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Uio 



UNIVERSITÉ DE PARIS 



BIBLIOTHEQUE 



DE LA 



FACULTE DES LETTRES 



XXIV 



CINQUIÈMES MÉLANGES D'HISTOIRE DU MOYEN AGE 



Librairie FÉLIX ALCAN, io8, Boulevard Saint-Germain, Paris, 6* 

BIBLIOTHÈQUE 

DE LA 

FACULTÉ DES LETT RES DE L'PH IYEBSITÉ DE PARIS 

I. — De Tauthenticité des Épigrammes de Simonide, par auédee Hauvette, 
prof, adjoint de langue et de littérature grecque à la Faculté, i vol. in-S". 5 fr. 
II. — Antinomies linguistiques, par Victor Henry, professeur de sanscrit et de gram- 
maire comparée des langues indo-européennes à la Faculté, i vol. in-8**. 2 fr. 
m. — Mélanges d'histoire du moyen ftge, publiés sous la direction de M. le P' Lu- 
chaire, par MM. Luchaire, Dupont-Ferrier et Poupardin. i vol. in-8'. 3 fr. 50 

IV. — Études linguistiques sur la Basse-Auvergne. Phonétique historique 

du patois de Vinzelles, par a. Dauzat, licencié es lettres. Préface de a. Tho- 
mas, charge du cours de philologie romane à la Faculté, i vol. in-8". . 6 fr. 

V. — La Flexion dans Lucrèce, par a. Cartault, professeur de poésie latine, à la 

Faculté. I vol. in-8' 4 fr. 

VI. — Le Treize Vendémiaire an IV, par Henry Zivy, étudiant à là Faculté;, i vol- 
in-8 " 4 fr. 

VII. — Essai de reconstitution des plus anciens mémoriaux de la Chambre 

des Comptes de Paris {Pater, Noster^, Noster^, Quis ts in calis. Croix. A^), 
par MM. Jo!»eph Petit, archiviste aux Archives nationales, Gavrilovitch, Maury, 
et Teodoru, avec une préface de Ch.-V. Lanclois, chargé de cours à la Faculté. 
I vol. in-S", avec une planche hors texte 9 fr. 

VIII. — Études sur quelques manuscrits de Rome et de Paris, par achille 

Luchaire, professeur d'histoire du moyen âge à la Faculté, i vol. in-8". 6 fr. 
IX. — Étude sur les Satires d'Horace, par a. Cartault, professeur de poésie latine 

à la Faculté, i vol. in-8" 11 fr. 

X. — L'Imagination et les Mathématiques selon Descartes, par Pierre Bou- 

troux, licencie es lettres, i vol. in-S" 2 fr. 

XL — Étude sur le dialecte alaman de Colmar (Haute-Alsace), par Victor 
Henry, professeur de sanscrit et de grammaire comparée des langues indo-euro- 
péennes à la Faculté, i vol. in-8* 7 fr. 

XI 1. — La main-d'œuvre industrielle en Grèce, par p. Guiraud, professeur-adjoint 

à la Faculté, i vol. in-b" 6 fr. 

Xi II. — Mélanges d'histoire du moyen ftge, publiés sous la direction de M. le pro- 
tesseur Luchaire, par MM. Luchaire, Halphen, Huckel. i vol. in-8". . 6 fr. 

XIV. — Mélanges d'Étymologie française, par Antoine Thomas, professeur de litté- 

rature du moyen âge et philologie romane à la Faculté, i vol. in-8". . 7 fr. 

XV. — La Rivière Vincent Pinson. Étude sur la cartographie de la Guyane, par 

P. Vidal de la Blache, prof, de géographie à la Faculté, i vol. in-8". 6 fr. 

XVI. — Constantin V, empereur des Romains. Étude d'hntoire byzantine (74077$), 

par ALFRED Lombard, licencié es lettres, avec une pntace de Ch. Dikhl, chargé 
de cours à la Faculté. 1 vol. in-8* 6 fr. 

XVII. — Recherches sur le Discours aux Grecs de Tatien, suivies d'une traduction 

française du Discours avec notes, i vol. in-8" 6 fr. 

X Vil 1. — Troisièmes mélanges d'histoire du moyen ftge, publics sous la direction 
de M. le professeur Luchaire, par MM. Luchaire, Beyssier, Halphen et 

J. CoRDEY. I vol. in-8'* 8 fr. 50 

XIX. — Les métamorphoses d*Ovide et leurs modèles grecs, par G. Lafaye, pro- 
fesseur-adjoint à la Faculté. 1 vol. in-8" 8 fr. 50 

XX. — Quatrièmes mélanges d'histoire du moyen ftge, publies sous la direction de 

M. le P' Luchaire, par MM. jAC<iUEMiN, FaRal et Beyssier. i vol. in-8«. 7 fr. 50 

XXI. - Mélanges d'histoire littéraire, publies sous la direction de M. le professeur 

Lanson. par MM. Fréminet, Dupin et Des Cocnets. i vol. in-8".. . 6 fr. 50 
xxii. — Les archives de la cour des comptes, aides et finances de Montpellier, 

par E. Martin Chabot, archiviste paléographe. 1 vol. in-S" 8 fr. 

xxi: I. — A propos du corpus tibuUianum, un siècle de philologie latine classique, 

par A. Cartault, professeur de poésie latine à la Faculté, i vol. in-8**. 18 fr. 
XX IV. — Cinquièmes mélanges d'histoire du moyen ftge, publies sous la direction de 

M. le P' Luchaire, par MM. Aubert, Carku, Dulonc, Guébin, Hï'ckel, Loirette, 

Lyon, M"' Machkewiich et M. Max Fazy. i vol. in-8» 5 fr. 

■ CHARTRES. — IMPRIMERIE DURAND, RUE FULBERT. 



UNIVERSITÉ DE PARIS 



BIBLIOTHÈQUE 



DK LA 



FACULTÉ DES LETTRES 



XXIV 

CINQUIÈMES MÉLANGES 
D'HISTOIRE DU MOYEN AGE 

PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION 

DE M. LE PROFESSEUR LUCHAIRE 



1. — ALBKIV1\ CAKUU, DULONG, GLÉHIN, HLCkKL, LOI- 
RETTE, LYON, M»»" MACIIKEWITCH : Premier frag- 
ment d'ane édition critique de la chronique de Pierre 
des Vaux-de-Gemai (chapitres I à XXXVIII). 

H. — MAX FAZV : Essai sur Amat, évéque d'Oloron, arche- 
vêque de Bordeaux et légat du Saint-Siège. 



PARIS 

FÉLIX ALCAX, ÉDITEUR 

ANCIENNK MBKAIRIE GEHMEK BAILLIÉHE ET C" 
108, BOUI.EVARU SAINT-GERMAIN, 108 

1908 

Tous droits de traductiou et de reproductioa réservé». 



PREMIER FRAGMENT D'UNE ÉDITION CRITIQUE DE LA CHRONIQUE 

DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI. 



AVERTISSEMENT 

L'importance exceptionnelle de la chronique de Pierre des 
Vaux-de-Cernai* fait d'autant plus regretter rinsuRisance de l'é- 
dition de dom Brial publiée, en i83o, par l'Académie des Ins- 
criptions^. Dans une note placée en tète de cette publication, 
Brial a prétendu avoir corrigé le texte de Duchesne', qu'il 
déclare tout à fait mauvais, à l'aide de deux manuscrits de la 
Bibliothèque royale et d'un manuscrit du Trésor des Chartes. 
Mais le texte qu'il a ainsi constitué est encore extrêmement défec- 
tueux, car, la plupart du temps, il s'est contenté de reproduire 
l'édition Duchesne, sans mettre à profit les leçons données par 
les manuscrits qu'il avait pourtant sous les yeux, et il a ajouté, 
de son fait, des incorrections et des omissions plus ou moins 
graves. M. Holder-Egger a fait sur la même chronique, d'après 
une collation d'A. Molinier, un travail sans doute plus satisfai- 
sant, mais limité à de courts extraits^. C'est pourquoi il paraît 
tout à fait nécessaire de donner, du récit du moine de Cernai, 
un texte sûr et une édition critique. 

Le premier fragment de celle que nous publions ici (chapitres 
I à xxxvni) correspond k peu près au quart de la chronique. 
Elle est l'œuvre collective du professeur et des élèves de la con- 
férence médiévale de la Faculté des Lettres de Paris '^. En atten- 
dant que nous puissions imprimer dans son intégralité le texte 

• 

I. Voir V Introduction à la Chanson de 3. Ibid. i note a. 

la croisade de M. Paul Mcyer, p. x et ^4. hfommenta Germaniœ, Script., t. 

suivantes. XXVI, p. SgH-AoS. 

a. HF. XIX, I-Ii3. 5. MM. Guébin, Hûckel et M»'» 

XXIV. — LucHAïas. — 5«» Mélanges d'histoire, i 



2 MÉLANGES D*îlISTOint: t>U MOYEN AGE 

de Pierre des Vaux-de-Cernai, nous avons jugé que cette publi 
cation partielle pouvait déjà rendre service aux érudits, car elle 
contient, entre autres chapitres importants, ceux où Tauteur 
nous fait connaître les Albigeois, leur doctrine, et les grands 
barons du Languedoc, fauteurs de Thérésie. 

La présente édition a pour base un manuscrit latin de la Biblio- 
thèque nationale, qui est, sans le moindre doute, le plus ancien, 
le plus complet et le plus correcte Mais notre travail de 
collation a porté en outre sur deux autres manuscrits de la 
Bibliothèque nationale^, sur un manuscrit des Archives natio- 
nales' et sur un manuscrit du fonds du Vatican, à la Bibliothèque 
vaticane*. Une notice, qui viendra à la suite de la publication 
totale, donnera sur la valeur et le classement des manuscrits 
tous les renseignements nécessaires. 

Nous avons reproduit entre crochets la division traditionnelle 
par chapitres, telle qu^on la trouve dans l'édition des Historiens 
de France^ parce qu'elle est entrée dans l'usage coipmun. 

Achille LucHAiRE. 



Maclikéwitcti, do la Facilite* des Lettres ; 
Aubert, Dulong, Loireltc, do l'École 
des Charles ; Garru, de llnstitut catho- 
lique ; Lyon, de la Faculté de Droit. 
y\\\. Guébin et Lyon ont particulière- 
ment contribué à mettre notre manuscrit 
au point. 

I. Latin 2601, xiii« si«cle. C'est celui 
que nous désignons par la lettre A. 

a. Latin i8334, xiii* siècle ( — B) 
ot latin 1271 A, xviip siècle (^ G). Ce der- 
nier semble bien n'être qu'une copie peu 



correcte du précédent, mais il contient des 
gloses parfois assez curieuses. 

3. Arch. Nat. JJ. a8, xiv« siècle 

(=1)). 

l\. Vatican, latin 571a, xiv» siècle 
(-- F). Nous avons fait photographier ce 
manuscrit, qui, selon toute apparence, 
est l'original d'où dérive le ms. latin 49 1 
du fonds de la reine Christine, transcrit 
au xvi« siècle (^ E). Il n'y avait donc 
pas grand intérêt à recueillir les variantes 
de ce dernier texte. 



CHRONIOUE DE PÏEnRK DES VaUX-DÊ-CERNAI 



Epistola ad dominum papam Inxocentium que est proemium 



OPERIS SEQUENTIS'. 



Sanctissimo patri et^ beatissimo domino' Innocenlio, Dei gra- 
lia, universalis ecclesie summo pontifici, humilis licet inmeritus^ 
servus ejus, frater ^ Petrus' qualiscumque Vallium Sarnaii' mona- 
chus, non solum oscula pedum, sed et ipsa pedum ejus vestigia 
humiliter deosculari. 

Benedictus domînus Deus^ Sabaoth, qui novissime diebus nos- 
Iris^, sanctissime pater, coopérante vestra sollicitudine non pigra, 
ecclesiam suam in partibus Provintie, inter persequentes hereti- 
corum procellas jam quasi penitus naufragantem, pcr ministrorum 
suorum manus, de ore leonum misericorditer eripuit, de bestia- 
rum manibus*° liberavit. Verum, ne tam gloriosum et tam mira- 
bile factum per evolutiones temporum successivas possit in obli- 
vioncm venire", sed nota fiant in gentibus magnalia Dei nostri, 
seriem facti, qualicumque modo in scriptum redactam, vestre, 
beatissime patcr, offero Majestati, humiliter supplicans ne depu- 
tetur presumptioni, quod puer elementarius manum misent** ad 
fortia, onus subire praesumpserit supra vires : quia bec*' fuitmihi 
intentio in hoc opère, hec sola scribendi causa, ut sciant gentes 
mirabilia opéra Dei, maxime cum, sicut ex ipso*^ dicendi modo 
perpendi potest, non studuerim superfluis verborum faieris** 
ornare codicem, sed simplicem exprimere simpliciter** veritatem. 
Firmum igitur habeat, pater bone, vestre dignatio sanctitatis, 
quod, etsi ad omnia que in hoc facto contigerint^^ scribenda per 
ordinem non potuerim pertingere, vera sunt illa que scripsi. 



1 . BG : Incipit prologus opcris sequen- 7. BCDF : Sarnay. 
tis. D-: Incipit prologus hujus opcris 8. D omet Deus. 
sequentis. F: Gcsta nobilis viri domini 9- A: vcstris. 
SjmoniSfComitisde Monteforti,descripta 10. BC : de manibus bcstiarum. 
pcrfratrem Pctnim, monachum Vallium 1 1. G : evanescere. 

Samaii, Gisterciensis ordinis Prologus 12. DF : misit. 

hujus operis. i3. DF omettent hcc. 

2. G: ac. i4- BG : ex ipsa dicendi materia. 

3. BG : domino beatissimo. i5. G: fallaciis. D: fabulis. 

4. BGF: immeritus. 16. G : simplicitcr exprimere. 

5. C ome< frater. 17. BG : contingunt. 

6. BGF : P. 



^ MELANGES D^HISTOIRE DU MOVEN AGE 

cam nichil apposuerîm unquam'nisi quod viderîm oculis meis, 
vel didicerim a magne auctoritatis personîs et plenissima fide 
dignis. In prima autem huius operîs fronte breviter tango de 
sectis hereticorum, et qualiter Provinciales infidelitatis lepra 
infecti fuerint a temporibus retroactis. Postea exprimo qaomodo 
memorati provinciales heretici per predicatores verbi Dei et 
vestre Sanctitatis ministros admoniti fuerint ut redirent prevarica- 
tores ad cor, et sepius requisiti. Deinde crucesignatorum* adven* 
tuSy civitatum et castrorum captiones', ceteraque ad processum 
negotiifidei pertinentia, prout possum, per ordinem represento*. 
Unum autem sciant^ qui lecturi sunt librum ', quod in pluribus 
hujus operis locis, Tolosani et aliarum civitatum et castrorum 
heretici, et defensores eorum, generalitcr Albigenses vocantur, 
eo quod alie nationes hereticos provinciales Albigenses consue- 
verint ^ appellare. Ut autem lector' in hoc libello quod quesierit 
possit facilius invenire, sciât quod secundum multiplices et suc- 
cessivos negotii (idei processus, per varias distinctiones digestum 
est opus istud. 



In nomine DoMm nostri Jesu Christi, ad ejus gloriam et ho?iorem, 

mCIPIT UTSTORIA AlBIGENSIS '. 

[I] In provintia Narbonensi, ubi quondam fides floruerat, cepit 
inimicus fidei superseminare zizania. Desipuit populus, Christi 
sacramenta, qui est Dei sapor et sapientia, prophanans, factus 
insîpiens, a vera desipiens theosebia, vagus et vagans per erroris 
invia, factus in invio et non in via. Monachi duo Cistercienses, 
zelo fidei succensi, frater Petrus videlicet *^ de Castro novo et 
frater Radulphus ^\ auctoritate summi pontificis contra pestem 
infidelitatis instituti Icgati, negligentiam omnem relegantes, lega- 



1 . DF : unqiiam apposucrim. de hcrelicis patrie Albigensis et partîum 

2. IJ : crucis signatorum. vicinanim deslructis perinclilc memoric 

3. Cî : raplivos. Symonem comitem Monlisforlis. F : In- 

4. (j : roprcsenlabo. cipil hystoria de legatione fralris P. de 

5. F : undr aulrm sciant. Castro novo et F. Radulphi de ordino 
G. \}V omettent Vibnim. Cislercicnsiadprovinciam Xarbonensem. 

7. \iCA) : consuevorunl. 10. B : frater scilicel Petrus. G : scili- 

8. C omet Im lor. cet Petrus. 

9. BC : Incipit hystoria Albigensis. 11. G: Rodolphus. 
D : Incipit pulchra et notabilis hystoria 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 5 

tione sibi Indicta officiosissime ' fungentes, urbem Tolosam 
ingressi sunt et aggressi, a qua venenum perfidie principaliter ^ 
emanabat, plèbes inficiens, sicque deficere faciens a Christi cogni- 
tione ', a veridico splendore, a deifica claritate *. Radix amaritu- 
dinis, sursum germinans, profundius ^ in cordibus hominum con- 
valuerat, nec sine multa didicultate potuit explantari. Suasum est 
Tolosanis sepe^ ac multum ut heresim abjurarent, ut hereticos 
relegarent ; suas*um fuit eis a viris apostolicis, sed minime per- 
suasum. Adeo^ siquidem morti inheserant, qui recesserant' a 
vita, aifecti et infeeti nequam sapientia animali, terrena', diabo- 
lica, expertes*® illius sapientie, que desursum est, que videlîcet 
suadibilis est bonis consentiens *^ 

Tandem ille due olive, illa duo candelabra lucentia ante Domi- 
num, servis servilem incutientes ** timorem, minantes eis rerum 
depredationem, regum ac principum dedignationem intonantes, 
hereseos *^ abjurationem, hereticorum expulsionem eis persuase- 
runt. Sicque îpsi non ** virtutis amore, sed, secundum poetam, 
cessabant *^ peccare mali ibrmidine pêne, quod manifestis indiciis 
demonstrarunt. Nam, statim perjuri efiecti et miserie sue reci- 
divum patientes, in conventiculis suis ipso noctis medio predi- 
cant'es hereticos occultabant. Heu ! quam ditlicile est a consue- 
tudine velli *' ! Hec Tolosa, tota dolosa, a prima sui fundatione, 
sicut asseritur, raro vel nunquam " fuit expers hujus pestis vel 
pestilentie detestabilis, hujus heretice pravitatis, a patribus in 
fiUos successive veneno superstitiose infidelitatis difiuso ". Qua- 
mobrem, et ipsa in vindictam tanti sceleris tantum dicitur jam- 
dudum sustinuisse manus ultricis*^ et juste dcpopulationis^^ exci- 
dium, ut in ipso meditullio civitatis sulcata vomeribus*' planities 



I. BGDF: ofTiciose. 
a. D : principaliter perfidie. F omet 
perfidie. 

3. D : cognatione. 

4. F : cantate. 

5. G : profunde. 

6. F: et. 

7. fiC : adeo qiiidcm. 

8. D : processcrant. 

9. BGD : terrcnali. 

10. B : ex parte. 

1 1 . BG : bonis consentiens que videlicct 
suadibilis est. 

13. G: inconcuticntcs. 



i3. DF : bereseorum. 

i4. D omet non. 

i5. D omet cessabant. F : odenint pec- 
care. La citation est empruntée à Horace, 
Epitres l, xvi, v. 53-53, « Odenint pec- 
care mali virtutis amore — Tu nihil ad- 
mittes in te formidine pœnœ ». 

16. DF : evelli. 

17. BDF omettent fuit. G : expers fuit. 

18. D : difTusio. 

19. G : ultriccs. 

20. G : dcpcUationis. 
ai. D : nominibus. 



6 MELANGES d'histoire DU MOYEN AGE 

paleret * agrorum. Unus etiam de regibus suis inclitis', qui lune 
temporis in ipsa regnabant ^, Alaricus ut creditur nomine ^, in 
extremum dedecus, pro foribus urbis ejusdem est suspensus in 
patibulo. IIujus antique viscositatis fece '^ infectum genimen * pre- 
dicte civitatis, genimen viperarum, non poterat ^ etiam nunc ' 
diebus nostris a® sue perversitatis radiée divelli. Quinimo naturam 
hereticam et heresim naturalem, furca digne ultionis expulsam, 
usquequaquepassa^^inse recurrere, patrissare sitit", degenerare 
negans. Cujus vicinitatis" exemple, 

Sicut uva conspecta *^ livorem ducit ab uva 

£i grex *^ lotus in arvis 

Unius scabie cadit ol porrigene ^^^ porci 

vicine urbes et oppida, radicatis '* in se heresiarchis, per ejusdem 
infidelitatis surculos pullulantes *', infitiebantur mirabiliter et 
miserabiliter " peste ista ; barones terre provincialis, fere omnes 
hereticorum defensores et receptatores efTeeti, ipsos amabant 
ardentius et contra Deum et ecclesiam defendebant. 



De sectis hereticorum*'*. 

[II] Etquoniam se in hoc loco quodammodo ingerit opportunitas, 
hereses et sectas hereticorum enucleatius stilo brevitatis prosequi ^ 
dignum duxi. Primo sciendum quod hcretici duos constituebant 
creatores, invisibilium scilicet quemvocabant benignum Deum, et 



1. G : patcat. 

a,C : patcat agrorum oviniset de-gre- 
gibus suis» inditi». 

3. C : qui tune ipsis in ipsa rognabat. 
F : (jui tune temporis in ipsa regnabat. 

4. C : nonne. F omet nomine. 

5. B : fetorem. C : fctore. D : fecce. 

6. C : geminum sexum. DF : gemi- 
num. 

7. C : non potuit nunc diebus. 

8. n : et nunc. 

g. DF : tem|)oribus meis. 

10. G : passa est. 

11. G omet patrissare sitit. 
la. G : in civitatis. 

i3. G : aspccla. 



i4. F : tolus grex. 

i5. G : prurigine. F : purriginc. 
Pierre des \ aux-de-Cernai a cité évi- 
demment de mémoire. Cf. Juvénal, édition 
Weiilner (Teixbnert iSSq), Uv. /, sat. //, 
vers 7Q. 

... Sicut grox tottis in a gris 
unius scahic cadit cl porrigine porci 
u\aque conspecta livorem ducit ab uva. 

16. B : redicatis. G : reductis. 

17. B : pululantes. G : puUulanter. 

18. G omet et mis<*rabiliter. 

i(j. I) : De crroro hereticorum in di- 
versos Grealorcs. F : De divcrsis hereti- 
corum sectis. 

'jo. G : perscqui. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 



visibilium quem malignum Deiim nuncupant*. Novum Testa- 
mentum benigno Deo, vêtus vero maligno attribuebant, et illud 
omnino repudiabant, prêter quasdam auctoritates que^ de veteri 
Testamento novo sunt inserte', quas* ob novi rcverentiam Testa- 
menti recipere dignum estimabant. Auctorem veteris Testament! 
mendacem asserebant, quia^ prothoplastis^ dixit: « Quacumque 
die comcderltis de ligno scientie boni et mali, morte morie- 
mini^», nec, sicut dicebat", post comestionem mortui sunt, cum 
tamen rêvera statim® post gustum pomi vetiti mortis miserie 
fuerint subjecti. Ilomicidam quoque ipsum nominabant, tum^" 
quia Sodomitas et Gomorreos incineravit'* et aquis diluvii mun- 
dum delevit, tum quia" Pharaonem et Egyptios mari obruit. 
Omnes veteris Testamenti patres dampnatos aiBrmabant, beatum*' 
Joannem Baptistam unum esse de majoribus demonibus assere- 
bant. Dicebant etiam '* in secreto suo quod Christus ille, qui 
natus est in Bethléem terrestri et visibili, et in Jérusalem cruci- 
fixus, malus fuit, et quod Maria Magdalene fuit ejus concubina, 
et ipsa fuit mulier in adulterio deprehensa, de qua legitur in 
Evangelio. Bonus enim ^" Christus, sicut dicebant, nunquam 
comedit vel bibit, nec veram carnem assumpsit, nec unquam fuit 
in hoc mundo, nisi spiritualitcr in corpore Pauli. Ideo autem** 
diximus in Bethléem terrestri et visibili*', quia heretici (ingcbant 
esse aliam terram novam et invisibilem ; et in illa terra, secundum 
quosdam, bonus Christus natus fuerat** et cruciGxus. Item dice- 
bant heretici bonum Deum duas habuisse uxorcs, Oollam^'et 
Oolibam^®, et ex ipsis filios et (ilias procréasse^*. Erant alii heretici 
qui dicebant quod unus est Creator, sed habuit duos filios*^, 
Christum et Diabolum ; dicebant etiam*' isti omnes creaturas 
bonas fuisse, sed per phialas, de quibus legitur in Apocalipsi, 
omnia fuisse corrupta. Hii omnes, membra Antichristi, primo- 



I. D: nunccupant. F: nuncupabant. 

1. BC : quas. 

3. BG : insenicnint. 

/i. D : quod. 

5. B : qui. 

6. C : proloplastcs. 

7. F : mori. 

8. BF : dicebant. 

9. F omet statim. 

10. G : cum. 

11. G : crcmavii. 
la. G : quod. 



i3. BGDF omettent beatum. 

i^. B : rnim. 

i5. G : autom. 

16. G : anlc. 

17. DF : invisibili. 

18. DF : fucrat natus. 

19. B : Oolam. 
ao. D : Golibam. 
21. G : générasse. 

2a. F: filios scilicct Ghristum... 

a3. G : et. 



8 



M1ÎLANGES d'hIBTOIBE DU BIOYEN KGE 



geniti Sathane, semen nequam, filiî scelerati, in ypocrisi loquentes 
mendacium^ corda simplicium seducentes, provincîam Narbo- 
nensem veneno sue perfidie infecerant^ Fere totam Romanam 
ecclesiam speluncam latronum esse dicebant, et quod ipsa erat 
meretrix illa de qua legitur in Apocalipsi. Sacramenta ecclesie 
usque adeo adnuUabant^, ut sacri baptismatis undam^ ab aqua 
fluvial! non^ distare ^, sacrosancti corporis Christi hostiam a 
pane laico non differre publiée dogmatizarent ; simplicium auribus 
hanc instillantes blasphemiam, quod Christi corpus, etsi ma- 
gnitudinem Alpium in se contineret, jamdudum consumptum^ a 
comedentibus et adnichilatum fuisset. Confirmationem, extre- 
mam unctionem', confessionem frivolas esse et inanes omnino 
reputabant. Sacrum matrimonium meretricium esse, nec aliquem 
in ipso salvari posse predicabant filios et fllias generando. 
Resurrectionem quoque carnis didi tentes^ quasdam adinventiones 
confingebant^^ inauditas, dicentes animas nostras esse spiritus 
illos angelicos qui, per^^ superbie apostasiam precipitati de celo, 
corpora sua glorificata in aère reliquerunt ; et ipsas animas, 
post successivam qualiumcunque*.* septera *' corporum terreno- 
rum inhabita tionem, quasi tune demum penitentia peracta, ad 
illa relicta corpora remeare. 

Sciendum autem quod quidam inter hereticos dicebantur « per- 
fecti, » sive « boni homines», alii « credcntes hcreticorum ». Qui 
dicebantur perfecti nigrum habitum prcfcrebant, castitatem se 
tenerementiebantur, esum carnium, ovorum, casei omnîno detes- 
tabantur, non mentientes videri volebant, cum ipsi maxime de 
Deo quasi continue*^ mentirentur ; dicebant etiam*^ quod nulla 
unquam*® ratlone debebant jurare. Crcdentes autem hcreticorum 
dicebantur" illi qui seculariter viventes*', licet ad vitam perfecto- 
rum imitandam non pertingcrent, in fide tamen illorum se sal- 
vari sperabant. Divisi siquidem erant in vivendi modo, sed in 



I. D : mendaclo. 

a. C : infeccro. 

3. C : nullabant. 

4. G : sacram baptismatis undam. 

5. G : nihil. 

6. F ajoute assererent. 

7. G : et a comedentibus. 

8. F omet eitrcmam unctioncm. 
g. D : diflcrcntes. 

10. G : allegabant. 

11. BD omettent pcr. 



la. G : qualicumque. 

i3. BG omettent septera. D : corporum 
scptem. F : tcrrenorum scptcnam inha- 
bilationem. 

i4- G : commune. 

i5. B : enim. 

16. G : nunquam nulla. 

17. BG : dicebant. 

18. B : dicebant illi quod seculariter 
vivcntes. G : quod scélérate viventes. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 9 

fide, immo in infidelîtale\ unum erant. Qui dîcebantur cre- 
dentes hereticorum dediti erant usuris, rapinis, homicidiîs, et 
carnîs illecebris, perjuriis et perversitatlbus universis. Isti quî- 
dem' ideo' securius et effrenatius peccabant, quia credebant* 
sine restitutione ablatorum, sine confessione et penitentia se çsse 
salvandos, dummodo in supremo mortis articulo Pater Noster 
dicere et manuum impositionem a magistris suis recipere^po- 
iuissent. De perfectis enîm* hereticis magistratus ^ habebant, quog 
vocabant diaconos et episcopos, sine quorum manuum impositione 
nullus inter credcntes morîturus se salvari posse credebat.Verum si 
morienti cuilibet quantumcumque flagitioso manus imposuissent, 
dummodo Pater Noster dicere posset', ita salvatum et, sccundum 
vulgare* ipsorum, consolatum existimabant**^, ut, absque omni 
satisfactione, absque omni alio remedio, statim revolaret" ad 
celum ; unde ridiculum quod super hoc contigisse^' audivimus, 
duximus inserendum. 

Quidam credens hereticorum in supremo mortis articulo per 
manuum impositionem amagistrosuo consolamentum accepit, sed 
Pater Noster dicere non potuit, et sic expiravit. Consolator 
ejus quid de ipso^' diceret nesciebat ; salvatus videbatur** per 
reccptam manuum impositionem^^, dampnatus quia non dixerat 
dominicam orationem. Quid plura ? Consuluerunt heretici quen- 
dam militem, nomine Bertrandus^^ de Saxiaco^\ qui erat hère- 
tiens, quid de illo^^ judicare deberent. Miles autem taie dédit con- 
silium et responsum : « De isto sustinebimus et'dicemu^ quod 
salvus sit ; omnes alios, nisi Pater Noster dixerint in fine, damp- 
natos judicamus. » Item aliud ridiculum. Quidam credens 
hereticorum in morte legavit hereticis ccc solidos", et precepit 
filio suo ut daret hereticis pecuniam illam ; quam cum post 
mortem patris heretici requirerent a filio, dixit eis : « Volo ut 
dicatis mihi*^ pi*ius, si placet, quomodo est patri meo. » Qui 



I. G : sed in fide et înfidclitatc. DF : 
sed in fide et in inlidelitate. 
a. DF : siquidcm. 

3. G : eo. F omet idco. 

4. D : et crcdebant. 

5. DF : rccipcrc a magistris suis. 

6. G omet enim. 

7. G : hi magistratus. 

8. G : potuissent. 
g. G : viilgalo. 

10. DF : cstimabant. 



11. G : rcvolarent. F : cvolarct. 

12. T)F omettent connaisse. 
i3. G : de eo. 

i^. G : jiidicabatur. 
i5. BG : per manuum impositionem 
rcceplam. 

16. G : Bcrtuudum. D : Bertrandi. 

17. BG : Saiiacho. F : Sacciaco. 

18. BD : qui de illo. 
ig. D : Ib. 

20. BGDF omettent mihi. 



lO MÉLANGES d'uISTOIRE DU MOYEN AGE 

dixerunt : « Ccrtlssime scias quod salvus est, et jam in 
celestibus coUocatus. » Quibus ille subridens : « Gratias* Deo 
et vobis. Verumptamen, ex quo Pater meus jam est in glo- 
ria, anime ipsius elemosinis non est opus^, et ego tam beni- 
gnos vos esse scio^ quod amodo patrem meum a gloria non 
revocabitis. Sciatis igitur quod nichil a me de pecunia reporta- 
bitis. » 

Non credimus autem silendum quod et quidam heretici dicebant 
quod nullus peccarc poterat^ ab umbilico et inferius ; imagines 
que fiunt^ in ecclesiis dicebant ydolatriam ; campanas ecclesia- 
rum* tubas demonum allirmabant. Item dicebant quod non pec- 
cabatquis gravius dormiendo cum matre vel sororc sua quam cum 
qualibet alia. lUud etiam, inter supremas heresum^ fatuitates, 
dicebant quod, si quis de perfectis peccaret mortalitcr, come- 
dendo videlicet modicissimum carnium vel casei seu ovi vel ali- 
cujus rei sibi inhibite, omnes consolati ab illo amittebant spiri- 
tum sanctum, et oportebat eos iterum reconsolari*; et etiam jam 
salvati pro peccato consolatoris cadebant de celo ®. 

Erant preterea alii heretici qui Valdenses dicebantur a quo- 
dam Valdio nomine, cive*° Lugduncnsi. Hii quideni mali erant, sed 
comparatione aliorum hereticorum, longe minus pcrversi; in 
multis enim nobiscum conveniebant, in aliquibus dissentiebant. 
Ut autem plurima de inGdelitatibus*^ eorum omittamus, in qua- 
tuor precipue consistebat error eorum : in portandis scilicet 
sandaliis more apostolorum, et in eo quod dicebant nulla ra- 
tione jurandum vel occidcndum ; in hoc etiam '^ quod assere- 
bant quemlibet eorum in necessitate, dummodo haberet san- 
dalia, absque ordinibus ab episcopo acceptis, possc conficerc 
corpus Christi. Ifec nos de sectis hereticorum breviter cxccrp- 
sisse** sufTiciat. 



I. F ajoute inquit. ciliari. D : el oportebat itorum cum ro- 

a. D : anime ipsius non opus clemosi- consolari. 

nis. F : anime ipsius non est opus ele- y. D ajoute la rubrique De simulala 

mosinis. bonitale hereticorum in modum aposto- 

3. DF : vos scio esse. lorum. F ajoute la rubrique De secla 

/|. DF : poierat peccarc. Valdensium. 

5. D : fuerunl. lo. C : civi. DF omettent civo. 

6. DF : eanim. ii. F : infîdelitate. 

7. F omtf Hieresum. 12. BCF : insuper. 
t^. G : ci oportebat eos iterum recon- i3. AD : cxcorpisse. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CEBNAI I I 



MODUS CONVEllSIONIS IMMO PEllVERSIONIS HERETICORUM * . 

Quando aliquis se reddJl hereticis, dicit ei* ille qui recipit eum: 
<c Amîce, si vis esse de nostris, oportet ut renunties loti fidci 
quam lenet Romana ecclesia. » Respondet: « Abrenuntio. » — 
«( Ergo accipe Spiritum^ a bonis hominibus, » et tune aspirât ci 
septies in ore. Iterum* dicitilli: « Abrenuntias cruci illi^quam 
tibi fecit sacerdos in baptismo in pectore et in scapulis et in 
capite de oleo et crismate? » Respondet : « Abrenuntio. » — 
c< Credis quod aqua illa operetur tibi salutem? » Respondet*: 
« Non credo. » — « Abrenuntias vélo illi quod tibi baptizato sa- 
cerdos posuit^ in capite? » Respondet*: « Abrenuntio ». Ita acci- 
pit ille baptismum hereticorum, et abnegat baptismum Ecclesie. 
Tune omnes ponunt manus super caput ejus, et osculantur eum, 
et induunt eum veste nigra, et ex illa hora est tanquam® unus de 

• '10 

ipsis . 



Hic incipit carrare quomodo venerunt predicatores in terram 

Albigensem **. 

[111] Anno verbi incarnati M°CCV1**, Oxomensis** episcopus, 
Diegus*^ nomine, vir magnus et magnifiée extoUendus, ad curiam 
Romanam accessit, summo desiderio desiderans episcopatum 
suum resignare, quo posset liberius ad paganos causa predi- 
candi Christi Evangelium se transferre. Sed dominus papainno- 
centius noluitacquiescere desiderio **viri sancti,immo^^precepitei 

I. BG omettent \sL rubrique. D: De lo. GDF : ex ipsis. 

modo reddcndi se hcrcticum in Albig ii. BG : Qualiter et quando voncnint 

(ensi). F : De modo hrrcticorum reci- predicatores ad partes Albigenscs. D : 

picndi ad sectam suam. Qualiter et quando predicatores venerunt 

a. DF omeitent ei. in partes Albigenses ad predicandum 

3. DF ajoutent sanctum. hereticis. F : Qualiter et quando primi 

4. G : item. predicatores venerunt ad provinciam 

5. F omet illi. Narbonensem contra hereticos. 

6. D : respondil. la. A : Oxomenensis. G : Oxoniensis. 

7. D : imposuit.' i3. F ajoute vcl Didacus. 

8. BD : respondit. i^. F : dosideriis. 

9. F : quasi. l5. G : vcrum. 



12 



MÉLANGES D^llISTOIRE DU MOYEN AGE 



ad sedcm propriam remearet^ Factum est igitur. Dum rediret 
a curia^ et esset apud^ Montem Pessulanum, invenit ibi venera- 
bilem virum Arnaldum, abbatem Ciste reiensem, et fratrem Petrum 
de Castro Novo, et fratrem Radulfum^, monachos Ciste reienses, 
apostolice sedis legatos, injuncte sibi legationi pre tedio renun- 
tiare volentes, eo quod nichil aut parum hereticis predicando 
proBcere potuissent. Quotienscumque enimvellent ipsis hereticis 
predicare, obiciebant eis heretici conversationem pessimam cleri- 
corum, etita, nisi* vellent clericorum vitam corrigere*, oporteret 
eos a predicatione desistere. Memoratus autem episcopus adver- 
sus hujusmodi perplexilatein salubre dédit consilium, monens et 
consuiens ut ceteris' oinissis predicationi ardentius insudarent*» 
et' ut possent ora obstruere maiignorum, in humilitate proce- 
dentés, exemplo pii Magistri, facerent et docerent, irent pe- 
dites, absque*^ auro et argento, per omnia formam apostolicam'^ 
imitantes. Dicti vero iegatihec omnia, quasi quandam novitatem, 
per se arripere non volentes, dixerunt quod, si quis favorabilis 
auctoritatis eos sub hac forma vellet precedere, ipsum libentis- 
sime sequerentur. Quid plura ? Obtulit se vir Deo pienus, mox- 
que familiam suam** vecturasque ad urbem suam Oxomensem" 
transmittens, uno comité *^ contentus, cum duobus sepedictis *^ mo- 
nachis legatis **, Petro vîdelicet et Raduifo, Montem egreditur 
Pessulanum ". Abbas autem Cisterciensis Cistercium perrexit, tum 
quia*' in proximo ** erat celebrandum Cisterciense capitulum gé- 
nérale, tum quia, post celebratum capitulum, quosdam de ab- 
batibus^ sui ordinis volebat secum adducere, qui eum in exe- 
quendo injuncto sibi predicationis'* ofTicio adjuvarent. 

Excuntes autem a Montepessulano, Oxomensis episcopus et 
prefati monachi venerunt ad castrum quoddam", nomine Cervia- 



I. D : remearc. 
a. B : ad curiam. 
3. BC : ad. 
l\, BCF : Radulphum. 

5. Tous les manuscrils donnent si. La 
correction s'impose. 

6. B : vitam corrigorf* clericorum. C : 
si vitam vcllcnt clericorum. 

7. B : cunclis. C : cunctationibus. 

8. C : insisteront. 

9. DF omettent et. 

10. D omet absquc. F : sine. 

11. G : apostolorum. 



la. F : omet vecturasque ad urbem 
suam. 

i3. F : Oxomam. 

i^. F ajoute entre les lignes scilicct 
sanclo Dominico. 

i5. C : supradiclis. 

16. F omet legatis. 

17. C : Pessulani. 

18. C : cum quod. 

19. BG : proximum. 

an. DF : de abbatibus suis. 

ai. G : sibi injuncto prcdicationis. 

aa. D : quoddam castrum. 



CttRÔNlQÙE DE PIEBtlE DES VAUX-DËCEtlNAI l3 

num^ ubi invenerunt quendam heresiarcham, Balduinum no- 
mme, et' Theodoricura quendam, (ilium perditionis et stipulam 
eterni incendii. Iste de Gallia erat orîundus^, nobilis quidera gé- 
nère, et canonicus fuerat Nivernensîs ; postea vero, cum quidam 
miles qui erat avunculus ipsius et hereticus pessimus, in Pari- 
siensi concilio, coram* Octaviano' cardinale^ et apostolice sedis 
legato^ fuisset de heresi eondempnatus, videns iste quod latere 
diutius non valeret, ad partes se transtulit Narbonenses, ubi ab 
hereticis in maximo amore et veneratione est habitus, tum quia" 
ceteris aliquantulum^ acutior videretur, tum quia gloriabantur 
se habuisse de Francia, ubi esse dinoscitur fons scientie et reli- 
gionis christiane, sue incredulitatis^^socium, sue" nequitie defcn- 
sorem. Née pretereundum quod Theodoricum se faciebat vocari, 
cum Willelmus'^ antea vocaretur. Habita cum bis ^^ duobus dispu- 
tatione perocto dies, Balduino videlicet et Theodorico, predicato-, 
res nostri universum populum dicti castri salutaribus monitis ad 
se predictorum hereticorum odium converterunt. Ipsos siquidem" 
hereticos a se libentissime expulissent, sed dominus castri, veneno 
perfidie infectus, eos sibi familiares fecerat et amicos. Yerba 
autcm illius disputationis longum^^ esset peromnia enarrare. Sed 
hoc solummodo ^^ adnectere *^ dignum duxi. Quod cum venerabilis 
episcopûs dictum Theodoricum ad ima conclusionis disputando 
deduxisset": « Scio, inquit Theodoricus, scio cujus spiritus sis, 
siquidem inspiritu^^ Helye venisti. » Ad hec sanctus:(( Et si ego 
in spiritu Helye veni, tu venisti in spiritu Antichristi. » Peractis 
igitur " ibi octo diebus, exeuntes a Castro viros venerabiles^* prose- 
cutus est populus per leugam ferme unam. Hli autem, recto iti- 
nere procedentes, Biterrensem"** aggressi sunt civitatem, ubi, per 
dies XV disputantes et predicantes, confirmabant in fide paucos 
qui ibi erant catholicos et hereticos confundebant. Venerabilis 

I. A : Ccrlnanum. D : Cerivanam. ii. F : sueque. 

3. D omet et. la. BG : Guillelmus. D : Willcrmus. 

3. BCDF : de Gallia oriundus erat i3. DF : hiis. 
quidctn nobilis génère. lA* G : videlicet. 

4. F ajoute domino. i5. A ajoute tempus. 

5. BCF : Octoviano. iG. Cornet adnectero... disputando. 

6. Tous les manuscrits donnent cardi- 17. D : advcrtere. 
nali. 18. G : deducam. 

7. G : legatis. IQ* ^ omet in. 

8. G : quod. ao. G : ergo. F omet igilur. 

9. BGDF : aliquantulum ceteris. ai. DF : vencrabilos viros. 
10. A : credulitatis. a a. BC : Biterncnscm. 



lit 



MELANGES D^HISTOIRE DU MOYEN AGE 



autem episcopus Oxomensis et frater Radulfus^ consuluerunt 
fratri P. de Castro Novo ut ad tempus abeis recederet; timebant 
siquidem ne occiderelur frater P. eo quod ipsum odio haberent 
heretici supra omnes. Recessit igitur* frater P. ab episcopo et 
fratre Raduifo tcmpore aliquanto. Ipsi autem a Biterris ^ egressi, 
Carcassonam^ gressu prospero devenerunt, ubi, per octo dies 
morantes, predicatîoni et disputationibus însistebant. 



MiRACULUM '*. 



Contigit tempore îllo prope Carcassonam ^ miraculum quod 
preteriri non débet. Metebant heretici segetes suas in die 
Nativitatis saneti Johannis Baptiste ; ipsum enim non prophetam 
sed malignissimum esse dicebant. Dum^ igitur meterent, aspiciens 
unus ex eis manum suam, vidit manipulum suum^ sanguino- 
lentum ; quod videns, putavit quod incidisset sibi manum, scd 
inveniens eam sanam, exclamavit sociis. Quid ultra ? Aspicientes 
singuli manipulos quos tenebant, inveniunt eos sanguinolentes, 
manibus conservatis^ illesis. Venerabilis autem Vallium abbas'^ 
Guido tune erat in terra illa, qui manipulum sanguinolentum 
vidit, et ipse michi hoc enarravit*'. 

Quia vero longum esset enarrare per ordinem quomodo viri apo- 
stolici, scilicet predicatores nostri, circuibant per castella'^, evan- 
gelizantes et disputantes ubique, his*^ omissis, ad precipua venia- 
mus. Quodam die convcnerunt omnes hcresiarche apudquoddam 
castrum in Carcassonensi*^ diocesi, quod dicitur Mons Rcgalis'*'^, 
disputaturi unanimiter adversus vlros sepius memoratosi Ad hanc 
disputationem rediit *^ frater P. de Castronovo, qui, sicut paulo 
antediximus, a sociis suis'" discesseratapudBiterrim*^. Disputanti- 
bus autem dati fuerunt judices de ipsis credentibus heretico- 
rum. Proteiata autem fuit disputatio per xv dies, et redacta fue- 



1 . GF : Radulplius. 

a. G : ergo. 

3. BG : ab Biterna. 

4. G : Gartassonam. 

5. BÇDF omettent la rubrique, 

6. A : Garcasonam. 
'j. G : cum. 

8. F omet suum. 

Q. A : conversatis. 



10. BGDF : abbas Vallium. F ajoute 
Sar(naii). 

1 1 . F : hoc narravit. 

12. BGDF : per castra. 
i3. DF : hiis. 

i4. B : Garcanensi. 
i5. D : Ragualis. 

16. A : redit. 

17. D¥ omettent suis. 

18. BG : Bitemam. 



CHRONIQUE DE PIEnRE DES VAUX-DE-CEHNAÎ i5 

runt in se ri p tu m ' hinc inde proposlta et tradita judicibus,ut dif- 
finitivam sententiam promulgarent. Yidentes autem ipsi judices 
hereticos suos manifestissime superatos, noluerunt dare senten- 
tiam ; sed et scripta que a nostris acceperant, ne venirent in 
publicum, noluerunt reddere, sed hereticis tradiderunt. 

Hîs peractis, recessit frater P. de Castronovo a sociis suis, et 
ivit in Provinciam, et laboravit ut paeem* componeret inter'*' nobiles 
Provincie, hac* intentione ut auxilio eorum, qui pacem jurave- 
rant, posset hereticos de Narbonensi provincia extirpare. Sed 
cornes TholosanusRaimundus^, inimicus pacis, noiuitacquiescere' 
dicte paci donec, tam pèr guerras^ quas movebant ei nobiles 
Provincie, mediante industria viri Dei, quam per excommunica- 
tionem ab eodem in ipsius comitem pronuntiatam *, jurare com- 
pulsus est illam pacem °. Sed qui fidem negaverat et erat infideli 
deterior, nunquam*° deferens juramento, juravit pluries et pluries 
pejoravit*'. Quem vir sanctissimus frater P. magna animi virtute 
corripiebat^S tyrannum intrepidus aggrediens, eique in facie 
resistens, quia reprehensibilis, immo dampnabilis erat valde, 
confundebatque eura vir magne constantie, vir conscientie illi- 
bâte, adeo ut" exprobraret ei quod fallax** erat per omnia et per- 
jurus, et vere sic erat. 



Hic NARRAT DE INFIDEUTATE COMITIS RaIMUNDI*'^. 

[lY] Quia ergo opportunitas se ingessit, hic de incredulitate 
ipsius Comitis aliquid breviter explicemus. Primo dicendum **, 
quod, quasi a primis cunabulis, semper hereticos dilexit et fovit, 
et eos in terra sua habens, quibuscumque modis potuit, honora- 
vit. Usque hodie etiam, sicut aperitur, ubicumque pergit, here- 

I. F : scriplis. 12. BGDF : corripuU. 

a. BF omettent pacem. i3. BC : adco quod. D omet ul. 

3. C : inter ca nobiles provincie. i/|. DF omettent fallax. 

4. F ajoute autem. i5. D omet et. B : De malitia comitis 

5. DF : Raymundus nominc. Tolosani.G : De malitia comitis Tolo- 

6. BF : adquiescerc. sani Ramundi. D : De malicia et hcresi 

7. D : terras. Raymundi comitis Tholosani. F: Descri- 

8. BGDF : promulgatam. bit vitam corruptam atque mores Ray^ 

9. DF : pacem illam. mundi comitis Tholosani erga Deum et 

10. G ajoute fidem. D : unquam. ejus ecclesiam. 

11. G : pejeravit. D : et pluries per- 16. BC ajoutent esi, 
juravit. 



i6 



MELANGES D^ilSTOtRK Dt; MOYEN AGE 



ticos sub communi habitu secum duclt\ut, si ipsum mori conti- 
gerît, inter manus eorum' moriatur ; crédit^ enim, absque omni 
penitentia, quantumcumque peccator fuerit, se salvandum, si in 
ipso mortis articulo impositionem ^ manuuin eorum potuerit^ adi- 
pisci. Facit' etiam deferri novum Testamentum, ut, si necesse 
fuerit^ impositionem •* manuum cum libro recipial' ab hereticis. 
Vêtus siquidem Testamentum detestantur heretici, dicuntque 
Deum illum, qui veterem legem instituit, malum esse, vocantes 
eum traditorem propter spolialîonem Egypti, homicidam propter 
diluvium et submersionem Egyptiorum*^. Dicunt etiam Moysen, 
Josue, David, illius" mali Dei fuisse ruptarios et ministres. Dixit** 
sepedictus Cornes quodam die hereticis, sicut pro certo scimus, 
quod volebat facere nutriri filium suum apud Tholosam inter 
hereticos, ut addisceret (idem, immo infidelitatem illorum. Dixit 
etiam quadam die quod vellet dare centum marcas argenti, ut 
quidam miles suus posset capere fidem hereticorum, ad quam 
multociens invilaverat eum, et quam faciebat ei sepius** predicari. 
Preterea, quando herctici mittebant ei aliqua exenia*^ vel ciba- 
ria, gratissime suscipiebat, et faciebat oplime servarî*^, nec patie- 
batur quod aliquid comederet ex eis, nisi ipse et aliqui ejus 
familiares *^. Multociens etiam, sicut certissime cognovimus, ado- 
rabat hereticos flexis in terra genibus*^ et pctebat ab eis bene- 
dictionem, et osculabatur eos. Quodam die erat dictus comes in 
expectatione quorumdam hominum qui debcbant venire ad eum ; 
sed, cum non venissent, dixit: « Bene apparet quod diabolus fecit 
mundum istum, quia nichil succedit nobis ad votum. » Dixit 
preterea" idem Comes vencrabili F. *' episcopo Tholosano, sicut 
ab eodem episcopo audivi, quod monachi Cistercienscs non pote- 
rant salvari, quia tenebant oves que luxuriam exercebant. O here- 
sis inaudita! Dixit etiam Comes dicto episcopo Tolosano utveniret 



I. D : duxil. 

a. DF : ipsonim. 

3. BCDF : crpdcbat. 

m 

4. D : im{)ositiono. 

5. BCDF : potuisscl. 

6. BCDF : faciebat. 

7. BCDF: cssot. 

8. D : imposilione. 

9. BCDF : reciperct. 

10. A : Hcbreorum. BF : Egiptiorum. 
G : Egypliorum. 

11. BC omettent iUius. 



la. BDF ajoutent oilam 

i3. BC : Ropc. 

ifi. C : xemin. D : ci oxcnia aliqua. 

10. DF : oplimo servari oa. 

16. B : aliqiiiit ejus familiaris. 

17. BC : floxis gcnibus in terra. 

18. BC : Dixit preterea idem comes 
vencrabili F episcopo Tolosano ut vo- 
niret de nocte in palatium ejus et au- 
diret predicationem hereticorum. Inde... 

19. F omet F. 



CIIROMOUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 



V 



de nocte inpalatium ejus, et audiret predicationem hereticorum ; 
unde* perpenditur quod sepe de nocte audiebat eos. Erat quadam* 
die memoratus ^ Cornes in ecclesia quadam ubi missa celebrabatur ; 
habebat autem secum quendam mimum qui, sicut mos est hujus- 
modi joculatorum, homines^ cum bucca hystrionice deridebat. 
Cum autem sacerdosqui celebrabat missam verteretse ad populum, 
dicens : « Dominus vobîscuni », sceleratissimus Cornes dixit 
hystrioni suo ut contrafaceret et derideret sacerdotem. Dixit pre- 
terea aliquando sepedictus Cornes ^ quod mallet assimilari cuidam 
pessimo* heretico, qui erat apud Castras, in Albigensi diocesi, 
detruncatus'' membris et habitu miserabilis', quam esse ^ rex vel 
imperator. Quod autem ipse '** hereticos semper foverit, ex hoc 
habemus probatissimum argumentum, quia nunquam ab aliquo 
apostolice sedis legato potuit induci ad hoc ut sepedictos here- 
ticos de terra sua depelleret '*, licet compulsus ab ipsis legatis 
eos ** multociens abjurarit". 

Prcterea adeo parvipendebat matrimonii sacramentum quod, 
quotienscunquc ei *^ displicuit uxor propria, ipsam dimittens aliam 
(ïuxit ; ita quod quatuor uxores habuit *^ quarum très adhuc 
vivunt. Habuit enim primo sororem vicecomitis Biterrensis, 
nomine Beatricem ; qua dimissa, duxit filiam" ducis Cypri; hac 
dimissa, duxit sororem régis Anglie Ricardi ", que contingebat 
cum*' in tercio gradu consanguinitatis ; qua mortua, acccpit soro- 
rem régis Aragonum, que similiter erat consanguinea ejus in 
tercio et quarto*^ gradu Necsilendum est quod, cum ipse quondam*^ 
haberet" uxorem" quandam, monuit^"^ eam sepissime ut habitum 
religionis assumeret; illa autem, intelligens quid ipseintenderet, 
ex** ittdustria quesivit ab eo utrum vellet quod ipsa in ordine 



1. BC : indc. i^. BC omettent ci. 

2. DF ajoutent ({iiidcm. i5. G : habiierii. 

3. BCF : memoratus comcs quadam i6. F : sororem. 
die. 17. BDF : Richardi, 

4. C : hominum. 18. DF : ei. 

5. BC : sepedictus comcs aliquando. 19. C : et in quarto. F supprime ter- 

6. F omet pessimo. cio et. 

7. F : detruncatis. 20. BCF omettent quondam. 

8. DF : miserabili. 21. BCDF : cum ipse tcncret primam 

9. BC omettent esse. D : esset. uxorcm. 

10. BC : omettent ipse. 22. DV ajoutent suam. 

1 1 . F : expcUerct. aS. BC : admonuil. 
la. F :ome( eos. 2^. F omet e\ indiislria 
i3. B : abjuraret. C : abjuraverit. 

XXrV'. — LuciiAiHK. — 5"* Mélanges d'histoire. a 



l8 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

Cîslerciensi fieret monialis * ; îpse autem dixit quod non. Qucsîvil 
Iterum ulrum vellet * quod fieret monacha ' in ordine Fonlis 
Ebrardi^ ; respondit Cornes qaod non volebat. Tune quesivit ab eo 
quid Ipse vellet', et mandavit ipse quod, si vellet (îeri heretica. 
ipse ei in omnibus provideret; et factum est ita. 

Erat quidam hereticus pessimus apud Tolosam, Hugo Faber^ 
nomine, qui quodam die "^ in tantam lapsus " est dementiam quod 
juxta altare cujusdam ecclesie purgavit ventrem, et, in con- 
temptum Dei, cum palla altaris tersit posteriora sua. O scelus 
inauditum ! Dixit etiam predictus hereticus quadam die quod ', 
quando sacerdos in missa percipiebat divini corporis sacrameii- 
tum, traiciebat demonem in corpus suum. Que omnia cum*° vir 
venerabilis abbas Cistercii, A., qui tune erat abbas Grandissilve, 
in territorio Tholosano, comiti Tholose" retulisset", et moneret, 
ut *' puniret qui tantum facinus perpetrarat, respondit Comes 
quod nuUo modo propter hoc puniret *^ in aliquo civem suum. 
Abominationes predictas narravit ^^ abbas Cisterciensis, qui tune 
erat archiepiscopus Narbonensis, ferme xx'" episcopis, me pré- 
sente, in concilio apud Vaurum. 

Adeo etiam" semper fuit luxuriosus et lubricus dictus Conies 
quod, sicut pro certo didicimus, sorore propria abutebatur in 
contemptum religionis Christiane. Ab infantia etiam sua concu- 
binas patris sui diligentissime querebat^\ et cum illis libentissirae 
concumbebat. Vix enim aliqua ei ** placere poterat, nisi scirot 
patrem suum prius concubuisse cum ea: unde etiam pater ipsius, 
tam propter heresim quam propter enormitatem istam, exhere- 
dationem *^ suam ci sepissime predicebat. 

Preterea ruptarios mirabili semper ampicxatus ^ est afTeclu 
dictus Comes, per quos spoliabat ecclesias, monasteria dcs- 
truebat**, omnesque sibi vicinos quos poterat exheredabat. Ita 

I. C : monacha. i3. D : ut eiim puniret. F : ut ipsum 

a. DF : quod ipsa fieret. puniret. 

3. G : monialis Fontis Ëbraudi. i^. D : puniret civem suum in aliquo. 

A. BDF : Ebraudi. F omet in aliquo. 

5. D omet et mandavit... vollot. i5. CD : dominus Gistorcionsis. F : 

0. F : Fabri. dominus abbas Cisterciensis. 

7. BG : quadam die. F : quondam. 16. F : autom. 

8. C : delapsus. 17. DF : querebat diligentissime. 

9. D omet quod. 18. BGDF : ei aliqua. 

10. F omet cum. 19. G omet suam. 

1 1 . BG : Tolosano. ao. BG : amplexus est. 

la. F ajoute cum. ai. D : destruebat monasteria. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI I9 

semper se habuit membrum diaboli, filius perditionis S înimicus 
crucis *, ecclesie persecutor, hereticorum defensio, calholîcorum 
depressio, minister perditronis, fidei abjurator, plenus scelerum, 
peccatorum omnium apotheca^. 

Ludebat quodam die cornes in ludo scacorum cum quodam 
capellano, et inter ludendum ^ dixit capellano : a Deus Moysi, 
qucm' vos creditis, non poterit vos juvare * quin vos vincam in 
ludo isto. » .Et addidit : « Nunquam me juvet Deus ille. » Alio 
tempore, cum ipse comes a partibus Tolosanis iturus esset con- 
tra quosdam adversarios suos in partes Provincie, média nocte 
surgens, venit ad^ domum in qua heretici Tolosani congregati 
crant, et dixit eis : a Do mini ac fratres, bellorum varii sunt 
cventus ; quicquid de me contingat, in manus vestras commendo 
corpus et animam meam. » Quo facto ", desuperabundanti duos 
vestllos hereticos ' in veste communi secum adduxit, ut, si forte 
eum mori contingeret, inter manus ipsorum moreretur. Infirma- 
batur quodam tempore comes maledictus*^ in terra Aragoncnsi", 
et. cum multum invalesceret infirmitas, fecit sibi fieri lecticam, 
et In lectica illa super equos faciebat se Tholosam deportari. 
Et cum quidam quereret*' ab eo quadam die cur cum tanta fes- 
linatione ^e faceret deportari, cum tam gravissima infirmitate 
laboraret, rcspondit miser : « Quia non sunt Boni homines in 
terra ista inter quorum manus possim mori. » Ileretici enim a 
lautoribus suis Boni homines vocabantur. Sed etiam amplioribus 
signis et dictis se fatebatur hereticum. Dicebat enim : « Scio me 
exheredundum fore pro *^ Bonis istis hominibus ; sed non tantum 
exheredationem, immo** etiam decapitationem pro ipsis "^ para- 
tus sum sustinere. » Hec de incredulitate et malicia dicti miseri 
dixisse sufficiat. 



I. V ajoute entre les lignes primogeni- 8. F : dicto. 

^^i'^ihznn reproduit également dans l'édi- 9. D : duos hereticos vcstitos. F omet 

t'm Duchesne. vcstilos. 

a- DP : crucis et ecclesie. 10. BC : maledictissimus. 

^- l> ajoute la rudriçutf Nephandissi ma 11. CF : Aragonum. 
«•lempla R. comilis Tholosani. la. BCDF : quadam dio quererolur 

4. B : ludum. F : ludendo. ab 00. 

0. C : inquem. i3. F omet pro. 

0. BCDF omettent quin vos vincam. i\. BC : sed. 

7- BC : in. i5. BC omettent pro ipsis. 



20 



MELANGES D HISTOIRE DU MOYEN AGE 



Redit ad id quod commiserat ^ 



Niinc ad propositum revertamur. 

VJ Celebrata disputatione prenotata in Monte Regali, du m 
adhuc essent predicatores nostri apud Montem Regalem, et cir> 
cumquaque verbum Hdei et salutis monita ' seminantes, mendl- 
carent ostiatim panem suum, supervenit ' vir venerabilis abbas 
Cistercii Arnaldus a partibus Francie, abbates xii habens secuni. 
qui totius viri religionis, viri perfecte * scientie "*, viri incompa- 
rabilis sanctitatis, juxta sacratissimum ^ apostolorura numerum. 
cum pâtre " abbate xiu® duodecim advenerunt, parati de ca que 
in ipsis erat fide et spe omni disputanti reddere rationem. Et hi 
omnes, cum pluribus monachis quos secum adduxerant, omnera 
sectantes humilitatem, juxta exemplar quod eis ostensum erat in 
Monte, id est secundum quod * audierant de episcopo Oxomense, 
pedites procedebant. Statim ab abbate Cisterciense longe late- 
que abbates singuli sunt dispersi', et assignati sunt'^ unicuique 
termini proprii per quos discurrendo predicationi insistèrent, 
disputationibus insudarent*^ 

[VI] Episcopus Oxomensis ad suum voluit redire episcopatum. 
ut et domui sue disponeret et predicatoribus verbi Dei in Nar- 
bonensi provincia de suis proventibus necessaria provideret. 
Dum igitur recederet tendens in " Hispaniam, venit apud Apa- 
mias", in territorio Tolosano, et convenerunt ad eum Fulco ** 
Tolosanus et Navarrus Consoranensis ** episcopus** et plurimi 
abbates. Habita ibi disputatione cum Yaldensibus plane convicti 



I. D : Qualitcr cum prodicatoribus 
qui jam orant in Montcregali venit ab- 
bas Cistercien si um cum aliis xii abbati- 
bus ad prcdicandum fîdom hereticis et 
cum eis disputandum. F : De advenlu 
XII abbatum Cislorciensium causa prodi- 
cationis, et rcdditu ac obitu domini Di- 
daci, episcopi Oxomensis, et disputatione. 

a. C omet monita. 

3. BC ajoutent ibi. 

^. D ajoute et sancte. 

5. F : et sancte vite. 

G. C : sacramentum. 

7. DF omettent pâtre. 



8. C : que. 

9. G : lateque singuli dispersi sunT 
D : lateque singuli sunt dispersi. F omet 
abbates. 

10. F : fucrunt. 

1 1 . D ajoute la rubrique De episcopo 
Oxomense qui ad patriam redcundo mul- 
tos herclicos convertit et in reditu ad 
alios decessit . 

12. BCDF : ad. 

i3. BCF : Appamias. 
i/|. BG : Flucho. 
i5. A : Gosorancnsis. 
i(3. BGDF : epi&copi. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DK-CERNAI 21 

sunt Valdenses et cont'usî, et populus castri, precipue paupcres, 
ex parte maxima favit nostris. Ille etiam qui constitutus erat 
judex In disputatione, et erat favens Valdensibus, magnusque in 
Castro illo, renuntiavit pravitati heretice, et in manus ^ domini 
Oxomensis episcopi ' obtulit se et sua. A die etiam ' illa et dein- 
ceps sectatores superstitionis heretice viriliter * impugnavit. Huic 
(lisputationi interfuit ille pessimus traditor, cornes Fuxi, ille 
crudelissimus persecutor ecclesie, Christi hostis. Hic uxorem 
habebat manifestam hereticam de secta Valdensium, et duas 
sorores, quarum una sectas Valdensium, alia communes ^ aliorum 
perfidorum hereses profitebatur. Celebrata autem* fuit dispu- 
tatio predicta in palacio ipsius comitis. Idem etiam ^ comes Val- 
denses die uno *, predicatores nostros die altero procuravit. 
ficia humanitas^ ! Post bec episcopus Oxomensis ad suum 
perrexit episcopatura, firmum babens propositum redeundi quam 
citius posset, ad peragendum negotium fidei in provincia Narbo- 
nensi. Peractis vero in episcopatu suo paucis diebus, dum redire 
disponeret, morte preventus in senectute bona^*^ féliciter *^ obdor- 
mivit. Prius autem quam" ipse decederet, in fata " concesserat" 
sepedictus ** frater Radulfus, vir bone memorie, in quadam abba- 
lia ordinis Cisterciensis prope Sanctum Egidium, que dicitur 
Franca Vallis'®. 

Subtractis igitur*' bis duobus luminaribus, episcopo videlicet 
Oxoraensi et fratre Radulfo, venerabilis abbas Vallium Sarnay 
Guido" in dîocesi Parisiensi, qui cum aliis abbatibus causa predi- 
cationis in Narbonensem provincîam venerat, vir nobilis génère, 
sed sclentia longe nobilior et virtute, qui etiam postea episcopus 
Cactus est Carcasone", prior inter predicatores constitutus est et 
magister. Abbas siquidem Cisterciensis ad alias partes se trans- 

I. BCDF : in manu. n. BCDF : fideliler. 

3. BGD omettent episcopi. F : domini la. D : quod. 

episcopi Oxomensis. i3. G omet in faia. 

3. G : autem. i4- C : discesserat. F : decesserat. 

4. C : mirabiliter. i5. BCDF : supramemoratus. 

5- F ajoute vero et om<;< communes. i6. D ajoute la rubrique : De abbato 

b- F : Celebrata autem disputatione Vallis Sarnaii qui in provinciam Nar- 

predicta in... boncnsem iverat ad predicandum. 

7. F omet etiam. 17. G omet igitur. 

8. D : uno die. 18. BGF : venerabilis Guido, abbas 

9. F : humilitas. Vallium Sarnaii. 

10. BC : bona senectute. F : senectute ig. BDF^- Garcassone. G: Garcasso- 



sua. 



nens. 



22 



MÉLANGES D*HI8T0IRB DU MOYEN AGE 




tulit, quibiisdam magnis negotiis tune temporis * occupatus. 
Discurrentes igitur predicatores sancti, hereticosque disputando ^ 
manifestissime convincentes, sed, quia obstinati erant in malicia, 
convertere non valentes, post multum temporis, cum parum aut 
nichil predicando sive disputando proficere potuissent, ad partes 
Gallie sunt reversi. Nec pretereundum est quod, dum' dictus 
abbas Vallium Sarnay cum supradicto Theodorico et quodam alio 
heresiarcha maximo, Bernardo scilicet de Cimorra, qui in Carca> 
sonensi diocesi precipuus habebatur, disputasset pluries ^ et eos 
sepius ^ convicisset, quodam die, cum sepedictus Theodoricus 
nichil aliud respondere potuisset, dixit abbati : « Diu ^ me deti- 
nuit meretrix ^, sed de cetero non tenebit. » Hoc dicens, dice- 
bat Romanam ^ ecclesiam meretricem. Nec silendum quod, cum 
sepedictus abbas Vallium Sarnaii alio die castellum quoddam 
prope Carcassonam, Lauranum nomine, causa predicationis 
intraret, in ipso* introitu castri signavit se signo crucis ". Quod 
videns, miles quidam hereticus qui erat in castro, dixit abbati : 
« Nunquam me adjuvet signum crucis ^^ » 



Quoddam miraculum*". ' 

' fVII] Contigit tempore illo" quoddam miracuiumJieri,quod in 
hoc loco dignum duximus interserendum. Disputaverant quadam 
die quidam predicatores nostri, viri religiosi, adversus hereticos. 
Unus autem de nostris, Dominicus nomine, vir tocius sanctitatis, 
qui socius fuerat episcopi Oxomensis, auctoritates quas in médium 
produxerat redegit in scriptum ^^, et cuidam heretico tradidil 
cedulam illam, ut super objectis deliberaret. Nocte igitur illa, 
erant heretici congregati *'* in una domo, sedentcs ad ignem ; ille 



I . G : nogotiis tune imprimis occu- 
patus. 

a. BG : convincentes manifostissimc 
disputando. 

3. G omet dum. 

4. G : ftcpius. 

5. D : convicissot sopius. 

6. G : quo. 

7. G : scilicet. 

8. G : rcctam. 

9. D omet ipso. 



10. D : signaculo so crucis signavit. 
F : signaculo crucis se signavit. 

1 1 . BGDF : islud. 

12. BG : MiracuKim. D : Quoddam 
pulchrum miraculum de quadam crdula 
in ignom tor per hereticos projecta ot 
non combusta sed illesa remansit. F : Do 
miraculo libcUi bcati Dominici in igncm 
proiccti et incombusti. 

i3. G : alio. 

if\. F : scriptis. 

i5. BG : congregati heretici. 



CHRONIQUE DE PIEKRB DES VAUX-DE-GBRNAI 



s3 



autem, cui vir Dei tradiderat cedulam, produxit eam In médium. 
Tune dixerunt ei ' socii sui ut in médium ignem illam proiceretet, 
si cedula iila* combureretur, vera esset fides, immo perfidia ^ 
hereticorum : si vero incombusta maneret, fidem, quam predi- 
cabant nostri, bonam^ esse faterentur. Quid plura ? In hoc con- 
sentiunt omnes, cedula in ignem proicitur, sed, cum in medio 
igné aliquantulam moram fecisset, incombusta penitus ab igné resi- 
livit : stupentibus quiaderant, unus ceteris durior ait illis : « Proi- 
ciatur in ignem iterum ', et tune experiemur plenius veritatem. » 
Proicitur iterum^, iterumque resiliit incombusta; quod videns, 
ille durus et tardus ad credendum dixit: « Iterum tercia vice 
proiclatur, et tune sine dubio rei exitum cognoscemus ». Proici- 
tur tercio, nec tune quidem comburitur, sed intégra ab igné 
resiliit et illesa. Heretici autem, visis tôt signis, nec tune ad 
fidem voluerunt converti, sed, in sua manentes duritia^, distric- 
tissime sibi invicem inhibuerunt, ne miraculum istud per narra- 
tionem alicujus ad nostrorum noticiam deveniret. Sed miles 
quidam, qui erat cum illis, qui aliquantulum consentiebat fidei 
nostre, noiuit celare quod viderat, sed pluribus enarravit. Fac- 
tum est autem hoc apud Montem Regalem, sicut ab ore religio- 
sissimi viri audivi, qui cedulam herctico tradidit superscriptam. 



Martyrium fratris* p.' de Castro Novo ". 

[Vlll] His de predicatoribus verbi Dei breviter prelibatis, ad 
martyrium viri venerabilis athlète" fortissimi, fratris videlicet " 
Pétri de Castro Novo, juvante" Domino**, veniamus. Quod nullo 
modo melius vel magis authentice credimus nos facturos, quam 
ut litteras" dominipape^^narracioni nostre inseramus,quasChristi 



I . F omet ci. 
3. CD omeltenl illa. 
3. D : perfida. 
ii. F : veram. 

5. A : in ignem codula. C : iterum 
in ignem. 

6. BC : el itorum. F : itcTum. 

7. F : malitia. 

8. BC : magisiri. 

9. B : Pétri. 

10. D : Sequilur de martirio magistri 



Pi' tri df Castro Novo. F : De martvrio 
fratrÎ!» P. de Castro Novo ordinis Cister- 
ciensis et legati domini Pape. 

1 1 . BCDF : el athlète. 

l'A. 1) omet videliccl. 

i3. BC : adjuvante. 

l4. F: Dco. 

i5. BCDF: litière. 

16. C : pape nairati omni tenorc insc- 
ramus. 




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CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 25 



/^^*,' i verax et facilis promitteret se facturum, et modo, valut fallax et 

'"' ">.' js, ea prorsus facere recusaret, volentibus illis demum ab eadem 

irecedere, mortem est publiée comminatus, dicens quod, quocunque 

per terram diverterent' vel per aquam ', vigilanter eorum obser- 

' '<'> '^^t egressum, et confestim dictis facta compensans^, complices suos 

exquisitas^ insidias destinavit. Gumque^ nec ad preces dilecti filii 

^''':' «tis Sancti-Rgidii, nec instantiam consulum et burgensium, furoris 

^' ('/.:,'. miligari vesaniapotuisset, ipsi eos, invito comité nimiumque dolente, 
^'z . .1:. . n armate manus presidio prope ripam Rodani fluvii deduxerunt, 
\' ..:;. i nocte quieverunt instante ^ quibusdam^ ejusdem comitis satelliti- 
.:.::n . s, ipsis* prorsus ignotis, hospitantibus cum eisdem, qui, sicut appa- 
::Tpctr.;/ii in effectu '°, sanguinem querebanf ipsorum *^. 

. In crastinum itaque, mane facto et missa celebrata de more, cum 

oocui Ghristi milites ad transitum fluminis se pararent ^', unus de 

,. *edictis Sathane satellitibus lanceam suam vibrans, prenominatum 

etrum supra Ghristum petram immobili firmitate fundatum, tante 

roditionis incautum, inter costas posterius*^ vulneravit. Qui, pius in 

npium respiciens, percussorem et Ghristi magistri sui cum beato 

lephano secutusexemplum, dixit ad ipsum: « Deus tibidimittat, quia 

go^'dimitto»,pietatisetpacientie'^verbumsepiusrepetendo. Deinde^^, 

iic translixus, acerbitatem illati vulneris spe celestium est oblitus, et, 

.n inslanti sue pretiose mortis articulo, cum ministerii sui sociis ^', que '* 

fidem promoverent et pacem non desinens ordinare, post multas demum 

orationes,in Ghristo féliciter ^^ obdormivit.Qui profecto, cum ob fidem 

6l pacem quibus nulla prorsus est^' causa laudabilior ad martyrium, 

sanguinem suum fuderit, claris jam, ut credimus, miraculis choruscas- 

sel, nisi hoc illorum incredulitas impediret. De quorum similibus in 

Ëvangelio legitur quod Jésus non faciebat ibi virtutes multas propter 

incredulitatem eorum '^, quia ^', quamquam ^^ lingue -^ non lidelibus sed 

infidelibus sint^* in signum, Salvator tamen presentatus Herodi, qui, 



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';i: I. BG omettent prorsus. i5. BC ajoutent libi 

a. DF : divorUnt. iG. B: pacicncie et pictatis. G: pa- 

3. BG : divertercni vel per terram ccm et pietalis. 

vel per aquam. 17. G : omnom. 

4* BGD : factis dicta compcnsans. 18. B : cum ministerii suis sociis. G : 

5. BG : inquisitas. cum ministerii sociis suis. 

6. DF : vero. 19. G : quod. DF : qui. 

7. BG : instanti. 30. G : fideliter. 

8. BG : quibus de. a i . BG omettent est. 

9. G : impiis. D : ipso. aa. G : illorum. 

10. BG : afiectu. a3. G : quod. 

11. A : querebat. a 4- A : quamque. 
13. F : eorum. a5. G omet lingue. 
i3. F : prepararent. a6. G : fuit. 

i(\. F : infcrius. 



26 



MÉLANGES d'hiSTOIRE DU MOYEN AGE 



teste Luca *, valde g^avisusest, viso ipso^, pro eo quod sig^num aliquod 
videri fieri ab illosperabat ^, et facerededignatus est si^num, et reddere 
interroganti responsuni, sciens quod in operationem signorum ^ non 
credulitatis inductio, sed vanitatis illum admiratio delectabat. Licet 
autem illa ^ prava generatio et perversa Provintialium * non sit digna, 
ut tam cito, sicut forsitan ipsa querit, de suo sibi martyre signum detur, 
expedisse tamen'' credimusut unusiste' pro ipsa, ne tota pereat, more- 
retur, que* contagio heretice pravitatis infecta, per interpellantem 
occisi sanguinem a suo melius revocetur errore. Hoc est enim vêtus 
artificium *® Jesu-Christi, hoc miraculosum ingenium Salvatoris, ut, 
cum in suis esse victus putatur, tune vincat fortius'* in eisdem, et, ea 
virtute qua ipse mortem moriendo destruxit, a superatis interdum 
famulis suis superatores eorum faciat superari. Nisi enim*' granum 
frumenti cadens in terra mortuum fuerit, ipsum solum manet, si autem 
mortuum fuerit, plurimùm fructum afTert. 

Sperantes igitur quod de morte hujus fecundissimi grani ^^ sit fructus ^^ 
in Ghristi ecclesia proventurus, cum profecto sit dure ^' culpabilis et 
culpabiliter durus, cujus animam ipsius gîadius non pertransit, neque 
unquam penitus desperantes quin '^ utilitas tanta debeat esse in san- 
guine suo'^, quod sue sancte'^ predicationis iniciis circa memoratam 
provinciam, pro qua ipse in corruptionem '* descendit, optata Deus tri- 
buat incrementa, venerabiles fratres nostros archiepiscopos eorumque'*' 
sufTraganeos monendos duximus attentius et hortandos per Spiritum 
Sanctum, in virtute obedientie districte precipiendo, ut verbum paciset 
Bdei seminatum ab eosue predicationis irriguiscoalescere^^ facientes, et 
ad expugnandam ^^ hereticam pravitatem ac fîdem catholicam confir- 
mandam, ad extirpanda vicia et plantandas virtules indefesse studio 
sedulitatis instantes, jam dictum Dei famuli ^' occisorem et universos 
quorum ope vel opéra *^*, consilio vel favore, tantum facinus perpetravit, 



I. BK : Lucha. 
3. C : Chrisio. 

3. BC : signum aliquorl (irri spcra- 
bat. D : RÎgnum aliquod ab co facorc 
sperabal. F : signum aliquod ab co fiori 
sperabat. 

4. BGDF : sciens quod incredulitas 
signorum non credulitatis inductio. 

5. BC omettent illa. DF : ipsa. 

6. C omet Provintialium. 

7. C : indo. 

8. C : ipso^ 

9. C : quod. 

lu. BCF : sacrificium. 
II. BC : tune vincat fortius et in oi»- 
dem. 



i!i. B : Granum enim frumonti. CD 
omettent enim. 

i3. C : germinis. 

14. BC : fructus in ecclesiam proven- 
turus. 

i5. C omet dure. 

16. CF : cum. 

17. DF : in sanguine suo ossc. 

18. F omet sanctc. 

19. A : corruptiono. 
ao. C ajoute ciiam. 
ai. F : convalesccro. 
aa. C : pugnandam. 

'j3. BC : famuli Dei. D : famulum. 
'Àt^. BF : opère. 



CHRONIQUE DB PIERRE DES VAUX-DE- CERNAI 27 

receptatores quoque vel defensores ipsius *, ex parte omnipotentis Dei 

Patris et Filii et Spiritus Sancli, auctoritate quoque beatorum aposto- 

lorum Pétri et Pauli et nostra excommunicatos et anathematizatos per 

suas diocèses denuntient universis, et omnia loca prorsus ^ ad que 

ipse vel aliquis ipsorum devenerint, presentibus eis, interdicto faciant 

ecclesiastico subjacere ', singulis diebus dominicis et festivis, pulsan- 

tibus campanis et candelis accensis, donec ad sedem apostolicam acce- 

dentes, per satisfactionem condignam mereantur absolvi, sententiam 

hujusmodi solempniter innovantes. lUis^ autem qui, orthodoxe fidei 

zelo succensi, ad vindicandum sanguinem justum qui de terra clamare 

non cessât ad celum, donec ad confundendum subvérsoset subversores 

de celo descendat ad terram Dominus^ ultionum, virilitcr se accinxe- 

rint* adversus hujusmodi pestilentes, qui simul in unum pacem et 

veritatem impugnant, suorum remissionem peccaniinum a Deo ejusque 

vicario secure promittant indultam'', ut eis labor hujusmodi ad operis 

satisfactionekn sufïiciat super iilis affensis, pro quibus cordis contri- 

cionem et oris confessionem veram ' obtulerint vero Deo. Hujusmodi 

siquidem pestilentes Provinciales non tantum jam nostra' diripere, 

sed nos perimere moliuntur, nec solum ad perimendas animas linguas 

acuunt, verum etiam ad perdenda corpora manus extendunt, perver- 

sores animarum effecti et corporum peremptores. Licet autem prefatus 

Cornes pro multis et magnis flagiciis, que longum esset per omnia 

cnarrare, jamdudum sit anathematis mucrone percussus, quia tamen ^° 

certis indiciis mortis sancti viri presumitur esse reus, non solum ex eo 

quod*' publiée comminatus est ei mortem, et insidias'^ paravit eidem, 

verum etiam '^ quod occisorem ipsius in multam familiaritatem admisit, 

et magnis donis remuneravit eundem, ut de ceteris presumptionibus 

laceamus que multis plenius innotescunt, ob hanc quoque causam idem 

archiepiscopi et episcopi publiée nun tient anathematizatum eundem. 

Etcum, juxta Sanctorum Patrum^^ canonicas sanctiones, ei qui fidem 

Deo non servat, (ides servanda non sit, a communione fidelium segre- 

gato, utpote qui vitandus est potius quam fovendus, omnes qui dicte 

Comiti fidelitatis seu socielatis aut federis hujuscemodi^' juramento 

tenentur astricti, auctoritate apostolica denuntient ab eo ^^ intérim ^"^ 



I. DF : illius. 9. G : deciperc nos sed. 

a. BG : et per omnia loca prorsus. 10. B : qui tamen. G : qui tam. 

3. G omet subjacere. 11. BF : quia. 

4. G : illi autem orihodoio fidei zelo it. G ajoute quas. 
accensi. i3. DF ajoutent ex eo. 

5. G omet Dominus. tt^, B omet Sanctorum. G omet Sancto- 

6. G : accingant. rum Patrum. 

7. D : industriam. i5. G : hujusmodi. 

8. BC : oris veram confessionem. DF : 16. F omet ab eo. 
veram confessionem oris. 17. G: iterum. 



28 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

absolutos, et cuilibei catholico viro licere*, salvo jure domini princi- 
palis, non solum persequi personam ejusdem, verum eliam occupare 
et deiinere ierram ipsius, illo presertim oblenlu, quod ab heresi per 
suam prudentiam ^ forliler expietur, quia ' per illius nequitiam fuit 
hactenus^ turpiter maculata, quia dignum esf^ ut manus omnium con- 
tra ipsum consurgant, cujus manus extitit contra omnes. Quod si nec 
sic vexatio sibi dederit intellectum, manus nostras in eum* forcius'' 
curabimus aggravare, si quando^ vero satisfactionem promiserit exhi- 
bere, ipsum ^ hec penitudinis sue signa premittere**^ oportebit, ut de 
totoposse suodepellal pravitatisheretice*' sectatores, et se paci saiagat 
conciliare fraterne cum principaliter, propter culpam, quam in utroque 
nosciturcommisisse, in eum ecclesiaslica fuerit prola ta censura. Quam- 
quam, si '^ suas iniquitates Dominus voluerit observare, vix posset*^ 
congrue satisfacere non tantummodo pro se ipso, sed pro alia multitu- 
dine quam in laqueum dampnationis^^ induxit. Quia vero, secundum 
sententiam veritatis, timendi non sunt qui corpus occidunt, sed ^'^ qui 
potest mittere corpus et animam in gehennam, confidimus et speramus 
in eo qui, ut a fideiibus suis timorem mortis auferret, mortuus die 
tertia resurrexit, quod prefati hominis Dei mors venerabili fratri nostro 
N^*, Gosoranensi episcopo, et dilecto Rlio A., abbati Gisterciensi, 
apostolice sedis legatis, aliisque orthodoxe fîdei sectatoribus, non solum 
timorem non incuciet*"', sed amorem accendet**, ut, ejus exemplo qui 
vitam eternam temporali morte féliciter est mercatus, animas suas in 
lam glorioso certamine, si necesse fuerit, pro Ghristo ponere non for- 
mident. Unde archiepiscopis et '* episcopis consulendum duximus ammo- 
nendo, preces preceptis, precepta precibus inculcantes, ut, legatorum 
ipsorum salubribus monitis et mandatis efïicaciter intendentes, tan- 
quam strenui commilitones assistant eisdem in omnibus que^^ propter 
hec ipsis duxerint iniungenda, scientes quod'* sententiam, quam ipsi 
non solum in rebelles sed etiam in desides promulgaverinf , nos ratam 
haberi precipimus et inviolabiliter observari. Eia igitur^^, Ghristi 
milites, eia strenui militie christiane tyrones ! Moveat vos'^ generalis 



I. C : licol. i3. BC : possit. 

a 'D : potoiitiam. i^. BC : pcrditionifi. 

3 B : quam. (î : qua. I)F : qur. iT). F : srd illo qui. 

4. V ajoute sauciata. 16. BC : B. 

5. D omet est. 17. B : incuiit. C : impondit. 

6. BC : contra oiim. V : in 00. 18. BC : acccndit. 

7. ¥ omet forciiis. 19. A omet et. 

8. F : quomodo. 30. B : quaproptcr. DF : qua propCor. 
g. F : ipsum penitudinis suo hec Mgna. ai. A omet quod. 

10. DF : pn>mitton'. 71. DF : promulgaverunt. 

11. BC : horetice pravilalis. a3. F omrfigilur. 
la. F : si in suas. a4. C : nos. 



" .^^9^'m 4 "^ 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 29 

ecclesie gemitus I Succendat vos ad iantam Dei nostri vindicandam 
iniuriam pius zelus ! Mementote quia Creator vesler vestri ^ non indiguit 
cum vos fecil; qui, quamquam vesiro' servicio non indigeat, ut quasi' 
per illud minus in agendo quod voluerit fatigetur, et sua omnipo- 
lentia minor sit obsequio vestro carens, occasionem tamen in hoc 
articulo vobis tribuit acceptabiliter serviendi. Cum igitur post inter- 
fectionem prefati justi ecclesia que in partibus illis est absque consola- 
tore in trislicia et merore sedente, fides evanuisse ^, periisse pax, hère- 
tica pestis et hostilisrabiesfortius invaluissedicantur, ac, nisi ^ potenter 
in hujus* novitate procelle succurratur eidem, pêne penitus videbitur 
ibidem^ navis ecclesie naufragari, universitatem vestram ^ monemus 
atlentius et propensius exhortamur, ac in tante necessitatis articulo in 
virtute Christi conQdenter injungimus, et in remissionem peccaminum 
indulgemus, quatinus* tantis malis occurrere non tardetis, et ad paci- 
fîcandum gentes illas, in eo qui est Deus pacis et dilectionis, intendere 
procuretis, et, quibuscumque modis revelaverit vobis Deus, hereticam 
inde stude^tis perfidiam abolere, sectatores ipsius eo quam Sarracenos 
securius, quo peiores sunt illis, in manu forti et extento brachio*^ impu- 
gnando. Prenominatum etiam comilem, qui, quasi fedus percussisset 
cum eadem'* morte, propria non recogitat, si forte ** vexatio sibi tri- 
buat intellectum,ef impleta ipsius faciès*^ ignominia incipiat inquirere 
nomen Dei ^^ ad satisfaciendum nobis et Ecclesie, inimo Deo, pondère 
non desinatis inducte super eum oppressionis urgere, ipsum et fautores 
ejusdem de castris Domini depellendo, et auferendo terras eorum in 
quibus, relegatis hereticis, habilatores catholici subrogentur, qui 
secundum orthodoxe fidei nostre disciplinam in sanctitate et justicia 
serviant coram Deo. Datum Laterani *^, vi^*^ idus martii, pontificatus 
nostri an no undecimo. 

His'^ de morte viri sanctissimi prelibatis, ad narrationis nostre 
seriem redeamus. 

Redit ad seriem narrationis sue**. 
[IX] Videntes igitur prelati Narbonensis provincie, et alii 

I. G : nosler nostri. 10. BC : brachio rxtcnso. 

a. G : noslro. 11. F omet oadcm. 

3. G o/ntf( quasi. la. BG omp^tv»/ forte. 

4. G : fides evanuisse... dicatur at i3. F : otiam. 

non potenter in hujus novitate. i4. BG : faciès ipsius. 

5. DF : si. i5. BG : Dei nomen. 

6. F : cjus. iG. ABD : littorarum. G omet Lale- 

7. Ty¥ omettent ih'id*^ m. rani. 

8. G : nostram. 17. F : dictis de morte. 

9. BG : quatenus. 18. BG omettent la rubrique. D : Qua- 



3o 



MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 



quos tangebat negotîum pacis et 6dei, dccessisse beatos * viros 
Oxomensem episcopum et fratrem P. de Castro Novo et fratrem 
Radulfum, qui fuerant predicationis in terra prenotata princi- 
pes' et magistri, animadvertentes etiam quod eadem predicatio 
jam pcregerit ex parte maxima cursum suum, nec inultum profe- 
cerit, immo pene^penitus fructu frustrata sit exoptato, ad pedcs 
summi pontificis judicant transmittendum. Accingunt ergo se 
viri venerabiles Fulco, Tholosanus episcopus^, et Navarrus", Con- 
soranensis episcopus% Romamque properant, supplicaturi domino 
Pape ut periclitanti in Narbonensi provintia et Bituricensi et 
Burdegalensi pro parte ^ Ecclesie, et quasi penitus naufraganti, 
manum porrigat adjutricem. Dominus autem papa Innocentius, 
qui defendcnde fidei catholice necessitatibus totis viribus'occur- 
rebat, tanto morbo^ manum apposuit medicam, générales et eHi- 
caces super hoc negotio litteras in Franciam transraittendo, 
sicut inferius plenius exprimemus. Quod audiens, com'cs Tholo- 
sanus, immo dicamus melius Dolosanus, perrexisse '^ videlicet 
duos prenotatos episcopos ad euriam Romanam, timens se digne 
pro meritis puniendum, vidensque facta sua non posse impune 
transire, penitudinem simulans, et*^ si possit, sibi precavens in, 
futurum, cum multos antea alios misisset*^, quosdam execrabiles 
et malignos, archiepiscopum Auxitanum**', et Ramundum de Ra- 
bastens'*, qui quondam fuerat Tholosanus episcopus, sed meritis 
suis exigentibus erat depositus, misit Romam. Conquestusquc 
est domino pape per nuncios illos de abbate Cisterciense^' qui 
legatione super negotio fidei fungebatur, asserens quod eum exa- 
ccrbaret nimis aspere et plus justo. Promittebat**^ etiam Comes 
quod, si dominus Papa aliquem a latere suo ad ipsum dirigeret, 
ad voluntatem ipsius per omnia se haberet. Hoc autem non dixit, 



litor post morlom prcdiciorum prcdica- 
torum papa Innocentius misit quemdam 
magistnim Milonem ad parles Tliolosa- 
nas. F :I>eaccessu venerabilium patrum 
episcoporum V. Tholosani et N. Gosura- 
ncnsis ad romanam euriam pro negotio 
ecclesie in provincia narbonensi et mis- 
sionc magistri Milonis legati ad eandem. 

1. DF : bonos. 

2. BC : fuerant in terra prenotata 
predicationis principes. . . 

3. F omet pêne. 

4. DF omettent episcopus. 



5. 


A: 


Narvarrus. 


6. 

7* 

8. 


F: 
F: 
D : 


episcopi. 

Burdegalensi fidei pro pace. 

visibus. 


9- 


G: 


malo. 


10. 
11. 


G : |)errex.it. 
BG omettent et. 


la. 


BC 


: multos jam alios misisset. 


DF : 


multos alios jam misisset. 


i3. 


ABGD : Accitanum. 


i4. 


D: 


Rabastenclis. F : Rabaslenxs. 


iT). 


BG 


: Gisterciensi. 


16. 


DF 


: promittcns. 



CHRONIQUE DE PIERRE DBS VAUX-DB-CERNAI 



3l 



quia vellet se' aliquatenus emendare, sed cogitavit' quod, si 
dominus Papa^ de suis Cardinalibus ad eum mitteret, ipsum 
posset, sicut homo versipellis et callidus, circumvenire. Sed 
Omnipotens, qui scrutator est cordium et cognitor secretorum, 
noluit puritatem circumveniri apostolicam, noluit tegi amplius 
dieti Comitis pravitatem . Providit igitur* juste et misericorditer 
Justus Judex ut et dominus Papa Comiti quasi juste petenti satis- 
faceret, et ipsius Comitis^ malicia diutius non lateret. Misit enim 
dominus Papa ad' partes Provintie unum de collateralibus suis 
clericis, magistrum Milonem nomine, virum utique vita hones- 
tum, seientia preclarum, facundia disertum, qui, ut probitatem 
ejus breviter perstringamus, nec terrore teri' potuit, nec munere 
frangi. Comes autem predictus^, audiens quod veniret magistcr 
Milo^, gavisus est valde, quia putavit quod sepedictus magister 
ad ipsius se haberet*^ per omnia voluntatem, discurrensque" 
Comes per terram suam, cepit gloriari et dicere : « Modo bene 
est mihi, quia legatum habeo secundum cor meum, immo ego 
ipse" ero legatus. » Sed omnia*^ evenere contraria votis iilius, 
sicuti inferiusexprimetur". 

[XjMissus est autem cum dicto magistro Milone clericus quidam'*^, 
magister Thedisius**^ nomine, canonicus Januensis, qui sepedicto 
magistro Miloni insisteret^' et ipsum in expediendo (idei negotio 
adjuvaret. Iste Thedisius, vir multe** scientie, vir constantie 
mirabilis, vir eximie bonitatis, quam bene se habuerit'^ in negotio 
Jesu-Christi, quot^^ et quanta pro eodem negotio pericuia passus 
sitel labores, rei exitus patefecit, et nos post modum curabimus'* 



r. BC : se vellet. 

3. F : cogitabat. 

3. BC : Papa aliquom a latcrc siio 
Hirigeret aliquem de suis. DF : Papa 
aiiquem de suis. 

h. F omet igitur. 

5. D : Comiti. 

6. DF : unum de collateralibus suis 
rlericis ad paries Provincie Milonem. 

7. F: terrcri. 

8. F omet predictus. 

9. F ajoute gaudio. 

10. F ajoute et. 

1 1 . BC : discurrens itaquc per terram 
suam Comes. 

12. D: ipse ego. F: immo ipse ero 
legatus. 



i3. D : omnia ci evenere contraria et 
votis illius. C : omnia ci evcnorunt con- 
traria et votis ejus. 

i4. D ajoute la rubrique Qualitcr iste 
magister Milo et Theodisius missus cum 
eo venerunt in Franciam ad regcm et 
abbatcm Cistcrciensium. F ajoute la ru- 
brique Adjungitur prefato Icgato magis- 
ter Thedisius. 

i5. F omet clericus quidam. 

16. C : Theodisius. 

17. BCDF : assistcret. 

18. C: vir magne scientie erat quam 
bene... 

19. BCDF:habuit. 
ao. F : que. 

2 1 . DF : curavimus. 



3'2 MÉLANGES DIIISTOIRE DU MOYEN AGE 

lacîus intimare.Dominus vero Papa magistro Miloni dederat in man- 
datis ut de omnibus que ad negocium fidei pertinebant, et preci- 
pue super facto comitis Tolosani, ad consilium abbatis Cistercii* 
ordinaret, eo quod abbas statuai negocii et versutias Comitis plene 
sciret. Unde etiam dominus Papa magistro Miloni expresse di- 
xerat : «Abbas Cistercii * totum faciel, et tu organum ejus eris ; 
cornes enim' Tolosanus habet eum suspectum, sed tu non eris'^ 
ei suspectus. » Descendentes igitur* magister Milo et magister 
Thedisius in Franciam, abbatem Cistercii^ apud Autisiodorum 
invenerunt. Consuluit igitur* magister' Milo abbatem Cistercien- 
sem super pluribus certis capitulis que ad negotium iidei pertine- 
bant. Abbas vero* de omnibus diligenter eum^ instrnens, consi- 
lium suum tradidit ei scriptum et sigillatum. Monuit etiam eum 
et consuluit ut, antequam aggrederetur comitem Tholosanum, 
convocaret archiepiscopos'*^, episcopos et alios" prelatos quos 
expedire videret, et eorum quereret et haberet consilia. Quos- 
dam etiam de prelatis abbas magistro Miloni expresse et spe- 
cialiter nominavit, quorum consiliis'^ deberet idem magister pre 
ceteris" adherere. Post bec, abbas Cisterciensis" et magister 
Milo perrexerunt ad regem Francie Philippum, qui apud Villam 
Novam*", in territorio Senonico, eum pluribus de baronibus suis 
sollempne colloquium celebrabat. Erat enim ibi dux Burgun- 
die Odo, Xivernensis et Sancti Pauli comités, et muiti alii nobi- 
les et potentcs. Dominus autem Papa mittebat régi litteras spécia- 
les, monens et deprecans ut, per se ipsum vel** saltem per filiura 
suum Lodowicum*', periclitanti in Narbonensi provîncia Ecclesie 
auxilium impenderet oportunum. Rex autem nuncio domini Pape 
taie dédit responsum, quod duos magnos et graves habebat a 
lateribus leones, Otonem videlicet" qui dicebatur imperator, et 
regem Anglie Johannem, qui hinc et inde ad turbationem regni 
Francie totis viribus laborabant. Ideoque" nec ipse a Francia 

1. G. Gistcrcicnsis. la. C: quorum consiliis deberet pro- 

2. A : olonim. G: autem. dictus idem magister pro conjunctis ad- 

3. B : eis. Iierero. 

^. G: autem. i3. DF o/neHcnt pre ceteris. 

5. G: Gistercienscm. i4. B : Gistercii. 

6. D: ergo. i5- G: novam villam. 

7. G omet magister. 16. G: aut. 

8. h ajoute eum... 17. BGF : Ludovicum. 
y. V omet oum. 18. F om^*/ videlicel. 

10. BG : arclii episcopos et episcopos. 19. G : ideo quod. 

11. B : cunetos. 



CHliONIQUE DE PIEUUE DES VAUX-DE-CERNAI 33 

ullo modo* exire vellet, nec tilium mittere, immo satis ei videba- 
lur ad presens, si barones suos Ire permîtteret, ad perturban- 
dum in Narbonensi provincia pacis et fidei turbatores. Summus 
âutem Pontifex, ut ad extirpandam pestem hereticam fidèles popu- 
los efEceret promptiores, générales miserat litteras ad omnes pre- 
latos, comités et barones, et universum populum in regno Francie 
constitutum, monens eOicaciter et exhortans ut festinarent ad 
vindicandam in Narbonensi provincia injuriam Crucifixi, scientes 
rcmissionem omnium peccaminum' aDeo et ejus' vicario universis 
indultam, qui orthodoxe (ideizelo succensi ad opus se accingerent 
hujusmodi pietatis, dummodo contriti essent pari ter et confessi. 
Quid plura ? Publieatur ista indulgencia in Francia ; armât se 
multitudo magna fidelium^ signo crucis. 



Legatus pergit ts Provintiam*. 

[XIJ Celebrato apud Villam Novam colioquio prenotato, 
magister Milo cum collega suo, magistro Thedisio, ad partes 
Provincie perrexit, veniensque ad quoddam castrum' quod 
Montilium nuncupatur, convocavit archiepiscopos et episcopos 
quamplures. Qui cum ad eum venissent, quesivit ab eis diligenter 
qualiter procedendum esset in negotio pacis et fidei, et^ precipue 
in facto comitis Tholosani. Voluit etiam ut singuli prelati super 
cerlis' capitulis de quibus eum abbas instruxerat* Cisterciensis, 
sua ei traderent consilia scripta et sigiliata. Factum est ut pre- 
cepît et, quod auditu*^ est mirabile, omnia tam abbatis Cistercien- 
sis quam prelatorum consilia sine dissentione aliqua convenerunt. 
A Domino factum est istud. Post bec misit magister Milo ad 
comitem Tolosanum, mandans ei ut ad diem quam sibi prefige- 
bat veniret ad ipsum apud Valenciam civitatem. Venit Cornes ad 
diem illam", et, sicut fallax et sevus, lubricus et perjurus, pro- 



I. BC : nullo modo. Tholosanus. 

3. G : peccatorum. G. BG : caslellum. 

3. BGF: a Deo ejusque... D: a Dco 7. BCD¥ omettent ei. 

cjus vicario. . . 8. B: cunctis. G : conjunctîs. 

4. BG : fide. 9. BG : abbas instruxerat eum. 

5. hCD omettent la rubrique. F: Gc- 10. G : audivi est mirabilo omnia vide 
iebratur concilium a legato apud Mon- licettam... 

lilium et citatur Gomosapud Valentiam 11. BGF: illum. 

XXIV. — LucBAiRE. — S®*» Mélanges d'histoire. 3 



34 



MELANGES D*HISTOînE DU MOYEN ACE 



misit legato, videlicet magistro* Miloni, licet in dolo, quod suam 
faceret in omnibus voluntatem. Legatus autem, utpote vir eau- 
tus et prudens, prelatorum usus consilio, voluit et precepit ut 
cornes Tolosanus' traderet ei pro securitate de terra quam tenebat 
in Provincia castra septem. Voluit etiam ut' consules^ Avinio- 
nensis et Nemausensis* civitatum et ville Sancti-Egidii jurarenl 
ei quod, si cornes Tolosanus mandato ipsius legati venire presu- 
meret' ex adverso, non tenerentur ei de celero hominii^ seu fede- 
ris fidelitate astricti*, comitatus insuper Merguriensis* sancte 
Romane ecclesie caderet in commissum. Comes vero Tolosanus, 
quamvis dolens plurimum *^et invitus, necessitate compulsus, om- 
nia que legatus mandaverat adimplere promisit. Sicque factum 
est ut qui abbatem Cistercienscm durum dixerat, legatum longe" 
diceret duriorem. Hoc autem, Deo disponente, justissimc*' factum 
esse creditur. Quod ubi tyrannus spcravit remedium, ultionem 
repperit et flagellum. Statim vir totius bonitatis, magister *' Thedi- 
sius, de mandato *^ legati descendit in partes Provincie, ut septem 
castra de quibus supra tetigimus reciperet, et ea occuparet ex 
parte sancte Romane ecclesie et muniret. 



Reconciliatio gomitis Tolosani". 

[XII] His omnibus rite peractis, descendit legatus ad villam 
Sancti-Egidii, reconciliaturus ibi comitem Tolosanum. Modus 
autem ^^ reconciliationis et absolutionis talis fuit. Adductus est 
Comes nudus ante fores ecclesie beati Egîdii, ibique, corani legalo, 
archiepiscopis et " cpiscopis qui ad hoc convenerant plus quam 
viginti, juravit super corpus Christi et sanctorum reliquias, que 
ante fores ecclesie exposite'* cum niulta vcneratione et in multa 



1. BC : magisiro videlicet Miloni... 

2. BG omettent Tolosanus. 

3. F : quod. 

^. BG : consul. 

5. ABG : Nomausiensis. 

6. D : prcsumcrenl. 

7. G : hommagii. 

8. A : districti. 

g. D : Ingnirnsis (en marge vel Mer- 
guriensis). F: Rcncssinensis. 

10. F omet plurimum. 

1 1 . G : diceret longe. 



la. BG : justissimum. 

i3. G : vir totius bonitatis Thcodisius. 

I ^ . H y a dans le manutcrit F une lacune 
entre man de mandato de la page 34 ^l que 
in civitate de la page 38. 

i5. BG omettent la rubrique. D donne 
la rubrique de A en petits caraetlres, au 
bas de la colonne, et de Vencre du texte. 

16. D omet autem. 

I7.'B omet et. 

18. D ajoute sunt. 



CIIROXIQUE DE PIEUnE DES VAUX-DE-CERNAl 35 

copia a prelatis tenebantur, quod mandatis sancte Romane eccle- 
sic in omnibus obediret. Mox legatus stolam ad collum Comitis 
poni fccit, ipsumque comitem per stolam arripiens, absolutum 
cum verberibus in ecclesiam introduxit. Nec silendum quod, cum 
cornes Tolose introduceretur, sicut diximus, in ecclesiam Sanctî- 
Egidii cum verberibus, disponente Deo, nuUatenus de ecclesia 
potuit exire pre turba per viam qua ^ intraverat, sed oportuit 
eum descendere in inferiora ecclesie, et per* ante sepulcrum 
heati martyris fratris Pétri de Castro Novo, quem occidi fecerat, 
nudum transire. Ojustum Dei judicium ! Quem enim contempse- 
rat vivum, ei reverentiam exhibere compulsus est' et^ defuncto. 



MiRACULUM. 

Illttd etiam notandum puto quod, cum corpus predicti marty- 
ris, quod in claustro monachorum Sancti-Egidii prius fuerat 
lumulatum» post longum tempus in ecclesiam transferretur, ita 
sanum inventom est et illesum ac si ipsa die fuisset tumulatum, 
miri* etiam* odoris fragrantia" de corpore sancti et vestibus ema- 
navit. 

COMES ToLOSE SLMIT CRUCEM*. 

IXIIIJ Post bec omnia callidissimus comes Tolose', timens a 
facie cnicesignatorum qui ad extarbandos ^° hereticos et eorum 
fautores in proximo venturi erant de Francia ad partes Narbo- 
nenses, petiit a Icgato sibi dari crucem, ut sic terram suam a 
crucesignatorum infestatione tueretur. Acquievit*^ legatus, Comi- 
tique et duobus tantum de suis miliiibus cruces dédit. O falsum 
et perfidissimum crucesignalura, comitem dico Tholosanum", qui 
crucem assumpsit, non ad vindicandam injuriam Crucifixi, sed 
»l suam ad tempus celarc posset et tegere pravitatcm ! His omni- 
bus ila geslis, legatus et jnagistcr Thedisius redierunt versus 

I. B : quam. pore... 

'j. C omet per. 7. A : flagrantia. 

3. BG : compulsus est exhibere. 8. BC omeltent la rubrique. 

4. Cometei. 9. C: Tolosanus. 

5. C: viri ctiam fragraniia de cor- 10. BC : eitirpandos. 
pore... II. B : adquievit. 

6. B : Miri etiam fraglantia de cor- la. BG : comitem Tliolosanum dico. 



36 MÉLANGES D*HISTOinE DU MOYEN AGE 

Lugdunum S ut crucesignatis qui statim venturi erant contra pro- 
vinciales hereticos obviarent. Per totam siquidem Franciam divul- 
gata erat indulgentia quam fecerat dominus Papa profisciscen- 
tibus contra predictos hereticos, ideoque quam plurimi nobiles 
et ignobiles contra hostes Crucis armaverant se in pectoribus 
Crucis signo. Signatis igitur in Francia ad vindicandum ' Dei nos- 
tri injuriam tôt fidelium millibus et signandis, nihil aliud supe- 
rerat nisi ut Dominus Sabaoth, qui, solita bonitate et inolita 
benignitate inimicis suis, hereticis" videlicet et eorum fautoribus, 
compatiens, predicatores suos^ plures et pluries' destinaverat ad 
eosdem, sed illi in perversitate sua persévérantes, in sua nequi- 
cia obstinati, quosdam contumeliis affecerant, alios etiam inter- 
fecerant, missis exercitibus suis crudelissimos perderet homi- 
cidas. 



Peregrini veniunt*. 

[XIV] Anno igitur ab incarnatione Domini MCCIX, domini' 
pape Innocentii undecimo, régnante' Philippo rege Francorum, 
circa festum sancti* Joannis Baptiste, crucesignati omnes a diver- 
sis Francie partibus iter arripientes, pari consilio et provida 
ordinatione, apud Lugdunum, urbem Gallie, convenerunt. Inter 
eos autem qui ibi affuerunt, isti precipui habebantur : archiepis- 
copus Senonensis, episcopus Eduensis, episcopusClarimontensis^\ 
episcopus Nivernensis, dux Burgundie**, cornes Nivernensis, co- 
rnes Sancti Pauli, cornes Montisfortis, cornes de Barro super 
Secanam, Guîscardus" de Bello Joco, Willelmus " de Rupibus, 
senescallus*^ Andegavie, Galcherus de Joviniaco^', multi preterea 
nobiles^* et potentes quos longum esset per singulos nominare. 



I. BG : Ludunum. lo. BC: Glarmontensis. 

a. C : vindicandam. i f . hC ajoutent Oào. 

3. BC : vidolicet hereticis. la. BG : Gmchardus. 

4. hC omettent suos. i3. BG : Guillelmus. 

5. B: plurios et plures. C: plurics i4. BC : Senescalles. 

et plurics. i5. L* édition Duchesne ajoute Guido de 

6. BG : Advcntus cnicesignatorum. Levis, Lambertus de Turc jo gui se troU' 

7. BG : domini vero Pape. voient sans doute dans le manuscrit F. 

8. BG omettent régnante. 16. BG : potentes et nobiles. 

9. BG: beati. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 3'J 



COMES TOLOSE VADIT OBVIAM PEREGRINIS*. 

Audiens ' autem cornes Tolosanus, Raimundus, signatorum mul- 
titudinem advenirc, timensque ne invaderent terram ejus, utpote 
quam de perpetratis nequitiis conscientie stimulus' accusabat, 
pxlvit obviam eis et pervenit usque prope Valenciam civitatem ; 
at illi egressi erant in manu excelsa. Ipsos igitur prope dictam 
civitatem inveniens dictus Cornes, pacem simulans, faisum spo- 
pondit obsequium, firmissime promittens quod ad mandatum 
sancte Romane ecclesie, ad eorum etiam arbitrium se haberet. 
Super quibus observandis dédit baronibus^ castella quedam pro 
securitate, voluit etiam dare filium suum in obsidem vel se ipsuiii^. 
Quid plura ? Associatur^ Christi militibus hostis Christi, pergunt 
pariter, rectoque gressu ad' Bilerrensem" pcrveniunt civitatem. 



ObSIDIO et DEftTRUCTlO BiTERRIs'. 

[XV] Ërat autem Biterris civitas nobilissima sed tota veneno 

herelice pravilatis infecta. Nec solum heretici erant cives Biter- 

renses, sed erant raptores, injusti, adulteri latronesque pessimi, 

pWi" omni génère peccatorum. Non sit autem onerosum lectori 

si de malicia dictorum civium aliqua specialiter disseramus^*. 



Crudelitas quedam **. 

Pergebat quadam nocte in ipso diluculo sacerdos quidam civi- 
tatis illius ad ecclesiam, divina celebraturus mysteria, portans 



I. BG: Cornes Tolose pergit obviam 7. D : pervcniunt ad Bitersensem ci- 

Hgnatis. vitatem. 

1. BC : Videns. 8. BG : Bittcrncnscm. 

3. B: stimulis. g. BG: Obsidio Biterris. D au bas de 

^' BCD omettent baronibiis. la page: Obsidio Biterris. 

5. D: filium suum vel se ipsum in 10. A: plcni pessimi omni génère... 
obsidem. 11. D: dixeramus. 

6. Védition Duchesne, sans doute la. BG omettent la rubrique. Daubas 
fl'apres le manuscrit F, donne etiam asso- de la page De malicia. 

natqr his hostis Christi, 



38 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

calicem in manibus suis^; Quidam autem de Biterrensibus, qui 
se posuerant in insidiis, arripientcs sacerdotem illum et vehe- 
mentissime verberantes, fracto brachio, ipsum gravissime vulne- 
raverunt, accipientesque calicem' quem tenebat sacerdos, ipsum- 
que discooperientes minxerunt in eo in contemptum corporis 
et sanguinis Jesu-Christi. 



Crupelitas alia'^. 

Alio quoque^ tempore, cives sepediçti in ecclesia béate Marie 
Magdelene^, que in cîvilate dicta sita est*, dominum suum vicc- 
comitem Biterrensem, Trancavillum", traditores pessimi interfe- 
cerunt, episcopo etiam suo^ qui vicecomitem ab illorum manibus 
defendere nitebatur, dentés confrogerunl. 



MiRACULLM. 

Egrediebatur die quodam canonicus quidam' Biterrensis de 
ecclesia maiori, celebrata missa. Audiens autem tumultum labo- 
rantium in fossatis civitatis, interrogavit quid hoc esset. Respon- 
derunt qui adcrant: « Tumultus est laborantium ad fossata, quia 
munimus civitatem contra Francigenas qui adveniunt. » Jam 
enim *° imminebat advenlus peregrinorum, et, dum ita loqueren- 
tur, apparuit ibi quidam senox veneraiule ctatis, qui dixît eis : 
« Vos contra peregrinos munitis civitatem istam, sed quis desu- 
per poterit vos munirc ? » l*er hoc innuit quod Dominus de celo 
debellaturus '* esset eos. Que audito, illi vehementer moti sunl 
et permoti ; cunque vellent in senem *■ insurgcre, subito disparuit 
et nusquam potuit inveniri. ''' Nunc propositum prosequamur. 



I. C : in manu sua. 7. ïl : Trcncavillum. F: Troncavrl- 

a. BC: calicem in manibus suis quom lum. 

toncbai. ^. Wi^» omettent siio. 

3. BC omettent la rubrit^nc. D an bas <). \M\ omettent rpiidam. 

de la page Dr rodcm. 10. : auloni. 

U' BCD : alioquo tempore. 11. F : brUalurus. 

5. Ici reprend le manuscrit F. l'i. B(^ ajoutent manum mittore vi*l... 

6. BC : crat. i3. F ajoute la rubrique Obsidio et cap- 

tio civitatis Bittcrrcnsis. 



CHRONIQUE DE PIEHRE DES VAUX-DE-CERNAl 89 

Antequam^ crucesignati ad Biterrensem pervenirent civitatem, 
vicecomes Biterris ', Rogerus * nomine, nobilis quidem génère, 
nepos comitis Tholosani, qui, sectans avunculi pravitatem, in 
nullo hereticos comprimebat, promiserat firmissime Biterrensis 
civibus civitatis, quod eos nullatenus desereret, sed, cum ipsis 
ad mortem usque perseverans, in sepedicta civitate adventum 
Christi militum expectaret. Sed, cum nostros appropinquare 
aiullret, pacti oblitus, federis nesclus, fidem frangens, confugit 
Carcassonam, aliam suani nobilem civitatem, plures de Biterren- 
sibus hereticis ducens secum. Pervenientes îgitur nostri Biter- 
rim, transmiserunt in civitatem ipsius civitatis episcopum, qui 
exierat obviam eis, magistnim videlicet Reginaldum de Monte- 
pessulano, virum etate, vita, scientia venerandum. Dicebant 
siquidcm nostri quod causa perdendorum hereticorum adve- 
ncrant, mandaveruntque civibus catholicis, si qui erant, ut in 
manus ipsorum tradercnt hereticos, quos idem venerabilis epis- 
copus, qui eos plcne noverat et etiam in scriptum * redegerat, 
nominaret, vel, si istud facere non possent, exeuntes de civitate 
dimitterent hereticos, ne périrent pariter cum eisdem. Quod 
verbum cum sepcdictus episcopus ex parte nostrorum memora- 
lis' civibus retulisset, nolucrunt acquiescere, sed, se adversus 
Deum * et ecclesiam erigentes ^, inito cum morte fédère elege- 
runl potius mori heretici quam vivere Christiani. Prius enim 
quam* nostri eos aliquatenus impugnarent®, exierunt quidam de 
civitate, ceperuntque nostros sagittis acrius infestare. 



CaPITUR CIVITAS *°. 

Quod videntes servientes exercitus, qui publica lingua dicun- 
lur*' ribaldi'", cum indignatione maxima muros adeunt civitatis, 
nobilibusque exercitus nescientibus et penitus inconsultis, facto 



1. D ajoute en note, d'une écriture 8. BG omettent enim. DF: Priusquam 
'différente : De pravilatc comitis Bilcr- enim. 

rensis, nppotis R. Tolosani. g. D: expugnarcnt, et, au dessus, dans 

2. K: Bittorrensis. l'interligne, de même écriture « vel im », 

3. BCDF: Raîmundus Rogerii. F : oxpugnarcnt. 

4. F: in scriptis. 10. BCDF omettent la rubrique. 
9. A : memoratus. 11. C : Ribaudi dicuntur. 

6. D: Dominum. la. BC: Ribaudi. 
"/. BG: erigentes et ecclesiam. 



4o MÉLANGES D HISTOIRE DU MOYEN AGE 

insuitu ipsa hora, quod dictu est^ mira bile, capiunt civitatem. 
Quid plura ? Statim intrantes, a minimo usque ad maximum 
omnes fere necant' tradentes incendio civitatem. Fuit autem 
capta civitas sepedicta in festo sancte Marie Magdalene. jus- 
tissima divine dispositionîs mensura ! Sicut in principio iibri 
hujus diximus, dicebant heretici beatam Mariam Magdalenam 
fuisse Christi concubinam ; preterca, in ecclesia ipsius que erat 
in civitate, sicut supra tetigimus, cives Biterrenses dominum 
suum occiderant, episcopo suo dentés confregerant. Merito igi- 
tur in illius festivitate capti sunt et destructi, de qua tôt contu- 
meliosa * dixerant, cujus etiam ecclesiam sanguine domini sui ^, 
vicecomitis ^ videlicet, necnon et episcopi sui ^, fedaverant canes 
impudentissimi. 

In eadem etiam ecclesia, in qua, sicut ^ sepedictum est, domi- 
num suum occiderant cives Biterrenses, in ' ipsa die civitatis * 
captionis, fuerunt usque ad septem milia de ipsis Biterrensibus 
interfecti. Notabiliter etiam ^'^ est notandum quod, sicut civitas" 
Jérusalem xlu* anno a Passione Domini Nostri a Tito et Vespa- 
siano fuit destructa, ita civitas Biterrensis xlu® anno ab interfec- 
tione domini sui per Francigenas est vastata '*. Hoc quoque non 
est omittendum quod, cum*^ sepedicta civitas muito tiens dcvas- 
tata fuerit ob causam superius memoratam, semper in die festi 
béate *^ Marie Magdalene, in cujus ecclesia tantum scelus fuerat 
pcrpetratum " dignam recepit ejusdem sceleris ultionem. 



Obsidio Carcassoe **. 

[XVI] Capta igitur " et destructa civitate Biterrensi, propo- 
suerunt nostri recto gressu tendere Carcassonam. Cives etenim 



1. D omet est. lo. \iCDF omettent eiiam. 

2. DF : necati. ii. F : civilatis. 

3. BCDF : contumcliosa loi. i:». I5C : dovastala. 
^. B omet sui. i3. F omet cum. 

5. G: videlicot ipsi. F : vicecomitis i^. F: sanclc. 
Biterrensis videliccl noc non cl episcopi i5. F : perpctralum fuoral. 
fedaverant. iC). HG omettent la rubrique. D la met 

6. D omet sui. an bas de la patje. F : Do pxpugnationo 

7. F omet jiicui. cl ohsidionc civitatis Garcassone per cru- 

8. F omet in. cesignatos. 

9. BGDF : captionis civitatis. 17. HGDF : itaqtie. 



CHROMQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CER>'AI ^l 

Carcassonenses pessimi erant heretici et peccatores coram Deo * 
nimis. Siquidem illi qui in castris inter Biterrim et Carcasso- 
nam positis habitabant, timoré exercitus fugerant, castra sua 
vacua relinquentes. Quidam tamen qui non notabantur de hère- 
tica pravitate reddiderunt se nostris. Audiens autem vicecomes 
quod nostri ad obsidendam tenderent Carcassonam, milites quos- 
cunque potuit adunavit, seque cum eis in Carcassonam ' recipiens, 
preparavit se ut contra nostros defenderet civitatem. Nec ^ilen- 
dum quod cives Carcassonenses pessimi et infidèles refectorium 
et cellarium canonicorum Carcassonensium, qui erant canonici 
regulares, ipsa etiam claustra ^ ecclesie, quod execrabilius est, 
destruxerunt, ut muros civitatis inde munirent. profanum 
consilium ! O munitio immunita, que, sacra immunitate domus 
Dei violata^ et destructa, construitur per hoc merito destruenda! 
Domus rusticorum intacte conservantur, domus servorum Dei 
dejecte prosternuntur ! Pervenientes igitur nostri ad civitatem, 
in circuitu fixere tentoria, obsidionem Armantes. Dispositis ergo 
circunquaque bellatorum agminibus, ipsa quidem die et altéra 
a preliis siluerunt. Civitas autem Carcassona, in montis cujus- 
dam supercilio posita, duplici suburbio cingebatur, quorum 
utrumque munitum erat mûris pariter et fossatis. Die igitur ter- 
cia, sperantes nostri primum suburbium, quod secundo subur- 
bio erat aliquantulum minus forte, per insultum^ sine machinis se 
captures, impetum fecerunt unanimes in ipsum, episcopisque 
et abbatibus' cum universo clero congregatis in unum et cum 
maxima devotione cantantibus : « Veni, Sancte Spiritus », divi- 
numque "^ prestolantibus auxilium mox affuturum, derelictum 
statim ab hostibus primum suburbium ceperunt^ . 



De probitate comitis Montisfortis '. 

Nec pretereundum quod Symon, nobilis comes Montisfortis, 
primus omnium, immo solus quoad milites, in fossatum se misit 
audacter, ceteris acrius ^^ dictum suburbium expugnando. Quod 

I . BGDF : Domino. cpiscopis abbatibusque. F : episcopis et 

a. A : Carcassona. abbatibus. 

3. ADF : stalla. 7. F : demumque postulantibus. 

4. BDF : inviolata. 8. ADF : inccpcrunt. 

5. BG omettent per insulium. 9. BGDF omettent la rubrique. 

6. BD : opiscopisqiiG abbatibus. G ; 10. F omet acrius. 



/|2 MÉLANGES DHISTOIRE DU MOYEN AGE 

captiim, împlctis fossatis, nostri terre penitus adequaverunt. 
Vidcntes autcm * nostri quod tam facile ccpisscnt suburbium 
sepcdictum^, arbitrati sunt secundum suburbium, quod longe 
fortius erat et inunitius ', per insultum similiter possi capi. Die 
igitur altère, ad niurum ejusdem secundi suburbii accesserunt ; 
quibus ad insultum instantibus, vieecomes cum suis ita se viri- 
litcr defendebant, quod ex frequenti et creberrimo jactu lapidum 
nostros a fossato ^ quod intraverant oportuit resilire. In quo con- 
flictu contigit quendam militem de nostris, fracto crure, in fossato 
remanere ; ad quem extrahendum cum nullus auderet accedere 
propter jactus lapidum incessantes, vir tocius probitatis, cornes 
vidclicet^ Montis Fortis, in fossatnm se mittens, ipsum, unico 
auxiliante armigero, non sine grandi proprie vite discrimine libe< 
ravit. Quibus gestis, nostri niox machinas que dicuntur « petra- 
rîc » ad diruendum murum suburbii erexerunt. Quo muro ali- 
quantulum pro jactu petrariarum^ in summitate debilitato, nostri 
carrum quatuor rotarum, bovinis pellibus coopertum, cum 
maxima diiïicultate muro applicantes, ad fodiendum murum 
artifices submiserunt. Adversarii vero ignem, ligna, lapides pro- 
jicientes instantissime, ipsum carrum statim comminuerunt, 
fossoribus tamen ^ in concavitate ' mûri jam facta se recipienti- 
bus, quos nullo modo a perforatione mûri potucrunt retardare. 
Quid plura ? In crastino, summo diluculo ', suiTossus corruit 
murus. Mox cum strepitu nostris intrantibus, adversarii sesc in 
superiora civitatis transtulerunt ; sed postea, vidantes milites 
nostros exisse a suburbio et se in tcntoria récépissé, exeuntes de 
civitatc, quotquot de nostris in suburbio invenerunt, elTugantes, 
pluribus etiam de nostris prc *" diflîcultate exitus intcrfectis, in 
toto suburbio ignem mittunt, scse iterum ad superiora repor- 
tantes. 

Miraculum". 

Contingobat in illa obsidione quiddam quod non'* preter- 

i. BC igitur. 7 B : tamon non in. 

a. C : supradictum. 8. BC : cavilatr. 

3. BC : munilium. 9. D : diliculo. 

^. B : ad fofi»ta. il : a foitsatis. 10. BC : pro. 

5. BC omrttent vidclicol. DF : vidcli- 1 1. D omet la rubrique. 

cet comos. la. BC : non est prelcrmiltcndum. 

6. BCDF : petrarum. 



CHRONIQUE DE PIERRE DBS VAUX-DE-GERNAI 43 

mittendum, sed pro maxtmo miraciilo est habendiim. Dicebatur 
quod In exercitu crant homines usque ad quingenta ' milia, 
hontes autem nostri omnia ' in circuitu ^ civitatis molendina 
destruxerant, ita quod non poterant nostri habere panem nisi de 
paucis castris circumjacentibus ^; et tamen in tanta habundan- 
tîa erat ibi panis quod modicissimo precio vendebatur. Inde etiam 
dicebant heretici quod abbas Cisterciensis ' magnus erat, demo- 
nesque adduxerat in specie hominum, quia videbatur eis quod 
nostri non comedebant. 



Reddicio Carcasso?ïe*. 

His ita gestis, consilium habuerunt nostri quomodo caperent 
civitatem. Animadvertentes autem quod, si facerent hic ^ sicut in 
cîvitate Biterrensi factum fuerat, destrueretur civitas, et omnia 
bona que in ipsa erant consumerentur, et ita ille qui preficien- 
dus erat terre illi * non haberet unde ' possct milites et servien- 
tes tenere ad terram custodiendam. Ad consilium igitur baronum 
tractatum^*^ est de pace in hune modum. Ordinatum est quod 
omnes egrederentur nudi, et ita évadèrent ; vicecomes autem in 
custodia teneretur ; bona omnia remanerent illi qui futurus erat 
dominus dicte terre ob necessitatem superius memoratam. 
Factumque est ita*^ Egressi sunt igitur omnes nudi de civitate, 
nichil secum prêter peccata portantes. Tune adimpletum est quod 
dictum cst^* per venerabilem virum, videlicet *' Berengarium, qui 
fuerat episcopus Carcassone. Hic cum quadam die in civitate sua 
predicaret, civibusque, sicut solitus erat, heresim improperaret, 
noluerunt eum audire**. Quibus ille" : « Vos me audire non vul- 
tis; crédite mihi, ego tantum mugitum contra vos emittam, quod 



I. F : L» milia. tum fuerat civitate dostnicrctur civitas. 

3. BC : omnes. 8. D : illi terre. 

3. D : exercitu. q. V ajoute Yi\crc\. 

4. BG : circum adjacentibus. lo. B : tractandum. 

5. B : Gîslercii. ii. B : Factumque ita. C : Factum est 

6. BGD omettent la rubrique. F : Quo- ita. 

modo reddiderat se Garcassona crucesi- la. BGDF : fuerat. 

gnalis per composilionem. i3. F omet vidclicct. 

7. BDF : sicut in Biterrensi factum 1^. D: audiret. 

fuerat civitate. G: quod in Biterrensi fac- i5. F : illc inquit : « Vos, 



4^ MÉLANGES DHISTOIRE DU MOYEN AGE 

a remotis mundi ^ partibus venient qui destruent villam istam ! 
Certissime etiam* sciatis quod, si ferrei et altissimi essent mûri 
civitatis istius, non possetis vos defendere quin pro vestra incre- 
dulitate et malicla condignam recipiatis a Justissimo Judice' 
ultionem ! » Propter hec et his similia que eis vir constantissi- 
mus^ intonabat^, quodam tempore expulerunt eum dicti cives de 
civitate, inhibendo, preconis voce districtissime et sub pena gra- 
vissime ultîonis, ne quis in emendo vel vendendo sibi vei suis 
auderet in aliquo communicare. Nunc id* quod cepimus exe- 
quamur. [XVII] Reddita civitate et omnibus egressis, elîguntur 
de exercitu milites qui bona civitatis fideliter custodirent. 



Eligitur comes Montis Fortis ^. 

Quibus omnibus rite* peractis, consilium habuerunt barones ad 
invicem, quem deberent preficere terre predicte. Et primo qui- 
deni oblatum fuit terre dominium comiti Nivernensi, postea duci 
Burgundie, sed accipere noluerunt. Eliguntur igitur de toto 
exercitu duo episcopi et quatuor milites, et insuper abbas Cis- 
tersiensis^, apostolice sedis legatus, ad terre dominum eligen- 
dum ; qui firmiter promiserunt quod illum eligerent quem sccun- 
dum Deum et seculum*^ scirent utiliorem. Hi septem, septiformis 
Spiritus Sancti gratia coopérante, totamque terram" misericordi- 
ter respiciente, eligunt virum fide*' catholicum, moribus hones- 
tum, armis strenuum, Simonem *' videlicet, comiteni " Montis For- 
tis. Statim abbas Cistercicnsis, apostolice sedis legatus, hujus 
sacri negotii pater et magister, et dux Burgundie, comes** etiam 
Nivernensis, ad ipsum veniunt, monent, rogant'*, consulunt ut 
suscfpiat onus pari ter et honorem. Quod cum vir discretissimus 
instantissime renueret, et se fateretur insufficientem pariter et 



I. BC omettent mundi. 8. F omet rite, 

a. DF : aulcm. o. D Cvstcrtiensis. 

3. G : ab altissimo judice. lo. G omet et seculum. 

4. F : sanctissimus. ii. BG omettent terrain. 

5. G: monebat. la. BGDF : fidclem. 

6. G: idem. i3. BF : Symonem. 

7. D omet la rubrique. F: Eligitur i4. hC omettent comiicm. 
comes Montis Fortis in principem terre i5. G : et comes Nivernensis. 
a duobus episcopis, uno abbate, quatuor 16. BGF : rogant et consulunt. 
militibus. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 45 

indignum, mox abbas^ et dux ejus pedlbus' se provolvunt, preces 
precîbus inculcantes. Comité autem adhuc renitente', abbas, 
auctoritate sue legationis utens, precepit ei districtissime in vir- 
tute obedientie ut faceret quod petebant. 



COMES PREFICITUR TOTI TERRE*. 

Suscepit igitur terre gubernacuia' vir clarus^ad' iaudem Dei 
et honorem Ëcclesie et depressionem heretice pravitatis. 



QuiDDAM RELATIO>E DIGNUM*. 

Hic adnectendum est quiddam relatione dignissimum, quod 
contigerat paulo ante in Francia de nobili comité Montis Fortis. 
Redibat quadam die venerabilis abbas Yallium Sarnay, Guido 
nomine, supradictus, qui predictum ^ negolium (idei contra here- 
ticos in quantum poterat promovebat, a duce Burgundie, ipsius 
ducis litteras habens secum continentes quod dux rogabat comi- 
tem Montis Fortis ut cum ipso se accingeret ad miliciam Jhesu- 
Christi contra hereticos, essetqueinejus societate, magna donans 
et plura offerens si in hoc acquiescere vellet ei. Contigit autem 
ut dictus abbas, veniens a Duce, dictum *° Comitem inveniret in 
ecclesia cujusdam castri ipsius Comitis quod dicitur Rupis^* Fortis, 
quibusdam negotiis occupatum. Cunque abbas vocasset illum in 
partem, Ducis litteras ostensurus, transiens idem cornes per can- 
ceilum ecclesie, librum psalterii, quem super formulam repperit", 
apprehendens, divino nutu ex industria aperuit, digitumque suum 
super primam lineam *^ tenens, dixit abbati : « Exponite michi 
scripturam istam. » Locus autem scripture hic erat : Angelis suis 



1. F : abbas Cisterciensis. Ëcclesie et depressionem heretice pravi> 

2. B omet pedibus. tatis. F : ad Iaudem Dei, honorem Eccle- 

3. DF : renuente. sie, depressionem heretice pravitatis. 

4. D omet la rubrique. F : ComesMon- 8. BGDF omettent la rubrique. 
lis P. suscipit regimen terre. g. BCDF omettent predictum. 

5. F : gubemaculum. lo. BG omettent dictum. 
C. BG : predictus. D : preclarus. F : ii. D : Ruppis. 

prefatus. 12. F : invenit. 

7. BC : ad Iaudem et honorem Dei et i3. D : ligncam. 



40 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

Deus mandaçit de te, ut custodiant te in omnibus s>iis luis. In mani- 
bus jioriabunt te, ne forte offendas ad lapidem pedem iiiitm. Quod 
divina dîsposftrone provisum, rel exîtus manirestissime compro- 
bavit. 



COMMENDAT COMITEM MoNTIS FORTIS IN MULTIS*. 

i [XYIII] Quia vero loci opportunitas se ingcssit, quia rationîs 
ordo deposcity hic de' nobili comité Montisi'ortis, que^ novimus 
inseramus. Primo dicendum quod erat génère preclarus, virtute 
robustus, in armis plurimum exercitatus. Erat preterea, ut acce- 
damus ad formam, statura procerus, cesarie spectabilis, facie 
elcgans, aspectu decorus, humeris eminens, brachiis exertus, 
corpore venustus, menbris omnibus agilis et habilis, acer et 
alacer, in nulla sui vel modica parte etiam ab hoste vcl invido 
reprobandus. Demum, ut ascendamus ^ ad majora, erat facundia 
disertus, affabilitate communis*, contubernio^ amabilis, castitate 
mundissimus, humilitate precipuus, sapientia prcditus, in pro- 
posito (irmus, in consilio providus, in judicio justus, in miiicie 
exerciciis sedulus, in suis actibus circumspectus, in incipicndis 
arduus, in perficiendis non defessus, totus divinis^ mancipatus. 
O provida principum electio ! scnsata peregrinorum acclama- 
tio, que virum tam fidelem fidei orthodoxe providit clîgere * dc- 
fcndende', que virum lani*'* accomodum universe rei publico, sacro- 
sancto negocio Jhesu-Christi contra pestilentes hereticos voluit 
principari ! Talem quippc decebat Domini exercituum exercitui *' 
dominari, quem, ut predictum est, generis nobllltas, morum sin- 
ceritas, militaris probitas adornarel; talem, inquam, talem opère 
preciuni fuit in periclilantis P^cclesie dofensioneni sublimari, sub 
cujus sollerti ** patrocinio et*' innocentia christiana secura con- 
sisteret, et heretice pravitatis presumptuosa temeritas detestabilis 

1. BC : De bonitate ci strcnuilato 7. BODK : divinis scrviciis mancipa- 

comitis Montis Furtis. D oinel la rubri- tus. 

que. F : Doscribit dotes animi cl corpo- 8. F : elcclio. 

ris comitîs nobilis de M. F. 9. BC : dcfeiiderc. 

a. l) omelàv. 10. I) orne/ tam. 

3. BC : quod. 11. BC : riLercituuin Domini exercitui. 

4. F : accedamus. la. F o/nf/ sollerli. 

5. C : comis. i3. BCDF omettent el. 

6. âBC : contubernia. 



CHUONIQUE DE PIERRE DES VAfX-DE-CERNAI l\'] 

erroris sui impunitatem non speraret, et pulchre satis de Monte, 
immoMente\ Fortioriundus, naufraganti Ecclesie a Christo, vero 
Monte, transmittitur, ipsam a perscquentibus * hereticis defen- 
surus. Et notandum quod, licet aliqui possent reperiri qui in 
aliqua ei ^ gratia equipoUerent, audacter dico vix aut nunquam 
reperietur in quem tanta simuP donorum tam naturalium quam 
gratuitorum confluxerit plenitudo, quem ne tôt et tantarum 
divini muneris largitatum extolleret magnitudo. Datus est ei a^ 
Domino stimulus incessantis soUicitudinis et urgentissime pau- 
pertatis. Cum enim Dominus, in captione castrorum, in destruc- 
tione inimicorum, hinc* ita miraculose' magnîficaret facerc* cum 
eo, hinc illum tôt curis vexabat, tante paupertatis inopia depri- 
niebat, quod vix licebat ei quiescere, ne superbire liberet. Ut 
autem virtus viri clarissimi clarius innotescat, non sit onerosum 
iectori si, de fais que gessit retroactis diebus, aliqua que vidimus 
perstringamus*. 

[XIX] Quodam tempore idem nobilis Cornes et abbas Vallium 
Sarnay, Guido, qui fuit postea*** episcopus Carcassone, de quo 
sepius fecimus mentionem, proficiscebantur cum baronibus Fran- 
cie ultra mare. Venientes autem nobiles Francie Venetiam, civi- 
tatem opulentissimam, ubi ad transfretandum debebant de corn- 
muni condicto '^ naves ascendere, naves ipsas carissimo prclio 
conduxerunt. Eraut autem ibi nobiliores tocius Francie, cornes 
videlicet Flandrie, Balduinus", et Henricus frater ejus, comes 
Blesensis, Lodovicus ^^, et nobilis comes Montis Fortis, et alii multi 
quos non esset facile numerare**. Cives autem Venetici, homines 
callidi et perversi, videntes quod peregrini nostri propter navium 
precîum immoderatum cxhausti essent pecunia et pêne penitus 
emuncti, nec tamen*^ dictum naulum ex magna parte solvere pos- 
sent, nacta inde occasione, videlicet quia ** peregrini nostri erant 
illis obnoxii et subjecti, duxerunl eos ad destruendam civitateni 



1. BCDF omettent immo mente. talc comitis erga Jadrenses et rcverentia 

2. C : persecutoribus. ad ecclesiam Romanam. 

3. BC omettent ei. lO. RC : quondam. 
f\. BG : simul tanta. ii. DF : conducto. 

5. D omet a. la. D: Baldoinus. 

6. C: hinc tam miraculose magnifi- i3. BCDF: Ludovicus. 
caret ipsum. i4' B : nominare. 

7. B : miraculose se magnificaret. i5. C omet tamen. 

8. G omet facere cum eo. 16. G : quod. 

9. F ajoute la rubrique. De benigni- 



48 



MÉLANGES d'hISTOIBE DU MOYEN AGE 



quamdam Christianorum, que erat régis Ungarie, nomine Jadram. 
Quo cum peregrini nostri pervenissent *, sicut mos est obsiden- 
tîum, fixere tentoria prope muros civitatis. Cornes autem Montis 
Fortis et abbas Yallium % non sequentes turbam ad faciendum 
malum, noluerunt obsidere cum aliis, sed^ longius a cîvitate se 
locaverunt. Interea dominus Papa misit iitteras suas omnibus 
peregrinîs, districte et subpericulo indulgentie peccatorum quam 
cis fecerat, et sub pena gravissime excommunicationis, inhibens 
ne civitatem Jadre in aliquo dampnificarent. Quas Iitteras cum 
abbas Yallium^ die quodam nobilibus exercitus qui erant con- 
gregati in unum * recitaret, et Venetici • ipsum vellent occidere, 
nobilis cornes^ Montis Fortis surrcxit in médium, et Venetîcis" 
se opponens, restitit eis, ne abbatem occiderent prenotatum. 
Cives etiam' Jadrenses, qui ibi causa postulante pacis advenerant, 
ailocutus est Cornes nobiiis, in pre3entia baronum omnium, in 
hune modum. « Non veni, inquit, hue ut destruam Christianos ; 
nullum vobis malum ^° inferam ; sed*^ quicquid faciant alii, ego a 
me et meis facio vos securos. v> Sic fatur*' vir strenuissimus, sta- 
timque ipse et sui a loco colloquii exierunt*^. Quid amplius im- 
moremur ? Barones exercitus, mandato apostolico non déférentes, 
capiunt et** destruunt civitatem. Iterum a domino Papa misera- 
bilitcr et gravissime excommunicantur, et ego, qui ibi erara, 
perhibeo testimonium veritati, qui etiam vidi Iitteras*"^ et legi 
excommunicationem apostolicam continentes. Nobilissimus autem 
Comes non acquievit plurimorum sententie utdeviaretavero, sed, 
exiens a consortio peccatorum, cum multo gravamine et dispen- 
dio, per terram desertam et inviam, post multas augustias et 
incrcdibiles '^ labores, Barolum, villam nobilissimam Apulie*', 
pervenit, ibique denuo naves conducens et ascendens perrexit*'' 
cursu prospero ultra mare, ubi per annum et amplius morani 
faciens, et multas contra paganos milicie probitates excrcens, 
baronibus Francie quos apud Jadram dimiserat, periclitatis et 



1 . C : venisscnt. 

2. BG ajoutent Sarnaiy. 

3. BG : et. 

^. BG ajoutent Sarnaiy. 

5. G omet inunum. 

6. B : VonoUi. GF : Veneli. 

7. F : Gomes scillcot Montis Fortis. 

8. B : Vcnetiis. G : Vendis. 

9. GDF : autem. 



10. BGDF : nullum malum vobis. 

11. G : et. 

l'i. B : sicut. G : sic affatus. 

]3. G : abierunt. 

I V I^ omet capiunt et. 

i5. BGDF: otiam Iitteras vidi. 

16. F : mulios. 

17. I) : Appulie. 

18. F : perrcxit et ascendens. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI liQ 

niortuis ferc ciinctis, ipse vivus et sanus rediit ad propria cum 
honore. Ab illo igîtur temporc iniciavit triumphos quos féliciter 
postmodum consummavit, extunc honorem promeruit quem asse- 
cutus est postea in depressionc * heretice pravitatis. Xec silendum 
putamus quod, cum talis ac^ tantus sit Cornes iste, providit ei 
Dominus adiutoriuni simile sibi, UKorem videlicet, que, ut bre- 
viter dicamus, religiosa esset, sapiens et sollicita. In ea quippe 
religio sapientiam et sollicitudinem adornabat, sapientia religio- 
ncm et sollicitudinem informabat, soUicitudo religionem et 
sapientiam excitabat. Insuper et Dominus benedixerat dicte Comi- 
tisse in familie procreatione. Cornes siquidem habebat ex ea filios 
niultos et pulchros nimis. His in commendatione^ Comitis sepîus 
memorati perstrictis, ad prosequendum * narrationis nostre ordi- 
nem accingamur. 



COMES NlVER?lE?lSlS REDIT IN FrANCIAM "'. 

[XXJ Postquam electus fuit Cornes sepe memoratus modo et 
urdine quo superius est notatum, statim abbas Cisterciensis^ et 
ipse ducem Burgundic adeunt et comitem Nivernensem, orantes 
et deprecantes ut in servicio Jesu-Christi dignarentur adhuc ali- 
quantulum commorari; adhuc enim erant hereticorum castella 
multa et fortissima acquirenda. Ut enim pretermittamus innu- 
mera, erant circum' Carcassonam tria^ castra munitissima, in 
quibus habitabant precipui tune temporis^ nostre fidei inimici. 
Krat quippe ex una parte Minerba, ex alia castrum Termarum, 
ab alia Cabaretum. Dux autem Burgundie, utpote benignissimus, 
bénigne deprecantibus acquievit, promisitque *" se per" aliquan- 
lum tempus cum ** nostro Comité moraturum *^. Cornes autem 
Xivernensis nuUo modo voluit deprecantibus** obaudire, sed sta- 
tim*^ ad propria remeavit. Non enim bene conveniebant Dux et 



I. BC : defcnsionc. F : depn»ssiuno. H. (j : tanla. 

a. F : cl. y. C omet tcmporiit. 

3. il : commrndationpm. ii). RC : et promisit. F omet so. 

'i- (^ : pors(>qiiondum. il. \M] : aliqiiantulum trmporis riini 

.'). HCD omettent la rubrique. F : I)ii\ cis adhuc moraturum. 

Hurpundio rcmanri in conqncsta sf'd re- la. DF : cum cis adhuc moraturum. 

vjTiilur comos Nivommsi?. i3. (I : immoral urum. 

0. I): Cyslcrcipiisis. i/|. A: doprecanU-i. 

7. BCDF : circa. i5. C omet statim. 

XXIV. — LuciiAiRE. — 5*"* Mélanges d'histoire. ^ 



OO MÉLANGES D*IIIST01RE Dl* MOYEN AGE 

Cornes ille, sed hostis pacîs diabolus ita* illos ad mutuas^ inimi- 
citias acuebat^, quod timcbatur^ cotidie ne se mutuo occiderent. 
Presumebatur eciatn a nostris quod cornes Nivernensis non satls 
bonam gerebat erga nostrum coraitem voluntatem eo quod Cornes 
noster familiaris erat ducis Burgundie, et cum eo a partibus^ vé- 
nérât gallicanis. antiqua^ antiqui hostis malicia, que^ negotii* 
promotionem Jesu-Christi videns et invidens, impedire voluit 
quod doluit promoveri ! Exercîtus siquidem crucesignatorum qui 
fuerunt in obsidione Carcassone erat ta m magnus et fortis quod. 
si ulterius voluissent procedere et unanimiter persequi' ortho- 
doxe fidei inimicos, non invenientes qui resisteret*^ eis, totani 
terram illani in brevi acquirere potuissent. Sed in** quantum hu- 
inana ratio potest comprehenderc, superna pietas ideo aliter 
ordinabat, quia*^ videlicet humani generis saluti providens acqui- 
sitionem terre voluit peccatoribus reservare. Pius*' quidem Domi- 
nus simul et** in brevi finiri noluit sanctissimam guerram** istam, 
per*' hoc providens peccatoribus ad veniam justis ad gratiam 
ampliorem. Paulatim, inquam, et successive hostes suos voluit 
subiugari, ut, dum paulatim et successive pcccatores se accin- 
gercnt ad vindicandam iniuriam Jesu-Christi, prolongata gucrra 
tempus venie peccatoribus*^ prolongaret''*. 



COMES EtIT A CaRCASSONA 



1» 



XX1| Paucis diebus apud Cnrcassonam peractis, exivit nobilis'**' 
Cornes a civitate cum Duce et magna parte exercitus, adiuvante 
Domino, ulterius processurus. Maxima enim** pars exercitus rc- 
cesserat ad propria cum comité Nivernensi. Moventes igitur a- 

1. C omet ita. V : ita intrr illos mu- 12. DF : quod. 

(uaH. i3. C : Prius qilidom Dominus et in 

2. C omet mutuas. brevi. 

3. D : acuebant. i4- F omet cl. 

^. BCDF : timcbant rotiilio nostri. i5. D : guerram istam sanctissimam. 

7). DF : cum eo venerat a parlibus pal- 16. B : pro. 

licaiiis. 17. BG omettent peccatoribus. 

6. F : (juaiila. 18. F : prulongaront. 

7. C : qui. 19. BCl) omettent la rubrique. F : Oc- 

8. BCDF : promotionem nrpocii. cupat comes M. F. caslrum Fani Jovis. 
g, C : pro^iocpii. yo. C : Dominus comes. 

10. CF : re«iislcTenl. ai. C : aulem. 

11. F omet in. aa. C omet a. 



CHRONIQUE DE PIERRE HES VAUX-DE-CERNAI 5t 

Carcassona, ipsa die (ixere tentoria apud villani quandam que 
Alsona diccbatur. In crastino, consuluit Dux (^omiti ut iret ad 
castrum quoddam quod dicitur Fanum lovis. Castrum siquideni 
illud' a militibus et hominibus suis timoré nostrorum derelictum 
intraverant quidam milites Aragonenses, qui erant cum Comité 
iiostro et munierant^ Plura enim*^ de vicinis castellis nobiliori- 
bus et fortioribus timoré crucesignatorum vacua fuerant dere- 
licta. Assumptis igitur^ Cornes paucis militibus secum^, Duce cum 
cxercitu rémanente °, castrum adiit prenotatum, quod acceptum 
gente sua munivit. Xec reticendum' quod comes Tolosanus, qui 
Tuerat in obsidione (^arcassone, felicibusque* nostris successibus 
invidebat, consuluit Comiti nostro ut quedam castra, que vici- 
na erant terre illius comitis Tolosani, destrui faceret. Ipse etiaai« 
quasi sub specie boni, ad voluntatem Comitis nostri aliqua cas- 
tella funditus evertit et combussit, sub hoc scilicet pretextu ne 
nostros de cetero impugnarent. Hoc autem' ideo faciebat ille per- 
fidus et iniquus, quia volebat quod terra*® destrueretur, et nullus 
resistere possct** ci. 



BlRGENSES DE CaSTRIS MITTUîST AD COMITEM *^ 

[XXIIj Cum" bec agcrentur, burgenses cujusdam nobilissimi 
castri quod dicitur Castra'*, in territorio Albiensi'^, venerunt ad 
Comitcm nostrum parati eum'* suscipere in dominum et eius 
facere voluntatem. Consuluit crgo Dux Comiti*" ut îret et accipe- 
ret castrum illud, quia quasi capud erat tocius territorii Albien- 
sis*'. Ivit ergo Comes cum paucis. Duce cum exercitu derelicto. 
Factum est autem dum esset Comes in predicto Castro, et homi- 
nes castri fecissent ei hominium*', castrumque tradidissent, vene- 

1. BG omettent illud. cpsi. G : Intrat Gomcs in Albigensi dio- 

2. G o/iic< et municranl. cesi. D omet la rubrique. F: Recipit 

3. G : ctiam. comes nobilis villam do castris in dedi- 
jj. F : ergo. tioncm. 

5. D : secum et I>uc<*. i3. D : Dum. 

6. B : rémanente et castrum. if\. F : Gastras. 

7. D : rccitandum. iT). BG : in Alhiensi terri lorio. DF : 

8. G : fclicibus. in Albigensi torrilorio. 

9. DF omettent autem. ifi. BG : suscijMTe oum. 

10. F : terra illa destrueretur. 17. G o/nef comiti. 

11. F : ei posset. 18. F : Albigensi*. 
13. B : Intrat Gomes in Albiensi dio- 19. I) : liomagium. 



f)*! MÉLANGES DIIISTOIRR DU MOYEN A(;e 

ruiii ud oum milites cujusdam castri nobilissimi propre Albiam, 
nomiiie Lumbors*, paruti facere Comitî sicut fecerant illi de 
(InstriH. Spil* nobilis Coines, volens redire ad exercitum, noluit 
tune ire cum ois; sed tamen recepit in sua protectione castrum, 
donee ire* posset teinpore eompetenti. 



MlRVClLlM*. 

• 

Miruouhnu quoddani ' quod eontigit in Castro ^illo in prcseiicia 
r.omiiis noiumus preterire, Presentati fuerunt ipsi coniiti' duo 
herotiei: altor auteni illoruni perfectus erat in secta hereseos*. 
uherxem oral adhuc* quasi novicius et discîpulus alterius. Ila- 
bito i'omes oonsilio voUiit ut anibo incenderentur. Alter vcro 
illorum hereticorum, ille videlicet qui erat discipulus alterius, 
laeUis dolort^ conlis intriusecus cepit conteri, promisitque quod 
li bon ter abiurart^t heresini, sancteque Romane ecclesîe per omnia 
obediit^t. i>uo audito facta est grandis altercatio inter nostros. 
t>uidani eutm dicelmut quod« e\ quo ille paratus erat ea que dixi- 
mu> adimpiert^. non debel^at morte condempnari; aliie contrario 
^SM^rel^uit illum esse reum morUs« tum quia manifestum erat 
ipMim (uisse benMieum^ tum quia putalmtur quod ea que dicehat 
potins limon^ imminentis mortis pn^mitteret quam anfore chris- 
tuuio tvlii^ionis obxerx^undo . Vjuid p'.umT Acquierit Cornes quod 
\^^ndmivivtur. b,to intentJono tîia>tK si \ere conterebatur, ignis 
ovvot ei p)>* e\pi,Uiouo jHVO^toTunu si \ere lîcte loqueretur, re- 
cipMvt pi>^ ptMl;.),,^ t^bonom. l i^^iîi sunt i^itur*" ambo stricte 
durix \«noub> et loMîssimi^ p»M crarj. \entrem et collum. ina- 
**,>box ^^tum |y\>t toij^Ji rx^xino^'^. l^^uo IacXo \ inquîrîtur ab illo 
.;i^î ^ ^sv\ton NîdolvAt'or ;n ."..a r,,> * xf /,et r.^ori. l^uî ait: « Abiuro 
j^*A\,tAti^:^\ bovoî,%\^:\^. ;i; î .îo s^rcte Kv^n^me ecclesie volo 
:v."^K o'.'^-x ut iv;hî v;i r-\^ f ,;'î.**t.-' !«"» ' :^r,:> :>te. à AccenMi> 



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CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 53 

estMgitur ignis circa stipitem copiosus ; illoautem, qui perfectus 
erat in heresi, in momento combusto, alter statim, confractis vin- 
culis fortissimis, ita sanus exivit ab ignc quod nulla^ apparuit in 
co combustionis nota, nisi quod sumniitates digitorum aliquantu- 
Iiim sunt aduste. 



Redit Comes a Castris'. 

[XXIIIJ Rediens Comes a Castris^ad exercitum remeavit, quem 
dimiserat versus partes Carcassone. Posthec^ fuit consilium ducis 
Burgundie et militum^ exercitus uttenderent Cabaretum, si forte 
possent illos de Cabareto vexare et ad redditionem castri cogère ~ 
per insultum. Moventes ergo nostri castra*, venerunt propre Ca- 
baretum ad dimidiam leugam, et ibi fixere tentoria. In crastino 
autem armaverunt se milites et magna pars exercitus, et appro- 
pinquaverunt Cabereto ut expugnarent illud. Kactoque insuitu, 
cum parum proficere possent, ad tentoria redierunt. 



Dux Burgundie redit in Franciam'*. 

fXXIV] In crastino '° preparavit iter suum*' Dux ettotum robur 
exercitus, et die tercia discesse runt a Comité nostro, ad propria 
remeantes. Remansit igitur Comes solus et quasi desolatus. Pau- 
cissimos quidem habebat milites, circiter xxx", qui cum aliis pere- 
grinis vénérant de Francia, et pre ceteris'"*' servicium Christi et 
Comitem diligebant. Postquam igitur recessit exercitus, venit 
riobilis Comes ad Fanum Jovis, quo dum pervenisset, statim 
misit*' ad eum venerabilis abbas Sancti Antonini ** apud Apamias*^, 
in territorio Tolosano, rogans ut accederet ad eum et ipse tra- 

I. D omet est. 8. \MID ometlenl cAsiTSi. 

a. D : nulla apparuit in co niilla coin- (j. BCl) omettent la rubrique. K : Ki.'- 

Im^lionis. dit dux ad tcrram suam. Capit nobilis 

3. BCD omettent la rubrique. V : cil>- coincs caslrum Mirapiscis. Hecipit gra- 
$idio castri Cabarcti inanis. \is Appamias A Savarduinum. 

4. BCD : a Castro de castris ad. K : a lo. F : crastinuin. 
Castro de castris remeavit ad cxcrcituni 1 1. D omet bxium. 
(piem dimiserat. i^s. BC : cuncti*». 

5. D : hoc. i3. BCDF : venit. 

(). F : et militnm et eierciliis. ïd. A : Antonii. BD : Anthonini. 

7. (^ : agero, i5. F : Appamias. 



5/4 



MELANGES D*HISTOIRE DU MOYEN AGE 



deret ei illud nobilissimum castrum Apamiarum^ Dum autem 
iret Cornes versus* Apamias^, devenit ad castrum quod dicitur 
Mîrapeis^, statimque cepit illud. Castrum illud hereticis et 
ruptariis erat receptaculum, et erat de dominio comitis^ Fuxen- 
sis. Capto Castro illo^, Comes recto itinere Apamias^ pervenit, 
quem abbas honorifice suscepit, et castrum Apamiarum* ipsi 
tradidit, quod Comes ab eo recepit, et fecit abbati hominium^ 
sicut debebat. Castrum siquidem illud *^ erat proprie de dominio 
abbatis'et cauonicorum Sancti Antonini *\ qui erant canonici 
regulares, et nullus debebat*^ in eo habere aliquid nisi ab abbate. 
Sed pcssimus cornes Fuxensis, qui castrum illud tenere debebat 
ab abbate, totum sibi maliciose volebat vindicare, sicut ^^ inferius 
ostendemus. Venit inde comes noster Savardunum, et burgen- 
ses '^ se sine contradictione aliqua reddiderunt. Erat autem cas- 
trum ilhid, scilicet Savardunum, in potestate et dominio comitis 
Fuxensis. 



Redditur comiti Lumbers**. 

[XXVJ Rediens inde Comes noster Fanum lovis, proposuit ire **^ 
ad castrum de Lumbers*', de quo supra tetigimus, ut reciperct 
illud. Erant autem"' in Castro illo milites amplius quam quinqua> 
ginta. Perveniens autem '* ad castrum, Comes honorifice est 
susceptus, dixeruntque milites quod in crastino eius facerent 
voluntatem. Facto ergo***manc, dicti milites de proditione in 
Comitem tractaverunl. Cumquc -* usque ad nonam suum consilium 



1. F : Appamianim. 

a. BDF : apud. C otnel vrrsu*. 

.'>. F : Appamias. 

\. lui : Mirapicc. F : Mirapiî»tis. 

5. lu) : ilomini : 

1). I) : l'a^ilro illo capl^. 

7. F : Vppamîas. 

8. F : Aj)pamiariiin. 
o. 1) : (ioininium. 

In. 1*': >i<{uiil('m prupr erat il<' (luiiii nui. 
II. Vil : Viitoiiii. {] : Viitlioiiii. 1) : 
Vuthuiiiiii. 

II. lU^ : habrri' in w. F omet in «'O. 
|3. F : ut. 
i\. \\: l)urf:<'iiM'> m* >inr uli({iia ntltlidr- 



runl. C : burgcnscs se hina aliqua rosi^i- 
trntia rrcUlich-runl. Le correcteur met rt*- 
sislonlia entre crochets et constate fn 
innnje tfue le mot matufne (Unis le inaniiscril, 

i5. \M',\) itmettent h nibriipie. F: Ki*- 
lipil s|>onlr l'omrs Lu m hm uni vl W- 
liiam. 

lO. I) : pnipo^uit ul. 

17. F : Lumb<'riis. 

18. I) omet auh'Hi. 

l(|. F : lNT\rnirn> ij^'ilur (jomt*» a«l 
rH>lruiu. 

ao. F : auU'm. 

1! I . F : rumquo usipic ad horam 110- 
num i>uuiii. 



CHRONIQUE DE PIEUIIE DES VAUX-DE-CEUNAl 



5r) 



protelassent, res innotuit Comiti ; qui statim, quandam occaslo- 
nero sîmulans, de Castro* illo exiit indilate. Quod videntes, 
milites secuti sunt eum, et timoré dueti fecerunt* quicquid 
voluit castrumque ei' reddiderunt*, facientes ei horainium et 
fidelitatem iurantes. Venit inde Cornes Albiam. Erat autem Albia 
civitas quam tenuerat vicecomes Biterrensis'^. Episcopus autem 
Albie, Guillelmus*, qui erat dominus civitatis principalis, gra- 
tanter suscepit^ Comitem, eique tradidit civitatem. Quid plura ? 
Totam Albiensem diocesim Cornes tune suscepit, exceptis qui- 
busdam castris que tenebat cornes Tolose*; castra* siquidem 
illa abstulerat cornes Tolosanus vicecomiti Biterrensi *°. His rite 
peractis. Cornes noster rediit Carcassonam *^ Postpaucos autem 
dies, ivit Comes ad quoddam castrum quod dicitur Limosum, in 
territorîo Reddensi, ut ibi faceret** munitionem. Castrum siqui- 
dem iliud reddidit se Comiti, statim postquam capta fuerat Car- 
cassona. Quo dum pergeret, quedam castella que sancte Ecclesic 
resistebant, ccpit, plurcsque '"' ex hominibus caslrorum illorum 
(ligne pro meritis patibulis ** suspendit. 



Comes capit Prissanlm *\ 

Rediens Comes *^ a castro Limoso, venit ad quoddam castellum 
quod erat prope Carcassonam et erat comitis Fuxi, nomine Prissa- 
num, ipsumque obsedit. Et, dum esset in obsidione castri *' 
illius, venit ad eum comes Fuxensis, et juravit quod staret per 
omnia mandato Ecclesie, et super hoc '^ filium suum dédit comiti 



I. BCDF : iiulilaUi *'\iil de. cislro 
illo. 

•I. F : frccruiit cjiis vuluntalfin. 

3. I)F omettent ci. 

V lU^ : reddidcnml v\. 

T). F : Billenreiisis. 

6. BC omettent Guillelmiiâ. 

7. F : suscepit illiim in Dominum oi 
tradidit ei civitatem. 

8. F : Tholosaniis. 

9. Castra autem iila. 
10. ¥ : Bittorrcnsi. 

II. F ajoute In rnbritjuc Munil comes 



castrum de* Limoso et obsidet Prixa- 
iiuin. 

I j. JUI : l'acrn'nl. 

i3. F: plurf'M{iir liominc'S castrorum. 

1 \. lui omettent patibulis. 

lô. UCDF omettent ta rubrique. 

lu. BF : Hedicns comes a castro de 
Limoso . (4 : Rediens comes de castre 
LinioMj. 

17. BtîDF : iilius castri. 

18. HC : super hoc filium suum Co- 
miti dédit. F : super hoc dc»dil Comiti 
iilium i^uum. 



56 MÉLANGES D*lIISTOIRE DU MOYEN AGE 

in obsidem ; insuper et castruni quod Cornes obséderai ipse ^ 
dimisit. Quibus gestis, Cornes rediit Carcassonam. 



De MALiciA Régis Aragomm^. 

[XXVI] Rex autem Aragonensis % Petrus, de cujus doininio 
crat* civitas Carcassone, nulio modo volebat^ accipere hominium 
Comitis, sed volebat habcre Carcassonam. Cum autem die quo- 
dam vellet ire ad Montem Pessulanum et non auderet, misit ad 
Comitem, et mandavit* ut obviaret ei apud Narbonam. Quo facto, 
ad Montem Pessulanum Rex et Comes noster pariter devenerunt, 
ubi cum quindecim ^ dies fuissent, non potuit inclinari Rex ad 
hoc ut reciperet in ^hominem Comitem sepedictum. Mandavit 
insuper, sicut dictum fuit, Rex secreto nobilibus per totum vice- 
comitatum Biterrensem et Carcassonensem, qui adhuc résiste- 
bant sancte Ecclesie et Comiti nostro, ne componerent cum 
Comité, promittens eis quod ipse cum eis Comitem impugnaret. 
Factum est autem, dum rediret Comes a Monte Pessulano, vene- 
runt ad eum qui dicerent plurimos de militibus Biterren^is* et 
Carcassensis et Aibiensis diocesis cum casteilis suis a fidelitatc 
quam Comiti prômiserant resilisse, et vere sic erat. Insuper'' 
quosdam milites Comitis obsederant traditores quidam in turre 
cujusdam castri prope Carcassonam, Amalricum scilicet, et Guil- 
lelmum de Pissiaco. Quo audito, Comes festinavit ut posset 
vcnire ad castruni illud, antequam sui milites caperentur. Sed '", 
eum non posset transîre flumen quod dicitur Atax " (inunda- 
verant '* siquidem a(jue), oportuit eum ire (Carcassonam, aliter 
siquidem transire non poterat fluracn illud. Quo dum pcrgeret. 
cognovit quod dicti sui milites capti crant. 



I. K ome^ i|)M'. 7. H(1J)F : tiios qtiin(l<*cim Ictissonl. 

a. ij : \rraguiium. D omrt lu mbri- 8. \M] : Uili'ircnsis <'l (^arcassonensis 

que. V : Do pia fraudr rt'pis' Arajroiiuin ol Aibiensis. F : Uilcrreiisis, Carcasse 

P. in comitrin Montis Fortis. nonsis ri Albiciisis. 

3. (1 : Arra^oiium. F : Vrajjronuin. 9. BC omettent quo!»ciam. 

\. H: (iomiiiio frai <larca>s<)iH'. (1: 10. H: ï*od fiini luiii possi'iil Ininsin*. 

ciomÎTiio erat Carca^»otia. il : St'il non poluit traiisiro. 

T). 1) omet volobal. 11. BC : Arax. F : Alaxs. 

G. F : maiidavil ci ni obxiarcl v'i. la. I) : inunclavoniiil. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 07 



BUCIIARDUS DE MaHUACO CAPITLH *. 

Contigerat autem, dum esset Cornes apud Montem Pessula- 
num, quod Bucardus* de Marllaco et Gobertus de Exigni^ et qui- 
dam alii milites, qui erant apud Saxiacum^, castrum quoddam 
tortissimum in Carcassonensi diocesi, quod dederat Cornes dicto 
Buchardo, quadam die, usque ad Cabaretum hostes insequeren- 
tur. Erat autem Cabaretum castrum quoddam prope Carcasso- 
nam, fortissimum et quasi penitus inexpugnabile, et multis 
militibus munitum. Castrum istud' christianitati et Comiti pre 
ceteris ^ resistebat ; ibi siquidem erat fons heresis. Dominus 
siquidem^ castri, Petrus Rogerii, inveteratus dierum malorum 
hereticus erat et hostis ecclesie manifestus. Factum est autem, 
dum appropinquarent dictus Buchardus et socii ejus Cabareto*, 
milites Cabareti qui posuerant se in insidiis, surgentes, conclu- 
serunt eos et ceperunt Buchardum; Gobertum autem, cum nulla- 
tenus vellet se reddere, occiderunt. Captum igitur^ Buchardum 
ducentes Cabaretum posuerunt in quadam turrc castri, ubi eum 
per menses sexdecim *° in vinculi^ tenucrunt. Eodem etiam tem- 
pore, antequam Cornes redisset a Monte Pessulano, vicecomes 
Biterrensis '* Rogerius, qui apud Carcassonam tcnebatur in palatio, 
iufirmitate subita laborans defunctus est. Nunc ad narrationis 
seriem revertamur. 



GiRALDLS DE PePIOS RECEDIT A COMITE *^. 

|XXV1I] Cum redisset Cornes Carcassonam a Monte venions" 

Pessulano, Geraldus ** de Pepios **, miles quidam *® Biterrensis ", 

I. BCI : Capitur Buchardus de Mar- 9. F: autcm. 

liaco. D omet la rubrique. V : Capiuntur 10. C omet in. D : tenuerunt in vincu- 

duo milites comitis per illos de Cabarcto ; lis. 

niorilur Raiinundus Rogorii vicc»com<'s 11. F : Bitterrensis. 

Hilcrrensis Carcassune. l'i. BGD omettent la rubrique. F : De 

a. BCF : Buchardus. 1) : Buccardus. prmhtionc el crudelitatc Geraldi de Pe- 

3. BCDF : Essigniacu. pyos contra Comitcm et suos. 

4- F : Saccîacum. i3. F omet vcniens. 

5. BC : iUud : i/,. BGD : Guiraldus. 

0. BG : cuiiclis. i5. F : Pepyos. 

7. BGDF : etcnim. 16. D: quidom. 

8. F: Gaharctum. 17. BDF : Miner beiisis. 



58 



MELANGES D HISTOIRE DU MOYEN AGK 



quem Comes in * niaximo amore et famlliaritate habebat, cui ' et 
custodienda commiserat castra sua que erant prope Minerbam, 
nequissimus proditor et fidei crudelissimus inimicus, negans 
Deum, fidemque^ abjurans, beneficiorum immemor et amoris, ab 
amicitia Comitis et fidelitate quam ei fecerat resilivit. Qui, etsi 
Deum fideraque cjus non haberet pre oculis^, saltim benignitas 
Comitis quam ei exhibuerat ipsum a tanta crudelitate debuît^ 
revocare. Veniens igitur dictus Giraldus* et quidam alii milites, 
fidei inimici, ad quoddam castrum Comitis in territorio Biterrensi ', 
nomine Podium Soriguier', ceperunt' duos milites Comitis, qui 
custodiebant castrum, multosque servientes; promiserunt tamen 
sub juramento quod^^ non occiderent eos, sed sanos conducerent 
usque Narbonam cum omni supellectili sua. Quod cum audisset 
Comes, ad castrum illud quamcitius potuit festinavit '*. Geraldus '- 
autem et socii ejus erant adhuc in Castro. Veniens autem Comes 
ad castrum, voluit obsiderc illud ; sed Aimericus *% dominus Nar- 
bonensis, qui ibi erat cum Comité, et homines Narbonenses 
noluerunt obsidere cum Comité, sed statim Narbonam sunt 
reversi*^. Videns igitur Comes quod quasi solus remansisset, 
secessit nocte illa ad quoddam vicinum castrum quod vocatur 
Caput Stagni, in crastino summo diluculo reversurus *'\ 

Contigit autem in Castro superius annotato ^^ quoddam miraculum 
quod pretermittere non debemus. Cum venisset Giraldus" ad cas- 
trum Podiî Soriguier *^ et cepîsset illud, parvipendens pactum 
quod fecerat, scilicet quod sine dampno duceret eos quos ceperat 
usque Narbonam, servientes Comitis quos in Castro ceperat usque 
ad quinquaginta posuit in turre castri. Ipsa autem nocte qua 
Comes recessit a loco illo, timens sepedictus Giraldus *' ne rediret 
Comes in crastino ad obsidendum castrum, média nocte de cas- 



1 . I) omet in. 

2. BC : cui c'tiam commisorat castra 
Mia. DK : cui eiiam cusladirnda commi- 
berai castra sua. 

3. F : fiflcmqui" oju» abjurant. 

ti. BC : pro ociilis satis benignitas co- 
mitis. 

5. : ilc'hui>wl. 
rt. F : (îrral<ln«». 

7. F : Bitl<Tn'n>i. 

8. AB(^ : SorigiKT. 

y. Tons l*'s mann^rrits fhtniwnt crjw- 
runtqui*. 



10. F : quod eos non occiderent. 

11. F : venit. 

13. F : (leraldus. 

i3. B(i : Americus, <louiinus \arbone. 
1) : Aimericus dominus Narbone. F : 
Avmericus dominus N'aHwne. 

i.^. BF : reversi sunt. 

i5. F ajoute la rubritfue Miraculum. 

iT). B(^i)F : notalo. 

17. H: (luiraldus. F : (irraldii;*. 

18. AB(U): Soriguer. 

10. H : (niiraldiis. F : Cienildiif». 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI Og 

tro fugit ; et, quia non licuit ei pre fçstinatîone illos quos in turre 
posuerat secum ducere, in fossa ipsius turris eos ponens, stipu- 
lam, ignem^ et lapides, et quecunque potuit, super eos projici 
fecit usque dum eos obisse putaret. Moxque castrum deserens, 
duosque milites Comitis quos ceperat secum ducens, Minerbam 
pervenit. Oproditio crudelissima ! Summo autem diluculo, Cornes 
ad prelibatum castrum reversus, invenîensque ipsum vacuum, 
funditus evcrtit. Illos' autem quos in fossa posuerat Giraldus^, qui 
per^ triduum jejunaverant, sine lesione et combustione aliqua 
rcperlos extrahi fecit. grande miraculum, o res nova! Inde 
Comes progrediens, plurima castra que erant dicti Giraldi^ ad 
solum usque destruxit, et post paucos dies rediit Carcassonam. 
Sepedictus autem proditor Giraldus*, cum milites Comitis duxis- 
set Minerbam, parvipendens promissionem quam fecerat, ncc 
deferens juramento, non quidem eos occidit, sed, quod est 
morte crudelius, dictis militibus oculos eruit. Insuper, amputatis 
auribus^ et naso cum labro superiori, ipsos nudos' ad Comitem 
redire precepit. Cum igitur expulisset eos nudos ipsa nocte, 
vento et gelu urgente (asperrima siquidem hyemps erat), alter 
corum, quod^ sine lacrimis audiri non débet, in quodam sterqui- 
linio exspiravit ; alter vero, sicut ab ipsius ore audivi, a quodam 
paupere adductus est Carcassonam. scclus nequam, o crude- 
litas inaudita ! Inicia dolorum hec. 



Abbas Vallium vemt Carcasso?ïam '°. 

[XXVIII] Ipso tempore, venerabilis" abbas Vallium Sarnaii, 
Guido, vir prudens et bonus, qui negotium Jesu*" miro amplec- 
tebatur*' aiFectu, et post abbatem Cisterciensem pre omnibus 
promovebat, causa confortandi nostros qui in multa depressione 
tune erant, a Francia venit** Carcassonam. Adeo siquidem arden- 

1. B: ligna c>t lapid(*s igiicni. C : li- lo. H : Vciiil abbas Vallium Guidu a 

gnuaai ci lapides igncm. Francia. C : Vcnit abbas Vallium Sar- 

3. BCDF: ipsos naiy Guido a Francia. D omet la rubri- 

3. B : Guiraldus. F : Gcraldus. que. F : Vcnit de Francia veni^rabilis ab- 

'4. C : qui pericuhim cvitavrrant. bas Vallium ad consolalionem fidelium 

5. B : Guiraldi. F : Geraldi. qui erant dcsolati Carcassone. 

0. B : Guiraldus. F : Gcraldus. 11. BG omettent venerabilis. 

7. BF : auribus amputatis. u. HCV ajoutent Chrisii. 

8. C orne/ ad comilom ros nudos. i3. AB : amplectabatur. 

ij. D:qui. I^. BCDF: venorat. 



6o MÉLANGES d'hISTOIKE DU MOYEN AGE 



» 



ter^ sicut diximus, Christi pegotium diligebat quod a principio 
negotii non fuit- teinpus quo vel in Narbonensi provincia non 
esset, vel pro predicto negotio predicans per Franciara discurrercl. 
Illi autem qui erant in civitate Carcassone, in tanta turbationc 
erant positi et timoré quod, quasi penitus desperantes, de fuga 
tantummodo cogitabant. Circumclusi quidem erant ex omnî parte 
infinitis et fortissimis inimicis. Sed vir virtutis, iidens^ in illo 
qui cum temptationibus dat proventum, metus et depressiones 
eorum monitis cotidie salutaribus mitigabat. 



RoBERTLs Malus Vicinus redit a Roma*. 

[XXIX] Supervenit etiam, eodem tempore, Robertus^ Malus Vicî- 
nus, qui a comité missus fueratRomam, miles Christi nobilissimus, 
vir mire probitatis, perfecte scientie, incomparabilis bonîtatis, 
qui a multis annis Christi serviciis* exposuerat se et sua, et prc- 
cipue negotium istud ardentîssime et edicacissime promovebat. 
Hic est enim ille per quem, pQst Deum', pre ceteris revîguit 
Christi milicia, sicut in sequentibus ostendemus. 



De Morte cuisham Abbatis". 

[XXX] Eo tempore, Cornes Fuxi quendam abbatem^ ordinis 
Cisterciensis, de*" quadam domo inter Tolosam et Fuxum, que 
dicitur EIna, pro negociis suis miserat apud villam Sancti-Egidii 
ad legatos, qui, cum rediret, vcnit per Carcassonam, duos mona- 
chos et unum conversum habens secum. Exeuntes autem a Car- 
cassona abbas et socii ejus, cum per unum ferc miliarium pro- 
cessisscnt", ille immauissimus" hostis Christi, ille fcrocissinius 



I. \\i\ omeitcnt ^n\r\\Wv. 7. BC omc/if»/ prc coloris. 

a. F o/zK"/ non fuil... prodicloiiojrolii. 8. B: Occiditiir abbas Elnensis. (î : 

3. K omet fidon!:. Occidilur abbas Ononsis. I) omet la ru- 

4. B : Rodit Robcrliis Mabi^ Vitiims brique. F : De cnideli necc cuiusdani 
a curia. C : Kodit Roborlus Malus Viri- abbatis Cisterciensis facla per Guillclmum 
nus de Curia. D omet la rubrùjue. F: de Rupe Forli prope Carcassonam. 
Redit Robertuft ^fahis Vicinns a curia 9. BC : abbatem (Cisterciensis ordinis. 
Roniana. 10. C : in quadam domo. 

5. F: Rolbberlu«i. F: Rolberlus. 11. F ofn/'< process-issml. 

6. ï) : serviens. la. BC : manifestissimus. 



CHRONIQUE DR PIERRE DES VAU\-DE-CERNAI 6l 

Kcciesic persécuter, Guiileimus videlicel de Rupe Forti, frater 
Curcassonensis episcopi qui tune erat, adversus eos subito insur- 
rexit, armatus videlicet in inermes, crudelis in mites, sevus in 
innocentes. Qui, ob nullam aliam causafn nisi quia^ Cistercienses 
erant, abbati triginta sex, converso vero ejus viginti quatuor pla- 
gas infigens^, eos in loco illo hominum crudelissimus interfecit. 
Unum autem de duobus monachis, sexdecim inflictis vulneribus, 
seininecem dereliquit. Alter vero, quia eratnotus et aliquantulum 
t'amiliaris illis qui erant cum predicto tyranno, vivus effugit. 
bellum ignobile, o confusa victoria ! Audiens Cornes noster, qui 
erat apiit'^ Carcassonam, quod accidcrat, jussit toUi corpora occi- 
sorum, et apud Carcassonam honorifice sepeliri. virum catho- 
licum, o principem (idelem ! Monachum vero, qui^ semimortuus 
fucrat dcrelictus, fecit diligentcr curari per medicos, et sanatum 
ad propriamdomum remisit. Cornes autem Fuxi, qui abbatem et 
socios ejus pre negociis suis miserat, occisorem eorum in multa 
l'amiliaritate et amicitia mo\ recepit. Carnificem quippe illum*^ 
tenuit secum ; insuper, et* equitature abbatis, quas traditor 
scpedictus rapuerat, paulo post in societate Fuxensis comitis sunt 
invente. 0' homineni nequissimum, comitem Fuxi dico, o pessi- 
mum traditorem ! Xec silendum quod sepe memoratus homicida, 
divina justi judicis Dei ultione percussus, sanguine occisorum 
contra ipsum ad Deum de terra clamante, sortitus est sue cru- 
(lelitatis mercedem. Qui cnim viris religiosis multipliées plagas 
intulerat, non multo post vulnera recipiens inGnita, in ipsa porta 
Tolose a Christi miiitibus digne pro meritis est occisus; jus- 
tiim judicium, o cqua divine recompensationis mensura ! Nec 
cnim lex justior uUa — Quam necis artifices arte perire sua. 



no\nNES DE Castris recedunt a Comité'*. 



[XXXI] Eodem tempore, burgenses de Castris ab amicitia et 



i . C : iiisi ijiiod cistorc!ens<»s, abbati 0. BGDF omettent et. 

tri(;inta. 7. BCD omettent o. 

a. BGDF : infligons. 8. BC : Amittitur castrum quod dici- 

H. F : crat Carcassone quod. tur Castra. D omet la rubrique. F : A mit- 

4- F: qui dcrelictus fucrat somimor- tilur villa de Castris et a dominio Comitis 

tuus fecit, homines illius reccdunt. 
5. F omet iUum. 



62 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

(lomînio Comitis recesscrunt, militemque unum ipsius, queni in 
Castro illo custodiendo posuerat, ceperunt, pluresque servientes. 
Nichil tamen mali eis facere ausi sunt, quia quidam de potentio- 
ribus de Castris tenebantur obsides Carcassone. 



COMES PERDIT CaSTRUM DE LoMBERs'. 

Subeodemferedie, milites Castri' deLombers^ a Deo et comité 
nostro recedentes, servientes ipsius Comitis qui eraiit in Castro 
ceperunt, eosque apud Castrum quod dicitur Castra* miserunt, 
carceri et vinculis mancipandos". Burgenses autem de Castris, 
ipsos et dictum militem Comitis nostri, et servientes quos cèpe- 
rant, sicut supra diximus, in quadam turre posuerunt; sed illi, 
nocte quadam, facto quasi fune de vestimentis suis, se per fenes- 
tram submittentes*, Deo prestante^ auxilium, evaserunt. 



COMES FuXI RECEDIT A COMITE NOSTRO ^ 

[XXXII] Ea tempestate, Cornes Fuxi qui, sicut superius dixi- 
mus, cum^ Comité amicitiam inierat, castrum de Pressano^*^, quod 
ci tradiderat, facta proditione, cepit, et, a Comitis nostri fami- 
liaritate recedens, ipsum cepit acrius impugnare. Nam, non'' 
multo post, in festo Sancti Michaelis, venit idem proditor nocte 
ad castrum quod dicitur Fanum Jovis, erectisque ad murum 
scalis, intraverunt hostes et ascenderunt muros et per castrum 
discurrere ceperunt. Quod scientes nostri, qui erant in castro 
paucissimi, ipsosque aggredientes, cum confusione exire coege- 
runt, et se in fossatum precipitare, et aliquos ex eis occiderunt. 



I . BG : Amittilur castrum de Lu m- 6. F : miUcntos. 

bers. C : AmiUitur castrum de Lumbrcs. 7. F : parante. 

D omet la rubrique. F: Amittitur castrum 8. BCF : Rocodit comos Fuxi ab ami- 
do Lumberiis. citia comitis Montis Fortis. D omet h 

a. B : milites Christi de Lumbers. C : rubriijue. 

milites Christi de Lumbres. <j. F omet cum comité. 

3. F : Lumberiis. 10. DF : Proxano. 

â. F : Castras. 11. F omet non. 

5. F : mancipando. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 63 



Perdit Com es Mostem Regalem ' . 

Erat prcterea prope Carcassonam quoddam^ iiobile castrum, 
Mons Rcgalis nomine. Castri ipsius dominus fuerat miles' qui- 
dam^, qui vocabatur Aimericus. Quo in tota terra illa post comi- 
tés potentior sive nobilior nuUus erat. Hic, tempore obsidionis 
Carcassone, timoré nostrorum, castrum Montis Regalis vacuum 
dereliquit. Sed postea venit ad Comitem nostrum, et aliquanto 
tempore ejus familiaris fuit, et post paucos dies a Deo et Comité 
nostro^ traditor pessimus rccessit. Castrum Montis Regalis occu- 
pans'^ Cornes noster, commisit cuidam clerico Francigene custo- 
diendum. Sed ille, diabolica suggestione corrupfus, omnique 
dcterior infideli, non multo post, facta crudelissima proditione, 
dicto Aimerico memoratum castrum tradidit et cum hostibus 
nostrisaliquandiu^ mansit. Sed,divina equissimi judicis'Dei'ordi- 
iiante censura, nobilis Comes, non multo post, in quodam castro 
quod expugnabat prope Montem Regalem , quod Brom *° dicitur,cum 
adversariis fidci cepit clericum scpedictum quem prius^* ab episcopo 
Carcassonensi degradatum ,et per totam*' civitatem Carcassonensem 
ad caudam equi distractum*^ suspendi fecit, dignam rccompensans 
pro mcritis talionem. Quid amplius moramur ? Ita pari malignitatis 
affectu simul fere indigène omnes recesserunt a Comité nostro, 
quod, amissis in^^ brevissimo temporis spacio castellis amplius 
quam quadraginta, nichil remansit ei prêter Carcassonam et 
Fanum Jovis et Saxiacum et castrum de Limoso, de quo etiam 
desperabatur, et castrum Apamiarum**' et Savardunum, civitas 
etiam Albia cum unico Castro quod dicitur Ambiletum. Nec reti- 
cendum quod plures de illis, quos nobilis Comes in castris custo- 
diendis posuerat, vel occiderunt proditores terre, vel membris 
detruncaverunt. Quid faceret Comes christi ? Quis in tanta adver- 



I. BC : Amittitur Mons Regalis. I) 8. D omet judicis. 

omet la rubrique. F : Amittiliir Mons 9. F omet Dei. 

Regalis proditiosc per clericum siium. 10. F : Bromium. 

a. D omet quoddani. 1 1. BGF : post. 

3. BGF omettent miles. la. F : pertotam Carcassonensem civi- 

V D : quidem. tatcm. 

3. BGF omet lent nostro. i3. F : tractum. 

6. F : occtipatus. i4> BG : in brevi spatio temporis. 

7. G : aliquam moram fecit. i5. F : Âppamiarum. 



64 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

sitate non deiiceret*, in tanto discrimine non dcspcrarct ? Scd 
vir nobilis totum se in Deum projiciens*, qui in prosperis erig! 
non novit^, deprimi non potuit in adversis. Facta sunt autem 
hec omnia' circa festum Dominice Nativitalis. 



COMES TOLOSE VADIT IN FrANCIAM ^ 

I XXXIII] Cum' hec agerenlur, cornes Tolosanus ad regem 
Francie accessit, temptans® si quo modo posset obtinere a rege ut 
nova pedagia, que de ixiandato legatorum abiuraverat, per auxi- 
Hum et confirmationem régis posset tenere. Ipse etenim Cornes 
supra modum adauxerat pedagia in terra sua", ob quam causa m 
multociens fAerat excommunicatus. Sed, cum nichil apud regcni 
proficere posset super detentione dictorum pedagiorum, rccessit 
a rege Francie et accessit ad dominum Papam, temptans si quo 
modo* super restitutione terre sue, quam legati domini Pape pro 
securitate occupaverant, sicut supra expressum est, et tenebant", 
posset summi pontificis^^ graciam adipisci. Omnem quippc humili- 
tatem et subjectionem pretendebatvir dolosissimus, etomnia que- 
cunque dominus Papa preciperet, promittebat** sollicite adim- 
plere. Quem dominus Papa tôt conviciis lacessivit, contumeliis tôt 
confudit quod, quasi in desperatione positus, quid ageret ignorabat. 
Ipsum siquidem dicebat incredulum, crucis persecutorem, fidei 
inimicum, et vere sic erat. Verumtamen, cogitans dominus Papa 
ne in desperationem versus Ecclesiam, que in Narbonensi pro- 
vincia pupilla erat, impugnaretacrius et manifcstius dictus Cornes, 
indixit ei purgationem super duobus quibus maxime impetebatur 
criminibus, super morte videlicet legati fratris Pétri** de Castro- 
novo et super crimine*^ hereseos. Super qua*^ purgatione misit 
dominus Papa litteras suas episcopo Regensi, in Provincia*\ et 

1. BC : Qui» in tanto discrimine. tioncm terre sue quam. 

a. F : non potuit deprimi in adversis. 9. BGF : et tenobanl et summi ponli- 

3. V omet hec. ficis. 

.'i. BC : Vadit cornes Toloso in Fran- 10. I) : artificis. 

ciam. D om^/ la rubrique. F: Goncedil 11. BCDF : promillebat se sollicite 

propria comili Tolosano purgationem adimplere. 

super duobus criminibus, nec ei valet. 12. F : V. 

5. D : dum. i3. B : super crlmcn. 

6. F omet tcmplans. 1^. F : super (juas purgationcs. 

7. BC omettent m&. lÔ. I): et magisln> Thedisio in pro- 
H. BCDF : quomodo pos«iet reslitu- vincia. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAI 65 

magistro ThedisioS maiïdans quod, si cornes Tolosanus posset 
se' sufficienter purgare corain ' eis super duobus criminibus supra- 
dictis, reciperent^ eius purgatiônem. Interea magister Milo, qui, 
sicut supra dictûm est, in terra Provincie legatione pro pacis et 
(idei negotio fûngebàfur, convoeavit apud Avinionensem ^ civita- 
tem eoncilium prelatorum ; in quo concilio, inter alia*, excom- 
municati fuerunt et expositi cives Tolosani pro eo quod ea que 
legato et crucesignatis promiserant de expulsione hereticorum 
contempserant adimplere. Cornes etiam Tolosanus in predicto 
concilio excommunicatus fuit sub condicione tamen si abjurata 
pedagia denuo accipere^ attemptaret. 



COMES TOLOSE REDIT A RoMA*. 

[XXXIV] Rediens cornes Tolose* a curia Romana, venit ad 
Ottonem**, qui dicebaturimpcrator, ut ejus graciam adquireret et 
ejus contra comitem Montisfortis auxilium imploraret. Inde venit 
ad regem Francie ut, eum fictis verbis corrompens, posset ejus 
ad se animum inclinare. Rex autem, utpote vir discretus et pro- 
vidus, despexit eum, quia contemptibilis erat valde. Audiens 
autem cornes Montisfortis quod comes Tolose pergeret in Fran- 
ciam, mandavit precipiens hominibus suis de Francia^S ut terram 
suam et omnia que habebat ejus exponerent voluntati. Adhuc 
enim non erant hostes '* ad invicem manifesti. Comes etiam Tolo- 
sanus*^, prestito juramento promiserat quod (iliam comitis** Mon- 
tisfortis haberet filius suis in uxorem. Quod postea, spreto 
juramento, fallax et inconstans, facere recusavit. Yidens comes 
Tolose** quod nichil apud Regem proficeret, eum confusione ad 
propria remeavit. Jam ad id quod dimisimus redeamus. Igitur 



I. C: Thcodisio. Frustralur comes apud impcraiorcm et 

a. G : se purgarc coram cis sufTicion* regem spe sua. 
^T. 9. BC : Tolosanus. 

3. F omet coram eis. 10. BGF : Othonem. 

4. C : reciperet. 1 1 . G omet de Francia. 

5. D: provinciam sive civitatem. F: • la. BG : manifcstissime ad invicom. 
provinciam eoncilium. DF : manifosli ad invicem. 

6. F omet inter alia. i3. F : Tholosanus. 

7. BG : capcre. i4. BG omettent comitii^. 

8. BCD omettent la rubrique. F : i5. B : Tolosane. F : Tliolose. 

XXTV. — LuciiAiRc. — 5*'' Mélanges crhisloire. j 



66 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

nobilis cornes Montisfortis hosiibus suis undique circums^eptus, 
hieme illa in semetipso sese continuii, illud modicum terre quud 
ei remanserat eustodiens, suos etiam infestans sepius inimicos. 
Nec silendum quod, licet infinitos haberet hostes et paucissimos 
adiutores, nunquam tamen ipsum^ aggredi ausi sunt bello 
campali '. 



CoMiTissA Montisfortis venit'. 

Circa initium vero* Quadragesime, nuntiatur Comiti ^ uxorem 
suam* Comitissam (ipsam siquidem vocaverat'^a Francia), cum 
pluribus miiitibus advenire. Que audito, Cornes ivit ei obviam 
usque ad quoddam castrum in territorio Agathensi, quod dicitur 
Pesenacum, ubi ipsam inveniens Carcassonam cum^ ingenti leti- 
tia remeavit. Cum autem veniret ad castrum quoddam quod dici- 
tur Canis Suspensus, dictum est ei quod homines cujusdam castri. 
quod dicitur Mons Lauri, prope monasterium de Crassa, facta 
proditione, servientes ipsius qui erant in turre castri impugnare 
cepissent. Statim Comes et milites, dimittentes ' Comitissam in 
Castro quodam, illuc pergunt, et ita sicut audierant invenientes. 
multos de proditoribus illis ceperunt et patibulis suspenderunt ; 
plures enim *® ex " ipsis visis nostris fugerant. Post hec venit 
Comes et qui cum eo erant Carcassonam. Inde tendentes ad 
villam que dicitur** AIzona, ipsam vacuam invenerunt". Unde" 
procedentes, venerunt ad quoddam castrum quod dicitur Brom, 
quod contra se munitum invenientes*^, obsederunt et infra triduum 
ceperunt sine machinis per insultum. Hominibus autem castro 
illius plusquam centum oculos cruerunt, nasos amputaverunt. 
dimittentes uni eorum unicum ** oculum, ut in sugillationem ini- 
micorum nostrorum omnes alios duceret Cabaretum. Hoc autem 



I. F : ip»uin ausi sunt aggrodi boUo. ii. F : visis ex noslris fugerant. 

'j. BC : compestri. l'i. BC : Assona. 

'\. BCIDF omettent la rubrique. i3. ¥ ajoute en marge la rubrique: De 

obsidione et captione (iastri de Bromio 
cl de truncationc et cxcecatione homi- 
num dicti castri. 

i4. D: Verumtamen procedentes. F: 
Verum procedentes. 
iT). C : invenorunt et obsederunt. 
i6. DF : unum. 



/l. 


I) omet vero. 


5. 


T) omet comiti. 


6. 


F omet suam. 


7* 


F : vocaverant. 


8. 


F : cum diligontia remeavit. 


y- 


BCDF : dimittens. 


10. 


F : etiam. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CBRNAI 67 

fecit fierl Cornes, non quia placeret ei talis detruncatio membro- 
ruinhominibus illata, sed quia adversarii sui hoc inceperant, et 
quoscumque de nostris invenire poterant membrorum ' detrun* 
catione carnifices crudelissimi trueidabant. Justum enim erat ut 
In fovcam incidentes quam foderant, biberent aliquando calicem 
quem aliis propinarant' sepissime. Nunquam enim delectabatur 
nobilis Cornes aliqua crudelitate vel cruciatibus alienis^. Omnium 
siquidem ^ mitissimus erat, illudque ^ poeticum ei manifestissime 
congruebat. « Hic piger ad penas princeps, ad premia velox — Quic- 
quedoletquotiens cogitur esse ferox.»Extunc Dominus, quivide- 
batur aliquantulum obdormisse, suorum * exsurgens in adiutorium 
famulorum, manifestus nobiscum faccre magnificavit^. In brevi 
siquidem spatio totum adquisivimus territorium Minerbense, 
prêter ipsam Minerbara et quoddam castrum quod Yentelon' dice- 
batur. 



MiRACULUM GLORIOSUM ^. 

Contigit die quodam, prope Cabaretum, miraculum quod non 
credimus pretermittendum. Peregrini nostri, qui ^' a Francia véné- 
rant, ad preceptum Comitis exstirpabant ^' vineas Cabareti. Unus 
autem**ex adversariis jactubaliste sagittam in quendamde nostris 
dirigens, percussiteum valide*^ in pectore, in loco ubi** signum 
crucis affixum erat. Putantibus autein omnibus quod mortuus 
esset (erat enim penitus inermis) ita illesus inventus est, quod 
sagitta nec etiam vestimentum ejus potuit*^ aliquantulum penetrare, 
sed resiliret ac si lapidem durissimum percussisset. O mira Dei 
potentia, o virtus immensa ! 



I. C: posl membrorum detruncatio- 8. B: Venlilon. C: Ventiio. F: Ven- 

nem carnifices... talon. 

a. DF : sepissime propinarant. 9. BGD omettent la rubrique. F : Mi- 

3. G omet alienis. raculum. 

ti. B: Erat autem mitissimus illud- 10. ¥ omet qui, 

que...C: Erat enim mitissimus illud- 11. ABCF : extirpabant. 

que... 13. G omet ex adversariis. 

5. D : illud. F: et illud. i3. BC : valde. 

6. A : exurgens. F: surgens. lt^, F: in quo signum. 

7. CF : manifestavit. i5. F: aliquantulum potuit pene- 

trare. . . 



68 MÉLANGES D*H1ST01RB DU MOITEN AGE 



Obsidio Alarici '. 

[XXXVJ Circa Pascha ' vero, îvii Cornes et sui ad obsidendum 
quoddam castnim inter CarcassoiiametNarbonain,quod Alâricum 
dicebatur. Castrum illud in montanis erat posîtum, et ùndique 
nivibus ' clrcumseptum. Cum difficultate îgitur maxima, et dura 
aeris intempérie, obsidentes nostri castrum ipsum ^ infra quin- 
decim ' dies, illis qui intus erant de nocte fugientibus, ceperunt. 
Plurimi tamen * de illis de Castro interfecti sunt, qui manus nos- 
trorum effugere non potuerunt. Inde redeuntes nostri Carcassonam, 
non multo post ieruntad castrum Apamiarum" ; siquidem convene- 
rant prope castrum illud rex Aragonensis, cornes Tolose' et cornes 
Fuxi, ut facerent pacem inter comitem nostrum etcômitem Fuxen- 
cum. Quod cum facere non potuissent, Rex' et comes Tolose ierunt 
Tolosam.ComesautemMontisfortisydirigens aciem versus Fuxum, 
ibi ostendit mirabilem probitatem. Veniens siquidem ^® ante cas- 
trum, omnes adversarios, qui'* pro foribus stabant, cum unico 
milite impeciit, et, quod mirum est, omnes vi *' intromisit ; qui etiam 
post ipsos *' intrasset, nisi portam castri ante faciem ejus clau- 
sissent. Sed, cum rediret*^ Comes, militem, qui eum secutus fuerat, 
illi de Castro qui undique super muros erant, lapidibus obrue- 
runt. Angusta siquidem erat via et mûris undique cîrcumclusa, 
destructisque '^ terris, vineis et nrboribus prope Fuxum, Comes 
noster rediit Carcassonam. 



Milites aldigenses voca?ît regem Arrago^ilm **. 
[XXXVIJ Tempore illo, Petrus*' Rogerîi, dominus Cabareti, et 

I. hCl) omettent la rubrique. F: Ob- lo. F : prope castrum. 

HÎdio vi captio Alarici. ii. C: qui stabant prc foribus. 

a. lU^ : Circa voro Paitcba. la. F omet vi. 

.'i. G: inontibus. F: rupibus. i3. C: oos. 

fi. BC^DF : castnim illud. i^. F: r< "dire t d<? caslro comes. 

5. F: XI. i5. BC : Destructis vineis et arboribus 

6. DF omettent tamrn. et terris prope. D : Destructis terris. 

7. B: Anpanarum. F: Appamiarum. 16. hC omettent la rubrique. F: Rogant 
H. F : TholoM*. nobi les rognm Ara gonum ut recipiai terre 
<>, F: rex Aragonum et come^Tholow dominium, quod facere récusât. 

*crunt Tholosam. 17. D omet IVlrus. 



CIIHOPflQUE DE PIBBRE DBS VA UX-«DEr CERNAI 69 

Remundus, dominus ^ Termarum,* et AimeTÎcus, dominus Montis 
Regalls, et alii milites qui Ecclesie et Comiti resistebant, manda- 
verunt régi Arragonensi ', qui erat in partibus illis, ut veniret ad 
eos, et ipsi ' constituentes illum dominum suum, traderent^ illi 
totam terrain . Quod cum Cornes noster'^ audisset, habuit cum 
militibus suis consilium quid agere deberet. Tune diversis diversa 
dicentibus, Cornes et sui in hoc consenserunt ut munitionem 
quandam, que erat juxta^ Montem Regalem, obsiderent. Apud 
Montem siquidem Regalem congregati erant milites supradîcti, 
régis adventum ibi exspectantes. Hoc autem ideo volebat facere 
Cornes ut cognoscerent adversarii sui quod a facie eorum non 
timebat. Paucissimos autem ^ habebat milites comes noster. Quid 
plura ? Pergunt nostri ad obsidendam munitionem supradictam, 
que dicitur Bellagarda ; in crastino venit rex Aragonensis ' prope 
Montem Regalem. Milites autem qui eum vocaverant, et multos 
jamdics fecerant in victualibus copiosissime preparandis, exierunt 
a Monte Regali et venerunt ad regem, rogantes ut intrai'et Mon- 
tem Regalem, et facerent ei hominium, sicut mandaverant. Hoc 
autem facere volebant ut sic possent expellere de terra illa comi- 
tem Montis Fortis. Rex autem, statim ut accesserunt ad eum, 
voluit ut traderent ei munitionem castri Cabareti ; insuper dixit 
quod hac conditione eos reciperet in homines si, quotienscumque 
vellet', suas omnes ei redderent munitiones. Consilio igitur inter 
se habite, predicti milites rogaverunt iterum Regem ut intraret 
Montem Regalem et ipsi facerent ei ** sicut promiserant. Sed Rex 
nuUo modo voluit intrare nisi prius facerent" quod volebat. Quod 
cum facere noluissent, unusquisque ipsorum cum confusione a 
loco colloquii recessit. Rex vero misit ad comitem Montis Fortis, 
et mandavit ei, dum esset idem ^' Comes in obsidione prefate 
munitionis, ut daret treugas comiti Fuxi usque in Pascha ; quod 
et*' factum est. Capta** in brevi munitione predicta, plures alie 

I. F: Remundus Termarum. B: Ara- vcllct suas oi traderent munitiones. 

gonensi. 10. BC omettent ei. 

a. F : Aragonum. 11. F: facerent ei quod volebat. 

3. F om«< ipsi. la. F om^t idem. 

^. BGF : ci. i3. F omet et. 

5. D omet noster. i^. BC : Capte sunt munitiones ab 

6. BC : prope. hostibus dcrelicte, pluies etiam se Comiti 

7. F : auiem tune milites habebat co- reddiderunt. D : Capta sunt ab hostibus 
mes noster. derclictc, plures etiam... F: capta sunt 

8. F : Aragonum. ab hostibus derelicta, et omet le reste du 

9. D : ci Iradent vel redderent. F : paragraphe. LVdffion Duchesne termine 



70 MELANGES D HISTOIRE DU MOYEN AGE 

munitiones timoré Comiiis nostri vacue sunt ab hostibus derelicte, 
plures etiam se Comitî reddiderunt, quibus rite peraetis, Comes 
rediit Carcassonam. 



ObSIDIO MlIfERBE^ 

[XXXVIIj Anno ab Incarnatione Domini MCCX', circa festum 
beati Johannis Baptiste, cives Narbonenses mandaverunt Comiti 
nostro ut obsideret Minerbam ', et ipsi eum pro posse suc adju- 
varent. Hoc autem faciebant, quia illi de Minerba eos nimis infes- 
tabant, magisque eos ad hoc movebat amor utilitatis proprie 
quam zelus religionis christiane. Comes autem mandavit Aime- 
rico, domino Narbone, et civibus omnibus quod, si vellent eum 
juvare melius quam antea fecerant, et eum ipso usque ad cap- 
tionem perseverare, obsideret Minerbam. Quod eum illi promi- 
sissent, statim ad obsidendam Minerbam Comes eum suis militi- 
bus properavit. Quo eum pervenissent, Comes ^ fixit tentoria ab 
oriente ; quidam vero^ miles Comitis, qui dicebatur Guido de 
Luceio, eum Vasconibus qui aderant, fixit tentoria ab occidente ; 
ab aquilone Aimericus de Narbona eum civibus suis ; a meridie 
quidam alii peregrini. In toto enim exercitu non erat aliquis pre- 
potens, nisi Comes et Aimericus de Narbona. Castrum autem 
illud incredibilis erat fortitudinis, profundissimis quippe et nati* 
vis vallibus cingebatur, ita quod, si nécessitas ingrueret, non 
poterat exercitus exercitui* nisisub maximo discrimine subvenire. 
Post bec, a parte Vasconum erccta fuit"^ quedam machina, que 
dicitur maganellus', in qua nocte^ et die instantissime labo- 
rabant. A meridie similiter et aquilone erecte fuerunt due ma- 
chine, una hinc, alia inde. A parte vero Comitis, id est ab oriente, 
erat magna et optima petraria, que unaquaque die constabat in 
conducendis trahentibus ad machinam viginti'^ et una libra. 



le paragraphe aux mots ab hostibus et 5. F omet vcro. 

diruto. 6. F: exercitus oxorcitui sine maximo 

I. F : Obsidio et rcdditio castri de discrimine... 

Minerba et combustio horoticorum. 7. F : erecta c&t. 

a. BG : MGCXV. 8. BG: manganellus. DF: mango- 

3. BG : Minerbam et ipsi pro posse ncUus. 

suo adiuvarcnt. 9. BG : die ac nocte. 

4. F : comes Montis Fortis tentoria ab 10. F: \XX. 
oriontc. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VAUX-DE-CERNAl 7I 

Postquam autem nostri per' aliquantum tempo ris in expugnatione 
castri memorati' laboraverant, quadam nocte dominica, exeuntes 
illi de Castro venerunt ad locum ubi erat petraria, cophinosque 
pianos stupa, lignis siccis et minutis et adipe, uncinis instru- 
mentis dorso petrarie applicuerunt. Mox, igné supposito, flamma 
altius se diffudit'. Erat quippe tempus estivum^ et ealidissimum, 
clrca festum, ut dictum est, beati Johannis. Contigit autem, 
volente Deo, quod unus de illis qui trahebant ad petrariam, 
secessit illa hora ad exquisita nature ; qui, viso igné, vehemen- 
tius ^ exclamavit. Mox unus ex illis qui ignem apposuerant lan- 
ceam projieiens, illum graviter vulneravit. Fit strepitus in 
exercitu ; currunt multi, ipsamque petrariam tam miraculose et 
subito mox defendunt*, quod nisi per duos ictus jacere non ces- 
savit. Post aliquot"^ vero dies, cum dicte machine castrum ex 
magna parte débilitassent, deficientibus etiam' victualibus, defeci^ 
Illis qui intus erant animus resistendi. Quid plura ? Postulant 
pacem adversarii. Exit foras dominus castri, nomine Guillelmus' 
de Minerba, cum Comité locuturus. Dum autem loquerentur, 
abbas Cisterciensis et magister Thedisius *^, de quo supra men- 
tionem fecimus, subito et ex insperato supervenerunt. Cornes 
vero noster, utpote vir discretus et cum consilio omnia ** agens, 
dixit quod de redditione et receptione castri nichil faceret, nisi 
quod abbas Cisterciensis, totius negotii Christi magister, decer- 
neret faciendum. Quo audito, abbas valde doluit, utpote inimicos 
Christi moridesiderans, et tamen ad mortem judicare non audens, 
cum esset monachus et sacerdos. Cogitans** ergo quo modo Comi- 
lem vel dictum Guillelmum, qui etiam super redditione castri se 
abbatis ^^ arbitrio oiferebat, posset a compromissione quam in *^ se 
Iccerant revocare, jussit ut uterque'^, Comes videlicet et Guillel- 
mus, modum redditionis castri in scriptum redigeret^*. Hoc autem 
iaciebat ut, dum scriptum unius alteri non placeret, a compro- 
missione quam fecerant, resiliret *^. Quod ^* scriptum, dum esset 

I. BCDF : aliquantultim tomporis. u. UDF: cuncla. C: dicta. 

:i. BGDF : laboravcrant mcmorati. 13. BC omettent cogitaiis orgo qiio- 

3. F : se infudit. modo. 

4. BC : cstivum tcmpii». i3. D : abbali. 

5. BC : vchemenlissimc. i^. BCF : inUT se. 

0. C o/iitf< dcfcndiint. 10. B omet et G uillelmus. C omet co- 

7. F : aliquo. mes videlicet et Guillelmus. 

8. F omet etum. 16. F : rédigèrent. 

9. BC : Guillermus. 17. C : resilircnt. 

10. C: Theodisîus. 18. BF : Scriptum Guillelmi dum os- 



72 



MELANGES D HISTOIRE PU MOYEN AGE 



eoram Comité' recitatum, non âcquievit Oomes ; immo* diiit 
domino castri ut intraret castrum suum et defenderet* se sicut 
posset. Quod ille noluit, sed se' subjecitper omnia Comitis volun- 
tati. Nichilominus* tamen Comes voluit ut totum fieret prout 
abbas Cisterciensis disponeret faciendum. Ordinavit igitur abbas 
ut dominus castri et omnes qui in Castro erant, credentes etiam 
hereticorum, si vellent reconciliari et stare mandato Ecclesie,vivi 
évadèrent, castro Comiti rémanente ; perfecti etiam heretici, quo- 
rum erat'^ibi plurima multitudo, nichilominus évadèrent si ad 
fidem catholicam converti vellent. Quod audiens vir nobilis et 
totus in fide catholicus, Robertus' Malus Vicinus, qui aderat, 
quod scilicet liberarentur heretici, propter quos perdendos adve- 
nerant peregrini, timensque ne^ timoré ducti, cum jam capti 
essent, quecumquenostri vellent promitterentadimplere, resistens 
^bbati in faciem, dixit quod hoc nostri nuUo modo sustinerent. 
Cui abbas respondit : « Ne timeatis*, quia credo quod paucissimi 
convertentur. » His dictis, précédente cruce et vexillo Comitis 
subséquente, villam intrant nostri, et cantantes a Te Deum lau- 
damus r>, ecclesiam adeunt. Qua reconciliata ^, crucem dominicain 
in summitate turris ponunt, vexillum Comitis alia in parte locantes. 
Christus quippe villam ceperat, et dignum erat ut vexillum ejus 
precederet et in eminentiori loco positum christiane victorie tes- 
timonium perhiberet. Verumptamen Comes tune non intravit. 

His gestis, venerabilis abbas Vallium Sarnaii, qui erat cum 
Comité in obsidione, negotiumque '^ Jesu Christi unico *^ amplec- 
tebatur affectu, audiens multitudinem hereticorum congregatam 
in quadam domo, accessit ad eos, proferensque *' verba pacis et 
monita *' salutis, ipsos in melius convertere cupiebat. Qui verba 
ejus interrumpentes, omnes una voce dixerunt : a Quid nobis '^ 
predicatis *• ? Fidem vestram nolumus. Romanam ecclesiam abdi- 
camus. In vanum laboratis. A secta, quam tenemus, neque mors 



set coram... C : Scriptum Guillermini 
dum ossct coram... D : Scriptum Guil- 
Icrmi dun esset coram... 

I . F : 8cd. 

a. BGF: et se dcfendcret sicut. 

3. F: subjecit se. 

4. D : DominuB tamcri comes... 

5. F : quorum ibi erat. 
6 F : Rotbertus. 

7. F: ne forte timoré ducti... 

8. BGF: timcas. D : timea. 



9. BGDF: quam rcconciliatam. 

10. G: ncgotium Jesu. D: negotium 
Jhesu. F : ncgotiumque Ghristi. 

11. F : miro. 

13. B: proferensque illis verba. C: 
proforens inter oa verba. DF : profcrcns 
illis verba. 

i3. F : salutis monita. 

i4' F: quid verbis predicatis. 

i5. BG : prcdicas. 



CHROr^IQUE I7E PIERRE DES V\UX-DE-CERNAI 7.3 

neque vita nos pote rit revocare. » Qao audito, mox abbas vene- 
rabilis exîvit a doirio illa, et ad mulieres, que in alla mansîone 
erant congregate, verbum predicationis oblaturus accessit. Sed 
qui ' hereticos duros et obstinatos invenerat, obstinatiores invenit 
hereticas et penitus duriores. Mox Cornes noster intravit castrum^, 
et veniens in domum ubi erant heretici ^ in unum congregati, vir 
catholicus et * volens omnes salvos fieri et ad' agnitionem verita- 
tis venire, cepit monere ut ad fidem * catholicam converterentur. 
Sed, cum nichil penitus proficeret, fecit eos extrahi de Castro. 
Erant ^ autem perfecti heretici centum quadraginta vel amplius. 
Preparato igitur igné copioso, omnes in ipso projiciuntur ; nec 
tamen opus fuit' quod nostri eosprojicerent, quia obstinati in sua 
nequicia omnes se in ignem ultro precipitabant. Très tantiim ^ 
mulieres evaserunt, quas nobilis domina mater^^ Buchardi de 
Marliaco ab igné eripuit et sancte Ecclesie reconciliari fecit. Com- 
bustis igitur hereticis, ceteri** omnes qui erant, de'^castroabjurata 
heresi, sancte*' sunt Ecclesie reconciliati. Nobilis etiam Comes 
dédit Guillermo*^, qui fuerat dominus Minerbe, alios redditus 
prope Biterrim*'. Sed ille, non multo post, spreta fidelitate quam 
Deo et Comiti promiserat, recedens a Deo et a** Comité, se ini- 
micis ^'' fidei sociavit. 



Duo MlRACULA**. 

Non credimus autem ^^ pretcrmittenda duo miracula, que in 
obsidione castri'^ Minerbe contigerunt. Siquidem, quando exerci- 
tus primo venit ad obsidendum castrum, aqua quedam defluebat 
prope castrum*', et erat modicissima. Sed, divina miseratione, in 



I . F : sed si hereticos. 

3. BC : in castrum intravit. 

3. BGDF : heretici omnes congregati 
in unum vir. 

A. F omet et. 

5. B: et agnitionem. G: in agnitio- 
nem. 

6. Fi fidem Ghristi converterentur. 

7. F ome< erant autem perfecti here- 
tici. 

8. C omet fuit. 

9. BGDF : tamen. 

10. BG omettent mater. 



1 1 . BG : hereticis cum omnes qui 
erant. . . 
1 a . F : qui erant ibi abjurata. 
1 3 . F : sancte essent ecclesie reconciliati . 
i4* G: Guillormino. 
i5. F: Bitterrim. 

16. CF : recedens a Deo et comité. 

17. G : fidei inimicis sociavit. 

18. BG: Miraculum. U omet la rubri- 
que. F: Primum miraculum. 

19. G : tamen. F : etiam. 
ao. BG omettent castri. 
ai. G omet castrum. 



7 4 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

adventu nostrorum ita subito excrevit aqua illa, quod suffecit 
abundaniissime toio tempore obsidionis hominibus exercitus et 
equis, Duravit vero ipsa obsidio ferme per septem' hebdomadas. 
Recedente vero exercitu, sepedicta aqua retraxit se, et facta est 
modicissima sicut prius. O Dei magnalia ! Olarga bonitas Redemp* 
toris ! 

MiRAGULUM ALIUD ^. 

Item aliud miraculum. Cum recederet Cornes a Castro Minerbe, 
pedites exercitus in omnes mansiunculas quas fecerant peregrini 
de ramis' etfrondibus, ignemmiserunt. Cellule autem, quia erant 
siccissime, ita statim accense sunt^, et tanta in altum per totam 
vallem flamma erupit ac si aliqua civitas maxima combureretur. 
Erat autem ibi quedam cellula de ' frondibns similiter, iD qua 
sacerdos quidam ^, tempore obsidionis, celebraverat, aliis mansi- 
unculis circumelusa. Que ' ita miraculoseab igné est illesa servata, 
nec * etiam aliquod in ea adustionis indicium appareret. Et ', sicut a 
venerabilibus personis que présentes erantaudivi, statim currentes 
nostri ad mirabilem visionem invenerunt quod cellule, que com- 
buste sunt,illi cellule, que incombusta mansit, undique addimidii 
pedis spatium jungebantur *^. O virtus immensa ! 



Miraculum inauditum " . 

[XXXVIII] Miraculum aliud quod contigit apud Tolosam", dum 
esset Cornes noster in obsidione Minerbe, hic duximus inserendum. 
In civitate illa, prope palatium comitis Tolose*^, est quedam' eccle- 
sia, fundata in honore ** béate Virginis Marie. Parietes autem 
illius ecclesie de novo erant forinsecus dealbati. Quodam autem 
die, ad vesperam, ceperunt videri infinité cruces in parietibus 

I. C : sex. • g. BCDV omettent ci. 

3. B: Miraculum. C: aliud mîracu- lo. F : jungcbatur. 

lum. D omet la rubrique. F : Socundum il. B : Miraculum. C : Aliud miracu- 

miraculum. lum. D omet la rubrique. F: De crucibus 

3. A : ramisfjuc frondibus... apparentibus in modum coruscationis in 

A. A : accouM* suntquc tanta... parietibus ecclesie béate Marie De albate 

5. G : ex frondibus. Tolosane. 

f). D: quidem. la. B : Tolosanam. 

7. D: quod ita... i3. BC : Tolosane. F: Tolosani. 

8. C: non etiam aliqua in ea... • i^. C: honorem. 



CHRONIQUE DE PIERRE DES VALX-DE-CERNAI 76 

ipsius ' ecclesîe circumquaque, que videbantur quasi argentée 
ipsis parietibus albiores. Erant autem^ cruces ille semper in motu, 
apparentesque subito, statim non videbantur. Siquidem multi 
eas ' videbanty sed aliis ostendere non valebant. Ante enim quam 
posset digitum levare quis, disparuerat^ crux quam volebat osten- 
dere, nam * in inodum coruscationis apparebant nunc majores, 
nunc medie, nunc minores. Duravit visio ista ferme per quinde- 
cim dies singulis diebus ad vesperam, ita quod fere omnis popu- 
lus civitatîs® Tolose hocviderunt'. Utvero fides dictis adhibeatur, 
sclat lector quod Fuleho^ Tolose et Raimundus Uticensis episcopi, 
et abbas Cisterciensis, apostolice sedis legatus, et magister The- 
(lisius^, qui iîi Tolosa*® tune erant", istud'^ viderunt et mihi per 
ordinem narraverunt. Accidit autem, Deo disponente, quod capel- 
lauus predicte*' ecclesie cruces videre non potuit prenotatas. 
Quadam igitur nocte, intrans ipsam eccicsiam, dédit se in oratio- 
iiem, rogansDominum ut sibi dignaretur ostendere quod viderant 
iere orones. Subito autem vidit innumerabiles cruces, non in 
parietibus, sed in aère circumfuso, inter quas^^ una ceteris major 
et eminencior videbatur. Mox, egrediente majore de ecclesia, 
omnes egresse sunt post illam, ceperuntque recto cursu tendere 
versus ^'"^ porta m ci V ita tis. Sacerdos autem, vehementissime stu- 
pefactus, cruces illas sequebatur; et, dum essent in egressu 
civitatis, visum est sacerdoti quod quidam, tendens in civitatem, 
reverendus et decorus aspectu, evaginatum tenens'^ gladium, 
crucibus illis prebentibus ei auxilium, quemdam magnum homi- 
nem egredientem de civita te in ipso egressu interfecit. Sepedictus 
itaque sacerdos ^^, factus quasi examinis pre stupore, cucurrit ad 
dominum Uticensem episcopum, procidensque ad pedes ejus, 
istud sibi per ordinem enarravit. 



I. F omet ipsius. 

3. F : Ërantenim cnicos scmpor in- 
motu. 

3. Domele9ib. 

4. BG : disparebat. 

5. BG : nunc in modum. 

6. BG: Tolosane. 

7. G : vidcril. 

b. B : Fulcho et Tholosanus Raimun- 
dus. G: Fulcho Tolosanus Raimundus. 
D : Fulco Tholosanus. F : Fulco Tholo- 
sanus Raimundus. 

9. G : Theodisius. 



10. F : Tholosa. 

11. Ca : tune crant istud vidcrinl et 
mihi per ordinem narravcrini. 

12. F om^f istud. 

13. D : dicte. 

lA* B : ceteris major et eminentior vi- 
debatur... G: ceteris major et eminen- 
tior una videbatur... F : una ceteris ma- 
jor et eminentior cunctis erat... 

i5. G : usque ad portam civitatis. 

16. G : evaginatum tendens gladium. 

17. B omet sacerdos. 



NOTICE SUR AMAT, EVÊQUE D'OLORON 

ARCHEVÊQUE DE BORDEAUX ET LÉGAT DU SAINT-SIÈGE 



PRINCIPAUX OUVRAGES CONSULTÉS 



Amat, moine du Mont-Cassin. — Ystoire de li Normant, édition Cham- 
pollion-Figeac. Paris, i835 (Société de l'Histoire de France). 
Édition Delarc, 1896 (Société de l'Histoire de Normandie). 

Archives ^ historiques du Poitou, t. IX (Lettres de Besly, 1880). 

Archives historiques de la Sainlonge et de l'Aunis, t. II (Recueil de 
pièces relatives à la reconnaissance des reliques trouvées dans 
l'église souterraine de S. Eutrope de Saintes). 

Barrau-Dihigo (L.). — Les régions de la France: I. La Gascogne 
(Revue de synthèse historique, t. VI (janvier-juin igoS), 
p. i8a et suiv., 277 et suiv.). 

Besly. — Histoire des comtes de Poitou et ducs de Guyenne, Paris, 
1687. 

BouRASsé (J.-J.). — Cartulaire de Cormery, Tours et Paris, 1861 
(Société archéologique de Touraine, t. XII). 

Brubl(A.). — Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, L IV. Paris, 
1888. 

Brutails (J.-A.). — Cartulaire de Véglise collégiale S. Seurin de 
Bordeaux. Bordeaux, 1897. 

Gadibr (Léon). — Cartulaire de S* Foi de Morlaas. Pau, 1884 (Ex- 
trait du Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de 
Pau, a* série, t. XIII). 

Cartulaire de S. Cyprien de Poitiers (Archives historiques du Poitou, 
t. III, 1874). 

Cartulaire de S' Croix de Bordeaux (Archives historiques de la Gi- 
ronde, t. XXVII). 

Cartulaire du prieuré de S, Nicolas à Poitiers (Archives historiques 
du Poitou, t. I, 187a). 



78 MÉLANGES D*HISTOIRE DU MOYEN AGE 

Cartttlaire du prieuré de S, Pierre de la Réole (Archives historiques 

de la Gironde, t. V). 
Charles du prieuré de S, Nicolas à Royan (Archives historiques de la 

Saintonge et de l*Aunis, t. XII). 
Dblarc (abbé). — S. Grégoire VII et la réforme de l'église au XI* siè- 
cle, Paris, 1889, 3 vol. Table, 1890. 
DuBARAT. — Notices historiques sur les évêques de Vancien diocèse 

d'Oloron (606-1792). Pau, 1889, 
Espana Sagrada, 1 747-1886, 5i vol. (t. XXVIII et XLVI). 
Gallia Christiana, Paris, I7i5-i865, 16 vol., t. I et II. 
Gfrôrbr (A. -F.). — Papst Gregor VII und sein Zeitalter, Schaffouse, 

1859-1861, 7 vol. 
HépELR. — Histoire des Conciles, traduction Delarc. Paris, 1869- 1876, 

Il vol. 
HiRSCH (F.). — Amalus von Monte Cassino und seine Geschichte 

der Normannen (Forschungen zur deutschen Geschichle, 

t. Vlll). 
Imbart de la Tour (P.). — Les Élections épiscopales dans l'église de 

France. Paris, 1890. 
Jaffé (Ph.). — Bibliotheca rerum Germanicarum, t. II (Jiionumenla 

Gregorianà), Berlin, i865. 
JouRGAiN (J. db). — Carlulaire du prieuré de S, Mont. Paris-Auch, 

1904 (Archives historiques de la Gascogne, a* série, fasci- 
cule Vil). 
Labbe. — Nova Bibliotheca manuscriptorum librorum, t. II (^Rerum 

Aquitanicarum praesertim Bituricensium uberrima collée- 

tio), Paris, 1657. 
LopEs (Hier.) et labbé Callen. — L'église 5. André de Bordeaux, Bor- 
deaux, i88a->i884, a vol. 
Lche (W.). — Hugo von Die und Lyon, légat von Gallien, Breslau, 

1898. 
Mabillo.n (J.). — Acta SS, Ordinis S, Benedicti, Paris, 1663-1701, 

9 vol. (Saeculum iv, pars I^. 
Mabillon (J.). — Annales ordinis S, Benedicti ad annum M CL VIL 

Paris, 1703-1739, 6 vol. (t. V). 
Mabillon (J.) et Rui?iart(Th.). — Ouvrages posthumes deJ. Mabillon 

et Th, Buinari, t. III (Vie d'Urbain III). Paris, i7a4. 
Mansi. — Sacrosanctorum conciliorum nova et amplissima collectio, 

Venise, 1759-1798, 3i vol. in-fol. (t. XX). 
Marca. — Histoire de Béarn, Paris, i64o. 
Marca. — Marca hispanica, Paris, 1688. artens Gregor VII. 
Martbns (W.). — Gregor VII, sein leben und Werken, Leipzig, 1894» 

a vol. in-8. 
Mbnjoulbt. — Chronique du diocèse et du pays d'Oloron, Oloron, 

1864-1869, a vol. 



NOTICE SUR AMAT, évÊQUE D OLORON 79 

Mbtais (Ch.). — Cartulaire Sainiongeaîs de la Trinité de Vendôme 
(Archives historiques de la Saintonge el de l^Aunis, t. XXII. 
Paris Saintes, 1898). 

MussBT (G.). — Cartulaire de V abbaye de S, Jean d'Angély (Ar- 
chives historiques de la Sainton^e et de l'Aunis, t. XXX et 
XXXIII. Paris-Saintes, igoi-igoS). 

Richard (A.). — Cartulaire de l'abbaye de S. Maixent (Archives 
historiques du Poitou, t. XVI, 1886). 

Richard (A.). — Histoire des Comtes de Poitou, Paris, igoS, a vol. 

Salmon (André). — Recueil de chroniques de Touraine. Tours, 1864, 
(Société archéologique de Touraine, t. I). 

Tardif (J.). — Monuments historiques, Paris, 1866. 

Vaissettb (D.) et db Vie (D.). — Histoire générale du Languedoc y 
nouvelle édition, tome IV et V. Toulouse, 1872- 1875. 



80 MÉLAISGES D*HISTOIRE DU MOYEN AGE 



SOURCES DE CETTE ETUDE 

L'histoire des évoques d'OIoron est fort difficile à faire; le 
nombre des documents est en effet des plus.restreints. Les fonds 
de Tévèché et du chapitre d'OIoron qui sont conservés aux ar- 
chives des Basses-Pyrénées, ne renferment que des pièces mo- 
dernes. Un acte du cartulaire de S^* Foi de Morlaas mentionne 
Amat*. 

La série G. des archives de la Gironde contient quelques actes 
où se trouvent des renseignements utiles sur l'administration de 
Tarchevèque de Bordeaux. 

Nous avons relevé plusieurs mentions d'Amat dans les cartu- 
laires des abbayes ou églises du diocèse de Bordeaux et des évè- 
chés de la Guyenne, de la Gascogne, du Poitou et de la Sain- 
tonge. C'est ainsi que les cartulaires de S, Seurin de Bordeau.i\ 
de 5* Croix de Bordeaux^ de S. Pierre de la Réole, de S.\Nicolas 
à Royariy de S, Mont, de S, Crprien de Poitiers, de S, Nicolas de 
Poitiers, de la Trinité de Vendôme, de S. Jean-d'Angelr, de 
4.V. Maixent nous ont fourni plusieurs indications intéressantes, 
notamment sur les légations de notre personnage. 

Nous avons aussi consulté avec fruit plusieurs chroniques, en 
particulier celles de S. MaLvent^, de S"" Croix de Quimperlé^ ; cette 
dernière chronique mentionne une légation dont Amat fut chargé 
en Bretagne. Nous nous sommes également servi du Chronicon 
Turonense magnum *. 

Les sources, diplomatiques ou narratives, sont donc assez peu 
nombreuses. Néanmoins, s'il est difficile de se faire une idée un 
peu nette de ce que fut l'administration d'Amat dans les diocèses 

I. Nous renverrons toujours à la liste des actes d'Âmat qui suit notre travail, de 
la manière suivante : Cat. n*' . Cet acte du cartulaire de S^ Foi de Morlaas, où 
Araat est mentionné , est analysé dans notre catalogue, n^ i5. 

a. Ed. dans Marchegay et Mabillc, Chroniques des églises d'Anjou, p. 35 1-433. 

3. Hist. Fr,, t. XII, p. 56i. 

4. Les parties relatives à l'histoire de Tourainc du Chronicon Turonense magnum 
ou Chronicon S. Martini Turonensis sont éditées dans Salmon, Chroniques de Touraine, 
p. G^-ifij. 



* NOTICE SUR AMAT, ÉVÈQUE D*OLORON 8l 

(l'Oloron et de Bordeaux, on peut laire d'une façon assez détail- 
lée, rhistoire de ses légations. 



II 
PREMIÈRES ANNÉES 



i 



On a supposé qu'Amat était basque. Il appartiendrait à la fa- 
raille de Maytie, et aurait vu le jour à MauIéon^ Mai^ on ne 
donne aucune preuve à l'appui de cette hypothèse. A dire vrai, 
nous croyons qu'Amat était un Méridional, mais nous ne pouvons 
préciser davantage. Nous ne savons point de quelle région du 
Midi il était originaire. 

Baluzc' pense qu'Amat était italien. Il Tidentifie en effet avec 
Amé, moine du Mont-Cassin et auteur de nombreux ouvrages 
parmi lesquels se trouve une histoire des Normands que l'on pos- 
sède encore. Voici les raisons qu'allègue Baluze. Notre person- 
nage est souvent appelé domnus ; c'est en cifet ainsi que l'on 
désigne d'ordinaire les moines. Baluze fait encore remarquer que 
dans un document relatif à l'église S, Clément de Craon, Amat 
reçoit les titres A^évéque et de moine^. Depuis longtemps déjà les 
moines de la Trinité de Vendôme et ceux de S. Aubin d'Angers 
se disputaient la possession de l'église S. Clément de Craon. 
Foulques le Réchin, comte d'Anjou, soutenait les moines de la 
Trinité. Urbain II chargea Amat de juger ce différend. Le légat 
du S. -Siège décida de convoquer les parties à Bordeaux. 
Guillaume IX, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, défendit aux 
moines de S. Aubin, de traverser ses états. Il déclara même 
4UC si Amat donnait tort aux moines de la Trinité, il ne le con- 
sidérerait plus ni comme son évéque ni comme son moine. Que 
signifie cette phrase assez obscure? Le début se comprend faci- 
"-ment. Amat, en tant qu'archevêque de Bordeaux, peut bien 
^tre considéré comme l'évèque du duc d'Aquitaine. Le /este est 
plus didicile ii saisir. Le duc d'Aquitaine interdit aux moines de 

ï. Mcnjoulct. Chronique du diochse et du pays d'Oloron. Oloron, 186^-1809, 
l'ol., 1. 1, p. ,58. 

a. Miteellanea, éd. in-8, t. II, préface. 
3. Cal. no 63. 

XXIV. — LucuAiRE. — 5** Mélanges d'histoire. 6 



82 MÉLANGES T>*HISTOmE t>tJ MOYEtf ACR 

S. Aubin de passer par ses terres, parce que Tabbaye de la Tri- 
nité est son abbaye et qu'il possède plusieurs obédiences dans le 
territoire de ce monastère, cum et abbatia Sancte Trinitatis sua 
essety et in sua terra obedientias multas haberet. Si Guillaume IX 
dit qu'Ainat ne serait plus son moine, c'est que rarchevéquc de 
Bordeaux était ou avait été moine de Tabbaye de la Trinité dont 
le duc d'Aquitaine était abbé. Peut-être peut-on aussi admellre 
qu'Amat était ou avait été moine de quelque abbaye d'Aquitaine. 
En tout cas, si Ton pense qu'Amat avait été moineau Mont-Cns- 
sin, on ne peut plus expliquer la phrase de Guillaume IX. 

Baluze rappelle enfin que le moine du Mont-Cassin fut égale- 
ment évêque. A ma tus episcopus et Casinensis monachuSy tels 
sont les termes dont se sert Pierre Diacre dans lc& Hommes illiiS' 
tres^. Mais Pierre ne nous dit ni dans ce dernier ouvrage ni dans 
la Chronique du Mont-Cassin, à la tête de quel diocèse fut placé 
Amé. 

Mabillon' accepte Thypothèse de Baluze. Il en est de môme de 
l'auteur de l'article qui a été consacré dans V Histoire littéraire à 
Amé du Mont-Cassin^. Celui-ci invoque quelques arguments nou- 
veaux qui ne semblent pas très solides. .C'est ainsi qu'il prétend 
que la présence à Bordeaux d'un certain Guillaume de la Pouillf 
ne s'explique que si l'on identifie les deux Amat. Pour lui, ce Guil- 
laume de la Pouille dont le nom est cité parmi ceux des évêques 
qui s'assemblèrent à Bordeaux pour juger, sous la présidence 
d'Amat, légat du S. Siège, le désaccord qui existait, comme nous 
l'avons dit, entre les abbayes de S. Aubin et de la Trinité au 
sujet de l'église S. Clément de Craon, serait le même que 
celui qui écrivit V Histoire des Normands établis en Pouille. Cet 
historiographe aurait été fort naturellement amené à se retirer a 
Bordeaux. Notre évêque d'Oloron, qui raconta aussi les exploits 
des Normands, se serait, d'après V Histoire littéraire, rendu sur les 
lieux, et se serait lié en Italie avec Guillaume de la Pouille qui aurait 
été volontiers s'établir auprès d'un ami. 

La grande confiance que Grégoire YII avait en notre person- 
nage s'expliquerait de même facilement pour l'auteur de la notice 
de V Histoire littéraire: Grégoire Vil n'a-t-il pas pu le connaître 



I. Peinis Diaconus, De viris iUustribus, c. ao (Muratori, NS. Rer. i7a/iear., t. 
VI, p. 36). 

a. Ann. S. H,, t. V, p. aa3, 22ii, aa5. 
3. T. IX, p. aa6 cl sqq. 



NOTICE SUR AMAT, EVÈQUE D*OLORON 83 

au Mont-Cassin? Amé n'a-t-il pas célébré dans ses vers les ver- 
tus et les talents du pape, et ne lui a-t-il pas dédié son poème sur 
les ap6tres S. Pierre et S. Paul* ? 

Déjà Méo- hésite fort à admettre la conjecture de Baluze. 
Il en est de même de Champollion-Figeac, éditeur de VYs- 
taire des Normands^. Ferdinand Hirsch* a repris la question 
et rappelé |qu'en 1078 Amé, moine du Mont-Cassin, se trou- 
vait encore dans cette abbaye. « Da namlich jener Amatus schon 
Bischof von Oloron wurde, unser Chronist Amatus aberjeden- 
ialls noch 1078 Monch von Monte Cassino war, so mûssen beide 
verschiedene Personlichkeitcn sein. » 

Ajoutons qu'Ame du Mout-Cassin mourut un premier mars, 
et notre personnage un 22 mai''. Enfin Tabbé Delarc, dans la 
préface de la nouvelle édition qu'il a donnée de VYstoire des 
Xormnndsy a repris la question. Il insiste, comme Hirsch, sur ce 
fiât qu'Ame du Mont-Cassin ne pouvait en 1078 occuper le siège 
d'Oloron. Son Hisloire va jusqu'en 1078, et quand il la composa 
il était encore sous la juridiction de Tabbé Didier, au Mont- 
Cassin. 

En 1062 Bernard Tumpaliei'y comte de Gascogne, fonda à 
S. Mont, un monastère de Bénédictins*. Parmi les témoins qui 
approuvent cet acte se trouve un Amat, cardinal et légat de 
1 Eglise Romaine. Serait-ce Tévêque d'Oloron ? Mais celui-ci ne 
prend jamais le titre de cardinal. 

Le 2 mai 1072^ un concile se tint à Châlons-sur-Saône, sous 
la présidence de Géraud, évêque d'Ostie et légat du S. Siège. 
In certain episcopus Amatus est nommé parmi les prélats qui 
assistent à l'assemblée. Peut-être est-ce notre personnage. 



1. Œuvres d'Ame du Mont-Cassin. 

2. AnncU del reyno A'apo/i, Naples, 1795-18 19, VIII, p. i5a. 
•^. Pnletj,, p. XL II et xlvi. ^ 

V Forsehungen zur deutschen Oeschichle, t. VIII, p. 208 cl siiiv. 
•^. Voir plus loin, p. lo/i- 

'>• Jaiirgain, Cart. de S. Mont, p. i4-3o. Les souscriptions sont du reste posté- 
rieures au reste de l'acte. 
7- MarU'ne, Thés, anecdotorum, t. IV, p. 98. 



84 MÉLANGES D*Hî8TOlRfi DU MOYEN AGE 



III 

LÉGATIONS D'AMAT SOUS LE PONTIFICAT 

DE GRÉGOIRE VII 

Amat est cité dans un acte relatif* à l'église collégiale S. 
Seurin de Bordeaux, comme légat du S. Siège et évêque d'Ole- 
ron*. Ce document est daté de 1070. Mais nous ne pouvons avoir 
aucune confiance dans cette notation chronologique. L'indiction 
donnée est en effet fausse ; de plus, 1070 n'est pas la septième 
année du pontificat de Grégoire VII. En 1070 le S. Siège est 
occupé par Alexandre II. 

En 107^ Amat assista au concile qui se tint avant le 10 sep- 
tembre, peut-être même le r^S juin, au monastère de S.-Maixent^ 
Guillaume, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, avait épousé une 
de ses parentes à un degré prohibé. Les prélats assemblés â 
S.-Maixent prononcèrent la dissolution de ce mariage. Des 
événements graves se produisirent. Isambert, évêque de Poitiers, 
qui, bien qu'ayant été déposé par les légats du pape, avait conti- 
nué à exercer sa charge, n^hésita pas à troubler la réunion. Sur 
son ordre, des hommes armés forcèrent les portes du monastère 
de S.-Maixent et outragèrent Amat, et Goscelin, archevêque 
de Bordeaux. Grégoire VII ordonna a Isambert, par une bulle 
datée du 10 septembre, de venir à Rome avant le 3o novembre 
rendre compte de ses actes. 

Nous perdons de vue Amat pendant l'année 1075. Le i3 août 
1076'* il fait au monastère de Gcllone la dédicace d'un autel con- 
sacré à S. Guillaume. 

Le ressort de la légation d'Amat était fort étendu : il compre- 
nait en effet toute l'Aquitaine. L'évêque d'Oloron était légat du 
pape in partes Aquitanicas^. 

Grégoire VII ne tarda pas à charger Amat de missions extraor- 
dinaires. Le 28 juin 1077' il écrit aux co/n/&9 Espagnols; il leur 

1. Cal. n» 2. 

a. Cai. n»»' 5 cl 0. 

3. Cal. Il» 7. 

t\. Toi rsl le titro dunnv à Amat dans plusieurs documents. 

5, Cat. no «. 



NOTICE SUR AMAT, évÈQUE d'oLORON 85 

rappelle que depuis bien longtemps le royaume d'Espagne est 
comme la propriété du S. -Siège; il les exhorte à ne pas man- 
quer de payer le denier de S. -Pierre et leur annonce qu'il leur en- 
voie comme légat, Tévèque d'OIoron et Tabbé de S. -Pons. Amat 
devait aussi visiter la Narbonaise et la Gascogne ^ 

Le 6 décembre 1077* un concile se tint à Bésalu. Amat pré- 
sidait. Parmi les prélats qui assistaient à cette assemblée, se trou- 
vaient Bérenger, évêque d'Agde, et Pierre, évoque de Carcas- 
sonne. Guifred, archevêque de Narbonne, fut excommunié, et 
plusieurs abbés simoniaques du comté de Bésalu furent déposés. 

Grégoire VII avait envoyé Amat en Espagne pour qu'il raffer- 
mit l'autorité de Téglise romaine dans ce pays, et rétablit 
l'ancienne discipline ecclésiastique. Partout nous voyons le légat 
du S. Siège, dénoncer et punir sévèrement les infractions aux 
ordonnances de l'Eglise. Le grand concile que l'évêque d'Oloron 
présida en 1078' à Girone prit plusieurs décisions importantes 
qui montrent quel empressement l'envoyé de Grégoire VII met- 
tait à réaliser les réformes que son maître voulait introduire dans 
le catholicisme. Plusieurs évoques étaient présents, entre autres, 
Bérenger, évêque de Girone et Pierre, évoque de Carcassonne. 
Guifred, archevêque de Narbonne, excommunié au synode de 
Bésalu, était naturellement absent. Les canons du concile de Gi- 
rone nous ont été conservés en partie. Les articles I, 111, IV et 
V ont trait au mariage et au concubinage des prêtres, les articles 
II et XI à la simonie. 

Il est interdit aux prêtres de se marier Si un prêtre se marie 
ou a une maîtresse, il perdra son grade et sera exclu du clergé, 
jusqu'à ce qu'il soit rentré dans l'ordre (I). — Un fils de prêtre, 
de diacre ou de sous-diacre, ne peut hériter de la charge de 
son père (III). — Les fils de clerc ne peuvent être promus à 
des grades supérieurs à ceux auxquels ils se sont élevés, mais 
ils peuvent être maintenus dans les fonctions qu'ils occupent, 
pourvu que leur manière de vivre soit digne et honnête (V). 
— Nul évêque ne peut faire trafic des dignités ecclésiastiques. 
Ceux qui acquièrent des dignités par simonie ne peuvent les 
exercer ; ils seront excommuniés jusqu'à ce qu'ils se démettent 

1. Cat. no 9. 

2. Cat. n» 10. D'où provenaient les droits que le S.-Siogo s'attribuait sur l'Es- 
pagne ? L'abbé Dclarc (S.-Grégoire VII. t. I, p. a a) et Gfôrer {Papst Gregorius, 
l- 11, p. 467) ont vainement essaye d'élucider celte difBcile question. 

3. Cat. n^ i3. 



86 MÉLANGES d'hISTOIÏIE DU MOYEN AGE 

des charges dont ils ont été indûment investis (II). — Des églises 
consacrées par un prêtre simoniaque doivent Tètre à nouveau par 
Févèque légitime (XI). 

L'article VI interdit aux clercs de prendre les armes. 

Le 19 Novembre 1078*, au synode qui eut lieu à Rome, en 
l'église S. Sauveur, on excommunia tous ceux qui avaient été 
une première fois frappés de cette peine par Amat : « Et excom- 
municantur alii qui ab Amato episcopo sunt excommunicati ». Il 
doit très probablement s'agir ici des abbés simoniaques du 
comté de Bésalu et de Guifred, archevêque de Narbonne. 

Nous ne savons pas combien de temps dura la légation de 
Tévêque d'OIoron, en Espagne. En tout cas nous le trouvons à la 
fin de l'année 1079 en Bretagne. Le 25 novembre', en effet, 
Grégoire VII mandait aux Bretons de célébrer avec son légat 
Amat un synode où l'on réglerait la question des fausses péni- 
tences. Beaucoup de gens ne se repentaient pas sérieusement de 
leurs péchés, ne se soumettant qu'imparfaitement aux mortifica- 
tions qui leur étaient imposées pour le rachat de leurs fautes. 
Grégoire VII pensait à juste titre que l'homme qui avait su en 
Espagne prendre d'énergiques mesures contre la simonie et 1^ 
mariage des prêtres, lutterait avec succès contre ce nouvel abus. 

Cette mission d'Amat en Bretagne est mentionnée dans la 
chronique de l'abbaye de S'-Croix de Quimperlé, en ces 
termes: « MLXXIX, Amatus Olorii(sic), legatus, mittitur in Bri- 
tanniam^. » La légation dont Amat avait été chargé en Bretagne 
dut prendre fin dans le courant de 1080, en tout cas antérieure- 
ment au i" août de cette année. Nous possédons en effet une 
lettre d'Amat à Raoul, archevêque de Tours, qui a été écrite pou 
avant le 1*' août 1080, et qui nous apprend que l'évêque d'Oloron 
visite la province de Tours*. 

Amat ne semble pas s'être borné à se rendre en Bretagne. Il 
parcourut aussi le Nord-Est et le Nord-Ouest de la France. C'est du 
moins ce que la lecture de quelques bulles de Grégoire ^ H 
nous laisse supposer. Le 17 avril 1080 '^ le pape écrivait à Manas- 
sès, archevêque de Reims, qu'il avait confirmé la sentence de 
déposition prononcée contre lui par Hugue, évêque de Die et 

I. Cat. Il» 13. 

a. Cat. n^ 18. 

3. Cat. n^ 18. 

4. Cat. n® 3i. 

5. Cat. no ag. 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÊQUB D OLORON 87 

légat du s. -Siège, au concile de Lyon, en lui donnant toutefois 
jusqu'au 2g septembre pour se disculper devant Hugue et l'abbé 
Je Cluny, ou, si ce dernier ne peut le recevoir, devant Amat, 
évéque d'Oloron et légat du S. -Siège. Le 24 avril* Grégoire VII 
rétablissait dans ses fonctions, Arnoul, évéque du Mans, qui 
avait été déposé par son légat : « episcopale oiïicium quod tibi 
legatus noster interdixerat, justitia dictante, reddidiinus. » Jaffé, 
qui publie cet acte, estime qu'il s'agit d'Amat. Ce qui nous fait 
penser que Jaffé a vu juste, c'est que le Mans était dans la pro- 
vince de Tours : or Amat, à son retour de Bretagne, visita préci- 
sément cette province ecclésiastique. 

Avant d'étudier cette mission d'Amat dans l'évôché de 
Tours et les diocèses voisins, rappelons un des épisodes les 
plus intéressants de sa légation dans l'Ouest de la France. Amat 
et Hugue avaient déposé plusieurs évêques et abbés de Norman- 
die, pour les punir de ne s'ôtre point rendus au concile qu'ils 
avaient convoqué, et avaient excommunié plusieurs chevaliers. 
Grégoire VII leur ordonne de revenir sur ces décisions*. Cette 
lettre du pape à ses envoyés est très curieuse. Grégoire VII s'y 
révèle tout entier : le pape ne punit sévèrement que ceux qui ont 
violé la discipline ecclésiastique ; il pardonne beaucoup à ceux qui, 
malgré leurs erreurs et leurs fautes, ont fait de réels efforts pour 
contribuer à la réforme de l'Eglise. Ce qui ressort aussi de cette 
bulle, c'est que souvent les légats du Saint-Siège s'attribuaient des 
droits et un pouvoir qu'en réalité ils n'avaient point. Amat et Hugue 
avaient suspendu tous les abbés et évêques de Normandie, sauf 
l'archevêque de Rouen. Ils n'avaient même pas hésité à destituer 
l'abbé de la Couture. On avait déjà il est vrai été oblige de déposer 
ce dernier, mais Grégoire VII l'avait depuis rétabli dans ses fonc- 
tions. Ne pas se rendre à un concile célébré par des légats du S.- 
Siège, était certes une faute grave. Mais, si les abbés et évêques de 
Normandie ont agi ainsi, c'est qu'ils craignaient le roi de France 
et redoutaient de ne pouvoir aller au synode en toute sécurité : 
ils n'ont pas eu l'intention de ne pas se conformer aux ordres des 
légats. En tout cas, aux yeux du pape, la mesure prise, est très 
fâcheuse : elle a certainement dû indisposer le roi d'Angleterre, 
Guillaume le Conquérant ; et cette conséquence de l'acte accompli 
par ses légats ne pouvait laisser Grégoire VII indifférent. On sait en 

I. Cat. n« 3o. 
a. Cat. n<> 19. 



88 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

effet qu'Hildebrand fut toujours soutenu par les Normands dans 
sa lutte contre Fempire. Certes Guillaume, poursuit le pape, 
n'est point aussi religieux qu'on pourrait le désirer : « RexAnglo- 
rum, licet in quibusdam non ita religiose, sicut optamus, se 
habeat. » Mais cependant ses qualités l'emportent sur ses 
défauts : « Tamen in hoc quod ecclesias Dei non destruit nec 
vendit, et pacem justitiamque in subditis suis moderari procu- 
rât, et quia, contra apostolicam sedem, rogatus a quibusdam ini- 
micis crucis Christi, pactum inîre, consentire noluit, presbyteros, 
uxores, laicos, décimas, quas detinebant, etiam juramento dimi- 
terre compellit. » Et le pape conclut ainsi : « Ceteris regibus se 
satis probiorem ac magis honorandum ostendit, undc non in 
dignum débet existimari : potestatem illius mitius esse tractan- 
dam, atque respectu probitatis ipsius, subditorum et eorum quos 
diligit negligentias ex parte fore portandas. » Guillaume a forcé 
plusieurs prêtres à se séparer de leurs femmes : tout ne peut-il 
pas lui être pardonné ! En conséquence les légats doivent au plus 
vite réparer leurs torts : « Quare volumus ut fraternitas vestra 
supramemoratis episcopis et abbatibus, non pretermisso Cultu- 
rensi abbate, quos suspendistis. per presentium portitorem res- 
titutionis litteras mittat, et prefatum regem in talibus ulterius 
sine assensu nostro non exasperctis ». Le passage suivant est 
encore bien significatif : « Videtur cnim nobis multo mcHiis 
atque facilius, lenitatis dulccdine ac rationis ostensione, quain 
austeritate vel rigore justitie, illum (regem Anglorum) Dco 
lucrari, et ad perpetuum bcati Pétri amorem posse promoveri. » 

N'est-ce pas intéressant de voir Grégoire VII, cet homme 
entier et violent, qui hait les demi-mesures, conseiller la dou- 
ceur et la modération ? C'est qu'ici ses intérêts les plus directs 
sont en jeu ! 

Amat et Ilugue avaient en outre excommunié quelques che- 
valiers qui les avaient cependant aidés h accomplir une besogne 
utile, indispensable aux yeux du grand pape réformateur, la 
punition des prêtres coupables de fornication et de simonie. Le 
pape prie ses légats de lever cette excommunication. 

A la fin du xi* siècle, nous l'avons déjà fait remarquer, les attri- 
butions des légats du S. -Siège étaient fort considérables : il 
n'y avait guère que des primats qui pussent essayer de lutter 
contre riiiiluence de ces puissants envoyés du Souverain Pontife. 
Amat était encore en Bretagne, lorsqu'il écrivit à Raoul, arche- 
vêque de Tours, pour lui faire savoir qu'à son retour, il aime- 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÊQUE d'oLORON 89 

ralt avoir avec lui un entretien au sujet des diflieultés que Téglise 
de Tours avait avec celle de Dol, et pour le prier d'assister en tout 
cas au concile qu'il comptait célébrer à Bordeaux, à Foctave de 
la S. Michel. Cette lettre d'Amat a certainement été écrite 
postérieurement au 25 novembre 1079 et antérieurement au 
I" août 1080*. 

Âmat revint bientôt de Bretagne : il fut alors chargé de visiter 
les églises de la province de Tours. Il annonça sa venue à Raoul 
en lui mandant de venir à sa rencontre à S. Espain'. Cette 
nouvelle mission confiée à Amat déplut fort à Gébuin, archevêque 
de Lyon et primat des Gaules. Grégoire VII avait fortifié l'auto- 
rité des légats, mais il avait en même temps rétabli les prima- 
ties^. Entre légats et primats, des querelles ne pouvaient 
manquer d'éclater. Il est certain que Gébuin éprouva une vive 
irritation. Il suffit pour s'en convaincre de jeter les yeux sur la 
lettre qu'il écrivit à deux de ses suffragants, Raoul, archevêque 
de Tours, et Eusèbe, évêque d'Angers*. Il leur dit combien il a 
été surpris en apprenant qu'Amat allait venir comme légat dans 
la province de Tours : il sent bien que son autorité et son 
influence sont menacées. Jysqu'ici le pape s'est contenté de l'in- 
viter à prêter son concours'^à son légat Hugue de Die, si jamais 
celui-ci voulait célébrer un concile dans les provinces soumises à 
l'autorité de l'archevêque de Lyon. Gébuin est fort mécontent, 
c'est certain. Mais d'un. autre- côté, il comprend bien qu'en fai- 
sant entendre des plaintes trop vives, il risquerait de refroidir 
les bonnes dispositions du S. Siège à son égard. Aussi bien 
déclare-t-il déplorer non pas tant qu'Amat ait été chargé de la 
légation que nous savons, mais que lui Gébuin n'ait point été 
averti. Il croit devoir prévenir les évêques de la province de 
Tours de l'arriver du légat de Grégoire VII. S'il désire tâcher 
de conserver intactes la puissance et la grandeur de l'église de 
Lyon, il ne songe aucunement a désobéir au S. Siège. Autre- 
ment dit Gébuin se soumet ù la volonté du pape. 

L'archevêque de Tours, nous l'avons dit, avait été prévenu 
par Amat de son arrivée dans son diocèse. Le voilà donc pris 
pour ainsi dire entre deux feux. Amat, on se le rappelle, lui avait 

I. Cat. no ao. 
3. Cat. i\° 22. 

3. Grég. VII rétablit pour Gébuin la primatio sur les provinces de Lyon, Rouen, 
Tours et Sens, le ly avril 1079 (JafTé, Bibl. Gvrm., t. II, p. S-o). 

4. Cat. n° 'Ji. 



QO MELANGES D HISTOIRE DU MOYEN AGE 

ordonné de venir au concile qu'il présiderait à Bordeaux à roc- 
tave de la S. -Michel. D'autre part, Gébuin ne tarda point à 
l'appeler à Lyon, « ut ecclesie Lugdunensi obsequium prestare 
non dedignetur' ». Raoul se trouvait véritablement dans un cruel 
embarras. Deux devoirs, aussi pressants l'un que l'autre, le solli- 
citaient. Que faire ? Il écrivit à Arnaud, évèque du Mans, pour 
lui demander conseil*. 

Cependant les hésitations de Raoul ne faisaient point l'affaire 
d'Amat qui lui récrivit pour lui mander de se rendre au concile 
de Bordeaux*. 

Ce n'est pas au primat, mais au légat, que Raoul obéit en fin de 
compte. Il assista en effet au concile de Bordeaux*. 

Nous n'avons que fort peu de données sur la légation d'Amat 
dans la province de Tours. A ce sujet, nous ne savons guère que ce 
que nous dit l'évèque d'Oloron dans sa troisième lettre à RaouP. 
Amat nous apprend qu'il excommunia le beau-frère de Bou- 
chard, comte de Vendôme, Jordan, qui devait venir en sa présence 
avant le i*^ août, afin de procéder à la dissolution de son mariage 
qui n'était pas valable, et qui n'en avait rien fait. 

Après avoir quitté la province de Tours, Amat se rendit dans 
le diocèse de Poitiers, et s'arrêta à l'abbaye de S.-Savin. 
L'abbé de ce monastère s'était rendu coupable de simonie et 
s'était enfui de son église avec les ornements sacrés. Amat se hâta 
de prier Raoul de faire arrêter le coupable, s'il se réfugiait dans 
le diocèse de Tours. 

Au mois d'octobre 1080*, Amat célébra un concile à Bordeaux. 
La date de ce concile a été fort discutée. D'aucuns estiment qu'il 
y eut deux conciles à Bordeaux, à cette époque, un en 1079, un 
second en 1080, d'autres qu'il n'y en eut qu'un seul en 1080. 
Plusieurs documents signalent ce concile de Bordeaux. C'est 
d'abord une charte d'Amat ' relatant le jugement qu'il rendit pré- 
cisément dans ce concile pour mettre fin à une querelle entre 
les* abbés de S'-Croix de Bordeaux et de S.-Sever, touchant 
l'église de Soulac. La date de cet acte de l'évèque d'Oloron est 

I. Cat. n» 23. 

a. Cat. n** 7!i, 

3. Cat. n^ 3i. 

4. Cat. n»» 3a et suiv. 

5. Cal. n« 3i. 

6. Cat. n<** 3i et suiv. 

7. Cal. n» 34. 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÈQUE d'oLORON 9I 

ainsi libellée : « Actum et definitum in concilio Burdegalensi in 

ipsa matre ecclesia anno MLXXIX ab incarnatione Domini, 

indictione II, concurrente I, epacta XV, IIII idus Octobris, anno 
vero pontificatus domini pape Gregorii VII sexto». Tous les 
éléments de cette date sont bons, sauf le dernier. En effet la 
septième année du pontificat de Grégoire VII commence dès le 
3o juin 1079. Ce qui doit faire attribuer à cette charte, non la 
date de 1079, mais celle de 1080, c'est la présence de Raoul, 
archevêque de Tours, au concile de Bordeaux. Nous savons 
en eflFet que les lettres où Amat convie Raoul à cette assem- 
blée sont postérieures au 25 novembre 1079 et antérieures au 
1" août 1080'. 

Prenons maintenant Tacte par lequel Guillaume, duc d'Aqui- 
taine, comte de Poitiers, déclare avoir pris, au concile de Bor- 
deaux, sur le conseil d'Amat, évêque d'Oloron, et de Hugues, 
évêque de Die, une décision relative au monastère de S.- 
Eutrope de Saintes'. Ce document est daté comme suit : «... anno 
MLXXIX, pridie idus octobris, indictione II, concurrente I, 
epacta XXVI ». Il n'y a que Tindiction de Tépacte qui soit erro- 
née. En 1079, en eflFet, Fépacte est non 26, mais i5. 

Nous avons en6n un acte de Gérald, abbé de la Sauve-Majeure, 
relatant ce qu'Amat, au concile de Bordeaux, fit pour son monas- 
tère', et dont voici la date : « Acta est supradicta confirmatio 
Burdegalensi civitate in concilio, anno ab incarnatione Domini 
MLXXX, indictione III, epacta XXVI, II nonas Octobris, anno 
VIII Gregorii pape VII. » Il n'y a aucune erreur chronologique 
dans cette date. Tous les éléments concordent. Nous sommes 
donc fortement portés à croire qu'il n'y eut qu'un seul concile de 
Bordeaux, en 1080, et qu'il s'ouvrit à l'octave de la S. -Michel, 
c'est-à-dire le 6 octobre. Ce concile dut se terminer le i3 octobre. 
En eflFet dans l'acte qui est relatif à réglîscde Soulac, et se trouve 
daté du 12 octobre, on nous dît que Von reporta à l'avant- 
dernier jour du concile le d<'*bat sur le différend qui s'était 
élevé entre I<*s abb<*s de S''-(^roix et de S.-Sever. Mais une dilfi- 
culté se présent^». l/a<-l<* de Guillaume, duc d'Aquitaine et C(»mte 
de Poitiers, en faveur de S.-IÙJtro|>e, est ainsi daté, nous le sa- 
vons : « Aetuui Burdej^ale in concilio ibidem celebrato, MLXXIX, 



I. Cat. n« 20. 
a. Cat. n'-» 35. 
3. Cal. Il'' 3a. 



92 MÉLANGES D*HIST0IRE DU MOYEN AGE 

pridie îdus octobrîs, indictione II, concurrente I, epacta XXVI ». 
Il faut observer que cette charte du duc d'Aquitaine a été donnée le 
i^ octobre 1080, alors que l'acte d'Amat, que nous avons cité 
plus haut, fixe le dernier jour du concile au i3 octobre. Peut- 
être avait-on cru pouvoir terminer le concile le i3, et fut-on 
contraint de siéger le i4. Quoi qu'il en soit, une seule chose 
parait certaine, c'est que le concile de Bordeaux prit fin vers le 
milieu d'octobre. 

Ce concile était celui de la province de Bordeaux. La plupart 
des évoques qui y assistèrent étaient en effet suffragants de l'ar- 
chevèque de Bordeaux. Mais d'autres prélats furent présents, 
comme l'évèque de Dol et l'archevêque de Tours. On ne s'occupa 
pas en effet uniquement des affaires qui intéressaient les églises 
et monastères de la province de Bordeaux. La chronique de 
S.-Maixent nous apprend que le célèbre hérésiarque Bérenger 
abjura ses erreurs dans cette assemblée : « MLXXX. Fuit conci- 
lium Burdegale in quo Berengarius reddidit fidei sue rationem'.» 

Le seul fait que les évèques de Dol et de Tours se trouvaient 
dans l'assemblée indique clairement que l'on s'occupa du diffé- 
rend qui depuis longtemps déjà divisait les deux églises. D'ail- 
leurs, Amat déclare, au début de la charte où il adjuge l'église de 
Soulac à l'abbaye de S^-Croix, que des questions fort importantes 
furent examinées au concile qu'il présida à Bordeaux. 

Adjudication à l'abbé de S**-Croix de l'église de Soulac, 
confirmation des donations faites à l'abbaye de la Sauve-Majeure, 
conseil donné à Guillaume, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, 
d'établir des religieux dans l'église S.-Eutrope de Saintes où 
la discipline ecclésiastique était fort mal observée, tels sont 
les principaux actes par lesquels Amat montra tout l'intérêt 
qu'il portait aux questions qui concernaient les établissements 
religieux de la province de Bordeaux. 

Amat prit une part prépondérante à la fondation de Tabbaye 
de la Sauve-Majeure. Nous avons en effet un acte de Gérald, 
premier abbé de la Sauve, donné au concile de Bordeaux, le 
6 octobre» dans lequel il rappelle que c'est Amat qui l'aida ù 
acquérir un terrain pour y fonder son monastère*. 

Le concile de Bordeaux avait été présidé par Amat, de concert 
avec Ilugue de Die. L'évêquc d'Oloron parait avoir présidé seul 

1. Hisl. Fr., t. \II, p. /|oo. 
3, Cat. ii<> 3'i. 



NOTtCE SUR AMAT, ÉVOQUE D*OLORON pS 

celui de Saintes. Le concile de Saintes se tint en janvier 1081 ^ 
On s'y occupa principalement de la lutte de Téglise de Tours 
contre celle de Dol, ainsi qu'il ressort de la bulle fameuse où 
Innocent III résume toute l'histoire de cette dispute célèbre' : 
a Ad quod melius cognoscendum, idem Gregorius legatos sedis 
apostolice in provinciam destinavit qui, congregato concilie 
Xantonis, auditis propositis, cum Dolensis ecclesia nuUum ad sue 
defensionis presidium apostolice sedis privilegium induxisset... 
quod Gregorius sub conditione statuerat pure curaverunt et sim- 
pliciter definire : scilicet ut, tam idem Dolensis quam ceteri 
episcopi Britannie, perpetuam deinceps subjectionem et obedien- 
tiam exhibèrent archiepiscopo Turonensi. » 

Si nous en croyons le Chronicon Tiironense magnum^ y Raoul, 
archevêque de Tours, fut chassé de son diocèse, par Foulques 
Réchin, comte d'Anjou, sur l'ordre de Philippe I", pour avoir 
soutenu les légats du S. -Siège, Amat, évéque d'Oloron, et 
Hugues, évéque de Die. Ces derniers, ajoute le chroniqueur, 
voulaient soustraire à l'influence du roi les évèchés et archevê- 
chés de France. Ce passage du Chronicon S, Martini Tnronensis 
ou Chronicon Tiironense magnum doit être original. Cette chro- 
nique en effet n'emprunte à celle de Robert d'Auxerre que 
les faits qui sont étrangers à l'histoire de la Touraine. La 
Narratio contros^ersie inter capitulum S, Martini Turonensis 
et Radulphum ejusdem urbis archiepiscopum * relate le même fait 
presque dans les mêmes termes : « Anno ab incarnatione 
Domini MLXXXI ejectus fuit Radulfus Fulchardi filius ab 
archiepiscopatu Turonensis ecclesie, expellentc eum Philippo 
rege Francorum, cui erat perjurus, quia favebat Amato [Olo- 
rensi] et Hugoni Diensi episcopo, legatis romane ecclesie, qui 
regionis sue episcopatus aufcrre sibi subdole moliebantur'^. » 
Raoul payait cher son obéissance à Amat. Il s'était, nous nous en 
souvenons, rendu au concile de Bordeaux, répondant à l'appel de 
Tévêque d'Oloron. Si, au lieu d'agir ainsi, II s'était conformé aux 
ordres de Gébuin, peut-être Philippe P% n'eût-il rien tenté con- 
tre lui. Obéir à un primat, ce n'est guère dangereux! Qu'est-ce 



1. Gat. no" 36 et buîy. 

a. Martène, Thés. Anecd., t. III, col. 9^8. 

3. Hist. Fr.. t. XII, p. 463. Salmon, Chroniques de Touraine, p. laG. 

/^. Voir Molinier. Sources de l'Histoire de France, t. III, p. 87, n» a5i5, 

5. Hist. Fr., i. XII, p. 459 cl sqq. 



gi MÉLANGES D*HISTOIRÎÎ DU MOYEN AGE 

en effet qu'un primat ? un prélat revêtu d'un simple titre honori- 
fique! Mais obéir aux légats du S. -Siège, c'est obéir à ces 
envoyés du chef de la chrétienté, à ces représentants de l'auto- 
rité pontificale, qui sans cesse s'efforcent de faire dépendre les 
diacëses» d'une façon de plus en plus complète, du S. -Siège, 
et de rédaîre à son minimum l'intervention royale. Philippe I*** 
avait mandé à Raoul de venir rendre compte en sa présence de sa 
conduite* : « Radulphus ad coiiam régis ab ipso rege fide et 
juramento conjuratus, ut de hac re jostitiam sibi faceret, ire non 
ausus est. » Remarquons cette expression : « ire non ausus est. » 
Elle est fort curieuse. Telle est la puissance, l'autorité des légats 
du S. -Siège, que l'archevêque de Tours aime mieux ne pas 
faire ce que lui ordonne ie roi, que leur désobéir. 

Philippe V' fit envahir le diocèse de Tours : « Unde Rex contra 
cum [Radulphum] ira commotus, Fulconem Andegavensium et 
Turonensium comitem fide et juramento monuit ut omnia ad 
Turonensem episcopàtum pertmentia invaderet, propter injurias 
quas régi, maxime autem ecclesie canonicisque S. Martini, 
Radulfus Dei inimicus inlulerat* ». « Postquam vero expulsus 
est, continue l'auteur de la Narratio qui devait être un chanoine 
de S. -Martin de Tours à en juger par l'extrême violence des 
expressions employées en parlant de Raoul ou d'Amat, a scde 
episcopatus sui, ille exsecrabilis homo, fax furoris, fomentum 
facinoris, adversarius justitie, filius superbie, virus suc invidie, 
in nos effudit, per Amatum (suum dico, non nostrum)'nos accu- 
savit : quin etiara, ad nostre summum dedecus ecclesie, ipseDeus 
invidie, puteus perfidie, ecclesie nostre adversarium, veritatis 
inimicum, pecunic servum, arrogantic filium, Amatum, Turonum 
conduxit. » Mais Raoul ne se contenta pas de faire venir Amat à 
Tours. Il envoya des messagers au pape qui devaient exposer ses 
griefs au Souverain-Pontife et le prier d'excommunier les clercs 
de S. -Martin. Amat avait aussi à se plaindre de ces derniers, 
qui l'avaient reçu sans pompe et sans procession. Mais Gré- 
goire VII ne voulut rien entendre. Il ne fut point ému de voir 
que les clercs de S. -Martin ne se soumettaient point entière- 
ment aux volontés de l'archevêque de Tours et n'avaient point 
reçu d'une façon particulièrement solennelle l'envoyé du S. -Siège. 



1. Narratio controversie, otc. Hist. Fr., l. XII, p. /«Scj ri siiiv. 
a. \arratio œntroveraie, Hist. Fr., t. XII, p. ^5(j ot suiv. 
3. Quel mauvais jeu de mot I 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÈQUE d'olOROBT qB 

La réponse de Grégoire YII qui nous a ainsi été conseillée 
par Tauteur de la Narratio est vraiment bien curieuse. Le pape 
déclare qu'il ne saurait excommunier les clercs de S. -Martin, à 
cause des torts qu'ils ont pu avoir envers Raoul, car ceux-ci ne 
sont pas assez grands pour nécessiter une si grave punition, et 
qu'en outre il se demande quels honneurs lui seraient réservés, à 
lui chef suprême de la chrétienté, si de simples légats étaient 
reçus avec la pompe extraordinaire que semble réclamer Amat. 
Pour lui, lorsqu'il était comme Amat, légat en Aquitaine, il n'a 
jamais eu qu'à se louer de l'accueil que lui réservaient les clercs 
de S. -Martin : « Quem enim honorem michi Ecclesia tante 
dignitatis Romano Pontifici ulterius reservaret, si legato nostro 
processionis gloriam exhiberet... Ipse ego vero Amato EUorensi 
episcopo, legato nostro in partibus Aquitanie, ne ecclesiam 
S. Confessons, aliqua de causa, sollicitare presumeret, admoni- 
tus exemplo predecessoris nostri pape Leonis, recolens etiam 
caritatem et obedientiam quam michi ipsi, S. Romane Ecclesie 
in partes illas legato, cum pia devotione et caritate largitione 
exhibuerunt, in hec verba interdixi. Frater Amate, sic tran- 
seamus juxta illam B. Martini ecclesiam, quasi non videamus 
eam*. » 

Le refus du pape d'accéder à leurs demandes n'empêcha pas 
Raoul et Amat d'excommunier les Tourangeaux et les Angevins : 
« Ipse anno excommunicavit Radulfus,archiepiscopus, etAmatus, 
legatus, populum Turonorum et Andegavorum ab omni odicio 
christianorum'. » 

Sur le concile d'Issoudun, célébré par Hugues et Amat en 
mars 1082', sur celui de Meaux* présidé par Amat, assisté de 
Hugues, en octobre 1082, sur les conciles enfin de Charroux', en 
novembre io83, et de Saintes*^ en io83, nous n'avons que fort 
peu de renseignements. Tout ce que nous apprennent les docu- 
ments, c'est qu'un certain nombre de querelles enlredes monas- 
tères et des églises furent apaisées. Amat fut présent a toutes 
ces assemblées. 



1. HUi. Fr., l. XII, p. 460. 

2. HuLFr., l. XII, p. 46i. 

3. Cat. no 4o. 
/i. Cat. no 4i- 

5. Cat. no 44* 

6. Cat. no 46. 



96 MÉLANGES D^HfSTOîRR DU MOYEN AÛfi 

Le 20 novembre io83^ Amat assista au concile tenu à Rome 
par Grégoire YII. 

Quelles décisions, quelles mesures furent prises à ce concile? 
Nous rignorons. 

Amat ne semble pas avoir été chargé d'autres légations sous le 
pontificat de Grégoire VII et sous celui de Victor IIL 



IV 
LÉGATIONS D'AMAT SOUS LE PONTIFICAT D'URBAIN II 

Envoyé du grand réformateur qui était Grégoire VII, Amat 
devait naturellement se montrer très favorable au clergé régulier. 
C'est lui qui en octobre 1080, au concile de Bordeaux, conseille au 
comte de Poitiers d'établir des religieux dans l'église S.-Eutrope 
à Saintes; lui encore qui engage Urbain II qui l'avait consulté, à 
placer des chanoines réguliers dans l'église S.-Antonin ', lui 
enfin qui, lorsqu'il était archevêque de Bordeaux, amena Sanche, 
archevêque d'Auch, et G., évêque de Cahors, à donner à des 
chanoines réguliers, l'un l'église N.-D. de Lescar, l'autre l'église 
de Cahors'. 

A la fin de 1089 ou dans le courant de 1090 Amat assista au 
concile de Toulouse*. Il y termina avec Rénier, cardinal et légat 
du S. -Siège, un différend qui s'était élevé entre les clercs de 
S. -Jean de RipoU et les moines de S. -Victor de Marseille : les 
clercs de Ripoll voulaient que les moines de S. -Victor leur ren- 
dissent tous les biens dont ils s'étaient emparés, lorsqu'ils pos- 
sédaient l'église S. -Jean. D. Vaissette^ croit que c'est dans ce 
concile de Toulouse qu'Amat prononça anathèmo contre ceux 
qui avaient dilapidé les biens de l'église de Béziers. Nous avons 
conservé l'acte qui fait mention de cet anathème. Mais D. Vais- 
sette ne donne aucune preuve à l'appui de son assertion. 

C'est ici que se placent les relations qu'Amat eut avec le célè- 



I. Cal iio 45. 

a. (431. Il» 57. 

3. GaUia christ., t. I, col. ia8ct lago. 

fi. (îal. Il» 5'i. 

j. Jiist. Occid., t. Il, p. 37^. 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÈQUE d'oLORON Q'J 

bre abbé de la Trinité de Vendôme, Geoffroi. Il eût été intéres- 
sant de voir ces deux personnages entretenir une correspondance. 
Mais les circonstances ont voulu qu'ils n'aient été en rapport 
qu'à propos d'affaires d'un intérêt bien minime pour l'historien. 

Eu 1092 Urbain II mandait à Amat de mettre iin au désaccord 
qui existait entre les moines de la Trinité et ceux de S-Aubin 
d'Angers au sujet de l'église de Craon. Amat rendit peu après un 
jugement en faveur des religieux de la Trinité*. 

Le 3i mars 109^ * le pape faisait savoir à Amat, à Pierre, 
évèque de Poitiers, et h Ramnulf, évéque de Saintes, qu'il avait 
enjoint à Guillaume, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, de 
restituer aux moines de la Trinité de Vendôme ce qu'il leur avait 
soustrait, c'est-à-dire l'église d'Oléron et leur mandait d'excom- 
munier le comte, s'il refusait d'obéir, et dans ce cas de jeter l'in- 
terdit sur ses terres. Guillaume avait donné l'église d'Oléron à 
un laïque, Ebles de Châtelaillon. Amat, qui avait, on s'en souvient, 
présidé le concile de Girone dont un des canons portait qu'il 
fallait s'efforcer d'enlever aux laïques les églises qu'ils détenaient, 
fit tout ce qu'il était en son pouvoir pour donner satisfaction au 
pape. En tout cas, au concile de Saintes qui eut lieu en mars 1097, 
sous sa présidence, il confirma un acte par lequel, Guillaume, 
duc d'Aquitaine, rendait à la Trinité l'église en question'. Il se 
hâta d'écrire à Geoffroi de Vendôme pour lui faire connaître 
Theureux succès des tentatives qu'il avait faites pour que justice 
soit rendue à son abbaye ^. 

Autrement curieux et intéressants sont les renseignements que 
nous avons sur l'attitude d'Amat, lors de la querelle qui éclata entre 
Raoul, archevêque de Tours, et les clercs de S. -Maurice de 
Tours, d'une part, et les moines de Marmoutiers, d'autre part. Nous 
avons conservé une Notiiia seu libellus de Iribulationibus Majori- 
monasterio iUatis ab archiepiscopo et clericis S, Mauricii Turonen- 
sis et de renoi^atione libertatis ejusdem ecclesie^, Raoul avait excom- 
munié les moines de Marmoutiers. On se rappelle avec quelle 
vigueur Amat avait soutenu Raoul contre Philippe I" et Foul- 
ques Réchin, comte d'Anjou *. II le combattit au contraire ou- 

i. Cal. n^ 63. 

2. Cal. no 68. 

3. Cal. Il® 83. 
!\. Cat. no 8^. 

5. HisU Fr., t. XIV, p. 95 à 98. 

6. Voir plus haul, p. 93 el sqq. 

XXIV. — LuciiAiRB. — 5«» Mélanges d'histoire, ^ 



ë 



l 



gS MKLVXGES DIIISTOIUE DU MOYEN AGE 

vertement dans sa lutte contre Marmoutiers. II déclara, nous dit 
Tauteur de la Notitiay aux moines de cette abbaye que l'excom- 
munication prononcée contre eux pourrait fort bien être levée, et 
qu'ils n'avaient eu qu'un tort c'est de ne pas se mettre ouverte- 
ment en révolte contre ce Raoul qu'il avait excommunié jadis*. 
Aux conciles qui se tinrent vers 107^ à Autun, à Brioude et à 
Dol, en présence notamment d'Amat et d'Hugue, archevêque de 
Lyon, les moines de Marmoutiers eurent gain de cause. Au con- 
cile de Dol notamment Raoul ne put se disculper : « Dolensi 
colloquio^ quod eo tcmpore habitum est coram Amato et Hugonc 
S. R. E. Icgatis, publico convenlu divulgatum, Radulphum archi- 
epîscopum Turoncnscm qui in facie cum clero suo sederat, ante 
illam maie ab co super nos illatam scMitcntiam, a domino Amato 
esse excommunicatum, clarcscentibus et propositis culpis, de 
quibus se excusare si voluit, non potuit^. » 

Au concile de Clermont, le successeur de Raoul fut incapable 
de justifier les mesures prises par son prédécesseur, et les libertés 
de Marmoutiers, son indépendance vis-ii-vis de l'archevêque de 
Tours, furent solennellement confirmées : « Data est in concilio 
Claromontano archiepiscopo Radulfo et ejus clericis licentia pro- 
bandi, si possent, excommunicationem injuste latam abprcdeces- 
sore suo super nos... adstantibus Ilugone et Amato, qui causam 
nostram pretendcbant, asserenles etiam Radulfum, qui horum 
omnium malorum caput exstitcrat, ante hanc excommunicationem 
certis ex culpis diu vixissc excommunicatum et sine reconcilia- 
tione cxstincluni •\ » li'auteur de la Notifia place à tort le concile 
de Clermont qui fut célébré à la fin do l'année 1090, en loyS : 
« liée constitutio libertatis Majoris Monaslerii facta est in con- 
cilio Claromontano ab Urbano in octavis B. Martini Turoncnsis 
civitatis arcliiepiscopi MLXClll celobralo. » 

Les événements rapportés par la Aotitia ont eu lieu entre le 
A novembre 1089 S date de rélection d'Amat comme archevêque 
de Bordeaux (« Super hoc periculo opem requisivimus domini 
Amati legali S. A. et archiepiscopi Burdegalensis... ») et le 
18 novembre (octave de la Saint-Martin) 1095, date de la célébra- 
tion du concile de Clermont. 



1. ///.</. /•>., l. XIV, p. «|5. 

2. Ilist. Fr.. l. XIV, |i. i\(). La A'w/</ia c»sl Tcpiivro d'un moine de Marmoutiers. 

3. //«/. Fr., l. Xl\ , j). t)7. 

4. Cat. Vj j cf- pl^i^ loin, p. loa. 



NOTICE SUR AMAT, EVOQUE d'oLORON QQ 

Il n'est point étonnant qu'Amat, représentant du S. -Siège, 
ait combattu ce Raoul qu'il avait jadis défendu contre le pouvoir 
royal, quand il le vit essayer de restreindre les libertés d'une 
puissante abbaye, tâcher de soumettre celle-ci à l'autorité épisco- 
pale, et d'affaiblir ainsi les liens qui unissaient le clergé régulier 
à la cour de Rome. 

Pendant cette année iog5 et celles qui suivirent, Amat accom- 
pagna Urbain II un peu partout. En mars ^ il est au concile de 
Plaisance convoqué par le pape pour prêcher aux Italiens la 
i"' croisade : il y confirme l'acte par lequel Raimond, comte de 
Toulouse, déclare renoncer à ce qu'il touchait sur l'autel de S.- 
Oillcs. Le i5 août ^ il assiste à la dédicace faite au Puy par 
Urbain II de l'église de la Chaise-Dieu. Le 23 décembre^ nous le 
trouvons au concile de Limoges présidé par le pape et où Ton 
s'occupe de l'envahissement de la Terre Sainte par les infidèles. 
Le 22 janvier iig6 il se trouve à Moutierneuf où Urbain II 
« après les cérémonies de la dédicace, y bénit spécialement un 
autel que l'on avait à nouveau édifié pour cet objet à la place de 
celui affecté à la messe du matin qu'avait autrefois consacré 
Simon, évêque d'Agen » (arch. de la Vienne, chron. du moine 
Martin: « De consecratione altaris matitunalis », cf. Richard, 
Histoire des Comtes de Poitou, t. I, p. Aog et 4io). Il serait peu 
intéressant de suivre Amat dans tous ses déplacements. Disons 
seulement qu'Amat en 1097 présida le concile de Saintes où fut 
excommunié Philippe I**^ qui avait enlevé puis épousé Bertrade 
de Montfort, troisième femme de Foulques le Réchin*. 

Le dernier concile auquel Amat semble avoir assisté est celui 
Je Rome célébré par Urbain II au mois d'avril logg''. Dans ce 
synode la primatie fut confirmée à l'archevêque de Lyon ; l'arche- 
vêque de Sens obtint le droit de prendre le titre de primat. 
Ainsi donc, à la fin de sa carrière, Amat qui l'avait si heureuse- 
ment emporté sur Gébuin, voyait l'institution des primats se 
développer de plus en plus. Il est vrai que les primats ne recou- 
vreront jamais leur ancienne autorité : plus ils sont nombreux et 
moins ils sont puissants. 



I. Gat. n» 69. 

a. GaL christ, t. II, col. 33 1. 

3. Gat. n® 70. 

4. Gat. n® 85. 

5. Acte 9G. 



lOO MÉLANGES dSiISTOIRE DU MOYEN AGE 



V 



I^ÉVÊQUE D'OLORON 



Nous avons déjà dit, au début de ce travail, que la chronologie 
des évèques d'Oloron est fort mal établie*. Si Ton en croit la 
Gallia christiana^, le prédécesseur d'Amat serait signalé pour la 
dernière fois dans les chartes en io63 ; ce serait vers 1078 qu'Amat 
aurait 'été mis à la tête du diocèse d^Oloron. Menjoulet prétend 
d'après une chronique manuscrite des évoques d'Oloron qui est 
conservée à la Bibliothèque de Pau ', qu^Vraat, avant d'être 
évêque, fut abbé de S. -Pons, et que le pape Alexandre II le 
choisit lui-même comme successeur d'Etienne de Mauléon*. Men- 
joulet ne donne aucune preuve à l'appui de ces assertions, et ne 
renvoie jamais à une page déterminée de cette chronique dont 
nous venons de parler, se contentant de cette vague et insufli- 
sante référence : chron, ms. é\f, d'Oloron, 

Il y a, nous l'avons fait déjà remarquer plus haut, dans le 
cartulaire de la collégiale S.-Seurin de Bordeaux une charte 
datée de 1070 et donnant à Amat le titre d*évêque d'Oloron et 
de légat du S. -Siège. Mais nous avons montré que les élé- 
ments de la date de ce document étaient tous mauvais". Il ne 
faut pas attacher plus d'importance à une Notice sur l'église de 
Vieiijr, dans laquelle il est question d'Amat. Les auteurs de 
V Histoire du Languedoc ont prouvé que ce récit n'était qu'un tissu 
de contradictions et d'anachronismes. C'est ainsi qu'il y est dit 



I. Voir plusliaul, p. 80. 

a. T. I, col. ia05. 

3. (^e IIP Siérait qu'iinn copie qui serait à la Bibllolhètjue de Pau. Si nous en croyons 
rabb<^' Diibarat, on prit, sur un manuscrit qui appartenait h la famille dWndurain de 
Maidèon, une copie de cette chronique, et cette chroni(pie fut offerte en 18O0 àla Biblio- 
thhqne de Pan, par P. Raymond (Bulletin de la Société... de Pau, a« série, l. XVII, 
p. 39). L'auteur do cette chronique serait, selon Dubarat, Bertrand de (>ompaigne, 
autour d'ouvrages sur la région d'Oloron. 

ii. Chronique des éve'ques d'Oloron, t. I, p. i58. 

5. Voir plus haut, p. 8'|. 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÊQUE D*OLORON 10 1 

qu'en 1078 Amat n'était pas encore évêque d'Oloron, alors qu'en 
1074 déjà il dirigeait ce diocèse*. 

Une seule chose est certaine, en 1074 A mat était déjà légat du 
S. -Siège et évêque d'Oloron. Ces titres lui sont donnés dans 
une bulle de Grégoire YII du 10 septembre 107^ qui signale la 
présence d'Amat au concile tenu à S.-Maixent le 25 juin de 
la même année*. 

L'histoire de l'épiscopat d'Amat à Oloron n'est autre que celle 
de la longue lutte, que, fort de l'appui de CentuUe, vicomte de 
Béarn, il soutint contre l'évoque de Dax. 

C'est au X* siècle que l'on voit, avec Centulle P% commencer la 
dvnastie des vicomtes héréditaires de Béarn, vassaux immédiats 
des comtes de Gascogne. Au moment où Amat devint évêque 
d'Oloron, Centulle IV était vicomte de Béarn. 

Amat fut d'abord chargé par Grégoire VU d'une mission qui 
ne devait pas, semble-t-il, le faire bien voir de Centulle. Le 
25 février 1079^ en effet, le pape écrivait au vicomte pour l'ex- 
horter à se séparer de sa femme Gisle, sa parente à un degré 
prohibé et à faire pénitence, en suivant à cet égard les avis 
d'Amat. Centulle se soumit bientùt à la volonté du Souverain- 
Pontife *. 

Si nous en croyons l'auteur de la Controçersia de limitibus 
Aquensis et Olorensis episcopatiuim ^ Amat aurait usé contre Ber- 
nard, évêque de Dax, de ruse et de violence. Ce dernier, s'étant 
plaint auprès de l'archevêque d'Auch de la conduite de l'évêque 
d'Oloron, celui-ci aurait non seulement jugé inutile de se justifier 
des attaques lancées contre lui, mais encore aurait cherché que- 
relle à l'évêque de Dax à propos de neuf églises situées dans un 
territoire dont les deux évêchés d'Oloron et de Dax se disputaient 
la possession. Amat aurait continué à combattre Bernard, et de 
concert avec l'archevêque d'Auch qui n'osait résister à un légat 
du S. -Siège, l'aurait forcé à accepter qu'une conférence se 
réunit à S.-Sever. Dans cette réunion l'archevêque d'Auch 
aurait vigoureusement soutenu Amat et lui aurait fait attribuer 
quatre des églises dont nous avons parlé plus haut. A cette réu- 



1. lîist. da Languedoc, iiouv. éd. t. IV^, p. 187-190. 

2. Cal. n«« 5 cl 6. 

3. Cal. 11° i4. 
!\. Cal. n<> i5. 

5. HUt. Fr,, t. XIV, p. i85 à 187. 



lOa MÉLANGES D^HISTOIIIE DU MOYEN AGE 

nion n'étaient présents, nirarchidiacre,ni le chapitre de l'église de 
Dax. Aussi dans un concile célébré à Poitiers par Ilugue de Die 
et Richard, abbé de S. -Victor de Marseille, le jugement de 
l'archevêque d'Auch fut-il annulé. Il fut décidé en outre que les 
parties enverraient des représentants à Rome qui soumettraient 
l'affaire à Grégoire VII. Celui-ci ordonna à Ilugue et Richard 
de faire comparaître devant eux les parties. Cette réunion aurait 
été absolument défavorable à Amat, et les quatre églises dont il 
s'était emparé, auraient été rendues à l'évoque de Dax \ 

Nous n'avons fait que résumer très rapidement ce long récit 
des querelles d'Amat avec Bernard, évêque de Dax. Aussi bien 
ce qui nous intéresse dans la controversia, c'est moins le diffé- 
rend qui existait entre les deux prélats que la ruse et Thabileté 
dont Amat semble avoir fait preuve, sachant profiter de tous ses 
avantages : « Tempore Bernardi [Aquensis episcopi], prefuit 
Olorensi ecclesie episcopus, nomine Amatus..., qui, quoniam 
totius Vasconie etaliarum provinciarum legatus erat, facile quem- 
libet sue legationis episcopum supprimere poterat. » L'auteur 
de la Conlroçersia se montre fort partial ; à en juger par la 
violence avec laquelle il parle d'Amat, on est porté à croire que 
c'était un chanoine de l'église de Dax. 



VI 
L'ARClIEVftQUE DE BORDEAUX 



Amat fut élu archevêque de Bordeaux, au concile âe Saintes, 
le 4 novembre io8()*. C'est Adémar, évoque d'Angouléme qui 
nous l'apprend dans une charte qu'il donna, pendant la célébra- 
tion de ce concile, le 5 novembre ^. L'évô(|ue d'Angoulème fait 
remarquer qu'Amat fut choisi, malgré l'opposition du duc d'Aqui- 



I. Los événements rapporlrs dans cr*Uo noticp onl di^ avoir lieu onlrr 1079 cl 
1081. Liihc, IIujo von Die, legnt vm GiUien, p. i3«)-i/|U» a démontré que le con- 
cile de Poitiers dont il est question ici, se tinteii loSi. D'autre part Amat ne dutpab 
revenir d'Espagne avant 1078 (Gat. n® aO). 

3. Gat. no» /|() à 5i. 

3. Gat. no 5o. 



NOTICE SUW AMAT, ÉVÊQUE d'oLORON Io3 

taine, Guillaume IX. La liberté des élections ecclésiastiques avait 
donc disparu dès la fin du xi* siècle *. 

Comme légat en Aquitaine, Amat s'était occupé beaucoup des 
affaires qui concernaient les églises du diocèse de Bordeaux. 
Devenu archevêque de cette dernière ville, il continua naturelle- 
ment à s'intéresser à la prospérité des établissements religieux 
situés dans son évèché. En 1090 il faisait plusieurs donations 
importantes à Tabbaye de la Sauve-Majeure *. Le 20 mars 1096 il 
obtenait du duc d'Aquitaine qu'il confirmât une décision qu'il 
avait priise au concile qui se tint à Bordeaux, en octobre 1080', 
et suivant laquelle l'église de Soulac était attribuée à l'abbaye S*- 
Croix de Bordeaux. Le 3 novembre 1097 * enfin il confirmait 
un acte rendu en faveur de la collégiale S.-Seurin de 
Bordeaux. 

Nous ne pouvons nous faire une idée bien nette de ce que fut 
l'administration d'Amat dans la provincç ecclésiastique de Bor- 
deaux, en dehors de son diocèse. Il semble s'être surtout intéressé 
aux monastères de l'évêché de Poitiers. C'est ainsi qu'il lutta 
contre les prétentions des moines du prieuré S. -Nicolas de 
Poitiers qui ne voulaient plus dépendre de l'abbaye de Moutier- 
Neuf *, et qu'il s'occupa du diflerend qui s'était élevé entre les 
abbés de S.-Cyprien de Poitiers et de Marmoutiers, a propos 
de l'île d'Yeu«. 

En Saintongè, Amat favorisa beaucoup les religieux de l'abbaye 
de S. -Jean d'Angély, auxquels il fit plusieurs donations"^. 

En ce qui concerne les rapports de l'archevôque de Bordeaux 
avec les chanoines de l'église cathédrale de S. -André, notons 
qu'Amat fut témoin d'un acte par lequel Guillaume, duc d'Aqui- 
taine, « leur donnait le droit du tiers de la monnaie fabriquée à 
l'atelier monétaire et du tiers du produit de tous tonlieux sur 
toutes rivières. En 1096, à la demande d'Amat, Urbain II venait 
consacrer l'église S. -André *. 

1. Cf. Imbart de la Tour, les Elections épisopnlcs dans l'église de France, p. ^62- 

2. Cat. no» 58, 60, Oi. 

3. Cat. 11" 79. 

4. Cal. n® 91. 
r». Cat. n<» 65. 
G. Cat. no 53. 

7. Cat. n''« 72, 93, 9^, elc. 

^. Coîa ressort d'une bullo d'Urbain II, du 3 mai 1099; cf. Lopcz et Callen, 
Histoire de Saint-André, l. I, p. i^fi. 



Io4 MÉLANGES D^HISTOIRG VV MOYEN AGE 



VII 

MORT D^AMAT 



Amat mourut le 22 mai iioi. Le quantième est donné par les 
nécrologes de l'abbaye de Moutier-Neuf à Poitiers et de S.- 
André de Bordeaux*, Tannée est fournie par la Chronique de 
S .-Maixent^ , La Gallia Christiana parle d'une charte, datée de 
II 12, et émanant d'Amat. Cette date de 11 12 est évidemment 
erronée. En effet, Besly, dans son Histoire des comtes de Poitou^ y 
cite un document où il est dit qu'en 1102 l'église de Bordeaux 
était sans pasteur: « Anno MCII, Paschali papa, Philippo rege 
Francorum, Willelmo duce Aquitanorum. Ramnulfo episcopo 
Santonensi, Burdigala viduata pastore, Amato obeunte. » De plus 
dès iio3 Arnaud est désigné comme archevêque élu de Bor- 
deaux^. Il ne faut donc tenir aucun compte d'une charte de 
iioÂ'^où il est fait mention d'Amat : il y a certainement une 
erreur de date. 



VIII 
LE CARACTÈRE D'AMAT 



Si nous avons pu nous rendre compte de l'activité déployée 
par Amat, il nous est par contre bien diflicile de réussir à déga- 
ger les principaux traits de son caractère. L'auteur de la Nar- 
ratio contro\fersie inter capitnlum Sancti-Martini Tnronensis 
et Radulfum ejusdem urbis archiepiscopum^ ou comme l'auteur 
de la Controversia de limitibus Aquensis et Olorencis episco- 

I. HisL liit.X IX, p. 329. Gallia christ., t. II, col. SoH. 

a. Hist. Fr., t. XII, p. ^o^. 

3. P. M. 

^. Gallia christ., t. II, col. 809. 

5. Gallia christ., t. II, instr., col. 4 76, cli. n<* xxii. 



NOTICE SUR AM.\T, ÉVÈQUE D*OLORON lo5 

patuum, nous le représentent comme astucieux et rusé : 
(c Yir... magne astutie et calliditatis. » 

Baudri de Bourgueil fait de lui un fort bel éloge dans la poé- 
sie suivante : . 

AMATO ARGHIEPISGOPO 

Pontificum lexest veniam praestare roganti, 
Dissoluit legom qui prohibet veniam. 
Optime pontificum, mihi sic applaude rogantif 
Ut michi pontificem te tua facta probeni. 
Aurcs crgo diu puisa tas pandc benignus, 
Quamque rogo supplex inveniam veniam. 
Nubibus ablatis me respico frontc sercna. 
Quidlibet emendo si veniam mcreor. 
Sin autcm, certe quacrimonia nostra conaequos 
Tanget ut cmendent talia pontificcs^ 

Tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'Amat nous semble 
avoir toujours déployé une grande habileté dans les affaires 
auxquelles il fut mêlé. Mais c'est un éloge à adresser à bien des 
légats du S. -Siège*, 



APPENDICE P 

LISTE DES ACTES QUI ONT ÉTÉ DONNÉS PAR AMAT 
ET DE CEUX OU IL EST MENTIONNÉ 

1. 1073- io85'. 

Goscelin, archevêque de Bordeaux, renonce à une vîgne sise 
près du lieu dît « Arenas » en faveur de Téglise S.-Seurin, à 
laquelle il donne une autre vigne sise près de S.-Sulpice. 
Amat, légat du S. -Siège, est témoin de cette donation. 

Ed. Brutails, CartuL de S.-Seurin, p. lô. 



I. Ducbcsne, Ilist. Fr., t. IV, p. 377. 

3. Vir in ecclesiasticis negotiis strenuus e( /amo5U5,disait d'Huguc de Die, Huguo 
de Flavigny (//m<. UU., t. IX, p. 3ii). 

3. Amat devint évoque d'Oloron vers 1078 (GaUia Christ., t. I, col. I365), cf. 
plus haut, p. 103. Goscelin fut archevêque de Bordeaux au moins jusqu'en io85^ 



ro6 BfÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 



2. 1078- 1089, A novembre'. 

Itier, seigneur de Barbézieux, fait une restitution à l'église 
S.-Seurin. Amat, légat du S. -Siège, évêque d'Oloron, prend 
part à cet acte. 

Ed. Brutails, CartuL de S.-Seurin, p. li. 

3. 1073 - iioi (22 mai)*. 

Les moines de S.-Cyprien de Poitiers sont maintenus en 
possession de Téglise de Notre-Dame de Tlle, près Pons, que 
leur disputaient les moines de S. -Florent, par un jugement 
prononcé par Tarchevèque d'Auch et plusieurs autres prélats, en 
présence d'Amat, légat du S. -Siège. 

Ed. Arch, hist. du Poitou, t. III (Edition du cartul. de S.- 
Cyprien de Poitiers), p. 288. 

4. 1073 - 1 loi (22 mai) 

Les moines de S.-Cyprien, en vertu d'un jugement rendu 
par Tévèque de Poitiers et Tévèque d'Agen, et confirmé par 
Amat, légat du S. -Siège, sont maintenus en possession de 
l'église S. -Aubin de Sénillé qui leur avait été donnée par 
Guillaume de Mallai et dont s'étaient emparés les chanoines de 
S.-Hilaire de la Celle'. 

Ed. Arch, hist. du Poit. t. III (Edition du cartul. de 5.- 
Crprien de Poitiers) ^ p. i83. 

5. 1074, 25 juin, S.-Maixent*. 

Concile tenu au monastère de S.-Maixent par Amat, évèque 

I. Amat fut clu archevêque de Bordeaux, le 4 novembre 1089, au concile de 
Saintes (/fu^ Fr., t. XII, p. 4oa), cf. plus haut, p. loa et plus loin cat. n» ^O- 
a. Amat mourut le aa mai i ici (GaUiachrist., i. I, col. 808), cf. plus haut, p. lo.'i. 

3. Église de Poitiers. 

4. Le quantième est fourni par la Chronique de S.-Maixent, qui donne la 
mauvaise date do 1075. Ce concile de S.-Maiicnt eut lieu certainement en 1074, 
car Grégoire VU, dans une buUo que nous analysons sous le n<> 6, et qui est datée 
du 10 septembre io74f en parle comme ayant eu lieu rcccmmcnt. 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÊQUE D*OLORON ÏO'J 

d'OIoron et légat du S. -Siège, et Goscelin, archevêque de 
Bordeaux, au sujet de la dissolution du mariage de Guillaume, 
comte de Poitou qui avait épousé une de ses parentes. 

Ind. Labbe, Bibl, nc\^. libr. mss., t. II, p. 212. (Chronique de 
S.-MaLrenl). Mansi, ConciL, t. XX. col. [x^'], Jaffé, BibL 
Ce/m., t. II (^Mon, Greg.), p. 109 et iio (Bulle de Grégoire 
Vil, du 10 septembre loyA, voir plus loin n® 6). 

6. 1074, 10 septembre, Tibur. 

Grégoire VII enjoint à Isembert, évêque de Poitiers de venir 
à Rome, avant le 3o novembre*, pour lui rendre compte de ses 
actes. Isembert avait continué à exercer sa charge, malgré la 
suspension dont il avait été frappé par les légats du pape, et 
n'avait pas craint de faire troubler le concile tenu au monas- 
tère de S.-Maixent par Amat, légat du S. -Siège et évêque 
d'Oloron, et Goscelin, archevêque de Bordeaux, afin de pronon- 
cer la dissolution du mariage de Guillaume, comte de Poitou et 
duc d'Aquitaine. 

Ed. Jaffé, BibL Genn.y t. II (^Mon, Greg,)y p. 109 et iio. 



7. 1076, i3 août, Gellonc. 

Amat, légat du S. -Siège, évoque d'Oloron, fait la dédicace de 
l'autel S. -Guillaume au monastère de Gellone*. 

Ind. dans Mabillon, Acta SS, O, S. B. Secnlum IV, pars /% 
p. 88, d'après le martyrologe de Gellone. 



8. ï^77» 28 juin, Carpi. 

Grégoire VII, rappelant aux comtes Espagnols que le royaume 
d'Espagne dépend depuis des temps très reculés de TEglise Ro- 
maine, les exhorte à ne pas manquer de payer le denier de S.- 



1. Le texte de la bulle porte : « ante festivitatcm Sancli Andrée»; or la S.- 
André tombe le 3o Novembre. 

a. Abbaye de Bénédictins fondée au diocèse de Magiielonne ; auj. Gellonc, c'est 
S. Guilhcm du Désert, arr. de Montpellier. 



Io8 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

Pierre et leur annonce qu'il leur envoie comme légat, Aniat, 
évêque d^Oloron, auquel il a adjoint l'abbé de S. -Pons*. 

Ed. Jaffé, Bibl. Germ,, t. II {Alon, Greg.), p. 286. 

9. 1077» 28 juin, Carpî-. 

Grégoire VII envoie comme légat en Gaule Narbonaisc, en 
Gascogne et en Espagne, Amat, évoque d'Oloron. 

Ed. Jaffé, BibL Germ., t. II (J/o/i Greg.), p. 547- 

10. '<^77» 6 décembre, Bésalu. 

Amat, évêque d'Oloron, légat du pape, célèbre un concile à 
Bésalu où Guifred, archevêque deNarbonne, est excommunié, et 
où les abbés simoniaques du comté de Bésalu^ sont déposés. 

Ind. Mansi, ConcîL, t. XX, p. igi. Espana Sngrada, t. XXVIII, 
p. i55, et t. XLVI, p. i5i. 

11. 1078, 7 mars. 

Amat, évêque d'Oloron, légat du S. -Siège, souscrit une charte 
de Bernard, comte de Bésalu, touchant la restauration du 
monastère de Bagnols. 

Ed. Marca, Marca Ilispanica, Appendic. col., 1170. 

12. 1078, 19 décembre, Rome (Eglise S. -Sauveur). 

Concile tenu à Rome en l'église S. -Sauveur, où sont excom- 
muniés ceux qui l'avaient été par Amat, évêque d'Oloron*. 

Ind. Labbe, Concil., t. X, col. 371. 

1. L'abbaye de S. -Pons était une abbaye dn Bénédictins : S. -Pons de Thonairro?, 
». préf. (Hérault), à I'j6 k. O.-X.-O. de Montpellier, sur le Jaur. 

2. Celte bulle n'(*st pas datée, mais JafTc lui attribue avec raison la date de la 
bulle que nous avons analysée plus haut, sous le n» 8. 

3. Ville d'Espagne (Catalogne), à 18 k. N.-N.-O. de Girone, sur la Fluvia, cbrf- 
lieu d'un comté au xi^ s. 

^. Labbe dit seulement : « Et cxcommunicanturalii qui ab Amato episcopo sunt 
cxcommunicati.» Il est probable qu'il s'agit notamment de l'archevôque deNarbonne, 
excommunié au concile de Bésalu par .V-mat (voir acte n^ 10). 



NOTICE SUR AMAT, KVÊQUE D*0L0R0N IO9 



13. 1078, Girone. 

Amat, légat du pape, évêque d'OIoron, célèbre un concile k 
Girone* où sont prises plusieurs décisions importantes con- 
cernant notamment l'observation du célibat par les prêtres et 
la simonie. 

Ind. Mansi, Concil., t. XX, p. 517 à 5*20. Héfelc, Histoire des 
Conciles, trad. Delarc, t. VI, p. 082. 

14. 1079, 25 février, Rome. 

Grégoire VII exhorle-Centulle, vicomte de Béarn, à se séparer 
de sa femme Gisle qui est sa parente h un degré prohibé, et de 
faire pénitence, en suivant à cet effet les conseils d'Amat, évêque 
d'Oloron et de Bernard, abbé de S. -Victor de Marseille, si 
toutefois ce dernier a déjà pu atteindre les domaines du vi- 
comte. 

Ed. Jaffé, Bibl. Germ,, t. II (^Mon, Greg.^, p, 367. — Ind. Ma- 
billon, Annal. S, B., t. V, p. 189 et i4o. 

15. ^079, après le 25 février*. 

CcntuUe, vicomte de Béarn, fait donation à Tabbayc de Cluny 
(le Téglise S°-Foi de Morlaas, de la dîme de la monnaie 
et des fours de la ville de Morlaas', avec ses dépendances, a 
Toccasion de la rupture de son mariage avec Gisle, sa parente 
à un degré prohibé, sur le conseil notamment d'Amat, évêque 
(1 Oloron et légat du S. -Siège, et remet Gisle entre les mains 
dudit Amat, pour qu'elle soit envoyée à Cluny. 

Ed. Cartul. de S^-Foi de Morlaas, publ. par L. Cadier 

I. Ville d'Espagne (Catalogne^, à 90 k. N.-E. de Barcelone, sur le Ter. 

a. M. Cadier, dans son Inlroduction, p. xviii, discute- la date de cet acte, et, 
arrive à cette conclusion que c'est en 1079 que cette charte a été donnée. Cette do- 
nation de Ccntullc est en tout cas postérieure au aô février 1079, car à cette date 
t'»régoire VIT écrit au vicomte de Béarn (voir plus haut n® i4), pour l'exhorter à se 
^'parer de son épouse : au contraire, lorsque Centulle fait le don que nous savons à 
l'abbaye de Cluny, la réparation est un fait accompli. 

3. Chef-lieu de cant. (B. -Pyrénées), arr. et à 10 k. N.-E. de Pau. 



I 



1 10 MÉLANGES D^IIISTOIRC Dt' MOYEN AGE 

(Bulletin de la Soc. des se. let. et arts de Pau, 2* série, t. XIII), 
p. I. Gallia christ.^ t. I., Instr., col. i6i, ch. n® 6. 

16. i^79> ^ mars, Rome. 

Grégoire VII mande à Arnaud, abbé de S.-Sever*, de se 
conformer à la sentence que prononceront Amat, évêque d*01o- 
ron et légat du S. -Siège, et Hugue de Die, légat du S. -Siège» 
touchant le différend qu'il a avec l'abbaye S*-Croix de Bordeaux, 
à propos de l'église de Soulac. 

Ed. Jaffé, BibL Germ.y t. II (^Mon, Greg.), p. 36 1. 

17. 1079» 8 mars, Rome. 

Grégoire VII mande à Amat, évêque d'Oloron, et à Hugue, 
évèque de Die, légats du S. -Siège, de juger le différend 
qui s'était élevé entre les abbés de S*-Croix de Bordeaux 
et de S.-Sever, touchant l'église de Soulac. 

Ed. JalTé, BibL Germ., t. II Ç\fon. Greg.), p. 36 1. 

18. ï079> 25 novembre, Rome. 

Grégoire VII mande aux Bretons de célébrer sous la prési- 
dence d'Amat, évêque d'Oloron, un concile pour régler la ques- 
tion des fausses pénitences*. 

Ed. Bibl, Germ., t. Il ÇVon. Greg.), p. 3c)i. 

19. 1079 (avant le 25 novembre)- 1080 (i" août)\ 
Grégoire VII mande à Hugue, évêque de Die, et à Amat, 

I. Ch.-l. d'arr. (Landes), sur l'Adour, à lO kilom. S.-O. d«» Mont-de-Marsan. II 
y avait là au M. A. une célèbre abbaye de Bénédictins. 

a. La chronique do S^'Croix de Quimper mentionne à l'année 1079 cette léga- 
tion d'Amat en Bretagne (Hist. Fr., t.XII, p. 50i). 

3. Nous ne savons pas quel est le concile dont il est question dans cette bulle do 
Grégoire VU. Le 'jS novembre 1079 Grégoire VII mandait aux Bretons de célébrer 
un concile sous la présidence d*Amat (Voir plus haut, acte n^ 18). Amat s« rendit 
dans la province de Tours en 1080 avant le i*»" août (Voir plus loin, acte» n*** ao, 
31, 23, 33, 3^1). En novembre 1079 Amat était donc dans l'Ouest de la France; 
il ne semble pas être retourné plus tard dans cette région. Aussi plaçons-nous sa 
présence en Normandie entre 1079 (^'^'^'^^ ^^ ^^ novembre) et 1080 (avant le f août). 



NOTICE SUn AMAT, ÉvÊQUE D*OLORON I î I 

évèque d'Oloron, légat du S. -Siège, de rétablir dans leurs 
(onctions plusieurs évèques et abbés de Normandie qu'ils avaient 
déposés pour les punir de ne pas s'être rendus au concile qu'ils 
avaient convoqué et de lever l'excommunication qu'ils avaient 
lancée contre plusieurs chevaliers. 

Ed. JafTé, Bibl. Germ.y t. II (^Mon. Creg.), p. ^78. 

20. [1079 (25 novembre)- 1080 (avant le i" août)]*. 

Amat, évèque d'Oloron, et légat du S. -Siège, mande à 
Raoul, archevêque de Tours, de se trouver au concile qu'il célé- 
brera à Bordeaux, à l'octave de la S. -Michel, pour y défendre 
les droits de son église contre les prétentions de l'église de Dol, 
et lui fait savoir qu'il aimerait avoir avec lui, à son retour de 
Bretagne, une entrevue à ce sujet. 

Ed. Pair, lat., t. CLVII (Lettres de Geoffroi de Vendôme), 
p. 66 (note 85). Jean Maan, Hist. de Véglise de Tours, Paris, 
1667, part. I, p. 608. 

21. [1079 (25 novembre)- 1080 (avant le i*"" août)]. 

Gébuin, archevêque de Lyon, rappelant à Raoul, archevêque 
de Tours, et à Eusèbe, évèque d'Angers, que Grégoire VII a tra- 
vaillé à la grandeur de l'église de Lyon, en rétablissant pour lui 
le titre de primat, s'étonne que le même pape ait chargé Amat 
(l'une légation dans la province de Tours, sans qu'il en ait été 
même averti. 

Ed. Hist, Fr.y t. XIV, p. 671. 

22. [1079 (25 novembre)- 1080 (i**" août)]. 

Amat, évèque d'Oloron et légat du S. -Siège, chargé par le 

I. Araat élail en Bretagne en tout cas le 20 novembre 1079 (Soit plus haut, acte 
no i8). Pour la date de 1080 (avant le i«»" août), voir plus haut acte n" 19. Puisqu'il 
s'agit des démôlés que l'église de Tours avait avec celle de Dol, il se pourrait que cet 
acte d'Amat ait éi^ écrit après le synode tenu à Rome par Grégoire YII au début 
du mois de mars 1080, synode où il fut décidé que si les Bretons n'étaient pas auto- 
risés par quelque décision du S.-Siège à se déclarer indépendants, ils devraient se 
soumettre à Téglise de Tours {Hisl. Fr,y t. XIV, p. 670). Mais nous ne faisons ici 
qu'une simple hypothèse. 



T 1 2 MELANGES D HISTOIRE DU MOYEN AGE 

pape de visiter la province de Tours, mande à Raoul, archevêque 
de Tours, de venir le trouver à S.-Espain\ 

Ed. HisL Fr,, t. XIV, p. 669. 



23. [1079 (25 novembre)- 1080 (i" août)]. 

Gébuin, archevêque de Lyon, mande à Raoul, archevêque de 
Tours, de venir lui rendre les devoirs qu'il a envers lui, comme 
envers son primat*. 

Ed. HisL Fr., t. XIV, p. 672. 

24. [1079 (25 novembre)- 1080 (i" août)]. 

Raoul, archevêque de Tours, écrit à Arnaud, évêque du Mans, 
pour lui demander s'il doit obéir à Amat, évêque d'Oloron et 
légat du S. -Siège qui Ta convoqué au concile qu'il doit célé- 
brer à Bordeaux, à l'octave de la S. -Michel, ou à Gébuin, 
archevêque de Lyon et primat, qui le mande auprès de lui. 

Ed. Hist, de Fr,, t. XIV, p. 671. 



2b. 1079-1081'. 

Notice sur les démêlés d'Amat, évêque d'Oloron, avec Bernard, 
évêque de Dax, touchant les limites des diocèses de Dax et 
d'Oloron. 

Ed. Hist, de Fr.y t. XIV, p. i85. 



1. Indrc-ct-Loire, arr. de Chinon, canl. do S'-Maure. 

a. Cet acte no mentionne pas Amat. Nous avons cependant cru devoir l'analyser 
ici, car si Gébuin ne parle pas en propres termes d'Âmat, c'est cependant pour 
essayer d'amener Raoul à ne pas se rendre au concile convoqué à Bordeaux par l'évéque 
d'Oloron, que l'archevêque do Lyon lui écrit cette lettre 011 il lui mande de venir 
auprès de lui. 

3. Les événements relatés dans cette notice ont dà avoir lieu entre 107g et loSi. 
Lûlie, Hugo von Die, légat von Gallien, Breslau, 1898, p. iSg-i^a, démontre que le 
concile de Poitiers dont il est parlé dans la notice se tint en 1081. D'autre part 
Amat resta en Espagne au plus tard jusqu'à la fin de 1079. En 1078 il célèbre un 
concile à Bésalu ; le :i5 novembre 1079 il est en Bretagne (Voir plus haut, actes i3 
et 18). 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÈQUE d'oLORON Ii3 



26. 1079-1081*. 

Grégoire VII mande à Hugue, évêque de Die, et à Richard, 
abbé de S. -Victor de Marseille, de terminer le différend qui 
s'était élevé entre Amat, évêque d'Oloron et Guillaume, archevê- 
que d'Auch, d'une part, et Raimond, évêque de Bazas et l'église 
de Dax, de l'autre, au sujet de la possession de quelques églises. 

Ed. Jaffé, BibL Germ., t. II ( Mon. Greg,^, p. 570. 

27. 1079-1085'. 

Guillaume, duc d'Aquitaine, à la demande des chanoines de 
S.-Hilaire de Poitiers et de Goscelin, archevêque de Bordeaux, 
décide qu'aucun fils de prêtre, ne pourra devenir chanoine à 
S.-Hilaire. Amat, légat du S. -Siège, est témoin de cette ordon- 
nance. 

Ed. Besly, Hisl. des comtes de Poitou^ p. 349. Gallia christ.^ 
t. II, instr. col. 271. Mémoires de la Soc, des Antiq, de l'Ouest^ 
t. XIV (18^7), Cartul, de S.-Hilaire, p. 17. 

28. 1079- 1089 (4 novembre)^. 

Grégoire VII exhorte Richard, cardinal et abbé de S. -Vic- 
tor de Marseille, à protéger la collégiale de S.-Seurin de 
Toulouse, notamment contre les moines de Moissac^ qui, avec 
l'aide de Guillaume, duc d'Aquitaine, s'efforcent de conserver 
la possession d'une église qu'un jugement d'Amat, évêque d'Olo- 
ron, légat du S. -Siège, a attribuée aux chanoines de S.-Seurin. 

Ed. Jaffé, Bibl. Germ.y t. II (Mon. Greg.^, t. II, p. 5o5. 

f . Pour cette cette dalo voir plus haut l'acte 35 et la note. 

a. Il est parlé dans cette ordonnance d'un concile tenu à Poitiers par Hugue, 
évoque do Die. Ce concile eut lieu en i078(ManBi, ConciL, t. XX, col. 5oo) ou en 
1079 (Cf. Richard, Histoire des Comtes de Poitou, t. I, p. SSg, note 3). Amat 
revint d'Espagne très probablement en 1079. En 1078 il célèbre un concile à Bésalu ; 
le a5 novembre 1079 il est en Bretagne (Voir plus haut, actes i3 et 18). Goscelin 
fut archevêque de Bordeaux au moins jusqu'en io85 (Vois plus haut acte n® i et la 
noie). 

3. Bernard abbé do S. -Victor mourut tm I07<j, probablement le 20 août. 
Hichard lui succéda (Gallia christ., t. I, col. 684). 

4. Abbaye de S.-Picrre de Moissac (Bénédictins). 

XXIV. — LucHAiRE. — 5«» Mélanges d'histoire. 8 



11^ MÉLANGES d'histoire DU MOYEN AGE 



29. 1080, 17 avril, Rome. 

Grégoire VU mande à Manassès, archevêque de Reims, qu'il a 
confirmé la sentence de déposition prononcée contre lui par 
Hugue, évêque de Die, légat du S. -Siège, en lui donnant toute- 
fois jusqu'au 29 septembre, pour se disculper devant ledit 
Ilugue et devant Tabbé de Cluny, ou si ce dernier est empêché, 
auprès d\\mat, évoque d'Oloron et légat du S. -Siège. 

Ed. Jaffé, BibL Germ., t. II ÇMon. Greg.^, p. /|i2. 



30. 1080, i\ avril, Rome. 

Grégoire VII rétablit dans ses fonctions Arnaud, évèque du 
Mans, déposé par son légat Amat, évêque d'Oloron*. 

Ed. JaflTé, Bibl. Germ,, t. II {Afon. Greg.^y p. 4i4. 

31. 1080 (peu avant le i" août). 

Amat, légat du S. -Siège, ot évêque d'Oloron, mande pour 
la seconde fois à Raoul, archevêque de Tours, de se trouver 
au concile qu'il tiendra à Bordeaux, à Toctave de la S.-Michel, 
de tâcher de faire arrêter l'abbé de S.-Savin ', qui s'est rendu 
coupable de simonie et s'est enfui de son église avec les orne- 
ments sacrés, et à partir du i'*' août de considérer comme excom- 
munié Jordan, époux d'Euphrosie, sœur de Bouchard III, comte 
de Vendôme, qui devait en présence d'Amat, avant le i*"" août, se 
séparer de son épouse, son mariage n'étant pas valable, et qui 
n'en a rien fait. 

Ed. Hist. de Fr., t. XIV, p. C70. 

32. 1080, G octobre, Bordeaux. 

Amat, évêque d'Oloron, légat du S. -Siège, signe au concile 

I. Lp nom d'Amal nViit pas oxprimé ; il n'v a que Icgattis noster. Jaffc croit avoc 
vraisemblance ijn'il s'agit de IV-vc^qnr d'Oloron. 

a. S.-Savin, Vienne, arr. de Montmorillon, autrefois abbavc de Bénédictins 
(diocèse de Poitiers). 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÉQUE d'oLORON ll5 

de Bordeaux un acte par lequel Gérald, abbé de la Sauve- 
Majeure \ éuuiuère toutes les donations qui ont été faites à son 
monastère, et rappelle tout Tintérêt que Tévêque d'OIoron lui a 
témoigné. 

CartuL de la Sauve-Majeure, Bibl. de Bordeaux, ms. 7G9, 
f. 'À, r. — Ed. Migne, t. ijj, col. i646. Mabillon, Acla 
SS. O, s, B,, Seculum IV, pars Il\ p. 868. Hisl. Fr,, t. XIV, 
p. 45. Gallia christ., t. II, instr. col. 3i5, ch. n** LIV. — Ind. 
Mansi, Concil., t. XX, p. ^^vfj, 

33. 1080, 7 octobre, Bordeaux. 

Goscelin, archevêque de Bordeaux, confirme au concile de 
Bordeaux une donation faite au monastère de la Sauve-Majeure, 
par Guillaume IX, duc d'Aquitaine. Amat, évoque d'Oloron et 
légat du S. -Siège, et Hugue, évêquc de Die, légat du S. -Siège, 
sont parmi les témoins. 

CartuL de la Saus^e-Majeure, Bibl. de Bordeaux, ms. 76g, f. i. 
— Ed. GaL christ., t. II, instr. col. 278, ch. n® XI. — Ind. 
Mansi, Concil., t. XX, p. 027. 

34. 1080, 12 octobre, Bordeaux (cathédrale S. -André). 

Amat, évêque d'Oloron, et légat du S. -Siège, déclare avoir 
mis fin au concile de Bordeaux au différend qui s'était élevé entre 
Arnaud Trencard, abbé de S*-Croix de Bordeaux, et Arnaud 
Destîcs, abbé de S.-Sevcr, au sujet de l'église N. D. de Sou- 
lac, et avoir adjugé cette dernière église à l'abbé de S®-Croix. 

Ed. Hist, de Fr.y t. XIV, p. 768. Gallia christ., t. II, instr. col. 
'r/\. Arch. Hist. de la Gironde^ t.- XXVII, p. 34. — Ind. Mab. 
Xnn. O. S. B., t. V, p. i38 et 139. 

35. 1080, i/i octobre, Bordeaux. 

Guillaume, duc d'Aquitaine, déclare, qu'au concile de Bor- 
deaux, présidé par Amat, évêque d'Oloron et légat du S. -Siège, 
assisté d'Hugue, évêque de Die, et légat du S. -Siège, Amat et 

I. Abbaye de Bcncdictins, fondco au dioc^sc de Bordeaux, 



Il6 MÉLANGES DIIISTOIIIE DU MOYEN AGE 

Ilugue lui conseillèrent d'établir des religieuses, dans réglise 
S.-Eutrope de Saintes. 

Ed. Hist. Fr,y t. XIV, p. 7G6, not. a. 

36. 1081, n. s. 8 janvier, Saintes. 

Notice portant qu'au concile de Saintes, en présence d'Amat. 
légat du S. -Siège et évèque d'Oloron, et de Hugue, évoque de 
Die et légat du S. -Siège, la possession du prieuré de S. -Pierre 
de la Réolc* qui était disputée par Tévêque de Bazas au monas- 
tère de Fleury, fut confirmée au dit monastère. 

Ed. Arch, hist, de la Gironde, t. V (Edition du cartulaire du 
prieuré de S. -Pierre de In Héole), p. loi, n" LUI. Besly, Ilisl. 
des comtes du Poitou, p. 383. 

37. 1081, n. s. II janvier, Saintes. 

Guillaume, duc d'Aquitaine, et comte de Poitiers, donne, au 
concile de Saintes, Téglise S.-Eutrope de Saintes, au monas- 
tère de Cluny. 

Ed. Hist, Fr., t. XIV, p. 766. Gallia Christ., t. II, col. iO()4. 
Bruel, Chartes de Cluny (Docum, inéd,), t. IV, p. 716, n® 358o. 
— Ind. Arch, hist. de la Sa in ton ge et de l'A unis, t. II, p. 2(»7. 

38. 1081, n. s. janvier, 'Saintes. 

Amat, évoque d'Oloron et légat du S. -Siège, apaise au con- 
cile de Poitiers une querelle qui avait éclaté entre l'abbesse do 
S*'-Croix de Poitiers et les chanoines de l'église de S*-Radegondo 
qui devront désormais être soumis k l'abbesse de S*'-Croix. 

Ed. Hist. Fr., t. XIV, p. 767, n® /i. 

39. 1081, n. s. janvier. Saintes. 

Jugement -rendu par .\mal, légat du S. -Siège, au concile d«* 
Saintes, annulant tout ce ({u'avait fait un certain Bernard, clerc 
de Limoges, ({ui s'était fait prieur de S. -Nicolas de Poitiers, 

i. Abbavc de Uc'nc'dictins, fondre au diocèse de Lescar. 



NOTICE SLR AMAT, EVKQUE D OLORON II7 

et que son évêque avait obligé à regagner son église. Amat an- 
nule notamment les nlesures prises par Bernard contre Tabbé du 
monastère de Moutiers-Neuf. 

Ed. Arch, hisl. du Poitou , t. I, p. 19. 

40. 1082, 18 mars, Issoudun*. 

Richard, archevêque de Bourges, confirme, au concile d'Issou- 
(lun, la donation qu'il a faite au monastère de Marmoutiers, 
(le l'église de S.-Martin-des-Champs près de Bourges. Amat, 
évèque d'Oloron, légat du S. -Siège, et Hugue de Die, légat 
(lu S. -Siège, qui président le concile d'Issoudun, confirment 
cet acte. 

Ed. Labbe, Concil.y t. X, col. 899. D'Achery, SpiciL, t. I, 
p. 625. Ind. Mab., /l/i/i. S. B.y t. V, p. 174. 

41. 1082, octobre, Meaux^. 

Hugue, archevêque de Lyon et légat du S. -Siège, sur la 
demande de Thibaud, comte de Champagne et des religieux du 
monastère de Montiérender^, excommunie au concile de Meaux, 
le comte de Brienne^ qui violait la promesse qu'il avait faite de ne 
pas exiger du susdit monastère d'autres redevances que celles que 
le comte Thibaud lui avait permis de réclamer. Amat, évêque 
d'Oloron et légat du S. -Siège, qui présidait le concile de 
Meaux, de concert avec Hugue, confirme cet acte. 

Ed. Mab., Ann. S, /i., t. V, p. ()o6, Append. 

42. 1082, octobre, Meaux. 

Garin, comte de Rosnai *•, donne, au concile de Meaux, plu- 

I. Le ({uantiêmc est donné par la chronique de Clarius, l'année par celle de 
Hobert dWaxerre, cf. Mab., Ann. .S.-B., l. V, p. 16^ et 17'!. Labbe, Concil., l. \, 
p. ^01. Cet acte n'a pu être donné antérieurement à 1083, car celle année-là Hugues 
devint archevêque de Lyon (GaUia Christ, t. IV, col. 98). 

3. Celle dalc est fournie par la chronique tie (clarius ; cf. Mab. Ann. S. B., 
l. \» p. 1^7 et 173. 

3. Abbaje, fondée au diocèse de Chàlons. 

V Brienne-lo-Chàteau, Aube, arr. de Bar-sur-Aube, autrefois siège d'un comte. 

3. Rosnai-riIopilaL arr. 'de liar-sur-Aube, Aube. 



1l8 MÉLANGES D*HIST01RE DU MOYEN AGE 

sieurs alleux aux religieux de Montiércnder, qui lui ont cédé le 
quart de l'église de S"-Marguerite, église dont il possédait 
déjà les trois quarts et qu'il désirait donner aux Clunisiens. 
Amat, évèque d'Oloron et légat du S. -Siège, signe cet acte. 

Ed. Mab. Ann. S. B., t. V, p. 607, Append. 

43. 1082-1089 (4 novembre)*. 

Grégoire VII mande à Tévêque de Noyon et à Tévéque d*Aniiens, 
d'exhorter Robert, comte de Flandre, à cesser de soutenir un 
certain Lambert de Thérouanne, pseudo-évêque, qui avait été 
excommunié par les légats du S.-Siège, Amat, évêque d'Oloron, 
et Hugue, archevêque de Lyon, pour avoir empêché cinq clercs de 
se rendre à un synode tenu à Rome, les avoir fait prisonniers, et. 
afin d'éviter les rigueurs de la discipline ecclésiastique, s'être enfui 
de son église. 

Ed. Jaffé, BibL Germ., t. II (^Mon. Greg.), p. 012. 
44- io83, II novembre, Charroux*. 



Amat, évêque d'Oloron et légat du S.-Siège, met tin à 
lerelle qui s'était élevée entre Anségise, abbé de S. -Mai 



une 
querelle qui s'était élevée entre Anségise, abbé de S.-Maixent 
et l'abbé du monastère de Moutiers-Ncuf ' à Poitiers, au concile 
de Charroux. 



Ed. Ifist. Fr., t. XIV. p. yCuS. 

45. i(>8i^, '2u novembre, Rome. 

Concile de Rome célébré par Grégoire VII et auquel assistè- 

I. Jaffc date ainsi cette bulle : loHS?; sans apporter de pn^uves à l'appui. ('oll<' 
bulle ne peut ôtro antérieure à 108'i, car lluguc ne deviul arclievôquo de Lyon que 
cette annéc^-là (Gallia Chritt., t. W , rul. «)8). Amat fut élu arclievé(|ue do Bonleau>. 
au concile de Sainte«i, !<• 4 novembre 1089 (///.s7. fV.. l. \II, p. \o'i). 

3. Voici ce que dit la chroni(|iH' <le S.-Mai\ent sur ce concile de C^barruux : 
« \nno MLWXIII. Ei anno apud (^arrofum fuit consccratii> cujusdam altaris cl 
demon»lrat4^ sunl preliose n^li<iuie inonaslcrii ejusdem et concilium faclum in ipH> 
monasterio III idu» no\etnbris »> (ilist. fV., l. \II, p. 4t)i). — (Uiarruui, eh.-l. 
de canl. (Viennr), près d»* la Olinrenl»*. Abb. de Béiiédict. fon»lée au diocèse d<> 
Poitiers. 

o. Abb. <!«' Bénéilicl. fondé** au dioc«'>»* de roilier*», ù PoiTnT^. 



J V 



NOTICE SUR AMAT, EVKQUE D OLOROX IIQ 

rent, entre autres prélats, Hugue, archevêque de Lyon, et 
Amat, évêque d'Oloron, légats du S. -Siège. 

Ed. Labbe, ConciL, t. X, p. 4o5. 

46. io83 

Amat, évèque d'Oloron et Hugue, archevêque de Lyon, légats 
du S. -Siège, déclarent avoir apaisé au concile d'Issoudun une 
querelle qui s^était élevée entre les chanoines de S.-Hilaîre de 
Poitiers* et les moines de Bourgueil*, au sujet de la terre de 
Vouzailles^, et avoir renouvelé la décision qu'ils avaient prise, 
au concile, de Saintes^. 

Ed. HisL Fr.y t. XIV, p. 767. 

47. îo83 (i 1 novembre)- 1086 (24 septembre). 

Notice des difficultés qu'eut Tabbaye de S.-Maixent avec le 
comte de Poitou, GeoiFroi, au sujet de la moitié du péage de la 
forêt que lui avait jadis abandonnée le comte Guillaume Aigret. 
L*abbé Anségise se plaignit à Amat, évêque d'Oloron, et légat du 
S. -Siège, au concile de Charroux. 

Ed. Arch. hist, du Poitou, t. XVI (Edition du cartulaire de 
S.-Maijcent, par A. Richard), p. 197. 

48. 1088-1 091'. 

Siémar et Constantin, son frère, donnent aux moines de S.- 
Cyprien de Poitiers, du consentement de Ramnulf de Montmoril- 
lon, de Bernard et de Pierre, ses fils, leurs seigneurs, tout ce 
qu'ils possèdent à Usson. Amat, légat du S. -Siège, et Pierre, 
évêque de Poitiers, sont témoins de cette donation. 

Ed. Arc/t. Iiist. du Poitou^ t. III (Edition du. Cartul de S.- 
Cvprien^, p. :«.'ii. 

I. S,-Hilairo-lo-GrantI, l'glisc fond, ù PoititTs. 
a. Abb. de Bénédict. fondée au diocèse d'Anpers. 
3, Vienne, cant. do Mirebeau. 

\. Il s'agit probablement ici du concile qui fut célébré à Saintes en io83 el donl 
parle à celte date la chronique do S.-Maixent (//«/. Fr.^ t. \îï, p. '|Oi)- 
5. Date indiquée par l'auleur du (cartul. de S.-Gyprieu. 



I20 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 



49. 1089, k novembre, Saintes. 

Concile de Saintes, présidé par Amat, évèque d'Oloron et légat 
du S. -Siège. Amat, dans ce concile, est élu archevêque de 
Bordeaux. ' 

Ind. Hist, Fr., t. XII, p. 4o2 (Chron, de S.'Maiœeni). Labbe, 
Concil., t. X, col. 475. 

50. io8g, 5 novembre, Saintes. 

Adémar, évêque d'Angoulême, au concile de Saintes, donne à 
Fabbaye de S.-Maixent, les églises dTvrac et de Fleurignac 
en Angoûmoîs, en rappelant que c'est au concile de Saintes 
qu'Amat, évêque d'Oloron, légat du S. -Siège, fut élu arche- 
vêque de Bordeaux. 

Ed. Arch, hisl. du Poitou, t. XVI (Edition du Cartulaire de 
S.-Maùxenl, par A. Richard), p. 2o5. 

51. 1089 (après le /| novembre) - 1090*. 

Adémar, évêque d'Angoulême, fait plusieurs donations à Tabbaye 
de S.-Maixent de Poitou, et déclare avoir assisté au concile de 
Saintes où Amat, évêque d'Oloron, fut élu archevêque de Bor- 
deaux. 

Ed. Gallia christ. y t. II, instr., col. 446, ch. n** Vil. — Ind. 
GaUia christ. y t. II, col. 806. 

52. 1089 (4 novembre)- 1090, Toulouse-. 

Renier, cardinal et légat du S. -Siège, et Amat, archevêque 

I. La Gallia christ., douiH* pour cfllc charte la fausse date do io8^; lo concile i\v 
Saintes fui en effet célébré ©n 1089 (Voir plus haut, acte ^9). 

a. Cet acte est relaté à la fin d'une bulle d'Urbain II du 19 mai io8y en faveur 
des chanoines réguliers de S. -Augustin établis à S.-Jean de RipoU. Le concile 
de Toulouse eut lieu en 1089 ou 1090, cf. D. VaissetU^ Hist. Occid., t. II, p. 37^. 
Ce jugement de Renier et d'Vmat est en tout cas postérieur au 4 novembre 1089, 
puisque dans cette charte Amat ef^t désigné comme archevêque de Bordeaux, dignité 
qui lui fut confér<'<', au concile de Saintes, le '4 iiovembn* 1089 (Voir plu» haut 
acte 49). 



NOTICE SUR AMAT, EYEQUE D OLORON I 2 I 

de Bordeaux et légat du S. -Siège, mettent fin, au concile de 
Toulouse, au différend qui s'était élevé, entre les clercs de S.- 
Jean de RipolP et les moines de S. -Victor de Marseille. Les 
clercs de Ripoll voulaient que les moines de S. -Victor leur 
rendissent tous les biens qu'ils avaient possédés, lorsque Téglise 
de S. -Jean était sous leur dépendance. 

Ed. Pair, lat., t. CLI (Lettres d'Urbain II), col. 299. 

53. 1089 (4 novembre)-io90. 

Notice sur les décisions prises par 3 conciles (Bordeaux, octobre 
1080', Poitiers, janvier 1078, Saintes, novembre 1089^), ^^ sujet 
de l'île d'Yeu dont les abbés de S.-Cyprien et de Marmoutiers 
se disputaient la possession, deux de ces conciles (ceux de Bor- 
deaux et de Saintes) étant présidés par Amat, légat du S.- 
Siège. 

Ed. Ilist. Fr., t. XIV, p. 769. 

54. 1089 (/i novembre *)-! 10 1 (22 mai ^). 

Confirmation, avec l'assentiment d'Amat, archevêque de Bor- 
deaux et celui de Pierre, archevêque d'Auch, de la donation faite 
à l'abbaye de S.-Jean-d'Angély, par Fort, prêtre, de l'église de 
Grézillac. 

Ed. Arch, hist. de la Saintonge et de l'Aunis, t. XXX (Edition 
du cartulaire de S ,'Jean-d' Angély^, p. 867. 

55. 1089 (4 novembre)-! loi (22 mai). 

Notice sur une sentence de l'abbé de S°-Croix de Bordeaux 
qui a terminé le conflit qui existait entre les chapitres des églises 
S. -André et S.-Seurin de Bordeaux, relatif au droit de sépul- 



I. RipoU, prov. de Girone (Catalogne), 
a. Voir ci-dessus actes Sa et sqq. 

3. Vuir plus haut acte ^9. 

4. Amai devint archevêque de Bordeaux à cette date (Voir ci-dessus acte !\c(). 

5. Amat mourut à cctlo date (fiallia christ., t. I(, col. 808; Ilisl. Fr.j t. XII, 
p. 4o4). 



laa MELANGES d'hISTOIRE du moyen AGE 

ture, réclamé par les clercs de S. -André. Âmat, archevêque de 
Bordeaux, prend part à cette affaire. 

Ed. Brutails, CartuL de S^-Seurin, p. i8. 

56. 1089 (4 novembre)-! 1 01 (22 mai). 

Fondation par Etienne, abbé de S.-Rigaud de Maçon, avec 
l'assentiment d'Amat, archevêque de Bordeaux, d'un oratoire, a 
Grave. 

Ed. Mab., Ann. S. B., t. V, p. 6i3, Append. 

57. 1089'. 

Urbain II fait savoir, à Ponce, évêque de Rodez, qu'il a placé 
des chanoines réguliers dans le monastère de S. -Antonio', 
sur le conseil de Teuzon, moine, et d'Amat, évêque d'Oloron qui 
déclarait qu'il valait mieux placer des chanoines réguliers à 
S.-Antonin que de laisser les moines dilapider leurs biens. 

Ind. Jaffé, Reg. pont. Mom., '2' éd., t. I, p. 661, n" 538(). 

58. 1090. 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, con- 
firme à l'abbaye de la Sauve-Majeure la possession de toutes les 
églises que son prédécesseur, Goscelin, lui avaient données. 

Cartul. de la Sauve- Ma jeu rcy Bibl. de Bordeaux, ms. 769, 
p. i3. — Ed. Gallia christ.^ t. Il, instr. col. 270. — Ind. GaUia 
christ. y t. II, col. 807. 

59. io()0. 

* 

Amat, archevêque de Bordeaux, fait don de plusieurs églises 
au monastère de S. -Romain de Blave. 

B. N. ms. lat. 12778, p. 72 et 78 (copie de D. Estiennot). 

I. Cette bulle n'est pas datée, mais JafTc a raison d'adopter Tannée 1089, car dès 
le 4 novembre io8(), Amat fut placé à la l<^t4; du diocrso de Bordeaux (acte 4q), et 
1089 est la i'^ année du pontificat d'Urbain II : cette bulle e^t en effet donnée 
comme étant de la i''" année du pontificat. 

3. S.-Antonin, oli.-l. de canton, Tarn-et-Garonnc. 



NOTICE SUR AMAT, évÊQUB D*OLOflON IsS 



60. iogo\ 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du pape, donne au 
monastère de la Sauve-Majeure, Téglise de S. -Loup. 

Cartul. de Isl Sainte-Majeure, BibL de Bordeaux, ms. 769, p. 62. 
— Ed. Gallia christ., t. II, instr. col. 275. 

61. 1 Vers 1090. 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, concède, 
avec l'assentiment des chanoines de Téglise S. -André de Bor- 
deaux, à l'abbaye de la Sauve-Majeure, des maisons situées devant 
la dite église S. -André, et qui avaient été bâties par Achelin, 
abbé de la Sauve, lorsqu'il était archidiacre de S. -André. 

Cartul. de la Sauve-Majeure, Bibl, de Bordeaux, ms. 769, 
p. 60. 

62. Vers 1090, Poitiers ^ 

Amat, légat du S. -Siège, donne raison à Guillaume, duc 
d'Aquitaine, en présence de Guillaume, archevêque d'Auch, et 
tort aux clercs de S. -Nicolas de Poitiers, mécontents de voir 
leur église dépendre de l'abbaye de Moutiers-Neuf de Poitiers. 

Ed. Arch. hisl. du Poitou, t. I (Edition du cartulaire de Saint- 
Nicolas de Poitiers, par Rédet), p. 18-19. 

63. 1091 (21 août)-io92 (avant le 2^ novembre)^. 
Notice dans laquelle Milon, moine de S. -Aubin, en relatant 



1 . Date probable et fort vraisemblable indiquée par la Gallia Chrisliana. 

2. Rédct, éditeur du Cartulaire de S. -Nicolas de Poitiers, dit qu'il date ainsi*: 
vers 1090, Pierre, arcbevôque de Poitiers, mentionne dans cet acte, ayant été sacré 
évéque le a a février 1087 et Boson, comte de la Marche, également mentionné dans 
ce document, ayant été comte de 1088 à 1091. 

3. Parmi les témoins se trouve Anscoul, abbé de S.-Jean*d'Angély dont le 
prédécesseur mourut le 21 août 109 1 ; cf. Bertrand de Broussillon, Cartul. de S.- 

{ubin d'Anffers, t. Il, p. 218, note i. De plus le 3/1 novembre? io<j2, ne s'arrétant 



12^. MELANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

les obstacles mis par le comte d'Anjou, et le comte de Poitiers, à 
ce que son abbé se rendit à Bordeaux, auprès d'Amat, archevêque 
de cette ville, et légat du S. -Siège, à qui Urbain II avait 
ordonné de mettre fin au différend qui s'était élevé entre Tabbayc 
de S. -Aubin d'Angers et l'abbaye de la Trinité de Vendôme, 
au sujet de l'église S. -Clément de Craon \ de concert avec 
Raoul, archevêque de Tours, et Geoffroi, évêque d'Angers, fait 
connaître la sentence par laquelle Amat maintenait comme régu- 
lièrement conclu l'accord intervenu en 1072 entre Otbran, abbé 
de S. -Aubin et Orri, abbé de la Trinité de Vendôme, et por- 
tant que les moines de S. -Aubin renoncent k toutes leurs 
prétentions sur la dite église de S. -Clément de Craon, moyen- 
nant le paiement de 200 livres. 

Ed. Baluze, MisceLy t. III, p. 52. Hist, F t., t. XIV, p. 85. 
Bertrand de Broussillon, Cartulaire de l'abbaye de S, -Aubin 
d'AngerSy t. II, p. 218. 

64. 1091 (21 août)- 1092 (avant le 2^ novembre). 

Urbain II enjoint à Amat, archevêque de Bordeaux, légat du 
S. -Siège, k Raoul, archevêque de Tours, k Geoffroi, évèque 
d'Angers, de mettre fin au différend qui existait entre les moines 
de S. -Aubin d'Angers et ceux de la Trinité de Vendôme, au 
sujet de l'église S. -Clément de Craon. 

Ed. Baluze, MisceLy t. III, p. 52. Hist. Fr.y t. XIV, p. 85. 
Bertrand de Broussillon, Cartulaire de l'abbaye de S. -Aubin 
d'Angers, t, II, p. 218. 

65. 1093, 17 octobre. 

Urbain II, confirmant la donation faite au monastère de Mou- 
tiers-Neuf de Poitiers, de Téglise de S. -Nicolas de Poitiers, 
rappelle le rôle joué par Amat, légat du S. -Siège, au sujet des 
contestations auxquelles donna lieu cette donation^. 

pas au jugemorit prononcé par Amat qui n'avait fait que confirmer im jugement 
antérieur, l rbain II attribuait à l'abbaye de lu Trinité, le prieuré de S. -Clément 
de Craon, et au monastère de S. -Aubin un prieuré choisi parmi trois prieurés, au 
nombre desquels était compris celui de S.-Jean-sur-l^oire(lîroussillon, t. II. p. aa.S). 

i. Arr. de Chàteau-Cionlier (Mayenne). 

•i. Voir ci-de>hus acl<* n« tr«. 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÊQUE d'oLORON 125 

Kd. Gallia christ., t. II, instr., col. 35G. Mab. et Ruinart, 
Ouvr, posth.^ t. III, p. iSg. Hist, Fr,, t. XIV, p. 706. Patr. lat.y 
t. CLI (Lettres d'Urbain II), col. 867. Arch. hist. du Poitou, t. I 
(Édition du cartul. de S. -Nicolas de Poitiers), p. 20 à 22. — 
Ind. JaiFé, Rég, pont, rom., 2* éd., t. I, n** 5492. 

66. 1093, 12 novembre, Bordeaux*. 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, 
accorde au concile de Bordeaux, à Téglise de S.-Astier, au dio- 
cèse de Périgueux, le droit de sépulture. 

Ed. Hist. Fr., t. XIV, p. 771. 

67. 1098, novembre, Bordeaux ^ 

L'évêque de Dax rend le prieuré de S.-Caprais de Pontous ^ 
à Tabbaye de Fleury et au prieuré de S. -Pierre de la Réole, au 
concile de Bordeaux, en présence d'Amat, archevêque de Bor- 
deaux et légat du S. -Siège, qui présidait. 

Ed. Hist. Fr.y t. XIV, p. 772. Arch. hist. de le Gironde, t. I 
(édition du Cartul. de S. -Pierre de la Réole^, p. 108. 

68. 109^, 81 mars, Rome. 

Urbain II annonce a Amat, archevêque de Bordeaux et légat du 
S. -Siège, à Pierre, évêque de Poitiers, et à Renoul, évêque 
de Saintes, qu'il a enjoint à Guillaume, duc d'Aquitaine et comte 
de Poitiers, de restituer aux moines de la Trinité de Vendôme ce 
qui leur a été enlevé, c'est-à-dire l'église d'Oloron, et leur 
mande d'excommunier le comte, s'il refuse d'obéir, et dans ce 
cas de jeter l'interdit sur ses terres. 

Ind. Jaffé, Reg. pont, rom., 2' éd., t, I, n° 5517. 

I. Il y a en tdto de cet acte la date de 109^ ; mais c'est là une erreur. Le concilo 
do Bordeaux se tint en logS (Chronique de S.-Maixent, Hist. Fr., t. \II, p. 4o3 : 
cf. plus loin acte n® 67). 

À. Cet acte n'est pas daté ; mais il doit s'agir du concile de Bordeaux qui eut lieu 
en lOgS ; c'est à notre connaissance du moins le premier concile tenu h Bordeaux, 
depuis l'élection d'Amat comme archevêque de celte ville au concile de Saintes, le 
/i novembre 1089. 

3. Arr. de S.-Sevcr (Landes). 



126 MÉLANGES d'hiSTOIRE DU MOYEN AGE 



69. logS, vers le 4 mars^ 

Amat, archevêque de Bordeaux et légal du S. -Siège, con- 
firme avec les autres prélats présents au concile de Plaisance, 
l'acte par lequel Raimond, comte de Toulouse, déclare renoncer 
à ce qu'il touchait sur l'autel de S. -Gilles. 

Ed. Patr. Int,, t. CLI (Lettres d'Urbain II), col. 899. 

70. 1095, 23 décembre, Limoges. 

Concile de Limoges, présidé par Urbain II, où l'on s'occupe 
principalement de l'envahissement de la Terre-Sainte par les 
infidèles. Amat, archevêque de Bordeaux, et légat du S. -Siège, 
est parmi les assistants. 

Ed. Labbe, Concilia, t. X, col. 698. 

71. 1095, après le 28 décembre, Limoges. 

Urbain II fait la dédicace de l'église S. -Etienne, église 
cathédrale de Limoges. Parmi les assistants se trouve Amat, 
archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège. 

Ilist, Fi\y t. XII, p. 428 {Chron. de Geoffroi le Vigeois, qui dit 
que ce fait se passa en 1096, après la fête des Innocents 
(28 décembre), en décembre). 

72. 1095, 29 décembre, Limoges. 

Urbain II confirme k Anscoul, abbé de S. -Jean d'Angély, In 
possession des biens du monastère et place sous sa dépendance, 
sur le conseil d'Amat, archevêque de Bordeaux, et légat du 
S. -Siège, le monastère de Bassac*. 



1. Ed. à la suite d'une bulle par laquelle Urbain II, à la date du 18 f<^vrier 1090, 
confîrraait la décision prise par Raimond, comte de Toulouse, de renoncer k ce qu'il 
ioucbait sur l'autel de S.-Gilles. — Le concile de Plaisance se tint vers la mi- 
carême de 1095 (4 mars), cf. Mon. Gerni, Hist. S. S., V, p. 40i et sqq. (Chron. 
de Bernold) et Mansi, Coneil.^ t. XX, p. 8o4. 

a. BassaCf arr. de Cognac (Charente); abb. de Bi^nédict. fond, au xi« siècle. 



« . 




NOTICE SUR AMAT, ÉVÊQUE d'oLORON I27 

Ed. Fjowenfeld, ep, ined, pont, rom., t. I, p. 63. Pfluck-Har- 
tung, Acta inédit, pont, rom,y t. I, p. 63. Arch, hist, de la Sain- 
tongCy t. XXXIII (Edition du Cartulaire de S,-Jean d'Angély, 
par Musset), p. 169 et 170. 

73. 1095, 29 décembre, Limoges. 

Urbain II mande à Adémar, évêque d'AngouIème, de forcer 
les moines de S.-Cybard*, à obéir à Tabbé de S. -Jean d'Angély, 
car il a appris par Amat, archevêque de Bordeaux et légat du 
S. -Siège, que ces religieux avaient été excommuniés pour refus 
d'obéissance audit abbé, dans plusieurs conciles. 

Ed. Migne, Patr, lat., t. CLI (Lettres d'Urbain II), col. 443, 
ch. 169. Hist, Fr,, t. XIV, p. 717. Arch, hist. de la Saintonge et 
de VAiinis, t. XXX (Cartulaire de S, -Jean d'Angély^ publié par 
G. Musset), p. 397, n" 3o. 

74. 1095, 3i décembre, Limoges. 

Urbain II fait la dédicace de Téglise S. -Sauveur. Parmi les 
assistants se trouve Amat, archevêque de Bordeaux et légat du 
S. -Siège. 

Ind. Hist, Fr., t. XII, p. /128. 

75. 1095, 3i décembre, Limoges. 

Urbain II fait la dédicace de Téglise S. -Martial. Amat, arche- 
vêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, est parmi les assistants. 

Ind. Labbe, ConciL, t. X, p. 098. Hist. Fr,, t. XII, p. 4^8. Gallia 
christ., t. II, col. 455. 

76. 1096, 10 janvier, Charroux. 

Consécration de Tautel de Charroux. Amat, archevêque de 
Bordeaux et légat du S. -Siège, est parmi les assistants. 

Ed. Hist, Fr., t. XIII, p. 727, t. XIV, p. io3. Labbe, Nov^a 

I , Abb. de Bénédict. fond, à Angoulôme (Charente), vers ô6o. 



128 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

BibL libt\ mss.y t. II, p. 706. Mab. et Ruinart, Op, posUt.^ t. III, 
p. 384. 

77. 1096, 10 mars, Marmoutiers. 

Urbain II fait la dédicace de Féglisc de Marmoutiers. Amat se 
trouve au monastère de Marmoutiers, mais retenu par la mala- 
die, il ne peut assister à la cérémonie ^ 

Ed. Ilist, Fr., t. XI Y, p. 100; cf. Salmon, C/iron. de Tour., 
p. 34i- 

78. 1096, i4 mars, Tours. 

Urbain II adresse une bulle aux chanoines de S. -Martin de 
Tours, dans laquelle il blâme la conduite d'Amat, archevêque de 
Bordeaux- et légat du S. -Siège, qui a excommunié lesdits moi- 
nes au concile d'Issoudun, parce qu'ils Font reçu sans proces- 
sion. 

Ed. Pair. laL, t. CLI (Lettres d'Urbain II), col. 45o, n® 77. 

79. 1096, 25 mars, S. -André*. 

Guillaume IX, duc d'Aquitaine, confirme l'acte par lequel, au 
concile de Bordeaux, Amat, alors évèque d'Oloron, légat du 
S. -Siège, avait attribué l'église de Soulac à l'abbaye S^-Croix 
de Bordeaux. 

Ed. Gallia christ,, t. II, instr. col. 3ii et 3i2. Besly, Hist. des 
comtes de Poitou, p. iio. Arc/t. hist. de la Gironde^ t. XXVII 
(Edition du Cartulaire de S^-Croix de Bordeaux), p. 4, n"II. 

80. 1096, 3o mars, Poitiers. 

Urbain II déclare avoir apaisé, au concile de Tours, le difle- 



I. Amat s'occupa quand môme de la dédicace : « Iluic solcnnitali adcrunt plerique 
pontificcs ft cardinales qui concilie Claromontano interfuerant, excepte Amato 
archicpiscopo Burdegalensi et legato, qui ibidem in caméra egrotabat, sed ejus 
tamcn ope et consilio facta est dedicatio ipsa. 

a. Église cathédrale dc*Bordeaux. 



NOTICE SUR AMAT, BVÊQUE d'oLORON ÎHQ 

rend qui existait entre les chanoines de S. -Martin de Tours et 
les moines de CormeryS en décidant que les abbés de Cormery 
devraient dorénavant aller prendre le bâton pastoral sur le sépul- 
cre de S. -Martin. Amat, archevêque de Bordeaux et légat du 
S. -Siège, est parmi les signataires de cet acte. 

Ed. d'Achery, SpiciLy t. I, p. 63i. Pati\ lat., t. CLI (Lettres 
d'Urbain II), col. 456, lettre i85. Bourassé, Cartul. de Cormery y 
p. 88 à 90, n® 97. 



81. 1096, ik mai, Toulouse. 

Urbain II, assisté notamment d'Amat, archevêque de Bor- 
deaux et légat du S. -Siège, consacre l'église de S.-Sernin de 
Toulouse. 

Ind. Hist, Fr,y t. XII, p. 378 (Ex brevi chronico Toloaano), 

82* 1096, 19 juillet, Nimes. 

Raimond, comte de Toulouse, confirme au concile de Nimes, 
la donation qu'il a faite à Eude, abbé de Cluny, de la terre de 
S. -Gilles. Parmi les témoins se trouve Amat, archevêque de 
Bordeaux et légat du S. -Siège. 

Ed. d'Achery, SpiciL, t. I, col. 63o. Teulet, Layetiesy t. I, 
p. 32-33, n° 28. 

83. 1^97' ^- ^"> ^ mars. Saintes. 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, approuve 
au concile de Saintes, Tacte par lequel Guillaume, duc d'Aqui- 
taine, rend à l'abbaye de la Trinité de Vendôme l'église S. -Georges 
d'Oléron qu'il avait donnée à Eble de Châtelaillon ^ 

Ed. Arch. hist, de la Saintonge et de l'A unis, t. XXII (Cartul. 



1. Cormery, arr. de Tours (Indro-et-Loirc), abbaye do Bc'n6d. fondée au diocèse 
ài* Tours en 780. 

3. Cette confirmation d'Amat se trouve à la suite de la cbartc du duc d'Aquitaine, 
^Ti faveur de la Trinité de Vendôme. Cette charte est publiée dans le cartul. Sain- 
tongcais de la Trinité, Arch. hist. de la Sahlonye, t. XII, p. 67 ol sqq. 

%XIV. — LucHAiRE. — Mélanges d'histoire. 9 



l3o MELANGES DHISTOIRE DU MOYEN AGE 

Saintongeais de la Trinité, publ. par Tabbé Métais), p. 70; cf 
Labbe^ ConciL, t. X, col. 6o4. 



84. 1097 (peu après le 2 mars). 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, écrit à 
Geoffroi, abbé de la Trinité de Vendôme, qu'il a conBrmé au 
concile de Saintes, l'acte par lequel Guillaume, duc d'Aquitaine, 
restituait à son monastère l'église S. -Georges d'Oléron qu'il avait 
donnée à Eble de Châtelaillon. 

Ed. Mab., Ann, S. D., t. V, p. 622 et 628. Patr. lat,, t. LV, 
col. i642. Arc/i, hist. de la Saintongeet de l'Aunis, t. XXII (Car- 
tul. Saintongeais de la Trinité de Vendôme, publ. par l'abbé 
Métais), p. 71. 

85. ^^97' ^- ^•' ^3 mars, Saintes. 

Traité passé au concile de Saintes, présidé par Amat, arche- 
vêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, entre les religieux 
de Charroux et ceux de S. -Jean d'Angély, touchant le différend 
qui existait entre eux, au sujet de plusieurs églises.- 

Ed. Hist. Fr,y t. XIV, p. 768. Arch, hist, de la Saintonge, t. XXX 
(Edition du cartulaire de S, -Jean d'Angély par G. Musset), p. 129. 
— Ind. Mansi, ConciL t. XX, p. 527. 

86. 1097, uiars, Saintes. 

L'abbé de Maillezay\ restitue aux moines de la Sauve-Ma- 
jeure, au concile de Saintes, entre les mains d'Amat, arche- 
vêque de Bordeaux et légat du S. -Siège qui présidait le concile, 
une terre qu'il leur avait donnée et qu'il avait engagée à leur insu. 

Cartul. de la Sauve- Majeure, Bibl. de Bordeaux, ms. 769, p. 
119. — Ed. Mart., Thés. Anecd., t. IV, p. I23. Arch. hist. de la 
Saintonge et de l'Aunis, t. XIX (Chartes du prieuré de S. -Nicolas 
à Royan), p. 82. — Ind. Mansi, ConciL, t. XX, p. 982. Gallia 
christ., t. II, col. 807. 

I. Abb. de Béncd., diocèse de Poitiers. 



NOTICE SUR AMAT, évÉQUE D*OLORON l3l 



87. 1097, ™^i*>S' Saintes. 

Les chanoines de S.-Émilien racontent à Urbain II, comment 
fut jugé au concile de Saintes, devant Amat, archevêque de Bor- 
deaux et légat du S. -Siège, qui présidait le concile, le différend 
qu'ils avaient avec les moines de Nanteuil. 

Ed. Hist, Fr,y t. XIV, p. 726. 



88. ^097, peu après mars. 

Geoffroi, évêque d'Angers, jette l'interdit sur Téglise de Mazé*, 
suivant la décision prise par Amat, archevêque de Bordeaux et 
légat du S. -Siège, aux conciles de Tours et de Saintes. 

Ed. Hist. Fr., t. XIV, p. 776. 



89. 1097, 5 avrils 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, après 
avoir transformé la mosquée d'Huesca en église, la consacre. 

Ind. Hist. Fr., t. XII, p. /loS (Chronique de S.-MaLrenty Gallia 
christ., t. II, col. 808. 



I. Dépend, de l'abbaye de la Trinité de Vendôme. 

3. Ce fait est relaté par la chronique de S.-Maixcnt, à la date du 5 avril 1097, 
comme s'étant passé le jour de Pâques. Il faut cependant remarquer que Pâques, 
on 1097, tombe non le 5 avril, mais le jour des Ides (i3 avril) ; c'est en 1096 que 
Pâques tombe le jour des nones. Mais il est certain toutefois que cette dédicace de 
la mosquée d'Huesca, transformée en église, ne peut avoir eu lieu qu'en 1097, car 
Pierre I, roi d'Aragon, ne s'empara d'Huesca, que plusieurs jours après la victoire, 
qu'il remporta le x8 novembre 1096 sur Ahmed et les troupes du roi de Gastille, 
Alphonse VI. — La Gallia Ghristiana rapporte d'après Mariana (De rébus Hispaniae, 
lib. X, c. a) que Pierre, roi de Navarre et d'Aragon venait alors de reprendre 
Iluesca sur les Maures, et qu'Amat fit la dédicace de la mosquée devenue une église, 
le 37 décembre 1906. Enfin la chronique de S.-Maixenl, ajoute qu'Amat fut pris 
par le comte : « £0 anno fuit ipsc captus a comité. » Quel comte P celui d'Huesca ? 
ou Guillaume IX, comte de Poitiers, et duc d'Aquitaine^ dans le domaine duquel 
était le Bordelais P 



l32 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 



90. 1097» ^^ septembre. 

Renoul, évèquc de Saintes, fait connaître Tacte par lequel 
Eble de Châtelaillon, remet les religieux de la Trinité de Ven- 
dôme, en possession de Téglise S. -Georges d'Oléron qu'il leur 
avait injustement ravie, et rappelle le rôle joué par Amat, 
archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, dans cette affaire. 

Ed. Arch, hisL de la Saintonge et de l'Aunis, t. XXII (Cartul. 
Saintongeais de la Trinité de Vendôme, publ. par Tabbé Ch. Mé- 
tais), p. 72. 

91. ^ 1097» 3 novembre. 

Confirmation par Amat, archevêque de Bordeaux et légat du 
S. -Siège de Taccord attribuant Véglise de Biganos aux cha- 
noines de Comprian, sous la dépendance de l'église S.-Seurin de 
Bordeaux. 

Ed. Brutails, Cartul. de S.-Seurin, p. 22. 

92. Ï097- 

Urbain II écrit à Hugues, archevêque de Lyon et légat du 
S. -Siège, pour lui faire savoir qu'il n'approuve point l'élec- 
tion de l'évêque de Limoges et qu'il n'a donné à Amat archevêque 
de Bordeaux et légat du S. -Siège, d'autre pouvoir, en ce qui 
concerne les affaires de l'église de Limoges, que celui de 
conseiller le comte de cette ville au sujet du choix de l'é- 
vêque. 

Ed. Ilist. Fr., t. XIV, p. 725. 

93. logS, II mars. 

Amat, à la demande d'Ansulf, abbé de S. -Jean d'Angély» 
confirme à ce monastère la possession de plusieurs églises qui lui 
avaient été données, par son prédécesseur Goscclin. 

Ed. Gai. Christ., t. IL instr. col. 27(i. 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÈQLE d'oLOKON 1 33 



94. logS, Il mars, chapitre de S. -André de Bordeaux. 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, fait don 
k Tabbaye de S. -Jean d'Angély, de 8 églises entre les deux mers. 

Ed. Arch, hist, de la Saintonge et de VAunis, t. XXX (Edition 
du cartulaire de S. -Jean d'Angéfy' par G. Musset), p. 870. 



95. 1098, 4 octobre. 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, donne, 
au concile de Bordeaux, Téglise S. -Pierre de Marestay, à Tabbé 

de S. -Jean d'Angély. 

• 

Ed. Gallia christs, t. II, instr. col. 276. Hist. Fr., t. XIV, p. 
774. Arch, hist, de la Saintonge et de l'Aunis, t. XXXIII (Édition 
du cartul. de S.-Jean d'Angélr par G. Musset), p. 4- — Ind. 
Labbe, ConciL, t. X, col. 6i5, Mansi, ConciLy t. XV, p. 958. 



96. 1099, ^^ avril, Rome. 

Synode de Rome tenu par Urbain II et auquel assista notam- 
ment Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège. 

Ed. Mansi, ConciL, t. XX, p. 878. 

97. 1099, 24 avril, Rome (S. -Pierre). 

Urbain II fait savoir a Hugue, archevêque de Lyon et légat 
du S. -Siège, qu'au concile de Rome, en présence de plusieurs 
prélats, notamment d' Amat, archevêque de Bordeaux et légat du 
S. -Siège, on a confirmé à Téglise de Lyon, sa primatie. 

Ed. Patr. laf., t. CLI (Lettres d'Urbain II), col. 544. 

98. 1099, 24 avril, Rome. 

Urbain II fait savoir à Daimbert, archevêque de Sens, qu'en 
présence notamment d'Amat, archevêque de Bordeaux et légat 



l3^ MÉLANGES n'illSTOlRE DU MOYEN AGE 

du S.-Siège, on lui a, au synode de Rome, reconnu le droit de 
porter le titre de primat. 

Ed. GaUia Christ, y t. IV, instr. col. 12. — Ind. Labbe, ConciL. 
t. X, col. 465. 

99. 1099, 27 avril. 

Urbain II, à la prière d'Amat, archevêque de Bordeaux et 
légat du S. -Siège, confirme à Tabbaye S®-Croix de Bordeaux, 
la possession de Téglise de Soulac qui lui avait été reconnue au 
concile célébré à Bordeaux en 1080, au mois d'octobre, en pré- 
sence d'Âmat, alors évèque d*01oron, légat du S. -Siège. 

Ed. Arch, hist. de la Gironde^ t. VI, p. 100, n* XXX. 

100. 1099, 9 août. 

G. Elie et Dia, sa femme, cèdent à Anscoul, abbé de S.- 
Jean d'Angély, les droits qu'ils ont sur Téglise S. -Laurent do 
Médoc*, par l'entremise d'Amat, archevêque de Bordeaux et 
légat du S. -Siège. 

Ed. Arch, hist, de la Saintonge, t. XXX (Cartul. de S,-Jean 
d'Angélfy publié par G. Musset), p. 369. 

101. 1099- 

Confirmation par Amat, archevêque de Bordeaux, des droits 
de Tabbé de S*-Croix de Bordeaux, sur l'église S. -Michel de la 
même ville. 

Ed. Gallia Christ, y t. II, instr. col. 276 et 277. Hist, Fr., t. XIV, 
p. 776. Arch. hist. de la Gironde^ t. VI, p. 100. — Ind. Brutails, 
Inventaire des Archives de la Gironde, inventaire de la série C 
t. II, p. 212. • 

102. iioi. 

Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège, fait don 
au prieuré S. -Vivien de Saintes, de plusieurs églises. 

Ind. Tardif, Cflr^ des Rois y n" 822, 

t . Près de Pauillac. 



NOTICE SUR AMAT, KVÊQUE d'oLORON 1 35 



103. iioA. 

Notice des démêlés que les religieux de S. -Jean d'Angély 
eurent avec ceux de S.-Maixent, au sujet de Téglise de Ma- 
restay, et des conciles qui s'en occupèrent. Cette notice rappelle 
notamment qu'Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S.- 
Siège, attribua, au concile de Bordeaux, la dite église de Mares- 
tay, aux chanoines de S. -Jean. 

Ed. Arch. hist. de la Saintonge et de l'Aunis, t. XXXIII 
(Cartul de S, -Jean d'Angéljr, publ. par. G. Musset), p. i4o à il\lx. 

104. Vers i iio*. 

Notice rappelant que Renaud, abbé de S.-Cyprien de Poi- 
tiers, avec le concours d'Amat, légat du S. -Siège, et d'Isem- 
bert, évêque de Poitiers, réussit à reprendre possession de l'île 
d'Yeu que détenaient les moines de Marmoutiers et d'acquérir 
l'église S'-Croix dont la possession lui fut confirmée par le dit 
Araat. 

Ed. Arch, hisL du Poitou, t. IV (Edition du cartul. de S,- 
Cy'prien)y p. 43. 

105. II II, i5 mars. 

Sentence prononcée à Saintes, par Pierre de Soubise, évêque 
de Saintes, touchant une contestation qui existait entre l'abbé de 
Nouaillé, en Poitou, et celui de la Chaise-Dieu, en Auvergne, au 
sujet de l'église de Fontenay-Rohan-Rohan. L'évêque de Saintes 
rappelle que l'abbé de la Chaise-Dieu exposa la question au 
concile de Saintes^, aux légats du S. -Siège, Hugue et Amat. 

Ed. Arch, hist. de la Saintonge et de l'Aunis, t. X, p. 21. 



I. Le dernier fait mentionné dans cette pièce est la mort de l'abbé de S.- 
Cyprien, Pierre II qui mourut avant 11 10 (note de l'éditeur du cartul. de S.- 
Cyprien). 

a. Nous ne savons point de quel concile de Saintes il s'agit ici. 



l36 MÉLANGES D^HISTOIHE DU MOYEN AGE 



106. ii3i. 

Guillaume, évèque de Poitiers, rappelle que Guillaume, Tun 
de ses prédécesseurs, donna avec Fassentiment d'Amat, évèque 
d'Oloron et légat du S. -Siège, Téglise de S.-Silvain, à l'église 
de N. D. de Saintes. 

Ed. Gallia Christ., t. II, col. 487, instr., ch. iv. 

107. ii64, & février. 

Alexandre III confirme les possessions de Tabbaye S^-Croix 
de Bordeaux et rappelle ce que fit pour elle à la fin du xi° siècle, 
Amat, archevêque de Bordeaux et légat du S. -Siège. 

Ed. Arck. hisL de la Gironde, t. XXVII, p. 28. 

108. 1193, 16 avril. 

Célestin III confirme les biens de Tabbaye S*-Croix de Bor- 
deaux et rappelle ce qu'Amat, archevêque de Bordeaux et légat 
du S. -Siège, fit pour elle à la fin du xi* siècle. 

Ed. Arch. hisl. de la Gironde, t. XXVII, p. 3o. 



APPENDICE II 
Chartes et Documewts inédits. 



1090'. 

Amat, archevêque de Bordeaux, fait don de plusieurs églises 
A l'église s. -Romain de Blaye. 

Per universa seculorum curricula cunctis fidelibus manifes- 
tum fieri cupio et auctoritate pontifical! firmissime tenendum pre- 

t. Nous signalons aux diplomatistcs la manière ctrango dont cet acte est rédigé. 



NOTICE SUR AMAT, ÉVÊQUE d'oLORON 1^'J 

cipio donum ecclesiarum quod ego Amatus S. R. ecclesie, 
legatus, Burdigalensis archiepiscopus, S. Romano facio, Bla- 
viensi videlicet monasterio : cum enim mihi vaide placeat 
ipsius loci admiranda positio et precipue clericorum devotissima 
conversalîo qui habitum vite regularis nostro susceperunt con- 
silio, multum desidero ut aliquod emolumentum nostro valeat 
consequi suffragio. 

Ego igitur Amatus, servus servorum Dei, do ac concedo, et in 
jus Blaviensis ecclesie S. Romani et servitoribus ejus trans- 
fundo ecclesias subtitulatas, in pago Blaviensi atque Burgensi 
constitutas, ipsis collaudantibus et concedentibus hoc donum in 
nostra presentia qui eos hactenus habebant et possidebant. 

Ego Amatus, universalis S. R. E. legatus, Dei gratia Burdi- 
galensis archiepiscopus, do atque concedo Blaviensi ecclesie 
S. Romani et servitoribus ejus, ecclesiam S. Saturnini de Ber- 
son, ut eam in sua potestate atque dispositione in perpetuum 
habeant ac possideant. Hoc donum laudaverunt et concesserunt 
domnus Arnaldus, archidiaconus et domnus Gaucelinus, archi- 
presbiter, Ayquilinus, presbyter ipsius ecclesie, Furcadus, miles 
Blaviensis, et alii. Actum publice apud Blaviam, videntibus et 
audientibus, domno Milone, abbate S. Salvatoris, Petro, decano 
ecclesie Burdigalensis, Guillelmo Folcando, et multis aliis, tam 
clericis quam laicis. 

Ego Amatus, sedis apostolice legatus, Burdigalensis archiepis- 
copus, do atque concedo Blaviensi ecclesie S. Romani et servi- 
toribus suis, ecclesiam S. Marie de Maseon, ut eam in perpe- 
tuam in sua dispositione habeant atque possideant. Hoc donum 
concesserunt Arnaldus, archidiaconus, Gaucelinus, archipresbiter 
et Robertus Gombaudi, miles. 

Ego Amatus, sanctissime matris ecclesie legatus, Burdiga- 
lensis metropolitanus, concedo Blaviensi ecclesie S. Romani et 
servitoribus ejus, ecclesiam S. Andronici, ut in jure perenni, 
in eorum potestate ac dispositione permaneat. Hoc donum conces- 
serunt Guillelmus Ramnulfi et (ilius ejus sibi cognominus et fra- 
tres ejus. 

Ego Amatus R. E. legatus, Burdigalensis archiepiscopus, do 
ac concedo Blaviensi ecclesie. S. Romani ipsiusque servitoribus, 
ecclesiam S. Pétri de Yrans, ut eam jure perpetuosuo disponent 
arbitrio. Hoc donum concesserunt Arnaldus de Pontiaco, Guil- 
lelmus Achardi, frater ejus, Ricardus de Pauliniaco, et Arnaldus 
Roberti. 



l38 MÉLANGES d'hISTOIRE DU MOYEN AGE 

Ego Amatus, summe et apostolice sedis legatus, Burdega- 
lensium (sic) archiepiscopus, do atque concedo Blaviensi ecclesie 
S. Romani... etc. 

Ego Amatus, R. E. vicarius, Burdegalensis archiepiscopus, do 
atque concedo beato Romano ac servitoribus ejus ecclesiam S. 
Simphoriani de Gauriaco collaudante et concedente domno Ar- 
naldo, arcbidiacono qui etiam omnia predicta dona coUaudavit 
atque concessit. 

Acta sunt bec anno ab Incarnatione Domini MXC, epacia 
XXVII (?), indictione VII (?), venerabili papa Urbano curam uni- 
versalis ecclesie strenuissime ministrante, Philippo in Gallia 
régnante, Amato sedis apostolice legato, Burdigalensium (sic) 
archiepiscopo, Guillelmo Pictavensium comité, Aquitanorum 
duce, et Guillelmo Forlando Blaviensium (sic) principe. S. Amati 
arcbiepiscopi Burdigalensis, S. Arnaldi archidiaconi, S. Gosselini 
arcbipresbiteri. 



B. N. lat. 12 773, p. 72 et 78 (Copie de D. Estiennot). 
1089 (4 novembre) — iioi (22 mai). 

Poésie de Baudri de Bourgugil sur Amat, archevêque de Bor- 
deaux. 

Eidem Amato. 

En iterum pulso clausas mihi presulis aures, 

Multi vicerunt improbitate sua ; 

Vieil utcrque Deum PctniB et mulier Cananea, 

Hic instans iacrimis, illa studens precibus, 

Trcs panes média jam nocte merebitur alla. 

Si potat aut quacrens pulset anheius homo, 

Pontificum summus probat et docet improbilatom 

Et quandoque mihi prodcrit improbitas, 

Vcl tua me bonitas compoUat, Amatc, taccre, 

Vel voniam suppicx impctrct improbitas, 

Aut certe nescis culpam cui parcero possis, 

Aut si culpam sois, parce, rogo vcniam. 

Et potes et debcs quod supplico, praesul Amate, 

Indulgcrc tui est juris et oRicii. 

Vos dominum vcstrum pulsatc, sui latérales, 

Ne mihi jam rauco vcrbo verba del in vacutim. 

Vat. Reg. lat. i35i, f. 106, v. 



NOTICE SUR AMAT, KVÊQUE d'oLORON iSg 



Vers 1090 ? 
Amat, archevêque de Bordeaux, concède, avec l'assentime:«ît 

DES CHANOINES DE l'ÉGLISE S.-AnDRÉ, A l\bbXTE DE LA SaUVE-Ma- 
JEURE, DES MAISONS SITUÉES DEVANT l'ÉGLISE CATHÉDRALE QUI AVAIENT 
ÉTÉ BATIES PAR AcHELIN, ABBÉ DE LA SaUVE, QUAND IL ÉTAIT ARCHI- 
DIACRE DE S. -André. 

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Amatus Dei 
gratia Burdigalensis archiepiscopus et sancte Ecclesie Romane 
legatus, omnium posteritati (idelium, per hujus pagine auctori- 
tatem significare volo, quod per eonsilium et assensum archidia- 
conorum nostrorum et canonicorum matris ecclesie Burdega- 
lensis, concessimus sancte Marie de Silva Majore domos que 
sunt ante caput matris ecclesie, quas olim edificavit Acbelinus 
abbas, dum esset archidiaconus. Ita, inquam, concessimus ut 
jure perpetuo libère et sine inquietudine cujusquam persone 
omnes abbates et monachi supradicti loci ipsas domos cum fun- 
damentis earum semper possideant, salva justitia archiepiscopo- 
rum et matris ecclesie. 

Quod ut firmum semper maneat, banc cartam sigillo nostro 
sigillari jussimus. Petrus, decanus, Eblo, archidiaconus, Arnal- 
dus Symonis, cantor, Sancius, sacristes, Garmundus, Raimundus 
Maurini, Arnaldus Achelini, Arnaldus Giraldi, et multi alii cano- 
nici, assensum prebuerunt. 

Cartul. de la Sauce- Majeure, BibL de Bordeaujo, ms. 769, 
p. 60. 

1090 ? 

AmAT, ARCHEVÊQUE DE BoRDEAUX, CONFIRME A l'aBBATE DE LA 

Sauve-Majeure la possession de toutes les églises que Goscelin 
son prédécesseur lui avait données. 

In nomine summe et individue Trinitatis, Patris et Filii et 
Spiritus Sancti. Amatus, gratia Dei, Burdegalensis archiepiscopus 
et sancte Romane Ecclesie Icgatus, omnibus fidelibus, pre- 
sentibus et futuris, per hoc privilegium nostre auctoritatis, 
notum fieri volumus, quod vir venerabilis Acbelinus Sancii, con- 
gregationis béate Dei genitricis et Virginis Marie abbas, secu- 



l4o MÉLANGES d'uISTOIKE DU MOYEN AGE 

laris, an te nostram venieDs presentiam, humili cum supplicatione 
postulavit a nobis ut sibi et abbatie sue privilegium nostre 
concessionis faceremus de quibusdam eclesiis quas antecessore 
nostro et a nobis, in archipresulatu Burdegalensi adquisi- 
verat (Le reste de la charte, taché et effacé, est illisible). 

CartuL de la S. Majeure, BibL de Bordeaua:, ms. 769, p. i3. 



T/VBLE DES MATIÈRES 



I. — AUBERT, CARRU, DULONG, GUÉBIN, HOGKEL. LOI- 
RETTE, LYON, M»« MACHKEVVITCH : Premier fragment 
d'une édition critique de la chronique de Pierre des Vaux-de- 
Cernai (chapitres I à XXXVIII). 



Avertissement. 



II. — MAX FAZY : Notice sur Amat, évoque d*01oron, archevêque 
de Bordeaux et légat du S. -Siège. , 

BIBLIOGRAPHIE. — (Liste des ouvrages les plus souvent 
consultés) 77 

I. — Sources du travail 80 

II. — Premières années (Naissance. — Faut-il identifier 
Amat avec Amé, moine au Mont-Cassin P — Premières men- 
tions faites d'Amal) 81 

III. — Légations d'Amat sous le pontificat de Grégoire VII. 

— Le concile de Saint-Maixent-en-Poitou. — Légation 
d'Amat en Espagne. — Ressort de la légation d'Amat. — 
Mission d'Amat dans la province de Tours : lutte d'influence 
entre lui et Gébuin, primat de Lyon. — Amat préside les con- 
ciles de Bordeaux (octobre 1080), de Saintes (janvier 1081). 

— Ses démêlés avec Philippe I*"". — Il préside les conciles 
d'Issoudun (mars 1082), de Meaux (octobre 1082). — Il 
assiste au concile de Charroux (novembre io83), de Rome 
(novembre io83) 84 

IV. — Légations d'Amat sous le pontificat d'Urbain II 
(Assiste au concile de Toulouse [1089 ou 1090]. — Ses rap- 
ports avec Geoffroi, abbé de la Trinité de Vendôme. — Sou- 
tient les moines de Marmou tiers contre Raoul, arche- 
vêque de Tours. — Assiste aux conciles de Dol (1094 ?) et 
de Clermont (logD) où est condamné Raoul, archevêque de 



lli2 TABLE DES MATIERES 

Tours, et où sont confirmées les libertés des moines de Mar- 
moutiers, et leur indépendance à Tégard de Tarchevêaue de 
Tours). — Accompagne en 1095 et 1096 Urbain II dans 
tous ses déplacements. — Légation en Espagne, notamment 
à Huesca en Aragon (mars 1097) 96 

V. — L'évêque d*01oron (quand Amat dcvinl-il évAque 
d'Oloron? — Ses démêlés avec l'évêque de Dax) 100 

VI. — L'archevêque de Bordeaux (Est élu archevêque de 
Bordeaux, au concile de Saintes en novembre 1089. — Con- 
tribue à la fondation de l'abbaye de la Sauve-Majeure. — 
Nombreuses donations qu'il fait au monastère de S. -Jean 
d'Angély) 103 

VII. — Mort d' Amat io4 

VIII. — Le caractère d' A mat io4 

APPENDICES. — I"" appendice : Liste des actes donnés 
par Amat et des mentions le concernant io5 

• II' appendice : Documents inédits (actes d'Amat en faveur 
de l'abbaye de la Sauve-Majeure et de l'église S. -Romain- 
de-BIaye. — Poésie de Baudri de Bourgueil sur Amat) . . i36 

TABLE DES MATIÈRES i4i 



CHARTRES. — IMPRIMERIE DURAND, RUE FULBERT.