : elle est bonne pour
les gerçures des levres , pour les crevasses des mains et
du sein , pour adoucir la peau.
R E M A R Q U ES.
C
On prépare encore celte pommade en ajoutant le suc
exprimé d’une ou deux grappes de raisins , qu’on mêle
avec l’hui-le et la cire. On en fait évaporer toute l’humi-
dité à une douce chaleur : on passe la pommade an
travers d’un linge fin , et 011 la coule dans des cartes pour
en former clés tablettes : on conserve la pommade sous
cette forme , sans la ramollir. Quelques personnes aiment
mieux que cette pommade soit rougie : alors on la rougit
avec -un gros ou deux d’ecorce de racine d orcanetle. On
peut aromatiser cette pommade avec quelques gouttes
d’huiles essentielles agréables.
La cire fondue avec l’huile , dans les proportions que
nous indiquons dans la recette de cette pommade , ne
paroit pas avoir beaucoup perdu de sa consistance , lors-
qu’on laisse refroidir le mélange tranquillement ; mais en
raclant cette pommade, elle se ramollit considérablement ,
et ne durcit plus par le séjour , à moins qu on ne la fasse
liquéfier de nouveau. Ces phénomènes singuliers viennent
«rjsla nature de la cire , et de l’arrangement symmétrique
et cristallin que prennent ses parties en se figeant tranquil-
lement arrangement qui se communique aux autres
■substances qui se combinent avec elle, et quel on détruit
par le mouvement et par l’agitation. Ainsi ce n’est point une
séparation de la cire avec l’huile , comme quelques per-
sonnes l’ont prétendu : si c’étoit ainsi , la partie inférieure
seroit plus liquide que la partie supérieure ; ce qui n'est
point.
Pommade de concoinbrcs j
Graisse de porc bien préparée, ..... ij.
Concombres , _ l àà . il, vj.
Melons bien murs, y
Verjus, ... îp; .
Pommes de reinette , 11 ..IV*
Lait de vache V*
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. Cfî
On coupe grossièrement les pommes de reinette , . Ici
chair des melons et des concombres , dont on sépare les
côtes seulement : on écrase le verjus : on met toutes ces
substances dans le bain-marie d’un alambic , avec le
lait et la graisse de porc : on. fait chauffer ce mélange au
bain-marie pendant huit ou dix heures : alors on passe
avec expression , tandis que le mélange est chaud :.on
expose la pommade dans un endroit frais , pour la faire
figer : on la sépare d’avec Fhuinididéqui se trouve dessous:
on la lave dans plusieurs eaux jusqu’à ce que la dernier©
sorte claire : on fait refondre cette pommade au bain-marie
à plusieurs reprises , pour la séparer de toutes ses fèces
et de toute son humidité ; sans quoi elle se ranciioit cil
fort peu de temps. On la conserve dans des pots.
On fait encore une pommade simple de concombres , en
faisant chauffer ensemble de la graisse de porc , et des
concombres pelés et coupés par morceaux ; ou procédé ,
pour le reste de la préparation de cette pommade, comme
pour la précédente , et on la conserve dans des pots. L’une Vertus,
et l’autre sont cosmétiques ; elles servent à .adoucir la peau
eL à la maintenir dans un état de souplesse et de fraîcheur.
Pommade de fleurs de lavande .
^Graisse de porc ........ jfb v.
Pleurs de lavande récentes, . . . . ft> xx.
Cire blanche ......... J viij.
On met dans un vaisseau convenable quatre livres de
fleurs de lavande récemment mondée de ses queues , avec
les cinq livres de graisse : on manie entre les mains ces
deux substances , afin d’en former une sorte de paie : ou
met ce mélange dans un vaisseau d’étain qui puisse être
bouché exactement , ou dans une cruche de grès qu’on
bouche avec du liège : on place le vaisseau au bain-
marie, et on le fait chauffer à la chaleur de l’eau bouil-
lante pendant six heures , au bout duquel temps on passe
le mélange an travers d’un linge fort , et on l’exprime à la
presse : ou jette lemarc comme inutile : on remet la graisse
fondue dans le meme vaissçau , avec quatre livres de nou-
velles fleurs : on agite la malîere , afin de mêler les fleur3
avec la pommade : on fait chauffer ce mélange comme la
X x irj
6ç 4 Eléments de pharmacie.
première fois : ou le passe, et on mêle la pommade , tandis
qu’elle est chaude , avec une nouvelle quantité de fleurs
récentes. On continue ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on ait
employé les vingt livres de fleurs de lavande : alors on ex-
pose dans un endroit frais la pommade séparée des derniè-
res fleurs , afin qu’elle se fige : on la sépare d’avec une
liqueur rouge brune , qui est le suc aqueux extractif
des fleurs de lavande : on lave la pommade dans plusieurs
eaux , en l'agitant avec un pilon de bois, jusqu’à ce que la
derniere eau sorte très claire ; ensuite on la fait liquéfier au
bain-marie , pendant environ une heure , dans un vaisseau
Îiarfaitement clos , et on la laisse se figer, afin de séparer
'humidité qui s’est précipitée pendant la liquéfaction de
la pommade : on la fait fondre encore une fois ou deux ,
afin de séparer toute l’humidité ; après quoi on ajoute la
cire , et on la fait liquéfier pour la derniere fois, toujours
au bain-marie et toujours dans un vaisseau clos : on la
laisse se figer dans le même vaisseau : s’il se trouve encore
de l’humidité , il faut la faire liquéfier de nouveau. Lors-
qu’elle est finie , on la coule dans des pots , afin qu’elle
s’y fige , et qu’elle en remplisse bien toute la capacité.
On prépare de la même maniéré la pommade de /leurs
d'oranges , de jasmin , et toutes celles qui se font avec les
fleurs odorantes.
Vertus. La pommade de lavande est d’une fort bonne odeur.
On ne l’emploie que pour accommoder les cheveux. On
peut s’en servir pour la Médecine : elle est vulnéraire ,
nervale , bonne pour les foulures , les meurtrissures , les
dislocations.
Remarques.
Nous prescrivons de faire successivement plusieurs
infusions dans la graisse avec la quantité de fleurs que
nous faisons entrer dans cette pommade , pareequ’il seroit
absolument impossible que la graisse pût imbiber et extraire
convenablement , en un moindre nombre d’infusions ,
toute la substance aromatique de ces fleurs. La graisse de
porc se charge de l’huile essentielle de fleurs de lavande ,
et d’une quantité. de matière résineuse, qui lui donne une
légère couleur de verd pomme. La quantité d’huile es-
sentielle que ces fleurs laissent dans la graisse , dimi-
nue considérablement sa consistance ; c’est pour la lui
rendre qu’on ajoute de la cire après qu’elle est faite. Les
lavages et les liquéfactions qu’on fait subir à cette pom-
made , sont nécessaires pour séparer la matière extractive
des fleurs , et pour la priver entièrement de toute humi-
dité , sans quoi elle ne pourroit se conserver ; elle devien-
droit rance en fort peu de temps : mais il est certain
qu’elle perd considérablement de son odeur pendant toutes
ces opérations. J’ai trouvé le moyen de remédier en grande
partie à cet inconvénient , en délayant dix ou douze onces
d’amidon dans cette pommade figée. Deux ou trois jours
après , je la fais fondre au bain-marie ; l’amidon se préci-
pite sous la forme d’une colle ou d’un mucilage, parce-
qu’il s’est emparé de l’humidité de la pommade : je la sé-
pare de ce mucilage ; et elle se trouve privée d’humidité
en une seule liquéfaction , mieux qu’en cinq ou six parla
méthode ordinaire.
1 » ' ' *
Des Onguents.
Onguent rosat.
^Axonge de porc , .....
Roses de Provins , 7 --
pâles avec leur calice , J aa
* » • ^
On confuse légèrement les roses récentes dans nn mor-
tier de marbre , avec un pilon de bois : on les met <1 ans
une bassine , avec la graisse : on place le vaisseau sur un
feu doux , et i’on lait évaporer une grande partie de l’hu-
midité : sur la fin on colore cet onguent avec de la racine
d’orcanette : on le passe au travers d’un linge avec expres-
sion : on le laisse se figer : on sépare les fèces qui se trou-
vent; dessous: on le fait fondre afin de le dépurer, et on le
conserve dans un pot.
Tout ce que nous avons dit à l’occasion de la couleur
qu’on donne à l’huile rosat , est applicable à cet onguent.
Lesroses pâles qu’on fait entrer dans cet onguent, laissent
une petite quantité d’huile essentielle très odorante , et
qui lui donne une odeur très agréable : c’est dans les
calices de ces fleurs que réside la plus grande partie de
cette huile , et c’est pour celte raison que nous prescri-
vons de ne les point séparer des fleurs.
Ib i j .
fc j.
X x iv
6$6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
> ertu.~. Cet onguent est estimé propre pont adoucir , pour
T( sou dre : on s en s«.3rt pour les hémorrhoïdes , pour les
inflammations , pour les douleurs des jointures.
Onguent de nicotiane.
^Feuilles récentes de nicotiane, ■) __
Axonge de porc , S aa' '
On coupe menu les feuilles de nicotiane : on les met
oans une bassine avec la graisse : on fait chauffer ce mé-
lange sur un feu modéré , pour faire dissiper une grande
partie de 1 humidité de la plante : on passe avec exprès-»
sion : on dépuré ensuite cet onguent comme le précé-
dent , et on le conserve dans un pot.
La nicotiane est une plante qui contient beaucoup de
résiné colorante. Cet onguent est d’un très beau verd.
Yeriuï- 11 nétoie les ulcérés : il digéré les tumeurs : il est bon
pour les dartres , la gratelle et les autres démangeaisons
de la peau.
Onguent ou huile de laurier .
Baies de laurier, ") __ „ ..
Graisse de porc, Ç aa ^ ij.
On prend les baies de laurier récentes et bien mures :
on les écrase dans un mortier de marbre , avec un pilon
de bois : on les fait macérer dans la graisse , pendant huit
ou dix heures, dans un vaisseau clos , au bain-marie : en-
suite ou passe avec expression, et on dépure cet onguent
comme les précédents. Quelques personnes le préparent
avec des feuilles de laurier ; mais comme elles contien-
nent moins de cette sorte d’huile essentielle épaisse dont
nous avons parlé au commencement de cet ouvrage ,
l’onguent se trouve infiniment moins odorant. C’est, par
cette méthode défectueuse qu’est préparée toute l’huile
de laurier qu’on trouve dans le commerce.
L’huile de laurier est un peu grumeiée , à raison d’une
petite quantité de matière gonnneuse-résineuse que la
graisse a extraite des baies de laurier.
V ci tus. L’huile de laurier ouvre les pores de la peau , amollit
éléments d r pharmacie. 697
«t fortifie les nerfs. On s’en sert pour résoudre les tumeurs ,
dans les rhumatismes et dans les douieurs d’articulation.
On en frotte les parties affligées.
Onguent ou huile de scarabées.
Scarabées ^ viij.
Huile de laurier , 1b j.
On choisit les scarabées noires cpii se tiennent dans
le fumier, et qui se nourrissent d’excréments : on les
écrase grossièrement : on les fait infuser dans l’huile de
laurier pendant quelques jours : ensuite on fait chauffer
le mélange à un feu modéré , pour faire dissiper une
grande partie de l’humidité : on passe fliuile avec ex-
pression : on la laisse dépurer et on la tire par inclination.
L’huile de scarabée est bonne pour adoucir , pour
fortifier les nerfs fatigués par des foulures : elle est
résolutive.
Vertus.
Onguent martiatum .
^Racines récentes d’année,
de valériane
bardane ,
Feuilles récentes d’absinthe,
au roue ,
calament ,
coq des jardins,/
marjolaine,
menthe d’eau,
basilic ,
sauge ,
sureau ,
laurier .
au.
romarin
rue
arin , ^
}
llor, J
/ âà.
5 UJ*
5 VJ.
5 fi.
Semences de cumin,
fenu grec
d’ortie major
Fleurs de camomille ,
mélilot ,
lavande ,
millepertuis ,
Huile d’olives jp Vm\
>aa.
X ï
o F
698 ELEMENTS D B PHARMACIE.
On contuse toutes ces substances dans un mortier de
marbre avec un pilon de bois : on les met dans un vaisseau
clos , avec l’huile d’olives : on fait macérer ce mélange
sur les cendres chaudes , pendant douze heures : alors on
coule avec forte expression : on laisse déposer l’huile pour
la séparer de ses fèces , et on la met dans une bassine
avec, . . .
Cire jaune, îb ij.
Axonge d’ours , ^
d’oie , s üà. . . g iy.
Moelle de cerf, J
Storax liquide, ^ ij.
liésine élémi , ^ j.
Lorsque ces substances sont liquéfiées , on passe le
mélange au travers d’un linge , afin de séparer quelques
impuretés qui se trouvent dans la résine élémi et le storax
liquide. On laisse déposer cet onguent , et on le tire par
inclination : on l’agite lorsau’il commence à se figer , et
on ajoute ,
Huile épaisse de muscades ,
Baume noir du Pérou , . .
On agite cet onguent avec un pilon de bois jusqu’à ce
qu’il soit entièrement refroidi : on le conserve dans
un pot.
On fait entrer dans cet onguent des graisses d’ours et
d’oie , et de la moelle de Cerf: mais comme il est difficile
de les avoir pures , récentes et non rances, je pense qu’on
peut mettre à leur place de la graisse de porc bien pré-
parée.
Vêtus Cet onguent est propre pour fortifier les nerfs et les
jointures : il résout les lui meurs froides : il appaise la
douleur sciatique et les douleurs de rhumatisme. On en
frotte les parties malades.
Onguent populeum.
L’onguent populeum se fait en deux temps différents,
pareeque les germes de peuplier , qui en font la base ,
ÉLÉMENTS 13 E PHARMACIE. 699
croissent au commencement du printemps et long- temps
avant qu’on puisse se procurer les autres plantes.
On fait liquéfier la graisse dans une bassine : on la
verse dans un pot de grès , dans lequel on a mis les ger-
mes de peuplier : on remue le mélange , afin de bien
imbiber le peuplier : on couvre le pot , et l’on conserve
le mélange jusqu’à ce que la saison soit plus avancée,, et
qu’on puisse se procurer les plantes suivantes :
Feuilles récentes de pavot noir , *
mandragore , j
jusquiame, i
joubarbe major ,1
minor,'
On contuse toutes ces plantes : on les met dans une
bassine avec le mélange de graisse et de germes de peu-
plier : 011 lait chauffer ce mélange , en le remuant sans-
discontinuer , jusqu’à ce que la moitié ou les trois quarts
de l’humidité: des plantes soient évaporés : alors on passe
l’onguent au travers d’un linge avec forte expression : on
le laisse se hger : on le sépare de l’humidité qui se trouve
dessous : on le liquéfie de nouveau : on le dépure comme
les précédents , et on le conserve dans un pot.
Cet onguent est calmant et adoucissant. On l’emploie Vert
avec succès pour dissiper les douleurs et les inflamma-
tions : il soulage les douleurs des héinorrhoïdes : il est
bon pour les crevasses du sein , pour les cancers , pour les
brûlures : on le fait entrer dans les lavements adoucissants
pour calmer les douleurs et les inflammations des hé-
morrhoïdes internes , dans les coliques qui viennent à la
s-uite des effets des médecines.
Germes de peuplier, :
Axonge de porc, . . ,
ïb j fi.
1b iij.
laitues ,
bardane
violier ,
orpin ,
ronce ,
lYïorelIe
ïb j.
yOO i LÉ.MENTS DE PHARMACIE.
Remarques.
Lorsqu’on ne peut se procurer de mandragore, on met
en place une pareille quantité de feuilles de beliadona.
Les germes de peuplier contiennent une grande quantité
de gomme-résine , dont une partie est bien apparente à la
surface : elle est d’une consistance à-peu-près semblable à
celle delà térébenthine : ces germes se collent ensemble,
et poissent les mains comme de la glu. Cette gomme-ré-
sine se dissout en grande partie dans l’eau, dans l’esprit de
vin et dans la graisse. Elle fournit dans l’esprit de vin
une teinture citrine , dont l’odeur approche fort de celle
du 'baume du Pérou : c est aussi avec les germes de peu-
plier qu’on falsifie ce baume , comme nous l’avons dit
à l’article de la falsification. La graisse s’empare de pres-
que tonte la matière résineuse de cette substance, et elle
se charge aussi d’une grande quantité de la matière vrai-
ment gommeuse : l’une et l’autre communiquent à la
graisse une couleur citrine assez belle , et une odeur par-
ticulière. La matière gommeuse, quoique nullement ana-
logue à la graisse, y reste néanmoins suspendue , et dans un
état de demi-combinaison, à raison de la petite quantité
d’humidité quelle retient , et qui lui donne un degré de
consistance convenable pour rester unie avec la graisse :
c’est la matière gommeuse qui donne à cet onguent l’ap-
parence grumelée qu’on lui counoît ; pareeque cette sub-
stance n’est pas unie à la graisse aussi intimement que la
partie purement résineuse. La plupart des plantes qui
entrent dans cet onguent contiennent aussi une sembla-
ble substance gornmo-résineuse , comme nous l’avons fait
remarquera l’article du baume tranquille \ mais c est tou-
jours en beaucoup moindre quantité que dans les germes
de peuplier.
Lorsqu’on fait cuire cet onguent , il faut remuer pres-
que sans discontinuer , sans quoi une partie du superflu
de cette matière gornmo-résineuse s’attache et brûle au
fond de la bassine , et communique de mauvaises qualités
à cet onguent ; il est même difficile d’empecher cju il 11e
s’en attache ; mais 011 peut au moins éviter qu elle ne
brûle : c’est pour cette raison que nous avôns recom-
mandé de ne pas faire dissiper une trop grande quantité
de l'humidité des plantes.
JSlÉMF N T s 1) E P H A R M A C I E. 701
Quelques" personnes ajoutent une certaine quantité Je
feuilles récentes de sureau avec les autres plantes , afin de
donner une plus belle couleur verte à Cet onguent : niais
comme la inoreîle produit le même effet , et qu’elle est
plus analogue aux vertus qu’on cherche dans cet onguent,
je pense qu’il vaut mieux en faire entrer une plus grande
quantité que la dose qu’on en prescrit ordinairement :
l’augmentation que j’en ai faite dans cette formule , est
de dix onces.
Lorsqu’on prépare cet onguent dans un temps qui a
été précédé par des pluies abondantes , sa couleur est d’un
verd foible , qui tire sur le jaune; mais il vaut mieux
l’employer avec cette couleur , que de faire usage de celui
qui a été coloré par des matières étrangères.
Quelques personnes font cet onguent avec quelques
unes des plantes les plus communes qui entrent dans sa
composition , et ils le colorent avec du verd-de-gtis ,
ce qui est une fripponnerie d’autant plus repréhensiblo
qu’elle peut produire des effets très funestes, pareequ’on
lait entrer cet onguent dans des lavements adoucissants.
Le moyen de connoUre cette fraude consiste à imbiber du
papier gris avec cet onguent . et à le faire brûler sur des
charbons ardents : si l’onguent populeum contient du ver-
dot , la flamme , dans quelques instants , donne toujours
une couleur verte ; mais il faut être attentif à l’obser-
ver. J’ai essayé de cet onguent qui ne contenoit qu'une
petite quantité de verd-de-gris , qui ne donnoit de cou-
leur verte à la flamme qu’un instant seulement. Si ce
procédé 11e suffit pas pour reconnoître le verdet dans cet
onguent, il faut avoir recours à des moyens chymiques.
Un des plus surs consiste à faire brûler doucement dans
un creuset une certaine quantité d’onguent qu’en soup-
çonne : il reste sur la fin une matière charbonneuse qui
contient le cuivre: on la pousse à la fusion , et le cuivra
se réduit en métal.
Mondificalif d’ache.
JJ Feuilles récentes d’ache , . . i: , . . jr,
de nicotiane , }
de joubarbe major , fâà . ? Yii].
de niorelle , J
702
É LÉ M E N T S DE PHARMACIE.
Feuilles récentes d’absinthe,
d’aigremoine,
de bé toi ne ,
de cbélidoine major,
de marrube , «■
de millefeuille,
de pimprenelle ,
de plantain ,
de brunelle ,
de pervenche ,
de mouron ,
de scordium ,
de véronique ,
Sommités de petite centaurée,
Racines récentes d’aristoloche minor ,
de souchet long ,
de glaïeul ,
de scrophulairemaj.
Suif de mouton , fi*
Huile d’olives 1b iv.
On fait liquéfier le suif de mouton dans l’huile : on
ajoute les herbes et les racines , écrasées dans un mortier
de marbre : on fait cuire ce mélange jusqu’à consomption
d’une grande partie de l’humidité , et jusqu’à ce que les
plantes soient amorties : on coule avec expression : on
laisse déposer le mélange d’huile et de suif afin de le sé-
parer des iéces : alors on ajoute ,
Gire jaune , . . . .
Poix résine , 7 - -
Térébenthine , (
? xij;
5 v*
On fait liquéfier ces substances à une chaleur modérée:
on passe le mélange de nouveau au travers d’un linge,
pour séparer quelques impuretés qui se trouvent dans la
poix résine : lorsque l’onguent est presque refroidi , on y
ajoute les substances suivantes, réduites en poudre fine :
Myrrhe , j
ELEMENTS DE PHARMACIE. ^o3
On mêle ces poudres exactement, et l’on forme un on-
guent que l’on conserve dans un pot.
Cet onguent mondifie et cicatrise les plaies et les ul- Vertu*
ceres : il est vulnéraire : il forti/ie les nerfs : il convient
dans les douleurs de rhumatismes. On le dit bon pour
les morsures de chiens enragés : mais je ne vois pas pour-
quoi , à moins que pour ces morsures les corps graisseux
ne soient bons , comme ils le sont pour la morsure des
viperes : quoi qu’il en soit , il seroit imprudent de se re-
poser sur la vertu de ce reniede en pareille occasion.
Onguent d' Agrippa ou de bryone.
^Racines récentes de bryone, . .
glaïeul, ....
d’yeble , ")
fougere, / àà. .
d’arum , J
Feuilles de concombre sauvage récentes,
Scille récente
Huile d’olives
Cire jaune,
? viif.
5 vj.
? B*
? “)•
ï J B*
lb j fi.
| iv fi;
On pile dans un mortier de marbre , avec un pilon de
bois, tou testes racines, ensuite les feuilles de concombre
sauvage et la scille. On met toutes ces substances dans
une bassine , avec l’huile : on fait chauffer ce mélange à
petit feu , pour faire dissiper environ les trois quarts de
l’humidité : on passe le mélange avec expression : on dé-
pure l’huile : on y fait fondre la cire : on remue cet on-
guent jusqu’à ce qu’il soit refroidi , et on le serre dans
un pot.
On se sert de cet onguent pour frotter le ventre et la Vertus
région de la ratte : on ledit bon pour résoudre les tu-
meurs , pour l’hydropisie , pour lever les obstructions et
pour lâcher le ventre.
Onguent d’ arthanita.
4
•2*' Suc de pain de pourceau , . . .
concombre sauvage, .
Coloquinte,
i fi.
5 vnj.
o jJ-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
704
Polypode , .
Beurre , .
Huile d’iris ,
On pulvérise grossièrement la coloquinte , et on con-
casse le polypode : on les met dans une bassine avec les
autres substances : on Fait cuire ce mélange , ayant soin
de le remuer sans discontinuer, jusqu’à consomption de
presque toute l’humidité : 011 passe avec expression : on
dépure l’huile , comme nous l’avons dit précédemment :
alors on ajoute,
Cire jaune, ... : : T i
Sagapenum purifié parle vinaigre
Fiel de taureau épaissi ,
* On faitcliaufFer le mélange , ayant soin de l’agiter avec
un pilon de bois. Lorsque tout est fondu et que l’onguent
est à demi refroidi , on ajoute les substances suivantes,
réduites en poudre fine :
Scammonée ,
Racines de turbith,
Coloquinte ,
Feuilles de rnézéréon
Aloè's ,
Euphorbe ,
Sel gemme, .
Poivre long ,
Myrrhe-,
Gingembre ,
Fleurs de camomille ,
5 iij JF
3 ij.
o j 13.'
On mêle ces poudres exactement , et l’on forme du
tout un onguent , que l’on conserve dans un pot.
Vertus, On attribue à cet onguent la propriété d’exciter le vo-
missement , étant appliqué sur la région' de l’estomac ,
et de purger par le bas, lorsqu’on en Irotte le bas ventre.
On le dit bon pour l’hydropisie : il tue les vers, appliqué
à l’extérieur. Cet onguent ne se donne jamais inlérieu-
xeinent.
Remarques.
éléments de pharmacie.
Remarques.
yo5
R onguent cl arthanita est fort ancien : sa composition
se ressent aussi de l’ancienne Pharmacie : c'est un cC osé
et lesrPaufresSeet , les uns en extrait"
région d h P°llJ‘e 5 faU Pour appliqué sur la
refon du bas-ventre , et portera l’intérieur la vertu
purgatrve des ingrédients ; mais il occasionne une sorte
cl erésipele a l'extérieur, avec inflammation, à raison dé!
’&r?' ^ parties «,rac“ves Z
-mm 1 ’i edu‘Sent en grum<-aux , et font beau-
oup de douleur pour peu que le malade remue, sur- tout
lo.-sque les corps gras sont imbibés clans les linges il
ccasionne d ailleurs assez souvent des coIiques° sans
provoquer d évacuation. Ce sont les sucs de l’in d!
m.“meelérl!tÎl,CnnCO‘n^e **?”#*, ’ 1ui ne Unissent
I ■ cxtiait salin , ainsi que le bel de taureau , qui font
' , ©ruineaux dont nous parlons. L’huile et le beurre
,qu on emploie pour cuire la coloquinte et le polypode •
• ont incapables d extraire tout ce que ces substance coif
tiennent d efhcace : cette coloquinte est là en pure perte
Nous croyons qu on peut remédier à tousces iucon
yémen ts , en ne faisant entrer dans cet ou mel q! é 1
substances qui peuvent se pulvériser, et celles qui ne J
gimnelent point, lorsque ce médicament est apnliuud
oilsenabîe rhufl»1*8 it^uT et if8’^ d°"C de
Ç^aum’r ISj ^ 1ésSéadncesPdn ^
plantes séchées et réduites en pomlre fine T
supprimer le fiel de taurpan \ ct en in de
, V,. ue taureau. Au moyen de cettp nnnî
Onguent de pompholyx.
& Huile d’olives, ^
Suc dépuré de .morelle 1 I
1 1YV
Z IV.’
Y y
ELEMENTS DE PHARMACIE
70Ô
/
On fait cuire à petit Feu jusqu’à ce que le suc soit ré-
duit en extrait, ayant soin de remuer sans discontinuer,
afin qu’il ne s’attache point au fond delà bassine \ ensuite
on ajoute ,
Cire blanche , . . : ^ ij fi.
Lorsque la cire est fondue, on tire le vaisseau hors du
feu, et l’on y incorpore les substances suivantes 9 réduites
en poudres fines :
Lleurs de zinc , \ - - x .
Plomb calciné par le soufre , 5 Uü * 0
lilanc de céruse préparé , 5 ij.
Et, lorsque l’onguent est presque refroidi, l’on ajoute:
Oliban pulvérisé , ^ j.
On agite l’onguent avec un pilon de bois , jusqu’à ce
que le mélange soit bien exact. Cet onguent est d’une
couleur grise, blanchâtre , lorsqu’on ne l’a agité que mo-
dérément ; mais sa couleur devient plus foncée si on
l’agite long-temps , à cause du plomb calciné par le soufre
qui est fort noir , et qui, se trouvant mieux mêlé par une
longue agitation , augmente l’intensité de la couleur de
cet onguent.
Vu» tus. Cet onguent est rafraîchissant , propre pour dissiper
les inflammations , et pour dessécher les plaies et les
ulcérés.
Baume cV Arcaeus.
2é Suif de mouton , . .
Térébenthine,') --
Résine élérni , f aa
Axonge de porc, .
. . ibij.
* * îo j fi.
. . ib j.
On fait liquéfier ensemble toutes ces substances à mie
chaleur modérée : ou passe au travers d’un linge bien
serré , et on agite le mélange jusqu’à ce qu’il soit entiè-
rement refroidi.
Vertus. R est bon pour consolider les plaies , pour fortifier les
nerfs , pour les contusions, les meurtrissures , pour ré-
sister à la gangrené.
ÉLÉMENTS DE P H A R M UIE.
7°7
Il E ira A R Q U E S.
Il faut bien prendre garde de donner trop de chaleur,
lorsqu’on lait liquéfier ces matières : elles roussissent
facilement , et l’onguent acquiert une couleur qu’il ne doit
point avoir. On le coule ordinairement dans un pot , tan-
dis qu’il est encore chaud , au lieu de l’agiter jusqu’à ce
qu'il soit refroidi , comme nous l’avons recommandé ;
ce qui paraît d’abord assez indifférent : mais comme il
entre dans cet onguent deux résines pures, elles se dessè-
chent considérablement : il se forme à la surface de ce
composé une pellicule transparente, dure , et qui 11e peut
se mêler avec l’onguent qu’en le faisant liquéfier/ On
remédie en grande partie a cet inconvénient par l’agita-
tion que nous avons recommandée ; du moins cette
pellicule se l’orme beaucoup plus difficilement, parceque
l’on divise ces matières résineuses : l’onguent devient
aussi d’un blanc lorL agréable.
J ous les dispensaires prescrivent du suif de bouc
dans cet onguent 5 mais nous croyons que le suif de mou-
ton est aussi bon : d ailleurs cfdui qu’on vend pour le suif
de bouc , n est le plus souvent que du suil de mouton pur:
j en ai fait venir d’Auvergne , à dessein d’en faire l’exa-
men ; je 11e lui ai trouvé aucune différence d’avec celui
de mouton, que j’avois préparé exprès pour le lui com-
parer.
Onguent cle storax.
Huile de noix , . . .
Storax liquide , . .
Colophane , . . . ,
Résine élémi , -> __
Cire jaune , } aa
îh j B.
11 • w •
) 5 iv.
îb j 5 xiv.
5 XV.
On lait liquéfier ces matières ensemble , à l’exception
du slorax liquide, qu’on ne met que sur la fin : on coule
cet onguent au travers d’un linge : on le laisse se iiger
tranquillement, afin de laisser déposer un sédiment d’im-
puretés qui viennent du storax liquide : alors on racle cet
onguent avec une spatule , en prenant garde de mêler la
portion inférieure qui est sale. On agite l’onguent avec un
pilon de bois , pour les raisons que nous avons dites au
baume d’Arcxus.
Y y ij
J0$> SlhjENTS DE PHARMACIE.
‘Vertus. H est propre pour déterger et mondifïer les ulcérés
scorbutiques : il fortifie les nerfs : il résout les tumeurs
froides : il résiste à la gangrené.
K E M A R Q U E'S.
I
Le storax liquide est une résine qui contient toujours
de l’humidité. Lorsqu’on la met dans l’onguent chaud,
elle occasionne une raréfaction et un gonflement qui.
fait quelquefois passer le mélange par-dessus les bords du
vaisseau. Il est bien évident qu’on courroit les risques d’y
mettre le feu, et d’occasionner même un incendie si l’on
ajoutoit cette substance à l’onguent tandis que la bassine
est sur le feu. Lorsque le gonflement et l’effervescence
sont passés, on fait réchauffer l’onguent sur un feu mo-
déré , pour faire dissiper toute l’humidité ; ce que l’on
reconnoît lorsque l’onguent devient clair et transparent:
ce n’est que dans cet état qu’on doit le passerai! travers du
îinoe. L’agitation que nous recommandons de lui donner
après qu’il est raclé , sert à le blanchir un peu , et à diviser
les matières résineuses , afin qu’elles se dessèchent moins
et qu’elles forment moins de pellicules à la surface de cet
onguent. La chaleur doit être modérée pendant la prépa-
ration de cet onguent, pareequ’il change de couleur , et
devient roux pour peu qu’elle soit trop forte ; d’ailleurs
onferoit dissiper davantage de principes odorants du sto-
rax et de la résine éléini.
Onguent basilic ou suppuratif ou tetrapharmacum*
Poix noire, ^
résine , / ââ. i i 5 xijt
Cire jaune , J
Huile d’olives , ; ... J îb iij.
On met toutes ces substances dans une bassine : on les
fait liquéfier ensemble : on passe l’onguent au travers d’un
linge, et on le conserve dans un pot.
Vertu?. Il digéré , il avance la suppuration des plaies et des
ulcérés.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. ^0^
Remarques.
La poix noire contient une matière qui ne peut rester
unie aux autres corps graisseux que difficilement : elle se
précipite en grande partie pendant la liquéfaction du mé-
lange ; elle s’attache au fond de la bassine , et y brûle
même, lorsqu’on n’y prend pas garde. On avoit pensé que
cettematiere étoitun pur charbon ; mais elle n’en a nulle-
ment les propriétés : elle se boursouffle au feu , et brûle en.
répandant de la suie et de la fumée ; propriétés que
n a point un charbon , de quelque matière qu’on l’art
formé- J’ai remarqué au contraire que cette substance avoit
quelques propriétés analogues au succin. Elle a besoin
d etre examinée d’une maniéré plus précise qu’on ne l’a
fait jusqu’à présent. Quoiqu’il en soit , il ne reste qu’à-
peu-pres la moitié de la poix noire dans cet onguent ,
pareequ’on ne le coule que lorsqu’il est clair et que cette
matière s est précipitée en plus grande partie. L’on n’a pas
intention qu’elle y reste : mais voici un autre onguent
basilic , dans lequel on cherche à la conserver.
Onguent de l'abbé Pipon.
^ Graisse de porc , . 7
Cire jaune, ....
Poix noire , . . . .
Iluile d’olives , . .
On fait fondre la graisse et la cire avec l'huile. Lorsque-
ccs matières sont liquéfiées , on ajoute la poix noire cassée
par morceaux : on fait chauffer ce mélange doucement ,
pour liquéfier la poix seulement : on le passe au travers
d’un linge, et on le remue jusqu’à ce qu’il soit refroidi.
Malgré la précaution que l’on prend pour empêcher que
cette matière succlnacée-ne se sépare de la poix , il s’en
piécipite toujours une petite quantité, ce qui est inévi-
table. 1
E.ei onguent a les mêmes vertus que l’onguent basili- Vert-**
Cllîîl.
-i a poix noire est une substance résineuse qu’on sépare
des vieux arbres résineux , tels que des pins et des sapins.
Y y ii*
î xij.
lb j.
J ij h-
7 1 O ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On fait brûler ces bois pour les réduire en charbons , et
on dispose l’appareil de manière qu’on puisse recueillir la
liqueur qui découle par l’extrémité des morceaux de bois.
La matière résineuse, à demi brûlée, coule avec laseve : on
la reçoit dans des baquets. La partie résineuse qui con-
serve de la liquidité, forme ce que l’rîn nomme \e goudron
ou brai. Elle a une consistance de térébenthine fort épaisse.
Dessous cette , liqueur balsamique se trouve une sub-
stance épaisse , noire ; c'est elle qui forme la poix noire.
Cette matière est mêlée d’une substance succinacée demi-
charbonneuse : elle ne peut se dissoudre dans les corps
graisseux , et se sépare pendant la préparation des on-
guents basilic et pipon.
Onguent d’althca.
\ r
i
$ Huile de mucilage , V . . ît> ij.
Cire jaune , 5 viij.
Poix résine, L -- » ^ •
Térébenthine, 5 aa 5
On fait fondre ensemble toutes ces matières à une
chaleur modérée : on coule le mélange , lorsqu’il est bien
clair , au travers d’un linge très serré : on le laisse se
fi^er , et on le ratisse pour séparer un sédiment qui se
trouve dessous : on agite l'onguent avec un bistortier , et
on le conserve dans un pot.
Vertus Cet onguent est adoucissant, résolutif, nef val. On
l’applique sur le coté pour soulager le point de coté dans la
pleurésie.
Onguent pour les hémorrhoi des .
c j \ «
Onguent populeum , \ ^ ;î-
nutritum , f ^ *
Jaunes d’œufs , . n°. iij.
Safran pulvérisé j IL
Opium , 3 j-
On délaie dans un mortier de marbré , avec un pilon
de bois l’opium en poudre avec le jaune d’œuf : on ajoute
le safran cl les onguents : 011 forme du tout un mélange
exact, que l’on conserve pour l’usage.
ÉLÉMENTS DE T 11 A P, M A C I F., '7 1 l
Ce topique, pour les hcinorrhoïdes , est un des meil- Vertus,
leurs que l’on puisse employer : je l’ai toujours vu appaiser
l’ inflammation et les douleurs entrés peu de temps. On
le tend sur du papier brouillard , ou sur du linge très fin.
Onguent nutritum.
Z' Litîiarge pulvérisée ^
Jîuile d’olives, it> j ^ ij»
Vinaigre très fort, • • 5 viij.
On met dans un mortier de verre la litharge réduite en
poudre très fine, avec un peu d’huile et de vinaigre. On
triture ce mélangé avec un pilon de verre, jusqu’à ce que
ces substances soient bien incorporées ; on continue de
triturer la matière , en ajoutant peu à peu et alternati-
vement de l’huile et du vinaigre , jusqu’à ce que tout
soit employé , et que fe mélange soit assez bien lié pour
qu il ne se séparé rien par le repos .* on le conserve dans
un pot pour l’usage.
11 est dessiccatil : il ote l’inflanirnation et fâcreté des Vertus.-
plaies : il est cicatrisant ; appliqué sur les dartres , ,11 les fait
rentrer ; ce qui est toujours à craindre pour les malades.
Remarque s.
La manipulation que nous venons do donner pour pré-
parer cet onguent , est celle que l’on pratique ordinaire-
ment ; elle est fort longue , et dure pendant plusieurs jours;
pour peu que l’on cesse de l’agiter , la litharge se précipite ,
et l’huile se sépare d’avec le vinaigre. Par deux movens
directement opposés je suis parvenu à préparer cet" on-
guent sans être obligé de l’agiter aussi long-temps que
le demande le procédé ordinaire.
Le premier moyen consiste à employer l'huile d’olives
hgée , et à la remuer dans cet état avec la litharge et le
vinaigre , pendant cinq ou six minutes : ce mélange ac-
quiert, a la faveur de l’huile hbée , un degré de consis-
tance suffisant , qui ne permet pas à la litharge de 'se pré-
cipiter et au vinaigre de se séparer. On expose ce mé-
lange dans un endroit frais, pendant trois ou quatre jours:
le vinaigre alors agit sur les parties de la litharge qui se
Y y iv
7 12 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
trouve réduite toute en surface. Au bout de ce temps , on
trouve la litliarge entièrement dissoute , et cette combi-
naison )içn mélee avec 1 huile : enfin l’onguent est mieux
lait que si on le trituroit pendant deux jours sans discon-
tinuer, en employant l’huile fluide. On triture ce mé-
lange un instant pour faire disparoître les bulles d’air que
l’efrervescence a occasionnées pendant la dissolution de la
litliarge.
Le second moyen consiste a triturer ensemble , avec
lin pilon de bois , les trois matières qui composent cet
onguent : il faut faire cette trituration dans une terrine
vernissée qu on tient sur les cendres chaudes. La chaleur
accéléré la combinaison du vinaigre avec la litliarge , et
l’union de ce composé avec l’huile. Dans l’espace d’envi-
ron un quart d’heure , il se trouve aussi bien fait que le
précédent ; mais il laut prendre garde de faire trop chauf-
fer le mélangé , parcequ’il acquerroit une consistance
trop ferme , et même emplastique.
De quelque maniéré qu’on fasse cet onguent , on ne doit
point employer de mortier de marbre ni d’autre pierre
calcaire, parccque le vinaigre les attaqueroit et les dissou-
droit un peu.
Cérat de Saturne de Goulard.
Huile d’olives, * îf, j.
Cire blanche ^ iv
Eau,.. V xi]*.
Extrait de Saturne . % fi.
On fait fondre la cire dans l’huile : on coule le mélange
dans un mortier de marbre ; lorsqu’il est figé , on l’agite
avec un pilon de bois pour le bien ramollir, en observant
cpi’il ne reste aucuns grumeaux ; alors on ajoute peu à peu
l’eau et l’extrait- de Saturne qu’on a auparavant mêlés dans
une bouteille , et on procédé comme nous l’avons dit
au cérat de Galien. Pour mêler cette eau avec le mélange
d’huile et de cire , la totalité doit y entrer. Lorsque le
cérat est fait , on le conserve dans un pot de faïance.
Vertus Ce cérat convient dans les dartres et autres maladies
de la peau du même genre : il rafraîchit : il est un puis-
sant résolutif : il est fondant : il change souvent en bien
éléments de miahmacü.' 7i3
la mauvaise qualité du pus des plaies ; mais on doit en
faire usage avec circonspection, parcequ’il repercute l’hu-
meur à l’intérieur.
On peut , suivant le besoin , augmenter la dose de
l’extrait de Saturne.
Remarques.
On peut faire le cérat de Saturne sur le champ. On
met pour cela dans un mortier de marbre une once de
cérat de Galien ordinaire , et on ajoute neuf grains, ou
rteid gouttes d’extrait de Saturne : ce mélange se trouve
fait dans les mêmes proportions que le cérat de Saturne
de Goulard. On peut de même, suivant le besoin, aug-
menter la dose de l’extrait de Saturne.
Pommade de Goulard.
¥ Cîre jaune * viij.
Huile rosat , .... r ......... Jfe j 3 ij.
Extrait de Saturne ? iv.
Camphre, g j.
On fait fondre ensemble l’huile et la cire : on met ce
mélangé dans un mortier de marbre : on l’agite comine
nous 1 avons dit du cérat ; et lorsque le mélange n’a plus
de grumeaux, on ajoute 1 extrait de Saturne elle camphre
réduits en poudre : on forme du tout un mélange exact' que
l’on conserve dans un pot.
Celte pommade a les mêmes vertus que le cérat de Sa- Vertus
tur 11c , et elle s emploie aux mêmes usages : mais comme
elle contient davantage d’extrait de Saturne, ses effets
sont plus forts et plus marqués.
Liane raisin ou onguent de blanc rhasis .
Cire blanche X jj;
Huile d’olives, ^ xij#
On fait dissoudre la cire dans l’huile : on coule le mé-
lange dans un mortier de marbre , et on l’agite jusqu’à
«
Vertus.
Vertus.
y 1 4 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.'
ce qu’il soit refroidi et qu’il ne paroisse aucuns gru-
meaux : alors on y incorpore ,
Blanc de céruse préparé ~ iij.
On agite le mélange jusqu’à ce qu’il soit exact : on
conserve cet onguent dans un pot.
On y ajoute du vinaigre et du camphre , lorsque celui
qui l’ordonne le juge à propos.
Il desseche les plaies et les brûlures : il est propre pour
la gra telle, les démangeaisons de la jieau : il adoucit.
Onguent de la mere.
'ÿl Graisse de porc , -s
Beurre , /
% ' F _ _ _ •
Cire jaune , v aa lo J-
Suir de mouton , v
Litharge préparée, -)
Huile d’olives , lh ij.
On met toutes ces substances dans une bassine , à 1 ex-
ception de la litharge : on les fait chauffer jusqu a ce
qu’elles fument-: en cet état, elles ont un degré de chaleur
considérable : on ajoute la litharge bien seche : on remue
ce mélange avec une spatule de bois , jusqu’à ce que la li-
tharge soit entièrement dissoute -, ce qui dure environ
un quart d’heure : on fait néanmoins chauffer ce mélange
jusqu’à ce qu’il ait acquis une couleur brune tirant sur le
noir : alors on le laisse se refroidir dans un pot tandis
qu’il est encore liquide. . .
Cet onguent mûrit : il pousse la suppuration : il ote
l’inflammation des plaies et des ulcérés.
•J» ' J h ‘ ,
Remarques.
On fait ordinairement cet onguent en mettant la li-
tharge en meme temps que les autres substances *, mais j ai
remarqué qu’avant que lus matières graisseuses aient acquis
assez de chaleur pour, la dissoudre , une partie de cette
litharge se ressuscite eu plomb, et reste sous 1 onguent
sans pouvoir se combiner avec les corps gras. D ailleurs
la litharge qui n’est pas ressuscitée s'empare , dans les
»
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 7 l â
commencements tle la cuite de cet onguent , d’une par-
tie du phlogistique qui la met dans un état très voisin
tle sa résurrection ; ce qui la rend plus difficile à se
combiner avec les graisses , et alonge considérablement
l’opération. Par la méthode ordinaire , on ne parvient à
Paire cet onguent que dans l’espace de quatre ou cinq
heures ; au lieu que , par celle que je propose , un quart
d’heure est plus que suffisant pour dissoudre la litharge
entièrement , et sans qu’il s’én ressuscite eu plomb la
moindre portion , pareeque les graisses., ayant un grand
degré de chaleur , dissolvent cette litharge avant qu’elle
ait le temps de se ressusciter ; ce qui est un avantage consi-
dérable. Comme on veut que cet onguent soit très brun,
on le tient encore sur le feu , quoique la litharge soit dis-
soute , afin que sa couleur devienne plus foncée. La cou-
leur noirâtre qu’il acquiert , vient d’un commencement
de décomposition des graisses par l’action du feu : on s’en
appercoit par leur couleur qui change , et par la grande
quantité de vapeurs acides qui s’en élevent.
Il faut que la bassine dans laquelle on cuit cet on-
, guent déborde considérablement le fourneau , de ma-
niéré que la flamme du charbon 11e puisse avoir aucune
communication avec les vapeurs qui s’élèvent de l’on-
guent ; sans quoi elles s’enflammeroieiit et mettroient Ict
ieu au mélangé. 11 faut , par la même raison , éviter d’ap-
procher une bougie allumée ou toute autre lumière près
de ces vapeurs, parcequ’elle seroit capable de leur laire
prendre leu. Cela arrive de temps en temps à ceiix qui
n’y prennent pas garde.
v fj onguent de la mere n’est donc qu’un mélange de
graisses qui ont commencé à se décomposer, et qui tien-
nent en dissolution une chaux de plomb. Il.paroît, d’après
ce que nous venons de dire , que le plomb , pourvu de tout
son phlogistique , n’est que peu ou même point attaqua-
ble par les matières graisseuses ; du moins on est en droit
de le soupçonner , par la portion de litharge qui se ressus-
cite , et qui ne peut plus se dissoudre ensuite.
L’onguent de la mere , en vieillissant , devient blan-
châtre à sa surface par le contact de l’air : ce qui ne peut
venir que de 1 acide des graisses qui est très développé , et
qui agit par 1 intermede de l’air sur la couleur qu’il avoir
auparavant.
\ '
716 ELEMENTS DE PHARMACIE.
Onguent de Lutliie „
^Tuthie préparée , ; 5 îj.
Beurre récent , \ w
Onguent rosat, 3 aa 5 Æ*
On triture ces matières dans un mortier de marbre ^
jusqu’à ce que le mélange soit exact.
On emploie cet onguent pour les maladies des yeux :
c est pourquoi il faut que la tuthie soit bien broyée et ré-
duite en poudre impalpable.
yertus.1 On applique cet onguent autour des paupières, pour
dessécher et pour dissiper les rougeurs des yeux.
Onguent ægyptlac.
Miel blanc, | xiV.i
Vinaigre très fort, * ^ vj.
Verd-de-gris pulvérisé, v.
On met ces trois substances ensemble dans une bassine
de cuivre : on les lait bouillir sur un feu modéré, en les
remuant sans discontinuer avec une spatule de bois, jus-
qu’à ce que le mélange cesse de se gonfler , et qu’il ac-
quière une couleur rouge : alors on tire la bassine hors
du feu , et 011 sert l’onguent dans un pot.
Vertus, Il est propre pour déterger , pour consommer les chairs
baveuses : il résiste à la gangrené.
Remarques.
•>
Cette composition porte assez improprement le nom
d’ onguent. , puisqu’on n’y fait entrer ni huile ni graisse \
néanmoins nous lui conservons sa dénomination, afin de
ne rien changer dans les noms adoptés.
Le verd-de-gris est une rouille ou une chaux de cuivre ,
dont une partie est dans l’état salin, l’autre 11’est que dans
l’état d’une chaux , et n’est point combiné avec l’acide
végétal qui a servi à former le verd-de-gris. Le mélange ,
dans le commencement de l’opération , a la couleur du
verdel ; mais le vinaigre et le miel agissant sur lui , le dis-
solvent et le ressuscitent en cuivre successivement ; c’est
ÏLÏME NTS DE F H A R M A C I E.
7*7
ce qui fait que ce mélange , au premier degré de chaleur ,
se raréfie, occupe un volume considérable, à raison de
I acide du vinaigre qui le dissout avec effervescence • le
miel, a cause de sa viscosité , empêche l’air qui se décade
«le se dissiper a mesure que la dissolution se fait et c'e°st
ce qui occasionne ce gonflement. Le mélange devient peu
a peu d une couleur de rouille de fer, qui est le com-
mencement de la résurrection du cuivre : le miel et le
Vinaigre continuant d’agir sur le verdet , ressuscitent le
cuivre de plus en plus; et , sur la fin de l’opération , il pa-
,0 sou.? sa couleur rouge. En cet état , il n’y a plus ni
de gonflement m d’effervescence , et l’onguent est fini.
II aut que le vaisseau dans lequel on fait cet onguent
soit très grand , afin qu’il puisse le contenir lorsqu’il vient
a se raréfier , sans quoi il passeroit par-dessus les bords
La couleur rouge qu’acquiert le verdet pendant la cuite
de cet onguent , est la couleur naturel^ du cuivre Le
cuivre est ressuscité sans fusion , par l’intermede du phlo-
gistique du vinaigre et du miel , pareeque ce dernier sud
porte pendant l’opération un degré de chaleur suffisant
l-ourqu .1 commence à se brûler; ce qui suffit pour la ré-
surrection de cette chaux métallique : elle devient d’au
tant plus facile à réduire , qu’elle' se trouve dans un étaï
en ttcë.eXtKttie ’ et<lU’eüecst- l^r ainsi dire, totne
L onguent ægyptiac laisse précipiter le cuivre nuelmie
emps après qu’il est fait , sons la forme d’un sldimenYde
la coiileui de cuivre. Ce dépôt est surnagé par le miel
est alors d’une couleur noire ; l’onguem n’es noin ’ X\
pour cela ; il sulht de le mêler chaque fois qu’on veut
s en servir ; ,1 reparo t sous sa couleur rouge qu’il conserve
long-temps : cependant elle diminue pef. àpeu et de '
vient notre au bout de dix années. Il faut œnse’rver cei
onguent dans un endroit sec , pareeque la matière svru
pense du miel attire puissamment l’humidité de l’air File
est melee de la partie extractive du vinaigre et ils lien, !
conjointement une certaine quantité de cuivre en d sso
huion, qui se trouve dans l’état salin.
Onguent mercuriel citrin pour la gale.
Mercure cru d x ...
Esprit de nitre, ... %
' * 5 iv»
y I 8 ÉLÉMENTS DE P II A R M A CIE.
On rnet ces deux substances dans un matras : on place
le vaisseau sur un bain de sablechaud, et on le laisse jus-
qu’à ce que le mercure soit entièrement dissous : alors on
lait liquéfier dans une terrine vernissée ,
Graisse de porc , îb ij.
On mêle parmi , avec un pilon de bois , la dissolution
de mercure : onagite lemélange jusqu’à ce qu’il commence
à se figer : on le coule promptement dans un grand quarré
de papier ; et lorsque l’onguent est refroidi , on le coupc
par tablettes d’une once ou à-peu-près : on le conserve
dans une boîte.
Vertus Cet onguent est un très bon remede pour la gale : on
s’en frotte sous les jarrets et les poignets pendant neuf
jours de suite. Ou emploie à chaque friction deux gros de
cet onguent. 11 est bon pour les dartres et les autres mala-
dies de la peau. 11 huit eu faire usage avec précaution:
comme il est chargé de beaucoup de mercure , il pousse
quelquefois à la salivation.
Remarque s.
La quantité d’acide nitreux que nous prescrivons
suffit , lorsqu’il est bon , pour dissoudre les trois onces de
mercure : on en met davantage lorsqu’il est plus faible.
Il suffit que le mercure soit bien dissous : mais il faut
faire choix d’un acide nitreux exempt de. mélange d’acide
marin , pareeque le mercure seroit précipité en blanc , à
mesure qu’il se dissoudroit : outre que cela ne rempliroit
pas l’intention qu’on se propose , l’onguent se trouveroit
chargé de précipité étranger au nitre mercuriel , qui se
mêleroit inégalement avec la graisse.
Ce composé est cl’une consistance bien plus ferme que
celle de la graisse: il devient d’une rancidité considérable
à l’instant qu’on le fait , quoiqu’on emploie.de la graisse
récente et non rance : la graisse change aussi de couleur .
elle devient citrinc sur le champ ; mais quelque temps
après elle perd cette couleur a sa surface seulement . elle
devient blanchâtre par le contact de l'air. Tous ces chan-
gements de la graisse , occasionnés par la dissolution de
mercure dans Vacide nitreux , font assez voir qu il y a
une combinaison intime entre ces substances : acide m-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE 7 j ÿ
treux forme avec la graisse un savon acide : il agit puis-
samment sur la graisse et en développe l’acide ; c’est ce
cpii lui donne l’odeur rance. Le mercure se précipite en
même temps sous une couleur jaune ; c’est lui qui donne
la couleur citrine à cet onguent ; du moins il y a lieu de
présumer que les choses se passent ainsi, puisque l’acide
nitreux avec la graisse forme un savon qui n’est point
jaune.
Onguent brun .
^Onguent basilicum . .... g ivj
Précipité rouge 9 iv.
On môle ces deux matières ensemble dans un mortier
de 1er , et on conserve ce mélange dans un pot. Cet on- Vertus
guent s’emploie pour ronger les chancres et les ulcères
vénériens. On peut, suivant les cas, le rendre plus doux,
en diminuant la dose du précipité rouge , ou le rendre
plus actif , en en mêlant une plus grande quantité avec le
basilicum.
Onguent iitapoliiain double ou de mercure , ou pommade
mercuriele. ,
ÿ- Mercure revivifié du cinabre ,
Graisse de porc , Ç
an.
ïh j.
On tiituie enscmole , dans un mortier de marbre, avec
un pilon de bois , la graisseet le mercure pendant huit ou
dix heures , ou jusqu’à ce que le mercure soit parfaitement
éteint et qu’il ne paroisse plus de globules mercuriels*
ce que l’on reconnoît , lorsqu’après en avoir frotté un peu
avec le bout du doigt sur le dos de la main , et qu’en
regardant avec une bonne loupe , il ne paroît aucun -lo-
bule de mercure : alors on serre cet onguent dans un pot
pour 1 usage : onl aromatise avec quelques gouttes d’huile
essentielle , lorsqu’on le juge à propos.
. ^et onguent sert Pour guérison des maladies véné- Vertus.
Tiennes. On 1 emploie en friction à la dose d’un demi-
gros chaque lois, jusqu’à deux gros. Lorsqu’on a donné
plusieurs frictions , il est bon d’observer les effets, parce-
qn il porte a la bouche , et donne la salivation ; ce oui
est regardé comme 'fin accident par les plus habiles P i
pcieas. 1 rd“
720
i L É M E X T S DE PHARMACIE.
R E M ARQUES.
On a pensé jusqu’à présent , que le mercure et la graisse
ne faisoient qu’un simple mélange , et que la graisse
n’étoit employée que comme un intermede propre à di-
viser le mercure convenablement pour les usages auxquels
on emploie cet onguent. Personne, que je sache, ne
s’est avisé de soupçonner que le mercure y est dans un
état de combinaison saline : cependant les phénomènes
que présente cet onguent pendant sa préparation , et après
qu’il est fait, nous, indiquent que ce ne peut pas être un-
simple mélange ; mais que c’est au contraire une combi-
naison de mercure avec l’acide de la graisse, comme il
sera facile de le faire appercevoir par les réflexions sui-
vantes. i°. La couleur grise de cet onguent indique la
division extrême du mercure : c’est toujours sous cette
couleur qu’il paroît lorsqu’il est bien divisé. 2°. Aussitôt
qu’il vient d’être préparé, il n’a aucune odeur rance , et
il n’y a encore qu’une portion de mercure réellement
combinée avec la graisse. La méthode que nous avons in-
diquée pour reconnoître si le mercure est bien éteint , est
suffisante , parceque le séjour achevé de former la combi-
naison dont nous parlons : mais si l’on prend de ce même
onguent nouvellement préparé, et dans lequel, à l’aide
d’une bonne loupe , on n’apperçoive plus de globules de
mercure , et qu'on le frotte entre deux morceaux de pa-
pier gris , la graisse s’imbibe dans le papier , et la portion
de mercure qui n’étoit pas encore combinée avec l’acide de
la graisse , se rassemble en gros globules, qu’on apperçoit
facilement à la vue simple : c.’esr ce qui arrive lorsqu’on
l’emploie en frictions ; une portion de mercure réduit en
globules coule le long des parties que l’on frotte , et ne
produit aucun effet. 3°. Cet onguent de mercure devient
rance dans l’espace de quelques mois , tandis que de pareille
graisse avec laquelle ou l’a préparé, ne se rancit pas dans
l’espace de dix-huit mois ; ce qui ne peut venir que de l’ac-
tion de l’acide de la graisse sur les globules très divisés du
mercure. Lorsque l’on frotte cet onguent , légèrement rance,
entre deux papiers gris, il s’imbibe comme le précédent,
mais il ne laisse plus appercevoir de globules de mercure,
même à l’aide d’une bonne loupe. 4°. Enfui j’ai tenu eu
liquéfaction, pendant huit jours, à une chaleur bien in-
férieu te
^L^MINTS DE PrtARSffACïE. J21
férieure à celle qui est capable de décomposer la graisse ,
nue once d’onguent de mercure récemment préparé , et
une o net! de ce même onguent qui est devenu légèrement
rance : celui quiétoit récemment préparé a laissé séparer
trois gros de mercure qui s’est rassemblé au fond du vase ,
et l’autre n’en a laissé déposer qu’un gros et demi ; ce qui
fait des différences considérables : ces onguents figés ont
conservé leur couleur grise , mais moins foncée ; d’où il
résulte que l’onguent de mercure , récemment fait , est
infiniment moins bon pour l’usage auquel on l’emploie
ordinairement que celui qui est préparé depuis quelque
temps. Il seroit très intéressant qu’on pût séparer cette
combinaison de mercure avec l’acide animal de la pom-
made mercuriele , afin de l’examiner à part : cette idée
est de Macquer , qui avoit déjà pensé que vraisemblable-
ment le mercure ne guérit les maladies vénériennes
q u 'autant qu’il est réduit dans l’état salin , c’est-à-dire
uni avec quelque substance saline qui le rend dissoluble
dans les liqueurs de notre corps. 11 n’est peut-être pas
impossible de séparer cette combinaison saline de la pom-
made mercuriele : mais ce travail présente bien des
difficultés ; cet examen au reste offrirait de beaux phé-
nomènes chymiques , et répandrait beaucoup de lumière
sur l’usage du mercure administré en frictions.
Lorsqu’on mêle de vieux onguent de mercure , ou de
la giaisse un peu rance , avec du nouveau mercure , on
accéléré considérablement sa division et son extinction ;
ce qui confirme les principes que nous venons de poser!
L i acide animal, plus développé dans ccs graisses, a<ut
d’une maniéré pliis directe sur le mercure, et le réduit plus
promptement dans l’état salin. 1
Les Médecins et les Chirurgiens qui ont fait adminis-
trer des frictions ont remarqué que l’onguent de mercure
un peu rance occusionnoit plus de phlogoses et de petits
boutons que l’onguent de mercure nouveau et point
rance : on attribue ordinairement cet effet à la rancidité
de la giaisse , et a son acide développé , qui corrode et
ronge la superficie de la peau. Les bons Praticiens pen-
sent encore que , dans le temps des frictions , les racines
des poils se trouvant fatiguées par le mouvement de la
main de celui qui frotte , l’acide de la graisse porte mieux
sur ces -endroits que par-tout ailleurs. Mais il me sembla
Z z
qu’on doit plutôt attribuer ces effets à la combinaison du
mercure avec l’acide de la graisse, .et au mercure même
très divisé : si l’on frotte en même temps et légèrement
une partie du corps avec de bon onguent de mercure , et
une autre partie avec de la graisse prodigieusement rance ,
on ne remarqueqne peu ou pointde plilogoses de la part de
cette dernière substance. J ai examiné un onguent qu’un
charlatan donnoit pour onguent de mercure , qui n’étoit
qu’un mélange d’antimoine préparé et de graisse , et qui ne
contenoit point de mercure : cet onguent étoit quelque-
fois fort rance , et n’a jamais occasionné de phlogoses
comme l’onguent de mercure. L’intention dece charlatan,
en employant ce mélange d’antimoine et de graisse , étoit
de faire accroire qu’il avoit trouvé le moyen de purifier
le mercure , et de l’empêcher de porter a la salivation :
mais les tentatives que l’on a faites à ce sujet ont été in-
fructueuses, et elles le seront toujours , parceque cela dé-
pend de la nature même du mercure , et non des parties
arsenicales que quelques personnes supposent être con-
tenues dans cette substance métallique.
Les acides végétaux, réduits dans l’élat résineux , huileux
ou savonneux ? comme les baumes naturels , les huiles
végétales , soit fluides, soit épaisses, telles que l’huile
d’olives et le beurre de cacao , n’ont pas , a beaucoup près , la
même action sur le mercure en substance : toutes ces ma-
tières le divisent et J. éteignent a raison de leur viscosité ;
mais leur acide ne se combine que difficilement et très
imparfaitement avec le mercure. Lorsqu on lait chauher
ces mélanges, le mercure s’en séparé enliererrient , et les
intermèdes qui ont servi a l’eteindre restent sans couleur.
Mais il n’en est pas de même des acides végétaux dépouil-
lés de la surabondance de leur matière huileuse , comme
nous l’avons fait observer a 1 article des pilules iik.icu-
rieles.
Autrefois on se servoit de térébenthine pour éteindre le
mercure, avant d’ajouter la graisse, pareequ’on croyoït
qu’elle l’éteignoit mieux que la graisse : plusieurs person-
nes s’en servent encore : onn a discontinue de 1 employer
que pareequ’on a remarqué que la ténacité et la viscosité
delà térébenthine erapêchoient que la main de celui qui
donnoit les frictions pût agir et couler librement en
frottant. Mais , d’après ce que nous venons de dire , il est
I t £ M H N T S DE PDAEMACtl. ’J'ib
facile de sentir qu’on a des raisons plus fortes pour cesser
deteindre le mercure par l’intermede de' toutes ces ma-
tières végétales. Quoi qu il en soit , comme il est diffi-
cile de détruire des préjugés , je vais donner la recette de
la pommade mercuriele au beurre de cacao , dont on fait
usage pour les personnes délicates et qui ne supportent
qu’avec peine 1 odeur de la graisse rance.
Plusieurs Praticiens ajoutent un peu de camphre à P on-
guent de mercure, dans l’espérance de diminuer les effets
qu il a de porter à la bouche et d’occasionner la salivation ;
mais inutilement : cet effet tient à la nature émétique du
mercure , effet qu’il produit lorsqu’il est calciné , ou lors-
qu’il est seulement bien divisé.
Pommade mercuriele au beurré de cacao.
Beurre de cacao, O vj.
Huile de ben , , . . . . J ij.
Mercure revivifié du cinabre * j.
On triture ce mélange comme le précédent, dans un
mortier un peu chaud , jusqu’à ce que le mercure soit
parfaitement éteint; ce qui est fort long.
Il
EMARQUESi
Comme le beurre de cacao a une consistance très ferme/
on est obligé de l’amollir avec un peu d’huile r et de
triturer même le mélange dans un mortier qu'on entre-
tient enaud. On peut , au lieu d’huile de ben , employer
l’huile d’olives ou d’amandes douces : l’une ou l’autre ne
mérite aucune préférence , et ne facilite pas mieux l’ex-
tinction du mercure. Si l’on emploie du beurre de cacao
récent et non rance , on aura beaucoup de peine à former
cetm pommade comme elle doit l’être , dans l’espace de
huit jours , même en la triturant: sans discontinuer. En
employant du beurre de cacao rance, on en vient à bout
plus facilement ; mais alors sa rancklité est aussi désagréa-
ble que celle de la graisse. De quelque manière que l’on s’y
prenne il est impossible d’unir le mercure avec cette sub-
stance comme avec les graisses animales. Quelques per-
sonnes mêlent à cette pommade , pendant l’extinction du
724 JÈL^METITS DE PHARMACIE,.
mercure , un peu d’onguent de mercure ordinaire ; ce qui
abrégé considérablement sa préparation ; mais alors ce
n’est plus le beurre de cacao qui éteint le mercure. J’ai
conservé pendant dix années de la pommade mercuriele ,
faite avec du beurre de cacao très pur , et qui laissoit
paroitre encore des globules de mercure lorsqu’on l’imbi-
boit dans du papier gris , quoique cette pommade fût
déjà rance depuis plusieurs années ; ce qui met en droit de
soupçonner, avec assez de vraisemblance , que, quoique
les huiles des végétaux fournissent, dans leur analyse chy-
mique, les mêmes principes que les graisses animales , telles
en different néanmoins considérablement par des pro-
priétés particulières.
Onguent gris.
Graisse de porc, Jb j.
Mercure crud ^ jj.
On triture l’un et l’autre ensemble , jusqu’à ce que le
mercure soit parfaitement éteint.
Vsrtus Cet onguent sert à faire périr les poux et autres vermines
qui s’attachent au corps : on en frotte les endroits qui en
sont attaqués. .
Remarques.
Cet onguent ne s’emploie qu’à l’extérieur pour détruire
la vermine. Mais il paroît que la graisse seule pourroit
produire le même effet. Ce soupçon est fondé sur ce que
quelques personnes vendent , pour de l’onguent gris , de
la graisse colorée avec du noir de fumée , ou de charbon
en poudre , de l’ardoise pulvérisée , ou avec de l’antimoine
broyé , etc. Aucun de leurs onguents ne contient de mer-
cure , et ils détruisent la vermine : la graisse toute seule
produit le même elfe*-.
Des emplâtres.
Les emplâtres sont de tous les médicaments externes
ceux qui ont le plus de consistance et de solidité : c’est
la seule chose qui les fasse dilférer des onguents ; ils sont
composés , comme eux , d’huile , de cire , de suif, de
poudres, dégommés et de différentes chaux de plomb.
11 paroit que les emplâtres ont été inventés ahn que,
ÉLÉMENTS DE PHAtlMACII, <72.5
par leur consistance ferme, ils puissent, mieux que les
onguents, rester appliquas à la peau. Cette consistance les
met hors d’état de couler comme les autres préparation*
graisseuses , qui s’étendent , parla chaleur du corps, plus
loin qu’on ne veut.
On peut , par rapport aux matières qui servent à don-
ner la consistance aux emplâtres , distinguer deux especes
d emplâtres ; savoir, ceux cpii doivent leur consistance
emplastique a de la cire, à du suif, à de la poix résine ,
enfin à toutes les matières seclies , solides , et qui ne sont
point dos préparati°ns de plomb. Ces emplâtres sont faci-
les à être préparés promptement : ils n’exigent que des
manipulations très ordinaires : iis ne sont assujettis à au-
cune cuite qu’il faille saisir pour les avoir dans l’état de
consistance qui convient.
Les autres emplâtres sont ceux qui doivent la plus
grande parlie de leur consistance à des chaux de plomb,
comme la litharge , le minium et la cérnse. Ces especes
d’emplâtres different des précédents en ce qu’ils sont des
composés savonneux , ou des especes de savons métal-
liques , mais qu’on ne doit pas confondre avec les savons
salins , ou les vrais savons.
% ^es emplâtres exigent , pour leurs préparations , des ma-
nipulations différentes de celles pour les emplâtres où il
n entre pas des préparations de plomb. Les emplâtres dans
lesquels on fait entrer des chaux de plomb sont assu-
jettis à un degré de cuisson qui est déterminé, par plusieurs
circonstances dont nous parlerons à mesure que i’occa-
sion se présentera.
Les matières qui servent à donner de la consistance aux
premiers emplâtres dont lions avons parlé sont aussi
employées pour achever d’en donner à ceux qui sont faits
avec des préparations de plomb. Lorsqu’on y emploie la
cire , on ne la met que sur la fin de leur cuite , pareeque
si on la mettoit en même temps que les préparations de
plomb, elle souffriroit un trop grand degré de chaleur
et elle se décomposeroit en partie. Les matières dont on
se sert à ce dessein ne donnent pas toutes le même de-
gré de consistance , quoiqu’employées dans des propor-
tions égales ; et ce ne sont pas celles qui sont les plus
seclies qui augmentent davantage la consistance des
emplâtres.
J26 1?lÉmeNT5 DE PHARMACIE.
La poix résine et toutes les résines seches pulvérisables ?
et qu’on ne peut ramollir entre les mains , ne donnent
pas, à beaucoup près, autant de consistance que la cire ,
qui n'est ni aussi seche ni aussi cassante. Ces différences
sont si grandes , que huit onces de cire blanche ou jaune
donnent plus de consistance que quatre livres de poix ré-
sine, ou toute autre résine seche , quoique ces dernieres
acquièrent encore plus de consistance chaque fois qu’on les
fait fondre, à raison d’une portion de leur huile essentielle
qui se dissipe : au lieu que la cire , fondue à plusieurs re-
prises , à un semblable degré de chaleur qui ne peut dé-
composer ni l’une ni l’autre , ne change point de con-
sistance.
J'attribue ces différences à l’arrangement que les parties
de la cire prennent entre elles en se figeant, arrangement
qui est différent de celui de la résine.
La cassure d’un morceau de cire est poreuse et garnie
de petites éminences comme la cassure d’un métal ,
et c’est ce que l’on nomme le grain pour l’un et pour
l’autre.
La cassure de toutes les matières résineuses est com-
pacte, lisse , brillante , sans grain comme celle d’une
matière vitrifiée : c’est ce qui est cause qu’elles sont aigres
et cassantes comme du verre. Cette disposition des résines
ne permet pas l’introduction d’une nouvelle snbstanco
entre leurs parties.
Mais la cire , à cause de l’arrangement qu’elle est sus-
ceptible de prendre en se figeant , admet dans sa propre
substance des matières qui lui sont analogues, comme les
matières des onguents et des emplâtres, et elle force ces
nouvelles substances , en se combinant avec elles , à pren-
dre l’arrangement qui est particulier à la cire. 11 y a lieu
de présumer que la cire , par cette raison , est susceptible
d’augmenter de pesanteur spécifique en se combinant avec
différents corps qui lui sont analogues , et même moins
pesants qu’elle, comme cela arrive à plusieurs métaux, qui
se pénètrent mutuellement pendant leur fusion et qui
augmentent de pesanteur spécifique.
Les chaux de plomb donnent beaucoup de consistance
aux emplâtres , en se combinant avec les huiles et les
graisses, On cuit ccs emplâtres de deux manières, ou sans
£.:4 -, ou avec de l’eau, Dans le premier cas onaintention
fL^ MESTS B ï PHARMACI*.
i e brûler un peu ou de torréfier les matières grasses qui
iissolvent les préparations de plomb : cesemplâtres ont une
couleur noire. Dans le second cas on n’a pas la ineme
nlentiou; ou met -fe l’eau avec l’huile et la litharge, afin
de conserver à ce mélange sa couleur blanchâtre. 11 paroit
que la matière indam jubledes liait set des graisses atta-
que autant les préparations de plomb que leur acide qui
se développe un peu peu lant leur cuite , puisqu il ne se
fait aucune duper lilion , et qu’on trouve, après la c uite
de l'emplâtre, te même poi Is des matières employées. Au
reste nous if entendons parler que de ces derniers em-
plâtres qu’on ne brûle point.
11 paroit encore que , dans la préparation des emplâtres
avec des chaux de plomb, ou s’esL contenté de détermi-
ner les proportions convenables de chaux et d’huile, et
de 11e leur donner qu’une cuite moyenne et suffisant©
pour l’usage qu’on en fait ordinairement : niais on n’a
point examiné quel peut être le plus grand degré de con-
sistance qu’un mélange d huile et de litharge peut acqué-
rir par la cuisson satis se brûler. Je lais cette observa-
tion , parceque j’ai remarqué que ces emplâtres , comme
le diapalme et le diachylon simple se durcissent consi-
dérablement en vieillissant , et plus promptement quo
les autres , sans diminuer de poids ; ce qui , par consé-
quent , ne peut venir d’une déperditionde substance , mais
bien d’une autre cause. 11 paroit que cela vient de ce que
l’acide des huiles se développe par le temps , et qu’il agit
d’une maniéré insensible sur les chaux de plomb déjà dis-
soutes : il les divise et subdivise davantage ; ce qui suffit
pour absorber la matière qui leur donnoit un peu de sou-
plesse. Ces phénomènes ont lieu principalement lorsque
les emplâtres commencent à sc rancir. Quelques personnes
prétendent que les emplâtres qui sont dans cet état n’ont
que de mauvaises qualités : cependant les Chirurgiens ne
remarquent aucune différence dans les vertus des em-
plâtres anciennement ou nouvellement faits ; plusieurs
même recherchent ceux qui sont anciennement faits , et
ils leur trouvent de meilleures qualités. Quoi qu’il en soit ,
ceci est soumis à l’expérience.
Les emplâtres dans lesquels il n’entre point de prépa-
rations de plomb se durcissent et se rancissent par le
temps ; ils perdent sensiblement de leur poids , parce-
*7 •
L z iv
7^5 ÏX.4MZNTS DE PHARMACIE.
qu’ils se dessèchent en laissant dissiper un peu de leui
substance, la plus ténue.
Les poudres qu’on fait entrer dans les emplâtres sont
assujetties aux réglés que nous avons établies en parlant de
celles qu’on fait entrer dans les électuaires ; c’est-à-dire que
toutes les matières pulvérisables doivent être réduites en
poudres chacune séparément , afin qu’on soit sûr de les
employer dans les proportions demandées. On ne doit les
faire entrer dans les emplâtres que dans les proportions
convenables : on se réglé toujours sur le poids des ma-
tières grasses qui forment le corps des emplâtres ; c’est
environ un huitième pour les matières végétales seches ,
qui se mêlent sans se dissoudre : elles donnent beau-
coup de consistance aux emplâtres.
On peut faire entrer dans les emplâtres une beaucoup
plus grande quantité de rés'ines et de gommes-résines ,
parcequ’elles se dissolvent en totalité ou en partie , et
qu’elles dorment moins de consistance aux emplâtres en
les y faisant entrer au même poids que les autres matières
végétales : on mêle ordinairement ces poudres lorsque
les emplâtres sont cuits et à demi refroidis. Quelquefois
on les mêle aux emplâtres tandis qu’ils sont encore bien
chauds , afin qu’elles se liquéfient ; ce qui rend leur mé-
lange plus intime avec le reste de la masse.
11 y a encore un grand nombre de remarques à faire
sur les emplâtres ; mais la plupart étant particulières à
chaque espece, nous aurons soin d’en faire mention dans
les détails.
Lorsque les emplâtres sont faits, on est dans l’usage de
les diviser par petits rouleaux de quatre ou cinq pouces
de long , et du poids d’une once , de deux onces , ou de
quatre onces : on les nomme magdattons : on les enve-
loppe ensuite de papier afm qu’ils ne se collent point
ensemble.
Mais il y à quelques remarques à faire sur la maniéré
de rouler les emplâtres , et qui sont relatives à leur
nature.
Lorsqu’on veut les rouler, on prend un morceau de
l’emplâtre , d’un poids déterminé , comme dequatreonces ;
on le manie entre les mains trempées dans l’eau froide ,
afin qu’il ne s’attache point ; c’est ce que l’on nomme
malaxer. Lorsqu’il est suffisamment ramolli , on le roule
sur une pierre bien unie pour en former un rouleau de
vingt pouces de long et de grosseur égale par- tout : ou
le partage ensuite en quatre parties égales. On pose pour
cela une laine de couteau sur l’endroit où l’on veut le
couper , et l’on fait rouler l’emplâtre sur la pierre à me-
sure qu’on le coupe : parce moyen on n’applatit point
le bout de l’emplâtre en le coupant.
Tous les emplâtres qui ne contiennent que peu ou
point de matières extractives ou gommeuses peuvent être
malaxées aussi long-temps qu’on le veut. Quelquefois il est
nécessaire de les manier long-temps , afin de mêler plus
intimement certaines substances qu’on n’a pu incorporer
suffisamment. Mais tous les emplâtres qui sont dans un
état contraire, comme lediabotanum , i’emplâtre devigof
l’emplâtre de ciguë, etc. qui contiennent beaucoup de ma-
tières extractives, ne doivent pas être malaxés long-temps ,
pureeque l’eau qu’on emploie pour 'cela dissout une par-
tie des extraits et les emporte hors de l’emplâtre : d’ail-
leurs il reste toujours un peu d’eau qui ramollit les ma-
tières extractives , et diminue d’autant plus la consistance
de f emplâtre. Il faut , pour éviter cet inconvénient , ne
malaxer ces emplâtres que le temps qui est nécessaire pour
les réduire en rouleaux : on les pose à mesure sur une
autre pierre frottée d’un peu d’huile , ann qu’ils n’y ad-
hèrent point.
Lorsque les magdaléons d’emplâtres sont suffisamment
refroidis et durcis, on les enveloppe de papier qu’on ploie
par un des bouts : on coupe l’autre bout le plus propre-
ment qu’il est possible , et on lui laisse déborder l’emplâtre
d’environ une ligne : on 1 humecte un peu avec le bout de
la langue , et on enfonce légèrement dans l’emplâtre ce
rebord de papier avec la pointe d’un canif, de distance
en distance , pour que cela forme alternativement une
petite éminence et un enfoncement : cela se nomme pi-
quer un emplâtre.
Des emplâtres qui ne contiennent point de préparation
de plomb.
Emplâtre de blanc de baleine.
^ Cire blanche,
Blanc de baleine
Huile des quatre'scjnenccs froides , . . .
o
5
o
'jZo hhï»TJl)I PHARMACIE.
On fait liquéfier ces substances ensemble à une chaleur
modérée : on agite le mélange jusqu’à ce qu’il soit pres-
que refroidi , et en en forme des magdaléons. Cet em-
plâtre devant être d’un grand blanc , on doit le faire et lo
rouler avec beaucoup de propreté.
.Vertus. Cet emplâtre est adoucissant : il modéré Fâcreté des
matières qui sortent des plaies.
j Emplâtre J’André de la Croïx.
*%£ Poix résine , . . .
Résine élémi, . .
Térébenthine ,
Huile de laurier,
On fait liquéfier ces matières ensemble sur un feu
doux , et on passe le mélange au travers d’un linge, afin
de séparer quelques impuretés qui se trouvent dans la
résine élémi et dans la poix résine : on conserve cet em-
plâtre dans un pot. Comme il n’entre point de cire dans
sa composition , les magdaléons ne peuvent conserver leur
forme ; ils s’applatissent et coulent continuellement,
quoique cet emplâtre soit assez sec pour se laisser casser
par un mouvement brusque. Il est d’une ténacité consi-
dérable lorsqu’il est appliqué sur la peau : on a besoin
qu'il ait cette propriété , pareequ’on l’emploie pour re-
tenir et empêcher de couler les pierres à cautères qu’on
applique sur quelques parties du corps.
Vertus. 11 mondifie , il consolide ; il est propre pour les contu-
sions , pour les fracturas et peur les dislocations.
j Emplâtre contre la rupture , du prieur de Cabryan’*
2^ Poix noire, . .
Cire , ^
Térébenthine , $
a a
On fait liquéfier ces matières ensemble à une chaleur
douce ; et, lorsque le mélange est prêt à se figer , on
ajoute les substances suivantes , réduites en poudre :
itiMENTSDI PHARMACIE.
Labdanum
Su
T
llaciues de grande consolide ,
Mastic en larmes ,
Noix de cyprès, .
}
aa.
701
iabdanum , ^
!uc d’hypocistis, ç ââ ^ J fi*
"erre sigillée , *
I */•
5 h
On mêle ces poudres exactement : 011 lorme un em-
plâtre qu’on réduit en magdaléons.
11 est propre pour les hernies : il résout les duretés , et Vertu*,
il affermit la membrane après que l’intestin est repoussé:
il est bon pour les fractures et les dislocations.
Emplâtre oxycroceum .
Colophane,
Poix de Bourgogne , / àà 5 iv.
Cire jaune , J
Térébenthine , . : . . 5 j B»
On fait liquéfier ces substances ensemble : on les passe
au travers d’un linge : on agite l’emplâtre ; et lorsqu’il
commence à se figer , 011 ajoute les matières suivantes t
réduites en poudre fine :
Gomme ammoniac,
Gulbanum ,
Gliban ,
Mvrrhe ,
Mastic en larmes ,
Safran ,
cia
? j z :/•
On agite ce mélange jusqu’à ce qu’il soit exact î on
forme du tout un emplâtre qu’on roule en magdaléons.
Cet emplâtre est résolutif : il fortifie les nerfs et les Vertu*,
muscles. O11 l’emploie pour ramollir les duretés de la ma-
trice , pour les fractures et les dislocations,
Emplâtre de mucilage.
^ Huile de mucilage, % vij fi.
Poix résine g iij.
Térébenthine, J j.
Vertus
Vertus.
7-32 Eléments de ï h a r m a ci e.'
On Fait liquéfier ces matières ensemble : on passe le
mélangé au travers d’un linge : on y fait liquéfier ,
Cire jaune ft> ij.
On agite le mélange hors du feu jusqu’à ce qu’il com-
mence à se figer , et l’on y mêle les matières suivantes ,
çeduiles en poudre :
Gomme ammoniac ,
galbanum ,
opopanax ,
sagapenum ,
Safran
On mele le tout exactement avec un bistortier : on
forme un emplâtre qu’on réduit en magdaléons.
Cet emplâtre est émollient ; il adoucit fâcreté des
plaies ; il amollit ; il pousse à la suppuration.
Emplâtre 'vésicatoire.
2C Cire jaune,
Poix blanche, 1 __
Térébenthine, )
On fait liquéfier ces matières ensemble : on les tire
hors du feu , et on les agite jusqu’à ce qu’elles com-
mencent à se figer : alors on y mêle les poudres sui-
vantes : \
Cantharides, 5 iv.
Euphorbe 5 iv.
On forme du tout un mélange exact , qu’on réduit en
magdaléons.
Cet emplâtre a deux usages principaux. i°. On l’em-
ploie dans l’apoplexie, la léthargie, la paralysie, où la
chaleur naturelle est prodigieusement alfoiblie : dans ces
cas on doit se servir de l’onguent. On en étend sur de la
peau ; on saupoudre la surface avec des cantharides en
poudre fine. On l’applique sur le gras des jambes , ou
entre les deux épaules , après avoir frotté la partie avec
du vinaigre. 2”. On fait usage de l’emplâtre ou de Pou-
v • •
5 T
? vj-
éléments de pharmacie.
733
guent pour détourner quelques humeurs qui se portent
sur les yeux ou sur les dents : si l’on craignoit que la
chaleur naturelle du corps ne fît couler l’onguent , dans
ce dernier cas on emploie l’emplâtre. On applique ces
emplâtres à la nuque du col, ou derrière les oreilles.
L'onguent ou l’emplâtre vésicatoire a la propriété de
faire élever des ampoules qui se remplissent de sérosités, et
de procurer un écoulement aux humeurs qui auroient de la
disposition à se fixer. Vingt-quatre heures après que l’em-
plâtre a été appliqué , on le leve , on ouvre avec des ci-
seaux les vessies qui se sont formées , et on applique dessus
des feuilles de poirée , sur lesquelles on a étendu un peu
de beurre frais, afin d’entretenir l’écoulement de la sé-
rosité. Quelquefois on met en place de beurre un peu
d’onguent basilicum ; et , suivant que cela est nécessaire,
on ajoute à cet onguent un peu de cantharides en pou-
dre , afin de procurer un plus grand écoulement de sé-
rosité.
Lorsqu’on applique ces vésicatoires à quelques narties
u corps il faut faiie attention a 1 effet qu'ils produisent
dans l’intérieur : il arrive souvent que leurs principes pas-
sent dans les voies de la circulation , se portent sur la ves-
sie et occasionnent des ardeurs et des accidents fâcheux.
Les remedes qui conviennent alors sont les adoucissants
et les infusions mucilagineuses.
R
MARQUES.
Cet emplâtre, comme nous venons de le dire , s’em-
ploie le plus souvent pour être appliqué sur quelque par-
tie du corps , dans le cas ou la chaleur du corps est telle-
ment affoiblie que quelquefois elle est insensible. J’ai
remarqué que, ne pouvant s’amollir, il ne produisit
qu une légère rougeur à la peau , même après avoir été
appliqué pendant trente-six heures , pareequ’il se trouve
d une consistance trop ferme : mais il n’en est pas de
même lorsque le corps a sa chaleur naturelle , et qu’on
a^recours à cet emplâtre pour détourner quelques humeurs*
cest ce qui oblige de l’avoir sous deux consistances difl
fe rentes , pour être employé dans ces différents cas. Il con-
vient alors de supprimer la cire de cette recette et de
mettre en place une once et demie d’huile d’olives • l’em-
plaire se trouve alors d’une consistance d’onguent , et
produit des effets considérables dans les cas dont nous
parlons , sans couler hors de l’endroit où on l’applique.
On est dans l’usage de saupoudrer avec la poudre de can-
tharides l’emplâtre vésicatoire , après qu’on l’a étendu
sur un morceau de peau ou de linge.
Depuis quelques années on a mis en usage un vésica-
toire plus doux , qui n’a pas les inconvénients des can-
tharides, et auquel on trouve les mêmes avantages : il pro-
duit des ampoules par où s’écoulent les humeurs qu’on
veut détourner. Ce sont les tiges de bois sain , ou thymee -
lea } ou garou dont je veux parler.
Usage du thymelcea en vésicatoire .
On choisit des tiges de la grosseur d’une plume à écrire
et qui ont l’écorce bien lisse : on en coupe un morceau
d’environ six lignes de long : on le lait tremper dans de
l’eau tiede ou dans du vinaigre pendant une demi-heure ,
afin de ramollir l’écorce : on la fend avec un canif : ou
sépare le bois qui est dans l’intérieur et on le jette comme
inutile : on applique l’écorce , ainsi séparée , sur la partie
où l’on veut produire un vésicatoire , après l’avoir frottée
avec un peu de vinaigre : au bout de vingt-quatre heures
il a fait son effet : on Ieve l’appareil : on applique sur les
ampoules un peu de beurre frais : on réitéré le même
vésicatoire sur les mêmes endroits autant qu’on le croit
nécessaire et à mesure que les ampoules se guérissent.
Emplâtre de bétoine.
Cire jaune , i
Poix résine, /
Poix blanche, J
aa.
Ib fi.
Suc non dépuré de bétoine îb j.
ache ,
menthe ,
plantain,
sauge ,
scrophulaire,
verveine ,
,àâ. îb 1>.
1$l£mENTS DK PHARMACIE." ^35
On met toutes ces substances ensemble dans une bas-
sine : on place le vaisseau sur un feu doux : on fait chauf-
fer le mélange jusqu’à consomption de presque toute l’hu-
midilé , et l’on ajoute :
Résine élémi , ; ? jj.
Térébenlhine , X üj.
On fait liquéfier : on passe le mélange au travers d’uri
linge : ou le laisse se figer sans le remuer : on sépare la
masse d avec les fèces : on la fait liquéfier de nouveau,
pour la ramollir en consistance dégraissé seulement, et
on ajoute les poudres suivantes :
Mastic en larmes,
m ,
}
aa.
! )•
On agite le mélange jusqu’à ce qu’il soit exact , et l’on
fonne un emplâtre qu’on réduit en magdaiéons.
On emploie cet emplâtre pour les plaies de la tête et Ve: tus.
les douleurs de rhumatisme : il faut raser la partie avant
de 1 appliquer. 11 est résolutif dans les contusions et les
tumeurs naissantes.
R
EMARQUE5.
La beauté et la perfection d’un emplâtre sont de ne con-
tenir aucune matière gruinelée : il est difficile de faire
celui de bétoine sans grumeaux, et de lui conserver sa
couleur verte , en employant la manipulation qu’on
trouve décrite dans tous les dispensaires. Pendant l’éva-
poration des sucs leur matière mucilagineuse se coa<mle;
leur fécule se rassemble et forme quantité de grumeaux
dispersés dans la masse de l’emplâtre , et quon ne peut
faire disparoitre qu’en passant cet emplâtre au travers d’un
litige comme nous le disons : les grumeaux restent sous
la forme d’un marc dans le linge la partie vraiment ré-
sineuse de ces sucs se dissout et reste combinée avec
les matières de l’emplâtre. Si l’on se sert de sucs dépurés
comme quelques Pharmacopées le prescrivent , l’emplâtre
n’a aucune couleur verte , parceque , pendant leur clarifi-
cation , ou en a séparé toute la matière résineuse colorante.
i-36 ÉLÉMENTS DE Ml A R M A C I Ê.
/
D’autres dispensaires font entrer dans cet emplâtre des
plantes fraîches, qu’on a réduites en pâte dans un mor-
tier : ilest certain que, par cette méthode , l’emplâtre est
d’un beau verd ; mais comme il se trouve mêlé dans une
grande quantité d’herbes qu’il faut séparerpar l’expression ,
il reste parmi ces herbes une partie de l’emplâtre qui est
en pure perte , et qu’on ne peut séparer , parcequ’il se
fige avant qu’on ait le temps de l’exprimer. La résine élémi
contient des principes volatils odorants ; c’est pour n’eu
rien perdre que nous recommandons de la mettre sur la
fin de la coction des plantes.
Emplâtre de mélilot.
^Fleurs de mélilot récentes, . . . ft> iij.
Suif de bœuf, îb iv.
Poix blanche , îbvj.
Cire jaune, îb nj.
On contuse dans un mortier de marbre , avec un pilon
de bois , les fleurs de mélilot : on les met dans une bassine
avec le suif de bœuf : on fait cuire ce mélange à petilfeu ,
jusqu’à ce que la plus grande partie de l’humidité soit dis-
sipée : on ajoute la poix blanche : lorsqu’elle est liquéfiée,
on passe le mélange avec expression au travers d’un linge
serré : on fait liquéfier cette masse avec la cire : on agite
l’emplâtre jusqu’à ce qu’il soit refroidi, et on forme des
Vertus, magdaléons. 11 amollit : il résout.
j Emplâtre de ciguë.
Poix résine
Cire jaune,
Poix blanche ,
Huile de ciguë >.••••••
Feuilles de ciguë contusee ,
On met toutes ces substances dans une bassine : on les
fait chauffer à petit feu jusqu’à presque consomption de
toute l’humidité : on passe le mélange au travers d’un
liime en exprimant fortement: on laisse refroidir la rmlSse;
D 1 on
ft> j q xiv;
#> j I »'’•
•w •
q xiv.
q iv.
ib iv.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. rjZ’]
©n la sépare de ses fèces : ensuite on fait liquéfier l’em-
plâtre clans une bassine propre , et l’on ajoute ,
Gomme ammoniac en poudre , îb j.
%
On mêle le tout exactement et l’on forme un emplâtre
qu’on réduit en magdalé'ons.
11 est très résolutif. On s’en sert pour fondre les hu- Vertu*,
meurs squirrheuses , pour les loupes , pour les scropliules,
pour ramollir la dureté des cancers et pour les résoudre.
E ni , plâtre magn cl uj u e .
Sagapenum , }
Gomme ammoniac , ?■ ââ. . .
Galbanmn , J
Cire jaune , \ ~~
Térébenthine , f aa
Aimant arsenical en poudre fine ,
Colcothar lavé et séché , . . . .
Huile fétide de succin,
On fait dissoudre les gommes dans du virta;grc ordi-
naire à une chaleur modérée : on passe la dissolution au
travers d’un linge : on remet la liqueur dans la bassine
après l’avoir nétoyée , et on la fait évaporer juseju’à ce
qu’elle forme une masse solide. On ajoute la cire jaune
coupée par morceaux et la térébenthine ; quand la cire
est fondue, on tire le vaissau du feu et on met les pou-
dres qu’on mêle exactement.: lorsque l’emplâtre est à
demi refroidi , on ajoute l’huile de succin : on la mêle
exactement et on divise l’emplâtre par magdaléons d’une
once. On obtient ordinairement deux livres onze onces
d’emplâtre.
On dit cet emplâtre bon pour les charbons pestiîen- Vertus,
tîels , pour les écrouelles : il fait sortir l’humeur scrophu-
leuse et il consolide les plaies : il déterge et mondihe les
ulcérés rebelles.
Remarques.
Le colcothar est le vitriol de Mars calciné jusqu’au
rouge : dans cet état il est très styptique , pareequ’il re-
tient un peu d'acide vitriolique en partie combiné avec
Aa a
q3S ÉLÉMENTS D r. PHARMACIE.
la terre du fer : c’est pour séparer cette matière qu’on re-
commande de laver le colcothar : on le fait sécher et en-
suite -on le pulvérise.
Oiifait l’aimant arsenical de la maniéré suivante :
Aimant arsenical*
^-Antimoine crud , ^
Arsenic blanc , r âcu ...-•*•• o VJ*
Soufre jaune , *
On pulvérise ces trois substances ■, on les inele et on
les fait fondre dans un creuset à une chaleur capable de
faire rougir légèrement le creuset. Lorsque la matière est
bien fondue on la coule sur une plaque de cuivre légère-
ment graissée : c’est ce que l’on nomme aimant arsenical..
On le réduit en poudre pour s’en servir au besoin. Pen-
dant la fonte il ne se fait presque pas de déchet.
Cire verte , ou emplâtre de cire verte .
^ Cire jaune, . . ; . . . . ft> ij*
Poix résine , xil*
Térébenthine , ‘ * * * .Tî*
Verd -de-gris en poudre, ••••••• 5 nl*
On fait liquéfier la cire , la poix résiné et la térében-
thine : on ajoute le verd-de-gris réduit en poudre fine,
«t on l’introduit dans l’emplâtre en le faisant passer au
travers d’un tamis : on agite le mélange avec un bistor-
tier afin de mêler le verd-de-gris : on continue d agiter
jusqu’à cc que le mélange soit suihsamment retroici. On
met la masse en magdaléons. C’est la cire verte , qu on
îiomme aussi emplâtre de cire verte. , ,
Quelques dispensaires demandent six onces de \eid-de-
gris dans cette recette : mais nous pensons qu il y en a moi-
tié de trop ; c’est pour cette raison que nous en supprimons
trois onces : ceux qui voudront rendre cet emplâtre plus
actif peuvent ajouter la dose entière de verd-de-gns.
^crtu?. Cet emplâtre s’emploie pour les poireaux , pour les cors
des pieds et pour ronger les bords de certaines pLaies.
é L É M E N T S DE PHARMACIE. JDÿ
Des emplâtres dans lesquels on fait entrer des prépa-
rations de plomb.
Emplâtre (liapalme.
ïb Ûj.
On met toutes ces substances ensemble dans une bas-
sine de cuivre , sur un leu capable d’occasionner une ébul-
lition modérée : on remue ce mélange sans discontinuer ,
avec une spatule de bois, pendant une heure ou deux ,
ou jusqu’à ce que le mélange soit devenu d’un blanc sala
et qu’il ait acquis une consistance emplastique un peu
mollette : on a soin d’ajouter de l’eau de temps en temps
à mesure que celle de la bassine s’évapore , afin que l’em-
plâtre 11e reste jamais sans eau. Lorsque cet emplâtre a la
consistance convenable on ajoute,
Vitriol blanc , dissous dans q. s. d’eau, ~ iv.
Cire blanche * jx.
On tient le vaisseau sur le feu jusqu’à ce que la cire soit
bien liquéfiée et que toute l’humidité soit évaporée; ce
que bon reconnoît lorsque l’emplâtre ne boursoufle plus.
Mais il faut bien ménager le feu sur la fin , car il change
de couleur et devient gris en un instant par l’action
d’un feu un peu trop fort ou trop long- temps continué,
parcequ’alors l’emplâtre se trouve sans humidité. Lorsqu’il
est cuit et suffisamment refroidi on en forme des magda-
lons.
11 dessechc , il amollit, il résout, il déterge, il cicatrise. Vertus»
Souvent on amollit cet emplâtre en le mêlant avec le
quart de son poids d’huile d’olives, afin de lui donner une
consistance d’onguent. C’est ce que l’on nomme cérat de
diapalme.
Remarque s.
Cet emplâtre devant être d’une couleur blanche on le
cuit avec de l’eau ; ce qui forme une sorte de bain-marie
et le met dans le cas de 11e pas recevoir immédiatement la
A a a ij
éfé Litharge ,
Huile d’olives,
Axonge de porc, C
Eau, }
aa.
74-0 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
chaleur, qui changèrent considérablement sa couleur en
brûlant un peu les matières graisseuses. L'eau empêche
encore la réduction de la litharge , parcequ’elle ne peut
recevoir qu’un degré de chaleur modéré et bien inférieur
à celui de l’huile. On remue sans discontinuer, avec une
spatule, afin que la lit barge , qui est très pesante , ne se
tienne pas au fond de la bassine , et que par l’agitation elle
puisse se mêler avec l’huile et la graisse. On. sent par
cette raison que lorsque l’on met une très grande quan-
tité d’eau à la fois, comme quelques personnes le prati-
quent, l’huile qui nage sur l’eau se trouve trop éloignée
de la li charge et ne se combine avec elle que très d h bel-
lement. Ceux qui mettent beaucoup d’eau à la lois^ le
fout par crainte de brûler l’emplâtre et pour ne pas etie
obligés d’en remettre souvent ; mais alors la combinaison
des graisses avec la litharge devient prodigieusement lon-
gue à faire. Il vaut mieux n’en mettre que peu à la lois ,
Ta renouveller souvent et ne jamais attendre quelle soit
dissipée entièrement, parcequ’alors, sur-tout lorsque 1 em-
plâtre est chaud , l’eau se réduit sur-le-champ en vapeurs
très dilatées : elle s’évapore subitement et occasionne un
bruit et un pétillement considérable , en faisant sauter
une partie de l’emplâtre hors de la bassine , avec danger
d’être brûlé par les jets de matière chaude. Lorsque d’em-
plâtre est bien chaud et qu’il se trouve sans eau , il laut
tirer le vaisseau hors du leu et attendre que le mélangé
soit bien refroidi avant d’en ajouter. On s’apperçoit que
■l’emplâtre ne contient que peu ou point d’eau lorsqu il
cesse de bouillonner et qu’il diminue considérablement de
volume, pareeque c’est l’eau qui occasionne tout le gon-
flement et l’ébullition qu’on remarque pendant sa cuite.
Lorsque les matières grasses se combinent avec la li-
tharge on remarque que le mélange change de cou eur ,
de rougeâtre qu’il étoit d’abord il devient blanchâtre , et
lorsqu’il est cuit il est d’un assez beau blanc: cest un
premier signe de sa cuite. On reconnoît qu’il est suffisam-
ment cuit ; io. lorsqu’il ne paroit plus de litharge-, 2°. a sa
couleur blanche; 3°. lorsqu’en en mettant un peu se re-
froidir dans de l’eau froide il acquiert une consistance mol-
lette comine de la cire ramollie entre les doigts ; 4 • enfin
lorsqu’il est entièrement privé d humidité et qu 1 est en
core liquide. Si 011 l’agite brusquement a\ec la .>patu c ? 011
ÉLÉMENTS DE M1ARMACIÏ. 7 fl
voit s’élever hors (le la bassine des bulles très légères rem -
plies d’air, semblables à celles qui s’élèvent de l’eau de
iavon et qui voltigent au gré du vent. Ce dernier plu rio-
niene n’arrive qu’aux emplâtres dans lesquels les pré-
parations du plomb ont été cuites avec les graisses , ce qui ,
joint au fait suivant, indique une soi te d analogie avec le
savon. Lorsque les emplâtres sont cuits et qu on leui a
conservé une certaine quantité d eau , cette eau , en se sé-
parant de l’emplâtre pendant qu’il se refroidit , reste blan-
che et laiteuse comme de l’eau de savon ; et lorsqu d ne
s’en trouve qu’une petite quantité , elle mousse , par i agi-
tation, comme de l’eau de savon.
Toutes les remarques que nous avons faites jusqu à pré-
sent sont générales pour tous les emplâtres qui se lonl pai
la cuite avec des préparations de plomb , comme la lit bar-
ge, le minium et la céruse, et auxquels on ajoute de 1 eau
en les cuisant. Comme ils présentent tous les mêmes phé-
nomènes et qu’on est obligé de les cuire de la même
maniéré avant que d’ajouter les autres ingrédients, nous
11e dirons rien de plus que ce que nous venons d exposer
pour celui-ci ; nous ferons seulement des remarques sur les
manipulations qu’ori emploie pour ajouter les autres ingré-
dients et sur ce qui se passe pendant leur mixtion. Lc5rs
donc que l’emplâtre diapalme est cuit au point dont nous
parlons on ajoute la cire et le vitriol blanc , dissous comme
nous l’avons dit: on fait chauffer ce mélange jusqu’à ce
que toute l’humidité soit évaporée*, sans quoi il resterait
une partie du vitriol en dissolution dans Peau , qui se sé-
pare de l’emplâtre en se refroidissant; et l’on a intention
que ce sel métallique reste en entier combiné avec les au-
tres substances.
Si , au lieu de vitriol blanc , 011 met dans cet emplâtre
du colcothar broyé avec vin peu d’huile ,, l’emplâtre est
d’une couleur rouge, et il forme l’emplâtre (hacha la tco s ~
Quelques personnes vendent pour l’emplâtre diapalme
un mélange d’buile-et de blanc d’Espagne auquel elle*
ajoutent une petite quantité de cire blanche.
Emplâtre clc minium.
2* Huile d’olives, ....... x xx^
v . 7
1 111 1 U 111 , . • • • . • • • Sy X 1 J —
A a a iiÿ
Vertus.
?42 Éléments de pharmacie.
Eai1 H» j.
Cire jaune , g iij.
On fait cuire ensemble l’huile et le minium avec
1 eau : on agite ce mélange sans discontinuer jusqu’à ce
que la combinaison soit faite : alors on y fait liquéfier la
cire , et l’on en forme des magdaléons lorsqu’il est suffi-
samment refroidi.
Cet emplâtre est siccatif : il cicatrise les plaies et les
ulcérés.
Remarques.
Pendant la cuite de cet emplâtre le minium perd sa
couleur rouge : mais il y en a toujours une petite quantité
qui ne la perd pas entièrement ; ce qui est cause que cet em-
plâtre n’est pas blanc comme le diapalme : il est d’une cou-
leur grise rougeâtre. Plusieurs personnes exigent qu’il soit
rouge ; ce qui est impossible par la manipulation qu’on
est obligé d'employer. Lorsqu’on veut qu’il soit rouge ,
il faut ajouter en meme temps que la cire une demi-
once de minium , qu’on ne fait que délayer sans le faire
cuire.
Le minium est ordinairement rempli de grenailles de
plomb dont une partie est sous le brillant métallique et
une autre portion à demi-calcinée ; c’est pourquoi il faut
passerle minium au travers d’un tamis de soie avant que de
remployer, pareeque la portion de plomb qui n’est pas
réduite en chaux ne peut se dissoudre dans l’huile.
Emplâtre de Nuremberg.
^ Minium, ~ vnj.
Huile d’olives £ xiv.
Cire jaune , 1b j.
Camphre , 1 -- w .
Suif de mouton, S au 5 VL
Eau q. s.
On fait cuire ensemble le minium , l’huile d’olives et
le suif de mouton avec l’eau : on agite le mélange, avec
une spatule de bois , jusqu’à ce que l’emplâtre soit suffi-
samment cuit : on y fait fondre la cire : on remue l’em-
i L i M E N T S DE P H1 A R MAGIE 7d'<J
plâtre jusqu’à ce qu’ilsoit à. demi refroidi : aîorson y mole
le camphre, qu’on a réduit en poudre en le triturant avec,
quelques gouttes d’esprit de vin : on forme du tout, lui
mélange exact et on le réduit en magdaleons.
Cet emplâtre est siccatif : il cicatrise , il résiste à la '
gangrené.
Remarques.
Cet emplâtre est d’une couleur à-peu-près semblable a
celle de l’emplâtre de minium qu’on n’a point rougi, et
cela pour les mêmes raisons que nous avons expliquées.
Le camphre est une matière résineuse , concrète , très
volatile r il ne doit se mettre dans l’emplâtre que. lors-
qu’il est à demi ligé : par ce moyen on ne perd rien du
camphre. On peut , si l’on veut , an lieu de le pulvériser
avec quelques gouttes d’esprit de vin, le réduire en bouil-
lie , en le rnèlanl avec un peu plus d’esprit de vin qu’il n’en
faut pour le pulvériser : l’une et l’autre méthode sont
également bonnes*
Les Pharmacopées prescrivent du suif de cerf; mais
comme il est difficile d’en avoir de pur, nous croyons
qu’on peut le remplacer par le suif de mouton. Quelques
Pharmacopées prescrivent une plus grande quantité 1 huile
que nous n’en demandons ; mais j’ai remarqué que lors-
qu’on en met cette plus grande quantité Pempiatrc est
trop mou.
Emplâtre connu sous le nom d'onguent de canette ,
^Emplâtre diachalciteos ,
diachylon gommé, f
Cire jaune ,
Huile d’olives,
Colcotliar ,
On broie sur un porphyre le colcotliar avec six onces
d’huile et on le conserve à part.
D’une autre part on fait fondre ensemble les emplâ-
tres et la cire avec les. dix-onces, d’huile restante. Lors-
que les matières sont liquéfiées on ajoute le colcotliar
broyé : on mêle le tout exactement et on forme un ciin-
plulre que Ton réduit en magdaléons.
Aaa iv
744
Eléments » e p
H A R M' A G I E,
Emplâtre de savon.
^ Minium , : . ft > j.
Blanc de céruse , ^ vil j.
Huile d’olives, *. . . . ft> ij fi.
Savon blanc , ^ iv.
Cire jaune , ^ iij.
Eau , . . q. s.
On fait cuire ensemble le minium , le blanc de céruse
et l’huile avec l’eau. Lorsque ce mélange a acquis la con-
sistance convenable on ajoute la cire jaune coupée par
morceaux et le savon raclé menu. Lorsque ces matières
sont liquéfiées on tire l’emplâtre hors du feu ; on le laisse
suffisamment se refroidir et on en forme des magda-
îéons.
Cet emplâtre ne s’emploie guere qu’avec du camphre :
on lui en ajoute une once , de la même maniéré que nous
venons de le dire pour l’emplâtre de Nuremberg -, cela forme
V emplâtre de savon camphré.
Vertus. 11 est propre pour résoudre les tumeurs , pour fortifier
la matrice.
Emplâtre de charpie.
Charpie de vieux linge, % viij.
Huile d’olives , îb iij.
Eau , îb j •
On réduit en charpie du vieux linge net : on la coupe
menue : on la met dans une bassine avec l’eau et l’huile:
on fait chauffer ce mélange jusqu’à consomption de pres-
que toute l’humidité: on passe avec expression : on dé-
pure l’huile pour en séparer l’humidité. Alors,
2^ Huile ci-dessus , Ib ij.
Céruse, f viij.
Litharge , . 5- xi j.
Poix noire , £ ij-
Cire jaune, ^ viij.
Aloës pulvérisé , 5 ]•
M.vrrhe pulvérisée, V JJ*
w" • • •
Encens mâle , £ nj*
ÉLÉMENTS UE P H A R M A £ I Z*
On Fait cuire ensemble la litharge , la céruse et l’huile
sans eau : lorsque ce mélange a acquis la consistance con-
venable on ajoute la poix noire et la cire jaune : ou les
fait liquéfier : on tire le vaisseau hors du feu : on agite
.l’emplàtre jusqu’à ce qu’il commence à se figer : alors op
ajoute les poudres : on remue ce mélange jusqu’à ce qu il
soit exaçl. On Forme du tout un emplâtre qu’on réduit en
magdaléons.
La charpie ne pouvant rien produire dans l’huile , nous
croyons que cette préparation est fort inutile : on peut
Faire cet emplâtre avec de l’huile d’olives sans charpie. 11 ^ertus'
mondifie, et cicatrise les plaies et les ulcérés.
Emplâtre de l'abbé de Grâce.
^ Huile d’olives , . îb j.
Suc de roses pâles dépuré, ■) -- ^ •••
utharge préparée , S
Blanc de céruse , 5 i).
On Fait cuire ces matières ensemble dans une bassine
de cuivre , en les agitant sans discontinuer, avecunespa-
tule de bois, jusqu’à ce qu’elles aient acquis une consis-
tance emplastique. Alors on y fait liquéfier ,
Cire jaune, ^iv.
» « * i mf \ • »
On agite cet emplâtre jusqu’à ce qu’il soit suffisamment
refroidi et on on forme des magdaléons.
11 desseclie les plaies et les ulcérés. On s’en sert pour Vertus,
faire du sparadrap.
Emplâtre de l'abbé Doyen.
^Onguent de la mere îb j.
Poix grasse 5 iv.
Cire jaune, 3 xij.
On fait fondre ensemble ces trois substances et on
forme du tout un emplâtre qu’on divise par magdaléons.
Emplâtre de diachylon simple.
îb il).
^ Litharge préparée ,
iLÉMENTJ DE PHARMACIE.
Huile de mucilage,
Décoclion de racines de glaïeul
cia.
On prend six onces de racines de glaïeul nétoyées et
coupées par tranches : on les fait bouillir dans une suffi-
sante quantité d’eau pour avoir six livres de décoction :
on en met une partie dans une bassine de cuivre avec la
litharge et l’huile : on fait cuire ce mélange en le remuant
sans discontinuer avec une spatule de bois , et ayant soin
de remettre de la décoction de temps en temps afin quo
le mélange ne se trouve point sans humidité : on continue
de le faire cuire jusqu’à ce qu’il ait acquis la consistance
nécessaire : alors on retire le vaisseau du feu , et lorsque
l’emplâtre est suffisamment refroidi on en forme une
partie, en magdaléons.
Vertus, H est propre pour ramollir , pour digérer, pour mûrir ,
pour résoudre.
Tlm-plâlre dicichylon composé.
^Emplâtre diachylon simple , lb iv.
Cire jaune ,
Poix résine, > àâ 5 iij-
Térébenthine
On fait liquéfier ces matières ensemble sur un feu doux :
alors on ajoute les gommes suivantes , qn’011 a dissoutes
et purifiées par le moyen du vin et épaissies en consis-
tance de miel très épais :
Gomme ammoniac ,
Bdclîium ,
Galbanum ,
Sagapenum ,
On agite le tout jusqu’à ce. que le mélange soit exact:
lorsqu’il est suffisamment refroidi on en forme des mag-
Vertus. daléons. Cet emplâtre est d’un grand usage et est eir*-
ployé avec beaucoup de succès pour résoudre les tumeurs
ou pour les attirer à suppuration. Quelques personnes font
cet emplâtre avec de l’huile, de la craie et de la cire : les
uns ajoutent à ce mélange un peu de galbanum pou? lui
t
ELEMENTS » E P H A R M A C I E. 7^7
donner l’odeur du vrai diachylon ; d’autres n’y ajou-
tent rien.
4
Emplâtre divin.
Litharge préparée , 3b }•
Huile d’olives , : . îb ij i
Verd-de-gris en poudre Fine , ^j.
Eau q. s.
On fait cuire ces matières ensemble dans une bassine
de cuivre , ayant soin d’agiter sans discontinuer et d’a-
jouter de l’eau à mesure qu’elle s’évapore : lorsque le mé-
lange a acquis la consistance emplastique on ajoute,
Cire jaune ^ viij.
On fait liquéfier la cire : on agite le mélange , et
lorsque l’emplâtre commence à se figet on ajoute les
matières suivantes réduites en poudre line :
Galbanum ,7 --
Myrrhe , 3 aa' * *
Bdellium
Gomme ammoniac , .
Oliban ,
Opopanax , ~î
Mastic, \âci.
Aristoloche ronde , J
Aimant préparé , . . .
? J'j 5 ;J-
5 ij.
S llJ 5 nj.
Si-
si- fi-
On agite le mélange jusqu’à ce qu’il soit exaot , et lors-
que l’emplâtre est suffisamment refroidi on en forme des
magdaléons.
11 déterge , mondifie, cicatrise, amollit, résout les Vertus
tumeurs : il est bon pour les contusions.
Remarques.
On est dans l’usage de faire cet emplâtre d’une cou-
leur rouge , et on l’obtient de cette couleur lorsqu’on met
le verd-de-gris cuire en même temps que la litharge,
parreque le cuivre se ressuscite comme pendant la cuite
de l'onguent ægyptiac. Lorsqu’on met le verdot sur la fin
V
7^8 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
de la cnite de l’emplâtre avec les poudres , il n’a pas le
temps de se ressusciter , l’emplâtre reste d’une couleur
verte : on ne pratique cette derniere méthode q'tie lors-
qu’elle est prescrite. La pierre d’aimant qu’on fait en-
trer dans cet emplâtre doit être réduite en poudre im-
palpable : on la met dans le dessein d’attirer hors des
plaies des portions de fer qui pourroient y être entrées;
mais il s’en faut de beaucoup que l’intention soit remplie,
pareeque l’aimant a été broyé et mêlé avec les corps gras
de cet emplâtre; il a perdu toute sa vertu magnétique : il
ne produit d’effet que comme dessiccatif. L’emplâtre di-
vin est de couleur rouge lorsqu’il est nouvellement fait;
il devient noir à la surface quelque temps après ; il n’y a
que l’intérieur qui conserve sa couleur rouge pendant plu-
sieurs années.
Emplâtre de la main de Dieu.
^ Huile d’olives, ft> ij.^
Litharge , . . K> j 5 j*
Eau , q- s.
On fait cuire ces matières ensemble dans une bassine
de cuivre , ayant soin d’agiter le mélange sans disconti-
nuer avec une spatule de bois : lorsqu’il est cuit à sa con-
sistance on y lait liquéfier ,
Cire jaune,. 1b j 5 iv.
La cire étant liquéfiée on tire le vaisseau hors du
feu ; et lorsque l’emplâtre est à demi refroidi on y in-
corpore les substances suivantes réduites en poudre :
Verd-de-gris ,
W- •
Gomme ammoniac ,
• ? “j 3 nJ
Galbanum ,
• 5 j 5 ij.
Opopanax, ....
• 5!:
Sagapenum , . .
• 5 q-
Bdeliium, \ ~~
Oliban , S * ’
• 5 ij-
Myrrhe ,
• U S 1).
Mastic en larmes ,
1
• a r
Aristoloche ronde , .
. g j.
Pierre calaininaire prép. .
• 5 ‘h
éléments de pharmacie. 749
On agite, l’emplâtre jusqu’à ce que le mélange soit
exact , et on en forme des magdaléons lorsqu’il est suf-
fisamment refroidi.
lia les mêmes vertus que l’emplâtre divin et on l’eni- vertu*,
ploie de la même manière.
Remarques.
Cet emplâtre différé peu de l’emplâtre divin par les
drogues qui le composent : sa plus grande différence vient
du verd-de-gris qu’on ne met que sur la fin delà cuite :
le cuivre n’ayant pas le temps de se ressusciter conserve
sa couleur verte et la communique à cet emplâtre. Si ab-
solument on trouvoit trop de difficulté à réduire en pou-
dre la gomme ammoniac , le galbanum , le sagapenum et
lebdellium , on pourroit purifier ces gommes par le moyen
du vinaigre , comme le prescrivent la plupart des Auteurs:
à l’égard des autres elles sont toujours seches et friables
et peuvent se réduire en poudre facilement.
Emplâtre styptique de Crollius.
^ Minium ,
Pierre calaininaire prép.
Litharge préparée ,
Huile de lin , 9 --
d’olives , S GU‘
Eau .....
On fait cuire toutes ces substances ensemble dans une
bassine , en les agitant sans discontinuer avec une spatule
de bois: lorsque le mélange a acquis la consistance d’em-
plâtre on y fait liquéfier ,
Huile de laurier,
Cire jaune , }
Colophane , )
Térébenthine ,
aa.
v •••
5 UJ*
w •
5 VJ.
5 dj-
Ces matières étant liquéfiées et bien mêlées on tire la
bassine hors du feu , et lorsque l’emplâtre est à demi re-
froidi on incorpore les poudres suivantes :
ELEMENTS DE P II A R M A C I E.
Vertu».
^aa.
Ptésine de genievre ou sandaraque,
Gomme ammoniac ,
bdellium ,
galbanum ,
opopanax ,
sagapenum ,
Karabé préparé ,
Oliban ,
Myrrhe ,
Aioës, 'aa'
Aristoloche longue ,
ronde ,
Momie ,
Pierre hématite préparée ,
Sang-dragon, *1
' nn
Bol de Blois préparé ,
Vitriol blanc , J
aa. .
y •••
5 nh
5 1 B-
3 fi-
J vj.
fiv-
? B.'
Fleurs rouges d’antimoine lavées , \
Safran de Mars pré paré par le soufre, J
On agite l’emplâtre jusqu’à ce que le mélange soit
«xact , et lorsqu’il est presque refroidi on ajoute ,
Camphre, : 5 B*
On fait dissoudre le camphre dans environ un gros et
demi d’huile essentielle de genievre pour en former une
bouillie , et c’est dans cet état qu’on doit le mêler à l’em-
plâtre. On attend qu’il soit suffisamment refroidi , parce-
que s’il étoit trop chaud il volatiliseroit une partie du
camphre et de 1 huile essentielle. . ^ ...
11 digéré , mûrit, mondifie, cicatrise , résout : il fortifie
les nerfs et résiste à la gangrené.
Emplâtre de grenouilles oa de Vico simple.
22 Grenouilles ,
Vers de terre ,•••••••
Racines récentes d’Yebles O
aunée, 5
n°. xxiv.
lb j.
fb j.
i L ï il E N T S DE PHARMACIE#
7^4
Fleurs seches de camomille,
lavande ,
matricaire , t
mélilot , j
Vinaigre ,
Vin blanc
Eau?
A
i- àâ.
,}
aa.
o i fi*
!t> ij.
q. s.
On lave les vers de terre , à plusieurs reprises, dans du
vin blanc , pour les dégorger de la terre et d’une portion
de matière mucilagineuse : on les met dans une bassine
avec les grenouilles vivantes : on nétoie les racines et on
les coupe par tranches : on les met dans la même bassina
avec les fleurs , le vinaigre , le vin et une suffisante quan-
tité d’eau : on fait bouillir toutes ces substances pendant
un quart d’heure : on passe la décoction avec expression;
on la laisse déposer : on la tire par inclination et on la
inet à part. Alors ,
21 Litharge préparée , ...
Graisse de porc ,
veau ,
Eludes par infusion et décoction
de grenouilles ,
de .vers ,
d’aneth ,
de camomille ,
de lavande femelle ,
jd’énula campana ,
de lis,
J
ïb iv.
ïb j.
On met toutes ces substances dans une bassine de cui-
vre avec une partie de la décoction précédente : on fait
cuire ce mélange en le remuant sans discontinuer avec
une spatule de bois , et on a soin d’ajouter de la décoction
à mesure que celle de la bassine s’évapore jusqu’à ce que>
tout y soit-entré. Lorsque la litharge est dissoute et que
l’emplâtre a la consistance qu’il doit avoir on ajoute ?
Huile de laurier, .
: ^ iv.
Cire jaune, ....
Slorax liquide purifié, .
^ iv.
Térébenthine , . .
X jj
752 ÏLÉMÏN T s I> E P H À R M A C I E.
On fait liquéfier toutes ces substances , et l’on ajoute
à la niasse , lorsqu’elle est suffisamment refroidie , les
drogues suivantes réduites en poudre fuie :
Oliban ,
Euphorbe
Myrrhe ,
Safran ,
Viperes,
On mêle ces matières exactement , et sur la fin on
ajoute ,
Huile essentielle de lavande , ... • 15 j fi*
On forme du tout un emplâtre : on fait des magdaléons
avec une partie seulement , et à 1 autre on ajoute du
mercure de la maniéré expliquée dans la formule sui-
Vertus. ^L’emplâtre de Vigo sans mercure est résolutif , vulné-
raire et fondant.
Emplâtre de grenouilles ou Je Vigo avec le mercure.
^ Mercure crud , 4 ^ b
Storax liquide , \ . . . ? ij.
Térébenthine, f ^ * ’ 6
Emplâtre de Vigo moitié de la masse.
Vertus.
On éteint le mercure avec le storax et la térébenthine
dans un mortier de fer. Lorsqu’il l’est suffisamment on
ajoute l’emplâtre qu’on a fait liquéfier un peu : on agite
ce mélange avec le pilon de fei et on le pile comme une
masse de pilules jusqu’à ce qu’il soit exact : on le tire
hors du mortier et on en forme des magdaléons.
Cet emplâtre est résolutif : il amollit et résout les hu-
meurs froides : il est bon pour les loupes,, les nodosités,
les tumeurs vénériennes.
R E M A 11 Q Ü E S.
L’emplâtre
de Vigo simple et l’emplâtre de Vigo avec
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
le mercure, sont d’un grand usage dans la Chirurgie.
J’ai cm devoir rapporter leur recette sans y rien changer,
et exposer ensuite les redonnes dont ils paraissent avoir
besoin , afin de simplifier ces emplâtres et de les rendre
plus efficaces et plus faciles à préparer. i°. La décoction
qu’on fait pour l’emplâtre de Vigo simple parait assez
inutile. Les grenouilles , qui donnent le nom à cet emplâ-
tre , et les vers de terre fournissent très peu de principes
dans l’eau; et, en supposant qu’ils soient efficaces , ils se
trouvent tellement masqués et affaiblis par le grand nom-
bre des autres substances qu’on peut regarder ces ma- •
tieres comme nulles. Les fleurs qu’on fait entrer dans
cette décoction perdent tout leur aromate, pendant
l’ébullition et pendant la cuite ue l’emplâtre : il ne reste
que leur substance extractive , qui ne se trouve encore
qu’en très petite quantité. Ne seroit-il pas mieux de sup-
primer de la décoction toutes ces substances aromatiques
et de faire entrer leurs poudres dans cet emplâtre , mais
en moindre quantité ?
2°. Les grenouilles , les vers de terre , les lis, ne four-
nissent presque rien dans l’huile , comme nous l’avons
fait remarquer ; et les huiles qu’on prépare avec ces ma-
tières n’ont pas d’autre vertu que l’huile d’olives pure.
3°. Les huiles d’anetli , de camomille, de lavande fe-
melle et d’énula campana , préparées par infusion , con-
tiennent les matières résineuses et odorantes de ces sub-
* • • •
stances ; mais nous croyons qu’on peut les supprimer en-
core de cette composition , pareeque , pendant la cuite
de l’emplâtre , elles perdent toute leur odeur , et la ma-
tière résineuse se décompose par la chaleur qu’elles éprou-
vent. Notis pensons , par cette raison , .que toutes ces
huiles peuvent être remplacées par de l’huile d’olives ,
en ajoutant sur la lui de la cuite de cet emplâtre un peu
d’huile essentielle de ces mêmes végétaux ; au lieu de
l'huile d’énula campana on peut employer sa racine eu
o u dre.
4°. Nous avons fait observer précédemment que toutes
les matières végétales balsamiques , telles que la térében-
thine , le slorax liquide , etc. n’étoient ni propres à étein-
dre le mercure ni en état de se combiner avec lui comme
on desire qu’il le soit dans cet emplâtre. D’ailleurs ia mé-
thode usitée pour introduire le mercure dans ce mélange
B b b
y 54 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
n’est point commode : il est difficile de remuer le pilon
■dans une masse aussi tenace et d’y distribuer bien uni-
formément le mercure : si l’on inet l’emplâtre trop chaud
dans le mortier, on fait dissiper une partie de l’huile essen-
tielle de lavande; le mercure se sépare en gros globules
et s’échappe hors de l’emplâtre lorsqu’on le malaxe entre
les mains; celui qui y reste est également en globules,
qu’on apperçoit à la vue simple , et ne doit pas produire
beaucoup d’effet. J’ai examiné beaucoup d’emplâtres de
Vigo avec le mercure ; j’y ai appercu constamment des
globules de mercure , que j’en ai fait sortir en ramollis-
sant les emplâtres entre les mains au-dessus d’un papier
blanc. Nous croyons qu’on peut remédier à tous ces incon-
vénients en éteignant le mercure dans une quantité con-
nue d’onguent de mercure fait à parties égales de graisse
'et de mercure. Lorsque le mercure est bien éteint on fait
liquéfier l’emplâtre de Vigo simple : on le mêle au mer-
cure éteint , comme nous le dirons , et l’on ajoute les
huiles essentielles sur la fin lorsque l’emplâtre est pres-
que refroidi. Voici donc de quelle maniéré on peut laire
cet emplâtre , en adoptant toutes les réformes que nous
proposons , et même en conservant les grenouilles, puis
que ce sont elles qui lui donnent le nom.
Emplâtre de Vi g o ,
^ GreiiOU'ill ’s", ...
Racines d’Yeble ,
Vin blanc ,
‘ Vinaigre ,
Eau , .
simple , réformé .
n° . vj.
• ib j.
îbij.
q. s.
On fait du tout une décoction et on la dépure comme
nous l’avons dit précédemment. Alors ,
2éLithar'ge préparée , ^ l.Y:
Huile d’olives , ib nj f5-
Graisse de porc , \ 3 xv.
de veau \
La décoction ci-dessus.
O11 fait cuire toutes ces matières en consistance d em-
plâtre ; alors on ajoute et on fait liquéfier les matières
suivantes :
ÉLÉMENTS U E PHARMACIE. 7^D
Huile de laurier , 3> 1 )T;
Cire jaune , f ’ T
Térébenthine , 5 h-
Lorsque ces matières sont liquéfiées et mêlées on
ajoute ,
Storax liquide 5 1V*
Lorsque l’emplâtre est à demi refroidi on y incorpore
les poudres suivantes :
▲
Oliban ,
Euphorbe, f _
Myrrhe , (“a 3 h
Safran , ^
Racines d’aunée ’ ^ ^j*
Fleurs de camomille, \
lavande, ( __
. • • > au X vî
matncaue, ( o 'J*
mélilot , j
Lorsque ces poudres sont mêlées exactement et que
l’einplâtre est suffisamment refroidi, on sépare six l vres
quatre ornes qu’on inet à part et dans la masse restante
dans la bassine on ajoute ,
Huile essentielle de lavande, . . . . 9 ij.
d’aneth , )
de camomille, ) au’ * ^ J*
On mêle le tout exactement , et l’on forme un emplâtre
qu’on réduit en magduléons, parcequ’on l’emploie assez
souvent sans mercure. On forme avec la portion que
nous avons dit de mettre à part l’emplâtre de Vigo avec
le mercure de la maniéré suivante.
I
Emplâtre de Vî g o, avec le mercure , réformé .
^.'Onguent de mercure fait à parties égales , 5 v ij.
Mercure crud , g xi:.
Emplâtre de Vigo , ci-dessus,. . . . il vj. J iv*
lluiie essentielle de lavande , . . 9 ij,
d’aneth,
de camomille, j aa% ' ^ h
On met dans une terrine vernissée , bien unie , l’onguent
R b b ij
j56 ÏLÉMÏKT3 DE PHARMACIE.
de mercure avec le mercure cruel : on triture ce mélange
avec un pilon de bois pendant dix ou douze heures, ou
jusqu a ce que le mercure soit bien éteint. Alors on fait
liquéfier dans une bassine l’emplâtre de Vigo simple et
on le met dans la terrine avec le mercure : on pose la
terrine sur un peu de cendres chaudes afin que l’emplâtre
ne se fige pas promptement : on agite ce mélange avec un
pilon de bois jusqu’à ce que le mercure soit bien mêlé;
lorsque l’emplâtre est suffisamment refroidi on y mêle
les huiles essentielles : on forme des magdaléons avec cet
emplâtre.
Remarques.
Au moyen de ce que l’on partage l'emplâtre en deux
portions égales avant d’ajouter les huiles essentielles , la par-
tie à laquelle on ajoute du mercure ne se trouve pas dé-
pourvue de ces huiles essentielles lorsqu’on vient à la faire
fondre pour, y mêler le mercure comme cela arrive par
la manipulation ordinaire.
Les huit onces d’onguent. de mercure contiennent qua-
tre onces de mercure : elles sont suffisantes pour éteindre
les douze onces qu’on ajoute, et infiniment mieux que
la térébenthine et le storax liquide , sur-tout lorsque cet
onguent est un peu vieux lait , pour les raisons que nous
avons dites précédemment : au moyen de cette méthode
nous conservons les proportions de mercure dans les doses
prescrites. Cette substance métallique se trouve telle-
ment combinée avec les autres substances de l’emplâtre
qu’il n’est pas possible d’en appercevoir aucun globule,
même à l’aide d’une bonne loupe.
Cet emplâtre est d’une couleur grise mercuriele , ou
4’ une couleur violette tirant sur le pourpre. Ces différences
viennent du degré de chaleur que reçoit l’emplâtre lors-
qu’on le mêle avec le mercure. Dans l’emplâtre chauffé
modérément, la couleurgrlse du mercure divisé ne change
point ; mais lorsqu’il est bien chaud le mercure prend
en un instant une couleur violette tirant sur le pourpre,
et se rassemble au fond de la terrine sous la forme d’un
précipité très divisé , sans laisser paroître aucun globule
de mercure, même à l’aide d’une bonne loupe : dans cet
état il se mêle facilement à l’emplâtre et il lui commu-
nique une couleur de lie de vin; ce qui lèroit croire que
ÉLÉMENTS T) E P H A R M -V C I E. 7^7
l’emplâtre ne contient point de mercure. Ce phénomène
singulier me paroît bien difficile à. expliquer ; cependant
je crois qu’on peut présumer qu'il vient d’une combinai-
son plus intime du mercure , i°. avec toutes les substan-
ces de l’emplâtre , 2°. avec l’espece de sel métallique qui
s’est formé pendant la cuite de l’emplâtre par 1 union du
plomb ou de la litharge avec l’acide de l’huile. Quoi qu h
en soit , il est difficile de rendre raison comment ce sel
agit sur le mercure divisé, et pourquoi , en se combi-
nant ensemble , le mélange devient d une couleur pur-
purine.
Emplâtre dicibotanum .
^ Feuilles et racines -réceptes clebardane, \
Herbes aux teigneux ,
Souci ,
Ciguë ,
Chamæpitys ,
Livêche ,
Valériane major,
Angélique,
Enula campana, !aa- £ v?
Raifort saavage,
Concombre sauvage,
Scrophulaire ,
Petite joubarbe ,
Chélidoine major , •
minor y
Gratiole ,
On lave toutes ces plantes et on les nétoie des ma-
tières étrangères : on les coupe menu : on les fait bouillir
dans une suffisante quantité d’eau : on passe la décoction
avec expression : on refait bouillir le marc dans de nou-
velle eau : on môle les liqueurs et on leur ajoute ,
Suc de ciguë , n
chélidoine major r ^ ââ. .. . lt> iv.
d’orval , J
de petite joubarbe , ïb j.
On fait prendre quelques bouillons à ces liqueurs : on
B b b iij
^58 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
les passe au travers d’un blanchet et ou les fait épaissir
en consistance d’extrait. Lors pie l’extrait est fait on
ajoute sur chaque livre les gommes-résines suivantes, pu-
rifiées par le vinaigre scillilique et épaissies en consis-
tance d’extrait ,
Galba nu m ,
Gomme ammoniac ,
Opopanax ,
Sagapenum ,
?
5
cia
i
On fait chauffer ces matières et on les agite jusqu’à
ce que le mélange soit exact : on les conserve à part.
Alors ,
^'Litharge préparée fb ij.
Huile d’olives ]î> j.
de petits chiens o -- w ...
de mucilage, $ 3 ;
Eau q. s.
On fait cuire la litharge avec les huiles et de l’eau qu’on
ajoute à mesure qu’il est nécessaire : on agite le mélange
avec une spatule de bois jusqu’à ce que ces ma-
tières aient acquis la consistante d’emplàlre : alors on
ajoute ,
La totalité de l’extrait ci-dessus, chargé des gommes-
résines.
Soufre vif en poudre , 3 xv.
On fait liquéfier ces matières et l’on ajoute,
Cire jaune ft, j 5 ix.
Storax liquide purifié , -- „ .
roix de nourgogne , Ç ]
Lorsque ces matières sont liquéfiées et mêlées on tire
la bassine hors du feu' , et l’emplatre étant à demi refroidi ,
on y incorpore les Substances suivantes réduites en pou-
dre fine :
ELEMENTS UE PHARMACIE.
Racines d’iris de Florence ,
Pain de pourceau ,
Renoncule ,
Couronne impériale
Serpentaire ,
Hellébore blanc ,
Sceau de Notre-Dame,') --
y. LIU. • • * •
Arum , )
Racines d’aristoloche longue,
ronde , fàâ.
clématis , 3
d’asarum ,
Feuilles de Pistachier,
Baies de laurier,
Fleurs de inélilot
Semences d’angélique, > --
S. tt CL » » t •
cresson , j
Semences de cumin ,
Fiente de pigeon ,
Bitume de Judée, q
Oliban , y ci et» • » • • •
Mastic en larmes, J
Gomme Tacamahaca ,
Bdellium,
, ’ >aa
Myrrhe , J
Euphorbe ,
o VJ.
n
6'ij-
5 l,R
5 ij.
ô IV.
5 ij-
î VJ-
5 uh
5 J*
5 '“F
$ X1F
SnF
*■»' •
5 )•
On agite l’emplâtre jusqu’à ce que le mélange soit exact
et l’on fait dissoudre ,
. «, . * •
w • „
Camphre , * 5 ) h-
dans Huile essentielle de girofles , . • • 5 j*
Huile des philosophes, . . . . . 5 ij p.
On ajoute ce dernier mélange à la masse totale lors-
qu’elle est presque refroidie : on forme du tout 1111 em-
plâtre qu’on réduit en m a gd aidons.
Il digéré , ramollit et résout : on s’cn sert pour les Vert u,
loupes , les glandes , les tumeurs et les squirrhes.
R E M A R Q V ES.
Cet emplâtre , quoique composé d’un grand nombre
b b b iv
7 6° éléments de pharmacie.
de diogues , ii offre rien de particulier sinon l’action du
soufie vil sur la litharge dissoute dans l’huile, qui présente
un phénomène chymique. Aussitôt que le soulre estliqué-
he le mélange devient sur-le-champ d’une couleur très
noire. Comme on recherche cette couleur dans cet em-
plâtre , on met le soulre immédiatement après l’extrait
gommeux , ahn qu en se liquéfiant et se combinant avec
l'huile il puisse mieux porter son action sur la litharge :
si on le mêloit avec les poudres , l’emplâtre seroit d’une
couleur grise cendrée , parcequ alors , le mélange étant
moins chaud , le soufre ne peut se liquéfier et se combi-
ner ni avec 1« plomb ni avec l’huile ; il ne se trouve
que mêlé dans l’emplâtre comme une autre poudre. Néan-
moins , lorsqu on met le soufre sur la fin avec les pou-
dres , 1 emplâtre acquiert la couleur noire , mais c’est
dans 1 espace d’une année. Le soufre agit sur le plomb
cl une maniéré insensible , et produit, dans cet espace de
temps , le meme eifet que lorsqu’on le fait liquéfier au com-
mencement de la cuite de l’emplâtre , mais toujours avec
moins de succès.
L effet du soufre dans ce mélange est de dissoudre dans
l’huile et de former une combinaison que l’on nomme
baume de soufre : il porte en même temps son action sur
le plomb dissous dans l’huile, le laisse dans l’état de di-
vision ou il se trouve , le ressuscite et le minéralisé sur-ïe*
charnp ; alors il paroit sous une couleur noire , qui est celle
qui lui est naturelle lorsqu’il est ainsi minéraliséet divisé. On
peut comparer cet effet à celui qui arrive au plomb fondu
qu on me le avec d u soufre , qui se réduit sur-le-champ en une
poudre très noire. Le plomb , en. se réduisant ainsi en pou-
dre noire par l’intermede du soufre n’est ni calciné ni
privé de son pli logistique comme on l’avoit prétendu. Le
plomb s’unit au soufre : ce dernier lui ôte une partie de
sa fusibilité : et lorsqu’on pousse ce mélange à l’action
du feu , il entre en fusion et produit une mine de plomb
artificielle , c’est-à-dire du plomb minéralisé par le sou-
fre; ce qui n’arriveroit point s’il étoit privé de son phlo-
gistique.
Il est avantageux pour un pharmacope d’avoir tou-
jours chez lui une certaine quantité d’extraits des plantes
qui entrent dans la composition de l’emplâtre diabotanum
pour pouvoir préparer cet emplâtre dans toutes les sai-
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE, 7^*
sons. Mille livres de plantes , prises dans les proportions
décrites ci-dessus, m’ont rendu quarante et une livres
d’extraits d’une bonne consistance.
Emplâtre de blanc de céruse.
'Zé Blanc de céruse pulvérisé , ît> j-
Huile d’olives , it> ij -
Eau , q- s*
On fait cuire ce mélange jusqu’à consistance d’emplâ-
tre , ayant soin de l’agiter sans discontinuer avec une
spatule de bois : lorsqu’il est suffisamment cuit on y fait
liquéfier,
Cire blanche , 5 iij.
On fait du tout un emplâtre qu’on réduit en magda-
léons.
Il est siccatif : il diminue l’inflammation des plaies : il Vertu»,
cicatrise.
Emplâtre noir ou emplâtre de céruse brûlée.
*%£ Blanc de séruse, J h j.
Huile d’olives , ft> ij.
On met ces deux substances dans une bassine et on
les fait cuire sans eau jusqu’à ce que la céruse soit par-
faitement dissoute : on ajoute,
Cire jaune, ~ iv.
On forme du tout un emplâtre avec lequel on fait des
magdalcons.
11 est détersif, dessiccatif, propre pourles vieux ulcérés. Vertu».
/
R E M A R Q U E S.
Comme on ne met point d’eau pendant la cuite de cet
emplâtre, l’huile se brûle un peu et le mélange acquiert
unç couleur brune comme l’onguent de IaViere dont
nous avons parlé. On peut , de cette maniéré, faire autant
d’emplâtres brûlés qu’011 le juge à propos. Mais il n’airive
Vertus.
762 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
que trop souvent d’en briller plus qu’on ne veut.
I
Sparadrap ou toile Gautier.
On entend , par ces dénominations , de la toile légère-
ment enduite d’emplâtre d'un ou des deux côtés et lis-
sée à-peu-près comme de la toile cirée.
Ces médicaments sont plus magistraux qu’officinaux.
On les fait avec un ou avec plusieurs emplâtres; cbla dé-
pend des indications que l’on a à remplir. Le sparadrap
ou toile Gautier , qu’on fait ordinairement pour appliquer
sur les cautères , se prépare de la maniéré suivante et
servira de modèle pour tous ceux qu’on voudroit pré-
parer.
}
^ Emplâtre diàpalme , '
diachylon simple
céruse brûlée , ...
Iris de Florence en poudre fine ,
aa.
ft> J.
w • • •
s yui*
5 j* E-
On fait liquéfier ensemble les trois emplâtres et l’on
y incorpore l’iris de Florence en poudre fine. On plonge
dans cet emplâtre , tandis qu’il est liquide , un moiceau
de toile : on l’agite légèrement avec une spatule, afin de
le bien imprégner : alors 011 l’enleve par deux coins en 1 c-
tendant perpendiculairement au-dessus du vaisseau : une
autre personne tient deux réglés de bois par les. deux
bouts, pour former un entre-deux par lequel on faiL pas-
ser la toile imprégnée d’emplâtre , afin de faire ecouler le
superflu , et que i’einplatre qui y reste se trouve étendu
uniformément. O11 tient cette toile a 1 air un instant pour
qu’elle s’y raffermisse et que l’emplatre se lige : ensuite
on pose cette toile sur une pierre bien unie et on la frotte
avec un rouleau de bois jusqu’à ce qu’elle devienne bien
lisse : on la retourne et on lisse l’autre cote de la meme
maniéré.
On emploie le sparadrap pour les cautères : on le coupe
par petits morceaux quarrés qu’on applique sur les cau-
tères pour entretenir la suppuration.
Remarques.
Ceux qui ont parlé de la manipulation des toiles Gau^
i L à M E H T 5 DE fHARMACIE.
tïer recoin ma rident de plonger dans l’eau la toile au sortir
de l’emplâtre fondu : mais j’ai remarqué que l’eau hu-
mecte la toile malgré qu’elle soit imprégnée d’ernplàtre,
qu’elle devient difficile à manier ensuite , et qu’elle n’ac-
quieit jamais la fermeté qu’on cherche. D’ailleurs 1’. mpiâ-
tre ne se trouve jamais étendu uniformément sur la toile :
et comme il faut qu’il n’en reste qu’une com he légère, il
est dilhcile de l’étendre dans les endroits qui se trouvent
un peu plus épais : mais on remédie à ces inconvénients
en faisant passer la toile entre deux petites réglés d< bois,
que l’on tient serrées l’une près de l’autre, pour ne laisser
passer que la toile el la couche d’emplâtre nécessaires. Au
moyen de cette manipulation la toile s’en trouve unifor-
mément enduite ; on n’a plus qu’à la polir , ce qui devient
facile.
Lorsqu’on neveutgarnird’emplâtrc qu’un côtédela toile,
on fait liquéfier les emplâtres dans un vaisseau convenable:
on attache une bande de toile sur les bords d’une table
avec deux clous d’épingle : on prend de l’emplâtre avec un
de ces couteaux pliants dont se servent les peintres pour
étendre les couleurs : on étend cet emplâtre sur la toile
de place en place jusqu’à ce qu’elle en soit garnie : on lisse
celte toile comme la précédente : on parvient par ce moyen
à garnir la toile uniformément. Mais il est plus difficile de
couvrir proprement un seul coté de la toile que tous les
deux.
! Taffetas d’ Angleterre.
^ Colle de poisson,
Eau ,
5 vr
îb ij.
On coupe menu la colle de poisson : on la met dans
un poêlon d’argent avec deux livres d’eau bouillante : en
laisse ce mélange en digestion pendant dix ou douze heu-
, pour donner à la colle Je temps de se bien ramollir :
on fait chauffer le mélange jusqu’à ce que la colle
i fadement dissoute : on la passe au travers d’un
erm-ssion.
irr r-u '-^ndre un ruban de fil autour
i. , j . p ■
< i : non
d. -.5 Ss:. S l'tî , et OU j U.ïSUk.iu «■ 'tv
on l’étend <=
^ .7
l .
Vertus.
/
764 ÉLÉMENTS C E PHARMACIE;
qu on attache sur le ruban de fil cousu autour, en ayant
SOm/e, ien. tendie ce taffetas. Alors, avec un pinceau
ou plutôt avec une grosse brosse de poil de blaireau, 011
applique une couche de colle de poisson , qu’on a bien fait
chauffer auparavant, et 011 la fait sécher devant un feu
clair. Lorsqu’elle l’est suffisamment on applique une nou-
velle couche de colle pareillement chauffée et on la fait
sécher de même : on continue ainsi de suite jusqu’à ce que
la totalité de la colle soit appliquée sur le taffetas. Ensuite
on étend deux couches de teinture de baume du Pérou eu
coques, faite par de l’esprit de vin : lorsque le taffetas est sec
on le coupe par petits morceaux de trois pouces et demi
de large et de cinq pouces et demi de long et on le réduit
en rouleaux.
On applique ce taffetas sur les petites plaies , pour rap-
procher les levres et pour faciliter leur réunion : il pro-
duit très bien ces effets. Il est vulnéraire, balsamique : il
a la propriété de s’appliquer très exactement sur la peau
et d y tenir d une maniéré ferme et solide. On mouille lé-
gèrement ce taffetas avant de l’appliquer.
Remarques.
Cette préparation est une sorte de sparadrap , mais fait
sans emplâtre ; c’est un taffetas gommé qui est de même
espece que celui avec lequel on fait les mouches que les
femmes s’appliquent sur le visage : celui-ci a l’avantage de
tenir mieux et de se mieux appliquer.
On doit faire choix d’un taffetas mince et qui ne soit
pas trop clair. La quantité de colle de poisson que nous
prescrivons suffit pour un morceau de taffetas de deux
pieds trois pouces de large et de^quarante- quatre pouces
de long , ce qui produit soixante-seize petits morceaux.
On pourroit mettre un plus grand nombre de couches
de dissolution du baume du Pérou, mais cette substance
résineuse recouvre trop la colle, empêche que l’humidité
11e pénétré le taffetas , et il 11e se colle pas si bien sur la
peau.
Des bougies.
Les bougies sont de petites bandes de toile , ou bien
des brins de coton ou de fil, enduits et parfaitement re-
couverts d’emplâtre : elles sont un peu plus grosses par un
1)0 u t que par l’autre, et roulées en forme de petits cylin-
dres un peu coniques , de huit à dix pouces de long et
à-peu-près grosses comme des tubes de pipes , quelquefois
plus grosses et plus petites. On les introduit dans le canal
de l’uretre, pour guérir les ulcérés et les carnosités.
On entend assez ordinairement par bougies un remede
particulier , comme si cette espece de médicament devoit
être composée toujours avec les mêmes matières; maison
peut comparer les plaies de l’ijretre à celles qui sont à
l’extérieur et sur lesquelles il convient d’appliquer des
médicaments relatifs à l’état actuel de ces mêmes plaies ;
et l’on peut composer des bougies avec autant d’especes
d emplâtres et d’ingrédients qu’on juge à propos. Celui
qui les emploie doit assortir leur composition aux indica-
tions qu’il se propose de remplir; et l’Apothicaire qui
les préparé doit leur donner la forme et la consistance
convenables. Les bougies doivent être très flexibles sans
etre molles, point cassantes , et formées de manière que
la matière emplastique ne puisse ni se fondre ni se déta-
cher du linge qui se trouve dans l’intérieur; la bougie ne
doit point se déformer pendant le temps qu’elle reste dans
1 intérieur de 1 uretre. Nous prendrons pour exemple de
la préparation des bougies celles qu’on prépare avec l’em-
plâtre de Vigo avec le mercure.
On prend un petit faisceau de fils de coton de huit
pouces de long : on en coupe quelques brins de différen-
tes longueurs , afin de les étager : on attache le gros bout
avec du hl : on plonge cette meche dans l’emplâtre de
Vigo avec le mercure qu’on a fait liquéfier; et lorsqu’elle
en est bien imbibée on la retire, de l’emplâtre : on la sus-
pend en l’air ahn qu’elle sê refroidisse : on en prépare de
cette maniéré une aussi grande quantité que l’on veut
Ensuite on prend ces rneches refroidies , on les pose sur
une table de marbre bien unie et imprégnée d’une très
petite quantité d huile : on les roule avec la paume de la
main, ou encore mieux avec une planche bien unie
semblable à celles dont se servent les Ciriers pour rouler
leurs cierges On roule ces rneches jusqu’à ce qu’elles
soient bien unies et qu’elles prennent l’apparence d’un
petit cierge , mais qui ne soit point creux par un bout
comme les cierges : on coupe les deux extrémités qui r »
se trouvent point garnies de coton, pareeque l’emplâtre
766 ÉLÉMENTS DE Pïl ARM A C I K.
fesl étendu : on serre ces bougies dans des boites afin de
les garantir de la poussière.
Remarques.
Les matières qu’on emploie pour soutenir l’emplâtre
lie contribuent point a I’eftn a ité des bougies : il est assez
indiiférent d’employer du coton , du fil ou des bandes
de toile; mais j ai remarqué qu’elles se préparent mieux
et plus facilement avec le coton qu’avec; toute autre ma-
tière. Lorsqu’on se sert de bandes de toile, il faut les
couper en languettes de la meme longueur que les meches
précédentes et les tenir un peu plus i troites par un bout
que pari autre : on les plonge également dans l’emplâtre
liquéfie , et on ploie ces bandes sur elles-mêmes sans
les rouler en cornets: les bougies se forment très bien;
les bougies forme es avec de la toile et roulées en cornets,
ont 1 inconvénient de se dérouler en les retirant du canal de
1 uretre etd occasionner beaucoup de douleur. Ainsi il vaut
mieux plier les bandes de toile comme nous l’avons dit.
\
Pierre médicamenteuse.
^'Coîcothar , ^ ij,
Litharge préparée , *1
Bol d’Arménie préparé, , ââ. . . . £ iy.
Alun de roche, J
On met toutes ces matières réduites en poudre dans
une terrine vernissée : on verse par-dessus du vinaigre
jusqu’à ce qu’elles en soient sgruagées dé deux travers de
doigt : on couvre le vaisseau : on laisse macérer ce mé-
lange pendant deux ou trois jours, ayant soin de l’agiter
de temps en temps : alors on ajoute,
Nitre purifié , .
Sel ammoniac ,
Ensuite on fait dessécher ce mélange : on pulvérise
grossièrement la niasse et on la fait calciner dans un
creuset pendant environ une heure : on la pulvérise lors-
qu’elle est suffisamment refroidie et on la conserve dans
une bouteille: on en aura une livre une once cinq gros.
Eléments de pharmacie. 767
Cette pierre est recommandée dans tous les ulcérés in- Vertus,
vétérés , pour la galle , dans les fistules g^ngieneuses.
Elle desseche , elle mondihe les vieux ulcérés.
On en fait dissoudre une once dans une livre d eau :
on filtre la liqueur et on s’en sert pour laver Ci pour in-
jecter dans les plaies.
Pierre divine pour les ) eux.
. ^ Vitriol bleu , d ^
Nitre , ^ àû 3 VJ*
Alun de roche J
On fait liquéfier ces matières ensemble dans une ter-
rine vernissée et on y ajoute ,
Camphre pulvérisé , o ij.
Aussitôt que le camphre est fondu on coule la masse
sur un porphyre légèrement huilé : orr la coupe , taudis
qu’elle est encore molle , par petits q narrés et 011 la con-
serve dans une bouteille bien bouchée.
Cette pierre convient dans les maladies des yeux, ycrtus^
comme inflammation, rougeurs de paupières , taies, dra-
gon : elle est encore fort bonne dans les engorgements et
épaississements occasionnés par les inflammations. On en
fait usage de la maniéré suivante.
Collyre d’ Helvéti us.
On fait dissoudre un gros de la pierre ci dessus dans un
demi-setier d’eau et 011 se sert de cette eau dans les
cas dont nous venons de parler. C’est le collyre d' Hel-
vétius .
Cette même eau est encore fort bonne pour moiidifier V°rlus»
et cicatriser les vieux ulcérés.
Pierre admirable.
Vitriol blanc ,
Sucre , 7 __
Salpêtre , * aa’
Alun de roche ,
Sel ammoniac ,
Camphre , . .
Sel marin, . .
v
5 UJ*
o ij S •
5 j.
9 ‘i-
9 iv.
Vertus.
Duse.
76S ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On pulvérise toutes ces substances et on les passe au
travers d’un tamis de crin ; alors on les humecte avec une
petite quantité d’eau pour former une pâte fort épaisse:
011 lait ensuite sécher le mélange à une douce chaleur ,
comme au soleil ou dans une étuve , et on le réduit en
poudre qu’on passe au travers d’un tamis de Soie.
Cette poudre est astringente , résolutive , vulnéraire. Ou
la fait entrer depuis douze grains jusqu’à un demi-gros
sur quatre onces d’injection , pour arrêter les gonorrhées.
Des dentifrices .
On nomme dentifrices les médicarrlents qui ont la pro-
priété de nétoyer , de blanchir , de conserver les dents et
de fortifier les gencives. Les préparations, de Pharmacie
qui servent à cet usage ont différentes formes , portent
différents noms et s’emploient de différentes maniérés.
Les dentifrices les plus usités sont les poudres, les opiats,
les bâtons de corail , les eaux vulnéraires. Les especes
d’instruments employés pour faire usage des dentifri-
ces sont les petites brosses , les racines préparées en forme
de petites brosses et les éponges.
Des poudres dentifrices.
Les matières qui composent ces poudres sont des ab-
sorbants terreux , quelquefois des matières salines , acides ,
mais foibles et incapables d’attaquer l’émail des dents,
comme l’alun de roche et la crème de tartre , et jamais
les acides plus forts. On ajoute des aromates pour rendre
ces poudres plus agréables : voici un exemple de ces
poudres.
Poudre pour les dents.
^Pierre ponce préparée , ^
Terre sigillée préparée, \ àâ. ..... ^ j.
Corail rouge préparé , J
Sang-dragon, 5 f-
Crème de tartre , 5 j IL
Canelle , 5 ij- ,
Girofles , 9 j»
On forme du tout une poudre qu’on mêle exactement.
Cette
TÊLÉMENTS B ® IIIARMACIÙ, 769
Cette poudre sert à nétoyer , à blanchit les dents , à Verhn
les tenir propres , à prévenir les inconvénients qui peu-
vent arriver par l’amas du tartre ou de tout autre dépôt»
On s'en sert avec une petite brosse ou au boitt d’une ra-
cine : on mouille l’une et l’autre afin que la poudre s’y
attache et on s’eri irotle les dents : erHtiitc on se lave la
bouche avec un peu d’eau vulnéraire rouge étendue dans
<le l’eau : au moyen de cés attentions et de cette pro-
preté ionise garantit des fluxions et de plusieurs acci-
dents qui viennent aux dents et à la bouche par défaut
de propreté.
Oj.iat polir les clents ,
' r . 1 , . • 1 .....
2£ Poudre ci-dessus , ... ; ♦ • % .*
* t t ’ 5 h t
L,aque rouge des peintres g jrp
Miel de Narbonne écume , ? iv.
Syrôp de mures -, . „ , . , iz ••
Huile essentielle de girofles, gutt. ij.-
On forme du tout uii opiat.
On use de l’opiat comme de la poudre; au bout d’tfne
petite brosse ou d’une racine préparée , comme nous lé
H poudre05 UU 1I1Slant' L,°Piat a les mêmes vertus qu©
Butons de corail .
On forme une pute un peu ferme avec de la poudra
jiour les dents et une suffisante quantité dé mucilage de
^om.ne auraganth : on fai.tavec cette pâte de petits cylin-
nres gros comme des tuyauxde, plumés et de trois pouces
delong c! on les fait sécher. Lorsqu’on, veut s’enhervir
On selrotte les dents avec ces petits cylindres : ils s’usent à
Htcsure e netoient les dents : ils tiennent lieu' de poudre
d opntt et de Mânes ; mais ils sont fragiles et cassants l
C CS po.uquoi ils sont moins commodes cuie la poudré
tpi on emploie avec lés racines. * ^ ®
fies càux pour les dents:
On emploie pour l’ordinaire à cet usa* des cuit
ttieuses , agréables et propres à affermir et à for.ifief f '
rnen-es , comme l’eau, vulnéraire spU^use celte
Ç ç c * .
*77 0 i L i M K N T S DE PHARMACIE.
même eau vulnéraire colorée par de la cochenille on.
par de la gomme laque en grains , l’eau-de-vie de gayac ,
l’eau de madame la \ rilliere , etc.
Pour colorer l’eau vulnéraire on en met la quantité que
l’on veut dans un rnatras , on y fait infuser de la cochenille
concassée et un peu d’alun en poudre. Quelques per-
sonnes donnent la couleur rouge à l’eau vulnéraire par
le moyen de l’écorce de la racine d’orcanette. D’autres
se servent de la gomme laque en grains ; alors il convient
de faire bouillir dans de l’eau la gomme laque en grains
avec un peu d’alun de roche , pour former une forte tein-
ture : on la mêle ensuite à de l’eau vulnéraire spiritueuse ,
et on la filtre quelque temps après qu’elle est faite. On se
sert de ces eaux vulnéraires colorées ou non colorées,
qu’on affoiblit avec un peu d’eau, pour se gargariser la
bouche après qu’on s’est frotté les dents avec de la pou-
dre ou de l’opiat.
Eau-de-vie de gayac.
On prépare l’eau-de-vie de gayac en faisant infuser
deux onces de sciure de ce bois dans deux livres d eau-
de-vie , pendant dix ou douze jours , ayant soin d’agiter
le vaisseau de temps en temps : on filtie ensuite la li-
queur. On s’en gargarise la bouche comme avec Peau
vulnéraire*
JJ es racines pour les dents*
Les racines dont on se sert pour nétoyer les dents sont
arrangées en forme de petites brosses par les deux bouts :
elles ont été vraisemblablement substituées aux brosses
parcequ’elles sont plus douces sur les gencives et plus
commodes. Lorsqu’on veut s’en servir on humecte un
des bouts avec un peu d’eau , on trempe la racine dans de
la poudre ou dans de l’opiat et on s’en frotte les dents.
Les racines fibreuses et ligueuses sont celles qui s ar-
rangent le mieux en forme de petits pinceaux et qui
méritent la préférence pour cette raison , comme sont
celles de luzerne , de guimauve , de réglisse , etc.
Les racines de luzerne et de réglisse contiennent beau-
coup de matière extractive , qui empêche qu’on ne puisse
s’en servir sans préparation , sur-tout cédés de luzerne,
Eléments d é pharmacie. jji'
«qui ont nue odeur forte et une saveur désagréable ; oit
est obligé de les dépouiller entièrement de leurs parties
extractives , eii les faisant bouillir à plusieurs reprises
dans une grande quantité d’eau qu’on change cha-
que fois.
On choisit des racines de luzerne de deux années ,
grosses à-peu-près comme le doigt : oïl rejette celles qui
sont trop grosses ainsi que celles qui sont cariées oli
piquéeâ par les insectes : on les coupe de la longueur
d environ six pouces , et oii les épuise de leur matière
ëxtractive en les faisant bouillir dans l’eau , cçmmd
nous venohë de le dire; ce qui petit aller environ à quinze
ébullitions. Alors on les tire de l’eau et on les laisse égout-
ter ; et avant qu’elles soient seches , tm passe et repasse
Vn grand nombre de fois la pointé d’un canif entre les
libres pour les diviser et leur faire prendre la forme dhitl
pinceau ou d’une brosse. On donne encore à ces racines
la forme d’iin pinceau par une méthode plus expéditive;
on frappe avec un petit marteau sur l’extrémité de la
racine que l’on retourne souvent. Ce choc réitéré détache
les fibres les unes dés autres et leur fait prendre ïa forme
d’une brossé ou d’un pinceau. On est dans l’ifsà^e dd
transformer ainsi en pinceaux les deux bouts de la racine ;
ensuite on les fait sécher lentement afin qu’elles me se
fendent point : quelques personnes les font tremper
dans une infusion de réglisse afin de déguiser l’espece de
racine qui a été employée. On les fait sécher de nouveau.'
La racine de réglisse se prépare de la même manière î
elle lï’est pas moins difficile à épuiser que les précéden-
tes ; Finie et l’autre font très bien le pinceau et rie mé-
ritent aucune préférence. On teint , si Fou veut. Funri
èt l’autre de la maniéré que nous le dirons dans im in-
stant.
Les racines de guimauve sont plus faciles à prépàter;
mais elles sont très cassantes lorsqu’elles sont seches , à
cause du mucilage qn elles contiennent , qui devient lui~
même très cassant en se desséchant. On choisit celles qui
sont grosses et bien unies ; on les fait sécher et Fou a,
soin de les dtesser à mesure ; ensuite on les ratisse avec urt
tou team pour emporter lecorce extérieure , et on les teint
en rouge , en les faisant infuser dans ilne teinture sem-
blable à celle qui sert à teindre les éponges dont nou-f
Ô c c ij
ELEMENTS l5 * PHARMACIEN
allons parler. Lorsque ces racines sont restées vingt-quatre
heures clans la teinture on les erileve et on les fait sé-
cher lentement : on les enduit de deux ou trois couches
de mucilage de gomme adraganth qu’on laisse sécher cha-
que fois ; ensuite on met par-dessus plusieurs couches de
baume du commandeur , afin de former un enduit de
vernis plus solide que celui du mucilage et qui ne soit
pas susceptible de se délayer dans l’eau.
On teint et on vernit de la même maniéré les racines
de luzerne et de réglisse : celles de guimauve diminuent
considérablement de grosseur pendant qu’elles sont dans
la teinture , à cause de leur mucilage qui se dissout.
Des éponges pour les dents .
On choisit les éponges très fines : on les lave dans plu-
sieurs eaux en les maniant entre les mains , afin de déta-
cher et de faire sortir de petits coquillages qui se trouvent
dans l’intérieur : on les fait sécher ; ensuite on les coupe
proprement pour leur donner la forme d’une boule grosse
comme un petit œuf de poule. Lorsqu’elles sont ainsi pré-
parées on les passe dans la teinture suivante , qui sert
également à teindre les racines dont nous venons de
parler.
Teinture pour les éponges et. pour les racines pour les
dents ,
2^ Bois de Brésil, ...... ï . T .. . ^ iv.
^ # w • • •
Cochenille concassée, 3 pj*
Alun de roche ,....«•••*•*• 3 iv.
Eau , . « • * !b iv.
On met toutes ces substances ensemble dans un vaisseau
convenable : on fait bouillir le mélange jusqu’à réduction
de la moitié de la liqueur i on passe la décoction, au ti avers
d’un linge et on la verse toute chaude sur les éponges ou
sur les racines : on les laisse infuser pendant douze hcuies .
on sépare les substances teintes : on achevé les racines
comme nous l’avons dit , et on lave les éponges dans plu-
sieurs eaux pour les dégorger de la teinture qui ne s’y est
point appliquée; jusqu’à ce que la dexniere eau sorte claire *
ÉLÉMENTS DI FHARMiCIï. 77?
«yi les fait sécher et on les fait tremper ensuite pen-
dant quelques heures clans de l’esprit de vin aromatisé
d’huile essentielle de canelle , de girolles , de la-
vande , etc.
On enleve les éponges de l’esprit de vin; on les ex-
prime , et on les conserve dans une bouteille de large
ouverture qu’on bouche bien.
REMEDES PARTICULIER S.
'Traitement contre les taenia ou vers solitaires J
pratiqué à Morat en Suisse.
Sa majesté Louis XVI a désiré faire l’acquisition
d’un remede célébré contre les tamia ou vers solitaires,
que la dame Noulfer , après la mort de son mari , a prati-
qué depuis vingt ans , à Morat , sur un grand nombre
de malades , et toujours avec un succès très heureux
et très prompt. Plusieurs célébrés Médecins ont été char-
gés d’examiner 1 elhcacilé de ce remede ; voici le précis
du traitement qu’ils ont publié au mqi$ de juillet \yy5 y
par ordre du roi.
Préparation des malades .
Ce traitement n’a besoin d’aucune préparation si ce
n’est de faire prendre pour souper , sept heures après un
diner ordinaire , une soupe-panade faite de la maniéré
suivante :
Prenez une livre et demie d’eau , deux à trois onces
de beurre frais et deux onces de pain coupé en petits
morceaux ; ajoutez sufhsante quantité de sel pour l’assai-
sonner , et cuisez le tout , remuant souvent avec une
cuiller pour l’empêcher de s’attacher , jusqu’à ce qu’il
soit lié et réduit en panade.
Environ un quart d’heure après on donnera au malade
deux biscuits moyens et un verre de vin blanc pur , ou
avec de l’eau , ou de l’eau pure , s’il n’est pas dans l’usase
de boire du vin. b
Si le malade n’avoit pas été à la garde-robe ce jour-là
ou qu il fut resserré et constipé, on lui fera prendre, un
quart d’heure ou une demi-heure après souper , le lave-
ment suivant :
Ç CUj
774 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,
Prenez une bonne pincée de feuilles de inaiive et de;
guimauve , faites-les bouillir un peu dans une chopine
d’eau ; a joutez-y un peu de sel commun ; passez-les et
mêlez- y deux onces d’huile d’olives.
Traitement des malades .
^ / ’ - '• .» » ' ,
Le lendemain matin , huit à neuf heures après le sou-
per , on donne au malade le spécifique suivant :
Prenez trois gros de racine de fougere male (1) réduite
en poudre très-fine ; mêlez- la à quatre ou six onces d’eau
distillée de fougere ou de tilleul , et faites-la avaler au
malade , rinçant deux ou trois fois le gobelet avec do
la même eau , afin qu’il ne reste plus de poudre ni dans
le verre ni dans la bouche. Pour les enfants on diminue
la dose de cette poudre d’un gros.
Si le malade, après avoir pris cette poudre , avoit quel-
ques nausées , il pourra mâcher un peu de citron confit
ou autre confiture , ou se rincer la bouche avec quel-
que liqueur ; mais il observera de ne rien avaler : il res-
pirera aussi par le nez l’odeur d’un bon vinaigre : si, non-
obstant cela , il avoit des renvois de la poudre et des
envies de la rendre et qu’il en montât par la bouche, il
la ravalera et fera sqn possible pour la garder; enfin s'il
étoit forcé de la rendre en tout ou en partie, il reprendra ,
dès que les nausées auront cessé , une seconde dose de I4
même poudre pareille à la première.
Deux heures après que le malade aura pris la poudre
on lui donnera le bol suivant :
Prenez panacée mercurielc et résine de scammo-
néed’Âlep, de chacune douze grains, gomme - gutte
cinq grains; faites une poudre ..très fine de ces trois dro-
gues et incorporez - la ' avec une quantité suffisante de
confection d’hyacinthe pour en faire un bol d’une con-
sistance moyenne.
Telles sont les doses du purgatif dont on se sert ordi-
nairement ; il faut deux scrupules ou deux scrupules et
demi de confection d’hyacinthe pour donner à ce bol Iq
consistance convenable.
(1) Filix non ramosa (tcTiUUa. C, B. Pin. et inst- B- H.
diiim fdix mas, Liip
ÉLÉMENTS D* PHARMACIE.' 77$
Pour les personnes d une constitution robuste , ou dif-
ficiles à purger , ou qui ont pris auparavant de lorts pur-
gatifs , on lait entrer daus ce bol la panacee meicuriele,
la résine de scammonée , à la dose de quatorze à quinze
grains chacune , et la goinrne-gutte à la dose de huit
grains et demi.
Pour les personnes foibles, sensibles à l’action des pur-
gatifs, faciles à purger, et pour les enfants, les doses da
ce bol doivent être diminuées suivant la prudence du
médecin. Dans un cas où toutes ces circonstances se réu-
nissoient, on n’a donné au malade que sept grains et demi
de panacée mercuriele et autant de résine de scammo-
née avec la quantité suffisante de confection d’hyacinthe
et sans gomme-gutte; encore a-t-on donné ce bol en deux
fois , c’est-à-dire moitié deux heures après la poudre , et
l’autre moitié trois heures après la première prise de bol*
parceque celle-ci n’avoit presque point opéré.
Immédiatement après le bol on donnera une ou deux
tasses de thé verd léger ; et dès que les évacuations com-
menceront , on en donnera de temps en temps une tasse,
jusqu’à ce que le ver soit rendu. C’est seulement après
qu’il l’aura été que le malade prendra un bon bouillon,
et quelque temps après un second ou une petite soupe.i
Le malade dînera ensuite sobrement, et se conduira tout
çe jour-là et à son souper comme dans un jour de mé-
decine. Mais si le malade avoit rendu en partie le bol , ou
que, l’ayant gardé environ quatre heures , il n’en fût pas
assez purgé , il prendra depuis deux gros jusqu’à huit
de sel de Scdlilz, ou de sel çl’eps'uin d’Angleterre, dissous
dans un petit gobelet d'eau bouillante.
Si le ver ne tombe pas en un paquet , mais file , ce qui
arrive particulièrement lorsqu’il est engagé, sur- tout ayec
son col ou filet avec des glaires tenaces , le malade ne
doit pas le tirer , mais rester sur son bassin, et boire du
thé léger un peu chaud,
Si le ver pendoit long-temps sans tomber , et que le
purgatif n’opérât pas assez, on donnera au malade du sel
deSedlitz , comme on vient de le dire , ou du sel d’epsun\
d’Angleterre , et on le fera rester patiemment sur le bassin,
jusqu’à Ce que le ver soit tombé.
Si , jusqu’à l’heure du dîner , le ver ne paroissoitpas , et
que le malade eût gardé la poudre et le purgatif , il dînera
C c c iv
ÉLÉMENTS DE PHARMACIA.
egalement, vu que quelquefois , mais rarement , le v&t
gort dans l'après-dîner.
Si le ver ne paraît pas de tout le jour , ce qui n’arriva
guère que lorsqu’on a rendu en tout ou en partie la pou-
dre ou le’ purgatif ou qu’il a opéré trop foiblcment, le
malade soupera comme le soir précédent et sera en tout
traité de même.
Et si le ver ne paraît pas meme dans la nuit, le malade
prendra le lendemain, à la même heure, la poudre comme
clans le jour précédent , et deux heures après, six à huit
gros de sel de Sediiiz ou de sel d’epsum d’Angleterre, et
sera en tout traité comme la pretnieie lois.
Il arrive quelquefois que le malade , lorsqu’il est sur lo
point de rendre le yer , ou un peu avant ou immédiate-
ment après une forte évacuation , éprouve une sensation
de chaleur autour du cœur et de défaillance ou d’angoisse:
il ne laut pas s’en inquiéter, cet état cesse promptement 5.
Il n’y a qu’à laisser le malade tranquille et lui faire res-
pirer de bon vinaigre.
* Si le malade rendoit le ver avant d’avoir pris le purga-
tif, par la seule action de la poudre, on ne lui donnera
que la moitié ou les trois quarts du bol qu’on lui avoit
préparé , ou on le purgera avec du sel de Sedlitz ou du
sel d’epsum d’Angleterre.
Enfin si, après avoir fait rendre par ce traitement un
taenia, 011 s’appercoit qu’il enreste un second , on traitera ,
quelques jours après , le malade une seconde fois précisé-
ment de même.
Ce traitement , bien dirigé , a constamment un heureux
succès en peu d’heures ; l’essai en a été fait sur cinq sujets.
Ce spépihqne et celte méthode , dont l’effet est si prompt ,
n’aaissent efficacement que sur les tænia qui ont les artra
dilations ou jointures 01A anneaux courts ( 1 ) ; ce traite-
( 1 ) Tœryia prima. Piateri prax. med. Tænia proprement dit. 1 renia
à conduit. Solium à épine ou à noeuds Andry , des Vers, 7 'amia prima,
JLe Clerc, Hist. des Vers , pl. 5 , f. 1 ; pl 6, f. 2; pl. 6, f. 1 ; pl. 8,
f. 1 , 2 f 4 •
Tænia vulgaris , et Tænia lata. Linn. Syst. nat.
Tænia à anneaux courts. Bonnet, Mémoires présentés à l’Académje
des Sciences, t. I.
Tœni(i acephala , et Tænia capitata. Vbgçl de cogn. et cur. c. h-
$ect, ; ‘ V
iLkKNTÎ DF. PHARMACIE. 77 T
ïnent n’est pas de la même efficacité contra les taenia dont
les articulations sont longues, appelles communément
'Vers çuçurbitains ( i ).
Pour déraciner ces vers il faut répéter le meme trai-
tement plus ou moins de fois et plus ou moins souvent,
selon les circonstances du mal et la disposition du malade:
un de ceux sur lesquels les expériences ont ete îdites n $
plus rendu de vers gu troisième traitement.
ftemede et traiiement contre V hydrophobie ou
contre la rage.
En 1778 il a paru à Strasbourg un ouvrage qui a
pour titre : Instruction concernant les person-
nes mordues par une bête enragée , imprime
chez JpAy-FflANÇOiS lu Roux , imprimeur du.
roi et de la chancellerie. On a publié dans le
journal de Paris un extrait de cet ouvrage que
nous rapportons ici en entier à Cause de son
importance.
j4.tr été et décret des magistrats de la ville de Strasbourg ,
composant Je college de santé,
« Sur le rapport qui nous a été fait, dans une de nos
« fréquentes assemblées , concernant l’accident arrivé à
« la liuprechts-au, des observations faites et rédigées par
a le siçur Elirmann , médecin physicien de cette ville ,
« membre de la société royale de médecine de Paris , sur
« les cures d’hydrophobie ou rage , opérées par lui ou
« sous sa direction , lesquelles observations ont été lues à
« l’assemblée hebdomadaire de MM, les professeurs de
<c l’université de cette ville , de quelques magistrats et
« autres citoyens ou étrangers, amateurs des sciences et
( 1 ) Tœnifi secundo, seu Trermis cucurbkinus. Platet , ibid. Lum~
tri eus latus. Tyson. Act. Angl. 168, nQ. 1 \6 , Solium sans épine.
An dry , ibid V er/ni cucurbûini. Vallisnieri , Taenia, scçund-i generis.
Te Clerc , ibid. pl. 1 , A et pl. a. Tannin à anneaux longs. Bonnet,
ibid. Tœnia osculis marginalibus s<jliiarist Lia. ibid. Tamia cucuT-
kiiina. Voeel , ibid»
77^ ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
c< des lettres, chez M. Baron d’Autigny , préteur royal;
ce il a ele , sur les réquisitions de M. Holdt, notre avocat
« general , arrêté que le sieur Ehrmann seroit prié et in-
cc vite de donner au public , par la voie de l’impression , eit
cc (rancois et en allemand, ses susdites observations , et
“ d’y ajouter en même temps les marques ou symptômes-
cc sur lesquels on doit , plutôt que plus tard , se défier d’un
ce chien , pour prévenirl’un des plus grands maux et fléaux
« de l’humanité et de la société : et sera , au besoin, l’im-
ce pression de pet avis salutaire au public facilitée par la
« caisse publique. Fait à Strasbourg ce 27 juillet 1778. »
Signé Bühler , secrétaire.
Instruction, concernant les personnes mordues par une
bête enragée.
ce De toutes les maladies connues , celle dont les effets
« sont les plus effrayants et les plus affligeants pour Phu-
« manité est, sans contredit , celle occasionnée par la
« morsure d’une bête enragée.
cc L’ignorance et le préjugé en ont encore augmenté
ce 1 horreur ; car , ou l’on a cru cette maladie incurable,
« et on a abandonné les infortunés qui en étoient attaqués à
« leur malheureux soi t , en hâtant même très souvent leur
« fin par des voies qui font frémir l’humanité , ou bien on a
ce administré des remedes trop insuffisants pour arrêter le
ce cours du mal. Ces tristes exemples ont nécessairement
ce accrédité l’idée désespérante que ce mal étoit sans re-
cc mede et que la mort seule pouvoit y mettre fm.
ce Mon intention , dans le présent mémoire, est de dé-
cc truire , s’il est possible , ce triste et dangereux préjugé de
ce mes concitoyens, en les assurant que laProvidence n’eût
cc point permis que l’homme fût exposé à une aussi terrible
cc maladie , si sa bonté n’erit pas en même temps assigné
ce des remedes salutaires, dont la recherche et l’application
ce pussent la prévenir ou la guérir.
cc 11 est de toute nécessité que les remedes , dont les ob-
« servations ci-après prouvent l’efficacité, soient appliqués
« sur-le-champ dans de si fâcheux accidents ; bien entendu
ce que les médecins et les chirurgiens, en les administrant ,
ce prendront en considération l’âge, le tempérament, 1©
i L é M E N T S DE PHARMACIE.' 779
ce genre des accidents, etc. des personnes auxquelles ils
« feront l’application de la méthode suivante.
te Lessignesou symptômes les plus évidents qu’un chien
t< est enragé sont les suivants,
« Ces animaux perdent peu à peu l’envie de boire et de
« manger, deviennent mornes, se cachent des hommes,
<c grognent au lieu d’aboyer, s’élancent sur tout cequ ils
te rencontrent , craignent cependant encore leur maître ,
« laissent pendre la queue et les oreilles. C’est là le pre*
« mier degré de rage.
« Ensuite ils rendent l’écume par la gueule, qu ils ou-
« vrent beaucoup ; leur langue est pendante et plombée,
« et leurs yeux chassieux ; on les voit respirer avec peine
te et haleter. Dans cet état ils méconnoissent leur maître;
« tantôt ils courent très vite, tantôt ils se traînent avec len-
te teur , et le moindre bruit augmente leur rage. Quand
ce les accès sont à ce point, les chiens creyent la plupart
« dans 24 à 3o heures.
te Chez les personnes mordues par un animal enragé;
ce le mal se déclare d’abord par une douleur plus ou moins
<e forte à la partie blessée, ensuite aux parties voisines delà
ce plaie. Elles éprouvent nue très grande lassitude, devien-
cc nent tristes et mélancoliques , soupirent beaucoup et ne
ce cherchent que la solitude; leur sommeil est lourd , in-
« quiet , interrompu par des rêves effrayants et terminé
« par un réveil douloureux.
a Quand le mal a fait des progrès , ces malheureux sont
« tourmentés par des serrements de poitrine et une respi-
« ration gênée ; la lumière les incommode , la vue de l’eau
a ou de quelque chose de blanc leur cause des frissonne-
tc ments , des tremblements et même des mouvements con-
te vuJsifs ; leur voix s’enroue , leur langue devient dure et
« seche ; ils sont dévorés d’une soit brûlante que leur aver-
ti sion pour toute espece de boisson les empêche d’étan-
« cher ; à tout cela se joint une fievre accompagnée de
« transports violents; ils sentent une envie involontaire de
fc cracher sur ceux qui les environnent et même de les
« mordre. C’est là le plus haut degré de la rage ; le pouls
« devient foible et intermittent , et , dans l’espace de deux
te jours , souvent même de 24 heures , la mort termina
u leur sort.
u De tous les remeçles vantés jusqu’à présent comme.
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE,1
« spécifiques contre la rage il y en a bien peu qui aient été
« salutaires au genre humain : ou ils n’attaquoient pas la
« ra< ine et la cause du mal , ou ils devenaient inutiles par
« la foiblesse et la lenteur de leur effet.
« Les médecins les plus instruitssont généralement d’ac-
<c cord que le venin de la rage réside principalement dans
« la salive. Ce qui confirme encore ce sentiment c’est
« que la rage se garnie par le léchement ou par toute autre
* communication clc salive aussi bien que par la morsure
ce d un animal attaqué de la rage. Le meilleur traitement
& qu on pourrait employer serait donc de procurer à la
« salive infectée l’issue la plus prompte et la plus abon-
« dante. L’analogie est sensible par elle-même , et l’heu-
* reux succès des épreuves faites à cet égard en prouve
* la bonté.
« Traitement. Aussitôt qu’une personne aura été mor-
te due par un animal enragé on brûlera la plaie pour la
cc faire suppurer ou l’on scarifiera profondément la partie
* affectée ; on la couvrira ensuite d’un emplâtre vésica-
* toh'e qui dépasse les bords de la plaie. 11 faut avoir soin
« de l’entretenir ouverte le plus long-temps qu’il sera pos-
te sible. S’il n’v a encore aucune marque qui prouve que le
« venin ait déjà gagné le sang, on continuera de chercher
« a prévenir son effet par les moyens suivants.
ce On ordonne an malade quelques bains domestiques
« tiedes ; lorsque ses veines sont engorgées on lui fait
* une saignée Si la personne est âgée, elle prendra pen-
ce dant deux jours chaque fois un demi-gros de pilules
« mercurieles purgatives 5 ensuite on lui fera les frictions
<c comme il suit.
ce On prend une demi-once de mercure que l’on broie
ce avec de la térébenthine de Venise ou d’Alsace, autant
ce qu’il en faut pour incorporer le mercure ; on y ajoute
<e une demi-once ou six gros de sain-doux ( 1 ) ; avec cet
« onguent on frotte d’abord la plaie , puis les jambes,
« les cuisses , et le troisième jour les aines , faisant en
« sorte que tout l’onguent se trouve consommé dans les
ce trois jours.
« Le troisième jour on donne au malade , matin et soir.
( 1 ) Cette recette peut être remplacée avec autant d’avantage paï
l'onguent de mercure ordinaire,
i Li M KNTS Dï PHARMACIE, 7-8 U
« trois grains de panacée mercuriele ou de sublimé doux:
« formé en pilules avec de la mie de pain ; on continue
« tout ce traitement jusqu’à ce qu’il se déclare une saliva-
it tion que l’on augmente ou modéré suivant les circon-
<c stances. Mais si l’on remarque dans le malade quelques
« accidents de nerfs , comme tristesse , inquiétude , mouj
<c vemeitts convulsifs , on se servira de la poudre suivante,’
« selon les circonstances, une ou deux fois par jour.
te Cinabre d’antimoine ou de l’artificiel , duquel ou vou-
.« dra , 10 grains ; musc , six grains ; camphre, 4 grains f
ce opium , 1 grain ; 011 en fait une poudre que l’on donne
ce au malade avec une infusion sudorifique ( 1).
ce Si l’usage du mercure pris intérieurement et extérieure-
« ment n’occasionnoit ni la salivation ni les selles , il n’en
ce faudroit pas moins le continuer encore quelques jours,
« et , dans ce cas, avoir recours aux saignées , vomitifs et
<c médecines, mais toujours d’après le conseil des méde-
« cins. Si, malgré tout cela, ldmaladie empirait, et qu’il s’y
ce joignît des accidents considérables, tels que l’horreur de
« l’eau ; on la traitera comme une maladie inflammatoire t
«on redoublera les frictions, principalement sur le col
« et sur la poitrine ; on réitérera les saignées; on se se'r-
cc vira de remedes rafraîchissants , comme des acides et
ce sur-tout du salpêtre (2);
cc Observations. 1. Le fils du nommé Pierre Bocli , bour-
« geois et faiseur de pipes à fumer, âgé de i3 ans , fut
« mordu au doigt par un petit chien le 6 novembre 1777.'
« 11 ne fit aucune attention à cet accident, ne croyant pas
« qu’il put avoir des suites. Au bout de quatre jours le
cc chien creva en devenant perclus des deux pattes de der-
« riere. Le garçon ne sentoit alors aucun mal et paroissoiü
<c se bien porter. Un mois après 011 remarqua dans ce jeune*
«homme des grimaces, des contorsions et des mouve-
cc nients convulsifs. Le 6 décembre on le transporta k
ce l’hôpital des bourgeois ; aussitôt la rage se manifesta
ce avec tousses symptômes ; suffoquements continuels , cou-
re vulsions horribles, écume à la bouche , aversion pour le.
« blanc et pour toute boisson. Ces accidents augmente-
( 1 ) Faite ayec le gayac, le sassafras , la squine , la salsepareille.
(2) O11 veuf dire apparemment quelques gouttes d’acide nitreux dac&
«te
*y$>'2 Eléments dï pharmacie.
« rent tle moment à autre , au point que , le lendemain , àt
a 6 heures du soir, ce pauvre garçon rendit Pâme après
« avoir été 24 heures dans ce pitoyable état.
« Par ordre du magisttat je me transportai chez la fa-
ce mille de cet enfant, de inertie que chez le nommé Alexis
« Rachel , gagne-petit, auquel ce chien apparteiioit : j’ap-
ctpris que ce jeune homme avoit bu , mangé et couché
« avec sa famille ; et qu’elle s’éioit servie de la même vais-
cc selle quelui jusqu’au moment où la rage s’étoit déclarée,
te Le gagne-petit nie dit que ce chien l’avoit léché plu-*
« sieurs fois aux levres , èt avoit mordu sa femme assez
« profondément à l’index. Je jugeai nécessaire de procurer
« une forte salivation à ces gerls par l’usage du mercure pris
« intérieurement et des frictions,; Le pere, la mere , trois
« enfants , le gagne-petit et sa femme ont passé par cette
« cure , et ont été soignés par les sieurs Becxer et Massxé ,
« chirurgiens jurés. Jusqu’à présent ils n’ont pas ressenti
« la moindre atteinte , et je ne doute pas qu’ils n’en soient
cc délivré^ pour toujours au moyen de ce traitement.
« IL La femme et cinq enfants d’un teneur de billard ,
« nommé Quinchamps , furent mordus , en 1762, par mi
cc chien enragé. Le-s enfants furent sauvés par cette niè-
ce tliode ; et la mere, qui, par entêtement , se refusa aux
<c secours qu’on voulut lui porter , mourut de la rage.
ce III. Le nommé Matthieu I reytag, garçon menuisier ;
* natif de la Petitcpierre , âgé de 20 ans , prit la rage d’un
4c chat le 29 septembre 1769; on le transporta dans no-
ce tre hôpital , et on lui administra les mêmes remedes :
« il fnf radicalement guéri , quoique, pendant 869 jours , il
ce ait refusé de boire , et sortit de l’hôpital en pleine santé.
cc IV, Un jeune homme * Ms d’un confier nommé
« Metz , fut blessé fortement pal* un chien enragé le 1 9I
ce décembre 17777 son médecin , le sieur Corvinu$,le
cc même qui avoit traité les cinq enfants ci-dessus , et le
«s eur Isengarth , chirurgien , se sont servis pour lui de II
ce même méthode ; l’enfant fut scarifié sur-le-champ à la
te partie affectée ; on y appliqua l’emplâtre vésicatoire ; et
<c quoique le mercure n’ait agi que par des selles, il jouit
ce aujourd’hui d’une santé parfaite.
<c V. La fille qui avoit soigné le jeune homme dont il
à a été parlé dans la première observation , avoit eu Pim-
«c prudence d’essuyer la salive de ce malade avec scs doigts
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 78$
« et quelquefois avec son mouchoir. Tout-à-coup cetto
« fille devint rêveuse et mélancolique , pleurant et riant
« successivement par intervalles. Le rnédecinde l’hôpital ,
« M. Milhau ,vint sur-le-champ me trouver pour me faire
« partde ce triste accident , dont avec raison il craignoitlei
« suites. Cette fille se plaigiloit de suffoquements momen-
(c tanés , d’une incommodité dans le gosier comme si oii
<C vouloit l’étrangler. Elle but ; il est vrai , sans peine en
ce ma présence; mais d’autres signes non équivoques d’une
cc rage éminente nous déterminèrent à lui faire donner les
<c frictions. M. Marchai , chirurgien , fut chargé de ce
« soin. La fille est maintenant quitte de tous ces symp-
cc tomes , et nous avons lieu d’espérer qu’elle est délivrée
ce du danger de retomber dans cette maladie.
cc VI. Le 3 mars 1778 le nommé Stutter, pauvre gar-
ce dien , âgé de 43 ans , et un garçon de 17 ans , fils d'un
ce paysan nommé Mendier , l’un et l’autre habitants de
ce Betthenhofen, village à trois lieues de Strasbourg , furent
« mordus par un chien enragé : les morsures qu’ils reçurent
ce tant aux cuisses qu’aux mains et aux doigts étoient assez
ce profondes i le même chien mordit aussi un cordonnier
<c de Gambsheim , près dudit Betthenhofen , nommé Lipp
<c âgé de 33 ans. Ils furent traités tous les trois, sous ma di-
ce rection, par le sieur Massxé , delà maniéré suivante :
ec On les évacua d’abord par des pilules de mercure dul-
« cifié. Les plaies furent lavées avec une eau salée , profon-
cc dément scarifiées , imprégnées de la poudre des cantlia-
cc rides et couvertes d’emplâtres vésicatoires qui dépas-
ce soient de beaucoup la plaie. Au soir du jour de l’évacua-
ct tion on donna à chacun trois grains de panacée mercu-
re riele en forme de pilules. Le lendemain , pour hâter la
ee salivation , on y ajouta le frottement aux parties néces-
<c saires avec deux dragmes d’onguent néapolitain f3^ryrT v
ce et l'on fit boire aux malades unç suffisan te quantité de
<e décoction d’orge. Par ce moyen , le quatrième jour
ce la suppuration des plaies et la salivation furent bien.
V établies.
ec Le cinquième jour au matin on observa dans le garçon
« une chaleur forte et seche; il étoit très agité , et , malgré
ce une soif très ardente , il refusoit toute boisson. Les frre-
ce tions furent redoublées ; cc qui augmenta la salivation
« jusqu’au soir. Alors le malade but copieusement r et eue
« un peu de tranquillité: on continua la salivation jusqu’à
« ce que l’intérieur de la bouche et du gosier commence-
« rcnt à s’exulcérer. On avoit fait observer à ces malades
« la diete la plus sévere , et toute leur nourriture ne con-
ct sistoit qu’en mets légers et de facile digestion , tels que
cc décoction de riz , cfêrne d’orge et soupe au lait. Après une
<c suffisante salivation et une suppuration de quatre se-
ce mairies, on les purgea de temps en temps avec une décoc-
cc tion de rhubarbe et de manne. Les plaies se fermèrent,
« et on finit par ordonner aux convalescents une cure de
« lait coupé avec de l’eau minérale. C’est ainsi que, par le
ce traitement que je viens d’indiquer, ces trois personnes
ce ont recouvré leur santé , non sans beaucoup de souf-
« fiances , et jusqu’à présent elles se sont bien portées. »
JXemede de Rot a. ou pour les humeurs froides.
Les remedes de Rotrou , qui sont d’usage , se bornent à'
cinq; savoir, sa pâte d’églantine , ou ses pilules purgatives
qu’il nomme aussi pilules aîexiteres ; son fondant et son
ahcali que l’on fait prendre ensemble ; sa teinture auri-
Jlque et son élixir aurifique.
Pâte d' è fanline , ou pilules alcxilcres ,
ou pilules purgatives de Rotro u.
^Pignons d’Inde mondes ......... ft j.
On monde les pignons d’Inde de leur écorce : on les
pile dans lin mortier de marbre avec un pilon de bois
jusqu’à ce qu’ils soient féduits en pâte : oii enveloppe cette
pâté dans un mofeeau de coutil ou route autre toile forte:
on soumet cette pâte à la presse pour en tirer l’huile j
qu’on met à part : ensuite on pulvérise le riiarc qui reste
dans le linge et on le mêle avec
Esprit de vitriol, ...... g j.
On met ce mélange de nouveau à la presse , afin de sé-
parer encore l’huile et pour tirer la plus grande quantité
de Pacide qu’011 a employé : ensuite 011 fait sécher le inare
à Pair et 011 le réduit en poudre fine : alors*
i L É K ï N T S D * PHARMACIE.*
785
Poudre , ci-dessus , ^ viij.
Racines de Vipérine de Virginie , . . . . 5 iv.
Crème de tartre ; * ij.
On pulvérise les racines de vipérine et la crème de tartre
séparément : on mêle exactement ces matières avec la
poudre de pignons d’Inde : on met ce mélange dans un
vaisseau de verre très plat : on le recouvre d’un papier pour
garantir la matière de la poussière : on laisse ce mélange
exposé à l'air pendant environ deux mois dans un endroit
à l’abri du soleil, et on a soin de le remuer plusieurs fois
par jour avec une spatule de bois. Au bout de ce temps
on incorpore cette poudre avec du syrop de capillaires , et
l’on forme une masse de pilules ; ou bien on conserve la
poudre dans une bouteille pour en former des pilules à
mesure cpie l’on en a besoin , pareeque ces pilules sont
forL sujettes à se sécher.
»
Remarques.
Les pignons d’Inde que l’on nomme aussi ricins , ren-
dent, pendant l’expression , moitié de leur poids d’une
huile rousse , âcre et caustique; c’est dans cette huile que
réside la vertu purgative de ce remede.
11 seroit d’une violence extrême si on lui conservoit
toute son huile; on tache d’en séparer le plus qu’il est
possible, et il en reste encore suffisamment dans le marc
après l’expression , pour produire des effets très violents,
lorsque ce remede est administré à trop forte dose ou à
contre-temps.
Lorsqu ou pile les pignons cl Inde , il convient de dé-
tourner le visage de dessus le mortier , et d’avoir grand
soin de ne pas porter les mains qui ont touché à la pâte,
surson visage ou our quelques parties du corps; pareeque,
pendant que l’on pile cette matière , il s’en exhale une va-
peur invisible , acre et qui occasionne des inflammations
considérables ; elles sont encore plus promptes et plus dan-
gereuses lorsqu’on porte inconsidérément sur quelques
parties du corps les mains imprégnées de cette huile.
L’acide vitriolique affoibli , qu’on mêle à cette matière
après en avoir tiré l’huile , y est mis à dessein de combiner
avec lm la plus grande partie de l’huile qui est restée dans
Ddd
^8 6 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
le marc des pignons d’Inde , de la réduire dans un état sa-
vonneux ou résiniforme , et par là d’adoucir considérable-
ment cette substance.
La crème de tartre qu’on ajoute à cette matière est un
acide végétal qui est encore très propre à remplir la même
indication : on laisse le mélange exposé à l’air , afin qu’il
s’adoucisse encore davantage. L’auteur prescrit de ne le
laisser qu’environ quinze jours ou un mois : mais, comme
il dit que cette pâte s’adoucit d’autant plus qu’elle y reste
plus long-temps , nous croyons qu’on peut la laisser deux
mois sans inconvénient.
Fondant de Rotrou.
^Régule d’antimoine , . ft> j-
Nitre purifié , IL j - *
On réduit ces deux substances en poudre séparément :
on les mêle ensuite dans un mortier , et on projette le
mélange par cuillerées dans un creuset rougi au feu et
entouré de charbons ; il se fait à chaque fois une détonna-
lion assez légère. Lorsque toute la matière est entrée dans
le creuset, on le couvre et on le fait chauffer pour calci-
ner la matière pendant six heures. Alors on tire le creuset
du feu et on sépare la matière blanche qu’il contient.
Lorsqu’elle est suffisamment refroidie , on la pulvérise
promptement et on la passe au travers d un tamis : alors
on met cette poudre dans une terrine vernissée , et l’on
verse par-dessus tme livre de teinture de canelle faite par
de l’eau-de-vie : on agite le mélange et 1 on fait enflam-
mer l’eau-de-vie ; lorsqu’elle cesse de brider on achevé
de sécher la poudre , et on la conserve dans une bouteille.
La teinture de canelle employée dans cette composition
se fait avec une once de canelle concassée , qu on laisse
infuser pendant trois ou quatre jours dans une chopine
d’eau-de-vie ; on filtre la liqueur et on s en sert coinina
nous le disons à présent.
R E M A R Q U ES.
Le fondant de Rotrou différé peu de l’antimoine dîa-
phorétique non lavé } si ce n est par la teinture de canelle
<l£ments de pharmacie. 787
que l’auteur recommande de faire brûler par-dessus. C’est
un mélange de chaux d’antimoine avec l’alKali du nirre et
une petite portion de nitre qui n'a point été décomposé :
l’akali qui reste dansceremcde a acquis une grande caus-
ticité par la chaux d’antimoine: c’est vraisemblablement
dans le dessein de l’adoucir, que l’auteur recommande de
faire brulerde l’eau-de-vie par-dessus. Nous croyons que la
canelie est assez inutile : elle perd en effet tout son aro-
mate pendant la combustion de la liqueur spiritueuse et
pendantladessication de la poudre. Il ne reste qu’une ma-
tière demi-charbouneuse. On 11e doit pas confondre cette
espece d’antimoine diaphorétique non lavé avec celui
qu’on pourrait préparer de la même maniéré avec l’anti-
moine crud et trois parties de nitre. Nous avons fait remar-
quer que celui qu’on prépare avec le régule peut devenir
émétique dans certaines circonstances; ainsi le fondant de
Rotrou , préparé avec le régule , doit différer de celui qu’on
préparerait avec l’antimoine crud. Comme cette poudre est
chargée de beaucoup d’akali , elle attire puissamment
l’humidité de l’air, llotrou recommande de la mêler avec
de, s coquilles d’œufs préparées qu’il nomme alkali , afin
de pouvoir la faire prendre plus commodément aux ma-
lades , comme nous le dirons dans un instant.
Teinture aurifique de Rotrou.
^ Sel akali fixe ,
Antimoine pulvérisé ,
On fait dissoudre le sel akali dans environ quatre livres
d’eau bouillante : on filtre la liqueur; on la met dans un©
marmite de fer avec l’antimoine en poudre: on fait bouillir
ce mélange pendant une demi-heure et on filtre la liqueur
tandis qu'elle est bouillante. Elle passe claire etd’unecou-
leur rougeâtre : elle dépose , en se refroidissant , une pou-
dre rouge , qui est de vrai kermès minéral. On filtre de
nouveau la liqueur lorsqu’elle est entièrement refroidie
et on en fait évaporer une partie pour la concentrer : c’est
çe que l’on nomme 'Teinture aurifique de Rotrou. On lave
Je Kermès dans plusieurs eaux pour en emporter tous les
sels , on le fait sécher , et on le serre dans une bouteille
pour l’usage.
Ou trouvera , dans ma Chymie expérimentale , un pro-
D d d ij
/
SB É L i M E S T 5 DE PHARMACIE.
cédé très détaillé pour préparer le Kermès minéral , pro-
cédé plus commode que tous ceux publiés jusqu'à présent.
Remarques.
La liqueur que Rotrou nomme teinture aurifiqne n’est
qu’un l'oie de soufre antimonié , fait par la voie humide.
L’auteur recommande de faire digérer ensemble , pendant
huit jours , dans une cucurbite de verre, l’antimoine et
l’alxali fixe résous en liqueur ; de faire bouillir ensuite ce
mélange et de filtrer la teinture qui en résulte. Mais , en
réfléchissant sur ce qui passe dans cette opération , il est
facile de sentir toute l’inutilité de cette longue manipu-
lation.
Elixir aurifie/ ue cle Rotrou.
L'auteur recommande , pour préparer cet élixir , de
mettre le marc de la teinture aurihque dans une cucurbite
de verre , et de le faire digérer avec de l’esprit de vin jus-
qu’à ce que ce dernier ait acquis une belle couleur rouge.
On décante la teinture : on verse sur la matière de nou-
vel esprit de vin et on fait digerer comme aupaia\ant.
On continue ainsi de suite jusqu a ce que espiit de vin
ne se colore plus : alors on filtre toutes ces teintures et on
fait distiller la moitié ou les trois quarts de l’esprit de vin;
et ce qui reste forme l’élixir aurihque.
Il est bon de faire remarquer que , par le procédé do
l’auteur, on 11e doit pas avoir beaucoup de teinture , par-
cequ’il ne reste pas dans le marc une suffisante quantité
de sel ahcali fixe pour agir sur l'esprit de vin ; et en effet,
j’ai remarqué que celle qu’on tire n’a qu’une légère cou-
leur ambrée. Il vaut beaucoup mieux préparer cet ehxif
de la maniéré suivante, et l’on peut le nommer teinture
d'antimoine.
Teinture d'antimoine ,
ou élixir aurifiqne de Rotrou, reformé.
21 Antimoine crud pulvérisé , | lV/.
Sel akali fixe , 5 X1J*
On mcle ces deux substances dans un mortier de fer ;
éléments de PHARMÀCIt. 7^9
on les fait fondre dans lin creuset : on coule la uialiere dans
un mortier de fer un peu chauffé : on la pulvérise grossiè-
rement : on la met, tandis qu’elle est chaude, dans un
matras qu’on a fait chauffer un peu : on verse par-dessus,
Esprit de vin rectifié , K> J*
On fait digérer ce mélange au bain de sable jusqu à ce
que l’esprit de vin ait acquis une belle couleur rouge : on
décante la teinture : on la filtre, et on la conserve dans
line bouteille bien bouchée.
Nous avons donné toute la théorie de cette opération
en parlant de la teinture de sel de tartre et du liliuni ne
Paracelse ; ainsi nous n’en dirons rien de pins.
Les remedes de Rotrou sont employés singulièrement ^
pour guérir les humeurs froides , pour les humeurs squir-
reuses et généralement pour toutes les humeurs tenaces
et qui ne peuvent céder aux remedes ordinaires.
Maniérés d'employer les remedes de Rotrou.
Après avoir préparé le malade par les remedes géné-
raux , on le purge avec deux grains de la pâte purgative
ci-dessus , et l’on observe l’effet de ce rcmede, afin d'en
diminuer ou d’en augmenter la dose une autre fois.
Le lendemain de la purgation on fait prendre au ma-
lade à jeun six grains de fondant et deux grains d’alxaii
ou coquilles d’œufs préparées; ces deux substances incor-
porées , si l’on veut , avec un peu de conserve de roses
pour en former un petit bol, buvant par-dessus une in-
fusion de squine. Une heure après son dîner on lui lait
prendre six~gouttes de teinture aurifique , délayées dans un
verre d’eau de squine. Environ quatre ou cinq heures après
son dîner on lui fait prendre un bol semblable au précé-
dent , et une heure après son souper une pareille dose
de teinture aurifique. On peut, au lieu de teinture , em-
ployer l’élixir pour les personnes délicates; il est moins
âcre et moins caustique que la teinture ; il a d’ailleurs les
mêmes propriétés : ou en donne douze gouttes au lieu de
six de teinture. Le malade continue l’usage de ce remede
dans les doses dont nous parlons , deux fois par jour pen-
dant la première semaine.
Au bout de ce temps on le purge de nouveau avec une
D d d iij
rtai.
79 0 ÉLÉMENTS DK rrrARMACïE.'
dose plus ou moins forte de pilules purgatives , et on lui
iait prendre, pendant le reste de cette seconde semaine,
deux fois par jour , le fondant à la dose de huit grains ,
l’akali à celle de trois grains , et la teinture , également
deux fois par jour , à la dose de huit gouttes , ou l’élixir
à la dose de seize gouttes.
O11 purge le malade au commencement de la troisième
semaine avec les mêmes pilules purgatives , et on lui fait
continuer l’usage du fondant de la même maniéré, mais
à la dose de douze grains et de quatre grains d’akali pour
chaque prise , et dix gouttes de teinture pour chaque prise,
pareillement deux fois par jour.
Au bout de cette troisième semaine on purge le malade
de la même manière , et on lui fait prendre deux fois par
jour quinze grains de fondant , cinq grains d’akali efc
douze gouttes de teinture ou vingt-quatre gouttes d’éli-
xir. On lui fait continuer l’usage de ce remede à ces der-
nières doses jusqu’à ce qu’il soit entièrement guéri. Mon
intention n’étant que de donner une notice sur l’usage de
ces remedes , je n’ai pas cru devoir entrer dans un pli^
grand détail.
Remede des Caraïbes pour guérir delà goutte.
^Résine de gavac 5 ij.
Eau-de-vie de sucre ou tafia , .... pintes iij.
On pulvérise grossièrement la résine de gayac : on la met
dans un matras : on verse par-dessus l’eau-de-vie de
sucre connue sous le nom de tafia : on bouche l’ou-
verture du matras avec un parchemin mouillé et assu-
jetti avec du fil : on place le vaisseau au soleil ou dans
lin endroit chaud , et on l’agite plusieurs fois par jour :
au bout de huit ou dix jours on filtre la liqueur , et on la
conserve dans une bouteille bien bouchée.
Ce remede est estimé propre pour guérir de la goutte ,
Dose, ou dumoinspour en éloigner les accès. On en prend deux
petites cuillerées le matin , buvant par-dessus une tasse
de thé ou un verre d’eau froide. Ce remede n’exige que
le régime ordinaire pour ce qui regarde les aliments et
la boisson.
jêléjvients de pharmacie.
Autre rcmede contre la goutte.
Eau-de-vie,
Scammonée eu poudre,
Sucre en poudre , . . .
Syrop de violettes, . .
. . demi-seüeT.
- - 5 ijr
* ;
IV.
5 lh
On fait chauffer un peu l’eau* de-vie dans un poêlon
d’argent et on y met la scammonée : on la délaie avec
une spatule de 1er : on présente une bougie allumée pour
mettre le feu au mélange : on ajoute aussitôt le sucre ;
lorsque le sucre est dissous ou étouffe la flamme, et
lorsque le mélange est un peu refroidi on met le swop
violât : on remue la liqueur et on la met trouble dans
une bouteille pour la conserver.
Lorsqu’on fait usage de ce remede , c’est toujours
après que l’accès de goutte est passé, et au déclin de la
lune; on en met une cuillerée trouble dans un verre : ou
prend ce mélange le malin a jeun, et deux heures après
on prend un bouillon gras. Les personnes d’un tempéra-
ment fort peuvent en prendre deux cuillerées. Ce remede
purge bien. Le lendemain on prend un lavement d’eau
pure.
Ce remede guérit la goutte, ou en éloigne les accès. Vertus.'
Lorsque le malade se trouve bien soulagé, il suffit d’en
prendre pareille quantité quatre fois l’année , au com-
mencement des quatre saisons , et toujours au déclin do
la lune suivant l’Auteur.
Remede de Mlle Stephens , pour guérir la gravclle
et la pierre.
Ce qui compose ce remede est une poudre , une tisane ?
des boules savonneuses et des pilules savonneuses.
Poudre absorbante de Mi,c Stéphens.-
Q Coquilles d’œufs calcinées , . . ; . . . . 5 xîj.
Limaçons entiers calcinés , 5 ij.
On mêle exactement sur un porphyre , et on conservé
cette poudre dans une bouteille.
D d d iy
TP2 iLÉMEJÎTS DE P H A R M A C I !/
Remarques.
On lave dans plusieurs eaux la quantité que l’on veut
de coquilles d’œufs : on les fait sécher : on les écrase
grossièrement : on en remplit un grand creuset , que l’on
couvre de son couvercle : on le place dans un fourneau
entre les charbons ardents : on anime le feu par degrés
jusqu’à faire rougir à blanc le creuset , et on l’entretient
en cet état pendant huit ou dix heures , ou jusqu’à ce que
les coquilles d’œufs soient bien calcinées et réduites en
chaux vive. On tire le creuset hors du feu : on le laisse se
refroidir : on met cette chaux dans une grande terrine de
grès s on l’expose à l’air , afin qu’elle tombe en efflores-
cence et qu’elle se réduise en poudre fine ; ce qui dure
environ deux ou trois mois. Alors on passe au travers
d’un tamis de soie cette chaux éteinte à l’air, afin d’en
séparer la portion de coquilles d’œufs qui a échappée à la
calcination et qui ne s’est point convertie en chaux.
D’une autre part on prend des limaçons de jardin ; on
les lave dans un peu d’eau pour leur faire dégorger la
terre qu’ils peuvent tenir : on en remplit pareillement un
grand creuset et on les fait calciner pendant environ une
heure. Au bout de ce temps on tire le creuset hors du
feu : on laisse refroidir la matière : on la pulvérise dans
un mortier de fer et on la passe au travers d’un tamis de
soie très serré. Alors on mêle ces deux poudres , comme
nous venons de le dire. Mlle Stéphens, auteur de ce re-
mede , recommande de préparer la poudre de limaçons
dans les mois de mai , juin ou juillet. A l’égard de celles
des coquilles d’œufs , il paroît assez indifférent dans quelle
saison on les prépare.
On ne fait calciner que modérément les limaçons, par-
ceque l’on a intention qu’il reste dans cette poudre la ma-
tière charbonneuse de l’animal. Cette poudre doit être
d’une couleur grise cendrée. Lorsqu’il survient du dé-
voiement , on fait usage de cette poudre en même
temps qu’on emploie les autres remedes dont nous allons
parler.
Tisane de M!Ie Stéphens.
^ Feuilles récentes de bardane,
camomille romaine ,
)
Éléments d k pharmacie.
79 3
|
Boule savonneuse,
Eau,
ïb iv.
On lave les herbes : on les hache grossièrement : on les
fait bouillir légèrement pendant un demi-quart-d heure :
on ajoute la boule savonneuse que 1 on a coupée menue :
on lient le mélange sur un feu doux jusqu à ce que la
boule soit entièrement dissoute et ensuite on passe la
décoction avec expression. Si , pendant qu on préparé
cette tisane , il se fait trop d’évaporation de l’eau , ou la
remplace par de nouvelle qu’on ajoute , afin qu il reslo
assez de liqueur pour former douze prises de tisane : cette
quantité est pour quatre jours. Si l’on aime mieux , on peut
la préparer tous les jours en prenant alors le quart des
substances qui la composent. Lorsqu’on est oblige de
prendre ces remedes dans une saison ou l’on ne peut se
procurer les herbes vertes, on emploie les racines seclies
de ces plantes , en diminuant un peu la dose.
Boules savonneuses de MlIe Stéphens.
^JSavon médicinal , îl> iv fi.
Miel blanc , ib j.
Cresson sauvage calciné et pulvérisé, . . . 5 üj fi-
On met toutes ces matières dans un mortier de mar-
bre et on les pile avec un pilon de bois , pour former
une masse de pilules qui doit cire exactement mêlée et
qu’on divise en seize boules de quatre onces et demie cha-
que. Le cresson doit avoir été calciné dans un tuyau de
poêle , de la même_inaniere que nous le dirons pour la
préparation de la poudre charbonneuse qui entre dans
les pilules savonneuses.
Poudre charbonneuse pour les pilules de Ml!e Stéphens.
^Semences de carotte sauvage ,
On met toutes ces matières seclies dans un grand tuyau
de poêle , qu’on bouche par les deux bouts avec des cou-
Fruit de frêne avec son enveloppe
de gratecu ,
d’aubépine ,
barda ne ,
794 ÉLÉMENTS DE PHARMACIA
vercles de tôle : on place ce tuyau entre les charbons ar-
dents et on le fait rougir jusqu à ce que l’on ne voie plus
sortir de vapeurs par les jointures ; alors on ôte le tuyau
du feu : on le laisse se refroidir entièrement avant de
l’ouvrir : on pulvérise la matière charbonneuse et on 1*
passe au travers d’un tamis de soie très fin.
Pilules savonneuses de Mlle Stéphens.
^Savon médicinal ft>iv/$.
Miel blanc Jt» j.
Poudre charbonneuse , . 5 viij.
On fait du tout une masse exactement mêlée, avec la-
quelle on forme des pilules du poids de neuf grains.
La principale vertu de ce remedc vient du savon : la
poudre charbonneuse qu’on fait entrer dans ces pilules est
composée de végétaux diurétiques; mais la calcination dé-
truit entièrement leur vertu : toutes ces matières calcinées
n’ont pas plus de vertu que du charbon ordinaire. Sté-
phens est convenue elle-même qu’elle ne les faisoit en-
trer dans son remede , sous cette forme , que pour le
mieux déguiser ; ainsi il paroit qu’on pourvoit retrancher
la poudre charbonneuse sans aucun inconvénient.
Maniéré d'employer les remedc s de M!Ie Stéphens.
On fait usage de ces remedes , soit en pilules , soit en
boisson, suivant que cela convient mieux au malade. Mais
avant d’er, commencer l’usage, il est quelquefois à propos
de préparer le malade par des bouillons humectants pris
pendant quelques jours , par la saignée du bras , et une
purgation lorsque la plénitude l’exige.
Usage du remedc en pilules.
On fait prendre dix-huit pilules par jour , six le matin
à jeun , six trois -heures après le dîner , et les six autres trois
heures après un léger souper, buvant chaque fois par-des-
sus un verre de tisane chaude faite avec du chiendent ou
des feuilles de pariétaire et une pincée de Heurs de camo-
mille : une heure après la première prise le malade peut
déjeuner , s’il est dans cette habitudes
IL^MENTS DE P II ARM A CI R 79*
Usage clu remede xn boisson , ou de la tisane.
On fait prendre, le matin à jeun, une prise de tisane
chaude, qu’on peut délayer dans de l’eau , si le malade la
trouve trop épaisse : trois heures après le dîner on fait
prendre la seconde prise : enfin on donne la troisième
prise trois heures après un léger souper. Le malade peut
de même déjeûner , s’il est dans cette habitude,
, Si , pendant l’usage de ce remede , pris d’une maniéré
ou de l’autre , il survient du dévoiement, on fait prendre
au malade le soir , après la derniere prise de pilules ou de
tisane, vingt-quatre grains de poudre absorbante: on peut
aussi avoir recours aux reinedes ordinaires dont on fait
usage pour cette indisposition.
Le régime à observer lorsqu’on use de ces remedes ,
consiste à ne point faire maigre , à ne point manger de
ragoûts , de fromage , de salade , de fruits cruds ni de
viandes salées , à boire très peu de vin et bien trempé , à
ne point prendre de liqueur t très peu ou point de café ni
de chocolat.
Le remede de Mlle Stéphens convient dans les ma- Vertus,
ladies glaireuses des reins, pour évacuer les engorgements
qui peuvent se former dans les uréteres ; il est bon pour
les personnes qui ont des dispositions à être incommo-
dées de la pierre ou de la gravelle : on est obligé de faire
usage de ce remede pendant long-temps , comme plusieurs
mois de suite , ou jusqu’à ce que l’on se sente soulagé ou
guéri : on en diminue la dose à mesure que l’on ressent
du soulagement. On a attribué à ce remede la vertu de
dissoudre la pierre et les graviers ; mais on n’a pas des
preuves bien certaines qu'il ait produit ces effets.
Remede de Vanswieten pour guérir les maladies vé-
nériennes.
^Sublimé corrosif, gr. xvj.
Esprit de froment , ij.
On tr iture le sublimé corrosif dans un mortier de verre
avec un pilon de verre ; on le dissout peu à peu dans
l’esprit de froment , et on le conserve dans une bouteille.
Une personne en correspondance avec Vanswieten m’a
communiqué les doses de ce remede dans les premiers
*?9 ^ Eléments de pharmacie.
temps ou 1 auteur l’a mis en usage : ce sont les closes que
nous avons prescrites clans la lormule. Nous les avons
prescrites avec d’autant plus de confiance , que IV1. Tissot f
dans son livre qui a pour titre : Avis au peuple sur sa
saute , spécifié les mêmes closes au n°. 91 de ses formules.
Cependant à Paris on suitplus volontiers la close de douze
grains par pinte ou par deux livres d’esprit de froment.
L’auteur de ce remede le recommande pour la vérole ,
et le fait prendre à la dose d’une cuillerée matin et soir ,
mêlé avec de l’eau , buvant chaque fois une verrée de
boisson faite avec une iivre d’une légère décoction d’orge,
à laquelle 011 ajoute une troisième partie de lait : cette
boisson peut même servir de boisson ordinaire. Lorsque
ce remede ne fatigue point l’estomac , 011 peut aller par
degrés jusqu’à deux cuillerées matin et soir , toujours
mêlées avec de l’eau , buvant par-dessus une tasse de la
boisson dont nous venons de parler.
On dit que ce remede n’exige aucune préparation préli-
minaire; que le malade qui en tait usage peut vaquer à ses
affaires , et qu’il suffit qu’il évite de manger des aliments
salés et échauffants. On prétend aussi que ce remede , pris
intérieurement , guérit les ulcérés vénériens sans autre ap-
plication externe que de quelque emplâtre simple, pour
couvrir seulement les ulcérés jusqu’à ce que la peau
soit régénérée. 11 passe pour guérir aussi les taches de la
cornée , sans même qu’elles viennent d’aucune ophlhal-
mie vénérienne : il agit , comme altérant , sans causer
aucune évacuation sensible : il arrête aussi les ancien-
nes gonorrhées qui avoient résisté aux frictions mercu-
rieles.
O11 continue l’usage de ce remede jusqu’à ce que les
accidents pour lesquels ou l'ordonne disparoissent tota-
lement; ce qui demande plus ou moins de temps, comme
quatre , cinq ou six mois. Vanswieten recommande d’em-
ployer de l'esprit de froment pour ce remede , et prétend
qu’il ne peut être remplacé par aucune autre liqueur spi-
ritueuse inflammable : c’est peut-être par rapporta cela
qu'il 11’a pas produit généralement d’aussi bons effets à
Paris qu’en Allemagne. Quoi qu’il en soit, je sais de quel-
ques chirurgiens qui en ont fait usage, qu’ils ont remar-
cjué qu'il occasionnoit quelquefois des sécheresses de poi-
trine considérables, quoique préparé avec de l’esprit de
uhlENTS DE PHARMACIE. 797
froment. ,1 ’ai conseillé à quelques uns de triturer d’abord
le sublimé corrosif avec moitié de son poids de camphre:
les malades s’en sont asse2: bien trouvés , et il a paru qu’il
occasion noit moins do sécheresse dans la poitrine.
Beaucoup de personnes qui ne sont point dans l’usage
de boire de l’ean-de-vie , préfèrent l’eau distillée pour
dissoudre le sublimé corrosif : on fait actuellement plus
d’usage de ce remede préparé avec de l’eau distillée , et on
s’en trouve mieux que lorsqu’il est préparé avec de l’eau-
de-vie.
On 11e doit point se servir de mortier de marbre pour
la préparation de ce remede , parceque le sublimé cor-
rosif se décompose en attaquant le marbre qui est une
pierre calcaire.
Remede contre le lait répandu.
^Fleurs de millepertuis, S
souci de vienc , s
Serpolet ,
Gallium Intérim ,
Bétoine ,
Pervenche ,
Cerfeuil ,
Kaciræ de patience sauvage 7 __ ..
Sel d’epsom. S aa' * * 0 B*
On incise mênse les plantes seches : on coupe par
tranches la racine de patience : on fait du tout un pa-
quet d’especes.
On mettra le soir ce paquet d’especes dans une cafe-
tière : on versera par-dessus une chopine de petit lait cla-
rifié et bouillant : on laisse infuser ce mélange jusqu’au
lendemain : on passe l’infusion avec expression , et on la
partage en deux verres qu’on prend le matin à jeun à une
heure de distance l’un de l’autre : une heure après le
dernier on prend un bouillon aux herbes ou une tasse
de chocolat de santé préparé à l’eau. On continue l’usage
de ce remede pendant vingt ou trente jours de suite , ex-
cepté le temps des réglés qu’il convient de suspendre
l’usage de tous médicaments.
Tous les dix jours , au lieu de deux gros de sel d’epsom ,
on ajoute à l’infusion une once du même sel : ce oui
' 1
aa. pu g. 1 ou 5 B-
79$ 1?. LJSMENTS DE PHARMACIE.
tiendra lieu de médecine, et pendant l’effet de la méd«*
cine on prend du bouillon aux herbes.
S’il arrivoit que l’once de sel purgeât trop, on ne met-
trait que six gros à la seconde médecine.
Si les deux gros de sel que la malade doit prendre tous
les jours dans son infusion ne lui procuraient pas deux
'ou trois selles par jour , on ajouterait à l’infusion des
plantes trois et même quatre gros de sel d’epsoin; et on
observera si l’effet est suffisant.
La malade doit vivre de régime , se procurer une
nourriture saine , éviter les aliments cruds , toutes les
especes de fromages et le laitage ; elle peut boire un peu
de vin trempé à ses repas et souder légèrement.
Remede contre les dartres vives et farineuses.
Blanc de céruse, : . . . . 5 ij.
Alun de roche, 5 j fil
Sublimé corrosif, 3 iv.
Eau , 1b ij.
On met toutes ces substances dans une bouteille plus
grande du double qu’il ne faut pour les contenir; on agite
le mélange pendant cinq à six minutes : on débouche la
bouteille de temps en temps pour laisser évacuer l’air qui
se dégage, et la composition est faite.
Lorsqu’on veut se servir de cette eau , on agite la bou-
teille afin de troubler la liqueur; on en met dans un go-
belet de verre , on en imbibe un linge ; on frotte et on
t^tuve les dartres avec ce linge; ce que l’on réitéré deux
fois par jour, le matin et le soir en se couchant, Si les dar-
tres étoient très vives , et que cette eau lit trop d’impres-
sion , on pourrait l’affoiblir avec de l’eau pure. 11 faut
laisser tomber les croûtes d’elles-mêmes , et 11e point les
'arracher , sinon on en est marqué comme de la petite
vérole. Si les dartres sont près des yeux, il convient de
prendre des précautions pour qu’il n’entre point de celte
eau dedans , elle produirait beaucoup de cuissons.
Lorsque le sujet qui a des dartres a un virus vérolique
ou cancéreux, le remede indiqué 11e fait point disparaîtra
les dartres; il faut auparavant traiter le sujet des différentes
maladies qui accompagnent son humeur darlreuse.
JLl1jM£XTS DK P II A S M A C I E •
799
Remarques.
M. le cardinal de Luynes fut attaqué de dartres au vi-
sage qui résistèrent à tous les remedes ; il fit ce que la plu-
part des malades font en pareilles circonstances: abandon-
né des gens de l’art, il adopta un nouveau remede qu’on
lui dit efficace , et qui étoit alors un secret connu seule-
ment par ses bons effets : il s’en trouva bien et fut guéri
en fort peu de temps. Ce succès l’engagea à acheter ce
remede pour en gratifier ceux qui pourroient être affligés
de dartres. Le propriétaire du secret le lui vendit , mais
avec la réserve qu’il ne pourroit le publier qu’après la mort
de lui vendeur. Le cardinal de Luynes se soumit à cette
condition , et Aussitôt qu’il put disposer de ce remede , il
le communiqua à plusieurs personnes de l’art , et à moi
particulièrement. Depuis une vingtaine d’années je l’ai
conseillé a beaucoup de personnes qui ont éprouvé les
mêmes bons succès et aussi promptement. Mais j’ai ob-
servé, comme l’auteur du remede le dit , que , lorsqu’il
y a complication de la maladje dartreuse avec le virus vé-
rolique ou cancéreux, ce remede soulage seulement et
ne guérit pas.
Remede de Chantilly ou de M . le Duc , pour la fievre*
Cloportes en poudre , y
Petite centaurée, $ aa o fi*
Quinquina en poudre, 5 j.
On forme du tout une poudre pour une prise.
Ce remede a été fort en usage. On fait tremper cette
poudre dans un poisson de vin vieux rouge ou blanc,
pendant six heures. On fait prendre ce remede trouble au
malade , à l’instant qu’il commence à sentir les avant-
coureurs du frisson. Une prise ou deux de ce remede ar-
rêtent quelquefois la fievre.
Remede de B a ville, pour la colique néphrétique ;
^Racine de calcitrapa en poudre , . . . , x j,
Anis entier, \
Candie concassée , Ç aa 5 fi*
ÉLÉMENTS DE PHARMACI2.
Sassafras coupé menu
Sucre en poudre , .
On met séparément toutes ces substances dans des pa-
piers , parceque ce remede se prépare assez ordinairement
chez le malade.
Le vingt-huitieme jour de chaque lune on délaie , dans
un petit verre devin blanc ou d’eau , la poudre de cal ci-
trapa , que le malade avale le matin à jeun; il peut déjeu-
ner trois heures après , si c’est son habitude, ou prendre
seulement un bouillon. Le lendemain matin on lui fait
prendre à jeun la décoction légère de trois ou quatre pin-
cées de pariétaire récente , faite dans environ huit onces
d’eau , et dans laquelle on a fait bouillir eft même temps
l’anis , la canelle et le sassafras : on passe la liqueur : ou
y fait dissoudre le sucre, et on avale cette liqueur chaude.
On continue l’usage de ce remede tous les mois , dans le
même temps , jusqu’à parfaite guérison. On a soin d’en-
tretenir le ventre libre.
L’attention de ne prendre ce remede que le vingt-huit
€t le vingt- neuf de chaque lunaison parort minutieuse et
puérile. Le remede , pris dans tout autre temps , produi-
roit les mêmes effets. Cependant d’habiles observateurs
ont remarqué que la température de l’air suit ordinaire-
ment les phases de la lune , et l’on peut croire que cette
température influe sur l’action des remedes, sur-tout dans
certains tempéraments.
^Cailloux calcinés et préparés , | j-
Craie de Briançon préparée , 5 0*
Safran de Mars préparé à la rosée , . . 3 j-
On mêle ces substances sur un porphyre , et on en-
ferme la poudre dans une bouteille pour le besoin. On se
sert de cette poudre pour préparer l’eau suivante.
Poudre de Vill ars.
Pau de V i l l a R s.
^Poudre de Villars
Eau de riviere , . ,
gr. vq
To ij-
On
*f L é M ï N *t 5 D E PHARMACIE.1 80 1;
On met la poudre dans l’eau : on la laisse infuser du
jour au lendemain , et on filtre la liqueur.
Cette eau se vendoit douze livres la pinte; l’auteur en
faisoit prendre trois pintes par jour , et faisoit observer une
diète sévere. 11 guériSoit ainsi les plénitudes produites par Vertu*
une trop grande chere et les indigestions : il faisoit con-
tinuer l’usage de cette eau plusieurs jours de suite ; et des
maladies qui seroient devenues très graves, étoient sou-
vent guéries par ce remede , ou plutôt par la diete et l’eau
que 1 auteur prescrivoit à ses malades.
Tisane de F e l t z.
2^ Sarcepareille coupée , . . .
Squine
Antimoine ,
Colle de poissons ,
Ecorce de buis,
Lierre de muraille
• • 4
5 ')•
V" •
5 b
'*■*' •
5 1V*
? j IL
On fait bouillir toutes ces substances dans six pintes
d eau : on suspend l’antimoine enfermé dans un nouct :
lorsque la liqueur est îeduite a trois pintes, on la passe
et on y fait dissoudre ,
Sublimé corrosif, : ; ; , . grains iij.'
On j.dit boue au malade une pinte de cette tisane par
î°ur \ en trois ou quatre verres. Elle guérit les maladies Vertus,
vénériennes.
I in anliscorbutique de Dumorette.
2^ Racines de raifort sauvage, . . .
bardane, . ° a ^
Feuilles de cochléaria ,
cresson ,
bcccabunga
fumeterre ,
Semences de moutarde ,
Sel ammoniac , . . . .
Vin blanc
On nétoie les racines : on les coupe par franches • on
Eee
$02 éléments de pharmacie.
épluche les feuilles: on les coupe menues : on concasse la
semence de moutarde et de sel ammoniac : on met toutes
ces substances dans un matras : on verse le vin par-dessus:
on laisse infuser ces matières à froid pendant huit jours ,
ayant soin de tenir le matras toujours bien bouché et de
l’agiter plusieurs fois par jour. Alors on coule avec expres-
sion : on filtre le vin , et on le conserve à la cave dans des
bouteilles bien bouchées.
Vertus. On donne ce vin dans le scorbut et dans toutes les
Duse» affections scorbutiques. La dose est depuis une once jus
qu’à quatre.
Eau de goudron .
On met dans une cruche de grès une livre ou deux de
goudron de Norwege : on verse par-dessus environ seize
pintes d’eau : on laisse infuser ce mélange pendant huit ou
dix jours , ayant soin de l’agiter de temps en temps avec une
spatule de bois. Alors on sépare l’eau de dessus le goudron :
on la filtre au travers d’un papier gris et on la met dans
des bouteilles. Souvent on conserve cette eau sur son
marc : mais elle se charge d’une trop grande quantité de
principes et acquiert une couleur et une saveur trop loi tes
qui la rendent désagréable à boire. .
^ Le goudron est une matière résineuse, liquide, noire ,
d’une consistance à-peu-près semblable a cehedela téré-
benthine : il contient beaucoup d’huile essentielle. L ne
partie de cette huile se dissout dans l’eau et lui commu-
nique son odeur et sa saveur. Pendant 1 infusiou du gou-
dron il se sépare une matière résineuse qui vient na-
ger à la surface de l’eau : quelques personnes ont donne
à cette matière résineuse le nom d 'huile ch goudron , , et
ont cru lui trouver de grandes vertus pour purifier le sa b,
elle a les mêmes vertus que le goudron.
L’eau de goudron a eu sa vogue dans son temps coin
la plupart des remedes nouveaux. Cette liqueur n est pas a
beaucoup près sans vertus : il paroît qu’on n a cesse d en
faire usage que par rapport à sa mauvaise saveur.
v„tus L’eau de goudron a desqualités légèrement savonneuse s
balsamiques : on la donne à la suite des gono-rhte elle
est bonne pour le scorbut : elle est antiputru , '
elle convient dans les maladies de la peau. On en prend
vue pinte par jour en huit ou dix petits voues.
ÜLÉMENT5
D« PHARMACIE.
8o3
Collyre de Lanfranc.
Vin blanc, » •
Eau de plantain ,7
roses , Ç aa » $ üj.
Orpin préparé, r ••
Verd-de-gris , . . . ~ '
Myrrhe, S __ ù
Aloês, faa ij.
On triture ensemble dans un mortier l’orpin , le verd-
(Ic-gus , la myrrhe et l’aloè's : on délaie ces poudres peu
plantain'*0 ° V“‘ ’ 6t ^ a,0ute !es ciux de roses et de
Ce mélangé porte improprement le nom de collyre • il
B est point employé pour les yeux : on s’en sert pour tou-
cher les ulcérés et les chancres vénériens qui viennent dans
a bouche : on en imbibe pour cela un petit tampon de
linge qu onaattache au bout d’une baguette • on doit bien
prendre garde que le malade n’en avafe j causTde 1 ornn
et du verd-de-gris , qui sont des poisons. P “
Un tan encore entrer ce mélange en petite dose dan.
des injections , pour guérir les ulcérés vénériens.
médicaments magistraux.
Nous avons défini , à l’article de la mixtion les <
c£î^-4srd’jcfSS
pins long- temps que nous venons de le dire én
nu me médicament devient officinal. C’est de cette’
mere que ce sont introduites dans la Pharma-ie 1,1 "
et o,l l’adopteTdans la médednel ^tT»
♦les remedes o fficinaux ()n q 7 ^ , J PrtPara^on
de «'instruire > * ^ K?
Eee ij
8o4 ÏLEMEKTS de pharmacie^
meilleure manipulation ; mais à 1 egard des remedés ma-
gistraux , la préparation en doit être faite le plus promp-
tement qu’il est possible ; l’apothicaire n’a souvent qu’un
instant pour se déterminer dans le choix de la manipula-
tion qu’il doit employer à la préparation du médicament:
il y a une inimité de cas, et ce sont les plus fréquents,
où la manipulation contraire change la nature du médica-
ment , qui ne remplit pins les indications qu’on s’étoit
proposées. J’ai déjà eu occasion de parler, dans plusieurs
endroits de cet ouvrage , de beaucoup de médicaments
magistraux , parcequ’ils sont analogues à des officinaux :
par exemple , à l’article des infusions et des décoctions
officinales qui doivent entrer dans des compositions ,
j’ai dit tout ce qui m’a paru essentiel à 'savoir sur les re-
medes magistraux de même espece : j’en ai fait de même
à l’égard des autres lorsque l’occasion s’en est présentée.
Néanmoins il en est resté un grand nombre sur lesquels
je ne pouvois rien dire sans déranger l’ordre que je me
suis proposé de suivre ; c’est ce qui me détermine à en
parler ici.
Des émulsions .
Les émulsions sont des médicaments liquides, laiteux t
ils doivent leur qualité laiteuse à de l’huile qui est divisée
et suspendue dans l’eau par l’intermede d’un mucilage.
On peut préparer les émulsions avec toutes les semences
qui fournissent de l’huile par expression , et que nous
avons nommées pour cette raison , semences émulsiyes ;
comme sont les amandes douces et ameres , les quatre
semences froides , les semences de pavot blanc , de lin ,
de pourpier, de chanvre , de citron , de pivoine, de pignon
doux , de pistaches, etc.
Les véhicules des émulsions sont l’eau pure , les eaux
distillées , les infusions des plantes , quelquefois des dé-
coctions. Les émulsions sont plus ou moins chargées de
ces semences huileuses : cela dépend des indications que
l’on a à remplir. On met sur une pinte de liqueur depuis
demi-once jusqu’à quatre onces de semences. Nous avons
donné la maniéré de préparer les émulsions en parlant du
syrop d’orgeat ; ainsi nous n’en dirons rien déplus. Cequi
lormc la matière de l’émulsion est l’huile des semences
qui se çUvise par 1 iiUçrmede du mucilage contenu dans
ÏLÏMÜNTS DE F H AH MAC I I? 80 5
ices mêmes semences. Ce mucilage la met en état de se
tenir suspendue dans l’eau , comme cela se fait par un
mucilage étranger , dans la préparation des loochs.
Les émulsions sont simples , ou composées de plu-
sieurs semences : on les édulcore avec du sucre ou avec
quelque syrop approprié , depuis une demi-once jusqu’à
deux onces pour le sucre, et jusqu’à trois onces pour une
pinte : lorsqu’on les édulcore avec du syrop , on ajoute
quelquefoisdespoudresauxémulsions, etquelquefois aussi
des sels. Mais on doit éviter d’y faire entrer des matières
acides , soit végétales , soit minérales , parcequ’elles coa-*
gulent la partie blanche , comme cela arrive au lait quand
on le mêle avec des acides. Les liqueurs spiritueuses pro-
duisent à-peu-près le même effet.
Les émulsions sont comparables au lait des animaux :
elles sont essentiellement composées des mêmes sub-
stances. L’huile, dans l’émulsion , fait fonction de beurre :
elle est divisée par le mucilage de la semence , comme le
beurre l’est par le fromage ; c’est l’extrême division de
cette huile qui occasionne l’opacité de la couleur blanche
et laiteuse du lait et des émulsions. L’eau, dans l’émul-
sion , tient lieu de la sérosité qui se trouve dans le lait des
animaux; elle est de même susceptible de se séparer par le
repos , et de laisser nager à sa surface la matière huileuse
en forme de crème semblable à celle qui se forme par le
repos à la surface du lait des animaux. L’émulsion est sus-
ceptible de s’aigrir et de se caillcbotcr comme le lait : elle
est pareillement coagulable par les acides comme le lait,
et forme une sorte de sérosité chargée d’une légère por-
tion d’huile qui la rend trouble comme du petit lait avant
qu’il soit clarifié.
Des loochs.
Les loochs sont des médicaments liquides , qui doi-
vent être d’une consistance moyenne entre les syrops or-
dinaires et les syrops cuits pour les électuaires. On en fait
rarement de plus liquides, mais quelquefois on en fait de
plus épais. Autrefois on faisoit sucer les loochs aux mala-
des au bout d’un morceau de réglisse effilé en forme de
pinceau. Quelques praticiens font encore usage de cette
méthode : mais la maniéré la plus ordinaire de les fair®
prendre est de les donner par petites cuillerées.
Ï? • • %
e e u]
So6 éléments de pharmacie.
Les pectoraux font la base des loochs , sous quelque
Jeune qu ils soient , comme l’huile d’amandes douces, le
Diane de baleine récent , certaines poudres pectorales , les
iniels, lessyrops, quelquefois la térébenthine, etc. On
se sert ordinaiiement fies mucilages de gomme arabique
et de gomme adiaganlh , ou de celui qu’on tire par décoc-
tion des semences de lin , de psyllium , etc. ou enfin de
jaune d’œufs , pour mieux diviser et unir à l’eau les ma-
tières huileuses et résineuses. L’excipient des loochs est
1 eau , ou de légères infusions de substances appropriées ;
quelquefois ce sont des eaux distillées.
Looch blanc pectoral.
Réglisse concassée ; ;
Eau
Amandes douces,
Gomme adraganth en poudre fine, . . .
Syrop diacode , \ -
de guimauve , 5 aa
Huile d’amandes douces,
Eau de fleurs d’oranges
9);
6 1V'
n° xx.
gr. xvj.
S i-
5 i j
On met la réglisse dans une fiole à médecine et l’on
verse par-dessus de l’eau bouillante. Pendant que l’infusion
se fait, on pele les amandes, après les avoir fait tremper un
instant dans l’eau bouillante , et on les lave dans de l’eau
froide. On pile les amandes dans un mortier de marbre,
avec un pilon de bois, en les arrosant avec l’infusion de
réglisse ci-dessus. On forme une émulsion que l’on passe au
travers d’une étamine. Ensuite on nétoie le mortier et son
pilon : on met la gomme adraganth dans le mortier : on la
délaie avec une cuillerée de lait d’amandes, et on l’agite
avec le pilon jusqu’à ce qu’elle se soit réduite en mucilage.
Alors on y incorpore peu à peu l’huile d’amandes douces
et le syrop qu’on a pesés et mis dans la même bouteille :
on agite le mélange jusqu’à ce qu’il devienne fort épais,
bien uni et qu’il ne paroisse plus de grumeaux. Ensuite
on délaie ce mélange avec le reste de l’émulsion, enl’agi-
tant avec le pilon ; et sur la fui on ajoute l’eau de fleurs
d’oranges. On met le looch dans une bouteille.
Remarques.
On retranche de ce looch le syrop diacode , lorsqu®
i L £ M E K T S DE ? H A R M A C I î. &ÔJ
relui qui l’ordonne le juge a propos, et on le remplac e par
du syrop de guimauve. Souvent Je médecin lait ajouter du
Kermès minéral a ce loocli. Dans ce cas il convient de le
mettre en même temps que la gomme adraganth , afin qu’il
se trouve mieux délayé : il arrive assez souvent que , lors-
qu’on le délaie après coup, il en reste une portion en^petits
grumeaux, qui ne sont pas bien sensibles, pareequ on ne
le lait entrer qu’à la dose d’un grain jusqu a quatre ou si.:.
Lorsque le Kermès se trouve mal délayé , le malade le
prend inégalement.
Leloocîi blanc, dont nous venons de donner la recette,
est celui de Geofiroi. 11 laut , pour qu’il soit bien lait , que
l’huile ne se laisse appercevoir en aucune maniéré et
qu’elle ne se sépare point par le repos. Quelques Phar-
macopées retranchent de ce loocli l’infusion de reglisse,
et la remplacent par de l’eau : elles suppriment encore les
6yrops , qu’elles font remplacer par du sucre. 11 paroit
qu’on a fait ces changements dans le dessein d’avoir ce
loocli plus blanc , parceque les syrops , sur-tout celui de
diacode et l’infusion de réglisse contiennent des ma-
tières extractives colorantes. Cependant , lorsque ce loocli
est préparé comme nous venons de le dire , il ne dillere pas
sensiblement pour la blancheur de celui qui est fait sans
infusion de réglisse et sans syrop. Ce dernier doit être
moins bon et moins expectorant que celui dont nous
Looch verd.
On peut préparer un looch verd de la même maniéré
que le loocli blanc : on fait une émulsion avec des pis-
taches au lieu d’amandes, et Ion emploie du syrop de vio-
lettes au lieu du sucre et des syrops qu’on fait entrer dans
le looch blanc. Pour le rendre plus verd on peut ajouter
un demi-gros d’eau de chaux.
Looch de jaune d’œufs.
^J.Taune d'œuf récent , n.° j.
Huile d’amandes douces, ^ ij*
Syrop de guimauve composé, .... ^ j.
Eau , ^ iw
Eau de fleurs d’oranges , 5 ij*
E e e iv
iJoS ÉLÉMENTS Si FRAKMACI1)
On pese dans la même fiole l’eau et le syrop , et l’on'
met l’huile dans une autre fiole. On délaie le jaune d’oeuf
dans un mortier de marbre avec un pilon de bois , et l’on
ajoute une petite cuillerée de l’eau mêlée avec le syrop.
Lorsque ce mélange est bien délayé , on met l’huile peu
à peu et on l’incorpore avec Je jaune d’œuf : on agite le
pilon jusqu’à ce que toute l’huile soit entrée dans le mé-
lange, qu’il ne paroisse aucun globule d’huile , que la
matière soit bien unie et qu’elle soit devenue épaisse
et volumineuse. Alors ou la délaie avec le reste de l’eau
mêlée rie syrop , et l’on ajoute l’eau de fleurs d oranges
sur la fin. On met ce looch dans une fiole.
Remarques.
Le jaune d’œuf est composé d’une huile grasse fort
douce , et qu’on peut séparer par expression, comme nous
l’avons dit au commencement de cet ouvrage. Il contient
encore un parenchyme mucilagineux qui se dissout très
bien dans l’eau. Cette (]erniere substance tient lieu d’un
mucilage étranger pour unir l’huile d’œufset l’huiled’aman-
des douces à l’eau. C’est ce qui fait que le jaune d’œuf,
délayé dans l’eau , forme à lui seul une sorte de lait qu’on
peut nommer émulsion animale.' La matière mucilagineuse
du jaune d’oeuf n’est pas , à beaucoup près , saturée d’huile
grasse; c’est ce qui fait qu’elle peut servir d’intermede,
comme tout autre mucilage , pour unir à l’eau une quan-
tité assez considérable d’huile étrangère à la sienne. Mais,
pour faire celte union commodément , il convient de dé-
layer le jaune d’œuf avec un peu d’eau avant de mettre
de l’huile ; sans cette précaution on auroit beaucoup de
peine à faire ce looch.
Le jaune d’œuf est encore un fort bon intermede pour
unir à l’eau les résines liquides, comme la térébenthine , le
baume de copahu , le baume de la Mecque. On s’y prend
de fa même maniéré que pour unir l’huile à l’eau. Ces
mélanges sont employés assez souvent dans certaines po-
tions où il est nécessaire de faire entrer de ces résines
liquides.
On peut, par ce moyen , faire prendre commodément
flux malades ces matières résineuses, qu'ils auroient de la
peine à prendre autrement. On parvient à faire entrer, dans
hlïMEHTS M PHUMACIÏ, 8o£
Une potion de six onces de véhicule, jusqu’à six gros de
ccs matières balsamiques par l’intermede d’un jaune d’œuf, i
Des potions.
I
Potion est un terme général : il signifie un médicament
liquide, destiné à être piis par la bouche. Les potions se
font depuis deux onces de liqueur jusqu’à huit : elles sont
composées de différentes drogues, suivant les indications
que l’on a à remplir. Il y en a d’altérantes et de purga-
tives. Les premières sont faites pour être prises par cuille-
rées à des intervalles que le médecin prescrit.
Les potions altérantes sont ordinairement composées
d’eau distillée, de syrops, d’infusions de quelques plantes,
de teintures spiritueuses , de poudres , quelquefois de
sels en petites doses , comme de nitre , de sels sédatifs ,
etc. etc.
On fait aussi entrer dans lespotions altérantes de l’huile
d’amandes douces, du blanc de baleine , du beurre de ca-
cao ; alors on les nomme potions huileuses ; souvent l’on
fait entrer du Kermès minéral dans ces sortes dépotions : il
convient de le délayer d’abord et de le bien diviser, dans
un mortier de maçbre avec les matières huileuses , alm
que le Kermès ne se précipite pas : si on le délayoit dans
les fluides aqueux de la potion , il se précipiteroit , ne se
mêleroit plus avec les substances huileuses , et le malade
n’en feroit pas usage également.
Des Juleps.
Les juleps sont des potions comme les précédentes et
n’en different point à proprement parler. Ordinairement
on les rend agréables à prendre. Ces sortes de potions
sont faites pour être calmantes et adoucissantes : on les
fait prendre à l’heure du sommeil du malade. On en fait
de mucilagineuses , d’éinulsionnées et d’aigrelettes , sui-
vant les indications.
Decoctum album de la Pharmacopée de Londres.;
Corne de cerf calcinée et préparée , . . ; 3 vj.
Gomme arabique concassée 5 iij.
Lau , . Jt, iij.
Sucre 5 j.
8lO ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
On met toutes ces substances ensemble dans un vais-
seau convenable , et on les fait bouillir en agitant le
mélange sans discontinuer jusqu’à ce que la liqueur soit
réduite à une pinte. Alors on la passe au travers d’une
étamine : on la met dans une bouteille lorsqu’elle est suf-
fisamment refroidie , et l’on ajoute ,
Eau de fleurs d’oranges 5 fi.
On agite la bouteille afin de mêler cette derniere li-
queur. On peut mettre , si c’est le goût du malade , de l’eau
de canelle en place de celle de fleurs d’oranges. Quelques
dispensaires recommandent d’employer deux onces de
mie de pain blanc au lieu de gomme arabique : l’une ou
l’autre substance est également bonne : elles fournissent
tontes deux un mucilage qui tient suspendue dans l'eau
une certaine quantité de corne de cerf très divisée ; ce qui
donne à ce médicament une couleur blanche laiteuse
comme celle d’une émulsion. Cependant, par l’intermede
de la gomme arabique > ce médicament se prépare plus
promptement , parcequ’il faut moins de temps pour dis-
soudre cette gomme que pour dissoudre et réduire en
mucilage la mie de pain blanc comme il convient qu’elle
le soit.
On recommande au malade d’agiter la bouteille cha-
que fois qu’il prend de ce médicament , parcequ’il n’y a
pas une assez grande quantité de mucilage pour tenir
long-temps suspendue toute la corne de cerf : il s’en pré-
cipité toujours une certaine quantité dans un espace de
temps très court.
Des tisanes.
Les tisanes sont des infusions ou de légères décoctions
de plantes , de feuilles, de racines , etc. faites dans de
l’eau , pour servir de boisson ordinaire au malade. Elles
doivent être peu chargées de matieresextractives , et le moins
désagréables qu’il est possible, afin de ne point dégoûter
le malade.
Des apozemes.
Les apozemes sont de vraies tisanes : ils en different,
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE, 8 1 l
en ce que, pour 1 ordinaire, ils sont plus chargés de parties
extractives , et qu on les aiguise avec quelques sels ap-
propriés a 1 état du malade : on les rend plus ou moins
puigatifs. Les apozemes sont plus dégoûtants et plus actifs
que les tisanes : on les fait prendre par verrées de deux
heures en deux heures , quelquefois toutes les quatre
heures , et d’autres fois de six heures en six heures.
Tisane de viriaclie.
2^ Sarcepareille ,**\
Squine, V àâ
Gayac , J
Sassafras , ^
Antimoine crud concassé , .
Eau
On met dans un nouet l’antimoine crud : on le sus-
pend au centre d un vaisseau de terre vernissé , dans le-
quel on a mis l’eau et les autres ingrédients , à l’exception
du sassalras. On fait bouillir légèrement jusqu’à ce que
e fluide aqueux soit réduit à quatre livres. Alors on tire
le vaisseau hors du feu : on y met le sassafras , et on le
laisse infuser jusqu’à ce que le tout soit refroidi. On passe
<otte tisane au travers d’une étamine ; sans exprimer le
mai e , on ia laisse déposer : on la tire par inclination et
on la met dans des bouteilles.
Remarques.
, ^ a manipulation que nous venons da rapporter est
a -peu -près celle que l’on emploie pour préparer cette
tisane. Nous croyons cependant que la longue ébullition
est assez inutile : on pourrait la préparerpar infusion , en
versant sur les ingrédients quatre livres et demie d’eau
bouillante , et laisser la tisane en infusion pendant dix ou
douze heures. Quoique la plupart de ces substances soient
ligneuses et fort dures, l’eau pendant l’infusion en dissout
tous les principes extractifs les plus délicats.
L antimoine crud paraît assez inutile : il n’y a aucun
«es ingrédients qui entrent dans cette tisane qui ait de
• îifi.
• ?
• ? ij-
. ib vij.
I
012 Eléments de pharmacx».
1 action sur cette matière minérale. Mais il n’en est pas
de même si i on y fait entrer une petite quantité de sel
alcali : il attaque l'antimoine , et il forme un peu de Ker-
mès minéral qui augmente alors la Yertu sudorifique et
purgative de cetto tisane.
Des bouillons.
Les bouillons médicinaux sont des médicaments qui
ïie different des infusions et des décoctions dont nous
avons parlé que parccque l’on fait entrer des chairs ani-
males dans leurs compositions -, comme du veau , des
viperes , des tortues, des écrevisses , etc. ; ils se font d’ail-
leurs de la même maniéré. Le veau , les viperes et les
tortues ne c Qniir. oient rien de volatil. On commence par
faire cuire ces viandes , et l’on ajoute sur la fin de leur
cuite les matières végétales dans l’ordre dont nous avons
parlé à l’article des décoctions , afin de ne pas perdre les
substances volatiles de celles qui en contiennent. Lors-
qu’on fait entrer des écrevisses dans des bouillons , on les ‘
pile grossièrement dans un mortier de marbre avec un
pilon de bois , et on ne les met dans la liqueur bouillant©
qu’avec les plantes dont on veut conserver les aromates:
on couvre le vaisseau et on laisse le tout infuser jusqu’à
ce que le mélange soit entièrement refroidi, pareeque les
écrevisses contiennent un principe volatil agréable et qui
vraisemblablement n’est pas sans vertu.
Les bouillons doivent être passés froids , afin de pou-,
voir séparer plus commodément la graisse qui reste sur
Pose, l’étamine lorsqu’elle est figée. La dose des bouillons est
depuis un poisson jusqu’à une chopine pour chaque prise;;
Des mixtures .
On nomme mixtures des especes de pelions concen-
trées , qu’on prend par gouttes. Elles sont ordinairement
composées avec des teintures spiritueuses , des eaux spi-
litueuses composées , des huiles essentielles , etc. Ces
sortes de médicaments sont très commodes pour les ma-
lades en ce qu’ils peuvent les porter sur eux et en faire
usage eu quelque endroit qu’ils sc trouvent.
Liqueur cle nitre camphrée.
Z'Nitre purifié en poudre ,
5 VL
Eau , . . ff> iij.
Esprit de vin camphré * j.
On met le nitre et l’eau dans une bouteille : on agite?
3e vaisseau de temps en temps pour accélérer la dissolution
du nitre. Lorsqu’il est entièrement dissout on ajout©
l’esprit de vin camphré. On agite le mélange pendant un
moment, puis on le laisse reposer et on le filtre.
On donne cette eau dans les gonorrhées pour exciter
l’urine et pour diminuer les inflammations : on la donne
spécialement sur la fin du traitement. La dose est depuis
six gouttes jusqu’à trente dans un verre d’eau, cinq ou
six fois par jour de la meme maniéré.
Des injections ec des lavements ou clysterest
Les injections sont des médicaments liquides , faits pouf
être injectés par le moyen d’une seringue dans quelque
cavité du corps , comme dans les parties naturelles , dans
les intestins et dans les cavités des plaies. Le volume des
injections pour les parties naturelles est depuis une once
jusqu’à quatre. Il est moindre ordinairement pour les
plaies et on ne peut en déterminer la quantité. Les in-
jections qu’on introduit par l’anus dans les intestins , por-
tent le nom de lavements et de clysteres ; le volume de
ces dernières injections est ordinairement d’une chopine
ou du poids d’une livre. Lorsque les lavements sont d’un
volume plus considérable , ils fatiguent le malade et ne
produisent pas d’aussi bons chefs, parcequ’il est forcé à
les rendre presque sur-le-champ.
Des suppositoires.
Les suppositoires sont des médicaments qui doivent
avoir à-peu-près la consistance des emplâtres : ils sont de
figure conique , gros et longs à-peu-près comme un doLt :
ils sont faits pour être introduits dans l’anus, afin d’cxci-
ter un relâchement et provoquer les selles : à cet égard
ils tiennent heu de lavements à ceux qui ne peuvent en
prendra. On lait des suppositoires calmants , anodins etc
Mais les purgatifs sont d’un usage plus fréquent : on les
rend plus ou moins purgatifs parles ingrédients qu’on fait
entrer dans leur composition. La base des suppositoires
Vertu»,
Doie;
8i4 Eléments de pharmacie;
est le suif , la graisse , la cire blanche ou jaune , le
miel épaissi , auxquels on ajoute des poudres purgatives ,
comme alocs , la coloquinte, la scanunonée , l’agaric,
etc. et quelquefois des sels. Ces matières doivent être ap-
propriées a 1 intention qu’on se propose de remplir.
ün fait aussi des suppositoires avec du beurre de cacao
tout pur : on met pour cela du beurre de cacao dans un
mortier de marbre qu’on a chauffé avec de l’eau chaude :
on pile le beurre de cacao avec un pilon qu’on a échauffé
en même temps , jusqu’à ce qu’il se réduise en une pâte
solide quon puisse manier: alors on roule cette pâte sur
une feuille de papier, pour en former un rouleau de la
longueur et de la grosseur qu’on juge à propos , et on le
lait un peu pointu par un bout : on le coupe ensuite
lOisqu il est fait ; il doit avoir une figure conique. O11 fait
encore des suppositoires de beurre de cacao en coulant
ce beurre fondu dans des petits cornets de papier ; ce qui
est plus commode : ils sont mieux faits. Quelques per-
sonnes les préparent en coulant dans des moules de fer-
blanc le beurre de cacao liquéfié , et le laissent se fiaer
dans les moules. Cette derniere méthode est très bonne;
mais elle oblige d avoir des moules de différentes lon-
gueurs et de différentes grosseurs.
Des pessaires.
Les pessaires sont des médicaments solides de la
grosseur et de la longueur d’un doigt , faits pour être
introduits dans la matrice : souvent ce n’est quun mor-
ceau de bois léger , ou de liege , garni à l’extérieur de
quelque liniment ou d’emplâtre approprié : quelquefois
c’est un petit sachet de taffetas long et étroit , qu’on
remplit de poudres convenables , mais qui ne puissent pas
se gonfler trop par l’humidité quelles tirent de la matrice.
Les pessaires doivent être le plus unis qu’il est possible ,
afin qu’en les tirant ils lie puissent pointblesser la matrice:
on les attache a un ruban pour pouvoir les tirer lorsque
cela est nécessaire.
Des errhines.
Les errhines sont des médicaments faits pour être in-
i L iME NTS DE PHARMACIE. 8i5
troduits dans le nez , afin d’exciter à mouchefÔu à éter-
nuer, etle plnssouventpour provoquer ces deux effets à la
lois. Elles ont différentes formes et différentes consistan-
ces : elles sont en poudre ou en onguent et sous la con-
sistance d’emplâtre. On dorme à ces dernieres une forme
pyramidale pour pouvoir les introduire commodément
dans les narines. Leserrhines sont encore en liqueurs : on.
en imbibe du coton qu’on introduit dans le nez.
Les errhines en poudre sont les poudres sternutatoires
dont nous avons parlé à l’article des poudres.
Les errhines en onguent sont faites avec des matières
âcres réduites en poudre , comme le poivre, le gingem-
bre , la pyrethre , qu’on mêle avec une huile pour en
former un mélange de la consistance d’un onguent. On
peut lui donner la consistance d’emplâtre par I’addiLion
d’un peu de cire jaune ou blanche.
Les errhines liquides sont faites avec des infusions ou
des décoctions de plantes , déracinés, soit dans de l’eau,
soit dans du vin.
Des masticatoires .
%
Les masticatoires sont des remedes propres à exciter la
salivation : on les mâche afin qu’ils échauffent la bou-
che et qu’ils puissent ouvrir les vaisseaux et les glandes
salivaires. On emploie à cet usage la pyrethre, les dif-
férentes especes de poivre , le gingembre , le tabac , la
graine de inoutarde , etc. On peut faire des masticatoires
composés sous plusieurs formes , comme en liqueur , en
bols, en tablettes, etc.
Quelquefois on Elit mâcher un nouet de linge rempli
de. poudre à exciter la salivation ; d’autres fois on mêle c es
poudres avec de la cire ou de la térébenthine cuite pour
en former des pilufes qu’on fait mâcher.
Des gargarismes .
Les gargarismes sont des médicaments liquides faits
pour les maladies de la bouche et de la gorge. On gar-
garise ces parties sans rien avaler.
Les gargarismes se font avec des plantes , des racines,
etc. que l’on fait infuser dans de l’eau ou dans du vin ,
suivant les indications qu’on veut remplir : on éduicore
P 1 £ ïtïMI^TS Bï PKÂRMACÎF.
ces infusions avec quelques syrops : on les rend quelque-
fois acidulés par l’addition de quelques gouttes d’un acide
minéral pur, ou dulcifié jusqu’à une' agréable acidité. Le
lait seul un peu tiédi est souvent employé en gargarisme :
on le rend plus adoucissant en le faisant bouillir avec
quelques figues grasses. On doit éviter de faire entrer dans
leur composition des matières dangereuses , parcequ’il
y a des personnes qui ne peuvent s’erapccher d’avaler tou-
jours un peu de ce qu’elles mettent dans leur bouche.
Des épithêmes.
On nomme épithêmes des médicaments que l’on appli-
que à l’extérieur. On voit, par cette définition , qu’il y a
autant d’épithêmes qu’il y a d’especes de médicaments
qu’on peut appliquer à l’extérieur.
Les liniments , les cérats , les pommades , les onguents }
les emplâtres , les électuaires , les liqueurs spiri tueuses ,
huileuses , etc. que l’on applique à l’extérieur sont au-
tant d’épithêmes. On en fait aussi de secs , composés de
plantes aromatiques séchées et coupées menu , que l’on
enveloppe dans un sac de vieux linge et que l’on ap-,
plique ensuite sur quelques parties du corps.
Des lotions et des douches.
i • ,
On entend par lotion tout ce qui est propre à laver et
nétoyer le corps , comme sont les bains domestiques ou.
de rivières: mais outre ces lotions de propreté qui facili-
tent la transpiration , il y en a d’autres qui sont médici-
nales , et qu’on ne fait que sur quelques parties du corps.
On lave et on frotte la tête , après l’avoir rasée , avec des
liqueurs spirilucuses , afin d’enlever la crasse qui bouclioit
les pores et arrêtoit la transpiration : ce qui est très pro-
pre à détourner quelques humeurs qui occasionnoient des
douleurs de têle. Les lotions sont encore employées
comme vulnéraires dans les contusions , pour empêcher
l’extravasion du sang ou sa coagulation. On lave certai-
nes parties du corps avec des infusions et des décoc-
tions de plantes , pour détruire la vermine ou pour
guérir la gale.
La douche consiste à faire tomber une liqueur d’une
certaine
iLÉMENTS B I P H A tilH C 1 ï, 817
certaine hanteursnr quelques parties malades : elle se fait
goutte à goutte ou au filet. Les douches se font ordinai-
rement avec l’eau froide ou tiédie : on en peut faire avec
des infusions ou des décoctions de plantes.
Des fomentations.
Les fomentations sont liquides ou seches. Les liquides
sont faites avec des décoctions de plantes, soit dans de
l’eau soit dans du vin : celles qu’on prépare avec de
l’eau sont faites avec des plantes émollientes , et elles ser-
vent à amollir quelques duretés et pour occasionner un
relâchement. Celles qui se font dans du vin sont forti-
fiantes : on les prépare avec des plantes astringentes et
aromatiques. Les unes et les autres s’emploient de la
même maniéré. On frotte les parties malades avec des
linges à demi usés et imbibés de ces décoctions chaudes ,
et on applique dessus les linges également imbibés. Quel-
quefois on emplit de lait chaud une vessie de cochon et
on l’applique sur la région du bas-ventre pour amollir
quelques duretés. Oïl fait entrer dans les fomentations
du petit lait et des eaux distillées dans lesquelles on fait
infuser ou bouillir des plantes. On ajoute aussi aux fo-
mentations des eaux spiritueuses i des teintures , etc. sui-
vant l’exigence des cas. Mais on y fait entrer bien rare-
ment des corps gras , pareeque l’intention la plus ordi-
naire , en faisant usage de la fomentation , est d’ouvrir les
pores de la peau et de faciliter la transpiration , au lieu
que les rorps gras ont des propriétés contraires.
Les fomentations seches se préparent avec différentes ma-
tières qu’on fait frire dans de l’huile ou dans de la graisse ,
comme du son , de l’avoine concassée , etc. On enveloppe
dans un linge ces matières séparées du superflu de leur
menstrue et on les applique enveloppées sur les parties
malades : ces sortes de fomentations sont bonnes pour les
rhumatismes et pour les douleurs qui viennent par délaut
de transpiration.
Des embrocations.
Les embrocations sont des médicaments liquides qu’on
applique à l’extérieur de la même manière que les fomen-
tations : elles n’en different quepareequ’on lait entrer dans
“ Lff
S 1 B i. L i M 1 N T S DI PHARMACIE,
les embrocations des huiles , des graisses , du vinaigre
et des liqueurs spiritueuses. Quelquefois elles ont pour
base des infusions , des décoctions de plantes , et souvent
ce ne sont que des mélanges d’huile , d’onguent et de li-
queurs spiritueuses. Elles ressemblent par conséquent aux
liniments. Les embrocations ont différentes vertus , et
doivent être appropriées à l’état de la partie malade et
aux intentions qu’on se propose de remplir.
Des liniments .
Le Uniment est un médicament gras et huileux, qui
doit avoir une consistance moyenne entre celle des huiles
grasses et celle de la graisse de porc préparée ; elle doit
être fort approchante des baumes naturels. Les meilleures
proportions qu’on puisse donner pour modelé de la con-
sistance sont une once d’huile d’olives sur un ou deux
gros ou même trois gros de graisse de porc. On ne doit
faire entrer dans leur composition que lort peu ou même
point de cire , à cause de la consistance trop grande qu’elle
donne à l’huile. On augmente la dose de l’huile lorsqu’on
fait entrer des poudres dans les liniments.
Quelquefois on ajoute aux liniments , pour leur don-
ner plus d’activité , des liqueurs spiritueuses , comme de
l’esprit de vin camphré , de l’eau vulnéraire , de l’eau cle
mélisse composée , de l’esprit volatil de sel ammoniac t
des huiles essentielles, etc.
JLiniment contre la paralysie , ou eau de Barnaval,
^-Esprit volatil de sel ammoniac dulcifié, J i j fi.
Huile de petits chien6 , £ iij.
Savon noir , .. -, . 5 hj*
Esprit de romarin , . ., . % vj.
On délaie dans un mortiër de marbre le savon noir
avec l'huile de petits' chieirs : on met ce mélange dans une
bouteille, et l’on ajoute 1 esprit volatil de sel ammoniac
et l’esprit de romarin. On agite le mélange en secouant for-
tement la bouteille , et on ne fait usage de ce Uniment
qü’aprês l’avoir ainsi secoué , pareequ’il est sujet à se sépa-
Yertus. rer. Ce Uniment convient clans les cas de paralysie, d'en-
gourdisôçtnent et de rhUinaUsHié^: en en frotte la parti®
ÉLÉMENTS DE PHARMACIE. 8 I 9
affligée avec un linge imbibé de Uniment : on applique ce
linge imbibé sur la partie après l’avoir frottée. On ne doit;
point faire chauffer ce Uniment lorsqu’on s’en sert, parce-
que la moindre chaleur feroit dissiper le plus volatil de
l’esprit de sel ammoniac, dans lequel réside la plus grand*
vertu de ce Uniment.
Le savon noir qu’on fait entrer dans ce Uniment îuî
donne de la consistance et sert d’intermede pour unir un
peu l’alKali volatil avec l’huile et l’esprit de romarin. Ce que
nous entendons ici par esprit volatil de sel ammoniac dul-
cifié est la liqueur spiritueuse , chargée d’akali volatil,
qui passe dans la distillation en faisant le sel volatil am-
moniac concret par l’interrnede de l’akali fixe desséché,
dans lequel mélange on ajoute de l’esprit de vin pour fa-
ciliter la distillation de l’akaü volatil.
Lorsqu’on mêle dans les lmiments des poudres ou des
matieies extractives , gommeuses ou d autres substances
qui ne sont point analogues aux corps graisseux qui sont
les excipients des liniments , on ne doit les y faire entrer
qu’en petite quantité. Ceci doit être observé sur-tout lors-
que ces liniments sont employés pour appaiserdes douleurs
occasionnées par des gonflements et des inflammations ,
pareeque ces matières se dessèchent par la chaleur natu-
relle du coips, et qu elles se réduisent en grumeaux plus
ou moins duis qui excitent de la douleur par le frottement
pour peu que le malade se remue.
Des cataplasmes. *
Le cataplasme est un médicament mou , d’une con-
sistance à-peu-près semblable à celle de la bouillie , fait
pour être appliqué à l’extérieur : on peut faire entrer dans
sa composition des pulpes de plantes , de racines . de
fruits , des extraits , des poudres, des farines, des huiles
des onguents , des emplâtres, des huiles essentielles ,
des teintures , des eaux spiritueuses simples et compo-
sées , etc. 1
Les cataplasmes sont quelquefois faits avec des plantes
récentes pilées et réduites en pulpe : on les nomme alors
cataplasmes cruds; et on nomme cataplasmes cuits ceux
qui se font par coction, afin d’attendrir et de mieux mêler
les substances qu’on fait entrer dans leur composition L es
Fff ij
8 20 ÉLÉMENTS DE PHARMACIE.
véhicules des cataplasmes sont l’eau , le lait , le vin , les
eaux distillées , etc.
Les cataplasmes les plus ordinaires sont faits avec les
herbes émollientes et les quatre farines résolutives : la
méthode que l’on emploie pour les préparer est très dé-
fectueuse. Ordinairement on fait bouillir dans beaucoup
d’eau les plantes émollientes jusqu’à ce qu’elles soient
bien cuites et qu’elles puissent se mettre en pulpe : on
passe la décoction au travers d’un linge : on pile les plantes
dans un mortier de marbre , avec un pilon de bois , jusqu’à
ce qu’elles soient réduites en une espece de pâte : on en tire
la pulpe par le moyen d’un tamis : on joint a cette pulpe
les quatre farines résolutives, et un peu de la décoction
des herbes , si cela est nécessaire : on lait cuiie ce mé-
langé jusqu’à ce que la farine paroisse bien incorporée.
Alors on y ajoute les huiles , les onguents , etc. que l’on,
veut y faire entrer.
Nous remarquerons, i°. que cette méthode de prépa-
rer des cataplasmes est fort longue , parcequ’il faut un
temps considérable pour cuire et pour pulper les plantes :
il reste ordinairement une quantité considérable de
la décoction des plantes qui contient tous leurs prin-
cipes muciiagineux , les plus efficaces de ce remede et
qui n’entrent point dans le cataplasme. Il est vrai qu’on
pourrait réduire cette décoction en extrait, et l’ajouter
ensuite au cataplasme après qu’il est cuit ; mais cela
ne se fait point à cause du temps que cette opération
demande. D’ailleurs, lorsque l’on fait entrer dans le cata-
plasme des plantes odorantes , telles que le méhlot , la
camomille, etc. , on ne le* traite pas avec plus de ména-
gement : on les fait bouillir de même , et elles perdent,
pendant çette forte et longue ébullition , tout ce qu elles
ont de parties volatiles. Pour remédier à cesinconvénients,
nous croyons qu’il vaut mieux employer dans les cataplas-
mes des plantes séchées et réduites en poudre Ime : on
les prépare d’avance et on les conserve dans des bou-
teilles qu’on bouche bien. Lorsqu’on veut former un cata-
plasme , on met la quantité que l’on veut de ces poudres
avec de l’eau pour les réduire en pâle on fait chauffer
ce mélange «fin que les poudres s’imbibent et s atten-
drissent bien : on ne met que sur la fin celles qui sont aro-
matiques : au moyen de cette manipulation ou conserve
ÉLÉMENTS DI »M ARMA Cil.' ^21
au cataplasme toutes les propriétés des plantes ainsi que
leurs parties mucilagineuses. Voici un exemple de cata-
plasme fait suivant cette nouvelle méthode.
Cataplasme émollient et résolutif.
2^1Ierbes émollientes pulvérisées . i. j*
Quatre farines résolutives, Ç
On met ces substances ensemble dans un poêlon : on
les délaie dans environ vingt-quatre onces d eau avec un
pilon de bois : on place le vaisseau sur le leu et on le
fait chauffer en remuant la matière sans discontinuer avec
une spatule , pour cuire et amorLir les ingrédients. Alors
on ajoute,
Pulpe d’oignons de lis , ... J îj.
sæf **
Onguent d’altæa , 3 )•
On agite le tout jusqu’à ce que le mélange soit exact
et on te met dans un pot.
Lorsqu’on fait entrer des emplâtres dans les cataplas-
mes où il n’entre point de préparations graisseuses liqui-
des , il faut auparavant les faire dissoudre dans un peu
d’huile , pareeque , lorsque les cataplasmes viennent à se
refroidir, les emplâtres sont sujets à se figer et à se gru-
meler.
On fait assez souvent des cataplasmes avec de la mie de
pain et du lait auxquels on ajoute du safran en poudre.
Cataplasme de mie de pain.
On prend de la mie de pain cmiétée entre les mains :
on la délaie avec une suffisante quantité de lait : on fait
cuire ce mélange jusqu’à ce que la mie de pain forme avec
le lait une vraie bouillie, et sur la fin on y ajoute le safran
à la dose qu’on juge convenable : c'est depuis demi-gros
jusqu’à une once pour une livre de ce cataplasme. Mais
on ne met jamais cette derniere dose a cause de la cherté
du safran et parcequ’elle ne feroit pas plus d’effet que lors-
qu’on ne la fait entrer que dans les proportions que nous
indiquons.
* -jr» j- r • • •
F 1 f nj
823
Eléments de
PHARMACIE,
Des collyres ^
Les collyres sont des médicaments qu’on emploie pour
les maladies des yeux : ils sont secs ou liquides. Les col-
lyres secs sont composés de matières réduites en poudre
et qu’on souffle dans les yeux par le moyen d’un cure-dent,
comme le sucre candi , le vitriol blanc , le sel ammoniac.
Ces matières sont employées pour faire dissiper les cata-
ractes qui commencent à se former.
Les collyres liquides sont composés avec des eaux dis-
tillées , comme de roses , de plantain , d’euphraise , de
fenouil , etc. auxquelles on ajoute du vitriol blanc , de l’iris
de Florence , etc. On se sert encore de liqueurs spiri-
tueuses pour se frotter l’extérieur des yeux. Quelquefois on
se frotte les mains avec du baume de Fioraventi ou toute
autre liqueur spiritueuse , et on les approche très près
des yeux afin que la vapeur qui s’en éleve y pénétré : ces.
sortes de remedes servent à fortifier la vue.
L’onguent de tutliie s’emploie aussi comme collyre ; on
en prend une petite portion au bout du doigt et on s'en
frotte le tour des yeux.
fin des Eléments de Pharmacie .
EXPLICATION
DE PLUSIEURS TERMES DE PHARMACIE
EMPLOYÉS DANS CET OUVRAGE.
cerbe , saveur acerbe , celle qui occasionne une
astriction à la langue et aux levres et les resserre , telle est
celle que l’on ressent lors qu’on mâche des prunelles sau-
vages ou des coings verds.
Acides , substances salines qui ont une saveur aigre qui
agace les dents.
Les acides minéraux sont le vitriolique , le nitreux et
le marin. Ils sont les plus forts de tous.
Les acides végétaux sont le vinaigre et tous les suc
acides des végétaux.
Les acides animaux sont ceux qu’on retire par 'l’ana-
lyse des graisses animales.
Alambic , vaisseau servant aux distillations: on fait
des alambics de verre ou de grès , de terre cuite ou de
métal.
Alkali , substance saline , qui a une saveur âcre
caustique et brûlante.
On a 1’akali marin ou minéral , l’akali végétal qu’on
obtient par le lavage des cendres des végétaux , et l’alxali
volatil qu’on tire par l’analyse des matières animales et
des matières végétales qu’on a fait putréfier.
Alhool , mot arabe qui signifie poudre très subtile: il
est très ancien dans la chymie et dans la pharmacie , et
il a différentes acceptions; par rapport aux poudres , il
désigne les substances seches réduites en poudre im-
palpable : on dit poudre réduite en alxool ou poudre al-
Koolisée en parlant des matières broyées sur un porphyre :
ce mot indique le dernier terme de la division des sub-
stances par les moyens méchanîques.
Alhool a aussi été employé pour désigner des substances
subtiles et très rectifiées, lioerhaave s’en sert pour exprima
le principe inflammable parvenu à son plus grand de
simplicité sans être décomposé ; c’est ce que Stah *
Fffir
£24 Explication des termes
comioltre d’une maniéré lumineuse sous le nom de phlo»
gis.tique.
sllkool , ce nom a encore été donné aux esprits ardents
rectifiés au plus haut degré. On dit üIkooI de vin, akool
de cidre , etc. pour désigner l’esprit ardent tiré du vin ou
du cidre , etc.
La nouvelle nomenclature cliynaiqne , en donnant plus
d’extension au mot akool , a multiplié ses différentes signi-
fications, (pii nous parussent jeter de Ja confusion dans
les idées. Par exemple , elle emploie les mots d'alkooL
de potasse pour désigner le ldi . m de P a ace/se et La tein-
ture a re de tartre. Ce cpii ne nous pao.it pas exact".
i°. La nouvelle nomenclature fait signifier an mot al-
K.oo.1 , esprit de vin , esprit ardent. Ceux qui apprennent
la chymie entendront nécessairement par alk ,ol de po-
tasse, esprit de vin on esprit, ardent tiré de la potasse;
ce qui seroit absurde , pareeque la potasse ne fournit rien
de spiritueux.
2°. On ne connoît point ni dans la chymie ni dans la
pharmacie, ce que peut être la teinture âcre de tartre. Le
taitre ne fait point de teinture âcre avec l’esprit de vin:
on peut présumer qu’on a voulu dire teint re acre de sel
de tar ne ; ce qui n’est pas la même chose Le tartre et
le sel de tartre sont deux substances bien différentes finie
de l’autre. L’union. de l’esprit de vin avec le sel détartré
forment des médicaments qui sont mieux désignés dans
les livres de ihyinie sous les noms de teinture de sel de
tartre, d'esprit de vin tartarisé et d’esprit de vin ai-,
xalisé.
3°. La nouvelle nomenclature nomme alknol nitrique
ce que l’on connoît de temps immémorial sous le nom d’es- 1
prit de nitre dulcifié. 11 me. semble que cette derniere
dénomination, désigne, parfaitement de l’acide nitreux
adouci et qui est devenu plus doux par la combinaison qu il
a contractée avec l’esprit de vin.
La dénomination d'alkool nitrique est très obscure
pour ceux qui apprennent la. chymie. Nitrique seul pré-
sente l’idée de quelques substances qui contiennent du
nitre , mais ne désigne point l’acide -nitreux libre , d’au-
tant plus que la nouvelle nomenclature fait toujours pré-
céder le mot nitrique par celui d’acide lorsqu’elle veut
designer l’acide nitrique ; mais , dans l’un et dans l’au-
DE IHAKMACII.
8^5
tre cas , aÎKOol nitrique fera toujours entendre que c’est
de l’esprit ardent tiré ou de matière nitreuse, ou d’acide
nitrique , ou d’acide nitreux , si l’on veut; ce qui n’est pas;
aucune de ces substances ne peut fournir d’esprit ardent.
Alkool résineux est également une expression de la
nouvelle nomenclature pour désigner les médicaments
connus dans la Pharmacie sous le nom générique de tein-
tures spiritueuses. iNous croyons que les mots alkool ré-
sineux sont très capables d’induire en erreur ceux qui
apprennent la chymie : cette dénomination d’alkool ré-
sineux pourroit faire croire que toutes les teintures qu’on
lait avec de l’esprit de vin sont résineuses ; ce qui n’est
pas , à beaucoup près : il y a dans la Pharmacie autant
de teintures non résineuses que de résineuses. Ainsi lo
terme générique de teinture spiritueuse , connu de temps
immémorial , nous paroît plus exact et préférable en ce
qu’il ne particularise la nature d’aucune classe de tein-
tures.
Plusieurs autres articles de la nouvelle nomenclature
pou rroient être également soumis à des observations; mais
ces articles n’ont pas un rapport assez immédiat à la
Pharmacie , qui est l’unique objet de ces éléments..
Altérants , nom donné aux médicaments qui ne sont
point évacuants ou qui ne le sont que légèrement.
Amulettes , médicaments quelquefois simples , quel-
quefois composés , qu’on suspend au cou ou à d’au-
tres parties du corps, parcequ’on leur attribue la pro-
priété de soulager et de préserver de quelques maladies
par les corpuscules insensibles qu’ils laissent dissiper ,
comme les têtes de viperes qu’on suspend au cou des en-
fants pour appaiser les douleurs des dents, etc.
Analyse se dit de la séparation des différentes parties
d’un mixte.
Anémier , amoindrir , rendre plus mince , plus petit,
plus ténue : une poudre très ténue, est une poudre très
ii ne.
Austere , saveur qui ne différé de l’acerbe que par son
excès.
Bezoanl animal ; on a donné ce nom au foie de vipere
desséché et pulvérisé,
Bistoriier , espece de pilon de bois à long manche p
3.vcç lequel ou ne peut piler que par un bout : il sert i
$26 Explication des termes
mêler les drogues qui composent un électuaire, etc.
Blanche t , grosse étoffe de laine, plus ou moins serrée,
qu’on attache par les quatre coins sur un carrelet pour
y faire passer les syrops.
Bois sudorifiques , bois qui provoquent la sueur. On
entend particulièrement par cette dénomination , le gayac ,
le sassafras, la squine , la sarcepareille. De ces quatre
substances il n’y a que le gayac qui soit un véritable
bois ; les autres sont des racines.
Carrelet , châssis quarré de bois, avec une pointe de
clou à chaque angle pour y attacher un blanchet ou un
linge , afm de passer commodément les syrops et autres
liqueurs.
Chausse d' Hippocrate , espece de sac de figure coni-
que, qu’on fait ordinairement de drap gros : elle sert
aux mêmes usages que le blanchet.
Circuler , faire circuler, c’est faire digérer une sub-
stance dans des vaisseaux disposés de maniéré que la li-
queur qui peut s’élever par la chaleur retombe à mesure
sur la matière contenue dans le vaisseau circulatoire.
iVoyez Vaisseau de rencontre et Digérer.
Coaguler , faire cailler ou figer une substance liquide.
Ce mot se dit d’un mélange qui s’épaissit et qui acquiert
la consistance d’une gelée. Les chyrnistes emploient quel-
quefois ce terme pour exprimer la formation des crystaux
des sels.
Cohoher , c’est lorsqu’on remet sur son marc une li-
queur distillée pour la faire distiller de nouveau.
Colature, se dit d’une liqueur qu’on fait passer au travers
d’un linge ou d’une étoffe pour la séparer de ses im-
puretés.
Concret , concrétion , se dit d’une substance liquide
qui devient solide, comme lorsqu’un sel dissous dans l’eau ^
se crystallise ; ce qui forme une concrétion saline : les
matières résineuses solides et les huiles épaisses comme
celle de cacao , sont des concrétions huileuses.
Congélation , changement que le froid produit dans un
corps fluide. Une liqueur congelée est une liqueur qui ac-
quiert, par le refroidissement , une consistance solide,
comine l’eau qui se gele , etc.
Concasser , c'est réduire en poudre très grossière un©
fubslance quelconque.
DE PHARMACIE. (52J
Cosmétiques , drogues qui servent à Pembellissement
de la peau et à tenir le teint frais.
Cucupfics , sont des bonnets piqués , garnis dans l'in-
térieur de poudres aromatiques et céphaliques , qu’ou
applique sur la tête pour fortiiier le cerveau.
Demi-cucuplies , bonnets plus petits , garnis à l’inté-
rieur des mêmes aromates.
Décanter, c’est verser doucement et par inclination,
une liqueur pour la séparer du dépôt qu’elle a formé.
Défaillance . Voyez Dcllquium.
Deliquium ou défaillance , résolution d’un sel ou
d’une autre substance semblable en liqueur par l’hu-
midité de l’air..
Dépilatoues , médicaments légèrement caustiques, ca-
pables de faire tomber le poil.
Dépuration , purification des liqueurs troubles , qui se
clarifient d’elles-mêmes ou que l’on clarifie artihcicdle-
ment.
Digérer , se dit d’une matière pilée que l’on met dans
un matras exposé à une douce chaleur avec une liqueur
appropriée pour en extraire quelque principe.
Dispenser une composition , distribuer , arranger avec
ordre toutes les drogues choisies qui doivent la former.
> Eau d arquebusacle , nom donné à l’eau vulnéraire spi-
ritueuse.
Écussons , médicaments qui tirent leur nom de la forme
qu on leur donne : ce sont des emplâtres étendus sur de
la peau , ou des poudres enfermées dans un sachet, l’un
et 1 autre (ormes en écussons. On les applique à l’extérieur
sur l’estomac et sur le cœur.
_ Edulcorer , adoucir la saveur d’une boisson par l’ad-
dition d un peu de sucre ou d’un peu de syrop.
Édulcorer , se dit aussi lorsqu’on lave un précipité p0 ir
dissoudre la portion de sel qu’il retient après sa préc- •
talion. r 1 1PI*
Effervescence , c’est l’action de deux substances l’une
sur i autre , action qui excite un bouillonnement et un gon-
flement; 1 effervescence est quelquefois accompagnée de
chaleur, quelquefois aussi elle excite du iroîd , et quel-
quefois elle n’excite ni l’un ni l’autre.
Embaumement ; son objet est de conserver les corpsdes
animaux après leur mort et de les préserver de la putréfac-
Explication des termes
tion. L’embaumement demande le ministère de l’apothi-
caire pour la confection et la préparation des drogues, et
celui du chirurgien pour l’emploi des mêmes drogues. Po-
met , dans son Traité des Drogues , édition in- fol. i6$5 ,
à l’article Mumie, rapporte avec beaucoup d’ordre et de
clarté tout ce que l’on peut dire de plus essentiel sur les
embaumements des anciens.
j Empyreume , goût et odeur désagréables , que prennent
les liqueurs lorsqu’on distille à trop grand feu.
Epister , se dit d’une substance qu’on -pile dans un mor-
tier de marbre et qui se réduit en pâte, comme , par
exemple , lorsqu’on pile des fruits de cynorrhodon.
Exotiques , se dit des plantes seches qu’on nous ap-
porte des pays étrangers.
Fèces ou lie , sédiment que déposent certaines liqueurs
par le repos.
Filtrer , est une maniéré de purifier les liqueurs pour
les éclaircir ; on les fait passer au travers des pores de quel-
ques corps.
On filtre de trois maniérés : i°. La plus usitée consiste à
faire passer les liqueurs au travers d’un papier gris plié
en cône et arrangé sur un entonnoir de verre avec des brins
de paille par-dessous , ou bien on étend un papier gris
sur un linge attaché par les quatre coins sur un carrelet.
2°. On peut faire passer les liqueurs au travers du sablon
qu’on a mis dans un entonnoir de verre : cette maniéré de
filtrer est pour les liqueurs acides qui détruiroient le
papier.
3°. On filtre les liqueurs par le moyen des meches de
coton ou des languettes de drap blanc : on les mouille
d’abord dans de l’eau , ensuite on en plonge un bout dans
la liqueur qu’on veut filtrer : on incline un peu le vais-
seau du coté de la languette , et on pose l’autre bout de
cette même languette sur les bords d’un autre vaisseau
pour recevoir la liqueur qui s'élève par les tuyaux capil-
laires de la languette.
Fluor. Voyez Sel fluor.
Frontal , ' Frontaux , se dit des médicaments que l’on
applique sur le front pour guérir les maux de tête : on en
fait de secs et de liquides.
Incinération y c’est la réduction en cendre , par le leu>
d’une plante de laquelle on veut tirer le sel hxe.
DE PHARMACIE. 02 C)
Inclination , se dit d’une liqueur qu’on verse douce-
ment en penchant le vaisseau pour la séparer de son
marc.
Incorporer , se dit d’une ou de plusieurs substances ré-
duites en poudre qu’on mêle ensemble par le moyen
d’un véhicule convenable , comine lorsqu’on fait un élec-
tuaire.
Indigène , se dit des substances qui croissent dans no-
tre climat.
Imprégné , se ditd’un corps qui contient une Substance
qui n’est pas combinée avec lui , comme une éponge im-
bibée d’eau.
Impalpable , se dit d’une poudre tellement divisée
qu’on n’en sent plus les molécules entre les doigts , comme
sont toutes les substances qu’on a broyées long-temps sur
le porphyre.
Lait virginal , est la teinture de benjoin mêlée avec
de l’eau.
Liquéfier , c’est rendre fluide par la chaleur un corps
qui a de la consistance , comme lorsqu’on fait fondre de
la cire , de la graisse , etc.
Macérer , est la même chose que digérer.
Macérer , faire tremper : on le dit d’une substance
qu’on laisse se ramollir d’elle-même , comme lorsqu’on
met des fruits de cynorrhodon à la cave pour qu’ils achè-
vent de mûrir, ou lorsqu’on fait digérer des tamarins avec
un peu d’eau pour les ramollir , afin d’en tirer la pulpo
plus facilement.
Magdaléons , se dit des masses d’emplâtres qu’on a
réduits en petits cylindres ou rouleaux.
_ Magma , se dit d’une liqueur qui acquiert une con-
sistance épaisse comine une bouillie ou comme une
celée.
O
Malaxer , c’est manier entre les mains un emplâtre
ou une masse de pilules , pour les ramollir par la chaleur
sans les liquéfier.
Ma tras , est une bouteille à long col qui a sa capacité
ronde comme une boule.
. Menstrue , se dit d’une liqueur qu'on emploie pour
dissoudre en entier ou pour extraire seulement certaines
substances d’un corps. 11 y a plusieurs especes de mens-
trues; savoir, t°. les aqueux ; comme l’eau simple et leseauii
83o Explication des termes
distillées; ces menstrues dissolvent les gommes, les sels ,
les extraits aqueux , les savons, etc.
2°. Les menstrues spiritueux, comme l’esprit de vin et
les eaux spiritueuses aromatiques , dissolvent les savons,
les résines , et plus ou moins bien les matières huileuses.
3°. Les menstrues huileux dissolvent les résines , le
soufre, etc.
Enfin les menstrues salins : ce sont 1 alxali fixe ou vo-
latil et les différents acides.
Mixte , se dit de tous les corps naturels composés ; on
les divise en trois régnés , minéral , végétal et animal.
Mixture , se dit d’un mélange quelconque ; mais on
entend par ce mot en pharmacie un genre de potion ma-
gistrale faite pour être prise par gouttes.
Monder , signifie nétoyer ou séparer quelques matières
d un mixte, comme on séparé les bûchettes ou les queues
du séné, etc. . _ ' ,
Mucilage , se dit d’une liqueur épaisse ou gluante de
la consistance du blanc d’un œuf non cuit ; teue est une
forte décoction de graines de lin.
Myva , est de la gelée de fruits.
OÊsipe , est une substance graisseuse qu ou tire de
la laine d’entre les cuisses des moutons. Cette matière
n’est plus d’usage. ,
Officinal , les remedes officinaux sont ceux qu on tient
tout préparés dans les boutiques des apothicaires.
Onglet c’est la partie inférieure de certaines 'fleurs,
qui est d’une couleur différente du reste des fleurs, comme
aux œillets, aux fleurs de pavot rouge , elc.
Oxycrat , mélange d’eau et de vinaigre.
Parenchyme , j’entends par ce mot le squelette fibreux
oui sert de cloison à quelque suc que ce soit ; par exemple ;
la chair d’une pomme est composée de parenchyme et
^Parfum , sc dit d’une substance qui affecte agréable-
ment les nerfs olfactifs. Lçs parfums sont de deux sortes ;
il y en a de liquides et de solides : es parfums liquides
sont l'eau de mélisse, l’eau sans pare lie, les hunes essen-
tielles et généralement toutes les substances liquides qui
ont une bonne odeur. Les parfums secs sont des poudres
ou des substances concassées qui sont de bonne odeur,
tels que le girolle , la canclle, la muscade , la cascarüle.
DK PHARMACIE.' 83 fc'
îe baume sec du Pérou, etc.: les encens qu’on brûle dans
ies églises , les pastilles odorantes pour brûler, dont nous
avons parlé , sont des parfums secs. On enferme les par*
fums secs dans de petits sacs de taffetas pour former des
sachets de parfums.
Peaux divines ; on donne ce nom à des bonnets oit
calottes de peau de mouton , légèrement enduits d’em-
platres appropriés pour guérir ou soulager les maux
de tète.
Pilules angéliques ; on a donne ce nom aux pilule»
Dominées grains de vie . 1
Pilules gourmandes ; on donne ce nom aux pilules
nommées grains de vie. r
Pois de cire , ce sont de petites boules de cire iauno
ou blanche de la grosseur des pois secs : 011 s’en serC
Pom mjettre dans, la cavité des cautères , au lieu de pois
s?,?s ^ °u emploie ordinairement; à présent on fait usaga
d ins de Florence tournée sur le tour du la forme et de la
grosseur d’un pois.
. ^ lllpoiry spatule qui dans un côté de sa largeur , est de
ni veau avec le manche. On se sert de cet instrument pour
aire passer , parle frottement , les pulpes au travers d’un
tamis.
Raréfia , se dit d’un corps qui augmente de volume sans
augmenter de poids ou de pesanteur absolue.
Récipient vaisseau destiné à recevoir une liqueur à
mesure qu elle distille. *
Rectifier, se dit d’une liqueur ou d’une substance qu’on
distille de nouveau pour la rendre plus pure.
Résidence , signifie ce qui reste ; il se dit aussi de la lie
ou d es faces, qu une liqueur a déposées.
Sel cathartique amer , c’est le sel d’epsom.
e de prunelle; on a donné ce nom au ervstal minéral;
Sel fixe. Voyez Alkali.
Sel fluor , acide qui ne peut prendre de forme sécha
concrète tant qu il est pur ; tels sont les acides minéraux.
Spatule , instrument plus ou moins long , large et aP-
PU ti par un bout : il sert à remuer les compositions. On
en fait de bois, de fer , d’argent , de verre , etc.
. ^uaines[ on nomme ainsi les especes de feuilles qu’on
séparé des oignons. *
Ténue. Voyea Atténuer ,
$3:2 Explication des termes, etc.
Topiques , se dit des médicaments externes qn’on appli-
que sur les parties malades.
Triturer , se dit des matières qu’on réduit en poudre
en remuant le pilon circulairement autour du fond du
mortier et sans taire agir le pilon de haut en bas ; cette
manipulation est nécessaire pour pulvériser toutes les ré-
sines et la plupart des gommes-résines.
Vaisseau de rencontre , se dit de deux vaisseaux dont
les ouvertures sont l’une dans 1 autre. C est toujours 1 ou-
verture du vaisseau supérieur qui entre dans le vaisseau
inférieur. Cet appareil sert pour les digestions et les cir-
culations.
APPENDICE;
APPENDICE.
a
Dans la vue cî’ctrc clair, méthodique et à la portée du
plus grand nombre deslecteu rs , j’ai continué pour cette
nouvelle édition de faire usage des termes connus et con-
sacrés depuis long-temps par tous les savants qui ont écrit
sur la pharmacie et sur la cliymie. J’ai pensé qu’on ne
pouvoit changer la nomenclature d’une science sans
jeter, p«r cette innovation , de laconfusion dans la théorie
de cette science , de l’incertitude dans les procédés, et de
l’obscurité dans les citations des auteurs qui nous ont pré-
cédés. Ce n es' point en substituan t de nouveaux noms aux
anciens , ce n’est point en donnant des définitions ob-
scures dans des termes encoreplus obscurs, que l’on peut
parvenir à établir de nouvelles théories qui puissent être
facilement saisies. I ne nouvelle nomenclature chymique^
telle que celle que 1 on Cent ce nous proposer , nous pa-
roi t au contraire plus propre à retarder les progrès de la
science qu’a y répandre de la lumière : il faudra toujours
continuer d’étudier l’ancienne nomenclature lorsqu’on
voudra consulter nos meilleurs livres de thymie, de phy-
sique et d’histoire naturelle. Voilà donc un surcroît de
tra\ ail, et plusieuisnomenclaturcs au lieu d une qu’il sera
necessaire cl appicndie. Quelques observations que nous
allons faire sur les substances élémentaires pourront servir
a laire connoitre les inconvénients de substituer des ter-
mes nouveaux et dont l'acception n’est pas bien détermi-
née, à des termes anciens , avoués et reconnus par tous
les savants.^ C’est à l’aide d’une nomenclature nouvelle et
laite d’après un esprit systématique que quelques chv-
inistes modernes ont cru nous prouver la décomposition
et la recomposition de l’eau. J’avois , d’après les Bovle
les Boerhaave , les Stahi, les Musschenbroen , les s’ G ra-
ve san de , les Désaguliers , etc. et beaucoup de phy-
siciens de nos jours , soutenu dans ma Cliymie expéri-
mentale^ que 1 eau est une substance simple , indestruc-
tible , inaltérable, un élément enfin , mais qui a la pro-
priété, comme les autres éléments , d’entrer dans la com-
position de beaucoup de corps et de s’y modifier à l'infini
$34 A P P E N D I C E.
Comme la plupart 4e nos connaissances en chymie et en
physique sont fondées sur ccs théories , j’ai cru devoir
faire h.i quelques observations pour les défendre. Ces ob-
servations seront , je crois , suffisantes pour faire connoitre
les erreurs dans lesquelles ouest tombé sur la décomposi-
tion et sur la recomposition de l’eau : voici les procédés
qu’on donne comme certains pour parvenir a la decoin
position de l’eau.
i(». De l’eau réduite en vapeurs dans une cornue passe
an travers d’un tuyau de verre qu’on entretient rouge dans
un fourneau -, les vapeurs sont ensuite forcées de parcou-
rir un serpentin d’etaiu rafraîchi a 1 extérieur 5 ces vapeurs
se condensent en eau et 11e produisent aucune espece
d’air dans l’appareil disposé pour recevoir celui qui pour-
voit se manifester : ainsi l’eau pure, ne contenant rien de
combustible , ne produit point d’air inflammable lors-
qu’elle est seule ; ce qui étoit aise à prévoir.
2°. Mais si l’on place dans l’intérieur du tuyau vingt-
huit grains de charbon concassé et bien sec , alois 011
trouve, après l’opération, quelques atomes de cendre dans
l’intérieur du tuyau : les vingt huit grains de charbon ont
totalement disparu, et il s’est dégagé 1 1 o grains environ
de gaz • gciz est j dit- on ? un melânge de 1 3 gi mns d <iir
inflammable et pour le reste de 1 aii fixe. ^
Si , au lieu de charbon , on met dans le même tuyau
274 vrai iis de petites lames de fer très doux roulées en spi-
rales , on n’obtient point d air tixe , mais on a en place
seulement quinze grains d’air inflammable, qui est treize
fois plus léger que l’air de l’atmosphere -, le fer se trouve
alors calciné et augmenté de 85 grains de son poids. ^
Tels sont les faits. Les produits en air inflammable
sont ce (lue l’on annonce comme le résultat de la dé-
composition de l’eau, et fourni par l’eau même pendant
sa prétendue décomposition. C’est ce que nous allons
examiner. . . r
I ’eau seule , comme nous venons de le mre , ne fournit
point d’air inflammable. Il est bien surprenant qu’on
veuille , dans ces expériences , attribuer à Peau , qui ne con-
tient rien de combustible, la production ü une substance
très inflammable , plutôt qu’au charbon qui est un corps
combustible par excellence , un corps combustible du
premier ordre. Ce que * nous disons du charbon nous
Appendice, 835
pouvons le dire du fer. J’ai dit , dans ma Cliymië , que Jes
différents corps que nous offre la nature ne sont pas tous
combustibles aux mêmes degrés ; ce qui m’a mis dans le
cas de distinguer ces corps en trois especes principales
qui different entre elles par les proportions de matière
combustible unie à la terre. Par exemple , un caillou ,
un morceau de fer , un morceau de bois ne sont certaine-
ment pas combustibles au même degré.
Le charbon, dans la première expérience, est disparu
totalement , le fer au contraire est augmenté de poids;
d’où vient cette différence? elle vient de ce que le char-
bon est un corps combustible par lui -même; c’est un
composé de beaucoup de feu et de très peu de terre : aussi
en laisse-t-il fort peu après sa coin bus/ ion : le fer au con-
traire contient peu de feu combiné et beaucoup de terre ;
c’est pour cette raison qu’il n’est pas un corps combusti-
ble par lui-même; il lui faut continuellement l’applica-
tion d’un agent étranger pour détruire sa matière com-
bustible , qui, dans le ici* comme dansles autres métaux,
est dans un très grand état de pureté : c’est pour distin-
guer cet état sous lequel le feu se rencontre dans nombre
de corps cpie je lui ai conservé le nom de jjhiogistique
avec toute l’école de Stahl. Quant à la cause de l’aug-
mentation du poids du foret sa réduction en chaux, nous
en dirons notre sentiment dans un instant : tenons-nous-
en quant à présent à prouver l’existence de cette matière
combustible dans le fer ; existence que l'on voudroit ré-
voquer en doute.
Il 11’y a personne qui n’ait vu qu’une barre de ferrougie
à blanc produit une lumière vive, brillante et lançant des
aigrettes très éblouissantes, propriété pour laquelle les
artificiers l’emploient ; enfin si l’on présente à la flamme
d’une chandelle un fil de fer très menu , ou si l’on jette
au travers de cette flamme de la limaille de fer broyée,
on voit l’un et l’autre brûler ^vec flamme et lancer des
aigrettes lumineuses ; toutes propriétés qui ne peuvent
être attribuées qu’à tin principe combustible combiné avec
la terre du fer. Quelque nom que l’on donne à ce prin-
cipe on 11e peut nier son existence ni changer ses pro-
priétés. Si cela est impossible , pourquoi donc vouloir de
préférence donner à l’eau , qui ne contient rien de com-
bustible , la production de la maliere inflammable plutôt
GSS >)
$36 'Appendice/
qu’au fer qui contient une substance décidément com4
bustible ?
C’est encore par un abus des termes que quelques au-
teurs ont , dans leurs écrits , appellé gaz l’eau réduite en
vapeurs , et ont dit que l’eau seule , sans être combinée
avec une matière inflammable , chauffée à 80 degrés ,
forme du gaz aqueux. L’eau dans cet état peut être con-
densée par un froid de quelques degrés; mais les gaz ou
les substances aériformes auxquelles on a donné ce nom
subsistent indépendamment du degré de chaud ou de
froid de l’atmosphere; ces substances sont permanentes
et peuvent , comme l’air ordinaire , éprouver de très grands
froids sans se condenser. Si l’on n’établit pas cette distinc-
tion on finira par ne plus s’entendre ; car si 1 onnommoit
gaz aqueux l’eau pure en vapeurs, il faudroit, par la meme
raison, nommer gaz d’or , etc. , ce métal réduit en vapeurs
parla plus violente chaleur. Laissons le nom de vapeurs
à l’eau pure qu’une chaleur de 80 degrés tient sous cette
forme; appelions aussi vapeurs les substances qui prennent
cette forme accidentellement , et conservons le nom d’air
ou de gaz aux fluides aériformes qui ne se condensent pas
plus que l’air au grand froid.'
Ce que nous venons de dire prouve que les gaz per-
manents ne doivent pas leur état aériforme , ni au calo-
rique ni à la chaleur latente, mais a quelque autre cause
qu’il convient de développer et qu’on doit pressentir
d’après ce que je viens d’exposer.
De l’eau pure réduite en vapeurs ne peut conserver cet
état pour peu qu’elle éprouve quelques degrés de froid ,
pareeque le feu libre et pur dont elle est pénétrée lui est
étranger , et qu’il ne contracte avec elle aucune union de
combinaison : l’eau réduite eu vapeurs par du leu pur
élémentaire est dans le cas d une barre de fei rougie au
grand feu ; le feu dont cette barre est pénétrée n’y est pas
combiné ; il est étranger au fer et se dissipe comme dans
l’eau à mesure que la barre se refroidit. Mais si l’eau est
forcée de contracter une union de combinaison avec du
feu déjà combiné sous la forme de matière combustible
ou inflammable , comme il lest dans le charbon et dans
le fer , il se fait alors une dissolution delà matière inflam-
mable par l’air contenu dans les agents qui tiennent de
l’eau en dissolution et dans l’état de gaz. 11 résulte de
'Appendice.- * 837
«Combinaison une dissolution réciproque d’eau, d'air et de
matière inflammable, sans que cette matière inflammable
soit décomposée ; car si elle l’étoit, elle seroit du feu pur
élémentaire, qui se dissiperoit bienlot , et 1 eau recouvre :
roit toutes ses propriétés, comme cela lui arrive lorsqu’elle
est réduite en vapeurs par du feu pur élémentaire, ainsi que
nous venons de le dire. Cette combinaison d’eau , d’air
et de matière inflammable a des propriétés communes à
toutes les autres combinaisons ; elle ne peut être détruite
que par l’action des affinités ordinaires , soit en lui pré-
sentant quelque corps qui ait avec l’une des substances
qui la composent plus d’affinité que l’eau et la matière
inflammable n’en ont ensemble, tel que le feu en état de
flamme qui détruit la matière inflammable et laisse repa-
roitre l’eau , ou bien en tenant pendant un certain temps
de l’air inflammable renfermé avec des chaux métalliques,
la matière inflammable se combine avec ces chaux, et l’eau
se précipite et la mouille sensiblement : si l’on emploie la
chaux blanche des métaux blancs , cette chaux 11e tarde
pas à devenir noire.
Les résidus de l’une et de l’autre opération méritent de
notre part un examen un peu réfléchi ; cet examen don-
nera lieu à des observations un peu différentes de celles
qu’on a voulu nous faire adopter. Commençons par le
charbon : nous pensons qu’il 11e s’est pas brûlé dans cette
expérience -, il étoit dans des vaisseaux clos; mais il s’est
décomposé sans combustion ; la matière phlogistique pure
et dans l’état d’incandescence a été dissoute en substance
de phlogistique et non en état de feu pur par l’eau en va-j-
peurs; la terre est restée , parcequ’elle ne peut faire partie
de l’air inflammable ; je regarde même celte expérience,
si l’on eût rendu compte du poids de la terre trouvée après
l’opération , comme un moyen assez exact pour connoitro
la quantité de matière phlogistique contenue dans la
charbon.
Quant à la portion d’air fixe obtenue dans cette expé-
rience , je pense qu’on doit l’attribuer à une autre com-
binaison de l’eau et du charbon ; il peut être du charbon
dissous par l’eau. 11 y a lieu de croire que ces deux sub-
stances se sont réduites réciproquement sous la forme de
gaz ; la matière saline du charbon peut aussi entrer pour
quelque chose dans la production de cet air fixe. On sait
Gsg üi
838 'Appendice.
que du charbon qu’on fai t brûler à l’air libre dans une
chambre rend l’air de cette chambre très dangereux : j’ai
attribué , dans ma Chymie , cet effet à une portion du char-
bon qui se réduit en vapeurs sans avoir eu le temps de se
brûler complètement ; la matière combustible dans le
charbon est combinée avec si peu de terre qu'elle ne peut
la tenir assez fixée pour lui donner le temps de se brûler
entièrement ; pendant qu’une partie se brûle et se réduit en
feu pur élémentaire , une autre se volatilise en vapeurs
dans différents états de décomposition , se combine avec
l’air de la chambre et le vicie au point de faire périr les
animaux qui le respirent.
Le fer est composé d’une terre dont on ne connoit pas
la nature , et de phlogistique ; ce sont par conséquent
les mêmes substances que celles du charbon : mais le
principe inflammable du fer s’y trouve dans une propor-
tion infiniment petite relalivement à celle de la terre ; le
phlogistique dans le fer est beaucoup plus pur et mieux
fixé par l’excès de terre qu’il ne l’est dans le charbon ; le
fer n’est pas dans le cas d’en laisser dissiper une partie
pendant que l’autre se combine ; ce sont deux raisons
pour n’obtenir , par le moyen du fer , que de l’air inflamma-
ble et point d’air fjxe. Dans cette expérience le 1er rouge
et embrasé laisse échapper son phlogistique qui se com-
bine avec l’eau réduite en vapeurs ; ils se dissolvent réci-
proquement et produisent , à l'aide de l’air contenu dans
les vaisseaux et de celui que le fer peut fournir , l'air inflam-
mable qu’on obtient.
Le fer, dans cette expérience , est calciné et augmenté de
poids : ce phénomène n’est point particulier au 1er; il est
commun à tous les métaux qui se calcinent, soit au leu ,
soit à l’air humide , car l’air sec n’altere pas même le
poli des métaux les plus calculables. Jean Kay attribue à
de l’air l’augmentation du poids des métaux. Dans ma Chy-
mie je l’ai attribuée à du feu ; des chymistes de nos jours
l'attribuent à de l’air déphlogistiqué , pareequ’en effet
les chaux métalliques , exposées au feu dans un appareil
convenable, fournissent beaucoup dece fluide aeriiorrne;
on lui a donné le 110m d 'oxigene lorsqu’il est contenu
sous forme seche , ainsi qu’il se trouve dans les chaux
métalliques.
Le fer de l’expérience dont nous parlons est calcine par
Appendice.
IoS vapeurs de Veau dans des vaisseaux clos , et a ligne. nie
de poids par l’oxigcne dont il est chargé ; il u a pu piend.e
cette substance de Pair do l’atinosphere ; d’où lui vient
donc l’oxigene qu'il contient ? de 1 eau , dit-on , {jus-
qu’elle est. composée d 'oxl^-uc et d hydrogéné, ou clair
inflammable. Je suis bien éloigné d a iopter cette docliine :
il est reconnu , par une infinité d expei iences , plus satis-
faisantes les unes cjuc les autres , que 1 oxigene sou.s loi nu;
seche dans certaines combinaisons , ou sous forme d uir
dans d’autres , est d’une combustibilité des plus vives < t
des plus rapides ; et il est incroyable qu on veunle attii-
buer un pareil produit a l’eau , ([ni ne contient absolument
rien de combustible ; 1 eau a été tout au plus 1 insti unieut
qui a favorisé la calcination du 1er. il me paroit b i : 1 1 plus
naturel d’attribuer cc.tte augmentation au leu pur qui s’est
tamisé au travers du tuyau de verre , et qui s est hxe et
combiné dans la chaux métallique avec un peu d’eau et
d’air : ainsi je continuerai , comme je l’ai lait dans ma
Chymie, à attribuer au feu pur l’augmentation du poids
que les métaux éprouvent pendant leur calcination jus-
qu’à ce que de nouvelles expériences prouvent le con-
traire.
La prétendue découverte do la décomposition oe 1 eau
devoit naturellement faire présumer qu’il doit possible de
la recomposer : nous allons rendre compte de ces opera-
tions. Mais, pour que mes observations soient plus pal-
pables, je commencerai par faire ici une description suc-
cincte de l’appareil avec lequel ou croit recomposer l’eau ;
je passerai sous silence les détails ingénieux et commodes
qui contribuent à rendre la machine plus facile à gouver-
ner , et qui contribuent pour beaucoup à mener sans ac-
cident cette belle expérience à safin , car elle n’est pas sans
danger.
i°. On se procure de l’air inflammable produit par de
l’acide vilriolique foibleet de la limaille de fer. Dame au-
tre part ou tire de l’air déphlogistiqué delà manganèse ou
d’une chaux métallique par les procédés connus.
2°. Sous deux cloches de verre de capacité suffisante
plongées dans de l’eau , on fait placer sous l'une de l’air
inflammable et sous l’autre de l’air déphlogistiqué ; ces
cloches sont suspendues à la surface de l’eau , et s’en-
foncent graduellement dans Veau par une méchanique
Ggg iv
*4° Appendice.
ingénieusp. Au moyen de robinets placés commodément
on distribue dans des rapports convenables les deux airs
qui doivent brûler l’un par l’autre.
. 3°* ^,ltie ^es cloches on, place un ballon de verre d’en-
viron douze pintes ; les deux airs arrivent chacun de leur
colé des deux cloches dans ce ballon , par le moyen de
deux tuyaux qui viennent aboutir en un seul dans ce même
vaisseau : lorsque l’appareil est disposé on lait le vide
dans le ballon ; le vide étant fait on lait entrer de Pair
dépldogis tiqué pour le remplir; on détermine l’entrée de
I air inflammable dans ce même ballon ; ensuite on allume
l’air inflammable à l’aide d’une étincelle électrique : les
deux ait s biulent alors a i extrémité du tuyau l’un par
l’autre comme une bougie renversée. Les cloches de part
et d autre fournissent, leur contingent d’airs qui entretien-
nent la continuité del inflammation ; à mesure que les deux
airs brûlent il se manifeste de l’eau dans le ballon. J’ai
vu durer cette belle expérience et cette combustion pen-
dant plusieurs jours avec un succès très agréable. M. le
Fevro de Ginot , qui a répété cette expérience au college
royal avec tout le succès désiré, a toujours obtenu . à quel-
ques grains près , le meme poids en eau que celui des deux
airs qu’ii a fait brûler. Lorsque les quantités d’air destinées
à cette expérience ont été bi idées il est resté dans le ballon
un volume d air qui n a pu brûler et sur lequel nous dirons
notre sentiment dans un moment.
L’eau séparée du ballon a voit un goût acide ; elle con-
tenoit de i acide vitrioiique et un peu d’acide nitreux :
} acide vitrioiique qui se manifeste dans cette eau vient de
l’air inflammable ; on peut croire que l'acide nitreux
qu’on a retrouve dans cette même ean n’est pas une pro-
duction nouvelle; elle estdueài’acide variolique lui-même.
II n> a point dans le commerce d’acide vitrioiique qui ne
contienne plus ou moins d’acide nitreux provenant du ni-
tre employé a faciliter la combustion du soufre dans la
préparation en grand de cet acide ; il faut faire un travail
particulier sur l’acide vitrioiique du commerce pour sépa-
rer i acide nitreux qu’il contient; travail auquel n’a point
été soumis celui employé dans l’expérience ; je m’en suis
assu ré.
On a conclu de celte expérience que l’eau est composée
de deux sortes de gaz., i’ua nommé oxigene et l’autre hy-
Appendice. ^4^
rlrogene ; et on a tiré cette conclusion , pareeque les deux
<raz L»rul< s l’un par l’autre fournissent en eau presque leur
poids des airs employés. On a ensuite lait 1 application
de cettG théorie pour rendre raison des produits aqueux
que fournissent beaucoup de corps peu :aut eVii analyse y
ou a dit que c’étoit une eau recomposée : nous sommes
bien éloignés d’adopter la théorie qu on a voulu établi) sur
l’expérience que nous venons de rapportei ; nous n avons
ap perçu , dans l'exposition que loua laite de (.cl te théorie
et dans les conséquences qu’on a voulu en tirer, qu un
abus des termes ; et on a nomme recomposition ce qui
n’est dans le fait que deux opérations l’une plus belle que
l’autre , et qu’il convient d’examiner sepau ment, ha pic-
miere est une précipitation de 1 eau ; 1 autre est une expé-
rience hydrostatique dans laquelle on détermine, à 1 ai le
d’un courant d’air , des vapeurs d’eau de deux vases a se
transporter dans un troisième placé au milieu. C est ce
que je me propose de démontrer.
i°. L’eau qui se manifeste dans cette expérience est
celle qui étoit tenue en dissolution dans les deux gaz ’, elle
y étoit dissoute par la matière inflammable de i’air in-
flammable , et par la matière inflammable de l’air dé-
ph logis tiqué. On brûle conjointement la substance inflam-
mable qui tenoit l’eau en dissolution ; cette eau se préci-
pite de même qu’un métal dissous dans un acide se pré-
cipite en combinant l’acide qui le tenoit en dissolution.
L’eau , comme élément, est douée de la propriétéde se mo-
difier à l’infini avec les autres éléments qui ont également
cette même propriété ; raison pour laquelle il est impos-
sible d’avoir les éléments à part et parfaitement isolés les
uns des autres : ils se présentent toujours à nos sens dans
des états de combinaisons simples , combinaisons que j ai
désignées, dansmaChymie, sous les noms de composés du
premier ordre. C’est dans cct étatquela nature emploie
les substances élémentaires pour la production des corps
plus composés. Faut-il donc , pareequ’on est parvenu à
reconnoître quelques unes de ces combinaisons simples
ou de ces combinaisons du premier ordre que l’eau peut
former , en concl ure queles éléments se décomposen t, et , par
une conséquence de ce raisonnement , que le feu , l’air ,
l’eau et la terre ne sont point des éléments.
2°. La quantité d’eau obtenue dans l’expérience mérite
S-f2 A P P E N D I C F.
fine attention particulière , puisqu’elle est presque égale au
poids des airs employés ; on la regarde comme étant entière-
ment le produit des airs brûlés 1 un par l’autre , mais spé-
cialement de l’air inflammable. l\ous pensons au con-
traire que la plus grande partie de cette eau vient de celle
renfermée sous les cloches , eau continuellement en éva-
poration et qui se mêle avec celle produite par la com-
bustion des airs. 11 est facile de faire concevoir cette pro-
position. De l’eau renfermée dans un vase qui n’est pas
plein se met en évaporation dans la partie vide : lorsque
cette partie vide est remplie de vapeurs , l’eau se con-
dense contre les parois du vase et se réunit à la masse
d eau : mais si le vase est ouvert et qu’on détermine un
courant d’air à sa surface , on conçoit que l’évaporation
sera plus abondante pendant le même temps : l’évapora-
tion a lieu même à une température très froide. J’ai vu, en
j 789 , le thermomètre étant à 18 degrés au-dessous de la
glace , la riviere de Seine fumer, et elle fumeroit encore
à un froid bien plus considérable ; tout le temps que l’eau,
n’est pas gelée elle est en évaporation. Dans l’expérience
ou l’on croit que l’eau se recompose , il arrive précisé-
ment la même chose ; la différence n’est que dans la ma-
niéré dont le courant d’air est dirigé ; ce courant est , dans
l’expérience présente , déterminé par l’inflammation qui
subsiste dans l’intérieur du ballon ; cette inflammation ne
peut continuer d’avoir lieu qu’au tant, qu’il entre de nou-
velles portions d’air pour remplacer celles qui se sont
brûlées; et. comme la combustion et le remplacement se
font simultanément, le courant d’air s’établit des cloches
dans l’intérieur du ballon ; il emporte l’eau réduite eu
vapeurs sous les cloches, vapeurs qui viennent se con-
denser dans le ballon avec celles fournies par les airs. Cette
évaporation se fait en raison de la surface des cloches
qui est déterminée par leur diamètre ; le courant d’air qui
«'établit fait L'effet d’un soufflet qu’on feroit agir à la sur-
face d’une liqueur eu évaporation dans le vide ; car il s’en
fait ici un peu , et l’on sait avec quelle rapidité l’évapo-
ration s’opère dans le vide ; c’est de cette maniéré que
se transporte des cloches dans le ballon la plus grande par-
tie de l’eau que l’on obtient. Il n’y a point de doute que si
l’on répétoit cette expérience avec des cloches d’un pins
grand diamètre et en mettant sous les cloches de l’eau
\
très chaude , on oblicndroit infiniment plus en eau cjuo
le poids des airs qu’on cmploieroit. Ainsi je crois que cette
expérience ne démontre nullement ce que l’on vouloit
prouver, la recomposition de l’eau. _ >
3°. Quelques •chymistes ont avance que 83 parties d air
déphlogistiqné et quinze parties d’air inflammable, l’un
et l’autre en poids , rendent cent parties d’eau en poids.
Nous croyons ces résultats propres à favoriser notre
sentiment , et à prouver que les circonstances qui occa-
sionnént une évaporation plus grande sous les cloches sont
la cause de cette augmentation de poids : il est constant
alors que les produits sont plus pesants que les matières
employées. Nous avonsvu répéter cette même expérience au
college royal, et nous avonsvu qu’onséparoit de temps eu
temps un grand volume d’air incombustible et qui empechc
les autres airsde brûler; mais cet air a un poids quelconque.
Dans l’expérience que nous citons on n en parle pas ; il a
dû néanmoins se présenter dans cette expérience ainsique
dans celle du college royal : il faut donc convenir qu’il
v a un poids excédent à celui des airs employés. Pour laire
voir ensuite que les gaz ne contiennent pas d eau , et pour
prouver que l’eau renfermée sous les cloches n’en ajoute
point à ceile fournie par les gaz , on a fait passer les airs,
avant d’arriver au lieu de leur combustion, au travers de
tubes de verre d’un pouce de diamètre remplis de sel très
déliquescent , afin de retenir l’eau ; mais , comme ou a ou-
blié d’examiner si ces sels s’étoient humectés , on peut
croire qu’ils étoient tombés en deliquiurn.
4°. On a donné à l’air inflammable le nom de gaz hy-
drogéné , c’est-à-dire générateur d'eau , pareeque l’on
croit que c’est lui qui produit toute l’eau qu’on obtient
dans cette expérience ; cependant il est difficile de conce-
voir que quinze grains de ce gnzpuissent fournir cent grains
d’eau comme on l’avance dans l’expérience derniere que
nous venons de citer; alors il faut dira que 1 air dé-
phlogistiqué en rend davantage que l'air imlammable, ou
convenir que grains d’eau ont ié enlevés de l’eau des
cloches avec les gaz pendant leurs combustions : si l’on
rejette l’un et l’autre sentiment , je ne puis m’empêcher
de dire que ces résultats ne sont pas faciles à concilier.
5». Si l’on répétoit l’expérience de la recomposition de
l’eau avec des gaz faits sans eau , dans un appareil à mer-
$44 A P P E N fl i C tf.
C111.e ’ bar exernple, l’eau qu’on obtiendrait serait bieri.
,e tenue en dissolution par les gaz ; mais la quantité
qu on obtiendrait serait bien éloignée d’approcher pour
le pouls de celui des gaz employés. J’avoue cependant que
la préparation du gaz inflammable présente bien des diffi-
cultes, parceque jusqu’à présent il a été impossible de le
préparer sans eau ou avec des matières qui n’en contien-
nent pas ; néanmoins si l’on répétoit cette expérience
clans l’appareil à mercure avec de l'air inflammable pré-
paie à 1 ordinaire , on recueillerait une fort petite quantité
cl eau. 1
1 our achever de rendre compte de l’expérience de la re-
composition de l’eau et des produits qu’on en obtient il
ine reste à dire un mot sur le fluide aériforme que laissent
les deux airs après leurs combustions ; cet air est différent
des deux airs employés, pareequ il est le résultat de leur
décomposition réciproque : il occupe promptement la ca-
pacité du ballon ; il empêche la continuité de Feutrée des
autres airs , et il s’oppose aussi à leur combustion ; ce qui
oblige d interrompre l’opération de temps en temps pour
le séparer. L’examen de cet air nous fournira les moyens
de rétablir 1 air élémentaire daj?s toutes les fonctions
qn ’on cherche à lui enlever.
Le fluide aériforme qu’on sépare du ballon est ce que
I on nomme air moretique pour la très grande partie ; cet
air mofétique est mtdé d’un peu des deux airs combustibles
échappés à 1 inflammation. Mais , par le moyen de l’air
nitreux et de l’eau de chaux qu'on lui applique successive-
ment, on le séparé des parties de gaz qui lui sont étrangères.
II reste enfin l’air mofétique sans mélange, ce sont les
propriétés de cet air qu’il convient d’examiner ; il faut
reconnoitre s il a les caractères qu’on donne aux sub-
stances élémentaires , s’il est simple , indestructible , s’il
esi enfin le fluide que l’on peut nommer l’élément air.
J ai soutenu verbalement et depuis long-temps qu’il
éioit nécessaire de faire une distinction entre airpur, sim-
ple, élémentaire et air salubre ; cette distinction devient
aujourd hui absolument nécessaire; .sans cela il est impos-
sible de s’entendre et d’avoir des idées nettes sur ces ma-
tières.
hais expériences pour séparer les airs et reconnoître leurs
propriétés ont été de nos jours si multipliées que> je ne
Appendice.' 84 5
présume pas qu'on me conteste le caractère d’élément
que je donne à l’air mofétique que je nomme pour cette
raison air élémentaire : on ne me contestera pas non plus
qu’il fait environ les quatre cinquièmes de l’air atmo-
sphérique. Si je voulois appuyer ces observations par des
autorités, il me faudrait citer tous les physiciens qui ont
fait des expériences sur cette matière , tels que Priestley,
Scliel , Kirvan , Senne biere , etc. etc. Ils ont tous reconnu,
que le fluide qui enveloppe le globe n’est pas homogène;
mais cela n’empêche pas de reconnoÎLre dans ce mélange
d’airs atmosphériques la masse d’air élémentaire qui en Fait
les quatre cinquièmes cominenous venons de le dire. L’aie
mofétique, suivant plusieurs physiciens , y entre pour les
trois quarts , suivant d’autres pour les quatre cinquièmes;
quelques uns en trouvent un peu moins ; Scliel y a re-
connu un peu d’air fixe qu’il estime être la cinquante-
deuxieme partie. Toute cette masse d’air non respirabla
est rendue salubre et respirable par une petite portion d’air
déphlogistiqué , et la proportion de cet air varie un peu
en plus ou en moins sans que Pair de l’atmosphere cesse
d’être salubre et respirable. Je passerai sous silence les
émanations de toute espece don! l’air de l’atmosphère peut
être chargé et souvent vicié ; elles sont partielles ou lo-
cales suivant des circonstances étrangères à l’air respi-
rable.
Les procédés ingénieux qui ont conduit à se procurer
séparément les gaz qui composent l’air de l’atinosphereont
fait croire à quelques physiciens qu’ils avoient décom-
posé l’air ; et ils en ont conclu avec trop de précipitation
qu’il n’y avoit point d’élément air , et que ce que nous
regardons comme tel n’est qu’un assemblage de vapeurs
d’eau tenu dans l’état aériforme par la matière de la cha-
leur suivant leur expression. Au reste ce terme matière
ne nous paraît pas plus clair que la plupart des autres ex-
pressions nouvellement introduites. On dit la matière du
pain , la matière du vin, etc. ; on entend, par ces expres-
sions , que le pain et le vin sont formés avec des matières
qui n’étoientni pain ni vin auparavant. Mais pourroit-on
nous dire de quelle matière la chaleur est formée ? Quel-
ques physiciens de nos jours soutiennent qu’il n’y a point
d’eau élément, que ce que l’on regarde comme tel n’est
gu’mi composé d’air inflammable et d’air déphlogistiqué.
A P p e © r c e.
Ils nient egalement qu’il y ait un élément air; ce que l'on
regarde comme air , disent-ils , est un assemblage de va-
peurs d’eau. Mais comment des éléments non existants
peuvent-ils se convertir l’un dans l’autre? leurs écrits ne
donnent aucune réponse satisfaisante à cette question.
Celte maniéré de raisonner a répandu beaucoup d’ob-
scuriié sur un autre point de physique que nous croyons
essentiel d’éclaircir ; on a confondu la pureté et la salu-
brité de l’air ; on a , mal-à-propos sans doute, attribué un
caractère de salubrité à tout élément , comme s’il étoit
démontré que ce caractère fût un attribut essentiel des
substances élémentaires: ces raisonnements ont empêché
les physiciens de regarder comme élément un gaz inal-fai-
sant qu’on ne peut respirer un instant sans danger , un gaz
qui tue les animaux , etc. Mais que l’on fasse attention
que ce gaz fait à-peu-près les quatre cinquièmes de l’at-
rnosphere , qu’il entre en plus ou moins grande quantité
dans tous les gaz qu’on a examinés, et qu’on le retrouve
toujours pour dernier résultat dans toutes les expériences
sur les airs. Nos physiciens il est vrai n’ont pas absolu-
ment regardé l’air déphlogistiqué comme un élément;
ils se sont contentés de l’appeller air pur , air éminem-
ment respirable, air le plus salubre , etc. sans faire
attention qu’il n’est qu’en apparence éminemment res-
pirable, et cpie sa salubrité est très éphémère , puisqu’il
abrégé la vie des animaux. Priestley , Schel , Kirvan ,
l’abbé Fontana , etc. etc. ont reconnu qu’un animal
vit environ trois fois plus long- temps dans Pair dé-
phlogistiqué que dans Pair de Patmosphere , et périt en-
fin ; mais Pair qu’il laisse se trouve être encore aussi sa-
lubre que Pair de Patmosphere , puisqu’un autre animal
vit dans cet air aussi long-temps que dans l’air ordinaire.
Ces expériences prouvent donc que l’air déphlogistiqué
n’est point éminemment respirable; il n’y a pas d’animal
mort par ce moyen dans l’espace de quelques demi- heu-
res qui n’eût pu vivre plus long-temps s’il n’eût été sou-
mis à cette expérience.
Le nom d’air pur qu’on a donné à Pair déphlogistiqué
peut induire en erreur, et nous faire prendre le change
sur le véritable air élémentaire qui est le seul air pur;
qualité que n’a point Pair déphlogistiqué: on doit le re-
garder au contraire comme un air composé , puisqu’on
Appendice. 847
détruit par l'étincelle électrique la matière inflammable
qu’il contient. La portion d’air qu’il laisse est pour la plus
grande partie de l’air mofétique. Les autres propriétés de
l’air dépldogistiqué 11e sont pas moins propres à nous
convaincre qu’il est bien éloigné d’être un air pur. Sa ma-
tière inflammable se brûle et se détruit complètement ;
mais il faut pour cet effet le contact ou d’une ilumme
telle que l’étincelle électrique, ou d’un corps combustible
dans le mouvement igné : les corps les plus combusti-
bles, comme le phosphore , par exemple , 11e brûlent point
dans cet air sans un peu de leu en action. L’air déphlo-
gistiqué accéléré la destruction des corps combustibles
comme il accéléré celle des animaux ; son action sur les
corps combustibles s’exerce avec une rapidité bien digne
de remarques , puisqu’il les consume sans qu’ils répan-
dent ni suie ni fumée ; mais alors il faut que le corps soit
complètement plongé dans cet air. Cette observation que
je rapport^ ici en passant n’a été faite , que je sache, par
aucun des physiciens qui ont le plus travaillé sur les airs.
Ce que je viens de dire ne m’empêche pas de consi-
dérer avec tous les physiciens l’air dépldogistiqué comme
salubre , mais dans le même sens qu’on peut le dire de
l’eau-de-vie et du vin pur pris pour boisson ordinaire ; ccs
substances sont toutes les trois très propres à soutenir les
forces vitales , mais en même temps à les user prompte-
ment, si l’action vive de ces substances n’est pas tem-
pérée par des mélanges , celle du vin et de l’eau-de-vie
par de l'eau , et celle de l’air déphlogistiqué par trois ou
quatre pai lies d’air mofétique.
Une des belles propriétés reconnues à Pair déphîo-
gistiqué et qui donne une nouvelle preuve que cette sub-
stance n’est ni pure ni simple est sa propriété de faciliter
la calcination des métaux, etdese combiner, dit-on, avec
leur chaux , et de parodie par conséquent sous forme
seclie: si l’cn met ensuite cette chaux en distillation dans
lin appareil convenable , on obtient de Pair déphlogisti-
qué sous forme fluide tel qu’on l’avoit auparavant. Nous
croyons que ces expériences sont assez belles et assez im-
portantes pour mériter de notre part un examen parti-
culier par rapport à plusieurs phénomènes intéressants
sur lesquels nous croyons qu’on a pris le change.
i°. L’air déphlogistiqué n’est pas un être ni pur ni
\
/
Ô48 Appendice.
simple , puisqu’il peut se présenter sous deux états; sec
ou fluide, et que d’ailleurs, en détruisant sa matière in-
flammable , soit par l’étincelle électrique , soit par l’air ni-
treux, le dernier résultat est de l’air mofétique élémentaire
qui ne peut plus éprouver d’altération : ce dernier air est
son véhicule ; -il est celui de tous les autres airs , comme
l’eau est celui des sels.
2«. Si l’on observe exactement ce qui se passe pendant
la calcination des métaux dans l’air déphlogistiqué , on
remarque que cet air se brûle , comme lorsqu’on lui pré-
sente un tout autre corps combustible ; par conséquent
celui employé à cette expérience est totalement détruit
et il n’en existe plus rien. Ainsi ce nJest pas l’air dé-
phlogistiqué employé qui se fixe dans lachaux métallique;
il n’v a que l’air mofétique qu’il contenoitqui s’y est fixé.
D’où vient donc , me dira-t-on , l’air déphlogistiqué que
la chaux métallique contient ? Je pense que l’air déphlo-
gistiqué qu'on retrouve apres la calcination du métal a
été produit , pendant la calcination du métal même , par
une combinaison nouvelle de feu pur qui se tamise
au travers des vaisseaux et qui s’est fixé dans la chaux
qu’on retrouve après l’opération , comme cela arrive au
fer qui se calcine dans le tuyau de verre pendant la pré-
tendue décomposition de l’eau.
3°. L’air déphlogistiqué a présenté dans les expériences
une suite de résultats et de découvertes de la plus grande
importance et qu’on ne peut trop accueillir ; mais il auroit
été à desirer qu’on se fut moins pressé de les expliquer ,
et qu’au lieu de donner des théories abstraites et même
très difficiles à saisir à cause des termes obscurs ou équi-
voques dont elles sont enveloppées , on eût cherché à
éclaircir plusieurs objets par de nouveaux faits. On a
donné , par exemple , le nom d’oxigene à l’air déphlogis-
tiqué fixé sous forme seche comme il se trouve dans les
chaux métalliques. Si l’on demande ce que c’est que i oxi-
gene , on répond que c’est le principe acidifiant ; mais
en est-on plus instruit ? n’est-ce pas donner une dénomi-
nation arbitraire an lieu d’un fait qu’il auroitfallu établir?
Caron peut demander quelle est cette substance que l’on
peut considérer à part et indépendamment de toute union;
quelle est sa nature. C’est ce qui reste encore à connoître ;
toutes les hypothèses données sur cette matière ne nous
apprennent
Appendice. &45JI
apprennent rien : si elle est le principe acidifiant , elle ne
peut être que du feu dans un état de combinaison simple
qu’il est très important de connoître.
Le principe acidifiant, comme je l’ai dit dans ma Chy-
mie , c’est le feu ; il est le seul caustique par excellence ;
c’est lui qui est la cause et le principe de toute causticité :
les acidessont du feu presque pur dans l’état de liquidité ;
ieu dans un état de combinaison singulière et de sim-
plicité que nous 11e connoissons pas encore : mais une
infinité d’expériences et d’observations m’ont fait recon-
noître dans les acides , concentrés sur-tout, beaucoup
de propriétés communes avec le feu libre et en action :
les acides brûlent comme lui ; ils réduisent comme lui en
charbon les matières combustibles qu’on leur présente;
leur action va même , dans plusieurs circonstances , jusqu «1
incendier les corps.
Il suit de ce que nous disons que ni l’air déplilogisti-
qué ni l’oxygene ne peuvent être principe acidifiant ;
l’oxygene seroit plutôt principe alkalisant , d’après ses pro-
priétés bien reconnues ; il donne aux chaux métalliques
des propriétés communes à la chaux et aux alKalis fixes et
volatils. Les chaux métalliques chargées d’oxygene aug-
mentent la causticité des alKalis comme le fait la chaux
vive ; et ces nouvelles propriétés sont, comme l’on sait,
directement opposées à celles des acides , etc. etc.
Pour que l’oxygene puisse engendrer des acides il fairt,
dit-011, lui présenter une base acidifiable : si l’on demande
ce que l’on entend par base acidifiable , on répond c’est
le soufre , par exemple , qui ne contient pas d’acide ; si
on lui présente l’oxygene, il acidifie la base du soufre, et
on a de l’acide vitriolique. Je suis bien éloigné d’adopter
une pareille doctrine ; je regarde le soufre, avec tous les
chymistes depuis Stahl, comme un composé d’acide vi-
triolique et de plilogistique , puisqu’avec ces substances on
recompose du soufre. 11 est bien singulier qu’011 veuille
établir la décomposition et la recomposition de l’eau avec
des matériaux qui n’ont point de rapport à l’eau , et qu’on
veuille nier ^décomposition et la recomposition du soufre
avec les matériaux mêmes qu’on sépare de cette substance.
L’acide vitriolique existe tout formé dans le soufre ; mais
il est combiné avec le principe inflammable ou phlogis-
tique : le contact du feu manifeste ce principe; le soufre
H h h
$5o À F P E N D I C ®."
brûle et l’acide employé reparoît. Dans l’hypofhese de
l’oxygene il faut également appliquer au soufre le contact
du feu en action ; sans cette condition il n’y a point d’in-
flammation. Le soufre n’est donc pas un etre simple
comme on le prétend ; il contient une substance qu il
faut détruire , substance qui conrbinoit 1 acide.
Quoi ! parceque le soufre , comme tout autre corps com-
bustible , ne peut brûler sans le concours de l’air déplilo-
cistiqué , il faudra en conclure que l’acide n’existe pas
dans le soufre ? Je pourrais faire le même raisonnement
à l’égard du nitre , du sel marin, etc. et diie que 1 acide
nitreux n’existe pas dans le nitre , ni l’acide marin dans
le sel marin , et que ces acides sont produits par les in-
termèdes qui servent à les dégager. Je pense qu’on trouve-
roit ce raisonnement très défectueux et avec raison. L air
déphlogistiqué dans la décomposition du soufre devient uji .
intermede , un outil propre à détruire la matière inflam-
mable , comme est l’ intermede employé pour décomposer
le nitre , le sel marin , etc.
Au reste il y a plusieurs procédés connus pour séparer
l’acide yitriolique du soufre sans combustion et sans le
concours de l’air déphlogistiqué par conséquent; tels sont
les foies de soufre chauffés pendant quelques temps au
grand feu dans des vaisseaux clos. On perd a la vente
par ces procédés la matière inflammable ; ce qui favorise
le sentiment de ceux qui nient sa présence , comme si
l'inflammation du soufre ne suffisoit pas pour démontrer
l’existence de ce principe inflammable. Je me propose au
reste de publier bientôt un procédé pour séparer du soufre
sans combustion la matière inflammable et la recueillir
à part. J’ai dans ce moment quelques gros de cette ma-
tière : ie m’en procurerai davantage afin de pouvoir 1 exa-
miner dans un détail convenable. Je dirai , en atténuant ,
que i’ai reconnu à cette matière les propriétés suivantes :
elle est sous forme serbe et pulvérisable ; elle se dissou
dans l’esprit de vin , fume sur un charbon ardent a a
maniéré d’une résine sans produire de flamme ; *a fumce
ne s’enflamme pas à l’approche d’une lumière , etc;
Enfin nous terminerons cet article, sur 1 an mofétiq e
ou élémentaire , par des observations rt des expériences
reconnues et répétées par tous les physiciens qui ont tra
raillé sur les airs. C’est qu’U n’y a aucun gaz permanent,
Appendice.
S5u
ou mêlé avec d’autres gaz aussi permanents , qu’on no
puisse séparer , soit en les détruisant , soit en leur faisant
contracter de nouvelles Combinaisons; et qu’on obtient
enlm , après toutes ces opérations , pour dernier résultat, un
volume d’air quelconque qui ne peut plus subir d’a’téra-
tion par aucun agent connu jusqu’à présent ; et cet aie
est de 1 air mofétique , que je regarde comme l’air élémen-
taire. 11 est le dissolvant de toutes les substances qui peu-
vent prendre la forme de gaz ; il se mêle avec tous
comme l’eau se mêle avec les sels et en dissout le plus
grand nombre sans leur causer d’autres altérations que
celle de les présenter sous forme liquide. L’eau , qui est 'un
des principes des sels, est aussi leur dissolvant ; de même
l’air élémentaire est un des principes des gaz et le dissol-
vant des matières qui peuvent se réduire sous cette forme:
Je me crois fondé à adopter celte doctrine d’après les pro-
priétés reconnues aux gaz et d’après les expériences des
plus habiles chymistes sur les airs et d’après les miennes
propres. 11 n’y a peut-être pas dans la physique une pro-
position aussi bien constatée que celle de la présence do
cet air élémentaire pour derniers résultats des différents
gaz. Pavois donc raison de dire, en 177 3, dans l’appen-
dice de ma Chymie experimentale , que tous les gaz ne sont
que de 1 air charge de matières étrangères : je conviens
en meme temps que les connoissances acquises , depuis
1 impression de cet ouvrage , sur les substances aériformes
mclees avec l’air atmosphérique m’ont appris à mieux
distinguer 1 air élémentaire, et m’ont fourni les moyens
d exprimer aujourd’hui 111a proposition avec plus d’exac-
Le feu pur , la lumière , la matière combustible dans
differents états ont reçu également de nos jours de non-
veaux noms qm , en altérant ou contrariant les dénomf
nations connues, répandent tant d’obscurité qu’il ne sera
bientôt plus possible d’entendre les meilleurs auteurs oui
ont écrit sur ces matières. Le feu , dans ces différents états
n exerce pas toujours la même action sur les différents
corpsqu on lui présente. On a cru remarquer , parexemple
que 1 air depldogistiqué et l'air inflammable' indiquoiem
tmr le thermomètre un peu plus de chaleur que l'air en
virpnnant; mais elle est si peu sensible qu’on n’ose lw"
rer, pareequ’une infinité de circonstances peuvent iiii
JJ II 11 ij
852
Appendice.
duira en erreur. 11 n’en est pas de même lorsque ces gaz
sont appliqués immédiatement sur les corps vivants : l’air
fixe , par exemple, sur lequel j’ai fait des expériences de
ce genre produit une sensation de chaleur sur laquelle
on ne peut se méprendre ; les autres gaz mériteroient
bien la peine d’être examines sous le meme point de vue.
J’ai plongé nombre de fois des thermomètres dans des
cuves à biere vidées de la veille , et qu on avoit cou-
vertes à dessein de conserver 1 air fixe dont elles se tiou-
voient remplies : ce gaz n’indiquoit suri instrument qu un
demi-degré de chaleur supérieure à celle du local : cette
chaleur étoit celle de la cuve dans laquelle la biere avoit
été contenue la veille; mais j’éprouvois sur les mains que
j’étois obligé d’y plonger une chaleur douce et agréable:
le thermomètre hors de la cuve étoit alors à six degrés au-
dessus de zéro, et celui plyngé dans la cuve indiquoit
six degrés et demi. Voulant connoltre si cette sensation de
chaleur étoit bien réelle , je descendis tout habillé dans
la cuve au moyen d’une échelle , et je restai sur cette échelle
de maniéré que mon corps étoit plongé jusqu a la poi-
trine ; comme j’avois la tête bien au-dessus de 1 air fixe ,
je ne courois point de risque d’être asphyxié. Avant d en-
trer dans cette cuve je ressentois beaucoup de froid sur-tout
aux pieds : mon intention étoit cle m’y réchauffer ; je
restai danscettesituation pendant environ quinze minutes :
à peine mon corps y fut-il plongé que je ressentis, meme
au travers de mes souliers , une chaleur douce , agréable
comme si j’eusse été dans une étuve ; je me réchauffai
même si promptement par tout le corps , qu’en moins de
dix minutes , je sentis une légère moiteur et je commen-
çai à entrer en sueur au bout de quinze minutes, if est
crovable que si j’y fusse resté plus long-temps j aurois
sué. J’ajouterai que je n’ai éprouvé absolument rien a la
suite de cette expérience qui ait altéré ma santé. Je pense
ci ue la médecine'pourroit tirer quelques avantages de cette
observation pour administrer en bain ce gaz ou tout autre
oaz : car il est croyable que l’air fixe n’est pas le seul qui
produisit cet effet. Une souris, qui meurt dans 1 air de-
phlogistiqué , éprouve une forte sueur, etpeut-etie p
elle par trop de chaleur.
TABLE
DES MATIERES.
A
A-cerbe, page 8-23.
Acide, ibid.
Acide phosphorique ; tiré des
os, 106.
Adjuvants, 207.
ÀEthiops martial , 189.
Agaric de chêne préparé ,
1 14.
Agaric ( mauvaise substitu-
tion qu’on lui fait ) ,
: 21 .
Agaric, sa pulvérisation ,
658.
Aimant arsenical , 738.
Aimant broyé , 1 3 1 .
Air de feu de Scheel, 44*
Air déphlogistiqué ; les vé-
gétaux en forment , ibid.
Alambic , 820.
Alambic à bain-marie , 10.
Akali , 823.
Akali fixe , tiré du corona
solis , sans combustion ,
157.
Akali fixe , tiré du lait sans
combustion, 202.
Akool, 823.
Akool de vin , 385.
Aloès violât , 640.
Altérants , 826.
Altération des plantes trans-
plantées , 4°.
Alun calciné , 106.
Alun ; pourquoi il se bour-
A
soufle en sc calcinant ,
page 107.
Alun teint de Mjnsicht ,
602.
Amadou , 1 15.
Amandes douces et ameres
sont attaquées par les mit-
tes, 66.
Ambre gris ( comment on le
conserve) , i5.
Amidon de froment , 1 67.
Amidon de froment, deux
especes, ibid.
Amidon peut se faire avec
plusieurs graines larineu-
ses , 170.
Amidon de pommes de
terre, i65.
Amidon de racines d’arum ,'
167.
Arfiidon de racines de bryo-
ne , ibid.
Amidon de racines de
glayeul , ibid.
Amidon tiré des végétaux,
1 62.
Amulettes , 825.
Analyse , ibid.
Analyse végétale (nouvelles
vues pour la perfection-
ner ), 320.
Animaux , leur dessicca-
tion , 80.
Animaux( leur choix) ,87,
H h h iij
354 T A B L
Animaux , leur conserva-
tion , page 89.
Animaux , temps de se les
procurer, 88.
Aniselte de Bourdeaux ,5 14.
Anrimoine broyé, i3i.
Aon»! ra .amande du fruit qui
fournit l’huile de palme,
27.
Août , récolte à faire dans
ce mois , 96.
Apozemes ( des ) , 810.
Appendice , 833.
Aréomètre de comparaison
pour les sels , 391.
Aréomètre de comparaison
pour l’esprit de vin , 092.
Argent vif (sa falsification ) ,
21 .
Argenter les pilules , 622.
Argille préparée, i36.
Arrêté et décret des magis-
trats de Strasbourg sur la
rage , 777.
Arunclo saccharifera , 462.
Atténué, 825.
Aubier du bois ; ce que
c’est , 80.
Austere , 825.
Avril, récolte à faire dans ce
mois , 93.
Auxiliaire , 207.
Axonge de porc , 186.
B
Baies de nerprun (leur fal-
sification) , 23.
Baies de sureau ( leur falsi-
fication ) , ibid.
Base composée des formu-
les, 207,
Base simple des formules ?
page 207.1
Bâtons de corail , 769.
Baumes ( des), 675.
Baume d’acier , 683.
Baume acoustique , 680.
Baume d’aiguilles , 685.
Baume apoplectique , 687.1
Baume d’ Arcœus , 706.
Baume de Canada ( sa falsi-
fication ) , 22.
Baume du commandeur y
255.
Baume de Condom , 3 57.
Baume de copahu ( sa falsi-
fication) , 22.
Baume de Feuillet , 678.-
Baume de Fioraventi , 425.
Baume de Fioraventi hui-
leux , ibid.
Baume de Fioraventi noir,'
ibid.
Baume hypnotique , 682.
Baume hystérique , ibid.
Baume de Judée ( sa falsifi-
cation ) , 22.
Baume de Laictour , 3
Baume de Lucatel , 683.
Baume de la Mecque ( son
épreuve ) , 22.
Baume de la Mecque ( sa
falsification ) , ibid.
Baumes naturels , 189. v
Baumes naturels ne peuvent
éteindre le mercure, y53.
Baume ncrval , 679.
Baume oppodeltoch , 67 7.
Baume de pareira brava, 684.
Baume du Pérou liquide ( sa
falsification ) , 22.
Baumes spiritueux ( des),
227.
DES MA
Baume de tolu et baume
du Pérou sont la même
chose , page 4^®*
Baume tranquille , 672.
Baume de vanille , 06.
Baume verd de Metz ou de
Feuillet , 678.
Baume de vie A' Hoff mann ,
ibid.
Baume de vie du sieur L. L.
204.
Baume de Vinceguere ,
357.
Baume vulnéraire , 680.
Baume vulnéraire réforme ,
681.
Bénédicte laxative , 584-
Beurre de cacao , 1 3 1 .
Beurre de cacao ne vaut rien
pour éteindre le mercure ,
728.
Bézoard ( animal ), 825.
Bézoards ( leur falsifica-
tion ) , 24.
Bézoard oriental ( moyen de
reconnoitre s’il est vrai ) ,
23.
T I E R E S. 855
Bois ( maniéré (le les {>uR
vériser ) , page ^120.
Bois de gui de chêne , 24*'
Bois , moyen d’augmenter
sa force et sa durée , 79
et 83.
Bois , pourquoi ils sont su-
jets à être attaqué:» [ ar les
vers , ibid.
Bois sain , 734.
Bois sudorifiqne$ , 826.
Bols ( des ), 555.
Bol d’Arménie prépare ,
i36^
Bonferme , 238. •
Bougies ( des ) , 764*
Bouillons ( des), 812.
Bouillons secs pour la cam-
pagne , 527.
Boules savonneuses de ore-,
p tiens , 793.
Bourg- Epine, sa falsiflca--
tion , 23.
Cacao ( pâte pour le cho-
Bistortier , 825.
Blanchet, 826.
Blanchir les fruits avant de
!«s confire , 62 5.
Blanc manger , 527.
Blanc raisin , 7 1 3.
Bled ( maniéré de le conser-
ver) , 70.
Bled ( maniéré de le sécherq
ibid.
Bois ( leur choix ) , 78.
Bois ( leur dessiccation ) ,
79-
Bois ( leur conservation ) ,
ibid.
1
colat ) , 612.
Cacao ( ses especes diffé-
rentes ) , 61 5.
Cacao terré , ibid.
Cachou ( sur le ) , 002.
Cachou à l’ambre gris , 656i ,
Cachou à la canelie , 6Sj.
Cachou à la fleur d’orange
ibid.
Cachou sans odeur , 656.
Cachou à la réglisse , 655.
Cachou à la violette, 656.
Canne à sucrc , 4^2*
Cantharides ( leur prépara*
tion) , :oî.
Il h h iv
S55 T A
Capillaires (les cinq ),p. 21 o.
Cariocostin , 582.
Carrelet , 826.
Casse en bâton ( sa falsifica-
tion , 24.
Casse cuite à la fleur d’o-
range, 572.
Casse .fermentée , ne purge
plus , 28G.
Casse mondée , 14 5.
Casse en noyaux, ibid.
Cassonade , 4^4*
Cassonade rouge , ibid.
Cataplasmes ( des ) , 809.
Cataplasme crud, 819.
Cataplasme cuit , ibid.
Cataplasme émollient et ré-
solutif, 821.
Cataplasme de mie de pain,
ibid.
Catliolicum double , 5 74.
Cérats(des), 687.
Cératde diapalme^ 789.
Cérat de Galien, 690.
Cérat de Saturne de Gou-
lard, 712.
Céruse préparée , i 38.
Champignon de chêne pré-
paré , 114.
Chandelles faites avec le
beurre de cacao , 18.8.
Chandelles fumantes , 602.
Chaussed 'Hippocrate, 82 6.
Chaux métallique augmente
la causticité de l’akali ,
2 59.
Chaux de plomb donne
beaucoup de consistance
aux emplâtres , 726.
Chaux vivcaucmontela caus-
ücité de i’akali , 209.
Chevrettes ( vases dans les-
B L É
quels on conservoit lest
syrops),page 1 5.
Chocolat ,612.
Chocolat ( préparation de la
boisson de ), 617.
Chocolat de santé , 616.
Chocolat à la vanille , 6i3.
Choix des animaux , 87.
Choix des bois , 78.
Choix des écorces , 84.
Choix des fleurs , 5 4.
Choix des fruits , 60.
Choix des minéraux, 89.’
Choix des plantes , 39. *
Choix des racines , 71.
Choix des semences , 65.
Cinabre naturel ne doit
pointêtre employé en mé-
decine, 540.
Cinq Capilaires, 210.
Cinq fragments précieux,
211.
Cinq racines apéritives ,210.
Circuler , 826.
Cire ( la ) , a des grains dans
sa cassure comme les mé-
taux , 726.
Cire donne beaucoupdecon-
sistance aux emplâtres ,
7 25.
Cire 11e se sépare point des
pommades lorsqu’on les
laisse se refroidir sans les
agiter , 692.
Cire verte , 738.
Civette ( comment on la
conserve), i5.
Clarification dessucsaqucux
aromatiques, i53.
Cia ri (ha lion des sucs aqueux,
par intermèdes , 162.
Cîari 1 1 ca ti 011 des sucs aqueux
DES MA
sans intermèdes , page
154.
Clarification du suc de cer-
feuil, i53.
Cloportes ( leur prépara-
tion ) , 101.
Clous fumants , 602.
Clysteres ( des ) , Si 3.
Coaguler , 826.
Coctionde la térébenthine ,
190.
Cohober , 82 6.
Colature, ibicL
Colle de peau d’âne , 528.
Collyres des , 822.
Collyre & Helvétius , 767.
Collyre de Lcinfranc , 863.
Coloquinte ( inutilité de la
mêler avec du mucilage
pour la pulvériser ) , 119.
Coloquinte , maniéré de la
faire sécher , 63.
Coloquinte perd un peu de
savertupurgativeen bouil-
lant , 219.
Concasser , 826.
Concret , concrétion, ibid.
Confections (des ), 55q.
Confection akermès , 55 7.
Confection hamech, 677.
Confection d’hyacinthe ,
556.
Confire les fruits mous au
sec, 525.
Confitures ( des ) , 620.
Confitures seclies ( des ) ,
524.
Congélation , 826.
Connoissance des drogues
simules , 5.
1 7
Connoissance des médica-
ments , 1 9
r I E R E S.1 85/
Conservation des animaux ,
page 89.
Conservation des bois , 79.’
Conservation des écorces ,
Qri
o j .
Conservation des fleurs , 5q.
Conservation des fruits ré-
cents , 63.
Conservation dos minéraux',
90.
Conservation des plantes ,
r
DD.
Conservation des racines ,
78.
Conservation des semences
sèches et farineuses , 68.
Conservation des sucs
aqueux , i55.
Conserves ( des ) , 629.'
Conserves de cochléaria,
535.
Conserve de cynorrhodon ,
ibid.
Conserve de fleurs de bour-
rache , 533.
Conserves molles , 5 29.
Conserves de roses qu’on
peut préparer en tout
temps , 534.
Coquilles d’œufs prépa-
rées, i34.
Coquilles de moules de mer
préparées , ibid.
Corail rouge préparé , ibid.
Corali ne préparée, 101.
Coraline de Corse ( sa por-
phyrisation , 129.
Corne de cerf calcinée , io5.
Corne de cerf calcinée ( sa
porphyrisation), 129.
'Corne de cerf préparée à
l’eau , 107.
858 TABLE
Corne de cerf préparée phi-
losophiquement,page 107.
Correctifs, 208.
Cosmétiques , 827.
Cotignac, 522.
Craie lavée , 106.
Craie préparée , ibid.
Crâne humain calciné, 104.
Crâne humain ( sa porphy-
risation ) , 129.
Crème de chaux , 1 1 1 .
Crème de soufre , i35.
Cribles ( leur usage ) , 127.
Cucuphes, 827.
Cucuphes £ demi- ) , ibid.
D
Décanter , 827.
Décembre , récolte à faire
dans ce mois , 99.
Décoctions ( des ) , 216.
Décoctions ( i nconvénient de
les faire bouillir trop long-
temps ) , 218.
Décoction très composée
(maniéré de la faire), 2 1 7.
Décoctions ( maniéré de les
clarifier ) , 220.
JDccoclum album , 809.
Défaillance , 827.
Defriicum ,2-65.
Deliq uium , 827.
Dentifrices ( des) , 768.
Dépilatoire , 827.
Dépuration , ibid.
Description d’un alambic à
bain-marie , 10.
Description d’une étuve , 14*
Dessiccation des animaux ,
89.
Dessiccation du bled, 70.
Dessiccation des bois , p. 79.I
Dessiccation des écorces ?
86.
Dessiccation des fleurs , 5rj.
Dessiccation des fruits, 61.
Dessiccation des minéraux ,
90.
Dessiccation des oignons
77-
Dessiccation des plantes, 44*
Dessiccation des racines, 7 6.
Dessiccation des semences
huileuses , 67.
Déterminant ou dirigeant £
207.
Diagrede cydonié , î/fî.
Diagrede glycirrhisé , ibid.
Diagrede sulphuré , ibid.
Diaphénix , 583.
Diaprun simple , 5~6.
Diaprun solutif, 577.
Diascordium , 569.
Différence des plantes sui-
vant leur âge, 42*
Digérer , 827.
Dispenser , ibid.
Distillation ( delà) , 323.
Distillations ( trois especes
de » , ibid.
Distillation per ascensum
323.
Distillation per descensum ,
ibid.
Distillation per laïus , ibid.
Distillation de l’eau , 3 24.
Distillation des plantes in-
odores , 326.
Distillation du vin , 082.
Dorer les pilules , 622.
Doucette , 4 53.
Douches étiolions , 816/
Dragées vermifuges , 6 33q
DES MA
Drogues simples ( temps de
scies procurer ) , page ^9.
E
Eau accompagne les gaz ,
026.
Eau d’aigremoine , 027.
Eaux antipleurétiques , 211.
Eau d’anis( ratafia), 5iz j..
Eau de Dardel , 410-
Eau d’argentine , 027.
Eau d’arquebusade , /\.i6 et
S27.
Eau de Barnaval, 818.
Eau de bouquet , 426.
Eau de bourrache, 827.
Eau de buglose , ibid.
Eau de ccilamus aromati-
cus , 428.
Eau de centinode, 827.
Eau de chardon bénit , ibid.
Eau de chaux, 108.
Eau de chaux d’écailles
d’huîtres , 111.
Eau dechauxseconde , ibid.
Eau de Cologne , 4 1<2>
Eau de coquelicot , 827.
Eau cordiales ( les quatre) ,
211.
Eau des trois noix , 33o.
Eau de Mme delà Vrilli.crc ,
4^.
Eau pour les dents * 769.
Eau , dissout un peu de la ré-
sine du jalap , 3 16.
Eau distillée , 824.
Eaux distillées aromatiques
( combien de temps elles
restent laiteuses ) , 387.
Eaux distillées ( nature des
dépôts des ) , 829.
Eaux distillées perdent leur
T I E R E S. 859
odeur empyreumatique
lorsqu’elles sont exposées
au soleil ou à la gelée ,
page 328.
Eaux distillées des plantes,'
A OO
acres, 55 1.
Eaux distillées des plantes
aromatiques , 334-
Eaux distillées des plantes ,
différent de l’eau pure ,
329.
Eaux distillées des plantes
inodores , 320.
Eau distillée de thym, 332a
Eau divine , 5 17.
Eau d’émeraudes ,
Eaux essentielles des plan-
tes , dd 2.
Eau essentielle de thym, ib.
Eau d’euphraise , 827.
Eau est indécomposable ^
325.
Eaudeflcursde tilleul, 827.
Eau de frai de grenouilles ,
33o^
Eau générale , 4*8.
Eau de girolles , 427*
Eau de goudron , 802.’
Eau impériale, 41 3.
Eau de jasmin , 427.
Eau de joubarbe , 027.
Eau laiteuse des plantes odo-
rantes , 335.
Eau de laitue , 827.
Eau de limaçons , 33i.
Eau de mauve, 827.
Eau de mélisse composée,
4°7»
Eau de menthe composée ,
412.
Eau de miel odorante ,410.
Eaux minérales ( leur chan-
gement dans la terre), 90.
S6d TABLE
Eau de morelle , page 827.
Eau ne se décompose pas ,
025.
Eau de pariétaire, 327.
Eau de pivoine composée ,
4*4-
Eaux des plantes inodores
ont toutes la même odeur,
328.
Eau de plantain , 02 6.
Eau de pluie ( maniéré de
l’avoir pure) , 025.
Eau de pourpier, 327.
Eau de quinte feuille., ibid.
Eau de la reine d’Hongrie ,
404.
Eau sans pareille , 427*
Eau de Saturne , 4^6.
Eau de scabieuse , 327.
Eau de scorsonère , ibicl.
Eaux simples des plantes
odorantes, 33 1.
Eau de soucliet, 42&.
Eaux spiritueuses et aroma-
tiques, 4°3*
Eaux spiritueuses compo-
sées , 4°7*
Eaux spiritueuses simples ,
40 3.
Eau thériacale ,
Eau de toilette , l\i6.
Eau végéto-minérale , /\86.
Eau de végétation n’est pas
également adhérente dans
les végétaux , ^5.
Eau de végétation ou eau
surabondante , ibid.
Eau de verveine , 327.
Eau-de-vie , 382.
Eau-de-vie allemande, 242.
Eau- de-vie ( pourquoi elle a
de la couleur ) , 383.
Eau-de-vie de biere , p. 080.'
Eau-de-vie de cidre, ibid .
Eau-de-vie d’Andave , 5 r 4.
Eau-de-vie de vin , 302.
Eau-de-vie de gaïae , 770.’
Eau-de-vie tirée de la lie des
vins , 383.
Eau de V Mars ,800.
Eau de violette , 42^-
Eau vulnéraire à l’eau ,
417.
Eau vulnéraire rouge par in-
fusion , ibid.
Eau vulnéraire rouge pour
les dents , 769.
Eau vulnéraire spiritueuse
416.
Eau vulnéraire au vin , 4l7*
Ecailles d’huîtres prépa-
rées , i34»
Ecorces ( leur choix ) , 84
et 87.
Ecorce de chêne^choix qu'on
en doit faire , 84*
Ecorces de citrons , d’oran-
ges , leur choix , 86.
Ecorces ( leur dessiccation ) ,
ibid .
Ecorce d’orme pyramidal ,
ses vertus , 84*
Ecorces , temps de leur ré-
colte , 86.
Ecume des sucs végétaux
contient une résine colo-
rante , 667.
Ecussons , 827.
Edulcorer, ibid.
Effervescence, ibid.
Elaterium , 270.
Election des médicaments,
5 et 37.
Electuaire ( des ) , 554*
DES MA
Electuaires ( comment on
les conserve ) , page i5.
Electuaires ( quantité de sy-
rop qu’il leur faut) , 689.
Electuaires ( qui sont ceux
qui se corrompent leplus),
586.
Electuaires ( qui sont ceux
qui se corrompent le
moins ) , 587.
Electuaires ( qui sont ceux
qui se conservent le plus
long-temps ) , 588.
Electuaires ( remarques gé-
nérales sur les ) , 585.
Electuaires altérants (des),
556.
Electuaires de baies de lau-
rier ,571.
Electuaire bénédicte laxa-
tive , 5 84.
Electuaire cariocostin, 682.
Electuaire catholicum dou-
ble , 674.
Electuaire confection alxer-
mès , 557.
Electuaire confection ha-
mech , 677.
Electuaire confection d’hya-
cinthe , 556.
Electuaire diaphénix, 583.
Electuaire diaprun simple,
576.
Electuaire diaprun solutif,
577-
Electuaire diascordium ,
669.
Electuaire hiéra diacolocyn-
thidos , 582.
Electuaire hiéra picra ,
58 1 .
Electuaire léiiitif; 673.
TIERES, 861
Electuaire mésentérique ,
page 585 ,
Electuaire Mil h rida te ,56y.
Electuaire opiat de Salo-
mou , 670.
Electuaire orviétan , 564.
Electuaire orviétan prœstan *
dus , 566.
Electuaire philoniumroma-
nnm , 570.
Electuaire de psyllium, 58o.
Electuaire purgatif, 672.
Electuaires solides ( des ) ,
690.
Electuaire thériaque, 558.
Electuaire thériaque dia-
tessaron , 564*
Electuaire thériaque réfor-
mée, 562.
Elixirs ( des ) , 227.
Elixir antiasthmatique de
Boerliaave , 240.
Elixir aurihque de Rotrou J,
• 788.
Elixir aurihque de Rotrou
réformé , ibid.
Elixir de Garus , 5:8.
Elixir odontalgique de M.
le R. de la F. 245.
Elixir pour les dents, de l’ab-
bé Ancelot , 238.
Elixir de propriété , 246.
Elixir de propriété acide , ib.
Elixir de propriëtéblanc , ibt
Elixir de Spinâ , 234-
Elixir stomachique de iStoz/g-
ihon , 240.
Elixir thériacal, 240.
Elixir de vie de Matthiole ,
207.
/
Elixir viscéral tempérant
d 'Hoffmann , 248.
66s TABLE
Elixir de vitriol de Mynslclit,
page 244.
Embaumement , 827.
Embrocations ( des ) , 817.
Emplâtres ( des ) , 724.
Emplâtres qui ne diminuent
point de poids , 727.
Emplâtres, pourquoi 011 met
de l’eau en les cuisant, 726.
Emplâtre de l’abbé de Grâ-
ce , 746.
Emplâtre de l’abbé Doyen ,
ibid.
Emplâtre d 'André, de La
Croix , 700.
Emplâtre de bétoiue , 734.
Emplâtre de blanc de ba-
leine, 729.
Emplâtre de blanc de cé-
ruse , 761,
Emplâtre de céruse brû-
lée , ibid.
Emplâtre de canette, 743.
Emplâtre de charpie ,^744.
Emplâtre de ciguë , 706.
Emplâtre de cire verte, 788.
Emplâtre contre la rupture ,
780.
Emplâtre diabotanum , y5j.
Emplâtre dîacalcitheos, 741 .
Emplâtre diachylum com-
posé , 746*
Emplâtre diachylum sim-
ple , 74b-
Emplâtre diapalme , 789.
Emplâtre de la main de
Dieu , 748-
Emplâtre divin, 747 *
Emplâtre divin de couleur
rouge , ibid .
Emplâtre divin de couleur
verte, 748.
Emplâtres durcissent cm
vieillissant sans diminuer
de poids , page 727.
Emplâtres laits avec des
chaux de plomb, 789.
Emplâtres faits sans chaux
de plomb , 729.
Emplâtres faits avec des pré-
parations de plomb ( à
quoi on reconnoît qu’ils
sont cuits) , 740.
Emplâtres faits sans, prépa-
tion de plomb durcissent
en viei lissant et per-
dent de leur poids , 727.
Emplâtre de grenouilles ,
760.
Emplâtre magnétique, 78 7.
Emplâtre de mélilot , 706.
Emplâtre de minium , 74D
Emplâtre de mucilage, 781.
Emplâtre noir ,761.
Emplâtre de Nuremberg ,
. 7^2*
Emplâtre oxycroceum', 781 .
Emplâtre du prieur Ca-
bryany 780.
Emplâtre de savon , 744*
Emplâtre de savon camphré .
ibid.
Emplâtre stvptique de Crol-
lius , 749 .
Emplâtre vésicatoire , 782.
Emplâtre vésicatoire d une
consistance d’onguent ,
733.
Emplâtre de Vigo avec le
mercure , 782.
Emplâtre de Vigo simple,
7 5 o.
Emplâtre de Vigo simple ré-
formé ,
DES MA
Emplâtre de Vïgo avec le
mercure réformé , page
755.
Empyreume, 828.
Emiil.sions(deb)j479et 804.
Emulsion animale , 808.
Epister , 828. *
Epithemes ( des ), 816.
Eponges calcinées , io3.
Eponges pourles dents, 772.
Eponges teintes pour les
dents, ibicl.
Eponges préparées avec de
la cire , 1 13.
Errhines (des), 814.
Escubac, 5i5.
Especes ( des ) , 212 et 536.
Especes pectorales , 21 3.
Especes toniques , ibid.
Especes vulnéraires , 212.
Esprit d’absinthe, 4o3.
Esprit de basilic, ibid.
Esprit de biere , 383.
Esprit de calamus aromati-
cus , 428.
Esprit de camomille , 4o3.
Esprit de canelle , 406.
Esprit carminatif de Siiinus,
424*
Esprit de carvi , 4°3.
Esprit de cidre , 383.
Esprit de citrons, 4°5.
Esprit d’écorces de citrons ,
4o3.
Esprit de cochléaria , 421.
Esprit de coriandre , 4°3.
Esprit de fenouil , ibid.
Esprit de fleurs d’oranges,
406.
Esprit de fraises , ibid.
Esprit de framboises , ibid.
Esprit de galanga, 4o3.
T 1 E R E SJ S63
Espritdegenievre, page 406.
Espri t de girolles, 4o3 et 427**
Esprit d’hydromel , 383.
Esprit d’hysope , 4o3.
Esprit de jasmin lait avec le?
fleurs , 232.
Esprit de jasmin, 427*
Esprit de lavande , 4o3.
Esprit de lavande du com4
merce , 404.
Esprit de marjolaine , 4o3.î
Esprit de menthe , ibid.
Esprit de muscades , ibid.]
Esprit de myrte , ibid.
Esprit d’écorces d’oranges ^
ibid.
Esprit recteur ( est inflam-
mable) , 333.
Esprit recteur ( les plante*
n’en fournissent pas tou-
tes également ) , ibid.
Esprit recteur ( les plantes
qui en sont privées ne
fournissent plus d’huilo
essentielle ) , ibid.
Esprit recteur ( principe de
l’odeur et de la volatilité
des huiles essentielles
ibid.1
Esprit recteur des plantes,’
33i et 332.
Esprit recteur des plantes
exotiques , 334.
Esprit recteur des plantes
liliacées , 333.
Esprit recteurde thym , 332.-
Esprit de romarin , 400.
Esprit de roses , 406.
Esprit de roses fait par fer-
mentation , 4°7«
Esprit de sassafras, 4o3%
Esprit de sauge , ibid.
£64
TABLE
Esprit de souche t , page 428.
Esprit de thym , i\o6.
Esprit de tubéreuse , 282.
Esprit de vin , 38 1 .
Esprit de vin ( moyen de re-
connoître celui qui est
bon), 089.
Esprit de vin ( propriétés de
celui qui est pur ) , ibid.
Esprit de vin alcoolisé , ob5.
Esprit de vin dissout un peu
de la partie extractive du
jalap , 817.
Esprit de vin d’Espagne ,
1 384.
Esprit de vind Espagne (con-
serve l’odeur et la saveur
de ce vin) , 38y.
Esprit de vind’Espagne rec-
tifié , ibid.
Esprit de vin odorant (moyen
de lui enlever son odeur
en partie ) , 386.
Esprit de vin recnFié , 084.
Esprit de vin rectifié sui-
de l’akali fixe , 386.
Esprit de vin rectifié sur de
la chaux, 099 et 386.
Esprit de vin rectifié sur de
la craie , 899.
Esprit de vin rectifié pai le
procédé de À unchel, 386.
Esprit de vin rectifié sur de
la mie de pain , 087.
Esprit de vin très rectifié ,
098.
Esprit de vin à un degré fixe
de rectification , ibid.
Esprit de vin volatilise un
peu l’akali fixe, 260.
Esprit volatil huileux et aro-
matique de Silvius } 2.48.
Esprit de violettes, p. 428.'
Essence carminative de YVe-
delius , 236.
Essence on essenfia ( ce que
l’on entend par ces mots
dans les formules) , 228.
Essence téphalique , 288.
Essence vulnéraire , 4*7*
Esule préparée, 684.
Ether tire des végétaux
moins de résine quel’es-
prit de vin , 322.
Ether tiré du vinaigre , 480.
Etuve , 14*
Examen des matières tirées
de l’opium , 295.
Excipients , 208.
Excipients d’intermedes ,
ibid.
Exotiques , 07 et 828.
Explication des termes de
Pharmacie , 828.
Extrait ( des ), 268.
Extraits ( de combien d’es-
peces ) , ibid.
Extraits d’absinthe , 277.
Extrait d’absinthe préparé
au vin , 3 1 3 .
Extrait d’aconit , 276.
Extrait d’aloès , 297.
Extrait d’aloès préparé avec
le suc de fraises , 625.
Extrait d’aristoloche longue,
278.
Extrait d’aristoloche ronde ,
ibid.
Extrait d’armoise , 277.
Extrait de bella-donn , 276.
Extrait de bourrache , 268.
Extrait de buglose , ibid.
Extrait de cachou, 3o5.
Extrait de casse , 285.
Extrait
DES MA
Extrait de centaurée , pages
277 et 278.
•Extrait de chamædry s , ibicL.
et 279.
Extrait de chamæpitys , ibid.
et 282.
Extrait de chardon bénit ,
ibid. et 278.
Extrait de chardon bénit,
préparé au vin , 3i3.
Extrait de chicorée sauvage ,
268.
Extrait de ciguë, ibid.
Extrait de ciguë de M.
•Storck , 270.
Extrait de cocliléaria , 268.
Extrait de coloquinte, 277
et 278.
Extraits ( comment on les
conserve), i5.
Extrait de concombres sau-
vage , 268.
Extrait de coquelicot, 278.
Extrait de cresson , 268.
Extrait dont l’eau est le vé-
hicule , 265.
Extrait d’élixir de propriété ,
24 6.
Extrait d’énula campana ,
277.
Extrait de fumeterre, ibid.
et 279 .
Extrait de fumeterre prépa-
ré au vin , 3 i3.
Extrait de galanga minor ,
280.
Extrait de garance , ibid.
Extrait de gaïac , 277 et
382.
Extrait de genievre , 283,
Extrait de genievre grume-
lé, 284.
T I E R E S. 865
Extrait de gentiane , pages
277, et 280.
Extrait gommeux , 264.
Extrait gommeux de jalap ,
3i8.
Extrait gommeux résineux ,
264.
Extrait gommeux de scani-
rnonée , 3 19.
Extrait d’hellébore noir, 277
et 280.
Extrait de houblon , ibid.
Extrait de jusquiame , 275*
Extrait de M .haleb , 277.
Extrait de millefeuille, ibid.
et 282.
Extraits mous faits avec les
sucs des végétaux, 266,
Extraits mous préparés à
l’eau , 276.
Extraits mucilagineux , 264»
Extrait de nicotiane , 280.
Extrait d’opium , 287.
Extrait d’opium par diges-
tion , 289.
Extrait d’opium par diges-
tion ( son usage médici-
nal ) , 29b.
Extrait d’opium de l'Ange*
lot , 297.
Extrait d’ortie , 268.
Extraits panchimagogues ,
638.
Extrait de polvpode , 277
et 280.
Extraits préparés par décoc-
tion , 276.
Extraits préparés à l’eau
ibid.
Extraits préparés au vin /
012.
Extrait de quinquina , 307,
1 i i
&66 ' T A
Extraits qu’on nous envoie
tout préparés , page 604.
Extrait de racines d’énula
campana , 282.
Extraits de racines de zé-
doaire , 288.
Extraits (remarques sur les),
298.
Extraits résineux , 264.
Extraits résineux ne doivent
point être clarifiés , 3oo.
Extraits résineux purs , 3 1 4-
Extrait de rhubarbe, 277
et 280.
Extrait de Radius , 641.
Extrait de safran , 277 et
281 .
Extrait de Saturne de Gou-
lard , 435.
Extrait de Saturne en pou-
dre , 436.
Extrait savonneux , 264.
Extrait de scabieuse , 281.
Extrait de scordium , 277
et 281.
Extraits secs de la Garaye ,
3o 5.
Extrait sec de quinquina ,
3o 6.
Extrait sec de fumeterre ,
3io.
Extrait sec d’oignons , ibicl.
Extrait sec depareira brava ,
ibid.
Extrait sec de réglisse, 3i 1.
Extrait sec de rhubarbe ,
ibid.
Extrait de séné, 27 6.
Extrait sec de séné, 3ii.
Extrait de semences de Ma-
^ haleb , 282.
Extraits ( les ), sont privés de
BLE
l’odeur des végétaux, pagd
3©i .
Extraits ( les), sont de quatre
especes , 264.
Extrait de stramonium $
27 5 j
Extrait de tamarins , 286.
Extrait de têtes de pavots
blancs, 281.
Extraits tirés de plantes dis-’
tillées , 029.
Extrait de thym , 33(5.
Extrait de trifolium FibrU,
num , 277 et 281.
Extrait de valériane , ibid^
Extrait de vinaigre, 429.
Extrait de viucetoxicuin*
277 et 282.
Falsification' des huilea
essentielles , 3 4 5*
Fahranc ou vulnéraire da
Suisse ,212.
Farines résolutives, ibid;
Farine de lin , 626.
Fèces ou lie , 828.
Fécules ou fèces ( des ), i6i,<
Fécules , voyez Amidon ,
1 62.
Fécules (les ), des sucs végé-
taux contiennent de la
résine , 271 et 667.
Fer ressuscité sans fusion 9\
*4 l ‘i
Fermentation (de la ) , 373.1
Fermentation acide , 374.’
Fermentation akalescente ,
3y3.':
Fermentation ( la ) détruit la
vertu purgative } 221,
DES MATIERES.
Fermentation putride , page
375.
Fermentation spiritueuse ,
374.
Février , récolte à faire dans
ce mois , 92.
Fiel de taureau desséché,
3 1 2.
Filtrer, 828.
Fleurs ( leur choix ) ,
Fleurs , maniéré de les pul-
vériser , ia3.
Fleurs ( temps où elles ont
le plus d’odeur ) , 56.
Fleurs de benjoin, .193.
Fleurs de benjoin ( leur pu-
rification par dissolution
clans l’eau ) , 196.
Fleurs de camomille , ma-
niéré de les sécher , 58.
Fleurs carminatives , 211.
Fleurs de carthame , 3 1 .
Fleurs cordiales ( les trois ) ,
210.
Fleurs, leur dessiccation, 57.
Fleurs liliacées ne fournis-
sent poiiTji: d’huile essen-
tielleparla distillation, 56.
Fleurs , leurs conservation ,
59.
Fleurs, quelles sont celles
que l’on conserve dans
des bouteilles , ibid.
Fleurs (les), qui se réduisent
en duvet , ne doivent pas
être employées dans les
poudres, 128.
Fleurs de soufre sont quel-
quefois acides , 25.
Fleurs destorax, 192.
Fleurs , temps de les cueil-
lir , 56.
1 *
867
Fluor , page 828.
Foie de loup ( sa prépara-
tion), 100.
Follicules de séné ( leur
choix), 25.
Follicules de séné ne doi-'
vent pas bouillir long-
temps , 219.
Fomentations ( des), 817.
Fondant de Rotrou , 786.
Formules ( des ), 206.
Formules magistrales ( c®
que c’est ) , ibid.
Formules officinales ( ce qu«
c’est ) , ibid.
Formuler exactement, 209.
Fragments précieux, 211.
Frontaux, 828.
Fruits (leur choix) , 60.
Fruits pectoraux secs , ma-
niéré de les conserver ,
64/
Fruits récents , leur con-
servation , 63.
Fruits, temps de les cueil-
lir, 61 .
Fungus de chêne préparé,/
1 14.
G
Gargarismes ( des ) 81 5,
Garou ou thymelée , ses pro-
priétés , 85 et 734.
Gelées ( des ) , 2 65 et 521.?
Gelée de cerises , 522.
Gelée de coings , ibid.
Gelée de corne de cerf, 5o.6.]
Gelée de groseilles, 52 1.
Girofles ( maniéré de les
pulvériser) , 124.
Gommes sont attaquables
I i i ij
1
863 T A B L
sensiblement par l’esprit
de vin , page 228.
Gomme arabique (la), est un
mélange de plusieurs gom-
mes , 26.
Gomme élémi( choix qu’on
doit en faire), ibid.
Gomme élémi ( sa falsifica-
tion ) , ibid.
Gommes-résines , 1 96.
Gommes-résines ( maniéré
de les pulvériser), 124.
Gommes-résines ( leur puri-
fication), 198.
Gommes-résines et les ré-
sines seches donnent
moins de consistance aux
emplâtres que les poudres
des végétaux , 728.
Gomme du Sénégal , 26.
Gommes simples ( maniéré
de les pulvériser) , 125.
Gouttes ameres , 289.
Gouttes anodines d’Angle-
gle terre , 246.
Gouttes céphaliques d’An-
gleterre , 247.
.Gouttes d’or ( examen des ) ,
r °
2 DD.
Gouttes d’or du général de
la Moite , 25 1 .
Gouttes d’or blanches du
général de la Motte ,
ibid.
Gouttes de Talbot , 246.
Graines d’écarlate , 47^-
Graines de Kermès , ibid.
Grains de panacée, 682.
Grains de vie , 687.
Graisses des animaux (les),
n’ont pas la môme consis-
tance, 188.
Graisses ( Ieurpréparation),
page 186.
Graisse ( pourquoi elle ran-
cit) , 187.
Graisse de blaireau ( sa fal-
sification ) , 26.
Graisse d’ours ( sa falsifica-
tion ) , 27.
Graisse d-e porc, 186.
Gui de chêne , 24.
Gui de chêne ( sa falsifica-
tion ) , 4 ! .
H
Herbes émollientes , 211.'
Herbes , maniéré de les pi-
ler, 122.
Herbes vulnéraires , 212.
Herboristes (les), dessèchent
mal les plantes , 48-
Hiéra diacolocynthidos?582 :
Hiéra-picra , 58 1.
Histoire naturelle (difficulté
de l’étudier) , ig.
Histoire naturelle ( division
de 1’ ), ibid.
Huiles ( des ), 174.
Huile d’abrotanum. 665.
Huile d’absinthe, ibid.
Huile d’amandes ameres ,
176.
Huile d’amandes douces ,
i75-
Huile d’amandes douces se
fige difficilement , i55.
Huile d’aneth , 665.
Huile de ben, 179.
Huile de ben est presque
toujours figée , ibid.
Huile de ben qui se fige dif-
ficilement, 180.
DES MA
Huile de ben rancit diffici-
lement, page 179.
Huile de camomille , 664.
Huile de castor, 671.
Huile de ciguë , 666.
Huiles composées ( des ) ,
G70.
Huile de crapauds , 669.
H uile par décoction , 660.
Huile épaisse de noix mus-
cades , 184.
Huile épaisse d’opium , 291 .
Huiles épaisses des végé-
taux , 181.
Huiles essentielles (des ) ,
004 et 338.
Huiles essentielles ( leur na-
ture ), 342.
IIuilcsessentielles( leur ver-
tu ) , DO7.
Huile essentielle ( maniéré
de les conserver) , 344*
Hui Ieessentielle (dans quelle
partie du végétal elle est) ,
338.
Huiles essentielles ( inutilité
d’ajouter des sels en les
tiran tdes végétaux ) , 34 1 .
Huile essentielle ( quantité
qu’on en tire des végé-
taux ) , 347.
Huile essentielle ( la quan-
tité n’est pas toujours la
même ) , 33q.
Huile essentielle ( il y a des
plantes sèches qui en ren-
dent davantage ) , 340.
Huiles essentielles ( manière
de les séparer de l’eau ) ,
336.
Huiles essentielles ( leur con-
sistance), 309.
T I E R E S. 864
Elu iles essentielles (leur cou-
leur ) , page 34o.
Huiles essentielles (leur rec-
tification ) , 342.
Huile essentielle d’absin*
the, 348.
Huile essentielle d’aneth,
ibid.
Huile essentielle d’anis,z&fir/.
Huile essentielle de berga-
motte , 342.
Huile essemielle de bois de
Rhodes , 348.
Huile essentielle de camo-
mille , 349.
Huile essentielle decanelle,
35o.
Elude essentielle de carvi ,
ibid.
Huile essentielle de cassia
lignea . ibid.
Huile essentielle de cédra y
342 ,
Eluile essentielle de ciguë,
272.
Eluile essentielle de citrons,
341 et 35 1.
Huile essentielle de citrons;
quelle est celle qui en-
leve les taches dégraissé,
342.
Huile essentielle de corian-
dre 35 1 .
Eluile essentielle de cube-
bes , ibid.
Huile essentielle de cumin,
ibid.
Huile essentielle d’énula
campana , ibid.
Elude essentielle , deux es-
peces dans quelques vé-
gétaux , 337.
1* », ut.
1 1 üj
T A B L
Huiles essentielles falsifiées
( moyens de reconnoî-
tre celles qui le sont) ,
page, 345.
Huile essentiellede fenouil,
n r
002.
Huile essentielle de fleurs
de noix , 029 et 352.
Huile essentielle de fleurs
d’oranges , ibid.
Huile essent. fluide , 33g.
Huile essentielle des éco»
ces de fruits , 041.
Huile essentielle de geniè-
vre , 352.
Huile essentielle de graines
de canelle , 35 1.
Huile essentielle de graines
de paradis , 353.
Huile essentielle d’hysope ,
553.
Huile essentielle de lavande ,
ibid.
Huile essent.de limette, 342,
Huile essentielle de mani-
guette, 353.
Huile essentielle de marjo-
laine , ibid.
Huile essentielle de matri-
caire , 554-
Huile essentielle de menthe
de jardin , ibid.
Huile essentielle de mille-
feuille , ibid .
Huile essentielle de myrte ,
ibid .
Huile essentielle d’opium ,
29 1 .
Huile essentielle d’oranges ,
342.
Huile essentielle d’origan
blanc , 340 et 354.
Huile essentielle d’origan
rouge , page 355.
Huile essentielle de persil ,
ibid.
Huiles essentielles plus pe-
santes que l’eau , 340..
Huile essentielle privée de
1 odeur des plantes ,
337.
Huile essentielle qui se ervs-
tallise , 33g.
Huiles essentielles qui ont
perdu leur odeur( moyen
de la leur rendre ) , 343.
Huiles essentielles rances dé-
truisent la couleur des
papiers rouges et bleus ,
ibid.
Huiles essentielles rancis-
sent en vieillissant , 342.
Huile essentielle de ravine
sara , 355.
Huile essentielle de ru e,ibid.
Huile essentielle de roma-
rin , ibid.
Huile essentielle de roses
pâles, ibid.
Huile essentielle de roses est
épaisse , 33g.
Huile essentielle de Sabine ,
35<3.
Huile essentielle de sassa-
fras , ibid.
Huile essentielle de sauge ,
ibid.
Huilesessen ! ielles se décom-
posent pendant leur recti-
fication , 344*
Hui! es essentielles s’épais-
sissen t en viei Hissant , 34 3 .
Huile essentielle de serpo-
let, 357.
DES MAT
Huile essentielle de tanai-
sie , page 35-y.
Huile essentielle de thym,
334.
Huile essentielle de vin ,
385.
Huile exprimée de semences
ombelliferes , 176.
Huile de fourmis , 669.
Huile de genêt , 661.
Huile de goudron , 802.
Huiles grasses fluides des
végétaux, 170.
Huile de grenouilles , 669.
Huile d’hypericum , 661.
Huile d’iris , 667.
Huile de jasmin , 663.
Huile de jusquiamc , 666.
Huile de laurier , 696.
Huile de laurier vraie , i85.
Huile de lézards verds ,
669.
Huile défis , 661 .
Huile de marjolaine , 665.
Huile de mastic , 668.
Huile de mélilot, 665.
Huile de menthe , ibid.
Huile de millepertuis , 661 .
Huile de muscades épaisse
( sa falsification) , i85.
Huile de morelle , 666.
Huile de mucilage , 670.
Huile de myrte , 665.
Huile de nicotiane , 666.
Huile de noisettes, 179.
Huile de noix, ibid. et 181.
Huile d’œufs , 189.
Huile d’olives se fige à un
froid modéré , i55.
Huile d’olives employée
pour conserver les sucs
aqueux ; ibid.
1ERE S*- 87*
Huile d’olives ( sa prépara-
tion , page 178.
Huile de palme ( sa falsifi-
cation ) , 27.
Huile par infusion , 660.
Huile par infusion et par
décoction , ibid.
Huile de petits chiens ,671.
Huile de pommes d’amour,
666.
Huile de pommes de mer-
veille , ibid.
Huile de rue , 665.
Huile rosat ,66 1.
Huile rosat ( maniéré de la
colorer ) , 662.
Huile de roses pâles , 66 1^
Huile de scarabées , 697.
Huile de scorpions , 669.
Huile de semences de che-t
nevis , 1 80.
Huile de semences de con-*
combres, 175.
Huile de semences de jus-
qu iame , 180.
Huile de semences de lin
175*
Huile de semences de me-
lon, ibid.
Huile de semences de pa-
vots , ibid.
Huiles simples par infusion
66 1 .
Huiles stomachiques , 212.
Huile de stramonium , 666.
Huile de sureau , 665.
Huile de tubéreuse , 663.
Huile de vers , 668.
Huile de vin séparé des rési-
nes qui ont été préparées
par de l’esprit de vin , 017.
Huile de violettes , 661.
liiiy
TABLE
S72
Hy dromel simple , page 442 .
1
Janvier , récolte à faire dans
ce mois , 91 .
Jarres de grès , vaisseaux
bons à > onserver les élec-
tu aires , 16.
Impalpable ( pondre), 829.
Imprégné , ib,d.
Inctnéralion, 828.
Inclination , 829.
Incorporer , ïbicl.
Infusions ( des ) , 21 5.
Infusion , décoction ( ce que
c’est ) , 217.
Injections ( des) , 81 3.
Instructions concernant les
personnes mordues par
une bête enragée , 778.
Instruments d’usage dans la
Pharmacie , 6.
Instruments et vaisseaux , 6.
Intermede , 208.
Introduction à la Pharma-
cie , i .
Jpécacuanha (maniéré de le
réduire en poudre ), 121.
Juleps ( des ) , 80g.
Indigène ( ce que c’est ), 07.
Indigènes ( plantes )• , 829.
Indication des drogues in-
digènes qu’on peut récol-
ter dans chaque mois ,91 .
Juillet, récolte à faire dans
ce mois , g5.
Juin , récolte à faire dans ce
mois , 94.
Ivoire calciné , 104.
Ivoire calciné ( sa porphy-
risation ), 129,
K
Kermès , minéral par la vois
humide , page 787.
Kimdna, 27.
L
L’aimant employé dans les
emplâtres n’attire plus le
fer , 748.
Lait d’amandes ou émul-
sion , 479*
Lait virginal , 82g.
Lavage des terres ou prépa-
ration des substances ter-
reuses divisées par la na-
ture , i36.
Laudanum liquide de «Sp-
denham , 224*
Laudanum opiatum , 287.
Lavements ( des ), 8i3.
Lessive des savonniers , 35g.
Lie , voyez fèces , 828.
Leinithocorthon , i3o.
Lilium de Paracelse , 208.
Limaille de fer ( son choix ),
o
1 DO.
Limaille de fer porphyrisée,
128 et 129.
Limaille de fer se pulvérise
dans le mortier , 129.
Limonade artificielle , i5g.
Limonade seclie, 60 1.
Liniments ( des ) , 687 et
818.
Liniment contre la paraly-
sie , 818.
Liquéfier, 829»
Liqueur miellée, 4^3.
Liqueur de nitre camphrée,
’ 8j?.
DES MATIERES. S7Î
Litharge préparée, page 1 Zq.
Loochs ( des ), 8o5.
Looch blanc pectoral, 806.
Looch de jaunes d’œufs, $07.
Looch de térébenthine , 8o3.
Looch verd , 807.
Lotions et douches, 816.
Lotion de la térébenthine ,
1CJO.
Lumière du soleil détruit la
couleur des plantes sé-
chées , 54.
Lumière qui se manifeste
pendant l’extinction delà
chaux, 110.
Lycopodium , 622.
Lycopodium arrête ia sueur ,
ibld.
reine claude , page 522.
Mars , récolte à faire dans ce
mois , 92.
Masticatoires ( des ) , 8i5.
Matières âcres ( accidents
qu’elles occasionnent cil
les pilant ) , 118.
Matières animales d’usage
en médecine , 87.
Matière glutineuse du fro-
ment ( son analyse) , 171-
Matierc glutineuse, tirée de
la farine de froment ,
1 70.
Matière glutineuse ( ses pro-
priétés chymiques) , 171.
Matière médicale ( ce que
c’est), ig.
Matière médicale ( sa divi-
M
Macérer , 829.
Mâchoires de brochets ( leur
porphyrisation), 128 et
129.
Magd.aléons( maniéré de les
former ), 828 et 829.
Magdaléons d’emplâtres ,
ibid.
Magma , 829.
Malaxer ( ce que c’est ) ,
728 et 729.
Manière de tamiser et de
cribler, 126.
Manne ( ses diverses espe-
ces ) , 27.
Manne ( sa falsification ) ,
ibid.
Manne e.11 larmes factice, 28.
Marasquin de Zara , 5i 7.
Marmelade d’abricots , 523.
Marmelade de prunes de
sion ) , ibid.
Mal ras , 829.
Matras à huile essentielle ,
12.
Mai , récolte à faire dans ce
mois, 92.
Médicaments simples ( lieu
où 011 les recueille et leur
choix) , 38.
Médicainenlsexternes , 65g.
Med i ca ni en ts m a gistr an x (ce
que c’est) , 2o5 et 8o3.
Médicaments offu inaux( ce
que c’est ) , 2o5.
Médicaments qu’on prépare
avec le miel et le sucre ,
438.
Médicaments simples qu’on
mêle ensemble et qu’011
désigne collectivement ,
210.
Molasse, 4 53.
Menstrué , 208 et 82g.
S-4 T A B L
Mercure ou vif-argent fal-
sifié , page 21.
Mercure ne peut se séparer
entièrement delà graisse ,
quoiqu’on fasse liquéfier
l’onguent , 720.
Mercure purifié , 11 5.
Mercure se combine mal
avec les matières huileu-
ses végétales , 722.
Merde à Marie Graillon ,
453.
Merde du Prince d’Orange ,
ibid.
Mesures ( des ) , 16.
Mesures de plusieurs ingré-
dients qu’on désigne par
des abréviations , 17.
Métaux ressuscités sans fu-
sion , 717, 74 7 et 760.
Miel ( du ), 438.
Miel (choix du ) , 4^9-
Miel ( choix qu’on doit en
faire pour les électuaires ),
689.
Miel est contenu dans plu-
sieurs plantes , 440.
Miels ( reconnoitre leur
cuisson ) , 443*
Miels (reconnoître leur cuite
par le pese-liqueur ), ibid .
Miels composés, 4^1.
Miel de concombre sauvage,
446-
Miel dépuré , 4^°*
Miel de longue vie , ^5i.
Miel mercurial, 44^*
Miel de nénuphar , ibid.
Miel paroît de la même na-
ture que la matière qu’on
tire des cannes à sucre ,
441.
Miel de romarin , page 4463’
Miel rosat , 449.
Miel rosat rougi par de l’a-j
cidevitriolique, 45o.
Miel scillitique , 447.
Miels simples , 442.
Miel de sucre , 453.
Miel vierge , 439.
Miel yiolat , 445.
Minéraux ( leur choix) , 894
Minéraux ( leur conserva-
tion ), 90.
Minéraux ( leur dessicca-
tion ) , ibid.
Mirobolans ( manière de les
réduire en poudre ) , 121.1
Mirobolans (les), sont laxa-
tifs ou astringents), 219.
Mithridate , 56y.
Mithrîdate ( comment on le
conserve), 16.
Mixte , 83o.
Mixtion des médicaments
( ce que c’est) , 5 et 204*
Mixtures ( des) , 8i2et83o.
Modus faciendi , dans les
formules , 209.
Moelle dans les végétaux
( son usage ) , 81.
Moelle de cerf ( sa falsifica-
tion ) , 28.
Mollette ( son usage pour
broyer ) , 1 27.
Monder, 83o.
Mondificatif d'ache, 701.
Morsulis ( des ), 5qo.
Mortiers de cuivre sont de
mauvais instruments, 14.
Mortiers d’usage en Phar-
macie, 9.
Mortier de plomb ( leur usa-
ge M i5.
DES MA
Moscouade , page 4^3.
Moscouade purifiée fournit
la cassonade , ibid.
Moules de mer préparées,
i34-
Moul in à moudre les sub
stances dont 011 veut tirer
l’amidon, 1 63.
Mucilage , 83 o.
Musc ( comifient on le con-
serve) , i5.
Musc( sa falsification), 28.
Muscade (sa pulvérisation) ,
1 24.
Myrrhe (sa falsification) , 28.
Myva,83o.
N
Nacre de perles préparée,
184.
Néroli , 352.
Nerprun ( baies de ) , leur
fasification, 23.
Nids d’hirondelles ( leur pré-
paration ), 126.
Nitre tiré du corona solis ,
157.
Novembre , récolte à faire
dans ce mois , 98.
O
Objet de la Pharmacie , 5.
Octobre , récolte à faire dans
ce mois , 97.
Odeur des fleurs labiées (où
elle réside ) , 64.
Odeur des fleurs liliacées où
elle réside ) , 56.
Odeur fugace ( ce que c’est ),
ibid.
GFsipe , 83o,
T I E R E S. $7S
Officinal ( médicament ) ,
page 83o.
Oignon.s( leur dessiccation )>
77 •
Oignons de scille difficulté
de les sécher à l’air , ibid.,
Oleo sciccharum , 4 fi 3.
Ongle d’élan ( sa pulvérisa-
tion ), 120.
Onglet , 83o.
Onglets des fleurs ( ce que
c’est ( , 56.
Onguents , 687 et 6g5.
Onguent de l’abbé Pipon ,
709.
Onguent ægyptiac, 716.
Onguent d’Agrippa , ou do
bryone, 708.
Onguent d’althæa , 710.
Onguent ù'Arcœu s , 706.
Onguent d’arthanitha , 708...
Onguent basilic , 708.
Onguent de blanc rhasis ,
7i3.
Onguent de bryone , 703.
Onguent brun , 719.
Onguent de canette , 743.
Onguents chauds ,212.
Onguent citrin pour la gale ,
717.
Onguents froids , 212.
On guent pour la gale ( pour-
quoi il devient citrin),
7,9-
Onguent gris , 724.
Onguent pour les hémor-
rhoïdes ,710.
Onguent de laurier , 796.
Onguent martiatum , 69-.
Onguent de mercure ,719.
Onguent de mercure ( pour-
quoi il rancit ) . 720.
S76 TABLE
Onguent de mercure ( les
matières huileuses végé-
tales ne peuvent servir à
le préparer), page 722.
Onguent de mercure vieux
lait, accéléré l’extinction
du nouveau mercure ,
721..
Onguent de la mere ,714*
Onguent modificatif d’ache,
701.
Onguent napolitain double ,
719.
Onguent de nicotiane, 696.
Onguent nutritum ,711.
Onguent porhpholix , 70 5.
Onguent populeum , 698.
Onguent populeum ( pour-
quoi il n’est pas d’un beau
verd toutes les années ) ,
206.
Onguent rosat , 6q5.
Onguent de scarabées, 697.
Onguent de storax , 707.
Onguent suppuratif , 708.
Onguent tetrapliarmacum ,
ibid.
Onguent de tuthie , 716.
Onguents vésicatoires , 783.
Opiats ( des ) , 55 4,
Opiat pour les dents , 789.
Opiat mésentérique , 585.
Opiat de Salomon , 5yo.
Opiat stomachique et cor-
roboratif cl’ Helvétius ,
568.
Opium ( sur V ), 287.
Opium de Langelot , 297.
Opium perd son odeur par
la digestion ,2.91.
Opimn de Rousseau , 225.
Opium , sa résine 11c peut
être séparée par le lavage ,
page 290.
Or fulminant, 252.
Or potable d 'Helvétius, 2.S0.
Orviétan , 564.
Orviétan ( comment on le
conserve ) , 1 6.
Orviétan preestantius , 566.
Os de seches broyés , 1 3 1 -
Os( leurpulvérisation), 120.
Oxicrat, 83o.
Oxymel colchique , 44^*
Oxymel scillitique , 444*
Oxymel simple, 442*
P
Panne de porc ( sa prépa-
ration), 186.
Parasites ( plantes ) , ce que
ç’est, 41-
Pareira brava ( sa pulvérisa
tion ) , 1 20.
Parenchyme , 83o.
Parfum , ibid.
Parties molles des animaux
( leur préparation ) ,
* 100.
Pastilles ( des ) , 690.
Pastilles de cachou à la ca-
nelle , 602.
Pastilles de canelle , 600.
Pastilles de citrons pour ap-
paiser la soit , ibid.
Pastilles émétiques de Chô-
mel , 607.
Pastilles de girofles , 699.
Pastilles odorantes pour brû-
ler, 602.
Pastilles de safran , ibid.
Pastilles d’yeux d’écrevisses",
601*
DES MA
Pâte blanche de réglisse ,
page 608.
Pâte de cacao pour le cho-
colat , 612.
Pâte d’églantine , 784.
Pâte de guimauve, 607.
Pâte sudorifique il 'Helvé-
tius , 568.
Peau divine, 83 1.
Pellicules de chaux , ni.
Perles préparées , 1 3 1 .
Pese-liqueur ( son usage pour
la cuite des syrops ) , 44^*
Pese-liqueur .de comparai-
son pour l’espiit de vin,
092.
Pese-liqueur pour les sels,
391.
Pese-liqueur des fermes (le),
est celui de l’auteur , 096.
Pessaires ( des ), 814*
Petit lait ( maniéré de le
préparer), 199.
Petit lait ( sa clarification ) ,
200.
Petit lait préparé avec la
chardonnette , 201.
Petit lait préparé avec le
gallium , 200.
Pharmacie en général , 5.
Pharmacie ( son objet) , ibid.
Pharmacie chymique , ibid.
Pharmacie galénique , ibid.
Pharmacie ( division de la) ,
en quatre parties , 5.
Philonium romanum , 5y o.
Phlogoses occasionnées par
l’onguent» de mercure ,
721 .
Pied d’élan ( maniéré de le
pulvériser), 120.
Pierre admirable, 767.
T I E R E S. 877
Pierre à broyer , page 9.
Pierre calaminaire broyée ,
1 3 1 .
Pierre de carpes préparée ,
1 34-
Pierre divine pour les yeux,
767.
Pierre de fougere , 633.
Pierre de Goa ( faux bé-
zoard ) , 24-
Pierre hématite préparée ,
i3i.
Pierre médicamenteuse ,
766.
Pierre de merlans préparée,
i34-
Pierre - ponce broyée ,
1 3 1 .
Pierres précieuses broyées ,
ibid.
Pilules ( des ) , 617*
Pilules ( avec cpioi on peut
les composer ), 618.
Pilules ( consistance qu’elles
doivent avoir) , ibid.
Pilules ( les petites produi-
sent mieux leur effet ) ,
6 1 9.
Pilules ( machines pour les
former ) , 620.
Pilules ( maniéré de les cou-
server ) , 624.
Pilules ( maniéré de les do-
rer et argenter) , 622.
Pii u les ( quels sont leurs meil-
leurs excipients ) , 618.
Pilules alexiteresdeüo^/o/^),
784*
Pilules aloétiques émollien-
tes , 640.
Pilules altérantes ( des ) ,
6a3.
878 T A
Pilules d’alun d 'Helvétius ,
. page 632.
Pilules angéliques , 637 et
83 1.
Pilules ante-cibum , 63 7.
Pilules astringentes , 63 1.
Pilules de Bûcher , 628.
Pilules balsamiques de Mor-
ton, 626.
Pilules balsamiques de
Stahl , 6'i~]>
Pilules de Becker , 629.
Pilules de Béloste , 642.
Pilules de Béloste réfor-
mées, 640.
Pilules d eBéloste sans pur-
gatifs , 644.
Pilules chalybées , 63 1;
Pilules de ciguë, 271.
Pilules cochées majeures ,
40 63cf.
Pilules cochées mineures ,
ibid .
Pilules de cynoglosse ,
623.
Pilules ou pierre de fou-
gère , 633.
Pilules gourmandes, 637 et
83i .
Pilules hydragogues de Bon-
dit s , 640.
Pilules hydragogues purga-
tives d’ Helvétius , 63p.
Pilules hystériques , 63o.
Pilules mercurieles , 645.
Pilules mercurieles de Bé-
loste , 642.
Pilules ne doivent pas être
enveloppées dans des pa-
piers huilés, 623.
Pilules de panacée mercu-
riele, 632.
BLE
\
Pilules panchimagogües *
page 638.
Pilules purgatives ( des ') ,
607.1
Pilules purgatives de Ro .
trou, 784.
Pilules purgatives univer-
selles àé Helvétius , 638.;
Pilules de Rudius , 641.
Pilules de savon , 625.
Pilules savonneuses de Stè -
p liens, 784.
Pilules smectiques ou dq
•savon , 62^.
Pilules de Starkey , 624.
Pilules tartarées de Schro-ï
der , ibid.
Piluliers ( pots à conserver
les pilules ) , 1 5.
Piquer un emplâtre (ce que
. c’est ) , 729.
Plantes ( de combien elles
diminuent en séchant ) ,
53 1.'
Plantes émollientes sont pré-
férables dans leur jeu-
nesse , 43.
Plantes (maniéré de les con»
server) , 53.
Plantes, leurs vertus sont
différentes suivant leur
âge, 42.
Plantes ( leur choix ), 89 et
40.
Plantes ( maniéré de les sé-
cher ), 56.
Plantes ( pourejuoi elles per-
dent quelquefois leur
couleur en séchant ) ,
47*
Plantes (temps de les cueil-
lir) , 41.
DES MA
Plantes antiscorbu tiques ne
doivent p oint être séchées,
page 5i.
Plantes délicates ( manière
de les sécher) , 4 6.
Plantes doivent être séchées
rapidement, 48.
Plantes microscopiques ,
587.
Plantes(les),neperdent point
tout leur esprit recteur
pendant la dessiccation ,
49.
{Plantes (les), ne sont pas éga-
lement chargées de prin-
cipes dans toutes les an-
nées, 53.
Plantes parasites ( ce que
c’est ) , 41-
Plantes qui contiennent du
soufre , 420.
Plantes séchées, utilité de
les secouer sur un tamis
avant de les enfermer ,
, 52.
Plantes séchées dans le sa-
ble , 5r.
Plantes séchées devroient
être conservées dans des
bouteilles de verre , 53.
Poids qui sont d’usage dans
la Pharmacie , 16.
Poires de rousselet ( leurdes-
siccation , 62.
Pois de cire, 83r.
Poivre blanc ( sa falsifica-
tion ) , 28.
Pommades ( des ) , 687 et
688.
Pommade de concombres,
692.
f omraade en crème t 688.
T I E R E S. S7<*
Pommade de fleurs de la-
vande , page 690.
Pommade de fleurs d’oran-*
ges , 694.
Pommade de Goulard , 7i3:
Pommade de jasmin , 694,
Pommade jaune pour les
levres , 691.
Pommade mercuriele , 719:
Pommade mercuriele au
beurre de cacao , 723.
Pommade pour le teint ,
688.
Pommade rouge pour les
levres , 692.
Pommes sont difficiles $
faire sécher , 63.
Porphyrisation ( de la ) ,
I27*
Potions ( des ) , 809.
Potion purgative, 209.
Pots à canons sont bons
pour conserver les élec-
tuaires , i5.
Pots à conserver les extraits ,
ibid.
Poudres ( ce qu’elles absor-
bent de syrop), 589.
Poudre ( ce qui s’élève en les
faisant est semblable à ce
qui reste ) , 1 19.
Poudres ( comment 011 les
conserve ) , 16.
Poudres ( inconvénients de
les arroser en les forman t) ,
120.
Poudre( Iapremiere estquel-
quefois la meilleure , et
quelquefois elle est moins
bonne ) , 122.
Poudres ( mauvaise métho-
de le* mêler avec de
£>8o T A I
l’huile en les formant ) ,
page 120.
Poudre absorbante, 5/\5.
Poudre absorbante de Ste-
phens , 791.
Poudre d’ambre , 545.
Poudre amere pour la gout-
te , 549.
Poudre antispasmodique ,
538.
Poudre d’arum composée ,
547.
Poudre astringente , 5q8.
Poudre à poudrer laite avec
l’amidon de bryone, 167.
Poudre de Bellebat , 102.
Poudre capitale de ùaint-
Shige, 549.
Poudre charbonneuse de
Stéphens , 798.
Poudres composées ( des ) ,
536.
Poudres composées ( on doit
piler à part toutes les sub-
stances qui les compo-
sent), 537.
Poudres composées ( ordre
que Site lus prescrit de
suivre en les préparant ) ,
536.
Poudre du comte de TVar-
wick , 55 o.
Poudre de la comtesse de
Kent , 544-
Poudre contre les vers ,
542.
Poudre de corail anodine
d’ Helvétius , 553.
Poudre cornachine , 55o.
Poudre cornachine ( pour-
quoi elle est quelquefois
émétique ), 55i.
L E
Poudres dentifrices ( des )jl
page 7G8.
Poudre pour les dents ,
ibld.
Poudre diarrhoden , 648.
Poudre diatragacanthe iroi-
de , 540.
Poudres , doivent être ex-
cluses des especes , 2.14*
Poudre des matières anima-
les , 126.
Poudre fébrifuge et purga-
tive àé Helvétius , 554-
Poudre de Grimaldy , 552/
Poudre de gultette,
Poudre hydragogue , 552.
Poudre d’iris , composée ,
641*
Poudre létihcante , 546.
Poudre d’or des Chartreux,"
. 'voyez Kermès minéral ,
787-
Poudre d’or de Zel , 5og.
Poudre de Pénard pour la
goutte , 55o.
Poudre purgative pour îa
goutte , ibid.
Poudre de serres d’écrevisses
de mer, 644.
Poudre servant à envelopper
les pilules , 622.
Poudre sternutatoire , 648.
Poudre sîomaehiquedeib'/ç*
kman , 647-
Poudre tempérante de Stahl ,
541.
Poudre de Tribus , 55o.
Poudre des trois santaux,
544.
Poudre vermifuge, 54^.
Poudre de / ernix , 55 3.
Poudre de P Mars , Soo.
Poudre
DES M A
Poudre vomitive d’ Helvé-
tius , page 55 1 .
Poumons 'de renards ( leur
préparation), 100.
Première partie de la Phar-
macie, 19.
Préparation des cloportes ,
ioi.
Préparation de J’éponge avec
de la cire , 1 1 3.
Préparation des graisses des
animaux, 186.
Préparation des médica-
ments, 5.
Préparation des médica-
ments simples , 100.
Préparation des parties mol-
les des animaux , ibid .
Présure , ce que c’est , 201.
Pulpes (des), 144.
Pulpe de casse, 146.
Pulpede casse contientbeau-
coup d’air ; ibid.
Pulpe des matières végétales
récentes ,145.
Pulpe d’oignons de lis ,
ibid.
Pulpes des plantes, 145.
Pulpe de pruneaux secs ,
144.
Pulpe tirée par coction smis
eau, 145.
Pulpe tirée par coctron dans
l’eau , 144.
Pulpe des racines par coc-
tion dans l’eau , i/j5.
Pulpe descille, 648.
Pulpe de tamarins, 147.
Pulpoir , 83 1.
Pulvérisation ( de la ) , u6.
Pulvérisation pa-r contusion;
1 17'
T I E R E S. 88c
Pulvérisation des gommes-
résines, page 124.
Pulvérisation des gommes
simples, 125.
Pulvérisation des herbes ,
122.
Pulvérisation de l’ipécacuanj
ha, 121.
Pulvérisation du quinquina
1 22.
Pulvérisationdes résines pu*
res , 1 2 5.
Pulvérisation du safran, 1 23.’
Pulvérisation des semences
seches et farineuses , 1 24.
Pulvérisationdes substances
âcres ,118.
Pulvérisation des substances
animales, 126.
Pulvérisation des substances
ligneuses , 1 i 9.
Pulvérisation des vessies ,
. 126.
1 urgatifs violents doivent
etre réduits en poudre
hne , 119.
Purification des fleurs de
benjoin par dissolution
dans l’eau, 196.
Purification des gommes-ré-
sines, 198.
Purification du mercure ,
1 1^*
I üriflcation du styraxliqui-
âe , 191.
Putréfaction ( de la) , 374.
Putréfaction ( expérience sur
la), 375.
Putréfaction ( théorie de la ) ;
rr r • ibid.
1 utréfaction complette est
très longue , 38o.
K x m
T A
Q
Quatre eaux antipleuréti-
ques , page 211.
Quatre eaux cordiales , ibid.
Quatre farines résolutives ,
21 2.
Q ua t r e o n gu e n t s fr oi d s , i bld.
Quatre grandes semences
chaudes ,211.
Quatre grandes semences
froides , ibid .
Quatre petites semences
chaudes , ibid.
Quatre petites semences
froides , ibid.
Quatrième partie delà Phar-
macie , 204.
Quinquina , 29.
Quinquina (sa falsification),
ibid.
Quinquina empêche le vin
d’aigrir , 222.
Quinquina ne doit pasbouil-
^ lir long-temps , 3o8.
Quinquina fait précipiter la
f couleur du vin , 220.
Quinquina femelle , 3o.
Quinquina fournit tous ses
principes extractifs dans
l’eau froide, 3o8.
Quinquina ( sa pulvérisa-
tion) , 122.
Quintessences ( des ) , 227.
Quintessence d’absinthe ,
245.
R
Racine d’angélique amas-
sée en automne est moins
L E
sujette à être attaquée par
les vers , page 78.
Racines (leur dessiccation ),
. 76-
Racines apéritives ( les cinq),
210.
Racines cueillies au prin-
temps sont sujettes à être
mangées des vers , 74.
•Racines fibreuses ( maniera
de les pulvériser ), 120.
Racines , l’automne est la
meilleure saison pour les
récolter , r3.
Racines ( leur choix ) , 7 1 .
Racines (leurconservationi ,
78.
Fiacincs ligneuses ( maniera
de les pulvériser ), 120.
Racines pour les dents ,'
770.
Racines que l’on conserve
fraîches à la cave sont
mauvaises , 77-
Racinesqui. moisissent après
leur dessiccation , 70.
Racines , temps de se les
procurer , 72.
Raisin , maniéré de le faire
sécher, 67.
Résine , 265.
Raréfaction , 83 1.
Ratafias ( des ), 5i 1.
Ratafia d’angélique , 5 1 3.
Ratafia d’anis , 5 1 4.
Ratafia de coings , 5 19.
Ratafias (combien d espe-
ces), 5 12.
Ratafia du Commandeur de
Cauinartin , 5 1 6.
Ratafias faits avec des suc»
dépurés , 519.
883
DES M A
Ratafias faits par distilla-
tion , page 5 17.
Ratafias faits par infusion et
par distillation , 5 18.
Rutahas de fleurs d’oranges ,
5 1 3.
Ratafia de genievre , 5i5.
Ratafias préparés par la fer-
mentation , 519.
Ratafias simples faits par
infusion , 5 i3.
Récipient , 83r.
Récipient à huile essen-
tielle, 12.
Récolte des médicaments
simples ( sentiments des
anciens surce sujet ), 40.
Rectification de l’esprit de
vin , 084.
Rectification des huiles es-
sentielles , 342.
Rectifier , 83i.
Réglisse ( sa décoction est
acre et amcre ) , 219.
Réglisse ( son infusion est
agréable ) , ibid.
Remarques générales sur les
syrops , 807.
Rcmede de B avilie , 799.
Remede des Caraïbes pour
guérir de la goutte , 790.
Remede contre la goutte,
/ y •
Remede de Chantilly, 799.
Remede contre la rage ou
contre l’hydrophobie ,
777-
Fiemede contre les dartres
vives et farineuses , 798.
Remede contre le lait répan-
^ du , 797.
Remede contre le tænia
T I E II E S.
ou ver solitaire , page
770.
Remede de M. le Duc pour
la fievre , 799.
Remedes particuliers (des),
778.
Remede de Rotrou pour les
humeurs froides , 784.
Remedes de Rotrou ( ma-
niéré de les employer , )
779.
Remede de Stéphens , 791.
Remedes de Stéphens (ma-
niéré de les employer ) ,
794.
Remede de Storck contre
les cancers et les hu-
meurs squirrheuses , 271.
Remede de vau Swieten ,
79 5.
Rémel , 453.
Résidence , 83 1 .
Résine , 267.
Résines ( des ) , 189 et 3i/f.
Résine de coloquinte , 32i .
Résines ( maniéré de les pul-
vériser ) , 124 et 120.
Résines s’électrisent en les
pilant, 125.
Résine de jalap , 3i5.
Résine de jalap (sa falsifica-
tion ) , 3o.
Résine d’opium décompo-
sée ,291.
Résines des plantes inodo-
res tiréesparl’éther, 322.
Résines préparées avec de
l’esprit de vin , pourquoi
elles sont liquides ,317.
Résine de quinquina décom-
posée , 3o8.
Ri.siiie de quinquina se pré-
K k k ij
884 TABLE
cipite de l’infusion pen-
dant l’évaporation , page
3c8.
Résine de scammonée , 3 1 8.
Résine de scammonée ( sa
falsification ) , 3 1.
Résines seches donnent peu
de consistance aux em-
plâtres , 726.
Résine séparée des plantes
inodores pendant leur dis-
tillation , 029.
Piésines tirées par de l’éther ,
32 1 .
Résine de turbilh , 319.
Rhapontic donné en place
ds rhubarbe , 3o.
Rhodomel , 4-49 •
Rhubarbe( sa falsification),
3o.
Rhubarbe(préparationqu’on
donne pour la laire pa-
roître nouvelle ) , ibid.
Rhubarbe ne doit pas bouil-
lir lorsqu'on veut avoir
sa teinture transparente ,
5o4-
Rhubarbe torréfiée , 1 o3.
Rigodon , nom qu’on donne
au storax commun , 34-
llobs ( des ) , 265.
Rob de baies de sureau, 266.
Ilob de berbéris , ibid.
Rob de cerises , ibid.
Rob de groseilles , ibid.
Rob d’yeble , ibid.
Rob de nerprun, ibid.
Rob de raisins , ibid.
Roses rouges acquièrent
beaucoup d’odeur en sé-
chant , 56 et 60.
Rotules ( des ) , 690.
S
Safran bâtard , pageor.
Safrans d’oranges , ibid.
Safran du comtat d Avi-
gnon , ibid.
Safran(sa falsification ,ünd.
Safran de mars de Lemery »
O
1 39.
Safran de mars préparé à la
rosée , 1 4 1 •
Safran ( sa pulvérisation t
123.
Safranum , 3i .
Salsepareille ( choix qu 011
doit en faire ) , ibid.
Sang de dragon en pain , 0 2.
Sang de dragon ( su tarifica-
tion ), ibid.
Sang de dragon en roseaux ,
ibid.
Sapa , 265;
Savons ( sur les ) , 358 .
Savon blanc ou médicinal ,
36x.
Savon de Stnrkey , 364*
Savon de Starkey fait avec
de l’huile de térébenthine
rectifiée , 3yo.
Scammonée ( choix qu on
doit en faire) , 32.
Scammonée préparée , 1 4'2*
Seconde partie de la Phar-
macie , 37. ^
Sel cathartique amer, 801.
Sel essentiel de ciguë , 272.
Sel essentiel de fumeterre,
3 LO.
Sel essentiel de la Garayet
3 o5.
Sel essentiel de lait , 202.
L
D E S M A
Sel essent. d’opium , p. 292.
Sel essentiel d’oignons , 3i o.
Sel essentiel d’oseille , i58.
Sel essentiel de quinquina ,
3o 6.
Sel essentiel depareira bra-
va, 3 1 o.
Sel essentiel de réglisse ,
0
011.
Sel essentiel de séné , ibid.
Sel essentiel de storax, 192.
Sels essentiels des sucs a-
queux, i55.
Sels essentiels des sucs in-
flammables , 192.
Sel essentiel de tamarins ,
1 60.
Sel essentiel de tamarins
n est point acide , ibid.
Sel essentiel de vinaigre ,
O 7
o , 43°-
Sel essentiel tiré de la dé-
coction des plantes distil-
lées , 329.
Sel fixe , 83 1 .
Sel fluor , ibid.
Sel de lait , 202.
Sel marin, tiré du petit lait,
ibid.
Sels minéraux se trouvent
dans les plantes, 106.
Sels minéraux tirés des plan-
tes ne sont pas leurs vrais
sels essentiels , ibid.
Sel neutre tiré du savon de
Starhev, 366 et 3 6 9 .
Sel d’oseille enieve les ta-
ches d’encre , 160.
Sel d’oseille , scs propriétés
chymiques, 1 58.
Sel de prunelle , 83 1 .
Sel de Saturn'e , 436.
T I E R E S. 885
Sel de tamarins ( ses proprié-
tés), page 161.
Sel volatil huileux aroma-
tique de Sylvius , 249.
Sel volatil de vinaigre , 43o*
Semences carminatives ,
211.
Semences chaudes ( les
grandes), ibid.
Semences chaudes(les peti-
tes ) , ibid.
Seinences( leur choix ) , 65;
Se mences émulsives , ibid.
Semences farineuses , ibid.
Semences froides (comment
on les monde ) , 32.
Semences froides vieilles
( comment on les rafraî-
chit ) , 33.'
Semences froides ( leur fat*
si (ica lion ) , ibid.
Semences froides majeures,
211.
Semences froides mineures,
ibid.
Semences huileuses ( leur
dessiccation , 67.
Semences huileuses ne peu-
vent se pulvériser lors-
qu’elles sont seules, 124.
Seine nces 1 1 u i le uses o u é mu 1-
sives , 65.
Semences huileuses sont su-
jettes à rancir , 66.
Semences ligneuses , 65.
Semences menues (maniera
de les récolter ) , 67.
Semences menues (maniéré
de les faire sécher) , 68.
Semences seches ( ce que
c’est ) , ibid.
Semences seches et farineu-
K K k iij •
586 T AELE
ses ( leur dessiccation ) ,
page 68.
Semences seclies et farineu-
ses ( leur conservation ) ,
ibid.
Semences ( temps de les
cueillir ) , 66.
Séné ne doit pas bouillir
long temps ,219.
Septembre ( récolte à faire
dans ce mois), 96.
Serpentin d’étain , n.
Serpentin à colonne ( in-
convénient de s’cri servir
pour distiller l’esprit de
• \ 00
vin ), do 7.
Serpentin ( inconvénient de
s’en servir pour rectifier
l’esprit de vin ) , 38y et
388.
Serpentin plongé dans l’eau
( son utilité pour la dis-
tillation), n.
Serpentin à colonne, incon-
vénient de s’en servir ,
o
1 J.
Slgneturchs formules , 209.
Soleil ( grand ) , conlicntdu
sel akali fixe formé sans
combustion , i5y.
Soleil ( grand ) , contient
beaucoup de nitre , ibid.
Sommités fleuries ( ce que
c’est ) , 56.
Sommités fleuries ( maniéré
de les faire sécher) , 58.
Sonnettes (nom qu’on don-
ne à la casse en bâton des-
séchée), 26.
Sophistication des drogues
simples , 20.
Soufre broyé , 1 ?4*
Soufre lavé , page 1 1 3.
Soufre préparé , 1 34 -
Soufre des plantes gâte les
alambics, 424.
Soufre li ré des plantes cru-
cifères y 423.
Soufre végétal , 622.
Sparadrap ou toile Gau-
tier, 7G2.
Spatule , 83 1 .
Spode ( sa porphyrisation),
1 29.
Spodium ou ivoire calciné ,
104.
Squames , 83 1 .
Stimulant , 207.
Storax employé en place de
vanille clans le chocolat,
O /
/
Styrax ( combien d’especes
de ) , ibid.
Styrax liquide ( sa purifica-
tion ) , 191.
Substance amidonnée ,171.
Substance annualisée, tirée
du froment, 172.
Substances? broyées sans
eau , 129.
Substances huileuses et aro-
matiques ( manière de les
pulvériser ) , 1 24.
Substances qu’011 lave avant
de les broyer, 1 34*
Substances qu’on ne lave
pas, et qu’on broyé avec
de l’eau , 1 3i .
Substitution des médica-
ments , 20.
Sucs (des), 148.
Suc d’acacia vrai , 3o4*
Suc d’acacia faux , ibid.
Sucs acides ( leur clarihca-
tion) , i54*
DES M A
Sucs aqueux ( maniéré de
les clarifier par intermè-
de ) , page 1 52.
Sucs aqueux ( maniéré de
les conserver ) , i55.
Sucs aqueux des plantes
résineuses , comparées
aillait des animaux, 274.
Sucs aqueux tirés par ex-
pression , 149.
Sucs aqueux ( im ' b les
clarifier sans intermèdes),
104.
Surs aqueux des végétaux
( maniéré de les s- ■ arer ,
j 4 S .
Suc de beccabunga , 1 5g.
Suc de berbéris , i5r.
Sucs des bois ( maniéré de
les tirer ) , 149.
Suc de bourrache , ihicl.
Suc de huglosc , ihicl.
Suc de cerfeuil , j5o.
Suc de cerises, i5i.
Suc de chicorée , i 49.
Suc de citrons , i5 1.
Suc de citrons ( sa falsifica-
tion ) , 33.
Suc de cochléaria , i5o.
Suc de coings, i5i.
Suc de concombres sauva-
ges, ibid.
Sue de consolide , 1 5o.
Suc de cresson, ibid.
Sucs des corps organisés sont
<lc h ois especes , 148.
Suc d’eupbraise , 149.
Suc d’énula campana , i5o.
Sucs des fruits charnus qui
ont des écorces huileuses
(manière de les tirer', 1 j 1 .
Sac de groseilles , ibid.
T 1 E R E S. 85 7
Sucs gommeux sont clari-
fiés par l’esprit de viri ,
ç . i,aê8 i5-î-
Sucs huileux . 1 r/i.
' / M
Sucs huileux ( ce que c’est),
148.
Sucs huileux ( leur divi-
sion ) , 1-4..
Suc d’hypocistis , 3o5.
Suc de joubarbe , i5o.
Suc de joubarbe devient lai-
teux étant mêlé avec de
l’esprit de vin , 154.
Suc laiteux , 1 96.
Suc laiteux ( ce que c’est',
148.
Suc. de laitues , i5o.
Suc de melons , 1 5 1 .
Suc d’oranges, ibid.
Suc d'oseille , i5o.
Suc d’orties , ibid.
Sucs des plantes aromati-
ques ( maniéré de les cla-
riiier), 1 53.
Sucs des piaules ligneuses
( maniéré de les tirer), 149.
Suc de petite centaurée ,
ibid.
Suc de poires , 1 5 1 .
Suc de pommes , ibid.
Suc de pourpier, i5o.
Sucs qui se clarifient d’eux-
mëmes sur-le-champ, 1 54.
Suc de racines de conso'ude ,
i5o.
Suc de réglisse , 3o5.
Suc de reglissa anisé, 610.
Suc de réglisse de Llois ,
ibid.
Suc de réglisse au cachou, ib.
Suc de réglisse d’Espagne
est le plus estimé , 3o5,
K k x iv
885 TABLE
Sucs résineux (des) , p. 189.
Suc de sauge , 1 4q.
Suc de thym , ibid.
Sticcin préparé, 134.
Sucre ( sur le ), 452.
Sucre candi , 4 55.
Sucre cuit au caramel, 525.
Sucre cuit à La plume , 4 52
et 524.
Sucrecuitàla grande plume,
ibid.
Sucre cuit à la petite plume,
ibid .
Sucre cuit au perlé , ibid.
Sucre ( sa dose dans les élec-
t u aires solides ), 592.
Sucre fin, 454.
Sucre gardé trente ans n’est
pas poison , ibid.
Sucre de lait , 202.
Sucre d’orge, 5p6.
Sucre raffiné , 4^4*
Sucre qui effleurit à la sur-
face-de certains fruits sé-
chés , 62.
Sucre rosat , 5ç5.
Sucre royal, /p4v
Sucre terré , 45 3é
Sucre tiré du miel, 441*
Sucre vermifuge , 542. ,
Suppositoires ( des ) , 8 1 3.
Suppositoires de beurre de
cacao, 814.
Sureau ( vertus de ses diffé-
rentes parties ) , 85.
Syrops ( des ) , 456.
Syrop d’absinthe , 469*
Syrop d’absinthe composé ,
487.
Syrop alexandrin , 463.
Syrops altérants composés ,
479.
Syrop d’althæa simple 7
' page 470.
Syrop d’althaea composé ,
486.
Syrop antiscorbutique, 490.
Syrop d’armoise simple ,
469.
Syrop d’armoise composé,
4 95.
Syrop balsamique de Tolu ,
c . 467*
Syrop balsamique de Tolu ,
réformé , 468.
Syrop de beccabunga, 461.
Syrop de berbéris , ibid.
Syrop de bourrache , 470.
Syrop de bu glose , ibid.
Syrop de Calabre , 461.
Syrop de canelle,46i et 463.
Syrop de capillaire , 464.
Syrop de cerfeuil, 461 .
Syrop de chicorée composé,
5o2.
Syrop de chicorée simple ,
470.
Syrop de citrons , 46 1 -
Syrop de chou rouge, 4 76.
Syrop des cinq racines apé-
ritives , 486.
Syrop de cochléaria , 4 61.
Syrops de coings, ibid.
Syrops composés altérants ,
479-
Syrops composés faits par
distillation , 492*
Syrops , connoître leur cuite
par le pese-liqueur , 466.
Syrop de consolide composé,
489.
Syrops de coquelicots , 459?
Syrop de corail , 484.
Syrop de cresson , 461?
D E S M A
5yrop de diacode . page 482.
5yrop d’écorces de citrons,
4?3.
Syrop d erysimum , 478.
Syrop d’érysimum composé,
494 •
Syrop de fleurs d’oranges ,
46 1 .
Syrop de fleurs de pêchers ,
498.
Syrop de framboises au vi-
naigre , 472.
Syrop de fumeterre , 470.
Syrop de gentiane , 45 1 .
Syrop de Glauber , 484.
Syrop de grenades , 461.
Syrop de guimauve simple ,
47°.
Syrop de guimauve compo-
sé , 4 86.
Syrop d’hysope , 478.
Syrop de Karabé, 483.
Syrop de Kermès , 476.
Syrops ( les vieux ne fer-
mentent plus) , 5o8.
Syrops (leurs proportions de
suc et de liqueur ) , 5 10.
Syrop de lierre terrestre, 478.
Syrop de limons . 461 .
Syrop de longue vie, 4^1 ,
Syrop magistral astringent ,
5o6.
Syrops ( maniéré de les cla-
rifier ) , 465.
Syrops ( maniéré de les con-
server ) , 5 1 o.
Syrop de marrube , 478.
Syrop de mélisse , ibid.
Syrop de menthe , ibid.
Syrop de mercuriale , 4 S 1 .
Syrop de mille-feuilles , 478.
Syrop de mûres ,.471 f
T I E R E S. 889
Syrop de myrte , page 478.
Syrop de nénuphar, 4^9.
Syrop de nerprun, 499*
Syrop de nicotiane , 5o 1 .
Syrop d’œillets , 4-^9*
Syrop d’œillets qu’on peut
préparer en tout temps ,
460,
Syrop d’opium , 480.
Syrop d’orgeat , 479.
Syrop d’orgeat ( on ne peut
pas l’empêcher de se sé-'
parer) , 48).
Syrop d’orgeat aux pista-
ches, ibid,
Syrop d’orties , 47°*
Syrop de pas-d’âne, 469.
Syrop de pavot blanc , 482.
Syrop de pommes compoeé,
5o4.
Syrop de pommes hellébore,
5 o/j.
Syrops préparés à froid ( mé-
thode défectueuse), 509.
Syrops purgatifs ( des ) ,
c r 498.'
Syrops purgatifs simples ,
ibid.
Syrops purgatifs composés,
5 o 1 .
Syrops ( quantité qu’il en
entre dans les éiectuai-
res ) , 58q.
Syrops ( remarques sur les ) ,
307,
Syrop de quinquina à l’eau,
474*
Syrop de quinquina avec 1«
vin , ibid.
Syrops , reconnoitre leur mi-
te par le pese-liqueur ,
466*
$no TABLE
Syrop résomptif de tortues ,
• page 488.
oyrop de roses pales , b oo.
Syrop de roses pâles compo-
sé , 5 01 .
Syrop de roses seches , 4 68.
Syrop de scordium , 4?^*
Syrops simples altérants ,
456.
Syrops simples par distilla-
ti°n j 47 7*
Syrop de stécas compo-
sé , 492-
Syrop de stécas simple ,
478.
Syrop de sucre , 4^3.
Syrop de tortues , 4^8.
Syrops trop cuits sont sujets
à se candir , 5o8.
Syrop de tussilage, 469.
Syrop de vinaigre , 472*
Syrop de violettes , 456.
Syrop de viperes , 496.
T
Tari e qui contient le résul-
tat des expériences faites
au pese-liqueur sur l'es-
prit de vin , 4°°-
Tablettes ( des ) , 690.
Tablettes altérantes faites au
feu , 598.
Tablettes antimoniales de
Kunckel , 5y5.
Tablettes béchiques, 5ç)3.
Tablettes de bouillon, 5 27.
T ablettes de cachou à la
canelle , 602.
Tablettes de citro , 604.
Tablettes de citrons pour
appaiser la soif, 600.
Tablettes diaearlîiami ,page
606.
Tablettes émétiques de Cho-
mel , 607.
Tablettes , forme qu’on leur
donne , 592.
Tablettes de guimauve, 696.
Tablettes de Jfockia , 628.
Tablettes d’iris , 699.
Tablettes martiales , 600.
Tablettes ( méthode pour les
conserver ) , 5g3.
Tablette$pectoralesde5/u7.>
lait, 5g4.
Tablettes purgatives, 6o3.
Tablettes qui se font sans
feu , 5q6.
Tablettes de rhubarbe , 606.
Tablettes de roses , 5g5.
T ablettes de safran , 602.
Tablettes de soufre , 698.
Tablettes de suc rosat ,
60 3.
Tablettes de vanille, 599.
Tablettes d’yeux d’écrevis-
ses ,601.
Taffetas d’Angleterre , 763.
Tamarins 11e décomposent
point le sel végétal , 1 47-
Tamarins sont mal préparés
dans le pays , 34.
Tamiser et cribler, 126.
Teintures (des ), 227.
Teinture d’absinthe, 229.
Teinture d’absinthe com-
posée, 245.
Teinture d’ambre gris faite
avec de l’eau de llabcl ,
s .xi.
Teinture d’antimoine, 788.
Teinture aurihque de Ilo~
trou , 787.
I) E S M A
Teinture aurihque de Ro-
traii , reformée , page 788.
Teinture de candie pour le
iondant de Rotrou , 78 6.
Teinture de castor faite avec
de lYthei , 260.
Teinture de corail , 241.
Teinture de corail anodine
d 'Helvétius . 242.
Teinture laite avec de l'é-
tlier , 262.
Tein t ure de gomme-laque,
267.
Teinture de jasmin , 233.
Teinture de mars, ne forme
quTmsol neutre déliques-
cent , 261.
Teinture de mars de Ludo-
vic , ibid.
Teinture de mars îartari-
sée , 260.
Teinture des métaux , 258.
Teinture de myrrhe, 233.
Teinture de myrrhe , faite
avec de l’eau de llabel ,
ibid.
Teinture d’or d 'Helvétius,
260.
Teintures pour les éponges
et les racines pour les
dents ,.772,
Teintures résineuses se grit-
inelent dans les potions,
220.
Teinture de safran , 233.
Teinture desafran (ce qu’elle
dépose paroît être analo-
gue au succin ) , 320.
Teinture de sel de tartre ,
268.
Teintures spirituelles com-
posées ,.204.
T I E 11 E S. S91
Teintures spiritueuses sim-
ples, page 228.
Teintures spiritueuses ( na-
ture de celles qui 11e se
troublent point étant mê-
lées avec de l’eau ) , 232.
Teinture de. succin , 201 .
T einture de succin , faite
avec de l’éther, 263.
Teinture de tubéreuse, 232.
T einps balsamiques pour la
récolte des plantes , 42-
T emps de cueillir les lie. 1rs ,
56.
Temps de cueillir les plan-
tes , 4 1 •
Temps île se procurer les
animaux , 88.
T emps de se procurer les
racines, 72.
Tenue , voyez atténuer ,
83 1 .
Térébenthine cuite, 190.
Térébenthine lavée , ibid.
Térébenthine ne vaut rien
pour éteindre le mercure ,
722.
Terres animales ( sentiment
sur leur nature ) , io5.
Terre calcaire ( sa nature ) ,
38k
Terre calcaire(pourquoielle
accéléré la putréfaction ),
ibid.
Terre cimolée , 1 33.
Terre cimolée broyée , 1 3 1 .
Terre de Lemnos préparée,
1 36.
Terre des os ( sa nature),
10).
Terre sigillée préparée, 1 36.
Thériaque, 558.
TABLE
892
Thériaque céleste, page 684.
Thériaque (comment on ia
conserve, 16.
Thériaque dicitessciron ,
564.
1 bériaque réformée , 562.
Thyinelæa ( son usage ), 704.
Tiges d’angélique confites ,
5 2. 5.
Tisanes ( des ) , 810.
Tisane antiscorbutique ,
220.
Tisane de Felt.z ,801.
Tisane de Stéphens , 792.
Tisane de Vinadie ,811.
Toile Gautier, 762.
Topiques ( des) , 65g et 882.
Torréfaction delà rhubarbe ,
io3.
Trocliisques hystériques ?
page 654.
Trocliisques de Karabé, 65 1 .
Trocliisques de myrrhe ,
ihid.
Trocliisques purgatifs ( des),
65y.
Trocliisques scarotiques ,
654.
Trocliisques scarotiques de
minium , 655.
Trocliisques de scille , 647.
T rochisques de viperes,648.
Trois fleurs cordiales ,210.
Trois-huiles stomachiques ,
212.
Trois onguents chauds, ib.
Troisième partie de la Phar-
macie , 100.
Tussilage à l’anis, de Lille
en Flandres ,611.
Tournesol en pains , 4^8.
Traitement contre les tænia
ou vers solitaires, 778. Tuthie broyée, 121.
Trcmella , plante qui croît I uthie( sa falsification), d5.
dans les eaux chaudes ,
38.
V
Triturer , 882.
Trocliisques ( des ) , 646.
Trocliisques d’agaric , 65y.
Trocliisques alhandal, 658.
Trocliisques akexenge ,65 2 .
Trocliisques altérants ( des ),
647.
Trocliisques de blanc rhasis,
671 .
Trocliisques de cachou ,
655.
Trocliisques de cypheos ,
649.
Trocliisques formés avec un
entonnoir , 128.
Trocliisques d Hcdicror ,
65 o.
Vaisseaux d’argent sont les
plus convenables, 8.
Vaisseaux de cuivre ( réfie*-
xions sur leur usage ) , 7.
Vaisseaux dans • lesquels
on conserve les médica-
ments , i5.
Vaisseaux distillatoires ( leur
choix), 10.
Vaisseaux et instrumentsqui
servent dans la Pharma-
cie , 6.
Vaisseaux , leur nature, ihid.
Vaisseaux de plomb ne va-
lent rien pour conserver
les électuaires , i5.
D E S M A
Vaisseaux de rencontre ,
page 83 2.
Vaisseaux sont de deux es-
peces , 6.
Vanille ( grosse ) , Gt6.
Vanille ( sa falsification ) ,
36.
Vanille ( sa pulvérisation ) ,
12. f.
Végétaux ( ce qu’ils fournis-
sent d’huile essentielle) ,
347.
Végétaux ( plusieurs con-
tiennent d es ma tieres a 11a-
_ logues au suçciu ) , 020.
Végétaux , ne contiennent
pas toujours la même
quantité de principes ,
20G.
Véhicule, 208.
Verre d’antimoine broyé ,
n
13 1 .
\^rre d’antimoine ciré, 142.
\ers de terre ( leur prépara-
tion ) , 1 o 1 .
Vers ( les ) ne touchent point
aux résines des végétaux,
n/±
/ —J- •
Vers solitaires ( rernedes cou-
^ tre les ) , 77 3.
Verd de vessie , 49g.
Viande mortifiée ( ce que
c’est), 3-8.
Vif-argent falsifié , 21 .
Vin d’absinthe , 226.
Vin antiscorbutique de Du -
morette , Sot.
Vin d’année , 226.
Vin de cerises , 5i 9.
Vin chalybé ou martial ,
227.
Vin cuit, 265.
TIERES. 1 893
Vin émétique , page 223.
Vin émétique ( difficulté de
l’avoir de même force ) ,
224.
Vin d’ enula campana, 226.
Vin fait par infusion ,221.
Vin martial ow chalybé, 227.
Vms médicinaux , 221.
Vins médicinaux préparés
par la fermentation , ibid.
Vins nouveaux rendent da-
vantage d’esprit de vin ,
O 0 ï
JOD.
Vin de quinquina , 221.
Vin scillitique , 226.
Vinaigres aromatiques, 428.
Vinaigres aromatiques dis-
tillés, ibid.
Vinaigres aromatiques dis-
tillés sont moins agréa-
bles que les eaux spiri-
tueuses , et pourquoi ,
43°.
Vinaigres aromatiques non
distillés , 428.
Vinaigre colchique , 433.
Vinaigre distillé , 428.
Vinaigre d’estragon, 433.
Vinaigre de lavande dis-
tillé, 43 1.
V inaigre de lavande fait sans
distillation, 402.
Vinaigre d’œillets, 433.
Vinaigre des quatre voleurs,
434.
Vinaigre de romarin, 433.
Vinaigre de roses ronges,
ibid.
Vinaigre de sauge , ibid.
Vinaigre scillitique , ibid.
Vinaigre de fleurs de su-
reau, 402.
8g 4 TABLE DES
Vinaigre thériacal , page
434.
Violentes , difficulté de con-
server ces fleurs , 5j.
Violettes dont on a tiré la
teinture se conservent
bien , ibid.
Violettes ( leur choix ) ,
56.
Violettes sont difficiles à
conserver, 5,7.
Viperes ( leur préparation ) ,
101.
Viperes n’ont point la vertu
M ATIERE S.
sudorifique qu’on leur at-
tribue , page 101.
Viperes séchées ( maniéré
de les conserver ) , 8g.
Vitriol de plomb , 4^7-
Uslion des médicaments ,
1 o?.
Vulnéraires de Suisse et de
Faltranc , 2 1 2.
Y.
Yeux d'écrevisses préparés,
164.
Fin de la table des matières.
FAUTES A CORRIGER.
P âges xvij de l’avertissement , ligne 3 , graisseuses, lisez
graisseuses.
Ibidem , ligne 27 , Peltz , lisez Feltz.
Page 3 , ligne 26 , connoissance , lisez consistance.
44 , lig. 9 et 10 , dessication , lisez dessiccation , ainsi
qu'aux autres pages où ce mot se trouvera.
61 , lig. 10, le germe, lisez leur germe.
66 , lig. 20, ces semences , lisez ces semences deve-
nues rances.
124, lig. 22 , semences, lisez semences huileuses.
170 , lig. 27 , les matières , lisez plusieurs matières.
224 , lig. 33 , Syndenham , lisez Sydenham.
228, lig. i5, nomination, lisez dénomination.
Ibid. lig. 27, suspendus , lisez en dissolution.
287, lig. 18, Mathiole , lisez Matthîole.
248 , lig. 32 , sel ammoniac 3 IV > bisez sel ammo-
niac 3 iv.
343 , lig. 3, les huiles , Usez les unes.
35 1 , lig. 3 , différent , lisez différant.
064, lig. 10 , salin , lisez sali.
446 , hg. 4 , mercurial, lisez mercuriale.
4^6 t Kg. 12 , syrops , lisez clos syrops.
4^8 , Kg oo , roses de Provins Jt> i 13 , Lisez 8 onces.-
486, Kg. 19, syrop d’altæa , lisez d’althæa.
5o6 , ZZg. 2 1 , on se sert de cette dissolution d’un vais-
seau clos, lisez on fait cette dissolution dans un
vaisseau clos.
545 , Il g. 07. 1" ââ. J i , âà. Ji.
Z/g-. dernier e , saffafras , ZZ^z sassafras.
*M7 » % 1 7 * BrÎKcman, Z/^ez BricKman.
>85 , Kg. 2 . ammoniaque , Zwes ammoniac.
Ihul. Kg. 4 , àà. %ij , Usez ^ûâ. 5 iij.
642 , Z/g-. 23 , fix , lisez six; grains , dtez ce mot.
74° y Kg. 6, spatule, lisez spatule de bois,.
y5. î , Z/g-. 22 , emplâtre de Yigo moitié de la masse , il
faut, joindre celte moitié de la masse a vcc les drogues
qui sont au-dessus de cette ligne.
783, Kg. 33, saturé, lisez double.
797 ? Kg. 2 5 , meme, lisez menu.
828 f Kg. 12, sue,iwe£suc.
A P P R O B A T 1 O N.
J’ à1, lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux , un im-
prime intitulé '. Eléments de Pharmacie théorique & pratique , 6v.
par M. Baume, de l'Académie Royale des Sciences , Maître en
Pharmacie , 6 Y. L’accueil que le Public a fait aux différentes édi-
tions de cet Ouvrage , elt une preuve de fon mérite & de fon impor-
tance; Ce nous e fumons qu’on recevra avec le même emprclfemenc
celle que l'Auteur préfente aujourd’hui. A Paris , ce u Août 1783.
Signé y Valmont de Bomare.
PRIVILEGE DU ROI.
Louis par la grâce de Dieu, Roi de France & de Navarre: A nos amés ,V
f.aux Confeilkrs , les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîc-ts <-
Requêtes ordinaires de notre Hôte!, Grand-Confei! , Prévôt de Patif n, “*
l.fs Sénéchaux leurs Lieutenants Civils 8c autres nos Juflicicrs qu’il
tiendra Salu r. Notre amé le heur Samfon , Libraire, Nous a fait cvpT
fer qu .1 deüreroit faire imprimer & donner au Public un Ouvrage intitulé "
Eléments de Pharmacia théorique. & pratique , 6*. par M. Baum|, s’j| *
plailoit lu. accorder nos Lettres de Privilège pour ce néceflaircs. A ces c
voulant favorablement traiter l'E*pofanc , nous lui avons permis 3c permettons
de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui femblera , S C
de le vendre , faire vendre par tout notre Royaume pendant le temps de d:a
années confécutives , à compter de la date des Préfentes. Failons défentes à tous
Imprimeurs , Libraires 5c autres perfonnes de quelque qualité 5c condition
qu’elles foient , d’en introduire d'impretiion étrangère dans aucun lieu tic no-
tre obéiffance -, comme aufli d’imprimer ou faire imprimer, vendre, faire
vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage, fous quelque prétexte que ce
puiflfe être , fans la permiffion exprelïe Sc par écrit cfudic Expofant , les hoirs
ou ayants caufe, à peine de faille 8c.de cunfilcation des Exemplaires contre-
faits, de iîx mille livres d’amende, qui ne pourra être modérée pour la pre-
mière fois , de pareille amende 8c de déchéance d'ccat en cas de récidive, 8c de
tous dépens, dommages £c intérêts , conformément à llArrêt du Confeil du
50 Août .777, concernant les Contrefaçons. A la charge que ces Prefentes
feront enregiltrées tout au long furie Regiitrc de la Communauté des Impri-
meurs 8c Libraires de Paris , dans trois mois de la date d’icelles -, que 1 im-
prelfion dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume 8c non ailleurs , en
beau papier £c beaux carafteres , conformément aux Reglements de la Librairie ,
à peine de déchéance du prêtent Privilège : qu’avant de l’expofer en vente,
le Manufcrit qui aura fervi de copie à I’imprdfion dudit Ouvrage , fera remis .,
dans le même état où l'Approbation y aura été donnée , es mains de notre très
cher 8c féal Chevalier Garde des Sceaux de France le heur Hue ue Miro-
j.ienil, Commatideurde nos Ordres ; qu’il en fera enfuice remis deux Exemplaires
dans notre Bibliothèque publique , un dans celle de notre Château du Louvre ,
& un dans celle de Notre très cher £c féal Chevalier Chancelier de France , e
fieur de MAUPtOU, 8c un dans celle dudit fleur Hue de Miromenil; le
tour à oeme de nullité des Préfentes : du contenu defquehes vous mandons 8c
enjoignons de faire jouir ledit Expofanx 8c les ayant caufes , pleinement 8c
pailïblemcnt , fans fouffrir qu'il leur fait fa i^ aucun trouble ou empêchement.
Vouions que la copie des Préfentes , t*K*ra imprimée tout au long au com-
mencement ou à la fin dudit Ouvrage , fou tenue pour duement hgmhce ,
& qu'aux copies collationnées par l’un de nos amc-s 8c féaux ConlciUers-
Secrétaires foi lbit ajoutée comme à l’Original. Commandons au premier notre
Hti'lfier ou Sentent fur ce requis , de faire , pour l’exécution d .celles , tous aftes
requis 8c néceffaires , fans demander autre permifhon , 8c nonobstant Clameur
déplia ro , Charte Normande 8c Lettres à ce contraires. Car tel ell notre p aim.
Onnn» à Paris le dixième jour du mois d’Oétobre , l’an de grâce mil iept
cent quairè-ving-trois , 8c de notre tegne le dixième. Par le Roi en fon Confeil.
S’gné.
LE BEGUE.
v - rur le K cçi (Ire XXI ch la Chambre Royale & Syndicale des
Lifrahc [ J IwrimVs de Paris , cV». 5061 Vol „o, conformément ou*
2?Uno»s érÂcé'S ... prifin, PMUf, , &■ a ta 'Sgjgjj
ladite Chambre huit Exemplaires , préféras par l article U III du Règlement
de 171}. R Paris , ce 17 Octobre i7»5*
Signe , Ls Cleilc, Syndic ,
/^Lf liAsO J l**-
Q t ^ /-U ^oJ-»^4><*?
Q/~*. . /ÏLts*J‘
J M
^7V£ '^'y.
V A*
O LCTstltAOp^
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