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BIBLIOTHÈQUE
DE l'École
DES HAUTES ÉTUDES
Dr MrNISTKIlE DE L'INSTRUCTION PUBUQUIS
SCIENCES HISTORIQUES KT PHILOLOGIQUES
CEHT CINQUANTE-DEUXIÈME FASCICULE
L'iiRKlINE KES OSSAMIIS l'AR JEAN l'Aî-SV, AKCHIVISTE DES «AS SES -PYRÉNÉES
(1866-1898), lilVK.MiE HEVr, l'UUPLÉTÉ ET I>I(É1>ARÊ l'I'IR l.\ l'UltU-
CATION PAR I>\l'l. l'ASsV. ]>lHt:CTEl'll AnJUINT A L'ÊC'IiLE DES HAUTES
ÉTl'UES
l'A Kl S (2')
LIBKAIKIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR
67, KOK IIK KICIIKI.IKU, AU l'IlKMltiK
11104
L'ORIGINE
DES
OSSALOIS
141 221
L'ORIGINE
OSSALOIS
Jean PASSY
Arclliviilc dm ïkitKt-Pjrénm
(iSeti-iSgS)
ItVUE IIE\[I, <:OMI'LËTË ET l'HËhAUli l'OLn LA 1-UULIC\1
Vxvi. PASSY
tlireclcur idjoint t, l'Ecole dea lUulei I
l'AHIS (2')
LIBKAIRIK ÉMILK BOUILLO.N", ÉDITKUH
«7, HUt DE ItlCIIbLlKlT, A II l'IltMlKlt
1904
Tgu droiU riHrvdi.
AVANT-PROPOS
L'ouvrage de mon frère Jean Passy, que j'ai eu le doulou-
reux honneur de revoir, de compléter et de préparer pour la
publication, lui avait servi de thèse pour TÉcole des Chartes
on 1802. A cette époque, ses maîtres MM. G. Paris et P. Meyer,
reconnaissant d'une part la valeur de ce travail, et d'autre
part constatant les très nombreuses lacunes qu'il présentait,
«avaient vivement encouragé mon frère à reprendre ses re-
cherches et à mener son étude à bonne fin. Des occupations
multiples d'abord, la maladie ensuite, ont empêché la réali-
sation de ce projet; mais Jean ne l'avait pas perdu de vue, et
j'ai retrouvé dans ses papiers l'ébauche d'un plan d'explo-
ration dialectale par lequel il avait espéré y arriver.
Lors de sa mort en 1898, ceux qui l'avaient aimé et qui
s'étaient intéressés à ses travaux ont vivement senti tout ce
qu'il y aurait de fâcheux à laisser périr une œuvre, incomplète
il est vrai, mais absolument originale, et qui, si elle avait été
publiée, aurait constitué le principal titre de notoriété scien-
tifique d'un homme auquel des ouvrages de moindre impor-
tance avaient déjà donné une belle réputation dans le monde
des linguistes. Nous avons pensé, mes parents et moi, à en
confier l'achèvement à quelque jeune romaniste qui aurait pu
reprendre et achever les recherches commencées. Nous
n'avons pas trouvé l'homme qu'il aurait fallu. Alors je me
suis décidé à entreprendre moi-même ce travail. Le président
de notre section de l'École des Hautes Etudes, M. Gabriel
Monod, m'a fait obtenir de la direction de l'enseignement
supérieur une subvention de 500 francs pour mon travail ; un
— VIII —
généreux ami hollandais, M. Ten Kate, y a ajouté 200 francs.
Avec cet argent» je suis parti pour le Béarn en juillet 1898,
emportant le manuscrit inachevé de mon frère, et une énorme
quantité de cahiers de noies et d'autres documents.
J'ai passé le reste de Tété et l'automne à travailler sur
place, en prenant comme centres d'opérations, d'abord Aas-
en-Ossau, ensuite Pau.
J'avais de toute manière une rude tache. Je ne suis pas
romaniste, comme l'était Jean; et je n'avais pas comme lui la
pratique du Béarnais — mon premier travail a du être d'ac-
quérir au moins une pratique superficielle de ce charmant
idiome. A mon âge, accompagné de ma femme et de mon
enfant, je ne pouvais pas adopter précisément la vie nomade
du véritable explorateur dialectologue. Enfin mon temps était
bien limité... Cependant j'aurais pu mieux faire, sans un
accident irréparable et qui est resté pour moi inexplicable.
Tandis que le manuscrit de mon frère était retrouvé soigneu-
sement mis de côté et empaqueté — tandis que des notes et
des papiers en grande partie inutiles subsistaient — nous
n'avons jamais pu retrouver les cartes dialectologiques dont
le manuscrit était accompagné.
Quand, après de longues recherches, il a fallu considérer
ces cartes comme définitivement perdues, j'ai un moment
désespéré de l'entreprise. Pourtant, comme les notes d'après
lesquelles elles avaient été faites subsistaient, j'ai repris cou-
rage et me suis remis à l'œuvre. Je suis arrivé à les refaire,
en grande partie du moins (il y en avait 28, je n'en ai que 22*),
et même à les compléter sur plus d'un point. Mais que de
regrets ne me laisse pas le temps que j'y ai passé, et que
j'aurais si bien pu employer autrement !
Mes recherches, du reste, ont été facilitées par l'aide bien-
veillante que j'ai rencontrée partout, principalement chez les
amis que Jean avait laissés dans le Sud-Ouest. Je citerai en
premier lieu son « frère » Michel Camélat, aujourd'hui maire
d'Arrens, devenu pour moi aussi un ami bien cher; puis
MM. Gérez, instituteur à Aas; Polisson, d'Arette (le félibrede
Barétons); Soulice, bibliothécaire à Pau, Camilou, etc.
«
1. Réduites à 6 dans la publication.
— IX —
De retour de mon voyage, avec mon bagage de notes, de
cartes et d'observations, j'ai fait de VOrif/in^ des Ossalois
le sujet d'une de mes conférences à l'Kcole des Hautes Ktudes,
pendant Tannée 1898-91). De la sorte, j'ai pu profiter de la
critique et de la collaboration des étudiants, malheureuse-
ment peu nombreux, qui ont pris part à cette conférence;
parmi eux, je citerai M. Saroïhandy, qui m'a apporté un
concours précieux, gnice à sa connaissance de l'Espagnol et
de la dialectologie générale.
M'aidant de tout ce que j'avais appris soit pendant mon
séjour en Béarn soit après, j'ai revu très soigneusement tout
le manuscrit de mon frère, complétant autant que possible
les parties inachevées, corrigeant l'argumentation sur certains
points, ajoutant parfois des paragraphes, voire même un
chapitre entier*. Je crois être arrivé maintenant à lui donner
une forme sans doute très défectueuse à bien des égards,
mais qui ne pourrait guère être améliorée qu'après une nou-
velle enquête faite sur place — enquête que je n'ai pas le
moyen d'entreprendre.
J'ai donc eu la joie de pouvoir annoncer à ma mère quel-
ques jours avant sa mort (18 novembre 1900), que le travail
de son plus jeune fils était terminé et pourrait sans doute être
publié prochainement.
wSi maintenant je cherche à me rendre compte, avec autant
d'impartialité que possible, de la valeur de cet ouvrage, je
crois pouvoir dire qu'elle est grande, moins par les résultats
positifs de l'enquête entreprise, que par la méthode scienti-
fique employée.
La thèse elle-même que mon frère a cherché à établir —
les Ossalois sont les descendants des habitants de Lescar,
chassés par les Normands — cette thèse est démontrée, je
crois, d'une manière irréfutable; mais c'est là un fait histo-
rique d'une assez mince importance. Ce qui est intéressant,
1. Le chapitre sur les monuments préhistoriques est entièrement de
moi. Jean m'avait parlé des articles de P. Raymond et de la diUiculté
qu'ils soulevaient ; mais il n'avait rien écrit à ce sujet.
— X —
c*est le fait même d*avoir, pour l'établir, appliqué la dialec-
tologie à l^ histoire. Sauf erreur, c'est là un fait nouveau : on
avait bien appliqué la linguistique à l'histoire, mais non la
dialectologie. De cela, Jean avait toujours gardé une certaine
fierté, bien légitime, me semble-t-il. En 1895, après un séjour
en Franche-Comté, je lui écrivais que mes recherches sur les
patois de la région m'amenaient à penser que les habitants du
Val d'Ajol sont des descendants des Comtois de Fougerolles,
qui ont remonté la vallée de la Comboauté, et se sont ensuite
trouvés séparés de leurs anciens compatriotes et entraînés
dans révolution des patois lorrains. « Si tu publies quelque
chose là-dessus, m'a-t-il répondu, n'oublie pas de parler do
rOrigine des Ossalois, et de dire que je suis le premier qui
ait appliqué la dialectologie à l'histoire. »
Ce fait, je crois, a une importance suffisante pour appeler
sur le travail de mon frère Tatteniion des linguistes et des
historiens. Cette pensée, plus encore que le sentiment de piété
fraternelle qui m'a poussé à en entreprendre la revision,
m'encourage à le publier.
Paul Passy.
NOTICE SUR L'AUTEUR
Jean Passy, fils de Frédéric Passy et de Blanche Sageret,
est né le 12 août 1866 dans la propriété de mon père, au
Désert de Retz, près de la foret de Marly (Seine-et-Oise).
Il y a passé sa première enfance et y est souvent retourné
ensuite ; mais, nos parents s étant fixés à Neuilly-sur-Seine
après la guerre de 1870-71, c'est là qu'il a surtout été élevé.
Sa première éducation a embrassé, outre les branches ordi-
naires, la connaissance pratique de l'anglais, de l'allemand
et de l'italien, langues auxquelles il a ajouté plus tard l'espa-
gnol, le portugais et le béarnais. Quant aux études classiques,
il ne les a poussées que jusqu'au baccalauréat es lettres.
Quant il s'est agi pour lui de choisir une carrière, il atout
naturellement pensé d'abord à l'enseignement des langues,
et a pris en 1886 la direction d'un cours d'anglais dans
l'école de garçons de la rue Montgolfier, à Paris (cours com-
plémentaire). Il enseignait d'après les principes que préco-
nisait V Association jjhonêiique internationale^ nouvellement
fondée, c'est-à-dire méthode directe et transcription phoné-
tique. Il s'est montré d'emblée pédagogue de premier ordre.
Dans le Maitre phonétique, auquel il collaborait activement,
il rendait souvent compte de ses expériences et proposait des
essais nouveaux. Plus d'un des progrès de détail qui sont
devenus depuis le patrimoine commun des « réformateurs »,
est dû en grande partie à son initiative; ainsi c'est bien lui,
sauf erreur, qui a vu le premier le parti qu'on peut tirer de
— XII —
la dictée phonétique \ Il a aussi collaboré pour une bonne
part à la fixation de Talphabef phonétique international,
presque universellement adopté aujourd'hui.
Malheureusement, il était mal servi par une santé qui
n'avait jamais été robuste, et qu'une fracture de la clavicule,
occasionnée par une chute de cheval, avait rendue plus déli-
cate encore. wSa poiti'ine, surtout, supportait difficilement la
fatigue de l'enseignement public. Les médecins ont fini par
le lui interdire complètement; et, en 188S, il a dû donner sa
démission de professeur, tout en continuant à donner des
leçons particulières très appréciées, notamment des lecjons
de prononciation française aux étrangers.
C/est en 1888 qu'il a fait, en compagnie de mon frère
Jacques ^ un voyage en Portugal et aux Açores qui lui a
permis d*étondre notablement ses connaissances linguis-
tiques.
Réformé du service militaire, il se décide à suivre les
cours de l'Ecole des Chartes, en même temps que quelques
cours de TEcole des Hautes Etudes. Dans 1 une et dans
l'autre, il sait gagner l'estime et l'affection de ses camarades
et de ses maîtres, en particulier de MM. Gaston Paris, Paul
Meyer et Gilliéron, et se distingue par des travaux remar-
quables dans le domaine do la philologie romane. Mais ce
qui l'intéressait le plus, c'était la dialectologie et la phoné-
tique. C'était un observateur d'une grande finesse, comme
l'ont prouvé, entre autres, ses Notes de phonétique française^,
où il donne pour la première fois les lois du déplacement de
notre accent, et son Etude sur le patois d'Eaux- lionnes *.
En 1889, il prend part à la campagne pour la réforme
orthographique dirigée par M. L. Ilavet. Il s'y engage avec
une ardeur inouïe, un enthousiasme qui fait sourire les cham-
pions les plus résolus de la réforme. C'est qu'à vrai dire,
comme il me l'a expliqué depuis, ce travail de propagande
est pour lui une révélation : il y goûte pour la première fois
la jouissance du travail absolument désintéressé, du combat
1. Maître phouètique, 189'i, p. :j'i et 50.
2. Mort en novembre 1898.
3. Phonetische Sludien, vol. lll.
4. Revue des patois galle 'romans.
— XII! —
pour le bien, pour le progrès social, pour les enfants, pour
les autres enfin. Cette passion n*a fait que grandir jusqu'à sa
mort. Il a écrit sur Torthographe bon nombre d'articles, dont
une partie seulement ont été publiés.
En 1890 et 1891, il entreprend dans le Béarn les voyages
d'exploration qui aboutissent à la rédaction du présent ou-
vrage, par lequel il conquiert son diplôme d'archiviste paléo-
graphe. J*ai pu suivre de loin ses observations, grâce à une
correspondance très active. J'ai pu constater que, malgré
l'ardeur qu'il apportait à ces recherches, il s'intéressait aux
hommes encore bien plus qu'à leur parler. Il avait pour le
paysan du Sud-Ouest une sympathie toute particulière, au
point que le Béarn est devenu pour lui une petite patrie dans
la grande ; et s'il a été, depuis ce moment, un ardent défen-
seur des patois et des coutumes locales contre le nivellement
cosmopolite, c'est beaucoup plus par conviction de philan-
thrope que par intérêt de savant ou de littérateur.
Ici se place le fait qu'il a toujours considéré comme le plus
important de sa vie : sa conversion au christianisme.
Jusqu'en 1891, en effet, Jean n'avait eu aucune conviction
religieuse. Il avait bien reçu les instructions d'un pasteur
protestant, mais n'avait pas du tout été convaincu; aussi,
avec une sincérité trop rare, avait-il refusé, à 18 ans, défaire
sa <r première communion ». La philosophie spiritualiste,
qu'il avait étudiée pour le baccalauréat, avait eu encore moins
de prise sur lui. « Les démonstrations qu'on donne de l'exis-
tence de Dieu, me disait-il, ne tiennent pas debout: il faut
vraiment qu'une cause soit bien mauvaise pour être défendue
par des arguments pareils. » — Il n'avait gardé de ses études
qu'un vague déterminisme.
Mais son incrédulité n'était pas celle d'un sceptique ordi-
naire : il souffrait de ne pas croire, et surtout il gémissait de
ne pas posséder, pour faire le bien, la force que donne la foi.
Les lettres qu'il m'écrivait du Héarn montrent d'une manière
touchante cette nostalgie du divin qu'il m'avouait de plus en
plus franchement, à mesure que nos travaux littéraires, scien-
tifiques et pédagogiques nous rapprochaient davantage.
Il a raconté lui-même sa conversion dans le Réveil il'hrai'd
d'avril 1894. Je dirai seulement ici qu'elle a été due surtout
— trv —
aux études bibliques de la h Société fraternelle n que je pré-
sidais à Neuilly, à la lecture du livre de H. Druramond,
Saturai Law in (lie Spiritual World, et à une brochure de
0. Godet, Sur ifuni ri:posf notre foi. C'est le jour de Pâques
1891 qu'il a faille pas décisif. Sa conversion a été radicale et
complète, et aussitôt il s'est montré chrétien actif. Peu de
temps après, il s'est joint à l'église baptiste, qui lui semblait
la plus conforme an modèle apostolique, et aux principes de
laquelle il est toujours resté Ëdèle, tout en se montrant de la
plus grande largeur, tant vis-à-vis des chrétiens d'autre déno-
mination que vis-à-vis des hommes de bonne volonté de toute
croyance.
A partir de co moment, il a collaboré à divers journaux
religieux, surtout à VEchu de la Vérité.
Dès 1890, Jean avait été nommé bibliothécaire de la ville
de Toulon, et il s'acquittait de ses fonctions avec un zèle et
une exactitude qui lui avaient valu l'estime et même l'affection
de ses supérieurs et de tous ceux auxquels il avait affaire.
Chose curieuse étant donnés ses goûts, il ne s'est pas mis,
pendant sou séjour, à l'étude des patois provençaux modernes.
11 faut dire que le caractère des Provençaux ne lui était pas
sympathique comme celui des Béarnais et des Gascons,
Révoqué en 1892 pour une cause éminemment honorable,
il occupe une situation provisoire à la bibliothèque de la
Chambre de commerce à Paris. Il reçoit ensuite une offre
dont l'acceptation aurait comblé tous ses désirs ; celte du poste
de secrétaire de l'Union chrétienne de Bordeaux. Mais, cédant
au désir très catégorique de nos parents, il renonce à ce
projet pour prendre la place d'archiviste du département des
Basses-Pyrénées.
Installé à Pau, il accomplit sa tiWhe à la satisfaction de
tous, et se fait universellement aimer et estimer, comme j'ai
pu le constater d'une manière bien touchante en 1898. Son
travail d'archiviste lui laissant certains loisirs, il les occupe
par des travaux scientifiques, notamment en collaborant au
BiiUetin de la Société des parlers de France, et par une par-
ticipation active à diverses œuvres chrétiennes et sociales, en
particulier la Croit BlanclielW^ne pourlapuretédes mœurs).
Mais il ne devait pas conserver longtemps ses fonctions.
— XV —
Déjà, en effet, il était touché du terrible mal qui devait rem-
porter: la tuberculose, contractée au commencement de 1893,
et aggravée par le travail souvent malsain des archives.
Malgré une prodigieuse énergie de résistance qui a pu faire
croire, par moments, à la guérison possible, elle ne devait
plus le quitter.
Pendant Tété de 1895, une atteinte plus grave que les
autres a montré que Jean devait absolument quitter son
travail. Après avis médical, on Ta envoyé essayer de la cure
d'air à Davos, dans les Grisons. L'altitude a paru d'abord
lui faire du bien : il a repris des forces, s'est remis à donner
des leçons ; un moment on l'a cru guéri. Mais une terrible
rechute a eu lieu à l'automne de 1896 : la maladie s'était
jetée sur les intestins.
Alors a commencé un véritable martyre. Il a du subir plu-
sieurs opérations, les unes peu importantes mais doulou-
reuses, les autres très graves. Ne pouvant presque jamais
se lever, il lui a fallu pourtant être traîné de Davos à Lau-
sanne, puis à Leysin, puis de nouveau à Lausanne. Pendant
des semaines entières, il souffrait pour ainsi dire sans inter-
ruption.
Il travaillait pourtant ! C'est pendant Tété de 1895, au
moment où la maladie faisait le plus de progrès, qu'il écrivait,
comme une sorte de testament moral, sa brochure Comment
nous unir, où il a mis tout ce que son Ame avait d'ardent
amour du bien. C'est à Davos qu'il a terminé, en collabo-
ration avec notre ami commun A. Rambeau, alors professeur
à l'Université Johns Hopkins de Baltimore, la Chrestomothie
française phonétique qm a été si bien accueillie par les pro-
fesseurs de français, de la Finlande au Chili. Plus tard encore,
il écrivait des articles dans VÉcho de la Vérité, le Bulletin
des Unions chrétiennes du Sud-Ouest, le Bulletin de la
Croix-Blanche; jusqu'en février 1898, il in en a envoyé un
qui a paru dans le Mattre phonétique du mois suivant; sans
compter une foule d'écrits inachevés. Enfin, il étudiait : il
lisait autant que ses yeux déjà affaiblis le permettaient, sur-
tout sa Bible, mais aussi des commentaires, des ouvrages de
science, d'histoire, de géographie, de pédagogie; et il lisait
en prenant des notes, en classant, en complétant : il a du
— XVI —
amasser, pendant sa maladie, une prodigieuse somme de
connaissances.
Mais la fin approchait. Pendant Tété de 1897, il a eu la
joie de voir quelques-uns des membres de sa famille, et
quelques-uns de ses anciens camarades do la « Fraternelle »
de Neuilly : c'était comme des points lumineux, des oasis
dans le désert de sa solitude.
En février 1898, il subissait à Lausanne une dernière opé-
ration. Peu de temps après, le cerveau était atteint à son
tour, et tout espoir de guérison disparaissait.
11 y a eu encore, pendant la crise fatale, des souffrances
atroces. Pourtant les derniers jours ont été calmes, et Jean
a pu jouir de la présence de ses parents, de deux frères et
d'une sœur, venus pour assister à son agonie. Il a vu arriver
la délivrance avec joie, avec désir, mais sans impatience ;
d'ailleurs, il pensait peu à lui-même ; mais jusqu'au bout il
n'a pas cessé de prier pour sa famille et pour ses « petits
enfants » spirituels. Il s'est éteint le 19 avril, laissant le
souvenir d'une vie courte, mais vraiment bien remplie.
Paul Passy.
L'ORIGINE DES OSSALOIS
ÉTUDE DIALECTOLOOIQUE ET HISTORIQUE
SOMMAIRE
Introduction.
On n*a guère soulevé jusqu'ici la question de Torigine des habitants
de la vallée d*Ossau (Basses- Pyrénées). On s'est contenté de les iden-
tifier avec les Osquidates Moniani de Pline.
Cependant, Tétude des patois actuels montre que les Ossalois ne
peuvent pas être la population originaire de la vallée, et qu'ils y sont
venus de la plaine à une époque ancienne.
Cette thèse a pour objet la démonstration de ce fait.
Vu le silence presque complet des documents écrits, je m'appuierai
principalement sur la dialectologie comparée qui fournira une solution
approchée (Première partie).
Je chercherai ensuite à confirmer et à préciser les résultats ainsi
obtenus par Texamen des relations sociales des Ossalois. et par l'étude
de quelques textes historiques (Deuxième partie).
Première partie.
Etude dialectologiqiie.
Chapitre I. — L article.
On sait qu'au point de vue de l'article, la France se divise en deux
régions bien distinctes. Dans les Pyrénées et la plaine subjacente,
depuis le pays basque jusqu'au pays de Foix, la forme régionale do
l'article est e/, eU au masculin, era, eras au féminin. C'est-à-dire qu'il
dérive comme el en espagnol, il en italien, de ille traité comme tonique.
Au Nord, l'article dérive de ille traité comme atone; c'est /m, la. La
ligne qui sépare les deux articles passe au Nord de Monein, Nay,
Pontacq (Basses-Pyrénées) ; Ossun, Tournay (Hautes-Pyrénées) ; Bou-
logne-sur-Gesse (Haute-Garonne).
Au Sud de Pau, la continuité de l'article et, era, est interrompue par
une longue bande où on dit lu, la, qui s'élève jusqu'à la frontière d*Es-
Passy. — L' Origine des Ossalois, 1
— 2 —
papne, entre Monein et la vallée d'Aspe d'un côté, Nay et les vallées du
Labedan, de l'autre; c'est la vallée d'Ossau. — Trois communes où on
dit et, era, interrompent à leur tour cette bande, Arudy, Izeste et
Castet.
La divergence du traitement de l'article dans la plaine et dans la
montagne remonte aux premiers siècles de notre ère.
Nous ne pouvons pas déterminer directement par l'étude des textes,
de quelle époque date ce curieux entre-croisement d'enclaves. Les
chartes sont rédigées en un Bramais lHlèram% encore vivant aujour-
d'hui, que les curés et autres orateurs parlent en chaire et aux ma-
riages, que les poètes de toutes localités préfèrent pour leurs compo-
sitions, que les paysans de la montagne imitent on parlant aux étrangers,
parce qu'il est a moins grossier », « plus fin ». Ce dialecte littéraire
est à peu de chose près celui dos environs de Pau, et n'admet pas et,
era ; de sorte qu'il n'y a pas un seul exemple de l'article de la mon-
tagne dans les documents rédigés en pays montagnard béarnais.
A défaut de preuve directe, on peut du moins faire les remarques
suivantes :
1° La géographie de l'article ne peut pas résulter du développement
normal du latin ; car un pareil entre-croisement d'enclaves pour un fait
aussi ancien est sans exemple, et contraire aux résultats les plus cer-
tains de la dialectologie. — La présence de lu, La en Ossau ne peut
donc être due qu'à une invasion de forme ou de population.
2® Une invasion de forme est inadmissible dans le cas présent.
Depuis 150 ans au moins, d'après le témoignage des vieux, tout Ossau
dit lu, la, à l'exception d'Arudy, Izesto, Castet. D'autres faits, où l'in-
vasion de forme est certaine, nous montrent toujours ces trois villages,
situés presque dans la plaine, envahis avant ceux du llaut-Ossau, dont
quel(iues-uns sont retranchés en pleine montagne. Il n'y a aucune
raison d'admettre, pour l'article on particulier, une dérogation à une
marche aussi constante.
3° Une émigration, au contraire, n'a rien d'improbable, et on en
connaît beaucoup d'autres en France et ailleurs.
9
Chapitre II. — lUude de quelques faits dialectaux.
Ce chapitre n'est pas de nature à être résumé. — Des cartes dialec-
tologiques en facilitent la lecture.
CiiAiMTHK III. — Les dialectes da)is le Sudthfest.
Les limites des caractères étudiés s'entre-croisent au Nord du Gave
sans qu'il en résulte aucune limite dialectale. Cela seul indique que
les patois s'y sont développés normalement.
Dans la région, au contraire, qui va du Gave à la frontière espa-
gnole, elles se superposent pour circonscrire nettement plusieurs dia-
lectes : celui d'Aspe-Barétous- Monein ; celui d'Ossau ; celui du Labedan ;
— celui de la plaine au Nord d'Ossau, qui va rejoindre sans transition
bruscjue les patois de la vallée du Gave.
La limite dialectale la plus marquée est celle d'Ossau avec le Labe-
— 3 —
dan ; puis celle d'Aspe avec Ossau : celle de la Plaine avec le langage
montagnard entre Ogeu et Monein-Parbayse ; celle de la Plaine avec
Ossau. Notons que cette dernière limite ne coïncide pas avec la limite
administrative d'Ossau ; elle laisse Hourat, Lys, Rébénacq, Buzy, dans
le parler de la Plaine.
En comparant entre eux ces divers dialectes, on voit : 1» que ceux
du Labedan et d'Aspe-Barétous sont plus semblables entre eux que l'un
ou l'autre avec celui d'Ossau ; ils concordent surtout pour les faits
anciens: 2® que les Trois-Villages concordent, tantôt avec le Labedan,
tantôt avec Aspe-Barétous, tantôt (pour les faits les plus anciens) avec
ces deux régions, tantôt enfin (pour presque tous les faits récents) avec
le reste d'Ossau ; 3° qu 'Ossau, moins les Trois-Villages, concorde avec
la Plaine pour les faits les plus anciens et une partie des faits récents ;
que pour d'autres, il marche avec Aspe-Barétous, et qu'il suit un déve-
loppement spécial pour un petit nombre.
D'où on peut conclure :
1° Que le dialecte du Labedan était primitivement uni à celui d'Aspe-
Barétous par l'intermédiaire de la vallée d'Ossau ;
2<» Qu'Arudy, Izeste et ('astet conservent l'ancien dialecte parlé par
la population de la vallée, considérablement modifié, pour les faits
récents, par l'influence du langage englobant ;
a»» Que le dialecte du reste de la vallée, et ceux qui le parlent, sont
venus de la Plaine à une époque que les patois permettent de consi-
dérer comme notablement antérieure au xii« siècle ;
4<» Que par suite du mélange probable des immigrants avec l'an-
cienne population, et de la cohésion administrative et sociale avec les
Trois-Villages, Aspe et Barétous, le dialecte ossalois a été entraîné,
pour une partie des faits récents, dans le développement propre aux
vallées béarnaises.
Chapitre IV. — Lieu iVnriyine possible des Ossalois.
Les Ossalois ne peuvent évidemment pas venir du territoire où on
dit et y era.
Ils ne peuvent pas non phis être venus de la plus grande partie de
la région comprise entre Ossau et le Gave. Une limite dialectale très
marquée sépare en effet Ossau de ce territoire. La toponymie (Las-
seube, Mifayet, Bosdarros, etc.), la date de fondation des villages quand
elle est connue, prouvent, si on les examine à la lumière de la dialec-
tologie, que la plus grande partie de cette région était autrefois cou-
verte d'une forêt dont il subsiste d'ailleurs des restes imposants ; et
qu'elle n'a été défrichée qu'à une époque relativement récente par des
colons venus du Nord, de la vallée du Gave.
Enfin, le lieu d'origine des Ossalois ne peut pas être extérieur à une
ligne quittant le Gave à Baudreix et passant à l'intérieur de Montaner,
Lembeye, Claracq, Geaume; car à l'Est de cette ligne, le rf intervo-
calique des verbes cadere, euadere, credere, uidere^ etc., est tombé ou
s'est changé en z tandis que le / intervocalique donne d; à l'Ouest, au
contraire, comme en Ossau, d et t intervocaliques se .sont confondus.
A l'Ouest, la limite, quoique bien moins nette, peut être tracée à
l'intérieur de Hagetmau et d'Orthez, et probablement de Locajunte et
■ 4 -
d'Arthez. De ce côté du Béarn, en efTet, comme dans la Chaloase et les
Landes, a poBttonique donne » et non -a ou -o comme à l'Est et en
Ossau. Or -o n'est pas une étape du passage de -a â -», mais un déve-
loppement dilTérenl; d'ailleurs l'alTaiblisseraent de -a en -j remonte
très haut, probablement jus<|u'au xi' siècle. — D'autres faits, quoique
sans doute moins anciens et moins probants, sont aussi traités autre-
ment qu'en Ositau, un peu plus ou un peu moins â l'Ouest que cette
ligne.
En résumé, !a dialectologie indique comme lieu d'origine presque
certain la région comprise dans une ligne intérieure à Lagos, Arthez,
Hagetmau, Geaume, Claracr;, Lembeye, Montaner. Luquet, Nay, Las-
seube, Lacommande et Monein. — Dans ce territoire, les patois de deux
régions, celle de Séby et Mialos, d'une part, celle de Lescar, Laroin,
Aubertin de l'autre, présentent le plus d'analogie avec le parler
d'Ossau.
Deuxième partie.
Elude Inslorique.
Chapitre 1. — Ossau el le Poiil-Long.
I.a dialectologie ne donnant qu'une délimitation approximative, il
s'agit de chercher si l'histoire n'indique pas. dans le territoire d'origine
possible des Ossalois, un point spécial comme iieu de départ plus pro-
bable de l'émigration.
Or, de temps immémorial, les Osaaioia exercent sur le Ponl-Long
des droits de prupriélé. Il a dû en être ainsi dès le x' siècle, car d'après
la tradition, ce serait en échange de la cession par les Ossalois du terri-
toire sur lequel a été construit le premier château de Pau, qu'ils ont
reçu le privilège de siéger au haut bout de la salle du château, quand
la cour féiHlale s'y rassemblait. Dès le .\iii' siècle, les textes montrent
les Ossalois faire acte de propriétaires, et cet état de choses s'est main-
tenu, malgré de nombreuses contestations, jusqu'au .xix' siècle, où il a été
régularisé par divers jugements. Il est remarquable que dans leurs
revendications les Hssalois ne s'appuient jamais sur un texte écrit,
mais seulement sur le fait dune possession immémoriale. Il semble
donc que leur possession ne dérivait ni d'un achat, ni d'une concession.
Celle situation ne serait-elle pas toute naturelle si les Ossalois étaient
les anciens habitants, non pas du Pont-Long, qui est marécageux et
inhabitable, mais d'une localité voisine du Pont-Long ? Il y a la une
première conlîrmalion des données de la dialectologie.
- Beiiekariium.
mille qu'une énii,i,'ratii
1 milifii lies monlagm
des violences. Or, avant le xi*" siècle — époque où l'émigration devait
avoir lieu, car dès lors la vallée d'Ossau est gouvernée par des vicomtes
particuliers — il y a eu dans le Sud-Ouest plusieurs invasions, causes
habituelles des émigrations. Celles des Germains, des Vascons et des
Sarrazins ne semblent pas avoir produit une perturbation sut!isante
pour produire un déplacement de population. Celle des Normands, au
contraire, a détruit les cités épiscopales de Beneharnum, Oloron,
Tarbes, etc. La violence a été telle qu'elle a produit l'exode en masse
des habitants de Beneharnum ; car au x^ siècle, quand le duc de Gas-
cogne, Guillaume Sanche, fondait Téglise de Lescar, il ne trouvait sur
l'emplacement de Beneharnum ' que l'église détruite de Notre-Dame,
« ancien siège épiscopal », au milieu d'une épaisse forêt.
Ainsi l'histoire montre une émigration partie de Beneharnum, c'est-
à-dire d'une des localités indiquées par les patois comme lieu d'origine
des Ossalois ; et la dialectologie montre une immigration en Ossau,
venue apparemment des environs de Beneharnum. Le seul rappro-
chement de ces deux faits permet de conclure que les Ossalois sont les
descendants des émigrés de Beneharnum.
Ainsi s'explique la possession du Pont-Long par les Ossalois, immé-
moriale et sans titre.
Chapitre 111. — Leè monuments préhistoriques.
Il y a dans la vallée d'Ossau des cercles de pierres préhistoriques,
situés à l'entrée du chemin qui conduit en Aspe et en Barétous. La dis-
position et le nombre de ces cercles font penser qu'ils ont servi aux
réunions des représentants de ces trois vallées, qui sont restées confé-
dérées pendant tout le Moyen Age. Mais alors, Ossau devait être peuplé
à peu prés comme plus tard, et uni aux vallées voisines par des liens
semblables à ceux qui ont existé pendant les temps historiques. Ceci
n'infirme-t-il pas l'hypothèse de l'invasion ? — Nullement ; il faut seu-
lement admettre que l'invasion a été pacifique, et s'est produite à un
moment où Ossau avait été dépeuplé par une cause inconnue.
Conclusion
Nous regardons donc comme démontré que l'ancienne population
d'Ossau, restée compacte dans les Trois -Villages, a été remplacée dans
le reste de la Vallée par une immigration pacifique des habitants de
Lescar et environs, qui avaient été chassés par l'invasion des Nor-
mands.
1. L'identité de l'emplacement de Lescar et de Beneharnum ne fait
plu^ de doute aujourd'hui.
INTRODUCTION
1, Un matin de septembre 1890, j'ai pris mon bâton ferré
et mon sac, et je suis parti d*Eaux-Bonnes pour Arrens en
Azun*. Je venais d'étudier le patois du Haut-Ossau, puis celui
des vallées d'Aspe et de Barétons, situées plus à TOuest, et
je voulais maintenant en suivre les modifications graduelles
vers l'Est.
Sans avoir cherché à m'imaginer ce que pourrait être le
patois d'Arrens, je m'attendais à le trouver plus différent de
celui de Barétons et d'Aspe (jue de celui d'Ossau, qui, par sa
position, est intermédiaire. Aussi, lorsqu'en dégringolant les
sentiers raides qui semblent couler vers Arrens, je me suis
mis à causer avec les paysans, j'ai été étonné. Il me semblait
surprendre, dans la rapidité d'une prononciation à laquelle je
n'étais pas encore habitué, l'article et, eaa, un des faits
caractéristiques qui distinguent le patois d'Aspe et Barétons
de celui d'Ossau.
2. Le soir même, grâce à M. lecuréd'Arrens, je me suis mis
en relation avec un jeune homme, qui est devenu mon ami, et
plus tard un dialectologue et un poète distingué, M. Michel
Camélat. Je ne m'étais pas trompé : on disait bien et, eaa ; et
d'autres formes azunoises encore semblaient sauter par-dessus
les montagnes et la vallée d'Ossau pour se retrouver en Aspe
et Barétons. Comme là-bas on disait ke'de « c'est » au lieu
de kcï; on disait «es « six » au lieu de /sis.
Ce qu'il y avait de plus curieux, c'est que les formes ossa-
loises correspondantes étaient identiques à celles de la Plaine
béarnaise : dans les deux régions on disait lu, la, kei, /eis.
Toutefois, si j'en croyais M. le curé de Louvie-Soubiron
1. Canton d'Aucun, Hautes-Pyrénées.
(canton de Lai'iin.'^), un aurait dit el, eja à Castet (canton
d'Anidy).
3. Comment expliquer cette bizarrerie, qui contredisait un
des faits les mieux établis par les recherches dialectologiques,
la gradualité des changements lingiûstiquiïs? n Kaul-il croirfl».
écrivais-je k mou frère Paul, que les habitants de la Htaineî
se sont peu à peu avancés dans la vallée d'Ossau, en refoulant
dans les valléeK latérales les anciens habitants'^ Ou bien, s'il
est vrai qu'on dise et. eia à Castet, qui est près de l'embou-
chure de la Taillée, y a-t-il eu dans le Haut-Ossau une inva-
sion qui 3 respecté le bas? — Mais pour l'inslaut, ajinitais-je,
je ne veux pas faire de théories qui me rendraient partial,
je veux simplement constater co qui est, sans idée pré-
conçue. »
4. Cependant cette anomalie continuait à me préoccuper
l'étnde, bien superficielle, j'en conviens, que j'ai faite les
semaines suivantes du patois des autres vallées du Labedan et
de la Barège, puis de celui de la plaine et de l'embouchure
d'Ossau, me confirmait en effet dans l'idée d'une immigration ;
constamment je voyais la vallée d'Ossau interrompre, comme
no coin, la continuité de faits linguistiques qui paraissaient
communs à une grande partie de la chaîne et se retrouvaient
â l'Ouest comme à l'Est. Je la voyais au contraire présenter
régulièrement les formes correspondantes de la plaine.
Pourtant, il n'était guère probable qu'un fait aussi impor-
tant que l'émigration de 6 à 10 iX)0 habitants ait pu passer
inaperçu. Depuis d'Anville, tout le monde admettait que les
Ossalois sont les enfants des Osqiiidafes monlani de Pline.
Ni Walckenaer, ni l'abbé Menjoulet, ni Paul Raymond, ni
M. Desjardins, ni M. Luchaire, ni LéonCadier, ni M. Capdevielle
n'avaient relevé sur ce point rien d'anorinal. Ils avaient
fouillé les textes avec une sagacité et un soin qui m'ôtaient
toute confiance en moi-même; ces textes ne disaient donc
rien. Cela seul rendait mon hypothèse improbable.
5. Quand même elle aurait été juste, les patois fourni-
raient-ils le moyen de lui donner une précision suffisante? Il
était â craindre que non. Cependant j'ai compris bientôt
qu'en étendant les indications très vagues jusqu'alors que
m'avait fourni la dialectologie, elles pourraient éclairer puis-
— 9 —
samment certaines relations sociales trop peu remarquées,
certains textes encore non utilisés. Il me semblait en un mot
qu'en combinant Tétude des patois et celle des documents,
on pourrait retrouver les grandes lignes de cette histoire.
6. Aussi j'ai été bien heureux, lorsque, grâce à une mission
de TEcole pratique des Hautes Etudes, j'ai pu, pendant 1 été de
1891, diriger, spécialement on vue d'éclaircir cette question,
une nouvelle enquête. Cela m'a permis, malgré le temps trop
court dont j'ai pu disposer, malgré des erreurs de méthode
qui m'en ont fait perdre une partie, d'arriver aux conclusions
suivantes, qui sont l'objet de cette thèse :
1<* La vallée d'Ossau était occupée à l'origine par une po-
pulation dont le patois possédait tous les traits caractéristiques
des parlers montagnards de l'Est et de l'Ouest ;
2** A une époque ancienne, cette population a été remplacée,
sauf dans trois villages, par une émigration venue de la
Plaine ;
S** Cette population avait quitté Beneharnum lors de la
destruction de cette ville par les Normands, au ix' siècle.
PLAN
7. Les divisions du présent travail sont dictées par la
méthode suivie dans Tétude du problème.
Dans la première partie, je ferai la géographie de l'article,
seul fait dialectologique sur lequel je puisse m'appuyer en
toute confiance, et j'en tirerai les conclusions qui en ré-
sultent. Je traitei'ai en même temps quelques questions
accessoires.
Drus Isideu^rlème partie, j'étudierai un certain nombre de
faits linguistiques propres au Sud-Ouest; je délimiterai les
dialectes de la région, je vérifierai et j'étendrai les conclusions
de la première partie.
Dans la troisième partie enfin, j'examinerai à la lumière
de la dialectologie quelques données historiques qui préci-
seront les résultats des deux premières.
La conclusion générale se dégagera d'elle-même.
BIBLIOGRAPHIE
I. Partie dialectologique.
8. On trouvera des indications bibliographiques générales
sur les dialectes du Sud-Ouest et les livres écrits en patois
dans les ouvrages suivants :
I® Behrens (Dr.-D.). — Grammatikalische und lexiko-
graphische Arbeiten liber die lebendigen Mundarlen der Lan-
gue d*oc tmd Langue d'oïl.
2® L. Soulier. — Catalogue de la Bibliothèque de Pau,
Histoire locale. Pau, Véronèse, 1886, 8°.
3® Lespy et Raymond. — Dictionnaire Béarnais ancien et
moderne. Montpellier, 1887, 8**.
Je me contenterai donc de citer ici les travaux qui m'ont
été d'un secours fréquent : ceux qui ne m'ont servi que pour
un point spécial seront indiqués en leur lieu. J'omets les
ouvrages généraux comme les Grammaires de Diez et W.
Meyer, les Dictionnaires de Diez, Littré, Korting, les Ency-
clopédies philologiques de Grôber et de Korting, Romania,
les Revues des Langues romanes, de Gascogne, d'Aqui-
taine, etc.
LucHAiRE (Achille). — Étude sur les idiomes pyrénéens de
la région française. Paris, 1879, 8".
Recueil de textes de l'ancien dialecte gascon^ d'après des
documents antérieurs au xiv* siècle, suivi d'un glossaire.
Paris, 1881, 8«.
Lespy et Raymond. — Ouvrage cité plus haut.
Lespy. — Grammaire béarnaise, suivie d'un vocabulaire
béarnais-français, 2" édition. Paris, 1880, 8°.
Meyer (Paul). — Étude sur une charte landaise de 1268
ou 1269, dans Romania, III : 433-42, et IV : 462-64.
— 14 —
Plainte du vicomte de Soûle contre Simon, comte de Lei-
cester. Texte vulgaire du pays de Soûle (1252), dans Roma-
nia, V : 367-72.
Compte rendu de Luchaire, De lingua acquitanica, dans
Romania, VII : 140.
9. La nature de mon sujet ne m'a permis de trouver dans
ces ouvrages qu'un bien petit nombre de renseignements uti-
lisables. Les ouvrages de M. Lespy, qui ne prennent guère
en considération que le dialecte littéraire du Béarn et le dia-
lecte de Pau, qui est celui de l'auteur, ne m'ont guère servi
qu'à préparer mon questionnaire. L'Étude de M. Luchaire,
quoiqu'elle dénote un esprit d'une grande perspicacité, m'a
paru si peu digne de confiance pour les régions que j'ai étu-
diées, que j'y ai toujours eu recours avec crainte pour celles
que je ne connaissais pas. Son Recueil toutefois (et surtout
son glossaire) m'a été d'un grand secours ainsi que les études
de M. P. Meyer.
10. C'est donc presque uniquement avec des matériaux
recueillis par moi-même (jue j'ai dû travailler. Ceux-ci sont
de nature et de valeur très différentes.
La plus grande partie de beaucoup a été recueillie par moi
et sur place en 1889, 1890 et 1891 . Mais ma dernière enquête
seule a été conduite avec un peu de méthode, et dans un but
précis. En 1890 j'avais recueilli surtout des documents litté-
raires, dont la valeur dialectologique est quelquefois très
faible ; et en 1889 je n'avais fait qu'étudier quelques exemples
du patois mélangé d'Eaux-Honnes*. Mais l'habitude, prise
pendant ces études préliminaires, de parler patois avec les
paysans, m'a été très précieuse dans la suite.
Une partie de mes documents aussi a été recueillie soit à
Paris, pendant l'hiver de 181X)-1891, soit dans le Sud-
Ouest, sur des sujets qui avaient quitté leur village depuis
plus ou moins longtemps et que le hasard me faisait ren-
contrer. Ces renseignements, de valeur très inégale, m'ont
servi surtout à diriger mon enquête ; mais quelques-uns res-
1. Voir Revue des patois Gallolhmaus^ dirigée par Gilliéron et
Houssclot, IV : 106.
— 15 —
teraient à contnMer*. Heureusement, ils n'ont qu'une impor-
tance secondaire pour le sujet qui m'occupe.
Enlin j'ai reçu par correspondance un nombre considérable
de renseignements, dont une partie m'a été très utile.
11. II est bien entendu que je n'ai fait d'enquête dialec-
tologique tant soit peu complète sur aucun point du terri-
toire étudié : mon objet étant de faire non pas la dialectologie
du Sud-Ouest, mais la carte de certains faits propres à carac-
tériser les dialectes de l'arrondissement de Pau et des régions
limitrophes, j'ai simplement dressé un catalogue des mots
et des formes qui pouvaient le mieux me servir, et je les ai
étudiés en totalité ou en partie partout où je passais. Sur
d'autres points, j'ai naturellement pris des notes souvent
abondantes ; mais je ne pourrais faire la monographie com-
plète d'aucun patois particulier.
12. Voici quelques-unes des règles de critique que j'ai
suivies dans l'emploi de mes documents.
13. 1" Documents recueillis par moi-même, — J'accorde
plus de confiance à ceux de 1891 qu'à ceux qui avaient été
précédemment recueillis. J'en accorde très peu à tout ce qui
a un caractère littéraire, sauf pour les faits inconscients qui
n'y sont que bien rarement modifiés.
14. J'ai toujours eu soin de m'assurer si mes sujets
offraient toute garantie au point de vue de la pureté du
patois. Dans certaines régions, c'est l'exception. A Eaux-
Bonnes il serait peut-être impossible de trouver une famille
qui ait résidé deux générations dans le pays.
15. Mais les circonstances extérieures ne sont pas seules
importantes : il faut tenir compte de l'équation personnelle.
J'ai quelquefois noté comme v bon sujet » un homme qui
avait fait son service militaire et beaucoup couru dans le
Sud-Ouest, ou encore un jeune homme instruit parlant sou-
vent français ; — comme sujet détestable un vieillard igno-
rant qui n'avait pas quitté son pays, et dont les parents y
1. Notamment ceux que j'ai recueillis sur les patois de Perpignan,
Béziers, Castanet (canton Sauveterre, Aveyron), Aurillac, Saint- Hippo-
lyte-du-Fort (canton Alais, Gard), Nice, Montcarret (canton VélivesJ et
Eyresse (canton Sainte-Foy, Dordogne), Buglon (Lot-et-Garonne), Sabres
(Landes).
étaient nés. A Précilhon (canton d'Oloron) j'avais commencé
à travailler arec un cordonnier de 65 à 70 ans, d'une ancienne
famille de l'endroit, et qui n'avait guère couru. Son patois
était un affreux mélange ; il donnait parfois pour le même
mot, deux formes, étrangères toutes les deux. Son fils qui
avait habité Pau et Paris me renseignait déjà mieux. Mais
j'ai trouvé tout b. fait mon affaire chez le maire et sa famille ;
et pourtant son père seul était de Précilhon, il avait beau-
coup lu, et avait passé 20 ans en Amérique.
Il est généralement assez facile de juger de la valeur d'un
sujet. La fierté du patois local ; la. netteté des réponses ; des
indications justes et contrdiables sur les patois voisins, ou
au contraire l'ignorance de tout ce qui est extérieur au vil-
lage, en particulier du Français ; un air de franchise; l'in-
térêt qu'on prend à vos recherches, sont de bonnes indica-
tions.
Il y a aussi des expériences qu'on peut faire. Souvent je
demandais si une forme que je savais étrangère à la localité,
y existait. De crainte de me contredire, quelques-uns répon-
daient, 0 ke n )'a ki ad 'dizen ■ •• il y eu a qui le disent ».
D'autres, « nanil pazasi! >> a non, pas ici •>. L'homme éner-
gique et hardi vaut sûrement mieux que le timide.
16. Chez les individus résidant depuis longtemps hors de
leur village, les faits inconscients, les nuances qui échappent
à l'observation, se conservent mieux que les gros faits con-
scients, parce que l'entourage remarque ces derniers et s'en
moque. L'article et bjb, spécial à la montagne, se perd bien
vite en plaine. — A Mont (canton do Garlin), unjeune homme
à qui je demandais pourquoi il disait ju " je », bilajje u village»,
m'a répondu qu'il venait de passer six mois à Lembeye, v où
on parle parj. Maintenant », ajoutait-il, " il va falloir que je
reprenne le 3, « — II n'aurait pas varié ainsi s'il y avait eu
dans son patois un intermédiaire entre | et 5, qui aurait été
admissible à Lembeye.
Ceci montre aussi, que, chez les individus dépaysés, on ne
peut considérer comme appartenant sûrement à leur pays
d'origine que les faits qui diffèrent dans leur lieu de rési-
dence.
Voici un exemple qui montre tout le parti qu'un peut tirer
de ce genre de sujets. A Fichous (caiitou d'Arzacq). une
femme née et élevée â Botimuurt (canton d'Arthez) me donne
les luuts nio, n«(t) " brebis, août»; son fils qui a toujours
vécu à Fichous dit 'oâAo, oùst. Comme cette différence entre le
langage de la mère el celui du fils ne peut l^nir qu'au patois
environnant, qui a agi sur un enfant et non sur une femme de
25 ans, j'en conclus : l'qu a Fichous ou dit 'oâîo, oùat; 2° qu'à
Boumourt on dit 'nio, n8(t). Cette conclusion a été vériflèe par
l'étude d'autres sujets, el s'est trouvé juste.
17. 2° Documents communiqués par correspondance. —
Gnice à la connaissaoceque j'ai des patois du Sud-Ouest, ces
renseignements ont élé utilisables, mais dans une faible me-
sure en général. Malgré les indications minutieuses que je
joignais à mes questiounaires, les réponaes dénotent souvent
une grande négligence. Lorsque je m'adressais à des curés
ou à des instituteurs, ce qui a eu lieu très souvent, je leur
demandais aussi les formes en patois de leur village : ce qui
différait alors dans les deux localités me paraissait plus digne
(le confiance que ce qui concordait.
Je dois citer toutefois, cotnmo particulièrement bonnes,
les notes que m'ont fourni M. Camélat, un tout jeune homme
(l'Arrens (canton Aucun, Hautes-Pyrénées), que j'ai mis, en
1890, au courant des élémL^nts de la phonétique descriptive,
et qui manie aujourd'hui très bien la transcription; M. Ar-
nandin, de Laboubeyre, qui s'est formé tout seul par un tra-
vail acharné, et possède une connaissance très méritoire,
réellement étendue, et surtout très mûre, des patois landais;
M. Paul Labnmche, qui m'a très bien renseigné sur la géo-
graphie de l'article; M. Larricq, docteur on médecine de
Bedous (canton d'Accous); MM. les curés d'Aas (canton de
Laruns), de Gurmeuçon (canton d'Olnrnn), do Pontiacq (can-
ton de Montaner), de Monein'.
18. Je saisis cette occasion de remercier tous mes colla-
borateurs, ainsi que M. Lospy qui s'est fait un plaisir de me
monter en ouvrages béarnais, et M. de Lailbacar, qui a mis
1. Iri rtt ailleurs, r^uand je parle du curé ou de l'instituteur
maire d'un village, sans indiquer de date, il s'agit de celui qui
jt.ces fonctions en 1891. De m^me ijuaiid j'indique l'agi- d'un
nnùgcen \m\.
pASSV. —l.'UrigÎHe dea UssaloU. 2
a du
— 18 —
à ma disposition la plus belle bibliothèque qu'il y ait peut-être
à Paris pour le Béarn.
II. Partie historique.
19. Je simplifie la bibliographie historique comme celle
de la dialectologie. On trouvera des bibliographies étendues
sur l'histoire du Béarn dans le Catalogue de M. Soulice, et
dans les Etats de Béarn de Léon Cadier.
Je me contente donc de donner la liste des ouvrages qui
ont le plus spécialement trait au sujet du présent travail :
P. DE Marca. — Histoire (lu Béarn. Paris, 1640, fol. in-4**.
Dictionnaire archèolofjiqae de la Gaule y époque celtique.
Paris, 1875, in-4°.
LoNGNON. — (iéof/rap/iie de la Gaule au vi*' siècle. Paris,
1878, in-8".
Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau,
1887, 88, 89.
Les Fors de Béarn, éd. Mazure et Ilatoulet. Pau, 1842,
in-4^
Les Fors d'Ossau, éd. Mazure et Hatoulet. Pau.
F Capdeveille. — La Vallée d'Ossau, état social, 1891.
J.-B. Bonnecaze. — Carte delà Vallée d'Ossau, 1876.
Bascle de Lagrèze. — Le château de Pau, son histoire
et sa description, 4® édition. Paris, 1862; 5^ édition, 1885.
Arrêt du Conseil d'Etat du Boi sur la propriété et les
usaf/es du Pont-Long (19 décembre 1782). Pau, 1783,
in-4^
Mémoire pour la Vallée d'Ossau, représentée par le sieur
d'Espalungue, contre l'État, représenté par M. le Préfet.
Pau, Véronèse, s. d., 1826, in-4\
Observations sur ce mémoire, par le D*" Mayniel, habitant
de Pau. Août 1830, in-4^
Menjoulet. — Chronique d'Oloron,
Extrait du Cartulaire de Lescar.
Depping. — Histoire des Expéditions rnaritimes des Nor-
mands, 2* édition. Bruxelles, 1844, in-8".
— 19 —
Coup d'œil d'ensemble sur le système phonique des
parlees béarnais.
20. Je crois utile de faire précéder mon étude d'un rapide
exposé des principaux traits qui caractérisent les parlers
béarnais dans leur ensemble, du moins au point de vue pho-
nétique; ce qui touche à la morphologie et à la syntaxe a
moins d'importance pour mon travail.
Rappelons d'abord que ce groupe de parlers appartient au
groupe plus vaste des parlers romans du Sud-Ouest de la
France ; il occupe avec eux une position intermédiaire entre
le français et l'espagnol. Il est limité au Sud-Ouest, d'une
manière absolument nette, par le territoire des parlers bas-
ques. Au Sud, la crête des Pyrénées le sépare des patois
aragonais; j'ignore jusqu'à quel point il y a là une limite lin-
guistique tranchée. A TEst et au Nord, il n'y en a pas; des
parlers béarnais aux parlers gascons, le passage est toujours
graduel, et il est impossible d'isoler les uns des autres dans
une étude scientifique. Ce que je vais dire s'applique donc,
d'une manière générale, aux papiers du Béarn et à ceux de la
région voisine, Bigorre, Armagnac, Chalosse.
Ici et dans toute la suite, je me servirai de la transcrip-
tion de VAssociadon phonétique internationale.
Force, durée.
21. Force. — La plupart des mots portent l'accent de
force sur la dernière syllabe : mai'zà « maison », djumi « dor-
mir », kan'ta « chanter », kan'sat « fatigué ».
Mais il y en a aussi un bon nombre d'accentués sur l'avant-
dernière: mnn'tajio « montagne », gabe « torrent », 'omi
a homme », plujo « pluie », kjabo « chèvre », arbe « ar-
bre ».
22. Durée, — La durée des voyelles est peu marquée.
— ?0 —
D'une manière générale les voyelles des syllabes fortes ou-l
vertes sont plus longues que celles des syllabes faibles oui
des syllabes fermées ; surtout quand ce ne sont pas des syl- I
labes tinaies. Ainsi les voyelles fortes des mots 'gabe, 'ami, T
■plnjo, pourraient s'écrire longues ou du moius demi-longues.
Mais celte durée, peu marquée et qui n'est jamais distinc->
tive, peut se négliger dans un travail de ce genre.
23. Il y a un certain nombre de consonnes doubles à l'iu- |
térieur des mots, comme dans byrre " beurre i
'< flamme ". a'masso « ensemble » ; et beaucoup entre deux |
mot^, par suite d'assimilation (v. § 44 et suiv.). Mais ces |
consonnes dffubles sont souvent simplifiées dans un parler
rapide : on dit toi lui 'amis ou ta Inz omis « tous les hommes »
Sons.
24. Dans la région étudiée, le système des voyelles est ]
extrêmement simple et très fixe. Autant que je sais, ce n'est
que vera les Landes, surtout la Maremme et le Marenain,
aussi vers la Garonne, du côté de Marmande, de Saînte-Foy,
que le développement en est rapide et varié.
Les consonnes aussi n'éprouvent qu'une variété relative,
quoique plus grande que celle des voyelles,
25. On peut résumer le système de sons comme suit, en
prenant le langage des environs de Pau comme base.
P b
(K)
(C) J /3JS2 (il) (") w
36. Voyelles. — Tutiles ci-s voyelles peuvent être fortes
ou faibles, sauf o, o, a qui n'existent que faibles, i est tou-
jours fort en Béarn ; en Labedan il y eu a une variété moins
ouverte qui peut être faible.
87. (u> oscille entre un son à peine plus ouvert que notre u
de tant et un son à peine plus fermé que notre o ; le prenaier
existe en Labedan, le deuxième, par exemple, à Lauréde [can-
ton de Mugron, Landes]. En Béarn il me parait en général
tout â fait intermédiaire entre mon (a) et mon (o). Exemple :
bon 1' fontaine », Inp " loup «; — azu " àne •>, marrn " bé-
lier 1'.
Il eat consonant ilaus aûlnju « olét'un ». où bk « au lieu •>,
diû « Dieu ».
28. (o) est moins ouvert que notre (o), mais plus que
l'intermédiaire entre (o) et (o). — Exemples : omi « homme ",
hort " fort ». Posttonique il remplace a posttonique latin
dans certaines régions (v. §§ 141 et suiv.).
S9. (a) est intermédiaire entre notre l,«] de pas et
notre (a) de bras. Il varie peu ; à Etcbartès pourtant il est
très voisin de notre >).
30. \t. est ouvert, très voisin du ,îe; anglais di^ cat n chat ».
U est légèrement diphtongue dans les finales en -Et : be'tft
" veau ■', plus exactement betiât; kas'Ut « château •>, plus
exactement kas'uàt; mais cette nuance peut se négliger.
31. (e) est plus ouvert que notre (a) de été. Faible, comme
dans 'libre «. livre », il est encore plus ouvert, sensiblement
intermédiaire entre (o) et (ei. Comme (ei, il est légèrement
diphtongue dans la terminaison -et: bn'ket, plus exactement
bnkeàt <• bouquet ". — Dans les Landes cet (b) est régulière-
ment remplacé par (oa).
38. (i) est en général presque identique au nôtre, peut-
être une idée moins fermé. Il est consonant dans Idt « lait »,
luii- fait ».
33. (y) aussi est sensiblement identique au nôtre. C'est la
seule loj'elle anormale (palatale arrondie, du Béarnais. C'est
par (y) que les Béarnais remplacent les (ob) des mots français
qu'ils adoptent: bla'gyr " blagueur ». — Consonant dans
gcys u hibou n.
34. Le son que j'écris (a) n'est pas identique au (o) fran-
çais de me, jf. Vers Salies, Orthez, c'est (é) intermédiaire
entre les deux voyelles atones du portugais, (a) de cama
a lit », et (I) de mf, te, très semblable au e allemand de
gabe « don ". Dans les Landes, il est plus voisin de notre (e),
mais les lèvres sont peut-èlre plus avancées.
(a) et (d) sont des întemiédiaires entre (a) et (é), (o) uu (s)
et<é).
Ces Iroîs voyelles (o), (à), (d), avec diverses nuances,
jouent toutes, suivant la région, le rôle de vityplb- neutre,
remplaçant te a posttoni'jue latin ; ainsi un dit mnntajia en
Ossau, mantajiô à Pau, muntajis à Ortliez. Dans les textes et
lu où une grande exactitude n'est pas nécessaire, j'écrirai
a, 0, pour a, â.
35. Dans une grande partie du Déaru, les voyelles peuvent
être nasaléos, et elles le sont régulièrement quand elles
étaient autrefois suivies d'un » séparable latiu : pâ <• pain ",
bâ « bon u, hfi " foin ». Ailleurs, par exemple à Nay, cette
nasatité a disparu. Dans les Landes, au contraire, le ti sub-
siste encore sous la forme (n) en môme temps que la nasala-
tiou de la voyelle ,v. gg 40).
36. Consonnes. — (t) (d) sont dentales, souvent interden-
tales.
37. (b) (d) (g) n'existent que lorsqu'ils sont initiais de
pbrase, appuyés â certaines consonnes, ou rédoublés. Entre
deux voyelles, entre voyelle et (I), <r) ou (a), et entre <1),
(r) ou (i) et voyelle, (h d g), se changent en fricatives
(i> d g}. Toutefois pour (g), le changement a lieu plus difficile-
ment que pour les deux autres. Le (d) surtout passe nette-
ment à (d ), qui n'est du reste pas identique au (i) anglais
de there « là ». — Le {r) et le (g) entre voyelles vélaires res-
semblent beaucoup à (w).
Cette alternance de (h d g) et de [v S gj, qui est absolu-
ment inconsciente, et se transporte dans le français régio-
nal ', varie d'ailleurs non seulement avec la nature des a
voisins, mais encore avec la netteté de l'articulation. Je n'en
tiendrai pas compte ordinairement, mais écrirai toujours
(b d g).
38. l'cj est la plosive palatale soufflée; le lieu d'articula-
I
. Ja
■ntendu un Landais de Sabres dire pera^ra pntir perdre.
— ?3 —
tion est donc le même que celui de (i), (ji), (j) ; le mode d'arti-
culation le même que celui de (p), (t), (k) ; c'est le son de q
dans notre mot qui tel qu'il est prononcé dans beaucoup
d'endroits de la Normandie, par exemple. Il est noté kh par
Arnaudin dans ses Contes de la Grande Lande, gt par Daniel
Lafore dans les Lettres béarnaises du Démocrate libéral d'Or-
thez, yt et th par d'autres littérateurs béarnais; dans les
anciens textes, il est écrit g pour les mots où il provient
de // latin.
On surprend dans le Béarn tous les intermédiaires de l'évo-
lution c>/, comme elle a eu lieu par exemple dans notre
cheval de caballum (v. § 126). Je les note cç, c/ (c'est le
tch d'Arnaudin), t/, /. Cette évolution provient d'un avan-
cement de l'articulation, qui, produite d'abord par le contact
de la partie moyenne de la langue avec le milieu du palais,
en arrive à être produite par la pointe et la région immé-
diatement postérieure ; en même temps l'élément fricatif, qui
est d'abord un pur son transitoire, se développe graduelle-
ment et finit par survivre seul '.
39. (j) est la vocalique correspondante, telle qu'on la
trouve dans la prononciation normande de notre mot gai. Il
est noté habituellement par les écrivains béarnais, tj/ dans
les finales -ajje, -i|je (du latin -aticum, idicum), et simple-
ment y quand il est initial. C'est qu'il y a entre (|) et (j) une
relation analogue, quoique pas tout à fait identique, à celle
qui existe entre (b) et (v), (d) et (^ ), (g) et (g).
A l'initiale, la présence ou l'absence du (j) est subordonnée
aux circonstances syntactiques. Initial de phrase ou forte-
ment accentué, un (j) est pres(jue toujours précédé de (j) •
ijn « je ». Au contact d'un son précédent, ce (|) disparait
ordinairement : kem a dit a ju, u il m'a dit à moi » ; mais si
le son précédent est (t), ce (t) s'assimile et on a un (j) ^^'
doublé : akennpk pour aket juok, <( ce jonc ».
Ainsi (j) et (jj) s'échangent d'après une règle syntactique;
or chaque fois que deux sons permutent de cette façon, ils
ne font qu'un pour la conscience linguistique des patoisants.
Quant au (|j) médial, il est l'analogue de (bb), (dd), (gg), —
1. Voir P. Passy, Changements phonétiques, §504 s.
(ji) passe à (dj) dans certaines régions, comme (cç) h (t/J, et
perd aussi son <d). Les inlerraédiaires se retrouvent pour Oj)
initial ; pour (j) raédial je n'ai pas pu suivre la transformation.
40. (n) est It! ttf/ germanique. Dans la Chalosse et daas
les Landes, il subsiste parfois, très affaibli, comme repré-
sentant du II séparable latin ; la voyelle qui le précède est
alors lêgèremeiitnasalée ; bùn a bon ", bèo h bien », pào u pain ».
Ailleurs (n) n'existe que devant (k) on (g), comme en italien .
et en espagnol : Iniik « long "■ engweao " encore ■>.
41. Je note (r) et (j) deux variétés de r, linguales toutes
deux, mais néanmoins très différentes, (r) est fortement roulé;
il est initial, final, redoublé ou suivi de consonne, (j) (Consiste
en un seul battdmeut de langue, avec fermeture incomplète
sur les côtés, de sorte qu'il ressemble beaucoup à (1) ; il pro-
vient ordinairement de r simple ou de il suivi de voyelle.
Notons, à propos de (j), le phénomène curieux de meta--
thèse qui s'est produit à peu près partout où un r latin se.
trouvait dans le corps d'un mot: ce r est remonté jusque im-
médiatement après la consonne initiale: din'mi » dormir » de
^o;7ntr^,lunm'pa>< acheter >< de camparare/ltiiiabo <•. chambre »
de rameram, binmba « se rappelw ■) de memorare.
42. <■) est souvent plus ou moins palatalisé. c'est-à-dir»-
qu'en le prononi;ant avec la pointe de la langue placée comme
chez nous, on lève en mémo temps le milieu de la tangué'
comme pour (j) ; il faudrait donc rigoureusement écrire (s').
Cette consonne ressemble assez à (/), elle y aboutit parfois,
par exemple à Lescun, à Esfaing. — Un ancien groupe («J)
est toujours devenu (/), certainement par l'intermédiaire {s'}.
43. (h) est une forte aspiration. Comme en vieil espagnol,
<h) a partout remplacé le / latin : hort " for! ". hnn « fon-
taine » hnck t< feu ».
44. Assimi/ation. — Comme je l'ai montré dans mon travail
sur le patois d'Eaux-Bonnes, le Béarnais est extraordinaire-
nient sujet aux influences assiniilatives. Je ne peux pas entrer
ici dans des détails qui me conduiraient trop loin ; voici
quelques remarques générales.
45. Les consonnes initiales, en général, échappent à l'as-
similation. Cependant, comme je l'ai di(, (b) (d) (g), deviennent
régulièrement (l'i Mi (g) après une voyell« : et ce phénomène
est aussi régulier d'un luut sur l'autre (ju'à l'intérieur d'un
mot: hil •• beau », j vti omi « un bel homme ». dia •< jour ».
y'iMa « un jour », gu jat « gari;on », lu b'u'jat « le gar(;.on ». —
J'ai dit aussi que je négligerais ce pliénuiuène dans mes
transcriptions.
J'ai aussi indi'jué la chute de (j) initial après un autre son
(§3t»|.
Enfin (h) initial s'assimile à un (s) précédent : dys sil /' " deux
fils ". pour dysbil/'.
46. Les consonnes finales, au contraire, s'assiraileut pres-
ipie toujours aux consonnes initiales des mois suivants. Voici
les principaux cas :
47. Une plùsivo finale suiTio d'uae plusive initiale aboutit
au redoublement de la deuxième : akek kap pour aket kap,
" cette <ete » ; a'keg gn jat pour aket gii jat, " ce gan;on ».
Une plosive suivie d'une nasale ou d'une latérale aboutit au
redoublement du deuxième son : aken Dum pour aket num, « ce
nom "; ah em mande pnur aketmunde » ce monde »; akel lup
pour aket lup i^ cl- lôup » ; akeXXiit pour aketi^lt <i ce lait ".
Une plosiïe suivie de (r) s'assimile, mais moins régulière-
ment : on dit aket ni ou aker ri! ou aked ai'rv u ce roi ».
Devant (s), une plo^ive s'assimile ordinairement quant au
lieu d'articulation, mais reste plosive : ke t se'det pour ke pe
ledet, " vous voas assoyez » ; n at «:1 pas pour n aksiîpas, u je
ne sais pas ça » '. — De même devant un (b) de flexion ;
eikl9p " sabul », ypa d eskioti a une paire de sabots u (cepen-
dant on di( aussi esklops <.iu eskbs}.
48. Une nasale suivie d'une consonne quelconque, sauf
(h), s'assimile toujours quant au iii'U d'articulation, mais
reste nasale : y 'kan kas'tyt pour y kam kua tyt <• un champ en
pente » ; ke 1 am mun tat pourke 1 an mun'tat " Ils l'ont monté » ;
ke ji 'iebi pour ke me ^ebi " je me lève » ; ke n sedi pour ke me
■edt u je m'assois ' ».
2. Les verbes simplement affirmaiifs sont toujours procédés, en
Béarnais, de la particule ke: ke auj "je suis •>, ke 'bjeoea "la viens».
C'eit une particularité toute récente, dnnt on ne trouve que peu de
traces dans la poésie chantée et dans la littérature des siècles passés.
49. (b) s'assimilfl ordinairement à une latérale suivante :
tn] toi InB pour tus lus Ins " tous les loups ».
50. Bien entendu, une consonne finale soufflée derieat
toujours vocalirjue devant une consgnne vocalique initiale:
pas 0 pas " ; n il pas buo " elle n'est pas belle ■■.
51. (s) passe de ménii? à (e) entre deux voyelles : nu a j a
'pas n il n'y en a. pas », mais paz a ju •• pas à moi ».
Les autres consonnes finales ne sont pas vocalisêes devant
les voyelles, si ce n'est dans l'extrême Est du Béarn, vers
Asson et Arthez, dans le Sud de la Bigorre, et en Labedan ;
là on dit aked snii pour akel ami « cet homme » ; py'jad enu n
'son pour py jat enta u sun « montez jusqu'au sommet » ; k ag
d bis pour k ak û bia «je l'ai vu >' ; do kab a'kiu pour de kap
a'kin " vers là bas ».
51. Il y a souvent assimilation réciproque d'un (i) final
et d'un (li) initial, aboutissant à (3,1) : dyj 50!/ pour dyx
}v]/ H deux genoux ».
53. Telle.s sont ^n résumé très sommaire les lois d'assi-
milation de consonnes dans la région voisine des Pyrénées.
Mais plus on s'en éloigne, plus l'assimilation perd de force.
La Chalosse est intermédiaire entre le traitement béarnais et
landais. Dans ce dernier, l'assimilation est l'exception, les
nasales particulièrement restent telles quelles.
54. Il est à noter que le grand nombre des assimilations a
une grande influence sur la grammaire elle même.
Le Béarnais, en effet, a conservé un grand nombre de dési-
nences que le Franijais a perdu : il est. sous ce rapport, à
peu prés au même degré de développement que l'Kspagnol-
Aînsi II distingue le singulier du pluriel : y beUt " un veau w,
dyBbeLts, n doux veaux ". il a une fornu' spéciab- |nj[ir cha-
cune des personnes du singulier des verbes: ke bjeni ■■ je
viens ■■, ke 'bjenes » tu viens ». ke bjebe •< il vient ». Mais,
à cause des assimilations, les désinences sont souvent dégui-
sées au point d'être inutiles pour le sens : ainsi tut et tnu
deviennent également tul devant un 1.
L'emploi dos désinences peut même nuire à la clarté du
langage : kat « cou •• et kop « coup » font également au plu-
riel kou.
55. Le Béarîiais en est donc arrivé ii la période où il faut
— ?7 —
marquer par des mots séparables ce qui est indiqué par des
désinences à une époque plus archaïque. Il est probable que
s'il continuait à se développer d'une manière spontanée, il
perdrait prochainement la plupart de ces désinences devenues
inutiles.
56. Je vais maintenant transcrire un même texte — la
parabole de l'Enfant Prodigue — en plusieurs dialectes béar-
nais caractéristiques, de manière à donner un idée tant du
caractère général du langage que des différences les plus
frappantes entre les dialectes.
V Lescar, — y omi k a'be dys sil/. lu msï 5W£n doûz 'dys
ke di'^u a su 'paï, « 'paï, 'dam me la 'par doû bè ki m
re'bjsn ». — e lu 'paï k oûs parta'd5a lu su bè.
e kaukez 'diaz après, lu m£Ï5wen hi^f, kwan s at abu 'tup
pjsp'^yt, ke s en a'na ta y 'peis estian^s ; e a'kiu ke s am
min5a 'tut en se diber'tin.
e a'pres ki ad abut tum min'5at, k arri'ba yo yran fa'mino
dcnz akep peïs; e ke komsn'sa d es'ta den la mi'zui. ala'bets
ke s en a'na baî'let en so d v omi de l En'daet, ki 1 embia den
lus kans ta ^war'da lus ports, e k abre 'pla bu'lyt arreyu'las
de las 'tekos ki luç 'ports min'sabon ; mez ar'res noû ne ba'Xabon .
aprez a'be refle'/it, ke z di'yu, « kwan nù 5 'a de baî'lets den
la maïzu dou me 'paï, ki am inei de 'pà ki noùz ne 'kaû ; e
'5U a'si ke kjebi de 'hami ! — ke boùpar'ti, e ke m m ane'jsï
ta 'kazo, e ko dize Jeï ou me 'paï, 'paï, k sï pe'kat kuntjo lu
seû e kuntje 'bus, e nù 'soï paz md dijie d est ape'jat boste
'hi.C : tje'tam me kum y baî'let ». — e ke z ^feba, e ke s en
tur'na ta lu.
e kum ej en'ywsjo 'Iweji, lu su 'paï k ou be'du arri'ba, e k
ou he dou ; ke s si'ke a kurre, ke z 5£'ta ou su 'kot, e ke l
embja'sa. e lu su 'hi.f k irdi'-yu, « 'paï, k eï pe'kat kuntie lu
seû e kuntje 'bus, e nfi 'soï paz nuï dijie d est ape'aat boste
hi/f ». — mel lu 'paï ke di'r/u oûz de 'kazo, « pur'tal la meï
bejo 'raijbo, e hi'kal li ; me'tel lu ta'bé yo 'ba«7 où 'dit e yo
kaù'syro 'nab oùs pes ; e a'nijal lu be'tsl lu nuï '^aas e ty'al
lu ; min'sera e re5ui'sen se , per'mu ke lu me 'hiX k ejo 'murt,
et k eï resysi'tat ; k ejo psr'yyt, e ke 1 abem retiv'bat. »
ç ke s si'ken a s re'swi.
(D'après M. Patau.)
— •?« —
2° Pan. — y 'omi k a'be dj3 'sil/. e lu raeï jwen diiz 'djs
k(! di'ju où su 'paï, <• 'pat, 'ba.Co m la 'par doû 'be ki m deù
[■e'bjene n. — e lu 'paï k us parta'jja lu be,
e tiu kad do kauke?. 'dius. In 'hll lu mû J^^'eu, apj^z a'be
aoia'sat sa de 'su, kea en a'iia pla 'Iwen deiizy pe'izestja;fi';jï;
» a'kiu ke s mi'jija lu 'be eu 'ham nialo 'bitn.
e 'kwan n a'bu paz mû ar're, k arri'ba deuz akep pe'iz yo
^jam mi'zui. e ke kuiiiensu a s t.ni'ba di^n lu be'ziiji. e ke s
a'na hi'ka m ser'bisi d y 'arai de I cn'd-iet, ki 1 embi'a den lus
'kanstaha 'pE/£ luspors. e k abeje 'pla bu'lyt arreju'la z de
las 'tekos ki lus porsmi'jijabon, niez ar'resn où ne 'dabon.
mez en i pensam 'pla, ke z di'ju, o 'kwan de bai'lets doû
me 'paï kî s 'sartan a 'uuste, e 'ju a'si ke 'kJebi de 'hami ! e
'dun, ke m em 'hou a'na tju'ba lu me 'paï, e k où dize'jEÏ,
paï, k îï pe'kat kunUo lu 'scù e kuntao 'iy, e uu sui paz md
'dijie d Est ape'jat lu tu 'hiiC; 'pjsm me kuiii y bai'lot ». —
e ke z jfe'ba, e ke s en a'na tiu'ba lu su pai.
o kum eu ep'kwEJO 'Iwsii, lu su 'paï k où be'du, e k où he
doù ; ke kur'ru e ke z je'ta où su 'kot, e ke 1 embja'sa, mez
lu 'hi-C k où di'yu, « 'pai, k si pe'kat kuntjo tu 'ssù e kuntao
'ty, e nu suï paz mEÏ 'dijie d sst ape'jal lu tu 'hî^ », — mez lu
'pai kedi'f/u où suz bai'lets, « apurtab 'biste lamei 'bîjo 'raùbo
e bes'til lu ne ; hi'kal lu y a'uel où 'dit e suljes oùs 'pss ; ami'al
lu be'tïl lu msi 'b£t, ty'al lu ; e mi'jijem e sjep kun'tens ; de 'so
ki lu me 'hii ki ejo 'murt, k eÎ tui-'nat a la bit'i ; k ejo psr'yyt,
e k ù retJu'bat ».
e ke s si'keu a s reju'i.
(D'après M. Camilou.)
3° Nay. — y 'omi k a'be dys 'sil/, lu mïï 'jwïp ke di'^u a
sum 'pai, « pa'pa, 'dam me la 'par du 'be ki m re'bjsa ». —
e lu 'pai k us parta'jï lu su be.
e 'kaukez 'dias a'pjçs, lu xaû jwçn 'hi^, ki abe 'tut ama'sat,
ke s en a'iu de'Lojo denz y 'piis ellwE'jiat; e k i miji'jî lu su
'be en Lule'jan.
a'p.us k i abu 'tud despe'nyt, k arri'be yo 'yjano mi'z^jo
en akep 'pda, e ke ba'du 'biste 'p,iaube. ala'bets ke s en a'ne
e ke debjen'yu bai'let dey 'omi d akep 'peis, ki 1 sm'bJE dellus
80S 'bes eta ha 'ps/e lus 'parts, e k a'bie bulyp 'pla iirrei/u'laz
— 29 —
de lai laba'dyjos ki lus 'ports miji'jabon ; mez ar'res nu ne
'dabom pas.
a'pjêz abe pen'sat en et 'msmo, ke di'^u, « kwaji j a d aù'bjes
en 'so de pa'pa, ki am 'pa 'mû ke n u 'kaû, e 'ju a'si ke
mu'je/i de 'harai! ke ji Xebe'jeï, e k ani'jd de 'kap a pa'pa,
e k u dize'jeï, pa'pa, k si pe'kat kuntjo lu 'seû e kuntio 'bos,
e nu soi paz meï 'dijie d est ape'jat lu boste 'hiif ; tas^tam me
kum y duz bostez baï'lets ». — e ke X ^e'bs, e ke s en a'ne
de 'kap a sum 'paï.
e kum £j ep-kw€JO Iwsji, sum 'paï k u be'du, e k este tu'kad
de pi'tjat ; e ke kur'ru de 'kap a 'et, e ke z je'ts a sup 'kot, e
k u 'he pu'tus. msl lu su 'hiX k u dïgUj « pa'pa, k d pe'kat
kuntjo lu 'scû e kuntjo 'bos, e nu soi paz mû dijie d estape'jat
lu boste 'hiiC ». — mel lu 'paï ke di'gu aùs sos baï'lets,
« apur'tal la mû be'jojo Vaubo e abi'ifal lu ne ; e me'tel lu yo
'ba^ au Mit e kaii'syjos aùs 'pes ; e apur'tal lu hettg 'gaas e
tya'l lu ; e miji'jsm e dibâr'tin se ; per'rau ke lu me 'hiX ki û
a'si, k ejo 'mur, e k si tur'nat a la 'bito ; k sjo per'jyt, e k £Ï
retiu'bat.
e ke kumen'ssn az dibsr'ti.
(D'après M. Gérez.)
4* Aas-en-Ossau. — y 'omi k a'be dys sils. e lu me3 'swsn
dsiiz 'dys ke di'yu a sa 'paï, « 'pai, 'dam me lum mez 'daets
ki si mi 'token ». — e lu paï k uz parta'3a lu bé.
e kaûke 'di a'pjes, lu me3 '3W£n deùz 'dys ke s aple'^a tul
lu 'bê, e ke s sn a'na ta y ps'is estaan'ss ; a'kiu ke despe'nu
lu so 'bé en se maû 'tjenen.
e kwan a'bu 'tud despe'nyt, k a'bu ya ^jan 'hami en a'kep
pe'is ; e ke komen'saba d abe be'zuji. e ke s en a'na ta 'y d
a'kep ps'is, k u n embi'a nta us 'kans t ana ha 'ps/e lus 'pors.
e ke s cje bulyt har'ta de lai laba'dyjas ki lus 'pors min'3aban ;
mez ar'res ke nùn ne 'daba.
e ke s pen'sa, « en 'so de 'paï ke 3 a 'hsja de bai'lets k an
'pà tap k em 'bos tap k en 'as, e '311 a'si ke 'krsbe de 'hami !
— ke m boï Xe'ba, e ke m em 'bo ta 'paï, e k u dize'jeï, 'paï,
k e p'ekak kuntia du bun 'diu e kuntia 'bus, e nu so pam mez
'dijie ke m ape'jel lu 'boste 'hiif ; tie'tam me kum a 'y duz
bostez bai'lets ». — e ke if iCe'ba, e ke n a'na de 'kap a sa 'paï.
— 30 —
e ke n 'eja paz enj/wî.! arri'bal, âv Uo\ 'i-wtji sa 'paî k u
'bi, eke Sïpjaù'sa, e ke kurrue lanaya'ha au 'kot/, ek u se
ijain'3aba de pu'lus. e lu 'hiA* k u di'yu, « 'pat, k i pe'kak
kunLia du liiin 'diu e kunLin 'bus, e nû so pam imz 'dfjie ke tn
ape'jîl lu boste "iiiA ■>. — mel lu 'pai ke di'yu aùs saz bai'Iets,
« pur'lal lu ma be'jsj abi.Ca'men, e abi'^al lu ; bi'kal lu ya
'bay au 'dit e y 'pa de su'.fsa aùs 'pcs ; rai'al lu be'lîl lu m=s
pjijpa'jal 0 po'lal lu ; e ke 'barn miu'^a i> /. 'bam arnv'/a ; per
mu ke lu ra= 'hi.f a'ai k eja pîr'jyt. e ke s = rekoue'jj 1 ; k e.ia
murt, e k £ reayai'tat ».
( D'après M""' SofSTRADE.J
5" Isrste. — y 'ami k a'bs dj-s 'ails, e m me^ 'swîii ke di'ju
a l sd 'paî, « pa'pa, 'dam m eja 'par d eb bè ki m re'bjen >>.
— e p 'pai k us parla'^a s sa bê.
0 'kaùke 'di a'pjss, em meg 'gwsu de sas 'hits. a'p.ui( abe
'tut ama'sal, ke par'ti ta _v pdl 'Iwtji ; e ke z en em'bja ez 'bês
en yo 'bito de ilez'baù/o.
e a'pjES ke 3 abu 'tud despe'nyt, ke 3 arri'ba yo yjau 'hamî
ad akep 'peî^, e ke kamen'sa d ea'la er) 'yjani mi'zEJo. c ala'bets
ke s en a'na en 'so de y 'ami d akep 'pns, ki 1 cinbi'a ta k kan
t ana ywar'da s 'pars, e k abe' je plà bu'lyt arreju'la z dab
ejal laba'dyjas k es 'pars min'jabon ; mez ar'res ke nû jie
'dabon.
e ala'bets k en'dja en 'em iiie'diy, e ke di'yu, « 'kwan de
bai'Iets en 'sa de pa'pa k am 'pâ 'plys ke noùz n ep kaii; e
'5U a'si ke 'kjsbi de 'hami ] — ke ji Xeba'-id, e k ani'jei en 'so
de pa'pa, e k u dize'jii, pa'pa, k eÎ ps'kat kunljo lu 'seii e
kuniio 'bus, e nû soi pax mez 'dijie d est ape'jal eb baste hîl ;
Uï'tam me kum y d ez basiez bai'Iets », — e ke z .Ce'ba, e ke
s en a'na en 'sa de sa 'pai,
e k ej ep'yWEJo 'Iweji, e t sd 'pai k n be'du, e k u he 'dnû ;
e ke kiir'ru 3e'ta s a 'kat/ , e ke 1 eniKia'sa. mez et 'hil k u
di'çu, « papa, k eï pe'kat kuntjo lu 's£Û e kuntJO bus, e nîi
sai paz mez 'dijie d est ape'jat eb bjste 'hil ». — mez ep 'paî
ke di'gu a s sas baï'lets, « pur'tat em mei 'hdj aIjiXa'men e
abi'A'al lu ; hî'kal lu yo 'bay a d 'dit. e kaii'sai lu ; e hst arri'ba
em mil 'bïb be'tit/ e aii'sidil lu ; e rain'jam e diber'tin se ;
— 31 —
psr mu k em me 'hil k eao 'mur, e k eï resysi'tat ; k ejo
per'dyt, ke s eï rekoneyyt.
(D'après Marie-Jeaime Breilh, femme Arnoldo.)
6" Bedous-enAspe. — ; y 'umi k a'be dys sil/. e m me33wen
ke di'^u a t so 'paï, « 'paï, 'dam m eja 'par d eb bê ki m
re'bé ». — e p 'paï ke i parta'ja t so bé.
e 'kaùke 'di a'pjes, em me swsn 'liiX, apj£/ ahe 'tut ama'sat,
ke par'ti ta y pa'is 'hsjo Iweji ; o k ez en embi'a ez 'bês en
vo 'bito de dez'baù /'o.
e a'p.i£S ki abu 'tud despe'nyt, k i arri'ba \:> V/jam mi'z£jo
en akep pa'is, e ke kumon'sa d es'ta era be'zuji. o aja'bes ke
s em ba 'i en 'so d y 'umi de kep pa'is, ki 1 embi'abo ta k kan
ta i war'da es 'pors. e k abae plà bu'lyt ompli'a s eb 'bento
dab ejas laba'tyaas d es 'pors ; mez ar'res ke n ù jii 'dabon.
aja'bes k en'daa en em ma'deî/, e ke di'yu, « 'kwan d
aù'bjes ke sun emple'yats en 'so d em me 'paï, e k am 'pâ
'mes ke nuz ip 'kaû, e 'ju a'si ke 'muji de 'hamen ! — ke ji
Xeba'jîï, e k i'j£Ï de 'kap a m me paï, e k sï dize'.i£Ï, 'paï,
k £Ï pe'kat kundjo t 's£Ù e kundjo 'bus ; e nù suï paz mez 'dijie
d est ape'jat eb boste 'hiX; tJî'tam me kum' y dez bostez
baï'lets ». — e ke s .fe'ba, o ke s em ba 'i de 'kap a t so
pai.
e k ti:^ dep'ywcJO 'iweji, et so 'paï k u be'du, e ke i lie
'doû ; e ke kur'ru je'ta s en so 'koc, e ke i he 'pots, mez et
'hJA ke i di'^u, « 'paï, k £Ï pe'kat kundjo t 'seù e kundjo
'bus, e nû suï paz mez 'dijie d est ape'jat eb boste 'hiiC ». —
ep 'paï k ape'ja s soz baï'lets, e ke iz di'yu, « pur'tat ez mez
'b£Ï/ abiXa'mens e hi'kal luz i ; hi'kaj ji s'd 'hivgo en 'dit e
kaû'syjos en s 'pets ; e 'het arri'ba eb be't£C em mez 'yjas e
aù'sidil lu ; e maji'jjam e diber'tin ze ; pje'mu k em me 'hiA*
ki c 'kiu k eJO 'mur, e k e turnab 'biu ; k £jo p£r'yyt, e k £
stat tiu'bat.
(D'après M™^ Aperet Cazanobe.)
7® Arette-en-Barétoiis. — y 'omi k a'be dys 'sils. i em m£3
'5W£n ke à\'g\x a sa 'paï, « 'paï, 'dam me so ki m re'bê ». —
i ep 'paï ke is par'ti t so 'bé.
e 'kaiikez 'diaz a'pj£S, a'kem m£3 3W£n hiA, kwan abu tut
ama'sat, ke s em ba i en v pa'is est-ie'nial, un Jespenu t sa
bêkum y haju'U.
e 'kwan abii 'tub barre'jat, k arri'ba _v yjan mau tens en
a'kep pa'is, e aja'bps ke kiiiuen'sa d esta nii'nabie. e ke z ba
'i la'ga. en 'sa de y 'msste <i a'kep pa'is. ki u n enibi'a ta
de'hsj? ta 'î war'da s pors. e k aûje 'plà bu'lyt emplî'a s eb
'béate de 'so kl dema'jaba e ki s psrs man'd^aban ; mez
ar'res ke nû ji i 'daban,
a 's^ibuas de pen'sa i, ke z àVgu, >< 'kwan de bai'lets ke j a
a 'noste ki n an bua de de'mes, e 'p a'si ke kjsbi de baïui !
e 'dut) k en E 'b£t, ke baû 'i tJiiba 'paî, e ke i dize'.iE, « 'pal.
k î pe'kat kontja 'diii e de kap a bus, e nùin me'jiti d est
ape'jat eb baste 'hi.f ; tiet'tam me kurei y dez bastez bai'lets « .
e ke f ^e'ba, e ke a £in ba 'i de 'kap a sa 'pai.
e de _v .yj^i t-'^î' 1"*'-Ji ^'nS' sa 'pai k u be'du, e ke ii abii
pie'tat ; e ke Htur'ru de kap ad et/, s 1 seta a k kot/, e k u se
man'd^a de 'pats, i et 'hi:( ke i di'yu, i< 'pai, k t pe'kal
kantja 'diu e de kap a 'bus, e nùin me'jiti d est ape'.iat eb
b^tste 'bi^ •', — mes sa 'paî ke d'i'gu a t 93 'munde, « pur'tat
eja mez bsja 'barda e bu'tal la i ; bii'tal 11 >'a 'berya n 'dit, e
'dal li de ke kaiVsa s ; 'It ssr'ka ed ^atse he'Uif e aùsi'del lu ;
e naan'dgem e diber'tin se. psr mu k em me 'hiif k sja 'mur ta
'J3, e 'wEÎ k u me 'bei a'si ; k sja per'yyt, e ke m e tur'nat.
(D'après M. H. Pélisson.)
8° Arretis-en-Azfm. — y 'ami k aje dys 'if. i m mes SW^n
dïi! 'dya ke di'/u a su 'paî, » 'pai, 'dam m cia le'i^itima ki s
ea toka. £ p pai k uz sspar'ti b 'bè.
e 'pod de 'dias dss'py/, a'kem mo swer 'hi ke s ag aple'yi
tut, e ke s sn a'ui ta y pa'is e'jaût, un dîspen'se zbêsem
bi'bin En salu'pe.
e kan a 'tud dEspsn'sat, ya 'f/dAna 'harai ke syz'bîu en a'kep
pa'is, e ke kamen'ss a j es'Ie m be'zuji. e ke s a'ns ajy'ma
dab '5' d a'kep pa'is, ki 1 Embi'c ta sas 'kans pur'ke. o k ^e
'plâ bu'lyt bar'ta se d en iie'dei ki s par miji'jjaban, mez
ar'reh nû ne 'daba.
e ke s pen'sE n em ma' de/, •< 'kantez bai'lets En 'sa de 'pai
an ep 'pâ tante ne 'bas tante ke n 'as, e 'ju a'si ke kjebe de
'hami ! — ksji .Ce'bsje, k a'aeje de 'kab a pai, e k n dlze'jci.
— 33 —
'pai, k eï pe'kat kuniia t 'seû e kuntia 'bus, e nu soi mez
'dinne de j est ape^jad eb boste 'hi ; trat'tam me kum ad 'y
dez bostez baï'lets ». — e ke z iCe'be, e k a'ne de 'kab a su
'paî.
e kum a J£j «p'koja n 'na, su 'paï k u 'bi, e ke s epg^uryu'si ;
e k u kur'ru a k 'kot, e k ja py'ne. et 'hi k u di'/u, « 'paï, k
d peTtat kuntia t 'seû e kuntia 'bus, e nù soi mez 'dinne de
jest ape'jad eb boste 'hi ». — mez ep paï ke di'/u a s soz
baïlets, « pur'tad eaa mez beaa 'peXa e bes'til lu ne ; hi'kal
lu ya 'bergsL n 'dit e y kaû'se s 'pes ; ami'ad eb be'ded
apjsstat, e aû'sil lu ; e 'mijijjem e arri'j'am, per'mû k em me
'hi ki 'bet, ke jua 'mur, e ke s e rebisku'lat ; ke jsaa per'dyt,
e ke s e tiu'bat ».
(D'après M. Camélat.)
57. Cet aperçu général des dialectes béarnais permettra
de comprendre plus facilement les développements qui vont
suivre.
Passy. — L'Origine des OssaloU.
PREMIÈRE PARTIE
L'article.
CHAPITRE I
GÉOGRAPHIE DE L* ARTICLE. — Ses FORMES
P Géographie de l* article,
58. Au point de vue de l'article, la France se divise en
deux régions bien distinctes.
Dans les Pyrénées et dans la plaine subjacente, depuis le
pays basque jusqu'au pays de Foix, la forme de l'article est et,
eu, au masculin; eaa, eaas, au féminin. C'est-à-dire qu'il dérive
comme el en espagnol et en catalan, il en italien, de illum,
illam^ traité comme tonique ; il conserve l'accent sur la syl-
labe accentuée latine.
Cette région est bornée à l'Est et au Nord par celle où
l'article dérive de illum, illam traité comme atone, comme
/o, la, en italien, la en espagnol*. C'est cette dernière région
1. Sur le mélange des articles masculins tV et lo en italien, voir
l'article de M. Caix, dans le Giornale di FHologia Romanza, janvier
1879.
En espagnol, on trouve dans quelques textes anciens les formes d'ar-
ticle elo, ela. Plus tard, elo est partout devenu el; mais au féminin,
tandis qu'on a changé ela traité comme atone, en la, devant les con-
sonnes et les voyelles autres que a : la mujern la femme », la casa « la
maison », la Espana « TEspagne » ; — on a simplement élidé le a devant
un a: el aima « l'âme », el àguila « Taigle », el 'Africn « l'Afrique ».
Actuellement, il n'en est ainsi que devant un a accentué, mais on a dit
longtemps de même el aguja « l'aiguille »J el America « l'Amérique».
Je dois ces renseignements à M. Saroïhandy.
11 est curieux qu'en italien comme en espagnol, la forme tonique de
l'article n'ait persisté qu'au masculin ; tandis que dans la montagne
pyrénéenne, elle existe pour les deux genres.
— 36 —
qui comprend tout le reste de la France romane, sauf une
partie du Roussîllon et peut-être du Cuuserans et du pays de
Foix.
59* La carie n" 2 montre aussi exactement que j'ai pu
l'établir la limite des deux formes. Je l'ai reconnue moi-
même, commune par commune, de Monein à Urron et Barzun.
Mon collègue, M. Labroiiche, archiviste des Hautes-Pyrénées,
a bien voulu me communiquer de quoi la continuer d'une façon
assez exacte jusqu'à la Haute-Garonne. Dans le canton de
Castetnau-Magnoac, elle a été reconnue soigneusement par
notre confrère, M. Boue, qui en a dressé la carte. Je remarque
que M. Labrouche place Juillan dans la région de la, la,
tandis que la parabole en patois de Jullian publiée par Lu-
chaire présente le mélange des deux articles. Ce seul fait
montre combien la source à laquelle Luchaire a puisé était
mauvaise,
60. Depuis la Haute-Garonne la limite n'est pas tracée.
M. Labrouche m"a écrit qu'elle laisse BouIogne-sur-Gesse au
Sud et qu'elle traverse la vallée de la Save au Sud de l'Ile-en-
Dodon ; mais, dans l'extr'^me Est, il n'est pas pins renseigné
que moi. Pour mon objet présent, une limite approchée suffit
d'ailleurs,
61. Dans ce territoire il y a, à ma connaissance, deux
enclaves de l'article la, la. L'uneosfcsignalée par l'archiviste de
l'Ariège. M. Pasquier, on ces termes : « Si l'on s'en rapporte
« à la géographie et i l'histoire. Massât appartient au Cou-
" serans. Les ruisseaux qui traversent la commune sont
H tributaires du Salât ; on est séparé par de hantes montagnes
« du Comté de Foix, avec lequel on communique par dos
« cols situés Ji une assez grande altitude. Cependant le patois
!■ de Massât n'est pas le gascon, il se rapproche plutiit du
Il languedocien. Le fait est d'autant plus digne de remarque
a que dans le bas canton, c'est-à-dire à partir de Soulan, on
« parle le dialecte du Conseraus. Le languedocien n'est eu
« usage qu'à Massât el dans les villages de la banlieue :
« Biert, Praf, Rienprégon, Boussenac. Bornons-nous à
« constater le phénomène, qui sans doute a pour cause une
« migration de Languedociens venus pour peupler la haute
1' vallée.
— 37 —
« On dit:
A MASSAT A SOULAN A SAINT-GIRONS
Le feu le foc le houe etch houec
La femme la fenno la ou era henno la ou era henno
La fille la filho la ou era hilho la ou era hilho
Le fils le filh le ou etch hilh etch hilh
« A Massât, l'f initial subsiste, tandis qu'à Soulan on le
« remplace par Th aspiré. On voit que Tarticle dans le haut
« canton est comme dans la vallée de TAriège, et que celui du
« bas canton ne diffère pas de celui du Saint-Gironnais ^ »
Ces renseignements sont trop sommaires et trop peu surs
pour permettre de dégager les causes du fait. Une enquête
personnelle que je n'ai pas pu faire m'aurait seul permis do
trouver à Massât un point de comparaison pour la seconde
enclave.
62. Celle-ci consiste en une large bande de territoire, qui
s'élève du Sud au Nord entre Nay et Arrens à l'Est, Moncin
et Accous à l'Ouest ; elle comprend la vallée d'Ossau, puis
son embouchure et la plaine jusque vers Pau. Trois communes
interrompent à leur tour cette bande : Arudy, Izeste et Castet,
qui se rattachent par un point à la région de l'Ouest où on
emploie l'article et, eja, mais sont complètement séparées de
celle de l'Est.
63. Les deux formes de l'article étant ainsi délimitées,
j'appellerai /?a/ow de la Montagne celui où l'article est et,
eja ; patois de la Plaine, celui où l'article est lu lai '.patois des
Trois- Villages, celui d'Arudy, Izeste et Castet ; patois d'Os-
sau, celui du reste de la vallée.
2** Di/fé rentes formes de l'article.
64. Avant de chercher à expliquer le curieux entre-croise-
ment d'enclaves que présente la géographie de l'article, je
veux dire quelles sont les formes de celui de la Montagne et
comment s'explique ce que quelques-unes d'entre elles peu-
1. Massai, C/iansons, danses, usages et charte communale , diaprés la
monographie de M. Ruffié, avec préface et notes de M. Pasquier. Foix,
1889, in-8, p. \ et 5.
- 38 -
vent avoir de surprenant. Je laisse de côté dès maintenant la
région située à l'Est du Labedan. fjue je n'ai pas étudiée
personnoUement,
65. Dans la plus grande partie du patois montagnard du
Béani, cuninie dans. celui du Labedan, l'article est et, eta au
masculin, -eja, eias au féminin '. Cela est régulier pour la
Bigorre et la plaine do Naj' où // dnal est devenu t ; mais
dans tout le domaine montagnard béarnais, //donne c, if au
singnlier, t/, î/, îts au phiriel [Voir la carte). On devrait donc
avoir ec, et/, etc.
66. Mais cette exception est plus apparente que réelle, et
elle n'a rien d'extraordinaire si on considère que jamais l'ar-
ticle ne se présente isolément dans lo discours. Il en résulte
que dans un pays où la puissance assimilative est aussi forte
que dans la région montagneuse du Sud-Ouest, sa forme varie
avec chaque combinaison syntactique,
D'après les lois d'assimilation que j'ai établies avec d'autres
mots ayant en latin // linal roman, l'article oc suivi des diffé-
rentes consonnes, devait donner naissance aux combinaisons
syntactiques suivantes:
fll-Up
BT-rsî
ed arrîi
ef-lryl
et-Bark
ei iwsn nini
ed ,)Witi ami.
Unp, un t, un k final s'assimilent de la même façon*, de
sorte qu'il est impossible de dégager à coup sur de ces combi-
naisons syntactiques, la forme pleine du premier mot*.
67. La trouvons-nous entre voyelles? Non, car dans celte
région ]e li de i[fe-\-votjelie a été traité comme tout/Zinter-
I. ejes dans la vallée île Lus el la liar^ge, ou a |iOHtlDnii|ue passe à
e devant s : eja baka, ejez bakes.
■i. Je n'en suis pas absoluKienl cerlaîn pour p, t. k, devant r, 1, et J
le père
ep pal
le loup
le vin
eb bt
le lit
le temps
et-tens
le roi
le jour
ed- dia
le frui
la tële
ek-kap
le san
le hibou
ag-gabys
le jeu
le mont
em-mnn
ou
le nom
en-nnm
— 30 —
vocal et a donné r : iiliim hominem donne ej'umi, comme
bella Aonne bua.
68. En résumé l'article dérivé A'Ule n'apparaissant jamais
que sous une forme syntactique, sa forme pleine n'a pas de
tradition historique, et lorsqu'on veut, par exception, désigner
le mot isolé, c'est sur les comliinaisons syntactiques qu'on le
reforme. Rien d'étounant donc à ce que ce soit par t qu'on
l'ait terminé. Mais cette forme du singulier n'est pas bien fixe.
et les variantes fournies par les paysans sont amusantes à
enregistrer. On m'a dit plus d'une fois : « a'ai ke parlam per e;
eb-be uc, ek-ka'mi, ke hi kam e ad da'ban de ludz em mnts. a'kiu
ke I bikan lu ; lu be'tEC, lu ka'mî » (Ici nous pai'lons par 8 : h
ipaii. le chemin. Nous mettons e devant tous le.s mois. Là-bas
ils y mettent lu : If veau, le chemin).
Enfin si mes notes de 1890 sont bien exactes, on m'a ditec,
■en à Sarrance, quand J'ai demande de séparer les mots dans
eUen, " le saint ». — Ce désordre de formes est bien la preuve
d'une absence de tradition.
69. En somme, quand nous disons que l'article est et,
cela signifie simplement qu'il est e suivi d'une consonne indé-
terminée ; et que lorsqu'on cherche à isoler cette consonne,
on en fait généralement, mais pas toujours, un t.
Au pluriel, le t s'est introduit, sans doute par analogie au
singulier, dans tout le territoire, Je crois. Mais il tombe sou-
vent, et on dit, par exemple, es kaos n les champs ».
70. Dans la région Est, ainsi que la région médiale (c'est-
à-dire là oïl la terminaison en -t serait phonétiquement régu-
lière), le t s'est introduit aussi entre voyelles, puis vocalisé:
sd onti " l'homme a.
Cela est tout à fait régulier en Labedan, où tout t final
suivi de voyelle est vocalisé : py'jad enta t 'snm « montez jus-
qu'au haut ", au lieu de pyjat.
Dans les Trois-Villages, la vocalisation du t final se trouve
encore à ma connaissance pour le pronom neutre at : ainsi
ktpadadit pour kipeataditH qui vous l'a dit ». Elle n'a pas
lieu ailleurs. Mais la vocalisation du t final de et et de at me
parait être la cristallisation d'un fait autrefois universel, et
qui n'a subsisté que pour eux, par suite de la cohésion intime
de ces proclitiques avec le mot suivant. De nos Jours en effet,
— 40 —
rassirailation diminue dans le Sud-Ouest, et si M"** Sarthou *,
âgée de 89 ans, dit kipadadit, ses petites-filles disent kipatadit.
Tout récemment la forme de Tarticle suivie de voyelle a
changé aussi dans les Trois- Villages ; tandis que M"® Sar-
thou dit encore ed omi comme les Labedanais, ses petites-
filles disent ej'omi comme les Barétounais. La forme de
rOuest a remplacé la forme autochtone, par simple substi-
tution évidemment.
1. En 1891. Morte depuis. — M. Camélat, du reste, ne croit pas que
rassimilation diminue.
CHAPITRE II
Valeur des chartes pour la géographie dialectale. —
Le dialecte littéraire dans le Sud-Ouest.
71. Ayant fait la géographie de Tarticle montagnard et
indiqué ses différentes formes, la première chose à faire,'
semble-t-ii, devrait être de rechercher par les chartes si
Tétat actuel est ancien.
Malheureusement les chartes n'apportent sur ce point
aucune lumière. Celles de Laruns ou de Bielle offrent bien
uniquement l'article lu, la, comme le patois qui sy parle
aujourd'hui; mais celles d'Arudy, de Barétons, d'Aspe, d'Olo-
ron ou de Monein ne contiennent pas non plus un seul exemple
de et, era. Partout c'est, à bien peu de chose près, le même
béarnais, et à comparer les chartes de Pau ou d'Orthez avec
celles d'Accous ou d'Arette, on ne pourrait pas se douter des
divergences profondes qui existent entre les patois, et dont
quelques-unes remontent jusqu'au latin. 11 y a, en effet, et
il y a eu en Béarn, dès une époque reculée, un dialecte litté-
raire qui s'est imposé, — comme ailleurs le Français, — aux
notaires de toutes les localités. Seulement, le champ de
bataille étant plus petit, la victoire du dialecte littéraire dans
le Sud -Ouest a précédé les plus anciens textes qui nous sont
parvenus, tandis que le Français ne règne seul en France
que depuis la Révolution. Cette question a une importance
suffisante pour que je m'y arrête un instant.
72. Actuellement, le Béarnais littéraire n'est pas, comme
le Français, l'Allemand, l'Anglais, une langue qu'on enseigne
dans les écoles, la grammaire à la main. C'est plutôt un dia-
lecte, qui, soit en vertu d'une tradition, soit parce qu'il est
celui de la capitale, soit parce que, réellement, il a quelque
chose de particulièrement harmonieux, a pris de lui-même la
i2 -
suprématie sur les autres, et s'impose volontiers, comme
l'ancien Provençal, aux littératenrs et aux orateurs locaux. II
n'a pas, bien entendu, une forme absolument définie ; i] subit
dans son vocabulaire, dans sa grammaire et surtout dans sa
prononciation, l'influence du patois natal de ceux qui le par-
lent. C'est uuo tendance plutôt qu'un fait concret. Cependant
le Béarnais littéraire actuel serait assez exactement repré-
senté par le patois des environs de Pan, Gan. Morlaas, si on
remplaçait un petit nombre do localisrocs de cette région par
des formes plus générales.
C'est ce patois qu'un nous présente dans le Sud-Ouest
comme le modèle du Béarnais. .laitaaii» personne, dans cette
région, ne m'a dit qu'il préférait le patois de tel autre
endroit. « lu nulbe'joi patw^s, k ù gan », me disait à Oan
M. Morujeii, répétant l'opinion de son parent M. Garet, curé
doj en de Salies', n a'Bi k il Inbeii'table pa'twca », m'a dit un
homme de Lasseube. C'est le Béarnais de Pau, qui est son
propre patois, que M, Lespj a pris pour modèle dans sa gram-
maire et son dictionnaire.
83. En dehors de cette région, soit en Béarn, soit même
dans les pays voisins, dans toute ta Gascogne, on trouve cer-
tainement des gens qui vous disent que leur propre patois est
le plus joli ; mais c'est toujours celui de Pau et environs qu'ils
mettent en second. D'autres le mettent en premier. M. le curé
de Lasseube. originaire des environs de Lerabeye, me disait
que là où l'on parlait le plus joli Béarnais, c'était à Gan. à
Pau [où pourtant on le mélange un peu avec le Français), à
Morlaas, à Leacar. M™' Dupouy, la maîtresse de l'hôtel du
Commerce à Arzacq, me parlait avec enthousiasme du patois
de Pan. A Saraadet canton do (^leaune), M"" Dupin, pro-
priétaire de l'hôtel, me disait : '< la bjar'nes k il far mA ht'xa]
ke lu pa'tW£B de p^rnasu u. A Arrens (cauton d'Aucun,
Hautes- Pyrénées) le propriétaire de l'Hôtel de France,
M. Lorret. me disait la même chose. M"" Carite. d'Ossun,
établie à Pau, s'exprime ainsi : " lu palwes de paû, k li md
be jol k a nnsle. in:a tu ty a ans;, k im pa j^,/ k ;1 m;i be'jsi ke
hen lus bi lagjes d où tar ; m^S k d m:l fi lu bjar nés. "
k
1. Le même qui a publié des .Nocis patois,
À
— 43 —
84. Ce qui est plus probant que des appréciations for-
mulées expressément, c'est l'influence exercée par les formes
du dialecte littéraire. En effet, on les voit s'imposer mùme à
ceux qui prétendent préférer leur patois natal.
Les curés, dès qu'ils montent en chaire, parlent en Béar-
nais littéraire. M. le curé de Gurmençon (canton de Sainte-
Marie), né à Lées (canton d'Accous, en me confirmant ce fait
que j'ai souvent observé, me l'expliquait comme suit : « Nous
autres curés, nous quittons notre village avant d'en bien con-
naître le patois; nous nous trouvons, au séminaire, avec des
Béarnais de toutes les régions ; puis, nous changeons de
paroisse plusieurs fois. Nous adoptons ainsi un langage qui
est la moyenne de tous ceux que nous entendons parler.
D'ailleurs les paysans eux-mêmes riraient de nous entendre
employer un patois tout à fait local. Ils n'y sont pas habitués.
Il y a quelque temps, j'entendais à Lées M. X... faire une
petite allocution en patois à un mariage. Il est de Lées, et n'a
rien voulu abandonner du patois de son village. Eh bien,
moi-même qui suis de Lées et passionné pour mon patois, j'en
étais étonné ; et je voyais bien des gens qui riaient. »
85. Je vais montrer par quelques exemples cette conta-
gion du dialecte littéraire de la Plaine.
Ses principaux caractères sont les suivants :
ij à l'initiale, j à la médiale ou après consonnes, et non
^5. 5 : iju a je » ; py ja « monter » ; ezbar'ja « effrayer, et
non d5u, py'sa, ezbar'3a. jj et non d5, 5, Ï5, dans les termi-
naisons -aticym, -idicum, -inicum : biladjje « village »,
hi|je (( foie », di'menjje » dimanche », au lieu de bilad5e,
bila5e, bilai5e, etc.
d provenant de d intervocal, et non z ou Tune des formes
résultant de la chute du d: kade « tomber », au lieu de kaze,
kaje, ksi ou ke.
t à la 2^ personne pluriel des verbes, et non ts: ke kan'tat
« vous chantez », au lieu de ke kan'tats.
t au singulier, ts au pluriel correspondant à // final en
roman, et non c, t/au singulier, t/, /, ï/, ïuau pluriel : be Ut
a veau », betits, non betcc, beUt/, etc.
l/au pluriel des mots qui ont L au singulier, et non une des
autres formes: bjd/u vieux », non huAs, bjdts, etc.
0 correspondant â a postLooiquelalin, et non a ou a : beluo
« génisse », nonJie'tija ou beUie.
In, la et non et, aia ; — k d h il est », et non ko do; — /ila
« six », el non si» ou b)(s ; — omi ic homme », et non ami;
— bjrrre " beurre », fji'nesto « fenêtre ■a, jje h hier ». et non
bu'de, arrjssta ou hJEStia, JErmo ; — bjene, tjene, kc bienJ
« venir, tenir, je viens » et non bî, lî (bi, ti), ke bjepk ou ke
bjBl, etc.
En outre, le patois littéraire ne conserve de l'n séparable
latin que tout au plus la nasalitton de la voyelle précédente :
pB ou pa « pain ", et non pan.
Je n'ai fait qu'indiquer les faits les plus importants, ceux
qui sont les plus caractéristiques du dialecte littéraire. Pour
entrer dans les détails, il ne faudrait rien de moins qu'une
étude comparative de tous les patois du Sud-Ouest.
86. Voyons maintenant eoiiimcnl ces caractères chassent
tes autres.
Eaux-Bonnes est une enclave du dialecte littéraire en pleine
vallée d'Ossau. L'étude de son parler est malheureusement
très difficile, parce qu'une foule de patois se mélangent dans
cette station thermale, fille de sa source, et qui ne s'est déve-
loppée que depuis une cinquantaine d'années. La population
d'Eaux-Bonnes est venue un peu de toutes les parties du
Béarn et de la Bigorre; de Bruges, d'Arthez, d'Asson (canton
de Naj), de Ferrières, d'Arbéost (canton d'.\ucun, Hautes-
Pyrénées), tout autant que d'Aas ou de Lanins. Parmi ces
gens de provenances diverses, les uns — ceux qui sont venus
déjà âgés, ou les Ossalois qui hivernent dans les villages
voisins — conservent en général leur patoi.<i relativement
pur; mais lorsqu'ils l'altèrent, c'est pour se rapprocher du
langage de la Plaine. Les autres — les plus jeunes, et ceux
qui ne retournent guère chez eux — adoptent un parler
hybride, mais bien plus semblable à celui de la Plaine qu'à
celui d'Ossau.
Il faudrait, pour démontrer ceci, avoir recueilli le parler
d'un grand nombre d'habitants d'Eaux-Bonnes de prove-
nances diverses, et comparer leur patois actuel à celui d'Os-
sau, en notant les différences, puis comparer les formes extra-
ossaloisea ù celles de leurs villages d'origine, pour voir ce
45
qui est une simple conservation; le reste donnerait la mesure
de l'action littéraire. Je ne peux faire, ce travail que d'une
façon rudimentaire, mais voici quelques faits significatifs.
Une femme de 25 à 30 ans, née à Goust (canton de Laruns),
et n'ayant guère quitté la vallée, ditjja, ramajje, py ja, ezbar'ja,
kas'ut, bétels comme dans la Plaine, au lieu de 5a, ra'ma5e, py'5a,
ezbar'5a, kaa'Ut/, be'tcits comme à Goust et dans tout Ossau.
Augustin Lanusse, 54 ans environ*, d'une famille d'Aas,
ayant séjourné à Pau bon nombre d'hivers, termine la 2® per-
sonne du pluriel par t comme dans la Plaine et non par ta
comme dans la Vallée : kampje'net, kumbu Xat, au lieu de kam-
pje'neU, kamba'Xata.
M. Lablangue*, né à Arbéost, mais élevée Eaux-Bonnes
depuis rage de 1 an, fait l'a posttonique latin =^ 0 comme vers
Pau, au lieu de a comme en Ossau et dans son village. 11 rend
•it-f-8 par -1/ comme dans la plaine (y bjs-^, dyz bjd/) au lieu
de 'if comme à Arbéost (y bjd, dyz bjcïy), et de -ïts Uts, comme
en Ossau (bjdts, bjdlta, bjslts, bjcla).
Je peux donc donner comme un minimum le tableau sui-
vant, qui montre Eaux-Bonnes se séparant régulièrement
d'Ossau pour marcher avec la plaine.
KN VIRONS DE PAU
EAUX-BONNKS
OSSAU
(// tinal)
(// final -h s)
(/; -h «)
t
u
1;
t
ta
1;
C, t;
lia
Hs, Uts, la
-aticum
j initial
j médial ou appuyé
-lis verbal
-aije
• •
•
J
t
-ajje
• •
|]. ]
•
t
-aoe
d3. 3
5
ta
a posttonique
0
0
a
87. Eaux-Bonnes est à son tour un centre du parler litté-
raire qui infecte les villages voisins. A Aas, ^ Laruns, cette
influence est très marquée ; dès qu'on s'observe un peu en par-
lant, on emploie certaines formes littéraires, telles que aute-
men ou aatede'men pour aade'men « autrement ». Quelques-
1. En 1891. Mort depuis.
2. Cest le père de Léopold dont j*ai étudié le patois dans la Revue
des Patois, lli, 106.
DJALUQUE
LITTÉRAIRE
— 46 —
unes de ces formes deviennent déflnitivea ; ainsi ba'de
11 beurre » a été remplacé à Aas par byrro, tandis qu'il sur-
vit encore à Béost, Bagès et Loavie Soubiron, 'jni sont plus
luin d' Eaux-Bonnes.
88. En Azuii (c'est la vallée du Labedan nii sont Aucun
et Arrens), on peut bien se rendre compte de l'invasion du
dialecte littéraire. » Tous les morceaux de littérature orale
se disent en Béarnais plus ou moins pur ». écrit Camélat.
On pourra juger de la profonde différence qui existe en A/un
entre le patois et la langue littéraire, par le petit dialogue
ci-joint, dont Camélat m'a fourni et la version courante, et
la refaçon bien locale. Il est très populaire dans la vallée.
VERSION P*T013E
i d ûji jjeb 'bus ?
E de ^u'daii. k ç! de
'UtAz amidz a yu'daa.
e 'ju ta'bë.
EJem maji'dfttf
E wi, wi.
i kin s a'pçja ja 'bnsla 'hènna?
i ma'jia.
i ja 'nu ta'bë.
t se 5'a'je bçja 'nosa ?
'o se ne ya'je, se ne ya'je,
frai/, SOS, pa'jeus, a niits,
'wsk ke 'jîjàni de 'tuts ;
k a'jem 3a kartar'rota
de ha'^aj. ke hajep
'kjusta de'bat. 'kjusta de'sys,
E 'wEp picçar'iMts de bl. se
mes n a'sam s'yt, mes.
ke n 3jàm bœ'bœt.
£ d un Eb 'bus ?
êde yii'daû . eî de
Ibsdz a'midz a ^u'daîî.
£ kiim JU a'taù.
£ JÊm maji'datï
£ wi, wî.
E kin 3 a'pEja bssta 'spuza ?
E ma'ji.
E la 'mjena ta'bê,
= se j a'bî btaa 'nosa^
'o se n j a'bs, se u j a'b;,
frais, SOS, pa'jens, a'mits,
'wïk k 'tjàn de 'tuts ;
k a'bôm va kartar'rota
de ba'jCar, ke hazep
'kjusta de'bat, 'kuusta de'svs,
£ 'w£p pit/ar'rats de bî. se
'rnës n a'busàm a'byl, mes
ke n 'o.iani he'gyt.
Traduction
— Et d'où êtea-vous? — Et de Goudau ; j'ai beaucoup
d'amis k Goudau. — Et moi aussi, — Et étes-vous marié ? —
Eb oui. oui. — Et comment s'appelle votre femme ( — Eh
47
Marie. — Et la mienne aussi. — Et s'il y avait belle noce ? —
Oh s'il y en avait, s'il y en avait, frères, sœurs, parents,
amis, huit nous en étions de tous ; nous avions un cinquième
d'hectolitre d'orge, nous faisions croûte dessous, croûte des-
sus ; et huit double-litres de vin. Si plus nous en avions eu,
plus nous en aurions bu.
Bien qu'il y ait dans la forme courante de ce morceau des
archaïsmes (el de bedz amis, au lieu de k ci) Tet des traces de
l'influence du Français ('mjena) les modifications du patois
sont dues surtout au Béarnais littéraire.
89. Tous les caractères cités plus haut n'ont pas une égale
importance.
3, ds sont tolérés même en poésie, grâce à Navarrot qui
était d'Oloron, où ces formes sont seules courantes ; c ou cç,
ou t/ est une forme admise dans les ouvrages patois de
rOuest*, à cause de l'importance de Salies et d'Orthez comme
centres littéraires. Mais sur la limite de la région où // final
donne c et de celle où il donne t, entre Précilhon et Peyre,
j'ai eu souvent bien de la peine à déterminer à quel domaine
appartenaient les villages ; dans un grand nombre, en effet,
on mélangeait t et c d'une façon qui permettait de voir
clairement une influence littéraire. — Les Chalossais, qui
n'arrivent guère en parlant à se défaire de leur n (=^ n sépa-
rable), écrivent pan, bin, même en poésie. En Ossau, d'au-
tre part, on évite même 5 et t/, dès qu'on veut parler bien.
A Neuilly-sur-Seine, j'ai une fois lié conversation avec un
de ces chevriers béarnais qu'on rencontre un peu partout. Il
disait: iju, be'tst. « Et d'où êtes-vous ? — De Laruns. — Mais
à Laruns, on dit 3U, be'Ut/. » C'est à peine s'il a voulu le
reconnaître. « ke n ja ki ad dizen », répétait-il. « 11 y en a
qui disent comme ça. » — L'adoption par les Ossalois do
formes béarnaises comme bilaije est d'autant plus remar-
quable que t'influence du français, qui n'est pas non plus négli-
geable, tendrait plutôt à faire conserver la forme bi'lase.
1. On écrit -IÇy Ih, -igl, ty : nabely « nouveau », c'est-à-dire nabec.
Dans sa séance du U*^ avril 1900, la Commission administrative de
rEscole Gaston FébiiR a adopté la moins mauvaise de ces graphies,
celte par-//i, que proposait M. Bourcier : nabvth.
umi, Gj^s ou Bûs, ke de, bnde, bi, tî, arr);sla ou hjfSUa, ne
sont employés ni en littérature, ni en con*ersatioD par ceux
qui veulent parler fin. Sur beaucoup de points, l'ancien ferme
n'est plus qu'un souvenir, ou du moins tend à disparaître.
Voici l'histoire de bnda à Pè de Hourat (canton d'Arudj).
d'après le propriétaire de l'établissement thermal, M. Ort
(50 ans):
11 la 'm£ yjan'tanto ke ài'zt bu'de : ke bas 'sa lu bu'de. hiz
'uriklez de pa'pa, bu'de ta'bê. lu pa'pa ke di'ze 'byrre,
per'mu k £jo mjïXe 'dit. kwam be'n=œ bu'de a 'paù, laz
arkar'dsjos ke di'z=n, 'kwam bu'Ied de keb 'hyrre'i — ala'bets
I abi't^yde de 'dize 'byrre ke 'bje de 'kiu. " — C'est-à-dire :
II Ma graud'tante disait « bu'de » : « tu vas faire le beurre jj.
Les oncles de papa, ■< bu'de » aussi. Papa disait " bjTre ",
parce que c'était mieux dit. Quand on vendait du beurre à
Pau, las revendeuses disaient : « Combien voulez-vous de ce
beurre. " — Alors l'habitude de dire h bjrre » vient de
là. «
11 wii ", m'a dit un propriélairL- d'Estialesq (canton d'Olo-
ron), M. Armagnac, " dezempy/' kinze a bint ans, ke kn'meoflon
de ibi'ja a dize de umi enta ami. ■■ — Aujourd'hui, depuis 15
ou 20 ans, on commence à se tourner à dire « omi » pour
Il uroi II.
Il y a, naturellement, des influences contraires. Tandis que
omi envahit Olopon, les gens d'Arette, dont la forme native
est précisément omi, apprennent à diro umi pour parler
comme à Oloron, qui est leur chef-lieu. De même, ils rem-
placent leur ijo 11 je ■>, dfi sans doute à une vieille influence
espagnole, par le gu d'Oloron, plutôt que par le jju de
Pau.
90. et, sja, doivent étro étudiés avec plus de détail. Leur
recul est imminent. MM. les curés de Béost et de Louvie-
Soubiron (canton de Lariins), nés à Castet (canton d'Arudy)
où on emploie l'article ruontagnard, l'ont abandonné com-
plètement. Beaucoup d'autres, nés en plein patois monta-
gnard, habitant une paroisse de la montagne, ne conservent
l'article tonique qu'en conversation, mais disent lu, la, dès
qu'ils montent en chaire. M. le curé de Buziet, né près
d'Oluron, trouvait et, eia grossiers, ii Vous savez », ajou-
— 19 —
lail-îl par manière d'exiiUcitioii, i< i;a ue se dit que dans un
tout petit territoire ". A Arbéost. et dans bieu d'autres vil-
lages uiriDtagnards, uii fommeni;ait par répondre à mes ques-
ti<ms : laz aûias, Inz arbes ; et il me fallait tourner <:ette ma-
nie en ridicule (personne n'est plus sensible à la moquerie
qu'un Bé^arnais) pour les faire revenir à leur patois naturel.
Dans ([uelques régions où ou emploie et comme article ordi-
naire, on le remplace par lu pour les noms qu'on prononce
avec respect. A Izeste, M"" Arnoldo m'a donné une série de
testes sans jamais employer l'arlick de la Plaine ; mais
quand, traduisant la parabole de l'Enfant Prodigue, j'ai pro-
posé k :1 pe kak kanti et scû, elle m'a tout do suite arrêté avec
un geste pittoresque de dénégation: kanuo lu sm. De même,
elle veut In bundin el non eb bundiu » le Hori Dieu ».
A Béoéjacq (canton do Nayj. j'ai eu peine à faire avouer JL
mon premier sujet qu'on disait et, eia ; et même après, mal-
gré son liésir de me bien renseigner, il revenait constamment
k in, la. Il faut dire qu'il avait été soldat douze ans, son père
était de Mourens, sa femme de Beuste, et il avait vécu par
conséquent dans une atmosphère de In, la ; néanmoins, ce
n'était qu'avec les étrangers, et comme pour leur faire hon-
neur, qu'il changeait ainsi son patois.
Le même mépris pour l'article de la montagne ressortait
clairement de ce que me disait un niumenl après un homme
avec qui je faisais route vers Bordeaux. 11 disait toujours In,
la, quand même j'employais et, eja. Je lui ai demandé d'où il
était; il m'a répondu qu'il était de Bénêjacq : seulement il
avait couru pas mal, et il allait vendre tous les ans à Pau.
Alors, comme il disait, " ou se met à la portée de ceux qui
on suit le vice », et on parle
que E
sont moins paloi
comme à Pau.
" Mais à Bénéjacq, avec les paysans, comment dites-
vous i a
" n. eja, toujours, o
" Et avec les étrangers vous dites In, la ? »
X Oui, qu'est-ce que vous voulez, pour être un peu moins
grossier! "
Généralement les deux articles sont mélangés ; on emploie
l'un ou l'autre comme cela vous vient à la bouche. Ce nié-
l'AWï. — /.'0.igiae iltt Oisû/uia. i
— So-
lange est surtout fréquent dans la littérature orale. Voici par
exemple quelques vers extraits d'un an'jsBt ou chant funèbre
Aspois que j'ai transcrit à Sarrance en 1890.
soi arri'bata ta pun'sizai,
ep'jwua ke nû haze 'klaau.
soi arri'bata en 'suii de la tano,
k si eude'nyt et tiylt de la kam'pano.
91. Dans la littérature proprement dite, on ne trouve
guère que In, la. M. Henri Peiisson, d'Arette, " leFétibre de
Barétoua », a bien écrit quelques poésies où les articles sont
mélangés comme dans la littérature orale barétouuaise ; mais
ces tentatives n'ont pas eu de suite. Ainsi une fort jolie
chanson qu'il avait publié d'abord sous le titre Eih *(' df Mar~
lerou « le soir de Toussaint >i, a paru dans l'Almana deu hou
Biarnés de 1899 sous la forme revisée Lou se de Marlerou.
Quelques tentatives pour écrire en patois vraiment local
n'ont trouvé aucun écho. La plus sérieuse est la publication
d'un recueil de poésies de grand mérite, en pur Azunois, par
M. Camêlat, sous le tilre Et piu-fjiu d era me lagiila, c'est-
à-dire le gazouillement de ma /ttUe'. Cette œuvre a eu un
succès d'estime mérité parmi I(?s spécialistes, mais ne s'est
absolument pas vendue. Depuis, Camélat écrit en Béarnais
littéraire, et ses poésies sont fort appréciées : ti^lle sa char-
manie idylle Beline'. — Pourtant, d'après Camélat, l'in-
fluence du Béarnais diminue dans le Labedan.
92. Je pourrais ajouter beaucoup d'autres exemples. Ce
que j'ai dit suffit à prouver qu'il existe actuellement en Béam
un dialecte littéraire, qui est celui de la Plaine, et particu-
lièrement celui des environs de Pau ; qu'il est parlé en chaire
parles curés; que les paysans l'emploient ou cherchent à
l'employer dès qu'ils parlent à un étranger ou dès qu'ils font
oeuvre littéraire; qu'il tend même à envahir le patois jour-
nalier et intime.
93. Or cette situation existait certainement autrefois, Oa
peut croire qu'elle avait à la fois plus de force et moins d'ex-
tension. Moins d'extension, parce que. les relations et les ma-
— 51 —
riages lointains étant plus rares ^ la manie de la mode moins
forte, rattachement aux traditions plus universel, un petit
nombre de personnes seulement était exposé à l'influence
littéraire. Plus de force, parce que ceux qui y étaient exposés,
— c'est-à-dire ceux qui écrivaient, notaires ou autres, —
avaient étudié dans les centres littéraires, adopté la tradition
graphique et le jargon professionnel de leur école.
« On sait qu'au moyen âge le Béarnais a été très usité
même en dehors de ses limites actuelles; grâce à l'union des
pays de Foix et de Béarn, il a été employé longtemps comme
idiome officiel dans une grande partie de la région pyré-
liéenne, et beaucoup d'actes des xiv® et xv* siècles, relatifs à
la Bigorre, au Nébouzan, au Comminge et au comté de Foix,
sont écrits en Béarnais *. »
Un coup d'œil sur les textes anciens suffit pour faire voir
qu'ils sont soumis aux mêmes influences, — littéraire d'une
part, locale de l'autre, — que j'ai pu surprendre sur le vif.
Pas plus que MM. Peyré et Montant*, Navarrot^ qui était
d'Oloron comme eux, n'emploie ei^era, dans ses écrits.
Dans les poésies de Marie Blanque, chanteuse funèbre
aspoise du siècle dernier, les deux articles sont constamment
mélangés^.
Despourrin, né à Adast, près Argelès, et qui a passé toute
sa vie dans le Labedau, ne montre pas dans ses chansons un
seul exemple à' et, eva.
On le trouve au contraire seul employé dans un récit
trouvé sur le mur de l'église d'Os (Ariège).
Mais dans la Cansou de la Bei'tat, la Croisade des Albi-
geois^, la Guerre de Navarre, le Nouveau Testament albi-
geois du Palais Saint-Pierre à Lyon, et le Débat dlzam
1. Léon Cadier, article Béarn, dans la Grande Encyclopédie.
2. Voir Concours Navarrot, août i890. Pau, Garet, 1890.
3. Né en 1799. Voir Le Chamonnier d'Oloron, Navarrot. Pau, Garet,
1890.
4. Voir Vignancour, Poésies béarnaises ^ avec la traduction française.
Pau, 1860, in-8, t. I, p. 266.
Les vers cités plus naut (§ 90) sont probablement d'elle.
5. Ces exemples ont été réunis par Roque-Ferrier, Vestiges d'un
article archaïque^ conservé dans les patois du Midi de la France. Mont-
pellier, 1879, m 8.
et de Sicart i/c Fitj>iciras\ l'article tonique est en infime
minorité.
94. Voilà pour les textes littéraires. Dans les documents
d'archives, les exemples de l'article Ionique sont plus rares
encore. lis se ti-ohvent ^iniquement dans la région Est du patois
montagnard, où l'influence béarnaise a toujours été moins forte;
et encore est-ce dans les noms de lieux seulement. M. Lucbaîre
n'eu a trouvé d'exemples que dans le Cartulaire de Bigorre *
et dans celui de Lézat *, Il faut ajouter cependant le mande-
■ ment d'un évêque de Comminges du xvni'' siècle où et. era sont
presque seuls employés'.
95. On voit que l'immense majorité des textes écrits en
pays de la Montagne n'ont que l'article atone; quelques-uns le
mélange des deux articles, et un tiês petit nombre l'ai'ticle
tonique seul. Or comme il eu est exactement de même dans
les textes littéraires actuels de cette région ; et comme nous
savons que l'article tonique est le seul qui y soit employé en
conversation par ceux qui ne singent pas la Plaine, nous pou-
vons conclure qu'alors comme aujourd'hui le seul article de la
Montagne était et, eJa, mais que la tradition littéraire dont
nous tenons le dernier chainon, existait déjà, et agissait,
plus fortement qu'aujourd'hui, sur la langue écrite.
Cette explication du mélange des articles dans quelques
textes littéraires est conforme à celle que M. Caix a donné des
articles l'/et lo en italien*, et la vigoureuse argumentation du
savant italien donne de la force à la mienne.
96. Il est impossible de croire,' comme semble le faire
M. Koque-Ferrier, qu'il y a eu mélange d'articles dans la
langue parlée. Un tel mélange n'aurait été possible que par
suite d'un mélange de dialectes, que rien ne permet de sup-
poser. En tous cas on ne peut pas admettre que ille ait pu
donner dans la même région deux formes différentes, ayant
toutes les deux le même sens. On voit en effet que dès qu'une
langue se trouve en possessiou de Jeux articles, par suite
. Voir flomunia, IX, 15".
. Elude, p. 229.
, Becueil. n"* 3, 5, G el Glossair
mie tli l'itoloyia Honiniiin. ydj
— 53 —
d'une évolution de sens éprouvée par d'autres raots, elle en
laisse tomber un : c'est ce qui a lieu en Gascogne, pour l'ar-
ticle es, sa dérivé de ipse, ipsa *.
97. De ce qui précède, on doit conclure que les chartes
n'ont de valeur en Béarn (je ne cherche pas, bien entendu, à
généraliser) que pour Tétude du dialecte littéraire et du
développement général du latin dans la région ; et qu'elles
n'en ont pas pour la dialectologie locale. 11 serait en tous cas
complètement inutile d'y chercher la géographie ancienne de
l'article, et, pour la déterminer, il faudra recourir à d'autres
moyens de preuve. Ce sera l'objet du prochain chapitre.
98. Note. — Il serait intéressant de déterminer les dia-
lectes qui ont surtout concouru à la formation de la langue
littéraire. Je n'ai là-dessus que des données vagues. Je suis
disposé à croire que le foyer littéraire a été d'abord les Landes,
puis Orthez. Cela concorderait avec l'histoire de l'inttuence
politique. Puis le Béarnais littéraire offre des faits qui appar-
tiennent à cette région :
La notation e pour a posttonique ne convient encore aujour-
d'hui, où l'assourdissement n'a pu qu'avancer, qu'à l'Ouest et
au Nord-Ouest du Béarn et aux Landes.
La notation ihyef/, thyaitsscr, etc., exprime une pala-
talisation du k par le j suivant qu'on trouve dans cer-
taines parties des Landes, et sur laquelle je n'ai que peu de
données géographiques qui toutes m'ont été fournies par
M. Arnaudin.
Quant à la notation aa, oo, re, ii, correspondant à a, o, c, i
plus n séparable, elle ne peut au contraire pas être née dans
les Landes où ce n est encore conservé sous la forme d'un n
1. On pourrait objecter Texisten ce de deux articles, hinn, hin, hiô
et «rï, sûy pad en islandais. Mais outre qu'ils sont d'origine différente,
ils ont un rôle distinct, hinn s'emploie devant un adjectif, suivi ou non
du nom : hinn ûngi(maôur) a le jeune homme » ; ou sous la forme faible
-inn -m -id après le nom : maôur-inn « l'homme ». C'est seulement
sous cette dernière forme qu'il est vraiment article; la forme forte a
gardé un peu du sens démonstratif ; d'ailleurs elle n'est plus guère
usitée que dans le langage écrit. — sd s'emploie devant un nom ou un
adjectif, mais le sens aéraonstratif est souvent encore très apparent :
sa gôÔi hestur « ce bon cheval ». C'est surtout devant un adjectif sans
nom qu'il devient un véritable article, parce que dans ces conditions
on ne peut pas mettre -inn final : sa vundi « le mèciiant » (Satan).
— 5'i —
plus ou moins affaibli. Il est même bien étonnant qu'elle ait
pris naissance en Béarn, où actuellement encore la voyelle est
plus ou moins nasalée dans la plus grande partie du pays *.
1. L'orthographe adoptée par la Commission de VEscole Gaston
FéhtiSj sur l'avis de M. Bourcier, le !«''• avril 1900, marque la nasala-
tion des voyelles par un accent circonflexe : hi « vin », hé « foin »,
pâ « pain ».
CHAPITRE III
Comment peut s'expliquer la géographie actuelle
DE l'article.
99. Un fait paraît certain à la simple inspection des cartes :
c'est que la géographie de l'article ne peut pas résulter du
développement normal du latin dans le Sud-Ouest. On ne peut
pas admettre que toute la chaîne et une bonne partie de la
plaine appartiennent sans interruption au domaine de et, eja,
et que tout à coup ce domaine soit rompu par une bande
étroite et longue qui s'enfonce jusqu'à la frontière. C'est
d'autant plus impossible qu'on trouve, presque à l'embou-
chure d'Ossau, les Trois-Villages, qui sont comme les témoins
de l'existence, à une époque ancienne, de l'article tonique en
Ossau, et relient entre elles les vallées latérales*.
On peut donc regarder comme certain qiie la la s'est intro-
duit en Ossau postérieurement à la divergence de traitement
qu'a subi ille dans le Sud-Ouest.
100, Il s'agit donc de déterminer comment lu la s'est in-
troduit. Y a-t-il eu invasion de formCy et si oui, de quelle
région est-elle venue? ou invasion de population, et si oui,
quel est son lieu d'origine, sa date, son histoire?
Je vais passer en revue les hypothèses qui peuvent se
produire.
1. On pourrait croire que le patois des Trois-Villages est dû à une
invasion récente venue de la vallée d*Aspe, à laquelle leur territoire
tient par un bout. Mais la forme ed o'mi, qui est remplacée erï Aspe
par ej 'umi, rattache plutôt les Trois-Villages au Labedan. Voir pour
plus de détails, § 223.
1. — Commimaulé d'origine des Osguidates montani
el campextres .
101. SuivanI en uelad'Anville, MM. Raymonil', Liichaire',
Cadier* placent les Osquidates montani dans les vallées
d'Ossati, Aspe et. Barétoua, et les Oxtjnidaifs campestres dans
les Landes du Pont-Long pt dans colles de Baras, Bordeaux.
On pourrait attribuer, et on a effectivement attribué, les ana-
logies linguistiques à l'identilé de la race.
Cette hypothèse ne parait reposersur rien de solide. D'ahord
on ne sait rien de précis sur le lieu de résidence des Osqui-
dates soit montani soït campestres. La similitude du nom
Ossau — dont on retrouve le radical ailleurs, par exemple
dans les mots Osse, Ossim — n'est pas une preuve suffisante
pour affirmer que les Osquidates montani aient habité la
vallée. Quant aux Osquidates campestres, c'est uniquement
sur les relations avec le Pont-Long et les Landes, des Ossa-
loîs, successeurs présumés des Montani, et sur leur commu-
nauté de race prohafile avec les Campestres, qu'on a fondé la
localisation de ces derniers'. Mais les possessions des Ossa-
lois en plaine peuvent tenir à d'autres causes, et je proposerai
• pour les expliquer une hypothèse qui nie parait plus vrai-
semblable.
D'ailleurs, quoi qu'il en suit de cette parenté réelle ou sup-
posée, il est impossible de lui attribuer sérieusement la res-
semblance de dialectes en question. Pour autant qu'on sait,
l'influence des langues prélatines sur le Latin ne s'est exercée
que pour déterminer des tendances phonétiques ou sjntac-
tiques générales.
2. — Inpitenre de l'Amijon.
108. Si l'article, en Aragon, était, ou avait été, la, la,
Ossau aurait pu adopter cette forme.
3. Grande Eneyclopidie.
4. MenjouJet place les Campfstres vera Arudy.
— 57 —
L*hypothèse vaut à peine qu'on s y arrête. Je ne connais
pas la dialectologie aragonaise ; mais alors même que la, la,
existerait sur le versant Sud des Pyrénées, Aspe et Barétons
auraient adopté cet article avant Ossau. Le port d'Ossau, en
effet, est peu praticable et n'a jamais été bien fréquenté. Le
Pas d'Aspe, au contraire, a été traversé par une grande route
depuis Tépoque romaine. Une forte influence d'outrè-monts
est d'ailleurs sensible dans les patois d'Aspe et de Barétons,
et augmente plus on approche de la frontière. Pourtant Aspe
et Barétons n'ont que l'article tonique, ce qui prouve qu'en
Ossau la la ne vient pas de T Aragon.
3. — Influence de la Plaine,
103. « La vallée d'Ossau, dit M. Luchaire, moins isolée
que les deux autres (celles d'Aspe et de Barétons), à cause de
ses relations directes et constantes avec Pau et du grand
nombre d'étrangers qu'y attirent ses stations thermales, a
subi, et subit de plus en plus tous les jours dans sa phonétique
et son lexique, l'influence du Français et celle du Béarnais
parlé à Pau. Ainsi le patois de Bielle ne connaît plus l'article
pyrénéen et era, qu'il remplace par le béarnais ordinaire
loUy la^ .y>
M. Luchaire, qui ne paraît pas avoir soupçonné l'entre-
croisement d'enclaves existant, comprend d'ailleurs Aspe,
Ossau et Barétons dans un même sous-dialecte a de la mon-
tagne », en sorte que pour lui l'Ossalois paraît n'être que de
l'Aspois mélangé.
104. Cette manière de voir semble au premier abord se
concilier assez avec ce que j'ai dit plus haut de l'influence du
dialecte littéraire, et notamment du recul de et, eia devant lu,
la. Je n'ai constaté, il est vrai, que des individus isolés intro-
duisant l'article de la Plaine dans des villages montagnards.
Mais rien n'empêche absolument de penser que la limite puisse
reculer, ou que des enclaves puissent se former.
105. Mais il faut avouer qu'il serait bien bizarre de voir
une invasion de formes sauter par-dessus trois villages situés
1. Étude, p. 286.
— 58 —
presque en plaine, pour s'emparer d'autres villages, situés
au milieu de la montagne, et dont quelques-uns, comme Goust,
Louvie-Soubiron, Bagès, Listo, se trouvent loin des routes. —
On verra plus luiri, que, quand il y a une invasion de formes
certaine, elle s'empare d'Arudy avant d'atteindre le Haut-
Ossau ' (voir §§ 199 s.).
En admettant même que cotte marche puisse subir des.'
exceptions, il faudrait prouver encoFe que l'inttuence est assez
ancienne et assez forte pour avoir chassé ot ej& d'un terri-
toire aussi étendu, et dont les Hancs étaient gardés. J'ai pu
m'assurer eu consultant les vieux, que depuis 150 ans au
muins. In la existe seul en Ossau, sauf dans les Trois-Villages.
Or en Aspe-Barétous, et jusqu'à Parbajse et Monein,
c'est-à-dire tout à fait en plaine, et oja subsistent, et subsiste-.
ront encore bien longtemps selon toute apparence. Il faudrait
donc supposer, flans l'hypothèse de M. Lucbaire, qu'il y a eu
entre Ossau d'une part, .\spe-Iiarétous et la plaine jusqu'à
Monein, de l'autre, une différence de relations avec les patois
ayant lu la, assez grande pour que depuis 150 ans Ossau ait
été envahi, tandis que l'autre groupe commence tout au plus
à élre entamé. Mais il est de toute évidence que le patois
montagnard qui s'étend en plaine comme une sorte de cap,
entre .\rbus et Pardies, Lacommande et Navarrenx, est infi-
niment plus exposé aux attaques du patois littéraire que le'
haut de la vallée d'Oasau.
Bien plus, h ne considérer que les vallées d'Aspe et d'Os-
sau, il semble que s'il y a une différence entre elles âce point
de vue, c'est la vallée d'Aspe qui est le plus exposée au
contact de la Plaine. Les conditions d'existence, à la vérité,
sont à peu près les mêmes. Tout propriétaire, ou presque, est
pasteur-, tout berger passe à peu près six mois en plaine, du
commencement de novembre jusqu'en mai, A vrai dire, les
vaches, en Aspe, hivernent dans la vallée, tandis qu'en Ossau
quelques vachers passent trois mois eu plaine, de mars jus-
qu'en mai ; d'autres louent des prairies ou achètent du four-
rage à Arudy, où les prés sont étendus ; à Bilhères où la
I. Cela n'a rien d'étonnant; en dehors d , „ ^
.Vnidy efil avec Laruns le principal centre ouvrier (i'OsBBu.
plus le siège d'un marché important qui a Heu par quinzaine.
— 59 —
plaine du Benou fournit beaucoup de fourrage, les vachers
ne quittent pas.
Il peut donc y avoir, de ce chef, un peu moins de contact
avec la Plaine en Aspe qu'en Ossau. Mais d'un autre côté,
TAspois est plus coureur, plus indépendant que TOssalois;
celui-ci ne quitte guère son troupeau ; il revient avec lui au
printemps. L'Aspois, au contraire, celui de Lescun surtout,
quitte volontiers son pays pour plusieurs années, et va s'établir
comme laitier dans telle ou telle ville éloignée*.
106. D'ailleurs il ne faut pas exagérer l'influence que les
rapports des montagnards avec les gens de la Plaine ont pu
exercer sur leur parler. Nous avons, à ce point de vue, une
indication précieuse.
Il y a en Aspe un point qui depuis une époque reculée a eu
avec la Plaine des rapports constants ; c'est Sarrance.
M. l'abbé Menjoulet en a fait l'histoire dans une petite bro-
chure que je résume ici au point de vue qui m'occupe'.
Sarrance a été probablement la plus ancienne dévotion de
la contrée. C'est entre 1319 et 1343 que ce lieu a commencé
à être visité. La chapelle a été desservie de suite par des reli-
gieux tirés de l'abbaye de Prémontré de Saint-Jean de la Cas-
telle, du diocèse d'Aire. Ces religieux hébergeaient dans une
hôtellerie les voyageurs pour l'Espagne, et les pèlerins.
Au xV" siècle, Sarrance était une des dévotions les plus
renommées du Midi : les rois d'Aragon, de Navarre et de
Béarn s'y sont trouvés réunis. Beaucoup de seigneurs* de la
Plaine y avaient des pied-à- terre. En 1 493, le concours journa-
lier de pèlerins était si grand que la prospérité des deux villes
voisines et rivales, Oloron et Sainte-Marie, dépendait en
partie du fait de leur passage par l'une ou par l'autre ; et cet
état de choses a duré sans grand changement jusqu'à la Révo-
lution, pour reprendre plus faiblement de nos jours. C'est
Lourdes maintenant qui remplace Sarrance.
1. Je résume ici divers renseignements que m'ont fournis, soit mon
observation personnelle, soit M. A. Cadier, pasteur à Osse (canton
d'Accous), soit surtout M. Bonnecaze, syndic du Haut-Ossau, Thomme
le mieux au courant de tout ce qui concerne les Vallées béarnaises.
2. Chronique de Notre-Dame de Sarrance, dans la vallée d*Aspe.
Oloron, 1859, in-12.
— BO-
OM se rend compte facilement de l'action quo cet atHux
constant de gens venus de tous côtés pouvait exercer sur la
langue. Il semble, si l'iuvasion de formes était une chose si
facile, que Sarrance devrait iHre en Aspe une enclave du
langage de la Plaine, comme Eaux-Bonnes en Ossau. Or il
n'en est rien : le patois de Sarrance présente tous les traits
caractéristiques de celui d'Aspe. En général, le parler des
gens qui venaient s'y fixer a été absorbé par l'environnement;
celui des pèlerins a été sans action ; et ce fait, comparé à ce
que j'ai dit d'Ëaux-Bnnnes, prouve bien que les patois
offraient autrefois plus de résistance à l'invasion qu'aujour-
d'hui.
107. Sous d'autres rapports que celui du langage, Aspe
parait plus disposé à adopter les modes de la Plaine, C'est ainsi
qu'on ne connaît pas do costume particulier à cette vallée,
tandis que dans le haut de la vallée d'Ossau, j'ai pu voir moi-
même des hommes (je ne parle pas des femmes qui ont toutes
conservé leur costume] porter la culotte et la veste courte de
gros drap foncé, les guêtres brunes et les cheveux longs en
arriére qui parait avoir été l'uniforme ancien du Béarn'. Or
on sait que la conservation du costume va généralement avec
celle de la langue.
lOS. Il est donc légitime de conclure de tout ce qui pré-
cède, que la vallée d'Aspe i>sit au moins aus.si exposée à l'in-
vasion de formes que la vallée d'Ossau, sinon plus; et que,
cette invasion ne s'étant pas produite en Aspe à l'heure qu'il
est, on ne peut absoluun-at pas admettre qu'elle se soit prû-
duilo en Os^au il y a L50 ans.
4. — Invasion de population.
109. Reste donc l'hypothèse d'une invasion de population
venue de la Plaine.
A première vue, elle ne parait offrir aucune difficulté. Elle
expliquerait très bien la singularité géographique que j'ai
signalée. Il y aurait eu autrefois dans toute la chaîne un seul
t. Le
à
— 61 —
article. Puis une invasion venue de la Plaine aurait rompu
cette continuité, mais en respectant trois villages où la popu-
lation indigène aurait conservé Tancien article de la vallée.
Les déplacements de population sont d*ailleurs une chose
assez fréquente. Il y en a eu en Charente et Gironde, où la
population de langue d'oui s'est avancée vers le Sud; il y a les
deux Gabachories, vers Monségur et Duras ; il y a une colonie
saintongeaise autour du Verdou, dans la Gironde ' ; une
colonie limousine en Saintonge, à Saint-Eutrope* ; une colonie
provençale à Celle di S. Vito dans la Capitanata ; une colonie
de Vaudois dans le Wurtemberg ; une colonie piémontaise
en Sicile^; une colonie française en Hongrie*, une autre à
Magdebourg^ On sait combien la Révocation de l'Édit de
Nantes en a créé. M; Pasquier explique de môme l'enclave
formée par Massât (voir plus haut).
Pourquoi Tune des causes de ces déplacements-là n'aurait-
elle pas agi en Béarn ?
110. Mais il faut ici plus que des possibilités; il faut voir
si, soit dans les patois, soit dans Thistoire, on peut trouver
des faits qui confirment ou infirment cette hypothèse. Il faut,
si elle se vérifie, faire autant que possible son histoire.
C'est ce que je vais tenter, d'abord par les patois, puis par
les documents.
1. Jouannet, Slah'stiaue du département de la Gironde, I, 182.
2. Boucherie, Une colonie limousine en Saintonge. Montpellier, 1876,
in 8.
3. Kd. Meyer, Grammaire, p. 10.
4. Schuchardt, dans Zeitschrift fur rom. Philologie, XIV.
5. Tollin, dans Gœttingische gelehrte Anzeigen, 1888.
DEUXIÈME PARTIE
Étude dialectologiqiie.
CHAPITRE 1
Étude de quelques faits dialectaux.
m. Il est clair, que si, pour d^autres faits linguistiques
que Tarticie, le Labedan, Aspe-Barétous et les Trois-Villages
d*une part, Ossau et tel point de la plaine d'autre part, mar-
chaient constamment ensemble, Thypothèse d'une invasion
de population serait prouvée. Je vais donc faire la géogra-
phie, et, quand je le pourrai, Thistoire, d'un certain nombre
de faits et de mots- qui éprouvent dans la région que j'étudie
des traitements assez différents, pouvant pour cette raison
caractériser les dialectes. J'en induirai les caractères géné-
raux de la géographie dialectale. — Puis j'étudierai à un
point de vue critique les caractères généraux ainsi tracés, et
j'examinerai si les conclusions qui ressortent de cette étude
appuient ou contredisent l'hypothèse suggérée par la géogra-
phie de l'article.
J'ai choisi les caractères que j'étudie en vue de la ques-
tion spéciale que je me proposais de traiter. J'ai donc négligé
d'une part ceux qui sont communs à tout le Sud-Ouest, d'au-
tre part ceux qui sont trop récents ; et je me suis attaché
surtout aux faits, qui, dès une époque ancienne, ont subi un
traitement différent selon les lieux, dans le Béarn, la Cha-
losse, et la partie limitrophe de l'Armagnac et de la Bigorre ;
j'en ai ajouté quelques autres qui m'ont paru importants pour
diverses raisons.
Quant à Tordre suivi, il n'a aucune valeur théorique ; il
chercbe simplement à évilei' les redites et les renvois à de;
chapitres suivants.
1.
Trailemmt de i+s [Carie 2).
112. Il R'agit du pluriel des mots se terminant au singu-
lier par i. Ce X provient de cl, tl, ou // ou le suivis de
voyelle : vii u uail n de ocuhnn, h\il « viDu\ » de uetuliim,
hiiC « lïls » de (itium.
La forme primitive -Et, est consei-vée dans les Laudes. A
Lahoulieyre, Sabres, Laurède. ïlaurut, Castelnau-Tursan, les
mots hii « fils n, b)îi a vieux ». tiui « pressoir », font au
pluriel liiXs.bjiXs, truis.
Sur uiir ligne ijui part des l'uviroiis flf Geauue et qui suit
à peu près la frontière du Béarn avec la Chalosse, IWrnia-
gnac et la Bigorre, i tend à se changer en j nu en i. Il en ré-
sulte des formes qui oscillent entre -is et -is', et qui peuvent
se not«r ainsi : hUs, bjfUs, trnUa. Mais le l ainsi dé<toul>lè
peut passer â l sous l'intluence du s, d'où bjciis, ^nlli, comme
à Purlet et à Samadet.
D'autre part £. peut s'assimiler à s avant toute naissance
de j : Mis, bjds, tnila. C'est ce que j'ai trouvé i Monein et à
Cuquereau d'une part, à Castetpujon, Baliracq. Ribarrouy.
d'une autre ; peut-être à Lys (le sujet est douteux) ; puis dans
la vallée d'Ossau ; mais ici le procédé est probablement diffé-
rent.
113. Dans la vallée d'Ossau je trouve à Aas, chez une
vieille de 87 ans, et à Bilhéres chez une autre de 50 à 60
ans, — l'un des meilleurs sujets que j'ai rencontré, et qui
conserve une foule d'archaïsmes, — les pluriels bjtlts, ^îts,
anaita, wdu, ar'nelts, tiu, malti. Une forme où le 1 reparaît se
rencontre aussi, plus facilement après un i qu'ailleurs ; chez
la vieille d'Aas, hilu, tils, à cote de hits, lits. Puis chez sa
petite-fllle l'igée d'une vingtaine d'années, soilu, wiilts, ka'b^Ilta,
tilu constamment. Chez celle de Bilhéres, titta,
— 65 —
A Louvie-Soubiron, chez Cousté (70 à 80 ans) je trouve
bien bJEits, a'nuits, mais aussi bjeiits ou bjcils, a'nallts, hils.
Le fait qu*à Aas l'I ne se trouve presque jamais chez la
vieille, et toujours chez la jeune, du moins quand elle me
parlait; qu'à Louvie-Soubiron il y a tantôt X, tantôt 1, qui est
tantôt suivi d*un t, tantôt seul (ce qui paraît indiquer que sa
présence n'est pas habituelle), me fait penser qu'il a été
introduit par analogie au singulier. Probablement la pronon-
ciation habituelle de Cousté est bjdts, et c'est par une imita-
tion du langage des générations suivantes, qu'il cherche à
rétablir 1, quand il parle clairement à un étranger.
Dans les autres villages, on oscille entre Its et Is. A Arudy,
M'"*' Sarthou et les Labordo disent hilts, bjdu, wslts; M""
Sarthou hils, bjsls, wds. Nous assistons donc là à la chute du
t entre 1 et s, ce qui décharge la fin du mot. A Izeste c'est
hilts ou hils, bjslts, weHs. Enfin à Asté et à Louvie j'ai hils,
511IS, bJEls.
1 14. L'histoire de X -h s en Ossau me paraît pouvoir se ré-
sumer comme suit. Entre X et s il s'est développé un son
transitoire t. Le procédé physiologique est très simple et
dérive d'une trop grande dépense d'énergie. La partie
moyenne de la langue doit toucher en son milieu au palais en
laissant passer Tair de côté, pour articuler le Â. Puis la pointe
de la langue doit effleurer les dents pour articuler s. Mais
dans cette opération difficile elle peut dépasser un peu cette
position, et s'appliquer contre les alvéoles ou les dents. Dès
lors, le passage de l'air étant complètement fermé, il ne
peut s'ouvrir que par une petite explosion en t ; d'où bjeXts.
Cela étant, A passe facilement à ï, à cause de l'accumula-
tion des consonnes, et on a bjdts comme à Aas, Bilhères,
Louvie-Soubiron.
, Par analogie du pluriel au singulier, les générations ré-
centes ont cherché à réintroduire X, bJEUts ; mais la présence
du t qui est dental, l'assimile à sa naissance : bjdlts. C'est
rétablir la complication de consonnes ; on la simplifie suivant
la nouvelle tendance analogique : bj£ls.
D'où le tableau :
is > Xts > ïts > Uts > ïlts > Ils > Is.
Je crois donc qu'on peut ranger la vallée d'Ossau (sauf
pASSY. — LOvigine des Ossalois, 5
— 66 -
Rébénacq, Btizy, Mifaget, Pé do Hourat, probablement Lys,
Eaux- Bonnes et peut-être Eaux-Chaudes) dans le lerritoire
de i-(-8 > tt«'.
115. Un autre traitement s'observe dans la plus grande
partie du Béarn. Là, i palatalise le a suivant; s passe ainsi
à /, sans doute par un intennédiaire comme si. En même
temps mi ensuite, i. sV-st dépalatisé. et aboutit à 1, d'où la
terminaison -1/. Oa a ainsi iy.i, bj»!/, etc.
116. D'autre part, à Gez, Silhen, Arrens, Arbéost. Fer-
rières, Etchartès, le i a aujourd'hui abouti à i quand il n'est
pas suivi de voyelle, et on a chez les vieux: bjei, pluriel bjei/'.
On ne peut pas savoir ici si le passage de s à / est dû k l
ou à i issu de jC. En effet pal a père », mai « mère », font
au pluriel paiy", mal/, comme bjol fait bjei/ ; et ici le chan-
gement de 3 pn / est évidemment dû à 1.
[A Arrens, la jeune génératiou, conformément k la ten-
dance analogique qui devient si forte yvec le développement
de l'instruction, dit pals, mais, bj£ls.)
117. 11 me reste, pour être complet, à sigualer un chan-
gement de i en ji que j'ai trouvé à l'Ouest des Landes, entre
le Sen et Montgaillard. An singulier le son varie entre ji et t>,
et semble lendfe vers n surtout après i el chez les jeunes : yp
biji ou 7n bip u un SU » ; yi) b)iji « un vieux >i. Au pluriel, le
8 est on général siniplcmenl palatalise, et le ji ou n subsiste :
Ini sijisi ou lus sip&i h les fib " ; lus IijcjjbJ >i tes vieux ». Quel-
quefois on a b)£ji./'. bip/.
Ce changement me parait dû au retour des organes à leur
position naUirelle : le voile du palais, au lieu de rosier re-
levé comme l'exige la prononciation de £, reprend s.i posi-
tion normale pour permettre à l'air de passer par te nez. Il
en résulte un i nasale, qui est bien voisin d'un ji. Ce qui
me fait penser que telle est la cause, c'est que des nasalisa-
tions semblables ne sont pas sans exemples, et tnujours à la
finale. M. Oilliérou en a relevé dans son étude sur le suffixe
-eilum dans le Nord'.
2, Hevue dei Patois
— G7 —
Moi-même, je dis plus souvent : s e 83rp:rm ! que : s e sy-
ptrb ! ; et il m'est facile de me rendre compte que chez moi le
changement est du à la reprise de la respiration.
118. L'histoire de Xh- s dans la région peut donc se ré-
sumer comme suit :
•Xts — Us — -ms — ïlts — ils
^ ils
2. — Traitement fin j primaire ou secondaire (Carte 3).
119. Il s'agit ici du j béarnais, qu'elle qu'en soit la pro-
venance : j latin (jwm « jeune », de juvenis) ; y suivi de e,
i (juX « genou », de genucuhis) ; i ou e en hiatus (plnja
« pluie », de pluvies) ; diphtongaison de e initial (je « hier »,
de heri) ; etc.
C'est ce j qui est conservé dans une partie du pays, tandis
qu'il passe ailleurs à 3, soit dans toutes les positions, soit
dans des cas déterminés.
119. A, — j initial et médial, — La géographie du
initial et celle du j intervocal est presque la même. Ce
j n'est que dans une partie de la vallée d'Aspe, à Estialesq
et Précilhon (canton d'Oloron), peut-être à Mialos (canton
d'Arzacq) que j médial subsiste, tandis que j initial est
déjà 3. A Uzein j initial est devenu 3 ; j médial est3J. Ces
localités étant presque toutes situées à la limite du j et du 3,
on peut croire qu'elles nous montrent la marche régulière ;
et que partout, j initial a passé à 3 avant j médial.
120. La géographie de ce fait est des plus curieuses. Le
Nord des Landes (jusqu'à Bordeaux) et l'Est, ainsi que TAr-
magnac, appartient au 3, qui pousse une pointe jusqu'à Thèze
et Viven, et rejoint probablement Caixon (Hautes-Pyrénées).
Au Sud de Thèze sont deux villages où on a j, Doumy et
Bournas. Puis deux ou trois où on a 3, Caubios, Sauvagnon,
peut-être Montarion.
68 -
Ensuite une nouvelle région étcndne où un a 5. Eile com-
mence à Poey, Lescar et Lons pour finir avec Ogeu. Deux
villages encore (Buzîet et Buz_v] la séparent de la vallée
d'Osaau (|ui a 5, sauf Rébénacq, Btizy et Ëaux-Bonues, mais
y compris Bruges.
121. Comment a eu lieu le passage de ] à 3 ? — Le chan-
gement si fréquent de c, | en tf, âj, pourrait nous porter i
l'attribuer au i, qui, ainsi que nous l'avons vu (§ 39], pré-
cède d'ordinaire un j initial. Le changement aurait eu lieu
d'abord à l'initiale (ce qui est bien le cas comme je viens dft
le dire), puis se serait étendu à la position intervocaliqiifi
par une sorte d'analogie phonétique. Naturellement, ij aurait
d'abord donné A$, qui se serait ensuite simplilié en 3 comme
en Français.
Mais cette explication est probablement fausse. En effet,
nous allons voir que la terminaison -aticiiiu, qui a donné
-aijB dans l'ensemble du pays, aboutit à -ad^e presque par-
tout oii j donne 5 ; c'est seulement en Ossau qu'on a -a,^B.
Dès lors, puisque jj aboutît àd'; dans cette terminaison, on nai
voit pas pourquoi il aboutirait ailleurs à 5. Il est donc pro-
bable que j initial et médiat a donné 3 par simple déplace-'
ment de l'articulation , par Vintermédiaire 3J. dont j'ai men-
tionné l'existence à Uzein.
122. H, — j afipuyi^. — esbar'ja « effrayer », on esbar5a.
— La carte de ce phénomène coïncide k peu près .-ivec celle
de j initial.
123. r. — l.a finale -ulicum. — La finale -utt-
ruiii donne -ai(e, presque partout on ] subsiste à Tinitiale;
bi'lajje » village ", ru ma; je » fromage ". Seulement à Buzy,
Buziet. ,\ydius, -ajje se simplifie en -aje : bi'laje, etc. Dan»
la région où j passe ;i 5, un a presque partout -ad;;;e : bi lad^o,
rn'mad5e.
En Ossau, c'est -858, presque partout, probablement par
simplification du groupe dg; ou peut-être par changement de.
-aje en -a,3e.
En6ii dans quelques villages de la vallée d'Aspe (Lées,
Accous, Osse), on a -aise. Le i est sans doute un développe-
ment secondaire, car dans ces villages. / et 5 paraissent
toujours développer un l ik-vant eux : bai/" île fifis^uttu , ma-
— 69 —
taï/o de mataxa, psï/ de piscem, ^ûf de exit (à côté de
5e'/i, exire) ; ailleurs ba/, ma'ta/a, pe/.
En résumé on aurait eu :
ad^e
aticum > •-atjo — ajje < . > a5e -— aï5e.
a] 6
3. — La désinence verbale de la 2® personne du pluriel
(Carte 1).
124. La forme primitive de cette désinence est -ts du tis
latin ; ce -ts s'est conservé dans la Montagne béarnaise,
c'est-à-dire dans les vallées d'Ossau, Aspe et Barétous : ke
bats u vous allez », ke kantats ou kandats u vous chantez ».
Dans la Plaine béarnaise et dans le Labedan, le s est
tombé ou tend à tomber, on dit ke bat, ke kantat.
La forme montagnarde se simplifie souvent par chute
du t. C^tte simplification est régulière devant consonne : ke
bas ta paù « vous allez à Pau » ; ce qui est du reste naturel,
puisqu'on dit de môme ya be'joja buts « une belle voix » ; ya
be'joja bus ta kan'ta « mie belle voix pour chanter ». — Il en
résulte que la deuxième personne du pluriel est parfois sem-
blable à celle du singulier, comme dans la phrase citée plus
haut qui signifie aussi « tu vas à Pau » ; aussi on dit parfois
dans la plaine que les Ossalois tutoient tout le monde.
4. — Le!i mots latins en -elluin (Carte 2).
125. Au point de vue des mots du type castrllum, uitel-
lum, etc., le Béarn se divise d'abord en deux régions bien
tranchées.
Dans tout le Nord et l'Est, c'est-à-dire dans la Plaine à peu
près tout entière et dans le Labedan, ces mots se terminent
en -£t : kasut « chriteau », be'tst « veau ». Le pluriel se forme
régulièrement par l'addition de -s : kas Uts, be'tets.
Dans le Sud-Ouest, au contraire, c'est-à-dire dans les val-
lées d'Ossau, Aspe et Barétous, dans la plaine subjacente et
dans la région voisine d'Orthez, ces mots se terminent en -£C,
— 70
ou bien ont une terminaison évidemment dérivée de -tc. Mais
cette région se subdivise en deux parties bien distinctes, en
ce qui concerne le pluriel.
126. Dans les vallées d'Ossau et de Barétons, à lembou-
chure d'Asjie et dans la plaine jusqu'à Monein. on a au singu-
lier -;o ou une l'orme dérivée ; au pluriel c'est partout -its : y
kas Uc, dfs kas tilts.
Le c du singulier, qui s'est conservé à Aas et à Goust, au
moins chez les gens âgés, subit ailleurs diverses altérations :
il devient t/ k Lanins et à Louvie-Soubiron, même / chez
les enfants. On a donc au singulier bette, ba ut/ ou be'tt/;
au pluriel partout be'tdtB.
127. Dans toute la vallée d'Aspe moins l 'embouchure,
dans les villages situés entre Buzy et Ëscoul. et dans toute
la région voisine d'Orlhez et Bellocq, le singulier suit les_
mêmes développements qu'en Ussau, mais plus lentement.
La région voisine d'Ortbe/. a conservé -se ; à Sarrance, Osso
et Lescun on a-£cç; àAsasp, Lourdios, Borce. -it/.
Quant au pluriel, sa forme primitive est -:l/, qui se con-
serve intacte dans la région d'Orthez et à Buzy et Buziet, ainsi
qu'à Aj'diiis. A Ogeii, Escou, Asasp. le t est tombé, on a
-:/. .\ Osse, Accous, Lourdios, Borce, Lescun, c'est ûf,
par l'épenthèse de i, qui est rëguliêre devant /3 (voir § 123),
On dit donc, à Orthez, y heUc, djn haut/ ; à Asasp. y 1»-
ut/, ijzhoUf; àLourdios, y betit/, dys ba'Uï/.
11 est évident que la forme du pluriel a exerce une in-
fluence conservatrice sur celle du singulier: -;c n'est devenu
-(t/ au singulier que dans la région où ~itf était déjà devenai
-I /■ au pluriel, de sorte que les deux formes ne se sont coa-
fonducs nulle part.
138. En résumé le Sud-Ouest du Béarn a partout au sin^
gulier -ec ou une forme dérivée ; au pluriel il a tantôt -Et/ oo
une forme dérivée, tantôt -îits.
129. li faudrait maintenant établir la relation qu'il y a
entre les deux formes du pluriel : -it/ et -ilts.
it/ parait dériver très naturellement de ch-b, par une évo-
lution analogue à celle de i + s > If: c qui est comme £ un
son palatal, aurait, comme lui, palatalisé le i suivant, et l'aa-
rait fait passer à sj, puis à /; il se serait en même temps
— 71 —
dépalatalisé, et serait devenu alvéolaire ou dental, comme A est
devenu 1. On peut établir la proportion :
C-hS>t/ = X-f-8>l/.
£ït8 parait être de même un développement de c-+-s, ana-
logue au développement de iC-hs dans la vallée d'Ossau. Le c
se serait dépalatalisé en s'assimilant au s, et il aurait laissé
dans le ï précédent la trace de son ancienne articulation pa-
latale. Ce qui me le fait croire, c'est qu'un traitement iden-
4
tique a eu lieu pour c dans d'autres cas : Le nom de lieu et
d'homme Bellocq se prononce bdlok, bailok : c'est pour bsc
lok « beau lieu ». Castelner (canton Hagetmau, Landes) se
prononce kasUine : c'est kastec ne'.
Le fait que la forme -sïts se trouve précisément en Ossau,
où -ÊA a évolué d'une manière analogue, achève de rendre
cette hypothèse vraisemblable, et en fait pour moi une certi-
tude.
130. II s'agit maintenant d'étal)Iir la parenté qui unit les
formes en -st à celles en -se, et de chercher comment les
unes et les autres dérivent de -ellum latin ^
J'avais espéré découvrir dans les patois des intermédiaires
indiquant la parenté : j'avoue que je n'ai rien trouvé. Il y a
bien, sur la limite, entre Précilhon et Peyre, une grande
hésitation entre -et, -ets et -et/, -eïts d'abord ; entre -et,
-îts et -ec, -et/ plus au Nord. Mais cette hésitation qui se
produit dans les villages frontières de l'Ouest ne rentre dans
aucune loi et me paraît due à l'influence du dialecte litté-,
faire. En effet, -ec apparaissait généralement dans le lan-
gage peu soigné, en conversation, surtout en conversation
1. Si le t n^apparait pas dans ces mots Cbntlok, ^kasteïtne), c'est
que suivant les lois d'assimilation du Sud-Ouest, il s*as.Mmile au 1
ou n suivant. Rien d'étonnant d'ailleurs à ce que la gémination de la
consonne qui résulte généralement de l'assimilation, ne se soit pas
conservée dans les noms de lieu ; en effet, elle s'affaiblit ou disparait
souvent même entre deux mots qui ne sont pas confondus en un seul :
et + pal devient eppal, mais souvent aussi epal (V. § 23).
2. [C'e qui suit a été complètement refait par moi, mon frère ayant
défendu une théorie que des recherches ultérieures m'ont amené à
rejeter comme certainement erronée. Comme c'était une des parties
les plus soigneusement étudiées de son travail, j'ai reproduit sa dis-
cussion dans un appendice spécial; ici je n'ai fait qu'indiquer ses con-
clusions avec les raisons qui me les font rejeter. — P. P.)
animée ; -ft quand j'interrogeais et qu'on surveillait ses
réponses.
131. Je suis donc forcé de chercher ailleurs des éléments
de preuves qui seront naturellement moins sùre-s que l'obser-
vation directe.
-Et ne peut évidemment pas êfre l'ancêtre des autres for-
mes. Je ne crois pas qu'on ait jamais vu t passer à c par
un développement spontané. Cela est inadmissible dans te
Sud-Ouest surtout, où i, loin de tendre à une positioii alvéo-
laire ou prépalatalt», comme en .\nglais, est, au contraire,
dental, presque interdental. D'ailleurs si // avait d'abord
passé à t, il se serait dès lors confondu avec le t Knal d'au-
tre provenance, et bn'ket aurait suivi le même développement
que be't^t,
Au contraire, on pourrait très bien admettre que -il dérive
de -;c par Tintermédiaire -rt./. Nous avons vu (§ 124) que
pour la deuxième personne du pluriel des verbes, -ta qui tend
â se simplifier en -a dans la Montagne béarnaise, est. au
con(raire, devenu -t dans la Plaine el dans le Labedan. Il
serait naturel d'admettre que do même, -t/ qui tend vers -/
dans la Montagne béarnaise, ait abouti à -t daus la Plaine et
le Labedan. Ou pourrait figurer le raisonnement par la pro-
portion suivante :
ts>s _ t.l' > J (Monlagne)
is >l~tx >t (Plaine)
Il serait seulement étrange que sur une partie du terri-
'loire, les formes en -it soient voisines de celles en -te, sans
qu'on trouve partout rinlermédiairo -it/, qui seul expliquerait
le passage do -ec â -it.
133. Mais, si cette hypothèse était exacte, comment -te,
ancêtre des autres formes, dériverait-elle de -cZ/Hm latin?
Voici une explication proposée.
\ia latin déjà, // se distinguait de / simple par un timbre
plus clair, semblable à celui de / suivi do i. Cette tendance à
la palatalisation s'est accentuée en Espagnol et en Catalan, où
// passe régulièrement à i'; eccuUiay- a'keia « celle-là ».
Les patoU el les anciens textes pernieltent de penser f)u'une
jiroDunciation identique ou tout au moins voisine s'est étendue
sur une partie du Sud-Ouest de la France.
On peut donc admettre que cfistelliim avait abouti à kas'tfi
ou à quelque chose de semblable.
Au pluriel, ce kastii devait donuei' kasUjCs, qui, par l'ad-
dition d'un son transitoire, pouvait devenir i^u'Ulu. Puis le
L aurait palatalisé le t et en aurait fait c ; lui-même serait
tombé : de là la forme kastscs. L'analci(,ne aurait alors formé
sur kail^cB le singulier kaa'tîC, ancêtre de toutes les formes
actuellement existantes.
133. Celte théorie séduisante, qu'on trouvera développée
tout au long dans l'appendice 2. se heurte à une difficulté
capitale.
Si nous admettons rjue // latin a abouti à i, il a dû se con-
fondre avec le i provenant de //, cl, ou /+i; 'kastii se ter-
loiiiail comme bjfi, et si Vla^uL aboutit à kast^c, kasut /*, kastit,
on ne voit pas pourquoi bjci n'aboutirait pas à *bj;c, 'bj^t/, *bJEt.
Il est bien vrai que la palatalisatinn de // ne marche pas
nêeessairoment do pair avec celle de cl. tl, l-\- i ; de fait, des
pays oii elle a lieu, c'est le Koussillou seul qui confond les
lieux articulations (be'dei " veau <> de uiletlum, bei v vieux »
de tielulum).
Mais ailleurs, nous voyons partout que la palatalisatiou de
r/. //, / + (, est plus énergique ou plus ancienne que celle de
//. Kn France, en Italie, elle existe seule, // n'est pas pala-
talisé iuflulam > Tj!i, mais bellnm > bil}. JJaiis la Marche
et Le Languedoc, il y a eu palatalisatiou de II, mais elle a
disparu en laissant seuleuienl une trace de son existence,
tandis que la palatalisatiou de <7, //, l-\- (subsiste. Kn Espagne,
//aboutità i.; maîsr/, f/, /+>' ont dùèlrepatatalisès bien plus
ancienneroeni, puisque le son qui en est résulté a suivi une
longue évolution par 5, /, enlin i : ortilum > 0x0, uelultim ">
}àna,filinm >- ixo.
Or l'hypothèse d'après laquelle castellum aurait abouti à
kait^c, suppose au contraire que // a été palatalisé assez an-
ciennement et complètement pour sitbir la longue évolution
indiquée plus haut — tandis que el, il, l-\-i en serait encore
à l'étape i.
— 74 —
Cela n'est pas admissible, et il nous faut chercher une
autre explication.
134. Celle qu'a proposée M. W. Forster dans une série de
brochures et d'articles ' rattache directement kaa'ut au laliu
caslellum. M. Forster rappelle qu'en Sicile et en Sardaigne,
//se change endd'; kasted^u, kavaddn, beddu. Supposant une
parenté de race entre les Gascons et les Sardo-siciUens, il
admet que les mots en -rlluin ont du subir le même sort en
Gascogne ; caHelhim aurait donc abouti à 'kaa'Ud, ou à kaatct.
puisque dans cette région une consonne finale est toujours
dèvocalisée; puis le t serait redevenu un t ordinaire, d'où la
forme kas'tii.
Voilà qui est bien plausible ; mais alors comment expli-
quer kas'ttc?M. Forst«r y voit un développement totalement
différent, la palaialisation du //; il ne dit pas du reste quelles
auraient été les étapes Je cette transformation. En tout cas il
faudrait admettre alors, que le traitement de // a été, dès une
époque très reculée, autre dans la Montagne béarnaise que
dans la Plaine et dans le Labedan.
135, Mats n'est-il pas possible de rattacher -£C '^ la même
forme régionale que -st, c'csl-â-dîre à -td ou -n comme ancêtre
commun?
Il existe â l'autieboutde la France un groupe de dialectes
ayant certainement eu, à une certaine époque, une série d'ar-
ticulations cacuminales t, 4> ^' c, dus à un r précédent une
consonne linguale ; ce sont les dialectes lorrains et comtois '.
Si nous ne nous, occupons que de ! et de d, nous constatons
que ces articulations sont redevenues t d en Lorraine, tandis
qu'elles ont abouti â c j (ou t/ dj, ou même fz) en Franche-
Comté : *pn'!a « porter ••, 'wa'da •< garder «, sont devenus là
pn'tc, wa'di, ici pu'ca, wa'ja (ou put/a, wad3a, etc.). Dans le
patois intermédiaire du Val d'.Ajo, i d deviennent td à la
1. Camerie philologique (^\x\\e\\niXe la Société Raniond, 1898, p. 158.
Flagnères de-Bigorre) : — Nnchln'ige zum BiMot-nuftoli {ZfH»ehrift
fur romanitche Philologie., t. XXII. u. 509).
2. Je note ainsi un (a) oacuminal, c'est-à-dire prononcé la pointe
de la langue relevée contre le palais.
'A. Et aussi divers dialectes du Jura suisse, d'après un intéressant
article de M. Ganchat dans le Bulletin dei Parleri de la SuiMie
romande.
I
— 75 —
finale, tfd^ ù la médiale : £ pwo:t » il porte », £ wa:d « il
garde », mais put/a « porter », wad5a « garder* ».
Ne sommes-nous pas en présence d'un traitement analogue?
Et ne devons-nous pas admettre que le kas'tsc des monta-
gnards béarnais, comme le kas'Ut de leurs voisins de la Plaine
et du Labedan, remonte à*ka8'Ut ou ^kasud, forme dérivée de
castellum comme le Sicilien kasteddu ?
On pourrait alors figurer la filiation des formes ainsi :
kast£t
I , I
kastfc kasUt
I
kasUt /
I
kast£ /
Quant aux formes du pluriel, l'explication en a déjà été
donnée.
5. — Plosives soufflées intervocales (Carte 4).
136. P, T, K intervocaux se sont vocalises partout sauf
en Aspe et Barétons, jusqu'à la latitude de Sarrance et d'Ara-
mitz. On a :
LATIN
▲8PE-BAHiTOU8
BKARN
plantatam
plan'dato
plan'dado ou plan tado
capram
krapo
krabo
*sequire
se'ki
se'gi
Mais il y a des difiiérences entre les trois plosives. La vo-
calisation de k remonte plus haut que celle de p et de t : se'ki
ne se trouve que tout en haut des vallées.
6. — Groupe It (Carte 4).
137. Le 1 est vocalisé partout. Quant au t, il subsiste dans
la plus grande partie de la Plaine.
1. Voir, pour plus de détails, Revue de philologie française, 1892,
p. 143.
. 76 ■
En Aspe, Barétous et Ossau (sauf Rébénacq et Eaux-
Bonnes), au Nord-Est d'Ossau vers Naj, Bordères, Luquet, t
passe à d,
En Ossau et dans la Plaine, cette vocalisation pourrait être
récente, puisque les plosives intervocales se vocalisent : 'aûde
peut être un développement de 'aùte. Mais en Aspe et Barétous,
comme les plosives restent soufflées entre voj'elles, la voca-
lisation du t est due au contact de 1 ; elle est donc anté-
rieure au changement de 1 en n.
138. Or celle-ci remonte 1res haut: en Plaine, elle était
siirement faite au XII'' siècle. On trouve au, aus en 1256 à
Auch ; en 1240 à Sauve-Majeure (Gironde) ; 1290 à Oloron ;
— cmiqtit- à Bagnères-de-Bigorre en 1260, à Bordères (Hautes-
Pyrénées) en 1272; — auler, autre ou aute, à Bayonne en
1259. à Ortbez en 1246, à Oloron eu 12iX); — antni, à Auch
en 1259'. Le retard de l'écriture sur la parole recule beau-
coup la date du phénomène.
On peut donc affirmer que le passage de l à d dan^ le groupe
// estantérieur à 1180 on 1200 en Aspe-Barétous.
7. /'/o.«
luf/léi's appuyées à une nasale (farte 4).
139. Elles se sont vocalisées dans un territoire un peu
plus considérable que //, puisqu'il comprend Munein. Ainsi
plantare, coniprare, dimuent kanta, krnmpa lians la Plaine,
kan'da, krum'ba dans la Montagne et jusqu'à Monein. —
Ainsi le langage d'Aspe-Barétous est, ;i cet égard, l'inverse
de celui de la Plaine; il dit krapo, krum'ba, au lieu de krabo,
krum'pa; et ce détail suffît à lui donner une physionomie
originale. Ossau et la Plaine de Nay, où on dit krabo, kmm'ba,
occupent une position intermédiaire.
On voit qu'Aspe-Barélous traitent de même les plosivos
appuyées à une nasale, et / appuyé à /. Cela permet d'attri-
buer à la vocalisation de nasalf^ -f- plosioe la même date
approximative que celle do la vocalisation du i Aq II : la
2' moitié Ju xii* siècle au "plus tard ; même il est probable
1. Voir le Giotiaire du Recueil de Luckaire.
k
— 77 —
que ce phénomène a précédé Taulre, puisque son aire est plus
étendue.
140. Lingua a dans le Nord-Ouest du territoire que
j'étudie, et en Labedan, subi une dévocalisation du g que je
ne m^explique pas bien : on y dit : lepka, lepko, etc.
8. — a posttonique (Carte 3).
141. C'est vers TEst et le Sud que Va posttonique latin
s*est le mieux conservé ; vers l'Ouest et le Nord, qu'il a
évolué le plus tôt et le plus loin.
J'ai pu suivre cette évolution dans les vallées du Labedan
et dans celle d'Ossau.
L'observation en présente d*assez grandes difficultés; en
effet, Tinfluence du parler littéraire, dont il a été parlé plus
haut, tend à faire adopter partout o comme voyelle postto-
nique; or cette influence est beaucoup plus forte dans la jeune
génération que chez les vieillards ; on peut donc entendre
dire mnntajia par les vieux, mnntajio par les jeunes, croire
qu'on est en présence d'un fait d'évolution, et s'apercevoir
ensuite que les jeunes ont simplement adopté la forme de
la Plaine.
142. Cependant il y a des faits que l'influence littéraire
ne peut pas avoir causé. On remarque, en effet, que l'ébranle-
ment de a posttonique se produit de différentes manières selon
les consonnes et les voyelles qui le précèdent.
A Aas-en-Ossau, a posttonique est presque toujours con-
servé, du moins chez les vieux ; mais il passe à o après con-
sonne labiale, ou quand il y a un u dans la syllabe précédente :
krambo « chambre », haùdo « haute », kaûdo <( chaude »,
ki'raolo « couleuvre ».
A Arudy, la posttonique est encore plus instable. C'est a
après a suivi de consonne indifférente : a après a suivi de
consonne palatale, ou après e, i, y suivi de consonne indiffé-
rente; 0 après consonne labiale ou quand u précède. Chez les
jeunes c'est partout o ou même o.
Même traitement à Bescat, Buzy, Buziet, et surtout à Pé
de Hourat, où la qualité précise de la posttonique, chez un
— 78 —
homme de 60 ans, varie pi'esijne iudéfiniment suivant les son»
qui la précèdent.
143. Le même phénomène, ou à peu près, se trouve bien;
loin (lo là, â Montgatllard (canton de Saint-Sever, Landes],
Là aussi a posttoniquc, après voyelle indifférente, tend vers 9,
tandis qu'il tend vers o après voyelle ou nonsontie labiale. Or
Montgaillard est environné de régions ort a posttonique est
devenu e, tandis que les villages mentionnés d'abord touchent
il une région où a posttonique est devenu o ou o.
144. Je crois donc pouvoir conclure comme ceci. Le a
posllonique. en raison de la faiblesse avec laquelle il était
articulé, a été partout extrêmement sensible à la force assi-
milative des sons ■précédents ; il s'est modifié en se rappro-
chant tantôt de b, tantôt de o.
Puis, dans la région du Nord-Ouest, l'analogie rétablît
l'unité au profit de e, tandis que, dans le Sud, elle la rétablit
au profit d'un o qui était primitivement di*!, non pas à une
évolution spontanée de Xa posttonique, niais à une assimila-
tion de cet a aux sons voisins,
145. L'intérêt de co fait pour mon étude est celui-ci : on
ne doit pas considérer la posttunique o ou o comme un acbemï-
neinent de l'o postionique vers o. C'est un développement diffé-
rent, et 9 comme o remontent directement à s.
146. Les textes prouvent que l'assourdissement de l'a
posttoniquc est un fait ancien dans les Landes et l'Ouest du
Béarn.
On trouve are, « hora », à Bayonne dès le xii' siècle; 3i
Casteljaloux, 1256; abenlwe, Auch. 1256; Bagnères, 1260;
Anglade, Lucq, xii' siècle; amme n anima -i, Auch. 1256;
anine, Bajonne. 1259;Beynes, V^Q; A^sitjtiade, 1259;
miberyade, Castelj, 1270: Aumosni'. Bordères. Hautes-Pyré-
néea. 1272; bague, Bordeaux, 1275, etc. Bt ce qui prouve
bien que ce n'est pas là un simple fait graphique, une notation
affectée ii la posttonique, c'est que l'a protonique de l'article
la est traité de même: lecau, Montsaunès, 1235; lequal,
Bayonne, 1259; le, les. Rayonne, 1149; Sordes, paasim ;
Bayonne, 1247; Beyries, 1256; Casteljaloux. 1270'.
I. I.uctiaire. Glossaire,
— 79 —
Ce n'est pas uniquement dans le tefritoire actuel de a < «
posltonique latin, que se trouve la graphie e. Mais c'est là
qu'elle apparaît en premier et reste longtemps le plus fré-
quente. On peut attribuer les autres exemples, appartenant au
territoire actuel d'à ou d'o à l'inHuence littéraire des Landes.
L'adoption de la graphie landaise a dû se faire d'autant plus
facilement qu'elle distinguait à l'œil des mots comme : laure
lauja « il laboure » et laura laù ja « labourer » ; pour des
patoisants, elle était claire.
147. On voit que dès le xi® siècle le Béarnais du Sud-
Ouest et le Bigourdan devaient se distinguer nettement du
Béarnais de l'Ouest et du Landais*.
9. — d intprvocal (Carte 3).
148. L'histoire du d intervocal est difficile, et compli-
quée par Tinfluence des sons environnants et de l'analogie.
Elle contient aussi des faits dont je n'ai pas encore pu trouver
la loi, des exceptions tout au moins apparentes, qui sont
peut-être dues au mélange de formes étrangères. Une nou-
velle enquête, une étude très soigneuse pourrait seule tout
éclairer.
149. Pour simplifier je prends deux mots qui peuvent
servir de types, et dont le traitement concorde en gros avec
celui des autres. C'est caderr, euadere. Le second a perdu
1. Voici un fait que me communique M. l'abbé Rousselot, sur le
patois charentais, et qui confirme tout à fait ma manière de voir:
Dès 1076 environ, les textes montrent réquivaionce de a posttonique
et de la voyelle d'appui posttonique à Cellefrouin. Saint-CIaud et
Lussac, situés à 5 kilomètres plus à l'Est, devaient offrir le même trai-
tement, car le développement du patois est à ce point de vue tout à fait
le même dans ces trois villages. Or, à •% kilomètres environ plus à
l'Est, à Suaux et aux Chaumes (hameaux de la commune de Nieul), l'a
posttonique existe encore aujourd'hui sous la forme 9.
Ainsi depuis le xi* siècle, la limite de 9 < a posttonique n'a pas
avancé. — M. Rousselot considère 0 et e dans sa région comme des
développements indépendants de a latin.
Ce rapprochement permet de croire qu'en Béarn la limite de e et de
0 n'a guère varié. Cependant mes notes ne me fournissent pas sur ce
point, délicat et difficile entre tous, de quoi trancher absolument la
question pour le Sud-Ouest.
son premier e Jaris t&ul le torritoire éludié ; il a pris le seas
de n naître ».
160. Dans presque tout le Béarn ces mots ont pris la
t'tinne kade, bade, Le (/ s'est confondu avec le t întervocali-
qiie, par exemple dans 'poli^tf >pnde, et dans les participes
en -âta > -ada,
Mais an Nord-Est vers Garliii, Geaune, d latin aboutit à z,
et / latin seul donne d : nos deux verbes sont kaze, baze ; et
de même on a krese rreilcre, beïe ni(lfi'c\ nyza uiida ; huzika
fodicare; — mais pn'de *potPrp ; ba'Eyde Piuidulam, -ad«
-alam, etc.
Sur ime bande qui part des environs de Garliu, passe par
Lembeyp, suit la frontière du U^arn et de la Bigorre, et se
dirige ensuite sur Luquet et Ëspoey, sur Lourdes et Argelès,
on a kaje, baja '. Le d latin êtaiil tombé, les voyelles se sont
trouvées en contact, el par un renforcement disjonctif, le j
s'est produit (comparez les formes françaises telles que
cerapejë).
A Arrons on a kd, à Ferrières et Salies k.= [puadpre est rem-
placé dans cette région par iiascere > na/a). Cette forme
suppose, comme kaje, la chute du d ; puis le e en contact
avec a tonique s'est peu à peu fermé par dissîmilation, jus-
qu'à i ; cet i a agi sur i"a comme toujours pour le faire passer
à e' et est ensuite tombé".
151. Ce traitement prouve que jamais ni dans le terri-
toire de rf>B, ni dans celui de sa chute, rf et / n« se sont
confondus; tandis qu'ils se sont confondus à l'Ouest de ce
territoire.
lu. — Le mol Feneslm (Carte 13).
15S. Lt; latiu fenestra se retrouve actuellement aoua
4 formes au moins: arrjista, hjistia, fiinsito, le'miUe.
1. A Andresl: 'keje, 'beja, elc.
2. laetin» > Wt, facio > h ' '
e région, on dit hd o fait », kw.-t « cuit », e
— 81 —
A. — irinssio, fe'mstje.
153. Iri'msto, qui se trouve dans la plus grande partie du
Béarn, et fe ncstia, qui existe à Bayonne, n'appartiennent pas
au développement normal du latin : ce sont, soit des impor-
tations venues d'un dialecte éloigné, soit des formes savantes:
en Béarn le f devait tomber. L'invasion est d'ailleurs évidente,
ce n'est en général que sur ma demande expresse et après
m'avoir dit fjinEsto, que j'obtenais Tune des formes bien
béarnaises : ar'rjssta, hjsstaa ou knrre'teaa*.
Souvent les vieux conservent la vieille forme, les jeunes
adoptent la nouvelle. A Asté le sens est différent: le vieux
mot reste attaché aux vieilles lucarnes des anciennes mai-
sons, le mot nouveau désigne les belles fenêtres des maisons
neuves '. — Ailleurs le mot ar'r)£8ta a disparu, mais il en est
resté le diminutif arris'tu, appliqué à une petite lucarne par
laquelle on fait passer la tête des bœufs pour leur donner à
manger.
B. — hjesUa.
154. hJEStia dérive do fenestra par la chute régulière de
la nasale entre voyelles, d'où Meestra; l'aspiration du f, et le
passage de e en hiatus à i, j.
Cette forme existe à Lescun\ à MoneinS à Arudy, Izeste,
Etchartès (canton de Laruns, près Ferrières, Hautes-Pyré-
nées) ; Ferrières, Arbéost, Arrens, Estai ng (canton d'Aucun);
Gez, Silhen (canton d'Argelès) ; Saligos (canton de Luz) ;
Bagnèros-de Bigorre ; Asté (canton de Campan). Elle paraît
donc appartenir au patois montagnard, tant de l'Est que de
l'Ouest. En effet, si je ne l'ai pas trouvé plus souvent dans
1. Du moins dans le Béarn, car dans le Labedan hjfStxa est mieux
conservé.
2. Le maire d'Asté (80 ans?) me disait: en yâ mai'zù kj ei hu an-
sjinâ, i ki nu 8: paz bu'/adâ la iiiHiStâ, op ke 1 a puâ 1 arrj<8tâ « dans
une maison très ancienne, et qui on ne lui a pas nettoyé la fenêtre,
on rappelle l ar'rjestâ. »
3. D'après M. Larricq de Bédous et M. le curé de Gurmençon.
4. D*après M. le curé de Monein.
Passy. — L'Origine des Ossalois. 6
— 82 —
les vallées d'Aspeet de Barétous, c'est qu'elle a été remplacée
par kurre'tejo, qui tend à son tour à être remplacé par fji'msto.
kurre'tejo est la forme aspoise de l'adjectif verbal* du verbe
courir, qui serait *kurre'dejo dans le reste du Béarn, corre-
doira en ancien Provençal. Le sens est bien conservé encore
aujourd'hui, et un paysan me disait que le terme était bon
« parce que les personnes curieuses couraient tout de suite à
la fenêtre ». On comprend que ce sobriquet expressif ait
remplacé l'ancien terme qui ne. disait rien.
Monein et Lescun sont les témoins de l'ancienne extension
du mot hjcstja.
La géographie de hjsstja ne correspond pas exactement
avec celle de l'article, puisque Arthez-d'Asson et Asson disent
ar'rjssta.
C. — ar'rjesta.
155. ar'rjssta dérive Aq finies tr a par la chute de la nasale
et une de ces métathèses du r si fréquentes dans le Sud-
Ouest, d'où *friesta dont le /"passe régulièrement à h. Mais
devant r cet h est peu sensible, et *hri'£8ta passe facilement
à rjcsta ; le r initial amène dès lors la prosthèse régulière
d'un a ^, d'où arrjssta.
156. Ce développement nous fournit un moyen de dater
approximativement la divergence de traitement qu'a subi
frneslra : la prosthèse de l'a n'a pu se produire qu'après une
série de transformations ; raétathèse du r, aspiration du/ en
h, chute complète de ce //.
Or la prosthèse de l'a est un fait très ancien. Le cartulaire
de Saint-Pierre de la Réole ^ en offre des exemples dès 986,
c'est-à-dire, si on tient compte du retard forcé de récriture
sur la langue, que le fait était accompli au moins 40 ou 50 ans
auparavant. Pour que fencstm ait suivi le même développe-
1. Voir sur cet adjectif verbal : Paul Meyer, Encyclopedia Brilan-
îiira, article Provençal langiiage; — Titkin, dans Grundriss de Grôber;
— Bourcier, dans.l/l/i. Fac. Bordeaux. 1890, p. 200.
2. ar're « rien » do ro.m, arra'zim « raisin », etc.
W. Archives historiques de la Gironde^ V, et Luchaire, Hecueil, p.
115 : an-eilort, acte de 986 : Orgemundo, acte de 990; arreinaldOy acte
de 1026-1030.
— 83 —
ment, il fallait donc que la métathèse du rait eu lieu assez
longtemps avant cette date, pour que Tamuissement complet
du /ait eu le temps de se produire; c'est-à-dire qu'on peut
la reculer au bas mot jusqu'avant 850.
157. On pourrait dire, il est vrai, que la prosthèse du a,
tout en commençant très tôt, a pu se continuer pour les r ini-
tiales secondaires qui entraient dans la langue. Mais on sait
par ailleurs que l'aspiration du f est ancienne. Le plus ancien
exemple écrit que j'en connaisse est de 1385. Le dictionnaire
topographique de Raymond donne pour un hameau de Lescar
les formes suivantes : Flayoo, 1319 ; Flayon, 1350 ; Eslayoo,
1384 ; Eslayon, 1675. Pour une commune du canton de Mor-
laas, Eslourenties-Dabant : Florenthies-Davanty 1385; Eslo-
renthieS'Davant, 1402, 1546 ; Eslorenties-Daban, 1727. Es-
lous, commune de Lanrecaube-Meillac, est écrit Flos en 1385.
Les formes qui présentent s ne sont pas autre chose que des
graphies inverses, qui ont pour cause la confusion de /et de s
en une seule prononciation, h. Le dictionnaire de Lespy offre
un grand nombre de ces graphies inverses : enla, enladure,
enlaïnbrèCy entame, enloucha — esta, esladure, eslambrèCy
estante, estouc/ia, sont ou des graphies ou des prononciations
inverses qui dérivent de l'assimilation de /, s, n à /*.
158. Voilà donc Taspiration de / reculée au moins jus-
qu'au commencement du xiV siècle. Mais ce que montre
cette graphie, c'est seulement la date où /+ 1 et s-+-t se sont
confondus ; l'une de ces consonnes pouvait avoir devancé
l'autre. Or il est probable que f avait une avance considé-
rable. Son aspiration couvre en effet tout le Sud-Ouest jus-
que vers la Garonne, et l'Espagne entière ; l'aspiration du s
au contraire est sporadique et subordonnée aux sons voisins :
en Espagne, le Nord ne la connaît pas ; en Gascogne, s sub-
siste toujours vers Salies, tandis qu'en Chalosse il disparaît
devant toutes les consonnes sauf t. Tous les intermédiaires
se retrouvent.
1. On sait qu'il y a non seulement des graphies inverses, mais des
prononciations inverses : Funmculus a donné régulièrement eUu'rupk;
plus tard, on a pu croire que c'était là une prononciation rapide pour
eilumpk, et on a rétabli cette forme, qui est usitée, par exemple, à
Lescar.
— 84 —
On peut donc, en* tenant compte toujours du retard de
récriture sur la parole, reculer beaucoup l'aspiration du i.
On peut en tout cas affirmer qu'elle est beaucoup plus an-
cienne que celle du s, et la date que j'attribuais à la prosthèse
de Ta dans arrjssta devient ainsi moins invraisemblable.
159. En résumé, la divergence du traitement de fenestra :
arrjesta, hjsstja peut remonter au latin, et ne peut guère avoir
commencé après le xu® siècle.
160. Il n*est pas téméraire, je crois, de dire que ar'rj£8ta
a été la forme de la Plaine.
J'ai déjà dit que fjinssto est une forme étrangère au Béar-
nais, et de plus douée d'un pouvoir envahissant dont on voit
les effets dans les vallées. Nous pouvons donc dire que ùi-
nesto recouvre une forme plus ancienne et régulière, soit
arrjesta, soit hjsstia. Or hjssUa ne se trouve actuellement qu'en
pays de montagne, et arrjesta la limite au Nord à Arthez,
Capbis, Asson, ce qui semble faire de ces villages les der-
niers retranchements d'une forme autrefois générale vers le
Nord. En outre, le dérivé arris'tu existe sur quelques points
de la Plaine.
161. Les textes confirment ces inductions: on y trouve
fries/e (Lespy, au mot frineste), et je ne crois pas qu'on y
trouve une forme analogue à hjcstja, ce qui prouve, si l'on se
reporte à ce que j'ai dit sur le dialecte littéraire et les patois
qui ont concouru à sa formation, que frieste (ou plutôt Mji'ssta
en interprétant le e final) était usité en plaine. Or *lii'£Sta est
une des étapes de feiièstra > arrjesta*.
1. On trouve, il est vrai, cette forme frieste dans des textes récents,
et par conséquent d'une époque très postérieure à celle où la prosthèse
de l'a s'est produite. Lespy en cite un exemple dans Les Artistes en
Bcarn, de Paul Raymond, qui ne contient pas, je crois, de textes anté-
rieurs au xiii« siècle. Deux explications sont possibles. Ou bien frieste
n'aurait dans les textes relativement récents qui le conservent qu'une
existence traditionnelle et ne répondant pas à une prononciation con-
temporaine; le langage littéraire aurait conservé dans la graphie une
étape ancienne de l'évolution, tandis que les patois la continuaient
jusqu'au bout. Ou bien la prononciation fjiesta a réellement existé, et
s'exj)iiquerait par une réaction exceptionnelle contre l'aspiration du f,
réaction destinée à le préserver d'une chute inévitable devant a. La
question ne pourrait être tout à fait élucidée que par l'étude de tous
les mots ayant /*/• initial. Mais je crois ce groupe toujours dû à une
influence littéraire ou étrangère. On voit dans les patois fjai « frère »,
remplacer rai, fjyt « fruit» remplacer hyjyt; et de même la flu « la
ileur » remplacer la hlu.
— 85 —
162. Je crois donc qu'on peut limiter Thistoire de fenes-
tra entre les deux développements suivants :
/frëesta -*!riE8ta -^hriesta -•rjesta -arrJESta
fenestra /
\*fèe8tra -Hiêestra -Hiiestra -hjestia.
Ce qui est intéressant pour ma thèse, c'est de trouver la
forme lijEStja en Labedan et en Aspe-Barétous ; la forme
ar'rjesta en Plaine et en Ossau.
11. — Im i^ et la 3^ personne du singulier présent
du verbe être (Carte 1).
163. Dans tous les pays de Plaine que j*ai étudié, et en
Ossau, y compris les Trois- Villages, la deuxième personne
du pluriel du verbe « être » a la forme k £8 ; la troisième est
k ei ou k e. Mais à Aramitz, Arette, Lourdios d'une part,
d'autre part dans le Labedan et la Barège, c'est ke'des, ke'de.
Cette ressemblance entre les deux dialectes est une des plus
frappantes, avec Tarticle, une de celles qui ont dès Tabord
appelé mon attention.
Mais quelle peut bien être Torigine de cette forme bizarre?
Et tout d'abord, le d doit-il se rattacher au premier mot ou
au deuxième? Faut-il couper idéalement kedes ou ke des?
164. Ce dernier point devrait être facile à fixer ; il n'y
a qu'à chercher les phrases où le verbe « être » n'est pas
précédé de la particule ke, et à voir si lo d existe ou non. A
vrai dire, ces phrases ne sont pas très nombreuses, puisque le
Béarnais actuel met ke avant tout verbe affirmatif ; il v a
cependant l'interrogation simple, et les phrases où le verbe est
précédé de nù, « ne pas », 8e « si », un ou aun « où », kwan
<c quand ».
165. Mais précisément, il y a hésitation et contradiction
pour ces formes. A Arrens, et je crois ailleurs en Labedan,
le d n'existe pas pour la forme interrogativc; on dit eh la8Î
« es-tu fatigué? », e las? « est-il fatigué? », etc. En revanche,
nà'des « tu n'es pas », nù'de « il n'est pas » ; — se 'des « si
tu es » (ou « es-tu ? »), 8e'de « s'il est » ; — un'des « où es-lu ? » ;
un'de « où est-il? ».
— 86 —
A Ârette, le d n'existe pas avec ann et nu : aun es a où
es- tu? », aun e « où est-il ? » ; — n es pas « tu n'es pas »,
n e pas « il n'est pas » ; — mais pour la forme interrogativc
il existe, à la troisième personne seulement : ez arribat « es-tu
arrivé ? », e'de arribat « est-il arrivé? ».
A Aramitz, la série est plus complète ; edes « es-tu », ede
(( est-il », nudes pas « tu n'es pas », nude pas v il n'est pas »,
sedes <( si tu es », sede « s'il est ».
Au contraire, à Issos et à Lourdios, on dit bien ke'de « il
est », mais à la deuxième personne on a la forme sans d,
k es « tu es » ; le d ne se trouve dans aucune autre forme.
166. Il semble résulter de tout ceci, que le d faisait à
l'origine partie du deuxième mot, et s'employait devant celui-
ci ; et que plus tard la conjugaison a été régularisée par la
suppression de ce d. qui s'est conservé seulement dans kedes,
kede; encore est-il en train de disparaître pour ces formes, la
troisième personne résistant plus longtemps que la deuxième.
167. Cette hypothèse d'une plus grande fréquence de la
forme avec d autrefois, me seml)le encore ressortir d'une
histoire plaisante qu'on raconte dans le Haut-Ossau, pour
expliquer l'origine du mot bu'de « beurre » (voir §§ 199 s.).
La voici, telle qu'elle m'a été contée par un laitier de Béost
— autant que je m'en souviens, car malheureusement je ne
l'ai pas notée.
« Peu de temps après le déluge, les hommes, qui commen-
çaient à se répandre sur toute la surface de la terre, possé-
daient des troupeaux de chevaux, de vaches et do moutons ;
ils employaient le lait, mais ne savaient pas en faire de beurre.
Un jour quelques-uns d'entre eux étaient allés à cheval traire
des vaches qui paissaient sur une montagne assez éloignée;
ils ont mis le lait dans des vases en bois bien fermés, les ont
chargés sur leurs chevaux, et sont rentrés chez eux. Quelle
n'a pas été leur surprise, en ouvrant les vases, de voir flotter
sur le lait des petites boules jaunes, do la forme et de la gros-
seur de noisettes ! C'était du beurre ; mais ils n'en savaient
rien. Toutefois, l'un d'eux y a goûté; et tout de suite il a
dit: « bu'de », c'est l}on\ cardans ce temps-là, au lieu de dire
k d bu, on disait bu de. Les autres ont gonté aussi, et tous
ensemble se sont écriés, bu de! bu de! De là vient que nous
— 87 —
appelons le beurre « bu'de ». — Je n'étais pas né quand c'est
arrivé », a prudemment ajouté mon conteur, avec le sourire
malicieux caractéristique des Béarnais.
Dans cette histoire fantastique, je suis convaincu qu'il y a
un point de vrai, c'est l'emploi ancien de bu de pour k eï bu,
qui ne peut pas avoir été inventé ^ Il ne faudrait pas croire,
toutefois, que ce soit en Ossau qu'on ait pu dire ainsi ; la
forme e pour eï suffit à indiquer une origine étrangère. C'est
évidemment une forme labedanaise : à l'époque où le conte a
pris naissance, on devait dire bu de en Labedan, et les auteurs
ont voulu faire entendre, qu'à Tépoque de l'invention du
beurre on parlait comme les Labedanais.
Je crois donc pouvoir conclure que la forme du Lubedan
et d'Aspe-Barétous de ces dcMix personnes du verbe « être »,
était autrefois partout des, de.
168. Maintenant, d'où peut venir ce d ? Serait-ce im son
de liaison, ilestiné à éviter l'hiatus, et introduit par analogie
à des cas où il est étymologique, comme ad eja « à elle » do
ad illaiiii Mais la consonne de liaison labedanaise est j; au
pluriel on dit kejem « nous sommes », kejet « vous êtes ».
Il est plus vraisemblable que le d appartenait d'abord à un
mot qui précédait souvent es, e ; qu'on l'a rattaché mentale-
ment au deuxième mot au lieu du premier ; et qu'alors il en
est devenu partie intégrante. Plus récemment l'analogie des
autres formes du verbe « être », où il n'y a pas de d, aura
agi sur les deux personnes en question, et celles-ci ne se
maintiennent plus que dans des expressions pétrifiées et de
moins en moins nombreuses.
169. Mais quel est le mot précédent qui a ainsi prêté
son d ^ — Il faut rejeter d'emblée celui auquel on est porté à
penser tout d'abord en entendant dire ke'des, ke'de, le mot
latin yw/V/; carie d final de (juid avait disparu longtemps
avant que n'ait commencé l'habitude, toute récente, de placer
cette particule devant les verbes.
Les deux seuls mots qui remplissent les conditions vou-
lues sont iinde, et quando. On a du dire, en effet, quelque
I. Remarquer l'absence de la particule ke, dont l'emploi est récent
comme je l'ai dit.
— 88 —
chose comme •und es « où es-tu ». Comme d'autre part led
devait tomber régulièrement devant consonne : am lias « où
vas-tu », etc., on a pu très facilement le rattacher mentale-
ment au mot suivant, et couper an des. Le d se sera ensuite
généralisé.
170. Quoi qu'il en soit, il demeure que nous trouvons, ici
encore, un fait très caractéristique et probablement ancien,
commun aux parlers d'Aspe- Barétons et du Labedan, et qui
ne parait pas avoir jamais existé en Ossau, pas {(lus que dans
la Plaine.
12. — Le mot hominem (Carte 1).
171. Dans toute la Montagne Ouest, de Parbayse et
Monein au Nord, à Ogeu, Aydius et Lescun au Sud-Est et au
Sud, et d'autre part dans le Barège, c'est umi.
Dans toute la Plaine, en Ossau, y compris les Trois-
Villages, dans le Labedan à Arrens, Gez, Silhcn, c'est omi.
La limite de omi et umi coïncide donc exactement entre
Monoin, Ogeu, Aydius et Lescun avec celle de et, eja.
172. 'umi est la seule forme régulière, ô latin passant
à u devant une nasale (Cf. bonus > bun, pontem >• pun, mon-
lem > mun).
Il y a bien sur les confins des Landes et du Béarn, une
région où deux mots ayant 0 + nasale échappent à ce traite-
ment : on y dit pon, lopk (conservant par conséquent le timbre
du latin classique).
Ces formes existent à Pimbo (canton de Geaune, Landes),
Arzacq, Louvigiiy, Claracq, Kibarrouy, Mont. — Elles sont
remplacées par pun, lupk à Latrille, Geaune, Castelnau-Tursan,
Peyre, Piets, Caubios, Auriac, et probablement beaucoup
plus près des villages cités en premier.
173. omi serait donc régulier dans cette région; mais
on ne peut pas supposer que de là, il a envahi tout son terri-
toire actuel. Quelle apparence y a-t-il que la forme spéciale
à un territoire si petit et qui ne contient aucun centre impor-
tant ait eu une pareille force envahissante ? Il est plus vrai-
semblable que omi est une forme savante ou demi-savante
— 89 —
qui a envahi les patois de la Plaine à une époque déjà
ancienne, comme elle continue de nos jours à envahir ceux
de la Montagne.
174. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la coïncidence rigou-
reuse de la limite de l'article et de celle de umi à l'Ouest, ne
peut pas être l'effet du hasard. D'autre part, si dans le Labe-
dan omi couvre une grande partie de la Montagne, cela tient
sans doute à une influence littéraire moderne. L'unité géné-
rale du Labedan est telle, qu'en trouvant dans un ou deux
de ses villages une forme dont la naissance est manifeste-
ment ancienne, dans d'autres une forme qui est celle de la
Plaine, on peut conclure à coup sûr que la première, générale
à l'origine, a été refoulée par la deuxième.
Nous trouvons donc, ici encore, un fait commun au Labe-
dan et à Aspe-Barétous, inconnu en Ossau.
13. — Mots à déplacement <V accent.
175. J'arrive maintenant à un groupe de mots dont je
dois dire un mot en général avant d'entrer dans des détails.
Ils ont ceci de commun, qu'ils ont à la tonique une diphton-
gue, et que l'accent originairement placé sur l'élément qui
était susceptible de devenir semi-voyelle, s'est porté dans une
partie du Sud-Ouest sur l'autre élément. Ce sont les dérivés
de ouicula, ranucula, agnstus, pagensem, et le mot qui
signifie « hibou » dont l'étymologie m'est inconnue'.
176. Pour ne prendre que les formes typiques et celles
qui sont nécessaires à l'objet présent, on trouve dans uoe
certaine région :
a'uiCa, gja'uia, ans, pais, ga'hys ;
dans une autre :
'oûia, 'gjâûia, oûs, peis, g€^8.
1. J'avais cru ces mots très importants pour ma thèse, considérant
le déplacement daccent comme ancien, datant de l'époque latine.
M. Giiiiéron m'a montré qu'il peut fort bien avoir été récent. Je les
retiens néanmoins; ils sont intéressants en eux-mêmes, et à cause des
tendances générales qu'ils indiquent.
— 90 -
177. Le déplacement d'accent a eu lieu aussi, mais sur
tout le territoire, pour le mot pavôrcm, qui se trouve écrit'
anciennement /)cw, paijor, />aho' et qui est partout aujour-'
(l'hui poù.
La graphie pai/or esl li'és claire ; elle indique un renforce-
ment qui existe dans le Sud-Ouest pour d'autres mois analo-
gues (a'waio aguio; gjawiuCo. gja'goiÏD}, et prouve que le mot
était anciennement accentué sur la finale, La graphie /(«^i
également son analogue dans la prononciation d"Arodjr;'
gja buito. Tout le Sud-Ouest a donc subi, pour ce mot. on reculi;
d'accentuation qui n'est pas universel pour les autres,
178. D'autres mots nous montrent actuellement le même.
changement d'accent : nif/».iiadonné nit eu Béarnais commun;;
mais à Arudy il y a diphtongaison : niët. A Bilhéres et Gér*
Delesleii, l'accent se porte sur l'élément le plus différent de
la semi-voyelle, et on arrive à nlït ou njit. A Lescun,
donné aies qui est devenu sjeb à Osse (§ 197),
179. Je vais maintenant prendre ces mots séparément, en
gloser la carte, et en expliquer les formes.
A. — Grcwiiilh (Carte 5).
180. Le mot a grenouille » adans le Sud-Ouest des formel
très variées, qui peuvent se classer en quelques types da
développements
181. gia'njCa dérive directement de raïuieula par la pros-
thése générale du g et la chute régulière du n médial. Elle'
s'est conservée dans divers villages de la vallée d'Aspe,
Aydius, Bedous, Osse ; puis entre Oloron et Pardii
Orthez, Bonnut et dans la région intermédiaire. Dans ce
même voisinage, elle s'affaiblit eu gjuita à Laurède, confor-
mément à une tendance très marquée dans la région
Elle se renforce au contraire en gja wuia à Labouheyre,
d'oii par de nouveaux renforcements gjagn^a (Labouheyre) et
gja'buiCQ (Aramitz), Les formes gargoXo, gurguio (Lescun),
1 . Factionnaire l.e»p\f, mot pou.
3. A l'antétonique. in, au se râduiHent toujours à u: hure, ailleurs
hfO're « février «. u'ka " oison ", à cM de aiiks n oie u. LId même aussi
M.La pour au£ft " brebis
— 91 —
engar'goio (Gurmençon), prouvent que dans une partie de la
vallée d*Aspe aussi, le hiatus a déterminé la formation d'un w
disjonctif qui s*est renforcé en g ; une métathèse a ensuite mis
le r et le g en contact.
182. Revenons maintenant à gja'uia ou plutôt remontons
à la forme ancienne, qui était nasalée par la chute du n :
gjà'uia. En effet, celle des autres formes qui paraît en dériver
le plus immédiatement, 'gjaûia, a généralement conservé la
nasalité. On voit que le changement d'accent dont je parlais
a eu lieu.
Cette forme est celle des confins du Béarn et de la Bigorre,
entre Vidouze et Lourdes. Elle se trouve aussi à Barzun,
Labatmale, Bénéjacq, Buzy, Boscat, Hourat, S. Colonne,
Arthez d'Asson et Aas. Deux formes en dérivent. La première
est 'gjoâio, formée par un simple arrondissement de l'a dû à
Tu suivant : on la trouve au Nord et à TOuest de 'gjâuio, vers
Arzacq, Garlin, Aubous.
L'autre est gji'ààia, qui se trouve en Ossau à côté de gjàûiCa,
et dans la plus grande partie de la Plaine, jusque vers Serres
(canton d'Orthez), Doumy (canton de Thèze), Morlaas, Luquet-
183. gji'àùia est embarrassant à expliquer. Cette forme
me paraît devoir dériver de gjâûia. Pourtant nulle part le
groupe gjà- n'a donné gjià- *.
C'est sans doute à gji'aàia que remonte la forme gj^oia qui
se trouve sur les confins de la Chalosse et du Béarn, jusque
vers Arthez : Ta a dû passer à e comme dans les groupes al
[factum > hdt) et ïa [habebai > 'abia > a'bi).
184. Quant à gjmce qui limite cette forme au Nord-Ouest,
cette forme se rattache à gjsuia par sa voyelle, et aussi par
le c, qui dérive évidemment de L par un changement analogue
1. Ce n'est pas quMl soit difficile de concevoir gjià- dérivant de gjà-.
M. Rousselot me suggère, de ce fait, sous toutes réserves, l'explication
suivante : Les inscriptions de son système graphique montrent que
lorsqu'une vovelle nasale suit une consonne, le nez est un peu en
retard sur le larynx. Une voyelle nasale qui suit une consonne est
donc à proprement parler une diphtongue naissante. La nasalité a
d'ailleurs pour effet Je rendre un son plus grave ; gjàâàia, pouvait
donc facilement faire à l'oreille lefTet de gjeàùiCa, et de là à gji àùXa le
développement est normal. — On pourrait encore trouver d'autres
explications, là n'est pas la difficulté. Mais ce que je ne m'explique pas,
c'est que Tinsertion uu i ait eu lieu dans ce mot et pas dans d autres.
— 92 —
à celui qui a amené kas'tsc de castellum. Mais je n*ai vu aucun
autre mot où cette transformation ait eu lieu ailleurs qu*à la
anale. Il y a bien le mot mnca « molle », mais ici le c est
introduit par Tanalogie du masculin mue, où il est régulier ^
Tandis que je n'ai vu nulle part qu'il y ait, ou qu'il y ait eu,
un masculin grenc.
185. Enfin gra'weiCa, gra'beia, dérivent évidemment de ra-
nicula, variété de ranucula obtenue par substitution de suf-
fixe. Ces formes se trouvent à Arrens, Arbéost et Ferrières,
dans la vallée d'Azun.
186. La filiation des diverses formes du mot « grenouille »
peut se figurer par le tableau suivant :
ranucla
•gja'nuiCa
j
*raniela
1
•gjâ'uiCa
1
1
gja'veiCa
. 1
1
1
>3 iCa
gaa'uiCa
1
gjâûiCa
uAa gaa wuAa
1
1 1
gjaûiCa gji'âuiCa
'gjoùXô 'gjeùiCa
1
gua'buiCo gja'guiCa
gjeûca
gar'guÀo
I
cpgar'guiCo gur'guiCo
187. Le point intéressant, c'est que la position primitive
de l'accent a été conservée en Azun et en Aspe-Barétous, et
changée dans la Plaine, et en Ossau.
B. — Brebis (Carte 5).
188. Le mot latin ouicula se retrouve sous la forme a'weXa,
1. Dans la région où // final a donné t, c'est généralement mut,
muda qui montre une analogie semblable.
— 93 —
a'weio, enBigorre, à peu de distance de la frontière du Béarn;
je Tai notée de Riscle à Testât.
A Juiilan (canton d'Ossun) et dans les vallées d'Aspe et
Barétous, jusqu'à Gurmençon, c*est we^a, weiCo (gweio à Les-
cun).
L'a d'a'weiCa comme celui d'a'uXa dont je vais parler, s'ex-
plique par la tendance dissimilative qui a fait dire aussi nan,
de novem, plaù de plovet.
189. Parmi les autres formes, la plus ancienne qui soit
actuellement conservée est a'ula dont l'a s^explique comme l'e
de gja'beiCa, par une substitution de suffixe ; c'est du moins
l'avis de M. P. Meyer. Cette forme s'affaiblit en nia, qui
n'en est qu'une variante syntactique conservée dans la plupart
des mêmes villages, et qui dans un petit nombre a remplacé
la forme plus ancienne.
190. La limite de ces deux formes coïncide, d'Ogeu et
d'Oloron au Gave, avec celle de gja'nXa. Puis elle tourne plus
à TEst jusqu'à Poey et Sauvaignon, retourne brusquement à
l'Ouest, puis de nouveau à l'Est entre Labeyrie et Bonnet par
Hagetmau, Geaune, Aire.
a'wuiCo, a'gnio, qu'on trouve sporadiquement, en sont des
renforcements.
191. De a'oiCa dérivent par un déplacement d'accent
analogue à celui de 'gjaoiCa, la série auia, 'ouia, oia, qui cou-
vrent le Labedan, Ossau et la Plaine.
Voici donc le tableau historique de ce mot :
ouicula — a we^fa — weiCa — gwe^a
\ i a'wuiCa — a'guiCo
• ouucula — a'uiCa ] uiCa
'aùXa — oûiCa — 'oiCa.
La substitution de suffixe remonte sûrement très haut, cer-
tainement avant le ix® siècle.
192. En comparant la carte de ce mot avec celle du
précédent, nous constatons une ressemblance frappante, avec
cette différence pourtant, que pour ce mot-ci la forme avec
déplacement d'accent a envahi le Labedan presque tout
entier.
— 94 —
C. — Août.
193. On a la filiation :
USt <Cna
Aguslus — * a'gust — a'ust < , . "
ut
us
aûst — 'oùst.
La forme avec recul d'accent est beaucoup moins générale;
elle se trouve dans deux territoires, l'un comprenant Ossau
et la Plaine jusqu'à Lescar, et limité par Hourat, Lys, Nay
et Morlaas à TOuest, et à TEst toujours par la même ligne ;
l'autre qui en est séparée par une large bande de (a)'ii8(t) en-
toure Arzacq.
D. — Pai/s.
194. La filiation est :
n " ( pe'is
Paqensem — pa is ] ^ .
^ ^ ( pais — peis.
Mes notes sont très incomplètes; d'ailleurs il y a pour ce
mot une grande incertitude. D'une manière générale pais est
la forme labedanaise comme celle d'Aspc-Barétous ; psïs celle
d'Ossau et do la Plaine.
E. — Hibou (Carte 5).-
195. J'ignore tout à fait l'étymologie du mot patois signi-
fiant (( hibou ». C'est ga'ys ou ga'hys en Aspe-Barétous et
dans le Labedan. Puis à l'Ouest la limite suit toujours celle
de et, eja, et tourne ensuite à l'Ouest vers Orthez.
On retrouve ga'hys et ga'ys à l'Est, sur la limite de la
Bigorre. Au Nord, c'est gs'ys, à Samadetet Geaune, et dans
le reste des Landes une foule d'autres formes, toutes accen-
tuées sur la finale.
A l'intérieur de cette limite, c'est-à-dire en Ossau et dans
presque toute la plaine béarnaise, l'accent a reculé sur la
— 95 —
première voyelle, on dit gsys au Sud et à TEst, gey/ au Nord
et à rOuest.
Exception, bizarre au premier abord: Bilhères-en-Ossau
dit ga'kys. C'est évidemment une forme aspoise, introduite
par la route qui mène d'Aspe en Ossau à travers le Benou.
Bilhères est en effet le premier village ossalois sur cette
route.
196. La comparaison des quatre mots que nous venons
d'étudier, est extrêmement suggestive. Non seulement nous
voyons que pour chacun d'eux, il y a en somme concordance
entre la Plaine et Ossau d'une part, entre le Labedan et Aspe-
Barétous de l'autre ; mais ils nous montrent une tendance
générale à conserver la position primitive de l'accent dans
le Labedan et Aspe-Baré tous, à reculer au contraire la place
de l'accent dans la Plaine et dans Ossau. Il y a là une coïnci-
dence qui serait tout au moins bizarre, même si elle ne venait
pas s'ajouter à toute une série d'autres faits.
14. — Le mot sex (Carte 2).
197. Dans tous les dialectes de la plaine que j'ai étudiés,
en Ossau, y compris les Trois-Villages, et en pays de mon-
tagne au moins jusqu'à Gurmençon et Ogeu à l'Ouest, Arthez
d'Asson, Gez, Silhen, Argelès à l'Est, le mot latin sex se
trouve sous la forme /eis.
A Lescun, Etchartès, Ferrières, Arbéost, ArrensetSaligos,
c'est '8Û8. A Osse et à Estaing, sjes.
Le tableau suivant résume la parenté de ces formes.
( sjns — Jcis.
198. Le i issu du k à.Qsex (seks) a produit la diphtongaison
de Vè (cf. léctum^ Ailt pourMïdt; médius^ mjd; liëdera^
Eidra* £irajeira, etc., etc.).
1. Cette forme s'est conservée dans la vallée d'Aspe, du moins à
Osse.
— 96 — •
'aies montre que l'accent portait sur le premier élément de
la diphtongue ainsi formée, et le mot, après avoir simplifié sa
triphtongue par la chute du ï final, s'est conservé longtemps
en Aspe et en Labedan. Ce n'est qu'à une époque récente,
qu'a eu lieu dans plusieurs villages un déplacement d'accent*
qui a fait passer 'sies a sjes. Au contraire, /eïs indique qu'à
une époque ancienne, antérieure à la chute du ï, mais que je
ne peux pas préciser autrement, l'accent s'était déplacé, d'où
sjêïs. Le groupe sj devait dès lors passer à /, comme dans
adi'/at « bonjour » de a 'dinsi'ats « à Dieu soyez ».
15. — Le mot beurre,
199. Le mot latin butyrtim a donné deux formes bien
tranchées : bu'de, qui suppose un primitif *Aw/m/m ; et byrre,
qui vient de 'hutlrum comme le français beurre et l'italien
burro.
Il y a donc ici, non pas glissement d'accent comme dans la
catégorie de mots que je viens d'étudier, mais un véritable
déplacement d'accent remontant au latin*.
200. bu'de est la forme actuellement employée en Labe-
dan. Elle l'est encore, quoique moins que byrre, dans le Haut-
Ossau \ A Bescat, Hourat, Mifaget, Haut de Bosdarros, elle
existe encore à l'état de souvenir ; mais dans l'usage, byrre l'a,
je crois, tout à fait remplacé. A Arudy, les vieux mêmes ne se
rappellent pas avoir jamais entendu dire bu'de. Enfin dans la
vallée d'Aspe, le seul endroit où j'ai pu retrouver les traces
du mot ancien, c'est Lescuii, « où », m'écrit M. le curé de
Gurmenron « on disait autrefois bouté ». — En eff'et, bute
1. Voir§ 178.
2. Comparer l'italien butirro à côté de hvrro.
3. Le maire d'Asie- Béon me disait : « wsï ep'gwua ad a'kestez
bi la5ez de haûut, bjost, lu bia de haut, la'jyns di .£su e as, ke 'parlan
eu du de. » « Aujourd'hui encore, à ces villages d'en haut, Béost,
Louvie-Soubiron, Laruns peut ùtrc et Aas, on parle du bondé. » —
M»»*^ Berdou, 83 ans, mo disait : « ansjena'men ke diim lu bu'de. »
Voir aussi î^ 81 l'histoire de bu'de à Pe de Hourat. — On a vu plus haut
(§ 167) l'histoire pittoresque par laquelle on rend compte de l'origine
de ce mot.
— 97 —
serait la forme aspoise de ce mot, d'après ce que nous avons
vu au paragraphe 136.
201. — La simple présence de bu'de à Hourat, Mifaget,
et surtout Haut de Bosdarros, prouve que ce mot n'est pas
spécial aux hautes vallées, et fait supposer qu'il était autre-
fois beaucoup plus répandu. Cela est confirmé par la puissance
d'invasion dont est doué byrre. bu'de paraît aussi avoir existé
dans le pays de Foix, car on trouve boder dans VElncidari
et la traduction d'Albrecassis. M. Lespy, consulté à ce sujet,
m'a écrit : « Boudé est le vrai mot béarnais ; burre nous est
venu du dehors, il est d'un usage bien plus fréquent que boudé, »
Ces faits sont intéressants en ce qu'ils nous montrent le
recul certain d'un mot qui avait autrefois un domaine consi-
dérable, devant un autre, venu sans doute du Nord*. Autre-
ment, il n y a rien à tirer de la répartition géographique de
ba'de -byrre au point de vue de ma thèse.
16. — Venir, tenir.
202. Comme pour le mot bu'de- byrre, nous pouvons suivre
pour la conjugaison de ces verbes l'invasion de formes se
propageant de proche en proche.
A l'origine, tant dans le Béarn que dans la Bigorre, la
conjugaison de ces verbes avait perdu la nasale, avec nasali-
sation de la voyelle précédente — nasalisation qui a ensuite
disparu dans une partie de la région. — Cette chute de la
nasale est régulière entre deux voyelles. C'est un fait très
ancien, car il s'est produit avant la chute de la voyelle inter-
tonique, qui a pu dès lors se conserver dans certains cas ;
c'est ainsi qu'on a se'mjâ (ou su'mjâ, sa'mjâ) « semer », de
seininare, le i s'étant conservé sous la forme j ; de niorao
ezdeja'â (vers Labouheyre ehdia'â) de *eœdisjejunare. Je pense
que la chute de la nasale a dû se produire avant le vi*^ ou au
plus tard le vu' siècle.
203. Mais la conjugaison sans nasale a reculé et continue
de reculer devant une autre conjugaison, dont j'ignore le lieu
1. On sait que les Béarnais rendent par y le œ d'un mot français,
§ 33. Comparer, toutefois, le mot basque burra.
Passy. — L'Origine des Ossalois. 7
— 98 —
d'origine, et qui a partout conservé la nasale. Je donne ici en
regard, la conjugaison sans nasale à Osse et à Arrens, et la
conjugaison de la Plaine.
Infinitif.
Présent.
Infinitif.
Présent.
OSSE
ARRENS
i» venir.
bi
bî
'bjene
ke bsl
ke bèçk, ke bèji, ke bel
ke 'bjeni
ke bes
ke bês
ke 'bjenes
ke be
ke bê
ke bjen
ke bim
ke bèm
ke bje'nem
ke bits
kebêt
ke bje'net
e ben
ke bén
2o tenir.
ke 'bjenen.
ti
tî
'tjene
ke tel
ke tëok, ke têji, ke lêi
ke 'tjeni
ke tes
ke tés
ke 'tjenes
ke te
ke tê
ke tjen
ke tim
ke tîni
ke tje'nem
ke tits
ke tît
ke tje'net
ke ten
ke tën
ke 'tjenen.
204. La conjugaison moderne ne paraît nulle part avoir
déplacé Tancienne tout d'une pièce. Partout où on peut suivre
la marche de Tenvahissement, on voit que certaines formes
sont remplacées avant d'autres. Je n'ai pas les données néces-
saires pour présenter de cet envahissement un tableau à peu
près complet; voici cependant quelques faits.
A Aas-en-Ossau, on trouve chez les vieux les conjugaisons
suivantes :
bi
ke bjepk
ke bjes
ke bjo
ke bjem
ke bjets
ke bjen
'tjene
ke tjepk
ke tjes
ke tje
ke tje'nem
ke tje'nets
ke 'tjenen.
On voit que la conjugaison ancienne a été conservée intacte
pour venir, tandis que pour tenir la conjugaison moderne a
envahi l'infinitif et le pluriel. Chez les jeunes, la conjugaison
ancienne est à pou près perdue.
— 99 —
A Gurmençon-en-Aspe, veîiir se conjuge ainsi :
'bjene
ke bjei, ke 'bjeni ke bje'nem
ke bjes, ke 'bjenes ke bje'nets
ke bje ke 'bjenen.
Ainsi Tinvasion est complète pour le pluriel, et en voie
d'accomplissement pour les deux premières personnes du sin-
gulier; la troisième du singulier est restée intacte.
De même à Arudy-en-Ossau, les vieux disent encore :
ke bjeDk, ke bjei ke bje'nem
ke bjes ke bje'nets
ke bje ke bjenen.
tandis que les jeunes ont introduit n partout.
A Buziet et à Précilhon, on emploie toujours pour tenir la
forme avee nasale, sauf à la troisième personne du singulier.
A Boeil, Bezing et Monein, on dit encore à l'infinitif bje
et tje, mais plus souvent 'bjene, 'tjene.
A Pontiacq, d'après M. le curé, la troisième perrsonne du
pluriel seule a le n : ke bjenin.
A Hourat, M. Ort dit encore bje.
206. Même là où la conjugaison sans nasale a complète-
ment disparu, on voit par des expressions pétrifiées qui n'ont
plus avec le verbe d'où elles viennent qu'un lien vague, que
la conjugaison actuelle est due à une invasion. On dit dans
tout le Béarn, dans la Chalosse et dans une partie des Landes,
sabi ou sa! « viens ici » ; sa'bjet « venez ici », tjet ou tjets
« tenez ».
206. Deux choses ressortent clairement de ces faits, si
incomplets qu'ils soient :
1** La conjugaison de veriir, tenir, avec chute de la nasale,
a eu autrefois une grande extension. Elle a reculé et conti-
nue à reculer devant une conjugaison qui a gardé la nasale.
2** C'est au pluriel que l'invasion commence ; elle s'empare
ensuite du singulier, probablement de la première personne
d'abord ; en tout cas c'est la troisième personne qui résiste
le plus longtemps.
— 102 —
même conjugaison qu'à Roquefort-Montaner, sauf que le k
manque à la troisième personne.
ke kan'tEi
ke kan'tem
ke kan'tES
ke kan'tet(s)
ke kan'U
ke kan'Un.
Mais à Gurmençon on trouve aussi la conjugaison en -a; à
Monein, Arthez d'Asson, Asson, etc., la troisième personne
du singulier est indifféremment en -s ou en -a.
Enfin dans une foule de localités, on a certaines personnes
avec -£, d'autres avec -a; alors la troisième personne du sin-
gulier est presque toujours en -a. Ainsi à Lescar, Riupeyrous,
Luquet, Ger, Cièdes, Rebenacq, etc., on dit :
ke kanVi ke kan'tsm
ke kan'Us ke kan'tet
ke kan'ta ke kan'Un ou kan'tan.
Ce n'est qu'àGarlin que, d'après l'instituteur, M. Casteg,
on trouverait un type ayant e partout sauf à la troisième per-
sonne du pluriel. A Lembeye ce sont la deuxième et la troi-
sième personne du singulier qui sont en -a. A Casteide Can-
dau, c'est la troisième du singulier et du pluriel. A Arthez,
toutes les personnes sont en -a, sauf la première du singulier
et la deuxième du pluriel.
213. Si toutes ces formes sont authentiques, nous sommes
en présence d'un grand désordre dans la conjugaison. A la
vérité, je ne suis pas bien sûr, ni de mes notes, ni de celles
qu'on m'a fourni*; certains types de mélange, celui de Garlin
par exemple, pourraient résulter de la coexistence dans une
même localité de deux formes de parfait, employées l'une par
les vieux, l'autre par les jeunes. Mais en tout cas, une chose
est certaine ; c'est la troisième personne du singulier qui est
le plus rarement en -s.
214. Quant à l'origine de ces formes si diverses, une
chose saute aux yeux tout d'abord, c'est que le parfait est
soumis à des actions analogiques. Mais d'où vient l'analogie ?
Trois hypothèses se présentent:
V Extension géographique du parfait en -t — quelle qu'en
soit l'origine — qui aurait rayonné de TEst vers l'Ouest ;
— 103 —
2* Action analogique, dans chaque localité, du parfait de
€iare, stare;
3« Action analogique, dans chaque localité, de la première
personne du parfait de la première conjugaison.
216. J'avais cru d'abord que la première hypothèse était
la plus probable. Mais si elle était vraie, Tinvasion aurait dû
se faire de proche en proche, et les formes en -s devraient
^tre de plus en plus rares à l'Ouest. Or à Saint-Agnet, Portet,
-Aurions, Lembeye, Vidouze, Monségur, Riupeyrous, Abère,
Xuquet, Ger, c'est-à-dire tout près de la région à troisième
personne en ek, on a une ou plusieurs formes en -a ; tandis
qu'à Gurmençon, Monein, on a -s à toutes les personnes.
216. La deuxième hypothèse n'est pas plus plausible. En
Béarn, le parfait de dare, stare, ne peut pas avoir agi sur les
autres. Car dans beaucoup de localités, on dit avec e fermé :
k estai
ke dei
k es'tes
ke des
k es'te
ke de
k es'tem
ke dem
k es'tet
ke det
k es'ten
ke den *
Cette conjugaison se trouve à Pontiacq, Ger, Lalongue,
Monein, Précilhon, Herrère, localités où le parfait de la pre-
mière conjugaison est en -e soit à plusieurs personnes, soit
partout. De plus, ea'teï, deï, loin d'être doués d'un pouvoir en-
vahissant, sont sujets au contraire à Tinvasion analogique
d'autres parfaits. A Orthèz, à Samadet, esta a adopté le par-
fait en a :
k estai
k es'tum
k es'tus
k es'tuts
k es'tu
k es'tun.
A Monein, Lalongue, ce parfait existe à côté de k esteï. A
1. Il n*en est pas ainsi partout. En Azun, c'est k estci, -es, -t, >em, -et,
-m; kedfi, etc. — L'e est étymologique pour la première personne,
éf H- I donnant ei, comme a -h t donnent d. Aux autres personnes c'est
e qui est étymologique. La première personne a donc agi sur les autres
dans le premier domaine ; les autres ont agi sur la première dans le
second.
— 104 —
Casteide Candau, on a la même invasion, mais une forme un
peu différente :
k es'ty
k es'tys
k es'tU) k este
k es'tum
k es'tuts
k es'tun, k es'ten.
217. Reste i^hypothèse d'une invasion analogique de Ts de
la première personne. Sur le conseil de M. Tabbé Roussçlot,
j'ai recherché comment marche en général l'analogie dans le
Sud-Ouest. Il y en a, pour ne parler que du parfait, deux
genres bien différents. Dans les Landes, le r de la 3" personne
du pluriel s'est généralisé à toutes les personnes, sauf la
troisième du singulier ; on dit à Labouheyre, Sainte-Eulalie,
Saint-Paul-en-Born, Pontenx, Escource, Commensac, Tren-
sacq, Sore* : ^
ke kan'teri
ke kan'teras
ke kan'Ut
ke kan'tErdm
ke kan'Urat
ke kan'uran
k a'wuri
k a'wuras
k a'wut
k a'wuram
k a'wurat
k a'wuron
ke fî'niri
ke finiras
ke finit
ke fi'niram
ke fi'nirat
ke fi'niran.
Il y a donc ici action de la troisième personne du pluriel
sur les autres, à l'exception de la troisième du singulier, qui
est toujours la plus résistante de toutes.
218. D'autre part, dans la Chalosse, le parfait en -uï passe
à -uï, puis à -yï ou y, par assimilation de l'u au ï avec chute de
ce dernier. Malaussanne est dans la période de transition *.
L'y ainsi formé envahit les autres personnes, mais en res-
pectant la troisième du singulier : à Clèdes, Mant, Peyre, on
dit:
ke pu'dy(i) ke pu'dym
ke pu (lys ke pu'dyt(s)
ke pu'du ke pu'dyn.
219. La simple comparaison du parfait en -y, -u, avec
celui en e, -a, suffit à montrer que pour l'un comme pour l'autre.
1. La conjugaison en -ji, -ss, -s subsiste vers Commensac, Le Sen,
Geloux, Arjuzaux. — Presque toutes mes notes sur la conjugaison dans
les Landes sont dues à M. Arnaudirf.
2. Le i linal a pu soit persister, soit ôtre rétabli par analogie.
— 105 —
c'est la première personne qui a peu à peu envahi le reste de
la conjugaison, excepté la troisième du singulier. C'est ce qui
ressort admirablement du tableau suivant des deux parfaits
tels qu'on les trouve ensemble à Clèdes :
ke ka'zy
k a'ns
ys
— &8
— u
— a
— ym
— em
-— yts
— ets
— yn
— sn.
C'est aussi, à n'en pas douter, la vraie explication des
formes de parfait où on trouve -s à certaines personnes et -a à
d'autres .
220. Il va de soi que la troisième personne du singulier
peut finir par succomber aux attaques de l'analogie, de sorte
qu'on arrive à la conjugaison toute en -« de Gurmençon, Mo-
nein, et des confins de la Bigorre. Je n'ose pas dire que sur
les confins de la Bigorre cette conjugaison soit sûrement due
à l'analogie de la première personne ; peut-être y provient-
elle de l'analogie de dèdi, stëti, etc. ; un même résultat peut
être obtenu par deux procédés diflférents. Mais en Béarn, ce
n'est certainement pas cette analogie qui est en causée
t. Voir sur le parfait dans les textes, Bourciez, La conjugaison gas-
conne (Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux, 1890).
CHAPITRE II
Les dialectes dans le Sud -Ouest (Carte 6).
220. Dès 1875, c'est-à-dire à une époque où les études dia-
lectologiques étaient encore bien dans Tenfance, M. P. Meyer
avait on quelque sorte vu par avance et appliqué la méthode
de cette science ; il l'avait, au cours de sa discussion avec
M. Ascoli, formulée avec une netteté lucide*. Depuis, ses
idées, discutées bien des fois, ont été reprises notamment par
M. GilliéronS qui en a démontré l'exactitude dans un exposé
plein de connaissance pratique et de faits. Enfin la théorie ou
plutôt le fait concret de Y indépendance des caractères lin-
guistiques a été résumé avec une clarté convaincante par
M. G. Paris ^ C'est aujourd'hui un des axiomes dialectolo-
giques les mieux établis. Il revient à dire qu'une limite dia-
lectale est un fait anormal, et résulte toujours, soit d'une fron-
tière naturelle, soit d'une limite sociale, soit d'une influence
littéraire, soit d'un déplacement de population, ou d'une autre
cause perturbatrice.
221. Me conformant aux principes de M. Meyer, j'ai
cherché dans ce qui précède, « non pas à tracer des circon-
scriptions marquées par tel ou tel fait linguistique, mais à
indiquer sur quel espace de terrain règne chaque fait ». Je
me suis efi'orcé en même temps do dater ces faits d'une façon
approximative. J'ai voulu « faire la géographie [historique]
des caractères dialectaux plutôt que celle des dialectes ».
Je vais maintenant envisager d'ensemble les limites de
1. Bom., IV. 29'!.
2. hom., XII, 393.
3. l.es parlers français, discours prononcé au Congrès des Sociétés
savantes, 1888.
— 107 —
caractères que j'ai tracées ; examiner leurs concordances et
leurs divergences ; voir en un mot s'il résulte de leur superpo-
sition des dialectes, ou bien si leur enchevêtrement ne laisse
place à aucune unité linguistique.
222. Un simple coup d'oeil sur l'ensemble de mes cartes,
ou mieux sur la carte générale qui résume la concordance des
limites (n** 6), montre à ce point de vue une profonde diffé-
rence entre le Nord et le Sud de la région.
Au Nord du Grand Gave, « les phénomènes linguistiques
ne s'accordent point entre eux pour couvrir la même superfi-
cie géographique. Ils s'enchevêtrent et s'entrecoupent à ce
point, qu'on n'arriverait pas à déterminer une circonscription
dialectale ». Tout au plus y a-t-il, vers la Chalosse et surtout
vers la Bigorre, une marche plus rapide des caractères, c'est-
à-dire, pour emprunter un terme à la peinture, une ligne
fondue au lieu d un modelé.
Au Sud, tout au contraire, les limites dialectales sont
nombreuses et parfois très fortes. Elles séparent l'un de
l'autre des territoires, dont la plupart, considérés séparément,
présentent à leur tour l'enchevêtrement de caractères que
nous considérons comme caractérisant le développement nor-
mal; mais l'un de ces territoires — la vallée d'Ossau — se
fait remarquer par son unité linguistique relative, surpre-
nante surtout en pays de montagnes.
223. Mais voyons les faits en détail*.
Voici d'abord le tableau des concordances dans l'ensemble
du pays : région montagneuse et plaine :
1. Dans les tableaux suivants, je ne donne en général que les formes
régionales et dépouillées des accidents trop locaux qu'on trouvera pour
la plupart au chapitre ii. — Dans la première colonne, je donne entre
parenthèse le mot français ou l'ancêtre roman des formes patoises,
lorsque j'ignore l'étymologie ou que c'est plus commode.
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a.
— 109 —
224. Ce tableau apprend bien des choses :
1* Il montre entre le Labedan et Aspe-Barétous une unité
de développement qui prouve avec évidence Tunion ancienne
de ces patois par l'intermédiaire d'Ossau. Fenestra, sex, es est,
hominem, pag€ns€m,agustuSf ouicula, ranucula, sont en effet
traités delà même façon ou de façon analogue; et pour j, le
développement en est presque au même point. Or la plupart de
ces faits sont anciens, probablement antérieurs, ou de peu
postérieurs, à Tépoque présumée de Tinvasion. La concordance
de développement interrompue par Ossau ne peut donc s*ex-
pliquer que par un commencement de développement en
commun, ou par des prédispositions communes qui ont agi
même après la séparation, et peuvent agir encore aujourd'hui *•
Quant aux. points, quelques-uns anciens, sur lesquels le
Labedan diffère d' Aspe-Barétous, ils ne prouvent pas à ren-
contre, car il est clair que, à côté des faits généraux à toute
la chaîne, il devait y en avoir de spéciaux à chaque vallée.
2** Il montre aussi que les Ïrois-Villages sont le reste de
l'ancienne population de la vallée ; hjestiâ en effet les rattache
aux deux autres groupes montagnards et les sépare d*Ossau,
presque aussi nettement que l'article ; gja'huXô (qui dérive
comme gja'bniô en Barétons, gaj'guXô, epgajguXô en Aspe, de
gja'aXâ), les rattache au groupe de l'Ouest ; tandis que la
forme intervocale de l'article ed et la désinence verbale de la
deuxième personne du pluriel -t les rattache au Labedan*.
Ici, ce sont des faits relativement récents, je le crois du
moins, sur lesquels je m'appuie ; mais on ne peut attribuer
cette concordance qu'à l'action de cette prédisposition dont
j'ai parlé; et ce dont on peut s'étonner, c'est qu'elle ait été
assez forte pour résister tant d'années après à la force énorme
de Tenvironnement.
Rien de plus naturel que l'accord complet de développe-
mont, qui, sur tous les autres points, existe entre les Trois-
1. Sur cette question des prédispositions linguistiques, voir l'appen-
dice I.
2. gjahuid n'existe, je crois, qu'à Arudv, -t au lieu de -ts n'existe
qu'à Castet. Mais l'identité du patois des Trois-Villages étant attestée
par l'article et hjcstift, on peut considérer comme certain que l'absence
de ces formes dans les autres villages est due à l'influence de l'envi-
ronnement, qui a vaincu, ici sur un point, là sur un autre.
— 110 —
Villages et Ossau, et le désaccord, sur certains de ces points,
entre les Troîs-Villages et les deux autres groupes monta-
gnards. Il j a eu. eu effet, un fait extérieur considérable qui est
venu modifier les prédispositions intérieures des Trois-
Villages : c'est l'invasion. Mis en contact à une époque où le
latin n'avait subi qu'un petit noinbrode modifications, et des
modifications générales pour la plupart k un territoire étendu,
les deux patois d'Ossau ont dû se greffer l'un à l'autre d'au-
tant plus facilement qu'il n'y avait entre eux qu'un petit
nombre de différences. Us devaient aisément s'agripper en
une seule masse linguistique, et se développer ensemble dans
un même sens.
Je suis donc en droit de conclure que les faits linguistiques,
qui diffèrent entre Ossau et les Trois-Villages, sont les seuls
sur lesquels on puisse établir une argumentation solide. Ces
faits prouvent avec évidence que les Trois-VilIages occu-
paient entre les vallées latérales la position linguistique inter-
médiaire que leur situation géographique faisait prévoir.
3" Enfin le tableau confirme ce fait déjà prouvé par la géo-
graphie de l'article seul, que le patois d'Ossau, exception
faite des Trois-Villages, vient de la Plaine.
Peu importo ici encore que des faits dont j'ai démontré
l'ancienneté, commu la vocalisation des plosives appuyées,
diffèrent en Ossau et dans la Plaine. 11 faut en conclure sim-
plement que les émigrés arrivés en Ossau avant le début de
l'évolution ont sur ce point suivi le développement de la
population autoch-tone et de celle d'.^spe-Harétous '. Mais
l'identité de traitement qui existe en Ossau et dans la Plaine
pour fene.itra, sex, es, est, homiuem, jmgensem, « hibou ",
agusius, raniicula, ouîcuia, confirme suffisamment la certi-
tude que donnait àéjh la géographie de l'article, pour que
rien ne puisse l'ébranler.
aS6. En somme, l'examen détaillé que j'ai fait de cer.-
tains faits linguistiques du Sud-Ouest n'a fait que rendre
1. Ossau, Aspe et Barélous se trouvaient rapprochés non seulement
fiar le même genre de vie, mais par In vie sociale et administrative ;
n. cité, le dioci'-ae. la vieomié d'uioron les comrircnaienl dans im même
ensemble. F.lles étaient unies d'ailleurs sous le nom de tes Moiitaiint»
DU • las Vais ». (Raymond, Dicliimnaire lapo(jriipMi/ue.)
— 111 —
plus évidentes les conclusions tirées de la géographie de Tar-
ticle seul.
226. Je rappelle ces conclusions en les précisant. Toute
la montagne était couverte à Torigine par un ensemble de
dialectes se modifiant graduellement de vallée en vallée, et
pbssédant dans leur ensemble certains traits caractéristiques,
qui les distinguaient des dialectes de la Plaine.
Les dialectes de la montagne ont été, à une époque reculée,
ootipés en deux par une population venue de la Plaine, qui
s'est établie en Ossau, où elle s*est probablement fondue avec
la population autochtone, et s'est amalgamée sûrement dans
les Trois-Villages avec la population montagnarde qui y sub-
sistait compacte et y subsiste encore.
Les dialectes d'Ossau et des Trois-Villages sont la résul-
tante de cet amalgame et de la cohésion politique et sociale
avec les vallées d'Aspe et Barétons : pour certains faits les
envahisseurs l'ont emporté, soit en imposant aux envahis les
évolutions ou les formes déjà établies, soit en dirigeant les
évolutions qui se faisaient; pour d'autres ce sont les envahis,
et cela sans doute en raison du nombre de chaque fraction
et de la force des prédispositions ; — pour d'autres enfin, la
vallée entière a suivi un développement tout à fait original,
résultant peut-être de prédispositions existantes au lieu d'ori-
gine des Ossalois.
Il est du reste très naturel que la population autochtone
ait subsisté plus compacte dans les Trois-Villages, situés plus
ou moins dans la plaine, et qui ont dû être bien plus peuplés
que les parties hautes de la vallée.
CHAPITRE III
Lieu d'origine probable des ossalois dans la plaine
227. Je voudrais maintenant tenter de restreindre, autant
que cela est faisable par Texaraen des patois, la région d'où
il est possible linguistiquement que les Ossalois soient origi-
naires.
P Les Ossalois ne viennent pas de la plaine subjacente.
228. L'hypothèse qui au premier abord semblerait la plus
probable, celle qu'on serait tenté d'adopter d'emblée et sans
discussion, est celle-ci: les Ossalois senties habitants de la
plaine subjacente, qui ont peu à peu remonté la vallée, en
refoulant, en subjuguant ou en absorbant la population
autochtone. Mais un coup d'oeil jeté sur la carte h"* 6 défend
de l'accepter.
Il y a en effet entre Ossau et son embouchure, une limite
de dialectes, limite môme très marquée, si on considère
qu'une fois cette limite franchie il n'y a plus que des chan-
gements insignifiants et très espacés jusqu'à la frontière
d'Espagne d'une part, jusque vers la Chalosse de l'autre.
229. Voici les faits qui constituent cette limite. Je la coupe
en plusieurs tronçons, et j'examine d'abord la portion qui va
de la frontière des Hautes et Basses-Pyrénées jusqu'un peu
au Nord-Ouest de Lys. Je n'ai malheureusement sur Saint-Pé
aucun document.
r
— 113 —
LTS, BOORAT,
OSSAU
MirATBT,
CAPBIS
ASSOR,
ARTOEX
LABKOASI
BKUGKS
1 llum, -am
lu, la
lu, la
lu, la
et, 'eja
et, eua
^<cnestra
ar'rjestà
ar'rJEStà
ar'rjsstâ
ar'rjfstâ
hJEStiâ
C!^adere
kade
kade
'kade
kade
k<i)
5^ ex
Sus
./'«ïs
/sis
/êÎS
'sicS, SJES
^st
ksi
kei
k£i
ktl
ke'de
l^ominem
omi
omi
'omi
'omi
'umi
sfe.lter
aude
aude
'aude
'aude
'aute
cisomparare
kjum'ba
kjuiu ba
kjum'ba
kjum'ba
kjum'pa
fDlantare
plan'da
plan'da
plan'da
plan'da
planta
1 ingua
'Iweppâ
'iwep«7Ô
Iwep^ô
'lepyo
'lepkâ
liane ad horam ep^Wcjà
ep'//wejà
ep'^wejà
ep'^wuà
ap'kojâ
fDagensem
p£is
psls
pns
psi s
pais
aigustus
oiis(t)
(a)'us(t)
(a)'us(t)
(a)'us(t)
(a)'u8(t)
Chiboii)
gzys
lysys
^sys
^cys
^a'hys
s^iuicula
oûiCâ
oùA-d
oûiCâ
oûXà
OiCâ, awe^â
ranucuia
i7J(i)'àuiCà
<7.i(i)'auiCâ ^j(i)'auiCâ
^j(i)'auiCâ <7ja'beiCâ
-aui
-a
-a
•a
-a, -e
-6
castellain
kas'Uc
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kas'Ut
kas'tst
kas'tst
Ci -h 8)
-Us
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-1/
-1/
-i/
-tis
-ts
-t
-t
-t
-t
(j)
0
•
J
•
J
•
J
230. De ce tableau on peut conclure ce qui suit :
V La plus grande partie des faits qui distinguent le Labedan
d'avec Ossau suit la limite des vallées qui est aussi celle des
deux départements ; je ne les retrouve pas dans les Basses-
Pyrénées ;
2** Parmi les autres, presque tous suivent une même ligne,
intérieure à Ossau : Hourat, qui est un hameau de Louvie-
Juzon ; Lys qui n'a été séparé de Sainte-Colome qu'en 1858,
diffèrent d'Ossau par les faits suivants : agiistus, -ellum, iC-h»,
tis verbal. Bruges et Mifaget qui sont ou étaient extérieurs à
Ossau n'ajoutent aucun caractère à ceux-ci, quoique la limite
d'Ossau soit ici très marquée au point de vue social*. Capbis
1. Elle correspond à la limite de la cité, du diocèse, du pagus, de la
vicomte d'01oron,de l'archidiaconé et du bailliage d'Ossau. — « Rébé-
nacp et Mifaget, dit M. Bonnecaze, sont tout à fait étrangères à la vallée
d'Ossau. » Kn effet, Mifaget était un hameau de la commune de Bruges,
et n'a été réuni au canton d'Arudy qu'en 1791. Uébénacq ressortissait
au bailliage de Nay et a été réuni également en 1791 au canton
d'Arudy. — Voir Raymond, Dictionnaire topographique : — Bonne-
caze, Carte de la Vallée d'Ossau.
Passy. — UOrigine des Ossalois.
8
— 114 —
n'en ajoute qu'un seul, j au lieu de 3 (et -aije au lieu de -ase).
Asson et Arthez d'Asson en ajoutent un autre : et, eaa au lieu
de lu, la.
231. Nous rencontrons donc ici un fait bien anormal :
deux sections de communes séparées de leurs chefs-lieux par
une limite de dialectes, et unies à d'autres communes — qui
en sont pourtant séparées par une limite sociale très forte —
en une même unité dialectale. J'ajoute que la distance n'est
pas suffisante pour expliquer en aucune façon cette anomalie,
et qu'il n'y a pas entre Hourat et Louvie ou entre Lys et
Sainte-Colome plus d'obstacles naturels qu'entre ces hameaux
et Bruges.
Je me contente de signaler ici le fait qui trouvera son expli-
cation plus tard.
232. Entre Rébénacq et Ossau, je parle bien entendu
d'Ossau linguistique*, autre limite de dialectes, mais formée
par des caractères différents. En voici le tableau :
OSSAU
RÉBÉNACQ
(rtttaehé au caoton d'Aradj en (791.)
alterum
'aude
'aute
comparare
kjum'ba
kjum'pa
plantûre
plan'da
plan'ta
-aui
-a
-a, -6
-ellum
-£C
-et
-ellos
-£it8
-EtS
(iC + s)
-its
-1/
-tis
-ts
•t
G)
3
J
-aticum
-ase
-ajje.
On ne peut pas chercher la raison de cette limite dialectale
dans l'existence d'une limite sociale, puisque cette même
limite a été sans effet aucun entre Hourat-Lys et Bruges-
Mifaget-Capbis ; ni dans les obstacles naturels : c'est par
Rébénacq que passe la grande route de Pau en Ossau.
233. Mais continuons notre tournée.
1. G'est-à dire, moins Eaiix-Bonnes, Eaux-Chaudes, les Trois- Vil-
lages, Lys, Hourat. Mifaget, Rébénacq et Buzy.
— 115 —
Après Rébénacq, la limite dialectale se ramifie, comme le
fait voir le tableau suivant :
OSSAU(LIllGUI8TtQU
1) BUZT-BUZIET
LASSBITBETAT
OGEU-ESCOD
illum, illam
lu, la
lu, la
lu, la
et, 'eaa
hominem
omi
'oiiii
omi
'umi
alterum
aude
aude
'aude
'aude
comparare
kjum'ba
kjum'ba
kjum'ba
kjum'ba
plantare
plan'da
plan'da
plan'da
plan'da
ouicula
oûiCâ
oûiCà
'oùXà
(a)'uXà
ranucula
^j(i)'âuiCa
^jâu/Ca
^jiâuXa
^jiâuiCa
-ellum
•se
-60
-et
-60
-ellos
-eUb
-st;
-ets
-s/
(iC + s)
-Us
-1/
-1/
-i;
•tis
-ts
-t
-t
-t
(j) initial
3
•
J
3
3
-aticum
-ase
-aje
-adge
-ad^e.
234. Ce tableau montre Buziet, qui est hors d'Ossau, et
Buzy, qui est en Ossau, marcher toujours ensemble, et géné-
ralement avec Ossau. Ils s*en écartent franchement pour six
faits. La limite est donc moins forte qu'entre Ossau et Rébé-
nacq, d'autant moins que pour les faits qui paraissent les
plus anciens et par conséquent les plus importants, je veux
dire pour le traitement des plosives appuyées, Buzy-Buziet
vont avec Ossau.
D'autre part, Buzy-Buziet se sépare de Rébénacq pour :
aller f comparare, piantare, -ellum et -ellos ; -aticum ; — de
Lasseubetat, pour -ellum et -ellos, j, -aticum ; — d*Ogeu-
Escou enfin pour -illum, illam, hominem, faits anciens ; et
pour ouicula, j, -aticum.
Enfin Ogeu-Escou vont avec Lasseubelat pour j et -aticmyi ;
ils en diffèrent pour tous les autres caractères.
235. En résumé, nous trouvons dans ce petit coin, len-
chevétrement, non pas do caractères linguistiques, mais de
limites dialectales.
236. D'Ogeu à Monein, la limite d*et, eaa est doublée de
la limite d'une foule d'autres caractères qui constituent une
forte limite dialectale ; mais dans le territoire même de
et, eja, il y a bien quelques limites de caractères assez espa-
cées; des limites de dialectes, pas.
— 116 —
OGEU-ESCOU
PRÉCILHON
ESTIALESQ-liONEIK
LASSBCBE-ARBUS
et, 'eja
et, 'eja
et, 'eja
lu, la
'umi
'umi
'umi
'omi
?
(a)'us
?
(a)'u8
hjsstia
(a)'us
?
9Ù8
f/eys
(ayuiCa
(/jiâuiCa
gtys
(a)'uiCa
^ja'u/Ca
gtys
^a'hys
(a)'uiSLa
gdB.'u£&
gtys
^ji'âuiCa
-£C
-£C
-£C
-Et
-sj*
-sits
-EltS
-ets
-1/
-1/
1/
-Is
-1/
3 (init.).
5 (méd.).
5
•
J
0
Ù
5
Il y a ici une remarquable unité, dans le patois montagnard
d'une part, dans celui de la plaine de l'autre. La ligne qui
sépare Estialesq-Monein de Lasseube-Arbus, en particulier,
est d'une grande netteté.
237. Après Monein, la limite, bien affaiblie par une
brusque inflexion vers TOuest de tous les caractères anciens,
continue très sensible pourtant entre Tarzacq et Arbus. Passé
le Gave, elle s'effiloche en divers sens, et tout redevient nor-
mal.
238. Ce qui nous intéresse pour l'instant, dans ces consta-
tations, c'est l'existence, outre la limite entre le patois de la
Plaine et celui de la Montagne, d'une autre limite, moins forte
assurément et constituée par des caractères tout différents,
mais néanmoins très réelle, entre le patois de la Plaine et
celui d'Ossau. C'est la limite qui va d'Artliez à Ogeu.
Nulle part cette limite ne coïncide ni avec une limite
sociale, ni avec une barrière naturelle ; ou si cela arrive,
c'est par hasard. On ne peut pas non plus l'attribuer à une
influence littéraire, dont l'action aurait été tout autre, à
laquelle par exemple Hourat et Lys auraient certainement
échappé.
239. Il doit donc y avoir là juxtaposition de deux dia-
lectes originairement séparés, par suite d'un déplacement de
population. Donc, ce n'est pas de la Plaine immédiatement
subjacento que sont venus les Ossalois. De même que leur
langue n'est pas la continuation ininterrompue de celle qu'on
— 117 —
parle à Bruges, à Rébénacq, à Lasseube, à Buzy, de même
ils ne sont pas les frères de ceux qui habitent ces villages.
240. Faut-il croire alors que la limite dialectale entre
-Arthez et Ogeu provient de ce que les Ossalois ayant envahi
Ossau, leur langue ne s*est pas amalgamée avec celle de leurs
"%roisins de la Plaine? Que Hourat, Lys, Rébénacq, Buzy,
étaient peuplés à leur arrivée, et que le contact n*a pas été
rsuflfisant pour déterminer un développement commun? Cela
^n'expliquerait pas que le développement de Lys et Hourat,
"hameaux de Sainte-Colonne, et de Louvie-Juzon, aient subi,
a tout prendre, pour les faits récents, un développement
beaucoup plus différent do celui d'Ossau-Plaine, que les
Trois- Villages. Cela expliquerait moins encore la grosse limite
ciialectale qui sépare, d*Ogeu à Monein, le langage de la Plaine
<3e celui de la Montagne, et celle qui va de Monein au Gave.
Ici aussi on voit la trace d'un mouvement de population qui
a mis tardivement en contact des dialectes déjà formés.
241. La vraie explication doit être, qu'il y a eu sur ce
point une marche vers le Sud et l'Ouest, des habitants rive-
rains du Gave. Cette marche a dû se faire à une époque rela-
tivement tardive, longtemps après le peuplement d'Ossau.
Elle a amené la population originaire des bords du Gave à se
trouver eu contact, d'une part avec la population k patois
montagnard de la plaine d'Estialesq à Monein, d'autre part
avec la population ossaloise.
242. Cette hypothèse est pleinement confirmée par la
toponymie. Dans ce golfe de patois de la plaine, on trouve
Lasseube « Sylva » et Lasseubelat ; Bosdarros « boscum )),et
Haut de Bosdarros \ Mifaget « Médium Fagetum ». Le plus
ancien nom de Lacommande est « Hospitale de Faget et
Domus Albertini ». Plusieurs de ces noms prouvent que le
village est récent : Bos d'Arros est postérieur à Arros ; Haut
de Bosdarros, à Bosdarros ; Lasseubetat à Lasseube ; Arthez
d'Asson, àAsson. Ensemble, ils indiquent assez qu'une grande
forêt s'étendait sur leur territoire. On comprend dès lors que
les populations aient attendu de se sentir à l'étroit dans la
belle et fertile vallée du Gave, si régulièrement arrondie entre
ses deux rangées de collines, avant de s'engager dans la
pénible colonisation du terrain houleux et sauvage qui leur
— 118 —
barrait la voie du Sud ; qu' ils aient voulu tirer tout ce qu'ils
pouvaient du large lit d'alluviou où ils étaient, avant d'entre-
prendre le défrichement de la grande foret dont on rencontre
encore aujourd'hui les restes imposants.
243. On connaît d'ailleurs quelques dates de fondation.
Lacommande et Mifaget aont d'anciennes commaudories,
fondées l'une en 1128, l'autre en 1100. Bruges est une bas-
tide, sa grande place carrée et ses rues d'équerre le disent
assez. Capbisest po'stérieur à Bruges, carlesjurats de Bruges,
dans les nombreuses instances engagées avec Capbis, ont
toujours soutenu que les terres de cette commune avaient été
distraites de leur territoire'. " Peut-être peot-on conclure
qu'Aubertin et Rébénacq sont de fondation relativement
récente, du fait qu'ils appartiennent ecclésiastiquement
Oloron, tout en étant situés en dehors des limites du bassin
du gave d'Otoron -. » Lasseubetat. Hourat, Lys, Arthez
d'Asson, ne figurent pas au censier de Béarn de 1385: ils
étaient donc moins importants que Capbis et Mifagel qui figu-
rent dans le total des feus de Bruges chacun pour trois foux ;
ou peut-être n'existaient-ils pas encore.
244. Il me semble qu'un pourrait donner à ces faits plus
de généralité et de certitude encore, en comparant le rapport
du nombre de feux en 1385 à celui des habitants en 1886. Eq
prenant en effet le rapport pour des villages qui, étant da
fondation très ancienne, n'ont pas dû augmenter beaucoup
par immigration, nous obtiendrons avec une approximation
suffisante le chiffre d'habitants qui, en 1886, correspond
normalement à un feu en 1385. Eu comparant ensuite ce rap-
port à celui des villages que nous supposons de date récente,
nous verrons si dans ceux-ci le rapport est plus fort, c'est-
à-dire l'accroissement plus rapide.
845. .-V ce point de vue. nous pouvons choisir Gan d'uni
part, quelques villages d'Ossau, pris au hasard, de l'autre,
. tlittoii-e d'un village aux tempt anriens. Notice
B Brugex. Asson et autres ci rcon voisin es, par un indigën
Signé : Eloua. t>au, 1886. in S.
2. L'abbé Menjoiilet, Chroitir/uf. — Le nom Bébénacq qui diiriva
d'un nom roman par le suffixe -aeut ferait cependant penser que le
village s'nst groii[^ autour d'un ancien fundm. Mais le noyau [râuvaM
être tout il fait ûisignilianl.
— 119 —
comme types normaux. Gan, en effet, est fort ancien, car on
j a trouvé des antiquités romaines. Quant à Ossau, l'émigra-
tion est évidemment très antérieure à 1385, et elle a dû se
faire en une fois puisqu'elle vient d'un lieu éloigné.
Je sépare Buzy et Buziet des autres villages du golfe de la
Plaine, à cause du rapport sensiblement différent qu'ils pré-
sentent.
feux en 1385 population en 1886
1°Gan 175 3 274
2" OsSAU
Arudy 86
Bescat 14
Sevignacq 29
S. Colonne avec Lys 91
Bielle 84
Bilhères 56
Lazuns 114
"ItÎ 8 421
3® BuzY ET Buziet
FEUX EN 1386 POPULATION EN 1886
Buzy 55 1 558
Buziet 24 626
2 027
398
724
S.
Colonne
589
Lys
962
890
403
2 428
79 2184
4» Golfe de la Plalne et Arthez d'Asson
Aubertin-Lacommande. ... 44 1 166
Lasseube 12 2 468
Bosdarros-Haut de Bosdarros. .71 1 619
Bruges 52 1 574
Capbis .'{ 220
Mifaget 3 209
Rébénacq 25 924»
Asson et Arthez d'Asson. ... 57 3583
267 11763
1. Le rapport de Rébénacq, qui est de 37 en chiffres ronds, confirme
ce que j'ai dit plus haut sur l'ancienneté probable de son origine.
— 120 —
En divisant le chiffre de la population par celui des feux,
on voit qu'un feu en 1385 correspond en 1886,
A 18,6 habitants pour Gan,
A 17,5 — — Ossau,
A 27,6 — — Buzy et Buziet,
A 44 — — le golfe de la Plaine.
246. En admettant mémo que ces chiffres ne soient pas
très exacts, par suite de Témigration qui s'est produite dans
les dernières années dans des proportions peut-être plus
fortes pour Ossau que pour la Plaine, il faut reconnaître
toutefois que l'accord presque complet entre Ossau et Gan
d'une part, l'écart considérable entre ces deux localités et
Buzy-Buziet, mais surtout le Golfe de l'autre, les rend pro-
bants, d'autant plus qu'ils confirment les autres données four-
nies par la toponymie et l'histoire des communes.
On voit en effet que l'augmentation de population est beau-
coup plus forte dans le Golfe qu'à Buzy-Buziet, beaucoup
plus forte à Buzy-Buziet qu'à Gan et en Ossau ; et qu'en
prolongeant en arrière la courbe de développement des villages
du Golfe, on arriverait rapidement à zéro.
Cela, joint aux autres faits allégués, rend absolument cer-
taine la colonisation relativement récente du territoire entre
Gan et Ossau, par les riverains du Gave.
247. Mais il y a plus: la direction des limites de carac-
tères dialectaux nous apprend que le foyer de colonisation a
été une ligne et non un point: toutes, en effet, sont dirigées
parallèlement du Nord au Sud. Reproduisant en petit ce qu'a
produit en Espagne la croisade chrétienne, les riverains du
Gave ont apporté avec eux les traits caractéristiques de leur
parler, dans la croisade de défrichement contre la grande
forêt. Ceux de Nav ou d'Asson fondent Arthez ; ceux de
Bâliros ou Saint-Abit fondent Haut de Bosdarros, Bruges,
Mifaget, Lys, Hourat, Capbis; ceux de Rontignon, Jurançon,
Gan fondent Haut de Gan, et peuplent Rébénacq; ceux d'Ar-
tiguelouve, de Laroin, fondent Lacommande,Lasseube, Las-
seubetat.
248. A Buzy-Buziet on peut entrevoir l'entre-croisement
d'influences diverses, la lutte des prédispositions diverses
— 121 —
qu'apportaient sans doute les éléments hétérogènes qui sem-
blent s y être rencontrés et fondus avec un noyau de popula-
t.ion ossaloiseplus ancienne. Comme en Ossau, à Lasseubetat,
é, Rébénacq, on y dit lu, la ; omi ; griània, oùia ; comme en
Ossau et à Lasseubetat, on y dit aude, kaudo, krum'ba, plan'da.
Comme à Ogeu, -ec subsiste non ébranlé, et ellos donne et/.
Comme à Ogeu, Lasseubetat, Rébénacq, X-t-s donne 1/, -tis
Terbal donne t ; comme à Rébénacq, j et -a|je subsistent. Si
on remarque en outre que le rapport des feux à la population
actuelle est intermédiaire entre celui d'Ossau-Gan et celui du
Golfe de la Plaine, et que de plus Buzy appartient à Tan-
cienne circonscription d'Ossau tout en ayant un langage
notablement différent, il semble qu*on puisse supposer ce qui
suit: Buzy aurait été peuplé parla même invasion qu'Ossau;
mais depuis sa population a été considérablement augmentée
par des émigrés venus de Rébénacq, ou appartenant à la même
souche. Buziet, comme son nom l'indique*, serait le produit
d'un essaimage parti de Buzy.
249. Le mélange d'ailleurs a dû être fréquent dans ces
villages nouvellement fondés sur des défrichements. Tous les
bras courageux pouvaient s'y créer une propriété. Aujour-
d'hui encore, le mélange continue : à Hourat les mariages
avec Louvie-Juzon sont bien fréquents. A Mifaget j'ai appris
à mes dépens combien les étrangers affluent : il m'a fallu
courir près de deux heures pour trouver un sujet présentant
par les antécédents de sa famille des garanties à peu près
suffisantes. Il paraît bien évident, que si la limite de -5,-ad3e
tourne à l'Est à partir de Bescat, pour englober Hourat,
Mifaget, Lys et Bruges, — dérogeant seule ainsi au parallé-
lisme des caractères dans cette région — , cela tient précisé-
ment à un mélange de la population venue du Nord avec celle
d'Ossau: « Le chemin ossalois », lo camî ossalés^qn on trouve
mentionné déjà en 1456, partait en effet de Sainte-Colome
pour passer probablement (comme la route d'aujourd'hui) par
Mifaget, et sûrement par Bruges et Asson vers Nay-. Ainsi
s'expliquerait aussi que Capbis, par suite d'un plus grand
1. Cest by'iwsc dans le pays; c'est-à-dire un diminutif analogue à
ceux qui viennent de -eUum.
2. Raymond, Dicliomiaire, p. 127.
isolement d'avec Ossaa, ait encore gardé son j, -aije, lorsque
Bruges l'a depuis longtemps changé.
' Les Ossalois viennent de la portion de f arrondissement
de Pau sittiée au Nord d'Aubertin et de Gan.
250. J'ai été amené, à propos du lieu d'origine possible
des Ossalois, à essayer d'osquisser l'histoire de la population
d'entre le Gave et Ossau. Il suffît de retenir, pour l'objet
spécial de cette thèse, que les Ossalois oe peuvent pas venir
de cette région, par la raison qu'elle a été peuplée après l'in-
vasion.
Ils ne peuvent pas non plus, bien entendu, être venus du
territoire où on dit ot, au. C'est donc dans la plaine, au
Nord d'une ligne qui passe près de Nay, qu'il faut chercher
leur lieu d'origine.
261. Pour le préciser il s'agit de chercher d'aboni dans
ce territoire des faits anciens qui soient contraires au déve-
loppement d'Ossau, et par conséquent qui limitent intérieure-
ment d'une façon certaine le Heu d'origine possible ; puis de
chercher le point dont le patois est le plus semblable à celui
d'Ossau, même par des faits récents ; en vertu dn principe de
la persistance des prédispositions linguistiques, nous aurons
le droit de le considérer comme le point d'origine probable.
Ce sera celui dont nous devrons en premier étudier l'histoire
pour y vérifier l'hypothèse.
S5S. Vers l'Est, la limite extérieure est facile à tracer:
Le parfait en -îk en fournit une première : il met en dehors
Roquefort, Castandet, Aire. Viella, Madiran, Moncaup,
Montaner; mais mon enquête n'a pas été poussée assez loin
vers l'Est et le Sud-Est, pour que ma limite rejoigne celle de
et eia.
Une autre limite, intérieure à celle-ci, et peut-être plus
sûre parce que le fait qu'elle circonscrit est à l'abri de l'ana-
logie, c'est celle de la chute du'd'intervocal dans cadere, eva-
dere, etc.. ou de son passage à z. J'ai dit, § 151, que jamais à
l'Est de cette ligne, d iutervocal no s'est confondu avec /
À
— 123 —
intervocal : c'est donc une limite des plus nettes, puisqu'Os-
sau dit kade de cadere comme pu'de de potere,
253. Vers TOuest, je suis plus embarrassé pour fixer la
limite. Je ne trouve pas de ce côté de fait extra-Ossalois qui
remonte à une époque évidemment antérieure à l'invasion.
254. Toutefois nous trouvons de ce côté l'assourdissement
de a posttonique en e^ qui est fort ancien, ainsi que je l'ai
dit§ 146. J'ai dit aussi que la limite n'avait guère dû varier
depuis le xii® siècle. Bien que ni Tune ni l'autre de ces con-
clusions ne soit absolument prouvée, elles sont pourtant très
probables. S'il en est ainsi, ce phénomène doit marquer la
limite occidentale des lieux d'origine possible des Ossalois ;
en effet, si les Ossalois étaient partis de la région où on trouve
e pour a posttonique, ils auraient sans doute emporté avec eux
cette évolution ou tout au moins le germe de l'évolution. Le lieu
d'origine doit donc se trouver à l'Est d'une ligne allant du
point où le Gave entre dans l'arrondissement d'Orthez, jus-
qu'à Pimbo, en laissant Bouillon à l'Est. Je reconnais toute-
fois qu'il n'y a là qu'une série de probabilités et non une
preuve. Une enquête plus étendue vers l'Ouest m'aurait sans
doute fait découvrir des faits extra-ossalois plus solides ;
mais pour l'instant, il me faut avouer mon impuissance à fixer
une limite certaine.
255. Laissant donc un certain vague de ce côté, je vais
maintenant chercher quel point spécial les patois indiquent
comme lieu d'origine le plus probable des Ossalois ; autre-
ment dit, quel est celui qui offre avec Ossau la plus grande
conformité de développement. Je suivrai comme dans mes
tableaux un ordre chronologique approché, sans me dissimuler
qu'il est arbitraire sur plusieurs points, et sans y attacher une
grande importance.
256. Les mots pon, bpk, au lieu de pan, lapk, écartent une
région qui entoure Louvigny, Arzacq, Pimbo, Mont, Claracq.
257. Le traitement des plosives appuyées est contraire à
celui d'Ossau dans toute la région délimitée plus haut. Il y a
très peu d'exceptions. Vers Assat, Beuste, la plosive est voca-
lisée dans quelques mots ; mes notes donnent en'dra à Lée,
mais à Espoey on dit aate, aute'men. Le mot « encore » con-
corde en Ossau et vers l'Est de la région délimitée; on y dit
124 -
opswuo, tandis que c'est «p fcwijo plus à l'Ouest. Le mot « lan-
gue " au contraire présente vers l'Est (déjà à Morlaas, Lée)
une forme lepga sans w; tandis que vers Uzein, Sauvagnon,
NaTailles, Bournos, un troUTe la forme ossaloise Iwcn^.
Enfin le mot on'ta {intusad? inde ad?\, ne conserve la forme
ossaloise en'da que jusqu'à l.i latitude de Mazerolles et Lée.
Ces indications étant toutes contradictoires, il n'v a pas s
»n tenir compte. Notons seulement que les Ossalois ont dû
quitter la Plaine assez longtemps avant le début de l'évolution
des plosives appuvées. puisque leur mélange avec les monta-
gnards d'Ossau et leurs relations avec les Trois- Villages et la
vallée d'Aspe ont eu le temps de vaincre les prédispositions
qu'ils apportaient, et d'imposer le développement montagnard :
et cela, malgré l'inlluence du dialecte littéraire.
268. Les mots à déplacement d'accenf couvrent des aires
différentes.
Les points les plus rapprochés où j'ai trouvé galiys vers
l'Ouest sont Pardies el Orthez. Ailleurs, ce mot n'a pas d'im-
portance, parce qu'il est extérieur à la région.
L'emploi de pti« -pais est trop flottant pour en tirer rien de
précis.
gja'n.(o ne commence à se dire qu'à l'extérieur de la limite
dn s : entre .Arthez et tJrlhez; Labeyreet Bunnut; Hagetmau
et Hauriei . (a)'iu(o au contraire empiète dans une partie de son
domaine sur la ligne de b posttonique. C'est la forme de Tar-
sacq et Besingrand au Sud du Gave, do Poev, Sauvagnon,
Bournos, Larreule, Pumps. Bonnut, Bazereles. Hagetmau,
Samadet et Geaune.
Enfin (a)us ne laisse à la forme ossaloise 9ùb que deux
petits territoires, dont l'un entoure Arzacq et passe à l'exté-
rieur lie Lonçon, Fichons, Ayet. Pevre, Monségnr, Clèdes et
Mauries ; l'autre entoure Laroin, Arbus, Lescar, .\ressy.
peut-être Narcastet.
250. Le parfait ne doit pas être pris en considération ici:
j'ai dit que le parfait eu -i est en Béarn le produit de l'ana-
logie de la première personne. Le parfait en -a a donc dû
couvrir anciennement tout le Béarn, el c'est un fait d'analogie
— 125 —
récent qui a produit la divergence actuelle. Les hautes vallées
doivent naturellement être plus archaïques que la Plaine.
Transporté dans la Montagne, le patois de la Plaine a dû y
rester plus archaïque qu'à son point d'origine*.
260. Il n'y a rien à tirer de la géographie de -elium -eilos,
puisque toute la partie de la plaine où nous pouvons chercher
le lieu d'origine des Ossalois a -£t, -ets contrairement à ce qui
se passe en Ossau.
De même le traitement de X-hs montre en Ossau un déve-
loppement qui n'a eu lieu nulle part ailleurs.
Pour 'tis verbal, Ossau a conservé la forme ancienne comme
les deux autres vallées béarnaises, ce qui n'a eu lieu nulle
part dans la plaine.
Enfin j est traité comme en Ossau vers Thèze et Arzacq ; —
à Caubios et à Sauvagnon ; — et à Lons, Lescar, Poey,
Arbus, Artiguelouve, Laroin, Aubertin.
S*"' Deux régions probables,
261. En somme, deux régions paraissent convenir égale-
ment bien au point de vue linguistique : Mialos et Séby d'une
part; — Lons, Lescar, Artiguelouve, Arbus, Laroin de l'autre.
Dans les deux, on dit, comme en Ossau : pun, lupk,.g£y8, psis,
'graà^o ou gri'aà^o, oàio, oùb, 5U. A Mialos, on dit py'ja ; à
Séby et dans l'autre région py'^a. — Partout dans ces deux
régions c'est biladse, en regard de l'Ossalois bi'la3e.
262. Mais je n'attache pas une très grande valeur à cette
restriction du point d'origine. La seule remarque importante,
c'est que la plupart des faits étudiés s'accordent avec le trai-
tement d'à posttonique, pour limiter vers l'Ouest le lieu
d'origine probable par une ligne allant des environs de Lou-
vigny vers Lagor en passant près d'Arthez. 11 paraît presque
sur que les Ossalois sont venus du territoire compris entre
cette ligne, celle de la chute de d intervocal ou de son pas-
1. C'est un fait général que le développement linguistique est plus
lent en montagne qu'en plaine.
— 126 —
sage à z, enfin celle qui sépare au Sud du Gave les villages
anciens ou probablement anciens, et qui passe au Sud de
Narcastet, Gan, Aubertin et à TOuest d'Arbus.
Quant à la restriction du lieu d'origine probable aux terri-
toires qui entourent Séby et Mialos d'une part, Lescar, Lons,
Laroin et Aubertin de l'autre, elle se fonde sur des carac-
tères trop peu sûrs pour nous dispenser de chercher à côté.
263. Telles sont les données que la linguistique fournit
pour la solution du problème.
TROISIKME PARTIE
Étude historique.
RÔLE DE l'investigation HISTORIQUE.
264. Les développements qui précèdent nous ont amené
à ces conclusions : 1" que la vallée d*Ossau a été peuplée à
une époque reculée par une invasion venue de la plaine béar-
naise ; — 2" que le point de départ de cette invasion se trouve
certainement dans un territoire délimité de façon approxi-
mative par divers caractères dialectaux, et comprenant la
vallée même du Gave entre Nay et Arbus, et la plaine située
sur la rive droite, au Nord et à l'Est de Pau ; — 3® que les
environs de Mialos et Séby d'une part, ceux de Lescar de
l'autre, présentent le plus de probabilité pour être ce point
de départ.
265. Il s'agit maintenant de voir si ces conclusions,
exclusivement tirées de nos recherches dialectologiques, sont
confirmées par des faits historiques jetant quelque lumière,
soit sur le lieu d'origine des Ossalois, soit sur l'époque de
leur émigration. La marche à suivre est celle-ci : examiner si
les documents ne montrent pas dans le lieu d'origine possible
des Ossalois, un point spécial dont l'histoire paraisse révéler
une émigration ; examiner particulièrement les deux régions
plus spécialement désignées par les patois.
CHAPITRE I
OssAU ET LE Pont-Long
266. Il y a, dans l'histoire des relations de la vallée
d*Ossau avec la plaine béarnaise, une question sans cesse
agitée depuis le xui* jusqu'au commencement du xix* siècle :
c'est celle des droits de la Vallée sur le Pont-Long, et des
luttes qu'elle a eu à soutenir pendant cette longue période
pour la défendre contre de perpétuelles usurpations.
267. Le Pont-Long est une bande de terre, principale-
ment formée de landes, de marais et de prairies, situé au Nord
du Gave. Sa contenance, qui n'est plus guère que de 15 000
hectares, était autrefois beaucoup plus considérable et s'éle-
vait à environ 56000 hectares au xv® siècle. Il s'étendait
alors en longueur dos confins de la Bigorro jusqu'à ceux de
l'évêché de Dax, et avait pour limites le Luy auNord, TOusse,
le Gave et les coteaux d'Arthez au Sud*. C'est au Pont-Long
que les troupeaux de vaches d'Ossau se rendent tous les ans,
depuis le mois de mars jusqu'aux premiers jours de juin. Les
vachers trouvent chez les propriétaires limitrophes du Pont-
Long le logement et la nourriture, et laissent en échange le
fumier de leurs bêtes '.
268. Le Pont-Long n'est pas le seul territoire sur lequel
les Ossalois exercent un droit de pacage : ils vont ou allaient
aussi dans les Landes, jusque près de Bordeaux. Tous les
montagnards, d'ailleurs, en font à peu près autant^. C'est la
1. Voir Description de l'étendue et limites de la Lande du Pont-Long,
manuscrit de la fin du xv° siècle (Trésor de Pau, par Barcle de La-
grèze, p. 255).
2. K. Capdevelle, La Vallée d'Ossau, état social, 1891, p. 37, 40.
3. « Il y a un demi-siècle, des troupeaux de vaches de près de mille
tètes descendaient jusqu'à la i)etite ville de IJazas (Gironde) pour y
passer l'hiver. Ce droit immémorial semble être périmé aujourd'hui
— 129 —
conséquence nécessaire du régime pastoral, car les hautes
vallées ne fournissent pas un fourrage assez abondant pour
nourrir les troupeaux tout l'hiver*.
269. Mais ce qu*il y a de particulier aux Ossalois, et de
particulier au Pont-Long, c'est que les Ossalois y exercent et
ont toujours prétendu y exercer leur droit de pacage à titre
de propriétaires. Ils ont toujours considéré ce territoire, non
pas comme une terre appartenant à d'autres, et grevée à leur
profit d'une servitude rurale, mais comme un domaine général,
dont les différentes communes d'Ossau étaient coproprié-
taires, et dont l'accès devait toujours leur être librement
ouvert *.
270. Des droits aussi étendus leur ont souvent été con-
testés, soit par les agents administratifs des vicomtes de
Béarn ou des rois de Navarre, soit par les seigneurs, les
villes et les villages voisins du Pont-Long. Mais ils les ont
toujours revendiqués avec énergie et succès. C'est ce qui
résulte d'une longue série de documents historiques qui vont
du xiii* au XIX* siècle, et dont il suffira d'énumérer les prin-
cipaux.
271. Le plus ancien est un jugement de la Cour majou,
rapporté dans les Fors de Béarn, et postérieur à 1220 (date
de création de cette Cour). Il constate que les Ossalois étaient
venus en armes et corps d'armée, avec enseignes déployées
(ab armes et host feyt, et senhes desplegats) pour se main-
tenir en possession du Pont-Long ; et les condamne à donner
des otages ou cautions [thiaussers) pour les violences et
méfaits qu'ils ont commis à cette occasion ^
Plus tard, en 1337, 1487, 1515, 1546, nouveaux actes de
violence pour détruire les obstacles mis à leur possession ;
})Our les gens d'Ossau qui n'ont pas su ou pu résister aux mille vexa-
tions des indigènes Landais. » IbiiL
1. Dans la vallée de Barétous. moins abrupte que celles d'Ossau et
d'Aspe, les vaches restent pendant l'hiver.
2. Actuellement, les villages du Bas-Ossau ont aliéné leurs parts
dans les propriétés communales du Pont-Long ; ceux du HautOssau
ont seuls gardé les leurs; de sorte que l'étendue des landes où ils
envoient leurs troupeaux n'est plus, d'après le recensement de 1876,
que de 1062 hectares (Carte de la vallée d'Ossau, dressée par J.-B.
Bonnecaze, 1876, notice).
3. Fors du Béarn, éd. Mazure et Hatoulet, art. 33, p. l'i.
Passy. — L'Origine des Ossalois, 9
— 130 —
en 1325, 1443, 1449, 1463, ce sont de simples protestations
par acte juridique *.
Leurs droits sont reconnus ou confirmés en 1319 par la
régente Jeanne d'Artois; en 1348, par Gaston III; en 1435,
par jugement du sénéchal de Béarn ; en 1463, par Gaston de
Foix; en 1505 et 1508, par Catherine, reine de Navarre; en
1522, par Henri II de Navarre; en 1598, par Henri IV; en
1612, par Louis XIII.
Les transactions ou les arbitrages entre les Ossalois et les
habitants de Pau, de Lescar, de Morlaas, etc., au sujet des
limites du Pont-Long ou des droits des voisins sont innom-
brables (1277, 1373, 1425, 1465, 1468, 1472, 1487, 1545, etc.).
Enfin, les Ossalois font des concessions de droits sur le
Pont-Long en 1451, 1479, 1543, 1772; ils prêtent hommage
au roi de Navarre pour la possession de cette terre en 1539,
1667.
272. Au commencement de ce siècle, divers jugements
ont mis fin à ces longues contestations, en reconnaissant le
droit de propriété des Ossalois (30 août 1828, 18 août 1836)
et en délimitant d'une façon définitive les cantonnements du
Pont-Long entre les 17 communes d'Ossau, propriétaires, et
30 communes limitrophes, ayant des droits d'usage (25 février
1830 juin 1842-44)-.
273. Mais ce qu'il y a de remarquable et de particulière-
ment intéressant au point de vue de mes recherches, c'est
que, dans leurs revendications les plus anciennes comme
dans les plus récentes, les Ossalois ne s'appuyaient sur aucun
titre écrit originel. Ils se disaient propriétaires, non pas en
i. Voir pour ces actes et les suivants : Bascle de Lagrège, Le trésor
de Pau, Archives du Château, p. 253-56. — Voir aussi : Supplia ue à
^Nosseigneurs de Parlement, adressée par les Syndics de la Vallée
d'Ossau contre les entreprises des Pères Barnabites qui prétendaient
annexer à l'hôpital de l'I^^spiau le quartier de Dessous, situé sur le Pont-
Long. Pau, Vignancour, 1776, in-fol. (Bibl. nat. F^, fol. 294, pièce
12 201); — Arrêt du Conseil d'Etat du Roi sur la propriété et les usages
du Pont-Long (19 décembre 1789). Pau, 1783, in-4 ; — Mémoire pour
la Vallée d'Ossau, représentée par le Seigneur d'Espalungue, contre
l'Etat, représenté par M. le Préïet. Pau, Véronése, S. D. (1826X in-4 ;
— Observations sur ce mémoire par le I)'' Mayniel, habitant de Pau,
août 1830, in-4.
2. Capdevielle, ibid., p. 46. — Cf. Procès-verbal des opérations de
canlonni'mcnl du Pont Long, du 21 juin 1842 au 25 juin 1844 (extrait des
miimtes du Tribunal de l'« instance de Pau). Pau, Tonnet, in-4.
— 131 —
^ertu d'un contrat ou d'une concession formelle des vicomtes
de Béarn ou d'un autre seigneur laïque ou ecclésiastique,
mais en vertu d'une possession immémoriale \ qui aurait été
tout au moins antérieure au x'' siècle. Car, d'après la tradi-
iion rapportée par Marca, et qui s'est conservée jusqu'à nos
Jours, la Vallée d'Ossau aurait déjà été propriétaire du Pont-
Long, quand fut construit vers le milieu du x® siècle le pre-
mier chîiteau de Pau (Castel Monou) ; elle aurait alors cédé
au seigneur de Morlaas le terrain nécessaire à cette construc-
tion, et ses représentants auraient reçu en retour le privilège
d'avoir une place distincte au haut bout de la salle du chfi-
toau, lorsque la Cour féodale s'y rassemblait ^
274. Comment s'expliquer cette croyance à une possession
immémoriale du Pont-Long, si les Ossalois avaient toujours
habité la Vallée qu'ils occupent? Pourquoi, descendant de
leurs montagnes avec leurs troupeaux, auraient-ils précisé-
ment choisi, pour s'y fixer chaque année, cette lande maré-
cageuse où l'herbe est moins fine qu'ailleurs, puisqu'on n'y
mène paître que les vaches et non les brebis"'.
Que l'on admette, au contraire, que les Ossalois ont com-
mencé par habiter la plaine béarnaise, non pas sur le Pont-
Long même qui n'était guère habitable à cause de ses marais,
mais sur ses confins, le long du Gave, dans ce territoire de
Lescar dans le dialecte duquel nous avons constaté tant de
ressemblances avec le dialecte d'Ossau, ou de l'autre côté du
Pont-Long vers Mialos et Séby, alors tout s'explique. On
comprend aisément qu'à cette époque primitive, le Pont-Long,
situé aux portes mêmes des localités qu'ils habitaient, soit
devenu, par l'occupation permanente, par l'usage habituel
qu'ils en faisaient pour l'entretien de leurs troupeaux, leur
propriété exclusive et incontestée.
275. Il est vrai qu'on a cherché à expliquer autrement les
droits des Ossalois sur le Pont-Long : on les a fait remonter
à la confédération ancienne, toute hypothétique d'ailleurs,
1. Voir notamment sur ce point la Supplique de 1776, citée phis haut
en note.
2. For d'Ossau j art. 26 (éd. Mazure et Hatoulet, p. 227) ; P. de Marca.
HiAloire du liéarn (1640), p. 551 : Bascle de Lagrè^^e, Le Château de
Pau, son histoire et sa descriptioiiy V' éd. Paris, 1862 ; S»' éd., 1885.
3. Capdevielle, ibid., p. 36.
— 132 —
des Osquidates Montani et des Osquidaies Campestf*es.
Mais cette hypothèse est formellement contredite par les
données de la linguistique, puisque, comme on Ta vu précé-
demment, il faut nécessairement admettre, pour expliquer les
formes exceptionnelles de Tarticle dans cette partie de la
région pyrénéenne, qu'il y ait eu dans la Vallée d'Ossau un
déplacement de population postérieur à l'époque romaine \
Elle doit donc être écartée.
Les données de l'histoire semblent donc s'accorder avec
celles de la linguistique pour placer dans les environs du
Pont-Long le lieu d'origine des Ossalois.
1. Voir§ 101.
CHAPITRE II
Beneharnum
276. Je vais tâcher maintenant de déterminer Tépoque
vers laquelle a eu lieu Témigration des Ossalois de la plaine
vers la montagne, et les circonstances qui l'ont amenée.
277. Remarquons d'abord que l'époque de l'émigration
est circonscrite entre l'époque où le Sud-Ouest de la Gaule
a été complètement romanisé, et le xi*' siècle. A cette époque,
en effet, l'émigration avait déjà eu lieu, car la Vallée d'Ossau
était gouvernée par des vicomtes particuliers \ et les docu-
ments deviennent trop nombreux pour laisser passer inaperçu
un fait de cette importance.
Il faut ensuite remarquer que cette émigration ne peut
s'expliquer que par des circonstances violentes, telles qu'une
invasion ou une guerre d'extermination, qui auraient pu déter-
miner l'émigration des habitants de la plaine ; car il n'est pas
vraisemblable qu'une population établie dans la plaine béar-
naise ait volontairement quitté le territoire riche et fertile
qu'elle occupait pour se confiner dans les gorges de la vallée
d'Ossau, où la vie était moins facile et les moyens de commu-
nication plus rares. Il faut donc chercher dans la période
qui va du iv* au xi* siècle, un fait historique assez important
pour expliquer comment une tribu nombreuse (puisqu'elle a
peuplé Ossau) s'est trouvée réduite a se réfugier dans la mon-
tagne.
278. Du reste, pendant cette période, les invasions ont
été fréquentes dans cette partie de l'Aquitaine. Celle des
Vandales, des Alains et des Suèves, puis celle des Visigoths
au V* siècle, ne paraissent pas avoir amené des troubles pro-
t. p. de Marca, Histoire de Bcarn.
— 134 —
fonds. Mais à partir de la fin du vi' siècle et pendant le vir,
les Vascons, puis au viii' siècle les Sarrazins, enfin îiu ix"
les Normands, y ont exercé des ravages.
Toutefois, les Vascons, qui ont fondé dans ce pays un éta-
blissement durable (duché de Vasconie G06)ne se sont installés
en masse que dans la Soûle, la Basse-Navarre et le Labourd ;
ailleurs, ils ont respecté la population indigène et n'ont (ui
que des garnisons.
L'invasion des Sarrazins, victorieusement repoussée par les
Francs, a duré peu et ne paraît pas avoir laissé de traces sur
la rive droite du Gave.
Au contraire, les incursions des Normands à une époque
où Taffaiblissement de la monarchie franque laissait sans
défense la population des territoires envahis, ont été beau-
coup plus terribles, et le souvenir qui en est resté dans les
chroniques locales attestent l'étendue de leurs ravages.
D'après l'ancien cartulairc de Lescar, cité par Marca\ ils
ont détruit vers 845 les villes épiscopales de Beneharnum,
à'Olororiy de Tarbes, à' Aire, de I)ax et plusieurs autres :
c'était une extermination générale, qui a ruiné cette région
pour longtemps.
279, Parmi les cités détruites, celle de Beneharnum était
précisément la ville la plus importante du territoire d'où les
Ossalois semblent originaires. Il paraît, en efl*et, démontré
aujourd'hui que Beneharnum s'élevait sur l'emplacement actuel
de Loscar-,
La destruction de cette ville épiscopale a été si complète
qu'au X* siècle, lorsque le duc de Gascogne, Guillaume
1. Histoire de Bèarn. Comparer Dei)ping, Histoire des expèditiotis
des Normands. 2« édition, 18'i3, p. i03.
2. Marcadéjà avait proposé cette identification et Pavait appuyée de
preuves très fortes (p. 44 et 40).
Voir aussi, p. 214, l'extrait du cartulaire de Lescar; les mots : que
fuit sedes [aposlolica] indiciuent vraisemblablement l'église épiscopale
de Beneharnum. Ni avant, ni après M.irca, aucune hypothèse plausible
n'a été ])roposée ; celle do l'abbé Lartigun (Revue de Gascogne, iX) ne
repose (jue sur une série d'erreurs. Les fouilles exécutées pour la
Société des Lettres, Sciences et Arts de Pau, par André Gorce, sont
venues confirmer d'une façon si convaincante les arguments de Marca.
qu'aucun doute n'est plu.s ])()ssil)le. Voir liulletin de la Société des
Snenres, Lettres ri Arts de Pan, 1887, 1888, 1881). — Voir aussi Dic-
tionnaire archéologique de la Gaule, époque celtique, p. 143; — Lon-
gnon, Géngraphic de la Gaule au vi" siècle, p. 594.
— 135 —
Sanche, pour expier un crime qu'il avait commis, fondait
l'église de Lescar, qui est devenue le noyau d(T la nouvelle
-ville, il n'y trouvait, dit la chronique de Lescar, « qu'une
épaisse forêt* »; toute la population fincienne avait disparu.
280. Ne peut-on pas rattacher, avec une grande vraisem-
blance, à cette destruction de la ville de Boneharnum, Témi-
^^ation des Ossalois, qui précisément occupaient, comme tout
le fait supposer, le territoire dont Beneharnum était la ville
rincipale ?
281. Fuyant devant les envahisseurs, ils se seraient réfu-
iés en masse dans la vallée, où il leur était plus facile de
se défendre que dans une plaine ouverte. Les indigènes, peu
xiorabreux sans doute, qui occupaient avant eux cette vallée,
auraient été absorbés par la foule des nouveaux venus, et
«'auraient subsisté en groupes que dans les trois villages
d'Arudy, Izeste et Castet; et depuis lors la vallée d'Ossau,
presque totalement, aurait été habitée par des gens de la
plaine, parlant, sauf dans les trois villages précédemment
indiqués, un dialecte différent de celui des montagnards des
autres vallées.
282. Mais, de leur nouvelle résidence, les Ossalois n'au-
raient pas abandonné leurs droits au territoire qu'ils avaient
précédemment occupé dans la plaine. Sans doute, ils ne pou-
vaient prétendre à aucun droit sur les villes nouvellement
créées dans ce territoire, et peuplées aux® siècle, comme celle
de Lescar, par une population nouvelle ; mais ils reven-
diquaient pour les besoins de leur régime pastoral les terres
du Pont-Long, qui leur avaient autrefois appartenu, et qui
d'ailleurs n'étaient sans doute pas utilisées par la nouvelle
population de Lescar, d'éléments différents et dont les mœurs
et les besoins n'étaient pas les mômes que ceux des Ossalois.
C'est ainsi qu'on peut mettre d'accord, par une conjecture
plausible, les données parallèles de la dialectologie et de
l'histoire.
1. Marca, p. 21'». — Voir aussi Jean de Hordenave, L'Eclat des
Eglises catholiques et collégiales. Paris, in-fol., 1643, p. 68.
CHAPITRE III
Les monuments préhistoriques
283. Mon devoir étant de rassembler tous les documents
qui peuvent servir à éclaircir la question dont je m'occupe,
je dois parler ici d'une objection qui s'est présentée à moi
avec assez »de force pour ébranler un moment ma conviction
sur rhistoire du peuplement d'Ossau, tel qu'elle paraît res-
sortir de toutes nos autres données. Il s'agit du témoignage
des monuments mégalithiques situés sur le territoire de Bil-
hères.
284. Ces monuments ont été découverts* par M. l'abbé
Chateauneuf, alors curé de Bielle, et explorés avec un soin
minutieux par M. Paul Reymond, archiviste des Basses-
Pyrénées, qui a consigné ses observations dans un article de
la Revue archéologique de 1867, intitulé Dolmen et Crom-
lechs situés dans la Vallée d'Ossau ^ Je ne peux pas mieux
faire que de reproduire la plus grande partie de cet article.
a Ces cercles de pierres, au nombre de quarante-trois y sont
tous situés dans la circonscription de la commune de Bilhères
(canton de Laruns), sur des terrains indivis entre elle et la
commune de Bielle. Ils sont partagés en trois groupes dont
l'altitude au-dessus du niveau de la mer varie de 800 à 1 000
mètres ^ Le groupe le moins élevé est placé près de la cha-
pelle de Hondas (la fontaine), sur un vaste tertre circulaire
1. A quelle date? Je n'ai pas pu l'établir. Bévue archéologique , nou-
velle série, t. XV, p. 342-345.
2. Le dolmen se trouve dans la commune de Buzy et ne nous inté-
resse en aucune façon.
3. La feuille 239 de la Carte du dépôt de la guerre n'ayant pas encore
été publiée, je ne puis donner que des hauteurs approximatives, mais
je me tiens au-dessous de la vérité.
— 137 —
couvert de chênes gigantesques, à droite d'un ruisseau. Ce
tertre est naturel, comme Tont prouvé les fouilles, mais il est
possible que la main des hommes lui ait donné sa forme cir-
culaire.
a Ce lieu, d'un aspect vraiment grandiose, situé à l'entrée
du haut pâturage appelé le Benoit, passe encore pour être
hanté par les esprits, c'est le quartier des Fées.
(c L'ensemble des cercles de pierres porte dans le pays le
nom de Couraus de Hondas (cercles de la fontaine). Les
enceintes du premier groupe sont au nombre de vingt-quatre ;
le total des pierres qui les forment est variable, les unes en
comptent treize, d'autres quatorze, d'autres vingt. La hauteur
de ces pierres, brutes à l'extérieur du cercle, est très inégale :
elle varie de 0°,25 à 0",60. Nous avons remarqué que les
enceintes sont parfaitement rondes à l'intérieur. Les dia-
mètres sont très divers ; voici les mesures recueillies : un des
cercles a 2",60; quatre 3 mètres; un 3*", 12 ; deux 3",30; un
3",40; deux 3'°,50; un 3"',70; un 3'", 80; un 4'",10; un
4"',15; un 4"'30; deux 4™,50; un 4'»,90; deux 5 mètres;
trois n'ont pu être mesurés exactement.
« Au centre de chacun de ces cromlechs, sous le sol, se
trouve un second cercle d'environ 1 mètre de diamètre qui
contient des restes de foyer, des charbons de bois de sapin,
à une profondeur de 0"',30 à 0™,60. Le centre de presque
tous les cercles a été sondé autrefois par les habitants de la
localité, dans un but tout à fait étranger aux recherches
archéologiques.
(( Les cromlechs de Hondas sont groupés autour d'un autre,
placé à peu près au sommet du grand tertre qui les porte
tous.
« Le second groupe est placé sur les bords d'un ruisseau
qui forme un peu plus bas VArriu-Beig (le Beau- Ruisseau).
Les cercles sont au nombre de six, dont deux sur la rive
droite et quatre sur la gauche. Les diamètres sont les sui-
vants : un mesure 4"™, 50; un 4°, 90; un 5™, 25; un 5'", 40;
un 5™, 70; un 6™, 80. On remarquera que la moyenne des dia-
mètres de ce groupe est plus élevée que dans le précédent.
« Pour atteindre le troisième groupe de cromlechs, il faut
gravir pendant vingt minutes une côte abrupte, qui conduit
au quartir dit Courrétfe de Cal'is ou Acaii.i. On domine de ce
point toute la vallée d'Ossau.
« En ligne, sur une étendue de 200 mètres environ, se
dressent treize enceintes rondes dont les pierres sont plus
grosses et plus serrées que dans celles que nous venons de
décrire. Là aussi, au centre, à pou de profondeur, se ren-
contre un second cercle souterrain et des charbons do bois de
sapin. Les pierres qui forment les cromlechs ont de 1 raêtre
à l^.iO de hauteur, elles sont enfouies environ de moitié;
leur nombre varie de 18 à 23 pour chaque cercle.
« Un des cromlechs a '3 mètres de diamètre ; un autre
4 mètres; un 5 mètres; trois 5",IÎ0; un 5'",50; un 6", 40;
un 8 mètres; quatre n'ont pu être mesurés à cause des ronces.
« Quelle a été la destination de ces monuments ? Pourquoi
celte division en trois groupes? Pourquoi cette différence
dans les dimensions des pierres et des enceintes ? Voilà autant
de problèmes qui se présentent comme insolubles dans l'état
actuel de la science.
<< Ces cromlechs donnent lieu à plusieurs remarques.
« La terre transportée a peu de profondeur : à 0"',00, ou
rencontre le sol naturel.
« La surface est au même plan que le sol environnant.
11 II n'y a ni ossements ni traces d'inhumation.
« Les pierres qui forment les enceintes offrent une face
unie à l'intérieur, ou peu s'en faut, mais la face extérieure est
brute.
« Les cercles de Cai>s sont plus solidement construits que
ceux des quartiers inférieurs ; les pierres y sont plus hautes.
Peut-être faut-il attribuer la meilleure conservation de celles-
ci à l'altitude du terrain qui les rend moins sujettes à être
11 En rédigeant ces notes, mon intention a été de rapporter
fidèlement ce qui existe, pensant rendre ainsi plus de services
à cette branche de l'archéologie qu'en proposant quelque
vague hypothèse. C'est par un ensemble de faits précis et de
vérifications sérieuses, dégagées de tout système, que l'on
parviendra du moins il faut l'espérer) à jeter quelque lumière
sur l'usage auquel ces monuments étaient destinés. »
285. ' Ui voit qu'à cette époque, P. Reymond ne proposait
— 139 —
i=iacune explication sur Torigine de ces cromlechs, et ce nous
€3st une garantie de Texactitude de ses observations, notam-
xnent en ce qui concerne le nombre d'enceintes groupées sur
chaque point.
286. Mais quelques années après, il proposait une expli-
cation dans un article de V Indépendant des Basses- Pyrénées
du 5 mai 1871, intitulé Observations sur fantiquité des cen-
dres de population des vallées d'Ossau, Aspe et Barétous,
287. M. Reyraond nous dit dans cet article avoir lu dans
\e Bulletin delà Société des Antiquaires de l'Ouest un compte
rendu des explorations de cromlechs en Kabylie, dont Tau-
teur, M. Letourneux, déclarait qu'il y a 150 ans, ces enceintes
servaient aux réunions des clans confédérés.
Raisonnant par analogie, et partant do ce double fait, que
les trois vallées d'Ossau, Aspe et Barétous ont formé, pen-
dant tout le moyen Age, une confédération connue sous le
nom de Les Montagnes, et que Bielle a été le chef-lieu d'Ossau
depuis un temps immémorial, M. Reymond se demande si
les pierres des cromlechs de Bilhères n'ont pas servi, elles
aussi, aux réunions des délégués de tous les villages de la
région.
288. Et, fait vraiment saisissant, il trouve que non seu-
lement le nombre des groupes de cromlechs correspond au
nombre des vallées, mais que le nombre des cromlechs con-
tenu dans chaque groupe correspond au nombre des centres
de population de chaque vallée — des centres anciens, s'en-
tend, car il y a eu depuis des créations de centres nouveaux
et des annexions.
Voici, en effet, la liste des centres anciens :
Ossau : Arudy, Bescat, Buzy, Castet, Izeste, Louvie-Juzon,
Sainte-Colonne, Sévignac, Meyrac, Aste, Béon, Béost, Bagès,
Bielle, Bilhères, Aas, Assouste, Gère, Belesten, Laruns,
Geteu, Gètre, Louvie-Soubiron, Listo. — Total, 2i.
Aspe : Accous, Aydius, Bedous, Borce, Cette, Eygun,
Escot, Etsant, Lées, Athas, Lescun, Osse, Urdos. — Total, 13.
Barétous : Ance, Aramits, Arettc, Féas, Issor, Lanuo. —
Total, 6.
Comme nous l'avons vu, le nombre des cromlechs dans
chaque groupe est respectivement de 24, 13 et 6.
Ce qui amène M. Reyinond à dire : " La conclusion serait
que les centres de population des trois vallées existaient
avant l'époque romaine et dès la plus haute antiquité, et que
Bielle a été non seulement le chef-lieu d'Ossau. mais aussi
le Heu de réunion des peuplades d'Aspe et de Barétous. Enfin
que les cromlechs sont des enceintes où s'asseyaient lea
anciens de chaque peuplade. »
289. On comprend ma perplexité en lisant ces lignes,
Commeol, en eflFet, l'hj'pothèse de M. Rejmond peut-elle
s'accorder avec la mienne? D'après mes recherches, Ossau a
dû être peuplé au ix' siècle par des émigrants venus de la
plaine, absorbant une population peu nombreuse et qui n'a
subsisté compacte que dans les Trois-Villages. D'après les
recherches de M. Ueymond, Ossau a été peuplé dès la plus
haute antiquité, la population était distribuée de la même
manière qu'au moyen âge, et elle avait avec celles d'Aspe et
de Barétons des rapports semblables à ceux qui ont duré jus-
qu'à l'époque moderne. Et pourtant, mes conclusions me
semblent très solidement appuyées; celles de M, Reymond
sont au moins très vraisemblables. Qui s'est trompé ?
290. Après un examen aussi impartial que possible de
tijute la question, je crois pouvoir dire que nous ne noua
sommes trompé ni l'un ni l'autre, et que l'hypothèse de
M. Reymond peut se concilier avec ta mienne; seulement,
elle doit la modifier en un certain sens, et par là même elle
permet de faire un pas de plus dans cette voie de reconsti-
tution de l'histoire nou-écrite de la région, que la dialecto-
logie a permis d'amorcer.
291. Il nous faut simplement admettre que les fugitifs
venus de Lescar et des environs n'ont trouvé le Haut-Ossau
ni à l'état de pays k peu près désert et qu'ils ont dû défri-
cher, ni à l'état de pays habité par une population compacte
qu'ils auraient dû exterminer ou soumettre ; mais bien à
l'état de pays ayant été habité, et récemment en grande
partie dépeuplé par une cause inconnue, guerre, épidémie
ou émigration, Dans ce pays dépeuplé, ils ont dû s'établir
non en conquérants, mais en alliés; on leur a d'ailleurs cédé
de préférence les villages de la haute montagne, tandis quo
les anciens habitants se groupaient dans la plaine, aux Trois-
A
— 141 —
Villages, dont Tun, Castet, est resté le lieu de résidence de
leurs vicomtes. Et les nouveaux venus ont pris tout simple-
ment la place des autochtones, soit dans leurs rapports avec
ce qui restait de ceux-ci, soit dans leur alliance avec les
habitants des vallées voisines d*Âspc et de Barétons.
292. Il faut avouer qu'il semble y avoir quelque chose
d'un peu hasardé à supposer ce dépeuplement momentané
d'Ossau par une cause inconnue !
Mais, à y bien penser, c*est encore la seule réponse satis-
faisante à une autre question que nous ne pourrions pas,
sans cela, ne pas nous poser. Pourquoi les fugitifs partis de
Lescar sont-ils venus se fixer précisément en Ossau plutôt
que de coloniser une partie de la plaine située entre la vallée
du Gave et Tembouchure d'Ossau — région qui, nous l'avons
vu, est restée à l'état de forêt jusqu'à une époque relative-
ment moderne ?
293. Si Ossau avait été inhabité, quelle apparence que des
habitants de la plaine aient traversé, sans s'y arrêter, une
région ouverte et relativement facile à défricher, pour venir
faire choix précisément de ces gorges abruptes et sauvages
où la lutte contre la nature devait être infiniment plus rude?
— Et si Ossau était déjà peuplé, voit-on ces malheureux
fugitifs, encore sous le coup de la terreur que leur avaient
inspirée les Normands, du reste probablement mal armés et
accompagnés de leurs femmes et de leurs .enfants — les voit-
on entreprendre la conquête des hautes vallées, si faciles à
défendre pour les montagnards — quand ils n'avaient qu'à
prendre, pour s y établir, un point quelconque de la région
intermédiaire inhabitée? C'est bien peu vraisemblable!
294. Tout s'explique, au contraire, si nous admettons
ridée d*un établissement pacifique, d'une immigration s'opé-
rant sur l'invitation d'une population amie. Nous pouvons,
si nous le voulons, supposer que des relations existaient entre
les autochtones d'Ossau et les riverains du Pont-Long — ce
qui n'offre pas de difficulté, et rien n'empêche, si on y tient,
de faire intervenir ici la très hypothétique confédération des
Osquidates Montani et des Osquidates Campestres, Nous
pouvons encore, si nous le préférons, admettre que les fugi-
tifs de Lescar ont d'abord parcouru la région au Sud du (Wive
— 142 —
à la recherche d'une patrie nouvelle, et qu'ils sont alors
entrés en relations avec quelqu'un des chefs montagnards.
L'imagination peut ici se donner libre carrière, mais les
données scientifiques ne permettent pas de rien affirmer. Ce
qui demeure solidement établi, c'est la venue des fugitifs
dans un pays déjà habité, mais plus ou moins dépeuplé pour
une cause inconnue.
CONCLUSION
295. L'enquête, en partie dialectologique et en partie
historique, à laquelle je me suis livré, aboutit, en somme, à
la fixation d'un certain nonâbre de points qui peuvent, désor-
mais, être regardés comme acquis. Bien des faits accessoires,
il est vrai, restent obscurs, et sans doute on n'arrivera jamais
à les éclaircir complètement. C'est à l'imagination d'un
romancier ou d'un poète qu'il pourrait incomber de remplir
les lacunes laissées par l'investigation scientifique : qui sait si
l'idée d'écrire un récit complet de l'émigration ne séduira pas
un jour quelqu'un des jeunes écrivains béarnais qui se sont
groupés autour de VEscole Gaston Fébus'i Pour mon compte,
m'en tenant aux résultats de la recherche purement scientifi-
que, je crois pouvoir affirmer, comme bien démontrés, les
faits suivants, résumant tout le travail que je termine par
leur énumération :
1* Les hautes vallées pyrénéennes, à l'Est du pays basque,
étaient peuplées, après la romanisation, par une population
sensiblement homogène et parlant une série de dialectes très
voisins, dont les parlers actuels de Barétons, Aspe et Azun
sont les continuations directes ;
2^ Les trois vallées d'Ossau, Aspe et Barétons étaient
réunies en une confédération semblable à celle qui a continué
à exister entre elles pendant tout le moyen âge ;
3** Vers le ix® siècle, la vallée d'Ossau a été dépeuplée en
grande partie par une cause inconnue ;
4' A la même époque, une invasion de Normands ravageait
la plaine béarnaise au Nord du Gave, ruinant, entre autres,
la ville de Lescar et les villages environnants ;
5* Les habitants de Lescar et de la région voisine, chassés
par cette invasion, se sont réfugiés en Ossau, où ils ont été
— 144 — .
bien accueillis par ce qui restait des autochtones, et n*ont
pas tardé à se mélanger à eux ;
6® Cependant les anciens habitants d'Ossau, conservant
pour euK la partie la plus fertile de la vallée, se sont groupés
dans les trois villages d'Arudy, Izeste et Castet, laissant
auK nouveaux venus les villages de la montagne; aussi le
parler montagnard persiste-t-il jusqu'à nos jours dans les
Trois- Villages, tandis que le reste de la vallée parle un dia-
lecte originaire de la plaine ;
7** Les nouveaux habitants d'Ossau ont continué à se regar-
der comme les propriétaires légitimes des Landes du Pout-
Long, et ils ont réussi, au travers de bien des vicissitudes, à
y maintenir leurs droits jusqu'à Tépoque contemporaire.
APPENDICE I
NOTE SUR LES PREDISPOSITIONS LINGUISTIQUES
Il parait bien certain que les changements linguistiques se font
par suite de prédispositions qui existent longtemps avant que le
changement s'annonce, et que ces prédispositions subsistent chez
des individus séparés du groupe. On dirait un champ semé d'une
même semence, qui produit une récolte uniforme quoiqu'on Tait
coupé en deux par un mur. On ne peut pas expliquer autrement
le parallélisme de développement chez des peuples de même ,ori-
fpne, séparés depuis longtemps ; par exemple, le phénomène de
Yumlaat chez tous les peuples germaniques, phénomène qui ne
peut pas remonter à Tunité germanique, puisqu'il n'existe pas en
gotique. D'autre part, M. l'abbé Rousselot me fournit sur ce point,
si important pour mon sujet, les notes précieuses que voici, et qui
ont trait surtout à l'histoire du £ en Saintonge ^ « Tout en se
transportant à Saint-Claud, dans un lieu où le £ n'était pas encore
ébranlé, ma famille n'en a pas moins emporté avec elle les germes
mêmes de l'évolution, et quoique nés sur un sol étranger, mes
sœurs et moi, nous sommes restés soumis aux influences qui se
sont fait jour à Gellefrouin. Chez moi (né en 1846), i reste intact.
Mais ma sœur Marie-Louise (née en 1850), bien qu'elle soit capa-
ble de prononcer £ dans toutes les positions, ne le conserve qu'a-
près k g: Juliette (née en 1852) n'a plus la faculté de prononcer £
que dans ce dernier cas, et le remplace toujours par j.
« Un enfant (1872), quoique né aux Pradelières, où i a disparu
depuis plusieurs années, mais de parents issus de Chalais où £ est
conservé, et habitant les Lélots, c'est-à-dire Cellefrouin où aucun
enfant de son âge ne le possède, mélange dans son parler les £ et
les j. Il le fait toutefois dans des proportions telles qu'il est pos-
1. Tous ces faits ont depuis été consignés dans le grand ouvrage de
M. Rousselot, Modifications phonétiques du langage. Paris, Welter,
1891.
Passy. — U Origine des Ossalois. 10
~ 146 —
siblc d'y découvrir en partie les étapes de révolution. 11 dit bjâ,
tabj, portpjœm, Umi], p£J, pjœja (« plier ») et aussi piœja. Mais à
côté de kja « clé », goj « bouc », il dit plus souvent kiCa, kXo, go^.
Il y a donc chez lui plutôt retard dans le mouvement, que mélange
proprement dit des formes. Chez son frère, plus jeune d*un an et
demi, le j a complètement triomphé.
a A Lascoux, le j a fait son apparition chez les petits-enfants de
M"'^ Lavaud (1882 et 1886) dont le mari est du Chatenet (il pos-
sède i, mais £ s'est perdu au Chatenet plus tôt qu'à Cellefrouin).
Mais £ se maintient chez Louise Mayou (1887) dont le père et la
mère sont du village.
« A Saint-Claud, les familles Bourgeâtre et Laville habitent la
même rue à quelques portes Tune de l'autre. Elles remontent à
un arrière -grand-père commun. Leur condition sociale est la même:
peut-être les Laville ont-ils eu des relations un peu plus élevées,
ce qui devrait les prédisposer à un développement plus rapide.
Tout au contraire, £ commence à se perdre après les labiales chez
l'aînée des demoiselles BourgCt^itre qui a 24 ans ; il est complète-
ment perdu chez la troisième qui en a 17 : il vit encore dans toutes
les positions chez le petit-fils de M"*^ Laville qui a 14 ans. Il n'y a
entre les deux familles qu'une seule différence, c'est que le père
de M'"*' Laville était Périgourdin, c'est-à-dire d'un pays où £ est
parfaitement conservé. »
Quoique ces observations soient des infiniment petits, ou peut-
être pour cela, et pour le soin intini qu'elles dénotent, on peut y
voir clairement l'influence de l'hérédité. Il est permis d'en con-
clure que le germe d'une évolution peut être porté dans le sang.
C'est ce qui ressort encore des observations de M. Gilliéron sur
les patois du Nord de la France. M. Gilliéron trouve que les patois
de la Normandie et de la Picardie ont offert autrefois, sous divers
rapports, une grande ressemblance de développement : mais
aujourd'hui, tandis que les parlers de la Picardie se transforment
encore, ceux de la Normandie presque entière sont morts, c'est-
à-dire qu'entravés dans leur marche par linfluence du Français,
ils ne présentent plus do caractères nouveaux. Seuls ceux du
Colentin se développent encore; et il se trouve que leur dévelop-
pement coïncide, sur plusieurs points, avec celui des patois picards.
Comment expliquer ce fait, sinon par une prédisposition hérédi-
taire existant autrefois dans toute la région du Colentin à l'Artois,
j)rédis|)osilion qui n'a pas pu agir dans la partie centrale à cause
de l'arrêt de vie des patois, mais qui a produit des effets semblables
partout où le langage s'est développé librement ?
— 147 —
Les faits observes par M. Roussclol, pas plus que les autres, ne
disent combien de temps le germe d'une évolution peut dormir
avant d'éelore. Toutefois, quand on voit la date d'une évolution
hâtée ou retardée par le fait d'un grand-père, il est permis de
croire qu'une populatien entière peut porter bien des générations
le germe d'une évolution. « Rien ne se perd, rien ne se crée » ;
et si aucune influence extérieure ne vient modifier la force latente,
si longtemps qu'elle reste cachée, elle ne peut pas être détruite.
APPENDICE II
NOTE SUR LES MOTS EN -ellum
[Comme je Tai dit, § 130, note, j'ai été amené à rejeter complè-
tement, sur un point, les conclusions auxquelles était arrivé mon
frère. Mais comme l'argumentation par laquelle il avait cherché
à établir ces conclusions est extrêmement serrée et donne sur
beaucoup de points des aperçus intéressants, je crois devoir la
reproduire ici telle quelle. — P. P.]
J'avais espéré découvrir dans les patois la naissance de cette
forme et sa parenté avec les autres. J'avoue que je n'ai rien trouvé.
Il y a bien sur la limite, entre Précilhon et Peyre, une grande
hésitation entre et, eU et ety, sïts d'abord ; entre et, -ets et -se,
-ety* plus au Nord. Mais cette hésitation qui se produit dans les
villages frontières de l'Ouest ne rentre dans aucune loi, et me
parait due à l'influence du dialecte littéraire. En effet, -se appa-
raissait généralement dans le langage peu soigné, en conversation,
surtout en conversation animée ; -et quand j'interrogeais et qu'on
surveillait ses réponses.
Je suis donc forcé de chercher ailleurs des éléments de preuves,
qui seront naturellement moins sûres que l'observation directe.
-et ne peut évidemment pas être l'ancêtre des autres formes. Je
ne crois pas qu'on ait jamais vu t passer à c par un développement
spontané. Cela est inadmissible dans le Sud-Ouest surtout, ou t
loin de tendre à une position alvéolaire ou prépalatale, comme en
anglais, est au contraire dental, presque interdental. D'ailleurs,
si // avait d'abord passé à t, il se serait dès lors confondu avec le t
final d'autre provenance, et ba'ket aurait suivi le même dévelop-
pement que be'tet.
Le développement de -ts verbal — groupe analogue à ty, puis-
que tous deux se composent de plosive et fricative — rend au
contraire très vraisemblable la simplication de tf en t. Dans les
vallées béarnaises, en effet, le développement de ces deux groupes
— 149 —
est identique : tf se simplifie en f^ comme ts en s ; c'est la plo-
sive qui tombe devant la fricative. Dans la plaine et le Labedan,
et suivant des lignes qui coïncident sur une grande longueur, ts
s est simplifié ou se simplifie en t, et t correspond à // latin. N'est-
il pas bien vraisemblable que t «< Ils vient de tf^ comme t <^ (s
vient de ts? On pourrait figurer le raisonnement par la propor-
tion suivante :
tl?^i=:: -AIJ^::^J (Vallées),
ts IM- 1 \ÎS ) 3M-" t (Plaine).
Je n'ai parlé jusqu'ici que du singulier. Au pluriel, deux hypo-
thèses sont possibles : le territoire actuel de -t, ts pouvait avoir
autrefois soit le pluriel ty*, soit le pluriel Us.
Dans le premier cas, l'évolution a dû être la même pour le sin-
gulier que pour le pluriel, mais se produire plus tôt. La présence
du s de flexion donne, en elTet, au pluriel une certaine avance.
Comme à Ogeu, Escou, Aydius, Osse et Lescun, la réduction à /
a eu lieu au pluriel avant d'avoir lieu au singulier; de même dans
la plaine, la réduction à t doit avoir commencé au pluriel : on
aurait donc passé par une période où on aurait eu tf au singulier,
t au pluriel. Mais il est clair que l'analogie devait réintroduire le
s au pluriel.
Dans le second cas, le passage de ty* à t n'aurait eu lieu qu'au
singulier, et on aurait eu la déclinaison : -t, Its. Le 1 aurait pu
tomber ensuite par analogie au singulier. Mais cette petite diffi-
culté, aussi bien que l'existence du pluriel tf à Ogeu-Buzy qui paraît
bien un reste d'une grande région englobant Lasseube, Pau, Lescar
et Orthez, rend la première alternative plus probable.
La parenté de toutes les formes actuellement existantes dans la
région que j'ai étudiée, peut donc se résumer comme suit :
•c, es
I
Arrondissement
d'Orlhez
I
•CÇ, C/
I
cç, its (Aas vieux)
(Aydius)
(Ogeu, Escou) t/, /
c/ ' 1/
I
I
•c/, t/
I
•IJ, t
l/, its (Aas jeunes)
(Plaine de Pau,
Landes, etc.)
(Osse, Lescun)
/, its (Louvie, enfants)
— 150 —
La notation g = Il final (casteig), si fréquente dans les textes
béarnais, confirme cette parenté. Le g était au moyen âge aiïecté
à la notation des sons j et }j (qui d'une façon générale n'ont qu'un
signe). Il Test encore aujourd'hui dans certains noms de lieux :
Gez = ijeis (canton d'Argelès) ; Ger = ijeir (canton de Pontax) ;
Gédre = }jedrà. (canton de Luz), etc.
Le g intervocal latin ayant passé à j, il était naturel, d'après
cette loi d'inertie qui est celle de l'orthographe, que le signe g
conservât cette signification. Puis, j et |j permutant régulièrement
dans certaines positions, n'étaient plus qu'un seul et même son
pour les oreilles gasconnes; g devait donc prendre ces deux signi-
fications. Dès lors, il pouvait être aiïecté à la notation du c final,
correspondant soufflé de |, car il est impossible à un homme du
Sud-Ouest de distinguer à la finale la soufflée de la vocalique.
(Comparer l'alternance de < et J pour un son qui était toujours
soufflé.)
E. — Comment c, es dérivent-ils de 11 latin.
Il s'agit maintenant de rattacher c, es, ancêtre de toutes les
formes actuellement existantes dans le Sud-Ouest, au // étymolo-
En latin déjà, il y avait entre // et / une différence autre qu'une
différence de longueur ou de vigueur ; l simple avait quelque chose
de plus grave, et exerçait sur la voyelle précédente une action
semblable à celle du / grave du portugais, où alto se prononce
presque outu, l tendant vers û, et a vers o.
Il avait un timbre plus clair, semblable à celui de Z -I- «. On peut
croire que // avait une position se rapprochant davantage de la
position palatale de X*. '
1 . « ^ devant / de la première syllabe s'altère régulièrement en une
voyelle labiale, ô quand cette voyelle termine la syllabe, ù quand /
fait partie de la syllabe en question: ô/imû = eXata, o/cra = Arch.
helusa, côlo pour que lo (cf. inguilinus), ailumba pour quel- (cf. iiiXiia);
coins pour *qiielns (JLour^ puis, quenouille) de la rac. de n€ko\L(x\, nepi-
TtXoaevo;, noXo; et xjXtto ; uolo (cf. uelim).
« L f* subsiste : 1° devant //, ainsi mellis (cf. refello de falfo, mais
tnsuLws) ; 2" devant li, ainsi mi^lior (cf. Sicilia de i^ixeXt'a, mais Sicù-
lus); 3" après c (non issu de qu) ou g : celer, cëleber, scèlus, gëlu,
celsHS. » Louis Havet. dans .Wm. Soc. Linguistique ^ V, 46, note 1.
— 151 —
Celle lendance à la palalalisalion s'csl accenluée en espagnol el
en catalan, où // passe régulièremenl à i.
Les palois et les anciens textes permettent de voir qu'une pro-
nonciation identique ou tout au moins voisine s'est étendue sur
une partie du Midi.
 =z II existe actuellement à Nicdessos (arrondissement de Foix,
Ariège)*, comme dans le Houssillon ^.
A Cayre (Haute-Loire), 'elliim donne régulièrement tï: vedsi
viiellum, et d5ai galluni '. (Cet ï ne peut pas venir d'un dévelop-
pement de la voyelle, car qaadraium donne ka'ra; parietem, pars.
Ce ne peut donc être que la vocalisation d'un ancien i.)
Il en est de même à Brioude, Massiac, Langeor, où on dit tsa'vcl
ca bal lu m *.
Knfin A a laisse dans la Creuse, au Sud de Guéret, des traces
certaines de son existence. Là, d'après iM. Thomas'*, une épen-
Ihèse se produit dans les terminaisons féminines, après un e suivi
en latin de / simple, mais non de //. On a, selon que la syllabe est
tonique ou atone, bi'alo « bêle », bie'la « bêler » , mais bslo u bclla »,
ty*aro'm£lo « calamillat ».
Ceci indique une différence entre le timbre de / roman selon
qu'il provient de / ou de // latin. Ce n'est pas, en effet, que // ait
fait position, car la position n'entrave pas Tépenthèse : dans le
même pays, elle a lieu devant rr et pas devant r. D'ailleurs, on
sait qu'elle lient à l'action de / grave, c'est-à-dire modifié par une
élévation de l'arrière-langue vers le voile du palais. J'ai entendu
moi-même la naissance de celte épenthèse dans la prononciation
açorienne du nom « San Miguel » : sâô migsal. De même, chez des
paysans artésiens: baal, seUal « belle, c'est elle ».
A Saverdun (arrondissement de Pamiers) ®, à Albi '', à Castanet
(canton Sauveterré, Aveyron)*, à Bozouls (Aveyron)', à Aurillac*®,
1. Luchaire, Etude, p. 3't4 elh « illum », anelh « anellum », bedelh
« vitellum », elkU « illos ».
2. Au moins jusqu'à la latitude de Saint- Paul-de-Fenouiliet. V^oir la
parabole de l'Enfant Prodigue, de Luchaire, Elude..., p. 350.
3. Notes communiquées par M. Gilliéron.
4. Communiqué par M. 1 abbé Roussselot.
5. Rapport sur une mission philologique, Archives des missions
scientifiques et littéraires, 3« série, t. V, 1879.
6. Luchaire, Etude, p. 345.
7. Revue des Patois, 1888, p. 285.
8. D'après la prononciation de M. Tabbé Collinet de l'Ecole des
Carmes.
9. Documents recueillis par M. Gilliéron.
10. D'après la prononciation de M. l'abbé Courchineux de l'Ecole des
Carmes.
— 152 —
à la Grande-Combe (arrondissement d'Alais, Gard)*, // a donné
1. Mais nous verrons que ce 1 peut provenir d'un ancien i.
Passons maintenant aux textes anciens.
M. Chabaneau a étudié les provenances du z final en français et
en langue d'oc, et déterminé sa prononciation, qui jusqu'au xiii*^
siècle environ était ts*. L'une de ces provenances est iC -h s, et
l'une des provenances de  est // latin ^. « Ce cas, dit M. Chaba-
neau, est de beaucoup le moins fréquent, parce que le groupe // ne
s'est mouillé que dans peu de dialectes. En langue d'oc où ce phé-
nomène est le moins rare, il parait plus particulier aux dialectes
du Nord (limousin, dauphinois). En français, les seuls exemples
constants qu'on en retrouve sont dans la Passion, texte à demi-
provençal. Ex.: Passion: jalz = gallus, manlelz = rnanlellos,
helzj elz « illos » celz, nulz. Exceptions : eh (3 fois), ccls (une
fois) et l'article delsy als, constamment. Ni Alexis, ni Roland, ni
même saint Léger n'ont de semblables formes. On trouve elz
« illos )> dans les Rois, nulz dans saint Thomas, mais ce sont des
exceptions.
Boëce : silz « si illos », pelz « pellis » nulz. Pas une seule
exception.
Chartes valentinoiscs, xi*" siècle : delz, elz, celz, agnelz (très
fréquent) ; par exception, une seule fois agnels.
Cartulaire de Romans : celz, delz.
Sermons limousins, xii^ siècle : alz, elz, acquclz, anzelz, mais
non moins fréquemment par s.
Gérard de Roussillon : cabelz = capillos, mais aussi castels,
cheval s. »
Les exemples de régime singulier ou de sujet pluriel qu'ajoute
1. Documents recueillis par M. Gillièron.
2. Bévue des Langues romanes, 1874, t. V, p. 330 et t. Vï, p. 9i.
3. M. Chabaneau explique ce .5 = ts par « une combinaison du j en-
gagé dans la consonne complexe Ih (^) qui se détache de 1 pour s'unir
à s, et donner à celte consonne de quoi former un son plus sifflant ».
— C'est trop faire de la phonéti(|ue comme de la chimie. Les sons n ont
rien de commun avec les atomes d'un corps qui peuvent se détacher
d'un autre corps pour s'unir à un troisième. Ce sont les produits de
l'activité de nos organes, et c'est dans l'examen des articulations qu'on
y eut trouver le comment et le pourquoi des changements phonétiques,
'ai proposé une explication de la naissance du t entre 1 et s.
— 153 —
M. Chabaneau montrent bien que le / y était mouillé, et que c'est
à cette mouillure qu'est due la présence du t révélé par la j;ra-
phie z : « vell, ell, sill (Boëce), deli, chaslell, Polverell (Charte
valcntinoise), ell (traduction de Tévan^çile de saint Jean), où //
représente certainement le son dont Ih devint plus tard le sij^ne
le plus ordinaire. »
Ces exemples concordent bien avec les indications fournies par
les patois, et font voir qu'au moyen Afje comme aujourd'hui, il y
avait vers la Marche, l'Auvergne, le Limousin, le Bourbonnais, le
Lyonnais, le Dauphiné, une vaste réj^ion, où // avait donné A au
moins pour un temps.
Voici d'autres exemples, tirés d'autres documents :
Dans la chirurj;ie d*Albucassis, qui semble avoir été écrite dans
le bas Pays de Foix *, je relève : folh « follis », colh « collum »,
à côté d'un nombre beaucoup plus fçrand d'exemples ou // est
rendu par /.
Dans le Leudaire de Savcrdun, 1327* : caualh, mais tonel.
Dans les statuts et coutumes de Foix, 1387 ^ : auzelhs, tiquelh,
aquelha, mais aquels, œl, dels beaucoup plus souvent.
Dans le Cartulaire de Saint-Victor de Marseille vers 1080 * :
delhz.
Cela concorde encore avec les patois pour montrer dans le pays
de Foix une région où // a passé à i. Peut-être la région était-elle
même plus étendue qu'aujourd'hui, car i peut perdre son articu-
lation palatale *. Les Leys d'Amors et le Donal Provençal semblent
confirmer cette extension.
« Aquesta letra /, disent les Leys d'Amors^, sona fortamen
coma caulelay sala, mal^ mala ; en autra maniera sona suaumen
coma piucela^ renoela, canal, cala ; perque caulela e hela no fan
plazen rima, ni caulela am piucela, ni caual am mal, ni mala am
cala, e en ayssi de lors scmblans. »
Cela prouve clairement que le résultat de / et celui de II ne se
confondaient pas. Les termes fortamen et suaumen ne sont pas
très clairs. Cependant A parait généralement être considéré comme
plus doux que L
1. Revue Lantj. rom., 1, 8-11.
2. Luchaire, Etiiffe, Xi\.
3. Luchaire, Etudt', 33 'i.
4. P. Mcyer, Renteil, 1, ri" :UL
5. Cela a eu lieu en Artois, où on dit traval « travail ». J'en citerai
plus loin d'autres exemples.
6. 1, 38.
— i54 —
Le Donat Provençal *, d'ailleurs, est plus explicite. Il montre
d'une façon constante .
traité autrement que \ ^' , ^ -n
f voy. -f- 1 et^mouillure -+- s.
i® Vov. -h H. -^ s <
X xx l ^'oy. -t- It -h s.
traité comme ] '^ ,.
/ voy. -f- Ij -h s.
2« Voy. -h U -h a ti>aité comme voy. -h 1 -h a.
Ainsi la série de rimes en -als ne contient que des mots ayant
/ simple en latin. Celle en -altz, des mots ayant en latin ails,
ald'sy al'x, alcj, ails. Celle en -alhz, des mots ayant al -h mouil-
lure -4- 5 ou ail -h mouillure -h s. Celle en -ala ne contient, il est
vrai, que des mots ayant / simple en latin, mais celle en -ela mé-
lange // et /.
D'où il paraît résulter :
1° Que // s'est mouillé dans le ou les dialectes pris en considéra-
tion par Taïdit ; puisqu'il s'est produit un t transitoire qui ne se
produit pas entre l et s ;
2° Que cette mouillure n'a pas été complète, puisque II -i- s ne
s'est pas confondu avec / -h voyelle. Le fait n'a rien d'étonnant, et
peut s'expliquer par une différence de date, ou plus probablement
d*articulation. Il y a des variétés de X' plus ou moins voisines de
1 ou de j, plus ou moins énergiques. On peut croire que // avait
produit un £ peu palatal, mais fortement articulé, tandis que
/ -\- mouillure avait produit un £ tout à fait palatal, mais faible-
ment articulé, dont le contact avec le palais était peu énergique.
Une note ajoutée à l'énumération des -altz est intéressante :
« E totz los podes uirar in autz, dit Taïdit en parlant des mots
qu'il a énumérés, for « hallz .i. corola .i. corea », e trait cauallz
.i. caballus, ualz .i. uallis, autreualz .i. interuallum et galz .i.
gallus. » Tous les mots énumérés ont II en latin, sauf ballz « bal-
teus ». Mais comme rien ne justifie pour balleus un traitement
autre que pour baldus, du moins en ce qui concerne l'I, — il est
peut-être permis de voir là une erreur des manuscrits. Si cela est,
1. Edit. Stengel. Il importe peu ici que le Donat ait été écrit en
Italie. Les faits que je considère ne tiennent ni à une influence ita-
lienne, — car ils n'existent pas en italien, — ni à une insuffisance de
renseignements, car cela se manifesterait par un certain désordre dans
le classement dos rimes, désordre qui n'existe pas.
2. J'ai eu occasion d'entendre bien des variantes de l dans le Sud-
Ouest. A Hauriet c'est presque j. Dans l'Est du Bearn, X + s est sou-
vent bien près de 1, sans se confondre tout à fait avec lui.
— 155 —
que faul-il en conclure ? Que Taïdil prononçait auts dans certains
cas tout en écrivant aZ/z? La chose en elle-même n'aurait rien
d'invraisemblable, mais il est plus probable que Taïdit, écrivant
non pas la grammaire de son dialecte personnel, mais celle du
provençal littéraire, a admis, comme également classiques, les
formes d'un dialecte qui voyellisait / devant t's, cj's. Cela expli-
querait pourquoi dans ce dialecte all's ne deviendrait pas aats
comme all's : all's devenu -ails n'aurait passé à alts qu'à un
moment où ails d'autre provenance avait commencé à passer à
-aats. Les deux / ne se seraient donc pas confondus dans ce dia-
lecte, et le retard de // sur / dans le chemin de la vovellisalion
serait une nouvelle preuve de l'articulation palatale de // latin.
Ces inductions me paraissent confirmées par l'examen des patois.
En effet, à la Grande-Combe, à Saint-Hippolyte-du-Fort, à Sauve-
terre (Aveyron), à Bozouls, à Aurillac, Il et / -f- mouillure se
comportent de même quand ils sont finals : le 1 de fil est identique
à celui de bel. La dépalatalisation qui n'avait atteint que  <Z II k
l'époque de Taïdit, a donc envahi aussi i <C / -h mouillure. Mais
dans les mêmes localités, // -h voyelle >• 1, tandis que / -h mouil-
lure -h voyelle >> i ou j. Ici la différence de traitement accusée
par Taidit dans les tableaux de ses rimes masculines et féminines
subsiste tout entière.
D'autre part, / simple latin s'est voyellisé dans une partie de
ce domaine, à Aurillac, la Grande-Combe, Saint-Hippolyte-du-
Fort, ce qui prouve que £ <Z II ne l'avait pas encore rejoint à
l'époque de cette voyellisation. A Sauveterre et Bozouls, / final et
/-f- consonne subsiste comme 1 <C H * swol, sol, dwol, dolel, kal-
kyn a quelqu'un ». Le premier domaine correspond à celui où,
selon Taïdit, les rimes en -allz peuvent se changer en -auiz, sauf
'àltz <C all's. Le second, à celui où / subsistait tant pour all's que
pour all's.
Mon interprétation du texte de Taïdit étant conforme à ce que
présentent les patois se trouve ainsi confirmée.
Voici donc comment l'histoire de // latin me paraît pouvoir être
résumée dans la région que j'étudie :
// latin se palatalise dans toutes les positions : i° en Espagne,
Catalogne, Roussillon (Couserans?), Haut-Pays de Foix, Limagne,
Nord-Est de l'Auvergne, Velay, la palatalisalion est complète.
A. — En Espagne, // ne s'est pas confondu avec / H- mouillure
qui, en raison sans doute d'une palatalisation plus ancienne ou
plus forte, ou d'une articulation linguale plus faible, avait pris les
— 150 —
devants, et est aujourd'hui passé à x: ixo fi Hum, oxo oculnm,
mais akeiCa eccuilla,
B. — En Roussillon, en pays de Foix, // et / -f- mouillure se
sont confondus et subsistent sous la forme iC : bd'deX uilellus, bei
ueluliis *.
2° Dans les pays de Langfuedoc, entre la Grande-Combe, Sa-
verdun, Aurillac et vers la Marche, la paiatalisation a été moins
forte, Tarticulation plus énergique.
A. — Dans la Marche, // revient à l, mais en laissant dans le
traitement de la voyelle précédente, la trace de son ancienne arti-
culation.
B. — Dans le Languedoc, // -h voyelle aboutil à 1 de très bonne
heure, et se confond avec / -h voyelle. Ils développe un t transi-
toire: puis iC passe à 1. — Dans un domaine, ce groupe se confond
avec U's'. c'est ce qui a eu lieu à Sauveterre (Aveyron). — Dans
Tautre all's avait déjà commencé une évolution qui Ta conduit à
-auts ; c'est ce qui a eu lieu à Aurillac et Saint-Hippolyte-du-Fort.
Malgré l'insufFisance de mes renseignements, je crois avoir établi
que la Gascogne a été entourée, du moins vers le Sud, l'Est et le
Nord-Est par une région où // s'est palatalisé au moins partielle-
ment. N'est-il pas bien probable dès lors que la Gascogne elle-
même a éprouvé ce traitement?
Le sort de // -}- voyelle confirme cette hypothèse : // -h voyelle
donne r.
Or, il semble que la présence d'un i ait une tendance à amener
des permutations entre 1, d et r, et surtout, comme Ta démontré
M. Paris, à faire passer à r un d ou un P. En Gascon, les deux
seuls exemples que je connaisse du passage de 1 simple à r ont lieu
devant un i : sujeX « soliculum », et liai « lilium ^ ».
On voit qu'ici comme en latin, // et /i vont ensemble, et comme
i. D'après la prononciation de M"»*^ Dumas de Perpignan.
2. Romnnia, VI, 129. J'ai entendu une dame italienne dire skuri
pour ,scu^/i. M. Arnaudin, de Labouhcyre, dit kumbiui pour kum'budi
« j'invite », quand il ne s'observe pas. — J'ai surpris le changement
inverse chez un paysan de Lescat, qui me disait successivement
'pcijos, 'psiios, 'pcidos, et des intenncdiaires(petra8). — Ceci me fait
penser qu'il n'est peut-être pas nécessaire de supposer un intermé-
diaire \\ entre dj et rj, mais que le changement peut être direct. Pour-
tant (lili, fjiri, artimalie, paraissent probants.
3. M. Luehaire à qui je les emprunte (Kt., p. 213) en cite un troi-
sième ka'aa « se taire » de ra/are (voceni). Mais en rapprochant ce mot
de l'espagnol ka^ar qui a le même sens et de kàlar qui veut dire
« abaissée », on voit que ce mot s'était dédoublé, et qu'il avait pris //
dans le sens de « se taire ».
^ 157 —
il parait très probable que la modification qui a fait passer li à r
était une légère palatalisation, cela confirme Thypothèse déjà bien
probable d'une palatalisation de // en gascon.
Eprouvons maintenant cette bypotbèse par ses conséquences et
considérons les mots en i au pluriel.
J'ai exposé dans ce qui précède un grand nombre de traitements
différents, qui tous existent dans le Sud-Ouest ou le Midi. Je vais
reprendre avec plus de détails la forme -iCts. Plusieurs traitements
sont possibles : £ peut s'assimiler à t et se dépalataliser, puis t
tomber, et c'est ainsi que z en est venu à représenter s. — Ou bien
c'est 1 qui tombe, et on a comme dans Got : sotez, œz, — Ou bien
1 se voyellise, et on a euz comme dans Boëce (à côté de silzy
pelzy nulzy qui peuvent être des archaïsmes de graphie) ; euz,
deuZy aqueuz (à côté de e//), comme dans l'Evangile selon saint
Jean * .
Nous avons vu qu'en Ossau £ se voycllisait avant sa dcpalatali-
sation et passait à j.
Un autre traitement est encore possible : le t peut être palatalisé
soit par le j produit par la voyellisation du X, soit par ce £ lui-
même avant sa réduction à j. On sait que ci a donné ce résultat
en Espagne (etyo de faclum, etc.), et en France, dans une région
considérable (à l'intérieur d'une ligne qui passe au Nord de Nar-
bonne, Toulouse, Gontraux, à l'Est de Libourne, et de là se dirige
vers Die et Briançon). La Gascogne, il est vrai, ne connaît pas ce
traitement: faclum donne hslt. Mais cela peut tenir soit à une dif-
férence de date dans la voyellisation de c et de i, soit à ce que £
peut avoir agi avant sa voyellisation et par conséquent exercé une
action assimilatrice plus forte.
L'espagnol présente la même palatalisation de Mue évidemment
à un j ou un £ précédent, issu lui-même de / : as'katya ascultal ;
knt/iio cuUeUum; put/a puUa\ mut/o multum; put/es
pâlies ; moty^o motulum (sans doute par l'interversion mollum) :
i^ou i a fait passer t à c qui, suivant une marche tout à fait géné-
rale, a abouti à t/.
Il parait donc très probable qu'en gascon caslellos ^■^- kasUis
> kasUlts a passé à kasUcs.
Nous voilà donc arrivés à la forme de pluriel que les patois mo-
dernes m'avaient fait supposer. Ce serait donc au pluriel que le c
1. Revue Lang. rom., 1874 (t. VI, p. 98, IH. Le traitement français
de ^ -h ft est analogue, seulement la voyellisation de 1 > u a eu fieu
après la réduction de j == ts à s : travaX travo.
* .
— 158 —
aurait pris naissance, et un moment on aurait eu la déclinaison
JEas'tcX, kasUcs.
La régularisation de cette déclinaison par une analogie du sin-
gulier nu pluriel ne fait pas difTiculté : on sait que la tendance du
roman a été de ne dilTércncier le singulier du pluriel que par la
présence ou Tabsence d'un 8^
Telle me paraît avoir été l'histoire de // final en gascon. En ré-
sumé : palatalisation de // >> c ; formation entre i et s d*un t tran-'
sitoire ; iU ; palatalisation du t par i qui disparaît en même temps:
C8 ; formation analogique du singulier sur le pluriel : c, es. Puis
dans les patois, des développements dont les étapes sont presque
toutes conservées.
Je n'ai la prétention de donner cette explication que comme
une hypothèse, mais comme une hypothèse dont tous les points
sont étayés d'exemples analogues. Elle est aussi plus conforme
aux faits actuellement conservés dans les patois et aux tendances
phonétiques du Sud-Ouest que celles qui ont été présentées jus-
qu'à présent '*.
La seule objection sérieuse à cette théorie est signalée, je croîs,
par M. Ed. Meyer : si c est né du contact de i avec 8, comment se
trouve -t -il donc de'bac, de'baty*, de'bat de valle qui ne paraît pas
avoir eu de s? Il est possible toutefois que de'bac soit une formation
romane, et date de l'époque où vallem, valles avaient donné bac,
bacs.
1. Des exemples de ce fait ont été si nombreux qu'il est presque
inutile d'en citer. Voir entre autres P. Meyer, Botn., VU, 107 ; Cna-
baneau, Hom., Vill, 110; Philippon, Hom.j 1889, 565. — Beaucoiip de
ces analogies s'expliquent sans doute comme celle que M. Gilliéron a
étudiée à Honneval en Savoie. Là, t final subsiste , mais il tombe devant
s, et on a :
frigidum > fr«t
frigidoa > fres
Par analogie, on a formé sur (fors diurnos, le singulier <fort, par un
raisonnement qu'on peut figurer:
mors /i>rs
mort ((fort)
(Cours de M. Gilliéron à THcole des Hautes Etudes.)
2. Voir Luchairo, Eludes, 213; — H. Latapie, Hnnte du Béarn (psiriie
historique do la Hevue des Basses- Pyrénées), t. IV, 66; — Ascoli,
Archivio, IN, 78: — Beauquier, Hom., VIII, 117; — Ed. Meyer,
(rvmH., ^ 545. — M. Ascoli s'accorde toutefois avec moi pour chercher
le point de départ du traitement gascon de // final, dans X -+- s. L'opi-
nion d'un maître tel que lui. dont je n'ai eu connaissance que lorsque
ma théorie était constituée dans ses grandes lignes, m'a beaucoup con-
firmé dans ma manière de voir.
TABLE
Pages.
Avant-Propos vu
Sommaire 1
Introduction 7
Plan 11
BiBUOGRAPHIE 13
1© Partie dialectologique 13
2o Partie historique 18
Coup d'œil sur le système phonique béarnais 19
PREMIÈRE PARTIE. - L'article.
Chapitre I. — Géographie de Farlicle. Ses formes 35
Géographie de l'article 35
Différentes formes de l'article 37
Chapitre II. — Valeur des chartes pour la géographie dialec-
tale. Le dialecte littéraire dans le Sud-Ouest. 41
Chapitre III. — Comment peut s'expliquer la géographie de
l'article 55
O^qUidates M'ontani et Campestres 56
Influence de l'Aragon 56
Influence de la Plaine 57
Inva.sion de population : les Ossalois viennent de la Plaine. 60
DEUXIÈME PARTIE. — Étude dialectologique.
Chapitre I. — Étude de quelques faits dialectaux 63
1. Traitement de it -H s 64
2. Traitement du j primaire ou secondaire 67
8. Désinence verbale de la 2« personne du pluriel. . . 69
4. Des mots latins en -ellum 69
5. Plosives soufflées intervocales 75
6. Groupe II 75
— 1G0 —
7. Plosivcs soufflées appuyées à une nasale 76
8. a posttonique 77
9. d intervocal. 79
10. Le root feneslra 80
11. 2« et 3" personne du singulier du verbe être. ... 85
12. Le mot liominem 88
13. Mots à déplacement d'accent 89
Vè. Le mot sex 95
15. Le mot beurre 96
16. Venir, tenir 97
Remarque sur riiivasion de formes 100
17. Parfait de la l"**» conjugaison 100
CiiAPiTRK IL — Limites dialectales dans la région 106
CiiAPiTKE m. — Lieu d'origine probable des Ossalois dans la
Plaine 112
1» Ils ne viennent pas de la Plaine subjacente. . . . 112
2" Ils viennent de la porticm de Tarrondissement de
Pau située au Nord d*Aubertin et de Gan. . . . 122
3" Deux régions probables 125
THOISIKME PARTIE. - Étude historiqne.
Rôle de l'investigation historique 127
Chapitre I. — Ossau et le Pont-Long 128
Chapitre II. — Beneharnum 133
Chapitre IIL — Les monuments préhistoriques 136
CO.NCLUSION 143
Appendice .\. — Note sur les prédispositions linguistiques. . . 145
Appendice B. — Note sur les mots en -^//«m 148
Table 159
CIIMITKKS. — IMI>HIMERIE DURAND, RUE FULBERT.
CARTE :7 .
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BIBLIOTHEQUE
DE L'ÉCOLE
DES HAUTES ÉTUDES
I^BLIËE SOUa LES AUSPICES
DU MINISTÈRE DE L'INSTRL'CIION PUBLIQUE
SCIENCES HISTORIQUES ET PHILOLOGIQUES
CENT CIKQUANTIÎ-TROISIËMË FASCICULE
LA BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
PAR MARIO SCHIPP
PARIS (2')
UBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUH
67, RUK DB RICHELIEU, AU PR)^MiER
iTOUa UIIOITS nE:BKIlVËlll
.." J»in
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LA BIBLIOTHÈQUE
MARQUIS DE SANTILLANE
MARIO SGHIFF
PARIS (2*)
LIBRAlKIE ÉMII.K BOUILLON, ÉDITKUK
G7, HUE DB HICHKLIHL', AU l'IIKMIEK
(ToHS droits rrsercedl
'"^."^'^
^ 1
Sur Tavis do M. A. Morel-Fatio, direcleur-
adjoint des Conférences de philologie romane, et de
MM. G. Paris et E. Chatklain, commissaires i*es-
ponsables, le présent mémoire a valu à M. Mario
ScHiFF le titre à'Elcre diplônw de la Section d'his-
toire et de p/titolof/ie de rEcole prati(/iœ des Hautes
Efiuies.
Paris, le 3 novembre 19J1.
Le Directeur-adjoint de la Conférence,
Sif/né: A. Mokel-Fatio.
Les Commissaires responsables,
Sir/ né : G. Paris.
E. Châtelain.
Le l'résident de la Section,
Signé : G. Monod.
AVANÏ-PROPOS
Le 14 août 1884 les députés espagnols votèrent une
loi autorisant le Ministre de l'instruction publique à
acquérir la bibliothèque des ducs d'Osuna et de Tln-
fantado(l). A partir de cette époque, cette célèbre
collection est incorporée à la Bibliothèque Nationale de
Madrid (2).
On sait que l'ancien fonds de la bibliothèque de
1. En 1841, à la mort de D. Pedro Aleântara de Toledo, trei-
zième duc de rinfantado, le titre de l'Infantado et les biens de
cette maison passèrent à l'aîné des fils de sa nièce, D. Pedro Tellez
Giron, onzième duc d'Osuna, et, après la mort de celui-ci, à son
frère D. Mariano Tellez Giron, douzième duc d'Osuna et quinzième
duc de rinfantado (D. Francisco Fernândez de Béthencourt,
Ilistoria genealôgicn de la wonanjuia eHpnhola^ Madrid, 1900,
t. If, p. 605 et suiv.).
(( D. Mariano Tellez Giron, héritier... de biens immenses et de
)) titres innombrables, a, par de folles prodigalités et une admi-
» nistration déplorable, anéanti pour toujours ce patrimoine prin-
») cier, dû à la réunion sur une seule tèt« de plusieurs des plu*«
» riches et des plus célèbres majorats de la vieille Espagne. Ce
») douzième duc d'Osuna est mort en son cliâteau de Beauraing
» (Belgique) le 2 juin 1882 » Morel-Fatio, Ktiidea sur rEaparune,
deuxième série, p. 195-196).
2. Les manuscrits restèrent tous à la Biblîotlièque Nationale de
Madrid; des imprimés, on ne retint que ce qui manquait à la pre-
mière des collections espagnoles, le reste fut distribué aux autres
bibliothèques de Madrid et à des bibliothèques de province.
Xll BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANT1LLANE
rinfantado comprend les manuscrits qur Don liiifro
Lopez (le Mendnza. marquis t\o Santillane et eomte du
Real de Manzanares, avait réunis dans son ehàteau de
Guadalajara. Aniador de Ins Rios a étudiO cette bi-
Itliothéque dans un important appendice de son édition
des œuvres d'Ini^o Lopi'z de Meiidoza(l). L'édition
des œuvres du Marquis est un des meilleurs travaux
de l'auteur de VHisttiria CrUira, mais son étude
de la bibliothèque de Guadalajara laisse beaucoup à
désirer. Los Rios confond souvent les œuvres on les
auteurs cités par Sanlillane avec les manuscrits que
e*lui-ei a rcellemont eus sons les yeux, et rien chez
lui ne sépare l'hypothèse du fait démontn''. Tout^'tois
il faut admirer la iniiltiplicité des ennnalssanees dont
il tait preuve. Si Sii reconstitution de ta bibliothèque
du Marquis ne nous satisfait pas. il n'i'st que juste de
reconnaître qu'il a été le premier à la tenter, et (^'est
à lui que nous devons l'idée du travail que nous avons
entrepris. Comme il a étudié les manuscrits de la bî-
liliothèque de l'Infantado cinquante ans avant nous, il
a eu la bonne fortune d'y voir encore des volumes
disparus depuis et pour lesquels nous avons trouvé
bon de citer textuellement ses notices. Nous lui devons
aussi la conservation d'un certiiin nombre d'anciennes
1. Obru» de Don Ini>/o Lop'-i dr Memloza. man/i>è=< d,- Snnfi
llana,ahofapor ra primera rriiiipilndas de losrijdi'ces oiigïnnles,
é il)i»tradae con la nda drl outor, notas ;/ commcntm-ios por Don
Jrjsè Amador de las Rios, Madrid. 1852. La Tahla nlfabètica de
los anlore* inencionado» en. esliut obra» occupe les pages 591 à 845
et compte cxviii paraKraptie»< ; elle porte le sons titre de Biblialeea
dei Marqué» de Santillana.
AVANT-PROPOS XIII
cotes, qui se trouvaient sur les feuillets de garde de
inanuscrits reliés plus tard pour le duc d'Osuna par
le relieur Binet, feuillets que ce dernier a supprimés.
Il existe deux inventaires sommaires des manuscrits
de la bibliothèque Osuna. L'un est inédit: il fut dressé
par les conservateurs du département des manuscrits
de la Bibliothèque Nationale de Madrid lors de Tac-
quisition de ce nouveau fonds. L'autre a été imprimé;
son auteur est Don José Maria Rocamora, ex-conser-
vateur de la bibliothèque du duc d'Osuna et de
rinfantado (1). Ces deux inventaires sont insuffisants
et le second est souvent erroné ; ils nous ont cependant
beaucoup servi. En les comparant entre eux, nous
sommes arrivé à trouver les cotes de presque tous
les manuscrits antérieurs au XVP siècle que conser-
vait la bibliothèque Osuna (2).
1. Cntàlof/o ahreoiado de hat mannscritos de la hihlioteca del
Exvmo. Senor Dnrjiœ de Oaunaê Infaniada, hecho por el oonHer-
cador de elln don Joaè Maria Hticamorn, Madrid, 1882. Les nu-
méros de ce catalogue reproduisent la cote Osuna moderne (chiffres
arabes). Partout où nous avons trouvé la cote ancienne (Plut.
N*', etc.), nous l'avons relevée; enfin nous donnons la cote que
portaient les manuscrits de la Bibliothèque Nationale de Madrid
au moment où nous les avons étudiés (1896-1897): ces cotes ont
été récemment remplacées par une numérotation suivie qui com-
prend tout le dépôt, mais on a eu soin de dresser des tables de
concordance qui permettent de retrouver les volumes cités d'après
l'ancien classement. Les trois manuscrits qui ont fait partie de la
bibliothèque des ducs d'Osuna et de l'Infantado. et qui ont été
acquis par la Bibliothèque Nationale de Paris, ne sont pas men-
tionnés dans le (Mtalogue de Rocamora. Ils proviennent de Bel
gique (Cf. Notice ix, ms. D., p. 60 ; Notice xlix, ms. *C., p. 328,
Ibidem, ms. *I, p. 340).
2. Nous avons pu, ^râce à l'obligeance de M. Paz y Mélia, chef
du Département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de
XIV BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTiLLANE
Nos recherches d'inventaires anciens de celte bi-
bliothèque ont été vaines (1). Nous ne pouvons citer
ici que les Nofirias de la Biblhteca del Dm/iw do
Osiijia y del InJ'antfido^ pour nous peu intéressantes
et qui ont été imprimées dans le tome CIX de la Co-
lecrion de Doriimcntos in Mitas para la /listorla flf
Espana{2); elles datent d'une époque où les titres
d'Osuna et de l'Intantado étaient encore séparés et ne
nous renseignent que très sommairement sur l'état de
la bibliothèque qui nous occupe. 11 est. en outre, à
propos de remarquer que. par le mariage de D. Pedro
d'Alcantara Tellez Giron, marquis de PeAafiel, neu-
vième duc d'Osuna, avec Dofla Maria Josefa Pimen-
tel, douzième comtesse de Benavente, mariage effectué
en 1771 (3), des livres ayant fait partie de la bibliiv
Madrid, examiner les Sches de l'inventaire sommaire, et parmi
ces fiches ligure celle d'un manuscrit demeuré jusqu'ici inirou-
vable et qui e»t ainsi décrit dans Rocamora : « N. 136. Hegesi[>-
11 puM. — De bello judaico et urbis Hierosolymitana (aie] excidio.
11 Hippocrates. — Epistolse super cura democriti. Aristoteles.
)i — De muodo liber, ad Alexandrum. Traducido del grieito al
)i latin..-. Sigio XV. Encuadernacion de la época. )i
1. Les Archives des ducs d'Osuna et de l'Infantado sont la pro-
priété des créanciers du dernier duc, Lora de notre Méjour â Ma-
drid, les chargée d'affaires de la liquidation faisaient dresser un
inventaire sommaire des pièces. Nous avons obtenu l 'autorisation
d'entrer dans les archives, mais l'absence d'ordre y rendait les
recherches impossibles. Nos eSorts pour retrouver les liasses de
papiers des archives de l'Infantado ont été inutiles, tout ce qui
avait traie au marquis de Santillaneayant disparu. Los Rios avait
encore vu ces papiers. Les retrouvera- t-on ? L'inventaire sommaire
a été achevé depuis, mais il n'a pas encore été publié.
2. Madrid, 1894, p. 463-477.
3. Morel-Fatio, Êtuden mu- l'Eupayne, deuxième sCr/e, p. I2i.
note 1.
AVANT-PROPOS XV
thèque des comtes de Benavente (1) auraient pu passer
dans celle des ducs d'0suna(2). Toutefois, parmi les
manuscrits que nous avons examinés, il n'en est qu'un
que nous puissions désigner comme provenant à coup
sur de la bibliothèque du château de Benavente, et
celui-là n'a pas fait partie de l'ancien fonds de la bi-
bliothèque Osuna(3).
La première des pièces imprimées dans le tome CIX
de la Colecrion r/r Dorujnrnfos InAlifos contient
l'histoire sommaire de la bibliothèque del Ejrmo
Sr. DfU/iie de Osuna, desde sa estahleriniienio hasfa
la mxwvte de su primer Direct or D. Manuel de
Uriarfe. Nous n'y trouvons rien qui ait trait à l'an-
cien fonds de cette collection. On v mentionne l'achat
«'
1. Fray Liciniano Saez, Demostracion histàrica del verdadero
calor de todas laa monedas que corrian en Cantilla durante et
reynado del senor Don Enrique III , Madrid, 1796. Note XIIÏ.
On trouve là un inventaire de la librairie du château des comtes
de Benavente.
2. Dans la bibliothèque particulière de Don Marcelino Menéndez
y Pelayo à Santander, nous avons examiné des manuscrits pro-
venant de la maison d'Astorga et qui pourraient avoir fait partie
de la bibliothèque des comtes de Benavente.
3. C'est le manuscrit li-78 delaBiblioth. Nat.de Madrid (Cf. Ho-
camora, u9 67 et R. Menéndez-Pidal, La Let/enda de los infanten
de Lara, p. 394, Q). Ce volume contient IdCrônira de UH4, Une
rubrique finale nous donne le nom du copiste et celui du seigneur
pour qui il a travaillé. Esta primera parie desta coronica de
Eupaha acabo Manuel Rodrigues de Seuilln, por mandado del
sefior conde de Benauente^ Don Rodrigo Al/onso Piinentel, l(^
ciial acabo en la dirha villa de Benauente a quinze dia» de marçodel
nascimiento de nuestro nenor ihu, xpo, de mille quatrocientose
treynia e quatro ahos (1434). Nicolas Antonio connaissait déjà
ce manuscrit qui appartenait, lorsqu'il le vit, à 1). Juan Lucas
Cortés(Cf. Bihlioiheca Vêtus, t. II, 1. X, c. m, n« 125).
/.. 1.
XVI BliiLlOTHEQL-l': DU MARQUIS DE SANTILLANE
de « mue 11 os y buenos nianuscritos h à D. Isidro dol
Olnio et aussi l'acquisition de la bibliothèque de
D. Miguel Vidal composée d'ouvrages d'histoire et
de généalogie :
« En que habia buenos nobîliarios uiiinuscritos, mucluis
M noticias genealôgicaa originales de Reyes de Armas de
» Espana. mas de ;tO tomo.s gniesos en foliu de otms suvhs
H (de D. Miguel Vidal) y una série de caballnros de lus
I) ordenes militares de estes ûltiinos dos siglos y medio,
u con su ascendenria hasta sus abuelos â lo m^nos, etc. »
Don Manuel de Uriarte fut remplacé pjir Don Diego
Clemeucin, nommé directeur de la hil)liotlièque du
duc d'Osuna en février 1798. Le nouveau directeur
signale l" janvier 1799, un Infhrnu- sobve cl cs/nrln
de la B((j/iofeca dol E.crmo. S' . Ditqiti' de Osiaifi à
Jinct dcl ano 1798. Clemeucin, en rendant compte
des travaux qu'il a fait faire en vue de rendre la bi-
bliothèque accessible au public, selon le désir du duc.
nous donne quelques détails intéressants. Il dit(l) :
« W misino tiempo que .'Vcedo tomaba à su cargo el mn-
a netario, se pusoal del otro bibliotecarîo D. Juan Bautista
n Guiturt, la tiomisinn de examinar, clasificar y |»uner eu
» indice los manuscriUis de la Biblioteca, que liacinadns
» confusamente segun se liabian ido adquiriendo, apenàs
» eran eonoeidos ni aun por enciiua. Por su exàinen se lia
» i-econocido que la Bibliotet'aposeeunacoleccionapreciable
« de manuscritos, pertenecîenles en gênerai à nuestra his-
1) toiia, inuchos de ellns originales, distinguiendose entre
)) los mas importantes de estos ultiuios la vida del Car-
11 denal Mendoza, por D. Francisco de Médina; el libro de
1. roir,'
, •/,■ iloi
.t. (MX.p. 47:^.
AVANT-PHOl'OS XVH
)) armas y l)lasones de Kspafla do Mosscn Diego de Valera;
)) la esteganogratia o arte de la cifra, dirigidaal coudestable
» de Castilla por Luis Vallc de la Cerda ; varias obras
0 genealôgicas da Pellicer ; gran sunia de eartas. ordenes,
» instiiiceiones y oficios de Carlos V y de la lCmp(*ratriz, su
)) mujer. â varios emhajadores y ininistros. Entre los dénias
») manus<*ritos no originales, son dignes de aprecio dos
» diarios, uno en italiano y olro en espaflol, del gobierno
» del virey d** Nâpoles, D. Pedro Giron, teraM* DiKjue de
)) (Jsuna, una i-oliMxrion de obras cspiritualivs de KSan Fran-
» risco d<* l^orja escrita en vida dol ►Santo ; las SiHiras
)) de Juvcnal // de Persio^ hermosaniente escritas en
)) vilela 1) ; varios opnsndos Jilosô/icos de Ciceron, eserilos
» del mismo modo, (|ue parecen haber sido de Leonardo
» Aretino(2); una traduccion antùjidsima del ('atHina
» <lc Salustio y oira de varios trozos de VegecioiS),
» lieelia de ôrden del rey D. Juan el Segundo, por fray
» Alonso de San Crislôbal, aulor que noconoeiôD. Nicolas
» Antonio; las cortes del mismo D. Juan el Segundo en
» los anos 1430, 1436, li42; las ordenanzas de los Guardias
» Antiguosde Castilla, hei-has por Felipe II; varios papeles
)) curiosos perteneci(nitesal coneilio de Trento y al segundo
») y cuarto mejicanos ; la eorrespondencia diplomâtica de
)) D.Juan de Chumawro. desde Roma, con Felipe IV, y la
» de D. Luis de llaro, durante las eonfercncias que pre-
)) eedieron â la paz de los Pirineos; miiclias memorias
» rclativas â los ministres y sucesos del Du(]ue d(îLerma,
» del marrpiés do Siett» Iglesias. d(îl <'ond(* Du(|ne de Oli-
» vares, de D. José Patiflo, del marquiVs de la linsenada y
» del conde de Floridal)lanca; varios dietâmenes v esci'itos
» deD. Melehor de Maeanaz, d<* D. Josi' del Campillo, de
^) D. Miguel Antonio de la (iàndar:i, d(^ D. Pablo Mora
1. Hocam. nM38 ; T3iblioth. Nat. Madrid, Rêscrv. 8^ 12.
2. Uooain. n" 53; Biblioth. Nat. Madrid. Ii-I51.
3. Cf. Notice XL p. 68.
n
XVIll BIDLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
n Xaraba, y del conde de Campomanes; inflnitos pnpele.s
» genealiigicos, de ellos originales, en especiai, registros du
u cédulas de concesioii de habitua y finalmente, un sîu-
)) nùmcro de comcdias tte nuestros postas antiguos, iiiuch:is
H de ellas de letra de 1ns inismos autores, como de Lope
ïi de Veg;i, Caldernn y olros do los mâs famosos, con las
fl enniiendas de su propio puflo, las aprobaciones origî-
« iiîiles de los censores y las licencias para reprcsentarsc ;
11 coleccion que hubo de ser caudal de alguiia célèbre
u companiu cùniifa del siglo pasado, y que examiiiada con
n menudencia ofrecerâ uoticias curiosas y picantes para
n la liistoria do nuestro Teatru. »
Il riJsultc d(î cet Informe qu'il y avait fort peu de
manuscrits d'ancienne littérature dans la bibliothèque
du duc d'Osuna. Dans cette étude, un a laissé de
côté les manuscrits des satires de Perse et de Juvénal
et des traités de Cicércin qui sont tous deux en latin,
mais on a cru devoir retenir le manuscrit contenant
les versions castillanes de Salluste et de Végècc,
parce que ce volume, quoique n'ayant pas Tait partie
de la bibliothèque de Guadalajara, nous fournit d'in-
téressants renseignements sur le mouvement littéraire
de l'époque qui nous occupe.
Pour réunir les matériaux utiles à notre étude,
nous avons examiné tous les manuscrits antérieurs
au XVP siècle provenant de la bibliothèque du due
d'Osuna et de l'Infantado. Une (ois cette preiuière
sélection opérée, nous avons soumis chaque volume à
un minutieux examen et nous avons écarté ceux qui
portent des noms d'acquéreurs, des dates d'achat
ou d'autres signes de propriété permettant de con-
AVANT-PHOPOS XIX
statcr qu'ils sont entrés dans la bibliothèque de
Guadalajara après 1 158, date de la mort du marquis
de Sautilla ne.
Notre premièn^ pensé(> était d(* diviser en trois
grouj)es les manuscrits qui font Tobji^t de notre tra-
vail. Le groupe A devait réunir tous les volumes por-
tant le nom, les armes, la devise, Temblème ou la
reliure de Don Inigo Lopez de Mendoza, i)remi(n* mar-
quis de Santillan<% et les ouvrages originaux ou l(»s
traductions à lui dédiés; le groupe /i, lc*s manuscrits
dont les auteurs s<* trouvent cités dans les (x^uvres
d'Inigo Lopez et qu'il a certaincMuent consultés, soit
dans les (*xem|)laires que nous décrivons, soit dans
d'autres de même caractère et de la mémo époque;
le groupe (^ les manuscrits qui ne portent ni les
armes ni le nom du Marquis et (|u'il n'a pas men-
tionnés dans ses (t»uvr(^s, mais dont nous avons
trouvé des exemplaires ant(h*ieurs à la lin du
XV'' siècle dans la bibliothèque du duc d'Osuna et
dont le contenu n'était pas étrangler aux goûts ni à la
curiosité du marquis de Santillane. Nous avons
aljandonné ce classement, parce qu'il amenait forcé-
ment des répétitions et qu'il dispersait les manus-
crits d'un même ouvrage ou de diilerents ouvrages
dus au même auteur.
11 nous a paru plus pratique d'adopter, tout en res-
pectant le cadre des languies, Tordre chronologique.
Lorsque nous avons h* texte* original et dillerentes
versions en langues vulgaires d'un même ouvrage,
nous plaçons celles-ci à la suite do l'original et
\
XX miJLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
nous employons les lettres de l'alphabet pour désigner
les différents manuscrits d'un môme auteur. Pour
plus de clarté nous avons mis un astérisque en tôte de
toutes les notices consacrées à des, manuscrits dont
l'étude nous a permis d'affirmer qu'ils ont appartenu
au marquis de Santillane. Nous indiquons les initiales
enluminées des manuscrits de luxe en nous servant
de majuscules grasses, et quand la place des capitales
est restée vide nous les rétablissons entre crochets.
Un travail comme celui que nous avons entrepris
reste toujours incomplet. Nous ne nous faisons pas
d'illusions à cet égard. Nous nous bornons à souhaiter
qu'il puisse être de quelque utilité aux crudits qui
j s'occupent de bibliographie espagnole et d'histoire lit-
"' t^raire. L'impression de ce livre a été longue et la-
borieuse; nous avons, pour des raisons de famille, dû
renoncer à en corriger les épreuves en Espiigne, et
souvent des motifs de sauté ont entravé la marche de
* nos travaux. Que le lecteur nous pardonne, s'il trouve,
comme c'est notre espoir, que, malgré les taches
nombreuses qui le déparent, l'ouvrage que nous lui
présentons no manque pas de nouveauté.
Il nous est impossible de citer ici tous ceux qui s(î
sont intéressés à notre étude et qui nous ont aidé. Ce-
pendant nous ne saurions taire ce que nous devons à
M. Alfred Morel-Fatio et à D. Mareelino Menéndez y
Pelayo. D. Antonio Paz y Méliaetses collaborateurs
du Département des manuscrits de la Bibliothèque
Nationale de Madrid ont droit à nos plus sincères
remerciements. M. le comte de las Navas, Ijibliolhé-
AVANT-PROPOS XXI
cuire du roi cVEi^pagne, et le Père Beiiigno Fernândcz
derEscurial nous ont accueilli avec bonti's D. Fran-
cisco de Uhagôn a libéralement mis à notre disposition
sa bibliothèque particulière. A ces noms nous voulons
joindre encore celui d'un ami, qui est déjà un maitre,
D. Ramôn Menéndez Pidal, dont l'affectueuse com-
plaisance nous a été si précieuse (1).
1. La Bibliogvafia hi^pano latina rlâsica que M. Menéndez y
Pelayo publie dans hi Bcrista de ArchiroA^ BibUoiecas y Muhcos a
commencé de paraître quand notre impression était déjà avancée.
Nous regrettons particulièrement de n'avoir pas pu utiliser cette
importante publication pour la rédaction de nos notices sur les
manuscrits de Boèce, de César et de Cicéron.
I ■ ■ .
i ■.->;, -..-:— .15:^.^
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER
La vie de D. Ifiigo Lopez de Mendoza
Don Iftigo Lopez de Mendoza, premier marquis de
Santillane et comte du Real de Manzanares, a été un
homme heureux. S'en est-il douté, lui qui aimait à
disserter de tita hoata et qui a consacré d'innom-
brables strophes au néant de notre terrestre existence ?
Il s'est tressé une couronne de gloires militaires et
poétiques; il est mort pleuré de tous et comme en
odeur de sainteté, puisque pour le peuple espagnol
il resta longtemps le moraliste par excellence, le
« marquis des Proverl)es ».
Second fils de Don Diego Hurtado de Mendoza,
amiral de Castille, et de Dofta Leonor de la Vega, Don
Ifligo naquit à Carrion de los Condes le 19 août 1398.
Son frère. Don Garcia, mourut en 1403, et l'année
d'après, il perdit son père, ngé d'à peine quarante
ans (1). A sept ans, Tenfant était déjà seigneur de Hita
1. Dans le chapitre ix des Generacionea y Semblanzas, le sei-
gneur de Batres trace, avec son charme habituel, un portrait ra-
pide e% certainement fidèle de l'AmiraJ : a Hombre do muy sotil
XXIV BIBLIOTHEQUE DC MARQUIS DE SANTILLANE
et Builrago, tilre qu'il devait illustrer plus lard.
L'amiral avait i^lérhommc le plus riche de Caslille.
Lui mort, ses parents et ses vassaux tentèrent de faire
main basse sur son bien. Dofta Leonor de la Vega siil
les en empêcher. Avec une indomptable énergie, une
vision nette des réalités et une habileté consommée,
elle défendit les droits de ses enfants et leur conserva
l'héritage paternel. Prudente, avisée, très tenace. 1res
intéressée, très dévouée aux siens, Dofta Leonor veilla
avec un soin jaloux à l'éducation de son fils, elle l'éleva
pour la lutte, comme le ooiiimandaient la Iiaditioii et
les eirconslances, elle l'éleva aussi dans le culte de sa
race et prit soin d'orner son esprit en lui faisant donner
une instruction brillante et pratique comme la
devait avoir alors un jeune homme destiné à la
vie de cour. Nous savons qu'loigo Lopez piissa les
années de son enfance dans la maison do sa grand'-
mère maternelle Doila Mencia de Cisneros, veuve
de Garcilaso de la Vega, et que c'est là que son
esprit s'ouvrit à la poésie. Fils et petit— fils (1) de
1) ingenio, bien" razonado, muy gracioso en su decir, osado é atre-
" vido en su liablar lanlo que el rey Don Enrîque el Tertero se
» quexaba de su sollura é atrevimiento... Amô mucbo d su
M lînage, é allégé con grande amor â sus parienles, mas que otro
Il grande de su liempo. Placiale mucho hacer edidcios. é bizo
n yiuy buenas casas, coino quier que no por hombre muy fr.Tnco
I) fuese avido; pero lenla gran casa de caballeros y eseuderos- En
i) el liempo dél no habla cabaltero en Castilla tanto heredado. »
Nous verrons que ces traits d» caractère paternel se relrouvenl
très marqués chez le fils.
1. Son grand-père Pedro Gonzalez de Mendoza, le héros d'Ai-
jubarrota, qui mourut pour sauver le roi de Caslille et qui, son
petit-fils nous le dit lui-même, <( Hço buenas eançiones, é entre olras :
INTRODUCTION XXV
poète, il ne tarda pas à montrer du goiit pour les
vers. Nous savons par lui-même qu'on parlait litté-
rature dans la maison de sa grand'mère. Il y vit sans
doute le vieux chancelier Pero Lopez de Avala, chro-
niqueur et poète, qui était son grand-oncle et qui fut
son tuteur, et il est probable que les conseils d'un
homme aussi instruit furent précieux pour Doîla
Leonor de la Vcîga. Le Marquis se souvint plus tard
des causeries alors entendues et il en parle avec com-
plaisance dans sa célèbre lettre à Don Pedro, conné-
table de Portugal : (( Je me souviens, lui dit-il,
» quand j'étais encore petit garçon et que je vivais
)) chez ma grand'mère Dofta Mencia de Cisneros, avoir
)) vu, entre autres livres, un grand volume de chan-
)) sons, pastourelles et dits portugais et galiciens dont
» la majeure partie était due au roi Denis de Portu-
» gai (qui fut, je crois, votre bisaïeul). Et ceux qui
» lisaient ces œuvres, les louaient de subtile inven-
» tion, et les trouvaient composées de mots gracieux
» et bien sonnants (1). »
« Pero te sirro sin arte, é otra a las monjas de la Çaydia, quando
» el rey don Pedro ténia el sitio contra Valençia : comiença: A las
)) riberaa de un rio » ( Lettre au connétable Don Pedro, § XWl/Jbrati
del MarquéH^ p. 13). De Tarn irai son père, on connaît aussi des
chansons amoureuses que nous a conservées un chansonnier de la
bibliothèque particulière du roi d'Espagne.
1. « Acuérdome, Senor muy manifico, seyendo yo en edatnon
» provecta, mas assaz pequeno moço, en poder de mi abuela doua
)) Mençia de Cisneros, entre otros libres aver visto un grand vo-
» lumen de cantigas, serranas, é deçires portugueses é gallegos, de
» los quales la mayor parte eran del rey don Donis de Portugal
» (creo, Sefior, fué vuestro bisabuelo) ; cuyas obras aquellos que
» las leian, loavan de invençiones sotiles, é de graçiosas é dulçes
mni-ioTiir-QUF, iicmarqi^is uf. pantillane
Dec
> (lato aussi la
profonde qui lo
:
te éi>nque (
lia, sa vie durant, à. son eousin Fernand Alvaiez de
Tolcdo, comte d'Albe, amitié touchante et rare, en un
temps où, |K>ur des querelles de parti ou d'intérêt, la
diî>eorde ravageait les fainillos. Cette alTeetlon pour
son cousin fut une des beautés de la vie de Don Irtlgo.
Toujours unis, ils agissaient de commun accord, et
_ lorsque le comte d'Albe, susi>ect au fout-puissant
connétable Alvaro do Luna, fut jeté on prison, le
Marquis iffusa de prendre part aux conseils de la
cour, pour se retirer à Guadalajara, où il composa lo
Dinhf/o (h Bias contra Forhina, destiné à con-
soler son cousin détenu et à le fortifier ])ar des consi-
dérations philosophiques et morales. Cette intimité,
faite de mutuel dévouement, frappa leur entourage, ot
Pedro Diaz doToledo, ehai>elain du Marquis, dans son
Diâfof/o (^ /'n~imriniit'n(f) l'ti la naip/'tc dr! Mart/iirn
(le Saniillana, consacre le douzième chapitre â
l'examen de la question suivante : « Où Ton étudie
combien il y a d'ospôces d'amitié, combien do vrais
amis il y a eu depuis lo commencement du monde
jusqu'aujourd'hui, et si lo Marquis et le Comte
peuvent être mis au nombre de ceux-ci (1). »
» palabras » (LeUrc au connétable Don Pedro, § XV. Obrim dcl
Marquas, p. 12.)
1. Après avoirénmnéré tous les cas d'amitiés célôbres qpe pri^-
scnle Ibisloire religieuse ei profane, le docte Pedro Diaz conclut
répondant au Comte son interlocuteur: ii E se^und lo que se
i) conoce deste Senor Marqués é de vos, bien se puede decir que
» podés ser pueslos por dos amigos fieles, é numerarvos i! contar-
II vos con los de sut-o escrîplon. é (jue vuestra amislança, como la
») de los suso escriplos. sea conoscida en cl présente siglo é por
Il venir ». (Paz y Mélia, Opâaeuloa liierarioa, p. 296).
INTKODUCTTON XXVII
Dnftn Lconor de la Vof^a, soucieuse de fni-iner pour
ses enfants une ufliance îivanla^eusfi et digne de leur
naissanee, obtint pour sou lils la main de DoAa Cata-
lina de Figueroa et accorda celle de sa tille, Doila
Elviru, il tJoniez Suarez de Figueroa. L'union des
enfants de l'amiral Don Diego Hurtado de Mendoza
avec les enfants de Don Loronzo Suai-ez de Figueroa,
grand uiaitre de Saint-Jnequcs, un des plus [luissants
seigneurs de son temps, fut décidée le 17 août 1108,
à Ocaila, où l'on dressa les contrats. Le mariage de
Don Ifligo avec Doila Catalina, conclu en 1412, ne
fut consommé que le 7 juin 1416 à Salamanque. Deux
ansavant, en MM, InigoLopez de Mendoza, seigneur
de Ilita et Buitrago, avait débuté dans le monde en
se joignant au cortège des nobles castillans qui
accompagnèrent l'infant Don Fernand de Castille, cl.
de Antfiipœm, apjwlé à s'asseoir sur le trône d'Ara-
gon. On célébra à cette occiision de grandes et ma-
gnifiques fêtes, et ce fut alors, sans doute, que Don
Ifligo fit la connaissance de Don EnrlquedeVillena,cet
homme singulier, qui dut lui inspirer une profonde
admiration et qui exerça sur lui, au point de vue
Jittémire, une InHuence considérable. En effet, En-
lique de Villena ouvrit au futur marquis de Santillane
la voie nouvelle de l'allégoi-ie dantesque, le renseigna
sur les lois et niuf unies du Consistoire de Toulouse en
écrivant a. son intention El A ric tic frahar, et traduisit
à sa demande la Diririf Co/m'-c/if du Florentin et
VÉnrHdo de Virgile. Ce long commcree littéraii-e
explique la douleur d'Iùigo Lojwz de Mendoza en
XXVIU RIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
apprenant la mort de celui qui fut un peu son maître,
il consacra à sa mémoire un laborieux poème intitulé :
Defunssion de Don Enriqiit' do ViUfria, scfior do/to
(' de eJccellente ingcnio. (1)
liiigo Lopez do Mendoza ayant atteint sa majorité,
prit possession de l'héritage paternel et s'occupa de
régler des différends qui divisaient ses vassaux ef de
mettre ordre à certains détails de la succession qui
avaient motivé des procès. Élevé par sa mère dans
l'idée qu'il fallait soutenir toutes les prétentions de
sa maison et étendre sans cesse ses domaines, Ifli^o
Lopez fut un administrateur modèle, et l'intérêt per-
sonnel le guida, sa vie durant, dans les grandes
comme dans les petites choses. C'est pourquoi sa
carrière politique offre si peu d'attrait. Le nouveau
roi d'Aragon, conseiller fidèle et dévoué de la reine
régente et tuteur du roi de Castille, mourut en 1416,
et deux ansaprôs, Catherine mourait aussi, laissant le
roi presque encore enfant aux mains des favoris.
Jean II avait quatorze ans : rêveur aimable, sensible
aux jolis vers, affectueux avec ceux qui ne le tour-
mentaient pas trop, il fut dès le début ce qu'il resta
toute sa vie, un être faible, intelligent d'ailleurs, mais
incapable d'aucun effort et indifférent aux affaires de
son royaume. Il eut un seul ami, un seul conseiller
I
1. Dansées 180 vers, il y en a trots simples et sentis, ce sont les
seuls qu'il convient de citer ici :
Il Sabida la maerte d'aquel mucho amado
•• Mayor de los sabioa del tiempo pressente,
a De ilulor pungido, llorâ trîstemeiite. d
lObras del Manques, p. 248).
■_>^.- -.'
INTRODUCTION XXIX
animé d'un véritable idéal politique et qui peut-être
aurait pacifié la Castille, si le Roi, qui lainiait cepen-
dant, Teiit soutenu dans la tempête.
Les luttes entre Aragonais et Castillans com-
mencèrent par le coup de main de Tordesillas où
rinfant d'Aragon Don Enrique s'empara de la per-
sonne du Roi. A Avila fut célébré le mariage de
Jean II, roi de Castille,avec Tinfante Marie d'Aragon,
sœur de Finfant Don Juan, le futur roi de Navarre, et
de l'audacieux Don Enrique, grand maître de Saint-
Jacques. Ce dernier, tcMiant son cousin le roi de Cas-
tille en son pouvoir, le força de consentir à son mariage
avec rinfante de Castille Doiïa Catalina, mariage qui
fut célél)ré à Talavera.
Cependant Jean II réussit à gagner la forteresse de
Montalvan, où il se retrancha poursuivi par les sei-
gneurs du parti de Don Enrique, qui, n'osant l'attaquer
ouvertement, s(^ contentèrent de le bloquer pour
l'obliger à se rendre ; le roi de Navarre accourut à
son aide avec d'autres vassaux. Alors les partisans
du grand maître de Saint-Jacques, parmi lesquels se
trouvait Inigo Lopez de Mendoza, gagnèrent Ocafla
et de là retournèrent dans leurs terres. Ceci se passait
en 1421. L'année suivante, Don Enrique, attiré à
Madrid où siégeaient les Cortes, fut arrêté et jeté en
prison. Le seigneur de Ilita et Buitrago s'était pru-
demment retiré à (juadalajara ; il n'y fut pas
inquiété, et d'ailleurs il s'efforça de ne pas attirer
rattention de ses ennemis. Il s'occupa d'affaires de
famille, et il partagea ses loisirs entre l'étude, les
XXX UIDLIOTHECJUE DU MAUQUIS DE SANTILLANË
tournois et les fétos, dont plusieurs furent bril-
lantes.
La paix relative dont jouit alors la Castille ne fut pas
de longue durée. L'infant Don .luan, devenu roi de
Navarre en 1425, par suite de la mort du roi Charles,
son beau-jwre, s'unit à son frère Don Alonso, nii
d'Aragon, |>our obtxînii' de leur eousin do Castille la
libération de Don Enrique. grand maître di' Saint-
Jacques. A peine celui-ei fut-il sorti de prison, que
les troubles recomniencêrenl. Il retrouva ses i^rti-
sans, et dans un eiinseil tenu à Valladolid ccux-ei
forcèrent le Roi k éloigner de sa cour le tout-puissant
connétable Alvaro de Luna. que la noblesse voyait
toujours de mauvais œil. Ii^igo Lopez de Mendoza
faisait naturellement partie de cette coalition. Dès que
les grands se furent éloignés, Jean II rappela le
Connétable et tout recommença. En 1428, naissait à
Guadalajara le sixième enfant du seigneur de Hita
et Buitrago, celui qui devait être un jour le Grand
Cardinal d'Espagne. La guerre inévitnl)le entre les
rois de Navarre et d'Aragon et l'infant Don Enrique
d'une part, et le nn Jean II de Castille d'autre pa.rt,
éclata en 1429. Les grands qui se préparaient à guer-
royer contre les Mores partirent pour la frontière
d'Aragon. Jean II s'y rendit lui-même ; le Connétable
l'y avait précédé. Déjà l'abstention de Don Inigo
Lopez de Mendoza avait été remarquée, lorsque se
décidant enfin, évidemment à contre-gré, il rejoignit
le Roi, lui jura fidélité et s'excusa si habilement de
son retard qu'il dissipa les soupçons du souverain.
1 '
« ■'
INTRODUCTION XXXt
La campagne fut brève et heureuse ; Jean II ne tarda
pas à rentrer dans son royaume, mais par précaution
il laissa des forces derrière lui. Au seigneur de Hita
et Buitrago échut la mission de garder la frontière à
Agreda^ où il campa avec neuf cents hommes. C'est
pendant cette guerre, durant laquelle il put appliquer
ses connaissances théoriques puisées dans les ouvrages
de stratégie et dans la lecture des histoires, que Don
Ifligo partit avec trois cents hommes à la recherche
de Ruy Diaz de Mendoza, un aventurier qui avec ses
soldats, mercenaires du roi de Navarre, faisait des
incursions dans le pays. La rencontre eut lieu dans
les champs d'Araviana, célèbres par le souvenir des
sept infants de Lara. liligo Lopez, attaqué par une
troupe trois fois plus forte que la sienne, ne recula
pas : il combattit, fut défait et se retrancha avec une
poignée d'hommes sur une colline, où sa résistance
fut telle que ses ennemis découragés repassèrent la
frontière. Les fatigues de cette campagne n'empê-
chèrent pas le Marquis de rimer son Derir contra
los Arcujonesci^, et au moins deux^'cvva/t///a.s(l).
1 . CeUe qui commence par :
'f Serranillas de Moncavo
» Dios vos dé bueii ano entero. »
{Obras dal Marf^ucs, p. 464).
et qu'il date en disant :
« Aunque me védes tal sayo
)) En Agreda soy fruntero. »
Et une autre qui débute ainsi :
« En toda la su montaûa
» De Trasmoz à Veraton
» Sor\ vi tan gentil serrana. u
« .liï^ V_
XXXn BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Une trêve ayant été eonclue, les Castillans it^i-
ti'èrent chez eux, et le roi Jean II confisqua tous les
biens que les infants d'Aragon possédaient sur ses
terres. Pour s'attacher les grands qu'il savait garder
des sympathies pour ses ennemis, il leur distribua li-
béralement les seigneuries séquestrées, et iDïgo Lojwz
de Mendoza fut un de ceux dont le dévouement,
quelque peu suspect, reçut une ample réeoinpenso.
Cela fait, le roi de Castille réunit ses vassaux pour
marcher contre les Moi-es de Grenade. II leur livra la
l'udc et glorieuse batiille de Sierra Elvîra â laquelle le
seigneur de Hita et Buitrago, resté malade â Cordoue,
ne prit point part p(!rsonn,elIemcnt. Ses gens cepen-
dant s'y distinguèrent. Iiligo Lopez fit retour à Gua-
dalajara pour se remettre et c'est là qu'il apprit lem-
prisonaeraent de plusieurs de ses parents et de ses
partisans accusés d'entretenir de secrètes intelligences
avec les princes d'Aragon. Inquiet et prudent, comme
toujours, il se fortifia dans son château d<^ Hita, où il
attendit les événements, répondant par de vagues
pro|>os au Roi et au Connétable qui lui faisaient savoir
qu'il n'avait rien à craindre. La mort de DoHa l_,eonoi-
do la Vega, survenue en août 1432. appela Irligo Lo-
pez de Mendoza â Valladolid, où il eut à régler l'héri-
tage maternel conformément au testament que la noble
et où, après diverses indications de lieu, le poi'^tc s'adresse en
ces termes à la. bergère :
B Dixp: DioB 1* salvu, hermaiia,:
unfiue venga» d'Aragon,
1 Dcsla seras oastellann.
(Ohras (M Mai
ÎNTHODUCTION XXXIIl
daine fît la veille de sa mort, et en vertu duquel il se
voyait investi du titre de Seigneur de la Vega qu'il
portera dorénavant. En même temps, il héritait des
biens de sa mère dans les Asturies de Santillane et de
Santander, biens si souvent contestés, dont la posses-
sion avait donné tant de fil à retordre à Doila Leonor
et qui devaient lui causer, à lui-môme, tant d'en-
nuis (1).
L'année suivante les Certes étant réunies à Madrid,
le seigneur de la Vega demanda et obtint du Roi l'au-
torisation de célébrer un grand tournoi dont lui-même
et son fils aîné Don Diego furent les mainteneurs avec
vingt hommes de leur maison. Alvaro de Luna répon-
dit à l'appel avec soixante chevaliers. Cette fête brillante
se termina par un banquet auquel Ifligo Lopez convia
tous les jouteurs et ))eaucoup d'autrc^s gentilshommes.
Malgré les inimitiés qui couvaient impatientes
sous la toute-puissance du connétable Don Alvaro, la
paix régnait en Castille. Ifligo Lopez de Men-
doza, partagé entre le culte des Muses et celui de son
intérêt, allait des unes à l'autre, garnissant les rayons
1. Les anciens biographes répètent l'erreur commise par Fer-
nando de Pulgar dans ses Claros Vamnes où il est dit, en parlant
du marquis de Santillane: « Muertos el Almirante su padre, é
» Doua Leonor de la Vega, su madré, 6 (juedando bien pequeûo
» de edad, le fueron ocupadas las Asturias de Santillana. »
Amador de los Rios, dans sa Vîrfa rbd Marqués de Santillnna,
rétablit les faits. Il prouve, par des documents tirés des archives
de rinfantado, que Doua Leonor de la Vega administra pendant
longtemps le patrimoine de ses enfants et le sien propre et qu elle
mourut en 1432. (Cf. Ohras del Marf/ncs, p. lv et lvi, et n. 57
et 58. ;
lûigo Lopez de Mendoza s'était rendu lui- môme dans les
111
XXXIV BIBLIOTHÈQUE DU MAKQUIS DE SANTlLLANE
de sa bibliothéquo on uièine lonips qu'il (^tendait i^os Ho-
maiiifi^i ol ai'roiuiissail ses iwonus. En décembre ll^^l,
la mort lui prit sou fjrandauii Don Enriqtu'de Villena
(( ci uiayor de los saliios del tieuiito pivseiite ». et
nous avons dêjàdit coiultien il le pleui-:i(l). Mais luie
nouvelle querelle l'arraelie à ce deuil : lu dueliesse
d'Arjona étant morte, Diego Manrique sou parent ré-
elama son héritage, ef s'empara sans faf.-ons de l'or et
des bijoux de la détunte. Cela sutîit pour faire prendre
les armes au seigneur de la Vega, qui n'aimait ni les
manières brusques, ni les gestes trop vifs. Heureuse-
ment le roi s'en mêla à t<'mps jmur emix-eher (]u"on
en vint aux mains. Il séquestra les biens île la IHi-
chesse el i-emit à sa justice le soin de régler ce diifé-
rcud. liligo Lopez n'y perdit rien, car il était au iuoins
aussi habile homme (^af^aire^' que vaillant guerrier.
En attendant que la justice fit son œuviv, et sans doute
dans le dessein de bien disposer le Roi à sou égard,
liiigo Lopez de Mendoza reçut les souverains et toute
Asluries de Santillanci pour prêter Diain toric îl sa more, au prin-
temps de 1430. (C[. lie. cit., p. li, document cilé daoïii la note 47).
C'est à ce voyag:e sans doute que nous devons la <• Scrranilla >i (|ui
commence par:
« Mo^uela de Bores
n Alla.'sa la Laui&
» Pusom' CD ainores. «
(Ohms di-l Mnrqiù-s. p. 475).
Menénde/ y Pelayo croit que cette pasiourcllefut certainement
écrileà Liébana (.4n(o/o,7/ff rfp Pvetas Liriros.t. V, p. xcix(.
1. L'année 1434 est par conséquent la date extrême quu l'on
puisse assigner à la composition d'iûigo Lopeu de Mendoza, inti-
tulée : Prpt/iiiila ih Nohlrs que^ço ri Marquéx du Snntillnna A
Don Enrique, Sfnor de Villenn.
INTRODUCTION XXXV
leur cour dans son château de Buitrago avec un
grand déploiement de luxueuses réjouissances. Peu
après survint la nouvelle imprévues du désastre de
Gaëte où les Génois capturèrenl et défirent, près de
Tile de Ponza, la flotte aragonais(^ Les trois frères
Alphonse, roi d'Aragon, Jean, roi d(> Navarre et
l'infant Don Enrique furent faits prisonniers. L'im-
pression profonde que ei^tle nouvelles causa en Cas-
tille eut un douloureux écho dans h c(rur du
seigneur de la Vega, resté très aragonais do sympa-
thies. C'est alors qu'il con(;ut et commenc^a son
poème allégorique, la Cniiwdirtn de Ponrciy auquel
il semble avoir travaillé pendant longtemps, puisqu'il
y prédit les succès et la revanche d'Alphonse V, dont
rentrée triomphale à Naples n'eut lieu qu'en fé-
vrier 1443. Dans sa lettre dédicatoire à DoAa Violante
de Prades, datée du 4 mai Mil, il déclare^ que ce
poème, quoiqu'il lui eût été plusieurs fois demandé
l)ar de grands personnag(*s, n'était point encore jus-
que-là sorti de ses mains (1). En 143G, le seigneur de
la Vega fêta à Guadalajara le mariage de son fils aîné
1. « Miiy noble Senora: (luaiulo aqueUa batalla navall acaesçiô
M çercade Gaieta, la quai fué asy grande que, despues que el rey
)) Xerxes figo la puente de naves en el mar 0(;éano, por ventura
» tantas é tan grandes naves non se ayuntaron sobre el agua, yo
)) coniençéuna obra, à laquai llanié (( Comedieta de Ponça »...
)) La quai « Comedieta », niuy noble Senora, yo continué fasta que
» la traxe en fin. K certificovos, à fee de cavalière, que fasta oy
» jamàs non ha salido de las mis manos, non embargante que
» por los mayores sonores, é di.'spues por otros grandes ornes, mis
» amigos desle reyno, me sea estada demandada. » (Prohemio de
la Comedieta de Ponça, § II et lil, pasaim. Obras del Marquén^
p. 93, 94).
XXXVI IIIBLIOTIIEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Don Diego, le futur duc de l'InfatUado. avec Doila
Brianda do Luna, fille d'une cousine du Connétable;
le Roi lui-même voulut être le témoin de cette
union. Don Alvaro assistait à ces ïéfes, et Jean II
put croire un instant que la haine d'un des plus
puissants adversaires de son favori s'était évanouie.
C'est à cette occasion sans doute que le Roi insista
une fois de plus auprès du seigneur de la Vega,
dont la renommée littéraire était déjà grande, pour
obtenir de lui l'achèvement du recueil moral des Cent
Procerhci^ et sa dédicace au prince héritier Ilenri(l).
Ou dit que cet ouvrage fut offert au fils de Jean II dans
es premiers mois de 1437 (2). Le succès de ces Pro-
cerbios de ;/lon'osn dotrina ('• frurttu}sa ensetlança
fut si considérable qu'il ne leur manqua môme pas
cette consécration des œuvres vraiment populaires: la
parodie (3).
En 1438, le seigneur de la Vega qui, depuis près
d'un an, guerroyait par ordre du roi de Castille sur la
1. u El quai texio penssé Irahcr <l la vuc^tra noble memoria,
0 por moslrar é nolificar à la Vuestra Alteça las pressentes mora-
» lidades é versos de dolrina, dirigidos 6 diferidos à aquella ; é
» que non sin cabi>a liayan seydo, coino algunas veçes por et muy
I) illuslre, poderoso, maniBco ê muy vîrtooso seùor rey, don
» Johan segundo, padre vuestro, me fuesse mandadu los acabasse
1) é de parte suya a la Vuestra ExçoUençia los présentasse. »
(Prôlogo de los Proeerhios, § I, Obras del Marguëx, p. 21)-
2. Mvm. hist. de Dun Alonso el Noble, apénd. 16, p. cxxv,
d'aprÉ-s Los Rios, Obras del Marqués, p. lxvii, n. 23.
3. Procffrliiij» de lion Apostol de CnutilUi para sh kijo Don
Aliinau de CuxtUla ronlrnliecbfis à ha r/ite him ri Manptrs de
Snniilln„a. (.\. Pa/ v MOlia, -St/'-b o-pnfmhs. t. I. Madrid, 1S90,
p. 235.)
INTUODUCTION XXXVII
frontière de Cordoiie et do Jaon, reinporta, aidé de ses
fils, un important succès. Après avoir fait d'heu-
reuses incursions sur les tc^rres du roi de Grenade il
défit devant Iluelnia un de ses meilleurs généraux et
s'empara de la place, [.a chronique de Jean II rap-
porte à ce sujet qu'il y eut grande discussion entre les
contingents divers (jui formaient larmée de Don Ifiigo
pour savoir à qui reviendrait Thonneur de planter,
le premier, son étendard dans la ville. Pour
trancher ce différend, Inigo Lopoz se souvint de ses
lectures, et sa sagesse lui suggéra un heureux expé-
dient: il prit les étendards, les noua en un faisceau et
les fit porter ainsi tous ensemble dans Huelma(l). Le
château de Bexix tomba également aux mains du
seigneur de la Vega(2). Effrayés par l'énergie de ce
capitaine, les infidèles demandèrent une trêve qu'Inigo
Lopez de Mendoza lui-même fut chargé de négocier.
Les préliminaires en furent laborieux, car les condi-
1. (( En este conbate se ovieron valienteinente dos hijos dcstc
» notable cataUero Ifii^o Lopez de Mendoza, el uiio llamado
» Pero Laso, y el otro Inigo de Mendoza; é como en Jaen y en
» todas las eibdades de su obispado se supo como Inigo Lopez
» estaba sobre liuelma, vino todala gente délias en socorro suyo,
)) é como llegaron juntas hubo gran contienda por quai vandera
» entraria priinero: é como Inigo Lopez fuese no ménos discrète
» caballero que esforzado, por los quitar de debate tomô todas las
» vanderas é hizolas un haz, y asi juntas las mandé meter dentro
)) en la villa donde en el dicho coinbate murieron algunos chris-
)) tianos aunque no hombres defacion.» (Chron. de Don Juan II,
année 1438, chap. ii".
2. La prise de Bexix, dont les histoires ne parlent pas, est
afiQrmée par le texte d'un privilège du roi Jean, daté de 1448, qui
se trouvait dans los Archives de l'Infantado (caj. 0, leg. I,
Dura. 16, cité par Los Uios, Ohras dcl Mdrfjiif'a, p. lxix, n. 27).
XXXVIII niRLIOTHKQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
lions posées par Inigo étaient exceptionnellement
dures. Cependant ses amis lui firent savoir que son
absence prolongée laissait libre j<ui à ses ennemis et
que ses biens comme ses droits n'étaient pas absolu-
ment respectés. Pressé de niellre ordre à ses affaires,
il accorda au roi More une trêve de trois ans, qui fut
signée le 11 avril 1439. Après quoi, il regagna au plus
vite Guadalajara pour prolester contre la conduite du
Roi et du Connétal)le à son égard. Très occupé, durant
son expédition sur la frontière de Cordouc et de Jaen,
le seigneur de^la Vega n'oul)liait cependant pas ses
études. Durant son absence, il fît exécuter le renia-
niement castillan d'une version aragonaise des His-
i()ii''os de Paul Orose (1). VA dans ses œuvres nous
trouvons une (( serranilla » composée évidemment à
cette époque (2).
Il était revenu juste à temps pour prendre part aux
1. Cf. Notice XXIX, ms. *B, p. 166.
2. ('elle (jui coininciicc: '
«< Entic Tori-es c Canena
» A çerca do 8allo(;ar,
)) P'alle moça de Bcdmar,
» Sanct Jiillan en biicn ostrcna. »
Et plus loin, le poète précise mieux encore les circonstances et
les lieux :
« Dixo : Non vades sennera,
» ScM'i()ra,quo esta niafiaua
» Ilan coprido la ribera,
» AqucMîde de (juadiana
» Moros de Valdepurchena
» De la iruarda de Abdiibap,
» CmL <le vei'vo>i mal i)a.ssap
)) Me séria grav(» j>ena. »
(Ohnts drl Marr/uès, p. 470).
INTRODUCTION XXXIX
guerres civiles qui allaient nouvellement se déchaîner
avec une extraordinaire violence. Elles commencèrent
par une coalition de nobles, à la tête desquels s étaient
mis Tinfant Don Enrique et le roi de Navarre, dans le
dessein de chasser de la cour le connétable Alvaro
de Luna dont la puissance constituait pour eux un
danger perpétuel. Exilé pour un temps, le Conné-
table ne tarda pas à rejoindre le Roi. Cependant les
nobles obtinrent le mariage du prince Don Enrique
avec Blanche de Navarre, fille du roi de ce pays. Ils
espéraient que cette union donnerait au roi Jean de
Navarre plus d ascendant sur son cousin de Castille
et que l'influence de Don Alvaro en serait diminuée.
Inigo Lopez de Mendoza fit partie de la députation
des grands seigneurs envoyés à la rencontre de Tin-
fante Dofla Blanca. A cette occasion, il rima une chan-
son pour la jeune princesse et une (( serranilla » (1).
Les mécontents gagnèrent à leur cause le prince
Henri et sa mère, semant ainsi la discorde dans la
1. La chanson commence par :
« Quanto mf\s vos niirarùn,
» Muy ex<,*el lente pringesa,
» Tanto mâs vos loaran. »
« Tal navarr-a nin françesa
» Nunca vieron, nin veriïn. »
{Ohras dcl Marques^ p. 447).
Et la (( serranilla » qui reflète ses impressions de voyage à la
frontière du pays Navarrais débute ainsi :
« l)c Vytoria me partia
» Un dia desta semana,
» Por me passar â Aie^ria. »
(Ohms (Irl Mnrqiirs, p. 477).
XL BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
famille même de l'infortuné Jean II . Pour frapper
Ifiigo I..opez de Mendoza et pour détaclier le pi-ince
Henri du ii:nuipe de ses ennemis, le Roi son père lui
donna Guadalajara. Comme on pouvait s'y attendre,
le seigneur de la Vcga refusa de livrer la ville, et sa
rancune contre le Connétable, dont il devina l'inten-
tion, ne fît que grandir.
Dans cette même année 1-141, Ifiigo Lopoz s'em-
para d'Alcalji de Hciiares. Ceci amena des repré-
sailles, dont le résultat fut une rencontre près du
Torote où les troupes de Juan Carillo de Toledo l'em-
portèrent sur celles du seigneur de la Vega et où ce
dernier fut dangei-euscnient blessé.
Les nobles, soutenus par la reine et par le prince
Henri, forcèrent Jean II d'approuver la sentence par
laquelle ils condanmaicnt Alvaro de Luna à se retirer
de la cour pendant six années. Inigo Lopcz de Men—
doza fut chargé do rester auprès du roï, durant l'exil
du Connétal)le, afin de veiller aux inlérèlsde la no-
blesse. Mais Jean II, énergique sur ce seul point,
rappela Don Alvaro et annula la sentence que la coa-
lition des grands l'avait forcé d'accepter. Les mécon-
tents se retirèrent alors dans leurs terres, et loigo
Lopcz revint à Guadalajara. Deux ans après, le roi do
Castille, fait prisonnier par Jean de Navarre, appela
ses vassaux â son secours. Ce fut à qui aurait l'appui
du seigneur de Guadalajara; des deux côtés pour
prix de ses services, on lui offrait la possession défi-
nitive des états des Asturies de Santillane, dont une
partie avait été cédée au comte de Castafieda en 1438
INTRODUCTION XLI
pendant qu'Ifligo Lopez se battait contre les Mores
sur la frontière de Jaen. Le prince Henri s'étant ré-
concilie avec son père, Ifiigo Lopez jugea plus pru-
dent et plus avantageux de prêter main forte au prince.
Il réunit ses honnnes, et en juillet 1 144, se joignit à
Burgos aux partisans du prince et du roi de Castille.
Celui-ci fut rai)idenient délivré et pour s'assurer l'at-
tachement des seigneurs qui étaient accourus à la voix
de son fils, il fit pleuvoir sur eux les l)énéfices et les
donations. Don Iftigo, outre la confirmation du décret
qui lui assurait les vallées des Asturies de Santillanc,
obtînt la cession d(* TAlcazar de Guadalnjara. L'année
1445 mit nouvellement en présence le roi de Castille
et ses cousins. La l)ataille d'Olinedo fut un grand
triomphe pour les armes castillanes ; Jean II et son fils
Henri, entourés de leurs partisans, au premier rang
desquels brillaient le Connétable et le seigneur de la
Vega, défirent après une lutte acharnée Tinfant Don
Enrique et le roi de de Navarre. Le premier* alla
mourir à Calatavud des suites de ses l)lessures, le se-
cond se retira dans son rovaume, et le roi de Castille
essaya de gagner les sympathies des grands qui les
avaient soutenus, (mi leur pardonnant. Dans cette mé-
morable lutte, le (.'onnétable gagna la graiurmaitrise
de Saint-Jacques vii le s(Mgneur de la V(^ga les titres
de marquis de Santillane et de comtiî du Real dé
Manzanares. Mais cette victoire n'assura pas la paix.
Le roi d'Anigon leva des troupes pour soutenir les
prétentions du roi de Navarre son frère et de ses par-
tisans. Les Aragoiiais entrèrent en Castille, les Cas-
XLII ninl.lOTHKQi;E l)i: M,\HQU1S uv. santillane
tillans en Aragon, et dus deux eûtes des fhàteanx
furent pris. Eu août 1447, rai-che\'èque de Tolède
Alonso Cai'ilto do Acuila et le marquis de Sautillane
reconquirent pour Jean II la forteresse de Torija. Do
leur côté, ceux d'Aragon prirent le cliàteau de Pefia
de Aleazar près de Soria. Ces escarmouches de p;irt
et d'aud-e auraient amené une guerre sérieuse, et
déjà Jean II s'y préparait, si les troubles intérieurs et
les bruits de ligues hostiles au Connétable, et par con-
séquent au Roi, n'avaient rappelé celui-ci à Valladolid.
Copendant le second mariage du roi de CastiUe avec
Dona Isabel de Portugal négocié par Don Alvaro fut
célébré avec poini>c à Madrigal. Ifligo Lopez y assista
et sa muse lui dicta une chanson à l'adresse de la jeune
reine (1), qui, trompant les espérances du Connétable,
devait, entre les mains de ses ennemis, devenir l'ins-
trument de sa ruine.
Pour cou|>er court à la conjuration menaçante des
nobles, le Roi, le princ« Henri et Don Alvaro de Luna
décidèrent de jeter en prison les chefs de l'opposition.
Le 11 mai, Alonso Pimentel, comte de Benavente,
Fernan Alvarez de Toledo, comte d'Albe, Henri,
frère de l'amiral, Pedro et Suero de Quiflones furent
arrêtés. Le marquis de Sautillane, inquiet pour lui-
même et très irrité de la prison de son cousin et frère
1. Cani.-iijn à la sefiora Réj/na:
K Diox vos Eaga, virtiiosa,
> [ti?yntLbicjia,veiiturada.
u Quaiito vos t\(;o [ermosa, i
fM M.a-.iurs. f,. ^50J.
INTRODUCTION XLIII
(l'tirnies, le eomto cfAlbc, se retira à Guadalajara, où,
nous Tavons vu, il composa pour consoler son parent
le (( Dialoi»:ue de Bias (*ontre la Fortune ». C'est aussi
entre 1M5 et 1419 (1 ) qu'il a dii écrire sa célèbre lettre
à Don Pedro, connétable de Portugal, un des plus cu-
rieux monuments de Thistoire littéraire du XV'' siècle,
[^a coalition des nobles ne tarda pas à s'organiser
de nouveau, le prince Henri et le roi de Navarre y
adhérèrent et le Marquis fut, avec Pero Fernândez de
Velasco, comte de Haro, placé à la tète du mouvement.
L'lial)ile Connétable sut déjouer les projets de ses
ennemis, il provoqua la défection du roi de Navarre
auquel, pour ce faire, il offrit de sérieux avantages.
La reprise des hostilités contre TAragon et la Navarre
attira lattention sur les frontières où Jean II jugea
prudent d'envoyer des capitaines parmi lesquels se
trouvait Iftigo Lopez de Mendoza, qui reprit la forte-
resse de Torija tombée une seconde fois aux mains de
l'ennemi. De retour à Guadalajara, il y reçut une
lett]*i> du comte de Placencia qui lui demandait aide
et secours contre le Connétal)le. Le marcjuis de San-
tillane donna deux cents lances à son fils Diego Hur-
1. Lorsque Inigo Lopez de Mendoza écrivit cette lettre, il était
déjà marquis de Santillane, comme l'indiquent les rubriques des
manuscrits qui nous ont conservé ce traité. En 1445, le Connétable
avait 16 ans et pouvait fort bien s'adresser à Santillane pour lui
demander un chansonnier. Le père du Connétable, lïnfant Don
Pedro, duc deCoïmbre, mourut à la bataille d'Alfarrobeira (1449).
Comme Amador de los Kios l'a observé ( Obras (tel Marqués^ p. xc),
Ifiigo Lopez, dans sa lettre, parle de l'infant Don Pedro comme
d une personne vivante, par conséquent cette lettre a été écrite
avant 1440.
XLIV BIBLIOTHEQUE DD MAHQUIS DE SANTILLANE
Udo, qui s'unit à Don Alvaro de Estufliga, fils du
conilp,, qui en avait trois cents, et tous deux mar-
chèrent sur Valladnlid pour s'emparer de la personne
du Connétable. Celui-ci, averti à temps, se réfugia à
Burgos auprès de Jean II, qui, sous la pression
des nobles et de la reine, avait consenti à laisser
tendre un piège à son favori ; mais au dernier mo-
ment il eut dos remords et tenta de le faire évader.
Le Connétable ne voulut pas profiter de l'occasion et,
peut-être pour frapper d'efïroi ses adversaires, tua le
jour du vendredi saint de l'année 1453 Alonso de
Vivero, grand trésorier du Roi. Le 5 avril, la maison
où demeurait Alvaro de Luna fut cernée et, après
une faible résistance, le Connétable, auquel un billet
du Roi promettait qu'on respecterait sa personne, se
rendit. Son procès, perdu d'avance, fut vivement con-
duit, car les grands craignaient encore de voir Jean II
les priver du fruit de leurs efforts. Le 5 juillet
Luna fut exécuté à Valladolid. Don Ifligo Lopez prêta
main-forte au Roi pour conquérir les villes et les châ-
teaux des terres de Don Alvaro, puis il se retira
à Guadalajara afin de méditer sur le néant des
choses humaines. C'est à. ce moment que Santillane
écrivit « le Doctrinal des Favoris », réquisitoire pas-
sionné où la rancune personnelle perce sous les consi-
dérations philosophiques et morales. Le marquis de
Santillane n'a vu en Don Alvaro de Luna qu'un cour-
tisan gorgé de richesses, il n'a pas su deviner en lui
le seul homme dont l'énergie et le sons politique au-
raient pu faire du règne de Jean II autre chose qu'une
I
•wc^y'-.-'r
INTRODUCTION XLV
époque de guerres civiles et de mesquines compéti-
tions. Lui, qui tant de fois a demandé à Dante des
vers à imiter ou à paraphraser, n'a pas même songé à
appliquer au Connétal)le du roi Jean II les strophes
magnifiques qu'Alighieri consacre à Pierre délia
Vigna, le malheureux et fidèle chancelier de Fré-
déric II :
(( r son celui che tenni ambo lecliiavi
» Del cuor di Fcderigo, c che le volsi,
» Serrando e disscrrando, si soavi
» Che dal scgreto suc quasi ogni uom tolsi.
» Fede portai al glorïoso ufizio,
» Tanto cil' io ne perdei le vene e i polsi (1). »
Alphonse, roi d'Aragon, ayant appris le supplice de
Don Alvaro de Luna, envoya un ambassadeur au roi
de Castille pour le prier de conclure avec lui un traité
de paix. Jean II chargea Iftigo Lopez de Mendoza et
quelques autres seigneurs de se mettre d'accord et de
négocier cette alïaire. Mais le Roi, dont la santé était
ébranlée depuis quelque temps, mourut à Valladolid le
20 juillet 1454 (2). Son fils Henri lui succéda et ce fut
lui qui fît la paix avec les rois d'Aragon et de Navarre,
1. Inferno, chant XIII, vers 58 à 63.
2. Nous savons que Jean II souffrait de fortes fièvres intermit-
tentes, ce qui fournit au marquis de Santillane le sujet de son
étrange composition, Sobre la quartana del Sefior Rey Don
Johan II :
(( Porque la que nunca venga
)) Al sefior roy se le vaya,
» Cont^crtemos una arenga,
» Tal que de menos non tcnga,
» Nin de niâ.s nada non aya. »
{Obras del Marffucs, p. 264).
XLV! BIBLIOTllfeQUE DU MARQLIS DE SANTII.LANE
moyennant le rcnonconient de la part de ceux-ci et do
Don Enrique. fils de l'infant Don Eni-îque d'Aragon, à
toutes leurs prétentious sur des état'î ou des dignités en
Castille. Avant mémo que l'on eût procédé à son cou-
ronnement, Henri IV avait déjà fait remettre en liberté
le cousin du marquis de Santillano, Fei-nand Alvarez
do Toledn. Puis le Roi réunit les Cortes à Cucllar [X)ur
y proclamer son intention de combattre les intîdéles qui
depuis longtemps n'avaient plus été inquiétés. Ilitar-
titen 1455 à la téted'ime armée considérable où figu-
raient aussi li^igo L/jpez de Mendoza et ses- lils, suivis
de leurs vassaux. I^a campagne était à peine engagée
que le Roi, satisfait de ces premiers succès, R'vintcn
Castille. Le marquis de Santillane, jar Séville etGua-
dalupe, où il alla en pèlerinage, regagna'Guadalajara.
II apprit à son retour la mort de son tils Don Pedro
Las so de la Vega, et à la fin de cette même année 1455
il perdit sa fcnune Dorta Cafalina de Figueroa. L'année
suivante priva le Marquis d'un de ses meilleurs amis,
le poète Juan de Mena, auquel il éleva, dit-un, un
somptueux tombeau dans l'église de Torrelaguna (1).
En 1457, le Roi pensa reprendre la guerre contre les
Mores; il demanda au Marquis de l'accompagner,
mais celui-ci le pria de l'excuser, car il se sentait vieux
et il voulait se préparer à la mort. Il prit encore part
à une réunion de nolïlcs pour attirer l'attention du Roi
1. Gf, Toinas Autonio Sanchez : Notii-ian para ta rida rfe
Don làiffo Lopes de Mendoîa, § XXX et XXX[ tColePcion dr
poesia» castelltinas anleriot-es fil aîgloXV, l. I(, — On sait le grand
cas que Juan du Mena faisait du Marquis t'omme poMe. érudit et
guerrier. Il nous en a laissé un viljraut témoignage dans La Co-
Introduction xlvii
sur les clêsordrcs qui désolaient la Castille. Henri IV
leur promit de convoque^' les Cortes afin de chercher
un remède aux maux qu'ils lui signalaient. Ce fut là
le dernier acte de la vie publique du marquis de San-
tillane qui rendit son àme à Dieu le 25 mars 1458.
(( Don Iftigo Lopez de Mendoza était de taille
moyenne, ses membres étaient proportionnés, et beaux
les traits de son visage. C'était un honmie fin et avisé
et de si grand c(xnir que les grandes choses ne pou-
vaient le troubler comme les petites ne savaient lui
plaire. Son maintien et son discours étaient généreux
et magnanimes. 11 parlait très bien, et jamais on ne
l'entendait dire un mot qui ne fût à noter, soit pour
la doctrine, soit pour le plaisir. 11 était courtois et pré-
venant envers tous ceux qui venaientàlui, particulière-
ment pour les hommes de science 11 était
fort sobre. Sa vie durant, il eut deux occupations
ronacion^ lou*^ poème consacré au Marquis, où Juan de Mena
raconte qu'il le vit couronner par les Muses. Ce poème doit avoir
été composé lors de la glorieuse expédition du Marquis sur la fron-
tière de Jaen.
XLI XLII
a A la que vi en continente « Yo dixe : Nunea Dios quiera
» De mayor autoridad » Ca yo le dexe bien sano,
» Demande muy niansamentc » Capitan de la frontera,
» Quién era aquel merecionte » Quando la vez postrimera
» De tanta felieidad. » Metiô Iluelmadsaco mano.
» Respondiô con gran falago : » Mas habcd miedo pop Dios
» A quien tu ves que lia.ç<) » De decir tal cosa vos,
» Tan gran despensa de honor » Ni al présente Dios io mande^
» Es de Mendoza senor, » Ca séria (la no tan grande
» De la Voga* y de Buytrago. » » Quai no fué antes de nos. »
XLVIll nmLIOTIlKQUE DLr MAKQlllS DE SANTILLANE
favopitos, l'art militaire et l'étude. Et si les armes
n'empêchaient pas rùtude, l'étude n'empiétait pas sur
le temps qu'il consacrait à s'entretenir, avec les che-
valiers et les écuyers de sa maison, de la forme des
armes nécessaires pour la défense, et des armes
nécessaires pour l'attaque, et de la fa(;on de frapper
l'ennemi, et comment il fallait disposer les batailles
et les camps, comment il fallait assiéger et défendre
les forteresses et des autres choses que requiert l'exer-
cice de la chevalerie. Ces sujets lui étaient agréables
jmr la grande habitude qu'il en avait depuis son en-
fance. Et pour que les siens sussent par expérience
ce qu'ils entendaient par thi'orie, il ordonnait d'exé-
cuter des joutes et autres exercices guerriers dans sa
maison, afin que ses honun es accoutumés aux armes
souffrissent moins des fatigues de laguerre( 1 ). h» Avant
tout autre, il introduisit dans son pays beaucoup
d'accoutrements nouveaux et d'insignes de chevalerie,
beaucoup de nouveaux ap[mreils de guerre, et non
content de les faire venir de l'étranger, il y ajoutait et
les corrigeait, et lui-même inventa d'autres choses
1. Voir Fernando de l'ulgar, Claros mroneu, lit. IV. et Juan
deLucona qui, dans son De rila beata, fait dire à l'évoque de
Burgos : « El Marqués jamis las desnuda (las armas), saluo
» quando visie la toga : en anna;; extrenuo, disertissiino en letras,
Il sy en lo uno trabaia, descansa en lo al ; ni las arma;? sus estu-
» dios, ni los estudios empachan sus arina.s » (Paz y Mélia. O/jtia-
Cldos litcrarios^p. 133!.
Le Marquis lui-même dans ta préface de ses Pnwcrhes exprime
celte même idée que les vertus militaires sont compatibles avec
ie goût des éludes, et il le tait en ces termes : « La sçiençia non
Il cmbota el fierro de la lani;a. nin face floxa el espadacn la mano
Il del cavallero»(Oirrtsrf'.'iA/<(*7,[CN, p. 24).
■Vi'»-^* r?i
1
INTRODUCTION XLIX
qui causaient un grand étonncment à tout le monde et
que})eaucoupimitèrent(l).)) «C'était un vaillant cheva-
lier, dit encore Pulgar, avant l'action sage et mesuré,
et une fois qu'il l'avait engagée intrépide et audacieux ;
cependant son audace n'était pas sans circonspection et
jamais à sa prudence ne se mêla la moindre crainte —
Il gouvernait avec ha])ileté les gens d'armes de sa
capitainerie et savait être pour eux à la fois seigneur
et compagnon. Il n'était ni hautain dans le comman-
dement, ni familier dans les rapports quotidiens. Car
il avait une humilité intérieure qui le faisait ami de
Dieu et au dehors il savait conserver l'autorité néces-
saire pour se faire estimer des hommes. » Ses soldats
l'aimaient « parce qu'il leur était, comme Marins le
disait de lui-même, conseiller quand il fallait agir et
compagnon dans le péril(2) ».
Énergique et doux à la fois, il avait dans la vie
privée une attitude plus franche et plus sympathique
que dans la vie publique. Dissimulé en politique, si
bien qu'on ne peut distinguer nettement si sa versatilité
tient à son réel attachement pour les lîls de Don Fer-
nando de Antequera, ou bien s'il n'est poussé à changer
1 . Voyez la préface que Diego de Burgos a mise en tôte du
Triunfo del -War9'(t(?8( Appendice 2, p. 463).
2. Gômez Manrique, Cancionero, t. II, p. 8, édit. Paz y Mé-
lia. — Manrique a dédié à Pedro Gonzalez de Mendoza, évêque
de Calahorra, le poème qu'il a intitulé: El planto de las rirtndes e
poesia por el mafjnijico aenor don Inlr/o Lopes de Mendoça^
marqués de Santillana e condo del Real, conpuesto par Gomez
Manrique^ sa sobrino . Dans sa dédicace en prose Manrique parle
des vertus du Marquis et de son caractère avec émotion et sincé-
rité.
IV
L BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
de pai'ti que jîar haine pour Alvaro db Luna, il est,
dans sa vie privée, d'une moralité supih'îeure qui lui
vaut l'estime de ses contouiporainti. Eu matière littt'-
raire, sou honnêteté est parfaite ; il est scrupuleux
dans l'indication de ses sources, et jamais il n'est
tenté, comme par exemple Leonardo Bruni (1) ou Juan
de Lucena(2) , do se parer des plumes du paon. En par-
lant de l'amour de la vérité avec son grand ami
l'évèque de Burgos, il s'écrie : « Foi de chevalier, elle
est d'un philosopiie et non d'un enfant la vilhinelle qui
dit:
Il Même si je savait; d'en mourir,
» La vérité je veux la dire (3). » i
S'il n'a pas toujours su résister aux tentations vul-
gaires de la vie, s'il s'est laissé emporter par la colère
ou par laluxure(4), ou peut affirmer qu'il ne s'y est
jamais complu et que les joies de l'étude l'emportaient
pour lui sur le plaisir, comme l'amour conjugal l'em-
1. On sait que Leonardo Bruni n'iilail pris scrupuieiix. Son
De Bello italico ttdcer.ias Got/ion dérive de Procopc. '|u'il ne cite
pas, ot ses Comrurntaria de primo bello pnniru dérivent de
l'olybe qu'il ne cite pas davantage.
2. M. l'az y Méli;i dans ses Opùnciilos lilcrarios, remarque, en
parlant du De rila henta de Juan de Lucena. que l'auteur castil-
lan a non seulement imîlé mais encore suivi pas à pasle/)in-
lugtia de felieiiate vitœ. dédié au roi Alphonse d'Aragon par Bar-
tolomeo Fazlo [l, c, p. ix).
3. « En fe de cauallero, dephiliïsopho, no de rapaz, es aque).
» viltancete:
n Si mi/iirsc de niorir,
ta ecrdal f/uicro dc^ir.a
(De rilfi benia, l. c.,p. 165),
•1. Fernando de l'ulfcar. Clnma rarones, tit. IV.
INTRODUCTION LI
portait dans son cœur sur Taniour buissonnier. 11
aimait sa femme qui fut vraiment la dame de ses pen-
sées et à laquelle il adressait ses vers. Elle lui donna
sept fils et trois filles. Ifligo Lopez de Mendoza éleva
ses enfants avec sollicitude. On ne lui connaît pas de
bâtard, chose rare en son temps. S'il veillait surtout
à l'instruction civique et militaire de ses fils, s'il prit
soin de leur faire apprendre de bonne heure ce qu'il
souffrait lui d'ignorer ( 1 ) , il ne fut pas moins tendrement
attaché à ses filles auxquelles il a dédié un délicieux
cillanrico (2). On le voit dans cette pièce, lier de leur
beauté, et un peu jaloux de ceux qu elles aimeront.
Et lorsque, dans le dialogue De rUahoata, le poète
Juan de Mena, voyant le Marquis entouré de ses fils
et de ses petits-enfants, demande à Tévèque de Burgos
s'il ne croit pas que Ic^ bonheur soit dans la paternité,
J. Fernando de Pulgar (Claroa ranirws, lit. IX), dit de Diego
Ilurtado de Mendoza, tils aîné du Marquis: a Kra liombre bien
» instruto en las letras latinas, é ténia tan buena meinoria, que
» pocas cosas se le olvidaban de lo que en la Sacra Kscriplura avia
)) leido.))Onsait l'enthousiasme de Don Ifiigo Lopez pour les études
de son fils Pedro Gonzalez et les services qu'il lui demandait.
2. VUlançico hecho por el Alarf/né^ de Santillana à unas trea
/Uas stiijaa,
I II
a Por una gentil floresta « Por niîi-ar su fermosura
»> De lindas flores é rosas ,> Destas ires gentilos damas,
» Vide très damas fermosas » Yo cobilme conlas ramas,
i) Que de amores Jian reqiiesta. ,» Mo.tlmo s6 la verdura.
))• Yo con voluntit muy presta » La otra con grand tristura
>» Me llegué ii coiiosçellas : » Començô de sospirar
» Començô la una délias, » K declr osto caniar
» Estacançion tan honesta : .> Con muy liouesta messura:
» Aguardau â mi; » La nina que amores hâ,
» Nunca taies guardas vi. » » Sola, ^ cômo dormira? »
LU UIDLIOTHÈQUE DU MAHQIJIS DE SANTILLANE
et que le docte prélat répond en énumérant toutes les
souffrances que peut procurer la famille et rappelle au
poète la mort douloureuse du quatrième fils de leur
hôte, le Marquis .s'èerie : « Que Dieu te pardonne.
Juan do Mena, çumine je te pardonne!... En i>ensant
me faire plaisir, tu m"as valu de nouvelles souf-
frances; lu voulais me glorifier et tu as ravivé ma
blessure. Oh, mon très doux fils Don Poro Lasso !
Quand je me souviens do toi, j'oublie tes frères, j'ou-
blie mes petits-enfants et la douleur de fa mort tue
toute ma gloire ! Et il n'est pour mon âme autre con-
solation que de penser que je te reverrai sans plus
craindre que tu meures. Je t'en prie, oh Juan de
Mena, n'afflrmo pas ce que tu ignores. Foi de loyal
chevalier, je te dis que ces fils que tu vois, s'ils me
font perdre un cheveu blanc, m'en font blanchircent;
je serais moins heureux sans eux, c'est certain, mais
aussi je souiïrirais moins, Dieu le sait(l). »
« Vous devez à Dieu beaucoup do reconnaissance, —
disait à liligo Lopez son vieux serviteur Anton Zo-
rita, — il vous a donné une compagne sage, fidèle,
IV
■■ Desque ya uvicron caatado
" Estas seâoros que digo,
Il Yo sali descoiisolado.
Il Como ome sin abrigo.
N Elias dixeron : Amigo,
" Non Boys vos el que buscîioioa ;
" MiiSL'auUl, (mes que cantaujDs:
» Sospirando yvala niila
" È non por ml.
a Que yo bien se ifrentendl. "
(Orbns </•■/ Marquis, p. 461).
m
n Por DO les [a(;er turbanga
n Non quise yr mas adelante
0 A laa que cod opdenança
• CaDtavan laa coDSonante.
'■> Laotra coq buea semblaute
D Dixo : Seftoras de estailo,
1 Pues las dos aveisoautado,
) A ini L'onvieue quccautc:
iJ Dcjatlo, alvillatio peue;
n Véugueuie Diosdellc. m
1. De nia henta. l. r., n.
INTRODUCTION LUI
honnête, vertueuse et obéissante, telle que peu
d'hommes en rencontrent. Et vous devez aussi lui
rendre grâce de vous avoir donné en elle des fils in-
telligents, courtois, honnêtes, déjà bons chevaliers
pour leur ^ige, et très obéissants, et soumis à votre vo-
lonté, et des filles honnêtes, gracieuses, charitables,
humbles, humaines, enfin dotées par la grâce divine
de pudeur virginale (1). »
Le Marquis était religieux et bon catholique. 11
lisait les Évangiles et fît sur la fin de ses jours un
pèlerinage au sanctuaire de N.-D. de Guadalupe. Il a
adressé des sonnets à la Vierge (2), à saint Michel
Archange (3), à sainte Claire (4), à saint Chris-
tophe (5), à saint Bernardin (6), à saint André (7), à
saint Vincent Ferrer (8) et à son ange gardien (9) . Il
a composé pour la canonisation cîe Vincent Ferrer,
qu'il avait connu personnellement en Aragon, et pour
celle du confesseur Pierre deVillacreçes, un long poème
apologétique, où il fait défiler tous les princes du
ciel(lO). Il a brodé sur les Joies de Notre-Dame (11),
1. Préface d* Anton Zorita à sa version castillane de Y Arbre
des batailles d'Honoré Bonnet (Cf. Notice LVIII, ms. *B,
p. 375).
2. Obras del Marqués^ p. 292.
3. Ibid., p. 293.
4. Ibid., p. 294.
5. Ibid.^ p. 294.
6. Ibid., p. 295.
7. Ibid., p. 259.
8. Ibid., p. 296.
9. Ibid., p. 297.
10. /6id., p. 299.
11. Ibid., p. 308.
LVl BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANK
Dans la chapoUo de cet hospice se consen'e encore de
nos jours un retable sur lequel se trouvent peints aux
pieds d'une image de la Vierge, les portraits du mar-
quis de SantiUane et de Doua Catalina de Figucroa
dus au pinceau d'un artiste du XV*' siècle nommé
Jorge Inglés (1).
» syn dubda ella puede dezir con Geremias que es quedada syn el
» como biuda seûora de génies » [Cnncionero, édit. Paz y
Mélia, t. II, p. B|, et Diego de Burgos, dans sa préface du
Triun/o del Marqués, s'écrie: (( Qui saurait louer comme il le
mérite celui qui a fait tant de bien à sa patrie? » (Appendice 2,
p. 463).
1- Cean Bermudez parle de cet artiste dans son Dicclonario
historico de tos 'iias iluslres profesores de las bellas artes en
Espana, t. II, p. 309-:îl0 (Madrid, 1800). Voici la notice qu'il lui
consacre: n Inglés (el maestro Jorge) pintor. D, Inigo Lopez de
» Mendoza, primer marqués de Santillana, tan conocido por su
» virtud y nobleza, quanto por au literatura y poesias, estando
» en la vega de Granada, dispuso en su codicJlio, que otorgiS en
» Jaen en 5 de Junio de 1455, que este protesor pintase el retabio
I) mayor y colaterales de la igleaia del liospilal iS. Salvador) de
» Builrago, que habia tundado, y que se colocase en el nicho
» principal la imitgen de nuestra Seûora, que mandti traerdc la
B (eria de Mcdina.
« El retabio mayor consia de dos cuerpos ; en el prîmero y al
i> lado del evangelio retratd cl maestro Jorge à D. Ifiigoarro-
H dillado, en actilud de orar, algo raenor que el lamaûo "del
» natural, y à un page detras tambien de rodillas; y al de la
» epistola à au muger en la misma postura, y i una criada à la
H espalda, Pinto enel segundo doceàngeles, vestidos con tunice-
» las con unos pergaminos en los manos, y en cada uno esta
» escrito uno de los doce gozos, Uamados de Sanla Maria que
a compuso el marqués, y andan impre.sos en un cancionero
'i gênerai con algunas variaciones de como estân aqui en los per-
» gaminoh; y remata el retabio con S. Jorge de la misma mano.
" No existen los colaterales, pero si las dos pinturas de Santiago
H y S- Sébastian, que conlenlan, colocadas en los postes inme-
)> dîatos à la capilla mayor; por unas y otras se viene en conoci-
INTRODUCTION
Mais ce qui fît que la renommée dont le Marquis
jouissait de son temps dépassa les [rentières de la Pé-
ninsule et se répandit en divers pays, ce fut son pro-
digieux amour de l'étude et la large protection qu'il
accordait aux letlrés(l).
Zoriia, qui l'a bien connu et qui a pour lui usé ses
yeux si fatigués par l'^e que même en chaussant ses
Ixisiclos il arrivait mal à tailler ses plumes, lui dit:
» raiento de que el maestro Inglés era uno de los mejores piolores
11 de su tiempo en Espana, pues eslan pinladas con el acierto y
" prolixidad qiieofrecian los conocimientos de aquella época. El
H sefior duque del Infantado. patrono del hospital.ha liecho traer â
» Madrid los citados retratos de los niarqueses para liinpîarlos,
» y cou este motivo ha dispueslo que D. Fernando Selma gra-
» base el del Marqués, que acaba de desempefiar con el acierto
}> que acostumbra — Pons. »
Nous trouvons encore une autre mention decesportraîtsduMar
quis etde sa femme dans l'ouvrage de J. M. Quadrado, Rectierdosy
bellexaa de Espana etc., CastiUa la Niiera.p. 174. Le Département
des estampes de la Bibliothi>que Nationale de Madrid conserve
un exemplaire du portrait d'Inigo Lopez f{ravé par Selma dont il
est fait mention dans la notice copiée ci-dessus. Le portrait
reproduit par Amador de Los Rios en tête de ses Obras del
Afart/tiés est uno composition de Demelrio de Los Uios, mais les
traits du Marquis sont empruntés k la gravure de Selma et
dérivent également du portrait de Jorge Inglés (Cf. A. M. de
Barcia, Catàlogo de retratos de personajes espanoles, p. 455,
n" 1043-1-2).
1. (( Il avait toujours dans sa maison des docteurs et des maîtres
avec lesquels il parlait des sciences et des lectures qui l'occu-
paient. 1) (Fernando de Pulgar, Clams rnroneu, lit. IV}. Le
quatrième duc de l'Infantado parle dans son Mémorial de eoaaa
notables du soin que prenaient ses ancêtres, et particulièrement le
marquis de Santillane, d'enrichir leur bibliothèque et il remarque
que « des hommes de valeur s'occupaient de traduire pour
eux beaucoup de livres et qu'on les récompensait largement de
leur peine ». (Cf. Appendice 3, p, 466).
LVm niItLtOTllKQUF: DU MARQUIS DE SANTILLANE
« Il est un joyau <iue vous possédez plus qu'aucun de
vos égaux... c'est Tainoui- de la scienoe et vous l'ai-
mez véritablement d'une telle affection, vous la i-e-
cherchez avec tant de zèle, que quelque occupé et
fatigué que vous soyez... il n'est jour au monde que
vous ne lisiez les livres des philosophes ou des poètes,
ou encore la Sainte-Écriture ou les histoires, volant
du temps au repos et au plaisir de votre couche pour
l'employer assidûment en cette honnête et louable
occupation. Et vous traitez si respectueusement les
hommes de science, quels qu'ils soient, que votre
bonne i-enommée se répand non seulement dans les
provinces voisines, mais aussi dans les pays très
éloignés des nôtres et votre nom fortuné s'y fait con—
naître; et pour qu'il en reste éternelle mémoire, il est
cité dans beaucoup de livres par de savants et fidèles
écrivains(l).)iUn autre de ses familiers s'écrio ru C'est
lui qui a délivré nos Espagnes de Tavougle ignorance
en les éclairant de la lumière d'une charité vérilal)le
1. V. Anton Zorila dans la préface qu'il a mise ea tète de sa
version de VArbre des lintaiUes de Uonnet. (Notice LVIII,
ms. 'B, p. 375). — Juan de Mena dans la préface de sa Corona-
cion (ici Marfjuès dit que V beaucoup d'étrangers, qui n'avaient
pas d'autre raison de venir en Espa^^ne se rendaient en Castille
attiré!' par la réputation du Marquis ». Et Pedro Gonzalez de
Mendoza en adressant à son p&re la traduction de VIliade, que
celui ci lui avait demandée, écrit ceci : « Je me suis soumis à la
volonté et k l'ordre exprimés par votre seigneurie dans sa remar-
quable lettre, en considérant que même ceux que l'éloignement
de leur pays empêche de jouir de %'otre présence vous servent avec
plaisir pour votre réputation, et que je vis dans noire province un
grand nombre d'Iiommes qui avaient entendu parler de vous et
qui ne venaient que jMur vous voir » (Notice I, p. 6}.
I
INTRODUCTION LIX
et en ix)rtant à la connaissance de tous le plus grand
bien que les hommes puissent ambitionner dans leur
vie mortelle, c est-à-dire la science. Et ce ne sont pas
les nôtres seuls, dans notre région occidentale, qui
savent combien il sut tirer de fruit du savoir, mais
aussi les honnnes des pays éloignés et des terres étran-
gèi-es le reconnaissent et ne parlent pas de lui sans
nous l'envier grandement. Combien d'hommesy avait-
il avant lui dans notre pays, et quels étaient-ils qui
connussent d'autres lectures que celles du droit civil
ou du droit canon? Certes, je crois qu'ils furent
rares, s'il y en eut, car la vieille et grossière l'outine
les tenait et aveuglait d'erreur les intelligences. Si
bien que non seulement les princes, les grands
seigneurs et les hommes que Ton croyait instruits,
étaient en Espagne sevrés du bienfait de la science,
mais aussi la multitude des hommes de moindre
condition où Ton aurait pu s'attendre à trouver un
savant. Et lorsque cet homme de haut entendement
vit que, depuis les temps de Lucain, de Sénèque, de
Quintilien et d'autres anciens savants, sa patrie était
privée d'une si grande richesse, il s'en affligea et
travailla avec zèle, par ses études et par son talent, en
composant des (ouvres nombreuses et distinguées, à la
relever et à la mettre au niveau de la gloire des grands
hommes d'Athènes, de l'Académie ou de Rome, en
faisant venir une quantité de livres de toute espèce
de philosophie, livres inconnus jusqu'alors dans nos
régions. Lui-même les expliquait à beaucou|), et il
{ivait autour de lui des liommes très instruits et qui
1.x BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
rendaient plus fructueuses les lectures des autres en
expliquant le sens et en tirant la moralité que les
fictions de poètes contiennent sous une forme voilée.
Ils montraient l'avantage que l'on peut recueillir de
l'éloquence des savants et raisonnaient le plaisir que
procurent les grandes et merveilleuses histoires qui
invitent les âmes généreuses aux belles actions et à la
vertu. Ils disaient aussi renseignement qu'on en peut
retirer pour les infortunes humaines, donnant dans
chaque matière les moyens de s'instruire abondamment
aux hommes de toutes conditions. De sorte que, grEice
au Marquis, notre Espagne rayonne de science (1)- »
« Actif et jouissant d'une excellente santé, le Mar-
quis était d'humeur égale, souvent joyeuse, et s'il est
vrai que les vertus donnent l'allégresse et les vices le
spleen, comme la plupart du temps ce chevalier était
gai, on en peut bien conclure qu'il fut plus gouverné
par la vertu que par le vice (2). » « Il était accueillant
et d'un commerce agréable. Entouré de ses domes-
tiques et de ses familiers, il conversait avec douceur
et avec grâce (3). » Il goûtait les doctes discours
pour se distraire des soucis de la vie quotidienne, et
lorsqu'il était souffrant, les considérations pédantes
de son chapelain Pedro Diaz de Toledo qu'il aimait
entre tous le remettaient sur pied (4). Au cou-
1. Diego de Burgos, préface du Triunfo del Marqués (Appen-
dice 2, p. 461 , )
2. Fernando de Pulgar, Claros rtironcs, tit. IV.
3. Diego de Burgos, /. c. (Appendice 2, p. 463.)
4. Pedro Diaz de Toledo, Ratonamiunto en la mtierie del Mar-
quis de Santillana, l. c, p. 250.
INTRODUCTION LXI
rant des modes et des coutumes de Tétranger, re-
cherché dans sa mise comme dans son parler, il rece-
vait volontiers ses amis et les conviait à des banquets
philosophiques servis à la française, où Ton faisait
(( el yantar à chirla come (1) ».
Il s'était attaché le docteur Pedro Diaz de Toledo en
qualité de chapelain; Diego de Burgos lui servait de
secrétaire. Anton Zorita et le bachelier Alfonso de
Zamora fréquentaient sa bibliothèque. Il voyait aussi
avec plaisir Juan de Mena et le licencié Juan de Lu-
cena, dont le père était son filleul. Gomez Man-
rique, son neveu, était un habitué de Guadalajara, il
y venait quêter des conseils poétiques et des encoura-
gements. Lui-même nous raconte Taffection que lui
poi-tait le Marquis, combien il le gâtait quand il était
auprès de lui, combien il le louait, quand il était
absent. L'oncle applaudissait de si bon cœur aux
essais poétiques du neveu que celui-ci en était tout inti-
midé, car il ne se sentait pas digne de dénouer les
cordons de ses souliei*s. L'autorité respectée du Mar-
quis était si grande aux yeux de Gomez Manrique
1. Juan de Lucena, Lihro de vita heata (Opiisculos literarios
publiés par D. Antonio Paz y Mélia, p. 182). — Ce n'est pas là
le seul exemple de l'influence des modes françaises sur le Mar-
quis. Sa devise Dios e Vos se trouve plus fréquemment sur ses
livres sous sa forme française Dius et Vous que sous sa forme
castillane. D'ailleurs, en matière d'héraldique, l'influence fran-
çaise a duré fort longtemps en Espagne. L'auteur des Copias
de la Panadera fait une allusion évidente au goût du Marquis
de Santillane pour les choses de France, lorsque, parlant de lui,
il dit:
(( Con fabla casi straniera
» Arinado conio francé?*. »
LXII BlULIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
qu'il s'inclinait devant elle, renonçant à son propre
jugement (1). S'il n'était pas exempt de vanité litt^
raire, Iiligo Lopez de Mendoaa était trop grand sei-
gneur pour avoir des jalousies de métier, et s'il se
sentait homme de lettres en écrivant, il redevenait
Mécène pour juger l'œuvre d'autrui, et son enthou-
siasme pour Enrique de Villena, pour l'évèquc de
Burgos et pour Juan de Mena frise la vénération.
D'ailleurs, Alonso de Cartagena était un de ses plus
ehers amis. Il fit avec lui le voyage à la frontière de
Navarre pour aller à la i-encontrc de la fiancée du prince
Henri, ill'eut parmi ses hôtes de distinction lors des
grandes fêtes célébrées à propos de l'élévation de son
fils Pedro Gonzalez à la dignité d'évèque de Calaliorra.
Au nombre de ses intimes, il faut encore citer le
comte de Haro, allié politique du Marquis, qui devait
doter d'une riche librairie l'hôpital de la Veracruz. où
il finit sa vie dans la retraite (2). Quand Pedro Gon-
zalez de Mondoza, le fils préféré du Marquis, revenait
de Salamanque, nû il fut tour à tour élève et maître,
Iftigo Lopez passait sans doute de longues heures à
causer avec lui dans cette noble salle de Guadalajara
où il aimait à s'entourer délivres (3).
I. GomeK Manrique, Cancinnem, édit. Paï y Mélia,, I. II, p. 9
(Lettre à l'cdro Gonzalez de Mendoza).
a. M. PaJî y Mélia, ulief du Déparlemenl dea manuscrits de la
Bibliothèque Nationale de Madrid, a étudié minutieusement la
Bibliothèque du comte de Haro, dans une aôrie d'articles publiés
par la flmsfa de an-himjs, bibUotecm ij iium;on (1897-1902).
3. V. Anton Zorila dans la préface de sa version du livre d^ Bonnet.
(Cf. Notice LVIH, ms. -B, p. 376.)
Kr-r.
CHAPITRE II
I«e Marquis de Santillane a-t-il su le latin?
Sanchez incline à penser, malgré le témoignage
contraire de Juan de Lucena, que le marquis de San-
tillane savait le latin (1). Amador de Los Rios
laffirme : à l'en croire, Don Ifligo lisait les classiques
latins dans roriginal(2). Don Marcelino Menéndez y
Pelayo est plus circonspect : « 11 est cei'tain, dit-il, que
le Marquis n'abordait la lecture des auteurs latins
qu'avec une extrême difficulté et nullement celle des
auteurs grecs (3). » M. Morel-Fatio s'en tient à ce que
le Marquis lui-même nous dit dans la lettre à son fils
Pedro Gonzalez, et il en rapproche l'opinion de Juan
de Lucena et de Vespasiano de Bisticci. Kn résumé,
il opine qu'Ifligo Lopez ignorait le latin (4).
Ce sont les citations latines du Marquis qui ont
formé la conviction de Los Rios. Voyons quelles elles
sont et quelle est leur valeur. Une heureuse para-
phrase du Beaiits ille d'Horace (5) se trouve dans
les strophes xvi, xvn, xviii, de la Coniedieta de
Pon^a. Dans la lettre au connétable Don Pedro, nous
relevons un vers mal cité : « Ca asv como Oracio
poeta dice : Qiieni nova concepil olla sercabit odo—
1. Sanchez. L c, § XXXVII, XXXVIII, p. xxv, xxvi.
2. Obrns del Marqués, p. cxxi, n. 16.
3. Antologia, t. V, p. lxxxi.
. 4 Les deux Omero castillans (Romania, t XXV, p. 121 et n. 3).
5. Obrns del Marqués^ p. 103.
LXIV BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
rem (1).» Dés le débutdc cotk> mémo lettre le Marquis
invoque un passage de saint Paul : Cnm cssem par-
eult/ti hqiwbar nf jiamihis, i^apichnin iif pamiki^,
fo(/ifafmtn i(f pa/Tul(Ls{2).Kn marge du feuillet lxxiv
du manuscrit Ii-110, contenant une version castillane
do la Dwine Comrklie, Iftigo Lopez de Mendoza a écrit
de sa main la note suivante: Claudlanits dlcH quia
pressenr.ia Jfanuun minuit(3). Dans le « Dialogue de
Bias contre la Fortune)), nous trouvons une réponse
latine du philosophe : i< Omnia meahona mecum porto,
que quiere deçir : todos los bîenes mios con migo los
llevo(4).)) Enfin dans les vers religieux du Marquis on
rencontre des souvenirs d'offices et de messes attentive-
ment écoutés : Orapru i)te{b); E prlncipaliis à aqitel,
FiliiDacid Hemanuel{Q) ; A ce(7); Concepisfi. Gaiide^
Yirtjo, Mater Xripsti (8) ; inciolata pormansiste[^) ;
Gaiide, Virgo Mater Aima {10) Mater Dei (II) ; in
aeterno(12); ah înîtio {13) ; JlatjeUum. Dei{ii); et
1. iloTa,ce. Épître. 1,2, 69.
2. Corinthiens, I. XIII, 11.
3. NoticeXLVlI,ms.*D,p.295;NoliceXUX,ms.I!.p.335,n.l.
4. Obras del Marqués, p. 153.
5. Ibidem, sonnet XXXVII, p. 294.
6. Ibidem, Canoniçaçion, etc., x, p. 302.
7. Ibidem, H )) XXVI, p. 307.
8. Ibidem Los Goços de Niieslra Serwra, I, p. 308.
9. Ibidem n » » » III, p. 309.
10. Ibidfim » » » Il IX, p, 311.
11. Ibidrin H 11 » H X, p. 311.
13. Ibidem » » » « XI, p. 312.
13. Ibidem )i H H H XI, p. 313 et A
Nuestra Senora de Guadalupe, I, p. 313.
14. Ibidem, Prohemio del Diàhr/o de Bias contra fartuna, III.
p. 149.
INTHODUCTION LXV
dans un sonnet il dit: « Si morire por vos, donna gentil.
Non digo à fortiori, mas de grado ?(1 ). »
Si l'intention du Marquis, en semant ces mots dans
ses œuvres, était de nous faire croire qu'il possédait
la langue de Virgile, on peut bien dire qu'il y a perdu
son latin. Il ressort de ces citations mêmes que Don
Ifligo Lopez était incapable de comprendre Horace
dans Toriginal. N'oublions pas que la ComecUeta de
Ponza est datée de 1444 et que la lettre au connétable
de Portugal fut écrite entre 1445 et 1449 ; à cette
époque, Pedro Gonzalez de Mendoza partait pour Sa-
lamanque et déjà il devait être l)on latiniste. Et puis,
sans compter son fils, le Marquis ne manquait pas de
familiers capables de lui expliquer d'intéressants pas-
sages d'auteurs non traduits.
Toute sa vie Ifligo Lopez a regretté de ne pas savoir
le latin. Lorsqu'il reçoit d'Italie la version latine de
riliade, due à Pietro Candido Decombri, le Marquis
s'adresse à son fils pour le prier de la lui traduire.
« Je crois, lui dit-il, que ce sont les livres premier,
deuxième, troisième ou quatrième et une partie du
dixième (2).» Et répondant à une objection qui se pré-
sente à son esprit, il ajoute : « Je sais bien que vous
me direz ce que vous-même et d'autres m'avez ré-
pliqué plusieurs fois déjà, à savoir que la douceur et
la grâce demeurent presque entières dans les paroles
latines qui les retiennent, ce que je ne puis savoir, car
1. Ibidem, Sonnet XXI, p. 285.
2. Obras del Marqués, El marqués de Santillana à su fijo
Z). Pedro Gonzalez, § I, p. 481.
LXVl UIBLIOTHliQUE UU MAUQUIS DE SANTiLLANE
je n'ai pas appris cette langue {!).)) Plus loin le Mar-
quis dit encore : u A mou âge et daus ma situation ce
serait chose difficile «"(ue de vouloir ni'obstiucr au latin,
maigre ce que TuUius affirme de Caton (Caton
d'Utique, je crois) qui à quatre-vingts ans apprit le
grec (2).» Enfin Ifiigo Lopcz s'écrie : « Puisque nous
ne pouvons avoir ce que nous désirons, contenions-
nous de ce que nous pouvons. Et si nous sommes
privés des formes contentons-nous des matières (3). »
Dans ces aveux, qu'il faisait certainement le cœur
gros, éclate toute l'honnêteté littéraire du Marquis.
Un de ses contemporains, qui se nomme Ludovîcus
Bachalareus, dans la préface de sa version castillane
du Dclnsif/niis ot Armis de Barthole, faite à coup
sûr pour Ifiigo Lopcz de Mendoza, s'exprime en ces
termes : « Comme il convient que toutes les pensées
des serviteurs s'emploient à rechercher en quoi ils
pourraient être agréables à leurs maîtres, je me suis
décidé, moi minime serviteur de votre grâce, de tra-
duire ce traité de latin en langue vulgaire à votre in-
tention, et cela parce que, voué dés l'enfance à de
rudes travaux, vous n'avez pas étudié le latin (4).»
Et Juan de Lucena, dans son charmant dialogue,
fait dire au Marquis qui répond à l'évèquo de Burgos,
Alouso de Cartagena : m Je vois bien, mon révérend
Père, que pour moi tu t'efforces de romaniser ce qu'on
peut à peine exprimer en latin. La philosophie naquît
1. Ibidem, i II. p. 482.
2. Ibidem, p. 482.
3. Ibidem, % III, p. 482.
4. Notice XLIII, p. 231.
INTRODUCTION LXVII
en Grèce, Socrate la fit descendre du ciel. Après
Socrate, au temps où Brutus délivra Rome, Pythagore
la répandit en Italie, et toi maintenant tu la trans-
plantes en Espagne. Bienheureux pays, heureuse
Castille ! C'est pour elle que tu es né, non pour toi
seulement. Tu as écrit en langue vulgaire des traités
de chevalerie, de gouvernement et de religion, tu as
vulgarisé les œuvres fameuses de notre moraliste Sé-
nèque. Si tu étais en tête-à-tète avec Juan de Mena,
vous parleriez latin. Je le sais, pour mon malheur!
Quand je me vois ainsi dépourvu de lettres latines, je
me sens encore un être humain, mais non pas un
homme (1). » Et plus loin, abordant un pro])lème qui
l'attire, lîiigo Lopez s'écrie découragé : (( Ce n'est pas
là un sujet pour un chevalier illettré, je le remets à
Monseigneur l'évéque, afin qu'il le traite un autre
jour (2). »
Le libraire florentin Vespasiano de Bisticcien par-
lant du Grand Cardinal remarque que « son père, des
premiers de son pays, était illettré mais qu'il compre-
nait fort bien le toscan (3) ».
Anton Zorita, le traducteur de VArhre des ha-
tatlles de Bonnet, dit au marquis de Santillane dans
sa préface? : « Cet ouvrage était écrit en langue gau-
loise ou française. Bien que ce langage vous soit
1. Cf. De vita heaia, dans les Opàsculos literarios de Paz y
Mélia, p. 112-113.
2. Ibidem, p. 186.
3. « Avevail padre signorc de' primi di queUo regno, il qualc
» non era litterato, ma intendeva benissimo la lingua toscana »
{Vite di uomini iUustri delsecoloXV,, édit. L. Frati, t. 1, p. 1G9).
LSVin UlbLIOTHÈQLE UL MAUQLIS DE SANTILI.A
presque aussi familier que votre langue maternelle,
comme il sied à qui, comme vous, lit des livres écrits
en toscan, en vénitien et en d'autres langues encore
que par la grâce de Dieu vous entendez fort bien, il
n'en est pas de même pour tous les memlires de votre
noble maison, ni pour beaucoup d'autres habitants de
ce royaume d'Ilespérie, car le style de cet ouvrage est
difficile; il en résulte qu'ils ne le comprennent pas ou
qu'ils n'arrivent à profiter du contenu de ce livre
qu'avec difficulté et à grand'peine {!). » L'admiration
de Zorita pour son maître est telle, que s'il avait pu
citer le latin au nambre des langues familières au
Marquis, il n'y aurait certes pas manqué. Nous sa-
vons par son témoignage qu'Iftigo Lopez lisait le fran-
çais. De son savoir en toscan il nous a donné une
preuve lui-même, lorsque dans la Comcdieta de
Pon:;a, se souvenant de Dante et d'Arnau( Daniel,
il fait parler Boccace en italien (2) .
1. Cf. Nolico LVIII, ms. 'B, p. 377,
2. " niustre Régine, île cuy el aspecto
H DituosLra grand sitagiiu c magnill<;en;i&
u lo vcgDo dal loco, ove è lo dilecto
» Eterna, lagloriacBuniiua potençia.
» Vegnolcliianialo de vosira exçellençia ;
» Cha'l voslrn pianfire e reniarirare
■ M'a fatosi tosto parlîre e cuytare,
» Lassatu le gelo. a. vo^tra obedieiti;ia. »
« lo veio li vostri sembianti cotait,
» Che ben dimitetrale essor ruolestale
0 Di quella Hegina, cite inlia li morlali
1) Hegi et iudîca. de iurc e de facte.
B Veiamo le casi eçiô che enarrate,
" E vostri infortUQÎ contate perverai ;
" Ca presto aeraQo prose, rime, o verai
'I A vustro piaQere. ai çib comandate. »
(Obraa dei Marqués, p- 104).
INTRODUCTION LXIX
Ici, et pour mettre fin à ces considérations, il n'est
peut-être pas hors de propos de rappeler le jugement
de Lope de Vega au sujet des services que la con-
naissance de l'italien rendait aux Espagnols. « Cette
langue, dit-il, a été fort précieuse à nombre d'Es-
pagnols qui ne savent pas assez le latin. Ils copient
et transposent de l'italien ce qui leur plaît, et puis ils
disent : « traduit de latin en castillan, » mais je vous
promets qu'à moi cela ne m 'arrive que rarement,
et par pure inadvertance, et parce que j'ai mauvaise
mémoire (1).))
1. « Esta lengua es muy dulce y copiosa y digna de toda
)) estimaçion, y a muchos Espauoles ha sido muy importante,
» porque no sabiendo latin bastantemente, copian y trasladan de
» la lengua italiana lo que se les antoja, y luégo dicen : « tradu-
» cido de latin en castellano ; » pero le doy palabra a vuestra mer-
» ced de que pocas veces me suceda, sino es que se me olvida,
» porque soy flaco de memoria. » [EL desdiehado por la Iionra).
CHAPITRE ni
L'CBUvre littéraire d'iùigo Lopes de Mendoza
Nous n'avons pas l'intention d'analyser ici l'œuvre
du marquis do Santillane, nous voulons seulement in-
diquer les grands courants dont il a subi l'intluence et
dégager de l'ensemble do ses vers et de ses proses ce
qui constitue sa personnalité littéraire. L'originalité
véritable d'Inigo Lopez de Mendoza est dans le choix
de ses modèles.
Poète lyrique, il a laissé sa muse, élevée au rythme
des chansons de Galice, tirer de son chalumeau des
sons ténus et gracieux. C'est l'inHuence galaïco-pro-
ven(.'ale qui avant de mourir eut ix la cour de Jean II
comme un été de la saint Martin.
Poète didactique, instruit par ses lectures, il a su,
[wrcevoir les nouveautés de la vision dantesque et son
oreille a si vivement ressenti la l«'auté de l'hendéca-
syllalxi qu'unissant le savoir à son talent naturel il
en a tenté l'importation.
Critique enfin, il a su dans ses préfaces, et particu-
lièrement dans la lettre à son fils et dans celle qu'il a
adressée au connétable Don Pedro de Portugal,
raisonner ses impressions d'art, esquisser des classi-
fications, peu nouvelles il est vrai, et émettre quelques
idées esthétiquse. L'importance qu'il attache à la
musique des vers a été relevée à bon droit par
INTRODUCTION LXX!
M. Menéndez y Pelayo comme une heureuse inno-
vation (1).
Dans Taperçu d'histoire littéraire, modestement in-
titulé : Avant-propos et lettre que le marquis de
Santillane a envoyé au ConmHable de Portugal
avec ses œuvres (2), Don Ifiigo se montre très ren-
seigné pour son temps et il fait preuve d'un esprit ou-
vert et tolérant. Il voit juste en gros et, pour autant
que nous en pouvons juger aujourd'hui, ses re-
marques sur les œuvres et les auteurs qu'il a réelle-
ment connus gardent leur valeur, car il était homme
de goût, malgré l'enthousiasme pédantesque, bien
excusable alors, où Tavait jeté la révélation, peut-être
un peu brusque, de Thumanismc italien.
Il rima ses serranillas lorsqu'il parcourait le pays
à la tête de ses gens. Éloigné de sa bibliothèque, dont
les rayons étaient encore peu garnis, il laissait chanter
librement son àme de poète. Dans la grâce du rythme
il savait enchâsser des l)ergeries, rapidement vues,
légèrement notées, dont la fraîcheur n'a pas été ternie
parles années. Les serranillas et le villanrico adressé
à ses filles sont, de l'aveu de tous, le meilleur do
l'œuvre du Marquis (3).
1. « Este profundo sentido del ritmo musical, en relacion con el
» ritmo poético es dote caracteristica del marqués de Santillana.
» que à ella debio la excellencia de ser sin disputa el primero y mas
» armonioso delos versificadores de su tiempo » (Antologia, t. V,
p. LXXXVIl).
2. Prohemio é carta quel marqués de Santillana envia al con-
destable de Portugal con las ohras suyas, (Obms del Marqués y
p' 1.)
3. Le succès des serranillas du Marquis fut si eonsidérable
J
LXXll niIÎLIOTHEQIIE DU MAHQUIS DE 5.A.NTILLANE
Dans les canriones e derires, où nous trouvons
moins exclusivement des œuvres de jeunesse, l'ins-
piration moins libre s'alourdit déjà, et l'on voit que
d'attentives lectures du Roman de la Rose, d'Alain
Chartier et surtout de Dante et de Pétrarque lui ont
donné la notion du sublime, mMiocre et infime et
l'ont détourné de ; « ces romances et chansons dont les
gens de basse et servile condition se divertissent ( 1 ) ».
Mais l'artiste qui était en lui subissait néanmoins le
charme pénétrant des choses populaires et il sait se
servir discrètement de ces souvenirs :
i( La nioa que amores ha,
I) Sola, ftComodorraini? I)
Bon observateur, le Marquis sut apprécier dans le
parler des gens de peu ces sentences de morale con-
densée que sont les proverbes, et. en vers comme en
prose, il les emploie à côte des maximes des philo-
sophes. Parfois aussi un proverbe lui fournit, pour
ainsi dire, le thème d'une chanson (2). On aime à se
qu'on en trouve même une traduite en catalan dans le ms. II-D-10
de la bibliothèque de l'Escurial- C'est la seconde. En tnda In su
montanna.. (Cf. Los Rios, Ohms riol Marques, p. cxxxiv, n. 32).
1. H Estos romances e cantares de que las gentes, de basa e
aervil condition se alegran. i> {Ohms del Marquis^ p. 462-}
2. • Uiio pien!*Bael vayn
Il É otro el que to ensilla ■-
(Obras del Marqués, p.255).
<i Hà bien errada opinion
■> QuJen dii.'c : tau lexoB d'ojos
" Tao iëxo8 de coraçon . »
(Obras del Mav'iws. p. 452).
Juan de Lucena a bien miji en relief ce trait sitrnîticalif des
goùls du Marquis lorsqu'il lui fait dire : " Ni vna f^olondriaa
INTRDDICTION LXXIII
le représenter en route pour l'Andalousie conversant à
chaque halte avec vilains et rustauds et notant, dans
sa mémoire ou sur ses tablettes, ces ])hrase3 courtes
et colorées dont il devait faire plus tard, à la prière
du roi Jean II, le précieux petit recueil intitulé : Pro-
cerbes que les rieilles (Usent au coin (fa feu. classés
clans l'ordre (le l'A. B. r(l).
L'influence provençale directe sur le Marquis a été
nulle: ce qu'il sait des poétiques et des règles du
Gai/ saher, il le doit à VArlr de frobar, écrit pour
lui par son maître et ami don Enrique de Villena. It
n'a connu Arnaut Daniel que par Dante, et dans sa
bibliotliêque nous ne Inuiverons qu'un volume ])ro-
vençal : le Brcriari cCAinor de Matfre Ermen-
gaud(2). Ni l'œuvre, ni l'auteur d'ailleurs ne sont
cités par lAigo Lnpez de Mendoza. Par contre il a lu
des Français; Guillaume Ap Lorris, Jean de Meun,
Chartier et d'autres encore.
Impérial a fait naître en lui le désir de connaître la
Dii-ine Cunu'-die, et c'est encore à Enrique de Vil-
lena que le Marquis s'adresse pour lui demander une
version castillane du livre de Dante. Cette traduction
littérale, écrite eu mar^çe d'un texte italien pour faci-
liter à Ifiigo Lopez l'entendement de rorij^înal, lui fut
M verano, senor Obispo. ni un dedo faze maDO » [De rita beata
dans les Opûscaios Uteravios, p. 177).
1. En voici le litre exact : Ihiyo Lnpei de Mendora, à ruegn dcl
Rey Don Johan, ordenô ênUit vefranea que diçen las ciejaa Iras
el/uego; é pnnordenadon por laôrden del A, B. C. (Obras del
Marqués, p. 504).
2. Cr. Noiice LX. p. 383.
LXXIV BinLIOTHÊQUE D|i MARQUIS DE SANTILLANE ||
remise en 1427. Dès lors, il se détourna de la France '
et l'imitation directe, indireete ou voilée, souvent
consciente et parfois aussi involontaire de Dante, le ,"
tient et le garde sa vie durant. 11 s'attache à ce mo-
dèle parce que, confusément, il en a compris la gran- ''
deur, l'importance et la nouveauté. Il s'y attache i,
aussi parce qu'il considère les Italiens connue les hé- i
ritiers de Rome et que les formeh: dont ils se servent ■
se prêtent aux réminiscences, aux évocations, au dé- '
ploiement du savoir livresque.
Lui-même nous dit, sans se départir de son halji-
tuelle modestie, pourquoi il préfère les Italiens aux |
Fi-ançais, qu'il estiu;ie beaucoup cependant. « Sauf ,1
l'avis de qui en sait plus que moi, écrit-il au connô- i
table de Portugal, je préfère les Italiens aux Français, ''
parce que leurs œuvres font preuve d'une plus haute I'
inspiration et qu'ils les embellissent et les composent |
d'histoires belles et peu communes (l) .»
Iftigo Lopez de Mcndoza subit l'influence de Dante
au point de lui emprunter même des choses qu'il au-
rait pu trouver ailleurs et qui sont de toutes les litté-
ratures médiévales. Les allégories du Roman de la
Hose, les procédés du Lihro de Alexandre et sans
doute aussi des autres oeuvres de Berceo, liligo Lopez
les avait remarqués, mais it a retrouvé ces vieilles
choses rajeunies, modifiées, souvent transfigurées par
1. (( Los Itàlicos prefiero yo, sô emieada de quien mas sa.brà, s,
I los Françeses, solametite, ca las sus obras se muestran de mas I
il altos engenios, e adornanlas e componenlas de fermosas é pele-
) grinas estorias. » {Obraa del Marqué», p. 9).
J
INTRODUCTION LXXV
le génie de Dante, et il en a été comme hypnotisé. Il
s'est imprégné de la Divine Comédie plus que de tout
autre livre. Il en a propagé le culte et encouragé
l'étude. Sans qu'il y ait plagiat dans des compositions
telles que El Infierno de los enamorados ; la Coro-
naçion de Mossen Jordi; la Comedieta de Port^a,
presque tout y est dantesque, l'atmosphère, le ton,
l'attitude des personnages, les questions, les ré-
ponses, le décor et les gestes. A Boccace, à Pé-
trarque, il doit beaucoup aussi, il les a consultés
comme des manuels ou des dictionnaires, il leur em-
prunte une foule de menus faits et de connaissances.
Mais Alighicri lui était, suivant une expression chère
à son temps et qu'il a lui-même employée, une biblio-
tlieca de moral cantar (1). Il doit à Dante l'hendéca-
syllabe, qu'il a eu le grand mérite d'importer en Es-
pagne avant tout autre, et de même il a été le pre-
mier à se servir en Castille du sonnet, qui devait, plus
tard, en des mains plus habiles, trouver en Espagne
comme une seconde patrie (2). Ses Sonetos fechos
al italien modo dérivent de la Vie nouvelle autant
que des sonnets de Pétrarque, et c'est sans doute à
Dante encore que le Marquis a emprunté la coutume
des petits sommaires explicatifs, dont il fait précéder
les dix-sept premiers sonnets qui sont, suivant Amador
de los Rios, ceux qu'il a envoyés en 1444 à dofla Vio-
1. Defunssion de Don Enrique de Villena § /// (Obras del
Marqués, p. 24).
2. Morel Fatio, UArie mayor et V Hendécasijllabe [Romania,
t. XXII, p. 224.) — Sanvisenti, I primi influssi di Dante, p. 175,
ou l'auteur étudie avec soin la stcucture métrique des Soneioê.
-*■»
LXXVT IlIiîLinTtlKQLT. IH^ MARQUIS DE SANTILLANE
lante de Prades en même temps qu'il lui faisait hom-
mage de la CnmecUotadf Partira et des Procerljios(\).
Les oiïorts qu'a du faire le Marquis pour plier une
langue encore rude à des rythmes étrangers sont véri-
tablement dignes d'admiration, et il a bien mérité la
notoriété et l'estime que ce tour de force lui a
values (2).
Ses familiers, qui connaissaient sa pensée littéraire
et sa suprême ambition, ne manquent pas de le com-
parer à l'auteur de la Dîtino Coiin'die chaque fois que
la fureur apologétique leur fait perdre la mesure :
« Vous qui corrigez les œuvres de Dante et qui
savez vous-même en composer de plus hautes, » dit
Gomez ManriqucfS). Et Diego de Burgos arrache à
l'ombre d'Alighieri cet aveu singulier : k Car si j'ai de
la renommée, si je suis connu, c'est parce qu'il a bien
voulu lire mes œuvres{ 1}. »
1. Obran de! Marqués, p. 282. noie sur le sonnet XVII.
2. Fernando de Herrera, Obras de Gnrci Lasso de la Vega,
(Séville, 1580, p. 75). — Argote de Molina, Discurm sobre la
poesia casiellana, publié à la siiile du Conde Lucanor (édit.
Mili y Fonlanals. 1853, p, 1561.
3. » Vos que pnipndays las ohn» del Dante
" Ë otras mas allas sabeys componer ".
Cf. "Copias que fiço Don Gomez Maorique, suplicandoal muy
u maniflco sefior. marqués de Santillana, que le diesse un cançio-
I) nero du sus obras d [Obras del Marauds, p. 326).
4. <i Que si tengo fama. si soy conoscido
» Es porqu'cl qaiso mis obras mirar. »
Cf. El triunfo del Martjués [Cancinnerode If. del Castillo, t. I,
p. 245). Voyez aussi les vers cilés ci-après. (NoliceXLVII.p. 308.
309,) Si Diego de Burgos, en s*e\primant de cette manière n'en-
tendait parler que de l'Espagne, on peut dire que c'est là un
éloge mérité puisque le Marquis, plus qu'Impérial, et que Febrer,
INTRODUCTION LXXVII
El triunpheie de Amor, par son titre et par sa te-
neur, procède plus spécialement de Pétrarque. Le
Siceno et la Vision dérivent du Roman de la Rose,
bien qu'on y trouve aussi des souvenirs de Dante.
C'est encore Dante qui fournit au Marquis le cadre
de son poème sur la mort d'Enrique de Villena, et
ses vers en l'honneur des canonisés Vincent Ferrer
et Pierre de Villacreçes ne manquent pas de rémi-
niscenses dantesques.
La Comedieta de Ponza a sans doute été un grand
effort, elle compte cent vingt strophes de huit vers
d'arte maj/ory mais elle n'a ni les mérites du Diàlotjo
de Bias contra Fortunay ni l'originalité du Doctrinal
de Privados, la seule création du Marquis dont le
sujet soit intéressant et où la passion ait mis de la
vie.
Le Diàlofjo de Bias développe et soutient une
maxime de la philosophie stoïcienne énoncée par Bias en
ces termes, dans une de ses réponses à la Fortune :
« Tu ne peux me nuire beaucoup car je porte mes
biens avec moi(l).)) Cette donnée était habilement
choisie pour permettre au Marquis de s'abandonner à
rinspiration livresque que lui souflûaient de toutes parts
les volumes petits et gros qu'il avait réunis avec amour
dans sa bibliothèque de Guadalajara, où l'emprisonne-
s'est préoccupé de vulgariser Tœuvre de Dante en faisant traduire
en castillan la Divine Comédie et le commentaire de Benve-
nuto da Imola. (V. Notice XLVII, mss. *D, p. 275 et •G, p. 306).
1. « Poco me puedes dapnar:
)) Mis bienes iievo conmigo. »
(Obras del Marqués, p. 156).
LXXVIIl BIBLiOTHEQCË 1)11 MARQUIS DE SANTILLANE
ment de son cousin le comte d'Albe et le désir de
sauvegarder sa liberté l'avaient fait se retirer. Dans
ce dialogue, il passe en revue tout son savoir : Homère
et VHisfnifp lU' Troie, Platon et Sênèque, Virgile
et Dante, Tite-Live et la Phamate, les livres qu'il
respecte et les livres qu'il aime. Son érudition fa-
tigue ici moins qu'ailleurs parce qu'elle est moins
déplacée.
Le Doctrinal de Pricados est sans contredit
l'œuvre maîtresse d'Ifligo Lopoz de Mendoza. L'idée
en est neuve et hardie, un souille tragique soulève
dans le sein du poète le tourbillon des passions et des
haines qui éclatent wans vulgarité. Son imagination
vivement frappée par la chute du favori de Jean II
se détourne des livres et regarde la vie. Sans doute, il
est injuste à l'égard d'Alvarode Luna, qu'il accable,
mort, de ses meilleurs vers. Mais il est sincère, il
croit ce qu'il dit. Dépourvu de sens politique, le mar-
quis de Santilhinc n'a jamais compris la valeur de
celui qu'il rendait responsable des trouilles de l'heure
où il vivait. 11 n'a même pas reconnu son erreur lors-
qu'il a vu la guerre civile et l'intrigue régner dans le
pays, après comme avaut la mort d'Alvaro de Luna.
Le Doctrinal, nous montre que la lecture des compila-
tions indigestes et des interminables histoires n'avait
pas complètement tué en Ifligo Lopez de Mendoza
le poète de sa jeunesse. Si le Marquis sul'it quelque
part la grande et haute influence de Dante, l'inHuence
inconsciente qui fait que l'on oublie ses sources et
qu'on les transforme dans la mesure de ses propres
INTRODUCTION LXXIX
forces, c'est dans cette farouche oraison funèbre du
grand maître de Saint-Jacques.
On ne connaissait jusqu'ici qu'un seul Doctrinal.
Une heureuse découverte de M. de Uhagôn nous
apprend qu'il y en avait deux(l). La haine du Marquis
était si forte qu'une seule imprécation ne pouvait lui
suffire. Ce nouveau poème est d'une violence inouïe.
M. de Uhagôn a reconnu la valeur de cette composition,
mais nous croyons qu'il fait fausse route lorsque, dans
les réflexions dont il fait suivre ce nouveau texte
publié par ses soins, il dit : « Como se ve, es una repeti-
(( cion del Doctrinal de Pricados si cabe mâs fuerte
(( màs dura y mâs saïluda que el mismo Doctrinal.))
Nous croyons, après une lecture attentive de ces copias
del dicho sehor Marqués, qu'il s'agit ici d'une pre-
mière rédaction du Doctrinal. C'est un violent et
brutal chant de victoire où Ifligo Lopez de Mendoza
insulte son ennemi et se laisseentrainerà des démons-
trations de joie féroce, au point qu'il perd totalement
la notion de la mesure. 11 est encore si vibrant de son
récent triomphe qu'il en oublie complètement sa muse
morale, son inspiratrice préférée, celle à qui partout
ailleurs il prête une oreille complaisante. Ces vers
ont du être écrits immédiatement après la grande dis-
1. Un Cancionero del aiglo XV con carias poesias inêditas
publicalo D. Francisco R. de Uhagôn. Madrid, 1900. Tirage à
part de la Revista de Archicos, Bihliotccam ij MuseoSy p. 13.
Dans ce chansonnier, la composition que nous nommons premier
Doctrinal suit le Doctrinal de Pricados et porte pour cette raison
le titre de : Otras copias del dicho senor Marqués sohrel mesmo
cagso.
LXXX UIBLIUTHEQUI; UU MAtlQUlS DK SASTILLANE
grâce (lu Connétable, el si nous ne savions combien le
marquis île Saiitillaiie était craintif, prudent et pré-
voyant, nous croirions presque qu'il n'a pas attendu,
pour les rimer, l'exécution de son rival. La versifi-
cation des deux poèmes est la même, seulement le
premier Doctrinal n'a que 398 vers tandis que le'
second en compte 134. On voit que ces deux compo-
sitions sont presque d'égale longueur. Elles traitent le
même sujet, et cependant à peine ont-elles des vers
communs. Dans son premier Doctrinal le Marquis
exalte les vertus de la jeune reine de Castille et du
prince Henri qui furent, on le sait, les complices des
ennemis de Don Alvaro de Luna. Dans le second
Doctrinal Iflign Lopez serre l'histoire de moins prés,
il s'êlévo à des considérations générales, il entrevoit
ce qu'il y a de tragique dans le cas du ("onnétable et
les enseignements que l'on peut tirer d'une chute
aussi retentissante. 11 a eu le temps de se ressaisir et
de trouver des sentences et des maximes morales.
Dans le premier Doctrinal, au contraire, la haine et la
joie féroce éclatent sans retenue dès les premiers vers:
0 De lu resplandor, o Luna,
» Tehaprivado la fortuna. »
Et si cette teuvre est certainement curieuse au point
de vue psychologique, elle n'a pas, littérairement par-
lant, la valeur du Doctrinal de Pricados que nous
connaissions déjà.
Les Pronerhioa de fflnrin.^a dntrina e fructitosa
ensefiança, sont l'œuvre la plus [mpuUiire du Marquis.
Souvent réimprimé, ce livre eut un long succès. C'est
INTRODUCTION LXXXI
une mosaïque de maximes morales glanées partout.
Salomon est le guide et le modèle de Fauteur. La
forme de ces proverbes est facile : ils restent sans effort
dansTorcille de qui les a entendus. D'ailleurs, dans sa
dédicace au prince Henri, Iftigo Lopez prend soin de
nous déclarer qu'il n'a pas l'intention de faire passer
pour sienne une sagesse qui, en définitive, n'est ni à
lui, ni à personne, mais bien à tout le monde:
(( Use pourrait, dit-il, que quelques-uns de ceux qui
sont plus disposés à blâmer, critiquer et corriger qu'à
créer eux-mêmes, disent que j'ai pris tout ou du
moins la majeure partie de ces Proccrhes aux doc-
trines et aux enseignements d'autrui, comme par
exemple à Platon, à Aristote, à Socrat^î, à Virgile, à
Ovide, à Térence et à* d'autres philosophes et poètes.
Je n'y contredirai point, bien plus il me plaît qu'on
le croie et qu'on le pense. Mais ceux que je viens de
nommer ont emprunté ces maximes à d'autres, et
les autres à d'autres encore, et ceux-ci enfin les ont
prises à ceux à qui l'expérience d'une longue vie et
une recherche subtile ont permis de discerner la cause
des choses{l). »
1. « Podria ser que algunos, los quales por aventura se fallan
» mas prestes â las reprehensiones é a redarguir é emendar que â
M façer nin ordenar, dixiessen yo aver toinado todo, 6 la mayor
)) parte destos « Proverbios » de las doctrinas é amonestamientos
» de otros, asy como de Platon, de Aristétiles, de Sôcrates, de
» Virgilio, deOvidio, deTerençio é deotros philosophos ê poetas.
)) Lo quai yo no contradictiria ; an tes me place que asy se créa é sea
» entendido. Pero estes que dicho hé, de otros lo tomaron, é los
» otros de otros, é los otros d'aquellos que por luenga vida é sotil
» inquisiçion alcançaron las experiençias é cabsas de las cosas. »
(Obras del Marques, p. 26).
VI
LXXXIl niBLIOTHHlQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Comme il trouvait obscurs cei-taius de ses proverbes
enfermés chacun dans une strophe de huit vers, le^^
Marquis s'avisa de les gloser et ce dut lui être une
grande satisfaction. On sent, positivement, à ehatjui
ligne de ces commentaires, le plaisir qu'il prit à
sortir de sa mémoire les mille et une notes qu'il y avait
accumulées, avec d'autant plus de fatigue qu'il n était
pas un savant. Envisagé ainsi, son jjédantisme d'ama-i
leur a (juelque chose de touchant et se fait par-
donner (I).
1. M. Savj-Lopez s'est occupé des Prenirsori spagnuoli di
Dante {Giornale Danteu-o, IV, p. 360). Il fait danses travail de
curieuses remarques sur des similitudes d'inspiration chez Bcrcco
et chez Hante, qui une [ois do plus nous prouvent avec quelle
prudence il faut s'avancer sur le terrain des influences. Une autia'
brochure du même auteur s'intitule : Dante» Einjlitss luif »pa-'
nische Dic.hter lie» XV Jahrhunderls (Naples, 1901). Peut être
M, Savj-Lopez modifiera-t-il quelques peu ses opinions en
voyant se multiplier les témoignages directs de l'influence consi-
dérable du Florentin sur le marquis de Santillane et sur son entou-
rage.
M. Sanvisenli, dans son livre / primi influitsi di Dante
Petmrcn e dfil Boccaccio sulln lelteratura xpnijniiola, con appen-
dici di docttmenti inediti (Milan, 1903), consacre un chapitre
(c- IV, p. 127-186, et n. p. 187-196) à l'analyse consciencieuse
des œuvres du Marquis, faite en vue d'y surprendre les imitations
et les influences dantesques. Le livre de M. Sanvisenli, utile
comme introduction à l'étude delà dantologieen Espagne, groupe
des renseignements bibliographiques dispersés jusqu'ici et qu'il est
commode de pouvoir consulter facilement. La question des ori-
gines, c'est-à-dire l'élude des versions manuscrites de la Dicine
Comifdie, des commentaires et de traités tels que les Senlentias
catfiolicaa de Jaume Ferrer de Blanes (Cf. Notice XLVII, p.309^|
est un champ spécial où beaucoup de choses restent eni
à découvrir.
.it _
il
•oa- _
CHAPITRE IV
Lia Bibliothèque de Guadalajara
La. bibliothèque du marquis de Santillanc est cer-
tainement la plus intéressante des collections de
manuscrits qui se sont formées en Espagne au
XV"^ siècle. Son mérite principal n'est pas d'avoir été
une des premières à ouvrir ses armoires aux con-
quêtes de l'humanisme italien, ce n'est pas davantage
sa richesse qui lui a valu depuis longtemps l'attention
des érudits. Ce qui la caractérise et lui fait une place
à part, c'est de n'être pas due aux hasards des hom-
mages et de l'adulation de pauvres clercs en quête
d'un protecteur. L'homme qui a réuni tous ces vo-
lumes, les faisant souvent venir de fort loin, unissait
au goût de l'étude le goût du livre. Il aimait les beaux
exemplaires, le vélin sans tache, récriture nette et
claire, les miniatures, les rubriques, les titres dorés,
les médaillons, tous les petits luxes qu'un lecteur déli-
cat se plaît à rencontrer sur les feuillets des muets
compagnons de ses veilles ou de ses méditations.
Pour les ouvrages qu'il fit relier lui-môme, il adopta
une reliure spéciale, à la fois (dégante et grave,
où son emblème s'enlève en relief sur le cuir des
plats. Sur le premier feuillet des beaux manuscrits
qu'il fît copier en Espagne et surtout en Italie,
se trouvent ses armes, son heaume et sa devise.
Ce grand seigneur, que les luttes de parti et la
LXXXIV niBLIOTHEQUE DU MAKQtîlS DE SANTtLLANE
défense de ses intérêts prt^occu paient cnnstatnment,
n'oubliait jamais ses livres. Il profitait de son in-
fluence et de SCS i-clations pour se pi-ocurer (ie nou-
veaux volumes ou pour encoura^r les éi-udits ef les
copistes. U fit traduire Platon (1) par son eliajx'lain,
Virgile (2) et Dante (3) par un ami; il chargea son
nt^dcciii de lui faire une version du commentaire de
Benvenuto da Imola à hi Dwlne Coiiti'dlo{A). Martin
d'Avila, un de ses écuyers, mit pour lui en castillan
une œuvre italienne de Decemliri {ô}. Sou fils, le
Grand Cardinal, traduisit à son intention VIliaih'
d'IJonière (6). Alonso de Madrigal vulgarisa pour
1. Notice 'H. p. 8, etNotiofiXIJX, m-;. M. p. MO.
2. Nolice Xm. iiis. 'A, p. 89.
3. Notice XLVII, ms. 'D, p. 275.
4. IhIfh'M, ms. 'G, p. 306.
5. Notice LUI. ms. 'C, p. 359.
6. Notice*!, p. I. — !■' ranci SCO de Médina, Salazar de Men-
doïa, et d'uulres biogniphes du Cardinal disent quil a traduit
pour son père VOdysiée d'Homère, VÈniide de Virgile, quelques
œuvres d'Ovide et de Salluste (Calalina Garcia, Biblintera de
escrilores de la prorincia de Giiadnlaj'ara, Notice LXXXIX,
n° 396, p. 174-176), Ces renseignements semblent être le résultat
de multiples confusions. Four Homère, c'est sans doute de la
version de VILiade qu'entendent parler les biograpties de Pedro
Gonzalez. Quant à VÊneid-e, il paraît peu probable que le Car-
dinal ail pu songer à la traduire, puisqu'il devailsavoir. mieux que
personne, que Villenaravailtait.il en e.st sans doute de mAnie pour
Salluste dont la version exécutée pour Fernan Ferez de Guzraan
n'avait certes pas échappé à »a uurio.«ité. Enfin, si l'edro Gon-
zalez a traduit (mur son père quelque œuvre d'Ovide, co n'était cer-
tainement pas le I.ibro maj/or de las Trnnsformarinneit que le
Marquis cite, avec Y Enéide et les Tragédien de Sénéqiie, comme
ayant été vulgarisé à. «a demande. Si les Metamorp/iosen avaient
été traduites par l'edro Gonzalez, le Marquis, qui en parle dans
la lettre à son fils {'ibras del Mar(/iiès, p. 482), n'aurait pas
manqué de le relever,
INTRODUCTION LXXXV
Santillanc son volumineux coninientaire (VEusèbcfl)
et Tévéque de Burgos, qui avait noué au concile
(le Bàle de précieuses amitiés, mit Ifligo Lopez de
Mendoza en rapport avec les humanistes italiens.
Pietro Candido Decembri a fait des vers latins sur la
mort du Marquis (2), et son frère Angelo lui a dédié
la version d'un traité d(> Bonacorso da Montemagno
qu'il attribue à Plutarque (3).
C'est Tévêque de Burgos qui engagea Bruni à
écrire à Jean 11(4), c'est lui qui invita, Pietro Candido
à dédier au roi sa version latine de V Iliade (5) ; c'est
aussi lui, sans doute, qui procura à son souverain
l'honneur de la dédicace d'une homélie de saint Ba-
sile, traduite de grec en latin par l'illustre Bessa-
rion (6). Jean 11 acceptait volontiers ces hommages et
répondait à ces politesses littéraires avec muniHcence,
mais rhomme le plus fier de ces honneurs rendus à la
Castille était le marquis de Santillane. Dès que se
publiait un ouvrage nouveau, il s'en procurait une
copie, et transporté d'enthousiasme, il la remettait à
l'un de ses secrétaires ou à l'un de ses familiers pour
en faire exécuter la version castillane.
C'est cette fièvre de traductions et de copies, cet
intérêt toujours croissant pour le grand mouvement
1. Notice VI, mss. *B, *C, *D. ♦E, *F, p. 40-48.
2. Appendice 4, p. 468.
3. Notice XVI, ms. D, p. 112.
4. Notice LUI, ms. *D, p. 361 .
5. Morel-Fatio, Lesi deux Omero castillans (Romania, t. XXV,
p. 122-126).
6. Notice XI. p. 68.
^.^-■\r.
LXXXVI BIBLIOTHÈQUK DU MAKQUIS DE SANTILLANE
lointain, cet éveil de curiosité pour l'histoire romaine,
pour la véritable histoire de Troie et pour la httéra—
ture des deux terres classiques, qui ont fait de Guada-
lajara le modeste berceau des nouvelles idées que
l'humanisme italien communiqua à l'Espagne. C'est
encore peu de chose: le moyen âge avec son lourd ba-
gage de gloses, de postilles et de chroniques occupe en-
core une largo place dans la bibliothèrjne du marquis
de Santillane, mais c'est une aurore. Comme il arrive
souvent en pareil cas. l'admiration a précédé la com-
préhension; néanmoins le méritedeceuxqui ouvrent la
porte à un nouveau courant d'idées, même s'ils n'en
ont pas saisi toute la portée, reste toujours considé-
rable. Le triomphe des armes aragonaîses à Naples
faciUta les rapports entre les deux péninsules. Le
voyage d'Italie devenait plus fréquent et par consé-
quent les occasions de faire venir des manuscrits se
multipliaient. Nous savons d'ailleure que le marquis
de Santillane avait un ami qui séjourna longuement à
Florence et qui fraya dans cette ville avec des huma-
nistes et des libraires. Cet ami, Don Nuflo de Guz-
man (1), resta même après son retour eu Castille en
relation avec les Italiens. On verra, par la suite, les
raisons que nous avons de voir en lui une sorte
d'agent du Marquis.
Un autre familier d'Ifligo Lopez, Juan de Lucena,
séjourna â Rome où, sûrement, il ne resta pas étran-
ger au mouvement littéraire, puisqu'il rapporta une
adaptation d'un dialogue de Bartolomeo Fazio qui
1. Appendice 1, p. 449.
INTRODUCTION LXXXVII
est presque un plagiat (1). Enfin nous savons que,
lors de son avènement au trône de Castille, Henri IV
envoya Iftigo Lopez de Mendoza, second fils du mar-
quis de Santillane, ambassadeur à la cour de Rome,
pour notifier au pape Nicolas V sa soumission et lui
faire part de ses projets de croisade contre les Sarra-
sins (2). Autant d'occasions dont le Marquis profita
certainement pour faire venir des livres. Pedro Gon-
zalez de Mendoza, nommé en 1454 évêque de Cala-
horra, a sans doute eu, lui aussi, des relations avec
r Italie, mais le libraire florentin Vespasiano de Bis-
ticci se trompe lorsqu'il attribueau Cardinale de Men-
doza spafjnolo une part prépondérante dans la forma-
tion de la bibliothèque de Guadalajara. Vespasiano,
qui écrivait entre 1473 et 1495 (3), a recueilli des
propos qui ne résistent pas à la critique (4).
1. Cette observation est de M. Paz y Mélia, l'éditeur du
Libro de vida beata de Juan de Lucena (V. Opdsculos Lite-
rarios). Dans ce dialogue, Juan de Lucena, qui se met lui-même en
scène, se fait adresser par le Marquis les paroles suivantes : « lO
0 hijo de mi ahijado ! Bien tornado de Roma, ^ no me tocas la
» mano? » (/. c. p. 174).
2. Los Rios, Obras del Marqués, p. xcvu et n. 33.
3. Vite dt Uomini illustri del secolo XV, édit. L. Frati, t. I,
p. 169, n. 2 (Collezione di opère inédite o rare. Bologna, 1892).
4. Voici la notice que Vespasiano de Bisticci consacre au Grand
Cardinal d Espagne : « Messer Piero di Mendoza, ispagnolo, di stirpe
» nobilissima, f u fatto cardinale da papa Sisto per la sua virtù« Ebbe
)) notizia universale cosi in iure canonico, come in questi studi
)) d'umanità e filosofla e teologia. Istette più annî in corte di
» Roma, e quivi fu molto stimato ed onorato. Faceva continova-
» mente fare libri, e comperava, cosi sacri come gentili, in modo
» che ragunô grande quantité di libri, per voler fare una libreria.
» Aveva il padre signore de' primi di quello regno, il quale non
(( era letterato, ma întendeva benissimo la lingua toscana; e per
V *■• •• ' ■ "
LXXXVIII BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Lorsque mourut le marquis de Santillane, Pedro
Gonzalez de Mendoza, évêque de Calahorra, n'avait
pas quitté rp]spagne. Ses nombreux biograplies ne
mentionnent point le séjour prolongé que, d'après Ves-
pasiano, il aurait fait à Home(l). Il était si nécessaire
à son pays comme prélat, politique (*t guerrier, qu'il
ne pouvait môme pas songer aux longues absences.
Quand Vespasiano de Bisticci écrivait sa notice, le
marquis de Santillane était mort depuis prés de vingt
ans et il n'a pas Tair de s'en douter. Peut être a-t-il
confondu Don Pe<lro, le futur (Irand Cardinal, avec
Donlnigo, le futur comte de Tendilla, qui, nous le
savons, fut ambassadeur du roi de Castille auprès des
papes Nicolas V et Pie II (2). Quoi qu'il en soit, les
» (lucsto fe' fare il cardinale qui in Fircnzo grandissiuia ((uantità
» di librl in lcn*(ua toscana, per transfcrirli per suo piacere in
)) spaj^nolo; e fece fare in lspa*^na in casa sua una Ubreria di
» lihri toscani, die voile clie fussi coniune a chi ne voleva.
» K niessor Pietro c tutta la casa sua, casa d' uomini nobilis-
)) sinii, edati tutti alla virtû; edèo^^iin ïspaynade" primi uomini
» di (]ucllo re^no. Di poi che fu fatto cardinale, non o mai veuuto
» in corte di Homa. Délie opère clie ha composto non ho noti/.ia,
») per (piesto non se ne fa men/ione. )>
1. M. Catalina (iarcia, le plus récent bio-graphe du Cardinal, ne
dit rien de ce pn'*iendu voyage de Home dans la longue notice
qu'il consacre à IVdro Gon/ah^/ et à ses biographes dans sa/i//;//o-
ti'ca (/(.' f'ifrnlorrs dr hiprorinn'ft ^/fG/zv/rA/A^yV/yv/, Notice LXXXIX,
n'« 301 .Sî)7, p. 170-170 (Madrid, 1891)).
2. I/i i)remicre ambassade du comte de Tendilla totube entre
juillet 1451, date de la mort de Jean II, et mars 1155, date de la
mort du pape Nicolas V. L'ambassade auprès de Pie II fut plus
lon^'ue puisque Ini^^i Lopez de Mendoza prit part au concile de
Mantoueen U5Î) et que ce concile dura près de huit mois (V. Ma-
riana, Ilisi. r/fn clr E^sjiurui, Madrid, 18 18, t. II, 1. XXIII, c. i,
p. 499-500).
INTRODUCTION LXXXIX
rcnscigneincnts que nous fournit le libraire florentin
restent précieux, parce qu'il était nécessairement bien
informé des choses con(*(H*nant son commerce. Ils con-
firment l'origine florentine de la plupart des manus-
crits italiens du Marquis, et ils indiquent qu'à côté des
manuscrits spécialement copiés pour Don InigoI/)pez
on procédait pour lui à des achats, ce qui explique la
présence de manuscrits italiens, portant d'autres armes
que celles des Mendoza, dans les armoires de la l:)i-
bliothéque de Guadalajara. Que les émissaires du
Marquis, en Italie et ailleurs, achetassent des manus-
crits d'occasion, cela no fait pas le moindre doute;
nous en trouvons la preuve à plusieurs reprises sur
des volumes dont les armes primitivc^s ont été grattées
pour faire place à celles du nouvel acquér(>ur. De
même, sur des manuscrits provc^nanl de la bibliothèque
de Fernândez de Ileredia, grand maîtn^ de l'Ordre de
Sa in t-Jean-de- Jérusalem, nous avons trouvé que
Ton avait non seulement gratté hs armes du Grand
maître, mais encore la croix de Jérusalem qui ornait
le manteau do, Juan Fernândez sur les miniatures qui
le représentent. Beaucou[) de manuscrits italiens, la-
tins ou français furent acquis pour servir d(^ ti^xte
aux traduct(Hirs du Marquis el souvent nous trouvons
Toriginal et la version cote à côte sur le même rayon,
comme c'est par exemple le cas pour le ))eau manus-
crit français de» VArhfu* drs ha failles Ao Bonnet, orn('^
de dessins et d'armes étrangères, o\ sur lequel travailla
Anton Zorita(l). Le lils aine du Manpiis, Don Diego
1. Notice LVllI, ms. *A, p. 373 et ms. *B, p. 374. '
XC 1llIiL10THflQ|:E DU MAMQL'IS DE SANTILLANE
Ilurtado de Mendoza, premier duc de Plnfantado, prin
un soin (oui particulier de la liibliothèque do sou pèrejj
il en fil, par testament, un bien inséparable du lîtK
d(^ sa maison. Cetto sage mesure évita la dispersion
des livres du Marquis et éveilla l'intérêt des ducs de'
rinfantado pour le trésor dont ils avaient la garde.
Don Ifiigo Lo[x>z de Mendoza, quatrième duc de l'In-
fantado, estima hautement ce précieux héritage. Plus!
qu'aucun de ses prédércsseurs il s'occupa d'augmenter.
In bibliothèque et dans la préface de son Mémorial de
cnnaa notahles. par lui dédié à son fils, il fait l'éloge da
ses ancêtres et plus particulièrement de celui, qui « è
lui seul éclipsa la gloire de tous les autres Mendoza ( 1 ) ».
En 1702, un incendie éclaUi dans le château dé
de (hiiidaliijitra et s'étendit à la liibliothéque et auî
archives de la maison (2). Les dégâts causés par loi
flamnu's furent-ils eonsidéraliles? Nous ne lesavcni
pas. Mais il est cei'tain qu'il y en eut e1 ainsi s'expli-
querait l'absence de quelques livres, qui étaient danl
toutes les bibliothèques de l'époque, tels que
version castillane du LKht de ci/a et moribu
pliilnsofilioruni de Walter Burley(3), et celle da
Ê(i/nudt)/jics de saint Isidore de Séville. Ains
s'explique aussi la disparition du Lihra maj/or di
1. Appendice 3. p. 165.
2. Los Hios, IJbniit di-l Man/iw-^, p. ri.xvii, et Mayans y Sise:
dans sa préface au Paslor rli} Filirta de Luis Galvez de Moi
talvo (Valence, 1T!W).
3. Knust, dans son édîlion du De riln et imirihux en latin et I
casiîllan (Tûbingen, 1887; a démonlrii que toutes les fois (jne li
Marquis cite Laeri;io il faut lire Burley.
INTRODUCTION XCI
las t frisformar innés [\) d'Ovide et des Tfr((/r(Urs(2)
de Sénèque, que le Marquis était si fier d'avoir fait
traduire avant personne en Castille(3), comme aussi la
perte des œuvres de Don Iftigo lui-même, dont il pos-
sédait certainement plusieurs exemplaires et dont nous
n'avons retrouvé que la seule Comedleta de Pon^a
dans un volume de mélanges qui n a pas fait partie de
l'ancienne bibliothèque de Tlnfantado (4). Nous ne
pensons pas toutefois que l'ancien fonds de cette cé-
lèbre bibliothèque, celui qui fait Tobjet de notre étude,
ait été très appauvri. Nous avons pu retrouver la trace
de la plupart des ouvrages que le marquis de San-
tillane a vraiment possédés. Sa grande sincérité et la
netteté de ses indications ont été pour nous de précieux
auxiliaires dans des recherches souvent délicates,
parfois difficiles. Toutes les fois que le Marquis se sou-
vient des lectures qui lui ont fourni un fait, une date
ou un nom, il nous le dit. Quand il Tomet, le ton et la
manière dont il présente ses connaissances indiquent,
le plus souvent, à qui Ta un peu pratiqué, si ses ren-
seignements sont de première ou de seconde main.
1. Peut-être InigoLopezen citant les MêtafnorphoseH a-t-il voulu
^^.rler de VOcide moralisé de Hersuire (Notice XII, p. 84).
2. Dans la bibliothèque du Marquis, nous avons trouvé une tra-
duction toscane des dix tragédies de Sénèque (Notice XVI, ms. C,
p. 111). C'est sans doute ce texte qui aura servi au traducteur cas-
tillan auquel le Marquis fait allusion dans la lettre à son fils. Car
il s'agit certainement ici d'une traduction différente de celle qui
fut faite sur la version catalane d'Anton Vilaragut (KIY*^" siècle) et
qui ne comprend que neuf tragédies (Notice XVI, p. 125 et 130).
A Lettre àD. Pedro Gonzalez. [Obvas del Marr/ucs, p. 482.)
4. Cf. Notice XI, p. 68.
*I
IIOMERK
Homère, Iliade, traduite en castillan sur le texte latin de
Pietro Candido Decembri.
M. Morel-Fatio a publié sur Thistoire des versions castil-
lanes d'Homère et en particulier sur celle qui nous occupe
ici un important article intitulé : « Les deux Omero cas-
tillans ») (Romania, t. XXV, année 1896), et M. P. de
Gayangos, dans son Catalogue des manuscrits espagnols du
British Muséum, a donné la description du manuscrit qui
contient la traduction de la version de Candido Decembri.
N'ayant pas encore pu examiner nous-môme le manuscrit de
Londres, nous nous en tiendrons au cabilogue de Gayangos
pour la partie descriptive. L'étude de M. Morel-Fatio nous
fournira aussi de nombreux et précis renseignements. Citons
tout d abord M. de Gayangos:
« Add. 21, 245 paper, in folio tî. 97, xv cent.
La Iliada de Homero, en romance.
1. A translation of the Hrst, second, tliird, fourtli, and
tentli books of Homers' Iliad, made at the command of,
and dedicated to, the marques de Santillana [D. lûigo
Lopez de Mendozal from the Latin version of Pietro Can-
dido, with finely illuminated initiais and borders besides
the portrait of the translator a Bénédictine monk?) at the
beginning.
2. The life of Homer, translatcd from the said Candido,
fol. 58.
3. El verdadero argumento de la istoria troyana, fol.
636.
3 niBLIOTHÈQUE DO MARQUIS DE SANTILLANE
4. At't'dunt and description of Rome; its goYcrnment, L'tc.
in old times, fol. 63,
5. Description ot Asi:i. Afriat, and Europe, f()l.7"i.
G. Glnssary of Latiii wurds, cliîefly relating lo a indu-
mentaria» idress'. osplaiued in Spanisli, fol. 82 b.
7. Letter said to liave been written to tlie Eniperor Nero
by a king of Arabia, nained Kuax, upon tlie propertips of
precious .stonos, fol. 85 (Catalogue qf (hc manuscripta in
llic Spanish language in Ike BritisU Muséum, t. I, p. 9j
M. Morel-Fatio ooininente ainsi le n" 1 de la notice
que nous venons de copier: n Quelques passages de la
préface de cette traduction rastillane de VIliade latins
prouvent que D. Pascual de Gayangos ne s'est pas trompé
en y reconnaissant une entreprise suggérée par le marquis
de Santillane, dont la lettre à son Hls devait, je le crois,
prccéder dans le manuscrit original lavant-propos du tra-
ducteur, puisque ce dcrnii.T y fait allusion comme à quelque
chose qu'on vient de lire: mais, ou le manuscrit de Londre»
est incomplet d'un feuillet au commencement, ou celui qui
l'a transcrit a omis de nous conserver ce morceau, ii
En effet, le passage de la préface du traducteur cité par
M. Morel-Fatio contient d'évidentes allusions il la lettre'
(jue le Mar<|ui.s écrivit à son tils Pedro Gonzalez de Meo-
doza, étudiant à Salumanque, où il lui demande, entre^
autres services littéraires, la traduction des livres I, II, IH,"
IV et X de VIliade d'Homère traduits en latin par Pietro;
Candido Decembri et offerts par lui au roi de Castilte Jean IL
La traduction contenue dans ce manuscrit est donc, très.
probablement, due a Pedro Gonzalez de Mendoza, et sinoa^
il liii-inémo, tout au moins il un lettré qui travaillait sou»
sa direction. Nous n'hésitons pas ii partager l'opinion do
M. Morel-Fatio, qui nous paraît tout à fait démontrée, le
traducteur anonyme se trahit à chaque pas dans sii préface,
et c'est bien le lil.s du Marquis.
Quant à la date de cette version, on iiu peut guère la pré-
ciser, la lettre d'InigoLope/ à son lîls n'étant malheureu--
sèment pas datée. Tout ce qu'on peut dire, et c'est encore
M. Morel-Fatio (jui nous en fournit la preuve, c'est que'
Pietro Candido reçut en 1442 une lettre par laquelle Alonso.
de Cartagena l'engageait à dédier y. Jean II de Castille sa Vfj|
I. HOMERE 3
d'Homère et Sii traduction de V Iliade, Decembri répondit
par une lettre du 30 avril de la même année, et il expédia
peu après probablement encore en 14 12) sa Vie iVHomùre
dédiée à Jean II et ses extraits de Y Iliade, M. Morel-Fatio
croit que c'est l'année même de l'arrivée de ces nouveautés
littéraires en Espagne, ou peu après, que le maniuis de San-
tillane en eut connaissance.
Nous croyons utile de reproduire ici le texte du prologue
du manuscrit de Londres (lue nous empruntons à Tarticle de
M. K. Vollmôller intitulé : Eine unbekannte altspanische
Uberset^unc/ der Ilias (publié en 1893 dans les Studien
zur Litteraturfjesc^liichte Michael Bernaijs rjeœidinet von
Schulern und Freunden, p. 233-249) :
Si a umanas no<;essidades niandaniientos diuinales se prefieren,
yllustre e muy inagnifico senor, enbaldc escusaciones |x)riic a la
carga que uuestra senoria por la précédente cpistola me inpone,
acatadas la nouedat de mi tienpo e baxeza de ingénie que grandes
cosas non sufren, graue e quasi insoportable, mandando me los
çinco libres de la grande Yliada de Homero, conuiene a saber:
primero, segundo, tercero, quarto e decimo, ya por Pedro Candido
excelente orador del griego traduzidos en prosaycaoraçion al latin,
en nuestra maternai lengua- traspasse. En los quales aqueste ingo-
niosissimo poeta tanta dio a los vencedorcs gloria, quanto de los
uençidos fue cstendida la fama. Altos escriptores acpiesta estoria
por muchas e diuersas causas escriuieron. Unes connno Seneca
tragedo queriendo demostrar quand breues c caducos los prinçi-
pados c poderes son deste mundo c (juand ligeramente los que en
la mas al ta cunbre de la fortuna se asicntan pueden cîier. Otros
commo Uirgilio por auer e alcancar beniuolençiade algunos, grandes
principes y enperadores que asi de los Troyanos commo de los
Gricgos des(;endieron, loando si ngular mente a aquel de cuva pro-
sapia uenian. Otros connno Guido de Colupnis por comendar una
tan estrenua conquista que en cl mundo fasta el présente tienpo
ygual non se falla . Otros como Eusebio muchas cstori«as suma-
riamente passando, uiendo a<iuesta tan mémorable non era de
callaren sus obras, ingcniosamente laasentaron. Otros como Titu
Libio queriendo los grandes fechos romanes desde su primer
comienço contar commo desoendientes de los Troyanos. La présente
ystoria escriuieron diuersos otros por dyuersos fines. Los libres
de los quales so muy çierto uuestra senoria aya mas estensa e parti-
cularmente leydo queyo en genero [fol. 1 v**] agora pudiese dezir.
4 mULIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Mua qutcn con Homero se puode ygualar, por el quai escriptor
los fechos do Achiles pueslo que niurio desaslrada c mala niuerl
lo liainamos bien fortunado? A quien no desdeùo seguir el grai
poeta latino. Antes, seguiid Pedro Candido abaxo recuenta, Ian(
lourle dia{l), que como entre lo^ mortates por manarca de 1(
poetas latynos ^ca auido, no se alrcuîendo aqucllos mis
en latyn escreuir que en el Griego lloinero auia conpucsto, dei
figurât! uamcn te por el : quis auferet clauam de nianu Herrults'
que qiiierc dezir: quien osara tirar la maça d'arniasdela
de Hercules? Por lo quai no sîn causa uuestra scûoria quiere m
obra de (an e\<,'elente uaron, el quai en solos los Alhenienses fuei
grand cosa ser un lienpo numerado e nieresçio para sienpre
todos los Ciriegos ser por exyelencia llamado poeta. I'aresi,'e
grande eminençia suya e fainoso nonbre on la controuersîa q^i
los antigos CAcriptores, do lieuipos asi Griogos oonio tdtiiM
ouicron por salier su Iiedad, unos di^iendo auer sido en tienpo
Oitias rcy septimo de Ysrael e de Agripa rey onzono en los Lati
e de Joas rey dezlmo de Judu, profctizando en Jlierusaleni
sanlo profeta EUseo, .seyendo principe quinto en Athenaji Meradt
e Key de Arain Azael e de los Egipçianos Suseûe e de los La(
denioniosArchislao Key septeno, sicndo entre clIosLigurgofî
reynando en los Corintios Eudenius septimo rey e en los Asir»
Octorapes Hey XXXV". Asi se [alla en laestoria latyna, Apolodi
e Kuforbo escriptor de ystorias lo pusieron antes de la Itomana
funda^-ioncientoe ueynte equatro afios. Cornclto Nepos di.\o auer
sido anIesdelaOlinpia primera vient aùos.Oirosdeitian poco ani
de la decendida de los P>aclitas, (de los) |[ol. ^] do los quali
fuo une Socrales. ArUtotiles lo puso despues de la captiuîdal
Troya çieiit aâos. Arîstarco en este mcsmo tienpo o en la tuyda
los lones de su (ierra. Phirocolo en tienpo de Ari,'ipo principe de
Altieuas, despues de la subuersiou de Troya çlenlo y oohcnta aûos
en la Irasmigracion o pasada de los lones de su tierra. Apolodro
Atheniense afirnio auer sido dozicnlos e quarenta anus despues
del perdiniienlo de Troya. Arçîlogo en la veynlc y très Oilnpiade,
reynanlc en los Medos Uciodos [2] rcy quinto. Algunos dixeron auer
sido poL'o anlc que las olimpias couionçasen, quatroticntos anus
quasi despues de tomada Troya. Otros lo pu^ioron en aquel tienpo
que por irayçion de Macliareo siteerdoie do Aptjlo en la ysla Deltoti
Drestes niato a Pirro. Aquesta grand discordia de tan singulai
uarones sobre cl tienpo de nuestro poeta Uomero muestra la
i
1. Mm. de Dio.
2. Md. de Iodes. '
I. nOMÈHE 5
grande heminençia. Ca no es de créer estudios de tan senalados
sabios se quisieran ocupar en luenp:a altereaçion de un uaron tan
solamente si uua de dos causas no les niouieran : o perfecto conos-
çiniiento e s(;ien(^*ia de su famosa elef<ançia, o a su [)roposito de
ystoriarno fuera muy neçesario sienilo como prinçipio de ystoria
donde el proeeso nasce o fin en quien se concluye. Asi comnio
uemos mucha contradigion entre los interpetres e otros estoria-
dores con los Ebreos que dizen desde el primer padre fasta el
na<;imiento de Abraham auer sido mill e nueneçientos e quarenta
e nueue aûos. Los otros con los interpetres atîrman auer sido très
mill e çiento e ochenta e quatre anos. Paulo Orosio e el bien
auenturado Kusebio en los prologos primeros que cada uno faze a
sus libros, el priniero a la orden e oromesta del niundo, el otro a
la coronica de los tienpos con los interpetres contra los Ebreos
aeuerdan. Pues asazes claro [fol. 2 v"] a todos que de Uomero ni
dependen estorias ni con el se çierran, queda que solamente su gene-
rosafama aya entre los nonbrados uarones causado disconueniençia
e desacuerdo, aunque de su elegangia muy poca e delgada notiçia
en la obra présente tornada por mi en romance podemos auer,
eoinmo ya por muchas manos passada aquella biueza no retenga
que en la primera lengua alcanço. Afirmalo Sant Geronimo que
faziendo grand dificultat en el traduzir de Griego por inposible
conparaçion puso que alguno prouase ni aun para si solamente
interpretar a Uomero que tornade a otra lengua, comoel dize, en
aquel mas éloquente de todos los poetas no paresçiese una orden
burlosa e digna de escarnescjer, mayormente que Uomero aquesta
obra canto en uersos de los quales la prosa suelta no resgibe con-
paraçion, bien (pie en ella aya hordenadas e distintas cadeni^ias.
Pero, comme uuestra senoria sin emienda en el prologo gênerai a
todas sus obi as al yllustre condestable de Portogal escriue, los
açentos, cuento e medida no se guarden commoen el uerso, porque
muy grand parte de su fermosunl pierde la dul(,-e ora(;ion. Asi
mesmo, comme Pedro Candidoayuso dira, aquesta obra no fue por
el traduzida palabra por palabra dando por causa lo suso dicho,
que si Uergilio a lo tal no se atreuio, mucho menosel ni ninguno
de los biuientes. Delo quai se sigue no la eloquençia como trompa
résonante e arte famosa suya, mas algund tanto de las altas
inuençiones e sentençias podamos conosçer. Es otra razon y muy
légitima por que asi no podemos conosçer su perfection, passando
aquesta obra a nuestro uulgar, (jue nos no auemos tan conpcn-
diosos uocablos para que en pocas palabras pudiessemos conpre
hender grandes sentençias. Commo sea que la eloquençia de
fuerças caresca quando el ydioma uocablos no padesçe diuersos
6* RIDLIOTIIËQUE DU MARQTITS DE SAXTILLANK
respectos significantes. l*or aqueslas cosas e por euilar algunos
yerroM que en la interpretaçion, atteiilo lo que dîcho he [fol. 3] arriba.
podriau caer si digno me faera aqiiesta carga yo quisiera mucho
tuyr. De mas desto que se uuestra sefioriji lia inuy bien uisto e
leydo iina pequeùa e broue suma de aqueste Homero de latyn
singularmenle interpetradaa nuestrosuulgares por elegregio poeta
Jolian de Mena. Por la quai sin dubda conoscera qiiaato el uaron
de Estnirna sobrepuia todo el genero poetal, pospuestas pero estas
causas mas que miradas, muy uirluoso seûor. La çierla uoluntat e
mandamiento de vuestra senoria espressados en la mny insigne
epistola me forçaron la inposigion suya a^eptase, consîderando
que aun aquellos queladislanqia do las lierras de uuestraingenua
preseni,'ia partiçipe^^ nu les Qzo, por la tama ^•ola oyda, con plazer e
seruir te desean, commo ya de muclios d'estos lan solamenle por
aquella nueslraproninçia, iii(l) seruisitada. A.si comme a Paulino
el santissimo Geroiitmo escriuia de Apolonio, aquel niaguo, o,
segund los Pîtagoriuos quieren, philosofo, que por uer Aliarca que
en el trono de oro se asentaua e de la fuente de Tantalo
auia beuidn, el monte Caucaso e muy grandes reynos de India
peD«>tro. E dende passada la muy ancha agua o Riu Phison aporto
a los bragmanas, donde entre pocos dîsçipulos del eurso de dias e
eatrcUa-s le Fallo enseria[ii)te. Tuuo, de/la (îeronimo, aquella liedal
grande e digna de çelcbrar niarauilla de todas las génies. Que
aquellos que por contemplai;iou suya las prouinçias asi no leuaron
fama de un .solo «nbre los truxo. V, asi no uieiios la présente con
uuestro preclaro nonbre aura gloria en los uenideros que por el
grande Yarclia aquolla fue remenbrada en los passades, mas para
que ya en palabrais me detengu si la uuestra grand sinçeridat e
perfec(;ion loar non oso? Uulgado prouerbio es ; el alaban<;a en la
propia boca ensordeçe. Que si por mi fuesse fablada manifiesto
es de aquella exçelen te persona])aresç6riaen ella mis [fol. 3 v] ma
se tornaua. Ë por esso me detengo. Pues si los lougincos aaquella
dessean los eontlnes auian e los nuestros adoruu, commo yo a
quien la umana naturalezaoliliga en todos scruiçios podre recusar
las mo.saycas leyes <ion mano dîuina escriptas. Que sou en mi
uuestros mandamienlos solo en la région de los biuos de mi mas
temedero seûor, por loqual el ingénie al trabajoela mano exeeu-
tandoel mandamiento deuuestra seûoriapusealapluma, conlian-
do asy mesino no tanto de mis fuergas commo que por aquella sean
corregidos los yerros, Por que loa sabios que aquesia interpctra-
çion o uulgar por mi fecho leyeren commo ya passade so correct
1. 11 estiivident qu'il laulici c<irri(ier n;'<
I. HOMERE 7
de tanheminentesçiençiapierdan cuydado dehemendarmisfaltas.
^on me faziendo nunçio de algunos maliçiosos, de todo rétracta-
dorés, que no los prouechos e cosas singulares de los libres, mas
>iamas donde se tengan para blasfemar los que en conponer o
interpretar trabajan con grande acuçia andan buscando. De los
quales faziendo lo que deuo me descuydo con aquel que dixo. Digan
los ombres lo que quisieren, en tanto que mesma mi conçiençia
non me acusa, los sieruos con obediençia satisfazer e yo con
testîmonio de aquella me contente, pues con afecçion e diligencia
por la obra lo confirme. Quien Homero e de que naçion o calidat
aya sido e quand gloriosa uida lue la suya segund philosuôa, por
que abaxo despues de su prohemio Pedro Candide copiosamente
lo escriue, e las dubdas que en el libre pueden uenîr, no euro des-
planar en lo présente (1).
M. Vollraôller n'indique pas l'auteur probable de cette
traduction. Mais après une lecture attentive de cet intéressant
prohemio, il est impossible de ne pas conclure avec M. Morel-
Fatio que cette version est Toeuvre de Pedro Gonzalez de
Mendoza, lorsque le futur grand cardinal d'Espagne était
encore étudiant à Salamanque.
1. M. Vollmôller nous dit que, pour la ponctuation, il a suivi les
indications que donnent les traits rouges et bleus dont le manuscrit est
semé. Cela n'aurait pas dû Tempôcherde faire quelques correctionn qui
sautent aux yeux et qui auraient amélioré un texte souvent altéré par
le scribe. N'ayant pas eu sous les yeux le manuscrit de Londres, nous
avons dû reproduire le texte publié par M. VollmoUer.
(Rocara. N* 179; Bibliot. Nat. Madrid Heserv. 6'-2).
1. Platon, le Phêdon. 2. Saint Augustin, De Beata Vt'la.i
3. Discours d'un em-oyé de l'empereur Frédéric II aa\
pape Ho/iorius III^ 4. Coluccio Saî-UTAto. Déclamations 1
de Lucrèce. Kn castillan.
Ms. de 95 feuillets de vi^lin, plus 1 feuillet blanr. ji laJ
fm, non foliott^ réglé à 28 lignes, écriture espagnole du^
XV^ siècle. Format 250X191 mm. Reliure moderne de Binot
avec le chiffre et la couronne du duc d'Osuna, Ce manus-
crit est orné d'encadrements do style flamand. Celui du
fol. 1 porte dans le bandeau inférieur les armes du Marquis, i
soutenues par deux anges. ,Si l'on compare ce.s anges A ceux!
de la Chroniijue Générale li, des ressemblances frappanta
de manière, de couleur et d'expression semblent indique^
la mémo main.
I. Le premier texte, sans rubriques, commence par le pn
logue d'une traduction du Phédon. La capitale enluminée qiwl
ouvre la page représente Socrate prenant la cigué, entoun
de ses disciples. Quel est ce traducteur et à qui s'adresse- ^
t-il ? Le manuscrit 2. N. 3. de la Bibliothèque particulière du
Roi, contient la même traduction, et la préface du traducteur
y porte le titre suivant: Inlroduçion dcl tibro de PlalonÀ
llnmado Fedron de la Ynmortalidal dol aima, par el\
dotor Pero Dia; (ranladado e dcrlarado. Un manuscritl
deParis(Bibt. Nat. Fonds espagnol, n" 458), quia fait partiel
de la bibliothèque du Marquis, contient IMj-/oc«s, dialogue I
lî. PLATON y
longtemps iittrilmt^ à Platon, .suiis li; titre tic : IiUroibifçinn
al lihro de Platon, Uainado Fcdion, en ijne se Iraeta de
como la muerte no es de U'iner, romanrado por^el dnrlor
Pero Dias de Toi edo, para c/ mnij gencroso e cirlnoso
spilor singiilw suyo, sc/lor Yiiîrjo Lapes de Mrndoça,
seilofde la Vef/a.
M, Menéntle/ y Pelayo dan^ son discours sur los vicissi-
tudes de la pliiiosophie piatouicieniie en Espagno (p. 90.
note l)(li explique l'erreur du manuscrit de Paris par une con-
fusionducopistequi. BOUS le titre du P/i^rfon, mirait transcrit
rAj.((M-KS, traduit, suivant toute probalùlit*', par le même
Pedro Diax-, c.liapelain du Marquï-s. M. Moicl-Fatio, qui
le premier avait attiré l'attention sur 1' A.iiorhus de Paris
[Romania, t, XIV, p. 97), se nittiiclie à l'opinion de
M. Mencndcz y Pehiyo (Romania, t. XIX. p. 140). La
forme Fedron n'est pis du fait de Pedro DiftK, puisqu'on
la trouve déjîi dans un manuscrit latin contenant la version
de Leonardo Bruni, sur laquelle Pedro Diaz a fait su tra-
duction (cf. Morel-Fatio, Roinania, t. XIV. p. 97, note 2);
ffitte forme iKirltare t'tait populaire au XV" siècle, comme
le prouve son emploi par Juan de Lucena dans le De Vita
fi'lici (voy. Par, y Mélia, Opûscnlos Lilerarios. p. 106).
Revenons au manuscrit Reserv.6"2: Le prologue commence
par: « De la iumortiilidad del aima diuersos adores en
diuersa mnnora sinlieron e fablaron, » et finit au foi, 3 v"
par: « Pues dexemos va de prolongjir mas la Tabla e en-
tendamos enla traduçion del diclio liliro de Platon llamado
Fedron. n Ce prologue est illustré de notes dues au tra-
ducteur espagnol. Suit la traduction du prologue de
Leonardo Bruniadresséiilnnocent VII, qui occupe les feuillets
y v"-5. Fnlin les feuillets 5-59 contiennent le Phédon:
incipit : » Ecliecnites ; tu Fedron fueste présente aquel dia
que Socrates l)euio el vino en la cartel o oystelo de alguno
otro. I» K\piicit : n aqueste fue el meior honln-e e mas
sabio de aqnellos con (luien nos conuersamos e contriicfamos.
luiic operi finis. JJro f/raçifis. n Les feuillets 59 VetOO
sont blancs.
1. De la» eicisitutten >h la .ftlosofiii pltitônlcii .-n E»/>iiihi. dan^ /■.n-
soiio» df erlticafiloBifirii. Madrij, 1892.
10
hiuliotiièque do marquis de santillase
II, Fol. 61. Encadrement gracieux, grande initiale sanSi
peinture, pas de rubrique. Incipit : n Viirnn muy humano et
de graod virtud Tlioodoro, sy el viage e camino que ron
RiKon se deue premitir e presuponcr e lu mosma voluntjid-
nos troxesse ul puerto de la philosophia por el quai M
honbre viene en la région e patria (?) de la vida bien auen-
turada... » Fol. 81 v". Explieit: « K yo le dixe; de cada
dia podeys hauer deste manjar si cada dia vos tornades a
Dios. E assi acabada nuestra disputacion, puesto fin
nucstro razonar nos partimos. Deo fjfattas. — huic operï
finis. » Ce traité est le De Beata Vila de saint Augustin.
Qui en fut le traducteur? Peut-être Podro Dian de Toledo,
la matière et le style ne démentent pa.s cette supposi-
tion.
III. Fol. 82 blanc. Fol. 83 sans capitale ni rubrique,
Incipit: « Muy bien auenturado e niuy gran poutifiçe.
Commo Moysen vnron de Dios ordenasse suçessor por aï
a Josue su fijo... uFol. 90 v". Esplifit: « 0 gloriosissimo
obispo, claros e illustres son los titulos de ti que fezi.ste la
union, otorgaste el jubileo, coronaste al Çesar, pero el
titulo del pusaaje sera mas digno e mas duradero. El quai,
porque non lo deses a tu sucçessor, la piedad del Çosar te
amonesta e toda la cristiandad lo suplica, que ya coronado^
por ti el eraperador, aunque muchos grandes e al los negoçios'
tengas, enpero non hay cosa de que mas prouecbosa e glo-
riosamente puedas fazer que dol pasaje. — huic operijinis
— Deo gracias.)) — Ce morceau est un discours prononce
par un ambassadeur de l'empereur Frédéric II k la cour dei
Rome, au sujet de la fameuse croisade de ce prince. Ce'
discours s'adresse à Honorius III qui couronna Frédéric le'
22 novembre 1220.
rV. Fol. 91-95. Ces [euillcts sont écrits d'une autre main;
ils paniisscut un peu antérieurs aux précédents, le demi-
encadrement et l'initiale sur fond d'or du fol, 91 sont d'un
autre style que les autres ornements du manuscrit. De plus,,
ici nous avons une longue rubrique écrite avec soin: £,«-;
creciajija de Esptirio Lucreçio e mujer de Colatino Tar--
qiiinoforçada de Se,vlo Taj'qaino Jijo del rey Tarquino
dando ella logar contra su Doluntad a lafuerça solo por
teinor de la ïn/'ainia por quanto Tarquino segund
II. PLATON 11
amena:;atia dixo que degollavia un esclauo e lo poniia
con ella de consuno en la camava, llamo al padre e a
su mari do e contoles el fecho e jho con ellos que le
prometiesscn vengança del e despues ella queriendose
matar, el padre e el marido gela estranaji segund se
contiene en lo tnfrasrripto, » Incipit: « 0 mi lucreçia
non te quieras afligir nin atribular. » Explicit : « que por
si mesma se dio la pena e tormento meresçido por los cul-
pados. » Fol. 9.2 \°: Siguesse la oira parte de la declama-
çion, conuiene saber la de Lucreçia en contrario. Incipit:
« O mi biien padre e tu mi marido a mi mas caro... » Ex-
plicit: (( (jue ellas por aiusa mia entiendan ser liçito beuir
a inugeres non castas. » Fol. 95. Explicit: a Fenesçenlas
declamaçiones de CoUuçio chancelier de Florençia, çerca
de Lucreçia. » — Ces deux discours ou déclamations se
trouvent dans les manuscrits et dans les imprimés fré-
quemment mêlés aux lettres d'^Eneas Sylvius, mais il est
bien avéré qu'ils sont de Coluccio Salutato. On a aussi
voulu voir dans ces déclamations deux morceaux de vieille
rhétorique latine, et on les a édités comme tels; cf.
II. Millier, Bhicterjïlr das Bayerische Gymnasial und Real-
schulwesen, t. XIV, p. 371, mais cette attribution est restée
sans écho. (Voigt, Wiederbelebung des classischen Aller-
thums, S'' éd., Berlin, 1893, t. II, p. 438 et 439, note 1.)
L'introduction de Pedro Diaz de Toledo à la traduction
du Phédon est intéressante à divers points de vue et mérite
d'être reproduite, la voici:
Introduçion del libro del Platon llamado Fedron de la
ynmortalidat del aima por el dotor Pedro Dias trasladado
e declarado{l).
De la inmortalidad del ama diuersos actores en diuersa manera
sintieron e fablaron. Caalgunos de los philosophos que se llamaron
epicuros negaron el anima ser inmortal e dixeron que muerto el
honbre el aima pereçia e délia non quedaua sustancia alguna. E
la opinion de aquestos introduze Seneea en lasesta tragedia donde
introduze al coro, que si preguntan las animas de los deSuntos
1. Nous empruntons ce titre au ma. du Palais. 2 N^ 3. Dans le nis. de
la Bibliot. Nat. Reservado 6' 2 ce prologue n'a pas d'entôte.
13
BIOLIOTHftOUE on MARQUIS DE SANTILLANF.
(iondc estan, di^e que rcsponde, que donde estan las cosas que
non son naçidas. Quierc dczii- quo asy commo lo non naçido non
[ieni^ ser nin susiancia alguna que csso mesmo se dira de ]as
animas de lo3 dcffiintos- fil dize quedizen aqucstos que lo que se
dize comunmenlo que ay infierno e que se penan endu les malos,
que a este àcï.\r son nueuas vanas *emejaiUcs al sucfio que faze at
honlire cuydoHO por algun mal que sono, e commo cspierla non
lalla cosa rie que tuma. Asy decir que ay iiifierno e que se penan
endolos malos, aquesto pniie mierioc e^panlo. E dezîan aquestos
que non ay lai cosa. AquesUi opinion introduze el sabio rey Sa-
lamon en el libro del eclesi.asles suyo, al fin del tercero capilulo.
donde dize que era opinion de algunos que u[io e esse mesmo (in
es del honbreede labeslîae egual es la condiçion de ambosa dos,
Asy que estos, segun esie rii-zir, non oreyan la inmorlalidnd del
aima pueit dezian que ygual era la lin e muerte del honbre e de In
besiia; I! commo el spirilu u anima rie la bestîa se lornu [fol. '2] en
nada, que asy Faziael spiritu del lionbre: lo quai ningunocrca que
fucdeentinçion deldicho rcy Salamon, segun cscriuc sobre la diclia
abloridad macslrc Niuliolao de Lira, e paresço por lin del diclio
libro eclesiasUis donde dize que Dioa lia de Iraor a todo honbrc a
juyzio por las cosas quo tara, lo quai non podria aersyol anima
non fnesse inmorUil. De aquesia peruersa e daûada opinion eran
los Saduceos, los quules. por que cri'yan que las animas non eran
inniortales, negauan la resu rreçion, aej^un que se escriue en el acto
de los nposioles.en los veynto e quairocapiiulos.
Otros philosopbos Tueron que se llaniaron peripaieticus, el cab-
dillo e maestro do los quales lue Arislolites. Kl quai on su philo-
sophia natural nin moral non tablo cosa çcrca de la inmorlalidad
del animii abiertamenie. caso qun algunos doelores lo quieran
concluyr de algunos dichos suyos en los libros quo coinpuso del
anima. Olros philosophes oiio que se lamaron Stoycos, el maestro e
el cabdillo de nqueslos fue Platon. El quai, masquuolropliilosoplio
alguno, afirmo el anima ser inmortal, e las animas de los buonos c
virtuoses auer galardon en el olro muudo. c las animas de ios
ma los auerpena. Epara mostrar abierlamonteaqueslo iniroduzo a
au maestro Socrates on aquesie libro que disputa con sus disçi-
pulos. l'in persona del quai Socralcs. Plalo, por discurso c manont
dedialogo, prueua el anima del lionbre ser inmortal por muchas
razones e prueuas assaz conjeciu raies,
Ecaso que non lleguedel lodo ala vordaddenuestra Ee, es mucho
de marauillar que honbre philosophe, ain fe, solamente atraydo
por la razau e lunbre nalural, viniessuen tan graniconocimietilo.
Aquesto pu [tol.3]doser que lo aya causado, por que, commo dize sant
II. PLATON 13
Geronimoen la epistola que se intitula a Paulino, laquai se pone
por prologo de la bliblia, Plato descendio en Egipto por verlos
libros de la ley e de los prophetas, los qualcs vido e pudo ser que
inforniado delà sacra escritura fue induzido a fablar del anima mas
verdadera e catholicamente que otro philosophe alguno. Algunos
dizen, la opinion de los quales introduze Macrobio, sobre el sueno
de S^ipion, que uno que se llamo Feres Pan fi lus, del quai fabla
Valerio en el libre primero en el titulo de los miraglos, el quai
dize que murio en una batalla, c que estouo muerlo diez dias
apa[r]tada el anima del cuerpo, que despues ressuçito e que reuelo
muchas cosas del otro mundo, eu espegial de la inniortalidad
de las animas, e que de aqueste honbre ressuçitado houo Plato el
fundamento e doctrina que en aquesle libre introduze. De aquesta
opinion fue Tulio, el quai, segun dize el dicho Macrobio, por
postrimera de todas sus obras e libros escriuio el dicho sueno
de Sçipion, donde introduze a Soi pion el asyano (sic) e a otros
grandes e virtuoses honbres fingiendo que aparescieron despues
de la muerte e dixeron de los premios e galardones que las animas
do los virtuoses honbres han e lienen en el cielo e las penas que
los malos padecen. Aquesla opinion esso mesmo introduze Ver-
gilio en el sexto libre de los enoydos donde escriue quando Kneas
vino a los eanpos elisios, que son los canpos de Parayso, e fallo
ende a Anchises su padre e a los olros mayores e antecessores
suyos. E de aquesta opinion fueron todos los philosophes que se
llamaron stoycos. La quai opinion es grand confirmacion de
nuestra[fol. 4] santa fe e confussionde los malcreyentes : que sy el
dicho philosoplio e Plato e todo los otros sequaces e discipulos
suyos, atraydos solamente por razon e lunbre natural, creyeron e
conoçieron que las animas eran inmortales e que muertos los
honbres avrian premio las animas de los buenos e gloria, e las
animas de los malos padeçeriaii penas crudas e sin fin, mas son
obligados a lo créer los que allende de la razon e lunbre natural son
informados de la ley que Dios die e publico asy por Moysen e por
los otros santos prophetas como por los sermoncs e doctrina que
nueslro saluador Dios e honbre por sy mismo en persona predico e
demostro con grand razon. Pues Loonardo de Areoio docte e sabio
honbre on las letras griegas se trabajo a traduzir en nuestros
tienpos del griegoen la lengualalina aqueste libre llamado Fedron.
Del quai, case que santo Agostin e los otros santos doctores
fazian mençion del en grand reuerençia e actoridad, mas non se
fallaua traduzido en la lengua lalina. E por un precioso don lo
remilio al papa Inoçençio septimo segun que el dize en su intro-
ducion.
14
BIBLIOTHÈQUR DU MARQUIS DE SANTILLANE
Muy docto e muy generoso seùor, a quien los nego^-jos non hun
fuRrça nîn vigor de eobargar nin inpedir t'i ogio de vucstroesiudio,
por rccrea^ion de los trabajos corporales vuestms, me di^puso a
iradiizir en nuestro valgar casieMano, aqueste lihro de l'Ialon lla-
jiiado Fedrou o lo rciniiir a la sabia discr»;ion viieslru. por que
allendede los calholicoa actorcs que anodes leydo c leedcs. loades
afjuesle philosofo gentil. F, vuoslro spiriiu generoso se anime e es-
fuerçe a conportar Irabajos e peligros corporales en acios e exer-
çidoH virtuoses. Por que el anima se delibre e descnbargue a.
cntender en si mesma e entendiendo en si enlen | fol . ■'j] dera en qtiieii
laerio e redimioe la ha desaluar. Verdades que la magestad de la
fabla quo el diubo Plalo touo ou el gricgo non pienso que se pudo
guardar por Loonardo, en la dicha traducion que (i/o. segund que
sant Geroniino dize en un protogo de labliblia escusandose que el
non podria Iraduzir la sacra eseriptura de ebrayco en latin con
aquelia mngesiad de eloquençiaeduK-or de fablar que cnel propîo
lenguaje la Sacra escripiura Icnia. E por consiguiente mcuos podre
yo guardar en aqucsta ini indocia rude lradu<,'ion la eleganlc o cu-
riosa manera de fablar en la quai Lconardo ai diubo libro iraduxo
on la longua lalina, aay por la magestad del fablar de Platon c de
las ylustres senleni;ias suyas commo porque non se sy muchas de
BUS razoncs se pueden bien aplicar al nucslro vulgar castellano. E
casu que de muchos pbilosophos se dîga que touieron ardua e sin-
gular manera en fablar, solamente de Plato.sogund escrJue Plu-
larco. se dizc que en su fabla non era nienor que el dios Jupiter.
l£ bien se mosiro on su nasi^imiento quien auia de ser aqueste pht-
losopbo Pliilo. que segund escriue Valerio en el libre primero en el
lilulodobs pronosiieaçiones, que seyeiido niûo Plato e-tando en
la cuna las abejas vinieron a (aiter panai de miel en su boca, de lo
quai todos los sabios prenosticaron que aqucl nifio bauiadescr
muy suauc e dulce en su tabla. Asy mesnio se escriue en el
Policralo, en el libro primero en el capitulo dezisiete, que dor-
miendo Socrales en .Acadeœia vido en sucùo que del ara del
tenplode Venus le oFresc;inn un ^isne riue su cnello llegaua al
çielo e eon su rostro locaiia a lus estreilas e que trasçcndia el mirar
de lodo bonbre e que cantaua tan du[l]cemente que a todo el
mundo ponia en pla/er e en alegrîa. E dize que al syguienie dia
.\ristDn padro de Plato iraxo e presenio a Socrales a su lîjo Plalo
de pequei'ia hedad para que le ensenase e mostrasso lasçiençiasquc
sabia. E dize que como Socrales vido al moço c acato su dis-
posiçioQ que dixo: eiortamente aquuste es el cisne que yo vi en
Buenos que me oliecian del ara del lenpto de Venus, de las quales
prenosticaçiunes se conjectura bien quien fue Plato en su fablar e
II. PLATON 15
cogDOsçese euidentemente por las sentençias suyas. Pues dexemos
ya de prolongar mas la fabla e entendamos en la traduçion del
dieho libro de Platon llamado Fedronfli.
1. Ce prologue a été récemment inséré par D. Adoifo Bonilla y San
Martin dans les préliminaires dont il fait précéder sa traduction de
VIon publiée à Madrid (1901), sous le pseudonyme de Afanto Ucalego.
Pour VAxlocUs, traduit par le môme Pedro Diaz de Toledo, voyez la
notice XLIX.
III
THUCYDIDE
(Osuna: Plut.ILit. xN,n"15; Rocam. nM9; Bibliot Nat. Madrid, Ii-68).
1. Thucydide, Discours tirés de r Histoire de la yuerre du
Péloponèse, 2. Guido de Colonna, Histoire de Troie
(extraits). En aragonais.
Ce manuscrit comprend 194 feuillets de vélin plus 1 feuil-
let blanc au commencement et 2 à la fin, non folioté, écrit
à deux colonnes, réglé à 30 lignes, minuscule gothique de
la seconde motié du XIV*' siècle. Format 420 X 300 mm.
Ce manuscrit est doré sur tranches. Le fol. 1 est orné d'un
demi-encadrement de style français. Le Thucydide n'a ni
titre, ni rubricjues, chaque discours commence par une ca-
pitale de couleur. L* Ystoria Troyana porte un titre général
et un entête à chaque chapitre avec capitales ornées de
traits calligraphiques. La reliure en cuir sur plats de bois,
dos lisse, est ornée de fins dessins de style mudéjar; sur
les deux plats, aux quatre coins, on voit les heaumes du
Marquis de Santillane en cuir repoussé et au centre, sur
un écu, les armes d*Iûigo Lopez de Mendoza ; Técu du
plat inférieur est vide. Au verso du feuillet de garde, on
lit en écriture du XV" siècle : Oraciones de Grieyos e
Troyanos.
I. Fol. 1. Incipit : « Senyores la embaxada comesaa uoso-
tros(l) por los Athenienos no era ni es de responder ni con-
trastar a las présentes proposiciones plantas e querellas de
vuestras amistades mas por otras cosas... » etc. Fol. 69 v^.
Explicit :
c( et los Athenienos por leuar de aquesti caymiento el
grant poder de nuestra ciudat son los honbres. Et no los
1. CuiTig. nosolros.
m. THUCYDIDE 17
grandes muros desiertos nilos lenyos buytos. ))Ces soixante-
neuf premiers feuillets contiennent une traduction arago-
naisedes discours de V Histoire de la guerre du Péloponèse
de Thucydide. Comme nous Tavons indiqué ci-dessus, ces
discours n'ont pas de rubri(iues. Les voici dans Tordre où
les donne le ms. Ii-68 qui d'ailleurs respecte Tordre de
Thistorien grec :
Livre I :
Chap. VIII : Discours des ambassadeurs d'Athènes au sénat
de Lacédémone.
IX : Discours du roi Archîdamus aux Liicédé-
moniens contre la guerre.
X : Discours d'Esténelcide qui décide la guerre
contre Athènes.
XIII : Discours et proposition des Corinthiens au
sénat de Lacédémone.
XVII : Discours de Périclès au sénat d'Athènes.
Livre II :
Chap. III : Discours d'Archidamus, roi de Sparte, aux La-
cédémoniens pour la guerre.
IV : Discours de Périclès aux Athéniens.
Vn : Discours de Périclès en Thonneur des morts.
IX '.Discours de Périclès au peuple d'Athènes.
XVI : Discours de Formion, capitaine des Atliéniens.
Livre III :
Chap. II : Discours des gens de Mitylène.
V : Discours de Teutiaple d'ÉIée à ses compagnons.
VI : Discours de Cléon au sénat d'Athènes.
VII : Réponse de Diodote à Cléon.
IX : Défense des Platéens devant les juges de Lacé-
démone.
X : Discours des Thébains contre les Platéens.
Livre IV :
Chap. I : Discours de Démosthène aux Athéniens.
II : Discours des Lacédomonîens aux Athéniens
demandant la paix.
VIII : Discours d'Hermocrates de Syracuse aux Si*
cîliens.
XI : Discours de Brasidas aux Acanthîens.
2
18
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
XI; Discours dePagondasaus Béotiens.
XII: Harangue d'Hippiicratc aux Athéniens.
XVII : Discours de Brasidas aux troupes du Pélopo-
nèse.
Livre V :
Cliap. II : Discours deBrasidasauxtroiipesduPélopouèse.
Livre VI ;
Cliap. III : Discours de Nicias devant le sônatet le peuple
d'Atliènes,
IV : Discours d'Alcibiade aux Atliéuiens.
V: Discours de Nicias aux Athéniens.
VII ; Discours d'Hermocrate au sénat de Syracuse.
VIII :Discour.sd'Atlii''nagore aux Symcusains.
XII : Harangue de Nicias aux Athéniens.
XIII : Discours d'Hermocrate aux Syracusains.
XIV ; Discours d'Hermocntte aux Cainarinéen.s .
XV : Discours d'Euphémus, député d'Athènes, aux.
Camarinéeus,
XVI: Discours d'Alcibiade aux Lacêdémoniens.
Livre VII ;
Cliap. XI : Discours de Nicias aux Athénien».
XII ; Discours de Gylippe aux Syracusaine.
XIII: Discours de Nicias aux Athéniens.
II. Fol. 70 blanc. Fol. 71, capitale en or et couleurs, avec;
répétition de l'encadrement du fol. 1. Rubiique :
Aqiii comiencan las oraciones el arenguas de la ystoria
troyana asi de conseilos como de conueniendas et tratta-
mientos hauidos entre los griegos et los Troyanoe et olras
naijiones que incidcntalment tovaron a la diclm ystoria..
Rubrica.
Texte : « Siguese lu primera orai-imi pont entendiraiento
de la quai vos deuedes presuponcr que Jasou fue lilIO'
de Heson el quai Heson seyendo agrauado... » Fol. 94,
col. B. Expticit : « por do millor pueda seyer recomen"
dada a la memoria. F.xplicit Deo gracia*, n
Cet extrait de la Historia troyana d'après Guydo de
Cotumna, que le traducteur appelle Hugo de Colupnis, est,
comme l'ouvrage antérieur, écrit en aragonais.
A première vue. on reconnaît dan» ce manuscrit tous les
m. THUCYDIDE 19
caractères distinctifs des volumes exécutés par ordre et par les
soins de Juan Fernândez de Heredia grand maître de TOrdre
de Sain t-Jean-de- Jérusalem. 11 est vrai que nous ne trou-
vons dans cet ouvrage ni les armes, ni le portrait dont le
grand maître aimait à orner les livres écrits sous ses auspices,
mais laphysionomie des manuscrits de cette provenance est si
particulière qu'on ne peut s'y tromper. D'ailleurs, l'ornemen-
tation du premier des deux ouvrages contenus dans le Ii-68 n'a
pas été finie, et c'est précisément dans l'espace compris entre
l'encadrement et le texte que les miniaturistes mettaient,
dans une grande capitale carrée, le portrait du grand maître.
Les encadrements, le vélin, le format, l'écriture (une mi-
nuscule gothique grande et droite}, la réglure, les colonnes,
tous les signes extérieurs frappent par leur identité, lors-
qu'on compare le Ii-68 aux manuscrits de la fameuse Chro-
nique de Heredia. Les caractères internes sont tout aussi
significatifs. D'abord, la langue aragonaise commune à tous
les livres de Juan Fernândez, puis le contenu du manuscrit,
le choix des œuvres qui révèle, une fois de plus, la constante
préoccupation du gi-and maître de Saint-Jean-de-Jérusalem,
dont l'esprit, toujours tourné vers la Morée, tâchait, par tous
les moyens possibles, d'éveiller pour la Grèce l'intérêt de ses
contemporains et d'apprendre, le mieux qu'il pouvait, les
choses de ce pays. 11 avait fait traduire les ViesAe Plutarque
pour connaître la biographie des Grecs illustres, il fit tra-
duire Thucydide pour connaître les discours des grands capi-
taines et des grands orateurs dont il savait la vie. La manière
dont ce volume est composé prouve combien l'esprit de
Heredia était à la fois curieux et actif. Il n'avait pas le
temps de s'attarder aux longues lectures, et c'est sans doute
pourquoi il fit traduire, de Thucydide etder///sto//'6'6/^ Troie,
les discours qui résument les situations et contiennent la
substance de ces livres.
Ce manuscrit de Heredia est, nous l'avons vu, relié avec les
heaumes et les armes du Marquis de Santillane sur les plats.
Ceci nous prouve, et c'est important, que le Marquis a eu con-
naissance des travaux humanistiques exécutés sous les aus-
pices du grand maître etqu'il apu acquérir des manuscrits de
cette provenance. En effet, maintenant que nous avons trouvé
un manuscrit Heredia sous la reliure de Santillane, il n'y a
20 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
plus de raison pour douter <jue le Marquis n'ait possédé tous
los manuscrits du grand maître conservés dans la biblio-
thèque Os una. Amadorde los Rios {Obras del marqués de
SantUlana, p. 609, ne s'est même pas douté de l'existence des
discours de Thucydide, et il ne mentionne pits les extraits de
VHistoria (royana en parlant des autres manuscrits de cet
ouvrage. Pourquoi Santillane a-t-il faitrelier ce manuscrit
et non pas les autres de même provenance ? C'est que les
autres, comme nous le verrons plus loin, portaient des
signes de propriété qu'il eût été difficile de taire dis[>iirditre
sans abîmer le livre.
Corame le fait remarquer M. Morel-Fatio, dans la préfac©
de son édition de la Cronica de Morea {Orient latin,
1885 . les testes aragonais publiés sont encore peu nombreux,
c'est pourquoi nous donnons ici un extrait de chacun des
deux ouvniges contenus dans notre manuscrit. Comme
pour les Vifs de Plutarque, la traduction a dû être faitesur
le grec directement, puisque ce n'est qu'en 1452 que Laurent
Valla remit au pape Nicolas V la première traduction la-
tine de Thucydide [Cf. Voigt, Widerbel. d. class. Alter-
thiims. 3" édit., Berlin, 1893, t. II. p. 184).
Comme pour les Vies de Plutarque l'auteur de la version
de Thucydide a sans doute été \e /ilosajb greco diiamato
Domitri Talodiqtii, dont nous parlent tous les manuscrits
de la version italienne des Vies de Plutarque faite sur
l'aragonais. A quelle époque furent traduits ces discours
tirés de Thucydide? Nous ne pouvons le dire. Par une
lettre de Jean I*' d'Aragon au grand maître Juan Fer-
oàndez de Heredia nous savons qu'en 1384 ce dernier avait
auprès de lui ix Avignon un philosophe grec qui lui tradui-
sait ses livres. Voici les teimes mêmes de la lettre royale :
Olrossi hauemos cntendido que Dos hauedes aqui unfilosoffo
de Grecia qui cos trans/ada Hbros degrech ennuesfra'len-
ffua. M. Antonio Rubirt y Lluch( 1 ) admet, sans hésitation, que
le /llosqffo de Grecia, dont parle Jean I", est XeJUosafo greco
desmanuscrîtsitaliens.à savoir Domitri Talodiqui, qui aurait
ainsi suivi le grand maître de l'Ordre de Saint- Jean-de-Jéru-
1. tïomcnaje ûMeaéndety Petai/o, t. H. La hngua i/la c
lanat en Grceia, p. 111.
III. THUCYDIDE 81
salem de Rhodes à Avignon. Cela est fort probable en effet,
mais les données dont nous disposons ne nous permettent
pas encore de l'établir absolument. Nous savons, grâce aux
rubriques des manuscrits du Plaiarqiie italien (1), que ce
texte, traduit de grec anci(Mi en grec moderne par Talodiqui,
fut retraduit de grec moderne en aragonais par undominicain
resté anonyme, dont on nous dit seulement qu'il était versé
dans les sciences, instruit en langues et bon historien, et
qu'il fut évoque de Tudrrnopoli (on trouve aussi les formes
Lndernopoli, Lnclercopoli, AndrinopoU) 2).
Les discours tirés de Thucydide ont-ils aussi passé par
le grec* moderne avant d'être traduits en aragonais ? Ru))i6
y Lluch, se fondant sur les moti^ de rjfcr/t en niu^tralenr/ua
de la lettre de Jean V^ d'Aragon, croit que le traducteur grec
savait Taragonais. Il est certain qu'à l'époque où Talodiqui
fit en grec moderne, et à Rhodes, la version des Vies de Plu-
tarque, il ne savait pas Taragonais. L'a-t-il appris par la
suite, et, s'il Ta appris, le sut-il jamais assez bien pour tra-
duire en cette langue des œuvres difliciles, et put-il jamais
se passer de l'évéque de Tudernopoli ou de tout autre colhi-
boniteur ?
Rubiô y Lluch, dans son article consacré iila lenfjna ij la
culturel ratai anas en Greria. en eJ si(/lo XIV {Homenaje a
Menénde^ y Pelayo, t. II, p. 119), publie une lettre latine
1. Citons, pour donner un exomple de ces rubriques, celle du ma-
nuscrit 1568 de la Bibliot. Riccardi de Florence : ms. du XV' siècle,
fol. 4 :
Quicomincla la cronlr/ifitli Phittircho^ la r/ufflo fut* tntslalaln di
(jraiiuiticlia f/rcf/Iia in ttoh/an' ;/rnco in Rudi per itno ft/osfifo f/rcro
chianiato Domlfrl T(i!odif/ni, o di f/rrco fit trnshtiata in aniffoncse
por nno frafe prodir/uftora unschoiio di Tudernopoli, molto sofficicnic
grecho e choricho in diucr.sr iscirn^io o (/randt* istoriof/rafo o sperto in
diucrse linf/ftuc, pci- roinundunirnto drl molto viurronto in Christo
pddrersinfjniorr /ncsstva //-(dr Giouunni di Choledra (sic) perla (jra:?ia
di Dio maestro e sinf/niore dello ispedale di Santo Giouanni di Gie-
rusaleni la f/itale cronieha, etc. Cf. Morp^rg^, Cal. des mms. de la
Bihliot. Riecardi, vol. I, fasc. 7, n"* 1567 et 1568. Voyez aussi \m\v
ce» rubriques Randini, t. V. pour les mnis. de la Laurentienne,
et celui qui pi*ovient de Santa-Ci-oce et se conserve également à la Lau-
rentiennc.
2. Qaétif et Ech^rdy S criptoros, t. II, p. 994.
22
nmLioTnÈQrF, nu marquis de santillane
écrite par le roi Jean I" d'Aragon le 24 mars 1396, où il
exprime aux prieurs de l'Ordre de Saint-Jean en Aquitaine,
en Auvergne, àToulouseet à Saint-Gilles, son regret de ta
mort du grand maître Juan Fernàndez de Heredia. et où il
les prie de lui faire tenir les livres que celui-ci possédait, à
savoir : /es Vies de P/utarque> la Grant Crônica de E$-
panya, la Crônica de Moren et ia Grant Crônica de toa
conqueri dores.
Liei'e II, chapitre IX: Discours de Périclés anpeiiple d'Athènes.
(Fol. 19 V") Apleguados los Alhenienos Pericles se metiocn média
et dixo : 0 Alhenienos ya sabia yo anles que scria blasmado, por la '
quai coaa vos he fecho aple^uur aqui por recordar vos et encara re-
prender vos porque ni a nii blasiuades justament ni soes paçientes
en la adiiersidat ear yo pionso que qiiando prospéra la çiudat mas
leugerament podrîe ayudar a cascun de sus ciudadauos ; si es
aducrsidal en que no podrîe cada un çiudadano prosperando ayu-
dar a su ciudat quando vcniese de toto en aduersidat ; si la comu-
nidat prospéra et la çiudat viene a menos o algiino de sus Qiuda-
danos no se désespéra seyeudo ayudado de su lierra pues la(;iudat
puede portar la aducrsidat de cada uno el uno solo no puede aup-
portar la aduersidal de la ciudat porque es conueniblc cosa que
sea ayudada de todos mas todo^ vosotros et cada uno seyendo
vencido de su proprio dolor aues abandonado vuestro comun sal-
uamiento. Et yo so represo porque vos conselle la empresa de '
aquesia guerra et encara reprendes vuestras proprias personas
pues que todos fuestes en la congreguaciou et uonsenlimiento del
dieho (loi. 30) consello. Et agora blasmades a mi que si liuuies l
conoscido la inconueniençia la auria tnagniFestada a la congre-
guacioD como aquel que anio el bien de mi tierra et no me cor- i
rumpo por moneda porque qui sabe el siente el prouecho et no la
dize a sus ciudadauos tanio vale como si no se auisas ni lo sopiea i
et qui lo siente et lo dixe si no ama de l>uen coraçon su tierra bien '
lo dira mas no como se deue dir et si por venlura lo dira como se
deue si es cobdîcloso de moneda sus virludes no valen ren la[s] quales
vîrtudes no vos deuen semblar que yo lasaya_el pues que Tuestes
contentos del consello que vos di sobre aqdesfa guorra no me deues
agora inculpar ni blasmar. Porque granl follia vos série si entra-
sedes en esta guerra que neçessarlo no vos (ucs mas necessario
era que una de dos casas se fizies que nos diusmetiesemos a la
senyoria de nuestros enemigos o por fuerça de batalla saliesemos
[H. THUCYDIDE ?3
■laerra de lur subiecîon et senyorïa. Aquel deue seyr inculpado et
represo que squiua la Ruerra mas no qui la mantiene. Et quanto
yo so de una opinion ({iio no la ei^quiue ni la lire açagua. Ma^i
vosoiros aues mudado consello et entençion porque nolo yinagi-
nastes quando no auiedes nenguna tribulagion et agora que aues
ouido passion vos arepentides et dezides que mi consello no era
bueno no por otra cosa sino por la inconstançia de coraçon et pen-
samiento, mas el çaguero aduenimiento de prouechoeneara noes
magnifiesto a lodos, afilaqueçiendo (fol. 20 v°] vos assi grandament
por poca cosa que no podes sofrir nenguna cosa segunt la animo-
sidat que mostrauades en el prinçipio el es verdat que el sfuerço
humilia todas las cosas que auienen subitament speçialment si es
cosa înrazonable como es stada aquesta i)es(ilencia enipero segunt
la grandeza et tuerça de nuestra ciiidat la quai es grande et pode-
rosa el husada en los lienipos passados a protiperidades et a tribu-
latiooes nos conuicne agora sofrir la aduersidat et las cosas graues
por lai que nuestra flaqueza no fagua pcrder la dignidat de nueslra
Ciudal de que se nos sîgue en luguar de anliguo honor nueuo
blasmo porque los honores egualment iudguau a blasmar un ^iu-
dadanu de una famosa çiudat que por su pu^iilamînidat se muestra
coharl etaquellos quese lienen no deuidamenl sino son de famosa
Ciudal porque daqui aiiani cada uno deue dexar su propria Irîbu-
laçion et dolor et dar buena diligençia en nuestro comun salua-
miento. Et si vos dubdaes que la guerra sera trop luengua et no lo
podres durar va vos he dicbo que no lo pensaes bien porque vos
quiero dezir una rasa que iamas no la huystcs la quai no dixe
alcomencamiento ni la diria agora porque sembla grantloor, sino
porque vos veo de lodo smagnados el fuera de virtut; vosoiros
ymaginades que no senyoreades olra cosa sino aquellos que auedes
en vuestra ligua et amistad, mas-yo vos mostrare que de las cosas
que son mayores el mas neçessarias en esli mundo son assaber
|fol. 21] : el mar et la lierra, senyorcades la una de todo aquesta
es la mar porque no ya {sic) emperador ni ninguna olrageate que
sea sufiçienl a resislir nuestra tuerça marina porque a conpara-
cion de asi granl poder no es res lo que pensaes auer perdido en
casas el en possessioues et mostraes que sodés detechos por aquesta
perdida assi que no fecha mençion de taies perduas deues auer en
memoria que si seredes diligentes a saluar la liberlal de vuestra
çiudal reaquistaredes con bonor lo que aues perdido. Et si vos dius-
metedes a otri con el vituperio que aduze la subiecçion perdres
encara aquello que auedes pues no vos querades mostrar, en
aquestas dos cosas, menores de honor que vuestros parientes los
quales lo cooquislarou con grant treballo de lurs persoaas en las
34
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SAKTILLANE
neçessidades. El saluandolo con grant diligencia lo dexaron avoso-
trusporherelageencaraosmasdeïihoiiora un hcobrepcrderaquello
ha que si pierde lo que demanda viniendo a nienos de su entençion
porque no nos deuemos mouer contra nuestro» eneniigos no sola-
ment con sperança inaa encara monospreçiandolos car ïlgunas
veguadas el honbre lemeroso toma sjieranca quua viene en alguna
prosperidat sin prouedimento aquel deue nienospreçiar su enemt({o
que es çierto que lo aobrepuya de seso el quai seso se dize que
régna mas eu nus que en todos ]o!> otros pues seso et despreçio en-
semble dan audaçiaseguraet la sperança es inciertade prosperar;
masel seso (toi. 21 vo)noesinçiertoporquenoes sin prouediniiento.
Deues pues ayudar a la dignidal devoestra çiudat no queriendo
fuyr al treballo en aquesia cosa, deues dar grani diligencia por tal
que on luguar de libertat no seades lechos sieruos et deues auer
cura de no perder la senyoria por la quai si la perdes seres des-
Iroydos de lodo, et porque la aues conquistada liranescamenl
parère injusta delenerta, mas dexarla es nianiHesto pertglo et
los que piensan el contrario nolo piensan bien, lo^ quales con lur
(con lur) consello podrien liugerament feruenir|?) los enemigos et
combatir nuestraciudat encara aqueslos solos serien sufii<;ienles
a destroyrla si huuiessen cabo de senyoria pues no seades enguan-
yados de tal çiudadano ni querades auer mala voluntat contra mi
porque los enemigos liaii guastado lo que han podtdo segunt la
husanca de la guerra porque no vos quisiesles subiuguar a lur
senyorya, vosoiros me queres mal por razon de la guerra et de la
enfermedat a sinrazon porque la guerra comunament la consin-
tiestes, por la pestilencia de enfermedal porque assi como si vos
fues ventda alguna prosperidat no auriedes pensado que endo fues
stado causa, lanpoco no deuodes echar la culpa de la enfermedat
sobre mi, masconuienenosde neçessidat sofrir la disciplina de los
dioses con Immildal et la (uerça de los enemigos vigorosament
car Duestra çiudat es husada a laies cosas de grant tiempoenl'aqua
et por aquesto es famosa porque no se abandona ni se humilia
(loi. 22) a los conirarios aduenimientos de la quai remandra me-
moria perpétua encara que agora viniesse ha menos porque natu-
ralment todas las cosas; del mundo vienen a menos, encara diran
que liabitamos la mas rica grant et famosa çiudat de la Ëlada. Et
yo se bien que a los que plaze beuir pacificameni me reprehendran
de lo que yo digo, mas qui es diligente el animoso lo loam et si
dezides que somos mal queridos aquesto han todos aquellos que
aman senyorear, car sabet ^'ierlament que qui no abandona la
dignidal por occasion de enuidia es bien cunsellado porque la
eouidia no dura, mucbo mas la dignidal del honbre que ama houor
I
I
IH. THUCYDIDE 25
tara et es perpétuai a todos tiempos. Pues considerando el honor
que auies après et de quanto deshonor seres f uera mostrando agora
vuestra prudencia et bondat, seyet magnanimosdeconquistar faraa
et loor en el tiempo présent por al tieinpo aduenidero et no queraes
enuiar embaxadores a los lacedemonyosni magnifestar les el dolor
de la passion sdeuenida sobre vos porque aquellos de los quales la
entencion no se vencedel dolor et son pacientes en las tribulaçiones
son fuertes a vençer lurs eneniigos.
Narraeion fecha por Ullxen al Rejj Idiiuxeu de lom desnuentu-
rados cason esdeuenidos a el despnes que se anin pariido de Tror/a,
(Foi. 90 v") Verdat es senyor Rey que despues que Troya fue
presa de la quai prision sin falta yo fuy una grant partida yo me
meti en la mar con muchas naos mi as plenas et cargadas de mu-
chas riquezas e con grant copia de oro ci de argent de lo de los
Troyanos et con grant companya de mis familiares et seruidores.
Et primerament nauegando por muchos dias prosperament aplegue
a hun puerto que comunment es clamado Mima et alli (y) deualle
en tierra con los mios por recrear. A do yo stuue segurament por
algunos dias por como non trobe ninguno que fizies ningunt enoyo
a mi nin a los mios. Et après yo me parti del dicho puerto et
auiendo buen viento vine al puerto clamado Colbothofagos et alli
semblantment con los mios estuue algunos dias. Mas como los
mintirosos et enguanyosos vientos me mostraron buen viento et
pacitico, yo me parti del dicho puerto et quasi por très dias
siguientes yo nauegue prosperament, mas la hora subitament se
leuanto una tempestat de vientos et el ayre de sereno que era a so
hora et se torno escuro et me aturmento con grant mortaldat de
tempestat echando me agora aca agora alla nin sabia ado naue-
gaua nin a quai part yua. Et final ment a la cagueria aquella tem-
pestat me costrinyo por fuerca et contra mi voluntat de arribar en
Sicîiia a do yo passe muchos traballos et enoyos. (Onde deuedes
saber que en Sicilia a do yo passe muchos treballos et enoyos).
Onde deuedes saber que en Sicilia eran dos hermanos Heyes de los
quales ei uno era cliamado Sorgon (sic) et el otro Cicople. Aquestos
dos reyes vinieron contra mi et vidiendo mis naos plenas de tan tas
riquezas metieron las por fuerca a robo. Et quanto trobaron en
ellas todo lo sacaron et lo aduxieron con granf multitut de sus
caualleros armados et lo peyor fue que sobreuinieron dos filios
suyos caualleros muyt strenuos et muyt batallosos de ios quales ei
S6
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
UDO era clamado Alisan et ellotro Potifemus. Aqueatos corrieron en
mis caiialleros e[ malaron cîenlo de ellos et prendieron a mi et a
Allenor uno de mis companyeros et metieron nos a entramos en
carcel en hun castillo. Et aquei^ti l'olifemus auia una hermana
muyt bella et auiendo la visto Altenor se enuendio en su amor. Et
enlazado de sn amor torno mucho sin seso. El desta manem me
tuuo el diclio Polifemus en Sioilia presopor VI nieses. Empero
que despues me fino granl prouechoet lionrra. Mas Altenor en
tanlo raetio su diligencia cerca de su grant amor que de noehe
el saco la hermana de PolKemus depoderio de un secrotarlo de su
padre et la aduxu cou sigo, la quai cosa venida a la noticia de los
suyos mucho se contristaro. Por la quai co^a el dicho Polifemus
aquella noche una otra vegada tomo armas et con muyt grant
companya de caualleros corrio contra (fol. im v") mi et contra los
mios. Et los suyos recobraron la hermana de Polifemus el quai
ânalment corrio eontra mi et yo reststiendo le por me deffender
quebre le un ollo et la hora con aquellos mis companyones que
auian escapadoyo me reculli conaquellosmiosenmis naueset me
parti con ellos aquella noche de Sicilia. Et après nauegando dere*
oliament el vientopor fuerca me lancoen la isla Eolides contra mi
volunlat. Et en aquesta isia auia dos mocas hermanas muyt bellas
lasquales eraii senyoras de la dicha isla et eran huuidas por muy
iustruydas el ensenyadas en la art de la ingromancia (sic) et de
los encaiitamenies. Onde a qualesquier mareantes que la fortuua
echaua en aquella isla ellas los retenian et los trauauan tan fuerr-
ment non tan solament con muyt grant beldat como encara con
lurs magicos encantamentos que los que alli enirauan non auian
aperanca mas de poderse partir de aquella isla et lodos los otros
cuydados se oblidauan entanto que si alguuos trobauauan [aie]
rebelles a sus mandamienlos de continent los transformauan en
bestias. Pues que asi es la una délias este es aquella que mas ado
trinadaeraenesta sçiençiaera clamada Ciroes et por otro nombre
encara Calipsa asi que en poderio de aqueslas dos me aduxo la
fortuna, de las quales la una, eslo es Circes se embriago en mi
amor et me dio sus beurages et con las celadas do sus encanta
(fol. I9'i) mentes asi locament me ligo que por hun anyo entrego
non huue poderio de partir me délia en el quai aiiyo ella se em-
prenyo de mi el concibio un fillo el quai despues que tue nascido
crecio e fue varon muyt batalloso. Mas yo meti cura et dilipeneia
en mi proposilo como me pudiesse partir, mas Circes fue por ende
mucho airada quando lo sintio et penso detenerme con sus artes
magicas, mas yo qui de aquella arte semblaniment era bien adoc-
trînado con contrarias obras yo destruy e anuUe todos sus experi-
III. THUCYDIDE 27
mentos et desta manera una arte es enganyada e tnifada por otra
art con contrarias operaciones et argumentes. Et en tanto valieron
effectualment mis artes que yo con mis coiipanyeros que alii eran
me parti de Circe la quai era muyt triste. Mas que me aproueclio
aquelia parti da pues que era turbado ei mar e el viento me écho
enlatierra de la Reyna Calipsa la quai con sus artes asi ligo a mi
et a los mios que mayor tiempo que yo non quisiera me detuuo con-
sigo. Empero aquelia tardanca no me fue muyt enoyosa por la
beldat de la dicha Reyna que era muyt marauellosa et por las
affecciones plazenteras que yo trobe en ella la quai muyt mucho
se esforco de complazer a mi et a los mios. Et a la cagueria por la
industria de mi seso yo fize que délia me parti saluo. Empero que
con muyt grant pena me parti et con treballo como seya verdat que
las mis artes apenas pudieron resistir contra las suyas. Et après
yo (fol. 192 v°) nauegando con mis conpanyeros vine a una otra
isla en la quai estaua un santo oratorio que por gracia diuinal daua
ciertas respuestas et verdaderas a los qui le demandauan. Onde
con grant studio yo demande muchas cosas a esti oratorio entre
las quales yo le demande affectuosament que se fazia de nuestras
aimas despues que eran exidas de nuestros cuerpos. Et de todas
las cosas que le demande huue del cierta respuesta, sacado del
periglo de las aimas que non pude auer del ninguna cierta res-
puesta. Et como un viento que creya que fuesse bono buffasse yo
me parti del dicho oratorio et aquel viento me costrinyo de pasar
por un lugar muyt pleno de periglos. Onde yo vine a aquel mar ado
andan las Serenas que son unas marauillas del mar. Et son estas
Serenas del ombligo arriba de forma de muUer e han la cara de
virgen. Et del hombligo enta yuso han comun forma de pex. Et
aquestas son muchas et resueluen sus cantos con marauelloso son
en tan dulces melodias que tu te penssarias que sobrepuyassen a
los cantos celestiales en sones et concordancia de bozes entanto que
los misérables qui por alli nauegauan reguardando a ellas asi son
liguados et presos de tanta dulcedumbre de sus cantos que deuallan
las vêlas de sus naos. Et dexan los remos leuantados en alto et
cessan de nauegar. Et por ende en tal manera aquel canto em-
briaga los coracones qui los misérables qui lo oyen todos (fol. 193)
los otros cuydados pierden e tanto les falaga et les recréa al oyr
la dulcedumbre délias que quasi del todo se oblidan a si mesmos
et nîn demandan comer nin beuer et el coracon se les caye en un
sabor de suenyo por el quai del todo vienen a dormi rse, a los quales
decontinent que las Serenas los sienten dormir trastornan et ane-
gan las naos que estan desam paradas de gouernadores et de remeros
en tal manera que los mareantes durmiendo en ellas son anegados
28
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANF.
por aquel desauenturado periglo. Pues asi es yo cay en aquestas
Serenas et por tal que mis companyeros non se reboluiesen en
semblanl error de suenyo CDmiyo yo alape et cerre con mis artes
tanfuerment ol oyr mio et de los mios que de lur canlo yo et mis
companyeros non oymos res. Et asi laa vencimos et niatamos
délias ma» de milieo tal maneraque nos passâmes saluosaquellos
lugares onde ellas estauan et Iiiemos librados de lurs [jeriglos. Et
après naiie{jando un desauenturado (raso nos metio entre aquel
periglu de la mar clamado Slila ado son las allas rocas et entre el
olro clamado Carilidis ado los j^olfos de la agua trimcan los nauîltos
et entraînes por XV stadios en aquotlos tragaderos periglos ado
mas de la meytat de mis naos fue sorbida por la quai cosa mis
companyeros que en ellas yuan todos perecieron en aquel perîglo
et yo con la otra meytat de mis naos tihrado de aquel periylo vine
nauigando a prora ado (robe ttranya de (fol. 193 v") maraueliosa
gent la quai corrio contra mi et conlra los mios et la mayor part
dellos meiio a fïucliillo de\ados pocos dellos et todos los biencs que
la hora auia comigo en las naos me tomaron et prendieron me a
mi et a los que romauieron de low mios et nos melieron en duras
carceres. Et a la çagueria por la voluntal de los dioses yo fue
librado et aquellos qui auian seydo encarcerados eomigo et non
me reslîtuyeron res de lodas mis cosas. Por la quai cosa yo so
andado très anyos en uiuyt grant pobreza et so arribado a la oague-
ria en aquesia tierra fecho pobre el menguado segunt que veyes.
Pues a^ora te he contado todos los casos que me sdcuinieron
despueti que me parti de Troya et porquc so aducho en pobreza.
El aqui fizo Ulixes fin a suis paraulas mas el rey Idunieo auiendo
grant compassion de la noble/a el industria de Ulixes en tanto
quaulo estuuoen Creti grant lionor le fl/.o el le dio habundantment
lodas las cosas que le Szieron nicnester. Et despue> quando Ulixes
ae quiso partir de L'rela el rey le dio dos naos bien fornidas de todas
las cosas necessarias con las quales el naue;iasse a su re^no cl
eneara le dio muchos dons et oro et argent que le abasiassc entro a
que fuesse en su regno. A la fin tue niuerto casualmeni por Tliela-
gono su fillo al quai auia engendradoen Circes segunt que larga-
ment lo mete la istoria. Onde aqui nos (azemos fin a la présent
obra non curando de oontar las fortunas {Toi. l!)4)et periglos et
perescimienlos et vario.s casos que sdouinieron a los olros Griegos
en la loruada de sus lieras despues que se partieron de Troya nin
finalment de sus muerles el cageros acabamientos. Mas si de todas
las cosas quisieres auer perfecta nolicia leye a Dares et a Dites et
aVirgilioel a Oinero el a Ouidio et a Cornelio et a Hugo de
Colnpnis los quales quai mas quai meno^ agora concordantes
ni. THUCYDIDE 29
agora discordantes se troban auer escripto las gestasdelosGriegos
et de los Troyanos et las otrascosas que incidentalment tocaron
a la dicha istoria. Mas nos en la présent obra seguimos al dicho
Hugo de Colupnis por tal como aquesti examinadas todas lascosas
que de la guerra de los Troyanos et de losGriegos fueron escriptas
apuro aquellas que trobo mas conformes con la razon resecando
aquellas que trobo superfluas discordantes et sospechosas agora
fuessen dichas por fauor agora por hodio o por otra razon quai
quier.Onde porque del nuestro proposito non es tractar aqui a pleno
la dicha istoria por tanto nos mandamos sacar los fundamentos et
puntos de la sustancia de clla afin que non tan solament el senti-
mîento de las oraciones proposiciones et arengas en ella conte
nidas millor se ofrescan entendibles a los que las leyeren hoc
encara que qualquier puedaauer compendioso sumario de la dicha
istoria por do millor pueda seyer recomendada a la memoria.
Explicit Deo gracias.
IV
ARISTOTE
(Osuna : Plat. V. Lit. N, n*32; Rocam., n" 19; Bibiiot. Nat., Madrid, Ii-9.)
Aristote : 1. Morale à Nicomaque, version anonyme.
2. Éthique, livre VI du Trésor de Brunelto Latini.
En italien.
Manuscrit de 56 feuillets vélin, non folioté, écrit à deux
colonnes, réglé à 36 lignes, écriture de la fin du XIV° siècle.
Encadrements, lettres ornées, miniatures. Rubriques des
chapitres, mais pas en tête des livres. Format 310 x 215mm.;
reliure de Binet avec les initiales du duc d'Osuna.
Fol. 1. Riche encadrement de type un peu archaïque, et
raide. Dans le bandeau inférieur une miniature, où Ton voit
Aristote dans une haute chaire lisant sa leçon aux élèves
assis devant lui sur des bancs. A gauche de cette miniature,
un peu d'armes portant d'or à cinq bouquets de fleurs
feuillées, au naturel.
I. — « Incipit: Secondo clie dice Aristotile ne loprincipio
de la metaphysica uecchia ciascuno huomo naturalemente
desidera di sauere e d'intendere c questo desiderio e innato
al huomo da parte deir anima. . . »
Fol. 30. Explicit : « Et tucto questo fa Aristotile nel
primo libre de li elenci sicome determinando de lo silo-
gismo sofistico e do le fallacie e de le cautele. Et ne lo
secondo insegna di dissoluere le fallacie.
Finito libre referamus gratia christo* » — Fol. 31 et 32
blancs*
>,jri
IV. ARISTOTE 31
II. — Fol. 33, encadré archaîquement, têtes, feuillages,
arabesques. La colonne A ouvre par une miniature sur
fond d'or représentant Aristote royalement vêtu, assis sur
une sorte de trône à lutrin, une main sur le livre qu'il
explique; devant lui quelques élèves appliqués.
Incipit : a Ongne arte e ongne doctrina e ongne opera-
çîone e ongne electione pare adimandare alcuno bene.
Adunque bene dissero li filosofi chello bene sie quello lo
quale desiderano tutte le cose. . . »
Fol. 56 v°B. Explicit : « El buono ponitore de la leggie si e
quelli il quale sae le regole uniuersali le quali sono diter-
minate in questo libro e sannole congiungnere a le cose par-
ticulari le quali uegnono altrui intra le mani percio che
bene ordinare le leggi sie mistieri ragionare experiença.
Explicit. Eticha Aristotile linita est Deo gratia. »
Cette traduction de VÉthique est une version du livre
VI du Trésor de Brunetto Latini due à messer Bono Giam-
boni. Elle a été imprimée à plusieurs reprises (cf. Zambrini,
Opère volg. a stampa, col. 37 et 38).
B
Osuna: Plut. V. Lit. N, n'21 ; Rocaïu., n" 22; Bibliot. Nat., Madrid Ii-19.
Aristote: 1. Ethique, 2. Economique, En castillan.
Manuscrit de 230 feuillets, plus 5 au commencement et
5 à la fin, ces feuillets sont couverts de notes étrangères au
texte; papier, réglé à 23 lignes, écriture du XV" siècle,
belles marges chargées de sommaires. Rubriques, place des
initiales en blanc. Format 390 X 218 mm. Reliure de par-
chemin. Au dos : Eticas de Aristoteles, en romance,
I. Fol. 1 : En el nombre deDios amen en gros caractères
noirs et rouges. En marge, une note : Aqui comiença el
P capitulo deste P libro de las eticas en el quai elftlosofo
muestra que en las cosas humanas es algunfin intento.
Incipit : a Toda arte, toda dotrina por semejante acto e
elecçion paresçen ser. . . »
Liv. I fol. 1-19; liv. II fol. 19-33 ; liv. III fol. 30-56;
BIBLIOTHÈQUE OD MABQUIS DE SANTILLANE
tiv. lVful.56-7S;liv. V ruL7fi-I02; liv. VI fol. 102-118 V;
liv. VII fol. 118 v''-144 v; liv. VIII fol. 144-167; liv. IX
fol. 167-188; liv. X fol. 188 v"-212 V.
F.xplicit : « V. ([uale.s sun la.s Icycs t.- costuubrcs (jue iisaii.
E por taiitu dircmos (.■oinem.'yndo. »
IL Fol. 213 Sigtiesse cl primera libro de la eticonomica
de Aristotiles et au-dessous en grus caractères noirs et
rouges : h La re familinr o la rcpublioa Iian entresi dSfe-
rençia non Bolamente en ((Uiinto es que lo iino. . . »
Explicit : « Ca estando por tal manei'a non sera nesçessario
trabajar muclio por las buscar. »
Fol. 221 V; Siguesse cl seijundo libro de la Eticonomica
capitulo primera.
Incipit : « Lii buena umger conuiene a olla sertorear toda.«
las cosas rjue son. . . »
Explicit : fol. 230 V ii e a los lijos, e a los genitores.
Deo gracias — Morillo. » — A partir du fol. 38 v° et 39,
livre IX, il y a erreur du rubriniteur dans l'indication des
cliapitres, et la vraie numération est ajoutée à l'encre, en
marge ou à cùté de la rubrique. A partir du chapitre 10,
livre IX, l'ordre est rétahli.
Des cinq feuillets qui précèdent le teste, le premier, le
second et le recto du troisième sontoccupès par des citations
de maximes d'Arîstote en latin, avec renvois au livre et au
chapitre, Ba., premier feuillet:" Quatrogradosay de anima
el primero vegetatiuo e el segundo seusytiuo secundum
locum motiuo el tercero sensytiuo secundum locum niotum
progresyue, el quartogrado es intelcctyuo, etc., etc. Suivent
des explications touchant ces ii grados ».
Fol. 3. « Difiniçion del libro arbitrio segund el Agustino
e otros catoticos doctorea... Définition del gcnus c de la
espetie, «etc.
Fol. 4, Contient dos indications généalogiques sur la
maison de la Vega et sur Dona Leonor, que nous copions, à
titre de curiosité, à la suite de cette notice. Puis les maximes
reprennent. Fol. 5. Définitions do traydor et à'aleuoso.
Conditions auxquelles doit se soumettre qui veut combattre
sur terre ou sur mer : la première est de promettre au roi
de tuer, blesser ou faire prisonnier celui qui portera l'éten-
IV. AKISTOTE '
«jard de l'ennemi, n prometer aiite el rey su seflorde tnatar, o
fferir, o prcndem, etc.
Les cinq feuillets de hi fin sont couverts d'indications, ci-
tations, maximes et définitions en hitin et en castilluD.
Lea feuillets 2 et 3 contiennent des tableaux qui, par une
combinaison de chiffres arabes et nimains avec les lettres
(jui forment le nom d'un malade, rendent possible de savoir
s'il guérira ou non. Et ces recettes permettent aussi de
dire si une femme enceinte donnera le jour k une fille ou à
un gardon. Fol. 3 v" et fol. 4, les citations, maximes, etc.,
reprennent.
Gènènlat/ie lie ta Ataimon de la ï'",'/"
Dos heriniino» del Key de Frnnciii que al uno llamauan Micer
Kuys e al otro Johan Uuys nbieron guerra con el dicho Rey su
hermano sobre cierlos senorios que les queria loinar e tomo y no
podiendo sufryr el grand poder del Key su hermano tomaron
eiertas naos e vinieroose a Caslilla y aportaron a Asiurias de
Ohiedo e dcsenbarcaron en un puerto que se llama Lastres ;
Iraxeron grandes rîqucyas de dineros e joyas. \ticer Uuys se fue
al Key de Caiitilla; el olro Johan Ruys se quedo alli en Asturias
de Obiedo. El el Rey de Caslilla al micer Ruys flso muy buen
recebimiento biendo de la sangrc que era e le fasia muchas
honrras e niercedes e flsole inerced de aquel puerlo de Lastres
que es buen puerto de mar e de muchas tercias de iglesias e
heredades en aquel principado de AslurJa» de Obiedo. Este micer
Kuys non bino sino 1res aiios despuc» que a C'astilla bino el otro
Jolian Ruys que quedo en Asturias de Obiedo como abemos dicho.
Despues de la muerte de su hermano ouo muchas questiones et
leuantaronse contra el los de (Juiros y Baldes e de Miranda que a
la sahon eran poderosos en aquella lierra y el viendose syn
hermano y syn fijos binose a la vega y alli conienço a hacer aquel
aolar y al de Çaballos que eslaua cerca ally de la bega pesole
con el y ouo (entrellos) muchas questiones entre ellos y al fin por
ïiaser las pasos ouo de casar con una flja del de (/aballosy ouo
en ella un hîjo que llamaron (jarcilaso y este nonbre le pusieron
por que un dia bcniendo de correr monte benia muy cansado e
di\ole su abuelo el de (,'aballos: o como bénis laso. Este Garcilaso
casQcon una hija de don Uutierre de Ë^^calante que era mayordomo
mayor del Rey de Caslilla y mandaua este don Gutierre de
Escalante toda la Costa de la mar. Este Garcilaso fue muy noble
cauallero y muy rico e este Hr'o e aeabo todo lo que agora esta
34
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANT!LLAKU
fccho en la casa de la Bega e fiso el caKiillo de Lientres e al
castillo de Comillas e la muger deste se llamaua dofia Teresa
de Escalante. El este Garcila^o obo en esta dofia Teresa olro
Garcilaso que caso con [una] Sja del sefior do Ayalu e ouo (
ella dos fijos e al imo desiati Garcilaso e al otro Goiitjalo Ruy
Este Garcilaso fuc el que niato al de la Morcuera en la puonte de
Baldestillas. Este caso con dqna Mènera de Clsneros e ouo en ella
a otro Garcilaso que mataron en Burgos e a doTia Leonor de la Deg«
su liermana que caso con el almirante don Diego P'urlado de Men-
doça el quai dicho almiranle ouo en ella eslos fijos : el marques don
Ynigo Lopes de Mendoça e Gonçalo Ruys de la Bega e a dona
Aldonça madré del conde de Castafiedaedel condede Osorno. Aqui
no facenios cabdal syno de los priniogenitos que eredaron el solar
de la casa de la Ilega. Gonçalo Kuys de la Bega el que paso el estado
de sese|l) syn generaciou. Et io!- heredamîentos que estos seûores
de la casa de la Bega tenian en Asturias de Obiedo diolos cl
marques don Ynigo Lopes a Johan de Caso e de aquella herenoia
non le quedo syno a Santa Maria de Yerno que esta cabo Cortes
y esta quedo de aquella lierencia.
Doua Leonor de la Bega car^n dos beses : la primera con don Juan
fijo del conde don Tello hermano del Rey don Knrrique que tomo
el Reino al Rey don Pedro el quai don Juan ouo una fija en ella
que se llanio doua Aldonça la quai ca.so con don Garcia Ferrandes'
conde de Castaîîeda padre del conde de Castaûeda don Juan Manr-
rique y del conde de Osorno don Gabriel Manrrîque coniendador
mayor de Caatilla; segunda bes caso con el almirante don Diego
Furtado de Mendoça el quai ouo en ella a don Yùigo Lopes de'
Mendoca marques de Santillana conde del Real e a Gonçalo Ruys
de la Bega e a doua Eluira Laso niuger que fuc de don Uome!|
Suares de Figueroa fljo del marques de Santiago don Lorenco
Suares de Figueroa e otra fija que c:iso con Aluaro Carrillo padre
de Gomes f 'arrillo senor de Torralua p Bctela.
C
(Osuna: Plut. V.Lil.N.ira3;Ruc'am, u" 21 ; Bibliut. Xal.Maili-id JM4
1. Aristote, De animalibus. En castillan. — ?. Sex.
JuLius Frontinus, Slrategematon. lin aragonnis,
Manuscrit de 142 feuillets, plus 5 feuillets blancs ali
commencement et 1 * lu tin, papier, folîotO jusqu'au
feuillet 93, où finit le [nemier traité; l'êr lit lire des deux
1. Corrig. die
^e{?)
IV. ARISTOTE
35
ouvrages est du XV* siècle et de deux mains. Premier
traité presque sans marges, ni rubriques, ni capitales.
Second traité, marges bien marquées, rubriques et initiales
absentes, mais leur place est restée en blanc.
Format 285 X 210 mm. Reliure de parchemin.
I. — Fol. 1, titre en noir: « En nombre de Bios aqui co-
» mienra el primera lihro de Arislotiles intitulado el libro
» de Animalibus en el quai se cuenta la qualidad del
» engendrar de todas las animal tas e la qualidad de las
» que délias se enfjendran sin ayuntamiento de macho con
)) Jenbra especialmentc tractando de los mienbros délias
» intrinsicos e extrinsicos e abreuiacion de las obras délias e
» de sus fechos e de sus prouechos e daàos e como se caçan
n een que logares estan e quando se mueuen de logar a
» logar asi por el estio como por el inuierrno e de que biue
» cada una de las animalias asi montesinas como las vola--
» aies e las que nadan asi como los peçes de la mar e de
» las otras animalias que en la mar otrosi biuen de
» aquellas casas que nadan, » au-dessous : « aqui comiença
» el libro primera: Algunas partes de los cuerpos de las
» animalias... »
Livres: I, fol. 1-5 v«; II, fol. 5 vMO v^ III, fol. 11-18 v^;
IV, fol. 18 V--26; V, 26-28 v«; VI, fol. 28 vo-31; VII, fol.
31 v«-38 v«; VIII, fol. 38 vM6 ; IX, fol. 46-51 ;X, fol. 51-54 v^
XI, fol. 54 v«-59; XII, fol. 59-62 v^ XIII, fol. 62 v«-71;
XIV, fol. 71-80; XV, 81 v"-85; XVI, fol. 85-89; XVII,
fol. 89-91 v^ XVIII, 91 ^^-92; XIX, 92 v«-93.
Explicit : « por causa del principio mouedor. Aqui
se acaba el libro decimo nono de animalibus de Aristotiles e
por consiguiente todo et libro, laus et gloria Ihû amen. »
Fol. 93 \\ 94, 95, 96, blancs.
II. — Au fol . 97 commence sans titre le traité de Frontin.
Prologue « [G]omo a componer sciençia de arte de caua-
lleria uno del nombre... »
Fol. 97 V® Texte: « [MJarcho Porcio Catho pensando que
las ciudades de Spanya ...»
Ce traité finit au fol. 142 v® sans explicit, mais il est
complet .
Derniers mots : (( e por batalla de mar e de tierra, fueron
vencidos. »
36 SIBLIOTHËQUE DU MARQUIS DE SAKTILLANE
Cet opuscule sans nom d'auteur est « Et arte de caua-
Ueria » de Frontin. Dans le petit prologue il est parlé de
la division du truite en trois livres (Cf. la notice XX).
La traduction du De animaUbuK n'est pas mentionnée dans
les répertoires bibliographiques que nous avons consultés,
c'est pourquoi nous en donnons ci-dessous un fnigment :
Aristoliles ; De nniiualilms.
Capitula terçero de la disponi'.-îon dr los niicnlims /le/ucni de
peçes e ciikbras. (Fol. 8 v.)
Nenguna ospeçia de peçes tiene cuello, iiin verya, iiin geiiitiuos
del todo, nin tetas. Hl goiliya engendt-a animal e por e^Co lia tetas
ma.1 non ençiiiia ma» çei'ca (Col. !)) de las junturas e non liene
peçones manifleslos mas tiene dos cosas profundas semejanles a
canales e de alli sale la leclie e por aquellas da Icche al ttjo e esto
vieron muclios. Las espccias de los peçes uenguna es que ttinga
te(as sej;mi ante dixiinos nin via» de cuytu manifiestas e tîenen
orejas en la cabeça por las quales atralieii el agua c despucs la
ectian, e algiinas maneras de peçcs lienen quairo alas solameate
segun el peçe luengo e seguo rrenrrelir (?) e algunos lieneo dos
solamenle nerca de las a^ullas e un peçe luengo nan lia alas del
todo 0 agiiltas; las agullan de los peçes se dinersiBcan por que
algunos tienen cotiertura e algunos non. E qualquier que lia cober-
lura ha agullais. Ë la rana marina tiene agallas déclinantes a una
parle e liene cobertura e son asperas semejantes a espinas. E
en la génération de los pcce^ e de los otros animales ay dtuer-
sidad. Ca los peçes non han pelos segun olras animalias que
engendran animalias nin (otras engendrantes animalias| lian
scamas segun las oacamas de la;^ animalias de quatro piess que
ponen hueuos ni pluma» segun que lasaues; mas muchos peçes
son que se descortesan e algunos son de aspero cuero, Todas las
maneraS de los peçes han dienles agudos diucrsos do muchas
ordenes. E algunos peçes lian dientes sobre la lengua e es dura e
aspera scmejante ha espina e esapticada a la bocaasi queninguno
piensa que es lengua. E algunas animalias son de grande boca
fendida asi como algunas animalias de quatro pies que engendran
animalias e non ban instrumontos manillestos de senlido saluo los
ojos ca non ban orejas ni narise.'s mas tienen la via del oyr e del oler
solamenle e non tienen paJpebras pelosas ca las patpebras dellos
son duras o de dure cuero. E son algunas maneras de peçes que
tienen sangre e algunos ponen hueuos e algunos engendran ani-
males, etc., etc.
V
POLYBE
(Osuna : Plut. V. Lit. N., n" 44; Rocam., n" 177 Bibliot. Nat.
Madrid, Ii-168)
PoLYBE, traduit en italien par Pietro Candido Decembri.
Manuscrit de 88 feuillets, fin vélin, écriture ronde du
XV** siècle. Ce texte était folioté, mais la rognure a fait
disparaître presque tous les chiffres. Réglé à 26 lignes, ru-
briques, lettrines ornées. Grande et belle initiale ouvrant la
dédicace.
Format 263 x 192 mm. Reliure de parchemin.
Fol.l. Rubrique : Incominciael prologo sopra li comen-
iarii di Polibio autore (jreco, de la prima cjnerra ira li
romani e cartarjinesi haunta, in uulfja/ e traducta al pres-
ianiissimo et opiimo Jacobo da Biate, ducale camerario
per P. Candido felicemente. Suit la table. Le prologue et la
table occupent 7 feuillets.
Fol. 9, texte. Incipit: « La prima guerra d'Affricache dal
populo di Roma cum grande instantia contra... » etc.
Fol. 36 v« finit le livre I; livre II, du fol. 37 au fol. 60;
livre III, du fol. 60 au fol. 88. Explicit: «... quasi detutala
regione excepti pochi lochi fureno astrecti a partirse. »
A rintérieur du plat supérieur de la reliure on lit une
rubrique du même caractère que les autres et de la même
main : Isle liber est Polibius autor Grecus et est mei
Domini Ynici de Daualos,
lûigo D'Avalos est un des grands seigneurs aragonais
qui s'en furent en Italie avec le roi Alphonse d'Aragon. Ce
volume a-t-il fait de bonne heure partie de la bibliothèque
I
38
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
de Guadalajara? Nous ne pouvons le dire, mais nous ne
l'avons pas éciirté, parce qu'il contient un ouvrage traduit
par Pietro Candido et que les relations très suivies d'Inigo
Lopez de Mendoza avec pet humaniste et avec Angelo,
son frère, ne permettent guère de douter qu'il ait connu la
version dont nous parlons ici.
• •
VI
EUSÈBE
(Osuna: Plut. IV. Lit. N, n- 31 ; Bibliot. Nat. Madrid, Ii-106).
EusÈBE, De praeparatione euangelica, traduit du grec en
latin par Georges de Trébizonde, pour le pape Ni-
colas V.
Manuscrit de 176 feuillets, papier, 1 feuillet de garde,
non folioté et sans signatures. Réglé à 30 lignes, écriture
du XV^ siècle. Espaces en blanc pour les initiales. Ms. ru-
brique portant en titre courant le numéro des livres. Format
283x214 mm. Reliure de parchemin. Au dos : Pamphilus
Eusebio en latin, de mano : de Euangelxca preparatione ,
Feuillet de garde écriture du XVII® siècle. Traduçion
de Usebio.
Fol. 1. Rubrique: Ad sanctissimurn papam Nicolaum
quintum Georgii Trapesuntii in traductione Eusebii prae-
fatio,
« [E] usebium Panphili de euangelica preparatione latinum
ex graeco beatîssime Pater jussu tuo efîeci ... »
Cems. contient les quatorze livres d'Eusèbe. Au fol. 176,
le texte finit par « posse comprehendi docentes magno uisu
omnium explosi sunt. Finis quartidecimi. Gundisaluus de
Trugillo scripsit ».
Cette traduction, fort mauvaise, dont Bessarîon et Perotti
firent observer au pape les lacunes et les imperfections, fut,
à la demande de Nicolas V, corrigée par un certain Andréa
Contarini. Elle a été plusieurs fois imprimée . (Cf. Voigt,
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Die Wiederbel. d. ctass. AUerCkums, 3' éd., Berlin, 1893,
t. II, p. 140).
: Plut. lII.Lil. N, n'12: Rocam..
Madrid, KK-22)
' 113; Bibliol. Nat.
EusÈBE, Chramijue tinicerselh', traduite du latin de Saint-
JÉRÔME par Alonso de Madrigal, dit el Tostado, pour
Inigo Lopez do M(?ndozii, marquis de Santillane. F.ii cas-
tillan.
Manuscrit de 75 feuillets, 1 fouîllet blanc au commen-
cement, papier, non folioté, k deux colonnes, écriture du
XV' siècle. Capitales et rubri(|ues, Format 400x285 mm.
Reliure de parchemin.
Fol. 1. Ruitrii|ue : Ai/ui comienra la Interpretacion o
trasfacion del libro de las cfonicas o (îenpos de Eusebio
Cesariensse de latin en J'ahla caslellana con su comiento
o exposicion de las cosas cscuras la quai por si es enjin
de la Iraslaiion. Este es prologo del autor que lo inter-
préta et comento et dije dé la dijictdtad et de la condtcîon
de la obra. Ce prologue, les préliminaires du traducteur, le
prologue de sîiiut Jérôme et un avertissement de Prosper
occupent les deux premiers feuillets et une partie du troi-
sième. Le prologue d'F.usèbe suit celui de saint Jérôme, il
commence au fol, 2 et finit au fol. 3 B.
Fol. 3 B. : Aqui comiença el Ubro de Eusebio et contiens
desde la création del mundofasta acabw el diluuio. Capi-
tula se.Tto.
Fol. 5 commencent les tables cluonologiques qui occupent
tout le reste du manuscrit.
Fol. 75 v": Cronica de Eusebio et de J/œronimo con las
adiliones de Prospéra .te acaba. Deo grattas.
Texte; Prologue d'Ëusèbe: Incipit; m Moysen de lagente
de losindios... »
Fol. 3 B. Explicit : « las quales todas en sus logares con
muy grande breuedad pornemos, h
Fol . 3. Incipit : v Comieni;aii los tienpos de todo el siglo et
todoB los reyes,.. «
VI. EURÈBE
41
Fol. 75 v°. Explicit: " Valontinijuio VI et Nom» coiisules.
Ce volume porte au dos: Quarta Pcuie de Eusebio Cesa-
riense Croni ca, de mano. Cette tomaison est erronée, comme
nous le verrons en décrivant les volumes du commentaire.
Nous avons copié la dédicace du Tostado au Marquis,
parce qu'elle est intéressante pour noua, la voici:
Fol. 1. Prologo.
Rubrique : Aqut comienca la intcrpretacion o trnulaeion del
llbro de las ci-onira* o (tempos de Eusebio resariensse de latin en
fabla faute lia na con su fwiiento o exposicion de las rnsas escums
laqtialpor ai es enfin de la tranlarion. Este es prologo del aulor
ijue la interpréta et coiiiento et dise de la fUJtriiltad et de la can-
dirion de la obra. Capitnlo pHiiieiii.
Aunque mas sean las ocupaliones que las Tuerças et tnas los
ciiidados que el in{<enio et segun la condicion de mi c^tado et vida
sea a mi muy mas ligero taltar el tienpo que les aeeessarios el or-
dinarios Irabajos, o muy magniHeo seûor don Yûîjço Lopez de
Mendoça, digniâsimo marques de Saiittllana et L'onde del Real de
Mancanares, non puse por excusa, las suso dichos verdaderos
inpedimentos, aunque mas que raitonabtes et peremplorios podiaa
seer dichos cierlamento, para non recebir la carga que vuestra
seûoria me muclio encomendaua cerca de la inlerpretacion o
Iranslacion delà lengua latina en la comun del libre de Kuseblo
cesariensse llamado de las eronicas o mas abiertameute de los
tiempos, mas con muy prompta voluntad et deseo de seruir la
acepte. Aunque sin los relatados inpedimentos o estorias la na-
tural condition del libro podia asa»; el mucho tubar la deseada por
mi exécution de obediencia. ca lo que al glorioso varon Jeronimo
por el quai de griego fuelrastadada on latin la mencionada obra
de Eusebio commo en el profogo se fuen ta f ue diflcile, a mi es commo
inposibile commo esa misma o mayor dificultad sea lornar de latin
en fabla castellana que degriego en latin. Et la primera causa de
la mayor dilicultad es por que la lengua griega et latina son
abastadas de palabras signilicantes para exprimir et declarar los
uonçibimienlos et esto ansien los nombres principales que Itaman
primitiuos commo en los que vienen por formation o deriuation
lo quai non reçibc lengua alguna vulgar por non seer los vocables
subjeclos a alguna arte commo en el latin et griego son subjectos
a las reglas de la arte gramatical.
La segunda causa es ca aunque en el vulgar et en el latin o
griego sea egual muchedumbre de nombres inuchas mascoiiaset
conçibimienlos se pueden signiQcar por la lengua latina o griega
43 BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANF.
que por la vutgar et la razon es porque las dos lenguas dichas
eslan en Qierta arte de fabla con mucha» flgura^ et modos por los
quales se inultiplîca la ï^ignifloacion ansi en la oracion commo en
la diction sinpie o sola lo quai en la vulgar lengua non se faze o
es muy menos et esto lodo a los cognot^cientos la condition de la
lengua latîna es manitlesto.
Por lo quai toda translation de latin en vulgar para se fazer pura
et perfectamente esj di&cile si se faze por nianera de interpretacion
que es palabra por palabra et non por inanera de glosa la quai
es absuelta etlibre de muchas grauedades et en la présente trans-
lation es mucho mayor dtficultad que en las comunes por las
especiales causas de dificultad las quales se fallan en cada una de
las partes de esta obra et non fue necessario nîn complidero al
présente de las declarar.
Ënpero pospuestas todas grauedades someti mi coracon a
aceptar esta carga aunque a mi rauy graue et a la poner en possible
exécution : lo primero por contonplation de vuetUro mandainiento
el quai cerca de mi es de mucha reuerençia, lo segundo por la
condition de la obra ca verdaderamenle digna era de publicacion
et cumunicacion la lan excelenle cosa, la quai non solamenlees
ystoria mas es llaue et glosa et perfection îngeniosamente buseada
de todas las ystorias, tal que a los entendidos abasia et a los
curiosos ella sola contenta, a la quai non ay otra obra egual en este
linage de ystorias mas seer régla artificio et conpliuiienCu breue
de todas. Et a mi parecio conueniente seer que entre todos los otros
mis trabajos que de algun prouecho o luemoria pueden seer tuesse
este uno en renouar et aluuibrar los ingenios de los a todo el
mundo famosos varones Eusebioet Jeronimo. Et bien parecio la
alteza del ingento de vuesCra seûoria on desear et acatar sobre
la tal obra a todo el mundo por la su dificultad quasi ya oluidada
et desusada ca esto non podiera seer si la aliéna del ingenio non
concordara con la biueza de la obra. Ca, commo el grande AHslo-
tiles quiere en las ethicas, quai es cada uno Cal pienssa, dize et (aze
et non es possible auer conplazimienlo 0 amistança, commo plaze
al mencionado Aristotiles, sin auer semejança agora sea natural,
agora por actes causada. Et ya, dando fin a esto. declarare mas ini
entention.
Rubrique : De la condicion del proccsso que tienc el
inierpretador et do fa condicion de la obra principal el del
autor. Capitula sc(/undo.
Aprèsce chîipitre.oi'i l'auteur traite de la dilTérence qu'il
y a eutre traduction mot à mot, £^lose et commentaire, on
VI. EUSÈBE 43
trouve^ au verso du fol. 1, un petit chapitre qui précède le
prologue de saint Jérôme sur Eusèbe.
Rubrique: Req uerimiento quejizo Prospéra a todos los
que escriuiessen este libro. Capitula tercero : Conjuro o
requiero a ti qualquier que estos libros escriuieres por
nuestro sefior Jhu Cristo et por la su gloriosa venida en la
quai verna ajudgar los viuos et los muertos que conciertes
lo que escriuieres con el libro por onde escriuieres et lo
emiendes con grande diligentia eso mismo te conjuro que
escriuas este linage de conjuration en qualquier libro de
estos que escriuieres.
*C
(Osuna: Plut. III. Lit. N, n* 8; Rocam., n* 113; Bibliot. Nat.
Madrid. KK-19)
Eusèbe, Chronique universelle, commentaire fait par
Alfonso de Madrigal, dit el Tostado. En castillan.
Manuscrit de 202 feuillets, plus 2 feuillets blancs au com-
mencement, papier, non folioté, à deux colonnes, compte en
moyenne 54 lignes par colonne, écriture du XV* siècle. Capi-
tales et rubriques. Format 400X285 mm. Reliure de' par-
chemin.
Fol. 1. Rubrique: Comiença el comento o exposicion de
Eusebio de las cronicas o tienpos interpretado en vulgar.
Capitula prijnero del prologo en el quai se pane la enten-
cion del auior,
(( Comiença el comento : Proposito mio fue en el comienço
del trabajo en esta interpretaçion de Eusebio. »
Fol. 202 V® B. : « de estas cuentas de interprètes e de la
letra hebravca diremos abaxo. »
Rubrique : Aqui se acaba la primera parte del comiento
de Eusebio, Au-dessous la seconde partie commence tout de
suite jusqu'au bas de la colonne, mais ce fragment est sans
importance, puisqu'il est répété en tête du second volume
du commentaire.
Au dos : i* parte del comento de Usebio.
NouB avons copié ci-dessous le prologue du commentaire
42
ninLIOTHÈQtlE DU MARQUIS DE SANTILLANE
que por la viil^ar et la razon e? porque las dos lenguas dichas
estan en çierla arte de fabla con muchas figura^; et modes por les
qualea se muUiplïi^a la ^îgniQcaciaD ansi en la oracion commo en
la diction sinpie o sola lo quai en la vulgar lengua non se faze o
es muy menos et esto todo a loa cognoscienlos la condition de la
lengua latina es manitlesto.
Por lo quai loda translation de latin en vulgar para se lazer pura
et perfec ta mente es diScile si se faze por manera de interpretacion
que es palabra por palabra et non por manera de glosa la quai
es absuelta etlibre de muchas grauedades et en la présente trans-
lation es mucho mayor diDcultad que en las comunes por las
especiales causas de diflcultad las quales se fallan en cada una de
las partes de esta obri, el non tue necessarto nin complidero al .
présente de las declarar.
Enpero pospueslas todas grauedades someti mi coraQon a
aceptar esta carga aunque a mi muy graue et a la poner en possible
exécution : lo primero por contenpiation de vuestro mandamiento
el quai cerca de mi es de mucha reuerençia, lo segundo por la
condiçion de la obra ca verdaderamente digna era de publicacion
el comunicacion la tan excelente cosa, la quai non solamenle es
ystoria mas es llaue et glosa et perfection iogeniosamente buscada
de todas las ystorias, tal que a los entendidos abasta el a los
curiosos ella sola contenta, a la quai non ay olra obra egual en este
linage de ystorias mas seer régla artiHcIo et conplimiento breue
de todas. Eta mi parecio conuenicnle seer que entre lodos los olros
mis trabajos que de algun proueeho o memoria puedon seer luesse
este uno en renouar et alumbrar los ingénies de lus a tudo el
mundo famosos varones Eusebio et Jeronimo. Et bien |>arecio la
alteza del ingenio de vuestra seîioria en desear et acatar sobre
la tal obra a lodo el mundo por la su diflcultad quasi ya oluidada
et desusada ca esto non podiera seer si la alleza del ingenio noa
concordara con la biueza delà obra. Ca, commo el grande Aristo-
tiles qiiiere en las ethicas, quai es cada uno tal pienssa, dize et faze
et non es possible auer conplazimiento o amislança, commo plaza
ai mençionado Aristotiles, sin auer semejança agora sea natural, ,
agora por actes causada. Et ya, dando Qn a esto, declarare mas mi
entention.
Rubrique : De la condia'on del processo rjue tiene el '
interpretador et de la condicion de la. obra principal et del ,
aiitor. Capitulo scrjundo.
Après ce chapitre, où l'auteur traite de la différence qu'il
y a entre traduction mot à mot, glose et cammeotaire, on
«
VI. EUSÈBE 43
trouve^ au verso du fol. 1, un petit chapitre qui précède le
prologue de saint Jérôme sur Eusèbe.
Rubrique: Requerimiento quejizo Prospero a iodos los
que escriuiessen este libro. Capitula tercevo : Conjuro o
requiero a ti qualquiev que estos libros escriuieres por
nuestvo seflor Jhu Cristo et por la su gloriosa venida en la
quai verna ajudgar los viuos et los muertos que conciertes
lo que escriuieres con el libro por onde escriuieres et lo
emiendes con grande diligentia eso mismo te conjuro que
escriuas este linage de conjuration en qualquier libro de
estos que escriuieres.
♦C
(Osuna: Plut. III. Lit. N, n* 8; Rocam., n* 113; Bibliot. Nat.
Madrid. KK-19)
Eusèbe, Chronique universelle, commentaire fait par
Alfonso de Madrigal, dit el Tostado. En castillan.
r
Manuscrit de 202 feuillets, plus 2 feuillets blancs au com-
mencement, papier, non folioté, à deux colonnes, compte en
moyenne 54 lignes par colonne, écriture du XV* siècle. Capi-
tales et rubriques. Format 400X285 mm. Reliure de par-
chemin.
Fol. 1. Rubrique: Comiença el comento o exposicion de
Eusebio de las cronicas o tienpos interpretado en vulgar.
Capitulo primero del prologo en el quai sepone la enten-
cion del autor,
(( Comiença el comento : Proposito mio fue en el comienço
del trabajo en esta interpretaçion de Eusebio. »
Fol. 202 v° B. : « de estas cuentas de interprètes e de la
letra hebrayca diremos abaxo. »
Rubrique : Aqui se acaba la primera parte del comiento
de Eusebio, Au-dessous la seconde partie commence tout de
suite jusqu^au bas de la colonne, mais ce fragment est sans
importance, puisqu'il est répété en tête du second volume
du commentaire.
Au dos : i* parte del comento de Usebio.
NouB avons copié ci-dessous le prologue du commentaire
42 BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
que por la vulgar et la razoa ef. porque las dos lenguas dichas
estai) en çierta arte de fabla con muchas figuras et modos por tos
quales se niultiplica la «igni&cacioD ansi en la oracion commo en
la diction sinple o sola lo quai en la vulgar lengua non se (aze o
es muy menos et est» lodo a los cognoscientos la condition de la
lengua lalina es inanifieïito.
Por loqual loda trani^lation de latin en vulgar para se fazer pura
et perfec ta mente es dificilc si se (aze por manera de interpretacîon
que es palabra por palabra et non por manera de plosa la quai
es absuelta et libre de uiuchaïi grauedade.« et en la présente trans-
lation es mucho mayor dificultad que en las comunes por las
especiales causas de diticultad las quales se falian en cada una de
las partes de esta obra et non Eue necessario nin complidero al
présente de las declarar.
Ënpero pospueslas lodas grauedades someti mi coraçon a
aceptar esta carga aunque a mi rauy tiTAue et a la poner en possible
exécution : lo primero por contenplation de vuestro mandamienlo
el quai cerca de mi es de mucha reuerençia, lo segundo por la
condigion de la obra ca verdaderamente digna era de publicacion
et comunicacion la lan escelente cosa, la quai non solaraenle es
ystoria mas es llaueetglosaet perreclion ingeniosamente buscada
de todas las ystorias, ta! que a los entendidos abasia et a los
curiosos ellasola contenta, a la quai non ay otra obra egual en este
linage de ystorias mas seer régla arlificio et conplîmiento breue
de todas. Et a mi parecio conuenieule seer que entre todos los otros
mis trabajos que de algun prouecho o memoria pueden seer fuesse
este uno en rcnouar et alumbrar los ingenios de lo^ a tL>do el
mundo fainosos varones Eusebioet Jeronimo. El bien parecio la
alteza del ingenio de vuestra senoria en desear et acstar sobre
la tal obra a todo el mundo por la su diScultad quasi ya oluidada
et desusada ca esto non podiera seer si la alleza del ingenio non
concordara con la biueza de la obra. Ca, commo el grande Arislo-
tiles quiere en las ethicas, quai es cada uno tal pienssa, dize et Faze
et non es possible auer conplazimiento o amistanga, commo plaze
al mengionado Aristotiles, sin auer semejanga agora sea uatural,
agora por actos causada. Et ya, dando fin a esto, declarare mas mi
entention.
Rubrique : De la condicion <M proccsso que tiene el
interpretador et de fa condicion de la obra principal et del
aiitor. Capitula segundo.
Après ce chapitre, où l'auteur traite de la différence qu'il
y a entre traductioa mot à mot, ^lose et commentaire, on
trouve, au vorso du fol. 1, un petit chîipitre (|ui [irécéde le
prologuede saint Jérûme sur Eusèbe.
Rubrique : Reqtierimiento queflao Prospéra a todos los
que esrriuiessen este libro. Capitula iercero : Conjura o
rfijuiero a (i (jualt/ui'er tjue estas libres escriuieres par
nunsiro sefior Jhu Cristo et par la su gloriosa venida en la
quai oerna ajudgar los oiuos et los muerios que conciertes
lo que escriuieres con el libro par onde escriuieres et lo
emiendes con grande diUgentra eso mismo te conjura que
escriuas este linage dr conjtirotion en qnalquier libro de
estas que escriuieres.
(Osuna: PInt. III. Lit. N, n' 8; Rocara-, n" 113; Bibliot. Nat.
Madrid. KK-19)
Eusèbe, Chronique universelle, commentaire fait par
Alfonso de Madrigal, dit el Tostado. En castillan.
ManuBcrit de 302 feuillets, plus 2 feuillets blancs au com-
mencement, papier, non folioté, à deux colonnes, compte en
moyenne 54 lignes par colonne, écriture du XV* siècle. Capi-
tales et rubriques. Format 400X285 mra. Reliure de par-
chemin.
Fol. 1. Rubrique: Comiença el comento 0 ex/iosicion de
Eusebio de las cronicas a tienpos interpretado en vulgar.
Capitula primera del prologo en el quai se pone la enten-
cion del autor.
H Comiença el comento : Proposito mio fue en el comienço
del trabajoen esta interpretaçion de Eusebio. ji
Fol. 302 V" B. : « de estas cuentas de interprètes e de la
letra hebrayca diremos abaxo. »
Rubrique : Aqui se acaba la pri niera parte del comiento
de Kusebio. Au-dessous la seconde partie commence tout de
suite jusqu'au bas de la colonne, mais ce fragment est sans
importance, puisqu'il est répété en tète du second volume
du commentaire.
Au dos : /» parte del comento de Usehio.
Noua avons copié ci-dessous le prologue du commentaire
43
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
que por la vulgar et la razon es porque las dos lenguas dichas
estan en çierta arle de fabla con muchas figuras et modos por los
quales se luultiplica la ^igniflcacion ansi en la oracion commo en
la diction sînple o sola lo quai en la vulgar lengua non se (aze o
es muy menos et esto todo a los cognoscientos la condition de la
lengua lalîna es maniflesto.
Por loqual loda translation de latin en vulgar para se fazer pura
et perfectamenle es di&cile si se faze por manera de interpretacion
que es palabra por palabra et non por manera de glosa la quai
es absuelta etlibre de muchas grauedades et en la présente trans-
lation es mucho mayor difieultad que en las comunes por las
especiales causas de diflcultad las quales se fallan en cada una de
las parles de esta obra. et non lue necessario nin complidero al
présente de las declarar.
Enpero pospiiestas lodas grauedades someti mi coraçon a
aceptar esta t.arga aunqiie a mi muy fçraue et a la poner en possible
execuEion : lo primero por contenpiation de vuestro mandamiento
el quai cerca de mi es de mucha reuerençia, lo segundo por la
condition de la obra ca verdaderamenle digna era de publicacion
et comunicacion la lan excelenle cosa, la quai non solamentees
ysloria mas es llaue et glosa et perFeclion ingeniosamente buscada
de lodas las yslorias, tal que a los entendidos abasta et a los
uuriosos ellasola contenta, a la quai non ayotraobra egual en este
llnage de yslorias mas seer régla artlRcio et conpliiniento breue
de todas. Et a mi parecio conueniente seer que entre todos los otros
mis trabajos que de algun proueclio o menioria pueden seer (uesse
este uno en renouar et alumbrar los ingenios de los a todo el
mundo famoïiosvarones Eusebioet Jeronimo. Et bien parecio la
alteza del ingenio de vuestra senoria en desear et acatar sobre
la tal obra a todo el mundo por la su diflcultad quasi ya oluidada
Gtdesusada caeslo non podiera seer si la alteza del ingenio non
concordara con la biueza de la obra. Ca, commo el grande Aristo-
tiles quiere en las elhioas, quai es eada uno tal pienssa, dize el faze
etnon es possible auer conpiazimiento o amistança. commo plaze
al uiençionado Arisloliles, sin auer semejança agora sea natural,
agora por ados causada. Et ya, dando fin a esio, decl.trare mas mi
entention.
Rubrique : De la condicion del processo que tiene f:/
inierprelador et de la condicion de la. obra principal et del
auior. Capitula segundo.
Après ce chapitre, où l'auteur traite de la dîHérence qu'il
y a entre traduc tion mot à mot, glose et commentaire, on
VI. EcsKue -13
trouve, au verso du fo!. 1. un petit chapitre qui procède le
prologuede saint Jérôme sur Eusèbe.
Rubrique: Het/iierimienio quejizo Prospéra a (ados los
fjue escriuiessen ente libro. Capitula terrero : Conjura o
rei/uiero a ti qualquier que estas îibros escriuieres par
nuestro sefiar Jliu Crislo et par la su gloriosa venida en la
quai cerna ajudgar los viuos et los muertos que conciertes
lo que escriuieres can et libro par onde cscriuieres et la
cmiendes con grande diligentia esa mismo te. conjura que
escriuas este linage de ron/uration en qualquier libro de
estas que escriuieres.
(Osuna: Plot. III. Lit. N. n" 8; Rocam., u" 113; Bibliot. Nat.
Madrid. KK-19)
ËUSËBB, Chronique universelle, commentaire fait par
Alfonso de Madrigal, dit el Tostado. En castillan.
Manuscrit de 202 feuilleta, plus 2 feuillets blancs au com-
mencement, papier, non folioté, à deux colonnes, compte en
moyenne 54 lignes par colonne, écriture du XV' siiicle. Capi-
tales et rubriques. Format 400X285 mm. Reliure de' par-
chemin.
Fol. 1. Rubrique: Comiença el contenta oexposirion de
Eusebio de las cronicas o tienpas interpretado en vulgar.
Capitula primera del prologa en el quai se pane la enten-
cion del autor.
i( Comiença el comento: Proposito mio fue en el comienço
del trabajoon esta interpretaçion de Eusebio. »
Fol. 202v" B.: " de estas cuentas de inttjrpretes o de la
ietra hebrayca diremos abaxo. »
Rubrique : Aqui se acabn la primera parte del comiento
de Eusebio. Au-dessous la seconde partie commence tout de
suite jusqu'au bas de la colonne, mais ce fragment est sans
importance, puisqu'il est répété en tète du second volume
du commentaire.
Au dos : /» parte del camenlo de Usehia.
NouB avons copié ci-dessous le prologue du commentaire
44
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE 3ANTlLLA>fE
d'Eusèbe où Alonso de Madrigal déclare ses intentions et
nous y avons ajouté les remarques que nous a suggérées la
comparaison du manuscrit du Tostado sobre Eusebio avec
l'ouvrage imprimé(l).
Comiença el comento o expost'cion de Eusebio de las cronicas o
tieinpos interpretadu en cidgav. Capiiulo priniero del pititogo en
el qnitl sepontt la entenclon del aiitiii: Comienra el comento :
Propoaito mio fue en el comienço del trabajo en e.sla interpreta-
çion de Eusebio escripuiralgunoscomenlosobreues glosas por las
quales alguna» de las cosas obsjcuras o menos eniendidas mas
abierto podiesen ser conoQidas. A lo quai ansi el mandainiento suso
pueslo comma la razoïi inclinaua seyeudo la obra de tal condicioa
que aRora por breuedad de palabra agora por diiiersidad de cosas
al(iunas obscuridades nes«;essario oiiiese de contener. Nin fue nii
entinçion proseguir en e^^te vulgar t^omenlo toda la exposi<:ioii que
las cosas por Eusebio locadas rreçebîr podrian.Ca esto séria rrelatar
por menudo las ystorias de todas las génies coniino Eusebio las
suceâstoues de iodos lus faiiiosos rreynos fasta au tieopo aya es-
cripto. Ca eslo nin se podria acabar nin fteria prouechosa obra
rrelatar lo que todos los otros va diclio ouiei<sen, nia^ tanto pensse
ser aqui prouechoso dezir quaiilo abasiase para poder conprehender
la entençion de la letra de Eusebio. Otrosi non cuyde aqui escriuir
todas las declaragiones et doclrinas que en los comentos por mi
fechos en palabra latina sobre el testo de Eusebio latino largainente
prosegui coninio el eslilo vulgar non rreçiba muchas cosas las
quales la palabra latina non solamente suEre mas aun por necesudad
demanda mayormente que al que ploguiere mas largo et curioso las
declaraçioues de las diclias cosas veer podra los mentionados co-
mentos latiiios leer. Nin por esto pensse o este comento ser dema-
1. El Tothido aolira Emvbiii mlnenil de Mra» dirini'n // huiunniix
irn la Hinlorin General de lodos lo» lirmpoa y rri/ito« del miindo xe^/nn
los foiiientaiiaa del ilustrisisinio t/ renemhle doelnr /«.- de lit li/lusiii,
1/ de la Cliftslinndad, Don Alonso Tiialado ob'iapn iiwfiin de Arila
aolire los liliro.1 de Hislurins ;/ Clironolagiaa i/tw de.ru escrilos el
grandi' Euseliio oliispo de Cenriren en Palealïna reeiipilndas, rediteîdos
!l contpuextos ai modo // cnlîla deslos tieinpos, can au» Adieiows g
ùlosaa li lit margen para cl ima dn Inn l'erdlcnrlnrea ;/ ron liva tablas
Ttueramente afiodidns por el rfiîn l'adre Maestro Fi-aïf Joseph deAtmo-
auiid del Orden de S. Bernardo, etc., etc., etc. 2 vol. in-ft'I. Madrid.
Mutchor Sauchez, 1677-79. — Il existe du commentaire du Toslado nne
édition complète en 6 vol. ÎD-tol. imprimée par Hans fJyaser de Sil
genstal. a Salamanque, 1506-1507. (Cf. N. Aotonio, Blbl. Velus, t. Il,
Uv. X. chap. Vil.)
VI. EU3ÈBE
45
siado o el lalino ser mas de rrazon largo. Ca aquel contiene lodo
lo que al eslilo latino pareçio seer comieniente conlener et este
lieue lo que a la vul^ar interprétation abaïïta quanto maa por estos
diuerssos oomenios seer fechos para diiierssosesladosel condiçiones
de perssonas. Mas aun nin por esta créa el que touiere el latino
comenlo seer demasiado este vulgar. Ca este non es interprétation
de aquel nin parte stiya mas cosa por si fabricada leineoCe otros
algunos congebimientos o doctrinas que aun a los conoçientes la
palabra latina et usados por el latino comento puede este asaz seer
prouechoso ansy coinnio otra aparlada exposition. Et porque cada
una co^a sea mas pre!^(ameQte fallada sera esta obra de comento
partida por capîlnlos non solanienle tantoa qiianlos en el leslo son
mas aun por mas menuda dinisioa porque los capitiilos non ayan
de ser niiiy largos et corn mo suso dixîmos laxemois sus virgulas et
trunoationes de vermcllon an&i en el texlocommoenel comento (1)
sobre .iquellas partes sobre las quales la glosa comengane porque
sea presto a cada uno saber cada parte del testo quai glosa le res-
ponde. El esto abaste por breue prologo de e.'ile comenlo etiuego
començare a exponer el primero prologo del libro el quai es de
l'rospero.
Voir dans le tome I du Tosiado sobre Eusebto le : Pro-
logo del ilustrissîmo Doctor Don Alonso Tosiado, en el
comento (jnî hho â la Historia General de Eusebio Cesa-
riense : En el quai sepone la iniencion del aiitor.
Ce prologue est identi(iue à celui du ms. KK-19 copié
ci-dessus, la forme en a ("'té un peu, très peu, abrégée ou
modernisée, le sens est strictement le même.
A côté de la phrase : h Tampoco lie cuidado de escrivir
aqui todas las dechirac-innes, y doctrinas, que en mis Co-
mentos Latiuos se hallaran, pues al curïoso que gustare ver
las diciias déclarai iones mas por extenso, y dilatadas. las
hallara en los Comentos citados, w il y a en marge une note
de l'éditeur que noua reproduisonsi'S).
Le commentaire du Tostado est imprimé à partir du fol.
115, A. du ms. KK-19, première ijartie du commentaire
sur Eusèbe, au chapitre qui dit ; n Comiença aqui el libro
de Eusebio de los tiempos acabado el prologo suyo et pone
1. Ceci a trait aax rubriquet de la qn&triâme p&rtie et prouve que
c'èhi la première.
2. EstoB Comeatoa Latinos uo bati aalido û la luz de la imprenta.
46
BIBLIOTHEQUE DU MAHQUIS DE SANTILLANE
primera todas las cosas de que eiitiendi? tractar en mnncra |
de titulo o rubriai. Capitulo sotenta et dos. h
L'imprimé commence donc par le prologue du fol. 1, puis 1
il saute au fol. 115.
La quatrième partie, qui manque dans le ms., .se trouve J
dans l'édition, et le commentaire imprimé, comme le ms.
s'arrêtent après la cinquième partie. Maisdans l'édition il y i
une sixième partie qui s'intitule ; Seala Parte, las Ques-y
lioncs dcl Tosiado, où le Tostado répond à quatre ques-
tions que lui a posées l'évèque de Falencia, «para cuya de-
claracion brevemente recopila con maravitloso estilo todos
los libros de laSagrada Escritura del Nuevo y Viejo Tes-
tamonto ».
Le premier volume imprimé comprend les li'ois premières
parties, le second les autres.
• 113; Biblîol. Nat.
Miidiid. KK-aO)
EusÈBE, Chronique unicerselle, commentée par Alonso de
Madrigal, dit el Tostado. En castillan.
Manuscrit de 217 feuillets, papier, foHotation défectueu.se,
à deux colonnes, compte en moyenne 5'1 lignes par colonne.
Écriture du XV" siècle. Rubritjues. Format 400x285 mm.
Reliure de parchemin.
Fol. 1 : A(/ui comieni;a la segundn parte dcl comento '
del libro de las cron'cas o de los ù'enpos de Eiiscbio capi-
tulo pi-im{er]o. Del comienço de la sef/unda edad et commo
J'ue muy conuenienie fjue ccniessi' el dilunio seyendo Noe
de seyscientos aïlos et non en olra manera.
Incipit : h Et faeron, continua aqui Eusebio su libro
comiençando lus (^osas de la segunda edad ca puso suso las
cosas de la primera edad. »
Fol. 317 v A. Explicit : « aunque en tienpo alguno de
todas ellas fue tomada Troya. » A(jui se acalia la segunda
parte del noniento nobrc Eusebio de los Henpos.
(Osiiii^: Plut. III. Lit. N. n- 10 ; Rotiim..
MjLJrid, KK-21)
113; BiUi.it. N.11
KusÈBE, Chronique jinicerselle , commentée piir Alonso de
Maduigal. dit EL TosTADO. Kii ciistiHai).
Manuscrit de 170 feuillets plus3 feuillets de garde blanrs
au commencement et 2 à la fin, papier, non folioté, à deux
colonnes, compte en moyenne 60 lignes par colonne.
hATiture du XV* .«i^'cie. initiales et rubriques. Format:
400x285 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1, encadrement à la plume en rouge: A'iui comicrira
la tercera parte del coinento de Enscbio. Capituh primo.
Torna cl comenlador a segnir la linca de /o.* Sicioniosfnsta
Troya tomada.
Incipit : n Sicionos, agora acalmda la linea de los Assirîos
fasta Troya tomada... n
Fol. 170 v, F.xplicit : h este logar era mui famoso e por esso
es tan nonhrado por las scripturas. »
Osuna; Plut. III. Ul
' 113; Biblîot. Nat.
KusÈBE, C/ironi(/ue uni ocr selle, commentée j*ar Alonso de
Madrigal, dit el Tostado. Kd castillan.
Manuscrit de 246 feuillets, 1 feuillet blanc à la lin, pa-
pier, non folioté, ii deux ooltjnnes, compte en moyenne
55 lignes par colonne. Rubriques et initiales, dans le dernier
tiers du volume elles font défaut. Kcriture du XV' siècle.
Format: 400x285 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubrique : Aqui camiern-a la quinta parle del
comento de Eusebio, capitula primera: las fabulas de Tri-
toloino e de las seruientes de Ccres segun Lactancio.
Incipit : » Tritolomo, esta istoria pone Eusebio sobre la
linea de los Atbenienses... »
48 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Fol. 246 v". Explicit : « e en esto se acaba la narracion de
los f échos de Persseo . ))
De cet examen il résulte que la quatrième partie du com-
mentaire est perdue et qu'on Tavait remplacée, en donnant
au texte même d'Eusèbe, qui ne fait pas partie du commen-
taire proprement dit, le titre de quatrième partie.
Ni Amador de los Rios, dans sa Bibliothèque du Marquis,
ni Pellicer dans son Ensayo, ni avant eux, Nicolas Antonio
dans Sel Bibliotlieca Vêtus (t. II, liv. X, chap. vu) n'ont fait
mention de la dédicace au marquis de Santillanede la tra-
duction du texte d'Eusèbe et de tout ce long commentaire
où le Tostado utilise l'œuvre d'Ovide de telle sorte qu'on
peut dire que les Métamorphoses entières se retrouvent dans
son livre. Le Marquis a dû se servir beaucoup de ce Tostado
sobre Eusebio et y puiser de nombreux renseignements
mythologiques.
Dans YHistoria criticade la Lit, Esp, (t. VI, p. 40, note)
Amador de los Rios cite l'édition de, 1507 du Tostado sobre
Eusebio, mais il ne dit pas un mot du manuscrit Osuna;
il n'a pas dû le voir.
VII
SAINT JEAN GHUYSOSTOME
(Osuna: Plut. IL Lit. N, n' 25; Rotam. n' 104; Bibliot. Nat.
Madrid, Ii-1(>5)
Saint Jean Chrysostome, Sermones contra Anomios, tra-
duits en latin par Ambrogio Traversarl
Manuscrit de 60 feuillets de vélin, 2 blancs au com-
mencement et 2 à la fin. Réglé à 23 lignes. Écriture italienne
du XV^' siècle. Ornementation de style toscan. Format
233 X 150 mm. Reliure à dessins mudéjar sur ais de bois.
Fol. 1, demi-encadrement, dans le bandeau inférieur les
armes du marquis de Santillane.
Rubrique : Joltannis Chrysostomi arcinepiscopi contra
Anomios, fjue Deus incomprehensibilissit, senno primas,
inabseniia episcopi habitas, incipit, c r/reco per fratrem
Ambrosium ordinis camaldalensis in latinani uersas,
Incipit : a Quid est hoc... »
Fol. 10 V**, sermo primas explicit. Fol. 22 v", explicii
sermo ,serandas. Fol. 34, cxplicit sermo tertias. Fol. 46,
ejp/icit sermo qaartas. Fol. 60 v" : Johannis Chn/sostomi
constantinopolitani archiepiscopi sermo qaintas et ultimus
explicit. Féliciter lege.
Ce manuscrit et VHistoria Gothira de Tarchevêque don
Rodrigo sont les seuls textes latins de cette bibliothèque
portant des signes de propriété, armes, reliure, etc., du mar-
quis de Santillane. Lems. Ii-165 ne porte, il est vrai, ni les
heaumes, ni la devise, mais il fait bien partie, cependant, du
•1
50
BIBLIOTHÈQUE DD MARQUIS DE SANTILLANE
groupe de manuscrits tosains que nous avons examinés et
qui furent copiés en Italie pour iQigo Lopez de Mendoza. Le-,
titre donné dans la rubrique il Traversari permet de croire
que ce manuscrit fut exécuté avant le 26 octobre 1-131. date
de l'élévation d'Ambrogio au généralat de son Ordre par le
pape Eugène IV.
. tV. Lil. N, n* 33 ; Itfxrari
M;iili-id, li-S:()
M" im. Biblini. Nut.
Saint Jean Ciibysostome. Œucres, en lalin.
Manuscrit de ^7 feuillets de vélin, 1 feuillet de papier
au commencement et 1 A la fin, non folioté, écriture du
KV° siècle àdeux colomie». Réglé à «19 lignes parc^loiuiu..
Rubriques, capitales en oret couleurs. Foriuat29&x212 mm.
Reliure de parcbemin, au dos : S. Joannis Chrisostomi Epis-
tolof.
Fol. 1. Vm marge, un bandeau tléeoratif et au pied de la
page, dan.-s ud médaillon d'or, mti éeu p<jrtant : d'or, tieF<'.é
faeces, de billette» uouchéex de gueule et de billette»
coitcViée» de sable, Ijordée* d'argent, ,
Rubrique : Incipit epistolabeadJohannis C'ri»aoatomi ad
TUeodorum anticum fapsèuin capitulum primuin,
Incipit : o Si Celufl )x>»M3t e[tj gemiius per litteru
noni;iari . . . n
Fol . 217 A, ExpHcit de tout le volume : « gloria et impw
rium in saecula siieculorum amen, h
1%D marge, (|Ueli|ues Dole« en latin.
Ce IDanuscrit contient : 1 Ad Theo'foruin nmicitin, fol,
l^v";2 Ad Helechinm de coitpunrtîotte, fol, &v"-13v°|
3 Ad Demetrium de compunclione, fol. l^v'-Sâv" ; 4 Quod
nemo leditur nï-'ii a semetipso, fol. 23 «"-35 ; 5 De repa^
raiione ïapnî, (ol. :35-5ô v" ; 6 E.rpositio /luper euan-
i/eiium iienti Matkei. fol, 55vo-2i7 (25 homélies;.
Leti 5 premier" traités ont été traduit» par Anibrogia
Traver^^ari (Cf. Bsindîni, i'at. cod. lut. bihliol. Med. Latir..
t. i, 0)1. Û65, et Me\m*, Ambrusii Travertarn Vild).
. VII. SAINT JEAN CIIRYSOSTOME 51
Quant aux 25 homélies sur Tévangile de saint Matthieu,
ce sont œllcs que Georges de Trébîzonde n'a pa» traduites^
parœ qu'elles l'avaient été avant lui : « ab Aniano qui
teïïiporaifi suorum eloquentissîmus fuit./, ita aunt ôroate
atqUe eleganter fraductî » (Cf. ms. D).
C
(O^nna: PInt. II. Lit. N. ii"9; Rocam. ii" 103; Bibliot. Nat. Madrid,Ii-133)
Sain'T JÊÂNCHRV.sosto\iE, en latin. 1. De Det prouideniia^
traduit par Ambrogïo Traversari. 2. De Pœnitentia
homilta V* traduit par (jREGOrio Tifernas. 3. Ho-
milia sUpei* psàlmum (j utruiuafiesimum, 4. Éptstola de
lapsis ad Theodorum.tmdvût par Ambrogïo Traversari.
5. LfLluS TïPîïÊRî^AS (Giglîodeglî Archifibellidî Cittâdï
Castello) : Sanctîsstmo patri Caltsio tertio in laudem
constanUflôpotitane ciuitatiset grecorum untoncs eptstota,
^Mamismt de 14S fettîHcfs, plus 3 Mancs au cominen^^e-
ment, papier, non folioté. Kégfé à 32f lignes. Écriture îte-
Henriedu XV'siècfe, âèjk un peu anguïérdse. Befles marges,
rabriqtfe?? et e.tpKcits, capitales ornées sur fonds de coiffeur.
Format 207 X 2i9uiïii. Refiure du temps encuiriympaiiisé,
sans ais de bois.
ï. Fol. 1 sans rubrique. Incîpit: « Suntquîdeni plurîma
que. ï> Fol. 1 1^; cette préface finit par: « et nimium dilecte
âeaprmcep^. »
(Test VEpistota ad Petrtim Prlnclpem Lusitaniae, par
laqaelfer Ambrogio TraVersari dédie à ce prince sa version'
latine dn De Dec proutdentia de saint Jean Cïirysostome
(V. Bandini, loc, cit., 1. 1, col. 565).
Fol. 1 v^ RnbTÎque: InrJpit liber primas beati Joannis
(ihrim^tGmi Archiepx^r:opi Constanttnopolitani ad Sia-
qtrium monachum arreplidum, Leyc pheliciter.
« Oportnerat qtrîdem o niihi amantissime. »
Le livre H oce«j>€f te» feuiH*el« 2*^43^.
Fd. fil. Explicft du ïirre* ïïl : (c aduersî'ssîûîis câsfbois
frangi uel defjjïcî uaïebis. Deîeî {sic) gracias. »
52
U1I3LI0TI1ÈQLE DU MAHÛUIS DE S.\NTILLANE
II. Fûl. 63. Rubrique : Sanctî Jo/iannîs Crîsostomi de
peniientin .Job.
Incipit: o Ita iiobishodie festiuaquet^elebritas soliloque... »
Fol. 126. Explicit : « et spiritui sancto nunc et aeraper et in
secula set-ulorum. Anion. »
Cette homélie porte dans la Patrologie grectjue de Migoe
(T. XLIX, col. 305i le titre suivant : Homilta de Jejunio et
in .lonam Prophetam. et Daniefeiu, et très pueros, et de
Poenîtentia, Dicta est autem in saci-orum Jejtiniorum
ingressum. La rubrique de ce traite^ répétée en titre
couraat au haut des pages est erronée. Il s'agit bien ici
du De Poenitcnlia, maisaucunetnetit du Job de patientia.
L'erreurdela rubrique provient sans doute de ce que le
rubricateur ou le copiste aura eu sous les yeux un ma-
nuscrit où se trouvaient traduits ces deu.\ traités. Dans la
plupart des manuscrits, et par conséquent dans les pre-
mières impressions de ces ouvrages, ces versions sont
attribuéesâLilius Tifernas, de Città di Castello, appelé de
son vrai nom Lilius Archilibelli, dont une tradition fait
l'élévede son concitoyen Gregorio Tifernas', helléniste pro-
tégé par Nicolas V, En réalité, ces versions de Clirysostome
sont l'oDUvrede Gregorio, qui les termina en 1449 et les otîrit
au Pape à l'occasion du prochain jubilé de 1450. La confusion
entre ces deux hellénistes naquit, il est facile de le com-
prendre, de ta ressemblance de leurs noms.
m. Fol. 127. Rubrique: fîeaïiVo/ionnfs Crîsostomi Omelia
prima super psalmum fjuinf/uugesimutn leyc pheliciler.
Incipit :« Mense hestorue reliquias Eratres carissimi... »
Fol. 138 V. Explicit : n ut bona eterna cousequamur
gratia et humanitate domini nostri ihu. Christi qui cuni
pâtre et spiritu sancto uiuit et régnât in secula seculoruni.
Amen. »
Dans la Patroloyie grecque de Migae (tomeLV, col. 575)
nous trouvons cette homélie parmi les Spuria in psalmum L.
rV. Fol. 138 v°.-Rubrique: /nc(/Hî epislola de lapsis heati
Johannis Chrisoslomi ad Theodorum lege phoeliciter.
1. Voyez sur Gregorio Tifernas et son activitiS littéraire, l'article de
M.Del&raelle ; Cite eird'IiamiinistriiiiJ^V' sidrli^(MvIan</i-/i d'Archèit-
logie el d'Hïsiaù-c [lubli^ par l'Ëuolu fraJi^aise de Rome, l. XIX, p. 9-
33).
VII. SAINT JEAN CHRYSOSTOME 53
Fol. 139. Incipit : Si fletus poseel et gemitus per épis
tolasnuntiari. . . »
Fol. 145 v°. Explicit : « maximam letitiam esse uenturam.
Deo gracias. »
Ce traité a été très probablement traduit par Ambrogio
Traversari (Cf. B'àndiui, ouvr. cit., vol. I,p.565, cod. XXV,
n** VI, et aussi Melius : Ainbrosii Traversarii Vila,
p. CCCXC;.
V. Fol. 146. Rubrique : LyUus tyffernatiis Sancttssimo
patri Calisto tertio in laudem Constantinopolitane Ciuitatis
et Grecorum unionis ^ .
Incipit : « Patruin sanctissime quamquam infra plura... »
Fol . 148. Explicit : « ita romane ecclesie apostoliceque
sedis majore gloria consecuti sumus. »
D
(Osuna: Plut. II. Lit. N, ir21: Roeam. n" 102 ; Bibliot. Nat.
Madrid, Ii-158)
Saint Jean Chrysostome, Homélies sur VcvarKjile de
saint Matthieu, traduites en latin par Georges de
Trébizonde.
Manuscrit de 226 feuillets, plus 5 de table, dont 3 au com-
mencement et 2 à la fin. Vélin et papier, mal folioté : entre les
feuillets 7 et 8, un feuillet d'une écriture un peu postérieure
à celle du reste du volume a été intercalé, il ne porte
pas de numéro, mais c'est le vrai fol. 8; plus loin, deux
feuillets 18, dont le second est naturellement le feuillet 19.
Il y a aussi deux feuillets 53, mais le foliotateur s'est aperçu
de Terreur, puisqu'il met le n"^ 55au feuillet suivant. A par-
tir du feuillet 207 le foliotateur s embrouille, il écrit 207,
206, 207, 208, 209, etc., et cette erreur court jusqu'à la fin
où il marque 221 au lieu de 226. Nombre de lignes irré-
gulier. Petites capitales en couleurs. Ecriture italienne du
XV*^ siècle. Format 236 x 152"^"^. Reliure moderne. Au
1. Cette épître est bien réellement de Lilius Archilibelli de Città di
Castello.
B4
niBLiornÉQUE du marquis de santillane
dap : Sanctus Joannes Chri/sostomits libri in Eudngeliuftt
.S" Malthri.
Fnl. 1 en marge: Ad beatissimum patrem et gunimuit^
ptmdjici'i» Nicolaum quintum Qeorgii T''apcsuntii in tra-
duciionçin /,X[ V] librorum Chrysosloini super Matheum
pre/acio. Nous avons rétabli le V (jui a <ili être rogiié, 1^
rliiftres ayant éiè (écrits sur l'extrème bord du feuillet-
Lapréface(îeG«nrg«B dç TrébiitoDdç comioeoe*! par: » Jub-
sisti beatjssimc pat^r ut ^oio^inta tjujoquc boiitt Jojiajitiû
Chryeostomi libros..., » et finit au v" iju même feuiilfit psf
Il quare hiis omissis Clir^sostomum ipsuro jam stwiia-
mus. a
GeorgesdeTrLihizondessoJn dc oou» avertir, dans sa pré^
Eaœ.de cequ'il ne eommencesa traductiou qu'au livre XXVI:
11 Deinde (juia viglnLi ([uin([ue,ut dictum est, libri abAniano
([ui tempiiruiTi siioruin eloquentissimus fuît... ita sunt
ornate alqueelegantertniductiutnichiladdi. nicliîl detralii,
nicjiil mutari {nm^ uidrabir, h
Fol. 2: " Beat! Johanots Crvfiostomi liber XXVI supei;
Matlieum iucipit féliciter. « Le texte commence par l'hgw
mélle (livre) XXVI, !e numi^ro des homélies se trouve en titra
cmiraiitau verso de tous les feuillets, dans la marge (J'ei
liaut.
Fol. 236. lixpljtrit: « pacisatque cura*, »
Au bas du même feuillet on lit ; u. detjcjt ijoa ç$or.taçio, ï
Le verso du premier feuillet. Icseco/id tout entier tt (erecÉfli
du troisième, eu tête du volumCj ,soiil ijrcujti's p;ir l;i l;il>l
des rubriques margiijajes; c'est la l^il'i'' ^\--^ hnDn-lii-r. I.r
(oj. 1 v" et 3 sont d'une autre main ijiic l.r jr-i.' ijr l;i uJ>l(=
Les deu,\ feuillets de la fin coHtiejijjw.nt la tajjk- ^i-s t*ïs,t^
de saînl Matthieu groupés par livres, ces festes sojit sou^
Ijgaé» en rouge dans le manuscrit, j) / a aussi ^w h éSfm^
feuillet des renvois à dirt'éregts piissaees.
VIII
HISTORIA DE PRAELIIS
<Osuna: Plut. IL Lit. M, n^ai; Rocam.nM; Bibliot. Nat. Madrid, li-3)
Libei^ degestis Ale^<mdri Maitedoms^ appelé communé-
xnent Historia de praelns, tirée du Pseudo-Calltsthènes et
traduite en latin par 1 archiprètre Léo'.
>fauu:scrit de 16 feuilleti» de vélin, 1 feuiliet de
"X'élin blanc au commencement et 1 à U fia, ce dernier
porte deux notes, non folioté. Réglé à 41 lignes, l^'.critur^du
XCV* «ièele. Rubrique», capitales rouges et bleues. Format
S80 x^ao»"». Reliurede Tépoque, en peau. Au dos : Afejt?a«-
dri de Gestis, et «ur une étîquettede parchemin fixée «ur
lo plat supérieur: Alexandre en latin. L'ouvragée est in-
<>xHnplet.
Fol. le Incipit lil)er de f/esù's Alerandri Maredonis.
Rubvica.
Imiipït ; a Sapiisatisisiîmi quippe Egiptii scieates mem;unim
\evTe nnàdJU{\xe maris et cclestiuin ordinem ... h
Fol. 16 V**. Explicit: « Quia si J>ene cooi^ideramus illa
luatcr,.. »
Au ver»o du fol. blanc de la lin, on lit la recette suivante :
« Para la muela que esta foradada toma miel, cal biua e pi-
mien ta, meecla todo en uno e ama^ado fas como una me-
chuela e metela dentro en el agujero e mortificara luego el
dolor. »
Et au-dessous : « Vasco Fernandes seruidor de la casa del
Duque de Bregança lieua cargo de me despachar on cor te
una notaria. »
1. Cf. Paul Me ver, Aloxandro le Grand dans la liitércUiire fran-
çaise du moi/en (hjr. Tome !I: Histoirf^ de la Idgcndo, p. 34, § 5.
î
1
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f IX
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•
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CICKRON
(Osuna : Plut. II. Lit. N, n" 1 ; Roeam. n'52; Bibliot. Nat.
Madrid, Hh-70)
p 1. CicÉRON, Orationcs. 2. Discofirs concernant le couron-
nement de Vempereur Frédéric III et ses raports aaec
Rome, En latin.
Manuscrit de 248 feuillets, 1 feuillet blanc au commen-
cement et 1 à la fin, vélin fin, non folioté. Nombre de
È, lignes variable. Écriture de la deuxième moitié ^u
t XV*^ siècle. Capitales en or et couleurs, miniatures dans les
grandes lettres, encadrements, pas de rubriques. Format
316 X 217 mm. Reliure de maroquin rouge exécutée pour 1q
V duc d'Osuna.
I. Fol. l.Incii)it: « Quamque michi semper frocjuenscons-
pectus uester multo jocundissimus hic autem locus ad
agendum amplissimus. . . »
Fol. 248. FiXplicit : « scelerum penas luat. Datuni, etc. »
Ce manuscrit contient des plaidoyers et des discours de
Cicéron.
1. Fol. 1-8. Discours en faveur de la loi Maiiilia.
^ 2. Fol. 8-21. PourMilou.
; 3. Fol. 21-34. Pour Cn. Plancius.
V 4. Fol. 34-46. Pour P. Svlla.
r •
^^ 5. Fol. 46-50. Pour Archias.
i 6. Fol . 50-53 v**. Remerciement à César pour le rappel
de Marcel lus.
7. Fol. 53v«"58 W PourLigarius.
^. Fol. 58 v<*-64. Discours pour le roi Déjotarus.
IX. CICÉKON
57
9. Fol. 64-90. Pour A. CluentiuM.
10. Fol. 90-102 V. Pour P. Quintiiis.
11. Fol. 102 v°-116 y. Pour L. Flaccus.
12. Fol, 116 v''-120 V". Disiiours de Cicéron au peuple,
après son retour.
13. Fol. 120 v''-126. Discours de Cirérou au stinitl. aprte
son retour.
14. Fol. 126 v°-133. Discours do Quintus Cicéron à son
frère M. TuIHus, sur la pétition du consulat.
15. Fol. 133-137. Incipit : u Si quando inimicorum im-
petum propulsare ac propellere...» A la fin : E.rplicit
oratio Tullii, pridie qiia iret in e.rih'uni. Petriis de
C. srrtpsiC,
16. Fol. 137-139 V. Discours de Cicéron au p(ni[)le, après
son retour. Ne commence pas par le commencement : ■■ Quod
precatus a loue Optimo, n mais par une des premières
phrases : « Quiritesetsinichil esthominimagis optandum...i)
17. Fol. 139v°-161 v°. Pro domo sua.
18. Fol. 161 ¥'-165. Discours contre Vatinius.
19. Fol. 165-175. Pour M. Celius.
20. Fol. 175. la fin au fol. I9l. Pour ^
Sextus Roscius d'Arménie.
21. Fol. 181, la lin au fol. 219. Discour-s suri
les provinces consulaires. l disooursso
2S. Fol. 219, la fin au fol. 180 v". Discours 1 lerve,
sur la réponse des Haruspices.
23. Fol. l'JI-207. Pour Muren;i.
24. Fol. 207-219. PourC. Biilbus.
25. Fol. 238-240 v". Discours pour P . Sextius (incomplet).
II. Fol. 341, place en bliiuc pour la rubrique. Incipit :
« Sunt ijUGs inuictn te stare (?) Rex Romane uides uenerandus
uicei-amerarius, illuatris SenatorXonseruatores'raagnificiet
magistratus urbis ceteri, cum quibuspopulus Romimus, ad
salutandum te, nos ciues suos misit, raeque jussit apud te
gaudiumquodeisaduentus tuusactulit detegere u, etc., etc.
« Gaudet Auguste princeps Ronianus populus, exultât et
gloriatur, quod te Imperatorem bal)ere et intra urbera cer-
nere sibi contigit. »
Fol. 242 v°. Explicit; « et Nicolaua quintus Roraanus
se BlBLIOTuftClUE M! MAI«J1J(6 DE SANTILLANE
Pontifex et Fedoricus toFitiy» Imi>«i'jil«r Riumsnus icco-
lumes erunt. Qui ;unl«) ul ad fSHtôsimiim et «mpiius iaco-
lûmes penieniatis annum optanjus. 'Suplifctaïue precamur
gâeo{\m triflUsetuHus Ix.'oedictus oui in liecu]», ain^n- ■)
Ce discours qui célèbre le couronnement de TeMipMreur
Pnâdérie Ul (1440), est suivi Ûfi Ui U'Uédiction du {lape
Eugène IV envoyée à Frédéric III.
Fol. 243. lacipit : « San.cttfi'^iiaus lu- àfo a^-C!ef)ti6«iuius
pnntiri\'c summum, doœinus o<o«ter, dotn'miiK F^u^^enfus, Cue
ralsitudiiii, tui» p{'iaeipibu«. tuo lîeguo, Ijemtik'iioois gra-
tinm iiupartitur... »
a Si Bolus huit- oneri summisfiioiusiiHMwni, ii«l sj pi^opief
ariam domostii-am autpriuatani ciiusam oraturus.accedyerum
cn&tianifleioiâ Râgum a ^oatmima pâtre no^tro Kugt'iiio
(|ui nos UMtiiro ju««it impetraiti iiiurassem ut alïum JfUem-
piamHe^anli/)ritiingeniisu.'Cajnindii)mcloquii tra.n£Uii«i«ttât
qui fomorthuiiurguaientifi... u
Fol. 246. F.xplicit : u lilterabis ttignam niaivcdctn u^ci'
pies. 1) Fini».
Fol. 246 V" est occujié par la lettre, si souvent aopiéft au
moyen âge de Publius Lentulus, préfet de Judée, au aénat,
où il est parlé de la personne du Clirist.
Fol. 246 ^'*' i *248 «ont étTlts d'utie auU'e main qiw. tout
le resta du manuscrit. Ces feuillet» coutieuaeot une li?tiro de
Frédéric? ÏÏI nu roi de Pran<'« pour i'invit^-'r à entreprendre
une croisade contre les Ture.».
Incipit: a Federicus, diuina fauente clemfmitia Roamnorum
imperator semper aiigustuu, itorcniestino pcincipi KaroJo, dei
gratta Francorum regt, fratri noBtro carissiino saluteni et
amores. . . a
KxplJcit ; u »C4?loruill pcijHK liiat. Diitujn, etc. »
B
(Osiinn : Plut. III, I.jt. M, n" 6 ; lîoc;iiii. n' 50; Jlibliof. Xat.
MayJfid. Hli-181)
CicÉBOK, DeOraiore. En latin.
Manuscrit de65 feuillets, plus 2 lilancs su comoienrciiîent,
VéUn, non folioW. Réglé d 38 lignes. Écriture itatienue du
IX. CrCÉRON
59
epremier feuillet dp garjje porte la cote Osuna,
et fiu-dessous: Orationes de oratorihus ad Brutirm. Fol. 1
ot foi. 41 v", grandes initiales en or et eouiours. Format
979 X 182""". Reliure de maroquin plcjn, au dos ; Cirera
dia/of/i de Oraiorc Oratnr.
Fol. IiuHpit: Oogttiinti mûïiii liiepeiiunu^ro «tni«4noria...)>
Fol. 62. E^plieit ; « otjseifui iLerseundia ly^ndi »crî>'
bendi me inprudentiam susee])isse, » EarpUeit Ufiefdi' f)ra~
tore ati Brutitm.
Fol. 05 vMilane.
(Omud-i : Phil. V. I.it. N, n' 39; Hocnrii. n' :>! ; Biblint. N;i(. Miiilrid.
CicÉHON, 1. De Offiriis. 2. De AmieM'm, -X De Parfulo.ris,
4. iic Si'iu'cfn-te. Fji italii^n.
Maaiwccit de JjfiS rewjllcts, jjJus l bianc, y/Hio, régl(^ à
30 lignes. Écrifuje Pt dik'fljatio» fkire»tine« (lu XVeiècJft.
Fooiiat37&xl90)uni. ReJjure uwdef n*.
FoJ. î, encadrement de. style toscan, avflf les ((uatre
iMauoxea, la devise Dius cl nos et. i;n bas, Vécu d'arajôs
d'iQig» Lope/ (Jfi Miîiidoai. ]îi?])e initûiJe enlmniijée wij-
teoiaot liî iwrtrajl di; Cicéron .»vec sf^n jwpi ; Miveo TuIUq
C'ieeronv.
1. Rubrique en lettres capitales: Incomineia un lihro
di Marco TuUio Cicérone, decto de ()(ficiis, ad Marco siio
_fif/liuolo, da certo volgarissato.
Imipït: t [Ajduongha Dio, o hUrci) ligliijolo, cttegia uno
anoo aueudo tu udito Cratippo ot questo in Atlu'ne,., »
Livre II, fol. 42 ; livre IIl, fol. 68.
Espiicit du De Officiis : « essore piu caro se tu ti rai-
legheri'aj di tali precepti et mioi ricordi. m. Finis.
IJ. Ruitrj/jue en lettres (lapitaJes : Incominein el libro di
l^arcQ TuHn Cici'rom délia amiciiia, daluifiomposlo-
lucipit fnl. 101 : « [Q]uinto Mtitio Augurio Sceuola era
usatn di fa^eontare.. , »
60 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Explicit : « pensate o crediate nelle cose essere migliore
che(l)la amistade. » Finis.
Rubrique on lettres capitales : Finisce il libvo composto
(la Marco Tulio Cicérone, in vol gare decto délia amicitia,
ad Actico suo an^cissimo, Laus Deo.
III . Rubrique en lettres capitales : Incomincia il lihro
délie paradoxe composto da Marco Cicérone^ ad Bruto, da
altrui volgarij^ato.
Fol. 131. Incipit : « [SJpesse uolte, o Brute, io conobbi che
quando Catone. . »
Explicit: u ma anchora poueri et mendichi. » Finis.
Rubrique en lettres (ijipi taies : Qui Jinisce il libro chia-
mato délie paradoxe composto da Marco Tullio CiceronCy
ad Bruto .
IV. Rubrique en lettres capitales : Incomincia il libro
chiamato la Senectu composto da M. T, Cicérone ^ ad Ac-
tico, da altrui volgarizsato.
Fol. 144. Incipit : « [S]e io alquanto, o Tito, taiuto et lie-
uoti la molestia che... »
Fol. 168. Explicit : « chcuoi possiate lodare prouati infacti
quelle cose le quali uoi hauete udito dame. »
Rubrique en lettres capitales : Finiscie il libro délia
Senectu, composto da Marco Tullio Cicérone, cl quale
insieme col libro degli ufficH, paradoxe, e suto tradocto,
nella magnijica citta di Firen^e, di latino in lingua toscana,
ad petitione del magnijico et gcneroso caualicre messere
Nicholops (1) (Inigo Lopez) de Mendo^a marchese di
Sanctigliana .
D
(Osuna: Plut. III. Lit. M. n" 7; Bibliot. Xat. Paris. Fonds Italien,
n" 1703)
CicÉRON, Tusculanes. Kn italien.
Manuscrit de 162 feuillets de vélin. Réglé à 27 lignes.
Écritur(> ronde du X\^ siècle. Encadrement avec, dans le
bandeau inférieur, un médaillon. Format 268 x 189 mm.
1. Il est évident quMci le rubricateur pensait à « Niccol^».
IX. CICÉRON 61
Reliure de cuir tympanisé avec encadrements dorés sur
ais de bois, tranche dorée avec incrustation de dessins.
Fol. 1 et 2 blancs. Fol. 3 porte au verso en lettres capi-
tales d'or et d'azur cette inscription : Incominciano le
Tusculane cli Tulio clarissimo Oratore Tradoctedi Latino
in Volgare Fiorentino a Pititionc di Messcre Niujnio
Gusmano Ispagnuolo,
Fol. 4. Encadrement florentin, initiale miniaturée re-
présentant Tauteur tenant son livre.
Incipit: Titre en capitales d'or: Incomincia ilpvoemiodi
JXIarco Tullio Cirerone n[e]lle quistioni tusculane felice-
^^^i.ente.
Texte: « Essendo io, o in tutto o in maggor parte, qualclie
cita liberato dalle fatiche délie difensioni... »
Fol. 162. Explicit: « alcuno altro alleggerimento non
potuto essere stato trouato.
Titre en rouge : Fine del quinto et ultimo libro délie
uestioni tusculane di M, TuL Cicérone di latino tradocte
r'n volgare toscano, in Firen^e MCCCCL VI (1456) .
Livre, I fol. 7-44 v^ livre II, fol. 45-67; livre III, fol. 67
v-o-96 v^ livre IV, fol. 96 vM24 v^ livre V, fol. 125 à
1» fin.
Ce volgari^^amento a été publié à Venise, en 1544, par
Fausto da Longiano qui Ta retouché, par endroits, pour le
xnoderniser. M. Morel-Fatio, dans Tétude qu'il a consacrée à
Trois manuscrits de la Bibliothèque d'Osuna ,dans la Ro-
mania, t. XIV, 1885), en parlant de cotte version (p. 102) (1),
1. M. Morel-Fatio, qui cite cet avertissement aux lecteurs, d*aprè.s
Paitoiii et Argelati, croit que c*est un fragment de la dédicace de Fausto
da Longiano à Jérôme Pallavicino, seigneur de Cortemaggiore. Cela
n*C8tpa8 tout à fait exact. L'avertissement est distinct de la dédicace,
il est placé à la dernière page, tandis que l'épi tre dédicatoire ouvre le
Volume. Voici le passage de 1 epître dédicatoire qui a trait à la version
des Tusculanes et où Guzman n'est pas nommé :
A lo illustrissimo sùjnorc e patrone osscrcandiss., a'I suj, Htero^
nimo Marchese Pallacicino Sif/nure di Cor(eniafj(/iore, etc. Il Fausto
da Longiano :
« E non pure io le sono tenuto de le cose mie proprie, ma anchora
» dogn'altra, che per qualunque modo pro(;edesse da mè. Cosi sendomi
» in sorte capitate ne le mani le Tusculane quistioni di M. T. Cice-
» pone donate à le muse Italiane m' ho*avisato, poi ch' elle andavano
62
OIDLIOTHEQUE DU MAltQUIS DE SANTILLANE
cite l'intéressant avertissement (jue l'éditeur, Faiisto divLon' I
g;îano adresse k se» lecteurs, à la der&ière page du peUI j
volume des Tusculanes, p. 144: // Fausloài Lrtlori :« Non J
» fû di miû costume giamai per ni»litia sopprimere i nomi de '
» gl'iiutori de l'opère passate per le mie mani, emenocon la
u conciaturadi qualche paroluccia à clausoletta vestirfuide
I) gl'altrui honori, levandone il proprio nome de raulore«
Il ripouendovî il mio. Qiwsta iuterprotatione txlecapitdin
1) mano di M. Vicenzo Vaugrîs, corne ao posHoifo molti (u '
* fede. Comprendiamo perô per congiettura Wser« statft j
11 d'un genlif huomu Fiorentino. ad instanza d'un guntif
» huomo spîignuolo, dette il S. Nugno Gnsmano, di eui n
M le^evuuo queste poche parole in casligliitnu, che »u<H)iino
n in lingua nosti'a: « Piegovi, adewio » come aUnivoltay
I) chemi rechiate in liiigwi vostra le Tusciilane di CtceroDe :
n e non per modo parafrasticn, ma per via di verii tmdot-
» tione, bt, in quanto che la lingua il porti, di |>ai'nUl in
» parola. »
Ce passage prouve donc bien ([tic les TusrtUane» ont été |
traduites spécialement ji la demande de NiTflode Oo/mao, |
et DOU8 avons vu cpril eu a été de méntp pour le» DÉdama-
lions de QuiutJlien, dnnt la version dillère de celle <|Ue ««>-
servent pluftieuii* ninnii^rila italien-* et f|ui est attritfD^
au notaire Andtea Liiucia, MoiiK^ heureine ffiie la vemion
des TiinriJam-s, («llf des Dérlainationn e*t (ïemeraréein^* ,
dite. Le adi'n^o »i comi' uUtn oolia })eiraet d'admettre (ftw
H vaguido senza'l nonio iievUt 'ie'i *inj aiilore, lU frogîjwfc' to't liliirt* drt I
n noroé vostru, cutue cbe a,llvu aua conosea pîù défini, piu iUiMti«. pill
Il gtoriosD. Kt in i^nwtA gaisa îo speru vhe non pitre Inbbia i rvimtloAg
a &H(l«giKirjiat()re, se per avonliiva hoggtdt Irn, vivi <i ln>Tft,m*«
» vaâi ticl» o altiero. che le suc fikliulie ricevino i.-usi lar^ heiMtCr]
» corne lor vi'ene tia l'&inpiexsi de vattwi boaon. E poi «h* da U n
" mîn. tanlu boucficfo roiiMieDoe. bù lepmA eradesKt. tfae mé n'baMMs É
1) vulur benc. e rîagKitîftre apresBo: e in un trïtto atttopriifi, * <!Sn^
» ogni tiiinîll4 iiichïnarsi n'I baïcîo de la, lelice, e ^(lorkMft iaanO'M»MJ
>' que!<t() geatitc epirito, •'> vivcndo non vuole iliiuuslmrsi, ù pm iiaM>T
» [uasL' più tr;i nui, Vengo io ïd aua vew divuUniente ad nllei-ire a
■< ginoL-chia inchina à i sacri altari dicati à la vertili vostra. Ç|ueata piv^
0 ciol&fatîca ,.,, ^t... ..•.
" £faVinegial'Qiliniod*6tt.jbfe ne'lXLI!II. .
IX. CiCÈHOS 63
!Nufio avait eliargé le mémo traducteur d'exécuter pour lui
oei deux travaux.
(Rocam. n" 54 ; Bîbifot. Xat. MacfpîJ, Ii-2l)
CiCÉKON, 1. De OJficiis, et 2. De Amicitia, Kn aragonais.
Manuscrit de 148 feuillets, plu.s 7 de ktble et 1 feuillet
degarde^ portant sur le verso en gros caractères gothiques:
tabula pvesentLs lihri de OJfiais. Entre la table et le texte
S feuillets blancs. Papier, folioté et portant en rouge la
numération des livres. Réglé à 26 lignes, hxriture du
^XV** siècle. En marge, très rares notes. Rubriques des
f^hapitres complètes, espaces en bhuic pour les initiales.
Format 292x210 mm. Reliure de Binet. initiales du Duc
ot couronne.
I. Liv. I. Fol. 1-52: Pvologo del primero libro de
OJ/iciis, Incipit : « [Y> sia que tu Marco fijo mio por
espacio de un anyo luis hoydo a Cratipo philosofo, e aquesto
en la ciudat de Atenas...» Explicit. Fol. 3: « e aposaremos
de la« fuentes dellos acjuello (pie sera visto a nuestro ju-
dicio e arbitrio. »
Incipit : « [E] por tanto, pues toda la futura disputacion
es de ofiicio, plasenos ante dilinir que es ollicio la quai cosa
me marauillo seyer pretermisa por... »
Explicit: « mas aquesta (juestion^ segunt ya lie diclio, fue
por Paniecio pretermitida. E de acjui auant procidamos a
otras cosas. »
Livre II, fol. 52 v°-83. Incipit : «[Ejn que manera, Marco
fijo, prociden los ollicios de lahonestat e de cada unaespecia
de virtut ...»
Explicit: « e daqui adelant prosigamos e tractemos de
las cosas restantes. »
Livre III, fol. 83 v°-118. Incipit : « [S]epas, Marco lijo,
queCaton, el quai fue casi egual en sauiesaa Pul)lioCipion.. .»
Explicit: « si con semeiantes amonestaciones e préceptes
tu te alegraras e hauras plazer... » Ffinito es el tercero
libro de Officias, Deo (jrucias.
•Sf.
64 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Fol. 118 v^ blanc.
Fol. 119. Pologo del libro de Amicicia. Incipit: «Guinto
Nucio augur Ceuola solia muchas vegadas narrarme moral-
raente de Gayo Lelio suegro suyo... »
Fol. 148. Explicit: « que estimedes e reputedes que,
excepto aquella, no es cosa mas noble que la ainicicia. »
CicÉRON, De Sencciute. En itiilien.
CL Notice XLIX, ms. Ii-33.
JULES CI'^SAR
(Osuna : Plut. III. Ut, N, n- ] ; Koc-ani. n" 49 ; Bibliot. Nat.
Madrid, n-37)
Jules César, Commentaires, Iraduifs en Ciistillmi. par un
anonyme, sur k version italienne de Pier Candido De~
cembri.
Manuscrit de 125 feuillets, plus 1 au commencement et
1 à la lin, papier, folioté, sans signatures ni titres en rouge,
nombre irrégulier de lignes, écriture du XV'' siècle.
Quelcjues notes marginales. Format 29o X 215 mm. Re-
liure do parchemin.
Fol. de garde: Al serenisimo principe e inuy e-rcelenle
sefior P/iilipjio Maria, duqiie de Milan, cmide de Pauia e
di: Animera, e Senor de Geiioua, prolo'jo de P. Candido
sobre loda la hysloria de C. JulHo César.
« Muelios lian va seydo illustrissimo prin(;ipe los quales
0 por i>oca noticia...» Cette dédicace de Decembrî et tes
cinq premières lignes du prologue sont écrites d'une autre
main que le texte.
Fol, 1. Livre I. Incipît : « Muclios lian ya seydo ylustri-
simo prini,'ipe los (juales,.. »
Fol. 2 \° : Comiença la historia de C. Jullio Çesar
cmperador maxinio, continua consul e perpétua diclador,
de las hatallas de Galiia, escriptas del mesmo c ordenadas
en libros. Libro primcro comiença bien aucnturademente.
Fol. 3. Ineipit: « Italia toda es dyuisa en très partes, una
de las quales... »
Fol.30v%liv. II; fol. 44, Uv. III; fol. 54, liv. IV; fol. 65,
liv. V ; fol. 84 v", liv. VI ; fol. 99, liv. VH.
66 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Fol. 185. Explicit: Fcnesce el scptimo c ultinio lihro de
C, Jullio Çesar emperador ma^timo, continuo consul, per-
petuo dictador, de las hatallas de Gallia, descriptas dcl
mesmOy traducidos ca vu!fjar, al sercnissiino principe Filipn
Maria, duquc de Milans conde de Pauia e de A nr/ niera, e
senor de Genoua, por Pedro Candido Decenihi-e, su sieruo,
feliceincnte. Deo gratias amen.
Dans la Biblint/f^r/ur de r Ecole des C/iartes (tome LV.
18SM) M. Morel-Fatio a publié un article intitulé: La tra-
duction des Commentai res de César par Pier Candido Dr-
cemhri, où, ré|)ondant à M. Borsa', (jui cite Ci'^sar paimi
les traductions perdues de Pier Candido Deceml)ri, il si-
gnale un manuscrit italien de la version du 7)6* /ic//o//a///co
de César faite par cet humaniste lombard. C'est un ma-
nuscrit du XV<^ siècle, qui se conserve à Paris sous le n"* 121
du fonds italien (ancien fonds, n" 7725) de la Bibliothèque
Nationale.
Pour trouver le destinataire de cette version iA l'auteur,
qui n'y est pas cité, M. Morel-Fatio donne la préface du
manuscrit 124 et la compare à celle du manuscrit Osuna
(Bibliot. Nat. Madrid, Ii-37), qui, dans sa rubri(|ue, cite clai-
rement Filippo Maria Visconti comme destinataire et IMer
Candido Decembri comme vulgarisateur.
Le manuscrit castillan de Madrid, comme le manuscrit
italien de Paris, ne contient que les sept livres du De Bello
(jallico, \hiis du prologue de I^ier Candido ressort (|u'il
avait rintention de traduire non seulement les sept livres
du De Bello (jallico, mais encore le huitième livre de llirtius,
les trois livres du De Bello civili et encore le Bellum
Aleœandrinum, AJ'ricanum et HispaniensCj i[i\i[ ixtivUmc à
Hirtius.
Voici le passage du prologue de Pier Candido relatif à ses
projets :
Mas por tornar agora a César, priniero emperador. de ([iiien
al présente (e) siunamente es recordado este nombre e la gloria, e
seyendo el elejrido por los Homanos para que la prouincia de
Galia ordenase, la quai de nosotros se llaina Francia, e dada
1. Pirr Candido Decembri r V Uinnnrsimoin Lninbardiu, dans VAr-
chirio afurico Lonibardoy 1893, vol. X, anno XX.
X. JULES CÉSAR 67
aquella orden en cinco anos, despues confirmada en otro tanto
tîempo por el Senado e pueblo de Roma, aquellas cosas que por
el en este espacio de diez afios fueron ordenadas e fechas, todas
las recogio en siete libres, a las qualesnon seyendo dada com pli da
descripcion, asi como claramente se ve, uno de sus capitanes
iTiucho famoso en los fechos de armas, Aulo Hircio llamado por
nombre, afiadio a aquellas el octauo libre. Despues seyendo de
Oesar, en très libres, descriptas las batallas cibdadanas que
fueron entre el e Pompeo en diucrsos lugares, las quales de Lu-
oano des pues en versos, mas poeticamente que verdadcras, fueron
escriptas, el ya nombrado Hircio, por complir la primera e la
^^egunda historia, très libres por semejant a aquella ayunto, en los
<2uales las batallas de Alexandrîa, de Africa e de Espafia se con-
'(îenen, segun que en este volume en vulgar se traduciran.
Cette traduction castillane des Commentaires de César,
ne fut pas imprimée. Mais, au XV® siècle encore, nous trou-
"v^ons une autre version castillane de César, imprimée à To-
lède en 1498, un an après la mort du prince Don Juan, fils
<3es Rois Catholiques, à qui son auteur, Diego Lopez de
Toledo, commandeur de Castilnovo, l'avait dédiée. Cette
<:raductîon fut plusieurs fois réimprimée (Cf. Pérez Pastor,
JLa Imprenta en Tolcdo, Madrid, 1887, n^ 11, et Pellicer,
JEnsayo, p. 52).
XI
SALLIJSTE
(Osuna : Plut. VI, n" 5, d'après Los Rios; Bibliot. Nat.
Madrid, KK-46)
1. Salluste, De conjuratione Catilinae. En castillan.
2. Diego de Valera, Lettres,
3. Hernando de Talavera (?), Lettre relative à la suc-
cession d'Henri IV,
4. Diego de Valera, Et Cérémonial de principes.
5. Saint Basile, Homélie traduite sur la version latine
de Bessarion,
6. lîsiiGO Lopez de Mendoza, Comedieta de Ponça,
7. Diego de Valera, El Doctrinal de principes,
8. Saint Bernard, Epistola a Reymundo susobrino.
9. Inondations de Cordoue et de Séville.
10. Lettres de Sancho de Torres et de Fernando de la
Torre,
11. Diego de Valera, Tratado de prouidencia contra
fortuna,
12. Juan Jukre de Auvergne, Harangue au roi de Por-
tugal.
13. Vegèce, traduit par Fray Aljbnso de Sant Cristobal.
14. Lettre de Don Fadrique et de Don Alonso Pimentelà
Don Aloaro de Luna et à V archevêque de Tolède.
15 . Réponse à ladite lettre,
IG. Diego de Valera, Fragments du Cérémonial de
principes,
17. Lettre des rois catholiques à Diego de Valera.
18. Réponse à ladite lettre.
XI. SALLUSTE 69
Manuscrit de 151 feuillets, au commencement 2 feuillets
blancs et 2 de table sommaire, papier, foliotation ancienne
en rouge, (|ui a été malencontreusement rognée et remplacée
par une foliotation moderne défectueuse. Ce volume con-
tient différentes écritures, mais toutes du XV** siècle.
Format 282 x 200 mm. C'est un recueil factice relié au
XVIIP siècle, en veau marbré, avec étiquette rouge au
dos portant Salustio, tranches dorées.
Le premier ouvrage contenu dans ce volume est une
traduction du De Corijuratione Catilinac et d'un chapitre
seulement du De Bello Jufjuri/nno.
I.Fol. 1. Rubrique: ^7 m* comienca el Ubroilamado Ca-
theUnario e Jagurtino en que contiene alguna suma de los
fechos romanos el actor. Cet ouvrage est écrit à deux co-
lonnes, avec rubriques et initiales de couleur. Le prologue
commence par une capitale ornée à la plume d'arabesques
violettes et rouges.
Fol. 1. Prologue du traducteur Vasco de Guzman à
Fernan Ferez de Guzman, seigneur de Batres. Incipit :
« Segund cuenta Sant Geronimo. . . »
Fol. 1 v^'.Fin du prologue, au-dessous commence le texte :
« Todos los honbres que quieren ser mas que las otras
animalias . . . ))
Fol. 34 V** A. Explicit : « e llanto e gozo. Aqui ha fe-
nesçido la conjuraçion de cathelina y fenesçieron sus
dias. »
Au-dessous, sans autre titre que El actor, commence
le De Bello Jugurthino: (( Sin razon se quexa el linaje hu-
mano de la su naturaleza... »
Fol. 36 B. Explicit du premier chapitre, le seul de cet
ouvrage que contienne ce manuscrit : « e yo con mayor
libertad ma^ altamente lo considère quando he verguença
de las maneras de la çibdad de las quales so enojado. »
Fol. 36 V' blanc, fol. 37-42 coupés, fol. 43-48 blancs.
IL Fol. 49, 50, 51, sont occupés par des lettres de Mossen
Diego de Valera, seulement Tordre des feuillets a été altéré,
il devrait être 49, 51, 50.
Fol. 49. Titre: Thenor de una carta que Diego de
Volera enbio al Rey nuestro sefior estando su seàoria en
70
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Auila aiîo de quarenta e uno afioB ante que Médina del
Canpose entregase por el Rey de Nauara ynfante {liset:
e por el ynfante).
Incipit : « Mtiy alto e muy escelente principe poderoso
Rey e senor: la douida lealtad de sùbdito no me consienle
caUar,.. »
Fol. i\ v. Kxpticit : « vos de los vuestros amado e
temido. »
Cf. Epistolas de Mosen Diego de Volera iSociedad dô
Bibtiôfilos F,sp.). publiées par José Antonio de Balenchaoa,
p. 3-9.
'Fol. 51 v": Otra carta quel dicho Diego de Valera en-
bio al dicho seàorRey estando su Seàona en Tordesyllas,
y con el el seiïor principe {el seUor), el aiJo de quando
se hico la concordia entre amos a dos.
« Da pacon {sic) in dîebus nostiis. n « Qiiantos y tjuan gran-
des maies do iagiierra sesygen muy yncUto Rey...».
Fol. 50 v". Explicit : h dias de gloria perpétua, e loable
memoria Reay[s] merecïente n (Cf. Epistolas de Moscn Diego
de Valera. ouvr. cit.. p. 10-13).
Fol. 50 V : « Otra carta quel dicito Diego de Valera
[enbio] a un amygo suyo qup le reprehendio por que escri-
iiyo al Rey don Joltan la didia epistola : Tu letra, no
potti deseada, recebi por la quai sygnyfîcaste auer te des-
placidft de la epistola... ».
Cetle lettn.' incomplète Unit par : c al quai la racon
nos oblign y amor eotranabli; al my nuestro seûor... «
(Il eii man(|U(' les deux tiers, voyez Balencbana. éd. cit.,
p. 14-16).
Fol. 53.53,54 blancs.
III. Fol. ^. 56, 57, 58 sont occupés pu* une lettre au roi :
(1 Muy altii e excelente principe y poderosm rey tni aeûor :
FJ muy reuereudo padro urçobispo du Lisbona me mostro
la copia de la justicia que estos mensîtgeros de los cituallCFOs
de CaBtilla traen... ».
Fol. 58. Esplicit: « esto veemos que estas ynclinado a
fazer. u Le conlonti est rohitif à la succession d'Henri IV.
En marge du feuillet 55 une main du XVD* siècle a mis la
note suirante : « No dudo de que esta carta sea del S'" Arço-
XI. SALLUSTE 71
ÏDÎspo de Granada fray Hernando de Talauera por pare-
o^ersc muclio al estilo do las obras del Santo y por que el
Cue a Portugal a esto y interuino en estas materias, y por
^^tras^ conjeturas. » — Nous n'avons pas j)u vérifier l'opinion
^e cet anonyme; dans les œuvres de Fray Hernando que
jious avons vues, cette lettre ne figure pas.
Fol. 58 v%59, 60 blancs.
IV. Fol. 61. : Comiença el çivimonial de principes con-
jpuesto por Mosen Dier/o de Valera, al tnuy manijico e
jjaclito setlor don Juan Pacheco, marques de Villena,
etc., etc. (folioté à part).
Incipit : « Si acjuella sentençia de Seneca es verdadera,
muy manifico setlor, que dize la cosa que es buena o bien
es la sabiduria de las cosas, e la cosa que es mala o mal es la
ynorançia de aquellas... »
Fol. 66. Explicit : « mis fuerc^is ynteriores ser asi aparc-
jadas vuestro mandado conplir como las exteriores lo son
quîindo espirmentar lo queies .s/c, lisez : querreys). (Cf. Ba-
lenehana, éd. cit., p. 307-322).
Fol.66v", 67, 68 blancs.
V. Fol. 69-71 V**: [E]n la sifjidcnte escrilnra se contiene
una obra trasladada, de fjriego en latin, por el padre
muy renerendo llamado Basirion (sic) Viceno (sic) de
f/recia, presbitero cardenal de la basilica o yr/lesia de Ins
dose apos tôles, e signese /frimera mente el proloyo l'echo por
el mesmo cardenal al sefîor Hey don JoJian a cuia altej^a
el endereça la tralarion de la tal obra.
En marge on a corrigé Basirion en Bessarion et Viceno
en Xiceno.
Suit un prologue de Bessarion au roi de Castille, Jean II.
Incipit : a [A]! serenisimo e ylustrisimo princ^ipe e excelen-
tisimo seûor don Johan... ».
Kxplicit : «bien auenlurado serenisimo principe e ylus-
trisimo senor. »
Au-dessous, titre : [S]yyuese la omelia de Sant Basilio,
arçobispo Cesariense, sobre afjuella actoridad que dise:
Para mientes sobre ti mesmo, ayuardate que por veîitura
no entre en ti escondi dam ente mal pensamiento. Et au
verso de ce fol. 6 commence l'homélie :
72
BraUOTHÊQUE DO MARQUIS DE SANTILLANE
H [K'] sefior Dios ciiador e fa^edor nuestro nos dio ei
uso del fablar piira qiio por ei reiielemos unos a otros los
secretos de iiuestros coracones, e para que por el comunicar
de la iiatura piieda cadu iino sacar e dezir sus pensamien-
tos... I)
Fol. 74 V". F.xplîrit : " al (jual sea lioiira o gloria en los
siglos de los siglos amen. « Qui'n escripsil cscrihal scin/irr
rtini domino ciuat. amen. Tradiic-teQi' espagnol imoiimi;
serait-oe Pedro Dîaz de To]edo?
Fol. ra-80 blancs, fol. 81 coupé très bas.
VI. Fol. 82: Comedicla de Ponça, écrite â trois huilains
par page,
incipit : h O vos dubitantes crecd las ystorias. »
Fui. 94 blanc.
Fol. 102 v°. Fin de la Comedicla de Ponça. F.splicit:
H despues conuertido en tanta alegria. »
Fol. 103-106 blancs.
VII. Fol. 107: Prologo en cl Doctrinal de principes, di-
rii/ido al miiy alto e muy eœcelvnte principe scnor don
Fernando, pur la diuinal pnmidencia, reij de CastiHa e
de l£on e de Cen'lia, primo r/eniCo heredero de los veynos
de Aragon, conpuesto por Mosen Diego de Valera su
maculresida e del .su consejo.
Incipit : « Entre los caualleros fue antigua costumbre,
muy serenisimo principe, que quando sefior nueuamente
recebian cada uno se esforçaua a algun agradable seruiçio
le fazer e como la tal costumbre loable me pareçiese e a
nuestro senor aya plazido merced tan ynmensa fazer nos
de vos dar estos reynos, que por légitima subcesion de la
muy alta e muy esclarecida priuçesa reyna e seflora
nucstra dofia Ysîibel con quien por la diuina gracia soys
por casamiento aylujntados, . . n Ce prologue finit au
fol. CVII v» par : « quantas maueras son de virtudes e
cada una délias quautas partes tiene e quales son sus
diterencias, lo quai respondido se dara (in a la obra pré-
sente. Il
Teste : u Capitulo primero doude se diriua este nombre
rey : A.si digo xri[sti]anisimo prin(;ipc que este nombre
rey se diriua o deçiende. . . »
XI. SALLUSTE 73
Fol. 123 v«. Explicit : « ni pierda la gracia de los onbres
con demasiada fioreza o rigor. »
(( Aqui do fin a mi sinplo ti*atado, muy sorenisirao principe,
siiplicando liumilmente al espiritii santo de donde todos
los bienes decienden (jue tanto vos faga prudente e sabio
e exçelente en toda vertud (|uanto vos fizo de muy pre-
clarisima e alta estirpe nacer, por (|ue estos reynos, que
asi luengamente han estado en tanta confusion e discordia,
por vuestra mano sear reformados en paz, e concordia, e
justiçia légal por (|ue a muy luengos tienpos de gloria
perpétua e loable memoria seays mereçiente. »
Ce traité est accompagné de copieuses notes marginales.
Fol. 124-128 blancs .
VIII. Fol. 129 : Comicnça la epistola de san Bernai do
a Reymundo cauallero, su sobvino, de la maneva e forma
que sedeue régir lapersona e la casa eja^ienda e dhe asi :
«Virtuose e generoso cauallero. pedistes me os escriuiese
la forma e manera del regimiento quel onbre deue tener
en su persona, e casa, e fazienda, a lo quai respondo e
fago saber que aunque todas las cosas del mundo e todas
las negoçiaçiones esten sujebtas a la fortuna, segun lo
dizen los philosophes ...»
Fol. 131. Rxplicit: « beuera con el tal marido cl vaso
de dolor que ella deseo e busco a lo quai la traen en los
mereçimientos de su mala vejez. Deo gracias. »
Fol, 132 blanc.
IX. Fol. 133: (( Las cosas que acaeçieron en Seuilla e en
Cordoua e su tierra de que no ay memoria de tan grandes
daûos etçetera. »
« Primeramente acaesçio en Seuilla que subio tanto la
creçida que con un palmo que subiera mas pereçiera toda
lacibdad. ))
Description des dégâts causés par Tinondation à Séville.
Après la première description, un autre paragraphe : (( Lo
que se perdio al derredor de Souilla : Perdieronse mu-
chas mercaderias que estauan en fustas amaradas a los
muros de la çibdad e perdiose un lugar (lue se dize ...»
Fol. 133 v°. Explicit : « salio un ombre del meson a
74 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANK
una venta a tomar una barca e febatolo el agua e Ueuolo un
tiro de piedra. »
Fol. 134 blanc.
Fol. 135 et 136 sont occupés par deux lettres.
X. Fol. 135. Carta de Sancho de Torres a Fernando
de la Tore quando partia a Jencsalen e despues a Rodes
para tomar el abito de la horden de San Juan,
« Mi buen senor e gracioso e verdaderoamigo, va crco que
sabes como inediante nuestro seflor yo fago e tengo en-
treprendido, con deliberaçion e mandado del condc mi seûor,
cl viage siguiente, priraeramente a la cibdad de Seuilla e
alli enuarcar fasta Genoua e despues a Ronia e a Jeru-
salen (sic) y en conclusion a la cibdad de Rodes. . . »
Explicit : « al tienpo que yo me parto para Jerusalen
e Rodas. » A la suite : Repuesta de Fernando de la ToiTe:
(( Que partimiento de amores^ o quai absençia de debdos, o
que desterramicnto de recre[a]çion (?) natural mi singular
senor e grande amigo ...»
Fol. 136 v'\ Explicit : « escrita e malhordenada del sitio
e real çerca de Benauente, a diez dias de raarço de qua-
renta e nueue anos. » Suit une pièce de vers composée do
quatre strophes de dix vers et d'un envoi de six : «Por (in
de la carta :
» Vuestra partida senor
» Para tan estrana parte. . . ».
Fol. 137. i:xplicit:
« A Castilla os tome Dios
» De Torres don Sancho e nos. »
XI. Fol. 139: Tratado de proutdençia contra fortuna
conpuesto por Mosen Dicfjo de Valera, dirigido a. , .
« Acuerdome, muy magnilico senor, auer leydo un dicho
de Sen[e]ca (jue dize : entonçes los consejos saludables
busca (juando la fortnna mas rionte se te muestra, ca la
fortuna es de vidro (î (juando mas resplandeç^ entonces
se cjuiebra, e con esta dotrina concuerda Caton di-
zicndo. . . ».
Fol. 112. Kxplicit : « que un coraçon de leal amigo o fiel
seruidor no se j)uede por preçîo conprar. »
XI. SALLUSTE 75
Fol. 142 v« et 143 blancs.
XII. Fol. 144 : c< Si(/iiese una proposicion o arenga pro^
j)uesta en latin antel muy y lustre principe don Alonso
rey de Portugal, la quai es lapriinauera (sic) de très perpu-
siçiones que antel fueronfeclias, por Juan Jufre de Au^
lœrgnese, enbaxador de los senores duque e duquesa de
Borgofla, e fue propuesta en Euora, a veynte e quatro de
nouiembre afîo de mil e quatro çientos e quarenta e nueue,
traaladola de latin en romance castellano, Martin de Auila,
^or seruirio del muy mani/ico seflor don Inigo Lope^ de
Memloça, marques de Santillana, C onde del Real. »
Texte : « Tenprança por çiorto difiçile y tal que segun
veo vncLirrira en varies e diuersos razonamientos, muy exea-
lente rey, demanda y reciuiere el cargo e mandado a nos
ynpuesto, ca nos son delante pro[pjiiestas dos muy diuersas
y diferentes. . . »
Fol. 150. Explicit: « tu que aun pcrdonarias a tus cne-
migos no denegaras misericordia al i.s^'ci sangre tua. »
Fol. 150 v^ blanc.
XIII. Fol. 151. Texte sur deux colonnes, petite écriture:
Vegerio de re militare. Prologue du traducteur, Fray Al-
fonso de Sant Cristobaj, maestre en theologia.
Incipit : « Muy alto e muy claro principe poderoso don
fiDrique. . . »
Explicit : « que es perpétua por ynlinita secula, amen. »
Au-dessous : « La primera parte desta o})ra os declarar e
romançar los libros e dichos de Vcgecio segun que lo dize,
e por ende es a saber que Vejeçio toda su obra parte en
quatro libros e cada libre parte por capitules e cada libre
faze un prologo, que es como arenga, segun costumbre de
los sabios que conponen obras e anle que vengan a tratar
en estes libros, faze un prologo comun a toda la arte de
caualleria, el prologo (^omun a todos los libros suyos e a
toda la arte es este (|ue se signe; (Prologue de Vegêcej
Todas las cosas por costumbre de cada dia e por uso apro-
uechan e se acreçientan e esto os vcrdad non solamente. . . »
Fol. 151 v°. Explicit: « de los dichos de los otros, espe-
çialmente destos que suso son nonbrados.»
Suit un commentaire du traducteur, suivi par un autre
76 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
commentaire allégorique et spirituel celui-là : « Spiritual-
mente fablando,sigun,las batallas corporales, deuemos usar
de îirte de caualleriamuchomas en las batallas espirituales
que auemos con el diablo, ca toda nuestra vida es caualleria
e continua batalla segun dize Job, en el su libro en el capi-
tulo citado. » Ce commentaire allégorique finit au fol. 151
v" par « para pelear contra los cnemigos espirituales. »
Suit la table des IV livres et des 27 chapitres du livre I,
cette table occupe lo recto du fol. 152.
Fol. 152 v°. Prologue du livre I de Végèce : « Costunbre
fuo en los tienpos antiguos de mandar los principes e los
grandes senores que los grandes cstudios. . . »
Explicit : « e por que tu en esta obrezilla falles todas
aquellas cosas que son neçesarias para esta arte. »
Même folio, B. Commentaire ordinaire du premier cha-
pitre de Végèce : « No fallamosotra cosa porque losRomanos
ouiesen sojuzgado todo el mundo saluo por uso grande
de las armas ... »
Kxplicit, fol. 153, A.: « aparejada para la muerte. »
Le commentaire allégorique suit et va jusqu'au fol. 153 v®.
Chapitre ii de Végèce, même verso. Incipit : « Para que
ordenadamente vava. . . »
Explicit : « en las posadas viles falleçe el buen seso
en la lid. . . ))
Suivent les deux commentaires. Ce fragment de Yégèce
finit par les derniers mots du commentaire allégorique du
chapitre ii : « . . .ca sienpre les remuerde e no la traen clara
mas negra. ))
Fol. 154, 155, 156, blancs.
XIV. Fol. 157. Titre : La caria primera .
« En el nonbre de Dios e de la bien auenturada madré
suya e del apostol Santiago lo que vos Querella porse-
uante, diredes a Don Aluaro de Luna condestable de
Castillaeal arçobispo de Toledo su hermano, de parte de
de nos Don Fadrique Almirante mayor de Castilla e Don
Alonso Pimentel conde de Benauente, es esto que se sigue :
Que nosotros supimos que ellos eran venidos sobre Casa-
ruuios lugar de mi el dicho almirante e aunque ellos e
algunos de los que en su compania venian.. . »
XI. SALLUSTE 77
Explicit : <t fecha en Guadarama a vente e un dias de
hebrero ano del nacimiento de nuestro senor Jlis. de mill e
quatre cientos e quarenta e una, nos. »
XV. Respuesla de la primera : « En el nonbre de aquel
en cuva virtud biue e reyna el rey e prospéra e vence todos
aquellos.. . ».
Incipit : « Lo (jue vos Auanguarda auedes de dezir a Don
Fadrique Almirante inayor de Castilla e a Don Alonso
Pimentel conde de Benauente mi [lire su; hermano, aunque
no quiera, es lo (juc se signe : que les fago sab<T que Que-
rella pasauante 1) me trayo una carta suya, de amos a
dos, firmada de sus nonbres e sellada con sus sellos, en la
quai se contenia que elles auian sabido como mi seûor her-
mano el arçobispo e yo eramos sobre Casarubios lugar del
Almirante ...»
Fol. 157 v°. Explicit: « e por que desto seades creydo
firme en esta carta mi nonbre e sellada con el sello de mis
propias armas. »
XVI. Fol. 158. Fragments du Cérémonial de Principes de
Diego de Valera; tous ces fragments, sont relatifs au titre
de marquis, à ses origines, à son importance et aux céré-
monies qui accompagnaient l'investiture du titre.
XVII. Fol. 158 v** : Traslado de una caria del rey e reyna
nuestro[s\ senores para Mosen Diego de Valera :
« El rey e la revna. »
(( Mosen Diego de Valera, porque nos queremos fazer
merçed al mavordomo Andres de Cabrera de titulo de
marques, con todas a(|uellas cirimonias e actos con que
se acostumbra y deuedar, y vos esto sabeis mas que algu-
nos otros, vos mandamos que por seruicio nuestro luego
nos enbies por escrito la forma que en ello se deue tener... »
Signé : « Fernan Aluarez por el rey e la reyna, » daté
de Tolède « a seys de Julio de ochenta anos ».
XVIII. Fol. 158. Réponse : « Muy altos e muy esçelentes
principes serenisimos rey e reyna nuestros seflores. Oy
1. Ici pasauante est certainement mis pour porseuantc que nous
trouvons plus haut et tous deux doivent se lire/)(?/*ser«/i^c.
78 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
domingo a mediodia reçebi una letra de vuestra alteza
por la quai me manda en espreso. . . » Ktc.
Suit un bref exposé des origines du titre de marquis. Il
expose qu'autrefois on préférait le titre de marquis au titre
de comte, et il décrit a nouveau la cérémonie, à peu près
comme elle est décrite dans la pièce du manuscrit Ii-136, où
est racontée la cérémonie dans laquelle on conféra à Ifligo
Lopezde Mendoça le titre de marquis de Santillane.
Cette lettre de Diego de Valera finit au fol. 159 par :
« esto es muy poderosos principes lo que en este oiso he
leydo e visto algunas vezes en obra |)oiierse. De Segouia, el
dia que la letra de vuestra rejil magestad, que nuestro
seflor a su seruicio muy luengamente conserue e prospère
sus revnos e scfloriosacrecentando. »
Fol. 159 \^ blanc.
Nous avons copié dans ce manuscrit un certain nombre de
pièces (jui nous ont paru intéressantes pour Tliistoire litté-
raire du XV*^ siècle et que nous publions à la suite de cette
notice dans Tordre suivant :
I. Prologue de Vasco de Guzman, traducteur du De
conj uratione Catilinae, adressé à Fernan Ferez de Guzman,
seigneur de Batres.
II. Dédicace que Bessarion fait, au roi Jean II de Castîlle,
de sa version latine d'une homélie de saint Basile.
III. Prologue de fray Al fonso de Sant Cristobal, traduc-
teur du De re militari de Végèce, au roi Henri IV.
Aiivi roniienra ci libvo llamado Cailiclinavio e Jufftcrtino en
f/iœ condcrw (ilguria suma de lus f échos Romanos el actor,
Seguud cuenta saut Geronimo los ingenios pequenos non sufren
grandes niaterias. E como quier que loentiendo començar a grande
ruego e atincamiento de ti Feriiand Perez de Guzman caualiero
noble c zelador de saber los grandes e antiguos fechos perla sabidu-
ria de los quales el entcndimiento de los que, con derecha voluntad,
XI. SALLUSTE 79
estudian de acresçentar el bien publico. Ë auisaiido a mi, rudo e no
platico de los fechos, sea graue por auor de fazer aquello a que mi
penola no basta, al quai conuenia anfes, con Geremias, dezir ;
Seûor Dios no se fablar, ca moço soy, (jne non, con Yhayas, ofre-
çerme a dezir mandamiento. Pero eonfiando en aquel que las len-
guas de los ninos faze sor bien fabladas, e que los labrios de la sin
razon asna abrio, que abrira a mi el cntendimiento para que pueda
fablar lo que entiendo escreuir a su seruiçio, usando a mancra de
nino o tartamudo los quales quieren e oobdigian fablar lo que oyen,
aunque no puedan fornflar la palabra acabadamcnte, auiendo esso
misnio fiuza que parte de los yerros tomara en cargo Ja nobleza, o
para losemendar, o los defender de las saetas de los que non saben
si non mal fablar a los (juales quanto de mi parte uua palabra do
un viejo |x>eta les pongo deJante que dize ; dexen el mal dezir
porque no conoscan sus malos fe^'lios. Cayo en poco tengo ser
juzgado de los que dizen del mal bien e del bien mal, segund dize
sant Pablo. Pero todauia someto mi obra a seso y juyzio de los
mas entendidos aparejando, como Sant Agostin dize, a ser ense-
fiado de chiquito de Vil ano|s], que quiere dezir chiciuito en
çiençia.Ca tu sabesbien, varon noble, que, si tus ruegos cessaran,
presunçion no hiziera mouer la pendola folgada, pues sabia que
al que enfermos mienbros ha, la carga ligera le es graue. Pero
no te puedo negar lo que mi flaqueza pudiere. Kesçebiras, por
ende, tu e los que leeran, la voluntad con que se fizo, mas que la
obra enojosa, no en si, mas por mengua de trasladador .
Voici ce que l'infant DonGal)riel de Borlnni dit des pre-
mières traductions espagnoles de Salluste, dans la préface
de sîi version publiée magnifiquement à Madrid, chez Joa-
chim Ibarni, en 1772 :
P. 2 et 3 : « Y quando todavia los Griegos no luivian re-
)) novado en el Occidente el buen gusto de la Literatura, va
)) entre nosotros Vasco de Guznian, a ruego del célèbre Fer-
» nan Ferez de Guzman seflor de Batres, havia heclio la
» tniduccion Espaûola de este autor, (|ue cito algunas veces
» en mis notas, y se halla nianuscrita en la real biblioteca
» del Hscurial G. Plut. III, n« 11) obra verdaderamente
» grande para aquellos tienipos, y d(^ que no tuvo nolicia
» I). Nicolas Antonio. De ella desciende U\ (lue en el uHo
» 1529 publico el maestro Francisco Vidal y Noya el (puil,
» especialmente en el Jugurta. a penas hizo otra cosa, (|ue
» copiar a este autor auncpie no le nonibra. Otra hizo Ma-
80 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
» nuel Suoiro, (|ue se impriinio en Amberes en el atlo 1615.
» Y es bien de notar la estimacion con (jne se recibieron en
» Espana estas traducciones: pues la del maestro Vidal y
» Noya, o bien se llame de Vaseo de Guzman, se imprimio
» très veces en poco mas de treintu aûos. »
Ici Tinfant Don Gabriel s'est trompé: le sueci^s de cette
traduction a été beaucoup plus considérable (]u'il ne le pen-
sait, et il faut ajouter, aux trois éditions c^u'il cite (Logroflo,
lo29 — Médina del Cainpo, 1548 — Amberes, 1554), celles
de Saragosse chez Paul Ilurus de Constance, en 1493. celle
de Valladolid, chez Juan de Burgos, 15(X)(Salvâ, Catalofjo,
p. 434, notes au n° 2791, tome II), et celle de Valladolid
chez Guillen Biwar, en 1519 (Cf. Gallardo, t. IV, c. 1043,
n**4292; sous le n^ 4291, Gallardo cite aussi l'édition de
Saragosse, de 1493). Toutes ces éditions contiennent, comme
nous l'avons vu, la version de Vidal de Noya, qui n'est qu'un
remaniement de celle de Vasco de Guzman.
Amador de los Rios [Ohms (Ici Marques^ p. 634, Biblio-
tcca, § C; consacre à Salluste l'étrange notice que nous
reproduisons ici : « C. Salustio (Cayo Crispo). Este liisto-
» riador romano, tan digno de elogio i)or sus obras como
» de re[)i'ension por sus costumbres, fué traducido al cas-
» tellanoâ instancia del mar(|ués de Santillana por su hijo
>) Pero Gonzalez de Mcudoza ((^/'ônica (Ici Gran Cavdenal,
)) cap. xvij. Consérvasc (^n la bibl. de Osuna, bien (|ue sin
» haber pcrtenecido à la del Infantado, un excelente codice,
» castellano, fol. menor, escrito en papel à lînes del siglo XV
» 6 en losprimcrosaHos (Ici siguiente, elcuallleva portitulo
» Salustio^ y s(î juzga sev la traduccion referida. »
La dédicace du tiaducleur à Fernand Perez de Guzman
ii'aurail-elle pas dû, dès les pieniicres lignes du fol. 1,
avertir l'auteur de Vllistoria critica qu'il était sur une
fausse piste ?
ij*
XI. SALLUSTË él
II
Prolof/0 (1)
[A]l serenisimoe ylustrisimo principe e excelentisiino senordon
Johan, por la gracia de Dios Rey de Ca$tiila e de Léon etçetera,
Basarion, presuitero cardenal de la yglesiade lossantos dozeapos-
toles, Viceno(2) degrecia. Como, por comun testimonio de todos,
serenisîmo prinçipeesenor,yo aya entendido la religion, deuoçion,
piedad, raansedunbre easimesmo la alta clemençia e las otras vir-
tildes con las quales adornaste e guarneçiste cl tu animo, pense en
comoyo esoinismo dièse alguna cosa de nueuo a la tu religion e
deuoçion, por ende de las fuentes de los griegos, donde mano toda
la çiençia, traslade en latyn el présente tratado por gracia de tu
serenidad, el quai, como sea lleno e copioso de moralisimas e
muuchas (sic) graues sentençias e tu seas muy honrador e
amador de virtudes, pareçiome, si no so enganado, aure bien
considerado ser a ti conuiniente este pequeno présente el quai
conpuso aquel niuy bien auenturado e muy santo Basilic, de los
griegos sapientisimo doctor, arçobispo çesariense, para unaexpla-
naçion de una actoridad tomada del XV" Capitule de Utcvono-
mino (3) la quai se ha en latyn por taies palabras : guardate por
ventu[ra] no entre ascondidamente en ti mal pensamicnto e oigas
en tu coraçon: acercase el ano seteno de la remision, mas si alguno
quiere trasladar la tal actoridad segund que en griego yase, dize
en griego : para mientes sobre ti mesino que por ventura non se
faga en tu coraçon oculto o mal pensamicnto e digas: acercase etc.
K caso que ambas estas trasladaçiones tornan en una mesma cosa
e por quanto el bien auenturado Basilic la espone segund la
griega escriptura, otrosi, por quanto la su explanaçion se apropia
mas a est<5 seso, por ende nos esomesmo lo trasladamos asi, e, en
lugar de la palabra que dize guardate, posimos para mientes sobre
ti inesmo e por quanto principalmente se funda sobre aquesta
palabra toda esta escritura. Toma pues, principe serenisimo, este
pequeno présente a ti ofreçido, por çierto de gran fuente de caridad
e de afecçion açerca de tu serenidad, e cuenta entre los tuios al
ofreciente. rey bienauenturado, serenisimo principe e ylustrisimo
sefior.
1. Très mauvaise copie, lo scribe, certainement un Espagnol du XV' siècle,
semble avoir copié sans comprendre.
2. Corp. Niceno.
3. Copp. Deuteronomio »
6
88 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Ce prologue est intéressant surtout parce qu'il noua
apprend (jue le grand cardinal fut en relations littéraires
directes avec le roi Jean II de Castille.
III
Pi*vhffo
Muy alto e muy claro principe» poderoso don Enrique, por la
^^ra(;ia de Dios rey de Castilla, de Léon» dcToledo» de Gali^ia^ de
Seuilla, deCordoua, de Murçia, de Jaen, delAlgarue, de Âlgeeira
0 seùor de Vizcaya e de Molina, al quai Dios dexe beuir e reynar
por nuielios tieiipos a su 5cruiçio,yo fray Alfonso deSant Cristoba]
maestro eu tehelogia (»(>), vuestro seruidor e vuestro deuoto orador^
beso liomihnentc vuestros pies e vuestras manos c me eiicomicndo
en vuestra muy alta merçed coino de mi sefior natural . Sefior por
quanto fue la vuestra merçed de me mandar romançât /vei libro) en
vuestro lenguaje, el libre e la obra que fizo Vegeçio de la caualleria
e de la artc de las batallas. e yo vicndo e considerando que non tan
solamente auedes vos, e(en^ todos losfieles catolicos, batalla corporal
contra los enemigos que veemos que son corporales, inas aun
contra los enemigos que no veemos que son espirituales, segun
dixo el apostol sant Pablo en la epistola que enbio a los Kphesio[s]
en el capitule sesto ado dize asi : « non este nobis coUutatim
dauersos carnen et sanguinem solun sed aduersos principes ed
j)otestates tenebrarun qui abritabit yn celestibus » (sic) que quiere
dezir que no solamente auemos guerra rontra los enemigos que
son de carne e de sangre mas aun auemos guerra contra los prin-
cipes e poderios que moran en el ayre tenel)roso que son los ene
migos del aima ; otrosi considerando que en el fecho de la eaualleria
e de las peleas no solamente fablo Vegeçio mas otros muchos sabi-
dorcs dixeron muy muchas (!osas en esta razon que concuerdan
coula (pie dixo Vejecio. porende ayudando me el seûor Dios {)ensc
de partir esta obra en très partes : la primera parte fablara c dira
lo que dixo Vejeçio en sus libres, començando los mas elaros mente
(jue yo piuliere (rorrif/c: : comentandolos [lo] mas claraniente
(juc yo pudiero). la segunda parte sera bien como giosa puesta en
la margeii del libro, que es de diehos de los sabidores que con
cucrdan con lo ([ue dize Vejeçio e declaran sus dichos en algunos
lugares, la terccra parte sera puesta ayuso. ([ue îablara espiritual-
mente traycndo los dichos de Vejecio a las vezes a las virtudes e a
los pecados e a las costumbres desta vida eu que beuimos t asi
Xi, SALLUSTfi 83
sera esta obra en algunos lugares de batalla espiritual, porque no
tansolamente sepades sefior quai es la çiençia de pelear corporal-
mente mas espiritualniente, en nianera que el vuestro espiritu se
délecte en el senor Dios, que es vida perdurable para sienpre, en
guisa que reynedes en esta vida por muchos tienpos a su seruiçio,
despues en la otra vida que es perpétua per ynfinita secula, amen.
Dans la bibliothèque de Don Marcelino Menéndez y Pe-
layo nous avons pu voir un autre manuscrit du XV^ siècle
du Végèce de fray Alfonso de San Cristôbal dédié au roi
Henri IV. Tandis (jue le KK-46 no nous conserve de cet
étrange travail (ju'un chapitre entier et le tiers environ du
chapitre 11, le manuscrit deSantander est complet, les quatre
livres y sont traduits ; le premier seul est accompagné de
gloses spirituelles. Alphonse a épuisé dans cette première
partie toutes les ressources ^de rallégorie moralisatrice, et il
se contente de traduire^ sans plus, les trois derniers livres.
Nicolas Antonio {BibL nova, t. I, p. 792) cite une tra-
duction de Végèce faite, vers 1601, par le capitaine D. Juan
Venegas Quixada et qui est restée inédite.
Le seul Végèce en castillan qui soit imprimé est celui de
D. Jaime de Viana, cadet du régiment de la garde royale
d'infanterie, (jui Ta dédié à ses condisciples; cette version
parut à Madrid, en 1764.
«•>-^>-
OVIOK
V. LiL N, n- 20; R^ntt
Madriil, li-<J7)
PiEHEJE BEii(;L-iriE, Morales île Ouiilio. Eu castillan.
Miinuscrit de 227 feuillots, plus 3 feuillets blancs au débûï7
et 1 â la Hn, papier et volin, non folioté, numération des
livres en rouge. Signatures 1-6, de A à T. Beaucoup de
lettres ont disparu. Écriture du XV' siècle. Format
288X213 mm. Reliure de parclieinin.
Fol. 1. Le texte ouvre par un A énorme, enjolivé de des-
sins à la plume.
Incipit : « Algunos de la verdal dcsuian su oydo e con-
uertense a las fablas... »
Ce prologue occupe les folios 1, 2 et quelques lignes du
fol. 3 ; au-dessous commence l'ouvrage. Rubri(]ue : Figura
de .Saturno e su mornlhaçion. Texte : « Como los autigos
muchos Dioaes ouiessen puesto, e algunas virtudes de las
cosas dioaes creyeron ser e asi les llamaron, nsi como el
tienpo quclo euteudieron ser por Saturno, e la durnbilidat
por Jupiter... n.
Fol. 226 v°. Explicit : " de Uis fablas o traetar, e asi
es la fyn, a Dios gracias. Amen. »
Fol. 227. Ce feuillet porte des maximes d'Aristotc. Ovide
et Caton écrites avec le plus grand soin. Au-dessous, en
lettres gntliiquey ornées :
(( Alfonsus Zamnrensis me escripsit in decrotls bucUa-
larius. »
Fol. 227 V. Rubrique : Liciera Bononicnsia. Omnium
habere memonam et in nullopenitus crrare pocius diuini-
A
XII. OVIDE 85
tatis (jnam liumanitatis est, Zamorensif^ Aljbnso Barlia-
lan'us.
Ci-après nous donnons la table, telle que nous l'avons
dressée en parcourant Touvrage, avec la première rubrique
de chaque livre. Ce volume a été certainement une des
sources où le Marquis a le plus puisé pour se renseigner
sur les sujets mythologiques. On reconnaît fréquemment
dans ses citations la manière de Pierre Berçuire.
Morales de Ouidio, Prologo, fol. 1-3; figura de Saturno
e su moral uaçion, fol. 3-7 y"^; figura de Jupiter c su mora-
lisaçioriy fol. 7 \^-10\'';Jigura de Mars e su morali^açion,
fol. 10 v'^-ll y^'yjigura del solcon su moralisarion, fol. 11 v**-
15 y^\Jigurade Vénus e su morali^açion, fol. 15 v<*-17 v**;
figura e morali:^açion de Mercurio, fol. 17 v<'-19 v^\ figura
e morali:^açion de Diana, fol. 19 v°-20; Jigura e niorali-
^açion de Miner ua^ fol. 20-21 \^\ Jigura e morali:sarion de
JunOy fol. 21 v°-23 \°; Jigura e morali^aç.ion deSibeles^ fol.
23v«-24v^ Vulcano, fol. 24 v*»; Neptuno, fol. 24 v«-27;
^gura e moralizarion de Priali, fol. 27-28 y"", figura e mo-
rali^açion de Bacho, fol. 2S \'*'29; Jigura e morali^açion
de Pluton, fol. 29-34; morali^arion de las penas infer-
nales, fol. 34-35 vo; Belides, fol. 35 v«-38.
Fol. 38 V®, livre I: Aqui comiença el capitula segundo
del primer lil^o. Suite de la moralisation des dieux.
Fol. 49 V®, livre II : De laj'abrira de la casa del sol.
Fol. 67, livre III : El libro terçero e capitulo cuatro
côm!>fi(?a; «Jamquedeposita, etc. Dize Ouidio que despues
que Cadino fijo del rey Agenor. »
Fol. 79 V®, livre IV : Aqui se pone toda la estoria de
Piramo e Tisbe, E nota que aqui ya^e sot il mente orrultado
el secreto de la alquimia.
Fol. 101, livre V: Como entre Perseo e Andromeda,
librada por el de la bestia, solenpnes bodas fueron çere-
bradas.
Fol. 112, livre VI : De como Palas torno a Aragnes en
aroÂa.
Fol. 125, livre VII r De Jasson e sus companeros o de
lo que les acaesçio en la ysla de Colcos con el rey Fynço.
86
niRI.IOTHftQUE D« MARQUIS DE SANTILI.ANE
Fitl. 1-U V, livre VIII; De como Minas, par irayrion
drila l'ija dr Niso, mafo aAVso e le corto la cnhv.ça e de lo
que, etc., elc.
Fol. 108 V", livre IX ; Aqui se dise de como Athcolonon
dioft del Hio conlo a Theseo la conquista, etc., elc.
Fui. 173, livre X ; De Orfi-o c de Erudiçen «h muger e
de como ton su melodiono taner la saraua de las infiernos
e de romo la/wrdio.
Fol. 186, livre XI : De Midon et ilc su lova pelieion ni
dioB Baro. ote.
Fol. 193 V", liviv XII : Di'l suefio de Eticidxi enpieiiada
de Paritt.
Fol. 800 V", livre XIII : De aquî addanle foda lo mas
tabla de lo>i Jcchos de la eatoria troi/ana, porque son romtt-
nesnon los intitulo. ^^
Fol. SIO, livi-eXIV. ^H
.Fol.sa* vMivi-eXV. ^H
J.-B. IIiiur(hiii, dans pou Mémoire sur un commentaire
des MétnmorphoRes d'Oride {Mémoirca de l'Académie des
InNcripiioiiti et tielhs-Lellres, tome XXX. 2' partie), a
luinineusdintnt UémniUrL^ que ce commciittUrc si goi*it6,
itttiibuti à NicolaB Trivetli, à Robert llnlkot, à Thomas (In
Galles ou Thomas Walleys, cité par Culard Maiisioii dans
sa traduction Erjuiçaise de vei ouvrage en 1484, et imprimé
sous son nom. en 1511, par Josse Bade, est IVrUvrede Pierre
Beryuire, k.' traducteur bien connu do Titc-Lîve.
Ce eommentaire forme le XV livro du Reduetoriam du
Mviint hf^nddictin, ami do Pétnu'(|iki. Borouiro a fait de ce
comment-lire deux rédactions, 1» premlèro a ôti^ (Vrîte ft
Avignon, où il séjourna do i:J30 à 1340, entre i:J37 et
1340; la seconde a cti't terminoe W Paris on 1342. La version
cjiwtillanc qui nous occupe a été faite sur un manuscrit de
la deuxième rédaction. Kn ollet, on Biiit (|ua dans lo prologue
de la première rédaction, Pierre Berçuire dît : v. Non mo-
» veat tamcn aliquem quod dicunt aliqui fabula.-; poetarum
» ulias fuisse niorulizatusetadinstanciam domine Johanne,
» quondam regine Francie, dudum in ritlimum giilHcuni
» fuisse translatab, quia rcvera opus illud neqnaquam me
» legisse memiai; ie quo beoe doleo, quia ipsum inveiijro
Â
XII, OVIDE 87
» nequîvi. Illud onim lttl)ûres moo» quam pluriinum rol)0-
» ra«80t, ingoniummeiim etiam adjuvasiset. Non enim fuis»
)) «em dedignatus expomieioiios in partibuH miiltia sumere et
» auctoreni earum humiliter allegare.
Berçuiie fait ici allusion à Y Ovide moralisé de Chrétien
Legouais de Sainte-Moro, près Troies. Voyez sur ce poème
de près do 70.000 vers, et aussi sur Bcrruins la magistrale
étude de M. Gaston Paris [Histoire littéraire de la France,
t. XXIX, p. 455-525 : Chrétien Legouais et autres imitateurs
d: Ovide),
Dans la seconde rédaction, le passage du prologue de
Pierre Berçuire, cité ei-dessus, a été modifié conmie suit :
(( Non moveat aliquem quod fabule poetarum alias fuerunt
» moralizate et ad instanciam illustrissime domine Joanne,
)) (luondam regine Francie, dudum in rithmis gallicis trans-
)) late, quia levera opus illud non videram (juousque trac-
» tatum istum penitus perfecissem. Quia tamen, post(iuam
)) Avenione redivissem Parisius, contigit quod magister
» Pliilippus de Vitriaco, vir utique exeellentis ingenii,
)) moralis philosophie historiarumque et anti(juitatum ze-
)) lator precipuus et in cunctis mathematicis scientiis eru-
» ditus, dictuin gallicum volumen mihi obtulit, in quo
)) proculdubio multas bonas exposicion(\s tam allegoricas
» quam morales inveni; ideo ipsas, reccMisitis omnibus, si
» cas antea non proposueram. suis in locis omnibus assi-
» gnare curavi, quod satis poterit perpendoro i)rudens lec-
» tor. )) VA voici comment ce passage du ])i"ologue (k* la
seconde rédaction a été rendu par l'anonyme tiaducteur
castillan. Ce fragment suffira à donner un aperçu de la
littéralité de cette version.
(Foi. 2) « Knpcro non se miieua alguno adezirque las fablas de
los poetas otra vez fueron moralizadase acontenplavion delà muy
esciare<;ida(fol.2 \^) dona JuaiKi,que fue reynade Frangia, cstonçes
en riniicos dezires fueron trasladas. Ca la verdat es (;a aquella
obra yo non viera fasta que aquestc tractado yo del todo ouiesse
fecho, mas, despues que de Aviùon tome a Paris, acaesçio que
maestre Filipo de Vitriaco, varon en verdat de exceilenfe iugenio,
de la moral philosopliia e de las antiguas estorias adelantado y
en todas las mathematicas giençias bien entendido, ei quai el franges
88 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
volumen me traxo, en el quai sin duda muchas buenas exposi-
çiones asi allegoricas como morales falle. E por tanto ellas [lire
e las) reuisitadas todas, en caso que antes non las propuse, en su
lugar cure de las asignar lo quai asaz puede entender el prudente
lector, ca comunmente quantas vezes del dicho libro alguna cosa
tomo de lo espremir o alegar non pospongo, » etc.
islîlhiii par Knr'{(|i]i
■f'f.s ('.yirjiinnls i/c ta liHj/iul/ii-ijU:
par M. Moi'el-Fiitio cite snu
Virgile, Knviilc. tiadiiîtc
Vilieim.
Le Catalor/uc lies muruisri
Nationale de Pari.t, puhhè
I.' n" 618 :
" Di Eneydii do Virgilio. " Cii manuscrit cmiticnt les
» livres IV 'd XII de la traduction en prose d'Eiiriquo de
•> Aragon.
1 Deux lacunes, de deux feuillets chacune, entre les fol.
» 30 et 33, 303 et 306. Quelques gloaeî! marginales en latin.
D Souscription finale fol. 311 : « Este diclio libro de la
a Eneyda escrivio Juan de Villena criado del senyor Inyigo
» Lopez de Mendoça, senyor de la Vega, e lo acabo sabado
» primero dia de setiembre, en la villa de Guadalfajani,
n annyo del nasçimiento del nuestro Salvador Jesu Clirîsto
» di' uiîll e quatni^'ientos e treynta e seys annyos. »
» Le fol. 1 contient le commencemeut du chap. XIII du
» livre IV jusqu'aux mots : « Guay que. " le verso est
1) blanc; ce m*ime chapitre se trouve, d'ailleurs, en entier à
" sa place, au fol. 16. »
On sait que Ochoa, dans son Catalogue (p. 375). en parlant
(le ce manuscrit, a pris le copiste pour le traducteur. Aniador
de los Rios (Hist. crit., t. VI, p. 30) a relevé celte erreur.
Dans la lettre a son fils, le Marquis dit : " A ruego é ins-
" tjinçia mia, primero que de olro alguno, se haii vulgii-
» riçado en este royno alguiios poemas, asi como la Eneyda
a de Virgilio ». etc., etc. Or. on s;iit, par 1' " Advertencia »
f|ui précède sa traduction, qu'Rnrique de Villena traduisit
l'Knéideà la prière de l'infant D. Juan, nû de Navarre et
plus tiird d'Aragon, qui. s'ùtiuit fait lire l;i Dioîni' Comédie,
90
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLAÏTE
fut frappé du rûlc qu'y jouait Virgile ot désira l'onnaitre
IVouvre de ce poète. Ceci eut lieu en 1427.
D'autre part, dans ce qui nous reste de l'^/'/e rfe trobar
écrit vers 1417. nous trouvons déjà la traduction de Virgile
mfinlionnée parmi les nombreux tnivaux de don Enrique.
Pour explii|uer les paroles du inLirtjuis de Santitlane,
Amador de los Rios suppose que Inigo Lopez joignit ses
prières â celles de don Jusm pour obtenir la traduction de
Virgile, ou que peut-être ce fut lui qui donna au roi l'idée
de s'adresser à Enrique de Villemi.
Nous croyons que M. Cotarolo y Mori dans son 6tude
Bur Enrique de Villena i p. 87, n . la donné la solution de
ce petit problème. « Si. dît-il. nous pouvons nous lier k
VArtede (rohar, don Enrique aurait été engiigé. h traduire
l'œuvre de Virgile, deux fois en dix ans : la première fois
par le marquis de Santillane l'ii 1417, et la seconde fois par
le roi de Navarre en 1427. «
(Rocam. n- 206; Bihliot, Nat- Madrid, Ii-IU2)
1. VmoLLE, Ahn'-iiC' dr l'KiitHde. 2. Giordanû RufFu,
Maavalnc Ei/iiurum. Kn italien.
Manuscrit do 53 feuillets, plus 1 blanc, vélin, griiudes
marges, très mené, réglé à 41 lignes, à doux coloiuios, écri-
ture du XV" siècle. LotCi"es oinées, au Imudu fol. 1, un écii
d'armes portant : d'or, à cinq bouquets de lleurs feuillées uu
natui-el (cf. notice XLIX. ms. Ii-3.3 — notice IV, ms Ii-9 —
notice XXVI, ms. Ii-36). Format 340X340 mm. lîeliuro de
parchemin .
I. Fol. 1. Incipit : Jncontinriasi il h'hfodi Vnyflio, il
quale parla il't'uea troiano : « Arbitiusti che li excollonti
facti e le uirtuose opère delli antichi Ronuuù. . . »
Fol. 3U V. Explicit : n con pianlo fugge indegnata per
lombre. — Finince lastracto delleneyda. — Di questo PnJIas
serine frate Martino, nellH sua cronica Martiniami de papi et
delli Impenidori, clic nel tempo del secondo Enrico dolla
magna , il quaie liori passati M . anni et piue dalla incarmtioae
XIII. VIRGILE 91
di Xpo, elielli si trouoein uno auello nel paese di Roma tutto
arinato lacui fedita apparia ancora frescha et auea una lu-
cerna tutta ardente sopralcapo laqiiale con grande industria
sispense.» — Fol. 31 blanc. C'est la vulgîirisation de TEnéide
due à ser Andréa Liincia, notaire florentin, dont le texte a
été publié par Fanfani, en 1851, sous le titre de: Compi-
lazione délia Enéide di Vivfjilio Jatta volfjare in sal pvin-
cipio del sec. XIV da ser Andréa Lancia notaro Fioren-
tino (Cf. Zambrini, Opère Voh/ari a stampa dei secoli
XIII eXIW col. 1054:.
n. Fol. 32 : Incipit liber Mascalcie Eqaorum, « [CJoncio
sia coga che intra tucti 11 animali creîiti ...»
Fol. 50, B. : (( [Qjuesta opéra fece lo caualiere cAlaurese
cum grandissimi studi. » Suivent des recettes. Fol. 51, la
moitié manque. Fol. 52, la marge est endommagée. Môme
folio V® A. Rxplicit : « et incontenente fie guarito o questa
e eosa prouata. »
Compiuto e lo libro de la maschalcia de'raiiallij lo quale
contiene in se inolto huone medicine e molto htione cure de
lepiujini e de le pin nptimr del rnondo. Deo gratias —
Anum.
Il s'agit ici d'une version du fameux Liber de cura equo^
rum, compositus a Jordano Rajj'o milite calabrensi etfami"
liari Fn'derici II Imperatoris, si répîindu au moyen ftge.
U Hippiatria Jordani Raffi Calabrensis a été publiée
par Girolamo Molin à Padoue, en 1828. in-8**. L'éditeur parle
des traductions italiennes de cet ouvrage.
XIV
TKOGUE POMPF.E
(Osuna : Plut. V. Lit. N, n* 30; Rocam. n' 178; Bibl. Nat.
Madrid, Ii-130)
1. Justin, Ahi^égc de Trogue Pompée. 2. Sénèque, De
morihus. En castillan.
Manuscrit de 226 feuillets, plus 5 feuillets blancs au
début, 2 à la fin, papier, non folioté, réglé à 26 lignes, écri-
ture du XV<* siècle, à deux colonnes, rut^riques. Capitales
ornées et initiales de couleur. Format 287^209 mm. Reliure
de parchemin.
I. Fol. I A. Rubrique : Aqui romienra cl libro primer o
de Troijo Pompeyo e de conirno AV/ios, pîimero rey de los
AstrioSfpaso la costumbre antigua por nueua cobdicia de
YniperiOy (»tc.
Incipit : (( 1^1 rey Ninos mouio primeramente. .. »
Fol. 217. Explicit : « estoque mas fuertemente e asi se
murio. Deogratias amen. » Le dernier chapitre (chap. 207),
est intitulé : De las scnalcs (jue araesçieron despues de
la uiHcric de Çcsar e de la desmanparada muerie que
Ca,sio e Bruto fezieron.
Fol. 217. Au-dessous de l'explicit nous trouvons une
notice écrite auXVIP siècle : « Trogo Pompeo estoriografo
de la nas(;ion d'Fspana floresrio en tiem])0 del Emperador
Antonio Pio, compuso en largo sermon las estorias de
todo el mundo, desd(» (0 tiempo de Nino rey de los Asi-
rianos liasta A monarcha César, diuidiolas en quarenta y
((uatro libros. La Epitoma, es a sab(M* la abreuiacion de los
dichos libros, compuso Justino su dis(;ipulo, segund visto
espor este libro. »
Fol. 217 v« blanc.
Fol. 218 porte : « Seneca, w en gros caractères rouges.
XIV. TROGUE POMPÉE 93
II. Fol. 219. Rubrique : « Aqui comiença un tractado de
Seneca cl quai se yntitula : obra e tractado de Costumbres.
Incipit : « Todo pecado es action. .. »
Ce traité finit au verso du fol. 226 par : «plogo fue licita.))
Le manuscrit Ii-130 contient un arrangement médiéval
de labrégé de Justin. Il règne dans cette rédaction un tel
désordre qu'il est difficile de s'y reconnaître. Voici la
rubrique entière (jui intitule le livre : Aqui comiença el
libro pi'imero de Tror/o Ponipeyo e de comrno A^inos, pri-
mero Rey de los Asirios, paso la coatumbre antigua pov
nueua cobdiçiade Yrnperio. Et dando primeramente yuerra
a sus ve^indades subjurjo los pueblos que eran vudos por
defenderse contra los terminos de Libia, Otrosfuevon mas
antifjuos es asaber Usoys rey de Eyipto, Tafis rey de
Sichan, de los quales el uno conqtiisto a Ponto y el oti*o a
Ethiopia.
Quant au livre de Sénècjue intitulé De Moribus, on sait
que, comme le traité des Quatre vertus, il n*est ni de Sénèque,
ni de saint Martin de Braga, aucjuel la Patrologie de
Migne l'attribue encore (cf. notice XVI, A;.
La traduction castillane de V Abrégé de Trogue Pompée
fait par Justin, est (cuvre d'un anonyme; il s'en conserve
plusieurs manuscrits (|ui sont tous du XV« siècle, ce qui
permettrait de penser (jue la version est de ce temps-là.
On sait, par le catalogue de ses livres, que Martin P*"
d'Aragon possédait une traduction catalane de Y Abrégé de
Justin. Peut-être cette version était-elle aragonaiseet celle-
là même qui avait été exécutée sur l'initiative de Juan Fer-
nândez de Heredia, grand maître de l'Ordre de Saint-Jean-
de-JériiSîilem. On connaît la lettre que le roi d'Aragon, Don
Juan I", écrivit au grand maîtnî le 17 novembre 1381 (1),
où il lui dit entre autres choses : Otrossi hauemos enten-
dido que ros /tauedes aqui I libro nombrado Trogo
Pompeo,,, V\i plus loin : Rogamos vos muy caramente que
embiedes el dito libro de Trogo Ponipeo.
1. M. Antonio Rubiô y Lluch dans sa contribution à VHomenajo
àMenèndcz y Pckujo (t. II, p. 95-120), intitulée LaLongua y la Cultiii\i
catalanas en Grccla en el s'ujlo A'/V, publie le texte de cette lettre
(p. 118).
94 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Nul doute que Juan Fernàndez de Heredia ne se soit em-
pressé de déférer au désir de son souverain. Il se pourrait
donc fort bien que l'exemplaire de Justin vulgarisé qui figu-
rait dans la bibliothèque du roi D. Juan I*' d'Aragon eût
passé dans celle de son successeur, D. Martin P'. Nous
savons qu'il en fut ainsi de la bible vulgarisée du grand
maître de l'Ordre de Saint-Jean, qui, probablement, après
avoir appartenu au roi Jean, fit partie de la bibliothèque du
roi Martin (Cf. Bulletin critique, janvier 1886, article de
l'abbé Douais).
La traduction castillane de V Abrégé de Justin parue à
Alcalà, en 1540, est due à Jorge de Bustamantc, elle a été
plusieurs fois réimprimée.
r
XV
TITE-LIVE
(Uocam. n" 117; Bibliot. Nat. Madrid, li-146)
Flokus» Epitoma in Titam Uiiiiun, l«ln latin.
Manuscrit do 121 feuillets, plus 2 feuillets blancs au com-
mencement et 9 à la fin, vélin, non folioté, les signatures ont
été rognées. Écriture italienne du XY° siècle. Rubriques et
capitales simples; belles marges. Le prologue commence par
une lettre ornée, en or et couleurs. Format 152X113 mm.
Reliure moderne aux initiales du Duc. Au dos : L. An,
Florus Epitoma in Tituin Liai uni.
Fol. 1. Rubrique: Lacii Annei Flovi epitoma in Titam
Liuium libri quattiior incipiiint, — o Proemium : Populus
romanus a rege Romulo in Caesarem Augustum septin*
gentos per annos. »
Dans la marge inférieure, une couronne de laurier por-
tant sur fond rose un écu d'azur sur lequel on a gratté les
armes.
Fol. 2. Le texte commence : « Primus ille et urbis et
imperii conditor... »
Fol. 121. Explicit : « ipso nomine et titulo consiicm-
retur. » Au--dessous, on lit cette rubrique: « •:t>vo<. Anave'-
p/ialeosis Lacii Annei F/ori libroram qaattiior factoram
memornbilium ab urbc condita usquc ad tempora Cnesarix'i
Augusti Secundi imperrdoris finit féliciter. Phoeniœ, —
MCCCCLVII die XiP Aprilis descripsi ML 17 est inscrit
dft&s Tm.
Nemo uerius \ . .. r r i i -^ * ^ ^ 4.
^. . , / scripsit Lam [...], le reste du nom est
Nemobreuius \ ^ .
*. , _ . . l efface.
96 BIBLIOTHÈQUE DU NiÀRQUiS DE SANTILLANË
B
MJsuna : Plut. I. Lit. M. n" 9; HiKaïu. W 140; Bibl. NaL
Madriil. KK-12.
TiTE-LivE, Premirrr Décaf/r. \\n castillan.
Manuscrit do 2G4 f<»uillots, plus l^ blancs, papier, folioté
au bas des feuillets, vers la fin du voUiuk» tous les nuincro.s
ont été ronges. Nombre de lign<»s irregulier. I*>riture du
XV* siècle, à deux eoloiuies, lubricjues. espaces blancs pour
capitales. Format lOOX <î90mm. Reliure de cuir tympanisê,
sur ais de bois. Sur le plat supérieur de la reliure un
carré de parehemin avec le titre : Primera Dccarla rlc
Tito Liiiio.
Fol. 1, détaché, contient le prologue du traducteur Pero
Lopezde Ayala.
Incipit : « \L'\\ el nombre d(* Dios am<Mi, muy alto et
excelente principe <*t muy [)oderoso ley... »
Ce prologue finit au fol. 2 A ; au-dessous, la table des
chapitres qui finit au fol. 3 B. Plus bas, titre en noir :
Aqui comirnçff ri /ihm fie Titus Liuinn de his tjstnrins
et coronicas romanns el f/ual lihro trash/do de Intin en
. f'rnnces maestre Pedro Jicrrcfii. mrf/tf/e de la nrden de
.sfinf I^criifo, prifjr dt'l mntinstrrin de sniit Yhtt'ift en Pnris
et frnslf/dfidff a prliçinn rf innfvliiinicntn del Pcij don
Jtdian de Françin.
Proli.jgue de Pierre B<M\:uire tiaduit en «astillan. Incipit :
« AI i)rin(*i|><* (h» muv alla eict^lmcia ivv de Fianria don
Johan, mi soberano seftor rn^y, Pedro Ik'iv<*ur, |)iit>r de
îSant Ylori de Paiis, t-on toda humildat e nniereiieia et
subjei-eion se enrlina... ■>. Ce pii»loLru<' sr icimine au
fol. 3 V".
Fol. 3 V '-On'* H: <f Dcrlararion d«' los vorablos rt pala-
bras (jue Titus Liuius usa en este lil»r<». »
Fol. G V B: Titre en noir:_-l7/// mmitnrn ri jtri^
mero lih/'n de In jtj'iinti'ii dcradn de Titus Uni us il filial fne
en cl (irnj/ft de his ip'tiruhs hatniins ijtw furj-im entre Jidlyo
Çe^ar e Ponjdo et Jue csrc Titus Liuius nntural de la
XV. TITE-LIVE 97
rihdnt (Ic Padaa. Incipit : « Si yo iiio pongo. a escreuir
las cosas... »
Livres de la [)reinière décade. Chaque livre est précédé
de sa tal)Ie des chapitres.
I, du fol. 6 V" B au fol. 33 A ; II, du fol. 33 B au fol. 60
V" B; III, du fol. 60 v« B au fol. 89 B; IV, du fol. 89 v" A
au fol. 118 v« A; V, du fol. 118 v- A au fol. 147 B; VI, du
fol. 147 B au fol. 168 v*» A; VII, du fol. 168 v° A au fol. 190 A ;
VIII, du fol. 190 A au fol. 209 v^> A; IX, du fol. 209 v" A
au fol. 239 A; X, du fol. 239 B au fol. 264 B.
Explicit : « fueron fechas grandiîs rrogarias e suplica-
eiones a esculapio. »
Rubrique finale : [A]qai se (taiha cl dc^cno lihro delaprl-
mera dccada de Titiis Liuius .
Ce manuscrit de la preniiêre décade a sans doute servi de
modèle au copiste du marquis de Santillane, qui a exécuté
le ms. KK-14, qui contient la deuxième décade de la tra-
duction Berçuire-Ayala . Nos deux manuscrits, qui se
complètent Tun Tautre, se ressemblent par le format et par
la disposition des textes.
(Osuna; Plut. III. Lit. N, n« 5; Rocam. n« 145; Biblioth. Nat.
Madrid, KK-4, corrigez: KK-14)
TiTE-LivE : Seconde Décade. Mn castillan.
Manuscrit de 433 feuillets, papier, folioté, à deuxcolonnes,
réglé à 30 ou 34 lignes. Iv*riture du XV^ siècle. Belles marges,
les premiers feuillets sont rebordés. Rul)ri(iues dans le
texte, espaces blancs pour l(s initiales. Format 390^280mm.
Reliure de parchemin. Titre au dos : Tito Lliiio en
romande, de mano.
Fol. 1. Incipit : ///.s. Pi'iniero lihro, ~ A(/iii comienra
la scf/anda [decodft] de Titus Liuio sobre las estorias Ro-
manas.
Fol. 433 V" A, le texte finit suivi par Texplicit : Aqui
se acaba la segunda decada Titus Liuius, de las batallas
que ^fueron entre Borna e Cartayo.
7
98 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Este libro manda trasladar Ynif/o Lopcs de Mendoçafijo
del cdmirante don Dier/o Furtado. Et qui .sériait scriuat
et aemper cum domino biuaty amen.
D
(Osuna : Plut. III. Lit. N,ir 4; Rwain. n" 114; Biblioth. Nat.
Madrid, KK-13)
TlTE-LivE : Ahréf/é, En castillan.
Manuscrit (1(» 284 feuillets, plus 8 de tables. Les feuillets
7 et 8 niîin<|uent. Manuscrit sur papier, foliotation ancienne,
rr{r\ô à 40 lignes. Ivriture du XV*' siècle, à deux colonnes.
Grandes marges. Beaucoup de rubricpies, grandes et petites
ciipitales bien dessinées et peintes en rouge et en bleu.
Format 395^275 mm. Reliure de parcli(»min.
Fols. l-III, tables; fol. I recto et verso A occupé par la
Deelaracyon de los vocablos; c'est un petit glossaire.
Fol. II : Afjai comienra la tabla de los capitulos del
primera libro de la primera decadade Titus Libius,
Fol. 1 : Arjui comienra el primera libro de la primera
decada, etc.
Le texte commence i)ar um» IwWe initiale.
Fol. 6 v° B, cliap. 24 : Como muerto el rreij Numa
rrer/nia Atulius Ostilius e coma cenrio al rrey de Alba.
Fols. 7 et 8 perdus, ils contenaient les chapitres 25, 2G,
27, 28, 29, 30 et la lin du clia])itre 21.
Fol. 9 commence» par : Capitula 31 como el rey Tulius
cençio los Sauinos e coma par un rrayo fue /nuerio.
Fol. 284 v°, A, nous trouvons la dernière rubriciue du
manuscrit : Af/ui comienra el décima libro de la terrera
decada de Titus Libitis, etc. Au bas de la col. B, le texte
s'îirrcte bi iis((Ui?ment, au milieu d'uniî phrase interrompue
par un Dca yratias.
hiXplicit : « (pie le plazia obc^descer al senado. »
L(* manuscrit FlvG de l'ancien fonds de la bibliothèque
d(î Madrid contient le même texte, avec une courte préface
(jui nous en (îxpliipie l'origine. Cette préface que nous co-
pions ici nous montre (pie nous avons affaire à un a])régé
XV. TITE-LIVE 99
des trois premières décades de Tite-Live, fait par don Ro-
drigo Alfonso Pi men tel, comte de Benavente, en 1439, sm*
la traduction Berçuire-Ayala.
(( A(|ui comien^-an las très decadas de Titus Libius prime-
ras que se cuentan e relatan las muy altas batallas, fechos
e otras cosas que fezieron los romanos desde la funda(;ion
de Roma de que fueron fundadores Romulus e Renius. I']
por (juanto el actor e conponedoi* dellos cuenta todos los
fec'hos por estenso commo acaescieron, por que los (juc
despues venieien lo mejor puedan entender, assi que ay
en ellos muclias prolixidades o longura de escriptura. l'-^l
(|ual actor fue en el tienpo de las grandes batallas (|ue
ouo entre lullio Cessai* c Ponpeo e fue natural de la cib-
datdeCapua. K commo el noble e cientifico cauallero don
Rodrigo Alfonso Piment(»l, conde de Itenauente, viese (»1
grand volumen de razones (*n estos libros contenidas se
trabajo e aplico a las acopillar e poner, non amenguando
la sentencia e realidat délias, en la forma siguiente. La
quai acopilacjion el fizo e ordeno en el ano del nascimiento
del nuestro senor lesus Cristo de mill e quatro cientos e
treynta e nueue aAos, rreynante en Castilla e en Léon el
muv noble sancto e virtuoso rev don lolian nuestro senor,
Hjo del muy illustre rey don Knrri(|Ue de gloriosa me-
moria qu(? dios aya ; e la reyna dona Maiia su muger, lija
del noble rey don Ferintuido de Aragon Infante de Cas-
tilla; e el princijx» don iMUTiipK* su lijo primogenito lie-
redeio; c la princesa doila Blanca su mujei', lija d(»l rey don
lohan (le Nauarra (1). »
Pour icsumer notre e\am(Mi des tiois volumes de Tite-
Live, tous trois du XV'* siècle, (|ui font paitie du fonds
Osuna, nous les classerojis ainsi :
1* KK-12, contenant la première décade avec prologue
du traducteur espagnol, Pero Lopez de Ayala, chancelier de
Castille,et prologuiî du traducteur français, Pierre Berçuire,
au roi de France Jean.
L Le KK.-13 comme le EE-6 finit ;in inilioU dii 1" chapitre du
X* livre de la troisième décade. Dernière phrase das deux mss. : « Est;us
asperascoKas en tanto ronpieron el cora(;on del rey que respondioque le
plazia obedesçer al senado. . . »>
100 niBLIOTIIÈQUE DU MAF^QUiS DE SANTILLx\NE
2"" KK-14, écrit d'iUK.» autre main (|n(3 le précédent, mais
également du XV'* .siècle, (ît exécuté par ordre du marcjuis
de fSantillane. Il contient la seconde décade, traduction
Bercuire- Avala.
t> KK-1»^ (|ui contient l'abrégé des trois décades, fait
par Rodrigo Alonso Pimentel, comte de Benavente, et (|ui
s'airéte au milieu du chap. I, livre X,de la troisième décade,
exacteuKMit comme le ms. Klv6 de Tancien fonds (jue nous
avons cité j)our son prologue.
La traduction de Pero Lopez de Avala fut imprimée ano-
nyme à Salaman(|ue, en 1497, sans nom d'imprimeur,
mais on sait (pie ces impressions de Salamanque sortent du
même atelier (|ue le Villadiego : Tractatics contra Uereticnm
pravitatcm de 1496, imprimé par Leonardo Aleman et fray
Lope 8anz de Navarra (Salvâ, Catâ/of/o, n** 2785).
Un anonvme catalan de la tin du XIV* siècle, ou du siècle
suivant, a traduit en catalan la version française de Ber<;uire.
M. Paul Meyer, qui a découvert cette traduction au British
Muséum, dans le ms. Harley 4893, en a publié la préface
au roi Jean, en mettant le texte fiançais en regiU'd du texte
catalan {Cî.Arc/tives des Missions, 2' série, t. III, p. 278 et
327).
Une nouvelle traduction des décades 1, 3, 4, augmentées
(le rabr(''géd(^ Florus, due au Révérend Père fray Pedro de la
Vega, de l'Ordre (l(i Saint-Jérôme, fut imprimée à Zara-
gosse en 1520, par. les soins de Georges Coci (Salvâ, Cala-
lofjo, n" 2786).
Le même texte retouché, corrigé et augmenté par Fran-
cisco de lùizinas, parut à Anvers chez Arnold Byrcman, en
1553. I.e titre de cette édition est : « Todas las Decadas de
» Tito l.ivio Paduano, (|ue hasta el piesente se hallaron y
)) fucron im[)iessas en latin, traduzidas (»n Romance caste-
» llano, agora nuevamente reconoscidas y enmendadas y
)) anadidas de mas libros sobre la vieja transladacion (c'est
)) de la traduction de Pedro de la Vega (ju'il s'agit). Ven-
» dcse la present(^ obra en AnviMvs, en casa de Arnoldo
» Byrcman, à la ens(»na de la Gallina gorda. » Dans um» dédi-
cace à Philij)pe (principe de las Espaflas) où Enzinas, qui
ne pouvait se nommer comme protestant, parle au nom de
l'éditeur Byrcman, il dit (pie, pour la première fois, il tra-
T»--
XV. TITE-LIVE 101
duit les cinq derniers livres de la 5"* décade en langue vulgaire
et qu'il ajoute k cette traduction la version de Tabrégé des
(|uatorzc décades de Tite-Live, dû à Florus et traduit en
castillan par Francisco de Knzimis, déjà publié à Strasbourg
en 1550 (Cf. Gallardo, Ensatjo, t. II, \f 2080 ; Menéndez
Pelayo, Hctvrodoros Espnnolcs, t. II, p. 241, note 1). Une
réinipression de cette traduction parut à Madrid 1793-1796
en cinq volumes, avec le nom de l'éditeur Ainold Byrk-
man, au lieu de celui de Flnzinas.
XVI
SKNKQIJE
(Uocam. n» 190; Riblioth. Xat. Madrid, Ii-64)
Sénkque, Œuvres. Kn latin.
Manuscrit do 253 feuillets, vélin, non folioté, réglé à
57 lign(\^ Mcriture de la première moitié du XIV® siècle,
à deux colonnes. Rubriques, lettres et lettrines en or et
couleurs, titres courants, mouillures aux premiers feuillets.
Format 362x210 nmi. Reliure moderne exécutée pour le
duc d'Osuna.
Incipit. Hul)ri<jue : Sanrtiis leronifmfs r/c Scnern in
r(ithalo(jo sftîif'fornin .
Fol. 1 : (( Lucius Anncnis Seneca cordubensis. . . »
Fol. 253 V''. Kxplicit : « ad liniMn huius libri uocatusiibro
de quatuor uirtutibus cnpitulo de continentia uscjue ubi
dicit esto uiciorun). » ExpUrit Uhvr Senvre de Icfjalihns
institiitis, Dca gracias.
Ce manuscrit contient :
I. Les fausses lettres de Sénècpu» à saint Paul et de saint
Paul à Sénè(|ue; fol. 1-2.
IL L(^ De élément ia, 2 livres; fol. 2-8.
m. Les f^'tf/'es à Lncilius; fol. 8-104.
IV. Le De remediisfortnitonun, longtemps faus.sement
attribué à Scncque et dont Tauti^ur reste inconnu; fol. 10-1-
105 \\
V. Le De liheralihus arfihns; fol. 105 v°-107 v**.
VI. Le De (jiuttttnr virtutibus; fol. 107 v<»-109 v*. Cet ou-
XVI. SÉNKQUF 103
vrago extrait du Liber do copia rcrbornm, a ùté attribué
d'abord à Sénôque, puisa Martin, évéqucdeBraga.'Hauréau
Notices et Extraits de (juel(/ues manuscrits latins de (a
Dihl. Nat.y t. II, p. 202) prouve que révoque Martin a plagié
1 auteur anonyme de ce traité, qui a été tiré, avec quehjues
modifications, du De copia verhontm, qu'IIauréau at-
tribue à Tauteur anonyme de la correspondance de Sénèque
et do saint Paul.
VIL Le Liber dec/amationuni (neuf Viwres), de M. Annaeus
Seneca,père du philosophe; fol. 109 vM28 v®.
VIII. Le De (jaestionibiis naturalibus (six livres); fol.
128 vM62 v^
IX. Les Proverbia, compilation dont un très petit nombre
de sentences sont de Sénèciue, tandis que la plupart sont
empruntées soit aux iambiques, soit aux trochaïques de
Pul)lius Svrus et au traité De moribns. dont lauteur
n'est pas Martin de Braga, mais un anonyme (Cf. llauréau,
/. c, t. I, p. 233-234, et t. V, p. 17G); fol. 162 vo-lfiô v«.
X. Le De moribtis^ imprimé tour à tour sous le nom de
Sénèque et de Martin, évécpie de Braga. llauréau (/. r.,
t. V, p. 176) dit que ce traité n'est ni de Sénèque ni de
Martin; fol. 166 vM68 v^
XI. L(* De beneficiis (sept livres); fol. 168 vM82 v«.
XII. Le De providentia (deux livres); fol. 182-190 v".
XIII. Le De beata rifa ; fol. 190 v"-197 v".
XIV. Le De tranf/uillitate animi ; fol. 197 ^^-203 v".
XV. Le De breritate cite : fol. 203 v"-2l2.
XVI. Le De ira; fol. 212-228.
XVII. Ad Martiam de consolatione Jilii sui ; fo\, 228-234.
XVIII. Ad Helbiam matrem de eonsolatione; fol. 234-
239 W
XIX. Le De conteniptii bonoram temporal itun et volupta-
inm; fol. 239 v'*-240. Suivent des fragments sur Tamitié,
la foi, la justice. C'est une compilation des dits de Sénè((ue,
qui termine le volume et occuper les feuillets 240-253 v°.
104 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
(Osuna : Plut. III. Lit. X, n' 16; Rocani, 11° 195; Biblioth. Ncat.
Madrid, IIh-57;
Sénèque, 1. hpitfvs. 2. Do Providentiel Dci.^Ln italien.
Manuscrit de 139 foiiillets de vélin, écrits à deux colonnes,
réglé à 50 lignes. Ecriture italienne du XIV^ siècle. Orne-
mentation riche et abondant(s lettres ornées, encadre-
ments, initiales miniaturées, etc. Dans les l)andeaux courent
des inscriptions (ît d(\s devises d'or ou d'azur, en carac-
tères gothiques. Format 350x;?53 mm. Reliure de par-
chemin .
I. Fol. 1 : Qui cominciano le rubriche délie pistoledi tutto
il lihro (li Seneca xiniuevsalmente, Rubrica délia prima
pistola del primo libro. Suit la table des épitres.
Fol. 4, B. Introduction où sont exposées la supériorité,
la beauté de la philosophie et la noblesse du but qu'elle
poursuit. Dans Tencadrement sont écrits en or des versets
des psaumes : « Qui caritatem non habet, nichil habet.
Aque multe non potuerunt extignere caritatem. Fides.
Spes. Cari tas. »
Fol. 6v°. Fin de l'introduction; elle est glosée en marge
par le traducteur; le texte et les gloses sont de la même
main ; et au-dessous nous trouvons une courte biographie de
Sénèciue. Dans les marges, en caractères gothiques ornés :
« Ista sunt VII j^eccata mundi : Superbia, Ira, Auaricia,
Gula, Lussuria, Inuidia, Accidia, ») et un peu plus loin
« Vana gloria ».
Texte de la notice sur ^Sénè(lue : « Seneca fu un sauio
uomo discepolo d' uno filosafo ch' ebbe nome Fotion délia
setta degli stoiciani. I quali diceano che uirtude e sourano
IxMie e che neuno j)uote essere bene auenturato e beato
san(;a uirtude. F non per quanto egli mette e mescola
spesse uolte tra' suoi detti le s(Mitentie d' un filosafo ch'ebbe
noine Kpicuro che dicea: che dilecto e sourano bene tutta-
uia in tal modo che tornasse a onestade ; e si fu questo
XVI. sftNftQUE
105
l*',pii-iiro uoiiKi di mollit grande iistinençia c m^l |jiu dcllusiia
iiîtii non niiingiauii altro che pane e iUMjua ed crtit' iTudfi.
Qiiiîsto Senw;! fu iiato di Spagnii d' una citta clie si (.'liia-
maua Cordubsv, e fii t;io di Liiainuil popta, uomo di grande
littfriitura e ulta, li di giandc astinen<;ia et maeKtro di
Ncroiie il crudclo Iinpcnitoredi Roma chel'fwi; poseia uo^'i-
drre, Questo Seiieca auca uno siio gnii)dii>sinin anaico il
(]Ualc aum nome Lut-illo e fii d' una rontmda la quale aliora
suchiamaua campagna l- la (juale e ciiiamata terra di lauorn,
d'una citta cli'eblie nome Pom|)ei.i, posta iissai prosso di
Napoli. la ijuale nabisso ai corne Seneea niodesinio raccontu
nel liltro délie (|iieMtîoni naliirali. Quclln Lueillo era pro-
eiiratore det wenato e del [jopolo di Roma iiell' ywohi di
Cicilia al (pialw Sencca mimdopiu e piu exiere cpislolfpieiie
dibtioniinsegnameiiti eadottrinauifuti, i qualisegui(ano(jui
di sotto, le cjuali pistole e insegnumenti fe(^ tmslat;in? in
liugua fiorentina Riccardo Pétri cittadino di Firem;e a utîli-
dade e correction? e bene di tutti rnloro che in ([uesto libro
leggerranno eosi traslatato. Nel (|iiale le dette pistole co'
suoiinsegnampnti eaddottrinamentt per ordino sono scripte,
si corne neU'originale del detto Seneca furon trouate. h
Fol. 7. Rubrique de la première épitre; C/tefl'uomo dfe
ricogliere e rritencrc il /'uggimcnCo del iinnpo, e. che ejue-
ijli non p poupro a cuipocn cosa basta, e chel/'uomo dee il
tempo diligentcmentc gunrdare if ijuale si perde in tre
manière. ItaJ'ac mi Lucilli. Au-dessous le texte cnmineneo
par une magnifique capitale nu est repr^isenti! Sênêque
écrivant les premiers mots de l'épltre : (clta fac... u Ce
/ouillet est assez grossièrement encadré de trois lian-
doiiiix d'ara Iwîscpies. F.n bas, la peinture primitive a été
grattée et remplacée par l'éeu du marquis de Santillane
porté par deux anges. Dans le coin de droite en liaut et
dans les deux coins d'en bas, les heaumes du marquis ont été
maladi'oilement appli<iués sur le feuillage primitif; nu voit
que le parchemin a clé gnitté au-dcssnus. C'est donc un
manuscrit (|ue l'on a revêtu de la livrée du Manjuis, mais
qui n'avait piis été exécuté pour lui.
Entre les deux colonnes du feuillet court uneinscription
qui explique peut-être pourquoi l'on a choisi ce feuillet pour
y peindre les armes du Marquis : « Ave Maria gratia pleua.
\
106 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Dominus tecum,l)enoclicta tu in inulioriluisct ])cne(]icla tu.»
Ici rornoment ost coupé ])ar Tccu (Vlnigo Lopoz.
Los feuillets 7v", 8, 9, 10 et 11 sont décorés d arabos((ues
et d'inscriptions entre les colonnes, comme les précédents
feuillets. Les feuillets 19 et 25 v° sont également ornés.
Fol. 130 v" : Compiutv sono le pistole di Seru*ca, Deo
f/rntias amen. Même verso R : Qncsta e nna pistolaj'atta
in persona di Lucillo per alcnno cittadino di Fircn^e lo
(jualc se chiama ser Andréa Lancia^ per la (/nale sir/ni/ica
ehe Seneca non diffini la qaistione delV uhriaco sufflcien-
tcmente la quale e nella LXXXIII pistola, Incipit :
(( Seneca Lucillo sainte. lo disideraua di sapere corne tu... »
Fol. 13L l^Aplicit : w sobrietate e tomperanca si corne
ornamento e necessaria uesca de mortali. »
Les feuillets 131 \\ 132 et 133 sont blancs.
IL Fol. 131 A. : Qnesto e uno libre cliejece Seneca et
ehiamasi De Pronideniia Dei, Incipit : « [D]oinandasti... »
Fol. 137 : E.rplicit liber de prouidentia dei, Deo (jratias
amen.
Fol. 138: Incipiunt Epistole Beati Aitrjustini ad Boni--
Jaeinm Corn item. Et Bonifacii ad Arir/nstinum, Et primo
Auf/ustini ad Bonifacinm.
Incipit : « [D^omino... » Fol. 139 v** A : E.rpliritint
epistole Aiif/nstini ad Boni/'acium et e eonnerso. — Deo
f/rarias amen. Quel(|U(*s notes marginales <*t int<M*linéaii(*s
(jue Amador de los Rios 'cf. ()bras del martpiés de San-
tillana, p. 638-cx) supj)ose à tort être de la main même
d'Inigo Lopez ; elles sont d'ailleurs sans intérêt.
L(* rolfiari^^amento de Sénèque (|ue nous venons de dé-
crire a été imprimé à Florence on 1717 sous le titre de :
Seneca L. Anneo, volfjari<:^amento délie pistole e del
trattato délia provviden^a di Dio (cf. Zaml)rini : Le Opère
rolf/ari a stampa dei secoli XIII e XIV. Bologne, 1884,
p. 9::?6 '1'. Les éditeurs, Tommaso Buonaventuri et Giovanni
Bottarî, dans une substantielle introduction, qu^ils n'ont pas
signée, nous racont(Mit l'histoire de la version par eux pu-
1. Zanibrini, op. ci Uw. cit.^àW qu'il existe une édition des Epistole
qui nous occupent dattHi du V*i avril 1194 et impriiuôc à Venise, mais
qu'il ne l'a pas vue.
:CVI, SrtNf^QUF
107
hlinp. Nous y voyons qm- li-s ('>fiKlits cliargéfi, en 1j7S, pur la
f'ruscniin Iii rorm-tion du I)éfiim>H-(mi\{' noccflci' piirli'nt.
daiiR leurs iinnotminni, (['• l'i't iiiu-ifii pnluarh-^nniento t\e.
Sèf\L'(\UQ et oj)iiiont (in'il a dil c'ir'e fait avîiiit 1335, piircc
(|U(î dans le plus ancien des deux mamiscrits par eux cxu-
minèa, !«' tniduiitpui' déclare avoir tntvailU'- pour Riccjirdn
Pplri, rir.lm négociant de la famille tics Filipctri, (]ui mou-
rut en 1325 (1 ). Ils rrurent, £i première vue, que leur deuxième
iimiiusfrit contenait une version diffiVrento, mais après un
examen approfondi, ilu reconnurent que ce Iflxte n'était
(pi'un liabil" remaniement du premier, exécuté vers 1380
environ. Les éditeurs de 1717 n'ont pas vu les manuscrits
cités ]»ir les correcteurs de lD7;i, il« n'ont conliu que les
deux manuscrits anciens mentionnés par Salviati dans ses
Arcerti menti delta Unijua soprn '/ JJecamernne (Venise,
1584), et dont cet auteur dit : « V Rpistole di Seneea, clio
» d'antica scrittui'a, e corretla ha uiesser Ilaccio Valori,
11 furono tnitte dal provenzale avanti 1' anno 13^, corne
11 ne' loro discorsi niasti-ann ajjerlamente quei del settan-
1) tatre. Il ipial lihroaltrcttiinto stimiamo, e pii'i, clie si fac-
» ciano (|Uci valent' liuomini : e (juanto alla (avena,e (|uanto
» alla scrittura, tni le iniglior prose del miglior secolo,
]) crodiam.elie sia dariporla. Kbencln'ssparBO vi sia perentro
Il (pialclie voce grammaticale, e alcunaandie ven'abbiadelle
» fnmcBsclie. sono tuttavia picciul numéro verso le tante
)i |}ure,enatiR,ciiecontinnuo vi siritrovano.ogmu ricclie/na
» del volgar nostro in quel volume è i-accliiusa. Le mede-
» sime in tutto, clie questedel Valori. e délia stess:i mano,
11 e bnntà, son (|uelle, t^he nella libroria di;' Modici sono
M stiite riposte (2). a
Buonaventuri et Bottari ont étudié le manuscrit Valori,
devenu Guii'ciiirdini, et le manuscrit médicéo-laui'entîen 3).
I. Bon&veiituri et Itottari ajouteni que dans une vereîon cdalillBiierte
ces tettre», publiée k Alcala en 1529, Pétri est filtd comme l'auteur de
lu lr;iiliu'liDn italienne,
■i. Sulviiili, np. cit., t. I, p. 112-113.
a. Cf. Tar^oln délie abbi-erititurr dcgli autori e ttift fe»ti ri"' ■imili
.wnij (rcili ijU eacmpi ritati nrl Vocnboln-ria rirgli Acmdrm'fi iMIti
Cntsra. Kiréiize. 1862, p. 171-172 : Si cit^ un te»to che lu di B.vr-jo
Valori, poi de' Guicrla.itlini.fjuindi de" Pauciatiuhl, e an l'alatinn l'ol
n- 78 meutrt' servi alla d«U itamim il codioe Lauremiann n" 68 del
J08
BIRLIOTliftQCE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Ils ont trouva il la fin du manuscrit de la Laurentienne une
sorte de calendrier perpétue! raisonné dont tous les exemples
se rapportent à l'an 1313, d'où ils ont tins la couclusion que
le volume devait avoir été écrit vers 1313. C'est lo laurentîeu
que reproduit l'édition de 1717, mais les éililrnrs se sont lar-
gement servis du Guicc^iardinien (1), anijncl, |i:ii' iixciuple, ils
ont emprunté les rubriques italiennesdr.s i-li;L[)ilii's i-l les sont
latines dans le laurentien). Les éditeurs de 1717 assignent
la même ancienneté aux deux manuscrits, mais ils croient
ditTérentes les versions (]ui y sont conservées, (juoique leur
source h toutes deux suit une traduction rran(;uise. Il suHit
de lire attentivement te fragment de la lettre XXXVIU
publié par eux, suivant les deux manuscrits et â l'aiipui
de leur thèse, pour voir qu'ils ont fait erreur. Le texte
médieéo-laurentien n'est qu'un rj'/iict'/nenfo, un peu abrégé,
du texte plus archaïque du manuscrit Guiceiardini(3}. On
banco LXXVI . La («>le du maiiuscril Palatin consupvé à la Biblioth.
Nat. 'le Florence est crninéc dan» le renvoi de la CruHca; ve n'est pas
1p Palatin n' 78, mais biun le PaJatin aect. Pancialichi. olïm 68,
liodie "16, qui ivutecme le ri>lifnri:zaincnto dcllv PisColrrli Sritei-a, La
l'Ole du manuscrit imyicéo-Iaurentieu est exacte.
1. Cf. Zaïnbrini, op. Ht., p. WJ, cite un Votgnrhiamçnto rfp/ir tre
prima pistolv [di Soneoaj s/icondo il testa Giùcciai-dini, liiitto da un
i-odici- Udinese c dn duo Murciani. Vene/ia, 1820, Cette publication,
due à Cicogna, fut suivie do celle des lettres IV ft XXX.
S. Afin de tuurnir une preuve de t-e que noiiH avançons, nous ernynna
utile de transcrire ici uu court fragment de la Prr.mih-r Mire et le
début du trailiJdea Si-pt Arts Ubomiij^. d'après les deux manuscrits en
tjuestion :
Première letli
Nat. de Florence: Palatîno-Pan-
ciat. n- 56. Fol. 6 A. Cosi fa arai-
clioniioLucitlorichoueraeraquista
temedesimoa teccboglieghuarda
il Wnipo che daquinci adietro lera
toltii o inbnlato o fuggito per tua
lollia. EeredimiehogliecourioLi
.scriuo. AlchuDo t«nipo ci e tulto.
ak-liuno inbolatiie atchuno fuggito)
ma sopratuttA e uitiiieiwo e
nnloso il danno del lempo che noi
pcnliamo piT noslra négligent la,
Kt se tu vuogli bene atl«ndere e
porre mente nnagr.indissiniJi parte
(iella viui disi.'lioi-ii' e jiassa a cho-
lorocbe maie l'anno, grande pai'le
^ à Lncille.
Mediceo-Lauren^ianoiPlnt.
l.XXVI, cod. 58. Fol. 11 A. Amico
mio Lucillo fa cosi raquinla te a
tte medeaimo e rripigla e guarda il
tempo che per adietro fera tolto
o 'nibolatn u ffugito per taa folllae
credimi cliegl'e coni" îo ti scnuo,
Alcun tempo cie lolto, alcunn îm-
bidatu c alcun» fuffgilo. Masopra^
tutti e iiiH.,«-nK,. il d.tnno del
teiujmili'- M..1 Il- ["'!■ nostrs
ncgl)li,i;.-ii . II. ,. ,nrii bene
ment.' lu u.' ii.n ■ ...m ,i.iriilissima
parle iii-l;i niUi si-tur-f a nnlorfJClie
mal lanno, gran parle a coloroclie
ne«Nte faunu. lutta a colore caltr*
XVI. SÉNÈQUE 109
voit qiKî si, â notre avis, BuonîivcMiliiii et Bottiiri ont tort,
►Salviati n'a pas non plus tout à fait raison. Ces deux manus-
l'rits, dilïêr(Mits di? ceux (juc) virent les correcteurs de 1573
:,puis(^ue Riccardo P(»tri n'y est pas cité et (|ue Salviati, (jui a
i!onnu personnc^llenient les correcteurs, n a pas recoiuni un de
leurs mss. dans les siens), nous semblent avoir dû se com-
porter l'un vis-à-vis de l'autre comme le manuscrit antérieur
û 13::i5 vis-à-vis de celui de 1380.
Les éditeurs de* 1717 expliquent ((ue Salviati en disant
I rovencal entendait dire vieux français et (|u'enson temps la
confusion entre ces deux termes était fré((uente. Pour
établir l'origine francais(i de cette version des lettres de
Sénè(|ue, prouvée d'ailleurs par d'autres raisons, les éditeurs
donnent une liste de mots certainement venus de France*,
comme : trahclio, traairo, traorf/of/h'oso, trabaonOy volaf/io,
borhofjlioy cernbv, conostuboltere^ciambcrlaiey etc., etc. Il
est évident que la version italienne j)rovient de la version
française conteime dans le manuscrit 12235 du fonds français
delà Bibliothèque Nationale de Paris (Ancien Suppl. franc.
468*1.
MM.Delisle 1) et Omont (2) décrivent tous deux ce ma-
a choloro olie neente fanno, tutta cosa fanno. Quai uomo mi [K)trà tu
la uita a choloro che altra cosa mostrai-ochemetta pregioal temix)
fanno. Cliui mi mosterra tu che e clie stiraie dea pregio al di cche
metta progio al tcmix); il quale pongha mente e 'ntenda che muore
extimi e metta progio al di e che ciascundi.
intenda e pongha mente ehegli
muore ciasqundi.
Traité des Sept Arts libéraux.
Nat. de Florence: Palatino-Pan- Mediceo-Laurenziano:Plut.
ciat. n" 50. Fol. 4 H. De liborali LXXVI,cod.58. Fol. 6A. De'libe-
Btudi disideri di sapere quello che rali studii desideri di sapei-equello
io sento. Neuno ne riceuo, neuno chi'scnto. Neuno ne riceuo neun<i
n'anouero tra' boni il quale intcndc n 'annouoro tra' béni il qualo in-
a moneta. Meritorii artifici sono tend(î a moneta. Meritorii artifici
l)er adietro utili s'elli apparoc- sono |K'radietro utili s'elli apparo-
chiano lo 'ngogno e non lo rat chiano lo 'ngegno e nollo ratten-
cughono inpenio cho in quosti gono i)orocho in quosti studii tanlo
studi tanto e da dimorare quanto e da dimorai*e quanto 1' animo
l'animo neuna cosa maggiore puo neuna cosa magiorc puo tare,
fare.
1. Inrcntairr f/cncr<il et mct/todit/ue des nifuiusrnf s français, p. 167.
2. CatidoqHc des inanusci-iis français , ancien supplément franrais,
t. II, p. 477-478.
110 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
nusoiit et dans les mêmes tiennes: « Epistres de Sénèque à
)) Lucilh», Iniduites (Ml français par un Italien, à la requête
» de Bartholomy Singuileyf(î de Naples, conte de Caserte
» (»t grant ehambellenc du roiaume de Cezile. — Lettres de
» Sénèque à saint Paul avec les réponses, traduction ita-
» lienne(fol. 132;. XIV'' siècle. »
Voici un passage; du prologue du traducteur (jui contient
des renseignements inl<h(»ssants pour nous : Fol. 1 : « Por
)) c(> (jue cil (jui les translata ne fu pas de la langue fran-
)) coise ne de si haut enging, ne de si parfonde scienco
» come a la matière ali(îrt, il s'excuse a tous ceulz qui luevre
)) Vivront, (|u'il ne le blasment se il a failli en aucune part
» diî la propriété d(» la langue ou ans sentcMices de Taucteur
» et leur priiî luunhlement (jue par leur bonté et par leur
» franchise len wcûllent corrigier (ît amender en Tun et en
» l'autre*. Car il confiasse bien qu(» ce fu trop grant pré-
» sumption d'emprendre si haute chose a tran^slater, mes il
» ne le list pas de son gré Car mis/re Bîirtholomy Singui-
)) lerfe deNaj)les, conte de Caserte etgrant chambellenc du
)) roiaume de Cezile l'en pria et li commanda, l^t por ce
» que il le tenoit a son seignor, il ne l'osa refuser, ains
)) emprist a foro chose contre son pooir (»t contre sa force. »
M . Léon Cadier > 1 , dans son Ksstii .sur radminiafration du
royaume dr Sicile sous ChorJrs h^ et Clutrles II d'Anjou,
nous ap[)rend (jue Baftoloinrf) Sif/inul/o di Xapoli, comte
de Telese, l'ccut, W 20 novembre l.'KW, les capitoli de Tollice
de grand (•hainl)rier, ollice rétabli en sa faveur [)ar le r(»i
Charles 11. Le oO septembriî 1308, il fut fait comte de
Caserte. Après la mort du roi, poursuivi |)oiir tentative
d'assassinat sur la personne du princtî de Tan»nte, capi-
Uxine général du royaumis il fut condanuié par contumace
au bannisstîment et à une forte amende, le 30 décembre 1310.
11 p(M(lit s(»s biens et sa charge et mourut en Sicile vers 131().
Il résulte de ce cpii précède (jue la version fran(;aise des
lettres de Sénè(jue a dii être exécutée, ou du moins terminée,
entre le 30 septembre i;308 et le 30 (léc(*ml)re 1310. Il est
donc possibh^ et vrais(?mblal)le que le texte italien de la
1. l*aris, 18î)l, in-N" ; Jiihl.'nthcffUf^ des Ecoles françaises (T Athènes
vt de Hoiiiv, fasc. 51), p. 224, texte et notes»
XVI. SÉNÈQUE 111
LauionlieniH^ ait éiô écrit dès 1313. La version française,
duo à un Italien et faite en Italie entre 1308 et 1310, aura
été tiiuluite, ])resque immédiatement, à la prière deRiecardo
Pétri de' Filipetri (ît peut-être ])ar 1 auteui* de la version
fnineaise. l^t voilà riiistoire singulière de ces lettres de
JSénèque qu'un Itali(»n traduit de latin en français, ((ui
du français sont retraduites en italien et d'itiilien passent
en castillan, par ordre de Fernan Père/ de Guzman qui Icî^
croyait traduites directement de latin en lcn(/aa florcntina.
Le De Procidcntia Dei se tiouve dans 1(* manuscrit de la
Laurentienne, publié en 1717, comme dans notre lIli-57.
Les éditeurs le jugent de la mêin(î épocjne, de la même
main et, peut-être, du mêuK» traducteur (|ue les lettres. La
lettre à Lucille de Ser Andréa Lancia a été publiée par
Pieiro Fanfani dans h» tome I'*^ du journal VEii'uria (1851
et, avec des variantes, dans le Propuf/natorc (2*^ année;
cf. Zambrini, op. cit., p. 538».
C
(Oî«una : Plut. III. Lit. N, n" 21; Kiwam. N" 189; Biblioth. Nat.
Madrid. Reserv. 5*-12)
SÉNÈQUE : J/w/tW/c.s. 1mi italien.
Manuscrit de 192 feuilh^ts, plus 2 feuillets d(î garde,
vélin, ni folioUition, ni signatures, réglé à 39 lignes. Fcri-
ture du XV'' siècle à deu.v colonn(^s. Rubritpies et lettres
ornées, encadrements, bell(»s marges. Format 31 1 x22o mm.
Reliure de maro(|uin roug<\
Les rubriques sont en latin. Fol. 1: Lucit Anney Scncce
Tragedia prima incipit ; Anjiunrntam : « E da sa{)ere cliel
libro de le Tragédie. . . »
Fol. 1 v". Autre rul)ri(iue : Incipit prima Tragcdija
Lucii Anney Senece Corduhensi.s que dicitur Hercules
furens.
Fol. 2 Incipit : « Soror thonantis solo (juesto nome a me
e lassato cliio so chiamata sorella del thonante. . . »
Fol. 20 v*' B. Ejpl ici t prima Trayedya fjuc dicitur Her-
mlesJurerhSy incipit secunda (jae dicitur Thiestes,
• r
112 BIBLIOTIIKQUE DU MAHQUIS DE SANTILLANE
Fol. 37. A. Krplirit secunda trafjedya que dicUur
IViicstes tcrfia f/ur dicitur Tliays (sic!.
Fol. 18. A. K.rplirit IrtKjcdia tertia (juc dicitur Thchai/fn
incipit ffcif/cdia (juarta (jm diciiuv Ypolitus.
Fol. 67 A. Kxplicit quarOt, ctc, inn'pit quinta que di-
citur Edipus.
Fol. 83 A. Ku'plicit (juinta,,. inrjpit sc.rta que dicitur
Tro/tas,
Fol. 101 A. E.rplicit se.rla,,. incipit t^epti ma ([ue dicitur
Medca,
Fol. 123 A. Erplicit septinin.,, incipit octaua que di-
citur Afjame/nnon.
Fol. 1 11 A. EjLpIicit octaua .. incipit nona que dicitur
(Jctauia,
Fol. 159 V" l)lanc. Fol. 160 A. Ejplicit nona. . . incipit
décima que dicitur Hercules Octheus,
Fol. 192. Kx[)licit do la dixièmo tragôdio et du livre :
« le eose mostriiose, mandarai piu forteinente le sagecte elie
non fa esso Joue t uo ginitore e padre. o
Ejplicit liber ira(/ediarum :Senece Deo gracias, amen.
Einito lihro, ref'eramus f/ratiam Christo,
CluH|ue tragédie est [)récédêe de son argument.
1)
(Ril)Ii()th. de Don r'nincisco de», lîhagôn)
1.-3. SÉNÈQUE. Trois traites: 4. Léonard Ahetin, De la
('/leralerie, traduit par P" dk la Panda ; 5. Plutakque, De
toda la condition de la Xoble^a, traduction faite sur la
version italienne d'Angelo milanais, fière de Pi<T
('andido I)eceml)]i, \mvU) imiince de Viane. En castillan.
Manuscrit de53 f(Miillets, pa|)ier. Fcritur<*du XV"*^ siècle.
Grandes margi^s, rongées au début du livre, rul>rk]ues,
espaces j)]ancs pour initial(»s. Format 290x222 mm. Reliure
niod(»rne.
C(* vokune, dont nous retracerons ^histoire ci-après, fait
actu(»l]em(Mît partie de la })ibliothè(|ue particulière de Don
Francisco de Uliagôn.
XVI. SÉNÈQUE 11.*^
I. Fols. 1-7. Las (jaatro cirludes c doctrinas (jue co/n-
paso Sencca,
Inripit : « [L]as (juatro virtudes |)or seiitençia de muclios
sabidores. . . »
Kxplirit : « o de cahei* en couardia mcnguada (Cf. la
notice du ms. Ii-64, n° VI).
II. Fol. 7-11 \^, Los reniedios de los rontrarios de For-
tuna,({ Kste lil)ro compuso Seneca muynol^leo éloquente para
un honibre mui sauio (jue auia nombre Galion contra todos
los ingenios e adueisidades de la fortuna... »
Explicit : « se falla esta bienauenturanca » (Cf. la notice
dums. Ii-61, n"IV).
III. Incipit : « 'L]^H:ura es a liombre atreuersea ((uicm mas
puede (|ue el . . . ))
Explicit : « Pues no pugiies muclio ademas en las cosas
que amares, ca por auentura non se encimara el bien que tu
cuydas. 1^ otrosi non ayas miedo aun(|ue te venga con qui?
te pesé car por auentura venir te a grant bien por ello. I\
dizen que el yrado nunca sera rico ni su cora(;on folgado. ))
Aqueste libro compuso Senecn. Ce traité sans titre
occupe les fol. 11 ^^-17. C'est un centon intitulé Los pro-
uerbios de Sencca llamados vicios y virtudes^ dont une
autre traduction se trouver à rivscurial dans le ms. II-S-13.
Ici le traité est incomplet.
IV. Fol. 19. Leonardo Aretino, Traité delà Cheoalerie,
traduit par Mossen Pedro de la Panda, Rubri(|ue : lactra
J'ec/ta por mosen Pedro de la Panda al muy ilustre conde
Don Rodrigo Manrrifjue, Incipit : « Muy nianilico Sefior
passando por Florencia para tornar en Fspana, curioso de
traher algunos libros de los autores del tiempo, me vino
a las manos u!i breue tractado (|U(^ Leonardo Darc^tco isrc)
orador mui grande» c» como prin(;i])e de los de nuestra
edat... »
Fol. 20. Ineij)it du prologu(Mle Leonardo Bruni d'Arezzo:
« Quiero (jue sepaes mui claro X'aron (ju(î a mi mismo. .. »
Fol. 34 v". Explicit « auemos diclio todo es ya esplicado
aqucllo de (pie posymos a fablar (Mi (»1 i)rin(;ipio. E pues
que asi es fagamos fyn de dezir. »
Au bas du même verso, d'une autre main, et d'une autre
8
%. *'
1Ï4 BIBLIOTHÈQUE mi UARQOIS DE SANTlLUkNB
cruTi' (]ni' If texte, mais d'itno écriture du XV" sifrelo (*g;i-
leraent, un lit la souscription suivante :
M. El tflste ayn aspcraiira M. '
de Figueroa
NoiiK verrons, en parlant du manuscrit Ii-13 (notice LUI) |
que le Traité de la Ckecalerie de Leoimrdo Arotino
fui traduit d<'ii\ fiiiri )tu xv siiTlo. Nou,-* croyons la Ira- ,
dui'tioii du ma, li-l^ nutf'rieiire à oi^lle de Pedro de la '
Panda. La [HX'mif're vt-rsion es^t aiiouyiu<?. Amadm- de Jos
Rios, sans le démoulror d'ailleurs, dit qu'elle fut faite \mx ,
Aiouso de Cartiigeiia (Cf. Hisl. criC, t. V'II, |i. 65, ii. 1).
Nous ae le croyons pas, l"<n tous cas, en mars 1444, dans sa i
réponse à la Question que lui posiiit au sujet de la elie-
valerie, le seigneur de la Vega, l'évéque de Burgos dit :
« Deijidea, seûor muy araado, {[Ueen un liljm qneLtxjnatdo
» de Are^io compuso, para demostnir dondc el nfiein de la
I) eavalleria aya proçedido e avido comien^o, entre otras mi-
1) Htares-dottriniis face mençionde (,'ierlo juriiuiento, que los I
)i cav-alleros fa^'ian, é non lo deelaro tiinto, como vos (juisiè-
» rades, é to que et dexô de cle*;ir quisiéiades vos de mi lo
» saver. E y» pur cvtu ejai.sieravercujuelsutrachtdoi^omo
H de un disei-eptii oradur, mi nuiy especialamigo, con quien
» por ej)istal;is ove duli'e conien;iii. . . » et jdus l»as dans la
liiéme lettre Alonso de Cartagena dit expressément: pues
sn escriptura non vi {Obras di;l inart/itéx de SantiUana,
p. 493-494).
V. Fol. 35-53. Plutareo, De todacondidon de lanoblcM.
Kol. 35. ProUigue du prince de Viane, qui dit avoir tra-
duit ee traité d'italien eu ciistillan pour puii-er dans celte
occupation une dislruflion ;'i ses peines .voyez ci-iiprés *
ce prologue) (1).
Fol. 35 V. Prologue. d'Angelu Uecemhri. Cet liumanïste
traduisit ee traitédu latin en toscan pour l'olïrir au marquis
de Santillane. Rubrique ; Al mny nun/nifiro r podcroso
seàor e virtuosn e! margnes de SantlUann nmdi- det n-nl,
(TTMfcw/orff Anijflo omdor ytttfinno mifancs.
1. M. G. DusileviNcs du Dezert ognnhiK, <Iuim naa livro «ar Don
Ctirlox il' Aragon, Uii nliapilre aiiitiineu do Viniie écrivain, il noiiien-
tionnc j)as cette tradiiclion parmi les travaux littémîres de son auteur.
XVI. SÉNÊQUE 115
Angelo ex[)li(|ue ([uo cet oiiviage, éirit on grec par PIu-
biniue, fut traduit en latin j)ar Bonacorsso, et (|ue lui
entreprend la version italienne pour en faire don au
Manjuis ;voyez ei-dessous ee second prologu(V.
Fol. 35 V®. Prologue. Ineipit: « Pensando ((ual peijue-
ûuelo... »
Fol. 36 \". T<;xte. Ineipit : a lui el tiiMipo antigo (juando el
muy [)oderoHo imperio de Ronra ilorcMjia. .. »
Fol. 53 V". Explieit : « ni el t(?mor de adultcnar el matri-
inonio... »
Ce manuserit est ineoniplet, le dernier feuillet en a été
arraché parce qu'il portait \r sceau de la lîibliothè(|ue
Colomhine. Voilà un iiouveau fait à ajoutera la trop longue
liste des « fuites » (|ue M. Hariss(^ signale dans son
opuscule intitula» : (rra/Klrtu' rt Dccttdcnce dv /a Bihlio-
t/icyue Colo/nbine,
Une copie de ce traité (jui se trouve dans W ms. \-2^0
de la }îibli()thèqu(* Xational(* de Madrid, copi(» faîte au
XVir* siècle sur le t<.*xte, alors (»ncon^ coniphît, de la Co-
lombine, nous p(M*niet d(* dire ipi'il nian(pi(» 31 lignes au
manuscrit de M. de Uhagôn. Le véritable explieit est :
« Por end(» (jual de* anios a dos sea (*1 jnas loable o j)adres
quo escrij)tos m vuestra senb^ncia s<* p(*rniite. Asi (jue
por actoridad del 8(»nado como por voluntad d(^ Lucrecia
<»lla fu<» dada |)or nuig(M' a Cîayo Klamiulo. Dco fjnUias. »
Un autre manuscrit, \r (xi-3G de la même JJibliothè(|ue
Nationale conti(Mit une c()pi<' faib» au XVIil'* siêele du
traité de Leonardo Aretino tra(Uiit par i^Mb•o d(* la l^anda.
Une c()Uit(* préfaci' à crWi' copi(», due peut-êtn» à Don
Tonias Tamayo de X'argas, (pu* sigiw» d'autres pièc(*s,de ce
recueil tout (Mitier d<* la même main, nous prévient (jue si
la notice (|ue N. Antom'o donne du manuscrit de SévilU»
(Bfhl. le/., t. II, lib. X, cap. xvi) est inexacte, c'est
(ju'il a été mal icMiseigné i)ar le chanoine» Don Juan dcî
Loaysa, cpii se» boina à lui copier les titres (|ui se trouvaiiMit
au dos du voIuuk» de la Colombine, actuellement dans la
bibliotliè((ue de M. de Uhagôn (1). lui efïet, la notice de
1. Un êi-lio de ces errours sa trouve clans le ('«lUilo^'Uc dos niss. clo hi
Biblioth. Nat. de Madrid, publié par Gallardo, au tuine II de \'lùisnf/o,
* a.»
116 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Nicolas Antonio est erronée, la voici: « N^ 924. Petrus de
» la Panda inscrriptus legitur cuidam volumini antiqui
)) charact(*ris, sed qui luiius temporis est, tria opuscula
)) continenti : (|Uod asservatur ms. in bibliotiiccn Hispalensis
» Ecclesiae(|uae Ferdiiiandi Columbi, seu Coloni, fuit. Primi
» opusculi titulus : Las rjuatro virtudes 6 doctrinal, que
» rofnpiiso Scncca, Secundi : LctruJ'crha poi' Mosscn Pedro
)) de la Panda al miuj il astre conde D, Rodritjo Manrique
)) (coines fuit d(^ Pared(»s, niagnaiiimus. (ît ex heroibus
» sacvuli huius). ÎSequitur e|)istolam libellas Leonardi
» Aretini... ab eodem Panda ex latino in veniaculum S(t-
» monem versus ac: De la orden de la Cavalteria voc^itus.
)) Tertii : De la condicion de la nohle^a, N. de Angelo
» inediolanensis, translati (juocjue, ut existimo, ab ipsomet
)) Petio Panda, et 8antillanae niagno marchionidedicati. »
On voit (|ue Nicolas Antonio passe sous silence deux traités
de fSénè(iue et (|u'i] attribue à Pedi'o de la Panda la tra-
duction du prince de Viane. La preuve irréfutable de
ridentité du manuscrit de la Colombine avec celui de M. de
Uhagôn est que la copie du traité de Leonardo Bruni con-
tenue dans le nis. Q-36 d(» la Nationale de Madrid finit j)ar
la souscription: M. El triste synesperança M, de Fif/ueroa
et ((u'unc» not(» au bas de la page nous dit (|ue ces mots sont
écrits d'une autre main (jue le textt* dans le manuscrit de
Séville.
Voici les (extraits ([ue nous avons tirés du manuscrit de
Don Francisco de Uhagôn :
Prolofiur du prince Don ('(trios d'Aratjon à sa traduction de
Plutanjuc.
]{iibri(iue: FA prinripc do Ntauirm :
Veamos (juc vos vala dios si aljjjunas vezes el pensainiento e
p. 8 de rAppîMHlico s. v. Arotino (Looiiardo) où nous lisons : Tratado
f/r h( rdUalIrrla , trddacido dcl hit in rn castcliano par el principe
1), Ccrfos dr Vi((iia // fals(unrn(r (itrihtddi} d Pedro de lu Panxla^
Q-36. L'erreur de Nicolas Antonio portait, nous l'avons vu, sur ropus-
cule De iodu condicion de lu noblc^u, et non sur le Tratado de In
cahdllerin»
XVI. SKNKQUF. 117
îmaginaeion de lo que cobdiciades si vos a las vezes tanto délecta
<juanto si por la obra alcançasses vuestro deseo. E por que verda-
derainente esto es mucho a todo*< notorio no me cal al presuponer
si no que puedo dezir afimiadamente que tanto délecta la imagi-
nacion en el tiempo del pensamiento quanto la obra en su lu^ar.
E pues va me son absentes de la persona la libertat, del animo el
arbitrio, del uso la exeiuK^ion por privaçion de endonde poder
obrar; sola mi occupacion es de necessidat se détermine a la
parte fjHeptiefle(A)' Ca si mi pensamiento con la memoria se junc-
tamente conformasen en solamente pensar en la tristeza que posseo
perpétua me feriasu durada e en tanto grado que la vida me pri-
uarian. E por espediente de me procurar algun e necessario pasa-
tiempo volui los ojos en la présente escriptura la quai, por ser tanto
breue, el leer la solamente no me basto a la dilaçion de mis con-
Pfoyos trabajos. E por sola razon de non obedecer a mi contraria
fortuna contristando me siempre, délibère la trasladar de toscane
en nuestro romance. E por dar alguna folj^anga a mi ymaginaçion
que balançea en el peso del pensar en mis contraries acaesçi-
mîentos. »
Al mut/ mar/nifico e poderoso scnor e rlrtnoso el marques de
Santillana, conde del real, traslado de Anfjelo, orador ytaliano
milanes.
Pensando quai pequenuelo donatiuo podiese enbiar digno de la
excelençia vuestra, muy magnifico e poderoso Sefior, me vino en
la voluntad cierta e una muy gentil obrezilla conteniente en bre-
uidat e con muy pesada sentençia toda la condiçion de la nobleza,
la quai obra primeramente fue en lengua griega por el doctissimo
auctor Plutarco compuesta, e despues en latin trasladada por
Bonacorsso orador ytaliano, finalmente sera por mi Angelo, por
el présente e por amor de vuestra senoria, en toscano romance
transferida. E por quanto asaz vegadas fue de aquella nobleza por
los nuestros antigos disputado la mayor parte syn dubda de aquella
colocaron en la antiguydat de linage, otros en la muchedunbre de
las riq.uezas, e algunos en la sola virtud del animo. La quai materia
por que me paresce mucho bella por lo que se en ella coritiene de
excelente philosophia e ystoria e digna de letrada o magnanima
senoria, por ende a vuestra .alteza, mejor que a otro senor, consi-
(A) Quopnodo osasabor de la contoinplacion ca aunqiic por la obra o
présent; ial m en te non se alcançcn la cosas deseadas la yniaginaçion con-
templando cierto es que prcx^ura algiMiadelectaçion.
118 niBLIOTHKQUK DU MABOUIS DE SANTILLANE
dero (louer la intimar, a la quai oîertamente y por fama e por
experionQÎa conosco asi oomo una singular luz do ingenio en toda
la ulterior o çiterior espana, e on mayor grado delectarse en
e^itudio de letras, a la (jual virtud se suele eneomendar la gente
popular (|uant<) es de eon mayor alaban^a e celobraçion eontemplar
en eseogido principe, por lo (|ual (lueriendo se menear el razona-
miento de la nobleza o despues a (pial senoria se podria mas dili-
gentoniente atribuyr <iue a vuestra gracia a la quai, asi por natural
ingenio (;onio por industria continua de estudios, eso niesmopor
bien auenturan(;a y gloria de estado, toda la representaçion parti-
c-ular e gênerai de la nobleza lia en si coniprehendida. Edcaquclla
se puede conio de espejo luziente la verdadera estimation de
aquesta nobleza contenij)lar. Pero si de la lindeza del linajc
dezimos, quai senor temporal es a (piien no se pueda (>omparar la
generosidat de la senoria vuestra, o por la antiguydat de los
mayores o por la alt(^za de vuestros parientes. E si de las faeul-
tades o ricpiezas queremos dezir, fallar se a asaz vuestro anîmo
abastado, si por iirmeza e constante fe de sus vassallos e subditos
otrosy por su nic^sma o ardiente bienqueren(,'ia que tienen a vos.
K si de las nobles virtudes del animo penssamos, tantoesel amon-
tonamiento de a(|U(îlla> en la (;elssitud vuestra (pianto qualquier
|H»rssona jmpularo sefiorii puede desear bonestamente. No di
remos por lo présente de vuestra justi(;ia, piedat e clemençla, fe,
libéra lidat, por que agora no basta cl tiempo ni el lugar de lo
esplicar Por todos los (pialcs e muy bonestos enxieniplos e res-
pe<'los ne\*essarios me costn^nyan non (?) a la excolenvia vuestra de le
enbiar dignament(^ la dieba disputaçion de nobleza a laquai e a
su arbitrio dexando la sentcn^ia de aquella a quien como muy
fiel seruidor bumihnentc e sus manos besando me encomiendo.
E
(Osuna: Plut. III. I,it. N. n" H: Uocani. n" 192; Ribliolh. Nat.
Ma(bi(U Kk-lO)
Sknhqi.'K, Liittirs à LnriVe, V\\\ castillaii.
Manuscrit de 8S reuill(»ts, plus A de table, 1 de gard(» (»t
11 à la lin du volume. Papi(M^ (*t vélin, blcritun* do lu pn*-
mière moitié du XV' siècle, à deux colonnes. Format
î)98x!iî7H mm. Heliure de parchemin.
Au verso du feuillet do garde on lit la rubrique suivante :
XVI, SÉNKQUE 119
En este libro ay setenta e çinco capitulas las cjnales son
yntiUdados epistolas de Seneca a Lurilo, las quafesjablan
muy altamente, e el que leer aUjuna délias (/uerra, la tabla
le dira a cjuantas/ojas cada iina délias J ail ara.
Suivent 4 feuillets de tiible à deux colonnes. A lu fin de lu
faible, lu rubrique suivante : E asy son las epiMolas que en
este oolumen se contienen en çiento, las quales son de
Greyorio Rodrifjue:;,rlerigQ e noiaria vecino deBuvyosque
Dios dcre bien acabar ; amen.
Ce nom de Greyorio Rodrir/ue^ a été sul)stitué à un autre
(]ui a été complètement gratté ; le nom primitif était en
rouge et Greyorio a ajouté le sien à Tencre noire.
Fol. 1, vélin. Prologue ; « Seneca fue un «ubio omne dis-
cipulo de un pliilosopho que ouo nombre Focion. . . w
Le fol. 2 porte len" 25, il manque donc à notre texte 23
ou 24 feuillets, car le prologue ne porte jiaH de numération.
Incipit : (( ... (|ue aquellos que refuyen e ban recursao a
el esperando encobrir. . . » C'est la fin ducbapitre xxi. Dans
la même colonne commence le cbapitre xxn.
Fol. 108 A. Les lettres à Lucille finissent avec la fin du cba-
pitre Lxxv, par : « por nescesidat aya e tome sin demasia e
sobni. »
Fol. 108 v** A. Lettre de Plutarque à Ti*ajan, son dis»
ciph». A la suite un « dicho de Mario Maxime pliilosopho. »
Fol. 108-112. Huit lettres de Sénèque à saint Paul, six
de saint Paul à Sénè((ue, cinq de saint Augustin au i»omte
Boniface et cincj de Boniface à saint Augustin. Fol. 113 v*'
Explicit : « porque la salud tuya ])or algund tienpo nos
sea otorgada. ))
A la fin, 6 feuillets do papier dont doux sont 0(»eupéP par
une généalogie des rois gotbs d'Espagne et de» rois de Léon
et de Castille, et denJamoMOH caualleroM el ronde donFernan
Gon::ale2 de Caatilla y el Çid Brui Dias de Vibar,
Sur l'avant dernier feuillet on voit des dessins de lames
d'épéoa avec les maniues et les noms de six armuriers. C'est
un curieux document. A droite dans la marge, on lit : SenAles
de las buenas espadon antiyuas, et en curacté*res curiBifs :
Piero. Antonio, y Cafaldofueronlosprinj/ipales maentros e
eMtoH Hon HUH disripulos. Suivent les nonis et les mar(|ues.
Ce manuscrit contient la version castillane du volyarij"
120
HIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SAMTILLANE
znmi'iito i|ijp tjt fiiire Rîcciirdo Pétri de Florpnce. sur une]
tiaduction tranriiise (cf. la notiii' ilu manusfrit Hli-57), hiea^
(|ue notre exemplaire porte expressément: las tpiafes t'pi-
stolaxJizQ trattladav dp tati/i vn Ictifiua Jlorpnlina Hicarda I
Pcdm, etc. Le miiniiscril itiilien dit an même endroit : h I
f[nali pistole <• ium'unauH-nli J'eci". traslatare in linfiaajio-k
rcnlinn Rirrardo Pétri, ctc'. Il faut sans doute voir drnis
liiliii une .TreiH- du li;i<hir(rur riistillan, (|ni étjiil iusul
saninicut iensfigui'.
: Plut. V. Lit. N. N- T,; Uwaii
Mailrul, li-ri8l
N- 19-1; niUioili. N.-il
Sénèque, Œtwres diverses, tnidiiites en eastillan par
Alonso de Cartagena.
Manuserit de 167 feuillets, au commeneeuient 3 feuillets j
de garde et à la lin 3 feuillets blancs d'un autre papier qu6 1
ceux du inanusrrit. Papier, folioté en bas iv droite. Beaucoup f
de feuillets usés ont été rebordés, l-^-riture du XV' siêele.
Notes et gloses dans les marges, de la môme êei-iturc (pie le 1
texte. Format ?83X214 nini. Reliure de parelieTuin.
Ce manuwerit contient :
1 De la prouidi'nria dcuinal.
2 Di: la clvmen<;ia.
3 BiTuc fnpilat,-ion que de sus dic/ioa fnefecho.
4 Libro de amoneMa(;ioneK e dotrinos.
5 Lihro de las stpHc artcs lilteralcs.
Fol. 1. Préface d'Atonso de Cartagena an roi de Casti!le:l
H Quand dulçe os la i,-ien(;ia niiiy eatolico principe. . . »
I. Fol. 2 v". F,.v])licit : « la entrodu(;ion seguente. w
Même feuillet : Introdnrion u Ue la prouidençia deumal
muclios sonlosque (ablaron asy catolieos eomo gentilea...u
Fol. 4. Explicit: « (juando conbatyr nos (julsiere incli-rj
nemos la oreja e eseucliemos a Seneea. »
Seneca a Ludlo : « Preginitaste me Lut;i!o pues el mundol
se rrige por la prouidençia de Uios porque acaes^en muebos 1
maies... »
XVI. SKNKQUR 121
Fol. 20. lv\pli('it : w con la lanra de la rrazon diziendo
asy. » Lo livre I compte 16 chapitres. A la suite et sans
<»\'pli(*it spécial commence le livre II : Senrca a Ser^erw :
<( Piiedo con rrazon dezir o Seuero (jik*. . . »
Fol. 45. lv\plicit : (( d(» la rrepuhlica e del linaje luimanal ».
Le livre II <'ompte 19 chapitres. Ar/ui se araba el libro
s(*f/itnclo de Senecrt de la prouidencia de Dios a Si'veno.
II. Au-dessous: Libro priniero de Luçio Anneo Seneca
de la Cleinenria al enperador AWo,
Fol. 45 : Prolofjo en la trasiaçion. Incii)it : « Muchas cosas
son prinçip(* muy esclarescido (|ue fazen al rrey . . . »
Fol. 47. lv\plicit : « la yntroducion cpie se sygue. » Suit
l'introduction du traducteur: « [D]os libros Hzo Seneca de
la clemencia amos vntitulados a Nero. . . »
Fol. 47.Explicit: «labre Seneca sus floreaduras. » Seneca
al enperador^ Nero, Capitulo primero.
Fol. 49. Incipit : « Aeorde de te escriuir o Nero Çesar de
la virtud ((ue se llama clemencia. . . »
Fol. 80 \^: « de tenplos o de fuego muy grrande e gênerai.
Ar/ni se acabn el libro primero de Seneca de la Clemencia
;24 chapitres .
Au-dessous : Libro sefjundo de Seneca de la Clemencia
al enperador Nero, Introdurion: ]\n este segundo libro de
la clemencia aunque ... »
Fol. 31 v". Explicit : u que en ella nos quiso dar Se-
nec;i. » Seneca al enperador Nero : « Una palabra que
mienbra, o Nero Çesar, (jue te oy me apremio. . . »
Fol. 88 V". Explicit : « se enderesce e torne derecho.
Aqui se acaba el serpindo libro delà Clemencia de Seneca al
enperador Nero.
III. Suit : En este ([uaderno estan al(/nnas declamaciones
(jue Jueron saradas de diuemos lof/ares del original de las
Declamaciones,
Fol. 89. (( [\\\\\ iA libro d(* las D(»clamaciones la déclama-
tion ((uarta que se llama la (leclama(;ion de acpiel cpie con
las armas que tomo d(» la sc^joltura fue vençedor. Propone
contra el acjuella action (pie se llama del sepulcro of(Misado.
E el caso es este : una cibdat auia guerra con otra e un
cauallero . . » »
122 RIBLIOTIÎKQUE DU MARQUIS PE SANTILLANE
Fol. 145 v". Kxpli(*it : a o nin ongana a otro nin ella es
cnganada. )>
Fol. 146 : Aqui se acaba una breue copilaçion de algu^
nos dichos de Seneca sacculos de una grant copilctçion que
de sus dichos e dotrinas fuefeeha. Efuevon tornadds de
latin en lenguaje castellano por mandado del muy alto
principe e t/iuy poderoso rey e seflor nuestro sefïor el rey.
E non van sytuadospor ordenanra por quanto fueron acaso
seyunt que cada uno en leyendo le bien paresçio, E ana-
dieron se a las glosas algunas adiçiones en loa logares donde
el dirlio senor rey mando.
IV. Fol. 147: Lihro de Seneca de amonestamienios e do-
trinas. (( [N]on liay cosa tan mortal a los yngonios humano»
coino la luxLiria. »
Fol. 155 v^. rA'plicit : « tu abstinonçia de las viandas
suzia e vil. » Aqui se acaba el libro de los amones-
iamientos e doctrinas, e comienra el libro de las syete
arfes libérales en que muestra Seneca, fablando de cada
una délias, que non ponen en nuestr^o coraçon la cirtud
mas aparejan le para la rresçehir.
V. Fol. 156 : Libro de las syete artes libérales. « [DJoseas
sahor cjuc es lo que me paresçc de los estudios liJ)ei^Ies c
para désir te verdat. . . » ^
Fol. 167 V". Kxplieit : « mas nun dixieron cpie non pode-
mos salxT, que non sahemos nada. »
Aqui se acaba el libro de Seneca que llaman de las artes
libérales,
L(»s notes et les gloses de ces textes sont intéressantes ;
elles donnent des renseignements sur les jeux, les coutumes,
I(» droit et Thistoire, elles confirment la sûreté et Tétendue
de Tcrudition de l'évèque de Burgos, si célèbre et si admiré
au XV*' siècle.
G
(Kocam. N" 19H; Hiblioth. Nat Madrid, li -55)
Sénèque, Œuvres diverses. En castillan.
Manuscrit de 223 feuillets, papier, les premiers feuillets
sont très abîmés par Thumidité, folioté avec soin jusqu'au
XVI. SKNtoUF. 123
fol. 87; h partir do co fouillot nno orrour so glisse dans la
lîumf^ration, le fol. 88 porte le n" 89, or, lien n'est omis
dans le texte; il y a donc omission du n" 88, cette faute
d'une unité court jus(|u'au fol. 200, c'est-à-dire 199 oîi la
foliotation cesse tout à fait. Iv'iiture du XV'' siècle, ru-
briques et initiales ornées. Format 283X210 mm. Reliure
moderne en basane à filets d'or. Les 2 premiers feuillets sont
ocvupés pour un<* table très détaillée. Ce manuscrit est en
tout pareil au ms. Ii-58, c/(*st pour(|Uoi nous ne parlerons
ici que des traités qui ne se trouvent pas dans l'autre
manuscrit, et nous nous contenterons d'énumérer ceux que
nous avons déjà déciits. Dans les d(»u\ textes, c'est à la
version d'Alonso de Cartag(Mia avec s(\s p:loses ot ses com-
mentaires que nous avons affaire.
Fol. 3: A(fui comienrn el lihvo de Seneka qiio es llainndo
De Vita beat a.
Prologue dédicatoin^ :
Incipit : a Si los bienes mundanos pi'încipe muy poderoso
pueden dar bienandanca ... »
Fol. 4 V^. Explicit: « que la yntroduçion que se signe
dira. »
Prologue du tniducteur : a Grande cuydado pusieron los
sabios gentiles en catar quai era el mayor bien. . . »
Fol. 6. Explicit : « quantoa este fin le podemosoyr. »
Texte, incipit : « Todos desean o Galion bermano ))iuir
bienauenturàdamente. . . »
Fol. 49. Kxplicit : « Pues en todaslas mares, por la mayor
parte, sobreuiene algunas vezes tormentn. » Aqiii se acaha
el If'bro de Vita hcata.
Fol. 49 v>-98 :c'est-à-dire 97', 2 Libros de la Prow-
dentia de Dios.
Fol. 98-138 ic'est-à-(lir(^ 137). 2 Libres de la Cle-
menria.
Fol. 138-150 (149). IJbro de hfs Artes libérales.
Fol. 150 v*'-158 v^ (157), Libro de Amonestamientos e
doetrinas .
Fol. 158-221, Breue copilarion de atgnnos diclios de
Seneca (nous (empruntons ce titre au ms. li-58 .
L'ordre de cette brève compilation n'est pas absolumojit
le même dans les deux manuscrits. Dans le ms. Ii-55 il v a
124 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
dos erreurs dans Tordre des feuillets qui rendent la col-
lation difficile, mais le contenu de cette partie des deux
manuscrits est le même, et c'est la même traduction.
Fol. 221-224 v"*. De quatro virtudes.
Fol. 221 : «Do las espeçias de quatro virtudes por senten-
ciasdo muchos sabiosson definidas por las [quales] el animo
umano afeytado pueda a honostidad allegar» {sic).
Fol. 224 V" (en réalité 223 \^), l^'.xplicit: «en lasaduersy-
dades firme en las virtudes del anima. Fin » (Cf. la notice
du ms. Ii-64, VI). Les quatre derniers mots sont de la
main (|ui dans le texte a fîiit par endroits des retouches.
Il
rOsuna : IMut. V. Lit. N, n" 12; Rocam. n» 191; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-8(>)
Sknèque, De Vitaheata, Kn castillan.
Manuscrit de 34 feuillots, papier, nombre irrégulier de
lignes. Fcrituro du XV* siècle. Grandes marges, notes et
gloses, pas de rubriques, mais des initiales et des lettrines
en couleur. Format 286^216 mm. Reliure de parchemin.
Ce manuscrit contient le De Vita heata en castillan.
C'(»st la traduction d'Alonso do Cartagena que nous avons
déjà examinée dans le manuscrit Ii-55.
Fol. 1. Prologue-dédicace au roi.
Im)1. 2. Prologue du traducteur.
Fol. 3. Incipit : « Todos desoan o Galion hermano beuir
bionauenturadamente. . . »
L'ol. 34 v°. L(» traité inachevé (init par : « e esto pares(;e
bien por(|U(* F[)iarro (\\w fuo ol principal. »)
Sknkqik, De Morihns, Kn castillan (Cf. notice XIV,n"ir.
Tr(((l licteurs et lirtdiwtions de Sénè(/ne en Espaf/ne
Sénécpie (^st une dos grandes autorités du moyen âge
espagnol, on le cite partout et à propos de tout. A son mé-
XVI. SÉNÈQUE \2T)
rite propre s'ajoute l'aiiréole patrioticjue (|ue lui vnut sa
naissance à Cordoue. De même ((ucî Lucain, son neveu, Sê-
nècjue est considéré comme Ivspagnol 1). Les (luivres du
stoïcien sont dans toutes les bibIiotliè(jues, souvent on les
y trouve à plusieurs exemplaires et en (juatre langues :
en lutin, en italien, en castillan et en catalan 2). Les plus
anciennes traductions castillanes de cet auteur conservées
à Madrid et à l'Escurial ont été exécutées au XV*' siècle
pour les rois Jean II et Henri IV, pour Fernan Perez de
Guzman, et une ancienne version a été retouchée pour dofla
Inès de Torres, femme de Louis de Guzman, grand-maitre
de Calatrava. Dès les premiers temps de l'imprimerie, les
éditions de Sénèque abondent : Séville, Médina del Campo,
Zaraora, Tolède, Alcalâde llenares et Anvers en ont fourni.
La Catîilogne avait précédé de quelques années la Castille.
Kn effet, Villanueva (VVa/yc, XVIII, 210), cite un manus-
crit du XI V<^ siècle contenant une version catalane de VEr/--
positio des ouvrages de Sénèque par le dominicain Lucas
Manelli(3). Du XIV^ siècle aussi date la traduction des dix
tragédies de Sénècjuc faite i)ar Anton Vilaragut et dont
une partie seulement nous est parvenue. Antoni Canals
traduit entre 1393 et 140G le De Prorû/cntiff, Le Sumari de
Senecn de Père Mollâ est de la fin du XI V^ siècle ou du
commencement du XV'', et TEscurial conserve dans un ma-
nuscrit du XV* siècle une traduction catalane des Afora/m.
KnHn, les lettres du stoïcien furent traduites du français en
Ciitalan : « translatades de lati en franccs, e puys de frances
1. Rodriguez de Castro : BihlûUeca ospfuiola^ t. II, p. 32-62.
2. Le prince de Viane j)()ssédait une traduction fraïK-aise des Lettres
à Lucille : « Epistohi» Seneca» en frances (les epistoles de Seneca. en pa-
per, no acabades). » Cf. G. Destleviscs du Dczert, Don Carlos d'Arof/on^
appendice XV, p. 453. Les nicMucs lettj:es, en fiançais également, sont
mentionnées sous le n"18 du catalogue delà Ribliothèciue du connétable
de Portugal Don l'edro. Cf. A. Balaguery Morino, D. Pedro ri condr-
staldc de Portu<i(tl, Gerona, 1881, p. 23.
3. Villanueva et Kubio v Llucli font de « fiai-o Luchas » un Catalan ;
c'est M. Morel-Fatio qui a rc<^'onnu en lui le dominicain Luc^s Manelli,
auteur d'une « Exposition »> latine des lettres de Sénèque et de sa phi-
losophie morale. Cf. Grundriss der Roniunisrhcn Philologie de Gtohetf
IIBand, 2Abt., p. 103.
126
BIBLIOTHÈQDE DU MARQUIS DE SANTTLLANE
(.*n cullial&i I). » hee truilu<'tinn8 ciisIillaiK-« du XV*
pcuvpiit se iltvîser en cini) groujien )ini)(.-i(>;tu\ :
1" Les Iraduetions dues à Alonso de Cartagoiia. i>véc|i»o I
de liurgos.
3" Celles qu'a faites Pedro Diaz de Tolède.
3" Celle (|iie fit exécuter IVi-ez de Gu/inan.
4* La e^ipie d'une aneieiiue version du Ih- It-n, i<*-riUi \
piir Fr. Gonzalo et corrigée d'apié» IViriginal latin jBirNufci
de Guzman.
5" Vei-sious dont l'auteur n'est piis eoniiu.
I. Alonso de Alinela, disciple et serviteur de don Alonso «lu
Cjutageiia, nouî* dit daiit son Vnlrrîo rfc las liistoriivi tnie
rèvc<|uc »t tornô de latin fii nuestro \ ulgiir doee lîhr»>s de
Seneca ofCf. Amadorde losRioi?, (tf}ra« '//■/ Mttrqm-M, p.SÏS,
et Hintorin critira. t. V'I, p. 3:), n. I . Iji ))!upart dw om- ,
nu&crils qui nous eonscrvcut les Iniduetîons de Sénèquo ■
dues à don AUniso contiennent :
1. De la Di'ila bivnaceniura/lfi idédiéau roi Jean II).
2. Uhropriiwroilv laprociilvnria ilirinal )
y. IJhru si'yiuiilii
4. IJhro nrimi'rn tlt- la riemi-mia i i>r.>ii>giio a» mi Jean il J
j. Uhro .s4-f/uini'> / ,i.,„ dt »«p.ïiB.
6. Liijifj */(■ li'SsifU- tu-li:s lilM-ntli-n
k:
•lopictto r
7. Uhrit dr funoiifsfaiiu'i'ntus c dtUnnns.
8. IJhro lie ri'mcdiw iimtra ndvrrsnfortnmi.
9. tJbi'o dv Inn ffuatro cirfndrs cardirinli'.s.
Saut im,\ (tas i|uc Ifjs Déi-lainalimm de Mare, MltfilfiKÎesà 1
WD fil» peiidant longtem]*, ont et** Iraduit<« r(. GaJIardi».
Enxayo. t. IV, colonne Hît9 . sihis le tiliv de />(x tUfltt-
marioiu-s y m-nti-nriax ron stLs ijlux'tx. Dans le même volume J
se trouvent au«eî le traité Dt- lu proridj-nria dv l)im et les I
livres Dr lu rleiiw/icia. D'autre paît. dau« le iimiiueci'it lî-âS j
de la Bililiotli.Nat.de M»dn<l,nouti tntiivonKijueUjU<w«d4cla-
lliations tirées de l'original des Uêclamalioits it.
1 . Nous euiprimUins (ses îiidioUJuiiH rdatîve!' k S<f iièque daiit la IHt£- <
mtuFc uttaliiue, ï In KiilalanUi-he LitUiniar Je M- Mi^el-Fatin, A
le GrumbÎM (.Ct. /. c. ii. 1U3, 104).
XVI. SÉNÈQUE
127
a- miinitsi-rit ne L'i)iitiiMit([ue des tr.iîtt^s tnidnits par Aliuisn
di- CcU'tagciiJi, mius [louvons émcltie riiypotlii'S» i]ii(; l«s
Lh'riainationK atiniiil été traduites pîir IVvéque de Buigos .
I! est probable aussi qu'Almela compta c-omine faisîint
partie des douxe livres la Bn-cc nijiUttcion (fe alf/uiw-v idchns
lie Scima faite pjir !'êvê(|ue pour le roi Jeiui II.
l'eut-iinattrihiier àAInnso de Ciirtagona l'une des deux
traduitions des Prorcrhioa de .Si-tiPca Unmados ciritm y
ivr/iidcs, (jui sont anonymes? Nous en reparlerona tout à
I'heiire(l),
II. l'edrn Diay. de Toledo, cliapelaiii du UKU<|uis de San-
tillane, tnidiiit et eoinuientr pour le roi Jean 11. les soi-di-
sant l'roriT/>ee de S^ni^que et le Du morihun. Or, nous «i-
viins que S«ni.'(]ue n'est pour presque rien dans les ProrvHùa
Svni'civ. Quant au D<- nion'hint, il n'est ni de Sénéque, ni
de Martin, ùvèqtie de Itraya, auijucl un lu luuyteiupri alliî-
bué.
III. Fernun Penv. de Guzman lit tj'aduircen castillan les
Lettres ù Lucide sur la traduction italienne faite au mia-
inenceinent du XIV" siùcle, h Florence, par oidre d'un
grand uiareliiuid de cette viilo, Ricardo Pétri iVoir ci-Ue«-
8Us les notices des mas. B, llh 57 et E, KK-16 de la lii-
bliotliéque de Madrid}. Aniador de kis Rios (cf. Obras lU-/
Mtirqués, p. 6.'i8) ci-oit que la traduction des épitrcs de
Sénèfiuc pourmit étiv muvre du seigneur de Itiitres lui-
même. Il n'en est rien, Feruan Perez de Gu/inan fit sans
doute exi'futer wtte versiou par uu de ses familiers
C'est encore Aiiiador de los Hios [HUtoria crUictt, t. V],
p. 394, uote 3) qui pfirle d'une tfîiduclîon des lettres de
Séni'que due à Aljdionw.' V d'.Vragon. Ses preuves se ré-
duisent à deux jtassages du Paiiormita et du prince de Viane,
1, llodrigae«ilB('iiBlM(Ô»W('(rf. (■»p.,t. Il, p. 48) donne la lifîti? !'ui\anio
d(.'s>£uvr«i(]i.^S<.'niH)ue|ouàIui«ttribuLW,v'ue4parluid4nsd«iiiunu»cj-ilH
de l'Esourial {tout du XV' sii-cle) i-l triicluites, dil-il, pur AlnuHO di'
OLFlagenii : '■ Ealaa i>bras son : Uw libri);: de la ritUi Uirjiaccnlnrada ; de
la divina praridenera : de l<t elfinenci^ : de lan rrmedio» dr la Jar-
iuna : los Prorcrbtos y doi'lriniin : el tralado dv lit gitcrra ! ln.i decld'
madones : l'I trutado de lux sieli- arles liheriili'ii I cl de las ifuatro rir-
imites .au'éimUn If «ua^apertW r M dr ta ttmitMd jr dct nmigo eoino se
hado nanttr : i/ ton dichas en cl nrlu di- tatavaitcria.. ii
BIBLIOTHÈQUE DU MAHQUIS DE SANT1U.ANE
il'où il n-sulte (]Uc le ruï iiimail â lire les lettres à Lm-ilir,
rien de plus.
IV. Deux manuscrits de l'Ksrurirtl conservent le i?t' /m
c-n HiNtillau. Ces deux manuscrits siint du XV" siècle, L'ua
(le II-N 8) est t^crit sur vclin avec grand luxe de rubrique*
et de eapitales enluminées; l'iiulrc (le lII-T-3i est plus mo-
deste, il est écrit sur papier, et la |)l;ice de ses aipilttles
est demeurée lilandie. Ces deux manuscrits de même for-
mat (gr. in-1") contiennent le même texte. Voici comment
les mentionne te eutalogue manuscrit de l'Kscurial sous
les mots Yra et TvaUuto : « TniUtdo de la ira ij snna Irml.
a! rasl. li scrdcio tiv iiuvslrn svfiur i-l rci/ D. Sanclin ;
Eserito en papel, à inediados del siglo XV.. . Trntado <h
St-iu'ca contra la ira tj nana, Irasladuilo ih-l latin por Fr.
Goit^alo ij corri'fjido pur A'uiio d.v Guz-inun. l'^scrito en
papel, ano de 1445. »
Rodriguez de Castro {BihlioL ?.■*/;., t. Il, p. 45), relève
dans le ms. III-T-3 le nom du copiste Pedro de Medîna (1).
La traduction est |trécèdêe d'une sorte de préface très
intéressante, dont nous donnons des fragments dans notre
étude sur Nufto de Guxman (Appendice I). De cette préface
publiée tout entière par Rodiigue/ de Castro {toc. ciV.), il
résulte clairement qu'un certain Fmy Gnnijalo, cliapcluiu
de dona Inès de Torres, femme de I.uis de Gu/.man, mallro
de Calatrava, /■cro/jm le De Ira sur uneanciemie traduction
castillane. Pcul-êtra (îorrigea-t-il un jieu l'ancienne version
déligurée par des cojjistes ignorants et fruit du labeur d'un
médiocre humaniste, mais ce devait être fort insuffisant, et
de profondes altérations de texte subsistaient, puîs<)ueNiiao
de GuKman, qui paraît être l'auteur de cette préface et y
parle à la première iwrsonne, prit la peine de revoir cette
veryion et d'en corriger la forme, comme le fond, d'après le
texte latin de Sénèque, iju'il dit avoir beiUicou]i pratî<|Ué.
Il dit aussi (jue cette versi<in est si défectueuse, (|ue pour
l'améliorer réellement il aurait fallu la refaire de fond en
comble, et (pie, ne s'en croyant pa-s capable, il a fait de son
mieux pour la rendre moins obscure. La prétare débute par
I
A
XVI. SÉNÈQUE 129
ces mots: Este libro cscriuio fray Gonçalo siijicicnte orto-
Urafo. Cette déclaration, conlirmée par les explications de
Nuno de Guzman, nous paraît sullisante pour refusera fray
Gonçalo le titr<î de traducteur (jue lui accordent le cata-
lop:ue de TKscurial Castro, /or. rit,) et Ainador de los Rios
'Historiacritica, t. VI. p. 34, note 1 de la pnge précédente).
Fray Gonçalo a copié la vieille traduction du De Ira faite
!cf. ms. III--T-3, fol. 2\ al pro comun de todos .senalada-
mente a serairio de nnestro seflor el Rey don Sanr/m [IV
de Castilla], Nous ne pouvons apprécier les modifications
subies par le texte de la versi(m du XIII" siècle, puisque
nous n'avons connaissance (jue des deux manuscrits dont
nous venons de parler, cpii contiennent tous deux le vifari-
mento du XV« siè<'le.
Quant à Pedro de Médina, faut-il voir en lui le copiste de
Tancien manuscrit copié et un peu retouché par Gonçalo,
ou bien a-t-il été le copiste du manuscrit lII-T-3?
V. Un manuscrit provenant de la bibliothèque de Don
Pascualde Gayangos Biblioth. Nat. Madrid, cote provisoire,
n'^ 108) contient une traduction castillane de r^ATroxoÀoxuvxwçi;
de Sénèque. Fier Candido Decembri, Tépitre dédicatoire
nous l'apprend, a traduit cet ouvrage en italien pour l'offrir
à Nuno de Guzman dont il fait un grand éloge (Cf. Ap-
{)endice I). Qui est Fauteur de la version castillane de ce
Jueyo de Claudio enperador faite sur le texte italien de
Decembri? Rien ne Tindicpie, mais il est permis de supposer
que, si ce n'est pas Nuno lui-même, c'est un de ses ser-
viteurs.
Dans le manuscrit (jui fait partie de la bibliothèque
particulière de M. de Uhagôn, nous avons trouvé un frag-
ment d'un centon de Senècpie différent des Proverbia
Senecaedii Pedro Diaz, différent aussi des Admonestaciones
y Doctrinas de révecpie de Rurgos. La bibliothècjue de
l'Escurial conserv<» dans le tonw de va/'ios^ II-S-13, le
même traité complet. H occupe 36 feuillets et porte le titre
suivant : Los P/'overhios de Senera llaniados vicios y vir-
tudes. Seulement nous avons affaire à deux traductions diffé-
rentes. Celle du manuscrit de TEscurial a un tour plus
ancien, quelque chose de gauche et d archaï(iue; celle du
manuscrit de M. de Uhagôn est mieux écrite et son style
9
XVII
VALKRK-MAXIMK
A
(Osuna: Plut. III. Lit. N, n" 20; Rocam. N" 203 ; Blblioth. Nat.
Madrid. Keserv. 5'- 10)
Valfre-Maxime. Rn italien.
Manuscrit de 173 feuillets, plus 2 blancs au commence-
ment et 1 à la lin. Vélin. Réglé à 34 lignes. Écriture et
ornementation florentines du XV<^ siècle, rubriques et lettres
ornées. Trace de deux feuillets blancs coupés à la fin.
Format 325x330 mm. Reliure de parchemin. L'encadre-
ment florentin porte les quatre heaumes, la devise « Dios e
Vos )) et en bas, dans une couronne de laurier et sur fond
d'azur^ les armes du marcjuis de Santillane portant : Saice
Ma/'ia fjrada phna.
Titre: Incominria il libro di Valcrio Maximo de farti
c dviti dcf/ni di nwnioria. Ce titre est écrit en capifciles
d'or.
Le texte commence par une lettr(> ornée contenant le
portiîiit de Valère-Maxime, son livre à la main : « Li facti
e li (l(»cti li (luali sono degni di memoria délia. . . »
Kxi)licit : (( giusto tormento fue costretto d'essere dato. »
Fol. 173. Rubrique en capitîiles: Finis —Finiscc il nono
et ultinio libro di Valcrio Maai mo de facti e decti merno-
revoli ad. Tiberio Cesare. — Laus Deo,
Fol. 1-21 v^ livre I ; fol. 11 v", fin du livre II ; fol. 60 v°,
fin du livre 111 ; fol. 80, fin du livre IV ; fol. 100 \\ fin
du livre V; fol. 119, fin du livre VI; fol. 135, fin du
XVII. VALÈRE-MAXIME 133
livre VII; fol. 153 v^ fin du livre VIII ; fol. 173, fin du
livre IX et dernier.
Tous ces livres sont précédés d'une table rubriquéo de
leurs chapitres, et suivis d'un explicit.
Il s'agit ici d'un volgajij::^amenioh\onconnu du XIV*^ siècle
attribué à Andréa Lancia et publié en 1867 à Bologne, par
Roberto de Visiani sous ce titre : De fatti e detti dcyni di
memoria dclla ciità di romn e délie striante ejenti; testo di
linrjua del secolo XIV viscontrato su mol ti codici (Zam-
brini, /. r., col. 1039 et 1040).
B
rOsuna: Plut. III. Lit. N, n" 1; Rocam. N''202; Biblioth. Nat. Madrid
KK-17)
Valère-Maxime, traduit en castillan à la prière du roi
Jean P' de Castille,parFray AntoniCanalssur la version
en valencien faite, par ce même Canals, pour don Jacme
d'Aragon, cardinal de Sainte-Sabine, évêque de Valence.
Manuscrit de 191 feuillets, papier, non folioté, à deux
colonnes. Kcriture de la première moitié du XV^ siècle.
Sans rubriques ni capitales. Quelques notes marginales.
Format 394x280 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Lettre d'envoi du cardinal, évêque de Valence,
aux conseillers de la ville de Barcelone pour leur offrir un
exemplaire du Valère-Maxime, traduit à sa prière par frère
Antoni Canals.
« [M]uy amados amygos como nos, estudiando algunas
vegadas.. .»
Explicit: « Et muy caros amigos el espiritu santo vos
quiera ténor en su guarda. Dada en Valen(;ia priim^T) dia de
deziembre ano del nascimiento del nueslro senor Dios de
mill e CCC.XCV anos. »
Suit la réponse et les remerciements des Barcelonais au
cardinal.
Fol. 1 v". Lettre du traducteur au cardinal Don Javme.
« Al muy reuerendo padre en Cristo e seilor mio muy
alto.. . » Celte lettre, comme l(\s précédentes, est connue et
134 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
a (>té en partie publiée (Morel-Fatio,CV/^a/o<7//6' da^ rnss, espa-
gnols, p. 42'. Relevons cependant au fol. 2 R, le passage
suivant : « Por que yo a mandamiento de vuestra senoria o
lo traydo \\q] latiin en nuestra aeostumbrada lengua
materna valenciana, asy breue coino pud(?, ya sea ((ue otros
lo ayan tniydo d(» latini en ronianee catalan. » Mt plus
loin^ parlant du style dilîus de son auteur et de la longueur
de ses récits, il ajoute : « Considère que, por tirar enojo e
por satisfazeren el tiernpo auenideroa losentendiinientosde
niuchos. traxese (»1 dicho Valerio e lo coinprendiese en
breue tractado pros(»gui<MKlo las estorias segund la sentencia
literal acostandom<» al testo asy tan cerca como pudo mi poca
suficiencia. »
Kxplicit : « en continua simidat poi* hiengos tiempos
prosperando. Amen. »
Fol. 4 V". Texte. Incipit : « Por socorr(»r y ayudar al ird-
bajo de los ornes. . . »
Fol. lui. Ivxplicit: « d(*l dicho Cesai' (jue biue on fama y
en gloria por sicmpre jamas. »
Este lihro es ncahadn, dios ayn looi* ij huen fjrado.
Amen. Qnis srrijtsit scrihat sempe/' en m domino hiitat.
Sur Antoni Canals, voycv Antonio-Baycr liihl. hisp.
rc///.v, II, 178, 189, 237).
L(* succcs de Valère-Maximc* en Mspa.Grnf* a été (N)nsidé-
rabl(\ On a vu (pic fiér<* Antoni Canals pailr» de vrrsicms
catalanes, perdues, antéricuies à la sicMinc De nonibi'<Mix
manuscrits nous conservent l<»s vci'sions valcncicnnc et cas-
tillani* du savant dominicain, <|ui n'ont pas <"'t<'* impriméi^s.
Par contre, dés 1493, parut à Saiagossc, pai'h^ soins d(»
Paul IIuiiis, une version castillane de X'alere-Maxime, faite
vers 1167, par Mossen Hugo de Uiiii^s, grand s('ign<*ur
diplomat(», (pii tiavailla sur la v<»rsi')n franeais<' de Simon
de Hesdin.
(Pellicer, Ensayo, p. 85; Latass;i et Gome/ Criel,
Bihiiot. de Esrrif. Anif/oneses^ t. III, p. 29*5 .
FLAVIUS JOSKPI
(Rocam- a' 137 ; Biblioth. Nat. Madrid, Hli-T7J
Flavius Josèpiie : Antiquitatea Judaicae. L-'ji kitin.
Maiiusirit do 198 feuillets, plue 2 blancs à la tin, vélin,
folioU', ri'glé à 47 lignes. Kcriture du XV* siècle, ii deux
coloiines. Pas do rubriques, lettre* ornées, enwidremontsen
or lit i-oiileurs, IcttrincH et capitales. Format 287X;gl5nim.
Roliuro mnilerne,
Fdl. 1. lùiciidroinent d'orncmontation ita-lienno, dans lo
i)aiHif'iiii infi'rieur, une couronne de laurier encadrant un
(■'(■Il d'armes surmonté d'une mitre d'abbé (d'argent, à
3 bandes (uidées d'azur,'. Colonne A ; table du premier
livre; en marge <iuelques notes.
Incipit : Il I-storiam con^cnlicre disponentibuK non unam
Le feuillet 156 est blanc; on y lit au recto ; h Nibi!
déficit error fuit scriptoris, n
Fol. 198 V". Kxplicit : « Aliud facere permitemur aliud
proiiibeniur. d Finis eut huic lihro, t/hria ri laitn l/n'sit.
C/iriKlo.
XIX
LUGAIN
(Rocam. 152; Riblioth. Xat. Madrid, Ii-66)
M. A. LuCAîN : La PharsaU\ En latin.
Manuscrit de 101 feuillets, vélin, non folioté, réglé à
41 lignes à la fin, au commencement nombre irrégulier
de vers par page. Écriture italienne du XV® siècle assez
différente au commencement et à la fin du poème. Ni titres,
ni capitales, des numéros au haut des feuillets indiquent les
livres. C'est un palimpseste. Format : 342 X 250 mm.
Reliure de Binet aux initiales du Duc. Au dos : M. Ann,
Lucani Pliarsalia,
Le feuillet 1 est occupé par un fragment de traité juri^
di(iuc écrit en latin dont les marges sont criblées de notes;
le texte comme les notes sont d'une écriture de la lin du
XIl^ siècle.
Los il. 2-101 V" conti(Minent la P/tarsa/e de Lucain en
latin, écriture du XV'" siècle; ce texte est glosé en marge
et entre les lignes jus(iu'au fol. 58 v'*. Le texte est précédé
de la fameuse épitaphe de Lucain :
(( [Cjorduba me genuit, rapuit Nero, prelia dixi. »
Même feuill(H, ligne 5. Incipit : « [B]ella per Emathios
plus (juam ciuillia campos. w
Fol. 101 v«. Explicit du livre X et de tout le poème :
(( Obsedit mûris calcantem nienia magnum. Finito
Ubro, sit laus et (/lort'rr cristo. Amen, ))
Au fol. 2, dans la marge du haut nous lisons ces mots dont
récriture indique rextréme fin du XV® siècle ou le com-
XIX. LUC AIN 137
raencement du XVI* siècle : « Ad usum fratris Lodouici do
Vicentia. »
Ce manuscrit, ainsi que nousTavons indiqué ci-dessus, est
un palimpseste. Le fol. 1 contient un texte juridique du
XIIP siècle, écrit sur deux colonnes avec titre en rouge
et commentaire. Ce feuillet était d'un format plus grand
que celui du ins. Ii-66, il a été mutilé, le texte coupé en
luiut en fait foi. Un examen attentif nous a permis de recon-
naître que la Pliarsale a été écrite sur quatre différentes
sortes de feuillets. D'abord des feuillets neufs et seconde-
ment des feuillets écrits qu'on a grattés très habilement, et
dont la lecture, diflicile toujours, est par endroits impossible.
Nous indiquons par la lettre A les feuillets frères du
fol. 1. écriture du XIIP siècle. Par la lettre B les feuillets
qui portaient un texte latin, écriture du XIV*^ siècle sur
deux colonnes; ces feuillets-là sont placés à l'en vers.
Enfin, la lettre C désigne des feuillets portant des actes
notariés du XIV® siècle avec souscriptions et seings manuels
de notaires; ces feuillets ont été tellement frottés à la pierre
ponce qu'ils sont à peu près indéchiffrables.
A. Fol. 1, 4, 5, 6, 7, 28, 29,30, 31, 34, 35, 36, 37, 41, 42,
43, 44, 45, 46.
B. Fol. 32, 33,47.
C. Fol. 2, 3, 8, 9, 38, 39, 48, 49, 96.
Le feuillet 40 a été tellement gratté qu'on ne peut le
classer, il en est de même pour les feuillets 87, 94, 95 et
101.
Amador de los Rios n'a pas reconnu la nature de ce
manuscrit (Ohra^s dcl Marqués^ p. 620, § 69). Il émet l'hy-
potlièse, que d'ailleurs rien ne justifie, (pie les notes mar-
ginales et interlinéaires qui accompagnent le texte de Lucain
jusqu'au feuillet 58 v", pourraient être de la main du
Marquis; et il en tire la conclusion que si ces notes étaient
du Marquis, elles prouveraient que le latin ne lui était [as
aussi étranger ([u'on Ta dit. Sans doute, mais ces notes
ne sont pas de la main du Marquis. Du reste, comme lin-
(lir|ue la note de propriété relevée ci-dessus, ce manuscrit
na pas faitpaitie du premier noyau de la bi])Iiothè(jue de
Guadalajara.
138 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
(Osuna : Plut. II. Lit. M, n" 33)
LuCAiN. Manuscrit perdu.
Amador de los Rios dans sa liihlioteca (loi marqués de
Santillana [Ohms del Mnrquôs, p. 621), mentionne un
manuscrit italien du XV" siècle, aujourd'hui perdu et que
José Maria Rocamora n'indique pas dans son Catàlogo
ahrevindo de los manuscrit os de la hiblioteva del E.rrmo,
Sefior Dwjue de Osuna. (?e manuscrit portait sur son
premier feuillet un encadrement luxueux, très proba-
blement de style florentin, avec les lieaumes, la devise et
les armes .du Manjuis. T/ccriture en était très soignée et
sans doute sem])lable à celle des autres manuscrits italiens
de grand hixe que nous avons décrits. Los Rios transcrit la
rubri(|ue initiale et l'explicit de ce volume: Ineomincia il
primo lihro di Lucano de facti di Homo et di Puf/lia et
di ('esare, tradnrto di latino verso in prosa volf/are, —
Finito é il decimo et nitimo lihro di Lucano traducto di
latino in roh/are. »
Ce manuscrit, ])rol)abI(»ment écrit et (Miluminé à FlonMice,
contenait sans doute la même version italienne de la P/m/'.wa/t*
({ue renferme le manuscrit Ricciirdien n" 1548, (|ui semble
être la seule ancienne version du poème de Lucain en langue
italienne'. Ce manuscrit est écrit sur papier au XIV® siècle,
1. M. K. (i. Parodi, dans sa savante ctiido intitulée : /.^.s7orï> rf(
Coaarc nrlhr Irticraturd it<iH<i.n(i dci priini scculi, dit ce qui suit, après
avoir longuement traité des versions italiennes des Faits des Homains:
(( Ma elle fuori délia cerchia dei dotti essa (c'est-à-dire la P/tarsalr)
godesse di molta poi)olarità, certo non basta a provare ï uso che ne
fecero Armannino e V ignolo autore del poenia in ottave; ment 1*0 una
prova in contrario, negativa ma assai importante, abbiamo nel fatto
che nessuna tradnzione délia Fai»saglia ci puo ofîrire la nostra lettera-
tura dei primi secoli. Ma a distogliere ognuno dell' opéra, certo non
agevole ma non priva nepj)ured'allettAmenti, non avrà par nuUa contri-
buit^) il romanzo IrancescV Xoi credianio di si, giacche osso .stosso si
presentava come una traduzionedi Lucano. del quale una dclle sue parti
\ XIX. LUCAIN 139
c'est un exemplaire ordinaire; au verso de son dernierfeuiilet
on lit la date 1361 (Cf. Ministcro délia Publica Istru^ione :
Indici e catalorj/n XV, I manoscritti dclla R. Biblioteca
Riccardiana di Firerue, Vol. I, facs. 7, p. 545, Rome, 1897).
G.
(Osuna: Plut. III. Lit. N, n* 2; Rocam. N" 15:h Biblioth. Nat.
Madrid, KK-15)
Lucain: La Phavsale. Imi castillan.
Manuscrit de 181 feuillets, papier et vélin,' folioté, nombre
irrégulier de lignes. Ecriture du XV^ siècle, à deux colonnes,
titres en rouge, onciales en tête des chapitres. Format :
398 X 285 mm. Reliure d<^ parchemin. Les feuillets 1 et 2
.sont occupés par la table des troisième, quatrième et cin-
quième livres. Kt comme la foliotation, qui est ancienne,
indique comme premier feuillet celui où se trouve la table
du livre III, nous en concluons que la table du livre P'
doit manquer depuis longtemps. Examinons les rubriques
de ces deux premiers feuillets de tables :
Aqui se comiençan los titulos det icvçero libro que fi^o
Lticano Marjneo.
Aqni se acaba et terçero libro de Lucano Mar/neo en que
fabla de las rra^ones de la estoria de Julio Çesar e de
Ponpeo,
Dans toutes ces rubriciues nous trouvons la forme Magneo,
qui n'est autre chose, pensons-nous, qu'une contraction de
M. Annaeus. Amador de los Rios (Obr^as del Alarqués,
p. 621, § 69) a déjà fait cette remarque. Inigo Lopez de
Mendoza dans ses vers sur la mort de Don Enri(iue de Vil-
lena s'écrie :
Perdimos à Livio é al Mantuano,
Macrobio, Valcrio, Salustio, Marjneo,
di gran lunga la più vasUa o lapiù oonsidcrcvole [X)rtava anche il nome»
(Studj di Fi/olof/ia Romança public, da Evncsto Monnet, Fase. 11,
p. 495). Le manuscrit Riccardien 1548, donne un démenti à cette asser-
tion.
140 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
C'est Lucain qu'il veut dire et naturellement on est tenté
de penser que c'est le manuscrit même que nous étudions
qui lui a fourni ce nom.
Fol. 3. Encadrement, avec, dans la colonne A, une ini-
tiale élégante sur fond d'or, qui commence un court résumé
de l'ouvrage.
(( Este libro fizo en latyn Lucano un sabio de Espafla
que fue natural de la çibdat de Cordoua. »
Colonne B. Incipit : « Aqui dezimos las batallas rro-
manas ...»
Nous ne trouvons aucune indication sur le traducteur. Le
manuscrit contient les dix livres complets, il ne manque au
volume que la table du livre 1®'.
Fol. 181 A. Explicit : « los muros abiertos. » Ce dernier
feuillet a été coupé en large et rapiécé.
Livres : I, Fol. 3-15 v*^ A, suividela tiibledes chapitres
du livre II.
II. Fol. 16-29 v«A.
iLes tables des livres III, IV,
et V occupent, nous l'avons
vu, les deux premiers feuil-
{ lets du texte.
V. Fol. GO v« A-79 A, suivi de la table du livre VI.
VI. Fol. 79 B-94 v<> B, suivi de la table du livre VII.
VII. Fol. 95 A-113 v« B, suivi de la table du livre VIII.
VIII. Fol. 111 A-136 v« B, suivi de la table du livre IX.
IX. Fol. 137-146 B, suivi de la table du livre X.
X. Fol. 146 v*^ A-181 A.
Ainador de los Rios {Historia critica, t. VI, p. 21,
note 1) insinue, sans donner pour cela aucune raison ac-
ceptable, (|u'il en aurait été de ce Lucain comme du Valère-
Maxime d(> Canals, qui passa du latin en catalan. Or, rien
n'autorise cette hypothèse; on ne connaît pas, jus(|u'ici,
d'ancienne v(M\sion catalane de Lucain.
XX
FUONÏIN
A
(Osuna : Plut. V. Lit. N, n'^ 16; Rocam. N" 115; Biblioth. Nat.,
Madrid, Ii-27)
Sext. Julius Frontinus. En castillan.
Manuscrit de 55 feuillets, plus 1 blanc à la fin, papier,
folioté. Ecriture du XV« siècle, ni rubriques, ni capitales,
places en blanc. Format: 284X210 mm. Reliure de parclie-
min.
Incipit : Prolayo (sic) de Sesto lullio Frontino : « [A]lle-
gueme yo a ensenar la aiualleria asi como uno de aquellos
que en ella estudiaron et pares<;eme que con mi trabajo
satisfize algunos ...»
Le prologue finit au fol. 1, la t<ible des matières le suit.
Uouvragc est divisé en trois parties ou trois livres : « En
el primero se pornan los exemplos que pertenescen an te
de la batalla comen(;ada. »
« En el segundo lo cjue pertenesçe a la batalla mcsma e
abenin\ientos e posturas que en ella se fazen. »
(( El terçero conterna sotiles enxenplos para çerarre para
fazer leuantar la cerca. »
Fol. 15 v"*, fin du livre I et commencement du livre II.
Fol. î}3 v% fin du livre II et commencement du livre III.
Fol. 55. Explicit : « E vençieron los otra vez e mataron
muchosdellos. Aqui se acaba cl libro de lullio Frontino,))
Ici, comme dans le manuscrit Ii-14, c'est à une version du
Strategematon de Frontin que nous avons affaire, seulement
^
142 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
ce sont deux traductions différentes. Lii version du ma-
nuscrit Ii-14 est en îiragonais. Ni l'une ni l'autre ne nous
livrent le nom de leur auteur. Toutes deux, ou du moins
les niss. (jui nous les conservent, sont du XV^ siècle.
• B
Sext. Julius Fhontinus : Straterjcmaton. En aragonais.
Cf. notice IV, ms. Ii-14, C.
QUINTILIEN
'Osiiiiji: ['luî. V. Ut. N, ir50; Ki«;im. N'183; Bîbliotli.Nal, Mjwirid.
Reserv. 6'-3)
QuiNTiLiKN : Di'trJamaliuns. 1mi itiilieii.
Maiiiisnit de 199 fciiilk'tH, plus 1 rciiilli^l Av. gnnU', non
fdiiolf''. rrgif! !i S8 ilî^iHîs. Kcritiu'e ilaliciinc du XV" siwie,
laiges niiuges. Orm- do rapitales carrêfs cii uv et coulcuis.
Format; 25r»*< 175 mm. Itcliuri- de parcliemin.
Fol, 1 V" encadri; de torsades olégjuites, le eciiliedc l'en-
Ciulrcineiit j)ortf on grandes capitales or ut l)leii, alternant
il cliaiiiie ligne, le titre .suivant: Int-oiniwian le Dedaina-
lioiii di Quiiililiano Caldfjoiitano truilocfv di latiiio iii
vuhjiire Fioventino a pUttionr di Mcsseiv Xiujnio Ous-
intino .Sjintfiiiio/o.
Le rorli) du fol. i est iirné de trois bandeaux do style
iloreutiii. Fii li;is, au centre, une coununie de lanricM' des-
tin l'e à rerevoii' les armes, m;iis dotneurée vi<le. Imi liant, le
litre en petites eupitales d'or: Princtpio »lcUo. Di-rlnma-
tioni ili M'irro Jùdtio Qainliliiuio et jifiin'i : il rier/io in
suff iisfio.
Ineipit : « Tras.so un gi()uan<> dello incendio dolla casa sue
padre . . . i)
Fol. 199. l'Aplicit: ii io .so (piello clic me a tormentiito
il) lusero et taeoro. Finis. Voir/are Toscano in Firense
MCCCCLVI {U'ôG). 11
Table (les a D(;elai!iatiuni » contenues dans ee manuscrit:
1. il eiecliii insuir uscio. — 2. \i\ muro colla forma délia
palina délia manu insaiigliuinata. — 3. E binatiinfermi. —
144 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
4. El ricclio accusato. — 5. Le pecchie dcl pouero. —
G. FA l)euerone. - 7. Dcl medesimo beuerone. — 8. K dua
amici malleuadori. — 9. El iieleno sparto. — 10. Lo infa-
mato iniierso la inadrc. — 11. Del medesimo giouane infa-
niato iniierso lo madré. — 12. Lo inferino ricomperato. —
13. VA corpo morlo gittato. — 14. El .soldato di Mario. —
15. VA inatliematico. — 16. VA torinento del pouero. —
17. VA gladiatore. — 18. 1^1 sepolcro incantato.
Ce manuscrit parait vraiment, comme Tindique la ru-
bri(|ue, (^ontenir une version des Dcr/amations faite spécia-
lement à la prière de NuAode Guzman. Elle n'a rien à voir
avec c(»lle ([ue contiennent les n®** 1340, 1015, 2272 de labi-
bliotliê([ueRiccardiet de la Lauren tienne (Bandini, /. c, t.V,
p. 238, iv) qui est attribuée au notaire florentin Andréa
Lancia et qui commence : « Uno giouane trasse il padre. . . w
XXll
PLINE (l'Ancien)
Osuna : Plut. V. Ut. N, n* 36 ; Rocam. n' 181 ; lïiblioth. Nat. Madrid,
Ii-134)
Pline, Historia naiuralis. En latin.
Manuscrit de 473 feuillets, papier, réglé à 39 lignes.
Ecriture du XV** siècle. Ni rubriques ni lettres ornées.
Format 287x218 mm. Reliure de parchemin. Au dos Plinii
Vita ex Cathalogo ijHustrium.
Fol. 1. Vita Plinii ex catalogo uirorum H/usiriiim
Tranquilli tncipil. Cette courte biographie est suivie du
Prologus de Pline: « Plinius Securtdus Vespaciano sue
salutem, n et finit au fol. 3 par: « in librisquot Epopthydon
Bcpip.sit. >'
Incipit ; n Infinitus mundus. »
Fol. 373. Explicit : « ad omnium obseruacionem. »
Plinius nataralis historié explicit .
'Si
XXIII
QIJINTE-GURGE
(Osuna : Plut. V. Lit. N, n" 19; Rocam. n* 99; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-90)
1. QuiNTE-CuHCE, traduit en castillan sur Titalien de Pietro
Candide Dccembri . 2. Pedro Candido, Comparacion de
Gayo Julio Çesa7\ enperador Maxirno, e de Alixandre
MagnOy rrey de Macedonia.
Manuscrit de 276 feuillets, plus 13 feuillets de tables au
début et à la fin 5 feuillets blancs, papier, non folioté,
réglé à 20 lignes, écriture du XV® siècle. Rubriques et
initiales. Notes en marge. Signatures 1-6, de A à X, avec
répétitions de certaines lettres. Format 290 x 210 mm.
Reliure de parchemin. Le texte répète les rubriques im-
portantes de la table.
I. Fol. I. Rubrique: Comiençase la y storia de Alixandre
el mar/nOj Jijo de Phelipo rrey de Macedonia^ escripta de
Quinto Curçioy ystorial muy éloquente^ sacada en vulgar
^fielmentc de Pedro Candido, en la quai ay dose libros e este
es el terrero libro e menrjuan el primero e el segundo libros
que en la nucstra hedad no sefallan.
Fol. 30 Fenesçe el lihro tercero de la y storia.
Fol. 31-80. Quarto libro,
Fol.80v°-119v". Quinto libro. Les feuillets 119 et 120
portent la rubrique suivante : En esta parte ^ o por dejecto
de los nuestros mayor^es, o por poca cura de los cstudios
e de la letradura, es perdida la fin del quinto libro e el
prinçipio del sesto syguiendo e en ningunt libro de Cur^-io
entre los latinos se /alla al présente, e por que la estoria
XXIII. QUINTE-CUUCE 147
de la muer te [de] Dario era inper/'ecta, Pedro Candido,
rrebuscada en los libros de Plutarco, maestro de Trajano
enpcrador, lealmente la ha transfarda (lire transfcridà)
en lengua latina ; en esta forma syyue : « Capitulo de la
muerte de Dario, que fue saciida de (o) otro libre, de otro
abtor. ))
Fol. 110 V**. Autre rubriciue : A(/ui mengiia el prinçipio
del sesto libro, como lie dicho, syrjuese una batalla, syn el
su prinçipio asy mesmo, dada del rey Antipatro perfecto
de Alixandre en Afaredonia, contra los LaçcdemonioSj en
la quai Agis, rrey de la Maçedonia, muy famoso capitan
en fechos de armas, utilmente batallando fue muerto,
estando Alexandre en las partes de Oriente, Aqui mcngua
algunacosa del testa, e asy esta en todos los libros comenta-
rios de Quinto Curçio que se llaman (sic) en nuestra liedat.
« Capitulo II del sesto libro que flabla como Alexandre se
dio a los placeres e vicies. »
Fol. 142. Fenesçe el sesto libro.
Fol. 142-174. Septimo libro.
Fol. 174-214. Octauo libro.
Fol. 214-245. Noueno libro.
Fol. 245-253 v®. Deçimo libro. Rubrique : En aquesta
parte fallesçe la fin del libro deçimo, e el undeçimo todo, e
el prinçipio del do^eno, e asy esta en todos los otros
enxenplos que sejallan en la nuestra hedat donde sepierde
una grant poj'te de muy fermosas ystorias, E por que el
proçeso de la enfermedat de Alexandre antes de la su
muerte por ial de/'ccto non se puede entender, Pero Can-
dido aquella parte de los libros del Prutarco, de griego en
lengua latina, lealmente la ha trasj'erida en esta forma :
« La muerte de Alixandre : » .
Fol. 254. Rubrique : Syguese el rrestante del do^eno libro
de Quinto Curçio Rruf'o en cl quai paresçe alguna diffé-
rencia de las palabras de Plutarco suso escriptas por que,
antes que Alixandre la bas pcrdiesc, diçe que el cou las
sus gantes darmas antes de la muerte ouo fablado como
ne sygue segunt en cl testa. . .
Fol. 267. Rubrique: En el nonbrc de Dios todo pode-
rosofenesçido el do^eno libro de la ystoria de Ali./andre
Magno, fijo de Felipo rrey de Maçedonia, escripta de
I s
\
148 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Quinto Currio Rru/b, matj cnsehado e mutj abondoso en
todos, c.^acdda en viihiar al muij sereno principe Felipo
Maria, torrio duqae de Milan e de Pauia, e conde de An-
r/uera, e seflor de dénoua, par Pedro Candido Dizienbre su
syeruo, a no 1 137 , a veynie eun dias del mes de Abril en
Milan, Deo (jratias.
II. Fol. 267. Pedro Candido, Comparacion, etc. Rubrique:
Al inuy noble esclaresrido principe e muy exçelente sefior
Felipo Maria, dfKjue de Milan e de Pauia, conde de
Anyuera, e senor de dénoua : Encomiença la conpa"
racion de dayo Julio Çe^sar, enperador majuimo, e de
Ali.randre niayno, rrcy de Macedonia, de Pedro Can-
dido, hordenada con el su Juy^io en uno prosperamente.
Fol. 276 : Fenesce la conparaçion de Gayo Jullio Çesar,
enpenulor ma.iimo, e de Alixandre magno,rrey de Ma-
çedonia. Deo yralias por syenpre.
Ce volume est très endommagé par Tencre corrosive qui
en a jauni et détérioré les feuillets.
L'absence du nom du traduc teur espagnol du Quinte-Curce
fit eroireà plusiinirs (jue Decembri était Fauteur delà version
castillane, cette opinion ne mérite pas d'être discutée.
Nous savons c[ue le Quinte-Curce italien fut de bonne
heure traduit en catalan-valencien et imprimé dans cette
langue dés 1 181 à Ifcircelone. Voici Texplicit de Tincunable :
« La présent ehîgantissima (» m«)lt ornada obra de laliys-
» toria (h* Alexandre, per Quinto Curcio Rufïo liysstorial
)) fon de gr<.H' en lati e per Petro Candido de lati en tosca
» per Luis d<^ Fenolleten lapres(Mit lengua valenciana trans-
» ferida, e ara ab lo dit lati, tosc:a e encara castella e altrcs
» lengues diligcntment corregida, emprentada en la noble
)) ciutat de Harcc^lona, per nosaltnîs Père Posa, preuere
)) catalîi.e P(*re l^ru, sauoyench, companyoïis; a setze del mes
wdeJuliol, del any mil cjuatre cents vytanta lui feelment.
» Deo gratias amen » vCf. Mendez-IIidalgo, Tipoyrq/iaesp,,
|). 49 — Gallardo, Ensayo, W 2172. — Salvà, CataL,
n" 3111).
La traduction castillane, (pii d'après Mendez-IIidalgo
^l'ipfff/rff/iff c,s/>., p. 319, ne scMait (pi'une version de la
traduction d<' Luis de Fenolh^t, a été imprimée à Sévilleen
1496. Imî voici !<? titre: « Historia de Alexandre magno,
XXIir. QUINTE-CURCK 149
» escripta de Quinto Curcio Rufo muy cnsenado e muy
» abundoso en todo, e sacada en vulgar, al muy Sereno
» principe Felipo Maria, tercioduque de Milan... por Pedro
»Candido Deciml>re, su siervo. Kl cual fue impreso en la
)) muy noble y leal cibdad de Sevilla por Meynardo Ungut,
)) aleman, e Lançàlao Polono, companeros, a 16 de mayo
» ano de mill v cuatrocientos v noventa v seis. »
Le traducteur s'est-t~il servi de la version de Luis de Fe-
nollet? Nous ne pouvons Taflirmer n'ayant pas vu ces deux
incunables. En tout cas, notre manuscrit n'est pas comme le
texte de Fenollet précédé d'un morceau de Plutarque a fins
enaquella part on lo Quinto Curcio Ruffî comença ».
En 1534, parut une nouvelle traduction de THistoire
d'Alexandre faite directement du latin par Gabriel de Cas-
taûeda; « Aqui liaze lin la hystoria de Alexandre magno, rey
)) de Macedonia e uniuersal monarclia segun que la escriuio
)) Quinto Curcio auctor muy autentico como a todos es no-
)) torio. Esnuevamente traduzida de latin en castellano por
» claro y apazible estilo. Va assimismo suplido loque del
» Quinto Curcio no parece...Seuilla en casa de JuanCrom-
)) berger en el mes de Enero ano de mil e quinientos e
)) treynta y quatro » (Cf. Gallardo, Ensayo, n° 1659; Salvâ,
n^ 3440).
Enfin, en 1699, Don Matheo Ibanez de Segovia y Orellana
publie à Madrid une nouvelle traduction directe de l'histoire
d'Alexandre ; c'est la seule (jue mentionne Pellicer dans son
Ensayo de una biblioteca de traductores.
Dans un manuscrit du KM^ siècle de la Bibliothèque de
l'Escurial (7-111-4), on trouve, à la suite de la traduction
de divers traités de Sénècpie, due à l'évéque Alonso de Car-
tagena, des extraits de Quinte-Curce intitulés : DicJios mo-
rales y o sentençias de Quinto Curcio, que Rodriguez de
Castro (Bibliot. esp., t. II, p. 251) et Amador de los Rios
[Hist. cn'tica, t. VI, p. 39, note 1) attribuent à l'évéque de
Burgos.
XXIV
SLhTONE
(Rooara. n" 197; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-2G)
Suétone, Vita de' dodici rmperadori. En italien.
Manuscrit de 118 feuillets, plus 1 feuillet blanc à la fin,
vélin, écrit à deux colonnes, réglé à 42 lignes. Écriture du
XV^ siècle. Rubriques et petites lettres ornées, une grande
initiale au début des livres. Grandes marges. Format
306x220 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1 A. Rubrique : Qui comincia lo libro di Gaio
Suetonio Tranquillo délia vita de' XII imperaxlori. Libro
primo del diuino Iidio Ce.sarc.
Texte : « Giulio Cesare perde lo padre rimanendo in
(n)eta di sodici anni et sotto. . . »
Livre II, fol. 16 A. Oftauiano Augusto imperatore.
Livre III, fol . 37 B. Tiherio Cesare,
Livre IV, fol. 52 v° B. Gato Ghaticula e di Germanico
suo padre.
Livre V, fol. 66 A. Diuino Claudio,
Livre VI, fol. 77 A. Claudio Neronc.
Livre VII, fol. 90 v" B. Sergio Galba,
Livre VIII, fol. 96 B. Olto Sihiio.
Livre IX, fol. 99 A. Vitello,
Livre X, fol. 103 B. Vespasiano,
Livre XI, fol. 109 B. Tito,
Livre XII, fol. 112 A. Doniitiano,
Le XTI* livre et 1(^ manuscrit finissent au fol. 118 B.
Explicit : « o per lo reggimento delli imperadori che
seguiro. »
XXIV. SUÉTONE 151
Rubrique finale : « Quijimsce lo dodecimo e ultimo libro
di Ghaio Suetonio TranquiUo : Délia uita de dodici impe-
radori ; Et di Domitiano imperadore. E qui ejinito tutto
il libro, ))
Cf. Bandini {Cat. cod. bibliot, Med. Lauv., t. V^ col. 240,
n^ VIII), qui décrit un manuscrit du commencement du
XV® siècle contenant la même version de Suétone. Kn note
Bandini ajoute : Latet adhuc nomen interpretis,
Argelati [Bibl. di trad,, t. III, p. 421), cite ce même
manuscrit : Suetonio fatto volgave da Incognito, Le même
auteur (/. c.) parle, d'après Fontanini, du manuscrit d'une
version de Suétone faite par Jacopo Cassola da Parma
en 1372, pour le marquis Nicolô da Este.
XXV
PALLADIUS
(Osuna: Plut. III. Lit. M. n" 3 ; Rocam. n* 170; Biblioth.Nat.
Madrid, Ii-57)
Palladius, L'ArjriciiUure, traduite en castillan par Ferrer
Sayol, catalan.
Manuscrit de 245 feuillets, papier, bien folioté en bas à
droite, sauf une erreur: le feuillet 191 est marqué deux fois
ce qui répercute Terreur sur toute la fin du ms. ; le feuillet
244 qui est le dernier, est donc en réalité le 245. lîcriture
de rextrôme fin du XIV« siècle. Ni rubriques, ni capitales.
Format 285X20'.) mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1-4. Prologue du traducteur Ferrer Sayol, cibdadano
de Barçelona, que nous copions ci-après pour les rensei-
gnements divers qu'il nous fournit.
Incipit : « [P] alladi Ruculi (sic) Emiliani fuo noble
lîombre de la cibdat de Roma »
Kxplicit: «e por dilecçion de la cosa publica. » Ffuetica-
bado de romanrar en el mes de Jullio, ano a naiiuitate do-
mini 1385, E fae començado en nouiembre del anyo 1380,
Au-dessous : Aqui comiençan las rubricas del primer
libro de Pcdladio, La table du livre I occupe les feuillets
4 et 5.
Fol. 5. Livre I. Incipit : « [L]a primera parte de sauieza es
que hombre d(Hia considerar. . . »
Fol. 42 v°. Kxplicit : « es a saberque las espinas non les
fagan danpno, » et à la suite: (( [Pjues que la primera par-
tida del libro del l^dladio es acabada, la quai tracta de la
lauor e de las cosas nesçessarias a agricultura e lauor,
1. '». _ V
XXV. PALLADIUS 153
eonuiene que agora, continuando la materia del I libro,
tractemos aquello que en cada un mes del anyo se per-
tanyc e eonuiene de obrar. E primeramente començaremos
en el mes de Enero que es el primero mes del anyo. » Table
des chapitres. »
Fol. 44 v°. Incipit: « [E]n el mes de Enero deue hombre
descobrir las cepas de las vinyas.»
Fol. 58. Explicit : « a vigas e a palos quando sean
grandes. [A]qiieste mes de Febrero {lire Enero) en el espaçio
de las horas es semejant al mes de Nouienbre. » Suivent les
heures du mois de janvier.
Fol. 58 v°. Chapitres du mois de février.
Fol. 60. Ineipit:(( [E]n aqueste mes de Febrero deue
hombre guardar los prados...»
Fol. 98. Explicit: « podras plantar çepas o parras que
faran semblantes uuas. »
Fol. 98 v*^. Heures de février et chapitres du mois de mars.
Fol. 100. Incipit: « [E]n aqueste mes de Marco, en los lu-
gares frios...»
Fol. 129. Explicit: « nin de mala olor, nin salsas cozientes.»
Suivent les heures de ce mois et au v® les chapitres du mois
d'avril.
Fol. 130. Incipit : [E] en aqueste mes de Abril, enlaseras
que abras y a cauadas. . . »
Fol. 135 v^ Explicit : « en las casas de las abejas.» Sui-
vent les heures de mai et les chapitres de ce mois
Fol. 137. Incipit: « [E]l panizo e cl mijo sembraras en
aqueste mes de mayo, en los lugares frios.»
Fôl. 144 V®. Explicit: « e asy auras aquellas verdes. »
Suivent les heures et les cliapitres du mois de juin.
Fol. 145 v°. Incipit : « [E]n aqueste mes de Junio deucs
aparejar...»
Fol. 155. Explicit : « E conseruar se ha grant tiempo. »
Suivent les heures et les chapitres du mois de juillet.
Fol. 155 V®. Incipit: « -EJn aqueste mes de Julio se deuen
tornar a labrar los canipos.»
Fol. 160 v<*. Explicit : « E usaras délia quando te querras.»
Suivent les heures et les chapitres du mois d'août.
Fol. 161 v**. Incipit : « [A]la çagueria del mes de Agosto
deues arar o labrar el ranpo... »
154
HIDLIOTIIÈQUE nu MARQUIS DE SANTILLANE
Fnl. 168, Explicit : (i proueclioso al cuerpo e assi sea
guardado. » Suivent les heures et les chapitres du mois de
septembre.
Fol. 168. V. « [E]n aqueste mes de Sctienibre se deucn
labrar otra vcgada los campos ...i>
Fol. 175. Explicit: a que defienden las uuas del sol c de
la pluuia e do la frior. » Suivent les heures d'octobre et les
chapitres dudit mois.
Fol.175 v'.Incipit: " [R]n aqueste mes de Ortnhre deiies
sembrar una simien t(^. . . »
Fol. 191. F.vplicit : « e apretadas e estreclias. » Heures et
chapitres du mois de novembre.
Fol. 191 bis, c'est-^-dire 192. Incipit: « [Eln aqueste mes
de Nouiemhre podras... »
Fol. 208. Explicit: « por razon que el mosto pucda va-
porar.» Heures et chapitres du mois de décembre.
Fol. 209 Incipit : « [E]n aqueste mes de Deniembre po-
dras sembrar trigo e çeuada. h
Fol. SIO. Explicit : h R en el tiempo de agora podras parar
lazos e redes a los tordos e a otras aues semblantes. E podras
lo continuar fasta el mes de Marco. »
« IS]i quiere.s ijue el arbol que plantaras faga fructo en
el aflo mesmo que le plantams, tu escogeras la rama de
quai arbol te querras e tajaras en un golpe la manyana de
Navidat, quando el sol querra salir, n
Suivent de courts chapitres ou paragraphes : « [S\î quîeres
saber de la carestia o largueza del anyo. , . u
Les feuillets 211-218 sont occupés par un traite sur la ma-
nière de planter les arbres, les plantes et les légumes, et d'en
obtenir la graine.
Fol . 218. (( [E]n toda buena composta e acabada se deuen
o se pueden meter de cada una de las cosas sîguientes es a
saber: poncems, peras, priscos e naboa, espinacas, toron-
gas, meiones, codouyas, coles, e muchas otras fructas,
tiernas. E solamentc diremos aqui de aquellas que aqui
aucmos nombradas. h
Fnl. 221: « [Dlespiies que auras prcparadas todas las cosas
de suso diclias, o alguna de aquellas, en la manera que de
susoauemos mostrado, tu deues apparejar las cosas siguientes
que son nesçesarias a la conserua de la conpostit. e fazcn
XXV. PALLADIUS 155
apparejar algunos singularmcnto, segunt que de yiiso es cs-
cripto.»
Ce traité sur la conservation de la compote, occupe les
feuillets : 218-224.
Au feuillet 224, commence un traité de la greffe et de la
conservation et production du vin; il est inachevé et oc-
cupe les feuillets 224-245.
Fol. 224. « f A] qui comiença el tractado de plantar o en-
xerir arboles o de conseruar el vino segunt Albert, otros
dizen segunt Enclides [lire Euclides). R que de quai ac-
tor sea el dictado se demuestra por los capitules que se si-
guen. El primero capitol es de la manera como se pue-
den enxerir los arboles. E aqueste capitule segunt IX
maneras e vias de enxerir puede ser departido en IX doc-
trinas de la dicha obra. » Incipit: « La primera e la mas
acostumbrada...»
Fol. 245. Explicit : « Saluo que conuiene poner mayor
quantidat segunt que mas o menos aura de. »
Fol. 245 V*» blanc.
On sait que le livre XIV de V Agriculture de Palladius
est un poème sur Tarboriculture, dédié à un certain Pasi-
philus (cf. Teuffel, tnid. franc., t. III, p. 141). Nous n'avons
pas su le retrouver dans la traduction de Ferrer Sayol.
Cette traduction n'a pas, croyons-nous, été signalée jus-
qu'ici. Elle est intéressante à plusieurs points de vue.
Dabord, le traducteur nous apprend que lorsqu'il entreprit
sa version nouvelle, le livre de Palladius avait été déjà ar-
romançado. Pourquoi le traducteur qui est catalan s'est-il
appliqué à traduire Y Agriculture, en castillan ? On sent
l'effort que cela lui coûte et, de temps en temps, il retombe
dans le catalan, particulièrement quand il énumère des
arbres ou des fruits. Quant à la personne même du traduc-
teur, qui devait avoir quelque importance, puisqu'il a été
protonotaire de la reine Eléonore d'Aragon, nous ne savons
guère que ce qu'il nous en dit. A-t-il eu une activité litté-
raire en son temps? Lui doit-on autre chose que cette
version de Palladius? A-t-il écrit dans sa langue natale?
Tout ce que nous avons pu réunir sur Ferrer Sayol nous
le devons à l'amabilité de Don Francisco de BofaruU^ chef
de V Archiva gênerai de la Corona de Aragon, à Barcelone.
156 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Ce sont deux notes extraites d'un registre de la chancellerie.
Les voici '-
I. (( Ollici de prothonotari e tinent los sagells. »
» Ferrer Sayol prothonotari e tinen los sagells. — III bes-
[tias]. »
» Fin Barcelona, a VIII dies del mes de Noembre anno a
Nativitate domini M**CCC*'LXV, la Senyora Reyna mana
a mi quel servis per prothonotari seu e tinent los seus
sagells a la dita racio » (1365). »
(Registro de cancillcria, n" 1561, fol. 21.)
II. (( Confirmacion de una venta hecha por Bertrand de
Salanova domostico de la InfantaJuana, hija de Don Pedro,
por valor de diez libras Barcelonesas, pagaderas cada aûo el
dia de San Juan, en favor de Ferrer Sayol, protonotario
de la Ilustre Rcina de Aragon DoAa Leonor, diciendo
que se avise al Baile de Clariana y que todos la cumplan.
Dado en Barcelona XI de iMiero del aflo de la Natividad
del senor de M« CCCLXVI » (1366).
(Archive de la Corona de Aragon. Registro numéro 912.
fol. 75.)
Voici le prologue (]ue Ferrer Sayol met en tête de sa
version :
[Pjalladi Ruculi Kiniliani fuc noble hombre de la çibdat de
Homa. K por la grant afccçiou que el liauia a la cosa publica, non
tan solaniento de la çii>dat de Honia, mas encara a todas las par-
tidas del inundo, la quai cosa publica non es durable nin sepuede
sustener, inenos de labradorcs e personas que labren c conrreen la
tierra, nienos de industria de los quales los honibres non podrian
auer conuiniento vida para elles inesmos, nin para los animales
los (juales le sonnesgesarios, va sea que se lea (jue en los primeros
tiempos los honibres biuian de los fructos de los arboles, en
tienipo, es asaber antes del diluuio, quando los hombrcs non eran
tantos en numéro como son agora, por la quai rrazon Palladio ouo
consideraçiou que non tan solamente los fructos de los arboles
antes aun los espleytos de la tierra eran nesçessarios para alimen-
tar non solamente los hombres e mas aun los animales a elles
nes(;essarios, asi (îomo son diuersas aues, bestias cauallares, asi-
ninas, mulares, perros, e gatos, eotros, queya sea que cadauno en
su iiatura pudiese venir en los boscages estando e remaniendo sai-
vages, euipero non aprouecharien mucho a los hombres que los
lian nesçesarios a su prouecho e deleyte. Por la quai razon, e aun
XXV. PALLADIUS 157
por tal como muchos nobles e exçelentes liombres e de grant
estamiento como son papas, enperadores, reyes, condes e otros
grandes hombres, asi clerigos como legos, e otros de menor esta-
miento, asi por su deleyte como prouecho se delectauan en enno-
blcsçer el mundo; e algunos dellos hedificauan palaçios,castillos,
casas, fîortalezas, c^ibdades e liigares ; otros plantauan viûas, ar-
boles fructifîeros, criauan boscages e prados que siruian a sus
nesçesidades e plazeres e encara a la cosa publica, querientes
seguir la manera que touo Salomon, el quai fazia su poder de
ennoblesçer el mundo, ço es la tierra, la quai Dios espeçialmente
auiaasignada e dada a los fijos de los liombres. E paresçe que tal
doctrina ouiese querido dar el profet'i su padre Davit, en el CI II
psalmo del salterioen el quai escriuio un verso el quai comiença:
« Hoc mare magnum et spaçiosum manibus scilicet contractan-
dum », quasi que quiere dezir que aquesta grant mar e ancha que
es la tierra deue ser tractada e ennoblesçida por las manos de los
hombres hedifîcando e plantando e expleytando aquella. E por
todas aquestas razones Palladio partie personalmente de la çibdat
de Roma e (;erco grant partida de greçia, do fueron antiguamente
los grandes filosofos, e grant partida de Ytalia, e quiso leer muchos
e diuersos libres que algunos filosofos auian oscriptos e dexados
en memoriaen el fecho de agricultura o labraçion. E por ojo quiso
prouar e ver la manera c practica que los labradores e los forafios
tenien en hedificar sus casas e tierras o en plantar sus vinas e sus
arboles, e como los cnpcltauan o enxirian, c los tiempos en que
sembrauan e cogian c conseruauan cada simiente, e los nombres
de cada una, e como criauan sus bestiares gruesos e menudos, e la
natura dellos, e por sy quiso esperimentar e prouar muchas cosas
las quales auia leydas vistas e oydas. E après, por caridat que auia
en Dios, e por grant amor que auia a la cosa publica, copilo e or-
deno el présente libro en latin, fuerte, corto, e brève, e entricado, e
mucho sotil, no contrastant que en el prohemio e prôfaçio de su
libro ouiese pretestado e diclio que laartede la agricultura deue ser
tractada por hombres groseros e labradores, a los quales non deue
el horabre fablar subtilmente asi como sy cran hombres de sçieu-
çia. E es çierto que el libro do Palladio, por la grant suptilidat, e bre-
uedat, e vocables que non son en uso entre nosotros en Catalufiya,
nin aun en Espana, era e es mucho aborrido, e repudiado, e menos-
presçiado por tal que non lo podian entender, ya sea que algunos
se sean fechos arromançadores, los (piales non han auido cura de
arromançar muchos vocables, los (juales non son conosgidos nin
usados en nuestrolenguaje, mas han los puestos sinplement segunt
que los han fallados escriptos en el latin, en tanto (juc si poco son
158 BIBLIOTHÈQUE DU MAUQUIS DE SANTILLANE
eiitendidos en el latin, asy tan poco son entendidos en el romance.
E aun en muchas partidas del romance non han expresado nin
dicho el entendimiento de Palladio, antes han puesto el contrario
en forant derogac^ion e perjuyzio de Palladio, el quai solamentc
por copilar a tal libro meresçe auer grant gloria. Por que yo,
Ferrer Sayol, cibdadano de Barçclona, que fuy prothonotario de la
muyalta senora donya Leonor, reyna de Aragon, de buenamemoria,
la quai fue muger del muy alto seûor rey don Pedro, rey de Aragon
agora régnant, e fija del rey don Pedro, rey de Çîçilia, veycndo
los grandes desfallesgimientos los quales eran en los libros arro-
mançados del Palladio ( 1), c veyendo aun que este libro es muy hutil
e prouechoso a todos los hombres, asy de grant estamiento como
baxo, que quieran entcnder en agricultura o lauor, a laquai natu-
ralnieiitc son inclinados en su vejez, en espeçial los hombres que son
cstados en su juuentut de grant e noble coraçon, e han trabajado e
entendido en fecho de armas eotros notables fechos a utilidat de la
cosa publica, segunt que recuenta Tullio en un su libro intitulado de
vegez, en el ({ual recuenta grandes perrogatiuas, e grandes plazeres,
e delectaçiones, e proueclios en la agricultura o lauor, que es
conrrear la tierra, la quai, segunt que el dize e asy es verdat, que
non sabe tornar a su labrador aquello que le encomienda menos
de usura, quasy que diga que la simiente que ay siembra le resti-
tuye en niayor, e en mucho mayor numéro que non la siembra, e
muchas otras marauilhis las (lualesserian largas de escriuir; e mas
resc^ita en actuel mesiiio libro iiiuehos sabios, e antigos hombres, e
piiilosofos de grant estamiento (lue en su vegez labrauan e fasian
labrar e conrrear sus tierras; eel mesmo faze testimonio disiendo:
que cosa en el nuindo non es mas délectable al hombre viejo de
grant estamiento que faser conrrear las tierras e obrar obras de
aquellas ; emj)ero entiende lo dezir que se quiere secrestar e apar-
tar 0 alcxar en su vegedat de los aferes mundanales e pensar e
contemplar (jue la gracia diuinal faze engendrar la tierra sola-
nuînte a seruigio del hombre; ca Dios todo poderoso non ha me-
nester de los espleytos de la tierra sy non el hombre solament, e
remirando, c contcmplando aquestas cosas, e rendiendo gracias a
Dios todo poderoso la vegez ha puyado e subido el primer grade
o escalon de contemplation en Dios; e despues podra sobir mas
ligera mente cl segundo e-^calon de contemplar con Jésus Cristo
1. IVut ôtr«' Snyol f;nt-il ici .'illusion à la version de Palladius, dont
un oxeniplairo lui acquis on l'Ml par le roi I). Juan I" d'Aragon. Fr. l^o-
faruU y Sîins. Apfinirs hihliof/rùjicos^ p. 514 (cité par Bccr, Hnnd-
sr/trtf(rnr/n'i(^rr Spanicns» p. 01, n" 51), parle d*un Palludi acquis en
l'HT par le roi Jean 1" d'Aragon.
XXV. PALLADIUS 159
Dios e hombre, feeho nuestro hermano tomando natura humana ;
despues podra contemplar el çaguero e terçero escalon, el quai es
contemplar en el gozo que auran en parayso les amigos de Dios, los
quales auran trabajado por su seruiçio e de la cosa publiea del
mundo del quai el es cabec^a e niayor principe. E yo, por todas
aquestas cosas, hequerido nueuamentearromançare declarar, tanto
quanto la mi groseria e insufiçiengia ha bastado, el dicho libro de
Palladio, tomando aquel nueuaniente de latin en romance. E su-
plico a todos los leedores de aqueste libro que non me noten de
presumpçion, ea a buen entendimiento e a prouecho de la cosa pu-
bliea lo he fecho. E sy por auentura yo non lie bien interpretados
algunos vocables de simientes, e de arboles, o de otras cosas aquesto
ha seydo porque non los he fallados expuestos nin declarados en
algunos libres, asy de gramatica como de medeçina, ya sca que
diligentemente en elle aya trabajado, e dexolo a correcçion de
mayor e mejor interpetradorque yo, que le plegasuplir, e corregir,
e emendar los desfallesçimientos que y son, porculpa mia, por tal
que en los traslados, si alguno fara faser, non se sigua error. E
aquesto, por caridat de Dios e por dilecçion de la cosa publiea, ffue
acabado de romançar en el mes de jullio aûo a natiuitate domini
1385, e fue començado en nouiembre del afiyo 1380.
XXVI
JEAN GASSIEN
(Rocam. n»58; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-109)
1. Jean Cassien, CoUationes Patrum. 2. Francesch Exi-
MENis, Doctrinade dure a cascuna persona. Eu catalan.
Manuscrit de 107 feuillets, plus 3 de table et 2 blancs
au commencement, vélin et papier, folioté régulière-
ment jusqu'au feuillet 77; le ms. est divisé en cahiers et
porte ses signatures, l^criture du milieu du XIV® siècle.
Sont en vélin les feuillets : 1 de la table et les 2 blancs;
du texte les feuillets : 6, 7, 14, 15, 21, 22, 30,31, 38, 39, 46.
47, 54, 55, 62, 63, 70, 71, 78, 79, 86, 87, 94, 95, 102, 103.
Format 295 X 215 mm. Reliure moderne.
Les CoUationes Patrum occupent les feuillets 1-77. La
table appartient à ce premier ouvrage.
I. Fol. 1. Rubrique: Comenren les rubriques apellats
collarions dels Sants Pares, ro es a saber los conseils de
sancta vida que J'aliien los sants pares monges e her-
mites, e los bons eximplis e la bona doctrina que donauen
ah al très.
La table renvoie non aux chapitres, mais aux feuillets.
Fol. 1. Rubricjuo du texte : Començen les collacions dels
sants parcs ^ les quais Jbren escrites per alguns dexebles
lurs aperdurabla memoria dels esdeuenidors, Incipit : « No
es negun dupte lo mon ...»
Fol. 77. Ivxplicit : « ro es amor de Deu, la quai cosîi es
sobre tots los altrcs bons. Deo gracias. Amen. » Finito li-
bro sit la us et fjloria Cristo amen. Benedictum sit nonwn
domini nostri Jhu. xpi. et ploriose virginis Marie matris
('Jus et omniuvi sanctorum in eternum et ultra. Amen.
XXVI. JEAN CASSIEN l6l
IL Le second ouvrage commence au feuillet 79.
Rubrique : Aci comença la abreuiada e compendiosa
doctrina de dure a cascuna persona, Incipit : « En nom
de nostre senyor Deu e de la virge nostra dona sancta Maria
mare sua et de tots los sants e santés de Paradis. »
Fol. 107 v** B. Explicit : « E en aquesta manera e ab aquesta
condicio ho compli lo dit frare quin haja bon guardo de
nostre senyor Deu. Amen.»
Au verso du 2" fol. blanc du début on trouve écrite, pos-
térieurement au texte, une liste de rubriques de la Abre-
uiada e compendiosa doctrina de viure a cascuna persona.
Cette Doctrina d'Eximeniz a été publiée, d'après un ma-
nuscrit incomplet du commencement, dans la Coleccion de
doc. del Archico de Aragon, t. XIII, p. 311 et suiv.
Il
XXVII
SAINT AMBROISE
(Osuna: Plut. IV. Lit. N, n* 34; Rocam. n* 13; Biblioth. Nat.
xMadrid, Ii-10).
Saint Ambuoise, Œuvres morales. En castillan.
Manuscrit de 89 feuillets, plus 1 feuillet blanc au commence-
ment et 2 à la (in, papier non folioté. Écriture du XV*" siècle
avancé. Ni rubriques ni capitales. En marge, indication des
chapitres et quelques notes. Format 285x214 mm. Reliure
de parchemin .
Fol. 1. Incipit: «Porque entre los fijos...», et en marge :
Prologo quej'aze el santo dotor Ambrosio en el prinçipio
de su obra.
Au bas du premier feuillet on trouve le titre du 2® cha-
pitre : Que forma et orden deue orne tener en el callar, oyr
e fablar.
Fol. 86 v". Le livre finit par : « et declarada mucha ynsti-
tuçion e auisamento trae. »
Fol. 87, 88. 89. Table générale.
Ce livre compte xcii chapitres. Ce sont des méditations
ou leçons morales sur le silence, Tamitié, la chasteté, etc.
Exemple, chap. xvi : « Non conplir ome algunas vezes
aquello a que es obligado es ofiçio de bien faser. »
XXVIII
SAINT AUGUSTIN
A
(Roeam. n' 7; Biblioth. Nat. Madrid, Hh-80)
I
Saint Augustin, Sermons. En latin.
Manuscrit de 104 feuillets, vélin, folioté tard et incom-
plètement, réglé presque partout à 24 lignes. Initiales
rouges, pas de rubriques, grosse écriture du XIV® siècle.
Quelques feuillets endommagés ont été réparés, les trous
sont bouchés, mais les lettres n'ont pas été récrites sur le
parchemin. Format 277x177 mm. Reliure moderne aux
initiales du duc d'Osuna.
Fol. 1. Dans la marge d'en haut on lit en petits caractères :
« Sancti spiritus adsit nobis gratia — Sancta Maria ora pro
nobis. ))
Incipit : « Sermo sancti Augustini de uerbis domini in
euangelio secundum Matheum : Agite penitentiam appro-
pinquabit enim regnum celorum. » Indication des versets
cités et table des textes.
Au feuillet 97 commence le dernier sermon du manuscrit
dont le texte est: « Si uisuenire ad uitam serua mandata. »
Fol. 104 V®. Explicit : « Transibat dominus et illi clama-
bant... » Ce manuscrit est incomplet de six sermons, la
table nous indique que l'ouvrage complet devait contenir
vingt sermons.
164 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
*13
(Uocam. n- (>; Bibliotli. Nat. Madrid, Reserv. 6'-5)
Saint Augustin, De Vita Christiana, Kn ifcilicn.
Manuscrit de 21 feuillets, plus 2 blancs à la fin, vélin,
non folioté, réglé à 27 lignes, ^xriturc italienne du
XV'- siècle. Ornementation florentine. Aux quatre coins les
heaumes du manjuis de Santillane et dans le bandeau infé-
rieur deux anges portant ses armes. Format 240x170 mm.
Reliure moderne.
Fol. 1. Rubrique : Inconiincia il proemio del volgcu^ha-
tor(\
In('ipit:(( Riuolgendo io alcuni ecclesiastici libri uennemi
aile mani una gentile operetta del glorioso doctore Au-
gustiiio la (juale egli mando alla sorella... »
Explicit : « sara cagione incitare lanimo mio ad man-
darti dellaltre cose maggiori. »
Au-dessous, en lettres dor, comme la première rubrique,
on lit celle-ci : Incomincia il libro di Santo Agostino delta
Vita Cristiana, alla sorella, rerato di latino in volgare.
Fol. 1 V". Incipit : « Se io peccatore etinfimo, pîu insi-
piente oi piu imperito... »
Fol. 21. Kxplicit : « dare in pre.sentia ti diamo inabsen-
tia. Deo gratias. »
*C
(Osuna: Plut. III. Lit. N, iv 19; R<x.'am. n» 5; Biblioth. Nat.
Madrid. Hescrv. 5a-ll)
Saint Augustin, Confessions, En italien.
Manuscrit de 137 feuillets, plus 2 feuillets blancs aj
coinmenceiiKMit, vélin, réglé à 40 lignes. F.criture italienne
du XV'' siècle. C'est un manuscrit de grand luxe orné et en-
luminé avec un soin extrême. L'encadrement du fol. 1 répète
XXVIII. SAINT AUGUSTIN 165
avec élégance tous les motifs des décorateurs florentins,
chasse, jeux d amours dans les branches et au travers du
fouillis des arabesques. Aux ;uatre coins, dans des médaillons
carrés, les heaumes du Marquis (celui d'en haut à droite a
disparu), à droite et à gauche la devise a Dius e Vos » court
dans les bandeaux, et en bas deux anges soutiennent une
couronne de laurier où la place des armes est demeurée
vide; les pieds de l'ange de gauche et le sol ou les nmiges où
ils devaient poser n'ont pas non plus été terminés. Quelques
notes en marge. Format 325x225 mm. Reliure moderne.
Le titre dit : Comincia cl prolofjo cli santo Ac/usUno nel
primo lihro délie suc con/'cssioni. Incipit: « Tredici libri
délie mie confessioni... » La capitale qui commence le pro-
logue est finement enluminée, on y voit saint Augustin au
premier plan, avec sa mitre, sa crosse et ses gants, assis, les
mains jointes et vêtu de pourpre, dans sa chaire épiscopale;
la miniature, parfaitement dessinée, ne semble pas tout à
fait achevée .
Livre L fol. 1; liv. II, fol. 9; liv. III, fol. 13 v^ liv. IV,
fol.l9v«;liv. V, fol. 27; liv. VI, fol. 34 vMiv. VII, fol. 43 v«;
liv. VIII, fol. 53; liv. IX, fol. 62 v°; liv. X, fol. 72 v";
liv. XI, fol. 91 v"; liv. XII, fol. 102 v«; liv. XIII, fol. 113.
Explicit : « in questo modo si riceuera, cosi si trouera,
cosi sara aperto, amen. »
Fol. 126 v° : Comincia il libro disancto Agustino, a Pau-
lino, délia cura la quale sidebha aucre pei morti, Incipit :
« Longo tempo, o uenerando uescouo Paulino, sono stato
debitore a restituire.. . ))
Fol. 137. Explicit : « senza dubio la mia risposta sarebbe
manchata alla tua dimanda. Dco gratias, w
D
Saint Augustin, De Beata Vita, En castillan.
Cf. Notice II, ms. Reserv. 6^-2.
XXIX
PAUL OROSE
A
(Roeam. n" 129; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-119)
Paul Orose, Paidi Orosii hispani presbyteri historiarum
libri septem. En latin.
Manuscrit de 79 feuillets, vélin, non folioté, réglé à 43
et 44 lignes. Ecriture du XIV® siècle, à deux colonnes. Ini-
tiales et rubriques, pas de titre. En marge, notes de la
même époque que le ms. Format 287x204 mm. Reliure
moderne.
Fol. 1. Notice sur Orose tirée de Gennadius: « Horosîus
presbiter hyspani gencris, uir eloquentissimus et ystoriarum
cognitor, scripsit aduersus querulos christiani nominis... »
Texte, incipit : « Preceptis tuispius {sic) beatissime pat€r
Augustine...»
Fol. 7*J. B. Explicit: Pauli Horosii presbiteri, ad Au-
gust[in]um Episcopum , historiarum contra accusaiores tem-
porum c/iristianorum liber septimus explicit féliciter.
*B
(Osuna: Plut. II. Lit. M, n^l.)
Paul Orose. En Castillan. Manuscrit perdu.
Amador de los Rios dans son édition des Œuvres du mar-
quis de Santillano, p. 627, § lxxxiv, cite, en parlant de
Paul Orose, un manuscrit vu par lui dans la Bibliothèque du
XXIX. PAUL OROSE 167
duc d'Osuna et qui ne se trouve ni dans le catalogue de
Rocamora, ni à la Bibliothèque Nationale de Madrid, C'est
probablement un des manuscrits de Tlnfantado qui ont été
vendus à l'étranger quelque temps avant que le gros de cette
bibliothèque ne fût acheté par le gouvernement espagnol.
Voici la description de cet Orose :
(( Tambien poseia el marqués otro côdice aun mas rico, en
fol. mayor, limpiay hermosa vitela, escrito â dos cols., con
orlas en que aparecen sus armas, marcadoPlut. II, lit. M,
n"*?, el cual tiene este encabezamiento: Aqui comiença el
primero libro de las Ystorias de Roma de Paulo Eurosio,
sacado de ytaliano en aragonés (lemosin) et de aragonés
en castellano : el qualjiso tresladar estante en la cibdat de
Paris frey Pedro de Palmerola, comendador de Villel.
Et otrosi lo manda tresladar del dicho lenguage aragonés
en castellano el strenuo cavalier oint go Lopez deMendoça,
Senor de la Vega, seyendo capitan mayor en la fron-
tera de Jahen en contra de Granada por el serenissimo rey
don Johan de Castilla, etc. Tiene algunas notas y en-
miendas que parecen de mano del marqués,?), y al final
diçe: Aqui es fenecido de escrebir el libro de las ystorias
romanas de Paulo Eurosio que contiene XVI libros. Et
trasladelo yo el Bachiller Alfbnso Gomez de Çamora, por
mandado de mi senor Inigo Lopez de Mendoça, senor de la
Vega, é seyendo capitan mayor contra Granada en là
frontera de Jahen por el serenissimo nuestro senor rey don
Johan, en el ano del nasçimiento de Nro. Salvador Jhu.
Xpo. de mill CCCC é treynta y nuece anos : Deo gracias
amen, Terminada esta obra, hay un tratado original de Za-
mora : « Sobre el provecho que causa del malicioso, et que
daûo ô mal del neçio, et que significan estos dos vocablos.»
C
(Osuna : Plut. V. Lit. X. n' 18; Rocam. n" 128; Biblioth. Nat.
Madrid, U-125 )
Paul Orose. En aragonais.
0
Manuscrit de 174 feuillets de papier, non folioté. Ecriture
du commencement du XV^ siècle. Ni titres en rouge, ni
168 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
capitales, ni signatures. Format 286x217 mm. Reliure de
pardiemin.
Le premier feuillet porte une notice sur Orose: « Elhon-
rrado Orosio spaïlyol ... »
Fol. 1 V''. Prologue de Paul Orose : « Padre Sant Agostin
en fazer. . . ))
Liv. I. Fol. 2 v^. Rubrique: Aqui acaba el prologo et
comiença el primer libro de Paiilo Orosio sobre los grandes
factos del miindo,
Liv. II. Fol. 21 v'*. Acaba el primero libro de Paulo
Orosio prestre, recontador de las istorias contra los pa-
ganos, c comiença se el segundo libro.
Liv. III. Fol. 38: Acaba el libro IP de Paulo Orosio
preste espanyol, recontador de istorias, e comiença el libro
II1\
Liv. IV. Fol. 59: Acaba el libro lit de Paulo Orosio
preste spafiyol, recontador de istorias, e comiença el libro
IIII\
Liv. V. Fol. 86. Acaba el libro quarto e comiença el
quinto.
Liv. VI. Fol. 110 : De Paulo Orosio pestre, recontador de
istorias, el libro V^ acaba e comiença el libro VI*^
Liv. VII. Fol. 135 V" De Paulo Orosio se acaba el libro
VI^ e comiença el VII'' libro.
Fol. 157 v**. Explicit du texte : « que tu condempnas. »
Fol. 158. Rubrique finale: De Paulo Orosio, augustin^
obispo enbiadoy el libro VIP de las ystorias contra los
acusadores de los tienpos de los cris tia nos se acaba muy
bienauenturadamentj et a to facto translatar el muy exçel^
lent e Religioso senyor don Jray xJohanfernandeJS deredia^
humil castellan Damposta, e prior de Catalunya. Et ha la
trasiatado Domingo de Garcia Martin seruidor suyo,
F/inito libro sit laus gloriarristo, amen.
Qui scripsit scribat semper cum domino bibant (sic)
aiiu*n,
« El (jual libro son XI cuadernos c dos fullos de papel.»
Suivent trois lignes en caractères bizarres ; c'est sans
doute une (écriture secrète.
Fol. 158 v^ blanc.
Le feuillet 159 commence par les mots : « de la ciudat el
XXIX. PAUL OHOSE 169
quai el se alabaua que refaria...» C'est un fragment qui finit
au feuillet. 174 v'^par: a Siguese el terremotus espantable
que muchas ciudades de Orient faziendolas todas las casas
cayer con la tierra aplano. »
Ce fragment que le copiste ou le relieur a oublié de
mettre à sa place doit être intercalé entre les feuillets
141 et 142, du livre VII. On lit au bas du verso 141 en marge :
ft Require post XVII folia ad talc signum f » et plus bas
ces mots encadrés : de la çiudat el quai else alabaua.
Le feuillet 159 fait parfaitement suite au verso 141, mais
le recto 142 ne fait pas suite au verso 174. Le cliapitre qui
est indiqué au verso 174 n'est pa.s celui qui commence au
recto 142. Or, la note du fol. 141 dit XVII folia, et du fol.
159 à 174 il n'y en a que XVI, il manciue donc un feuillet
au manuscrit.
Dans la notice qu'il consacre à ce manuscrit dans sa Bi-
bUoteca del marqués de SantilUma (Obras, p. 627,
§. Lxxxiv;, Amador de los Rios ne fait pas mention de
l'important explicit du feuillet 158 (1. Il ne s'est pas aperçu
que ce manuscrit était précisément écrit en dialecte ara-
gonais et, trompé par le désordre des feuillets, il l'estime
incomplet. Rocamora dans son inventaire sommaire, tou-
jours insuffisant, a cependant relevé la rubrique finale du
feuillet 158.
Nous croyons utile de publier ici des fragments tirés du
manuscrit Ii-125 que nous venons de décrire, l'histoire de
cette version en sera éclairée :
[E]l honrrado Orosio Spanyol.apuesto fauladore amaestrado en
istorias, fizo VII libros en los quales départie todoaqueste volutine
et fizo departimiento contra les eristianos que dizian quel abaxa-
miento de la grandeza de Roma cra vcnida por la fe cristiana. En
los quales, faziendo memoria quasi de todas las miserias etribula-
ciones que son estadas en el niundo, denuiestra este mayorment
seyer : es asaber que contra el su mereçiuiiento dura aun el
comun de Roma et queel imperio esta en piet por el obseruamiento
1. Dans cette mémo notice, Amador de los Rios s'étonne que Nicolas
Antonio ne mentionne pas cette traduction ; or, nous verrons plus ba«
que la Bihliothcca Votas (t. II, p. 164) consacre une lon>çue notice à
cette version que Los Rios attribue à un traducteur imaginaire.
170 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
de la fc cristiana. Ond el, en el primero libro, déclara la dispoasi-
cion del mundo cotno es çercado de cada parte del mar e Irauessa-
mientos que tazii por la tierra ayunlado (!on cl Rio que es cla-
mado Tanais, e los ordenamienlos e disposicion de los lugares e(
las monlanyas, e el numéro e las coslumbrcs e la qiialidat de las
génies, e los eocomençain ienlos de las batallas ; otrosi las de los
senyorea los quales'se flKieron en el principio por derramamJenlo
de sangrede la gent. sineiitendîniientoderaemoria. Kste Orosio el
quai enbiado a sant Jeronimo de part de «anl Agoslin por aprender
laciencîadc gracia disponiendo primerament trayo en occident las
reliqutas de sant Esteuan martir que tueron falladas nueuament en
el tiempo de Onorio Emporador e eslacosa manificsla la su bondat.
El lilulo primero reaonla de gui' tracta nqitente Uhfo, agora ,
porte se el prologo de Paulo Orosi'o en que deimientra au humtldat.
(Fol. 1 v). Padre Sant Agostin, en fazer aqueste libro he yo obe-
decido a los tua mandamtentos e quisiesse lo Dios que atan con- '
plidament lo liuuiesse yo fecho coino lo fiz de grado. eonio quiere
que me mueue muyt pooo, siquiere que yo lo aya fecho bien, sî-
quiere no. Ë esto es purque tu mismo as ya dubdado que se pueda
bien fazer aquelio que ta mandante. Mas en aquesto lomo muyt
gran plazer que Srme la mi voluntaten quanio yo pudiesse ûbe-
dezer los tus mandamienlos- Porqueen la casa de! rico padre que
ay muyt granl familia, ya sea que ayanimalias de diuerssas gene-
raciones para prouechamiento de su fazienda, es poca la cura de
los canes los quales atau ^olamenl han de su natura obedecer e se-
guir la voluntat del senyor, alli do le plaze de mo^trar gela o pur
palauras o por senyales, esto por quanto han lo que ellos dcsean
propriament, los quales en quanio ellos son mas nobles quealguaa
de las olras auimalias en alanto son mas gracîossos e amaosirados
por lahumanidal. Es asaber aconosçer el libro de Paulo Orosio, re-
contador de las Islorias, por el honrrado Jolian Bueno, de grauia-
lica en vulgar a instançia de micer Lauiberdo de los abades. e
pone se en el comienço el prologo.
Traducteurs et traductions de Paul Orose en Espagne '
Il nous parait utile, pour débrouiller ensuite plus aisé- '
ment l'histoire de ces versions, de rapporter ici le texte de
la notai, p. 39 du tome VI de YHiMoria crilica d'Amador
de los Rios, où à propos des Historias del espaiiol Orosio
il dit : « Dos versiones de Orosio, iimbas custodiadas en la
» Biblioteca del duquede Osuoa {P. V. Lit. N. nùm. 18 y
XXIX. PAUL OROSE 171
» P. II. Lit. M, nùm.7), poseyô el marqués de Santillana:
» la primera hecha por un Juan Bueno, â instancia deLam-
» berto de los Abades de gramâtica en vulgar (de latin en
» castellano), y la segunda por el bachiller Alfonso Gomez
» de 2^mora, de ôrden dcl mismodon InigoLopez, trayén-
» dola del catalan al cual habia pasado de la traduccion
» francesa de fray Pedro de Palmerola, comendador de Villel .
» etc. »
Voilà la légende. Voyons les faits maintenant. Tout d'abord
puisque les rubriques du manuscrit perdu (Plut. IL Lit.
M, n** 7), exécuté pour le marquis de Santillane, disent à
plusieurs reprises qu'il fut d'aragonais mis en castillan,
pourquoi Los Rios veut-il qu'ici aragonais ait le sens de
catalan ou de limousin (1) ? Nous ne connaissons pas de
version catalane d'Orose, tandis que le ms. Ii-125 nous a
conservé le texte aragonais exécuté par Domingo de Garcia
Martin par ordre de Juan Fernândez de Heredia, alors
encore châtelain d'Amposta (2) et (jui fut ensuite grand
maître de l'Ordre de Jérusalem. Ce manuscrit est comme
une minute de celui qui fut ensuite luxueusement écrit
et décoré et dont la Bibliotheca Velus de N. Antonio
(t. II, p. 163-164) fait mention (3).
1. Le plus curieux est qu'Amador de los Rios, après avoir déclaré,
dans le tome VI de son Histoire, que le marquis de Santillane fit tra-
duire Orose de catalan en castillan, et après avoir déjà noté eu marge
du mot aragonès le mot Icmosin dans sa notice du ms. perdu (Plut. II,
Lit. M, n* 7), disserte ensuite dans le tome VII (p. 475, note 2), sur
el hahla avagonesa^ à propos du spectacle allégorique représenté pour
fêter l'entrée de Fernando de Antequera (1414) à Saragosse. Il dit que les
copias récitées en aragonais par la Justice, la Vérité, la Paix et la Mi-
séricorde, étaient à mesure tornadas en palabras castellana^s, par Alvar
Garcia de Santa Maria, qui nous le rapporte lui-même. Et comme
preuve que de semblables castillanisations de textes aragonais n'étaient
pas rares, il cite la version d'Orose que le bachelier Alfonso Gomez de
Z&mora exécuta, en 1439, pour IiligoLopez de Mendoza.
2. Juan Fernàndez de Heredia fut fait châtelain d'Amposta vers 1345,
et grand maître de rOrdi*e de Saint-Jean -de- Jérusalem en 1377.
3. a ArugonenHia Vihvi Pauli Orosii Historlaruni versio, e codice Bi-
bliothecîe Collegii Sanctiss. Corporis Christi ^'aIent.
Esta es la taula è su/nan'a annotaciô de los lihros rubrlcas è capi-
tales del libro que Paulo Orosio de la nacion de Spanyafamoso poeta
e ystorial copilô à Instanria è mandamiento dcl bienacenfurado sant
AgosU : : : : Et por onde el mufjt rccerendo en Xpo padre e senr/or
Don frai lohan Fernande:; de Eredia por la gracia de Bios maestro
z.i.1.
172 RIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
11 nous semble plus que probable que le manuscrit Ii-125
aura été le texte môme que le bachelier Alfonso Gomez de
de Zamora fut cliargr de castillaniser, en 1439, pour son
maitre Don Inigo Lopez do Mendoça, seigneur de la ^'ega.
Il est permis de sui)poser que le traducteur qui travailla
à Paris, sur la version toscane, fut le même Domingo de
Garcia Martin que « frey Pedro de Palmerola, comendador
de Villel », chargea de ce travail, à la demande de Johan
Fernandez de Heredia, qui fut, on le sait, lui aussi com-
mandeur de Villel et qui était à l'époque châtelain d'Am posta
et prieur de Catalogne.
D'où Amador de los Riosa-t-il tiré la traduccion fran-
ccsa de Fray Pedro de Pdlmerola, comendador de Villel!^
Le manuscrit Plut. II. Lit. M, n" 7, dit simplement que la
version aragonaise fut faite à Paris sur un texte italien.
Comment Amador de los Rios a-t il pu faire de ce commandeur
aragonais l'auteur d'une traduction fran(;aise ? l^st-ce parce
qu'étant à Paris il en fit exécuter une aragonaise sur un
texte toscan? Voyons enfin qui fut Juan Bueno, qui, suivant
Los Rios, traduisit Orose de (jramtttica en vulr/ar(de latinen
castelIano).Nous savonscpie vers Tt^xtrême fin du XIIP siècle,
ou plus exactement aux environs de 1291, un juge de Flo-
rence nommé Bono Giamboni traduisit de latin en toscan, à la
prière de Messer Lamb(*rto degli Abadi di Kirenze : Délie
Storie contra i paf/dni di Paolo Orosio libri VII (1). Le
traducteur aragonais a traduit l(vs noms trouvés par lui dans
dv la Of'fim (le saut IoIkui do I/irlin. mjondo v. considerando (/iir
fu/iK'sd /loriffU ntcmoi-idl c snnuirio dncmno.nt de los Jndicios de Dios
« inurlids prrso/Kfs dr difci'cntrs /n'ofrssionrs e condlciones è waior-
mfnt ft (nfiifllfis (/n<> non cran instructas en scirnrin cra ignuto c non
rt's nicnfts f/tnisi non salndo nin otdo :por ianfo cl dicho Srnyoretc : : : :
El primer titulo reronfn de que trarta aquesti libro : c Jizo esii iibro
reparf(di) rn siffr Ithrcts.Qic. »
Le iKiductoui' Domingt» de (larcia Martin, nommé dans le Ii-125, n'est
pas cité dans la Blbllofheca VHu.s.
1. Drllr sforie eonfrn i l\tijani di Paolo Orosio lihri VII roi-
(jarizzainentt) di Bono (riftnihoni publieato ed illustrato cou noie dal
Doit. Franresrtt 7V/.s\s7*. Firenze ])or Thoinniaso Baracch^, 1849, in-8*.
C<'tto version avait été publiée déjà au XVI' siècle, sans date, mais
vers 1535, à Venise. Kn 1531) et 15U4, on la réimprima, à Venise égale-
ment, en l'aUribuant à Giovanni (iuerrini da Lanciza (cf. Zambrini,
Le Opère roltjari a Stuntpa^ col. 727-728). Ce texte est conservé par un
assez grand nombre de manuscrits.
XXIX. FAUL CHOSE 173
le manuscrit italien qui lui servit de texte, et c'est ainsi que
Bono Giamboni est devenu Juan Bueno, Lamberto derjU
Afearf/Lamberdo de los Ahndes et la formule si fréquente
en Italie di (iramatica in vulr/are, de latin en castellano.
En résumé, nous venons démontrer que les deux manus-
crits d'Orose, Tun anigonais, l'autre castillan, conservés dans
la bibliothèque Osuna, dérivent tous deux d'une source com-
mune : la version italienne de Bono Giamlxmi. Bien plus,
nous avons vu (jue le manuscrit aragonais contient la version
([ue commanda Juan Fernândez de lleredia, nous avons
montré quelles prol)abilités il y a de croire que la version
(jue Pedro de Palmc^ola fit exécuter à Paris, sur le texte de
Bono Giamboni, ne fait (juiui avec celle (jue Domingo Garcia
Martin fit pour le châtelain d'Amposta. Le manuscrit perdu
P. IL Lit. M, n° 7, que le marquis de Santillane fit cas-
tillaniser piir Alfonso Gomezde Çamora, n'était très certai-
nement qu'un remaniement de la version conservée par le
manuscrit Ii-125. Amador de los Rios a donc vu une
version française, modèle d'une version catalane, et une ver-
sion castillane, faite directement sur l'original latin, là où
il n'y avait qu'une version aragonaise, faite sur une traduction
italienne, et un remaniement castillan de cette même version
aragonaise.
f. w.
XXX
BOECE
(Osuna: Plut. V. Lit. N, n« 3; Hocam. n' 38; Biblioth.
Nat. Madrid, Ii-36)
BoÈCE^ De Consolationc. En^italien.
Manuscrit de 46 feuillets, plus 2 feuillets de garde au
début, vélin, non folioté, réglé à 36 lignes. Écrit dans la
seconde moitié du XIV® siècle, à deux colonnes. Encadre-
ment, enluminures, lettres ornée. Format 283x194 mm.
Reliure de parchemin.
Fol. 1. L'encadrement entremêlé de sujets et d'arabesques
est curieux par les détails, sans être très artistique ;il appar-
tient au genre d'ornementation italienne qui a précédé les
admirables bandeaux florentins du XV® siècle. Dans le
bandeau inférieur deux écus d'armes, un dans chaque coin,
identiques à celui qui se trouve au fol. 1 de TAristote et
de la Vita Dantis de Boccace : d'or à cinq bouquets de
fleurs feuilh'^es, au naturel. La grande initiale est finement
enluminée : on v voit Boéce écrivant son livre derrière les
barreaux de sa prison.
Fol.l A. Incipit: « lo Boetio lo quale inquadirietro perfec-
tamente feci uersi dilecteuoli ne lo fiorito studio de la mia
prosperita...))
Livre I. fui. 1-7; liv. IL fol. 7-15: liv. III. fol. 15-27;
liv. IV. fui. 27-:^7 V"; liv. V. fol. 37 v- B.-46 A.
Explicit : « quando uoi operate dinançi agliocchi del gîu-
dice che tucte le cose uede ».
« EjjpUfit Liber BoetH, Deo gratias amen . " Daos la cu-
lonne B on lit :
« Manushujusscriptoris,
Saluetur omnibus oris,
Memoria sit uobis.
Micbaelis uestri soruitoris. n
Chaque livre est ornii d'une capitale miniaturée avec Hoesse
où l'on retrouve toujours une figure d'ange qui tient un livre,
et lin vieillard, c'est sans doute la Philosophie, consolant
Boéce; en plus de ces initiales, les feuillets qui ouvrent les
livres nous présentent des demi encadrements.
Le texte, nous l'avons remarqué ci-dessus, est précédé de
deux feuillets de garde, le second porte dans la colonne A
20 lignes d'une écriture du commencement du XIV" siècle;
c'est un commencement de copie du texte italien de
Boëce. La dillérence est très grande entre l'écriture
de ce fragment et celle de notre texte. Au verso de ce môme
feuillet, nous trouvons, d'une écriture italienne du
XV" siècle, les vers que voici écrits sur deux colonnes :
ti Uassi pensoso il seghator dell'erba,
Crucciato contra Gioue e contra Marte,
Ma la speranza clie amor gli serba,
Montando in sulle sue leggiadre sarte,
A pjine ed acqua, alla fer/a del soie,
Cantando tuttauia, si corne suole,
Che mai non stanclia ne giamai si duole,
Co' ferri in collo corne uuol su arte,
Per la cruda stigion cli'e stata accrba,
Ciascheduu uil penser dal vA\r gli parte
Chel porteranno in un bel prato d'erba.
Menando il terro stara tiitto giorno
Fa'l seghatore nel bel prato ïntorno
Et poi la sera da di mano al corno ;
Non lo fa per iscorno.
Ma per franchezza sualetizia spande
Sol pfT rispticto délia giornata grande, n
Au-dessous de ces vers, mais de facture antérieure à ceux-
ci se trouve une grande miniature de 20 centimètres, très
176 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
HiKMiiont peinte et bien consiîivêe, représenUint le fauclieiir
debout dans le» j)ré fleuri où Ton voit un lapin et un oiseau,
la faux est sur l'herbe ainsi qu'un ta])ouret et un marteau;
de la ceinture du faucheur pend un étui dans lequel on voit
la pierre à faux. Le costume, très élégant, du faucheur est
celui qu'on portait en Italie dans la seconde moitié du
XIV^ sièchî, avec le chaperon à longue queue, qu'on re-
trouve souvent dans les portraits de cette époque.
B
(Osuna : Plut. V. Lit. X, n" 20; Hocain. n» 37; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-32)
BoècFm De Consolatione. En castillan.
Manuscrit de 1 19 feuillets, plus 3 feuillets blancs au com-
inenc(»ment et 1 à la tin. papier, non folioté, réglé à 21 lignes.
Ecriture du XV-' sièc^le. Titres en noir, initiales des cha-
pitres en rouge Restes de signatures irrégulières. Format
277x197 mm. Reliure de parchemin.
1mi marg(î not(\s de la même main (juc le texte.
Fol. I. Titre en noir, lettres ornées: Libro de la consolaçton
nmantl de Boecio Roinano: e ronuença iina carta de Ruy
Lopc^ de Dnualos al que h romanro.
Incii)it : « Muchas v(v.es pienso, o mi verdadero amigo...»
Cette lettres finit au fol. 2, et la réponse du traducteur, ((ui
w. scnornuK» ])as, suit immédiatement et va jusqu'au fol. 4.
Kxplicit : (( al sigui(Mitearguinento (|ue es de la Intenc^ionde
a(juest<» libro ])rim(»ro. » Suit : la Intendon de aqiieste libro
prinu'/v. Au r(M*to du fol. 5 finit l'exposition et commence
h) fcxt<' : Coinienra el lihro jtnmero de la confiolacion na-
tfu'fd de Anirio M(tidio Tonjuato Seueri no Boecio, extra
eonsnl ordluario patriclo, verso primero: « Yo C|ue en otro
ti(Mipo con florescientc* estudio acabe cantares ...» Fol.5 v**,
Prosa primera.
Fol. 30 v": Arahasi^e el lihro primera.
Fol. 31 : Ai'f/nmento del libro sefjundo.
Fol. 41 V": Aeah((.'<se el libro serjundo.
Fol. 42: Comiençaelarfjumento del libro tercero*
XXX. BOÈCE 177
Fol. 73: Acabasse el terçero libro e coniiença el argu-
mento del libro quarto .
Fol. 100: Acabasse el libro quarto.
Fol. 100 v^: Argumento del libro quinto.
Fol. 119 V**: Acabasse el libro quinto, Deo gracias.
Explicit : « como obra es ante los ojos del Juez acatante
todas las cosas ».
Amador de los Rios [Obras del marqués de Santillana,
p. 597), émet l'opinion que la lettre du connétable Ruy
Lopez de'Avalos pourrait avoir été adressée au chancelier
Pero Lopez de Ayala, de qui seraient la réponse et la tra-
duction de Boèce, traduction dont parle Fernand Ferez de
Guzman, dans ses Gencraciones y semblansas, en énumé-
rant les travaux littéraires du grand chancelier.
Nous avons copié les lettres i[\xi précédent la version de
Boèce parce qu'elles sont intéressantes pour notre étude :
Libro de la Consolaçion natural de Boeçio Romano^ e comiença
una caria de JRuy Lapes de Daualos al que la romança,
Muchas vezes pienso, o mi verdadero amigo, qiian gran don es
otorgado a los ensenados de la sabiduria, e no solaniente a quellos
mas aun a les deseantes délia. E yo, discipulo pequeûo de los que
dessean saber, venido nouicio ai estudio, soy ençendido a dessear
el socorro de aquellos que, ante destos nuestros tiempos, en las
sçiençias fueron complidos, de cuya doctrina no solo ami, mas a
los que mucho saben, grande pro e claridat se siguen. Por esto pense
con singular affection rogar a vos que trabaiasscdes en traer a
nuestra lengua vulgar la consolaçion del sancto dotor Seuerino,
que por nombre propio es llamado Boeçio, el qualyo creoaber de-
clarado cosas de muy grande prouecho. Ecommo quier que yo he
leydo este libro romangado por el ffamoso maestro Nicolas, no es
de mi entendido ansi (;ommo querria. E creo que sea esto por faita
de mi ingénie, y aun pienso fazerme algun estoruo estar mesclado
el texto con glosas lo quai me trae una grand escuridat. E auria
en especial gracia me fiiesse por vos declarado, en tal manera que
mejor lo podiesse entendcr. guardando las palabras con que el
actor se rrasona, senalando en la margen lo que vuestro ingenio
podiere para ({ue yo syn conpanero el texto pueda entender. E fa-
ziendo lo ansi resçebire de vos el niayor benefiçio que un amigo
de otro puede resçebir, por ([ue las cosas tocantes al saber mayores
son que todas las otras del mundo. Ansy lo dixo el monarcha de
la sabiduria: que meior es la sçiencia que toda riqueza, e alg«na
12
178 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
joya no se egualara con ella. Mas si mi flaca razon no da logar
a caber tanto comino pido, y a vuestro trabaio no conseguirie
el fructo que nieresçe, podres muy bien dezir que no quedo por
vos de enseûar comme respondio Platon al rey Rrofusta quandoera
maestro de su fijo. Ansy, mi buen amigo, faziendo aquesto por mi
tanto rrogado, podres auer gloria de bien ensenar e a mi queda
el cargo del poco aprender.
Acahasse esta carta e comiença ntra en su respnesta.
Si alguna, virtuose cauallero, seùor mio, es la différencia entre
rogar e mandar, de vos a mi por çierto no la siento. Que si vues-
tras palabras comigo ouiessen logar de ruego, como pidaes lo que
no puedo bien complir, seyendo negado auriades muy justa res-
puesta nembrandouos aquello que dize Seneca en el libro de los
bénéficies : que no auer dado la cosa es mucho menos graue que
auer la dado mal. Mas comme al mandado vuestro no pueda yo
rrefuyr, postpuesta mi inhabilidat, acorde seguir lo que man-
dastes.
E queriendo lleguar a la obra manifestauasse a mi mayor diffi-
cultat de lo acabar tanto que ya dexaua de mirar al su comienço.
E segun escriue Dante fingendo los espantos de la entrada infer-
nal : ansy comme aquel que desquiere lo que quiere e por nueuo
pensamiento trueca lo propuesto, ansy que del comencamiento
todo se quita, tal me sentia yo en este que propusiera. Enpero la
obediençia que mucho me apremiaua fazia dubdoso mi coraçon.
E comme dize Terençio : quando el coraçon esta en dubda con, poco
mouimiento es lançado aca y alla, ffuy determinado a seguir la
parte mas graue por aquella doctrina de Tullio en las obras vir-
tuosas, donde muestra que si alguna vez nos troxiere la nesçessi-
dat a acjuellas cosas que no son de nuestro ingénie es de poner
todo cuydado, pensamiento, e diligençiapor que, si no las podiere-
mos fazer fermosamente, a lo menos las fagamos lo menos feo que
podieremos. Por tanto, senor, si no acabare esso que mandaes,
bastaine rcmirar a elio para ser quitado de culpay, aunque no
a vuestro desseo, satisfare a vuestro mandado. Semejado a los ni-
nos (jue cobdiçiando executar todo lo ([ue les mandan, tan bien
lo inpossible, con la usada obediençia, descubren la inoçente sim-
pleza que faze a su intençion no solo syn culpa mas aun mereçe-
dora de gradc^çiiiiionto. K comino quier que al comienço de toda
translaçion se deua antcponer algo, para meior entender la cosa
de que se tracta, |)aros(;iMue sobrado fazerlo yo aqui por que vos,
rfcûor, auiendo leydo assaz aquesta obra aures meior sabido la
intençion de su actor, e para sentir mas pure el dulçor de sus
razones, pues deseades gostar syn mezcla el sabor de su fablar.
XXX. BOÈCE 179
commo sea rauchas vczes que por la diuersidat de las lcn<^uas se
fallen algunas palabras (juc no son mudables sin gran dano suyo,
contesçiendoles commo *a las plantas nasçidas en su escogido
logar que mudadas a otro pierden lo mas de su fuerça y aun a
vezes se secan, donde tal diçion fallare quedara en su propio vo-
cabio 0 se trocara por el mas cereano que en nuestro vulgar yo
fallare, poniendo de fuera otros en su fauor que al poder mio sos-
tengan su mesma fuerça. K donde se toçare fiction o ystoria que no
sea muy usada reduzirse ha breuemente, no para vuestra ensenança
ca auiendo vos grande notifia de muchas leturas mejor podes dc-
zirlo que inclinaruos a lo oyr, mas seruira a vuestra memoria que,
instruyda de cosas diaersas, seyendo de algo oluidada nembrar se
ha mas de ligero. E fallando alguna razon que paresca dubdosa
en sentengia sera le puesta adiçion de las que el nombrado ma-
estro en suletura ha declarado solo tocante a la letra. K porque los
titulos son claridad a la via del procéder e no se entreponga al texte
cosa agena, en comienço de cada libre se porna una rehiçion o ar-
gumente que sefiale ali^o de lo contenido en sus versos e prosas.
Agora, con la voluntad del guiador soberano, vengamos al siguiente
argumente que es de la intençion de aqueste libre primero.
C
(Osiuna: Plut. II. Lit. M, n" 2i; Hoeam. n" 36; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-35)
Pedro de Valladolid, Commentaire de Boèce. Kn castillan
Manuscrit de 82 feuillets, pi us 2 feuillets de garde au com-
mencement et là la fin, papier, folioté en rouge, réglé à
34 lignes, l^criture du XV® siècle, à deux colonnes. Pas de
rubriques, petites capitales. Le commentateur ne suit pas
les divisions de Boèce. Format 285x207 mm. Reliure de
parchemin.
Au fol. 1 commence, sans titre, la table des chapitres de
tous les livres du De ("onsolatione : « En el primero ca-
pitulo se contiene (luien fue Boeçio c porque e por quien fuc
perseguido e donde fue cncarcjerado e porque fizo el aqueste
libro... ))
Au fol. 7 A., commence l'exposition des livres de Boèce :
« A mayor e mas perfecta declaracion del dicho libro es cosa
180 BIBLIOTHÈQUE DU MAKQUIS DE SANTÎLLANË
notadora (jue Boeçio fue varoii inuy noble entre los çibda-
danos de Rroma... »
Fol. 82 v** B. Explicit: « por agora por todos tienpos yn
secula seculorum amen.»
Fol. 82 v** B. Au-dessous du texte et séparé de lui par une
barre rouge, on lit, de la mémo main que le reste, la note
suivante :
(( Este libro fizo Pedro de Valladolid, criado del senor rev
de Nauarra, c oficial suyo de pararle su tabla en que comiese,
e las cortinaîs on que oya misa, e lizolo en la villa de Al-
ciitiiz, en el ano de mill e quatroçientos e treyntîi e seys
aflos en el mes de Setienbre ha veynte e un dia andados ; e
este dicho dia era Sanlucas euangelista e auia de desceii-
dir el senor Rey ha oyr misa a la yglesia mayor por la
dicha fiesta, e por los grandes aferes que ouo no descendio
e oyo misa en el castillo do posaua ».
Au verso du premier feuillet de garde, on lit quelques li-
gnes d'une écriture du XV^* siècle, plus moderne que celle du
texte : « Jhs. Lunes, a vevnte e dos dias del mes de Jullio
ano del nascimiento del nuestro senor jhu. Cristo de mill
et quatroçientos o cynquenta e quatre anos, estando el
Rey don Juan de Castilla nuestro senor, de esclaresçida
memoria, en la noble villa de Valladolid dolientede su do-
lentia natural, (luel nuestro senor Bios le quiso dar, fal-
lescio este dia e lo lleuo nuestro senor Dios desta présente
vida entra las nueue oras e las (lies. K alçaron por Rey
luego el martes seguiente a su lîjo el principe don Enrique
pr[imojgenyto, que se acaesçio al su finamiento, los caual-
leros que onde estauan que fueron... »>
Cette exposition de Boêce est différente de celle de Ni-
colas de Tnîvetli, dont la Bibliothèque Nationale de Madrid
conserve, sous la cote Bb -61, une version castillane.
Traducteurs et traductions de lioèr.e en Espagne,
On sait le succès (jue le moyen âge fit au livre de Boèce;
ce succès ne fut pas moindre en Espagne qu'en Italie ou
qu'en France. Nous allons grouper brièvement tout ce que
nous pouvons dire de l'histoire du De Consolatione dans la
Péninsule :
XXX. BOÈCE 181
I. La première en date des traductions connues de Boèce
en Espagne est due à un dominicain F. Père Saplana, il lui
manque le prologue et une partie du livre V. F.lle est écrite
en catalan, c'est Villanueva iViaf/c, XVIII, p. 206 qui en a
trouvé un manuscrit dans la bibliothèque du monnstère de
Monserrat et qui nous en donne le titre: « Prolech de frare
» Père Saplana, del ordre de Preycadors, conventual de
)) Terragona, qui esplana aquest libre de lati en romanç, se-
» gons lo començament (,/'. cornent) ég\os^ de Sent Tomas :
» lo quai tremis al Infant en Jacme, fill del Rey deMallorca,
» lo quai Infant era desheretat é tingut près en la ciutat de
M Rarchalona per lo molt ait senyor Rey en Pcre d' Arago. »
Après la dédicace du traducteur vient le prologue de
Boèce et celui -ci porte en tête le titre suivant : Aci comenra
10 prolech del libre appel! at Boeci de Consolaçio en lo quai
proenii se conte la istoria de Theodorick rey dois Gots, lo
quai fo arromanrat per /rare Anthoni Genebreda, de la
orde delsj'rares preycadors.
Ce qui a prêté à la confusion c'est que le manuscrit de
rUniversité de Barcelone qu'a suivi M. Aguilô dans son
édition de la Biblioteca Catalana, porte en tête de la
lettre dédicatoire le nom de frère Anthoni Ginebreda. La
préface de la traduction castillane imprimée (Séville, 1497),
dont nous reparlerons tout à l'heure, éclaire ce mystère.
11 en ressort que Saplana n'avait pas traduit l'histoire de
Théodoric et la persécution de Boèce, non plus que la fin
du livre V, où il est parlé du libre arbitre (Voir à ce sujet
Vicente de los Rios dans sa préface aux Oeuvres de Don Rs-
tevan Manuel de Villegas, t. 1, p. xxxni, note 78). Un
certain Bernât Juan Doncel de Valence, qui avait un vif
désir de connaître l'ouvrage tout entier, pria frère Anthoni
Ginebreda de traduire ce qui manquait. Ginebreda se prêta
à QjQ désir et compléta l'ouvrage tel que nous le trouvons
dans la Biblioteca Catalana, Déjà Prospère Bofarull dans
le t. XIII de sa Coleccion de docutnentos inéditos del ar-
chiva de la corona de Arar/ôn, avait publié des fragments
de cette traduction d'après un manuscrit du milieu du
XIV* (?) siècle provenant du monastère de Ripoll. Le
prince pour qui fut faite la traduction mourut en 1375.
Ginebreda contemporain du traducteur Saplana, fut prieur
1S2
BIRLIOTllKQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
du couvent de Suinlo-Calherine de Barcelone, puis arche-,
véque d'Athènes (cf. Villanueva, Viage, XVIII, p. 206,,
et Torr'es Amat, Mentonas paraformar un Diccionario dé
fos escritores catalanes, p. 295). Ces deux auteurs ne soni
pasd'accord surk date de lamortdeGinebredu. Pour Torresi
Amat, il mourut en 1395; Villanueva au contraire affirme
qu'il était archevêque d'Athènes en 1399. Quoi cju'il ■
soit, la traduction Cittalane de Boèce fut bien accueillie f
on en fit une version castillane qui fut imprimée dès 1483
à Toulouse (Mèndez-Hidalgo, Tîpoijrqfïa cspaiio/a, p. 377).
La traductioi? Saplana-Ginebreda, qui porte le seul nom
de Giuebreda, fut traduite en castillan et imprimée à plu-^»
sieurs reprises, La première édition espagnole est de 1488,
(Salvà n' 3854) : Boeçïo de cunsolarion iornado de latin eft
rromançe por el muy reuerendo padre fray Anton Gcnebre-
da maestro en la santa Theologia, de la orden de/osprû
dicadores de Barçelona. Explidt : Aqui feneçe el libro
de consolaçion de Boeçio el t/ual Jue jnpresso en Toloat
de Françia por maestro Enrrique Mayer aliman e acaboat
a qaatro dias del mes de Jullio. Ano del nasçimiento dt
nuestro seUor iha xpo de mil e quatfoçîentos e ochenta i
ocho atlos.
Vient ensuite la traduction que cite Méndez d'après ElaiUj
{lîepert. Biblioyr. t. I, p. 462) :
Boctliius de contiolalione Philosophie hispanice versm
ab Antonio de Ginebreda. Bardnonemti ex ordin. Predi-
calor. J493 folio. Puis celle de Séville 1497, par Meynan
VnfjtU alernan e Luni,-alao polono conpaneros a diej y ocko
dias del mes de Hebrero'de Mill CCCCXCV/J aàos (cf.
Gallardo, -Ensayo, n" 2333).
C'est cette édition qui nous a fourni les renseignement#
mentionnés ci-dessus. Elle commence ainsi :
« Comiença el libro de Boccin : de la consolacion philoso-
I» (ical ; Por que el libro de Boccio de consolacion es muy
Il necessario a recréât loa omes que son en tribulacion i
» a esercitar los a deuocion e a entender la alteza de loi
n secretos diuinales. Por tanto algunos an fecho todo g)
w poderio de roman»;ar el dicho libro : a instruccion de lu
n que no saben scieneia e entre los otroa ovo uno e! quai l
u enderesça al infante de Mallorca.
XXX. ROÈCE 183
» Porende En-Bcrnat Juan Doncel, habitadorde la cibdad
)) de Valencia rogo a mi fray Antoni Ginebreda de laorden
)) de los predicadores de Barçelona que por quanto el auia
)) grand affection de aver la dicha obra conplida que yo
» quisiese suplir los dichos desfallimientos por que obra
)) tan solenne no remanicse inpcrfecta.
» E por quanto. en la dicha exposicion liauia algunos
» desfallimientos especial mente porque el diclio expone-
» dor doxo del quinto libro la quarta e la quinta prosa
)) e el tercero e el quarto métros. Kso mesmo por quanto
» en el comen(;amiento del dicho libro no fuesse la hestoria
» de Theodoric ni la persecucion de Boecio ni el titulo del
» dicho libro.
» E yo queriendo obedcçer a sus rogarias, e porque la
» dicha obra fuese en la perfection escogida e debida segund
» la flaqueza del mi ingenio lie suplido segund que pude
» los dichos (desfallimientos rogando a aquellos que la
)) dicha obra leeran que si cosa fallaren de desfallimiento en
» ella que benignamente lo quieran corregir e pensar. Ca los
» omes son desfallientes, etc. »
Enfin Salvâ iCatdlofjOy n^ 3855), décrit une impression
du môme ouvrage faite à Séville en 1499, par les mêmes
imprimeurs, et qui paraît en tout semblable à la précédente :
(( Acabada e imprimida fue la présente obra del Uergel
)) de Consolacion : en la muv noble e muv leal cibdad de
» Souilla por Meynardo Vngut aleman : e Stanislao polono
)) compafleros : a spensa de guido d'iavezaris e juâ de
)) porras e lazaro de gazanis mercaderos compaïleros a
» XXIII dias dn mes de Octubre de mill CCCCXCIX ».
Nicolas Antonio, qui n'a connu aucune de ces éditions,
met Ginebreda, qu'il nomme Gincbrada, dans sa Bibliotheca
Nova.
II. La seconde traduction espagnole de Boèce est celle
qu'Amador de los Rios (Historia Critica, t. V, p. 112,
note 1), attribue à Nicolas de Trêve th. C'est une er-
reur. Nicolas de Treveth, dominicain anglais (cf. Fa-
bricius, Bibl. Med, et Infini. Latinitatis^ lib. XIII, t. V,
p. 133), est l'auteur d'une Expositio in BocthUini de Con-
solatione Pldlosophi((\ et le traducteur castillan a traduit
avec le texte de Boèce la glose de Nicolas de Treveth.
18-
BIRLIOTIIEQUF DU MARQUIS DE SANTILLANE
Amiidor de los Rios cite un manuscrit de cette version
conservé à l'Escurial [h. II. 16); la Biljliotlii'f|ue Nationale de
Madrid en possède un : le ms. Bb-61, qui fait partie du
fonds du comte de Haro, récemment étudié par M Paz y
Méliu dans la Reoista de Arrhiros ; et M . Menéndez y Pfr-
iiiyo est, lui aussi, propriétaire d'un manuscrit de cette ver-
sion.
Le manuscrit de Santander occupe quatre-vingts feuilletS'
d'un volume de mélanges, il est du XV" siècle, écrit sur
papier, à deux colonnes. Nous allons le prendre comme type
des manuscrits de la deuxième traduction. Titre : Aqai
f'omiença el Ubro de Boeçio Seuerïno senador de Roma, et
tjital J};o estfindo pressa par mandado de Tkcodorico, rrey
de !o.s godos, e es Uamado este Ubro de consalaçion ej'ae
declarado por un doctor en ia santa theologia que ouo
nonbre frey Nicholatt Trcbet, delà ordendelosfraylesde
Santo domingo.
incipit : « Yo frey Nicolas Trcbet maestro liumilde'en la
sancta escriptura, coci reuercncia soy atreuido a declarar
el libro de Boeçio llamado de consolai;ion por obedesçer a
mandamientos de algunos frayles mis hermanos, segund
que so tenudo por la profession que fiite en la orden de
ser ohcdiente a mayores e a mcnores. w
Fol. 80 B. Esplicit : « E Dios conosce las cossas que son-
por venir a nos ca del todo son a el présentes, ii
Laus Deo et ej'us geniWicis Marie, quod jani perfcci hoé
opusJliosQfie hoc est opus Boecii. In nomine patris etjiliis)
et spiritus sancti.
III. Ruy Lopez DAvalos connaissait la version accom-
pagnée du commentaire de Nicolas de Treveth et la
obscurités qu'il y trouva lui lîrent souhaiter une nou-
velle traduction. Voyez à ce sujet la lettre et la ré-
ponse du traducteur dans la notice où nous décrivons le
ms. 11-32 de la Bibliothèque Nationale de Madrid, (jui Rt
probablement partie du noyau de la bibliothèque de Gua-
dalajara. Le ton atTectueux de la lettre du connétable a fait
croire à Amador de lo.s Rios qu'elle pourrait bien étro
adressée au chancelier Peio Lopez de Ayala. La réponse du
traducteur révèle une véritable culture littéraire et beau-
coup d'érudition, ce qui n'est pas contraire à l'hypothësa'
XXX. BOÈCE 185
de Los Rios {Obras del Marques de Santillana, p. 596-597,
§XVi.
IV, Lo mcinuscrit Ii-30 contient, nous l'avons dit, un com-
mentaire du livre de Boèce, différent de celui de Nicolas
de Treveth et qui a pour auteur ou pour copiste un certain
Pedro de Valladolid. 11 est du XV^ siècle.
V. Toutes les traductions que nous avons vues jusqu'à
présent sont en prose, c'est au XVP siècle qu'appartient la
première version de Boèce en vers et en prose, à la façon de
l'original; cette traduction est due au dominiaiin Alberto
de Aguayo, (cf. Gallardo, Ensayo, n° 43 ; Salvâ, n^ 467 ;
Pellicer, Ensayo, p. 3).
Le titre de l'édition princeps, Séville, 1518, est: Lihr^o de
Boecio Seoerino, intitalado De la Consolaeion de la Filo-
sophia, agora nueoainente tradacido de latin en castellano
por estilo nunca ante visto en Espana. Va el métro en copiais,
y la prosa por medida.
Cette traduction obtint un vif succès et éclipsa les autres.
Ambrosio de Morales, dans son Discours sur la langue cas-
tillane (06ra« de Francisco Cervantes de Sala^ar, publiées
par D. Francisco Cerdâ, Madrid, 1772, p. 23), dit à ce sujet :
(( Mas ha de cinquenta ailos ({ue se imprimieron en caste-
» llano los libres de Boecio Séverine del Consuelo de la
)) philosophia en un t<in bueno estilo, que quakiuiera que
)) tuviere buen voto, jusgarà como estava mejor en nuestra
» lengua que en la latina. »
Et Valdés, dans son fameux Dialogo de la Lengua, cite
aussi la version de Aguayo en parlant des traductions :
« Cuanto à la prosa dijo : que de los que han romanzado, hé
» leido poco : porque como entiendo el Latin, i el Italiano;
» no euro de ir al Romanze. D'eso poco, que hé leido, me
» pareze haber visto dos librillos que me contentan, asi en
» el estilo, el cual tengo por puro Castellano, como en el
» exprimir mui gentilmente i por mui propios vocables
» aistellanos, lo que hallaban escrito en Latin. El uno
») d'estos es Boezio, de consoUuiôn : i, porque hai dos tra-
» duziones, parâd mentes, que la que yo os alabo, es una
» que tiene el métro en métro, i la prosa en prosa, i esta
» dirijido al conde de Urena » {Dialogo de la Lengua,
Madrid, 1860, p. 176). Ni Valdés, ni Morales ne semblent
r
186 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
\ avoir noté que ce que Aguayo appelle « prosa medida '»
consiste en vers octosyllal>es, écrits comme de la prose.
VI. Le manuscrit P. -97 de la Bibliothèque Nationale de
Madrid contient une traduction inédite de I^^êce, elle est
du XVP siècle. Son auteur, Pedro Sanchez de Viana, ou
D' Pedro Sainz de Viana, traduisit aussi les Métamorphoses
d'Ovide. La traduction de Boèceest suivie de longues notes:
une observation en marge nous apprend que le prologue
qui précède les notes devrait se trouver en tête du livre.
VII. Nous nous contenterons dénumérer les traductions
de Boèce imprimées au XVII* siècle et dont plusieurs sont
curieuses : Fray Augustin Lopez traduit et commente le
De Consolatione, Valladolid, 1604, cette version est en
prose ; mais l'auteur intercale après le livre II un poème
anonyme, dû à un jésuite, qui porte le titre de E^siimulo
del dicino Amor. Ce poème en rtdondiUas compte 1292 vers.
VIII. Estéban Manuel de Villegas publie sa tradui^tion à
Madrid en 1065. A partir de la troisième prose du livre V.
il juge la matière délicate, cesse de traduire et cite, pour
compléter louvrage, le texte latin.
IX. Traduction de Don Agustin Lopez de Reta, gentil-
homme navarrais, qui vécut au XVII' siècle et dut mourir
peu après 1688, suivant l'éditeur de sa traduction. Vicente
Rodriguez de Arellano. qui la publia à Madrid en 1805.
X. Enfin Antonio Perez Ramirez, « racionero de la insiirne
collégial de Ampudia », traduit et comnuMite Boèce, sous le
titre bizarre de Armas contra la Fortuna, Valladolid, 1698.
XXXI
JUSTINIEN
(Osuna : Plut. I. Lit. N, n" 18; Rocam. n'^eS; Biblioth. Nat.
Madrid. Ii-72)
Abrégé du Corpus juris civilis. En castillan.
Manuscrit de 95 feuillets, plus 1 de garde au commen-
cement, et 1 à la fin, vélin grossier, non folioté, à
deux colonnes, l^criture serrée du XIV*^ siècle. Format
365x245 mm. Reliure tympanisée, bois et cuir, traces de
fermoirs.
Le feuillet de garde porte une croix entre les branches
de laquelle se lisent les mots suivants : « In principio erat
verbum et verbum erat apud eum, dominus erat verbum .»
Au v"" du même feuillet « libro de derecho. » A Tintérieur
du plat inférieur de la reliure, deux petites chartes du
XIV« siècle.
Ce manuscrit contient un abrégé du Corpus Juris civilis
de Justinien, le texte est identique à celui du ms. n® 19
provenant de V Archiva histôrico Nacional, qui est aussi du
XIV® siècle, mais de plus petit format et mieux rubrique et
orné.
Fol. 1-9. Rubrique : In nomine patris et filii et spiritus
sanctiameriy indiuidue sancte trinitatis, Inçipit liber codicus
conpositus a nobilissimo Justiniano imperatore. Primera-
mientre deuemos dejsir de la sancta trinidat e de la sanctaffe
catolica e non ssea osado ningun orne de desputar délia pu-
blicamientre.
Incipit: « De todas las cosas del mundo que son mas
notables e mayores e meiores ...»
188 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Fol. 2 v"* B. Kxplicit: '« Al sieruo deuon tornar franco. »
ExpUcit liber primo, incipit secundo.
Livre //. Rubrique : Por quai razon orne deue deman-
dar a su contendor ante que lo meta en pleito. « Pues
nosauemos dezir el pleyto »
Fol. 10 v° A. Explicit : (< assi como es el padre del bien
de su tijo. »
Livre ///. Incipit : « Pues que nos auemos dicho. ...»
Fol. 18 v° B. Explicit: « non se pierde por menos de
XXX anos. »
Livre IV. Incipit : a Pues que auemos dicho de los juy-
zios »
Fol. 39 A. Explicit : « duquel termine adelante. »
Livre V. Incipit: « Pues que nos auemos dicho de los né-
gocies que. ...»
Fol. 47 v" B. Explicit: « que elles non deuieron. »
Livre VL Rubrique : a Aqui comiença el libro IV,
De los sieruos que fuyen a sus senores, Incipit : « Agora
digamos de los seruos. . . ».
Fol. 66 v* A. Explicit : « por su mester a fuero de-
monies(?i »
Livre VII. Incipit : « Pues que es dicho de los contra-
ries »
Fol. 76 A. Explicit : « que le podra demandar. »
Livre VIII. Incipit : a Si el aruol de un mio vezino. . . »
Fol. 90 B. Mxplicit : a Fenece por menos de XXX anos. »
Livre IX. Incipit : (( Equien roba alguna cosa idest »
Fol. 94 v^ A. Explicit : a comunal de la cipdat. »
Le ms. n° 19 de YArchivo Histôrico contient le livre IX
complet, il a trois chapitres de plus que le ms. Ii-72, ces
chapitres occupent ;iJ feuillets et finissent par: « de las qua-
les ssaben que deuen preguntar a los testigos. Daniel dixit.»
Fol. 93 A. Ce feuillet contient quatre paragraphes de for-
mules pour conjurer les démons et éloigner les mauvais es-
prits au nom de Dieu.
(( Toid orne que troxiere estes nonbres consygo, o los
leyere, o los viere cada dia, nunca mora a ffierro nyn aura
myedo de rrayo nyn del spiritu malino » etc. Suivent
les ditlérents noms de Dieu.
XXXI. JUSTINIEN 189
Autre paragraphe des sept noms qne doit prononcer
raccouchée pour se préserver du danger, etc.
Cette compilation est une traduction du Codi de Justinià,
version catalane du texte provençal (inédit) dont nous trou-
vons quelques fragments dans la Chrestomathie provençale
de Bartsch, col. 293-298. L ^ roi Martin P' possédait un
Codi en cathalà daté de 1309, qui porte le n<* 76 dans le
catalogue de sa bibliothèque (Cf. Morel-Fatio, Grundriss
de Grôber, Katal, Litt., p. 102).
M. Suchier prépare depuis longtemps une édition du texte
provençal de cet ouvrage qu'il nomme le Codi, pour mieux
marquer que ce livre est une œuvre originale écrite primiti-
vement en provençal. Il a publié en 1899 un travail préli-
minaire intitulé : FiXnfneue Handschriften des Proven^a-
lischen Rechtsbuches Lo Codi, et en 1900 il a publié une
étude sur les deux manuscrits de la version castillane de ce
texte : Die Handschriften der castilianischen IJberseizung
des Codi, Dans les Annales du Midi (t. VI), M. Suchier a
publié un article sur les Manuscrits perdus de la Somme
provençale du Code de Justinien, qui est un peu une réponse
à l'article que M. Tardif avait fait paraître dans les An-
nales du Midi [t. V) sur le même sujet.
XXXII
SAINT GREGOIRE
A
(Osuna: Plut. III. Lit. N. ii" 27; Rocam. n* 124; Biblioth. Nat.
Madrid,- Kk-27)
Saint Grégoire, Morales sobre el libro de Job, traduit
en castillan par Pero Lopez de Ayala.
Manuscrit de 165 feuillets, papier, foliotation irréguliôre.
Ecriture du commencement du XV® siècle, à deux colonnes.
Format 400x290 mm. Reliure de parchemin. Le premier
feuillet est occupé par une grande miniature représentant
Pero Lopez de Ayala agenouillé devant le pape. Cette
peinture à l'aquarelle est fort intéressante parce que c'est
vraiment un portrait du chancelier qu'elle nous présente.
Celui-ci remet au pape sa traduction des Morales et Gré-
goire lui dit : (( Dios te guarde amen por la su gracia santii
I pues que por su seruicio feziste obra tanta. » Et Pero
Lopez répli(iue: « fSeflor de los peligros guardado en este
mundo | sea (juien te presentii este libro segundo. »
Ce volume est la seconde partie seulement des a Morales
sur Job )). Les 3 premiers feuillets manquent.
Fol. 4. Iiicipit : a La sapiençia fuera pedrica en las plaças
de su bos, la (jual bos luego la enseila... »
Livre XVIII, fol. 4-23 v° ; liv. XIX, fol. 25-40 A;
liv. XX, fol. 41-6-3 A; liv. XXI, fol. 63-75 v«;liv. XXII,
fol. 76-99 A; liv. XXIII, fol. 100-119 A; liv. XXIV,
fol. 119v"-134v^liv. XXV,fol. 136 A-150 B; liv. XXVI,
(le feuillet 151 manque; fol. 152-165 v° B.
XXXII. SAINT GRÉGOIRE 191
Explicit : « A este pequeïlo libro dainos fyn agora por
que non nos estendamos mas de lo que deuamos. » Aqui
se acaba el beynte y seys libro de los morales de Sant
Gregorio sobre el libro de Job.
Nombreuses notes en marge dans tout le manuscrit.
Le premier volume de cet exemplaire des Morales fai-
sait-il partie de la même bibliothèque? C'est probable, mais
nous n'avons pas pu en retrouver la trace. La miniature
intéressante du premier feuillet a été reproduite en couleurs
en tête du livre de M. Catalina Garcia: Castilla y Léon
durante los reinados de Pedro /, Enrique II, Juan I y
Enrique III, 1. 1, Madrid, 1893.
B
(Osuna: Plut. I. Lit. N. N" 11; Rocam. n' 123; Biblioth. Nat.
Madrid, KK-24)
Saint Grégoire, Morales sobre el libro de Job, traduit
en castillan par Pero Lopez de Ayala.
Manuscrit de 273 feuillets, plus 2 feuillets blancs à la fin,
vélin, réglé à 49 lignes. Ecriture du XV® siècle^ à deux co-
lonnes. Mouillures attaquant le vélin, nombreux feuillets
très détériorés. Titres en rouge et bleu, espaces blancs pour
capitales. En marge rappels et citations de la même main que
le texte. Format 400x278 mm. Reliure du temps.
Fol. 1. Prologo de los morales sobre Job, Fol. 1 v** Prologo
de Sant Gregorio que enbia a Ssan Leandro arçobispo de
Sseuilla. Ce prologue occupe les fol. 1 v®. 2, 3, 4, à la suite
Prejaçio e prologo segundo jusqu'au fol. 9. A la suite : Aqui
comienca elprimero de los morales quefiso Sant Gregorio
papa sobre el libro de Job, « [Vjaroneraen la tierra llamada
Huz, el quai auia nombre Job. Con rrazon esta nombrada
aqui la tierra donde este santo varon moraua... »
Livrel, fol. 9-18v^ liv. II, fol. 19-36; liv. III, fol. 36 v«
49; liv. IV, fol. 49-68; liv. V. fol. 68-90 v^ liv. VI,
fol. 90vM06;liv. VII, fol. 106 vM21; liv. VllI, fol. 121-
143 v^ liv. IX, fol. 144-167; liv. X, fol. 167 vMSl;
liv. XI, fol. 181 v"-193 v^ liv. XII, fol. 194-204 v«;
192 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
liv. XIII, fol. 205-215; liv. XIV, fol. 215 v^-230; liv XV,
fol. 230-244; liv. XVI, fol. 244-260; liv. XVII, fol. 260-
272 v°.
Explicit : « quien podra catar el tronido de la grandeza
del ». Aqai se acaba el XVII libro de los morales sobre
Job, el quai ordeno el bien auenturado Ssant Gregorio,
C
(Osuna : Plut. I. Lit. X, n" 12; Rocani. ii° 123; Bibiioth. Nat.
Madrid, Kk-25)
Saint Grégoire, Morales sobre el libro de Job, traduit
en castillan par Pero Lopez de Ayala.
Manuscrit de 151 feuillets de gros vélin, écriture du
XV*' siècle, à deux colonnes, ms en tout semblable au pré-
cédent mais beaucoup mieux conservé. Il contient la suite
des Morales.
Fol. 1. Incipit : « [M]uchas vezes en la santîi escriptura
îïlgunas cosas...»
Liv. XVIII. fol. 1-23 V"; liv. XIX. fol. 23vo-39v^ liv.
XX, fol. 40-60 V"; liv. XXI, fol. 61-71; liv. XXII. fol.
71v«-87; liv. XXIII. fol. 87-102; liv. XXIV, fol. 102v^-115
v«; liv. XXV, fol. 117-129; liv. XXVL fol. 130-151 v°.
Kx|)licit : « porque non nos estendamos mas de lo que
deuemos.» Acjui acaba el libro XXVI de los morales de
San Gregorio.
D
(Osuna : Plut. I. Lit. N, n* KJ; Rocam. n" 123; Bibiioth. Nat.
Madrid, KK-2G)
Saint Grégoire, Morales sobre el libro de Job, traduit
en castillan par Pero Lopez de Ayala.
Ce manuscrit présente les mêmes caractères que lesVins.
KK 24 et KK 25. Il compte 185 feuillets de gros vélin et
contient la suite des Morales de saint Grégoire.
XXXII. SAINT GRÉGOmt: 193
Fol. 1. Incipit : « [Q]ualquier que se esfueira a toniar
sçiençia...))
Livre XXVII, fol. 1-21; liv. XXVIII. fol. 21-34 v-.
liv, XXIX, fol,. 35-44; liv. XXX. fol. 54-75; liv.
XXXI, fol. 75vM03; liv. XXXII, fol. 103-119v^ liv.
XXXIII, fol. 120-142; liv. XXXIV, fol. 142-157v"; liv.
XXXV, fol. 158-171; liv. XXXVI, fol. 171-185.
Explicit : « por quanto sienpre touo buena esperanra
en Dios ». Aqui se acaba e se citnple et libro de Job segunt
la trasiaçion del ebrayco. »
Soit qu'il ait ignoré la traduction d' Avala, soit qu'il lait
jugée insuHisante, Alphonso Alvarez de Toledo traduisit
une seconde fois en castillan l'œuvre de saint Grégoire.
^es Morales parurent à Séville, chez Cromberger, en 1513.
et en 1534, chez Juan Barreda de Salamanca, à Salamanque
Cf. Antonio-Bayer, BibL Xoi\, t. 1, p. 10).
La traduction du Chancelier est restée inédite.
13
XXXIII
PAPIAS
^Osuna: Plut. II. Lit. M, n* 13; Roeam. n* 172; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-105)
Papias, Vocabulaire. En latin.
Manuscrit de 235 feuillets de vélin, non folioté. Écritures
du XIIP et du XV^ siècle, à deux colonnes. La partie an-
ci(Mine est réglée à 38 lignes, la partie moderne compte un
nombre irrégulier de lignes par page. La partie ajoutée au
XV** siècle n'a ni rubriques, ni capitales, la partie primitive
a SOS capitales refaites sur d'anciens modèles ou seulement
ralïaicliies. Format 320^225 mm. Reliure du XV® siècle, en
très mauvais état. Sur le plat supérieur de la reliure, une
étiqu(»tte portant: Vocabulario en latin; au dos : Papiœ
El en tenta Vocahuloriim.
Fol. 1 A. Titre : Incipil Prolor/iis in elementarno voca-
bidornrn Papiœ Doctoris : « Filii utique Karismi [sic). »
Fol. 2 A. Le prologue finit par : « et ceterorum quos
nunc snperredemus. »
Fol. 3 blanc.
Fol. 1. Le texte commence sans titre ni rubrique : « A,
littcia ()nini))us gentibus ideo prior. . . »
Fol. 235 v° 13. Explicit : « Patronomica grecum seruant
uccentum qu(^ grecum seruant nominati[vu]m. Vbi uero
mutatio sit littere. »
Ce manuscrit se divise en deux parties distinctes : la
prcmièro, écrite en caractères italiens du XV* siècle, va de
A à L inclus et occupe les feuillets 4-122 v** B. Le feuillet
123 est blanc. La seconde partie, de M à Z, va du feuillet
XXXin. l'AlMAS 105
124 au feuillet 235 v^. Elle est écrite sur un vélin jauni et
date du XIIP siècle. On voit que, pour utiliser les l<»ttres
M-Z et les observations finales, on s'est, au XV*' siècle,
donné la peine de compléter le manuscrit en récrivant toute
la première partie du dictionnaire.
XXXIV
HISTORIA HIEROSOLYMITANA
(Osuna: Plut. II, Lit. N, n' 19 ; Rocam. n«25; Biblioth.Nai.
Madrid, Ii-15)
1. Baudri de Bouugueil, Historia Hierosolymiiana.
2. LisiAHD DE Tours (? , Historia Hierosolymttana, pars
secunda. Kn latin.
Manuscrit de 111 feuillets, plus un feuillet de garde,
vélin, folioté, réglé à 31 lignes. Écriture du XIV® siècle
(première moitié). Capitales en couleur ornées de dessins à
la plume. Au commencement une rubrique; dans l'intérieur
du livre il n'y en a pas d'autre. Format 277X175 mm.
Reliure de Tépociue, en cuir sur ais.
I. Fol. 1. Rubrique : Alias uocatus Godofrede Buylon,
et au-dessous nous lisons le titre de l'ouvrage : Incipit
Historia lerosolimitana ab Balderico Dolensium oj^chi"
episcopo édita.
Incipit : « Baldericus Burgulensium abbas, postea uero
Dei misericordia arcliiepiscopus Dolensium licet indignus,
omnibus christianis pacem. »
Fol. 79. I^xplicit : a Nos autem librum quartum historié
istius, in pugnam post cai)tam ciuitatem infra paucos dies
mirabiliter deuictam, opitulante Deo, claudimus et sic
soluto promisso quiescimus. »
Cet ouvrage a été publié à diverses reprises sous le titre
de Bal dr ici Andefjarensis Historiae Hierosolymitanae
libri IV Bongars, I, 85-138 ; Migne CLXVI, 1067-1152;
Historiens occidentaux, IV, i-iii). M. Molinier pense que
XXXIV. HISTORIA lïIRROSOLYMI FANA 197
cet ouvrage a été composé un peu après 1107 (Cf. Les
Sources de V Histoire de France, II, n^ 2120).
II. Fol. 80. Incipit : « Cum audissent donnus Boa-
mundus »
Fol. 111. Explicit : « euasissent plane pauci nisi perse-
quentes, ut dictum est, insidiarum reuocasset suspicio. »
La première partie de cet ouvrage est perdue, la seconde
a été publiée (Bongars, I, 591-625 ; Migne, CLXXIV,
15891634 ; HiM. occid,, III, 545-585). C'est Barth qui a
attribué cette histoire à Lisiard de Tours. Voyez aussi
Molinier (/. c, n«2123-2«).
XXXV
PIERRE LE MANGEUR
(Petrus Gomestor)
(Osuna: Piiit. II. Lit. N. n' 5: Rocani. n" 132; Bibliotli. Nat.
Madrid. 1M04)
Pierre le Mangeur» Historia Scolastica, En latin.
Manuscrit do 326 feuillets, plus 1 blanc au commence-
mont, vélin, non folioté. Ecriture de la première moitié du
XIV'' siècle, à doux colonnes. Rubriques et capitales, ornée*
sobrement do traits calligraphiques. Format 325x214mni.
Reliure du XV'^ siècle, on cuir sur ais. Ce manuscrit
porte sur le dernier feuillet cette note qui indique sa
j)rovenanc(^ : « Ist(^ liber est conuentus santi Anderii, » et
au-dessous: « Ystorias escolasticas. »
Fol. 1. Inci|)it: a Ilistoiia gonesis. »
Fol. 299, Rul)ri(|U(»: Erpliciunt allégorie ueteris testa-
menti, sccundiim maf/isiriém Petrum.
Fol. 300. Rubricjue : Liber anderimas traetat de Euan-
fje/iis, corttinens capitula quatorderim.
Fol. 326. Iv\plicit : « largitur immutabiliter et summe
bonc Deus. »
Le relieur a altéré Tordre des feuillets, ainsi le fol. 312
devrait êtr(^ |)lacé (Mitre le fol. 314, auquel il fait suite, et
le fol . 315 (ju'ii précède. Et le fol. 313 devrait être le fol. 312,
car il fait suite au fol. 311.
■asr^a
XXXVl
IXNOGKNT m
(Osana: Plut. V. Lit. iN, n''2; Rocam. n" 134; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-127)
Innocent III, IJbro de la Vileza de la humana condicion.
En castillan.
Manuscrit de 35 feuillc^ts, plus 1 blanc au commence-
nent et 8, dont 2 de vélin, à la fin. Vélin et pai)ier, folioté
jisqu'au feuillet 14 seulement, nombre de lignes variable.
Icriture du commencement du XV*' siècle ou peut-être de
lextrême fin du siècle précédent. Rul)rique et capitales.
Sont de vélin les feuillets 6, 7, 14, 15, 22,23, 30, 31,38,39.
format 286 x 217 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubricjue : Ac/iii comicnca el lihro de la Vi-
U^a de la humana condicion eompuesta del senor Lochario,
laiita cardenal, que despursfue criado en santo padre lia-
irado Ynnoçençio ferrio. El prolofjo comirnça en estaf/uisa:
« [A]l senor santo Padre Pedro, ])or la gracia de Dios
obispo del puerto, Lochario indigno, por la diuinal gracia
en présente. . . »
La table des chapitres occupe le verso du feuillet 1 et
cinq lignes du feuillet 2.
Fol. 3: Capiiulo primera, de la muy misérable entrada
de la cil condicion humanal. «[PJara (jue salli delà natura
de mi madré, para cpie viesse trabaio e doloi* e los mis dias
fuessen consumidos en conlîusion. »
Fol. 13. Fin de ce (ju'on peut appeler la première partie
de ce traité : « E lampara es fecha en los pensamientos de
los ricos, »
i?00 niRIJOTlIRQUE nu MARQUIS DR SANTILLANE
Esi)ace blanc pour la rubrique qui devait intituler la se-
conde partie. Table des chapitres. Fol. 14. Rubrique: Ca-
pitulo primero, del muy cu/pahle fallimiento de los
hombres de la humanidat en susalida,
(( Très cosas son las quales suelcn a les hombres aficionar
e son estas : riquezas, deleytes, honrras.»
Fol. 26. Fin de la deuxième partie. Au verso du même
feuillet commence la troisième. Table des matières.
Incipit : « Capitulo primero, de la misérable condicion de
la humanidat en la sallida de los dolores que los malos pas-
san en la muerte. »
Fol. 35 v^. FA'plicil : « De lo quai nos quiera Dios
guardar e guarde por la su santa presçiosa sangre. Amen. ))
C'est la traduction du Liber Lotarii Leoite et Cardi-
nalis (plus tard Innocent III) de vilitate conditionis hu-
mane ou Liber miserie conditionis humane. Cette version
est l'œuvre d'un anonvme.
XXXVII
GUIBEHT DE TOURNAI
(Osuna : Plut. II. Lit. N, n" 7 ; Rocam. n* 2; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-2)
1. GuiBERT DE Tournai, De erudicione regum et princi-
pum. 2. Saint Thomas d'Aquin, De regimine principum.
3. Gilles de Rome, table des chapitres des trois livres
du De regimine principum, 4. Vincent de Beauvais,
Tractatus de morali principis institutione, 5. Vincent
de Beauvais, De puerorum nobilium eruditione. 6. Vin-
cent de Beauvais, De consolacione ou Epistola de morte
amici consolatoria. En latin.
Manuscrit de 150 feuillets, plus 2 blancs au commence-
ment, vélin, réglé à 49 lignes. Ecriture du commencement
du XrV® siècle, à deux colonnes. Capitales en couleur.
Tranches dorées avec ornements peints sur la tranche. Ce
manuscrit devait être le second volume d'un recueil de
traités relatifs à l'éducation des princes^ puisque le fol. 1
porte le n^ 132. Format 299x220 mm. Superbe reliure
mudejar. Au dos : Aegidio de Roma, de Eruditione
regum.
I. Fol. 1 A. Rubrique : Incipit prologus generalis in
regulis regum, Libellus de erudicione regum et principum;
continet très epistolas. In prima agitur de reuerencia dei et
diligencia sui; in secunda de disciplina débita potestatum
etofficialium; in tercera de affectu et protectione subdi-
torum. Suit un prologue et la table des chapitres.
Fol. iv* A. Incipit : « 1^ epistole prologus et prime partis...
Clementissimo domino suo L. dei gracia illustrissimo
S02 BIBLIOTIlftQUR DU MARQUIS DE SANTILLANE
regi Francortim f rater G. de Torn^acoJ de regno momen-
taneo raignire féliciter ad eternum... »
Fol. 13 A. Explicit : n qui uiuit et régnât in secula
seculorum aineB. »
Lj» deuxième épttre est divisée en deux parties. La pre-
mière commence au f("uillet 13.
Fol. 13 B. Incipit : k Postulastls clementissime domin«
prelibatis. . . u
Fol. 20 V" B. Explicit : h nihil reputans alïenum. »
La seconde partie de la deuxième épitre commence au
feuillet 20 B. : " Tetigimus aliqua de potestatum et ofiiri»-
lium disciplina. . . »
Fol. S5 V A. Explicit : « in secula eeculorum amen, m
Troisième épitre fol. 25 v A. Incîpit : « Quoniam aspi-
rante. . . »
Fol. 28 B. Ksplicit : « Ai^tum Parisius apud fratrcs mi-
nores, anno gnicie railleaimo ducentesimo quinquagesimo
nono mense octobri in die octabarumbeati Francisii. Obse-
cro iiutem eo.s qui lias très lecturi sunt opistohis siue tibrum
istum.ut superliniai-es titulos in principio lihri apponant, ut
esi que continental' iii eo et in consequentibus sci'ibuntur
rapitulis euidencius uideant et agno^cant. a Ej'pUcit liber.
IL F0I.28B. Incipit prologua fratris Thome de Aquino
in tractatii sun df regiminr, prn rr^e n'pri inrhoato. sed
non perferto morte prctienie.ntc .
Incipit : " Cogitanti michi quid oITerrem régie cclsitu-
dini. . . M
Fol, 40 v" B. Explicit Iractatus de regimen (sic) prin-
cipuin fratris Thome de Arrjuino, ordînis predicatorum,
III. Fol. 41-44 eol. A. Ces feuillets sont occupés par la
table des obapitres des trois livres du De rar/imine prin-
cipitm de Gilles de Rome.
IV. Au feuillet 45, commence sjins titre le Trarfatits de
morali principis irtstitiUione, do Vincent dft Beauvaîs : « In-
cipit prologus. Clarissimis ac religîosissimis in Christo
uiris e illustrissimis domïnis, omnique honore ac reuerentîa
dignis principibus, Ludouico, Dei gratia regî Francie, ac
Thenbftido. eiusdem fauente clemencia rcgi Nauarre et eo-
miti Campanie. frater Vineenciiis Beluacensis, deordine pre-
dicatorum, salutem in omnium ealuatore. Olim dum la
XXX vu. GUIBERT DE TOURNAI 203
inonasterio Regalis Montis ad exercendum lectoris ofiScium
iuxta sublimitatis uestre. . . »
V. Fol. 65 A. Ici commence le De eruditione puerorum re-
galium: « Serenissime ac reuerendissime domine sue, Franco-
rum Dei gracia [regine], Margarete, frater Vincencius, de
ordine predicatorum, (|ualiscumque lector in monasterio
suo de Regali Monte, perpetuam in domino salutem etpa-
ratam in omnibus ad eius obsequia uoluntatem... »
Fol. 118 v*^ B. Explicit : « 0, inquit, sacre uirgines, horta-
mentis uos mutuis excitatee multis de uirtute documentis
ad gloriam prouocatc, durate fortiter, pergite spiritualiter,
peruenite féliciter, tantum mementote nostri cum in nobis
incipiet uirginitashonorari... »
VI. Fol. 119. La même main qui a intitulé le traité précé-
dent intitule De consola donc, celui qui commence ici :
«Prologus. Dilecto Deo et hominil)us, illustrissime domino
in Cristo sibi karissimo, diuina fauente clcmencia Francorum
principi Lodouico, frater Vincencius Beluacensis, de ordine
prodicatorum salutem, et luctum presc^ntis exilii consola-
cionem in regno celostis patrie sempitcrnam ...»
Ce prologue est suivi de la table et des xvi chapitres du
traité. Fol. 150 A. Explicit : « Consolamini intérim in
uerbis istis. Bcne ac diu ualeat in uobis modestia régie
magestatis. Amen. »
Au v° du dernier feuillet, 8 vers latins sans intérêt.
Ce dernier traité dû, comme les précédents, à Vincent
de Beauvais, porte dans les mss. Latin 16390, fol. 15, et
Lîitin nouv. acq. 1 139 de la Bibliothèque Nationale de Paris,
le titre suivant : Epistola de morte amici consolatoria, et
c'est sous ce même titre qu'il a été publié par Jean de Ilam-
merbachà Bàle en 1481, joint à d'autres ouvrages du même
auteur.
Amador de los Rios (Obras dd Marqués, p. 634 , parle
d'un manuscrit latin du De regiinine priîiripam de Gilles
de Rome, écrit sur vélin, à deux colonnes, qui comptait
130 feuillets et (jui portait Tancienne cote Osuna: Plut. II.
Lit. N, n" 6. Los Rios dit que ce manuscrit, aujourd'hui
perdu, avait été exécuté en Italie et (ju'il était « exornado
con las armas y empresa del marqués». Il est évident qu'il
s'agit ici du premier volume du recueil que nous venons
201 lUnLïOTIlftQUK DU MARQUIS DE SANTILLANR
de décrire. Le manuscrit perdu était du même format que
le Plut. II. Lit. N,n" 7, il contenait 130 feuillets, et le pre-
mier feuillet du n^ 7 porte le n° 132. Ce manuscrit était-il
du KIY*" siècle? Peut-être. Dans ce cas, les armes et Tem-
blème du marquis de Santillane auraient été ajoutés après
coup. Mais la vcqia mar/nificcnria et las bellisimas orlas
qui, d'après Los Rios, décoraient ce manuscrit feraient plutôt
croire que le Plut. IL Lit. N, n" 6, était un manuscrit ita-
lien du XV« siècle. Quoi qu'il en soit, len" 6 et le n** 7 se
faisaient suite, ils avaient une même cote et appartenaient
à la même bibliothèque.
XXXVIII
SAINT RAYMOND DE PENNAFORT
(Hocam. n* 184; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-170)
Raymond de Penafort, Summa Raymundi, Kn latin.
Manuscrit de 294 feuillets, plus 2 feuillets au commence-
ment et 1 à la fin qui sont d'un autre traité, vélin, réglé a
29 lignes. Ecriture du XIIP siècle, à deux colonnes. Ru-
briques, cîipitales en couleurs. Format 259 X 202 mm. Reliure
de basane, tranches rouges. Au dos : Raymundi Suma,
Ce manuscrit contient la Somme de saint Raymond de
Penafort, encadrée de trois feuillets d'un ouvrage de
chirurgie.
Fol. 1. Avant-propos et table des chapitres. Rubrique:
Incipit summa magistri Ramandi, (i Quoniam, ut ait
Jeronimus, secunda post naufragium tabula est culpam... »
Dans la marge d'en haut, une main de la fin du XIV« ou
du début du XV* siècle a mis cette note dont la fin a été
rognée à la reliure: « Jacobus glosauit sumam Rjiymundi,
ut referunt. »
Le foliotiiteur a fait une erreur d'un feuillet en numé-
rotant 194, 196 deux feuillets se faisant suite.
Fol. 295 v° A. Explicit : « set bennigno corrigat et
emendat. Deo gratias, » et au bas de la glose: Explicit de
matrimonio, Deo yratias. A la suite un arbre de parenté
canonique d'une autre main que le texte, et de la mèmemain
une table des chapitres, écrite en petits caractères, qui oc-
cupe encore tout le fol. 296 et s'arrête au chapitre intitulé:
De litifjiosis (/. religiosis) non ordinandis du deuxième
livre.
âÛ6 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLAXE
Les deux feuillets du commencement et celui de la tin du
volume sont d'une écriture du XIIP siècle peut-être un peu
plus moderne que celle du texte de la Somme. Ils sont
écrits à deux colonnes. Ces trois feuillets sont du même
traité, mais le troisième ne fait pas directement suite aux
deux premiers. Le dernier contient des recettes : « De
élargi tione uulneris, delepra, » etc. Au bas de la colonne A
du V® du dernier feuillet on lit Texplicit suivant: Explicitint
notule supra cyrurf/iam mayistri RoycrH. Deo yratias.
Dans la colonne B. Rubrique: « Incipit ars thaladie (sic), »
et au bas de la même colonne» : « Explicit ors thaladie . »
Le traité de chirurgie dont nous venons de parler est peut-
être le commentaire de Roland de Parme à la chirurgie de
Roger. On sait en effet qu'une des additions de Roland aux
idées de Roger touche précisément la question de Taginn-
dissemeut des plaies: «De élargi tione vulneris, » pour lequel
ce chirurgien professait une aversion singulière (Cf. Portai,
Histoire de VAnatomic et de la Chirurgie, t. I, p. 176).
XXXIX
LANFRANG
(Osuna. Plut. III. Lit. M, n"27; Rocam. n'142; Biblioth.
Nat. Madrid, Ii-155)
Lanfrancus ou Alanfrancus, Chirurgie pratique, traduite
parMAESTRE G. Salvâ. En valencien.
Manuscrit de 118 feuillets, papier. Ecriture du XV« siècle.
Capitales grossières, titres en noir. Format 212X150 mm.
Reliure moderne.
Fol. 1. Ce feuillet est endommagé, il contient un court
prologue. Fol. 1 v« et fol. 2, tables. Fol. 2 v®, dédicace de
Tauteur à Vlionrat amich.
Fol. 1. Prologue du traducteur : « En nom de nostre se-
nyor Jesu Crist, beneyt lie ait lie glorios, e de santa
Maria, he a lionor de tota la santa corte celestial, yo
maestro G. Salva, bacliil 1er licenciât de Monpeller en la art
de medicina, a instancia de dos [c]ars amiçlis los quais ami
Uoncii temps an pregat que yo, per amor dells, désigne una
obra en lart de çirurgia raolt necessaria he vera(?) de lati en
romanç esplanar, per ço com breument en la dita obra ple-
nariament son posades poques coses mas certes heprouades,
segons ques mostra al présent seguent; lie yo volent satisfer
a la volentat de aquells, tôt treball récusât e postposat,
vuU, per la lur cara amistat, complidament lie vera la dita-
hobra demostrar, he no menys mostrar alguncs coses les
quais son per mi prouades, les quales yo he agudes de
maestres molt autentichs. He axi, appellada aiudade Deu
sens lo quai nenguna obra no pot venir a perfectio, començare
la dita obra posant primerament les rubriques de cascun
208 BIBLiOTHÈQUB DU MARQUES DE SANTILLANE
Capitol, iatsia que aço no sia en lexemplar. fag eu per
^■o quel legidor pus... tmh lo capitol do. la miilultia qae
voldni. ■'
Fo!. 64. La moitiù de la page est restée en blanc; cet
espace devait être occupé par une ptanclie. Au-dessus de
l'espace blanc, se trouve le titre suivant ; Açi ha dcstar
fanol/iomia de cènes y arteries, lion senyatadament se
conefja perjigura de Ihomlur sagnia, lo desus capilol hv diu
corn se ha a senyafar per dû de bon cfrurgici ho ineti/e,
auisani lu pintor las Uoehs dicretanwnt .
Fol.76.Explicit de l'ouvrage de Laiifranc: « Los profits que
de las sagnies se seguexen, ton es axi fcyta com ter se deu.
son aquests que son duinunt cscrits. Item nota ((ue en tôt çn
que sie en lo libre que sic seuyalat de vermello, he que y ha
escrit adicçion, es fora del test he es glosa del dit maestn;
G. Salva trcslada lie ajusta alto, no es de Aleiifranch ans
son receptes de maestres moltautenticlis. a
Finito iibru sii Imis [et] r/hria Chrislo, amen.
Des recettes anciennes occupent les feuillets 70 h 118 V.
Explicit : <■ e ai;o per XIIII dies seguents per cert la
doior sera fora de continent. Deo gratias. Uip-oÀo[uv;. h
Ce Bartolomeus est sans doute un copiste.
Cette traduction du livre, si apprécié au moyen âge. de
Lanfranc, semble inconnue ; aucune des bibliograpliies que
U0U9 avons consultées ne la signale. Et sur le D' G. Salvâ,
n bachiller licenciât de Monpellercn la art de niedicina ».
nous n'avons pu recueillir aucun renscignumenl . On sait
que la cbirui^ie de Lanfranc milanais fut imprimée, en
traduction française, à Vienne vers 1480 (Brunet, t. III.
col. 816-817), et qu'une version castillane du même ouvrage
parut, dès 1495, k Sêville chez Meynardo Ungut et Stanislao
Polono Cf. Brunet, tor.îct., et Morejon, liislor. bibliof/r.
de la Medicina Espai\<tla, t . I, p. 308). Ce dernier, en par-
lant de l'édition de .Séville de 14&J, dit; « y se iraprimiô
en ia ciudad de Sevilla por los trex alemanes companeros. »
XL
GILLES DE ROME
A
Osuna : Plut. II. Lit. N, n" 10; Rocara. n' 3; Biblioth. Nat.
Madrid, Réserv. 5*-2)
Gilles de Rome, Liurr dom gouuernament des rotjs et des
princes, traduit par Henri de Gauchi. En français.
Manuscrit de 146 feuillets, plus 1 feuillet de garde, vélin,
non folioté, réglé à 37 lignes. Ecriture du XIV^ siècle, à
deux colonnes. Titres en rouge, miniatures, lettres ornées,
lettrines, demi-encadrements au commencement des livres.
Format 287 X 215 mm. Reliure moderne.
Fol. 1. L'A initial finement illuminé représente un roi
sur son trône recevant un livre dos mains d'un moine.
Incipit : « A son especial seignour, nez de lignée roiale et
sainte, mon seignour Phelippe ainznez lilz et hoir mon-
seignour Phelippe, très noble roy de France par la grâce
de Dieu, frère Gile de Rome son clerc, humble et deuot
frère de Tordre de Saint-Agustin salut. . . »
Fol. 1 v^ A. Explicit du prologue : « si come vostre glo-
rieuse noblece qui digne est de tote enneur et de tote re-
uerence ma requis. »>
Fol. 1 y" H. Rubrique : Ci cornencent les capitres en
ordre de la priinierc partie dou primerai/n Hure don r/ou-
uernament des roy s et des princes ,'
« [L]e premier chapitre enseigne quele est la mainere de
parler en la science dou gouuernament des roys et des
princes. »
14
310
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE 5ANTILLANE
lucipit : « Li pliylosoplies dit(|ue la parole du sage lumif
ne doit estre ne plus longue no plus Ijrieue qe la i'luis«
dont len parle len requiet» {sic}.
Fol. 1-16. Explicit de la 3* partie du III' livre et lin de
tout l'ouvnige :
n est henoit en ciel et en terre a permis a ses loianx
cristiens, a ses loiaus amis. »
Hnhrifiue : Ci fine le liurc dou i/ouuernement dcn rtitx cl
des princes qiiefrere. Gile de Home, de l'ordre Saint A'jus-
tins a Jet, letjel Hure mesCre Henri de Gauchi, par /e conmn-
dcinent le noble roy de France, a laide Dieu, a trarislnie
de latin enfrancltois.
fol. 50 v"-93 A: liv. MI, U>\ .
Livre I, fol. 1-50; liv.
03 ^3-146.
Cette traduction de \h
Le traducteur a dédié son
dcPliilippele Hardi.
i de GiUii'hi esl fort
reàPIiilippele Bel. di
(n>;uiia ; l'iul. V. Lit. N, n' 4(J; Hix'Hiu . u" I; Hiblii.lh. N;il.
MadrkI, IMj
Gilles de Rome, Lihru de los principes ou Regimiento de
lo» Principes, traduit en castillan par frère lohaii Garcia,
sur l'ordre de Barnabe, évè([ue d'Osma.
Manuscrit de 237 feuillets, papier, non folioté. Écriture
du XV* siècle. Ni rubriques, ni sigiiiitures, espaces blanus 1
pour capitales. Format 269 X 202 mm. Reliure de parchomin.
Fol. 1. : [.4]^î»' comiença el libro de los principes Jecho
de don Fray Gll de Rnma, de la. orden de Santo Agostin.
E Jisolo trasladar de Intijn en romance Don Bernahe,
ohispo de Osma, para hourra e ensenamiento del muy
noble infante flnn Pedro. Jîjo priinero, heredero del muy
noble don Aljonso, Rey de CasCilla e de Toledo e de Léon.
E, priinero que otra casa diga, esta es la cai-ta que enbio
el dicliQ Ffray GH al muy noble infante primoycnito don
Phelîpe, heredero del reyno de Franeia, a cuyo rueyo el
ponpusoeate libro de los dichos de lo» philosq/os e princi-
palmente de Aristotiles, la quai carta e» esta.
XL. GILLES DE KOME
211
Les feuillet!^ 1 i;t:i sont occupés pai' la préface ih'-. Gtllfsde
Rome, par relie du ti-.iducteur et par la tîible des chapitres.
Fol. 2. Cliapitrw I. lucipit : " Cnnuieiiu de saber t\un lu
larguft-ja de los aeruiones ...»
Livre 1, fol. 1-1;ï9; liv. il, fi.l. 139-2S7.
Le livre II est incomplet, le chapitit- XXI et dcMiiicr de
la deuxième partie de ce livre n'est pas (mit a fait lini.
La troisième piirtie du livre II et li- livii- III (uut entier
manquest à ce maiiuBcrït.
Fol. 237. Explicit : « peleas e barajas entri.' los ornes.
El tercero es que castiga la paz de los . . , n
Cette traduction est augmentée d'exemples et de cita-
tions. C'est une tniduction très libre. Clemencin {Efvgin,
[}. 461) cite une édition de cette version {|ui aurait été im-
primée dés 1490, mais il ne donne ni des(;ri]>tion, ni détails.
L'édition de 1494 est niii'ux connue, elle fut imprima à
Sévîlle par Meynardo Ungut et son compagnon IStaaislas
(S. Antonio, Bibliot. Vêtus, t. II, p. 179; Salvâ, Catàlogo,
n" 3986). La traduction catalane du De JRcgimine Princi-
^«m conservée i l'pjicurial, dans un manuscrit écrit vers
1430 environ^ est due à Arnaii Stanyol, frère de Senta
Maria (ici Munt del Carme, (jui la fit à la prière del moU
ait e ninr/ni/ich Priiicep lo Senyor Infant En lacmi',
comte d'Urr/el e Vesco/nfe d'Ai/er !N. Antonio, Bibliot.
Vcius, t. II. p. 223). Villanueva [Vinge, 1. XIX. p. 29i
décrit un manuscrit sur papier de cette même version daté
de 1433. C'est probablement ce texte (|iii a été imprimé à
Barcelone en 1480 et en 149S (Méndez-IIidalgo, Tipografia
espanola, p. 48 et 57).
f:
vre^ du Ik- reijiniinc
Gilles de Rome, table des
Principum.
Cf. notice XXXVII. ms li-?.
*D
Gilles de Rome, i)c n-gintiDc prinripum. Kn latin. Ma-
nuscrit perdu.
Cf notice XXXVII. ms, Ii-2.
XLI
BERNARD GUI
(Rocam. nM25; Biblioth. Nal. Madrid. Ii-93)
Bernard Gui, Œuvres. En latin.
Manuscrit de 250 feuillets, vélin, non folioté, réglé à
42 lignes par colonne. Daté de 1331. Rubriques. Miniatures
et lettres ornées. Format 321 X 226 mm. Reliure de par-
chemin.
Ce manuscrit est un recueil des écrits de Bernard Gui
disposés dans Tordre suivant :
I. Rubrique : Cathalogus Pontijicum Romanorum, du
fol. 1 au fol. 118 V* B ; le texte s'arrête à la nomination du
cardinal Talleyrand, évoque d'Auxerre, le 24 mai 1331 (Cf.
le mémoire de M. Delisle, dans les Notices et Extraits des
manuscrits, t. XXVII, part. II, p. 239). En marge de cet
ouvrage, et plus rarement en marge des autres traités, il y
a des notes chronologiques et quelquefois des corrections
écrites de la même main que le texte. Il y a aussi, mais
en marge du seul Cathalogus Pontijicum, des notes d'un
Espagnol du XVI'' siècle qui a récrit les noms et les passages
importants en regard du paragraphe qui les contient.
II. Fol. 120; Rubrique: Hic est cathalogus breuis, per
modum cronicorum^de Romanis Pontijicibus, a beato Petro
usque ad dominum Johannempapam XXII, Pontijicatus sui
anno A'V'^ dccurrente (1331), du fol. 120 au fol. 147 A.
Cette partie porte un titre courant : Pontifices Romani,
Du fol. 136 au fol. 142 le copiste s'est trompé et a mis:
Imperatores Romani; le mot Imperaiores a été bilïé soi-
XLI. BEHNAIU) Cil 2U>
gneusement. Le titre eouraiit des feuillets 145 v°, 14G et
147 est : Con/cssio erroruni antipapae,
III. Fol. 148. Rubrique : De Origine Prima Francorum,
et au verso du même feuillet : Arbor cjenealogie Regum
Francorum, du fol. 148 au fol. 215 A. Au fol. 163, le titre
est : De origine prima gentis Jrancorum et eorum pro-
gressa. C'est la cinquième édition de Tarbre généalogique,
qui doit avoir été exécutée au mois de mai 1331 (Cf. Delisle,
/. c, p. 257, § 103). L'arbre généalogique des rois de
France est curieux à cause du caractère archaïque des por-
traits royaux. Tous les rois, reines et princes portent leur
nom rubrique au-dessus du médaillon qui retrace leurs traits.
Le feuillet 162 parait dû à un autre artiste que les précédents,
les miniatures en sont moins fines. Le roi Philippe VI,
appelé ici Philippe VII, commence un nouvel arbre.
Dans la préface de Tarbre généalogique, fol. 148 A, on
litqueTarbre va jusque: ad dominum Philippum hujus
nominis septimum, les six dernières lettres du mot sep-
timum ont été écrites sur le parchemin gratté, qui devait
porter se^rtum. Les feuillets 216-220 sont blancs.
IV. Fol. 221. Rubrique: Im.peratbrcs Romani, jusqu'au
fol. 237 B. C'est l'édition de 1329. Voir le mémoire précité,
p. 243, §82.
V. Fol. 239. Rubrique : Comités Tholosani, du fol. 239
au fol. 242 v", B. 11 y a des additions. Voir le mémoire
précité, p. 266-268.
VI. Fol. 243. Rubrique : De articulis Fidei Catholice,
du fol. 243 au fol. 250 v^. Voir le mémoire précité, p. 362
et 363. La fin de ce traité était sur le feuillet 251 qui est
perdu.
Le premier feuillet de ce manuscrit mérite une descrip-
tion détaillée. Il est écrit, comme le reste du volume, sur
deux colonnes. Dans la première colonne, nous trouvons la
dédicace du Cathalogus au pape Jean XXII. Cette dédiciice
finit dans la colonne B; au-dessous: Incipit Prologus,
Bernard Gui se nomme dans la dédicace et dans le pro-
logue. Le texte commence par le mot sanctissimo, dont
la première lettre a dû être soigneusement miniaturée;
malheureusement l'argent des vêtements des personnages
211 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DR SANTILLANE
s\\st fortement oxydé. Cependant, on distingue encore sur
fond d'or un roi couronné, assis de profil sur un trône, un
religieux à genoux lui offre un livre, deux autres religieux
se tiennent debout derrière lui, Tun d'eux est vêtu d'un
froc blanc encore assez bien cons(TVé. De l'S enluminé part
un ornement qui encadn» la page presque en entier. Autour
de la capitale et dans la barre d'où part Tenaidrement, il y
a de petits lis blancs semés sur fond d'azur. En bas, deux
singes assis sur l'encadrement tiennent une chaîne qui va
de l'un à l'autre, (l'aversant toute la page; au milieu de la
chaîne, on voit une sorte de petit arbre vert avec deux
feuilles. A une des extrémités de l'ornement, se trouve un
monstre ailé, une sorte de diable accroupi. Immédiatement
au-dessous de l'encadrement il y a trois lignes, écrites de
la mêm(^ main (|ue le texte. Klles contiennent la dédicace
de l'exemplaire au roi Philippe IV :
Régie marjestati illustrissimi principis domini Pldlippi,
gratia Doi Francoruni régis ^ suas Jidelis frater B., mi-
sericordic diuina episcopus Lodouensis^in prouinciaNar-
honensiy presentem offert lihriun cronicorum Romanorurn
pontificum et imperatoriun ac regum Franco rum, anno
domini 1331 .
Ce manuscrit est assurément un exemplaire original que
l'auteur offrit (Mi 1331 à Philippe de Valois. C'est en
quelque sorte comme l'édition définitive de Bernard Gui,
puisqu'il est mort le 30 décembre de cette même année.
XLII
NICOLAS DE LIRE
A
(Osiina: Plut. I. Lit. N, n"*H; RocAm. n" 147: Biblioth. Nat.
Madrid, Kk-3)
N icoLAS DE Lire, Summa sobre el viejo y nueuo Testa-
mento. En castillan.
Manuscrit de 282 feuillets, plus 12 feuillets d'introduction
et 5 blancs, dont 2 au commencement et 3 à la tin, papier,
hxîriture de la première moitié du XV*^ siècle. Les
15 premiers feuillets n'étant pas foliotés, nous leur avons
donné des chiffres romains. Format 400 X 287 mm. Reliure:
ais recouverts de cuir tympanisé. Sur le plat supérieur
une étiquette ancienne porte: Nicolao de Lira, sobre el
nueuo y viejo teslamento.
Fol. I. Rubrique : Aqui comiença la suma sobre el viejo e
nueuo testamento, sacada e copilada por el muy exsçelenie
fvay Niculao de Lira, maestro edoctoren santa theologia,
de la orden de Sant Francisco de los freyles menores. E
antes que vcmja este sobre dicho maestro a la esposirion
o declaraçion del tes to /eue dos colariones que son por
modo o manera de rrecomendaçion del viejo e nueuo
testamento, e por consiguiente de toda la byblia ; la
primera declaraçion e arenga es esta que se sigue e estais
colaçiones son dirham pfx>lagos (hic) . E este es el primero
que se sigue,
Incipit : « Todas estas cosas. .. »
Fol. VI V®. Explicit: a e rreyna para sienpre amen, » et au-
dessous: Aqui se acaba el primero prologo e collaçion del
21G niBLIOTIlKQUE DU MAHQIMS DE SAXTILLANE
sohrc (licho e.rrclente maestro Niculan de Lira, el rjual
prolof/o es de la rreeomendaçion de la santa escriptnra en
f/eneral. A lu suite:
Acjui se comiença el sef/undo /trolofjo el quai es de la
entenrion del actor, que esel sobre dicho imœstro Nieulao
de Lira, la quai entençion del maestro suso dicho es
declarar en este prologo el modo o manera de procéder
en la santa escritura.
Incipit: (( Vionla diestra del que... »
Fol. Xll. Explicit: a e el testosegunt el seso literal. »
Suit un avertissement où l'autorité de Sênèque est
invo(iu(H? pour démontrer qu'il ne faut pas lire de Tœuvre
de Nicolas plus (lu'on n'en peut comprendre, car c'est
mépriser l'œuvre intellectuelle que d'en faire mauvais usage
et qu'il faut la lire peu à peu pour ne pas surcharger sa
mémoire, etc., etc.
Les feuillets XIII, XIV, XV sont blancs.
Fol. 1 (numération ancienne). Rubrique : Capitol o primero
el quai fabla de las sei/s dias que el sefîor Dios crio el
mundo, e las cosas que fi^o en los dichos se y s dias. E
romo fueron departidas e destintas cada una sobre sy,
Incipit: (( In prinripio criaiiit Deus çelum et terra,
quiere d(»zir Moysen e dize en comienço con el seflor
Dios... »
Le chapitre l et dernier finit au fol. 281 v^. Explicit :
(( poi' el siglo de los siglos, por sienpre jamas amen. »
Suit l'cxplicit du traducteur :
(( [Ajqui se acaba la postilla e declaraçion sobre el
g(Miesy fecha por frey Nicolao de Lira, maestro exçelente
en santa teologia, de la orden de los frayles menores, la
(lual fu(î trasladada de latyn en rromance, (a petiçion e
istança del muy notable noble sefior don Alfonso de
Guznian, senor de Lepee Avamonte, nieto del noble rrev don
Knriiijue, (jue Dios de santo parayso'), e acobose {sic) de
(v^crcuir viernes doze dias de jullio, ano del senor de
mil! e (juatroçientos e vevnte anos. E yo frev Alfonso de
* • • t. t/
Algezira, maestro en santa teologia, dicte la dicha decla-
1. Lo«< mots (|uc nous ;ivons placés entre parenthèses sont biffée dans
Je nîs.
XLII. NICOLAS DE LIHE 217
raçioii de latyn en rromançe, segunt lo ponc Nicliohio de
Lira maestro sobre diclio, non desfalleçiendo en cosa
ninguna do toda su declaraçion, an tes puse muchas
adiçiones para bien declarar su opinion ; e fue por mi
acabada de rromançar la diclia decLuaçion el dia e aïio sobre
dicho ; e pido por merçed a (lual quier seilor, principe, o
letrado que la dicha postilla o declaraçion leyere asy
trasladada de latyn en rromanee, que sy algunt defectu o
yerro fuere fallado en la dicha declaraçion, lo que el seilor
Dios non (juiera, ([ue le plega de lo corregir beninamente, a
la quai correçion me plaze de estar, segunt fue protestado
en el prolago sic) segundo deste libre, e do fallare decla-
raçion buena de la santa escritui-a plegale por bondat de
dar loores al senor Dios, onde contieso, con el apostol
sant Pablo, en el capitulo terçero del segundo libre de las
epistolasque el enbiaua alos corintyos, que non somos bas-
tantes pensar nin dezir cosa ninguna de nosotros^ mas
nuestra sufîçiençia e sabiduria es del senor Dios el quai
biue e rreyna por sienpre jamas amen. »
Fol. 283 blanc; Fol. 284 manque; Fol. 285 blanc. Sur ce
feuillet, dans le coin de droite en bas, on lit cette note :
«en este libre estan escrites cinto e XL plyges e mas syete. »
Knfin sur le feuillet de garde il y a une note en latin qui
n'est qu'un exercice de plume.
B
(Osuna: Plut. I. Lit. X, n* 1; Rocani. n" 147; Biblioth. Nat.
Madrid, Kk-4)
Nicolas de Liue, Postules sur le Lécitique, En castillan.
Manuscrit de 99 feuillets, plus 2 de garde au commence-
ment et 2 à la tin, papier. Ecriture du XV* siècle. Espaces
blancs pour capitales. Format 416x291 mm. Reliure:
ais recouverts de cuir tympanisé.
Fol. 1. Rubricjue: [A(j]ai romicnca la pastilla o decla-
raçion sobre el lenitico, la quai fi zo e conposo el onrrado
maestro en santa Teolo(jiaJ'rey NicolaodeLira.fraylede
la orden de los frayles menores de sant Francisco. E
318 BIBLIOTHÈQUE DU MAHQUrs DR SANTILLANF.
comiença el primera capitula de! Leuitico asy : Li-nitico.
Capitu/o primera el quai tracta.
Incipit : n [L\ lama el ai-ilor Dios a Miujf^rn. Aqui doucdes
saber... »
Fol. 99 V. Explicit : c V. |):if(.H;e l;i Ictm. » Ce \<.liiinc
compte xxvii cliapitifs.
Suit l'explicit du tradurteui':
(I Aqui se acaba la postilla o dedaraçion dcl lil»[" di^l
louitîco dcl rrpuerendo e cçelonte maestro rii sinfa
teologia, frpy Nicolao de Lira, frayle de la onU-ii de siiii
Francisco, c fuc traslîulada de latyu eti rroma.ii;(;o. por
mandamiento d^l muy noble senor don Alfonso de Gu/-
man, senor de LppeeAyamonte, e met<i del noble rreyDon
Knrrique, que Dios de santo par[a]iso; e fue acahada de
ditar de latyn en noraançe por trey Alfonso de Algezîra,
trayle de la ordeii de sant Francisco, e maestro en sauta
teologia, maries die/ e siete dias de dezienlire. aoo del
nas^'imiento del nuestro saUiador Jésus Cristo de uiîll e
quatroçientos e veynte atlos. u
(Osuna: l'im. I-Lii. N, rr2; R."-am, n" 147: Hilili^itli. Nnt.
Mndriti, Kk-5)
Nicolas de Liri;, PosîrV/tw sur Ir Horc des Nonibn-a cl sur
le Deutéranome . En castillan.
Manuscrit de 248 feuillets, plus 3 feuillets blancs h la
tin, papier, lignes irrégulières. Écriture de la première
moitié du XV" siècle. Rubriques, espaces blancs pour
capitales. Format 416 x 291mm. Reliure: aîs recouverts
de cuir tympanisé.
Fol. 1. Rubrique: lA]qut ca/niença la poatîlla a l'Sposiçion
e dpclaraçion sobre el libro de Ion ruentos Jeclia por el
onrrado maestro en santa teoluijia J'rey Nicolao de Lira, -
frayle de la arden de san Francisco. E syquese et primera
capitula el quai camienra en esta manera :
Incipit: u [F]ablo el seAor Dios a Muysen, de las cosas
ante dir.has en los tibros ante dichos, parece que segunt que
96 fecba... I)
XLII. NICOLAS DE LIHE 219
Los fcMiillots 7, 8, 9 sont détachés.
Fol. 118 v«. Kxplicit : (^ e jiiysios quanto a las cosas jii-
diçiales. »
« Aqui se acaba la postilla o declaraçion sobre el deute-
ronomio feeha por frcy Nicolao de Lira, de la orden de
sant Franrisco, doctor e maestro e(;elente en santa teo-
logia, la (|ual inando ditar de latyn en rromançe el noble
senor don Alfonso de Guzman, senor de Lepe e Aya-
monte, nieto del muy noble rrey don Knrrique, que de
Dios santo parayso. Fi dioto este sobre dicho libro, oon
todos los otros qiiatro libros de Muysen suso contenidos,
frey Alfonso de Algezira, maestro en santa teologia e
frayle de la orden de sant Francisco ; e acabose mier-
coles dos dias de jullio, aflo del nasçimiento del nuestro
saluador Jésus Cristo de mill e quatroçientos e veynte e
un anos. »
« Por mandado del dicho senor don Alfonso, yo Alfonso
Martines del Puerto lo escreui . »
Qui scripsit srribat semper cum domino viuat, Por
mandado de mi senor don Alfonso de Gusman^ senor de
Lepe e Ayamonte, yo Alonso Martines del Puerto escreui
este libro ; Dios sea en mi ayudn.
Fol. 120. Rubrique : [A] qui comiença el libro que es
dicho Deuteronomio e siguese la postilla o declaraçion
sobre este libro del eçelentcfrey Nicolao de Lir'a^ maestro
en santa teolof/ia, frayle de la orden de sant Francisco,
segunt suso es dicho, la quai declaraçion comiença en la
manera que se sigue,
Incipit : « [L]a declaraçion de las tus palauras alunbra e
da entendimiento a los pequerlos, segunt que fue dicho en
el comienco del exodo »
Fol. 248 v°. Kxplicit : « por otro profeta como por Muy-
sen en el viejo testamento. »
« [A]qui se acaba la postilla o declaraçion sobre el libro
de los numéros sacada por frey Nicolao de Lira, de la
orden de los frayles menores, eçelente doctor en santa teo-
logia, la (jual dicto de latyn en rromançe el rreuerendo
maestro frey Alfonso de Algezira, maestro en santa teo-
logia, a mandamiento de Don Alfonso de Guzman,
nieto del noble rrey Don Enrrique, que de Dios santo pa--
220 HIBLIOTHKQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
ravso. l] fiie acabado sabado vevnte e nueue dias de março,
aflo del senor de mill e quatroçientos e vevnte e un anos. »
Por mnndado del dicho senor Don Alfonso, yo Al/onso
Martines del Puerto lo escriui, qui scripsit scribat semper
cum domino viuat, finiio libro sit lau[s] et glana Christo
1)
(Osuna: Plut. I. Lit. N, n*4; Rocam. n' 117; Biblioth. Nat.
Madrid, Kk-6)
NicoLA.s DE Lire, Postules sur Josué, les Juges, Ruth et
le premier licre des Rois. En castillan.
Manuscrit de 325 feuillets de papier, quelques irrégula-
rités de foliolation, l'oubli d'un feuillet entre le 50 et le 60,
la répétition du feuillet 85, entre le feuillet 296 et le feuillet
298 il ne manque rien. Ecriture de la première moitié du
XV^ .siècle. Format 416 X 291 mm. Reliure: ais recouverts de
cuir tympanisé. A Tintérieur du plat supérieur de la reliure
se trouve une sorte de table du contenu de ce volume :
•
(( Jusue.
Juezes ha las LXXXIII fojas.
Rrut ha las CLXVIII fojas.
Rrey es ha las CLXXX VIII fojas. »
Le volume est divisé en cahiers et les signatures vont de
1 àl2.
Fol. 1. Rubrique: Libro de Josue, capitulo primera el
quai trarta :
Incipit : « ^Alqui comiença el libro de Josue, capitulo
primero : pornas dentro... »
Fol. 82 V'* : « E non os en ebravco nin en los libros cor-
regidos. »
((JA(|ui se acaba la postilla o declaraçion sobre el libro
de Josue conpuesta del miiy ecelente frey Nicolîio de
Liia, maestro en sauta t(H)logici. frayle de la orden de sant
Fianrisco o (l(^ los frayles menores, la declaraçion delà quai
de latyn (ui rroman(;c a petiçion e rruego del noble seûor
don Alfonso de Guzman, senor d ^ Lepe e Ayamonte, e
XLII. NICOLAS DE LIHK 221
nieto ciel muy noble rey don Enrrique, ([ue Dios de santo
parayso, fizo e acabo frey Alfonso de Algezira, maestro en
santa teologia, frayle de la dicha orden de sant Francisco de
Seuilla. E acabose lunes veynte e cinco dias de agosto, aïio
del naçimiento del nuestro saluador Jésus Cristo de mill e
quatroçientos e veynte e un aûos. »
Por mandado del dicho senor don Alfonso, yo Alfonso
Martines del Puerto lo escreui, a onor de Dios e de la
Virfjen santa Maria,
Qui scripsit scribat scrnper rum domino viuai.
Ce feuillet 82 est détaché .
Fol. 83. Rubrique : [A]qui comiença el libro de losJueses
e syguese el primero capitulo. Libro de los Jueses ca-
pitulo primero elqual tracta :
Incipit : « [S]uçito el senor los juezes. . . »
Fol. 166 V*'. Explicit: « que non tomaron estas virgines
de vuestra voluntad. »
« Aqui se acaba la postilla o deolaraçion sobre el libro de
los juezes del muy eçelente maestro en santa Teologia
freyNicolao de Lira, frayle delà orden de sant Francisco,
trasladada de latyn en rromançe a petiçion e manda-
mientodel noble senor don Alfonso de Guzman, nieto del
noble rrey don Enrrique, ([ue Dios de santo parayso, por
mi frev Alfonso de Alfifezira, f ravie de la orden de san
Francisco de Seuilla, e maestro en santa teologia^ el quai
libro se aaibo de trasladar de latyn en rromançe viernes
très dias del mes de otubre e vegilia de nuestro padre
sant Francisco^ ano del senor de mill e quatroçientos e
veynte e un anos. »
Por mandado del dicho senor don Alfonso de Guzman^
[yo] Alfonso Martines del Puerto lo escreui.
(( Vox audita périt, litera scripta nianet, dize: la boz
oyda pereçe la letra escripta permaneçc. »
Fol. 168. Rubrique : [A]qui comiença la poi<tilla o
declaraçion sobre el libro de Rruth del eçelente maestro
frey Nicolaodc Lira, frayle de la orden de sant Francisco,
E comiença en esta manera.
Incipit : « [E]n los dias de un jue:^, aqui conseguien-
temente se pone ...»
Fol. 181 v". Explicit : « suso en el capitulo segundo. »
222 BIDLIOTHEQUE DU MAKQUIS DE SANTILLANE
H Aqui se acaba la postilla o dec.lara(;ion sobrp pI Hbro
(li; Rruth dt'l muy cçel(>nte maestro en teoingia, frt'y Ni-
coiao de Lira, actada por ml, (rey Alfonso de Algezira.
maestro en sauta theologia, fiayle de la ordeii de sant
Francisco de Seuilla, F, acabose j'ueues niieue dias de otubre,
afio del senor de mill e qiiatioi;ientos e veynti; e un anos. »
Por inandado dvl noble senor don AlJ'omo, [yo\ Al/hnsn
Martine» del Puerto lo f.screiii.
Fol. 188. Rubrique : [A\qui comu'nra laposlilla o dvcla-
rarion del eçelente maestro en santa theologia frey Ntcolno
de Lira, sobre todos los rjuntro libros de fos rreyen... Lt'bro
de los reyes, capitido priinero el quai tracta:
Incipit; » [P}or mi rreynan los reyes, este dezir se
nota...»
Fol. 321. Explicit : « Vqv la niuerte do Saiil e d(? sus
iijos. n
« Aqui se acalHi la postilla oderlaraçion sobre el primero
libro de los rreyes, declarada a ]ietit;ion del noble seUor
Don Alfonso de Guzmaii, segunt suso difbo e.<, de latyn
en rromançp por el rreuerendo maestro Alfonso de Alge-
zira, maestro en santa teologia, frayle del monesterin de
sant Frani^isco de Seiiilla. F, aoibose marte.-i veyntc e
très dias de de/ienbre, ano del sefinr de mill e quatro-
^■ieutos e veyiitet' un ailo-s... n
Yo Aljij/in'i Martinet i/rl l'uerl-i lu rscreny.
(Osunai Plut. 1. Lit. N. n" :!; Rncain. n" 1-17; liiblîotli. Nat.
Madrid, KK-7)
Nicolas de Lire, Pastilles tmr les licrcs II. lll. el IV des
Rois. En castillan.
Manuscrit de 282 feuillets, plus 2 de garde au commen-
cement et 3 à la tin, papier, nombre irrêgulier de lignes.
Écriture du XV^ -sif'L-le, sans titres en rouge, ni capitales.
Format 416X291 mm. Reliure : ais recouverts île cuir
tympanisé.
Fol. 1. Rubrique: {Alqai se comiença la declaraç.ron
o postilla sobre cl scf/imtto libro de los rreyes, Jecha por
XLII. NICOLAS DE LIRE 223
el eçelente frey Nicolao de Lira, maestro en santa teologia,
fraylede la orden desant Francisco, E el capitulo priniero
es este que se sigue,
Incipit : « [Ojtrosy fecho es...»)
Fol. 96 v*^. Explicit : « K en el segundo libro de parali-
pomenon capitulo très.»
Fol. 97: « Acjiii se acaba la postilla o déclaration sobre
el segundo libro de los rreyes, fecha por frey Nicolao de
Lira, frayle de la orden de sant Francisco, muy e(;elente
maestro en santa teologia, sacada de latyn en rromançe por
mandado del dicho seHor don Alfonso por frey Alfonso
de Algesira, maestro en la sobre diclia facultad o tlieo-
logia. E acabose miercoles diez e oclio dias de ffebrero,
ano del naçimiento del nuestro saluador Jésus Cristo de
mill e quatroçientos e veynte e dos aûos. »
Yo Alfonso Martines del Puerto lo escreuy.
Les feuillets 97 \\ 98, 99, 100, 101 sont blancs.
Fol. 102. Rubrique : « [A]qui comiença la postilla o
declaraçion sobre el quarto libro de los rreyes, fecha por
el eçelente maestro en santa tlieologia frey Nicholao de
Lira. E siguese el primero capitulo.
Incipit : « [E] trespaso o quebranto moab en isrrael,
despues que es fecha mençion. .. »
Fol. 171. Explicit: « en el siglo de los siglos amen en-
tiendese verdaderamente. »
« Aqui se acaba la postilla sobre los libres de los rreyes,
fecha e copiada por frey Nicolao de Lira, frayre de la or-
den de sant Francisco, e maestro rreuerendo en santa
teologia. E fue sacada de latin en rromançe por frey
Alfonso de Algezira, maestro en santa teologia, por man-
dado del senor don Alfonso de Guzman, seflor de Lepe e
Ayamonte, e nieto del noble rrey don Enrrique, que de
Dios santo Parayso ; e acabose viernes quatre dias de
agosto, aflo del senor de mill e quatroçientos e veynte e
dos aAos. »
Qui scripsit scribat senper cum domino biuat.
Por mandado de mi senor don Alfonso^ yo Alfonso Mar-
tines del Puerto lo escreui.
Les feuillets 171 v", 172, 173, 174, 175, sont blancs.
Fol. 176. Rubri(iue: Aqui comiença la postilla o déclara-^
224 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
çion sobre el tercero libro de los rreyes.J'echa por el eçelcntc
maestro en teologia fray Nicolao de Lira, frayle de la
orden de sant Francisco. E syguese cl primero capitulo.
Incipit : « [E]l rrcy Dauid enuejeçiera o auia enuejeçido,
en los libros précédentes o que son an tes. ..»
Fol. 281 v<>. Explicit : « sean sueltas por las rreglas
suso dadas.))
Fol. 282 : « Aqui se acaba la declaraçion del tercero libre de
los rreyes fecha por el eçelente maestro en santa theologia
frey Nicolao de Lira, frayle de la orden de sant Francisco
scripta de latyn en rromançe por mandado del seflor don
Alfonso de Guzman, nieto del noble rrey don Enrrique,
sefior de Lepe e Ayamonte, e otrosy declarada por frey
Alfonso de Algezira, maestro en santa theologia, frayle de
ladicha orden de sant Francisco. E acabose jueues veynte
e ocho dias del mes de mayo, ano del senor Jésus Cristo de
mill e quatroçientos e veynte e dos anos. »
Por mandado del dirJio scflor don Alfonso, [yo] Alfonso
Marlines del Puerto lo cscrcui.
Qui scripsit scribat senper cum domino viuat.
F
(Osuna : Plut. I. Lit. N, n" 5 ; Kocam. u" 117 ; Biblioth. Nat.
Madrid, KK-8j
Nicolas de Like, Postillcs sur les Psaumes de David.
En ca.stiilau.
MaiHisci'it d(î .'J30 leuillets, i)Ius 2 de garde au commen-
cement el 2 à la lin, papier. Foliotation ancienne avec
qiiel(|Uos err(MU's : (miIi'o I(»s f(Miillets 85 et 86 il y a 1 feuillet
blanc, et aussi (»n(re los feuillets 111 et 115 ; 2 feuillets
portent le n" 17() i'\ 2 autir's h» n" 210, il y aussi 2 feuillets
256, el(Mitnî les reuillets 320 et 321 un feuillet n'est pas
num<'r()l('\ Signatures (hî 1-12, avec beaucoup (rirrêgu-
larités. Ecriture du XV*^ siècle. Format 416 >^ 291 mm.
Reliure: ais recouverts de cuir tympanisé.
Au verso du second feuillet de garde se trouve la tal)le :
^( a las Dueue fojas fallaras la primera maytinada.
a las och(»nta e dos la segunda maytinada.
XLII. NICOLAS DE LIRE 225
» a las çiento e veynte e una fojas fallaras la terçera may-
tinada.
» a las çiento e seseiita e dos fallaras la qiiarta inay-
tinada.
» a las çiento e nouenta e ocho fallaras la quinta may-
tinada.
» a las dosientas e quarenta e seys fojas fallaras la seys-
mamavtinada.
» a las dosientas e nouenta e una fojas fallaras la setiina
maytinada. »
Fol. 1. Rubrique: [A]qui comicnça la declaraçion del
exçelente maestro en teolofjia fvey Nicholao de Lira^ de
la Orden do sant Francisco, sobre el salterio. E sifjuese la
colaçion que es dicha rrecomendaciion del noble rreij
Danid e projeta,
Incipit : « [P\rofeta grande se leuanto en nosotros, notase
este désir por sant Lucas, capitulo siete, dado que el
libre... »
Fol. 330 V®. Explicit: « oen la otra vida por la su gloria
amen.»
Suit riiabituellc rubrique :
(( Aqui por la gracia de Dios se acaba la declaraçion literal
del salterio del muy exçelente maestro, frey Nicolao de
Lira, frayre de la orden de sant Francisco, la quai declara-
çion fue feclia al mandamiento e instançia del noble seilor
don Alfonso de Guzman, nicto del noble rrey don En-
rique e fijo del senor don Juan Alfonso de Guzinan, conde
de Niebla, e fue declarado e tornado de latyn en rromançe
por frey Alfonso de Algezira, maestro en santa tbeologia,
frayre de la orden de sant Francisco de Seuilla, e acabose
miercoles diez e siete dias de dezienbrc, aflo del nasçi-
miento del nuestro saluador Jésus Cristo de mill e qua-
troçientos e veynte e siete anos . »
Grattas tibi . . . eic,
Alfonso Martines del Puerto lo escreui, Dios sea loado.
15
XLIll
FURTHOLK
(Hocain. n' 21; Hibliolh. Nat. Mîuliid, Ii-136)
1. Bah roi.us, Do insif/niis ci annis. 2. Juan Rodrigues
DEL Padhon, La cadira de honor, 3. Juan Rodrigues del
Paduon, Une lettre, 4. Traite des eonditions j^erjuises
pour être bon héraut d'armes. 5. Itéeit, à titre d^exemple,
de la cérémonie dan.s laquelle le roi Jean H éleva Iflif/o
Lope^ de Mendo::a à la dit/nité de tnanjuis de Santillane.
6. Diego de Valeha, Tratadi) de las armas ou Tratado
de los rieptos e desa/ïos, 7. De lo.s ynfamados, tiiulo VI.
8. Lei/ feeha en las cartes de Toledo, ano de 1480, sobre
los cartel es, 9. Diego de Valera, Cérémonial de principes
(prcstiiK^ coiiiph»!). 10. Kitraits de V Arbre des batailles
d'Honoré Bonnet. 11. Frafjmcnt relatif à la violation des
trêves, etc. 12. St/f/ucse la ordenacion de batallas que se
f'a^en en rompo cerrado, scf/und la obseruançia del reyno
de Ararpai. Vi, Alfonso el Sahio, h'speculo (libro tercero).
14. LucENA, Tratado de los rjufdardones. 15. Dij- maximes
morales. lO. J)e la belle^a o /termosttra que debe aber el
caballo. Va\ ca.stillîin.
Mîiiniscril (!<' '^319 feuillets, paiiici*, nombro variable de
lif^nns. PVritures (livers(\<(lu XVsi^cle. Format (uiaxiinuui)
215 X 150 mm. K<^liur<^ mo(l(Tne imitant la reliure d'Iûîgo
Lo])ez de Mendoza ([ui porte un h(»aume en relief sur les
plats.
1. Fol. 1. PréfacM' du traducteur castillan du traité de
Bartliole.
XLlll. BAUTIIOLE 22*?
Iiicipit : « ►S(înor (Nste otro (lia deleytandose vuestni iner-
ced en aquello que a todo virtuoso. . . ))
lixplicit: « Porende liuinillinente suplico lo resriba. Et
mantenga Dios a vuestra senoria. »
Fol. 1 v^ : Aqui comienrn cl fratado de Barthulo sobre
las insignins e escudos de armas.
Fol. 17. Explicit : « en la materia de la^* armas pueden. »
— « De vuesti*îi nierced humill seruidor Ludouicus Baclia-
lareus. »
Les feuillets 17 v°, 18, 19, sont blancs.
II. Fol. 30: Comienra la cadwa de honor ordenada par
Juan Rodri(jues del Padron, ertado del cardenal de san
Pedro, don Juan de Cervantes, J'eclta a ruego de ahjunos
senores mancehos de la corte del rey don Juan elsegundo,
Incipit: « [Jj uuentud, de buenos deseos, benigna e ami*
gable ...»
Fol. 47. Fxplicit : « trayan los ven(;edores (*n la su gloria
amen. »
III. Même feuillet : Sif/uese Una caria de Juan Rodri^
fjue:s, no se sahe para quien la aya escnpto, que paresre
auerla hecho cuando se partio a ser J'rayle en el santo
Sepulrro de Jerus(den, yendo desnaturado del Rey no,
Incipit : a ; Ivstudiosa ocupacion niia ! Venida es al
puerto, con dulce afan por ty.. . »
Fol. 48. Fxplicit : « no seyendo de los res(;ebidos bienes
desagradesçida. »
IV. Fol . oO : Estas son las condyciones que ha de auer
qualquier haraute que bueno lia de ser o parscuante para
ser diyno de auer tan noble ojicio d'armas,
« Primeramentc a de ser bijodalgocjne en otra manera no
es dino de tal oficio ».
Fol. 52. V". Fx|)licit : « De santa marya e d(î los santos
principales. »
V. Fol. 5.*] : Lo que se deuc (le::ir quafulo c/ Rey hase
ftlyund grande de su rey no duque, marques, o conde, y asy
lo diro el Relator quando el Rey don Juan el seyundo Ji^o
ma/'ques de Santillana a Ynyyo Lope^s de Mendosa por
las palabnts sifjuientes^ ano de 1143 (tnoSé
I m
22S BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Incipit: « Seflor Varon, el Rey nuestro seûor. . . »
Fol . 53 V**. Explicit : « que reparticsen entre sy . . . »
VI. Fol. 54 : Intvodarion al muy allô scelente e miiij
virtuoso principe don Aljbnso qiUnto deste nonhre, Rey de
Portugal e del AUjarae, scflor de Çeuta, en el tractndo
de las armas conpaesto por Mosen Diego de Valera.
Incipit: « Si aquel diohode Socrates, principe muy exco-
lente, deuemos créer que dize. . . »
Fol. 86. Explicit: « al mi poco saber y noa voluntad de
errar. » C'est le Tratado de las armas de Diego de Valera.
On distingue nettement deux écritures dans ce manuscrit ;
la première finit au fol. 73 v**; la seconde commence au
recto suivant .
Les feuillets 86 v**, 87 et 88 sont blancs.
VII. Fol. 81) : Arjui se pone el tilulo de los ynjamados,
tilulo VI.
Incipit: « Ynfamadosssonalgunos onbresporotros ycrros
que fazen que non son tan grandes como los de las tray-
çiones e de los aleues ...»
Fol. 91. Explicit : « que era verdad lo que auia dicho,
prouandolo no aura pena . «
VIIÏ. Fol. 92 : «Lev fecha en las certes de Toledo el aûo
t/
de M.CCCCLXXX, sobre los carteles. »
Fol. 92 v^. Explicit : « se reportanen la forma susodiclia. »
IX. Fol. 93. Le Cérémonial de principes de Diego de
Valera commence dans ce manuscrit par la fin de la courte
préface de ce traité : « ... cosas muy an tiguas, deuemos
estar, scgund lo nota el muy Reuercndo doctor Don Alonso,
obispo de Burgos, en el tractado de las sesiones. . . »
Fol. 102. Ivxplicit : « vuestro mandado complir, como
las csterioros lo son (juando esperimentar lo querreys. »
X. Fol. 103 : Comienra lo que sse pone en el libro lia-
mndo el arbol de las hatallas, s^sobrr los rieptos e requestas
ssegu/U las leyes cotnanes, ordenado e copilado por un yran
doctor yn utroque llamado por nombre Honorai Boner.
Ce sont des extraits de la traduction d'Anton Çorita.
Incipit : « Si es possible cosa este mundo contar syn
contiendas, quistiones . . . »
\
XLIII. BARTHOLE 229
Fol . 122 v^. Explicit « : e asi por esta razon se visten dello
los religiosos que non an <:ura de vana gloria. »
Les feuillets 123, 124, 125, sont blancs.
XI. Fol. 126. Incipit : «... de su senor. Osydara treguas
a alguno c dentro de aquellas treguas lo matara. . . »
Fol. 136 v<*. Explicit : «... e las dichas cosas contenidas
en todos los dichos capitulos. . . »
Le feuillet 137 est blanc.
Xn. Fol. 138 : Syguese la ordenacion de batallas que se
fasen en campo cerrado, segund la obseruançia del reyno
de Aragon. Incipit : « Nos don Pedro, por la gracia de Dyos,
rey de Aragon e do Valençia ...»
Fol. 138 v°. Explicit : « matara a su seûor o yazera
con la muger. »
XIII. Fol. 139 : Comicnça la tabla de los titulos e leyesque
estan en este quaderno, sacadas del libro quejisoel rey don
Alfonso deçimo deste nombre ^ que fabla de comoan devenir
a las hues tes.
Fol. 142 v^ : « Acabanso los tytulos eleycs de las huestes
e de las caualgadas e partyciones. »
Les feuillets 143 et 144 sont blancs.
Fol. 145 : Comiença el libro terçero del libro llamado
especulo. « Titulo primero de los que llamael rey. »
Fol. 196 v**. Explicit: «alli truxere o sea echado de la
caualgada. Aqui sse acaba cl libro tercero del libro llamado
especulo. »
Le feuillet 197 est blanc.
XIV Fol. 198: Comiença un tractado que el protonotario
de Luçena copilo de los gualardones que antiguamente sse
dauan a los caualleros que auian seruido en las gueras, e
del q/içio de los harautes ha^e primero un ra^onamienlo o
exortaçion para la guerra.
Incipit: « A todos los militares nobles varones, el proto-
notario de Luçena. » Cette préface finit au feuillet 199, et au
verso du même feuillet le traité commence : « Comiença
lo que dyze el protonotario do Luçena de las antiguedades
de los gualardones qiie dauan a los caualleros quando 11e-
gauan a la vejez, e déclara en comienço el nonbre de harautes
e de do ouieron comienço. )>
230 ninLioTHÈQUK du marquis de santillane
Fol. 204. 1^'xplicit : « y assy, unos usurpando ol ofiçîo de
otros, iiy ay caualleros ny oficiales de armas quales con-
ui(*ne. »
XV. Fol. 205 v°: « Yo sienpro tome para my este consejo »
o,t au-dessous so trouvent dix maximes morales en castillan.
Le.4 fouill(*ts 20G à 218. sont blancs.
XVI. Fol. 219: CapituJn que tnitn dr la hcllc^a o her-
mosurn (jiic dchr ahcr ri cdhfttln.
Le fol. 220 v° est blanc, mais au n^cto suivant, le même
texte continue» par une énumération des maladies dos che-
vaux, (»t il s'arrête au verso du feuillet 221, où finit le ma-
nuscrit.
Les traités cont<^nus dans ce volume ont tous été écrits au
XV" siècle, le ])remier dans le second (juart de ce siècle, les
autres ])lus tard. Plusieurs de ces opuscules, qu'une ana-
logie de sujet a fait réunir en un même volume, ont été
])ubliés.
La Cddirn de honor et la lettnî d(^ Juan Rodriguez de la
Camara ou del Padrôn ont été ])ubliées par Don Antonio
Paz y Mélia, dans son édition des uMivres de cet auteur,
Madrid, 1884. (Sorirdad de bihliôfilos espanoles^ t. XXIII).
L(» Tratmhi de las armas et le Crri montai de principe^
se trouv(»nt dans \o volume (l(\s lettres et traités de Diego
de Valera, publiés par Don José Antonio de Balenchana,
Madrid, 1878. Sndcdnd de hibliôfihs. t. XVI).
Le S/jccnluni du loi Alphonse le Savant a été publié par
\os soins do V Acadcmia de ta Historia dans ses OpmculoH
/('(/aies (Ici ficy Don Alfbnso el Sahio, t. I, Madrid,
IH'AG .
Ce recueil oM hriico : il (»st fait de pièces et de morceaux.
ot il est évident qu'il n'a pas pu figurer, ainsi constitué, sur
les rayons de la premier*» bibliothèciue de Guadalajara;
d'ailleurs, il contient une pièce datée de 1480, ce qui suffit
à prouver que, tel (pTil (»st, le manuscrit Ii-136 n'a pas
ap[)art(inu au marquis de Santillane. Mais nous croyons
(pril a ])ossédé (iuel(]ues-uns des traités qui composent ce
volume, et en [)artieulier le récit de son élévation au mar-
([uisat et la traduction du De Insif/niis et Armis de Bîir-
tliole; c'est |)ourquoi nous copions ici la préface du truduc-
XLIII. BARTHOLR 231
tenr do ce traité, en raccompagnant de quelques commen-
taires.
Préface du tradarieur du a De insigm'is et armh »
Senor,
Este otro dia deleytandose vucstra merced en aquello que a todo
virtuose conuicne, es a saber fazer libres et los leer seyendo de
çiençia o arte buena et aprovada, por que por lo tal los non sables
se fazen çientes et les çientes se fazen mas doctes et auisados, et
la çiençia por la semejante continuation floresçe, et interçisa non
continuada peres(^^e, comme dize el sabio. Et teniendo vuestra
Senoria en las manos un libre, parte delà biulin, vi,en la priuiera
plana de afpiel, pintadas sus armas de vuestra merced, las (piales
eran et son una jarra blanca en campe azul de la boca de la quai
sallian flores et frondas, propriamente diuisa de vuestra senoria,
de quien prinu^ro origen et prinçipio eue. Et fcon]aquella vista eue
memoria de un tratado (pie el nuiy excelente dottor Hartolo en
latin conpuso sobre las deuisas et armas. Et porque a los seruidores
conuieneque sus pensamientos todo[s) sienpre sean deynqueriren
que conplazer podrian a sus seûores, et por tante yo, comme
pequeno seruidor de vuestra merced, acorde et pense de declarar
el dicho tractado et lo tornar et mudar de la lengua latina en el
nuestro vulgar para seruigio de la vuestra merged. Et este por
vuestra merced non se auer dado a la lengua latina cou ocupagion
de otros arduos négocies (pie, desde su tierna edat, syempre touo.
La fin del quai dicho tractado es para (lue vuestra mer(,^cd sepa
quien puede traer armas et si sea permiso a cada une de las traer
et, en el caso que sea permiso, comme se traeran o pintaranen los
pendones et senas et en las ropas et comme en las (îamas et escudos
et commo en las paredes de las casas et techos délias et otras ques-
tiones ynerentes et mergentes dt» aquesta, lo quai, non syn causa,
vos perteneçe saber, pues (\uq entiende vuestra merced en el
estado militar et pues (pie en el e(lifi(;ar de casas et (»dificios en
este revno le liizo Dios segundo i^rcoles. Por ende humillmente
suplico le res(^iba. Et inantenga Dios a vue>tra senoria.
Voici maintenant les raisons (jue nous avons dc^ croire
que cette traduction a (H<'î faite par Ludovicus Baclialareus
pour le marcpiis de Santillane et (jue la préface que Ton
vient de liie s'adresse à lui. D'abord le traducteur montre*
clairement qu'il écrit à un grand seigneur érudit et
/ .■
232
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE 5ANTILLANE
auteur lui-mi'me, que les occupations qui l'acciblèrenl
dès l'enfance empêchèrent d'apprendre le latin, et (jue pour
cette raison il songea à traduire ce traitt.^ à son intention.
Ensuite le traducteur explique qu'il pense que ce trait*-
pourra avoir un particulier intérêt pour le pcrsonniige auquel
il l'offre. puis(jue celui-ci est chevalier et voué au métier
militaire. Il dit encore que ce traité le renseignera sur la
manière de placer ses armes sur les édifices qu'il fait
construire. 11 s'agit donc évidemment d'un homme fort im-
portant et tous ces traits, à l'exception peut-être du dernier,
s'appliquent il merveille au marquis de Santillane.
Reste à traiter un point capital. Le traducteur raconte
qu'il vit entre les mains de son seigneur un livre, sur le
premier feuillet duquel il distingua ses arme^ ; unajarra
blnnca en campo aJii/ de In born dp. la quai snïlinn Jlnres
eJ'rondas,propriamente diuisade vucstra scfion'a, dequlen
primera oritjen e prinçipio ouo.
Les armes ici décrites sont les armes de la Vierge : or, ou
connait la dévotion spéciale que le Marquis professa pour
la Vierge sa vie durant. C'est lui en effet qui, le premier,
mêla aux armes des Mendoza celles de Vega avec la devise ;
Ave Maria rjracia plcna; de plus on se souviendra de
l'explication qu'il adonnée sur son lit de mort de sa devise:
Dioa e Vos, qui signifie Dieu et la Vierge, comme nous le ra-
conte Pedro Diaz de Toledo dans son Raçonamiento sobre
la muerte de! Marqués. Voici qui déjà pourrait expliquer
la présence du vase blanc aux lis en fleur sur fond d'azur,
sur un livre ayant appartenu â Don lûigo Lopez de Men-
doza. Nous savons que quelquefois les grands seigneurs
usaient comme armes des insignes d'un ordre dont ils
étaient revêtus. Et justement au XV' siècle, Fernando de
Antequera, roi d'Aragon, restaura la Orden de (a Jarra de
Nuestra Seflora, autrefois fondée par le roi de Navarre Don
Garcia VI. Les insignes de cet ordre consistaient en un
collier de fleurs de lis émaillécs auquel pendait h Jarra de
a~ucenas.
Fernando de Antequera fut couronné roi d'Aragon ou
1414 ; or, nous apprenons par la Chronique du roi Don Juan II.
que Don Inigo Lopez de Mendoza, seigneur de Hita et Bui-
trago, assistait à cette fête en sa qualité de grand seigneur
XLIII. BARTHOLR 233
castillan. Kt Geronimo Zurita (Anales de la Corona de
Aragon, lib. XII, année 1414) rappelle, à propos de l'en-
trevue du Pape et du Roi, qui fêtèrent solennellement
ensemble l'Assomption de la Vierge, que celui-ci avait fondé
un Ordre spécial pour témoigner de sa particulière dévotion
à la Sainte Vierge : « Celebrose par et Papa y par el Rey la
fiesta de la Assumprion de nuestra Senora^ con mucha sole-
nidad, por cuya devocion el Rey avia instituydo la orden
de su devisa de la Estola blanca y collar de los Lyrios
de Nuestra Senora con un yrypho colgado del collar ». Il est
évident que les insignes de cet Ordre auront été donnés
aussi au seigneur de Ilita et Buitrago, qui jouissait partout
d'une grande considération et qui assista au couronnement
du roi Don Fernando.
Le manuscrit T. 130 de l'ancien fonds de la Biblioth.
Nat. de Madrid contient le texte latin du De insiyniis et
armis per dominum Bartulum 'lompositus, et au fol. 6 la
traduction castillane du môme traité, mais le nom de Lu-
dovicus Bachalareus et la préface manquent, et cette ver-
sion n'est pas identique à celle du manuscrit qui nous
occupe.
Élévation de Don Irtirjo Lopez de Mendoza au marquisat.
Lo que se deue decir quando el rey hace algund grande de su
reyno duque, marques, o conde, y asy lo dixo el relater quando el
rey don Juan el segundo fizo marques de Santillana a Ynygo Lopez
de Mendosa por las palabras siguientes, ano de MCCCCXLV
auos.
Senor varon, el rey don Juan, nuestro senor, rey de Cas ti lia y
de Léon, que Dios mantenga, que présente esta, commo sea cosa
muy propia a los reyes y principes de hacer grandes mercedes
a sus vasallos y subditos naturales v a los nobles de sus revnos,
mayormente a los que bien, leal y fielmente lo syruen, y lo bien
meresçen, commo vos lo meresceys ; y asy mesmo acatando a los
muehos buenos, leales, y senalados seruyçios que aquellos nobles
donde vos venis han liecho y hisieron a la real casa y corona de
Castilla, asy mesmo a los seruiçios que vos con muy grand lealtad
le aveys hechoy fasedes de cada dia, su alteza espéra que vos con
los de vuestro linaje lo haredesy haran de bien en mejor de aqui
adelante, y porque sea enxenplo y doctrina para los que lo vyeren y
234 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
oyeren, porquo le ayan mas voluntad de seruir, a su alteza le plase
y quiere de vos yllustrar, y decorar, y sublyinar, porque vos y
vuestracasa y linaje seays mas onrrados; y es su voluntad, y le
plase y quiere, de vos baser marques de Santillana y conde del
Heal de Mançanares, y vos da las dichas dignidades, tanto quanto
puede y debe, para que husedes y gosedes délias, en senal de las
qualos su Real Senoria vos da esta vandera de las armas y ynsy-
nias que trayan aquellos sonores donde vos venis, para que eon
ella le syruays, vos y los que de vos vinieren, segund que su
altesa de vuestra grand lealtad y prudencia confia.
A todo esto el marques estuuo delante del rey de rodillas. Hes-
pondio lo que se signe ; besando las manos a su altesa tomo la mano
derecha al Hey y pusola sobre su cabeça en senal de sojubçion, y
dixo que tenia-a su altesa en inucba mereed el grande honor y
benefiçios que oy dia el y los desçendientes del de su alteza
resçibian, y confiaua en nuestro senor que el y elles gelos meros-
cerian en seruiçios y cargo. Tomo la vandera de la mano del Rey
y diola a Gonçalo Ruis de la Vega, su hermano, el quai la tomo y
touo desplegada ante el Rey, hasta tanto que los Reyes d'armas
ouieron liecho y dicho su abto, y des pues el dicho Gonçalo Ruis
la dio al haraute del marques.
Y luego los Reyes d'armas dixeron a grandes boses lo que se
signe : Noblesa, noblesa, noblesa, y honor, y mas estado que el
muy podereso y muy exçelentc principe el Rey don Juan, nuestro
senor, yl lustra y hace maniues de Santillana y conde del Real de
Mançanares al muy noble varon don Yûigo Lopes de Mendoça,
s(M*ior de la casa de la Vega, y de Ilita, y de Buytrago, noblesa, no-
blesa. Luego tocaron las tronpetas del Rey y de los otros grandes
senores que ende estauan, y luego el marques enbio todo lo que
traya vestido a Toledo Rey d'armas, y trecientas doblas a los ofi-
ciales d'armas y tronpetas, que repartiesen entre sy.
XLIV
BIBLE
(Rocam. n'28; Riblioth. Nat. Madrid, Ii-18)
Bible. Kn latin.
Manuscrit de 428 feuillets, vélin, non folioté, écrit, presque
partout, à 51 lignes. Kcriture du XIV'' siècle à deux co-
lonnes, demi^encadrements, lettres ornées, gnmdes capi-
tales ininiaturées représentant une scène du livre qu'elles
intitulent. Manuscrit rubrique ; en marge quelques rares
corrections proprement exécutées. Titres courants. Les
20 derniers feuillets portent des traces de mouillures. Format
332x215 mm. Reliure moderne.
Ce manuscrit contient TAncien et le Nouveau Testament.
Fol. 1. demi-encadrement, orné d'une miniature repré-
sentant saint Jérôme.
Incipit epistola Sancti Jeronimi presbitcri ad Paulinum
de omnibus diuine hystorie lihris,
(( Prologus: Incipit epistola sancti Jeronimi presbiteri. »
Fol. 2 V®. La préface s'arrête aux mots : a quod inter-
pretatur scientie plenitudo per. .. » Kntre le feuillet 2 et
l'actuel feuillet 3, il y a une lacune. Le verso du fol. 2
port« un Pro auquel devait correspondre au haut du feuillet
suivant logus, au lieu de quoi, nous trouvons au haut du
fol. 3 nesis^ fin du mot genesis dont la première syllabe se
trouvait sur le v** du feuillet perdu.
Fol. 3 A. Incipit : « . . . terra animam uiuentem in génère
suo. » (verset 24 de la Genèse), Au feuillet 316 commence le
236 BIBLIOTHÈQUE DU MAKQUIS DE SANTILLANE
Nouveau Testament, qui finit par l'Apocalypse de saint Jean
au feuillet 391. Les feuillets 392-428 sont occupés par une
table alphabétique des noms : Incipiunt interpretationes he-
braïcorum nominum incipientium perA,
B
(Rocam. n" 27; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-71)
Bible, Kn latin.
Manuscrit de 411 feuillets, vélin, folioté au XVIIP siècle,
réglé à 57 lignes, l^criture de la première moitié du
XIV^* siècle, à deux colonnes, rubriques, numération bi-
colore des chapitres. Initiales rouges et bleues, ornées de
traits calligraphi(iues. Les feuillets 1 et 2 sont ornés de
demi-encadrements de style byzantin. Grandes capitales sur
fonds variés, en or et couleurs, d'un très pur dessin. Format
358x255 mm. Reliure moderne aux initiales du Duc. Au
dos : Bihlia Sacra.
Ce manuscrit comprend l'Ancien et le Nouveau Testament,
tous les livres sont accompagnés de la préface de saint
Jérôme.
Fol. 1. l^pitre de saint Jérôme à Paulin. Incipit: lero-
nif/ius, et au-dessous: « Ambrosiustua michi minuscula... »
Fol. 329 v". Fin de l'ancien Testament; fin du deuxième
livre des Machabées.
Fol. 330. Commencement du Nouveau Testament. Pro-
logue do saint Jérôme à l'Évangile de saint Matthieu.
Fol. 411 V" B. Kxplicit l'Apocalypse de Saint Jean:
(( Gratia Domini nostri Jliesu Christi cum omnibus uobis;
amen. » Au-dessous, on voit. une sorte de calendrier litur-
gique indiquant quelle partie des Livres saints correspond à
chaque partie de Tannée. Kxplicit: « In natale domini po-
nunt epistole Pauli usque in septuagesimo. »
XUV. BIBLE 237
(Rocarn. n' 59; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-124)
Concordance de la Bible. En latin.
Manuscrit de 338 feuillets de fin vélin, folioté récemment
et sans soin, réglé à 65 lignes. Écriture de la fin du
XIIP siècle, à trois colonnes. Rubriques indiquant les lettres.
Signatures irrégulières, rognées en partie. Le premier
feuillet porte le n® 17, le foliotateur a donc estimé qu'il
manquait 16 feuillets. Le dernier feuillet porte le n® 352,
on n'a donc tenu compte que de 336 feuillets; en réalité, le
manuscrit tel qu'il est en compte 338. Format 295x205 mm.
Reliure moderne exécutée pour le Duc d'Osuna.
Fol. 1. Rubrique: an. ao. ap.
Incipit A: « LXXVIIL.. bimus laudem tuam. »
Fol. 338 v". C. Explicit: « ancillam tradidit marito. »
Expliciunt concordancie. Deo gracias.
D
(Biblioth. derE-scurial, M-11)
Les saints Évangiles et les Épitres de saint Paul. En
castillan. Manuscrit perdu.
Rodriguez de Castro, dans sa Biblioteca Espaàola (t. I,
p. 439), décrit ce manuscrit en ces termes ;
« Otro codice en foli ), escrito primorosamente en vitela,
» con las iniciales delos aipitulos iluminadas, y sefialadocon
» el numéro 11 ; con este titulo : Aqui comiençan los Santos
» Euangelios en Romance los quales son Romançiados por
» el Reuerendo dotor maestre Martin de Luçena elMacabeo
» por mandado del exçelentissimo cauallero Ynigo Lopes
» de Mendoça.
238 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
» Al principio do cada Evangelio esta puesto un brève
» resumen de la vida del l^lvangclista (lue le escribio: Kiu-
» pieza por el l^vangelio de fS. Mateo; y despues de el de
» S. Juan estân tambien traducidas las Epistolas de S. Pablo.
» La inicMal de cada una de estas Kpistolas es de oro ; y estân
)) cortadas las de las très primeras, y las de eiida uno de l<is
)) (|uatro Evangelios.
» La traduccion es literal : y por especinien se poiie acpii
)) la de los primeros versiculos del eapitulo ten^ero de ?S.
» Mateo .
» Capitulo toi'cero : \\n (»sos dias veno Jolian bautista pre-
» dicante en el d(»sierlo de Juda e disiente peniten(;ia fased
» (jue se allegara el Keyno de los çielos. Aqueste es el (jue
» es diclio por Ysayas el pi*of(îta disiente l)0s de llainante
» en el d(»sierto aj)arejad la via del seflor dereelias fased sus
» sendas. Aqueste Jolian auia vestiiuenta de pelos de ca-
)) mellos e cynta de piel traya rercu sus loinos. E su corner
» eian langostas o miel saluaje. Estonç;(*s salia a el Jérusalem
» e toda Judea e toda Région cerea d(^l Jordan e bautisa-
» uanse en el Jordan ])or el conosçientes sus peccsidos. »
» Finaliza el Codice de este modo:
)) Aqui se acaba laepistola de Sant Pablo ad ebreos que
i) es la ])ostrimera do sus epistolas, syn lin gracias al glorio-
)) sissimo nombre on cuva marauillosa orden superliberal
» Rcspiandesce la subje(;cion a el deuida de todas las cria-
» luras que (;s causa d(* ser eilas a(jU(îll() (juc son segund (jue
» a el [)lase el (jual es cl nuiy sautificado nombre ihu. »
Dans la Tilbliothcru Vctas, de Nicolas Antonio t. II,
lib. X, cap. m. [). 214, iiol(î 2), nous trouvons:
(( in Hibliotlicca ivs(*,urialensi int(T libros quorum
)) lectio promiscue interdicta (*st n. II, exstat : Hispana
)) rr/'sio sarri tcrlus (/Kdfuor Kcfinf/cliorum ; ac XIII Pauli
)) Eplstolarutn . Interpn^te Doctot'e Marti no Lure'na cogno-
» mento A7 Macliabeo : de cpio nos infra in Afldendis ad.
)) (uuiuîii ci/'cifcr MCCCCL,. »
l^t pag(? 215, not(* 2, sous WsAddcfidi ah anno MCCCCXL
vt drincrps ns(/ne ad annam rirriter MCCCCL, nous
lisons:
(( IIuc reforo Dortorcni Mai*(intim de I.iucna, cogno-
») mento Kl Marhahcu, cuius in Bibliotlieca Escurîalensi
XLIV. BIBLE 239
» înter IMbros quorum lectio promiscue interdicta est n. 14
» exstat: Hispana versio sacri textus quatuor Eoangelio-
» rum necnon XIII Pauli Apostoli Epistolarum, rogatu
» illustris viri Eneci Luj)i de Mendoza Marchionis Sant
)) Iulianensis confecta. »
Voilà tout ce que Ton sait de ce manuscrit, cité par Cle-
mencin (Elof/io, p. 438, notes aux n*** 18, 19, 20), d'après
Rodriguez de Castro, (cf. Berger, Les Bibles castillanes,
Romania, t. XXVIII, p. 408). A rEscurial nous avons
recherclié inutilement cette traduction qui ne figui'e pas
dans le catalogue actuel. Sur le rayon où sont placées les
bibles espagnoles de la Bibliothèque de Saint Laurent, il
manque un volume, et c'est probablement .celui qui conte-
nait la traduction de Martin de Lucena.
K
(Osuiiii : Plut. I. Lit. N. n' 14; Hocam. n" 135; Biblioth. Nat.
Madrid, KK-14)
Prophéties de l'Ancien Testament avec les préfaces de Saint
Jérôme. En castillan.
Manuscrit de 225 feuillets, vélin, non folioté. Ecriture
du XV'* siècle, à deux colonnes, rubriques et initiales.
Format 400 X 280 mm. Reliure mudejar, cuir ouvré sur ais,
tranche dorée. Sur les deux j)lats la croix i)attée de Jéru-
salem. Au dos: San Geronimo exposition de algunos
pasages de la Biblia,
Ce manuscrit contient les pro])liètes avec les préfaces do
Baint Jérôme.
Fol. 1. Espace blanc pour miniature. Rubrique: Prqfeçia
de Ysayas. Au-dessous, le texte commence par: « [0]yd
^ielos e escucha tierra... ))
Dans les marges le prologue» de saint Jérôme.
Fol. 1-23, Isaïe; 23, Jérémie, prophéties; 50-73 V",
Ezechiel ; 74-76 v^, Oseas; fol. 74 en marge: « Afiui
comiença el prologo que fizo Sant Geronimo sobre los dos
prophetas* » Fol. 76 V-78, Joël ; 78-80 v^ Amos ; 80 v^ 81-
^''
240 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
^ yo, Jonas; 81 v«-83 \^ Mica; 83 v°-84 v», Nahumel; Oba-
(lias;84v«-85\^ Abaciic; 85 v''-86v*>, Çafanias; 86v^-87, Acay;
87-91 v% Zacharias; 91 v^-92 v°, Malachy. Fol. 93: « Aqui
comiença el prologo (iiie (i/o sant Geronimo sobre el paralipo-
menon» cette préface se lit en marge autour des colonnes
Fol. 93-106 \^ Paralii)omenon, livre I ; 106 vM23 \\ livre II;
124-154, les 3 livres des psaumes de David « segund la orden
ebrayca » ; 154-165 v"*, 1(* livre de Job avec, dans les marges
du premier feuillet, la préface de saint Jérôme; 166-168,
lamentations de Jérémie ; 168-179, proverbes de Salomon.
Dans les marges du feuillet 168 on lit la préface de saint
Jérôme; 179-181, Canticjue des cantiques; 194-217, Ecclé-
siastique. Il faut remarquer ici que le feuillet 216 doit
occuper la place du fol. 217 et que le fol. 217 devient ainsi
le feuillet 216: à la reliure, ces feuillets ont pris la place
l'un de l'autre; 217-225, prophétie de Daniel, avec la pré-
face de saint Jérôme en marge du premier feuillet; 225, la
prophétie de Daniel et tout le manuscrit linissent par ces
mots: (( al plazo de los dias. » L'explicit rubrique qui
suivait ces lignes a été gratté, on ne lit plus que... rahle
de sicnjive Bios de Ysrrael,
F
(Kocam. n" 20; Biblioth. Nal. Madrid, Ii-77)
liihlc moi'cdisée, avec les préfaces de la Bible . En latin et
en castillan.
Manuscrit de 249 feuillets, |)lus 3 de garde au commence-
ment et 2 à la lin, vélin, non folioté. Lettres et lettrines
ornées, or et couleurs. Rubri(jues. Ecriture soignée de la
lin du XIV^ siècle; les feuillets 1-7 sont écrits à deux
colonnes, le feuillet 8 est blanc; au feuillet 9 commence la
division sur trois colonnes. Colonne B, te.\te latin de la
Bible; col. A, commentaire moral en latin; col. C, traduc-
tion castillane du commentaire moral. Le texte est en
XLIV. BIËLË
241
caractères plus gros que les commentaires. L'initiale qui
ouvre l'ouvrage est accompagnée d'un demi-encadrement
fort élégant en or et couleurs. Format 382x287 mm.
Reliure moderne avec la couronne et les initiales du Duc.
, Exemple de la disposition du texte à trois colonnes.
Feuillet 9 :
« Hoc significat
quod illi qui ba-
bent similitudi-
nem Dei et sunt
discretiores et sa-
pientiores preesse
debent aliis digni-
tate in sancta ec-
clesia. »
(( Faciamus homi-
nem ad simili tu-
dinem nostram et
presit piscibus ma-
ris et uolatilibus
celi et bestiis
terre. »
« Aquesto signi-
fica que aquellos
quelian semejança
de Dios son mas
discretos e mas
sabios, deuen ser
antepuestos por di-
gnidat a los otros
omes en la sancta
eglesia. »
Les 7 premiers feuillets contiennent les préfaces de saint
Jérôme :
1. Aqui comiença la epistola de Sant Jeroninio entrada
a PauUno. Incipit : « Frey Anbrosio, a mi tus présentes
trayendo, troxo abueltas tan bien tus muy suaues letras... »
2. Prologue de saint Jérôme,
3. Otro prologo al Penthateaco, sobre los çinco libros.
4. Otro sobre el libro de Josae.
5. Prologo sobre el libro I"* de los Reyes . ,
6. Prologo a Paralipomenon .
Du fol. 9 au fol. 167 v°, s'étend le texte à trois colonnes,
nous y trouvons des extraits de tous les livres de l'Ancien
Testament. Chaque nouveau livre commence par une initiale
ornée.
La disposition à 3 colonnes cesse au feuillet 167 v^.
Explicit de la traduction ciustillane: « reprehende e pone de
yuso de los pies. » C'est un passage de Malachie.
Fol. 168. Ici commencent les préfaces du Nouveau Testa-
ment écrites à deux colonnes.
1. Prologo : « La gloriosa Maria madré de Jésus Cristo... »
2. Otro Prologo: « Muchos fueron los que el euangelio
escriuieron. »
3. Prologo de sant Marchos,
16
242 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANB
4. En sant Lucas, que es el terçero euangelista non se
fallo prologo ante de sus euangelios.
5. Prologo de sant Johan apostoL
6. Prologo de los Actos do Los Apostolos.
7. Prologo Paulo.
En un mot, toutes les préfaces aux livres du Nouveau
Testament duos à saint Jérôme se trouvent traduites en cas-
tillan dans ce volume, elles occupent les feuillets 168-171 v® A.
Mxplicit : « apoc<ilypso quiere dezir descobrimiento. » Le
feuillet 172 est blanc.
Fol. 173. Extraits du Nouveau Testament. Texte à trois
colonnes.
Incipit:
(( Hoc signiticat
quod anima fidelis
humiliter obedit
promissisihu.xpi.
et coedit quod non
est supra uires
suas. »
(( Dixit Maria ad
angelum : Ecce an-
cilla domini fiât
michi secundum
uerbum tuum. »
Fol. 249. Explicit:
« ... et a pénis « et in femore suo
géhenne liberan- scriptum rex re-
dum. » gum et dominus
dominancium. »
« Este significa
que el anima fiel
obedesçe humil-
mente a los prome-
timientos de Jésus
Cristo e crée que
non es sobre sus
fuerças. »
(( * . . e por lo librar
de las penas del
infierno. »
Deux feuillets de garde, l'un au commencement et l'autre
à la fin portaient les armes de Castille et de Léon peintes à
l'huile, à ce qu'il semble. Elles ont été effacées après 1771.
Le deuxième feuillet de garde contient deux notes datées,
l'une du 10 janvier 1771, l'autre du 3 février de la même
année. Elles sont toutes deux de la même main, qui pourrait
bien être celle de Don Juan Yriarte. bibliothécaire du Roi
(t le 22 août 1771).
Première note :
(( Anonimo. Traduccion literal de los Prologos de S. Ge-
ronymo à los libres sagrados assi del nuevo como del viejo
Testamento. Exposicion paraphrastica, mystica y moral de
XLIV. BIBLE 243
varios versiculos de dichos libros, desde el Genesis hasta el
Apocalypsi inclusive. Al principiode laexposicion delTes-
tamento viejofalta una hoja y otra al principio del Testa-
mento nuevo: en alguna de ellasestariaacasoel nombre del
autor de esta utilissima obni . Parece se escribiô para alguna
persona Real, como lo demuestra el escudo de las armas de
Castilla y Léon, que se nota al principio y al fin. Su caracter
y lenguage pertenece al siglo XIV. En suma toda la
obra es sumamente apreciable, y digna de la luz publica.
Madrid, 10 de Enero de 1771. »
Seconde note :
(( Nota. — He visto un codice manuscrite, de médiane
tolio, enquadernado en tablas, escrito en pergamino, y con
caractères del medio siglo 14. y con letra de los libros de
coro. Este volumen, ô codice contiene toda la Biblia, esto
es los libros del viejo y nuevo Testamento ; pero no conti-
nuados, sino saltando versos, y assi no faltan hojas, sino que
faltan muchos textos. El volumen no estâfoliado, ni estan
numerados los versos de laEscritura.
Comicnza por todos los prologos de san Gregorio (sic) à
todos los libros de laEscritura. Cada hoja tiene 6 colunas, la
1* y 2* en latin y la tercera 3' y 6" en el vulgar castellano*
Los textos latines contienen la version antiguade la Biblia,
antes de la Vulgata latina de Sixto V y otras versiones an-
tiguas ; y las columnas castellanas contienen una pura ii^o-
ralidad trivial para el uso de los predicadores. No hay
noticia de quien liaya sido el autor de este codice. Se podrâ
rastrear que ha sido algun valenciano, pues en el vulgar
castellano no se usa la voz libertat, charidat, verdat etc. y
solos los valencianos conservan este modo de hablar cortado.
Este codice se debe apreciar finalmente por el contenido,
por su antiguedad antes de la Vulgata Sixtina, y porque de
el se podran escoger algunas voces castellanas.
Finalmente, para que su letura sea util, se debe tener
présente la Biblia del Padre Sabatier, bénédictine de San
Mauroen 1751, que contiene la antigua version de toda la
Biblia moderna, y despues las diferentes versiones de los
Santos Padres. Es obra muy instructiva.
He notado que en el caso de volver los Philisteos el arca
244 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
del Testaïuento à Judea, se usa de la voz Saracenus coq
impropiedad, pues solo Imn sido !os Palestiiios de Azoto, ù ■
los Pliilisteos.
Madiid, 3 de Feljreni de 1771. »
Siimtiel Berger a décrit ce manuscrit dans son mémoire'
sur tes Bible» castillanes {Romania, t. XXVIII, p. 565),
et déjà il eu avait étudié la nature dans un travail
sur les Manuels pour l'illustration du psautier au XIU*
siècle {Ej;tvait des Mémoires' de la Société nationale d^s
Antiquaires de France, t. LVII). Voici le diagnostic
formulé dans ce dernier travail sur le manuscrit qui nous
occupe : H Le manuscrit de Madrid, dit Berger, est une
» bible moralisée, mais sans images et ou if n'y a pas même
1) place pour les peinturesqui pourtant forment le fond de ce
H célèbre manuel de piété. Ces images sont, il est vrai,
1» remplacées, pour le Psautier, par une description si exacte,
» qu'onne pourrait désirer mieux. Telle en estla précision,
« que nous pouvons dire sans liésiter à quelle famille de
» manuscrits se rattache notre Psautier moralisé. Nous
» savons, en effet, par l'étude de M . Delisle, qu'il y a deux
» recensions dans le groupe des bibles moralisées {Liorei'
u d'images destinés à l'instruction religieuse et au.z' exer-
» cices de piété des laf</ lies, Hist. Lit. de la France, t. XXXI,
» 1890. p. 213) : la plus ancienne est représentée par la grande
1) bible du XIII" siècle en trois volumes, dont l'un est !©■
» ms. n560du fonds latin de la Bibliothèque nationale fleS'
» deux autres sont à Oxford et à Londres) ; l'autre nous esl
» conservée dans le ms. frani}ais 167 de la Bibliothèq
w nationale, ce chef-d'œuvre de la peinture en grisaille da|
a XIV" siècle. C'est sans contredit dans la famille la plus:
» ancienne qu'il faut faire rentrer notre texte descriptif.
» Telle est la ressemblance, qu'on pourrait se demander ai
» notre description n'est pas prise directement sur le ms.
» 11560. Il n'en est pourtant rien. Un grand nombre de
» petites différences de détail, dont chacune est insignifiante
» en elle-même, montrent qu'ici le texte descriptif est la
» plus ancien et que les peintures du manuscrit de Paru
» ont été exécutées d'après un thème manuscrit absolument
a semblable i* notre teste. Seulement, par une circonstance
XLIV. BIBLE 245
» regrettable, le copiste a laissé de côté la description d'un
» assez grand nombre de miniatures.
» Le reste du manuscrit ne contient plus de descriptions
» de figures ; c'est tout simplement le texte de la Bible mo-
» ralisée, selon la recension du ms. 11560 (Berger, L c, p. 23,
» 24). »
Et plus loin, le compétent historien des bibles romanes
dit encore: « Le manuscrit de Madrid se distingue de toutes
» les bibles moralisées par une addition singulière, c'est
» celle des préfaces des divers livres de la Bible
» C'est une idée assez malencontreuse qu'a eue le libraire
» d'accoler à une bible moralisée des préfaces qui n'ont
» pas d'autre raison d'être que d'accompagner le texte
». biblique complet. Ceci, du reste, est une légère erreur en
» regard de la faute qu'il a commise, de copier le manuscrit
» lui-même. Que signifie une bible moralisée sans images ?
» C'est un corps sans âme, à moins qu'on n'aime mieux dire
» une âme sans corps. Mais 'ce qu'il y a de plus étrange
» dans le procédé du libraire castillan, c'est qu'au lieu de
» figures, il nous a donné, pour le Psautier, le thème de ces
» figures, tel qu'il a certainement été mis en écrit par le
» théologien qui a conçu la Bible moralisée. Il a fait, en
» grand, ce qu'on fait les copistes parisiens lorsqu'ils ont
» écrit en une belle rubrique, dans les bibles françaises :
» « Ci a prologue, » à l'endroit où justement il manquait une
» préface, ou, dans les Établissements de saint Louis: « Ci
» a grant letre ,») là où il aurait dû y avoir une grande ini-
» tiale. Grâce à cette singulière manie de copier ce qui ne
)) devait pas être copié, les copistes nous ont conservé, ce
» qui est d'un grand prix à nos yeux, un texte d'auteur qui
)) n'était destiné qu'au libraire et à ses ouvriers et qui nous
» montre comment le théologien comprenait l'exécution de
» son œuvre et comment il la dirigeait. Ce texte, s'ap-
» pliquant à l'une des œuvres les plus célèbres de la litté-
» rature chrétienne du moyen âge, est d'une réelle impor-
» tance » (Cf. Berger, /. c, p. 27-28).
Il est probable que le copiste espagnol, qui a écrit ce
manuscrit avec beaucoup de soin et qui l'a fait orner de
.%r
246 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
rubriques et d'élégantes initiales, n'aura pas compris lui-
même la véritable nature du manuel d'illustration qu'il
avait sous les yeux, et le prenant simplement pour un texte,
ou mieux pour un choix de textes de la Bible, il aura
ajouté au modèle les prologues de saint Jérôme, afin de
compléter un peu l'aspect du livre, dont le sens véritable lui
échappait.
■t j« ij
XLV
LEGENDA AUREA
(Osun» : Plut. II. Lit. N,n'35; Rocam. n' 204; Biblioth.
Nat. Madrid, li-59)
1. Jacques de Varagine, Legcnda Aurea, 2. Fragment
d'une vie de Jésus. 3. Traite des vices et des vertus.
Manuscrit de 191 feuillets en papier, non foliotés^ réglé à
31 lignes. Écriture du XIV* siècle, papier ce6^r, à deux co-
lonnes, sans titresni capitales. Format 310^234 mm. Reliure
de parchemin.
La première partie de ce manuscrit est assez endommagée :
fol. 1, piqué et taché; fol. 3, déchiré (recousu en partie);
fol. 5, recousu et rapiécé; fol. 11, recousu ; fol. 12, la
première colonne manque et la seconde est entamée; fol. 13
et 14, rebordés ; fol. 25-30, rapiécés de blanc, lacunes
considérables; fol. 78, déchiré, marge rongée, texte entamé;
fol. 81, troué; mouillures et piqûres partout, le fol. 141 est
détaché.
I. Fol. 1 \'\ Table des Vies de saints contenues dans ce
volume.
Fol. 2. Incipit: « [Blienes conoscida cosa que lassegunda
persecuçion fizo el enperador Domiçiano sobre los cristianos
despues que la fizo Nero ...»
Des48 Vies de saints indiquées dans la table des matières,
la dernière que nous trouvions dans le manuscrit est celle
de Sant Cossme e Sant Damian qui est inachevée; elle
porte dans la table le n® 26 et finit au verso 140 B. par :
« e por esto te encomiendo a sant Cosme e ^ sant Damian, e tu
248 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
mora aqui en esti su casa e sy yo eabiase por ty por buenas
sseoales vête para mi. tanto que el aquesto diso. . . n
II. Le feuillet 141, dont l'écriture est moins serrée que
celle des feuillets précédents, contient un fragment d'une Vie
dp Jésus.
Incipit n : E dîxieron los judins : en nuestra ley Jiiiemos nos
que ninguno non trauaje de guareçer doliente en Siibado
nin de fazcr al, e este pasa nuestni ley ca sano e sana los
cosos e los gafos c los demoniadns e de todas las otras en-
fermedades por sus raaios fechos. E dixo Pilato : que mal
ha feclio ? A ([ue dixieron ellos (juc es encantador e por
los diablos taxe lo que faze, c todos le obedeçen e andan a su
mandado. «L'auteur cite comme sources. Nicomède et Saint
Marc l'évangéliste.
Fol. 148 v A. Kxplicit ; « ca la crus era feclia asi como
tau que esd'esta guisaT, e Pilato fizn poner un fustepequeno
tal... »
m. Fol. 149 A. Traité des vires et des certus. L'écri-
ture de ce traité est plus moderne que celle du Flos .Sane-
torum.
Incipit : [Eln el nonhre de Dios e de santo Maria quiero
començar aj'aser unlibro,sy el me ayudare,porqifepudiese
en este mundo buen enxenplo dar. que los que lo oi/ere[n] o
lo leyeren por el valan mas e sean tenudos de a Dios por
mi rrogar, amen. Johan, Anrnques me escripsyt.
Cl Prîmeramente comiença (el) tratado de la soberuia
porque todo tractado trae comienço délia... » Les trois
premières parties de ce traité ont seules des titres.
Fol. 119 A. : (1 Capitule del primer tractado de la soberuia
e que cosa nasçe de el la : Soberuia es el alçamiento malo. , . »
Fol. 156 v B. Explicit de la première partie : o de los ocho
pecados mortales. m
Fol. 156 V B. Seconde partie. Incipit: « Vvsta la primera
parte tablamos de la segnnda segund que prometiomos en
lo3 tîtulos e segund que dise Sant Agostia ; pecado es
menospreciar orae a Dins. . , »
Fol. 164 v° A, Explicit: a que en estas dos partes sobre
dichaa son escritos. « Même verso. Troisième partie ; « Aqui
XLV. LEGENDA AUREA 249
comiençu la terçera parte . . . Estas las dos partes primeras
que ...»
Fol. 167 B. Explicit : « e asy se détermina la terçera parte
en que ha syet tractados . . . que se contienen en las dos
partes sobre dichas .»
Fol. 167 B. Quatrième partie. Incipit: «Destas syet vir-
tudes las très principales. . . ».
Fol. 173 A. Explicit : « Et asy se termina laquarta parte
deste libro. . . que se contienen en la terçera parte. »
Fol. 173 A. Cinquième partie. Incipit: « Vysta la quarta
parte en que se contienen las treze virtudes, segund que
sobredicho es, conuiene que fablemos con la ayuda de
Dios de la quinta e postrimera parte deste vergel en que
se contienen otras virtudes e nobles cosas en que el aima
auenturada tomara plaser » : « [C]onfesîon segund dise
Sant Agostin...» Ce traité auquel il manque probable-
ment fort peu de chose, finit, comme tout le manuscrit
au fol. 191 A. Derniers mots : « e la mala aldança se que
la sufren amidosmaguer non qeran. »
Nous avons vu que le ms. Ii-59 ne nous conserve que
vingt-quatre vies de saints. Celles qui portent les numéros
V, XX, et XXVII-XLVm manquent. Il nous paraît à
propos de citer ici l'article consacré au Flos Sanctorum par
Amador de los Rios(06ras del Marqués, p. 613). Il s'agit, bien
entendu, du manuscrit que nous étudions ici même : « Flos
» Sanctorum. Entre los preciosos restes de la biblioteca del
» Infantado, se conserva un côd. fol. reâl, letra del siglo
» XIV, y escrito à dos col. , que contiene cuarentayocho vidas
)) de santos, entre las cuales ocupa el capitule XLI la de
» Santa Catalina, â quien se refiere el marqués, cuando cita
» el Flos Sanctorum Es ms. digno de estima, no solo por
» aparecer como monumento de la lengua, pues que esta
» en castellano, sino tambien porque cada una de dichas
» vidas puede considerarse como una produccion literaria,
» donde campean bizarramente la imaginacion y la inven-
» tiva.»
Il serait difficile d'être moins exact; d'abord le volume,
nous l'avons vu, contient deux ouvrages distincts : Los Rios
a pris tout le livre pour un recueil de Vies, ainsi s'explique
qu'il ait cru que les 48 vies de la table y étaient complètes.
250
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
De plus, lii Vie de sainte Catherine est justement une de
celles qui manquent. Qu'elle ait figuré dans le livre, encore
au XV* siècle, cela est très possible, mais nous n'en
savons rien. Depuis qu'on a relié leIi-59, c'est-à-dire depuis
la fin du XVl" siècle environ, le volume est dans l'état de
mutilation que nous avons di^crit.
La table, que nous avons complétée en indiquant, après
les noms dos saints, dont le manuscrit contient les vies. le^
feuillets qu'elles occupent et les lacunes qu'elles présentent,
comme aussi la Vie de Saint Biaise, que nous copions en
entier, donneront une idée de la valeur de ce recueil.
n [Ejstas son las estorias de tos santos [e] de las santas sse-
gund en este libro son escriptas » :
la primera de sant Jokan apostol euanijeliata, fol. 2 A, -7 lî.
Complète.
la segunda de t^ant Matins apostol, fol. 7 V A. -10 v" B.
Complète.
la III' de Sont Marros euangelisla, fol. 10 V B.-12 D.
Incomplète. Cette Vie devait finir au recto B. nu au
verso A., mais la seconde colonne du feuillet manque.
la 1111' desant Felipe apostol. Cette Vie devait commencer
dans la colonne perdue du fol. 12, il n'en reste que la
colonne B. du f"12'", moinsquelques mots perdus au bas
du feuillet. Incipit : « fuerija o de podere de salut a Expli-
cit;(i e babtîzo todos. «
la V' de sant Yago el menor. Manque .
la VPde sant Pedro e sant Pablo apostolos, fol. 82 A.-
89 V A. Incipit : " ençia non es i>. La fin est complète.
la VII' de sant Yago apostol que Yase en gali^ia. Cette vie
commence au fol. 89 v"A.; au toi. 92 v" B., elle est inter-
rompue, la suite s'en retrouve au fol. 13, et elle finit au fol.
24.Lesfeuilletsl3 à 24 contiennent le récit des miracles du
saint. Toutefois, entre l'explicit du fol. 92 : » e bendixo
alegrement, netl'incipitdu fol.l3:«elarçobispode cosUm-
tinopla », il reste une lacune.
la VIII' de sant Barthohme apostol, fn\. 24 A.-S9 B. Com-
plète.
la VII II' de sant Marcha apostol e euangelisla, fol. 29B.-
35 v". B. Complète.
XLV. LEGBNDA AUREA 251
la X' de sont Simon e de sant Judas, fol. 35 v® B.-42 v° A.
Complète.
la XI^ de sant Andres e de sus miraglos, fol. 42 v** A.-
55 V** A. Complète.
la Xll^de la potion de sant Andres , fol. 55 v** A.-60 A.
Complète.
la XIII*^ de santo Tome, apostol, fol. 60 A. -69 v<* B. Com-
plète.
la XIIIP de san Esteuanprimero, martir, fol. 69 v® B.-
72 v" A. Il y a une lacune entre le feuillet 71 et le feuil-
let 72.
la XV^ de sant Sébastian ede sant Fabian, fol. 72 v° B.-
81 V® B. La suite de cette vie se trouve au fol. 93 B. et
va jusqu'au fol. 96, seulement, entre Texplicit du fol.
81 v<* B. « en que ouiste bonas m et Tincipit du fol. 93, il
y a une lacune.
la XVPde sant Viçent, martir,tols. 96 A.-100v**A. Com-
plète.
la XV W^ de sant Blas, martir, fol. 100 v^ A. -103 v*> A.
Complète.
laXVIIP de sant Tirso ede sus conpafieros, fol . 103 v* A . -
112 B. Complète.
laXIX^de sant Georgio, cauallero e martir, fol. 112 v**. A. -
116 v^ B. Complète.
la XX^de sant CristouaL Manque.
la XXI^ de sant Pantaleon, fol. 117 A.-119 B. Incomplète.
Incipit : «... murieron unas mugeres locas. »
la XXIP de sant Felis, martipy fol. 119 A.-122 B. Complète.
la XXI 11^ de sant Esteuan, apostoligo e mar^tir, fol . 122 B.-
126 v« A. Complète.
la XXIIII^ de sant Lorenço e de sant Sisto e de sus conpa-
neros, fol. 126 v« A.-130 v« A. Complète.
la XXV^de sant Adrian, fol. 130 v« B.-136 v" A. Com-
plète .
la XX V/' de sant Cossme e sant Damian, fol. 137 A.-
140 v<>B. Fragment.
laXXVII^ de sant Dionis,
la XXV IIP de sant Mamede.
la XX/* (erreur pr. XXIX') de sant Çirçe,
1^8 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
la XXX' de santo Longino, el que dio con la lança a
nuestro seilor en el costado.
ta XXXP dp san(aComba{sic, po\irCoiamh&), virgen fmariir.
laXXXII' desanla Agnes, virgene mariir.
la XXXIII' de santa Afjata. virgen e niarlir.
la XXXIIII' de Sanicolas (sic), confesor.
la XXXV'desant Siluestre, papa,
la XXXVI' de santa Tedosia (sic], virgen. e martt'r.
la XXX VJJ* de santa Marina, mfgen e martir.
la XXXVIII' de Cristîna, virgen e martir.
lu XXXIX' de santa Alartha, vinjcn.
la XL' de santa Fe, oirgen.
la XLI' de santa Caterina, virgen e martir.
la XLII' de santa Maria Magdalena, de su vida.
la XLIII' de santa Barbara.
laXLIIJI' de santa Luçia, virgen e martir.
la XLV de santa Genouefa. de su vida,
la XLVI' de lapasion de /es XI mill oirgineft de Colonia.
la XL VII' de santa Anastasia.
la XL VIII' de san Jtilian,
Fmitur pasionis omnium sanctorum,
A titre de spécimen, nous avons copié la Vie de saint
Biaise, comme nous l'avons indiqué ci-dessua.
[Vida de Sont Blas, martir].
I EJn la cibdat de Sabasten , que es en tierra de Capadoçia, ouo en
aquel tlenpo muclios santos ornes e muchiis santas mugeres, que,
por leuar adelanle la fe de Jésus Cristo, sufrieron trabajos e lazerios
de miichas guîsas, e dieron sus cuerpos a paaiones e a muerte, e
tantoy fizienin por que ouieron la corona perdurable. Eu aquella
çibdal que vos dixiemos auie un orne, que era ende natural, a que
llamauan Bla^ e era un onie que amauae lemie anuesiro seâor en
todas guisas. C'a, asycomo dis la escrtpturadeJob. esta [Uiv era)
este santo orne piadoso. tinpio, sabroso, de buen talente a toda
criatura. verdadero, leal, omiJdoso, e sauiesebien sofrir de loda
mala obra. Quando esto vieron aquello:^ que a nuestro sefior ama-
uan e teniîen.econosçien las buenas obras del santo orne, fablaron
aede con so uno [lire de oonsuno) e fiKieron io obispo que fue
[lii-f fuese) su seûor e su maestro e que flziesen ellos su mandado
e que se guiasen por el. (Juando esto oyo el santo orne, solliose
daquella Qtbdal t fuese, a uua montaiiaque era gerça daquella çib-
XLV. LEGENDA AUREA 253
dat, que auie nonbre Aga. AUy se metio el en una cueua por faser
sus oraçiones a nuestro ssenore por foyr a las vanas glorias e a las
vanidades deste mundo. E el estando ally en aquella cueua vinien
muchas bcstias brauas ael en la niontana e parauansele dela[n]te
la cueua, e si auie y alguna que enfennedat ouiese non se qerie
ende partir fata que el santo orne pusiese las manos sobrella e la
bendixiesc, e tantoque el esto fazie eran luego sanas ellas e yuan
se ssu via.
[En a]quel tienpo era adela[n]tado un alto orne de aquella
çibdat que auie nonbre Agricolano ; este enbio sus monteros e sus
ornes a quella (sic) montana que caçasen y,e elles fizieron su man-
dado, e quando llegaron a la cueua vieron en ella estar muchas
bestias brauas a marauilla que atendien el santo orne que las ben-
dixiesc, e quando esto vieron dixo un orne contra otro : que puede
esto seer de tantas bestias e de tantas guisas de se allegar a este
logar, e estonçe se allegaron tanto a la cueua que vieron a sant
Blas, e tanto que lo vieron tornaronse al adelantado e contaronle
lo que auiniera e lo que vieran. Quando esto oyo el adela[n]tado
tomo caualleros e sergientes e enbiolos con aquellos que aquello
vieran edixieran, e mandoles que todos los cristianos que fallasen
en la montana ascondidos que gelos aduxiesen.
[E]stonçe fueron los caualleros a la cueua e fallaron a sant Blas
estando en oraçion, e dixieron que salliese fuera e fuese al adelan-
tado que enbiaua por el. Quando el santo omeesto oyo fue muy
alegre e dixoles : mis buenos fijos Yà.>;amos. nos agora, ca veo yo
bien que sse mienbra Bios de mi^ pa en esta noche'meapareçio très
vezes e en cada una vez me dixo : lieùate è faii me dç ti ofrenda; e
vos mis buenos ftjos sodés agora los bien veïijdos, ca nuestro senor
Jésus Cristo es con vusco. Estonçe sfe motio a-la .carrera, e do yua
asy de consuno por la carre^fa' predicoles tanto el santo ome que
los conuirtio, e nuestro seâbr fàzic por aquel santo ome muchos
fermosos miraglos, e todos los dolientes que a el yuan oleleuauan
tanto que el ponie sobre elles las manos e los bendizie luego eran
sanos, asy como omes, o mugeres, o bestias; e si alguno yua que
ouiese mal en la garganta o en la boca, de hueso o de espina que
mal le fazie, asy como a ome auien muchas vezes por auentura,
nuestro sefior lo daua sano por las oraçiones del santo ome. Onde
auino, que aquel dia mesmo que el yua al adelantado, que una
buènaduena,que auie unfijo, e non auie mas de aquel solo, que
sseyea su mesa c dieran le [^scado que comiese, e asy como el
ninocomio del, non se si très bocados o quatre, atrauesosele en la
garganta una espina, tan afondon que ouiera de morir.
[QJuando la madré vio el grant dolor que su fljo sufrie, e oyo
254
BIBLIOTHÈQUE DU MAKQUIS DE SANTILLANE
fablur de lo?^ iiiiraglus que Uios fa/ie por sant Ulas, leuo el nîTiou
cl, tal ya comq muerlo.ecomençoadarbozes eiillorandoe a de^tir:
sieriio de Jésus Cristo aue nierçed de ini Hjo, ca mucho lie grant
pe.sar del, e de mas por ({ne non he mas ditste. Entonçe començo a
eontar al santo orne como auiniera a su tijo. e sant Blas puso la
inano sabre la garganta de! niûo. e comeni;o en ella a faser la seTial
de la cruK e bendiiiicndo gela, e cato conlral çlclo e di\o: buen
seûor Jésus Cristo, yo te pîdo por merçed que ayas piedat de mi
oracioo 6 que tuel^^as, por la tugrantviilud,laospmadclaKarganta
deste niûo, e quel des viuo a su madré, por la tu saDia Maria pidote
nierçed que sy da(|ui adelanle tal cosa aninierc a orne, o a muger, o
a niûo, o a niûa, oaaue, o abesliaeyo ftiere llamadoen suayuda.
que so lu sieruo, que el sea sano e que la tu piedat e la lu virlud sea
y demostrada, por la oraçîon de! tu sieruo Blas e de los que ruegan
a loor e a gtoria del lu santo gloriosu iionbre. Eslunce dix» una
lio/ del çielo : Blas la lu oraçîon esoyda;eel nifio Sue liicgo gua
rido, e sant Blas jmr este miraglo se eonoçio en muclias tierras.
[Y]endo para el adelantado e una muger vieja con el, por oyr lo
que el dizie, vino un lobo do pacien los puercose leuole un inarrano
que aquella muger pobre y iraye, ca del otro auer del mundo non
auie clla mas. Quando la inesquina lo sopo, querellose a sant Blait
del lobo quel leuara su niarrano, e t-anl Blas, quando oyo a(|Uo)la
querella, ssonrriyose edixo: non ayas pesar ntn tristeza ea tu
puerco le sera tornado, luego aquella ora vlno el lobo e puso a la
muger au marraiio delanle, sin Uaga e sin otro mal ninguno.
[E]sto feclio. entro sant Blas en laçibdat deSabasten. e quando
Agricolano lo sopo mandolo echar, anle que lovicse, en la carçel.
K en otro dia niafiana mandolo venir ante sy, e tanto que lo vio
fablo conel muy mesuradamenle, como afalagandolo, e dixole : Blas
amigo de nuestros Uios sce ledo e alegre. Mas vos, buen adelan-
tado, dixo sant Blas, poned alegria en vueslro cora^on e non ila-
medes Bios aquellos que dezides que son Bios, ca ellos en el
infierno son por sienpre, e todos aquellos otrosy que los oraren e
siruieron. Quando esto oyo el adelantado Eue muy sanudo e man-
dolo desnudare ferir, muy sin dueloesinpiedal. a varase a palos,
e do lo firien asydixo al adelantado : omesin seso e tollido, cuydas
me tu por esto partir del amor de Jésus Cristo. Sepasquenon
podras, ca el me guarda e me da fuerça. Quando el adela[n]iado
vio que en ninguna guisa non lo podîe vençer mandolo lornar a la
carcel. E la muger a que sant Blas diera su puerco, quando sopo
que sant Blas yazie preso, flzo matar el puerco e cozio ende los pies
e la cabeça, e metiolos en una escudiella e desyen un çcsto, c pan,
e fructa que le leuoalanarçel, errogoloquccomîese, eelgradeçio
XLV. LEGENDA AUREA 255
gelo, e bendixola, e dixole : mugertu acabaras mi rreraenbrança e
por este seruiçio que me fezistejamas nontefallestra(ij/c)bienentu
casa. E otrosy auerna a todos aquellos que por [tujexenplo e por tu
fiança se rremenbraren de rai, auran la perdurable gloria ela ben-
diçion de Jésus Cristo en todo tienpo de su vida, entonçe se partio
la vieja del e fuese muy alegre para su casa, e asy le auino como el
santo ome le dixo.
[D]epues desto auino que el adelantado raando que troxiesen a
sant Blas, e fablo con el apartadamente, e dixole : Blas, o tu aora (sic)
nuestros Dios o si non moriras de mala muerte. Los Dios dixo, sant
Blas, que non ftzieron nin çielo, nin tierra, nin otro bien, son per-
didos, e los martirios con que me tu amenazas non temo yo nada,
nin me fazen pesar, e ellos me faran aun plazer sin fin. Quando el
brauo adelantado vio que lo non podie mouer en ninguna guisa,
mandolo tomar e atar en una viga que estaua y alçada de sy, fizolo
descarmenar con peynes de fierro e rronper toda la carne, e en
aquel logar o le fazien todo aquol mal dixo al adelantado : oyes tu
adelantado brauo e follon, cuydas me tu espantar por tus martirios
que me fazes ssofrir, bien sepas que los non temo nada, ca nuestro
senor me confuerta e me ayuda, e por estos martirios aure yo
grandes alegrias, las que son prometidas [a] aquellos que en Jésus
Cristo creen. Estonçe mando el adelantado que lo desatasen del
madero en que estaua atado e que lo tornasen a la carçel, e o lo
leuauan asy vinieron VII« mugeres que amauana dios e lo temien,
e fueron cogiendo las gotas de la sangre que del cayen e untauan
se délias ; quando los monteros esto vieron presieron las e leuaron
las al adelantado, e dixieronle que eran cristianas.
[E]l adelantado, quando las vio, dixo : dexat vuestra locura e fazed
sacrifiçio a nuestros Dios; e ellas respondieron : si tu quieres que nos
fagamos sacrifiçios a tus Dios e los créâmes vayamos a aquel canpo
ffuera desta villa, e faz leuar y tus Dios eally los orareraos. Quando
esto oyo el adelantado fue muy alegre e lizo leuar sus Dios al canpo
do ellas dizien. Cabo daquel canpo auie una agua muy fonda, e las
cristianas vinieron al canpo e mucha otra gcnte por veer. Quando
ellas fueron an te los ydolos que estauan oriella del agua, 11e-
garon se mucho çerca aellos, asy como silos quisieîsenaorar,e toma-
ron los e dieron con ellos en el agua. Quando el adela[n]tado esto
vio fue muy saûudo e començo a bâtir sus palmas e a faser muy
grantduelo e dixo: mugeres malas por que non touiestes nuestros
Dios que non cayesen. E los que y estauan dixieron : estas mugeres
fablaron con vusco en engafio e por vuestro mal c echaron vuestros
Dios en el agua. E las mugeres respondieron : el verdadero Dios
non sufre engaûo mas los vuestros Dios lo sufren, que son d oro, e
256
BIBLIOTHÈQUE DU MAKQUIS DËSANTILLANÊ
de plata, e de piedra, e ellos, e toda:i aquellos que uon ellos ouioren
hu^a, seran destroydos. Qiiando esto vio el adelantado fue muy
safiiido e iiiando calentar un (orno. por las mêler dent™, e do.olra
parle flïo traer ploino que les echasen por çiriia de las cabotas, c
de la olra parte mando traer peynes de fierro, e de la otra parle
siete sayas daranbre e que gelas H/ie^en vestîr calieiites. Pues que
las maneras de |os martiriQs tuoron allegados anie la» »anlas
diieAaK, eladolantado'lcs dixo: o vo^uratnuestrosdiospurqueguar-
dedes vuestros cuerpos de mal o sinon por todoa estos martirios
pasaredos. La unadestas siete mii^ere^ auie très tijos, aquella tomo
un pafio de lino que traya.e echolo (e echolo) en el fuego, e fue
luego quemado ; eston(;e le dixierbn Iok fljos : Imenadueùa non de-
xedes perder vuestra âlrua en esta liorra, mas asy cojuo nos crieste
del sabor de lu lûolie asy nos pria e nos rrenueua{?) del sabor del
rreVno çelestîal. Estonçe mando el adelantado que los {s/c) coljça-
sen e que les partiesen las carnes deloshuesoscon aquellos peynes
de fierro. E pues ellos (.■»/'■) fueron dcsnudos (nie) e asy decolgados
{sic}, como el adelantado mando. los que y eslauan marauîllauariRe
de lo que veyen de'las llagas, ca onde auie a sallîr sangre sallie
leche, e los angeles vinieron que las librasen de aquel martirio e ■
dixieron : non iiyades micdo mas trabajaduos asy por que podades
auer perdurable vida en el Heyno que non a auer fin. E el buen
obrero es niuy alegre quando sirue todo el dia, e el senor de la obra
lo bendize a las viesiieras por que labro bien e lo paga a su volun-
tad.
[E^tonge tomaron los mo[n]teros las santas dueùas e echaroo
las en el forno e era el fuego muy grran pieça auie cnçendido |s/c).
e tanlo que ellas y entraron murio toda la llama e el fuego, e ellas
isallieron del forno sin ningun mal tormento. Quando esto vio el
.adelantado, que dénatura era saùudo. dixolcs : dexat vuestraslocu-
ras e orat nuestros Dios. E las Vil" dueùas dixieron : buen scnor
Jésus Cristo, que reynas sin Hn.loor egrracias Cedamos por [que]
te plogo de ineter nos en la carrera de piedall Uepues di\ieron al
adelantado ; cuytale de dar çiina a lo que comenc-este ca nos estâ-
mes gui[sa]das (?) de nos yr al reyno çeleslial. Quando esto oyo cl
adelantado ouo ende grant pesar e maiidolas leuar do solien de-
goliar les crisliauos que \a.s degollasen y. K los monteros lizieron
lo e ellas rrogaronles que se sufriesen fata que ouiesen fechas
sus oraçlones. e pues que ellos gelo otorgarnn flncaron ellas los
ynojos en tierra e dixieron : ; quai Dios es (an grande como el
nueslro senor Dios que nos tollio las tiniebras e nos dio lunbrel
Buen aefior Dios nos terrogamosque nosmetascon panta Techa'.
1. Sainte Thecla, vierge et mart., I" s. à. Séleucie.
XLV. LEGtENDA AÛREA 257
la tu primera martir, e que rreçibas el ruego de sant Blas, nuestro
buen padre, que nos enseno e que nos dixo que por estos martirios
verieinos las alegrias perdurables. Buen seûor rreçibe nuestras
aimas, e estonçe dixieron los très mançebos a su madré : nuestras
coronas estan aguisadas ante nuestro senor con nuestro padre sant
Blas. Estonçe non quiso atender mas aquel que las auiede degollar
e degollo las todas VI 1% e asy fueron las aimas para'l çielo.
fDJepues que esto fue feeho mando el adelantado que aduxiesen
ante'l a sant Blas. E quando lo vio dixole : i quieres tu orar nuestros
Dios 0 non los quieres orar, dime quai quieres destas rrazones
tener? Catiuo, dixo sant Blas, çiego ères e non vees la lunbre del
verdadero Dios. Quai orne série aquel fjue conoçiesc e fuese orar
los ydolos sordos e mudos. Bien sepas que por la tu grant brauura
que en ti ha e por la grant çeguedat del tu coraçon as tu dexado
el verdadero Dios. E yo non temo de nada. Mas asy como tu qui-
sieres e te ploguere asy me martiria mi carne que te es ya dada en
poder. E el poderoso Dios a poder sobre mi aima. Estonçe le dixo
el adelantado : tu aoras los diables e cuydas que oras a Dios e que
seras por y saluo, dime agora i^ï te yo echarc en este pozo podra
to librar tu Oisto? Mucho fablas sin guisa, dixo sant Blas, ca sin
falla tu oras los diables e yo el verdadero Dios, por que sere saluo
en la perdurable gloria. E esta agora, e mostrar te ael mi verdadero
poderoso Dios su virtud. Estonçe lo mando el adelantado atar e
echar en el pozo, que cra muy fonde. E sant Blas dixo a los (^ue
estauan ay en la oriella del pozo : e sy vos auedes alguna fiuza en
vuestros Dios echaduos comigo en esta agua e mostrad y la virtud
dellos, e asy podemos veer el poder que vos an de ayudar e como
elles faran y a vos e a mi; estonçe eeharon se \y omes enel agua,
de aqucllos (jue mayor fiuza anien en sus Dios. E a la ora que y
entraron fueronse afondon e murieron. E el angel apareçio a sant
Blas e dixole : santo oine sal de aquesta agua c rreçibe la corona
que te Dios tiene aguisada. Estonçe fue desatado sant Blas por
sobre el agua como por tierra seca, e parose ante'l una tan grant
claridat que todos los que la veyen eran ende tan marauillados. E
el adelantado dixo : por esto que te a ti viene de quanto mal te yo
fago todo se te torna en bien, por esto despreçias tu nuestros Dios
e non los quieres adora r. E sant Blas dixo : catiuo, conoçe e sabe que
yo sieruo so de Dios e non adoro los diables como tu. Estonçe) fue
el adelantado muy saûudo e dixo a sus mo[n]teros : tomad a Blas,
que nuestros Dios desonrra e despreçiae que a va mas de très mill
omes que mugeres (^ue muertos que engaûados, e demas que lo
fallo todo contra mi voluntad, e tajad le la cabeça e a los dos man-
çebos que son con el. Estonçe los tomaron los monteros eleuaron"
258 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
los al logar que era para aquello. E el santo oine fizo sus oraçiones
e dixo: bucn senor Dios, que me libreste de los ydolos, yo te ruego
(juc tu ayas nierçed de mi que so tu sieruo, que si alguno me 11a-
inare en su oraçion que tenga hueso, o espina, o fuste, enlagarganta
o sea maltrecho de otro doior, o aya mal andança, o cuyta, o pesar^ o
peligro, pidote por merçed, buen senor, que tu rresçibas sus ora-
<;iones e (juccuiiplas lo que te demandaren a los que me llamaren
k>a(n)l mente en el tu santo nonbre. E depues que esto dixo vino
nna nuue del çielo, muy fermosa e muy clara, que lo çerco en derre-
dor, e fablole el nuestro senor délia e dixole: tu, que bien teconba-
tistc por mi, sabebien queyo conplire tus ruegos c bendisdre todos
aquellos (juc te llamaren e de ty remenbrança lizieron. Pues que
esto ouo diclio la elaridat se partie del, e el que lo auie a descabeçar
descabegolo a el, e a los très mançebos con el. E esto fue très dias
andados de febrero.
[L]a buena duena, que auie nonbre Elisa, tomo los cuerpos de
los santos martires e soterroles de consouno en aquel logar do
fueroii martiriados. E en aquel logar fizo Dios por elles muchos
fermosos miraglos fata el dia de oy e fas aun. Asy ,como vos he
diclio e contado, reçibio sant Blas martirio e fue con Jésus Cristo,
que viue e rrcyna sin fin. Amen. ^
XLVI
IIISTOIRK DE TROIE
A
(Osuna: Plut. II. Lit. M, n" 25; Rocam. n" 88; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-99)
BenoIt de Sainte- More, Histoire de Troie, En cas-
tillan.
Manuscrit de 305 feuillets, papier. Incomplet du commen-
cement et de la fin. Ce manuscrit comprend des feuillets de
la première moitié du XIV*" siècle et des feuillets du
XV** siècle. La partie ancienne, très jaunie, est fort endom-
magée; elle est écrite à deux colonnes. Elle contient des
parties rimées et des rubriques. La partie plus moderne est
beaucoup mieux conservée, mais elle n'a pas de grandes
initiales et n'est pas toujours rubriquée; elle est écrite à
pleines lignes. Ce sont des feuillets d'une Historia troyana
du XV* siècle c|ue l'on a arrachés pour compléter l'an-
cienne à qui il en manquait beaucoup. Le papier de la
partie ancienne est grossier, celui de la partie moderne est
beaucoup plus uni, il est homogène et régulièrement strié.
Dans l'écriture do la partie moderne, on remarque comme
un parti pris d'archaïser ; cette écriture doit être celle
d'un copiste de la fin du XV^ siècle. Ce manuscrit était
folioté, mais sur beaucoup de feuillets la rognure a fait
disparaître la numération. Un grand nombre de feuillets
de la partie ancienne ont été cassés, ce qui a fait perdre
au livre plusieurs colonnes, La partie du XIV^ siècle que
<*.
260
mULlOTHEQUE DU MAKQUIS DE SANTILLANE
nous nommerons A, est régl<ie k 28 lignes par colonne; k
partie du XV" siècle, ou partie B, jst réglée à 30 lignes.
Format 288 X 234 mm. Reliure de parcliemin.
Voici (jaus quel ordre li's feuillets A et les feuillets B
sont répartis dans le corps du manuscrit :
B. fol, 1-58 y. ; A. fol. 59-63 V (61 V blanc;; B. fol.
64-67 V (entre le fol. G7 et te fol. 68 traces d'un vieus
feuillet): A. fol. 68-69; B. fol. 70-71; A. fol. 7S-74 (entre
le fol. 72 et te fol. 73 traces d'un feuillet coupé); B. fol. 7ô;
A. fol. 76; B. fol. 77-79; A. fol. 80-83 (fragments de feuil-
lets entre 79 80 et entre 80-81); B. fol. 84; A. fol. 85-87;
B. fol.88ientre87 et 88 fragment de feuillet); A. fol. 89-
109 (fol. 94, œ, 96, vers); B. fol. 110-112 ; A. fol. 113-123
(le feuillet 116 est fendu et n'a plus qu'une colonne r° et v) ;
B. fol. 124 ; A. fol. 125-134 (fol. 126 v". 127. 128, 130. vers:;
B. fol. 135; A. fol. 136-147 (fol. 141 V, 142 demi-feuillet
vers,; B. fol. 148-149 ; A . fol. 150-157 (fol. 151, 152 demi-
feuillet, et 153 c. A. vers); B. fol. 158-162; A. fol. 163-178
(fol. 163 demi-feuillet); B. fol. 179-181 (fol. 178 demi-
feuillet); A. fol. 182-186; B. fol. 187; A. fol. 188-195;
B. fol. 196; A. fol. 197-198; B. fol. 199; A. fol. 200-216 :
B. fol. 217; A. fol. 218; B. fol. 219-220 (entre les fol. 220
et 221 fragment de feuillet!; A. fol. 221-230; B. fol. 231-
233 (entre les fol. 233 et 234 fnigment de feuillet) ;
A. fol. 2:W-242; B. fol. 243-244 ; A. fol. 245-254; B. fol. 255;
A. fol. 256-290; B. fol. 291-292; A. fol. 293-295:
B. fol. 29.5- 3Cfi V.
A partir du toi. 125. les feuillets A n'ont ni rubriques, ni
signes paragrapliiques, ni petites capitales rouges. Les feuil-
lets B sont rubriques jusqu'à la lin du manuscrit. Les der-
niers feuillets n'ont pas été réencadrés, ils sont usés et fort
détériorés.
Incipit: « viniese algun querelloso. . . n
Explicit : « e syenpre estariamoa en mal con ellos et . . , »
Le vicu.\ manuscrit commence par le cliapitrc intitulé :
Motoan era miiy argolloso e mwj loçano, et finit au feuil-
let 295 v h, par un chapitre rubrique qui commence par :
a Cuando Andiomaca oyo que la Mcnalao queria matar... n
Les parties rimées do cette Hisloir.- de Troie sont re-
marquables par leur caractère archaïque et pourraient faire
XLVI. HISTOIRE DE TROIE 261
croire à une ancienne version en vers dont le traducteur de
la version en prose aurait intercalé des fragments dans son
travail. M. Paz y Mélia, qui a publié avec soin ces poésies,
dont une seule avait été imprimée déjà, quoique imparfai-
tement, par Amador de los Rios (Historia critica, t. IV,
p. 350-351), remarque avec justesse certaines analogies de
vocabulaire, d'expression et de tournure entre la description
de la sixième bataille et le Poema del Ciel (Voy. Poesias
intercaladds en la Crônica troyana romanceada, publi-
cadas por A. Pcus y Mélia, Revue Hispanique, numéro 17,
premier trimestre 1899, p. 62-80).
B
(Osuna: Plut. I. Lit. N, n- 16; Rocam. n* 89; Biblioth.
Nat. Madrid, Ii-67)
Benoît de Sainte-More, Chronique de Troie. En galicien.
Manuscrit de 185 feuillets de vélin grossier, peu blanchi
et par endroits troué; folioté au verso des feuillets. Lacune
au début, le fol. 1 porte le n° 9. Nombre irrégulier de lignes.
Écriture du XIV« siècle, jaunie. Capitales bicolores dessi-
nées à la plume et rubriques. Format 394X270 mm. Re-
liure moderne.
Dans ce manuscrit on distingue nettement deux écritures
et quatre parties: I. Du fol. IX(l)au fol. C (92), réglure à
34 lignes, sauf le XCIX v*» (91), et le C r« (92), qui sont
réglés à 33 lignes. II. Du fol. CI (93) au fol. CXVIII (110 v^).
III. Du fol. CXIX (111). au fol. CXXVIII (120 v^). IV.
Du fol. CXXIX (121), au fol. CXCIII (185).
Fol. 1. Incipit : « Agora diz o conto que os gregos ouuie-
ron gran pesar quandolles Ercolan et Jaason contaron a gran
desonrra et o gran pesar quelles auia fey to el Rey Leomedon
de Troya ...»
Fol. 92 le texte s'arrête aux mots : « que sofriaen lo co-
raçon que cada dia » volue esta folla et acharas a estoria.
Et au-dessous, encadrés de rouge, les mots : « Sabbean quan-
tos este liuro viren, que eu Fernan Martins, clerigo et ca-
tSitcVjrt^^T:''"
2G2
niRLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
pelan de Fernan Père/ Dandrade, eecriuî este liuro des onde
sse começa psta estoria ata aqui, et e-stTÎuî ayiida mays
rtiitm f|uadenio en que ha dez fnllas que vay aro adeant, et
escriuio per mandado do dito Fernan Perez. m Ce qui fait
suite aétc^ eRacé et fi'otle ; les réactifs appliqués iei, nnus
ont permis de lire ; " Et sauedee que Fernan Perez foi fillo
de Roy freyre Dandrade, e por min creede de certo que a
este lenpo, que este liuro foi escripto, que este Fernan Perez
cra (I mellor homen queauia entoin;e en Galiza dos grande
ou rrico lionies afora. Et sabcde que el a este tenpo era
lioine de du/entos homens de caualo, armados a todo punto.
Et era senor dii vila da Crufla et da vila de Betanços et da
Pontdeume et Ferrol el a Pontdeume derallas el rrey por
sua heredade et outrossy tanben era senor de Neda et de Çe-
deyra, et de Sant'.ta Marta, et de Viueyro, et de Vilaiua et de
todos seus termines de todas estas vilas et lugares et tanben
das terras cliâas en todas estas comarquas, en guisa que
(juantos lioraens morauau en todas las ditas vihts hOos et
lygeyros et arredor... ii
Fol. 92%-". Trace de 11 lignes frottiîesà la pierre ponce.
Le réactif a fait paraitn; une date : « mill c quatroçentos et
sete (?).» Au-dessous, emaidrê de rouge, on lit l'expUcit
suivant : u Este liuro foy ucabado vynt dias andados do mes
de Janeyro. Era de mîll et quatroçentos et onze annos. Et eu
o dito Fernan Martins elerigo, rogo et peço. por lo amor de
Dcusetpor saluamentode suas aimas et enpeniteuçiade seus
peeados, a <iuantos este liuro viren etoyren.quedigan por la
mina aima Iiun pater noster et liuna aue Maria aa onrra de
de Deus padre, et de Deus (illo, et de Deus espiritu santo,
(jue me queyra perdoar, et da virgen Maria, sua madré,
quelle roge por min e por vos queo queyra assy œnprir et
outorgar. »
Le travail du copiste B commence au folio 93 qui fait
exactement suite au texte du recto 92. Incipit; ft se me
fazia negro et triste. Et os sospiro.s que eu daiia sem mKU
grado. . . 1)
Fol. 110 v°. Dernière ligne: n muy perdidoasos et moy
tristes, n Ici réparait l'écriture de Fernan Martins, le copiste
A, qui a écrit les dis feuillets dont il est parlé plus haut, les
huit premiers réglés à 35 lignes et les deux derniers très
XLVI. HISTOIRE DE TROIE 263
serrés, pour finir. On voit que lescribc n'avait qu'un noni])re
compté de feuillets et qu'il avait peur de n'y pas faire tenir
tout ce qu'il devait y mettre, c'est visible surtout au verso
du fol. 120, où il a tellement serré qu'il y a presque une demi-
page blanche entre son travail et la reprise du copiste B.
Fol. 111. Incipit: « Conta a estoria que esta trezoia batalla
durou seit dias. »
Fol. 120 v** Explicit : « auia vint mill caualeros. F.t aly »
Fol. 121. Reprise du copiste B : a veeriades rreluzir ar-
mas et esplandeçer escudos...»
Fol. 185. Le manuscrit finit par : a ca sen falla eu escri-
pui omays sen bandaria e mays verdadera mente que puyde.
Et a noso seflor dou graças porque ma leyxou acabar.
Este liuro mandou fazer o muvto alto et muv noble et
muy eixelent Rei don Alfonso, fillo do muy grande Rey don
Fernando et da Reyna donaCostança. Et fui dado descriuir et
destoriar en lo tenpo que o muy noble Rey dom Pedro rrey-
noù, ao quai mantena Deus en lo seu seruiço por muytos
tenpos e bôos, et os sobreditos onde el ven seian herdeiros
en lo rreyiio de Deus. Amen. Feito o liuro e acabado o pos-
tremeiro dia de dezenbro era de mill et CCCLXXXVIII
annos.
Nicolao Gonçalez escriuan dos seus liuros scriueu per seu
mandado (1).»
Tout le long du manuscrit il y a en mai-ge des notules
indiquant le contenu du texte. Le commencement de ce
manuscrit correspond au chapitre xxxv du manuscrit Ii-99
et au chapitre xxvi du manuscrit de l'Escurial. L'archiviste
de La Corogne, M. Martinez Salazar, a donné de ce texte
une édition complète, munie de notes, d'une grammaire
et d'un glossaire. C'est la Deputacion Provincial de La
Corogne (|ui a pris l'initiative de cette publication (2).
1. Dans sa littérature espagnole du Grundrlsa àa Grôber (II Band,
2 Abteilung. p. 438) M. Raist dit : " Von verwandteni Geist erfiillt
» war Benolt's Roman de Ti'oi/r, don no(?li Alfonso XI .s?inemSelireiber
» Nicolas Gonzales zu iibersetzen bofahl, woniit dieser im ei-sten Jahi-
» seines Narhfolgers zu Knde kani. » C'est une erreur, Gonzalez n'est
pas le traducteur du roman de Benoît do Sain te- More, il n'en est que le
copiste.
2. Crônica Trot/a na, càdice ijaUcçio drl sirjlo XIV de la Bihlioteca
Nacional dr Madrid, con apunies (/ramaticalcs y rocahuUirio por
•!•
364
HlRI.IOTHF.QU F, DU MARQUIS DE SANTILLANE
M. Menénde/ y Peliiyo, darw sa belle bililiotlièque dp
Santander, conserve un manuscrit ca-stillan-galicien do
l'Hifitoire de Troie. L'étude de ce volume permet de com-
bler Ips lacunes du ms. Ii-67 et nous fournit des rensei-
gnements utiles. L'ouvrage se compose de 219 feuillets, dont
139 en gros vélin et 80 en papier, l'écriture, disposée sur
deux colonnes, est du XIV" siècle ; deux copistes ont travaillé
à ce manuscrit bilingue : l'un castillan a écrit 140 feuillets,
l'autre galicien en a écrit 79. Bien que les deux écritures
de ce manuscrit soient du même siècle, l'écriture castillane
est antérieure à l'autre, ce qui nous fait croire qu'il s'agît
d'une Historia Troyana en castillan mutilée et dont les
lacunes ont été comblées en galicien. Dans l'intérieur du
volumequelques curieuses miniatures. Format 360 Xâ70 mm.
Ce teste et celui du ms. li-67 ne présentent que peu de
différences, c'est bien la môme rédaction. Le teste du ma-
nuscrit de Santander commence pir l'histoire de Jason et
deMédée; !a mcme liistoire devait occuper les huit premiers
feuillets perdus du manuscrit de Madrid,
Au feuillet 28 b. du manuscrit de Santander nous lisons:
« quien quisiere oyr la mejor estoria de quantas y son et la
obra quai nunea fue dicha por palabra, nin puesta en libro,
segund que nos Benito cuenta como lo el fallo porDayres,
que quiso saber las batallus (jue fueron fecbas en aquel
tieupo et altas cauallerias, porque estonço los nobles cavial-
leros que eran en aquella sazon fueron muertos. et de como
fue destroyda la muy nobre çibdat de Troya, yo lo dyre toda
la vordat. n
A la suite vient le chapitre paroù commence le ras. Ii-67:
(1 Agora dize el cuento que losgriegos... iiLe manuscrit cas!-
tillan de l'Escurial (I-H-6) que cite Amador de los Rios
(Historia crltica, t. FV, p. 345, note 2) et qui a servi de base
aux traductions galiciennes, commence précisément par lo
passage où il est parlé de Benoît de Sainte-Moie . Le ma-
nuscrit de Santander n'est pas exempt de lacunes: par '
D. Manuel It. Rndri'jui.T, puhlicala. à rxpOTUias de la exciiia, diptita-
ciàn de esta praeincia, Andréa Meti-tina Stitaiar. La Coruûa. Im-
ppentadela C'ASttdeMiBericoi'dia. MDCCCC. 1900. Deux vol. in-fol.
M. Cornu adoanfd'abondauta extraits de ce textedaBS la Mitrcllancn
linguiatica in oimre di Graiiadio Ascoli, p. 95-188.
XLVI. HISTOIRE DE TROIE 265
exemple, il ne contient pas Texplicit circonstancié du ms.
li-67. D'après la foliotation ancienne, effacée sur les derniers
feuillets, ce manuscrit devait compter 354 feuillets. On voit
donc que le Ii-67 et le ms. de Santander dérivent tous deux
du poème de Benoit de Sainte-More. Avant d'appartenir à
M. Menéndez y Pelayo, V Histoire de Troie castillan-gali-
cienne faisait partie de la bibliothèque Altamira-Astorga.
(Osuna : Plut. II. Lit. M. n* 23, d'après Los Rios, Histona critica,
t. IV, p. 350 n.)
GuiDO DELLE CoLONNE, Histoire de Troie. En castillan.
Manuscrit perdu.
Amador de los Rios (Obras del Marqués, p. 608 et 609)
dit avoir vu quatre manuscrits de V Histoire de Troie dans
la bibliothèque du duc d'Osuna, mais il n'en décrit que
trois et ne nous donne même pas la cote du quatrième.
Los Rios dit au commencement de la notice qu'il con-
sacre à Dares et à Dites : « Los cuatro côdices que poseia
» el marqués de Santillana, se conservan afortunada-
» mente en la bibl. de Osuna. Como dijimos, son, uno en
» gallego, otro en lemosin y dos en c^stellano. » Après avoir
parlé des manuscrits qui contiennent la version galicienne
et la version catalane, Los Rios reprend : « Las dos versiones
» castellanas no son por cierto menos preciosas, aunque
» algo mutiladas : la mas importante es la sefialada con la
» marca antigua Plut. II, Lit. M, nùm. 25, porque sobre
» contener canciones y romances, que alternan con la prosa
» y leprestan mucha variedad, daâ conocer que no fué Pero
» Lopez de Ayala el ûnico que à mediados del siglo XIV
» puso en castellano la fabulosa Chrônica troyana, etc. »
Une note du même auteur [Historia critica, t. IV,
p. 349-350, n. 2) nous en apprend plus long au sujet de
ce quatrième manuscrit. Après avoir parlé de la version ca-
talane de Jacme Conesa, Los Rios ajoute : « Sin duda por
m» . .1
266
HIBLIOTIIÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
» este inismo tiempo la ponia en castellano, trayéndola de
Il su oiigiual, el famoso canciller Pero Lnpez de Ayala ;
a version que fué muy aplaudida y de(]ue poseyrt tambien
» el docto marqués de Santillana un precioso codice.
» «enalado hoy en la libieria de Osuna, P. II. Lit. M,
niim, 23. » Ce manuscrit que Rocaranra ne signale point,
ne se trouve pas parmi les manuscrits provenant de la bï-
btiotlioque du duc d'Osuna (jue conserve la Bililiothèque
Nationale de Madrid. Los Rios avait- il de sérieuses raisons
de croire que c'était là la version du chancelier ? Nous ne
le pensons pas, sans quoi il nous aurait sûrement fourni
(les preuves à l'appui de son dire. Peut-être ce manuscrit
contenait-il simplement la version castillane de Pedro de
Chinchilla? C'est probable. Comme M. Mussufia [Uetter die
spanisc/ieii Versionen der Historia Trojana, SUiun^s-
brric/ite dfV K. Akademie. Vienne, 1871, p. 50-511 et
M. Béer {H'indsc/infiensrkdtse Spaniens, n" 67} n'ont pu
que citer le catalogue de la bibliothèque de Benavente où
cette version est mentionnée, nous en donnerons ici une
brève notice. Le manuscrit que nous avons eu sous les yeux
provient du fonds Benavente (?)-Astorgji-Altamira et fait
partie de la bibliothèque particulière de M. Menéndez y
Pelayo.
Manuscrit de 174 feuillets, papier, non folioté. Écriture
du XV' siècle, à deax colonnes. Il est daté de 1443. Format
385 X 27Ûmm. Reliure en cuir sur ais, avec fermoirs.
Fol. 1. Rubrique : Aqui comiença el libro de la Ystoria
Troyana seqund Gnido dd' Colupna copillo, In final tra-tlado
dp latin al miestro romance Pedro de Chinchilla, criado de
don Alfonso Pimentel, coude de Benauenle. e par su man-
dado, e siyae primera el proemio feche por el Pedro de
Chinchilla.
Fol. 1 v" Incipit : « [E] sy de cada dia las eosas antiguas
por las présentes se oluidan... »
Fol. 174. K\pUcit : « aber seydo dos mill e quîuienlos
los otros que siguîeron a Heneas. u
Nous avons copié le prologue de Pedro de Chinchilla pour
ajouter un document au dossier, déjà volumineux, de V His-
toria Troyana en Espagne.
XL VI. HISTOIRE DE TROIE 267
[Y]a sea con razones légitimas e asaz justas escusar de la pré-
sente trasladaçion me podria, mayormente consyderando como ya
otros la ayan al nuestro romance tornado en asaz alto e diilçe
estilo segunt la sufiçençia de nuestra lengua, eh la quai si los
conçebimientos mentales en la latina ystoria contenidos non han
seydo tan conplidamente declarados ninguna culpa a ellos ynpu-
tada ser deue, mas a la insufiçiente lengua en la quai el dulçe e
buen orden de fablar, segunt que en la latina, fallar non se puede.
Pues yo, que nunca de la castalea fuente agua beui, me ponga a
esto romançar es dar causa por la quai mi ygnorançia sea poblicada
a quantos la leeran, e lo que oculto e secreto era, sy quiere por
poeos sabido, a munchos (sic) sera publicado, mas aun que a
mayor peligro de verguença me oponga por satisfazer e conplir
mandado del muy noble e virtuose senor, mi senor Don Alfonso
Pimentel, conde de Benauente, cuyo criado yo pedro de
Chinchilla so, osare tomar la penola e con ella en la nuestra lengua
escreuir, en el nuestro Romance, la troyana ystoria, sy quiere de
los infortunios e mal auenturados acaesçimientos deuenidos a la
troyana generaçion, que por razon de su grandeza sera su me-
moria e recordaçion perpétua fasta el postrimero dia, segunt Guido
de Colupnia en su volumen en la lengua latina copilo. E por quanto
algunos ouo questa mismaystoria romançaron, syguiendo el proçeso
de la cruda ystoria, munchas cosas délia dexaron, que ami paresçe
fiquello ser lo mejor e mas util e que la muncho ennobleçe, e alegra
los animes de los entendidos leedores, e manifiesta al actor sy
quiere conponedor grant sufiçiençia, yo, en quanto podre, me
esforçare de ninguna cosa en ella menguar, nin menos de mio
anader, mas que por este traslado sea conosçido, a los quel latin
ygnoran, en quanto conpuesto e plazible estillo esta ystoria el ya
nonbrado ordeno. E bien creo que algunos aura que mi ynçufi-
çençia saben [y] dexaran de leer esta trasladaçion , pero consi
derando como el ya nonbrado mi senor al ocçio muy poco se de,e
todo, o lo mas de su tienpo ocupe con vertuoso e alto deseoen vere
saber la vida e costunbres de los antiguos varones, espeçialmente
de los caualleros famosos que en el uso ç exerçiçio de las armas
virtuosamente se ouieron, porque en aquella virtud su magnanime
coraçon mas se esfuerça, le plazera esta mi obra leer porque de
materia a su deseo conforme tracte. Lo quai asaz bénéficie es a mi
que su juyzio discrète la lea, por cuyo mandado a la trasladar me
dispuze, e yo me esforçare de la poneren tal estillo que a su merçed
non sea muncho enojoso. E como en todo prinçipio la diuinal
ayuda deue ser inuocada, syn el quai ninguna cosa bien auenturada
ser puede, nin prospère fin auer, con deuoto animo e coraçon
268 BIBLIOTHÈQUE DU MÀRQUÎS DE SANTILLANE
omillde su yninensa clemençiainuoro, e suplico en esta pequena
obra su diuinal gra<,-ia ynfluya en manera que los que en ella
leeran reçiban dotrina de bien e virtuosamente beuir, en la quai,
allende de la narra<;ioii de laystoria, ay asaz enxenplos de grande
utilidad a la vida autiua (sic), e pido e suplico a la bien auenturada
e gloriosa fija, es posa, e madré suya, que desta ynuocaçion a su
ymenso e bendito fijo sea ynterçesora, la quai se començo en
Benauente, quando la fructuosa encarnaçion del nuestro rredentor
fue venida a los inill e quatroçientos equarenta e tresâùcs, faziendo
el cuerpo solar su curso de luxo del zodiaco en el comienço del
siguo de piçes.
D
(Osuna : Plut. III. Lit. M, n* 2; Rocam. n' 90; Biblioth. Nat.
Madrid. Ii-112)
GuiDO DELLE CoLONNE, Histoivc dc Trote, traduite en
ciitalan par Jacme Conesa, en 13G7.
Manuscrit de 168 feuillets, papier, le premier feuillet est
endommagô et n^hordê, réglé à 30 lignes. Écriture du XV*
siôcle. Rubri(iues et petites capitales. Cet ouvrage commence
par une grande initiale noire. Format 285x201 mm. Reliure
do parchemin .
Préface. Incipit : « A istancia et a pregaries »
Explicit : « en romauz axi com dit es, et comenz en la forma
que segue. »
Texte. Incipit: « latsia que tots dies los coses antigues
sien... »
Explicit. Fol. 168 : « Diomed(\s ocis lo rey Antipo et lo rey
Kxterion, lo rev Prothonor et lo rev Obtomeno. Ffenito
libro, sit laus ci gloria cristo. Amen, o
Amador dc los Rios [Hisloria rritica, t. IV, p. 349,
note 2) n'a connu (jue ce seul manuscrit de ce texte. La
Bibliothcciuc Nationale de Madrid (ancien fonds F-112)
conserve un manuscrit du même texte et du XIV® siècle,
au({ucl man({U(Mit trois feuillets au commencement.
M. J. Massé Torrents, (lui n'a pas vu notre li-112, consacre
une notice au ms. F-112 de lancien fonds, dans ses Ma-
XLVI. HISTOmE DE TROIE 269
nuscrits catalans de la Biblioicca Nacional de Madrid^
p. 93. Joseph Ametller {Revista de Gerona, 1888) et Milâ
y Fontîinals dans sa Notice sur trots manuscrits {Obras,
t. III, p. 477) décrivent chacun un autre manuscrit de la
version de Jacme Conesa. Récemment M. Sanvisenti a
publié une notice de don Manuel de Bofarull sur un ma-
nuscrit inconnu de ce même ouvrage (/ primi injlussi di
Dante, etc., p. 389). Nous copions en entier la courte
préface du protonotaire Jacme, parce qu'elle contient de
curieux renseignements :
A istancia et a pregaries de un noble honi et de gran compte qui
desijaua auer en Romanz les istories Troyanes qui son en lati per
coni hauia hoyt dir qui eren fort belles et que pertanyen a saber a
tôt caualier,yo Jachme Conesa, prothonotari del senyor Rey, jatsia
quefosasatsocupatdealtres majors afers et no agues belaer (sic) de
ocopar me en aytals coses, enipero per satisfer a les sues pregaries,
et car sabia que quell trobaua plaer en saber moites istories et
molts fets antichs et era vollenteros en legir et saber fets caual-
leros et aytals com las dites istories contenen, jatsia quel ell
entesses queacom (?) de lati, empero car la suptilitat dels latins
segons los quais les dites istories son compostes deya que no les
podia perfectament entendre, per que non podia auer aquel plaer
ni la entencio ques pertany del libre, et per complaure a ell, de
aromancar aquelles, per aqueles entreuals de temps que poria,
comenci diuenres a XVIII del mes de juny, del any M.C.C.C.
LXVII, protestant que no sia prejudicat aies dites istories en lati,
car veraiment lo Romanz de aqueles, en esguart del lati lo quai es
molt aptament posât, es axi com plom enuers ffin aur. Et axi matex
protestant que sialgunes paraules seran transportades, o que pare-
gua que no sien conformes de tôt en tôt al lati, no sia inputat a
ultracuydament de mi, masque cascu entena que aquel trasporta-
ment o mudament es per donar antendre plenament e grosera los
latins qui son soptils al dit noble hom et tots al très lechsqui après
de les dites istories legiran. Et en cara mes pot esser imputât a
[i]gno[ran]ciamia, qui segons la suptilitat de aquel qui les composa
no so bastant ni suficient a fer tal traslatacio de lati en Romanz,
mas confiant en la gracia de deu, et sabent que per fer alguna
mutacio del dit lati en Romanz no pot esser a mi Reprensio qant
a deu, atreueschme de fer a[que]sta obra, pregant ab gran istancia a
tots los ligents, que si res hi aura que no les placia o que les torn
anug que non donen carech a mi algun, com yo aytant com mils
270 BIBLIOTHEQUE DU MAIIQUIS DE SANTILLANE
pore me enteii a conformar al test de les dites ysfories. aytals com
yo les he reduynt aqueles de lati en romanz, axi com dit es, el
comenz en la forma que segiie.
GuiDO DELLE CoLONNE, Hisloîvc (le Ti'oîe, lin anigonaîs.
Cf. Nutic« III, ms. Ii-68
Traducteurs et
Traductions de»
i'n Espagne
Histoirt'n de Troie
M. Mussafïa a divis«^ les Histoires de Troie espagnoles
en deux groupes : celles qui sont des versions de Hennit de
Sainte-More et celles qui sont des versions de Guido délie
Colonne (Cf. Ueber dîc spanischen Versionrm dcr His-
toria Trojana. Sitsanysherichte d. K. Akademîe, Vienne,
1871). Des manuscrits dont nous avons parié (juatre: l'Ks-
curial, I-H-6 (.astiHan, l'Osuna Ii-67 galicien, le castillan-
galicien de Sautunder et: l'Osuna Ii-99 castillan, appartien-
nent au premier groupe, L<i traduction de Jacinc Conesa en
catalan, celle de Pedro de Chinchilla en castillan, et lax
Oraciones et arenyuas de la y'storia Troyana eu aragonais,
appartiennent au second groupe. 11 y aurait beaucoup à dire
sur les textes dérivt-s de ces traductions, sur les imitations
auxquelles elles ont donné lieu et sur l'infiltration de ces
histoires dans les clironiques, mais c'est là un point qui
demande une étude spéciale el (|ue nous ne pouvons pas
aborder dans ce travail. Nous nous bornerons à rappeler
la compilation de Delgado, qui dérive de Guido délie Co-
lonne, comme l'ont montré M. Mnssatia et M. Morel-Fatio
[Rotnania, t. IV, p. 85;. A titre de curiosité, et seulcDicnt
pour indiquer combien longtemps l'Histoire de Troie a
occupé les esprits dans lu Péninsule, nous citerons un rifa-
cimento de la compilation de Delgado, écrit par un cer-
tain Munuz Garcia Jorje y Mendom (Juan) qui date sa pré-
face de Murcie, 8 décembre 1770 ; il dit s'être servi d'une
compilation faite eu 1690 par Baltazar de Cliaves « natural
de Miranda del Duero (Portugal), » Ce singulier manuscrit
fait partie de la bibliotlié(|ue particulière de M, Menéndez
y Pelayo.
XLVII
DANTK
(Hooain. n' 106; Biblioth. Nat. Madrid. Reserv. 4^-7).
Dante Alighieri, La /)âv>ia Commedia, Kn italien.
Manuscrit de 222 feuillets, plus 1 blanc, vélin, grandes
marges, rubriques, initiales et lettrines ornées, grandes mi-
niatures très fines. Écriture et peinture du XIV® siècle,
caractères gothicjues. Format 370x260 mm. Reliure mo-
derne.
Le verso du feuillet de garde est occupé par une minia-
ture qui représente Dante, lorsqu'en se retournant au pied
de la colline il aperçoit les trois fauves. Au-dessous de cette
peinture, des armes d'azur portant un lion rampant d'ar-
gent, couronnées d'un heaume d azur surmonté d'une pan-
thère d'argent tachetée de sable.
Fol. 1. Encadrement de feuillages, d'arabesques et d'oi-
seaux, un peu lourd. Rubrique : Incomincia la comedia
di Dante Allifjhieriy nella quai tracta délie pêne e puni-
menti de' uiçii,et de' nieriti e de preniii délie uirtudi, Canto
primo délia prima parte, la quai si chiama inf'erno, nel
quale V autorefa proemio a tutta V opéra. Capitolo primo.
L'N enluminé par lequel commence le texte nous
montre Dante devant un pupitre où se trouvent un encrier
et une plume, il tient son livre ouvert des deux mains*
Incipit : a Nel meço dcl camindi nostra uita
mi ri trouai per una selua scura,
che la dritta uia era smarrita . )>
. r
2T2 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTÎLLANË
Fol.7;^v*'. Fin de l'Hiifer. Fol. 71. Grande miniature qui
représente le Purgatoire, on voit sur l'eau la barque pleine
d'ànies conduite par l'ange, et sur le rivage, Dante, Vir-
gile et Caton. Au-dessus, connue dans la première peinture,
le ciel étoile.
Fol. 71 v^. Kubri([ue : Comincia la seconda parte dclla
comedia di Dante AUiijhieri di Firençe, nella quai sipur-
f/ano i commessi peccati e nitii de' (juali ruomo e con-
fessa et penéuto, co/i animo di satisj'actionc, et contiene
XXXIII capitoli, Capitolo primo.
Uencadnîment du feuillet 74 v** est plus riche que le
premier, l'initiale du texte rei)résente Dante^ Virgile et
l'ange à l'entrée du Purgatoire.
Fol. 147 V". Fin du Purgatoire. Le feuillet 148 est tout
occupé par une peinture où Ton voit, au sommet d'un mont
entouré de ilammes Purgîitoire), Béatrice, Stace et Dante
debout; dans le fond des arbres, au-dessus, sur des nuages
roses, et dans un ciel étoile, la Vierge et l'enfant auréolés
et (|uatre anges nimbés agenouillés à droite et à gauche.
Fol. 148 v^. Rubrique : Comincia la terça cantica délia
co média di Dante Allef/hieri di Firençe cliiamata Para-
diso, nella (jical tracta de' beati et délia celestial fjloria et
de' meriti et premii de' sancti, et deuidesi in noue parti
come b/nferno.
Ce feuillet M8 v^ est, comme les deux autres feuillets
cités plus haut, encadré (rornements. L'initiale qui ouvre
le texte de cette troisième partie est enluminée, on y voit
la Vierge assise devant la cioix où intun-t son fils.
Fn marge du feuillet 87 v" (Knfer, chant XXXII), un
copiste a écrit entre les tercets 7 et 8, un tercet omis :
(ï Pcrchio mi uolsi, et uidimi dauante
e sotto piedi un lago, che pergielo
auea di u<'tro, et non d' accpia, sembiante. »
Fol. 191 (Paradis, chant XX.). entre les tercets 9 et 10,
auti'c oubli (jui est n''|)aîé en marge:
« Fecessi uocc (juinci, et quindi uscissi
pcr lo suo becho in forma di parole,
quai aspcctaua il chuor ou'io le scrissi. »
Ces deux corrections en inar^e sont du XV*' siècle.
XL VII. DANTE 273
B
(Rocam. n» 107; Biblioth. Nat. Madrid, Hh-76).
Dante Alighieri, 1. Convioio. 2. Can::oniere, 3. Canz^oni
délia Vita nuovaper Béatrice, En italien.
Manuscrit de 84 feuillets, vélin, non folioté. Écriture du
XV'' siècle, à deux colonnes. Encadrement et ornements
de style italien. Lettres et lettrines de couleur. Ecu d'armes
en blanc. Format 290 X 210 mm. Reliure moderne.
I. Fol. 1. Rubrique : Conuiuio. Incipit : « Sicome dice il
phylosofo nel principio délia metaphysica prima phylosofia :
tutti gli uoinini naturalmente desiderano di sapere... »
Fol. 73 B. Explicit : « e nel secretissimo délia diuina
mente. Amen. » finis,
II. Fol. 74 A. Rubrique : Qui incominciano le cançoni mo-
rali di Dante Alighieri fiorentino poeta, e prima dello
sprerjiare délia sua donna.
« Cosi nel mio parlar uoglio essero aspro »
Cançona seconda di Dante, délia intellif/ença et parla delV
amor suo,
« Voi cir entendendo il terço ciel mouete »
Cançona terca, délie uirtu et délie betleçe délia sua donna.
« Amor che nella mente mi ragiona »
Cançona quarta, délia uera nohilta parla altaniente,
(( Le dolci rime d' amor ch' io solea »
Cançona quinta, delV amor délia .sua donna .
« Amor chemuoui tua uirtu dal cielo »>
Cançona sexta, dimostra [di] quanto amor, amor siapreso :
(( Io sento si d' amor la gran possança »
Cançona settima, dimostra che per la tenpo freddo del
uerno non ama mena :
« Al poco giorno e al gran cierchio d'onbra(t) »
1. Cette pièce est la Sestina qui se trouve dans le Cansoniere de
Dante.
18
274 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Cançona optaiia, prieglia V aniore ch' amolisca la cru-
delta ciel ta donna sua :
« Amor tu iiedi ben chc questa donna »
Cançona nona, diniostra c/ielle qualita e uarieta del tenpo
non inutano i amor suo,
(( lo son ueiiuto al punto délia rota »
Cançona décima, [ra]maric.asi aile donne délia donna sua.
« l^ m' increscc di me si raalamente »
Cançona undccima, parla délia uera nobil ta al lamente.
« Poscia eliamor dcl tutto m'a lasciato »
Cançona duodecima, porge prieglii per pieta alla donna
sua.
« La dispietata mcnto che pur mira »
Cançona tredeci ma, parla délie uirtu.
(( Tre donne intorno al cor mi son uenute »
Cançona qnaciordecima, parla contra a'uitiosi e singular-
mente contro agit auari.
« Doglia mi rccha nello core ardire »
Cançona quindecima, si ramarica di crudelta d* una niai-
uagia donna,
« Amor dache conuien pur ch'io mi doglia »
Fol. 3*3 13. Rubriciue : Finite le XV cançone di Dante.
III. Cançona. di Dante, prima délia uita nuoua per Béa-
trice, in lodadilei. XV L
(( Donne ch auetc intellecto d* amorc »
Cançona di Dante per Béatrice, seconda nella uita nuoua.
XVII,
« Donna pietosa e di nouclla etatc »
Cançona di Dante prr la morte di Béatrice, e terça nella
uita nuoua, XVIII.
« Gli ochi dolenti per pieta del chore. »
C
Dante Aligiîieiu, Canzoniere, En italien.
Cf. Notice XLIX, ms. Ii-33.
XLVII. DANTE 275
D
(Osiina : Flut. IV. Lit. N, n" 30; Ilocain. n* 105, répété par erreur au
.n*» 110; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-110).
1. Dante Alighieri, La Dicina Commedia, Texte italien
accompagné de la traduction castillane de don Enriquc de
Villena. 2. Pétrarque, Un sonnet. Texte italien et tra-
duction castillane. 3. Trois nicujci mes morales. En latin avec
la traduction ciistillane. 4. Dante Alighieri, Lo Credo, etc.
En italien. Manuscrit de 208 feuillets de papier, non folioté,
réglé à 39 lignes. Écriture italienne, datée de 1354. Écri-
ture espagnole de la première moitié du XV<^ siècle. Ru-
briques latines, traduites en italien au bas des feuillets,
jusqu'au chant XXII de l'Enfer. Capitales ornées de traits
calligraphiques. Format 290x216 mm. Reliure de par-
chemin.
I. Fol. 1. Ce feuillet a été refait, probablement le feuillet
primitif avait été endommagé, déchiré ou sali. Il en a été
de même du fol. 24. Ces deux feuillets sont écrits de la
même grosse écriture carrée de la fin du XV* siècle, que
nous retrouvons à la fin du volume où il y a un sonnet de
Pétrarque.
Rubrique : Incipit comedia Dantis AUef/erii Jlorentîni in
qua tractai de pénis et punicionibus uiciorum. Et de me-
ritis etpremiis uirtutum. Cantus primas qui uocatur infer-
nus et in ista prima parte auctor facit prohemium suum
super toto oper.
Incipit : « Nel mezo dil camin di nostra vita. »
Fol. 2. Ce feuillet, dont les marges ont été rognées, a
été recollé, il s'était détaché probablement en même temps
que le premier, sans être assez endommagé pour qu'on le
récrive comme Tautre.
Explicit : « e quindi uscimo a riueder le stelle. »
Fol. 61. Rubrique : Comedia^ Dantis Adigherii dejlo-
rentia, prima cantica que appelatur infernus explicit. Deo
(jratias. Amen.
Fol. 62. Rubrique: Incipit liber secundus, qui dicitur
^
276 BIBLIOTHÈQUE DU MAKQUIS DE SANTILLANK
jju/'f/atorinfn, contcdiarniti Dantis Allefjerii.ct est capitulum
primat II trac tans de hiis rjui sr punjant a pecatis pcr cos
coniissis et que confessi pcf lit aérant,
Incipit : « Per correr miglor aajua alra le uele. »
Kxplicit : (( puro e dispos to a salir a le stelle. »
Fol. 1:^5. Rubri(|ue : Explirit liber secondas, de panja-
torio, comediaram Dantis Adi(jherii, Anien,
Fol. 126 (*t 127. Ces feuill<»ts sont occupc^s par le som-
iiiain? en terziiies du Paradis, de Dietaiuve Mino di Vanni
d'Arezzo, d'abord attribué à Bosone da Gubbio(l).
Fol. 128. Rubri(|ue : Incipit liber tercias comediaj^uni
Dantis AUefjerii de Jlorentia, q ai liber apelatur paradis as
et est liber primas hajas tercii libri,
Incipit : « Lii gloria di colui che tutto muoue. »
Kxplicit : « amor che muoue il solo e laltre stelle. »
Fol. 194 v". Rubri(|ue: Comediaram Dantis Adifjherii de
flore/tria liber tercias, qai apelatur paradis as, expUcit.Dco
f/rarias amen. Qai liber script as fait anno domini mille-
simo CCCLIIII (1354^), qai quoqaefinitiui fuit die X no-
uembris. Amen.
II. Fol. 196. Rubri((ue: Soneto que fîso Mirer Francisco,
por el f/rand desseo que aaia de obtener la poesia, afir-
manda que otro deleyte o bien temporal no lo podrian tanto
contentar la sidhando. volantad sajja, K fabla de amor me-
t/ia/'oricanwnte entendiendolo de lo saso dicho, Incipit :
(( Non po, tliesin, uaro, arno, adigc, o tebro. »
Explicit : « ne la dolre ombra al suon del acqua
scriua (2). »
L(îs feuillets 190 v" -198 contiennent la traduction castil-
lane de ce sonnent accompagnée d'un commentaire ; suit une
note sur le mot Panica/n en latin et en espagnol.
III. Fol. 199 V". Ce feuillet contient trois maximes la^
tines traduites en castillan, une de Cléobule, une de Cicéroii
et une de Hoèce.
1 . Cf. (\Mrl(> «* Loflovico Frati, Indice drilo carte di Pictvo Bltancioni,
confrihuffi allfi hihlinfjrt/phiu dellf rime roi/ftiri de* primi ire, socoli,
Bologna, 1889, j). 2r)8, VIII, n'M. — Cf. aussi Morpurgo, I codici Rie-
cardifcni drllit Dirina Co/nnicdût^ p. 68.
2. C'est lo xjniiet 116 do Pétrarque in cita di niadonna Laura, Edi-
tion de Giovanni Mestica. Florence, Barbera, 1896, p. 222.
XLVII. DANTE 277
IV. Fol. 203. Rubrique : Qnesto e lo credo ^ perlofide-
lissimo et cristianissimo Dante poeta coniposto^ inserto
chon la dominical oratione et uirrjinal salutacionc,
Incipit : « lo credo in un padre che puo fare. »
Kxplicit : « che paradiso al uostro fin ci doni. » Finis,
Deo f/ratias amen.
La traduction castillane de la Divine Comédie (1) accom-
pagne le texte, c'est-à-dire que les treize terzines de chaque
page se trouvent traduites en marge, avec, pour chaque
terzine, le numéro qu'elle porte dans le texte italien et qui
est le numéro d'ordre. Par endroits la traduction en prose
imite les vers et est écrite sur trois lignes, ailleurs de
petits traits seuls indiquent où finit le contenu de chaque
vers. D'assez fréquentes corrections de style, un mot effacé
remplacé par un autre, des hésitations, comme par exemple
la traduction d'un terme italien par deux ou trois syno-
nymes entre lesquels le traducteur n'a pas su choisir le mot
juste, tous ces signes donnent à cette version lallure d'un
original. Un commentaire latin écrit en marge également
explique quelques passages de V Enfer ; plus rares déjà en
marge du Purgatoire, ces notes latines font complètement
défaut au Paradis. En examinant ces notes, on peut y re-
connaître deux écritures, l'une antérieure à la version ais-
tillane, l'autre de la môme main que cette version. Déplus,
nous relevons encore deux autres sortes de notes dans les
marges si chargées de ce précieux manuscrit. 1** Des cor-
rections ou améliorations de la traduction dues à un ano-
nyme et à Don Inigo Lopez de Mendoza. 2** Des notes ex-
plicatives et des remarques morales ou psychologiques que
la lecture attentive du poème a suggérées au marquis de
Santillane, qui les a écrites de sa main. Le Marquis se sert
aussi, pour noter les passages qui l'ont frappé, et dont nous
retrouvons en partie l'écho dans ses œuvres, d'un signe
spécial . L'écriture des notes marginales où nous reconnais-
sons la main du célèbre Marquis, est absolument celle des
signatures autographes. Nous l'avons comparée aux signa-
1. Cf. mon étude sur La première traduction espagnole de la Dicine
Comédie dans Homenaje f Menèndc:: y Pelat/Oy estudios de erudiciàn
espanola, t. \, p. 269.
278 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
tures dlûigo Lopez fac-similisées dans le volume de ses
Œuvres, publié par Amador de los Rios. Mais nous avons
eu mieux qu'un fac-similé : le département des manuscrits
de la Bibliothèque nationale de Madrid conserve, dans ses
vitrines, une charte munie du sceau et de la signature auto-
graphe du marquis de Santillane. La comparaison de
récriture des mots cl marqués, qui constituent, on le sait,
la signature de don Inigo Lopez de Mendoza, après 1445, date
de son élévation au marquisat, avec les notes marginales de
notre manuscrit ne peut laisser subsister aucun doute au
sujet de notre attribution. Quant au signe que nous avons
mentionné ci-dessus, nous l'avons retrouvé identique enca-
drant la signature du Marquis au bas do la charte dont
nous venons de parler. Du reste, le même signe apparaît
dans les marges du ms. n" 458 du fonds espagnol de la
Bibliothèque nationale de Paris, provenant, lui aussi,
de la ))ibliothèque du duc d'Osuna. Le manuscrit de Paris,
dont nous reparlerons plus bas, porte, surson premier feuil-
let, les armes du marquis de Santillane. Et c'est encore le
même signe que nous trouvons en marge de la version cas-
tillane des Alahançcis de Espafia deGil de Çamora, conser-
vée à Madrid (Cf. ci-dessous, notice LXVII, ms. Ii-140).
Nous pensons que ce signe pourrait bien être un c, ce qui
s'expliquerait aisément par la coutume connue des sei-
gneurs espagnols, qui encadraient leur signature de l'ini-
tiale du prénom de leur femme. Or le Marquis, on s'en sou-
viendra, épousa en 1416 dona Catalina Suàrez de Figueroa,
qui mourut en 1455.
Avant de parler de la valeur de cette première traduction
castillane de la Divine Comédie, nous donnerons quelques
extraits de cette version.
Knfer. Chant I.
Prinçipin el actor Dante :
1. En el medio del camino de nuestra vida me falle por unaespe-
sura G silua de arboles obscura en do el derecho camino estaua
amatado.
XLVII. DANTE 279
2. E quanto a dezir quai era es cosa dura esta selua salua saluaje
aspera e inerte que pensando en ella renueua el mi miedo.
3. Tanto era araarga que poco mas es la muerte, mas por contar del
bien que yo en ella falle dire de las otras cosas que a mi ende
fueron descubiertas.
4. Yo non se bien tornar a dezir, siquier expliear, como yo en ella
entre tanto era llieno de suofio en aquel punto quel verdadero
eamino desenpare.
5. E desque fuy al pie de un collado junto, en do aquel valle se
acabaua que de miedo me pungia el cora<;on,
6. cate en alto e vi las sus espaldas vestidas va del rayo del pla-
neta, que lieua a otro derecho por toda ealle o eamino.
7. Estonçes fue el miedo algund poco. . . que en el logar del cora-
çon durado auia la noche que yo passe co[n] tanta piedat.
8. E ansi como aquel que con rresoUo afanado salle fuera del pie-
lago a su orilla o se buelue al agua peligrosa e la mira,
9. desa manera el animo mio que aun fuy[aj se boluio atras a mi-
rar el passo por do algun tienpo non dexo passar jamas persona
biua.
10. E despues que oue reposado un poco el cuerpo cansado, torne
tomar eamino por la plaja desierta, e todauia el pie firme era a
lo mas baxo.
11. E ahenos, quasi al començar de la sobida, una onça ligera e
presta mucho de pelo maculado de diuersos colores cubierta.
12. E non se me partia antel rostro, antes estoruaua tanto el mi
eamino que yo fuy muchas vezes en punto de tornarme.
13. Tienpo era del. comienço de la maùana, quel sol subia susocon
aquellas estroUas con quien el estaua» quando èl amor diuinal
14. (quando) començo a mouer aquellas cosas fermosas, asi que
al esperar me era ocasion de aquella fiera de la piel enganosa,
IT). la ora del tienpo e la dulçe ostança, mas non asi que miedo
non me diesse la vista que me aparesçia de un leon ;
16. aqueste paresçia contra mi venir con alçada cabeça e rauiosa
fanbre, que paresçia (jue del el ayre tomase espanto;
17. e una loba que de toda bramia paresçia cargada en su ma-
greça, la quai a muchas gentes tizo ya beuir menguadas.
18. Esta me truxo tanta de graueza, con el miedo que salia de
su vista, queyo perdi laesperança del alteza.
19. E quai os aquel que de buena mentregaua (?) e biue el tienpo
que gelo perder faze, que en todo su pensamiento se quexa e en-
tristeçe ;
20. tal me fizo la bestia sin paz, que viniendo pontra mi un poco a
poco me cubria do el sol non darja.
280 nrni.ioTHèQUE du marquis de santillanf
21 . E mientrii que yo miraua en baxo lofta.t, delanle los ojns se me
ofrescio uno que por loogo silençio paresçia mudo o ronco.
22. Quando yo vy aqueste en el fjrande desierto dixele : merçed
ayas de mi, quien quier que tu seas, o sombra o oiue çierlo.
23. Respondiome : non ome, oiiie ya fuy e mis padres lueron lou-
bardos e la tierra dcilos fue manloa.
24. Nasçi en tieiipo de Jullio (,'esar, aunquo fuese larde, e biui en
rroma so el buen Auguslo, en el Ik-npo de los dioses talsos e
mintrosos.
25. RpHpondi' Vire/ÎUo :
Poeta fuy, e cante de aquel iuslo fijo de Auuhises. que vino de
troya, despiieiî quel soberuio yllion (ue ardido.
26. i Mas tu porque relornas a tanto ruydo, porque non sales, o
subes, al deleiloïo monte, que^ prinçipio e ocasion de Iode
placer?
27. Pues ere.s tu aquel Virgiiyo i aqueila fuenle que espandyo de
fablar tan largo rio, respondi yo a el con vergonosa fruenle.
28. O de los olros poêlas honor e lunbre, valame agora el luengo
studio, e grau amor. que me tiz buscar los tus libros.
29. Tu ères el mi maestro i el mi actor, lu ères solo aquel del
quai yo lome el (ermoso ostillo que ma fecho honor.
30. Vees la bestia por quien yo me bolui, ayuda e libra me délia,
û (amoso sabio, que ya me fazc tremarlaa venas e polsos.
31. A ci conuien tener oiro camino respondio, despue^t que lagrt-
mar me vio, ai escapar quieres deste lugar saluaje.
32. Que e^Ia bestia, por quien (u gritas, no dexa a otri pasar por
su caoïino, mas lanfo lo destorua que lo mata.
33. E ha natura tan maliciosa e mala, que nunea ânche ni farta el
fanbrienlo lalante, e despues del paslo ha mas fanbre que pri-
34. Muchas son las animalias a quien se ju[n]cta, e nias seran
fasta quel galgo veoga que la fara morir cou dolor.
35. Estenojnj aura tiera ni vaxilla, mas .sabieza amor evirtud,
e su na^citniento sera entre âeltro i âettro.
36. De la humiide ylaiia sera fecho salud, por quien murio la
virgen Cdmilla, e Heurialo, eTurno, e Niso de furidas.
37. Este la desechara por todas las villas, fasta que la tome al
yn(ierno, donde primero la departîo ynuidia.
38. E por ende, por el lu mejor, yo pienso e determino ser a ti
bien que tu me sigas, e yo sere tu guia e sacarl'e de aqui por
lugareternal,
39. onde tu veras la deseaperada compaàia quexosa de los anti-
gos spiritos quexosos, que la segunda muerte cada uno llora.
XLVII. DANTE 2ol
40. Despues veras ut|uello» que son contenlon bu el fuego, porqiie
e^peran de yr, quandoquier que sea, a la bien auenlurada
)^ente;
41. a la qtial. si tu de^pues quiera^; yr, aima fallaras niati digna
de mi para esto e con elia te dexare anies que me parla.
42. Que aquel euiierador que suso reyna, por que yo fuy l'oiitra-
rio a su ley, no quiere que yo entre en su cibdat.
43. En toda parle enpera e alli rige, alli es la cibdat de su alla
silla, o bien auenturado aquel que para tal logarelige.
44 . Ë yo a el : poeta yo te requiero, por aquel Dios que tu no co-
Doçiste, por que yo sea libre a este mal e peor.
4'). que tu me lieues donde ora dixiste, asi que vea la puerta de
sant Pedro e aquellos que dizes lanto triâtes; estonçe.s se mouio
eyo seguilo.
Enfkr. Tuant XXXIU.
1. I,a boca .«e leuantode la fiera viaoda aquel pecador, feruiend"
loti eabellos de la cabeça de aquel que ténia el colodrillo
gastado ;
2. despues començo: tu quieres que yo renueue desesperar (s(>),
dolor que al coraçon me preme ya solo pensando, antes que yo
dello fable,
3. mas si las mis palabras deuen ser en une que fruto e infamia
del pepadur que yo royo. tablar e lagrimar veras en uno.
4. Yo non se quieo tu ères, nin porque mauera venido ères aca
yuso, mas florentino me semeias verdaderament del todo,
5. Tu deiies saber que (uy el conte IJgulino, o aquesie el arçobispo
Rogier; agora te dire porque le so tal vezino '■
6. que por el efectode sus malos pensamientos, fiandome del, yo
fuese preso e despues muerto, dezlr non es menesler ;
7. enpero aquello que non puedes auer enlendido, es asaber oomo
ta muerte mia fue cruda, veras e sabras si el m'a ofendido.
8. Breue forado dentro de la muda, la quai por mi a tituto de la
(anbre, e que conuien aunque otro se en ella ençierre,
9. m'auia niostrado por su forambre mas lumbre ya, quando yo
fis el mal suefio que de lo venidero el vélo me ronpio.
10. Este paresçia a mi maestro o dueûo, caçaudo el lobo e lobe-
zinos en el monte, por que los pisanos veer luca | cibdat | non
puedeu,
1 1. eon caîie magre, studiose fuerte e poiida, Gualando con Sçis-
mondi e con Lanfranchi se auiii puesto delante de la fruente.
ZSH BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLA14E;
12. En poco curso me pares^ian capsadog el padre e los fljos, con
los agudoa dientes me pares^ia a ellos vor fender lus costados.
13. Quando yo tuy despierto, antes de la mafiana, llorar «enti
enirel suefio a mis fljuolos, qiieran comigo, o demandar ilel pan.
14. Bien ères cruel si tu ya non te dtieles. pensando lo quel mi
coraQon antinQlaua, e i«i non llora agora de lo que llorar liuelo.
15. Y:i eran despiertos, e la ora se açerciuia que la vîanda non (!)
soDa ser trayda, e por su vueno cada uuo dubdaua,
16. e yo senti olauar la puerta de yuso a la orriblo tnrru. onde yu
cate en el ro»tro a mis fijuelos, Hin fazer palabra.
17. Yo non lloraua, si dentro mo acarrcfl. Ilorauan ello-;, e An
selmiicgio uiio dixo : /, lu oa,tas agi padre que as '.'
IS. Porqueyo nonladjrime, nin respondi, todnaquel diae lanoche
despneS) fastael otro quel !^ol en el niundo salio-
19- E como un poco de rayo asi fue pueslo en el dotorogo carçel,
e yo recorde por quatro vistas al mi Bcalamiento solo.
30. amas las manos: por el dolor me mordi, e ellos, pensando que
yo lo lùiese con talante de corner, subitamenle se leuanlaron
31. e dixierun - padre asai; que «iera menos dolor si [u cornes de
nos, tu nos vestiste esta misérable carne e tu la despoja.
2i. Allègue me a ellos, por non Tazer los mas tristes, los unos e
los otros estouimos odos niudosj i ay dura tierra porque non te
abriste '.'
23. Despues que fuemos al quarto llegados, Liado se me eclio es-
tendido a los pies diziendo : l padre mio, que non m'ayudas '.'
24. Alli murio, e como tu me vees vi yo i)eresi,*r los très, uno a
uno, en el len el) quinto diae cl sexto, onde yo me di,
25. yii çiego, a ecliar sobre cada uno. e dos dias los llame. des-
pues que fueron muerlos, despues mas quel dolor pudo et
ayuno.
26. Quando oue diclio esto, con los oios ciegos, tomo el cuero
misérable con los dientes que forado al hueso, como de can
luerte.
37. ïAy pisal vituporio de la gente de la bella tierra adonde Ho se
suena, pues que los tus vexinos a punesçer a tî son vaparosos,
28. miieuase la capraia e la trorgona \ istas [ , e fa^^an çerradura
al arno en su entrada, por quel afogc en ti toda tu gente.
29. Que si el conde Ugulino auia la bûca de auer vendido a ti de
tus aldeas, non deurias tu los fljos poncr a tal martirio ;
30. innocentes tazian alegre cuento, cueuto tal Ugliicion, e el
Brigata, e los otros dos quel canto arriba nonbra.
I
^
éÊ
XLVII. DANTE 283
Purgatoire. Chant ii.
23. Las aimas que sefueron de mi accordadas, por el espirar, que
yo era aun biuo, marauillando tornaron esmoreçidas.
24. E como al mensajero que trae oliuo, trae la gente por oyr nue-
vas, e de apar tarse alguno non se muestra esquîuo,
25. asi a la vista mia se afirmaron aquellas aimas fortunadas
quantas eran, quasi oluidando de yr a se fazer linpias.
26. Yo vi una délias fazerse adelante porabraçarme,eon tan grant
afecto, que mouio a mi a fazer lo semeiante.
27. 0 sonbras vanas, fueras qu'en el acatamiento, très vezes detras
aellos las manos junte e abraçe, e tantas me tornaron con nin-
guna cosa a los pechos.
28. De marauilla creo que me colore, por que la sonbra sonrriose
e retrayose, e yo siguiendo a ella adelante me moui.
29. Suauemente me dixo que yo stouiese,estonçecoriosçi quien era,
e rogele que por fablarme un poco se aquedase.
30. Uespondiome : asi como yo te ame en el mortal cuerpo asi te
amo suelta, por eso me detengo, ^ mas tu porque vas?
31. Casela mio, por tornar otra vez alli donde yo so fago yo este
camino, dixo yo, i mas tu como te es quitada tanta ora ?
32. E aquel a mi ; ninguno m'a fecho demasia, mas aquel que quita
quando e a quien le plaze muchas vezes m'a negado este paso,
33. que de justo querer lo suyo se faze. Verdaderamente de très
meses el ha quitado quien ha querido entrar con toda paz.
34. Onde que yo era a la marina buelto, dondel agua del tibero
se sala, benignament fuy del recogido.
35. Aquella foz a el agora enderesçado las alas, por ende que
sienpre alli se recoge quai faza de acaronte non se cala.
36. E yo : si nueua ley non te quita memoria, o uso del amoroso
canto, que me solias co[n]tentar a toda mi voluntad,
37. desto te plega consolarme ya quanto el aima mia, que con la
su persona viniendo aqui, es afanada tanto.
38. (( Amor, que en el mi entendimiento se razona, » començo el
estonçe tan dulçemente, que la dulçor aun dentro me suena.
39. El mi maestro, e yo, e aquella gente, qu'era con el, paresçian
asi contentes, como si a ninguno su entendimiento otra cosa
fuese.
40. Nos andauamos todos firmes e atentos a las sus notas, e aheuos
el viejo honesto gritando : qu'es esto spiritus vagorosos,
41. quai nigiigençia e quai estar es este, correr al monte a despojar
vos la inmundiçia que ser non dexa a vos Dios manifiestOf
284 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
42. Como, quando cogiendo panes o grano, las palomas juntadas a
lavianda, reposadas, sin mostrarjel usado orgullo,
43. si cosa aparesçe ondellas ayan iniedo, subitamente dexan estar
la vianda, porque saiteadas son de mayor cura,
44. asi bi yo aquella mesnada fresca dexar el cantor, fuyr a la
cuesta, como orne que va e non sabe donde se queda.
Ni la nuestra partida fue nienos presta.
Paradis. Chant XXXI.
18. La forma gênerai de! parayso ya todo el mi acatamiento
auia comprehendido, e en ninguna parte aun firmado la vista.
19. E voluiame con voluntad rreaçendida, por demandar la rai
duena de cosas de qu'el entendimiento raio era suspendido.
20. Uno entendia, e otro me respondio, creya ver Beatris, e vi un
viejo, vestido con la gente gloriosa.
21. Difundido era por los ojos e por los carrillos de benigna ale-
gria en acto piadoso, quai a tiernopadre conuiene.
22. i E donde ella ?, de subito dixe yo, onde el : a terminar el tu
deseo mouio Beatris a mi del logar mio.
23. E si tu miras yuso, en el tergero çerco del sobirano grade, tu
la veras en el canton que sus mérites la surtieron.
24. Sin responder los oios suso louante, e vila que se fazîa corona
refletendo, o lançando, de si los eternos r[ayos].
2»"). Daquella région que mas suso tuena oio mortal algo tanto non
dista, qualquier en mar mas yuso se dcxa,
26. quanto alli de Beatris la mi vista, mas ninguna cosa me fazia
(pie su tigura non desçcndiese a mi por medio mixta.
27. () duena en quien la mi csperança se leuanta, e que sofriste
por mi salut en infîerno dexar las tus pisadas,
28. de tantas cosas (juantas yo he visto, del tu poder, e de la tu
bondat roconosco la gracia c la virtud.
29. Tu m'as de sieruo sacado a libertad por todas aquellas vias, e
por todas aquellas inaneras, que desto fazer auias el poderîo;
30. la tu magnifiçençia en ti guarda, ansi quel aima mia, que as
fecho sana, plazible a ti del cuerpo se desbuelua.
31. Asi rogue, e acjuella, de tan lexos como paresçia, soriose e
mirome; de^pues se torno a la eternal fuente.
Ni Colomb de Batines, dans sa Bibliografia Dantesca, ni
Amador de los Rios, lorsciu'il parle de Dante, dans l'appendice
de son édition de.s œuvres du marquis de Santillane consacré
XLVII. DANTE 285
à Tcxamen de sa bibliothèque, ne mentionnent le manuscrit
Ii-110. La traduction, comme on Ta pu voir par les extraits
([ue nous en avons donnés, n'est pas dépourvue de mérite,
elle est même par endroits assez réussie et presque partout
d'une fidélité qui tient plus du calque que de la version
littéraire. De temps à autre aussi ce procédé, et l'incorrec-
tion des ligatures du texte italien, font commettre au tra-
ducteur de monstrueux contresens. Ainsi (|uand il rend :
(( . . . forbendola a' capelli
Del capo ch' egli avea diretro guasto w
par : « feruiendo los cabellos de la cabeça de 'dqiml que
ténia el colodrillo gastado. » Ou bien lorsqu'il traduit :
«... ma Fiorentino
Mi sembri veramente quand' io t' odo »
(le ms. porte quandio todo) par : « mas floi'entinome semeias
verdaderament del todo, » Ou mieux encore ici où Dante a
dit:
(( Cliè se il conte Ugolino avea voce
D'aver tradita te délie castella,
Non dovei tu i figliuoi porre a tal croce,
Innocenti facea l'età novella (le ms. porte lieta,
cei^t-'d-dire Jàceali età)
Nouella Tebe ! Uguccionc e il Brigata
E gli altri duo che il canto suso appella »
et où la traduction porte: « Que si el conde Ugulino aaia
la boca de auer vendido a ti de tus aldeas, non deurias tu
los fijos poner a tal martirio. Innocentes A-^'/a/i alef/re cuento,
cuento tal, Ughicion, eel Brigata, (î los otros dos quel canto
arriba nonbra. ))
l^t maintenant il nous reste à rechercher qui a pu être
l'auteur de cette première version castillane de la Divine
Comédie f On sait que le marquis de Santillane avait, dans
sa jeunesse, demandé à son ami Enrique de Villena une
traduction du divin poème. Et c'est môme tout ce que,
jusqu'ici, on a su de cette traduction. Enrique de Vil-
lena nous a donné lui-même ce renseignement dans une
des gloses dont il a illustré les trois premiers livres et le
Prohemio de sa version de V Enéide. Voici en quels termes
il s'exprime : « Aqui dize que tardo en fazer esta traslaçion
un ailo e doze dias^ este aïlo cntiéndese solar e losdiasnatu-
286 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
raies, ji ilemnstrar (]UG lu graveza de Ih obra reiiueria tanta
dilaçion : iimyormente mesflaiidose en ella muclios des-
torvos, asi de caminos como de otras ocupaçiones en que le
fuiiplia de entender. K pnrque uus ehtienda (|ue cnnti-
luiandoi^e syn ininediata interpolaçion se fazia mejor, di/e
que durante este tieinpo lizo la treslarion dt> la cumedia de
Dante, a preces de Yûigo Logez de Mendoça, e la retorica
de Tullio niieva, para algimos que en vulgar ta querîaa
aprender. E otras obras mejores de epistolas, e arengiis, e
proposiçiones. e prinçipios on la lengua latina, de que fue
rogado por diversas persnnas, toraando csto por solaz en
conparaçion del trahajo que en la Eneyda pasava, e por
abtifiar el entendiinienlo, e disponer el principal trabajo
de la dicha Eneyda. E pues por ella fue fecho, en ella fue
despendido; e fue començada aûo de mille (|uatroçientr)s e
veynte esiete, a veynte e ocho dias de Seticnbre(l).» C'est
donc entre le 28 septembre 1427 et le 10 octobre 1428 qu'a
été faite la traduction de Dante de Don Enrique de Aragon.
Amador de les Rios {Hîstoria Critiva, t. VI, p. 256,
n. 2), M. Meniinde/y Pelayo (Anio/oj/ta ilcpoet. lir. cast.,
t. V, p. XLvii) et, avant eux, Pellicer {Ensatfo. p. 75) dé-
plorent la perte de eette version. Le plus réwsnt biographe de
Vîllena. M. Cotarelo [Don. Enrique de Viltena, p. 90-99),
déclare, lui aussi, (ju'il faut se résigner k compter la traduc-
tion de Dante parmi les œuvres perdues de Don Enrique
de Aragon. L'éditeur de l'Arme Ct'soria {2) de Don Enrique,
M. Navarre, veut voir dans la traduction glosée du premier
chant de l'Enfer, conservée à l'Escurial dans le manuscrit
S. 11-13, la version d'Enriquede Villena. Mais celte opinion,
combattue par M. Cotarelo et qu'Araador de los Rios et
M. Menénde/ y Pelayo, en pjiriant du manuscrit de l'I*^-
curial, avaient rejetée eux aussi, ue n-siste pas au simple
examen des faits. L'auteur de la version du premier cliant
de la Divine Comédie, qui se trouve dans le mamiscrit S-II-
1. Blbliolh&qnG Nat.ioDalo. Madrid, ms. Hh-32 fnl. 10 V A.et 20 B.
Ailleurs (ma. Hti -32, fol. 17), Enrique de ViUenu dit expressément,
toujoui'N à propos de ia traduction de VHiif'-itle: a Eaun oIiil-j tra^laçionex
que durando ese miBmo tiempo fige, ansi couio la Comfditi ilr Danli-,
qn- rtilijarici m pro.^a c«.ilrlhi,io. »
ft. Madrid etBanselone, 18?fl.
XLVII. DANTE 287
13, déclare qu'il s'arrête à la fin du premier chant, bien qu'il
ait eu l'intention d'en traduire trois. D'ailleurs, il croit, dit-
il, en avoir fait assez pour permettre au lecteur de se rendre
compte si entiende la lengiia toscana. Des préliminaires
grammaticaux et un commentaire achèvent de donner à
cette version un caractère scolaire. Or, il ressort de la glose
de V Enéide qu'Enrique de Villena traduisit la Divine Co-
médie en entier ; ce n'est donc pas lui qui est l'auteur de la
version de l'Escurial.
Nous crovons avoir retrouvé dans le ms. Ii-110 la version n
en prose de la Divine Comédie que Enrique de Aragon fit
pour le marquis de Santillane. En effet, qui connaît le style,
si caractéristi(|ue, de Don Enrique et ses procédés de tra-
duction aura été frappé, à la lecture des morceaux cités,
de tournures et d'expressions comme : una espesura o siliia
de arboles obscura; selua, s(dua, saluaji*; de^ir siquier
explicar como; mudo o ronco; porque no sales o subes;
nunca finche ni farta ; por el tu inejor yo pienso e deter-
niino ser a ti bien, etc.
C'est bien là le vocabulaire du traducteur de Virgile ;
quant au style, il porte ici l'empreinte italienne, comme
dans VÉmHde l'empreinte latine, c'est le procédé du calque
([ui lui imprime cette allure. Dans les deux versions, môme
tendance à forger des mots, même alignement de syno-
nymes. Le manuscrit Ii-110 appartient au vieux noyau de
la bibliothèque Osuna, il a fait partie de la libreria de Gua-
dalfajara, fondée par le marquis de Santillane ; les notes
marginales de la main d'Ifligo Lopez ne laissent subsister
aucun doute à cet égard. L'écriture et la langue de cette
traduction sont de la première moitié du XV® siècle. La
disposition de cette version, écrite sans ordre au bord du
texte italien, en profitant des marges supérieures et in-
férieures, (juand les marges latérales sont insuffisantes, les
corrections de style et de mots, la hâte et la négligence dont
le traducteur a fait preuve, démontrent que c'est là un
travail hâtif, écrit au courant de la plume, pour donner
une idée du contenu de Tcouvre de Dante et sans grand
souci de forme. Tout cela n'expliquerai t-il pas l'absence de
copies de cette version ? Le traducteur, conscient des im-
perfections de son travail, envoie à Tami, pour lequel il Ta
288 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTiLlaNE
entrepris, le maiiuscTit même sur lequel il a travaillé, to-
Diando csto por sola^ en ronparaçwn del trabajo que en la
Encyda p(Lsao(i, Nous croyons donc, en nous fondant sur
tout ce (jui précède, pouvoir maintenir, sans témérité, Tattri-
l)ution que nous avons faite à Enrique de Villena de la tra-
duction complète de la Divine Comédie^ conservée par le
manuscrit qui nous occupe.
Afin ((ue le lecteur puisse juger par lui-même Tintérêt
des notes marginales de ce manuscrit, nous allons les re-
lever ici dans Tordre où nous les avons trouvées. Nous
désignerons par la lettre a les corrections de lanonyme, par
E. d. v. la traduction d'Enrique de Villena et par i. l. d. M.
les corrections et les remaniues d*Inigo Lopez d(? Mendoza.
Nous avons dit plus haut cpie le premier feuillet de ce ma-
nuscrit avait été refait ; il échappe par conséquent à notre
examen.
Fol. 2. Enfer. Chant I.
V. 89. a aiutami da leil) famoso e sagio »
V. 1(X). « Molti son gli animali a cui s' amoglia,
'2) e piu serano imchorin fin ch'elueltro
uerra che la fara morir con doglia (3-. »
V. 103. « Questi non cibera terra ne j)eltro (4). »
V. 105. <( e soa nacion sara tra feltro e feltro (5). »
V. 100. « Di quela humileytalia fie (G) sainte »
V. 110. « fin che V aura remesa (7)ne lo' nferno o
la donde inuidia prima dipartilla (8) »
V. 112. (( Ond 'io per lo tuo meglio (9) penso e discerno »
Fol.2 v^
V. llf). <( Oue tu udirai le desperate strida
uederiii li antichi spirti dolenti
1. « Con quieii se casa.. » — A.
2. « V, mas seran ann fasta qu'el mastin venga. » — A.
3. « Mncha^ son las aninialias a quion so ju[n]ct;i, e mas scran fasta
qu'el galgo venga que la fara morir con dolor. » — E. d. V.
4. « Métal. » — I. L. d. M.
5. (( Entre almaûa e ytalya, (|Uo son do» vyllas llamadasasy feltro e
feltro. » — I. [.. d. M.
G. « Sera. » — A.
7. « Ketornata. » — A.
8. •« J.a enbyo [)rymero. » — I. L. d. M.
9. « Mejor. » I. L. d. M.
XLVli. DANTE :^89
che la seconda morte (1) eiaschim grida (2). »
V. 118. « Poi uederai collor (3) che son contenti »
V. 121. « Aie quai poi se tu uorai (4) sallire
anima fiepiu di me dengna (5), (6). »
V. 124. (( Che quelo imperador che la su régna (7)
perche fui rebellante a la sua legie,
non uol ch' en soa cita per me se uegna (8; »
V. 127. « In tute parte imperiae qui ui régie (9)
qui ui la sua cita e V alto seggio (10)
o fclice chui iui eleggie! (11) »
V. 136. « Alor (12) si mosse e io li tieni rétro »
Chant IL
V. 2. « toglieua (13) gli animali che sun in terra
da le fatiche loro; e io sol uno (14; »
V. 0. (( che ritrara la mente, che non erra (15). »
\. 8. « o mente che scriuisti cio ch' io vidi (16) »
V. 11. « guarda la mia virtu s'ela e possente (17j »
V. 13. « Tu dici che di siluio il parente (18),
corruptibile anchor, ad immortale (19)
siecolo ando, e fu sensîbelmente. »
1. « Lit seconda inuerte es que las animas pideu eldia del juyzio que
venga, para que padescan las culpas que pecaron. » — A.
2. « Grytos que meten las animas trystcs » — I. L. d. M.
3. « Aquellos. » — A.
4. « Querras. » — A.
5. « Aima fallaras mas dignademi para esto. » — E. d. V.
6. « Anima que sera mas digna que la mia. » — L L. d. M.
7. « Que suso rcyna. » — I. L. d. M.
8. « Çyutad, que yo vaya. » — I. L. d. M.
9. « E aqui ryge. » — I. L. d. M.
10. « Cadyra. >» — I. L. d. M.
11. « O bienauenturado aquel que para tal logar elige. » — E. d. V.
O bien auenturado es aquel que para alli es elegido. » — A.
12. -< Eston(;es. » — I. L. d. M.
13. « Levava. » — I. L. d. M.
14. ((De los trabaios dellos e yo solo uno. » — I. L. d. M.
15. « Quecontara la rrazon que non mentyra. » — I. L. d. M.
16. (( O entendymiento que escreuistc . » — I. L. d. M.
17. <( [Virtujte sy ella es podeiH^sa. » — I. L. d. M.
18. (( Tu dizes qu'el padre de siluio, siendo aun en el cuerpo corrup-
tyble, fue al incorruptible mundo sensiblemente. » — E. d. V.
19. (( Xu dizes que eneas fue al siglo e inflemo inmortal sensiblc-
mente. » — A.
19
290 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Fol. 3v".
V. 88. « Temer se dee di sole quelle cosse
cir aniio potencia di far altrui maie :
de l'altre non, che non son spaurose (1) »
Fol. 7. Chant IV.
y . 70. (( K queli a me : honorata nominança,
che di lor suona su ne la tua uita,
gracia accjuista nel ciel che si li auan(;a (2). »
Fol. 9v^ Chant V.
V. 100. « Anior, ch'al chuor gentir(3) rato s' apprende,
preise costui de la bella personna
che mi fu tolta, e il modo ancor m' ofcnde (4) »
V. 103. u Amor, ch'a nullo amato amar perdonna,
mi prese de costui placer si forte,
che, como uide,, ancor no m'abandonna (5)»)
V. 121. « E quela a me : nessum magior dolore,
che ricordassi dil tempo fellice,
nela miseria, e cio sa il tuo doctore (6). »
Fol. 12. Chant VIL
V. Gl. « Or poi, iigliuolo, ueder la corta buffa
di bcnij chi son comessi a la fortuna,
per che l'umana giente si rabufïa »
V. 04. (( Che tutto l'oro, che e soto la luna,
e che gia fu, diqueste anime stanche
iione potrebe farne passar una . »
V. 07. (( Maestro mio, dis'io, or mi di anche :
(|ucsta fortuna, de che tu mi toche,
che e, che i ben del monde ha si tra branche? »
V. 70. (( h'it egli a me : oi créature sioche
(planta ignoranza e quela che u' ofende !
or uoi che mia scienra tu n' emboche; (7), (8) »
1. I. L. d. M.
2. " Nota inapaiiillosa opiAon. >• — J. L. d. M.
3. « genti/. » — I. 1.. d. M.
4. I. L. d. M.
5. I. L. d. M.
(). 1. L. d. M.
7. (( K cl a mi : o (•iMatiiras.s/'/>r//^uesrias.
(juanta iirnoraïK.'ia o<a(|ueIIa que vos ofende
aïk'ora quiera que ini senteiicia tu ii'e[m]boche. » — E. d. V,
8. « ayas en tu boca. » — A (?)
XLVll. DANTE 2Ql
V. 73. « Colui, lo cui sapper tuto trasciende,
feci li cieli, e die lor cliei conducie,
si c' ogni parte ad ogni parte splende, »
V. 7G. (( Distribuendo ingualmente laluee
similemente a li splendor mundani
ordino gênerai ministra e duce, »
V. 79. « Che permutasse a tempo li ben uani
di giente in giente, e d' uno innaltro sangue,
oltra la diflFensione dei scnni humani (1). »
Fol. 12 v«.
V. 94. « Ma ella e si beata, ecionon oddc,
eoraltre prime créature lieta
uolue sua spera, e beata sigodde (2) »
Fol. 15 v^ Chant IX.
V. 97. « Cliegioua ne la fatta dar di coçço ?
cierbero uostro, si ben ui ricorda,
ne porta ancor pellato il mento el goçço [S) »
Fol. 27) V". Chant XV.
V. G7. « Vechia fama nel mondo li chama orbi ;
giente auara, inuidiosa e superba,
da' lor costumi fa che tu te forbi (4) »
Fol. 40 V". Chant XXIV.
V. 16. « Cossi mi feci sbigotir lo maestro,
(juand' io li uidi si turbar la fronte,
e cossi tosto al mal giunse Tempiastro (5). »
V. 4(3. (( Omai conuien che cossi ti spoltre,
disse 'Imaestro, che, segiendo in piuma,
in fama non si uien ne sotto coltre ; »
V. 49. « Senca laquai, chi soa uita consuma,
cotai ucstigio in terra de se lascia,
(lual fumo in aère, e in acqua la schiuma. »
V. 52. « K pero leua su, uinci V ambascia
1. I. L. d. M.
2. « Aristotyl, en el IX de la metaffissyca, non conuicne dezyr a.ssy es,
nias iwrque e^s. » — I. L.d. M.
3. I. L. d. M.
4. I. L. d. M.
5. « Nota.» — I. L. d. M.
292 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DÉ SANtiLLANÉ
con r aniino che uince ogne bataglia,
se col suo graue corpo non s' acascia (1). »
Fol. 41.
V. 76. (( Altra risposta, disse, non ti rendo,
se non lo fare; che la dimanda honesta
si de seguire con V opéra taciendo (2) . »
Fol. 41 v^
V. 106. « Cossi per li gram sauii se confessa
che la fenicie muori, e poi rinascie,
quando al cinquecentesmo ano s' apressa (3). »
Fol. 46 v^ Chant XXVII.
V. 67. « lo fui huom d' arme, e poi fu' cordelero,
credendomi, si cinto, far amenda;
e cierto il creder mio uenia intriero (4), »
V. 70. « Se non fosse il gran prête, a cui mal prenda,
che mi rimisse nele prime colpe,
e come e quare uoglio che m' intenda. (5) »
Fol. 47.
V. 79. « Quando rai uidi giunto in quela parte
di mia etate, oue ciaschun deurebe
callar le uelle e racoglier le sarte, »
V. 82. 0 Cio che pria mi piaque, alor m' increbbc,
e pentuto e confesso mi rendei ;
ai miser lasso! egiouato serebbe(6). »
Fol. 49. Chant XXVIII.
V. 10f>. (( Grido : ricordera'teancor del moscha,
che disse, lasso! : capo a cossa facta;
che fu il mal sieme per la giente tbscha (7). »
Fol. 50 v^ Chant XXIX.
V. 88. « Dine s'alcun latin e tra costoro,
1. « Nota. » — J. L. d. M.
2. « Nota. » — I. L. d. M.
3. « Nota del lîeni(;e. » — I. L. d. M.
4. « Nota de guido de montetïeltro conde. » — I. L. d. M.
5. « Bonilîaçio papa. » — I. L. d. M.
6. (( Nota como todo oiibre^ea la madura edat, deue çesar el malbeuir.v
— I. L. d. M.
7. I. L. d. M.
XLVII. DANTE 293
che son quic'entro. se V ongie ti basti
eternalmenti a cotesto lauoro(l). »
Fol. 53 v^ Chant XXX.
V. 142. (( Magior difetto men ucrgogna laua,
dise '1 maestro, che '1 tuo non e stato;
per ho d' ogni tristicia ti disgraua (2). »
Fol. 55 vo. Chant XXXII.
La traduction des vers 4-6, qui forment le deuxième ter-
cet de ce chant, est si pâlie que le Marquis, déjà, avait jugé
utile de la récrire en marge, de sa propre main, sans rien
changer à la leçon d'Enrique de Villena : « yo esprimire, de
mi conçebto, el çumo mas llenamente, mas porque yo no las
tengo, nosin temer a dezir me pongo. »
Fol. 59 v<>. Chant XXXIII.
V. 151. « Hay gienoueisi, homini diuersi
d' ogni costume, epien d' ogni magagna,
perche non siete uoi del mondo spersi (3) ? »
Fol. 65 v**. Purgatoire. Chant III.
V. 7. « El mi parea da se stesso remorso ;
0 degnitosa consciença e netta,
come t' e piciol fallo amaro morso ! (4) »
Fol. 66 v^
V. 37. « State contenti humana giente al quia (5),
che se possuto auessi ueder tutto,
mistier non (n)era partorir maria (6). »
Fol. 66 v^
V. 73. « O ben finiti o gia spirti ellecti,
uirgilio comincio, per quela pace,
ch' io credo che per uoi tuti s' aspeti, (7) »
V. 86. (( di quela mandria fortunata allotta (8), »
1. « Nota grant ssabrosia. » — I. L. d. M.
2.1. L. d. M.
3. I. L.d. M.
4. 1. L. d. M.
5. 1. L. d. M.
6. I. L. d. M.
7. « Mandrya et manada de beatias. » — I. L. d. M.
8. I. L. d. M.
294 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Fol. 67.
V. 133. « Perlor malledicion ia non se perde,
che non possa tornar V eterno amore,
montre che la sperança a fior dil uerde (1). »
Fol. 68 v\ Chant IV.
V. 88. « Etegliame: questa inontagnae taie,
che semper a li cominciar di sotto e graue,
e quanto V nom ua piu su, e men fa maie (2). »
Fol. 69. Chant V.
V. 13 « Vien drietro a me, e lascia dir la gienti,
sta corne torre ferma, che non crola
giamai la cima per sotfiar di uenti (3). »
Fol. 71. Chant VI.
V. 13. « Qui ui eraTaretino, che da le bracia (4)
fiere di gliino di taclio ebbe la morte,
e r altro che anego (5) correndo en cacia. »
V. 16. (( Qui ui prcgaua con le mani sporte(6) »
V. 20. (( Dal corpo suo per astio (7) e per inuegia, »
V. 24. (( si che pero non siade pegior gregia (8). »
Fol. 72.
V. 76. (( Ilav serua italia e di dollor ostello,
naue senza nochiero in gran tempesta,
non donna di prouincie ma bordello (9) ! »
V. 79. (( Che ualle, perche ti raconciassc il freno
1. I. L. d. M.
2. I. L. d. M.
3. « Nota este v . o estt)tro vcrsso que fablan de lîortaleza, de estabi-
lidat, e de esseeugion . » — I. L. d. M.
4. « De los braços. » — I. L. d. M.
5. « Anego; este lîue Tarrlato de piedra mala, natural de la ^'iudat de
Are<,'0, el quai sse anego en Arrno rio. » — I. L. d. M.
Cette note du Marquis est encadrée de deux notes A ayant trait l'une
aux vers 17 et 18, l'autre aux vers 22-24. La première commence: « El
CondeGolino (//.sfjlTgolino), tirano, mando matar a un fîjo de Mar-
chuso (lise:: Marzueco), dcnegandolc sepultura etc. » La seconde parle
de: « Pedro de la Brocia (Pieri'e Labrosse), criado del rrey Philipo di
Francia, el fermoso, fizo lo morir, por enuidia, su niuger, flja del Duc de
Brauante, e dize el auctor, etc. »
6. « Esparzidas. » — I. L. d. M.
7. « Enojo. )) — I. L. d. M.
8. « Conpaûia. » — l. L. d. M.
9. I. L. d. M,
XL VII. DANTE 295
iustiniano, so la sella e nota?
seiK^esso fora la uergogna meno (1). »
Fol. 72 v«.
V. 115. « Veni a uedcr la giente quanto s' aina;
e se nula di noi pieta ti moue,
a iiergognar ti uien de la tua fama. ))
V. 118. « E se licito m' e, o sommo joue
clii fosti in terra per noi crucifixo,
son li giusti ochi tuoi riuolti altroue? »
V, 121. « O e preparacion, clie ncl' abisso
del tuo consiglio fai, per archun beno
in tutto dir acorger nostro scisso ? »
V. 124. « Che le citta d'italia tutte piene
sum di tiranni ; e un martel diuenta
ogni uilam che partegiando uiene, »
V. 127. « Fiorençe mia, ben poi esser contenta
di questa disgression chi non ti tocha,
merce dil popol tuo che si argumenta. »
V. VM). « Molti anno giusticia in chore e tardi sîclooha,
per non uenir sença consiglo al' archo,
ma '1 popol tuo V a in sommo do la bocha (2). »
Fol. 74. Chant VII.
V. 73. (( Oro e argento fino cocha e biacha,
indico legno (3) lucido e sercno,
frescho smaraldo in l' ora che si liacha, »
V. 7G. <( D'dV erba e da li fiori, dentr'a (jucl scno
posti, ciaschuno sariadi collor uinto,
coine dal suo magiorc uinto il ukmio. w
V. 79. « Non auea pur natura iuo dipinto,
ma di soauita di mile odori
ui facea uno incognito e indistinto. »
Ce feuillet, sur lequel sont écrits les vers 61-99 du chant
VII, porte dans la marge inférieure la note suivante de la
main du Marquis : « Claudianus dicit (juia pressencia
tïamam minuit. » A quoi se rapporte cette note? Peut-être
aux vers 88-91.
1. I. L.d. M.
2. I.L. d.M.
3. « Deindia madero. » — I. L. d. M.
296 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
V. 88. « Di questo balço meglio e gli atti e i uolti
cognoscereti uoi di tutti quanti,
che ne la lama giu tra cssi accolti. »
Fol. 80. Chant X.
V. 121. (( O superbi cristiani, miseri, lassi,
che, de la uista de la mente infermi,
fidança aueti neiritrosi passi, »
V. 124. (( Non u' acorgiete uoi, che nu siam uermi
nati a formar Y angelica farfala,
che uola a lagiusticia senza schermi? »
V. 127. « Di cher animo nostro in alto galla ?
poi sete quasi automata in deffetto,
si corne uermo, in cui formacion falla? (1) »
Fol . 81 v'» . Chant XI .
V. 91. (( O uana gloria de le humane posse,
coin' puocho uerde su la cima dura,
se nonn e giunta daF ectati grosse ! (2) »
V. 100. « Non e' 1 raondan remor altro che un fiato (3) »
Fol. 83. Chant XII.
V. 70. « Or superbite, e uia col uisi alteri,
figlioli d' eua, non chinati il uolto,
si che uegiati i uostri mal pensieri (4). »
Fol. 87. Chant XIV.
V. 67. (( Corne al' anuncio dei dogliosi danni
si turba il uiso di colui c' ascolta.
da qualche parte i perigolosi affanni (5) ; »
Fol. 88.
V. 145. « Ma uoi tenete r escha si che r amo
der antico auersaro a se ui tira ;
e pero pocho ual freno e richiamo (6). »
Fol. 90 v^ Chant XVI.
V. 58. « Lo mondo e ben cossi tutto diserto
1. 1. L. d. M.
2.1. L.d.M.
3. I. L. d. M.
4.1. L. d. M.
5. I. L. d. M.
6. I. L. d* M.
XLVII. DANTE 297
d* ogni uirtute, corne tu mi sone,
e di malicia grauido e couerto (1). »
Fol. 91.
V. 70. « Se cossi fosse, in uoi fora distrutto
libero arbitrio, e non fora giusticia
perben, leticia, e per mal auer lucto. »
V. 73. (( Lo cielo i uostri mouimenti inicia,
non dicho tutti, ma posto ch' il dica,
lume u'^ e dato a bene et a malicia, »
V. 76. « E libero uoller che s'afaticha
ne le prime bataglie col ciel dura,
poi uince tutto, se ben se nu tricha (2). »
V. 97. « Le legi son, ma chi pom man ad esse?
nulo, peroche '1 pastor che presiede
ruminar po, ma nonn a V unchie fesse. »
V. 100. « Perche la giente che sua grida uede
par a quel bon fedir ond' ela e giota
di quel si pascie e piu oltre non chiede. »
V. 103. « Ben poi ueder che la mala condocta
e la cagion che '1 mondo a facto reo,
e non natura, ch'e[n] uoi sia corocta (3). »
Fol. 92. Chant XVII.
V. 13. « O ymaginatiua, che ne rube
tal uolta si di fuor, ch' om non s' acorgie,
perche d' intorno suoni[n] mille tube (4), »
Fol . 92 v«.
V. 58. (( Si fa con noi, come V uomsi fa siegho,
che quale aspetta prego e Tuopo uede,
malignamente gia si mette al niegho (5). »
Fol. 93.
V. 100. (( Ma quando al mal si torze, o con piu cura,
0 con men che non dee, corre nel bene,
contra '1 f actore adorna sua fatura . »
l.I. L. d. M.
2. I.L. d. M.
3. I. L. d. M.
4.1. L. d. M.
5. 1. L. d. M.
298 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
V. 103. « Quinci comprender poi ch' esser conuene
amor sementa in uoi d' ogni uirtute,
0 d' ogni operacion che merta bene . »
V. 106. (( Or perche mai non po dala sainte
amor del suo sogieto uolger uiso,
dal' odio proprio son le cosse tute : »
V. 109. « E perche intender non si po diuiso,
e per se stante, alcuno esser dal primo,
da qiielo odiarc onne effeto e diciso (1). »
Fol.93v\
V. 130. (( Se lento amor a lui ueder ui tira
oalui acquistar, quesfci cornice,
dopo giusto pentir, ue ne martira (2). »
KA-idcmment tout ce raisonnement de Virgile sur l'amour,
source de toute vertu et de tout vice, a vivement frappé le
marquis deSantillane.
Fol. 96. Chant XIX.
V. 25. « Ancor nonn era sua bocha richiusa,
quando una dona [apparue] santa e presta (3)
longheso me, per far colei confusa. »
Uoubli du mot apparve, dans le vers 26, n'avait pas échappé
à don TnigoLopez de Mendoza.
Fol. 97 v^ Chant XX.
V. 7. (( Che la giente, che fonde a goccia a goccia
per gli ochi il mal, che tutto '1 mondo ocupa,
dal' altra parte in fuor troppo s' aprocx*ia. »
V. 10. « Maledctta sie tu, anticha luppa,
che piu cha tuttc le altrc bestie ai preda,
per la tua famé senza fine cuppa ! »
V. 13. (( Oy ciel, nel cui girar par che si creda
le condecion de quagiu trasmutarsi,
quando iierra per cui (juesta disceda ? (4; »
Fol. 98.
V. 19. « E per uentura udii : dolce maria ,
1. 1. L. d. M.
2. I. L. d. M.
3. a M'aparesçio. » — I. L. d. M.
4. I. L. d. M-
XL VII. DANTE 299
dinanci a noi chiamar, cossi nel pianto
corne fa donna ch'en parturîre sia (1). »
Le Marquis fait ici allusion au désir dlmperial^ composé
à Toccasion de la naissance du roi Don Juan, à Toro, en
1405, où Ton trouve en effet les vers suivants :
(( Oy en bos alta : o dulce Mary a !
A guisade duena que esta va de par to (2). »
V, 25. « Seguentemente intesi : o buon fabricio,
con pouerta uolesti anci uirtute,
che gran richeça posséder con uicio (3). »
Fol. 102. Chant XXII.
V. 28. « Veramente piu uolte apairon cosse,
che danno a dubitar falsa matera,
per le uere cason che son nascose (4). »
Fol. 104 v^ Chant XXIII.
V. 91. « Tanto e adio piu caraopiu dîletta
la uedouela mia, che moltoamai,
quanto in ben opperar e piu soleta. »
V. 94. « Che la barbagna di saldigna assai
ne le femene sue piu e pudicha,
che la barbagiadou 'io la lasciai. »
V. 97. (( O dolce frate, che uoi ti ch' iodica ?
tempo forturo m'e gia nel conspeto,
cui non sera questa hora molto anticha, »
V. 100. « Nel quai sera in pergamo interdeto
a le sfaciate donne florentine
r andar mostrando con le poppe el petto. »
V. 103. (( Quai barbare fuor mai, quai saracine,
cui bisognasse, per farle ir coperte,
0 spirituali o altre discipline ? »
N. 106. « Ma se le suergognate fuser cierte
de quel ch' el ciel ueloce lor ammana.
gia per urlar auriam le boche aperte. »
V. 109. « Che se Y antiueder qui non m' ingana.
1. « Nota miçer ffrançisco inperial. » — I. L. d. M.
2. Cf. Cancionero de Baena, édit. Michel, t. I, p. 199-200.
3. I. L. d. M.
4. I. L. d. M.
300 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
prima fier triste che le guancie impeli
que lui che mo se convoi la con nana »
V. 112. « De frate, fa che piu non mi ti cieli,
ueddi che non pur io, ma questa giente
tutta rimira la doue il sol ueli (1). »
Fol. 111. Chant XXVI.
V. 140. « Tam m' abolis notre corteis deman,
ch' en n'en pos, ne uoil a uos cobrire :
ie sui arnalt, che plor e uai cantan (2). »
Fol. 114 \^ Chant XXVIII.
V. 139. « Queli, che antichamenti poetaro
Fêta di loro e suo stato felice,
forsa in parnaso esto luogo sognaro. »
V. 142. « Qui fu inocente r umana radice,
qui primauera sempre e ogni frutto,
netar e questo di che ciaschun dice. »
V. 145. (( Io mi riuolsi dietro alora tutto
ai mei poeti, e uidi che con riso
udito aueano V urtimo constructo (3) . »
Fol. 116 v^ Chant XXIX.
V. 118. « Quel dil sol, che ando sui fucombusto,
per r oracion di la terra diuota,
quando fu ioue archanamente giusto. »
V. 121. (( Tre donne in giro de la dextra ruota
uenian danzando, l' una tanto rossa
ch' apenna fora dentro al fuocho nuota (4) ; »
V. 124. « Altra era come se le carni e Y ossa
fusero state di smeraldo fatte,
la terça parea neue teste mossa (5). »
Fol. 118. Chant XXX.
V. 70. « Regalmente ancor neY atto proterua
continuo, come colui che dice,
e 'l piu caldo parlar dietro riserua : »
1- I. L. d. M.
2. I. L. d. M.
3. I. L. d. M.
4. a Nota de las virtudes. » — I. L. d. M.
5. Ces trois vers (124-126) se retrouvent écrits, delà main du Marquis,
au verso du feuillet 201.
XLVIÎ. DANTE 301
V. 73. « Giiardaci bon, ben son, ben sonbeatrice.
corne degnasti d' acedere al monte ?
non sapei tu che qui e V om felice?(l) »
V. 79. (( Cossi la mader al figlio par superba,
com' ela parue a me ; perche d'amaro
sente *1 sapor de la pietate acerba (2) . »
Fol. 118 v^
V. 115. « Questi fu tal ne la sua uita nuoua
uirtualmente, c' ogni liabito dextro
fatto aurebe in lui mirabil proua (3) . »
Fol. 119 vo. Chant XXXI.
V. 139. « O spiandor diuina luce eterna,
che pallido se feci sotto V ombra
si di parnaso si nebe' in sua cisterna(4*i. »
Fol. 124. Chant XXXIII.
V. 64. « Dorme lo gegno tuo, se non extima
pcr singular cagion esser excelsa
lei tanto, e si trauolta ne la cima(5). »
Fol. 136. Paradis. Chant V.
V. 40. « Apri la mente a quel eh' io ti paleso,
e fermalui entro ; che non fa sciença,
sença lo ritenere, auer inteso (6). »
Fol. 140. Chant VIL
V. 25. (( Per non sofrire a la uirtu che uole
freno a suo prode, quel huom che non nacque,
dannando se, danno tut ta sua proie (7). ))
Fol. 143 \^ Chant IX.
V. 10. (( Hai anime ingannate e fatture empie,
che da si fatto bene torcieti i cuori,
driçando in uanita le uostre tempie ! (8) »
1. 1. L. d. M.
2. I. L. d. M.
3. « Nota mirabil ioor de beatriz adante. » — I. L. d. M.
4. I. L. d. M.
5. 1. L. d. M.
6. « O nota notable dicho. » — 1. L. d. M.
7. « Adan non na^io. » — I. L. d. M.
8. I. L. d. M.
302 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Fol. 146. Chant X.
Ce feuillet porte les tercets dans lesquels Dante raconte
comment il se vit soudain transporté dans le soleil. Dans
la marge inférieure de ce feuillet se trouve une longue note
de la main du Marquis, elle est incomplète et pour lire ce
qui en reste nous avons dû employer les réactifs. Cette note
se rapporte plus particulièrement aux vers 47-49-
V. 47. « E se le fantasie nostre son basse
a tanta alteça, non ne miraueglia,
chesopra il sole non fu occhio ch'andasse (1). »
Fol. 149. Chant XI.
V. 102. « predicho xpo e gli altri ch' il seguiro, »
V. 103. « E, per trouare a conuersion acerba
troppo la giente, per non star indarno,
redisse al frutto de la ytalica erba (2). »
Fol. 150. Chant XII.
V. 49. (( Non molto longie al percuoter del* onde,
dietro a le quali, per la longa foga,
lo sol tal uolta ad ognon si nasconde (3), »
V. 52. « Siede la fortunata chalaroga,
sotto la proptecion del grande scudo,
in che sogiacie il leon a sogioga (4). »
Fol. 158. Chant XVI.
V. 46 « Tutti colloro ch' a quel tempo eran uiui
da portararme, tra'l e '1 batista,
erano '1 (juinto di quel chi or son iui (5i. »
A partir du feuillet 158, toute trace de la lecture du
Manjuis disparait, comme aussi toute correction, et nous
ne trouvons plus dans les marges des feuillets 158 v<* et 160
(]ue des mains indicjuant certains passages. Ces mains, nous
les avions remarquées déjà dans les marges de V Enfer et
1. (( Aqui t<)co dante, e quiso dar a eiitender, (;omo los uoianos non
deuen curar, ni trabajar.sse, de querer entender en los dyuinos ssecretos,
ra ssobre el ssol non es vv.sla de niortal que bastar piieda, quanto mas. . . »
- I. L. d. M.
2. « Nota del bien auenturado llianrisco. » -- I. L. d. M.
3. Le ms. porte au lieu de ad ofjni nom, ad otjnon pour ad ognuiw,
4. « Nota del bien auenturado domingo. » — I. L. d. M.
5. I. L. d. M.
XLVIl. DANTE 303
aussi dans le manuscrit n** 458 du fonds espagnol de la Bi-
bliothèque nationale de Paris, qui a fait partie de la biblio-
thèque de Guadalajara. (Cf. Notice XLIX.)
Peut-être faut-il attribuer, à la plus grande difHculté de
compréhension du Paradis ^ l'absence des signes admiratifs
dont le marquis de Santillane a illustré les autres parties
du poème.
Le texte italien de ce manuscrit n'est pas dépourvu
d'importance. D'abord sa date de 1354 en fait un « vieux
Dante m, et puis il présente d'autres particularités. Son
écriture appartient à Tltalie septentrionale. Et ses leçons
ne se rattachent pas à la pure tradition toscane, on
trouve dans la langue du copiste des formes dialectales
telles (jue : riceive, corteise^ preise, an picem Jumaello ,
roiiata, niegio, Jigia, bugia, cascaum, personna, per-
donnay etc , qui révèlent le génois et semblent désignerGênes
comme patrie de ce manuscrit, ou au moins de son copiste (1).
Ce caractère dialectal, rapprociié de la date (1354), donne
à ce volume un intérêt spécial, abstraction faite du mérite
de la version castillane qu'il contient et des notes auto-
graphes du Mar(|uis. Que ce manuscrit ait pu arriver
par Barcelone, aux mains d'Enrique de Villena, cela n'a
rien qui doive nous étonner, mais il est plus surprenant
(ju'un Génois, dédié sans doute, comme tous les siens, au
commerce et à la banque, ait eu assez de goût et assez de
temps pour copier avec soin le poème d'Alighieri.
E
(Osuna: Plut. V. Lit. N, n'24; Rocam. n" 109; Bibliotli. Nat. Madrid,
Ii-122)
Dante Alighieki. Traduction castillane du commentaire
latin de Pietro Alighieri à la Divine Comédie.
Manuscrit de 152 feuillets, plus 3 feuillets blancs au
commencement et 1 à la fin, papier non folioté. Écriture de
1 . Nous ne voudrions pas négliger de remercier ici MM . liajna et
Parodi, qui ont bien voulu attirer sur ce point notre attention.
304 BIBLIOTHÈQUE DU MAUQUIS DE SANTÎLLANIi
la première moitié du XV^' .siècle. Petites capitales en
rouge, titres noirs, marges étroites. Format 286x215 mm.
Reliure de parchemin.
Le texte ouvre par une préface où sont exposés ies sens
de la Comédie et la condition des âmes en purgatoire, avec
des observations sur la forme poéti(|ue et enfin une indica-
tion sommaire du contenu des chants de Y Enfer.
Fol. 1. Incipit : « Nel mero de/ camin : a intelligen(;ia
de la présente comedia, ansi como usan los exponedores en
las s<j;ien(;ias, son de notar très cosas, la primera...»
Fol. 2 \^ Rubri((ue : Comienra la exposiçiori sobre la pri-
mera cantifja de Ut Comedia de Dante, poeta Florentino,
conpiœsta de mosen Pedro, su fijo, doctor en décrétas e
srientifiro orne,
Incipit : a Segund que dize el sabio eclesiastes... »
Fol. 3 v°. FiXplicit : « el estadode los pecadores e de los
repintientes e virtuosos. » A la suite : « Otra glosa sobrel
primer capitule : Nel meço dil camin .-este capitule con el
siguiente es prohemial... »
Fol. 62. Explicit du commentaire à VKn/'er:a e nos
lieua a veer las estrellas, (juces el estado de la gracia. »
Fol. 63. Rubrique : Comienra la ejposiçion del segundo
libro de Dante, que tracta del Pftrf/otorio, esiguese el pro-
lof/o. Incipit : « Por la rubrica sobre dicha se puede dubdar
de (jual Purgîitorio entiendc^ el actoi*. . . »
Fol. 63. v" Explicit de la préface : « la ter(;eni parte en la
(jual dise del parayso terrenal. » Incipit : « Per corrermil-
lor acf/ue alça. le ttele: en oaU^ (*apitulo primero elactor an-
tipone la inuocacion ...»
Fol. 118 V". Ex[)licit du commentaire au Purgatoire :
« de Beatris (pieesja santa theologia. »
Le prologue du Paradis est confondu avec le chant I,
contrairement à ce (pii a lieu i)0ur les préfaces de V Enfer
et du Purgatoire, mais il ne manciue rien au texte.
Fol. 119. Rubrique: Capitula primo del Paragso. Incipit:
(f La gloria di t-olni chc tiicto m noue : so])re la rubrica desta
tercera parte, nota que elactor proc(Hle al modo usado... »
Fol. ir)2. Explicit du commentaire du Paradis : « esto
es por Dios mouiente el çielo e las estrellas. E ansi pone
llinaqui a la su marauillosa ITantasia. )>
XLVII. DANTE 305
F
(Osuna:Plut. V. Lit. N, n" 25; Rocani. n' 108; Biblioth. Nat. Ma-
drid, Ii-123)
Dante Alighieri. Traduction castillane du commentaire
latin de Benvenuto da Imola sur VEnfer.
Manuscrit de 187 feuillets, papier, non folioté. Ecriture
du XV® siècle ; on y distingue trois mains différentes : la
première a écrit les feuillets 1-27 ; la seconde les feuillets
28-103 ; la troisième les feuillets 104-187. Format 286x208
mm. Rares notes en marge. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubrique : Aqui comient;a la glosa sobre Dante
en latin, tornada en Romance ; primeram£nte J'açe pro-
hemio con su thema diuidido, e assi continuando face su
proçeso.
Préface. Incipit : « Aquel es mar ondeante, el quai suple
0 finche afluentemente e copiossamente los menesteres
de los vinientes de ciida piirte... »
Fol. 15. Explicit : « esposiçion de laletra. » Rubrique:
Diceel auctor : Aqui comiençala esplanaçion del métro.
Incipit : « Nel me^o del camin di nostra bita. ^ Mas quai es
el medio caminode nuestrabida ?... »
Fol. 187. Explicit : « Malaspina, con el quai por entonçe
Dante estaua, por lo quai como el fuese un seûor asaz en-
tend ien te... »
Notre manuscrit est incomplet, il ne contient que le com-
mentaire des sept premiers chants de VEnfer et le com-
mencement de l'exposition du huitième. Ce volumineux
commentaire a-t-il été traduit tout entier? On peut le
croire, en tout cas il y en a eu plus que ce qui nous en reste,
puisque le manuscrit qui nous occupe apparaît nettement
tronqué. Le marquis de Santillane a fait tradijiire le Purga-
toire de Benvenuto da Imola, il est tout naturel de penser
qu'il aura fait aussi traduire T-E'/i/èr et par le même traduc-
teur, qui était de ses familiers.
300 BIBLIOTHÈQUE DU MAHQUÎS DE SANtlLLANÊ
Voici le commencement du commentaire de Benveniito :
(Fol. 15.) Aqid comiença In esplnnaçlon ciel métro: Nel mezo
del camin dl noatra bita, /, Mas quai es el mediocaminodenuestra
bida? Disen algunos quel inedio de nuestra bida es cl sueno, por
quel ftlosofo, en el primero de las ethicas, dise que no ay diferen-
çia entre los mesquines e los bien abenturados, segund el medio
de la bida, que es llauiado el medio de la bida el sueno. Pues
que assi es es (sic) bisto, el author querria désir el aber abido esta
bision en suenos, mas este non baie, porque, segund dise el co-
mentator filosofo, por el sueno eniiende asy la folgança. Non es
berdad quel ome duerma la meytad del tienpo. Otros disen quel
medio de nuestra bida es la noche, tanto tenemos en este mundo
de tiniebras quanto de luces, e el autor nuestro obo la bision de
noche. Las bisiones e las sotyles imaginaciones, segund que mas
acaesce, bienen de noclie, quando el anima mas se recoge a ssi,
e es mas apartada de los cuydados terrenales. La rason discurre e
considéra en que manera aya espendido su tienpo, e en que cosas,
ca[si] en banas cosas. Mas aunque este todo fuera berdad, enpero
non es esta la entincion del auctor aqui, por quel auctor descriuc
claramente aquel tienpo un poco abaxo.
c;
fOsuna : Plut. IV. Lit. N, ii" 23; Rocain. n" 121; Bibliotli. Xat.
Madrid. Ii-23).
Dante Alighiehi. Traduction ccjuitillatw du coininctUaire
latin de licnvenuto da Imola sur le Purgatoire^ par
Martin Gonçales de Lucena.
Manuscrit de 72 feuillets, plus 3 feuillets blancs au com-
mencement et 'ri à la lin, papier réglé, en moyenne à 17 lignes.
Le premier feuillet de ce manuscrit est perdu, {écriture
du XV'' siècle, à deux colonnes. Format 285x220 mm*
Reliure de parchemin.
Fol. 1. [Chant I, v. 22.] Incipit : « . . . cubriendo ai cra
tan luzia que escuresçia el signo en (jue estaua. lo mi : c()-
(liria (|uc el primeio notable viese la mar siniestra fasa el
medio dia al polo abstral. »
Fol. 72 13. Explicit : « e por esto inuy mucho bien era
XL VII. DANTE 307
puriticado . » Rubrique : Aqui se acabo la glosa del sagrado
poeta myri/ico laureado Dante ^florentin, de memoria escla-
ve sridamenie perpétua e gloriosa, e interpretolo de la len-
gua latina en la materrna castellana Martin Gonçales de
Luçena, maestro en artess e doctor en mediçina, fisiro e
sieruo del muy estrenuo e magnijico senor Yfligo Lopes^
sefior de Mendoça, Loorsinjin sea, oy esienpre, a la una,
trina^ infinyta esençia triumpersonalmente e una, esençial
e infiny lamente. Amen.
Fragment de la version castillane du commentaire du Ptirgn-
taire de Benvenuto da Imola :
(Fol. 2). Capitula segunda de Dante Allège ry,
Gia evalml al avisante giuncta. Despues que el poeta Dante, en
el capitule cereanamente passade prohemial, demostro coino fuese
metido en el purgatorio, por mano de caton el guarda, agora co-
niiença a contar los tractados, e primeramente tracta de la primera
especie, de los négligentes besinos fuera del berdadero purgatorio
et bagantes a cierta tienpo ante que puedan entrar. E aquellos
son los que detardaron faser la penitencia fastala fin de la muerte,
e por causa de la dilacion fue en elles alguna delettacion del niundo.
Segun que es el canto por algun son (?) mussico, esto se puede
partir en cuatro partes : en la primera, desqueunangel, cuyo otlcio
es trasportar las aimas que se han de purgar en una navesilla ;
en la segunda, desque una gente de aimas traydas de un angel e
la condicion délias ; en la tercera fase singular mencion de una
anima moderna que era del numéro de aquestas ; en la quarta
conbida a esta aima a cantar dulcemente, cuyo canto se estorvava
por Caton. Biniendo a lo primero digo que desque el angel, e nota
bien esta parte primera, e ante que describa este angel, per-
mite una describcion de tienpo e lugar e dise : gia era. Et por
que nuestra letra es a fuerte sentencia, asi que se fasia ya dia claro,
ca en el primer capitule dixo que era el aima, onde remien-
bran te de una cosa, que dixe en el primero capitule, que todo el
cielo es partido en dos partes iguales, e la primera parte emispe^
riiun, o média espéra, soberana de otras. Et segun que parte e ciûe
por medio, se dise orisonte, que es el titulo determinador de la
bista, asi como si estuvieses en una llancza et quando el ojo mas
non se pudiese estender a ber, parecerte ya ber un cerco aderre-
dor, ergo sienpre son seys signos abaxo, que non parescen, et seys
arriba, que parescen del orisonte, ca nuestro poniente era le-
vante, e pues asi es, el su levante es a nos poniente.
308 13IBLI0TPIÈQUE DU MAKQUIS DE SANTILLANE
Traducteurs et traductions de la Divine Couiédie en
Espatjne
Introduite par Micer Francisco Impérial, patronée par le
marquis de Santillane, la Divine Comédie fit en Espagne
une fortune rapide et brillante. Peu d'œuvres ont influencé
aussi profondément et d'une manière aussi durable la litté-
rature espagnole. C'est un art nouveau qui naît. L'allégorie
italienne va triompher à la cour de Jean II, et Dante sera,
pour tous les lettrés de cette époque, à la fois un chantre
insurpassable et un modèle d'érudition. On le cite à tort et à
travers, il est de toutes les visions, et on l'imite un peu
partout. Inigo Lopez de Mendoza fut un des premiers et un
des plus zélés à s'imprégner de l'esprit dantesque; non seu-
lement il emprunte au Florentin beaucoup de ses images,
mais encore il calque ses formes et propage ainsi le sonnet
et l'hendécasyllabe.
Diego de Burgos, dans son poème sur la mort du Mar-
(juis intitulé : El Triunfo del Marques, fait dire à Dante :
« Leyô el Marqués con gran atencion
» Aquellas très partes en cjuc yo liablé
)) (Juâl es el estado y la condicion
» (îu'el anima huniana espéra por fé :
» AUi do los malos penando halle
» 1mi gran punicion sin fin de tormentos
» Y los pénitentes en fuego contentos,
» La gloria esperando (jue al tin no callé.
» Por esta afection assi sin medida
>) Que ovo à mis obras, movi por hablarte,
» Por su gran valor, por tu triste vida,
)) Picdad me venciô venir consolarte :
» Por premission vcngo de la misma parte
)) Do cl anima santa esta del Maniués;
» Si lu las pisadas ternàs d(5 mis pies,
i) Podrâs de su gloria mirar assaz parte (1). »
V\i plus loin, (juand tous les héros de l'anticiuité, tous les
1. El Trinnfif firl Marques. Cancionero de H. del Castillo^ tomo I,
p. 216 et 217.
■■i ,..-tx
XL VII. DANTE 309
philosophes, tous les poètes et tous les orateurs font l'éloge
d'Iûigo Lopez de Mendoza, chacun dans une strophe de
huit vers, Dante prend encore une fois la parole et s'ex-
prime ainsi :
(( A rai no conviene hablar del Marqués,
)) Ni menos sus hechos muv altos contar,
)) Que tanto le devo, segun lo sabés,
)) Que no se podria por lengua pagar :
» Solo este mote no quiero callar
» Por no parescer desagradecido,
)) Que si tengo fama, si soy conoscido,
» Es por qu'él quiso mis obras mirar (1). »
Plus tard, c'est Mossen Jaume Ferrer de Blanes qui, dans
^Q^ Sentent ias catholiras y conclusions principa/s del prc-
clarisstrn T/icoIcch ij (liai Poeta Dant Florenti, de molia
utilitat 1/ salut pera las animas, conpiladcs y e,rposade$ per
losaui ecatholic chrcstia mossen laume Ferrer de Blanes,
dit du Marquis : « Nos marauellen los lectors per que en
aquesta materia se fa inencion dels prouerbis del virtuos y
bon cîiualler Enigolopos de Mandoça, Marques de Sanct
Yllana (sic), ni pensen que sia fora de la materia Dantista,
per que no obstant que abunda en plenitut de moites scien-
cias ell fou moltgran Dantista, segons(en} moites parts dels
sens prouerbis mostren gran sî^nilitut en algunas auctoritats
de les comédies del ditdoctor (2). »
Lue, admirée, imitée, la Divine Comédie ne devait pas
tarder à être traduite, et, en effet, dès le commencement du
quinzième siècle, TEspagne en eut deux versions complètes;
l'une en castillan, Tautre en catalan.
I. La première en date des versions espagnoles de la
Divine Comédie est y nous Tavons vu, celle de Don Enrique
de Villena, que nous avons retrouvée dans le manuscrit
li-UOde la Biblioth. Nat. de Madrid. Elle a été faite à la
1. L. c. p. 245.
2. Le livre de Mo«sen laume Ferrer de Blanes est fort rare, il porte
la mention suivante : Estampât en la insi(jne viutatde Barcelona, per
Carlt'.s Amoros Procnsal, a X I X dies del mes de Desembre, any de
MDXXXXV, Nous n'en connaissons qu'un- seul exemplaire, auquel
manquent, malheureusement, plusieurs feuillets.
310
niBLIOTHÊQUE DU MABQUI9 DE SANTILLANE
pruire du marquis de Saiitilliine, dans l'année même où son
ami traduisit VÉnâidc de Virgile : entre le 28 septembre 1427
et le 10 octobre 1428; elle est en prose.
. II. La traduction «italane, due iiN'Andreu Febrer. est en
vers et en tercets. Cominent^e peut-être avant celle de
Don Ënrif|ue, elle nefutuchevéequeneuEmoîset vingtetuu
jours après lasienne, soit ie \" aoilt 1429. C'est du moins
la date que nous donne l'explicit du manuscrit de l'Escurial
(II-L-ia), dont le teste a été publié il Barcelone, en 1878.
par les soins de Cayetaiio Vidal y Valenciano(l). Nous savons
qu'on connaissait autrefois un autre manuscrit de la version
de Febrer, mais il est aujourd'hui perdu, et il ne nous reste
que le seul texte conservé dans la bibliothèque de Saint-
Laurent (2).
Dans sa lettre nu connétable de Portugal, le Marquis
mentionne en ces termes Mossen Febrer et sa traduction :
« Mossen Febrer [i(;o obras notiibles é algunos afirman
» aya traydo el Dante de lengua florentina eu tatalan, non
» menguando puntoen la orden dcl metrificar é cousonar. w
Fit Vidal y Valenciano, qui cite ces paroles, ajoute {3) : « Al
I) expresarse de esta suerte I). Inigo Lopez, parece que ha-
» blaba s6ln de oida, mas à buen seguro que no modiricô
« su opinioneldiaeu que. dueno del ciidice que se custodia
« en la bibliotecade .SanLorenitn, pudo leer a su sabor los
u Rimit catalans de/ alrjutsirde Alfonso V, n et plus loin,
parbnt toujours du même manuscrit, il le nomme : n el
((DP perteneçiô un (lia al Marqués de Santillana... ii Or.
il n'y a aucune raison de croire que le manuscrit de l'Kscu-
rial ait un jour ap|iartcnu au Marquis, {[ui déclare nettement
1. Vnïeile titre du mnDUscritde l'Esi^uri&t qui contient lu veninn de
N'Andreu Febrer : Coiueni-a la romedea de Dnat Alli;iliicri de Flo~
venfa, rn lit i/iial Irncla d-e la perta e piinicio dcis rieùi, c de la pur-
ijalia i: prnilencta d'nqtwHa, c dcU iiwrils epremis de eirtitl, trasta-
Indii ppf N'Artdifit Ffabrer, ah/al:rïr dcl moll nll l'rincep ê pielorioa
i'-ni/or la Rci/ Don Alfonso, Hei/ d'Arugo, de rima riit<forslO»can» «a
rirnx ridnara cathadina.
Explicit : ComplHuin luit prima die mvnsis Augiisti anno a natiui-
Into Domiiii M'CCCCXXVmi: in ciuitate nohili Btirchtnone. Amen.
2. Vidal y Valenci&no, Jmitadorea. trtidaclores ;/ comentadore»
eaparïolcs do la Dirina Coinedia, un article en deux parties d&na Ik
Rcrista dn Esparia. l. X, p. 217-234 et 517-533, iinnée 1869.
3. Reriala dr Kapano, I. c.
XLVII. DANTE 311
n'avoir pas vu la traduction de Mossen Febrer . Amador de
los Rios, dans sa Biblioteca del Marqués de Santillana
((Jljf'Gs dcl Marqués, p. 611, et Hist. Crit,, t. VI, p. 16
et 17) rite la version de Febrer et disserte sur les élocjes
(|Uo le Mar((uis lui décerne; éloges qui ne sont autre chose
(juc les paroles que nous avons reproduites ci-dessus. Vidal
y Valenciano a sans doute (tu de bonne foi que si Los Rios
pjirlait à cette place du manuscrit de TEscurial, c'est qu'il
avait appartenu au Marquis. Pourquoi l'auteur de VHistoria
rritica et Torres Ainat {Diccionario, p. 237) disent-ils que
la traduction de N'Andreu Febrer fut achevée le l*^"" août
1428, quand le manuscrit sur lequel ils s'appuient porte
clairement la date de 1429 ?
III. Au XV^ siècle appartient aussi la version du pre-
mier chant de V Enfer qui se conserve dans le manuscrit
II-S-13 de la Bibliothèque de TEscurial. Cette traduction
est faite vers par vers, et le texte castillan suit immédia-
tement le texte italien. Ex. : « que la direta uia era smarita
— que la derecha via era errada. »
(( che me aueua di paura el coraçon punto — que auia
de miedo el coraçon quebrantado. »
Le texte italien est fort mauvais, plein de fautes gros-
sières et d'erreurs qui montrent à (juel point le scribe con-
fondait les deux langues. Par contre, le commentaire dénote
une certaine connaissance des commentateurs italiens, et le
glossateur lui-même dit par ex. (Fol. 41) : « algunos ponen
otras exposyçiones, pero yo non dire sy non la que mas
conuiene, e conuenible a hi razon paresçe, por non ser muy
prolixe en castellano. »
Avant de traduire le premier chant, l'auteur consacre
quel(|ues feuillets à des préliminaires moraux, historiques
et grammaticaux. Voici la rubrique qui précède ce travail :
En el nonbre del omnipotente Dios, e de la muy piadosa
madré vircjen sanctissyma Marya, dexados todos pream-
halos, de^irse ha aqui alguna cosa,para que los que nunca
vieron la ohra del Dante mas laryamente conoscan su
motiuo .
Fol , 35 ter : a Este libre es suppuesto a toda parte de
iilosophia : primeramente a la etica, en quanto tracta de
los actes humanos, conuiene a sabcr de vicies e virtudes
312
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
metaforieameiite ; a luthti<ilogia,cn quanto tracta de Dios e
de las sustançias separadas o angeles ; tilgunas vezes es
subiecto este tractado a la fisyca, eu quanto tnicta algunas
eosas naturales ; mas, mas propriameute es supucsto a la
cticii commo dicho es. u
Puis l'auteur déclare le sens du mot Conwdt'a et passe
en revue los très esiilos de poetas. Il nous fournit de plus
des explications divertissantes sur le nom de Dante et donne
une courte biographie du poète qu'il fait (c'est très pro-
bablement un lapsus caiaini) mourir en 1421, cent ans trop
tard. Après cela, il examine, on l'expliquant, la division du
poème. Enfin, et c'est là la partie originale et intéressante
de sa longueintroduclion, le traducteur nous donne des no-
tions de prononciation italienne, et il fait, en même temps
que des remarques étymologiques, un peu de pLouétique
comparée. 11 commence ainsi : (Fol. 36 v") ii Agora, antes,
que se déclare nada del métro, porne aqui, para castellanos,
algund poquillo del modo de escriuir ytaliano, y del pro-
nunçiar, porque mas fa(;ilmente. quien nunca lo oyo, lo
pueda leer e pronunçiar. porque mejor vea los coosonantes
de los rytiraos e el numéro dellos, esto se entienda, a la
mayor parte, segund la lengua toscana qu'es una parte de
Ytalia, u etc.
IV. Tout au début du XVI" siècle, Pedro Ferndndez de
Villegas, archidiacre de Burgos {^ mars 1453-6 décembre
1536), traduisit VEnJ'er en vers d'arle mayor et l'accom-
pagna d'un volumineux commentaire. Voici le titre du livre
où se trouve imprimée avec d'autres poèmes du dit Pedro
Fernândez, et la dixième satyre de Juvénal, traduite en vers
par son frère Gerônimo de Villegas (1), la version de V Enfer:
Con pri'uiler/io real : que no se imprima por oc/io aflos, y
esta tassado en oc/io realcs, la (radudon del Dante de len-
gua toscana en verso castellano : por el Rcuerendo don
Pero Fernande: de Villegas arcediano de Burtjos y por el
comentado allende d' los otros glosadores pormandado d'
I. Le niSme auteur a traduit, en vers également, la sixième satyre de
Juvénal, publiée à Burgoa en 15111. C(. Tioknoi-, Grsr/iichtc di-r srbfm^n
Litteralw in Spani^n (trad. Nikolaus Heînncli JuHuhI, t. I. p. 324-325.
notel.
XLVII. DANTE 313
la muy excelente sefiora dofia Jitana de Aragon Duquesa
de Prias y Condesa de HarOyJija d'L muy poderoso Rey
don Fernando de Castilla y de Aragon^ llamado el catho-
lico. Con otros dostratados vno que se due querella de la.
Je y otro aversion del mundo y conuersion a Dios.
Explicit : « . . . Burgos, por Fadrique Aleman de Basilea;
acabose lunesadosdiasde Abril del aftode nuestra redemp-
cion demill y quinientos y quinze (1515) aftos. » (Salvâ,
Catàlogo, n^ 559).
D. M. Martinez Anibarro y Rives (Diccionario biog. y
bibliog, de autores de la prov. de Burgos, p. 190-195),
dans rénumération qu'il fait des ouvrages de Villegas, cite
une version du Paradis deDanteen quintillas, qu'il attri-
bue à rarcliidiacre de Burgos, sur la foi des traducteurs de
Ticknor, Gayangos et Vedia. Ceux-ci, dans leurs additions,
ont consacré une note à Pedro Fernândez de Villegas, qui
finit par cette hypothèse : « Acaso sea tambien suya (del
» arcediano) una traduccion del Paratso en quintillas, con
» un difuso comentario, que hemos visto original entrelos ma-
» nuscritos del Kxcmo S' conde de Onate » (Ticknor,
Hist. de la Lit. Esp., t. II, p. 492, Madrid, 1851). A Madrid,
grâce à Tobligeance de M. le comte de Valencia de Don
Juan, nous avons pu consulter Tinventaire sommaire que
Ton fit de la bibliothèque du comte d'Oftate, après sa mort.
Cet inventaire est manuscrit, il porte le titre suivant : Ca~
tctlogo de los libros de la Biblioteca del Excmo Sefior Mar-
quas de Monte-Alegre, conde de Onate, Duque de Nagera.
Cette collection fut, après le décès de son possesseur, divi-
sée en six lots pour être répartie entre ses héritiers. L'in-
ventaire sommaire nous a fourni la note suivante : « ^ Es-
tante, grnda primera, manuscritos, — n° 3. El Dante,
poeta italiano, traducido y comentado en lengua castellana.
Contiene el primer canto del Paratso, comentarios, y un
poco del canto segundo. 15-1 folio perg®. (6*). »
Ce manuscrit a donc fait partie du sixième lot, qui échut
à Madame la comtesse de Castaneda. Nos efforts pour le voir
et rexaminer se heurtèrent à un refus formel. C'est pour-
quoi nous eûmes recours à don Francisco de Uhagôn, qui
avait toujours manifesté le plus obligeant intérêt pour nos
travaux. Cetérudit, qui a déjà fait connaître aux hispani-
314 BIBLIOTHÈQUE DU ^^AHQUÏS DE SANTILLANE
santé l'un des plus prérieux munuscrils de la bibliotliôque
de la comtesse de Ciistaoeda, a bien voulu reciiercher le
Diinte en quinlillas nieiitioniié par l'inveutHire sommaire
de lu bibliothèfiue du eointe d'Oïlate. Ses démarches furent
couronnées de succès, et M. de Uhagôn a publié dans la
lîeoisla dp. Afchwos, BiblioCerns y Afuseos lAno V,
nùm. 8) une notice détH.illée de i-e manuscrit sous le titre
suivant: Una tradiicciûn casiellarm desconocida de la Di-
viria Comedia. Ce travail nous apprend que nous avons
alTaire à une ti-aduction du Purgatoire en strophes de cinq
vers ; chacune de ces strophes correspond à une termine du
texte toscan. Le commentaire et la préface qui accom-
pagnentcettc version sont ceux de Landino, auxqutils le tra-
ducteur n'ajoute rien de son en'l. Voici en quels termes
s'exprime M. de Uhiigôn dans l'introduction qu'il ii mise en
ti^te des extraits iju'il donne de ce manuscrit :
« Gracias à la bondadosa deferencia de mî ïlustre amiga,
» la Excma. Seûora Condesa de Castadeda, à quien ha to-
w cado en suerte el citado manuscrito de la hiblioteca de su
» padre, el Sr. Conde de Ouate, me ha sido dado oer el
» libro, que si oleron, vieron ma! los traductores de Ticknor,
» toda vez que no es una tniducciôn del Paraiao, sino del
i> Purgatorio, y el anftnimo y desconocido autor del trasiado
» mauifiesta con répétition en el proemio su deseo de con-
M tinuar la obra comenxada por Yillegas, à quien alude
a muchaa veces en términos que el menos avisado puede
u ver que los traductores de ambas partes son dos personas
•> distintas, y este de que me ocupo, posterior en unosanos
» el arcedîano de Burgos. »
H Fué escrito en el primer tercîodel siglo XVI y con pos-
fl terioridad al afto 1516, pues va en el prologo se hablade
» Fernando V como de persona que habia fallecido. Consta
» de 165 hojus utiles en folio, numeradas las màs con cifras
» romanas; todas, excepte las dos ûltimas, â unacolumua;
B los versos à mano izquierda y las glosas à la dercclia. »
H La Introducciôn de Landino ocupa el fol. 2'; la de!
» autor, los 3 à 4 inclusive; en el 5" empie/a la ti-aducciôn
w del Purgatorio, en quintillas, desde el fol. cxxi, que co-
u mienza el canto XXX, la version esta heclia en tercetos, »
XLVII. DANTE 315
(( Rn el fol. 154 se halla el n Prôlogo de Cliristôforo Lan-
» dino, en el Parayso de Dante, florentino. » En el mismo
» folio, vuelto, empieza la version del Paraîso, en quintillas,
M de la cual hay el canto I, y del II liasta el verso 72 del
)) texto original : siguen seis hojas en blanco ; las dos ùltimas
» (îontienen repetida la version de les dos primeros cantos
» del Paraiso, que llega en el segundo al verso 84 del ori-
)) ginal y difiere bastante de la anterior. »
(( Varias hojas de este inanuscrito estân rotas ô mal en-
)) cuadernadas, comosiicede conlas dos ùltimas. El numéro
» de lineas en cada pAgina no es constante; pero el término
)) medio puede fijarse en 50. »
(( 1^1 examen v estudio del manuscrito evidencia lo defec-
)) tuoso y eciuivocado del texto que sirviô para la traducciôn,
» traducciôn que, aparté los vicios de puntuaciôn y acento
» y los frecuentes italianismos de que adolece, esta, por lo
)) gênerai, bien hecha y es muy estimable. »
(( Cada terceto italiano es una quintilla espanola, y aun
» cuando Rengifo admitia una clase de décimas compuestas
)) de dos (juintillas, las del traductor del Purgatorio son
» propia y genuinamente quintillas simples, por ser cada
)) una independiente de la otra y traducciôn compléta de
» un terceto. l^^n ellas brotan los versos faciles, naturales,
» espontâneos, de la pluma del autor, y no carecen de ele-
» gancia, siendo à las veces sonoros y robustos. ))
)) No puede decirse lo mismo de los tercetos endecasilabos,
» que carecen de métro, de armonla y de ritmo, defectos
» que hacen obscuro y aun enigmâtico el sentidode algunos
» pasajes, mâs de lo que enocasiones lo es el mismo Dante;
» acliaque frecuente en estos poemas teolôgicos. »
L'auteur anonyme de cette version, dans une préface où
il se montre homme de bon sens et de savoir, expose, en
«'adressant au seigneur inconnu pour qui il a entrepris ce
travail, ses idées sur les difficultés que présente son projet
et les raisons qui lui ont fait choisir Varie realet les strophes
de cinq vers. Il se montre fort renseigné sur les traductions
de Pétrarque et de Sénèque et disserte sur les inconvénieats
de Vante mayov, employé par Pedro de Villegas dans sa ver-
sion de V Enfer. Sans faire preuve d'une excessive humilité,
le traducteur anonyme du Purgatoire ne se berce pas de
316
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
vaines illusions. Aussi, ne craint-ii pas les critiques que
certainement il a méritées, mais il veut que ces critiquas
soient motivf^es et qu'elles émanent de personnes compé-
tentes, et il dit ; « Y pues la materia lo ofretje, quiero de(,'ir,
» que si Dios me diere gracia que en los interualos que so-
» bran despuos de las ocupaçiones forçosiis. pudiere dar fin
» à estonegocio, yoseré el primero, à lo menos de quantos
il lie uisto liau<?r traduetos, que me quedo desarmado contni
a el dieote canino y boca latrante; sino que quiero y ru-
1) plico A todos quantos esta traducion. si la acabare, vle-
» ren, la reprehendan y emienden. y den sobrella toda la
H fulminacion que les pareciere merecermi ygnoraneia; con
Il tal condiçion, con todo, quel reprehender no sea de pa-
n labra solamente, porque â este tal responderle [he] yocon
I) lo quel apostol y euangelista San Juan en su Canrtnica
» dize : sino quel que piisiere defecto lo muestre ron cl
u dedo y emiende con la manu, para que la canda<l cnn que
I) lo dixere hagji fruto, etc. "
VI. Hernando Diaz a fait une traduction compli'te de la
Divine Comédie, qui n'a jamais été imprimée et dont le
manuscrit parait perdu. Ce que nous savons de ee travail,
c'est lui-même qui nous le dît dans la préface de son n*-
maniement de Walter Burley, intitulé : La cida y e>rrf-
lentes dichos de los mas sabios Jîlûso/bs que litibo en esle
mundo, imprimé par Cmmberger à Séville, en 1520
(Gallardo, Ensnyo, n" 2025). Hernando Diaz. dans cette
préface adressée à D. Per-Alvarez Osorio, s'exprime ainsi:
11 No creo que sera fuera de propôsïto dar aqui cuenta como
u liaya diferido por tan luengo espacio aquella diticultosa
I) traduccion de las très « Cânticas ô coraedias del InSerno
» e Purgatorio e Paraîso del divino poeta Dante con su
w glosa », eu la cual dependia todo el tiempo quedel ser-
)) vicio, asi de V. m. como de los senores D. Juan y D. An-
11 tonio Osorio, en Astorga me sobraba : mayormente que
» venido à esta Qorescida universidad de Salamanca en ser-
1) vicio de sus mercedes, he seido de contîno importuuado
11 de algunos bien enseûados varones para que en comun
u utilidad la publicase. Pero heme liasta aqui honestamente
B escusado, mayormente habiéndose de intitular al marqués
» mi senor (D. Alvar Perez Osorio, marqués de Astorga,
XLVII. DANTE 317
» père des précédents), por cuyas prefaciones y prôlogos,
» taiito corao por leer los maravillosos e divinos primores
» de aquellos ciintos, innuraerable muchedumbre de gente
» concurrirâ. Y âun plega à Dios que con toda esta dilacion
» yo haya acertado e no trabajado en hacerme risa de los
» discrètes. E âun allende desto me paresciô proveclioso
» consejo para efectuarse mi deseo dar lugar â que se publi-
» case la primera parte del « Intierno », que traduciô un
» arcediano de Bùrgos; eaunque él al tiempo que una vez
» nos comunicamos, estando la côrte en Bùrgos (lo quai
» habrâ cuasi cuatroanos), tuvo intencion deno publîcarla,
» mi luenga dilacion mudô su propôsito. » Enfin, pour
avoir Tavis des doctes et pouvoir en faire, à temps encore,
profiter son travail, Hernando Diaz cite les deux premiers
tercets de chaque cdntica.
Enfer : u Al medio camino del nuestro vivir. »
Purgatoire : « D'hoy mâs, navecilla, de pobre saber. »
Paradis : a La gloria de aquel que todo lo mueve. »
Après le XVP siècle, en Espagne comme partout, Dante
semble oublié, jusqu'au grand réveil des études dantesques
du XIX' siècle, (jui a produit beaucoup de traductions de
mérite inégal.
Commentaires de la Divine Comédie,
Il est intéressant de constater que TEspagne, dès la pre-
mière moitié du XV® siècle^ possédait, traduits, deux des
principaux monuments de Texégèse dantesque : le commen-
taire de Benvenuto da Imola et celui de Pietro Alighieri.
On sait que Benvenuto Rambaldi da Imola (1336?-1390]
a expliqué la Divine Comédie à Bologne pendant plusieurs
années, et que c'est à lui que nous devons le pre-
mier commentaire du poème entier. Le marquis de San-
ti liane, renseigné sans doute par ses correspondants d'Italie
sur la valeur exceptionnelle de l'ouvrage de Benvenuto, a
demandé à son médecin, Martin Gonçales de Lucena, une
traduction du commentaire du Purgatoire (1). Le manuscrit
1. M. Baist dans sa Spanische Literatur du Grundriss de Grôber,
p. 434, cite en pasijant Martin Gonzaies de Lucena, il lui attribue ce
318
BIULIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANe:
dont s'est servi maître Martin était-il mauvais, ou bien
a-t-il parfois tenti- do maladroites abréviations ? En
tout cas, là où le traducteur a pu suivre sans peine le texte
latin, la version est Bdèle. Dans les passages plus difficiles
au contraire, comme par exemple le dernier oliant du Pur-
gatoire, Martin Gonçales .semble avoir appliqué le procédé
des mauvais élèves ; il calque servilement et en arrive à
une littéralité incompréiiensible. Le premier feuillet du
manuscrit Ii-â3 est perdu, peut-être contenait-il une ru-
brique, une dédicace ou une préface qui nous aurait ren-
seignés sur la traduction du commentaire de VEnfer. du
même Benvenuto, dont les sept premiers chants et le com-
mencement du huitième sont traduits dans le manusf^it
Ii-133. La aussi, c'est à une version littérale que nous avons
affaire; rien n'indique qu'elle n'ait pas été complète. Le
gros volume qui contient ce commentaire des sept premiers
chants n'étjiil certainement que le premier d'une série ; un
jour ou l'autre on retrouvera le reste. Qutii qu'il en soit, il
est probable que ta traduction du commentaire de ï Enfer
aura précédé celle du Purf/aloim. Enelîet. des trois parties
de la Dioine Comédù' celle qui intéressait le plus les gens
duXV° siècle était sans contredit hi première ; la seconde
aussi leur était atxessible, comme nous l'ont prouvé les
remarques du marquis de Santillaue en marge de la traduc-
tion castillane d'Knrique de Villena. On se souviendra
que dans le Paradis nousn'avous trouvé que de rares traces
de l'attention du Marquis et seulement jusqu'au chant
XVI. Faut-il rapprocher de ce fait l'absence du commen-
taire de Benvenuto Rambaldi da Imola sur cette dernière
partie du grand poème (1)?
Le commentaire de Pietrn Alighieri (f 1304) a étéachevé
en 1340, Nous ne savons ni pour qui, ni par (|ui il a
ouinmenUirc. i^ui n'est qu'une traductioD. et laisse cntendi'e qu'il l'Au-
rait écrit pour lonte la Dicine Coinidia : " eine Glosse zu Dante scrnbt
der A»!t Sanlillana'!! Guuzales de Lucena. h
I. L'Italie du XIV siècle avait déjà une version en langue vulgaire
du cuinmentairede Benvenuto. II s'en conserve un lus. à la Bibtiotli.
Nation, de Paris, Italien 78 (ancien fonds 7002'). Cf. Auvray, Les mw
nascrih de Dante A;* bHiliot/ièqucs de France (Biblwlli. des £colex
françaises d'At/ièncu cl do Rome), p. 98, et Colomb de Batînes, o. c-,
t. II, p. 316.
XLVIl. DANTE 319
été traduit. Bien que Pietro Alighieri soit nommé dans la
rubrique qui intitule Touvrage, personne n'avait jusqu'ici
remarqué l'intéressant manuscrit qui nous a conservé
la traduction castillane de son commentaire.
Enfin nous avons vu plus haut, à propos des versions de
larcliidiacre de Burgos et; de l'anonyme de l'ancienne
bibliothèque du comte d'Onate, ique le commentaire de
Landino sur les deux premières parties de la Divine Co-
médie a été coimu et traduit en Espagne dès le début du
XVP siècle.
XLVIII
PETRARQUE
(Osuna: Plut. III. Lit. N. n* 17, d'après Los Rios; Rocain. N* 174 ;
Biblioth. Nat. Madrid, Resei-v. 4»-6)
PÉTRARQUE, De vivis illustribus. En italien.
Manuscrit de 223 feuillets de texte, plus 3 blancs, vélin
lin, non folioté, réglé à 40 lignes, grandes marges. Écriture
de la première moitié du XV® siècle. Ornementation flo-
rentine. Les marges des onze premiers feuillets du texte
sont rongées. L'encadrement du premier feuillet porte aux
quatre coins les heaumes d'Inigo Lopez, en bas les armes
du Marquis enguirlandées de laurier, à droite et à gauche
la devise Bios e Vos. Dans un médaillon le portrait de
Pétrarque. Format 342x232. mm. Reliure moderne.
Fol. 1. Rubrique en lettres capitiiles : Incomincia il
libvo di Messere Fanciesco Petrarch, poeta fiorentino^
intitolato De Vivis illustribus : prima Romolo,
Incipit : « Romolo fu il primo re de' romani et padre
délia romana republica... »
Fol. 323. Explicit: « o data acompensare con li cieles-
tiali meriti per la diuina extimatione de giusto examin o. »
Deo (jratias. Amen,
Ce volgarizzamento du De Viris illustribus est œuvre de
Donato degli Albanzani da Pratovecchio; Luigi Razzolini
la publié à Bologne, en 1874 (Cf. Zambrini, Opère volgari a
stampa, col. 798), et ce n'est pas la seule édition qu'on en
ait faite. Razzolini s'est servi d'un manuscrit de la Lauren-
- , »
XLVIII. PÉTRARQUE 321
tienne, daté du 25 avril 1398. La traduction fut achevée en
1397, date à laquelle Fauteur offrit sa version à Niccolo
d'Alberto d'Esté, marquis de Ferrare, à Toceasion de son
mariage avec Giliola di Francesco Novello, nièce de Fran-
cesco da Carrara, à ({ui Pétrarque, en 1350, avait dédié
l'original.
B
(Osuna : Plut. V. Lit. N, n" 13; Hocam. n" 173; Bibliotli.
Nat. Madrid, 11-98)
Pétrarque, Sonet ti e Can^oniin morte dimndonnaLanra.
En italien.
Manuscrit de 34 feuillets, plus 6 feuillcîts blancs, papier,
réglé à 32 lignes. Ni rubriques, ni capitales. Ecriture du
XV'^ siècle. Format 288x206 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Incipit : « [0]ime il bel uiso, oime il soaue
sguardo. )>
Fol. 34 v«. Explicit : « Ch' acolga il mio spirito ultimo
in pace »> — « Amen » Francisci Petrai^clœ laurcati poète
rvrum uulgarium fragmenta ejL'pliciunt. — « A. de Cisneros
scripsit. » — (( En este libro hay treynta e (juatro fojas. »
(Csuna : Plut. III. Lit. N, n' 18, d'aprùa Los Rios ; Rocain. n" 175;
Biblioth. Nat. Madrid, Reserv. l*-5)
Pétrarque, De remediis utriusque fortunae, traduit en
italien par frère Giovanni da San Miniato.
Manuscrit de 298 feuillets, vélin, non folioté, réglé à
37 lignes. Ecriture ronde du XV'' siècle. Ornementation
florentine. Titres en rouge, capitales en or et couleurs. Dans
Tencadrement du premier feuillet on voit les heaumes et la
devise Dios e Vos, dans le bandeau inférieur, Técu du
Marquis. La première lettre du texte est ornée d'un inté-
ressant portrait do Pétrarque couronné. Format 355
21
322 BIBLIOTHÈQUE DU MAUQUlS DE SANTILLANIC
X255 inin. Reliure moderne. Titre écrit uu XVIIP siècle
sur un feuillet de garde : Petvarca contra prospéra y
adversajbrtuna.
Rubrique : Incomincia il primo libro di messer Fran-
cesco Petrarcha, poeta fioreniino, di rimedii contra ad
fortuna prospéra, recato di latino in volgare perjrate
Giouannr da Sancto Miniato, de frati degli Agnioli di
Firense, Frolof/o.
Incipit : a Quando io penso le cose et le fortune degli liuo-
miniet gliincerti et subiti mouimenti délie cose delmondo
ni una cosa trouo ({uasi piu fragile et piu tempestos;i clie la
uita del liuomo... »
Fol. 143: « Finis prime partis », et au-dessous: Finisrc
il primo Jihro di Messerc Francesco Petrarcha de rcmcdii
délia fortuna prospéra.
Le même recto porte la rubrique du livre deux :
Incomincia il secondo libro del detto messerc Francesco
Petrarcha de rimedii délia fortuna aduersa, ridocto di
latino in volgare dafrate Giouanni da Santo Miniatô de'
Romiti der/li Aynioli di Firen:se,
Fol. 144. Demi-enciidrement. Incipit : Prologo « Di tutte
le scripture cir io ho lecte o udite, le (juali mi sieno pia-
ciute. . . ))
Fol. 298 v^. Kxplicit : Fi ni sec il secondo libro de renie-
diis iitriiis(jice fortunae di messer Francesco Petrarcdy
laureato poeta flore nti no. Ce texte a été publié à Bologne
en 1867 par Don Casimiro Stolfi (Cf. Zambrini, Opère ool-
tjari a siampa, col. 801> Il est curieux de voir figurer ici
comme traducteur d'une (ï3uvre de Pétrarcjue, (pioiqu'il
s'agisse d'un traité de philosophie, ce même Giovanni da
SanMiniato (jui soutint avec Coluccio ^Salutnto de violentes
polémi(iues, où Pétrarque n'est pas épargné, contre la lec-
ture des poètes profanes. Cet ennemi des anciens parvint à
faire mépriser par ses partisans la ('itê de Dieu de saint
Augustin, parce qu'on y trouve des allusions aux poètes de
rantiijuité Cf. Tiraboschi, Storia d. L Let, ItaL, t. V,
p. 497, et Voigt, WiederbeL d. class, Alterthums, t. I,
p. 205, et t. II, p. 171).
-. — rrr Sp*
XLVIII. PÉTHAHQUE 323
D
(Biblioth. Xat. Madrid, Ii-5fi)
1. PÉTRARQUE, De Vita Solifaria. 2. Fraf/nients. Imi ais-
tillan.
Manuscrit de 85 feuillets, vélin, non folioté, écriture de
la j)renuère moitié du XV' siècle. Rubri(jues et capitales.
Format 306 X 223 mm. Reliure moderne.
I. 1^1. 1. Incipit : « [P]ocos omnes cognosci de los (juales
las mis pequeïlas obras f uesen asi [)reciadas como de ti . . . »
Fol. 82 V**. Kxplicit : « asi lo de las alniîis. . . »
Ce manuscrit de la version castillane du De Vita Soli-
faria de Pétrarque est incomplet. 11 présente trois lacunes.
1° Le chapitre xxxiv et dernier du premier livre est
incomplet comme aussi le T' chapitre du second livre.
2** Le chapitre vi n'est pas fini, et les chapitres vu et vni
ont été sautés, de même (jue le commencement du cha-
pitre IX.
3® Enfin Touvrage n'est copié que jusqu'au milieu du cha-
pitre XXXVI du second livre. Notre manuscrit finit par :
« asi lo de las aimas », tandis ({ue les deux autres copies de
la même version du De Vita Solitavia (jue conserve la Bi-
blioth. Nat. de Madrid (Mss. Bb-97 et P-36) comptent
Lv chapitres et finissent tous deux ))ar hîs mêmes mots :
« bien me amonestas. derecliamc^nte me aconsejas, verdad
me dizes. »
Les deux manuscrits du De Vita Solitavia (jue nous ve-
nons de citer portent la rubrique suivante: Flores e sen-
teur ias (tel lihro de inaestre Francisco PetrojX'a, poeta,
en el quai loa la vida apartada, llamada solitaria. El
quai libro enbio a un obispo su seùov e amif/o, dapitulo
pvimevo del pvoloyo en el pvinievo libvo desta matevia. Le
manuscrit Ii-5G commence, lui aussi, par la préface du De
Vita Solitavia, mais il n'a ni titre, ni rubrique. Aucun de
ces manuscrits n'est accompagné d'un avant-propos du tra-
ducteur et ils sont dépourvus de toute indication relative à
324 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Tautcur dcM*ett(3 version. Cette traduction castillane est in-
dépendante de la version italienne de Tito Vespasiano
Strozzi iCf. Scella di riiriosità letteravie inédite o rare de/
secolo XIII al X VIL Fascicules CLXX et CLXXI : La
Vita Solitaria di Francesco Petrarca, vol(jari:;^aniento
inedito del secolo XV, t ratio da un codice deW Ambro-
siana, pel Dott, Antonio Ceruti. Bologna 1879). Pour
M. Ceruti, Strozzi aurait traduit ce traité entre 1450 et
1471. Le traducteur castillan a certainement travaillé direc-
tement sur le latin, il fait des fautes que Strozzi n'a pas
commises et (lui prouvent tour à tour son insuflisance comme
latiniste et l'incorrection du texte dont il s*est servi.
Le licencié Pena (jui a traduit, lui aussi, le De Vita Soli-
taria en castillan ne parait pas savoir (ju^on Tait traduit
avant lui. Sa version parut en 1553 (Salvâ, Catdloyo,
n'> 3975).
IL Les feuillets 83 à 85 du manuscrit (pii nous occupe
contiennent deux fragments écrits d'une autre main (jue le
De Vita Solitaria et que nous n'avons pas su identiHer.
Fol. 83. Incipit : « [SJegund el omne, de fuera vengo de
aciuellos (jue me fezieron ante dannado (jue nasçido ca ellos
heran pecadores e en el su pecado engendraron a mi pecador
e criaron me en pecados ... »
Fol. 84. Explicit : « ca pongamos (jue lo que sopo todo lo
guardo, lo que non sopo le pone spanto e miedo. »
Fol. 85. Incipit : « [L]a anima por ello es ymagen de Dios
por (jue tal la vio el que puede caber todo on ella e puede
ser partiçionera d(îl e non tan solamente la voluntat es
dicha amor e ymagen de Dios por ((ue se remienbra del e
lo entiende e lo ania. . . »
Fol. 85 v*. Fxplicit: « e fablando propiamente este es el
spiritu santo por el quai laçibdat de Dios es senbrada en los
nuestros coracones e por el (jual mora en nos toda la santa
trinidas. »
Nous croyons intéressant de donner ici un passage du De
Vita Solitaria, en latin, en italien et en castillan, pour per-
mettre au lecteur de contrôler nos conclusions.
De Vit a Solitaria, 1. II, t. I, c. 1.
. r -
T "■»' ■■ ■■■>■»■■ g
XLVIII. PKTRARQUE 325
Ita lien , Castillan
Latin trad, Stro::zi Ii-r)(i, foL 44 (?"
Non expo- Non espo- Conuiene
iiam c|uas tenta- nerô quai tenta- c|ue te diga quales
tiones corporis , zione del corpo e tentaçiones, de sus
at(iu(î aniini soli- deiranimoPacomio cuerpos [e] de su
tarii senes vicerint eStephanosolitarij spiritu, los padres
Pachonius ac S te- veechiabianovinte; Peeliimus e Ste-
phanus. Non in- non cerc^irè con que phanus venrieron
(juiram quoconsilio consiglio e con por estar en la so-
Paphnucius très quanta sapienzia ledat apartados de
Dei aniicos ex urbi- Pafnuzio condusse las gentes. Querria
l)us ad déserta per- al diserte tre amici otrosy saber por
duxit. (juasi ad tu- di Dio, corne al quai eonsejo el
tioreni , et Deo luoco piii sicuro e santo padre Papli-
propinciuiorem lo- più vicino a Dio, niçio leuo consigo
cum. Qua virtutis ne con quale ammi- tresamigosde Dios
admiralione mena- razione di virtù El- aldesierto,asvcomo
chorum turnias, in pidio trasseallaso- a logarinascorcano
solitudinem traxit litudine le brigate e mas seguro para
Ilelpidius, quacha- degli inonaclii, ne seruir a Dios. Con-
ritate Serapion bis con quai carità Se- tare por (jual ma-
se hominum ser- rapione per due rauilla de virtud el
vum fecit, ut do- tiate si fece schiavo padreUIelpidiomu-
minos sues peccati degli uomini, a ciô chas conpanas de
servitio liberaret. clie lui libérasse gli monjes leuo a biuir
Non narrabo pieta- suoi patroni délia a lasoledat, eapar-
temDiaconiEffren, servitùdelpeccato. tados. Oyras con
Piorisconstantiam, Nonnarrarôlapietà quanta karidat el
sudores Adolii, mi- di Efrem diacono, abad Serapio se
sericordem Inno- la constanzia di fizo, por dos vezes.
centiiseveritatem.. Elpidio, li sudori seruo e catiuo, por
di Adolio, la mise- librar a sus seflores
ricordiosa severità del seruiçio del
di Innocenzio... diablo. Contare la
piadat del abad
Diaconio, e del abad
Efren, e de la cons-
tançia e firmeza
326 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
de) primero, otrosi
los sudores e tra-
bajos del padre
Adolius, la miseri-
cordia del padre
Innoçençius e la
su crueldat en si,
con grant dîscre-
çion.
*E
Pétrarque, Un sonnet. En italien et en castillan
Cf. Notice XLVII, ms. Ii-110.
XLIX
BOCGACK
(Osuna : Plut. V. Lit. N, n* 56; Rocam. n* 35 ; Biblioth. Nat.
Madrid, Reserv. 6*-ll)
BoccACE, Fiammetta, En italien.
Manuscrit de 121 feuillets, plus 2 feuillets de papier blanc
au commencement et là la fin, réglé à 25 lignes. Belle écri-
ture italienne du XV* siècle. Ornementation florentine.
L'encadrement du premier feuillet porte aux quatre coins
dans des médaillons les heaumes caractéristiciues, dans le
bandeau inférieur deux anges soutiennent les armes du mar-
quis de Santillane, enguirlandées de laurier. Dans les ban-
deaux latéraux courent des banderoles avec^ la devise Dius
c Vos. Format 227 X 160 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubrique: Incomincia il lihrorhiamato elcfiia di
madonna Fiammetta dallei aile inamorate donne man-
da to,
Incipit: « Suole ai miseri di dolersi... »
Fol. 121 V". Explicit : « délie angosce délia tua donna. »
Rubriciue : Qui finisce il libro chiamato eler/ia. délia no-
bile donna Fiammetta, mandata dallei a tucte le donne
innamorate. Il présente libro fa exemplato et sumpto da
uno eœemplo ilqualefu V originale script o di ma no dello
auctore délia présente opéra, il qualefu messere Giouanni
Borcaccio da Celtaldo.
328 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
*B
(Rocam. N" 32 ; Biblioth. Nat. Madrid, Reserv. 6«-4)
BocCACE^ PhiJostrato, En italien.
Manuscrit de 116 feuillets, plus 1 blanc au commence-
ment, vclin, réglé à 27 lignes. Ecriture italienne du
XV*' siècle. Ornementation luxueuse. Le premier feuillet
est décoré d'un encadrement florentin, aux quatre coins
dans des médaillons carrés les heaumes, dans les bandeaux
de droite et de gauche la devise Dius e Vos, Au bas, dans
une couronne de laurier, les armes du Marquis soutenues
par des anges. Format 240 X 160 mm. Reliure moderne au
chiffre du duc d'Osuna .
Fol. 1. Rubrique : Incomincia il libro Philostrato di
messer G. Boccaccio : epistola alla donna,
Incipit : « Moite... »
L.' M initial est enluminé^ on y voit Boccace écrivant
sur un rouleau le mot : Moite,
Fol. 6 v". Finisce la epistola, — Rubrique : Incomincia la
prima parte del libro chiamato Filostrato, deV Amorose
fatichedi Troiolo, nella quale sipone corne Troiolo si ina-
moro di Cryseida, e gli amorosi sospiri e lagrime per lei
hauute prima che da alcuno il suo occulto amore si dis-
coprisse; et primamx*nte la inuocatione dello auctore,
Incipit: « lo di Parnaso le muse... »
Fol. 116 v''. Explicit : « Econ lieta risposta ame f inuia. »
Rubrique : Finito e il libro decto Philostrato, delV Amo-
rose fatirhe di Troiolo, composto da messer G, Boccaccio,
laureato cittadino Fiorentino,
*C
(Osuna : Plut. V. Lit. N, n" 51 ; Biblioth. Nat. Paris. Fonds Italien,
n" 1702)
BoccACE, Corbacrio, En italien (1).
Manuscrit de 55 feuillets, vélin, 2 feuillets de papier au
1. Cf. Morel-Fatio, Roniania, t. XVI, p. 108.
XLIX. BOCCACE 329
commencement et 2 à la fin, réglé à 28 lignes. Ecriture
du XV*^ siècle. Calligraphie et ornementation italiennes.
L'encadrement du premier feuillet présente aux quatre
coins les heaumes caractéristiques et dans le bandeau in-
férieur, dans un médaillon^ les armes du marquis de San-
tillane. A droite et à gauche court sa devise: Dius e votis.
Format 241 X 170 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubrique: Corbacciits contra scelleratam vrduam
et alias mulieres incipiunt invective féliciter.
Incipit : « Qualunque persona tacendo. . . »
Fol. 55 v°. Explicit : « li si fara incontro. ))
D
(Osuna : Plut. V. Lit. N, n* 23; llocam. n» 33 ; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-33)
1. BoccACE, Vita Dantis. 2. Dante Alighieri, Can^o-
niere. 3. Stefano Porcari, Orasioni. 4. Cicéron, De
Senectute. En italien.
Manuscrit de 95 feuillets, vélin, non folioté, réglé à
29 lignes. Écriture du XV' siècle. Lettres et lettrines
ornées, rubriques. Dans la marge inférieure du feuillet 1,
un écu d'armes portant d'or à cinq bouquets de fleurs
feuillées au naturel. Format 272 X 186 mm. Reliure de
parchemin.
I. Fol. 2. Rubrique : Comincia délia origine^ uita, cos-
tumi et studiiy del chiarissimo poeta Dante Aldighieri di
Firençe et délie opère composte dallui,
Incipit: « Solone, il cui petto unohumano tempio... »
Fol. 27. Explicit: « ch'io posso rendo, benedicendo in
ecterno il nome suo. Deo gratias. »
Rubrique : Quijinisce délia origine, uita, studii e cos-
tunii di Dante Alighieri, poeta chiarissimo, e delV opère
composte dallai, fac ta per masser Johanni Boccacci . Amen,
II. Fol. 27 v<*. Rubrique : Qui cominciano le cançoni dis-
tese del chiarissimo poeta Dante Alighieri di Firençe, nelle
qualij di uarie cose tractando, nella prima la rigidita délia
sua donna con rigide rim^ dimostra.
330 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Incipît : (( Cosi nel mio parlar uoglo cssere aspro » Can-
çone II di Dante, nella quale egli del suo amore parla alla
intell igentiadel terço cielo,
« Voi ch' entendendo il terço ciel mouete »
cançone terça di Dante, nella quale parla délie uirtu e
belleçe délia sua donna,
« Amor che nella mente mi ragiona »
cançone quarta di Dante , nella quale egli nobil mente
dichiara chessia gentilecça e donde uenga,
« Le dolci rime d' amor ch' io solea »
cançone quinta di Dante, nella quale egli parla ad
amorce délia donna sua,
(( Amor che muoui tua uirtu dal cielo »
cançone sexta di Dante, nella quale demostra quanto
sia inamorato,
« Io sento si d' amor la gran possança »
cançone VII di Dante, nella quale mostra. se per Io
uerno non lasciare d' amare,
(( Al poco giorno e al gran cercliio d' ombni (1) »
cançone VIII di Dante, nella quale priega amore
qu' amollisca la durecra délia sua donna.
« Amor tu uedi ben che questa donna »
cançone nona di Dante, nella quale dire il suo amor non
mutarsi per uariatione de' tempi,
« Io son uenuto al punto délia rota »
cançone X di Dante, nella quale egli con le donne si
duole délia donna sua,
« E m' incresce di me si malamente »
cançone XI di Dante, nella quale egli nobilissimamente
parla délia nera leggiadria,
« Poscia ch' amor del tutto m' a lasciato »
1. Cette pièce est la Sestina qui se trouve dans le Cansoniere de Dante.
♦ . .
1 • Il -
XLIX. BOCCACE 331
cançone XII di Dante, nella quale egli humilmente
priefia la sua donna ch' abbiadi lui mevcc.
(( La dispietata mente che pur mira »
cançone XIII di Dante, nella quale artijiciosamente
parla délie uirtu.
« Tre donne intorno al cor mi son uenutc »
cançone XIV di Dante , nella quale parla contro a'
uitiosi e ma^imamente contro agi' auarii
« Dogla mi reca nello core ardire »
cançone XV di Dante, nella quale si duole délia rirjidita
d' unasu amança e del luogo.
« Amor dache conuien pur ch' io mi dogl[î]a »
Fol. 51. Explicit : « non a di ritornar qui libertate. ))
Deo gratias, amen.
III. Les trois discours qui occupent les feuillets 52-71 v°
sont les trois premières des seize Orazioni de Stefano Por-
cari, imprimées avec les Rime de Bonacorso da Monte-
magno et qui ont été si souvent copiées.
Fol. 52. Incipit : « Quante uolte io riguardoi degnis-
simi... »
Fol. 71 v<*. Explicit: « diligentissimamente seguirete, la
quai cosa fare ui concéda qui est benedictus in secula secu-
lorum ; amen. »
IV. Ce manuscrit contient encore une traduction italienne
du De Senectute de Cicéron. Elle est sans titre et occupe
les feuillets 72-95.
Fol. 72. Incipit : « [O] Tito se io in alcuna cosa t' aiuto
e allegio la solecitudine la quale ora ti cuoce e fixa nel tuo
petto ...»
Fol. 95. Explicit : « accio che quello che da me udito
auete per experientiaoptimamenteprouarepossiate. Amen. »
Rubrique: Questo libroe del nobile huomo TeridiLorenço
di Teri, honoreuole cittadinofiorentino, il quale gli scripsi
io Ciaio di Pagolo di Ciaio, cittadino e notario fiorentino.
332 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
E
(Rocam. n* 34; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-22).
BocCACE, Teseide. En italien.
Manuscrit de 159 feuillets, vélin, réglé à 31 lignes. Ecri-
ture du XV® siècle. Rubriques, capitales et lettrines.
Format 282 X 192 mm. Reliure moderne au chiffre du duc
d'Osuna.
Ce manuscrit est incomplet du commencement; il com-
mence sans titre, en pleine préface. Fol. 2 \^ Rubrique: In-
comincia il primo libro del T/ieseida, délie no2:se di Ypolita
et prima la inuocatione delV autore.
Incipit : « O sorelle... »
L'O initial est soigneusement enluminé, on y voit un por-
trait de Boccace.
Fol . 159. Explicit : « qui u'a condocti a noi essendo duce. »
Rubrique: Qui finisce il duodecimo et ultimo libro del
Tlieseida, délie nozse d'Emilia. Deo gratias finis.
Livre I, fol. 1 ;liv. II, fol. 20 ; liv. III, fol*. 35 ; liv. IV.
fol. 46; liv. V, fol. 58 v« ; liv. VI, fol. 72 v°; liv. VII,
fol. 82 v«; liv. VIII, fol. 92; liv. IX, fol. 109 v« ; liv. X,
fol. 120; liv. XI, fol. 135; liv. XII, fol. 148.
(Rocam. n* 31; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-63)
Boccace, Filocolo, En italien.
Manuscrit de 220 feuillets, vélin, non folioté, réglé à
35 lignes. Écriture du XV® siècle. Rubriques, capitales en
or et couleurs, lettrines. Format 364 X 260 mm. Reliure
moderne au chiffre du duc d'Osuna.
Ce manuscrit est incomplet du commencement.
Fol. 1. Incipit : «... di se molti figliuoli tra quali uno no-
minato Ruberto, nella reale dignita constituto. . . »
XLIX. BOCCACE 333
Fol. 220. Explicit: « la cui uita nelle mani délia tua
donna amore conserui. w
Rubrique : Finisce la quinta et ultima parte del Filocolo,
roinposto da messer Glouanni BoccacciOj poetajiorentino
clarissinio ,, felicemente .
Livre I, fol. 1; liv. II, fol. 23 v^ liv. III, fol. 64; liv. IV,
fol. 106 v^ liv. V, fol. 183 v«.
G
(Osuna : Plut. III. Lit. N, u" 15, d'après Los Kios)
BoccACE, Ninfal d'Adnieto. En castillan. Manuscrit perdu.
Amador de los Rios a encore vu ce manuscrit dans la
collection du duc d'Osuna. C'était un volume écrit en Es-
pagne au XV^ siècle. Il était bien conservé, mais il ne con-
tenait pas d'indication relative au traducteur (Cf. Obras
dcl Marqués, p. 596, XIV, etHistoria critica, t. IV, p. 41,
note 2).
H
(Osuna: Plut. V. Lit. N, n« 34; Hocam. n" 30; Biblioth.
Nat. Madrid, Ii-34)
BoccACE, Genealogia de los Dioses, En castillan.
Manuscrit de 188 feuillets, plus 1 feuillet blanc au com-
niencement, papier, non folioté. Ecriture du XV" siècle, à
deux colonnes. Espaces blancs pour capitales. Format
275 X 207 mm. Reliure de parchemin. Au dos: Comedias
de Juan Boccacto, de inano.
Ce manuscrit est incomplet du commencement et de la
lin. Fol. 1. Incipit : « . ..en la primera de sus comedias 11a-
mada. . . »
Fol. 4 B. Explicit : « con aumento prospère de estado,
evirtudes, e fama. » Ces quatre feuillets contiennent Ja pré-
face du traducteur anonyme, à laquelle fait suite la préface
de Boccace.
334 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Fol. 4 B. Incipit : « Muy excellente, glorîoso, e muy po-
deroso rev e sefior .... »
Fol. 11 V®. Explicit : « e desonor, e eterna dapnaçion. »
Fol. 12. Incipit: « Como yo imaginasse en mianimo... »
Fol. 188 V® B. Explicit : « por la fuerça de la eloquen-
çia e . . . »
Livre I, fol. 12; liv. II, fol. 55; liv. III, fol. 88 v« A;
liv. IV, fol. 117 V» A; liv. V, fol. 177 A.
Les livres I à IV sont complets, le livre V est troncjué et
les livres VI à XIII manquent.
La préface que Tauteur de cette version a mise en tête
de son travail est fort curieuse. Elle est malheureusement
incomplète, et nous ne savons pas à qui Touvrage était
adressé. Mais nous sommes certain qu'une lecture atten-
tive de ce document, que nous reproduisons ci-dessous,
donnera au lecteur la conviction qu'il s'îigit ici du marquis
deSantillane. Toutes les allusions faites par le traducteur
anonyme le désignent. Celui qui a écrit ces pages, dont
le déchiffrement n'est pas toujours facile, éfciit évidemment
un des familiers du château de Guadalajara, il connaissait
à fond la bibliothèque du Marquis et en avait profité.
Nous ne croyons pas nous avancer beaucoup en attribuant
cette version du De Genealofjta Deorum à Pedro Diaz de
Toledo.
Préface du trar/uctcnr anont/nic de la (( Généalogie des Dieux ))
...en la primera de sus eomedias llamada ^/i^/r/a, muestra
deuerse temer de alguna enferinedad non ser muy luene del syn
medida ^ozo (?), dire, non commo cl en Kunucho dizia, o Jupiter
guarda me aqueste tan deleytoso bien, mas dire breuemente commo
fiel cristiano, adaptando a my dezir algunas palabras del glorioso
Apostol san Pablo, vaso de eleçion :
0 Altezade liiquezas,
eterna diuinidad,
en quien de todas firmezas
es ffirme seguridad,
o verdadera unidad
e dios infynito, en quien
se onrra la trvnidad,
tu me g[u]arda aqueste bien*
.;,^« -. , V . ,/^J> J"
XLIX. BOCCACE 335
Dire mi culpa, o mi muy temido e muy amado seûor, e afirmantc
verdad ante vuestra magnifiçençia, que muchas vezes nembrando
me en commo Virgilio, en el quarto de su Eneyda, describiendo
la fama dize délia que tanbien toma consigo e testifica lo non ver-
dadero, e ficto, e malo, commo lo que por verdad consiste; nem-
brando me esso mesmo de lo que délia dize Panfilo en su pequeno
volumen que tracta de Amor, que se leuanta de pequefia costa e
non canssa tan de ligero, e que en caso que miente cresçe mas to-
dauia, dubde con migo mesmo e pensse non ser tanto quanto de
vuestra merçed se dizia. A la quai, desque por presençia mire, e
vi, e conosçi por corporea vista lo que por la mental luengo tienpo
autes auia conçebido açerca del politico beuir e magniflco estado
vuestro, e de los notables e famosos fechos, e pelegrinos e altos
(Kînsamientos, e illustres e muy arduos aferes en los quales veo
que se exerçita e se deleyta grandemente vuestra senoria. Verda-
deramente, muy magnifico senor, me paresç^ non auer lugar
açerca de vuestra merçed aquel... dicho de Claudiano en que dize
que la presençia amengua la fama(l) mas veo que con muy légitima
razon yo puedo dezir a vuestra magnifiçençia lo que al sabio Sala-
mon dixo la Reyna de Saba, quando por sola su fama lo vino a
ver en Jérusalem, e le dixo : verdadera fue senor la fama que de
ty oy en mi tierra sobre tus sermones, e sobre tu sabiduria, e non
lo creya a los que me lo contauan fasta que yomesma vine e lo vi
por mis propios ojos, e proue, e conosçi que non me auian anun-
çiado la média parte de lo que en ti es, e mejor es la tu sabiduria,
e las tus obras, que la nueua que de ty oy, bienauenturados son
tus seruidores e tus sieruos, aquellos que estan ante ty e oyen la tu
sapicnçia, etc. E quiero seûor que piense, quien con sano juyzio
e con sinçero animo querra imaginar en el resplendor de vuestras
gloriosas obras, e asi bien lo considerare, non dubdo que se
acuerde con migo en dezir que vuestra merçed es oy quien syn
defs]lizar, nin declinar del tramite, e derecho camino de virtudes,
en todo e por todo arremeda, non menos en discreçion que en
caualleria, a los claros e famosos principes e sonores de las pris-
tinas hedades, los quales, por sus virtudes e fîechos de grandes
fazanas, dexaron mémorable nombre e perpétua memoria a los
despucs dellos. Sinon vean e consideren, con diligente animaduer-
sion, con quanto triunfo, e gloria, e honor, vuestra çelsidumbre
sienpre se aya auido en los fechos de armas, e obras militares, en
1. Cette phrase est peut-être rexpHcation et la source première de la
seule citation latine qui aurait pu servir d^argunlent à ceux qui ne
peuvent renoncer à faire du marquis de Santillane un latiniste. Voyez
ci-dessus, notice XLVII, p. 295, Puvffatoitc,c\\kr\t Vil, vers 61-99.
336
BllîLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SA.NTILLANE
«lue, itifînitas vezes, se ha visto, donde non sola una, mas mu-
chas e mas, con legîtyiiio lemor se tcmia, e se judgaua de las
aatantes, la nuierle soi [)re<;io de vuestro viril ardiinenlo, e toda-
uia »e fallo ser deuida a viiestra senoria la palnia de la Victoria. O
gloriosa hedad la passada, qitando ningiin farnoso fecho passaua
con somnolento silençïo syn se pcrpetuar o por hediHçio o por
escfiptura ; digolo sefior, porque si lo padesçiesse el présente siglo,
el quai, fablaodo syn injuria nin delrimento de les que en el son,
mas con razon deuia llamar ffes de siglo, quai razon contraria de
ver se auer fecho, a vueslra magniiiçençia, arcos triunfales pop
dondc passasse, segund los romanos ffazian quando algund su
capilan lorrnaua a la çibdad, victorioso de alguna batalla, los
rjuales aun oy dia duran. E quai séria la escusagion que escusasse
deuerse historiarconcalamo copioso,e perpetuarse por escriptura,
vuestros illustres fechos por uiuchos autenticos estoriadores? Ca
por çierto, segund dezia Marco Çiçero, en la oraçion poopeyana,
la quai es asi dicha por quanto el la ISzo en fauor e loor de Pon-
pcyo, que aquel que quisiesse dezir e tablar; non le ffallosçeria
janias que dixiessc açerca de sus loures, e asi mesmo se deue dezir
que jamas non les fallesçeria a lo.-; taies escriptores que escriuiessen
aycrca do vuestras proosas innumeras. Alaba a Hercoles la anti
guydad, e cuentau dcl las tablas e poeticas Qçiones, que, commo
el se viesse hun dia en uiedio de dos eaininus de los quales el uno
era el de la virlud, el otro el de la deleetaçion, e considérasse con
Mgo inesmo quai de aquellos deuia eligir e seguir, commo el uno,
es a saber el de la virtud, se mostrasse muy aspero, e uiuy graue,
e muy difiçile de caminar, e el otro, conuiene saber el delà delec-
tat;Jon, se le mostrasse muy llano, e muy espaçioso, e muy pta^
zentero, que el delibero de seguir el camino de la virtud. Pues
por que en semejante cosa vuestra seûoria non deua ser loada en
elauado e muy summo estilo non lo puedo peusar. Commo sea
notorio que, pospuestas las ileçebras e voluplades de los mundanos
deleytes. siguio sionpre la derecha via de virtud, si non do por
tesCif{0 los fechos e présente en testimonio las obras que vuestra
merçed ha fecho e fazo de cada dia, que jamas tan solo hun mo-
ment» non consume en vano, en cianpo commo on canpo, siguiendo
los fochos de la insigne miligia, e en casa commo en casa, dando
se al estudio de notables cusas e estudiadas poniendolas en
escriptura, para instruçion c documenlo de olros, ifiguiondo a
Luçio Aneo do dize ser cosa muy dulçe el oçio que se espiende en
estudio. Pues quo se podra dezir de las otras, syn numéro, gracias
e donos, célestes e naturales, que son on vuestra seûoria, [de]
vuestra cgualdad, forlalcza, teuii^erançia, prudençia, costaiii;îa,
Xlix. uoccacé
337
6e, piedad, c conlinençia, a de toda» las otras eof^a^ que se re-
qiiieren a vtrtuoi^osactos, yo non siento ingeniotan abuDdantcque
conpreLender las pudie^se, [lara las referir enlerameDte, segiind
en vuestra inerced se albergan, e ffinalmente toda [la] bondad la
(jual, que en vuestra magnillcençia sea infinitat facile es de
cono5i;er a quion peusar querra ki que Platon dize en una de sus
eptstola», en que afirnia ser grande argumento de boodad a la
persona abundar en amigos ; pues quien se pueda dellos deitir mas
rico, quien mas coptoso.oquicn mas aboDdoso que vuestra merçed,
yo non los siento nia lo[s] cunozco en aqueste reyno. Mas o
vida ta en que beulmos. O peruersa condiçion de lienpo la en que
sonios. O miindo inico el présente, que anies se ilallaran mill
rcpreliensores que hun toador, e antes quien sepa o quiera detratar
e prefaçar(?|delos buenos ffechos, e equîuocarlos siniestrainente,
que quien los quiera Icare comenlar. Non dubdo senor que seran
algunos que me notaran de nota de adiilai;ion, di/iendo yo alabar
en mi eseriplura al senor cuyo so e en cnya mençion biuo. A los
quales, si responder me conuenga, ruegoles nembrar se quieran
que diiîo el philosofo ; la virlud loada cresçe e aeesmera nias, e
que es limita eosa dezir bien dei bien, e que en deiiir la verdad tiyn
oprobio de otru non se comète error nin mal fecho alguno. l'a si
bien consideraren en vuestrasmagnificasobras fallaran |)ar verdad
deuerse dezir con razon, a vuestra seûoria, lo que a Lucio Lu^eyo
dixia Marco TuJio, en una de sus epistolas, es a sabcr que mas
justamenle deuyanserllamados enuidiosos los que non han admi
raçion de vuestra merçed e de sus claros e mirifleos fechos, que
aduladores los que los loan. Dirian por çierlo, muy generoso
senor, niayor verdad si dixiessen, yo eu este caso !aeeT grande
oFenssa a vuestra magniQçençia, por solaniente lomaren mi tanta
presun^ùoade quererloar las virtudes, e insignes condiçiones, e
fechos egregios de hun tanto seiior, commo yo non ^oa abastante,
non dire a loarmasauna recontar,la memor parte dellos. Et pueSi
segund el coraico Africano, non ha cosa tan digna de loor nin
fecho tan famoso que..- se recontando uon venga en diminution e
despreçio, podrian conchiyr que en lugar de ensalçar vuestro
nombre por mi escriplura lo diminuya por ella mesnia. Por cerca
desto, muy magnifleo seûor, uon dubdo yo que sea en ne[m]brança
a vuestra clara memona la quai ma** v erdadera mente se podria
dezir angeJica que humana lo quel ol moral Seneca dize, que en
qualquier cosa que la'; personas fagan se deue parar mii^ttps a la
votuntad con que la ffazen la quai tommo en mi sea e sera, en
quanio biua, muy leal a '-eruiçio v uestro e^pero de vuestra sefioria
que, diââimulando la inbuBi^iençia de U luepta e descompucsta
338 BIBLIOTHÈQUE DU MAHQUIS DE SANTtLLANE
escripliira mia, flectera c iiiclinitra su (jeneroso aniniu ;i iiiirar e
considerar la purîdad e lealdad ({iie en mî e» sacritlcada a. perpetuo
seruiçio de vuestra mafînifiçein;ia, con aquel iiiuy enteroso, muy
verdadero anior, que de leai eeruiJor a su muy obedeçido e muy
iiinado senor es deuido. El quai, cummo en mî sea. en su propio
e verdadero ter açeroa de vucstra merçed e de su querer, absoluto,
el mesmo es aquci que da de si lestimonio, qiiien dubda senor que
do amor eonsiste fallesye el derecho juyzio. Ca por tanlo, sefçund
Petrarca dize en el prohetiilo del su librn Hi- Viln ^olilnria, lo
tingio ciego lu antiguydad. purquanto non hanin piiede auer recto
ooiiosQiinîonto en los feclios, dema» desto, sefior. non es de dubdar
que segund dîze Oaidio Naso, amor sea aquel que vençe todas la^
cosas- Esto considerado, muy niagniRco seûor, e veyendo on
commo |)or seruiçio vuestro yo me dispongo a lo que va mi anîuio
es deliberado, es a ^aber a trasladar e transcribir de lalyn \n\
nuc^lro vulgar materno la obra que si plaxe a Dios adelante se
seguira, intitulada r/mmlot/iti ilu Uih t/icufs di: hs yentilr», de lî-
ffcxa pucde vuestra merçed conosçer amor ser aquel que me (:\ey?i,
e nie priua del cierto juyzio, e me roba mi... pur manora que non
KO i-eùor de couosyer a mi mesmo, nin para ijuanto so. e el mesmo
ser aquel que por una estraùa irianera me fueri;a e me venge Xo&sta
mia fuerças de las quales, si yo non Euesse conimo oy me veo
desapoderado e pueslo en oscura eegucdad e tiniebra del propio
i:unos(,'imiènIo, e ageno de mi e libre aluedrio, de tTcer es
que me arredraria de aquello a que tanio me allego, e que fuyrJa
de començar lo que, si viuo, (enesçer entiendo. Ca pensana senor.
e lemeria lo que juttamcnte deuo temer, es a saber la obra ser
grande e puesla en muy alto estilo metrico e prosayco, tat que
requière especulaçion muy biua, de ta quai yo so muy lontaiio.
l'ensaria esso mesmo quien so en doctrina, e quien es a<juel a quien
se dirige la obra, commo sea vuestra merçed Imu seûor de çciesle
tngenio, muy estudioso c perspicaz, e muy marauilluso censor en
somejantes cosas. Cousideraria olrosj olros diuersos respectos de
los quales por el menor me deuia esquiuar de hun lanto fecho, e
do tan grande assayo.Enpero, muy magnilicoe mi muyobedescïdo
seùor. por obedesçer a vuestra magnîBçençia. de euyo espreso
mandamiento, el quai es a mî ley inpossiblc de scr quebrantada,
nie es injuncto que vulgarize el tal libro. E pues que amor, que
tanio puede, es mi guia en este easo, el quai, segund dicc Orovio
acresçîentalas funcçionos de aquel que ama, (oj asi espero que
acresçentera las de mi minimo saber. El quai essomesmo, segund
dixe Dante, « a ningund amado amar perdona », e creyendo que
sera a mi reçiproco de parle do vuestra «enuria, e que, uommo dize
XLIX. BOCCACE 331)
TtM'oïK-io, en la... coiiiedia, el amor dara yp:iialcs partes al seuor
e al scriiidor. Nembrandome esso mesmo de lo (jue el mesnio
cartaginense poeta dize, que a los osados ayuda la fortuna, dando
le otrosi ffe, en aquella parte do dize que las cosas que pares^en
Jurandes e asperas se torrnan ligeras a las personas que han aninio
para las conieter, creyendo esso niesino al atheniensse philosopho
Kusopo, cerca de la moralidad de la su fabla del leon e del raposo,
la (jual rcniicto a los que ver la querrian ; non oluidando otrosi lo
({ue dize Seneca : que en los grandes fechos en caso que non suc-
céda comnio la persona se pienssa que es honesto el esfuerço.. . a
los coniienços. Auiendo tanbien nenbrança de liun notable diclio,
que el glorioso Troylo ouo fablado en consejo ante el rey Prianios,
su padre, quando se tractaua del passaje en greçia. |X)r delibra^ion
de Esslona, cl quai dicho esse mesmo remicto a aquellos (jue
buscarlo les plazera e que la liiatovia Trot/a na tienen familiar.
Nenbrandome otrosi, entre las otras cosas, de lo que Aristotyles
dize, en el libre ultime de lusHlticns, eonuienesaberque In, délecta-
tion fenes(;elaobra,e ([ue-pues vuestro seruicioesa mi muysingu-
lardeleyte,el eausarala obraauerfyn, Dios medianero. Pospuestos
todos otros objectes e obstaculos, los cpiales liçitamente deuerian
contrastar mi proposito e querer en aqueste caso, no dexare de me
ofres(;er al trabajo de trasferir la tal obra de latyn en vulgar, a
nonbre, gloria, e honor de vuestra m;ignitiçençia. K si non pu
diere lo cjue quiero, querre, segund el comico prouerbio, aquello
que pueda,esforçando me, en (juanto mi poder bastara al tal feclio,
por sacar palabra de palabra, o intente de intente, e a las vezes
por efjuiualençia, segund razon lo ditare e mas propiamente mi
exiguo ingénie lo pudiere adaptar. E prinçipiando, en nonbre de
aquel (pie sin pringipio es comienço de todos bienes, seguyr se ha
el prologo que ffizo el auctor, cl quai, aunque se que fara grande
verguença al mio, pero auiendo por mi la escusa que justamcnte
es dada a los (pie ffazen aquello (pie pueden, pues que si mcjor
pudiera, mejor lo ouiera ffecho, suplico muy humillmentea vuestra
exçelssa sefioria que res(,Mba el afecto por efecto, e ac;epte mi tra-
bajo en serui^io, digo trabajo, aunque por lo ({ue ya desuso dixe
mas propiamente diria solaz e deleyte, en conosçer que siruo en
elle a vuestra muy magnifica seuoria, la quai el principe del çielo
luengamente conserue, con aumento prospère de estado e virtudes,
e fania.
340 BIBLIOTHÈQUE DU MAUQUIS DP: SANTILLANE
I
(Osuna : l*Iut. III. Lit. X, iiMG, d'après Los Hios; Biblioth. Nat.
l*aiis. Iù)iids Espagnol, n' 458)
1. BoccACE, Liber de montibus, silviSy /bntibus, 2, îSaint
Basile, Homélie sur la lecture des auteurs profanes,
3. Platon, VAxiocus, traduit par Pedro Diaz do Toledo.
En castillan.
Manuscril de 74 feuillets repartis en (|uiiize cahiers de
papier encartés de vélin. Ecriture du XV'^ siècle. Orne-
mentation luxueuse. L'encadrement du premier feuillet pré-
sente les heaumes du marquis de Santillane. Les armes de
Mendoza - Vegti sont peintes à gauche en haut, et ii droite
en bas; celles de Figueroa sont à droite en haut et à gauche
en bas. Format 287 X 213mm. Reliure moderne au chitire
du duc d'Osuna.
L Fol. 1. Rubricpie : Yntrodurional libro de Johan Do-
caçio florentin, poeta laureado, el quai se intitula de los
montes, e ruos, e seluas,
Incipit : « Fatigado de trabaio yo me leuante. . . »
Fol. 64 v'\ Explicit « e escripto, a la bondat diuinal, e a
su doctrina, e enseflanca. » Fj/n, l)eo f/rarifts, amen.
II. Fol. 65. Rubricpie : Basilio, de la reljbrmarion de ta
anima.
Préface du traducteur. Incipit: « Suelen, muy magnif-
Hco senor. . . »
Explicit: « inuy excellente. »
Fol. 65. Incipit : « Muchas son las razones lijos. . . »
Fol. 69. Ivxplicit: « desechando los deiechos consejos. »
Deo fjrarias, amen,
III. Fol. 70. Rubrique : Yntrodurrion al libro de Platon,
llamado Fedron, en que se tracta de como la muerte no es
de tenwr, romanrado pot* el doctor Pero Dia: de Toledo,
para el muy (jeneroso e uirtuoso senot* sinf/ular sffj/o,
senor Ynifjo Lope^ de Mendora, senor de la rcf/a.
Préface du traducteur. Incipit: « Segund dize Aristo-
tiles. . . ))
XLIX. BOCCACE
341
F.splicit: « ^raue e senton(;iosa de Socratps. a
Fol. 70 V. Incipit: n Socraf.es : Como partiesso de Atlio-
iias ...»
Fnl. 74 v°. Explicit: n /asta aquî. »
Rubrique; Fenesçe el Tmctado de la inmorinh'ifat dp la
fitiiina. Deo fjraçias, amen.
Ce manuscrit a été étudié et décrit par M. Morel-Fatio
dans su Notice sur trois manuscrits de la Bibliothèque.
d'Osunn {Romania, t. XIV, p. 94-108). Nous emprun-
tons à cet auteur la plupart des renseignements quo nou-s
donnons ici.
Ce volume a été exécuté avant 1455, puisque nous y
voyons figurer k c(^té des armes de don Ynigo Lopez oelles
de sa seconde femme, Dona Catalina Suarez de Figucroa,
qui mourut en 14^.
Des trois ouvrages réunis dans ce manuscrit ledeuxièmc et
le troisième sont précédés de prt'faees dédicatoires où Inigo
Lopez est nommé encore serlor de In Vega. Ceci indique
pour la traduction de ces deux tniités ime date antérieure
il celle du 8 août 1445, jour où Jean II octroyii au seigneur
de la Vega le double titre de marquis de Santillane et do
comte du Real de Manzanares.
Dans les marges de ce manuscrit, nous avons trouvé des
mains, des traits ondulés, et des sigles en tout semblables
aux signes d'attention relevés en marge du manuscrit Ii-110
contenant la Divine Comédie (Cf. notice XLVII). Ces traits
sont de la même main 'dans les deux volumes et le signe
est celui dont le marquis de Santillane se servait pour mar-
quer les passages qui l'avaient fmppé.
L'homélie de saint Basile en faveur des études classiques
a été traduite en latin par Leonardo Bruni d'Arezzo, dont ce
tut la première version grecque (Cf. Voigt, "WiedcrheL d.
Alterlhums, t. II. p. 164), Cette traduction, souvent copiée,
fut publiée sous le titre de Matjni Basilii Hber, de graero
in laiinum translatas, ad j'uvenes religiosos, quibus stu-
diis opéra danda sit {!" édit. Milan, 1474; Mazzuclielli,
Gli scritlori d'Italia, vol. Il, part. 4, p. 2208). Le traduc-
teur espagnol a suivi le texte de Bruni, Le ton de la lettre
dédicatoire au docte Ifligo Lopez de Mendoza permet de
supposer que son chapelain Pedro Diaz de Toledo fut l'au-
M-i
nmLiiiTiiKQnF, nu mauquis lie «AXTILLANE
tPiir de cette version Ciistitlaoe. C'est bien Pedro Diaz dft
Toledo quia traduit VA.riocns que noua trouvons ici sous,
le titre de Fi'dron. Seulement, comme il a ensuite traduit,
le Phédon, le copiste a confondu les rubriques (cf. à ce
sujet, comme aussi sur la forme barbare Ferfron notre notice
II, ms. Reserv. 6\ 2). Comme pour le Pliédon, Pedro Diaz
s'est servi pour \\\j:iQvus d'une version latine de Léonard
Arètin. M. Morel-Fatio fut le premier k attirer l'attention
des érudits sur ce travail de Bruni qu'il a trouvé dans UD
manuscrit incorrect du XV" siècle, conservé à la Nationale
d« Paris. Dans la notice susmentionnée il en transcrit la
lettre et la préface pour que les arêtinistes puissent tninclier
la question de siivoir si, oui ou non, cette version appar-
tient H Leonardo Bruni. M. Morel-Fatio a remarqué que le
prologue de Pedro Diaz k la traduction de VAxiocus n'est
qu'une adaptation de celui de Bruni avec quelques allusions
à Iftigo Loppz de Mendozti.
Amador de los Rios Obras di'l Martfuén, p. 596l parle
d'un manuscrit du De montihus, nilois,Jiintibus, et il ea
donne la cote (Plut. III. Lit. N. n" 16), mais il dit que ce.
manuscrit est écrit en lenr/un toHcana. Tia.ns son Hisioria
riHlica {t. VI, p. 41, n. 2), le môme auteur cite ce même
ouvrage jiarmi les versions castillanes de Boecace, et il lui
donne é-g;ilement la cote Plut. III. Lit. N, n" 16. C'est pour-
quoi nous n'avons pa» bésité à nous servir de cette indi-
l'iition.
H nous a ])iiru utile de réimprimer ici les préfaces que
les. traducteurs de saint Basile et de Platon ont plac<''e3
en tète de leur travail et qui toutes den.s sont adresst^es au
marquis de Saufillane, alors encore seulement seigneur de
la Vcga.
l'rrfiir.- f/ii Iriu/ncU'i-r <Ip rifiimplii- rh uninl /!.mli-
Suelen, uiuy inagni£fieo seâor Ynigo Lo|)ez de Mendoca, senor
de la Ve^a, los ornes eseriiiir unosaotrosentre otras niucha.sco.sas,
ma» principal mente o de comunes negoçios o quaudo por atguna
famitiiiridat son coniuQtos; açerca de lo quai, en los tienpo.i
Nudos, a vtiestra nia{i;niftçen<;îa auer escripto c do aqiiella auer
resçebido assaz de leiras se me acuerda . A{<ora, por que las turbias ■
tempeslades de los liempos han fecho los nefcoçios diuersos e laa^ i
I
XIJX. ^lOCCACE 343
voluntades, segun que lo de mi siento e creo de vuestra nobleza,
aiinque non extinctas, a lo(s) menos interdictas e aplicadas a
obras contrarias, he acordado de interpellar vuestra humanidat e
nobleza e, como despertandola de un luengo sueno, niezclarrne en
la niemoriade aquelia, a bueltas destos estudios de humanidat, do
los quales se que ningun trabajo, ninguna otra paçion e ningunos
alcaiiçados o pordidos fauores non vos podrian arredrar, nin sin
causa, por quanto con aquellos entiede, el cjue crée ser bien auen-
turado, si es vcra o falsa o pur ficta la gloria que posée e como e en
quanto grado la deuo resçebir e tratar. E aun entre las desperadas
aduersidades collocan quai gloria ninguna prosperidat non podria
dar. (?) (-a que mejor cosa pudo alcançar Caton que el cuchillo
con (pie se mato, que Muçio que el fuego en el quai suffrio des
tillar su mano, que Marco liegulo que la crueldat del enemigo al
quai e a los exquisitos supliçios quiso boluer por guardar la fee?
Las quales e otras semeiables cosas muchas vezes leer e releer
entiendo que non puede ser sin mucho fruto. E por quanto algunas
vezes de mi mismo, e muchas de vuestra magnifiçençia, e de otros
he oydo fablar cou... (1) a aquellos que quieren obtrectar los estu-
dios de la humanidat, por que nosotros nos damos a los poetas,
(* oradores, e otros que los han tractado, acorde de romançar
(* enbiar a vuestra nobleza esse pequeuo libro del grau Basilio,
por que con la auctoridat de este tan gran varon pueda vfu]estra
nobleza confonder la ignauia e peruersidat de los que vituperan
los estudios suso dichos e que dizen que es de aredrarse dellos de
todo punto. A los quales entendio que esto viene por ser de tan
vagaroso ingenio que non pueden otear a ninguna cosa al ta o
egregia. E elles, non podiendo espirar a ninguna parte de huma-
nidat, entienden que nin los otros, que tienen abilidat e voluntad
para ello, lo deuen fazer. Mas dexemoslos con su ignorança, ca
non me paresçen dignes para que fagamos dellos mençion, e oya-
mos a Basilio, el quai entre los Griegos es auido por de tanta auc
toridat que en seueridat de vida, o en santidat de costumbres,
e en estudios de buenas artes, e en doctrina de la sacra scriptura,
e en todas las otras virtudes es visto muy excellente.
Pvèfaop du docteur Podro Dinz do Toledo
Segund dize Aristotiles, en el tercero libro de sus Ethicas, lo
postrimero de las cosas temerosas e espantables es la muerte, e
esto con gran razon,ca por aquella fallesçemose dexamos de seer,
1. M. Morel-Fatio propose de i*ostituor ici quelque chose comme
(h'sprrhn.
344 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
e como el principal desseo de los animales sca conseruar su seer,
dubdan e reçelan la muerte, assi como cosa contraria e destruy-
dora de su seer. Sudo la humadidat de Nuestro Senor gotas de
sangre, conosçiendo la muerte çercana, o en esto non se quiso
librar de los deffectos humanos, non enbargante que conosçia que
aquella era nesçessaria a el en quanto onbre, en qualquier tienpo
que fuesse, e nesçessaria por estonçe quanto a nuestra salud. E ya
sea que por nesçessidat de natura la muerte non se puede escusar
e el temor suyo congoxe e trabaje las voluntades de los onbres,
enparo el gran filosopho Platon, principe e caudillo do la conpana
achademica, por que con reposado e folgado coraçon pudiessomos
beuir, fablo en esto assi como en todas lasotrascosas diuinalmente,
introduziendo a Socrates que disputa e faze persuasiones e ra-
zones, por donde entiendede prouar la muerte, non solamentenon
se deue temer, mas antes deuerse dessear, por que quasi por
diuinal sentido arraygue de nosotros el miedo de la muerte e el
temor de aquella aparté de nuestras voluntades. lletraydo por
pocos dias a reposar la fies ta a mi casa, pense on que e a quien
dariaessas pocas oras que en aquellos dias para mi repose toraaua,
e mi memoria representome quantos en los dias passades con ge-
neroso coraçon e voluntad esforçada vy disponerse a morir por
seruiçio e bien de la cosa publica e por esguarde de sus honores
e offresçerse a morir syn dubdosa voluntad, seyendo la muerte tan
dubdosa e espantable. Tengo en memoria el combate de Penafiel,
tengo la escaramuça de Lorca, asi mesmo el rrecuentro que ouistes
çerca de Torote, e vy otros actes donde se representauan peligros
de muerte. Dispuse de espender aquel poco tienpo en pensar que
razon abastaua a traher a los omes a se disponer a morir, seyendo
aquella lo postrimero de las cosas temerosas e espantables, PI oc-
curiome un libre de Platon, llamado Phedron, donde vy e ley la
causa e razon de aquesto; emprendi de leer e estudiar aqueste
libre por obiecto de mi pensamiento, e delibre de lo rromançar o
rremitir a vos, el muy generoso Senor, mi senor singular, que por
propiavirtud c bien de la cosa publica sabeys e sopistes antei)oner
la muerte a la vida. Por que.confirmado por auctoridat de aquesto
diuino onbre, non judgues la muerte sor une de los malcs, e vos,
sefior, entre los grandes afferes e cuydados que occurren, por una
singular manera de alegria vos deleytades en leer libres de
grandes sabios. Hesçebid aqueste libelle de Platon, pequeno en
volumen e grande en auctoridat, el quai entre los otros qu'elcom-
puso en lengua griega es en tante resplendor de eloquençia, que
en la manera de fablar, como diz Piutarco, non deue cosa al dios
Jupiter. E si el romance non guardare aquesta magestad de
XLIX. BOCCACE 345
diuinal eloquencia, atribuyasse, o a mi que lo romance grossera-
mente, o quel romance nuestro non pudo obseruar la'virtud e dul-
çor del proprio lenguaje en que fue compuesto nin del latin en que
lo falle trasladado. Fares vos, senor, en aquesto lo que suelen
fazer los buenos conosç^dores de cauallos, que apresçian la natu-
raleza de los cauallos, su fuerça, su ligerez e non apresçian las
guarniçiones. Assi, leyendo vuestra merçed aqueste libro, médira
e considerara la fuerça del fablar de Platon e la magestad de
tantas e tan graues sentençias, e conosçera yo auer auido voluntad
de vos seruir e non acatara al rrudo romance. Vengamos, ya dexa-
das todas las otras cosas, a veer la disputaçion graue e sentençiosa
de S ocrâtes.
Traducteurs et Traductions de Boccace en Espagne
L'influence de Boccace sur T Espagne littéraire du
XV® siècle a été considérable. On admirait sa connaissance
de Tantiquité, son savoir des choses mythologiques, et la
confiance que Ton avait en son érudition était absolue. Ce
(|ui contribua encore à grossir son succès, c'est que les
femmes et les hommes du monde se plaisaient à la lecture
de ses contes et de ses romans. Il est de toutes les biblio-
thèques.
Traductions de ses œuvres latines :
Le De Genealogia Deorum a été, nous Tavons vu, traduit
au XV siècle. Le manuscrit Hh-31 de la Biblioth. Nat.
de Madrid (XV® siècle) et un manuscrit de la Bibliothèque
du Roi conservent la même version que le ms. Ii-34. Le
manuscrit Dd-149 de la Biblioth. Nat. de Mîidrid contient
une copie moderne de la préface de Boccace. Cette tra-
duction n'a pas été imprimée.
Le De montibus, silvis, Jbntibus, lacubus, Jluminibus,
stagnis, seu paludibus, de diversis nominibus maris ^ liber,
conservé à Paris dans le n"* 458 du fonds espagnol de la Bi-
blioth. Nat., dont nous ne connaissons pas d'autre manus-
crit, est également œuvre inédite d'un traducteur inconnu.
De casibus principum ou Decasibus virorum illustrium.
Le chancelier Pero Lopez de Avala a traduit en castillan
les huit premiers livres de cet ouvrage. Kn 1422, pendant un
séjour à la cour de Portugal, où les avait conduits une am-
l)assade, Juan Alfonso de Zamora, secrétaire de Jean II,
346 niRLtoTiiKQn-; du marquis de santillane
priaAlonsodeCartagena d'achever la traduction commencée,
et déjà si avancée, par le chancelier Poro Lopez de Ayala.
Juan AKonso offrit dVcrire sous la dictée de l'ecclésiastique
diplomate, et c'est ainsi <|ue fut complétée la veisîon du De
Casibuft rirorum illustrium. La Bibiiotliè<|ue Nationale de
Madrid conserve quatre manuscrits de cette Inidnction, les
mss. DI>.52 ; Ff-278; V. 320 et F.. 6. Il y en a un diins lu
Bibliotli. du Roi et Gallardo en cite un (Ensayo, t. rV".
col. 1486. 1493^ i\\i\ lit partie de la Bibliotcca O/icariense
sous la cote L. 13. Cette vereion Ayala-CaT'tagena-ZanioPii
fut publiée k Sévilie, en 1495, par Meinardo Ungut Aleman
et Lançalao Polono sous le titre de : Juan Borwio, Caida
de Principes, tradmida de lalinal casteltano par D. Pedro
Lopes de Ayala y conlinuadapor D. AlJ'onso Gardn(Cî.
Mêndez-Hidalgo, Tip. Rgp., p. 97) (1).
Dp dans Mulieribus. La traduction de cet ouvrage re-
monte au règne de Jean II et nous retrouvons les traces de
son influence chez des auteurs de cette époque, mais les
manuscrits en sont rares et nous n'avons vu ce livre qu'im-
primé. Le traducteur n'est pas connu. Voici le titre de la
preniii'-re édition de cette version : Johan Bocacio de Ins
1. MéndM-Hidiil^ (Tip. Eap., p. 98. note t) reproduit la. pj-étncc dp
rette vcrfinn. Nour en ti'unscrivonH un [la^sage ni'i Ju»n AlFonso de
Zamora, rend compU de sa collabornliun avec le doyen des i^glises de
Saitit-J-icqacs ot de Ségovie:
(I El pnrque aquellos que en alguuas buenas ohi-as se ocuiKiti sienipre
n nuetttm Sefior Dîna guia. Traj» aca^u que en uni> el muy reverendn p
» sabio (iootop Alfanso Gnrrin, Dean de las Iglesias de Santiago e Se-
" govia ; Oidor de la Audientiia del didio Seflop Rey, o dpi mnsejo ; l-
« yo por Embaxadoreîi del <Iieho Soflor Rey de Portugal fuomoa en-
" viados : en la quai embaxada L-omo oviesemon algunoa ea|mpi<is para
Il exercitar nueslro espiritu, e veyendo yo la gran suficiencia que en ol
11 diclio Dean era para lo rotnanzar lo que del dicho libro falleacia, e &
11 mego e instancia mia de se ho|»oner al trabajo de lo ifomenzar a el
« plugo. Yasi de dieï libroa que hay en este dicho libro, cl dîcho Seflnr
» Pero Loi<ez roman^o los otlio Iiasta la meitad del capitule que habla
■■ del Uey Astur de loglalerra que es dicha la grand Bretafla : e Mor-
B (lerele su (tjo, e dende eu adclauU; rooianziï el dicho Dean, el di-
p. ciendo. e yo escribiendo, loa quale.s lo hicieron muy bien guardando
a BU Kethoriva seguud quepor el paresee
H Ac^abose eata obra de romatuar en la Embaxada. recootada a tKJnU
» dias del mes de Setiembre Ano del Seilor de inilt e qualrocientos e
H nnventa e doa aOns. n
XLIX. ROCCACE 317
mugeres illustres en romance — La présente obrafue aca-
badaen la insigne, e may noble ciadad de Çaragora : por
industria, e expensas de Paulo Hurus Aleman de Cons-
tancia a XXII II dias del mes de octubre : en el ano de la
humana saluacion. Mil quatrocientos nonenta e quatro
(1494) (Méndez-Hidalgo, Tip, Esp,, p. 70; Gallardo, En-
sago, n" 1406). En 1528, Cromberger à Se vil le publia une
seconde édition de cette même version (Gallardo, Ensago,
n^ 1407 ; Salvâ, Catàlogo, n^ 1716).
Traductions des œuvres italiennes :
La Fiammetta, traduite en catalan, se conserve dans les
Archives de la couronne d'Aragon (Morel-Fatio, Kat. Lift,,
dans le Gruudriss de Grôber, t. II, 2, p. 125). Ce manus-
crit est celui-là même que possédait le monastère de S.
Cugat (Terres Amat, Diccionario, p. 687 et Sanvisenti, /
primi injlussi, etc., p. 395). Au XV^' siècle, la Fiammetta
fut traduite en castillan. L'Escurial conserve deux manus-
crits de cette version. Cet ouvrage fut souvent imprimé et
il est évident (lue, au moins les trois premières éditions,
reproduisent la version du XV siècle. La première fjue
nous connaissions est celle de 1497, imprimée à Salamanque
sous le titre de : La Fiometa de Juan Vocacio (Salvâ,
Catàlogo, n^l534; Gallardo, Ensago, 719; Méndez-Hidalgo,
Tip, Esp,, p. 360). La seconde édition parut à Séville en
1523j par les soins de Jacob Cromberger, le titre est plus
détaillé que celui de la première (Salvâ, Catàlogo, n° 1535;
Gallardo, Ensago, 720). Enfin Tédition de Lisbonne, dé-
cembre 1541, porte un titre encore plus développé que celui
de l'édition de Séville (Salvâ, Catcilogo, n<» 1536; Gallardo,
Ensago, n*^ 721). En parlant de l'édition de 1497, dont
il fait grand cas, Salvâ remarque qu'avant lui personne
n'en avait fait mention, il en conclut que l'exemplaire de
sa bibliothèque était un unicum. Il ajoute que l'extrême
rareté de ces trois éditions de la Fiammetta s'explique par
la prohibition dont l'Inquisition frappa cet ouvrage. Salvâ
constate l'identité de la traduction reproduite par ces trois
éditions. Enfin il déclare Pedro Rocha auteur de cette ver-
sion, sur la foi dePonz de Icart, qui dans ses Grande^as de
Tarragona dit que: Pedro Rocha habia traducido algunos
SIBLIOTHSQUB DU MARQUIS DE SANTILLÀNR
fibros de Aretino, y de Corbac/io, y la Fiamela de Bot:~
cacio. Gallardo, Zarco del Valle et Sancho Rayon [Ensayo,
n^Tig) indiquentausai l'attribution de cette version au Va-
lencien Pedro Rocha. Dans son Catatoyuf raisonné liea
Licres de Chevalerie, i\ l'article Fiaincta, Gayangos soutient
la môme attribution. Plus prudent, ou mieux renseigm^,
Nicolas Antonio cite les éditions de 1523 et de 1511 pjirmi
les œuvres anonymes ; il n'a pas eu connaissance de relie de
1497. Cependant Antonio savait Tort bien qu'un certain
Rochft avait traduit la Fiammetta et le Corbarrio. et voici
ce qu'il en dit dans sa BibJiotheca Nova (t. II, p. 231-532) :
«Petrus Rocha, Tarraconensis (teste raihiLudovîco Poutio
Il Icart in lihello De laa ijrandesas de Tarragona, cap. xlii)
» vertit es Italico Pétri Aretini libros : De la Humanidad de.
» Christo ; de la Vida de Nuestra Senora ; Los siete Salinos
a /'eni/enci'n/es, et ex Boccacii: la Fiammeif.a, El Corbarcio.
» in quorum interpretatione summorum Italicae linguae
» magistrorum gloriae uihilo se inferiorera ostendit, ut idem
1) adjungit auctor. » Ceci nous donne la clef de l'erreur de
Salvà, qui a entraîné k sa suite tous les autres bibliographes :
il a sans doute pris l'ArÔtin, dont Rocha a traduit trois
traités, pour Leonardo Bruni, tandis qu'il s'agit de Pierre
que Nicolas Antonio a bien su reconnaître. F,n effet, peut-
on admettre que le traducteur de trois ouvmges de Pierre
Arétin, composés respectivement en 1535, 1540 et 1534(1),
puisse avoir été l'auteur d'une traduction delà Fiammelta
que nous trouvons imprimée dès 1497? L'existence d'une
version de la Fiammetta faite au XV' siècle par un ano-
nyme nous parait ainsi établie ; elle eut trois éditions
connues, ce qui ne devait pas empêcher Pedro Rocha
de traduire nouvellement cet ouvrage et le Corbaccio au
XVP siècle.
Dêcaméron. La bibliothèque particulière de Don Miguel
Victoriano Amer, ii Barcelone, comptait parmi ses joyaux
une traduction catalane du Dêcaméron. Ce précieu.'s manus-
crit du XV« siècle a été cédé par les héritiers du poète à Don
Isidro Bonsoms y Cart. La bibliothèque de l'Escurial con-
serve une traduction castillane du Dêcaméron, Ge manus-
1. Cf. A. GîLspary, Gcsch. dcr liai. Lit., t. Il, p. Ail.
XLIX. BOCCACE 349
crit ne contient que 59 chapitres, y compris Tintroduction
(jui est divisée en chapitres. L,eCaé. Esc, s. v. N^ooelctSyVin'-
di(iue comme suit : Novelas de Juan Boccacio de Cercaldo
(sic) cscritas en papel d mediados del S. XV. Un autre
exemptai rCj apparemment de la même version et également
incomplet, est indiqué dans le catalogue de la bibliothèque
de Benavente, publié par Liciniano Saez, et réimprimé par
Rudolf Béer [HandschriftenschâUe Spaniens, p. 103, n*' 67,
21) : Unos tj/uadernos del libro de las cien Novelas en
papel cebti inenor. Gallardo [Ensayo, n** 1409) donne une
description détaillée du manuscrit de TEscurial (1). La pre-
mière édition du texte castillan du Décarnéron est celle
(ju'imprimèrent à Séville, en 1496, Meynardo Ungut et son
compagnon Stanislao (Cf. La Serna Santandcr, Dici. Bi-
hliof/r, choisi du XV"^ siècle , t. II, p. 218; Salvâ, CatàloyOy
n^ 1537 ; Méndez-Hidalgo, p. 349). Son titre est : La^
C novelas de Juan Bocacio. Le texte imprimé est-il iden-
tique à celui des manuscrits du XV® siècle cités ci-dessus?
Pour le savoir, il faudrait pouvoir comparer le manuscrit
de TEscurial avec Timprimé de 1496, qui est fort rare. Ni-
colas Antonio [Bibliotheca Nova, t. II, p. 398) cite une
version du Décarnéron due à un anonyme et imprimée à
Tolède par Juan de Villaquiran, en 1524, in-folio (2). Gal-
lardo {Ensayo, n** 1408) et Salvâ {Catdlocjo, n^ 1537) en
connaissent une, parue à Médina del Campo, chez Pedro
de Castro en 1543; d costa de Juan de Espinosa niercader
de libres. A Bruxelles, on conserve une édition du Décarné-
ron ciistillan, imprimée à Valladolid en 1539, et à Vienne il
y en a une de 1550, imprimée éga *^ent à Valladolid (3).
Les Treize questions d'amour tirées du Filocolo,
Vne édition de ces questions en wistillan parut à Sé-
ville, en 1546, chez Andres deBurgossous le titre do : iMbe-
1 . (iallardo remarque que le traductxîur anonyme du Décarnéron est
le premier à employer en castillan le verbe nocclar. Après lui per-
sonne, dit-il, jusqu'à Cervantes dans ses Nocelas cjcmplares ne i-es-
suseit'i ce vocable.
2. La Bibliothèque Nationale de Florence, oliin Magliabecchiana, con-
>>ervc sous la cote 1 . B. 5. 55 un exemplaire de cette édition.
3. ("est à l'obligeance de Miss Carolina Bourland, qui prépare une
étude sur la fortune du Décarnéron en Espagne, que nous devons Tin-
dication de ces deux éditions de Valladolid.
350 BIBLIOTHÈQUE DU MATIQUIS DE SANTJLLANE
rinio de Ainor que hi;o en Toscnno eljamoso Juan Boc-
covio: agora nucuiimenic traductdo en nuestra lengim
castellana (Gallardu, Ensaijo, n" 811; Sulvà, Catàloijo,
n'lj37). Ce tilre de Labyrinthe d'amour, (jui eo réalité est le
second nom du Corhaccio, pourrait faire croire à une erreur,
mais.et nous le verrous encore ci-dessous, c'est bien des treize
(juestions qu'il s'agit. En cette même année 1546, parut à
Tolède, sortie des presses de Juan de Ayala, une autre édi-
tion du même ouvrage, sous le titre de: Trece quesliones
muy graciosas aaeadas def Plùloculo delfamoso Juan
Bocneio, traductdas de lengua Tosvana en niicslro Ro-
mance Caslellano con nutrha elerjanciny primor (Gallardo,
Ensayo, n°2734' (1). Un avertissement de Blasco de Garay
nous apprend que le traducteur de l'ouvrage est son ami
D. Diego Lôpeu de Ayala. ehanoine de Tolède. Les som-
maires en vers des treixe questions sont dus à Diego de Sa-
la/ar, que primera fui'' capitan y al /in ermitaùo. Du très
intéressant avertissement de Blaseo de Gamy, nous rele-
vons le passage suivant, qui vise évidemment l'édition de
Séville: h Del c-uâl (il s'agit de Diego L6pe/ de Ayala),
» porqne nu caresciese nuestra lengua materna de scniu-
I) jantes riquezas, non con poca instancia trabajé (juc
" consintiese sacarle a luz, pues tan digno era de ella : —
» puesto (jue ya a hurtadas se le liabia otro antes divul-
» gado : y como a la sazon no le hallase titulo, pusole el que
» a èl mejor le parescirt, Ibunandole Laberinto de Amor de
» Juan Bocacio; como el Laberinto sea libro distinto del
Il Fiheulo aunque todos de un mismo Autor (2j. »
Corbaccio. Amador de los Rios (Historia Crilica, t. VI,
p. 41) croit que l'on traduisit cet ouvrage au XV« siècle,
non pas qu'il en eût trouv<5 quelques vestiges, mais unique-
ment, semble-t-il, parce que l'archiprètre de Talavera, Al-
fnnso Martine/, de Toledo, aclieva d'écrire en 1438 sa Re-
prubacion de! amor mundano, qui eut un très grand .'^uccès
et qui fut aussi intitulée tCt Corcacho. Ce second titre n'ap-
1. La BibttotbtqUG du Roi conserve une ikiition du Fitomlo im|inmée
il Tolède par Juan do AyaU en 151U, ijout-ûtrc Gallardo n-l-il confmitlu
les dates?
2, Pour l'iiistoiru des Qncsiiuiù d' iimoi
Homania t. XXXI, ji. I.
, voyez l'étuiiede M. Itajni
XLIX. BOCCACE 351
parait cependant pas avant la quatrième édition, dit Amador
de los Rios (Cf. Historia Critica, t. VI, p. 41, note 2;
ibidem, p. 277 et p. 277, note 1 ; ibidem, p. 281 et p. 281,
note 1). D'ailleurs, le livre de larchiprétre ne doit à celui
du Florentin que le titre et la misogynie. Los Rios lui-
même déclare que : Respecta del titulo, aunque hemos ya
senalado la injluencia que pudo tener el libro de Boccacio
en cl del archipreste, conviene notar que no hay punto al-
tjuno de coniacto en las formas literariaa (l. c). Nous
n'avons pu trouver aucune trace de l'existence d'une
traduction castillane du Corbaccio antérieure à celle de
Pedro Rocha, citée par Pons de Icart et par Nicolas Antonio
et (jue nous avons déjà eu l'occasion de mentionner ci-
dessus.
NinJ'ale d* Admelo. Amador de los Rios seul a vu le
Ninfal d'Admcto, en castellano^ qui faisait partie de la
bibliothèque du duc d'Osuna. Rocamora n'en parle pas (Cf.
ci-dessus, ms. G).
ARMANNINO GIIJDICK
(Osuna: Plut. 11. Lit. M, ir 8 ; Rocam. n''23 : Biblioth. Nat.
Madrid, li-16)
Akmannino Giudice, La Fiorita. En italien .
Manuscrit de 110 feuillets, plus 2 de garde au commen-
cement et 1 à la lin, vélin, non folioté et sans signatures,
l^criture italienne de 1 extrême fin du XIV^ ou du commen-
cement du XV® siècle, à deux colonnes. Rubriques et pe-
tites capitales en couleurs. Dans la marge inférieure du
premier feuillet se trouve un écu d'armes portant d'or au
sautoir de sable et au chef d'azur chargé de trois fleurs de
lis d'or sous une cotice de gueules. Format 364 x 250 mm.
Reliure de parchemin.
Fol. 1. A. Rubrique de la préface latine adressée par
Armannino à Bosone da Gubbio : Proemio dello lihro chr
si rJdatna Fiorita, J'atto e composto per masser Armannino^
fjiudic(\ fia Bolof/na.
Incipil : « Egregie nobilitatis et potentie militi domino
suo Bosono... »
Fol. 2 V". A. Fxplicit : « et eius successoris et operis
conchisio. o
Rubriijue : Qui comincia ta Fiorita di messcr Arnian--
nino, (/indice, da Bologna.
Incipil : « Gia lungo tempo pellegrino errante... »
Fol. 110 v^. B. Explicit : « Qui si compie e linisce il libro
lo quale si chiama fiorita, cominciato nel mille trecento
L. AHMANNINO GIUDICl 353
uenticinque e compiuto nel mille trecento ucntinouc per
messer Armannino giudice, lo quale fu da Bologna,.e ora
cittadino di Fabriano délia marcha d' Ancona. Deo gracias,
amen. J)
Rubriciue : Explicit liber Florete. Deogratias, amen. Sur
le premier feuillet de garde, au milieu de la page, on lit la
devise suivante : De bon cuer. Ces mots écrits en gros ca-
ractères sont séparés par des courroies, et le tout est orné
d'admirables dessins à la plume représentant des plantes
et des fleurs. Au-dessous on lit : Coiirer/e a Nicotau, Au
verso du feuillet de garde de la fin, on voit les mêmes or-
nements et le nom de Nicolaus de Corygya entouré de
courroies. Au recto de ce dernier feuillet, un buste de
femme se détache sur un fond brun. Ce dessin finement
exécuté est légèrement teinté, sur la robe se détache un
collier de plumes de paon ; le costume est celui des Ita-
liennes de la fin du XIV" siècle.
Amador de los Rios, dans la notice qu'il consacre à Ar-
mannino Giudice \Obras del Marqués, p. 597), ne remarque
aucune des particularités de ce manuscrit, et après avoir
parlé du « peregrino tratado de Armenino Bolofliés apellidado
Historia Florica » il remarque que « en la ùltima foja se
dice (lue fué escrito por Nicolas de Coringia {sic) », ce qui
indique que Los Rios a pris Nicolas de Correggio pour
un copiste. Or, ce Niccolô da Correggio était le père du poète
Niccolô da Corregio, qui fut un des lettrés gentilshommes
(|ui se réunissaient à Ferrare, à la cour des Este. Niccolô le
père, qui avait épousé Béatrice d'Esté, en 1448, mourut,
d'après Sansovino (Origine délie case illustri d' Italia,
p. ^77), en 1449, et d'après Tiraboschi li>toria d. L let. itaL,
t. VI, II, p. 189), en 1451. Quoi qu'ilen soit, ce seigneur laissa
en mourant sa femme enceinte de Niccolô (le futur poète),
(|ui fut pour cela nommé Niccolô Postumo.
Comment ce manuscrit du seigneur de Correggio, du des-
cendant de Azzo da Corregio, l'ami intime de Pétrarque,
a-t^il passé en Espagne ? Nous ne le savons pas. Mais il est
cei'tain (lue le marquis de Santillane connut la Fiorita et
s'en servit. Quant au sens de la devise du commencement
et aux nombreux dessins de courroies qui ornent ce ma-
nuscrit, inutile de les expliquer, c'est un double jeu de mots.
23
%4 BIBUOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Les Fteuf's d'histoires d'Arinanniao, comme toutes ci
histoires à la fois universelles et légendaires, ont eu en E;
pagne un grand succès.
:^.
-r<
LI
CECGO D'ASGOLI
(Osuna : Plut. V. Lit. N, n' 6 ; Hocam. n« 138; Bibiiotli. Nat.
Madrid, Hh-81)
Cecco d'Ascoli, L'Acerba. En italien.
Manuscrit de 34 feuillets, plus 1 feuillet de garde au
commencement et 1 à la fin, vélin, non folioté, réglé à
35 lignes. Ecriture du XV® siècle, à deux colonnes. Ru-
briques, capitales et lettrines en or et couleurs. Dans la
marge inférieure du premier feuillet se trouve peint un écu
d'armes portant de sable à une chimère couronnée d or,
armée et lampassée de gueules. Format 290 X 220 mm.
Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubrique : Liber Cecchi Esculani incipit.
Incipit : « Oltra non seguepiu la nostro luce. »
Fol. 34. Explicit: « il somme ben delloetterno fine. »
Deo fjratias, amen.
Livre I, fol. 1; liv. II, fol. 6; liv. III, fol. 14; liv. IV,
fol. 25 v".
I4.V
■-
\i
*L1I
MAÏTEO PALMIERI
(Hocam. n'' 169 ; Biblioth. Nat. Madrid, Réserv. 6a-6)
Matteo Palmieri, Libro délia vita civile. En italien.
Manuscrit de 164 feuillets, plusl feuillet de garde, vélin,
non folioté, réglé à 25 lignes. Ecriture du XV*^ siècle. Or-
nementation italienne de la même épocjue; dans Tencadre-
ment du premier feuillet on distingue, aux quatre coins, les
heaumes du Marquis et dans le bandeau inférieur ses armes.
Format 233 X 160 mm. Reliure moderne.
Fol. 1. Rubrique : Comincia il libro délia uita ciuile
romposto da Matheo Palmieri fiorentino ad Alexandre
degli Alexandri, optimo cittadino, Libro primo, Proemio.
Fol. 1. Incipit : « Moite uolte pensandomeco medesimo... »
Fol. 164. Explicit : « e ritornossi allô exercito. » J)co
(jratia.s in eternain.
Livre I,fol.5;liv. Il, fol. 43; liv. III, fol. 77 v^ liv. IV,
fol. 115.
LUI
LEONARDO BRUNI D'AREZZO
(Rocam. n» 17; Biblioth. Nat. Madrid, ïi-12)
Leonardo Bruni d'Arezzo, De bello italico adverstts Go-
thos. En latin.
Manuscrit de 67 feuillets, plus 1 feuillet de garde, vélin,
non folioté, réglé à 30 lignes. Écriture du XV siècle. Ru-
briques et lettrines. Les 12 premiers feuillets de ce manu-
scrit sont mouillés et piqués des vers. Format 285 X 198 mm.
Reliure de Tépoque de cuir surais en très mauvais état.
Fol. 1. Rubrique : Leonardi Aretini uiri clarissimi,
proemium in libris de bello italico aduersus qothos JelicUer
incipit.
Incipit : « Et si. .. »
Fol. 2. Rubrique: Incipit liber primus féliciter.
Incipit : « Post. . . »
Fol. 67. Explicit du livre IV et dernier:^ a opida Marses
recepit, finisque fuit anni decimi octaui hujus belli. »
B
(Osuna : Plut. IV. Lit. N. n'2S; Rocam. n« 18; Biblioth. Nat. 11-11)
Leonardo Bruni d'Arezzo, De bello ytalico adverstts
Gothos. En castillan.
Manuscrit de 184 feuillets, plus 1 blanc, papier. Il est
.TtR
niHLIOTHÈQUB nu MARQUIS DE SANTILLANB
incompli'l de six feuillets au commencement. Écriture dttl
XV" siècle. Grandes marges, rubriques, espaces blancs pourj
capitales. Format 285x210 mm. Reliure de pirchemîn.
Ce manuscrit contient le De bello Ytalico adoersus Go-1
tlios de Leonardo Bruni, ti-aduit en castillan sous le titre^
de Be/o gôtico.
Fol. 7. Fin du prologue du traducteur qui devait occuper"!
les sis premiers feuillets:
■■...honorable pactoecoiiuenençialeuando todo lo i^uyo.e libres J
do ficruidunbre apenas paresçieron seer vencidos. l'ues nota a()uï, j
miiy amado sei'ior inio, e iioten M les plazera todus los nobles de I
viiestra Espafia, que, seyendo fijos e subç«sores de aquellos i
quien obedesçio Hroma e Ytalia, e «anamn e poseyeron todas laJi'|
Espanas, veen e sutrcn en un pequefm anj^ulo o rrincon de Ea-
pafia, en ynjuria de la fe de nucstro sefior.e en oprobrio e denuesto 1
de todoK ellOH, los moros que en clla eon, non digo que se n
(jenden mas que grauemenle nos ofenden, Itredçebit pues, seâor ^
honorable conde(l),esta obracon buena voluntal del que congrani J
auiop vos la enbia, creyendo qae en mucho mas vos coiuplazeria 1
si pudiese. Valet e prospérât tenporal e espiritualmenle por qua 1
despues de luengos tienpus, quando desia Iribulada vida e destej
eonliiso tienpo parlieredes, vades e vamos a. la santa gloria paraiJ
qitefuemos criados. «
.\u-dessous la rubrique du prologue de Léonard Arétin :;
Proemio del insigne e notable orador Leonardo de Areçio
en el trartado del belo f/otira, Sy michî fonjc joviindit»
linini (sic) \2).
Fol. 7 V, Incipit: « [Co]moquier que mucho masale^I^
e agntdable fuese a mi... »
Rubrique : Comiençn el priinrrn libro del belo goticoM
Incipit : " Seyendo Zenon enperador de Rrom» la
1 . La Bililiotli^que Nationale de Madrid (ancien fonda) contient un a
iiuxi^riL (T-213| qui renferme la im'nic tradui^tion castillane du £>'■ (mIIJI
//(ii/(coarfr(T»<wGo(/ios, intitulé là aussi Dp te/iojofAiVo. Nous y voyoi
que raut«ur anonyme de cetW version l'a dédiife au comte d'Albe, (
honorable conde de Alba ", cousin du marquis de Santill&nè et son s
inlime.
2. Ce «ont les premîferea paroles du texte latin déllRui'iîes par ui^
copinle illettré : Etsi longe mi/ii mcundias fuissel .
LUI. LEOXARDO RKUNI d'aREZZO 359
Fol. 124 v<». Explicit : « E tal fuela fin desta guerra la
quai duro diez e ocho aflos. » Deo gracias.
Livre I, fol. 1; liv. H, fol. 43; fiv. III, fol. 70 v«; liv. IV,
fol. 100 \^
(Rocara. nM6; Bibioth. Nat. Madrid. Ii-8)
1. Leonardo Bruni d'Arezzo, VidadeAristotiles^ 2. Vidas
de Dante e de Petrarca. 3. Pier Candido Decembri,
Conparaeion de Gayo Jullio Çesar e de Alexandre.
4. David, Tractado en el quai se contiene la désignation
de los officios de Roma. En castillan.
Manuscrit de 114 feuillets, papier, non folioté, réglé h
19 lignes. Grosse écriture du XV® siècle. Espaces blancs
pour capitales, rubriques et grandes marges. Format
195 X 140 inm. Reliure moderne. Au dos : Aretino Vida
de Aristoteles.
I. Fol. 1. Rubrique: Comiença el prologo de Leonardo
de Aretino {sic) al cardenal de Santa Criiz sobre la vida
de Aristotiles, Incipit : « [Q]uanto singulares e altos
bcneffiçios el filosofo Aristotiles ... »
Fol. 2. Rubrique: Comiença la vida de Aristotiles, In-
cipit : « [K]l filosofo Aristotiles fue natural de. . . »
Fol. 24 v". Explicit : « de los quales segun su gran mu-
chodunl^re oy se fallan pocos pero creo que sean muy espe-
çiales, muy buenos, emuy aprouados. » Rubrique: Feneçe
la Vida de Aristotiles, Deo gracias,
II. Fol. 25. Rubrique: Comiença el libro de la vida, e
estndios, e costumbres de Dante e de miçer Francisco Pe-
trarca, poetas muy claros, conpuesta en nuestros dias por
miçer Leonardo de Areçio, chançiller de Florençia,
Incipit : « [A]uiendo en aquestos dias puesto fin a una
obra asaz luenga me vino apetito de. . . »
Explicit : « como en el boluer de las sus niedas. » *
Fol. 49 v<>. Rubrique : Siguese la vida de miçer Francisco
Petrarca conpuesta por el suso dicho miçer Leonardo,
360
ninLlOTlIÈQUE DU MARQUIS DF. SANTILLANE
[Firançisfo Petrarca. umnc de grande in— 1
que la nieresçe (■onid :il que non ■
Incipit
genio ... »
Explicit : « assi
merecedor. »
III. Fol. 62. V. Rubrique: Comiença la conpofaçion dé
Gayo Jullio Çesar, enperndor maximo, e de Alexandre
nm(/no, vvy de Maçedoma, ordenada ni muy illustre sefloi
donFelipe Maria, duqtw de Milan, e conte dePauia eAn-
giera, e senor de Genoiia, por Pedro Candido, con el su
juygio de consano, e tornada de ilaliano en castellano
Dulgar al muy mugnifico senor y/ligo Lopes de Mendoça,
seflor de la Vega, etc. , por Martin de Aaila, su escudero.
Incipit : « [S]erenissimo principe, yo creo que entre mu-,
chas singuiares e alegres. . . u
Esplicit : « bien quistos e enamorados. Feneçe. »
Fol. 89 v". Rubrique : Feneçe la conparaçion de Cayo
Jullio César maximo e de Alexandre magno.Jtjo delrey
Felipe de Maçedonia, ordenada por Pedro Candido con el
au jnysio de consuno, bien auenturadam^nte,
IV. Fol. 90: Estees un trartado en el quai se contieng
la designaçion de los officias de Roma, e los nombres rfft-
/os officiâtes de aquella, a que e sjobre que era cada urui
dellos deputado, e que es lo que denolaua el nombre de
cada un offiçio de aguetlos. FI quai tractado se muestra
auer sido copilado a un principe por alguno que pareçe
desearle seruir, el quai se Uamaua Dauid, doctoren utroque
jure, e siguese primeraniente un breueiillo prologo por el
tal copilador jecho al principe.
Préface. Incipit: « [A]ti, magoillico principe, que por
tu alteza real bas de dar régla. . . »
■ Explicit : « nin buen medio o fyn se puede fazer. n
Incipit : <■ [L]os pontiffices eran principale!» e auian. . . »
Explicit : h çerca de las cosas mundanas por que via suû-
çeden. Feneçe. »
Fol. 114 v°. Rubrique : Feneçe el conpendio de los offi-
ciales de la cibdat de Roma conpuesto muy omillmente
por Dauid, famoso e aottl doctor en utroque Jure. A Dioa
gracias, amen.
Qui est ce David? Voici la dédicace qu'il a mise en tête
de son ouvrage :
LUI. LEONARDO BRUNI d'aREZZO 361
[A] ti magniffico principe, que por tu alteza roal has de dar régla
e modo de beuir a todos los offiçiales, délibère de copilar, aunque
on estillo tal quale en ayunaoraçion o modo de dezir, losnonbrea
de los officies de la çibdat de Roma, otros tienpos prinçesa del
mundo uniuerso, segun los pude eoligir esparzidos por diuersas
partes en los anales de los antigos. E puselos en los présentes co*
mentariuelos, todauia enpero, con animo sienpre intente a tu
seruiçio. lo quai délibère e me dispuse a fazer, lo une porque en
el présent tractado se explicara por la signifîcaçion de los taies
nonbres, que es lo que deue seguir, o esquiuar, o fuyr qualquier
que sea présidente o tenga offiçio de mando alguno, lo otro por
niante la posteridad o seguientes edades sienpre deuen aremedar
e seguir los décrètes e los estatutos de los mayores e de aquellos
que an tes fueron en los primeros tienpos. Assi mesmo por quanto
poco o nada aprouecharian las leyes estableçidasen Homa,si non
fuessen santos e incorruptos administradores del derecho los quales,
muy alta e deuidamente,promulgaron e decretaron las biuas leyes.
E por quanto, segun dize Aristotiles a Alexandre, en todas las
(•osas es de guardar diligentemente el orden e deuido modo ; co-
mençare desde '1 culto o reuerençia, seruiçio e onor de las dioses.
Ca, segun la sentençia de Platon, sin el diuino culto jamas buen
comienco, nin buen medio o fyu §ê puede fazer.
D
(Osnna : Plut. V. Lit. N, n' 15; Rocani. n' 15 ; Bibiioth. Nat.
Madrid, Ii-13)
I . Leonardo Bruni d'Arezzo, Traité de la Cheoalevie,
2. Lettres de Leonardo Bruni, 3. Lettre de Publias Len-
talus au sénat de Rome. En castillan.
Manuscrit de 57 feuillets, papier et vélin, non folioté,
réglé à 33 lignes. Ecriture du XV*^ siècle. Espaces blancs
pour capitales, pas do rubriques. Les feuillets \, 5, 6, 10,
II, 15, 16, 20, 21, 25, 26, 30, 31, 35, 36, 40, 41, 45, 46, 50,
51, 55, 56 sont en vélin. Dans la marge inférieure du pre-
mier feuillet deux anges agenouillés tiennent les armes du
Marquis, qui ne sont que dessinées, mais dont on reconnaît
les champs. Format 285 x 200 mm. Reliure de parchemin.
I. Fol. 1. Incipit : « Muy claro varon, yo otorgo. .. »
ninLIOTHÈQTJE DU MARQtJIS DE SANTILLANE
Fol. 17. Explicit:
las (
loiibadas, de \ai
• cnsas :
quilles en el comienço desimns (|ue diriamo.s, coino esto e
assi fyn del fablar fagiimos. »
II. Fol.l7v°. Lettre de Leonardo lïruni au roi Jean II,
ofi il expose les raisons pour lesquelles l'F^pagne, plus qu
tout autre pays, adroit à la couronnft impériale.
Incipit ; w Muy esclarestido e miiy poderosn rcy. coi^
ulgunos tus familiares..
Fui. 18 V". Kxplicit : « De Florençia. a las XII kalei
(le Ahril (SI mars] scruidur de lu alte/a roal Leonardo i
Ai-evi» « (Cf. Mehus (li, t. II, lib. VII, pp. 2, p. 77).
Fui. 19. Une seconde lettre au riii Don Juan, ofi il le totlj
de s'occuper de littérature el dVtudes en général.
Incipit : « [M]uy eselaresi^ido e sobre muy mas «jue exç»
lente rey.. , »
Fol.20.1\.'ïplicit: '• De Ftorenvia.III nonas(7)deDeziembre
del aûo de mîll e quatroeientos e treynta e einro, seruidor
de vuestra altei^a Leonardo de Areçio » (Cf. Melnis, t. If.
lili. VU, cp.6, p. 93).
FdI. 20. Incipit: « O Galeoto si eoinn rui'amos... «
Fol. y5 V". l-',splicit : « para que seamos bnenos e usemo.';
las virtudes. »
Fol. 36. Incipit: « [Ljciiiiiirdo enuia saliidar al mu Pngio
et dize asi : Kl nuestro Nicolao... a
Fol. ■10. K.\plicit : n non auer venido eomigo a aquesta
requesta » (Cf. Mehus, t. II, lib. V, epist. 4, p. 17),
Fol. 40. Discours contre les gens « de peruersa intenrîon
e dp mala vnluntad ■>.
Incipit : « [E] n toda lageneraçion de losomes... "
Fol . 47. Kxplicit : n Cura de tus peccados e dexa los
ïigenos. »
Fol. 47. Incipit : « Leonardo de Areçio enbia muclio aa-
hidar a Ugo... n
Fol. 51 v°. Fxplieit : « nin loeamentemas por çierla ni/nn
e entendimiento » (Cf. Mehus, t. II, lib. V. ep. l, p. i ;
Hitfjoni Bentio tnedico nericnst) .
Fol. 51 V". « [L]eonardo enbia muchas .saludus a Tomas
Cambiador... »
J
LUI. LEONAHDO RHUNI d'aHEZZO 363
Fol. 56 v^. Explicit : « Tu bien ayas, ama a mi, e créas
que las tus letras a mi fueron agradables. Otra vez te digo
(jue bien ayas » (Cf. Mehus, t. II, lib. V, ep. 2, p. 8).
III. Fol. 56 v« et 57 r^ et \^ Texte et tniduction de la
lettre attribuée à Publius Lentulus que l'on rencontre si
souvent dans, les manuscrits.
Fol . 57. « A la sason e tienpo que Octauiano Çesar Au-
gusto prinçipiaua e inpeniua en el uniuerso, como de todas
las partes del mundo aquellos que presidian en las pro-
uinçias por el senadoe pueblo romano, escriuese[n] a los sena-
dores que eran en Roma las noue Jades que por losterminos
0 fines del mundo occurrian, escriuio Publio Lentulo, el
c[ual era présidente en Judea, una letra al senado e pueblo
romano cuyas palabras son estas que se siguen. »
Incipit : « Aparesçio en nuestros tienpos, e aun es oy en
dia, un ome de grand virtud, cuyo nonbre es xpo {Ru ...»
Fol. 57 v'*. Explicit: « K bien proporçionado tiene las
manos e los braços, taies que solo en los ver se deleyta el
que los mira, en su fablar es muy graue, e tardio, e muy
tenperado,el es fermoso entre los nasçidos. »
Nous connaissons du traité de Léonard Bruni d'Arezzo
sur la chevalerie deux traductions différentes. L'une est
celle que nous venons de voir, Tautre, la plus connue, est
due à Mosen Pedro de la Panda. Le manuscrit de la biblio-
thèque de D. Francisco de Uhagôn (Cf. notice XVI) nous en
conserve une copie, avec la préface du traducteur. C'est ce
traité qui fait le fond de la Question quo le marquis de San-
tillane adressa à Don Alonso de Cartagena, évéque de
Burgos (Cf. Amador de los Rios, Obros del Marqués,
p. 487).
E
Leonardo Bruni d'Arezzo, De la orden de la Cavalleria,
traduit par Pedro de la Panda.
Cf. Notice XVI, ms. Uhagôn.
*L1V
GIANNOZZO MANETTI
(British Muséum, Londres, Egerton 1868, fol. 146)
GiANNOZzo Manetti, Oracïon al senor Sigismundo Pan-
dolfo de Malatestis, traduit de l'italien par Nuno de Guz-
man.
Dans un tomo de varios conservé au British Muséum
(ms. Egerton, 1868, fol. 146, cf. Gayangos, Catalogue of
the manuscripts in the spanish language, t. I, p. 10) se
trouve, sous le n°6, un ouvrage qui nous intéresse particu-
lièrement, et que M. Morel-Fatio a cité dans la Romania
(t. XIX, p. 140) comme supplément à sa A"o//c(^> ,s7^r trois
manuscrits de la bibliothèque d'Osuna,
Voici le titre de cet ouvrage : 6. La oracion de miçer
Ganoro Manety (sic) quando fue comisario gênerai por et
pueblo de Florencia al sitio de Vada.fecha alsenor Sigis-
mundo Pandol/'o de Malatestis quando le dio el baston en
nombre del pueblo de Florencia, La quai a instancia del
muy magnijico senor don Ynigo Lopez de Mendoça
marques de Santillana, etc. por Nuho de Guzman de la
toscana lengua en la materna castellana es transferida
esplendidamente.
Ce volume de mélanges est très curieux. D'où provient-il?
A-t-il fait partie de la bibliothèque du duc d'Osuna? Nous no
pouvons pas le dire, n'ayant sur ce texte d'autres renseigne-
ments que ceux que nous fournit Gayangos. M. Menéndez
y Pelayo, dans sa bibliothèque de Santandcr, conserve une
LIV. GIANOZZO MANETTI 36o
traduction du discours de Giannozzo Maiietti', appelé dans
ce texte-là : Janoto Maneto. Ce manuscrit du XV® siècle,
écrit sur papier, porte le titre suivant. Rasonamiento de
Mirer Janoto Maneto quando fue comuario gênerai por
el pueblo de Florencia sobre 7 cerco de Vada, fecho al
scflor Gismundo Pandulfo de Malatesta, quando le dio
la Vara de capitan mayor gênerai^ en nombre y de parte
de dicho pueblo. L'absence des noms du Marquis et du
traducteur, comme de petites différences dans le titre, ne
suffisent pas, à notre avis, pour faire douter de l'identité de
la version contenue dans les deux manuscrits de Londres
et de Santander.
1. Voici le titre du texte italien de ce discoure de Giannozzo Manetti :
Condncia l' orasione di niesser Gianno:;^o Manetti e di Bernardo
de Mediciy comessari generali delfelice campo del magnifico coniunc
e popolo di Fircnise^ fatta in domcnica a di XXX di settembre
MCCCCLFFI, quando e' dierono V autorita del gocerno e 7 hastonc^
alla presensia di tutto V esercito, apresso alla terra di Vada, al ma-
gnifico signore e strenuo capitanOy signor niesser Gismondo Pandolfo
délia niagnifica casa de' Malatesti,
liicipit : « E' puo essere noto aile magniticenzie vostre, magnifici
signoii, e voi altii strenui condottieri... »
Explicit : « del generoso e glorioso populo di Firenze, e délia vostra
magnifica et illustre persona. E cosi piacciaa Dio che sia. »
Cf. Colle^ione di Opère Inédite o Rare dei primi tre secoli délia
linqua, pubhllcaia per cura délia R, Coniinissione pe' testi di linqua.
To'rino, 1862, p. 203-228.
LV
LA MA1>PEM0M)K
(Osuiia : Plut. II. Lit. N, n" 28; Hœain. n" 157; Bibliutli. Xa(.
Madrid, Ii-108)
1. PiEHKE, La Mappemonde, 2. Traite de (jêoyraphic.
En frdU(;ais.
Manuscrit de 98 feuillets, plus 1 feuillet blanc au com-
mencement et 1 à la Hn, vélin, non folioté, réglé à 30 lignes,
signatures. Écriture de la fin du XIV siècle, à deux co-
lonnes. Rubriques, capitales ornées, miniatures et ligures
astronomiques. Format 298x209 mm. Reliure de cuir sur
ais.
I. Fol. 1. A. Rubrique : ^V commenehe la Mapemonde.
Incipit : « Qui veut entendre acest coninians. »
Fol. 50. B. Rubrique : T/ corumenelie li set/ont linre de
rinififje du monde.
Incipit : « 1mi ces te partie sc^gondc,
Qui est de l'image* du monde
A poui' conte XV capitrcs
1mi tituhv^ de X\' titres
Va de XXIIIl ligures
(>>ui du monde monstient les faitures. »
Fol. 03. B. Rubrique* : E.ipUeit la. Mape/nonde. I)eo
fjratias. Ce texte en vers est illustré par un assez grand
nombre de dessins coloriés r(*prcsentant d(*s animaux, le
globe terrestre, les deux liémisplières, h* soleil et la terre, etc.
Ces dessins se trouvent aux feuilh'ts 27 v", 28, :M v", ;i8,
45, 52, 53, 51, 55, 69, 77, 78, 80, 81, 82, 83, 80 v".
LV. LA MAPPEMONDE 367
IL Fol. 93 B. Les derniers feuillets de ce manuscrit con-
tiennent un traité de géographie.
Incipit : « Li monde est divisé III parties : Asse, Europe
et Aufrique. Asse prent la moitié de tout le monde... »
Fol. 97 v«. A. Explicit : « et est le plus haut homme de
sarrasinesme, Tamiraust de Babilone est comme conte. »
A rintérieur du plat postérieur de la reliure, on lit :
Diago Destuniga, C'est une signature du XV* siècle.
LVI
LE ROMAN DE LA ROSE
(Osuna : Plut. II. Lit. N, n" 4; Rocam. n* 149; Biblioth. Nat.
Madrid, lieserv. 4*-14)
1. Guillaume de Lorris et Jean de Meun, Roman de
la [Rose. 2. Jean de Meun, Le Testament. 3. Le petit
codicille du Testament. 4. Traité des sept articles de la
foi. En français.
Manuscrit de 196 feuillets, plus 2 feuillets de garde au
commencement et 4 à la fin, vélin, non folioté, signatures
rognées par le relieur, réglé à 37 lignes. Écriture française
du XrV* siècle, presque partout à deux colonnes. Ce ma-
nuscrit est orné de 3 grandes miniatures et de 30 petites, il
est enrichi de lettres et de lettrines on or et couleurs. For-
mat 338x246 mm. Reliure moderne.
I. Fol. 1. Au-dessous d'une riche et gi-ande miniature se
trouve la rubrique suivante : Cy commence le Ranimant de
la Rose ou l'art d'amours est toute enclose.
Incipit : « Maintes gens dient (juc en songes. »
Fol. 152. B. Kxplicit : « et je m'esueille. » Rubri(jue :
E.vplicit le Rommans de la Rose.
II. Fol. 153. Au-dessous d'une admirahlo miniature re-
présentant le Père, le Fils et le Saint-Ksprit commence Le
testament maistre Jean de Meun.
Incipit : « Li pères et li fils et li sains es()eris. »
Fol. 183. A. E.vplicit : « ou saint liure de vie qu'il
mesmes escript. »
LVl. LE HOMAN DE LA ROSE 369
m. Rubrique : Amen. Cijine le testament maistre Je-
han de Meun et commence son petit codicile.
Fol. 183. Incipit: « Dieu ait Tame des trespasses. »
Fol. 183 v"*. A. Explicit: « A tart vous en repentirez. »
Rubrique : Ci fine le petit codicile maistre Jehan de
Meun,
IV. Fol. 184. Blanc. Fol. 185. Au-dessous d'une élé-
gante miniature : Ci commence un moult bel traictie que
maistre Jehan de Meun fist, faisant menrion de sept
articles de lafoy.
Incipit: « O glorieuse Trinité. »
Fol. 196. B. Explicit : « par ce te plaist c'on en peut faire. »
Rubrique : Ci fine un moult bel traictie que maistre Jehan
de Meun fist, faisant mencion des sept articles de lafoy.
B
(Rocam. n" 150; Biblioth. Nat. Madrid, lieserv. 5«-19)
Guillaume de Lorris et Jean de Meun, Roman de la
Rose. En français.
Manuscrit de 159 feuillets, vélin, réglé à 37 lignes. Ce
volume est folioté, mais Toubli du feuillet ISO a introduit
une erreur d'un feuillet dans la fin du manuscrit, le fol. 158
du ms. est en réalité le fol. 159. Ecriture du XIV® siècle,
à deux colonnes. Ce manuscrit contient 28 miniatures, des
lettres et des lettrines en or et couleurs. En marge quelques
notes et des renvois en latin. Format 290x203 mm. Re-
liure moderne.
Fol. 1. Au-dessous d'une magnifique miniature, divisée
en quatre panneaux, nous trouvons la rubrique suivante:
Ci commance li romans de la Rose, ou Part d^amours est
toute enclose.
Incipit : « Maintes gens dient que en songes * »
Fol. 159* A. Explicit : « est fine et pure vérité. »
« Explicit li romans de la rose
ou Tart d*amours est tote enclose ;
nature rit si comme semble
quant hic et hec iouent ensemble. »
24
LVII
ALAIN GIIARTIKR
(Osuna : Plut. II. Lit. N, n" 22 ; Hocaui. n' W); Bibliotli. Nat.
Madrid, Ii-156)
Alain Chaktieu, 1. Le dvbat de rêoeille-tnatin. 2. La
hclle (Imne sans merci, li. Le débat des deiw fortunés
d'amour, 4. Lettres enooyées par les dames à Alain.
5. Jief/iuUe baillée aux dames contre Alain, G, L'excusatiott
d* Alain aux dames. En français.
Manuscrit de 38 feuillets, plus 1 feuillet de garde au
cominenceinent et 1 à la fin, vélin, non folioté. Kcriturcîdu
XV^ siècle. Format 247x172 mm. Reliure de cuir sur ais.
Sur le plat supérieur de la reliure, une étiquette de par-
chemin porte : Copias de am^re^, enfranres.
I. Fol. 1. Incipit : « Apres mynuit entre deux sommes. »
Fol. 6. Explicit: « Et Tout nomme ceulx qui ce virent,
Le débat de resueille matin. »
II. Fol. G V". Incipit : « [N]agueres cheuauchant pen-
[sove. »
Fol. 34 V. Explicit :« Qu'on puet ap[)eller se me
[semble
La ])elle dame sans mercv. »
Kx/dicit la belle damme sans mercy^ par la mainj'raer
Ùe()'e^[^i) pour ma damme Pandrale .
m. Fol. 15. Incipit : « Un jourjxisse fut ma mie gran-
[ment. »
Fol. 32 v<». Explicit: « Qui mieulx saura le demourant
[supplie. »
En marge on lit ce titre : Ce sont la faculté et difficulté
d'amour.
Fol. 38 V". ExpUcit :
372 miîLIOTHEQUE DU MAUQUIS DE SANTILLANE
IV. Fol. 35. Rubri(]iic' : Co/ticflcs /étires encoycefi par les
dnmmes a Alain.
Incipit : « Honourc frère, nous nous recoin inandnns a
vous... u
Kxplicit : « le dernier jour de Jaiiuier. Ainsi signent les
vostres Catherine, Marie et Jolmnnc. it
V. Rubrique : Copie de fa requeste baillée au-r damrnes
par aucuns contre le dit Alain, laquelle copie estait enclose
dedans les lettres cy dessus escriptes .
Incipit : « Supplient humblement vos loyiiuix seruiteurs. »
Fol. 35 V". Explicit : « au.x autres en puisse/ départir, a
VI. Fol. 36. Incipit : « Mes dammeset mes damoiselies. »
w Pour le chestifî liure casser
Dont jene .suy(|ue l'escripuaign,
Ma dammc, vostre beau maintien
F.t vostre franc regart joyeux
My fait deuenir enuieux
D'estro le voslre plus que mien, n
Ce uiunu.-!ifiil (-tait wans doute fort défait déjà, (juand on
l'a relié, en tout cas ses feuillets ont été réunis sans aucun
soin et par quelqu'un pour qui le français était de l'hébreu.
Les feuillets se suivent au petit bonheur, les uns sont droits,
les autres renversés, en sorte que ce manuscrit, dans l'état
oii il se trouve, est un vrai casse-téte. La Belle Darne sans
riuTci commence au verso du fol . 6. Elle occupe les feuil-
lets 6-14, 31, 37. 33, 34. De même V Ea-rusation qui com-
mence au feuillet 36 se poursuit au feuillet 32 et finit au
feuillet 38.
Lo Britisli Muséum conserve un volume de mélang&sen
castillan (cf. Gayangos, Catalogue of the manuscripts in
tlii; spnnish lanyuaye, t. I, p. lO), qui contient, en même
temps qu'un discours de Giannozzo Manetti (cf. notice LIV),
traduit par Nuflo de Gu/man pour le marquis de Santillane,
une version du Quadrilogue inDecti/'{El Quadriloyo inven-
livo de Alaym Carretero}. Cotte traduction, faite au
XV' siècle, a-t-elle été exécutée pour Inigo Lopez de Men-
dona? C'est possible, on tout cas il est tort probable qu'il
l'aura connue.
I
LVIII
HONORE BONNET
*A
(0«una : Plut. I. Lit. N. n" 17 ; Hocam. n* 41 ; Biblioth. Nat.
, Madrid, Hh-65)
Honoré Bonnet, Arbre des batailles. En français.
Manuscrit de 124 feuillets, plus 1 feuillet de garde et
3 feuillets de table au commencement, vélin^ nombre de
lignes variable. Écriture du XIV* siècle, à deux colonnes.
Rubriques et capitales en or et couleurs. Sur le premier
feuillet est peint un écu d'armes portant de gueules au sau-
toir d'or, à trois bâtons d'azur en chef, besanté d'argent au
pofnt du chef, à la pointe de l'écu, en flanc dextre et en
flanc sénestre. Format 380x265 mm. Reliure en cuir sur
ais, ornée de dessins de style mudéjar, sur les deux plats
sont cantonnés les heaumes du marquis de Santillane . Le
plat supérieur porte la trace d'une étiquette de parchemin
où peut-être avaient été peintes les armes de Mendoza-
Vega, comme sur la reliure du manuscrit Ii-68 (Cf. no-
tice III) .
Fol. 1. Préface de l'auteur. Incipit : a A la sainte cou-
ronne de France ...»
Fol. 1. B. Explicit : « l'arbre des batailles. »
Le verso de ce premier feuillet est occupé par un grand
dessin à la plume qui représente un arbre de deuil, avec
les gloires du monde. La Fortune avec sa roue est placée
au sommet de cet arbre. Ce dessin, expliqué par une légende
374 BIHLIOTIIKQUE DU MAHQUIS DK SANTILLANE
îiu haut de la page, est d'une finesse admirable et présente
un réel intérêt pour l'histoire du costume et de larmure.
Fol. II. Incipit : « Maintenant puisque vous bien veoz
conuuit. . . »
Fol. 121. B. Kxplicit : « gloire de paradis. Amen, m
Rubriijue : Explirit U* Hure des hatnifles.
B
(Osmm : Plut. III, Lit. M, n*4; Hocam. n* 40; Biblioth. Nat.
Matlrid, Ii-39)-
IIoNOKÉ Bonnet, Arhre des batailles, traduit en castillan
par Anton Çorita.
Manuscrit de 155 feuillets, plus 1 feuillet blanc à la lin,
papier, réglé à 28 lignes. I\criture du XV" siècle. Du feuillet
1 15 à la lin Técriturc change. Format 280x215 mm. Re-
liure de parchemin.
L<\s feuillets 1, 2 et 3 contiennent la préface du traducteur
au manjuis de Santillane, datée de 1441. A cette époque,
Inigo Lopez de Mendoza n'était encore que seigneur de la
V(»ga, c'est le titre que lui donne Çorita; après 1445, (|uel-
(ju'un a noté (mi marge les nouvelles dignités (pu» le roi
.l(*an 11 avait accordées à son vassal. Les feuillets \\ v*^, 4,
5, G, 7 sont occupés par la table de l'ouvrage.
Fol. S. Incipit : « [Al la sauta corona de Francjia, en la
(pial el dia de oy. . . »
Fol. 155. Ivxplicit : u a la su sauta gloria del paradiso.
Amen. » Rubricpie : Dca (jvatlai^, EjpUrit el libro de la^
h(t /allas, « Giis. Sancii. »
Ce nom est sans doute celui du (:oj)ist(\ Le livre est écrit
avec soin, c'est un manuscrit de luxe.
L'épi Irc dédicatoirf» d'Anton Çorita est très intéressante
par la précision des détails (pi'elle nous fournit. Cet homme
a vécu dans l'intimité du manjuis do Santillane et a su
l'apprécier. Voici pounjuoi, malgré sa longueur, nous co-
pions (îu <Mitier la préface du traducteur de VArb/'e des
batailles.
LVIIl. HONORÉ BONNET 375
[A]l muy noble e egregio baron, el senor (1) Ynygo Lopes de
Mendoçaf2), senor de la Vega, Anton Çorita, muy pequeno
seniidor de la vuestra muy noble sefloria, con Reuerençia
humill e deseo de seruira la vuestra singular magnifiçençia
en todas las ('Osa.s aceptàse agradables.Muy noble e egregio
senor, mucho soys obligado a nuestro senor dios por auer
vos dado sabia, fiel, honesta, virtuosa e obediente conpanera,
la quai muy pocos honbres alcançan, que a lo menos en
alguna de las cosas sobredichas algunt poco non fallesca(n) .
Mmpero aun le soys mucho tenudo en auer vos dado en ella
fijos e fijas discrètes, corteses, honestos, e, segunt su hedat,
buenos caualleros, e en copia grande, e a vos mucho obe-
dientes e humildes, e las fijas honestas, graçiosas, charita-
tiuas, humildes. humanas, e finalmente, por diuinal gracia,
de honesta verguença doctadas. Aun le soys tenido por auer
vos heredado, en el rregno do nasçistes, bien e noctable-
mente, non segunt vuestra valor meresçe, mas entre vues-
tros vezinos, por gracia de dios, podedes biuir e passar
honestamente^ e asy lo fazedes largamente e muy habun-
dosa, tanto que auria mengua de Salamon el que sse a vos
anteponer presumiese ; aun mas que vos ha doctado de vir-
tuosa e estrema caualleria, en tanto que en comun prouerbio
es caydo que non auedes par en las tierras do soys conosçido,
e aun asi sse afirma en las rregiones agenas e longicas. E
non atuierto que, si mi ojos el juyzio non me hanenganado,
nunca lie oydo loor que vos ssea dada o atribuyda, que yo
non vos la aya visto mejor exerçir que las lenguas de los
que lo rrelatan non han podido expressar. E vos^ aun jouen,
que paresçe que hermano de algunôde vuestros fijos seades.
E non tan solamente dios ha querido que sseades bueno,
sabio, discrète, vigil, solicite mesurado, juste, tenperado,
magnifiée, begnino, magnanime, honesto, esforçiido, cortes,
paçifico e ardit, e finalmente de muchas otras virtudes
doctado.
Yo querria callar, por non ser visto caer en viçio de adu-
lacçion, si non que un joyell elqual enteramente posseedes,
1. En marge d'une autre main : don.
2. En marge d'une autre main : manques do SantyUann^ rondo dol
Houl.
376
BIBLIOTHÈQCE DU MARQUIS DE SANTILLANH
ma» (jue otro de vuestros yguales, me rrequiore que lo
escriua; porque en vos sobm aquello i^ue los otros non
iilcançan. al quai alguna de las cosas antepuestas non sse
puede ygiial"!", es a saber que amades st;iençia, e itquella
eon verdadero amor e aHeci;ion, con tanta ditigen^'isi bus-
cades, que por trabajado e canssado que sseades, asi por
guerras como por otras honestas occupaçiones, como por
negoçios familiures, e otros ninchos trabajos que niuifa
fallesçen, non es dia al mundo que libros de fïlosnphoe o
poetas, e aun de la escriptura santa, œmo otros ystorîcos,
non Icades, rrobandoal rreposo o folgaiiça de vuestra cama
algunt tienpo el quai en aqueste lionesto e loable ofiiçio sin
ocçio enpleades ; e les bombres de sçiençia. en qualquîer
facultât, tan rreuerendamente tratades que non sulamentc
estas prouincias circuniuîcinas, mas aun las de nos muy
apartadas, e rremotas, vuestra loable fama con curso vello-
sçissimo visita, e vuestro bien auentunido nombre a aquellas
se présenta e por memoria eterrni en muclios libros por
sabios e fieles escriptoros sse rregistra. Muchas cosas se
presentan a mi las quates, si yo non con vos mas con otro
fablasse, non perdonsuido al trabajo, con plazer escriuirïa,
las quales serian dignas de rrecordaçîon vénérable, e déso-
las de esereuir por la rrazon ante dicha, e esso mosmo ca
muchas deltas por muchos sse saben.e vos platicando con-
tinuament[e] las vedes, e en vos asi commo en espejo muy
rresplandesciente se miran.
E dexando agora aquesto, bien creyo que sse rrecuerde
a la vuestnt magnifîçençia, como pocos dias sson passados
que en Guadalajara. estando yo en vuestra muy noble ca-
mara, abriendo algunos de vuestros libros, de los quales en
torno de vos todauia grant eopia sse falla, me vino entre
las manos uno, intitulado arbol de batallasal rrey deFrançïa
inbiado, copilado por aquel sabio e grandissimo letrado
Honorar Boner, prouinçial, prior de Ssellon, doctor en de-
cretos, experto en todos los derechos, ode jui/.io altissïmo
por el santo spirito doctado, en tanto que yo non creo que
por su sola lengua mas aquella tercera presona de la trinidat
santa en su boca continuamente fablaua. En el quai libro,
sogunt mi paresser, sse fallan todos los juv^ios sobre los
debates que en todas las guerras c batallas pueden acaesçer.
I
LVIII. HONORÉ BONNET 377
e non solamente aquel sabio doctor por su sentençia los dé-
termina, antes aiin aquellas sentençias aprueua por diuersos
testos e glosas de todos los derechos, asi canonicos como
ciuiles, commo aun por derecho de gentes e derechos o
levés de natura, e aun por extrauagantes leyes lonbardas,
en manera que alguna cosa a validaçion e rroboraçion de sus
dichos non mengua nin fallesçe. Era aqueste libro en
lengua galica o françesa escripto(l), la quai non enbargante
que a vos muy noble seïior sea llana, quasi asi commo ma-
terna, commo aquel que los libros escriptos en diuerssos
lenguajes commo son toscanos, venecicos e otros muchos
leedes, e por gracia de dios muy bien entendedes, enpero
todos los de la vuestra noble casa, nin aun otros muchos
deste rregno d'Esperia, por el lenguaje seer pelegrino, non
lo entienden o a lo menos con mucho trabajo e dificultat
vienen a la inteligençia de las materias en el dicho libro
tractadas. Por lo quai vuestra merçed mouida,de buen zello,
queriendo aprouechar a todos los buenos, seûaladamente a
los nobles e gentiles onbres que usando de virtut en su
moçedat en guerras e batallas trabajan valerosamente, me
mando que yo me trabajase en reduzirlo en lengua castel-
lana, a consolaçion e plazer de los leedores de Espana, e a
informaçion de los onbres de armas, que muchas vezes non
cuydando yerran en los fechos de las guerras e de las ba-
tallas, e fazen e dizen cosas injustas e non deuidas,los quales
por Ventura, si sopiessen lo que fazen, sse guardarian de
errar, o si erraron se emendarian justificando sus obras ; yo,
obedesciendo vuestros mandamientos, tome el dicho libro e
dando me al trabajo lo he rreduzido a esta lengua castel-
lana, non empero bien por rrazon que puramente yo non se
aquesta lengua. E asi suplico humillmente, a la vuestra
muy noble seûoria, que sea vuestra merçed tomar en grado
este pequeno seruiçio, el quai a rrespecto vuestro es poco,
enpero a rrespecto de mi pesada e canssada veges, que aun
a cortar las pendolas, non enbargante la aiuda de los antojos,
me fallesçe la vista, e mucho menos puedo trabajar nin
escreuir, ha seydo e es mucho ; e aquello que vuestra
merçed conosçera que por ynorançia he fallesçido begnina-
1. Il s'agit certainement ici du ms. Hh-65, v. ci-dessus ms. *A.
.1
37S niBLiOTnftQUE nu marquis de santillaniî
meute vos jtlega etneiidar cou pruden(;iîi, en muchas cosas
fallarcdes que «onegir, las (juales yo, por mi uorto entender.
non aure sahido fii/er. F. mande vuesini maguillca seftoria
todtis las cosas (jue a vuestro serui(;io cunplan e a mi sean
posibles, l'aporçierto vuestro seruiçionon me fallara négli-
gente. Dios, que es omnipotente alargue vuestra vida, enxal(;p
vuestro estado, iiuinente vuestras virtudes, e ordene e dis-
ponga vuestros buenos deseos, en manera cjue el puramento
por vos sea amado, e el seQor rrey lealmeiite seruîdo, seguat
(jue fasta acjui bien e noctahlemente sin fieijion lo fezistos.
EscriptH en Mançanares, a veynte desetiembre del ano de
la nactiuidat de nuestro sahiudor Jésus Cristo m" cccc" xl" i"
arios. A vuestro seriii»;i(j c niandamiento presto, Çorit».
■ m; Hiblioili. Xat.
HoNOitÉ Bonnet. Arbre des hatail/cs. tiaduit en i-astillaq
par Anton Çorita.
Manuscrit de 131 feuillets, pins 1 lilauc à lu tin, papier,
nombre irrégulier de lignes. Kcriture du XV" siècle. For-
mat 285x515 mm. Reliure de parcliemin.
Ce manuscrit contient, comme le ms.*B., la version (castil-
lane de l'Arbre des batailles. Le texte est le même dans les
deux volumes, seulement dans la préface du ms. Iî-38nous
trouvons Enyego Lopes de Mendo(;a, tandis que le m9.Iï-39
porte Ynyf/o Lope,s de Mendoça. Ce volume est proprement
écrit, mais l'écriture en est plus négligée que celle du
ms. Ii-3!>. Peut-être le manuscrit *C a-t-il servi di' modèle
au copiste du manuscrit *B.
LVIII. HONORÉ BONNET 379
D
Honoré Bonnet, Extraits de V Arbre des batailles. En
*
castillan. Cf. Notice XLIII, ms. Ii-136.
Traducteurs et Traductions de V Arbre des batailles
en Espagne
V Arbre des batailles d'Honoré Bonnet est très répandu
dans los bibliothèques espagnoles. Il en existe deux versions
castillanes. Celle d'Anton Çorita, dédiée au marquis de
Santillane, dont la lettre dédicatoire est datée de 1441^ et
celle que Diego de Valencia exécuta pour son maître, le
connétable Don Al varo deLuna (N.Antonio, Bibliot. Vêtus ,
t. II, p. 248, n*' 319). La Bibliothèque Nationale de Madrid
conserve deux exemplaires de la version de Diego de Va-
lencia (S-81 ; Bb-152). Ces deux traductions ont été faites
directement sur le texte français. De V Arbre des batailles,
il existe une traduction catalane, dont un manuscrit, daté
de 1429, se trouve à la Bibliothèque Nationale de Paris
(Fonds Espagnol, n** 103).
[UOMAN l)K LIKSSK ET CAKDKNOISJ
(Rocam. n* 141 ; «ibiiolb. Nat, Maiirid. li-65j
.{Romande Liesse et Cardenoia). Kn français. 2, Brw-
NETTO Latini, Trésor, licrr IIL 3. Aznar Pardo.
Chanson. 4. Jordi de Sant Jordi, Lo cambiad
5. Lettres d'amour. C. Plainte d'amour. En catalao..
adq^
ritH
Munuscrit de 106 feuillets, papier, non Tolioté. Ëcritd!
du XV* siècle, h deus colonnes. Sans rubriques, ni capi-
tales. Format 290 X 310 mm. Reliure moderne.
I. Le premier ouvrage contenu dans ce manuscrit est un
fragment de roman de chevalerie que nous avons intitula
Homan de Liesse et Cardenois, du nom des personnages qui
paraissent eu être les protagonistes. Fol. 1 . liieipit :
n . , . ducs qui conperes estoyent et aucuns des autres grans
seigneurs et les deux ducliesses qui furent commères,
furent a la table de la lille du royet de sa suer, et plusieurs
autres seigneurs jonnes, et es autres tables furent clieuaJters,
escuyers, dames et damoiselles que c'estoit grant noblesse
et grant plaisir de veoir, et si ils furent grandement et no-
blement seruis, il ne le vous fault demander, (]uar nul
homme ne vit plus noblement seruir. » Ce roman contient
une ballade et une cliauBon dont les premiers vers seuls sont
écrits. Ils se trouvent au bas des feuillets 30 et 64 dont le
verso est demeuré vide. Cet espace était probablement des-
tiné aux vers qui n'y ont pas été mis .
Fol. 30: «... et Cardenois, quiestoit en son penssement»,
si list une balade qui commence :
Douice dame vous ouciez a tort
Voustre humble serf et vo loyal ami.
LIX. ROMAN DE LIESSE ET CARDENOIS 381
Fol. 64 : « Cardenois se prist a faire une chansson qui com-
mence par ceste manière :
Quant vrais amans de sa dame se départ . »
Fol . 74. Rxplicit : « Et lors le roy s'en alla en un vergie
et Cardenois auec ly et parlèrent tous jours ensemble de
plusieurs choses et le roy li fist tantes de profertes comme
oncques ilpouoit... »
Les feuillets 75, 76, 77 sont blancs.
II. Les feuillets 78 et 79, écrits à deux colonnes, renferment
la table du troisième livre du Trésor de Brunetto Latini.
On sait qu'il y commente le De Incentione de Cicéron, dont
il fait grand usage.
Fol. 80. Incipit : « [A]pres so que mestre Brunet Lati
acli complida la segona part de son libre, en la quai ellde-
mostra assatsbonamentqual deu esser home en moralitat... »
Fol. 94 v^. Explicit : a no dire, dix ell, que tu aguesses
robat lo castell de ton companyo, ne tu robasses cases o
viles... )) Cette traduction, qui s arrête au commencement
du chapitre 26 du troisième livre du Trésor de Brunetto, est
la môme que lyousa conservée le ms. 9-24-13 de la biblio-
thèque épiscopale de Barcelone, manuscrit du XV*-* siècle,
dont Antonio de Bofarull a publié un fragment dans ses
E studios, sistema gramatical y crestomatta de la lengua
caialana (Barcelone, 1864). On sait qu'il existe une version
catalane du livre II du Trésor(cî, Terres Aïm.t, Diccionario,
p. 683). M. Morel-Fatio {Grundriss de Grôber, t. II, 2,
p. 102. n. 4) suppose que le Trésor de Brunetto aura été
traduit tout entier en catalan. La version castillane de cet
ouvrage a été faite par Alfonso de Paredes, médecin de
Tinfant Don Fernando, fils du roi Don Sancho, et sur Tordre
de ce dernier. On en connaît plusieurs manuscrits.
Les feuillets 95,96, 97 sont blancs.
III. Les feuillets 98 et 99 contiennent une chanson d'un
poète inconnu nommé Aznar Pardo.
Incipit : « O deu e quin sospirar. »
Explicit : « Donchs amich nous agreuietsen pus parllar. »
Cette composition compte quatre strophes de huit vers.
IV. Les feuillets 99 et 100 sont occupés par une pièce
de Jordi de Sant Jordi intitulée : El cambiador.
Incipit : « Pus que tanbc sabets de cambiar. »
382 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Explicit : « Ab mos florins de pes ben coneguts. »
Cette pièce a été publiée en dernier lieu par M. J.
Massô Torrents (Obr es poétiques de Jordi de Sant Jordt\
Barcelone et Madrid, 1902, p. 42). Cette composition compte
quatre strophes de huit vers et un envoi.
Le feuillet 101 est blanc.
V. Les feuillets 102-105 contiennent sept lettres d'amour
qui toutes finissent par la même formule.
Fol. 102. Incipit : « LE] per que Deu no... »
Fol. 105. Explicit : « soplicant te famose magnitut H
placia de mos pênes recordar. »
VL Fol. 10^ V*. Ici commence une longue composition
qui compte 99 vers, divisés en strophes de quatre vers.
Incipit: « Amoi:de cor hafectuos. »
Fol. 106. Explicit ; « [ jn se voler quem luny de mal . »
LX
MATFRE ERMENGAUD
(Osiina : Plut. I. Lit. N, n' 19, dapi-èî* Los Hios)
Matfre Ermengal'd, Breoiari d'Amor, En proveii(;al.
Manuscrit perdu.
Nous n'avons pas retrouvé cet ouvrage parmi les manu-
scrits provenant de la bibliothèque du duc d'Osuna. Amador
de los Rios, lui, Tavait encore vu, et il en donne Tancienne
cote: Plut. I, Lit. N, n<» 19^ dans sa Biblioteca del
Marqués iObras, p. 599). Voici comment il décrit ce vo-
lume : « Este es uno de los côdices mas preciosos que po-
» seyô el marqués de Santillana, y que ha logrado salvarse
» de las vicisitudes por que ha pasado tan rica libreria.
)) Es un volumen fol. mayor, rica vitela, exornado de vis-
» tosas miniaturas, que cortan y dividen el texto con fre-
» cuencia. El objeto de esta obra es el amor divino ; y des-
» pues de haberse invocado los auxilios celestiales, para
)) llovar à (îabo este propôsito, se représenta en el fol. 7** el
» ârbol, (jue le da titulo, de una manera ingeniosay agra-
» dable, etc., etc. »
Et Los Rios termine ainsi sa notice : « La ùltima parte
» del Arbol ô Breviaro de ^mor esta des tinada à presentar
» las nociones dominantes en los siglos XIV y XV sobre
» los espiritus malignos, discurriendo despues por los
)) signos del Zodiaco, la esfera, lagloria, el limbo, el pa-^
» raiso y el infierno. La venida del Espiritu Santo en len^
» guas de f uego pone fin â esta obra de la teologia y del
» amor, que basta para caracterizar los estudios de los con-
)) temporâneos del marqués do 8antillana. No la cita este
384 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SASTILLANE
» en sus produccîones, y sin embargo, segun en otro lugar
» advertimos, se nota à cada paso en ellas su influencia.
» Parcee debida à la literatura provenzai, en cuva lengua
» estâescrita. »
Il n'y a donc pas de preuves positives de la possession de
ce manuscrit par le Marquis. Ses armes et sa devise ne s'y
trouvaient pas, et il ne cite pas Touvrage dans ses œuvres.
Néanmoins, il peut Tavoir connu ; des exemplaires de ce livre
se conservent dans plusieurs bibliothèques espagnoles, et sa
vogue fut grande, puisque, à côté des manuscrits provençaux^
nous trouvons, dès le XIV^ siècle, une traduction catalane
du livre d'Ermengaud. Les idées du BreoiaricT Am or n ont
pas assez d'originalité propre pour qu'on puisse affirmer que
c'est là que le Marquis a puisé les lieux communs philoso-
phiques et théologiques (|u'il prodigue dans ses écrits avec
une évidente complaisance. Rappelons en passant que
Matfre Ermengaud prend soin lui-même de nous faire savoir
(|u'il commencja son encyclopédie en 1288. Il mourut en
1322.
LXI
RAYMOND LULL
(Rocam. n* 48 ; Biblioth. Nat. Madrid, IM71)
Raymond LuLL. 1. Els cent noms de Deu, 2. Horas de
nostra dona Sancta Maria. En catalan.
Manuscrit de 139 feuillets, plus 3 feuillets de garde au
commencement et 3 à la fin, vélin, non folioté. Écriture
du XV® siècle. Rubriques, lettres et lettrines de couleur. Les
feuillets de garde et l'intérieur des plats de la reliure sont
couverts de dessins astrologiques. Format 121 X 82 mm.
Reliure de parcliemin.
I. Fol. 1. Incipit : « Gom los sarrahinsentenen prouar... »
Fol. 98 V®. Explicit : « Es fet a vostre honrament. »
II. Fol. 99. Rubrique: Deus ab vostra virtut comcnço
Rarnon aquestes ores de na Maria santa Maria, e cantense
[al so] (1) dels hymnes,
Incipit : « A honor del maior «enyor. »
Fol. 133 V". Explicit : « en la gloria tu loor. Amen. »
Fol. 134. Sur ce feuillet on trouve écrit d'une autre main
que le reste du manuscrit une expliciition do la messe dont
voici le titre : « Nota que en la missa solenne son repre-
sentades vint coscs per las quais es signifiaida la vida de
nostre senyor Jcsu-Christ. » Suit une exposition de la
messe qui finit au fol. 137 v"*.
Fol. 139. Explicit : Horas deuotisim^xs dels cent noms de
Deu, aœi mateix y son les hores de la Vergen Maria fêtais
per maestre Ramon Lull, doctor illuminât.
1. Le manuscrit porte ah h qu'il faut évidemment corriger en al so
85
LXII
LIBRO DE ALEXANDRE
(Osana : Plot. III, Lit. M, n*8; Rocam. n* 188; Biblîoth. Nat
Madrid. Ii-167)
GoNZALO DE Berceo, Libro de Alexandre. En castillan
Manuscrit de 153 feuillets, plus 1 feuillet déchiré à la fin
et la trace de deux feuillets perdus, vélin, non folioté . Ecri-
ture du XrV® siècle, petites capitales en couleur . Tous les
feuillets de ce manuscrit sont tachés, quelques-uns sont
très abîmés par les mouillures et l'emploi de réactifs. For-
mat 258 X 163 mm. Reliure du XV® siècle^ de cuir sur ais,
ornée de dessins de style mudéjar.
Fol. 1. Incipit: « Scnnores, se quisierdes mi seruiçio
prender. »
Les feuillets 45 v"* et 53 v" sont à moitié occupés par deux
dessins à la plume : Tun représente Alexandre assis sur âon
trône, l'autre une scène de la toilette du roi.
Fol. 150. Rubrique: Estoes el testaniento de Alexandre
quando sopo que moririe del toxigo que' l dieron a beuer et
de la caria que enuio a su madré en que' l mandaua que
non ouiesse miedoe que se conortasse, e la ténor de la caria
de:2ia assi, Incipit : « Madrc deuedes... »
Fol. 151. Rubrique: Esta es la otra caria que cnuio
Alexandre a su madré por conoriarla. Inci|)it : « Al (jue
acompanna... »
Ces lettres sont en prose ; au-dessous le pocme reprend :
« Quiero mi iirmamiento ante uos todos poner. »
LXII. LIBItO DE ALEXANDRE 387
Fol. 153 v^ Explicit :
« Se quisierdes saber quîen escreuîo este ditado,
Johan Lorenzo, bono cJerigo e ondrado,
(l)Natural de Astorga, de mannas bien temprado,
El dia del juyzio Dios sea mio pagado. Amen. »
Finito librOy redditur grattas magistro.
Sur le feuillet de garde de la fin, il y a un dessin à la
plume représentant un homme dont les jambes commencent
à l'endroit où ce feuillet est déchiré et troué. Le Libro de
Alexandre y écrit en cuaderna via, compte 2511 strophes.
En 1888, la Bibliothèque Nationale de Paris a acquis un
manuscrit du Poema de Alexandre, plus complet que celui
que nous venons de décrire et qui, jusqu'alors, était le seul
manuscrit ancien connu. Ce volume est du XV® siècle. Il est
décrit dans le Supplément au Catalogue des manuscrits es-
pagnols de la B. N. de Paris (n"* 679, p. 360), et se termine
par la strophe suivante qui a révélé aux hispanisants le nom
du véritable auteur de ce poème :
« Sy queredes saber quien fizo este ditado^
Gonçalo de Berceo es por nombre clamado,
Natural de Madrid, en Sant Mylian criado,
Del abat Johan Sanchez notario por nombrado . »
(Cf. Baist, Romxinische Forschungen, VI, p. 292, et Morel-
Fatio, Recherches sur le texte et les sources du Libro de
Alexandre, Romania, IV, p. 7-90). Publié en 1782 par
Sanchez et en 1864 par Janer, ce célèbre poème va être
nouvellement édité, et pour la première fois on utilisera
aussi le manuscrit de Paris pour l'établissement du texte.
En 1896, M. Saroïhandy, agrégé d'espagnol, élève de
rÉcole pratique des Hautes Etudes, fut envoyé en mis-
sion à Madrid, afin de collationner encore une fois le Libro
de Alexandre sur le manuscrit Ii-167 de la Bibliothèque
Nationale .
1. M. Baist a lu natural de Astorga, avant lui on lisait : Johan Lo-
renzo... Scgura de Astorga.
;é
• 4
•4
LXIII
LIBRO DEL CAIULLERO DE DIOS
(Osuna: Plut. II. Lit. M, n" 25; Rocam. n" 140; Biblioth. Nat. Ma-
drid, Ii-87)
Libro del caballero de Bios. Kn castillan.
Manuscrit de 195 feuillets, papier, nombre de lignes va-
riable. Kcriture du XV" siècle, à deux colonnes. Ru-
briques. Ce volume présente des lacunes. Format 290
X 213 mm. Reliure moderne.
Fol. 1. Incipit : «... do e otorgado de los padres... »
Ce manuscrit a perdu un feuillet qui sans doute portait
le titre de tout louvinge et le véritable inn'prt. Au verso du
feuillet 4 nous retrouvons l'indication du titre de ce roman
et nous y voyons (\uo Vixutcuv ncnWiuhni pas Tiipprlcr
Roman ou Histoire du f/tecalicr ('ifat\ comme on nonnnc
ordinairement ce livre, mais i\W\\ voulait l'appeler le Livre
du rltrralier <lr Dieu, cl r'(»sl c»' titrr (pir nous avons
ado|)té.
Fol. 1 v" : « ...:isv (•<)inmo contcscio ann cauallci'o de las
Yndias, ...<.'! (|ual c^iuallcro ouo nonl)r(î Cifar, d(» bautisnio,
et des|)ut»s ouo nonbnî (îI cauall^Mo de Dios, por (|U(* s<» \i)\U)
(»1 sicnprc* con Dios e Dios con cl (mi todos los f(»clios, asy
connno ad<*lant(» oyredcv^, podicnlrs vrr c <Mit<MHhv(lcs jxn* las
sus ol)ias. Vx por cnde es dicho cst(; lil)rodel cauallcro d<'
Dios. ))
Ft)l. 19.J. A. lv\j»lirit : (( l^t ar-abamos tal<'s obras <|U('
.seau a srruirio d<î Dios e a pro c a onrra de nnestios cu(»r-
pos, <* a saluamcnto de nuestras aimas. Anicn. »
La Bibliotliècpie Nationale de l^uis possède un luxu<ui\
LXIII. LIBRO DEL CABALLERO DE DIOS 389
manuscrit de ce roman. C'est un volume écrit au KIY** siècle
(Cf. Morel-Fatio, Catalogue des manuscrits espagnols de
laB, N., n'' 615, p. 236). Henri Michelant a donné une
mauvaise édition du roman qui nous occupe dans le t. CXII
de la Bibliothek des Litterarischen Vereins in Stuttgart
(1872). Michelant s*est servi pour son édition du texte im-
primé à Séville, en 1512, par Cronberger, sous le titre de
Historia del cavallero Tifar, Son édition était prête quand
il a eu connaissance du manuscrit de Paris, il a pu çncore
Tutiliser^ mais Timprimé reste la base de son travail. Mi -
chelant n'a pas connu le manuscrit de Madrid. Grâce à
Tédition de Michelant, nous avons pu relever un certain
nombre de lacunes dans le manuscrit de Madrid, qui a été
maltraité, mais qui vient d'être relié à nouveau par les soins
de M. Paz y Mélia. Le roman commence par une sorte de
préface où l'auteur énumère les privilèges accordés aux
fidèles par Boniface VIII à roceasion du jubilé de 1300;
cette préface manque dans le manuscrit Osuna.
Lacunes du manuscrit de Madrid avec renvoi aux pages
de l'édition Michelant :
Le feuillet qui manque au commencement du manuscrit
Ii-87 correspondait aux pages 7 et 8 de l'imprimé. Entre
les feuillets 136 et 137 manque 1 feuillet (p. 228, 1. 32 —
p. 229, 1. 31 de l'imprimé) ; entre les feuillets 176 et 177, il
y a une lacune de 4 feuillets (p. 311, 1. 35 — p. 319, 1. 12
de l'imprimé) ; entre les feuillets 186 et 187 manquent
4 feuillets (p. 334, 1. 16 —p. 342, 1. 23).
Nous savons qu'un érudit américain, M. Wagner, a copié
récemment le ms. de Paris et le ms. de Madrid, daas Tin-
tention de donner une édition critique de ce texte inté-
ressant.
LXIV
CHRONIQUES GENERALES ET PARTICULIERES
D'ESPAGNE
(Osuna : Plut. III. Lit. M, n* 12, d'après Los Rios ; Rocam. n* 208 ;
Biblioth. Nat. Madrid, Ii-43)
1. Rodrigue de Tolède, Historia Gothica. 2. Chronica
Pontificum et Imperatorum romanorum. 3. Historia
Romanorum, 4. Historia Hunnorum, Vandalorum et
Suevorum, etc. 5. Historia Ostrogothorum. 6. Liber
Arabum. En latin.
Manuscrit de 190 feuillets, plus 4 feuillets de table,
1 feuillet blanc au commencement et 3 à la fin, vélin, réglé
à 36 lignes. Rubriques et capitales. Ecriture du XIV® siècle,
à deux colonnes. Format 235 X 164 mm. Reliure de style
mudéjar portant sur les deux plats le heaume caractéristique
des reliures d'Inigo Lopez de Mendoza.
I. Fol. 1. A. Rubrique: Serenissimo et inuicto semper
aug us to domino suo Fernando,.. Incipit : « Fidelis anti-
quitas et an tiqua fidelitas.. . »
Fol. 135 V** B. Explicit: « Hoc opusculum ut sciui et
potui consumaui, anno incarnacionis domini M° CC** XX.®
tercio, era M" CC. LXXX* prima, anno XXVI regni régis
Fernandi, V* feria, pridie kls. aprilis, anno pontificatus
mei XXX°. III, sede apostolica uacante anno uno^ mensibus
VIII, diebus X. Gregorio papa nono uiam uniuerse carnis
ingresso. »
IL Fol. 135 V** B. Rubrique: Cronica omnium ponti-
:^^i_
LXIV. CHRONIQUES GÉNÉRALES d'eSPAGNE 391
Jicum et imperatorum romanorum^ ubi anni eorum po-
nuntur et notabilia Jacta eorum. . .
Incipit : « Dominus noster ihs. xpo., primu» et summus
pontifex... »
Fol. 143 v^. B. Explicit : « quosdam leges promulgauit que
multum faciunt ad augmentum sancte ecclesie prerogatiuam
clericorum. Explicit. »
III. Fol. 144. A. Rubrique : Prologus in hystoria î^oma-
norum. Incipit : « Quia directiones ...»
Fol. 153. A. Explicit: « etuariorum presidum tirannide
lacerata. »
rV. Fol. 153. A. Rubrique : Prologus in hystoria hu-
(jnorum (sic) vandalorum et sueuorum, alanorum et silin-
gorum. Incipit : « Quia stilo flebili... »
Fol. 161. B. Explicit : « et regni sedem a gallia gothica
in hispaniam transtulerunt. »
V. Fol. 161. B. Rubrique: Prologus in hystoria ostro-
gotorum, Incipit : « Gum gothorum... »
Fol. 164 \^. A. Explicit : « qui in hispaniis et gallia go-
thica regnauerunt. »
VI. Fol. 164 v°. A. Rubrique : Incipit prologus in libro
arabum, principium Machumeti. Incipit : « Que calami-
tatum aceruus ...»
Fol. 190 v**. B. Explicit : a Set quia de aduentu eorum
in historia gothica fuimus prosecuti hic nolumus iterare. »
♦B
(Rocam. N» 79 ; Biblioth. Nat. Madrid, H)
Primera Crônica General, En castillan.
Manuscrit de 202 feuillets, plus 1 feuillet blanc à la fin,
vélin, non folioté, réglé d'un nombre irrégulier de lignes.
Écriture du XV® siècle, à deux colonnes. Rubriques, pas de
capitales. Le premier feuillet de ce manuscrit est encadré
d'ornements et porte dans le bandeau supérieur les armes
de Castille et Léon et dans le bandeau inférieur les armes
d'Iïiigo Lopez de Mendoza. A droite en haut, comme à
392
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANK
gauche et à droite en bas, nous voyoos les heaumes, ein-
blèmesdu marquîsde Santillane. Format 445 x 320 mm.
Roliuro moderne, portant au dos : Hevedia, Crôntca de
Espanà.
Fol. 1, A. Au-dessous d'une miniature qui représente un
vieillard barbu et chevelu portant couronne, sceptre et globe,
et vêtu d'un manteau de pourpre, nous trouvons écrit en
grosses capitales ta rubrique suivante: Rex Aîfonsus in-
perat.
Incipit : « En el tibro do la eatoria en que esta pintada
el arca.. .o
Fol. 202. B. Explicit : n en conpanya de los sus eanctos
M. R. Menéndez Pidal a reconnu que ce manuscrit contient
la première chronique générale (Cf. La leyendo. de los in-
fantes de Lara, p. 384, I). Ce manuscrit ne fait pas partie
du groupe des chroniques dites de Hcredia, dont nous par-
Ions ci-dessous, c'est par suite d'une inadvertance du relieur
sans doute, que le nom du grand maitre de l'Ordre de Jé-
rusiilem figure au dos de ce volume.
Crûnica General . En castillan. Manuscrit perdu.
Le marquis de Mondéjar dans un manuscrit intitulé Ùe
la cotTupcion de las Chronicas impresas de nuestros Reyes,
y de las enmiendas y observacionea sobre el capitula 16 de
la de Don Alonso el Sabïo [B. N. Madrid Q-181, Mm.) fait
mention d'une chronique qui aurait appartenu au marquis
de Santillane. Voici le texte de Mondéjar : « C. primero :
Mala fee y poca diligencia de Floriau de Ocampo en la edi-
cion de la Historia General. »
(Fol. 3 \°) a El primer tisemplar, que dije ténia de esta
materia, obra dei Rey D . Alonso, es el propio impreso por
Florian de Ocampo, cotexado y correxido, de letra de Go-
rônimu de Zurita, cou uo codice de pergamino con varias
iiuminaciones, y liguras, que consta por el, fué de D. Yûigo
Lopez de Meudoza, primer Marqués de Santiltana, Proge-
nitor de los Duquos de Ynfautado, en cuyo poder dice so
LXIV. CHRONIQUES GÉNÉRALES d'ESPAGNE 393
conservava ; y no podré asegurar si todaviâ permanece en
su Palacio de Guadalafara en la libreria que los dejô vin-
culada D. Diego Hurtado de Mendoza, primer Duque del
Infantado, (foi. 4) su hijo en la clausula siguiente de su
testamento, otorgado a 14 de Junio del aïio de 1475. »
*D
(Osuna : Plut. II. Lit. M, n* 6, Rocam. n* 75 ;
Biblioth. Nat. Madrid, Ii-78)
Grande y General Historia (IP Moitié de la I'® partie). En
castillan.
Manuscrit de 304 feuillets, plus 2 feuillets blancs au
commencement et 3 à la fin, papier et vélin, nombre de
lignes variable. Écriture du XV" siècle, à deux colonnes.
Rubriques et capitales. L'encadrement du premier feuillet
est assez endommagé. A droite en bas, un ange tient les
armes du marquis de Santillane. Ces armes ajoutées après
coup ont nécessité des grattages et des retouches. Les feuil-
lets 1, 2, 3, 6, 7, 8, 9 sont détachés. Format 395 x 285 mm.
Reliure de parchemin.
Fol. 1 . Rubrique : Aqui se comiença el onseno libro de
la gênerai estoria. Incipit : « Départe maestre Pedro en
la su estoria. . . »
Fol. 304. B. Explicit : « que lo fizo fazer. »
(Cf. Samuel Berger, Les Bibles castillanes, Romania,
t. XXVm, p. 565).
♦E
(Rocam. n" 72 ; Biblioth. Nat. Madrid, li-128)
Crônica de los cuatro reyes. En castillan.
Manuscrit de 159 feuillets, plus 2 feuillets de table et
1 blanc, papier. Ecriture du XV® siècle. Rubriques, pas
de capitales. On distingue plusieurs mains dans ce manu-
scrit, qui a été corrigé et annoté soigneusement par un lec-
teur qui a rubrique les chapitres et qui a noté sur le der-
BIBLIOTHÈQUE DU MAHQUIS DE SANTILLANE
nier feuillet les lacunes que présente le texte. Fonnat i
X 213 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubrique : Aqui comiença la coronica del magm
noble rrey don Alfonso empermlor, en la quai sse contientM
la coronica del rrey don Sancko, sujijo et del rrey i'
Fernando, su nieto.Jasta que el dicho rrey don Ferm
't fijo que llamaron don Alfonso.
iDcipit : <{ LP]or muchas guisas e por muchasmaneras..
Fol. 159 v°. Explicit : « lii reyna doua Costança, su mujer,!
de fijo varoQ... fmito Itbro sf( laus et gluria cristo.
mot si(. est bifïô et eu marge on lit la note suivante : « taa^l
tose porque non se feueçido este libre . » Cette déclaratioi^
et l 'avertissement qui suit sont écrits en rouge: « SeQffl
In que falleaçe en este libro. en la vida de cada rey,
esto : en la vida del rey don Alfonso, las peleas que ouierc
los de su parte con los det infante don Sancho. E de como s
vido el rey don Alfonso en pobreza e enbio en|>eflar su co-^
rona al rey Aben Yuçaf, e le enbio LXX rail doblas e tuHt j
tomo lacoronu. Kde la galea prie ta que lixo en SeuîUa.
de las trobas que ende tizo. E de los testamentos que fi«
el uno de mandas, e de como se juntasen casteilanos e fran^
yeses paralaconquista de ultramar. E el otro det entcrrfri-l
miento de su cuorpo que mando que se enterrase a do tOui6-
sen por bien los de los sus Regnos. E sus tripas e fîgado c
Mur<;ia, e su coraçon en monte Caluarie, e que lo leuaee t
prior del espital, e de otras cosas.
En la vida det rey don Sancho fallcsce en laçerca deXei
la vista que [hizo] a. don Juan de Léon quando falleçio,
como pedrico en Xerez a su enternimiento su lealtad.
despues como se vido con mil! de cjiuallo con Aben Yuçi
e cou sus fijos. E lo que acae^-îo en tas vistas tas qualoi
fueron en Medînade lasAlbicheras. Eloqueaciieçiodespuflj
destas vistas, otrosi la muerte dot conde don Lope de Di^
Lopez de Canpos, e la prisiou del infantedon Juan, ne e
como acaeçio, asi que falleçen muclias cosas de como acs
en su vida. E de todo esto non ay libres en esta tierra, ]
paresçeme que se pueden auer on uno de dos lugares qui
non son en esta tierra de Estremadura.
En la estorîa del rey donFerrnando falleçe el nasçîmieaH
del rey don Alfonso e su criança. E de como este rrey d
LXIV. CHRONIQUES GÉNÉRALES D'eSPAGNE 395
Ferrnando tomo Alcandete, e de como mando despenar en
marcos los dos escuderos por la muerte de Rodrigo Alfonso
de Benauides, e de como murio el rey de dolençia en Jahen,
e otras cosas.
Este libre mando prestar mi senor Ynigo Lopez a mi
Johan de Salzedo, en Buitrago. E di conosçimiento del
a Alfonso de Tordesillas, moço de la camara, aflo de
MCCCCXLIII. » C'est probablement à ce Johan de Salzedo
que sont dues la revision et la correction de ce manuscrit.
(Biblioth. Nat. Madrid, T-282)
Refundiciôn de la Crônica de 1344. En castillan .
Manuscrit de 356 feuillets, papier, mal folioté. Ecriture
du XV® siècle. Rubriques et capitales simples. Format 243
X 204 mm. Reliure de parchemin. Au dos : Hist. de los
rey es go[dos] de Espafia.
Fol. 1. Incipit: « Nuestros hermanos e amigos. . . »
Fol. 356 V**. Explicit : « la grand parte que el Çid le daua. »
Ce manuscrit a appartenu à don Angel Gomallez et au
comte de Miranda, comme nous l'apprennent deux notes au
recto et au verso du plat supérieur de la reliure. A-t-ilfait
partie de la bibliothèque de don lûigo Lopez de Mendoza ?
Ce volume ne provient pas du fonds Osuna, il appartient à
l'ancien fonds de la Bibliothèque Nationale. Au bas du pre-
mier feuillet de ce manuscrit on lit, d'une main du XV® siècle,
les mots suivants : Del Marques, Ot, on sait qu'au XV® siècle,
le premier marquis de Santillane était connu sous le nom
de el marqués et qu'il signait lui-même ainsi.
(Cf. R. Menéndez Pidal, Crônica^ générales de Espafia,
p. 99).
G
(Osuna: Plut. IV. Lit. N, n» 25; Rocam.n" 87; Biblioth.
Nat. Madrid, Ii-113)
Primera Crônica General. En castillan .
Manuscrit de 337 feuillets, papier, réglé à 26 lignes.
Écriture du XV* siècle, à deux colonnes. Rubriques, places
396 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
en blanc pour capitales. La table de ce volume est incom-
plète, elle occupe 2 feuillets non numérotés. Format
281 X 203 mm. Reliure de parchemin. Au dos : Historia
gênerai de Espana, de mano, desde Annibal hasta el rey
don Sancfio y la infanta doha Sancha,
Fol. 1. Rubrique : A qui comiença la coronica e gênerai
estoria de Espana{l)qu*el muyalto rey donAlfonso.fijodel
noble rey don Fernando e de la reyna doha Beatris, mando
fa^er, la quai fabla desde Noe fasta que vinieron los
godos en Espana, que duraron fasta la muer te del rey
don Rodrigo, e dende fasta el rey don Alfonso el casto,
Incipit : a [NJatural cosa es... »
Fol. 337 v° B. Explicit : « conplidamente la estoria en
los fechos de los godos. »
H
(Osuna : Plut. IV. Lit. N, n^ 26; Rocara. n° 65; Biblioth. Nat.
Madrid. Ii-114).
Primera Crônica General (IP Partie). En castillan.
Manuscrit de 256 feuillets, papier. Ce volume fait suite
au précédent et la foliotation continue celle du manuscrit
Ii-113. L'écriture, les rubriques, les places en blanc pour
les capitales, le format et la reliure, bref tous les signes
extérieurs, sont semblables à ceux du manuscrit précédent.
La table compte 11 feuillets qui sont compris dans la folio-
tation .
Fol. 349. A. Rubrique: Capitulo primero que cuenta de
que gentesfueron los godos, e dequales tierras salieron.
Incipit: « [U]n sabio que llamaron Claudio Tolomeo... »
Fol. 593 \^ B. Explicit: « con la vitoria que le diera dios
contra los moros... » Ce chapitre est tronqué. La table
nous donne encore la rubrique du chapitre suivant qui
devait être le dernier de ce volume : De commo fino el rey
don Ordono en Çamora, efue leuado a Léon, efue enter-
rado en Santa Maria, a 594.
1. Les mots de Espana sont d'une main moderne.
1 1
LXIV. CHRONIQUES GÉNÉRALES d'eSPAGNE 397
I
(Rocam. n' 81; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-120)
Primera Crànica General. En castillan .
Manuscrit de 45 feuillets, plus 1 feuillet blanc au com-
mencement et 1 à la fin, papier. Ecriture du XV« siècle.
Rubriques, espaces blancs pour capitales. Format 283
X 217 mm. Reliure moderne.
Fol. 1. Rubrique : El capitulo del rregnado del tercero
don Fer manda, rrey que rreyno treyntae tercero, e des-
pues del rreij donPelayo de Castillan e despues a tiempo en
Léon, efue rrey de Castilla e de Léon de ally adelante, El
capitulo de como este rrey don Ffernando, rrey de Cas-
tilla, fue alçado rrey, e de las buenas andançias quefizo,
Incipît : (( [A]ciibadas las rrazones del rrey don Enrrique
e de los otros rreyes que rregnaron ante del . . . ))
Fol. 45. Explicit : « en el coro çelestial, f échos a aquel
que [os] grande solo, fuerte es c terrible en la compania
santa de los sus altos sicruos. »
Et après quelques indications chronologiques, on lit ces
lignes : a Scan loorcs magnifiées f échos a aquel que [es]
grande solo, fuerte es e terrible el su santo nonbre sobre los
çielos de arriba, et toda la tierra e los moradores délia an
micdo 0 pauor, de la su fortaleza. Pues digna cosa es (]ue
toda criatura loe a Dios su fazedor, el quai a mi indigno
pecador (|uiera pci'donar c darmc su gracia. »
Ce manuscrit contient ce qui dans le texte de la pre-
mière chroniciue générale est relatif à saint Ferdinand et
correspond au texte imprimé de la Crônica de San Fer-
nando,
(Osuna: Plut. II. Lit. M, n" 5; Rocam. n" 74 (?) ; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-79)
Grande y General Historia (II® Partie). En castillan.
Manuscrit de 345 feuillets, plus 2 feuillets blancs à la fin,
vélin, réglé à 31 lignes. Écriture de la 2® moitié du
398 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
XIV® siècle, à deux colonnes. Rubriques et capitales.
Format 380 X 265 mm . Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubrique : Aqui se comiença la segunda parte
de la gênerai estoria que mando fazer el muy noble rey
don Alfonso^fijo del noble et santo rey don Ffernando et
de la reyna doha Beatru.
Fol. 2. Rubrique: En esta segunda parte a scriptos estos
cinco libros ; el pinmero de Josue, el segundo de losjuezes,
el tercero de Ruth, el primero de los rey es, el segundo de
tos rey es.
Incipit : « Fasta aqui contamos en la primera parte... »
Fol. 345. Explicit : « de lo quel dizien. »
(Cf. Samuel Berger, Les Bibles castillanes, Romania,
t. XXVIII, p. 566). Rocamora [Catdlogo, p. 21) dit que le
n** 74 contenait la primera y segunda parte de la chronique
générale du roi Alphonse et que ce manuscrit était en deux
volumes .
(Osuna : Plut. II. Lit. M, n* 3; Rocam. n' 68 ; Biblioth. Nat. Madrid,
11-74)
Crônica General de Î344, En castillan.
Manuscrit de 222 feuillets, papier, foliote jusqu'au
feuillet 44, nombre irrégulier de lignes. Écriture du
XV*^ siècle, à deux colonnes. Rubriques et capitales en
couleur. Format 385 X 278 mm. Reliure de parchemin.
Fol. 1. Rubrique: Aqui comiença la tabla deloscapi-
tulos del libi'o de la segunda parte de la coronica de
Espana, en quefabla el comienço del rey don Bermudo e
de sus buenas costumbres, e de como fue casado, e asi de
grado en grado scgunt la estoria lo contara.
Fol . 11 v°. Rubrique : De commo se acaba el reynado
del rey don AlJ'onso e comiençase el del rey don Bermudo
e de sus buenas costumbres, e otrosy commo fue casado
con dona Tercsa, fija del conde don Snnclio de Casiilla.
Incipit : « Muerto esse Rey don Alfonso, Reyno en pos
del don Bermudo...»
Fol. 222 v°. A. Explicit: « muy onrrados e con grant
plazer. »
LXIV. CHRONIQUES GENEtlALES D ESPAGNE 399
(Cf. R. Menéndez Pidul, Crônicas générales de Espana,
p. 17).
(OsuDa: Plut, II. Lit. M. n*35; Rocain. n°85; Bibliotlj. Nat. Madrid,
Ii-53)
Crôfika de los reyes de CasttUa. En castillan.
Manuscrit de ^2 feuillets, papier, non foliotf', iiTégulitt-
rement réglé. Écriture du XV* siècle, à deux colonnes.
Rubriques, pas de capitales. Format 280 X 200 mm.
Reliure de parchemin. Au dos: Crônicas de Eupafia.
Fol. 1. Rubrique: Tabla delh'hro de las coroni'cas de
fos home reyes i/itc ouo en Espana, desde el rey don Ferr-
nando el magnofasta el rey don Alfonso.Jijo del rey don
Fcrrnando que gano el Andalusia, e la coronica del Çid
Ruy Dias.
La table occupe 22 feuillets. Le feuillet 23 porte, après
une répétition de la rubrique générale, la rubrique du pre-
mier chapitie do la chronique: Como el noble rey don
Fernando ptiso la corona del Reyno en la <;ibdat de Léon,
en la iglesia de Santa Maria de régla.
Incipit: « [Qjuando murio el rey don Bermudo... »
Fol. 352 v" B. Esplicit : « que fazer mucho en sus
regnos. »
(Cf. R. Menéndez Pidal, Crônicas gcnerales de Espana,
p. 89, 93,96, 103).
L
(Osuna ; Plut. IV. Lit. N, n" 27 ; Uoe.im, n' G6; BiblioHi. N.nt.
MaJrid. Ii-115)
Tercera Crônica General. En wistillan.
Manuscrit de 291 feuillets, plus 6 blancs à la lin du
volume, papier, nombre irrégulier de lignes. Ecriture de
la fin du XV* siècle. Le premier feuillet du te.\te porte le
n" 120 et le dernier le u" 411. Titres en noir. Format
280 X 205 mm. Reliure de parchemin. Au dos : Duque,
Historia General de EspaHa, de mano {desde Annibal) (1).
1. O^ deux derniers mats oat i\è ajoutée apré^ eoup.
T". •'
V- '• •- > V V > ;• ■ ■ ■'^'^; y^-vîT^rv-^'ç iH": \ r?^^ v / . : .■ ■ \
400 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Incipit. Fol. 1. (120): « ... e el reyno de Herodes en
treynta e quatre, non f allâmes que centesçiese ninguna
cesa que de contar sea ...»
Fol. 291 V*. (411). Explicit: « ouieron muerto al infante
don Garcia asy como deximos guîsaronse muy. »
M. R. Menéndez Pidal [La leyenda de los infantes
de Lara, p. 405, H.) classe le manuscrit Ii-115 dans sa
4® division : Manuscritos dericados de iina abreoiaçiôn
perdida de la primera crônica gênerai, sous la rubrique :
Manuscritos de la tercera crônica général. En comparant
le texte publié par Ocampo au texte contenu dans le
manuscrit qui nous occupe, M. R. Menéndez Pidal a trouvé
que le Ii-115 « comprende de la ediciôn de Ocampo desde
el folio 72 b al 273 d. » Voyez aussi ce que M. R. Menéndez
Pidal dit de ce manuscrit dans ses Crônicas générales de
EspafLa, n° 23, p. 87.
O
(Osuna : Plut. III. Lit. N, n* 29 ; Rocam. n» 71; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-116)
Chronique des quatre rois. En castillan.
Manuscrit de 196 feuillets, papier, folioté en rouge. Écri-
ture du XV" siècle, à deux colonnes. Rubriques et lettrines.
Les deux premiers feuillets manquent, le premier fcuilh't
conservé porte le n» 3, le dernier le n° 201, les feuillets 25,
193, 195 man(iuent également. Format 296x210 mm. Re-
liure de parchemin. Au dos : Hfstorin dcl II. Don Al-
f'onso el primera.
Fol. 3. Rubrique : Don Al/'onso X''^'\ /i/o dcl rey don
Fernando que gano a Seuilla.
Incipit : (( Vos auemos contado como este rrey... »
Fol. 196. B. Explicit : « ((ue estaua en Auila, que lo
dexo ay el rey don Fernando [a] acriarsse . »
Este libro es acahado, Dios sea loado por sgempre
jamas. Amen.
Ce volume contient les chroniques des rois Alphonse X,
Sanche IV, Fernand IV ; celle d'Alphonse XI manque.
7Î>; BiblioUi. Nat.
Chronique des quatre rois. En castillan.
Manuscrit de 389 feuillets de vélin, non folioti^. réglé â
35 lignes. Écriture du XFV' siècle, à deux colonnes. Grandes
marges, pas de rubritjues générales. Ce manuscrit présente
les caraetcreB extérieurs des manuscrits exécutés pour Juan
Fernândez de Heredia, mais les places des rubriquesetcelles
des miniatures sont restées en blanc. La table de ce volume
manque ainsi qu'un feuillet oîi se trouvaient peut-être l'en-
ciidrement, les armes et le portrait qui ornent les autres
manuscrits du grand-maltre. Quelques mouillures au com-
mencement et à la fin. Format 452X340 mm. Reliure mo-
derne. Au dos : Heredia, Cromca de Esparla.
Fol, 1. A. Rubrique : Aqui coiniença la coronica del
muy noble rey don Alfbnso,Jfjo del muy noble rey don
Fernando que gano a SeuHla, quej'ue a ser emperador .
Incipit : n [Cjuenta la estoria... »
Fol. 389 v". B. Esplicit : « e yuan seguros los unos de
los otros. A Diose a Sancta Maria démos gracias. Amen. »
Ce manuscrit contient les chroniques dos rois Alphonse X,
Sanche IV, Fernand IV et Alphonse XI.
■ (Osuna : Plut. IV. Lit. N. n*20; Rocam. tr 73; Bibliolli. Nat.
^ Madi-id, li-118)
Crûnica del rey don Al/bnso cl Onceno. En castillan.
Manuscrit de 264 feuillets, papier, non folioté. On
distingue dans ce volume deux parties, l'une de la fin du
XVIl", ou même du XVIII" siècle, l'autre du XV" siècle.
Le papier de ces deux parties est très différent. Titres en
noir. Format S76 X 2(KJ mm. Reliure do parchemin. Au
dos : Cronica del Rey Don Alfonso XI,
Fnl. 1. Rubri(|ue : Chronica del mut esclarecido prin-
cipe y rey don Alonso, el onceno desCc nombre de los reies
BÏDLÏÔTHÈQUE DU MABÛUIS DE SANTILLANE
que reinaronenCastilla y en Leon,padre que fue del rey
don Pedro.
Incipit : « En el nombre de Dios padre... h
Fol. 264 v. Explicit : « ca tue muy noble rey. A gloria
de uuestro redemptor Jésus Cristo. »
Parties modernes : feuillets 1-35, 202 et 2i)3, 240-264.
Parties anciennes : feuillets 36-201, 204-239.
(Osuiia : Phil. II. Lit. M, u' 36; Rocani. n" 86 ; Bibliutli. Nat.
Madrid. Ii-17)
Pero Lopez de Avala, Crônica del rey don Pedro. En
castillan.
Manuscrit de 336 feuillets, papier, non folioté, nombre
irrêgulier de lignes. Écriture du XV" siècle, â deux co-
lonnes. Rubriques et espaces blancs pour capitales. Ce
manuscrit présente des lacunes, il est incomplet de 3 feuil-
lets au commencement, et le feuillet 12 est également
perdu. Rares notes en marge. Format 278x21 1 mm. Reliure
de parchemin. Au dos : Crônicasde Espa/la,desde Annibaf
hasta el rey don Sancho y la ÎTifanta dona Sancha .
Fol. 1. Incipit : « ...uarra el rrey don Carlos. »
Fol. 336. A. Explicit : « e alli yaze enterrado. Dios lo
quiera perdonar. Amen . »
Ce manuscrit commence par les derniers mots du premier
chapitre, etledernier chapitre qu'il contient a pour litre :
De coma fino el rrey don Enrrique.
(Osuna ; Plut. II. Lit. M, n' 2; liocam. n' 69; Bibliotli. Nat.
Madrid, 11-75)
1, Peko Lopez de Ayala, Crônica del rey don Pedro,
2. Juan de Mena, Copias, En castillan.
Manuscrit de 162 feuillets, papier. Écritures diverses du
XV' siècle, à deux colonnes. Rubriques, espaces blancs
pQur capitales. Le fuliotuteur a oublié le feuillet 158, de
LXIV. CHRONIQUES GÉNÉRALES D'eSPAGNE 403
sorte qu'il fait jusqu'à la lin une erreur d'un feuillet.
Format 386x276 mm. Reliure de parchemin. Au dos :
Duque, Coronica de Espafla.
Fol. 1 . Notice sur le roi don Fernando et ses descendants.
Incipit : « [Ejl rrei don Ferrnando que gano a Seuilla... »
I. Fol. 4. A. Rubrique : [E]n el nonbre de Dios, amen.
Aqui comiençan los capitulas desta coronica, ano primero
del rey don Pedro. Suit la table des chapitres de la chro-
nique de Pero Lopez de Ayala.
Fol. 19. Rubrique : Aho primero del rey don Pedro,
[c]apitulo primero, como el rey don Alfonsojino enel real
de Gibraltar.
Incipit : « [Eli mui alto.. . »
Fol. 161 v^. B. Explicit : « en sus çibtades e castillos,
como saben estos mensajeros. »
II. Fol. 162. Ce feuillet porte quatre pièces de vers. La
première et les deux dernières sont de Juan de Mena, et
nous pensons que la deuxième appartient, elle aussi, au
même auteur.
1. Alsefîor Rey.
Incipit : « Santa pas, santo misterio (1).»
Explicit : « nunca vos fuestes auaro. »
2. Otra al sefiorRey.
Incipit : « Noquîso sofrir tal yerro.»
Explicit: «de grand piadad vencido.»
3.-4/ senor maestre e condestable.
Incipit: «Firme conde valeroso (2).»
Explicit : « es grand prodel que vos fizo. »
4. Al muy alto, e muy virtuoso, e muy esclarescido el
rey nuestro senor.
Incipit: « Rey virtud, rey vencedor (3). »
Explicit : « qu' el biuir muerte les sea. »
Fol. 162 V** B. « Es del duque del Ynfantado, prestale
1. Cf. Morel-Fatio, Catalogue des manuscrits du fonds espagnol de
la Bibliothèque Nationale^ p. 190, ma. n* 592, foi. 67 v**
2. L. c, foL 67.
3. L. Cm fol. 66 ▼•.
404 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Médina de Mendoça, al seûor dotor Paez, a très de agosto
de sesenta y nuebe. »
(Rocam., n* 80; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-81)
Crônica ciel rey don Jaime de Aragon, En catalan.
Manuscrit de 110 feuillets, vélin, non folioté, réglé à
38 lignes. Écriture du XV® siècle, à deux colonnes. Ni titres
en rouge, ni capitales en couleurs. Format 316x241 mm.
Reliure moderne. Au dos : Chronica del rey en Jacme
d'Arago.
Fol. 1. A. Rubrique : Aquest es lo començament del
prolech sobre lo libre que feu lo glorios rey en Jaume, per
la gratta de Deu rey d'Arago, de Mallorques e de Va-
lencia, comte de Barcelona e de Urgell.e de Muntpeller, de
tots losjets e de lesgraties que nostre senor lifeu en la sua
vida,
Incipit : « Reconta mon seûor sanct Jacme que fe sens
obra morta es. . . »
Fol. 110. B. Explicit : « c seûor de Muntpeller passa
daquest scgle, cuius anima, per misericordiam Dei, sine fine
requiescut in pace, amen. » Finito Ubro sit laus et gloria
Christo. (( Visque lo rey en Jaume ivpres que hac presa
Valentia, XXXVII anys, era de LXXIIanys quant mori. »
Un fragment considérable de cette chronique a été publié
en tête des Fueros del reino de Valencia (Valencia, 1515)
et une édition complète en a paru à Valence en 1557. Le
plus ancien manuscrit connu de cette chronique est celui
que En Pons de Copons, abbé de Poblet, lit exécuter en
1343. Ce manuscrit qui fait aujourd'hui partie de la Biblio-
thèque universitaire de Barcelone a été scrupuleusement
reproduit par Aguilù y Fuster dans sa Biblioteca Catalana.
M. Masso-Torrcnts n'a pas signalé notre manuscrit dans
son catalogue des Manuscrits catalans de la Biblioteca
Nacional de Madrid.
.t..A. .. ::
LXIV. CHRONIQUES GÉNÉRALES d' ESPAGNE 405
u
(Osuna : Plut. I. Lit. M, n" 3, d'après Los Rios; Rocani. n* 7î>;
Biblioth. Nat. Madrid, 11-176)
Juan FernAndez de Heredia, Gisant Cronica de Espanya.
En aragonais.
Manuscrit de 607 feuillets, plus 18 de tables et 3 blancs,
vélin, réglé à 32 lignes. Minuscule gothique du XIV* siècle,
à deux colonnes. Miniatures, rubriques et lettres ornées.
Ce manuscrit porte la trace de nombreuses mouillures qui
ont attaqué surtout le bord supérieur des feuillets. Le pre-
mier feuillet du texte est orné d'un encadrement en or et
couleurs, et dans le bandeau inférieur on distingue un écu
d'armes dont les pièces ont été grattées, mais dont on re-
connaît encore le champ de gueules. La grande capitale qui
ouvre le texte est ornée d'un portrait du grand maître de
rOrdre de Saint-Jean-de-Jérusalem sous les auspices duquel
fut faite cette grande compilation. Format 430 X 290 mm.
Reliure moderne. Au* dos : Heredia, Crônica de Espafia.
Fol. 1. Rubrique de la table: Esta es la taula o samaina
annotaçion de los libros, rubricas et capitules de la pri-
mera partida de la grant cronica de Espanya. La primera
partida es diuisa en XIIII libres principals et cascun libro
contiene en si ciertos capitales seyant pareçe speçificada-
ment en la prosecuçion de la dicha cronica. Primerament
es el proemio de la présent obra de las gentes que poblaron
Espanya et de que generaçion fueron.
Fol. XVIIL Dernière rubrique de la table : El conplany-
miento o lamentaçionj'echa par la destruction de Espanya
et perdicion del grant et noble linatge de los videgodos,
senyores et possey dores de aquella. Et es lajin de las ru-
bricas de la primera pa7*tida. Deo gracias.
Fol. 1. Incipit : « Esta es la grant et verdadera ystoria
de Espanya, segunt se troba en las ystorias de Claudio Tho-
lomeo e segunt se troba en los VII libros de la gênerai ystoria
que el rey don Alfonso de Castilla, que fue esleydo empe-
rador de Roma, conpilo, el quai fîzo çercar muchas ystorias et
muchas scripturas de las cosas antigas que hauian passade
406
BIBLIOTRâQITB DU MARQUIS DE 5ANTILLANB
en el mundo en los tiempos passados, spécialement en l
pagnya. . . »
Fol. 607. Rxplicit : <i e recobrar la tierra segunt que se.1
nontiene largamenten lasegundapartida de aquestapreseaJtT
cronica de P^spanya. m
Fol. 607. B. Rubrique: Agui /enesçe (a primera />otf>J
tida de In tjrani vronica de Espanya conpilada de diuersoBM
libroaet ystorias por el muyt reuereut en Cristo padre ei'M
senyor don Johan Ferrandes de Eredia, por la gracia de 1
Bios de la aancta casa del EspiCal de Sant Johan de Jéru-
salem maestro humil et ayuardador de los pobres de Cristo, 1
La quai cronica, demandado del dicho senyor, yo Aluara
Percs de Seuilla, canonigo en la calhedral yylesia cîtfl
Jahen escreui de mi propia mano. Et fue acabada enq
Auinyon, a XIII dias del mes de jenero, el anyo del nos-,
çimiento de nuestro senyor MCCC et LXXXV. /)eoJ
grattas.
Au verso du deuxième feuillet de garde il y a une liste de'l
noms de lieu, écrits sur deux colonnes en cursive du,
XrV" siècle. Incipit : «... [is]te sunt ciuitites et castmj
quarum nominasarraceni mutauerunt... u Cette liste com-
prend 26 noms de lieu avec la traduction castillane en re-^
gard.
Sur le verso du dernier feuillet de ce manuscrit onftS
copié un calendrier en catalan. Incipit : n Die XV de març'J
troa Vde abril, que son XXII dies, lo diecrex una liera... •■
Ce manuscrit est mal folioté, il a deux feuillets 33(5, ce
qui fait que le feuillet 337 est en réalité le feuillet 333 ;.
cette erreur court jusqu'à la fin. Divisé en quatorze livrâB^
et sept cent deux cliapitres, ce volume va de Tuba! aal
dernier roi visigoth et se termine par une LamentaçionÀ
Jec/iapor la destruyçionde Espanya et perdiçion delgraiu:\
et noble Unage de los oidegodos.
Les ouvrages historiques dus à l'initiative du grand maître J
de Saint-Jean-de-Jérusalem ont été étudiés par M. Morel-I
Fatio dans l'intéressante préface qu'il a mise en tète de s
édition de la Chronique de Morée {Publications de la So^
ciété de l'Orient Latin, série historique, t. IV). Amador d»
los Rios s'en est occupé à plusieurs reprises {Obras def
Marqués, p. 606: Histona criltca, t. V, p. 244, et ibidem
LXIV. CIIRONIQUKS GÉNÉRALKS d'ESPAGNH 407
note 2). La vie de Juan Fernândez de Heredia, que M. Morel-
Fatio (/. c.) résume en quelques pages, a été racontée par
Herquet dans une monographie intitulée Juan Ferrandes
de Heredia, Grossmeister des Johanniterordens (1377-
1396), Mahlhauseni. Th., 1878.
(Osuna: Plut. I. Lit. M, n* 5, d'après Los Rios; Rocam. n" 79;
Biblioth.Nat. Madrid, Ii-175)
Juan Fernândez de Heredia, Grant Cronica de Espanya,
En aragonais.
Manuscrit de 284 feuillets, plus 9 de table, 5 blancs au
commencement et 2 à la fin, vélin, réglé à 34 et 35 lignes.
Minuscule gothique du XIV« siècle, à deux colonnes. Minia-
tures, rubriques et lettres ornées . Le premier feuillet de la
table est enrichi d'un portrait du grand maître de l'Ordre
de Saint-Jean-de- Jérusalem . Ce portrait peint dans une
grande cîipitale nous montre Heredia tenant son livre à la
main : il est vêtu de Thabit de son Ordre avec la croix pattée
de Jérusalem sur Tépaule droite. Le premier feuillet du
texte est orné d'un encadrement en or et couleurs, la colonne
A est presque entièrement vide, Fenlumineur devait sans
doute y répéter le portrait du grand maître, la colonne B com-
mence par une initiale miniaturée, représentant le petit roi
Alphonse. Il tient à la main une oriflamme quia été grattée,
mais on distingue encore qu'elle était de gueules ; on re-
trouve à plusieurs reprises dans l'intérieur du volume cette
oriflamme, elle est rouge et porte tantôt la croix d'argent,
tantôt trois châteaux d'argent. Dans lé bandeau inférieur
du premier feuillet, on distingue encore un écu d'armes dont
les pièces ont été imparfaitement grattées, on peut recon-
naître que ces pièces étaient d'argent sur champ de gueules.
Format 427 X292 mm. Reliure moderne. Au dos : Crônica
de Espana.
Fol. L Rubïîqùe de la table : Esta es la taula o suinaria
annotaçion de la cronica et storia, rubrica^ et capitules
del libro de la terçera partida de Spanya, etc.
Fol. IX. Dernière rubrique de la table: Aqui conta la
:
r *
. :
;■
408
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
istorin fie otms cosas que se miinieron en cl Real f/c /os
cn'stinnos et rie In prision rie A/f/e^tm.
Fol. 1. Riil)riqiie: Af/ni comienra la cnronira et t/s/nrfa
del noble rey don Alfonsso de Cnsn'ella e de Léon. Et como
npresi la inuert del rey don Fernando su padre sw-ccdio
en los reynos de CastieJln et de Léon su fijo, esti rey don
Alfon^o et de las yrandes diuisiones quefueron sohro la
tudoria del.
Incipit : « El infant don Pedro hormano del rey don
Fferrnando... »
Fol. 284 V®. Kxplicit: « que noaiiia niester su vista. »
Rubrique: Finito libro sit laus et ylorio Cristn, scrrptor
est talis liftera diçit qualis. Ferdinandus vocatur qui
scripsit benedicatur. Amen.
Le volume qui contenait la seconde partie de cette chro-
nique est perdu et na peut-ctre jamais fait partie do la
bibliothèque Osuna.
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(Osun«a : Plut. I. Lit. M, n' 6, d'après M. Morel-Fatio; Rocam. n' 78 :
Biblioth. Nat. Madrid. Ii-173j
Juan Fernândez de IIeredia, 1. Kl libro de los enpera-
dores. 2, El libro de los/'echos et conquistas del princi-
pado de la. Morea. Va\ aragonais.
Manuscrit de ^G6 feuillets, plus 2 feuillets de table,
feuillets de garde au cummencement et à la tin, vélin,
réglé à 31 lignes. Minuscule gothi([ue du XIV" si(vl(\ à
deux colonnes. Miniatures, rul)ri(iucs cl h'ilrcs ornées. L(^
pnmiicr feuillet delà table est enrichi d'un portrait du
grand maitre de l'Ordre de Saint-,lean-de-J<''rasaleni. Ce*
portrait, peint dans une grande capital(\ nous montre Ihnvdia
vêtu de riiabit dit son Ordre, la tête coiiverle du bonnet
conique des moines grecs. Le feuillet est orné d'un demi-
encadrement en or et couleurs. C(*tte table des matières est
écrite en rouge et en noir, avec changement d'encre toutes
les quatre lignes. Le premier feuillet du texte est rehaussé
d'un enciidrementen or et couleurs, la colonne A est presque
entièrement vide; cet espace était sans doute destiné à
i
LXIV. CHRONIQUES GÉNÉRALES D'ESPAGNE 409
une miniature ou à une rubrique. Dans le bandeau inférieur
du premier feuillet on distingue encore un écu d'armes dont
les pièces ont été grattées. Le premier feuillet du second
ouvrage que contient ce manuscrit est orné d'un encadre-
ment dans le bandeau inférieur duquel se trouve Técu
d'armes du grand maître de l'Ordre de Jérusalem, qui cette
fois n'a pas été gratté. 11 est éciirtelé, aux 1 et 4 de gueules,
à la croix d'argent, qui est de Saint-Jean-de-Jérusalem; aux
2 et 3 de gueules, à trois châteaux d'argent sommés de trois
tours de même, qui est Heredia. Dans une capitale ornée
qui ouvre le texte, on voit un guerrier armé, tète nue, qui
tient à la main une oriflamme de gueules portant une croix
d'argent. Format 412x280 mm. Reliure moderne. Au
dos : Crônrca de Espana.
I. La table des matières du premier ouvrage contenu dans
ce manuscrit est précédée d'une sorte de préface que nous
copions ci-dessous : « La sauiadiscreçion dénatura, pensada
la flaqueza de lamemoriade los honbres, por tal quepor la
diuturnidat ho largucza de los tempos las cosas que ha doc-
trina et sauiezapertenecenpordefallimientodeoluidançaho
obliuion no subiaciessen, ho fuessen oluidadas, el ofïicio de
tabulario ho scriptor fue adinuento ho trobado, por el quai los
deseos de los grandes senyores et las notables cosas de doc-
trina fuessen escriptas et las scripturas après luengament
fuessen conseruadas en aquel (sic) por do atendidas estudio-
sament et con virtuoso ingénie el muy reuerent en ihu. xpo.
padreetmagnificosenyor, don fray Johan Ferandez de He-
redia, d'alta recordacion, por diuinal gracia maestro del
hospital de sant Johan de Jherusalem, fizo translatar las no-
tables et admirantes autoridades impresas et contenidas en
el libre de los enperadores que fueron en Grecia, huno
après de otro, assi como se signe coniunctament et inme-
diada, et comiença primerament ha Costantino et Eremi su
ermano {sic) ut sequitur. »
Fol. n. Rubrique finale de la table des matières: Ber-
nardus est dictas qui scripsit, sit benedictus. De Jaxjua
vocatur qui scripsit, benedicatur. Amen.
Fol. 1. Incipit : « Apres la muer te de Theodosio enpe-
rador... »
Fol. 180. B. Explicit : « et non es ninguno en aquesti
410
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANT[LLANE
tnundo que sia sin rcprenssion. La fin del enperador sia fin
demiistoria. » Ffinito lihro sitlauset glorta Crîsto.Amen.
« Lo V iorn do man; fou escrit aquest libre en l'any de la
- natiuitat de nostre senyor mcccxciu. » Bernardus est
dictas qui scripsit, sit benedictus. De Jcujua vocatur qui
scripsit. benedicatur. Amen.
II. Fol. 183. Incipit: « En el tiempo que la paz fue
fecha. u
Fol.266. A. Esplieit : « Et Diosayasu anima. Amen, u
FJinilo libro reddatur gracia xpo. Amen.
« Aquestî Libro de los/echos et cnnf/uista» del princi-
pado de la Morea fue fecho et coopilado per comanda-
miento del muyt reuerent en Ciisto padie et senyor, don
fray Jolian Fcrnindez de He[re]dia, por la gracia de Dios
maestro del hospital de Saut Johan de Jherusalem et fue
conpiido et acabado de escriuir digous a XXIIIl del mes de
octobre, en el anyo de nuestro senyor MCCCXC tercio. »
Bernardus est dictas qui scripsit, sit benedictus. DeJaqua
voratur qui scripsit, benedicatur. Amen.
Le deuxième ouvrage contenu dans ce manuscrit a été
publié et traduit en français par M. Morel-Fatio sous le titre
suivant : Chronique de Mori'e aux XIII" et XIV' siècles,
publiée et traduite pour la première J'ois pour la Société de
l'Orient Latin, Genève, 1885. Dans la préface, déjà citée, de
cet ouvrage, M. Morel-Fatio observe que la première partie
du manuscrit qui nous occupe contient une histoire byzan-
tine, n certainement tout entière traduite du grec ou du
moins compilée d'après un texte grec u. Pour ce qui est
du dernier chapitre qui traite d'Alexis Comuéne, M. Morel-
Fatio constate que « c'est tout simplement une version
» littérale, avec quelques omissions, des chapitres 21 à 29
» du livre XJII de l'Epitome historiarum de Jean Zonaras,
» l'historien byzantin du XII' siècle, n Quant au Licre des
faits et des conquêtes de la principauté de Morêe,
M, Morel-Fatio a démontré qu'il n appartient incontesta*
» blement ^ la famille de la Chronique de Morée et a pour
» très proches parents le Liore de la conqueale [français]
» et la chronique métrique [grecque) w, mais que son « pro-
» totype immédiat ne doit être cherché ni dans celui-là ni
» dans celle-ci. «
LXIV. CHRONIQUES GÉNÉRALES d'eSPAGNE 411
X
•
(Osuna: Plut. I. Lit. M, n* 4, d'après Los Rios; Rocam. n'78;
Bibioth. Nat. Madrid, li)
Juan Fernândez de Heredia, Grant coronica de los con-
quiri dores. En aragonaîs.
•
Manuscrit de 426 feuillets, plus 13 feuillets de table,
vélin, réglé à 35 lignes. Minuscule gothique du XIV® siècle,
à deux colonnes. Miniatures, rubriques et lettres ornées. Le
premier feuillet de la table est enrichi d'un portrait du
grand maître de l'Ordre de Saint- Jean- de- Jérusalem. Ce por-
trait, peint dans une grande capitale, nous montre Ileredia
vêtu de r habit de son Ordre, la croix de Jérusalem- qui
ornait son manteau a été grattée. Le premier feuillet du
texte est encadré d'ornements en or et couleurs. La
colonne A est vide, on devait sans doute y écrire la rubrique
du premier livre. Format 418 X 289 mm. Reliure moderne.
Au dos : Cronica de Espafia.
Fol. L Préface de la table des matières : In nomine
domini nostri ihu xpi, amen. « Esta es la taula o sumaria
annotaçion de los libres, rubricas et capitules de la segunda
partida de la grant coronica de los conquiridores, la quai
contiene en si XVIII libres principales, segunt el numéro
de XVIII entre emperadores, reyes, monarchas, prin-
cipes et illustres varones, los mas famosos et virtuoses
que se troban que ayan senyoreado et conquerido regnos,
tierras et prouincias por diuersas partidas del mundo, los
quales el muyt reuerent en Cristo padre et senyor don
fray Johan Ferrandez de Heredia, por la gracia de Dios,
maestro de la orden del hospital de sant Johan de Jheru-
salem, trobo en los ystoriales por las lures gestaset mémo-
rables fechos auer senyoreado senyaladament en el mundo
por las lures virtudes. Kt por tal, como el dicho senyor
maestro en la su vida siempre loho et alabo los fechos de los
grandes conquiridores et principes, por aquesto el ordeno
et fizo la présent cronica, en la quai epiligo {sic) ciertos
principes los quales el fizo sacar de diuersas ystorias et
appartar de entre las otras cosas, assi como aquellos qui en
spécial perrogatiua d'armas esclarescieron en el mundo et
412 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
merescieron por sus valencias et virtudes seyer dichos con-
quiridores. Et comiença esta segunda partida en Antonio,
rey de Orient, et fenece en el rey don Jayme de Aragon. »
Rubrique: Primerament de quai Unafje vienc et f'ue
Antonio, et de las sus grandes valencias et ardide:ra^, et
de conw prendio la grant ciudat qu'es clamada el Pel-
lusio.
Fol. XIII V®. Dernière rubrique de la table : De la muert
del glorioso rey don Jayme,
Fol. 1. Incipit: « El auuello desti fue Antonio el recto-
rico ...»
Fol. 420 V*. Explicit : « el quai por su sancta misericordia
quiera coUocar la su anima con los sus electos en gloria
perdurable. Amen. »
Voici la liste des noms qui intitulent les dix-huit livres
de cette chronique: Antonio; César Octauiano : Tiberi,
emperador ; Trajano, emperador ; Alexandre Aurelio Seuero,
emperador; Costantino, emperador; Theodosio, emperador;
Attila, rey de los huncnos ; Theodorico ; Alboyn, rey de los
longobardos; Eracles, emperador; Karles Martel, rey de los
francos; Karles Magno, primero emperador de los francos ;
Vaspasiano et Titus, fillo suyo ; Tarih et Muça, moros;
Cangisc^m. emperador et rey primero de los tar tares ; Don
Fernando de Castiella et de Léon ; Don Jayme de Aragon.
M. Morel-Fatio (/. r.) dit que la seule étudedes rul)ri(ines
de ce manuscrit lui a permis de constatera (jue le livre I"^,
» (jui traite d'Antoine, et plusieurs chapiti'os du livre II,
)) (|ui traite d'Auguste, ont été empruntés à la vie d'An-
0 iouu) j)ar Plutai(jue, et, comme l'indiciuent les rubriques,
)) à la traduction araj^^onaise de cette vie » et « (jue le
» livre XVI sur Gengiskhan n'est (|u'une adai)tation de la
» troisième partie de la Fleur des histoires; d'Orient de
)) llétlioum, (iiti parle des Tr(r(arins et de leurs terres et
)) de leurs guerres, et des tei^res qu'ils ont rtequ.ises, et que
)) le XVII" et le XVIII" sont un(^ transcription littérale, en
» tout cas une copie très légèrement modiliée des cliro-
» nicpics royales de saint Ferdinand et de Jacciues p^
» d'Aragon. )) Ceci suUlt à démontrer la maigre valeur de
cette Compilation.
LXV
ALPHONSE LE SAVANT
(Osuna : Plut. III. Lit. M, n" 51 ; Rocam. n" 8 ; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-4)
Alphonse le Savant, Fuero de las leyes. En castillan.
Manuscrit do 128 feuillets, vélin, plus 2 feuillets de garde,
papier, réglé à 22 lignes. Grosse écriture du XV siècle,
à deux colonnes. Rubriques, capitales rouges et bleues.
Format 210 X 150 mm. Reliure de veau naturel, tranche
rouge. Au dos : Libro de las leyes.
Fol. 1. Rubrique : Este es el libro del fuero de las leyes
que dioel noble rrey don Alfonso, que Bios de vida,fijo
del noble rey don Fernando, que Dios perdone, amen.
Incipit : « En el nonbre de Dios amen. Por quanto los
coraçones de los onbres. . . »
Fol. 128, B. Explicit : « tenudos de dar nada. »
Rubrique : Finito libro. Este libro fue fecho et acabado
en Valladolit por mandado del rey donAlfonso, XXV dios
andados del mes de Agosio, era de millet CC et XCIII,
en el ano que don Doart fue primero heredero del rey
Anrich de Ynylaterra, recibio caualleria en Buryos del
rey don Al/'onso,
Rocamoradans son Catdloyo Abreviado, p. 4, n" 8, ajoute
à sa très courte notice de ce manuscrit le N. B. suivant:
« De este côdice se sirviô la Academia de la Historia en la
)) publicaciôn de los Opûsculos légales, Tieno bastantes va-
» riantes. »
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414
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
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(Osuna : Plut. I. Lit. M, n* 11 ; Rocam. n* 9 ; Biblioth. Nat.
Madrid, Ii-5)
Alphonse le Savant, Especulo. En castillan .
Manuscrit de 199 feuillets plus 5 feuillets de table e
1 blanc, papier, non folioté. La table est écrite à pleines
lignes, le texte â deux colonnes. Écriture de la (in di
XIV® siècle. Les chapitres de ce manuscrit sont numérotés,
cas numéros occupent le haut des rectos et les numéros des
livres le haut des versos. Rubriques, espaces blancs pour
capitales. Plusieurs feuillets sont très endommagés. Format
310 X 246 mm. Reliure moderne.
Le premier feuillet très diminué par l'usure, a été collé
sur papier blanc, il contient des fragments de textes de loi
de différentes écritures des XIV« et XV® siècles.
Fol. 1. Rubrique: Especulo, et au-dessous : Este es et
lihro del ffiœroqueffî:so eljTey donAlJJ'onso.ffijo del muy
noble rrey don Ffernnndo e de la muy noble rreyna dona
Beotris, el quai es llamado especulo, que quiere tanto de^ir
como espeio de todos los derechos .
Incipit : « [E]n el nonbre de Dios padre. . . »
Fol. 199. A. Explicit: « estomje bien sse pucde alçar la
parte contra quien reuoc^issen los juyzios. »
Livre I, fol. 1 ; liv. IL fol. 6 v« a'; liv. III, fol. 34 v« B;
liv. IV, fol. 55 v'> A ; liv. V, fol. 121 B.
Les derniers feuillets, et surtout les feuillets 197, 11)8,
199, sont très endommagés ; les deux derniers sont collés
sur des feuilletsnouveaux.ce qui en rend le verso illisible,
ce ne sont plus que des fragments de feuillets. Entre les
feuillets 197 et 198 se trouvent 2 feuillets de papier et
1 feuillet de notes, cjui n'ont rien à voir avec le contenu du
volume.
Cet ouvrage a été publié par l'Académie de THistuire dans
sîi cullection de t(.*xtes lécfislatifs.
I. '
LXV. ALPHONSE LE SAVANT 415
Alphonse LE Savant, Especulo. En castillan.
Cf. Notice XLV, ms. Ii-136.
D
Cf. Notice LXIV, Primera Crônica gênerai et Grande y
General Historia. En castillan.
LXVI
ORDONNANCKS
(Rocani. n* 11 ; Biblioth. Nat. Madrid, Heserv. 5a-14)
Ordenamiento de Alcalà, En castillan.
Manuscrit de 41 feuillets, vélin, réglé à 35 lignes.
Écriture de la fin du XIV'^ siècle, à deux colonnes. Ru-
briciues, capitales enluminées. Format 313 x 222 mm. Re-
liure moderne, avec la couronne et le chiffre du duc d'Osuna.
Au dos : Ordenamiento de Alcalâ,
Le texte ou^re par une lettre ornée dans laquelle le roi
Alfonsc XI est représenté en type de majesté, assis sur son
trône, couronne en tête, tenant le sceptre d'une main et de
Tautre le globe. Une autre miniature se trouve au fol. 23 v**
A, elle représente la tête d'Alfonse X el enperador, portant
la couronne impériale. Sur un feuillet de garde, nous trou-
vons la table de^dfulosdeïOrdenamientOj qui occupe les
2 colonnes du recto et la colonne A du verso. Dans les
marges, sur des bandelettes, respectées par le relieur, il y a
des indications de contenu, la tranche de ces bandelettes
est dorée, ce (pii indique que ce manuscrit devait être pri-
mitivement tout entier doré sur tranche et (ju'il a été fort
maladroitement rogné.
Fol. 1. A. Incipit: (( En el nombre del Padre et del fijo
et del espiritu santo, (jue son très personas et un Dios, porque
la iusticia es muv al ta virtut ...»
Fol. 41 v'\ A. Kxplicit : cEt destas nuestras le[y]es man-
dâmes fazer un libro et seellar lo con nuestro seello de oro,
LXVI. ORDONNANCES 417
para tener en la nuestra camara. Et otros secllados con
nuestro seello de plomo, que embiemos a las çibdades, et
villas, et logares de nuestro sefiorio, de los quales es este
uno. Dado en las certes de Alcala de Henares, veynte et
oclio dias de febrero. Era de mill et trezientos et ochenta
et seys anos. A treynta et seys aûos del nuestro regnado, et
a ocho aûos que vençimos los reycs de Benamrin et de Gra-
nada. Et a çinco aûos queganamos la muy noble çibdat de
Algezira. »
« Nicolas Gonçalez lo escriuio. »
B
rRocam. n' 10; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-31)
Ordenamienéos. En C'àstïlVdn.
Manuscrit de 183 feuillets, plus 2 feuillets de garde, pa-
pier cebtt. Ecriture du KIY*" et du XV® siècle. Rubriques
et capitales grossières. Format 251 X 166 mm. Reliure mo-
derne avec la couronne et le chiffre du duc d'Osuna. Au
dos : Ordenamientos .
Fol. 1. Rubrique: In Dey nomine amen, Prymero or-
denamiento del rey don Alfonso quejizo en ValladoUd
(12 décembre, ère de 1363).
Incipit : « Sepan quantos este guaderno vieren. . . »
Fol. 10. Ordenamicnto de Madrid (9 août, ère de 1367).
Fol. 27 v^. Note du XV® siècle : Falta (en el ordenamiento
del consejo esta) un ordenamiento de la Vanda quefiso el
dicho rey don Alfonso, era de 1368,
Fol. 28. Ordenamiento de Segouia (30 mai, ère de 1385).
Fol. 37. Note du XV*^ siècle: Falta un ordenamiento pe-
queno deste rey don Alfonso, quejiso de las penas que per-
tenesçen a su camara.
Fol. 37 v^ Aqui comiencan los XXX e dos titulos de las '
leyes nueuas, que el rey don Alfonso fizo en Alcala de
Henares, en las cor tes.
Fol. 41. Ordenamiento del rey don Alfonso en Alcala
de Henares, em^ndado por el rey don Pedro sufijo (Val-
ladolit, 19 septembre, ère de 1389 ; Alcala de Henares, 28 fé-
vrier, ère de 1386).
27
418
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLÂW
Fol. 78. Pi'iiçiones de Alcala de Henares, poret rey don |
A Ifonsofechas.
Foi. 93 v. Ordenamiento de Scuilla (Alc^ila de Henares,
8 mars, ère de 1386J.
Fol. 95. Note du XV'siècIe: Aqui falta el ordenamiento
quejiso el rey don Pedro en Valladolid de petiçiones géné-
rales, el dicho ano. Falla otro hordennmiento dd rey don
AIJonso en Léon, en Junîo, era de 387, de petiçiones e de
como e en que manera han de poner en las cartas Léon e
Toledo.
Fol. 95 v". Primera ordenamiento delrey don Enrrtque,
que fbso en las cartes de Burgos (dimanche 7 février, ère de
1405).
Fol. 100 V". Ordenamiento del rey don Enrn'que, quejiao
en Toro {1" septembre, ère de 1407}.
Fol. 107. Ordenamiento de la casadelacha[n]çelleria,
ferhoporel rrey don Enrrigue.
Fol. 111. Ordenamiento del rey don Enrrique,Jecho en
Alcala (Alcalà de Henares, 26 juin, ère de 1408).
Foi. 112. Ordenamiento delrey don Enrrtque de las cartes
de Toro (4 septembre, ère de 1409).
Fol. 119. Petiçiones que al rey don Enrrtque fueronj'echas
en las cartes de Toro (10 septembre, ère de 1409).
Fol. 1S6 v". Petiçiones fechns al rey don Anrrique en
las aortes de Toro par los p[re]tados e cleresia de sus rcgnos,
el ano e era de mille quatroçientos e IX aflos (15 septembre,
ère de 1409).
Fol. 130. Ordenamiento del rey don Enrriquefecho en
7*0^0 (10 novembre, ère de 1411).
Fol. 132 v". Ordenam.iento del rey don Enrrique quejiso
en Burgos (26 &\r'û, èredel412)-
Fol. 136. Ordenamiento que fiso el rey don Enrrique en
Burgos (13 novembre, ère de 1415).
Fol. 139 v", Ordenamiento delrey donJohan delascorfes
de Burgos {8 août, ère de 1417).
Fol. 141. Petiçiones fechas al rey don Johnn en las cartes
de Burgos (10 août, ère de 1417).
Foi. 149 v^. Ordenamiento de las rorti's de Soria delrey
don Johan Jecho (18 septembre, ère de 141 G).
Fol. 154. Note: Aqui falta otro ordenamiento tlcl dirho
LXVI. ORDONNANCES 419
rey don Johan, fecho en Alcala de Henareii, de la venta
de las sacas de los diesmosde los ganados.
Fol. 155. Ordenamiento de las aortes de Valladolid del
rey don Johan (1®' septembre 1385, ère chrétienne).
Fol. 164. Ordenamiento del rey don Johan en el ayun-
tamiento de Segouia (1386, ère chrétienne).
Fol. 173. (Écriture carrée du XV' siècle). Ordenamiento
de Briuiesta del rey don Juan,
Fol. 183. Explicit : « que vosotros sabîades muybien las
cosas en que nos erades tenidos de (et ajouté d'une autre
main) guardar. »
(Rocam. n'61; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-111)
Constitucions gênerais de Cathalunya. En catalan.
Manuscrit de 309 feuillets, papier et vélin, plus 1 feuillet
de garde. Écriture du XV® siècle. Rubriques et petites
lettres ornées. La préface de cet ouvrage est en latin, le
reste en catalan. Format 281 X 206mm. Reliure moderne.
Au dos : Constituai ones de Cataluna,
Le feuillet de garde porte la rubrique suivante : Consti-
tucions gênerais de Cathalunya, usatges de Barchenona,
capitols de corts gênerais ab les comemorox^ions de
P. Albert, e costumes e constitucions arromançades de pau
e de treua e situades sobs cong[r]uens titols segons la orde
del codi.
Fol. 1. Incipit : « Nos Martinus Dei gratia Rex Ara-
gonum ...»
Fol. 4. Explicit: « Datum Barchenone XX VHP die marcii,
annoanatiuitate domini millésime CCCC'^o ^ono, regnique
mei XIIP. » Les feuillets 5, 6, 7, sont blancs. Fol. 8. Ru-
brique : Rubriques o titols del primer libre. Ce volume est
divisé en dix livres.
Fol . 309 V®. Explicit : « salaris als dits oficials. » Qui es-
cripsit escribat semper cum domino viuat, Genesius vocatur
qui escripsit benedicatur. Bernardus qui scripsit benedi-
catur, am£n. Amen, Deo gratias, amen.
420. BIBLIOTHÈQUE DU MxVHQUIS DP SANTILLANE
La dernière pièce contenue dans ce recueil est datée <
1432. Sur le feuillet de garde on lit cette note : « Compri j
Père Johan deConesalas presehs costitucions, per preu <
IV llibres VIII sueldos, per mans del bedel de la seu sant
23del mes de desinbre, any MCCCCXXXXIII. » Suit t
seing manuel suivi de quelques mots dont les seuls lisibl
sont*: (( liber iste michi et Lou. . . » Ce manuscrit n'est p;
signalé par M. J. Massô Torrents dans son catalogue d
manuscrits catalans de la Bibliothèque Nationale de Madrid
I
I
t
1
'.
GIL DE ZAMORA
(llwam. n- 120; Biblinlli. Nat Madrid, li-140)
GiL DE Zamora. Alabanças de Esjiailn. En castillan.
Manuscritde 120 feuillets, papier. Écriture du XV'siècle.
Ni rubriques, ni capitales. Format 203 x 142 mm. Reliure
moderne.
Fol. 1. Incipit : a Al sereni.simo seoor suyoel infante don
Sancho;- fijo mayor e heredero del muy ylustre rey don Al-
fonso, fray Juan Gil, frayle menor en Çamora, doctor in-
digne, su homill escriptor. . . »
Cette préface finit au verso du premier feuillet ; elle est
suivie de la table des chapitres de tout l'ouvrage.
Fol. 2. v". Rubrique: Comïença el primera trabtado de la
pob/açion de Espana. Incipit: h Espaûa, commo cuentan
sant Geronimo e aant Esydro. . . »
Fol. 219 V". Explicit: « los infinitos siglos. Amen. »
Ce manuscrit contient une traduction castillane du De
pracconis Hispaniae de frère Juan Gil de Zamora, faite
probablement à la prière du marquis de Santillane. En
tout cas lûigo Lopez de Mendoza a possédé ce volume et
s'en est servi. Nous avons relevé dans les marges, malheu-
reusement trop rognées, de ce manuscrit lo signe que le
Marquis a employé pour marquer dans le Dante de Villena
(Cf. Notice XLVII) et dans le Boccace de Paris (Cf. Notice
XLIX) les passages qui l'ont frappé. Nous retrouvons
aussi en marge des Alabançaa les mains que nous avons
remarquées dans la Dioine Comédie et dans le Liber de
MonUbus.
Voici la liste des feuillets sur lesquels nous avons vu le
422
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DB SANTILLANE
signe du Mar(juis : fol. 20 v" ; fol . 21 ; fol . 36 \-" ; fol . S» ; I
fol. 30 Y" ; fol. 31 v; fol . 97; fol. 107 v*. Les passages qui
oQt attiré l'attention du marquis de Santillane sont ou
d'érudition ou de morale. Elio emperador; se cuenta de tos
consutes de loa romanos ; diaro Aristoteles ; refrenar
apetitos bestiales, et naturellement il u lu attentivement les |
endroits où Gil de Zamora a cité Sénêque. On remarque ^
aussi des mots écrits en surcharge et d'autres corrections
légères de la main du Marquis. Enfin, le feuillet ISO est •
occupé par un brouillon de vers d'Ifilgo Lopez, dont l'ins-
piration est due aux chapitres FV et V Jes Alahanças : IV
e quinto, tralando de la honistad {sic} e sanîidad de los oa-
rones de espafia. Le fragment de ce chapitre qui plus spé-
cialement a dicté ses vers â Inigo Lopez de Mendoza se
trouve au fol. 97 v"; il est marqué d'un tntit. ce trait se
prolonge jusqu'au bas du feuillet 98 où commence le cha-
pitre intitulé : De très noblesas que deoen aver los reyes.
Nous transcrivons ici le morceau dont s'est servi le Mar-
quis :
i' e fueron otras personas muy famosas en Espana que onrraron
mucho la yglesia de Dios, aunque non fueron canonisados pop
santos, commoYdalioobiapode Barcelona.TaloobispodeCaragoça
elVfemio deTarragona, Mausona de Merida, Parcardo de Braga,
Eladio e Eugeaio. Julian argobispo» de Toledo, Fiilgençio, her-
mano de I^andre, obispo asligitano senalado de vida e dotrina,
Martin Dumiense, oiirra de ja gente, sa vida dellos et su estoia
diadema e cotoDa de la yglesia, su sabiduria pas de muchos,
su lenguaynformaçion de <lii:Ciplina, su^ m an os para acorro de
pobres, e su coragon para conpasion de omildes, su (inla selo e
amor de fe, e sus armas para persécution de blasfemia. Bien aven-
lurada lierra que sigue e asemeja fe de tamafios padres e sige la
santidat en que se Fase fermosa su prudençia, bien aventurados los
prinçipese perlados que por personas tan santas e muy claras de
sangre ede linaje tomaron las leyes sagradasde Dios, porqueellos
asemejen en obra e en dotrina e en fe a tan saulos varones, e sobre
todas las cosas fagan reverençia a aquel por el que los reyes reynan
e loa que fisieron las leyes determinan las co.sas justas, en cuya
mano estan los poderyos de lodo^ e los derechos de lodos, los
reynos cuyo reyno es el royno de todos loa siglos e seûorio en toda
generaçion e generaçion.el es criador de todas las cosas, todo pode-
roso e rey poEenle e mucho de temer que se asîenta sobrel trono e
judga el senor. M
LXVIl. GtL DE ZAMORA '
Voici ce que le Marquis a fait de ce passage :
« tueron varones de mucha. . .
eugenio arcobîspo tolo
claros por obras e de grant çiençia
ladto asimesmo e juliano
digDîScados de la sacra silla
fulgengio obîspo digno astif^î — »
Ayant biffé ce commencement, le Marquis rt'crît
vers (I) au-dessous, siina toutefois les améliorer:
« (ueron varones de grant sapienvia
eugenio argobispo toledano
julian daiio (1) e de grant pruden^ia
fulgençio obispo astigîtano
. . . (jue era con los. . . y afable (2),
cuyos estudios non fueron en vano
mas estorçando nucstra sancta fe
en los conciliosconclaues
conlra la seta de los arrîanos
tu Dueslro lucaii sabes aomo fi]e[ron] (3)
en grant conformidat e muy cercanos,
fueron eslos con el buen dalio en ausona (?'.') (4)
pontifeses de los nieridiano[s]
dalio asimesmo el de barcelona
aasi commo poniendoel fecho alla muestra (5)
eufemio que fue de tarra. ,
eufemio varon de ta. . .
nos flzoel de larragon[a]
eufemio asi bien de larrugona. »
Le seul commentaire que l'on puisse faire de cette
étrange élucubrationestd'y mettre un point d'interrogation.
Kt pourtant elle est curieuse, parce qu'elle nous montre à
l'teuvre la muse érudite du marquis de Santillane.
1. Idalio.
2. Il y a U den mots biffés et des mots corrige en 'urcliafge qui sonl
également illisibles.
3. Même remarque que fxnir lu note 2.
•1. Le relieur a trop entrai la mat-içe.
5. En sarehurge : u coniuio que eupune »u. u
FRANCESCH EXIMENIS
(0§Tina : Plut. in. Lit. N, n' 23; Rocam. n* 212 ; Riblioth. Nat.
Madrid. Ii-101)
Francesch Eximenis, Natitra Angelica. En castillan.
Manuscrit de 128 feuillets, vélin et papier, plus 3 feuil-
lets blancs au commencement et 1 à la tin, non folioté.
Écriture du XV" siècle. Rubriques et capitales dessinées à ]
la plume. Format 350x265 mm. Reliure de parcliemin.
Fol. 1. Rubrique: Capitula primero que propane breue e
en gênerai la attesa de la angelical natura,
Incipit: u Angelical natura es tan alta...»
Fol. 128 v°. Explicit : « E con tanto sea cou vos ihu.
spo. por la su clemenciu. »
Rubrique : Aljonso de Çamora, bacliUler en décrétas,
nie escriuio, a seruiçio pn'ineramente de Bios e de la m
sienpre virgen maria su madré, e del sefior e escrenuo ca-
uallero Yniyo Lopes de Mendosa, senor de ta Vega. JSstû !
libro se tnlitula natura angelica.
Cet Âlfonso de Zamora est le mùme qui a copié la tra- j
duction castillane de l'Ovide moralisé de Pierre Bersuïre ■
que contient le manuscrit Ii-97 de la Bibliothèque Natio-
nale do Madrid (Cf. Notice XII). Nous remarquons dans ces
deux volumes la même écriture grande et claire, la même
ornementation élégante des lettres capitales. La beauté de
son écriture n'empêche d'ailleurs pas Alfonso d'être assez
négligent, et ses copies en donnent plus d'une preuve.
Le BacbiUer Alfonso Gomez de Çamora, auquel le mar-
LXVIII. FRANCESCH EXIMENIS 4%
quis de Santillane, alors seulement seigneur de la Vega,
confie la mise en castillan d'un Paul Orose aragonais
(cf. notice XXIX) ne fait probablement qu'un avec le
copiste AlfonsQ de Zamora in decretts backalarius. M. Ce-
sâreo Fernândez Duro, dans sa Coleccion bibliogrqfico-bio-
(irafica de notictas referentes â la provincia de Zamora
{Madrid, 1891, p. 565, a" 1283), indique simplement la
présence de ces deux manuscrits dans le fonds Osuna. Il
ne nous dit rien sur la vie de cet Alfonso qui ne figure pas
dans la Bibliotheca de Nicolas Antonio.
On sait que le De Natura Angelica de Francesch Exime-
nis, composé en 1382 et dédié à Père d'Artes, mestre ra-
cional du roi Jean I", fut îraprîmé en catalan dC's 1494 ; en
1434, il fut traduit en castillan sous les auspices de Fr. Mi-
quel de Cuenca et de Fr. Gonzalo de Cordoba (Cf. Morel-
Fatio dans le Grundriss de Grôber, Katalanische Litte-
ratur. II, 2, p. 100.) Cette version castillane fut imprimée
en 1490 k Burgos, par Fadrique de Etasilea {Cf. Mendez-
Ilidalgo, Tipogvafia Espaflofa, p. 134, n''8).
Francesch Eximenis, Doctrina de dure a cascuna per-
sona. En catalan.
Cf. Notice XXVI, ms. Ii-109.
LXIX
JUAN DE FUENT SAUCO
(Rocam. n* 118; Biblioth. Nat. Madrid, Ii-157)
Juan de Fuent Sauco, De Verbo contra udaeos. En
castillan.
Manuscrit de 113 feuillets, plus 2 blancs, papier et vélin,
non folioté, réglé à 28 lignes. Écriture du XV® siècle.
Notes et corrections en marge. Rubriques, initiales et let-
trines. Format 210x144 mm. Reliure moderne.
Fol. 1. Rubrique: Cotniença lo libro de verbo contra
iudeos. Prologo.
Incipit : « Eructauit cor meum verbum bonum ; estas
palabras...»
Fol. 113 V^. Explicit : (( el quai cscrito (izo frai Juan de
Fuent Sauco, bachiller en la santa tlioologia, alumbrante
el mui alto verbo diuino, al quai toda honor e gloria, in-
stigante el mui honrado c<uiallero Pero Fajardo, adelantado
de Murcia, a cuya peticion se ordeno. I esto fue por un
singular sermon que el mui honrrado bachiller frai Juhan
fizo, en que fablo muialtamentedel muy supercminent ver])o
diuino incarnado, alumbrante su gracia, en presencia del
muy reuerendo don Diego de Comontres (1), obispo, de
Cartajena, e del senyor adelantado, e de muclios iudios le-
trados, e de otras gentes ajuntados en sancta maria de
1. Diego de Comontes, évoque de Cartagena, mourut le 6 mars 1458
(Cf. Fidel Fita, Bosquojo historico de la scdr cartaf/incnse écrit par
D. Diego de Comontes. Bolei^n de la Real Arademia de la Historia^
t. III, 1883, p. 276-293).
LXDC. JUAN DE FUENT SAUCO
427
gracia del alcacar (1). E presta este tratado non tansola-
ment para reformacion de la fe a los cristianos, para eo-
noacer e fablar e muy altament prediccar singulares secretos
de la mui supereminent persona seguada de la alta mages-
tat, mas aun presta para doffonder ia fe por razones binas
delasciencia natural, e para disputar e arguir contra los
erejes, judîos, moros, e contrarios de la mui souerana e alta
verdftt, sin sospechae sin error verbo diuino, segiinda per-
sona de la mui supereminente magestat, que reioa para
sîempre un dios bendîto. Amun. »
Le nom de l'auteur écrit primitivement dans le manus-
crit Juan de Fuent Santo, a été corrigé en Fuent Sauco.
Ce curieux traité est mentionné dans le Boletinde la Real
Academia de la Historin (t. X, 1887. p. 6 et 7], où (dans
les Noticias) on donne une description sommaire de ce vo-
lume et une copie de l'intéressant esplicit de ce manuscrit.
L'auteur anonyme de cette note ajoute : « Esta obra fué, por
» lo vîsto, escrita entre los anos 1453 et 1458. El Hbro De
» verbo contra Judaeos, inspirândose en ol De oerbo contra
» Sarracenos que liabla escrito el doctor Juan de Segovia,
» puede considorarse como avanzada prùxiraa de! Fortali-
» tiuni fidei que publicô en 1459 Fr. Alonso de Espina
u contra judlos y sarracenos. u
1. Pedro Fajardo s'emp&ra de l'alcaiar de Murcie en 1453 (Cf. Cas-
cales, Discarsos hislàricas (II- la ciudad de Mtu-eia, cité dans le fioleUn,
' t. X. 1887).
LXX
MAÏMONIDE
(Osuna : Plut. I. Lit. N, n* 7; Rocam. n' 162; Biblioth. Nat.
Madrid, KK-9)
Maïmonide, Le More Nebuchim ou Guide des égarés, tra-
duit en castillan par Pedro de Toledo.
Manuscrit de 141 feuillets, plus 2 feuillets de garde,
1 au commencement et 1 à la fin, papier, réglé à 37 et
40 lignes. Écriture de la première moitié du XV^ siècle, à
deux colonnes. Rubriques, enluminures, capitales en cou-
leur. Format 408x290 mm. Reliure du XV« siècle en cuir
sur ais, ornée de dessins de style mudéjar. A Fintérieur des
plats se trouve collé un feuillet de parchemin, réglé à deux
colonnes, contenant un fragment d'ouvrage latin qui paraît
avoir dû être un traité d'astronomie, l'écriture est du
XIV*' siècle. Sur les 2 plats, on voit des traces d'un écu d'armes
peint sur papier et collé. Ces armoiries sont trop dété-
riorées pour qu'on puisse les déterminer. Tout ce qu'on peut
dire, c'est que l'or et le sinople dominaient. Les deux plats
étaient traversés par une barre terminée aux deux bouts par
des gueules de dragons, dont on devine encore le dessin.
Au dos^ le titre écrit sur une étiquette blanche : More, el
Moysen de Egipto, puesto en eastellano por el maestro
Pedro de Toledo,
Fol. 1. Grande initiale ornée, double encadrement en or
et couleurs.
Incipit de la préface du traducteur : « En el nonbre de
Dios todo poderoso, yo, maestre Pedro de Toledo... »
LXX. MAÏMONIDE 429
Fol. 1 v°. Explicit : (( e de la vucstra seïloria grant prez
e bueii galardon. Amen. »
Fol. 2. Même ornementation que cî-dcssus. Dédicace de
Maïmonide à son élève raby Joseph. Incipit : « Dios te de su
gracia. .. »
Explicit : « en el logar onde seras. E pas sea sobre ti.
Amen. »
Préface de Maïmonide. Incipit : « En el nombre de Dios
fuerte... ))
Fol. 6. Explicit : « abrit vos puertas e entraragente justa
que guarda crcençias. »
Livre I. Incipit : « En la manera de yraagen. .. »
Fol. 49 v°. Explicit : « con el ayudo de Dios abastado. »
Rubrique : Di^e maestre Pedro de Toledo : aqui esjîn
de la trasiadarion que Jize al primero libro del More de
abraijco a romance segunt mas e mej'or mente pude. Al Dios
alto ijnfinito sean dadas gracias segunt aquel que el es, La
quai t/usladaçion fize con muy grant trabajoque en elpro-
logo que fize en comienço deste dicho libro son contenidas.
(sic) E sialgunaerroro errores en el ouiere e las emendare
algunt perfecto varon, de Dios aya galardon e le sean
otorgadas gracias por aquel a quien yo pido que segunt
me ayudo començar este primero libro asy e mas mejor
me ayude acabar e Jèneçer todo el dicho libro. Amen, Ce
livre compte 75 chapitres.
Livre II. Fol. 49 v<*. Rubrique : En el nonbre de Dios
aqui comiença la trastadaçion segunda de la segunda
parte del dicho libro del More, Capitulo primero,
Incipit : « Capitulo primero: los prinçipios que son mc-
nester en afirmar seer Dios... »
Fol. 90 y'*. Explicit : « e començaremos en otras cosas
con el ayuda del abastado etcetera »
Rubrique : Dize maestre Pedro de Toledo : aqui es fin de
la trasiadarion de la segunda parte del More en r romance,
Dios sea loado, amen, E feneçiose oy vierrnes veynte e çinco
dias del mes de,,,, en la villa de Çafra, aflo del Seflor de
mill equatroçientos edieze nueue aflos. La quai trastada-
çion se /izo con mayor trabajo que la primera parte por las
muchas dichas errores de los trasladadores primeros e
escripuanos. E senor, vuestra merçet sepa de mi una cosa.
430
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
e todo (tquel que por esle libro esludiare.si leirado J'uer'e
en todo saher e prqfundo, ■■iolil en laa artes e en /îioso/ia \
natural e moral ejtlosojia primera, que de Moysenfasta oy i
tal libro non se conpuso segunt en la manera que es e /a \
sçiençia en que tracta, nin tal letrado sabto J'ue por esa
manera en j'udtos e cristianos e moroa. E do e presenco por
U'stiyo este dicho alto libro a aqtiel que en todo el e sus
partes en gênerai e en singular bien entendiere, si tal per-
sona puede ser o non, e si tal o taies fueren seran muy
pocos e ralos. uno mjui en Europa. e otro en Asya, e otro
en Africa. E todo esta entiendo /oser ca-dat al que al
dixiere, e tengo que me non contradira el que el tal libro
coàosçiere e entendiere saluo si fuere d-e aquellos que dise
Aliœandre Alfaradosi que los contradesires non rajgo-
nahlefi sejiuen por çelos e enbtdias e yntençiones e malque-
rençias, e es senotio, e lenerse en mucho, e loandose por
oia de vanagloria, e concuerda con e( Abuhamed Algasel
en su libro que es el peso de las costunbres, e Abujhrty'e
en sus dotriruts, e Mahomad Abujecaria, e Abunaçer
A Ifaraui. E pido vos como a senor, e manda vos por ma de
dotrina de los maestros, que jamas non tendes capitulo sin
leer el ante del, que séria caso de vos Jaser dubdar e non
entender machos cosas por la yrant prol'undidat de este
coron en este dicho libro, parque vos non marauilledes de.
algunos vocablos mm puestos a perfection ante dos mara- ,
uilledes de lo que esta bien por dos rrasones que Aristo—
aies dis en ronùcm/o de su metq/isica segunt la trasladaçion.
morisca : la primera rrason es por In profandidat de las
sotiles e allas cosas, e la seyunda rrason por la cortidat e
pequeOo capas de nos ; e asiyo por mipoco entender quanto
masmi poco sabere alcançar, por la neçesidat de los nepe-
sarios trabajos mundanales. E agora eomençare rromançar
la terçera parte del More e acabare con et ayuda de Bios,
En esta terçera parle tracta en los secrectos de Maaçe
mercaua e Jilosqfîa e del mundo e ley e/ueros e manda-
mientos de Dios, ejenesçe en ta sapiençia en el postn'mero
capitulo onile tracto muy altamenle. E agora romençare
rromanrnr este dicho (errcro libro del More. En el nombre
de Dios amen. Ce livre c<)in|jte 19 clijipitrt's.
LXX. MAÎMONIDE 431
Livre III. Fol. 91. Incipit : « Principio en el nombre de
Dios; yadeclaramos pieça de vezes... »
Fol. 141. Explicit : « grande seyentes en tierrade sonbra
mortal luza claro sobre ellos. Amen. »
Rubrique : Aqui es el fin de la terçera parte delMore
onde es todo acabado, Dios sea loado amen, E acobose (sic)
vierrnes ocho dias del mes defebrero, ano del nasçimiento
del Nuestro Senor Jésus Cristo de mill e quatroçientos e
treynta e dos anos, en la muy noble çibdai de Seuilla. El
quai libro cscviuio Alfonso Pères de Caç{e]res, ve^ino de
la dicha çibdat. Dios sea loado por sienpre amen, Finito
libro sit laus Deo Christo amen. Le livre III compte 54 cha-
pitres.
Ce texte est illustré de gloses de deux sortes : 1** Les
notes du traducteur^ copiées avec le texte par Alfonso Pérez
de Câceres. Ce sont des explications de mots, des observa-
tions, ayant trait aux difficultés de la traduction. Ces notes,
presque toujours marginales, sont rares et brèves, mais on
les rencontre dans les trois livres. 2° Des notes de caractère
philosophique et linguistique.
Ces dernières notes sont écrites d'une autre main que le
texte, mais elles appartiennent bien à la môme époque.
Tantôt marginales, tantôt interlinéaires, elles sont très
nombreuses sur les 20 premiers feuillets, après on n'en
trouve plus. Mordantes et critiques, elles trahissent un
contemporain du traducteur, très versé dans les questions
de langue et connaissant le texte arabe du More Nebuchim.
On pourra juger de l'intérêt de cette version, comme aussi
des attaques du correcteur anonyme, par les extraits que
nous publions ci-dessous.
Préface du Traducteur
En el nonbre de Dios todo poderoso, yo maestre Pedro de
Toledo, fijo de maestre Johan del Castillo, fue rrogado e mandado
por mi senor Gomez Suares de Figueroa, fijo del muy alto caual-
lero don Lorenço Suares de Figueroa, maestre que fue de la muy
onrrada e alta orden de la caualleria de Santiago, que romançase
el muy altisimo libro del More que fizo el muy famoso sabio
maestre Moysen de Egipto, el Cordoui, fijo del grande juez rabi
Maymon de Cordoua, en la muy alta sçiençia e sapiençia de la phi-
432 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANË
losofia e metaHsica e de las profèçias eleysanlade Moyseo- EXM
qualnonbre More(l) quieredozirmosiradore ensefiador de los lup- F
bados. Esto seenliende por los miiy profundoii judios sa.bios eaj
fllosofia que aDiao dubda en rus coraçooes e fuerte^ turbaçiones d»!
muchas cosas de la santa escriplura que pareçian ser contrai
naturaleza e raKon. Ende la voluplad dei dicho seùor coop<
nedor de esle More fue junlar e aiiiiKnr la sanla escriptura dût
Moysen e de los profeutas coula muy altisima esçelenle filosoBal
primera (2) e moral e natural, segunt en el dieho liljro es mayar- '
mente contenido. E yg, el diclio maostre Pedro, entendiendo seer ]
el dieho mi sefior muy grande e prudente sabio e noble de condi-
çiones, e por le fazer plazer e seruiçio plogonie de volunptad J
ponerme al trabaio para lo trasiadar de abrayco a romance, lo-a
lo mas mejor que supiere e pudiere, fiando en un verdadero Dîos \
dador de todo ser e entender e ^a gracia a quien le plaz, que yoM
(are lo que deuoeseguire la régla ecostunbre de los trasladadores I
letrados que a mi son antif^ipados. E por quanio los Irasiados soa-l
diuerHOs o de diuersos letrados: bueoos ecomunales e ninguiios(3)î.'l
e los escriuanos otrosy todos, por ser non letrados (4|, erraronf
yerros manifîestos, yo loque Rzieresy errare non sea en cuipa, Q J
de lo que bien dixiere a Dios las gracias sean dadas, quanto masJ
que amos trasladadores erraron (5) en muchas cosas. Eel uao mas'l
1. Verdad es que More quîere dezir mostrador, maa non eato qaei
diKe de los lurbados, que otro vocablo que due es ebrayco liane— I
bochim aquel dïïe Iob turbados, e aun en la verdad iiebocbim,
ebrayco, desarradoH quiore dezir, nuQ turbadoa cornu el lu trasiado, qoc j
el ebraycode tnrbado ea aiblialïm o rnebohalim, mas csln pasadero e
sogunt lo que tenemoa en que entender aiiel an te.
2. Sy esta que diiie tlloHolIa primera lo dize pur la motafisica, coma lo J
quiere la razon porque ctimas prociada. nonordcuocou raxou la Oionkl J
junta uoa ella ]>or quantc la natural es nefenaria para vlla e aua
primera en quanto aprenderla, demaa que no paresce repugnar la flJo- |
sofia moral la ley de Moyseu ; non se que liene que faxer la moral fllo-
sofla en este feeho que byen abenïda se esta con la ley de Muysen.
3. Non se que quiere dezir aqui ningunos, si s<tra o non d'e»crivaao>
4. Non son todos los escrivanos non letrados nin todos erraron, ttîn
mucho menos los trasladadoces como dizo segiint pareçei-a lucgo ade-
lante que el autor miitmo vto la trasladacioD de Abeutabbon c la ovo
poF bueaa, aunque este trasladador diga que todos erraron tiomo lo âîio
luego aqui adelante que amos trasladadores erraron, mal sy pense de«-
cargar de si e cargar sobrollos. '
5. Salva su gracia que el oiismuconpuiicdor rabyMoyi^en de Egipto
vio la trasladacion de Abcntabb<>n c la ;iu(;tori/u. vc^i-dad m i|iie la dol
Hariii es errada e la suya mas.
LXX. MAÎMONIDE 433
queelotrosinconparaçion.porqueessabîdoser buenoeconplîdoen
lenguaje e muy sînple enla sçiençia e nonbraso Harizi. E el mejor
en la sçiençia nonbrase Auenlabbon. Mas fio en el Dios alto (1)
e en la sçiençia, maguer poca, que a mi plogo endonar que fare
todo lo mas e mejor que pudiere, tanto que en la sçiençia non aya
error, en todo mi poder e seguat mi pequefio entender. Fero sepa
el mi sefior, e todoaquel que por esta mi trasladaçion leyere o
viore, que la entençiou del noble maestre Moysen non fallesçera(!i)
de todo su libro de ooniienço Casta la Qn co»a alguna. aynidandome
el verdadero Dios. comoquier que los libros onde conçierto e tras-
lado son Irasiados detrasiados onde conprehenden forçadamente
errores |31 muchos, asi por las diuersidados de los trasladadores
en diuersas errores. como en las dîuersas errores de los diuersos
eseriuanos. Ende, segunt la eostumbre (4), oue a tazer de un
vooablo dos e de dos vocables uno. e aPiader en affiiint logar.
e menguar en otro. e en uno declarar. een olro acortar, e en olro po-
nerla razon voeablopor vocablo (5) talquai esta, o raayormentede
la mejor trasladaçion. que es segunt yoeotros masietradosespuesta
edada por muy mas notable. E muchas vezes (6) tomoun renglon
de la una trasladaçion e otro de la otra e algunas vezes lo tomare
(al quai esta por lo yo non eutender, segunt la trasladaçion esta
non segunt deue (7). E por non errar ni poner uno por al lie lo de
poner segunt esta en la dicha mejor trasladaçion (8). E porque la
1. FiareDDioxbuoDa cosa es mas non ae quito por todo esto que non
es BU IraaladiiçioD crrada. e non de p<ico, mas ci>mo dixo el sabioSa-
[omon por mucbedunbre de palabras non se quita el yerro.
2. Muchn Aixe ademas onde tualox sabios faJIeçieroo e niin a su
dichodelmayormeotequedizequelos libros pordonde el traslado oon-
prehendian errores e aun ]>or la iibra suya paregera.
3. Si los libros conprehQndea errores oomo asegiira que non falegera
la entonçioo del aucCor de todo su libro. non lu eiilyendu,
4. Eu esto iizo byen ai cntendja la entençion maa el se dîxe lo tiun-
5. Por Ventura sera sin error, mejor Cuera sobrescei- eu loa talcs
vocablos fasta preguntarloa.
6. En esta mezcla el provecho ea dubdoao e el daAo Qs çyerto quando
meno porque sera mas trabajosa de adreçat-.
7. Ya me paresse que vyene on cognocimyento que de neçesario ha
de falleçer en contrario de lo [que] ha dicho que non [allégera la
entenvioQ del autor.
8. Por Ventura si la tal trasladaçion como eata (uore quita de
errores, como por este trasiadador se pyensa, que quatido ci trosladador
non catyeiide la entençion del conpoDedor, pueato que entyeada las
Bignificaçiones de los vocabloa, non puedc ser seguro de yerro o non
434 lUBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SAXTILLANE
vuestra merçet sea mas contenta, auiendo o venicndo alprunt
maldezidor (1 que se faze sabio letrado, la vuestra merçet sea
de mandar leer el capitule del abrayco 2) de qualquier trasia-
daçion de quatre que fasta oy son. E la vuestra merçet aca-
tando e mirando cada capitule de esta mi trasladaçion ende vera
la vuestra sefioria la lealtad del buen leal seruidorque a la vuestra
merçet plaze e ama todos tienpos seruir. E seûcr sy alguna de
algunas errores (3) por mi fueren fechas en aquesta mi trasla-
daçion, sefior auet la en exenplo de aquel que verra a Dios ser-
viendo, non entendiendo a Dioserrar mas entendicndo (4) a Dios
seruir, e de Dios, principe del mundo, aya ayuda e de mis pecados
pardon, e de la vuestra sefioria grant prez e buen galardon. Amen.
Dédicace de Maïmonide à son élève Rahbi Joseph
Dios te de su gracia el desçiplo (5) miu/ onrrado raby Joseph,
fljo de rabi Iluda, (jue (6) iJios perdone, porque de entonçes que
estouiste ante mi e veniste de estremo de la tierra para aprender
de mi, fue (7) onrrada tu anima ante mis ojos, porque (8) ci (h
f/rant amor para buscar la sçiençia, (9) tanbien porque vy en tus
cantigas el tu grant deseo al acatamiento de las sabidurias, e esto
fue desque vinieron a mi tus cartas e la nota de tus dezires de la
tierra (10) onde bines, E ante que prouase tu entendim lento
(11) dixe en mi coraçon: quiça que su deseo en la sabiduria es
major que lo que alcança el su entendimiento, e quando aprendiste
ante mi aquello que aprendiste de la sçiençia (12' de los cerrulos
satisfaze aunciuo tomo la mejor transhida«;ion, como dize que la ha
tomado, se non ontyonde.
1. El que la verdad dixyon; mm mereyora ol tal nonbro.
2. Va se an loyido assaz (1(3 los ca])itul(>s desta traslada<;ion o se
han acotado por (^1 cbrayco o so fallan orrados. on sua logaros pai-os-
(;cran porondo la obra lo ha do mostrar que non las ])alabras.
3. Non s(» (|U(» (piion» dczir si algnna do algunas orroros, salve si lo
dizo poripn; soran pooas, por vontnra es orror do j)Oilola.
4. Esto os lo nK^jor di» lo(ia(» ha dicho o nias do croor, quo la su
vohintad fuo buona aniKino la obra non respondio a la voluntad.
5. Prociado.
6. E ])arayso sea su ro])oso.
7. Preciada.
8. Vi la tu grant (liligon(;ia.
î). E ]>(»r (juanto yo quando avia vistn.
10. Do Alixandria.
11. V<» dozia.
12. Do la a^tronnim'a.
LXX. maImonidb
antroioijal, o lo quo anleçïpasle del saber (1| de las urleu ijue non
puede (2) aer menas délias, porque (3) so/i a ii aparejo a la sçiençîa
de la (4| nstrolayia, anadi en 11 amor por tu buen enteadimiento
e ligereza de tu entender (5), e ry el tu tjrant deneo a las artes e por
esto le dexe iiisar en filas por conosçer el tu enlendimiento cnn-
plidu. E quando aprendiste delante mi lo que aprendîste de la logica
[Gjnllegose ini anima a U e vy que (7) ères perteneç lente a te des-
cobri'r (8) poridadcs de los libres de la profeçia (9), tanto que
cates lo que perlenesçe que acaten los perfectos, e coinence poner
ante li eomienços de razones e para te (10) ensennr senns (II), por-
rjue (12) vi que esto ern lo que de mi biiscauas esforçeme para (e
dectarar de las cosas dieaales e para te f mer entender la enteneion
de los que son llamados ;13) fabladores e si las sus pias son de
prueua o s// non, e para te demostrar de quai arie son. E enlendi
que/neporo lo que con otros/uera de mi aprendiste, e tu cansado
de la grant turbaçion, que la tu anima honorosa te (14) demanda
1. Delà malemiiticii.
2. Scr aprcndidii tnenos.
3. Es.
4. AHtmnomia.
5. E de que veyîa cl ta desieo a, la dïchA artii du la uiatematii^i
tnuy fucrte, dexete exei^tlarla por lo que senti que aun aerias a la
postremeria.
6. LigosG mi csperança contigo.
7. Era8.
8. Descobrir las poridadea.
9. Para que catases.
10. Enbeiar i>or seùas.
11. Nonparesçe que esto fuese lo que el ilel buscava, mas este trasla-
(lador dexo lu que se le entendio, lo que a mi me pareaçe entre reii-
glones lo puse luego, ally onde dize: e popque vy que esto.
12. E de que vi que esto non te natisfaxia e porHavas comigo que te
declaraae algo mas de las casas teliologalea c que te flziese aaber laa
entençiones en que es la opiflon de los fabladoros, e ai las sub vias non
demostrativas e si non son deniostralivas que te dixese de quai arte
aoQ, e de que vy que algun poco sabîas ya dello de lo que aviaa apren-
dido de otroa afueras de my, e estavas tnrbado e atiuexado e. . .
13. Fabladores, eatOB son çierta »eta de i^abio» qne son contra lOs fllo-
mto^, dizese por algunos qne porque non tyenen de la scïencîa sinon la
fabla los Uaman fabladores, e |Kir otroa ae dize que porqucerau pedj'i-
lïatoros que su oDgio era cl fablar los llamavau fabladores. e en este
libro se tracta quioa sou, espe^ialmenCe de las eutenciones dellos se
dize dcsde capitulo sesenta nucve g sctenta c uno fasta en la fin del
priniei-o partido del libro.
14. Demaodava que era.
436 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
fablar palabras preçiosas e joyosas, de lo quai (1) ie estoruana
mandadote aprender las cosas por orden (2) e régla derecha. E la
mi entençion (3) fne por^qne estouieses sobre la verdat por sus
carreras (4) c aendas e que la non alrançaaes por açidente e bien
sabes que jamas nunca te vede mientra (5) a mi te llegaste en
qualquier teste o razon '6) de hs sahios qvie se acaesçiese quedes-
pertase cosa (7) maranillosa c/ne te lo t/o derlarase. E (8) pues
judgo Dios nuestro appartamiento, e pusiste la tu entençion para te
mouer para la tu clima onde tu voluntad es, despertaronme les dias
de tu buena compania .9) con un pensam lento tioaegado^ e me
inouio la mano de tu separamiento para te (10) conponer este
libre, e (11) conpuselo para ti e para los tus semejantes, (12) los
quales tenpjo que son pocos. (13) E agora sean pocos o mas t/o ie
ordene este libre en capitules (14) non rcglados^ e todo lo que se
escriuiere délies (15) te allegara en el logar onde seras, e paz sea
sobre ti, amen.
Capitule XVI (16).
Pena es nonbre equiuoco que es (17) dicho por el monte, segunt
dis : e feriras(18) en la pena e es nonbre de piedra fuerte, (19) coma
diz: peha del pederrnal (20)fuerte8 espadasG es nonbre de la mi-
nera que délia tajan las (21) piedras, como diz : (22) catad a la peûa
1 . Te yo cstorvava.
2. Suprimc estas très palabras.
3. Era para.
4. K que non te copycso por casa.
5. Conii^^o te aronpaftaste.
G. Do nuostros sefloro.s los sabios del Talmud.
7. Kstranca do que te lo yo non declaraso.
8. Dosqno sentoncio.
0. A yierta concordia ya sosegada o niovionie cl tu.
10. Copilar.
11. Copilelo.
12. Aunque.
13. Borra estas ocho palabras y |K)nc: e.
1 1. Espaizidos.
15. To ll(?i:ara lo primom ppinioramontc.
11). Capitnlo XVI on el nonbre de gui* que qniere dezirperia o monte
17. Xonbiv» (loi monte
18. En el monte — Esodo
10. Como diz de pena del j)ederrnal — Deutrononiino.
20. Es])adas (le portas — Josue
21. Pie«ii-as de los niinoros como
'^2. Ysayas
LXX. MAÏMONroE 437
que fuestes lajados. Despues (1) apropiaron esta cosa poulrera a
lo principal de la cosa e su cornienço, e por e»lo dixo : despues de la
pena que fuestes tajuscatad catad n Abraain ntestrù padrcquiere
deiir [2) andan en sus Ptns, e su usa, e en sus fueros aprendet, (3) e
sus costunbres, que la naluraleza de la minera (4) e au oîrtud es me-
nester que s^a fallada en aquetla cosaque es tajada délia. E se^unt
esto postrero, es llamado ni criador çur l5)/uerle, e es nonbre de
pena, eeslo porque es Dios (8) comienço e cabsa que fase todo lo
que (7J de/uera del es, como (8) diz : el fuerte (9) conpUda su obra
(10) fuerle que te (11) nascio oliiidaste su (12) fuerte los vendio. E {13]
non fuerle eomo nuesiro Dios, fuerte de hs (14) mundos e estaras
sobre la pena, quiere dezir : asufrete (15) e arimalc nobre conosçi-
mienlo de Dion scer prinçipio de todo eser, e esto es lo declarado
del su llegarparaconosçer clcriador comoledeciaro quandodixo:
ahe logar conii^o. (16) Non pieuses que la sçiencia (17) diesal sola-
menteconuiene de laencobrir del comun,{l8) e piirn le ley lu que
dis e non en la obra de beresid, nin aun (19) en Dion, e non es esto
1. Fuc enpi-cstado desU razon po^jli'imei'aeiiLe noobre al f undamcDto de
cada coaa e su pria^-ipio, e por esto dixo, despues que ovo dichu cataii a
la peûa que (uestes tajado», dixo catad a Abraham vuestni padre, como
que declarara qUR lapefiaque fuestes lajados dolla es Abraham vuustro
padpc, porunde andad eu suri vias e ert'ed en su ley e usad en sus cos-
tumbres
2. Andad
3. E en sus
■l. Deve ttcr
5. Borra estas aeis palabras
6. El prinçipio e la causa eflciente a toJo
7. Afueraa
H. Dcutrouomîno
9. Couptida ea su
10. Deutronomino
11. Eugendro
12. Deutronomino
13. Non ay fuerte
14. Borra la palabra : los
15. E esta sobre acatamyeoto que el ex pi'incipio, que el eslainti-Dduçion
que llego del a el, cornu declaramo» onde dîio : ahe loj^ar comigo.
16. Capitulo XVII. Non pyenses, etc.
17. Teologal
18. Mas aun lo mas de la sciencia natnral. e ya te fuo duplieado lo
que dixeron e non en obra de beresit, nin aun todos, e non es l'bIo ci>rca
de los que lyenen la ley aolamcnto.
19. Con dos
1»
!
\
'V-
438 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
dicho (h nuestros snbios solamente, si (1) non dp Ion fllosophos ; e
los sabios de lasgentes (2) qn<* creyoron In Ptcrrnidat dcl iniindo
^Meencubrian sus palabras (3) ffiuindo fahlaunn en los princjipios
(4) del mtmdo, e nonbrauan los por fazafias e enxenplos, e 15) (//)
Platon, e los (6) nniif/oH llamauan a la materia fenbra e a la forma
masculo, e tu sabes que los prinçipios de las cosas corrutibles 7
e genpralrsi son très : la materia, e la fonna, c la priuaçion (8)
aterminadn quesienpre es junta eon la materia, e si non fuese (9)
1 ' juntada non olla non noria In materia rrcspihipnte forma. E por
f. esta (10) rosn es la priuaçion uno de los prinçipios. E 11 ) m ser t^n
plia la forma quitase la priuaçion (12) de psa forma (jup ^x.e junta^e
con ella otra priuaçion, e ansi 13) sera pop seoula, segunt es yade-
clarado en la fîlosofianatural. (14) E despues que(15) emos omef<,(?)
que non (16) /ex podria venir danpno(17) en dpclarar rorahlos de la
2 sabiduria, ponian /e nonbres e fablauan por enxenplos en su (18)
aprender porqne non fnpsen dpclarados, quanto mas (19) pn /<o.s,
nostros resçibidores delà ley, que conuiene a nos non (20) dPHcobrir
C0S3L (21) ponj HP l(f non eniienda el comun o que (22) eniien/la la
verdat de la (23) rona contra la entenrion de lo f/up en ellaps.
E entiende esto tanbien.
I. Non aun cep[c]a los fllosophos
i' . 2. De anti^ucdad
jV 3. Borra estas 2 palabras
:, 4. Borra estas 2 palabras
^ 5. A PXj)onctué
6. De anto dcl
f 7. E jronerablo^
8. A])i'opiada
9. Poi* ol jiintaniyonto de la privacinn a la materia non lo llciraria
forma
10. Manera
II. Con leizar de
12. Qiiiere dr*zir la jnivarion de aquolla forma cpie lolleirno junta^e
13. Borra 1 palabra
14. E pues
15. Aquellos
16. Borra 1 palabra
17. Dellos por la tal de«daracinn los onprostava nonbros
18. Abozar
10. Borra 2 palabras
20. Declarar
21. Que sea grave al comun de la entender
22. Les se niege
23. Razon otra cosa de lo que fue. o fue la vohifn]tad en ella.
LXX. MAÏMONTDE 439
Préface de la troisième partie
Principio, en el nonbre de Dios. Ya declaramos pieça de vezes
que la entencion en todo este libro es declarar que Maaçe Be-
resid (1) en Maaçe Mereaua, que por ellos se fizo este libro, e que
son de los secrectos de la ley de los quales los sabios perçibieron e
culparon a qualquier que l6s descubriese, e dixieron el galardon
del que los encubriese, do diz : a los seyentes ante Adonay sera su
mercadoria, para corner a fartura, e al que encubre al vieio decla-
raron aqui : al que encubre las cosas que descobrio el vieio de
dias, e quales son, diz que son secrectos de la ley. E ya décla-
râmes la fondura de Maaçe Mereaua e su altura del seso comun,
que aun lo muy poquito queacaesçio alcançaralguntestudiantenon
lo deue escrebir claro, saluo dezillo de rrostro a rrostro al que lo me-
resçiere, e aun desto poco e por senas e cabos de capitules. E esta fue
la grant causa para se perder esta sapiençia de nuestra gente, que
nin poco nin mucho non se falla, e asi conuiene, que de entonces
fasta oy non se çesso de se rresçebir de boca a boca sin se escreuir
jamas en libro. Pues do aure conseio a(de) declarar lo que se a mi
déclare e alcançe sin dubda, pues para lo dexar e lo non escreuir
iasta perderse quando me yo pierda, que non podria ser menos,
paresçeme que séria este de la mi parte engafio m\iy grande, e pa-
resçeme como que rrobo la verdat de aquel cuya es e oue çelos de
los sus herederos. K estas dos costunbres son feas. Masel descobrir
tal secreto ya se anticipe el tal perçebimiento de los sabios segunt
ley e rrazon abueltas, de ser mi entender querer dallo al que per-
tenesçe, e non me vinoespiritu santo a me fazer saber que es lo
que yo entiendo verdat, nin lo rresçebi de boca de letrado alguno,
mas demostraronmelo testes que falle, e palabras de los sabios,
con lo que yo ténia de los prinçipios del estudio que la cosa es asi
sin dubda, e puede ser que sera la cosa en contrario, e sera otra la
entencion. E ya me mouio el pensamiento juste e ayuda diesal en
una cosa que te dire, e es ; que entiendo declararte lo que dixo
Kzechiel, tal declaraçion que qualquiera onbre que la oyga pen-
sara que non afiadi sobre el teste cosa, si non como quien traslada
vocables de un lenguaje a être o déclare lo liane de su dicho. E
quando pusiere su coraçon en elle, aquel a quien yo conpuse este
libro, e entendiere cada capitule, con perfecto estudio e juste en-
tendimicnto declarar se le ha todo su secrecto fasta que se le non
encubra dello cosa alguna. E esta es fin de mi poder para juntar,
1. Lisez, c
440
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
entre el prouecho centre (l)el verdat. ladeclaraçiondelossecrectos
eu parte ddios sefçiinl conuiene. E despues de aque^te prînçipio
pon tu coraçon c entendimiento en los capilulos que Iraere desia
cosa grande, onorosa, [uerte, (2) queesestac^quee^la todo sobrQ
ella, B pilar que lodo esta sobre el.
Chapitre VIJI ( Liei-e III)
Capilulo VIII.
Todos los cuerpos corrulibles se corronpen de parles de la ma-
teriaenon de la forma porque es firme, ca toda Turma espeçiQca
es eterrna, masconteceala forma corrupçion por seer en materïa-
Ë la naluraleza de la materia es de sienpre ser con priuacion, E
por eslo la forma non es durable en el que sienpre se despoja una
e se enuiste otra . E quan noble fue el dieho de Salauion eo axea-
plar la materia a mugcr de varoa mala que ;se non falla materia
jamas si non con forma, pues es muger de varon sien|>re que nunoa
es sin el. E maguer es muger de varon aun busca otro sienpre para
trocar con el el su marido que lo sosaca [sicf e lo enbae en quai
quier manera fasta que aleançe délia lo que alcanço su marido . E>
esta es la manera de la materia, que qualquier materia que tenga,
esa forma, le dispone res^^bir otra e non çesa mouerse para des-
pojar la que tien e traer otra, e asi faxe con la que truxo. Ahe
es declarado que toda corrupçion, o perdiijton, o mengua, es
partes de la materia. E esto tal es en la manera del onbre que la
altération de su figura e desusmieubrosfuerade natura eflaqueza
de sus operaciunes toda», o priuarse o danarse non ay diferencia
entre seer en comienço de su criacion o se le ynoue despues, que
todo esto aiguë en pos la materia que tien el corruptible non en poa
de su forma. E por esto adoleçe e muore, e todos los peoados del
onbre e sus errores todos son que siguen su materia non su forma.
Mas sus buenas dotrinas e grados sigueu a su forma non a la ma-
teria. Enxenpio : quel conosçerdel onbre a su criador, e
todayntelectuaçion, e rrefrenar su saâa e sa deseo, e acatar en Iv
que es menester, lodo e:iio se signe eu pos su forma ; mas sa
corner, e su beoer, e su luxuria, e su saûa, e toda mala dotrioa,
lodo signe en pos su materia. E pues asi es, non puede ser
juyzio de la sQiençia diesal que se falie materia sin forma, nia
forma de estas formas sin materia, e se necesito ser atada esta
1. Lisez, la
2. Cette citation en hébreu dans le toxle arabe devait être, suivant
Muuk, uiiu luculian rabbiuique cmployik communémeut à cette époqne.
^1
4
LXX. MAÏMONIDE 441
forma umanal, la mucho onrrada que déclarâmes que es forma de
Dios e su semejança, en esta raateria escura, terreste, tenebrosa
que trae todo fallimiento e corrupçion, e fue dado a la forma hu-
manal poder sobre la materia e sefiorîo para que la quebrante, e
priue sus deseos, e los torrne a lo que ser puede de bien e de
ygualdat. E de aqui se desauiaron los grados de los onbres, que
fallamos onbres que todo su deseo es buscar lo bueno, e lo per-
durable, e entender los buenos saberes, para se juntar con el en-
tendimiento diesal. el que enfluye sobre el, que de el es esa forma.
Ë quando lo siguieren vildades e suziedades, entristeçese por la
cosa en que troupeço, e ha verguença de la plaga en que fue pla-
gado, e trabaja apocar ese mal quanto puede; como un varon que
se ensano el rey con el e le mando leuar estiercol para lo despreçiar
a ojos de quantos lo viesen e para lo desonrrar, que ese varon tra-
bajara por se encobrir quanto pudiere en la ora de esa verguença.
E puede ser que lo leuara, poco a poco, a lugar çercano por que
non se ensuzie sus manos e suspafîos e non lo vea varon; asi faze
el que es forro. Mas el sîeruo gozase e entiende fa(zi)ziendo esto
que non le neçesitaron grant trabajo; e ensuziase todo su cuerpo,
e su faz, e veen lo todos, e el gozase, e rrie. Asi son las maneras
de los onbres ; que ay onbres, como deximos, que todas las cosas
materiales son tacha e mengua en ellos, e plaga, e quanto mas el
mienbro que es verguença de nos, segunt dixo Aristotiles, que por
el deseamos comer, e beuer, e luxuria^ e ha menester el cuerdo de
apocar todo esto quanto pudiere, e se acuyte en lo fazer, nin en-
suzie su boca en ellos, nin fazer conpanîa con ellos, mas sera el
onbre poderoso sobre todos estos deseos e acortara dellos quanto
pudiere, non trabajara si non en lo neçesario. E trabajara buscar
su perfecçion segunt onbre. en quanto onbre, e escojera lo mejor,
e conoçera a Dios e a sus cosas, e estos taies son que veen la cara
de Dios sienpre. E esto es lo que quiere del varon, porque fue
criado, mas los torpes, que taies non son, tienen al contrario de
todo esto e pusieron su fin en ese sentido que es verguença de nos,
e en comer, e en beuer. E diz : que todas las mesas ônchieronse de
gomito e cetera. E diz: mugeres enreynaron en ty, e diz : que todos
son fornicantes. E desto perçibio Salamon en misle (me) en sus
enxenplos. E estos son lueâes de Dios; e do diz: muger fuerte
quien la fallara, todo el enxenplo es por la buena materia que
conteçe ser aparejada al varon que es donadio de Dios, porque
la buena materia es ligera de se quebrantar de su rregiente, por
esto castiga Salamon e los otros en todos los buenos castiguerios,
e los mandamientos de la ley son para apremiar los deseos mate-
riales. E el que ha de ser onbre verdadero, non bestia en forma de
442
UlDLIOTHÈqUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
ombre, ha dfi poner todo «u poder para mengiinr las cosas mate-
riales, el corner, e bciier, e luxurïa, e safia, e las otras malas do-
trina?, e lo que es neçesario de corner e boiier tome lo prouechable,
non por el deleyle sinon por el goaiermo, e acorte e menore fa-
blar en ello c desejuntar cou malos conpaneros, que los sabios
aborre-sçîeron tazcr comeres e doleyles que non son de Dîos. E
l'inhas, fljo de Yayr, nuDca comio con onbre, nio pudo cou el
rrabeno el sanio para que comiese con el, mas el apargeamîento en J
el beuer demas sea en tus ojos peor quelayuntamiento de onbres I
desuudos, descubiertoii de nalura. que se Uegan folgar en una casa I
mientra fazen run mandado»: neçe^arios. Ca esa obra como quier |
que es neçesarîa non es inanera que se pueda eseusar, e la beudez i
si 1)110 es obra de maldat. elafealdat de laluxuria es publiea e
daûaelentendimiento, eel cuerpo luenede laynlelloctuaçion, pues j
cl que quîereser onbre alueûese dclla nin trabaje en ellafablar. |
Ë farCodixe deslo en la glosa de auod segiint nuestra sabia ley.
E ya sabes que Ëliseo Tue llamado sanIo porque nuni^a penso en
ella fasiaque jamas nunca la soiio, nin Jacob salio esperma del
anle de Huben. E lodas estas cosas dixieron por deniostrar buenas
dotrinas. F. ya sabes lo que dixieron ; los pensamientos del pecado j
mas fuertes son que la obra del pecado. E la su glosa marauillosa
es que quando onbre peca es por los açidentcs que siguen la ma-
teria, mas el pensamiento es que sigue en pos su forma, e quando
piensaen pecar peco con la mejor de su virlud. E non es pecado
el qdese serutoe lizo seruir el sieruo loco como el que fi/oseruir
et torro onrrado, que esta forma umanal e lodas sus virtudes non
se deuen trabajar sinon en lo que conuiene a ellas porque se junte
con los altos non que desçienda a ak-ançar lo baxo. E ya sabes
quanto mai es fablar suziedades porque la Tabla de la lengua es
bien e galardon de Dios e virtud en el onbre, como d'y/, quien puso
boca al onbre, pues non es de la trabajar en cosas suzias. Ë todo el
que en oautiga o fabla dize vildades e tracta en luxuria es contra
el bien que le Dtos galardo, e con ese bien peca al que gelo endono
comodiz en ellos e plata le muitîplique e oro Qzieron albaal,e
nuestro lenguaje es llamado santo non por nuesira bondat mas
porque non fallaras nonbre de la obra luxurio^a claro, si non por
nonbres enprestados porque non son de se nonbrar quanto mas
ponelles nonbre propio. F, si es neçcsario de se nonbrar diitense
por maneras secrelas. E (juando es neçesario de se tazer nos en-
cobrîmos quanto podemos, o llamamos al raienbro g'iiid porque es
deriuado de venero de flerro, e llamamos fazer onbre sus mandados
çoaque se deriua de Yaça que es de salir, e la orina aguasde pies,
e asi las otras cosas viles de tabla. E ya salimos de la rrazon del
LXX. MAÏMONIDE 443
capitule a fablar en costunbres, e maguer non son de la rrazon del
libro la orden de las rrazones acarreo esto (1).
Cette traduction Ciistillane du Guide des égarés de Maï-
monide, la première en date des traductions en langue
vulgaire, doit avoir été connue au moyen âge, puisque
nous la trouvons mentionnée dans le Catalogue de la bi-
bliothèque des comtes de Benavente (2) et dans V Indice de
Fernando Colon (3). Mais c'est en vain que Don Marcelino
Menéndez y Pelayo la chercha à la Colombine de Séville(4).
Nous avons publié une description détaillée de cette version
lorsque nous avons eu la bonne fortune de la retrouver (5),
nous nous sommes aussi occupé alors d'assigner à Tœuvre
de Pedro de Toledo la place qu'elle mérite dans la liste
déjà longue des versions du More Nebuchim. David Kauf-
mann, le regretté professeur du séminaire israélite de
Budapest^ a rendu compte de ce travail dans une importante
étude consacrée au Guide de Matmonide dans la littéra-
ture universelle (6), et sa compétence spéciale lui a permis
de trouver, dans les fnigments publiés par nous, des éléments
critiques que nous avions négligés. Nous nous bornerons
donc ici à dire le peu que nous savons du traducteur et
comment nous expliquons que ce manuscrit ait pu faire
partie de la bibliothèque de Guadalajara.
Maître Pierre de Tolède, fils de maître Jean del Castillo,
est un juif converti, ou fils d'un juif converti. L'humilité
dont il fait preuve quand il parle de lui-même, son style et
sa langue, où l'on trouve souvent des mots et des phrases
d'une douteuse correction, le prouvent suflisamment. Faut-il
1. En marge le traducteur a mis la note suivante :
« En este capitulo ay cosas astrosas, de se escreuir pocas, e otras que
non montan, que pareçen hurla en el romance e por eso las abreuie,
mas non falleçe del capitulo cosa. »
2. Liciniano Saez, Monedas que corrian en Casiilla durante el rei-
nadodel 5' Don Enriquclll, p. 376.
3. Gallardo, Ensar/Oy t. II, c. 532.
4. Histovia de los Heterodoxos Espanoles, t. II, p. 414, n. 1.
5. Una traducciàn espanola del More Nebuchim de Maimonides,
dans la Rerista CrUica de Historia ij Literatura^ etc. Mayo-junio,
1897, p. 160-176.
6. Der Fàhrer Maimûni^s in der Welilitteratur^ dans Archic fur
Geschichte der Philosophie, t. XI, 1898, p. 335-373.
444
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
voir en lui le même Pierre qui écrivît vers 1433 d
logues sur la question : De causa ob quam ant/eli in dicersis
locis sirnul esse non possunC{l)'> Et son père serait-il ce
maeslre Juan cl vicjo, juif converti de Tolède, qui compoi
vers 1416 le Mémorial de las cosas que aiaflen à nuesti
seàor Jésus e à la su sanla Fee{2)?
Pierre de Tolède était certainement un lettré conscîei
cieus, qui se rendait (ort bien compte des difficultés dû ]
tâche qu'il entreprenait pour obéir à son seigneur Gi'tniQi
Suârez de Figuero:i. Pourquoi u'a-t-il pas pris le texte arabe
du Mûre comme base de sa traduction? Car il n'ignorait pas
cette langue, puisque c'est toujours avec leur nom arabe
qu'il cite les philosophes dont il invoque l'autorité. Il appelle
Malmonide ; et Cordoci, Alexandre d'Aphrodisias est pour
lui Atij^andre Al/ar(idosi,et AïiHcahi: AbunaciT Alfaraci,
etc. De même lorsqu'il cite Aristote, c'est d'après la trasla-
dacion morisca. Peut-être un texte arabe du Guide de»
Égarés n'était-il pas chose facile à trouver en Espagne à ce
moment-là? Quoi qu'il en soit, Pierre de Tolède s'est servi
de la traduction hébraïque de Jehuda Charisi, qu'il suit
avec une grande fidélité. Ce que nous savons, c'est que
Pierre acheva la traduction du second livre du More, et
peut-être aussi celle du premier, â Zafra, ville dont Gâmez
Suârez de Figueroa était seigneur. Or, Gômez Suârez de
Figueroa avait épousé doQa Elvira Laso de la Vega, sœur
du marquis de Santillane, et de son côté Ifligo Lopez de
Mondoza avait épousé dona Catalina de Figueroa, sœur du
seigneur de Feria y Zafra. Lorsque Gomez Suârez mourut
(1429), Pierre de Tolède n'avait pas encore achevé sa tra-
duction. Nous pouvons supposer, sans que l'hypothèse ait
rien d'invraisemblable, que Pierre continua de travailler^
protégé généreusement par le beau-frère du défunt, le
célèbre bibliophile et érudit Inigo Lopez de Mendoza, et
que c'est ainsi que la traduction du livre de Raby Moisés
sera venue figurer sur les rayons de la bibliothèque de Gua-r
dalajara.
1. Nicolas Antottio, Bi"6(i"(j(. Vc
2. Ibid., p. 154, n. 2. et p. 209.
LXXI
YMAGEN DE LA VIDA
(Osuna : Plut. VI. Lit. N, n" 21 ; Rocara. n" 12; Biblioth.
Nat. Madrid, Ii-6)
Ymagen de la vida. En castillan.
Manuscrit de 46 feuillets, plus 1 feuillet blanc à la fin,
papier. Ecriture du XV® siècle. Rubriques et lettrines.
Format 220 x147 mm. Reliure moderne .
Fol. 1. Rubrique: Poluora para desapartar el oro del
argen en 2 oras, e es esta que se signe. Suit une recette
d'alchimiste. L'auteur donne aussi le secret de la prépa-
ration de Tor potable.
Fol. 8v<*. Rubrique : En el nonbre del padre e del Jijo
e del spiritu santo, con el ayuda del quai començamos un
libro nonbrado ymagen de la uida, sacado de los secretos de
losjilosofos sobre el arie de alquimia, el quai es departido
entreynta capitulosjos qualesson contenidos en la nuestra
platica, por uenir al conoscimiento de la obra de nuestra
medicina.
Suit une table des trente chapitres qui composent ce
traité.
Fol. 10 v^. Rubrique : Aqui se acaba la primera partida
que es del conoscimiento de la materia e theorica intro-
ductiua, e por tanto nescesaria cosa es que tractemos de
la segunda parte, que es del magisterio e platica opéra-
tiua, la quai sesygue.
Du feuillet 11 au feuillet 27, Fauteur expose pratique-
ment ce qui a été thé'^riquement et matériellement in-
446 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
diqué dans la table générale des chapitres qui précède le
texte.
Fol. 11. Rubri(|ue : Capltulo primero. Como tu deiics
fazer e,l sinahno de que deue ser traydo nuestro biuo argen
por el eomençamiento de nuestra obra.
Incipit : « Toma 4 piirtidas de biuo argen e una de sufre
comun...»
Fol. 27 v*^. Explicit : « ca en otra manera se encenderia
sy auia do espirar el ayre ; e [a]qui es acabada la obra de
la nuestni piedra filosofal blanca o leuadura. Deo gra-
cias. »
Immédiatement au-dessous et sans titre spécial commence
un second traité. Rubrique : Capitula primero es en como
tudeues conuertir tu piedra blanca en medieina Rubea.
Incipit: a Toma un peso de la mediçina blanca filosofîca,
que son 3dineros e faz... »
Ce traité compte 6 chapitres, il se termine au fol. 33.
Fol. 32 V* et 33. Explicit : « Ca en fcmto como abrir e
çerar el ojo seran gare(;idos e curados de toda enfermedat.
Deo gratias. »
« El eterrno padre, que todas las cosas gouierrna e or-
dena, rresçiba de mi gracias e loores por ynfenito e de
todas las lenguas de las sus criaturas, que este secreto ha
traydo a las mis manos. El quai fijo yo te he decharado {sic]
e te dexo por heredat perpétuai, con amonestaçion que uses
del con temor de Dios, sin uanida [sic . Deo gratias. Amen. »
Au-dessous on trouve la rubrique suivante :
Aqui (rj/nie/tra el ferrera tractado de las ystrurnentos,
Incipit : « Fijo, pues (jue auemos acabado el segundo tra-
tado que es du la platica, agora conuiene c|ue digamos el
ordiMianiiento del t<»r(;(T() tratado (jue es diclio de los
vstrunKMitos (lue son necesarios en la nuestra obra.. »
« Dans C(î trait<'» Tauteur parle des appareils distillatoires
dont il (l(»ssine les modè!(»s, de la manirn*. de s'en servir, et
des mesures (jui correspondent à chacune des pièces dont ces
apj)ar(Mls se c()nij)()sent.
Les f(Hiillets .'^7 v*\ 38v'\ IV.) sont occup(''s par les dessins
des api)areils. Après le traité des instrunKuits, au feuillet 44
nous trouvons un chapitre isolé, le dernier du manuscrit.
L\XI. YMAGEN DK LA VIDA 447
Rubrique : Obra blanca particular, la mejor de todas
(jaantas son pariiculares^ es esta que se sigue.
Incipit : « Toma 2 libras de limalla.. . »
Fol. 46. Explicit : a E quando esta limalla sera asy enxu-
gada al sol dexala tenplar dentro en esta lexia por el espa-
çio de 9 dias, e al cabo deste termino trae la de fuera e
obra como diclio es, e dexando la secar primcramente al
sol. La quai fallaras ynpalpable de color pardilla. » Ex-
plicit,
A la suite, un dernier dessin représentant un four. Une
numérotation au charbon, mise grossièrement au bas des
feuillets, avant, que le livre n'eût été relié, marque notre
feuillet 1 du n** 11 . Il est évident que ce manuscrit est in-
complet du commencement ; ne manque-t-il que les 10 feuil-
lets que le foliotateur avait encore vus ou en manque-t-il
davantage ? Quoi qu'il en soit, la numération au charbon va
du fol. 11 au fol. 57.
M. Luanco, dans le second volume de son Alquimia en
Espana (p. 86), parle, en courant, de cet ouvrage, et son
étude nous renseigne peu sur les doctrines auxquelles se
rattache la Ymagen de la Vida, Heureusement nous avons
pu consulter M. Mourelo, professeur à Técole des arts et mé-
tiers de Madrid, qui, après avoir examiné attentivement ce
manuscrit, Ta jugé digne d'un long article paru dans le
numéro de février 1899 de la Revista de Archivos, Bi-
bliotecas y Museos, L'auteur de cet article, après une ana-
lyse technique détaillée du manuscrit Ii-6, publie une in-
téressante lettre de M. Berthelot, à la compétence spéciale
duquel il a fait appel.
« Les traités de ce MS., dit M. Berthelot, se rattachent
» à la tradition des alchimies provençales et espagnoles que
)) j'ai signalées dans le tome I, p. 351, de mon Histoire de
» la chimie au moyen âge. C'est la tradition des pseudo-
)) nymes qui ont pris le nom de Raymond Lulle, et c'est
)) dans leurs écrits qu'il faut chercher les analogues directs
^) des idées et des doctrines de ce MS. » Quant à la pré-
sence de ce livre, seul de son espèce, dans la collection qui
nous occupe, nous pensons qu'il pourrait être une épave de
la fameuse bibliothèque de Don Enrique de Aragon, que
/
I». .
448 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
frère Lope de Barrientos, évéque de Ségovie, fut chargé
d'examiner et de détruire en partie, après la mort de son
propriétaire (1).
1. Le faussaire à qui Ton doit le Centon epistolario a beaucoup enflé
rhistoiiti de la destruction de cette bibliothèque, et pendant longtemps on
a cru en effet que de grands trésors littéraires avaient ainsi disparu. La
critique moderne a remis les choses au point (Cf. Ménendez y Pelayo,
Antologia de Poetns Liricos, t. V, p. xxxii, et Cotarelo y Mori. Don
EnHque de Villcna^ chap. xiv). L'auteur de la Chronique de Jean II
parle, lui aussi, des livres de Don Enrique. Son témoignage est, cer-
tainement, tout à fait digne de confiance, il dit : « Y el rey mandé que
» le fuesen traidos todos los libros que ténia, los quales mandé que
» viese fray Lope de Barrientos, maestro del Principe, e viese si habia
» algunos de malas artes : e fray Lope los miré e hizo quemar algunos,
» e los otros quedaron en su poder » (L. c, année 1434, chap. viii).
V
APPENDICE 1
NUNO DE GUZMAN
Nuno de Guzman, dont nous connaissons à peine la sil-
houette, semble avoir été un esprit vif et curieux. Il est à
coup sûr un de ceux auxquels le premier humanisme espa-
gnol doit le plus. Ses voyages, son séjour en Italie, Tamitié
qu'eurent pour lui Giannozzo Manetti, Leonardo Bruni,
Pietro Candido Decembri, Vespasiano de Bisticci et d autres
encore témoignent de ses goûts littéraires. M. Morel-Fatio,
qui s'est occupé de ce pei^onnage dans sa Notice sur trois
manuscrits de la bibliothèque d'Osuna (Romania, t. XIV,
p. 102-108), se demande: «Quel est ce Guzman?» Et il
ajoute : « L'Espagne semble n'en rien savoir, et aucun de
« ses biographes ou bibliographes n'a recueilli le nom de cet
(( amateur zélé. Heureusement les Italiens du XV® siècle se
(( sont plu à conserver sa mémoire; l'un d'eux, l'intelligent
(( libraire florentin Vespasiano de Bisticci, lui a consacré une
« curieuse notice dans ses Vite d'uomini'illusiri (1). » Cette
notice que M. Morel-Fatio reproduit, nous apprend entre
a utres choses que Nufio était à Florence le22 j uin 1439, lorsque
le pape Eugène IV signa, dans l'église de Santa Maria del
Fiore, le décret d'union des églises latine et grecque, le jour
même où les évoques réunis à Btïle le déposaient. Vespa-
siano nous dit aussi que Nuùo fit écrire de nombreux vo-
lumes en italien pour les expédier en Espagne et que, même
après son départ de Florence, il envoya dans cette ville
des messagers chargés de faire copier des livres. Vespa-
siano note encore que Guzman fit exécuter des versions
1. Cet ouvrage, imprimé par Angelo Mai dans son Spicilvgium ro-
manuniy Rome, 1839, a été réimprimé, d'après d'autres textes, par
A. Barfoli, Florence 18')9; la dernière et la meilleure édition des Vite dl
Uoininl Ulustri del sccolo AT est celle qui a paru en 1892, par les
soins de L» Frati, dans la Cnllcj, dl Opère inédite o rare de Bologne.
29
450
BIBUOTUÈQUE DC UAKQUIS DE SANT
îtalieones des Tusculanes eX du De Oratotv de de*
des Déclamations de Qtiîotillien et du De Satuma/ibui
Macrobe. Et le libraire floreatia termioe sa notice jjar txs
inot« : * Di piu altiv opère fece in questa Hngua una d*;giiû-
« sima libraria. la quale.prevenuto lui datU morte inSivi^â.
• lapitoQuiIe. • e SouhaitOQg. dit M. Morfl-Fatio. qur d«s
■ reoberches babîlement dirigées dans les hiblîothêqoes
a de bi Péninsule permettent bientôt dereconstît(ier<{ueIque
n partie d'une librairie (ormée aux prix d'efforts îatelli-
« gents et À Ia<|Uelle s'attache un des grands noms d'Ej?-
■ fctgne. Le marquis de Santillane. qu'on croyait unique
s en son genre au XV* siècle, a désormais un émul*-; et
a e'est bien à un Ouzman qu'il appartenait de riva
a avec un Mendoza. ■ Nous avons eu l'oocasioD de sig
1er dans notre introduction les ïnesaetiludes que cootj
la notice consacrée par Vespasïano de Bisticci au Cardinoi
di Mendosa spagnolo. Sans vouloir tirer de ces fait» un
argument péremptoire contre la véracité du libraire flo-
rentin, nous sommes cependant autorisé par eux à nous
délier de ce qu'il affirme lorsqu'il ne s'agit plus de cboses
florentines dont il a lui-même été le témoin. Nuflo de Guz-
man faisait copier et même traduire des livres, mais le
faisait-il en vue de se former une bibliothèque?
Nous «avons que te martiuii^ de Simûllane a prié Nuflo de
traduire en castillan un discours de Giannozzo Maneltî. Or,
ce discours, la rubrique du texte italien en fait foi, a été
prononcé le 30 septembre 1453 (Cf. Notice •LIV). Nuûo
de Guzman. qui à cette épo(|Ufi était depuis longtemps re-
venu d'Italie, n'a pu connaître ce travail qu'à la tin de
Tanné*: 1453 et n'a p;isdû le traduire avant !454. V'oilà déjà
un indice certain de l'amitié qui Hait ces df>ux nobles es-
pagnol». Reinartjuons aussi que des quatie versions dont
parle Vespdsiano de Bisticci deux se trouvaient dans bi hi-
bliothc4{ue Osuna et que les manuscrits qui les conservent
sont ornés de la même inscription et datés de 1456 (Cf. No-
tice IX, ros. D.et Notice XXI). M. Morel-Fatio observe que
ces deux volumes pourraient être enln>s dans la biblio-
thèque de Guadalajani après la mort du Marquis. Sans
doute, mais il faut noter ici un détail qui, tout minime
qu'il est. peut avoir de l'importance : ces manuscrits sont
APPENDICE 1. NUNO DE GUZMAN 451
dépourvus d'armes, bien qu'ils portent la couronne de lau-
rier destinée à les contenir. Le cas n'est pas extraordinaire;
cependant quand on considère qu'ils ont été exécutés à
Florence par des copistes et des enlumineurs qui connais-
saient Nuûo de Guzman et les armes de sa maison, cette
lacune évoque l'idée que Nuno pourrait avoir donné l'ordre
de laisser Técu en blanc sur ces manuscrits parce qu'il
n'avait pas l'intention de les garder.
Il est vraisemblable que le manjuis de Santillane, qui
était en sympathie intellectuelle avec Nuûo de Guzman,
aura eu connaissance de ces nouvelles versions de Cicéron
et de Quintilien et qu'il aura tout fait pour les lire et pour
les posséder. Vespasiano nous a dit que Nufto envoyait en
Espagne les livres qu'il faisait copier. A qui les expédiait-
il ? Sûrement pas à sa famille avec laquelle il était brouillé»
Et si ces livres étaient pour son usage personnel, que ne les
emportait-il simplement dans ses bagages ?
Traitons maintenant un point moins conjectural. M. Mo-
rel-Fatio a pu'blié, dans son article sur les Deux Omero
castillans {Romania,^t. XXV, p. 125-126), deux lettres
datées de 1442 et qui sont fort importantes. La première
est une invitation d'Alonso de Cartagena, évêque de Bur-*
gos, à l'humaniste Decembri de Milan, pour l'engagera dé-
dier à Jean II de Castille sa Vie d'Homère et sa version la-
tine de V Iliade; la seconde est la réponse de Pietro Candido
accédant au désir de son correspondant. A quelle époque la
traduction du Milanais est-elle arrivée en Espagne ? Nous
ne pouvons pas indiquer de date précise, mais il est certain
que ce fut entre 1442 et 1446. Nous verrons tout à l'heure
pourquoi nous avons choisi la seconde de ces deux dates*
Le moment exact du retour de Nuno de Guzman dans sa
patrie ne nous est révélé par aucun document. Vespasiano
de Bisticci nous a donné 1439 comme date de l'arrivée de
Nuno en Toscane. Là, Guzman fit écrire par Giannozzo Ma-
netti un livre où ses voyages étiiient racontés de manière à
fléchir la rigueur de son père, qui ne lui pardonnait pas son
escapade à travers le monde. Ce récit fut envoyé en Espagne,
et le maître de Calatrava qui, la Bible de Rabbi Arragel le
prouve, devait être un esprit cultivé, pardonna à son fils et
lui envoya de l'argent pour négocier des faveurs en cour de
452 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Roinc avant son retour. Tout cela, sans cjimptt'r les uopîcs
de livres (ju'il fit faire, suppose un assez long séjour. Citons
maintenant le commeuceraent de la lettre que le marquis de
Santiliane écrivit à son fils Pedrn Gonzalez, alois étudiant
à Salamanque : (i Algunos libms é orat/iones he res«;ibido.
a por un pariente é amigo inio. este otro dia. que nueva-
n mente csvenidode Italia, los cjuales asy por Leonardo de
n Ai-eçio, eomo por Pedm Citudiflo (s/c). milanés, d'aquel
II principe de los poêlas Hoinero, é de la Histarln Tfoyana,
n que elu)mpuso,â laquai liiade iiitîtulô, tradu(,'idos del
« griego â la lengua latina. i;reo ser primero, segundu.
« teri;ern ù quarto, 0 parte del décirao libro... » (Cf. Los
Rios, ObruK del Marqués, p. 481). Cette lettre n'est pas
datée, mais t-ommc le» hiogniplies du futur cardinal noiis
Apprennent que Pedro Gonzalez étudia â Salamanque de
février 1446 à 1450 et qu'il y resta deux ans de plus, como
pretendienle, faisant des le<;ons publiques, il en résulte ciue
la lettre de son père n'a pas pu lui être écrite avant 144G
(Cf. Salazar de Mendoza. Crônica del Gran Cnrdenat ;
Alonso Nùnezde Castro, Hîstoria (le Guadakijfu-a). Il est
donc probable que le pan'enle é amigo niio, '/«(.■ nuccamcnte
es venido de îtaUa dont le Marquis parle à son (ils n'est
diMivG({\ié Messere Nugno Gusmano, spafjnuolo. (Cf. Me-
néndez y Pelayo, Antologia. t. V. p. Lxxxn) . Les ren-
seignements nou.s manquent pour justilier l'expression de
pariente dont se sert It* Marquis. Peut-être s'agit-il ici
d'une parenté fort éloignée, et convient-il de se rappeler
que le marquis de Santiliane était le neveu de Fernan
Perez de Gu/man. weigneur de Batres.
Une petite trouvaille est venue appuyer d'un fait nou-
veau nos liypothèses sur la date du retour de NuOo de
Guzman en Espagne. Kn parcourant, à Milan, les lettres do
Pietro Candide Decembri, dont un manuscrit de la Biblio-
thê<{ue Ambrosienne nous a conserve les copies, nous avons
trouvé une lettre d'Alonso de Cartagena, évéque de Burgos,
& Pietro Candido Decembri. lettre écrite de Sasamôn, le
39 juillet 1446. Voici ce que l'évèque écrit à son corres-
pondant (Biblioth. Ambrosienne, Milan, I, 235 înf.,
fol. SO.) : (( Litière tue, uir disertissime, apud Mediolanum
deciina noua uctubris de auno quadragesimo (luinto cons-
I
APPENDICE 1. NUSO DE GUZMAN
453
h
criptc ad nianus mejis. longo post exacto tempore, perueiie-
riint (fol. 86 v), tardiusqiie ilfiiienissent, nisi familiuris
quidam meus ad incljiam iirbem Coidubani. ut cmeret
atiquos equos, de illis qiios ginetos uocaot, quibus ciuitiis
ilia abundure solet, profectus fuisset; et ia ciuitatem in-
gressus, cum liinc inde per diuersas eius partes iiidendnnim
equorum occasione deamhulans, a nobili uiro Nimio de
Guzman uisus cognitusque fuisset, tmdîdit illi, ut ud me
reportaret, littems tuas, breues lineis sed suiiuitate et
ainicitie dulciore non modicum copîosas, unaque cura illis
librum declainationuni tuaruin quem ego letissimo animn
uidi el auidissima mente ex parte perlegi. n Ce passage est
fort curieux. L'évéque de Burgos remarque que les lettres
du 19 octobre 1445 lui sont ])arvenues fort tard. Il est pro-
bable qu'il ne les aura pas re^'ues avant 1446 et que même
il n'a pas dû les recevoir dans les premiers mois de l'année,
puisque le ton de sa lettre, qui est d'ailleurs très longue,
permet de supposer qu'il n'aura pas tardé à répondre, Nous
venons de voir que Pedro Gon/alez de Mendoza se rendit k
Salumanque en février 1446. Il est par conséquent infini-
ment probable que NuQo de Guzman revint en Espagne
dans le courant de cette même année et qu'il est bien ce
pariante ê amigo mio, que nuecamenle es cenklo de Jtaiia,
dont le marquis de Santillane parle ii son fils, dans sa
célèbre lettre <juc nous croynn.>< pouvoir désormais dater
de 1446.
En résumé, nous voyons en Nuûo de Guzman un gentil-
homme lettré, qui renseignait le marquis de Santillane et
qui lui prétait obligeamment ses services. Il contribua ainsi
h former la bibliothèque de Guadalnjara, où le nombre des
manuscrits italiens est si considénible. Ceci n'empêche pjis
que Nudo n'ait eu quelques livres ù lui, mais nous ne pensons
pas que les derniers mots, un peu vagues, de la notice de
Vespasiano de Bisticei suffisent à faire admettre l'existence
d'une bibliothèque pouvant rivaliser avec celle d'Iûigo Lo-
pez de Mondoza. Ces explications nous semblaient néces-
saires pour indiquer les raisons qui nous ont fait classer les
trois volumes qui portent le nom de Nuno de Guzman dans
la Bibliothèque du marquis de Santillane.
Si nous n'avons pu fixer avec une certitude absolue la date
BIBLIOTHEQDE DU MARQUIS DE SANIILLANE
du retour d'Italie de Nunn de Guzmiin. nous pouvons du moios
affirmer qu'il se trouvait en I*)Bpiigne après 1445. Ce renseigne-
ment nous est fourni par le manuscrit III-T-3 de la Biblio-
thèque de l'Eseurial, qui eontient une traduction castillane
du De Ira de Scnèque, précédée d'une préface qui commence
ainsi: «Este libroescriuiofray Gonçalo. sufïçiente ortografo,
cnpellan do la muy generosa e non inenos virtuosa sefiora
doflu Ynes de Torres, muger de don Luys de Guzman de
preclarisima memoria, miiestre de Calatraua, que dios aya e
acabose a oclio de otubre, ano de mill o quatrocientos e
quarenta e cinco anos de la salutifera enrarnaçion de nuestro
seQor ihu spo e rredentor. E visto por mi Nuno de Guzman
el susodicho libre que asi el tnisladador, que lo transfirio
do lu lengua latina a la nuestra castellana, non bien coo-
preliendiendo la intention de tanto moral como Seneca,
prestantisymo varon, fue, como por la inperiçia e mas ver-
dadenimente ygnoranciade los escriptores em t^ui cormpto
el texto que totalmente venia a ser de sentencia ayuno, e
allende desto otros muchos defectos que toda la moral
utilidat inpedian e ofuscauan, asi que todas estas cosas
yo, el suBo memorado Nufio, bien esaminadolas, segunt
mas familiarmente e domestica antes de agora auia plati-
cado el trac-tado aqueste. en uno con otras muchas obraa
del actor, dispuseme a lo coregîr{l) ». Il résulte en effet de
cette déclaration que Nuno de Guzman a remanié une version
du De Ira, copiée par fray Gon/alo et que ceUii-ci avait
peut-être déjà retouchée lui-même. (Cf. Notice XVI, p. 128,
129.)
Des rapports entre Nuûo de Guzman et Giannozzo Manetti
nous avons d'autres témoignages que celui de Vespasîano de
Bisticci. Meiius, dans sa Vie d'Ambrogio Tracersari (2),
dit avoir lu une biographie manuscrite de Giannozzo Ma-
netti, due à un anonyme, où l'on pitrle de la dédicace de
trois de ses ouvrages à Luis de Guzman, maître de Cala-
1. Rodriguez de Castro, BtliUot. efp., l. Il, p. 44-45, n publié celte
préface eo entier.
2. Mehus,. 4 mtrosfi Traeprsnrii generittis Cfimaldulcnxiiiin... Intinae
cpiflolac... Arci'iiit eiiisdcm Aiiihrosii rita... Florence, 1759, în-fol.,
p. LXÏV.
APPENDICE 1. NU5rO DE GUZMAN 455
trava : a In hac aiitem scribit auctor anonymus, dit Mehus,
« lannotium Manettum, tria opéra elucubrasse in honoren
« Gusmani Equitis Hispani, quorum postremum de illustm--
(( bus longaevis inscripsit. Quum itaque hos lannotii Ma-
« netti libros de illustribus longaevis inter biblîothecarum
« Florentinarum manuscriptos frustra quaererem, eosdem
« reperi in codice membranaceo Vaticano-Urbinate (cod . 387)
« in quolegitur: Liber lannocii Manetii de illustribus Ion--
« gaevis, ad illustri ssimum atque clarissimum D, D. Ludo-
« vicum Gusmanum insignem Calatraviae Provinciae ma-
« gistrum, » En effet, la Bibliothèque Vaticane conserve un
luxueux manuscrit qui contient huit ouvrages de Giannozzo
Manetti parmi lesquels se trouve le De illustribus longaeois.
La préface de ce traité est pour nous très intéressante et
nous en citerons le début et la fin (1) :
(Cod.Urb. 387, fol. 41*). « Cum Nunnius, celsitudinis tue
filius, illustrissime princeps et clarissime domine, ex longa
quadam ejus peregrinatione tandem Florentiam in hanc
urbem applicuisset, atque paulo post siue humanitate sua,
siue similitudine morum, siue nonnulla precipua et singu-
lari de me opinione sese in familiaritatem meam ab initio
contulisset, factum est ut post solemnia illa que in primis
congressibus hominum haberi soient facile conueniremus,
atque inuicem instar amicorum diu multumque conuersare-
mur. Ex iiac diutina inter nos conuersatione tanta et tam
magna utrimque uoluptate capiebamur, ut nulla fere dies
preteriret quin simul conuenientes eam totam uariis hinc
inde sermonibus jocundissime contereremus. Per hune igitur
modum una soli diutius conuersantes, in tan tam amicitiam,
nam in dies augeri uidebatur, ad extremum usque processi-
mus, ut omnia non solum facta sed dicta etîam et cogitata
inter nos communia esse uiderentur. Quocirca cum de qui-
busdam peregrinationum suarum causis mecum primum
communicaret quid deinde sibi agendum esset, me ipsum
utpote iam familiarem et amicum familiariter amiceque
consuleret, forte euenit ut ex hac cum tam beniuola et tam
1. Nous devons la copie de ce document à Tobligeance de MM. Eu-
gène Déprez et Charles Samaran, anciens membres de l'École Française
de Rome.
1
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
ainiai roiisiiltatinne (ipolngiiim illani cius iiominf ad t*i
perscriberemus, tihique pcr Rodci'icuuid) tiibcllarium. liis-
pamiin liominem, liinc in Hispiiniam usiiutî Iraiismitleremus.
Quo quidem uix confecto, impensiiis i'og;iro alqHc iure ami-
oicie aorius mecum instare i-epit, ut aliquod dpus memuratii
dignum ttionominîdediwiremus. Quamobrera.rum ei utpotp
faiiiiliiiri et amico mon niliil dcnegandum esse censerem,
multaae uaria mente uoluebnni quo sihi id pelenti atque
suminis precibus roganti facilius obsequi possein. Dîu
itaque liée et liuiusmndi inecum ipsi aniinaduer — {fol. 41'')
tenti non indignuni fore uidebatur si de illustrihiis longeuis
preelar^aliqua gloriosaque gesta tuo nomine niemorie inan-
dareiiiui!, atque ad te, tantum ac tam illustrera principem et
in diuturna quadam humane uite felieitate diutius ucrsatum,
conscriberemus, atque hoc ideo libentiua fecinaus quod liu-
jusmodi prednra longeuorum gesta noua quediim laudibus
ac memoria digna atque perinde tibi non ingrata fore pu-
tabamus, quoniama latinis omninnpretermissi», agrecisuero
jejuneet exilîter percursa fuisse coospiciebamus. Unde, cum
de lus ipsis rébus jainpridem s(;ribere cogitassemus, co-
gitataque litteris mandare cupisseraus, inceptum opus uariie
hinc inde fragmentis interciaiim, rursus ab initio inchoaui-
mus atque intègre absoluimus tuoque nomini propterea
dedieauimus, eum ut minimn filio tuo. summis ut diximus
preiîibus id petenti et oranti in priniis obseqiiereinur. tum
etiam quia hoc nostrum longeuoruin opus claritati et glorie
tue uei maxime conuenire arbitramur. Sed liée liactenus
dixisae sufflciat.-.u Voici en quels termes Giannonzo Manetti
recommande son livre à don Luis de Guzinan et termine sa
préface : (Fol. 42 v") : « Tu uero, illustrissime pnnceps et
clarissime domine, hoc nostrum quodcunque îllustriura
longeuorum opus grate atque bénigne suscipias etiam atque
etiam rogamus; nam etsi paruuni quidduni cenaeri debeat
presertiin si cum clarit:iteet gloria tua comparetur, ab animo
tamen tibi ob precipuas et admirabiles uirtutes tuas de-
ditissimo libentissime sinuil atque deuotissime mittitur.
Vale diu felix et una cum hoc parnulo meo ad te munus-
culo me eius auctnrem în serunrum tuorum numéro coUo-
1. Vespasiano di? Ristifti l'appelle liodfriro dv Mirrs
APPENDICE 1. NUSO Df: GUZMAN 457
cjire et c-onniimeniri? difçticri'ï, (|iiod iil. f;icias maxiiiio rngo
iitque olisecni, (;t nÎ prn Uin singiihiri îii onine geims liiiuii-
iiiim benignitate feccris, gratissimum mîhi ferisse sriiis
ueliin.ii
Cette préface conlirme tout ce qui dans la notice de Ves-
pasinno de Bistîcci est relatif aux rapports de Nuflo de
Giizmaii et de Giaanozzo Manetti, et ce rapprochement
évoque Hdée que le lil)niire florentin a peut-être été celui
auquel l'Iiumaniste et le gentilhomme espagnol se sont
adressés pour faire transcrire 1'" apologie » (]ui deviiit vu-
loir h Nuflo le pardon de son p^re. Vespasiano de Ristieci
a, écrit un petit livre intitulé : Commentai-io délia aita dt
messer Giannozso Manetti. Cet ouvrage, publié en 1862
dans la Colle^ione di opère inédite o rare, contient (p. 109).
une liste des oeuvres de Manetti, dressée par Vespasiano,
où nous trouvons citée l'apologie de Nuflo sous le titre
suivant : » Escusajîone e f/iuslifica^ione di mess. Nitifjno
Gusmano apresso di messer Lodovico suo padre, del quale
aveva perduta ta gra/âa : o queMo libro lo restitui nella
grazia del padre. » Cet ouvrage n'a encore été signalé nulle
part, mais il est probable qu'un jour ou l'autre, en Espagne
ou en Itjilie, on le retrouveni.
Nuflo de Guzman, que Manetti avait en liiiute estime, ne
devait piis être moins lié avec Pietro Candido Decembri,
puisque celui-ci a traduit en italien, à son intention, le Ladiis
. de morte Claudii de Sénêque. On voit dans la dédicace du
Milanais, qu'il fait, comme Vespasiano et comme Giannozzo,
grand cas de l'intelligence et du savoir de son ami. Qui est
l'auteur de la version castillane du Juego de Claudio eiiipe-
rador ? "Sims pensons que ce pourrait bien être Nufio lui-
roénie, puisque déjà nous avons pu remar<|uer, en parlant de
la traduirtion du De Ira conservée à l'Escurial. que cet ama-
teur ne craignait pas de s'occuper personnellement de travaux
de ce genre. Le petit manuscrit qui contient la version de
Pietro Candido Decembri a fait partie de la bibliothèque de
Don Pascual de Gayangos ; il est maintenant à la Nationale
de Madrid où il porte la cote provisoire 108. En voici la ru-
brique et la préface : Comiença el prologo sobre el libro de
Aneo Seneca, philosqfo illusirissimo, Itamado el jiiego de
Claudio enperador, (radusido en vulyar de Pedro Can-
L
drdo a! csphuididn Niifio .He Giizmaii, cnuallero t/spano.
n[T)]e tan pocos es cotiosçidu la duçura [sic) de los estu-
dios poeticos, NuQo niio splendidiesiiiio, que yo me mara-
uillo quasi [a] alguno sus obras ser en pres^'io antes en vili-
pendio quasi de todos ser auidiia, inorando que sea un
poeta, sy non que del nonbre de a([iiel marauillandnse non
lo tyenen nin piensan que sea sy noD un nigromantico u
mas uerdaderamente adeuino de nueuas fabulas sei' e! poeta.
Donde aiguio la opinion de aqueilns que creyeron Virgîlïo
poramorser tymdo a las altas fluiestnis del palaçio de la
amada muger e despues por vengança auer apagado eu tal
modo toda virtud del iiçidental fuego que fuesse neçessario
a cada persona de la amorosa puerta eaçeuder nueua forma
de lunbre(ï)Las quales cosas son tanajenas delaverdat que
de oy mas a los uinos non que a los doctns deuen ser tna-
nifiestas. 13 quien es aquel tanto loco que créa la via o la
cueua napolitana ser feclia por eucantamentos quaiido vea
la estruçion de las piedras, la in^-isura del monte puesta
fon tanto orden e nada syn mesura o medïda de summos
artifices ser fecba, non tal quai los viles spirtos sujebtoB a
las encantaçiones lo suelen fa/er mas quai los gentiles cora-
çones de principes rroiiianos nas(,ùdos fabricauan. E mas
ayna non conprehenda Virgilio por imltacion de Trorrito,
poeta siracusano, simile comparaçion auer traydo en sus
bocolicas (sic) quai de el eran en las suyas primeraraente
puestas. Por tanto queriendo yo a ty conplazer en la tra-
duçion de la obradel/Me^ço rfe Claudio enperador, escripto
de Seneca, illustre filosofo, elegantissiraamente, entre mi
començe a dubdar que en lugar de fabula non fuesse del
pueblo por verdat diuulgado, e mejor fuesse a sotraer la
materia del dezir [a] aquellos que sueleu créer assi de facile
e non fuesse dicho por mi sentençia fabricados nueuos dioses
e nueua rreligion. assi comoa Socrates otra vez fue objecto.
Despues, considerada la humaiiidat tuya(l) a quien yo siguia,
pense mas façilmente por ty ser la verdat trayda en luz,
ca nueua obecuridat [a] aquella poner quando tu en presen-
çia de tanto rrey e principe, con tantos illustres sefiores
1 . Cet âluge ^arde de ]& valeur, nidme si l'on considère qu'il est d<
cerné par ud liumaniate désireux d'être généreuBement récompensd-
APPENDICE 1. NUNO DE GUZMAN 459
pratycando (1)^ masuyna aquellos por tal similitud pudiesses
del error emendar, mostrando a essos ninguna otra cosa ser
el poeta ca un docto onbre, so fiçion corrigendo los errores
de otrie (sic), e cada uno a la virtud con plazible sermon
rreduziendo. Por tal rmzon, inclinado yo a tu querer, de
nueuo de latyn en vulgar he traduzido el dicho juego de
Claudio a tu nombre, en el quai, si se pudiesse esprimir la
suauidad de los métros elegantissimamente del escriptos
como la prosa se traduze, de çierto auries obra digna de ti
e de tu nombre, e por la quai veries el ingenio del tu yspano
ser apto a todo verso e a toda prosa, nin otro auer escriptp
trajedia en simile titulo quel dicho Seneca moral, bien que
una sola pretestada, e penultima entre todas las otras inser-
ta, por error de otrie, pongala su gloria en tan ta dubda (2). »
Nous croyons utile d'ajouter ici une remarque sur la lettre que
révéque de Burgos écrivit de Sasamcn, le 29 juillet, à Pietro
Candide Decembri. Les dates du manuscrit de Milan ne sont
pas toujours claires. Ainsi pour la lettre que nous citons on peut
hésiter entre 1446 et 1456. Pour nous il est hors de doute que c'est
bien 1446 qu'il faut lire. A défaut d'autres preuves il suffirait de
rappeler que l'évêque de Burgos mourut le 12 juillet 1456. (Cf. N.
Antonio, Bibliot. Vêtus, t. II, p. 265).
1. Ce passage semble indiquer que Nuno était de retour en Espagne
et qu*il séjournait à la cour au moment où Pietro Candido Decembri
lui adressait cette version.
2. A la suite de cette dédicace, on lit : Fenesçe el prologo. Comiença
el juego de Claudio enpcrador, cscripto de Seneca^ poeta e filosofo
illustrissinxo e tradusido en milgar ytaliano de Pedro Candido,
Fol. 4. Incipit : a [Q]uecosa sea fechaenel çielo ante del dia terçio
de los dîas de Octubre. . . »
Fol. 27 v*. Explicit : « a Menandro su liberto lo dio, afyn que mas
allende non f uessfe conosçido. » Ffcnesçe el juego de Claudio,
f
APPENDICE 2
DllîGO DK BURGOS
I'ri^.face nu « Trilnko dix MAn(jvi^:s n
(nibliotli. Pari- dn foi Alphonse XIII. 2-F-Ôi
Fol. ii3. Rubrique: Traiado que ^so Diefjo de Bnr^ûi
secreiano det sefior Marques de Saniillnna. sohir l<i miicrte
dt'l dfc/ia st'iïor Marques. — Prolofjo. '1)
Muchas rrazones ay, ilustre y muy generoi^o sefior, por donde
yo syn ofensa demi puiiiera bien esciisarme deste luengo aunque
a mi deleytr)»o irauajo, ca ténia para ello entre otras las escusas
que murhos .«iielen dezir, quando de aiffiind ardun negoçio buscan
de se descar^ar, coDuiene a suber : la dificullad e ^randeza de la
malerîa, e labaxezade engenio aquien el pesoliuianosefazemuy
graue; aliende dcslas que son de tauta eflcaçia, oira que yo para
mi non e por de menos vigor esia es : que ningiina persona ténia
esperança de mi que yo ud fecho tan grande osase enprendep,
como la ynorançia mia a qiiinquera que de mi tenga notiçia sea
tau maniflestae cosa asaz eonoçida, que, sy yo guardando sylençîo.
no quisiera publicar mi rrudeza porescrilura. ninguno justamente
me pudiera rreprehender, como el carpintero non deua ser yncre-
pado synon pinta bien un rretablo, por ser su oflçio diferente de
aquel otro; pues no mcno*! era yo de auer por escusado sy la pré-
sente obra non començara como mucho mas sea ageno de mi el
eleuado e dûlçe ofiçio de metrificar. Pero iiomo quiera qiie las co-
sas dicha» me pudieran rreleuar desle cargo, e a mi por ventura
fucra e! mas sano consejo, uo lo consyntio el ardiente amor e
atiçion syn medida que yo tuuea la virtud del senor de ploriosa
rrecordaçion, mi sefior el Marques, vueslro noble progenilor, en
euyo seruiçio los anos que yo despendl toue por bien enpleados,
1. Cette dédicace que Diejr" de Burgos t
intitulé El Triiin/u drt Moniiu-s. est ;id«
le futur duc de l'Infanlado.
nineeii [Aie de son |ioème
e au (1!^ nlné du Marquis,
APPENDICE 2. DIEGO DE BURGOS 461
ca puesto que por sus grandes fechos e claras obras generalmente
touiese obligados a todos los que por vista o por fama auian del
conogimiento (1), mui nias deuian por luenga criança ebenefiçios,
e por su umanidad auia [sic], delibre conio de obidiente sieruo to
mallo nin temor de niunchos (aunque munchos) rreprehensores,
ine lo fizo escusar, antes para esta obra quanto mas menos sufi-
çiente me conoçia tanto en parte demas era contento porque mas
pareçiese auerme a ello mouido por fe c deseo de pagar con
aquello a que basto, no por arrogançia ni presunçion de mi,
ni por esperança, que çelebrando e perpetuando su nonbre parte
de onrra paresçiese qu'esperaua alcançar, e si de lo tal por algund
estudio e continuaçion de trauajo, contra mi opynion, adquiriere lo
que por la natura me fue negado, e algund loor o fruto a el seguir
se podra, gran gloria le sera e a mi, sy dezir se puede, bien
soberano pues su virtud paresçera auer fecho tan magnifico mila-
gro que a onbrc asy como mudo aya fecho fablar. Mas como ante
mis ojos pongo, mui virtuose senor, e de lo que puedo comienço a
consyderar sus virtudes, tantos caminos veo (fol. 24) por donde
comiençe e tantas cosas se me rrepresentan para escreuir que la
salida fallo mucho difiçile e me pareçc que sy loallas quisiese
entraria en la casa de |De]dalo, caeste es el que nuestras Espanas
a librado de la çiega ynorançia ylustrandola[s] por lunbre de cari-
dad verdadera, e trayendo a notiçia de todos el conosçimicnto del
mayor bien que en la vida mortal se puede buscar por los onbres
esta es la çiençia, en la quai quanta parte alcanço no solo los nues-
tros en esta rrigion de oçidente mas los muy rremotos e estranos
lo saben e aun no con pequena enbidia lo fablan, e antes del quantos
e quales se fallauan en esta prouinçia que, sy no los derechos cano-
nicos [ejlos çeuiles, otras leturas supiesen, por çiertosyo creo que
pocos ouo 0 no ninguno, ca la veja e gruesa costunbre ténia enla-
zados e obçegados en yerro los yntelectos de todos, e asy que deste
lan gran venefiçio no solamente nuestros prynçipes e los grandes
seâorese aun los otros tenidos por letrados varoneseran en Espana
mcnguados mas tanuien todos los otros ornes de mener condi-
çion entre la multitud de los quales rrazonable cosa fuera que
alguno semejante se ouiera fallado. Mas como el varon de alto yn-
genio viese por discursos de tienpos, desde Lucano e Seneca e Quin-
taliano e otros antiguos e sauios, rrobada e desierta su patria de
tanta rriqueza, doliendose dello, trauajo con grand diligençia por
sus propios estudios e destreza e con muchas e muy claras obras
1 . mut mas deuian, etc. Tout ce pa^sa^i^:? «i dû (Hrc mal lu par lo co-
piste de manuscrit. Il est incorrect et obscur.
BIBLIOTHÈQUE DU UAHQUIS DE SANTILLANE
conpuestas det meamo, ygualarlae conpararla con la gloria de los
famosos onbres de Atetias d de academia e tatibien de Rrotnanos,
trayendo a ella grand copia de libros de lodo genero de Illosofla en
estas partes fasta entunçenon conoçidos, ensonaniio el parai amu-
chos e teniendo onbres muy ?abios que a la letura de otros (24 V)
aprouechasen, despues desto mostrandoe declarando el seso e las
moralidades que las poetica^ flgiones en sus [ablaa tienen vetadas,
dandoaconoçerel truloquedelasabiaeloquençiase puede seguir,
argumentando la delectaçion que se toma de las grandes e pele-
grinas estorias por las quales los animos generoi^os a grandes
fazanag e virtudos suq yn^i'^'los, e no menos trayendo a memoria
el proueymiento que délias se deue tomar para los ynforlunos casos
uraanos, o dando en toda dotrina orden de documentes a lodo es-
tado de onbrea para fa/erse muy enseûados. Asi que ya por su
causa nuestra Espaùa rresplandece de çengîa, lanlo que mui bien
le podrian dezir los éloquentes onbres de Ylalia, sy en algund graue
negoçio le oy[e]ran, io que Apolooio orador dixo en alabaoya de
Tulio el quai como en Krodas ouies[e] Uegado e alli a su rruego
Tulio ftziese en Griego una dedaraçion, porque Apoionio de
la lengua latina non era enseûado, loando raucho todos los que
alli eran présentes la fueri^a e orrnato de su dezir estauan espe-
rando loque Apoionio dezia, quecongran turbaçion non fablaua, e
desque pensoso con grande admiraçion ouo eatado gri^n peça a la
fin dixo : yo te loo o Çiçero e de ti vengo on gran marauilla. tanto
que si yo fasia agora e eallado a lo fecho un dolor e conpasion
grande ca e iraydo a mi memoria como los tienpos pasados por
armas e gouornacion de rrepublîca e por ynstiluçiones domestîcas
lo[s] griegos sobre loda naçion floreçian. en las quales cosas yan
los rromanos con marauillosa yndustria e vîrtud nos tienen ven-
taja;(fol.25) una sola cosa(que)nosera quedadaesiaeraladotrinii
e gloria de la eloqiteaçia, por ti vco que nos esqui(ada(l) e a elloa
con gran loor traspasada asi que ninguna cosa egrejia nin singu-
lar ya qiieda çerca de nos. Pues si Apoionio asi se dolia que de loa
griegos por yndustria de Tulio la eloquençia fuese a los rroma-
nos leuada, quanto mas con rrazon oy los de Ylalîa se deuen doler
e quexar que por lunbrey ynjenio deste seûor a elles sea quitada
e trayda a nuestra Castilla e ya en ella a tanta gloria floresca que
noioriamente se coiios(^au sobrados, Ni basto esta al glorioso
Marques que aun de mui mayor quexa e sentimiento dio causa a
los que en la militar diçiplina e vellicoso exerçigio alcangan fa-
moso rrenonbro e grandes prcçes e tilulos por las armas an aquis-
tado. Como mayor deuan ser el prcniioe onrrade aquellosquedan
1. X* texte jKjrte qavdada.
APPENDICK 2. DIKGO DE BURGOS 463
prinçipio a las cosas e sin enmienda las fazen que de los quense-
nados por otros bien las ponen en obra ; los otros el ofiçio por luen-
gos tienpos visto e usado en su tierra por sus neçesidades sauen
fazer, este por virtud suya lo que mui mejor fizo que otro a muchos
fue causa e ynçetamiento que mucho bien lo fiziesen. El primero
que otro traxo a este rreyno muchos orrnamentos e ynsynias de
caualleria, muchos nueuos aparatos de guerra, e non se contento
con traerlosde fuera mas afiadio e enmendo en ellos e ynuento por
si otras cosas que a toda persona eran gran marauilla e de que
muchos ffeçieron arreo; asy quen los fechos de armas ninguno en
nuestros (fol. 25 v*^) tienpos es visto que tanto alcançase nin quen
las cosas que allos (sic) son conuinyentes touiese, en estas partes,
deseo tan grande de glorya e de fama, por donde los onbres son
mouidos a enprender qualesquier altos fechos, maduro e bien sano
consejo para bien ordenar e disponer las cosas, mui presto prouey-
miento a los casos de la fortuna e a las ynsidias de los enemigos,
esfuerço m uy grande para atender los peligros e ardideza del ani-
me, mayor que a gran seûor conuenia, para los acometer dondel
tienpo lo demandaua; manifiçençia e umanidad con los caualleros
liberalidad en los dones e rrazon en la distrybuyçion de las presas,
gran çelarydad e presteza en las cosas que auia de fazer, conoçi-
miento muy çierto del tienpo e de los lugares e de las personas
con quien auia de contender, e lo que no es de oluidar una firme
costançia en los fechos ya començados, dexo el sus... e gran
coleraçion suya en los corporales trauajos, quando en las guerras
andouo, los quales non solo a onbre umano fueran grandes
de conportar, segund el los tomaua, mas aun a una presônît ferrea
deuieran cansar, e finalmente de tantos e tan syngulares dones
touo guarnido su animo que paresçe bien claro quen muchas
cosas por [ynjdustrya sobro a la natura, nin me parece muy
neçesaryo trauajar en escreuir particularmente sus virtudes
e grandes fechos, ni de la gracia e dulçe conuersaçion suya con
los domesticos e familiares asy porque a todo linaje de gentes e a
toda persona estan manifiesto [s] como por que luengo tienpo a ello
non bastaria, nyn menos que sus cosas con las de algunos antiguos
famosos sean de conparar pues fueron sin duda taies que vençen
todos los loores del antiguedad que puesto calgunos fallasemos
mayores en la fortuna pero non (fol. 26 yguales en la virtud. Pues
quyen bastarya a loal (sic) dignamente aquel que tantos bienes fizo
a su patrya, porque çierto creo que pocos osasen tomar tal enpresa
deuo yo pues, muy virtuose senor, consejando a mi ynorançia pasar
so sylençio a que yo non basto e del por otro abundantisimamente
dezir seprodrya, e veniendo a la conclusion solamente dire la ma-
464
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLAKE
rauilloïia »eiia.\ e clara vision que de st] muerte me tue deniostrada,
la quai, como (juiera que rredieula o fabulosa parczca, enpero en
este logar no pienso ser de eal lur, ca yo Fablo seùor verdad, ansy lo
aflrmo por juramenlo. questando yo en Burgos, al tienpo de su
pasaniiento, onanoche ante^ o de^pues o por ventura la mei^ma de
aqueldiaen quel senordebienauenUirada memoryaouo el primero
senlimienlo de la enformedad suya a mi pare<;ia en «ueûos ver a
vue»tra merçed cubierto de paûoïi de luto fasta los pies, en la cabeca
un grand capirote de la mesma manera, tlnnando vueslra mano
en unas carias !«d1 preminenlee ynsygne titulotiuyo de laquai [sic]
oy vuesilra luaaîHca persona es decorada e noblegida. La quai vision
claramenCe daua a [e]ntender, a quien a los sueiios aiguna le dtera,
su gioryosa parlida e vuestra inui dina e légitima suçeçion, e quise
en este tal suefio o visyon fa/er e! pryncipîo a la présente obra>
no porque por ventura otro ma» dulçs e mas aparente fallar no
se pudiera mas por euilar en alj^o la costunbre e orden de los
poetas los quales en sus fiçiones su estorya o caso verdadero se
suelen fundar, e como a la memorya me (toi. 26 v") ocurriese a
qoyen deuia esta lai obra yntilular pareçiome que a vuestra se-
iloria antcs que a otra persona era rrazon de se diligir(s(r) asy
. por vos, muy uniano senor, auer quedadn prynçipal e mayor en la
casa del ya nonbrado seiior, como por la syngular prudençia vuestra
e çienliftco conoçlmiento en las semejantes leluras, lo quai parcçe
que como eryditaryaediuida suçesion. allende otras muclias vir-
tudes, vot> dexo vinculado con el mayorado; e aun demas deslo
porque vos seâor, comoya dîchoes, fuistes prynçipio c tundamiento
desie truuajo auiendo seydo a mi como denunçiador por tan olara
manera del fin suyo que (era) por la prouidençia diuina cstaua
ordenado. Rreçibala pue^ vuestra nier(;ed, con aquella voluntad
e amor que se flzo e otresço, no mirando sus yerros que muelios con-
tiene, ninsuenojosa proli^idad la quai non dudo vos trayrafastid[iJo,
como ya non paresca breue dezir segun la moderna costunbre mas
un mediano tratado, pero non pufelde despues de començada menos
faner ca fablo la boca del abundançia del coraçon ; o pareçe que
pu[e]do dezir que aciiescio ami conellaloquealosquenueuamente
quieren edifioar algunas morada^ que ante que las comiençen
piensan con determinada suma de dineros conplir lo que (juieren e
despues de melidos en la lauor aquella e olra lanla non basta e
an de pasar allende muciio de lo que pensaron, mas auiendo sola-
mente rrespeto que quien lodas cosas pospuso asy lo tiziera sy
mas de arriba (fol. 2~] le fuera olorgado, rrcpuiando por obra la
fe que sola en este trauajo mi" tue coiipaûera. Valit c prospère vues-
tra merçed como alla desea. — Fencce el proemio.
APPENDICE 3
INIGO LOVE'A 1)1-: MKNDO/A, QUATRIKME DUC
DK L'INFANTADO
Préface du « Mémorial de Cosah notahles »
Proloffo di- Dun YUlgo Lupe: de Mondoçn, Dnqnr quarto del
Infnnindo, n. Dort Dintjo Hnrtndii dp Mendorn. Mnrtiiio»
del Cenete, hi/o stii/o, xnhre et lihro inlitiilado u Meiiiorinl de
coeaa notables* (1},
No es liuiana carga. Marques miiy amado liijû, la que al hombre
bien incliimdo pooen los exercicios virtuosos desus antcpassados :
cspecialmente de los que, no contentos con la comun medida de
*Cs yguates, quisieron sefialarse mas que eilos. Entiempode
nuestroKmayores. quando nuesiranacion ténia la guerra continua
en casa, contra vatientes y rezios adaersarios. enemigosnueslros y
de nuestra religion, el exercicio de los hombres deestado era solo
el de las armas. En este |>or la mayor parte se venîa a reinatar
torto el valor y estimation de sus personas. Este les parescia que
bastaua para seruir aDiosyasu tey, socorrer su patria, y ga-
nar honrra para si y para sus descendientes los quales procura-
uan de no quedar atras en aquel mismo menesler. Mas los que
en aquel tieinpo uuo, que (ueron muy pocos, que se eslendieron a
junlar con el exercicio de las armas el estudio de buenas letras,
estos por cierto, comoganaron para si honrra y reputacion do-
blada, assi doblaron la obligacion a sus suocessores para procu-
rar por ambas vias de igualar el lustre y resplandor de fama que
les dexaron. Entre estos pocos me paresce a ini que se pueden
conlar de nuestros passados seûores desta casa tanto y mas nu-
méro que de olra ningiina de los principales deste lieyno: sino
que la fama de todos, se la lleuo toda y con muclia razon, solo
ono, que fue el Marques Don lùigo Lope/. de Mendoça vuestro
aguelo : porquo no l'ontento con leer y entender muy bien ubras
y escripturas agenas, estendio su ingenio a hazer y componer
1. « Impresso en Guadalajara pop Pedro de Roblea y Francisco de
Cormellas, aùo do MDLXIV. n Gallardo, h'nnni/". n' 2770 ne donne que
le commencement de cette pri^lace.
466
BiDLtOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
al^unas proprias que cou Joor suyo y proueclio comun leen nues-
tros naturales. Muestrase este exercicio de letras de nuestroa pas-
sados, no solo por relaciones antif^ua» que de sus personas ay, sîqo
tanibien, por la gran copia de libres, curiosamente escriptos, que -
en esta casa dexaron como apropriados y quasi vinculados al
senor délia; los qualea en aquei liempo. faltando estanueuay
admirable inuencion de los iiioldes, do se pudieron juular sin
gran cuydado y no pequefia cosia ; especialrnenle las interpreta-
ciones a translaeiones de muctias obras que de utia iengua en
otra por su iiiandado se traduzian por varones sefialados a quien
largameute se remuueraua su trabajo. Estos libros dexaron ellos
por bastantes testigos de susestudios y por continues desperta-
dores de sus descendiente^ para que on la misma ocupacion se
empleassen . Y eslos son los que mucho tieuipo ha desperlaroD mï
memoria para no oluidar la obligacïou, que, como he dicho, tene-
mos todos de imitar en csto la virtud de nuestros mayores. Por
donde me puse en trabajo, de reboluerlos coxi atoncion y cuydado,
y mucha parle del liempo. quecomunmentesesuele dararecrea-
cionea y passatieuipos, gastar lo en su conuersacion y lectura. De
la quai, porque no fuesse del todo infructuosa, procuraua sîenipre
sacar a parte, algunas cosas de las mas notables ponicndo las en
ml estilo, qualquier que el sea, para socorro de mi memoria
quando me lialtesse lexos de los originales. Y comoquier que este
tue al principio mi inlento, pero despnes viendo que la escriptura
excedia de particular mémorial y llegaua al lamaûo de libro nome
ha pesado del excesso assi por dexar en mi casa el tnlento de los
libros que rescebi acrescenludo, como por poderos dexar a vos este
libre por prendadeamor y por signiflcaeion del desseoque he te-
nido y tengo de veros assi nilsmo occupar alfîunos ralos. en lecion
de buenoslibros-Y porque de la obra digamos algocllaea una sum-
mao compendio, de lo que discurrieudo por (anta diuersidad de
auctores, me parescio di«no de notar, y sacar a parte, como he
dicho. En los quales, no dubdo que otras muclias notas de mas
subalanciadouenquedar, masdoodcay muclio que tomar, cadauno
escoge conforme a su guslo : y assi escogi yo conforme a! niio. Pa-
rescio me intitular le « Mémorial de cosas notables •> : parque a fin
de conseruar las en la memoria, serecopilo, Yporquenoay cosa
que tanto a la memoria ayude como la orden, procure guardar
alguua : a lo menos en la djsposicion de los capitulas : que en la de
los ticmpos: ponicndo porlamayor parle, lo mas anliguo primero
y haziendo coniunmente, un capitulo de Reynos estraûos, o repu-
blicas y Iras el luego, otro de cosas romanas : mudandolos. uno de
la unasuerto, y otro de la olra: a mancrade los paralcllos de Plu-
APPENDICE 3. INIGO LOl'EZ DE MENDOZA
467
tarcho: (Ic:caiido la respondeocia y comparacion que el haze, de
un capilulo a olro. Y si os paresciere que esta grden de guardar la
antigiiedad. se quiebra en algunos capitulos a lo menos en los
poslreros, entended que no haze : porque el capîtulo que parti-
cipa de mas de un tieinpo, o que no tiene tiempo seûalado, paresce
que ay licencia, para ponelle hombre en la parte donde cayere
mejor. Va pueslo el auclor que cuenta lodo el capilulo al prin
cipio del. y todos los que le siguen o dizen la mayor parte, tam-
poco se pone mas del lugar donde lo traen. Y los que tiazen alguna
difTeiencia, o cuentan alguna patîcularidad de las del capitule, vao
seAalados por leiras : apuntando los lugares donde lo iratan : para
que se vea, no solo de donde se tomo lo que eu cl se dize, sino
tambien se entïenda quien son, los escriplores que de olra manera
lo cuentan. Por doadc si quisiere estar un poco atento el que lo
leyere, ballara que e:^ta bien. Y quando desta obra otro Fructo no
se sacasse, sino saber que auclores son, los que decadaunade
tanlas y tan dîuersas raaterias escriuen, y donde lo escriuen, no
fuera inulil el trabajo, que cnello se ha toniado. Y si algun capi-
lulo de los que aqui cstan, paresciere al que le leyere que difBere
en algo del latin, vaya a los libros de Toscano donde tambien
se cuenta y ballara quelo di/ea:jhi. A losqualeshc ^eguidoen
algunas cosas, por parescerme que lo dizen bien, y junto con esto
por créer, que los Ytalîanos que traduseron del latin, deuieran
tener mejores originales que nosotros, aunque no dexamos de
seguir el Latin, las mas veze-i. Rescebid pues, muy amado bljo.
este don de vucstro padre, que por ser de tétras es eu sus ^jos
mas precioso que s! fuera de los que de oro y de plata mucho se
esliman, y procurad no solo de leer le, sino de aûadirle lo que
vos leyendo en oiros libros nolaredes, Y lo mismo preciaria yo
mucbo que biziessen los que de vos succederan en esta casa, que
para todos aura recaudo sogun la multitud de libron que oa que-
dan, y segun losquecadadiade nueuosalen aiuz. Ytenedcreydo,
que para nlngun genero de génie, liaze tanto al proposlto la lectura
de buenos libros, como para las personas de vuestra manera que
pocas vezes hallan quien flelmentc les diga las verdades como los
libres, que se llaman maestros mudos, se las enseûan. Estos os
mostraran a regiros bien a vos y a vuestros subditos, y gênerai-
mente a lleuar el curso do la vida dereclio y bien guiado de
manera que cumplays con la obligacion que a Diosyal mundo
tîenen los hombres de vucslro estado : especîalmente a quien Dios
ha becho tan largas mercedes como vos de su raano aueys resM-
bido y espero en el que rescebireys.
t .
.V _
■ f
APPENDICE 4
VERS LATINS RELATIFS A LA MORT
DU MARQUIS DE SANTILLANE
(Biblioth. Anibrosienne, Milan, D-112, inf., fol. 162)
P.Candidi Eulogium in Enichum Hispanum, cognomine Liiptim,
Si lacriraas Virtus et Ilonos effundere possent,
Enice, seque tuis addere funeribus,
Fata, Lupe, pari ter teque impia inortis imago
Deflcerent, tantis uicta deum precibus.
Sancte Juliane clarissinie marchio, dignus
Eterna laude perpetuoquc die,
Saldagne dominus, Vegueque, Fite(l), Leuanteque(2)
Buitragi et multis amplior in titulis.
Mendocie per te fulget domus inclita, per te,
Regalide cornes, regia celsa fuit.
Tu sacre auxilium iidei Christoque tulisti
Et te barbarice pertimuere nianus.
Tu decus armorum latiis coniungere musis
Hesperie proccres, doctus utrumque, iubes.
Nobilitas aule regni tibi paruitomnis,
Mota tuis meritis eloquioque pio.
Félix illustri consorte et proie uicissim
Exemplum laudis que dédit ipsa suum.
(Biblioth. Ambrosienne, Milan, D-112, inf., fol. 162 v*)
Epitaphium Enici Lupi per Thomnm Reatinum (3)
Enicus hoc Lupus est sub uiarniore, nobile germen
Mendocie, Martis Pieridunique dccus,
1. Fite. lisez Hite (Hita).
2. LievaneV (Liovana).
ti» Thomas de Rieti, courtisan de Franyol» Sforza.
APPENDICE 4. VERS LATINS 469
Ilic dux Ilispano plures sub rege triumphos
Hetulit hostiles depopulatus opes,
Precipue Christi dura sacra fidemque tuetur
(1) Indoraita fregit barbara castra manu. ' \
Primus conspicue facta inter florida uite
Extulit antiquos, marchio factus^ auos.
Quid mors seua igitur, quid fata atrocia possint
Ex tara lugendo funere nosse potes (2)!
1. Fol. 163. • ]
2. Nous devons la communication de ces deux pièces latines à l'obli- :.i
geancc de M. le professeur Novati. 3
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈBES
ET DBS
NOMS DE PERSONNES
Abades (Lamberdo de les ;
V. Abadi.
Abadi (Lamberto degli), 172,
173.
Abréf/é de V Enéide; v. Virgile.
Abrégé de Trogne Pompée ;
V. Justin.
Abrégé des trois premières dé-
cades de Tite-Live; v. Tite-
Live.
Acerba; v, Ascoli.
Acuiia^Alonso Carillo de), xlii.
AeneasSylviusrv. Piccolomini.
Aguayo (Alberto de), 185, 186.
Aguiloy Fuster(Mariano), 130,
181, 404.
Alabanças de Espana ; v Za-
mora.
Albanzani (Donato degli), 320.
Albe (comte d') ; v. Alvarez de
Toledo (Fernando).
Alcibiade, 18.
Aleman (Fadrique), 313.
Aleman (Leonardo), 100.
Alexandre (Libro de) ; v. Belr-
ceo.
Alexandri (Alexandro degli),
356.
Alfarabi, 444.
Algezira ( Alfonso de) , traducteur
des Postules de Nicolas de
Lire à la prière d^Alfonso de
Guzman, seigneur de Lepe et
Ayamonte, 216, 218, 219, 221,
222, 223, 224, 225.
Alighieri ; v. Dante.
Alighieri (Pietro), son commen-
taire à la D. c, traduit en cas-
tillan 303-304, 317, 318, 319.
Almela (Alonso de), 126, 127.
Almonazid (Fray Joseph de),
44.
Alphonse X (Roi de Castîlle);
V. Alphonse le Savant.
Alphonse le Savant, Primera
Crônica General^ en castil-
lan, 8, 391-392, 392-393, 395-
396, 396, 397, 415 ; — Espe-
culo, en castillan, 226, 229,
230, 414, 415 ; — Grande y
General Historia, en castil-
lan 393, 397-398, 415 ; —
Fuero de las lei/es, en castil-
lan, 413.
Alphonse XI (Roi de Castille),
263.
Alphonse V (Roi d'Aragon),
XXX, XXXV, XLI, XLV, L, 37,
127.
Alvarez Osorio(Per), 316.
Alvarez de Toledo (Alfonso),
193.
Alvarez de Toledo (Fernando,
• comte d'Albe), xxvi, xlii,
xLvi, Lxxviij ; — Version cas-
tillane du De bello ytalico
^^M 472 BIBLiOTHÈOrE DC marquis: de SASTILI..VXE ^H
^^^1 adrcntim Gotboi de Lponardo
Arexzo (Leonardo Bruni ^^M
^H DruDi à lui dédiée. 358.
(
^^H Ambroisc : v. Saiol Atnbroise-
Argelati(Filippo).61, loi.
^^H Amer (Miguel Victomno . 348.
Ai^olede Molina. i.xxvi.
^^H Ametller /Joseph), 369.
Aristote. 84, 174. 444. — AfonUe
^^H vlf>iic(><>i |ZV) ; V. CicéroD
ù .Xiromaque, en italîea. 3i};
^^1 Amoros |f:arles), 309.
— Éthique, en italien. 30, 31 ;
^^^H ADdriaopDli ; v. Tudernopoli.
— Éthique, en castillan. 3l ;
^^H ADianus, traducteur des vingl-
— Éeonoiniifue, en castil-
^^H cinq premières homélies de
lan. 31 ; — Maxime», en la-
^^H saint Jean Chryi^ostonie sur
tin. 32; — iJe animalibu», en
^^r t'éTangile de saint Matthieu
castillan, 34-36:
^H
Arislùieles ; v. Aristole.
^H AnimaUbwt (/>) ; v. Amtoie.
ArmanninoGîudice, La fioritn.
^H Anrnque^ 'Johan i. 348.
en italien. 352-:tà4. ^
^^H Aniequera (El dej : v. l'ernand
Arragel (Rabhi}. 451. _,^|
^^H de Castille.
Artc de earnUeria{En:v. ^SM
^^H Anlitjtutale* judaîcae; v. Fla-
tegemalon. *■
^^1 vius Josèphe.
Arles (Per«d), 425.
^^^1 Antonio (Nicolas); v. Antonio-
A^coli (Cecco d). LAcerba, en
^H
italien. 355. _
^^H Antonio- Baver, xv. — 44, 48.
Aihénagore. 18. ^M
^^K 83, 115. 116. VAA, 169. 171,
Attende tibi ip»i ; v. Saînt-l|H
^H 183. 193. 311, -238, 348. 349.
sile ^"
^H 351,379,425.444.459.
Augustin ; v. Saint Augustin.
^^H Aphrodisia» Ale\andred').444.
Auvergne IJuan Jutrede), fin-
^^^H kT~'wii.mrfx<a'y:i; v. Ladiui Je
runijue au roi de foriugatf.^^—
^^H morte Claudii.
castillan, 68,75. ^M
^^H Aragon (Carlos d) ; v. Vtane.
Aavray Lucien). 318. ^1
^^B Aragon (Éléonore d'|. 15E.
.\valos (Ifiigo d'I, 37. ^H
^^^H Aragon (Enriquede,; v. Vi-
Avalos Ruy Lopez de). Lettre
^^1
au traducteur castillan de
^^H Aragon (Jacme. d'), 133.
Bo6ce avec la réponse de ce-
^^^1 Arbre des bataille» ; v. Bonnet.
luici 177-179, 184.
^^^H Archidamus, 17.
ATÎIa (Martin d), utsxiv; —
^^1 Arehilibelli (Giglio degli ; v. Ti -
Traducteurd'une haranpiela-
^^^1
tine de l'aotbassadeur des'
^^^H Arenga propuesta en latin antel
ducs de Bourgogne au roi
^^^H inuy !/ lustre principe don
Alphonse de Portugal, 75; —
^^^H Alongo rey de Porlogal ;
Traducteur pour le marquis de
^^^H Auvergne.
Santillane de la Coinparatione
^^^b Areiino(Leonardo); v. Bruni.
di Caio luUo Cesnre impera-
^^^^ Aretino (Pieiro . 348.
dore et d'Alejrandro mat/no
^^^^^^^^^^^^^^1
TABLE DES MATIERES
473
re di Macpdonia de Pietro
Oandido Decembri 360.
Axiocus ; v. Platon.
Avala (Diego Lopez de), 350.
Ayala (Juan de), 350.
Ayala (Pero Lopez de), xxv, —
Traduction de la version fran-
çaise de Tite-Live faite par
Pierre Berçuire, 96-98;— Tra-
duction castillane de Boè-
ce, 177, 184 ; — Traduction
castillane du commentaire de
Saint Grégoire sur le livre de
Job, 190-193; — Version
castillane de VHîstoria tro-
jana de Guido délie Co-
lonne, 266; — Traduction cas-
tillane du De casibus virorum
illustrium de Boccace, 345,
346 ; — Crônica del rey don
Pedro, en castillan, 402, 402-
404.
Bade (Josse), 86.
Baist (Gottfried), 263, 317, 387.
Balaguer y Merino (Andrés),
125.
Balenchana (José Antonio de),
70,71,230.
Bandini, 21, 50, 53, 144,151.
Baracchi (Thommaso), 172.
Barcia(Angel Maria de), lvii.
Barreda (Juan, 193.
Barrientos (Lopede), 448.
Barth, 197.
Barthole, lxvi. — De insir/nus
et armia en castillan 226-227,
230, 233.
Bartoli (Adolfo), 449.
Bartoloraeus, 208.
Bartsch (Karl), 189.
Basilea(Fadrique de), 425.
Basile ; v. Saint-Basile.
Batines (Colomb de), 284,318.
Batres (Fernan Perez de (iuz
man. seigneur de) ; v. Guz-
iiian.
Baudri de Bourgueil, Historia
hievosolymilana^ en latin, 196-
197.
Bayer; v. Antonio- Bayer
Beata vita (De): v. Sénèque.
Beata vita [De) ; v. Saint Au-
gustin.
Béer (Rudolf), 266, 349.
Belle dame sans merci (La) ; v.
Chartier.
Belleza que debe aber el caballo
(De la) en castillan 226,
230.
Benavente (Alfonso Pimente!,
troisième comte de), xui ;
— sa lettre à Alvaro de Luna
et à l'archevêque de Tolède,
68,76-77. — Version de V His-
toria trojana faite pour lui
par Pedro de Chinchilla, 266.
Benavente (Maria Josefa Pi-
mentel, douzième comtesse
de), XIV.
Benavente (Rodrigo Alfonso,
deuxième comte de), son
Abrégé des trois premit^res
décades de Tite-Live fait sur
la version Berçuire-Ayala),
98-100.
Benzi (Ugo), 362.
Berceo (Gonzalo de), lxxiv,
Lxxxii ; — Libro de Alexan-
dre, en castillan, 386-387.
Berçuire (Pierre), xci; — La
version castillane de sa tra-
duction française de Tite-
Live, 96-98 ; — Morales de
Ovidio 84-88, 424, traduction
castillane du livre xv du Re-
ductorium, 84-88, 424.
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Berger (Samuel), 239. 244, 245.
393. 398.
Bernard; v. Saint Bernard.
Bernard Gui, Catlialni/un p-inli-
ficum, en latin, HVi ; — Cn-
thahgus breei'n, en latin, 312
213 ; — />c nrliculis Jidei ca-
t/iolice, en latin, 213 ; — De
origine prima francorui»,
en latin, 213 ; — Comités Cfio-
loHani, en latin, 213 ; —
Imperatoreu romani, en latin,
213.
Bernardus, scribe, 419.
Berthelot(Marcellin). 447.
Bessarion (Cardinal), lxxxv;
— Traduit de grec en latin
l'homélie de saint Basile :
Attende tibi ipsi 6&, 71-72;
— Dédie au roi Jean II de
Castille sa version latine de
riiomélie de saint Ba.-silc :
Attende tibi îp^i 78, 81-82.
Bias, Lxxvii.
Biale (Jaoobo da), 37.
Bible [La), en ialin, 235-236 ;
— Concordance de lu lUbte,
en latin, 237 : — Bible morn-
Uaée, avec les préfaces de
saint Jérâme, en latin et en
castillan, 240-24fi; — Le»
saints Êrangiten et W épili-cs
de saint Paul, en castillan,
237-239 ; — Prop/iHie» de
l'Ancien Testament^ avec les
préfaces de saint Jérôme, en
castillan, 239-240.
Bible ii.oralisée ; v. Bible.
Binet, relieur, xiii-
Bislicci (Vespasiano de), lxui,
Lxvii, Lxxxvii, Lxxxvin; —
449. 450, 451. 463, 454.
457.
lioccace, lxviii, lxxv, 107,
174; — Fiammetin, en italien,
327 ; en catalan, 347; en cas-
tillan, 347; — PhilMtrato;
en italien. 328 ; — Vita Dan-
tin, en italien, 329; — Tesei-
de, en italien, 332 ; — Filo-
colo. en italien, 332-333 ; les
Queationi d'amore tirées du
Ft/oro/o, en castillan, 349; —
Nin/ale d'Amelo.enCfiStillail,
333, 351 ; — De Geneahgia
Deuruin. en castillan, 333-334
extrait. 334-339; 345; — Li-
ber de mon((6«a. en castillan,
340, 342, 345; — De caaibu»
rirarum illustn'uiii, en castil-
lan, 345; — Traducteura et
traductions de Boccace en
Espagne, 346-351; — De Cla-
ris inulieribtis, en castillan,
346 ; — Dt'raniéron^ en cata-
lan, 348 ; en castillan, 348; —
Corbacrio en italien, 328-329;
en castillan 348, 350.
Boèce, .\xi; — Dr consolatione,
en italien, 174176; en castil-
lan, 176-179; — Triidncteurs
et traductions de Boèce en
I-J^pagne 180186; — V,ae
maxime en latin et en castil-
lan, 376.
Bofarull (Antonio de), 381.
Bofarull (Francisco de), 155.
Bofarull (Manuel de). 269.
Bofaruil (Prosperode), 181.
Bonacorso da Montemagnot/ii-
nior), Lxxxv; —De nobili-
tate, traduit en italien par An-
pelo Deeembri pourle marquis
de Santillane. et traduit d'ita-
lien en castillan par le prince
de Viane, 112, 114-115, 117-
TABLE DES MATIERES
475
118 ; — Orazioniy en italien ;
V. Poreari.
Bongars, 197.
Boniface VIII (Pape) 389.
Bonilla y San Martin (Adolfo),
15.
Bonnet (Honoré), liii,lviii, lxii,
Lxvii, Lxxxix ; — Arbre des
batailles, en français, 373-
374; extraits de L'Arbre des
batailles, en castillan, 226»
228-229; traduction castillane,
374-378, 378, 379; version
catalane, 379; traducteurs et
traductions de L* Arbre des
batailles en Espagne, 379.
Bonsomsy Cart (Isidro), 348.
Borbon ; v. Bourbon.
Borsa (Mario), 66.
Bottari (Giovanni), 106, 107,
109. .
Bourbon (Gabriel de), sa ver-
sion castillane de Salluste et
son opinion sur les traduc-
teurs qui Tont précédé, 79-
80.
Bourland (Carolina), 349.
Braga (Martin de); v. Saint
Martin.
Brasidas, 17, 18.
Brève copilacion ; v. Sônèque.
Breviari d'amor; v. Ermen-
gaud.
Brocar(Guillen), 80.
Brunet (Jacques-Charles), 131,
208.
Bruni (Leonardo), l, lxxxv ;
— Sa version latine des Dia-
logues de Platon sert de texte
au traducteur castillan Pedro
Diaz deToledo, 9, 341;— De
militia, en castillan, 112-114,
115, 116, 361-362, 363; —
Confusion entre lui et Pietro
Aretino, 348 ; — De bello ita-
lico adcersus Gothos, en la-
tin, 357; en castillan, 357-359;
— Vida de Dante, en castil-
lan, 359; —Vida de Petrarca
en castillan, 359-360 ; - Vida
de Aristotiles^ en castil-
lan 359 ; — Lettres, en cas-
tillan, 361, 362; 449.
Bueno (Juan) ; v. Giambonî.
Buonaventuri (Tommaso), 106,
107, 109.
Burgos (Andres de), 349.
Burgos (Diego de), xux, lvi, lx,
Lxi, Lxxvi ; — 308 ; Préface
du Triunfo del Marqués
460-464.
Burgos (Juan de), 80.
Burley (Walter), xc, 316.
Bustamante (Jorge de), 94.
Byrcraan (Arnold), 100, 101.
Caballero de Dios ; v. Libro
del.
Cadier (Léon), 110.
Cadira de honor (La); v. Pa-
drôn.
Calixte III (Pape), 51, 53.
Câmara (Juan Rodrîguez de la);
V. Padrôn.
Cambiador [Lo] ; v. Sant Jordi .
Cambiatore (Tommaso), 362.
Canals (Antoni), 125. — Traduc-
teur des Memorabilia de Va-
1ère Maxime en valencîen
pour don Jacme d'Aragon et
en castillan à la prière de
Jean I, roi de Castille 133-134,
1^.
Canzoni délia VitaNuova;v.
Dante.
47G
RIBLIOTllEQITE DU MARQUIS DE SANTILLANE
fiuurmierp; v. Dnnte,
Cardr-nois ; v. liomnn tic
Liesnp et Cardenois.
Oarrara (Francesco da), 321.
Carretero (Alaym) ; v. Char
lier.
Cartn tic Sancha de Torres n
Fernando de lu Torre ; v
Torre el Torres.
Carlagena (Alonso de), xlviii.
Lxii.Lxvi, Lxxxv; — Engage
Pietro Candido Dcceiubri à
dédier à Jean II de Castille
sa version de Vllinde 2-3.
451 ; — A t-il traduit en
castillan le traité de Leonardo
Bruni sur la chevalerie ?
114; — Ses traduetir-na de
SéD(Nque, 126-127, 129. 130,
131 ; — Auteur e( traduc-
teur d'un recueil de dits de Sé-
nèque intitulé Brève copUa-
clan ; V, Séiièque; — Extraits
de Quinte Curce dont la ver-
sion castillane est attribuée à
l'évoque de Burgos, 149; —
Achève, avec l'aide de Juan
Alfoiise de Zamora, la verîiion
castillane du De caaibua pi-
ronun illtistriuin de Boccace,
commencée par Pero Lopez
de Ayala, 346; — 363; — Sa
lettre à l'ietro Candido De
cembri où il nomme Nunode
de Guzman, 452-453, 459.
Carias de Mo«sen Diet/o de Vo-
tera ; V. Valera.
Caacalea, 427.
Caserte (Comte de) ; v. Sigi-
nulto.
Cassien (Jean), CoUationes pa-
trun, en catalan, 160-161-
Cassola (Jacopo), 151.
Ciislafie la(t:omtc dci), xl.
tJastancda (("ouilesse de), 313.
Castaùeda [Gabriel de}. 149.
Caslillo (Jean deli, 443.
L'astiinovo (Commandeur de) ;
V. Toledo.
Castro ïAlonso NùAez de), 452.
Castro (Pedro de). 349
Castro (Rodriguez de), 125. 137,
128,129. 130. 119, 237, 239.
454,
Catalina Garcia (Juan), i.xxxiv,
LXXXVIIl, 191.
Cuthaloguf fireris; v. Bernard
Gui. '
f.atbalogus pontificum ; v. lîer-
nard Gui.
Catherine (Iteine de Caslillet.
xxvni,
Catherine (Infanle de Castille),
XXIX.
Calon. 84.
Cean Bermudez. lvt.
Cenelc ( Diego Hurlado deMen-
doga, marquis del), 465.
Cent noHiS deDeu\FAs); v, Lull.
Cerda (Francisco) 185.
Cérémonial de pr incipe» : V .VSi-
tera.
Ceruti (Antonio), 324.
Cervantes (Miguel de), 349.
César, Commentarii de belio
Gallico, en castillan, 65-67-
Chanson ; v. Pardo-
Charisi (Jehuda). 444.
Charles ÎII (Roi de Navarre),
XXIX, XXX.
Cliartier(Alain),Lxxii,Lxxiii; —
Le débat de réneille-matin, en
français, 371 ; — La belle
dame sans merci, en français,
371, 372; — Le débat dea
deux fortunés d'amour, en
TABLE DES MATIERES
477
français, 371 ; — Lettres en-
. roi/ées par les dames à Alain ^
en français, 371, 372; — Re-
quête baillée aux dames contre
Alain, en français, 371, 372;
— Uexcusotion d'Alain aux
dames, en français, 371 , 372 ;
— Le Quadrilofjue inoectif,
en castillan. î*72.
Châtelain (Emile), ix.
Chaves (Baltazar de), 270.
Chinchilla (Pedro de), sa version
castillane de VHistoria troja-
na de Guido délie Colonne,
266; — Extrait, 267-268.
Chirurgia magna et parva;
V. Lanfranc.
Chrétien de Troies, 87.
Chronique Générale ; v. Al-
phonse le Savant.
Chronique de Heredia ; v. He-
redia.
Chronique universelle; v. Eu-
sèbe.
Chroniques générales et parti-
culières d^ Espagne, 390-412.
Chrysostome ; v. Saint Jean-
Chrysostome.
Cicéron(Q.). De petitione con-
sulatus, en latin 57.
Cicéron (M. T.), xviii ; — Ora-
tiones, en latin, 56-57; — De
paradoxis, en italien, 59-60.
— De oratore, en latin, 58-59 ;
— De ojfficiis,en italien, 59; en
aragonais, 63; — De amicitia,
en italien 59-60; en arago-
nais, 63, 64 ; — De senectute,
en italien, 59, 60, 64, 329, 331 ;
— Tusculanae quaestiones,
en italien, 60-63, 451 ; — Une
maxime en latin et en castil-
lan, 376; 381.
Cicogna(Emanuele;, 108.
Cifar (Histoire du chevalier) ;
V. Libro delcaballero deDios,
Cisneros (A. de), 321.
Cisneros (Mencia de), xxiv.
Città di Castello (Lilius Archili-
belli de) ; v. Tifernas.
Clemencin (Diego\ xvi, 211,
239.
Cléobule, une maxime en latin
et en castillan, 276.
Cléon, 17.
Ceci (Georges), 100.
Coïmbre (Duc de) ; v. Pedro,
Infant de Portugal.
Collationes Patrum; v. Cas-
sien.
Colonna (Guido de) ; v. Colonne.
Colonne (Guido délie), Historia
Trojana^en castillan, 265-268;
en catalan, 268-270; en ara-
gonais, 16, 18, 19, 270; — Ex-
trait de la version arago-
naise, 25-29.
Columna {Guydo de); v. Co-
lonne.
Colupnis (Hugo de), 18.
Comedieta de Ponça; v, Santil-
lane.
Comités tholosani ; v. Bernard
Gui.
Commentaire de Boèce; v. Va-
lladolid.
Commentaire de Benvenuto da
Imola à l'Enfer et au Purga-
toire ; v. Dante.
Commentaire de Pietro Ali-
ghieri à la Divine Comédie;
V. Dante.
Commentaires-, v. Commentarii
de bello Gallico.
Commentaires sur la première
guerre punique , \. Polybe.
^^^f 47S BlitLlUTlIKQCE UU MAHQUIS UE SANTILLANE ^^^^^|
^^^H Commentorii de bello GaUieo ;
Cortés (Juan Lucas), xv. ^^B
^^1
Corygya (N'icolaus de); v. Cor-
^^H CoaioQtes [Diego de;, 426.
reggio,
^^^1 Compnrncion dfi Gayo Jiiiio
Cotarelo y Mori (Emilio), 90,
^^^M CeBar etc. ; v. Conparatiane
286. 448.
^^^H di Ceaare.
Credo , v. Dante.
^^^H Concordance de la Bible ;
Cristobal; v. Sant Crislobal.
^^m
Cromberger (Jacobo), 193, 316.
^^^M Condiciim de la noblena iHf In);
347, 389.
^^^M V. Denobilitate.
Crônira de j:i44; v. Re/undi-
^^^1 Conesa [Jacme), sa veri^iou c»-
eiàn de In CrAniea.
^^^B talane de XHistoria Tny'ana
Crânien de los enatro rei/es. en
^^H de Guido délie ColoDDe 268-
castillan, 393-395, 400,401.
^^H 270 ; — Extrait 269-270.
Cronicti General; v. Tercera^
^^^1 Conesa (Père Jolian), 420.
Crônira de Ma/va ; V. Heredia.
^^^1 Confessions ;v. Saint-Augustin.
Crânien d'4 rey don Al/onso el
^^^H Coinparatione di Cesare impe-
Oneeno, en castillan. 401-
^^H radore et d'Alexandro ma-
402.
^^^H f/no re di Macedonia ; v. De-
Crônira drl rvtj don Jaime, en
^^H cembri.
catalan, 401.
^^H Conqueridorea {Grant Cràm-
Crânien de San Fernando, 397.
^H ca de Iok] ; v. Heredia.
Cronirn de los rei/es de Caetilla,
^^B Constihiciom (jenerale de Ca-
en castillan 399.
^^^Ê Uialunya, en catalan, 419-420-
Cronica del rry don l'i-drn ;
^^^B Conoicio v. Dante.
V. Ayala.
^^^^1 Copias; V. Mena.
Cbronien Pontijicaw ri Impc-
^^B Copong ( Pons de), 404.
ratorum romanoriiiii ,■ a . To-
H^f Corbaccio ; v. Boccace.
IMe.
^1 Côrdoba (Gonzalode). 425.
Cuenca (Miguel de), 1-^.').
1 Cordoue ; v . Séville.
1 Coringia (Niuolds de) : v. Co
1 reggio.
Dandrade (Fernan Ferez). 262,
1 Çorila (Anton) ; v. Zorita.
Daniel (Arnauld), Lxvni, lxxhi.
■ CormellaB (Francisco de). 465.
Dante .Vlighieri, xxvii, xlv,
1 Cornu (Jules), 264.
LXVlll, LXXn, LXXIII, LXXIV,
Corpus jtiris eirilîn.-v. Justi
LXXV, LXXVi, LXXVll, LXXVItl,
1 nieii. ,
Lxxxii, LXXX1V : — Conripto,
Correggio lAzzoda), 353.
en italien, 273, — Canioni
Correggio (Niccolb da), son em-
délia Vila nuora 273-274 ;
blème el sa devise sur un
—Credo, en italien, 273, 277;
1 manuscrit de LaFiorilo,'i>^'A,
— Coiiimentaire de l'ietro
1 Corteniaggiore (seigneur de) ;
Alifjkieri à la I). C, en cas-
1 V. Pallavicino.
tillan, 303-304 ; - Commen-
TABLE DES MATIERES
479
taire de Bencenuto da Imola
sur l'Enfer; en castillan, 305-
306;^ — Commentaire de Ben-
venuto da Imola sur le Purga-
gatoire, en castillan, 306-307;
— Divina Commedia, en ita-
lien, 271-272, 275-303; en cas-
tillan, 275-303 ; — Commen-
taires, en castillan, 303 307 ;
— Traducteurs et traductions
de la I). C. en Espagne, 308-
317 ; — Traducteurs et tra-
ductions des commentaires de
la D. C. 317-319 ; — Can-
zonierc, en italien, 273-274,
329-331.
Dante (Vida de) ; v. Bruni.
Dares, 265.
David, Tractado de la désigna-
cion de los ojjficios de
Rpmay en castillan, 359, 360-
361.
De articulis fidei catholice ;
V. Bernard Gui.
De bello gallico ; v. Commen-
tarii.
De bello italiro adversus Go-
tJios; V. Bruni.
De bello Jugurthino ; v. Sal-
luste.
De benejiciis ; v. Sénèque.
De brevitate vite; v. Sénèque.
De Claris mulieribus ; v. Boc-
cace.
De casibus principum ; v. De
casibus virorum illustrium.
De casibus virorum illustrium ;
V. Boccace.
De clément ia ; v. Sénèque.
De compunctione ad Deme-
trium ; v. Saint Jean Chry-
sostome.
De compunctione^ ad Sele-
chium ; v. Saint Jean Chry-
sostome.
De conjuratione Catilinae ; v,
Salluste.
De consolât ione ; v. Boèce.
De consolât ione ; v. Vincent
de Beauvais.
De consolât ione ad Helviam
matrem ; v. Sénèque.
De consolât ione j ad Marciam^
V. Sénèque.
De contemptu bonornm tempo-
ralium et voluptatum ; v.
Sénèque.
De Copia verborum^ 103.
De Dei prorident ia, v. Saint
Jean Chrysostome.
De erudicione regum et prin-
cipum ; V. Guibert de Tour-
nai.
De genealogia deorum ; v. Boc-
cace.
De illustribus longaevis: v. Ma-
netti.
De insigniis et armis ; v. Bar-
thole.
De ira ; v. Sénèque.
De legaUbus institut is ; v. Sé-
nèque.
De liberalibus studiis; v. Saint
Basile.
De liberalibus artibus; v. Sé-
nèque.
De militia ; v. Bruni.
De moribusy en castillan, 92-93,
103, 124.
De moribus ; v . Sénèque.
De natura angelica, v. Exime-
nis.
De nobilitate, en castillan ; v*
Plutarque.
De oratore ; v. Cicéron.
De officiis ; v. Cicéron.
^^^V 480 BIBLIOTHÈQUE DU MAHQUIS DE SAl^TILLANE ^H
^^^^^B De origine prima Francorum,
Débat des deuTforttineu d'amour ^^H
^^^H^ V. Bernard Gui.
(Le):v. Oliartier. ^M
^^^^H De paradoj^ie ; v. Cioéron.
^^^^H De petit ione conmtlaUis, \ , Ci-
Décembre (Pedro Candido); v. ^H
^^^^1
Decembri. ^^H
^^^^1 De poenitentia ; v. .Saint Jean
Decembri lAngelo). i.xxxv, 38. ^^Ê
^^^^^1 Chrysostome,
— Traduit en italien, pour le ^H
^^^^H De praeparatione ecaiffelicii.
marquis de Santillane un ^^H
^^^1 Eusèbe.
ospuscule lalin de Bonac- ^H
^^^H JJe proridentia ; v. Séaèque.
Qorso daMontemagnointilulé ^H
^^^^H De piierornin nobiliiim eniiii-
De nobllitate et qu'il attribue ^^Ê
^^^^H iionev. Vincent de Oeauvais.
à Plutarque, 114 llb. 117- ^H
^^^^H Dequatuùr eirtutibus. en iatin,
^M
^^H 103, 113; encastillan, 124.
Decembri {Pietro Candido), lxv ^H
^^^^^P De f/uaeiftionibns naturalibus ;
Lxxxiv, Lxxxv, — Sa version ^^M
^^H
latine de VIliade traduite en ^^|
^^^^1 De remedHn ulritinguefortunae:
castillan, 1 ; — Sacorrespon- ^H
^^^^M
dance avef Alonso de Cartha- ^^Ê
^^^H De re militari ;v. Végèce.
yène qui lennaReâ dédier à ^^Ê
^^^^^H De re rnnliea ; v. Paliadiiis
Jean II de Casiille sa. Vie ^H
^^^H De ret/imine prineipum
d'Homère et sa version latine ^^M
^^^H Gilles de Rome.
de VIliade. 2-3; 452; - Sa ^H
^^^^H De refiiiiiine principiiin; v.
version italienne des Com- ^^M
^^^^H Saint Thomas d'Aquin.
me niai r es sur la première ^^H
^^^^H De reiiiediis fortuitorum, en
(luerre punir/ue de Polybe,37- ^^H
^^^K latin, 102; en castillan, li:i
38; — Sa version italienne ^^|
^^^^^B De repitrntiane Inpsi ; v. Saint
des Commentaires de Uésap ^^|
^^^^^1 Jean Chrysostome.
traduite en <'astillan par un ^^H
^^^^B De senectute; v, Cicéron.
anonyme, 6ô, 6<); — Sa version ^^^|
^^^^H De tranijuiilitate animi; v. Sé-
italienne de \'Hi»toria Alex- ^^H
^^H
andri Mat/nide Quinte Curce ^^|
^^^^H De verbo conlra iudr'os ;
Iraduiteen castillan, 146-149; ^^H
^^^H Puent Sauco.
— Compai-atione di Caio ^^^Ê
^^H De ùiris illmlrihu»; Pé
Iulin Cesare imperadore et ^^H
^^^V
d'Alexandro mai/no re di ^^H
^^ De rita Caeaanwi ; v. Sué-
Macedonia, en castillan, 146, ^^|
■ tODÇ.
148, 359-360 ; — Sa version ^H
H De rita c/irialiana; v. Saint
italienne du Ludiu de morte ^^H
^L Augustin.
CUwdii. dédiée à NuÛo de ^H
^P De rita mililiirin; v. l'élrar-
Guxmau.traduiteen castillan, ^^M
■ que.
129. 4,''.7 ; — Dédicace de cette ^^Ê
■ Débat de rèrvilU-- matin (Le) -. v.
ver.-'ion â Nuûo de Gnzman, ^^H
m Charlier.
en castillan. 457-459 ; — 449, ^H
TA,BLE DES MATIÈRES
481
451, 452 459 ; — Eulogium
in Enichum Hispanum, cog-
gnomine Liipum, en latin,
468.
Déclamations ; v. Quintillien.
Déclamations ; v. Declama-
tionum liber.
Déclamât ionum (Liber) ; v. Sé-
nèque.
De Jaqua (Bernardus), 409,
410.
Delarueile (Louis), 52.
Delgado (Pero Nùfiez), 270.
Delisle (Léopold), 109, 212,
213.
Démosthène, 17.
Déprez (Eugène), 455.
Desdevises du Dezert (G.)
114, 125.
Destuniga (Diago), 367.
Diaz (Ilernando), sa version
castillane de la Divine Comé-
die, 316-317.
Diaz de Toledo (Pedro), xxvi,
Liv, Lx. Lxi ; — Sa traduction
castillane du Phédon de Pla-
ton, 8-9 ; — Peut-être est-il le
traducteur du De beata rita
de saint Augustin, 10 ; —
Préface de sa traduction du
Phédon, 11-15; — On peut
croire qu'il est l'auteur de la
version castillane de deux ho-
mélies de saint Basile, 72,
341 ; — Ses traductions de Sé-
nèque, 126,127, 129, 131; —
Son explication de la devise
du marquis de Santillane 232;
— Attribution à cet auteur
de la version castillane du
De genealogia Deornm de
Boccace 3.34 ; — Sa traduc-
tion castillane de VAxiocus,
dialogue longtemps attribué
à Platon, 9, 15, 340-341; —
Sa préface à la traduction
castillane de ïAxiocus, 343-
345.
Dictis, 265.
Dîodore, 17.
Discours sur la pétition du con-
sulat ; Y, De petitione con-
sulaius,
Divina Commedia ; v. Dante.
Doctrina de viure a cascuna
persona; v. Eximenis.
Doncel (Bernât JuanK 181.
Douais (Célestin), 94.
Économique ; v. Aristote.
Elementa vocabulorum ; v. Pa-
pias.
Enéide ; v. Virgile.
^w/<?r de Dante, chant I, ver-
sion castillane anonyme, 311-
312.
Enzinas (Francisco de), 100,
101.
Epistola ad Petrum princi-
pem Lusitaniae ; v. Traver-
sari.
Epistola ad Raymundum; v.
Saint- Bernard.
Epistola de lapsis; v. Saint-
Jean Chrysostome.
Epistola in laudem constanti-
nopolitane cicitatis et greco-
rum unionis ; v, Tifernas.
Epistolae beati Augustini ad
Bonifacium comitem et Bo-
nifacii ad Augustinum ; v.
Saint Augstin.
Epistolae morales ad Lucilium;
V. Sénèque.
Epitaphium En ici Lupi per
31
■ 48S BIBLIOTHÈQUE DU MARÛUIS DE SANTILLANE ^^^^^^H
l T)iomam Rentinnm ;v. Rieti
Fajardo (Pedro), 426, 427. ^M
^^^ el Santillane.
Kanfam(Pietro), 91, 111. ■
^^H Epilnma in Titum Liritnn
F((H,iMCB lettres de Sénique à ^|
^^^P
S. Paul el de S. Paul à Se- H
^^^1 ErmengiLUd (Matfre), lxmi[ ; —
nèque, en latin, 102; en cas- ^M
^^^^1 Breriari d'anior, en proven-
iig, H
^^P cal 383-384.
Fazio (Bartolonieoj, l, lxxxvi. ^M
^^^ Expanya [Granl Crvniea dp] ;
Febrer (Andreu), Lxxvr ; — Sa ^Ê
f V. Ueredia.
version catalane de la Dirinc ^H
t Espéculo : V. Alphonse le Sa-
Comédie, 310-311. ^M
^^_ van t.
Fedron ; v. Phêdon. ^|
^^^ Este (Béatrice d), 353.
Fenotlet (Luis de), 148. ■
^^H Este [Nicole da). 151.
Ferdinand de Castille, rui d'A- ^|
^^H Este (Ntcolà d'Alberto d'j 331.
ragon, xxvn, xxviii, xux, ^H
^^^H Ësti^ûtga (Alvaro de), xliv-
171. 232. 233. ■
^^H Éthique ; V. Arii^tote et Latiiii.
Ferdinand V (Roi de Oasfîlle). H
^^H Eugène IV (Pape), 50, 58, 44».
■
^^^H Euiogitim in Enichum llispa-
Ferdinandus. scribe, -108. ^^
^^^H tuim, cofinaitiine Lupum\\.
Fernande/ (Benignol. xxi. ^H
^^H Decembri et Santillaoe.
Fernândez de Bëthencourt ^H
^^^H Eusèbe, Lxxxv ; — De praepa-
^^^H rations mangelîca, en latin,
(Francisco), xi. ^H
Fernàndes! Duro (Cesàreo), , ^|
^^H 3&;— Sa Chronique unirer-
■
^^^H selle, en castillan, 40-43; —
Fernande/ de Ueredia (Juan); S
^^^H Version castillane du com-
V. Ueredia. ^|
^^^H mentaire qu'Alonso de Ma-
Fernande/ de Velasco (comte ^H
^^^H drigai fil de sa Chronif/iif
de Haro), xun, va», ^H
^^H nnirerselle, 43-48.
Fernande/ de Villegas (Pedro), ^|
^^1 Eusebio ; v. Eusèbe-
sa version castillane de VErt- ^H
^^^H Excusadon d'Alain mix dames ;
fer de Dante, 312-313 ; - On ^1
^^^H V. Charlier.
lui attribue une version du ^H
^^^H EximeDis(Fra,ncesch),Z)oc-/r-(/ia
PnrarffN, 313,315,319. ^H
^^^^1 de dure a caacuna perxana.
Ferrer de Blanes (Jaume), ^H
^^B en catalan, 160, 161,425; —
Lxxxti, 309. H
^^^^ Natura ani/elicf/, en castil-
Ferrer Sayol, traduit en cas- ^H
^^ lan 424 125.
tillan te De re rustim de l'ai- ^|
Expositio super eranffeliuiiJ
ladius, 152-159; — Préface ^M
j heali Matfiei; v. Saint Jean
de sa traduction castillane ^H
; Chrysostome-
du De re ruslica de Palla- ^H
dius, 156-159. ^1
1
Ferrer (Vincent) ; v. Saint Vin- J^Ê
r Fabricius, 183,
cent Ferrer. |^^H
L Fadrique; V. Basilc;i.
Fiaiiiinellt' : v. Uocciice. ^^|
TABLE DES MATIERES
483
F'igueroa (Catalina de), xxvii,
XLVI, LV, LVI, 444.
Figueroa (Gomez Suarez de),
XXVII ; — Pedro de Toledo lui
dédie sa version castillane
du Guide des égares de" Maï-
monide, 431-434, 444.
Figueroa (Lorenzo Suarez de),
XXVII.
Filipetri; v. Pétri.
Filocolo; V. Boccace.
Fiorita (La); v. Arînannino
Giudice.
Fita (Fidel), 426.
Flavius Josèphe, Aniiquiiates
judaicae, en latin, 135.
Florus, Epitoma in Titum Li-
riiim, en latin, 95, 100, 101.
Flos sanctonun ; v. Legenda
aiirea,
Fontanini, 151.
Fragments moraux, en castil-
lan, 323, 324.
Frati (Carlo), 276.
Frati (Lodovico), lxvii, lxxxvii,
276, 449.
Frédéric II (Empereur), xlv;
— Discours d'un envoyé de
l'empereur Frédéric II au
pape HonoriusIIIy en castil-
lan, 8, 10.
Frédéric III (Empereur), Dis-
cours concernant le couron-
nement de {empereur^ en la-
tin, hl -h%\— Lettre à Charles
VII, roi de France pour
l inciter à prendre part à
la croisade contre les Turcs,
58.
Frontin, Strategematon , en ara
gonais, 34-36; en castillan,
141-142.
Fuent Sauco (Juan de)^ De rer-
bo contra judaeos, en castil-
lan, 426-427.
Fuero de las leyes ; v. Alphon-
se le Savant .
Fuster ; v. Aguil6.
Gallardo (Bartolomé José), 80,
101, 115, 126, 131, 148, 149,
182, 185, 316, 346, 347, 348,
349, 350, 443, 465.
Galles (Thomas de), 86.
Garay (Blasco de), 350.
Garcia VI (Roi de Navarre),
232.
Garcia (lohan), traduit en cas-
tillan le De regimine prin^
cipum sur l'ordre de Barnabe,
évêque d'Osma, 210-211.
Gaspary (Adolf). 348.
Gauchi (Henri de), sa traduction
française du De regimine
principum de Gilles de Ro-
me, 209-210.
Gayangos (Pascual de), 1, 2,
129, 313, 348, 364, 372, 457.
Généalogie des rois d'Espagne,
du comte Fernan Gonzalez et
du Cid, en castillan, 119.
Gennadius, 166.
Giamboni (Bono), 31, 172, 173.
Gilles de Rome. De regimine
principum, en latin, 201, 202,
203-204, 211 ; en français
209-210; en castillan, 210-211.
Ginebreda (Anthoni), 181, 182,
183.
Gomallez (Angel), 395.
Gomez Uriel, 134.
Gomez de Zamora { Alfonso) cas-
tillanise pour le marquis de
Santillane la version arago-
naise de Paul Orose, 167, 424-
^^^^F 4$4 EilULIQTnL^qL'K DLl MA!
HQL-IS DE SANTILLANE ^H
^^^^^1 A2d i — Si/brc cl prorer/i-i
faites sous ses auspices, 126. ^H
^^^^M etc., en castillan 167, 172,
127, 131; 177, 452. ^M
^^^1
Guzman [Luis de). 125. 128; ^M
^^^B Gonzalez (Nicolas), 263, 417.
Manelti lui dédie son De iltus- ^M
^^^^H Gonzalez do Lnccna (Martin).
tribu» loni/aecia. 454, 45&- ^H
^^^^^V traduit en castillan, pour le
^B
^^^^^m niarqui? de Santillane, le
Guzman {NuÛo de), lxxxvi ; — H
^^^^H commentaire de Benv&nuto
La traduction italienne des ^H
^^^^1 da Imola au Pitrf/atoire de
TuscitlaneK de Clcéron qu'il ^B
^^^B Dante, 306-307, 317, 318.
fit faire à Florence en 1156, ^fl
^^^^H Gonzalo (Fray), copiste d'une
60-63, 449-450, 451 ; — Pielro
^^^^H ancienne version castillane
Candido Decembri lui dédie
^^^H du De Ira de Sénëque, U(i.
sa version italienne du Lndiie
^^^H .1281^,454.
de morte Clandii de Séni-que ^B
^^^^H Grande y Gvnerai Hisluria ;
que Nuilo lul-mfme pourrait ^B
^^^^B V. Alphonse le Savant.
bien avoir traduit en castil- ^B
^^^^H GranI coronica de los conquiri-
lan, 129; -Corrige sur le ■
^^H dores ; V. Heredia.
texte latin une ancienne ver- ^B
^^^^^1 Granf cronira de Espanf/{i ;
sion du De Ira de St^ni'que ^|
^^^^M
copiée par fray Gonzalo pour
^^^^^M Grégoire: v. Saint Grégoire.
Inès de Torres, femme de Luis
^^^H Gubbiojnosoneda), 276, 3:>2.
de Guzman. 126. 128-129; —
^^^^H Guerrini daLanciza{Giuvannii.
La traduction italienne des ^^Ê
^^^B
DéeUiinatiiiTiH de Quinlillim ^B
^^^^B Guibert de Tournai, De midi'
qu'il fit faire à Florence en ^H
^^^^^H cione regum et prineipuin, en
1456. 113-144, 449-450, 451 ; ^H
^^^V latin, 201-30-2.
— Sa version castillane de ^^^|
^^H Guicciardini. 107, 108.
VOraiione di messer Gîan- ^H
^^^H Guide des égarés : v. More ^'c-
noiîo Maneiii al aignor mes- ^^^|
^^H
aer Gimmndo Pandolfo de ^^|
^^^^H Gusmano (Nugnio) ; v. Guzman.
Mttlateati, 364-365, 372, 45»; ^H
^^^B Guzman (Alfonso de.) 216, 218,
— Ce qu'en dit Vespasiano <ie ^^H
^^H 219, 220, 221, 222, 223. 224,
Bisticci, 449-450 ; - I^s tra- ^B
^^H
ductionsitaliennesqu'ilfiCfai- ^H
^^^^B Guznian (Fernan Perez de).
re. 150-451 ; — Ses versions ^H
^^^^B XXIII, Lxxxiv; — Demande à
castillanes, 450. 454, 457; ^H
^^^^B Vasco de Guzmau de lui Ira-
— Ses rapports avec Gian- ^^B
^^^^ duire Salluste en castillan, 69,
nozzo Manelti, 449, 451. 454- ^H
^r 78-80 ; — Fait traduire en
457 ; — Ses rapports avec ^^B
^Ê castillan la version italienne
Pielro Candido Deceinbrî, ^H
^^ des Epi»tiiloe inomles ad Lu-
449, 452-453, 457^59 ; — Ses ^H
K^ eilituii de Sénéque, 111, 125 ;
rapports avec Alonso de Car- ^^B
^^ — LcslraduciionsdcSéni'Huc
lagena, 153; — Ses rap- _^H
TABLE DES MATIERES
485
ports avec le marquis de San-
tniane, 450, 451,452, 45Î; —
D'après Vespasiano de Bis-
ticci, il aurait fait exécuter une
version italienne du De Ora-
tore de Cicéron, 449 450 ; —
D'après Vespasiano de Bis-
ticci, il aurait fait exécuter
une version italienne lu De
Satiirnalibus de Macrobe,
449-450.
Guzman (Vasco de), traduit en
castillan le De conjurai ione
Catilinae et le De bello Jufjur-
thino de Salluste, 69 ; — La
préface de sa traduction de
Salluste adressée à Fernan
Perez de Guzman, seigneur
de Batres, 78-79 ; 80.
Gysser fHans^, 44.
Hain, 182.
Flammerbach (Jean de), 203.
Ilarisse (Henri), 115.
Haro (comte de); v. Fernândez
de Velasco.
Hauréau (Jean- Baptiste), 86,
103.
Henri (Prince des Asturies) ;
V. Henri IV (Roi de Castille).
Henri IV (Roi de Castille),
XXXVI, XXXIX, XL, XLI, XLII,
XLIH, XLV, XLVI, XLVII, LXII,
Lxxx, Lxxxvn,78, 125.
Henri (Infant d'Aragon), xxix,
XXX, XXXV, XXXIX, XLI.
Henri (Fils de Tlnfant Henri
d'Aragon), xlvi.
Heredia (Juan Fernândez de),
Lxxxix ; — La version arago-
naise de Thucydide faite par
son ordre, 19-25 ; — La lettre
que lui écrit Jean I d'Ara-
gon, 20; — Avait auprès de
lui un philosophe grec qui
travaillait pour lui, ce savant
tiéta sans doute Domitri Talo-
diqui, 20 21; — Ses livres sont
réclamés, après sa mort, aux
prieurs de TOrdre de Saint-
Jean par le roi Jean I d'Ara-
gon, 22 ; — La version arago-
naise des Vies de Plutarque
faite pour lui, 19, 20, 21 ;
— Son Trogue Pompée, 93-
94; — La version aragonaise
des Histoires de Paul Orose
faite sous ses auspices par Do-
mingo de Garcia Martin, 167-
173 ; — Manuscrit de la Ci*6
nica General qui porte par
erreur le nom de Heredia sur
la reliure mais qui ne fait pas
partie du groupe de chroni-
ques qui porte son nom, 392;
— Manuscrit de la Crônica
de los cuatro rei/es qui porte,
par erreur, le nom de Heredia
sur la reliure et qui ne fait
pas partie du groupe de chro-
niques qui porte son nom,
401; — Sa Grant Crônica
de Espanya^ en aragonaîs,
405-408 ; — El libro de los
enperadores, en aragonais,
408-409; — El libro de los
f échos et conquistas del prin-
cipado de la Morea, en ara-
gonais, 408, 409 AlO;— Grant
Coronica de los conquiri-
dores, en aragonais, 411-412.
Herquet (Karl), 407.
Herrera (Fernando de), i.xxvi.
Hesdin (Simon de), 134.
Hidalgo; v. Mendez Hidalgo.
^^H 486 BIBLIOTBÉQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE ^^^B
^H lUrtius {Aulus , (J6.
Ibàfie/ de Segovia y Orellana
^^M Hisloria Altj-Mndri Mai/ni
(Malheo), 149.
^^B V. Quinte-Curce.
Iharra'Joachim), 7iî.
^H ffixloria Gothica ; v. Tolède.
Iliade, v. Homère.
^^H Historia hierosolytnitann : \.
Imola fBenvenuto da), lxxvii.
^^m Baudri de Bourgueîl.
Lxxxiv; — Son commentaire
^^H Hhtoria /lierosoli/initann ; \.
kl'En/erde: Dante traduit en
^^H Lisiard de Tours.
castillan, 305 306; — Son
^^^1 Historia fiunnorinu, randntn-
commentaire au Purr/atoire
^^1 nim et meporuin ; v. Tolède.
de Dante traduit en castillan
^^H Historiu naluralis : v. l'iitie.
par Martin Gonzalez de Lu-
^^M Hmtoria osU-oyotluiriim : v. To-
cena, médecin du Marquis
^H
de Santillane, 306-307, 317,
^H HUtoria romanor-um ;\.rolMe.
318.
^^M Historia Troyana ; v. Troie.
Iitipi-ratoreu romani ; v. Ber-
^^H HiMoria de praeUin tirée du
nard (Jni-
^H Pi,eudo-Callis/hf:nen. en la-
Impérial (Francisco), lxxiii.
^^M lin 55.
LXXVI.308.
^^H Historin acolaxtiru: v. Pierre
Intantado (Diego Hurtado de
^^1 le Mangeur.
Mendo/a, premier duc de !'),
^^H Hintoriarum adrcvsun payanon
XXXIII, XXXVl, XLIII, u, x<-.
^M libri VII; V. Orose.
393, 403, 460.
^^1 liitael Butirago (seigneur de);
Intantado lûigo Lépe/de Men-
^^1 V. Santillane.
doza, quatrième duc de 1').
^H Hoikol l Roberl) , 86.
L\-ii. xc, préface de son Me^
^^H Homélies de sainl Jean Chry-
mfirial de ciisas notables.
^^1 sosloine ; v. Traversari et
465467.
^H Trébi^tonde.
Intantado (Pedro Alcîlntara de
^H Homère, Lxxviii,Lxxxiv,//(V(f^£-.
Toledo, IrciKième duc de 1"),
^^1 en caslillan 1.
XI.
^^H Hoinilia super psalmum gttin-
Inglés iJorge), lvi, lvii.
^^H ^uaifeaimum, homélie attri-
Innocent IIl (Pape( Liber de
^^B buée à sainl Jean Chrysos-
pilitate wnditioniH huinnne.
^^H lome; V. saint Jean Uhrysos-
en castillan. 199-200.
^^M
Innocent VII, 9.
^m Honorius III; v. Frédéric II.
Ion; V. Platon.
^H Horace, lxiii, lxiv, [.xv.
Isabelle de Portugal (Reine de
^^H Horaa de nostra dona Sanr/a
Castille), xlii, xljv, lxxx.
^H Maria; v.haU.
^M Houssaye {Alain de la) . 370.
^H Ilurus(Paul). 80, 134.347.
Jaiicr (Florencio), 387.
Jean 1 ;Roi d Aragon . 20, 21.
22, 93, 94.
TABLE DES MATIERES
487
JeanI(Roi de Castille), 133.
Jean II (Roi deCastilleJ,xxviii,
XXX, XXXI, XXXII, XXXVI,
XXXVII, XXXVIII, XXXIX. XL,
XLI, XLII, XLIII, XLIV. XLV,
LXXIII, LXXVIII, LXXXV, LXXX-
VIII, 2, 3, 71, 82, 125, 126,
127, 341, 362.
Jean II (Roi de Navarre et
d'Aragon), xxix, xxx, xxxv,
XXXIX, XL, XLI, XLIII, XLV, 89,
90.
Jean (Fils des rois Catholiques),
67.
Jean Chrysostome ; v. Saint
Jean Chrysostome.
Jérôme ; v. Saint Jérôme.
Johan Lorenzo, 387.
Joseph (Rabbin), élève de Maï-
monide à qui ce dernier a
dédié son Guide des égarés^
429 ; Dédicace de Maïmonide
à Rahhi Joseph, 434 436.
Juego de Claudio enperador;
v. Ludus de morte Claudii.
Julius (NikolausHeinrich),3I2.
Justin, Abrégé de Trogue Pom-
pée, en castillan, 92 94.
Justinien, Abrégé du Corpus
juris civilis, en castillan, 187-
189.
Juvénal, xviii, 312.
Kaufmann (David), 443.
Knust (Heinrich Friedrich), xc.
Lahi/ririthe d'amour, titre donné
par le traducteur castillan
aux Questions d'amour de
Boccace, 350.
Lactance, 47.
Lactancio; v, Lactance.
Lançalao Polono, 346.
Lancia (Andréa), 62, 91,144;
— Pistola fatta in persona di
Lucillo, en italien, 106, 111; —
Version italienne des Mémo-
rahilia de Valère-Maxime
qui lui est attribuée, 133.
Landino (Cristoforo), son com-
mentaire de VEnfer et du
Purgatoire de Dante traduit
en castillan, 319.
Lanfranc, Chirurgia magna et
parva, en valencien, 207-208.
La Sema Santander (Charles),
349.
Latassa, 134.
Latini (Brunetto), Livre VI du
Trésor, en italien. 30, 31 ; —
Livre III du Trésor, en
catalan, 380, 381; — Tra-
duction castillane du Trésor,
381.
Legenda aurea; v. Varagine.
Léo (L archiprêtre), traducteur
de VHistoria de praeliis. 55.
Lettre à Alvaro de Luna et à
son frère V archevêque de To-
lède ; V. Pimentel.
Lettre de Frédéric III, empe-
reur des Romains, à Charles
VII, roi de France ; v.
Frédéric III.
Lettre de Juan Rodriguez del
Padrôn; v. Padrôn.
Lettre de Plutarque à Trajan ;
V. Plutarque.
Lettre de Publius Lent u lus au
sénat de Rome en latin, 58;
en castillan, 361, 363.
Lettre d'amour, en catalan, 380,
382.
Lettre des rois catholiques à
^VH
^^^^f 488 BIOLIOTIIËQUE DU MAIIQL'IS DE fîANTIl.LANF ^^|
^^^^^ Videra et Rt'pamr lii dit<-
en français, ;!68, 369, 370. ^H
^^^H V. Valera.
Lus Uios (Dcmetrio de), lvii. ^^B
^^^^^1 LeltivK tncoyées par (es dames
Los Rios (José Amador de], ^H
^^^^H ù Alain; v. Chartier-
Xtr, XIV, XXXHI, XSXVl, XXXVII, ^^B
^^^^H LMlreu de Léonard Art'tin ; \ .
XLIII. LV. LVII, LXni, LXXII, ^H
^^^1
Lxxv, I.XXXVII, xc ; — 20, 4S, ^H
^^^^^H Ley Hobi-e las cartelfn, en cas-
80. 89, 90, 106, 114. 126, 127, ^M
^^H tman,32R, S38.
129, 130, 137, 138. 139, 140, ^M
^^^H Liber tiraOum ; v. Tolède.
166, 169, 170, 171, 172, 173, ■
^^^^^^ Liber de geslis Alej-undri M"-
177, 183. 184. 185, 203, 249. ■
^^^^^H cedoniK; v. Hisioria de prae-
261, 264, 265, 266, 2f>8. 278, ^B
^^^m
284. 286, 311. 333. 34^, 350, ■
^^^^K Liber de moniibm ; v. Boccace.
351,353,383,390,406. ■
^^^^^H Liber de rilitate conditionis
Los Uios {Vicente de), 181. ^B
^^^^^V huiiHine; Innocent III.
Luanco. 447. ^H
^^^^^B Libri in erangeliitm nanc(i Mai-
Lut^ain. 125 ; — Pharsale, en ^H
^^^^^ Ikei; V. Saint Jean Chrysos-
latin, 136-137; en italien, 138- ■
^^^^1
139; un castillan, 139-140- ^B
^^^^^1 Libro de Alexandre; v. Berceo-
Lueena (Jiinn de), xLvn, l, lxi, ^B
^^^^^B Libro det eaballero de Dins, en
1.XIII, LXVI, LXXlI, LXXXVI, ^H
^^H castillan, 388-389.
Lxxxvfi, 9 ; — Tralado de ^H
^^^^^H Libro dt Ion enperadoreK [ El] ;
luK gnalardones, en castil- ^^|
^^H
lan.226, 229 230. ^M
^^^^^1 Libro de los/echos et conr/iiis-
Lueena (Martin de), traduit en ^|
^^^^H las del prineipado de la Mo-
castillan, les Kmnyiles el les ^H
^^^H rea{El); v. Heredia.
Epitres de Saint-Paid, 237- ^B
^^^H Lilx-o délia cita dmle ; \. Pal-
■
^^^^B
Lucrèce ( Déclamation» de ) ; ^H
^^^^B Lieuse ; \ . Roman de Liestf et
V. Salutato. ^M
^^^^^B Cardenois.
Lucrecia ; v. Lucrï'ce- ^H
^^^^B Lire (Nicolas de), Postilloeper-
Ludernopoli ; v.Tudernopoli. ^^B
^^^^^B petuae in unicerSa Biblia, en
Ludervopoli ; v. Tudernopoli. ^H
^^H
Ludovicus Bachalareus; sa ver- ^H
^^^^^fl Lisiard de Tours (?), Hintoria
sion castillanedu/Je/nW^nus |^H
^^^^" /lieifjsolt/mitana [pars scifun-
et armis de Barthole semble ^H
^P da). en latin, 196-197.
adressée au marquis de San- ^H
H Loaysa (Juan de), 115.
tillane, Lxvi, 227, 231-233. ^H
H Longiano (Fausto daj, 61, 62.
Ludiis de morte ClandU; v. Se- ^H
H Lopez (Augustin). 1»6.
néque. ^^B
H LopeKde Reta(Agustin}, 186.
Lull (Raymond), Els cent nome ^H
H^ Lorris (Guillaume de), lxxiii.
de Deu, en catalan. 385; Ho- ^H
^^ Lorris (Guiliaume de) et Meun
r<tg de nosira dona Saneia ^^H
^^B (Jean de), Roman de la Ru^te.
Maria, en catalan, 385. ^^H
TABLE DES MATIERES
489
Luna (Alvaro de), xxvi, xxx,
XXXIII, XXXVI, XXXIX, XL,
XLI, XLII, XLIII, XLIV, XLV, L,
LXXVIIl, LXXIX, LXXX, 379.
Luna (Brianda de), xxxvi.
Macabeo (El) ; v. Lucena (Mar-
tin de).
Madrigal (Alfonso de), lxxxiv ;
— Traduit en castillan la
Chronique universelle d'Eu-
sèbe, 40 ; — Préface à sa tra-
duction de la Chronique uni-
verselle d'Eusèbe et de son.
commentaire, 41-42; — Son
commentaire de la Chronique
universelle d'Eusèbe, 46-48.
Mai (Angelo), 449.
Maïmonide, extraits de la ver-
sion castillane du Guide des
égarés, 4.34-443; — More Ne-
buchim, en castillan, 428-444.
Malatesta (Gismondo Pandolfo),
364, 365.
Manelli (Lucas), 125.
Manetti (Giannozzo), Orazione
di nwsser Giannos^o Manetti
al sif/nor messer Gismondo
Pandolfo de' Malatesti, en
castillan, 364-365, 372,450;—
449,451,454,455,456,457; —
Préface de son f)e illustribus
lonc/aevis en latin, 455-457.
Manrique (Diego), xxxiv.
Manrique (Gômez), xlix, lv,
LXI, LXII, lxxvl
Mansion (Colard), 86.
Mappemonde [La) ; v. Pierre.
Mariana (Juan de), lxxxviii.
Marie d'Aragon (Reine de Cas-
tille), XXIX, XXXIX, XL.
Martin I (Roi d'Aragon), 93,
94, 189.
Martin de Braga ; v. Saint
Martin de Braga.
Martin (Domingo de Garcia),
traducteur aragonais des His-
toires de Paul Orose, 168, 171.
172, 173.
Martinez Anibarro y Rives,
313.
Martinez del Puerto (Alonso),
219, 220, 221, 222, 223,224,
225.
Martinez Salazar (Andrés), '^63,
264.
Martinez de Toledo (Alfonso),
350.
Martins (Fernan), 261, 262.
Mascalcie equorum ; v. Rufîo.
Masso Torrents (J.), 268, 382,
404, 420.
Mayans y Siscar (Gregorio), xc.
Maxime (Marius), une maxime
en castillan, 119.
Maximes morales, en castil-
lan. 226, 230.
Mazzuchelli, 341.
Medici (Bernardo de). 365.
Médina (Pedro de), 128, 129.
Médina de Mendoza (Francisco
de), LV, LXXXIV.
Mehus 50, 53, 362, 363, 454.
Memorabilia ; v. Valère-Maxi-
me.
Mémorial de cosas notables ;
V. Infantado (Quatrième duc
del').
Mena (Juan de), xlvi, xlviï, li,
Lviii, LXI, Lxii; — Copias, en
castillan, 402, 403.
Mendez-Iîidalgo, 131, 148,182,
211,346,347,349,425.
Mendoza (Diego Hurtado de),
^^^^r 490 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE ^^^^H
^^^H amiral de Castille, xx[[i. \xv.
MoUâ Père), 12r>. ^1
^^^H
Mondéjar (Gaspar Iliafiez de Se- ^H
^^^H Mendoza (Diego llurtado de) ;
goviay Peralta, marquis de', ^H
^^^H
^1
^^^K Mendoza {Diego llurtado de);
Monod (Gabriel), ix. ^H
^^^H V. Infantado (Premier duc de
Montalvo (Luis Galvez de), xc. ^H
^^H
Montemagno; v. Bonacorso da ^^|
^^^B Meodoza (Klvira de), \xvn.
Montemagno. ^H
^^^H Mendoza (Garcia de), xxm.
Morale à Nieiiwiifjw. : v. Aris- ^H
^^^H MendoKa (laigo Lopex de);
^H
^^^H Infantado.
Morales (Ambrosio de). 185. ^H
^^^^H Mendoza (li'iigo Lope/ de) >
Moralesde Ortliio ; v. Berçuire. ^H
^^^1
Morilles sobre Job; v. Saint- ^^Ê
^^^H Mendoza (Juan) , 37G.
Grégoire. ^^|
^^^H Mendoza (Pedro Gonitalez de),
Morejàn, 308. H
^^^H
Morel Falio (Alfred), vii, ix, xi. ^M
^^^B,
XIV, XX, LX11I, 1.XXV, LXXXV, ^H
^^^H —
1, 2. ■\. 7, 9, 20, 61, 89, ^1
^^^H Préface de sa version caslil ia-
125, 126, 134, 189, 3^8. 341. ^H
^^H ne deVIUade, 3-7;-452. 453.
342, 343, 347, 364, 381. 387, ^H
^^^H Mendo)ta(Ruy Di»z de), .\x.m,
389, 403, lOti, 407, 408. 410, ^1
^^^H Menéndez y Pelayo (Marcelino)
412, 405, 44», 450. 45t, ^H
^^^^1 XV XXXIV, Lxin,
469. ^M
^^H Lxxi. », 83, 101. 184, 264, ^5.
MoreNebuc/iiin:\.Maïmoriide. ^H
^^H 266, 270, 286, 364. 413, 448,
Morillo. 32. ^H
^^H
Morpurgo (Salomone), 21. 276. ^M
^^H Menéndez Pidal (Ramôn). xv.
Mourelo (José Rodriguez), 447. ^H
^^H XXI, 392, 395. 399, 400.
Millier (tlermann), 11. ^M
^^^H Meslica (Giovanni). 276.
MuÛoz Garcia (Jorje), 270. ^M
^^^^1 Meim (Jean de). Lxxiit; — Le
Mussafia (Adolfo). 266, 270. ^M
^^^H Testament, en français, 368-
^H
^^^H 369 ; — Truite lies sept (irdclcs
^^1
^^^m lie lu foi, en français, 368, 369;
Navarre Blanche de), xxxix. ^H
^^^H
Navarro (Felipe Benicio), 386. ^H
^^^ Meyer(Paul), 55, lOO.
Navas (Comte de las), xx. ^H
Miche!anl(Henri),389.
Nicias, 18. ^H
Mila y Fonlanals (Manuel).
Nicolas V (Pape), lxxxvii, ^H
Lxxvi, 269.
LxxxvHi, 20, 39. 52, 54. ^H
Mino di Vanni (Dietaluvc),276.
Ninfale dAim-to; v. Boccace. ^^Ê
Miranda (Comte de), 395.
Niitute suprn cynirt/iuin magia- ^^H
Mires iRoderico de), 456.
(;■/ Rogerii; v. Roland de ^H
Molin (Girolanio). 91.
^H
Molinier (Auguste), 196, 197.
Novali (Francesco), 469- ^H
TABLE DES MATIERES
491
Novello (Giliola di Francesco),
321.
Noya; v. Vidal.
Ocarapo(Florian de), 392, 400.
Ochoa (Eugenio de); 89.
Olmo (Isidro del), xvi.
Omont (Henri), 109.
Oracion al senor Sifjismundo
Pandolfo de Malatestis; v.
Orasione di Messev Gian-
nozzo Manetti etc.
Orationes ;v. Cicéron.
Orazione di messer Giannozzo
Manetti al signor messer
Gismondo Pandolfo de' Ma-
latesti; v. Manetti.
Orazioni ; v. Porcari et Bona-
corso.
Orden de la cavalleria (De la) ;
V . De Militia,
Ovdenacion de batallasy en cas-
tillan, 226, 229.
Ordenamiento de Alcalà, en
castillan, 416-417 •
Ordonnances, 416-420.
Orose (Paul), xxxviii; Histo-
riariim adcersus paganos
libri VII, en latin, 166; en cas-
tillan, 166-167; en aragohais,
167-173 , — Extraits de la ver-
sion aragonaise de Paul Oro-
se, 169- 170 ; — Traducteurs
et traductions de Paul Orose
en Espagne 170-173.
Osuna (Pedro de Alcantara
Tellez Giron, neuvième duc
d), XIV.
Osuna (Pedro Tellez Giron,
onzième duc d'), xi.
Ovide, Lxxxiv, xci, 48, 186;
V. Berçuire.
Pacheco (Juan); v. Villena
(Marquis de).
Padron (Juan Rodriguez del),
La cadira de honor, en cas-
tillan, 226, 227, 230 ; — Une
lettre, en castillan, 226, 227,
230.
Paez, 404.
Paitoni (lacopo Maria), 61.
Palladius, De re rustica,en cas-
tillan, 152-159,
Pallavicino (Jérôme), 61.
Palmerola (Pedro de), 167, 172,
173.
Palmieri (Matteo), Libro délia
cita civile, en italien, 356.
Panciatichi, 107, 108.
Panda (Pedro de la), sa traduc-
tion castillane du De militia
de Leonardo Bruni, dédiée à
Rodrigo Manrique, comte de
Paredes, 113-114, 363.
Panormita (Antonio), 127.
Papias, Elementa oocabulorum,
en latin, 194-195.
Paradis de Dante, chants I et
II, version castillane anony-
me ; v. Fernândez de Villegas.
Pardo (Aznar), Chanson, en
catalan, 380, 381.
Paredes (Alfonso de), 381.
Paris (Gaston) ix, 87.
Parodi (Ernesto Giacomo),
138, 303.
Paz y Mélia (Antonio), xiii. xx,
XXVI, XXXVI, XLVIII, XLIX, L,
LIV, LVI, LXI, LXII, LXVII,
Lxxxvii, 9, 184, 230, 261, 389.
Pedro, Infant de Portugal, duc
de Coïmbre, xliii.
Pedro, Connétable de Portugal,
XXV, xliii, lxiii, lxx, lxxiv,
125.
W 493 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE ^^H
1 IVllii'-er (Ji;:i:i Antonio), 48, 67,
roi par l'aute ur en 1331 . 313- ^H
f lai, 149, l-iS, 286.
^H
[. PpUiponése [Histoire de In
Philippo Maria ; v. Visconti. ^H
L gnei-re du) ; v, Thucydide.
PhiltjHlralo : v. Boccace. ^^M
^^m Pena, 324.
Piccoloinini (Aenea^ .Svlvius); ^^|
^^H Peùatlel (Pedro de Atraulam
^M
^^V Telle/ Giron maniuis de| ; v.
Pie II (Pape), lxxxvni. U. ^H
Telle/ Uiron.
Pierre. Ln Mappemonde, en ^^|
Perciî Bayer (Francisco!; v.
français, 366. ^H
Anlonio Bayer.
Pierre le Mangeur, Hisiurta ^H
Perez de Caceres (Alfonso). 4ai,
urohstifn, en latin. 198. ^H
l'ércK Pasior (CristolKil), 67.
Pimente! (.Mfonso de); v. ^H
Perez Hamirez (Antonio), 186".
Benavence (troisième comte ^H
Perse, xviii.
^M
Pelii codicitlf du TruUuucnt
Pimeniel (Maria Josefa) : v. ^M
(Le) ; V. ^(eu^.
Benavente [douzième corn- ^^M
Pétrarque, LXXH. Lxxv, lxxvii,
de). ^^M
86. 315, 353 ; — Sonnet en
Pimentel (Itodri^^o Allons^) ; v. ^^H
italien et en castillan, 275.
Benavente (deuxième comte ^H
276f 326 ; — De rlta aolitnria .
H
en castillan, 323326; — De
reiiiediiH iiviuaque fovtunae.
Liicilto; V. Lancia. ^H
en italien, 331-322; - De
Ptai'cncia (Comte de), xuii. ^^Ê
firis iUmtribtm, en italien.
PUtinte d'nmoiu; en oiitalan, ^^Ê
320-321 ; — Sonetti e cansoni.
380. 382. ^H
en italien, 321 ; — Vie de
Platon, Lxxviii, lxxxiv ; — Phf- ^H
Pétrarque; v. Bruni.
don, en castillan, 8-9 ; — ^H
Pétri dei Filipetri (Riecardo),
Aj-iactm, en ciutillan. g, 15. ^^Ê
105, 107, 109, 111. 120, 127.
340-342; — Ion, en castillan. ^H
Phfirsnh: v. Lucain.
^M
Pbëd<ji>;\. Platon.
Pline l'ancien. Hislorin nalii- ^H
^^^ Philippe (Prince d'Espagne).
rtiliii, en latin, 145. ^^H
^^K
Plutarqiie, lxxxv; - Les rieit ^H
^^H Pliilippe II (Koi d'F,^pa|rne);
de» hoimnes itUiatreit, en ara- ^^H
^^^H V. Philippe, prince d'Es-
Ronais, 19;~-Lp» riendeshom- ^H
W pagine.
ineu illustres en italien, 21 ; — ^H
■ Philippe 111. le Hardi (Roi de
De nobililate ; v. Bonacorso ^^|
^^^ France). 210.
da Monteniagno et Decembri ^^|
^^^ Philippe IV. le Bel (i{oi de
{.\.]; — Lettre, à Trajan, en ^H
^^H France).
caslillan, 119. 149. ^H
^^m Philippe VI, de Valois (Koi de
Poggio Bracciolini (Ginn-Frau- ^^|
V France), manuscrit des œu
cesco) 36*2. ^H
^K vresde Bernard Guî oSerl au
Polono ; V. Stanislao. ^^|
TABLE DES MATIEflES
493
Polybe, l; — Commentaires ,wr
la pre mière fi lierre punique ^ eu
italien, 37-38.
Pons de leart (Luis), 347, 351.
Porcari (Stefano) Orasioni, en
italien, 329, 331.
Portai, 206.
Postillae perpetiiae in unirersa
bibUa\ v.Lire.
Postumo(Nicolô) ; v. Correggio.
Prades (Violante dej, xxxv,
LXXV-LXXVI.
Primera Crônica General; v.
Alphonse le Savant.
Procope, L.
Prophéties de l* Ancien Testa-
ment ; V. Bible.
Prosper, 43.
Prospère; v. Prosper.
Proverbia ; v. Sénèque.
Providencia contra fortuna; v.
Valera.
Pseudo-Callisthènes ; v. His-
toria de praeliis.
Pulgar (Fernando de), xxxiii,
XLVJII, XLIX, L, LI. LVn, LX.
Purgatoire de Dante, version
castillane anonyme, 313-316.
Quadrado (José Maria), lvii.
Quadrilogue invectif \ v. Char-
tier.
Questioni d'amore; v. Boccace.
Quétif et Echard, 21.
Quinte-Curce, Historia Alexan-
dri Magni, en castillan, 146-
149.
Quintillien. Déclamations^ en
italien, 143-144.
Quiûones (Pedro de), xlii.
Quinones (Suero de), xlii.
Quixada ; v. Venegas.
Quod nemo leditiir nisi a semet
ipso ; V. Saint Jean Chrysos-
toine.
Rajna(Pio), 303, 350.
Raymond de Pennafort ; v.
Saint Raymond.
Rayon (Sancho), 348.
Razzolini (Luigi), 320.
Real de Manzanares (comte du) ;
V. Santillane.
Reductorium ; v. Berçuire.
Refandiciôn de la Crônica de
1S44, en castillan.
Requête baillée aux dames
contre Alain; v. Chartier.
Rieti (Thomas de), Epitaphium
Enici Lupi, en latin, 468-469.
Rios (Amador de los) ; v. Los
Ri os.
Robles (Pedro de), 465.
Rocamora (José Maria), xiii,
XIV, 138. 169, 266, 351,
398.
Rocha (Pedro), traduit en cas-
tillan \^, Fiammetta et le Cor-
baccio de Boccace, 347, 348,
351.
Rodrigue de Tolède, 49 ; —
Histx>ria gothica^ en latin,
390 ; — Ch ronicapontificum et
imperatorum romanorum, en
latin,390-391;— i7/s^orm ro-
manorum ^ on latin, 390-391 ;
— Historia hunnorum, oan-
dalorum et siieooriim,en latin,
390, 391 ; — Historia ostro-
got horum, en latin, 390, 391 ;
— Liber arabum, en latin,
390, 391.
Rodrigue/ (Gregorio), 119.
Rodrigucz (Manuel R.)i-2G4.
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
*^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^l
^^^V 494 BIBL10THËQUC DU MARQUI-S DE SANTILLAN'Ë ^^M
^^^H RodriguezdeArellano(ViceDle).
Saint Grégoire, Momies subre ^H
^^r
Job, en castillan, 190 193. ^H
^K' Roffer (Maître) ; v. Holand de
Saint Isidore de Séville, xc. ^M
l'arme.
Saint Jean Chrysostome. Ser- ^H
Roland de Parme (?), Notule
mânes contra ÀMimios, en ^^|
siipi-a ci/rurgiai>i maf/istrt
latin, 49-50; — Quod nemo ^H
Rogerii, en latin, 206.
ledilur nisi a semel ipso, en ^H
Jioiiian de Liesse et Cardenois,
latin, 50; ~ Ad Selechium. de H
en français, 380-381.
conipunctione, en latin, 50; — ^^Ê
Roman de la flose; v. Lorris
Ad Démet rium.-de compunc- ^^M
et Meun.
lione,en latin, 50;— /> repa- ^H
Rubi" y Llueh (Antonio), 20,
mtione lapsi, en latin, 50; — ^^Ê
21.93, 125, 130.
Expositin supor erangelium ^^|
Ruffo (Giordano), Masralcie
beati Mnthd, en latin, 50-51 ; ^H
eqiiorum, en italien, 90-91.
—EpistoUi de lapsls, eu latin, ^H
50, 51-52 ; — De Dei pmci- ^H
dentia, en latin, 51 ; — IIo- ^H
Sae/. (Liciniano), xv, 349, 443.
milin super psalmum f/uin- ^H
Saiût-Ambroise, Oeurres mo-
qungesiiiuim, en latin, 51, 52; ^^H
mies, en castillan. 1^,
— De pfpnitentia , en latin, ^^H
Saint André, un.
51 , r>2- — Lihri in emngelium ^H
Satnt Augustin, 323; - De
sancli Mtilthei, en latin, 53- ^H
beata rita, en castillan, 8,
^H
165. — Episfolae beiiti An-
Saint Jérôme, sa traduction la- ^H
ffustini ad Boni/acium co-
Une de la Ckruniijtic univer- ^^|
iiUtein et Bonifacii ad Au-
selle d'Eusobe, traduite en cas- ^^H
gustinuin, en latin, 106; en
tillan par Alon^o de Madri- ^^|
castillan, 119; — Ser-mons,
gai, 40-43; — Sa version de ^H
en latin, 163; — /> rita
la Bible et ses préfaces aux ^^|
christiana, en italien, 164;
livres de {'Ancien et du Noa- ^H
— Confessions, en italien,
M-ia- Testament, 235 24fi. ^H
164-165.
Saint Martin de Braga, 93, 103, ^H
Saint Basile, lxxxv ; — Ho-
^H
milia : Attende tibi ipai,
Saint Michel Archange, uji. ^^Ê
. encastillan.68,71-72; -De
Saint Paul, lxiv. ^H
m' liberalibus studiis, en castil-
Saint Pierre de Villacrecea,Liii, ^^M
B lan 340, 341 ; — Préface du
^^M
P traducteur 342-343.
Saint Raymond de Pennaiort, ^^M
1 Saint Bernard, Epislola ad
Summn Raymundi. en latin, ^^|
1 Rai/munduni, en castillan 68,
^H
E 73.
Saint Thomas d*Ai|uiti, De re- ^H
^ Saint Dernadin, de Sienne, un.
i/imine prinripiiiii, en latin, ^^M
^k Saint Chri^lDplie, un.
201,202. ^1
TABLE DES MATIERES
495
Saint Vincent Ferrer, lui,
LXXVII.
Sainte Claire, lui.
Sainte More (Benoît de), Ro-
man de Troie, en castillan,
259-261; en galicien, 261-265.
Saints Évangiles et les èpitres
de Saint 'Paul {Les]\ v. Bi-
ble,
Salazar (Diego de), 350.
Salazarde Mendoza (Pedro de),
Lxxxiv, 452.
Salluste, XVIII, lxxxiv; — De
conjuratione Catilinae, en cas-
tillan, 68-69; — De bello Ju-
r/iirthino, en castillan, 69.
Salutato (Coluccio), Déclama-
tions de Lucrèce^en castillan,
8,10-11; —322.
Salvâ(G), sa version valencienne
de la Chirurgia de Lanfranc,
207-208.
Salvâ y Malien (Pedro), 80,
100, 131, 148, 149, 182, 183,
185,211,313, 324, 347, 348,
349, 350.
Salviati (Leonardo), 107, 109.
Salzedo (Johan de), 395.
Samaran (Charles), 455.
San Miniato (Giovanni da), sa
version italienne an De reme-
diis utrinsquefortunae de Pé-
trarque, 321-322.
Sanche IV (Roi de Castille),
128, 129, 381.
Sanchez (Melchor), 44, 387.
Sanchez (Tomas-Antonio),xLvi,
LV.
Sanchez de Viana (Pedro), 186.
Sansovino, 353.
Sant Jordi (Jordi de), Lo cam-
biador, en catalan 380, 381-
382,
Sant Cristobal (Fray Alfonso
de), sa traduction castillane
et son commentaire moral du
De re militari y dédiés au roi
Henri IV de Castille 75-76;—
Préface de sa version cas-
tillane du De re militari ^ dé-
diée au roi Henri, 78, 82-83.
Santa Maria (Alvar Garcia de),
171.
Santillane ( Inigo Lopez de Men-
doza, marquis de), ses manu-
S(îrits ont fait partie de la bi-
bliothèque de rinfantado, %u;
— Il passe son enfance chez
Dona Mencia de Cisneros,
XXIV ; — Il se souvient d'un
chansonnier qu'il a vu chez
sa grand'mère, xxv ; — Son
amitié pour le comte d'Albe,
son cousin, xxvi ; — Compo-
sition du Diàlogo de Bias
contra Fortuna^ xxvi, xliii,
Lxxvii ; — Ses rapports avec
Enrique de Villena, xxvii ; —
Son mariage, xxvii; — Sa
Defunssion de Don Enrique
de Villena, xxviii, lxxvii ; —
Homme d'affaires, xxviii ; —
Garde la frontière à Agreda
et y rime des Serranillas,
XXXI ; — Reste malade à Cor-
doue tandis que ses gens
prennent une part glorieuse
à la bataille de Sierra Elvira,
XXXII ; — Négocie une trêve
avec les infidèles, xxxii ; —
Sa mère meurt en 1432, à
partir de ce moment il cesse
de s'intituler seigneur de Hita
et Buitrago pour s'appeler
seigneur de la Vega, xxxii,
XXXIII ; — Hérite de biens
BIBLIOTHÈQUE DV MAHQL'IS DE SANTILLANE
dans les Afituries de Saiktil-
lane, xxxiii ; — S'occupe
d'enrichir sa bibliothèque
xxsiii ; — Sa Pregutita
de Noble», xxxiv; — Son
procès avec Diego Manfique,
xxxiv; — Fêtes à Uiiilrago
XXXV ; — La composition de
la Cùmedietn rfe Ponça, xxxv,
LXXV, I.XXVl, LSXVIT, XCI ; —
Le mariage de son fils Don
Diego, xwv, xxxvi ; — La
com position de ses Proro.rhen,
XXXVI, LXXVl, LXXX-LXX\1I ;
— La prise de lluelma et de
Uexix, xxxvn; — Fait exé-
cuter le remaniement d'une
version aragonaise des Hi»-
toiresde Paul Orose, xxxviii ;
— Hime pour la princesse Do
fia Qlanca une chanson cl une
norrnnilla, xxxix ; — La no-
blesse le charge de rester au-
près de Jean II, durant l'exil
du connétable, xl; — Hetuse
de cMer Guadalajara au prin-
l'C Henri, xl; — S'empare
d'Aloalà de Ilenares, xl; —
Ubiieni l'Alcazar de Uuada-
lajara et la cession définitive
des Asturies de Santillane,
XLi; — La bataille d'Olmedo
vaut à lûigo Lopei! de Men-
doza les titres de marquis de
Santillane et de comte du
Keal de Man/auares, xu; —
Adresse une chanson à la
jeune reine Dona Isabel de
Portugal, xui ; — Alonso Ca-
rîUo de Acuna et lui repren-
nent la forteresse de Torîja,
xLii ; — Reprend une seconde
fuis la forteresse de Torija.
xuii ; — Composition de la
Caria al nindestable, xun,
Lxxi ; — Prête main-forte au
lîoi pour conquérir les villes
et les chfileaux d'Alvaro de
Luna. XLiv ; — Campagne
contre les infidèles, xlvî; —
Pèlerinage à Noire-Dame de
Guadalupe. xi.vi ; -- Mort de
Doua Catalina de Figueroa,
\r.vr; — Mort du Manjuis,
XLvn ; — Ce «luo dit de
lui Fern-indode Pulgar, xLvri;
xLviii, X1.1X, Lvii, Lx;— Ce
que dit de lui Juan de
Lucena, xlvui, lu, lxi,
Lxvi-Lxvii ; — Ce que dît
de lui Diego de Burgos, XLvm-
\L1X, LVI. I.Vm LX, Lxxvi; —
Ce que dit de lui GômezMan-
rique, xlix, lv-lvi, lxi-lxii,
Lxxvi; — Son caractère, son
honnêteté littéraire, sa vie
privée, xlix, l, i.i, lu; —
Villan';ico qu'il dédie à ses
filles, Li-Lu ; — Ce que dît de
lui Anton Zorila, luliii, lvii-
Lviir, Lxvn-Lxviu; — La reli-
gion du Marquis, ses vers
religieux, ses pieuses fonda-
tions, Lni. Liv, Lv; — Sa
Canoniracion, Lin, lxxvii ; —
Ajoute aux armes des Meii-
doKa celles des Vega, liv; —
Sa dévotion à la Vierge et sa
devise Bios e V'/n. liv ; —
Son portrait et celui de sa
femme, exécutés par Jorge
Inglès, dans la chapelle de
l'hûpilal de Buitrago, LVi,
Lvii ; — (;e que Pedro Gon-
Kale/ de Mendo>!a dit de sa
rcnoiumée. lvih ; — Ce (|uc
TABLK DES MATIÈRES
497
JitandeMenaditdelui, lvui;
— Ceque Pedro DiazdeToledo
dit de lui. i.x; — Le Marquix
a-til su le latinVLviii-Lxviii;
— Le Marquis écrit k son fils
qu'il ne sait pas le latin parce
qu'il ne l'a pas appris, lxv-
Lxvi ; — Ce que Ludovicus
Bai^halareus dit de lui. lxvi ;
— Ce que dit de lui Vespa-
siano de Uisticei, lxvii ; —
Lisait le français, i.xvni ; —
.Savait l'italien, lxvui ; —
.Son originalité véritable est
dans le choix de ses modules.
Lxx ; — Ses serranitlas.
Lxxi ; — Ses cancionea r deci-
res, Lxxri ; — Ses Hefranoi^
que diren las picjas. lxxii-
L\.\[Ti : — L'influence pro-
vençale directe sur le Marquis
a été nulle, lxxiu ; — Enri-
que de Villena a écrit pour
lui \'Arrede Irohar, Lxxui ; —
Influence de Dante sur lui,
LXXIV-LXXV; — Son Jn/iernti
de los enamoradoit, lxxv ; —
Sa Coronnriun de Moimeti
Jurdi. LXXV ; — Ses Sonutuit
Jeehos al iialico modu déri-
vent de la Vie Nouvelle, au
tant que des sonnets de Pé-
trarque, lxxv; — On lui doit
l'importation en Espagne de
rtiendécasyllabe italien et dn
sonnet, t-xxv, lxxvi ; — Son
Triiinpliete de AitiOr, lxxvi[;
— Composition du Doctrinnl
de Prhados, xLiv. lxxvii.
Lxxvrii ; — Le premier Dor-
tiinal de Priradan, Lxxix-
Lxxx; — Orijtinalité de sa
bibliothèque, i.xxxiii ; — Bi-
bliophile, Lxxxiri ! — Pedro
Gonzalez de Mendoza n'a pas
traduit pour son père les
ipuvres dont ses biographes
lui attribuent la version.
Lxxxiv; — C'est Alonso de
Carlagena qui a mis le Mar-
quis en rapport avec les hu-
manistes italiens, lxxxv; —
Son enthousiasme pour les
nouveautés littéraires, lxxxv-
Lxxxvi ; — Nuno de Gui^man
fut son agent en Italie.
Lxxxvi; — Fait venir des
livres d'Italie, i-xxxvii -
Lxxxvnr ; — Ses achats de
manuscrits, lxxxix ; — In-
cendie de la bibliothèque de
i'Infantado. en 1702, pertes
que l'on doit peut être à ce
désastre, xc-xcr; — Scrupu-
leux dans l'indication de ses
sources, \ci; — Traduction
de VIliadf faite pour lui par
son (ils Pedro Gonzalez! do
MendoKa, 1 ; — Pedro Dtaz
de Toledo traduit pour lui le
Phédon. 8; — Les manuscrits
de lleredia conservés dan^
la collection Osuna, ont
dû appartenir à Sanlillane.
16. 19-20: — Alonso de Ma-
drigal traduit à sa prière la
Chronique unicernelle d'Eu-
s<>be et son commentaire, 40 ;
— Les SermoneH rontra Ann-
iiiiosde Saint-Jean Chrjsos-
tome, traduits en latin par
Ambrogio Traversari. por-
tent ses armes, 49 ; — La ver-
sion italienue du De ojjficiis.
du De nnilcitia, du De para-
doxia et du De Senectule de
BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Cicéron qu'il a tail taire à
Florence. 59 60 ; — Comc-
lUcla de Ponça, en castillan,
68,72; — Martin de Avila
traduit pour lui une liaran^ue
latine de l'ambassadeur des
ducs de Bourgogne, auprès
du roi Alphonse V de Portu-
gal, 75 ; — L'Ént'ide de Vir
gile traduite i sa prifre par
Enrique de Villena. 90; —
Son Tite Live, 97-98 ; — Son
manuscrit des Ephtohe ad
Lucitium et du De prociden-
tia de Sénèque, en italien,
104-111 ; — Angelo Decembri
lui dédie sa version italienne
du De nribilitnte de Bonac-
corso de Monlemagno. 114-
115, 117-118; — Son manu-
scrit de la Phamale de Luc^ain
en ilalicn, 138; — Son ma-
nuscrit du De cita chris-
tlana de saint Augustin, en
italien, 164; — Son manu-
scrit des Con/esm'ons de saint
Augustin, en italien, 164-165;
— Son manuscrit des His-
toires de l'aul Orose, en
castillan, 166- 167 ; — Son ma-
nuscrit du De reginnncprin-
cipiim, de (iilles de Home, en
latin, d'après Amador de los
Rios, 203-204, 211 ; — Ludo-
vicus Bachalareus s'adresse à
lui dans sa préface de la ver-
sion castillane du De inni-
gnils et armis 231-233; —
Récit de son élévation au
marquisat 233-234; —Mar-
tin de Luccna, surnommé El
MachalHio, traduit pour lui
les Évangiles et les Épitres
de saint Paul, en castillan,
237-239; — Son manuscrit
italien de la Divine Comédie
avec la version castillane de
Villena, 275303. 318 ; — Son
médecin Martin GonKàlez de
Lucena traduit pour lui le
commentaire de Ben venu to
da Imola au l'tiri/ntoire de
Dante, 306-307 ; — Le mar-
quis dantologue, 308 ; — Son
manuscrit de la Fimumetla
de Boccace, en italien. 327;
— Son manuscrit du Cor-
baerio de Boccace, en italien,
328-329; — Son manuscrit
du De ciris iUmli-Hma de Pé-
trarque, en italien, 320; —
Son manuscrit du De reme-
dii« ulriusque forlunae de
Pétrarque, traduit en italien,
par frère Giovanni da San
Miniato, 321-323; — Son
manuscrit du Philostralo de
Boccace, eu italien, 328; —
Raisons qu'il y a de croire
que le De Genealogia Deo-
ruiii de Boccace a été traduit
pour lui en castillan 334 ; —
Son manuscrit du Liher de
monlihtia de Boccace, en cas-
tillan, 340; — Pedro Dia/. de
Toledo traduit pour lui
YA^iociis, 340 ; — La version
castillane de l'homélie De
liberalibu» studUs de saint
Basile lui est dédiée, 342-
343 ; — Son manuscrit du
Libro delta rita cicile de
Mattco Pulmieri, en italien,
356; — Martin de Avila tra-
duit pour lui en castillan la
Coinparalione di Caio fulio
TABLE DES MATIERES
499
Cesare et (VAlexandro ma"
gno de Pietro Candido Decem-
bri, 360; — Son manuscrit
des Lettres de Léonard Are-
tin, en castillan, 361, 362-363;
— Son manuscrit du De mi-
lit ia de Leonardo Bruni, en
castillan, 361-362, 363; —
Son manuscrit de la Lettre de
Publias Lentulus au sénat de
Rome, en castillan 361, 363 ;
— Traduction castillane de
VOrazione di messer Gian-
nozzo al signor messer Gis-
mondo Pandolfo de Malatesti
faite par Nufio de Guzman à
la prière du marquis de San-
tillane, 364-365, 372;— La
version castillane du Qua-
drilogue invectif (El Qwa-
drilogo inventive) a-t-elle été
faite pour le marquis de San-
tillane? 372; — Manuscrit
français de Y Arbre des ba-
tailles, d'IlonotéBonuet, relié
pour lui. 373-374 ; — Anton
Zorita traduit pour lui en cas-
tillan V Arbre des batailles,
d'Honoré Bonnet, 374, 378,
379 ; — Manuscrit des œu-
vres de Rodrigue de Tolède,
en latin, recouvert de la re-
liure du marquis de San-
tillane 390-391 ; — Son ma-
nuscrit de ld.Primera Crônica
General, 391-392 ; -- Notice
sur un manuscrit perdu de la
Crônica General qui, d'après
Mondéjar et Zurita, apparte-
nait au marquis de San tillane,
392-393 ; — Son manuscrit
de la Grande y General His-
toria d^AlpboBse le Savant,
393 ; — Manuscrit de la Crô-
nica de los cuatro reyes, prêté
par lui à un certain Johan de
Salzedo, 393-395 ; — Notes et
vers de lui dans le ms. d'une
version castillane du Deprae-
conis Hispaniae de Juan Gil
de Zamora, 421-423; — Alfon-
so de Zamora traduit pour lui
le De natura angelica de
Francesch Eximenis 424-425;
— La version castillane du
Guide des égarés de Maïmo-
nide, achevée pour lui, 444 ;
— P. Candidi Eulogium in
Enichum Hispanum, cogno"
mine Lupum, 468 ; — Epi ta"
phium Enici Lupi per Tho'*
mam Reatinum, 468-469.
Sanvisenti (Bernardo), lxxv,
Lxxxii, 269, 347.
SanzdeNavarra{Lopede), 100.
Saplana(Pere), 181.
Saroïhandy (Joseph), 387.
Savj-Lopez (Paolo), lxxxii.
Sayol; v. Ferrer.
Segura (Johan Lorenzo) ; v.
Johan Lorenzo.
Selma (Fernando), lvii.
Sériâtes de las buenas espadas
antiguas, en castillan 119.
Sénèque (M. A.) Liber decla-
mationum, en latin, 103; en
castillan, 121.
Sénèque, lxxvui, lxxxiv, xci;
— De legalibus institutis, en
latin, 102, 103 ; — Epistolae
morales ad Lucilium, en
latin, 102; en italien, 104-111;
en castillan, 118-120; — De
libcralibvs artibus, en latin,
102; en castillan, 120, 122,
123 ; — De questionihus natu-
BIBLIOTHEQUE DU MARQUIS DE SANTILLANB
ralibu», en latiiii 103 : — De
breoitale riVc, en latin, 103;
— Ad Marciain de ronsoln-
lioiie filii gui, en latin, 103 ;
— Ad Helbiam inairetii
de congolationt; en latin
103 ; — De tranquUUtatp
anhni, en latin, 103 ; —
De benefieiis, en latin, 103;
— De conlcmplii bonortim
iemp'tvatium et roluptalum,
en latin, 103 ; — Dû proci-
dentia, en latin, 103 ; en ita-
lien, 104. 106; en catitillan,
iaO-121, 123; — De beata
rita, en latiu, 103 ; en cas-
tillan, 123, 12i;— ProDCrbia,
en latin, 103 ; en castillan,
127; — Troffèdies, en italien,
111-112; — Prorerbios de
Seneca llamadoe eict'os i/ rir-
tudest en castillan, 113 ; —
Libro de ainonestacrones e
dotrinas, en castillan, 120,
122, 123; — De ekineniia,
en latin,102; en castillan, 120,
121, 123; — lirere copilaHon
gue de sk« dîchon fue ficha,
en castillan, 120, 131-122,
123-124 ; — Traducteiini et
traductiuHS de Sénêyne en
Espagne, 124-131 ; —/3e ira,
en latin, 103; en castillan, 126,
454 ; — Liidus de morte Clan
dii, en castillan. 129,457;
— 315, 422.
Sermons; \. Saint Augustin.
Sermiines contra Anouiios ; v.
Saint Jean Chrysostome.
Sevilla (Alvar Perex de), -106.
Séville, Inondations de Cor-
doue et de Sérilie, en cas-
tillan, 68, 73-74.
SfoKa (François), 468.
Siginiilfo (Barlotomeo - co
deCaserte), 110.
.Singuilerfe (Barlholoniy) ;
.Siginulfo.
Singuileyfc (Barllioloiny) ;
Siginulfo.
Sobre cl prnrecfto de.', v. Go-;
mez de Zamora.
Soneiti e ransoni; v. l'étrar-J
que.
.Stanislao Polono. 130, 208. '
211, 349.
Stanyol (Arnau), traduit eaJ
catalan le De ivgimine prm--.
eipum de Gilles de Home. a
211.
Stoia (Casimiro), 322.
Strategemalon; v. Frontin.
StrOKZi (Tito Vespaaiano), 324, !
325.
Suàrei! de Figueroa (Catalina),
278, 341 .
Suchier (Hermann), 189.
Suétone, De rita Caesarum, en
italien 150-151.
Syrus (Publius), lat.
Talavera (Ilernandu de) (7)| I
Lettre relative à la sncces-
»inn de Henri IV, en cas-
tillan, 68, 70-71.
Talleyrand (Cardinal), 212.
Talodiqui (Domitri). 20, 21.
Tamayo de Vargas ; v. Vargas.
Tardif (Jules), 189.
Tassi (Francesco), 172.
Telle/. Ciiron (Pedro); v. Osuna ]
(Onzii'mc duc d').
Teiidilla (lûi^îti Lopez de Men-
do/a, comte do), lxxsvii^B
TABLE DES MATIERES
501
Tercera Crônica General^ en
: castillan, 399t400.
Teri (Teri di Lorenzo di), 331.
Teseide; v. Boccace.
Testament (Le); v. Meun.
Teuffel, 155.
Thomas d'Aquin; v. Saint Tho-
mas.
Thucydide, Discours tirés de
r histoire de la guerre du Pé-
loponèse, en aragonais, 16-
18, 19 , — Discours de Përi^
clés au peuple d* Athènes, 22-
25.
Ticknor (Georges), 313.
Tifernas (Gregorio), traduit en
latin le De pnenitentia de
saint Jean Chrysostome 51,
52; — Fréquemment confondu
avec Lilius Tifernas, de son
vrai nom Lilius Archilibelli,
52.
Tifernas (Lilius), Epistola in
laudem constant inopolitane
cicitatis et grecorum unionisy
en latin, 51, 53; — On lui a at-
tribué souvent les versions de
saint Jean Chrysostome dues
à Gregorio Tifernas, 52.
Tiraboschi (Gerolamo).322,353.
Tite-Live ; v. Florus.
Tite-Live, lxxviii, 86 ; — Pre-
mière décade^ en castillan 96-
97 ; — Seconde décade, en
castillan 97-98 ; — Abrégé
des trois décades de Tite-Live ,
en castillan 98-99.
Tolède (Rodrigue de) ; v. Rodri-
gue de Tolède.
Toledo; v. Diaz de Toledo,
Toledo (Diego Lopez de), 67.
Toledo (Juan Carillo de), xl.
Toledo (Pedro de), traduit en
castillan le More Nebuchim,
de Maïmonide 428-444.
Toledo (Pedro Alcéntara de);
V. Infantado (Treizième duc
del').
Tordesillas (Alfonso de), 395.
Torre (Fernando de la), Répon
. se à la lettre de Sancho de
TorreSj en castillan, 68, 74.
Torres (Inès de), 125, 128.
Torres (Sancho de), Lettre à
Fernando de la Torre, en
castillan, 68, 74.
Torres Amat (Félix), 182, 311.
347, 381.
Tostado (El) ; v. Madrigal.
Tractatus de morali principis
institutione ; v. Vincent de
Beauvais.
Traité de la cheoalerie; v. De
Militia,
Traité des conditions requises
pour être bonhéraut d'armes^
en castillan, 226, 227.
Traité de géographie^ en fran-
çais, 366, 367.
Traité des sept articles de la
foi; v. Meun.
Traité des vices et des vertus,
en castillan, 247, 248-249.
Tratado de las armas; v. Va-
lera.
Tratado de la designacion de
los ojfficios de Roma\ v. Da-
vid.
Tratado de los gualardones ; \ ,
Lucena.
Tratado de los rieptos e desa-
fios; v. Tratado de las ar-
mas.
Traversari (Ambrogio), sa tra-
duction latine des Sermones
contra Anomios de saint Jean
^^^P* 50S BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE ^^^^|
^^^K Chrysostome, 49-50; — Sa
Valencia (Diego de), 379, ' ^^^^|
^^^^H traduction latine des Ifomé-
Valeneia de Don Juan (Comte
^^^B lies de saint Jean Ciirysos-
de). 313.
^^^1 tome, 50-S3 ; — Ephloîa ad
Valera (Diego à^'^. Lettres, en
^^^H PetrumprincIpciiiLuallaniae,
castillan, 68. 69 ; — Depro-
^^^^H dédicace de sa version latine
ridencia contra fnrtuna, en
^^^^B du J)!" Dei procidentia de
castillan, 68, 74 ; — Doctri-
^^^H saint Jean Chrysostome, 51.
nal deprincipes, en castillan.
^^^H Trébiiionde (Georges de), tra-
&è,12-l-i:-UttreâesRaia
^^^H duit eu latin le Up praepnra-
Catholiques ù Diego de Vale-
^^^H tione evangetica d'Eusëbe 39;
ra et Réponse « ladite lettre.
^^^H — Traduit en latin les Libri
68, 77-78 ; — Cérémonial de
^^^^1 in ecangelium sancti Mat-
principes, en castillan, 68,
^^^V thei de liainl Jean Chrysos-
71,77,826,228,230; —Tra-
^^H tome, 53 54.
tado de las armas 226, 828,
^^H Trésor (Le);\. Latini.
230.
^^H Treveth (Nicolas de\ 86, 180,
ValtTO- Maxime, Memorabilia,
^^m
en italien 132-133; en castil-
^^H Triiinfo dvl Marques \El] ; v.
lan, 133-134.
^^^H fîurgos (Diego de).
Valla (Laurent), 20.
^^H Trivelh (Nicolas); v. Trevelli,
Valladolid (Pedro de), Com-
^^^H Troguc Pompée; V. Justin.
inenlairede ^floéce, en castil-
^^^V Troie {Histoire de':, en ca^til-
lan, 179-180. 185.
^^Hf lan et en galicien; v. Benoit
Valori (Baccio), 107.
^^^1 de Sainte-More ; en castillan.
VaraginefJacquesde), Lcgenda
^^^K en catalan et enaragonais ;
anrca, en castillan, 247-248,
^^^^H V. Guido délie Colonne ; —
249; — Liste des vies de sain ta,
^^^^1 Traducteurs et traductions
250-252; - Vie de saint
^^^H des Histoires de Troie en Es-
Biaise, 252-258.
^^H
Vargas (Tomas Tamayo de).
^^H Tudernopoli (Ëvéque de), 31.
115.
^^^B Tusculanes; v. Cicéron.
Vaugris (Vicenzo), 62.
^^^B Ucalego (Âfanto), traducteurde
Vedia, 313.
^^^1 Vlon de Platon ; v. Bonilla
Vega (Seigneur de la) ; v. San-
^^^B y San Martin.
tillaue.
^^^B Uhagôn (Francisco de), xxi,
Vega, (Notice généalogique de
^^H Lsxix, 112, 115. 116, 129.
ta maison de la) 32-34.
^^B 313, 314, 363.
Vega (Elvira Laso de la), 444.
■■ Ungut (Meynardo). 130, 20H,
Vega (Garcilaso de lai. xxiv.
1 211, .146, 349.
Vega (Leonordela). xxni, xxiv,
P Uriarle (Manuel de), xvi.
XXV, xxvn, xxxii. xxxni, 32.
\ Urri6s(Hugode), 134,
Vega (Lope dej. lxis.
1 Valdés (Juan), 185.
Vega (Fray Pedro de la). 100.
TABLE DES MATIÈRES
503
Vega (Pedro Lasso de la).xLvi.
Végèce, xviii : — De re mili-
tari, en castillan, 68, 75-76.
Venegas Quixada (Juan), tra-
duit Végèce, en castillan, 83.
Viana (Carlos d'Aragon, prince
de), 125, 127.
Viana (Carlos d'Aragon, prince
de), traduit en castillan la
version italienne du De nobi-
Wa^e faîte par Angelo Decem-
bri, 112, 114, 116 ; — Préface
de sa version du De nobili-
taie de Bonacorso da Mon-
temagno, attribué à Plutar-
que, 116-117.
Viana (Jaime de), sa version
de Végèce est la seule version
castillane imprimée de cet
auteur, 83.
Vicentia(Ludovicusde], 137.
Vidal (Miguel), xvi.
Vidal y Noya (Francisco), a re-
manié le Salluste castillan de
Vasco de Guzman, 79, 80.
Vidal y Valenciano (Gayetano),
310, 311.
Vidas de Dante e de Petrarca ;
V. Bruni.
Vie de Jésus (fragment), en cas-
tillan, 247, 248.
Vies de Plutarque ; v. Plutar-
que et Heredia.
Vigna (Pier délia), xlv.
Vilaragut (Anton), xci, 125.
130.
Villacreçes (Pierre de) ; v. Saint
Pierre de Villacreçes.
Villadiego, 100.
Villanueva, 125, 181. 182,211.
Villaquiran (Juan de), 349.
Villegas (Estéban Manuel de),
186.
Villegas (Geronimo de), 312.
Villena (Enrique de), xxvii,
XXXIV, LXII, LXXIIl, LXXVII,
Lxxxiv, 139; — Sa traduc-
m
tion castillane de V Enéide de
Virgile, 89-90, 285, 286, 287,
310; — Sa traduction castil-
lane de la Divine comédie
faite pour le marquis de San-
tillane, 275-303 ; — Extraits,
278-284 ; —309-310, 318; —
Le traité d'alchimie intitulé
Ymagen de la Vida est peut-
être une épave de sa biblio-
thèque, 447, 448.
Villena (Juan de), copiste du
marquis de Santillane, 89.
Villena (Juan Pacheco, mar-
quis de), 71.
Vincent de Beauvais, Tracta-
tus de morali principis inS"
titntione, en latin, 201, 202-
203 ; — Depuerorum nobilium
eruditione, en latin, 201,203;
— De consolaiione, en latin,
201, 203.
Violation des trêves, en castil-
lan, 226, 229.
Virgile, xxvii, lxv, lxxviii,
Lxxxiv ; — Enéide, en cas-
tillan, 89-90 ; — Abréfjé de
VÉnéide, en italien, 90-91.
Visconti (Filippo-Maria), 66,
148, 360.
Visiani (Robertode). 133.
Vita Aristotelis ; v. Bruni.
Vta Dantis', v. Boccace.
Vita nuova ; v. Cansoni délia
Vita nuoca; v. Dante.
Vivero (Alonso de), xliv.
Voigt (Georg), 11, 20, 39, 322,
341.
Vollmôller(Karl), 3, 7.
504
BIBLIOTHBQUK DU MARQUIS DE SAXTILLAXE
Wagner (Charles Philip), 389.
Walleys (Thomas) ; v. Galles.
Ximenez (Francescb) ; v. Exi-
menis.
Ymagen de la Vida^ en castil-
lan, 445 448.
Ynjamadoti {De los), en castil-
lan, 226, 228.
Yriarte (Juan), 242.
Vstoria Troyana ; v. Troie.
Zambrini (Francesco), 31, 91,
106, 108,111, 133,320, 322.
Zamora ; v. (Gomez de).
Zamora (Alfonso de), lxi, 85;
— Sa traduction castillane du
De naiura angelica de Fran-
cesch Eximenis faite pour le
marquis de Santillane, 424-
425.
Zamora (Gil de), Alabanças de
Espana, en castillan, 278,
421 423.
Zamora (Juan Alfonso de . écrit
sous la dictée d'Alonso de
Cartagena la fin de la ver-
sion castillane du De casi-
bus rirorum illustrium de
Boccace, commencée par Pe-
ro Lopez de Ayala, 345,
346.
2^morensis (Alfonso) ; v. Za-
mora.
Zarco del Valle (Manuel Re-
mon), 348.
Zonaras (Jean), 410.
Zorita (Anton , ui, lvii, lviii,
LXI, LXII, LXVII, LXVUI, LXXXIX ;
— Sa traduction castillane de
V Arbre des batailles d'Ho-
noré Bonnet, 374. 378, 379 ;
— Préface de sa traduction
datée de 1441, 375-378.
Zurita (Geronimo), 233, 392.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
p. 16, cote, au lieu de « Rocam. n® 19 », lisez « Rocam. n® 91 ».•
p. 17, ligne 2 du bas, au lieu de « Hermocrates », lisez « Her-
mocrate » .
p. 19. « La manière dont ce volume est composé prouve com-
bien l'esprit de Heredia était à la fois curieux et actif, eic. »
M. Daniel Serruys, ancien membre de l'École Française de Rome,
qui s'est occupé spécialement des manuscrits de Thucydide, nous
a rappelé qu'il existe des textes de cet auteur ne contenant que
les harangues. Il n'est donc pas nécessaire d'admettre qu'Hère-
diaait commandé des extraits de ï Histoire de la guerre du Pélo-
ponèse, il a peut-être simplement fait exécuter la version d'un
manuscrit des discours.
p. 20, « Domitri Talodiqui ». A propos de ce nom, M. Morel-
Fatio, dans son édition de la Crànica de Morea (Préface, p. xx,
n. 2), dit que M. Sathaslui a fait observer que ce nom n'était pas
grec, mais qu'en le «corrigeant légèrement, on obtiendrait Dimi-
iri Calodiqui ou Calotiqui (KaXooixr^çou RaXo-uu/r^ç, Dëmétrius le
Bon-juge ou le Fortuné). »
p. 35, ligne 11 du bas, « todoet », lisez « todo el ».
p 64, ligne 2, au lieu de Pologo, lisez Prologo.
p. 110. Dans un mémoire intitulé: De V expansion de la langue
française en Italie pendant le Moyen- Age (Atii del congresso
internazionale di scienze storiche, vol. IV, Rome, 1904),
M. Paul Meyer cite la version française des lettres de Sénèque,
faite par un italien à la demande de Bartolomeo Siginulfo(p. 95-
98). L'auteur se sert des mêmes arguments que nous pour déter
miner la date de cette traduction, il parle aussi de la version
catalane de ces lettres. Quand ce mémoire a paru, notre notice
était déjà imprimée, c'est pourquoi, n'ayant pu consacrer une
noie à cette intéressante étude, nous la mentionnons ici.
p. 116, au lieu de « Voici les extraits que nous avons tirés »,
lisez « Voici des extraits ».
506 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DK SANTILLANE
p. 131, noie 1. au lieu de » Gall.irdo. cnl- 1630 ». lisez h Ga-
llardo, n" 1630».
y. 138, au de » Lucain. Miinuscrit perdu. », lisez u Lucaiii, la
Pharsale. En italien. Manuscrit perdu i>.
p. 143, au lieu de « réglé à 28 lignes. i>, lisezo régléàSS lignes;
vélin. »
p. 146, au lieu de « Quinie-Cùrce. traduit en castillan », lisez
II Quinte-Curce, Htsloire d'Alexandre, traduite en castillan ».
p. 171, note 1, au lieu de « (p. 475, noie 2», lisez h {p, 473, note 2)»,
p- 176, Ms. B. au lieu de « Rocatn. n" 37 n, « lisez " Rocam,
n» 36 ».
p. 179. Ma. C, au Heu de v Rocam, n" 36 », lisez « Rocam. n" 37 ».
p. 193, au lieu de " Alphonsu Alvarez de Toiedo », lisez (i Alfonso
Alvarez de Toledo. »
p. 212. Nous avons négligé d'indiquer à propos de Bernard Gui que
nous avons pulilié une noie sur ce manuscrit de Madrid dans
la Bibliothèque de l'École des Charles, LVII, 637-639.
p. 214, au lieu de « Philippe IV », lisez « Philippe VI n,
p. 226, 2 et 3 au lieu de " Rodrîgues del Padron », lisez n Rodri-
guez del Padrôn »•
p. 247, titre, ajoutez au titre la mention « En castillan )).
p. 333. au lieu de h Hiatoria crïtica, l, IV, p. 41 ii, lisez « flis-
toria critica, t. VI, p. 41 n.
p. 341, au lieu de ii celles de sa seconde femme », lisez n celles de
sa femme » .
p, 347, au lieu de <■• Ponz do Icart », lisez ii Pons de Icart j).
p. 350, note 2, au lieu de n Romania, t. XXXI, p. 1 n, lisez « Ra
mania, \. X\XI. p. 28-81 »-
p. 353, au lieu de " Azzo da Coregio », lisez n Azzo da Coreggio ».
p. 361, ligne 20, au lieu de « e onor de las dioses», lisez « e onor
da los dioses ».
p. 389. M. Charles Philip Wagner a publié dans la Reçue Hia-
paniijue, t. X [19031 un consciencieux travail sur les sources du
Carallero Vifar.
p. 426, au iiau de De Verbo contra udaeoa. Usez De Verbo contra
iudaeos.
p. 447, au lieu de " M. Mourelo », lisez « M. Rodriguez Mou-
relo ».
■r*»îïr.:.::'7'^ ' s
TABLE DES CHAPITRES
Avant-propos • • xi
Introduction :
Chapitre I. — La vie de D. Inigo Lopez de Mendoza. . . xx
Chapitre II. — Le marquis de Santillane a-t-il su le
latin ? Lxiii
Chapitre III. — L'œuvre littéraire d^Inigo Lopez de
Mendoza lxx
Chapitre IV. — La Bibliothèque de Guadalajara lxxxiii
Chapitre I . — Homère 1
— II. —Platon 8
— III. — Thucydide 16
— IV. — Aristote 30
— V. — Polybe 37
VI. — Eusèbe 39
— VII . — Saint Jean Chrysostome 49
— VIII. — Historia de Praeliia 55
— IX. — Cicéron 56
— - X. — Jules César 65
— XI . — Salluste 68
— XII. — Ovide 84
— XIII. — Virgile 89
— XIV. — Trogue Pompée 92
— XV. — Tite-Live 95
— XVI. — Sénèque 102
— XVII . — Valère-Maxime 132
— XVIII. — Flavius Josèphe 135
— XIX. — Lucain 136
— XX. — Frontin 141
— XXI. — Quintilien 142
— XXII. — Pline (rAncien) 145
— XXIII. — Quinte-Curce 146
y^.-^
508 BIBLIOTHÈQUE DU MARQUIS DE SANTILLANE
Chapitre XXIV. — Suétone 150
— XXV. — Palladius. 152
— XXVI. — Jean Cassien , 160
— XXVII .— Saint Ambroise 162
— XXVIII. — Saint Augustin 163
— XXIX. — Paul Orose 166
— XXX. — Boèce 174
— XXXI . — Justinien 178
— XXXII . — Saint Grégoire ; 190
— XXXIII. — Papias 194
— XXXIV. — Historia Hierosolymitana 196
— XXXV. — Pierre le Mangeur 197
— XXXVI. — Innocent III 198
— XXXVJI . — Guibert de Tournai 201
— XXXVIII. — Saint Raymond de Pennafort 205
— XXXIX. — Lanfrane 207
— XL. — Gilles de Rome 209
— XLI . — Bernard Gui 212
— XLII. — Nicolas de Lire 215
— XLIII. - Barthole 226
— XLIV. —Bible 235
— XLV . — Legenda aurea 247
— XLVI . — Histoire de Troie 259
— XLVII. -^ Dante 271
— XLVIII. — Pétrarque 320
— XLIX. - Boccace 327
— L. — Armannino Giudice 352
— LI . — Cecco d'Ascoli 355
— LU . — Matteo Palmieri 356
— LUI. — Leonardo Bruni 357
— LIV. — Giannozzo Manetti 364
— LV . — La Mappemonde 366
— LVI . — Le Roman de la Roue 368
— LVII . — Alain Chartier 371
— LVIII . — Honoré Bonnet 373
— LIX. — Roman de Liesse et (Jardenois 380
— LX . — Malfre Ermengaud 383
— LXl . — Raymond Lull 385
— LXII . — Libro de Alexandre 386
— . LXIIl . -^ Libro del Cahallero de Dios 388
TABLE bES CllAlMTIlES ÔHO
.'. — Chroniques générales et parti pu Hères
d'Rspagiie 3!X)
[ — L,A.\. — Alphonse le Savant 4i;(
, — LXVI. — Ordonnance!^ 4H;
L — LXVil. — GildeZamora 121
^^^ft ' — LXVIII. — Francesch Eximenis 424
^^H — LXIX. — Juan do Fueiit Sauco -ISti
^^^^ — LXX. — Maïmonide 4^8
Il — LXXI . — Ymaf/en de la Vida 445
Appendice 1. — Nui'io de GuKinan 44!J
Appendice 2. — Diego de Burgos ; i'réface du Trinnfu del
i Mai-qués 4fiO
L Appendice 3, — làigo Lopez do Mendoiia, quatrit-me duu de
' rinfantado : Préface du Meiiiorinl de ruaaN nolnbk's. . . . 1H5
Appendice 4. — Vers latins sur la mort du marquis de
Santillane 468
n^lM-^
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DE LECOLE
DES HAUTES ÉTUDES
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philologinues|. LiMo des f^ifciciiles parus jusqu'à ce jour
7. L* ViPdpsninl Ali'([s,*l>
. nnslihil «l L. I'aim>>ri
8. Étnde* iiiliqiici mir las s
(l(.Ti.ura,M»riuïd'Aï.
9. Iji HbtmÉlii-Vlltsi. leiln
mrinbrtfdT rin«Mlnl.
il). Ei»clcea cHlIqncade la
iii l'ii fsyflipii anliquï, vu ili'inuljijue cl tn copie, pu
les il» II*. m*, iiii* cl iiv* Ejtelet, publias par (i. l'ari
irnn ila l'hlalaire m^rarin^icnna. C" partie. IiiItihIik
tkFS, pir li. MDKDd,
Bliurll puUifi »yec un« IradUL'lion iil il<» miles p-ir
infïrence île pliilnlDjibi Hrecituc rwiieillls ri rédiges pur
■A, Taur^)e^■
■ .iiii'ii'h^ iVj^pUgiis di> l'i^ttutite iilmraonlqna, |>ir i
I iiL.i,' ..iir icdnitt rrank |t> Hdvjunlo dans U li^isUlion' |i
i[i,illi"i^>i|ii(ij, Irataiii du H. Snltui, pralwwuir « ITniven
Fi.|>i.:-ij.|il.iqiii:, pur f. Hoblou. AvwSo»r(M. (Épuitn
I ^1 M^'ii.lnduil par C. Mnnjf. lËpals»).
- .V'.ri. >. sur un maniisarll liii Kii" BliScle, pir C. Tliurol. i
••!■ -■ il< liiiiniins unl^rleort « l'kJi limo, Mr H. il« Uisiryrie. (
i.i < ~ l'ii (l'ont'ali. par A. Dirmcsleter. lieaxIAmB ndUloii, m
ic, Bioc une prdtaw pit 11. I^Hb. tneiiibn) de rlns "
r, l'uilaiiDn d'an mannseril du %• siei-ln, par
<]'rus ««jpIii^nE du luus^u de iHiulaq, Iraduil e
luluM rtlcur hUioirc, lar J. DarintsU
Iiiioi» âiïpiimneB. par C-ll. Up^lua.
I ui'i'Umpoitii» d« E ul.
itiiii-r(<i de «a tnaniuliims, jusqu'au ii
. par r. do la lltnai.
{. par W. Uureud,
i l'urin, au tiii* el ia xi\' afCcI^ ^* I
■ 1. riiKiiivi. tltti, _
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