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Full text of "Bibliothèque de l'école des hautes études Sciences historiques et philologiques"

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BIBLIOTHÈQUE 

DE  l'École 

DES  HAUTES  ÉTUDES 

Dr  MrNISTKIlE  DE  L'INSTRUCTION  PUBUQUIS 
SCIENCES    HISTORIQUES    KT    PHILOLOGIQUES 

CEHT  CINQUANTE-DEUXIÈME  FASCICULE 

L'iiRKlINE  KES  OSSAMIIS  l'AR  JEAN  l'Aî-SV,  AKCHIVISTE  DES  «AS  SES -PYRÉNÉES 
(1866-1898),  lilVK.MiE  HEVr,  l'UUPLÉTÉ  ET  I>I(É1>ARÊ  l'I'IR  l.\  l'UltU- 
CATION   PAR   I>\l'l.    l'ASsV.   ]>lHt:CTEl'll    AnJUINT  A   L'ÊC'IiLE  DES  HAUTES 

ÉTl'UES 


l'A  Kl  S  (2') 

LIBKAIKIE    EMILE   BOUILLON,    ÉDITEUR 
67,   KOK    IIK  KICIIKI.IKU,   AU    l'IlKMltiK 

11104 


L'ORIGINE 


DES 


OSSALOIS 


141 221 


L'ORIGINE 


OSSALOIS 


Jean    PASSY 

Arclliviilc  dm  ïkitKt-Pjrénm 

(iSeti-iSgS) 

ItVUE  IIE\[I,  <:OMI'LËTË  ET  l'HËhAUli  l'OLn  LA  1-UULIC\1 


Vxvi.  PASSY 

tlireclcur  idjoint  t,  l'Ecole  dea  lUulei  I 


l'AHIS  (2') 
LIBKAIRIK    ÉMILK    BOUILLO.N",    ÉDITKUH 

«7,    HUt  DE    ItlCIIbLlKlT,   A  II   l'IltMlKlt 
1904 

Tgu  droiU  riHrvdi. 


AVANT-PROPOS 


L'ouvrage  de  mon  frère  Jean  Passy,  que  j'ai  eu  le  doulou- 
reux honneur  de  revoir,  de  compléter  et  de  préparer  pour  la 
publication,  lui  avait  servi  de  thèse  pour  TÉcole  des  Chartes 
on  1802.  A  cette  époque,  ses  maîtres  MM.  G.  Paris  et  P.  Meyer, 
reconnaissant  d'une  part  la  valeur  de  ce  travail,  et  d'autre 
part  constatant  les  très  nombreuses  lacunes  qu'il  présentait, 
«avaient  vivement  encouragé  mon  frère  à  reprendre  ses  re- 
cherches et  à  mener  son  étude  à  bonne  fin.  Des  occupations 
multiples  d'abord,  la  maladie  ensuite,  ont  empêché  la  réali- 
sation de  ce  projet;  mais  Jean  ne  l'avait  pas  perdu  de  vue,  et 
j'ai  retrouvé  dans  ses  papiers  l'ébauche  d'un  plan  d'explo- 
ration dialectale  par  lequel  il  avait  espéré  y  arriver. 

Lors  de  sa  mort  en  1898,  ceux  qui  l'avaient  aimé  et  qui 
s'étaient  intéressés  à  ses  travaux  ont  vivement  senti  tout  ce 
qu'il  y  aurait  de  fâcheux  à  laisser  périr  une  œuvre,  incomplète 
il  est  vrai,  mais  absolument  originale,  et  qui,  si  elle  avait  été 
publiée,  aurait  constitué  le  principal  titre  de  notoriété  scien- 
tifique d'un  homme  auquel  des  ouvrages  de  moindre  impor- 
tance avaient  déjà  donné  une  belle  réputation  dans  le  monde 
des  linguistes.  Nous  avons  pensé,  mes  parents  et  moi,  à  en 
confier  l'achèvement  à  quelque  jeune  romaniste  qui  aurait  pu 
reprendre  et  achever  les  recherches  commencées.  Nous 
n'avons  pas  trouvé  l'homme  qu'il  aurait  fallu.  Alors  je  me 
suis  décidé  à  entreprendre  moi-même  ce  travail.  Le  président 
de  notre  section  de  l'École  des  Hautes  Etudes,  M.  Gabriel 
Monod,  m'a  fait  obtenir  de  la  direction  de  l'enseignement 
supérieur  une  subvention  de  500  francs  pour  mon  travail  ;  un 


—   VIII   — 

généreux  ami  hollandais,  M.  Ten  Kate,  y  a  ajouté  200  francs. 
Avec  cet  argent»  je  suis  parti  pour  le  Béarn  en  juillet  1898, 
emportant  le  manuscrit  inachevé  de  mon  frère,  et  une  énorme 
quantité  de  cahiers  de  noies  et  d'autres  documents. 

J'ai  passé  le  reste  de  Tété  et  l'automne  à  travailler  sur 
place,  en  prenant  comme  centres  d'opérations,  d'abord  Aas- 
en-Ossau,  ensuite  Pau. 

J'avais  de  toute  manière  une  rude  tache.  Je  ne  suis  pas 
romaniste,  comme  l'était  Jean;  et  je  n'avais  pas  comme  lui  la 
pratique  du  Béarnais  —  mon  premier  travail  a  du  être  d'ac- 
quérir au  moins  une  pratique  superficielle  de  ce  charmant 
idiome.  A  mon  âge,  accompagné  de  ma  femme  et  de  mon 
enfant,  je  ne  pouvais  pas  adopter  précisément  la  vie  nomade 
du  véritable  explorateur  dialectologue.  Enfin  mon  temps  était 
bien  limité...  Cependant  j'aurais  pu  mieux  faire,  sans  un 
accident  irréparable  et  qui  est  resté  pour  moi  inexplicable. 
Tandis  que  le  manuscrit  de  mon  frère  était  retrouvé  soigneu- 
sement mis  de  côté  et  empaqueté  —  tandis  que  des  notes  et 
des  papiers  en  grande  partie  inutiles  subsistaient  —  nous 
n'avons  jamais  pu  retrouver  les  cartes  dialectologiques  dont 
le  manuscrit  était  accompagné. 

Quand,  après  de  longues  recherches,  il  a  fallu  considérer 
ces  cartes  comme  définitivement  perdues,  j'ai  un  moment 
désespéré  de  l'entreprise.  Pourtant,  comme  les  notes  d'après 
lesquelles  elles  avaient  été  faites  subsistaient,  j'ai  repris  cou- 
rage et  me  suis  remis  à  l'œuvre.  Je  suis  arrivé  à  les  refaire, 
en  grande  partie  du  moins  (il  y  en  avait  28,  je  n'en  ai  que  22*), 
et  même  à  les  compléter  sur  plus  d'un  point.  Mais  que  de 
regrets  ne  me  laisse  pas  le  temps  que  j'y  ai  passé,  et  que 
j'aurais  si  bien  pu  employer  autrement  ! 

Mes  recherches,  du  reste,  ont  été  facilitées  par  l'aide  bien- 
veillante que  j'ai  rencontrée  partout,  principalement  chez  les 
amis  que  Jean  avait  laissés  dans  le  Sud-Ouest.  Je  citerai  en 
premier  lieu  son  «  frère  »  Michel  Camélat,  aujourd'hui  maire 
d'Arrens,  devenu  pour  moi  aussi  un  ami  bien  cher;  puis 
MM.  Gérez,  instituteur  à  Aas;  Polisson,  d'Arette  (le  félibrede 
Barétons);  Soulice,  bibliothécaire  à  Pau,  Camilou,  etc. 

« 

1.  Réduites  à  6  dans  la  publication. 


—    IX    — 

De  retour  de  mon  voyage,  avec  mon  bagage  de  notes,  de 
cartes  et  d'observations,  j'ai  fait  de  VOrif/in^  des  Ossalois 
le  sujet  d'une  de  mes  conférences  à  l'Kcole  des  Hautes  Ktudes, 
pendant  Tannée  1898-91).  De  la  sorte,  j'ai  pu  profiter  de  la 
critique  et  de  la  collaboration  des  étudiants,  malheureuse- 
ment peu  nombreux,  qui  ont  pris  part  à  cette  conférence; 
parmi  eux,  je  citerai  M.  Saroïhandy,  qui  m'a  apporté  un 
concours  précieux,  gnice  à  sa  connaissance  de  l'Espagnol  et 
de  la  dialectologie  générale. 

M'aidant  de  tout  ce  que  j'avais  appris  soit  pendant  mon 
séjour  en  Béarn  soit  après,  j'ai  revu  très  soigneusement  tout 
le  manuscrit  de  mon  frère,  complétant  autant  que  possible 
les  parties  inachevées,  corrigeant  l'argumentation  sur  certains 
points,  ajoutant  parfois  des  paragraphes,  voire  même  un 
chapitre  entier*.  Je  crois  être  arrivé  maintenant  à  lui  donner 
une  forme  sans  doute  très  défectueuse  à  bien  des  égards, 
mais  qui  ne  pourrait  guère  être  améliorée  qu'après  une  nou- 
velle enquête  faite  sur  place  —  enquête  que  je  n'ai  pas  le 
moyen  d'entreprendre. 

J'ai  donc  eu  la  joie  de  pouvoir  annoncer  à  ma  mère  quel- 
ques jours  avant  sa  mort  (18  novembre  1900),  que  le  travail 
de  son  plus  jeune  fils  était  terminé  et  pourrait  sans  doute  être 
publié  prochainement. 


wSi  maintenant  je  cherche  à  me  rendre  compte,  avec  autant 
d'impartialité  que  possible,  de  la  valeur  de  cet  ouvrage,  je 
crois  pouvoir  dire  qu'elle  est  grande,  moins  par  les  résultats 
positifs  de  l'enquête  entreprise,  que  par  la  méthode  scienti- 
fique employée. 

La  thèse  elle-même  que  mon  frère  a  cherché  à  établir  — 
les  Ossalois  sont  les  descendants  des  habitants  de  Lescar, 
chassés  par  les  Normands  —  cette  thèse  est  démontrée,  je 
crois,  d'une  manière  irréfutable;  mais  c'est  là  un  fait  histo- 
rique d'une  assez  mince  importance.  Ce  qui  est  intéressant, 

1.  Le  chapitre  sur  les  monuments  préhistoriques  est  entièrement  de 
moi.  Jean  m'avait  parlé  des  articles  de  P.  Raymond  et  de  la  diUiculté 
qu'ils  soulevaient  ;  mais  il  n'avait  rien  écrit  à  ce  sujet. 


—  X   — 

c*est  le  fait  même  d*avoir,  pour  l'établir,  appliqué  la  dialec- 
tologie à  l^ histoire.  Sauf  erreur,  c'est  là  un  fait  nouveau  :  on 
avait  bien  appliqué  la  linguistique  à  l'histoire,  mais  non  la 
dialectologie.  De  cela,  Jean  avait  toujours  gardé  une  certaine 
fierté,  bien  légitime,  me  semble-t-il.  En  1895,  après  un  séjour 
en  Franche-Comté,  je  lui  écrivais  que  mes  recherches  sur  les 
patois  de  la  région  m'amenaient  à  penser  que  les  habitants  du 
Val  d'Ajol  sont  des  descendants  des  Comtois  de  Fougerolles, 
qui  ont  remonté  la  vallée  de  la  Comboauté,  et  se  sont  ensuite 
trouvés  séparés  de  leurs  anciens  compatriotes  et  entraînés 
dans  révolution  des  patois  lorrains.  «  Si  tu  publies  quelque 
chose  là-dessus,  m'a-t-il  répondu,  n'oublie  pas  de  parler  do 
rOrigine  des  Ossalois,  et  de  dire  que  je  suis  le  premier  qui 
ait  appliqué  la  dialectologie  à  l'histoire.  » 

Ce  fait,  je  crois,  a  une  importance  suffisante  pour  appeler 
sur  le  travail  de  mon  frère  Tatteniion  des  linguistes  et  des 
historiens.  Cette  pensée,  plus  encore  que  le  sentiment  de  piété 
fraternelle  qui  m'a  poussé  à  en  entreprendre  la  revision, 
m'encourage  à  le  publier. 

Paul  Passy. 


NOTICE  SUR  L'AUTEUR 


Jean  Passy,  fils  de  Frédéric  Passy  et  de  Blanche  Sageret, 
est  né  le  12  août  1866  dans  la  propriété  de  mon  père,  au 
Désert  de  Retz,  près  de  la  foret  de  Marly  (Seine-et-Oise). 
Il  y  a  passé  sa  première  enfance  et  y  est  souvent  retourné 
ensuite  ;  mais,  nos  parents  s  étant  fixés  à  Neuilly-sur-Seine 
après  la  guerre  de  1870-71,  c'est  là  qu'il  a  surtout  été  élevé. 
Sa  première  éducation  a  embrassé,  outre  les  branches  ordi- 
naires, la  connaissance  pratique  de  l'anglais,  de  l'allemand 
et  de  l'italien,  langues  auxquelles  il  a  ajouté  plus  tard  l'espa- 
gnol, le  portugais  et  le  béarnais.  Quant  aux  études  classiques, 
il  ne  les  a  poussées  que  jusqu'au  baccalauréat  es  lettres. 

Quant  il  s'est  agi  pour  lui  de  choisir  une  carrière,  il  atout 
naturellement  pensé  d'abord  à  l'enseignement  des  langues, 
et  a  pris  en  1886  la  direction  d'un  cours  d'anglais  dans 
l'école  de  garçons  de  la  rue  Montgolfier,  à  Paris  (cours  com- 
plémentaire). Il  enseignait  d'après  les  principes  que  préco- 
nisait V Association  jjhonêiique  internationale^  nouvellement 
fondée,  c'est-à-dire  méthode  directe  et  transcription  phoné- 
tique. Il  s'est  montré  d'emblée  pédagogue  de  premier  ordre. 
Dans  le  Maitre  phonétique,  auquel  il  collaborait  activement, 
il  rendait  souvent  compte  de  ses  expériences  et  proposait  des 
essais  nouveaux.  Plus  d'un  des  progrès  de  détail  qui  sont 
devenus  depuis  le  patrimoine  commun  des  «  réformateurs  », 
est  dû  en  grande  partie  à  son  initiative;  ainsi  c'est  bien  lui, 
sauf  erreur,  qui  a  vu  le  premier  le  parti  qu'on  peut  tirer  de 


—   XII   — 

la  dictée  phonétique  \  Il  a  aussi  collaboré  pour  une  bonne 
part  à  la  fixation  de  Talphabef  phonétique  international, 
presque  universellement  adopté  aujourd'hui. 

Malheureusement,  il  était  mal  servi  par  une  santé  qui 
n'avait  jamais  été  robuste,  et  qu'une  fracture  de  la  clavicule, 
occasionnée  par  une  chute  de  cheval,  avait  rendue  plus  déli- 
cate encore.  wSa  poiti'ine,  surtout,  supportait  difficilement  la 
fatigue  de  l'enseignement  public.  Les  médecins  ont  fini  par 
le  lui  interdire  complètement;  et,  en  188S,  il  a  dû  donner  sa 
démission  de  professeur,  tout  en  continuant  à  donner  des 
leçons  particulières  très  appréciées,  notamment  des  lecjons 
de  prononciation  française  aux  étrangers. 

C/est  en  1888  qu'il  a  fait,  en  compagnie  de  mon  frère 
Jacques  ^  un  voyage  en  Portugal  et  aux  Açores  qui  lui  a 
permis  d*étondre  notablement  ses  connaissances  linguis- 
tiques. 

Réformé  du  service  militaire,  il  se  décide  à  suivre  les 
cours  de  l'Ecole  des  Chartes,  en  même  temps  que  quelques 
cours  de  TEcole  des  Hautes  Etudes.  Dans  1  une  et  dans 
l'autre,  il  sait  gagner  l'estime  et  l'affection  de  ses  camarades 
et  de  ses  maîtres,  en  particulier  de  MM.  Gaston  Paris,  Paul 
Meyer  et  Gilliéron,  et  se  distingue  par  des  travaux  remar- 
quables dans  le  domaine  do  la  philologie  romane.  Mais  ce 
qui  l'intéressait  le  plus,  c'était  la  dialectologie  et  la  phoné- 
tique. C'était  un  observateur  d'une  grande  finesse,  comme 
l'ont  prouvé,  entre  autres,  ses  Notes  de  phonétique  française^, 
où  il  donne  pour  la  première  fois  les  lois  du  déplacement  de 
notre  accent,  et  son  Etude  sur  le  patois  d'Eaux- lionnes  *. 

En  1889,  il  prend  part  à  la  campagne  pour  la  réforme 
orthographique  dirigée  par  M.  L.  Ilavet.  Il  s'y  engage  avec 
une  ardeur  inouïe,  un  enthousiasme  qui  fait  sourire  les  cham- 
pions les  plus  résolus  de  la  réforme.  C'est  qu'à  vrai  dire, 
comme  il  me  l'a  expliqué  depuis,  ce  travail  de  propagande 
est  pour  lui  une  révélation  :  il  y  goûte  pour  la  première  fois 
la  jouissance  du  travail  absolument  désintéressé,  du  combat 

1.  Maître  phouètique,  189'i,  p.  :j'i  et  50. 

2.  Mort  en  novembre  1898. 

3.  Phonetische  Sludien,  vol.  lll. 

4.  Revue  des  patois  galle 'romans. 


—   XII!   — 

pour  le  bien,  pour  le  progrès  social,  pour  les  enfants,  pour 
les  autres  enfin.  Cette  passion  n*a  fait  que  grandir  jusqu'à  sa 
mort.  Il  a  écrit  sur  Torthographe  bon  nombre  d'articles,  dont 
une  partie  seulement  ont  été  publiés. 

En  1890  et  1891,  il  entreprend  dans  le  Béarn  les  voyages 
d'exploration  qui  aboutissent  à  la  rédaction  du  présent  ou- 
vrage, par  lequel  il  conquiert  son  diplôme  d'archiviste  paléo- 
graphe. J*ai  pu  suivre  de  loin  ses  observations,  grâce  à  une 
correspondance  très  active.  J'ai  pu  constater  que,  malgré 
l'ardeur  qu'il  apportait  à  ces  recherches,  il  s'intéressait  aux 
hommes  encore  bien  plus  qu'à  leur  parler.  Il  avait  pour  le 
paysan  du  Sud-Ouest  une  sympathie  toute  particulière,  au 
point  que  le  Béarn  est  devenu  pour  lui  une  petite  patrie  dans 
la  grande  ;  et  s'il  a  été,  depuis  ce  moment,  un  ardent  défen- 
seur des  patois  et  des  coutumes  locales  contre  le  nivellement 
cosmopolite,  c'est  beaucoup  plus  par  conviction  de  philan- 
thrope que  par  intérêt  de  savant  ou  de  littérateur. 

Ici  se  place  le  fait  qu'il  a  toujours  considéré  comme  le  plus 
important  de  sa  vie  :  sa  conversion  au  christianisme. 

Jusqu'en  1891,  en  effet,  Jean  n'avait  eu  aucune  conviction 
religieuse.  Il  avait  bien  reçu  les  instructions  d'un  pasteur 
protestant,  mais  n'avait  pas  du  tout  été  convaincu;  aussi, 
avec  une  sincérité  trop  rare,  avait-il  refusé,  à  18  ans,  défaire 
sa  <r  première  communion  ».  La  philosophie  spiritualiste, 
qu'il  avait  étudiée  pour  le  baccalauréat,  avait  eu  encore  moins 
de  prise  sur  lui.  «  Les  démonstrations  qu'on  donne  de  l'exis- 
tence de  Dieu,  me  disait-il,  ne  tiennent  pas  debout:  il  faut 
vraiment  qu'une  cause  soit  bien  mauvaise  pour  être  défendue 
par  des  arguments  pareils.  »  —  Il  n'avait  gardé  de  ses  études 
qu'un  vague  déterminisme. 

Mais  son  incrédulité  n'était  pas  celle  d'un  sceptique  ordi- 
naire :  il  souffrait  de  ne  pas  croire,  et  surtout  il  gémissait  de 
ne  pas  posséder,  pour  faire  le  bien,  la  force  que  donne  la  foi. 
Les  lettres  qu'il  m'écrivait  du  Héarn  montrent  d'une  manière 
touchante  cette  nostalgie  du  divin  qu'il  m'avouait  de  plus  en 
plus  franchement,  à  mesure  que  nos  travaux  littéraires,  scien- 
tifiques et  pédagogiques  nous  rapprochaient  davantage. 

Il  a  raconté  lui-même  sa  conversion  dans  le  Réveil  il'hrai'd 
d'avril  1894.  Je  dirai  seulement  ici  qu'elle  a  été  due  surtout 


—  trv  — 

aux  études  bibliques  de  la  h  Société  fraternelle  n  que  je  pré- 
sidais à  Neuilly,  à  la  lecture  du  livre  de  H.  Druramond, 
Saturai  Law  in  (lie  Spiritual  World,  et  à  une  brochure  de 
0.  Godet,  Sur  ifuni  ri:posf  notre  foi.  C'est  le  jour  de  Pâques 
1891  qu'il  a  faille  pas  décisif.  Sa  conversion  a  été  radicale  et 
complète,  et  aussitôt  il  s'est  montré  chrétien  actif.  Peu  de 
temps  après,  il  s'est  joint  à  l'église  baptiste,  qui  lui  semblait 
la  plus  conforme  an  modèle  apostolique,  et  aux  principes  de 
laquelle  il  est  toujours  resté  Ëdèle,  tout  en  se  montrant  de  la 
plus  grande  largeur,  tant  vis-à-vis  des  chrétiens  d'autre  déno- 
mination que  vis-à-vis  des  hommes  de  bonne  volonté  de  toute 
croyance. 

A  partir  de  co  moment,  il  a  collaboré  à  divers  journaux 
religieux,  surtout  à  VEchu  de  la  Vérité. 

Dès  1890,  Jean  avait  été  nommé  bibliothécaire  de  la  ville 
de  Toulon,  et  il  s'acquittait  de  ses  fonctions  avec  un  zèle  et 
une  exactitude  qui  lui  avaient  valu  l'estime  et  même  l'affection 
de  ses  supérieurs  et  de  tous  ceux  auxquels  il  avait  affaire. 
Chose  curieuse  étant  donnés  ses  goûts,  il  ne  s'est  pas  mis, 
pendant  sou  séjour,  à  l'étude  des  patois  provençaux  modernes. 
11  faut  dire  que  le  caractère  des  Provençaux  ne  lui  était  pas 
sympathique  comme  celui  des  Béarnais  et  des  Gascons, 

Révoqué  en  1892  pour  une  cause  éminemment  honorable, 
il  occupe  une  situation  provisoire  à  la  bibliothèque  de  la 
Chambre  de  commerce  à  Paris.  Il  reçoit  ensuite  une  offre 
dont  l'acceptation  aurait  comblé  tous  ses  désirs  ;  celte  du  poste 
de  secrétaire  de  l'Union  chrétienne  de  Bordeaux.  Mais,  cédant 
au  désir  très  catégorique  de  nos  parents,  il  renonce  à  ce 
projet  pour  prendre  la  place  d'archiviste  du  département  des 
Basses-Pyrénées. 

Installé  à  Pau,  il  accomplit  sa  tiWhe  à  la  satisfaction  de 
tous,  et  se  fait  universellement  aimer  et  estimer,  comme  j'ai 
pu  le  constater  d'une  manière  bien  touchante  en  1898.  Son 
travail  d'archiviste  lui  laissant  certains  loisirs,  il  les  occupe 
par  des  travaux  scientifiques,  notamment  en  collaborant  au 
BiiUetin  de  la  Société  des  parlers  de  France,  et  par  une  par- 
ticipation active  à  diverses  œuvres  chrétiennes  et  sociales,  en 
particulier  la  Croit BlanclielW^ne  pourlapuretédes  mœurs). 

Mais  il  ne  devait  pas  conserver  longtemps  ses  fonctions. 


—  XV   — 

Déjà,  en  effet,  il  était  touché  du  terrible  mal  qui  devait  rem- 
porter: la  tuberculose,  contractée  au  commencement  de  1893, 
et  aggravée  par  le  travail  souvent  malsain  des  archives. 
Malgré  une  prodigieuse  énergie  de  résistance  qui  a  pu  faire 
croire,  par  moments,  à  la  guérison  possible,  elle  ne  devait 
plus  le  quitter. 

Pendant  Tété  de  1895,  une  atteinte  plus  grave  que  les 
autres  a  montré  que  Jean  devait  absolument  quitter  son 
travail.  Après  avis  médical,  on  Ta  envoyé  essayer  de  la  cure 
d'air  à  Davos,  dans  les  Grisons.  L'altitude  a  paru  d'abord 
lui  faire  du  bien  :  il  a  repris  des  forces,  s'est  remis  à  donner 
des  leçons  ;  un  moment  on  l'a  cru  guéri.  Mais  une  terrible 
rechute  a  eu  lieu  à  l'automne  de  1896  :  la  maladie  s'était 
jetée  sur  les  intestins. 

Alors  a  commencé  un  véritable  martyre.  Il  a  du  subir  plu- 
sieurs opérations,  les  unes  peu  importantes  mais  doulou- 
reuses, les  autres  très  graves.  Ne  pouvant  presque  jamais 
se  lever,  il  lui  a  fallu  pourtant  être  traîné  de  Davos  à  Lau- 
sanne, puis  à  Leysin,  puis  de  nouveau  à  Lausanne.  Pendant 
des  semaines  entières,  il  souffrait  pour  ainsi  dire  sans  inter- 
ruption. 

Il  travaillait  pourtant  !  C'est  pendant  Tété  de  1895,  au 
moment  où  la  maladie  faisait  le  plus  de  progrès,  qu'il  écrivait, 
comme  une  sorte  de  testament  moral,  sa  brochure  Comment 
nous  unir,  où  il  a  mis  tout  ce  que  son  Ame  avait  d'ardent 
amour  du  bien.  C'est  à  Davos  qu'il  a  terminé,  en  collabo- 
ration avec  notre  ami  commun  A.  Rambeau,  alors  professeur 
à  l'Université  Johns  Hopkins  de  Baltimore,  la  Chrestomothie 
française  phonétique  qm  a  été  si  bien  accueillie  par  les  pro- 
fesseurs de  français,  de  la  Finlande  au  Chili.  Plus  tard  encore, 
il  écrivait  des  articles  dans  VÉcho  de  la  Vérité,  le  Bulletin 
des  Unions  chrétiennes  du  Sud-Ouest,  le  Bulletin  de  la 
Croix-Blanche;  jusqu'en  février  1898,  il  in  en  a  envoyé  un 
qui  a  paru  dans  le  Mattre  phonétique  du  mois  suivant;  sans 
compter  une  foule  d'écrits  inachevés.  Enfin,  il  étudiait  :  il 
lisait  autant  que  ses  yeux  déjà  affaiblis  le  permettaient,  sur- 
tout sa  Bible,  mais  aussi  des  commentaires,  des  ouvrages  de 
science,  d'histoire,  de  géographie,  de  pédagogie;  et  il  lisait 
en  prenant  des  notes,  en  classant,  en  complétant  :   il  a  du 


—  XVI  — 

amasser,  pendant  sa  maladie,  une  prodigieuse  somme  de 
connaissances. 

Mais  la  fin  approchait.  Pendant  Tété  de  1897,  il  a  eu  la 
joie  de  voir  quelques-uns  des  membres  de  sa  famille,  et 
quelques-uns  de  ses  anciens  camarades  do  la  «  Fraternelle  » 
de  Neuilly  :  c'était  comme  des  points  lumineux,  des  oasis 
dans  le  désert  de  sa  solitude. 

En  février  1898,  il  subissait  à  Lausanne  une  dernière  opé- 
ration. Peu  de  temps  après,  le  cerveau  était  atteint  à  son 
tour,  et  tout  espoir  de  guérison  disparaissait. 

11  y  a  eu  encore,  pendant  la  crise  fatale,  des  souffrances 
atroces.  Pourtant  les  derniers  jours  ont  été  calmes,  et  Jean 
a  pu  jouir  de  la  présence  de  ses  parents,  de  deux  frères  et 
d'une  sœur,  venus  pour  assister  à  son  agonie.  Il  a  vu  arriver 
la  délivrance  avec  joie,  avec  désir,  mais  sans  impatience  ; 
d'ailleurs,  il  pensait  peu  à  lui-même  ;  mais  jusqu'au  bout  il 
n'a  pas  cessé  de  prier  pour  sa  famille  et  pour  ses  «  petits 
enfants  »  spirituels.  Il  s'est  éteint  le  19  avril,  laissant  le 
souvenir  d'une  vie  courte,  mais  vraiment  bien  remplie. 

Paul  Passy. 


L'ORIGINE  DES  OSSALOIS 

ÉTUDE   DIALECTOLOOIQUE    ET   HISTORIQUE 


SOMMAIRE 


Introduction. 

On  n*a  guère  soulevé  jusqu'ici  la  question  de  Torigine  des  habitants 
de  la  vallée  d*Ossau  (Basses- Pyrénées).  On  s'est  contenté  de  les  iden- 
tifier avec  les  Osquidates  Moniani  de  Pline. 

Cependant,  Tétude  des  patois  actuels  montre  que  les  Ossalois  ne 
peuvent  pas  être  la  population  originaire  de  la  vallée,  et  qu'ils  y  sont 
venus  de  la  plaine  à  une  époque  ancienne. 

Cette  thèse  a  pour  objet  la  démonstration  de  ce  fait. 

Vu  le  silence  presque  complet  des  documents  écrits,  je  m'appuierai 
principalement  sur  la  dialectologie  comparée  qui  fournira  une  solution 
approchée  (Première  partie). 

Je  chercherai  ensuite  à  confirmer  et  à  préciser  les  résultats  ainsi 
obtenus  par  Texamen  des  relations  sociales  des  Ossalois.  et  par  l'étude 
de  quelques  textes  historiques  (Deuxième  partie). 


Première  partie. 


Etude  dialectologiqiie. 


Chapitre  I.  —  L article. 

On  sait  qu'au  point  de  vue  de  l'article,  la  France  se  divise  en  deux 
régions  bien  distinctes.  Dans  les  Pyrénées  et  la  plaine  subjacente, 
depuis  le  pays  basque  jusqu'au  pays  de  Foix,  la  forme  régionale  do 
l'article  est  e/,  eU  au  masculin,  era,  eras  au  féminin.  C'est-à-dire  qu'il 
dérive  comme  el  en  espagnol,  il  en  italien,  de  ille  traité  comme  tonique. 

Au  Nord,  l'article  dérive  de  ille  traité  comme  atone;  c'est  /m,  la.  La 
ligne  qui  sépare  les  deux  articles  passe  au  Nord  de  Monein,  Nay, 
Pontacq  (Basses-Pyrénées)  ;  Ossun,  Tournay  (Hautes-Pyrénées)  ;  Bou- 
logne-sur-Gesse  (Haute-Garonne). 

Au  Sud  de  Pau,  la  continuité  de  l'article  et,  era,  est  interrompue  par 
une  longue  bande  où  on  dit  lu,  la,  qui  s'élève  jusqu'à  la  frontière  d*Es- 

Passy.  —  L' Origine  des  Ossalois,  1 


—  2  — 

papne,  entre  Monein  et  la  vallée  d'Aspe  d'un  côté,  Nay  et  les  vallées  du 
Labedan,  de  l'autre;  c'est  la  vallée  d'Ossau.  —  Trois  communes  où  on 
dit  et,  era,  interrompent  à  leur  tour  cette  bande,  Arudy,  Izeste  et 
Castet. 

La  divergence  du  traitement  de  l'article  dans  la  plaine  et  dans  la 
montagne  remonte  aux  premiers  siècles  de  notre  ère. 

Nous  ne  pouvons  pas  déterminer  directement  par  l'étude  des  textes, 
de  quelle  époque  date  ce  curieux  entre-croisement  d'enclaves.  Les 
chartes  sont  rédigées  en  un  Bramais  lHlèram%  encore  vivant  aujour- 
d'hui, que  les  curés  et  autres  orateurs  parlent  en  chaire  et  aux  ma- 
riages, que  les  poètes  de  toutes  localités  préfèrent  pour  leurs  compo- 
sitions, que  les  paysans  de  la  montagne  imitent  on  parlant  aux  étrangers, 
parce  qu'il  est  a  moins  grossier  »,  «  plus  fin  ».  Ce  dialecte  littéraire 
est  à  peu  de  chose  près  celui  dos  environs  de  Pau,  et  n'admet  pas  et, 
era  ;  de  sorte  qu'il  n'y  a  pas  un  seul  exemple  de  l'article  de  la  mon- 
tagne dans  les  documents  rédigés  en  pays  montagnard  béarnais. 

A  défaut  de  preuve  directe,  on  peut  du  moins  faire  les  remarques 
suivantes  : 

1°  La  géographie  de  l'article  ne  peut  pas  résulter  du  développement 
normal  du  latin  ;  car  un  pareil  entre-croisement  d'enclaves  pour  un  fait 
aussi  ancien  est  sans  exemple,  et  contraire  aux  résultats  les  plus  cer- 
tains de  la  dialectologie.  —  La  présence  de  lu,  La  en  Ossau  ne  peut 
donc  être  due  qu'à  une  invasion  de  forme  ou  de  population. 

2®  Une  invasion  de  forme  est  inadmissible  dans  le  cas  présent. 
Depuis  150  ans  au  moins,  d'après  le  témoignage  des  vieux,  tout  Ossau 
dit  lu,  la,  à  l'exception  d'Arudy,  Izesto,  Castet.  D'autres  faits,  où  l'in- 
vasion de  forme  est  certaine,  nous  montrent  toujours  ces  trois  villages, 
situés  presque  dans  la  plaine,  envahis  avant  ceux  du  llaut-Ossau,  dont 
quel(iues-uns  sont  retranchés  en  pleine  montagne.  Il  n'y  a  aucune 
raison  d'admettre,  pour  l'article  on  particulier,  une  dérogation  à  une 
marche  aussi  constante. 

3°  Une  émigration,  au  contraire,  n'a  rien  d'improbable,  et  on  en 
connaît  beaucoup  d'autres  en  France  et  ailleurs. 


9 

Chapitre  II.  —  lUude  de  quelques  faits  dialectaux. 

Ce  chapitre  n'est  pas  de  nature  à  être  résumé.  —  Des  cartes  dialec- 
tologiques  en  facilitent  la  lecture. 


CiiAiMTHK  III.  —  Les  dialectes  da)is  le  Sudthfest. 

Les  limites  des  caractères  étudiés  s'entre-croisent  au  Nord  du  Gave 
sans  qu'il  en  résulte  aucune  limite  dialectale.  Cela  seul  indique  que 
les  patois  s'y  sont  développés  normalement. 

Dans  la  région,  au  contraire,  qui  va  du  Gave  à  la  frontière  espa- 
gnole, elles  se  superposent  pour  circonscrire  nettement  plusieurs  dia- 
lectes :  celui  d'Aspe-Barétous- Monein  ;  celui  d'Ossau  ;  celui  du  Labedan  ; 
—  celui  de  la  plaine  au  Nord  d'Ossau,  qui  va  rejoindre  sans  transition 
bruscjue  les  patois  de  la  vallée  du  Gave. 

La  limite  dialectale  la  plus  marquée  est  celle  d'Ossau  avec  le  Labe- 


—  3  — 

dan  ;  puis  celle  d'Aspe  avec  Ossau  :  celle  de  la  Plaine  avec  le  langage 
montagnard  entre  Ogeu  et  Monein-Parbayse  ;  celle  de  la  Plaine  avec 
Ossau.  Notons  que  cette  dernière  limite  ne  coïncide  pas  avec  la  limite 
administrative  d'Ossau  ;  elle  laisse  Hourat,  Lys,  Rébénacq,  Buzy,  dans 
le  parler  de  la  Plaine. 

En  comparant  entre  eux  ces  divers  dialectes,  on  voit  :  1»  que  ceux 
du  Labedan  et  d'Aspe-Barétous  sont  plus  semblables  entre  eux  que  l'un 
ou  l'autre  avec  celui  d'Ossau  ;  ils  concordent  surtout  pour  les  faits 
anciens:  2®  que  les  Trois-Villages  concordent,  tantôt  avec  le  Labedan, 
tantôt  avec  Aspe-Barétous,  tantôt  (pour  les  faits  les  plus  anciens)  avec 
ces  deux  régions,  tantôt  enfin  (pour  presque  tous  les  faits  récents)  avec 
le  reste  d'Ossau  ;  3°  qu 'Ossau,  moins  les  Trois-Villages,  concorde  avec 
la  Plaine  pour  les  faits  les  plus  anciens  et  une  partie  des  faits  récents  ; 
que  pour  d'autres,  il  marche  avec  Aspe-Barétous,  et  qu'il  suit  un  déve- 
loppement spécial  pour  un  petit  nombre. 

D'où  on  peut  conclure  : 

1°  Que  le  dialecte  du  Labedan  était  primitivement  uni  à  celui  d'Aspe- 
Barétous  par  l'intermédiaire  de  la  vallée  d'Ossau  ; 

2<»  Qu'Arudy,  Izeste  et  ('astet  conservent  l'ancien  dialecte  parlé  par 
la  population  de  la  vallée,  considérablement  modifié,  pour  les  faits 
récents,  par  l'influence  du  langage  englobant  ; 

a»»  Que  le  dialecte  du  reste  de  la  vallée,  et  ceux  qui  le  parlent,  sont 
venus  de  la  Plaine  à  une  époque  que  les  patois  permettent  de  consi- 
dérer comme  notablement  antérieure  au  xii«  siècle  ; 

4<»  Que  par  suite  du  mélange  probable  des  immigrants  avec  l'an- 
cienne population,  et  de  la  cohésion  administrative  et  sociale  avec  les 
Trois-Villages,  Aspe  et  Barétous,  le  dialecte  ossalois  a  été  entraîné, 
pour  une  partie  des  faits  récents,  dans  le  développement  propre  aux 
vallées  béarnaises. 


Chapitre  IV.  —  Lieu  iVnriyine  possible  des  Ossalois. 

Les  Ossalois  ne  peuvent  évidemment  pas  venir  du  territoire  où  on 
dit  et  y  era. 

Ils  ne  peuvent  pas  non  phis  être  venus  de  la  plus  grande  partie  de 
la  région  comprise  entre  Ossau  et  le  Gave.  Une  limite  dialectale  très 
marquée  sépare  en  effet  Ossau  de  ce  territoire.  La  toponymie  (Las- 
seube,  Mifayet,  Bosdarros,  etc.),  la  date  de  fondation  des  villages  quand 
elle  est  connue,  prouvent,  si  on  les  examine  à  la  lumière  de  la  dialec- 
tologie, que  la  plus  grande  partie  de  cette  région  était  autrefois  cou- 
verte d'une  forêt  dont  il  subsiste  d'ailleurs  des  restes  imposants  ;  et 
qu'elle  n'a  été  défrichée  qu'à  une  époque  relativement  récente  par  des 
colons  venus  du  Nord,  de  la  vallée  du  Gave. 

Enfin,  le  lieu  d'origine  des  Ossalois  ne  peut  pas  être  extérieur  à  une 
ligne  quittant  le  Gave  à  Baudreix  et  passant  à  l'intérieur  de  Montaner, 
Lembeye,  Claracq,  Geaume;  car  à  l'Est  de  cette  ligne,  le  rf  intervo- 
calique  des  verbes  cadere,  euadere,  credere,  uidere^  etc.,  est  tombé  ou 
s'est  changé  en  z  tandis  que  le  /  intervocalique  donne  d;  à  l'Ouest,  au 
contraire,  comme  en  Ossau,  d  et  t  intervocaliques  se  .sont  confondus. 

A  l'Ouest,  la  limite,  quoique  bien  moins  nette,  peut  être  tracée  à 
l'intérieur  de  Hagetmau  et  d'Orthez,  et  probablement  de  Locajunte  et 


■  4  - 

d'Arthez.  De  ce  côté  du  Béarn,  en  efTet,  comme  dans  la  Chaloase  et  les 
Landes,  a  poBttonique  donne  »  et  non  -a  ou  -o  comme  à  l'Est  et  en 
Ossau.  Or  -o  n'est  pas  une  étape  du  passage  de  -a  â  -»,  mais  un  déve- 
loppement dilTérenl;  d'ailleurs  l'alTaiblisseraent  de -a  en -j  remonte 
très  haut,  probablement  jus<|u'au  xi'  siècle.  —  D'autres  faits,  quoique 
sans  doute  moins  anciens  et  moins  probants,  sont  aussi  traités  autre- 
ment qu'en  Ositau,  un  peu  plus  ou  un  peu  moins  â  l'Ouest  que  cette 
ligne. 

En  résumé,  !a  dialectologie  indique  comme  lieu  d'origine  presque 
certain  la  région  comprise  dans  une  ligne  intérieure  à  Lagos,  Arthez, 
Hagetmau,  Geaume,  Claracr;,  Lembeye,  Montaner.  Luquet,  Nay,  Las- 
seube,  Lacommande  et  Monein.  —  Dans  ce  territoire,  les  patois  de  deux 
régions,  celle  de  Séby  et  Mialos,  d'une  part,  celle  de  Lescar,  Laroin, 
Aubertin  de  l'autre,  présentent  le  plus  d'analogie  avec  le  parler 
d'Ossau. 


Deuxième  partie. 
Elude   Inslorique. 


Chapitre  1.  —  Ossau  el  le  Poiil-Long. 

I.a  dialectologie  ne  donnant  qu'une  délimitation  approximative,  il 
s'agit  de  chercher  si  l'histoire  n'indique  pas.  dans  le  territoire  d'origine 
possible  des  Ossalois,  un  point  spécial  comme  iieu  de  départ  plus  pro- 
bable de  l'émigration. 

Or,  de  temps  immémorial,  les  Osaaioia  exercent  sur  le  Ponl-Long 
des  droits  de  prupriélé.  Il  a  dû  en  être  ainsi  dès  le  x'  siècle,  car  d'après 
la  tradition,  ce  serait  en  échange  de  la  cession  par  les  Ossalois  du  terri- 
toire sur  lequel  a  été  construit  le  premier  château  de  Pau,  qu'ils  ont 
reçu  le  privilège  de  siéger  au  haut  bout  de  la  salle  du  château,  quand 
la  cour  féiHlale  s'y  rassemblait.  Dès  le  .\iii'  siècle,  les  textes  montrent 
les  Ossalois  faire  acte  de  propriétaires,  et  cet  état  de  choses  s'est  main- 
tenu, malgré  de  nombreuses  contestations,  jusqu'au  .xix' siècle,  où  il  a  été 
régularisé  par  divers  jugements.  Il  est  remarquable  que  dans  leurs 
revendications  les  Hssalois  ne  s'appuient  jamais  sur  un  texte  écrit, 
mais  seulement  sur  le  fait  dune  possession  immémoriale.  Il  semble 
donc  que  leur  possession  ne  dérivait  ni  d'un  achat,  ni  d'une  concession. 

Celle  situation  ne  serait-elle  pas  toute  naturelle  si  les  Ossalois  étaient 
les  anciens  habitants,  non  pas  du  Pont-Long,  qui  est  marécageux  et 
inhabitable,  mais  d'une  localité  voisine  du  Pont-Long  ?  Il  y  a  la  une 
première  conlîrmalion  des  données  de  la  dialectologie. 


-  Beiiekariium. 


mille  qu'une  énii,i,'ratii 
1  milifii  lies  monlagm 


des  violences.  Or,  avant  le  xi*"  siècle  —  époque  où  l'émigration  devait 
avoir  lieu,  car  dès  lors  la  vallée  d'Ossau  est  gouvernée  par  des  vicomtes 
particuliers  —  il  y  a  eu  dans  le  Sud-Ouest  plusieurs  invasions,  causes 
habituelles  des  émigrations.  Celles  des  Germains,  des  Vascons  et  des 
Sarrazins  ne  semblent  pas  avoir  produit  une  perturbation  sut!isante 
pour  produire  un  déplacement  de  population.  Celle  des  Normands,  au 
contraire,  a  détruit  les  cités  épiscopales  de  Beneharnum,  Oloron, 
Tarbes,  etc.  La  violence  a  été  telle  qu'elle  a  produit  l'exode  en  masse 
des  habitants  de  Beneharnum  ;  car  au  x^  siècle,  quand  le  duc  de  Gas- 
cogne, Guillaume  Sanche,  fondait  Téglise  de  Lescar,  il  ne  trouvait  sur 
l'emplacement  de  Beneharnum  '  que  l'église  détruite  de  Notre-Dame, 
«  ancien  siège  épiscopal  »,  au  milieu  d'une  épaisse  forêt. 

Ainsi  l'histoire  montre  une  émigration  partie  de  Beneharnum,  c'est- 
à-dire  d'une  des  localités  indiquées  par  les  patois  comme  lieu  d'origine 
des  Ossalois  ;  et  la  dialectologie  montre  une  immigration  en  Ossau, 
venue  apparemment  des  environs  de  Beneharnum.  Le  seul  rappro- 
chement de  ces  deux  faits  permet  de  conclure  que  les  Ossalois  sont  les 
descendants  des  émigrés  de  Beneharnum. 

Ainsi  s'explique  la  possession  du  Pont-Long  par  les  Ossalois,  immé- 
moriale et  sans  titre. 


Chapitre  111.  —  Leè  monuments  préhistoriques. 

Il  y  a  dans  la  vallée  d'Ossau  des  cercles  de  pierres  préhistoriques, 
situés  à  l'entrée  du  chemin  qui  conduit  en  Aspe  et  en  Barétous.  La  dis- 
position et  le  nombre  de  ces  cercles  font  penser  qu'ils  ont  servi  aux 
réunions  des  représentants  de  ces  trois  vallées,  qui  sont  restées  confé- 
dérées pendant  tout  le  Moyen  Age.  Mais  alors,  Ossau  devait  être  peuplé 
à  peu  prés  comme  plus  tard,  et  uni  aux  vallées  voisines  par  des  liens 
semblables  à  ceux  qui  ont  existé  pendant  les  temps  historiques.  Ceci 
n'infirme-t-il  pas  l'hypothèse  de  l'invasion  ?  —  Nullement  ;  il  faut  seu- 
lement admettre  que  l'invasion  a  été  pacifique,  et  s'est  produite  à  un 
moment  où  Ossau  avait  été  dépeuplé  par  une  cause  inconnue. 


Conclusion 

Nous  regardons  donc  comme  démontré  que  l'ancienne  population 
d'Ossau,  restée  compacte  dans  les  Trois -Villages,  a  été  remplacée  dans 
le  reste  de  la  Vallée  par  une  immigration  pacifique  des  habitants  de 
Lescar  et  environs,  qui  avaient  été  chassés  par  l'invasion  des  Nor- 
mands. 


1.  L'identité  de  l'emplacement  de  Lescar  et  de  Beneharnum  ne  fait 
plu^  de  doute  aujourd'hui. 


INTRODUCTION 


1,  Un  matin  de  septembre  1890,  j'ai  pris  mon  bâton  ferré 
et  mon  sac,  et  je  suis  parti  d*Eaux-Bonnes  pour  Arrens  en 
Azun*.  Je  venais  d'étudier  le  patois  du  Haut-Ossau,  puis  celui 
des  vallées  d'Aspe  et  de  Barétons,  situées  plus  à  TOuest,  et 
je  voulais  maintenant  en  suivre  les  modifications  graduelles 
vers  l'Est. 

Sans  avoir  cherché  à  m'imaginer  ce  que  pourrait  être  le 
patois  d'Arrens,  je  m'attendais  à  le  trouver  plus  différent  de 
celui  de  Barétons  et  d'Aspe  (jue  de  celui  d'Ossau,  qui,  par  sa 
position,  est  intermédiaire.  Aussi,  lorsqu'en  dégringolant  les 
sentiers  raides  qui  semblent  couler  vers  Arrens,  je  me  suis 
mis  à  causer  avec  les  paysans,  j'ai  été  étonné.  Il  me  semblait 
surprendre,  dans  la  rapidité  d'une  prononciation  à  laquelle  je 
n'étais  pas  encore  habitué,  l'article  et,  eaa,  un  des  faits 
caractéristiques  qui  distinguent  le  patois  d'Aspe  et  Barétons 
de  celui  d'Ossau. 

2.  Le  soir  même,  grâce  à  M.  lecuréd'Arrens,  je  me  suis  mis 
en  relation  avec  un  jeune  homme,  qui  est  devenu  mon  ami,  et 
plus  tard  un  dialectologue  et  un  poète  distingué,  M.  Michel 
Camélat.  Je  ne  m'étais  pas  trompé  :  on  disait  bien  et,  eaa  ;  et 
d'autres  formes  azunoises  encore  semblaient  sauter  par-dessus 
les  montagnes  et  la  vallée  d'Ossau  pour  se  retrouver  en  Aspe 
et  Barétons.  Comme  là-bas  on  disait  ke'de  «  c'est  »  au  lieu 
de  kcï;  on  disait  «es  «  six  »  au  lieu  de  /sis. 

Ce  qu'il  y  avait  de  plus  curieux,  c'est  que  les  formes  ossa- 
loises  correspondantes  étaient  identiques  à  celles  de  la  Plaine 
béarnaise  :  dans  les  deux  régions  on  disait  lu,  la,  kei,  /eis. 

Toutefois,  si  j'en  croyais  M.  le  curé  de  Louvie-Soubiron 

1.  Canton  d'Aucun,  Hautes-Pyrénées. 


(canton  de  Lai'iin.'^),    un  aurait  dit  el,  eja  à  Castet  (canton 
d'Anidy). 

3.  Comment  expliquer  cette  bizarrerie,  qui  contredisait  un 
des  faits  les  mieux  établis  par  les  recherches  dialectologiques, 
la  gradualité  des  changements  lingiûstiquiïs?  n  Kaul-il  croirfl». 
écrivais-je  k  mou  frère  Paul,  que  les  habitants  de  la  Htaineî 
se  sont  peu  à  peu  avancés  dans  la  vallée  d'Ossau,  en  refoulant 
dans  les  valléeK  latérales  les  anciens  habitants'^  Ou  bien,  s'il 
est  vrai  qu'on  dise  et.  eia  à  Castet,  qui  est  près  de  l'embou- 
chure de  la  Taillée,  y  a-t-il  eu  dans  le  Haut-Ossau  une  inva- 
sion qui  3  respecté  le  bas?  —  Mais  pour  l'inslaut,  ajinitais-je, 
je  ne  veux  pas  faire  de  théories  qui  me  rendraient  partial, 
je  veux  simplement  constater  co  qui  est,  sans  idée  pré- 
conçue.  » 

4.  Cependant  cette  anomalie  continuait  à  me  préoccuper 
l'étnde,  bien  superficielle,  j'en  conviens,  que  j'ai  faite  les 
semaines  suivantes  du  patois  des  autres  vallées  du  Labedan  et 
de  la  Barège,  puis  de  celui  de  la  plaine  et  de  l'embouchure 
d'Ossau,  me  confirmait  en  effet  dans  l'idée  d'une  immigration  ; 
constamment  je  voyais  la  vallée  d'Ossau  interrompre,  comme 
no  coin,  la  continuité  de  faits  linguistiques  qui  paraissaient 
communs  à  une  grande  partie  de  la  chaîne  et  se  retrouvaient 
â  l'Ouest  comme  à  l'Est.  Je  la  voyais  au  contraire  présenter 
régulièrement  les  formes  correspondantes  de  la  plaine. 

Pourtant,  il  n'était  guère  probable  qu'un  fait  aussi  impor- 
tant que  l'émigration  de  6  à  10  iX)0  habitants  ait  pu  passer 
inaperçu.  Depuis  d'Anville,  tout  le  monde  admettait  que  les 
Ossalois  sont  les  enfants  des  Osqiiidafes  monlani  de  Pline. 
Ni  Walckenaer,  ni  l'abbé  Menjoulet,  ni  Paul  Raymond,  ni 
M.  Desjardins,  ni  M.  Luchaire,  ni  LéonCadier,  ni  M.  Capdevielle 
n'avaient  relevé  sur  ce  point  rien  d'anorinal.  Ils  avaient 
fouillé  les  textes  avec  une  sagacité  et  un  soin  qui  m'ôtaient 
toute  confiance  en  moi-même;  ces  textes  ne  disaient  donc 
rien.  Cela  seul  rendait  mon  hypothèse  improbable. 

5.  Quand  même  elle  aurait  été  juste,  les  patois  fourni- 
raient-ils le  moyen  de  lui  donner  une  précision  suffisante?  Il 
était  â  craindre  que  non.  Cependant  j'ai  compris  bientôt 
qu'en  étendant  les  indications  très  vagues  jusqu'alors  que 
m'avait  fourni  la  dialectologie,  elles  pourraient  éclairer  puis- 


—  9  — 

samment  certaines  relations  sociales  trop  peu  remarquées, 
certains  textes  encore  non  utilisés.  Il  me  semblait  en  un  mot 
qu'en  combinant  Tétude  des  patois  et  celle  des  documents, 
on  pourrait  retrouver  les  grandes  lignes  de  cette  histoire. 

6.  Aussi  j'ai  été  bien  heureux,  lorsque,  grâce  à  une  mission 
de  TEcole  pratique  des  Hautes  Etudes,  j'ai  pu,  pendant  1  été  de 
1891,  diriger,  spécialement  on  vue  d'éclaircir  cette  question, 
une  nouvelle  enquête.  Cela  m'a  permis,  malgré  le  temps  trop 
court  dont  j'ai  pu  disposer,  malgré  des  erreurs  de  méthode 
qui  m'en  ont  fait  perdre  une  partie,  d'arriver  aux  conclusions 
suivantes,  qui  sont  l'objet  de  cette  thèse  : 

1<*  La  vallée  d'Ossau  était  occupée  à  l'origine  par  une  po- 
pulation dont  le  patois  possédait  tous  les  traits  caractéristiques 
des  parlers  montagnards  de  l'Est  et  de  l'Ouest  ; 

2**  A  une  époque  ancienne,  cette  population  a  été  remplacée, 
sauf  dans  trois  villages,  par  une  émigration  venue  de  la 
Plaine  ; 

S**  Cette  population  avait  quitté  Beneharnum  lors  de  la 
destruction  de  cette  ville  par  les  Normands,  au  ix'  siècle. 


PLAN 


7.  Les  divisions  du  présent  travail  sont  dictées  par  la 
méthode  suivie  dans  Tétude  du  problème. 

Dans  la  première  partie,  je  ferai  la  géographie  de  l'article, 
seul  fait  dialectologique  sur  lequel  je  puisse  m'appuyer  en 
toute  confiance,  et  j'en  tirerai  les  conclusions  qui  en  ré- 
sultent. Je  traitei'ai  en  même  temps  quelques  questions 
accessoires. 

Drus  Isideu^rlème  partie,  j'étudierai  un  certain  nombre  de 
faits  linguistiques  propres  au  Sud-Ouest;  je  délimiterai  les 
dialectes  de  la  région,  je  vérifierai  et  j'étendrai  les  conclusions 
de  la  première  partie. 

Dans  la  troisième  partie  enfin,  j'examinerai  à  la  lumière 
de  la  dialectologie  quelques  données  historiques  qui  préci- 
seront les  résultats  des  deux  premières. 

La  conclusion  générale  se  dégagera  d'elle-même. 


BIBLIOGRAPHIE 


I.  Partie  dialectologique. 

8.  On  trouvera  des  indications  bibliographiques  générales 
sur  les  dialectes  du  Sud-Ouest  et  les  livres  écrits  en  patois 
dans  les  ouvrages  suivants  : 

I®  Behrens  (Dr.-D.).  —  Grammatikalische  und  lexiko- 
graphische  Arbeiten  liber  die  lebendigen  Mundarlen  der  Lan- 
gue d*oc  tmd  Langue  d'oïl. 

2®  L.  Soulier.  —  Catalogue  de  la  Bibliothèque  de  Pau, 
Histoire  locale.  Pau,  Véronèse,  1886,  8°. 

3®  Lespy  et  Raymond.  —  Dictionnaire  Béarnais  ancien  et 
moderne.  Montpellier,  1887,  8**. 

Je  me  contenterai  donc  de  citer  ici  les  travaux  qui  m'ont 
été  d'un  secours  fréquent  :  ceux  qui  ne  m'ont  servi  que  pour 
un  point  spécial  seront  indiqués  en  leur  lieu.  J'omets  les 
ouvrages  généraux  comme  les  Grammaires  de  Diez  et  W. 
Meyer,  les  Dictionnaires  de  Diez,  Littré,  Korting,  les  Ency- 
clopédies philologiques  de  Grôber  et  de  Korting,  Romania, 
les  Revues  des  Langues  romanes,  de  Gascogne,  d'Aqui- 
taine, etc. 

LucHAiRE  (Achille).  —  Étude  sur  les  idiomes  pyrénéens  de 
la  région  française.  Paris,  1879,  8". 

Recueil  de  textes  de  l'ancien  dialecte  gascon^  d'après  des 
documents  antérieurs  au  xiv*  siècle,  suivi  d'un  glossaire. 
Paris,  1881,  8«. 

Lespy  et  Raymond.  —  Ouvrage  cité  plus  haut. 

Lespy.  —  Grammaire  béarnaise,  suivie  d'un  vocabulaire 
béarnais-français,  2"  édition.  Paris,  1880,  8°. 

Meyer  (Paul).  —  Étude  sur  une  charte  landaise  de  1268 
ou  1269,  dans  Romania,  III  :  433-42,  et  IV  :  462-64. 


—  14  — 

Plainte  du  vicomte  de  Soûle  contre  Simon,  comte  de  Lei- 
cester.  Texte  vulgaire  du  pays  de  Soûle  (1252),  dans  Roma- 
nia,  V  :  367-72. 

Compte  rendu  de  Luchaire,  De  lingua  acquitanica,  dans 
Romania,  VII  :  140. 

9.  La  nature  de  mon  sujet  ne  m'a  permis  de  trouver  dans 
ces  ouvrages  qu'un  bien  petit  nombre  de  renseignements  uti- 
lisables. Les  ouvrages  de  M.  Lespy,  qui  ne  prennent  guère 
en  considération  que  le  dialecte  littéraire  du  Béarn  et  le  dia- 
lecte de  Pau,  qui  est  celui  de  l'auteur,  ne  m'ont  guère  servi 
qu'à  préparer  mon  questionnaire.  L'Étude  de  M.  Luchaire, 
quoiqu'elle  dénote  un  esprit  d'une  grande  perspicacité,  m'a 
paru  si  peu  digne  de  confiance  pour  les  régions  que  j'ai  étu- 
diées, que  j'y  ai  toujours  eu  recours  avec  crainte  pour  celles 
que  je  ne  connaissais  pas.  Son  Recueil  toutefois  (et  surtout 
son  glossaire)  m'a  été  d'un  grand  secours  ainsi  que  les  études 
de  M.  P.  Meyer. 

10.  C'est  donc  presque  uniquement  avec  des  matériaux 
recueillis  par  moi-même  (jue  j'ai  dû  travailler.  Ceux-ci  sont 
de  nature  et  de  valeur  très  différentes. 

La  plus  grande  partie  de  beaucoup  a  été  recueillie  par  moi 
et  sur  place  en  1889,  1890  et  1891 .  Mais  ma  dernière  enquête 
seule  a  été  conduite  avec  un  peu  de  méthode,  et  dans  un  but 
précis.  En  1890  j'avais  recueilli  surtout  des  documents  litté- 
raires, dont  la  valeur  dialectologique  est  quelquefois  très 
faible  ;  et  en  1889  je  n'avais  fait  qu'étudier  quelques  exemples 
du  patois  mélangé  d'Eaux-Honnes*.  Mais  l'habitude,  prise 
pendant  ces  études  préliminaires,  de  parler  patois  avec  les 
paysans,  m'a  été  très  précieuse  dans  la  suite. 

Une  partie  de  mes  documents  aussi  a  été  recueillie  soit  à 
Paris,  pendant  l'hiver  de  181X)-1891,  soit  dans  le  Sud- 
Ouest,  sur  des  sujets  qui  avaient  quitté  leur  village  depuis 
plus  ou  moins  longtemps  et  que  le  hasard  me  faisait  ren- 
contrer. Ces  renseignements,  de  valeur  très  inégale,  m'ont 
servi  surtout  à  diriger  mon  enquête  ;  mais  quelques-uns  res- 


1.  Voir  Revue  des  patois  Gallolhmaus^  dirigée  par  Gilliéron    et 
Houssclot,  IV  :  106. 


—  15  — 

teraient  à  contnMer*.  Heureusement,  ils  n'ont  qu'une  impor- 
tance secondaire  pour  le  sujet  qui  m'occupe. 

Enlin  j'ai  reçu  par  correspondance  un  nombre  considérable 
de  renseignements,  dont  une  partie  m'a  été  très  utile. 

11.  II  est  bien  entendu  que  je  n'ai  fait  d'enquête  dialec- 
tologique  tant  soit  peu  complète  sur  aucun  point  du  terri- 
toire étudié  :  mon  objet  étant  de  faire  non  pas  la  dialectologie 
du  Sud-Ouest,  mais  la  carte  de  certains  faits  propres  à  carac- 
tériser les  dialectes  de  l'arrondissement  de  Pau  et  des  régions 
limitrophes,  j'ai  simplement  dressé  un  catalogue  des  mots 
et  des  formes  qui  pouvaient  le  mieux  me  servir,  et  je  les  ai 
étudiés  en  totalité  ou  en  partie  partout  où  je  passais.  Sur 
d'autres  points,  j'ai  naturellement  pris  des  notes  souvent 
abondantes  ;  mais  je  ne  pourrais  faire  la  monographie  com- 
plète d'aucun  patois  particulier. 

12.  Voici  quelques-unes  des  règles  de  critique  que  j'ai 
suivies  dans  l'emploi  de  mes  documents. 

13.  1"  Documents  recueillis  par  moi-même,  — J'accorde 
plus  de  confiance  à  ceux  de  1891  qu'à  ceux  qui  avaient  été 
précédemment  recueillis.  J'en  accorde  très  peu  à  tout  ce  qui 
a  un  caractère  littéraire,  sauf  pour  les  faits  inconscients  qui 
n'y  sont  que  bien  rarement  modifiés. 

14.  J'ai  toujours  eu  soin  de  m'assurer  si  mes  sujets 
offraient  toute  garantie  au  point  de  vue  de  la  pureté  du 
patois.  Dans  certaines  régions,  c'est  l'exception.  A  Eaux- 
Bonnes  il  serait  peut-être  impossible  de  trouver  une  famille 
qui  ait  résidé  deux  générations  dans  le  pays. 

15.  Mais  les  circonstances  extérieures  ne  sont  pas  seules 
importantes  :  il  faut  tenir  compte  de  l'équation  personnelle. 
J'ai  quelquefois  noté  comme  v  bon  sujet  »  un  homme  qui 
avait  fait  son  service  militaire  et  beaucoup  couru  dans  le 
Sud-Ouest,  ou  encore  un  jeune  homme  instruit  parlant  sou- 
vent français  ;  —  comme  sujet  détestable  un  vieillard  igno- 
rant qui  n'avait  pas  quitté  son  pays,  et  dont  les  parents  y 


1.  Notamment  ceux  que  j'ai  recueillis  sur  les  patois  de  Perpignan, 
Béziers,  Castanet  (canton  Sauveterre,  Aveyron),  Aurillac,  Saint- Hippo- 
lyte-du-Fort  (canton  Alais,  Gard),  Nice,  Montcarret  (canton  VélivesJ  et 
Eyresse  (canton  Sainte-Foy,  Dordogne),  Buglon  (Lot-et-Garonne),  Sabres 
(Landes). 


étaient  nés.  A  Précilhon  (canton  d'Oloron)  j'avais  commencé 
à  travailler  arec  un  cordonnier  de  65  à  70  ans,  d'une  ancienne 
famille  de  l'endroit,  et  qui  n'avait  guère  couru.  Son  patois 
était  un  affreux  mélange  ;  il  donnait  parfois  pour  le  même 
mot,  deux  formes,  étrangères  toutes  les  deux.  Son  fils  qui 
avait  habité  Pau  et  Paris  me  renseignait  déjà  mieux.  Mais 
j'ai  trouvé  tout  b.  fait  mon  affaire  chez  le  maire  et  sa  famille  ; 
et  pourtant  son  père  seul  était  de  Précilhon,  il  avait  beau- 
coup lu,  et  avait  passé  20  ans  en  Amérique. 

Il  est  généralement  assez  facile  de  juger  de  la  valeur  d'un 
sujet.  La  fierté  du  patois  local  ;  la. netteté  des  réponses  ;  des 
indications  justes  et  contrdiables  sur  les  patois  voisins,  ou 
au  contraire  l'ignorance  de  tout  ce  qui  est  extérieur  au  vil- 
lage, en  particulier  du  Français  ;  un  air  de  franchise;  l'in- 
térêt qu'on  prend  à  vos  recherches,  sont  de  bonnes  indica- 
tions. 

Il  y  a  aussi  des  expériences  qu'on  peut  faire.  Souvent  je 
demandais  si  une  forme  que  je  savais  étrangère  à  la  localité, 
y  existait.  De  crainte  de  me  contredire,  quelques-uns  répon- 
daient, 0  ke  n  )'a  ki  ad 'dizen  ■  ••  il  y  eu  a  qui  le  disent  ». 
D'autres,  «  nanil  pazasi!  >>  a  non,  pas  ici  •>.  L'homme  éner- 
gique et  hardi  vaut  sûrement  mieux  que  le  timide. 

16.  Chez  les  individus  résidant  depuis  longtemps  hors  de 
leur  village,  les  faits  inconscients,  les  nuances  qui  échappent 
à  l'observation,  se  conservent  mieux  que  les  gros  faits  con- 
scients, parce  que  l'entourage  remarque  ces  derniers  et  s'en 
moque.  L'article  et  bjb,  spécial  à  la  montagne,  se  perd  bien 
vite  en  plaine.  —  A  Mont  (canton  do  Garlin),  unjeune  homme 
à  qui  je  demandais  pourquoi  il  disait  ju  "  je  »,  bilajje  u  village», 
m'a  répondu  qu'il  venait  de  passer  six  mois  à  Lembeye,  v  où 
on  parle  parj.  Maintenant  »,  ajoutait-il,  "  il  va  falloir  que  je 
reprenne  le  3,  « — II  n'aurait  pas  varié  ainsi  s'il  y  avait  eu 
dans  son  patois  un  intermédiaire  entre  |  et  5,  qui  aurait  été 
admissible  à  Lembeye. 

Ceci  montre  aussi,  que,  chez  les  individus  dépaysés,  on  ne 
peut  considérer  comme  appartenant  sûrement  à  leur  pays 
d'origine  que  les  faits  qui  diffèrent  dans  leur  lieu  de  rési- 
dence. 

Voici  un  exemple  qui  montre  tout  le  parti  qu'un  peut  tirer 


de  ce  genre  de  sujets.  A  Fichous  (caiitou  d'Arzacq).  une 
femme  née  et  élevée  â  Botimuurt  (canton  d'Arthez)  me  donne 
les  luuts  nio,  n«(t)  "  brebis,  août»;  son  fils  qui  a  toujours 
vécu  à  Fichous  dit  'oâAo,  oùst.  Comme  cette  différence  entre  le 
langage  de  la  mère  el  celui  du  fils  ne  peut  l^nir  qu'au  patois 
environnant,  qui  a  agi  sur  un  enfant  et  non  sur  une  femme  de 
25  ans,  j'en  conclus  :  l'qu  a  Fichous  ou  dit  'oâîo,  oùat;  2°  qu'à 
Boumourt  on  dit  'nio,  n8(t).  Cette  conclusion  a  été  vériflèe  par 
l'étude  d'autres  sujets,  el  s'est  trouvé  juste. 

17.  2°  Documents  communiqués  par  correspondance.  — 
Gnice  à  la  connaissaoceque  j'ai  des  patois  du  Sud-Ouest,  ces 
renseignements  ont  élé  utilisables,  mais  dans  une  faible  me- 
sure en  général.  Malgré  les  indications  minutieuses  que  je 
joignais  à  mes  questiounaires,  les  réponaes  dénotent  souvent 
une  grande  négligence.  Lorsque  je  m'adressais  à  des  curés 
ou  à  des  instituteurs,  ce  qui  a  eu  lieu  très  souvent,  je  leur 
demandais  aussi  les  formes  en  patois  de  leur  village  :  ce  qui 
différait  alors  dans  les  deux  localités  me  paraissait  plus  digne 
(le  confiance  que  ce  qui  concordait. 

Je  dois  citer  toutefois,  cotnmo  particulièrement  bonnes, 
les  notes  que  m'ont  fourni  M.  Camélat,  un  tout  jeune  homme 
(l'Arrens  (canton  Aucun,  Hautes-Pyrénées),  que  j'ai  mis,  en 
1890,  au  courant  des  élémL^nts  de  la  phonétique  descriptive, 
et  qui  manie  aujourd'hui  très  bien  la  transcription;  M.  Ar- 
nandin,  de  Laboubeyre,  qui  s'est  formé  tout  seul  par  un  tra- 
vail acharné,  et  possède  une  connaissance  très  méritoire, 
réellement  étendue,  et  surtout  très  mûre,  des  patois  landais; 
M.  Paul  Labnmche,  qui  m'a  très  bien  renseigné  sur  la  géo- 
graphie de  l'article;  M.  Larricq,  docteur  on  médecine  de 
Bedous  (canton  d'Accous);  MM.  les  curés  d'Aas  (canton  de 
Laruns),  de  Gurmeuçon  (canton  d'Olnrnn),  do  Pontiacq  (can- 
ton de  Montaner),  de  Monein'. 

18.  Je  saisis  cette  occasion  de  remercier  tous  mes  colla- 
borateurs, ainsi  que  M.  Lospy  qui  s'est  fait  un  plaisir  de  me 
monter  en  ouvrages  béarnais,  et  M.  de  Lailbacar,  qui  a  mis 


1.  Iri  rtt  ailleurs,  r^uand  je  parle  du  curé  ou  de  l'instituteur 
maire  d'un  village,  sans  indiquer  de  date,  il  s'agit  de  celui  qui 
jt.ces  fonctions  en  1891.  De  m^me  ijuaiid  j'indique  l'agi-  d'un 
nnùgcen  \m\. 
pASSV.  —l.'UrigÎHe  dea  UssaloU.  2 


a  du 


—  18  — 

à  ma  disposition  la  plus  belle  bibliothèque  qu'il  y  ait  peut-être 
à  Paris  pour  le  Béarn. 


II.  Partie  historique. 

19.  Je  simplifie  la  bibliographie  historique  comme  celle 
de  la  dialectologie.  On  trouvera  des  bibliographies  étendues 
sur  l'histoire  du  Béarn  dans  le  Catalogue  de  M.  Soulice,  et 
dans  les  Etats  de  Béarn  de  Léon  Cadier. 

Je  me  contente  donc  de  donner  la  liste  des  ouvrages  qui 
ont  le  plus  spécialement  trait  au  sujet  du  présent  travail  : 

P.  DE  Marca.  —  Histoire  (lu  Béarn.  Paris,  1640,  fol.  in-4**. 

Dictionnaire  archèolofjiqae  de  la  Gaule  y  époque  celtique. 
Paris,  1875,  in-4°. 

LoNGNON.  —  (iéof/rap/iie  de  la  Gaule  au  vi*'  siècle.  Paris, 
1878,  in-8". 

Bulletin  de  la  Société  des  sciences,  lettres  et  arts  de  Pau, 
1887,  88,  89. 

Les  Fors  de  Béarn,  éd.  Mazure  et  Ilatoulet.  Pau,  1842, 
in-4^ 

Les  Fors  d'Ossau,  éd.  Mazure  et  Hatoulet.  Pau. 

F    Capdeveille.  —  La  Vallée  d'Ossau,  état  social,  1891. 

J.-B.  Bonnecaze.  —  Carte  delà  Vallée  d'Ossau,  1876. 

Bascle  de  Lagrèze.  —  Le  château  de  Pau,  son  histoire 
et  sa  description,  4®  édition.  Paris,  1862;  5^  édition,  1885. 

Arrêt  du  Conseil  d'Etat  du  Boi  sur  la  propriété  et  les 
usaf/es  du  Pont-Long  (19  décembre  1782).  Pau,  1783, 
in-4^ 

Mémoire  pour  la  Vallée  d'Ossau,  représentée  par  le  sieur 
d'Espalungue,  contre  l'État,  représenté  par  M.  le  Préfet. 
Pau,  Véronèse,  s.  d.,  1826,  in-4\ 

Observations  sur  ce  mémoire,  par  le  D*"  Mayniel,  habitant 
de  Pau.  Août  1830,  in-4^ 

Menjoulet.  —  Chronique  d'Oloron, 

Extrait  du  Cartulaire  de  Lescar. 

Depping.  —  Histoire  des  Expéditions  rnaritimes  des  Nor- 
mands, 2*  édition.  Bruxelles,  1844,  in-8". 


—  19  — 


Coup  d'œil  d'ensemble  sur  le  système  phonique  des 

parlees  béarnais. 

20.  Je  crois  utile  de  faire  précéder  mon  étude  d'un  rapide 
exposé  des  principaux  traits  qui  caractérisent  les  parlers 
béarnais  dans  leur  ensemble,  du  moins  au  point  de  vue  pho- 
nétique; ce  qui  touche  à  la  morphologie  et  à  la  syntaxe  a 
moins  d'importance  pour  mon  travail. 

Rappelons  d'abord  que  ce  groupe  de  parlers  appartient  au 
groupe  plus  vaste  des  parlers  romans  du  Sud-Ouest  de  la 
France  ;  il  occupe  avec  eux  une  position  intermédiaire  entre 
le  français  et  l'espagnol.  Il  est  limité  au  Sud-Ouest,  d'une 
manière  absolument  nette,  par  le  territoire  des  parlers  bas- 
ques. Au  Sud,  la  crête  des  Pyrénées  le  sépare  des  patois 
aragonais;  j'ignore  jusqu'à  quel  point  il  y  a  là  une  limite  lin- 
guistique tranchée.  A  TEst  et  au  Nord,  il  n'y  en  a  pas;  des 
parlers  béarnais  aux  parlers  gascons,  le  passage  est  toujours 
graduel,  et  il  est  impossible  d'isoler  les  uns  des  autres  dans 
une  étude  scientifique.  Ce  que  je  vais  dire  s'applique  donc, 
d'une  manière  générale,  aux  papiers  du  Béarn  et  à  ceux  de  la 
région  voisine,  Bigorre,  Armagnac,  Chalosse. 

Ici  et  dans  toute  la  suite,  je  me  servirai  de  la  transcrip- 
tion de  VAssociadon  phonétique  internationale. 


Force,  durée. 


21.  Force.  —  La  plupart  des  mots  portent  l'accent  de 
force  sur  la  dernière  syllabe  :  mai'zà  «  maison  »,  djumi  «  dor- 
mir »,  kan'ta  «  chanter  »,  kan'sat  «  fatigué  ». 

Mais  il  y  en  a  aussi  un  bon  nombre  d'accentués  sur  l'avant- 
dernière:  mnn'tajio  «  montagne  »,  gabe  «  torrent  »,  'omi 
a  homme  »,  plujo  «  pluie  »,  kjabo  «  chèvre  »,  arbe  «  ar- 
bre ». 

22.  Durée,  —  La  durée  des  voyelles  est  peu  marquée. 


—  ?0  — 

D'une  manière  générale  les  voyelles  des  syllabes  fortes  ou-l 
vertes  sont  plus  longues  que  celles  des  syllabes  faibles  oui 
des  syllabes  fermées  ;  surtout  quand  ce  ne  sont  pas  des  syl-  I 
labes  tinaies.  Ainsi  les  voyelles  fortes  des  mots  'gabe,  'ami,  T 
■plnjo,  pourraient  s'écrire  longues  ou  du  moius  demi-longues. 
Mais  celte  durée,  peu  marquée  et  qui  n'est  jamais  distinc-> 
tive,  peut  se  négliger  dans  un  travail  de  ce  genre. 

23.   Il  y  a  un  certain  nombre  de  consonnes  doubles  à  l'iu-  | 
térieur    des   mots,   comme   dans    byrre    "   beurre   i 
'<  flamme  ".  a'masso  «  ensemble  »  ;  et  beaucoup  entre  deux  | 
mot^,   par  suite  d'assimilation  (v.  §  44  et  suiv.).   Mais  ces  | 
consonnes  dffubles  sont  souvent  simplifiées  dans   un  parler 
rapide  :  on  dit  toi  lui  'amis  ou  ta  Inz  omis  «  tous  les  hommes  » 


Sons. 


24.  Dans  la  région  étudiée,  le  système  des  voyelles  est  ] 
extrêmement  simple  et  très  fixe.  Autant  que  je  sais,  ce  n'est 
que  vera  les  Landes,   surtout  la   Maremme  et  le  Marenain, 
aussi  vers  la  Garonne,  du  côté  de  Marmande,  de  Saînte-Foy, 
que  le  développement  en  est  rapide  et  varié. 

Les  consonnes  aussi  n'éprouvent  qu'une  variété  relative, 
quoique  plus  grande  que  celle  des  voyelles, 

25.  On  peut  résumer  le  système  de  sons  comme  suit,  en 
prenant  le  langage  des  environs  de  Pau  comme  base. 


P    b 


(K) 


(C)  J      /3JS2  (il)       (")  w 


36.  Voyelles.  —  Tutiles  ci-s  voyelles  peuvent  être  fortes 


ou  faibles,  sauf  o,  o,  a  qui  n'existent  que  faibles,  i  est  tou- 
jours fort  en  Béarn  ;  en  Labedan  il  y  eu  a  une  variété  moins 
ouverte  qui  peut  être  faible. 

87.  (u>  oscille  entre  un  son  à  peine  plus  ouvert  que  notre  u 
de  tant  et  un  son  à  peine  plus  fermé  que  notre  o  ;  le  prenaier 
existe  en  Labedan,  le  deuxième,  par  exemple,  à  Lauréde  [can- 
ton de  Mugron,  Landes].  En  Béarn  il  me  parait  en  général 
tout  â  fait  intermédiaire  entre  mon  (a)  et  mon  (o).  Exemple  : 
bon  1'  fontaine  »,  Inp  "  loup  «;  —  azu  "  àne  •>,  marrn  "  bé- 
lier 1'. 

Il  eat  consonant  ilaus  aûlnju  «  olét'un  ».  où  bk  «  au  lieu  •>, 
diû  «  Dieu  ». 

28.  (o)  est  moins  ouvert  que  notre  (o),  mais  plus  que 
l'intermédiaire  entre  (o)  et  (o).  —  Exemples  :  omi  «  homme  ", 
hort  "  fort  ».  Posttonique  il  remplace  a  posttonique  latin 
dans  certaines  régions  (v.  §§  141  et  suiv.). 

S9.  (a)  est  intermédiaire  entre  notre  l,«]  de  pas  et 
notre  (a)  de  bras.  Il  varie  peu  ;  à  Etcbartès  pourtant  il  est 
très  voisin  de  notre  >). 

30.  \t.  est  ouvert,  très  voisin  du  ,îe;  anglais  di^  cat  n  chat  ». 
U  est  légèrement  diphtongue  dans  les  finales  en  -Et  :  be'tft 
"  veau  ■',  plus  exactement  betiât;  kas'Ut  «  château  •>,  plus 
exactement  kas'uàt;  mais  cette  nuance  peut  se  négliger. 

31.  (e)  est  plus  ouvert  que  notre  (a)  de  été.  Faible,  comme 
dans  'libre  «.  livre  »,  il  est  encore  plus  ouvert,  sensiblement 
intermédiaire  entre  (o)  et  (ei.  Comme  (ei,  il  est  légèrement 
diphtongue  dans  la  terminaison  -et:  bn'ket,  plus  exactement 
bnkeàt  <•  bouquet  ".  —  Dans  les  Landes  cet  (b)  est  régulière- 
ment remplacé  par  (oa). 

38.  (i)  est  en  général  presque  identique  au  nôtre,  peut- 
être  une  idée  moins  fermé.  Il  est  consonant  dans  Idt  «  lait  », 
luii-  fait  ». 

33.  (y)  aussi  est  sensiblement  identique  au  nôtre.  C'est  la 
seule  loj'elle  anormale  (palatale  arrondie,  du  Béarnais.  C'est 
par  (y)  que  les  Béarnais  remplacent  les  (ob)  des  mots  français 
qu'ils  adoptent:  bla'gyr  "  blagueur  ».  —  Consonant  dans 
gcys  u  hibou  n. 

34.  Le  son  que  j'écris  (a)  n'est  pas  identique  au  (o)  fran- 
çais de  me,  jf.  Vers  Salies,  Orthez,  c'est  (é)  intermédiaire 


entre  les  deux  voyelles  atones  du  portugais,  (a)  de  cama 
a  lit  »,  et  (I)  de  mf,  te,  très  semblable  au  e  allemand  de 
gabe  «  don  ".  Dans  les  Landes,  il  est  plus  voisin  de  notre  (e), 
mais  les  lèvres  sont  peut-èlre  plus  avancées. 

(a)  et  (d)  sont  des  întemiédiaires  entre  (a)  et  (é),  (o)  uu  (s) 
et<é). 

Ces  Iroîs  voyelles  (o),  (à),  (d),  avec  diverses  nuances, 
jouent  toutes,  suivant  la  région,  le  rôle  de  vityplb-  neutre, 
remplaçant  te  a  posttoni'jue  latin  ;  ainsi  un  dit  mnntajia  en 
Ossau,  mantajiô  à  Pau,  muntajis  à  Ortliez.  Dans  les  textes  et 
lu  où  une  grande  exactitude  n'est  pas  nécessaire,  j'écrirai 
a,  0,  pour  a,  â. 

35.  Dans  une  grande  partie  du  Déaru,  les  voyelles  peuvent 
être  nasaléos,  et  elles  le  sont  régulièrement  quand  elles 
étaient  autrefois  suivies  d'un  »  séparable  latiu  :  pâ  <•  pain  ", 
bâ  «  bon  u,  hfi  "  foin  ».  Ailleurs,  par  exemple  à  Nay,  cette 
nasatité  a  disparu.  Dans  les  Landes,  au  contraire,  le  ti  sub- 
siste encore  sous  la  forme  (n)  en  môme  temps  que  la  nasala- 
tiou  de  la  voyelle  ,v.  gg  40). 

36.  Consonnes.  — (t)  (d)  sont  dentales,  souvent  interden- 
tales. 

37.  (b)  (d)  (g)  n'existent  que  lorsqu'ils  sont  initiais  de 
pbrase,  appuyés  â  certaines  consonnes,  ou  rédoublés.  Entre 
deux  voyelles,  entre  voyelle  et  (I),  <r)  ou  (a),  et  entre  <1), 
(r)  ou  (i)  et  voyelle,  (h  d  g),  se  changent  en  fricatives 
(i>  d  g}.  Toutefois  pour  (g),  le  changement  a  lieu  plus  difficile- 
ment que  pour  les  deux  autres.  Le  (d)  surtout  passe  nette- 
ment à  (d  ),  qui  n'est  du  reste  pas  identique  au  (i)  anglais 
de  there  «  là  ».  —  Le  {r)  et  le  (g)  entre  voyelles  vélaires  res- 
semblent beaucoup  à  (w). 

Cette  alternance  de  (h  d  g)  et  de  [v  S  gj,  qui  est  absolu- 
ment inconsciente,  et  se  transporte  dans  le  français  régio- 
nal ',  varie  d'ailleurs  non  seulement  avec  la  nature  des  a 
voisins,  mais  encore  avec  la  netteté  de  l'articulation.  Je  n'en 
tiendrai  pas  compte  ordinairement,  mais  écrirai  toujours 
(b  d  g). 

38.  l'cj  est  la  plosive  palatale  soufflée;  le  lieu  d'articula- 


I 


.  Ja 


■ntendu  un  Landais  de  Sabres  dire  pera^ra  pntir  perdre. 


—  ?3  — 

tion  est  donc  le  même  que  celui  de  (i),  (ji),  (j)  ;  le  mode  d'arti- 
culation le  même  que  celui  de  (p),  (t),  (k)  ;  c'est  le  son  de  q 
dans  notre  mot  qui  tel  qu'il  est  prononcé  dans  beaucoup 
d'endroits  de  la  Normandie,  par  exemple.  Il  est  noté  kh  par 
Arnaudin  dans  ses  Contes  de  la  Grande  Lande,  gt  par  Daniel 
Lafore  dans  les  Lettres  béarnaises  du  Démocrate  libéral  d'Or- 
thez,  yt  et  th  par  d'autres  littérateurs  béarnais;  dans  les 
anciens  textes,  il  est  écrit  g  pour  les  mots  où  il  provient 
de  //  latin. 

On  surprend  dans  le  Béarn  tous  les  intermédiaires  de  l'évo- 
lution c>/,  comme  elle  a  eu  lieu  par  exemple  dans  notre 
cheval  de  caballum  (v.  §  126).  Je  les  note  cç,  c/  (c'est  le 
tch  d'Arnaudin),  t/,  /.  Cette  évolution  provient  d'un  avan- 
cement de  l'articulation,  qui,  produite  d'abord  par  le  contact 
de  la  partie  moyenne  de  la  langue  avec  le  milieu  du  palais, 
en  arrive  à  être  produite  par  la  pointe  et  la  région  immé- 
diatement postérieure  ;  en  même  temps  l'élément  fricatif,  qui 
est  d'abord  un  pur  son  transitoire,  se  développe  graduelle- 
ment et  finit  par  survivre  seul  '. 

39.  (j)  est  la  vocalique  correspondante,  telle  qu'on  la 
trouve  dans  la  prononciation  normande  de  notre  mot  gai.  Il 
est  noté  habituellement  par  les  écrivains  béarnais,  tj/  dans 
les  finales  -ajje,  -i|je  (du  latin  -aticum,  idicum),  et  simple- 
ment y  quand  il  est  initial.  C'est  qu'il  y  a  entre  (|)  et  (j)  une 
relation  analogue,  quoique  pas  tout  à  fait  identique,  à  celle 
qui  existe  entre  (b)  et  (v),  (d)  et  (^ ),  (g)  et  (g). 

A  l'initiale,  la  présence  ou  l'absence  du  (j)  est  subordonnée 
aux  circonstances  syntactiques.  Initial  de  phrase  ou  forte- 
ment accentué,  un  (j)  est  pres(jue  toujours  précédé  de  (j)  • 
ijn  «  je  ».  Au  contact  d'un  son  précédent,  ce  (|)  disparait 
ordinairement  :  kem  a  dit  a  ju,  u  il  m'a  dit  à  moi  »  ;  mais  si 
le  son  précédent  est  (t),  ce  (t)  s'assimile  et  on  a  un  (j)  ^^' 
doublé  :  akennpk  pour  aket  juok,  <(  ce  jonc  ». 

Ainsi  (j)  et  (jj)  s'échangent  d'après  une  règle  syntactique; 
or  chaque  fois  que  deux  sons  permutent  de  cette  façon,  ils 
ne  font  qu'un  pour  la  conscience  linguistique  des  patoisants. 
Quant  au  (|j)  médial,  il  est  l'analogue  de  (bb),  (dd),  (gg),  — 

1.  Voir  P.  Passy,  Changements  phonétiques,  §504  s. 


(ji)  passe  à  (dj)  dans  certaines  régions,  comme  (cç)  h  (t/J,  et 
perd  aussi  son  <d).  Les  inlerraédiaires  se  retrouvent  pour  Oj) 
initial  ;  pour  (j)  raédial  je  n'ai  pas  pu  suivre  la  transformation. 

40.  (n)  est  It!  ttf/  germanique.  Dans  la  Chalosse  et  daas 
les  Landes,  il  subsiste  parfois,  très  affaibli,  comme  repré- 
sentant du  II  séparable  latin  ;  la  voyelle  qui  le  précède  est 
alors  lêgèremeiitnasalée  ;  bùn  a  bon  ",  bèo  h  bien  »,  pào  u  pain  ». 
Ailleurs  (n)  n'existe  que  devant  (k)  on  (g),  comme  en  italien  . 
et  en  espagnol  :  Iniik  «  long  "■  engweao  "  encore  ■>. 

41.  Je  note  (r)  et  (j)  deux  variétés  de  r,  linguales  toutes 
deux,  mais  néanmoins  très  différentes,  (r)  est  fortement  roulé; 
il  est  initial,  final,  redoublé  ou  suivi  de  consonne,  (j)  (Consiste 
en  un  seul  battdmeut  de  langue,  avec  fermeture  incomplète 
sur  les  côtés,  de  sorte  qu'il  ressemble  beaucoup  à  (1)  ;  il  pro- 
vient ordinairement  de  r  simple  ou  de  il  suivi  de  voyelle. 

Notons,  à  propos  de  (j),  le  phénomène  curieux  de  meta-- 
thèse  qui  s'est  produit  à  peu  près  partout  où  un  r  latin  se. 
trouvait  dans  le  corps  d'un  mot:  ce  r  est  remonté  jusque  im- 
médiatement après  la  consonne  initiale:  din'mi  »  dormir  »  de 
^o;7ntr^,lunm'pa><  acheter  ><  de  camparare/ltiiiabo  <•.  chambre  » 
de  rameram,  binmba  «  se  rappelw  ■)  de  memorare. 

42.  <■)  est  souvent  plus  ou  moins  palatalisé.  c'est-à-dir»- 
qu'en  le  prononi;ant  avec  la  pointe  de  la  langue  placée  comme 
chez  nous,  on  lève  en  mémo  temps  le  milieu  de  la  tangué' 
comme  pour  (j)  ;  il  faudrait  donc  rigoureusement  écrire  (s'). 
Cette  consonne  ressemble  assez  à  (/),  elle  y  aboutit  parfois, 
par  exemple  à  Lescun,  à  Esfaing.  —  Un  ancien  groupe  («J) 
est  toujours  devenu  (/),  certainement  par  l'intermédiaire  {s'}. 

43.  (h)  est  une  forte  aspiration.  Comme  en  vieil  espagnol, 
<h)  a  partout  remplacé  le  /  latin  :  hort  "  for!  ".  hnn  «  fon- 
taine »  hnck  t<  feu  ». 


44.  Assimi/ation.  —  Comme  je  l'ai  montré  dans  mon  travail 
sur  le  patois  d'Eaux-Bonnes,  le  Béarnais  est  extraordinaire- 
nient  sujet  aux  influences  assiniilatives.  Je  ne  peux  pas  entrer 
ici  dans  des  détails  qui  me  conduiraient  trop  loin  ;  voici 
quelques  remarques  générales. 

45.  Les  consonnes  initiales,  en  général,  échappent  à  l'as- 
similation. Cependant,  comme  je  l'ai  di(,  (b)  (d)  (g),  deviennent 


régulièrement  (l'i  Mi  (g)  après  une  voyell«  :  et  ce  phénomène 
est  aussi  régulier  d'un  luut  sur  l'autre  (ju'à  l'intérieur  d'un 
mot:  hil  ••  beau  »,  j  vti  omi  «  un  bel  homme  ».  dia  •<  jour  ». 
y'iMa  «  un  jour  »,  gu  jat  «  gari;on  »,  lu  b'u'jat  «  le  gar(;.on  ».  — 
J'ai  dit  aussi  que  je  négligerais  ce  pliénuiuène  dans  mes 
transcriptions. 

J'ai  aussi  indi'jué  la  chute  de  (j)  initial  après  un  autre  son 
(§3t»|. 

Enfin  (h)  initial  s'assimile  à  un  (s)  précédent  :  dys  sil  /'  "  deux 
fils  ".  pour  dysbil/'. 

46.  Les  consonnes  finales,  au  contraire,  s'assiraileut  pres- 
ipie  toujours  aux  consonnes  initiales  des  mois  suivants.  Voici 
les  principaux  cas  : 

47.  Une  plùsivo  finale  suiTio  d'uae  plusive  initiale  aboutit 
au  redoublement  de  la  deuxième  :  akek  kap  pour  aket  kap, 
"  cette  <ete  »  ;  a'keg  gn  jat  pour  aket  gii  jat,  "  ce  gan;on  ». 

Une  plosive  suivie  d'une  nasale  ou  d'une  latérale  aboutit  au 
redoublement  du  deuxième  son  :  aken  Dum  pour  aket  num,  «  ce 
nom  ";  ah em  mande  pnur  aketmunde  »  ce  monde  »;  akel  lup 
pour  aket  lup  i^  cl-  lôup  »  ;  akeXXiit  pour  aketi^lt  <i  ce  lait  ". 

Une  plosiïe  suivie  de  (r)  s'assimile,  mais  moins  régulière- 
ment :  on  dit  aket  ni  ou  aker  ri!  ou  aked  ai'rv  u  ce  roi  ». 

Devant  (s),  une  plo^ive  s'assimile  ordinairement  quant  au 
lieu  d'articulation,  mais  reste  plosive  :  ke  t  se'det  pour  ke  pe 
ledet,  "  vous  voas  assoyez  »  ;  n  at  «:1  pas  pour  n  aksiîpas,  u  je 
ne  sais  pas  ça  »  '.  —  De  même  devant  un  (b)  de  flexion  ; 
eikl9p  "  sabul  »,  ypa  d  eskioti  a  une  paire  de  sabots  u  (cepen- 
dant on  di(  aussi  esklops  <.iu  eskbs}. 

48.  Une  nasale  suivie  d'une  consonne  quelconque,  sauf 
(h),  s'assimile  toujours  quant  au  iii'U  d'articulation,  mais 
reste  nasale  :  y  'kan  kas'tyt  pour  y  kam  kua  tyt  <•  un  champ  en 
pente  »  ;  ke  1  am  mun  tat  pourke  1  an  mun'tat  "  Ils  l'ont  monté  »  ; 
ke  ji  'iebi  pour  ke  me  ^ebi  "  je  me  lève  »  ;  ke  n  sedi  pour  ke  me 
■edt  u  je  m'assois  '  ». 


2.  Les  verbes  simplement  affirmaiifs  sont  toujours  procédés,  en 
Béarnais,  de  la  particule  ke:  ke  auj  "je  suis  •>,  ke  'bjeoea  "la  viens». 
C'eit  une  particularité  toute  récente,  dnnt  on  ne  trouve  que  peu  de 
traces  dans  la  poésie  chantée  et  dans  la  littérature  des  siècles  passés. 


49.  (b)  s'assimilfl  ordinairement  à  une  latérale  suivante  : 
tn]  toi  InB  pour  tus  lus  Ins  "  tous  les  loups  ». 

50.  Bien  entendu,  une  consonne  finale  soufflée  derieat 
toujours  vocalirjue  devant  une  consgnne  vocalique  initiale: 
pas  0  pas  "  ;  n  il  pas  buo  "  elle  n'est  pas  belle  ■■. 

51.  (s)  passe  de  ménii?  à  (e)  entre  deux  voyelles  :  nu  a  j  a 
'pas  n  il  n'y  en  a.  pas  »,  mais  paz  a  ju  ••  pas  à  moi  ». 

Les  autres  consonnes  finales  ne  sont  pas  vocalisêes  devant 
les  voyelles,  si  ce  n'est  dans  l'extrême  Est  du  Béarn,  vers 
Asson  et  Arthez,  dans  le  Sud  de  la  Bigorre,  et  en  Labedan  ; 
là  on  dit  aked  snii  pour  akel  ami  «  cet  homme  »  ;  py'jad  enu  n 
'son  pour  py  jat  enta  u  sun  «  montez  jusqu'au  sommet  »  ;  k  ag 
d  bis  pour  k  ak  û  bia  «je  l'ai  vu  >'  ;  do  kab  a'kiu  pour  de  kap 
a'kin   "  vers  là  bas  ». 

51.  Il  y  a  souvent  assimilation  réciproque  d'un  (i)  final 
et  d'un  (li)  initial,  aboutissant  à  (3,1)  :  dyj  50!/  pour  dyx 
}v]/  H  deux  genoux  ». 

53.  Telle.s  sont  ^n  résumé  très  sommaire  les  lois  d'assi- 
milation de  consonnes  dans  la  région  voisine  des  Pyrénées. 
Mais  plus  on  s'en  éloigne,  plus  l'assimilation  perd  de  force. 
La  Chalosse  est  intermédiaire  entre  le  traitement  béarnais  et 
landais.  Dans  ce  dernier,  l'assimilation  est  l'exception,  les 
nasales  particulièrement  restent  telles  quelles. 

54.  Il  est  à  noter  que  le  grand  nombre  des  assimilations  a 
une  grande  influence  sur  la  grammaire  elle  même. 

Le  Béarnais,  en  effet,  a  conservé  un  grand  nombre  de  dési- 
nences que  le  Franijais  a  perdu  :  il  est.  sous  ce  rapport,  à 
peu  prés  au  même  degré  de  développement  que  l'Kspagnol- 
Aînsi  II  distingue  le  singulier  du  pluriel  :  y  beUt  "  un  veau  w, 
dyBbeLts,  n  doux  veaux  ".  il  a  une  fornu'  spéciab-  |nj[ir  cha- 
cune des  personnes  du  singulier  des  verbes:  ke  bjeni  ■■  je 
viens  ■■,  ke  'bjenes  »  tu  viens  ».  ke  bjebe  •<  il  vient  ».  Mais, 
à  cause  des  assimilations,  les  désinences  sont  souvent  dégui- 
sées au  point  d'être  inutiles  pour  le  sens  :  ainsi  tut  et  tnu 
deviennent  également  tul  devant  un  1. 

L'emploi  dos  désinences  peut  même  nuire  à  la  clarté  du 
langage  :  kat  «  cou  ••  et  kop  «  coup  »  font  également  au  plu- 
riel kou. 

55.  Le  Béarîiais  en  est  donc  arrivé  ii  la  période  où  il  faut 


—  ?7  — 

marquer  par  des  mots  séparables  ce  qui  est  indiqué  par  des 
désinences  à  une  époque  plus  archaïque.  Il  est  probable  que 
s'il  continuait  à  se  développer  d'une  manière  spontanée,  il 
perdrait  prochainement  la  plupart  de  ces  désinences  devenues 
inutiles. 

56.  Je  vais  maintenant  transcrire  un  même  texte  —  la 
parabole  de  l'Enfant  Prodigue  —  en  plusieurs  dialectes  béar- 
nais caractéristiques,  de  manière  à  donner  un  idée  tant  du 
caractère  général  du  langage  que  des  différences  les  plus 
frappantes  entre  les  dialectes. 

V  Lescar,  — y  omi  k  a'be  dys  sil/.  lu  msï  5W£n  doûz  'dys 
ke  di'^u  a  su  'paï,  «  'paï,  'dam  me  la  'par  doû  bè  ki  m 
re'bjsn  ».  —  e  lu  'paï  k  oûs  parta'd5a  lu  su  bè. 

e  kaukez  'diaz  après,  lu  m£Ï5wen  hi^f,  kwan  s  at  abu  'tup 
pjsp'^yt,  ke  s  en  a'na  ta  y  'peis  estian^s  ;  e  a'kiu  ke  s  am 
min5a  'tut  en  se  diber'tin. 

e  a'pres  ki  ad  abut  tum  min'5at,  k  arri'ba  yo  yran  fa'mino 
dcnz  akep  peïs;  e  ke  komsn'sa  d  es'ta  den  la  mi'zui.  ala'bets 
ke  s  en  a'na  baî'let  en  so  d  v  omi  de  l  En'daet,  ki  1  embia  den 
lus  kans  ta  ^war'da  lus  ports,  e  k  abre  'pla  bu'lyt  arreyu'las 
de  las  'tekos  ki  luç  'ports  min'sabon  ;  mez  ar'res  noû  ne  ba'Xabon . 

aprez  a'be  refle'/it,  ke  z  di'yu,  «  kwan  nù  5  'a  de  baî'lets  den 
la  maïzu  dou  me  'paï,  ki  am  inei  de  'pà  ki  noùz  ne  'kaû  ;  e 
'5U  a'si  ke  kjebi  de  'hami  !  —  ke  boùpar'ti,  e  ke  m  m  ane'jsï 
ta  'kazo,  e  ko  dize  Jeï  ou  me  'paï,  'paï,  k  sï  pe'kat  kuntjo  lu 
seû  e  kuntje  'bus,  e  nù  'soï  paz  md  dijie  d  est  ape'jat  boste 
'hi.C  :  tje'tam  me  kum  y  baî'let  ».  —  e  ke  z  ^feba,  e  ke  s  en 
tur'na  ta  lu. 

e  kum  ej  en'ywsjo  'Iweji,  lu  su  'paï  k  ou  be'du  arri'ba,  e  k 

ou  he  dou  ;  ke  s  si'ke  a    kurre,  ke  z  5£'ta  ou  su  'kot,  e  ke  l 

embja'sa.  e  lu  su  'hi.f  k  irdi'-yu,  «  'paï,  k  eï  pe'kat  kuntie  lu 

seû  e  kuntje  'bus,  e  nfi  'soï  paz  nuï    dijie  d  est  ape'aat  boste 

hi/f  ».  —  mel  lu  'paï  ke  di'r/u  oûz  de  'kazo,   «  pur'tal  la  meï 

bejo  'raijbo,  e  hi'kal  li  ;  me'tel  lu  ta'bé  yo  'ba«7  où  'dit  e  yo 

kaù'syro  'nab  oùs    pes  ;  e  a'nijal  lu  be'tsl  lu  nuï  '^aas  e  ty'al 

lu  ;  min'sera  e  re5ui'sen  se  ,  per'mu  ke  lu  me  'hiX  k  ejo  'murt, 

et  k  eï  resysi'tat  ;  k  ejo  psr'yyt,  e  ke  1  abem  retiv'bat.  » 

ç  ke  s  si'ken  a  s  re'swi. 

(D'après  M.  Patau.) 


—  •?«  — 

2°  Pan.  — y  'omi  k  a'be  dj3  'sil/.  e  lu  raeï  jwen  diiz  'djs 
k(!  di'ju  où  su  'paï,  <•  'pat,  'ba.Co  m  la  'par  doû  'be  ki  m  deù 
[■e'bjene  n.  —  e  lu  'paï  k  us  parta'jja  lu  be, 

e  tiu  kad  do  kauke?.  'dius.  In  'hll  lu  mû  J^^'eu,  apj^z  a'be 
aoia'sat  sa  de  'su,  kea  en  a'iia  pla  'Iwen  deiizy  pe'izestja;fi';jï; 
»  a'kiu  ke  s  mi'jija  lu  'be  eu  'ham  nialo  'bitn. 

e  'kwan  n  a'bu  paz  mû  ar're,  k  arri'ba  deuz  akep  pe'iz  yo 
^jam  mi'zui.  e  ke  kuiiiensu  a  s  t.ni'ba  di^n  lu  be'ziiji.  e  ke  s 
a'na  hi'ka  m  ser'bisi  d  y  'arai  de  I  cn'd-iet,  ki  1  embi'a  den  lus 
'kanstaha 'pE/£  luspors.  e  k  abeje  'pla  bu'lyt  arreju'la  z  de 
las  'tekos  ki  lus  porsmi'jijabon,  niez  ar'resn  où  ne  'dabon. 

mez  en  i  pensam  'pla,  ke  z  di'ju,  o  'kwan  de  bai'lets  doû 
me  'paï  kî  s  'sartan  a  'uuste,  e  'ju  a'si  ke  'kJebi  de  'hami  !  e 
'dun,  ke  m  em  'hou  a'na  tju'ba  lu  me  'paï,  e  k  où  dize'jEÏ, 
paï,  k  îï  pe'kat  kunUo  lu  'scù  e  kuntao  'iy,  e  uu  sui  paz  md 
'dijie  d  Est  ape'jat  lu  tu  'hiiC;  'pjsm  me  kuiii  y  bai'lot  ».  — 
e  ke  z  jfe'ba,  e  ke  s  en  a'na  tiu'ba  lu  su  pai. 

o  kum  eu  ep'kwEJO  'Iwsii,  lu  su  'paï  k  où  be'du,  e  k  où  he 
doù  ;  ke  kur'ru  e  ke  z  je'ta  où  su  'kot,  e  ke  1  embja'sa,  mez 
lu  'hi-C  k  où  di'yu,  «  'pai,  k  si  pe'kat  kuntjo  tu  'ssù  e  kuntao 
'ty,  e  nu  suï  paz  mEÏ  'dijie  d  sst  ape'jal  lu  tu  'hî^  »,  —  mez  lu 
'pai  kedi'f/u  où  suz  bai'lets,  «  apurtab  'biste  lamei  'bîjo  'raùbo 
e  bes'til  lu  ne  ;  hi'kal  lu  y  a'uel  où  'dit  e  suljes  oùs  'pss  ;  ami'al 
lu  be'tïl  lu  msi  'b£t,  ty'al  lu  ;  e  mi'jijem  e  sjep  kun'tens  ;  de  'so 
ki  lu  me  'hii  ki  ejo  'murt,  k  eÎ  tui-'nat  a  la  bit'i  ;  k  ejo  psr'yyt, 
e  k  ù  retJu'bat  ». 

e  ke  s  si'keu  a  s  reju'i. 

(D'après  M.  Camilou.) 


3°  Nay.  —  y  'omi  k  a'be  dys  'sil/,  lu  mïï  'jwïp  ke  di'^u  a 
sum  'pai,  «  pa'pa,  'dam  me  la  'par  du  'be  ki  m  re'bjsa  ».  — 
e  lu  'pai  k  us  parta'jï  lu  su  be. 

e  'kaukez  'dias  a'pjçs,  lu  xaû  jwçn  'hi^,  ki  abe  'tut  ama'sat, 
ke  s  en  a'iu  de'Lojo  denz  y  'piis  ellwE'jiat;  e  k  i  miji'jî  lu  su 
'be  en  Lule'jan. 

a'p.us  k  i  abu  'tud  despe'nyt,  k  arri'be  yo  'yjano  mi'z^jo 
en  akep  'pda,  e  ke  ba'du  'biste  'p,iaube.  ala'bets  ke  s  en  a'ne 
e  ke  debjen'yu  bai'let  dey  'omi  d  akep  'peis,  ki  1  sm'bJE  dellus 
80S  'bes  eta  ha  'ps/e  lus  'parts,  e  k  a'bie  bulyp  'pla  iirrei/u'laz 


—  29  — 

de  lai  laba'dyjos  ki  lus  'ports  miji'jabon  ;  mez  ar'res  nu  ne 
'dabom  pas. 

a'pjêz  abe  pen'sat  en  et  'msmo,  ke  di'^u,  «  kwaji  j  a  d  aù'bjes 
en  'so  de  pa'pa,  ki  am  'pa  'mû  ke  n  u  'kaû,  e  'ju  a'si  ke 
mu'je/i  de  'harai!  ke  ji  Xebe'jeï,  e  k  ani'jd  de  'kap  a  pa'pa, 
e  k  u  dize'jeï,  pa'pa,  k  si  pe'kat  kuntjo  lu  'seû  e  kuntio  'bos, 
e  nu  soi  paz  meï  'dijie  d  est  ape'jat  lu  boste  'hiif  ;  tas^tam  me 
kum  y  duz  bostez  baï'lets  ».  —  e  ke  X  ^e'bs,  e  ke  s  en  a'ne 
de  'kap  a  sum  'paï. 

e  kum  £j  ep-kw€JO  Iwsji,  sum  'paï  k  u  be'du,  e  k  este  tu'kad 
de  pi'tjat  ;  e  ke  kur'ru  de  'kap  a  'et,  e  ke  z  je'ts  a  sup  'kot,  e 
k  u  'he  pu'tus.  msl  lu  su  'hiX  k  u  dïgUj  «  pa'pa,  k  d  pe'kat 
kuntjo  lu  'scû  e  kuntjo  'bos,  e  nu  soi  paz  mû  dijie  d  estape'jat 
lu  boste  'hiiC  ».  —  mel  lu  'paï  ke  di'gu  aùs  sos  baï'lets, 
«  apur'tal  la  mû  be'jojo  Vaubo  e  abi'ifal  lu  ne  ;  e  me'tel  lu  yo 
'ba^  au  Mit  e  kaii'syjos  aùs  'pes  ;  e  apur'tal  lu  hettg  'gaas  e 
tya'l  lu  ;  e  miji'jsm  e  dibâr'tin  se  ;  per'rau  ke  lu  me  'hiX  ki  û 
a'si,  k  ejo  'mur,  e  k  si  tur'nat  a  la  'bito  ;  k  sjo  per'jyt,  e  k  £Ï 
retiu'bat. 

e  ke  kumen'ssn  az  dibsr'ti. 

(D'après  M.  Gérez.) 

4*  Aas-en-Ossau.  —  y  'omi  k  a'be  dys  sils.  e  lu  me3  'swsn 
dsiiz  'dys  ke  di'yu  a  sa  'paï,  «  'pai,  'dam  me  lum  mez  'daets 
ki  si  mi  'token  ».  —  e  lu  paï  k  uz  parta'3a  lu  bé. 

e  kaûke  'di  a'pjes,  lu  me3  '3W£n  deùz  'dys  ke  s  aple'^a  tul 
lu  'bê,  e  ke  s  sn  a'na  ta  y  ps'is  estaan'ss  ;  a'kiu  ke  despe'nu 
lu  so  'bé  en  se  maû  'tjenen. 

e  kwan  a'bu  'tud  despe'nyt,  k  a'bu  ya  ^jan  'hami  en  a'kep 
pe'is  ;  e  ke  komen'saba  d  abe  be'zuji.  e  ke  s  en  a'na  ta  'y  d 
a'kep  ps'is,  k  u  n  embi'a  nta  us  'kans  t  ana  ha  'ps/e  lus  'pors. 
e  ke  s  cje  bulyt  har'ta  de  lai  laba'dyjas  ki  lus  'pors  min'3aban  ; 
mez  ar'res  ke  nùn  ne  'daba. 

e  ke  s  pen'sa,  «  en  'so  de  'paï  ke  3  a  'hsja  de  bai'lets  k  an 
'pà  tap  k  em  'bos  tap  k  en  'as,  e  '311  a'si  ke  'krsbe  de  'hami  ! 
—  ke  m  boï  Xe'ba,  e  ke  m  em  'bo  ta  'paï,  e  k  u  dize'jeï,  'paï, 
k  e  p'ekak  kuntia  du  bun  'diu  e  kuntia  'bus,  e  nu  so  pam  mez 
'dijie  ke  m  ape'jel  lu  'boste  'hiif  ;  tie'tam  me  kum  a  'y  duz 
bostez  bai'lets  ».  —  e  ke  if  iCe'ba,  e  ke  n  a'na  de  'kap  a  sa  'paï. 


—  30  — 

e  ke  n  'eja  paz  enj/wî.!  arri'bal,  âv  Uo\  'i-wtji  sa  'paî  k  u 
'bi,  eke  Sïpjaù'sa,  e  ke  kurrue  lanaya'ha  au  'kot/,  ek  u  se 
ijain'3aba  de  pu'lus.  e  lu  'hiA*  k  u  di'yu,  «  'pat,  k  i  pe'kak 
kunLia  du  liiin  'diu  e  kunLin  'bus,  e  nû  so  pam  imz  'dfjie  ke  tn 
ape'jîl  lu  boste  "iiiA  ■>.  —  mel  lu  'pai  ke  di'yu  aùs  saz  bai'Iets, 
«  pur'lal  lu  ma  be'jsj  abi.Ca'men,  e  abi'^al  lu  ;  bi'kal  lu  ya 
'bay  au  'dit  e  y  'pa  de  su'.fsa  aùs  'pcs  ;  rai'al  lu  be'lîl  lu  m=s 
pjijpa'jal  0  po'lal  lu  ;  e  ke  'barn  miu'^a  i>  /.  'bam  arnv'/a  ;  per 
mu  ke  lu  ra=  'hi.f  a'ai  k  eja  pîr'jyt.  e  ke  s  =  rekoue'jj  1  ;  k  e.ia 
murt,  e  k  £  reayai'tat  ». 

(  D'après  M""'  SofSTRADE.J 


5"  Isrste.  —  y  'ami  k  a'bs  dj-s  'ails,  e  m  me^  'swîii  ke  di'ju 
a  l  sd  'paî,  «  pa'pa,  'dam  m  eja  'par  d  eb  bè  ki  m  re'bjen  >>. 
—  e  p  'pai  k  us  parla'^a  s  sa  bê. 

0  'kaùke  'di  a'pjss,  em  meg  'gwsu  de  sas  'hits.  a'p.ui(  abe 
'tut  ama'sal,  ke  par'ti  ta  _v  pdl  'Iwtji  ;  e  ke  z  en  em'bja  ez  'bês 
en  yo  'bito  de  ilez'baù/o. 

e  a'pjES  ke  3  abu  'tud  despe'nyt,  ke  3  arri'ba  yo  yjau  'hamî 
ad  akep  'peî^,  e  ke  kamen'sa  d  ea'la  er)  'yjani  mi'zEJo.  c  ala'bets 
ke  s  en  a'na  en  'so  de  y  'ami  d  akep  'pns,  ki  1  cinbi'a  ta  k  kan 
t  ana  ywar'da  s  'pars,  e  k  abe' je  plà  bu'lyt  arreju'la  z  dab 
ejal  laba'dyjas  k  es  'pars  min'jabon  ;  mez  ar'res  ke  nû  jie 
'dabon. 

e  ala'bets  k  en'dja  en  'em  iiie'diy,  e  ke  di'yu,  «  'kwan  de 
bai'Iets  en  'sa  de  pa'pa  k  am  'pâ  'plys  ke  noùz  n  ep  kaii;  e 
'5U  a'si  ke  'kjsbi  de  'hami  ]  —  ke  ji  Xeba'-id,  e  k  ani'jei  en  'so 
de  pa'pa,  e  k  u  dize'jii,  pa'pa,  k  eÎ  ps'kat  kunljo  lu  'seii  e 
kuniio  'bus,  e  nû  soi  pax  mez  'dijie  d  est  ape'jal  eb  baste  hîl  ; 
Uï'tam  me  kum  y  d  ez  basiez  bai'Iets  »,  —  e  ke  z  .Ce'ba,  e  ke 
s  en  a'na  en  'sa  de  sa  'pai, 

e  k  ej  ep'yWEJo  'Iweji,  e  t  sd  'pai  k  n  be'du,  e  k  u  he  'dnû  ; 
e  ke  kiir'ru  3e'ta  s  a  'kat/ ,  e  ke  1  eniKia'sa.  mez  et  'hil  k  u 
di'çu,  «  papa,  k  eï  pe'kat  kuntjo  lu  's£Û  e  kuntJO  bus,  e  nîi 
sai  paz  mez  'dijie  d  est  ape'jat  eb  bjste  'hil  ».  —  mez  ep  'paî 
ke  di'gu  a  s  sas  baï'lets,  «  pur'tat  em  mei  'hdj  aIjiXa'men  e 
abi'A'al  lu  ;  hî'kal  lu  yo  'bay  a  d  'dit.  e  kaii'sai  lu  ;  e  hst  arri'ba 
em  mil  'bïb  be'tit/  e  aii'sidil  lu  ;  e  rain'jam  e  diber'tin  se  ; 


—  31   — 

psr  mu  k  em  me  'hil  k  eao  'mur,  e  k  eï  resysi'tat  ;  k  ejo 
per'dyt,  ke  s  eï  rekoneyyt. 

(D'après  Marie-Jeaime  Breilh,  femme  Arnoldo.) 

6"  Bedous-enAspe.  — ;  y  'umi  k  a'be  dys  sil/.  e  m  me33wen 
ke  di'^u  a  t  so  'paï,  «  'paï,  'dam  m  eja  'par  d  eb  bê  ki  m 
re'bé  ».  —  e  p  'paï  ke  i  parta'ja  t  so  bé. 

e  'kaùke  'di  a'pjes,  em  me  swsn  'liiX,  apj£/  ahe  'tut  ama'sat, 
ke  par'ti  ta  y  pa'is  'hsjo  Iweji  ;  o  k  ez  en  embi'a  ez  'bês  en 
vo  'bito  de  dez'baù  /'o. 

e  a'p.i£S  ki  abu  'tud  despe'nyt,  k  i  arri'ba  \:>  V/jam  mi'z£jo 
en  akep  pa'is,  e  ke  kumon'sa  d  es'ta  era  be'zuji.  o  aja'bes  ke 
s  em  ba  'i  en  'so  d  y  'umi  de  kep  pa'is,  ki  1  embi'abo  ta  k  kan 
ta  i  war'da  es  'pors.  e  k  abae  plà  bu'lyt  ompli'a  s  eb  'bento 
dab  ejas  laba'tyaas  d  es  'pors  ;  mez  ar'res  ke  n  ù  jii  'dabon. 

aja'bes  k  en'daa  en  em  ma'deî/,  e  ke  di'yu,  «  'kwan  d 
aù'bjes  ke  sun  emple'yats  en  'so  d  em  me  'paï,  e  k  am  'pâ 
'mes  ke  nuz  ip  'kaû,  e  'ju  a'si  ke  'muji  de  'hamen  !  —  ke  ji 
Xeba'jîï,  e  k  i'j£Ï  de  'kap  a  m  me  paï,  e  k  sï  dize'.i£Ï,  'paï, 
k  £Ï  pe'kat  kundjo  t  's£Ù  e  kundjo  'bus  ;  e  nù  suï  paz  mez  'dijie 
d  est  ape'jat  eb  boste  'hiX;  tJî'tam  me  kum'  y  dez  bostez 
baï'lets  ».  —  e  ke  s  .fe'ba,  o  ke  s  em  ba  'i  de  'kap  a  t  so 
pai. 

e  k  ti:^  dep'ywcJO  'iweji,  et  so  'paï  k  u  be'du,  e  ke  i  lie 
'doû  ;  e  ke  kur'ru  je'ta  s  en  so  'koc,  e  ke  i  he  'pots,  mez  et 
'hJA  ke  i  di'^u,  «  'paï,  k  £Ï  pe'kat  kundjo  t  'seù  e  kundjo 
'bus,  e  nû  suï  paz  mez  'dijie  d  est  ape'jat  eb  boste  'hiiC  ».  — 
ep  'paï  k  ape'ja  s  soz  baï'lets,  e  ke  iz  di'yu,  «  pur'tat  ez  mez 
'b£Ï/  abiXa'mens  e  hi'kal  luz  i  ;  hi'kaj  ji  s'd  'hivgo  en  'dit  e 
kaû'syjos  en  s  'pets  ;  e  'het  arri'ba  eb  be't£C  em  mez  'yjas  e 
aù'sidil  lu  ;  e  maji'jjam  e  diber'tin  ze  ;  pje'mu  k  em  me  'hiA* 
ki  c  'kiu  k  eJO  'mur,  e  k  e  turnab  'biu  ;  k  £jo  p£r'yyt,  e  k  £ 
stat  tiu'bat. 

(D'après  M™^  Aperet  Cazanobe.) 

7®  Arette-en-Barétoiis.  —  y  'omi  k  a'be  dys  'sils.  i  em  m£3 
'5W£n  ke  à\'g\x  a  sa 'paï,  «  'paï,  'dam  me  so  ki  m  re'bê  ».  — 
i  ep  'paï  ke  is  par'ti  t  so  'bé. 

e  'kaiikez  'diaz  a'pj£S,  a'kem  m£3  3W£n    hiA,  kwan  abu  tut 


ama'sat,  ke  s  em  ba  i  en  v  pa'is  est-ie'nial,  un  Jespenu  t  sa 
bêkum  y  haju'U. 

e  'kwan  abii  'tub  barre'jat,  k  arri'ba  _v  yjan  mau  tens  en 
a'kep  pa'is,  e  aja'bps  ke  kiiiuen'sa  d  esta  nii'nabie.  e  ke  z  ba 
'i  la'ga.  en  'sa  de  y  'msste  <i  a'kep  pa'is.  ki  u  n  enibi'a  ta 
de'hsj?  ta  'î  war'da  s  pors.  e  k  aûje  'plà  bu'lyt  emplî'a  s  eb 
'béate  de  'so  kl  dema'jaba  e  ki  s  psrs  man'd^aban  ;  mez 
ar'res  ke  nû  ji  i  'daban, 

a  's^ibuas  de  pen'sa  i,  ke  z  àVgu,  ><  'kwan  de  bai'lets  ke  j  a 
a  'noste  ki  n  an  bua  de  de'mes,  e  'p  a'si  ke  kjsbi  de  baïui  ! 
e  'dut)  k  en  E  'b£t,  ke  baû  'i  tJiiba  'paî,  e  ke  i  dize'.iE,  «  'pal. 
k  î  pe'kat  kontja  'diii  e  de  kap  a  bus,  e  nùin  me'jiti  d  est 
ape'jat  eb  baste  'hi.f  ;  tiet'tam  me  kurei  y  dez  bastez  bai'lets  « . 
e  ke  f  ^e'ba,  e  ke  a  £in  ba  'i  de  'kap  a  sa  'pai. 

e  de  _v  .yj^i  t-'^î'  1"*'-Ji  ^'nS'  sa  'pai  k  u  be'du,  e  ke  ii  abii 
pie'tat  ;  e  ke  Htur'ru  de  kap  ad  et/,  s  1  seta  a  k  kot/,  e  k  u  se 
man'd^a  de  'pats,  i  et  'hi:(  ke  i  di'yu,  i<  'pai,  k  t  pe'kal 
kantja  'diu  e  de  kap  a  'bus,  e  nùin  me'jiti  d  est  ape'.iat  eb 
b^tste  'bi^  •',  —  mes  sa  'paî  ke  d'i'gu  a  t  93  'munde,  «  pur'tat 
eja  mez  bsja  'barda  e  bu'tal  la  i  ;  bii'tal  11  >'a  'berya  n  'dit,  e 
'dal  li  de  ke  kaiVsa  s  ;  'It  ssr'ka  ed  ^atse  he'Uif  e  aùsi'del  lu  ; 
e  naan'dgem  e  diber'tin  se.  psr  mu  k  em  me  'hiif  k  sja  'mur  ta 
'J3,  e  'wEÎ  k  u  me  'bei  a'si  ;  k  sja  per'yyt,  e  ke  m  e  tur'nat. 
(D'après  M.  H.  Pélisson.) 


8°  Arretis-en-Azfm.  —  y  'ami  k  aje  dys  'if.  i  m  mes  SW^n 
dïi!  'dya  ke  di'/u  a  su  'paî,  »  'pai,  'dam  m  cia  le'i^itima  ki  s 
ea  toka.  £  p  pai  k  uz  sspar'ti  b  'bè. 

e  'pod  de  'dias  dss'py/,  a'kem  mo  swer  'hi  ke  s  ag  aple'yi 
tut,  e  ke  s  sn  a'ui  ta  y  pa'is  e'jaût,  un  dîspen'se  zbêsem 
bi'bin  En  salu'pe. 

e  kan  a  'tud  dEspsn'sat,  ya  'f/dAna  'harai  ke  syz'bîu  en  a'kep 
pa'is,  e  ke  kamen'ss  a  j  es'Ie  m  be'zuji.  e  ke  s  a'ns  ajy'ma 
dab  '5'  d  a'kep  pa'is,  ki  1  Embi'c  ta  sas  'kans  pur'ke.  o  k  ^e 
'plâ  bu'lyt  bar'ta  se  d  en  iie'dei  ki  s  par  miji'jjaban,  mez 
ar'reh  nû  ne  'daba. 

e  ke  s  pen'sE  n  em  ma' de/,  •<  'kantez  bai'lets  En  'sa  de  'pai 
an  ep  'pâ  tante  ne  'bas  tante  ke  n  'as,  e  'ju  a'si  ke  kjebe  de 
'hami  !  —  ksji  .Ce'bsje,  k  a'aeje  de  'kab  a  pai,  e  k  n  dlze'jci. 


—  33  — 

'pai,  k  eï  pe'kat  kuniia  t  'seû  e  kuntia  'bus,  e  nu  soi  mez 
'dinne  de  j  est  ape^jad  eb  boste  'hi  ;  trat'tam  me  kum  ad  'y 
dez  bostez  baï'lets  ».  —  e  ke  z  iCe'be,  e  k  a'ne  de  'kab  a  su 
'paî. 

e  kum  a  J£j  «p'koja  n  'na,  su  'paï  k  u  'bi,  e  ke  s  epg^uryu'si  ; 
e  k  u  kur'ru  a  k  'kot,  e  k  ja  py'ne.  et  'hi  k  u  di'/u,  «  'paï,  k 
d  peTtat  kuntia  t 'seû  e  kuntia  'bus,  e  nù  soi  mez  'dinne  de 
jest  ape'jad  eb  boste  'hi  ».  —  mez  ep  paï  ke  di'/u  a  s  soz 
baïlets,  «  pur'tad  eaa  mez  beaa  'peXa  e  bes'til  lu  ne  ;  hi'kal 
lu  ya  'bergsL  n  'dit  e  y  kaû'se  s  'pes  ;  ami'ad  eb  be'ded 
apjsstat,  e  aû'sil  lu  ;  e  'mijijjem  e  arri'j'am,  per'mû  k  em  me 
'hi  ki  'bet,  ke  jua  'mur,  e  ke  s  e  rebisku'lat  ;  ke  jsaa  per'dyt, 
e  ke  s  e  tiu'bat  ». 

(D'après  M.  Camélat.) 

57.  Cet  aperçu  général  des  dialectes  béarnais  permettra 
de  comprendre  plus  facilement  les  développements  qui  vont 
suivre. 


Passy.  —  L'Origine  des  OssaloU. 


PREMIÈRE  PARTIE 


L'article. 


CHAPITRE  I 


GÉOGRAPHIE   DE   L* ARTICLE.    —   Ses   FORMES 


P  Géographie  de  l* article, 

58.  Au  point  de  vue  de  l'article,  la  France  se  divise  en 
deux  régions  bien  distinctes. 

Dans  les  Pyrénées  et  dans  la  plaine  subjacente,  depuis  le 
pays  basque  jusqu'au  pays  de  Foix,  la  forme  de  l'article  est  et, 
eu,  au  masculin;  eaa,  eaas,  au  féminin.  C'est-à-dire  qu'il  dérive 
comme  el  en  espagnol  et  en  catalan,  il  en  italien,  de  illum, 
illam^  traité  comme  tonique  ;  il  conserve  l'accent  sur  la  syl- 
labe accentuée  latine. 

Cette  région  est  bornée  à  l'Est  et  au  Nord  par  celle  où 
l'article  dérive  de  illum,  illam  traité  comme  atone,  comme 
/o,  la,  en  italien,  la  en  espagnol*.  C'est  cette  dernière  région 

1.  Sur  le  mélange  des  articles  masculins  tV  et  lo  en  italien,  voir 
l'article  de  M.  Caix,  dans  le  Giornale  di  FHologia  Romanza,  janvier 
1879. 

En  espagnol,  on  trouve  dans  quelques  textes  anciens  les  formes  d'ar- 
ticle elo,  ela.  Plus  tard,  elo  est  partout  devenu  el;  mais  au  féminin, 
tandis  qu'on  a  changé  ela  traité  comme  atone,  en  la,  devant  les  con- 
sonnes et  les  voyelles  autres  que  a  :  la  mujern  la  femme  »,  la  casa  «  la 
maison  »,  la  Espana  «  TEspagne  »  ;  —  on  a  simplement  élidé  le  a  devant 
un  a:  el  aima  «  l'âme  »,  el  àguila  «  Taigle  »,  el  'Africn  «  l'Afrique  ». 
Actuellement,  il  n'en  est  ainsi  que  devant  un  a  accentué,  mais  on  a  dit 
longtemps  de  même  el  aguja  «  l'aiguille  »J  el  America  «  l'Amérique». 
Je  dois  ces  renseignements  à  M.  Saroïhandy. 

11  est  curieux  qu'en  italien  comme  en  espagnol,  la  forme  tonique  de 
l'article  n'ait  persisté  qu'au  masculin  ;  tandis  que  dans  la  montagne 
pyrénéenne,  elle  existe  pour  les  deux  genres. 


—  36  — 
qui  comprend  tout  le  reste  de  la  France  romane,   sauf  une 
partie  du  Roussîllon  et  peut-être  du  Cuuserans  et  du  pays  de 
Foix. 

59*  La  carie  n"  2  montre  aussi  exactement  que  j'ai  pu 
l'établir  la  limite  des  deux  formes.  Je  l'ai  reconnue  moi- 
même,  commune  par  commune,  de  Monein  à  Urron  et  Barzun. 
Mon  collègue,  M.  Labroiiche,  archiviste  des  Hautes-Pyrénées, 
a  bien  voulu  me  communiquer  de  quoi  la  continuer  d'une  façon 
assez  exacte  jusqu'à  la  Haute-Garonne.  Dans  le  canton  de 
Castetnau-Magnoac,  elle  a  été  reconnue  soigneusement  par 
notre  confrère,  M.  Boue,  qui  en  a  dressé  la  carte.  Je  remarque 
que  M.  Labrouche  place  Juillan  dans  la  région  de  la,  la, 
tandis  que  la  parabole  en  patois  de  Jullian  publiée  par  Lu- 
chaire  présente  le  mélange  des  deux  articles.  Ce  seul  fait 
montre  combien  la  source  à  laquelle  Luchaire  a  puisé  était 
mauvaise, 

60.  Depuis  la  Haute-Garonne  la  limite  n'est  pas  tracée. 
M.  Labrouche  m"a  écrit  qu'elle  laisse  BouIogne-sur-Gesse  au 
Sud  et  qu'elle  traverse  la  vallée  de  la  Save  au  Sud  de  l'Ile-en- 
Dodon  ;  mais,  dans  l'extr'^me  Est,  il  n'est  pas  pins  renseigné 
que  moi.  Pour  mon  objet  présent,  une  limite  approchée  suffit 
d'ailleurs, 

61.  Dans  ce  territoire  il  y  a,  à  ma  connaissance,  deux 
enclaves  de  l'article  la,  la.  L'uneosfcsignalée  par  l'archiviste  de 
l'Ariège.  M.  Pasquier,  on  ces  termes  :  «  Si  l'on  s'en  rapporte 
«  à  la  géographie  et  i  l'histoire.  Massât  appartient  au  Cou- 
"  serans.  Les  ruisseaux  qui  traversent  la  commune  sont 
H  tributaires  du  Salât  ;  on  est  séparé  par  de  hantes  montagnes 
«  du  Comté  de  Foix,  avec  lequel  on  communique  par  dos 
«  cols  situés  Ji  une  assez  grande  altitude.  Cependant  le  patois 
!■  de  Massât  n'est  pas  le  gascon,  il  se  rapproche  plutiit  du 
Il  languedocien.  Le  fait  est  d'autant  plus  digne  de  remarque 
a  que  dans  le  bas  canton,  c'est-à-dire  à  partir  de  Soulan,  on 
«  parle  le  dialecte  du  Conseraus.  Le  languedocien  n'est  eu 
«  usage  qu'à  Massât  el  dans  les  villages  de  la  banlieue  : 
«  Biert,  Praf,  Rienprégon,  Boussenac.  Bornons-nous  à 
«  constater  le  phénomène,  qui  sans  doute  a  pour  cause  une 
«  migration  de  Languedociens  venus  pour  peupler  la  haute 
1'  vallée. 


—  37  — 


«  On  dit: 


A   MASSAT  A  SOULAN  A  SAINT-GIRONS 


Le  feu  le  foc  le  houe  etch  houec 

La  femme  la  fenno  la  ou  era  henno  la  ou  era  henno 

La  fille  la  filho  la  ou  era  hilho  la  ou  era  hilho 

Le  fils  le  filh  le  ou  etch  hilh  etch  hilh 

«  A  Massât,  l'f  initial  subsiste,  tandis  qu'à  Soulan  on  le 
«  remplace  par  Th  aspiré.  On  voit  que  Tarticle  dans  le  haut 
«  canton  est  comme  dans  la  vallée  de  TAriège,  et  que  celui  du 
«  bas  canton  ne  diffère  pas  de  celui  du  Saint-Gironnais  ^  » 

Ces  renseignements  sont  trop  sommaires  et  trop  peu  surs 
pour  permettre  de  dégager  les  causes  du  fait.  Une  enquête 
personnelle  que  je  n'ai  pas  pu  faire  m'aurait  seul  permis  do 
trouver  à  Massât  un  point  de  comparaison  pour  la  seconde 
enclave. 

62.  Celle-ci  consiste  en  une  large  bande  de  territoire,  qui 
s'élève  du  Sud  au  Nord  entre  Nay  et  Arrens  à  l'Est,  Moncin 
et  Accous  à  l'Ouest  ;  elle  comprend  la  vallée  d'Ossau,  puis 
son  embouchure  et  la  plaine  jusque  vers  Pau.  Trois  communes 
interrompent  à  leur  tour  cette  bande  :  Arudy,  Izeste  et  Castet, 
qui  se  rattachent  par  un  point  à  la  région  de  l'Ouest  où  on 
emploie  l'article  et,  eja,  mais  sont  complètement  séparées  de 
celle  de  l'Est. 

63.  Les  deux  formes  de  l'article  étant  ainsi  délimitées, 
j'appellerai /?a/ow  de  la  Montagne  celui  où  l'article  est  et, 
eja  ;  patois  de  la  Plaine,  celui  où  l'article  est  lu  lai '.patois  des 
Trois-  Villages,  celui  d'Arudy,  Izeste  et  Castet  ;  patois  d'Os- 
sau, celui  du  reste  de  la  vallée. 

2**  Di/fé rentes  formes  de  l'article. 

64.  Avant  de  chercher  à  expliquer  le  curieux  entre-croise- 
ment d'enclaves  que  présente  la  géographie  de  l'article,  je 
veux  dire  quelles  sont  les  formes  de  celui  de  la  Montagne  et 
comment  s'explique  ce  que  quelques-unes  d'entre  elles  peu- 

1.  Massai,  C/iansons,  danses,  usages  et  charte  communale ,  diaprés  la 
monographie  de  M.  Ruffié,  avec  préface  et  notes  de  M.  Pasquier.  Foix, 
1889,  in-8,  p.  \  et  5. 


-  38  - 
vent  avoir  de  surprenant.  Je  laisse  de  côté  dès  maintenant  la 
région  située  à  l'Est  du  Labedan.  fjue  je  n'ai  pas  étudiée 
personnoUement, 

65.  Dans  la  plus  grande  partie  du  patois  montagnard  du 
Béani,  cuninie  dans. celui  du  Labedan,  l'article  est  et,  eta  au 
masculin,  -eja,  eias  au  féminin  '.  Cela  est  régulier  pour  la 
Bigorre  et  la  plaine  do  Naj'  où  //  dnal  est  devenu  t  ;  mais 
dans  tout  le  domaine  montagnard  béarnais,  //donne  c,  if  au 
singnlier,  t/,  î/,  îts  au  phiriel  [Voir  la  carte).  On  devrait  donc 
avoir  ec,  et/,  etc. 

66.  Mais  cette  exception  est  plus  apparente  que  réelle,  et 
elle  n'a  rien  d'extraordinaire  si  on  considère  que  jamais  l'ar- 
ticle ne  se  présente  isolément  dans  lo  discours.  Il  en  résulte 
que  dans  un  pays  où  la  puissance  assimilative  est  aussi  forte 
que  dans  la  région  montagneuse  du  Sud-Ouest,  sa  forme  varie 
avec  chaque  combinaison  syntactique, 

D'après  les  lois  d'assimilation  que  j'ai  établies  avec  d'autres 
mots  ayant  en  latin  //  linal  roman,  l'article  oc  suivi  des  diffé- 
rentes consonnes,  devait  donner  naissance  aux  combinaisons 
syntactiques  suivantes: 

fll-Up 

BT-rsî 

ed  arrîi 

ef-lryl 

et-Bark 

ei  iwsn   nini 

ed  ,)Witi  ami. 


Unp,  un  t,  un  k  final  s'assimilent  de  la  même  façon*,  de 
sorte  qu'il  est  impossible  de  dégager  à  coup  sur  de  ces  combi- 
naisons syntactiques,  la  forme  pleine  du  premier  mot*. 

67.  La  trouvons-nous  entre  voyelles?  Non,  car  dans  celte 
région  ]e  li  de  i[fe-\-votjelie  a  été  traité  comme  tout/Zinter- 

I.  ejes  dans  la  vallée  île  Lus  el  la  liar^ge,  ou  a  |iOHtlDnii|ue  passe  à 
e  devant  s  :  eja  baka,  ejez  bakes. 
■i.  Je  n'en  suis  pas  absoluKienl  cerlaîn  pour  p,  t.  k,  devant  r,  1,  et  J 


le  père 

ep  pal 

le  loup 

le  vin 

eb  bt 

le  lit 

le  temps 

et-tens 

le  roi 

le  jour 

ed-  dia 

le  frui 

la  tële 

ek-kap 

le  san 

le  hibou 

ag-gabys 

le  jeu 

le  mont 

em-mnn 

ou 

le  nom 

en-nnm 

—  30  — 
vocal  et  a  donné  r  :  iiliim   hominem   donne  ej'umi,  comme 
bella  Aonne  bua. 

68.  En  résumé  l'article  dérivé  A'Ule  n'apparaissant  jamais 
que  sous  une  forme  syntactique,  sa  forme  pleine  n'a  pas  de 
tradition  historique,  et  lorsqu'on  veut,  par  exception,  désigner 
le  mot  isolé,  c'est  sur  les  comliinaisons  syntactiques  qu'on  le 
reforme.  Rien  d'étounant  donc  à  ce  que  ce  soit  par  t  qu'on 
l'ait  terminé.  Mais  cette  forme  du  singulier  n'est  pas  bien  fixe. 
et  les  variantes  fournies  par  les  paysans  sont  amusantes  à 
enregistrer.  On  m'a  dit  plus  d'une  fois  :  «  a'ai  ke  parlam  per  e; 

eb-be  uc,  ek-ka'mi,  ke  hi  kam  e  ad  da'ban  de  ludz  em  mnts.  a'kiu 
ke  I  bikan  lu  ;  lu  be'tEC,  lu  ka'mî  »  (Ici  nous  pai'lons  par  8  :  h 
ipaii.  le  chemin.  Nous  mettons  e  devant  tous  le.s mois.  Là-bas 
ils  y  mettent  lu  :  If  veau,  le  chemin). 

Enfin  si  mes  notes  de  1890  sont  bien  exactes,  on  m'a  ditec, 
■en  à  Sarrance,  quand  J'ai  demande  de  séparer  les  mots  dans 
eUen,  "  le  saint  ».  —  Ce  désordre  de  formes  est  bien  la  preuve 
d'une  absence  de  tradition. 

69.  En  somme,  quand  nous  disons  que  l'article  est  et, 
cela  signifie  simplement  qu'il  est  e  suivi  d'une  consonne  indé- 
terminée ;  et  que  lorsqu'on  cherche  à  isoler  cette  consonne, 
on  en  fait  généralement,  mais  pas  toujours,  un  t. 

Au  pluriel,  le  t  s'est  introduit,  sans  doute  par  analogie  au 
singulier,  dans  tout  le  territoire,  Je  crois.  Mais  il  tombe  sou- 
vent, et  on  dit,  par  exemple,  es  kaos  n  les  champs  ». 

70.  Dans  la  région  Est,  ainsi  que  la  région  médiale  (c'est- 
à-dire  là  oïl  la  terminaison  en  -t  serait  phonétiquement  régu- 
lière), le  t  s'est  introduit  aussi  entre  voyelles,  puis  vocalisé: 
sd  onti  "  l'homme  a. 

Cela  est  tout  à  fait  régulier  en  Labedan,  où  tout  t  final 
suivi  de  voyelle  est  vocalisé  :  py'jad  enta  t 'snm  «  montez  jus- 
qu'au haut  ",  au  lieu  de  pyjat. 

Dans  les  Trois-Villages,  la  vocalisation  du  t  final  se  trouve 
encore  à  ma  connaissance  pour  le  pronom  neutre  at  :  ainsi 
ktpadadit  pour  kipeataditH  qui  vous  l'a  dit  ».  Elle  n'a  pas 
lieu  ailleurs.  Mais  la  vocalisation  du  t  final  de  et  et  de  at  me 
parait  être  la  cristallisation  d'un  fait  autrefois  universel,  et 
qui  n'a  subsisté  que  pour  eux,  par  suite  de  la  cohésion  intime 
de  ces  proclitiques  avec  le  mot  suivant.  De  nos  Jours  en  effet, 


—  40  — 

rassirailation  diminue  dans  le  Sud-Ouest,  et  si  M"**  Sarthou  *, 
âgée  de  89  ans,  dit  kipadadit,  ses  petites-filles  disent  kipatadit. 
Tout  récemment  la  forme  de  Tarticle  suivie  de  voyelle  a 
changé  aussi  dans  les  Trois- Villages  ;  tandis  que  M"®  Sar- 
thou dit  encore  ed  omi  comme  les  Labedanais,  ses  petites- 
filles  disent  ej'omi  comme  les  Barétounais.  La  forme  de 
rOuest  a  remplacé  la  forme  autochtone,  par  simple  substi- 
tution évidemment. 


1.  En  1891.  Morte  depuis.  —  M.  Camélat,  du  reste,  ne  croit  pas  que 
rassimilation  diminue. 


CHAPITRE  II 

Valeur  des  chartes  pour  la  géographie  dialectale.  — 
Le  dialecte  littéraire  dans  le  Sud-Ouest. 

71.  Ayant  fait  la  géographie  de  Tarticle  montagnard  et 
indiqué  ses  différentes  formes,  la  première  chose  à  faire,' 
semble-t-ii,  devrait  être  de  rechercher  par  les  chartes  si 
Tétat  actuel  est  ancien. 

Malheureusement  les  chartes  n'apportent  sur  ce  point 
aucune  lumière.  Celles  de  Laruns  ou  de  Bielle  offrent  bien 
uniquement  l'article  lu,  la,  comme  le  patois  qui  sy  parle 
aujourd'hui;  mais  celles  d'Arudy,  de  Barétons,  d'Aspe,  d'Olo- 
ron  ou  de  Monein  ne  contiennent  pas  non  plus  un  seul  exemple 
de  et,  era.  Partout  c'est,  à  bien  peu  de  chose  près,  le  même 
béarnais,  et  à  comparer  les  chartes  de  Pau  ou  d'Orthez  avec 
celles  d'Accous  ou  d'Arette,  on  ne  pourrait  pas  se  douter  des 
divergences  profondes  qui  existent  entre  les  patois,  et  dont 
quelques-unes  remontent  jusqu'au  latin.  11  y  a,  en  effet,  et 
il  y  a  eu  en  Béarn,  dès  une  époque  reculée,  un  dialecte  litté- 
raire qui  s'est  imposé,  —  comme  ailleurs  le  Français,  —  aux 
notaires  de  toutes  les  localités.  Seulement,  le  champ  de 
bataille  étant  plus  petit,  la  victoire  du  dialecte  littéraire  dans 
le  Sud -Ouest  a  précédé  les  plus  anciens  textes  qui  nous  sont 
parvenus,  tandis  que  le  Français  ne  règne  seul  en  France 
que  depuis  la  Révolution.  Cette  question  a  une  importance 
suffisante  pour  que  je  m'y  arrête  un  instant. 

72.  Actuellement,  le  Béarnais  littéraire  n'est  pas,  comme 
le  Français,  l'Allemand,  l'Anglais,  une  langue  qu'on  enseigne 
dans  les  écoles,  la  grammaire  à  la  main.  C'est  plutôt  un  dia- 
lecte, qui,  soit  en  vertu  d'une  tradition,  soit  parce  qu'il  est 
celui  de  la  capitale,  soit  parce  que,  réellement,  il  a  quelque 
chose  de  particulièrement  harmonieux,  a  pris  de  lui-même  la 


i2  - 

suprématie  sur  les  autres,  et  s'impose  volontiers,  comme 
l'ancien  Provençal,  aux  littératenrs  et  aux  orateurs  locaux.  II 
n'a  pas,  bien  entendu,  une  forme  absolument  définie  ;  i]  subit 
dans  son  vocabulaire,  dans  sa  grammaire  et  surtout  dans  sa 
prononciation,  l'influence  du  patois  natal  de  ceux  qui  le  par- 
lent. C'est  uuo  tendance  plutôt  qu'un  fait  concret.  Cependant 
le  Béarnais  littéraire  actuel  serait  assez  exactement  repré- 
senté par  le  patois  des  environs  de  Pan,  Gan.  Morlaas,  si  on 
remplaçait  un  petit  nombre  do  localisrocs  de  cette  région  par 
des  formes  plus  générales. 

C'est  ce  patois  qu'un  nous  présente  dans  le  Sud-Ouest 
comme  le  modèle  du  Béarnais.  .laitaaii»  personne,  dans  cette 
région,  ne  m'a  dit  qu'il  préférait  le  patois  de  tel  autre 
endroit.  «  lu  nulbe'joi  patw^s,  k  ù  gan  »,  me  disait  à  Oan 
M.  Morujeii,  répétant  l'opinion  de  son  parent  M.  Garet,  curé 
doj en  de  Salies',  n  a'Bi  k  il  Inbeii'table  pa'twca  »,  m'a  dit  un 
homme  de  Lasseube.  C'est  le  Béarnais  de  Pau,  qui  est  son 
propre  patois,  que  M,  Lespj  a  pris  pour  modèle  dans  sa  gram- 
maire et  son  dictionnaire. 

83.  En  dehors  de  cette  région,  soit  en  Béarn,  soit  même 
dans  les  pays  voisins,  dans  toute  ta  Gascogne,  on  trouve  cer- 
tainement des  gens  qui  vous  disent  que  leur  propre  patois  est 
le  plus  joli  ;  mais  c'est  toujours  celui  de  Pau  et  environs  qu'ils 
mettent  en  second.  D'autres  le  mettent  en  premier.  M.  le  curé 
de  Lasseube.  originaire  des  environs  de  Lerabeye,  me  disait 
que  là  où  l'on  parlait  le  plus  joli  Béarnais,  c'était  à  Gan.  à 
Pau  [où  pourtant  on  le  mélange  un  peu  avec  le  Français),  à 
Morlaas,  à  Leacar.  M™'  Dupouy,  la  maîtresse  de  l'hôtel  du 
Commerce  à  Arzacq,  me  parlait  avec  enthousiasme  du  patois 
de  Pan.  A  Saraadet  canton  do  (^leaune),  M""  Dupin,  pro- 
priétaire de  l'hôtel,  me  disait  :  '<  la  bjar'nes  k  il  far  mA  ht'xa] 
ke  lu  pa'tW£B  de  p^rnasu  u.  A  Arrens  (cauton  d'Aucun, 
Hautes- Pyrénées)  le  propriétaire  de  l'Hôtel  de  France, 
M.  Lorret.  me  disait  la  même  chose.  M""  Carite.  d'Ossun, 
établie  à  Pau,  s'exprime  ainsi  :  "  lu  palwes  de  paû,  k  li  md 
be  jol  k  a  nnsle.  in:a  tu  ty  a  ans;,  k  im  pa  j^,/  k  ;1  m;i  be'jsi  ke 
hen  lus  bi  lagjes  d  où  tar  ;  m^S  k  d  m:l  fi  lu  bjar  nés.  " 


k 


1.  Le  même  qui  a  publié  des  .Nocis  patois, 


À 


—  43  — 

84.  Ce  qui  est  plus  probant  que  des  appréciations  for- 
mulées expressément,  c'est  l'influence  exercée  par  les  formes 
du  dialecte  littéraire.  En  effet,  on  les  voit  s'imposer  mùme  à 
ceux  qui  prétendent  préférer  leur  patois  natal. 

Les  curés,  dès  qu'ils  montent  en  chaire,  parlent  en  Béar- 
nais littéraire.  M.  le  curé  de  Gurmençon  (canton  de  Sainte- 
Marie),  né  à  Lées  (canton  d'Accous,  en  me  confirmant  ce  fait 
que  j'ai  souvent  observé,  me  l'expliquait  comme  suit  :  «  Nous 
autres  curés,  nous  quittons  notre  village  avant  d'en  bien  con- 
naître le  patois;  nous  nous  trouvons,  au  séminaire,  avec  des 
Béarnais  de  toutes  les  régions  ;  puis,  nous  changeons  de 
paroisse  plusieurs  fois.  Nous  adoptons  ainsi  un  langage  qui 
est  la  moyenne  de  tous  ceux  que  nous  entendons  parler. 
D'ailleurs  les  paysans  eux-mêmes  riraient  de  nous  entendre 
employer  un  patois  tout  à  fait  local.  Ils  n'y  sont  pas  habitués. 
Il  y  a  quelque  temps,  j'entendais  à  Lées  M.  X...  faire  une 
petite  allocution  en  patois  à  un  mariage.  Il  est  de  Lées,  et  n'a 
rien  voulu  abandonner  du  patois  de  son  village.  Eh  bien, 
moi-même  qui  suis  de  Lées  et  passionné  pour  mon  patois,  j'en 
étais  étonné  ;  et  je  voyais  bien  des  gens  qui  riaient.  » 

85.  Je  vais  montrer  par  quelques  exemples  cette  conta- 
gion du  dialecte  littéraire  de  la  Plaine. 

Ses  principaux  caractères  sont  les  suivants  : 

ij  à  l'initiale,  j  à  la  médiale  ou  après  consonnes,  et  non 
^5.  5  :  iju  a  je  »  ;  py  ja  «  monter  »  ;  ezbar'ja  «  effrayer,  et 
non  d5u,  py'sa,  ezbar'3a.  jj  et  non  d5,  5,  Ï5,  dans  les  termi- 
naisons -aticym,  -idicum,  -inicum  :  biladjje  «  village  », 
hi|je  ((  foie  »,  di'menjje  »  dimanche  »,  au  lieu  de  bilad5e, 
bila5e,  bilai5e,  etc. 

d  provenant  de  d  intervocal,  et  non  z  ou  Tune  des  formes 
résultant  de  la  chute  du  d:  kade  «  tomber  »,  au  lieu  de  kaze, 
kaje,  ksi  ou  ke. 

t  à  la  2^  personne  pluriel  des  verbes,  et  non  ts:  ke  kan'tat 
«  vous  chantez  »,  au  lieu  de  ke  kan'tats. 

t  au  singulier,  ts  au  pluriel  correspondant  à  //  final  en 
roman,  et  non  c,  t/au  singulier,  t/,  /,  ï/,  ïuau  pluriel  :  be  Ut 
a  veau  »,  betits,  non  betcc,  beUt/,  etc. 

l/au  pluriel  des  mots  qui  ont  L  au  singulier,  et  non  une  des 
autres  formes:  bjd/u  vieux  »,  non  huAs,  bjdts,  etc. 


0  correspondant  â  a  postLooiquelalin,  et  non  a  ou  a  :  beluo 
«  génisse  »,  nonJie'tija  ou  beUie. 

In,  la  et  non  et,  aia  ;  —  k  d  h  il  est  »,  et  non  ko  do;  — /ila 
«  six  »,  el  non  si»  ou  b)(s  ;  —  omi  ic  homme  »,  et  non  ami; 
—  bjrrre  "  beurre  »,  fji'nesto  «  fenêtre  ■a,  jje  h  hier  ».  et  non 
bu'de,  arrjssta  ou  hJEStia,  JErmo  ;  —  bjene,  tjene,  kc  bienJ 
«  venir,  tenir,  je  viens  »  et  non  bî,  lî  (bi,  ti),  ke  bjepk  ou  ke 
bjBl,  etc. 

En  outre,  le  patois  littéraire  ne  conserve  de  l'n  séparable 
latin  que  tout  au  plus  la  nasalitton  de  la  voyelle  précédente  : 
pB  ou  pa  «  pain  ",  et  non  pan. 

Je  n'ai  fait  qu'indiquer  les  faits  les  plus  importants,  ceux 
qui  sont  les  plus  caractéristiques  du  dialecte  littéraire.  Pour 
entrer  dans  les  détails,  il  ne  faudrait  rien  de  moins  qu'une 
étude  comparative  de  tous  les  patois  du  Sud-Ouest. 

86.  Voyons  maintenant  eoiiimcnl  ces  caractères  chassent 
tes  autres. 

Eaux-Bonnes  est  une  enclave  du  dialecte  littéraire  en  pleine 
vallée  d'Ossau.  L'étude  de  son  parler  est  malheureusement 
très  difficile,  parce  qu'une  foule  de  patois  se  mélangent  dans 
cette  station  thermale,  fille  de  sa  source,  et  qui  ne  s'est  déve- 
loppée que  depuis  une  cinquantaine  d'années.  La  population 
d'Eaux-Bonnes  est  venue  un  peu  de  toutes  les  parties  du 
Béarn  et  de  la  Bigorre;  de  Bruges,  d'Arthez,  d'Asson  (canton 
de  Naj),  de  Ferrières,  d'Arbéost  (canton  d'.\ucun,  Hautes- 
Pyrénées),  tout  autant  que  d'Aas  ou  de  Lanins.  Parmi  ces 
gens  de  provenances  diverses,  les  uns  —  ceux  qui  sont  venus 
déjà  âgés,  ou  les  Ossalois  qui  hivernent  dans  les  villages 
voisins  —  conservent  en  général  leur  patoi.<i  relativement 
pur;  mais  lorsqu'ils  l'altèrent,  c'est  pour  se  rapprocher  du 
langage  de  la  Plaine.  Les  autres  —  les  plus  jeunes,  et  ceux 
qui  ne  retournent  guère  chez  eux  —  adoptent  un  parler 
hybride,  mais  bien  plus  semblable  à  celui  de  la  Plaine  qu'à 
celui  d'Ossau. 

Il  faudrait,  pour  démontrer  ceci,  avoir  recueilli  le  parler 
d'un  grand  nombre  d'habitants  d'Eaux-Bonnes  de  prove- 
nances diverses,  et  comparer  leur  patois  actuel  à  celui  d'Os- 
sau, en  notant  les  différences,  puis  comparer  les  formes  extra- 
ossaloisea  ù  celles  de   leurs  villages   d'origine,  pour  voir  ce 


45 


qui  est  une  simple  conservation;  le  reste  donnerait  la  mesure 
de  l'action  littéraire.  Je  ne  peux  faire,  ce  travail  que  d'une 
façon  rudimentaire,  mais  voici  quelques  faits  significatifs. 

Une  femme  de  25  à  30  ans,  née  à  Goust  (canton  de  Laruns), 
et  n'ayant  guère  quitté  la  vallée,  ditjja,  ramajje,  py  ja,  ezbar'ja, 
kas'ut,  bétels  comme  dans  la  Plaine,  au  lieu  de  5a,  ra'ma5e,  py'5a, 
ezbar'5a,  kaa'Ut/,  be'tcits  comme  à  Goust  et  dans  tout  Ossau. 

Augustin  Lanusse,  54  ans  environ*,  d'une  famille  d'Aas, 
ayant  séjourné  à  Pau  bon  nombre  d'hivers,  termine  la  2®  per- 
sonne du  pluriel  par  t  comme  dans  la  Plaine  et  non  par  ta 
comme  dans  la  Vallée  :  kampje'net,  kumbu  Xat,  au  lieu  de  kam- 
pje'neU,  kamba'Xata. 

M.  Lablangue*,  né  à  Arbéost,  mais  élevée  Eaux-Bonnes 
depuis  rage  de  1  an,  fait  l'a  posttonique  latin  =^  0  comme  vers 
Pau,  au  lieu  de  a  comme  en  Ossau  et  dans  son  village.  11  rend 
•it-f-8  par  -1/  comme  dans  la  plaine  (y  bjs-^,  dyz  bjd/)  au  lieu 
de  'if  comme  à  Arbéost  (y  bjd,  dyz  bjcïy),  et  de  -ïts  Uts,  comme 
en  Ossau  (bjdts,  bjdlta,  bjslts,  bjcla). 

Je  peux  donc  donner  comme  un  minimum  le  tableau  sui- 
vant, qui  montre  Eaux-Bonnes  se  séparant  régulièrement 
d'Ossau  pour  marcher  avec  la  plaine. 


KN VIRONS    DE    PAU 

EAUX-BONNKS 

OSSAU 

(//  tinal) 
(//  final  -h  s) 

(/;  -h  «) 

t 

u 

1; 

t 

ta 
1; 

C,  t; 

lia 

Hs,  Uts,  la 

-aticum 

j  initial 

j  médial  ou  appuyé 

-lis  verbal 

-aije 

•      • 
• 

J 
t 

-ajje 

•      • 

|].  ] 

• 

t 

-aoe 

d3.  3 

5 

ta 

a  posttonique 

0 

0 

a 

87.  Eaux-Bonnes  est  à  son  tour  un  centre  du  parler  litté- 
raire qui  infecte  les  villages  voisins.  A  Aas,  ^  Laruns,  cette 
influence  est  très  marquée  ;  dès  qu'on  s'observe  un  peu  en  par- 
lant, on  emploie  certaines  formes  littéraires,  telles  que  aute- 
men  ou  aatede'men  pour  aade'men   «  autrement  ».  Quelques- 

1.  En  1891.  Mort  depuis. 

2.  Cest  le  père  de  Léopold  dont  j*ai  étudié  le  patois  dans  la  Revue 
des  Patois,  lli,  106. 


DJALUQUE 


LITTÉRAIRE 


—  46  — 
unes   de    ces    formes    deviennent    déflnitivea  ;    ainsi   ba'de 
11  beurre  »  a  été  remplacé  à  Aas  par  byrro,  tandis  qu'il  sur- 
vit encore  à  Béost,  Bagès  et  Loavie  Soubiron,  'jni  sont  plus 
luin  d' Eaux-Bonnes. 

88.  En  Azuii  (c'est  la  vallée  du  Labedan  nii  sont  Aucun 
et  Arrens),  on  peut  bien  se  rendre  compte  de  l'invasion  du 
dialecte  littéraire.  »  Tous  les  morceaux  de  littérature  orale 
se  disent  en  Béarnais  plus  ou  moins  pur  ».  écrit  Camélat. 
On  pourra  juger  de  la  profonde  différence  qui  existe  en  A/un 
entre  le  patois  et  la  langue  littéraire,  par  le  petit  dialogue 
ci-joint,  dont  Camélat  m'a  fourni  et  la  version  courante,  et 
la  refaçon  bien  locale.  Il  est  très  populaire  dans  la  vallée. 


VERSION   P*T013E 

i  d  ûji  jjeb  'bus  ? 
E  de  ^u'daii.  k  ç!  de 
'UtAz  amidz  a  yu'daa. 
e  'ju  ta'bë. 
EJem  maji'dfttf 
E  wi,  wi. 

i  kin  s  a'pçja  ja  'bnsla  'hènna? 
i  ma'jia. 
i  ja  'nu  ta'bë. 
t  se  5'a'je  bçja  'nosa  ? 
'o  se  ne  ya'je,  se  ne  ya'je, 
frai/,  SOS,  pa'jeus,  a  niits, 
'wsk  ke  'jîjàni  de  'tuts  ; 
k  a'jem  3a  kartar'rota 
de  ha'^aj.  ke  hajep 
'kjusta  de'bat.  'kjusta  de'sys, 
E  'wEp  picçar'iMts  de  bl.  se 
mes  n  a'sam  s'yt,  mes. 
ke  n  3jàm  bœ'bœt. 


£  d  un  Eb  'bus  ? 

êde  yii'daû  .  eî  de 

Ibsdz  a'midz  a  ^u'daîî. 

£  kiim  JU  a'taù. 

£  JÊm  maji'datï 

£  wi,  wî. 

E  kin  3  a'pEja  bssta  'spuza  ? 

E  ma'ji. 

E  la  'mjena  ta'bê, 

=  se  j  a'bî  btaa  'nosa^ 

'o  se  n  j  a'bs,  se  u  j  a'b;, 

frais,  SOS,  pa'jens,  a'mits, 

'wïk  k  'tjàn  de  'tuts  ; 

k  a'bôm  va  kartar'rota 

de  ba'jCar,  ke  hazep 

'kjusta  de'bat,  'kuusta  de'svs, 

£  'w£p  pit/ar'rats  de  bî.  se 

'rnës  n  a'busàm  a'byl,  mes 

ke  n  'o.iani  he'gyt. 


Traduction 

—  Et  d'où  êtea-vous?  —  Et  de  Goudau  ;  j'ai  beaucoup 
d'amis  k  Goudau.  —  Et  moi  aussi,  —  Et  étes-vous  marié  ?  — 
Eb  oui.  oui.  —  Et  comment  s'appelle  votre  femme  (  —  Eh 


47 


Marie.  —  Et  la  mienne  aussi.  —  Et  s'il  y  avait  belle  noce  ?  — 
Oh  s'il  y  en  avait,  s'il  y  en  avait,  frères,  sœurs,  parents, 
amis,  huit  nous  en  étions  de  tous  ;  nous  avions  un  cinquième 
d'hectolitre  d'orge,  nous  faisions  croûte  dessous,  croûte  des- 
sus ;  et  huit  double-litres  de  vin.  Si  plus  nous  en  avions  eu, 
plus  nous  en  aurions  bu. 

Bien  qu'il  y  ait  dans  la  forme  courante  de  ce  morceau  des 
archaïsmes  (el  de  bedz  amis,  au  lieu  de  k  ci)  Tet  des  traces  de 
l'influence  du  Français  ('mjena)  les  modifications  du  patois 
sont  dues  surtout  au  Béarnais  littéraire. 

89.  Tous  les  caractères  cités  plus  haut  n'ont  pas  une  égale 
importance. 

3,  ds  sont  tolérés  même  en  poésie,  grâce  à  Navarrot  qui 
était  d'Oloron,  où  ces  formes  sont  seules  courantes  ;  c  ou  cç, 
ou  t/  est  une  forme  admise  dans  les  ouvrages  patois  de 
rOuest*,  à  cause  de  l'importance  de  Salies  et  d'Orthez  comme 
centres  littéraires.  Mais  sur  la  limite  de  la  région  où  //  final 
donne  c  et  de  celle  où  il  donne  t,  entre  Précilhon  et  Peyre, 
j'ai  eu  souvent  bien  de  la  peine  à  déterminer  à  quel  domaine 
appartenaient  les  villages  ;  dans  un  grand  nombre,  en  effet, 
on  mélangeait  t  et  c  d'une  façon  qui  permettait  de  voir 
clairement  une  influence  littéraire.  —  Les  Chalossais,  qui 
n'arrivent  guère  en  parlant  à  se  défaire  de  leur  n  (=^  n  sépa- 
rable),  écrivent  pan,  bin,  même  en  poésie.  En  Ossau,  d'au- 
tre part,  on  évite  même  5  et  t/,  dès  qu'on  veut  parler  bien. 
A  Neuilly-sur-Seine,  j'ai  une  fois  lié  conversation  avec  un 
de  ces  chevriers  béarnais  qu'on  rencontre  un  peu  partout.  Il 
disait:  iju,  be'tst.  «  Et  d'où  êtes-vous  ?  —  De  Laruns.  —  Mais 
à  Laruns,  on  dit  3U,  be'Ut/.  »  C'est  à  peine  s'il  a  voulu  le 
reconnaître.  «  ke  n  ja  ki  ad  dizen  »,  répétait-il.  «  11  y  en  a 
qui  disent  comme  ça.  »  —  L'adoption  par  les  Ossalois  do 
formes  béarnaises  comme  bilaije  est  d'autant  plus  remar- 
quable que  t'influence  du  français,  qui  n'est  pas  non  plus  négli- 
geable, tendrait  plutôt  à  faire  conserver  la  forme  bi'lase. 

1.  On  écrit  -IÇy  Ih,  -igl,  ty  :  nabely  «  nouveau  »,  c'est-à-dire  nabec. 
Dans  sa  séance  du  U*^  avril  1900,  la  Commission  administrative  de 
rEscole  Gaston  FébiiR  a  adopté  la  moins  mauvaise  de  ces  graphies, 
celte  par-//i,  que  proposait  M.  Bourcier  :  nabvth. 


umi,  Gj^s  ou   Bûs,  ke  de,  bnde,  bi,  tî,  arr);sla  ou  hjfSUa,    ne 

sont  employés  ni  en  littérature,  ni  en  con*ersatioD  par  ceux 
qui  veulent  parler  fin.  Sur  beaucoup  de  points,  l'ancien  ferme 
n'est  plus  qu'un  souvenir,  ou  du  moins  tend  à  disparaître. 

Voici  l'histoire  de  bnda  à  Pè  de  Hourat  (canton  d'Arudj). 
d'après  le  propriétaire  de  l'établissement  thermal,  M.  Ort 
(50  ans): 

11  la  'm£  yjan'tanto  ke  ài'zt  bu'de  :  ke  bas  'sa  lu  bu'de.  hiz 
'uriklez  de  pa'pa,  bu'de  ta'bê.  lu  pa'pa  ke  di'ze  'byrre, 
per'mu  k  £jo  mjïXe  'dit.  kwam  be'n=œ  bu'de  a  'paù,  laz 
arkar'dsjos  ke  di'z=n,  'kwam  bu'Ied  de  keb  'hyrre'i  —  ala'bets 

I  abi't^yde  de  'dize  'byrre  ke  'bje  de  'kiu.  "  —  C'est-à-dire  : 

II  Ma  graud'tante  disait  «  bu'de  »  :  «  tu  vas  faire  le  beurre  jj. 
Les  oncles  de  papa,  ■<  bu'de  »  aussi.  Papa  disait  "  bjTre  ", 
parce  que  c'était  mieux  dit.  Quand  on  vendait  du  beurre  à 
Pau,  las  revendeuses  disaient  :  «  Combien  voulez-vous  de  ce 
beurre.  "  —  Alors  l'habitude  de  dire  h  bjrre  »  vient  de 
là.  « 

11  wii  ",  m'a  dit  un  propriélairL- d'Estialesq  (canton  d'Olo- 
ron),  M.  Armagnac,  "  dezempy/'  kinze  a  bint  ans,  ke  kn'meoflon 
de  ibi'ja  a  dize  de  umi  enta  ami.  ■■  —  Aujourd'hui,  depuis  15 
ou  20  ans,  on  commence  à  se  tourner  à  dire  «  omi  »  pour 
Il  uroi  II. 

Il  y  a,  naturellement,  des  influences  contraires.  Tandis  que 
omi  envahit  Olopon,  les  gens  d'Arette,  dont  la  forme  native 
est  précisément  omi,  apprennent  à  diro  umi  pour  parler 
comme  à  Oloron,  qui  est  leur  chef-lieu.  De  même,  ils  rem- 
placent leur  ijo  11  je  ■>,  dfi  sans  doute  à  une  vieille  influence 
espagnole,  par  le  gu  d'Oloron,  plutôt  que  par  le  jju  de 
Pau. 

90.  et,  sja,  doivent  étro  étudiés  avec  plus  de  détail.  Leur 
recul  est  imminent.  MM.  les  curés  de  Béost  et  de  Louvie- 
Soubiron  (canton  de  Lariins),  nés  à  Castet  (canton  d'Arudy) 
où  on  emploie  l'article  ruontagnard,  l'ont  abandonné  com- 
plètement. Beaucoup  d'autres,  nés  en  plein  patois  monta- 
gnard, habitant  une  paroisse  de  la  montagne,  ne  conservent 
l'article  tonique  qu'en  conversation,  mais  disent  lu,  la,  dès 
qu'ils  montent  en  chaire.  M.  le  curé  de  Buziet,  né  près 
d'Oluron,   trouvait  et,  eia   grossiers,   ii   Vous  savez  »,  ajou- 


—  19  — 
lail-îl  par  manière  d'exiiUcitioii,  i<  i;a  ue  se  dit  que  dans  un 
tout  petit  territoire  ".  A  Arbéost.  et  dans  bieu  d'autres  vil- 
lages uiriDtagnards,  uii  fommeni;ait  par  répondre  à  mes  ques- 
ti<ms  :  laz  aûias,  Inz  arbes  ;  et  il  me  fallait  tourner  <:ette  ma- 
nie en  ridicule  (personne  n'est  plus  sensible  à  la  moquerie 
qu'un  Bé^arnais)  pour  les  faire  revenir  à  leur  patois  naturel. 

Dans  ([uelques  régions  où  ou  emploie  et  comme  article  ordi- 
naire, on  le  remplace  par  lu  pour  les  noms  qu'on  prononce 
avec  respect.  A  Izeste,  M""  Arnoldo  m'a  donné  une  série  de 
testes  sans  jamais  employer  l'arlick  de  la  Plaine  ;  mais 
quand,  traduisant  la  parabole  de  l'Enfant  Prodigue,  j'ai  pro- 
posé k  :1  pe  kak  kanti  et  scû,  elle  m'a  tout  do  suite  arrêté  avec 
un  geste  pittoresque  de  dénégation:  kanuo  lu  sm.  De  même, 
elle  veut  In  bundin  el  non  eb  bundiu  »  le  Hori  Dieu  ». 

A  Béoéjacq  (canton  do  Nayj.  j'ai  eu  peine  à  faire  avouer  JL 
mon  premier  sujet  qu'on  disait  et,  eia  ;  et  même  après,  mal- 
gré son  liésir  de  me  bien  renseigner,  il  revenait  constamment 
k  in,  la.  Il  faut  dire  qu'il  avait  été  soldat  douze  ans,  son  père 
était  de  Mourens,  sa  femme  de  Beuste,  et  il  avait  vécu  par 
conséquent  dans  une  atmosphère  de  In,  la  ;  néanmoins,  ce 
n'était  qu'avec  les  étrangers,  et  comme  pour  leur  faire  hon- 
neur, qu'il  changeait  ainsi  son  patois. 

Le  même  mépris  pour  l'article  de  la  montagne  ressortait 
clairement  de  ce  que  me  disait  un  niumenl  après  un  homme 
avec  qui  je  faisais  route  vers  Bordeaux.  11  disait  toujours  In, 
la,  quand  même  j'employais  et,  eja.  Je  lui  ai  demandé  d'où  il 
était;  il  m'a  répondu  qu'il  était  de  Bénêjacq  :  seulement  il 
avait  couru  pas  mal,  et  il  allait  vendre  tous  les  ans  à  Pau. 
Alors,  comme  il  disait,  "  ou  se  met  à  la  portée  de  ceux  qui 
on  suit  le  vice  »,  et  on  parle 


que  E 


sont  moins  paloi 
comme  à  Pau. 

"   Mais    à  Bénéjacq,    avec  les  paysans,   comment   dites- 
vous  i  a 

"   n.  eja,  toujours,  o 

"  Et  avec  les  étrangers  vous  dites  In,  la  ?  » 

X  Oui,  qu'est-ce  que  vous  voulez,  pour  être  un  peu  moins 
grossier!  " 

Généralement  les  deux  articles  sont  mélangés  ;  on  emploie 
l'un  ou   l'autre  comme  cela  vous  vient  à  la  bouche.  Ce  nié- 

l'AWï.  —  /.'0.igiae  iltt  Oisû/uia.  i 


—  So- 
lange est  surtout  fréquent  dans  la  littérature  orale.  Voici  par 
exemple  quelques  vers  extraits  d'un  an'jsBt  ou  chant  funèbre 
Aspois  que  j'ai  transcrit  à  Sarrance  en  1890. 

soi  arri'bata  ta  pun'sizai, 

ep'jwua  ke  nû  haze  'klaau. 

soi  arri'bata  en  'suii  de  la  tano, 

k  si  eude'nyt  et  tiylt  de  la  kam'pano. 

91.  Dans  la  littérature  proprement  dite,  on  ne  trouve 
guère  que  In,  la.  M.  Henri  Peiisson,  d'Arette,  "  leFétibre  de 
Barétoua  »,  a  bien  écrit  quelques  poésies  où  les  articles  sont 
mélangés  comme  dans  la  littérature  orale  barétouuaise  ;  mais 
ces  tentatives  n'ont  pas  eu  de  suite.  Ainsi  une  fort  jolie 
chanson  qu'il  avait  publié  d'abord  sous  le  titre  Eih  *('  df  Mar~ 
lerou  «  le  soir  de  Toussaint  >i,  a  paru  dans  l'Almana  deu  hou 
Biarnés  de  1899  sous  la  forme  revisée  Lou  se  de  Marlerou. 

Quelques  tentatives  pour  écrire  en  patois  vraiment  local 
n'ont  trouvé  aucun  écho.  La  plus  sérieuse  est  la  publication 
d'un  recueil  de  poésies  de  grand  mérite,  en  pur  Azunois,  par 
M.  Camêlat,  sous  le  tilre  Et  piu-fjiu  d  era  me  lagiila,  c'est- 
à-dire  le  gazouillement  de  ma  /ttUe'.  Cette  œuvre  a  eu  un 
succès  d'estime  mérité  parmi  I(?s  spécialistes,  mais  ne  s'est 
absolument  pas  vendue.  Depuis,  Camélat  écrit  en  Béarnais 
littéraire,  et  ses  poésies  sont  fort  appréciées  :  ti^lle  sa  char- 
manie  idylle  Beline'.  —  Pourtant,  d'après  Camélat,  l'in- 
fluence du  Béarnais  diminue  dans  le  Labedan. 

92.  Je  pourrais  ajouter  beaucoup  d'autres  exemples.  Ce 
que  j'ai  dit  suffit  à  prouver  qu'il  existe  actuellement  en  Béam 
un  dialecte  littéraire,  qui  est  celui  de  la  Plaine,  et  particu- 
lièrement celui  des  environs  de  Pau  ;  qu'il  est  parlé  en  chaire 
parles  curés;  que  les  paysans  l'emploient  ou  cherchent  à 
l'employer  dès  qu'ils  parlent  à  un  étranger  ou  dès  qu'ils  font 
oeuvre  littéraire;  qu'il  tend  même  à  envahir  le  patois  jour- 
nalier et  intime. 

93.  Or  cette  situation  existait  certainement  autrefois,  Oa 
peut  croire  qu'elle  avait  à  la  fois  plus  de  force  et  moins  d'ex- 
tension. Moins  d'extension,  parce  que.  les  relations  et  les  ma- 


—  51   — 

riages  lointains  étant  plus  rares  ^  la  manie  de  la  mode  moins 
forte,  rattachement  aux  traditions  plus  universel,  un  petit 
nombre  de  personnes  seulement  était  exposé  à  l'influence 
littéraire.  Plus  de  force,  parce  que  ceux  qui  y  étaient  exposés, 
—  c'est-à-dire  ceux  qui  écrivaient,  notaires  ou  autres,  — 
avaient  étudié  dans  les  centres  littéraires,  adopté  la  tradition 
graphique  et  le  jargon  professionnel  de  leur  école. 

«  On  sait  qu'au  moyen  âge  le  Béarnais  a  été  très  usité 
même  en  dehors  de  ses  limites  actuelles;  grâce  à  l'union  des 
pays  de  Foix  et  de  Béarn,  il  a  été  employé  longtemps  comme 
idiome  officiel  dans  une  grande  partie  de  la  région  pyré- 
liéenne,  et  beaucoup  d'actes  des  xiv®  et  xv*  siècles,  relatifs  à 
la  Bigorre,  au  Nébouzan,  au  Comminge  et  au  comté  de  Foix, 
sont  écrits  en  Béarnais  *.  » 

Un  coup  d'œil  sur  les  textes  anciens  suffit  pour  faire  voir 
qu'ils  sont  soumis  aux  mêmes  influences,  —  littéraire  d'une 
part,  locale  de  l'autre,  —  que  j'ai  pu  surprendre  sur  le  vif. 

Pas  plus  que  MM.  Peyré  et  Montant*,  Navarrot^  qui  était 
d'Oloron  comme  eux,  n'emploie  ei^era,  dans  ses  écrits. 

Dans  les  poésies  de  Marie  Blanque,  chanteuse  funèbre 
aspoise  du  siècle  dernier,  les  deux  articles  sont  constamment 
mélangés^. 

Despourrin,  né  à  Adast,  près  Argelès,  et  qui  a  passé  toute 
sa  vie  dans  le  Labedau,  ne  montre  pas  dans  ses  chansons  un 
seul  exemple  à' et,  eva. 

On  le  trouve  au  contraire  seul  employé  dans  un  récit 
trouvé  sur  le  mur  de  l'église  d'Os  (Ariège). 

Mais  dans  la  Cansou  de  la  Bei'tat,  la  Croisade  des  Albi- 
geois^, la  Guerre  de  Navarre,  le  Nouveau  Testament  albi- 
geois du  Palais  Saint-Pierre   à  Lyon,  et  le  Débat  dlzam 


1.  Léon  Cadier,  article  Béarn,  dans  la  Grande  Encyclopédie. 

2.  Voir  Concours  Navarrot,  août  i890.  Pau,  Garet,  1890. 

3.  Né  en  1799.  Voir  Le  Chamonnier  d'Oloron,  Navarrot.  Pau,  Garet, 
1890. 

4.  Voir  Vignancour,  Poésies  béarnaises ^  avec  la  traduction  française. 
Pau,  1860,  in-8,  t.  I,  p.  266. 

Les  vers  cités  plus  naut  (§  90)  sont  probablement  d'elle. 

5.  Ces  exemples  ont  été  réunis  par  Roque-Ferrier,  Vestiges  d'un 
article  archaïque^  conservé  dans  les  patois  du  Midi  de  la  France.  Mont- 
pellier, 1879,  m  8. 


et   de   Sicart  i/c  Fitj>iciras\   l'article  tonique  est  en  infime 
minorité. 

94.  Voilà  pour  les  textes  littéraires.  Dans  les  documents 
d'archives,  les  exemples  de  l'article  Ionique  sont  plus  rares 
encore.  lis  se  ti-ohvent  ^iniquement  dans  la  région  Est  du  patois 
montagnard,  où  l'influence  béarnaise  a  toujours  été  moins  forte; 
et  encore  est-ce  dans  les  noms  de  lieux  seulement.  M.  Lucbaîre 
n'eu  a  trouvé  d'exemples  que  dans  le  Cartulaire  de  Bigorre  * 
et  dans  celui  de  Lézat  *,  Il  faut  ajouter  cependant  le  mande- 

■  ment  d'un  évêque  de  Comminges  du  xvni''  siècle  où  et.  era  sont 
presque  seuls  employés'. 

95.  On  voit  que  l'immense  majorité  des  textes  écrits  en 
pays  de  la  Montagne  n'ont  que  l'article  atone;  quelques-uns  le 
mélange  des  deux  articles,  et  un  tiês  petit  nombre  l'ai'ticle 
tonique  seul.  Or  comme  il  eu  est  exactement  de  même  dans 
les  textes  littéraires  actuels  de  cette  région  ;  et  comme  nous 
savons  que  l'article  tonique  est  le  seul  qui  y  soit  employé  en 
conversation  par  ceux  qui  ne  singent  pas  la  Plaine,  nous  pou- 
vons conclure  qu'alors  comme  aujourd'hui  le  seul  article  de  la 
Montagne  était  et,  eJa,  mais  que  la  tradition  littéraire  dont 
nous  tenons  le  dernier  chainon,  existait  déjà,  et  agissait, 
plus  fortement  qu'aujourd'hui,  sur  la  langue  écrite. 

Cette  explication  du  mélange  des  articles  dans  quelques 
textes  littéraires  est  conforme  à  celle  que  M.  Caix  a  donné  des 
articles  l'/et  lo  en  italien*,  et  la  vigoureuse  argumentation  du 
savant  italien  donne  de  la  force  à  la  mienne. 

96.  Il  est  impossible  de  croire,'  comme  semble  le  faire 
M.  Koque-Ferrier,  qu'il  y  a  eu  mélange  d'articles  dans  la 
langue  parlée.  Un  tel  mélange  n'aurait  été  possible  que  par 
suite  d'un  mélange  de  dialectes,  que  rien  ne  permet  de  sup- 
poser. En  tous  cas  on  ne  peut  pas  admettre  que  ille  ait  pu 
donner  dans  la  même  région  deux  formes  différentes,  ayant 
toutes  les  deux  le  même  sens.  On  voit  en  effet  que  dès  qu'une 
langue  se  trouve  en  possessiou  de  Jeux  articles,  par  suite 


.  Voir  flomunia,  IX,  15". 

.  Elude,  p.  229. 

,  Becueil.  n"*  3,  5,  G  el  Glossair 


mie  tli  l'itoloyia  Honiniiin.  ydj 


—  53  — 

d'une  évolution  de  sens  éprouvée  par  d'autres  raots,  elle  en 
laisse  tomber  un  :  c'est  ce  qui  a  lieu  en  Gascogne,  pour  l'ar- 
ticle es,  sa  dérivé  de  ipse,  ipsa  *. 

97.  De  ce  qui  précède,  on  doit  conclure  que  les  chartes 
n'ont  de  valeur  en  Béarn  (je  ne  cherche  pas,  bien  entendu,  à 
généraliser)  que  pour  Tétude  du  dialecte  littéraire  et  du 
développement  général  du  latin  dans  la  région  ;  et  qu'elles 
n'en  ont  pas  pour  la  dialectologie  locale.  11  serait  en  tous  cas 
complètement  inutile  d'y  chercher  la  géographie  ancienne  de 
l'article,  et,  pour  la  déterminer,  il  faudra  recourir  à  d'autres 
moyens  de  preuve.  Ce  sera  l'objet  du  prochain  chapitre. 

98.  Note.  —  Il  serait  intéressant  de  déterminer  les  dia- 
lectes qui  ont  surtout  concouru  à  la  formation  de  la  langue 
littéraire.  Je  n'ai  là-dessus  que  des  données  vagues.  Je  suis 
disposé  à  croire  que  le  foyer  littéraire  a  été  d'abord  les  Landes, 
puis  Orthez.  Cela  concorderait  avec  l'histoire  de  l'inttuence 
politique.  Puis  le  Béarnais  littéraire  offre  des  faits  qui  appar- 
tiennent à  cette  région  : 

La  notation  e  pour  a  posttonique  ne  convient  encore  aujour- 
d'hui, où  l'assourdissement  n'a  pu  qu'avancer,  qu'à  l'Ouest  et 
au  Nord-Ouest  du  Béarn  et  aux  Landes. 

La  notation  ihyef/,  thyaitsscr,  etc.,  exprime  une  pala- 
talisation  du  k  par  le  j  suivant  qu'on  trouve  dans  cer- 
taines parties  des  Landes,  et  sur  laquelle  je  n'ai  que  peu  de 
données  géographiques  qui  toutes  m'ont  été  fournies  par 
M.  Arnaudin. 

Quant  à  la  notation  aa,  oo,  re,  ii,  correspondant  à  a,  o,  c,  i 
plus  n  séparable,  elle  ne  peut  au  contraire  pas  être  née  dans 
les  Landes  où  ce  n  est  encore  conservé  sous  la  forme  d'un  n 


1.  On  pourrait  objecter  Texisten ce  de  deux  articles,  hinn,  hin,  hiô 
et  «rï,  sûy  pad  en  islandais.  Mais  outre  qu'ils  sont  d'origine  différente, 
ils  ont  un  rôle  distinct,  hinn  s'emploie  devant  un  adjectif,  suivi  ou  non 
du  nom  :  hinn  ûngi(maôur)  a  le  jeune  homme  »  ;  ou  sous  la  forme  faible 
-inn  -m  -id  après  le  nom  :  maôur-inn  «  l'homme  ».  C'est  seulement 
sous  cette  dernière  forme  qu'il  est  vraiment  article;  la  forme  forte  a 
gardé  un  peu  du  sens  démonstratif  ;  d'ailleurs  elle  n'est  plus  guère 
usitée  que  dans  le  langage  écrit.  —  sd  s'emploie  devant  un  nom  ou  un 
adjectif,  mais  le  sens  aéraonstratif  est  souvent  encore  très  apparent  : 
sa  gôÔi  hestur  «  ce  bon  cheval  ».  C'est  surtout  devant  un  adjectif  sans 
nom  qu'il  devient  un  véritable  article,  parce  que  dans  ces  conditions 
on  ne  peut  pas  mettre  -inn  final  :  sa  vundi  «  le  mèciiant  »  (Satan). 


—  5'i  — 

plus  ou  moins  affaibli.  Il  est  même  bien  étonnant  qu'elle  ait 
pris  naissance  en  Béarn,  où  actuellement  encore  la  voyelle  est 
plus  ou  moins  nasalée  dans  la  plus  grande  partie  du  pays  *. 

1.  L'orthographe  adoptée  par  la  Commission  de  VEscole  Gaston 
FéhtiSj  sur  l'avis  de  M.  Bourcier,  le  !«''•  avril  1900,  marque  la  nasala- 
tion  des  voyelles  par  un  accent  circonflexe  :  hi  «  vin  »,  hé  «  foin  », 
pâ  «  pain  ». 


CHAPITRE  III 


Comment  peut  s'expliquer  la  géographie  actuelle 

DE   l'article. 


99.  Un  fait  paraît  certain  à  la  simple  inspection  des  cartes  : 
c'est  que  la  géographie  de  l'article  ne  peut  pas  résulter  du 
développement  normal  du  latin  dans  le  Sud-Ouest.  On  ne  peut 
pas  admettre  que  toute  la  chaîne  et  une  bonne  partie  de  la 
plaine  appartiennent  sans  interruption  au  domaine  de  et,  eja, 
et  que  tout  à  coup  ce  domaine  soit  rompu  par  une  bande 
étroite  et  longue  qui  s'enfonce  jusqu'à  la  frontière.  C'est 
d'autant  plus  impossible  qu'on  trouve,  presque  à  l'embou- 
chure d'Ossau,  les  Trois-Villages,  qui  sont  comme  les  témoins 
de  l'existence,  à  une  époque  ancienne,  de  l'article  tonique  en 
Ossau,  et  relient  entre  elles  les  vallées  latérales*. 

On  peut  donc  regarder  comme  certain  qiie  la  la  s'est  intro- 
duit en  Ossau  postérieurement  à  la  divergence  de  traitement 
qu'a  subi  ille  dans  le  Sud-Ouest. 

100,  Il  s'agit  donc  de  déterminer  comment  lu  la  s'est  in- 
troduit. Y  a-t-il  eu  invasion  de  formCy  et  si  oui,  de  quelle 
région  est-elle  venue?  ou  invasion  de  population,  et  si  oui, 
quel  est  son  lieu  d'origine,  sa  date,  son  histoire? 

Je  vais  passer  en  revue  les  hypothèses  qui  peuvent  se 
produire. 

1.  On  pourrait  croire  que  le  patois  des  Trois-Villages  est  dû  à  une 
invasion  récente  venue  de  la  vallée  d*Aspe,  à  laquelle  leur  territoire 
tient  par  un  bout.  Mais  la  forme  ed  o'mi,  qui  est  remplacée  erï  Aspe 
par  ej  'umi,  rattache  plutôt  les  Trois-Villages  au  Labedan.  Voir  pour 
plus  de  détails,  §  223. 


1.  —  Commimaulé  d'origine  des  Osguidates  montani 
el  campextres . 

101.  SuivanI  en  uelad'Anville,  MM.  Raymonil',  Liichaire', 
Cadier*  placent  les  Osquidates  montani  dans  les  vallées 
d'Ossati,  Aspe  et.  Barétoua,  et  les  Oxtjnidaifs  campestres  dans 
les  Landes  du  Pont-Long  pt  dans  colles  de  Baras,  Bordeaux. 
On  pourrait  attribuer,  et  on  a  effectivement  attribué,  les  ana- 
logies linguistiques  à  l'identilé  de  la  race. 

Cette  hypothèse  ne  parait  reposersur  rien  de  solide.  D'ahord 
on  ne  sait  rien  de  précis  sur  le  lieu  de  résidence  des  Osqui- 
dates soit  montani  soït  campestres.  La  similitude  du  nom 
Ossau  —  dont  on  retrouve  le  radical  ailleurs,  par  exemple 
dans  les  mots  Osse,  Ossim  —  n'est  pas  une  preuve  suffisante 
pour  affirmer  que  les  Osquidates  montani  aient  habité  la 
vallée.  Quant  aux  Osquidates  campestres,  c'est  uniquement 
sur  les  relations  avec  le  Pont-Long  et  les  Landes,  des  Ossa- 
loîs,  successeurs  présumés  des  Montani,  et  sur  leur  commu- 
nauté de  race  prohafile  avec  les  Campestres,  qu'on  a  fondé  la 
localisation  de  ces  derniers'.  Mais  les  possessions  des  Ossa- 
lois  en  plaine  peuvent  tenir  à  d'autres  causes,  et  je  proposerai 
•  pour  les  expliquer  une  hypothèse  qui  nie  parait  plus  vrai- 
semblable. 

D'ailleurs,  quoi  qu'il  en  suit  de  cette  parenté  réelle  ou  sup- 
posée, il  est  impossible  de  lui  attribuer  sérieusement  la  res- 
semblance de  dialectes  en  question.  Pour  autant  qu'on  sait, 
l'influence  des  langues  prélatines  sur  le  Latin  ne  s'est  exercée 
que  pour  déterminer  des  tendances  phonétiques  ou  sjntac- 
tiques  générales. 

2.  —   Inpitenre  de  l'Amijon. 

108.  Si  l'article,  en  Aragon,  était,  ou  avait  été,  la,  la, 
Ossau  aurait  pu  adopter  cette  forme. 


3.  Grande  Eneyclopidie. 

4.  MenjouJet  place  les  Campfstres  vera  Arudy. 


—  57  — 

L*hypothèse  vaut  à  peine  qu'on  s  y  arrête.  Je  ne  connais 
pas  la  dialectologie  aragonaise  ;  mais  alors  même  que  la,  la, 
existerait  sur  le  versant  Sud  des  Pyrénées,  Aspe  et  Barétons 
auraient  adopté  cet  article  avant  Ossau.  Le  port  d'Ossau,  en 
effet,  est  peu  praticable  et  n'a  jamais  été  bien  fréquenté.  Le 
Pas  d'Aspe,  au  contraire,  a  été  traversé  par  une  grande  route 
depuis  Tépoque  romaine.  Une  forte  influence  d'outrè-monts 
est  d'ailleurs  sensible  dans  les  patois  d'Aspe  et  de  Barétons, 
et  augmente  plus  on  approche  de  la  frontière.  Pourtant  Aspe 
et  Barétons  n'ont  que  l'article  tonique,  ce  qui  prouve  qu'en 
Ossau  la  la  ne  vient  pas  de  T Aragon. 

3.  —  Influence  de  la  Plaine, 

103.  «  La  vallée  d'Ossau,  dit  M.  Luchaire,  moins  isolée 
que  les  deux  autres  (celles  d'Aspe  et  de  Barétons),  à  cause  de 
ses  relations  directes  et  constantes  avec  Pau  et  du  grand 
nombre  d'étrangers  qu'y  attirent  ses  stations  thermales,  a 
subi,  et  subit  de  plus  en  plus  tous  les  jours  dans  sa  phonétique 
et  son  lexique,  l'influence  du  Français  et  celle  du  Béarnais 
parlé  à  Pau.  Ainsi  le  patois  de  Bielle  ne  connaît  plus  l'article 
pyrénéen  et  era,  qu'il  remplace  par  le  béarnais  ordinaire 
loUy  la^  .y> 

M.  Luchaire,  qui  ne  paraît  pas  avoir  soupçonné  l'entre- 
croisement d'enclaves  existant,  comprend  d'ailleurs  Aspe, 
Ossau  et  Barétons  dans  un  même  sous-dialecte  a  de  la  mon- 
tagne »,  en  sorte  que  pour  lui  l'Ossalois  paraît  n'être  que  de 
l'Aspois  mélangé. 

104.  Cette  manière  de  voir  semble  au  premier  abord  se 
concilier  assez  avec  ce  que  j'ai  dit  plus  haut  de  l'influence  du 
dialecte  littéraire,  et  notamment  du  recul  de  et,  eia  devant  lu, 
la.  Je  n'ai  constaté,  il  est  vrai,  que  des  individus  isolés  intro- 
duisant l'article  de  la  Plaine  dans  des  villages  montagnards. 
Mais  rien  n'empêche  absolument  de  penser  que  la  limite  puisse 
reculer,  ou  que  des  enclaves  puissent  se  former. 

105.  Mais  il  faut  avouer  qu'il  serait  bien  bizarre  de  voir 
une  invasion  de  formes  sauter  par-dessus  trois  villages  situés 

1.  Étude,  p.  286. 


—  58  — 

presque  en  plaine,  pour  s'emparer  d'autres  villages,  situés 
au  milieu  de  la  montagne,  et  dont  quelques-uns,  comme  Goust, 
Louvie-Soubiron,  Bagès,  Listo,  se  trouvent  loin  des  routes.  — 
On  verra  plus  luiri,  que,  quand  il  y  a  une  invasion  de  formes 
certaine,  elle  s'empare  d'Arudy  avant  d'atteindre  le  Haut- 
Ossau  '  (voir  §§  199  s.). 

En  admettant  même  que  cotte  marche  puisse  subir  des.' 
exceptions,  il  faudrait  prouver  encoFe  que  l'inttuence  est  assez 
ancienne  et  assez  forte  pour  avoir  chassé  ot  ej&  d'un  terri- 
toire aussi  étendu,  et  dont  les  Hancs  étaient  gardés.  J'ai  pu 
m'assurer  eu  consultant  les  vieux,  que  depuis  150  ans  au 
muins.  In  la  existe  seul  en  Ossau,  sauf  dans  les  Trois-Villages. 

Or  en  Aspe-Barétous,  et  jusqu'à  Parbajse  et  Monein, 
c'est-à-dire  tout  à  fait  en  plaine,  et  oja  subsistent,  et  subsiste-. 
ront  encore  bien  longtemps  selon  toute  apparence.  Il  faudrait 
donc  supposer,  flans  l'hypothèse  de  M.  Lucbaire,  qu'il  y  a  eu 
entre  Ossau  d'une  part,  .\spe-Iiarétous  et  la  plaine  jusqu'à 
Monein,  de  l'autre,  une  différence  de  relations  avec  les  patois 
ayant  lu  la,  assez  grande  pour  que  depuis  150  ans  Ossau  ait 
été  envahi,  tandis  que  l'autre  groupe  commence  tout  au  plus 
à  élre  entamé.  Mais  il  est  de  toute  évidence  que  le  patois 
montagnard  qui  s'étend  en  plaine  comme  une  sorte  de  cap, 
entre  .\rbus  et  Pardies,  Lacommande  et  Navarrenx,  est  infi- 
niment plus  exposé  aux  attaques  du  patois  littéraire  que  le' 
haut  de  la  vallée  d'Oasau. 

Bien  plus,  h  ne  considérer  que  les  vallées  d'Aspe  et  d'Os- 
sau,  il  semble  que  s'il  y  a  une  différence  entre  elles  âce  point 
de  vue,  c'est  la  vallée  d'Aspe  qui  est  le  plus  exposée  au 
contact  de  la  Plaine.  Les  conditions  d'existence,  à  la  vérité, 
sont  à  peu  près  les  mêmes.  Tout  propriétaire,  ou  presque,  est 
pasteur-,  tout  berger  passe  à  peu  près  six  mois  en  plaine,  du 
commencement  de  novembre  jusqu'en  mai,  A  vrai  dire,  les 
vaches,  en  Aspe,  hivernent  dans  la  vallée,  tandis  qu'en  Ossau 
quelques  vachers  passent  trois  mois  eu  plaine,  de  mars  jus- 
qu'en mai  ;  d'autres  louent  des  prairies  ou  achètent  du  four- 
rage à  Arudy,  où   les   prés   sont  étendus  ;  à  Bilhères  où   la 

I.  Cela  n'a  rien  d'étonnant;  en  dehors  d        ,  „     ^ 

.Vnidy  efil  avec  Laruns  le  principal   centre  ouvrier  (i'OsBBu. 
plus  le  siège  d'un  marché  important  qui  a  Heu  par  quinzaine. 


—  59  — 

plaine  du  Benou  fournit  beaucoup  de  fourrage,  les  vachers 
ne  quittent  pas. 

Il  peut  donc  y  avoir,  de  ce  chef,  un  peu  moins  de  contact 
avec  la  Plaine  en  Aspe  qu'en  Ossau.  Mais  d'un  autre  côté, 
TAspois  est  plus  coureur,  plus  indépendant  que  TOssalois; 
celui-ci  ne  quitte  guère  son  troupeau  ;  il  revient  avec  lui  au 
printemps.  L'Aspois,  au  contraire,  celui  de  Lescun  surtout, 
quitte  volontiers  son  pays  pour  plusieurs  années,  et  va  s'établir 
comme  laitier  dans  telle  ou  telle  ville  éloignée*. 

106.  D'ailleurs  il  ne  faut  pas  exagérer  l'influence  que  les 
rapports  des  montagnards  avec  les  gens  de  la  Plaine  ont  pu 
exercer  sur  leur  parler.  Nous  avons,  à  ce  point  de  vue,  une 
indication  précieuse. 

Il  y  a  en  Aspe  un  point  qui  depuis  une  époque  reculée  a  eu 
avec  la  Plaine  des  rapports  constants  ;  c'est  Sarrance. 
M.  l'abbé  Menjoulet  en  a  fait  l'histoire  dans  une  petite  bro- 
chure que  je  résume  ici  au  point  de  vue  qui  m'occupe'. 

Sarrance  a  été  probablement  la  plus  ancienne  dévotion  de 
la  contrée.  C'est  entre  1319  et  1343  que  ce  lieu  a  commencé 
à  être  visité.  La  chapelle  a  été  desservie  de  suite  par  des  reli- 
gieux tirés  de  l'abbaye  de  Prémontré  de  Saint-Jean  de  la  Cas- 
telle,  du  diocèse  d'Aire.  Ces  religieux  hébergeaient  dans  une 
hôtellerie  les  voyageurs  pour  l'Espagne,  et  les  pèlerins. 

Au  xV"  siècle,  Sarrance  était  une  des  dévotions  les  plus 
renommées  du  Midi  :  les  rois  d'Aragon,  de  Navarre  et  de 
Béarn  s'y  sont  trouvés  réunis.  Beaucoup  de  seigneurs*  de  la 
Plaine  y  avaient  des  pied-à- terre.  En  1 493,  le  concours  journa- 
lier de  pèlerins  était  si  grand  que  la  prospérité  des  deux  villes 
voisines  et  rivales,  Oloron  et  Sainte-Marie,  dépendait  en 
partie  du  fait  de  leur  passage  par  l'une  ou  par  l'autre  ;  et  cet 
état  de  choses  a  duré  sans  grand  changement  jusqu'à  la  Révo- 
lution, pour  reprendre  plus  faiblement  de  nos  jours.  C'est 
Lourdes  maintenant  qui  remplace  Sarrance. 


1.  Je  résume  ici  divers  renseignements  que  m'ont  fournis,  soit  mon 
observation  personnelle,  soit  M.  A.  Cadier,  pasteur  à  Osse  (canton 
d'Accous),  soit  surtout  M.  Bonnecaze,  syndic  du  Haut-Ossau,  Thomme 
le  mieux  au  courant  de  tout  ce  qui  concerne  les  Vallées  béarnaises. 

2.  Chronique  de  Notre-Dame  de  Sarrance,  dans  la  vallée  d*Aspe. 
Oloron,  1859,  in-12. 


—  BO- 
OM se  rend  compte  facilement  de  l'action  quo  cet  atHux 
constant  de  gens  venus  de  tous  côtés  pouvait  exercer  sur  la 
langue.  Il  semble,  si  l'iuvasion  de  formes  était  une  chose  si 
facile,  que  Sarrance  devrait  iHre  en  Aspe  une  enclave  du 
langage  de  la  Plaine,  comme  Eaux-Bonnes  en  Ossau.  Or  il 
n'en  est  rien  :  le  patois  de  Sarrance  présente  tous  les  traits 
caractéristiques  de  celui  d'Aspe.  En  général,  le  parler  des 
gens  qui  venaient  s'y  fixer  a  été  absorbé  par  l'environnement; 
celui  des  pèlerins  a  été  sans  action  ;  et  ce  fait,  comparé  à  ce 
que  j'ai  dit  d'Ëaux-Bnnnes,  prouve  bien  que  les  patois 
offraient  autrefois  plus  de  résistance  à  l'invasion  qu'aujour- 
d'hui. 

107.  Sous  d'autres  rapports  que  celui  du  langage,  Aspe 
parait  plus  disposé  à  adopter  les  modes  de  la  Plaine,  C'est  ainsi 
qu'on  ne  connaît  pas  do  costume  particulier  à  cette  vallée, 
tandis  que  dans  le  haut  de  la  vallée  d'Ossau,  j'ai  pu  voir  moi- 
même  des  hommes  (je  ne  parle  pas  des  femmes  qui  ont  toutes 
conservé  leur  costume]  porter  la  culotte  et  la  veste  courte  de 
gros  drap  foncé,  les  guêtres  brunes  et  les  cheveux  longs  en 
arriére  qui  parait  avoir  été  l'uniforme  ancien  du  Béarn'.  Or 
on  sait  que  la  conservation  du  costume  va  généralement  avec 
celle  de  la  langue. 

lOS.  Il  est  donc  légitime  de  conclure  de  tout  ce  qui  pré- 
cède, que  la  vallée  d'Aspe  i>sit  au  moins  aus.si  exposée  à  l'in- 
vasion de  formes  que  la  vallée  d'Ossau,  sinon  plus;  et  que, 
cette  invasion  ne  s'étant  pas  produite  en  Aspe  à  l'heure  qu'il 
est,  on  ne  peut  absoluun-at  pas  admettre  qu'elle  se  soit  prû- 
duilo  en  Os^au  il  y  a  L50  ans. 


4.  —  Invasion  de  population. 

109.  Reste  donc  l'hypothèse  d'une  invasion  de  population 
venue  de  la  Plaine. 

A  première  vue,  elle  ne  parait  offrir  aucune  difficulté.  Elle 
expliquerait  très  bien  la  singularité  géographique  que  j'ai 
signalée.  Il  y  aurait  eu  autrefois  dans  toute  la  chaîne  un  seul 


t.  Le 


à 


—  61   — 

article.  Puis  une  invasion  venue  de  la  Plaine  aurait  rompu 
cette  continuité,  mais  en  respectant  trois  villages  où  la  popu- 
lation indigène  aurait  conservé  Tancien  article  de  la  vallée. 
Les  déplacements  de  population  sont  d*ailleurs  une  chose 
assez  fréquente.  Il  y  en  a  eu  en  Charente  et  Gironde,  où  la 
population  de  langue  d'oui  s'est  avancée  vers  le  Sud;  il  y  a  les 
deux  Gabachories,  vers  Monségur  et  Duras  ;  il  y  a  une  colonie 
saintongeaise  autour  du  Verdou,  dans  la  Gironde  '  ;  une 
colonie  limousine  en  Saintonge,  à  Saint-Eutrope*  ;  une  colonie 
provençale  à  Celle  di  S.  Vito  dans  la  Capitanata  ;  une  colonie 
de  Vaudois  dans  le  Wurtemberg  ;  une  colonie  piémontaise 
en  Sicile^;  une  colonie  française  en  Hongrie*,  une  autre  à 
Magdebourg^  On  sait  combien  la  Révocation  de  l'Édit  de 
Nantes  en  a  créé.  M;  Pasquier  explique  de  môme  l'enclave 
formée  par  Massât  (voir  plus  haut). 

Pourquoi  Tune  des  causes  de  ces  déplacements-là  n'aurait- 
elle  pas  agi  en  Béarn  ? 

110.  Mais  il  faut  ici  plus  que  des  possibilités;  il  faut  voir 
si,  soit  dans  les  patois,  soit  dans  Thistoire,  on  peut  trouver 
des  faits  qui  confirment  ou  infirment  cette  hypothèse.  Il  faut, 
si  elle  se  vérifie,  faire  autant  que  possible  son  histoire. 

C'est  ce  que  je  vais  tenter,  d'abord  par  les  patois,  puis  par 
les  documents. 


1.  Jouannet,  Slah'stiaue  du  département  de  la  Gironde,  I,  182. 

2.  Boucherie,  Une  colonie  limousine  en  Saintonge.  Montpellier,  1876, 
in  8. 

3.  Kd.  Meyer,  Grammaire,  p.  10. 

4.  Schuchardt,  dans  Zeitschrift  fur  rom.  Philologie,  XIV. 

5.  Tollin,  dans  Gœttingische  gelehrte  Anzeigen,  1888. 


DEUXIÈME  PARTIE 
Étude  dialectologiqiie. 


CHAPITRE  1 
Étude  de  quelques  faits  dialectaux. 

m.  Il  est  clair,  que  si,  pour  d^autres  faits  linguistiques 
que  Tarticie,  le  Labedan,  Aspe-Barétous  et  les  Trois-Villages 
d*une  part,  Ossau  et  tel  point  de  la  plaine  d'autre  part,  mar- 
chaient constamment  ensemble,  Thypothèse  d'une  invasion 
de  population  serait  prouvée.  Je  vais  donc  faire  la  géogra- 
phie, et,  quand  je  le  pourrai,  Thistoire,  d'un  certain  nombre 
de  faits  et  de  mots- qui  éprouvent  dans  la  région  que  j'étudie 
des  traitements  assez  différents,  pouvant  pour  cette  raison 
caractériser  les  dialectes.  J'en  induirai  les  caractères  géné- 
raux de  la  géographie  dialectale.  —  Puis  j'étudierai  à  un 
point  de  vue  critique  les  caractères  généraux  ainsi  tracés,  et 
j'examinerai  si  les  conclusions  qui  ressortent  de  cette  étude 
appuient  ou  contredisent  l'hypothèse  suggérée  par  la  géogra- 
phie de  l'article. 

J'ai  choisi  les  caractères  que  j'étudie  en  vue  de  la  ques- 
tion spéciale  que  je  me  proposais  de  traiter.  J'ai  donc  négligé 
d'une  part  ceux  qui  sont  communs  à  tout  le  Sud-Ouest,  d'au- 
tre part  ceux  qui  sont  trop  récents  ;  et  je  me  suis  attaché 
surtout  aux  faits,  qui,  dès  une  époque  ancienne,  ont  subi  un 
traitement  différent  selon  les  lieux,  dans  le  Béarn,  la  Cha- 
losse,  et  la  partie  limitrophe  de  l'Armagnac  et  de  la  Bigorre  ; 
j'en  ai  ajouté  quelques  autres  qui  m'ont  paru  importants  pour 
diverses  raisons. 

Quant  à  Tordre  suivi,  il  n'a  aucune  valeur  théorique  ;  il 


chercbe  simplement  à  évilei'  les  redites  et  les  renvois  à  de; 
chapitres  suivants. 


1. 


Trailemmt  de  i+s  [Carie  2). 


112.  Il  R'agit  du  pluriel  des  mots  se  terminant  au  singu- 
lier par  i.  Ce  X  provient  de  cl,  tl,  ou  //  ou  le  suivis  de 
voyelle  :  vii  u  uail  n  de  ocuhnn,  h\il  «  viDu\  »  de  uetuliim, 
hiiC  «  lïls  »  de  (itium. 

La  forme  primitive  -Et,  est  consei-vée  dans  les  Laudes.  A 
Lahoulieyre,  Sabres,  Laurède.  ïlaurut,  Castelnau-Tursan,  les 
mots  hii  «  fils  n,  b)îi  a  vieux  ».  tiui  «  pressoir  »,  font  au 
pluriel  liiXs.bjiXs,  truis. 

Sur  uiir  ligne  ijui  part  des  l'uviroiis  flf  Geauue  et  qui  suit 
à  peu  près  la  frontière  du  Béarn  avec  la  Chalosse,  IWrnia- 
gnac  et  la  Bigorre,  i  tend  à  se  changer  en  j  nu  en  i.  Il  en  ré- 
sulte des  formes  qui  oscillent  entre  -is  et  -is',  et  qui  peuvent 
se  not«r  ainsi  :  hUs,  bjfUs,  trnUa.  Mais  le  l  ainsi  dé<toul>lè 
peut  passer  â  l  sous  l'intluence  du  s,  d'où  bjciis,  ^nlli,  comme 
à  Purlet  et  à  Samadet. 

D'autre  part  £.  peut  s'assimiler  à  s  avant  toute  naissance 
de  j  :  Mis,  bjds,  tnila.  C'est  ce  que  j'ai  trouvé  i  Monein  et  à 
Cuquereau  d'une  part,  à  Castetpujon,  Baliracq.  Ribarrouy. 
d'une  autre  ;  peut-être  à  Lys  (le  sujet  est  douteux)  ;  puis  dans 
la  vallée  d'Ossau  ;  mais  ici  le  procédé  est  probablement  diffé- 
rent. 

113.  Dans  la  vallée  d'Ossau  je  trouve  à  Aas,  chez  une 
vieille  de  87  ans,  et  à  Bilhéres  chez  une  autre  de  50  à  60 
ans,  —  l'un  des  meilleurs  sujets  que  j'ai  rencontré,  et  qui 
conserve  une  foule  d'archaïsmes,  —  les  pluriels  bjtlts,  ^îts, 
anaita,  wdu,  ar'nelts,  tiu,  malti.  Une  forme  où  le  1  reparaît  se 
rencontre  aussi,  plus  facilement  après  un  i  qu'ailleurs  ;  chez 
la  vieille  d'Aas,  hilu,  tils,  à  cote  de  hits,  lits.  Puis  chez  sa 
petite-fllle  l'igée  d'une  vingtaine  d'années,  soilu,  wiilts,  ka'b^Ilta, 
tilu  constamment.  Chez  celle  de  Bilhéres,  titta, 


—  65  — 

A  Louvie-Soubiron,  chez  Cousté  (70  à  80  ans)  je  trouve 
bien  bJEits,  a'nuits,  mais  aussi  bjeiits  ou  bjcils,  a'nallts,  hils. 

Le  fait  qu*à  Aas  l'I  ne  se  trouve  presque  jamais  chez  la 
vieille,  et  toujours  chez  la  jeune,  du  moins  quand  elle  me 
parlait;  qu'à  Louvie-Soubiron  il  y  a  tantôt  X,  tantôt  1,  qui  est 
tantôt  suivi  d*un  t,  tantôt  seul  (ce  qui  paraît  indiquer  que  sa 
présence  n'est  pas  habituelle),  me  fait  penser  qu'il  a  été 
introduit  par  analogie  au  singulier.  Probablement  la  pronon- 
ciation habituelle  de  Cousté  est  bjdts,  et  c'est  par  une  imita- 
tion du  langage  des  générations  suivantes,  qu'il  cherche  à 
rétablir  1,  quand  il  parle  clairement  à  un  étranger. 

Dans  les  autres  villages,  on  oscille  entre  Its  et  Is.  A  Arudy, 
M'"*'  Sarthou  et  les  Labordo  disent  hilts,  bjdu,  wslts;  M"" 
Sarthou  hils,  bjsls,  wds.  Nous  assistons  donc  là  à  la  chute  du 
t  entre  1  et  s,  ce  qui  décharge  la  fin  du  mot.  A  Izeste  c'est 
hilts  ou  hils,  bjslts,  weHs.  Enfin  à  Asté  et  à  Louvie  j'ai  hils, 
511IS,  bJEls. 

1 14.  L'histoire  de  X  -h  s  en  Ossau  me  paraît  pouvoir  se  ré- 
sumer comme  suit.  Entre  X  et  s  il  s'est  développé  un  son 
transitoire  t.  Le  procédé  physiologique  est  très  simple  et 
dérive  d'une  trop  grande  dépense  d'énergie.  La  partie 
moyenne  de  la  langue  doit  toucher  en  son  milieu  au  palais  en 
laissant  passer  Tair  de  côté,  pour  articuler  le  Â.  Puis  la  pointe 
de  la  langue  doit  effleurer  les  dents  pour  articuler  s.  Mais 
dans  cette  opération  difficile  elle  peut  dépasser  un  peu  cette 
position,  et  s'appliquer  contre  les  alvéoles  ou  les  dents.  Dès 
lors,  le  passage  de  l'air  étant  complètement  fermé,  il  ne 
peut  s'ouvrir  que  par  une  petite  explosion  en  t  ;  d'où  bjeXts. 

Cela  étant,  A  passe  facilement  à  ï,  à  cause  de  l'accumula- 
tion des  consonnes,  et  on  a  bjdts  comme  à  Aas,  Bilhères, 
Louvie-Soubiron. 

,  Par  analogie  du  pluriel  au  singulier,  les  générations  ré- 
centes ont  cherché  à  réintroduire  X,  bJEUts  ;  mais  la  présence 
du  t  qui  est  dental,  l'assimile  à  sa  naissance  :  bjdlts.  C'est 
rétablir  la  complication  de  consonnes  ;  on  la  simplifie  suivant 
la  nouvelle  tendance  analogique  :  bj£ls. 

D'où  le  tableau  : 

is  >  Xts  >  ïts  >  Uts  >  ïlts  >  Ils  >  Is. 

Je  crois  donc  qu'on  peut  ranger  la  vallée  d'Ossau  (sauf 

pASSY.  —  LOvigine  des  Ossalois,  5 


—  66  - 

Rébénacq,  Btizy,  Mifaget,  Pé  do  Hourat,  probablement  Lys, 
Eaux- Bonnes  et  peut-être  Eaux-Chaudes)  dans  le  lerritoire 
de  i-(-8  >  tt«'. 

115.  Un  autre  traitement  s'observe  dans  la  plus  grande 
partie  du  Béarn.  Là,  i  palatalise  le  a  suivant;  s  passe  ainsi 
à  /,  sans  doute  par  un  intennédiaire  comme  si.  En  même 
temps  mi  ensuite,  i.  sV-st  dépalatisé.  et  aboutit  à  1,  d'où  la 
terminaison  -1/.  Oa  a  ainsi  iy.i,  bj»!/,  etc. 

116.  D'autre  part,  à  Gez,  Silhen,  Arrens,  Arbéost.  Fer- 
rières,  Etchartès,  le  i  a  aujourd'hui  abouti  à  i  quand  il  n'est 
pas  suivi  de  voyelle,  et  on  a  chez  les  vieux:  bjei,  pluriel  bjei/'. 

On  ne  peut  pas  savoir  ici  si  le  passage  de  s  à  /  est  dû  k  l 
ou  à  i  issu  de  jC.  En  effet  pal  a  père  »,  mai  «  mère  »,  font 
au  pluriel  paiy",  mal/,  comme  bjol  fait  bjei/  ;  et  ici  le  chan- 
gement de  3  pn  /  est  évidemment  dû  à  1. 

[A  Arrens,  la  jeune  génératiou,  conformément  k  la  ten- 
dance analogique  qui  devient  si  forte  yvec  le  développement 
de  l'instruction,  dit  pals,  mais,  bj£ls.) 

117.  11  me  reste,  pour  être  complet,  à  sigualer  un  chan- 
gement de  i  en  ji  que  j'ai  trouvé  à  l'Ouest  des  Landes,  entre 
le  Sen  et  Montgaillard.  An  singulier  le  son  varie  entre  ji  et  t>, 
et  semble  lendfe  vers  n  surtout  après  i  el  chez  les  jeunes  :  yp 
biji  ou  7n  bip  u  un  SU  »  ;  yi)  b)iji  «  un  vieux  >i.  Au  pluriel,  le 
8  est  on  général  siniplcmenl  palatalise,  et  le  ji  ou  n  subsiste  : 
Ini  sijisi  ou  lus  sip&i  h  les  fib  "  ;  lus  IijcjjbJ  >i  tes  vieux  ».  Quel- 
quefois on  a  b)£ji./'.  bip/. 

Ce  changement  me  parait  dû  au  retour  des  organes  à  leur 
position  naUirelle  :  le  voile  du  palais,  au  lieu  de  rosier  re- 
levé comme  l'exige  la  prononciation  de  £,  reprend  s.i  posi- 
tion normale  pour  permettre  à  l'air  de  passer  par  te  nez.  Il 
en  résulte  un  i  nasale,  qui  est  bien  voisin  d'un  ji.  Ce  qui 
me  fait  penser  que  telle  est  la  cause,  c'est  que  des  nasalisa- 
tions semblables  ne  sont  pas  sans  exemples,  et  tnujours  à  la 
finale.  M.  Oilliérou  en  a  relevé  dans  son  étude  sur  le  suffixe 
-eilum  dans  le  Nord'. 


2,  Hevue  dei  Patois 


—  G7  — 

Moi-même,  je  dis  plus  souvent  :  s  e  83rp:rm  !  que  :  s  e  sy- 
ptrb  !  ;  et  il  m'est  facile  de  me  rendre  compte  que  chez  moi  le 
changement  est  du  à  la  reprise  de  la  respiration. 

118.  L'histoire  de  Xh-  s  dans  la  région  peut  donc  se  ré- 
sumer comme  suit  : 

•Xts  —  Us  —  -ms  —  ïlts  —  ils 
^  ils 


2.  —  Traitement  fin  j  primaire  ou  secondaire  (Carte  3). 

119.  Il  s'agit  ici  du  j  béarnais,  qu'elle  qu'en  soit  la  pro- 
venance :  j  latin  (jwm  «  jeune  »,  de  juvenis)  ;  y  suivi  de  e, 
i  (juX  «  genou  »,  de  genucuhis)  ;  i  ou  e  en  hiatus  (plnja 
«  pluie  »,  de  pluvies)  ;  diphtongaison  de  e  initial  (je  «  hier  », 
de  heri)  ;  etc. 

C'est  ce  j  qui  est  conservé  dans  une  partie  du  pays,  tandis 
qu'il  passe  ailleurs  à  3,  soit  dans  toutes  les  positions,  soit 
dans  des  cas  déterminés. 

119.  A,  — j  initial  et  médial,  —  La  géographie  du 
initial  et  celle  du  j  intervocal  est  presque  la  même.  Ce 
j  n'est  que  dans  une  partie  de  la  vallée  d'Aspe,  à  Estialesq 
et  Précilhon  (canton  d'Oloron),  peut-être  à  Mialos  (canton 
d'Arzacq)  que  j  médial  subsiste,  tandis  que  j  initial  est 
déjà  3.  A  Uzein  j  initial  est  devenu  3  ;  j  médial  est3J.  Ces 
localités  étant  presque  toutes  situées  à  la  limite  du  j  et  du  3, 
on  peut  croire  qu'elles  nous  montrent  la  marche  régulière  ; 
et  que  partout,  j  initial  a  passé  à  3  avant  j  médial. 

120.  La  géographie  de  ce  fait  est  des  plus  curieuses.  Le 
Nord  des  Landes  (jusqu'à  Bordeaux)  et  l'Est,  ainsi  que  TAr- 
magnac,  appartient  au  3,  qui  pousse  une  pointe  jusqu'à  Thèze 
et  Viven,  et  rejoint  probablement  Caixon  (Hautes-Pyrénées). 

Au  Sud  de  Thèze  sont  deux  villages  où  on  a  j,  Doumy  et 
Bournas.  Puis  deux  ou  trois  où  on  a  3,  Caubios,  Sauvagnon, 
peut-être  Montarion. 


68  - 

Ensuite  une  nouvelle  région  étcndne  où  un  a  5.  Eile  com- 
mence à  Poey,  Lescar  et  Lons  pour  finir  avec  Ogeu.  Deux 
villages  encore  (Buzîet  et  Buz_v]  la  séparent  de  la  vallée 
d'Osaau  (|ui  a  5,  sauf  Rébénacq,  Btizy  et  Ëaux-Bonues,  mais 
y  compris  Bruges. 

121.  Comment  a  eu  lieu  le  passage  de  ]  à  3  ?  —  Le  chan- 
gement si  fréquent  de  c,  |  en  tf,  âj,  pourrait  nous  porter  i 
l'attribuer  au  i,  qui,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  (§  39],  pré- 
cède d'ordinaire  un  j  initial.  Le  changement  aurait  eu  lieu 
d'abord  à  l'initiale  (ce  qui  est  bien  le  cas  comme  je  viens  dft 
le  dire),  puis  se  serait  étendu  à  la  position  intervocaliqiifi 
par  une  sorte  d'analogie  phonétique.  Naturellement,  ij  aurait 
d'abord  donné  A$,  qui  se  serait  ensuite  simplilié  en  3  comme 
en  Français. 

Mais  cette  explication  est  probablement  fausse.  En  effet, 
nous  allons  voir  que  la  terminaison  -aticiiiu,  qui  a  donné 
-aijB  dans  l'ensemble  du  pays,  aboutit  à  -ad^e  presque  par- 
tout oii  j  donne  5  ;  c'est  seulement  en  Ossau  qu'on  a  -a,^B. 
Dès  lors,  puisque  jj  aboutît  àd';  dans  cette  terminaison,  on  nai 
voit  pas  pourquoi  il  aboutirait  ailleurs  à  5.  Il  est  donc  pro- 
bable que  j  initial  et  médiat  a  donné  3  par  simple  déplace-' 
ment  de  l'articulation ,  par  Vintermédiaire  3J.  dont  j'ai  men- 
tionné l'existence  à  Uzein. 

122.  H,  —  j  afipuyi^.  —  esbar'ja  «  effrayer  »,  on  esbar5a. 
—  La  carte  de  ce  phénomène  coïncide  k  peu  près  .-ivec  celle 
de  j  initial. 

123.  r.  —  l.a  finale  -ulicum.  —  La  finale  -utt- 
ruiii  donne  -ai(e,  presque  partout  on  ]  subsiste  à  Tinitiale; 
bi'lajje  »  village  ",  ru  ma; je  »  fromage  ".  Seulement  à  Buzy, 
Buziet.  ,\ydius,  -ajje  se  simplifie  en  -aje  :  bi'laje,  etc.  Dan» 
la  région  où  j  passe  ;i  5,  un  a  presque  partout  -ad;;;e  :  bi  lad^o, 
rn'mad5e. 

En  Ossau,  c'est  -858,  presque  partout,  probablement  par 
simplification  du  groupe  dg;  ou  peut-être  par  changement  de. 
-aje  en  -a,3e. 

En6ii  dans  quelques  villages  de  la  vallée  d'Aspe  (Lées, 
Accous,  Osse),  on  a  -aise.  Le  i  est  sans  doute  un  développe- 
ment secondaire,  car  dans  ces  villages.  /  et  5  paraissent 
toujours  développer  un  l  ik-vant  eux  :  bai/"  île  fifis^uttu ,  ma- 


—  69  — 

taï/o  de  mataxa,  psï/  de  piscem,  ^ûf  de  exit  (à  côté  de 
5e'/i,  exire)  ;  ailleurs  ba/,  ma'ta/a,  pe/. 
En  résumé  on  aurait  eu  : 

ad^e 
aticum  >  •-atjo  —  ajje  <    .    >  a5e  -—  aï5e. 

a]  6 


3.  —  La  désinence  verbale  de  la  2®  personne  du  pluriel 

(Carte  1). 

124.  La  forme  primitive  de  cette  désinence  est  -ts  du  tis 
latin  ;  ce  -ts  s'est  conservé  dans  la  Montagne  béarnaise, 
c'est-à-dire  dans  les  vallées  d'Ossau,  Aspe  et  Barétous  :  ke 
bats  u  vous  allez  »,  ke  kantats  ou  kandats  u  vous  chantez  ». 

Dans  la  Plaine  béarnaise  et  dans  le  Labedan,  le  s  est 
tombé  ou  tend  à  tomber,  on  dit  ke  bat,  ke  kantat. 

La  forme  montagnarde  se  simplifie  souvent  par  chute 
du  t.  C^tte  simplification  est  régulière  devant  consonne  :  ke 
bas  ta  paù  «  vous  allez  à  Pau  »  ;  ce  qui  est  du  reste  naturel, 
puisqu'on  dit  de  môme  ya  be'joja  buts  «  une  belle  voix  »  ;  ya 
be'joja  bus  ta  kan'ta  «  mie  belle  voix  pour  chanter  ».  —  Il  en 
résulte  que  la  deuxième  personne  du  pluriel  est  parfois  sem- 
blable à  celle  du  singulier,  comme  dans  la  phrase  citée  plus 
haut  qui  signifie  aussi  «  tu  vas  à  Pau  »  ;  aussi  on  dit  parfois 
dans  la  plaine  que  les  Ossalois  tutoient  tout  le  monde. 


4.  —  Le!i  mots  latins  en  -elluin  (Carte  2). 

125.  Au  point  de  vue  des  mots  du  type  castrllum,  uitel- 
lum,  etc.,  le  Béarn  se  divise  d'abord  en  deux  régions  bien 
tranchées. 

Dans  tout  le  Nord  et  l'Est,  c'est-à-dire  dans  la  Plaine  à  peu 
près  tout  entière  et  dans  le  Labedan,  ces  mots  se  terminent 
en  -£t  :  kasut  «  chriteau  »,  be'tst  «  veau  ».  Le  pluriel  se  forme 
régulièrement  par  l'addition  de  -s  :  kas  Uts,  be'tets. 

Dans  le  Sud-Ouest,  au  contraire,  c'est-à-dire  dans  les  val- 
lées d'Ossau,  Aspe  et  Barétous,  dans  la  plaine  subjacente  et 
dans  la  région  voisine  d'Orthez,  ces  mots  se  terminent  en  -£C, 


—  70 

ou  bien  ont  une  terminaison  évidemment  dérivée  de  -tc.  Mais 
cette  région  se  subdivise  en  deux  parties  bien  distinctes,  en 
ce  qui  concerne  le  pluriel. 

126.  Dans  les  vallées  d'Ossau  et  de  Barétons,  à  lembou- 
chure  d'Asjie  et  dans  la  plaine  jusqu'à  Monein.  on  a  au  singu- 
lier -;o  ou  une  l'orme  dérivée  ;  au  pluriel  c'est  partout  -its  :  y 
kas  Uc,  dfs  kas  tilts. 

Le  c  du  singulier,  qui  s'est  conservé  à  Aas  et  à  Goust,  au 
moins  chez  les  gens  âgés,  subit  ailleurs  diverses  altérations  : 
il  devient  t/  k  Lanins  et  à  Louvie-Soubiron,  même  /  chez 
les  enfants.  On  a  donc  au  singulier  bette,  ba ut/  ou  be'tt/; 
au  pluriel  partout  be'tdtB. 

127.  Dans  toute  la  vallée  d'Aspe  moins  l 'embouchure, 
dans  les  villages  situés  entre  Buzy  et  Ëscoul.  et  dans  toute 
la  région  voisine  d'Orlhez  et  Bellocq,  le  singulier  suit  les_ 
mêmes  développements  qu'en  Ussau,  mais  plus  lentement. 
La  région  voisine  d'Ortbe/.  a  conservé  -se  ;  à  Sarrance,  Osso 
et  Lescun  on  a-£cç;  àAsasp,  Lourdios,  Borce.  -it/. 

Quant  au  pluriel,  sa  forme  primitive  est  -:l/,  qui  se  con- 
serve intacte  dans  la  région  d'Orthez  et  à  Buzy  et  Buziet,  ainsi 
qu'à  Aj'diiis.  A  Ogeii,  Escou,  Asasp.  le  t  est  tombé,  on  a 
-:/.  .\  Osse,  Accous,  Lourdios,  Borce,  Lescun,  c'est  ûf, 
par  l'épenthèse  de  i,  qui  est  rëguliêre  devant  /3  (voir  §  123), 

On  dit  donc,  à  Orthez,  y  heUc,  djn  haut/ ;  à  Asasp.  y  1»- 
ut/,  ijzhoUf;  àLourdios,  y  betit/,  dys  ba'Uï/. 

11  est  évident  que  la  forme  du  pluriel  a  exerce  une  in- 
fluence conservatrice  sur  celle  du  singulier:  -;c  n'est  devenu 
-(t/  au  singulier  que  dans  la  région  où  ~itf  était  déjà  devenai 
-I /■  au  pluriel,  de  sorte  que  les  deux  formes  ne  se  sont  coa- 
fonducs  nulle  part. 

138.  En  résumé  le  Sud-Ouest  du  Béarn  a  partout  au  sin^ 
gulier  -ec  ou  une  forme  dérivée  ;  au  pluriel  il  a  tantôt  -Et/  oo 
une  forme  dérivée,  tantôt  -îits. 

129.  li  faudrait  maintenant  établir  la  relation  qu'il  y  a 
entre  les  deux  formes  du  pluriel  :  -it/  et  -ilts. 

it/  parait  dériver  très  naturellement  de  ch-b,  par  une  évo- 
lution analogue  à  celle  de  i  +  s  >  If:  c  qui  est  comme  £  un 
son  palatal,  aurait,  comme  lui,  palatalisé  le  i  suivant,  et  l'aa- 
rait  fait  passer  à  sj,  puis  à  /;  il  se  serait  en  même  temps 


—  71   — 

dépalatalisé,  et  serait  devenu  alvéolaire  ou  dental,  comme  A  est 
devenu  1.  On  peut  établir  la  proportion  : 

C-hS>t/  =  X-f-8>l/. 

£ït8  parait  être  de  même  un  développement  de  c-+-s,  ana- 
logue au  développement  de  iC-hs  dans  la  vallée  d'Ossau.  Le  c 
se  serait  dépalatalisé  en  s'assimilant  au  s,  et  il  aurait  laissé 
dans  le  ï  précédent  la  trace  de  son  ancienne  articulation  pa- 
latale. Ce  qui  me  le  fait  croire,  c'est  qu'un  traitement  iden- 

4 

tique  a  eu  lieu  pour  c  dans  d'autres  cas  :  Le  nom  de  lieu  et 
d'homme  Bellocq  se  prononce  bdlok,  bailok  :  c'est  pour  bsc 
lok  «  beau  lieu  ».  Castelner  (canton  Hagetmau,  Landes)  se 
prononce  kasUine  :  c'est  kastec  ne'. 

Le  fait  que  la  forme  -sïts  se  trouve  précisément  en  Ossau, 
où  -ÊA  a  évolué  d'une  manière  analogue,  achève  de  rendre 
cette  hypothèse  vraisemblable,  et  en  fait  pour  moi  une  certi- 
tude. 

130.  II  s'agit  maintenant  d'étal)Iir  la  parenté  qui  unit  les 
formes  en  -st  à  celles  en  -se,  et  de  chercher  comment  les 
unes  et  les  autres  dérivent  de  -ellum  latin  ^ 

J'avais  espéré  découvrir  dans  les  patois  des  intermédiaires 
indiquant  la  parenté  :  j'avoue  que  je  n'ai  rien  trouvé.  Il  y  a 
bien,  sur  la  limite,  entre  Précilhon  et  Peyre,  une  grande 
hésitation  entre  -et,  -ets  et  -et/,  -eïts  d'abord  ;  entre  -et, 
-îts  et  -ec,  -et/  plus  au  Nord.  Mais  cette  hésitation  qui  se 
produit  dans  les  villages  frontières  de  l'Ouest  ne  rentre  dans 
aucune  loi  et  me  paraît  due  à  l'influence  du  dialecte  litté-, 
faire.  En  effet,  -ec  apparaissait  généralement  dans  le  lan- 
gage peu  soigné,  en  conversation,  surtout  en   conversation 

1.  Si  le  t  n^apparait  pas  dans  ces  mots  Cbntlok,  ^kasteïtne),  c'est 
que  suivant  les  lois  d'assimilation  du  Sud-Ouest,  il  s*as.Mmile  au  1 
ou  n  suivant.  Rien  d'étonnant  d'ailleurs  à  ce  que  la  gémination  de  la 
consonne  qui  résulte  généralement  de  l'assimilation,  ne  se  soit  pas 
conservée  dans  les  noms  de  lieu  ;  en  effet,  elle  s'affaiblit  ou  disparait 
souvent  même  entre  deux  mots  qui  ne  sont  pas  confondus  en  un  seul  : 
et  +  pal  devient  eppal,  mais  souvent  aussi  epal  (V.  §  23). 

2.  [C'e  qui  suit  a  été  complètement  refait  par  moi,  mon  frère  ayant 
défendu  une  théorie  que  des  recherches  ultérieures  m'ont  amené  à 
rejeter  comme  certainement  erronée.  Comme  c'était  une  des  parties 
les  plus  soigneusement  étudiées  de  son  travail,  j'ai  reproduit  sa  dis- 
cussion dans  un  appendice  spécial;  ici  je  n'ai  fait  qu'indiquer  ses  con- 
clusions avec  les  raisons  qui  me  les  font  rejeter.  —  P.  P.) 


animée  ;  -ft    quand  j'interrogeais   et    qu'on    surveillait   ses 
réponses. 

131.  Je  suis  donc  forcé  de  chercher  ailleurs  des  éléments 
de  preuves  qui  seront  naturellement  moins  sùre-s  que  l'obser- 
vation directe. 

-Et  ne  peut  évidemment  pas  êfre  l'ancêtre  des  autres  for- 
mes. Je  ne  crois  pas  qu'on  ait  jamais  vu  t  passer  à  c  par 
un  développement  spontané.  Cela  est  inadmissible  dans  te 
Sud-Ouest  surtout,  où  i,  loin  de  tendre  à  une  positioii  alvéo- 
laire ou  prépalatalt»,  comme  en  .\nglais,  est,  au  contraire, 
dental,  presque  interdental.  D'ailleurs  si  //  avait  d'abord 
passé  à  t,  il  se  serait  dès  lors  confondu  avec  le  t  Knal  d'au- 
tre provenance,  et  bn'ket  aurait  suivi  le  même  développement 
que  be't^t, 

Au  contraire,  on  pourrait  très  bien  admettre  que  -il  dérive 
de  -;c  par  Tintermédiaire  -rt./.  Nous  avons  vu  (§  124)  que 
pour  la  deuxième  personne  du  pluriel  des  verbes,  -ta  qui  tend 
â  se  simplifier  en  -a  dans  la  Montagne  béarnaise,  est.  au 
con(raire,  devenu  -t  dans  la  Plaine  el  dans  le  Labedan.  Il 
serait  naturel  d'admettre  que  do  même,  -t/  qui  tend  vers  -/ 
dans  la  Montagne  béarnaise,  ait  abouti  à  -t  daus  la  Plaine  et 
le  Labedan.  Ou  pourrait  figurer  le  raisonnement  par  la  pro- 
portion suivante  : 

ts>s  _  t.l'  >  J  (Monlagne) 
is  >l~tx  >t    (Plaine) 

Il  serait  seulement  étrange  que  sur  une  partie  du  terri- 
'loire,  les  formes  en  -it  soient  voisines  de  celles  en  -te,  sans 
qu'on  trouve  partout  rinlermédiairo  -it/,  qui  seul  expliquerait 
le  passage  do  -ec  â  -it. 

133.  Mais,  si  cette  hypothèse  était  exacte,  comment  -te, 
ancêtre  des  autres  formes,  dériverait-elle  de -cZ/Hm  latin? 

Voici  une  explication  proposée. 

\ia  latin  déjà,  //  se  distinguait  de  /  simple  par  un  timbre 
plus  clair,  semblable  à  celui  de  /  suivi  do  i.  Cette  tendance  à 
la  palatalisation  s'est  accentuée  en  Espagnol  et  en  Catalan,  où 
//  passe  régulièrement  à  i';  eccuUiay-  a'keia  «  celle-là  ». 


Les  patoU  el  les  anciens  textes  pernieltent  de  penser  f)u'une 
jiroDunciation  identique  ou  tout  au  moins  voisine  s'est  étendue 
sur  une  partie  du  Sud-Ouest  de  la  France. 

On  peut  donc  admettre  que  cfistelliim  avait  abouti  à  kas'tfi 
ou  à  quelque  chose  de  semblable. 

Au  pluriel,  ce  kastii  devait  donuei'  kasUjCs,  qui,  par  l'ad- 
dition d'un  son  transitoire,  pouvait  devenir  i^u'Ulu.  Puis  le 
L  aurait  palatalisé  le  t  et  en  aurait  fait  c  ;  lui-même  serait 
tombé  :  de  là  la  forme  kastscs.  L'analci(,ne  aurait  alors  formé 
sur  kail^cB  le  singulier  kaa'tîC,  ancêtre  de  toutes  les  formes 
actuellement  existantes. 

133.  Celte  théorie  séduisante,  qu'on  trouvera  développée 
tout  au  long  dans  l'appendice  2.  se  heurte  à  une  difficulté 
capitale. 

Si  nous  admettons  rjue  //  latin  a  abouti  à  i,  il  a  dû  se  con- 
fondre avec  le  i  provenant  de  //,  cl,  ou  /+i;  'kastii  se  ter- 
loiiiail  comme  bjfi,  et  si  Vla^uL  aboutit  à  kast^c,  kasut /*,  kastit, 
on  ne  voit  pas  pourquoi  bjci  n'aboutirait  pas  à  *bj;c,  'bj^t/,  *bJEt. 

Il  est  bien  vrai  que  la  palatalisatinn  de  //  ne  marche  pas 
nêeessairoment  do  pair  avec  celle  de  cl.  tl,  l-\-  i  ;  de  fait,  des 
pays  oii  elle  a  lieu,  c'est  le  Koussillou  seul  qui  confond  les 
lieux  articulations  (be'dei  "  veau  <>  de  uiletlum,  bei  v  vieux  » 
de  tielulum). 

Mais  ailleurs,  nous  voyons  partout  que  la  palatalisatiou  de 
r/.  //,  /  +  (,  est  plus  énergique  ou  plus  ancienne  que  celle  de 
//.  Kn  France,  en  Italie,  elle  existe  seule,  //  n'est  pas  pala- 
talisé iuflulam  >  Tj!i,  mais  bellnm  >  bil}.  JJaiis  la  Marche 
et  Le  Languedoc,  il  y  a  eu  palatalisatiou  de  II,  mais  elle  a 
disparu  en  laissant  seuleuienl  une  trace  de  son  existence, 
tandis  que  la  palatalisatiou  de  <7,  //,  l-\-  (subsiste.  Kn  Espagne, 
//aboutità  i.;  maîsr/,  f/, /+>' ont dùèlrepatatalisès bien  plus 
ancienneroeni,  puisque  le  son  qui  en  est  résulté  a  suivi  une 
longue  évolution  par  5,  /,  enlin  i  :  ortilum  >  0x0,  uelultim  "> 
}àna,filinm  >-  ixo. 

Or  l'hypothèse  d'après  laquelle  castellum  aurait  abouti  à 
kait^c,  suppose  au  contraire  que  //  a  été  palatalisé  assez  an- 
ciennement et  complètement  pour  sitbir  la  longue  évolution 
indiquée  plus  haut  —  tandis  que  el,  il,  l-\-i  en  serait  encore 
à  l'étape  i. 


—  74  — 
Cela  n'est  pas  admissible,  et  il  nous  faut  chercher  une 
autre  explication. 

134.  Celle  qu'a  proposée  M.  W.  Forster  dans  une  série  de 
brochures  et  d'articles  '  rattache  directement  kaa'ut  au  laliu 
caslellum.  M.  Forster  rappelle  qu'en  Sicile  et  en  Sardaigne, 
//se  change  endd';  kasted^u,  kavaddn, beddu.  Supposant  une 
parenté  de  race  entre  les  Gascons  et  les  Sardo-siciUens,  il 
admet  que  les  mots  en  -rlluin  ont  du  subir  le  même  sort  en 
Gascogne  ;  caHelhim  aurait  donc  abouti  à  'kaa'Ud,  ou  à  kaatct. 
puisque  dans  cette  région  une  consonne  finale  est  toujours 
dèvocalisée;  puis  le  t  serait  redevenu  un  t  ordinaire,  d'où  la 
forme  kas'tii. 

Voilà  qui  est  bien  plausible  ;  mais  alors  comment  expli- 
quer kas'ttc?M.  Forst«r  y  voit  un  développement  totalement 
différent,  la  palaialisation  du  //;  il  ne  dit  pas  du  reste  quelles 
auraient  été  les  étapes  Je  cette  transformation.  En  tout  cas  il 
faudrait  admettre  alors,  que  le  traitement  de  //  a  été,  dès  une 
époque  très  reculée,  autre  dans  la  Montagne  béarnaise  que 
dans  la  Plaine  et  dans  le  Labedan. 

135,  Mats  n'est-il  pas  possible  de  rattacher -£C  '^  la  même 
forme  régionale  que  -st,  c'csl-â-dîre  à  -td  ou  -n  comme  ancêtre 
commun? 

Il  existe  â  l'autieboutde  la  France  un  groupe  de  dialectes 
ayant  certainement  eu,  à  une  certaine  époque,  une  série  d'ar- 
ticulations cacuminales  t,  4>  ^'  c,  dus  à  un  r  précédent  une 
consonne  linguale  ;  ce  sont  les  dialectes  lorrains  et  comtois  '. 
Si  nous  ne  nous,  occupons  que  de  !  et  de  d,  nous  constatons 
que  ces  articulations  sont  redevenues  t  d  en  Lorraine,  tandis 
qu'elles  ont  abouti  â  c  j  (ou  t/  dj,  ou  même  fz)  en  Franche- 
Comté  :  *pn'!a  «  porter  ••,  'wa'da  •<  garder  «,  sont  devenus  là 
pn'tc,  wa'di,  ici  pu'ca,  wa'ja  (ou  put/a,  wad3a,  etc.).  Dans  le 
patois  intermédiaire  du   Val  d'.Ajo,  i  d  deviennent  td  à  la 


1.  Camerie  philologique  (^\x\\e\\niXe  la  Société  Raniond,  1898,  p.  158. 
Flagnères  de-Bigorre)  :  —  Nnchln'ige  zum  BiMot-nuftoli  {ZfH»ehrift 
fur  romanitche  Philologie.,  t.  XXII.  u.  509). 

2.  Je  note  ainsi  un  (a)  oacuminal,  c'est-à-dire  prononcé  la  pointe 
de  la  langue  relevée  contre  le  palais. 

'A.  Et  aussi  divers  dialectes  du  Jura  suisse,  d'après  un  intéressant 
article  de  M.  Ganchat  dans  le  Bulletin  dei  Parleri  de  la  SuiMie 
romande. 


I 


—  75  — 

finale,  tfd^  ù  la  médiale  :  £  pwo:t  »  il  porte  »,  £  wa:d  «  il 
garde  »,  mais  put/a  «  porter  »,  wad5a  «  garder*  ». 

Ne  sommes-nous  pas  en  présence  d'un  traitement  analogue? 
Et  ne  devons-nous  pas  admettre  que  le  kas'tsc  des  monta- 
gnards béarnais,  comme  le  kas'Ut  de  leurs  voisins  de  la  Plaine 
et  du  Labedan,  remonte  à*ka8'Ut  ou  ^kasud,  forme  dérivée  de 
castellum  comme  le  Sicilien  kasteddu  ? 

On  pourrait  alors  figurer  la  filiation  des  formes  ainsi  : 

kast£t 


I  ,      I 

kastfc  kasUt 


I 
kasUt  / 

I 
kast£  / 

Quant  aux  formes  du  pluriel,  l'explication  en  a  déjà  été 
donnée. 


5.  —  Plosives  soufflées  intervocales  (Carte  4). 

136.  P,  T,  K  intervocaux  se  sont  vocalises  partout  sauf 
en  Aspe  et  Barétons,  jusqu'à  la  latitude  de  Sarrance  et  d'Ara- 
mitz.  On  a  : 


LATIN 

▲8PE-BAHiTOU8 

BKARN 

plantatam 

plan'dato 

plan'dado    ou  plan  tado 

capram 

krapo 

krabo 

*sequire 

se'ki 

se'gi 

Mais  il  y  a  des  difiiérences  entre  les  trois  plosives.  La  vo- 
calisation de  k  remonte  plus  haut  que  celle  de  p  et  de  t  :  se'ki 
ne  se  trouve  que  tout  en  haut  des  vallées. 

6.  —  Groupe  It  (Carte  4). 

137.  Le  1  est  vocalisé  partout.  Quant  au  t,  il  subsiste  dans 
la  plus  grande  partie  de  la  Plaine. 

1.  Voir,  pour  plus  de  détails,   Revue  de  philologie  française,   1892, 
p.  143. 


.  76  ■ 

En  Aspe,  Barétous  et  Ossau  (sauf  Rébénacq  et  Eaux- 
Bonnes),  au  Nord-Est  d'Ossau  vers  Naj,  Bordères,  Luquet,  t 
passe  à  d, 

En  Ossau  et  dans  la  Plaine,  cette  vocalisation  pourrait  être 
récente,  puisque  les  plosives  intervocales  se  vocalisent  :  'aûde 
peut  être  un  développement  de  'aùte.  Mais  en  Aspe  et  Barétous, 
comme  les  plosives  restent  soufflées  entre  voj'elles,  la  voca- 
lisation du  t  est  due  au  contact  de  1  ;  elle  est  donc  anté- 
rieure au  changement  de  1  en  n. 

138.  Or  celle-ci  remonte  1res  haut:  en  Plaine,  elle  était 
siirement  faite  au  XII'' siècle.  On  trouve  au,  aus  en  1256  à 
Auch  ;  en  1240  à  Sauve-Majeure  (Gironde)  ;  1290  à  Oloron  ; 
—  cmiqtit-  à  Bagnères-de-Bigorre  en  1260,  à  Bordères  (Hautes- 
Pyrénées)  en  1272;  —  auler,  autre  ou  aute,  à  Bayonne  en 
1259.  à  Ortbez  en  1246,  à  Oloron  eu  12iX);  —  antni,  à  Auch 
en  1259'.  Le  retard  de  l'écriture  sur  la  parole  recule  beau- 
coup la  date  du  phénomène. 

On  peut  donc  affirmer  que  le  passage  de  l  à  d  dan^  le  groupe 
//  estantérieur  à  1180  on  1200  en  Aspe-Barétous. 


7.  /'/o.« 


luf/léi's  appuyées  à  une  nasale  (farte  4). 


139.  Elles  se  sont  vocalisées  dans  un  territoire  un  peu 
plus  considérable  que  //,  puisqu'il  comprend  Munein.  Ainsi 
plantare,  coniprare,  dimuent  kanta,  krnmpa  lians  la  Plaine, 
kan'da,  krum'ba  dans  la  Montagne  et  jusqu'à  Monein.  — 
Ainsi  le  langage  d'Aspe-Barétous  est,  ;i  cet  égard,  l'inverse 
de  celui  de  la  Plaine;  il  dit  krapo,  krum'ba,  au  lieu  de  krabo, 
krum'pa;  et  ce  détail  suffît  à  lui  donner  une  physionomie 
originale.  Ossau  et  la  Plaine  de  Nay,  où  on  dit  krabo,  kmm'ba, 
occupent  une  position  intermédiaire. 

On  voit  qu'Aspe-Barélous  traitent  de  même  les  plosivos 
appuyées  à  une  nasale,  et  /  appuyé  à  /.  Cela  permet  d'attri- 
buer à  la  vocalisation  de  nasalf^  -f-  plosioe  la  même  date 
approximative  que  celle  do  la  vocalisation  du  i  Aq  II  :  la 
2'  moitié  Ju  xii*  siècle  au  "plus  tard  ;  même  il  est  probable 


1.  Voir  le  Giotiaire  du  Recueil  de  Luckaire. 


k 


—  77  — 

que  ce  phénomène  a  précédé  Taulre,  puisque  son  aire  est  plus 
étendue. 

140.  Lingua  a  dans  le  Nord-Ouest  du  territoire  que 
j'étudie,  et  en  Labedan,  subi  une  dévocalisation  du  g  que  je 
ne  m^explique  pas  bien  :  on  y  dit  :  lepka,  lepko,  etc. 


8.  —  a  posttonique  (Carte  3). 

141.  C'est  vers  TEst  et  le  Sud  que  Va  posttonique  latin 
s*est  le  mieux  conservé  ;  vers  l'Ouest  et  le  Nord,  qu'il  a 
évolué  le  plus  tôt  et  le  plus  loin. 

J'ai  pu  suivre  cette  évolution  dans  les  vallées  du  Labedan 
et  dans  celle  d'Ossau. 

L'observation  en  présente  d*assez  grandes  difficultés;  en 
effet,  Tinfluence  du  parler  littéraire,  dont  il  a  été  parlé  plus 
haut,  tend  à  faire  adopter  partout  o  comme  voyelle  postto- 
nique; or  cette  influence  est  beaucoup  plus  forte  dans  la  jeune 
génération  que  chez  les  vieillards  ;  on  peut  donc  entendre 
dire  mnntajia  par  les  vieux,  mnntajio  par  les  jeunes,  croire 
qu'on  est  en  présence  d'un  fait  d'évolution,  et  s'apercevoir 
ensuite  que  les  jeunes  ont  simplement  adopté  la  forme  de 
la  Plaine. 

142.  Cependant  il  y  a  des  faits  que  l'influence  littéraire 
ne  peut  pas  avoir  causé.  On  remarque,  en  effet,  que  l'ébranle- 
ment de  a  posttonique  se  produit  de  différentes  manières  selon 
les  consonnes  et  les  voyelles  qui  le  précèdent. 

A  Aas-en-Ossau,  a  posttonique  est  presque  toujours  con- 
servé, du  moins  chez  les  vieux  ;  mais  il  passe  à  o  après  con- 
sonne labiale,  ou  quand  il  y  a  un  u  dans  la  syllabe  précédente  : 
krambo  «  chambre  »,  haùdo  «  haute  »,  kaûdo  <(  chaude  », 
ki'raolo  «  couleuvre  ». 

A  Arudy,  la  posttonique  est  encore  plus  instable.  C'est  a 
après  a  suivi  de  consonne  indifférente  :  a  après  a  suivi  de 
consonne  palatale,  ou  après  e,  i,  y  suivi  de  consonne  indiffé- 
rente; 0  après  consonne  labiale  ou  quand  u  précède.  Chez  les 
jeunes  c'est  partout  o  ou  même  o. 

Même  traitement  à  Bescat,  Buzy,  Buziet,  et  surtout  à  Pé 
de  Hourat,  où  la  qualité  précise  de  la  posttonique,  chez  un 


—  78  — 

homme  de  60  ans,  varie  pi'esijne  iudéfiniment  suivant  les  son» 
qui  la  précèdent. 

143.  Le  même  phénomène,  ou  à  peu  près,  se  trouve  bien; 
loin  (lo  là,  â  Montgatllard  (canton  de  Saint-Sever,  Landes], 
Là  aussi  a  posttoniquc,  après  voyelle  indifférente,  tend  vers  9, 
tandis  qu'il  tend  vers  o  après  voyelle  ou  nonsontie  labiale.  Or 
Montgaillard  est  environné  de  régions  ort  a  posttonique  est 
devenu  e,  tandis  que  les  villages  mentionnés  d'abord  touchent 
il  une  région  où  a  posttonique  est  devenu  o  ou  o. 

144.  Je  crois  donc  pouvoir  conclure  comme  ceci.  Le  a 
posllonique.  en  raison  de  la  faiblesse  avec  laquelle  il  était 
articulé,  a  été  partout  extrêmement  sensible  à  la  force  assi- 
milative  des  sons  ■précédents  ;  il  s'est  modifié  en  se  rappro- 
chant tantôt  de  b,  tantôt  de  o. 

Puis,  dans  la  région  du  Nord-Ouest,  l'analogie  rétablît 
l'unité  au  profit  de  e,  tandis  que,  dans  le  Sud,  elle  la  rétablit 
au  profit  d'un  o  qui  était  primitivement  di*!,  non  pas  à  une 
évolution  spontanée  de  Xa  posttonique,  niais  à  une  assimila- 
tion de  cet  a  aux  sons  voisins, 

145.  L'intérêt  de  co  fait  pour  mon  étude  est  celui-ci  :  on 
ne  doit  pas  considérer  la  posttunique  o  ou  o  comme  un  acbemï- 
neinent  de  l'o  postionique  vers  o.  C'est  un  développement  diffé- 
rent, et  9  comme  o  remontent  directement  à  s. 

146.  Les  textes  prouvent  que  l'assourdissement  de  l'a 
posttoniquc  est  un  fait  ancien  dans  les  Landes  et  l'Ouest  du 
Béarn. 

On  trouve  are,  «  hora  »,  à  Bayonne  dès  le  xii'  siècle;  3i 
Casteljaloux,  1256;  abenlwe,  Auch.  1256;  Bagnères,  1260; 
Anglade,  Lucq,  xii'  siècle;  amme  n  anima  -i,  Auch.  1256; 
anine,  Bajonne.  1259;Beynes,  V^Q;  A^sitjtiade,  1259; 
miberyade,  Castelj,  1270:  Aumosni'.  Bordères.  Hautes-Pyré- 
néea.  1272;  bague,  Bordeaux,  1275,  etc.  Bt  ce  qui  prouve 
bien  que  ce  n'est  pas  là  un  simple  fait  graphique,  une  notation 
affectée  ii  la  posttonique,  c'est  que  l'a  protonique  de  l'article 
la  est  traité  de  même:  lecau,  Montsaunès,  1235;  lequal, 
Bayonne,  1259;  le,  les.  Rayonne,  1149;  Sordes,  paasim  ; 
Bayonne,  1247;  Beyries,  1256;  Casteljaloux.  1270'. 

I.   I.uctiaire.  Glossaire, 


—  79  — 

Ce  n'est  pas  uniquement  dans  le  tefritoire  actuel  de  a  <  « 
posltonique  latin,  que  se  trouve  la  graphie  e.  Mais  c'est  là 
qu'elle  apparaît  en  premier  et  reste  longtemps  le  plus  fré- 
quente. On  peut  attribuer  les  autres  exemples,  appartenant  au 
territoire  actuel  d'à  ou  d'o  à  l'inHuence  littéraire  des  Landes. 
L'adoption  de  la  graphie  landaise  a  dû  se  faire  d'autant  plus 
facilement  qu'elle  distinguait  à  l'œil  des  mots  comme  :  laure 
lauja  «  il  laboure  »  et  laura  laù  ja  «  labourer  »  ;  pour  des 
patoisants,  elle  était  claire. 

147.  On  voit  que  dès  le  xi®  siècle  le  Béarnais  du  Sud- 
Ouest  et  le  Bigourdan  devaient  se  distinguer  nettement  du 
Béarnais  de  l'Ouest  et  du  Landais*. 


9.  —  d  intprvocal  (Carte  3). 

148.  L'histoire  du  d  intervocal  est  difficile,  et  compli- 
quée par  Tinfluence  des  sons  environnants  et  de  l'analogie. 
Elle  contient  aussi  des  faits  dont  je  n'ai  pas  encore  pu  trouver 
la  loi,  des  exceptions  tout  au  moins  apparentes,  qui  sont 
peut-être  dues  au  mélange  de  formes  étrangères.  Une  nou- 
velle enquête,  une  étude  très  soigneuse  pourrait  seule  tout 
éclairer. 

149.  Pour  simplifier  je  prends  deux  mots  qui  peuvent 
servir  de  types,  et  dont  le  traitement  concorde  en  gros  avec 
celui  des  autres.  C'est  caderr,  euadere.    Le  second  a  perdu 


1.  Voici  un  fait  que  me  communique  M.  l'abbé  Rousselot,  sur  le 
patois  charentais,  et  qui  confirme  tout  à  fait  ma  manière  de  voir: 

Dès  1076  environ,  les  textes  montrent  réquivaionce  de  a  posttonique 
et  de  la  voyelle  d'appui  posttonique  à  Cellefrouin.  Saint-CIaud  et 
Lussac,  situés  à  5  kilomètres  plus  à  l'Est,  devaient  offrir  le  même  trai- 
tement, car  le  développement  du  patois  est  à  ce  point  de  vue  tout  à  fait 
le  même  dans  ces  trois  villages.  Or,  à  •%  kilomètres  environ  plus  à 
l'Est,  à  Suaux  et  aux  Chaumes  (hameaux  de  la  commune  de  Nieul),  l'a 
posttonique  existe  encore  aujourd'hui  sous  la  forme  9. 

Ainsi  depuis  le  xi*  siècle,  la  limite  de  9  <  a  posttonique  n'a  pas 
avancé.  —  M.  Rousselot  considère  0  et  e  dans  sa  région  comme  des 
développements  indépendants  de  a  latin. 

Ce  rapprochement  permet  de  croire  qu'en  Béarn  la  limite  de  e  et  de 
0  n'a  guère  varié.  Cependant  mes  notes  ne  me  fournissent  pas  sur  ce 
point,  délicat  et  difficile  entre  tous,  de  quoi  trancher  absolument  la 
question  pour  le  Sud-Ouest. 


son  premier  e  Jaris  t&ul  le  torritoire  éludié  ;  il  a  pris  le  seas 
de  n  naître  ». 

160.  Dans  presque  tout  le  Béarn  ces  mots  ont  pris  la 
t'tinne  kade,  bade,  Le  (/  s'est  confondu  avec  le  t  întervocali- 
qiie,  par  exemple  dans  'poli^tf  >pnde,  et  dans  les  participes 
en  -âta  >  -ada, 

Mais  an  Nord-Est  vers  Garliii,  Geaune,  d  latin  aboutit  à  z, 
et  /  latin  seul  donne  d  :  nos  deux  verbes  sont  kaze,  baze  ;  et 
de  même  on  a  krese  rreilcre,  beïe  ni(lfi'c\  nyza  uiida  ;  huzika 
fodicare;  —  mais  pn'de  *potPrp  ;  ba'Eyde  Piuidulam,  -ad« 
-alam,  etc. 

Sur  ime  bande  qui  part  des  environs  de  Garliu,  passe  par 
Lembeyp,  suit  la  frontière  du  U^arn  et  de  la  Bigorre,  et  se 
dirige  ensuite  sur  Luquet  et  Ëspoey,  sur  Lourdes  et  Argelès, 
on  a  kaje,  baja  '.  Le  d  latin  êtaiil  tombé,  les  voyelles  se  sont 
trouvées  en  contact,  el  par  un  renforcement  disjonctif,  le  j 
s'est  produit  (comparez  les  formes  françaises  telles  que 
cerapejë). 

A  Arrons  on  a  kd,  à  Ferrières  et  Salies  k.=  [puadpre  est  rem- 
placé dans  cette  région  par  iiascere  >  na/a).  Cette  forme 
suppose,  comme  kaje,  la  chute  du  d  ;  puis  le  e  en  contact 
avec  a  tonique  s'est  peu  à  peu  fermé  par  dissîmilation,  jus- 
qu'à i  ;  cet  i  a  agi  sur  i"a  comme  toujours  pour  le  faire  passer 
à  e'  et  est  ensuite  tombé". 

151.  Ce  traitement  prouve  que  jamais  ni  dans  le  terri- 
toire de  rf>B,  ni  dans  celui  de  sa  chute,  rf  et  /  n«  se  sont 
confondus;  tandis  qu'ils  se  sont  confondus  à  l'Ouest  de  ce 
territoire. 


lu.   —  Le  mol  Feneslm  (Carte  13). 


15S.  Lt;   latiu   fenestra  se    retrouve    actuellement    aoua 
4  formes  au  moins:  arrjista,  hjistia,  fiinsito,  le'miUe. 


1.  A  Andresl:  'keje,  'beja,  elc. 

2.  laetin»  >  Wt,  facio  >  h  '     ' 


e  région,  on  dit  hd  o  fait  »,  kw.-t  «  cuit  »,  e 


—  81  — 


A.  —  irinssio,  fe'mstje. 

153.  Iri'msto,  qui  se  trouve  dans  la  plus  grande  partie  du 
Béarn,  et  fe  ncstia,  qui  existe  à  Bayonne,  n'appartiennent  pas 
au  développement  normal  du  latin  :  ce  sont,  soit  des  impor- 
tations venues  d'un  dialecte  éloigné,  soit  des  formes  savantes: 
en  Béarn  le  f  devait  tomber.  L'invasion  est  d'ailleurs  évidente, 
ce  n'est  en  général  que  sur  ma  demande  expresse  et  après 
m'avoir  dit  fjinEsto,  que  j'obtenais  Tune  des  formes  bien 
béarnaises  :  ar'rjssta,  hjsstaa  ou  knrre'teaa*. 

Souvent  les  vieux  conservent  la  vieille  forme,  les  jeunes 
adoptent  la  nouvelle.  A  Asté  le  sens  est  différent:  le  vieux 
mot  reste  attaché  aux  vieilles  lucarnes  des  anciennes  mai- 
sons, le  mot  nouveau  désigne  les  belles  fenêtres  des  maisons 
neuves  '.  —  Ailleurs  le  mot  ar'r)£8ta  a  disparu,  mais  il  en  est 
resté  le  diminutif  arris'tu,  appliqué  à  une  petite  lucarne  par 
laquelle  on  fait  passer  la  tête  des  bœufs  pour  leur  donner  à 
manger. 

B.  —  hjesUa. 

154.  hJEStia  dérive  do  fenestra  par  la  chute  régulière  de 
la  nasale  entre  voyelles,  d'où  Meestra;  l'aspiration  du  f,  et  le 
passage  de  e  en  hiatus  à  i,  j. 

Cette  forme  existe  à  Lescun\  à  MoneinS  à  Arudy,  Izeste, 
Etchartès  (canton  de  Laruns,  près  Ferrières,  Hautes-Pyré- 
nées) ;  Ferrières,  Arbéost,  Arrens,  Estai ng (canton  d'Aucun); 
Gez,  Silhen  (canton  d'Argelès)  ;  Saligos  (canton  de  Luz)  ; 
Bagnèros-de  Bigorre  ;  Asté  (canton  de  Campan).  Elle  paraît 
donc  appartenir  au  patois  montagnard,  tant  de  l'Est  que  de 
l'Ouest.  En  effet,  si  je  ne  l'ai  pas  trouvé  plus  souvent  dans 


1.  Du  moins  dans  le  Béarn,  car  dans  le  Labedan  hjfStxa  est  mieux 
conservé. 

2.  Le  maire  d'Asté  (80  ans?)  me  disait:  en  yâ  mai'zù  kj  ei  hu  an- 
sjinâ,  i  ki  nu  8:  paz  bu'/adâ  la  iiiHiStâ,  op  ke  1  a puâ  1  arrj<8tâ  «  dans 
une  maison  très  ancienne,  et  qui  on  ne  lui  a  pas  nettoyé  la  fenêtre, 
on  rappelle  l  ar'rjestâ.  » 

3.  D'après  M.  Larricq  de  Bédous  et  M.  le  curé  de  Gurmençon. 

4.  D*après  M.  le  curé  de  Monein. 

Passy.  —  L'Origine  des  Ossalois.  6 


—  82  — 

les  vallées  d'Aspeet  de  Barétous,  c'est  qu'elle  a  été  remplacée 
par  kurre'tejo,  qui  tend  à  son  tour  à  être  remplacé  par  fji'msto. 
kurre'tejo  est  la  forme  aspoise  de  l'adjectif  verbal*  du  verbe 
courir,  qui  serait  *kurre'dejo  dans  le  reste  du  Béarn,  corre- 
doira  en  ancien  Provençal.  Le  sens  est  bien  conservé  encore 
aujourd'hui,  et  un  paysan  me  disait  que  le  terme  était  bon 
«  parce  que  les  personnes  curieuses  couraient  tout  de  suite  à 
la  fenêtre  ».  On  comprend  que  ce  sobriquet  expressif  ait 
remplacé  l'ancien  terme  qui  ne.  disait  rien. 

Monein  et  Lescun  sont  les  témoins  de  l'ancienne  extension 
du  mot  hjcstja. 

La  géographie  de  hjsstja  ne  correspond  pas  exactement 
avec  celle  de  l'article,  puisque  Arthez-d'Asson  et  Asson  disent 
ar'rjssta. 


C.  —  ar'rjesta. 

155.  ar'rjssta  dérive  Aq  finies tr a  par  la  chute  de  la  nasale 
et  une  de  ces  métathèses  du  r  si  fréquentes  dans  le  Sud- 
Ouest,  d'où  *friesta  dont  le  /"passe  régulièrement  à  h.  Mais 
devant  r  cet  h  est  peu  sensible,  et  *hri'£8ta  passe  facilement 
à  rjcsta  ;  le  r  initial  amène  dès  lors  la  prosthèse  régulière 
d'un  a  ^,  d'où  arrjssta. 

156.  Ce  développement  nous  fournit  un  moyen  de  dater 
approximativement  la  divergence  de  traitement  qu'a  subi 
frneslra  :  la  prosthèse  de  l'a  n'a  pu  se  produire  qu'après  une 
série  de  transformations  ;  raétathèse  du  r,  aspiration  du/  en 
h,  chute  complète  de  ce  //. 

Or  la  prosthèse  de  l'a  est  un  fait  très  ancien.  Le  cartulaire 
de  Saint-Pierre  de  la  Réole  ^  en  offre  des  exemples  dès  986, 
c'est-à-dire,  si  on  tient  compte  du  retard  forcé  de  récriture 
sur  la  langue,  que  le  fait  était  accompli  au  moins  40  ou  50  ans 
auparavant.  Pour  que  fencstm  ait  suivi  le  même  développe- 

1.  Voir  sur  cet  adjectif  verbal  :  Paul  Meyer,  Encyclopedia  Brilan- 
îiira,  article  Provençal  langiiage;  —  Titkin,  dans  Grundriss  de  Grôber; 
—  Bourcier,  dans.l/l/i.  Fac.  Bordeaux.  1890,  p.  200. 

2.  ar're  «  rien  »  do  ro.m,  arra'zim  «  raisin  »,  etc. 

W.  Archives  historiques  de  la  Gironde^  V,  et  Luchaire,  Hecueil,  p. 
115  :  an-eilort,  acte  de  986  :  Orgemundo,  acte  de  990;  arreinaldOy  acte 
de  1026-1030. 


—  83  — 

ment,  il  fallait  donc  que  la  métathèse  du  rait  eu  lieu  assez 
longtemps  avant  cette  date,  pour  que  Tamuissement  complet 
du /ait  eu  le  temps  de  se  produire;  c'est-à-dire  qu'on  peut 
la  reculer  au  bas  mot  jusqu'avant  850. 

157.  On  pourrait  dire,  il  est  vrai,  que  la  prosthèse  du  a, 
tout  en  commençant  très  tôt,  a  pu  se  continuer  pour  les  r  ini- 
tiales secondaires  qui  entraient  dans  la  langue.  Mais  on  sait 
par  ailleurs  que  l'aspiration  du  f  est  ancienne.  Le  plus  ancien 
exemple  écrit  que  j'en  connaisse  est  de  1385.  Le  dictionnaire 
topographique  de  Raymond  donne  pour  un  hameau  de  Lescar 
les  formes  suivantes  :  Flayoo,  1319  ;  Flayon,  1350  ;  Eslayoo, 
1384  ;  Eslayon,  1675.  Pour  une  commune  du  canton  de  Mor- 
laas,  Eslourenties-Dabant  :  Florenthies-Davanty  1385;  Eslo- 
renthieS'Davant,  1402,  1546  ;  Eslorenties-Daban,  1727.  Es- 
lous,  commune  de  Lanrecaube-Meillac,  est  écrit  Flos  en  1385. 
Les  formes  qui  présentent  s  ne  sont  pas  autre  chose  que  des 
graphies  inverses,  qui  ont  pour  cause  la  confusion  de  /et  de  s 
en  une  seule  prononciation,  h.  Le  dictionnaire  de  Lespy  offre 
un  grand  nombre  de  ces  graphies  inverses  :  enla,  enladure, 
enlaïnbrèCy  entame,  enloucha  —  esta,  esladure,  eslambrèCy 
estante,  estouc/ia,  sont  ou  des  graphies  ou  des  prononciations 
inverses  qui  dérivent  de  l'assimilation  de  /,  s,  n  à  /*. 

158.  Voilà  donc  Taspiration  de  /  reculée  au  moins  jus- 
qu'au commencement  du  xiV  siècle.  Mais  ce  que  montre 
cette  graphie,  c'est  seulement  la  date  où  /+ 1  et  s-+-t  se  sont 
confondus  ;  l'une  de  ces  consonnes  pouvait  avoir  devancé 
l'autre.  Or  il  est  probable  que  f  avait  une  avance  considé- 
rable. Son  aspiration  couvre  en  effet  tout  le  Sud-Ouest  jus- 
que vers  la  Garonne,  et  l'Espagne  entière  ;  l'aspiration  du  s 
au  contraire  est  sporadique  et  subordonnée  aux  sons  voisins  : 
en  Espagne,  le  Nord  ne  la  connaît  pas  ;  en  Gascogne,  s  sub- 
siste toujours  vers  Salies,  tandis  qu'en  Chalosse  il  disparaît 
devant  toutes  les  consonnes  sauf  t.  Tous  les  intermédiaires 
se  retrouvent. 


1.  On  sait  qu'il  y  a  non  seulement  des  graphies  inverses,  mais  des 
prononciations  inverses  :  Funmculus  a  donné  régulièrement  eUu'rupk; 
plus  tard,  on  a  pu  croire  que  c'était  là  une  prononciation  rapide  pour 
eilumpk,  et  on  a  rétabli  cette  forme,  qui  est  usitée,  par  exemple,  à 
Lescar. 


—  84  — 

On  peut  donc,  en*  tenant  compte  toujours  du  retard  de 
récriture  sur  la  parole,  reculer  beaucoup  l'aspiration  du  i. 
On  peut  en  tout  cas  affirmer  qu'elle  est  beaucoup  plus  an- 
cienne que  celle  du  s,  et  la  date  que  j'attribuais  à  la  prosthèse 
de  Ta  dans  arrjssta  devient  ainsi  moins  invraisemblable. 

159.  En  résumé,  la  divergence  du  traitement  de  fenestra  : 
arrjesta,  hjsstja  peut  remonter  au  latin,  et  ne  peut  guère  avoir 
commencé  après  le  xu®  siècle. 

160.  Il  n*est  pas  téméraire,  je  crois,  de  dire  que  ar'rj£8ta 
a  été  la  forme  de  la  Plaine. 

J'ai  déjà  dit  que  fjinssto  est  une  forme  étrangère  au  Béar- 
nais, et  de  plus  douée  d'un  pouvoir  envahissant  dont  on  voit 
les  effets  dans  les  vallées.  Nous  pouvons  donc  dire  que  ùi- 
nesto  recouvre  une  forme  plus  ancienne  et  régulière,  soit 
arrjesta,  soit  hjsstia.  Or  hjssUa  ne  se  trouve  actuellement  qu'en 
pays  de  montagne,  et  arrjesta  la  limite  au  Nord  à  Arthez, 
Capbis,  Asson,  ce  qui  semble  faire  de  ces  villages  les  der- 
niers retranchements  d'une  forme  autrefois  générale  vers  le 
Nord.  En  outre,  le  dérivé  arris'tu  existe  sur  quelques  points 
de  la  Plaine. 

161.  Les  textes  confirment  ces  inductions:  on  y  trouve 
fries/e  (Lespy,  au  mot  frineste),  et  je  ne  crois  pas  qu'on  y 
trouve  une  forme  analogue  à  hjcstja,  ce  qui  prouve,  si  l'on  se 
reporte  à  ce  que  j'ai  dit  sur  le  dialecte  littéraire  et  les  patois 
qui  ont  concouru  à  sa  formation,  que  frieste  (ou  plutôt  Mji'ssta 
en  interprétant  le  e  final)  était  usité  en  plaine.  Or  *lii'£Sta  est 
une  des  étapes  de  feiièstra  >  arrjesta*. 

1.  On  trouve,  il  est  vrai,  cette  forme  frieste  dans  des  textes  récents, 
et  par  conséquent  d'une  époque  très  postérieure  à  celle  où  la  prosthèse 
de  l'a  s'est  produite.  Lespy  en  cite  un  exemple  dans  Les  Artistes  en 
Bcarn,  de  Paul  Raymond,  qui  ne  contient  pas,  je  crois,  de  textes  anté- 
rieurs au  xiii«  siècle.  Deux  explications  sont  possibles.  Ou  bien  frieste 
n'aurait  dans  les  textes  relativement  récents  qui  le  conservent  qu'une 
existence  traditionnelle  et  ne  répondant  pas  à  une  prononciation  con- 
temporaine; le  langage  littéraire  aurait  conservé  dans  la  graphie  une 
étape  ancienne  de  l'évolution,  tandis  que  les  patois  la  continuaient 
jusqu'au  bout.  Ou  bien  la  prononciation  fjiesta  a  réellement  existé,  et 
s'exj)iiquerait  par  une  réaction  exceptionnelle  contre  l'aspiration  du  f, 
réaction  destinée  à  le  préserver  d'une  chute  inévitable  devant  a.  La 
question  ne  pourrait  être  tout  à  fait  élucidée  que  par  l'étude  de  tous 
les  mots  ayant /*/•  initial.  Mais  je  crois  ce  groupe  toujours  dû  à  une 
influence  littéraire  ou  étrangère.  On  voit  dans  les  patois  fjai  «  frère  », 
remplacer  rai,  fjyt  «  fruit»  remplacer  hyjyt;  et  de  même  la  flu  «  la 
ileur  »  remplacer  la  hlu. 


—  85  — 

162.  Je  crois  donc  qu'on  peut  limiter  Thistoire  de  fenes- 
tra  entre  les  deux  développements  suivants  : 

/frëesta  -*!riE8ta  -^hriesta  -•rjesta  -arrJESta 
fenestra  / 

\*fèe8tra  -Hiêestra  -Hiiestra  -hjestia. 

Ce  qui  est  intéressant  pour  ma  thèse,  c'est  de  trouver  la 
forme  lijEStja  en  Labedan  et  en  Aspe-Barétous  ;  la  forme 
ar'rjesta  en  Plaine  et  en  Ossau. 


11.  —  Im  i^  et  la  3^  personne  du  singulier  présent 

du  verbe  être  (Carte  1). 

163.  Dans  tous  les  pays  de  Plaine  que  j*ai  étudié,  et  en 
Ossau,  y  compris  les  Trois- Villages,  la  deuxième  personne 
du  pluriel  du  verbe  «  être  »  a  la  forme  k  £8  ;  la  troisième  est 
k  ei  ou  k  e.  Mais  à  Aramitz,  Arette,  Lourdios  d'une  part, 
d'autre  part  dans  le  Labedan  et  la  Barège,  c'est  ke'des,  ke'de. 
Cette  ressemblance  entre  les  deux  dialectes  est  une  des  plus 
frappantes,  avec  Tarticle,  une  de  celles  qui  ont  dès  Tabord 
appelé  mon  attention. 

Mais  quelle  peut  bien  être  Torigine  de  cette  forme  bizarre? 
Et  tout  d'abord,  le  d  doit-il  se  rattacher  au  premier  mot  ou 
au  deuxième?  Faut-il  couper  idéalement  kedes  ou  ke  des? 

164.  Ce  dernier  point  devrait  être  facile  à  fixer  ;  il  n'y 
a  qu'à  chercher  les  phrases  où  le  verbe  «  être  »  n'est  pas 
précédé  de  la  particule  ke,  et  à  voir  si  lo  d  existe  ou  non.  A 
vrai  dire,  ces  phrases  ne  sont  pas  très  nombreuses,  puisque  le 
Béarnais  actuel  met  ke  avant  tout  verbe  affirmatif  ;  il  v  a 
cependant  l'interrogation  simple,  et  les  phrases  où  le  verbe  est 
précédé  de  nù,  «  ne  pas  »,  8e  «  si  »,  un  ou  aun  «  où  »,  kwan 
<c  quand  ». 

165.  Mais  précisément,  il  y  a  hésitation  et  contradiction 
pour  ces  formes.  A  Arrens,  et  je  crois  ailleurs  en  Labedan, 
le  d  n'existe  pas  pour  la  forme  interrogativc;  on  dit  eh  la8Î 
«  es-tu  fatigué?  »,  e  las?  «  est-il  fatigué?  »,  etc.  En  revanche, 
nà'des  «  tu  n'es  pas  »,  nù'de  «  il  n'est  pas  »  ;  —  se 'des  «  si 
tu  es  »  (ou  «  es-tu  ?  »),  8e'de  «  s'il  est  »  ;  —  un'des  «  où  es-lu  ?  »  ; 
un'de  «  où  est-il?  ». 


—  86  — 

A  Ârette,  le  d  n'existe  pas  avec  ann  et  nu  :  aun  es  a  où 
es- tu?  »,  aun  e  «  où  est-il  ?  »  ;  —  n  es  pas  «  tu  n'es  pas  », 
n  e  pas  «  il  n'est  pas  »  ;  —  mais  pour  la  forme  interrogativc 
il  existe,  à  la  troisième  personne  seulement  :  ez  arribat  «  es-tu 
arrivé  ?  »,  e'de  arribat  «  est-il  arrivé?  ». 

A  Aramitz,  la  série  est  plus  complète  ;  edes  «  es-tu  »,  ede 
((  est-il  »,  nudes  pas  «  tu  n'es  pas  »,  nude  pas  v  il  n'est  pas  », 
sedes  <(  si  tu  es  »,  sede  «  s'il  est  ». 

Au  contraire,  à  Issos  et  à  Lourdios,  on  dit  bien  ke'de  «  il 
est  »,  mais  à  la  deuxième  personne  on  a  la  forme  sans  d, 
k  es  «  tu  es  »  ;  le  d  ne  se  trouve  dans  aucune  autre  forme. 

166.  Il  semble  résulter  de  tout  ceci,  que  le  d  faisait  à 
l'origine  partie  du  deuxième  mot,  et  s'employait  devant  celui- 
ci  ;  et  que  plus  tard  la  conjugaison  a  été  régularisée  par  la 
suppression  de  ce  d.  qui  s'est  conservé  seulement  dans  kedes, 
kede;  encore  est-il  en  train  de  disparaître  pour  ces  formes,  la 
troisième  personne  résistant  plus  longtemps  que  la  deuxième. 

167.  Cette  hypothèse  d'une  plus  grande  fréquence  de  la 
forme  avec  d  autrefois,  me  seml)le  encore  ressortir  d'une 
histoire  plaisante  qu'on  raconte  dans  le  Haut-Ossau,  pour 
expliquer  l'origine  du  mot  bu'de  «  beurre  »  (voir  §§  199  s.). 
La  voici,  telle  qu'elle  m'a  été  contée  par  un  laitier  de  Béost 
—  autant  que  je  m'en  souviens,  car  malheureusement  je  ne 
l'ai  pas  notée. 

«  Peu  de  temps  après  le  déluge,  les  hommes,  qui  commen- 
çaient à  se  répandre  sur  toute  la  surface  de  la  terre,  possé- 
daient des  troupeaux  de  chevaux,  de  vaches  et  do  moutons  ; 
ils  employaient  le  lait,  mais  ne  savaient  pas  en  faire  de  beurre. 
Un  jour  quelques-uns  d'entre  eux  étaient  allés  à  cheval  traire 
des  vaches  qui  paissaient  sur  une  montagne  assez  éloignée; 
ils  ont  mis  le  lait  dans  des  vases  en  bois  bien  fermés,  les  ont 
chargés  sur  leurs  chevaux,  et  sont  rentrés  chez  eux.  Quelle 
n'a  pas  été  leur  surprise,  en  ouvrant  les  vases,  de  voir  flotter 
sur  le  lait  des  petites  boules  jaunes,  do  la  forme  et  de  la  gros- 
seur de  noisettes  !  C'était  du  beurre  ;  mais  ils  n'en  savaient 
rien.  Toutefois,  l'un  d'eux  y  a  goûté;  et  tout  de  suite  il  a 
dit:  «  bu'de  »,  c'est  l}on\  cardans  ce  temps-là,  au  lieu  de  dire 
k  d  bu,  on  disait  bu  de.  Les  autres  ont  gonté  aussi,  et  tous 
ensemble  se  sont  écriés,  bu  de!  bu  de!  De  là  vient  que  nous 


—  87  — 

appelons  le  beurre  «  bu'de  ».  —  Je  n'étais  pas  né  quand  c'est 
arrivé  »,  a  prudemment  ajouté  mon  conteur,  avec  le  sourire 
malicieux  caractéristique  des  Béarnais. 

Dans  cette  histoire  fantastique,  je  suis  convaincu  qu'il  y  a 
un  point  de  vrai,  c'est  l'emploi  ancien  de  bu  de  pour  k  eï  bu, 
qui  ne  peut  pas  avoir  été  inventé  ^  Il  ne  faudrait  pas  croire, 
toutefois,  que  ce  soit  en  Ossau  qu'on  ait  pu  dire  ainsi  ;  la 
forme  e  pour  eï  suffit  à  indiquer  une  origine  étrangère.  C'est 
évidemment  une  forme  labedanaise  :  à  l'époque  où  le  conte  a 
pris  naissance,  on  devait  dire  bu  de  en  Labedan,  et  les  auteurs 
ont  voulu  faire  entendre,  qu'à  Tépoque  de  l'invention  du 
beurre  on  parlait  comme  les  Labedanais. 

Je  crois  donc  pouvoir  conclure  que  la  forme  du  Lubedan 
et  d'Aspe-Barétous  de  ces  dcMix  personnes  du  verbe  «  être  », 
était  autrefois  partout  des,  de. 

168.  Maintenant,  d'où  peut  venir  ce  d  ?  Serait-ce  im  son 
de  liaison,  ilestiné  à  éviter  l'hiatus,  et  introduit  par  analogie 
à  des  cas  où  il  est  étymologique,  comme  ad  eja  «  à  elle  »  do 
ad  illaiiii  Mais  la  consonne  de  liaison  labedanaise  est  j;  au 
pluriel  on  dit  kejem  «  nous  sommes  »,  kejet  «  vous  êtes  ». 

Il  est  plus  vraisemblable  que  le  d  appartenait  d'abord  à  un 
mot  qui  précédait  souvent  es,  e  ;  qu'on  l'a  rattaché  mentale- 
ment au  deuxième  mot  au  lieu  du  premier  ;  et  qu'alors  il  en 
est  devenu  partie  intégrante.  Plus  récemment  l'analogie  des 
autres  formes  du  verbe  «  être  »,  où  il  n'y  a  pas  de  d,  aura 
agi  sur  les  deux  personnes  en  question,  et  celles-ci  ne  se 
maintiennent  plus  que  dans  des  expressions  pétrifiées  et  de 
moins  en  moins  nombreuses. 

169.  Mais  quel  est  le  mot  précédent  qui  a  ainsi  prêté 
son  d  ^  —  Il  faut  rejeter  d'emblée  celui  auquel  on  est  porté  à 
penser  tout  d'abord  en  entendant  dire  ke'des,  ke'de,  le  mot 
latin  yw/V/;  carie  d  final  de  (juid  avait  disparu  longtemps 
avant  que  n'ait  commencé  l'habitude,  toute  récente,  de  placer 
cette  particule  devant  les  verbes. 

Les  deux  seuls  mots  qui  remplissent  les  conditions  vou- 
lues sont  iinde,  et  quando.  On  a  du  dire,  en  effet,  quelque 


I.  Remarquer  l'absence  de  la  particule  ke,  dont  l'emploi  est  récent 
comme  je  l'ai  dit. 


—  88  — 

chose  comme  •und  es  «  où  es-tu  ».  Comme  d'autre  part  led 
devait  tomber  régulièrement  devant  consonne  :  am  lias  «  où 
vas-tu  »,  etc.,  on  a  pu  très  facilement  le  rattacher  mentale- 
ment au  mot  suivant,  et  couper  an  des.  Le  d  se  sera  ensuite 
généralisé. 

170.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  demeure  que  nous  trouvons,  ici 
encore,  un  fait  très  caractéristique  et  probablement  ancien, 
commun  aux  parlers  d'Aspe- Barétons  et  du  Labedan,  et  qui 
ne  parait  pas  avoir  jamais  existé  en  Ossau,  pas  {(lus  que  dans 
la  Plaine. 


12.  —  Le  mot  hominem  (Carte  1). 

171.  Dans  toute  la  Montagne  Ouest,  de  Parbayse  et 
Monein  au  Nord,  à  Ogeu,  Aydius  et  Lescun  au  Sud-Est  et  au 
Sud,  et  d'autre  part  dans  le  Barège,  c'est  umi. 

Dans  toute  la  Plaine,  en  Ossau,  y  compris  les  Trois- 
Villages,  dans  le  Labedan  à  Arrens,  Gez,  Silhcn,  c'est  omi. 

La  limite  de  omi  et  umi  coïncide  donc  exactement  entre 
Monoin,  Ogeu,  Aydius  et  Lescun  avec  celle  de  et,  eja. 

172.  'umi  est  la  seule  forme  régulière,  ô  latin  passant 
à  u  devant  une  nasale  (Cf.  bonus  >  bun,  pontem  >•  pun,  mon- 
lem  >  mun). 

Il  y  a  bien  sur  les  confins  des  Landes  et  du  Béarn,  une 
région  où  deux  mots  ayant  0  + nasale  échappent  à  ce  traite- 
ment :  on  y  dit  pon,  lopk  (conservant  par  conséquent  le  timbre 
du  latin  classique). 

Ces  formes  existent  à  Pimbo  (canton  de  Geaune,  Landes), 
Arzacq,  Louvigiiy,  Claracq,  Kibarrouy,  Mont.  —  Elles  sont 
remplacées  par  pun,  lupk  à  Latrille,  Geaune,  Castelnau-Tursan, 
Peyre,  Piets,  Caubios,  Auriac,  et  probablement  beaucoup 
plus  près  des  villages  cités  en  premier. 

173.  omi  serait  donc  régulier  dans  cette  région;  mais 
on  ne  peut  pas  supposer  que  de  là,  il  a  envahi  tout  son  terri- 
toire actuel.  Quelle  apparence  y  a-t-il  que  la  forme  spéciale 
à  un  territoire  si  petit  et  qui  ne  contient  aucun  centre  impor- 
tant ait  eu  une  pareille  force  envahissante  ?  Il  est  plus  vrai- 
semblable que  omi  est  une  forme  savante  ou  demi-savante 


—  89  — 

qui  a  envahi  les  patois  de  la  Plaine  à  une  époque  déjà 
ancienne,  comme  elle  continue  de  nos  jours  à  envahir  ceux 
de  la  Montagne. 

174.  Ce  qu'il  y  a  de  sûr,  c'est  que  la  coïncidence  rigou- 
reuse de  la  limite  de  l'article  et  de  celle  de  umi  à  l'Ouest,  ne 
peut  pas  être  l'effet  du  hasard.  D'autre  part,  si  dans  le  Labe- 
dan  omi  couvre  une  grande  partie  de  la  Montagne,  cela  tient 
sans  doute  à  une  influence  littéraire  moderne.  L'unité  géné- 
rale du  Labedan  est  telle,  qu'en  trouvant  dans  un  ou  deux 
de  ses  villages  une  forme  dont  la  naissance  est  manifeste- 
ment ancienne,  dans  d'autres  une  forme  qui  est  celle  de  la 
Plaine,  on  peut  conclure  à  coup  sûr  que  la  première,  générale 
à  l'origine,  a  été  refoulée  par  la  deuxième. 

Nous  trouvons  donc,  ici  encore,  un  fait  commun  au  Labe- 
dan et  à  Aspe-Barétous,  inconnu  en  Ossau. 


13.  —  Mots  à  déplacement  <V accent. 

175.  J'arrive  maintenant  à  un  groupe  de  mots  dont  je 
dois  dire  un  mot  en  général  avant  d'entrer  dans  des  détails. 
Ils  ont  ceci  de  commun,  qu'ils  ont  à  la  tonique  une  diphton- 
gue, et  que  l'accent  originairement  placé  sur  l'élément  qui 
était  susceptible  de  devenir  semi-voyelle,  s'est  porté  dans  une 
partie  du  Sud-Ouest  sur  l'autre  élément.  Ce  sont  les  dérivés 
de  ouicula,  ranucula,  agnstus,  pagensem,  et  le  mot  qui 
signifie  «  hibou  »  dont  l'étymologie  m'est  inconnue'. 

176.  Pour  ne  prendre  que  les  formes  typiques  et  celles 
qui  sont  nécessaires  à  l'objet  présent,  on  trouve  dans  uoe 
certaine  région  : 

a'uiCa,      gja'uia,      ans,      pais,      ga'hys  ; 

dans  une  autre  : 

'oûia,      'gjâûia,      oûs,       peis,       g€^8. 


1.  J'avais  cru  ces  mots  très  importants  pour  ma  thèse,  considérant 
le  déplacement  daccent  comme  ancien,  datant  de  l'époque  latine. 
M.  Giiiiéron  m'a  montré  qu'il  peut  fort  bien  avoir  été  récent.  Je  les 
retiens  néanmoins;  ils  sont  intéressants  en  eux-mêmes,  et  à  cause  des 
tendances  générales  qu'ils  indiquent. 


—  90  - 

177.  Le  déplacement  d'accent  a  eu  lieu  aussi,  mais  sur 
tout  le  territoire,  pour  le  mot  pavôrcm,  qui  se  trouve  écrit' 
anciennement /)cw,  paijor,  />aho'  et  qui  est  partout  aujour-' 
(l'hui  poù. 

La  graphie  pai/or  esl  li'és  claire  ;  elle  indique  un  renforce- 
ment qui  existe  dans  le  Sud-Ouest  pour  d'autres  mois  analo- 
gues (a'waio  aguio;  gjawiuCo.  gja'goiÏD},  et  prouve  que  le  mot 
était  anciennement  accentué  sur  la  finale,  La  graphie /(«^i 
également  son  analogue  dans  la  prononciation  d"Arodjr;' 
gja  buito.  Tout  le  Sud-Ouest  a  donc  subi,  pour  ce  mot.  on  reculi; 
d'accentuation  qui  n'est  pas  universel  pour  les  autres, 

178.  D'autres  mots  nous  montrent  actuellement  le  même. 
changement  d'accent  :  nif/».iiadonné  nit  eu  Béarnais  commun;; 
mais  à  Arudy  il  y  a  diphtongaison  :  niët.  A  Bilhéres  et  Gér* 
Delesleii,  l'accent  se  porte  sur  l'élément  le  plus  différent  de 
la  semi-voyelle,  et  on  arrive  à  nlït  ou  njit.  A  Lescun, 
donné  aies  qui  est  devenu  sjeb  à  Osse  (§  197), 

179.  Je  vais  maintenant  prendre  ces  mots  séparément,  en 
gloser  la  carte,  et  en  expliquer  les  formes. 

A.  —  Grcwiiilh  (Carte  5). 

180.  Le  mot  a  grenouille  »  adans  le  Sud-Ouest  des  formel 
très  variées,  qui  peuvent  se  classer  en  quelques  types  da 
développements 

181.  gia'njCa  dérive  directement  de  raïuieula  par  la  pros- 
thése  générale  du  g  et  la  chute  régulière  du  n  médial.  Elle' 
s'est  conservée  dans  divers  villages  de  la  vallée  d'Aspe, 
Aydius,  Bedous,  Osse  ;  puis  entre  Oloron  et  Pardii 
Orthez,  Bonnut  et  dans  la  région  intermédiaire.  Dans  ce 
même  voisinage,  elle  s'affaiblit  eu  gjuita  à  Laurède,  confor- 
mément à  une  tendance  très  marquée  dans  la  région 

Elle  se  renforce  au  contraire  en  gja  wuia  à  Labouheyre, 
d'oii  par  de  nouveaux  renforcements  gjagn^a  (Labouheyre)  et 
gja'buiCQ  (Aramitz),    Les    formes  gargoXo,  gurguio   (Lescun), 

1 .  Factionnaire  l.e»p\f,  mot  pou. 

3.  A  l'antétonique.  in,  au  se  râduiHent  toujours  à  u:  hure,  ailleurs 
hfO're  «  février  «.  u'ka  "  oison  ",  à  cM  de  aiiks  n  oie  u.  LId  même  aussi 
M.La  pour  au£ft  "  brebis 


—  91  — 

engar'goio  (Gurmençon),  prouvent  que  dans  une  partie  de  la 
vallée  d*Aspe  aussi,  le  hiatus  a  déterminé  la  formation  d'un  w 
disjonctif  qui  s*est  renforcé  en  g  ;  une  métathèse  a  ensuite  mis 
le  r  et  le  g  en  contact. 

182.  Revenons  maintenant  à  gja'uia  ou  plutôt  remontons 
à  la  forme  ancienne,  qui  était  nasalée  par  la  chute  du  n  : 
gjà'uia.  En  effet,  celle  des  autres  formes  qui  paraît  en  dériver 
le  plus  immédiatement,  'gjaûia,  a  généralement  conservé  la 
nasalité.  On  voit  que  le  changement  d'accent  dont  je  parlais 
a  eu  lieu. 

Cette  forme  est  celle  des  confins  du  Béarn  et  de  la  Bigorre, 
entre  Vidouze  et  Lourdes.  Elle  se  trouve  aussi  à  Barzun, 
Labatmale,  Bénéjacq,  Buzy,  Boscat,  Hourat,  S.  Colonne, 
Arthez  d'Asson  et  Aas.  Deux  formes  en  dérivent.  La  première 
est  'gjoâio,  formée  par  un  simple  arrondissement  de  l'a  dû  à 
Tu  suivant  :  on  la  trouve  au  Nord  et  à  TOuest  de  'gjâuio,  vers 
Arzacq,  Garlin,  Aubous. 

L'autre  est  gji'ààia,  qui  se  trouve  en  Ossau  à  côté  de  gjàûiCa, 
et  dans  la  plus  grande  partie  de  la  Plaine,  jusque  vers  Serres 
(canton  d'Orthez),  Doumy  (canton  de  Thèze),  Morlaas,  Luquet- 

183.  gji'àùia  est  embarrassant  à  expliquer.  Cette  forme 
me  paraît  devoir  dériver  de  gjâûia.  Pourtant  nulle  part  le 
groupe  gjà-  n'a  donné  gjià-  *. 

C'est  sans  doute  à  gji'aàia  que  remonte  la  forme  gj^oia  qui 
se  trouve  sur  les  confins  de  la  Chalosse  et  du  Béarn,  jusque 
vers  Arthez  :  Ta  a  dû  passer  à  e  comme  dans  les  groupes  al 
[factum  >  hdt)  et  ïa  [habebai  >  'abia  >  a'bi). 

184.  Quant  à  gjmce  qui  limite  cette  forme  au  Nord-Ouest, 
cette  forme  se  rattache  à  gjsuia  par  sa  voyelle,  et  aussi  par 
le  c,  qui  dérive  évidemment  de  L  par  un  changement  analogue 

1.  Ce  n'est  pas  quMl  soit  difficile  de  concevoir  gjià-  dérivant  de  gjà-. 
M.  Rousselot  me  suggère,  de  ce  fait,  sous  toutes  réserves,  l'explication 
suivante  :  Les  inscriptions  de  son  système  graphique  montrent  que 
lorsqu'une  vovelle  nasale  suit  une  consonne,  le  nez  est  un  peu  en 
retard  sur  le  larynx.  Une  voyelle  nasale  qui  suit  une  consonne  est 
donc  à  proprement  parler  une  diphtongue  naissante.  La  nasalité  a 
d'ailleurs  pour  effet  Je  rendre  un  son  plus  grave  ;  gjàâàia,  pouvait 
donc  facilement  faire  à  l'oreille  lefTet  de  gjeàùiCa,  et  de  là  à  gji  àùXa  le 
développement  est  normal.  —  On  pourrait  encore  trouver  d'autres 
explications,  là  n'est  pas  la  difficulté.  Mais  ce  que  je  ne  m'explique  pas, 
c'est  que  Tinsertion  uu  i  ait  eu  lieu  dans  ce  mot  et  pas  dans  d  autres. 


—  92  — 

à  celui  qui  a  amené  kas'tsc  de  castellum.  Mais  je  n*ai  vu  aucun 
autre  mot  où  cette  transformation  ait  eu  lieu  ailleurs  qu*à  la 
anale.  Il  y  a  bien  le  mot  mnca  «  molle  »,  mais  ici  le  c  est 
introduit  par  Tanalogie  du  masculin  mue,  où  il  est  régulier  ^ 
Tandis  que  je  n'ai  vu  nulle  part  qu'il  y  ait,  ou  qu'il  y  ait  eu, 
un  masculin  grenc. 

185.  Enfin  gra'weiCa,  gra'beia,  dérivent  évidemment  de  ra- 
nicula,  variété  de  ranucula  obtenue  par  substitution  de  suf- 
fixe. Ces  formes  se  trouvent  à  Arrens,  Arbéost  et  Ferrières, 
dans  la  vallée  d'Azun. 

186.  La  filiation  des  diverses  formes  du  mot  «  grenouille  » 
peut  se  figurer  par  le  tableau  suivant  : 


ranucla 


•gja'nuiCa 
j 

*raniela 

1 

•gjâ'uiCa 

1 

1 
gja'veiCa 

.       1 

1 

1 

>3      iCa 

gaa'uiCa 
1 

gjâûiCa 

uAa             gaa  wuAa 

1 

1                 1 
gjaûiCa      gji'âuiCa 

'gjoùXô       'gjeùiCa 

1 

gua'buiCo     gja'guiCa 

gjeûca 

gar'guÀo 

I 

cpgar'guiCo    gur'guiCo 


187.  Le  point  intéressant,  c'est  que  la  position  primitive 
de  l'accent  a  été  conservée  en  Azun  et  en  Aspe-Barétous,  et 
changée  dans  la  Plaine,  et  en  Ossau. 

B.  —  Brebis  (Carte  5). 

188.  Le  mot  latin  ouicula  se  retrouve  sous  la  forme  a'weXa, 


1.  Dans  la  région  où  //  final  a  donné  t,  c'est  généralement  mut, 
muda  qui  montre  une  analogie  semblable. 


—  93  — 

a'weio,  enBigorre,  à  peu  de  distance  de  la  frontière  du  Béarn; 
je  Tai  notée  de  Riscle  à  Testât. 

A  Juiilan  (canton  d'Ossun)  et  dans  les  vallées  d'Aspe  et 
Barétous,  jusqu'à  Gurmençon,  c*est  we^a,  weiCo  (gweio  à  Les- 
cun). 

L'a  d'a'weiCa  comme  celui  d'a'uXa  dont  je  vais  parler,  s'ex- 
plique par  la  tendance  dissimilative  qui  a  fait  dire  aussi  nan, 
de  novem,  plaù  de  plovet. 

189.  Parmi  les  autres  formes,  la  plus  ancienne  qui  soit 
actuellement  conservée  est  a'ula  dont  l'a  s^explique  comme  l'e 
de  gja'beiCa,  par  une  substitution  de  suffixe  ;  c'est  du  moins 
l'avis  de  M.  P.  Meyer.  Cette  forme  s'affaiblit  en  nia,  qui 
n'en  est  qu'une  variante  syntactique  conservée  dans  la  plupart 
des  mêmes  villages,  et  qui  dans  un  petit  nombre  a  remplacé 
la  forme  plus  ancienne. 

190.  La  limite  de  ces  deux  formes  coïncide,  d'Ogeu  et 
d'Oloron  au  Gave,  avec  celle  de  gja'nXa.  Puis  elle  tourne  plus 
à  TEst  jusqu'à  Poey  et  Sauvaignon,  retourne  brusquement  à 
l'Ouest,  puis  de  nouveau  à  l'Est  entre  Labeyrie  et  Bonnet  par 
Hagetmau,  Geaune,  Aire. 

a'wuiCo,  a'gnio,  qu'on  trouve  sporadiquement,  en  sont  des 
renforcements. 

191.  De  a'oiCa  dérivent  par  un  déplacement  d'accent 
analogue  à  celui  de  'gjaoiCa,  la  série  auia,  'ouia,  oia,  qui  cou- 
vrent le  Labedan,  Ossau  et  la  Plaine. 

Voici  donc  le  tableau  historique  de  ce  mot  : 


ouicula  —  a  we^fa  —  weiCa  —  gwe^a 

\  i   a'wuiCa  —  a'guiCo 

•  ouucula  —  a'uiCa  ]   uiCa 

'aùXa  —  oûiCa  —  'oiCa. 


La  substitution  de  suffixe  remonte  sûrement  très  haut,  cer- 
tainement avant  le  ix®  siècle. 

192.  En  comparant  la  carte  de  ce  mot  avec  celle  du 
précédent,  nous  constatons  une  ressemblance  frappante,  avec 
cette  différence  pourtant,  que  pour  ce  mot-ci  la  forme  avec 
déplacement  d'accent  a  envahi  le  Labedan  presque  tout 
entier. 


—  94  — 


C.  —  Août. 
193.  On  a  la  filiation  : 


USt       <Cna 

Aguslus  —  *  a'gust  —  a'ust  < ,  .  " 


ut 
us 
aûst  —  'oùst. 


La  forme  avec  recul  d'accent  est  beaucoup  moins  générale; 
elle  se  trouve  dans  deux  territoires,  l'un  comprenant  Ossau 
et  la  Plaine  jusqu'à  Lescar,  et  limité  par  Hourat,  Lys,  Nay 
et  Morlaas  à  TOuest,  et  à  TEst  toujours  par  la  même  ligne  ; 
l'autre  qui  en  est  séparée  par  une  large  bande  de  (a)'ii8(t)  en- 
toure Arzacq. 

D.  —  Pai/s. 

194.  La  filiation  est  : 

n  "    (    pe'is 

Paqensem  — pa  is  ]    ^  . 

^  ^        (    pais  — peis. 

Mes  notes  sont  très  incomplètes;  d'ailleurs  il  y  a  pour  ce 
mot  une  grande  incertitude.  D'une  manière  générale  pais  est 
la  forme  labedanaise  comme  celle  d'Aspc-Barétous  ;  psïs  celle 
d'Ossau  et  do  la  Plaine. 

E.  —  Hibou  (Carte  5).- 

195.  J'ignore  tout  à  fait  l'étymologie  du  mot  patois  signi- 
fiant ((  hibou  ».  C'est  ga'ys  ou  ga'hys  en  Aspe-Barétous  et 
dans  le  Labedan.  Puis  à  l'Ouest  la  limite  suit  toujours  celle 
de  et,  eja,  et  tourne  ensuite  à  l'Ouest  vers  Orthez. 

On  retrouve  ga'hys  et  ga'ys  à  l'Est,  sur  la  limite  de  la 
Bigorre.  Au  Nord,  c'est  gs'ys,  à  Samadetet  Geaune,  et  dans 
le  reste  des  Landes  une  foule  d'autres  formes,  toutes  accen- 
tuées sur  la  finale. 

A  l'intérieur  de  cette  limite,  c'est-à-dire  en  Ossau  et  dans 
presque  toute  la  plaine  béarnaise,   l'accent  a  reculé  sur  la 


—  95  — 

première  voyelle,  on  dit  gsys  au  Sud  et  à  TEst,  gey/  au  Nord 
et  à  rOuest. 

Exception,  bizarre  au  premier  abord:  Bilhères-en-Ossau 
dit  ga'kys.  C'est  évidemment  une  forme  aspoise,  introduite 
par  la  route  qui  mène  d'Aspe  en  Ossau  à  travers  le  Benou. 
Bilhères  est  en  effet  le  premier  village  ossalois  sur  cette 
route. 

196.  La  comparaison  des  quatre  mots  que  nous  venons 
d'étudier,  est  extrêmement  suggestive.  Non  seulement  nous 
voyons  que  pour  chacun  d'eux,  il  y  a  en  somme  concordance 
entre  la  Plaine  et  Ossau  d'une  part,  entre  le  Labedan  et  Aspe- 
Barétous  de  l'autre  ;  mais  ils  nous  montrent  une  tendance 
générale  à  conserver  la  position  primitive  de  l'accent  dans 
le  Labedan  et  Aspe-Baré tous,  à  reculer  au  contraire  la  place 
de  l'accent  dans  la  Plaine  et  dans  Ossau.  Il  y  a  là  une  coïnci- 
dence qui  serait  tout  au  moins  bizarre,  même  si  elle  ne  venait 
pas  s'ajouter  à  toute  une  série  d'autres  faits. 


14.  —  Le  mot  sex  (Carte  2). 

197.  Dans  tous  les  dialectes  de  la  plaine  que  j'ai  étudiés, 
en  Ossau,  y  compris  les  Trois-Villages,  et  en  pays  de  mon- 
tagne au  moins  jusqu'à  Gurmençon  et  Ogeu  à  l'Ouest,  Arthez 
d'Asson,  Gez,  Silhen,  Argelès  à  l'Est,  le  mot  latin  sex  se 
trouve  sous  la  forme  /eis. 

A  Lescun,  Etchartès,  Ferrières,  Arbéost,  ArrensetSaligos, 
c'est  '8Û8.  A  Osse  et  à  Estaing,  sjes. 
Le  tableau  suivant  résume  la  parenté  de  ces  formes. 

(      sjns  —  Jcis. 

198.  Le  i  issu  du  k  à.Qsex  (seks)  a  produit  la  diphtongaison 
de  Vè  (cf.  léctum^  Ailt  pourMïdt;  médius^  mjd;  liëdera^ 
Eidra*  £irajeira,  etc.,  etc.). 

1.  Cette  forme  s'est  conservée  dans  la  vallée  d'Aspe,  du  moins  à 
Osse. 


—  96  —  • 

'aies  montre  que  l'accent  portait  sur  le  premier  élément  de 
la  diphtongue  ainsi  formée,  et  le  mot,  après  avoir  simplifié  sa 
triphtongue  par  la  chute  du  ï  final,  s'est  conservé  longtemps 
en  Aspe  et  en  Labedan.  Ce  n'est  qu'à  une  époque  récente, 
qu'a  eu  lieu  dans  plusieurs  villages  un  déplacement  d'accent* 
qui  a  fait  passer  'sies  a  sjes.  Au  contraire,  /eïs  indique  qu'à 
une  époque  ancienne,  antérieure  à  la  chute  du  ï,  mais  que  je 
ne  peux  pas  préciser  autrement,  l'accent  s'était  déplacé,  d'où 
sjêïs.  Le  groupe  sj  devait  dès  lors  passer  à  /,  comme  dans 
adi'/at  «  bonjour  »  de  a  'dinsi'ats  «  à  Dieu  soyez  ». 


15.  —  Le  mot  beurre, 

199.  Le  mot  latin  butyrtim  a  donné  deux  formes  bien 
tranchées  :  bu'de,  qui  suppose  un  primitif  *Aw/m/m  ;  et  byrre, 
qui  vient  de  'hutlrum  comme  le  français  beurre  et  l'italien 
burro. 

Il  y  a  donc  ici,  non  pas  glissement  d'accent  comme  dans  la 
catégorie  de  mots  que  je  viens  d'étudier,  mais  un  véritable 
déplacement  d'accent  remontant  au  latin*. 

200.  bu'de  est  la  forme  actuellement  employée  en  Labe- 
dan. Elle  l'est  encore,  quoique  moins  que  byrre,  dans  le  Haut- 
Ossau  \  A  Bescat,  Hourat,  Mifaget,  Haut  de  Bosdarros,  elle 
existe  encore  à  l'état  de  souvenir  ;  mais  dans  l'usage,  byrre  l'a, 
je  crois,  tout  à  fait  remplacé.  A  Arudy,  les  vieux  mêmes  ne  se 
rappellent  pas  avoir  jamais  entendu  dire  bu'de.  Enfin  dans  la 
vallée  d'Aspe,  le  seul  endroit  où  j'ai  pu  retrouver  les  traces 
du  mot  ancien,  c'est  Lescuii,  «  où  »,  m'écrit  M.  le  curé  de 
Gurmenron  «  on  disait  autrefois  bouté  ».  —  En  eff'et,  bute 


1.  Voir§  178. 

2.  Comparer  l'italien  butirro  à  côté  de  hvrro. 

3.  Le  maire  d'Asie- Béon  me  disait  :  «  wsï  ep'gwua  ad  a'kestez 
bi  la5ez  de  haûut,  bjost,  lu  bia  de  haut,  la'jyns  di  .£su  e  as,  ke  'parlan 
eu  du  de.  »  «  Aujourd'hui  encore,  à  ces  villages  d'en  haut,  Béost, 
Louvie-Soubiron,  Laruns  peut  ùtrc  et  Aas,  on  parle  du  bondé.  »  — 
M»»*^  Berdou,  83  ans,  mo  disait  :  «  ansjena'men  ke  diim  lu  bu'de.  » 
Voir  aussi  î^  81  l'histoire  de  bu'de  à  Pe  de  Hourat.  —  On  a  vu  plus  haut 
(§  167)  l'histoire  pittoresque  par  laquelle  on  rend  compte  de  l'origine 
de  ce  mot. 


—  97  — 

serait  la  forme  aspoise  de  ce  mot,  d'après  ce  que  nous  avons 
vu  au  paragraphe  136. 

201.  —  La  simple  présence  de  bu'de  à  Hourat,  Mifaget, 
et  surtout  Haut  de  Bosdarros,  prouve  que  ce  mot  n'est  pas 
spécial  aux  hautes  vallées,  et  fait  supposer  qu'il  était  autre- 
fois beaucoup  plus  répandu.  Cela  est  confirmé  par  la  puissance 
d'invasion  dont  est  doué  byrre.  bu'de  paraît  aussi  avoir  existé 
dans  le  pays  de  Foix,  car  on  trouve  boder  dans  VElncidari 
et  la  traduction  d'Albrecassis.  M.  Lespy,  consulté  à  ce  sujet, 
m'a  écrit  :  «  Boudé  est  le  vrai  mot  béarnais  ;  burre  nous  est 
venu  du  dehors,  il  est  d'un  usage  bien  plus  fréquent  que  boudé,  » 

Ces  faits  sont  intéressants  en  ce  qu'ils  nous  montrent  le 
recul  certain  d'un  mot  qui  avait  autrefois  un  domaine  consi- 
dérable, devant  un  autre,  venu  sans  doute  du  Nord*.  Autre- 
ment, il  n  y  a  rien  à  tirer  de  la  répartition  géographique  de 
ba'de  -byrre  au  point  de  vue  de  ma  thèse. 


16.  —   Venir,  tenir. 

202.  Comme  pour  le  mot  bu'de- byrre,  nous  pouvons  suivre 
pour  la  conjugaison  de  ces  verbes  l'invasion  de  formes  se 
propageant  de  proche  en  proche. 

A  l'origine,  tant  dans  le  Béarn  que  dans  la  Bigorre,  la 
conjugaison  de  ces  verbes  avait  perdu  la  nasale,  avec  nasali- 
sation de  la  voyelle  précédente  —  nasalisation  qui  a  ensuite 
disparu  dans  une  partie  de  la  région.  —  Cette  chute  de  la 
nasale  est  régulière  entre  deux  voyelles.  C'est  un  fait  très 
ancien,  car  il  s'est  produit  avant  la  chute  de  la  voyelle  inter- 
tonique,  qui  a  pu  dès  lors  se  conserver  dans  certains  cas  ; 
c'est  ainsi  qu'on  a  se'mjâ  (ou  su'mjâ,  sa'mjâ)  «  semer  »,  de 
seininare,  le  i  s'étant  conservé  sous  la  forme  j  ;  de  niorao 
ezdeja'â  (vers  Labouheyre  ehdia'â)  de  *eœdisjejunare.  Je  pense 
que  la  chute  de  la  nasale  a  dû  se  produire  avant  le  vi*^  ou  au 
plus  tard  le  vu'  siècle. 

203.  Mais  la  conjugaison  sans  nasale  a  reculé  et  continue 
de  reculer  devant  une  autre  conjugaison,  dont  j'ignore  le  lieu 

1.  On  sait  que  les  Béarnais  rendent  par  y  le  œ  d'un  mot  français, 
§  33.  Comparer,  toutefois,  le  mot  basque  burra. 

Passy.  —  L'Origine  des  Ossalois.  7 


—  98  — 

d'origine,  et  qui  a  partout  conservé  la  nasale.  Je  donne  ici  en 
regard,  la  conjugaison  sans  nasale  à  Osse  et  à  Arrens,  et  la 
conjugaison  de  la  Plaine. 


Infinitif. 


Présent. 


Infinitif. 


Présent. 


OSSE 

ARRENS 

i»  venir. 

bi 

bî 

'bjene 

ke  bsl 

ke  bèçk,  ke  bèji,  ke  bel 

ke  'bjeni 

ke  bes 

ke  bês 

ke  'bjenes 

ke  be 

ke  bê 

ke  bjen 

ke  bim 

ke  bèm 

ke  bje'nem 

ke  bits 

kebêt 

ke  bje'net 

e  ben 

ke  bén 
2o  tenir. 

ke  'bjenen. 

ti 

tî 

'tjene 

ke  tel 

ke  tëok,  ke  têji,  ke  lêi 

ke  'tjeni 

ke  tes 

ke  tés 

ke  'tjenes 

ke  te 

ke  tê 

ke  tjen 

ke  tim 

ke  tîni 

ke  tje'nem 

ke  tits 

ke  tît 

ke  tje'net 

ke  ten 

ke  tën 

ke  'tjenen. 

204.  La  conjugaison  moderne  ne  paraît  nulle  part  avoir 
déplacé  Tancienne  tout  d'une  pièce.  Partout  où  on  peut  suivre 
la  marche  de  Tenvahissement,  on  voit  que  certaines  formes 
sont  remplacées  avant  d'autres.  Je  n'ai  pas  les  données  néces- 
saires pour  présenter  de  cet  envahissement  un  tableau  à  peu 
près  complet;  voici  cependant  quelques  faits. 

A  Aas-en-Ossau,  on  trouve  chez  les  vieux  les  conjugaisons 


suivantes  : 


bi 

ke  bjepk 
ke  bjes 
ke  bjo 
ke  bjem 
ke  bjets 
ke  bjen 


'tjene 
ke  tjepk 
ke  tjes 
ke  tje 
ke  tje'nem 
ke  tje'nets 
ke  'tjenen. 


On  voit  que  la  conjugaison  ancienne  a  été  conservée  intacte 
pour  venir,  tandis  que  pour  tenir  la  conjugaison  moderne  a 
envahi  l'infinitif  et  le  pluriel.  Chez  les  jeunes,  la  conjugaison 
ancienne  est  à  pou  près  perdue. 


—  99  — 
A  Gurmençon-en-Aspe,  veîiir  se  conjuge  ainsi  : 

'bjene 
ke  bjei,  ke  'bjeni  ke  bje'nem 

ke  bjes,  ke  'bjenes  ke  bje'nets 

ke  bje  ke  'bjenen. 

Ainsi  Tinvasion  est  complète  pour  le  pluriel,  et  en  voie 
d'accomplissement  pour  les  deux  premières  personnes  du  sin- 
gulier; la  troisième  du  singulier  est  restée  intacte. 

De  même  à  Arudy-en-Ossau,  les  vieux  disent  encore  : 

ke  bjeDk,  ke  bjei  ke  bje'nem 

ke  bjes  ke  bje'nets 

ke  bje  ke  bjenen. 

tandis  que  les  jeunes  ont  introduit  n  partout. 

A  Buziet  et  à  Précilhon,  on  emploie  toujours  pour  tenir  la 
forme  avee  nasale,  sauf  à  la  troisième  personne  du  singulier. 

A  Boeil,  Bezing  et  Monein,  on  dit  encore  à  l'infinitif  bje 
et  tje,  mais  plus  souvent  'bjene,  'tjene. 

A  Pontiacq,  d'après  M.  le  curé,  la  troisième  perrsonne  du 
pluriel  seule  a  le  n  :  ke  bjenin. 

A  Hourat,  M.  Ort  dit  encore  bje. 

206.  Même  là  où  la  conjugaison  sans  nasale  a  complète- 
ment disparu,  on  voit  par  des  expressions  pétrifiées  qui  n'ont 
plus  avec  le  verbe  d'où  elles  viennent  qu'un  lien  vague,  que 
la  conjugaison  actuelle  est  due  à  une  invasion.  On  dit  dans 
tout  le  Béarn,  dans  la  Chalosse  et  dans  une  partie  des  Landes, 
sabi  ou  sa!  «  viens  ici  »  ;  sa'bjet  «  venez  ici  »,  tjet  ou  tjets 
«  tenez  ». 

206.  Deux  choses  ressortent  clairement  de  ces  faits,  si 
incomplets  qu'ils  soient  : 

1**  La  conjugaison  de  veriir,  tenir,  avec  chute  de  la  nasale, 
a  eu  autrefois  une  grande  extension.  Elle  a  reculé  et  conti- 
nue à  reculer  devant  une  conjugaison  qui  a  gardé  la  nasale. 

2**  C'est  au  pluriel  que  l'invasion  commence  ;  elle  s'empare 
ensuite  du  singulier,  probablement  de  la  première  personne 
d'abord  ;  en  tout  cas  c'est  la  troisième  personne  qui  résiste 
le  plus  longtemps. 


—  102  — 

même  conjugaison  qu'à  Roquefort-Montaner,  sauf  que  le  k 
manque  à  la  troisième  personne. 


ke  kan'tEi 

ke  kan'tem 

ke  kan'tES 

ke  kan'tet(s) 

ke  kan'U 

ke  kan'Un. 

Mais  à  Gurmençon  on  trouve  aussi  la  conjugaison  en  -a;  à 
Monein,  Arthez  d'Asson,  Asson,  etc.,  la  troisième  personne 
du  singulier  est  indifféremment  en  -s  ou  en  -a. 

Enfin  dans  une  foule  de  localités,  on  a  certaines  personnes 
avec  -£,  d'autres  avec  -a;  alors  la  troisième  personne  du  sin- 
gulier est  presque  toujours  en  -a.  Ainsi  à  Lescar,  Riupeyrous, 
Luquet,  Ger,  Cièdes,  Rebenacq,  etc.,  on  dit  : 

ke  kanVi  ke  kan'tsm 

ke  kan'Us  ke  kan'tet 

ke  kan'ta  ke  kan'Un  ou  kan'tan. 

Ce  n'est  qu'àGarlin  que,  d'après  l'instituteur,  M.  Casteg, 
on  trouverait  un  type  ayant  e  partout  sauf  à  la  troisième  per- 
sonne du  pluriel.  A  Lembeye  ce  sont  la  deuxième  et  la  troi- 
sième personne  du  singulier  qui  sont  en  -a.  A  Casteide  Can- 
dau,  c'est  la  troisième  du  singulier  et  du  pluriel.  A  Arthez, 
toutes  les  personnes  sont  en  -a,  sauf  la  première  du  singulier 
et  la  deuxième  du  pluriel. 

213.  Si  toutes  ces  formes  sont  authentiques,  nous  sommes 
en  présence  d'un  grand  désordre  dans  la  conjugaison.  A  la 
vérité,  je  ne  suis  pas  bien  sûr,  ni  de  mes  notes,  ni  de  celles 
qu'on  m'a  fourni*;  certains  types  de  mélange,  celui  de  Garlin 
par  exemple,  pourraient  résulter  de  la  coexistence  dans  une 
même  localité  de  deux  formes  de  parfait,  employées  l'une  par 
les  vieux,  l'autre  par  les  jeunes.  Mais  en  tout  cas,  une  chose 
est  certaine  ;  c'est  la  troisième  personne  du  singulier  qui  est 
le  plus  rarement  en  -s. 

214.  Quant  à  l'origine  de  ces  formes  si  diverses,  une 
chose  saute  aux  yeux  tout  d'abord,  c'est  que  le  parfait  est 
soumis  à  des  actions  analogiques.  Mais  d'où  vient  l'analogie  ? 

Trois  hypothèses  se  présentent: 

V  Extension  géographique  du  parfait  en  -t  —  quelle  qu'en 
soit  l'origine  —  qui  aurait  rayonné  de  TEst  vers  l'Ouest  ; 


—  103  — 

2*  Action  analogique,  dans  chaque  localité,  du  parfait  de 
€iare,  stare; 

3«  Action  analogique,  dans  chaque  localité,  de  la  première 
personne  du  parfait  de  la  première  conjugaison. 

216.  J'avais  cru  d'abord  que  la  première  hypothèse  était 
la  plus  probable.  Mais  si  elle  était  vraie,  Tinvasion  aurait  dû 
se  faire  de  proche  en  proche,  et  les  formes  en  -s  devraient 
^tre  de  plus  en  plus  rares  à  l'Ouest.  Or  à  Saint-Agnet,  Portet, 
-Aurions,  Lembeye,  Vidouze,  Monségur,  Riupeyrous,  Abère, 
Xuquet,  Ger,  c'est-à-dire  tout  près  de  la  région  à  troisième 
personne  en  ek,  on  a  une  ou  plusieurs  formes  en  -a  ;  tandis 
qu'à  Gurmençon,  Monein,  on  a  -s  à  toutes  les  personnes. 

216.  La  deuxième  hypothèse  n'est  pas  plus  plausible.  En 
Béarn,  le  parfait  de  dare,  stare,  ne  peut  pas  avoir  agi  sur  les 
autres.  Car  dans  beaucoup  de  localités,  on  dit  avec  e  fermé  : 


k  estai 

ke  dei 

k  es'tes 

ke  des 

k  es'te 

ke  de 

k  es'tem 

ke  dem 

k  es'tet 

ke  det 

k  es'ten 

ke  den  * 

Cette  conjugaison  se  trouve  à  Pontiacq,  Ger,  Lalongue, 
Monein,  Précilhon,  Herrère,  localités  où  le  parfait  de  la  pre- 
mière conjugaison  est  en  -e  soit  à  plusieurs  personnes,  soit 
partout.  De  plus,  ea'teï,  deï,  loin  d'être  doués  d'un  pouvoir  en- 
vahissant, sont  sujets  au  contraire  à  Tinvasion  analogique 
d'autres  parfaits.  A  Orthèz,  à  Samadet,  esta  a  adopté  le  par- 
fait en  a  : 


k  estai 

k  es'tum 

k  es'tus 

k  es'tuts 

k  es'tu 

k  es'tun. 

A  Monein,  Lalongue,  ce  parfait  existe  à  côté  de  k  esteï.  A 


1.  Il  n*en  est  pas  ainsi  partout.  En  Azun,  c'est  k  estci,  -es,  -t,  >em,  -et, 
-m;  kedfi,  etc.  —  L'e  est  étymologique  pour  la  première  personne, 
éf  H-  I  donnant  ei,  comme  a  -h  t  donnent  d.  Aux  autres  personnes  c'est 
e  qui  est  étymologique.  La  première  personne  a  donc  agi  sur  les  autres 
dans  le  premier  domaine  ;  les  autres  ont  agi  sur  la  première  dans  le 
second. 


—  104  — 

Casteide  Candau,  on  a  la  même  invasion,  mais  une  forme  un 
peu  différente  : 


k  es'ty 

k  es'tys 

k  es'tU)  k  este 


k  es'tum 
k  es'tuts 
k  es'tun,  k  es'ten. 


217.  Reste  i^hypothèse  d'une  invasion  analogique  de  Ts  de 
la  première  personne.  Sur  le  conseil  de  M.  Tabbé  Roussçlot, 
j'ai  recherché  comment  marche  en  général  l'analogie  dans  le 
Sud-Ouest.  Il  y  en  a,  pour  ne  parler  que  du  parfait,  deux 
genres  bien  différents.  Dans  les  Landes,  le  r  de  la  3"  personne 
du  pluriel  s'est  généralisé  à  toutes  les  personnes,  sauf  la 
troisième  du  singulier  ;  on  dit  à  Labouheyre,  Sainte-Eulalie, 
Saint-Paul-en-Born,  Pontenx,  Escource,  Commensac,  Tren- 
sacq,  Sore*  :  ^ 


ke  kan'teri 
ke  kan'teras 
ke  kan'Ut 
ke  kan'tErdm 
ke  kan'Urat 
ke  kan'uran 


k  a'wuri 
k  a'wuras 
k  a'wut 
k  a'wuram 
k  a'wurat 
k  a'wuron 


ke  fî'niri 
ke  finiras 
ke  finit 
ke  fi'niram 
ke  fi'nirat 
ke  fi'niran. 


Il  y  a  donc  ici  action  de  la  troisième  personne  du  pluriel 
sur  les  autres,  à  l'exception  de  la  troisième  du  singulier,  qui 
est  toujours  la  plus  résistante  de  toutes. 

218.  D'autre  part,  dans  la  Chalosse,  le  parfait  en  -uï  passe 
à  -uï,  puis  à  -yï  ou  y,  par  assimilation  de  l'u  au  ï  avec  chute  de 
ce  dernier.  Malaussanne  est  dans  la  période  de  transition  *. 

L'y  ainsi  formé  envahit  les  autres  personnes,  mais  en  res- 
pectant la  troisième  du  singulier  :  à  Clèdes,  Mant,  Peyre,  on 
dit: 

ke  pu'dy(i)  ke  pu'dym 

ke  pu  (lys  ke  pu'dyt(s) 

ke  pu'du  ke  pu'dyn. 

219.  La  simple  comparaison  du  parfait  en  -y,  -u,  avec 
celui  en  e,  -a,  suffit  à  montrer  que  pour  l'un  comme  pour  l'autre. 


1.  La  conjugaison  en  -ji,  -ss,  -s  subsiste  vers  Commensac,  Le  Sen, 
Geloux,  Arjuzaux.  —  Presque  toutes  mes  notes  sur  la  conjugaison  dans 
les  Landes  sont  dues  à  M.  Arnaudirf. 

2.  Le  i  linal  a  pu  soit  persister,  soit  ôtre  rétabli  par  analogie. 


—  105  — 

c'est  la  première  personne  qui  a  peu  à  peu  envahi  le  reste  de 
la  conjugaison,  excepté  la  troisième  du  singulier.  C'est  ce  qui 
ressort  admirablement  du  tableau  suivant  des  deux  parfaits 
tels  qu'on  les  trouve  ensemble  à  Clèdes  : 


ke  ka'zy 

k  a'ns 

ys 

—    &8 

—     u 

—  a 

—     ym 

—   em 

-—     yts 

—    ets 

—     yn 

—   sn. 

C'est  aussi,  à  n'en  pas  douter,  la  vraie  explication  des 
formes  de  parfait  où  on  trouve  -s  à  certaines  personnes  et  -a  à 
d'autres . 

220.  Il  va  de  soi  que  la  troisième  personne  du  singulier 
peut  finir  par  succomber  aux  attaques  de  l'analogie,  de  sorte 
qu'on  arrive  à  la  conjugaison  toute  en  -«  de  Gurmençon,  Mo- 
nein,  et  des  confins  de  la  Bigorre.  Je  n'ose  pas  dire  que  sur 
les  confins  de  la  Bigorre  cette  conjugaison  soit  sûrement  due 
à  l'analogie  de  la  première  personne  ;  peut-être  y  provient- 
elle  de  l'analogie  de  dèdi,  stëti,  etc.  ;  un  même  résultat  peut 
être  obtenu  par  deux  procédés  diflférents.  Mais  en  Béarn,  ce 
n'est  certainement  pas  cette  analogie  qui  est  en  causée 

t.  Voir  sur  le  parfait  dans  les  textes,  Bourciez,  La  conjugaison  gas- 
conne (Annales  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Bordeaux,  1890). 


CHAPITRE  II 


Les  dialectes  dans  le  Sud -Ouest  (Carte  6). 


220.  Dès  1875,  c'est-à-dire  à  une  époque  où  les  études  dia- 
lectologiques  étaient  encore  bien  dans  Tenfance,  M.  P.  Meyer 
avait  on  quelque  sorte  vu  par  avance  et  appliqué  la  méthode 
de  cette  science  ;  il  l'avait,  au  cours  de  sa  discussion  avec 
M.  Ascoli,  formulée  avec  une  netteté  lucide*.  Depuis,  ses 
idées,  discutées  bien  des  fois,  ont  été  reprises  notamment  par 
M.  GilliéronS  qui  en  a  démontré  l'exactitude  dans  un  exposé 
plein  de  connaissance  pratique  et  de  faits.  Enfin  la  théorie  ou 
plutôt  le  fait  concret  de  Y  indépendance  des  caractères  lin- 
guistiques a  été  résumé  avec  une  clarté  convaincante  par 
M.  G.  Paris  ^  C'est  aujourd'hui  un  des  axiomes  dialectolo- 
giques  les  mieux  établis.  Il  revient  à  dire  qu'une  limite  dia- 
lectale est  un  fait  anormal,  et  résulte  toujours,  soit  d'une  fron- 
tière naturelle,  soit  d'une  limite  sociale,  soit  d'une  influence 
littéraire,  soit  d'un  déplacement  de  population,  ou  d'une  autre 
cause  perturbatrice. 

221.  Me  conformant  aux  principes  de  M.  Meyer,  j'ai 
cherché  dans  ce  qui  précède,  «  non  pas  à  tracer  des  circon- 
scriptions marquées  par  tel  ou  tel  fait  linguistique,  mais  à 
indiquer  sur  quel  espace  de  terrain  règne  chaque  fait  ».  Je 
me  suis  efi'orcé  en  même  temps  do  dater  ces  faits  d'une  façon 
approximative.  J'ai  voulu  «  faire  la  géographie  [historique] 
des  caractères  dialectaux  plutôt  que  celle  des  dialectes  ». 

Je  vais   maintenant  envisager  d'ensemble  les  limites  de 


1.  Bom.,  IV.  29'!. 

2.  hom.,  XII,  393. 

3.  l.es  parlers  français,  discours  prononcé  au  Congrès  des  Sociétés 
savantes,  1888. 


—  107  — 

caractères  que  j'ai  tracées  ;  examiner  leurs  concordances  et 
leurs  divergences  ;  voir  en  un  mot  s'il  résulte  de  leur  superpo- 
sition des  dialectes,  ou  bien  si  leur  enchevêtrement  ne  laisse 
place  à  aucune  unité  linguistique. 

222.  Un  simple  coup  d'oeil  sur  l'ensemble  de  mes  cartes, 
ou  mieux  sur  la  carte  générale  qui  résume  la  concordance  des 
limites  (n**  6),  montre  à  ce  point  de  vue  une  profonde  diffé- 
rence entre  le  Nord  et  le  Sud  de  la  région. 

Au  Nord  du  Grand  Gave,  «  les  phénomènes  linguistiques 
ne  s'accordent  point  entre  eux  pour  couvrir  la  même  superfi- 
cie géographique.  Ils  s'enchevêtrent  et  s'entrecoupent  à  ce 
point,  qu'on  n'arriverait  pas  à  déterminer  une  circonscription 
dialectale  ».  Tout  au  plus  y  a-t-il,  vers  la  Chalosse  et  surtout 
vers  la  Bigorre,  une  marche  plus  rapide  des  caractères,  c'est- 
à-dire,  pour  emprunter  un  terme  à  la  peinture,  une  ligne 
fondue  au  lieu  d  un  modelé. 

Au  Sud,  tout  au  contraire,  les  limites  dialectales  sont 
nombreuses  et  parfois  très  fortes.  Elles  séparent  l'un  de 
l'autre  des  territoires,  dont  la  plupart,  considérés  séparément, 
présentent  à  leur  tour  l'enchevêtrement  de  caractères  que 
nous  considérons  comme  caractérisant  le  développement  nor- 
mal; mais  l'un  de  ces  territoires  —  la  vallée  d'Ossau  —  se 
fait  remarquer  par  son  unité  linguistique  relative,  surpre- 
nante surtout  en  pays  de  montagnes. 

223.  Mais  voyons  les  faits  en  détail*. 

Voici  d'abord  le  tableau  des  concordances  dans  l'ensemble 
du  pays  :  région  montagneuse  et  plaine  : 


1.  Dans  les  tableaux  suivants,  je  ne  donne  en  général  que  les  formes 
régionales  et  dépouillées  des  accidents  trop  locaux  qu'on  trouvera  pour 
la  plupart  au  chapitre  ii.  —  Dans  la  première  colonne,  je  donne  entre 
parenthèse  le  mot  français  ou  l'ancêtre  roman  des  formes  patoises, 
lorsque  j'ignore  l'étymologie  ou  que  c'est  plus  commode. 


—  108 


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il 


a. 


—  109  — 

224.  Ce  tableau  apprend  bien  des  choses  : 

1*  Il  montre  entre  le  Labedan  et  Aspe-Barétous  une  unité 
de  développement  qui  prouve  avec  évidence  Tunion  ancienne 
de  ces  patois  par  l'intermédiaire  d'Ossau.  Fenestra,  sex,  es  est, 
hominem,  pag€ns€m,agustuSf  ouicula,  ranucula,  sont  en  effet 
traités  delà  même  façon  ou  de  façon  analogue;  et  pour  j,  le 
développement  en  est  presque  au  même  point.  Or  la  plupart  de 
ces  faits  sont  anciens,  probablement  antérieurs,  ou  de  peu 
postérieurs,  à  Tépoque  présumée  de  Tinvasion.  La  concordance 
de  développement  interrompue  par  Ossau  ne  peut  donc  s*ex- 
pliquer  que  par  un  commencement  de  développement  en 
commun,  ou  par  des  prédispositions  communes  qui  ont  agi 
même  après  la  séparation,  et  peuvent  agir  encore  aujourd'hui  *• 
Quant  aux.  points,  quelques-uns  anciens,  sur  lesquels  le 
Labedan  diffère  d' Aspe-Barétous,  ils  ne  prouvent  pas  à  ren- 
contre, car  il  est  clair  que,  à  côté  des  faits  généraux  à  toute 
la  chaîne,  il  devait  y  en  avoir  de  spéciaux  à  chaque  vallée. 

2**  Il  montre  aussi  que  les  Ïrois-Villages  sont  le  reste  de 
l'ancienne  population  de  la  vallée  ;  hjestiâ  en  effet  les  rattache 
aux  deux  autres  groupes  montagnards  et  les  sépare  d*Ossau, 
presque  aussi  nettement  que  l'article  ;  gja'huXô  (qui  dérive 
comme  gja'bniô  en  Barétons,  gaj'guXô,  epgajguXô  en  Aspe,  de 
gja'aXâ),  les  rattache  au  groupe  de  l'Ouest  ;  tandis  que  la 
forme  intervocale  de  l'article  ed  et  la  désinence  verbale  de  la 
deuxième  personne  du  pluriel  -t  les  rattache  au  Labedan*. 

Ici,  ce  sont  des  faits  relativement  récents,  je  le  crois  du 
moins,  sur  lesquels  je  m'appuie  ;  mais  on  ne  peut  attribuer 
cette  concordance  qu'à  l'action  de  cette  prédisposition  dont 
j'ai  parlé;  et  ce  dont  on  peut  s'étonner,  c'est  qu'elle  ait  été 
assez  forte  pour  résister  tant  d'années  après  à  la  force  énorme 
de  Tenvironnement. 

Rien  de  plus  naturel  que  l'accord  complet  de  développe- 
mont,  qui,  sur  tous  les  autres  points,  existe  entre  les  Trois- 

1.  Sur  cette  question  des  prédispositions  linguistiques,  voir  l'appen- 
dice I. 

2.  gjahuid  n'existe,  je  crois,  qu'à  Arudv,  -t  au  lieu  de  -ts  n'existe 
qu'à  Castet.  Mais  l'identité  du  patois  des  Trois-Villages  étant  attestée 
par  l'article  et  hjcstift,  on  peut  considérer  comme  certain  que  l'absence 
de  ces  formes  dans  les  autres  villages  est  due  à  l'influence  de  l'envi- 
ronnement, qui  a  vaincu,  ici  sur  un  point,  là  sur  un  autre. 


—  110  — 
Villages  et  Ossau,  et  le  désaccord,  sur  certains  de  ces  points, 
entre  les  Troîs-Villages  et  les  deux  autres  groupes  monta- 
gnards. Il  j  a  eu.  eu  effet,  un  fait  extérieur  considérable  qui  est 
venu  modifier  les  prédispositions  intérieures  des  Trois- 
Villages  :  c'est  l'invasion.  Mis  en  contact  à  une  époque  où  le 
latin  n'avait  subi  qu'un  petit  noinbrode  modifications,  et  des 
modifications  générales  pour  la  plupart  k  un  territoire  étendu, 
les  deux  patois  d'Ossau  ont  dû  se  greffer  l'un  à  l'autre  d'au- 
tant plus  facilement  qu'il  n'y  avait  entre  eux  qu'un  petit 
nombre  de  différences.  Us  devaient  aisément  s'agripper  en 
une  seule  masse  linguistique,  et  se  développer  ensemble  dans 
un  même  sens. 

Je  suis  donc  en  droit  de  conclure  que  les  faits  linguistiques, 
qui  diffèrent  entre  Ossau  et  les  Trois-Villages,  sont  les  seuls 
sur  lesquels  on  puisse  établir  une  argumentation  solide.  Ces 
faits  prouvent  avec  évidence  que  les  Trois-VilIages  occu- 
paient entre  les  vallées  latérales  la  position  linguistique  inter- 
médiaire que  leur  situation  géographique  faisait  prévoir. 

3"  Enfin  le  tableau  confirme  ce  fait  déjà  prouvé  par  la  géo- 
graphie  de  l'article  seul,  que  le  patois  d'Ossau,  exception 
faite  des  Trois-Villages,  vient  de  la  Plaine. 

Peu  importo  ici  encore  que  des  faits  dont  j'ai  démontré 
l'ancienneté,  commu  la  vocalisation  des  plosives  appuyées, 
diffèrent  en  Ossau  et  dans  la  Plaine.  11  faut  en  conclure  sim- 
plement que  les  émigrés  arrivés  en  Ossau  avant  le  début  de 
l'évolution  ont  sur  ce  point  suivi  le  développement  de  la 
population  autoch-tone  et  de  celle  d'.^spe-Harétous '.  Mais 
l'identité  de  traitement  qui  existe  en  Ossau  et  dans  la  Plaine 
pour  fene.itra,  sex,  es,  est,  homiuem,  jmgensem,  «  hibou  ", 
agusius,  raniicula,  ouîcuia,  confirme  suffisamment  la  certi- 
tude que  donnait  àéjh  la  géographie  de  l'article,  pour  que 
rien  ne  puisse  l'ébranler. 

aS6.  En  somme,  l'examen  détaillé  que  j'ai  fait  de  cer.- 
tains   faits    linguistiques  du   Sud-Ouest  n'a  fait  que  rendre 


1.  Ossau,  Aspe  et  Barélous  se  trouvaient  rapprochés  non  seulement 

fiar  le  même  genre  de  vie,  mais  par  In  vie  sociale  et  administrative  ; 
n.  cité,  le  dioci'-ae.  la  vieomié  d'uioron  les  comrircnaienl  dans  im  même 
ensemble.  F.lles  étaient  unies  d'ailleurs  sous  le  nom  de  tes  Moiitaiint» 
DU  •  las  Vais  ».  (Raymond,  Dicliimnaire  lapo(jriipMi/ue.) 


—  111  — 

plus  évidentes  les  conclusions  tirées  de  la  géographie  de  Tar- 
ticle  seul. 

226.  Je  rappelle  ces  conclusions  en  les  précisant.  Toute 
la  montagne  était  couverte  à  Torigine  par  un  ensemble  de 
dialectes  se  modifiant  graduellement  de  vallée  en  vallée,  et 
pbssédant  dans  leur  ensemble  certains  traits  caractéristiques, 
qui  les  distinguaient  des  dialectes  de  la  Plaine. 

Les  dialectes  de  la  montagne  ont  été,  à  une  époque  reculée, 
ootipés  en  deux  par  une  population  venue  de  la  Plaine,  qui 
s'est  établie  en  Ossau,  où  elle  s*est  probablement  fondue  avec 
la  population  autochtone,  et  s'est  amalgamée  sûrement  dans 
les  Trois-Villages  avec  la  population  montagnarde  qui  y  sub- 
sistait compacte  et  y  subsiste  encore. 

Les  dialectes  d'Ossau  et  des  Trois-Villages  sont  la  résul- 
tante de  cet  amalgame  et  de  la  cohésion  politique  et  sociale 
avec  les  vallées  d'Aspe  et  Barétons  :  pour  certains  faits  les 
envahisseurs  l'ont  emporté,  soit  en  imposant  aux  envahis  les 
évolutions  ou  les  formes  déjà  établies,  soit  en  dirigeant  les 
évolutions  qui  se  faisaient;  pour  d'autres  ce  sont  les  envahis, 
et  cela  sans  doute  en  raison  du  nombre  de  chaque  fraction 
et  de  la  force  des  prédispositions  ;  —  pour  d'autres  enfin,  la 
vallée  entière  a  suivi  un  développement  tout  à  fait  original, 
résultant  peut-être  de  prédispositions  existantes  au  lieu  d'ori- 
gine des  Ossalois. 

Il  est  du  reste  très  naturel  que  la  population  autochtone 
ait  subsisté  plus  compacte  dans  les  Trois-Villages,  situés  plus 
ou  moins  dans  la  plaine,  et  qui  ont  dû  être  bien  plus  peuplés 
que  les  parties  hautes  de  la  vallée. 


CHAPITRE  III 


Lieu  d'origine  probable  des  ossalois  dans  la  plaine 


227.  Je  voudrais  maintenant  tenter  de  restreindre,  autant 
que  cela  est  faisable  par  Texaraen  des  patois,  la  région  d'où 
il  est  possible  linguistiquement  que  les  Ossalois  soient  origi- 
naires. 


P  Les  Ossalois  ne  viennent  pas  de  la  plaine  subjacente. 

228.  L'hypothèse  qui  au  premier  abord  semblerait  la  plus 
probable,  celle  qu'on  serait  tenté  d'adopter  d'emblée  et  sans 
discussion,  est  celle-ci:  les  Ossalois  senties  habitants  de  la 
plaine  subjacente,  qui  ont  peu  à  peu  remonté  la  vallée,  en 
refoulant,  en  subjuguant  ou  en  absorbant  la  population 
autochtone.  Mais  un  coup  d'oeil  jeté  sur  la  carte  h"*  6  défend 
de  l'accepter. 

Il  y  a  en  effet  entre  Ossau  et  son  embouchure,  une  limite 
de  dialectes,  limite  môme  très  marquée,  si  on  considère 
qu'une  fois  cette  limite  franchie  il  n'y  a  plus  que  des  chan- 
gements insignifiants  et  très  espacés  jusqu'à  la  frontière 
d'Espagne  d'une  part,  jusque  vers  la  Chalosse  de  l'autre. 

229.  Voici  les  faits  qui  constituent  cette  limite.  Je  la  coupe 
en  plusieurs  tronçons,  et  j'examine  d'abord  la  portion  qui  va 
de  la  frontière  des  Hautes  et  Basses-Pyrénées  jusqu'un  peu 
au  Nord-Ouest  de  Lys.  Je  n'ai  malheureusement  sur  Saint-Pé 
aucun  document. 


r 


—  113  — 


LTS,  BOORAT, 

OSSAU 

MirATBT, 

CAPBIS 

ASSOR, 
ARTOEX 

LABKOASI 

BKUGKS 

1  llum,  -am 

lu,  la 

lu,  la 

lu,  la 

et,  'eja 

et,  eua 

^<cnestra 

ar'rjestà 

ar'rJEStà 

ar'rjsstâ 

ar'rjfstâ 

hJEStiâ 

C!^adere 

kade 

kade 

'kade 

kade 

k<i) 

5^  ex 

Sus 

./'«ïs 

/sis 

/êÎS 

'sicS,  SJES 

^st 

ksi 

kei 

k£i 

ktl 

ke'de 

l^ominem 

omi 

omi 

'omi 

'omi 

'umi 

sfe.lter 

aude 

aude 

'aude 

'aude 

'aute 

cisomparare 

kjum'ba 

kjuiu  ba 

kjum'ba 

kjum'ba 

kjum'pa 

fDlantare 

plan'da 

plan'da 

plan'da 

plan'da 

planta 

1  ingua 

'Iweppâ 

'iwep«7Ô 

Iwep^ô 

'lepyo 

'lepkâ 

liane  ad  horam  ep^Wcjà 

ep'//wejà 

ep'^wejà 

ep'^wuà 

ap'kojâ 

fDagensem 

p£is 

psls 

pns 

psi  s 

pais 

aigustus 

oiis(t) 

(a)'us(t) 

(a)'us(t) 

(a)'us(t) 

(a)'u8(t) 

Chiboii) 

gzys 

lysys 

^sys 

^cys 

^a'hys 

s^iuicula 

oûiCâ 

oùA-d 

oûiCâ 

oûXà 

OiCâ,  awe^â 

ranucuia 

i7J(i)'àuiCà 

<7.i(i)'auiCâ  ^j(i)'auiCâ 

^j(i)'auiCâ  <7ja'beiCâ 

-aui 

-a 

-a 

•a 

-a,  -e 

-6 

castellain 

kas'Uc 

kas'tst 

kas'Ut 

kas'tst 

kas'tst 

Ci -h  8) 

-Us 

-1/ 

-1/ 

-1/ 

-i/ 

-tis 

-ts 

-t 

-t 

-t 

-t 

(j) 

0 

• 

J 

• 

J 

• 

J 

230.  De  ce  tableau  on  peut  conclure  ce  qui  suit  : 
V  La  plus  grande  partie  des  faits  qui  distinguent  le  Labedan 
d'avec  Ossau  suit  la  limite  des  vallées  qui  est  aussi  celle  des 
deux  départements  ;  je  ne  les  retrouve  pas  dans  les  Basses- 
Pyrénées  ; 

2**  Parmi  les  autres,  presque  tous  suivent  une  même  ligne, 
intérieure  à  Ossau  :  Hourat,  qui  est  un  hameau  de  Louvie- 
Juzon  ;  Lys  qui  n'a  été  séparé  de  Sainte-Colome  qu'en  1858, 
diffèrent  d'Ossau  par  les  faits  suivants  :  agiistus,  -ellum,  iC-h», 
tis  verbal.  Bruges  et  Mifaget  qui  sont  ou  étaient  extérieurs  à 
Ossau  n'ajoutent  aucun  caractère  à  ceux-ci,  quoique  la  limite 
d'Ossau  soit  ici  très  marquée  au  point  de  vue  social*.  Capbis 


1.  Elle  correspond  à  la  limite  de  la  cité,  du  diocèse,  du  pagus,  de  la 
vicomte  d'01oron,de  l'archidiaconé  et  du  bailliage  d'Ossau.  —  «  Rébé- 
nacp  et  Mifaget,  dit  M.  Bonnecaze,  sont  tout  à  fait  étrangères  à  la  vallée 
d'Ossau.  »  Kn  effet,  Mifaget  était  un  hameau  de  la  commune  de  Bruges, 
et  n'a  été  réuni  au  canton  d'Arudy  qu'en  1791.  Uébénacq  ressortissait 
au  bailliage  de  Nay  et  a  été  réuni  également  en  1791  au  canton 
d'Arudy.  —  Voir  Raymond,  Dictionnaire  topographique  :  —  Bonne- 
caze, Carte  de  la  Vallée  d'Ossau. 


Passy.  —  UOrigine  des  Ossalois. 


8 


—  114  — 

n'en  ajoute  qu'un  seul,  j  au  lieu  de  3  (et  -aije  au  lieu  de  -ase). 
Asson  et  Arthez  d'Asson  en  ajoutent  un  autre  :  et,  eaa  au  lieu 
de  lu,  la. 

231.  Nous  rencontrons  donc  ici  un  fait  bien  anormal  : 
deux  sections  de  communes  séparées  de  leurs  chefs-lieux  par 
une  limite  de  dialectes,  et  unies  à  d'autres  communes  —  qui 
en  sont  pourtant  séparées  par  une  limite  sociale  très  forte  — 
en  une  même  unité  dialectale.  J'ajoute  que  la  distance  n'est 
pas  suffisante  pour  expliquer  en  aucune  façon  cette  anomalie, 
et  qu'il  n'y  a  pas  entre  Hourat  et  Louvie  ou  entre  Lys  et 
Sainte-Colome  plus  d'obstacles  naturels  qu'entre  ces  hameaux 
et  Bruges. 

Je  me  contente  de  signaler  ici  le  fait  qui  trouvera  son  expli- 
cation plus  tard. 

232.  Entre  Rébénacq  et  Ossau,  je  parle  bien  entendu 
d'Ossau  linguistique*,  autre  limite  de  dialectes,  mais  formée 
par  des  caractères  différents.  En  voici  le  tableau  : 


OSSAU 

RÉBÉNACQ 
(rtttaehé  au  caoton  d'Aradj  en  (791.) 

alterum 

'aude 

'aute 

comparare 

kjum'ba 

kjum'pa 

plantûre 

plan'da 

plan'ta 

-aui 

-a 

-a, -6 

-ellum 

-£C 

-et 

-ellos 

-£it8 

-EtS 

(iC  +  s) 

-its 

-1/ 

-tis 

-ts 

•t 

G) 

3 

J 

-aticum 

-ase 

-ajje. 

On  ne  peut  pas  chercher  la  raison  de  cette  limite  dialectale 
dans  l'existence  d'une  limite  sociale,  puisque  cette  même 
limite  a  été  sans  effet  aucun  entre  Hourat-Lys  et  Bruges- 
Mifaget-Capbis  ;  ni  dans  les  obstacles  naturels  :  c'est  par 
Rébénacq  que  passe  la  grande  route  de  Pau  en  Ossau. 

233.  Mais  continuons  notre  tournée. 


1.  G'est-à  dire,  moins  Eaiix-Bonnes,  Eaux-Chaudes,  les  Trois- Vil- 
lages, Lys,  Hourat.  Mifaget,  Rébénacq  et  Buzy. 


—  115  — 

Après  Rébénacq,  la  limite  dialectale  se  ramifie,  comme  le 
fait  voir  le  tableau  suivant  : 


OSSAU(LIllGUI8TtQU 

1)       BUZT-BUZIET 

LASSBITBETAT 

OGEU-ESCOD 

illum,  illam 

lu,  la 

lu,  la 

lu,  la 

et,  'eaa 

hominem 

omi 

'oiiii 

omi 

'umi 

alterum 

aude 

aude 

'aude 

'aude 

comparare 

kjum'ba 

kjum'ba 

kjum'ba 

kjum'ba 

plantare 

plan'da 

plan'da 

plan'da 

plan'da 

ouicula 

oûiCâ 

oûiCà 

'oùXà 

(a)'uXà 

ranucula 

^j(i)'âuiCa 

^jâu/Ca 

^jiâuXa 

^jiâuiCa 

-ellum 

•se 

-60 

-et 

-60 

-ellos 

-eUb 

-st; 

-ets 

-s/ 

(iC  +  s) 

-Us 

-1/ 

-1/ 

-i; 

•tis 

-ts 

-t 

-t 

-t 

(j)  initial 

3 

• 

J 

3 

3 

-aticum 

-ase 

-aje 

-adge 

-ad^e. 

234.  Ce  tableau  montre  Buziet,  qui  est  hors  d'Ossau,  et 
Buzy,  qui  est  en  Ossau,  marcher  toujours  ensemble,  et  géné- 
ralement avec  Ossau.  Ils  s*en  écartent  franchement  pour  six 
faits.  La  limite  est  donc  moins  forte  qu'entre  Ossau  et  Rébé- 
nacq, d'autant  moins  que  pour  les  faits  qui  paraissent  les 
plus  anciens  et  par  conséquent  les  plus  importants,  je  veux 
dire  pour  le  traitement  des  plosives  appuyées,  Buzy-Buziet 
vont  avec  Ossau. 

D'autre  part,  Buzy-Buziet  se  sépare  de  Rébénacq  pour  : 
aller f  comparare,  piantare,  -ellum  et  -ellos  ;  -aticum  ;  —  de 
Lasseubetat,  pour  -ellum  et  -ellos,  j,  -aticum  ;  —  d*Ogeu- 
Escou  enfin  pour  -illum,  illam,  hominem,  faits  anciens  ;  et 
pour  ouicula,  j,  -aticum. 

Enfin  Ogeu-Escou  vont  avec  Lasseubelat  pour  j  et  -aticmyi  ; 
ils  en  diffèrent  pour  tous  les  autres  caractères. 

235.  En  résumé,  nous  trouvons  dans  ce  petit  coin,  len- 
chevétrement,  non  pas  do  caractères  linguistiques,  mais  de 
limites  dialectales. 

236.  D'Ogeu  à  Monein,  la  limite  d*et,  eaa  est  doublée  de 
la  limite  d'une  foule  d'autres  caractères  qui  constituent  une 
forte  limite  dialectale  ;  mais  dans  le  territoire  même  de 
et,  eja,  il  y  a  bien  quelques  limites  de  caractères  assez  espa- 
cées; des  limites  de  dialectes,  pas. 


—  116  — 


OGEU-ESCOU 

PRÉCILHON 

ESTIALESQ-liONEIK 

LASSBCBE-ARBUS 

et,  'eja 

et,  'eja 

et,  'eja 

lu,  la 

'umi 

'umi 

'umi 

'omi 

? 
(a)'us 

? 
(a)'u8 

hjsstia 
(a)'us 

? 

9Ù8 

f/eys 

(ayuiCa 

(/jiâuiCa 

gtys 

(a)'uiCa 

^ja'u/Ca 

gtys 

^a'hys 
(a)'uiSLa 
gdB.'u£& 

gtys 
^ji'âuiCa 

-£C 

-£C 

-£C 

-Et 

-sj* 

-sits 

-EltS 

-ets 

-1/ 

-1/ 

1/ 

-Is 

-1/ 

3  (init.). 
5  (méd.). 

5 

• 

J 

0 

Ù 

5 

Il  y  a  ici  une  remarquable  unité,  dans  le  patois  montagnard 
d'une  part,  dans  celui  de  la  plaine  de  l'autre.  La  ligne  qui 
sépare  Estialesq-Monein  de  Lasseube-Arbus,  en  particulier, 
est  d'une  grande  netteté. 

237.  Après  Monein,  la  limite,  bien  affaiblie  par  une 
brusque  inflexion  vers  TOuest  de  tous  les  caractères  anciens, 
continue  très  sensible  pourtant  entre  Tarzacq  et  Arbus.  Passé 
le  Gave,  elle  s'effiloche  en  divers  sens,  et  tout  redevient  nor- 
mal. 

238.  Ce  qui  nous  intéresse  pour  l'instant,  dans  ces  consta- 
tations, c'est  l'existence,  outre  la  limite  entre  le  patois  de  la 
Plaine  et  celui  de  la  Montagne,  d'une  autre  limite,  moins  forte 
assurément  et  constituée  par  des  caractères  tout  différents, 
mais  néanmoins  très  réelle,  entre  le  patois  de  la  Plaine  et 
celui  d'Ossau.  C'est  la  limite  qui  va  d'Artliez  à  Ogeu. 

Nulle  part  cette  limite  ne  coïncide  ni  avec  une  limite 
sociale,  ni  avec  une  barrière  naturelle  ;  ou  si  cela  arrive, 
c'est  par  hasard.  On  ne  peut  pas  non  plus  l'attribuer  à  une 
influence  littéraire,  dont  l'action  aurait  été  tout  autre,  à 
laquelle  par  exemple  Hourat  et  Lys  auraient  certainement 
échappé. 

239.  Il  doit  donc  y  avoir  là  juxtaposition  de  deux  dia- 
lectes originairement  séparés,  par  suite  d'un  déplacement  de 
population.  Donc,  ce  n'est  pas  de  la  Plaine  immédiatement 
subjacento  que  sont  venus  les  Ossalois.  De  même  que  leur 
langue  n'est  pas  la  continuation  ininterrompue  de  celle  qu'on 


—  117  — 

parle  à  Bruges,  à  Rébénacq,  à  Lasseube,  à  Buzy,  de  même 
ils  ne  sont  pas  les  frères  de  ceux  qui  habitent  ces  villages. 

240.  Faut-il  croire  alors  que  la  limite  dialectale  entre 

-Arthez  et  Ogeu  provient  de  ce  que  les  Ossalois  ayant  envahi 

Ossau,  leur  langue  ne  s*est  pas  amalgamée  avec  celle  de  leurs 

"%roisins   de  la  Plaine?  Que  Hourat,   Lys,    Rébénacq,    Buzy, 

étaient  peuplés  à  leur  arrivée,  et  que  le  contact  n*a  pas  été 

rsuflfisant  pour  déterminer  un  développement  commun?  Cela 

^n'expliquerait  pas  que  le  développement  de  Lys  et  Hourat, 

"hameaux  de  Sainte-Colonne,  et  de  Louvie-Juzon,  aient  subi, 

a  tout  prendre,  pour  les   faits  récents,   un  développement 

beaucoup    plus  différent   do   celui  d'Ossau-Plaine,   que  les 

Trois- Villages.  Cela  expliquerait  moins  encore  la  grosse  limite 

ciialectale  qui  sépare,  d*Ogeu  à  Monein,  le  langage  de  la  Plaine 

<3e  celui  de  la  Montagne,  et  celle  qui  va  de  Monein  au  Gave. 

Ici  aussi  on  voit  la  trace  d'un  mouvement  de  population  qui 
a  mis  tardivement  en  contact  des  dialectes  déjà  formés. 

241.  La  vraie  explication  doit  être,  qu'il  y  a  eu  sur  ce 
point  une  marche  vers  le  Sud  et  l'Ouest,  des  habitants  rive- 
rains du  Gave.  Cette  marche  a  dû  se  faire  à  une  époque  rela- 
tivement tardive,  longtemps  après  le  peuplement  d'Ossau. 
Elle  a  amené  la  population  originaire  des  bords  du  Gave  à  se 
trouver  eu  contact,  d'une  part  avec  la  population  k  patois 
montagnard  de  la  plaine  d'Estialesq  à  Monein,  d'autre  part 
avec  la  population  ossaloise. 

242.  Cette  hypothèse  est  pleinement  confirmée  par  la 
toponymie.  Dans  ce  golfe  de  patois  de  la  plaine,  on  trouve 
Lasseube  «  Sylva  »  et  Lasseubelat  ;  Bosdarros  «  boscum  )),et 
Haut  de  Bosdarros  \  Mifaget  «  Médium  Fagetum  ».  Le  plus 
ancien  nom  de  Lacommande  est  «  Hospitale  de  Faget  et 
Domus  Albertini  ».  Plusieurs  de  ces  noms  prouvent  que  le 
village  est  récent  :  Bos  d'Arros  est  postérieur  à  Arros  ;  Haut 
de  Bosdarros,  à  Bosdarros  ;  Lasseubetat  à  Lasseube  ;  Arthez 
d'Asson,  àAsson.  Ensemble,  ils  indiquent  assez  qu'une  grande 
forêt  s'étendait  sur  leur  territoire.  On  comprend  dès  lors  que 
les  populations  aient  attendu  de  se  sentir  à  l'étroit  dans  la 
belle  et  fertile  vallée  du  Gave,  si  régulièrement  arrondie  entre 
ses  deux  rangées  de  collines,  avant  de  s'engager  dans  la 
pénible  colonisation  du  terrain  houleux  et  sauvage  qui  leur 


—  118  — 

barrait  la  voie  du  Sud  ;  qu'  ils  aient  voulu  tirer  tout  ce  qu'ils 
pouvaient  du  large  lit  d'alluviou  où  ils  étaient,  avant  d'entre- 
prendre le  défrichement  de  la  grande  foret  dont  on  rencontre 
encore  aujourd'hui  les  restes  imposants. 

243.  On  connaît  d'ailleurs  quelques  dates  de  fondation. 
Lacommande  et  Mifaget  aont  d'anciennes  commaudories, 
fondées  l'une  en  1128,  l'autre  en  1100.  Bruges  est  une  bas- 
tide, sa  grande  place  carrée  et  ses  rues  d'équerre  le  disent 
assez.  Capbisest  po'stérieur  à  Bruges,  carlesjurats  de  Bruges, 
dans  les  nombreuses  instances  engagées  avec  Capbis,  ont 
toujours  soutenu  que  les  terres  de  cette  commune  avaient  été 
distraites  de  leur  territoire'.  "  Peut-être  peot-on  conclure 
qu'Aubertin  et  Rébénacq  sont  de  fondation  relativement 
récente,  du  fait  qu'ils  appartiennent  ecclésiastiquement 
Oloron,  tout  en  étant  situés  en  dehors  des  limites  du  bassin 
du  gave  d'Otoron  -.  »  Lasseubetat.  Hourat,  Lys,  Arthez 
d'Asson,  ne  figurent  pas  au  censier  de  Béarn  de  1385:  ils 
étaient  donc  moins  importants  que  Capbis  et  Mifagel  qui  figu- 
rent dans  le  total  des  feus  de  Bruges  chacun  pour  trois  foux  ; 
ou  peut-être  n'existaient-ils  pas  encore. 

244.  Il  me  semble  qu'un  pourrait  donner  à  ces  faits  plus 
de  généralité  et  de  certitude  encore,  en  comparant  le  rapport 
du  nombre  de  feux  en  1385  à  celui  des  habitants  en  1886.  Eq 
prenant  en  effet  le  rapport  pour  des  villages  qui,  étant  da 
fondation  très  ancienne,  n'ont  pas  dû  augmenter  beaucoup 
par  immigration,  nous  obtiendrons  avec  une  approximation 
suffisante  le  chiffre  d'habitants  qui,  en  1886,  correspond 
normalement  à  un  feu  en  1385.  Eu  comparant  ensuite  ce  rap- 
port à  celui  des  villages  que  nous  supposons  de  date  récente, 
nous  verrons  si  dans  ceux-ci  le  rapport  est  plus  fort,  c'est- 
à-dire  l'accroissement  plus  rapide. 

845.  .-V  ce  point  de  vue.  nous  pouvons  choisir  Gan  d'uni 
part,  quelques  villages  d'Ossau,  pris  au  hasard,  de  l'autre, 


.  tlittoii-e  d'un  village  aux  tempt  anriens.  Notice 

B  Brugex.  Asson  et  autres  ci  rcon  voisin  es,  par  un  indigën 
Signé  :  Eloua.  t>au,  1886.  in  S. 

2.  L'abbé  Menjoiilet,  Chroitir/uf.  —  Le  nom  Bébénacq  qui  diiriva 
d'un  nom  roman  par  le  suffixe  -aeut  ferait  cependant  penser  que  le 
village  s'nst  groii[^  autour  d'un  ancien  fundm.  Mais  le  noyau  [râuvaM 
être  tout  il  fait  ûisignilianl. 


—  119  — 

comme  types  normaux.  Gan,  en  effet,  est  fort  ancien,  car  on 
j  a  trouvé  des  antiquités  romaines.  Quant  à  Ossau,  l'émigra- 
tion est  évidemment  très  antérieure  à  1385,  et  elle  a  dû  se 
faire  en  une  fois  puisqu'elle  vient  d'un  lieu  éloigné. 

Je  sépare  Buzy  et  Buziet  des  autres  villages  du  golfe  de  la 
Plaine,  à  cause  du  rapport  sensiblement  différent  qu'ils  pré- 
sentent. 

feux  en  1385        population  en  1886 

1°Gan 175  3  274 

2"   OsSAU 

Arudy 86 

Bescat 14 

Sevignacq 29 

S.  Colonne  avec  Lys 91 

Bielle 84 

Bilhères 56 

Lazuns 114 

"ItÎ  8  421 

3®  BuzY  ET  Buziet 

FEUX  EN  1386     POPULATION  EN  1886 

Buzy 55  1 558 

Buziet 24  626 


2  027 

398 

724 

S. 

Colonne 

589 

Lys 

962 

890 

403 

2  428 

79  2184 

4»  Golfe  de  la  Plalne  et  Arthez  d'Asson 

Aubertin-Lacommande.    ...             44  1 166 

Lasseube 12  2  468 

Bosdarros-Haut  de  Bosdarros.    .71  1  619 

Bruges 52  1 574 

Capbis .'{  220 

Mifaget 3  209 

Rébénacq 25  924» 

Asson  et  Arthez  d'Asson.  ...             57  3583 

267  11763 


1.  Le  rapport  de  Rébénacq,  qui  est  de  37  en  chiffres  ronds,  confirme 
ce  que  j'ai  dit  plus  haut  sur  l'ancienneté  probable  de  son  origine. 


—  120  — 

En  divisant  le  chiffre  de  la  population  par  celui  des  feux, 
on  voit  qu'un  feu  en  1385  correspond  en  1886, 

A  18,6  habitants  pour  Gan, 

A  17,5        —         —     Ossau, 

A  27,6        —         —     Buzy  et  Buziet, 

A  44  —         —     le  golfe  de  la  Plaine. 

246.  En  admettant  mémo  que  ces  chiffres  ne  soient  pas 
très  exacts,  par  suite  de  Témigration  qui  s'est  produite  dans 
les  dernières  années  dans  des  proportions  peut-être  plus 
fortes  pour  Ossau  que  pour  la  Plaine,  il  faut  reconnaître 
toutefois  que  l'accord  presque  complet  entre  Ossau  et  Gan 
d'une  part,  l'écart  considérable  entre  ces  deux  localités  et 
Buzy-Buziet,  mais  surtout  le  Golfe  de  l'autre,  les  rend  pro- 
bants, d'autant  plus  qu'ils  confirment  les  autres  données  four- 
nies par  la  toponymie  et  l'histoire  des  communes. 

On  voit  en  effet  que  l'augmentation  de  population  est  beau- 
coup plus  forte  dans  le  Golfe  qu'à  Buzy-Buziet,  beaucoup 
plus  forte  à  Buzy-Buziet  qu'à  Gan  et  en  Ossau  ;  et  qu'en 
prolongeant  en  arrière  la  courbe  de  développement  des  villages 
du  Golfe,  on  arriverait  rapidement  à  zéro. 

Cela,  joint  aux  autres  faits  allégués,  rend  absolument  cer- 
taine la  colonisation  relativement  récente  du  territoire  entre 
Gan  et  Ossau,  par  les  riverains  du  Gave. 

247.  Mais  il  y  a  plus:  la  direction  des  limites  de  carac- 
tères dialectaux  nous  apprend  que  le  foyer  de  colonisation  a 
été  une  ligne  et  non  un  point:  toutes,  en  effet,  sont  dirigées 
parallèlement  du  Nord  au  Sud.  Reproduisant  en  petit  ce  qu'a 
produit  en  Espagne  la  croisade  chrétienne,  les  riverains  du 
Gave  ont  apporté  avec  eux  les  traits  caractéristiques  de  leur 
parler,  dans  la  croisade  de  défrichement  contre  la  grande 
forêt.  Ceux  de  Nav  ou  d'Asson  fondent  Arthez  ;  ceux  de 
Bâliros  ou  Saint-Abit  fondent  Haut  de  Bosdarros,  Bruges, 
Mifaget,  Lys,  Hourat,  Capbis;  ceux  de  Rontignon,  Jurançon, 
Gan  fondent  Haut  de  Gan,  et  peuplent  Rébénacq;  ceux  d'Ar- 
tiguelouve,  de  Laroin,  fondent  Lacommande,Lasseube,  Las- 
seubetat. 

248.  A  Buzy-Buziet  on  peut  entrevoir  l'entre-croisement 
d'influences  diverses,   la  lutte  des  prédispositions  diverses 


—  121  — 

qu'apportaient  sans  doute  les  éléments  hétérogènes  qui  sem- 
blent s  y  être  rencontrés  et  fondus  avec  un  noyau  de  popula- 
t.ion  ossaloiseplus  ancienne.  Comme  en  Ossau,  à  Lasseubetat, 
é,   Rébénacq,  on  y  dit  lu,  la  ;  omi  ;  griània,  oùia  ;  comme  en 
Ossau  et  à  Lasseubetat,  on  y  dit  aude,  kaudo,  krum'ba,  plan'da. 
Comme  à  Ogeu,  -ec  subsiste  non  ébranlé,  et  ellos  donne  et/. 
Comme  à  Ogeu,  Lasseubetat,  Rébénacq,  X-t-s  donne  1/,  -tis 
Terbal  donne  t  ;  comme  à  Rébénacq,  j  et  -a|je  subsistent.   Si 
on  remarque  en  outre  que  le  rapport  des  feux  à  la  population 
actuelle  est  intermédiaire  entre  celui  d'Ossau-Gan  et  celui  du 
Golfe  de  la  Plaine,  et  que  de  plus  Buzy  appartient  à  Tan- 
cienne  circonscription  d'Ossau    tout   en   ayant  un   langage 
notablement  différent,  il  semble  qu*on  puisse  supposer  ce  qui 
suit:  Buzy  aurait  été  peuplé  parla  même  invasion  qu'Ossau; 
mais  depuis  sa  population  a  été  considérablement  augmentée 
par  des  émigrés  venus  de  Rébénacq,  ou  appartenant  à  la  même 
souche.  Buziet,  comme  son  nom  l'indique*,  serait  le  produit 
d'un  essaimage  parti  de  Buzy. 

249.  Le  mélange  d'ailleurs  a  dû  être  fréquent  dans  ces 
villages  nouvellement  fondés  sur  des  défrichements.  Tous  les 
bras  courageux  pouvaient  s'y  créer  une  propriété.  Aujour- 
d'hui encore,  le  mélange  continue  :  à  Hourat  les  mariages 
avec  Louvie-Juzon  sont  bien  fréquents.  A  Mifaget  j'ai  appris 
à  mes  dépens  combien  les  étrangers  affluent  :  il  m'a  fallu 
courir  près  de  deux  heures  pour  trouver  un  sujet  présentant 
par  les  antécédents  de  sa  famille  des  garanties  à  peu  près 
suffisantes.  Il  paraît  bien  évident,  que  si  la  limite  de  -5,-ad3e 
tourne  à  l'Est  à  partir  de  Bescat,  pour  englober  Hourat, 
Mifaget,  Lys  et  Bruges,  —  dérogeant  seule  ainsi  au  parallé- 
lisme des  caractères  dans  cette  région  — ,  cela  tient  précisé- 
ment à  un  mélange  de  la  population  venue  du  Nord  avec  celle 
d'Ossau:  «  Le  chemin  ossalois  »,  lo  camî  ossalés^qn  on  trouve 
mentionné  déjà  en  1456,  partait  en  effet  de  Sainte-Colome 
pour  passer  probablement  (comme  la  route  d'aujourd'hui)  par 
Mifaget,  et  sûrement  par  Bruges  et  Asson  vers  Nay-.  Ainsi 
s'expliquerait  aussi  que  Capbis,   par  suite  d'un  plus  grand 

1.  Cest  by'iwsc  dans  le  pays;  c'est-à-dire  un  diminutif  analogue  à 
ceux  qui  viennent  de  -eUum. 

2.  Raymond,  Dicliomiaire,  p.  127. 


isolement  d'avec  Ossaa,  ait  encore  gardé  son  j,  -aije,  lorsque 
Bruges  l'a  depuis  longtemps  changé. 


'  Les  Ossalois  viennent  de  la  portion  de  f arrondissement 
de  Pau  sittiée  au  Nord  d'Aubertin  et  de  Gan. 


250.  J'ai  été  amené,  à  propos  du  lieu  d'origine  possible 
des  Ossalois,  à  essayer  d'osquisser  l'histoire  de  la  population 
d'entre  le  Gave  et  Ossau.  Il  suffît  de  retenir,  pour  l'objet 
spécial  de  cette  thèse,  que  les  Ossalois  oe  peuvent  pas  venir 
de  cette  région,  par  la  raison  qu'elle  a  été  peuplée  après  l'in- 
vasion. 

Ils  ne  peuvent  pas  non  plus,  bien  entendu,  être  venus  du 
territoire  où  on  dit  ot,  au.  C'est  donc  dans  la  plaine,  au 
Nord  d'une  ligne  qui  passe  près  de  Nay,  qu'il  faut  chercher 
leur  lieu  d'origine. 

261.  Pour  le  préciser  il  s'agit  de  chercher  d'aboni  dans 
ce  territoire  des  faits  anciens  qui  soient  contraires  au  déve- 
loppement d'Ossau,  et  par  conséquent  qui  limitent  intérieure- 
ment d'une  façon  certaine  le  Heu  d'origine  possible  ;  puis  de 
chercher  le  point  dont  le  patois  est  le  plus  semblable  à  celui 
d'Ossau,  même  par  des  faits  récents  ;  en  vertu  dn  principe  de 
la  persistance  des  prédispositions  linguistiques,  nous  aurons 
le  droit  de  le  considérer  comme  le  point  d'origine  probable. 
Ce  sera  celui  dont  nous  devrons  en  premier  étudier  l'histoire 
pour  y  vérifier  l'hypothèse. 

S5S.  Vers  l'Est,  la  limite  extérieure  est  facile  à  tracer: 

Le  parfait  en  -îk  en  fournit  une  première  :  il  met  en  dehors 
Roquefort,  Castandet,  Aire.  Viella,  Madiran,  Moncaup, 
Montaner;  mais  mon  enquête  n'a  pas  été  poussée  assez  loin 
vers  l'Est  et  le  Sud-Est,  pour  que  ma  limite  rejoigne  celle  de 
et  eia. 

Une  autre  limite,  intérieure  à  celle-ci,  et  peut-être  plus 
sûre  parce  que  le  fait  qu'elle  circonscrit  est  à  l'abri  de  l'ana- 
logie, c'est  celle  de  la  chute  du'd'intervocal  dans  cadere,  eva- 
dere,  etc..  ou  de  son  passage  à  z.  J'ai  dit,  §  151,  que  jamais  à 
l'Est  de  cette  ligne,  d  iutervocal  no  s'est  confondu  avec  / 


À 


—  123  — 

intervocal  :  c'est  donc  une  limite  des  plus  nettes,  puisqu'Os- 
sau  dit  kade  de  cadere  comme  pu'de  de  potere, 

253.  Vers  TOuest,  je  suis  plus  embarrassé  pour  fixer  la 
limite.  Je  ne  trouve  pas  de  ce  côté  de  fait  extra-Ossalois  qui 
remonte  à  une  époque  évidemment  antérieure  à  l'invasion. 

254.  Toutefois  nous  trouvons  de  ce  côté  l'assourdissement 
de  a  posttonique  en  e^  qui  est  fort  ancien,  ainsi  que  je  l'ai 
dit§  146.  J'ai  dit  aussi  que  la  limite  n'avait  guère  dû  varier 
depuis  le  xii®  siècle.  Bien  que  ni  Tune  ni  l'autre  de  ces  con- 
clusions ne  soit  absolument  prouvée,  elles  sont  pourtant  très 
probables.  S'il  en  est  ainsi,  ce  phénomène  doit  marquer  la 
limite  occidentale  des  lieux  d'origine  possible  des  Ossalois  ; 
en  effet,  si  les  Ossalois  étaient  partis  de  la  région  où  on  trouve 
e  pour  a  posttonique,  ils  auraient  sans  doute  emporté  avec  eux 
cette  évolution  ou  tout  au  moins  le  germe  de  l'évolution.  Le  lieu 
d'origine  doit  donc  se  trouver  à  l'Est  d'une  ligne  allant  du 
point  où  le  Gave  entre  dans  l'arrondissement  d'Orthez,  jus- 
qu'à Pimbo,  en  laissant  Bouillon  à  l'Est.  Je  reconnais  toute- 
fois qu'il  n'y  a  là  qu'une  série  de  probabilités  et  non  une 
preuve.  Une  enquête  plus  étendue  vers  l'Ouest  m'aurait  sans 
doute  fait  découvrir  des  faits  extra-ossalois  plus  solides  ; 
mais  pour  l'instant,  il  me  faut  avouer  mon  impuissance  à  fixer 
une  limite  certaine. 

255.  Laissant  donc  un  certain  vague  de  ce  côté,  je  vais 
maintenant  chercher  quel  point  spécial  les  patois  indiquent 
comme  lieu  d'origine  le  plus  probable  des  Ossalois  ;  autre- 
ment dit,  quel  est  celui  qui  offre  avec  Ossau  la  plus  grande 
conformité  de  développement.  Je  suivrai  comme  dans  mes 
tableaux  un  ordre  chronologique  approché,  sans  me  dissimuler 
qu'il  est  arbitraire  sur  plusieurs  points,  et  sans  y  attacher  une 
grande  importance. 

256.  Les  mots  pon,  bpk,  au  lieu  de  pan,  lapk,  écartent  une 
région  qui  entoure  Louvigny,  Arzacq,  Pimbo,  Mont,  Claracq. 

257.  Le  traitement  des  plosives  appuyées  est  contraire  à 
celui  d'Ossau  dans  toute  la  région  délimitée  plus  haut.  Il  y  a 
très  peu  d'exceptions.  Vers  Assat,  Beuste,  la  plosive  est  voca- 
lisée  dans  quelques  mots  ;  mes  notes  donnent  en'dra  à  Lée, 
mais  à  Espoey  on  dit  aate,  aute'men.  Le  mot  «  encore  »  con- 
corde en  Ossau  et  vers  l'Est  de  la  région  délimitée;  on  y  dit 


124  - 

opswuo,  tandis  que  c'est  «p  fcwijo  plus  à  l'Ouest.  Le  mot  «  lan- 
gue "  au  contraire  présente  vers  l'Est  (déjà  à  Morlaas,  Lée) 
une  forme  lepga  sans  w;  tandis  que  vers  Uzein,  Sauvagnon, 
NaTailles,  Bournos,  un  troUTe  la  forme  ossaloise  Iwcn^. 
Enfin  le  mot  on'ta  {intusad?  inde  ad?\,  ne  conserve  la  forme 
ossaloise  en'da  que  jusqu'à  l.i  latitude  de  Mazerolles  et  Lée. 
Ces  indications  étant  toutes  contradictoires,  il  n'v  a  pas  s 
»n  tenir  compte.  Notons  seulement  que  les  Ossalois  ont  dû 
quitter  la  Plaine  assez  longtemps  avant  le  début  de  l'évolution 
des  plosives  appuvées.  puisque  leur  mélange  avec  les  monta- 
gnards d'Ossau  et  leurs  relations  avec  les  Trois- Villages  et  la 
vallée  d'Aspe  ont  eu  le  temps  de  vaincre  les  prédispositions 
qu'ils  apportaient,  et  d'imposer  le  développement  montagnard  : 
et  cela,  malgré  l'inlluence  du  dialecte  littéraire. 

268.  Les  mots  à  déplacement  d'accenf  couvrent  des  aires 
différentes. 

Les  points  les  plus  rapprochés  où  j'ai  trouvé  galiys  vers 
l'Ouest  sont  Pardies  el  Orthez.  Ailleurs,  ce  mot  n'a  pas  d'im- 
portance, parce  qu'il  est  extérieur  à  la  région. 

L'emploi  de  pti«  -pais  est  trop  flottant  pour  en  tirer  rien  de 
précis. 

gja'n.(o  ne  commence  à  se  dire  qu'à  l'extérieur  de  la  limite 
dn  s  :  entre  .Arthez  et  tJrlhez;  Labeyreet  Bunnut;  Hagetmau 
et  Hauriei .  (a)'iu(o  au  contraire  empiète  dans  une  partie  de  son 
domaine  sur  la  ligne  de  b  posttonique.  C'est  la  forme  de  Tar- 
sacq  et  Besingrand  au  Sud  du  Gave,  do  Poev,  Sauvagnon, 
Bournos,  Larreule,  Pumps.  Bonnut,  Bazereles.  Hagetmau, 
Samadet  et  Geaune. 

Enfin  (a)us  ne  laisse  à  la  forme  ossaloise  9ùb  que  deux 
petits  territoires,  dont  l'un  entoure  Arzacq  et  passe  à  l'exté- 
rieur lie  Lonçon,  Fichons,  Ayet.  Pevre,  Monségnr,  Clèdes  et 
Mauries  ;  l'autre  entoure  Laroin,  Arbus,  Lescar,  .\ressy. 
peut-être  Narcastet. 


250.  Le  parfait  ne  doit  pas  être  pris  en  considération  ici: 
j'ai  dit  que  le  parfait  eu  -i  est  en  Béarn  le  produit  de  l'ana- 
logie de  la  première  personne.  Le  parfait  en  -a  a  donc  dû 
couvrir  anciennement  tout  le  Béarn,  el  c'est  un  fait  d'analogie 


—  125  — 

récent  qui  a  produit  la  divergence  actuelle.  Les  hautes  vallées 
doivent  naturellement  être  plus  archaïques  que  la  Plaine. 
Transporté  dans  la  Montagne,  le  patois  de  la  Plaine  a  dû  y 
rester  plus  archaïque  qu'à  son  point  d'origine*. 

260.  Il  n'y  a  rien  à  tirer  de  la  géographie  de  -elium  -eilos, 
puisque  toute  la  partie  de  la  plaine  où  nous  pouvons  chercher 
le  lieu  d'origine  des  Ossalois  a  -£t,  -ets  contrairement  à  ce  qui 
se  passe  en  Ossau. 

De  même  le  traitement  de  X-hs  montre  en  Ossau  un  déve- 
loppement qui  n'a  eu  lieu  nulle  part  ailleurs. 

Pour  'tis  verbal,  Ossau  a  conservé  la  forme  ancienne  comme 
les  deux  autres  vallées  béarnaises,  ce  qui  n'a  eu  lieu  nulle 
part  dans  la  plaine. 

Enfin  j  est  traité  comme  en  Ossau  vers  Thèze  et  Arzacq  ;  — 
à  Caubios  et  à  Sauvagnon  ;  —  et  à  Lons,  Lescar,  Poey, 
Arbus,  Artiguelouve,  Laroin,  Aubertin. 


S*"'  Deux  régions  probables, 

261.  En  somme,  deux  régions  paraissent  convenir  égale- 
ment bien  au  point  de  vue  linguistique  :  Mialos  et  Séby  d'une 
part;  —  Lons,  Lescar,  Artiguelouve,  Arbus,  Laroin  de  l'autre. 
Dans  les  deux,  on  dit,  comme  en  Ossau  :  pun,  lupk,.g£y8,  psis, 
'graà^o  ou  gri'aà^o,  oàio,  oùb,  5U.  A  Mialos,  on  dit  py'ja  ;  à 
Séby  et  dans  l'autre  région  py'^a.  —  Partout  dans  ces  deux 
régions  c'est  biladse,  en  regard  de  l'Ossalois  bi'la3e. 

262.  Mais  je  n'attache  pas  une  très  grande  valeur  à  cette 
restriction  du  point  d'origine.  La  seule  remarque  importante, 
c'est  que  la  plupart  des  faits  étudiés  s'accordent  avec  le  trai- 
tement d'à  posttonique,  pour  limiter  vers  l'Ouest  le  lieu 
d'origine  probable  par  une  ligne  allant  des  environs  de  Lou- 
vigny  vers  Lagor  en  passant  près  d'Arthez.  11  paraît  presque 
sur  que  les  Ossalois  sont  venus  du  territoire  compris  entre 
cette  ligne,  celle  de  la  chute  de  d  intervocal  ou  de  son  pas- 


1.  C'est  un  fait  général  que  le  développement  linguistique  est  plus 
lent  en  montagne  qu'en  plaine. 


—  126  — 

sage  à  z,  enfin  celle  qui  sépare  au  Sud  du  Gave  les  villages 
anciens  ou  probablement  anciens,  et  qui  passe  au  Sud  de 
Narcastet,  Gan,  Aubertin  et  à  TOuest  d'Arbus. 

Quant  à  la  restriction  du  lieu  d'origine  probable  aux  terri- 
toires qui  entourent  Séby  et  Mialos  d'une  part,  Lescar,  Lons, 
Laroin  et  Aubertin  de  l'autre,  elle  se  fonde  sur  des  carac- 
tères trop  peu  sûrs  pour  nous  dispenser  de  chercher  à  côté. 

263.  Telles  sont  les  données  que  la  linguistique  fournit 
pour  la  solution  du  problème. 


TROISIKME  PARTIE 


Étude  historique. 


RÔLE   DE   l'investigation   HISTORIQUE. 

264.  Les  développements  qui  précèdent  nous  ont  amené 
à  ces  conclusions  :  1"  que  la  vallée  d*Ossau  a  été  peuplée  à 
une  époque  reculée  par  une  invasion  venue  de  la  plaine  béar- 
naise ;  —  2"  que  le  point  de  départ  de  cette  invasion  se  trouve 
certainement  dans  un  territoire  délimité  de  façon  approxi- 
mative par  divers  caractères  dialectaux,  et  comprenant  la 
vallée  même  du  Gave  entre  Nay  et  Arbus,  et  la  plaine  située 
sur  la  rive  droite,  au  Nord  et  à  l'Est  de  Pau  ;  —  3®  que  les 
environs  de  Mialos  et  Séby  d'une  part,  ceux  de  Lescar  de 
l'autre,  présentent  le  plus  de  probabilité  pour  être  ce  point 
de  départ. 

265.  Il  s'agit  maintenant  de  voir  si  ces  conclusions, 
exclusivement  tirées  de  nos  recherches  dialectologiques,  sont 
confirmées  par  des  faits  historiques  jetant  quelque  lumière, 
soit  sur  le  lieu  d'origine  des  Ossalois,  soit  sur  l'époque  de 
leur  émigration.  La  marche  à  suivre  est  celle-ci  :  examiner  si 
les  documents  ne  montrent  pas  dans  le  lieu  d'origine  possible 
des  Ossalois,  un  point  spécial  dont  l'histoire  paraisse  révéler 
une  émigration  ;  examiner  particulièrement  les  deux  régions 
plus  spécialement  désignées  par  les  patois. 


CHAPITRE  I 
OssAU  ET  LE  Pont-Long 

266.  Il  y  a,  dans  l'histoire  des  relations  de  la  vallée 
d*Ossau  avec  la  plaine  béarnaise,  une  question  sans  cesse 
agitée  depuis  le  xui*  jusqu'au  commencement  du  xix*  siècle  : 
c'est  celle  des  droits  de  la  Vallée  sur  le  Pont-Long,  et  des 
luttes  qu'elle  a  eu  à  soutenir  pendant  cette  longue  période 
pour  la  défendre  contre  de  perpétuelles  usurpations. 

267.  Le  Pont-Long  est  une  bande  de  terre,  principale- 
ment formée  de  landes,  de  marais  et  de  prairies,  situé  au  Nord 
du  Gave.  Sa  contenance,  qui  n'est  plus  guère  que  de  15  000 
hectares,  était  autrefois  beaucoup  plus  considérable  et  s'éle- 
vait à  environ  56000  hectares  au  xv®  siècle.  Il  s'étendait 
alors  en  longueur  dos  confins  de  la  Bigorro  jusqu'à  ceux  de 
l'évêché  de  Dax,  et  avait  pour  limites  le  Luy  auNord,  TOusse, 
le  Gave  et  les  coteaux  d'Arthez  au  Sud*.  C'est  au  Pont-Long 
que  les  troupeaux  de  vaches  d'Ossau  se  rendent  tous  les  ans, 
depuis  le  mois  de  mars  jusqu'aux  premiers  jours  de  juin.  Les 
vachers  trouvent  chez  les  propriétaires  limitrophes  du  Pont- 
Long  le  logement  et  la  nourriture,  et  laissent  en  échange  le 
fumier  de  leurs  bêtes  '. 

268.  Le  Pont-Long  n'est  pas  le  seul  territoire  sur  lequel 
les  Ossalois  exercent  un  droit  de  pacage  :  ils  vont  ou  allaient 
aussi  dans  les  Landes,  jusque  près  de  Bordeaux.  Tous  les 
montagnards,  d'ailleurs,  en  font  à  peu  près  autant^.  C'est  la 


1.  Voir  Description  de  l'étendue  et  limites  de  la  Lande  du  Pont-Long, 
manuscrit  de  la  fin  du  xv°  siècle  (Trésor  de  Pau,  par  Barcle  de  La- 
grèze,  p.  255). 

2.  K.  Capdevelle,  La  Vallée  d'Ossau,  état  social,  1891,  p.  37,  40. 

3.  «  Il  y  a  un  demi-siècle,  des  troupeaux  de  vaches  de  près  de  mille 
tètes  descendaient  jusqu'à  la  i)etite  ville  de  IJazas  (Gironde)  pour  y 
passer  l'hiver.  Ce  droit  immémorial  semble  être  périmé  aujourd'hui 


—  129  — 

conséquence  nécessaire  du  régime  pastoral,  car  les  hautes 
vallées  ne  fournissent  pas  un  fourrage  assez  abondant  pour 
nourrir  les  troupeaux  tout  l'hiver*. 

269.  Mais  ce  qu*il  y  a  de  particulier  aux  Ossalois,  et  de 
particulier  au  Pont-Long,  c'est  que  les  Ossalois  y  exercent  et 
ont  toujours  prétendu  y  exercer  leur  droit  de  pacage  à  titre 
de  propriétaires.  Ils  ont  toujours  considéré  ce  territoire,  non 
pas  comme  une  terre  appartenant  à  d'autres,  et  grevée  à  leur 
profit  d'une  servitude  rurale,  mais  comme  un  domaine  général, 
dont  les  différentes  communes  d'Ossau  étaient  coproprié- 
taires, et  dont  l'accès  devait  toujours  leur  être  librement 
ouvert  *. 

270.  Des  droits  aussi  étendus  leur  ont  souvent  été  con- 
testés, soit  par  les  agents  administratifs  des  vicomtes  de 
Béarn  ou  des  rois  de  Navarre,  soit  par  les  seigneurs,  les 
villes  et  les  villages  voisins  du  Pont-Long.  Mais  ils  les  ont 
toujours  revendiqués  avec  énergie  et  succès.  C'est  ce  qui 
résulte  d'une  longue  série  de  documents  historiques  qui  vont 
du  xiii*  au  XIX*  siècle,  et  dont  il  suffira  d'énumérer  les  prin- 
cipaux. 

271.  Le  plus  ancien  est  un  jugement  de  la  Cour  majou, 
rapporté  dans  les  Fors  de  Béarn,  et  postérieur  à  1220  (date 
de  création  de  cette  Cour).  Il  constate  que  les  Ossalois  étaient 
venus  en  armes  et  corps  d'armée,  avec  enseignes  déployées 
(ab  armes  et  host  feyt,  et  senhes  desplegats)  pour  se  main- 
tenir en  possession  du  Pont-Long  ;  et  les  condamne  à  donner 
des  otages  ou  cautions  [thiaussers)  pour  les  violences  et 
méfaits  qu'ils  ont  commis  à  cette  occasion  ^ 

Plus  tard,  en  1337,  1487,  1515,  1546,  nouveaux  actes  de 
violence  pour  détruire  les  obstacles  mis  à  leur  possession  ; 


})Our  les  gens  d'Ossau  qui  n'ont  pas  su  ou  pu  résister  aux  mille  vexa- 
tions des  indigènes  Landais.  »  IbiiL 

1.  Dans  la  vallée  de  Barétous.  moins  abrupte  que  celles  d'Ossau  et 
d'Aspe,  les  vaches  restent  pendant  l'hiver. 

2.  Actuellement,  les  villages  du  Bas-Ossau  ont  aliéné  leurs  parts 
dans  les  propriétés  communales  du  Pont-Long  ;  ceux  du  HautOssau 
ont  seuls  gardé  les  leurs;  de  sorte  que  l'étendue  des  landes  où  ils 
envoient  leurs  troupeaux  n'est  plus,  d'après  le  recensement  de  1876, 
que  de  1062  hectares  (Carte  de  la  vallée  d'Ossau,  dressée  par  J.-B. 
Bonnecaze,  1876,  notice). 

3.  Fors  du  Béarn,  éd.  Mazure  et  Hatoulet,  art.  33,  p.  l'i. 

Passy.  —  L'Origine  des  Ossalois,  9 


—  130  — 

en  1325,  1443,  1449,  1463,  ce  sont  de  simples  protestations 
par  acte  juridique  *. 

Leurs  droits  sont  reconnus  ou  confirmés  en  1319  par  la 
régente  Jeanne  d'Artois;  en  1348,  par  Gaston  III;  en  1435, 
par  jugement  du  sénéchal  de  Béarn  ;  en  1463,  par  Gaston  de 
Foix;  en  1505  et  1508,  par  Catherine,  reine  de  Navarre;  en 
1522,  par  Henri  II  de  Navarre;  en  1598,  par  Henri  IV;  en 
1612,  par  Louis  XIII. 

Les  transactions  ou  les  arbitrages  entre  les  Ossalois  et  les 
habitants  de  Pau,  de  Lescar,  de  Morlaas,  etc.,  au  sujet  des 
limites  du  Pont-Long  ou  des  droits  des  voisins  sont  innom- 
brables (1277, 1373, 1425, 1465, 1468, 1472, 1487, 1545,  etc.). 

Enfin,  les  Ossalois  font  des  concessions  de  droits  sur  le 
Pont-Long  en  1451,  1479,  1543,  1772;  ils  prêtent  hommage 
au  roi  de  Navarre  pour  la  possession  de  cette  terre  en  1539, 
1667. 

272.  Au  commencement  de  ce  siècle,  divers  jugements 
ont  mis  fin  à  ces  longues  contestations,  en  reconnaissant  le 
droit  de  propriété  des  Ossalois  (30  août  1828,  18  août  1836) 
et  en  délimitant  d'une  façon  définitive  les  cantonnements  du 
Pont-Long  entre  les  17  communes  d'Ossau,  propriétaires,  et 
30  communes  limitrophes,  ayant  des  droits  d'usage  (25  février 
1830  juin  1842-44)-. 

273.  Mais  ce  qu'il  y  a  de  remarquable  et  de  particulière- 
ment intéressant  au  point  de  vue  de  mes  recherches,  c'est 
que,  dans  leurs  revendications  les  plus  anciennes  comme 
dans  les  plus  récentes,  les  Ossalois  ne  s'appuyaient  sur  aucun 
titre  écrit  originel.  Ils  se  disaient  propriétaires,  non  pas  en 

i.  Voir  pour  ces  actes  et  les  suivants  :  Bascle  de  Lagrège,  Le  trésor 
de  Pau,  Archives  du  Château,  p.  253-56.  —  Voir  aussi  :  Supplia ue  à 
^Nosseigneurs  de  Parlement,  adressée  par  les  Syndics  de  la  Vallée 
d'Ossau  contre  les  entreprises  des  Pères  Barnabites  qui  prétendaient 
annexer  à  l'hôpital  de  l'I^^spiau  le  quartier  de  Dessous,  situé  sur  le  Pont- 
Long.  Pau,  Vignancour,  1776,  in-fol.  (Bibl.  nat.  F^,  fol.  294,  pièce 
12  201);  — Arrêt  du  Conseil  d'Etat  du  Roi  sur  la  propriété  et  les  usages 
du  Pont-Long  (19  décembre  1789).  Pau,  1783,  in-4  ;  —  Mémoire  pour 
la  Vallée  d'Ossau,  représentée  par  le  Seigneur  d'Espalungue,  contre 
l'Etat,  représenté  par  M.  le  Préïet.  Pau,  Véronése,  S.  D.  (1826X  in-4  ; 
—  Observations  sur  ce  mémoire  par  le  I)''  Mayniel,  habitant  de  Pau, 
août  1830,  in-4. 

2.  Capdevielle,  ibid.,  p.  46.  —  Cf.  Procès-verbal  des  opérations  de 
canlonni'mcnl  du  Pont Long,  du  21  juin  1842  au  25  juin  1844  (extrait  des 
miimtes  du  Tribunal  de  l'«  instance  de  Pau).  Pau,  Tonnet,  in-4. 


—  131  — 

^ertu  d'un  contrat  ou  d'une  concession  formelle  des  vicomtes 
de  Béarn  ou  d'un  autre  seigneur  laïque  ou  ecclésiastique, 
mais  en  vertu  d'une  possession  immémoriale  \  qui  aurait  été 
tout  au  moins  antérieure  au  x''  siècle.  Car,  d'après  la  tradi- 
iion  rapportée  par  Marca,  et  qui  s'est  conservée  jusqu'à  nos 
Jours,  la  Vallée  d'Ossau  aurait  déjà  été  propriétaire  du  Pont- 
Long,  quand  fut  construit  vers  le  milieu  du  x®  siècle  le  pre- 
mier chîiteau  de  Pau  (Castel  Monou)  ;  elle  aurait  alors  cédé 
au  seigneur  de  Morlaas  le  terrain  nécessaire  à  cette  construc- 
tion, et  ses  représentants  auraient  reçu  en  retour  le  privilège 
d'avoir  une  place  distincte  au  haut  bout  de  la  salle  du  chfi- 
toau,  lorsque  la  Cour  féodale  s'y  rassemblait  ^ 

274.  Comment  s'expliquer  cette  croyance  à  une  possession 
immémoriale  du  Pont-Long,  si  les  Ossalois  avaient  toujours 
habité  la  Vallée  qu'ils  occupent?  Pourquoi,  descendant  de 
leurs  montagnes  avec  leurs  troupeaux,  auraient-ils  précisé- 
ment choisi,  pour  s'y  fixer  chaque  année,  cette  lande  maré- 
cageuse où  l'herbe  est  moins  fine  qu'ailleurs,  puisqu'on  n'y 
mène  paître  que  les  vaches  et  non  les  brebis"'. 

Que  l'on  admette,  au  contraire,  que  les  Ossalois  ont  com- 
mencé par  habiter  la  plaine  béarnaise,  non  pas  sur  le  Pont- 
Long  même  qui  n'était  guère  habitable  à  cause  de  ses  marais, 
mais  sur  ses  confins,  le  long  du  Gave,  dans  ce  territoire  de 
Lescar  dans  le  dialecte  duquel  nous  avons  constaté  tant  de 
ressemblances  avec  le  dialecte  d'Ossau,  ou  de  l'autre  côté  du 
Pont-Long  vers  Mialos  et  Séby,  alors  tout  s'explique.  On 
comprend  aisément  qu'à  cette  époque  primitive,  le  Pont-Long, 
situé  aux  portes  mêmes  des  localités  qu'ils  habitaient,  soit 
devenu,  par  l'occupation  permanente,  par  l'usage  habituel 
qu'ils  en  faisaient  pour  l'entretien  de  leurs  troupeaux,  leur 
propriété  exclusive  et  incontestée. 

275.  Il  est  vrai  qu'on  a  cherché  à  expliquer  autrement  les 
droits  des  Ossalois  sur  le  Pont-Long  :  on  les  a  fait  remonter 
à  la  confédération  ancienne,   toute  hypothétique  d'ailleurs, 

1.  Voir  notamment  sur  ce  point  la  Supplique  de  1776,  citée  phis  haut 
en  note. 

2.  For  d'Ossau j  art.  26  (éd.  Mazure  et  Hatoulet,  p.  227)  ;  P.  de  Marca. 
HiAloire  du  liéarn  (1640),  p.  551  :  Bascle  de  Lagrè^^e,  Le  Château  de 
Pau,  son  histoire  et  sa  descriptioiiy  V'  éd.  Paris,  1862  ;  S»'  éd.,  1885. 

3.  Capdevielle,  ibid.,  p.  36. 


—  132  — 

des  Osquidates  Montani  et  des  Osquidaies  Campestf*es. 
Mais  cette  hypothèse  est  formellement  contredite  par  les 
données  de  la  linguistique,  puisque,  comme  on  Ta  vu  précé- 
demment, il  faut  nécessairement  admettre,  pour  expliquer  les 
formes  exceptionnelles  de  Tarticle  dans  cette  partie  de  la 
région  pyrénéenne,  qu'il  y  ait  eu  dans  la  Vallée  d'Ossau  un 
déplacement  de  population  postérieur  à  l'époque  romaine  \ 
Elle  doit  donc  être  écartée. 

Les  données  de  l'histoire  semblent  donc  s'accorder  avec 
celles  de  la  linguistique  pour  placer  dans  les  environs  du 
Pont-Long  le  lieu  d'origine  des  Ossalois. 

1.  Voir§  101. 


CHAPITRE  II 


Beneharnum 


276.  Je  vais  tâcher  maintenant  de  déterminer  Tépoque 
vers  laquelle  a  eu  lieu  Témigration  des  Ossalois  de  la  plaine 
vers  la  montagne,  et  les  circonstances  qui  l'ont  amenée. 

277.  Remarquons  d'abord  que  l'époque  de  l'émigration 
est  circonscrite  entre  l'époque  où  le  Sud-Ouest  de  la  Gaule 
a  été  complètement  romanisé,  et  le  xi*'  siècle.  A  cette  époque, 
en  effet,  l'émigration  avait  déjà  eu  lieu,  car  la  Vallée  d'Ossau 
était  gouvernée  par  des  vicomtes  particuliers  \  et  les  docu- 
ments deviennent  trop  nombreux  pour  laisser  passer  inaperçu 
un  fait  de  cette  importance. 

Il  faut  ensuite  remarquer  que  cette  émigration  ne  peut 
s'expliquer  que  par  des  circonstances  violentes,  telles  qu'une 
invasion  ou  une  guerre  d'extermination,  qui  auraient  pu  déter- 
miner l'émigration  des  habitants  de  la  plaine  ;  car  il  n'est  pas 
vraisemblable  qu'une  population  établie  dans  la  plaine  béar- 
naise ait  volontairement  quitté  le  territoire  riche  et  fertile 
qu'elle  occupait  pour  se  confiner  dans  les  gorges  de  la  vallée 
d'Ossau,  où  la  vie  était  moins  facile  et  les  moyens  de  commu- 
nication plus  rares.  Il  faut  donc  chercher  dans  la  période 
qui  va  du  iv*  au  xi*  siècle,  un  fait  historique  assez  important 
pour  expliquer  comment  une  tribu  nombreuse  (puisqu'elle  a 
peuplé  Ossau)  s'est  trouvée  réduite  a  se  réfugier  dans  la  mon- 
tagne. 

278.  Du  reste,  pendant  cette  période,  les  invasions  ont 
été  fréquentes  dans  cette  partie  de  l'Aquitaine.  Celle  des 
Vandales,  des  Alains  et  des  Suèves,  puis  celle  des  Visigoths 
au  V*  siècle,  ne  paraissent  pas  avoir  amené  des  troubles  pro- 

t.  p.  de  Marca,  Histoire  de  Bcarn. 


—  134  — 

fonds.  Mais  à  partir  de  la  fin  du  vi'  siècle  et  pendant  le  vir, 
les  Vascons,  puis  au  viii'  siècle  les  Sarrazins,  enfin  îiu  ix" 
les  Normands,  y  ont  exercé  des  ravages. 

Toutefois,  les  Vascons,  qui  ont  fondé  dans  ce  pays  un  éta- 
blissement durable  (duché  de  Vasconie  G06)ne  se  sont  installés 
en  masse  que  dans  la  Soûle,  la  Basse-Navarre  et  le  Labourd  ; 
ailleurs,  ils  ont  respecté  la  population  indigène  et  n'ont  (ui 
que  des  garnisons. 

L'invasion  des  Sarrazins,  victorieusement  repoussée  par  les 
Francs,  a  duré  peu  et  ne  paraît  pas  avoir  laissé  de  traces  sur 
la  rive  droite  du  Gave. 

Au  contraire,  les  incursions  des  Normands  à  une  époque 
où  Taffaiblissement  de  la  monarchie  franque  laissait  sans 
défense  la  population  des  territoires  envahis,  ont  été  beau- 
coup plus  terribles,  et  le  souvenir  qui  en  est  resté  dans  les 
chroniques  locales  attestent  l'étendue  de  leurs  ravages. 
D'après  l'ancien  cartulairc  de  Lescar,  cité  par  Marca\  ils 
ont  détruit  vers  845  les  villes  épiscopales  de  Beneharnum, 
à'Olororiy  de  Tarbes,  à' Aire,  de  I)ax  et  plusieurs  autres  : 
c'était  une  extermination  générale,  qui  a  ruiné  cette  région 
pour  longtemps. 

279,  Parmi  les  cités  détruites,  celle  de  Beneharnum  était 
précisément  la  ville  la  plus  importante  du  territoire  d'où  les 
Ossalois  semblent  originaires.  Il  paraît,  en  efl*et,  démontré 
aujourd'hui  que  Beneharnum  s'élevait  sur  l'emplacement  actuel 
de  Loscar-, 

La  destruction  de  cette  ville  épiscopale  a  été  si  complète 
qu'au   X*    siècle,    lorsque  le   duc   de  Gascogne,    Guillaume 

1.  Histoire  de  Bèarn.  Comparer  Dei)ping,  Histoire  des  expèditiotis 
des  Normands.  2«  édition,  18'i3,  p.  i03. 

2.  Marcadéjà  avait  proposé  cette  identification  et  Pavait  appuyée  de 
preuves  très  fortes  (p.  44  et  40). 

Voir  aussi,  p.  214,  l'extrait  du  cartulaire  de  Lescar;  les  mots  :  que 
fuit  sedes  [aposlolica]  indiciuent  vraisemblablement  l'église  épiscopale 
de  Beneharnum.  Ni  avant,  ni  après  M.irca,  aucune  hypothèse  plausible 
n'a  été  ])roposée  ;  celle  do  l'abbé  Lartigun  (Revue  de  Gascogne,  iX)  ne 
repose  (jue  sur  une  série  d'erreurs.  Les  fouilles  exécutées  pour  la 
Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  de  Pau,  par  André  Gorce,  sont 
venues  confirmer  d'une  façon  si  convaincante  les  arguments  de  Marca. 
qu'aucun  doute  n'est  plu.s  ])()ssil)le.  Voir  liulletin  de  la  Société  des 
Snenres,  Lettres  ri  Arts  de  Pan,  1887,  1888,  1881).  —  Voir  aussi  Dic- 
tionnaire archéologique  de  la  Gaule,  époque  celtique,  p.  143;  —  Lon- 
gnon,  Géngraphic  de  la  Gaule  au  vi"  siècle,  p.  594. 


—  135  — 

Sanche,  pour  expier  un   crime  qu'il  avait  commis,  fondait 

l'église  de  Lescar,  qui  est  devenue  le  noyau  d(T  la  nouvelle 

-ville,  il  n'y  trouvait,   dit  la  chronique  de  Lescar,  «  qu'une 

épaisse  forêt*  »;  toute  la  population  fincienne  avait  disparu. 

280.  Ne  peut-on  pas  rattacher,  avec  une  grande  vraisem- 
blance, à  cette  destruction  de  la  ville  de  Boneharnum,  Témi- 
^^ation  des  Ossalois,  qui  précisément  occupaient,  comme  tout 
le  fait  supposer,  le  territoire  dont  Beneharnum  était  la  ville 

rincipale  ? 

281.  Fuyant  devant  les  envahisseurs,  ils  se  seraient  réfu- 
iés  en  masse  dans  la  vallée,  où  il  leur  était  plus  facile  de 

se  défendre  que  dans  une  plaine  ouverte.  Les  indigènes,  peu 

xiorabreux  sans  doute,  qui  occupaient  avant  eux  cette  vallée, 

auraient  été  absorbés   par  la  foule  des  nouveaux  venus,  et 

«'auraient  subsisté  en  groupes   que  dans  les  trois  villages 

d'Arudy,  Izeste  et  Castet;  et  depuis  lors  la  vallée  d'Ossau, 

presque  totalement,  aurait  été  habitée  par  des  gens  de  la 

plaine,  parlant,  sauf  dans  les  trois  villages  précédemment 

indiqués,  un  dialecte  différent  de  celui  des  montagnards  des 

autres  vallées. 

282.  Mais,  de  leur  nouvelle  résidence,  les  Ossalois  n'au- 
raient pas  abandonné  leurs  droits  au  territoire  qu'ils  avaient 
précédemment  occupé  dans  la  plaine.  Sans  doute,  ils  ne  pou- 
vaient prétendre  à  aucun  droit  sur  les  villes  nouvellement 
créées  dans  ce  territoire,  et  peuplées  aux®  siècle,  comme  celle 
de  Lescar,  par  une  population  nouvelle  ;  mais  ils  reven- 
diquaient pour  les  besoins  de  leur  régime  pastoral  les  terres 
du  Pont-Long,  qui  leur  avaient  autrefois  appartenu,  et  qui 
d'ailleurs  n'étaient  sans  doute  pas  utilisées  par  la  nouvelle 
population  de  Lescar,  d'éléments  différents  et  dont  les  mœurs 
et  les  besoins  n'étaient  pas  les  mômes  que  ceux  des  Ossalois. 

C'est  ainsi  qu'on  peut  mettre  d'accord,  par  une  conjecture 
plausible,  les  données  parallèles  de  la  dialectologie  et  de 
l'histoire. 


1.  Marca,  p.  21'».   —  Voir  aussi  Jean  de  Hordenave,   L'Eclat  des 
Eglises  catholiques  et  collégiales.  Paris,  in-fol.,  1643,  p.  68. 


CHAPITRE  III 
Les  monuments  préhistoriques 

283.  Mon  devoir  étant  de  rassembler  tous  les  documents 
qui  peuvent  servir  à  éclaircir  la  question  dont  je  m'occupe, 
je  dois  parler  ici  d'une  objection  qui  s'est  présentée  à  moi 
avec  assez  »de  force  pour  ébranler  un  moment  ma  conviction 
sur  rhistoire  du  peuplement  d'Ossau,  tel  qu'elle  paraît  res- 
sortir de  toutes  nos  autres  données.  Il  s'agit  du  témoignage 
des  monuments  mégalithiques  situés  sur  le  territoire  de  Bil- 
hères. 

284.  Ces  monuments  ont  été  découverts*  par  M.  l'abbé 
Chateauneuf,  alors  curé  de  Bielle,  et  explorés  avec  un  soin 
minutieux  par  M.  Paul  Reymond,  archiviste  des  Basses- 
Pyrénées,  qui  a  consigné  ses  observations  dans  un  article  de 
la  Revue  archéologique  de  1867,  intitulé  Dolmen  et  Crom- 
lechs situés  dans  la  Vallée  d'Ossau  ^  Je  ne  peux  pas  mieux 
faire  que  de  reproduire  la  plus  grande  partie  de  cet  article. 

a  Ces  cercles  de  pierres,  au  nombre  de  quarante-trois  y  sont 
tous  situés  dans  la  circonscription  de  la  commune  de  Bilhères 
(canton  de  Laruns),  sur  des  terrains  indivis  entre  elle  et  la 
commune  de  Bielle.  Ils  sont  partagés  en  trois  groupes  dont 
l'altitude  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  varie  de  800  à  1  000 
mètres  ^  Le  groupe  le  moins  élevé  est  placé  près  de  la  cha- 
pelle de  Hondas  (la  fontaine),  sur  un  vaste  tertre  circulaire 


1.  A  quelle  date?  Je  n'ai  pas  pu  l'établir.  Bévue  archéologique ,  nou- 
velle série,  t.  XV,  p.  342-345. 

2.  Le  dolmen  se  trouve  dans  la  commune  de  Buzy  et  ne  nous  inté- 
resse en  aucune  façon. 

3.  La  feuille  239  de  la  Carte  du  dépôt  de  la  guerre  n'ayant  pas  encore 
été  publiée,  je  ne  puis  donner  que  des  hauteurs  approximatives,  mais 
je  me  tiens  au-dessous  de  la  vérité. 


—  137  — 

couvert  de  chênes  gigantesques,  à  droite  d'un  ruisseau.  Ce 
tertre  est  naturel,  comme  Tont  prouvé  les  fouilles,  mais  il  est 
possible  que  la  main  des  hommes  lui  ait  donné  sa  forme  cir- 
culaire. 

a  Ce  lieu,  d'un  aspect  vraiment  grandiose,  situé  à  l'entrée 
du  haut  pâturage  appelé  le  Benoit,  passe  encore  pour  être 
hanté  par  les  esprits,  c'est  le  quartier  des  Fées. 

(c  L'ensemble  des  cercles  de  pierres  porte  dans  le  pays  le 
nom  de  Couraus  de  Hondas  (cercles  de  la  fontaine).  Les 
enceintes  du  premier  groupe  sont  au  nombre  de  vingt-quatre  ; 
le  total  des  pierres  qui  les  forment  est  variable,  les  unes  en 
comptent  treize,  d'autres  quatorze,  d'autres  vingt.  La  hauteur 
de  ces  pierres,  brutes  à  l'extérieur  du  cercle,  est  très  inégale  : 
elle  varie  de  0°,25  à  0",60.  Nous  avons  remarqué  que  les 
enceintes  sont  parfaitement  rondes  à  l'intérieur.  Les  dia- 
mètres sont  très  divers  ;  voici  les  mesures  recueillies  :  un  des 
cercles  a  2",60;  quatre  3  mètres;  un  3*", 12  ;  deux  3",30;  un 
3",40;  deux  3'°,50;  un  3"',70;  un  3'", 80;  un  4'",10;  un 
4"',15;  un  4"'30;  deux  4™,50;  un  4'»,90;  deux  5  mètres; 
trois  n'ont  pu  être  mesurés  exactement. 

«  Au  centre  de  chacun  de  ces  cromlechs,  sous  le  sol,  se 
trouve  un  second  cercle  d'environ  1  mètre  de  diamètre  qui 
contient  des  restes  de  foyer,  des  charbons  de  bois  de  sapin, 
à  une  profondeur  de  0"',30  à  0™,60.  Le  centre  de  presque 
tous  les  cercles  a  été  sondé  autrefois  par  les  habitants  de  la 
localité,  dans  un  but  tout  à  fait  étranger  aux  recherches 
archéologiques. 

((  Les  cromlechs  de  Hondas  sont  groupés  autour  d'un  autre, 
placé  à  peu  près  au  sommet  du  grand  tertre  qui  les  porte 
tous. 

«  Le  second  groupe  est  placé  sur  les  bords  d'un  ruisseau 
qui  forme  un  peu  plus  bas  VArriu-Beig  (le  Beau- Ruisseau). 
Les  cercles  sont  au  nombre  de  six,  dont  deux  sur  la  rive 
droite  et  quatre  sur  la  gauche.  Les  diamètres  sont  les  sui- 
vants :  un  mesure  4"™, 50;  un  4°, 90;  un  5™, 25;  un  5'", 40; 
un  5™, 70;  un  6™, 80.  On  remarquera  que  la  moyenne  des  dia- 
mètres de  ce  groupe  est  plus  élevée  que  dans  le  précédent. 

«  Pour  atteindre  le  troisième  groupe  de  cromlechs,  il  faut 
gravir  pendant  vingt  minutes  une  côte  abrupte,  qui  conduit 


au  quartir  dit  Courrétfe  de  Cal'is  ou  Acaii.i.  On  domine  de  ce 
point  toute  la  vallée  d'Ossau. 

«  En  ligne,  sur  une  étendue  de  200  mètres  environ,  se 
dressent  treize  enceintes  rondes  dont  les  pierres  sont  plus 
grosses  et  plus  serrées  que  dans  celles  que  nous  venons  de 
décrire.  Là  aussi,  au  centre,  à  pou  de  profondeur,  se  ren- 
contre un  second  cercle  souterrain  et  des  charbons  do  bois  de 
sapin.  Les  pierres  qui  forment  les  cromlechs  ont  de  1  raêtre 
à  l^.iO  de  hauteur,  elles  sont  enfouies  environ  de  moitié; 
leur  nombre  varie  de  18  à  23  pour  chaque  cercle. 

«  Un  des  cromlechs  a  '3  mètres  de  diamètre  ;  un  autre 
4  mètres;  un  5  mètres;  trois  5",IÎ0;  un  5'",50;  un  6", 40; 
un  8  mètres;  quatre  n'ont  pu  être  mesurés  à  cause  des  ronces. 

«  Quelle  a  été  la  destination  de  ces  monuments  ?  Pourquoi 
celte  division  en  trois  groupes?  Pourquoi  cette  différence 
dans  les  dimensions  des  pierres  et  des  enceintes  ?  Voilà  autant 
de  problèmes  qui  se  présentent  comme  insolubles  dans  l'état 
actuel  de  la  science. 

<<  Ces  cromlechs  donnent  lieu  à  plusieurs  remarques. 

«  La  terre  transportée  a  peu  de  profondeur  :  à  0"',00,  ou 
rencontre  le  sol  naturel. 

«  La  surface  est  au  même  plan  que  le  sol  environnant. 

11  II  n'y  a  ni  ossements  ni  traces  d'inhumation. 

«  Les  pierres  qui  forment  les  enceintes  offrent  une  face 
unie  à  l'intérieur,  ou  peu  s'en  faut,  mais  la  face  extérieure  est 
brute. 

«  Les  cercles  de  Cai>s  sont  plus  solidement  construits  que 
ceux  des  quartiers  inférieurs  ;  les  pierres  y  sont  plus  hautes. 
Peut-être  faut-il  attribuer  la  meilleure  conservation  de  celles- 
ci  à  l'altitude  du  terrain  qui  les  rend  moins   sujettes  à  être 


11  En  rédigeant  ces  notes,  mon  intention  a  été  de  rapporter 
fidèlement  ce  qui  existe,  pensant  rendre  ainsi  plus  de  services 
à  cette  branche  de  l'archéologie  qu'en  proposant  quelque 
vague  hypothèse.  C'est  par  un  ensemble  de  faits  précis  et  de 
vérifications  sérieuses,  dégagées  de  tout  système,  que  l'on 
parviendra  du  moins  il  faut  l'espérer)  à  jeter  quelque  lumière 
sur  l'usage  auquel  ces  monuments  étaient  destinés.  » 

285.  '  Ui  voit  qu'à  cette  époque,  P.  Reymond  ne  proposait 


—  139  — 

i=iacune  explication  sur  Torigine  de  ces  cromlechs,  et  ce  nous 
€3st  une  garantie  de  Texactitude  de  ses  observations,  notam- 
xnent  en  ce  qui  concerne  le  nombre  d'enceintes  groupées  sur 
chaque  point. 

286.  Mais  quelques  années  après,  il  proposait  une  expli- 
cation dans  un  article  de  V Indépendant  des  Basses- Pyrénées 
du  5  mai  1871,  intitulé  Observations  sur  fantiquité  des  cen- 
dres de  population  des  vallées  d'Ossau,  Aspe  et  Barétous, 

287.  M.  Reyraond  nous  dit  dans  cet  article  avoir  lu  dans 
\e Bulletin  delà  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest  un  compte 
rendu  des  explorations  de  cromlechs  en  Kabylie,  dont  Tau- 
teur,  M.  Letourneux,  déclarait  qu'il  y  a  150  ans,  ces  enceintes 
servaient  aux  réunions  des  clans  confédérés. 

Raisonnant  par  analogie,  et  partant  do  ce  double  fait,  que 
les  trois  vallées  d'Ossau,  Aspe  et  Barétous  ont  formé,  pen- 
dant tout  le  moyen  Age,  une  confédération  connue  sous  le 
nom  de  Les  Montagnes,  et  que  Bielle  a  été  le  chef-lieu  d'Ossau 
depuis  un  temps  immémorial,  M.  Reymond  se  demande  si 
les  pierres  des  cromlechs  de  Bilhères  n'ont  pas  servi,  elles 
aussi,  aux  réunions  des  délégués  de  tous  les  villages  de  la 
région. 

288.  Et,  fait  vraiment  saisissant,  il  trouve  que  non  seu- 
lement le  nombre  des  groupes  de  cromlechs  correspond  au 
nombre  des  vallées,  mais  que  le  nombre  des  cromlechs  con- 
tenu dans  chaque  groupe  correspond  au  nombre  des  centres 
de  population  de  chaque  vallée  —  des  centres  anciens,  s'en- 
tend, car  il  y  a  eu  depuis  des  créations  de  centres  nouveaux 
et  des  annexions. 

Voici,  en  effet,  la  liste  des  centres  anciens  : 

Ossau  :  Arudy,  Bescat,  Buzy,  Castet,  Izeste,  Louvie-Juzon, 
Sainte-Colonne,  Sévignac,  Meyrac,  Aste,  Béon,  Béost,  Bagès, 
Bielle,  Bilhères,  Aas,  Assouste,  Gère,  Belesten,  Laruns, 
Geteu,  Gètre,  Louvie-Soubiron,  Listo.  —  Total,  2i. 

Aspe  :  Accous,  Aydius,  Bedous,  Borce,  Cette,  Eygun, 
Escot,  Etsant,  Lées,  Athas,  Lescun,  Osse,  Urdos.  — Total,  13. 

Barétous  :  Ance,  Aramits,  Arettc,  Féas,  Issor,  Lanuo.  — 
Total,  6. 

Comme  nous  l'avons  vu,  le  nombre  des  cromlechs  dans 
chaque  groupe  est  respectivement  de  24,  13  et  6. 


Ce  qui  amène  M.  Reyinond  à  dire  :  "  La  conclusion  serait 
que  les  centres  de  population  des  trois  vallées  existaient 
avant  l'époque  romaine  et  dès  la  plus  haute  antiquité,  et  que 
Bielle  a  été  non  seulement  le  chef-lieu  d'Ossau.  mais  aussi 
le  Heu  de  réunion  des  peuplades  d'Aspe  et  de  Barétous.  Enfin 
que  les  cromlechs  sont  des  enceintes  où  s'asseyaient  lea 
anciens  de  chaque  peuplade.  » 

289.  On  comprend  ma  perplexité  en  lisant  ces  lignes, 
Commeol,  en  eflFet,  l'hj'pothèse  de  M.  Rejmond  peut-elle 
s'accorder  avec  la  mienne?  D'après  mes  recherches,  Ossau  a 
dû  être  peuplé  au  ix'  siècle  par  des  émigrants  venus  de  la 
plaine,  absorbant  une  population  peu  nombreuse  et  qui  n'a 
subsisté  compacte  que  dans  les  Trois-Villages.  D'après  les 
recherches  de  M.  Ueymond,  Ossau  a  été  peuplé  dès  la  plus 
haute  antiquité,  la  population  était  distribuée  de  la  même 
manière  qu'au  moyen  âge,  et  elle  avait  avec  celles  d'Aspe  et 
de  Barétons  des  rapports  semblables  à  ceux  qui  ont  duré  jus- 
qu'à l'époque  moderne.  Et  pourtant,  mes  conclusions  me 
semblent  très  solidement  appuyées;  celles  de  M,  Reymond 
sont  au  moins  très  vraisemblables.  Qui  s'est  trompé  ? 

290.  Après  un  examen  aussi  impartial  que  possible  de 
tijute  la  question,  je  crois  pouvoir  dire  que  nous  ne  noua 
sommes  trompé  ni  l'un  ni  l'autre,  et  que  l'hypothèse  de 
M.  Reymond  peut  se  concilier  avec  ta  mienne;  seulement, 
elle  doit  la  modifier  en  un  certain  sens,  et  par  là  même  elle 
permet  de  faire  un  pas  de  plus  dans  cette  voie  de  reconsti- 
tution de  l'histoire  nou-écrite  de  la  région,  que  la  dialecto- 
logie a  permis  d'amorcer. 

291.  Il  nous  faut  simplement  admettre  que  les  fugitifs 
venus  de  Lescar  et  des  environs  n'ont  trouvé  le  Haut-Ossau 
ni  à  l'état  de  pays  k  peu  près  désert  et  qu'ils  ont  dû  défri- 
cher, ni  à  l'état  de  pays  habité  par  une  population  compacte 
qu'ils  auraient  dû  exterminer  ou  soumettre  ;  mais  bien  à 
l'état  de  pays  ayant  été  habité,  et  récemment  en  grande 
partie  dépeuplé  par  une  cause  inconnue,  guerre,  épidémie 
ou  émigration,  Dans  ce  pays  dépeuplé,  ils  ont  dû  s'établir 
non  en  conquérants,  mais  en  alliés;  on  leur  a  d'ailleurs  cédé 
de  préférence  les  villages  de  la  haute  montagne,  tandis  quo 
les  anciens  habitants  se  groupaient  dans  la  plaine,  aux  Trois- 


A 


—  141  — 

Villages,  dont  Tun,  Castet,  est  resté  le  lieu  de  résidence  de 
leurs  vicomtes.  Et  les  nouveaux  venus  ont  pris  tout  simple- 
ment la  place  des  autochtones,  soit  dans  leurs  rapports  avec 
ce  qui  restait  de  ceux-ci,  soit  dans  leur  alliance  avec  les 
habitants  des  vallées  voisines  d*Âspc  et  de  Barétons. 

292.  Il  faut  avouer  qu'il  semble  y  avoir  quelque  chose 
d'un  peu  hasardé  à  supposer  ce  dépeuplement  momentané 
d'Ossau  par  une  cause  inconnue  ! 

Mais,  à  y  bien  penser,  c*est  encore  la  seule  réponse  satis- 
faisante à  une  autre  question  que  nous  ne  pourrions  pas, 
sans  cela,  ne  pas  nous  poser.  Pourquoi  les  fugitifs  partis  de 
Lescar  sont-ils  venus  se  fixer  précisément  en  Ossau  plutôt 
que  de  coloniser  une  partie  de  la  plaine  située  entre  la  vallée 
du  Gave  et  Tembouchure  d'Ossau  —  région  qui,  nous  l'avons 
vu,  est  restée  à  l'état  de  forêt  jusqu'à  une  époque  relative- 
ment moderne  ? 

293.  Si  Ossau  avait  été  inhabité,  quelle  apparence  que  des 
habitants  de  la  plaine  aient  traversé,  sans  s'y  arrêter,  une 
région  ouverte  et  relativement  facile  à  défricher,  pour  venir 
faire  choix  précisément  de  ces  gorges  abruptes  et  sauvages 
où  la  lutte  contre  la  nature  devait  être  infiniment  plus  rude? 
—  Et  si  Ossau  était  déjà  peuplé,  voit-on  ces  malheureux 
fugitifs,  encore  sous  le  coup  de  la  terreur  que  leur  avaient 
inspirée  les  Normands,  du  reste  probablement  mal  armés  et 
accompagnés  de  leurs  femmes  et  de  leurs  .enfants  —  les  voit- 
on  entreprendre  la  conquête  des  hautes  vallées,  si  faciles  à 
défendre  pour  les  montagnards  —  quand  ils  n'avaient  qu'à 
prendre,  pour  s  y  établir,  un  point  quelconque  de  la  région 
intermédiaire  inhabitée?  C'est  bien  peu  vraisemblable! 

294.  Tout  s'explique,  au  contraire,  si  nous  admettons 
ridée  d*un  établissement  pacifique,  d'une  immigration  s'opé- 
rant  sur  l'invitation  d'une  population  amie.  Nous  pouvons, 
si  nous  le  voulons,  supposer  que  des  relations  existaient  entre 
les  autochtones  d'Ossau  et  les  riverains  du  Pont-Long  —  ce 
qui  n'offre  pas  de  difficulté,  et  rien  n'empêche,  si  on  y  tient, 
de  faire  intervenir  ici  la  très  hypothétique  confédération  des 
Osquidates  Montani  et  des  Osquidates  Campestres,  Nous 
pouvons  encore,  si  nous  le  préférons,  admettre  que  les  fugi- 
tifs de  Lescar  ont  d'abord  parcouru  la  région  au  Sud  du  (Wive 


—  142  — 

à  la  recherche  d'une  patrie  nouvelle,  et  qu'ils  sont  alors 
entrés  en  relations  avec  quelqu'un  des  chefs  montagnards. 
L'imagination  peut  ici  se  donner  libre  carrière,  mais  les 
données  scientifiques  ne  permettent  pas  de  rien  affirmer.  Ce 
qui  demeure  solidement  établi,  c'est  la  venue  des  fugitifs 
dans  un  pays  déjà  habité,  mais  plus  ou  moins  dépeuplé  pour 
une  cause  inconnue. 


CONCLUSION 

295.  L'enquête,  en  partie  dialectologique  et  en  partie 
historique,  à  laquelle  je  me  suis  livré,  aboutit,  en  somme,  à 
la  fixation  d'un  certain  nonâbre  de  points  qui  peuvent,  désor- 
mais, être  regardés  comme  acquis.  Bien  des  faits  accessoires, 
il  est  vrai,  restent  obscurs,  et  sans  doute  on  n'arrivera  jamais 
à  les  éclaircir  complètement.  C'est  à  l'imagination  d'un 
romancier  ou  d'un  poète  qu'il  pourrait  incomber  de  remplir 
les  lacunes  laissées  par  l'investigation  scientifique  :  qui  sait  si 
l'idée  d'écrire  un  récit  complet  de  l'émigration  ne  séduira  pas 
un  jour  quelqu'un  des  jeunes  écrivains  béarnais  qui  se  sont 
groupés  autour  de  VEscole  Gaston  Fébus'i  Pour  mon  compte, 
m'en  tenant  aux  résultats  de  la  recherche  purement  scientifi- 
que, je  crois  pouvoir  affirmer,  comme  bien  démontrés,  les 
faits  suivants,  résumant  tout  le  travail  que  je  termine  par 
leur  énumération  : 

1*  Les  hautes  vallées  pyrénéennes,  à  l'Est  du  pays  basque, 
étaient  peuplées,  après  la  romanisation,  par  une  population 
sensiblement  homogène  et  parlant  une  série  de  dialectes  très 
voisins,  dont  les  parlers  actuels  de  Barétons,  Aspe  et  Azun 
sont  les  continuations  directes  ; 

2^  Les  trois  vallées  d'Ossau,  Aspe  et  Barétons  étaient 
réunies  en  une  confédération  semblable  à  celle  qui  a  continué 
à  exister  entre  elles  pendant  tout  le  moyen  âge  ; 

3**  Vers  le  ix®  siècle,  la  vallée  d'Ossau  a  été  dépeuplée  en 
grande  partie  par  une  cause  inconnue  ; 

4'  A  la  même  époque,  une  invasion  de  Normands  ravageait 
la  plaine  béarnaise  au  Nord  du  Gave,  ruinant,  entre  autres, 
la  ville  de  Lescar  et  les  villages  environnants  ; 

5*  Les  habitants  de  Lescar  et  de  la  région  voisine,  chassés 
par  cette  invasion,  se  sont  réfugiés  en  Ossau,  où  ils  ont  été 


—  144  —     . 

bien  accueillis  par  ce  qui  restait  des  autochtones,  et  n*ont 
pas  tardé  à  se  mélanger  à  eux  ; 

6®  Cependant  les  anciens  habitants  d'Ossau,  conservant 
pour  euK  la  partie  la  plus  fertile  de  la  vallée,  se  sont  groupés 
dans  les  trois  villages  d'Arudy,  Izeste  et  Castet,  laissant 
auK  nouveaux  venus  les  villages  de  la  montagne;  aussi  le 
parler  montagnard  persiste-t-il  jusqu'à  nos  jours  dans  les 
Trois- Villages,  tandis  que  le  reste  de  la  vallée  parle  un  dia- 
lecte originaire  de  la  plaine  ; 

7**  Les  nouveaux  habitants  d'Ossau  ont  continué  à  se  regar- 
der comme  les  propriétaires  légitimes  des  Landes  du  Pout- 
Long,  et  ils  ont  réussi,  au  travers  de  bien  des  vicissitudes,  à 
y  maintenir  leurs  droits  jusqu'à  Tépoque  contemporaire. 


APPENDICE  I 


NOTE  SUR  LES  PREDISPOSITIONS  LINGUISTIQUES 


Il  parait  bien  certain  que  les  changements  linguistiques  se  font 
par  suite  de  prédispositions  qui  existent  longtemps  avant  que  le 
changement  s'annonce,  et  que  ces  prédispositions  subsistent  chez 
des  individus  séparés  du  groupe.  On  dirait  un  champ  semé  d'une 
même  semence,  qui  produit  une  récolte  uniforme  quoiqu'on  Tait 
coupé  en  deux  par  un  mur.  On  ne  peut  pas  expliquer  autrement 
le  parallélisme  de  développement  chez  des  peuples  de  même  ,ori- 
fpne,  séparés  depuis  longtemps  ;  par  exemple,  le  phénomène  de 
Yumlaat  chez  tous  les  peuples  germaniques,  phénomène  qui  ne 
peut  pas  remonter  à  Tunité  germanique,  puisqu'il  n'existe  pas  en 
gotique.  D'autre  part,  M.  l'abbé  Rousselot  me  fournit  sur  ce  point, 
si  important  pour  mon  sujet,  les  notes  précieuses  que  voici,  et  qui 
ont  trait  surtout  à  l'histoire  du  £  en  Saintonge  ^  «  Tout  en  se 
transportant  à  Saint-Claud,  dans  un  lieu  où  le  £  n'était  pas  encore 
ébranlé,  ma  famille  n'en  a  pas  moins  emporté  avec  elle  les  germes 
mêmes  de  l'évolution,  et  quoique  nés  sur  un  sol  étranger,  mes 
sœurs  et  moi,  nous  sommes  restés  soumis  aux  influences  qui  se 
sont  fait  jour  à  Gellefrouin.  Chez  moi  (né  en  1846),  i  reste  intact. 
Mais  ma  sœur  Marie-Louise  (née  en  1850),  bien  qu'elle  soit  capa- 
ble de  prononcer  £  dans  toutes  les  positions,  ne  le  conserve  qu'a- 
près k  g:  Juliette  (née  en  1852)  n'a  plus  la  faculté  de  prononcer  £ 
que  dans  ce  dernier  cas,  et  le  remplace  toujours  par  j. 

«  Un  enfant  (1872),  quoique  né  aux  Pradelières,  où  i  a  disparu 
depuis  plusieurs  années,  mais  de  parents  issus  de  Chalais  où  £  est 
conservé,  et  habitant  les  Lélots,  c'est-à-dire  Cellefrouin  où  aucun 
enfant  de  son  âge  ne  le  possède,  mélange  dans  son  parler  les  £  et 
les  j.  Il  le  fait  toutefois  dans  des  proportions  telles  qu'il  est  pos- 

1.  Tous  ces  faits  ont  depuis  été  consignés  dans  le  grand  ouvrage  de 
M.  Rousselot,  Modifications  phonétiques  du  langage.  Paris,  Welter, 
1891. 

Passy.  —  U Origine  des  Ossalois.  10 


~  146  — 

siblc  d'y  découvrir  en  partie  les  étapes  de  révolution.  11  dit  bjâ, 
tabj,  portpjœm,  Umi],  p£J,  pjœja  («  plier  »)  et  aussi  piœja.  Mais  à 
côté  de  kja  «  clé  »,  goj  «  bouc  »,  il  dit  plus  souvent  kiCa,  kXo,  go^. 
Il  y  a  donc  chez  lui  plutôt  retard  dans  le  mouvement,  que  mélange 
proprement  dit  des  formes.  Chez  son  frère,  plus  jeune  d*un  an  et 
demi,  le  j  a  complètement  triomphé. 

a  A  Lascoux,  le  j  a  fait  son  apparition  chez  les  petits-enfants  de 
M"'^  Lavaud  (1882  et  1886)  dont  le  mari  est  du  Chatenet  (il  pos- 
sède i,  mais  £  s'est  perdu  au  Chatenet  plus  tôt  qu'à  Cellefrouin). 
Mais  £  se  maintient  chez  Louise  Mayou  (1887)  dont  le  père  et  la 
mère  sont  du  village. 

«  A  Saint-Claud,  les  familles  Bourgeâtre  et  Laville  habitent  la 
même  rue  à  quelques  portes  Tune  de  l'autre.  Elles  remontent  à 
un  arrière -grand-père  commun.  Leur  condition  sociale  est  la  même: 
peut-être  les  Laville  ont-ils  eu  des  relations  un  peu  plus  élevées, 
ce  qui  devrait  les  prédisposer  à  un  développement  plus  rapide. 
Tout  au  contraire,  £  commence  à  se  perdre  après  les  labiales  chez 
l'aînée  des  demoiselles  BourgCt^itre  qui  a  24  ans  ;  il  est  complète- 
ment perdu  chez  la  troisième  qui  en  a  17  :  il  vit  encore  dans  toutes 
les  positions  chez  le  petit-fils  de  M"*^  Laville  qui  a  14  ans.  Il  n'y  a 
entre  les  deux  familles  qu'une  seule  différence,  c'est  que  le  père 
de  M'"*'  Laville  était  Périgourdin,  c'est-à-dire  d'un  pays  où  £  est 
parfaitement  conservé.  » 

Quoique  ces  observations  soient  des  infiniment  petits,  ou  peut- 
être  pour  cela,  et  pour  le  soin  intini  qu'elles  dénotent,  on  peut  y 
voir  clairement  l'influence  de  l'hérédité.  Il  est  permis  d'en  con- 
clure que  le  germe  d'une  évolution  peut  être  porté  dans  le  sang. 

C'est  ce  qui  ressort  encore  des  observations  de  M.  Gilliéron  sur 
les  patois  du  Nord  de  la  France.  M.  Gilliéron  trouve  que  les  patois 
de  la  Normandie  et  de  la  Picardie  ont  offert  autrefois,  sous  divers 
rapports,  une  grande  ressemblance  de  développement  :  mais 
aujourd'hui,  tandis  que  les  parlers  de  la  Picardie  se  transforment 
encore,  ceux  de  la  Normandie  presque  entière  sont  morts,  c'est- 
à-dire  qu'entravés  dans  leur  marche  par  linfluence  du  Français, 
ils  ne  présentent  plus  do  caractères  nouveaux.  Seuls  ceux  du 
Colentin  se  développent  encore;  et  il  se  trouve  que  leur  dévelop- 
pement coïncide,  sur  plusieurs  points,  avec  celui  des  patois  picards. 
Comment  expliquer  ce  fait,  sinon  par  une  prédisposition  hérédi- 
taire existant  autrefois  dans  toute  la  région  du  Colentin  à  l'Artois, 
j)rédis|)osilion  qui  n'a  pas  pu  agir  dans  la  partie  centrale  à  cause 
de  l'arrêt  de  vie  des  patois,  mais  qui  a  produit  des  effets  semblables 
partout  où  le  langage  s'est  développé  librement  ? 


—  147  — 

Les  faits  observes  par  M.  Roussclol,  pas  plus  que  les  autres,  ne 
disent  combien  de  temps  le  germe  d'une  évolution  peut  dormir 
avant  d'éelore.  Toutefois,  quand  on  voit  la  date  d'une  évolution 
hâtée  ou  retardée  par  le  fait  d'un  grand-père,  il  est  permis  de 
croire  qu'une  populatien  entière  peut  porter  bien  des  générations 
le  germe  d'une  évolution.  «  Rien  ne  se  perd,  rien  ne  se  crée  »  ; 
et  si  aucune  influence  extérieure  ne  vient  modifier  la  force  latente, 
si  longtemps  qu'elle  reste  cachée,  elle  ne  peut  pas  être  détruite. 


APPENDICE  II 

NOTE   SUR  LES  MOTS   EN  -ellum 


[Comme  je  Tai  dit,  §  130,  note,  j'ai  été  amené  à  rejeter  complè- 
tement, sur  un  point,  les  conclusions  auxquelles  était  arrivé  mon 
frère.  Mais  comme  l'argumentation  par  laquelle  il  avait  cherché 
à  établir  ces  conclusions  est  extrêmement  serrée  et  donne  sur 
beaucoup  de  points  des  aperçus  intéressants,  je  crois  devoir  la 
reproduire  ici  telle  quelle.  —  P.  P.] 

J'avais  espéré  découvrir  dans  les  patois  la  naissance  de  cette 
forme  et  sa  parenté  avec  les  autres.  J'avoue  que  je  n'ai  rien  trouvé. 
Il  y  a  bien  sur  la  limite,  entre  Précilhon  et  Peyre,  une  grande 
hésitation  entre  et,  eU  et  ety,  sïts  d'abord  ;  entre  et,  -ets  et  -se, 
-ety*  plus  au  Nord.  Mais  cette  hésitation  qui  se  produit  dans  les 
villages  frontières  de  l'Ouest  ne  rentre  dans  aucune  loi,  et  me 
parait  due  à  l'influence  du  dialecte  littéraire.  En  effet,  -se  appa- 
raissait généralement  dans  le  langage  peu  soigné,  en  conversation, 
surtout  en  conversation  animée  ;  -et  quand  j'interrogeais  et  qu'on 
surveillait  ses  réponses. 

Je  suis  donc  forcé  de  chercher  ailleurs  des  éléments  de  preuves, 
qui  seront  naturellement  moins  sûres  que  l'observation  directe. 

-et  ne  peut  évidemment  pas  être  l'ancêtre  des  autres  formes.  Je 
ne  crois  pas  qu'on  ait  jamais  vu  t  passer  à  c  par  un  développement 
spontané.  Cela  est  inadmissible  dans  le  Sud-Ouest  surtout,  ou  t 
loin  de  tendre  à  une  position  alvéolaire  ou  prépalatale,  comme  en 
anglais,  est  au  contraire  dental,  presque  interdental.  D'ailleurs, 
si  //  avait  d'abord  passé  à  t,  il  se  serait  dès  lors  confondu  avec  le  t 
final  d'autre  provenance,  et  ba'ket  aurait  suivi  le  même  dévelop- 
pement que  be'tet. 

Le  développement  de  -ts  verbal  —  groupe  analogue  à  ty,  puis- 
que tous  deux  se  composent  de  plosive  et  fricative  —  rend  au 
contraire  très  vraisemblable  la  simplication  de  tf  en  t.  Dans  les 
vallées  béarnaises,  en  effet,  le  développement  de  ces  deux  groupes 


—  149  — 


est  identique  :  tf  se  simplifie  en  f^  comme  ts  en  s  ;  c'est  la  plo- 
sive  qui  tombe  devant  la  fricative.  Dans  la  plaine  et  le  Labedan, 
et  suivant  des  lignes  qui  coïncident  sur  une  grande  longueur,  ts 
s  est  simplifié  ou  se  simplifie  en  t,  et  t  correspond  à  //  latin.  N'est- 
il  pas  bien  vraisemblable  que  t  «<  Ils  vient  de  tf^  comme  t  <^  (s 
vient  de  ts?  On  pourrait  figurer  le  raisonnement  par  la  propor- 
tion suivante  : 

tl?^i=::  -AIJ^::^J  (Vallées), 
ts  IM- 1       \ÎS  )  3M-" t   (Plaine). 


Je  n'ai  parlé  jusqu'ici  que  du  singulier.  Au  pluriel,  deux  hypo- 
thèses sont  possibles  :  le  territoire  actuel  de  -t,  ts  pouvait  avoir 
autrefois  soit  le  pluriel  ty*,  soit  le  pluriel  Us. 

Dans  le  premier  cas,  l'évolution  a  dû  être  la  même  pour  le  sin- 
gulier que  pour  le  pluriel,  mais  se  produire  plus  tôt.  La  présence 
du  s  de  flexion  donne,  en  elTet,  au  pluriel  une  certaine  avance. 
Comme  à  Ogeu,  Escou,  Aydius,  Osse  et  Lescun,  la  réduction  à  / 
a  eu  lieu  au  pluriel  avant  d'avoir  lieu  au  singulier;  de  même  dans 
la  plaine,  la  réduction  à  t  doit  avoir  commencé  au  pluriel  :  on 
aurait  donc  passé  par  une  période  où  on  aurait  eu  tf  au  singulier, 
t  au  pluriel.  Mais  il  est  clair  que  l'analogie  devait  réintroduire  le 
s  au  pluriel. 

Dans  le  second  cas,  le  passage  de  ty*  à  t  n'aurait  eu  lieu  qu'au 
singulier,  et  on  aurait  eu  la  déclinaison  :  -t,  Its.  Le  1  aurait  pu 
tomber  ensuite  par  analogie  au  singulier.  Mais  cette  petite  diffi- 
culté, aussi  bien  que  l'existence  du  pluriel  tf  à  Ogeu-Buzy  qui  paraît 
bien  un  reste  d'une  grande  région  englobant  Lasseube,  Pau,  Lescar 
et  Orthez,  rend  la  première  alternative  plus  probable. 

La  parenté  de  toutes  les  formes  actuellement  existantes  dans  la 
région  que  j'ai  étudiée,  peut  donc  se  résumer  comme  suit  : 

•c,  es 
I 


Arrondissement 
d'Orlhez 


I 

•CÇ,  C/ 


I 

cç,  its  (Aas  vieux) 


(Aydius) 
(Ogeu,  Escou)       t/,  / 


c/ '  1/ 

I 


I 


•c/,  t/ 

I 
•IJ,   t 


l/,  its  (Aas  jeunes) 


(Plaine  de  Pau, 
Landes,  etc.) 


(Osse,  Lescun) 


/,   its  (Louvie,  enfants) 


—  150  — 

La  notation  g  =  Il  final  (casteig),  si  fréquente  dans  les  textes 
béarnais,  confirme  cette  parenté.  Le  g  était  au  moyen  âge  aiïecté 
à  la  notation  des  sons  j  et  }j  (qui  d'une  façon  générale  n'ont  qu'un 
signe).  Il  Test  encore  aujourd'hui  dans  certains  noms  de  lieux  : 
Gez  =  ijeis  (canton  d'Argelès)  ;  Ger  =  ijeir  (canton  de  Pontax)  ; 
Gédre  =  }jedrà.  (canton  de  Luz),  etc. 

Le  g  intervocal  latin  ayant  passé  à  j,  il  était  naturel,  d'après 
cette  loi  d'inertie  qui  est  celle  de  l'orthographe,  que  le  signe  g 
conservât  cette  signification.  Puis,  j  et  |j  permutant  régulièrement 
dans  certaines  positions,  n'étaient  plus  qu'un  seul  et  même  son 
pour  les  oreilles  gasconnes;  g  devait  donc  prendre  ces  deux  signi- 
fications. Dès  lors,  il  pouvait  être  aiïecté  à  la  notation  du  c  final, 
correspondant  soufflé  de  |,  car  il  est  impossible  à  un  homme  du 
Sud-Ouest  de  distinguer  à  la  finale  la  soufflée  de  la  vocalique. 
(Comparer  l'alternance  de  <  et  J  pour  un  son  qui  était  toujours 
soufflé.) 


E.  —  Comment  c,  es  dérivent-ils  de  11  latin. 


Il  s'agit  maintenant  de  rattacher  c,  es,  ancêtre  de  toutes  les 
formes  actuellement  existantes  dans  le  Sud-Ouest,  au  //  étymolo- 

En  latin  déjà,  il  y  avait  entre  //  et  /  une  différence  autre  qu'une 
différence  de  longueur  ou  de  vigueur  ;  l  simple  avait  quelque  chose 
de  plus  grave,  et  exerçait  sur  la  voyelle  précédente  une  action 
semblable  à  celle  du  /  grave  du  portugais,  où  alto  se  prononce 
presque  outu,  l  tendant  vers  û,  et  a  vers  o. 

Il  avait  un  timbre  plus  clair,  semblable  à  celui  de  Z  -I-  «.  On  peut 
croire  que  //  avait  une  position  se  rapprochant  davantage  de  la 
position  palatale  de  X*.    ' 


1 .  «  ^  devant  /  de  la  première  syllabe  s'altère  régulièrement  en  une 
voyelle  labiale,  ô  quand  cette  voyelle  termine  la  syllabe,  ù  quand  / 
fait  partie  de  la  syllabe  en  question:  ô/imû  =  eXata,  o/cra  =  Arch. 
helusa,  côlo  pour  que lo  (cf.  inguilinus),  ailumba  pour  quel- (cf.  iiiXiia); 
coins  pour  *qiielns  (JLour^  puis,  quenouille)  de  la  rac.  de  n€ko\L(x\,  nepi- 
TtXoaevo;,  noXo;  et  xjXtto  ;  uolo  (cf.  uelim). 

«  L  f*  subsiste  :  1°  devant  //,  ainsi  mellis  (cf.  refello  de  falfo,  mais 
tnsuLws)  ;  2"  devant  li,  ainsi  mi^lior  (cf.  Sicilia  de  i^ixeXt'a,  mais  Sicù- 
lus);  3"  après  c  (non  issu  de  qu)  ou  g  :  celer,  cëleber,  scèlus,  gëlu, 
celsHS.  »  Louis  Havet.  dans  .Wm.  Soc.  Linguistique ^  V,  46,  note  1. 


—  151   — 

Celle  lendance  à  la  palalalisalion  s'csl  accenluée  en  espagnol  el 
en  catalan,  où  //  passe  régulièremenl  à  i. 

Les  palois  et  les  anciens  textes  permettent  de  voir  qu'une  pro- 
nonciation identique  ou  tout  au  moins  voisine  s'est  étendue  sur 
une  partie  du  Midi. 

  =z  II  existe  actuellement  à  Nicdessos  (arrondissement  de  Foix, 
Ariège)*,  comme  dans  le  Houssillon  ^. 

A  Cayre  (Haute-Loire),  'elliim  donne  régulièrement  tï:  vedsi 
viiellum,  et  d5ai  galluni  '.  (Cet  ï  ne  peut  pas  venir  d'un  dévelop- 
pement de  la  voyelle,  car  qaadraium  donne  ka'ra;  parietem,  pars. 
Ce  ne  peut  donc  être  que  la  vocalisation  d'un  ancien  i.) 

Il  en  est  de  même  à  Brioude,  Massiac,  Langeor,  où  on  dit  tsa'vcl 
ca  bal  lu  m  *. 

Knfin  A  a  laisse  dans  la  Creuse,  au  Sud  de  Guéret,  des  traces 
certaines  de  son  existence.  Là,  d'après  iM.  Thomas'*,  une  épen- 
Ihèse  se  produit  dans  les  terminaisons  féminines,  après  un  e  suivi 
en  latin  de  /  simple,  mais  non  de  //.  On  a,  selon  que  la  syllabe  est 
tonique  ou  atone,  bi'alo  «  bêle  »,  bie'la  «  bêler  » ,  mais  bslo  u  bclla  », 
ty*aro'm£lo  «  calamillat  ». 

Ceci  indique  une  différence  entre  le  timbre  de  /  roman  selon 
qu'il  provient  de  /  ou  de  //  latin.  Ce  n'est  pas,  en  effet,  que  //  ait 
fait  position,  car  la  position  n'entrave  pas  Tépenthèse  :  dans  le 
même  pays,  elle  a  lieu  devant  rr  et  pas  devant  r.  D'ailleurs,  on 
sait  qu'elle  lient  à  l'action  de  /  grave,  c'est-à-dire  modifié  par  une 
élévation  de  l'arrière-langue  vers  le  voile  du  palais.  J'ai  entendu 
moi-même  la  naissance  de  celte  épenthèse  dans  la  prononciation 
açorienne  du  nom  «  San  Miguel  »  :  sâô  migsal.  De  même,  chez  des 
paysans  artésiens:  baal,  seUal  «  belle,  c'est  elle  ». 

A  Saverdun  (arrondissement  de  Pamiers)  ®,  à  Albi  '',  à  Castanet 
(canton  Sauveterré,  Aveyron)*,  à  Bozouls  (Aveyron)',  à  Aurillac*®, 

1.  Luchaire,  Etude,  p.  3't4  elh  «  illum  »,  anelh  «  anellum  »,  bedelh 
«  vitellum  »,  elkU  «  illos  ». 

2.  Au  moins  jusqu'à  la  latitude  de  Saint- Paul-de-Fenouiliet.  V^oir  la 
parabole  de  l'Enfant  Prodigue,  de  Luchaire,  Elude...,  p.  350. 

3.  Notes  communiquées  par  M.  Gilliéron. 

4.  Communiqué  par  M.  1  abbé  Roussselot. 

5.  Rapport  sur  une  mission  philologique,  Archives  des  missions 
scientifiques  et  littéraires,  3«  série,  t.  V,  1879. 

6.  Luchaire,  Etude,  p.  345. 

7.  Revue  des  Patois,  1888,  p.  285. 

8.  D'après  la  prononciation  de  M.  Tabbé  Collinet  de  l'Ecole  des 
Carmes. 

9.  Documents  recueillis  par  M.  Gilliéron. 

10.  D'après  la  prononciation  de  M.  l'abbé  Courchineux  de  l'Ecole  des 
Carmes. 


—  152  — 

à  la  Grande-Combe  (arrondissement  d'Alais,  Gard)*,   //  a  donné 
1.  Mais  nous  verrons  que  ce  1  peut  provenir  d'un  ancien  i. 

Passons  maintenant  aux  textes  anciens. 

M.  Chabaneau  a  étudié  les  provenances  du  z  final  en  français  et 
en  langue  d'oc,  et  déterminé  sa  prononciation,  qui  jusqu'au  xiii*^ 
siècle  environ  était  ts*.  L'une  de  ces  provenances  est  iC -h  s,  et 
l'une  des  provenances  de  Â  est  //  latin  ^.  «  Ce  cas,  dit  M.  Chaba- 
neau, est  de  beaucoup  le  moins  fréquent,  parce  que  le  groupe  //  ne 
s'est  mouillé  que  dans  peu  de  dialectes.  En  langue  d'oc  où  ce  phé- 
nomène est  le  moins  rare,  il  parait  plus  particulier  aux  dialectes 
du  Nord  (limousin,  dauphinois).  En  français,  les  seuls  exemples 
constants  qu'on  en  retrouve  sont  dans  la  Passion,  texte  à  demi- 
provençal.  Ex.:  Passion:  jalz  =  gallus,  manlelz  =  rnanlellos, 
helzj  elz  «  illos  »  celz,  nulz.  Exceptions  :  eh  (3  fois),  ccls  (une 
fois)  et  l'article  delsy  als,  constamment.  Ni  Alexis,  ni  Roland,  ni 
même  saint  Léger  n'ont  de  semblables  formes.  On  trouve  elz 
«  illos  )>  dans  les  Rois,  nulz  dans  saint  Thomas,  mais  ce  sont  des 
exceptions. 

Boëce  :  silz  «  si  illos  »,  pelz  «  pellis  »  nulz.  Pas  une  seule 
exception. 

Chartes  valentinoiscs,  xi*"  siècle  :  delz,  elz,  celz,  agnelz  (très 
fréquent)  ;  par  exception,  une  seule  fois  agnels. 

Cartulaire  de  Romans  :  celz,  delz. 

Sermons  limousins,  xii^  siècle  :  alz,  elz,  acquclz,  anzelz,  mais 
non  moins  fréquemment  par  s. 

Gérard  de  Roussillon  :  cabelz  =  capillos,  mais  aussi  castels, 
cheval  s.  » 

Les  exemples  de  régime  singulier  ou  de  sujet  pluriel  qu'ajoute 


1.  Documents  recueillis  par  M.  Gillièron. 

2.  Bévue  des  Langues  romanes,  1874,  t.  V,  p.  330  et  t.  Vï,  p.  9i. 

3.  M.  Chabaneau  explique  ce  .5  =  ts  par  «  une  combinaison  du  j  en- 
gagé dans  la  consonne  complexe  Ih  (^)  qui  se  détache  de  1  pour  s'unir 
à  s,  et  donner  à  celte  consonne  de  quoi  former  un  son  plus  sifflant  ». 
—  C'est  trop  faire  de  la  phonéti(|ue  comme  de  la  chimie.  Les  sons  n  ont 
rien  de  commun  avec  les  atomes  d'un  corps  qui  peuvent  se  détacher 
d'un  autre  corps  pour  s'unir  à  un  troisième.  Ce  sont  les  produits  de 
l'activité  de  nos  organes,  et  c'est  dans  l'examen  des  articulations  qu'on 

y  eut  trouver  le  comment  et  le  pourquoi  des  changements  phonétiques, 
'ai  proposé  une  explication  de  la  naissance  du  t  entre  1  et  s. 


—  153  — 

M.  Chabaneau  montrent  bien  que  le  /  y  était  mouillé,  et  que  c'est 
à  cette  mouillure  qu'est  due  la  présence  du  t  révélé  par  la  j;ra- 
phie  z  :  «  vell,  ell,  sill  (Boëce),  deli,  chaslell,  Polverell  (Charte 
valcntinoise),  ell  (traduction  de  Tévan^çile  de  saint  Jean),  où  // 
représente  certainement  le  son  dont  Ih  devint  plus  tard  le  sij^ne 
le  plus  ordinaire.  » 

Ces  exemples  concordent  bien  avec  les  indications  fournies  par 
les  patois,  et  font  voir  qu'au  moyen  Afje  comme  aujourd'hui,  il  y 
avait  vers  la  Marche,  l'Auvergne,  le  Limousin,  le  Bourbonnais,  le 
Lyonnais,  le  Dauphiné,  une  vaste  réj^ion,  où  //  avait  donné  A  au 
moins  pour  un  temps. 

Voici  d'autres  exemples,  tirés  d'autres  documents  : 

Dans  la  chirurj;ie  d*Albucassis,  qui  semble  avoir  été  écrite  dans 
le  bas  Pays  de  Foix  *,  je  relève  :  folh  «  follis  »,  colh  «  collum  », 
à  côté  d'un  nombre  beaucoup  plus  fçrand  d'exemples  ou  //  est 
rendu  par  /. 

Dans  le  Leudaire  de  Savcrdun,  1327*  :  caualh,  mais  tonel. 

Dans  les  statuts  et  coutumes  de  Foix,  1387  ^  :  auzelhs,  tiquelh, 
aquelha,  mais  aquels,  œl,  dels  beaucoup  plus  souvent. 

Dans  le  Cartulaire  de  Saint-Victor  de  Marseille  vers  1080  *  : 
delhz. 

Cela  concorde  encore  avec  les  patois  pour  montrer  dans  le  pays 
de  Foix  une  région  où  //  a  passé  à  i.  Peut-être  la  région  était-elle 
même  plus  étendue  qu'aujourd'hui,  car  i  peut  perdre  son  articu- 
lation palatale  *.  Les  Leys  d'Amors  et  le  Donal  Provençal  semblent 
confirmer  cette  extension. 

«  Aquesta  letra  /,  disent  les  Leys  d'Amors^,  sona  fortamen 
coma  caulelay  sala,  mal^  mala  ;  en  autra  maniera  sona  suaumen 
coma  piucela^  renoela,  canal,  cala  ;  perque  caulela  e  hela  no  fan 
plazen  rima,  ni  caulela  am  piucela,  ni  caual  am  mal,  ni  mala  am 
cala,  e  en  ayssi  de  lors  scmblans.  » 

Cela  prouve  clairement  que  le  résultat  de  /  et  celui  de  II  ne  se 
confondaient  pas.  Les  termes  fortamen  et  suaumen  ne  sont  pas 
très  clairs.  Cependant  A  parait  généralement  être  considéré  comme 
plus  doux  que  L 

1.  Revue  Lantj.  rom.,  1,  8-11. 

2.  Luchaire,  Etiiffe,  Xi\. 

3.  Luchaire,  Etudt',  33 'i. 

4.  P.  Mcyer,  Renteil,  1,  ri"  :UL 

5.  Cela  a  eu  lieu  en  Artois,  où  on  dit  traval  «  travail  ».  J'en  citerai 
plus  loin  d'autres  exemples. 

6.  1,  38. 


—  i54  — 

Le  Donat  Provençal  *,  d'ailleurs,  est  plus  explicite.  Il  montre 
d'une  façon  constante . 

traité  autrement  que  \      ^'       ,    ^         -n 

f  voy.  -f-  1  et^mouillure  -+-  s. 

i®  Vov.  -h  H.  -^  s  < 

X     xx  l  ^'oy.  -t-  It  -h  s. 

traité  comme         ]      '^        ,. 

/  voy.  -f-  Ij  -h  s. 

2«  Voy.  -h  U  -h  a  ti>aité  comme  voy.  -h  1  -h  a. 

Ainsi  la  série  de  rimes  en  -als  ne  contient  que  des  mots  ayant 
/  simple  en  latin.  Celle  en  -altz,  des  mots  ayant  en  latin  ails, 
ald'sy  al'x,  alcj,  ails.  Celle  en  -alhz,  des  mots  ayant  al  -h  mouil- 
lure -4-  5  ou  ail  -h  mouillure  -h  s.  Celle  en  -ala  ne  contient,  il  est 
vrai,  que  des  mots  ayant  /  simple  en  latin,  mais  celle  en  -ela  mé- 
lange //  et  /. 

D'où  il  paraît  résulter  : 

1°  Que  //  s'est  mouillé  dans  le  ou  les  dialectes  pris  en  considéra- 
tion par  Taïdit  ;  puisqu'il  s'est  produit  un  t  transitoire  qui  ne  se 
produit  pas  entre  l  et  s  ; 

2°  Que  cette  mouillure  n'a  pas  été  complète,  puisque  II  -i-  s  ne 
s'est  pas  confondu  avec  /  -h  voyelle.  Le  fait  n'a  rien  d'étonnant,  et 
peut  s'expliquer  par  une  différence  de  date,  ou  plus  probablement 
d*articulation.  Il  y  a  des  variétés  de  X'  plus  ou  moins  voisines  de 
1  ou  de  j,  plus  ou  moins  énergiques.  On  peut  croire  que  //  avait 
produit  un  £  peu  palatal,  mais  fortement  articulé,  tandis  que 
/  -\-  mouillure  avait  produit  un  £  tout  à  fait  palatal,  mais  faible- 
ment articulé,  dont  le  contact  avec  le  palais  était  peu  énergique. 

Une  note  ajoutée  à  l'énumération  des  -altz  est  intéressante  : 
«  E  totz  los  podes  uirar  in  autz,  dit  Taïdit  en  parlant  des  mots 
qu'il  a  énumérés,  for  «  hallz  .i.  corola  .i.  corea  »,  e  trait  cauallz 
.i.  caballus,  ualz  .i.  uallis,  autreualz  .i.  interuallum  et  galz  .i. 
gallus.  »  Tous  les  mots  énumérés  ont  II  en  latin,  sauf  ballz  «  bal- 
teus  ».  Mais  comme  rien  ne  justifie  pour  balleus  un  traitement 
autre  que  pour  baldus,  du  moins  en  ce  qui  concerne  l'I,  —  il  est 
peut-être  permis  de  voir  là  une  erreur  des  manuscrits.  Si  cela  est, 


1.  Edit.  Stengel.  Il  importe  peu  ici  que  le  Donat  ait  été  écrit  en 
Italie.  Les  faits  que  je  considère  ne  tiennent  ni  à  une  influence  ita- 
lienne, —  car  ils  n'existent  pas  en  italien,  —  ni  à  une  insuffisance  de 
renseignements,  car  cela  se  manifesterait  par  un  certain  désordre  dans 
le  classement  dos  rimes,  désordre  qui  n'existe  pas. 

2.  J'ai  eu  occasion  d'entendre  bien  des  variantes  de  l  dans  le  Sud- 
Ouest.  A  Hauriet  c'est  presque  j.  Dans  l'Est  du  Bearn,  X  +  s  est  sou- 
vent bien  près  de  1,  sans  se  confondre  tout  à  fait  avec  lui. 


—  155  — 

que  faul-il  en  conclure  ?  Que  Taïdil  prononçait  auts  dans  certains 
cas  tout  en  écrivant  aZ/z?  La  chose  en  elle-même  n'aurait  rien 
d'invraisemblable,  mais  il  est  plus  probable  que  Taïdit,  écrivant 
non  pas  la  grammaire  de  son  dialecte  personnel,  mais  celle  du 
provençal  littéraire,  a  admis,  comme  également  classiques,  les 
formes  d'un  dialecte  qui  voyellisait  /  devant  t's,  cj's.  Cela  expli- 
querait pourquoi  dans  ce  dialecte  all's  ne  deviendrait  pas  aats 
comme  all's  :  all's  devenu  -ails  n'aurait  passé  à  alts  qu'à  un 
moment  où  ails  d'autre  provenance  avait  commencé  à  passer  à 
-aats.  Les  deux  /  ne  se  seraient  donc  pas  confondus  dans  ce  dia- 
lecte, et  le  retard  de  //  sur  /  dans  le  chemin  de  la  vovellisalion 
serait  une  nouvelle  preuve  de  l'articulation  palatale  de  //  latin. 

Ces  inductions  me  paraissent  confirmées  par  l'examen  des  patois. 
En  effet,  à  la  Grande-Combe,  à  Saint-Hippolyte-du-Fort,  à  Sauve- 
terre  (Aveyron),  à  Bozouls,  à  Aurillac,  Il  et  /  -f-  mouillure  se 
comportent  de  même  quand  ils  sont  finals  :  le  1  de  fil  est  identique 
à  celui  de  bel.  La  dépalatalisation  qui  n'avait  atteint  que  Â  <Z  II  k 
l'époque  de  Taïdit,  a  donc  envahi  aussi  i  <C  /  -h  mouillure.  Mais 
dans  les  mêmes  localités,  //  -h  voyelle  >•  1,  tandis  que  /  -h  mouil- 
lure -h  voyelle  >>  i  ou  j.  Ici  la  différence  de  traitement  accusée 
par  Taidit  dans  les  tableaux  de  ses  rimes  masculines  et  féminines 
subsiste  tout  entière. 

D'autre  part,  /  simple  latin  s'est  voyellisé  dans  une  partie  de 
ce  domaine,  à  Aurillac,  la  Grande-Combe,  Saint-Hippolyte-du- 
Fort,  ce  qui  prouve  que  £  <Z  II  ne  l'avait  pas  encore  rejoint  à 
l'époque  de  cette  voyellisation.  A  Sauveterre  et  Bozouls,  /  final  et 
/-f-  consonne  subsiste  comme  1  <C  H  *  swol,  sol,  dwol,  dolel,  kal- 
kyn  a  quelqu'un  ».  Le  premier  domaine  correspond  à  celui  où, 
selon  Taïdit,  les  rimes  en  -allz  peuvent  se  changer  en  -auiz,  sauf 
'àltz  <C  all's.  Le  second,  à  celui  où  /  subsistait  tant  pour  all's  que 
pour  all's. 

Mon  interprétation  du  texte  de  Taïdit  étant  conforme  à  ce  que 
présentent  les  patois  se  trouve  ainsi  confirmée. 

Voici  donc  comment  l'histoire  de  //  latin  me  paraît  pouvoir  être 
résumée  dans  la  région  que  j'étudie  : 

//  latin  se  palatalise  dans  toutes  les  positions  :  i°  en  Espagne, 
Catalogne,  Roussillon  (Couserans?),  Haut-Pays  de  Foix,  Limagne, 
Nord-Est  de  l'Auvergne,  Velay,  la  palatalisalion  est  complète. 

A.  —  En  Espagne,  //  ne  s'est  pas  confondu  avec  /  H-  mouillure 
qui,  en  raison  sans  doute  d'une  palatalisation  plus  ancienne  ou 
plus  forte,  ou  d'une  articulation  linguale  plus  faible,  avait  pris  les 


—  150  — 

devants,  et  est  aujourd'hui  passé  à  x:  ixo  fi  Hum,  oxo  oculnm, 
mais  akeiCa  eccuilla, 

B.  —  En  Roussillon,  en  pays  de  Foix,  //  et  /  -f-  mouillure  se 
sont  confondus  et  subsistent  sous  la  forme  iC  :  bd'deX  uilellus,  bei 
ueluliis  *. 

2°  Dans  les  pays  de  Langfuedoc,  entre  la  Grande-Combe,  Sa- 
verdun,  Aurillac  et  vers  la  Marche,  la  paiatalisation  a  été  moins 
forte,  Tarticulation  plus  énergique. 

A.  —  Dans  la  Marche,  //  revient  à  l,  mais  en  laissant  dans  le 
traitement  de  la  voyelle  précédente,  la  trace  de  son  ancienne  arti- 
culation. 

B.  —  Dans  le  Languedoc,  //  -h  voyelle  aboutil  à  1  de  très  bonne 
heure,  et  se  confond  avec  /  -h  voyelle.  Ils  développe  un  t  transi- 
toire: puis  iC  passe  à  1.  —  Dans  un  domaine,  ce  groupe  se  confond 
avec  U's'.  c'est  ce  qui  a  eu  lieu  à  Sauveterre  (Aveyron).  —  Dans 
Tautre  all's  avait  déjà  commencé  une  évolution  qui  Ta  conduit  à 
-auts  ;  c'est  ce  qui  a  eu  lieu  à  Aurillac  et  Saint-Hippolyte-du-Fort. 

Malgré  l'insufFisance  de  mes  renseignements,  je  crois  avoir  établi 
que  la  Gascogne  a  été  entourée,  du  moins  vers  le  Sud,  l'Est  et  le 
Nord-Est  par  une  région  où  //  s'est  palatalisé  au  moins  partielle- 
ment. N'est-il  pas  bien  probable  dès  lors  que  la  Gascogne  elle- 
même  a  éprouvé  ce  traitement? 

Le  sort  de  //  -}-  voyelle  confirme  cette  hypothèse  :  //  -h  voyelle 
donne  r. 

Or,  il  semble  que  la  présence  d'un  i  ait  une  tendance  à  amener 
des  permutations  entre  1,  d  et  r,  et  surtout,  comme  Ta  démontré 
M.  Paris,  à  faire  passer  à  r  un  d  ou  un  P.  En  Gascon,  les  deux 
seuls  exemples  que  je  connaisse  du  passage  de  1  simple  à  r  ont  lieu 
devant  un  i  :  sujeX  «  soliculum  »,  et  liai  «  lilium  ^  ». 

On  voit  qu'ici  comme  en  latin,  //  et  /i  vont  ensemble,  et  comme 

i.  D'après  la  prononciation  de  M"»*^  Dumas  de  Perpignan. 

2.  Romnnia,  VI,  129.  J'ai  entendu  une  dame  italienne  dire  skuri 
pour  ,scu^/i.  M.  Arnaudin,  de  Labouhcyre,  dit  kumbiui  pour  kum'budi 
«  j'invite  »,  quand  il  ne  s'observe  pas.  —  J'ai  surpris  le  changement 
inverse  chez  un  paysan  de  Lescat,  qui  me  disait  successivement 
'pcijos,  'psiios,  'pcidos,  et  des  intenncdiaires(petra8). —  Ceci  me  fait 
penser  qu'il  n'est  peut-être  pas  nécessaire  de  supposer  un  intermé- 
diaire \\  entre  dj  et  rj,  mais  que  le  changement  peut  être  direct.  Pour- 
tant (lili,  fjiri,  artimalie,  paraissent  probants. 

3.  M.  Luehaire  à  qui  je  les  emprunte  (Kt.,  p.  213)  en  cite  un  troi- 
sième ka'aa  «  se  taire  »  de  ra/are  (voceni).  Mais  en  rapprochant  ce  mot 
de  l'espagnol  ka^ar  qui  a  le  même  sens  et  de  kàlar  qui  veut  dire 
«  abaissée  »,  on  voit  que  ce  mot  s'était  dédoublé,  et  qu'il  avait  pris  // 
dans  le  sens  de  «  se  taire  ». 


^  157  — 

il  parait  très  probable  que  la  modification  qui  a  fait  passer  li  à  r 
était  une  légère  palatalisation,  cela  confirme  Thypothèse  déjà  bien 
probable  d'une  palatalisation  de  //  en  gascon. 

Eprouvons  maintenant  cette  bypotbèse  par  ses  conséquences  et 
considérons  les  mots  en  i  au  pluriel. 

J'ai  exposé  dans  ce  qui  précède  un  grand  nombre  de  traitements 
différents,  qui  tous  existent  dans  le  Sud-Ouest  ou  le  Midi.  Je  vais 
reprendre  avec  plus  de  détails  la  forme  -iCts.  Plusieurs  traitements 
sont  possibles  :  £  peut  s'assimiler  à  t  et  se  dépalataliser,  puis  t 
tomber,  et  c'est  ainsi  que  z  en  est  venu  à  représenter  s.  —  Ou  bien 
c'est  1  qui  tombe,  et  on  a  comme  dans  Got  :  sotez,  œz,  —  Ou  bien 
1  se  voyellise,  et  on  a  euz  comme  dans  Boëce  (à  côté  de  silzy 
pelzy  nulzy  qui  peuvent  être  des  archaïsmes  de  graphie)  ;  euz, 
deuZy  aqueuz  (à  côté  de  e//),  comme  dans  l'Evangile  selon  saint 
Jean  * . 

Nous  avons  vu  qu'en  Ossau  £  se  voycllisait  avant  sa  dcpalatali- 
sation  et  passait  à  j. 

Un  autre  traitement  est  encore  possible  :  le  t  peut  être  palatalisé 
soit  par  le  j  produit  par  la  voyellisation  du  X,  soit  par  ce  £  lui- 
même  avant  sa  réduction  à  j.  On  sait  que  ci  a  donné  ce  résultat 
en  Espagne  (etyo  de  faclum,  etc.),  et  en  France,  dans  une  région 
considérable  (à  l'intérieur  d'une  ligne  qui  passe  au  Nord  de  Nar- 
bonne,  Toulouse,  Gontraux,  à  l'Est  de  Libourne,  et  de  là  se  dirige 
vers  Die  et  Briançon).  La  Gascogne,  il  est  vrai,  ne  connaît  pas  ce 
traitement:  faclum  donne  hslt.  Mais  cela  peut  tenir  soit  à  une  dif- 
férence de  date  dans  la  voyellisation  de  c  et  de  i,  soit  à  ce  que  £ 
peut  avoir  agi  avant  sa  voyellisation  et  par  conséquent  exercé  une 
action  assimilatrice  plus  forte. 

L'espagnol  présente  la  même  palatalisation  de  Mue  évidemment 
à  un  j  ou  un  £  précédent,  issu  lui-même  de  /  :  as'katya  ascultal  ; 
knt/iio  cuUeUum;  put/a  puUa\  mut/o  multum;  put/es 
pâlies  ;  moty^o  motulum  (sans  doute  par  l'interversion  mollum)  : 
i^ou  i  a  fait  passer  t  à  c  qui,  suivant  une  marche  tout  à  fait  géné- 
rale, a  abouti  à  t/. 

Il  parait  donc  très  probable  qu'en  gascon  caslellos  ^■^-  kasUis 
>  kasUlts  a  passé  à  kasUcs. 

Nous  voilà  donc  arrivés  à  la  forme  de  pluriel  que  les  patois  mo- 
dernes m'avaient  fait  supposer.  Ce  serait  donc  au  pluriel  que  le  c 


1.  Revue  Lang.  rom.,  1874  (t.  VI,  p.  98,  IH.  Le  traitement  français 
de  ^  -h  ft  est  analogue,  seulement  la  voyellisation  de  1  >  u  a  eu  fieu 
après  la  réduction  de  j  ==  ts  à  s  :  travaX  travo. 


*  . 


—  158  — 

aurait  pris  naissance,  et  un  moment  on  aurait  eu  la  déclinaison 
JEas'tcX,  kasUcs. 

La  régularisation  de  cette  déclinaison  par  une  analogie  du  sin- 
gulier nu  pluriel  ne  fait  pas  difTiculté  :  on  sait  que  la  tendance  du 
roman  a  été  de  ne  dilTércncier  le  singulier  du  pluriel  que  par  la 
présence  ou  Tabsence  d'un  8^ 

Telle  me  paraît  avoir  été  l'histoire  de  //  final  en  gascon.  En  ré- 
sumé :  palatalisation  de  //  >>  c  ;  formation  entre  i  et  s  d*un  t  tran-' 
sitoire  ;  iU  ;  palatalisation  du  t  par  i  qui  disparaît  en  même  temps: 
C8  ;  formation  analogique  du  singulier  sur  le  pluriel  :  c,  es.  Puis 
dans  les  patois,  des  développements  dont  les  étapes  sont  presque 
toutes  conservées. 

Je  n'ai  la  prétention  de  donner  cette  explication  que  comme 
une  hypothèse,  mais  comme  une  hypothèse  dont  tous  les  points 
sont  étayés  d'exemples  analogues.  Elle  est  aussi  plus  conforme 
aux  faits  actuellement  conservés  dans  les  patois  et  aux  tendances 
phonétiques  du  Sud-Ouest  que  celles  qui  ont  été  présentées  jus- 
qu'à présent '*. 

La  seule  objection  sérieuse  à  cette  théorie  est  signalée,  je  croîs, 
par  M.  Ed.  Meyer  :  si  c  est  né  du  contact  de  i  avec  8,  comment  se 
trouve -t -il  donc  de'bac,  de'baty*,  de'bat  de  valle  qui  ne  paraît  pas 
avoir  eu  de  s?  Il  est  possible  toutefois  que  de'bac  soit  une  formation 
romane,  et  date  de  l'époque  où  vallem,  valles  avaient  donné  bac, 
bacs. 


1.  Des  exemples  de  ce  fait  ont  été  si  nombreux  qu'il  est  presque 
inutile  d'en  citer.  Voir  entre  autres  P.  Meyer,  Botn.,  VU,  107  ;  Cna- 
baneau,  Hom.,  Vill,  110;  Philippon,  Hom.j  1889,  565.  —  Beaucoiip  de 
ces  analogies  s'expliquent  sans  doute  comme  celle  que  M.  Gilliéron  a 
étudiée  à  Honneval  en  Savoie.  Là,  t  final  subsiste ,  mais  il  tombe  devant 
s,  et  on  a  : 

frigidum  >  fr«t 
frigidoa  >  fres 
Par  analogie,  on  a  formé  sur  (fors  diurnos,  le  singulier  <fort,  par  un 
raisonnement  qu'on  peut  figurer: 

mors /i>rs 

mort       ((fort) 
(Cours  de  M.  Gilliéron  à  THcole  des  Hautes  Etudes.) 

2.  Voir  Luchairo,  Eludes,  213;  —  H.  Latapie,  Hnnte du  Béarn  (psiriie 
historique  do  la  Hevue  des  Basses- Pyrénées),  t.  IV,  66;  —  Ascoli, 
Archivio,  IN,  78:  —  Beauquier,  Hom.,  VIII,  117;  —  Ed.  Meyer, 
(rvmH.,  ^  545.  —  M.  Ascoli  s'accorde  toutefois  avec  moi  pour  chercher 
le  point  de  départ  du  traitement  gascon  de  //  final,  dans  X  -+-  s.  L'opi- 
nion d'un  maître  tel  que  lui.  dont  je  n'ai  eu  connaissance  que  lorsque 
ma  théorie  était  constituée  dans  ses  grandes  lignes,  m'a  beaucoup  con- 
firmé dans  ma  manière  de  voir. 


TABLE 


Pages. 

Avant-Propos vu 

Sommaire 1 

Introduction 7 

Plan 11 

BiBUOGRAPHIE 13 

1©  Partie  dialectologique 13 

2o  Partie  historique 18 

Coup  d'œil  sur  le  système  phonique  béarnais 19 

PREMIÈRE  PARTIE.  -  L'article. 

Chapitre  I.  —  Géographie  de  Farlicle.  Ses  formes 35 

Géographie  de  l'article 35 

Différentes  formes  de  l'article 37 

Chapitre  II.  —  Valeur  des  chartes  pour  la  géographie  dialec- 
tale. Le  dialecte  littéraire  dans  le  Sud-Ouest.  41 

Chapitre  III.  —  Comment  peut  s'expliquer  la  géographie  de 

l'article 55 

O^qUidates  M'ontani  et  Campestres 56 

Influence  de  l'Aragon 56 

Influence  de  la  Plaine 57 

Inva.sion  de  population  :  les  Ossalois  viennent  de  la  Plaine.  60 

DEUXIÈME  PARTIE.  —  Étude  dialectologique. 

Chapitre  I.  —  Étude  de  quelques  faits  dialectaux 63 

1.  Traitement  de  it -H  s 64 

2.  Traitement  du  j  primaire  ou  secondaire 67 

8.  Désinence  verbale  de  la  2«  personne  du  pluriel.  .     .  69 

4.  Des  mots  latins  en  -ellum 69 

5.  Plosives  soufflées  intervocales 75 

6.  Groupe  II 75 


—  1G0  — 

7.  Plosivcs  soufflées  appuyées  à  une  nasale 76 

8.  a  posttonique 77 

9.  d  intervocal. 79 

10.  Le  root  feneslra 80 

11.  2«  et  3"  personne  du  singulier  du  verbe  être.  ...  85 

12.  Le  mot  liominem 88 

13.  Mots  à  déplacement  d'accent 89 

Vè.  Le  mot  sex 95 

15.  Le  mot  beurre 96 

16.  Venir,  tenir 97 

Remarque  sur  riiivasion  de  formes 100 

17.  Parfait  de  la  l"**»  conjugaison 100 

CiiAPiTRK  IL    —  Limites  dialectales  dans  la  région 106 

CiiAPiTKE  m.  —  Lieu  d'origine  probable  des  Ossalois  dans  la 

Plaine 112 

1»  Ils  ne  viennent  pas  de  la  Plaine  subjacente.    .     .    .  112 
2"  Ils  viennent  de  la  porticm  de  Tarrondissement  de 

Pau  située  au  Nord  d*Aubertin  et  de  Gan.    .    .    .  122 

3"  Deux  régions  probables 125 

THOISIKME  PARTIE.  -  Étude  historiqne. 

Rôle  de  l'investigation  historique 127 

Chapitre  I.     —  Ossau  et  le  Pont-Long 128 

Chapitre  II.   —  Beneharnum 133 

Chapitre  IIL  —  Les  monuments  préhistoriques 136 

CO.NCLUSION 143 

Appendice  .\. —  Note  sur  les  prédispositions  linguistiques.  .    .  145 

Appendice  B. —  Note  sur  les  mots  en -^//«m 148 

Table 159 


CIIMITKKS.    —   IMI>HIMERIE   DURAND,    RUE   FULBERT. 


CARTE   :7  . 


«44  nx. 


9  K»^**>*<*«- 


A  -et*     ][*•'•' 


Cf^RT£M-l 


O  Bon  au  t 
O    ^ 


>  Orthmz 


O  Hs¥9rrtnr 


OQrin 


O    ^*J 


ëttnêu 


O  Sêmêtkt      O  Ge^ttne 


O  CmatéJffér 
<y  A 


o  làmnt 
-o-  + 


Q   M  or/s  frit  M 
-O-  A 


Q^rzac 


O  Arthmx 


J^tfA7 


Ow^'-/ 


/Jlf 


OTërtëc 
-O  A 


"S'i 


O  lescsr 


5  /^f 


uero/i 


Q  Lêcommandë 


^  EattafêAo 

9^  X  ^  Lésseube 

■^Jttcilhon     ^  ♦• 

Oûlerpn     Escûut 

O""       S-J^escau 


-o  -I- 


^Carlin  ^ 

6*        <kfi*'^"mbooa 


OBalir^c 


frrau 


-O  > 


^/ 


O  Morfaas 


p%  Ouaae 


^Sêsaè 


(-^Btuêtû 
•0-  + 


QMtdéB 


P..,'mMȎ'am        JLasaeubatat    0 1- 


8. 


Arros 


oO$9u 


O^tf. 


BruQêS 


%•  A 


^<yi      %-  A  u 

o  Sarrance 


ÔHhàraa  _ 
Q.Ô     ç^B^aifa 


O  Laruns 
O  Aceoua  "^  ^  ^  >4!^« 


Q  Etchartea 

Q  i-  V 

Q  ferrterea 

C'Y  V 


è  + 


^  Auriùua 


oLembeya 

ô    4- 

Cat'xon 


O  Sanoué 
6  ^■ 


f^ntac 


o  fAontaner 
ÛunbalilU 


Lu guet 

%.^      oSar 
-o-  -•■ 

(\iiwron 


^êf^rrurt 


O  Oasun 
-0  + 


^«x 


9"+ 


O  SU  h  en 


Z0f5     o 

-0-A*^ 


-O-A 


O  Arbeost 

^4.    V 


•sLascun 
<0- A  V 


/.       ^  ^£auM  Bonnes 

O-x     OiguJt  Chaudaa 
-O-l- 


Oôahas 


ç^  Aucun 
O  +  V 


OArrens 
Ç  4  V 


^  .  O  Séligoa 


tu,  -:It».  -lu 


♦       -et  ,>|U  -cts 


u 


i 


CARTE  3. 


fnt/§rt 


MontoêiJhrd 


oSamët/mt     o  699 une 


V-O 


AO 


o  Amou 


oMtnà 


V  O  U 
oClèJes 

V<5  '-' 


Csbidos   oArzsc 
vo-  -♦■ 


o  Ssrro^n 


VO 


monr  o    V-O-  ^^ 

u  Vq 


O  ûrthex. 


o  Arthez 

A-0  + 


fy/IAiafo& 
/\0-  >■ 


oCUrmcoJaron 


iSoc/ 


^Artix 


tiUzain 
AO-  + 


u  va  a  non 
vo-  +  «^ 


o  Lembeye 
AO-^oV/'e/ouze 


ù  à-y^ 


o Abere 


^Lmixon 
VO-  i«» 


^Afmv9rrenx 


Monetn 
+  9-  V 


^     KArhua 
%r6.  VO  + 

VO  + 


^f^Cuqu«ran 
\  cy-¥ 


oLe&car 
VO  + 

Ôi/hére 
o 


xyfUor/aae 
L-¥0 


-M 


f^  San  on  a 


%i^    oAaiaerh'n 
VO- 


Ao>-t* 

o  Jurançon 


AO-  -•• 


o  Ouasc 
A  6-  + 


o^niao 


ûurah 


Ao-  + 


►AO-i"  '  oLasseifoa 

vo-l-o^^^'^pa^ 
v6-  t 


oAasat 
Aô-»- 


^Snam/t» 
AO-  + 

Mrettm 
OAO-«- 


a6-  -f- 


o  Asasp 
Ao--^* 


o  Sa r ronce 
AO-  -»" 


mjZLfit 


^  Beuete 
^5.-1-  oBarzun 

okrros  ^6  -^ 

a6-  .,  o^<''»^c 

l/rhat/na/e 
vô-f- 


^6-^ 


o  ûaaun 
A6-  X 


o  Aôson 
AO-*- 


Izaaf'a 


v*6 


M  ru  du 
vô-/ 
oLpuvie 
vô--*- 


Çaat9t 


O  Lourdaa 
Ad  ><• 


^Sf 


AO--h 
AO-  + 


Qiescun 

AO-  •*" 


o  LouvitS 
V  ô--f 
o  Lmrun% 

o  fia*/»/!  A  O-  -»- 

V6* 


o  Gaba9 
V6  + 


o  Etchmrtea 
A6-  + 

o  Fern'èrea 

A6-  >( 


oArbéoat 
AÔ  + 


o  Araelea 
A6  X 


o  Aucun 

a  Arrena 
a6  '^ 


Batminq 


o  SaitQoa 


6     -a 

-o  -a 

o-    -0 


•y 


,  k*f ^  fct 


oÂrmc 


\rth 


Thère 
vo- 


C/^RTE    4 


\9¥arr^n\t. 


f^Monein 
A9o- 

oCuqumron 


Lescsr 
yo- 


Mor/sss 


oPAU 
vo- 


O  On'n 
AAq- 


£st/9/ea^ 


^  -o 


o 


oUss 

A 


O  3ms  i  m 


o  facoti 

A 


o^'^^{fBe9ut/ra/>i 


Jlne€ 


A  A-O  ^O 

A-O  A  o 

A  A<0 

O  Smrrmnca 

Lourdio^  A 
AAO 


^Oqûu     A  O 


VO- 


A-O 


^v»-       V*"^"" 


>   A-^o 

*^       o 


fieace   n 
A  9-0 

•yl9-^      oBiêlU 


o/rè^.f     "-%/^^ 


Hourst       Aô-O 


a9 


AAO 


CÀre. 
aOO 


o  fSydlua  A  ô-o 


O  Emrrieres 
v9o 


A  "a-o 


o^ce«u6 

Oroust 


O  Urdos 


Q  Laruf*s 


O  Arh»o»ù 
V9«>- 


AO- 


Q  Litfron 

ACfc 

Q  Sûrzun 


O  ûéêi/n 


e  Lourd»» 
VO- 


O  Arqmli^ 


V9«tr 


Q  Mucun 
VQO 


O  Arrwna 
v9o- 


o  £aànr»q 


If 


0jr 


J 


CfiHTE  5 


o  Hsêêtntëu 


*>  Aire 
6  V  \j 


*  Ain  ou 
vu  * 


o  ô eau  fié 
oStmsdet         VU  X 

-o-  >  X 


o  tsûttJmer 


o  Arthex. 
A  U  ■»■ 


oAfpf/ifffte 
ci/zsn 


o  Sarron 
>  ^-^GaHin 


O  Ribarrouy 
^Clsrac 


ô  >^/ 


o  Ri  scie. 

on  X 


o  madif^n 


o  Mânes  up 


o  Arthix 
A  U  + 


°  Ssutfsgnon 
Uzeim    '-^^    +^ 


oLgmbàye 


oTïr^c 


o 


°^^vî^ 


fuorrenx 


fe^¥^ 


oMonetn       ^ 
Ovu  >* 

o  Cuqueron 
vu  X 
Ol#c 


o  Lescsr 


qPAU 


oûr/n 


o  Préciihon 
o- vu 

omicron     ofscout 
^Gurmençon    „ 


o  I«55 


o  ^/7 


)  Rûbenac 


rêmits 


.Bux\ 


<5°AD 


o  Aruc/u 


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o  Ssrrsn  ce 
-O  >^n  X 


o  Louvie 

Bilhèr^.    O"^  ^* 
^      o  ^/>//e 


•O  AD^ 


-Ovnx      ^  "^ 


ZCCA     O 

n  -Ovx 


oUrdoa 


o  Lou^te 

-Oj^  O 
O  Oauzt 

OA 


o  Oabas 


o  ^^ 
-O- 


upeyrou^  . 


o  ¥frlêas 


fbntisc 


Aiouàûuiyu^t 


^Cêinon 

o  San  ou 9 
o  iontaner 


O  Beiinq 


o  ûursb 


o  Uvron 

L  C  + 

O  Barzun 

o  Ponts i 
O-   <c 


o  Juif /an 

n  X 


o-  v< 


-O-  ^^  O  l^êntaut 
o  ^rthez 


o  Lourjms 
AC  X 


tfftL  0^«<»3 


O  Bt charte» 
AC  X 

oFemères   ^ô 
O-  A  ex        ^C 

oArbéo^t      Q  Aucun 
O-ACy  Acx 


O  Arrena 
O  ACx 


o^ 


A  X 


ê^^ï.' 


o  ffs/aqif^s 

o  h'errefitta 
vc  X 


o  Saftqos 


o  Gtdre 
V 


ka,oiv4t 


/^    avoLA<iXa    Cl 


U  (S-  u  A^  ,  U.NO  ,  aoi>uA  o 


r  .'■^■■. 


.}i»w)*— ,  iî-i-iiiM-i        ^   "et-,* 


BIBLIOTHEQUE 

DE  L'ÉCOLE 

DES  HAUTES  ÉTUDES 

I^BLIËE    SOUa    LES    AUSPICES 

DU  MINISTÈRE  DE  L'INSTRL'CIION  PUBLIQUE 


SCIENCES   HISTORIQUES   ET   PHILOLOGIQUES 


CENT  CIKQUANTIÎ-TROISIËMË  FASCICULE 

LA     BIBLIOTHÈQUE     DU     MARQUIS     DE     SANTILLANE 
PAR      MARIO     SCHIPP 


PARIS     (2') 

UBRAIRIE  EMILE  BOUILLON,  ÉDITEUH 

67,    RUK    DB    RICHELIEU,    AU    PR)^MiER 
iTOUa    UIIOITS    nE:BKIlVËlll 


.."  J»in 


V. 


LA   BIBLIOTHÈQUE 

MARQUIS  DE  SANTILLANE 


MARIO    SGHIFF 


PARIS  (2*) 

LIBRAlKIE   ÉMII.K    BOUILLON,    ÉDITKUK 

G7,    HUE   DB    HICHKLIHL',    AU    l'IIKMIEK 

(ToHS  droits  rrsercedl 


'"^."^'^ 


^      1 


Sur  Tavis  do  M.  A.  Morel-Fatio,  direcleur- 
adjoint  des  Conférences  de  philologie  romane,  et  de 
MM.  G.  Paris  et  E.  Chatklain,  commissaires  i*es- 
ponsables,  le  présent  mémoire  a  valu  à  M.  Mario 
ScHiFF  le  titre  à'Elcre  diplônw  de  la  Section  d'his- 
toire et  de  p/titolof/ie  de  rEcole  prati(/iœ  des  Hautes 
Efiuies. 

Paris,  le  3  novembre  19J1. 

Le  Directeur-adjoint  de  la  Conférence, 
Sif/né:  A.  Mokel-Fatio. 

Les  Commissaires  responsables, 

Sir/ né  :  G.  Paris. 

E.  Châtelain. 

Le  l'résident  de  la  Section, 
Signé  :  G.  Monod. 


AVANÏ-PROPOS 


Le  14  août  1884  les  députés  espagnols  votèrent  une 
loi  autorisant  le  Ministre  de  l'instruction  publique  à 
acquérir  la  bibliothèque  des  ducs  d'Osuna  et  de  Tln- 
fantado(l).  A  partir  de  cette  époque,  cette  célèbre 
collection  est  incorporée  à  la  Bibliothèque  Nationale  de 
Madrid  (2). 

On  sait  que  l'ancien  fonds  de  la  bibliothèque  de 

1.  En  1841,  à  la  mort  de  D.  Pedro  Aleântara  de  Toledo,  trei- 
zième duc  de  rinfantado,  le  titre  de  l'Infantado  et  les  biens  de 
cette  maison  passèrent  à  l'aîné  des  fils  de  sa  nièce,  D.  Pedro  Tellez 
Giron,  onzième  duc  d'Osuna,  et,  après  la  mort  de  celui-ci,  à  son 
frère  D.  Mariano  Tellez  Giron,  douzième  duc  d'Osuna et  quinzième 
duc  de  rinfantado  (D.  Francisco  Fernândez  de  Béthencourt, 
Ilistoria  genealôgicn  de  la  wonanjuia  eHpnhola^  Madrid,  1900, 
t.  If,  p.  605  et  suiv.). 

((  D.  Mariano  Tellez  Giron,  héritier...  de  biens  immenses  et  de 
))  titres  innombrables,  a,  par  de  folles  prodigalités  et  une  admi- 
»  nistration  déplorable,  anéanti  pour  toujours  ce  patrimoine  prin- 
»)  cier,  dû  à  la  réunion  sur  une  seule  tèt«  de  plusieurs  des  plu*« 
»  riches  et  des  plus  célèbres  majorats  de  la  vieille  Espagne.  Ce 
»)  douzième  duc  d'Osuna  est  mort  en  son  cliâteau  de  Beauraing 
»  (Belgique)  le  2  juin  1882  »  Morel-Fatio,  Ktiidea  sur  rEaparune, 
deuxième  série,  p.  195-196). 

2.  Les  manuscrits  restèrent  tous  à  la  Biblîotlièque  Nationale  de 
Madrid;  des  imprimés,  on  ne  retint  que  ce  qui  manquait  à  la  pre- 
mière des  collections  espagnoles,  le  reste  fut  distribué  aux  autres 
bibliothèques  de  Madrid  et  à  des  bibliothèques  de  province. 


Xll  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANT1LLANE 

rinfantado  comprend  les  manuscrits  qur  Don  liiifro 
Lopez  (le  Mendnza.  marquis  t\o  Santillane  et  eomte  du 
Real  de  Manzanares,  avait  réunis  dans  son  ehàteau  de 
Guadalajara.  Aniador  de  Ins  Rios  a  étudiO  cette  bi- 
Itliothéque  dans  un  important  appendice  de  son  édition 
des  œuvres  d'Ini^o  Lopi'z  de  Meiidoza(l).  L'édition 
des  œuvres  du  Marquis  est  un  des  meilleurs  travaux 
de  l'auteur  de  VHisttiria  CrUira,  mais  son  étude 
de  la  bibliothèque  de  Guadalajara  laisse  beaucoup  à 
désirer.  Los  Rios  confond  souvent  les  œuvres  on  les 
auteurs  cités  par  Sanlillane  avec  les  manuscrits  que 
e*lui-ei  a  rcellemont  eus  sons  les  yeux,  et  rien  chez 
lui  ne  sépare  l'hypothèse  du  fait  démontn''.  Tout^'tois 
il  faut  admirer  la  iniiltiplicité  des  ennnalssanees  dont 
il  tait  preuve.  Si  Sii  reconstitution  de  ta  bibliothèque 
du  Marquis  ne  nous  satisfait  pas.  il  n'i'st  que  juste  de 
reconnaître  qu'il  a  été  le  premier  à  la  tenter,  et  (^'est 
à  lui  que  nous  devons  l'idée  du  travail  que  nous  avons 
entrepris.  Comme  il  a  étudié  les  manuscrits  de  la  bî- 
liliothèque  de  l'Infantado  cinquante  ans  avant  nous,  il 
a  eu  la  bonne  fortune  d'y  voir  encore  des  volumes 
disparus  depuis  et  pour  lesquels  nous  avons  trouvé 
bon  de  citer  textuellement  ses  notices.  Nous  lui  devons 
aussi  la  conservation  d'un  certiiin  nombre  d'anciennes 


1.  Obru»  de  Don  Ini>/o  Lop'-i  dr  Memloza.  man/i>è=<  d,-  Snnfi 
llana,ahofapor  ra  primera  rriiiipilndas  de  losrijdi'ces  oiigïnnles, 
é  il)i»tradae  con  la  nda  drl  outor,  notas  ;/  commcntm-ios  por  Don 
Jrjsè  Amador  de  las  Rios,  Madrid.  1852.  La  Tahla  nlfabètica  de 
los  anlore*  inencionado»  en.  esliut  obra»  occupe  les  pages  591  à  845 
et  compte  cxviii  paraKraptie»<  ;  elle  porte  le  sons  titre  de  Biblialeea 
dei  Marqué»  de  Santillana. 


AVANT-PROPOS  XIII 

cotes,  qui  se  trouvaient  sur  les  feuillets  de  garde  de 
inanuscrits  reliés  plus  tard  pour  le  duc  d'Osuna  par 
le  relieur  Binet,  feuillets  que  ce  dernier  a  supprimés. 
Il  existe  deux  inventaires  sommaires  des  manuscrits 
de  la  bibliothèque  Osuna.  L'un  est  inédit:  il  fut  dressé 
par  les  conservateurs  du  département  des  manuscrits 
de  la  Bibliothèque  Nationale  de  Madrid  lors  de  Tac- 
quisition  de  ce  nouveau  fonds.  L'autre  a  été  imprimé; 
son  auteur  est  Don  José  Maria  Rocamora,  ex-conser- 
vateur  de  la  bibliothèque  du  duc  d'Osuna  et  de 
rinfantado  (1).  Ces  deux  inventaires  sont  insuffisants 
et  le  second  est  souvent  erroné  ;  ils  nous  ont  cependant 
beaucoup  servi.  En  les  comparant  entre  eux,  nous 
sommes  arrivé  à  trouver  les  cotes  de  presque  tous 
les  manuscrits  antérieurs  au  XVP  siècle  que  conser- 
vait la  bibliothèque  Osuna  (2). 

1.  Cntàlof/o  ahreoiado  de  hat  mannscritos  de  la  hihlioteca  del 
Exvmo.  Senor  Dnrjiœ  de  Oaunaê  Infaniada,  hecho  por  el  oonHer- 
cador  de  elln  don  Joaè  Maria  Hticamorn,  Madrid,  1882.  Les  nu- 
méros de  ce  catalogue  reproduisent  la  cote  Osuna  moderne  (chiffres 
arabes).  Partout  où  nous  avons  trouvé  la  cote  ancienne  (Plut. 
N*',  etc.),  nous  l'avons  relevée;  enfin  nous  donnons  la  cote  que 
portaient  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  Nationale  de  Madrid 
au  moment  où  nous  les  avons  étudiés  (1896-1897):  ces  cotes  ont 
été  récemment  remplacées  par  une  numérotation  suivie  qui  com- 
prend tout  le  dépôt,  mais  on  a  eu  soin  de  dresser  des  tables  de 
concordance  qui  permettent  de  retrouver  les  volumes  cités  d'après 
l'ancien  classement.  Les  trois  manuscrits  qui  ont  fait  partie  de  la 
bibliothèque  des  ducs  d'Osuna  et  de  l'Infantado.  et  qui  ont  été 
acquis  par  la  Bibliothèque  Nationale  de  Paris,  ne  sont  pas  men- 
tionnés dans  le  (Mtalogue  de  Rocamora.  Ils  proviennent  de  Bel 
gique  (Cf.  Notice  ix,  ms.  D.,  p.  60  ;  Notice  xlix,  ms.  *C.,  p.  328, 
Ibidem,  ms.  *I,  p.  340). 

2.  Nous  avons  pu,  ^râce  à  l'obligeance  de  M.  Paz  y  Mélia,  chef 
du  Département  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  Nationale  de 


XIV  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTiLLANE 

Nos  recherches  d'inventaires  anciens  de  celte  bi- 
bliothèque ont  été  vaines  (1).  Nous  ne  pouvons  citer 
ici  que  les  Nofirias  de  la  Biblhteca  del  Dm/iw  do 
Osiijia  y  del  InJ'antfido^  pour  nous  peu  intéressantes 
et  qui  ont  été  imprimées  dans  le  tome  CIX  de  la  Co- 
lecrion  de  Doriimcntos  in  Mitas  para  la  /listorla  flf 
Espana{2);  elles  datent  d'une  époque  où  les  titres 
d'Osuna  et  de  l'Intantado  étaient  encore  séparés  et  ne 
nous  renseignent  que  très  sommairement  sur  l'état  de 
la  bibliothèque  qui  nous  occupe.  11  est.  en  outre,  à 
propos  de  remarquer  que.  par  le  mariage  de  D.  Pedro 
d'Alcantara  Tellez  Giron,  marquis  de  PeAafiel,  neu- 
vième duc  d'Osuna,  avec  Dofla  Maria  Josefa  Pimen- 
tel,  douzième  comtesse  de  Benavente,  mariage  effectué 
en  1771  (3),  des  livres  ayant  fait  partie  de  la  bibliiv 

Madrid,  examiner  les  Sches  de  l'inventaire  sommaire,  et  parmi 
ces  fiches  ligure  celle  d'un  manuscrit  demeuré  jusqu'ici  inirou- 
vable  et  qui  e»t  ainsi  décrit  dans  Rocamora  :  «  N.  136.  Hegesi[>- 
11  puM.  —  De  bello  judaico  et  urbis  Hierosolymitana  (aie]  excidio. 
11  Hippocrates.  —  Epistolse  super  cura  democriti.  Aristoteles. 
)i  —  De  muodo  liber,  ad  Alexandrum.  Traducido  del  grieito  al 
)i  latin..-.  Sigio  XV.  Encuadernacion  de  la  época.  )i 

1.  Les  Archives  des  ducs  d'Osuna  et  de  l'Infantado  sont  la  pro- 
priété des  créanciers  du  dernier  duc,  Lora  de  notre  Méjour  â  Ma- 
drid, les  chargée  d'affaires  de  la  liquidation  faisaient  dresser  un 
inventaire  sommaire  des  pièces.  Nous  avons  obtenu  l 'autorisation 
d'entrer  dans  les  archives,  mais  l'absence  d'ordre  y  rendait  les 
recherches  impossibles.  Nos  eSorts  pour  retrouver  les  liasses  de 
papiers  des  archives  de  l'Infantado  ont  été  inutiles,  tout  ce  qui 
avait  traie  au  marquis  de  Santillaneayant  disparu.  Los  Rios  avait 
encore  vu  ces  papiers.  Les  retrouvera- t-on  ?  L'inventaire  sommaire 
a  été  achevé  depuis,  mais  il  n'a  pas  encore  été  publié. 

2.  Madrid,  1894,  p.  463-477. 

3.  Morel-Fatio,  Êtuden  mu-  l'Eupayne,  deuxième  sCr/e,  p.  I2i. 
note  1. 


AVANT-PROPOS  XV 

thèque  des  comtes  de  Benavente  (1)  auraient  pu  passer 
dans  celle  des  ducs  d'0suna(2).  Toutefois,  parmi  les 
manuscrits  que  nous  avons  examinés,  il  n'en  est  qu'un 
que  nous  puissions  désigner  comme  provenant  à  coup 
sur  de  la  bibliothèque  du  château  de  Benavente,  et 
celui-là  n'a  pas  fait  partie  de  l'ancien  fonds  de  la  bi- 
bliothèque Osuna(3). 

La  première  des  pièces  imprimées  dans  le  tome  CIX 
de  la  Colecrion  r/r  Dorujnrnfos  InAlifos  contient 
l'histoire  sommaire  de  la  bibliothèque  del  Ejrmo 
Sr.  DfU/iie  de  Osuna,  desde  sa  estahleriniienio  hasfa 
la  mxwvte  de  su  primer  Direct  or  D.  Manuel  de 
Uriarfe.  Nous  n'y  trouvons  rien  qui  ait  trait  à  l'an- 
cien fonds  de  cette  collection.  On  v  mentionne  l'achat 

«' 

1.  Fray  Liciniano  Saez,  Demostracion  histàrica  del  verdadero 
calor  de  todas  laa  monedas  que  corrian  en  Cantilla  durante  et 
reynado  del  senor  Don  Enrique  III ,  Madrid,  1796.  Note  XIIÏ. 
On  trouve  là  un  inventaire  de  la  librairie  du  château  des  comtes 
de  Benavente. 

2.  Dans  la  bibliothèque  particulière  de  Don  Marcelino  Menéndez 
y  Pelayo  à  Santander,  nous  avons  examiné  des  manuscrits  pro- 
venant de  la  maison  d'Astorga  et  qui  pourraient  avoir  fait  partie 
de  la  bibliothèque  des  comtes  de  Benavente. 

3.  C'est  le  manuscrit  li-78  delaBiblioth.  Nat.de  Madrid  (Cf.  Ho- 
camora,  u9  67  et  R.  Menéndez-Pidal,  La  Let/enda  de  los  infanten 
de  Lara,  p.  394,  Q).  Ce  volume  contient  IdCrônira  de  UH4,  Une 
rubrique  finale  nous  donne  le  nom  du  copiste  et  celui  du  seigneur 
pour  qui  il  a  travaillé.  Esta  primera  parie  desta  coronica  de 
Eupaha  acabo  Manuel  Rodrigues  de  Seuilln,  por  mandado  del 
sefior  conde  de  Benauente^  Don  Rodrigo  Al/onso  Piinentel,  l(^ 
ciial  acabo  en  la  dirha  villa  de  Benauente  a  quinze  dia»  de  marçodel 
nascimiento  de  nuestro  nenor  ihu,  xpo,  de  mille  quatrocientose 
treynia  e  quatro  ahos  (1434).  Nicolas  Antonio  connaissait  déjà 
ce  manuscrit  qui  appartenait,  lorsqu'il  le  vit,  à  1).  Juan  Lucas 
Cortés(Cf.  Bihlioiheca  Vêtus,  t.  II,  1.  X,  c.  m,  n«  125). 


/..  1. 


XVI  BliiLlOTHEQL-l':    DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

de  «  mue  11  os  y  buenos  nianuscritos  h  à  D.  Isidro  dol 
Olnio  et  aussi  l'acquisition  de  la  bibliothèque  de 
D.  Miguel  Vidal  composée  d'ouvrages  d'histoire  et 
de  généalogie  : 

«  En  que  habia  buenos  nobîliarios  uiiinuscritos,  mucluis 
M  noticias  genealôgicaa  originales  de  Reyes  de  Armas  de 
»  Espana.  mas  de  ;tO  tomo.s  gniesos  en  foliu  de  otms  suvhs 
H  (de  D.  Miguel  Vidal)  y  una  série  de  caballnros  de  lus 
I)  ordenes  militares  de  estes  ûltiinos  dos  siglos  y  medio, 
u  con  su  ascendenria  hasta  sus  abuelos  â  lo  m^nos,  etc.  » 

Don  Manuel  de  Uriarte  fut  remplacé  pjir  Don  Diego 
Clemeucin,  nommé  directeur  de  la  hil)liotlièque  du 
duc  d'Osuna  en  février  1798.  Le  nouveau  directeur 
signale  l" janvier  1799,  un  Infhrnu-  sobve  cl  cs/nrln 
de  la  B((j/iofeca  dol  E.crmo.  S' .  Ditqiti'  de  Osiaifi  à 
Jinct  dcl  ano  1798.  Clemeucin,  en  rendant  compte 
des  travaux  qu'il  a  fait  faire  en  vue  de  rendre  la  bi- 
bliothèque accessible  au  public,  selon  le  désir  du  duc. 
nous  donne  quelques  détails  intéressants.  Il  dit(l)  : 

«  W  misino  tiempo  que  .'Vcedo  tomaba  à  su  cargo  el  mn- 
a  netario,  se  pusoal  del  otro  bibliotecarîo  D.  Juan  Bautista 
n  Guiturt,  la  tiomisinn  de  examinar,  clasificar  y  |»uner  eu 
»  indice  los  manuscriUis  de  la  Biblioteca,  que  liacinadns 
»  confusamente  segun  se  liabian  ido  adquiriendo,  apenàs 
»  eran  eonoeidos  ni  aun  por  enciiua.  Por  su  exàinen  se  lia 
»  i-econocido  que  la  Bibliotet'aposeeunacoleccionapreciable 
«  de  manuscritos,  pertenecîenles  en  gênerai  à  nuestra  his- 
1)  toiia,  inuchos  de  ellns  originales,  distinguiendose  entre 
))  los  mas  importantes  de  estos  ultiuios  la  vida  del  Car- 
11  denal  Mendoza,  por  D.  Francisco  de  Médina;  el  libro  de 


1.  roir,' 


,  •/,■  iloi 


.t.  (MX.p.  47:^. 


AVANT-PHOl'OS  XVH 

))  armas  y  l)lasones  de  Kspafla  do  Mosscn  Diego  de  Valera; 
))  la  esteganogratia  o  arte  de  la  cifra,  dirigidaal  coudestable 
»  de  Castilla  por  Luis  Vallc  de  la  Cerda  ;  varias  obras 
0  genealôgicas  da  Pellicer  ;  gran  sunia  de  eartas.  ordenes, 
»  instiiiceiones  y  oficios  de  Carlos  V  y  de  la  lCmp(*ratriz,  su 
))  mujer.  â  varios  emhajadores  y  ininistros.  Entre  los  dénias 
»)  manus<*ritos  no  originales,  son  dignes  de  aprecio  dos 
»  diarios,  uno  en  italiano  y  olro  en  espaflol,  del  gobierno 
»  del  virey  d**  Nâpoles,  D.  Pedro  Giron,  teraM*  DiKjue  de 
))  (Jsuna,  una  i-oliMxrion  de  obras  cspiritualivs  de  KSan  Fran- 
»  risco  d<*  l^orja  escrita  en  vida  dol  ►Santo  ;  las  SiHiras 
))  de  Juvcnal  //  de  Persio^  hermosaniente  escritas  en 
))  vilela  1)  ;  varios  opnsndos Jilosô/icos  de  Ciceron,  eserilos 
»  del  mismo  modo,  (|ue  parecen  haber  sido  de  Leonardo 
»  Aretino(2);  una  traduccion  antùjidsima  del  ('atHina 
»  <lc  Salustio  y  oira  de  varios  trozos  de  VegecioiS), 
»  lieelia  de  ôrden  del  rey  D.  Juan  el  Segundo,  por  fray 
»  Alonso  de  San  Crislôbal,  aulor  que  noconoeiôD.  Nicolas 
»  Antonio;  las  cortes  del  mismo  D.  Juan  el  Segundo  en 
»  los  anos  1430, 1436,  li42;  las  ordenanzas  de  los  Guardias 
»  Antiguosde  Castilla,  hei-has  por  Felipe  II;  varios  papeles 
))  curiosos  perteneci(nitesal  coneilio  de  Trento  y  al  segundo 
»)  y  cuarto  mejicanos  ;  la  eorrespondencia  diplomâtica  de 
))  D.Juan  de  Chumawro.  desde  Roma,  con  Felipe  IV,  y  la 
»  de  D.  Luis  de  llaro,  durante  las  eonfercncias  que  pre- 
))  eedieron  â  la  paz  de  los  Pirineos;  miiclias  memorias 
»  rclativas  â  los  ministres  y  sucesos  del  Du(]ue  d(îLerma, 
»  del  marrpiés  do  Siett»  Iglesias.  d(îl  <'ond(*  Du(|ne  de  Oli- 
»  vares,  de  D.  José  Patiflo,  del  marquiVs  de  la  linsenada  y 
»  del  conde  de  Floridal)lanca;  varios  dietâmenes  v  esci'itos 
»  deD.  Melehor  de  Maeanaz,  d<*  D.  Josi'  del  Campillo,  de 
^)  D.  Miguel  Antonio  de  la  (iàndar:i,  d(^    D.    Pablo  Mora 

1.  Hocam.  nM38  ;  T3iblioth.  Nat.  Madrid,  Rêscrv.  8^  12. 

2.  Uooain.  n"  53;  Biblioth.  Nat.  Madrid.  Ii-I51. 

3.  Cf.  Notice  XL  p.  68. 

n 


XVIll         BIDLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

n  Xaraba,  y  del  conde  de  Campomanes;  inflnitos  pnpele.s 
»  genealiigicos,  de  ellos  originales,  en  especiai,  registros  du 
u  cédulas  de  concesioii  de  habitua  y  finalmente,  un  sîu- 
))  nùmcro  de  comcdias  tte  nuestros  postas  antiguos,  iiiuch:is 
H  de  ellas  de  letra  de  1ns  inismos  autores,  como  de  Lope 
ïi  de  Veg;i,  Caldernn  y  olros  do  los  mâs  famosos,  con  las 
fl  enniiendas  de  su  propio  puflo,  las  aprobaciones  origî- 
«  iiîiles  de  los  censores  y  las  licencias  para  reprcsentarsc  ; 
11  coleccion  que  hubo  de  ser  caudal  de  alguiia  célèbre 
u  companiu  cùniifa  del  siglo  pasado,  y  que  examiiiada  con 
n  menudencia  ofrecerâ  uoticias  curiosas  y  picantes  para 
n  la    liistoria  do  nuestro  Teatru.  » 

Il  riJsultc  d(î  cet  Informe  qu'il  y  avait  fort  peu  de 
manuscrits  d'ancienne  littérature  dans  la  bibliothèque 
du  duc  d'Osuna.  Dans  cette  étude,  un  a  laissé  de 
côté  les  manuscrits  des  satires  de  Perse  et  de  Juvénal 
et  des  traités  de  Cicércin  qui  sont  tous  deux  en  latin, 
mais  on  a  cru  devoir  retenir  le  manuscrit  contenant 
les  versions  castillanes  de  Salluste  et  de  Végècc, 
parce  que  ce  volume,  quoique  n'ayant  pas  Tait  partie 
de  la  bibliothèque  de  Guadalajara,  nous  fournit  d'in- 
téressants renseignements  sur  le  mouvement  littéraire 
de  l'époque  qui  nous  occupe. 

Pour  réunir  les  matériaux  utiles  à  notre  étude, 
nous  avons  examiné  tous  les  manuscrits  antérieurs 
au  XVP  siècle  provenant  de  la  bibliothèque  du  due 
d'Osuna  et  de  l'Infantado.  Une  (ois  cette  preiuière 
sélection  opérée,  nous  avons  soumis  chaque  volume  à 
un  minutieux  examen  et  nous  avons  écarté  ceux  qui 
portent  des  noms  d'acquéreurs,  des  dates  d'achat 
ou  d'autres  signes  de  propriété  permettant  de  con- 


AVANT-PHOPOS  XIX 

statcr  qu'ils  sont  entrés  dans  la  bibliothèque  de 
Guadalajara  après  1 158,  date  de  la  mort  du  marquis 
de  Sautilla  ne. 

Notre  premièn^  pensé(>  était  d(*  diviser  en  trois 
grouj)es  les  manuscrits  qui  font  Tobji^t  de  notre  tra- 
vail. Le  groupe  A  devait  réunir  tous  les  volumes  por- 
tant le  nom,  les  armes,  la  devise,  Temblème  ou  la 
reliure  de  Don  Inigo  Lopez  de  Mendoza,  i)remi(n*  mar- 
quis de  Santillan<%  et  les  ouvrages  originaux  ou  l(»s 
traductions  à  lui  dédiés;  le  groupe  /i,  lc*s  manuscrits 
dont  les  auteurs  s<*  trouvent  cités  dans  les  (x^uvres 
d'Inigo  Lopez  et  qu'il  a  certaincMuent  consultés,  soit 
dans  les  (*xem|)laires  que  nous  décrivons,  soit  dans 
d'autres  de  même  caractère  et  de  la  mémo  époque; 
le  groupe  (^  les  manuscrits  qui  ne  portent  ni  les 
armes  ni  le  nom  du  Marquis  et  (|u'il  n'a  pas  men- 
tionnés dans  ses  (t»uvr(^s,  mais  dont  nous  avons 
trouvé  des  exemplaires  ant(h*ieurs  à  la  lin  du 
XV''  siècle  dans  la  bibliothèque  du  duc  d'Osuna  et 
dont  le  contenu  n'était  pas  étrangler  aux  goûts  ni  à  la 
curiosité  du  marquis  de  Santillane.  Nous  avons 
aljandonné  ce  classement,  parce  qu'il  amenait  forcé- 
ment des  répétitions  et  qu'il  dispersait  les  manus- 
crits d'un  même  ouvrage  ou  de  diilerents  ouvrages 
dus  au  même  auteur. 

11  nous  a  paru  plus  pratique  d'adopter,  tout  en  res- 
pectant le  cadre  des  languies,  Tordre  chronologique. 
Lorsque  nous  avons  h*  texte*  original  et  dillerentes 
versions  en  langues  vulgaires  d'un  même  ouvrage, 
nous    plaçons  celles-ci  à  la   suite  do  l'original  et 


\ 


XX  miJLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

nous  employons  les  lettres  de  l'alphabet  pour  désigner 
les  différents  manuscrits  d'un  môme  auteur.  Pour 
plus  de  clarté  nous  avons  mis  un  astérisque  en  tôte  de 
toutes  les  notices  consacrées  à  des,  manuscrits  dont 
l'étude  nous  a  permis  d'affirmer  qu'ils  ont  appartenu 
au  marquis  de  Santillane.  Nous  indiquons  les  initiales 
enluminées  des  manuscrits  de  luxe  en  nous  servant 
de  majuscules  grasses,  et  quand  la  place  des  capitales 
est  restée  vide  nous  les  rétablissons  entre  crochets. 

Un  travail  comme  celui  que  nous  avons  entrepris 
reste  toujours  incomplet.  Nous  ne  nous  faisons  pas 
d'illusions  à  cet  égard.  Nous  nous  bornons  à  souhaiter 
qu'il  puisse  être  de  quelque  utilité  aux  crudits  qui 
j  s'occupent  de  bibliographie  espagnole  et  d'histoire  lit- 
"'  t^raire.  L'impression  de  ce  livre  a  été  longue  et  la- 
borieuse; nous  avons,  pour  des  raisons  de  famille,  dû 
renoncer  à  en  corriger  les  épreuves  en  Espiigne,  et 
souvent  des  motifs  de  sauté  ont  entravé  la  marche  de 
*  nos  travaux.  Que  le  lecteur  nous  pardonne,  s'il  trouve, 
comme  c'est  notre  espoir,  que,  malgré  les  taches 
nombreuses  qui  le  déparent,  l'ouvrage  que  nous  lui 
présentons  no  manque  pas  de  nouveauté. 

Il  nous  est  impossible  de  citer  ici  tous  ceux  qui  s(î 
sont  intéressés  à  notre  étude  et  qui  nous  ont  aidé.  Ce- 
pendant nous  ne  saurions  taire  ce  que  nous  devons  à 
M.  Alfred  Morel-Fatio  et  à  D.  Mareelino  Menéndez  y 
Pelayo.  D.  Antonio  Paz  y  Méliaetses  collaborateurs 
du  Département  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
Nationale  de  Madrid  ont  droit  à  nos  plus  sincères 
remerciements.  M.  le  comte  de  las  Navas,  Ijibliolhé- 


AVANT-PROPOS  XXI 

cuire  du  roi  cVEi^pagne,  et  le  Père  Beiiigno  Fernândcz 
derEscurial  nous  ont  accueilli  avec  bonti's  D.  Fran- 
cisco de  Uhagôn  a  libéralement  mis  à  notre  disposition 
sa  bibliothèque  particulière.  A  ces  noms  nous  voulons 
joindre  encore  celui  d'un  ami,  qui  est  déjà  un  maitre, 
D.  Ramôn  Menéndez  Pidal,  dont  l'affectueuse  com- 
plaisance nous  a  été  si  précieuse  (1). 

1.  La  Bibliogvafia  hi^pano  latina  rlâsica  que  M.  Menéndez  y 
Pelayo  publie  dans  hi  Bcrista  de  ArchiroA^  BibUoiecas  y  Muhcos  a 
commencé  de  paraître  quand  notre  impression  était  déjà  avancée. 
Nous  regrettons  particulièrement  de  n'avoir  pas  pu  utiliser  cette 
importante  publication  pour  la  rédaction  de  nos  notices  sur  les 
manuscrits  de  Boèce,  de  César  et  de  Cicéron. 


I   ■       ■        . 


i  ■.->;,  -..-:— .15:^.^ 


INTRODUCTION 


CHAPITRE  PREMIER 

La  vie  de  D.  Ifiigo  Lopez  de  Mendoza 

Don  Iftigo  Lopez  de  Mendoza,  premier  marquis  de 
Santillane  et  comte  du  Real  de  Manzanares,  a  été  un 
homme  heureux.  S'en  est-il  douté,  lui  qui  aimait  à 
disserter  de  tita  hoata  et  qui  a  consacré  d'innom- 
brables strophes  au  néant  de  notre  terrestre  existence  ? 
Il  s'est  tressé  une  couronne  de  gloires  militaires  et 
poétiques;  il  est  mort  pleuré  de  tous  et  comme  en 
odeur  de  sainteté,  puisque  pour  le  peuple  espagnol 
il  resta  longtemps  le  moraliste  par  excellence,  le 
«  marquis  des  Proverl)es  ». 

Second  fils  de  Don  Diego  Hurtado  de  Mendoza, 
amiral  de  Castille,  et  de  Dofta  Leonor  de  la  Vega,  Don 
Ifligo  naquit  à  Carrion  de  los  Condes  le  19  août  1398. 
Son  frère.  Don  Garcia,  mourut  en  1403,  et  l'année 
d'après,  il  perdit  son  père,  ngé  d'à  peine  quarante 
ans  (1).  A  sept  ans,  Tenfant  était  déjà  seigneur  de  Hita 

1.  Dans  le  chapitre  ix  des  Generacionea  y  Semblanzas,  le  sei- 
gneur de  Batres  trace,  avec  son  charme  habituel,  un  portrait  ra- 
pide e%  certainement  fidèle  de  l'AmiraJ  :  a  Hombre  do  muy  sotil 


XXIV         BIBLIOTHEQUE   DC   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

et  Builrago,  tilre  qu'il  devait  illustrer  plus  lard. 
L'amiral  avait  i^lérhommc  le  plus  riche  de  Caslille. 
Lui  mort,  ses  parents  et  ses  vassaux  tentèrent  de  faire 
main  basse  sur  son  bien.  Dofta  Leonor  de  la  Vega  siil 
les  en  empêcher.  Avec  une  indomptable  énergie,  une 
vision  nette  des  réalités  et  une  habileté  consommée, 
elle  défendit  les  droits  de  ses  enfants  et  leur  conserva 
l'héritage  paternel.  Prudente,  avisée,  très  tenace.  1res 
intéressée,  très  dévouée  aux  siens,  Dofta  Leonor  veilla 
avec  un  soin  jaloux  à  l'éducation  de  son  fils,  elle  l'éleva 
pour  la  lutte,  comme  le  ooiiimandaient  la  Iiaditioii  et 
les  eirconslances,  elle  l'éleva  aussi  dans  le  culte  de  sa 
race  et  prit  soin  d'orner  son  esprit  en  lui  faisant  donner 
une  instruction  brillante  et  pratique  comme  la 
devait  avoir  alors  un  jeune  homme  destiné  à  la 
vie  de  cour.  Nous  savons  qu'loigo  Lopez  piissa  les 
années  de  son  enfance  dans  la  maison  do  sa  grand'- 
mère  maternelle  Doila  Mencia  de  Cisneros,  veuve 
de  Garcilaso  de  la  Vega,  et  que  c'est  là  que  son 
esprit  s'ouvrit  à  la  poésie.  Fils  et  petit— fils  (1)  de 


1)  ingenio,  bien" razonado,  muy  gracioso  en  su  decir,  osado  é  atre- 
"  vido  en  su  liablar  lanlo  que  el  rey  Don  Enrîque  el  Tertero  se 
»  quexaba  de  su  sollura  é  atrevimiento...  Amô  mucbo  d  su 
M  lînage,  é  allégé  con  grande  amor  â  sus  parienles,  mas  que  otro 
Il  grande  de  su  liempo.  Placiale  mucho  hacer  edidcios.  é  bizo 
n  yiuy  buenas  casas,  coino  quier  que  no  por  hombre  muy  fr.Tnco 
I)  fuese  avido;  pero  lenla  gran  casa  de  caballeros  y  eseuderos-  En 
i)  el  liempo  dél  no  habla  cabaltero  en  Castilla  tanto  heredado.  » 
Nous  verrons  que  ces  traits  d»  caractère  paternel  se  relrouvenl 
très  marqués  chez  le  fils. 

1.  Son  grand-père  Pedro  Gonzalez  de  Mendoza,  le  héros  d'Ai- 
jubarrota,  qui  mourut  pour  sauver  le  roi  de  Caslille  et  qui,  son 
petit-fils  nous  le  dit  lui-même,  <(  Hço  buenas  eançiones,  é  entre  olras  : 


INTRODUCTION  XXV 

poète,  il  ne  tarda  pas  à  montrer  du  goiit  pour  les 
vers.  Nous  savons  par  lui-même  qu'on  parlait  litté- 
rature dans  la  maison  de  sa  grand'mère.  Il  y  vit  sans 
doute  le  vieux  chancelier  Pero  Lopez  de  Avala,  chro- 
niqueur et  poète,  qui  était  son  grand-oncle  et  qui  fut 
son  tuteur,  et  il  est  probable  que  les  conseils  d'un 
homme  aussi  instruit  furent  précieux  pour  Doîla 
Leonor  de  la  Vcîga.  Le  Marquis  se  souvint  plus  tard 
des  causeries  alors  entendues  et  il  en  parle  avec  com- 
plaisance dans  sa  célèbre  lettre  à  Don  Pedro,  conné- 
table de  Portugal  :  ((  Je  me  souviens,  lui  dit-il, 
»  quand  j'étais  encore  petit  garçon  et  que  je  vivais 
))  chez  ma  grand'mère  Dofta  Mencia  de  Cisneros,  avoir 
))  vu,  entre  autres  livres,  un  grand  volume  de  chan- 
))  sons,  pastourelles  et  dits  portugais  et  galiciens  dont 
»  la  majeure  partie  était  due  au  roi  Denis  de  Portu- 
»  gai  (qui  fut,  je  crois,  votre  bisaïeul).  Et  ceux  qui 
»  lisaient  ces  œuvres,  les  louaient  de  subtile  inven- 
»  tion,  et  les  trouvaient  composées  de  mots  gracieux 
»  et  bien  sonnants  (1).   » 

«  Pero  te  sirro  sin  arte,  é  otra  a  las  monjas  de  la  Çaydia,  quando 
»  el  rey  don  Pedro  ténia  el  sitio  contra  Valençia  :  comiença:  A  las 
))  riberaa  de  un  rio  »  ( Lettre  au  connétable  Don  Pedro,  §  XWl/Jbrati 
del  MarquéH^  p.  13).  De  Tarn  irai  son  père,  on  connaît  aussi  des 
chansons  amoureuses  que  nous  a  conservées  un  chansonnier  de  la 
bibliothèque  particulière  du  roi  d'Espagne. 

1.  «  Acuérdome,  Senor  muy  manifico,  seyendo  yo  en  edatnon 
»  provecta,  mas  assaz  pequeno  moço,  en  poder  de  mi  abuela  doua 
))  Mençia  de  Cisneros,  entre  otros  libres  aver  visto  un  grand  vo- 
»  lumen  de  cantigas,  serranas,  é  deçires  portugueses  é  gallegos,  de 
»  los  quales  la  mayor  parte  eran  del  rey  don  Donis  de  Portugal 
»  (creo,  Sefior,  fué  vuestro  bisabuelo)  ;  cuyas  obras  aquellos  que 
»  las  leian,  loavan  de  invençiones  sotiles,  é  de  graçiosas  é  dulçes 


mni-ioTiir-QUF,  iicmarqi^is  uf.  pantillane 


Dec 


>  (lato aussi  la 


profonde  qui  lo 


: 


te  éi>nque  ( 

lia,  sa  vie  durant,  à.  son  eousin  Fernand  Alvaiez  de 
Tolcdo,  comte  d'Albe,  amitié  touchante  et  rare,  en  un 
temps  où,  |K>ur  des  querelles  de  parti  ou  d'intérêt,  la 
diî>eorde  ravageait  les  fainillos.  Cette  alTeetlon  pour 
son  cousin  fut  une  des  beautés  de  la  vie  de  Don  Irtlgo. 
Toujours  unis,  ils  agissaient  de  commun  accord,  et 
_  lorsque  le  comte  d'Albe,  susi>ect  au  fout-puissant 
connétable  Alvaro  do  Luna,  fut  jeté  on  prison,  le 
Marquis  iffusa  de  prendre  part  aux  conseils  de  la 
cour,  pour  se  retirer  à  Guadalajara,  où  il  composa  lo 
Dinhf/o  (h  Bias  contra  Forhina,  destiné  à  con- 
soler son  cousin  détenu  et  à  le  fortifier  ])ar  des  consi- 
dérations philosophiques  et  morales.  Cette  intimité, 
faite  de  mutuel  dévouement,  frappa  leur  entourage,  ot 
Pedro  Diaz  doToledo,  ehai>elain  du  Marquis,  dans  son 
Diâfof/o  (^  /'n~imriniit'n(f)  l'ti  la  naip/'tc  dr!  Mart/iirn 
(le  Saniillana,  consacre  le  douzième  chapitre  â 
l'examen  de  la  question  suivante  :  «  Où  Ton  étudie 
combien  il  y  a  d'ospôces  d'amitié,  combien  do  vrais 
amis  il  y  a  eu  depuis  lo  commencement  du  monde 
jusqu'aujourd'hui,  et  si  lo  Marquis  et  le  Comte 
peuvent  être  mis  au  nombre  de  ceux-ci  (1).  » 

»  palabras  »  (LeUrc  au   connétable  Don  Pedro,  §  XV.  Obrim  dcl 
Marquas,  p.  12.) 

1.  Après  avoirénmnéré  tous  les  cas  d'amitiés  célôbres  qpe  pri^- 
scnle  Ibisloire  religieuse  ei  profane,  le  docte  Pedro  Diaz  conclut 
répondant  au  Comte  son  interlocuteur:  ii  E  se^und  lo  que  se 
i)  conoce  deste  Senor  Marqués  é  de  vos,  bien  se  puede  decir  que 
»  podés  ser  pueslos  por  dos  amigos  fieles,  é  numerarvos  i!  contar- 
II  vos  con  los  de  sut-o  escrîplon.  é  (jue  vuestra  amislança,  como  la 
»)  de  los  suso  escriplos.  sea  conoscida  en  cl  présente  siglo  é  por 
Il  venir  ».  (Paz  y  Mélia,  Opâaeuloa  liierarioa,  p.  296). 


INTKODUCTTON  XXVII 

Dnftn  Lconor  de  la  Vof^a,  soucieuse  de  fni-iner  pour 
ses  enfants  une  ufliance  îivanla^eusfi  et  digne  de  leur 
naissanee,  obtint  pour  sou  lils  la  main  de  DoAa  Cata- 
lina  de  Figueroa  et  accorda  celle  de  sa  tille,  Doila 
Elviru,  il  tJoniez  Suarez  de  Figueroa.  L'union  des 
enfants  de  l'amiral  Don  Diego  Hurtado  de  Mendoza 
avec  les  enfants  de  Don  Loronzo  Suai-ez  de  Figueroa, 
grand  uiaitre  de  Saint-Jnequcs,  un  des  plus  [luissants 
seigneurs  de  son  temps,  fut  décidée  le  17  août  1108, 
à  Ocaila,  où  l'on  dressa  les  contrats.  Le  mariage  de 
Don  Ifligo  avec  Doila  Catalina,  conclu  en  1412,  ne 
fut  consommé  que  le  7  juin  1416  à  Salamanque.  Deux 
ansavant,  en  MM,  InigoLopez  de  Mendoza,  seigneur 
de  Ilita  et  Buitrago,  avait  débuté  dans  le  monde  en 
se  joignant  au  cortège  des  nobles  castillans  qui 
accompagnèrent  l'infant  Don  Fernand  de  Castille,  cl. 
de  Antfiipœm,  apjwlé  à  s'asseoir  sur  le  trône  d'Ara- 
gon. On  célébra  à  cette  occiision  de  grandes  et  ma- 
gnifiques fêtes,  et  ce  fut  alors,  sans  doute,  que  Don 
Ifligo  fit  la  connaissance  de  Don  EnrlquedeVillena,cet 
homme  singulier,  qui  dut  lui  inspirer  une  profonde 
admiration  et  qui  exerça  sur  lui,  au  point  de  vue 
Jittémire,  une  InHuence  considérable.  En  effet,  En- 
lique  de  Villena  ouvrit  au  futur  marquis  de  Santillane 
la  voie  nouvelle  de  l'allégoi-ie  dantesque,  le  renseigna 
sur  les  lois  et  niuf  unies  du  Consistoire  de  Toulouse  en 
écrivant  a.  son  intention  El  A  ric  tic  frahar,  et  traduisit 
à  sa  demande  la  Diririf  Co/m'-c/if  du  Florentin  et 
VÉnrHdo  de  Virgile.  Ce  long  commcree  littéraii-e 
explique  la  douleur  d'Iùigo   Lojwz  de  Mendoza   en 


XXVIU      RIBLIOTHEQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

apprenant  la  mort  de  celui  qui  fut  un  peu  son  maître, 
il  consacra  à  sa  mémoire  un  laborieux  poème  intitulé  : 
Defunssion  de  Don  Enriqiit' do  ViUfria,  scfior  do/to 
('  de  eJccellente  ingcnio.  (1) 

liiigo  Lopez  do  Mendoza  ayant  atteint  sa  majorité, 
prit  possession  de  l'héritage  paternel  et  s'occupa  de 
régler  des  différends  qui  divisaient  ses  vassaux  ef  de 
mettre  ordre  à  certains  détails  de  la  succession  qui 
avaient  motivé  des  procès.  Élevé  par  sa  mère  dans 
l'idée  qu'il  fallait  soutenir  toutes  les  prétentions  de 
sa  maison  et  étendre  sans  cesse  ses  domaines,  Ifli^o 
Lopez  fut  un  administrateur  modèle,  et  l'intérêt  per- 
sonnel le  guida,  sa  vie  durant,  dans  les  grandes 
comme  dans  les  petites  choses.  C'est  pourquoi  sa 
carrière  politique  offre  si  peu  d'attrait.  Le  nouveau 
roi  d'Aragon,  conseiller  fidèle  et  dévoué  de  la  reine 
régente  et  tuteur  du  roi  de  Castille,  mourut  en  1416, 
et  deux  ansaprôs,  Catherine  mourait  aussi,  laissant  le 
roi  presque  encore  enfant  aux  mains  des  favoris. 
Jean  II  avait  quatorze  ans  :  rêveur  aimable,  sensible 
aux  jolis  vers,  affectueux  avec  ceux  qui  ne  le  tour- 
mentaient pas  trop,  il  fut  dès  le  début  ce  qu'il  resta 
toute  sa  vie,  un  être  faible,  intelligent  d'ailleurs,  mais 
incapable  d'aucun  effort  et  indifférent  aux  affaires  de 
son  royaume.  Il  eut  un  seul  ami,  un  seul  conseiller 


I 


1.  Dansées  180  vers,  il  y  en  a  trots  simples  et  sentis,  ce  sont  les 
seuls  qu'il  convient  de  citer  ici  : 

Il  Sabida  la  maerte  d'aquel  mucho  amado 
••  Mayor  de  los  sabioa  del  tiempo  pressente, 
a  De  ilulor  pungido,  llorâ  trîstemeiite.  d 

lObras  del  Manques,  p.  248). 


■_>^.-  -.' 


INTRODUCTION  XXIX 

animé  d'un  véritable  idéal  politique  et  qui  peut-être 
aurait  pacifié  la  Castille,  si  le  Roi,  qui  lainiait  cepen- 
dant, Teiit  soutenu  dans  la  tempête. 

Les  luttes  entre  Aragonais  et  Castillans  com- 
mencèrent par  le  coup  de  main  de  Tordesillas  où 
rinfant  d'Aragon  Don  Enrique  s'empara  de  la  per- 
sonne du  Roi.  A  Avila  fut  célébré  le  mariage  de 
Jean  II,  roi  de  Castille,avec  Tinfante  Marie  d'Aragon, 
sœur  de  Finfant  Don  Juan,  le  futur  roi  de  Navarre,  et 
de  l'audacieux  Don  Enrique,  grand  maître  de  Saint- 
Jacques.  Ce  dernier,  tcMiant  son  cousin  le  roi  de  Cas- 
tille  en  son  pouvoir,  le  força  de  consentir  à  son  mariage 
avec  rinfante  de  Castille  Doiïa  Catalina,  mariage  qui 
fut  célél)ré  à  Talavera. 

Cependant  Jean  II  réussit  à  gagner  la  forteresse  de 
Montalvan,  où  il  se  retrancha  poursuivi  par  les  sei- 
gneurs du  parti  de  Don  Enrique,  qui,  n'osant  l'attaquer 
ouvertement,  s(^  contentèrent  de  le  bloquer  pour 
l'obliger  à  se  rendre  ;  le  roi  de  Navarre  accourut  à 
son  aide  avec  d'autres  vassaux.  Alors  les  partisans 
du  grand  maître  de  Saint-Jacques,  parmi  lesquels  se 
trouvait  Inigo  Lopez  de  Mendoza,  gagnèrent  Ocafla 
et  de  là  retournèrent  dans  leurs  terres.  Ceci  se  passait 
en  1421.  L'année  suivante,  Don  Enrique,  attiré  à 
Madrid  où  siégeaient  les  Cortes,  fut  arrêté  et  jeté  en 
prison.  Le  seigneur  de  Ilita  et  Buitrago  s'était  pru- 
demment retiré  à  (juadalajara  ;  il  n'y  fut  pas 
inquiété,  et  d'ailleurs  il  s'efforça  de  ne  pas  attirer 
rattention  de  ses  ennemis.  Il  s'occupa  d'affaires  de 
famille,  et  il  partagea  ses  loisirs  entre  l'étude,  les 


XXX  UIDLIOTHECJUE   DU   MAUQUIS    DE   SANTILLANË 

tournois  et    les   fétos,    dont    plusieurs    furent   bril- 
lantes. 

La  paix  relative  dont  jouit  alors  la  Castille  ne  fut  pas 
de  longue  durée.  L'infant  Don  .luan,  devenu  roi  de 
Navarre  en  1425,  par  suite  de  la  mort  du  roi  Charles, 
son  beau-jwre,  s'unit  à  son  frère  Don  Alonso,  nii 
d'Aragon,  |>our  obtxînii'  de  leur  eousin  do  Castille  la 
libération  de  Don  Enrique.  grand  maître  di'  Saint- 
Jacques.  A  peine  celui-ei  fut-il  sorti  de  prison,  que 
les  troubles  recomniencêrenl.  Il  retrouva  ses  i^rti- 
sans,  et  dans  un  eiinseil  tenu  à  Valladolid  ccux-ei 
forcèrent  le  Roi  k  éloigner  de  sa  cour  le  tout-puissant 
connétable  Alvaro  de  Luna.  que  la  noblesse  voyait 
toujours  de  mauvais  œil.  Ii^igo  Lopez  de  Mendoza 
faisait  naturellement  partie  de  cette  coalition.  Dès  que 
les  grands  se  furent  éloignés,  Jean  II  rappela  le 
Connétable  et  tout  recommença.  En  1428,  naissait  à 
Guadalajara  le  sixième  enfant  du  seigneur  de  Hita 
et  Buitrago,  celui  qui  devait  être  un  jour  le  Grand 
Cardinal  d'Espagne.  La  guerre  inévitnl)le  entre  les 
rois  de  Navarre  et  d'Aragon  et  l'infant  Don  Enrique 
d'une  part,  et  le  nn  Jean  II  de  Castille  d'autre  pa.rt, 
éclata  en  1429.  Les  grands  qui  se  préparaient  à  guer- 
royer contre  les  Mores  partirent  pour  la  frontière 
d'Aragon.  Jean  II  s'y  rendit  lui-même  ;  le  Connétable 
l'y  avait  précédé.  Déjà  l'abstention  de  Don  Inigo 
Lopez  de  Mendoza  avait  été  remarquée,  lorsque  se 
décidant  enfin,  évidemment  à  contre-gré,  il  rejoignit 
le  Roi,  lui  jura  fidélité  et  s'excusa  si  habilement  de 
son  retard  qu'il  dissipa  les  soupçons  du  souverain. 


1  ' 

«  ■' 


INTRODUCTION  XXXt 

La  campagne  fut  brève  et  heureuse  ;  Jean  II  ne  tarda 
pas  à  rentrer  dans  son  royaume,  mais  par  précaution 
il  laissa  des  forces  derrière  lui.  Au  seigneur  de  Hita 
et  Buitrago  échut  la  mission  de  garder  la  frontière  à 
Agreda^  où  il  campa  avec  neuf  cents  hommes.  C'est 
pendant  cette  guerre,  durant  laquelle  il  put  appliquer 
ses  connaissances  théoriques  puisées  dans  les  ouvrages 
de  stratégie  et  dans  la  lecture  des  histoires,  que  Don 
Ifligo  partit  avec  trois  cents  hommes  à  la  recherche 
de  Ruy  Diaz  de  Mendoza,  un  aventurier  qui  avec  ses 
soldats,  mercenaires  du  roi  de  Navarre,  faisait  des 
incursions  dans  le  pays.  La  rencontre  eut  lieu  dans 
les  champs  d'Araviana,  célèbres  par  le  souvenir  des 
sept  infants  de  Lara.  liligo  Lopez,  attaqué  par  une 
troupe  trois  fois  plus  forte  que  la  sienne,  ne  recula 
pas  :  il  combattit,  fut  défait  et  se  retrancha  avec  une 
poignée  d'hommes  sur  une  colline,  où  sa  résistance 
fut  telle  que  ses  ennemis  découragés  repassèrent  la 
frontière.  Les  fatigues  de  cette  campagne  n'empê- 
chèrent pas  le  Marquis  de  rimer  son  Derir  contra 
los  Arcujonesci^,  et  au  moins  deux^'cvva/t///a.s(l). 

1 .  CeUe  qui  commence  par  : 

'f  Serranillas  de  Moncavo 

»  Dios  vos  dé  bueii  ano  entero.  » 

{Obras  dal  Marf^ucs,  p.  464). 
et  qu'il  date  en  disant  : 

«  Aunque  me  védes  tal  sayo 
))  En  Agreda  soy  fruntero.  » 

Et  une  autre  qui  débute  ainsi  : 

«  En  toda  la  su  montaûa 

»  De  Trasmoz  à  Veraton 

»  Sor\  vi  tan  gentil  serrana.  u 


«  .liï^  V_ 


XXXn       BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Une  trêve  ayant  été  eonclue,  les  Castillans  it^i- 
ti'èrent  chez  eux,  et  le  roi  Jean  II  confisqua  tous  les 
biens  que  les  infants  d'Aragon  possédaient  sur  ses 
terres.  Pour  s'attacher  les  grands  qu'il  savait  garder 
des  sympathies  pour  ses  ennemis,  il  leur  distribua  li- 
béralement les  seigneuries  séquestrées,  et  iDïgo  Lojwz 
de  Mendoza  fut  un  de  ceux  dont  le  dévouement, 
quelque  peu  suspect,  reçut  une  ample  réeoinpenso. 
Cela  fait,  le  roi  de  Castille  réunit  ses  vassaux  pour 
marcher  contre  les  Moi-es  de  Grenade.  II  leur  livra  la 
l'udc  et  glorieuse  batiille  de  Sierra  Elvîra  â  laquelle  le 
seigneur  de  Hita  et  Buitrago,  resté  malade  â  Cordoue, 
ne  prit  point  part  p(!rsonn,elIemcnt.  Ses  gens  cepen- 
dant s'y  distinguèrent.  Iiligo  Lopez  fit  retour  à  Gua- 
dalajara  pour  se  remettre  et  c'est  là  qu'il  apprit  lem- 
prisonaeraent  de  plusieurs  de  ses  parents  et  de  ses 
partisans  accusés  d'entretenir  de  secrètes  intelligences 
avec  les  princes  d'Aragon.  Inquiet  et  prudent,  comme 
toujours,  il  se  fortifia  dans  son  château  d<^  Hita,  où  il 
attendit  les  événements,  répondant  par  de  vagues 
pro|>os  au  Roi  et  au  Connétable  qui  lui  faisaient  savoir 
qu'il  n'avait  rien  à  craindre.  La  mort  de  DoHa  l_,eonoi- 
do  la  Vega,  survenue  en  août  1432.  appela  Irligo  Lo- 
pez de  Mendoza  â  Valladolid,  où  il  eut  à  régler  l'héri- 
tage maternel  conformément  au  testament  que  la  noble 


et  où,  après  diverses  indications  de  lieu,  le  poi'^tc  s'adresse   en 
ces  termes  à  la.  bergère  : 

B  Dixp:  DioB  1*  salvu,  hermaiia,: 
unfiue  venga»  d'Aragon, 


1  Dcsla  seras  oastellann. 

(Ohras  (M  Mai 


ÎNTHODUCTION  XXXIIl 

daine  fît  la  veille  de  sa  mort,  et  en  vertu  duquel  il  se 
voyait  investi  du  titre  de  Seigneur  de  la  Vega  qu'il 
portera  dorénavant.  En  même  temps,  il  héritait  des 
biens  de  sa  mère  dans  les  Asturies  de  Santillane  et  de 
Santander,  biens  si  souvent  contestés,  dont  la  posses- 
sion avait  donné  tant  de  fil  à  retordre  à  Doila  Leonor 
et  qui  devaient  lui  causer,  à  lui-môme,  tant  d'en- 
nuis (1). 

L'année  suivante  les  Certes  étant  réunies  à  Madrid, 
le  seigneur  de  la  Vega  demanda  et  obtint  du  Roi  l'au- 
torisation de  célébrer  un  grand  tournoi  dont  lui-même 
et  son  fils  aîné  Don  Diego  furent  les  mainteneurs  avec 
vingt  hommes  de  leur  maison.  Alvaro  de  Luna  répon- 
dit à  l'appel  avec  soixante  chevaliers.  Cette  fête  brillante 
se  termina  par  un  banquet  auquel  Ifligo  Lopez  convia 
tous  les  jouteurs  et  ))eaucoup  d'autrc^s  gentilshommes. 

Malgré  les  inimitiés  qui  couvaient  impatientes 
sous  la  toute-puissance  du  connétable  Don  Alvaro,  la 
paix  régnait  en  Castille.  Ifligo  Lopez  de  Men- 
doza,  partagé  entre  le  culte  des  Muses  et  celui  de  son 
intérêt,  allait  des  unes  à  l'autre,  garnissant  les  rayons 

1.  Les  anciens  biographes  répètent  l'erreur  commise  par  Fer- 
nando de  Pulgar  dans  ses  Claros  Vamnes  où  il  est  dit,  en  parlant 
du  marquis  de  Santillane:  «  Muertos  el  Almirante  su  padre,  é 
»  Doua  Leonor  de  la  Vega,  su  madré,  6  (juedando  bien  pequeûo 
»  de  edad,  le  fueron  ocupadas  las  Asturias  de  Santillana.  » 
Amador  de  los  Rios,  dans  sa  Vîrfa  rbd  Marqués  de  Santillnna, 
rétablit  les  faits.  Il  prouve,  par  des  documents  tirés  des  archives 
de  rinfantado,  que  Doua  Leonor  de  la  Vega  administra  pendant 
longtemps  le  patrimoine  de  ses  enfants  et  le  sien  propre  et  qu  elle 
mourut  en  1432.  (Cf.  Ohras  del  Marf/ncs,  p.  lv  et  lvi,  et  n.  57 
et  58.  ; 

lûigo    Lopez  de  Mendoza  s'était    rendu    lui- môme    dans    les 

111 


XXXIV      BIBLIOTHÈQUE   DU   MAKQUIS   DE   SANTlLLANE 

de  sa  bibliothéquo  on  uièine  lonips  qu'il  (^tendait  i^os  Ho- 
maiiifi^i  ol  ai'roiuiissail  ses  iwonus.  En  décembre  ll^^l, 
la  mort  lui  prit  sou  fjrandauii  Don  Enriqtu'de  Villena 
((  ci  uiayor  de  los  saliios  del  tieuiito  pivseiite  ».  et 
nous  avons  dêjàdit  coiultien  il  le  pleui-:i(l).  Mais  luie 
nouvelle  querelle  l'arraelie  à  ce  deuil  :  lu  dueliesse 
d'Arjona  étant  morte,  Diego  Manrique  sou  parent  ré- 
elama  son  héritage,  ef  s'empara  sans  faf.-ons  de  l'or  et 
des  bijoux  de  la  détunte.  Cela  sutîit  pour  faire  prendre 
les  armes  au  seigneur  de  la  Vega,  qui  n'aimait  ni  les 
manières  brusques,  ni  les  gestes  trop  vifs.  Heureuse- 
ment le  roi  s'en  mêla  à  t<'mps  jmur  emix-eher  (]u"on 
en  vint  aux  mains.  Il  séquestra  les  biens  île  la  IHi- 
chesse  el  i-emit  à  sa  justice  le  soin  de  régler  ce  diifé- 
rcud.  liligo  Lopez  n'y  perdit  rien,  car  il  était  au  iuoins 
aussi  habile  homme  (^af^aire^'  que  vaillant  guerrier. 
En  attendant  que  la  justice  fit  son  œuviv,  et  sans  doute 
dans  le  dessein  de  bien  disposer  le  Roi  à  sou  égard, 
liiigo  Lopez  de  Mendoza  reçut  les  souverains  et  toute 


Asluries  de  Santillanci  pour  prêter  Diain  toric  îl  sa  more,  au  prin- 
temps de  1430.  (C[.  lie.  cit.,  p.  li,  document  cilé  daoïii  la  note  47). 
C'est  à  ce  voyag:e  sans  doute  que  nous  devons  la  <•  Scrranilla  >i  (|ui 
commence  par: 

«  Mo^uela  de  Bores 

n  Alla.'sa  la  Laui& 

»  Pusom'  CD  ainores.  « 

(Ohms  di-l  Mnrqiù-s.  p.  475). 
Menénde/  y  Pelayo  croit  que  cette  pasiourcllefut  certainement 
écrileà  Liébana  (.4n(o/o,7/ff  rfp  Pvetas  Liriros.t.  V,  p.  xcix(. 

1.  L'année  1434  est  par  conséquent  la  date  extrême  quu  l'on 
puisse  assigner  à  la  composition  d'iûigo  Lopeu  de  Mendoza,  inti- 
tulée :  Prpt/iiiila  ih  Nohlrs  que^ço  ri  Marquéx  du  Snntillnna  A 
Don  Enrique,  Sfnor  de  Villenn. 


INTRODUCTION  XXXV 

leur  cour  dans  son  château  de  Buitrago  avec  un 
grand  déploiement  de  luxueuses  réjouissances.  Peu 
après  survint  la  nouvelle  imprévues  du  désastre  de 
Gaëte  où  les  Génois  capturèrenl  et  défirent,  près  de 
Tile  de  Ponza,  la  flotte  aragonais(^  Les  trois  frères 
Alphonse,  roi  d'Aragon,  Jean,  roi  d(>  Navarre  et 
l'infant  Don  Enrique  furent  faits  prisonniers.  L'im- 
pression profonde  que  ei^tle  nouvelles  causa  en  Cas- 
tille  eut  un  douloureux  écho  dans  h  c(rur  du 
seigneur  de  la  Vega,  resté  très  aragonais  do  sympa- 
thies. C'est  alors  qu'il  con(;ut  et  commenc^a  son 
poème  allégorique,  la  Cniiwdirtn  de  Ponrciy  auquel 
il  semble  avoir  travaillé  pendant  longtemps,  puisqu'il 
y  prédit  les  succès  et  la  revanche  d'Alphonse  V,  dont 
rentrée  triomphale  à  Naples  n'eut  lieu  qu'en  fé- 
vrier 1443.  Dans  sa  lettre  dédicatoire  à  DoAa  Violante 
de  Prades,  datée  du  4  mai  Mil,  il  déclare^  que  ce 
poème,  quoiqu'il  lui  eût  été  plusieurs  fois  demandé 
l)ar  de  grands  personnag(*s,  n'était  point  encore  jus- 
que-là sorti  de  ses  mains  (1).  En  143G,  le  seigneur  de 
la  Vega  fêta  à  Guadalajara  le  mariage  de  son  fils  aîné 

1.  «  Miiy  noble  Senora:  (luaiulo  aqueUa  batalla  navall  acaesçiô 
M  çercade  Gaieta,  la  quai  fué  asy  grande  que,  despues  que  el  rey 
))  Xerxes  figo  la  puente  de  naves  en  el  mar  0(;éano,  por  ventura 
»  tantas  é  tan  grandes  naves  non  se  ayuntaron  sobre  el  agua,  yo 
))  coniençéuna  obra,  à  laquai  llanié  ((  Comedieta  de  Ponça  »... 
))  La  quai  «  Comedieta  »,  niuy  noble  Senora,  yo  continué  fasta  que 
»  la  traxe  en  fin.  K  certificovos,  à  fee  de  cavalière,  que  fasta  oy 
»  jamàs  non  ha  salido  de  las  mis  manos,  non  embargante  que 
»  por  los  mayores  sonores,  é  di.'spues  por  otros  grandes  ornes,  mis 
»  amigos  desle  reyno,  me  sea  estada  demandada.  »  (Prohemio  de 
la  Comedieta  de  Ponça,  §  II  et  lil,  pasaim.  Obras  del  Marquén^ 
p.  93,  94). 


XXXVI      IIIBLIOTIIEQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Don  Diego,  le  futur  duc  de  l'InfatUado.  avec  Doila 
Brianda  do  Luna,  fille  d'une  cousine  du  Connétable; 
le  Roi  lui-même  voulut  être  le  témoin  de  cette 
union.  Don  Alvaro  assistait  à  ces  ïéfes,  et  Jean  II 
put  croire  un  instant  que  la  haine  d'un  des  plus 
puissants  adversaires  de  son  favori  s'était  évanouie. 
C'est  à  cette  occasion  sans  doute  que  le  Roi  insista 
une  fois  de  plus  auprès  du  seigneur  de  la  Vega, 
dont  la  renommée  littéraire  était  déjà  grande,  pour 
obtenir  de  lui  l'achèvement  du  recueil  moral  des  Cent 
Procerhci^  et  sa  dédicace  au  prince  héritier  Ilenri(l). 
Ou  dit  que  cet  ouvrage  fut  offert  au  fils  de  Jean  II  dans 
es  premiers  mois  de  1437  (2).  Le  succès  de  ces  Pro- 
cerbios  de  ;/lon'osn  dotrina  ('•  frurttu}sa  ensetlança 
fut  si  considérable  qu'il  ne  leur  manqua  môme  pas 
cette  consécration  des  œuvres  vraiment  populaires:  la 
parodie  (3). 

En  1438,  le  seigneur  de  la  Vega  qui,  depuis  près 
d'un  an,  guerroyait  par  ordre  du  roi  de  Castille  sur  la 


1.  u  El  quai  texio  penssé  Irahcr  <l  la  vuc^tra  noble  memoria, 
0  por  moslrar  é  nolificar  à  la  Vuestra  Alteça  las  pressentes  mora- 
»  lidades  é  versos  de  dolrina,  dirigidos  6  diferidos  à  aquella  ;  é 
»  que  non  sin  cabi>a  liayan  seydo,  coino  algunas  veçes  por  et  muy 
I)  illuslre,  poderoso,  maniBco  ê  muy  vîrtooso  seùor  rey,  don 
»  Johan  segundo,  padre  vuestro,  me  fuesse  mandadu  los  acabasse 
1)  é  de  parte  suya  a  la  Vuestra  ExçoUençia  los  présentasse.  » 
(Prôlogo  de  los  Proeerhios,  §  I,  Obras  del  Marguëx,  p.  21)- 

2.  Mvm.  hist.  de  Dun  Alonso  el  Noble,  apénd.  16,  p.  cxxv, 
d'aprÉ-s  Los  Rios,  Obras  del  Marqués,  p.  lxvii,  n.  23. 

3.  Procffrliiij»  de  lion  Apostol  de  CnutilUi  para  sh  kijo  Don 
Aliinau  de  CuxtUla  ronlrnliecbfis  à  ha  r/ite  him  ri  Manptrs  de 
Snniilln„a.  (.\.  Pa/  v  MOlia,  -St/'-b  o-pnfmhs.  t.  I.  Madrid,  1S90, 
p.  235.) 


INTUODUCTION  XXXVII 

frontière  de  Cordoiie  et  do  Jaon,  reinporta,  aidé  de  ses 
fils,  un  important  succès.  Après  avoir  fait  d'heu- 
reuses incursions  sur  les  tc^rres  du  roi  de  Grenade  il 
défit  devant  Iluelnia  un  de  ses  meilleurs  généraux  et 
s'empara  de  la  place,  [.a  chronique  de  Jean  II  rap- 
porte à  ce  sujet  qu'il  y  eut  grande  discussion  entre  les 
contingents  divers  (jui  formaient  larmée  de  Don  Ifiigo 
pour  savoir  à  qui  reviendrait  Thonneur  de  planter, 
le  premier,  son  étendard  dans  la  ville.  Pour 
trancher  ce  différend,  Inigo  Lopoz  se  souvint  de  ses 
lectures,  et  sa  sagesse  lui  suggéra  un  heureux  expé- 
dient: il  prit  les  étendards,  les  noua  en  un  faisceau  et 
les  fit  porter  ainsi  tous  ensemble  dans  Huelma(l).  Le 
château  de  Bexix  tomba  également  aux  mains  du 
seigneur  de  la  Vega(2).  Effrayés  par  l'énergie  de  ce 
capitaine,  les  infidèles  demandèrent  une  trêve  qu'Inigo 
Lopez  de  Mendoza  lui-même  fut  chargé  de  négocier. 
Les  préliminaires  en  furent  laborieux,  car  les  condi- 

1.  ((  En  este  conbate  se  ovieron  valienteinente  dos  hijos  dcstc 
»  notable  cataUero  Ifii^o  Lopez  de  Mendoza,  el  uiio  llamado 
»  Pero  Laso,  y  el  otro  Inigo  de  Mendoza;  é  como  en  Jaen  y  en 
»  todas  las  eibdades  de  su  obispado  se  supo  como  Inigo  Lopez 
»  estaba  sobre  liuelma,  vino  todala  gente  délias  en  socorro  suyo, 
))  é  como  llegaron  juntas  hubo  gran  contienda  por  quai  vandera 
»  entraria  priinero:  é  como  Inigo  Lopez  fuese  no  ménos  discrète 
»  caballero  que  esforzado,  por  los  quitar  de  debate  tomô  todas  las 
»  vanderas  é  hizolas  un  haz,  y  asi  juntas  las  mandé  meter  dentro 
))  en  la  villa  donde  en  el  dicho  coinbate  murieron  algunos  chris- 
))  tianos  aunque  no  hombres  defacion.»  (Chron.  de  Don  Juan  II, 
année  1438,  chap.  ii". 

2.  La  prise  de  Bexix,  dont  les  histoires  ne  parlent  pas,  est 
afiQrmée  par  le  texte  d'un  privilège  du  roi  Jean,  daté  de  1448,  qui 
se  trouvait  dans  los  Archives  de  l'Infantado  (caj.  0,  leg.  I, 
Dura.  16,  cité  par  Los  Uios,  Ohras  dcl  Mdrfjiif'a,  p.  lxix,  n.  27). 


XXXVIII     niRLIOTHKQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

lions  posées  par  Inigo  étaient  exceptionnellement 
dures.  Cependant  ses  amis  lui  firent  savoir  que  son 
absence  prolongée  laissait  libre  j<ui  à  ses  ennemis  et 
que  ses  biens  comme  ses  droits  n'étaient  pas  absolu- 
ment respectés.  Pressé  de  niellre  ordre  à  ses  affaires, 
il  accorda  au  roi  More  une  trêve  de  trois  ans,  qui  fut 
signée  le  11  avril  1439.  Après  quoi,  il  regagna  au  plus 
vite  Guadalajara  pour  prolester  contre  la  conduite  du 

Roi  et  du  Connétal)le  à  son  égard. Très  occupé,  durant 
son  expédition  sur  la  frontière  de  Cordouc  et  de  Jaen, 
le  seigneur  de^la  Vega  n'oul)liait  cependant  pas  ses 
études.  Durant  son  absence,  il  fît  exécuter  le  renia- 
niement  castillan  d'une  version  aragonaise  des  His- 
i()ii''os  de  Paul  Orose  (1).  VA  dans  ses  œuvres  nous 
trouvons  une  ((  serranilla  »  composée  évidemment  à 
cette  époque  (2). 

Il  était  revenu  juste  à  temps  pour  prendre  part  aux 

1.  Cf.  Notice  XXIX,  ms.  *B,  p.  166. 

2.  ('elle  (jui  coininciicc:  ' 

«<  Entic  Tori-es  c  Canena 

»  A  çerca  do  8allo(;ar, 

))  P'alle  moça  de  Bcdmar, 

»  Sanct  Jiillan  en  biicn  ostrcna.  » 

Et  plus  loin,  le  poète  précise  mieux  encore  les  circonstances  et 
les  lieux  : 

«  Dixo  :  Non  vades  sennera, 
»  ScM'i()ra,quo  esta  niafiaua 
»  Ilan  coprido  la  ribera, 
»  AqucMîde  de  (juadiana 
»  Moros  de  Valdepurchena 
»  De  la  iruarda  de  Abdiibap, 
»  CmL  <le  vei'vo>i  mal  i)a.ssap 
))  Me  séria  grav(»  j>ena.  » 

(Ohnts  drl  Marr/uès,  p.  470). 


INTRODUCTION  XXXIX 

guerres  civiles  qui  allaient  nouvellement  se  déchaîner 
avec  une  extraordinaire  violence.  Elles  commencèrent 
par  une  coalition  de  nobles,  à  la  tête  desquels  s  étaient 
mis  Tinfant  Don  Enrique  et  le  roi  de  Navarre,  dans  le 
dessein  de  chasser  de  la  cour  le  connétable  Alvaro 
de  Luna  dont  la  puissance  constituait  pour  eux  un 
danger  perpétuel.  Exilé  pour  un  temps,  le  Conné- 
table ne  tarda  pas  à  rejoindre  le  Roi.  Cependant  les 
nobles  obtinrent  le  mariage  du  prince  Don  Enrique 
avec  Blanche  de  Navarre,  fille  du  roi  de  ce  pays.  Ils 
espéraient  que  cette  union  donnerait  au  roi  Jean  de 
Navarre  plus  d  ascendant  sur  son  cousin  de  Castille 
et  que  l'influence  de  Don  Alvaro  en  serait  diminuée. 

Inigo  Lopez  de  Mendoza  fit  partie  de  la  députation 
des  grands  seigneurs  envoyés  à  la  rencontre  de  Tin- 
fante  Dofla  Blanca.  A  cette  occasion,  il  rima  une  chan- 
son pour  la  jeune  princesse  et  une  ((  serranilla  »  (1). 
Les  mécontents  gagnèrent  à  leur  cause  le  prince 
Henri  et  sa  mère,  semant  ainsi  la  discorde  dans  la 

1.  La  chanson  commence  par  : 

«  Quanto  mf\s  vos  niirarùn, 
»  Muy  ex<,*el lente  pringesa, 
»  Tanto  mâs  vos  loaran.  » 


«  Tal  navarr-a  nin  françesa 
»  Nunca  vieron,  nin  veriïn.  » 

{Ohras  dcl  Marques^  p.  447). 

Et  la  ((  serranilla  »  qui  reflète  ses  impressions  de  voyage  à  la 
frontière  du  pays  Navarrais  débute  ainsi  : 

«  l)c  Vytoria  me  partia 

»  Un  dia  desta  semana, 

»  Por  me  passar  â  Aie^ria.  » 

(Ohms  (Irl  Mnrqiirs,  p.  477). 


XL  BIBLIOTHÈQUE    DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

famille  même  de  l'infortuné  Jean  II .  Pour  frapper 
Ifiigo  I..opez  de  Mendoza  et  pour  détaclier  le  pi-ince 
Henri  du  ii:nuipe  de  ses  ennemis,  le  Roi  son  père  lui 
donna  Guadalajara.  Comme  on  pouvait  s'y  attendre, 
le  seigneur  de  la  Vcga  refusa  de  livrer  la  ville,  et  sa 
rancune  contre  le  Connétable,  dont  il  devina  l'inten- 
tion, ne  fît  que  grandir. 

Dans  cette  même  année  1-141,  Ifiigo  Lopoz  s'em- 
para d'Alcalji  de  Hciiares.  Ceci  amena  des  repré- 
sailles, dont  le  résultat  fut  une  rencontre  près  du 
Torote  où  les  troupes  de  Juan  Carillo  de  Toledo  l'em- 
portèrent sur  celles  du  seigneur  de  la  Vega  et  où  ce 
dernier  fut  dangei-euscnient  blessé. 

Les  nobles,  soutenus  par  la  reine  et  par  le  prince 
Henri,  forcèrent  Jean  II  d'approuver  la  sentence  par 
laquelle  ils  condanmaicnt  Alvaro  de  Luna  à  se  retirer 
de  la  cour  pendant  six  années.  Inigo  Lopcz  de  Men— 
doza  fut  chargé  do  rester  auprès  du  roï,  durant  l'exil 
du  Connétal)le,  afin  de  veiller  aux  inlérèlsde  la  no- 
blesse. Mais  Jean  II,  énergique  sur  ce  seul  point, 
rappela  Don  Alvaro  et  annula  la  sentence  que  la  coa- 
lition des  grands  l'avait  forcé  d'accepter.  Les  mécon- 
tents se  retirèrent  alors  dans  leurs  terres,  et  loigo 
Lopcz  revint  à  Guadalajara.  Deux  ans  après,  le  roi  do 
Castille,  fait  prisonnier  par  Jean  de  Navarre,  appela 
ses  vassaux  â  son  secours.  Ce  fut  à  qui  aurait  l'appui 
du  seigneur  de  Guadalajara;  des  deux  côtés  pour 
prix  de  ses  services,  on  lui  offrait  la  possession  défi- 
nitive des  états  des  Asturies  de  Santillane,  dont  une 
partie  avait  été  cédée  au  comte  de  Castafieda  en  1438 


INTRODUCTION  XLI 

pendant  qu'Ifligo  Lopez  se  battait  contre  les  Mores 
sur  la  frontière  de  Jaen.  Le  prince  Henri  s'étant  ré- 
concilie avec  son  père,  Ifiigo  Lopez  jugea  plus  pru- 
dent et  plus  avantageux  de  prêter  main  forte  au  prince. 
Il  réunit  ses  honnnes,  et  en  juillet  1 144,  se  joignit  à 
Burgos  aux  partisans  du  prince  et  du  roi  de  Castille. 
Celui-ci  fut  rai)idenient  délivré  et  pour  s'assurer  l'at- 
tachement des  seigneurs  qui  étaient  accourus  à  la  voix 
de  son  fils,  il  fit  pleuvoir  sur  eux  les  l)énéfices  et  les 
donations.  Don  Iftigo,  outre  la  confirmation  du  décret 
qui  lui  assurait  les  vallées  des  Asturies  de  Santillanc, 
obtînt  la  cession  d(*  TAlcazar  de  Guadalnjara.  L'année 
1445  mit  nouvellement  en  présence  le  roi  de  Castille 
et  ses  cousins.  La  l)ataille  d'Olinedo  fut  un  grand 
triomphe  pour  les  armes  castillanes  ;  Jean  II  et  son  fils 
Henri,  entourés  de  leurs  partisans,  au  premier  rang 
desquels  brillaient  le  Connétable  et  le  seigneur  de  la 
Vega,  défirent  après  une  lutte  acharnée  Tinfant  Don 
Enrique  et  le  roi  de  de  Navarre.  Le  premier*  alla 
mourir  à  Calatavud  des  suites  de  ses  l)lessures,  le  se- 
cond  se  retira  dans  son  rovaume,  et  le  roi  de  Castille 
essaya  de  gagner  les  sympathies  des  grands  qui  les 
avaient  soutenus,  (mi  leur  pardonnant.  Dans  cette  mé- 
morable lutte,  le  (.'onnétable  gagna  la  graiurmaitrise 
de  Saint-Jacques  vii  le  s(Mgneur  de  la  V(^ga  les  titres 
de  marquis  de  Santillane  et  de  comtiî  du  Real  dé 
Manzanares.  Mais  cette  victoire  n'assura  pas  la  paix. 
Le  roi  d'Anigon  leva  des  troupes  pour  soutenir  les 
prétentions  du  roi  de  Navarre  son  frère  et  de  ses  par- 
tisans. Les  Aragoiiais  entrèrent  en  Castille,  les  Cas- 


XLII         ninl.lOTHKQi;E  l)i:   M,\HQU1S   uv.  santillane 

tillans  en  Aragon,  et  dus  deux  eûtes  des  fhàteanx 
furent  pris.  Eu  août  1447,  rai-che\'èque  de  Tolède 
Alonso  Cai'ilto  do  Acuila  et  le  marquis  de  Sautillane 
reconquirent  pour  Jean  II  la  forteresse  de  Torija.  Do 
leur  côté,  ceux  d'Aragon  prirent  le  cliàteau  de  Pefia 
de  Aleazar  près  de  Soria.  Ces  escarmouches  de  p;irt 
et  d'aud-e  auraient  amené  une  guerre  sérieuse,  et 
déjà  Jean  II  s'y  préparait,  si  les  troubles  intérieurs  et 
les  bruits  de  ligues  hostiles  au  Connétable,  et  par  con- 
séquent au  Roi,  n'avaient  rappelé  celui-ci  à  Valladolid. 
Copendant  le  second  mariage  du  roi  de  CastiUe  avec 
Dona  Isabel  de  Portugal  négocié  par  Don  Alvaro  fut 
célébré  avec  poini>c  à  Madrigal.  Ifligo  Lopez  y  assista 
et  sa  muse  lui  dicta  une  chanson  à  l'adresse  de  la  jeune 
reine  (1),  qui,  trompant  les  espérances  du  Connétable, 
devait,  entre  les  mains  de  ses  ennemis,  devenir  l'ins- 
trument de  sa  ruine. 

Pour  cou|>er  court  à  la  conjuration  menaçante  des 
nobles,  le  Roi,  le  princ«  Henri  et  Don  Alvaro  de  Luna 
décidèrent  de  jeter  en  prison  les  chefs  de  l'opposition. 
Le  11  mai,  Alonso  Pimentel,  comte  de  Benavente, 
Fernan  Alvarez  de  Toledo,  comte  d'Albe,  Henri, 
frère  de  l'amiral,  Pedro  et  Suero  de  Quiflones  furent 
arrêtés.  Le  marquis  de  Sautillane,  inquiet  pour  lui- 
même  et  très  irrité  de  la  prison  de  son  cousin  et  frère 


1.  Cani.-iijn  à  la  sefiora  Réj/na: 


K  Diox  vos  Eaga,  virtiiosa, 
>  [ti?yntLbicjia,veiiturada. 
u  Quaiito  vos  t\(;o  [ermosa,  i 


fM  M.a-.iurs.  f,.  ^50J. 


INTRODUCTION  XLIII 

(l'tirnies,  le  eomto  cfAlbc,  se  retira  à  Guadalajara,  où, 
nous  Tavons  vu,  il  composa  pour  consoler  son  parent 
le  ((  Dialoi»:ue  de  Bias  (*ontre  la  Fortune  ».  C'est  aussi 
entre  1M5  et  1419  (1  )  qu'il  a  dii  écrire  sa  célèbre  lettre 
à  Don  Pedro,  connétable  de  Portugal,  un  des  plus  cu- 
rieux monuments  de  Thistoire  littéraire  du  XV''  siècle, 
[^a  coalition  des  nobles  ne  tarda  pas  à  s'organiser 
de  nouveau,  le  prince  Henri  et  le  roi  de  Navarre  y 
adhérèrent  et  le  Marquis  fut,  avec  Pero  Fernândez  de 
Velasco,  comte  de  Haro,  placé  à  la  tète  du  mouvement. 
L'lial)ile  Connétable  sut  déjouer  les  projets  de  ses 
ennemis,  il  provoqua  la  défection  du  roi  de  Navarre 
auquel,  pour  ce  faire,  il  offrit  de  sérieux  avantages. 
La  reprise  des  hostilités  contre  TAragon  et  la  Navarre 
attira  lattention  sur  les  frontières  où  Jean  II  jugea 
prudent  d'envoyer  des  capitaines  parmi  lesquels  se 
trouvait  Iftigo  Lopez  de  Mendoza,  qui  reprit  la  forte- 
resse de  Torija  tombée  une  seconde  fois  aux  mains  de 
l'ennemi.  De  retour  à  Guadalajara,  il  y  reçut  une 
lett]*i>  du  comte  de  Placencia  qui  lui  demandait  aide 
et  secours  contre  le  Connétal)le.  Le  marcjuis  de  San- 
tillane  donna  deux  cents  lances  à  son  fils  Diego  Hur- 

1.  Lorsque  Inigo  Lopez  de  Mendoza  écrivit  cette  lettre,  il  était 
déjà  marquis  de  Santillane, comme  l'indiquent  les  rubriques  des 
manuscrits  qui  nous  ont  conservé  ce  traité.  En  1445,  le  Connétable 
avait  16  ans  et  pouvait  fort  bien  s'adresser  à  Santillane  pour  lui 
demander  un  chansonnier.  Le  père  du  Connétable,  lïnfant  Don 
Pedro,  duc  deCoïmbre,  mourut  à  la  bataille  d'Alfarrobeira  (1449). 
Comme  Amador  de  los  Kios  l'a  observé  (  Obras  (tel  Marqués^  p.  xc), 
Ifiigo  Lopez,  dans  sa  lettre,  parle  de  l'infant  Don  Pedro  comme 
d  une  personne  vivante,  par  conséquent  cette  lettre  a  été  écrite 
avant  1440. 


XLIV         BIBLIOTHEQUE   DD    MAHQUIS   DE   SANTILLANE 

Udo,  qui  s'unit  à  Don  Alvaro  de  Estufliga,  fils  du 
conilp,,  qui  en  avait  trois  cents,  et  tous  deux  mar- 
chèrent sur  Valladnlid  pour  s'emparer  de  la  personne 
du  Connétable.  Celui-ci,  averti  à  temps,  se  réfugia  à 
Burgos  auprès  de  Jean  II,  qui,  sous  la  pression 
des  nobles  et  de  la  reine,  avait  consenti  à  laisser 
tendre  un  piège  à  son  favori  ;  mais  au  dernier  mo- 
ment il  eut  dos  remords  et  tenta  de  le  faire  évader. 
Le  Connétable  ne  voulut  pas  profiter  de  l'occasion  et, 
peut-être  pour  frapper  d'efïroi  ses  adversaires,  tua  le 
jour  du  vendredi  saint  de  l'année  1453  Alonso  de 
Vivero,  grand  trésorier  du  Roi.  Le  5  avril,  la  maison 
où  demeurait  Alvaro  de  Luna  fut  cernée  et,  après 
une  faible  résistance,  le  Connétable,  auquel  un  billet 
du  Roi  promettait  qu'on  respecterait  sa  personne,  se 
rendit.  Son  procès,  perdu  d'avance,  fut  vivement  con- 
duit, car  les  grands  craignaient  encore  de  voir  Jean  II 
les  priver  du  fruit  de  leurs  efforts.  Le  5  juillet 
Luna  fut  exécuté  à  Valladolid.  Don  Ifligo  Lopez  prêta 
main-forte  au  Roi  pour  conquérir  les  villes  et  les  châ- 
teaux des  terres  de  Don  Alvaro,  puis  il  se  retira 
à  Guadalajara  afin  de  méditer  sur  le  néant  des 
choses  humaines.  C'est  à.  ce  moment  que  Santillane 
écrivit  «  le  Doctrinal  des  Favoris  »,  réquisitoire  pas- 
sionné où  la  rancune  personnelle  perce  sous  les  consi- 
dérations philosophiques  et  morales.  Le  marquis  de 
Santillane  n'a  vu  en  Don  Alvaro  de  Luna  qu'un  cour- 
tisan gorgé  de  richesses,  il  n'a  pas  su  deviner  en  lui 
le  seul  homme  dont  l'énergie  et  le  sons  politique  au- 
raient pu  faire  du  règne  de  Jean  II  autre  chose  qu'une 


I 


•wc^y'-.-'r 


INTRODUCTION  XLV 

époque  de  guerres  civiles  et  de  mesquines  compéti- 
tions. Lui,  qui  tant  de  fois  a  demandé  à  Dante  des 
vers  à  imiter  ou  à  paraphraser,  n'a  pas  même  songé  à 
appliquer  au  Connétal)le  du  roi  Jean  II  les  strophes 
magnifiques  qu'Alighieri  consacre  à  Pierre  délia 
Vigna,  le  malheureux  et  fidèle  chancelier  de  Fré- 
déric II  : 

((  r  son  celui  che  tenni  ambo  lecliiavi 
»  Del  cuor  di  Fcderigo,  c  che  le  volsi, 
»  Serrando  e  disscrrando,  si  soavi 

»  Che  dal  scgreto  suc  quasi  ogni  uom  tolsi. 
»  Fede  portai  al  glorïoso  ufizio, 
»  Tanto  cil'  io  ne  perdei  le  vene  e  i  polsi  (1).  » 

Alphonse,  roi  d'Aragon,  ayant  appris  le  supplice  de 
Don  Alvaro  de  Luna,  envoya  un  ambassadeur  au  roi 
de  Castille  pour  le  prier  de  conclure  avec  lui  un  traité 
de  paix.  Jean  II  chargea  Iftigo  Lopez  de  Mendoza  et 
quelques  autres  seigneurs  de  se  mettre  d'accord  et  de 
négocier  cette  alïaire.  Mais  le  Roi,  dont  la  santé  était 
ébranlée  depuis  quelque  temps,  mourut  à  Valladolid  le 
20  juillet  1454  (2).  Son  fils  Henri  lui  succéda  et  ce  fut 
lui  qui  fît  la  paix  avec  les  rois  d'Aragon  et  de  Navarre, 

1.  Inferno,  chant  XIII,  vers  58  à  63. 

2.  Nous  savons  que  Jean  II  souffrait  de  fortes  fièvres  intermit- 
tentes, ce  qui  fournit  au  marquis  de  Santillane  le  sujet  de  son 
étrange  composition,  Sobre  la  quartana  del  Sefior  Rey  Don 
Johan  II : 

((  Porque  la  que  nunca  venga 
))  Al  sefior  roy  se  le  vaya, 
»  Cont^crtemos  una  arenga, 
»  Tal  que  de  menos  non  tcnga, 
»  Nin  de  niâ.s  nada  non  aya.  » 

{Obras  del  Marffucs,  p.  264). 


XLV!         BIBLIOTllfeQUE   DU   MARQLIS   DE   SANTII.LANE 

moyennant  le  rcnonconient  de  la  part  de  ceux-ci  et  do 
Don  Enrique.  fils  de  l'infant  Don  Eni-îque  d'Aragon,  à 
toutes  leurs  prétentious  sur  des  état'î  ou  des  dignités  en 
Castille.  Avant  mémo  que  l'on  eût  procédé  à  son  cou- 
ronnement, Henri  IV  avait  déjà  fait  remettre  en  liberté 
le  cousin  du  marquis  de  Santillano,  Fei-nand  Alvarez 
do  Toledn.  Puis  le  Roi  réunit  les  Cortes  à  Cucllar  [X)ur 
y  proclamer  son  intention  de  combattre  les  intîdéles  qui 
depuis  longtemps  n'avaient  plus  été  inquiétés.  Ilitar- 
titen  1455  à  la  téted'ime  armée  considérable  où  figu- 
raient aussi  li^igo  L/jpez  de  Mendoza  et  ses-  lils,  suivis 
de  leurs  vassaux.  I^a  campagne  était  à  peine  engagée 
que  le  Roi,  satisfait  de  ces  premiers  succès,  R'vintcn 
Castille.  Le  marquis  de  Santillane,  jar  Séville  etGua- 
dalupe,  où  il  alla  en  pèlerinage,  regagna'Guadalajara. 
II  apprit  à  son  retour  la  mort  de  son  tils  Don  Pedro 
Las so  de  la  Vega,  et  à  la  fin  de  cette  même  année  1455 
il  perdit  sa  fcnune  Dorta  Cafalina  de  Figueroa.  L'année 
suivante  priva  le  Marquis  d'un  de  ses  meilleurs  amis, 
le  poète  Juan  de  Mena,  auquel  il  éleva,  dit-un,  un 
somptueux  tombeau  dans  l'église  de Torrelaguna  (1). 
En  1457,  le  Roi  pensa  reprendre  la  guerre  contre  les 
Mores;  il  demanda  au  Marquis  de  l'accompagner, 
mais  celui-ci  le  pria  de  l'excuser,  car  il  se  sentait  vieux 
et  il  voulait  se  préparer  à  la  mort.  Il  prit  encore  part 
à  une  réunion  de  nolïlcs  pour  attirer  l'attention  du  Roi 


1.  Gf,  Toinas  Autonio  Sanchez  :  Notii-ian  para  ta  rida  rfe 
Don  làiffo  Lopes  de  Mendoîa,  §  XXX  et  XXX[  tColePcion  dr 
poesia»  castelltinas  anleriot-es  fil  aîgloXV,  l.  I(,  —  On  sait  le  grand 
cas  que  Juan  du  Mena  faisait  du  Marquis  t'omme  poMe.  érudit  et 
guerrier.  Il  nous  en  a  laissé  un  viljraut  témoignage  dans  La  Co- 


Introduction  xlvii 

sur  les  clêsordrcs  qui  désolaient  la  Castille.  Henri  IV 
leur  promit  de  convoque^'  les  Cortes  afin  de  chercher 
un  remède  aux  maux  qu'ils  lui  signalaient.  Ce  fut  là 
le  dernier  acte  de  la  vie  publique  du  marquis  de  San- 
tillane  qui  rendit  son  àme  à  Dieu  le  25  mars  1458. 


((  Don  Iftigo  Lopez  de  Mendoza  était  de  taille 
moyenne,  ses  membres  étaient  proportionnés,  et  beaux 
les  traits  de  son  visage.  C'était  un  honmie  fin  et  avisé 
et  de  si  grand  c(xnir  que  les  grandes  choses  ne  pou- 
vaient le  troubler  comme  les  petites  ne  savaient  lui 
plaire.  Son  maintien  et  son  discours  étaient  généreux 
et  magnanimes.  11  parlait  très  bien,  et  jamais  on  ne 
l'entendait  dire  un  mot  qui  ne  fût  à  noter,  soit  pour 
la  doctrine,  soit  pour  le  plaisir.  11  était  courtois  et  pré- 
venant envers  tous  ceux  qui  venaientàlui,  particulière- 
ment   pour   les    hommes   de    science 11    était 

fort  sobre.   Sa  vie    durant,  il  eut  deux  occupations 

ronacion^  lou*^  poème  consacré  au  Marquis,  où  Juan  de  Mena 
raconte  qu'il  le  vit  couronner  par  les  Muses.  Ce  poème  doit  avoir 
été  composé  lors  de  la  glorieuse  expédition  du  Marquis  sur  la  fron- 
tière de  Jaen. 

XLI  XLII 

a  A  la  que  vi  en  continente  «  Yo  dixe  :  Nunea  Dios  quiera 

»  De  mayor  autoridad  »  Ca  yo  le  dexe  bien  sano, 

»  Demande  muy  niansamentc  »  Capitan  de  la  frontera, 

»  Quién  era  aquel  merecionte  »  Quando  la  vez  postrimera 

»  De  tanta  felieidad.  »  Metiô  Iluelmadsaco  mano. 

»  Respondiô  con  gran  falago  :  »  Mas  habcd  miedo  pop  Dios 

»  A  quien  tu  ves  que  lia.ç<)  »  De  decir  tal  cosa  vos, 

»  Tan  gran  despensa  de  honor  »  Ni  al  présente  Dios  io  mande^ 

»  Es  de  Mendoza  senor,  »  Ca  séria  (la no  tan  grande 

»  De  la  Voga*  y  de  Buytrago.  »  »  Quai  no  fué  antes  de  nos.  » 


XLVIll       nmLIOTIlKQUE   DLr   MAKQlllS   DE   SANTILLANE 

favopitos,  l'art  militaire  et  l'étude.  Et  si  les  armes 
n'empêchaient  pas  rùtude,  l'étude  n'empiétait  pas  sur 
le  temps  qu'il  consacrait  à  s'entretenir,  avec  les  che- 
valiers et  les  écuyers  de  sa  maison,  de  la  forme  des 
armes  nécessaires  pour  la  défense,  et  des  armes 
nécessaires  pour  l'attaque,  et  de  la  fa(;on  de  frapper 
l'ennemi,  et  comment  il  fallait  disposer  les  batailles 
et  les  camps,  comment  il  fallait  assiéger  et  défendre 
les  forteresses  et  des  autres  choses  que  requiert  l'exer- 
cice de  la  chevalerie.  Ces  sujets  lui  étaient  agréables 
jmr  la  grande  habitude  qu'il  en  avait  depuis  son  en- 
fance. Et  pour  que  les  siens  sussent  par  expérience 
ce  qu'ils  entendaient  par  thi'orie,  il  ordonnait  d'exé- 
cuter des  joutes  et  autres  exercices  guerriers  dans  sa 
maison,  afin  que  ses  honun es  accoutumés  aux  armes 
souffrissent  moins  des  fatigues  de  laguerre(  1  ).  h»  Avant 
tout  autre,  il  introduisit  dans  son  pays  beaucoup 
d'accoutrements  nouveaux  et  d'insignes  de  chevalerie, 
beaucoup  de  nouveaux  ap[mreils  de  guerre,  et  non 
content  de  les  faire  venir  de  l'étranger,  il  y  ajoutait  et 
les  corrigeait,  et  lui-même  inventa  d'autres  choses 


1.  Voir  Fernando  de  l'ulgar,  Claros  mroneu,  lit.  IV.  et  Juan 
deLucona  qui,  dans  son  De  rila  beata,  fait  dire  à  l'évoque  de 
Burgos  :  «  El  Marqués  jamis  las  desnuda  (las  armas),  saluo 
»  quando  visie  la  toga  :  en  anna;;  extrenuo,  disertissiino  en  letras, 
Il  sy  en  lo  uno  trabaia,  descansa  en  lo  al  ;  ni  las  arma;?  sus  estu- 
»  dios,  ni  los  estudios  empachan  sus  arina.s  »  (Paz  y  Mélia.  O/jtia- 
Cldos  litcrarios^p.  133!. 

Le  Marquis  lui-même  dans  ta  préface  de  ses  Pnwcrhes  exprime 
celte  même  idée  que  les  vertus  militaires  sont  compatibles  avec 
ie  goût  des  éludes,  et  il  le  tait  en  ces  termes  :  «  La  sçiençia  non 
Il  cmbota  el  fierro  de  la  lani;a.  nin  face  floxa  el  espadacn  la  mano 
Il  del  cavallero»(Oirrtsrf'.'iA/<(*7,[CN,  p.  24). 


■Vi'»-^*       r?i 


1 


INTRODUCTION  XLIX 

qui  causaient  un  grand  étonncment  à  tout  le  monde  et 
que})eaucoupimitèrent(l).))  «C'était un  vaillant  cheva- 
lier, dit  encore  Pulgar,  avant  l'action  sage  et  mesuré, 
et  une  fois  qu'il  l'avait  engagée  intrépide  et  audacieux  ; 
cependant  son  audace  n'était  pas  sans  circonspection  et 
jamais  à  sa  prudence  ne  se  mêla  la  moindre  crainte — 
Il  gouvernait  avec  ha])ileté  les  gens  d'armes  de  sa 
capitainerie  et  savait  être  pour  eux  à  la  fois  seigneur 
et  compagnon.  Il  n'était  ni  hautain  dans  le  comman- 
dement, ni  familier  dans  les  rapports  quotidiens.  Car 
il  avait  une  humilité  intérieure  qui  le  faisait  ami  de 
Dieu  et  au  dehors  il  savait  conserver  l'autorité  néces- 
saire pour  se  faire  estimer  des  hommes.  »  Ses  soldats 
l'aimaient  «  parce  qu'il  leur  était,  comme  Marins  le 
disait  de  lui-même,  conseiller  quand  il  fallait  agir  et 
compagnon  dans  le  péril(2)  ». 

Énergique  et  doux  à  la  fois,  il  avait  dans  la  vie 
privée  une  attitude  plus  franche  et  plus  sympathique 
que  dans  la  vie  publique.  Dissimulé  en  politique,  si 
bien  qu'on  ne  peut  distinguer  nettement  si  sa  versatilité 
tient  à  son  réel  attachement  pour  les  lîls  de  Don  Fer- 
nando de  Antequera,  ou  bien  s'il  n'est  poussé  à  changer 

1 .  Voyez  la  préface  que  Diego  de  Burgos  a  mise  en  tôte  du 
Triunfo  del  -War9'(t(?8( Appendice  2,  p.  463). 

2.  Gômez  Manrique,  Cancionero,  t.  II,  p.  8,  édit.  Paz  y  Mé- 
lia.  —  Manrique  a  dédié  à  Pedro  Gonzalez  de  Mendoza,  évêque 
de  Calahorra,  le  poème  qu'il  a  intitulé:  El planto  de  las  rirtndes  e 
poesia  por  el  mafjnijico  aenor  don  Inlr/o  Lopes  de  Mendoça^ 
marqués  de  Santillana  e  condo  del  Real,  conpuesto  par  Gomez 
Manrique^  sa  sobrino .  Dans  sa  dédicace  en  prose  Manrique  parle 
des  vertus  du  Marquis  et  de  son  caractère  avec  émotion  et  sincé- 
rité. 

IV 


L  BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

de  pai'ti  que  jîar  haine  pour  Alvaro  db  Luna,  il  est, 
dans  sa  vie  privée,  d'une  moralité  supih'îeure  qui  lui 
vaut  l'estime  de  ses  contouiporainti.  Eu  matière  littt'- 
raire,  sou  honnêteté  est  parfaite  ;  il  est  scrupuleux 
dans  l'indication  de  ses  sources,  et  jamais  il  n'est 
tenté,  comme  par  exemple  Leonardo  Bruni  (1)  ou  Juan 
de  Lucena(2) ,  do  se  parer  des  plumes  du  paon.  En  par- 
lant de  l'amour  de  la  vérité  avec  son  grand  ami 
l'évèque  de  Burgos,  il  s'écrie  :  «  Foi  de  chevalier,  elle 
est  d'un  philosopiie  et  non  d'un  enfant  la  vilhinelle  qui 
dit: 

Il  Même  si  je  savait;  d'en  mourir, 
»  La  vérité  je  veux  la  dire  (3).  »  i 

S'il  n'a  pas  toujours  su  résister  aux  tentations  vul- 
gaires de  la  vie,  s'il  s'est  laissé  emporter  par  la  colère 
ou  par  laluxure(4),  ou  peut  affirmer  qu'il  ne  s'y  est 
jamais  complu  et  que  les  joies  de  l'étude  l'emportaient 
pour  lui  sur  le  plaisir,  comme  l'amour  conjugal  l'em- 

1.  On  sait  que  Leonardo  Bruni  n'iilail  pris  scrupuieiix.  Son 
De  Bello  italico  ttdcer.ias  Got/ion  dérive  de  Procopc.  '|u'il  ne  cite 
pas,  ot  ses  Comrurntaria  de  primo  bello  pnniru  dérivent  de 
l'olybe  qu'il  ne  cite  pas  davantage. 

2.  M.  l'az  y  Méli;i  dans  ses  Opùnciilos  lilcrarios,  remarque,  en 
parlant  du  De  rila  henta  de  Juan  de  Lucena.  que  l'auteur  castil- 
lan a  non  seulement  imîlé  mais  encore  suivi  pas  à  pasle/)in- 
lugtia  de  felieiiate  vitœ.  dédié  au  roi  Alphonse  d'Aragon  par  Bar- 
tolomeo  Fazlo  [l,  c,  p.  ix). 

3.  «  En  fe  de  cauallero,  dephiliïsopho,  no  de  rapaz,  es  aque). 
»  viltancete: 

n   Si  mi/iirsc  de  niorir, 
ta  ecrdal  f/uicro  dc^ir.a 

(De  rilfi  benia,  l.  c.,p.  165), 
•1.  Fernando  de  l'ulfcar.  Clnma  rarones,  tit.  IV. 


INTRODUCTION  LI 

portait  dans  son  cœur  sur  Taniour  buissonnier.  11 
aimait  sa  femme  qui  fut  vraiment  la  dame  de  ses  pen- 
sées et  à  laquelle  il  adressait  ses  vers.  Elle  lui  donna 
sept  fils  et  trois  filles.  Ifligo  Lopez  de  Mendoza  éleva 
ses  enfants  avec  sollicitude.  On  ne  lui  connaît  pas  de 
bâtard,  chose  rare  en  son  temps.  S'il  veillait  surtout 
à  l'instruction  civique  et  militaire  de  ses  fils,  s'il  prit 
soin  de  leur  faire  apprendre  de  bonne  heure  ce  qu'il 
souffrait  lui  d'ignorer  (  1  ) ,  il  ne  fut  pas  moins  tendrement 
attaché  à  ses  filles  auxquelles  il  a  dédié  un  délicieux 
cillanrico  (2).  On  le  voit  dans  cette  pièce,  lier  de  leur 
beauté,  et  un  peu  jaloux  de  ceux  qu  elles  aimeront. 
Et  lorsque,  dans  le  dialogue  De  rUahoata,  le  poète 
Juan  de  Mena,  voyant  le  Marquis  entouré  de  ses  fils 
et  de  ses  petits-enfants,  demande  à  Tévèque  de  Burgos 
s'il  ne  croit  pas  que  Ic^  bonheur  soit  dans  la  paternité, 

J.  Fernando  de  Pulgar  (Claroa  ranirws,  lit.  IX),  dit  de  Diego 
Ilurtado de  Mendoza,  tils  aîné  du  Marquis:  a  Kra  liombre  bien 
»  instruto  en  las  letras  latinas,  é  ténia  tan  buena  meinoria,  que 
»  pocas  cosas  se  le  olvidaban  de  lo  que  en  la  Sacra  Kscriplura  avia 
))  leido.))Onsait  l'enthousiasme  de  Don  Ifiigo  Lopez  pour  les  études 
de  son  fils   Pedro  Gonzalez  et  les  services  qu'il  lui  demandait. 

2.  VUlançico  hecho  por  el  Alarf/né^  de  Santillana  à  unas  trea 
/Uas  stiijaa, 

I  II 

a  Por  una  gentil  floresta  «  Por  niîi-ar  su  fermosura 

»>  De  lindas  flores  é  rosas  ,>  Destas  ires  gentilos  damas, 

»  Vide  très  damas  fermosas  »  Yo  cobilme  conlas  ramas, 

i)  Que  de  amores  Jian  reqiiesta.  ,»  Mo.tlmo  s6  la  verdura. 

))•  Yo  con  voluntit  muy  presta  »  La  otra  con  grand  tristura 

>»  Me  llegué  ii  coiiosçellas  :  »  Començô  de  sospirar 

»  Començô  la  una  délias,  »  K  declr  osto  caniar 

»  Estacançion  tan  honesta  :  .>  Con  muy  liouesta  messura: 
»  Aguardau  â  mi;  »  La  nina  que  amores  hâ, 

»  Nunca  taies  guardas  vi.  »  »  Sola,  ^  cômo  dormira?  » 


LU  UIDLIOTHÈQUE   DU   MAHQIJIS   DE   SANTILLANE 

et  que  le  docte  prélat  répond  en  énumérant  toutes  les 
souffrances  que  peut  procurer  la  famille  et  rappelle  au 
poète  la  mort  douloureuse  du  quatrième  fils  de  leur 
hôte,  le  Marquis  .s'èerie  :  «  Que  Dieu  te  pardonne. 
Juan  do  Mena,  çumine  je  te  pardonne!...  En  i>ensant 
me  faire  plaisir,  tu  m"as  valu  de  nouvelles  souf- 
frances; lu  voulais  me  glorifier  et  tu  as  ravivé  ma 
blessure.  Oh,  mon  très  doux  fils  Don  Poro  Lasso  ! 
Quand  je  me  souviens  do  toi,  j'oublie  tes  frères,  j'ou- 
blie mes  petits-enfants  et  la  douleur  de  fa  mort  tue 
toute  ma  gloire  !  Et  il  n'est  pour  mon  âme  autre  con- 
solation que  de  penser  que  je  te  reverrai  sans  plus 
craindre  que  tu  meures.  Je  t'en  prie,  oh  Juan  de 
Mena,  n'afflrmo  pas  ce  que  tu  ignores.  Foi  de  loyal 
chevalier,  je  te  dis  que  ces  fils  que  tu  vois,  s'ils  me 
font  perdre  un  cheveu  blanc,  m'en  font  blanchircent; 
je  serais  moins  heureux  sans  eux,  c'est  certain,  mais 
aussi  je  souiïrirais  moins,  Dieu  le  sait(l).  » 

«  Vous  devez  à  Dieu  beaucoup  do  reconnaissance, — 
disait  à  liligo  Lopez  son  vieux  serviteur  Anton  Zo- 
rita,  —  il  vous  a  donné  une  compagne  sage,  fidèle, 


IV 
■■  Desque  ya  uvicron  caatado 
"  Estas  seâoros  que  digo, 
Il  Yo  sali  descoiisolado. 
Il  Como  ome  sin  abrigo. 
N  Elias  dixeron  :  Amigo, 
"  Non  Boys  vos  el  que  buscîioioa  ; 
"  MiiSL'auUl,  (mes  que  cantaujDs: 
»  Sospirando  yvala  niila 

"  È  non  por  ml. 

a  Que  yo  bien  se  ifrentendl.  " 
(Orbns  </•■/  Marquis,  p.  461). 


m 

n  Por  DO  les  [a(;er  turbanga 
n  Non  quise  yr  mas  adelante 

0  A  laa  que  cod  opdenança 

•  CaDtavan  laa  coDSonante. 
'■>  Laotra  coq  buea  semblaute 
D  Dixo  :  Seftoras  de  estailo, 

1  Pues  las  dos  aveisoautado, 
)  A  ini  L'onvieue  quccautc: 

iJ  Dcjatlo,  alvillatio  peue; 
n  Véugueuie  Diosdellc.  m 

1.  De  nia  henta.  l.  r.,  n. 


INTRODUCTION  LUI 

honnête,  vertueuse  et  obéissante,  telle  que  peu 
d'hommes  en  rencontrent.  Et  vous  devez  aussi  lui 
rendre  grâce  de  vous  avoir  donné  en  elle  des  fils  in- 
telligents, courtois,  honnêtes,  déjà  bons  chevaliers 
pour  leur  ^ige,  et  très  obéissants,  et  soumis  à  votre  vo- 
lonté, et  des  filles  honnêtes,  gracieuses,  charitables, 
humbles,  humaines,  enfin  dotées  par  la  grâce  divine 
de  pudeur  virginale  (1).  » 

Le  Marquis  était  religieux  et  bon  catholique.  11 
lisait  les  Évangiles  et  fît  sur  la  fin  de  ses  jours  un 
pèlerinage  au  sanctuaire  de  N.-D.  de  Guadalupe.  Il  a 
adressé  des  sonnets  à  la  Vierge  (2),  à  saint  Michel 
Archange  (3),  à  sainte  Claire  (4),  à  saint  Chris- 
tophe (5),  à  saint  Bernardin  (6),  à  saint  André  (7),  à 
saint  Vincent  Ferrer  (8)  et  à  son  ange  gardien  (9) .  Il 
a  composé  pour  la  canonisation  cîe  Vincent  Ferrer, 
qu'il  avait  connu  personnellement  en  Aragon,  et  pour 
celle  du  confesseur  Pierre  deVillacreçes,  un  long  poème 
apologétique,  où  il  fait  défiler  tous  les  princes  du 
ciel(lO).  Il  a  brodé  sur  les  Joies  de  Notre-Dame  (11), 

1.  Préface  d*  Anton  Zorita  à  sa  version  castillane  de  Y  Arbre 
des  batailles  d'Honoré  Bonnet  (Cf.  Notice  LVIII,  ms.  *B, 
p.  375). 

2.  Obras  del  Marqués^  p.  292. 

3.  Ibid.,  p.  293. 

4.  Ibid.,  p.  294. 

5.  Ibid.^  p.  294. 

6.  Ibid.,  p.  295. 

7.  Ibid.,  p.  259. 

8.  Ibid.,  p.  296. 

9.  Ibid.,  p.  297. 

10.  /6id.,  p.  299. 

11.  Ibid.,  p.  308. 


LVl  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANK 

Dans  la  chapoUo  de  cet  hospice  se  consen'e  encore  de 
nos  jours  un  retable  sur  lequel  se  trouvent  peints  aux 
pieds  d'une  image  de  la  Vierge,  les  portraits  du  mar- 
quis de  SantiUane  et  de  Doua  Catalina  de  Figucroa 
dus  au  pinceau  d'un  artiste  du  XV*'  siècle  nommé 
Jorge  Inglés  (1). 


»  syn  dubda  ella  puede  dezir  con  Geremias  que  es  quedada  syn  el 
»  como  biuda  seûora  de  génies  »  [Cnncionero,  édit.  Paz  y 
Mélia,  t.  II,  p.  B|,  et  Diego  de  Burgos,  dans  sa  préface  du 
Triun/o  del  Marqués,  s'écrie:  ((  Qui  saurait  louer  comme  il  le 
mérite  celui  qui  a  fait  tant  de  bien  à  sa  patrie?  »  (Appendice  2, 
p.  463). 

1-  Cean  Bermudez  parle  de  cet  artiste  dans  son  Dicclonario 
historico  de  tos  'iias  iluslres  profesores  de  las  bellas  artes  en 
Espana,  t.  II,  p.  309-:îl0  (Madrid,  1800).  Voici  la  notice  qu'il  lui 
consacre:  n  Inglés  (el  maestro  Jorge)  pintor.  D,  Inigo  Lopez  de 
»  Mendoza,  primer  marqués  de  Santillana,  tan  conocido  por  su 
»  virtud  y  nobleza,  quanto  por  au  literatura  y  poesias,  estando 
»  en  la  vega  de  Granada,  dispuso  en  su  codicJlio,  que  otorgiS  en 
»  Jaen  en  5  de  Junio  de  1455,  que  este  protesor  pintase  el  retabio 
I)  mayor  y  colaterales  de  la  igleaia  del  liospilal  iS.  Salvador)  de 
»  Builrago,  que  habia  tundado,  y  que  se  colocase  en  el  nicho 
»  principal  la  imitgen  de  nuestra  Seûora,  que  mandti  traerdc  la 
B  (eria  de  Mcdina. 

«  El  retabio  mayor  consia  de  dos  cuerpos  ;  en  el  prîmero  y  al 
i>  lado  del  evangelio  retratd  cl  maestro  Jorge  à  D.  Ifiigoarro- 
H  dillado,  en  actilud  de  orar,  algo  raenor  que  el  lamaûo  "del 
»  natural,  y  à  un  page  detras  tambien  de  rodillas;  y  al  de  la 
»  epistola  à  au  muger  en  la  misma  postura,  y  i  una  criada  à  la 
H  espalda,  Pinto  enel  segundo  doceàngeles,  vestidos  con  tunice- 
»  las  con  unos  pergaminos  en  los  manos,  y  en  cada  uno  esta 
»  escrito  uno  de  los  doce  gozos,  Uamados  de  Sanla  Maria  que 
a  compuso  el  marqués,  y  andan  impre.sos  en  un  cancionero 
'i  gênerai  con  algunas  variaciones  de  como  estân  aqui  en  los  per- 
»  gaminoh;  y  remata  el  retabio  con  S.  Jorge  de  la  misma  mano. 
"  No  existen  los  colaterales,  pero  si  las  dos  pinturas  de  Santiago 
H  y  S-  Sébastian,  que  conlenlan,  colocadas  en  los  postes  inme- 
)>  dîatos  à  la  capilla  mayor;  por  unas  y  otras  se  viene  en  conoci- 


INTRODUCTION 


Mais  ce  qui  fît  que  la  renommée  dont  le  Marquis 
jouissait  de  son  temps  dépassa  les  [rentières  de  la  Pé- 
ninsule et  se  répandit  en  divers  pays,  ce  fut  son  pro- 
digieux amour  de  l'étude  et  la  large  protection  qu'il 
accordait  aux  letlrés(l). 

Zoriia,  qui  l'a  bien  connu  et  qui  a  pour  lui  usé  ses 
yeux  si  fatigués  par  l'^e  que  même  en  chaussant  ses 
Ixisiclos  il  arrivait  mal  à  tailler  ses  plumes,  lui  dit: 


»  raiento  de  que  el  maestro  Inglés  era  uno  de  los  mejores  piolores 
11  de  su  tiempo  en  Espana,  pues  eslan  pinladas  con  el  acierto  y 
"  prolixidad  qiieofrecian  los  conocimientos  de  aquella  época.  El 
H  sefior  duque  del  Infantado.  patrono  del  hospital.ha  liecho  traer  â 
»  Madrid  los  citados  retratos  de  los  niarqueses  para  liinpîarlos, 
»  y  cou  este  motivo  ha  dispueslo  que  D.  Fernando  Selma  gra- 
»  base  el  del  Marqués,  que  acaba  de  desempefiar  con  el  acierto 
}>  que  acostumbra —  Pons.  » 

Nous  trouvons  encore  une  autre  mention  decesportraîtsduMar 
quis  etde  sa  femme  dans  l'ouvrage  de  J.  M.  Quadrado,  Rectierdosy 
bellexaa  de  Espana  etc.,  CastiUa  la  Niiera.p.  174.  Le  Département 
des  estampes  de  la  Bibliothi>que  Nationale  de  Madrid  conserve 
un  exemplaire  du  portrait  d'Inigo  Lopez  f{ravé  par  Selma  dont  il 
est  fait  mention  dans  la  notice  copiée  ci-dessus.  Le  portrait 
reproduit  par  Amador  de  Los  Rios  en  tête  de  ses  Obras  del 
Afart/tiés  est  uno  composition  de  Demelrio  de  Los  Uios,  mais  les 
traits  du  Marquis  sont  empruntés  k  la  gravure  de  Selma  et 
dérivent  également  du  portrait  de  Jorge  Inglés  (Cf.  A.  M.  de 
Barcia,  Catàlogo  de  retratos  de  personajes  espanoles,  p.  455, 
n"  1043-1-2). 

1.  ((  Il  avait  toujours  dans  sa  maison  des  docteurs  et  des  maîtres 
avec  lesquels  il  parlait  des  sciences  et  des  lectures  qui  l'occu- 
paient. 1)  (Fernando  de  Pulgar,  Clams  rnroneu,  lit.  IV}.  Le 
quatrième  duc  de  l'Infantado  parle  dans  son  Mémorial  de  eoaaa 
notables  du  soin  que  prenaient  ses  ancêtres,  et  particulièrement  le 
marquis  de  Santillane,  d'enrichir  leur  bibliothèque  et  il  remarque 
que  «  des  hommes  de  valeur  s'occupaient  de  traduire  pour 
eux  beaucoup  de  livres  et  qu'on  les  récompensait  largement  de 
leur  peine  ».  (Cf.  Appendice  3,  p,  466). 


LVm         niItLtOTllKQUF:    DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

«  Il  est  un  joyau  <iue  vous  possédez  plus  qu'aucun  de 
vos  égaux...  c'est  Tainoui-  de  la  scienoe  et  vous  l'ai- 
mez véritablement  d'une  telle  affection,  vous  la  i-e- 
cherchez  avec  tant  de  zèle,  que  quelque  occupé  et 
fatigué  que  vous  soyez...  il  n'est  jour  au  monde  que 
vous  ne  lisiez  les  livres  des  philosophes  ou  des  poètes, 
ou  encore  la  Sainte-Écriture  ou  les  histoires,  volant 
du  temps  au  repos  et  au  plaisir  de  votre  couche  pour 
l'employer  assidûment  en  cette  honnête  et  louable 
occupation.  Et  vous  traitez  si  respectueusement  les 
hommes  de  science,  quels  qu'ils  soient,  que  votre 
bonne  i-enommée  se  répand  non  seulement  dans  les 
provinces  voisines,  mais  aussi  dans  les  pays  très 
éloignés  des  nôtres  et  votre  nom  fortuné  s'y  fait  con— 
naître;  et  pour  qu'il  en  reste  éternelle  mémoire,  il  est 
cité  dans  beaucoup  de  livres  par  de  savants  et  fidèles 
écrivains(l).)iUn  autre  de  ses  familiers  s'écrio ru  C'est 
lui  qui  a  délivré  nos  Espagnes  de  Tavougle  ignorance 
en  les  éclairant  de  la  lumière  d'une  charité  vérilal)le 


1.  V.  Anton  Zorila  dans  la  préface  qu'il  a  mise  ea  tète  de  sa 
version  de  VArbre  des  lintaiUes  de  Uonnet.  (Notice  LVIII, 
ms.  'B,  p.  375).  —  Juan  de  Mena  dans  la  préface  de  sa  Corona- 
cion  (ici  Marfjuès  dit  que  V  beaucoup  d'étrangers,  qui  n'avaient 
pas  d'autre  raison  de  venir  en  Espa^^ne  se  rendaient  en  Castille 
attiré!'  par  la  réputation  du  Marquis  ».  Et  Pedro  Gonzalez  de 
Mendoza  en  adressant  à  son  p&re  la  traduction  de  VIliade,  que 
celui  ci  lui  avait  demandée,  écrit  ceci  :  «  Je  me  suis  soumis  à  la 
volonté  et  k  l'ordre  exprimés  par  votre  seigneurie  dans  sa  remar- 
quable lettre,  en  considérant  que  même  ceux  que  l'éloignement 
de  leur  pays  empêche  de  jouir  de  %'otre  présence  vous  servent  avec 
plaisir  pour  votre  réputation,  et  que  je  vis  dans  noire  province  un 
grand  nombre  d'Iiommes  qui  avaient  entendu  parler  de  vous  et 
qui  ne  venaient  que  jMur  vous  voir  »  (Notice  I,  p.  6}. 


I 


INTRODUCTION  LIX 

et  en  ix)rtant  à  la  connaissance  de  tous  le  plus  grand 
bien  que  les  hommes  puissent  ambitionner  dans  leur 
vie  mortelle,  c  est-à-dire  la  science.  Et  ce  ne  sont  pas 
les  nôtres  seuls,  dans  notre  région  occidentale,  qui 
savent  combien  il  sut  tirer  de  fruit  du  savoir,  mais 
aussi  les  honnnes  des  pays  éloignés  et  des  terres  étran- 
gèi-es  le  reconnaissent  et  ne  parlent  pas  de  lui  sans 
nous  l'envier  grandement.  Combien  d'hommesy  avait- 
il  avant  lui  dans  notre  pays,  et  quels  étaient-ils  qui 
connussent  d'autres  lectures  que  celles  du  droit  civil 
ou  du  droit  canon?  Certes,  je  crois  qu'ils  furent 
rares,  s'il  y  en  eut,  car  la  vieille  et  grossière  l'outine 
les  tenait  et  aveuglait  d'erreur  les  intelligences.  Si 
bien  que  non  seulement  les  princes,  les  grands 
seigneurs  et  les  hommes  que  Ton  croyait  instruits, 
étaient  en  Espagne  sevrés  du  bienfait  de  la  science, 
mais  aussi  la  multitude  des  hommes  de  moindre 
condition  où  Ton  aurait  pu  s'attendre  à  trouver  un 
savant.  Et  lorsque  cet  homme  de  haut  entendement 
vit  que,  depuis  les  temps  de  Lucain,  de  Sénèque,  de 
Quintilien  et  d'autres  anciens  savants,  sa  patrie  était 
privée  d'une  si  grande  richesse,  il  s'en  affligea  et 
travailla  avec  zèle,  par  ses  études  et  par  son  talent,  en 
composant  des  (ouvres  nombreuses  et  distinguées,  à  la 
relever  et  à  la  mettre  au  niveau  de  la  gloire  des  grands 
hommes  d'Athènes,  de  l'Académie  ou  de  Rome,  en 
faisant  venir  une  quantité  de  livres  de  toute  espèce 
de  philosophie,  livres  inconnus  jusqu'alors  dans  nos 
régions.  Lui-même  les  expliquait  à  beaucou|),  et  il 
{ivait  autour  de  lui  des  liommes  très  instruits  et  qui 


1.x  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

rendaient  plus  fructueuses  les  lectures  des  autres  en 
expliquant  le  sens  et  en  tirant  la  moralité  que  les 
fictions  de  poètes  contiennent  sous  une  forme  voilée. 
Ils  montraient  l'avantage  que  l'on  peut  recueillir  de 
l'éloquence  des  savants  et  raisonnaient  le  plaisir  que 
procurent  les  grandes  et  merveilleuses  histoires  qui 
invitent  les  âmes  généreuses  aux  belles  actions  et  à  la 
vertu.  Ils  disaient  aussi  renseignement  qu'on  en  peut 
retirer  pour  les  infortunes  humaines,  donnant  dans 
chaque  matière  les  moyens  de  s'instruire  abondamment 
aux  hommes  de  toutes  conditions.  De  sorte  que,  grEice 
au  Marquis,  notre  Espagne  rayonne  de  science  (1)-  » 
«  Actif  et  jouissant  d'une  excellente  santé,  le  Mar- 
quis était  d'humeur  égale,  souvent  joyeuse,  et  s'il  est 
vrai  que  les  vertus  donnent  l'allégresse  et  les  vices  le 
spleen,  comme  la  plupart  du  temps  ce  chevalier  était 
gai,  on  en  peut  bien  conclure  qu'il  fut  plus  gouverné 
par  la  vertu  que  par  le  vice  (2).  »  «  Il  était  accueillant 
et  d'un  commerce  agréable.  Entouré  de  ses  domes- 
tiques et  de  ses  familiers,  il  conversait  avec  douceur 
et  avec  grâce  (3).  »  Il  goûtait  les  doctes  discours 
pour  se  distraire  des  soucis  de  la  vie  quotidienne,  et 
lorsqu'il  était  souffrant,  les  considérations  pédantes 
de  son  chapelain  Pedro  Diaz  de  Toledo  qu'il  aimait 
entre  tous  le   remettaient    sur    pied  (4).    Au  cou- 


1.  Diego  de  Burgos,  préface  du  Triunfo  del  Marqués  (Appen- 
dice 2,  p.  461 ,  ) 

2.  Fernando  de  Pulgar,  Claros  rtironcs,  tit.  IV. 

3.  Diego  de  Burgos,  /.  c.  (Appendice  2,  p.  463.) 

4.  Pedro  Diaz  de  Toledo,  Ratonamiunto  en  la  mtierie  del  Mar- 
quis de  Santillana,  l.  c,  p.  250. 


INTRODUCTION  LXI 

rant  des  modes  et  des  coutumes  de  Tétranger,  re- 
cherché dans  sa  mise  comme  dans  son  parler,  il  rece- 
vait volontiers  ses  amis  et  les  conviait  à  des  banquets 
philosophiques  servis  à  la  française,  où  Ton  faisait 
((  el  yantar  à  chirla  come  (1)  ». 

Il  s'était  attaché  le  docteur  Pedro  Diaz  de  Toledo  en 
qualité  de  chapelain;  Diego  de  Burgos  lui  servait  de 
secrétaire.  Anton  Zorita  et  le  bachelier  Alfonso  de 
Zamora  fréquentaient  sa  bibliothèque.  Il  voyait  aussi 
avec  plaisir  Juan  de  Mena  et  le  licencié  Juan  de  Lu- 
cena,  dont  le  père  était  son  filleul.  Gomez  Man- 
rique,  son  neveu,  était  un  habitué  de  Guadalajara,  il 
y  venait  quêter  des  conseils  poétiques  et  des  encoura- 
gements. Lui-même  nous  raconte  Taffection  que  lui 
poi-tait  le  Marquis,  combien  il  le  gâtait  quand  il  était 
auprès  de  lui,  combien  il  le  louait,  quand  il  était 
absent.  L'oncle  applaudissait  de  si  bon  cœur  aux 
essais  poétiques  du  neveu  que  celui-ci  en  était  tout  inti- 
midé, car  il  ne  se  sentait  pas  digne  de  dénouer  les 
cordons  de  ses  souliei*s.  L'autorité  respectée  du  Mar- 
quis était  si  grande  aux  yeux  de  Gomez  Manrique 

1.  Juan  de  Lucena,  Lihro  de  vita  heata  (Opiisculos  literarios 
publiés  par  D.  Antonio  Paz  y  Mélia,  p.  182).  —  Ce  n'est  pas  là 

le  seul  exemple  de  l'influence  des  modes  françaises  sur  le  Mar- 
quis. Sa  devise  Dios  e  Vos  se  trouve  plus  fréquemment  sur  ses 
livres  sous  sa  forme  française  Dius  et  Vous  que  sous  sa  forme 
castillane.  D'ailleurs,  en  matière  d'héraldique,  l'influence  fran- 
çaise a  duré  fort  longtemps  en  Espagne.  L'auteur  des  Copias 
de  la  Panadera  fait  une  allusion  évidente  au  goût  du  Marquis 
de  Santillane  pour  les  choses  de  France,  lorsque,  parlant  de  lui, 
il  dit: 

((  Con  fabla  casi  straniera 
»  Arinado  conio  francé?*.  » 


LXII  BlULIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

qu'il  s'inclinait  devant  elle,  renonçant  à  son  propre 
jugement  (1).  S'il  n'était  pas  exempt  de  vanité  litt^ 
raire,  Iiligo  Lopez  de  Mendoaa  était  trop  grand  sei- 
gneur pour  avoir  des  jalousies  de  métier,  et  s'il  se 
sentait  homme  de  lettres  en  écrivant,  il  redevenait 
Mécène  pour  juger  l'œuvre  d'autrui,  et  son  enthou- 
siasme pour  Enrique  de  Villena,  pour  l'évèquc  de 
Burgos  et  pour  Juan  de  Mena  frise  la  vénération. 
D'ailleurs,  Alonso  de  Cartagena  était  un  de  ses  plus 
ehers  amis.  Il  fit  avec  lui  le  voyage  à  la  frontière  de 
Navarre  pour  aller  à  la  i-encontrc  de  la  fiancée  du  prince 
Henri,  ill'eut  parmi  ses  hôtes  de  distinction  lors  des 
grandes  fêtes  célébrées  à  propos  de  l'élévation  de  son 
fils  Pedro  Gonzalez  à  la  dignité d'évèque  de  Calaliorra. 
Au  nombre  de  ses  intimes,  il  faut  encore  citer  le 
comte  de  Haro,  allié  politique  du  Marquis,  qui  devait 
doter  d'une  riche  librairie  l'hôpital  de  la  Veracruz.  où 
il  finit  sa  vie  dans  la  retraite  (2).  Quand  Pedro  Gon- 
zalez de  Mondoza,  le  fils  préféré  du  Marquis,  revenait 
de  Salamanque,  nû  il  fut  tour  à  tour  élève  et  maître, 
Iftigo  Lopez  passait  sans  doute  de  longues  heures  à 
causer  avec  lui  dans  cette  noble  salle  de  Guadalajara 
où  il  aimait  à  s'entourer  délivres  (3). 

I.  GomeK  Manrique,  Cancinnem,  édit.  Paï y  Mélia,,  I.  II,  p.  9 
(Lettre  à  l'cdro  Gonzalez  de  Mendoza). 

a.  M.  PaJî  y  Mélia,  ulief  du  Déparlemenl  dea  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  Nationale  de  Madrid,  a  étudié  minutieusement  la 
Bibliothèque  du  comte  de  Haro,  dans  une  aôrie  d'articles  publiés 
par  la  flmsfa  de  an-himjs,  bibUotecm  ij  iium;on  (1897-1902). 

3. V.  Anton  Zorila  dans  la  préface  de  sa  version  du  livre  d^  Bonnet. 
(Cf.  Notice  LVIH,  ms.  -B,  p.  376.) 


Kr-r. 


CHAPITRE  II 

I«e  Marquis  de  Santillane  a-t-il  su  le  latin? 

Sanchez  incline  à  penser,  malgré  le  témoignage 
contraire  de  Juan  de  Lucena,  que  le  marquis  de  San- 
tillane savait  le  latin  (1).  Amador  de  Los  Rios 
laffirme  :  à  l'en  croire,  Don  Ifligo  lisait  les  classiques 
latins  dans  roriginal(2).  Don  Marcelino  Menéndez  y 
Pelayo  est  plus  circonspect  :  «  11  est  cei'tain,  dit-il,  que 
le  Marquis  n'abordait  la  lecture  des  auteurs  latins 
qu'avec  une  extrême  difficulté  et  nullement  celle  des 
auteurs  grecs  (3).  »  M.  Morel-Fatio  s'en  tient  à  ce  que 
le  Marquis  lui-même  nous  dit  dans  la  lettre  à  son  fils 
Pedro  Gonzalez,  et  il  en  rapproche  l'opinion  de  Juan 
de  Lucena  et  de  Vespasiano  de  Bisticci.  Kn  résumé, 
il  opine  qu'Ifligo  Lopez  ignorait  le  latin  (4). 

Ce  sont  les  citations  latines  du  Marquis  qui  ont 
formé  la  conviction  de  Los  Rios.  Voyons  quelles  elles 
sont  et  quelle  est  leur  valeur.  Une  heureuse  para- 
phrase du  Beaiits  ille  d'Horace  (5)  se  trouve  dans 
les  strophes  xvi,  xvn,  xviii,  de  la  Coniedieta  de 
Pon^a.  Dans  la  lettre  au  connétable  Don  Pedro,  nous 
relevons  un  vers  mal  cité  :  «  Ca  asv  como  Oracio 
poeta  dice  :  Qiieni  nova  concepil  olla  sercabit  odo— 

1.  Sanchez.  L  c,  §  XXXVII,  XXXVIII,  p.  xxv,  xxvi. 

2.  Obrns  del  Marqués,  p.  cxxi,  n.  16. 

3.  Antologia,  t.  V,  p.  lxxxi. 

.  4  Les  deux  Omero  castillans  (Romania,  t  XXV,  p.  121  et  n.  3). 
5.  Obrns  del  Marqués^  p.  103. 


LXIV         BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

rem  (1).»  Dés  le  débutdc  cotk>  mémo  lettre  le  Marquis 
invoque  un  passage  de  saint  Paul  :  Cnm  cssem  par- 
eult/ti  hqiwbar  nf  jiamihis,  i^apichnin  iif  pamiki^, 
fo(/ifafmtn  i(f  pa/Tul(Ls{2).Kn  marge  du  feuillet  lxxiv 
du  manuscrit  Ii-110,  contenant  une  version  castillane 
do  la  Dwine  Comrklie,  Iftigo  Lopez  de  Mendoza  a  écrit 
de  sa  main  la  note  suivante:  Claudlanits  dlcH  quia 
pressenr.ia  Jfanuun  minuit(3).  Dans  le  «  Dialogue  de 
Bias  contre  la  Fortune)),  nous  trouvons  une  réponse 
latine  du  philosophe  :  i<  Omnia  meahona  mecum  porto, 
que  quiere  deçir  :  todos  los  bîenes  mios  con  migo  los 
llevo(4).))  Enfin  dans  les  vers  religieux  du  Marquis  on 
rencontre  des  souvenirs  d'offices  et  de  messes  attentive- 
ment écoutés  :  Orapru  i)te{b);  E prlncipaliis  à  aqitel, 
FiliiDacid  Hemanuel{Q)  ;  A  ce(7);  Concepisfi.  Gaiide^ 
Yirtjo,  Mater  Xripsti  (8)  ;  inciolata pormansiste[^)  ; 
Gaiide,  Virgo  Mater  Aima  {10)  Mater  Dei  (II)  ;  in 
aeterno(12);  ah  înîtio  {13)  ;  JlatjeUum.  Dei{ii);  et 

1.  iloTa,ce.  Épître.  1,2,  69. 

2.  Corinthiens,  I.  XIII,  11. 

3.  NoticeXLVlI,ms.*D,p.295;NoliceXUX,ms.I!.p.335,n.l. 

4.  Obras  del  Marqués,  p.  153. 

5.  Ibidem,  sonnet  XXXVII,  p.  294. 

6.  Ibidem,  Canoniçaçion,  etc.,  x,  p.  302. 

7.  Ibidem,      H  ))      XXVI,  p.  307. 

8.  Ibidem  Los  Goços  de  Niieslra  Serwra,  I,  p.  308. 

9.  Ibidem    n        »  »  »        III,  p.  309. 

10.  Ibidfim     »         »  »  Il         IX,  p,  311. 

11.  Ibidrin     H         11  »  H         X,  p.  311. 
13.  Ibidem     »        »                »  «        XI,  p.  312. 

13.  Ibidem  )i  H  H  H  XI,  p.  313  et  A 
Nuestra  Senora  de  Guadalupe,  I,  p.  313. 

14.  Ibidem,  Prohemio  del  Diàhr/o  de  Bias  contra  fartuna,  III. 
p.  149. 


INTHODUCTION  LXV 

dans  un  sonnet  il  dit:  «  Si  morire  por  vos,  donna  gentil. 
Non  digo  à  fortiori,  mas  de  grado  ?(1  ).  » 

Si  l'intention  du  Marquis,  en  semant  ces  mots  dans 
ses  œuvres,  était  de  nous  faire  croire  qu'il  possédait 
la  langue  de  Virgile,  on  peut  bien  dire  qu'il  y  a  perdu 
son  latin.  Il  ressort  de  ces  citations  mêmes  que  Don 
Ifligo  Lopez  était  incapable  de  comprendre  Horace 
dans  Toriginal.  N'oublions  pas  que  la  ComecUeta  de 
Ponza  est  datée  de  1444  et  que  la  lettre  au  connétable 
de  Portugal  fut  écrite  entre  1445  et  1449  ;  à  cette 
époque,  Pedro  Gonzalez  de  Mendoza  partait  pour  Sa- 
lamanque  et  déjà  il  devait  être  l)on  latiniste.  Et  puis, 
sans  compter  son  fils,  le  Marquis  ne  manquait  pas  de 
familiers  capables  de  lui  expliquer  d'intéressants  pas- 
sages d'auteurs  non  traduits. 

Toute  sa  vie  Ifligo  Lopez  a  regretté  de  ne  pas  savoir 
le  latin.  Lorsqu'il  reçoit  d'Italie  la  version  latine  de 
riliade,  due  à  Pietro  Candido  Decombri,  le  Marquis 
s'adresse  à  son  fils  pour  le  prier  de  la  lui  traduire. 
«  Je  crois,  lui  dit-il,  que  ce  sont  les  livres  premier, 
deuxième,  troisième  ou  quatrième  et  une  partie  du 
dixième  (2).»  Et  répondant  à  une  objection  qui  se  pré- 
sente à  son  esprit,  il  ajoute  :  «  Je  sais  bien  que  vous 
me  direz  ce  que  vous-même  et  d'autres  m'avez  ré- 
pliqué plusieurs  fois  déjà,  à  savoir  que  la  douceur  et 
la  grâce  demeurent  presque  entières  dans  les  paroles 
latines  qui  les  retiennent,  ce  que  je  ne  puis  savoir,  car 


1.  Ibidem,  Sonnet  XXI,  p.  285. 

2.  Obras  del  Marqués,  El  marqués  de   Santillana  à  su  fijo 
Z).  Pedro  Gonzalez,  §  I,  p.  481. 


LXVl         UIBLIOTHliQUE    UU   MAUQUIS   DE   SANTiLLANE 

je  n'ai  pas  appris  cette  langue  {!).))  Plus  loin  le  Mar- 
quis dit  encore  :  u  A  mou  âge  et  daus  ma  situation  ce 
serait  chose  difficile  «"(ue  de  vouloir  ni'obstiucr  au  latin, 
maigre  ce  que  TuUius  affirme  de  Caton  (Caton 
d'Utique,  je  crois)  qui  à  quatre-vingts  ans  apprit  le 
grec  (2).»  Enfin  Ifiigo  Lopcz  s'écrie  :  «  Puisque  nous 
ne  pouvons  avoir  ce  que  nous  désirons,  contenions- 
nous  de  ce  que  nous  pouvons.  Et  si  nous  sommes 
privés  des  formes  contentons-nous  des  matières  (3).  » 
Dans  ces  aveux,  qu'il  faisait  certainement  le  cœur 
gros,  éclate  toute  l'honnêteté  littéraire  du  Marquis. 

Un  de  ses  contemporains,  qui  se  nomme  Ludovîcus 
Bachalareus,  dans  la  préface  de  sa  version  castillane 
du  Dclnsif/niis  ot  Armis  de  Barthole,  faite  à  coup 
sûr  pour  Ifiigo  Lopcz  de  Mendoza,  s'exprime  en  ces 
termes  :  «  Comme  il  convient  que  toutes  les  pensées 
des  serviteurs  s'emploient  à  rechercher  en  quoi  ils 
pourraient  être  agréables  à  leurs  maîtres,  je  me  suis 
décidé,  moi  minime  serviteur  de  votre  grâce,  de  tra- 
duire ce  traité  de  latin  en  langue  vulgaire  à  votre  in- 
tention, et  cela  parce  que,  voué  dés  l'enfance  à  de 
rudes  travaux,  vous  n'avez  pas  étudié  le  latin  (4).» 

Et  Juan  de  Lucena,  dans  son  charmant  dialogue, 
fait  dire  au  Marquis  qui  répond  à  l'évèquo  de  Burgos, 
Alouso  de  Cartagena  :  m  Je  vois  bien,  mon  révérend 
Père,  que  pour  moi  tu  t'efforces  de  romaniser  ce  qu'on 
peut  à  peine  exprimer  en  latin.  La  philosophie  naquît 

1.  Ibidem,  i  II.  p.  482. 

2.  Ibidem,  p.  482. 

3.  Ibidem,  %  III,  p.  482. 

4.  Notice  XLIII,  p.  231. 


INTRODUCTION  LXVII 

en  Grèce,  Socrate  la  fit  descendre  du  ciel.  Après 
Socrate,  au  temps  où  Brutus  délivra  Rome,  Pythagore 
la  répandit  en  Italie,  et  toi  maintenant  tu  la  trans- 
plantes en  Espagne.  Bienheureux  pays,  heureuse 
Castille  !  C'est  pour  elle  que  tu  es  né,  non  pour  toi 
seulement.  Tu  as  écrit  en  langue  vulgaire  des  traités 
de  chevalerie,  de  gouvernement  et  de  religion,  tu  as 
vulgarisé  les  œuvres  fameuses  de  notre  moraliste  Sé- 
nèque.  Si  tu  étais  en  tête-à-tète  avec  Juan  de  Mena, 
vous  parleriez  latin.  Je  le  sais,  pour  mon  malheur! 
Quand  je  me  vois  ainsi  dépourvu  de  lettres  latines,  je 
me  sens  encore  un  être  humain,  mais  non  pas  un 
homme  (1).  »  Et  plus  loin,  abordant  un  pro])lème  qui 
l'attire,  lîiigo  Lopez  s'écrie  découragé  :  ((  Ce  n'est  pas 
là  un  sujet  pour  un  chevalier  illettré,  je  le  remets  à 
Monseigneur  l'évéque,  afin  qu'il  le  traite  un  autre 
jour  (2).    » 

Le  libraire  florentin  Vespasiano  de  Bisticcien  par- 
lant du  Grand  Cardinal  remarque  que  «  son  père,  des 
premiers  de  son  pays,  était  illettré  mais  qu'il  compre- 
nait fort  bien  le  toscan  (3)  ». 

Anton  Zorita,  le  traducteur  de  VArhre  des  ha- 
tatlles  de  Bonnet,  dit  au  marquis  de  Santillane  dans 
sa  préface?  :  «  Cet  ouvrage  était  écrit  en  langue  gau- 
loise ou  française.  Bien  que  ce  langage  vous  soit 

1.  Cf.  De  vita  heaia,  dans  les  Opàsculos  literarios  de  Paz  y 
Mélia,  p.  112-113. 

2.  Ibidem,  p.  186. 

3.  «  Avevail  padre  signorc  de'  primi  di  queUo  regno,  il  qualc 
»  non  era  litterato,  ma  intendeva  benissimo  la  lingua  toscana  » 
{Vite  di  uomini  iUustri  delsecoloXV,,  édit.  L.  Frati,  t.  1,  p.  1G9). 


LSVin         UlbLIOTHÈQLE   UL    MAUQLIS   DE   SANTILI.A 

presque  aussi  familier  que  votre  langue  maternelle, 
comme  il  sied  à  qui,  comme  vous,  lit  des  livres  écrits 
en  toscan,  en  vénitien  et  en  d'autres  langues  encore 
que  par  la  grâce  de  Dieu  vous  entendez  fort  bien,  il 
n'en  est  pas  de  même  pour  tous  les  memlires  de  votre 
noble  maison,  ni  pour  beaucoup  d'autres  habitants  de 
ce  royaume  d'Ilespérie,  car  le  style  de  cet  ouvrage  est 
difficile;  il  en  résulte  qu'ils  ne  le  comprennent  pas  ou 
qu'ils  n'arrivent  à  profiter  du  contenu  de  ce  livre 
qu'avec  difficulté  et  à  grand'peine  {!).  »  L'admiration 
de  Zorita  pour  son  maître  est  telle,  que  s'il  avait  pu 
citer  le  latin  au  nambre  des  langues  familières  au 
Marquis,  il  n'y  aurait  certes  pas  manqué.  Nous  sa- 
vons par  son  témoignage  qu'Iftigo  Lopez  lisait  le  fran- 
çais. De  son  savoir  en  toscan  il  nous  a  donné  une 
preuve  lui-même,  lorsque  dans  la  Comcdieta  de 
Pon:;a,  se  souvenant  de  Dante  et  d'Arnau(  Daniel, 
il  fait  parler  Boccace  en  italien  (2) . 

1.  Cf.  Nolico  LVIII,  ms.  'B,  p.  377, 

2.  "  niustre  Régine,  île  cuy  el  aspecto 

H  DituosLra  grand  sitagiiu  c  magnill<;en;i& 
u  lo  vcgDo  dal  loco,  ove  è  lo  dilecto 
»  Eterna,  lagloriacBuniiua  potençia. 
»  Vegnolcliianialo  de  vosira  exçellençia  ; 
»  Cha'l  voslrn  pianfire  e  reniarirare 
■  M'a  fatosi  tosto  parlîre  e  cuytare, 
»  Lassatu  le  gelo.  a.  vo^tra  obedieiti;ia.  » 

«  lo  veio  li  vostri  sembianti  cotait, 
»  Che  ben  dimitetrale  essor  ruolestale 
0  Di  quella  Hegina,  cite  inlia  li  morlali 
1)  Hegi  et  iudîca.  de  iurc  e  de  facte. 
B  Veiamo  le  casi  eçiô  che  enarrate, 
"  E  vostri  infortUQÎ  contate  perverai  ; 
"  Ca  presto  aeraQo  prose,  rime,  o  verai 
'I  A  vustro  piaQere.  ai  çib  comandate.  » 

(Obraa  dei  Marqués,  p-  104). 


INTRODUCTION  LXIX 

Ici,  et  pour  mettre  fin  à  ces  considérations,  il  n'est 
peut-être  pas  hors  de  propos  de  rappeler  le  jugement 
de  Lope  de  Vega  au  sujet  des  services  que  la  con- 
naissance de  l'italien  rendait  aux  Espagnols.  «  Cette 
langue,  dit-il,  a  été  fort  précieuse  à  nombre  d'Es- 
pagnols qui  ne  savent  pas  assez  le  latin.  Ils  copient 
et  transposent  de  l'italien  ce  qui  leur  plaît,  et  puis  ils 
disent  :  «  traduit  de  latin  en  castillan,  »  mais  je  vous 
promets  qu'à  moi  cela  ne  m 'arrive  que  rarement, 
et  par  pure  inadvertance,  et  parce  que  j'ai  mauvaise 
mémoire  (1).)) 

1.  «  Esta  lengua  es  muy  dulce  y  copiosa  y  digna  de  toda 
))  estimaçion,  y  a  muchos  Espauoles  ha  sido  muy  importante, 
»  porque  no  sabiendo  latin  bastantemente,  copian  y  trasladan  de 
»  la  lengua  italiana  lo  que  se  les  antoja,  y  luégo  dicen  :  «  tradu- 
»  cido  de  latin  en  castellano  ;  »  pero  le  doy  palabra  a  vuestra  mer- 
»  ced  de  que  pocas  veces  me  suceda,  sino  es  que  se  me  olvida, 
»  porque  soy  flaco  de  memoria.  »  [EL  desdiehado  por  la  Iionra). 


CHAPITRE  ni 

L'CBUvre  littéraire  d'iùigo  Lopes  de  Mendoza 

Nous  n'avons  pas  l'intention  d'analyser  ici  l'œuvre 
du  marquis  do  Santillane,  nous  voulons  seulement  in- 
diquer les  grands  courants  dont  il  a  subi  l'intluence  et 
dégager  de  l'ensemble  do  ses  vers  et  de  ses  proses  ce 
qui  constitue  sa  personnalité  littéraire.  L'originalité 
véritable  d'Inigo  Lopez  de  Mendoza  est  dans  le  choix 
de  ses  modèles. 

Poète  lyrique,  il  a  laissé  sa  muse,  élevée  au  rythme 
des  chansons  de  Galice,  tirer  de  son  chalumeau  des 
sons  ténus  et  gracieux.  C'est  l'inHuence  galaïco-pro- 
ven(.'ale  qui  avant  de  mourir  eut  ix  la  cour  de  Jean  II 
comme  un  été  de  la  saint  Martin. 

Poète  didactique,  instruit  par  ses  lectures,  il  a  su, 
[wrcevoir  les  nouveautés  de  la  vision  dantesque  et  son 
oreille  a  si  vivement  ressenti  la  l«'auté  de  l'hendéca- 
syllalxi qu'unissant  le  savoir  à  son  talent  naturel  il 
en  a  tenté  l'importation. 

Critique  enfin,  il  a  su  dans  ses  préfaces,  et  particu- 
lièrement dans  la  lettre  à  son  fils  et  dans  celle  qu'il  a 
adressée  au  connétable  Don  Pedro  de  Portugal, 
raisonner  ses  impressions  d'art,  esquisser  des  classi- 
fications, peu  nouvelles  il  est  vrai,  et  émettre  quelques 
idées  esthétiquse.  L'importance  qu'il  attache  à  la 
musique  des  vers   a  été  relevée  à  bon   droit  par 


INTRODUCTION  LXX! 

M.  Menéndez  y  Pelayo  comme  une  heureuse  inno- 
vation (1). 

Dans  Taperçu  d'histoire  littéraire,  modestement  in- 
titulé :  Avant-propos  et  lettre  que  le  marquis  de 
Santillane  a  envoyé  au  ConmHable  de  Portugal 
avec  ses  œuvres  (2),  Don  Ifiigo  se  montre  très  ren- 
seigné pour  son  temps  et  il  fait  preuve  d'un  esprit  ou- 
vert et  tolérant.  Il  voit  juste  en  gros  et,  pour  autant 
que  nous  en  pouvons  juger  aujourd'hui,  ses  re- 
marques sur  les  œuvres  et  les  auteurs  qu'il  a  réelle- 
ment connus  gardent  leur  valeur,  car  il  était  homme 
de  goût,  malgré  l'enthousiasme  pédantesque,  bien 
excusable  alors,  où  Tavait  jeté  la  révélation,  peut-être 
un  peu  brusque,  de  Thumanismc  italien. 

Il  rima  ses  serranillas  lorsqu'il  parcourait  le  pays 
à  la  tête  de  ses  gens.  Éloigné  de  sa  bibliothèque,  dont 
les  rayons  étaient  encore  peu  garnis,  il  laissait  chanter 
librement  son  àme  de  poète.  Dans  la  grâce  du  rythme 
il  savait  enchâsser  des  l)ergeries,  rapidement  vues, 
légèrement  notées,  dont  la  fraîcheur  n'a  pas  été  ternie 
parles  années.  Les  serranillas  et  le  villanrico  adressé 
à  ses  filles  sont,  de  l'aveu  de  tous,  le  meilleur  do 
l'œuvre  du  Marquis  (3). 

1.  «  Este  profundo  sentido  del  ritmo  musical,  en  relacion  con  el 
»  ritmo  poético  es  dote  caracteristica  del  marqués  de  Santillana. 
»  que  à  ella  debio  la  excellencia  de  ser  sin  disputa  el  primero  y  mas 
»  armonioso  delos  versificadores  de  su  tiempo  »  (Antologia,  t.  V, 

p.  LXXXVIl). 

2.  Prohemio  é  carta  quel  marqués  de  Santillana  envia  al  con- 
destable  de  Portugal  con  las  ohras  suyas,  (Obms  del  Marqués  y 

p'  1.) 

3.  Le  succès  des  serranillas  du  Marquis  fut  si  eonsidérable 


J 


LXXll        niIÎLIOTHEQIIE    DU    MAHQUIS   DE   5.A.NTILLANE 

Dans  les  canriones  e  derires,  où  nous  trouvons 
moins  exclusivement  des  œuvres  de  jeunesse,  l'ins- 
piration moins  libre  s'alourdit  déjà,  et  l'on  voit  que 
d'attentives  lectures  du  Roman  de  la  Rose,  d'Alain 
Chartier  et  surtout  de  Dante  et  de  Pétrarque  lui  ont 
donné  la  notion  du  sublime,  mMiocre  et  infime  et 
l'ont  détourné  de  ;  «  ces  romances  et  chansons  dont  les 
gens  de  basse  et  servile  condition  se  divertissent  (  1  )  ». 
Mais  l'artiste  qui  était  en  lui  subissait  néanmoins  le 
charme  pénétrant  des  choses  populaires  et  il  sait  se 
servir  discrètement  de  ces  souvenirs  : 

i(  La  nioa  que  amores  ha, 
I)  Sola,  ftComodorraini?  I) 

Bon  observateur,  le  Marquis  sut  apprécier  dans  le 
parler  des  gens  de  peu  ces  sentences  de  morale  con- 
densée que  sont  les  proverbes,  et.  en  vers  comme  en 
prose,  il  les  emploie  à  côte  des  maximes  des  philo- 
sophes. Parfois  aussi  un  proverbe  lui  fournit,  pour 
ainsi  dire,  le  thème  d'une  chanson  (2).  On  aime  à  se 

qu'on  en  trouve  même  une  traduite  en  catalan  dans  le  ms.  II-D-10 
de  la  bibliothèque  de  l'Escurial-  C'est  la  seconde.  En  tnda  In  su 
montanna..  (Cf.  Los  Rios,  Ohms  riol  Marques,  p.  cxxxiv,  n.  32). 

1.  H  Estos  romances  e  cantares  de  que  las  gentes,  de  basa  e 
aervil  condition  se  alegran.  i>  {Ohms  del  Marquis^  p.  462-} 

2.  •  Uiio  pien!*Bael  vayn 

Il  É  otro  el  que  to  ensilla  ■- 

(Obras  del  Marqués,  p.255). 
<i  Hà  bien  errada  opinion 
■>  QuJen  dii.'c  :  tau  lexoB  d'ojos 
"  Tao  iëxo8  de  coraçon .  » 

(Obras  del  Mav'iws.  p.  452). 
Juan  de  Lucena  a  bien  miji  en  relief  ce  trait  sitrnîticalif  des 
goùls  du  Marquis  lorsqu'il   lui  fait  dire  :  "   Ni  vna  f^olondriaa 


INTRDDICTION  LXXIII 

le  représenter  en  route  pour  l'Andalousie  conversant  à 
chaque  halte  avec  vilains  et  rustauds  et  notant,  dans 
sa  mémoire  ou  sur  ses  tablettes,  ces  ])hrase3  courtes 
et  colorées  dont  il  devait  faire  plus  tard,  à  la  prière 
du  roi  Jean  II,  le  précieux  petit  recueil  intitulé  :  Pro- 
cerbes  que  les  rieilles  (Usent  au  coin  (fa  feu.  classés 
clans  l'ordre  (le  l'A.  B.  r(l). 

L'influence  provençale  directe  sur  le  Marquis  a  été 
nulle:  ce  qu'il  sait  des  poétiques  et  des  règles  du 
Gai/  saher,  il  le  doit  à  VArlr  de  frobar,  écrit  pour 
lui  par  son  maître  et  ami  don  Enrique  de  Villena.  It 
n'a  connu  Arnaut  Daniel  que  par  Dante,  et  dans  sa 
bibliotliêque  nous  ne  Inuiverons  qu'un  volume  ])ro- 
vençal  :  le  Brcriari  cCAinor  de  Matfre  Ermen- 
gaud(2).  Ni  l'œuvre,  ni  l'auteur  d'ailleurs  ne  sont 
cités  par  lAigo  Lnpez  de  Mendoza.  Par  contre  il  a  lu 
des  Français;  Guillaume  Ap  Lorris,  Jean  de  Meun, 
Chartier  et  d'autres  encore. 

Impérial  a  fait  naître  en  lui  le  désir  de  connaître  la 
Dii-ine  Cunu'-die,  et  c'est  encore  à  Enrique  de  Vil- 
lena que  le  Marquis  s'adresse  pour  lui  demander  une 
version  castillane  du  livre  de  Dante.  Cette  traduction 
littérale,  écrite  eu  mar^çe  d'un  texte  italien  pour  faci- 
liter à  Ifiigo  Lopez  l'entendement  de  rorij^înal,  lui  fut 


M  verano,  senor  Obispo.  ni   un  dedo  faze  maDO  »  [De  rita  beata 
dans  les  Opûscaios  Uteravios,  p.  177). 

1.  En  voici  le  litre  exact  :  Ihiyo  Lnpei  de  Mendora,  à  ruegn  dcl 
Rey  Don  Johan,  ordenô  ênUit  vefranea  que  diçen  las  ciejaa  Iras 
el/uego; é  pnnordenadon  por  laôrden  del  A,  B.  C.  (Obras  del 
Marqués,  p.  504). 

2.  Cr.  Noiice  LX.  p.  383. 


LXXIV      BinLIOTHÊQUE   D|i    MARQUIS   DE   SANTILLANE  || 

remise  en  1427.  Dès  lors,  il  se  détourna  de  la  France  ' 
et  l'imitation  directe,  indireete  ou  voilée,  souvent 
consciente  et  parfois  aussi  involontaire  de  Dante,  le  ," 
tient  et  le  garde  sa  vie  durant.  11  s'attache  à  ce  mo- 
dèle  parce  que,  confusément,  il  en  a  compris  la  gran-  '' 
deur,  l'importance  et  la  nouveauté.  Il  s'y  attache  i, 
aussi  parce  qu'il  considère  les  Italiens  connue  les  hé-  i 
ritiers  de  Rome  et  que  les  formeh:  dont  ils  se  servent  ■ 
se  prêtent  aux  réminiscences,  aux  évocations,  au  dé-  ' 
ploiement  du  savoir  livresque. 

Lui-même  nous  dit,  sans  se  départir  de  son  halji- 
tuelle  modestie,  pourquoi  il  préfère  les  Italiens  aux  | 
Fi-ançais,  qu'il  estiu;ie  beaucoup  cependant.  «  Sauf  ,1 
l'avis  de  qui  en  sait  plus  que  moi,  écrit-il  au  connô-  i 
table  de  Portugal,  je  préfère  les  Italiens  aux  Français,  '' 
parce  que  leurs  œuvres  font  preuve  d'une  plus  haute  I' 
inspiration  et  qu'ils  les  embellissent  et  les  composent  | 
d'histoires  belles  et  peu  communes  (l)  .» 

Iftigo  Lopez  de  Mcndoza  subit  l'influence  de  Dante 
au  point  de  lui  emprunter  même  des  choses  qu'il  au- 
rait pu  trouver  ailleurs  et  qui  sont  de  toutes  les  litté- 
ratures médiévales.  Les  allégories  du  Roman  de  la 
Hose,  les  procédés  du  Lihro  de  Alexandre  et  sans 
doute  aussi  des  autres  oeuvres  de  Berceo,  liligo  Lopez 
les  avait  remarqués,  mais  it  a  retrouvé  ces  vieilles 
choses  rajeunies,  modifiées,  souvent  transfigurées  par 


1.  ((  Los  Itàlicos  prefiero  yo,  sô  emieada  de  quien  mas  sa.brà,  s, 
I  los  Françeses,  solametite,  ca  las  sus  obras  se  muestran  de  mas     I 
il  altos  engenios,  e  adornanlas  e  componenlas  de  fermosas  é  pele- 
)  grinas  estorias.  »  {Obraa  del  Marqué»,  p.  9). 


J 


INTRODUCTION  LXXV 

le  génie  de  Dante,  et  il  en  a  été  comme  hypnotisé.  Il 
s'est  imprégné  de  la  Divine  Comédie  plus  que  de  tout 
autre  livre.  Il  en  a  propagé  le  culte  et  encouragé 
l'étude.  Sans  qu'il  y  ait  plagiat  dans  des  compositions 
telles  que  El  Infierno  de  los  enamorados  ;  la  Coro- 
naçion  de  Mossen  Jordi;  la  Comedieta  de  Port^a, 
presque  tout  y  est  dantesque,  l'atmosphère,  le  ton, 
l'attitude  des  personnages,  les  questions,  les  ré- 
ponses, le  décor  et  les  gestes.  A  Boccace,  à  Pé- 
trarque, il  doit  beaucoup  aussi,  il  les  a  consultés 
comme  des  manuels  ou  des  dictionnaires,  il  leur  em- 
prunte une  foule  de  menus  faits  et  de  connaissances. 
Mais  Alighicri  lui  était,  suivant  une  expression  chère 
à  son  temps  et  qu'il  a  lui-même  employée,  une  biblio- 
tlieca  de  moral  cantar  (1).  Il  doit  à  Dante  l'hendéca- 
syllabe,  qu'il  a  eu  le  grand  mérite  d'importer  en  Es- 
pagne avant  tout  autre,  et  de  même  il  a  été  le  pre- 
mier à  se  servir  en  Castille  du  sonnet,  qui  devait,  plus 
tard,  en  des  mains  plus  habiles,  trouver  en  Espagne 
comme  une  seconde  patrie  (2).  Ses  Sonetos  fechos 
al  italien  modo  dérivent  de  la  Vie  nouvelle  autant 
que  des  sonnets  de  Pétrarque,  et  c'est  sans  doute  à 
Dante  encore  que  le  Marquis  a  emprunté  la  coutume 
des  petits  sommaires  explicatifs,  dont  il  fait  précéder 
les  dix-sept  premiers  sonnets  qui  sont,  suivant  Amador 
de  los  Rios,  ceux  qu'il  a  envoyés  en  1444  à  dofla  Vio- 

1.  Defunssion  de  Don  Enrique  de  Villena  §  ///  (Obras  del 
Marqués,  p.  24). 

2.  Morel  Fatio,  UArie  mayor  et  V Hendécasijllabe  [Romania, 
t.  XXII,  p.  224.)  —  Sanvisenti,  I  primi  influssi  di  Dante,  p.  175, 
ou  l'auteur  étudie  avec  soin  la  stcucture  métrique  des  Soneioê. 


-*■» 


LXXVT      IlIiîLinTtlKQLT.   IH^    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

lante  de  Prades  en  même  temps  qu'il  lui  faisait  hom- 
mage de  la  CnmecUotadf  Partira  et  des  Procerljios(\). 
Les  oiïorts  qu'a  du  faire  le  Marquis  pour  plier  une 
langue  encore  rude  à  des  rythmes  étrangers  sont  véri- 
tablement dignes  d'admiration,  et  il  a  bien  mérité  la 
notoriété  et  l'estime  que  ce  tour  de  force  lui  a 
values  (2). 

Ses  familiers,  qui  connaissaient  sa  pensée  littéraire 
et  sa  suprême  ambition,  ne  manquent  pas  de  le  com- 
parer à  l'auteur  de  la  Dîtino  Coiin'die  chaque  fois  que 
la  fureur  apologétique  leur  fait  perdre  la  mesure  : 

«  Vous  qui  corrigez  les  œuvres  de  Dante  et  qui 
savez  vous-même  en  composer  de  plus  hautes,  »  dit 
Gomez  ManriqucfS).  Et  Diego  de  Burgos  arrache  à 
l'ombre  d'Alighieri  cet  aveu  singulier  :  k  Car  si  j'ai  de 
la  renommée,  si  je  suis  connu,  c'est  parce  qu'il  a  bien 
voulu  lire  mes  œuvres{  1}.  » 


1.  Obran  de!  Marqués,  p.  282.  noie  sur  le  sonnet  XVII. 

2.  Fernando  de  Herrera,  Obras  de  Gnrci  Lasso  de  la  Vega, 
(Séville,  1580,  p.  75).  —  Argote  de  Molina,  Discurm  sobre  la 
poesia  casiellana,  publié  à  la  siiile  du  Conde  Lucanor  (édit. 
Mili  y  Fonlanals.  1853,  p,  1561. 

3.  »  Vos  que  pnipndays  las  ohn»  del  Dante 
"  Ë  otras  mas  allas  sabeys  componer  ". 

Cf.  "Copias  que  fiço  Don  Gomez  Maorique,  suplicandoal  muy 
u  maniflco  sefior.  marqués  de  Santillana,  que  le  diesse  un  cançio- 
I)  nero  du  sus  obras  d  [Obras  del  Marauds,  p.  326). 

4.  <i  Que  si  tengo  fama.  si  soy  conoscido 
»  Es  porqu'cl  qaiso  mis  obras  mirar.  » 

Cf.  El  triunfo  del  Martjués  [Cancinnerode  If.  del  Castillo,  t.  I, 
p.  245).  Voyez  aussi  les  vers  cilés  ci-après.  (NoliceXLVII.p.  308. 
309,)  Si  Diego  de  Burgos,  en  s*e\primant  de  cette  manière  n'en- 
tendait parler  que  de  l'Espagne,  on  peut  dire  que  c'est  là  un 
éloge  mérité  puisque  le  Marquis,  plus  qu'Impérial,  et  que  Febrer, 


INTRODUCTION  LXXVII 

El  triunpheie  de  Amor,  par  son  titre  et  par  sa  te- 
neur, procède  plus  spécialement  de  Pétrarque.  Le 
Siceno  et  la  Vision  dérivent  du  Roman  de  la  Rose, 
bien  qu'on  y  trouve  aussi  des  souvenirs  de  Dante. 

C'est  encore  Dante  qui  fournit  au  Marquis  le  cadre 
de  son  poème  sur  la  mort  d'Enrique  de  Villena,  et 
ses  vers  en  l'honneur  des  canonisés  Vincent  Ferrer 
et  Pierre  de  Villacreçes  ne  manquent  pas  de  rémi- 
niscenses  dantesques. 

La  Comedieta  de  Ponza  a  sans  doute  été  un  grand 
effort,  elle  compte  cent  vingt  strophes  de  huit  vers 
d'arte  maj/ory  mais  elle  n'a  ni  les  mérites  du  Diàlotjo 
de  Bias  contra  Fortunay  ni  l'originalité  du  Doctrinal 
de  Privados,  la  seule  création  du  Marquis  dont  le 
sujet  soit  intéressant  et  où  la  passion  ait  mis  de  la 
vie. 

Le  Diàlofjo  de  Bias  développe  et  soutient  une 
maxime  de  la  philosophie  stoïcienne  énoncée  par  Bias  en 
ces  termes,  dans  une  de  ses  réponses  à  la  Fortune  : 
«  Tu  ne  peux  me  nuire  beaucoup  car  je  porte  mes 
biens  avec  moi(l).))  Cette  donnée  était  habilement 
choisie  pour  permettre  au  Marquis  de  s'abandonner  à 
rinspiration  livresque  que  lui  souflûaient  de  toutes  parts 
les  volumes  petits  et  gros  qu'il  avait  réunis  avec  amour 
dans  sa  bibliothèque  de  Guadalajara,  où  l'emprisonne- 

s'est  préoccupé  de  vulgariser  Tœuvre  de  Dante  en  faisant  traduire 
en  castillan  la  Divine  Comédie  et  le  commentaire  de  Benve- 
nuto  da  Imola.  (V.  Notice  XLVII,  mss.  *D,  p.  275  et  •G,  p.  306). 

1.  «  Poco  me  puedes  dapnar: 

))  Mis  bienes  iievo  conmigo.  » 

(Obras  del  Marqués,  p.  156). 


LXXVIIl      BIBLiOTHEQCË   1)11    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

ment  de  son  cousin  le  comte  d'Albe  et  le  désir  de 
sauvegarder  sa  liberté  l'avaient  fait  se  retirer.  Dans 
ce  dialogue,  il  passe  en  revue  tout  son  savoir  :  Homère 
et  VHisfnifp  lU'  Troie,  Platon  et  Sênèque,  Virgile 
et  Dante,  Tite-Live  et  la  Phamate,  les  livres  qu'il 
respecte  et  les  livres  qu'il  aime.  Son  érudition  fa- 
tigue ici  moins  qu'ailleurs  parce  qu'elle  est  moins 
déplacée. 

Le  Doctrinal  de  Pricados  est  sans  contredit 
l'œuvre  maîtresse  d'Ifligo  Lopoz  de  Mendoza.  L'idée 
en  est  neuve  et  hardie,  un  souille  tragique  soulève 
dans  le  sein  du  poète  le  tourbillon  des  passions  et  des 
haines  qui  éclatent  wans  vulgarité.  Son  imagination 
vivement  frappée  par  la  chute  du  favori  de  Jean  II 
se  détourne  des  livres  et  regarde  la  vie.  Sans  doute,  il 
est  injuste  à  l'égard  d'Alvarode  Luna,  qu'il  accable, 
mort,  de  ses  meilleurs  vers.  Mais  il  est  sincère,  il 
croit  ce  qu'il  dit.  Dépourvu  de  sens  politique,  le  mar- 
quis de  Santilhinc  n'a  jamais  compris  la  valeur  de 
celui  qu'il  rendait  responsable  des  trouilles  de  l'heure 
où  il  vivait.  11  n'a  même  pas  reconnu  son  erreur  lors- 
qu'il a  vu  la  guerre  civile  et  l'intrigue  régner  dans  le 
pays,  après  comme  avaut  la  mort  d'Alvaro  de  Luna. 
Le  Doctrinal,  nous  montre  que  la  lecture  des  compila- 
tions indigestes  et  des  interminables  histoires  n'avait 
pas  complètement  tué  en  Ifligo  Lopez  de  Mendoza 
le  poète  de  sa  jeunesse.  Si  le  Marquis  sul'it  quelque 
part  la  grande  et  haute  influence  de  Dante,  l'inHuence 
inconsciente  qui  fait  que  l'on  oublie  ses  sources  et 
qu'on  les  transforme  dans  la  mesure  de  ses  propres 


INTRODUCTION  LXXIX 

forces,  c'est  dans  cette  farouche  oraison  funèbre  du 
grand  maître  de  Saint-Jacques. 

On  ne  connaissait  jusqu'ici  qu'un  seul  Doctrinal. 
Une  heureuse  découverte  de  M.  de  Uhagôn  nous 
apprend  qu'il  y  en  avait  deux(l).  La  haine  du  Marquis 
était  si  forte  qu'une  seule  imprécation  ne  pouvait  lui 
suffire.  Ce  nouveau  poème  est  d'une  violence  inouïe. 
M.  de  Uhagôn  a  reconnu  la  valeur  de  cette  composition, 
mais  nous  croyons  qu'il  fait  fausse  route  lorsque,  dans 
les  réflexions  dont  il  fait  suivre  ce  nouveau  texte 
publié  par  ses  soins,  il  dit  :  «  Como  se  ve,  es  una  repeti- 
((  cion  del  Doctrinal  de  Pricados  si  cabe  mâs  fuerte 
((  màs  dura  y  mâs  saïluda  que  el  mismo  Doctrinal.)) 
Nous  croyons,  après  une  lecture  attentive  de  ces  copias 
del  dicho  sehor  Marqués,  qu'il  s'agit  ici  d'une  pre- 
mière rédaction  du  Doctrinal.  C'est  un  violent  et 
brutal  chant  de  victoire  où  Ifligo  Lopez  de  Mendoza 
insulte  son  ennemi  et  se  laisseentrainerà  des  démons- 
trations de  joie  féroce,  au  point  qu'il  perd  totalement 
la  notion  de  la  mesure.  11  est  encore  si  vibrant  de  son 
récent  triomphe  qu'il  en  oublie  complètement  sa  muse 
morale,  son  inspiratrice  préférée,  celle  à  qui  partout 
ailleurs  il  prête  une  oreille  complaisante.  Ces  vers 
ont  du  être  écrits  immédiatement  après  la  grande  dis- 

1.  Un  Cancionero  del  aiglo  XV  con  carias  poesias  inêditas 
publicalo  D.  Francisco  R.  de  Uhagôn.  Madrid,  1900.  Tirage  à 
part  de  la  Revista  de  Archicos,  Bihliotccam  ij  MuseoSy  p.  13. 
Dans  ce  chansonnier,  la  composition  que  nous  nommons  premier 
Doctrinal  suit  le  Doctrinal  de  Pricados  et  porte  pour  cette  raison 
le  titre  de  :  Otras  copias  del  dicho  senor  Marqués  sohrel  mesmo 
cagso. 


LXXX        UIBLIUTHEQUI;   UU    MAtlQUlS   DK   SASTILLANE 

grâce  (lu  Connétable, el  si  nous  ne  savions  combien  le 
marquis  île  Saiitillaiie  était  craintif,  prudent  et  pré- 
voyant, nous  croirions  presque  qu'il  n'a  pas  attendu, 
pour  les  rimer,  l'exécution  de  son  rival.  La  versifi- 
cation des  deux  poèmes  est  la  même,  seulement  le 
premier  Doctrinal  n'a  que  398  vers  tandis  que  le' 
second  en  compte  134.  On  voit  que  ces  deux  compo- 
sitions sont  presque  d'égale  longueur.  Elles  traitent  le 
même  sujet,  et  cependant  à  peine  ont-elles  des  vers 
communs.  Dans  son  premier  Doctrinal  le  Marquis 
exalte  les  vertus  de  la  jeune  reine  de  Castille  et  du 
prince  Henri  qui  furent,  on  le  sait,  les  complices  des 
ennemis  de  Don  Alvaro  de  Luna.  Dans  le  second 
Doctrinal  Iflign  Lopez  serre  l'histoire  de  moins  prés, 
il  s'êlévo  à  des  considérations  générales,  il  entrevoit 
ce  qu'il  y  a  de  tragique  dans  le  cas  du  ("onnétable  et 
les  enseignements  que  l'on  peut  tirer  d'une  chute 
aussi  retentissante.  11  a  eu  le  temps  de  se  ressaisir  et 
de  trouver  des  sentences  et  des  maximes  morales. 
Dans  le  premier  Doctrinal,  au  contraire,  la  haine  et  la 
joie  féroce  éclatent  sans  retenue  dès  les  premiers  vers: 

0  De  lu  resplandor,  o  Luna, 
»  Tehaprivado  la  fortuna.  » 

Et  si  cette  teuvre  est  certainement  curieuse  au  point 
de  vue  psychologique,  elle  n'a  pas,  littérairement  par- 
lant, la  valeur  du  Doctrinal  de  Pricados  que  nous 
connaissions  déjà. 

Les  Pronerhioa  de  fflnrin.^a  dntrina  e  fructitosa 
ensefiança,  sont  l'œuvre  la  plus  [mpuUiire  du  Marquis. 
Souvent  réimprimé,  ce  livre  eut  un  long  succès.  C'est 


INTRODUCTION  LXXXI 

une  mosaïque  de  maximes  morales  glanées  partout. 
Salomon  est  le  guide  et  le  modèle  de  Fauteur.  La 
forme  de  ces  proverbes  est  facile  :  ils  restent  sans  effort 
dansTorcille  de  qui  les  a  entendus.  D'ailleurs,  dans  sa 
dédicace  au  prince  Henri,  Iftigo  Lopez  prend  soin  de 
nous  déclarer  qu'il  n'a  pas  l'intention  de  faire  passer 
pour  sienne  une  sagesse  qui,  en  définitive,  n'est  ni  à 
lui,  ni  à  personne,  mais  bien  à  tout  le  monde: 

((  Use  pourrait,  dit-il,  que  quelques-uns  de  ceux  qui 
sont  plus  disposés  à  blâmer,  critiquer  et  corriger  qu'à 
créer  eux-mêmes,  disent  que  j'ai  pris  tout  ou  du 
moins  la  majeure  partie  de  ces  Proccrhes  aux  doc- 
trines et  aux  enseignements  d'autrui,  comme  par 
exemple  à  Platon,  à  Aristote,  à  Socrat^î,  à  Virgile,  à 
Ovide,  à  Térence  et  à*  d'autres  philosophes  et  poètes. 
Je  n'y  contredirai  point,  bien  plus  il  me  plaît  qu'on 
le  croie  et  qu'on  le  pense.  Mais  ceux  que  je  viens  de 
nommer  ont  emprunté  ces  maximes  à  d'autres,  et 
les  autres  à  d'autres  encore,  et  ceux-ci  enfin  les  ont 
prises  à  ceux  à  qui  l'expérience  d'une  longue  vie  et 
une  recherche  subtile  ont  permis  de  discerner  la  cause 
des  choses{l).  » 

1.  «  Podria  ser  que  algunos,  los  quales  por  aventura  se  fallan 
»  mas  prestes  â  las  reprehensiones  é  a  redarguir  é  emendar  que  â 
M  façer  nin  ordenar,  dixiessen  yo  aver  toinado  todo,  6  la  mayor 
))  parte  destos  «  Proverbios  »  de  las  doctrinas  é  amonestamientos 
»  de  otros,  asy  como  de  Platon,  de  Aristétiles,  de  Sôcrates,  de 
»  Virgilio,  deOvidio,  deTerençio  é  deotros  philosophos  ê  poetas. 
))  Lo  quai  yo  no  contradictiria  ;  an  tes  me  place  que  asy  se  créa  é  sea 
»  entendido.  Pero  estes  que  dicho  hé,  de  otros  lo  tomaron,  é  los 
»  otros  de  otros,  é  los  otros  d'aquellos  que  por  luenga  vida  é  sotil 
»  inquisiçion  alcançaron  las  experiençias  é  cabsas  de  las  cosas.  » 
(Obras  del  Marques,  p.  26). 

VI 


LXXXIl     niBLIOTHHlQUE   DU    MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Comme  il  trouvait  obscurs  cei-taius  de  ses  proverbes 
enfermés  chacun  dans  une  strophe  de  huit  vers,  le^^ 
Marquis  s'avisa  de  les  gloser  et  ce  dut  lui  être  une 
grande  satisfaction.  On  sent,  positivement,  à  ehatjui 
ligne  de  ces  commentaires,  le  plaisir  qu'il  prit  à 
sortir  de  sa  mémoire  les  mille  et  une  notes  qu'il  y  avait 
accumulées,  avec  d'autant  plus  de  fatigue  qu'il  n  était 
pas  un  savant.  Envisagé  ainsi,  son  jjédantisme  d'ama-i 
leur  a  (juelque  chose  de  touchant  et  se  fait  par- 
donner (I). 


1.  M.  Savj-Lopez  s'est  occupé  des  Prenirsori  spagnuoli  di 
Dante  {Giornale  Danteu-o,  IV,  p.  360).  Il  fait  danses  travail  de 
curieuses  remarques  sur  des  similitudes  d'inspiration  chez  Bcrcco 
et  chez  Hante,  qui  une  [ois  do  plus  nous  prouvent  avec  quelle 
prudence  il  faut  s'avancer  sur  le  terrain  des  influences.  Une  autia' 
brochure  du  même  auteur  s'intitule  :  Dante»  Einjlitss  luif  »pa-' 
nische  Dic.hter  lie»  XV  Jahrhunderls  (Naples,  1901).  Peut  être 
M,  Savj-Lopez  modifiera-t-il  quelques  peu  ses  opinions  en 
voyant  se  multiplier  les  témoignages  directs  de  l'influence  consi- 
dérable du  Florentin  sur  le  marquis  de  Santillane  et  sur  son  entou- 
rage. 

M.  Sanvisenli,  dans  son  livre  /  primi  influitsi  di  Dante 
Petmrcn  e  dfil  Boccaccio  sulln  lelteratura  xpnijniiola,  con  appen- 
dici  di  docttmenti  inediti  (Milan,  1903),  consacre  un  chapitre 
(c-  IV,  p.  127-186,  et  n.  p.  187-196)  à  l'analyse  consciencieuse 
des  œuvres  du  Marquis,  faite  en  vue  d'y  surprendre  les  imitations 
et  les  influences  dantesques.  Le  livre  de  M.  Sanvisenli,  utile 
comme  introduction  à  l'étude  delà  dantologieen  Espagne,  groupe 
des  renseignements  bibliographiques  dispersés  jusqu'ici  et  qu'il  est 
commode  de  pouvoir  consulter  facilement.  La  question  des  ori- 
gines, c'est-à-dire  l'élude  des  versions  manuscrites  de  la  Dicine 
Comifdie,  des  commentaires  et  de  traités  tels  que  les  Senlentias 
catfiolicaa  de  Jaume  Ferrer  de  Blanes  (Cf.  Notice  XLVII,  p.309^| 
est  un  champ  spécial  où  beaucoup  de  choses  restent  eni 
à  découvrir. 


.it    _ 

il 


•oa-  _ 


CHAPITRE  IV 

Lia  Bibliothèque  de  Guadalajara 

La. bibliothèque  du  marquis  de  Santillanc  est  cer- 
tainement la  plus  intéressante  des  collections  de 
manuscrits  qui  se  sont  formées  en  Espagne  au 
XV"^  siècle.  Son  mérite  principal  n'est  pas  d'avoir  été 
une  des  premières  à  ouvrir  ses  armoires  aux  con- 
quêtes de  l'humanisme  italien,  ce  n'est  pas  davantage 
sa  richesse  qui  lui  a  valu  depuis  longtemps  l'attention 
des  érudits.  Ce  qui  la  caractérise  et  lui  fait  une  place 
à  part,  c'est  de  n'être  pas  due  aux  hasards  des  hom- 
mages et  de  l'adulation  de  pauvres  clercs  en  quête 
d'un  protecteur.  L'homme  qui  a  réuni  tous  ces  vo- 
lumes, les  faisant  souvent  venir  de  fort  loin,  unissait 
au  goût  de  l'étude  le  goût  du  livre.  Il  aimait  les  beaux 
exemplaires,  le  vélin  sans  tache,  récriture  nette  et 
claire,  les  miniatures,  les  rubriques,  les  titres  dorés, 
les  médaillons,  tous  les  petits  luxes  qu'un  lecteur  déli- 
cat se  plaît  à  rencontrer  sur  les  feuillets  des  muets 
compagnons  de  ses  veilles  ou  de  ses  méditations. 
Pour  les  ouvrages  qu'il  fit  relier  lui-môme,  il  adopta 
une  reliure  spéciale,  à  la  fois  (dégante  et  grave, 
où  son  emblème  s'enlève  en  relief  sur  le  cuir  des 
plats.  Sur  le  premier  feuillet  des  beaux  manuscrits 
qu'il  fît  copier  en  Espagne  et  surtout  en  Italie, 
se  trouvent  ses  armes,  son  heaume  et  sa  devise. 
Ce  grand  seigneur,  que    les  luttes   de   parti   et    la 


LXXXIV    niBLIOTHEQUE   DU   MAKQtîlS   DE   SANTtLLANE 

défense  de  ses  intérêts  prt^occu paient  cnnstatnment, 
n'oubliait  jamais  ses  livres.  Il  profitait  de  son  in- 
fluence et  de  SCS  i-clations  pour  se  pi-ocurer  (ie  nou- 
veaux volumes  ou  pour  encoura^r  les  éi-udits  ef  les 
copistes.  U  fit  traduire  Platon  (1)  par  son  eliajx'lain, 
Virgile  (2)  et  Dante  (3)  par  un  ami;  il  chargea  son 
nt^dcciii  de  lui  faire  une  version  du  commentaire  de 
Benvenuto  da  Imola  à  hi  Dwlne  Coiiti'dlo{A).  Martin 
d'Avila,  un  de  ses  écuyers,  mit  pour  lui  en  castillan 
une  œuvre  italienne  de  Decemliri  {ô}.  Sou  fils,  le 
Grand  Cardinal,  traduisit  à  son  intention  VIliaih' 
d'IJonière  (6).    Alonso  de  Madrigal   vulgarisa    pour 

1.  Notice 'H.  p.  8,  etNotiofiXIJX,  m-;.  M.  p.  MO. 

2.  Nolice   Xm.  iiis.  'A,  p.  89. 

3.  Notice  XLVII,  ms.  'D,  p.  275. 

4.  IhIfh'M,  ms.  'G,  p.  306. 

5.  Notice  LUI.  ms.  'C,  p.  359. 

6.  Notice*!,  p.  I.  —  !■' ranci  SCO  de  Médina,  Salazar  de  Men- 
doïa,  et  d'uulres  biogniphes  du  Cardinal  disent  quil  a  traduit 
pour  son  père  VOdysiée  d'Homère,  VÈniide  de  Virgile,  quelques 
œuvres  d'Ovide  et  de  Salluste  (Calalina  Garcia,  Biblintera  de 
escrilores  de  la  prorincia  de  Giiadnlaj'ara,  Notice  LXXXIX, 
n°  396,  p.  174-176),  Ces  renseignements  semblent  être  le  résultat 
de  multiples  confusions.  Four  Homère,  c'est  sans  doute  de  la 
version  de  VILiade  qu'entendent  parler  les  biograpties  de  Pedro 
Gonzalez.  Quant  à  VÊneid-e,  il  paraît  peu  probable  que  le  Car- 
dinal ail  pu  songer  à  la  traduire,  puisqu'il  devailsavoir. mieux  que 
personne,  que  Villenaravailtait.il  en  e.st  sans  doute  de  mAnie  pour 
Salluste  dont  la  version  exécutée  pour  Fernan  Ferez  de  Guzraan 
n'avait  certes  pas  échappé  à  »a  uurio.«ité.  Enfin,  si  l'edro  Gon- 
zalez a  traduit  (mur  son  père  quelque  œuvre  d'Ovide,  co  n'était  cer- 
tainement pas  le  I.ibro  maj/or  de  las  Trnnsformarinneit  que  le 
Marquis  cite,  avec  Y  Enéide  et  les  Tragédien  de  Sénéqiie,  comme 
ayant  été  vulgarisé  à.  «a  demande.  Si  les  Metamorp/iosen  avaient 
été  traduites  par  l'edro  Gonzalez,  le  Marquis,  qui  en  parle  dans 
la  lettre  à  son  fils  {'ibras  del  Mar(/iiès,  p.  482),  n'aurait  pas 
manqué  de  le  relever, 


INTRODUCTION  LXXXV 

Santillanc  son  volumineux  coninientaire  (VEusèbcfl) 
et  Tévéque  de  Burgos,  qui  avait  noué  au  concile 
(le  Bàle  de  précieuses  amitiés,  mit  Ifligo  Lopez  de 
Mendoza  en  rapport  avec  les  humanistes  italiens. 
Pietro  Candido  Decembri  a  fait  des  vers  latins  sur  la 
mort  du  Marquis  (2),  et  son  frère  Angelo  lui  a  dédié 
la  version  d'un  traité  d(>  Bonacorso  da  Montemagno 
qu'il  attribue  à  Plutarque  (3). 

C'est  Tévêque  de  Burgos  qui  engagea  Bruni  à 
écrire  à  Jean  11(4),  c'est  lui  qui  invita,  Pietro  Candido 
à  dédier  au  roi  sa  version  latine  de  V Iliade  (5)  ;  c'est 
aussi  lui,  sans  doute,  qui  procura  à  son  souverain 
l'honneur  de  la  dédicace  d'une  homélie  de  saint  Ba- 
sile, traduite  de  grec  en  latin  par  l'illustre  Bessa- 
rion  (6).  Jean  11  acceptait  volontiers  ces  hommages  et 
répondait  à  ces  politesses  littéraires  avec  muniHcence, 
mais  rhomme  le  plus  fier  de  ces  honneurs  rendus  à  la 
Castille  était  le  marquis  de  Santillane.  Dès  que  se 
publiait  un  ouvrage  nouveau,  il  s'en  procurait  une 
copie,  et  transporté  d'enthousiasme,  il  la  remettait  à 
l'un  de  ses  secrétaires  ou  à  l'un  de  ses  familiers  pour 
en  faire  exécuter  la  version  castillane. 

C'est  cette  fièvre  de  traductions  et  de  copies,  cet 
intérêt  toujours  croissant  pour  le  grand  mouvement 


1.  Notice  VI,  mss.  *B,  *C,  *D.  ♦E,  *F,  p.  40-48. 

2.  Appendice  4,  p.  468. 

3.  Notice  XVI,  ms.  D,  p.  112. 

4.  Notice  LUI,  ms.  *D,  p.  361 . 

5.  Morel-Fatio,  Lesi  deux  Omero  castillans  (Romania,  t.  XXV, 
p.  122-126). 

6.  Notice  XI.  p.  68. 


^.^-■\r. 


LXXXVI   BIBLIOTHÈQUK   DU   MAKQUIS   DE  SANTILLANE 

lointain,  cet  éveil  de  curiosité  pour  l'histoire  romaine, 
pour  la  véritable  histoire  de  Troie  et  pour  la  httéra— 
ture  des  deux  terres  classiques,  qui  ont  fait  de  Guada- 
lajara  le  modeste  berceau  des  nouvelles  idées  que 
l'humanisme  italien  communiqua  à  l'Espagne.  C'est 
encore  peu  de  chose:  le  moyen  âge  avec  son  lourd  ba- 
gage de  gloses,  de  postilles  et  de  chroniques  occupe  en- 
core une  largo  place  dans  la  bibliothèrjne  du  marquis 
de  Santillane,  mais  c'est  une  aurore.  Comme  il  arrive 
souvent  en  pareil  cas.  l'admiration  a  précédé  la  com- 
préhension; néanmoins  le  méritedeceuxqui  ouvrent  la 
porte  à  un  nouveau  courant  d'idées,  même  s'ils  n'en 
ont  pas  saisi  toute  la  portée,  reste  toujours  considé- 
rable. Le  triomphe  des  armes  aragonaîses  à  Naples 
faciUta  les  rapports  entre  les  deux  péninsules.  Le 
voyage  d'Italie  devenait  plus  fréquent  et  par  consé- 
quent les  occasions  de  faire  venir  des  manuscrits  se 
multipliaient.  Nous  savons  d'ailleure  que  le  marquis 
de  Santillane  avait  un  ami  qui  séjourna  longuement  à 
Florence  et  qui  fraya  dans  cette  ville  avec  des  huma- 
nistes et  des  libraires.  Cet  ami,  Don  Nuflo  de  Guz- 
man  (1),  resta  même  après  son  retour  eu  Castille  en 
relation  avec  les  Italiens.  On  verra,  par  la  suite,  les 
raisons  que  nous  avons  de  voir  en  lui  une  sorte 
d'agent  du  Marquis. 

Un  autre  familier  d'Ifligo  Lopez,  Juan  de  Lucena, 
séjourna  â  Rome  où,  sûrement,  il  ne  resta  pas  étran- 
ger au  mouvement  littéraire,  puisqu'il  rapporta  une 
adaptation  d'un   dialogue  de  Bartolomeo  Fazio  qui 


1.  Appendice  1,  p.  449. 


INTRODUCTION  LXXXVII 

est  presque  un  plagiat  (1).  Enfin  nous  savons  que, 
lors  de  son  avènement  au  trône  de  Castille,  Henri  IV 
envoya  Iftigo  Lopez  de  Mendoza,  second  fils  du  mar- 
quis de  Santillane,  ambassadeur  à  la  cour  de  Rome, 
pour  notifier  au  pape  Nicolas  V  sa  soumission  et  lui 
faire  part  de  ses  projets  de  croisade  contre  les  Sarra- 
sins (2).  Autant  d'occasions  dont  le  Marquis  profita 
certainement  pour  faire  venir  des  livres.  Pedro  Gon- 
zalez de  Mendoza,  nommé  en  1454  évêque  de  Cala- 
horra,  a  sans  doute  eu,  lui  aussi,  des  relations  avec 
r Italie,  mais  le  libraire  florentin  Vespasiano  de  Bis- 
ticci  se  trompe  lorsqu'il  attribueau  Cardinale  de  Men- 
doza spafjnolo  une  part  prépondérante  dans  la  forma- 
tion de  la  bibliothèque  de  Guadalajara.  Vespasiano, 
qui  écrivait  entre  1473  et  1495  (3),  a  recueilli  des 
propos  qui  ne  résistent  pas  à  la  critique  (4). 

1.  Cette  observation  est  de  M.  Paz  y  Mélia,  l'éditeur  du 
Libro  de  vida  beata  de  Juan  de  Lucena  (V.  Opdsculos  Lite- 
rarios).  Dans  ce  dialogue,  Juan  de  Lucena,  qui  se  met  lui-même  en 
scène,  se  fait  adresser  par  le  Marquis  les  paroles  suivantes  :  «  lO 
0  hijo  de  mi  ahijado  !  Bien  tornado  de  Roma,  ^  no  me  tocas  la 
»  mano?  »  (/.  c.  p.  174). 

2.  Los  Rios,  Obras  del  Marqués,  p.  xcvu  et  n.  33. 

3.  Vite  dt  Uomini  illustri  del  secolo  XV,  édit.  L.  Frati,  t.  I, 
p.  169,  n.  2  (Collezione  di  opère  inédite  o  rare.  Bologna,  1892). 

4.  Voici  la  notice  que  Vespasiano  de  Bisticci  consacre  au  Grand 
Cardinal  d  Espagne  :  «  Messer  Piero  di  Mendoza,  ispagnolo,  di  stirpe 
»  nobilissima,  f  u  fatto  cardinale  da  papa  Sisto  per  la  sua  virtù«  Ebbe 
))  notizia  universale  cosi  in  iure  canonico,  come  in  questi  studi 
))  d'umanità  e  filosofla  e  teologia.  Istette  più  annî  in  corte  di 
»  Roma,  e  quivi  fu  molto  stimato  ed  onorato.  Faceva  continova- 
»  mente  fare  libri,  e  comperava,  cosi  sacri  come  gentili,  in  modo 
»  che  ragunô  grande  quantité  di  libri,  per  voler  fare  una  libreria. 
»  Aveva  il  padre  signore  de'  primi  di  quello  regno,  il  quale  non 
((  era  letterato,  ma  întendeva  benissimo  la  lingua  toscana;  e  per 


V  *■•  ••  '  ■  " 


LXXXVIII   BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Lorsque  mourut  le  marquis  de  Santillane,  Pedro 
Gonzalez  de  Mendoza,  évêque  de  Calahorra,  n'avait 
pas  quitté  rp]spagne.  Ses  nombreux  biograplies  ne 
mentionnent  point  le  séjour  prolongé  que,  d'après  Ves- 
pasiano,  il  aurait  fait  à  Home(l).  Il  était  si  nécessaire 
à  son  pays  comme  prélat,  politique  (*t  guerrier,  qu'il 
ne  pouvait  môme  pas  songer  aux  longues  absences. 
Quand  Vespasiano  de  Bisticci  écrivait  sa  notice,  le 
marquis  de  Santillane  était  mort  depuis  prés  de  vingt 
ans  et  il  n'a  pas  Tair  de  s'en  douter.  Peut  être  a-t-il 
confondu  Don  Pe<lro,  le  futur  (Irand  Cardinal,  avec 
Donlnigo,  le  futur  comte  de  Tendilla,  qui,  nous  le 
savons,  fut  ambassadeur  du  roi  de  Castille  auprès  des 
papes  Nicolas  V  et  Pie  II  (2).  Quoi  qu'il  en  soit,  les 

»  (lucsto  fe'  fare  il  cardinale  qui  in  Fircnzo  grandissiuia  ((uantità 
»  di  librl  in  lcn*(ua  toscana,  per  transfcrirli  per  suo  piacere  in 
))  spaj^nolo;  e  fece  fare  in  lspa*^na  in  casa  sua  una  Ubreria  di 
»  lihri  toscani,  die  voile  clie  fussi  coniune  a  chi  ne  voleva. 
»  K  niessor  Pietro  c  tutta  la  casa  sua,  casa  d'  uomini  nobilis- 
))  sinii,  edati  tutti  alla  virtû;  edèo^^iin  ïspaynade"  primi  uomini 
»  di  (]ucllo  re^no.  Di  poi  che  fu  fatto  cardinale,  non  o  mai  veuuto 
»  in  corte  di  Homa.  Délie  opère  clie  ha  composto  non  ho  noti/.ia, 
»)  per  (piesto  non  se  ne  fa  men/ione.  )> 

1.  M.  Catalina  (iarcia,  le  plus  récent  bio-graphe  du  Cardinal,  ne 
dit  rien  de  ce  pn'*iendu  voyage  de  Home  dans  la  longue  notice 
qu'il  consacre  à  IVdro  Gon/ah^/  et  à  ses  biographes  dans  sa/i//;//o- 
ti'ca  (/(.'  f'ifrnlorrs  dr  hiprorinn'ft  ^/fG/zv/rA/A^yV/yv/, Notice LXXXIX, 
n'«  301  .Sî)7,  p.  170-170  (Madrid,  1891)). 

2.  I/i  i)remicre  ambassade  du  comte  de  Tendilla  totube  entre 
juillet  1451,  date  de  la  mort  de  Jean  II,  et  mars  1155,  date  de  la 
mort  du  pape  Nicolas  V.  L'ambassade  auprès  de  Pie  II  fut  plus 
lon^'ue  puisque  Ini^^i  Lopez  de  Mendoza  prit  part  au  concile  de 
Mantoueen  U5Î)  et  que  ce  concile  dura  près  de  huit  mois  (V.  Ma- 
riana,  Ilisi.  r/fn  clr  E^sjiurui,  Madrid,  18 18,  t.  II,  1.  XXIII,  c.  i, 
p.  499-500). 


INTRODUCTION  LXXXIX 

rcnscigneincnts  que  nous  fournit  le  libraire  florentin 
restent  précieux,  parce  qu'il  était  nécessairement  bien 
informé  des  choses  con(*(H*nant  son  commerce.  Ils  con- 
firment l'origine  florentine  de  la  plupart  des  manus- 
crits italiens  du  Marquis,  et  ils  indiquent  qu'à  côté  des 
manuscrits  spécialement  copiés  pour  Don  InigoI/)pez 
on  procédait  pour  lui  à  des  achats,  ce  qui  explique  la 
présence  de  manuscrits  italiens,  portant  d'autres  armes 
que  celles  des  Mendoza,  dans  les  armoires  de  la  l:)i- 
bliothéque  de  Guadalajara.  Que  les  émissaires  du 
Marquis,  en  Italie  et  ailleurs,  achetassent  des  manus- 
crits d'occasion,  cela  no  fait  pas  le  moindre  doute; 
nous  en  trouvons  la  preuve  à  plusieurs  reprises  sur 
des  volumes  dont  les  armes  primitivc^s  ont  été  grattées 
pour  faire  place  à  celles  du  nouvel  acquér(>ur.  De 
même,  sur  des  manuscrits  provc^nanl  de  la  bibliothèque 
de  Fernândez  de  Ileredia,  grand  maîtn^  de  l'Ordre  de 
Sa  in  t-Jean-de- Jérusalem,  nous  avons  trouvé  que 
Ton  avait  non  seulement  gratté  hs  armes  du  Grand 
maître,  mais  encore  la  croix  de  Jérusalem  qui  ornait 
le  manteau  do,  Juan  Fernândez  sur  les  miniatures  qui 
le  représentent.  Beaucou[)  de  manuscrits  italiens,  la- 
tins ou  français  furent  acquis  pour  servir  d(^  ti^xte 
aux  traduct(Hirs  du  Marquis  el  souvent  nous  trouvons 
Toriginal  et  la  version  cote  à  côte  sur  le  même  rayon, 
comme  c'est  par  exemple  le  cas  pour  le  ))eau  manus- 
crit français  de»  VArhfu*  drs  ha  failles  Ao  Bonnet,  orn('^ 
de  dessins  et  d'armes  étrangères,  o\  sur  lequel  travailla 
Anton  Zorita(l).  Le  lils  aine  du  Manpiis,  Don  Diego 

1.  Notice  LVllI,  ms.  *A,  p.  373  et  ms.  *B,  p.  374.  ' 


XC  1llIiL10THflQ|:E   DU   MAMQL'IS   DE   SANTILLANE 

Ilurtado  de  Mendoza,  premier  duc  de  Plnfantado,  prin 
un  soin  (oui  particulier  de  la  liibliothèque  do  sou  pèrejj 
il  en  fil,  par  testament,  un  bien  inséparable  du  lîtK 
d(^  sa  maison.  Cetto  sage  mesure  évita  la  dispersion 
des  livres  du  Marquis  et  éveilla  l'intérêt  des  ducs  de' 
rinfantado  pour  le  trésor  dont  ils  avaient  la  garde. 
Don  Ifiigo  Lo[x>z  de  Mendoza,  quatrième  duc  de  l'In- 
fantado,  estima  hautement  ce  précieux  héritage.  Plus! 
qu'aucun  de  ses  prédércsseurs  il  s'occupa  d'augmenter. 
In  bibliothèque  et  dans  la  préface  de  son  Mémorial  de 
cnnaa  notahles.  par  lui  dédié  à  son  fils,  il  fait  l'éloge  da 
ses  ancêtres  et  plus  particulièrement  de  celui,  qui  «  è 
lui  seul  éclipsa  la  gloire  de  tous  les  autres  Mendoza  (  1  )  ». 
En  1702,  un  incendie  éclaUi  dans  le  château  dé 
de  (hiiidaliijitra  et  s'étendit  à  la  liibliothéque  et  auî 
archives  de  la  maison  (2).  Les  dégâts  causés  par  loi 
flamnu's  furent-ils  eonsidéraliles?  Nous  ne  lesavcni 
pas.  Mais  il  est  cei'tain  qu'il  y  en  eut  e1  ainsi  s'expli- 
querait l'absence  de  quelques  livres,  qui  étaient  danl 
toutes  les  bibliothèques  de  l'époque,  tels  que 
version  castillane  du  LKht  de  ci/a  et  moribu 
pliilnsofilioruni  de  Walter  Burley(3),  et  celle  da 
Ê(i/nudt)/jics  de  saint  Isidore  de  Séville.  Ains 
s'explique  aussi   la  disparition  du   Lihra  maj/or  di 


1.  Appendice  3.  p.  165. 

2.  Los  Hios,  IJbniit  di-l  Man/iw-^,  p.  ri.xvii,  et  Mayans  y  Sise: 
dans  sa  préface  au  Paslor  rli}  Filirta  de  Luis  Galvez  de  Moi 
talvo  (Valence,  1T!W). 

3.  Knust,  dans  son  édîlion  du  De  riln  et  imirihux  en  latin  et  I 
casiîllan  (Tûbingen,  1887;  a  démonlrii  que  toutes  les  fois  (jne  li 
Marquis  cite  Laeri;io  il  faut  lire  Burley. 


INTRODUCTION  XCI 

las  t frisformar innés  [\)  d'Ovide  et  des  Tfr((/r(Urs(2) 
de  Sénèque,  que  le  Marquis  était  si  fier  d'avoir  fait 
traduire  avant  personne  en  Castille(3),  comme  aussi  la 
perte  des  œuvres  de  Don  Iftigo  lui-même,  dont  il  pos- 
sédait certainement  plusieurs  exemplaires  et  dont  nous 
n'avons  retrouvé  que  la  seule  Comedleta  de  Pon^a 
dans  un  volume  de  mélanges  qui  n  a  pas  fait  partie  de 
l'ancienne  bibliothèque  de  Tlnfantado  (4).  Nous  ne 
pensons  pas  toutefois  que  l'ancien  fonds  de  cette  cé- 
lèbre bibliothèque,  celui  qui  fait  Tobjet  de  notre  étude, 
ait  été  très  appauvri.  Nous  avons  pu  retrouver  la  trace 
de  la  plupart  des  ouvrages  que  le  marquis  de  San- 
tillane  a  vraiment  possédés.  Sa  grande  sincérité  et  la 
netteté  de  ses  indications  ont  été  pour  nous  de  précieux 
auxiliaires  dans  des  recherches  souvent  délicates, 
parfois  difficiles.  Toutes  les  fois  que  le  Marquis  se  sou- 
vient des  lectures  qui  lui  ont  fourni  un  fait,  une  date 
ou  un  nom,  il  nous  le  dit.  Quand  il  Tomet,  le  ton  et  la 
manière  dont  il  présente  ses  connaissances  indiquent, 
le  plus  souvent,  à  qui  Ta  un  peu  pratiqué,  si  ses  ren- 
seignements sont  de  première  ou  de  seconde  main. 

1.  Peut-être  InigoLopezen  citant  les  MêtafnorphoseH  a-t-il  voulu 
^^.rler  de  VOcide  moralisé  de  Hersuire  (Notice  XII,  p.  84). 

2.  Dans  la  bibliothèque  du  Marquis,  nous  avons  trouvé  une  tra- 
duction toscane  des  dix  tragédies  de  Sénèque  (Notice  XVI,  ms.  C, 
p.  111).  C'est  sans  doute  ce  texte  qui  aura  servi  au  traducteur  cas- 
tillan auquel  le  Marquis  fait  allusion  dans  la  lettre  à  son  fils.  Car 
il  s'agit  certainement  ici  d'une  traduction  différente  de  celle  qui 
fut  faite  sur  la  version  catalane  d'Anton  Vilaragut  (KIY*^"  siècle)  et 
qui  ne  comprend  que  neuf  tragédies  (Notice  XVI,  p.  125  et  130). 

A  Lettre  àD.  Pedro  Gonzalez.  [Obvas  del  Marr/ucs,  p.  482.) 
4.  Cf.  Notice  XI,  p.  68. 


*I 


IIOMERK 

Homère,  Iliade,  traduite  en  castillan  sur  le  texte  latin  de 
Pietro  Candido  Decembri. 

M.  Morel-Fatio  a  publié  sur  Thistoire  des  versions  castil- 
lanes d'Homère  et  en  particulier  sur  celle  qui  nous  occupe 
ici  un  important  article  intitulé  :  «  Les  deux  Omero  cas- 
tillans »)  (Romania,  t.  XXV,  année  1896),  et  M.  P.  de 
Gayangos,  dans  son  Catalogue  des  manuscrits  espagnols  du 
British  Muséum,  a  donné  la  description  du  manuscrit  qui 
contient  la  traduction  de  la  version  de  Candido  Decembri. 
N'ayant  pas  encore  pu  examiner  nous-môme  le  manuscrit  de 
Londres,  nous  nous  en  tiendrons  au  cabilogue  de  Gayangos 
pour  la  partie  descriptive.  L'étude  de  M.  Morel-Fatio  nous 
fournira  aussi  de  nombreux  et  précis  renseignements.  Citons 
tout d abord  M.  de  Gayangos: 

«  Add.  21,  245  paper,  in  folio  tî.  97,  xv  cent. 
La  Iliada  de  Homero,  en  romance. 

1.  A  translation  of  the  Hrst,  second,  tliird,  fourtli,  and 
tentli  books  of  Homers'  Iliad,  made  at  the  command  of, 
and  dedicated  to,  the  marques  de  Santillana  [D.  lûigo 
Lopez  de  Mendozal  from  the  Latin  version  of  Pietro  Can- 
dido, with  finely  illuminated  initiais  and  borders  besides 
the  portrait  of  the  translator  a  Bénédictine  monk?)  at  the 
beginning. 

2.  The  life  of  Homer,  translatcd  from  the  said  Candido, 
fol.  58. 

3.  El  verdadero  argumento  de  la  istoria  troyana,  fol. 
636. 


3  niBLIOTHÈQUE  DO   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

4.  At't'dunt  and  description  of  Rome;  its  goYcrnment,  L'tc. 
in  old  times,  fol.  63, 

5.  Description  ot  Asi:i.  Afriat,  and  Europe,  f()l.7"i. 
G.  Glnssary  of  Latiii  wurds,    cliîefly  relating  lo  a  indu- 

mentaria»  idress'.  osplaiued  in  Spanisli,  fol.  82  b. 

7.  Letter  said  to  liave  been  written  to  tlie  Eniperor  Nero 
by  a  king  of  Arabia,  nained  Kuax,  upon  tlie  propertips  of 
precious  .stonos,  fol.  85  (Catalogue  qf  (hc  manuscripta  in 
llic  Spanish  language  in  Ike  BritisU  Muséum,  t.  I,  p.  9j 

M.  Morel-Fatio  ooininente  ainsi  le  n"  1  de  la  notice 
que  nous  venons  de  copier:  n  Quelques  passages  de  la 
préface  de  cette  traduction  rastillane  de  VIliade  latins 
prouvent  que  D.  Pascual  de  Gayangos  ne  s'est  pas  trompé 
en  y  reconnaissant  une  entreprise  suggérée  par  le  marquis 
de  Santillane,  dont  la  lettre  à  son  Hls  devait,  je  le  crois, 
prccéder  dans  le  manuscrit  original  lavant-propos  du  tra- 
ducteur, puisque  ce  dcrnii.T  y  fait  allusion  comme  à  quelque 
chose  qu'on  vient  de  lire:  mais,  ou  le  manuscrit  de  Londre» 
est  incomplet  d'un  feuillet  au  commencement,  ou  celui  qui 
l'a  transcrit  a  omis  de  nous  conserver  ce  morceau,  ii 

En  effet,  le  passage  de  la  préface  du  traducteur  cité  par 
M.  Morel-Fatio  contient  d'évidentes  allusions  il  la  lettre' 
(jue  le  Mar<|ui.s  écrivit  à  son  tils  Pedro  Gonzalez  de  Meo- 
doza,  étudiant  à  Salumanque,  où  il  lui  demande,  entre^ 
autres  services  littéraires,  la  traduction  des  livres  I,  II,  IH," 
IV  et  X  de  VIliade  d'Homère  traduits  en  latin  par  Pietro; 
Candido  Decembri  et  offerts  par  lui  au  roi  de  Castilte  Jean  IL 
La  traduction  contenue  dans  ce  manuscrit  est  donc,  très. 
probablement,  due  a  Pedro  Gonzalez  de  Mendoza,  et  sinoa^ 
il  liii-inémo,  tout  au  moins  il  un  lettré  qui  travaillait  sou» 
sa  direction.  Nous  n'hésitons  pas  ii  partager  l'opinion  do 
M.  Morel-Fatio,  qui  nous  paraît  tout  à  fait  démontrée,  le 
traducteur  anonyme  se  trahit  à  chaque  pas  dans  sii  préface, 
et  c'est  bien  le  lil.s  du  Marquis. 

Quant  à  la  date  de  cette  version,  on  iiu  peut  guère  la  pré- 
ciser, la  lettre  d'InigoLope/ à  son  lîls  n'étant  malheureu-- 
sèment  pas  datée.  Tout  ce  qu'on  peut  dire,  et  c'est  encore 
M.  Morel-Fatio  (jui  nous  en  fournit  la  preuve,  c'est  que' 
Pietro  Candido  reçut  en  1442  une  lettre  par  laquelle  Alonso. 
de  Cartagena  l'engageait  à  dédier  y.  Jean  II  de  Castille  sa  Vfj| 


I.   HOMERE  3 

d'Homère  et  Sii  traduction  de  V Iliade,  Decembri  répondit 
par  une  lettre  du  30  avril  de  la  même  année,  et  il  expédia 
peu  après  probablement  encore  en  14 12)  sa  Vie  iVHomùre 
dédiée  à  Jean  II  et  ses  extraits  de  Y  Iliade,  M.  Morel-Fatio 
croit  que  c'est  l'année  même  de  l'arrivée  de  ces  nouveautés 
littéraires  en  Espagne,  ou  peu  après,  que  le  maniuis  de  San- 
tillane  en  eut  connaissance. 

Nous  croyons  utile  de  reproduire  ici  le  texte  du  prologue 
du  manuscrit  de  Londres  (lue  nous  empruntons  à  Tarticle  de 
M.  K.  Vollmôller  intitulé  :  Eine  unbekannte  altspanische 
Uberset^unc/  der  Ilias  (publié  en  1893  dans  les  Studien 
zur  Litteraturfjesc^liichte  Michael  Bernaijs  rjeœidinet  von 
Schulern  und  Freunden,  p.  233-249)  : 

Si  a  umanas  no<;essidades  niandaniientos  diuinales  se  prefieren, 
yllustre  e  muy  inagnifico  senor,  enbaldc  escusaciones  |x)riic  a  la 
carga  que  uuestra  senoria  por  la  précédente  cpistola  me  inpone, 
acatadas  la  nouedat  de  mi  tienpo  e  baxeza  de  ingénie  que  grandes 
cosas  non  sufren,  graue  e  quasi  insoportable,  mandando  me  los 
çinco  libres  de  la  grande  Yliada  de  Homero,  conuiene  a  saber: 
primero,  segundo,  tercero,  quarto  e  decimo,  ya  por  Pedro Candido 
excelente  orador  del  griego  traduzidos  en  prosaycaoraçion  al  latin, 
en  nuestra  maternai  lengua-  traspasse.  En  los  quales  aqueste  ingo- 
niosissimo  poeta  tanta  dio  a  los  vencedorcs  gloria,  quanto  de  los 
uençidos  fue  cstendida  la  fama.  Altos  escriptores  acpiesta  estoria 
por  muchas  e  diuersas  causas  escriuieron.  Unes  connno  Seneca 
tragedo  queriendo  demostrar  quand  breues  c  caducos  los  prinçi- 
pados  c  poderes  son  deste  mundo  c  (juand  ligeramente  los  que  en 
la  mas  al  ta  cunbre  de  la  fortuna  se  asicntan  pueden  cîier.  Otros 
commo  Uirgilio  por  auer  e  alcancar  beniuolençiade  algunos,  grandes 
principes  y  enperadores  que  asi  de  los  Troyanos  commo  de  los 
Gricgos  des(;endieron,  loando  si ngular mente  a  aquel  de  cuva  pro- 
sapia  uenian.  Otros  connno  Guido  de  Colupnis  por  comendar  una 
tan  estrenua  conquista  que  en  cl  mundo  fasta  el  présente  tienpo 
ygual  non  se  falla .  Otros  como  Eusebio  muchas  cstori«as  suma- 
riamente  passando,  uiendo  a<iuesta  tan  mémorable  non  era  de 
callaren  sus  obras,  ingcniosamente  laasentaron.  Otros  como  Titu 
Libio  queriendo  los  grandes  fechos  romanes  desde  su  primer 
comienço  contar  commo  desoendientes  de  los  Troyanos.  La  présente 
ystoria  escriuieron  diuersos  otros  por  dyuersos  fines.  Los  libres 
de  los  quales  so  muy  çierto  uuestra  senoria  aya  mas  estensa  e  parti- 
cularmente  leydo  queyo  en  genero  [fol.  1  v**]  agora  pudiese  dezir. 


4  mULIOTHEQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Mua  qutcn  con  Homero  se  puode  ygualar,  por  el  quai  escriptor 
los  fechos  do  Achiles  pueslo  que  niurio  desaslrada  c  mala  niuerl 
lo  liainamos  bien  fortunado?  A  quien  no  desdeùo  seguir  el  grai 
poeta  latino.  Antes,  seguiid  Pedro  Candido  abaxo  recuenta,  Ian( 
lourle  dia{l),  que  como  entre  lo^   mortates  por  manarca  de  1( 
poetas  latynos  ^ca  auido,  no  se  alrcuîendo  aqucllos  mis 
en  latyn  escreuir  que  en  el  Griego  lloinero  auia  conpucsto,  dei 
figurât! uamcn te  por  el  :  quis  auferet  clauam  de  nianu  Herrults' 
que  qiiierc  dezir:  quien  osara  tirar  la  maça  d'arniasdela 
de  Hercules?  Por  lo  quai  no  sîn  causa  uuestra  scûoria  quiere  m 
obra  de  (an  e\<,'elente  uaron,  el  quai  en  solos  los  Alhenienses  fuei 
grand  cosa  ser  un  lienpo  numerado  e  nieresçio  para  sienpre 
todos  los  Ciriegos  ser  por  exyelencia  llamado   poeta.    I'aresi,'e 
grande  eminençia  suya  e  fainoso  nonbre  on  la  controuersîa  q^i 
los  antigos  CAcriptores,  do  lieuipos    asi    Griogos  oonio  tdtiiM 
ouicron  por  salier  su  Iiedad,  unos  di^iendo  auer  sido  en  tienpo 
Oitias  rcy  septimo  de  Ysrael  e  de  Agripa  rey  onzono  en  los  Lati 
e  de  Joas  rey   dezlmo   de  Judu,   profctizando  en   Jlierusaleni 
sanlo  profeta  EUseo,  .seyendo  principe  quinto  en  Athenaji  Meradt 
e  Key  de  Arain  Azael  e  de  los  Egipçianos  Suseûe  e  de  los   La( 
denioniosArchislao  Key  septeno,  sicndo  entre  clIosLigurgofî 
reynando  en  los  Corintios  Eudenius  septimo   rey  e  en  los  Asir» 
Octorapes  Hey  XXXV".  Asi  se  [alla  en  laestoria  latyna,  Apolodi 
e  Kuforbo  escriptor  de  ystorias  lo  pusieron  antes  de  la  Itomana 
funda^-ioncientoe  ueynte  equatro  afios.  Cornclto  Nepos  di.\o  auer 
sido  anIesdelaOlinpia  primera  vient  aùos.Oirosdeitian  poco  ani 
de  la  decendida  de  los  P>aclitas,  (de  los)  |[ol.  ^]  do  los  quali 
fuo  une  Socrales.  ArUtotiles  lo  puso  despues  de  la  captiuîdal 
Troya  çieiit  aâos.  Arîstarco  en  este  mcsmo  tienpo  o  en  la  tuyda 
los  lones  de  su  (ierra.  Phirocolo  en  tienpo  de  Ari,'ipo  principe  de 
Altieuas,  despues  de  la  subuersiou  de  Troya  çlenlo  y  oohcnta  aûos 
en  la  Irasmigracion  o  pasada  de  los  lones  de  su  tierra.  Apolodro 
Atheniense  afirnio  auer  sido  dozicnlos  e  quarenta  anus  despues 
del  perdiniienlo  de  Troya.  Arçîlogo  en  la  veynlc  y  très  Oilnpiade, 
reynanlc  en  los  Medos  Uciodos  [2]  rcy  quinto.  Algunos  dixeron  auer 
sido  poL'o  anlc  que  las  olimpias  couionçasen,  quatroticntos   anus 
quasi  despues  de  tomada  Troya.  Otros  lo  pu^ioron  en  aquel  tienpo 
que  por  irayçion  de  Macliareo  siteerdoie  do  Aptjlo  en  la  ysla  Deltoti 
Drestes  niato  a  Pirro.  Aquesta  grand  discordia  de  tan  singulai 
uarones  sobre  cl  tienpo  de  nuestro    poeta  Uomero  muestra  la 


i 


1.  Mm.  de  Dio. 

2.  Md.  de  Iodes.  ' 


I.   nOMÈHE  5 

grande  heminençia.  Ca  no  es  de  créer  estudios  de  tan  senalados 
sabios  se  quisieran  ocupar  en  luenp:a  altereaçion  de  un  uaron  tan 
solamente  si  uua  de  dos  causas  no  les  niouieran  :  o  perfecto  conos- 
çiniiento  e  s(;ien(^*ia  de  su  famosa  elef<ançia,   o  a  su   [)roposito  de 
ystoriarno  fuera  muy  neçesario  sienilo  como  prinçipio  de  ystoria 
donde  el  proeeso  nasce  o  fin  en  quien  se  concluye.   Asi  comnio 
uemos  mucha  contradigion  entre  los  interpetres  e  otros  estoria- 
dores  con  los  Ebreos  que  dizen  desde  el  primer  padre  fasta  el 
na<;imiento  de  Abraham  auer  sido  mill  e  nueneçientos  e  quarenta 
e  nueue  aûos.  Los  otros  con  los  interpetres  atîrman  auer  sido  très 
mill  e  çiento  e  ochenta  e  quatre  anos.  Paulo  Orosio  e  el  bien 
auenturado  Kusebio  en  los  prologos  primeros  que  cada  uno  faze  a 
sus  libros,  el  priniero  a  la  orden  e  oromesta  del  niundo,  el  otro  a 
la  coronica  de  los  tienpos  con   los  interpetres  contra  los  Ebreos 
aeuerdan.  Pues  asazes  claro  [fol.  2  v"]  a  todos  que  de  Uomero  ni 
dependen  estorias  ni  con  el  se  çierran,  queda  que  solamente  su  gene- 
rosafama  aya  entre  los  nonbrados  uarones  causado  disconueniençia 
e  desacuerdo,  aunque  de  su  elegangia  muy  poca  e  delgada  notiçia 
en  la  obra  présente  tornada  por  mi  en  romance  podemos  auer, 
eoinmo  ya  por  muchas  manos  passada  aquella  biueza  no  retenga 
que  en  la  primera  lengua  alcanço.  Afirmalo  Sant  Geronimo  que 
faziendo  grand  dificultat  en  el  traduzir  de  Griego  por  inposible 
conparaçion  puso  que  alguno  prouase  ni  aun   para  si  solamente 
interpretar  a  Uomero  que  tornade  a  otra  lengua,  comoel  dize,  en 
aquel    mas  éloquente  de  todos  los  poetas  no  paresçiese  una  orden 
burlosa  e  digna  de  escarnescjer,  mayormente  que  Uomero  aquesta 
obra  canto  en  uersos  de  los  quales  la  prosa  suelta  no  resgibe  con- 
paraçion, bien  (pie  en  ella  aya  hordenadas  e  distintas  cadeni^ias. 
Pero,  comme  uuestra  senoria  sin  emienda  en  el  prologo  gênerai  a 
todas  sus  obi  as  al   yllustre  condestable  de  Portogal  escriue,  los 
açentos,  cuento  e  medida  no  se  guarden  commoen  el  uerso,  porque 
muy  grand  parte  de  su  fermosunl  pierde  la   dul(,-e  ora(;ion.  Asi 
mesmo,  comme  Pedro  Candidoayuso  dira,  aquesta  obra  no  fue  por 
el  traduzida  palabra  por  palabra  dando  por  causa  lo  suso  dicho, 
que  si  Uergilio  a  lo  tal  no  se  atreuio,  mucho   menosel  ni  ninguno 
de  los  biuientes.  Delo  quai  se  sigue  no  la  eloquençia  como  trompa 
résonante  e  arte    famosa  suya,    mas    algund  tanto  de  las  altas 
inuençiones  e  sentençias  podamos  conosçer.  Es  otra  razon  y  muy 
légitima  por  que  asi  no  podemos  conosçer  su  perfection,  passando 
aquesta  obra  a  nuestro  uulgar,  (jue   nos  no  auemos  tan  conpcn- 
diosos  uocablos  para  que  en  pocas  palabras  pudiessemos  conpre 
hender   grandes    sentençias.   Commo   sea  que  la  eloquençia  de 
fuerças  caresca  quando  el  ydioma  uocablos  no  padesçe  diuersos 


6*  RIDLIOTIIËQUE   DU   MARQTITS   DE   SAXTILLANK 

respectos  significantes.  l*or  aqueslas  cosas  e  por  euilar  algunos 
yerroM  que  en  la  interpretaçion,  atteiilo  lo  que  dîcho  he  [fol.  3]  arriba. 
podriau  caer  si  digno  me  faera  aqiiesta  carga  yo  quisiera  mucho 
tuyr.  De  mas  desto  que  se  uuestra  sefioriji  lia  inuy  bien  uisto  e 
leydo  iina  pequeùa  e  broue  suma  de  aqueste  Homero  de  latyn 
singularmenle  interpetradaa  nuestrosuulgares  por  elegregio  poeta 
Jolian  de  Mena.  Por  la  quai  sin  dubda  conoscera  qiiaato  el  uaron 
de  Estnirna  sobrepuia  todo  el  genero  poetal,  pospuestas  pero  estas 
causas  mas  que  miradas,  muy  uirluoso  seûor.  La  çierla  uoluntat  e 
mandamiento  de  vuestra  senoria  espressados  en  la  mny  insigne 
epistola  me  forçaron  la  inposigion  suya  a^eptase,  consîderando 
que  aun  aquellos  queladislanqia  do  las  lierras  de  uuestraingenua 
preseni,'ia  partiçipe^^  nu  les  Qzo,  por  la  tama  ^•ola  oyda,  con  plazer  e 
seruir  te  desean,  commo  ya  de  muclios  d'estos  lan  solamenle  por 
aquella  nueslraproninçia,  iii(l)  seruisitada.  A.si  comme  a  Paulino 
el  santissimo  Geroiitmo  escriuia  de  Apolonio,  aquel  niaguo,  o, 
segund  los  Pîtagoriuos  quieren,  philosofo,  que  por  uer  Aliarca  que 
en  el  trono  de  oro  se  asentaua  e  de  la  fuente  de  Tantalo 
auia  beuidn,  el  monte  Caucaso  e  muy  grandes  reynos  de  India 
peD«>tro.  E  dende  passada  la  muy  ancha  agua  o  Riu  Phison  aporto 
a  los  bragmanas,  donde  entre  pocos  dîsçipulos  del  eurso  de  dias  e 
eatrcUa-s  le  Fallo  enseria[ii)te.  Tuuo,  de/la  (îeronimo,  aquella  liedal 
grande  e  digna  de  çelcbrar  niarauilla  de  todas  las  génies.  Que 
aquellos  que  por  contemplai;iou  suya  las  prouinçias  asi  no  leuaron 
fama  de  un  .solo  «nbre  los  truxo.  V,  asi  no  uieiios  la  présente  con 
uuestro  preclaro  nonbre  aura  gloria  en  los  uenideros  que  por  el 
grande  Yarclia  aquolla  fue  remenbrada  en  los  passades,  mas  para 
que  ya  en  palabrais  me  detengu  si  la  uuestra  grand  sinçeridat  e 
perfec(;ion  loar  non  oso?  Uulgado  prouerbio  es  ;  el  alaban<;a  en  la 
propia  boca  ensordeçe.  Que  si  por  mi  fuesse  fablada  manifiesto 
es  de  aquella  exçelen te  persona])aresç6riaen  ella  mis  [fol.  3  v]  ma 
se  tornaua.  Ë  por  esso  me  detengo.  Pues  si  los  lougincos  aaquella 
dessean  los  eontlnes  auian  e  los  nuestros  adoruu,  commo  yo  a 
quien  la  umana  naturalezaoliliga  en  todos  scruiçios  podre  recusar 
las  mo.saycas  leyes  <ion  mano  dîuina  escriptas.  Que  sou  en  mi 
uuestros  mandamienlos  solo  en  la  région  de  los  biuos  de  mi  mas 
temedero  seûor,  por  loqual  el  ingénie  al  trabajoela  mano  exeeu- 
tandoel  mandamiento  deuuestra  seûoriapusealapluma,  conlian- 
do  asy  mesino  no  tanto  de  mis  fuergas  commo  que  por  aquella  sean 
corregidos  los  yerros,  Por  que  loa  sabios  que  aquesia  interpctra- 
çion  o  uulgar  por  mi  fecho  leyeren  commo  ya  passade  so  correct 


1. 11  estiivident  qu'il  laulici  c<irri(ier  n;'< 


I.   HOMERE  7 

de  tanheminentesçiençiapierdan  cuydado  dehemendarmisfaltas. 
^on  me  faziendo  nunçio  de  algunos  maliçiosos,  de  todo  rétracta- 
dorés,  que  no  los  prouechos  e  cosas  singulares  de  los  libres,  mas 
>iamas  donde  se  tengan  para  blasfemar  los  que  en  conponer  o 
interpretar  trabajan  con  grande  acuçia  andan  buscando.  De  los 
quales  faziendo  lo  que  deuo  me  descuydo  con  aquel  que  dixo.  Digan 
los  ombres  lo  que  quisieren,  en  tanto  que  mesma  mi  conçiençia 
non  me  acusa,  los  sieruos  con   obediençia  satisfazer  e  yo  con 
testîmonio  de  aquella  me  contente,  pues  con  afecçion  e  diligencia 
por  la  obra  lo  confirme.  Quien  Homero  e  de  que  naçion  o  calidat 
aya  sido  e  quand  gloriosa  uida  lue  la  suya  segund  philosuôa,  por 
que  abaxo  despues  de  su  prohemio  Pedro  Candide  copiosamente 
lo  escriue,  e  las  dubdas  que  en  el  libre  pueden  uenîr,  no  euro  des- 
planar  en  lo  présente  (1). 

M.  Vollraôller  n'indique  pas  l'auteur  probable  de  cette 
traduction.  Mais  après  une  lecture  attentive  de  cet  intéressant 
prohemio,  il  est  impossible  de  ne  pas  conclure  avec  M.  Morel- 
Fatio  que  cette  version  est  Toeuvre  de  Pedro  Gonzalez  de 
Mendoza,  lorsque  le  futur  grand  cardinal  d'Espagne  était 
encore  étudiant  à  Salamanque. 

1.  M.  Vollmôller  nous  dit  que,  pour  la  ponctuation,  il  a  suivi  les 
indications  que  donnent  les  traits  rouges  et  bleus  dont  le  manuscrit  est 
semé.  Cela  n'aurait  pas  dû  Tempôcherde  faire  quelques  correctionn  qui 
sautent  aux  yeux  et  qui  auraient  amélioré  un  texte  souvent  altéré  par 
le  scribe.  N'ayant  pas  eu  sous  les  yeux  le  manuscrit  de  Londres,  nous 
avons  dû  reproduire  le  texte  publié  par  M.  VollmoUer. 


(Rocara.  N*  179;  Bibliot.  Nat.  Madrid  Heserv.  6'-2). 

1.  Platon,  le  Phêdon.  2.  Saint  Augustin,  De  Beata  Vt'la.i 
3.  Discours  d'un  em-oyé  de  l'empereur  Frédéric  II  aa\ 
pape  Ho/iorius  III^  4.  Coluccio  Saî-UTAto.  Déclamations  1 
de  Lucrèce.  Kn  castillan. 


Ms.  de  95  feuillets  de  vi^lin,  plus  1  feuillet  blanr.  ji  laJ 
fm,  non   foliott^  réglé  à  28  lignes,  écriture  espagnole  du^ 
XV^  siècle.  Format  250X191  mm.  Reliure  moderne  de  Binot 
avec  le  chiffre  et  la  couronne  du  duc  d'Osuna,  Ce  manus- 
crit est  orné  d'encadrements  do  style  flamand.  Celui  du 
fol.  1  porte  dans  le  bandeau  inférieur  les  armes  du  Marquis,  i 
soutenues  par  deux  anges.  ,Si  l'on  compare  ce.s  anges  A  ceux! 
de  la  Chroniijue  Générale  li,  des  ressemblances  frappanta 
de  manière,  de  couleur  et  d'expression  semblent  indique^ 
la  mémo  main. 

I.  Le  premier  texte,  sans  rubriques,  commence  par  le  pn 
logue  d'une  traduction  du  Phédon.  La  capitale  enluminée  qiwl 
ouvre  la  page  représente  Socrate  prenant  la  cigué,  entoun 
de  ses  disciples.  Quel  est  ce  traducteur  et  à  qui  s'adresse-  ^ 
t-il  ?  Le  manuscrit  2.  N.  3.  de  la  Bibliothèque  particulière  du 
Roi,  contient  la  même  traduction,  et  la  préface  du  traducteur 
y  porte  le  titre  suivant:  Inlroduçion  dcl  tibro  de  PlalonÀ 
llnmado    Fedron  de  la    Ynmortalidal  dol  aima,  par   el\ 
dotor  Pero  Dia;  (ranladado  e  dcrlarado.  Un  manuscritl 
deParis(Bibt.  Nat.  Fonds  espagnol,  n" 458),  quia  fait  partiel 
de  la  bibliothèque  du  Marquis,  contient  IMj-/oc«s,  dialogue  I 


lî.    PLATON  y 

longtemps  iittrilmt^  à  Platon,  .suiis  li;  titre  tic  :  IiUroibifçinn 
al  lihro  de  Platon,  Uainado  Fcdion,  en  ijne  se  Iraeta  de 
como  la  muerte  no  es  de  U'iner,  romanrado  por^el  dnrlor 
Pero  Dias  de  Toi edo,  para  c/  mnij  gencroso  e  cirlnoso 
spilor  singiilw  suyo,  sc/lor  Yiiîrjo  Lapes  de  Mrndoça, 
seilofde  la  Vef/a. 

M,  Menéntle/  y  Pelayo  dan^  son  discours  sur  los  vicissi- 
tudes de  la  pliiiosophie  piatouicieniie  en  Espagno  (p.  90. 
note  l)(li explique  l'erreur  du  manuscrit  de  Paris  par  une  con- 
fusionducopistequi. BOUS  le  titre  du  P/i^rfon, mirait  transcrit 
rAj.((M-KS,  traduit,  suivant  toute  probalùlit*',  par  le  même 
Pedro  Diax-,  c.liapelain  du  Marquï-s.  M.  Moicl-Fatio,  qui 
le  premier  avait  attiré  l'attention  sur  1'  A.iiorhus  de  Paris 
[Romania,  t,  XIV,  p.  97),  se  nittiiclie  à  l'opinion  de 
M.  Mencndcz  y  Pehiyo  (Romania,  t.  XIX.  p.  140).  La 
forme  Fedron  n'est  pis  du  fait  de  Pedro  DiftK,  puisqu'on 
la  trouve déjîi  dans  un  manuscrit  latin  contenant  la  version 
de  Leonardo  Bruni,  sur  laquelle  Pedro  Diaz  a  fait  su  tra- 
duction (cf.  Morel-Fatio,  Roinania,  t.  XIV.  p.  97,  note  2); 
ffitte  forme  iKirltare  t'tait  populaire  au  XV"  siècle,  comme 
le  prouve  son  emploi  par  Juan  de  Lucena  dans  le  De  Vita 
fi'lici  (voy.  Par,  y  Mélia,  Opûscnlos  Lilerarios.  p.  106). 
Revenons  au  manuscrit  Reserv.6"2:  Le  prologue  commence 
par:  «  De  la  iumortiilidad  del  aima  diuersos  adores  en 
diuersa  mnnora  sinlieron  e  fablaron,  »  et  finit  au  foi,  3  v" 
par:  «  Pues  dexemos  va  de  prolongjir  mas  la  Tabla  e  en- 
tendamos  enla  traduçion  del  diclio  liliro  de  Platon  llamado 
Fedron.  n  Ce  prologue  est  illustré  de  notes  dues  au  tra- 
ducteur espagnol.  Suit  la  traduction  du  prologue  de 
Leonardo  Bruniadresséiilnnocent  VII,  qui  occupe  les  feuillets 
y  v"-5.  Fnlin  les  feuillets  5-59  contiennent  le  Phédon: 
incipit  :  »  Ecliecnites  ;  tu  Fedron  fueste  présente  aquel  dia 
que  Socrates  l)euio  el  vino  en  la  cartel  o  oystelo  de  alguno 
otro.  I»  K\piicit  :  n  aqueste  fue  el  meior  honln-e  e  mas 
sabio  de  aqnellos  con  (luien  nos  conuersamos  e  contriicfamos. 
luiic  operi  finis.  JJro  f/raçifis.  n  Les  feuillets  59  VetOO 
sont  blancs. 


1.  De  la»  eicisitutten  >h  la .ftlosofiii  pltitônlcii  .-n  E»/>iiihi.  dan^  /■.n- 
soiio»  df  erlticafiloBifirii.  Madrij,  1892. 


10 


hiuliotiièque  do  marquis  de  santillase 


II,  Fol.  61.  Encadrement  gracieux,  grande  initiale  sanSi 
peinture,  pas  de  rubrique.  Incipit  :  n  Viirnn  muy  humano  et 
de  graod  virtud  Tlioodoro,  sy  el  viage  e  camino  que  ron 
RiKon  se  deue  premitir  e  presuponcr  e  lu  mosma  voluntjid- 
nos  troxesse  ul  puerto  de  la  philosophia  por  el  quai  M 
honbre  viene  en  la  région  e  patria  (?)  de  la  vida  bien  auen- 
turada...  »  Fol.  81  v".  Explieit:  «  K  yo  le  dixe;  de  cada 
dia  podeys  hauer  deste  manjar  si  cada  dia  vos  tornades  a 
Dios.  E  assi  acabada  nuestra  disputacion,  puesto  fin 
nucstro  razonar  nos  partimos.  Deo  fjfattas.  —  huic  operï 
finis.  »  Ce  traité  est  le  De  Beata  Vila  de  saint  Augustin. 
Qui  en  fut  le  traducteur?  Peut-être  Podro  Dian  de  Toledo, 
la  matière  et  le  style  ne  démentent  pa.s  cette  supposi- 
tion. 

III.  Fol.  82  blanc.  Fol.  83  sans  capitale  ni  rubrique, 
Incipit:  «  Muy  bien  auenturado  e  niuy  gran  poutifiçe. 
Commo  Moysen  vnron  de  Dios  ordenasse  suçessor  por  aï 
a  Josue  su  fijo...  uFol.  90  v".  Esplifit:  «  0  gloriosissimo 
obispo,  claros  e  illustres  son  los  titulos  de  ti  que  fezi.ste  la 
union,  otorgaste  el  jubileo,  coronaste  al  Çesar,  pero  el 
titulo  del  pusaaje  sera  mas  digno  e  mas  duradero.  El  quai, 
porque  non  lo  deses  a  tu  sucçessor,  la  piedad  del  Çosar  te 
amonesta  e  toda  la  cristiandad  lo  suplica,  que  ya  coronado^ 
por  ti  el  eraperador,  aunque  muchos  grandes  e  al  los  negoçios' 
tengas,  enpero  non  hay  cosa  de  que  mas  prouecbosa  e  glo- 
riosamente  puedas  fazer  que  dol  pasaje.  —  huic  operijinis 
—  Deo  gracias.))  —  Ce  morceau  est  un  discours  prononce 
par  un  ambassadeur  de  l'empereur  Frédéric  II  k  la  cour  dei 
Rome,  au  sujet  de  la  fameuse  croisade  de  ce  prince.  Ce' 
discours  s'adresse  à  Honorius  III  qui  couronna  Frédéric  le' 
22  novembre  1220. 

rV.  Fol.  91-95.  Ces  [euillcts  sont  écrits  d'une  autre  main; 
ils  paniisscut  un  peu  antérieurs  aux  précédents,  le  demi- 
encadrement  et  l'initiale  sur  fond  d'or  du  fol,  91  sont  d'un 
autre  style  que  les  autres  ornements  du  manuscrit.  De  plus,, 
ici  nous  avons  une  longue  rubrique  écrite  avec  soin:  £,«-; 
creciajija  de  Esptirio  Lucreçio  e  mujer  de  Colatino  Tar-- 
qiiinoforçada  de  Se,vlo  Taj'qaino  Jijo  del  rey  Tarquino 
dando  ella  logar  contra  su  Doluntad  a  lafuerça  solo  por 
teinor    de    la    ïn/'ainia   por    quanto    Tarquino    segund 


II.    PLATON  11 

amena:;atia  dixo  que  degollavia  un  esclauo  e  lo  poniia 
con  ella  de  consuno  en  la  camava,  llamo  al  padre  e  a 
su  mari  do  e  contoles  el  fecho  e  jho  con  ellos  que  le 
prometiesscn  vengança  del  e  despues  ella  queriendose 
matar,  el  padre  e  el  marido  gela  estranaji  segund  se 
contiene  en  lo  tnfrasrripto,  »  Incipit:  «  0  mi  lucreçia 
non  te  quieras  afligir  nin  atribular.  »  Explicit  :  «  que  por 
si  mesma  se  dio  la  pena  e  tormento  meresçido  por  los  cul- 
pados.  »  Fol.  9.2  \°:  Siguesse  la  oira  parte  de  la  declama- 
çion,  conuiene  saber  la  de  Lucreçia  en  contrario.  Incipit: 
«  O  mi  biien  padre  e  tu  mi  marido  a  mi  mas  caro...  »  Ex- 
plicit: ((  (jue  ellas  por  aiusa  mia  entiendan  ser  liçito  beuir 
a  inugeres  non  castas.  »  Fol.  95.  Explicit:  a  Fenesçenlas 
declamaçiones  de  CoUuçio  chancelier  de  Florençia,  çerca 
de  Lucreçia.  »  —  Ces  deux  discours  ou  déclamations  se 
trouvent  dans  les  manuscrits  et  dans  les  imprimés  fré- 
quemment mêlés  aux  lettres  d'^Eneas  Sylvius,  mais  il  est 
bien  avéré  qu'ils  sont  de  Coluccio  Salutato.  On  a  aussi 
voulu  voir  dans  ces  déclamations  deux  morceaux  de  vieille 
rhétorique  latine,  et  on  les  a  édités  comme  tels;  cf. 
II.  Millier,  Bhicterjïlr  das  Bayerische  Gymnasial  und Real- 
schulwesen,  t.  XIV,  p.  371,  mais  cette  attribution  est  restée 
sans  écho.  (Voigt,  Wiederbelebung  des  classischen  Aller- 
thums,  S'' éd.,  Berlin,  1893,  t.  II,  p.  438  et  439,  note  1.) 

L'introduction  de  Pedro  Diaz  de  Toledo  à  la  traduction 
du  Phédon  est  intéressante  à  divers  points  de  vue  et  mérite 
d'être  reproduite,  la  voici: 

Introduçion  del  libro  del  Platon  llamado  Fedron  de  la 
ynmortalidat  del  aima  por  el  dotor  Pedro  Dias  trasladado 
e  declarado{l). 

De  la  inmortalidad  del  ama  diuersos  actores  en  diuersa  manera 
sintieron  e  fablaron.  Caalgunos  de  los  philosophos  que  se  llamaron 
epicuros  negaron  el  anima  ser  inmortal  e  dixeron  que  muerto  el 
honbre  el  aima  pereçia  e  délia  non  quedaua  sustancia  alguna.  E 
la  opinion  de  aquestos  introduze  Seneea  en  lasesta  tragedia  donde 
introduze  al  coro,  que  si  preguntan  las  animas  de  los  deSuntos 

1.  Nous  empruntons  ce  titre  au  ma.  du  Palais.  2  N^  3.  Dans  le  nis.  de 
la  Bibliot.  Nat.  Reservado  6'  2  ce  prologue  n'a  pas  d'entôte. 


13 


BIOLIOTHftOUE   on   MARQUIS   DE   SANTILLANF. 


(iondc  estan,  di^e  que  rcsponde,  que  donde  estan  las  cosas  que 
non  son  naçidas.  Quierc  dczii-  quo  asy  commo  lo  non  naçido  non 
[ieni^  ser  nin  susiancia  alguna  que  csso  mesmo  se  dira  de  ]as 
animas  de  lo3  dcffiintos-  fil  dize  quedizen  aqucstos  que  lo  que  se 
dize  comunmenlo  que  ay  infierno  e  que  se  penan  endu  les  malos, 
que  a  este  àcï.\r  son  nueuas  vanas  *emejaiUcs  al  sucfio  que  faze  at 
honlire  cuydoHO  por  algun  mal  que  sono,  e  commo  cspierla  non 
lalla  cosa  rie  que  tuma.  Asy  decir  que  ay  iiifierno  e  que  se  penan 
endolos  malos,  aquesto  pniie  mierioc  e^panlo.  E  dezîan  aquestos 
que  non  ay  lai  cosa.  AquesUi  opinion  introduze  el  sabio  rey  Sa- 
lamon  en  el  libro  del  eclesi.asles  suyo,  al  fin  del  tercero  capilulo. 
donde  dize  que  era  opinion  de  algunos  que  u[io  e  esse  mesmo  (in 
es  del  honbreede  labeslîae  egual  es  la  condiçion  de  ambosa  dos, 
Asy  que  estos,  segun  esie  rii-zir,  non  oreyan  la  inmorlalidnd  del 
aima  pueit  dezian  que  ygual  era  la  lin  e  muerte  del  honbre  e  de  In 
besiia;  I!  commo  el  spirilu  u  anima  rie  la  bestîa  se  lornu  [fol.  '2]  en 
nada,  que  asy  Faziael  spiritu  del  lionbre:  lo  quai  ningunocrca  que 
fucdeentinçion  deldicho  rcy  Salamon,  segun  cscriuc  sobre  la  diclia 
abloridad  macslrc  Niuliolao  de  Lira,  e  paresço  por  lin  del  diclio 
libro  eclesiasUis  donde  dize  que  Dioa  lia  de  Iraor  a  todo  honbrc  a 
juyzio  por  las  cosas  quo  tara,  lo  quai  non  podria  aersyol  anima 
non  fnesse  inmorUil.  De  aquesia  peruersa  e  daûada  opinion  eran 
los  Saduceos,  los  quules.  por  que  cri'yan  que  las  animas  non  eran 
inniortales,  negauan  la  resu  rreçion,  aej^un  que  se  escriue  en  el  acto 
de  los  nposioles.en  los  veynto  e  quairocapiiulos. 

Otros  philosopbos  Tueron  que  se  llaniaron  peripaieticus,  el  cab- 
dillo  e  maestro  do  los  quales  lue  Arislolites.  Kl  quai  on  su  philo- 
sophia  natural  nin  moral  non  tablo  cosa  çcrca  de  la  inmorlalidad 
del  animii  abiertamenie.  caso  qun  algunos  doelores  lo  quieran 
concluyr  de  algunos  dichos  suyos  en  los  libros  quo  coinpuso  del 
anima.  Olros  philosophes  oiio  que  se  lamaron  Stoycos,  el  maestro  e 
el  cabdillo  de  nqueslos  fue  Platon. El  quai,  masquuolropliilosoplio 
alguno,  afirmo  el  anima  ser  inmortal,  e  las  animas  de  los  buonos  c 
virtuoses  auer  galardon  en  el  olro  muudo.  c  las  animas  de  ios 
ma  los  auerpena.  Epara  mostrar  abierlamonteaqueslo  iniroduzo  a 
au  maestro  Socrates  on  aquesie  libro  que  disputa  con  sus  disçi- 
pulos.  l'in  persona  del  quai  Socralcs.  Plalo,  por  discurso  c  manont 
dedialogo,  prueua  el  anima  del  lionbre  ser  inmortal  por  muchas 
razones  e  prueuas  assaz  conjeciu raies, 

Ecaso  que  non  lleguedel  lodo  ala  vordaddenuestra  Ee,  es  mucho 
de  marauillar  que  honbre  philosophe,  ain  fe,  solamente  atraydo 
por  la  razau  e  lunbre  nalural,  viniessuen  tan  graniconocimietilo. 
Aquesto  pu  [tol.3]doser  que  lo  aya  causado,  por  que,  commo  dize  sant 


II.    PLATON  13 

Geronimoen  la  epistola  que  se  intitula  a  Paulino,  laquai  se  pone 
por  prologo  de  la  bliblia,  Plato  descendio  en  Egipto  por  verlos 
libros  de  la  ley  e  de  los  prophetas,  los  qualcs  vido  e  pudo   ser  que 
inforniado  delà  sacra  escritura  fue  induzido  a  fablar  del  anima  mas 
verdadera  e  catholicamente  que  otro  philosophe  alguno.  Algunos 
dizen,  la  opinion  de  los  quales  introduze  Macrobio,  sobre  el  sueno 
de  S^ipion,  que  uno  que  se  llamo  Feres  Pan  fi  lus,  del  quai  fabla 
Valerio  en  el  libre  primero  en  el   titulo  de   los  miraglos,  el  quai 
dize  que  murio  en  una  batalla,  c  que  estouo  muerlo   diez   dias 
apa[r]tada  el  anima  del  cuerpo,  que  despues  ressuçito  e  que  reuelo 
muchas  cosas  del  otro   mundo,  eu  espegial   de  la  inniortalidad 
de  las  animas,  e  que  de  aqueste   honbre  ressuçitado  houo  Plato  el 
fundamento  e  doctrina  que  en  aquesle  libre  introduze.  De  aquesta 
opinion  fue  Tulio,  el   quai,    segun   dize  el  dicho  Macrobio,  por 
postrimera  de   todas   sus  obras  e   libros  escriuio  el  dicho  sueno 
de  Sçipion,  donde   introduze  a  Soi  pion  el  asyano  (sic)  e  a  otros 
grandes  e  virtuoses  honbres  fingiendo  que  aparescieron  despues 
de  la  muerte  e  dixeron  de  los  premios  e  galardones  que  las  animas 
do  los  virtuoses  honbres  han  e  lienen  en  el  cielo  e  las  penas  que 
los  malos  padecen.  Aquesla  opinion  esso  mesmo  introduze   Ver- 
gilio  en  el  sexto  libre  de  los  enoydos  donde  escriue  quando  Kneas 
vino  a  los  eanpos  elisios,  que  son  los  canpos  de  Parayso,  e  fallo 
ende  a  Anchises  su  padre  e  a  los  olros  mayores  e  antecessores 
suyos.   E  de  aquesta  opinion  fueron  todos  los  philosophes  que  se 
llamaron    stoycos.    La  quai  opinion   es  grand   confirmacion  de 
nuestra[fol.  4]  santa  fe  e  confussionde  los malcreyentes :  que  sy  el 
dicho  philosoplio  e  Plato  e  todo  los  otros  sequaces  e  discipulos 
suyos,  atraydos  solamente  por  razon  e  lunbre  natural,  creyeron  e 
conoçieron  que  las  animas  eran   inmortales  e  que  muertos  los 
honbres  avrian  premio  las  animas    de  los  buenos  e  gloria,  e  las 
animas  de  los  malos  padeçeriaii  penas  crudas   e  sin  fin,  mas  son 
obligados  a  lo  créer  los  que  allende  de  la  razon  e  lunbre  natural  son 
informados  de  la  ley  que  Dios  die  e  publico  asy  por  Moysen  e  por 
los  otros  santos  prophetas  como  por   los  sermoncs  e  doctrina  que 
nueslro  saluador  Dios  e  honbre  por  sy  mismo  en  persona  predico  e 
demostro  con  grand  razon.  Pues  Loonardo  de  Areoio  docte  e  sabio 
honbre   on    las  letras  griegas   se  trabajo  a  traduzir  en  nuestros 
tienpos  del  griegoen  la  lengualalina  aqueste  libre  llamado  Fedron. 
Del    quai,    case   que  santo  Agostin  e  los  otros   santos  doctores 
fazian  mençion  del  en  grand  reuerençia  e  actoridad,  mas  non  se 
fallaua  traduzido  en  la  lengua  lalina.  E  por  un  precioso  don  lo 
remilio  al  papa  Inoçençio  septimo  segun  que  el  dize  en  su  intro- 
ducion. 


14 


BIBLIOTHÈQUR   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


Muy  docto  e  muy  generoso  seùor,  a  quien  los  nego^-jos  non  hun 

fuRrça  nîn  vigor  de  eobargar  nin  inpedir  t'i  ogio  de  vucstroesiudio, 
por  rccrea^ion  de  los  trabajos  corporales  vuestms,  me  di^puso  a 
iradiizir  en  nuestro  valgar  casieMano,  aqueste  lihro  de  l'Ialon  lla- 
jiiado  Fedrou  o  lo  rciniiir  a  la  sabia  discr»;ion  viieslru.  por  que 
allendede  los  calholicoa  actorcs  que  anodes  leydo  c  leedcs.  loades 
afjuesle  philosofo  gentil.  F,  vuoslro  spiriiu  generoso  se  anime  e  es- 
fuerçe  a  conportar  Irabajos  e  peligros  corporales  en  acios  e  exer- 
çidoH  virtuoses.  Por  que  el  anima  se  delibre  e  descnbargue  a. 
cntender  en  si  mesma  e  entendiendo  en  si  enlen  |  fol .  ■'j]  dera  en  qtiieii 
laerio  e  redimioe  la  ha  desaluar.  Verdades  que  la  magestad  de  la 
fabla  quo  el  diubo  Plalo  touo  ou  el  gricgo  non  pienso  que  se  pudo 
guardar  por  Loonardo,  en  la  dicha  traducion  que  (i/o.  segund  que 
sant  Geroniino  dize  en  un  protogo  de  labliblia  escusandose  que  el 
non  podria  Iraduzir  la  sacra  eseriptura  de  ebrayco  en  latin  con 
aquelia  mngesiad  de  eloquençiaeduK-or  de  fablar  que  cnel  propîo 
lenguaje  la  Sacra  escripiura  Icnia.  E  por  consiguiente  mcuos  podre 
yo  guardar  en  aqucsta  ini  indocia  rude  lradu<,'ion  la  eleganlc  o  cu- 
riosa  manera  de  fablar  en  la  quai  Lconardo  ai  diubo  libro  iraduxo 
on  la  longua  lalina,  aay  por  la  magestad  del  fablar  de  Platon  c  de 
las  ylustres  senleni;ias  suyas  commo  porque  non  se  sy  muchas  de 
BUS  razoncs  se  pueden  bien  aplicar  al  nucslro  vulgar  castellano.  E 
casu  que  de  muchos  pbilosophos  se  dîga  que  touieron  ardua  e  sin- 
gular  manera  en  fablar,  solamente  de  Plato.sogund  escrJue  Plu- 
larco.  se  dizc  que  en  su  fabla  non  era  nienor  que  el  dios  Jupiter. 
l£  bien  se  mosiro  on  su  nasi^imiento  quien  auia  de  ser  aqueste  pht- 
losopbo  Pliilo.  que  segund  escriue  Valerio  en  el  libre  primero  en  el 
lilulodobs  pronosiieaçiones,  que  seyeiido  niûo  Plato  e-tando  en 
la  cuna  las  abejas  vinieron  a  (aiter  panai  de  miel  en  su  boca,  de  lo 
quai  todos  los  sabios  prenosticaron  que  aqucl  nifio  bauiadescr 
muy  suauc  e  dulce  en  su  tabla.  Asy  mesnio  se  escriue  en  el 
Policralo,  en  el  libro  primero  en  el  capitulo  dezisiete,  que  dor- 
miendo  Socrales  en  .Acadeœia  vido  en  sucùo  que  del  ara  del 
tenplode  Venus  le  oFresc;inn  un  ^isne  riue  su  cnello  llegaua  al 
çielo  e  eon  su  rostro  locaiia  a  lus  estreilas  e  que  trasçcndia  el  mirar 
de  lodo  bonbre  e  que  cantaua  tan  du[l]cemente  que  a  todo  el 
mundo  ponia  en  pla/er  e  en  alegrîa.  E  dize  que  al  syguienie  dia 
.\ristDn  padro  de  Plato  iraxo  e  presenio  a  Socrales  a  su  lîjo  Plalo 
de  pequei'ia  hedad  para  que  le  ensenase  e  mostrasso  lasçiençiasquc 
sabia.  E  dize  que  como  Socrales  vido  al  moço  c  acato  su  dis- 
posiçioQ  que  dixo:  eiortamente  aquuste  es  el  cisne  que  yo  vi  en 
Buenos  que  me  oliecian  del  ara  del  lenpto  de  Venus,  de  las  quales 
prenosticaçiunes  se  conjectura  bien  quien  fue  Plato  en  su  fablar  e 


II.    PLATON  15 

cogDOsçese  euidentemente  por  las  sentençias  suyas.  Pues  dexemos 
ya  de  prolongar  mas  la  fabla  e  entendamos  en  la  traduçion  del 
dieho  libro  de  Platon  llamado  Fedronfli. 

1.  Ce  prologue  a  été  récemment  inséré  par  D.  Adoifo  Bonilla  y  San 
Martin  dans  les  préliminaires  dont  il  fait  précéder  sa  traduction  de 
VIon  publiée  à  Madrid  (1901),  sous  le  pseudonyme  de  Afanto  Ucalego. 
Pour  VAxlocUs,  traduit  par  le  môme  Pedro  Diaz  de  Toledo,  voyez  la 
notice  XLIX. 


III 


THUCYDIDE 

(Osuna:  Plut.ILit.  xN,n"15;  Rocam.  nM9;  Bibliot  Nat.  Madrid, Ii-68). 

1.  Thucydide,  Discours  tirés  de  r Histoire  de  la  yuerre  du 
Péloponèse,  2.  Guido  de  Colonna,  Histoire  de  Troie 
(extraits).  En  aragonais. 

Ce  manuscrit  comprend  194  feuillets  de  vélin  plus  1  feuil- 
let blanc  au  commencement  et  2  à  la  fin,  non  folioté,  écrit 
à  deux  colonnes,  réglé  à  30  lignes,  minuscule  gothique  de 
la  seconde  motié  du  XIV*' siècle.  Format  420  X  300  mm. 
Ce  manuscrit  est  doré  sur  tranches.  Le  fol.  1  est  orné  d'un 
demi-encadrement  de  style  français.  Le  Thucydide  n'a  ni 
titre,  ni  rubricjues,  chaque  discours  commence  par  une  ca- 
pitale de  couleur.  L*  Ystoria  Troyana  porte  un  titre  général 
et  un  entête  à  chaque  chapitre  avec  capitales  ornées  de 
traits  calligraphiques.  La  reliure  en  cuir  sur  plats  de  bois, 
dos  lisse,  est  ornée  de  fins  dessins  de  style  mudéjar;  sur 
les  deux  plats,  aux  quatre  coins,  on  voit  les  heaumes  du 
Marquis  de  Santillane  en  cuir  repoussé  et  au  centre,  sur 
un  écu,  les  armes  d*Iûigo  Lopez  de  Mendoza  ;  Técu  du 
plat  inférieur  est  vide.  Au  verso  du  feuillet  de  garde,  on 
lit  en  écriture  du  XV"  siècle  :  Oraciones  de  Grieyos  e 
Troyanos. 

I.  Fol.  1.  Incipit  :  «  Senyores  la  embaxada  comesaa  uoso- 
tros(l)  por  los  Athenienos  no  era  ni  es  de  responder  ni  con- 
trastar  a  las  présentes  proposiciones  plantas  e  querellas  de 
vuestras  amistades  mas  por  otras  cosas...  »  etc.  Fol.  69  v^. 
Explicit  : 

c(  et  los  Athenienos  por  leuar  de  aquesti  caymiento  el 
grant  poder  de  nuestra  ciudat  son  los   honbres.  Et  no  los 

1.  CuiTig.  nosolros. 


m.  THUCYDIDE  17 

grandes  muros  desiertos  nilos  lenyos  buytos.  ))Ces  soixante- 
neuf  premiers  feuillets  contiennent  une  traduction  arago- 
naisedes  discours  de  V Histoire  de  la  guerre  du  Péloponèse 
de  Thucydide.  Comme  nous  Tavons  indiqué  ci-dessus,  ces 
discours  n'ont  pas  de  rubri(iues.  Les  voici  dans  Tordre  où 
les  donne  le  ms.  Ii-68  qui  d'ailleurs  respecte  Tordre  de 
Thistorien  grec  : 

Livre  I  : 
Chap.  VIII  :  Discours  des  ambassadeurs  d'Athènes  au  sénat 

de  Lacédémone. 
IX  :  Discours    du    roi    Archîdamus    aux   Liicédé- 
moniens  contre  la  guerre. 

X  :  Discours   d'Esténelcide  qui  décide  la   guerre 

contre  Athènes. 
XIII  :  Discours   et    proposition  des    Corinthiens  au 

sénat  de  Lacédémone. 
XVII  :  Discours  de  Périclès  au  sénat  d'Athènes. 

Livre  II  : 
Chap.    III  :  Discours  d'Archidamus,  roi  de  Sparte,  aux  La- 

cédémoniens  pour  la  guerre. 
IV  :  Discours  de  Périclès  aux  Athéniens. 
Vn  :  Discours  de  Périclès  en  Thonneur  des  morts. 
IX  '.Discours  de  Périclès  au  peuple  d'Athènes. 
XVI  :  Discours  de  Formion,  capitaine  des  Atliéniens. 

Livre  III  : 
Chap.     II  :  Discours  des  gens  de  Mitylène. 

V  :  Discours  de  Teutiaple  d'ÉIée  à  ses  compagnons. 

VI  :  Discours  de  Cléon  au  sénat  d'Athènes. 

VII  :  Réponse  de  Diodote  à  Cléon. 

IX  :  Défense  des  Platéens  devant  les  juges  de  Lacé- 
démone. 
X  :  Discours  des  Thébains  contre  les  Platéens. 

Livre  IV  : 
Chap.       I  :  Discours  de  Démosthène  aux  Athéniens. 

II  :  Discours  des  Lacédomonîens  aux  Athéniens 
demandant  la  paix. 

VIII  :  Discours  d'Hermocrates  de  Syracuse  aux  Si* 

cîliens. 

XI  :  Discours  de  Brasidas  aux  Acanthîens. 

2 


18 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


XI;  Discours  dePagondasaus  Béotiens. 

XII:  Harangue  d'Hippiicratc  aux  Athéniens. 

XVII  :  Discours  de  Brasidas  aux  troupes  du  Pélopo- 

nèse. 

Livre  V  : 

Cliap.      II  :  Discours  deBrasidasauxtroiipesduPélopouèse. 

Livre  VI  ; 

Cliap.     III  :  Discours  de  Nicias  devant  le  sônatet  le  peuple 

d'Atliènes, 

IV  :  Discours  d'Alcibiade    aux  Atliéuiens. 

V:  Discours  de  Nicias  aux  Athéniens. 

VII  ;  Discours  d'Hermocrate  au  sénat  de  Syracuse. 

VIII  :Discour.sd'Atlii''nagore  aux  Symcusains. 

XII  :  Harangue  de  Nicias  aux  Athéniens. 

XIII  :  Discours  d'Hermocrate  aux  Syracusains. 

XIV  ;  Discours  d'Hermocntte  aux  Cainarinéen.s . 
XV  :  Discours  d'Euphémus,  député  d'Athènes,  aux. 

Camarinéeus, 
XVI:  Discours  d'Alcibiade  aux  Lacêdémoniens. 
Livre  VII  ; 
Cliap.  XI  :  Discours  de  Nicias  aux  Athénien». 

XII  ;  Discours  de  Gylippe  aux  Syracusaine. 
XIII:  Discours  de  Nicias  aux  Athéniens. 
II.  Fol.  70  blanc.  Fol.  71,  capitale  en  or  et  couleurs,  avec; 
répétition  de  l'encadrement  du  fol.  1.  Rubiique  : 

Aqiii  comiencan  las  oraciones  el  arenguas  de  la  ystoria 
troyana  asi  de  conseilos  como  de  conueniendas  et  tratta- 
mientos  hauidos  entre  los  griegos  et  los  Troyanoe  et  olras 
naijiones  que  incidcntalment  tovaron  a  la  diclm  ystoria.. 
Rubrica. 

Texte  :  «  Siguese  lu  primera  orai-imi  pont  entendiraiento 
de  la  quai  vos  deuedes  presuponcr  que  Jasou  fue  lilIO' 
de  Heson  el  quai  Heson  seyendo  agrauado...  »  Fol.  94, 
col.  B.  Expticit  :  «  por  do  millor  pueda  seyer  recomen" 
dada  a  la  memoria.  F.xplicit  Deo  gracia*,  n 

Cet  extrait  de  la  Historia  troyana  d'après  Guydo  de 
Cotumna,  que  le  traducteur  appelle  Hugo  de  Colupnis,  est, 
comme  l'ouvrage  antérieur,  écrit  en  aragonais. 

A  première  vue.  on  reconnaît  dan»  ce  manuscrit  tous  les 


m.    THUCYDIDE  19 

caractères  distinctifs  des  volumes  exécutés  par  ordre  et  par  les 
soins  de  Juan  Fernândez  de  Heredia  grand  maître  de  TOrdre 
de  Sain t-Jean-de- Jérusalem.  11  est  vrai  que  nous  ne  trou- 
vons dans  cet  ouvrage  ni  les  armes,  ni  le  portrait  dont  le 
grand  maître  aimait  à  orner  les  livres  écrits  sous  ses  auspices, 
mais  laphysionomie  des  manuscrits  de  cette  provenance  est  si 
particulière  qu'on  ne  peut  s'y  tromper.  D'ailleurs,  l'ornemen- 
tation du  premier  des  deux  ouvrages  contenus  dans  le  Ii-68  n'a 
pas  été  finie,  et  c'est  précisément  dans  l'espace  compris  entre 
l'encadrement  et  le  texte  que  les  miniaturistes  mettaient, 
dans  une  grande  capitale  carrée,  le  portrait  du  grand  maître. 
Les  encadrements,  le  vélin,  le  format,  l'écriture  (une  mi- 
nuscule gothique  grande  et  droite},  la  réglure,  les  colonnes, 
tous  les  signes  extérieurs  frappent  par  leur  identité,  lors- 
qu'on compare  le  Ii-68  aux  manuscrits  de  la  fameuse  Chro- 
nique de  Heredia.  Les  caractères  internes  sont  tout  aussi 
significatifs.  D'abord,  la  langue  aragonaise  commune  à  tous 
les  livres  de  Juan  Fernândez,  puis  le  contenu  du  manuscrit, 
le  choix  des  œuvres  qui  révèle,  une  fois  de  plus,  la  constante 
préoccupation  du  gi-and  maître  de  Saint-Jean-de-Jérusalem, 
dont  l'esprit,  toujours  tourné  vers  la  Morée,  tâchait,  par  tous 
les  moyens  possibles,  d'éveiller  pour  la  Grèce  l'intérêt  de  ses 
contemporains  et  d'apprendre,  le  mieux  qu'il  pouvait,  les 
choses  de  ce  pays.  11  avait  fait  traduire  les  ViesAe  Plutarque 
pour  connaître  la  biographie  des  Grecs  illustres,  il  fit  tra- 
duire Thucydide  pour  connaître  les  discours  des  grands  capi- 
taines et  des  grands  orateurs  dont  il  savait  la  vie.  La  manière 
dont  ce  volume  est  composé  prouve   combien  l'esprit  de 
Heredia  était  à  la  fois  curieux   et  actif.  Il   n'avait  pas   le 
temps  de  s'attarder  aux  longues  lectures,  et  c'est  sans  doute 
pourquoi  il  fit  traduire,  de  Thucydide  etder///sto//'6'6/^  Troie, 
les  discours  qui  résument   les  situations  et  contiennent  la 
substance  de  ces  livres. 

Ce  manuscrit  de  Heredia  est,  nous  l'avons  vu,  relié  avec  les 
heaumes  et  les  armes  du  Marquis  de  Santillane  sur  les  plats. 
Ceci  nous  prouve,  et  c'est  important,  que  le  Marquis  a  eu  con- 
naissance des  travaux  humanistiques  exécutés  sous  les  aus- 
pices du  grand  maître  etqu'il  apu  acquérir  des  manuscrits  de 
cette  provenance.  En  effet,  maintenant  que  nous  avons  trouvé 
un  manuscrit  Heredia  sous  la  reliure  de  Santillane,  il  n'y  a 


20  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

plus  de  raison  pour  douter  <jue  le  Marquis  n'ait  possédé  tous 
los  manuscrits  du  grand  maître  conservés  dans  la  biblio- 
thèque Os  una.  Amadorde  los  Rios  {Obras  del  marqués  de 
SantUlana,  p.  609,  ne  s'est  même  pas  douté  de  l'existence  des 
discours  de  Thucydide,  et  il  ne  mentionne  pits  les  extraits  de 
VHistoria  (royana  en  parlant  des  autres  manuscrits  de  cet 
ouvrage.  Pourquoi  Santillane  a-t-il  faitrelier  ce  manuscrit 
et  non  pas  les  autres  de  même  provenance  ?  C'est  que  les 
autres,  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  portaient  des 
signes  de  propriété  qu'il  eût  été  difficile  de  taire  dis[>iirditre 
sans  abîmer  le  livre. 

Corame  le  fait  remarquer  M.  Morel-Fatio, dans  la  préfac© 
de  son  édition  de  la  Cronica  de  Morea  {Orient  latin, 
1885  .  les  testes  aragonais  publiés  sont  encore  peu  nombreux, 
c'est  pourquoi  nous  donnons  ici  un  extrait  de  chacun  des 
deux  ouvniges  contenus  dans  notre  manuscrit.  Comme 
pour  les  Vifs  de  Plutarque,  la  traduction  a  dû  être  faitesur 
le  grec  directement,  puisque  ce  n'est  qu'en  1452  que  Laurent 
Valla  remit  au  pape  Nicolas  V  la  première  traduction  la- 
tine de  Thucydide  [Cf.  Voigt,  Widerbel.  d.  class.  Alter- 
thiims.  3"  édit.,  Berlin,  1893,  t.  II.  p.  184). 

Comme  pour  les  Vies  de  Plutarque  l'auteur  de  la  version 
de  Thucydide  a  sans  doute  été  \e /ilosajb  greco  diiamato 
Domitri  Talodiqtii,  dont  nous  parlent  tous  les  manuscrits 
de  la  version  italienne  des  Vies  de  Plutarque  faite  sur 
l'aragonais.  A  quelle  époque  furent  traduits  ces  discours 
tirés  de  Thucydide?  Nous  ne  pouvons  le  dire.  Par  une 
lettre  de  Jean  I*'  d'Aragon  au  grand  maître  Juan  Fer- 
oàndez  de  Heredia  nous  savons  qu'en  1384  ce  dernier  avait 
auprès  de  lui  ix  Avignon  un  philosophe  grec  qui  lui  tradui- 
sait ses  livres.  Voici  les  teimes  mêmes  de  la  lettre  royale  : 
Olrossi  hauemos  cntendido  que  Dos  hauedes  aqui  unfilosoffo 
de  Grecia  qui  cos  trans/ada  Hbros  degrech  ennuesfra'len- 
ffua.  M.  Antonio  Rubirt  y  Lluch(  1  )  admet,  sans  hésitation,  que 
le  /llosqffo  de  Grecia,  dont  parle  Jean  I",  est  XeJUosafo greco 
desmanuscrîtsitaliens.à  savoir  Domitri  Talodiqui,  qui  aurait 
ainsi  suivi  le  grand  maître  de  l'Ordre  de  Saint- Jean-de-Jéru- 


1.  tïomcnaje  ûMeaéndety  Petai/o,  t.  H.  La  hngua  i/la  c 
lanat  en  Grceia,  p.  111. 


III.   THUCYDIDE  81 

salem  de  Rhodes  à  Avignon.  Cela  est  fort  probable  en  effet, 
mais  les  données  dont  nous  disposons  ne  nous  permettent 
pas  encore  de  l'établir  absolument.  Nous  savons,  grâce  aux 
rubriques  des  manuscrits  du  Plaiarqiie  italien  (1),  que  ce 
texte,  traduit  de  grec  anci(Mi  en  grec  moderne  par  Talodiqui, 
fut  retraduit  de  grec  moderne  en  aragonais  par  undominicain 
resté  anonyme,  dont  on  nous  dit  seulement  qu'il  était  versé 
dans  les  sciences,  instruit  en  langues  et  bon  historien,  et 
qu'il  fut  évoque  de  Tudrrnopoli  (on  trouve  aussi  les  formes 
Lndernopoli,  Lnclercopoli,  AndrinopoU)  2). 

Les  discours  tirés  de  Thucydide  ont-ils  aussi  passé  par 
le  grec*  moderne  avant  d'être  traduits  en  aragonais  ?  Ru))i6 
y  Lluch,  se  fondant  sur  les  moti^  de  rjfcr/t  en  niu^tralenr/ua 
de  la  lettre  de  Jean  V^  d'Aragon,  croit  que  le  traducteur  grec 
savait  Taragonais.  Il  est  certain  qu'à  l'époque  où  Talodiqui 
fit  en  grec  moderne,  et  à  Rhodes,  la  version  des  Vies  de  Plu- 
tarque,  il  ne  savait  pas  Taragonais.  L'a-t-il  appris  par  la 
suite,  et,  s'il  Ta  appris,  le  sut-il  jamais  assez  bien  pour  tra- 
duire en  cette  langue  des  œuvres  difliciles,  et  put-il  jamais 
se  passer  de  l'évéque  de  Tudernopoli  ou  de  tout  autre  colhi- 
boniteur  ? 

Rubiô  y  Lluch,  dans  son  article  consacré  iila  lenfjna  ij  la 
culturel  ratai anas  en  Greria.  en  eJ  si(/lo  XIV  {Homenaje  a 
Menénde^  y  Pelayo,  t.  II,  p.  119),  publie  une  lettre  latine 


1.  Citons,  pour  donner  un  exomple  de  ces  rubriques,  celle  du  ma- 
nuscrit 1568  de  la  Bibliot.  Riccardi  de  Florence  :  ms.  du  XV'  siècle, 
fol.  4  : 

Quicomincla  la  cronlr/ifitli  Phittircho^  la  r/ufflo  fut*  tntslalaln  di 
(jraiiuiticlia  f/rcf/Iia  in  ttoh/an'  ;/rnco  in  Rudi  per  itno  ft/osfifo  f/rcro 
chianiato  Domlfrl  T(i!odif/ni,  o  di  f/rrco  fit  trnshtiata  in  aniffoncse 
por  nno  frafe  prodir/uftora  unschoiio  di  Tudernopoli,  molto  sofficicnic 
grecho  e  choricho  in  diucr.sr  iscirn^io  o  (/randt*  istoriof/rafo  o  sperto  in 
diucrse  linf/ftuc,  pci-  roinundunirnto  drl  molto  viurronto  in  Christo 
pddrersinfjniorr  /ncsstva //-(dr  Giouunni  di  Choledra  (sic)  perla  (jra:?ia 
di  Dio  maestro  e  sinf/niore  dello  ispedale  di  Santo  Giouanni  di  Gie- 
rusaleni  la  f/itale  cronieha,  etc.  Cf.  Morp^rg^,  Cal.  des  mms.  de  la 
Bihliot.  Riecardi,  vol.  I,  fasc.  7,  n"*  1567 et  1568.  Voyez  aussi  \m\v 
ce»  rubriques  Randini,  t.  V.  pour  les  mnis.  de  la  Laurentienne, 
et  celui  qui  pi*ovient  de  Santa-Ci-oce  et  se  conserve  également  à  la  Lau- 
rentiennc. 

2.  Qaétif  et  Ech^rdy  S criptoros,  t.  II,  p.  994. 


22 


nmLioTnÈQrF,  nu  marquis  de  santillane 


écrite  par  le  roi  Jean  I"  d'Aragon  le  24  mars  1396,  où  il 
exprime  aux  prieurs  de  l'Ordre  de  Saint-Jean  en  Aquitaine, 
en  Auvergne,  àToulouseet  à  Saint-Gilles,  son  regret  de  ta 
mort  du  grand  maître  Juan  Fernàndez  de  Heredia.  et  où  il 
les  prie  de  lui  faire  tenir  les  livres  que  celui-ci  possédait,  à 
savoir  :  /es  Vies  de  P/utarque>  la  Grant  Crônica  de  E$- 
panya,  la  Crônica  de  Moren  et  ia  Grant  Crônica  de  toa 
conqueri  dores. 


Liei'e  II,  chapitre  IX:  Discours  de  Périclés  anpeiiple  d'Athènes. 

(Fol.  19  V")  Apleguados  los  Alhenienos  Pericles  se  metiocn  média 
et  dixo  :  0  Alhenienos  ya  sabia  yo  anles  que  scria  blasmado,  por  la  ' 
quai  coaa  vos  he  fecho  aple^uur  aqui  por  recordar  vos  et  encara  re- 
prender  vos  porque  ni  a  nii  blasiuades  justament  ni  soes  paçientes 
en  la  adiiersidat  ear  yo  pionso  que  qiiando  prospéra  la  çiudat  mas 
leugerament  podrîe  ayudar  a  cascun  de  sus  ciudadauos  ;  si  es 
aducrsidal  en  que  no  podrîe  cada  un  çiudadano  prosperando  ayu- 
dar a  su  ciudat  quando  vcniese  de  toto  en  aduersidat  ;  si  la  comu- 
nidat  prospéra  et  la  çiudat  viene  a  menos  o  algiino  de  sus  Qiuda- 
danos  no  se  désespéra  seyeudo  ayudado  de  su  lierra  pues  la(;iudat 
puede  portar  la  aducrsidat  de  cada  uno  el  uno  solo  no  puede  aup- 
portar  la  aduersidal  de  la  ciudat  porque  es  conueniblc  cosa  que 
sea  ayudada  de  todos  mas  todo^  vosotros  et  cada  uno  seyendo 
vencido  de  su  proprio  dolor  aues  abandonado  vuestro  comun  sal- 
uamiento.  Et  yo  so  represo  porque  vos  conselle  la  empresa  de  ' 
aquesia  guerra  et  encara  reprendes  vuestras  proprias  personas 
pues  que  todos  fuestes  en  la  congreguaciou  et  uonsenlimiento  del 
dieho  (loi.  30)  consello.  Et  agora  blasmades  a  mi  que  si  liuuies  l 
conoscido  la  inconueniençia  la  auria  tnagniFestada  a  la  congre- 
guacioD  como  aquel  que  anio  el  bien  de  mi  tierra  et  no  me  cor-  i 
rumpo  por  moneda  porque  qui  sabe  el  siente  el  prouecho  et  no  la 
dize  a  sus  ciudadauos  tanio  vale  como  si  no  se  auisas  ni  lo  sopiea  i 
et  qui  lo  siente  et  lo  dixe  si  no  ama  de  l>uen  coraçon  su  tierra  bien  ' 
lo  dira  mas  no  como  se  deue  dir  et  si  por  venlura  lo  dira  como  se 
deue  si  es  cobdîcloso  de  moneda  sus  virludes  no  valen  ren  la[s]  quales 
vîrtudes  no  vos  deuen  semblar  que  yo  lasaya_el  pues  que  Tuestes 
contentos  del  consello  que  vos  di  sobre  aqdesfa  guorra  no  me  deues 
agora  inculpar  ni  blasmar.  Porque  granl  follia  vos  série  si  entra- 
sedes  en  esta  guerra  que  neçessarlo  no  vos  (ucs  mas  necessario 
era  que  una  de  dos  casas  se  fizies  que  nos  diusmetiesemos  a  la 
senyoria  de  nuestros  enemigos  o  por  fuerça  de  batalla  saliesemos 


[H.    THUCYDIDE  ?3 

■laerra  de  lur  subiecîon  et  senyorïa.  Aquel  deue  seyr  inculpado  et 
represo  que  squiua  la  Ruerra  mas  no  qui  la  mantiene.  Et  quanto 
yo  so  de  una  opinion  ({iio  no  la  ei^quiue  ni  la  lire  açagua.  Ma^i 
vosoiros  aues  mudado  consello  et  entençion  porque  nolo  yinagi- 
nastes  quando  no  auiedes  nenguna  tribulagion  et  agora  que  aues 
ouido  passion  vos  arepentides  et  dezides  que  mi  consello  no  era 
bueno  no  por  otra  cosa  sino  por  la  inconstançia  de  coraçon  et  pen- 
samiento,  mas  el  çaguero  aduenimiento  de  prouechoeneara  noes 
magnifiesto  a  lodos,  afilaqueçiendo  (fol.  20  v°]  vos  assi  grandament 
por  poca  cosa  que  no  podes  sofrir  nenguna  cosa  segunt  la  animo- 
sidat  que  mostrauades  en  el  prinçipio  el  es  verdat  que  el  sfuerço 
humilia  todas  las  cosas  que  auienen  subitament  speçialment  si  es 
cosa  înrazonable  como  es  stada  aquesta  i)es(ilencia  enipero  segunt 
la  grandeza  et  tuerça  de  nuestra  ciiidat  la  quai  es  grande  et  pode- 
rosa  el  husada  en  los  lienipos  passados  a  protiperidades  et  a  tribu- 
latiooes  nos  conuicne  agora  sofrir  la  aduersidat  et  las  cosas  graues 
por  lai  que  nuestra  flaqueza  no  fagua  pcrder  la  dignidat  de  nueslra 
Ciudal  de  que  se  nos  sîgue  en  luguar  de  anliguo  honor  nueuo 
blasmo  porque  los  honores  egualment  iudguau  a  blasmar  un  ^iu- 
dadanu  de  una  famosa  çiudat  que  por  su  pu^iilamînidat  se  muestra 
coharl  etaquellos  quese  lienen  no  deuidamenl  sino  son  de  famosa 
Ciudal  porque  daqui  aiiani  cada  uno  deue  dexar  su  propria  Irîbu- 
laçion  et  dolor  et  dar  buena  diligençia  en  nuestro  comun  salua- 
miento.  Et  si  vos  dubdaes  que  la  guerra  sera  trop  luengua  et  no  lo 
podres  durar  va  vos  he  dicbo  que  no  lo  pensaes  bien  porque  vos 
quiero  dezir  una  rasa  que  iamas  no  la  huystcs  la  quai  no  dixe 
alcomencamiento  ni  la  diria  agora  porque  sembla  grantloor,  sino 
porque  vos  veo  de  lodo  smagnados  el  fuera  de  virtut;  vosoiros 
ymaginades  que  no  senyoreades  olra  cosa  sino  aquellos  que  auedes 
en  vuestra  ligua  et  amistad,  mas-yo  vos  mostrare  que  de  las  cosas 
que  son  mayores  el  mas  neçessarias  en  esli  mundo  son  assaber 
|fol.  21]  :  el  mar  et  la  lierra,  senyorcades  la  una  de  todo  aquesta 
es  la  mar  porque  no  ya  {sic)  emperador  ni  ninguna  olrageate  que 
sea  sufiçienl  a  resislir  nuestra  tuerça  marina  porque  a  conpara- 
cion  de  asi  granl  poder  no  es  res  lo  que  pensaes  auer  perdido  en 
casas  el  en  possessioues  et  mostraes  que  sodés  detechos  por  aquesta 
perdida  assi  que  no  fecha  mençion  de  taies  perduas  deues  auer  en 
memoria  que  si  seredes  diligentes  a  saluar  la  liberlal  de  vuestra 
çiudal  reaquistaredes  con  bonor  lo  que  aues  perdido.  Et  si  vos  dius- 
metedes  a  otri  con  el  vituperio  que  aduze  la  subiecçion  perdres 
encara  aquello  que  auedes  pues  no  vos  querades  mostrar,  en 
aquestas  dos  cosas,  menores  de  honor  que  vuestros  parientes  los 
quales  lo  cooquislarou  con  grant  treballo  de  lurs  persoaas  en  las 


34 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SAKTILLANE 


neçessidades.  El  saluandolo  con  grant  diligencia  lo  dexaron  avoso- 
trusporherelageencaraosmasdeïihoiiora  un  hcobrepcrderaquello 
ha  que  si  pierde  lo  que  demanda  viniendo  a  nienos  de  su  entençion 
porque  no  nos  deuemos  mouer  contra  nuestro»  eneniigos  no  sola- 
ment  con  sperança  inaa  encara  monospreçiandolos  car  ïlgunas 
veguadas  el  honbre  lemeroso  toma  sjieranca  quua  viene  en  alguna 
prosperidat  sin  prouedimento  aquel  deue  nienospreçiar  su  enemt({o 
que  es  çierto  que  lo  aobrepuya  de  seso  el  quai  seso  se  dize  que 
régna  mas  eu  nus  que  en  todos  ]o!>  otros  pues  seso  et  despreçio  en- 
semble dan  audaçiaseguraet  la  sperança  es  inciertade  prosperar; 
masel  seso  (toi.  21  vo)noesinçiertoporquenoes  sin  prouediniiento. 
Deues  pues  ayudar  a  la  dignidal  devoestra  çiudat  no  queriendo 
fuyr  al  treballo  en  aquesia  cosa,  deues  dar  grani  diligencia  por  tal 
que  on  luguar  de  libertat  no  seades  lechos  sieruos  et  deues  auer 
cura  de  no  perder  la  senyoria  por  la  quai  si  la  perdes  seres  des- 
Iroydos  de  lodo,  et  porque  la  aues  conquistada  liranescamenl 
parère  injusta  delenerta,  mas  dexarla  es  nianiHesto  pertglo  et 
los  que  piensan  el  contrario  nolo  piensan  bien,  lo^  quales  con  lur 
(con  lur)  consello  podrien  liugerament  feruenir|?)  los  enemigos  et 
combatir  nuestraciudat  encara  aqueslos  solos  serien  sufii<;ienles 
a  destroyrla  si  huuiessen  cabo  de  senyoria  pues  no  seades  enguan- 
yados  de  tal  çiudadano  ni  querades  auer  mala  voluntat  contra  mi 
porque  los  enemigos  liaii  guastado  lo  que  han  podtdo  segunt  la 
husanca  de  la  guerra  porque  no  vos  quisiesles  subiuguar  a  lur 
senyorya,  vosoiros  me  queres  mal  por  razon  de  la  guerra  et  de  la 
enfermedat  a  sinrazon  porque  la  guerra  comunament  la  consin- 
tiestes,  por  la  pestilencia  de  enfermedal  porque  assi  como  si  vos 
fues  ventda  alguna  prosperidat  no  auriedes  pensado  que  endo  fues 
stado  causa,  lanpoco  no  deuodes  echar  la  culpa  de  la  enfermedat 
sobre  mi,  masconuienenosde  neçessidat  sofrir  la  disciplina  de  los 
dioses  con  Immildal  et  la  (uerça  de  los  enemigos  vigorosament 
car  Duestra  çiudat  es  husada  a  laies  cosas  de  grant  tiempoenl'aqua 
et  por  aquesto  es  famosa  porque  no  se  abandona  ni  se  humilia 
(loi.  22)  a  los  conirarios  aduenimientos  de  la  quai  remandra  me- 
moria  perpétua  encara  que  agora  viniesse  ha  menos  porque  natu- 
ralment  todas  las  cosas;  del  mundo  vienen  a  menos,  encara  diran 
que  liabitamos  la  mas  rica  grant  et  famosa  çiudat  de  la  Ëlada.  Et 
yo  se  bien  que  a  los  que  plaze  beuir  pacificameni  me  reprehendran 
de  lo  que  yo  digo,  mas  qui  es  diligente  el  animoso  lo  loam  et  si 
dezides  que  somos  mal  queridos  aquesto  han  todos  aquellos  que 
aman  senyorear,  car  sabet  ^'ierlament  que  qui  no  abandona  la 
dignidal  por  occasion  de  enuidia  es  bien  cunsellado  porque  la 
eouidia  no  dura,  mucbo  mas  la  dignidal  del  honbre  que  ama  houor 


I 


I 


IH.   THUCYDIDE  25 

tara  et  es  perpétuai  a  todos  tiempos.  Pues  considerando  el  honor 
que  auies  après  et  de  quanto  deshonor  seres  f uera  mostrando  agora 
vuestra  prudencia  et  bondat,  seyet  magnanimosdeconquistar  faraa 
et  loor  en  el  tiempo  présent  por  al  tieinpo  aduenidero  et  no  queraes 
enuiar  embaxadores  a  los  lacedemonyosni  magnifestar  les  el  dolor 
de  la  passion  sdeuenida  sobre  vos  porque  aquellos  de  los  quales  la 
entencion  no  se  vencedel  dolor  et  son  pacientes  en  las  tribulaçiones 
son  fuertes  a  vençer  lurs  eneniigos. 


Narraeion  fecha  por  Ullxen  al  Rejj  Idiiuxeu  de  lom  desnuentu- 
rados  cason  esdeuenidos  a  el  despnes  que  se  anin  pariido  de  Tror/a, 

(Foi.  90  v")  Verdat  es  senyor  Rey  que  despues  que  Troya  fue 
presa  de  la  quai  prision  sin  falta  yo  fuy  una  grant  partida  yo  me 
meti  en  la  mar  con  muchas  naos  mi  as  plenas  et  cargadas  de  mu- 
chas  riquezas  e  con  grant  copia  de  oro  ci  de  argent  de  lo  de  los 
Troyanos  et  con  grant  companya  de  mis  familiares  et  seruidores. 
Et  primerament  nauegando  por  muchos  dias  prosperament  aplegue 
a  hun  puerto  que  comunment  es  clamado  Mima  et  alli  (y)  deualle 
en  tierra  con  los  mios  por  recrear.  A  do  yo  stuue  segurament  por 
algunos  dias  por  como  non  trobe  ninguno  que  fizies  ningunt  enoyo 
a  mi  nin  a  los  mios.  Et  après  yo  me  parti  del  dicho  puerto  et 
auiendo  buen  viento  vine  al  puerto  clamado  Colbothofagos  et  alli 
semblantment  con  los  mios  estuue  algunos  dias.  Mas  como  los 
mintirosos  et  enguanyosos  vientos  me  mostraron  buen  viento  et 
pacitico,  yo  me  parti  del  dicho  puerto  et  quasi  por  très  dias 
siguientes  yo  nauegue  prosperament,  mas  la  hora  subitament  se 
leuanto  una  tempestat  de  vientos  et  el  ayre  de  sereno  que  era  a  so 
hora  et  se  torno  escuro  et  me  aturmento  con  grant  mortaldat  de 
tempestat  echando  me  agora  aca  agora  alla  nin  sabia  ado  naue- 
gaua  nin  a  quai  part  yua.  Et  final  ment  a  la  cagueria  aquella  tem- 
pestat me  costrinyo  por  fuerca  et  contra  mi  voluntat  de  arribar  en 
Sicîiia  a  do  yo  passe  muchos  traballos  et  enoyos.  (Onde  deuedes 
saber  que  en  Sicilia  a  do  yo  passe  muchos  treballos  et  enoyos). 
Onde  deuedes  saber  que  en  Sicilia  eran  dos  hermanos  Heyes  de  los 
quales  ei  uno  era  cliamado  Sorgon  (sic)  et  el  otro  Cicople.  Aquestos 
dos  reyes  vinieron  contra  mi  et  vidiendo  mis  naos  plenas  de  tan  tas 
riquezas  metieron  las  por  fuerca  a  robo.  Et  quanto  trobaron  en 
ellas  todo  lo  sacaron  et  lo  aduxieron  con  granf  multitut  de  sus 
caualleros  armados  et  lo  peyor  fue  que  sobreuinieron  dos  filios 
suyos  caualleros  muyt  strenuos  et  muyt  batallosos  de  ios  quales  ei 


S6 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


UDO  era  clamado  Alisan  et  ellotro  Potifemus.  Aqueatos  corrieron  en 
mis  caiialleros  e[  malaron  cîenlo  de  ellos  et  prendieron  a  mi  et  a 
Allenor  uno  de  mis  companyeros  et  metieron  nos  a  entramos  en 
carcel  en  hun  castillo.  Et  aquei^ti  l'olifemus  auia  una  hermana 
muyt  bella  et  auiendo  la  visto  Altenor  se  enuendio  en  su  amor.  Et 
enlazado  de  sn  amor  torno  mucho  sin  seso.  El  desta  manem  me 
tuuo  el  diclio  Polifemus  en  Sioilia  presopor  VI  nieses.  Empero 
que  despues  me  fino  granl  prouechoet  lionrra.  Mas  Altenor  en 
tanlo  raetio  su  diligencia  cerca  de  su  grant  amor  que  de  noehe 
el  saco  la  hermana  de  PolKemus  depoderio  de  un  secrotarlo  de  su 
padre  et  la  aduxu  cou  sigo,  la  quai  cosa  venida  a  la  noticia  de  los 
suyos  mucho  se  contristaro.  Por  la  quai  co^a  el  dicho  Polifemus 
aquella  noche  una  otra  vegada  tomo  armas  et  con  muyt  grant 
companya  de  caualleros  corrio  contra  (fol.  im  v")  mi  et  contra  los 
mios.  Et  los  suyos  recobraron  la  hermana  de  Polifemus  el  quai 
ânalment  corrio  eontra  mi  et  yo  reststiendo  le  por  me  deffender 
quebre  le  un  ollo  et  la  hora  con  aquellos  mis  companyones  que 
auian  escapadoyo  me  reculli  conaquellosmiosenmis  naueset  me 
parti  con  ellos  aquella  noche  de  Sicilia.  Et  après  nauegando  dere* 
oliament  el  vientopor  fuerca  me  lancoen  la  isla  Eolides contra  mi 
volunlat.  Et  en  aquesta  isia  auia  dos  mocas  hermanas  muyt  bellas 
lasquales  eraii  senyoras  de  la  dicha  isla  et  eran  huuidas  por  muy 
iustruydas  el  ensenyadas  en  la  art  de  la  ingromancia  (sic)  et  de 
los  encaiitamenies.  Onde  a  qualesquier  mareantes  que  la  fortuua 
echaua  en  aquella  isla  ellas  los  retenian  et  los  trauauan  tan  fuerr- 
ment  non  tan  solament  con  muyt  grant  beldat  como  encara  con 
lurs  magicos  encantamentos  que  los  que  alli  enirauan  non  auian 
aperanca  mas  de  poderse  partir  de  aquella  isla  et  lodos  los  otros 
cuydados  se  oblidauan  entanto  que  si  alguuos  trobauauan  [aie] 
rebelles  a  sus  mandamienlos  de  continent  los  transformauan  en 
bestias.  Pues  que  asi  es  la  una  délias  este  es  aquella  que  mas  ado 
trinadaeraenesta  sçiençiaera  clamada  Ciroes  et  por  otro  nombre 
encara  Calipsa  asi  que  en  poderio  de  aqueslas  dos  me  aduxo  la 
fortuna,  de  las  quales  la  una,  eslo  es  Circes  se  embriago  en  mi 
amor  et  me  dio  sus  beurages  et  con  las  celadas  do  sus  encanta 
(fol.  I9'i)  mentes  asi  locament  me  ligo  que  por  hun  anyo  entrego 
non  huue  poderio  de  partir  me  délia  en  el  quai  aiiyo  ella  se  em- 
prenyo  de  mi  el  concibio  un  fillo  el  quai  despues  que  tue  nascido 
crecio  e  fue  varon  muyt  batalloso.  Mas  yo  meti  cura  et  dilipeneia 
en  mi  proposilo  como  me  pudiesse  partir,  mas  Circes  fue  por  ende 
mucho  airada  quando  lo  sintio  et  penso  detenerme  con  sus  artes 
magicas,  mas  yo  qui  de  aquella  arte  semblaniment  era  bien  adoc- 
trînado  con  contrarias  obras  yo  destruy  e  anuUe  todos  sus  experi- 


III.    THUCYDIDE  27 

mentos  et  desta  manera  una  arte  es  enganyada  e  tnifada  por  otra 
art  con  contrarias  operaciones  et  argumentes.  Et  en  tanto  valieron 
effectualment  mis  artes  que  yo  con  mis  coiipanyeros  que  alii  eran 
me  parti  de  Circe  la  quai  era  muyt  triste.  Mas  que  me  aproueclio 
aquelia  parti da  pues  que  era  turbado  ei  mar  e  el  viento  me  écho 
enlatierra  de  la  Reyna  Calipsa  la  quai  con  sus  artes  asi  ligo  a  mi 
et  a  los  mios  que  mayor  tiempo  que  yo  non  quisiera  me  detuuo  con- 
sigo.  Empero  aquelia  tardanca  no  me  fue  muyt  enoyosa  por  la 
beldat  de  la  dicha  Reyna  que  era  muyt  marauellosa  et  por  las 
affecciones  plazenteras  que  yo  trobe  en  ella  la  quai  muyt  mucho 
se  esforco  de  complazer  a  mi  et  a  los  mios.  Et  a  la  cagueria  por  la 
industria  de  mi  seso  yo  fize  que  délia  me  parti  saluo.  Empero  que 
con  muyt  grant  pena  me  parti  et  con  treballo  como  seya  verdat  que 
las  mis  artes  apenas  pudieron  resistir  contra  las  suyas.  Et  après 
yo  (fol.  192  v°)  nauegando  con  mis  conpanyeros  vine  a  una  otra 
isla  en  la  quai  estaua  un  santo  oratorio  que  por  gracia  diuinal  daua 
ciertas  respuestas  et  verdaderas  a  los  qui  le  demandauan.  Onde 
con  grant  studio  yo  demande  muchas  cosas  a  esti  oratorio  entre 
las  quales  yo  le  demande  affectuosament  que  se  fazia  de  nuestras 
aimas  despues  que  eran  exidas  de  nuestros  cuerpos.  Et  de  todas 
las  cosas  que  le  demande  huue  del  cierta  respuesta,  sacado  del 
periglo  de  las  aimas  que  non  pude  auer  del  ninguna  cierta  res- 
puesta.  Et  como  un  viento  que  creya  que  fuesse  bono  buffasse  yo 
me  parti  del  dicho  oratorio  et  aquel  viento  me  costrinyo  de  pasar 
por  un  lugar  muyt  pleno  de  periglos.  Onde  yo  vine  a  aquel  mar  ado 
andan  las  Serenas  que  son  unas  marauillas  del  mar.  Et  son  estas 
Serenas  del  ombligo  arriba  de  forma  de  muUer  e  han  la  cara  de 
virgen.  Et  del  hombligo  enta  yuso  han  comun  forma  de  pex.  Et 
aquestas  son  muchas  et  resueluen  sus  cantos  con  marauelloso  son 
en  tan  dulces  melodias  que  tu  te  penssarias  que  sobrepuyassen  a 
los  cantos  celestiales  en  sones  et  concordancia  de  bozes  entanto  que 
los  misérables  qui  por  alli  nauegauan  reguardando  a  ellas  asi  son 
liguados  et  presos  de  tanta  dulcedumbre  de  sus  cantos  que  deuallan 
las  vêlas  de  sus  naos.  Et  dexan  los  remos  leuantados  en  alto  et 
cessan  de  nauegar.  Et  por  ende  en  tal  manera  aquel  canto  em- 
briaga  los  coracones  qui  los  misérables  qui  lo  oyen  todos  (fol.  193) 
los  otros  cuydados  pierden  e  tanto  les  falaga  et  les  recréa  al  oyr 
la  dulcedumbre  délias  que  quasi  del  todo  se  oblidan  a  si  mesmos 
et  nîn  demandan  comer  nin  beuer  et  el  coracon  se  les  caye  en  un 
sabor  de  suenyo  por  el  quai  del  todo  vienen  a  dormi rse,  a  los  quales 
decontinent  que  las  Serenas  los  sienten  dormir  trastornan  et  ane- 
gan  las  naos  que  estan  desam paradas  de  gouernadores  et  de  remeros 
en  tal  manera  que  los  mareantes  durmiendo  en  ellas  son  anegados 


28 


BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS   DE   SANTILLANF. 


por  aquel  desauenturado  periglo.  Pues  asi  es  yo  cay  en  aquestas 
Serenas  et  por  tal  que  mis  companyeros  non  se  reboluiesen  en 
semblanl  error  de  suenyo  CDmiyo  yo  alape  et  cerre  con  mis  artes 
tanfuerment  ol  oyr  mio  et  de  los  mios  que  de  lur  canlo  yo  et  mis 
companyeros  non  oymos  res.  Et  asi  laa  vencimos  et  niatamos 
délias  ma»  de  milieo  tal  maneraque  nos  passâmes  saluosaquellos 
lugares  onde  ellas  estauan  et  Iiiemos  librados  de  lurs  [jeriglos.  Et 
après  naiie{jando  un  desauenturado  (raso  nos  metio  entre  aquel 
periglu  de  la  mar  clamado  Slila  ado  son  las  allas  rocas  et  entre  el 
olro  clamado  Carilidis  ado  los  j^olfos  de  la  agua  trimcan  los  nauîltos 
et  entraînes  por  XV  stadios  en  aquotlos  tragaderos  periglos  ado 
mas  de  la  meytat  de  mis  naos  fue  sorbida  por  la  quai  cosa  mis 
companyeros  que  en  ellas  yuan  todos  perecieron  en  aquel  perîglo 
et  yo  con  la  otra  meytat  de  mis  naos  tihrado  de  aquel  periylo  vine 
nauigando  a  prora  ado  (robe  ttranya  de  (fol.  193  v")  maraueliosa 
gent  la  quai  corrio  contra  mi  et  conlra  los  mios  et  la  mayor  part 
dellos  meiio  a  fïucliillo  de\ados  pocos  dellos  et  todos  los  biencs  que 
la  hora  auia  comigo  en  las  naos  me  tomaron  et  prendieron  me  a 
mi  et  a  los  que  romauieron  de  low  mios  et  nos  melieron  en  duras 
carceres.  Et  a  la  çagueria  por  la  voluntal  de  los  dioses  yo  fue 
librado  et  aquellos  qui  auian  seydo  encarcerados  eomigo  et  non 
me  reslîtuyeron  res  de  lodas  mis  cosas.  Por  la  quai  cosa  yo  so 
andado  très  anyos  en  uiuyt  grant  pobreza  et  so  arribado  a  la  oague- 
ria  en  aquesia  tierra  fecho  pobre  el  menguado  segunt  que  veyes. 
Pues  a^ora  te  he  contado  todos  los  casos  que  me  sdcuinieron 
despueti  que  me  parti  de  Troya  et  porquc  so  aducho  en  pobreza. 
El  aqui  fizo  Ulixes  fin  a  suis  paraulas  mas  el  rey  Idunieo  auiendo 
grant  compassion  de  la  noble/a  el  industria  de  Ulixes  en  tanto 
quaulo  estuuoen  Creti  grant  lionor  le  fl/.o  el  le  dio  habundantment 
lodas  las  cosas  que  le  Szieron  nicnester.  Et  despue>  quando  Ulixes 
ae  quiso  partir  de  L'rela  el  rey  le  dio  dos  naos  bien  fornidas  de  todas 
las  cosas  necessarias  con  las  quales  el  naue;iasse  a  su  re^no  cl 
eneara  le  dio  muchos  dons  et  oro  et  argent  que  le  abasiassc  entro  a 
que  fuesse  en  su  regno.  A  la  fin  tue  niuerto  casualmeni  por  Tliela- 
gono  su  fillo  al  quai  auia  engendradoen  Circes  segunt  que  larga- 
ment  lo  mete  la  istoria.  Onde  aqui  nos  (azemos  fin  a  la  présent 
obra  non  curando  de  oontar  las  fortunas  {Toi.  l!)4)et  periglos  et 
perescimienlos  et  vario.s  casos  que  sdouinieron  a  los  olros  Griegos 
en  la  loruada  de  sus  lieras  despues  que  se  partieron  de  Troya  nin 
finalment  de  sus  muerles  el  cageros  acabamientos.  Mas  si  de  todas 
las  cosas  quisieres  auer  perfecta  nolicia  leye  a  Dares  et  a  Dites  et 
aVirgilioel  a  Oinero  el  a  Ouidio  et  a  Cornelio  et  a  Hugo  de 
Colnpnis  los  quales  quai  mas  quai   meno^  agora  concordantes 


ni.    THUCYDIDE  29 

agora  discordantes  se  troban  auer  escripto  las  gestasdelosGriegos 
et  de  los  Troyanos  et  las  otrascosas  que  incidentalment  tocaron 
a  la  dicha  istoria.  Mas  nos  en  la  présent  obra  seguimos  al  dicho 
Hugo  de  Colupnis  por  tal  como  aquesti  examinadas  todas  lascosas 
que  de  la  guerra  de  los  Troyanos  et  de  losGriegos  fueron  escriptas 
apuro  aquellas  que  trobo  mas  conformes  con  la  razon  resecando 
aquellas  que  trobo  superfluas  discordantes  et  sospechosas  agora 
fuessen  dichas  por  fauor  agora  por  hodio  o  por  otra  razon  quai 
quier.Onde  porque  del  nuestro  proposito  non  es  tractar  aqui  a  pleno 
la  dicha  istoria  por  tanto  nos  mandamos  sacar  los  fundamentos  et 
puntos  de  la  sustancia  de  clla  afin  que  non  tan  solament  el  senti- 
mîento  de  las  oraciones  proposiciones  et  arengas  en  ella  conte 
nidas  millor  se  ofrescan  entendibles  a  los  que  las  leyeren  hoc 
encara  que  qualquier  puedaauer  compendioso  sumario  de  la  dicha 
istoria  por  do  millor  pueda  seyer  recomendada  a  la  memoria. 

Explicit  Deo  gracias. 


IV 


ARISTOTE 


(Osuna :  Plat.  V.  Lit.  N,  n*32;  Rocam.,  n"  19;  Bibiiot.  Nat.,  Madrid,  Ii-9.) 

Aristote  :  1.  Morale  à  Nicomaque,  version  anonyme. 
2.  Éthique,  livre  VI  du  Trésor  de  Brunelto  Latini. 
En  italien. 

Manuscrit  de  56  feuillets  vélin,  non  folioté,  écrit  à  deux 
colonnes,  réglé  à  36  lignes,  écriture  de  la  fin  du  XIV°  siècle. 
Encadrements,  lettres  ornées,  miniatures.  Rubriques  des 
chapitres,  mais  pas  en  tête  des  livres.  Format  310  x  215mm.; 
reliure  de  Binet  avec  les  initiales  du  duc  d'Osuna. 

Fol.  1.  Riche  encadrement  de  type  un  peu  archaïque,  et 
raide.  Dans  le  bandeau  inférieur  une  miniature,  où  Ton  voit 
Aristote  dans  une  haute  chaire  lisant  sa  leçon  aux  élèves 
assis  devant  lui  sur  des  bancs.  A  gauche  de  cette  miniature, 
un  peu  d'armes  portant  d'or  à  cinq  bouquets  de  fleurs 
feuillées,  au  naturel. 

I.  —  «  Incipit:  Secondo  clie  dice  Aristotile  ne  loprincipio 
de  la  metaphysica  uecchia  ciascuno  huomo  naturalemente 
desidera  di  sauere  e  d'intendere  c  questo  desiderio  e  innato 
al  huomo  da  parte  deir  anima. . .  » 

Fol.  30.  Explicit  :  «  Et  tucto  questo  fa  Aristotile  nel 
primo  libre  de  li  elenci  sicome  determinando  de  lo  silo- 
gismo  sofistico  e  do  le  fallacie  e  de  le  cautele.  Et  ne  lo 
secondo  insegna  di  dissoluere  le  fallacie. 

Finito  libre  referamus  gratia  christo*  »  —  Fol.  31  et  32 
blancs* 


>,jri 


IV.    ARISTOTE  31 

II.  —  Fol.  33,  encadré  archaîquement,  têtes,  feuillages, 
arabesques.  La  colonne  A  ouvre  par  une  miniature  sur 
fond  d'or  représentant  Aristote  royalement  vêtu,  assis  sur 
une  sorte  de  trône  à  lutrin,  une  main  sur  le  livre  qu'il 
explique;  devant  lui  quelques  élèves  appliqués. 

Incipit  :  a  Ongne  arte  e  ongne  doctrina  e  ongne  opera- 
çîone  e  ongne  electione  pare  adimandare  alcuno  bene. 
Adunque  bene  dissero  li  filosofi  chello  bene  sie  quello  lo 
quale  desiderano  tutte  le  cose. . .  » 

Fol.  56  v°B.  Explicit  :  «  El  buono  ponitore  de  la  leggie  si  e 
quelli  il  quale  sae  le  regole  uniuersali  le  quali  sono  diter- 
minate  in  questo  libro  e  sannole  congiungnere  a  le  cose  par- 
ticulari  le  quali  uegnono  altrui  intra  le  mani  percio  che 
bene  ordinare  le  leggi  sie  mistieri  ragionare  experiença. 
Explicit.  Eticha  Aristotile  linita  est  Deo  gratia.  » 

Cette  traduction  de  VÉthique  est  une  version  du  livre 
VI  du  Trésor  de  Brunetto  Latini  due  à  messer  Bono  Giam- 
boni.  Elle  a  été  imprimée  à  plusieurs  reprises  (cf.  Zambrini, 
Opère  volg.  a  stampa,  col.  37 et  38). 


B 


Osuna:  Plut.  V.  Lit.  N,  n'21  ;  Rocaïu.,  n"  22;  Bibliot.  Nat.,  Madrid  Ii-19. 

Aristote:  1.  Ethique,  2.  Economique,  En  castillan. 

Manuscrit  de  230  feuillets,  plus  5  au  commencement  et 
5  à  la  fin,  ces  feuillets  sont  couverts  de  notes  étrangères  au 
texte;  papier,  réglé  à  23  lignes,  écriture  du  XV"  siècle, 
belles  marges  chargées  de  sommaires.  Rubriques,  place  des 
initiales  en  blanc.  Format  390  X  218  mm.  Reliure  de  par- 
chemin. Au  dos  :  Eticas  de  Aristoteles,  en  romance, 

I.  Fol.  1  :  En  el  nombre  deDios  amen  en  gros  caractères 
noirs  et  rouges.  En  marge,  une  note  :  Aqui  comiença  el 
P  capitulo  deste  P  libro  de  las  eticas  en  el  quai  elftlosofo 
muestra  que  en  las  cosas  humanas  es  algunfin  intento. 

Incipit  :  a  Toda  arte,  toda  dotrina  por  semejante  acto  e 
elecçion  paresçen  ser. . .  » 

Liv.  I  fol.  1-19;  liv.  II  fol.  19-33  ;  liv.  III  fol.  30-56; 


BIBLIOTHÈQUE   OD   MABQUIS   DE   SANTILLANE 

tiv.  lVful.56-7S;liv.  V  ruL7fi-I02;  liv.  VI  fol.  102-118  V; 
liv.  VII  fol.  118  v''-144  v;  liv.  VIII  fol.  144-167;  liv.  IX 
fol.  167-188;  liv.  X  fol.  188  v"-212  V. 

F.xplicit  :  «  V.  ([uale.s  sun  la.s  Icycs  t.-  costuubrcs  (jue  iisaii. 
E  por  taiitu  dircmos  (.■oinem.'yndo.  » 

IL  Fol.  213  Sigtiesse  cl  primera  libro  de  la  eticonomica 
de  Aristotiles  et  au-dessous  en  grus  caractères  noirs  et 
rouges  :  h  La  re  familinr  o  la  rcpublioa  Iian  entresi  dSfe- 
rençia  non  Bolamente  en  ((Uiinto  es  que  lo  iino. . .  » 

Explicit  :  «  Ca  estando  por  tal  manei'a  non  sera  nesçessario 
trabajar  muclio  por  las  buscar.  » 

Fol.  221  V;  Siguesse  cl  seijundo  libro  de  la  Eticonomica 
capitulo  primera. 

Incipit  :  «  Lii  buena  umger  conuiene  a  olla  sertorear  toda.« 
las  cosas  rjue  son. . .  » 

Explicit  :  fol.  230  V  ii  e  a  los  lijos,  e  a  los  genitores. 
Deo  gracias  —  Morillo.  »  —  A  partir  du  fol.  38  v°  et  39, 
livre  IX,  il  y  a  erreur  du  rubriniteur  dans  l'indication  des 
cliapitres,  et  la  vraie  numération  est  ajoutée  à  l'encre,  en 
marge  ou  à  cùté  de  la  rubrique.  A  partir  du  chapitre  10, 
livre  IX,  l'ordre  est  rétahli. 

Des  cinq  feuillets  qui  précèdent  le  teste,  le  premier,  le 
second  et  le  recto  du  troisième  sontoccupès  par  des  citations 
de  maximes  d'Arîstote  en  latin,  avec  renvois  au  livre  et  au 
chapitre,  Ba., premier  feuillet:"  Quatrogradosay  de  anima 
el  primero  vegetatiuo  e  el  segundo  seusytiuo  secundum 
locum  motiuo  el  tercero  sensytiuo  secundum  locum  niotum 
progresyue,  el  quartogrado  es  intelcctyuo,  etc.,  etc.  Suivent 
des  explications  touchant  ces  ii  grados  ». 

Fol.  3.  «  Difiniçion  del  libro  arbitrio  segund  el  Agustino 
e  otros  catoticos  doctorea...  Définition  del  gcnus  c  de  la 
espetie,  «etc. 

Fol.  4,  Contient  dos  indications  généalogiques  sur  la 
maison  de  la  Vega  et  sur  Dona  Leonor,  que  nous  copions,  à 
titre  de  curiosité,  à  la  suite  de  cette  notice.  Puis  les  maximes 
reprennent.  Fol.  5.  Définitions  do  traydor  et  à'aleuoso. 
Conditions  auxquelles  doit  se  soumettre  qui  veut  combattre 
sur  terre  ou  sur  mer  :  la  première  est  de  promettre  au  roi 
de  tuer,  blesser  ou  faire  prisonnier  celui  qui  portera  l'éten- 


IV.    AKISTOTE    ' 

«jard  de  l'ennemi,  n  prometer  aiite  el  rey  su  seflorde  tnatar,  o 
fferir,  o  prcndem,  etc. 

Les  cinq  feuillets  de  hi  fin  sont  couverts  d'indications,  ci- 
tations, maximes  et  définitions  en  hitin  et  en  castilluD. 
Lea  feuillets  2  et  3  contiennent  des  tableaux  qui,  par  une 
combinaison  de  chiffres  arabes  et  nimains  avec  les  lettres 
(jui  forment  le  nom  d'un  malade,  rendent  possible  de  savoir 
s'il  guérira  ou  non.  Et  ces  recettes  permettent  aussi  de 
dire  si  une  femme  enceinte  donnera  le  jour  k  une  fille  ou  à 
un  gardon.  Fol.  3  v"  et  fol.  4,  les  citations,  maximes,  etc., 
reprennent. 

Gènènlat/ie   lie  ta  Ataimon  de  la    ï'",'/" 

Dos  heriniino»  del  Key  de  Frnnciii  que  al  uno  llamauan  Micer 
Kuys  e  al  otro  Johan  Uuys  nbieron  guerra  con  el  dicho  Rey  su 
hermano  sobre  cierlos  senorios  que  les  queria  loinar  e  tomo  y  no 
podiendo  sufryr  el  grand  poder  del  Key  su  hermano  tomaron 
eiertas  naos  e  vinieroose  a  Caslilla  y  aportaron  a  Asiurias  de 
Ohiedo  e  dcsenbarcaron  en  un  puerto  que  se  llama  Lastres  ; 
Iraxeron  grandes  rîqucyas  de  dineros  e  joyas.  \ticer  Uuys  se  fue 
al  Key  de  Caiitilla;  el  olro  Johan  Ruys  se  quedo  alli  en  Asturias 
de  Obiedo.  El  el  Rey  de  Caslilla  al  micer  Ruys  flso  muy  buen 
recebimiento  biendo  de  la  sangrc  que  era  e  le  fasia  muchas 
honrras  e  niercedes  e  flsole  inerced  de  aquel  puerlo  de  Lastres 
que  es  buen  puerto  de  mar  e  de  muchas  tercias  de  iglesias  e 
heredades  en  aquel  principado  de  AslurJa»  de  Obiedo.  Este  micer 
Kuys  non  bino  sino  1res  aiios  despuc»  que  a  C'astilla  bino  el  otro 
Jolian  Ruys  que  quedo  en  Asturias  de  Obiedo  como  abemos  dicho. 
Despues  de  la  muerte  de  su  hermano  ouo  muchas  questiones  et 
leuantaronse  contra  el  los  de  (Juiros  y  Baldes  e  de  Miranda  que  a 
la  sahon  eran  poderosos  en  aquella  lierra  y  el  viendose  syn 
hermano  y  syn  fijos  binose  a  la  vega  y  alli  conienço  a  hacer  aquel 
aolar  y  al  de  Çaballos  que  eslaua  cerca  ally  de  la  bega  pesole 
con  el  y  ouo  (entrellos)  muchas  questiones  entre  ellos  y  al  fin  por 
ïiaser  las  pasos  ouo  de  casar  con  una  flja  del  de  (/aballosy  ouo 
en  ella  un  hîjo  que  llamaron  (jarcilaso  y  este  nonbre  le  pusieron 
por  que  un  dia  bcniendo  de  correr  monte  benia  muy  cansado  e 
di\ole  su  abuelo  el  de  (,'aballos:  o  como  bénis  laso.  Este  Garcilaso 
casQcon  una  hija  de  don  Uutierre  de  Ë^^calante  que  era  mayordomo 
mayor  del  Rey  de  Caslilla  y  mandaua  este  don  Gutierre  de 
Escalante  toda  la  Costa  de  la  mar.  Este  Garcilaso  fue  muy  noble 
cauallero  y  muy  rico  e  este  Hr'o  e  aeabo  todo  lo  que  agora  esta 


34 


BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE   SANT!LLAKU 


fccho  en  la  casa  de  la  Bega  e  fiso  el  caKiillo  de  Lientres  e  al 
castillo  de  Comillas  e  la  muger  deste  se  llamaua  dofia  Teresa 
de  Escalante.  El  este  Garcila^o  obo  en  esta  dofia  Teresa  olro 
Garcilaso  que  caso  con  [una]  Sja  del  sefior  do  Ayalu  e  ouo  ( 
ella  dos  fijos  e  al  imo  desiati  Garcilaso  e  al  otro  Goiitjalo  Ruy 
Este  Garcilaso  fuc  el  que  niato  al  de  la  Morcuera  en  la  puonte  de 
Baldestillas.  Este  caso  con  dqna  Mènera  de  Clsneros  e  ouo  en  ella 
a  otro  Garcilaso  que  mataron  en  Burgos  e  a  doTia  Leonor  de  la  Deg« 
su  liermana  que  caso  con  el  almirante  don  Diego  P'urlado  de  Men- 
doça  el  quai  dicho  almiranle  ouo  en  ella  eslos  fijos  :  el  marques  don 
Ynigo  Lopes  de  Mendoça  e  Gonçalo  Ruys  de  la  Bega  e  a  dona 
Aldonça madré  del  conde  de  Castafiedaedel  condede  Osorno.  Aqui 
no  facenios  cabdal  syno  de  los  priniogenitos  que  eredaron  el  solar 
de  la  casa  de  la  Ilega.  Gonçalo  Kuys  de  la  Bega  el  que  paso  el  estado 
de  sese|l)  syn  generaciou.  Et  io!-  heredamîentos  que estos seûores 
de  la  casa  de  la  Bega  tenian  en  Asturias  de  Obiedo  diolos  cl 
marques  don  Ynigo  Lopes  a  Johan  de  Caso  e  de  aquella  herenoia 
non  le  quedo  syno  a  Santa  Maria  de  Yerno  que  esta  cabo  Cortes 
y  esta  quedo  de  aquella  lierencia. 

Doua  Leonor  de  la  Bega  car^n  dos  beses  :  la  primera  con  don  Juan 
fijo  del  conde  don  Tello  hermano  del  Rey  don  Knrrique  que  tomo 
el  Reino  al  Rey  don  Pedro  el  quai  don  Juan  ouo  una  fija  en  ella 
que  se  llanio  doua  Aldonça  la  quai  ca.so  con  don  Garcia  Ferrandes' 
conde  de  Castaîîeda  padre  del  conde  de  Castaûeda  don  Juan  Manr- 
rique  y  del  conde  de  Osorno  don  Gabriel  Manrrîque  coniendador 
mayor  de  Caatilla;  segunda  bes  caso  con  el  almirante  don  Diego 
Furtado  de  Mendoça  el  quai  ouo  en  ella  a  don  Yùigo  Lopes  de' 
Mendoca  marques  de  Santillana  conde  del  Real  e  a  Gonçalo  Ruys 
de  la  Bega  e  a  doua  Eluira  Laso  niuger  que  fuc  de  don  Uome!| 
Suares  de  Figueroa  fljo  del  marques  de  Santiago  don  Lorenco 
Suares  de  Figueroa  e  otra  fija  que  c:iso  con  Aluaro  Carrillo  padre 
de  Gomes  f 'arrillo  senor  de  Torralua  p  Bctela. 

C 

(Osuna:  Plut.  V.Lil.N.ira3;Ruc'am,  u"  21  ;  Bibliut.  Xal.Maili-id  JM4 

1.  Aristote,  De  animalibus.  En  castillan.    —  ?.  Sex. 

JuLius  Frontinus,  Slrategematon.  lin  aragonnis, 

Manuscrit  de  142  feuillets,  plus  5  feuillets  blancs  ali 
commencement  et  1  *  lu  tin,  papier,  folîotO  jusqu'au 
feuillet  93,  où  finit  le  [nemier  traité;  l'êr  lit  lire  des  deux 


1.  Corrig.  die 


^e{?) 


IV.    ARISTOTE 


35 


ouvrages  est  du  XV*  siècle  et  de  deux  mains.  Premier 
traité  presque  sans  marges,  ni  rubriques,  ni  capitales. 
Second  traité,  marges  bien  marquées,  rubriques  et  initiales 
absentes,  mais  leur  place  est  restée  en  blanc. 

Format  285  X  210  mm.  Reliure  de  parchemin. 

I.  —  Fol.  1,  titre  en  noir:  «  En  nombre  de  Bios  aqui  co- 
»  mienra  el  primera  lihro  de  Arislotiles  intitulado  el  libro 
»  de  Animalibus  en  el  quai  se  cuenta  la  qualidad  del 
»  engendrar  de  todas  las  animal  tas  e  la  qualidad  de  las 
»  que  délias  se  enfjendran  sin  ayuntamiento  de  macho  con 
))  Jenbra  especialmentc  tractando  de  los  mienbros  délias 
»  intrinsicos  e  extrinsicos  e  abreuiacion  de  las  obras  délias  e 
»  de  sus  fechos  e  de  sus  prouechos  e  daàos  e  como  se  caçan 
n  een  que  logares  estan  e  quando  se  mueuen  de  logar  a 
»  logar  asi  por  el  estio  como  por  el  inuierrno  e  de  que  biue 
»  cada  una  de  las  animalias  asi  montesinas  como  las  vola-- 
»  aies  e  las  que  nadan  asi  como  los  peçes  de  la  mar  e  de 
»  las  otras  animalias  que  en  la  mar  otrosi  biuen  de 
»  aquellas  casas  que  nadan,  »  au-dessous  :  «  aqui  comiença 
»  el  libro  primera:  Algunas  partes  de  los  cuerpos  de  las 
»  animalias...  » 

Livres:  I,  fol.  1-5  v«;  II,  fol.  5  vMO  v^  III,  fol.  11-18  v^; 
IV,  fol.  18  V--26;  V,  26-28  v«;  VI,  fol.  28  vo-31;  VII,  fol. 
31  v«-38  v«;  VIII,  fol.  38  vM6 ;  IX,  fol.  46-51  ;X,  fol.  51-54  v^ 
XI,  fol.  54  v«-59;  XII,  fol.  59-62  v^  XIII,  fol.  62  v«-71; 
XIV,  fol.  71-80;  XV,  81  v"-85;  XVI,  fol.  85-89;  XVII, 
fol.  89-91  v^  XVIII,  91  ^^-92;  XIX,  92  v«-93. 

Explicit  :  «  por  causa  del  principio  mouedor.  Aqui 
se  acaba  el  libro  decimo  nono  de  animalibus  de  Aristotiles  e 
por  consiguiente  todo  et  libro,  laus  et  gloria  Ihû  amen.  » 

Fol.  93  \\  94,  95,  96,  blancs. 

II.  —  Au  fol .  97  commence  sans  titre  le  traité  de  Frontin. 
Prologue  «  [G]omo  a  componer  sciençia  de  arte  de  caua- 
lleria  uno  del  nombre...  » 

Fol.  97  V®  Texte:  «  [MJarcho  Porcio  Catho pensando  que 
las  ciudades  de  Spanya ...» 

Ce  traité  finit  au  fol.  142  v®  sans  explicit,  mais  il  est 
complet . 

Derniers  mots  :  ((  e  por  batalla  de  mar  e  de  tierra,  fueron 
vencidos.  » 


36  SIBLIOTHËQUE   DU  MARQUIS   DE  SAKTILLANE 

Cet  opuscule  sans  nom  d'auteur  est  «  Et  arte  de  caua- 
Ueria  »  de  Frontin.  Dans  le  petit  prologue  il  est  parlé  de 
la  division  du  truite  en  trois  livres  (Cf.  la  notice  XX). 

La  traduction  du  De  animaUbuK  n'est  pas  mentionnée  dans 
les  répertoires  bibliographiques  que  nous  avons  consultés, 
c'est  pourquoi  nous  en  donnons  ci-dessous  un  fnigment  : 

Aristoliles  ;  De  nniiualilms. 

Capitula  terçero  de  la  disponi'.-îon  dr  los  niicnlims  /le/ucni  de 
peçes  e  ciikbras.  (Fol.  8  v.) 

Nenguna  ospeçia  de  peçes  tiene  cuello,  iiin  verya,  iiin  geiiitiuos 
del  todo,  nin  tetas.  Hl  goiliya  engendt-a  animal  e  por  e^Co  lia  tetas 
ma.1  non  ençiiiia  ma»  çei'ca  (Col.  !))  de  las  junturas  e  non  liene 
peçones  manifleslos  mas  tiene  dos  cosas  profundas  semejanles  a 
canales  e  de  alli  sale  la  leclie  e  por  aquellas  da  Icche  al  ttjo  e  esto 
vieron  muclios.  Las  espccias  de  los  peçes  uenguna  es  que  ttinga 
te(as  sej;mi  ante  dixiinos  nin  via»  de  cuytu  manifiestas  e  tîenen 
orejas  en  la  cabeça  por  las  quales  atralieii  el  agua  c  despucs  la 
ectian,  e  algiinas  maneras  de  peçcs  lienen  quairo  alas  solameate 
segun  el  peçe  luengo  e  seguo  rrenrrelir  (?)  e  algunos  lieneo  dos 
solamenle  nerca  de  las  a^ullas  e  un  peçe  luengo  nan  lia  alas  del 
todo  0  agiiltas;  las  agullan  de  los  peçes  se  dinersiBcan  por  que 
algunos  tienen  cotiertura  e  algunos  non.  E  qualquier  que  lia  cober- 
lura  ha  agullais.  Ë  la  rana  marina  tiene  agallas  déclinantes  a  una 
parle  e  liene  cobertura  e  son  asperas  semejantes  a  espinas.  E 
en  la  génération  de  los  pcce^  e  de  los  otros  animales  ay  dtuer- 
sidad.  Ca  los  peçes  non  han  pelos  segun  olras  animalias  que 
engendran  animalias  nin  (otras  engendrantes  animalias|  lian 
scamas  segun  las  oacamas  de  la;^  animalias  de  quatro  piess  que 
ponen  hueuos  ni  pluma»  segun  que  lasaues;  mas  muchos  peçes 
son  que  se  descortesan  e  algunos  son  de  aspero  cuero,  Todas  las 
maneraS  de  los  peçes  han  dienles  agudos  diucrsos  do  muchas 
ordenes.  E  algunos  peçes  lian  dientes  sobre  la  lengua  e  es  dura  e 
aspera  scmejante  ha  espina  e  esapticada  a  la  bocaasi  queninguno 
piensa  que  es  lengua.  E  algunas  animalias  son  de  grande  boca 
fendida  asi  como  algunas  animalias  de  quatro  pies  que  engendran 
animalias  e  non  ban  instrumontos  manillestos  de  senlido  saluo  los 
ojos  ca  non  ban  orejas  ni  narise.'s  mas  tienen  la  via  del  oyr  e  del  oler 
solamenle  e  non  tienen  paJpebras  pelosas  ca  las  patpebras  dellos 
son  duras  o  de  dure  cuero.  E  son  algunas  maneras  de  peçes  que 
tienen  sangre  e  algunos  ponen  hueuos  e  algunos  engendran  ani- 
males, etc.,  etc. 


V 


POLYBE 

(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N.,  n"  44;  Rocam.,  n"  177    Bibliot.  Nat. 

Madrid,  Ii-168) 

PoLYBE,  traduit  en  italien  par  Pietro  Candido  Decembri. 

Manuscrit  de  88  feuillets,  fin  vélin,  écriture  ronde  du 
XV**  siècle.  Ce  texte  était  folioté,  mais  la  rognure  a  fait 
disparaître  presque  tous  les  chiffres.  Réglé  à  26  lignes,  ru- 
briques, lettrines  ornées.  Grande  et  belle  initiale  ouvrant  la 
dédicace. 

Format  263  x  192  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.l.  Rubrique  :  Incominciael prologo  sopra  li  comen- 
iarii  di  Polibio  autore  (jreco,  de  la  prima  cjnerra  ira  li 
romani  e  cartarjinesi  haunta,  in  uulfja/  e  traducta  al  pres- 
ianiissimo  et  opiimo  Jacobo  da  Biate,  ducale  camerario 
per  P.  Candido  felicemente.  Suit  la  table.  Le  prologue  et  la 
table  occupent  7  feuillets. 

Fol.  9,  texte.  Incipit:  «  La  prima  guerra  d'Affricache  dal 
populo  di  Roma  cum  grande  instantia  contra...  »  etc. 

Fol.  36  v«  finit  le  livre  I;  livre  II,  du  fol.  37  au  fol.  60; 
livre  III,  du  fol.  60  au  fol.  88.  Explicit:  «...  quasi  detutala 
regione  excepti  pochi  lochi  fureno  astrecti  a  partirse.  » 

A  rintérieur  du  plat  supérieur  de  la  reliure  on  lit  une 
rubrique  du  même  caractère  que  les  autres  et  de  la  même 
main  :  Isle  liber  est  Polibius  autor  Grecus  et  est  mei 
Domini  Ynici  de  Daualos, 

lûigo  D'Avalos  est  un  des  grands  seigneurs  aragonais 
qui  s'en  furent  en  Italie  avec  le  roi  Alphonse  d'Aragon.  Ce 
volume  a-t-il  fait  de  bonne  heure  partie  de  la  bibliothèque 


I 


38 


BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


de  Guadalajara?  Nous  ne  pouvons  le  dire,  mais  nous  ne 
l'avons  pas  éciirté,  parce  qu'il  contient  un  ouvrage  traduit 
par  Pietro  Candido  et  que  les  relations  très  suivies  d'Inigo 
Lopez  de  Mendoza  avec  pet  humaniste  et  avec  Angelo, 
son  frère,  ne  permettent  guère  de  douter  qu'il  ait  connu  la 
version  dont  nous  parlons  ici. 


•  • 


VI 


EUSÈBE 


(Osuna:  Plut.  IV.  Lit.  N,  n-  31  ;  Bibliot.  Nat.  Madrid,  Ii-106). 

EusÈBE,  De  praeparatione  euangelica,  traduit  du  grec  en 
latin  par  Georges  de  Trébizonde,  pour  le  pape  Ni- 
colas V. 

Manuscrit  de  176  feuillets,  papier,  1  feuillet  de  garde, 
non  folioté  et  sans  signatures.  Réglé  à  30  lignes,  écriture 
du  XV^  siècle.  Espaces  en  blanc  pour  les  initiales.  Ms.  ru- 
brique portant  en  titre  courant  le  numéro  des  livres.  Format 
283x214  mm.  Reliure  de  parchemin.  Au  dos  :  Pamphilus 
Eusebio  en  latin,  de  mano  :  de  Euangelxca  preparatione , 

Feuillet  de  garde  écriture  du  XVII®  siècle.  Traduçion 
de  Usebio. 

Fol.  1.  Rubrique:  Ad  sanctissimurn  papam  Nicolaum 
quintum  Georgii  Trapesuntii  in  traductione  Eusebii  prae- 
fatio, 

«  [E]  usebium  Panphili  de  euangelica  preparatione  latinum 
ex  graeco  beatîssime  Pater  jussu  tuo  efîeci ...  » 

Cems.  contient  les  quatorze  livres  d'Eusèbe.  Au  fol.  176, 
le  texte  finit  par  «  posse  comprehendi  docentes  magno  uisu 
omnium  explosi  sunt.  Finis  quartidecimi.  Gundisaluus  de 
Trugillo  scripsit  ». 

Cette  traduction,  fort  mauvaise,  dont  Bessarîon  et  Perotti 
firent  observer  au  pape  les  lacunes  et  les  imperfections,  fut, 
à  la  demande  de  Nicolas  V,  corrigée  par  un  certain  Andréa 
Contarini.  Elle  a  été  plusieurs  fois  imprimée  .  (Cf.  Voigt, 


BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS  DE   SANTILLANE 

Die  Wiederbel.  d.  ctass.  AUerCkums,  3'  éd.,  Berlin,  1893, 
t.  II,  p.  140). 


:  Plut.  lII.Lil.  N,  n'12:  Rocam.. 
Madrid,  KK-22) 


'  113;  Bibliol.  Nat. 


EusÈBE,  Chramijue  tinicerselh',  traduite  du  latin  de  Saint- 
JÉRÔME  par  Alonso  de  Madrigal,  dit  el  Tostado,  pour 
Inigo  Lopez  do  M(?ndozii,  marquis  de  Santillane.  F.ii  cas- 
tillan. 

Manuscrit  de  75  feuillets,  1  fouîllet  blanc  au  commen- 
cement, papier,  non  folioté,  k  deux  colonnes,  écriture  du 
XV'  siècle.  Capitales  et  rubri(|ues,  Format  400x285  mm. 
Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Ruitrii|ue  :  Ai/ui  comienra  la  Interpretacion  o 
trasfacion  del  libro  de  las  cfonicas  o  (îenpos  de  Eusebio 
Cesariensse  de  latin  en  J'ahla  caslellana  con  su  comiento 
o  exposicion  de  las  cosas  cscuras  la  quai  por  si  es  enjin 
de  la  Iraslaiion.  Este  es  prologo  del  autor  que  lo  inter- 
préta et  comento  et  dije  dé  la  dijictdtad  et  de  la  condtcîon 
de  la  obra.  Ce  prologue,  les  préliminaires  du  traducteur,  le 
prologue  de  sîiiut  Jérôme  et  un  avertissement  de  Prosper 
occupent  les  deux  premiers  feuillets  et  une  partie  du  troi- 
sième. Le  prologue  d'F.usèbe  suit  celui  de  saint  Jérôme,  il 
commence  au  fol,  2  et  finit  au  fol.  3  B. 

Fol.  3  B.  :  Aqui  comiença  el  Ubro  de  Eusebio  et  contiens 
desde  la  création  del  mundofasta  acabw  el  diluuio.  Capi- 
tula se.Tto. 

Fol.  5  commencent  les  tables  cluonologiques  qui  occupent 
tout  le  reste  du  manuscrit. 

Fol.  75  v":  Cronica  de  Eusebio  et  de  J/œronimo  con  las 
adiliones  de  Prospéra  .te  acaba.  Deo  grattas. 

Texte;  Prologue  d'Ëusèbe:  Incipit;  m  Moysen  de  lagente 
de  losindios...  » 

Fol.  3  B.  Explicit  :  «  las  quales  todas  en  sus  logares  con 
muy  grande  breuedad  pornemos,  h 

Fol .  3.  Incipit  :  v  Comieni;aii  los  tienpos  de  todo  el  siglo  et 
todoB  los  reyes,..  « 


VI.    EURÈBE 


41 


Fol.  75 v°.  Explicit:  "  Valontinijuio  VI  et  Nom»  coiisules. 

Ce  volume  porte  au  dos:  Quarta  Pcuie  de  Eusebio  Cesa- 
riense  Croni ca,  de  mano.  Cette  tomaison  est  erronée,  comme 
nous  le  verrons  en  décrivant  les  volumes  du  commentaire. 

Nous  avons  copié  la  dédicace  du  Tostado  au  Marquis, 
parce  qu'elle  est  intéressante  pour  noua,  la  voici: 

Fol.  1.  Prologo. 

Rubrique  :  Aqut  comienca  la  intcrpretacion  o  trnulaeion  del 
llbro  de  las  ci-onira*  o  (tempos  de  Eusebio  resariensse  de  latin  en 
fabla  faute  lia  na  con  su  fwiiento  o  exposicion  de  las  rnsas  escums 
laqtialpor  ai  es  enfin  de  la  tranlarion.  Este  es  prologo  del  aulor 
ijue  la  interpréta  et  coiiiento  et  dise  de  la  fUJtriiltad  et  de  la  can- 
dirion  de  la  obra.  Capitnlo  pHiiieiii. 

Aunque  mas  sean  las  ocupaliones  que  las  Tuerças  et  tnas  los 
ciiidados  que  el  in{<enio  et  segun  la  condicion  de  mi  c^tado  et  vida 
sea  a  mi  muy  mas  ligero  taltar  el  tienpo  que  les  aeeessarios  el  or- 
dinarios  Irabajos,  o  muy  magniHeo  seûor  don  Yûîjço  Lopez  de 
Mendoça,  digniâsimo  marques  de  Saiittllana  et  L'onde  del  Real  de 
Mancanares,  non  puse  por  excusa,  las  suso  dichos  verdaderos 
inpedimentos,  aunque  mas  que  raitonabtes  et  peremplorios  podiaa 
seer  dichos  cierlamento,  para  non  recebir  la  carga  que  vuestra 
seûoria  me  muclio  encomendaua  cerca  de  la  inlerpretacion  o 
Iranslacion  delà  lengua  latina  en  la  comun  del  libre  de  Kuseblo 
cesariensse  llamado  de  las  eronicas  o  mas  abiertameute  de  los 
tiempos,  mas  con  muy  prompta  voluntad  et  deseo  de  seruir  la 
acepte.  Aunque  sin  los  relatados  inpedimentos  o  estorias  la  na- 
tural  condition  del  libro  podia  asa»;  el  mucho  tubar  la  deseada  por 
mi  exécution  de  obediencia.  ca  lo  que  al  glorioso  varon  Jeronimo 
por  el  quai  de  griego  fuelrastadada  on  latin  la  mencionada  obra 
de  Eusebio  commo  en  el  profogo  se  fuen  ta  f  ue  diflcile,  a  mi  es  commo 
inposibile  commo  esa  misma  o  mayor  dificultad  sea  lornar  de  latin 
en  fabla  castellana  que  degriego  en  latin.  Et  la  primera  causa  de 
la  mayor  dilicultad  es  por  que  la  lengua  griega  et  latina  son 
abastadas  de  palabras  signilicantes  para  exprimir  et  declarar  los 
uonçibimienlos  et  esto  ansien  los  nombres  principales  que  Itaman 
primitiuos  commo  en  los  que  vienen  por  formation  o  deriuation 
lo  quai  non  reçibc  lengua  alguna  vulgar  por  non  seer  los  vocables 
subjeclos  a  alguna  arte  commo  en  el  latin  et  griego  son  subjectos 
a  las  reglas  de  la  arte  gramatical. 

La  segunda  causa  es  ca  aunque  en  el  vulgar  et  en  el  latin  o 
griego  sea  egual  muchedumbre  de  nombres  inuchas  mascoiiaset 
conçibimienlos  se  pueden  signiQcar  por  la  lengua  latina  o  griega 


43  BIBLIOTHEQUE  DU   MARQUIS   DE   SANTILLANF. 

que  por  la  vutgar  et  la  razon  es  porque  las  dos  lenguas  dichas 
eslan  en  Qierta  arte  de  fabla  con  mucha»  flgura^  et  modos  por  los 
quales  se  inultiplîca  la  ï^ignifloacion  ansi  en  la  oracion  commo  en 
la  diction  sinpie  o  sola  lo  quai  en  la  vulgar  lengua  non  se  faze  o 
es  muy  menos  et  esto  lodo  a  los  cognot^cientos  la  condition  de  la 
lengua  latîna  es  manitlesto. 

Por  lo  quai  toda  translation  de  latin  en  vulgar  para  se  fazer  pura 
et  perfectamente  esj  di&cile  si  se  faze  por  nianera  de  interpretacion 
que  es  palabra  por  palabra  et  non  por  inanera  de  glosa  la  quai 
es  absuelta  etlibre  de  muchas  grauedades  et  en  la  présente  trans- 
lation es  mucho  mayor  dtficultad  que  en  las  comunes  por  las 
especiales  causas  de  dificultad  las  quales  se  fallan  en  cada  una  de 
las  partes  de  esta  obra  et  non  fue  necessario  nîn  complidero  al 
présente  de  las  declarar. 

Ënpero  pospuestas  todas  grauedades  someti  mi  coracon  a 
aceptar  esta  carga  aunque  a  mi  rauy  graue  et  a  la  poner  en  possible 
exécution  :  lo  primero  por  contonplation  de  vuetUro  mandainiento 
el  quai  cerca  de  mi  es  de  mucha  reuerençia,  lo  segundo  por  la 
condition  de  la  obra  ca  verdaderamenle  digna  era  de  publicacion 
et  cumunicacion  la  lan  excelenle  cosa,  la  quai  non  solamenlees 
ystoria  mas  es  llaue  et  glosa  et  perfection  îngeniosamente  buseada 
de  todas  las  ystorias,  tal  que  a  los  entendidos  abasia  et  a  los 
curiosos  ella  sola  contenta,  a  la  quai  non  ay  otra  obra  egual  en  este 
linage  de  ystorias  mas  seer  régla  artificio  et  conpliuiienCu  breue 
de  todas.  Et  a  mi  parecio  conueniente  seer  que  entre  todos  los  otros 
mis  trabajos  que  de  algun  prouecho  o  luemoria  pueden  seer  tuesse 
este  uno  en  renouar  et  aluuibrar  los  ingenios  de  los  a  todo  el 
mundo  famosos  varones  Eusebioet  Jeronimo.  Et  bien  parecio  la 
alteza  del  ingento  de  vuesCra  seûoria  on  desear  et  acatar  sobre 
la  tal  obra  a  todo  el  mundo  por  la  su  dificultad  quasi  ya  oluidada 
et  desusada  ca  esto  non  podiera  seer  si  la  aliéna  del  ingenio  non 
concordara  con  la  biueza  de  la  obra.  Ca,  commo  el  grande  AHslo- 
tiles  quiere  en  las  ethicas,  quai  es  cada  uno  Cal  pienssa,  dize  et  (aze 
et  non  es  possible  auer  conplazimienlo  0  amistança,  commo  plaze 
al  mencionado  Aristotiles,  sin  auer  semejança  agora  sea  natural, 
agora  por  actes  causada.  Et  ya,  dando  fin  a  esto.  declarare  mas  ini 
entention. 

Rubrique  :  De  la  condicion  del  proccsso  que  tienc  el 
inierpretador  et  do  fa  condicion  de  la  obra  principal  el  del 
autor.  Capitula  sc(/undo. 

Aprèsce  chîipitre.oi'i  l'auteur  traite  de  la  dilTérence  qu'il 
y  a  eutre  traduction  mot  à  mot,  £^lose  et  commentaire,  on 


VI.    EUSÈBE  43 

trouve^  au  verso  du  fol.  1,  un  petit  chapitre  qui  précède  le 
prologue  de  saint  Jérôme  sur  Eusèbe. 

Rubrique:  Req uerimiento  quejizo  Prospéra  a  todos  los 
que  escriuiessen  este  libro.  Capitula  tercero  :  Conjuro  o 
requiero  a  ti  qualquier  que  estos  libros  escriuieres  por 
nuestro  sefior  Jhu  Cristo  et  por  la  su  gloriosa  venida  en  la 
quai  verna  ajudgar  los  viuos  et  los  muertos  que  conciertes 
lo  que  escriuieres  con  el  libro  por  onde  escriuieres  et  lo 
emiendes  con  grande  diligentia  eso  mismo  te  conjuro  que 
escriuas  este  linage  de  conjuration  en  qualquier  libro  de 
estos  que  escriuieres. 


*C 

(Osuna:  Plut.  III.   Lit.  N,  n*  8;  Rocam.,  n*  113;  Bibliot.  Nat. 

Madrid.  KK-19) 

Eusèbe,    Chronique   universelle,   commentaire    fait    par 
Alfonso  de  Madrigal,  dit  el  Tostado.  En  castillan. 

Manuscrit  de  202  feuillets,  plus  2  feuillets  blancs  au  com- 
mencement, papier,  non  folioté,  à  deux  colonnes,  compte  en 
moyenne  54  lignes  par  colonne,  écriture  du  XV*  siècle.  Capi- 
tales et  rubriques.  Format  400X285  mm.  Reliure  de'  par- 
chemin. 

Fol.  1.  Rubrique:  Comiença  el  comento  o  exposicion  de 
Eusebio  de  las  cronicas  o  tienpos  interpretado  en  vulgar. 
Capitula  prijnero  del  prologo  en  el  quai  se  pane  la  enten- 
cion  del  auior, 

((  Comiença  el  comento  :  Proposito  mio  fue  en  el  comienço 
del  trabajo  en  esta  interpretaçion  de  Eusebio.  » 

Fol.  202  V®  B.  :  «  de  estas  cuentas  de  interprètes  e  de  la 
letra  hebravca  diremos  abaxo.  » 

Rubrique  :  Aqui  se  acaba  la  primera  parte  del  comiento 
de  Eusebio,  Au-dessous  la  seconde  partie  commence  tout  de 
suite  jusqu'au  bas  de  la  colonne,  mais  ce  fragment  est  sans 
importance,  puisqu'il  est  répété  en  tête  du  second  volume 
du  commentaire. 

Au  dos  :  i*  parte  del  comento  de  Usebio. 

NouB  avons  copié  ci-dessous  le  prologue  du  commentaire 


42 


ninLIOTHÈQtlE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


que  por  la  viil^ar  et  la  razon  e?  porque  las  dos  lenguas  dichas 
estan  en  çierla  arte  de  fabla  con  muchas  figura^;  et  modes  por  les 
qualea  se  muUiplïi^a  la  ^îgniQcaciaD  ansi  en  la  oracion  commo  en 
la  diction  sinpie  o  sola  lo  quai  en  la  vulgar  lengua  non  se  faze  o 
es  muy  menos  et  esto  todo  a  loa  cognoscienlos  la  condition  de  la 
lengua  latina  es  manitlesto. 

Por  lo  quai  loda  translation  de  latin  en  vulgar  para  se  lazer  pura 
et  perfec  ta  mente  es  diScile  si  se  faze  por  manera  de  interpretacion 
que  es  palabra  por  palabra  et  non  por  manera  de  glosa  la  quai 
es  absuelta  etlibre  de  muchas  grauedades  et  en  la  présente  trans- 
lation es  mucho  mayor  diDcultad  que  en  las  comunes  por  las 
especiales  causas  de  diflcultad  las  quales  se  fallan  en  cada  una  de 
las  partes  de  esta  obri,  el  non  tue  necessarto  nin  complidero  al  . 
présente  de  las  declarar. 

Enpero  pospueslas  todas  grauedades  someti  mi  coraQon  a 
aceptar  esta  carga  aunque  a  mi  muy  graue  et  a  la  poner  en  possible 
exécution  :  lo  primero  por  contenpiation  de  vuestro  mandamiento 
el  quai  cerca  de  mi  es  de  mucha  reuerençia,  lo  segundo  por  la 
condiçion  de  la  obra  ca  verdaderamente  digna  era  de  publicacion 
el  comunicacion  la  tan  excelente  cosa,  la  quai  non  solamenle  es 
ystoria  mas  es  llaue  et  glosa  et  perfection  iogeniosamente  buscada 
de  todas  las  ystorias,  tal  que  a  los  entendidos  abasta  el  a  los 
curiosos  ella  sola  contenta,  a  la  quai  non  ay  olra  obra  egual  en  este 
linage  de  ystorias  mas  seer  régla  artiHcIo  et  conplimiento  breue 
de  todas.  Eta  mi  parecio  conuenicnle  seer  que  entre  lodos  los  olros 
mis  trabajos  que  de  algun  proueeho  o  memoria  puedon  seer  luesse 
este  uno  en  renouar  et  alumbrar  los  ingénies  de  lus  a  tudo  el 
mundo  famosos  varones  Eusebio  et  Jeronimo.  Et  bien  |>arecio  la 
alteza  del  ingenio  de  vuestra  seîioria  en  desear  et  acatar  sobre 
la  tal  obra  a  lodo  el  mundo  por  la  su  diflcultad  quasi  ya  oluidada 
et  desusada  ca  esto  non  podiera  seer  si  la  alleza  del  ingenio  noa 
concordara con  la  biueza  delà  obra.  Ca,  commo  el  grande  Aristo- 
tiles  qiiiere  en  las  ethicas,  quai  es  cada  uno  tal  pienssa,  dize  et  faze 
et  non  es  possible  auer  conplazimiento  o  amislança,  commo  plaza 
ai  mençionado  Aristotiles,  sin  auer  semejança  agora  sea  natural, , 
agora  por  actes  causada.  Et  ya,  dando  Qn  a  esto,  declarare  mas  mi 
entention. 

Rubrique  :  De  la  condia'on  del  processo  rjue  tiene  el  ' 
interpretador  et  de  la  condicion  de  la.  obra  principal  et  del , 
aiitor.  Capitulo  scrjundo. 

Après  ce  chapitre,  où  l'auteur  traite  de  la  différence  qu'il 
y  a  entre  traduction  mot  à  mot,  glose  et  cammeotaire,  on 


« 


VI.    EUSÈBE  43 

trouve^  au  verso  du  fol.  1,  un  petit  chapitre  qui  précède  le 
prologue  de  saint  Jérôme  sur  Eusèbe. 

Rubrique:  Requerimiento  quejizo  Prospero  a  iodos  los 
que  escriuiessen  este  libro.  Capitula  tercevo  :  Conjuro  o 
requiero  a  ti  qualquiev  que  estos  libros  escriuieres  por 
nuestvo  seflor  Jhu  Cristo  et  por  la  su  gloriosa  venida  en  la 
quai  verna  ajudgar  los  viuos  et  los  muertos  que  conciertes 
lo  que  escriuieres  con  el  libro  por  onde  escriuieres  et  lo 
emiendes  con  grande  diligentia  eso  mismo  te  conjuro  que 
escriuas  este  linage  de  conjuration  en  qualquier  libro  de 
estos  que  escriuieres. 


♦C 

(Osuna:  Plut.  III.   Lit.  N,  n*  8;  Rocam.,  n*  113;  Bibliot.  Nat. 

Madrid.  KK-19) 

Eusèbe,     Chronique   universelle,   commentaire    fait    par 
Alfonso  de  Madrigal,  dit  el  Tostado.  En  castillan. 

r 

Manuscrit  de  202  feuillets,  plus  2  feuillets  blancs  au  com- 
mencement, papier,  non  folioté,  à  deux  colonnes,  compte  en 
moyenne  54  lignes  par  colonne,  écriture  du  XV*  siècle.  Capi- 
tales et  rubriques.  Format  400X285  mm.  Reliure  de  par- 
chemin. 

Fol.  1.  Rubrique:  Comiença  el  comento  o  exposicion  de 
Eusebio  de  las  cronicas  o  tienpos  interpretado  en  vulgar. 
Capitulo  primero  del  prologo  en  el  quai  sepone  la  enten- 
cion  del  autor, 

((  Comiença  el  comento  :  Proposito  mio  fue  en  el  comienço 
del  trabajo  en  esta  interpretaçion  de  Eusebio.  » 

Fol.  202  v°  B.  :  «  de  estas  cuentas  de  interprètes  e  de  la 
letra  hebrayca  diremos  abaxo.  » 

Rubrique  :  Aqui  se  acaba  la  primera  parte  del  comiento 
de  Eusebio,  Au-dessous  la  seconde  partie  commence  tout  de 
suite  jusqu^au  bas  de  la  colonne,  mais  ce  fragment  est  sans 
importance,  puisqu'il  est  répété  en  tête  du  second  volume 
du  commentaire. 

Au  dos  :  i*  parte  del  comento  de  Usebio. 

NouB  avons  copié  ci-dessous  le  prologue  du  commentaire 


42  BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

que  por  la  vulgar  et  la  razoa  ef.  porque  las  dos  lenguas  dichas 
estai)  en  çierta  arte  de  fabla  con  muchas  figuras  et  modos  por  tos 
quales  se  niultiplica  la  «igni&cacioD  ansi  en  la  oracion  commo  en 
la  diction  sinple  o  sola  lo  quai  en  la  vulgar  lengua  non  se  (aze  o 
es  muy  menos  et  est»  lodo  a  los  cognoscientos  la  condition  de  la 
lengua  lalina  es  inanifieïito. 

Por  loqual  loda  trani^lation  de  latin  en  vulgar  para  se  fazer  pura 
et  perfec  ta  mente  es  dificilc  si  se  (aze  por  manera  de  interpretacîon 
que  es  palabra  por  palabra  et  non  por  manera  de  plosa  la  quai 
es  absuelta  et  libre  de  uiuchaïi  grauedade.«  et  en  la  présente  trans- 
lation es  mucho  mayor  dificultad  que  en  las  comunes  por  las 
especiales  causas  de  diticultad  las  quales  se  falian  en  cada  una  de 
las  partes  de  esta  obra  et  non  Eue  necessario  nin  complidero  al 
présente  de  las  declarar. 

Ënpero  pospueslas  lodas  grauedades  someti  mi  coraçon  a 
aceptar  esta  carga  aunque  a  mi  rauy  tiTAue  et  a  la  poner  en  possible 
exécution  :  lo  primero  por  contenplation  de  vuestro  mandamienlo 
el  quai  cerca  de  mi  es  de  mucha  reuerençia,  lo  segundo  por  la 
condigion  de  la  obra  ca  verdaderamente  digna  era  de  publicacion 
et  comunicacion  la  lan  escelente  cosa,  la  quai  non  solaraenle  es 
ystoria  mas  es  llaueetglosaet  perreclion  ingeniosamente  buscada 
de  todas  las  ystorias,  ta!  que  a  los  entendidos  abasia  et  a  los 
curiosos  ellasola  contenta,  a  la  quai  non  ay  otra  obra  egual  en  este 
linage  de  ystorias  mas  seer  régla  arlificio  et  conplîmiento  breue 
de  todas.  Et  a  mi  parecio  conuenieule  seer  que  entre  todos  los  otros 
mis  trabajos  que  de  algun  prouecho  o  memoria  pueden  seer  fuesse 
este  uno  en  rcnouar  et  alumbrar  los  ingenios  de  lo^  a  tL>do  el 
mundo  fainosos  varones  Eusebioet  Jeronimo.  El  bien  parecio  la 
alteza  del  ingenio  de  vuestra  senoria  en  desear  et  acstar  sobre 
la  tal  obra  a  todo  el  mundo  por  la  su  diScultad  quasi  ya  oluidada 
et  desusada  ca  esto  non  podiera  seer  si  la  alleza  del  ingenio  non 
concordara  con  la  biueza  de  la  obra.  Ca,  commo  el  grande  Arislo- 
tiles  quiere  en  las  ethicas,  quai  es  cada  uno  tal  pienssa,  dize  et  Faze 
et  non  es  possible  auer  conplazimiento  o  amistanga,  commo  plaze 
al  mengionado  Aristotiles,  sin  auer  semejanga  agora  sea  uatural, 
agora  por  actos  causada.  Et  ya,  dando  fin  a  esto,  declarare  mas  mi 
entention. 

Rubrique  :  De  la  condicion  <M  proccsso  que  tiene  el 
interpretador  et  de  fa  condicion  de  la  obra  principal  et  del 
aiitor.  Capitula  segundo. 

Après  ce  chapitre,  où  l'auteur  traite  de  la  différence  qu'il 
y  a  entre  traductioa  mot  à  mot,  ^lose  et  commentaire,  on 


trouve,  au  vorso  du  fol.  1,  un  petit  chîipitre  (|ui  [irécéde  le 
prologuede  saint  Jérûme  sur  Eusèbe. 

Rubrique  :  Reqtierimiento  queflao  Prospéra  a  todos  los 
que  esrriuiessen  este  libro.  Capitula  iercero  :  Conjura  o 
rfijuiero  a  (i  (jualt/ui'er  tjue  estas  libres  escriuieres  par 
nunsiro  sefior  Jhu  Cristo  et  par  la  su  gloriosa  venida  en  la 
quai  oerna  ajudgar  los  oiuos  et  los  muerios  que  conciertes 
lo  que  escriuieres  con  el  libro  par  onde  escriuieres  et  lo 
emiendes  con  grande  diUgentra  eso  mismo  te  conjura  que 
escriuas  este  linage  dr  conjtirotion  en  qnalquier  libro  de 
estas  que  escriuieres. 


(Osuna:  PInt.  III.    Lit.  N,  n'  8;  Rocara-,  n"  113;  Bibliot.  Nat. 
Madrid.  KK-19) 

Eusèbe,     Chronique   universelle,   commentaire    fait    par 
Alfonso  de  Madrigal,  dit  el  Tostado.  En  castillan. 

ManuBcrit  de  302  feuillets,  plus  2  feuillets  blancs  au  com- 
mencement, papier,  non  folioté,  à  deux  colonnes,  compte  en 
moyenne  54  lignes  par  colonne,  écriture  du  XV*  siècle.  Capi- 
tales et  rubriques.  Format  400X285  mra.  Reliure  de  par- 
chemin. 

Fol.  1.  Rubrique:  Comiença  el  comento  0  ex/iosicion  de 
Eusebio  de  las  cronicas  a  tienpos  interpretado  en  vulgar. 
Capitula  primera  del  prologo  en  el  quai  se  pone  la  enten- 
cion  del  autor. 

H  Comiença  el  comento  :  Proposito  mio  fue  en  el  comienço 
del  trabajoen  esta  interpretaçion  de  Eusebio.  ji 

Fol.  302  V"  B.  :  «  de  estas  cuentas  de  interprètes  e  de  la 
letra  hebrayca  diremos  abaxo.  » 

Rubrique  :  Aqui  se  acaba  la  pri niera  parte  del  comiento 
de  Kusebio.  Au-dessous  la  seconde  partie  commence  tout  de 
suite  jusqu'au  bas  de  la  colonne,  mais  ce  fragment  est  sans 
importance,  puisqu'il  est  répété  en  tète  du  second  volume 
du  commentaire. 

Au  dos  :  /»  parte  del  comento  de  Usehio. 

Noua  avons  copié  ci-dessous  le  prologue  du  commentaire 


43 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


que  por  la  vulgar  et  la  razon  es  porque  las  dos  lenguas  dichas 
estan  en  çierta  arle  de  fabla  con  muchas  figuras  et  modos  por  los 
quales  se  luultiplica  la  ^igniflcacion  ansi  en  la  oracion  commo  en 
la  diction  sînple  o  sola  lo  quai  en  la  vulgar  lengua  non  se  (aze  o 
es  muy  menos  et  esto  todo  a  los  cognoscientos  la  condition  de  la 
lengua  lalîna  es  maniflesto. 

Por  loqual  loda  translation  de  latin  en  vulgar  para  se  fazer  pura 
et  perfectamenle  es  di&cile  si  se  faze  por  manera  de  interpretacion 
que  es  palabra  por  palabra  et  non  por  manera  de  glosa  la  quai 
es  absuelta  etlibre  de  muchas  grauedades  et  en  la  présente  trans- 
lation es  mucho  mayor  difieultad  que  en  las  comunes  por  las 
especiales  causas  de  diflcultad  las  quales  se  fallan  en  cada  una  de 
las  parles  de  esta  obra.  et  non  lue  necessario  nin  complidero  al 
présente  de  las  declarar. 

Enpero  pospiiestas  lodas  grauedades  someti  mi  coraçon  a 
aceptar  esta  t.arga  aunqiie  a  mi  muy  fçraue  et  a  la  poner  en  possible 
execuEion  :  lo  primero  por  contenpiation  de  vuestro  mandamiento 
el  quai  cerca  de  mi  es  de  mucha  reuerençia,  lo  segundo  por  la 
condition  de  la  obra  ca  verdaderamenle  digna  era  de  publicacion 
et  comunicacion  la  lan  excelenle  cosa,  la  quai  non  solamentees 
ysloria  mas  es  llaue  et  glosa  et  perFeclion  ingeniosamente  buscada 
de  lodas  las  yslorias,  tal  que  a  los  entendidos  abasta  et  a  los 
uuriosos  ellasola  contenta,  a  la  quai  non  ayotraobra  egual  en  este 
llnage  de  yslorias  mas  seer  régla  artlRcio  et  conpliiniento  breue 
de  todas.  Et  a  mi  parecio  conueniente  seer  que  entre  todos  los  otros 
mis  trabajos  que  de  algun  proueclio  o  menioria  pueden  seer  (uesse 
este  uno  en  renouar  et  alumbrar  los  ingenios  de  los  a  todo  el 
mundo  famoïiosvarones  Eusebioet  Jeronimo.  Et  bien  parecio  la 
alteza  del  ingenio  de  vuestra  senoria  en  desear  et  acatar  sobre 
la  tal  obra  a  todo  el  mundo  por  la  su  diflcultad  quasi  ya  oluidada 
Gtdesusada  caeslo  non  podiera  seer  si  la  alteza  del  ingenio  non 
concordara  con  la  biueza  de  la  obra.  Ca,  commo  el  grande  Aristo- 
tiles  quiere  en  las  elhioas,  quai  es  eada  uno  tal  pienssa,  dize  el  faze 
etnon  es  possible  auer  conpiazimiento  o  amistança.  commo  plaze 
al  uiençionado  Arisloliles,  sin  auer  semejança  agora  sea  natural, 
agora  por  ados  causada.  Et  ya,  dando  fin  a  esio,  decl.trare  mas  mi 
entention. 

Rubrique  :  De  la  condicion  del  processo  que  tiene  f:/ 
inierprelador  et  de  la  condicion  de  la.  obra  principal  et  del 
auior.  Capitula  segundo. 

Après  ce  chapitre,  où  l'auteur  traite  de  la  dîHérence  qu'il 
y  a  entre  traduc  tion  mot  à  mot,  glose  et  commentaire,  on 


VI.  EcsKue  -13 

trouve,  au  verso  du  fo!.  1.  un  petit  chapitre  qui  procède  le 
prologuede  saint  Jérôme  sur  Eusèbe. 

Rubrique:  Het/iierimienio  quejizo  Prospéra  a  (ados  los 
fjue  escriuiessen  ente  libro.  Capitula  terrero  :  Conjura  o 
rei/uiero  a  ti  qualquier  que  estas  îibros  escriuieres  par 
nuestro  sefiar  Jliu  Crislo  et  par  la  su  gloriosa  venida  en  la 
quai  cerna  ajudgar  los  viuos  et  los  muertos  que  conciertes 
lo  que  escriuieres  can  et  libro  par  onde  cscriuieres  et  la 
cmiendes  con  grande  diligentia  esa  mismo  te.  conjura  que 
escriuas  este  linage  de  ron/uration  en  qualquier  libro  de 
estas  que  escriuieres. 


(Osuna:  Plot.  III.    Lit.  N.  n"  8;  Rocam.,  u"  113;  Bibliot.  Nat. 
Madrid.  KK-19) 


ËUSËBB,     Chronique   universelle,   commentaire    fait    par 
Alfonso  de  Madrigal,  dit  el  Tostado.  En  castillan. 


Manuscrit  de  202  feuilleta,  plus  2  feuillets  blancs  au  com- 
mencement, papier,  non  folioté,  à  deux  colonnes,  compte  en 
moyenne  54  lignes  par  colonne,  écriture  du  XV'  siiicle.  Capi- 
tales et  rubriques.  Format  400X285  mm.  Reliure  de'  par- 
chemin. 

Fol.  1.  Rubrique:  Comiença  el  contenta  oexposirion  de 
Eusebio  de  las  cronicas  o  tienpas  interpretado  en  vulgar. 
Capitula  primera  del  prologa  en  el  quai  se  pane  la  enten- 
cion  del  autor. 

i(  Comiença  el  comento:  Proposito  mio  fue  en  el  comienço 
del  trabajoon  esta  interpretaçion  de  Eusebio.  » 

Fol.  202v"  B.:  "  de  estas  cuentas  de  inttjrpretes  o  de  la 
ietra  hebrayca  diremos  abaxo.  » 

Rubrique  :  Aqui  se  acabn  la  primera  parte  del  comiento 
de  Eusebio.  Au-dessous  la  seconde  partie  commence  tout  de 
suite  jusqu'au  bas  de  la  colonne,  mais  ce  fragment  est  sans 
importance,  puisqu'il  est  répété  en  tète  du  second  volume 
du  commentaire. 

Au  dos  :  /»  parte  del  camenlo  de  Usehia. 

NouB  avons  copié  ci-dessous  le  prologue  du  commentaire 


44 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   3ANTlLLA>fE 


d'Eusèbe  où  Alonso  de  Madrigal  déclare  ses  intentions  et 
nous  y  avons  ajouté  les  remarques  que  nous  a  suggérées  la 
comparaison  du  manuscrit  du  Tostado  sobre  Eusebio  avec 
l'ouvrage  imprimé(l). 

Comiença  el  comento  o  expost'cion  de  Eusebio  de  las  cronicas  o 
tieinpos  interpretadu  en  cidgav.  Capiiulo  priniero  del  pititogo  en 
el  qnitl  sepontt  la  entenclon  del  aiitiii:  Comienra  el  comento  : 

Propoaito  mio  fue  en  el  comienço  del  trabajo  en  e.sla  interpreta- 
çion  de  Eusebio  escripuiralgunoscomenlosobreues glosas por las 
quales  alguna»  de  las  cosas  obsjcuras  o  menos  eniendidas  mas 
abierto  podiesen  ser  conoQidas.  A  lo  quai  ansi  el  mandainiento  suso 
pueslo  comma  la  razoïi  inclinaua  seyeudo  la  obra  de  tal  condicioa 
que  aRora  por  breuedad  de  palabra  agora  por  diiiersidad  de  cosas 
al(iunas  obscuridades  nes«;essario  oiiiese  de  contener.  Nin  fue  nii 
entinçion  proseguir  en  e^^te  vulgar  t^omenlo  toda  la  exposi<:ioii  que 
las  cosas  por  Eusebio  locadas  rreçebîr  podrian.Ca  esto  séria  rrelatar 
por  menudo  las  ystorias  de  todas  las  génies  coniino  Eusebio  las 
suceâstoues  de  iodos  lus  faiiiosos  rreynos  fasta  au  tieopo  aya  es- 
cripto.  Ca  eslo  nin  se  podria  acabar  nin  fteria  prouechosa  obra 
rrelatar  lo  que  todos  los  otros  va  diclio  ouiei<sen,  nia^  tanto  pensse 
ser  aqui  prouechoso  dezir  quaiilo  abasiase  para  poder  conprehender 
la  entençion  de  la  letra  de  Eusebio.  Otrosi  non  cuyde  aqui  escriuir 
todas  las  declaragiones  et  doclrinas  que  en  los  comentos  por  mi 
fechos  en  palabra  latina  sobre  el  testo  de  Eusebio  latino  largainente 
prosegui  coninio  el  eslilo  vulgar  non  rreçiba  muchas  cosas  las 
quales  la  palabra  latina  non  solamente  suEre  mas  aun  por  necesudad 
demanda  mayormente  que  al  que  ploguiere  mas  largo  et  curioso  las 
declaraçioues  de  las  diclias  cosas  veer  podra  los  mentionados  co- 
mentos  latiiios  leer.  Nin  por  esto  pensse  o  este  comento  ser  dema- 


1.  El  Tothido  aolira  Emvbiii  mlnenil  de  Mra»  dirini'n  //  huiunniix 
irn  la  Hinlorin  General  de  lodos  lo»  lirmpoa  y  rri/ito«  del  miindo  xe^/nn 
los  foiiientaiiaa  del  ilustrisisinio  t/  renemhle  doelnr  /«.-  de  lit  li/lusiii, 
1/  de  la  Cliftslinndad,  Don  Alonso  Tiialado  ob'iapn  iiwfiin  de  Arila 
aolire  los  liliro.1  de  Hislurins  ;/  Clironolagiaa  i/tw  de.ru  escrilos  el 
grandi'  Euseliio  oliispo  de  Cenriren  en  Palealïna  reeiipilndas,  rediteîdos 
!l  contpuextos  ai  modo  //  cnlîla  deslos  tieinpos,  can  au»  Adieiows  g 
ùlosaa  li  lit  margen  para  cl  ima  dn  Inn  l'erdlcnrlnrea  ;/  ron  liva  tablas 
Ttueramente  afiodidns  por  el  rfiîn  l'adre  Maestro  Fi-aïf  Joseph  deAtmo- 
auiid  del  Orden  de  S.  Bernardo,  etc.,  etc.,  etc.  2  vol.  in-ft'I.  Madrid. 
Mutchor  Sauchez,  1677-79.  —  Il  existe  du  commentaire  du  Toslado  nne 
édition  complète  en  6  vol.  ÎD-tol.  imprimée  par  Hans  fJyaser  de  Sil 
genstal.  a  Salamanque,  1506-1507.  (Cf.  N.  Aotonio,  Blbl.  Velus,  t.  Il, 
Uv.  X.  chap.  Vil.) 


VI.    EU3ÈBE 


45 


siado  o  el  lalino  ser  mas  de  rrazon  largo.  Ca  aquel  contiene  lodo 
lo  que  al  eslilo  latino  pareçio  seer  comieniente  conlener  et  este 
lieue  lo  que  a  la  vul^ar  interprétation  abaïïta  quanto  maa  por  estos 
diuerssos  oomenios  seer  fechos  para  diiierssosesladosel  condiçiones 
de  perssonas.  Mas  aun  nin  por  esta  créa  el  que  touiere  el  latino 
comenlo  seer  demasiado  este  vulgar.  Ca  este  non  es  interprétation 
de  aquel  nin  parte  stiya  mas  cosa  por  si  fabricada  leineoCe  otros 
algunos  congebimientos  o  doctrinas  que  aun  a  los  conoçientes  la 
palabra  latina  et  usados  por  el  latino  comento  puede  este  asaz  seer 
prouechoso  ansy  coinnio  otra  aparlada  exposition.  Et  porque  cada 
una  co^a  sea  mas  pre!^(ameQte  fallada  sera  esta  obra  de  comento 
partida  por  capîlnlos  non  solanienle  tantoa  qiianlos  en  el  leslo  son 
mas  aun  por  mas  menuda  dinisioa  porque  los  capitiilos  non  ayan 
de  ser  niiiy  largos  et  corn mo  suso  dixîmos  laxemois  sus  virgulas  et 
trunoationes  de  vermcllon  an&i  en  el  texlocommoenel  comento  (1) 
sobre  .iquellas  partes  sobre  las  quales  la  glosa  comengane  porque 
sea  presto  a  cada  uno  saber  cada  parte  del  testo  quai  glosa  le  res- 
ponde.  El  esto  abaste  por  breue  prologo  de  e.'ile  comenlo  etiuego 
començare  a  exponer  el  primero  prologo  del  libro  el  quai  es  de 
l'rospero. 

Voir  dans  le  tome  I  du  Tosiado  sobre  Eusebto  le  :  Pro- 
logo  del  ilustrissîmo  Doctor  Don  Alonso  Tosiado,  en  el 
comento  (jnî  hho  â  la  Historia  General  de  Eusebio  Cesa- 
riense  :  En  el  quai  sepone  la  iniencion  del  aiitor. 

Ce  prologue  est  identi(iue  à  celui  du  ms.  KK-19  copié 
ci-dessus,  la  forme  en  a  ("'té  un  peu,  très  peu,  abrégée  ou 
modernisée,  le  sens  est  strictement  le  même. 

A  côté  de  la  phrase  :  h  Tampoco  lie  cuidado  de  escrivir 
aqui  todas  las  dechirac-innes,  y  doctrinas,  que  en  mis  Co- 
mentos  Latiuos  se  hallaran,  pues  al  curïoso  que  gustare  ver 
las  diciias  déclarai  iones  mas  por  extenso,  y  dilatadas.  las 
hallara  en  los  Comentos  citados,  w  il  y  a  en  marge  une  note 
de  l'éditeur  que  noua  reproduisonsi'S). 

Le  commentaire  du  Tostado  est  imprimé  à  partir  du  fol. 
115,  A.  du  ms.  KK-19,  première  ijartie  du  commentaire 
sur  Eusèbe,  au  chapitre  qui  dit  ;  n  Comiença  aqui  el  libro 
de  Eusebio  de  los  tiempos  acabado  el  prologo  suyo  et  pone 


1.  Ceci  a  trait  aax  rubriquet  de  la  qn&triâme  p&rtie  et  prouve  que 
c'èhi  la  première. 

2.  EstoB  Comeatoa  Latinos  uo  bati  aalido  û  la  luz  de  la  imprenta. 


46 


BIBLIOTHEQUE   DU    MAHQUIS   DE   SANTILLANE 


primera   todas  las  cosas  de  que  eiitiendi?  tractar  en  mnncra  | 
de  titulo  o  rubriai.  Capitulo  sotenta  et  dos.  h 

L'imprimé  commence  donc  par  le  prologue  du  fol.  1,  puis  1 
il  saute  au  fol.  115. 

La  quatrième  partie,  qui  manque  dans  le  ms.,  .se  trouve  J 
dans  l'édition,  et  le  commentaire  imprimé,  comme  le  ms. 
s'arrêtent  après  la  cinquième  partie.  Maisdans  l'édition  il  y  i 
une  sixième  partie  qui  s'intitule  ;  Seala  Parte,  las  Ques-y 
lioncs  dcl  Tosiado,  où  le  Tostado  répond  à  quatre  ques- 
tions que  lui  a  posées  l'évèque  de  Falencia,  «para  cuya  de- 
claracion  brevemente  recopila  con  maravitloso  estilo  todos 
los  libros  de  laSagrada  Escritura  del  Nuevo  y  Viejo  Tes- 
tamonto  ». 

Le  premier  volume  imprimé  comprend  les  li'ois  premières 
parties,  le  second  les  autres. 


•  113;  Biblîol.  Nat. 


Miidiid.  KK-aO) 


EusÈBE,  Chronique  unicerselle,  commentée  par  Alonso  de 
Madrigal,  dit  el  Tostado.  En  castillan. 

Manuscrit  de  217  feuillets,  papier,  foHotation  défectueu.se, 
à  deux  colonnes,  compte  en  moyenne  5'1  lignes  par  colonne. 
Écriture  du  XV"  siècle.  Rubritjues.  Format  400x285  mm. 
Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1  :  A(/ui  comieni;a  la  segundn  parte  dcl  comento  ' 
del  libro  de  las  cron'cas  o  de  los  ù'enpos  de  Eiiscbio  capi- 
tulo pi-im{er]o.  Del  comienço  de  la  sef/unda  edad  et  commo 
J'ue  muy  conuenienie  fjue  ccniessi'  el  dilunio  seyendo  Noe 
de  seyscientos  aïlos  et  non  en  olra  manera. 

Incipit  :  h  Et  faeron,  continua  aqui  Eusebio  su  libro 
comiençando  lus  (^osas  de  la  segunda  edad  ca  puso  suso  las 
cosas  de  la  primera  edad.  » 

Fol.  317  v  A.  Explicit  :  «  aunque  en  tienpo  alguno  de 
todas  ellas  fue  tomada  Troya.  »  A(jui  se  acalia  la  segunda 
parte  del  noniento  nobrc  Eusebio  de  los  Henpos. 


(Osiiii^:    Plut.  III.    Lit.  N.    n- 10  ;    Rotiim.. 
MjLJrid,  KK-21) 


113;  BiUi.it.  N.11 


KusÈBE,  Chronique  jinicerselle ,  commentée  piir  Alonso  de 
Maduigal.  dit  EL  TosTADO.  Kii  ciistiHai). 

Manuscrit  de  170  feuillets  plus3  feuillets  de  garde blanrs 
au  commencement  et  2  à  la  fin,  papier,  non  folioté,  à  deux 
colonnes,  compte  en  moyenne  60  lignes  par  colonne. 
hATiture  du  XV*  .«i^'cie.  initiales  et  rubriques.  Format: 
400x285  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1,  encadrement  à  la  plume  en  rouge:  A'iui  comicrira 
la  tercera  parte  del  coinento  de  Enscbio.  Capituh  primo. 
Torna  cl  comenlador  a  segnir  la  linca  de  /o.*  Sicioniosfnsta 
Troya  tomada. 

Incipit  :  n  Sicionos,  agora  acalmda  la  linea  de  los  Assirîos 
fasta  Troya  tomada...  n 

Fol.  170  v,  F.xplicit  :  h  este  logar  era  mui  famoso  e  por  esso 
es  tan  nonhrado  por  las  scripturas.  » 


Osuna;   Plut.  III.    Ul 


'  113;  Biblîot.  Nat. 


KusÈBE,  C/ironi(/ue  uni ocr selle,  commentée  j*ar  Alonso  de 
Madrigal,  dit  el  Tostado.  Kd  castillan. 

Manuscrit  de  246  feuillets,  1  feuillet  blanc  à  la  lin,  pa- 
pier, non  folioté,  ii  deux  ooltjnnes,  compte  en  moyenne 
55  lignes  par  colonne. Rubriques  et  initiales,  dans  le  dernier 
tiers  du  volume  elles  font  défaut.  Kcriture  du  XV'  siècle. 
Format:  400x285  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Aqui  camiern-a  la  quinta  parle  del 
comento  de  Eusebio,  capitula  primera:  las  fabulas  de  Tri- 
toloino  e  de  las  seruientes  de  Ccres  segun  Lactancio. 

Incipit  :  »  Tritolomo,  esta  istoria  pone  Eusebio  sobre  la 
linea  de  los  Atbenienses...  » 


48  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE    SANTILLANE 

Fol.  246  v".  Explicit  :  «  e  en  esto  se  acaba  la  narracion  de 
los  f échos  de  Persseo .  )) 

De  cet  examen  il  résulte  que  la  quatrième  partie  du  com- 
mentaire est  perdue  et  qu'on  Tavait  remplacée,  en  donnant 
au  texte  même  d'Eusèbe,  qui  ne  fait  pas  partie  du  commen- 
taire proprement  dit,  le  titre  de  quatrième  partie. 

Ni  Amador  de  los  Rios,  dans  sa  Bibliothèque  du  Marquis, 
ni  Pellicer  dans  son  Ensayo,  ni  avant  eux,  Nicolas  Antonio 
dans  Sel  Bibliotlieca  Vêtus  (t.  II,  liv.  X,  chap.  vu)  n'ont  fait 
mention  de  la  dédicace  au  marquis  de  Santillanede  la  tra- 
duction du  texte  d'Eusèbe  et  de  tout  ce  long  commentaire 
où  le  Tostado  utilise  l'œuvre  d'Ovide  de  telle  sorte  qu'on 
peut  dire  que  les  Métamorphoses  entières  se  retrouvent  dans 
son  livre.  Le  Marquis  a  dû  se  servir  beaucoup  de  ce  Tostado 
sobre  Eusebio  et  y  puiser  de  nombreux  renseignements 
mythologiques. 

Dans  YHistoria  criticade  la  Lit,  Esp,  (t.  VI,  p.  40,  note) 
Amador  de  los  Rios  cite  l'édition  de,  1507  du  Tostado  sobre 
Eusebio,  mais  il  ne  dit  pas  un  mot  du  manuscrit  Osuna; 
il  n'a  pas  dû  le  voir. 


VII 


SAINT  JEAN  GHUYSOSTOME 


(Osuna:  Plut.  IL  Lit.  N,  n'  25;  Rotam.  n'  104;  Bibliot.  Nat. 

Madrid,  Ii-1(>5) 

Saint  Jean  Chrysostome,  Sermones  contra  Anomios,  tra- 
duits en  latin  par  Ambrogio  Traversarl 

Manuscrit  de  60  feuillets  de  vélin,  2  blancs  au  com- 
mencement et  2  à  la  fin.  Réglé  à  23  lignes.  Écriture  italienne 
du  XV^'  siècle.  Ornementation  de  style  toscan.  Format 
233  X  150  mm.  Reliure  à  dessins  mudéjar  sur  ais  de  bois. 

Fol.  1,  demi-encadrement,  dans  le  bandeau  inférieur  les 
armes  du  marquis  de  Santillane. 

Rubrique  :  Joltannis  Chrysostomi  arcinepiscopi  contra 
Anomios,  fjue  Deus  incomprehensibilissit,  senno  primas, 
inabseniia  episcopi  habitas,  incipit,  c  r/reco  per  fratrem 
Ambrosium  ordinis  camaldalensis  in  latinani  uersas, 

Incipit  :  a  Quid  est  hoc...  » 

Fol.  10  V**,  sermo  primas  explicit.  Fol.  22  v",  explicii 
sermo  ,serandas.  Fol.  34,  cxplicit  sermo  tertias.  Fol.  46, 
ejp/icit  sermo  qaartas.  Fol.  60  v"  :  Johannis  Chn/sostomi 
constantinopolitani  archiepiscopi  sermo  qaintas  et  ultimus 
explicit.  Féliciter  lege. 

Ce  manuscrit  et  VHistoria  Gothira  de  Tarchevêque  don 
Rodrigo  sont  les  seuls  textes  latins  de  cette  bibliothèque 
portant  des  signes  de  propriété,  armes,  reliure,  etc.,  du  mar- 
quis de  Santillane.  Lems.  Ii-165  ne  porte,  il  est  vrai,  ni  les 
heaumes,  ni  la  devise,  mais  il  fait  bien  partie,  cependant,  du 

•1 


50 


BIBLIOTHÈQUE  DD  MARQUIS   DE  SANTILLANE 


groupe  de  manuscrits  tosains  que  nous  avons  examinés  et 
qui  furent  copiés  en  Italie  pour  iQigo  Lopez  de  Mendoza.  Le-, 
titre  donné  dans  la  rubrique  il  Traversari  permet  de  croire 
que  ce  manuscrit  fut  exécuté  avant  le  26  octobre  1-131.  date 
de  l'élévation  d'Ambrogio  au  généralat  de  son  Ordre  par  le 
pape  Eugène  IV. 


.  tV.    Lil.  N,  n*  33  ;  Itfxrari 

M;iili-id,    li-S:() 


M"  im.  Biblini.  Nut. 


Saint  Jean  Ciibysostome.  Œucres,  en  lalin. 

Manuscrit  de  ^7  feuillets  de  vélin,  1  feuillet  de  papier 
au  commencement  et  1  A  la  fin,  non  folioté,  écriture  du 
KV°  siècle  àdeux  colomie».  Réglé  à  «19  lignes  parc^loiuiu.. 
Rubriques,  capitales  en  oret  couleurs.  Foriuat29&x212  mm. 
Reliure  de  parcbemin,  au  dos  :  S.  Joannis  Chrisostomi  Epis- 
tolof. 

Fol.  1.  Vm  marge,  un  bandeau  tléeoratif  et  au  pied  de  la 
page,  dan.-s  ud  médaillon  d'or,  mti  éeu  p<jrtant  :  d'or,  tieF<'.é 
faeces,    de  billette»  uouchéex    de   gueule    et  de    billette» 
coitcViée»  de  sable,  Ijordée*  d'argent,  , 

Rubrique  :  Incipit  epistolabeadJohannis  C'ri»aoatomi  ad 
TUeodorum  anticum  fapsèuin  capitulum  primuin, 

Incipit  :  o  Si  Celufl  )x>»M3t  e[tj  gemiius  per  litteru 
noni;iari . . .  n 

Fol .  217  A,  ExpHcit  de  tout  le  volume  :  «  gloria  et  impw 
rium  in  saecula  siieculorum  amen,  h 

1%D  marge,  (|Ueli|ues  Dole«  en  latin. 

Ce  IDanuscrit  contient  :  1  Ad  Theo'foruin  nmicitin,  fol, 
l^v";2  Ad  Helechinm  de  coitpunrtîotte,  fol,  &v"-13v°| 
3  Ad  Demetrium  de  compunclione,  fol.  l^v'-Sâv"  ;  4  Quod 
nemo  leditur  nï-'ii  a  semetipso,  fol.  23  «"-35  ;  5  De  repa^ 
raiione  ïapnî,  (ol.  :35-5ô  v"  ;  6  E.rpositio  /luper  euan- 
i/eiium  iienti  Matkei.  fol,  55vo-2i7  (25  homélies;. 

Leti  5  premier"  traités  ont  été  traduit»  par  Anibrogia 
Traver^^ari  (Cf.  Bsindîni,  i'at.  cod.  lut.  bihliol.  Med.  Latir.. 
t.  i,  0)1.  Û65,  et  Me\m*,  Ambrusii  Travertarn  Vild). 


.   VII.    SAINT   JEAN   CIIRYSOSTOME  51 

Quant  aux  25  homélies  sur  Tévangile  de  saint  Matthieu, 
ce  sont  œllcs  que  Georges  de  Trébîzonde  n'a  pa»  traduites^ 
parœ  qu'elles  l'avaient  été  avant  lui  :  «  ab  Aniano  qui 
teïïiporaifi  suorum  eloquentissîmus  fuit./,  ita  aunt  ôroate 
atqUe  eleganter  fraductî  »  (Cf.  ms.  D). 


C 


(O^nna:  PInt.  II.  Lit. N.  ii"9;  Rocam.  ii"  103;  Bibliot.  Nat. Madrid,Ii-133) 

Sain'T  JÊÂNCHRV.sosto\iE,  en  latin.  1.  De  Det  prouideniia^ 
traduit  par  Ambrogïo  Traversari.  2.  De  Pœnitentia 
homilta  V*  traduit  par  (jREGOrio  Tifernas.  3.  Ho- 
milia  sUpei*  psàlmum  (j utruiuafiesimum,  4.  Éptstola  de 
lapsis  ad  Theodorum.tmdvût  par  Ambrogïo  Traversari. 
5.  LfLluS  TïPîïÊRî^AS  (Giglîodeglî  Archifibellidî  Cittâdï 
Castello)  :  Sanctîsstmo  patri  Caltsio  tertio  in  laudem 
constanUflôpotitane ciuitatiset grecorum untoncs  eptstota, 

^Mamismt  de  14S  fettîHcfs,  plus  3  Mancs  au  cominen^^e- 
ment,  papier,  non  folioté.  Kégfé  à  32f  lignes.  Écriture  îte- 
Henriedu  XV'siècfe,  âèjk  un  peu  anguïérdse.  Befles  marges, 
rabriqtfe??  et  e.tpKcits,  capitales  ornées  sur  fonds  de  coiffeur. 
Format  207  X  2i9uiïii.  Refiure  du  temps  encuiriympaiiisé, 
sans  ais  de  bois. 

ï.  Fol.  1  sans  rubrique.  Incîpit:  «  Suntquîdeni  plurîma 
que.  ï>  Fol.  1 1^;  cette  préface  finit  par:  «  et  nimium  dilecte 
âeaprmcep^.  » 

(Test  VEpistota  ad  Petrtim  Prlnclpem  Lusitaniae,  par 
laqaelfer  Ambrogio  TraVersari  dédie  à  ce  prince  sa  version' 
latine  dn  De  Dec  proutdentia  de  saint  Jean  Cïirysostome 
(V.  Bandini,  loc,  cit.,  1. 1,  col.  565). 

Fol.  1  v^  RnbTÎque:  InrJpit  liber  primas  beati  Joannis 
(ihrim^tGmi  Archiepx^r:opi  Constanttnopolitani  ad  Sia- 
qtrium  monachum  arreplidum,  Leyc  pheliciter. 

«  Oportnerat  qtrîdem  o  niihi  amantissime.  » 

Le  livre  H  oce«j>€f  te»  feuiH*el«  2*^43^. 

Fd.  fil.  Explicft  du  ïirre*  ïïl  :  (c  aduersî'ssîûîis  câsfbois 
frangi  uel  defjjïcî  uaïebis.  Deîeî  {sic)  gracias.  » 


52 


U1I3LI0TI1ÈQLE   DU    MAHÛUIS   DE   S.\NTILLANE 


II.  Fûl.  63.  Rubrique  :  Sanctî  Jo/iannîs  Crîsostomi  de 
peniientin  .Job. 

Incipit:  o  Ita  iiobishodie festiuaquet^elebritas soliloque...  » 

Fol.  126.  Explicit  :  «  et  spiritui  sancto  nunc  et  aeraper  et  in 
secula  set-ulorum.  Anion.  » 

Cette  homélie  porte  dans  la  Patrologie  grectjue  de  Migoe 
(T.  XLIX,  col.  305i  le  titre  suivant  :  Homilta  de  Jejunio  et 
in  .lonam  Prophetam.  et  Daniefeiu,  et  très  pueros,  et  de 
Poenîtentia,  Dicta  est  autem  in  saci-orum  Jejtiniorum 
ingressum.  La  rubrique  de  ce  traite^  répétée  en  titre 
couraat  au  haut  des  pages  est  erronée.  Il  s'agit  bien  ici 
du  De  Poenitcnlia,  maisaucunetnetit  du  Job  de  patientia. 
L'erreurdela  rubrique  provient  sans  doute  de  ce  que  le 
rubricateur  ou  le  copiste  aura  eu  sous  les  yeux  un  ma- 
nuscrit où  se  trouvaient  traduits  ces  deu.\  traités.  Dans  la 
plupart  des  manuscrits,  et  par  conséquent  dans  les  pre- 
mières impressions  de  ces  ouvrages,  ces  versions  sont 
attribuéesâLilius  Tifernas,  de  Città  di  Castello,  appelé  de 
son  vrai  nom  Lilius  Archilibelli,  dont  une  tradition  fait 
l'élévede  son  concitoyen  Gregorio  Tifernas',  helléniste  pro- 
tégé par  Nicolas  V,  En  réalité,  ces  versions  de  Clirysostome 
sont  l'oDUvrede  Gregorio,  qui  les  termina  en  1449  et  les  otîrit 
au  Pape  à  l'occasion  du  prochain  jubilé  de  1450.  La  confusion 
entre  ces  deux  hellénistes  naquit,  il  est  facile  de  le  com- 
prendre, de  ta  ressemblance  de  leurs  noms. 

m.  Fol.  127.  Rubrique:  fîeaïiVo/ionnfs  Crîsostomi  Omelia 
prima  super  psalmum  fjuinf/uugesimutn  leyc  pheliciler. 

Incipit  :«  Mense  hestorue  reliquias  Eratres  carissimi...  » 

Fol.  138  V.  Explicit  :  n  ut  bona  eterna  cousequamur 
gratia  et  humanitate  domini  nostri  ihu.  Christi  qui  cuni 
pâtre  et  spiritu  sancto  uiuit  et  régnât  in  secula  seculoruni. 
Amen.  » 

Dans  la  Patroloyie  grecque  de  Migae  (tomeLV,  col.  575) 
nous  trouvons  cette  homélie  parmi  les  Spuria  in  psalmum  L. 

rV.  Fol.  138  v°.-Rubrique:  /nc(/Hî  epislola  de  lapsis  heati 
Johannis  Chrisoslomi  ad  Theodorum  lege phoeliciter. 

1.  Voyez  sur  Gregorio  Tifernas  et  son  activitiS  littéraire,  l'article  de 
M.Del&raelle  ;  Cite  eird'IiamiinistriiiiJ^V'  sidrli^(MvIan</i-/i  d'Archèit- 
logie  el  d'Hïsiaù-c  [lubli^  par  l'Ëuolu  fraJi^aise  de  Rome,  l.  XIX,  p.  9- 
33). 


VII.    SAINT   JEAN   CHRYSOSTOME  53 

Fol.  139.  Incipit  :  Si  fletus  poseel  et  gemitus  per  épis 
tolasnuntiari. . .  » 

Fol.  145  v°.  Explicit  :  «  maximam  letitiam  esse  uenturam. 
Deo  gracias.  » 

Ce  traité  a  été  très  probablement  traduit  par  Ambrogio 
Traversari  (Cf.  B'àndiui,  ouvr.  cit.,  vol.  I,p.565,  cod.  XXV, 
n**   VI,  et    aussi    Melius  :   Ainbrosii    Traversarii    Vila, 

p.  CCCXC;. 

V.  Fol.  146.  Rubrique  :  LyUus  tyffernatiis  Sancttssimo 
patri  Calisto  tertio  in  laudem  Constantinopolitane  Ciuitatis 
et  Grecorum  unionis  ^ . 

Incipit  :  «  Patruin  sanctissime  quamquam  infra  plura...  » 
Fol .  148.  Explicit  :  «  ita  romane  ecclesie  apostoliceque 
sedis  majore  gloria  consecuti  sumus.  » 


D 

(Osuna:  Plut.  II.  Lit.  N,  ir21:  Roeam.  n"  102  ;  Bibliot.  Nat. 

Madrid,  Ii-158) 

Saint  Jean  Chrysostome,  Homélies  sur  VcvarKjile  de 
saint  Matthieu,  traduites  en  latin  par  Georges  de 
Trébizonde. 

Manuscrit  de 226  feuillets,  plus  5  de  table,  dont  3  au  com- 
mencement et  2  à  la  fin.  Vélin  et  papier,  mal  folioté  :  entre  les 
feuillets  7  et  8,  un  feuillet  d'une  écriture  un  peu  postérieure 
à  celle  du  reste  du  volume  a  été  intercalé,  il  ne  porte 
pas  de  numéro,  mais  c'est  le  vrai  fol.  8;  plus  loin,  deux 
feuillets  18,  dont  le  second  est  naturellement  le  feuillet  19. 
Il  y  a  aussi  deux  feuillets  53,  mais  le  foliotateur  s'est  aperçu 
de  Terreur, puisqu'il  met  le  n"^  55au  feuillet  suivant.  A  par- 
tir du  feuillet  207  le  foliotateur  s  embrouille,  il  écrit  207, 
206,  207,  208,  209,  etc.,  et  cette  erreur  court  jusqu'à  la  fin 
où  il  marque  221  au  lieu  de  226.  Nombre  de  lignes  irré- 
gulier.  Petites  capitales  en  couleurs.  Ecriture  italienne  du 
XV*^  siècle.   Format   236  x  152"^"^.  Reliure  moderne.  Au 


1.  Cette  épître  est  bien  réellement  de  Lilius  Archilibelli  de  Città  di 
Castello. 


B4 


niBLiornÉQUE  du  marquis  de  santillane 


dap  :  Sanctus  Joannes  Chri/sostomits  libri  in  Eudngeliuftt 
.S"  Malthri. 

Fnl.  1  en  marge:  Ad  beatissimum  patrem  et  gunimuit^ 
ptmdjici'i»  Nicolaum  quintum  Qeorgii  T''apcsuntii  in  tra- 
duciionçin  /,X[  V]  librorum  Chrysosloini  super  Matheum 
pre/acio.  Nous  avons  rétabli  le  V  (jui  a  <ili  être  rogiié,  1^ 
rliiftres  ayant  éiè  (écrits  sur  l'extrème  bord  du  feuillet- 

Lapréface(îeG«nrg«B  dç  TrébiitoDdç  comioeoe*!  par:  »  Jub- 
sisti  beatjssimc  pat^r  ut  ^oio^inta  tjujoquc  boiitt  Jojiajitiû 
Chryeostomi  libros...,  »  et  finit  au  v"  iju  même  feuiilfit  psf 
Il  quare  hiis  omissis  Clir^sostomum  ipsuro  jam  stwiia- 
mus.  a 

GeorgesdeTrLihizondessoJn  dc  oou»  avertir,  dans  sa  pré^ 
Eaœ.de  cequ'il  ne  eommencesa  traductiou  qu'au  livre  XXVI: 
11  Deinde  (juia  viglnLi  ([uin([ue,ut  dictum  est,  libri  abAniano 
([ui  tempiiruiTi  siioruin  eloquentissimus  fuît...  ita  sunt 
ornate  alqueelegantertniductiutnichiladdi.  nicliîl  detralii, 
nicjiil  mutari  {nm^  uidrabir,  h 

Fol.  2:  "  Beat!  Johanots  Crvfiostomi  liber  XXVI  supei; 
Matlieum  iucipit  féliciter.  «  Le  texte  commence  par  l'hgw 
mélle  (livre)  XXVI,  !e  numi^ro  des  homélies  se  trouve  en  titra 
cmiraiitau  verso  de  tous  les  feuillets,  dans  la  marge  (J'ei 
liaut. 

Fol.  236.  lixpljtrit:  «  pacisatque  cura*,  » 

Au  bas  du  même  feuillet  on  lit  ;  u.  detjcjt  ijoa  ç$or.taçio,  ï 

Le  verso  du  premier  feuillet.  Icseco/id  tout  entier tt  (erecÉfli 
du  troisième,  eu  tête  du  volumCj  ,soiil  ijrcujti's  p;ir  l;i  l;il>l 
des  rubriques  margiijajes;  c'est  la  l^il'i''  ^\--^  hnDn-lii-r.  I.r 
(oj.  1  v"  et  3  sont  d'une  autre  main  ijiic  l.r  jr-i.' ijr  l;i  uJ>l(= 

Les  deu,\  feuillets  de  la  fin  coHtiejijjw.nt  la  tajjk-  ^i-s  t*ïs,t^ 
de  saînl  Matthieu  groupés  par  livres,  ces  festes  sojit  sou^ 
Ijgaé»  en  rouge  dans  le  manuscrit,  j)  /  a  aussi  ^w  h  éSfm^ 
feuillet  des  renvois  à  dirt'éregts  piissaees. 


VIII 


HISTORIA  DE  PRAELIIS 

<Osuna:  Plut.  IL  Lit.  M,  n^ai;  Rocam.nM;  Bibliot.  Nat.  Madrid,  li-3) 

Libei^  degestis  Ale^<mdri Maitedoms^  appelé  communé- 
xnent  Historia  de  praelns,  tirée  du  Pseudo-Calltsthènes  et 
traduite  en  latin  par  1  archiprètre  Léo'. 

>fauu:scrit    de    16    feuilleti»     de  vélin,    1    feuiliet    de 

"X'élin  blanc  au  commencement  et  1  à  U  fia,  ce  dernier 
porte  deux  notes,  non  folioté.  Réglé  à  41  lignes,  l^'.critur^du 
XCV*  «ièele.  Rubrique»,  capitales  rouges  et  bleues.  Format 
S80  x^ao»"».  Reliurede  Tépoque,  en  peau.  Au  dos  :  Afejt?a«- 
dri de  Gestis,  et  «ur  une  étîquettede  parchemin  fixée  «ur 
lo  plat  supérieur:  Alexandre  en  latin.  L'ouvragée  est  in- 
<>xHnplet. 

Fol.  le  Incipit  lil)er  de  f/esù's  Alerandri  Maredonis. 
Rubvica. 

Imiipït  ;  a  Sapiisatisisiîmi  quippe  Egiptii  scieates  mem;unim 
\evTe  nnàdJU{\xe  maris  et  cclestiuin  ordinem ...  h 

Fol.  16  V**.  Explicit:  «   Quia  si  J>ene  cooi^ideramus  illa 

luatcr,..  » 

Au  ver»o  du  fol.  blanc  de  la  lin,  on  lit  la  recette  suivante  : 
«  Para  la  muela  que  esta  foradada  toma  miel,  cal  biua  e  pi- 
mien  ta,  meecla  todo  en  uno  e  ama^ado  fas  como  una  me- 
chuela  e  metela  dentro  en  el  agujero  e  mortificara  luego  el 
dolor.  » 

Et  au-dessous  :  «  Vasco  Fernandes  seruidor  de  la  casa  del 
Duque  de  Bregança  lieua  cargo  de  me  despachar  on  cor  te 
una  notaria.  » 

1.  Cf.  Paul  Me  ver,  Aloxandro  le  Grand  dans  la  liitércUiire  fran- 
çaise du  moi/en  (hjr.  Tome  !I:  Histoirf^  de  la  Idgcndo,  p.  34,  §  5. 


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1 

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f  IX 


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h  ^ 


CICKRON 


(Osuna  :  Plut.   II.  Lit.  N,  n"  1  ;  Roeam.  n'52;  Bibliot.  Nat. 

Madrid,  Hh-70) 


p  1.  CicÉRON,    Orationcs.  2.  Discofirs  concernant  le  couron- 

nement de  Vempereur  Frédéric  III  et  ses  raports  aaec 
Rome,  En  latin. 


Manuscrit  de  248  feuillets,  1  feuillet  blanc  au  commen- 
cement et  1  à  la  fin,   vélin   fin,  non  folioté.  Nombre  de 
È,  lignes    variable.    Écriture    de    la    deuxième    moitié    ^u 

t  XV*^  siècle.  Capitales  en  or  et  couleurs,  miniatures  dans  les 

grandes  lettres,  encadrements,  pas  de   rubriques.    Format 
316  X  217  mm.  Reliure  de  maroquin  rouge  exécutée  pour  1q 
V  duc  d'Osuna. 


I.  Fol.  l.Incii)it:  «  Quamque  michi  semper  frocjuenscons- 
pectus  uester  multo  jocundissimus  hic  autem  locus  ad 
agendum  amplissimus. . .  » 

Fol.  248.  FiXplicit  :  «  scelerum  penas  luat.  Datuni,  etc.  » 
Ce  manuscrit  contient  des  plaidoyers  et  des  discours  de 
Cicéron. 

1.  Fol.  1-8.  Discours  en  faveur  de  la  loi  Maiiilia. 
^  2.  Fol.  8-21.  PourMilou. 

;  3.  Fol.  21-34.  Pour  Cn.  Plancius. 

V  4.  Fol.  34-46.  Pour  P.  Svlla. 

r  • 

^^  5.  Fol.  46-50.  Pour  Archias. 

i  6.  Fol .  50-53  v**.  Remerciement  à  César  pour  le  rappel 

de  Marcel  lus. 

7.  Fol.  53v«"58  W  PourLigarius. 

^.  Fol.  58  v<*-64.  Discours  pour  le  roi  Déjotarus. 


IX.    CICÉKON 


57 


9.  Fol.  64-90.  Pour  A.  CluentiuM. 

10.  Fol.  90-102  V.  Pour  P.  Quintiiis. 

11.  Fol.  102  v°-116  y.  Pour  L.  Flaccus. 

12.  Fol,  116  v''-120  V".  Disiiours  de  Cicéron  au  peuple, 
après  son  retour. 

13.  Fol.  120  v''-126.  Discours  de  Cirérou  au  stinitl.  aprte 
son  retour. 

14.  Fol.  126  v°-133.  Discours  do  Quintus  Cicéron  à  son 
frère  M.  TuIHus,  sur  la  pétition  du  consulat. 

15.  Fol.  133-137.  Incipit  :  u  Si  quando  inimicorum  im- 
petum  propulsare  ac  propellere...»  A  la  fin  :  E.rplicit 
oratio  Tullii,  pridie  qiia  iret  in  e.rih'uni.  Petriis  de 
C.  srrtpsiC, 

16.  Fol.  137-139  V.  Discours  de  Cicéron  au  p(ni[)le,  après 
son  retour.  Ne  commence  pas  par  le  commencement  :  ■■  Quod 
precatus  a  loue  Optimo,  n  mais  par  une  des  premières 
phrases  :  «  Quiritesetsinichil  esthominimagis  optandum...i) 

17.  Fol.  139v°-161  v°.  Pro  domo  sua. 

18.  Fol.  161  ¥'-165.  Discours  contre  Vatinius. 

19.  Fol.  165-175.  Pour  M.  Celius. 

20.  Fol.  175.  la  fin  au    fol.    I9l.    Pour  ^ 
Sextus  Roscius  d'Arménie. 

21.  Fol.  181,  la  lin  au  fol.  219.  Discour-s  suri 
les  provinces  consulaires.  l  disooursso 

2S.  Fol.  219,  la  fin  au  fol.  180  v".  Discours  1  lerve, 
sur  la  réponse  des  Haruspices. 

23.  Fol.  l'JI-207.  Pour  Muren;i. 

24.  Fol.  207-219.  PourC.  Biilbus. 

25.  Fol.  238-240  v".  Discours  pour  P .  Sextius  (incomplet). 

II.  Fol.  341,  place  en  bliiuc  pour  la  rubrique.  Incipit  : 
« Sunt  ijUGs  inuictn  te  stare  (?)  Rex  Romane  uides  uenerandus 
uicei-amerarius,  illuatris  SenatorXonseruatores'raagnificiet 
magistratus  urbis  ceteri,  cum  quibuspopulus  Romimus,  ad 
salutandum  te,  nos  ciues  suos  misit,  raeque  jussit  apud  te 
gaudiumquodeisaduentus  tuusactulit  detegere  u,  etc.,  etc. 

«  Gaudet  Auguste  princeps  Ronianus  populus,  exultât  et 
gloriatur,  quod  te  Imperatorem  bal)ere  et  intra  urbera  cer- 
nere  sibi  contigit.  » 

Fol.  242  v°.  Explicit;  «  et  Nicolaua  quintus  Roraanus 


se  BlBLIOTuftClUE   M!   MAI«J1J(6   DE   SANTILLANE 

Pontifex  et  Fedoricus  toFitiy»  Imi>«i'jil«r  Riumsnus  icco- 
lumes  erunt.  Qui  ;unl«)  ul  ad  fSHtôsimiim  et  «mpiius  iaco- 
lûmes  penieniatis  annum  optanjus.  'Suplifctaïue  precamur 
gâeo{\m  triflUsetuHus  Ix.'oedictus  oui  in  liecu]»,  ain^n-  ■) 

Ce  discours  qui  célèbre  le  couronnement  de  TeMipMreur 
Pnâdérie  Ul  (1440),  est  suivi  Ûfi  Ui  U'Uédiction  du  {lape 
Eugène  IV  envoyée  à  Frédéric  III. 

Fol.  243.  lacipit  :  «  San.cttfi'^iiaus  lu-  àfo  a^-C!ef)ti6«iuius 
pnntiri\'c  summum,  doœinus  o<o«ter,  dotn'miiK  F^u^^enfus,  Cue 
ralsitudiiii,  tui»  p{'iaeipibu«.  tuo  lîeguo,  Ijemtik'iioois  gra- 
tinm  iiupartitur...  » 

a  Si  Bolus  huit-  oneri  summisfiioiusiiHMwni,  ii«l  sj  pi^opief 
ariam  domostii-am  autpriuatani  ciiusam  oraturus.accedyerum 
cn&tianifleioiâ  Râgum  a  ^oatmima  pâtre  no^tro  Kugt'iiio 
(|ui  nos  UMtiiro  ju««it  impetraiti  iiiurassem  ut  alïum  JfUem- 
piamHe^anli/)ritiingeniisu.'Cajnindii)mcloquii  tra.n£Uii«i«ttât 
qui  fomorthuiiurguaientifi...  u 

Fol.  246.  F.xplicit  :  u  lilterabis  ttignam  niaivcdctn  u^ci' 
pies.  1)  Fini». 

Fol.  246  V"  est  occujié  par  la  lettre,  si  souvent  aopiéft  au 
moyen  âge  de  Publius  Lentulus,  préfet  de  Judée,  au  aénat, 
où  il  est  parlé  de  la  personne  du  Clirist. 

Fol.  246  ^'*'  i  *248  «ont  étTlts  d'utie  auU'e  main  qiw.  tout 
le  resta  du  manuscrit.  Ces  feuillet»  coutieuaeot  une  li?tiro  de 
Frédéric?  ÏÏI  nu  roi  de  Pran<'«  pour  i'invit^-'r  à  entreprendre 
une  croisade  contre  les  Ture.». 

Incipit:  a  Federicus,  diuina  fauente  clemfmitia  Roamnorum 
imperator  semper  aiigustuu,  itorcniestino  pcincipi  KaroJo,  dei 
gratta  Francorum  regt,  fratri  noBtro  carissiino  saluteni  et 
amores. . .  a 

KxplJcit  ;  u  »C4?loruill  pcijHK  liiat.  Diitujn,  etc.  » 


B 

(Osiinn  :  Plut.  III,  I.jt.  M,  n"  6  ;  lîoc;iiii.  n'  50;  Jlibliof.   Xat. 
MayJfid.  Hli-181) 

CicÉBOK,  DeOraiore.  En  latin. 

Manuscrit  de65  feuillets,  plus 2  lilancs  su  comoienrciiîent, 
VéUn,  non  folioW.  Réglé  d  38  lignes.  Écriture  itatienue  du 


IX.    CrCÉRON 


59 


epremier  feuillet  dp  garjje  porte  la  cote  Osuna, 
et  fiu-dessous:  Orationes  de  oratorihus  ad  Brutirm.  Fol.  1 
ot  foi.  41  v",  grandes  initiales  en  or  et  eouiours.  Format 
979  X  182""".  Reliure  de  maroquin  plcjn,  au  dos  ;  Cirera 
dia/of/i  de  Oraiorc  Oratnr. 

Fol.  IiuHpit:  Oogttiinti  mûïiii  liiepeiiunu^ro  «tni«4noria...)> 
Fol.  62.  E^plieit  ;  «  otjseifui  iLerseundia  ly^ndi  »crî>' 
bendi  me  inprudentiam  susee])isse,  »  EarpUeit  Ufiefdi'  f)ra~ 
tore  ati  Brutitm. 
Fol.  05  vMilane. 


(Omud-i  :  Phil.  V.  I.it.  N,  n'  39;  Hocnrii.  n'  :>!  ;  Biblint.  N;i(.  Miiilrid. 


CicÉHON,  1.  De  Offiriis.  2.  De  AmieM'm,  -X  De  Parfulo.ris, 
4.  iic  Si'iu'cfn-te.  Fji  italii^n. 


Maaiwccit  de  JjfiS  rewjllcts,  jjJus  l  bianc,  y/Hio,  régl(^  à 
30  lignes.  Écrifuje  Pt  dik'fljatio»  fkire»tine«  (lu  XVeiècJft. 
Fooiiat37&xl90)uni.  ReJjure uwdef n*. 

FoJ.  î,  encadrement  de.  style  toscan,  avflf  les  ((uatre 
iMauoxea,  la  devise  Dius  cl  nos  et.  i;n  bas,  Vécu  d'arajôs 
d'iQig»  Lope/  (Jfi  Miîiidoai.  ]îi?])e  initûiJe  enlmniijée  wij- 
teoiaot  liî  iwrtrajl  di;  Cicéron  .»vec  sf^n  jwpi  ;  Miveo  TuIUq 
C'ieeronv. 

1.  Rubrique  en  lettres  capitales:  Incomineia  un  lihro 
di  Marco  TuUio  Cicérone,  decto  de  ()(ficiis,  ad  Marco  siio 
_fif/liuolo,  da  certo  volgarissato. 

Imipït:  t  [Ajduongha Dio,  o  hUrci)  ligliijolo,  cttegia  uno 
anoo  aueudo  tu  udito  Cratippo  ot  questo  in  Atlu'ne,.,  » 

Livre  II,  fol.  42  ;  livre  IIl,  fol.  68. 

Espiicit  du  De  Officiis  :  «  essore  piu  caro  se  tu  ti  rai- 
legheri'aj  di  tali  precepti  et  mioi  ricordi.  m.  Finis. 

IJ.  Ruitrj/jue  en  lettres  (lapitaJes  :  Incominein  el  libro  di 
l^arcQ  TuHn  Cici'rom  délia  amiciiia,  daluifiomposlo- 

lucipit  fnl.  101  :  «  [Q]uinto  Mtitio  Augurio  Sceuola  era 
usatn  di  fa^eontare.. ,  » 


60  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Explicit  :  «  pensate  o  crediate  nelle  cose  essere  migliore 
che(l)la  amistade.  »  Finis. 

Rubrique  on  lettres  capitales  :  Finisce  il  libvo  composto 
(la  Marco  Tulio  Cicérone,  in  vol  gare  decto  délia  amicitia, 
ad  Actico  suo  an^cissimo,  Laus  Deo. 

III .  Rubrique  en  lettres  capitales  :  Incomincia  il  lihro 
délie  paradoxe  composto  da  Marco  Cicérone^  ad  Bruto,  da 
altrui  volgarij^ato. 

Fol.  131.  Incipit  :  «  [SJpesse  uolte,  o  Brute,  io  conobbi  che 
quando  Catone.  .  » 

Explicit:  u  ma anchora  poueri  et  mendichi.  »  Finis. 

Rubrique  en  lettres  (ijipi taies  :  Qui  Jinisce  il  libro  chia- 
mato  délie  paradoxe  composto  da  Marco  Tullio  CiceronCy 
ad  Bruto . 

IV.  Rubrique  en  lettres  capitales  :  Incomincia  il  libro 
chiamato  la  Senectu  composto  da  M.  T,  Cicérone ^  ad  Ac- 
tico, da  altrui  volgarizsato. 

Fol.  144.  Incipit  :  «  [S]e  io  alquanto,  o  Tito,  taiuto  et  lie- 
uoti  la  molestia  che...  » 

Fol.  168.  Explicit  :  «  chcuoi  possiate lodare prouati  infacti 
quelle  cose  le  quali  uoi  hauete  udito  dame.  » 

Rubrique  en  lettres  capitales  :  Finiscie  il  libro  délia 
Senectu,  composto  da  Marco  Tullio  Cicérone,  cl  quale 
insieme  col  libro  degli  ufficH,  paradoxe,  e  suto  tradocto, 
nella  magnijica  citta  di  Firen^e,  di  latino  in  lingua  toscana, 
ad  petitione  del  magnijico  et  gcneroso  caualicre  messere 
Nicholops  (1)  (Inigo  Lopez)  de  Mendo^a  marchese  di 
Sanctigliana . 

D 

(Osuna:   Plut.  III.  Lit.  M.  n"  7;  Bibliot.   Xat.  Paris.  Fonds  Italien, 

n"  1703) 

CicÉRON,  Tusculanes.  Kn  italien. 

Manuscrit  de  162  feuillets  de  vélin.  Réglé  à  27  lignes. 
Écritur(>  ronde  du  X\^  siècle.  Encadrement  avec,  dans  le 
bandeau  inférieur,  un  médaillon.   Format    268  x  189  mm. 

1.  Il  est  évident  quMci  le  rubricateur  pensait  à  «  Niccol^». 


IX.    CICÉRON  61 

Reliure  de  cuir  tympanisé  avec  encadrements  dorés  sur 
ais  de  bois,  tranche  dorée  avec  incrustation  de  dessins. 

Fol.  1  et  2  blancs.  Fol.  3  porte  au  verso  en  lettres  capi- 
tales d'or  et   d'azur  cette    inscription  :   Incominciano   le 
Tusculane  cli  Tulio  clarissimo  Oratore  Tradoctedi  Latino 
in    Volgare  Fiorentino    a  Pititionc  di  Messcre  Niujnio 
Gusmano  Ispagnuolo, 

Fol.  4.  Encadrement  florentin,  initiale  miniaturée  re- 
présentant Tauteur  tenant  son  livre. 

Incipit:  Titre  en  capitales  d'or:  Incomincia  ilpvoemiodi 
JXIarco  Tullio  Cirerone  n[e]lle  quistioni  tusculane  felice- 
^^^i.ente. 

Texte:  « Essendo  io,  o  in  tutto  o  in  maggor  parte,  qualclie 
cita  liberato  dalle  fatiche  délie  difensioni...  » 
Fol.   162.  Explicit:  «  alcuno  altro   alleggerimento  non 
potuto  essere  stato  trouato. 

Titre  en  rouge  :  Fine  del  quinto  et  ultimo  libro  délie 
uestioni  tusculane  di  M,  TuL  Cicérone  di  latino  tradocte 
r'n  volgare  toscano,  in  Firen^e  MCCCCL  VI  (1456) . 

Livre,  I  fol.  7-44  v^  livre  II,  fol.  45-67;  livre  III,  fol.  67 
v-o-96  v^  livre  IV,  fol.  96  vM24  v^  livre  V,  fol.  125  à 
1»  fin. 

Ce  volgari^^amento  a  été  publié  à  Venise,  en  1544,  par 

Fausto  da  Longiano  qui  Ta  retouché,  par  endroits,  pour  le 

xnoderniser.  M.  Morel-Fatio,  dans  Tétude  qu'il  a  consacrée  à 

Trois  manuscrits  de  la  Bibliothèque  d'Osuna  ,dans  la  Ro- 

mania,  t. XIV,  1885),  en  parlant  de  cotte  version  (p.  102)  (1), 

1.  M.  Morel-Fatio,  qui  cite  cet  avertissement  aux  lecteurs,  d*aprè.s 
Paitoiii  et  Argelati,  croit  que  c*est  un  fragment  de  la  dédicace  de  Fausto 
da  Longiano  à  Jérôme  Pallavicino,  seigneur  de  Cortemaggiore.  Cela 
n*C8tpa8  tout  à  fait  exact.  L'avertissement  est  distinct  de  la  dédicace, 
il  est  placé  à  la  dernière  page,  tandis  que  l'épi tre  dédicatoire  ouvre  le 
Volume.  Voici  le  passage  de  1  epître  dédicatoire  qui  a  trait  à  la  version 
des  Tusculanes  et  où  Guzman  n'est  pas  nommé  : 

A  lo  illustrissimo  sùjnorc  e  patrone  osscrcandiss.,  a'I  suj,  Htero^ 

nimo  Marchese Pallacicino  Sif/nure  di  Cor(eniafj(/iore,  etc.  Il  Fausto 

da  Longiano  : 


«  E  non  pure  io  le  sono  tenuto  de  le  cose  mie  proprie,  ma  anchora 
»  dogn'altra,  che  per  qualunque  modo  pro(;edesse  da  mè.  Cosi  sendomi 
»  in  sorte  capitate  ne  le  mani  le  Tusculane  quistioni  di  M.  T.  Cice- 
»  pone  donate  à  le  muse  Italiane  m'  ho*avisato,  poi  ch'  elle  andavano 


62 


OIDLIOTHEQUE   DU   MAltQUIS   DE   SANTILLANE 


cite  l'intéressant  avertissement  (jue  l'éditeur,  Faiisto  divLon'  I 
g;îano  adresse  k  se»  lecteurs,  à  la  der&ière  page  du  peUI  j 
volume  des  Tusculanes,  p.  144:  //  Fausloài  Lrtlori  :«  Non  J 
»  fû  di  miû  costume  giamai  per  ni»litia  sopprimere  i  nomi  de  ' 
»  gl'iiutori  de  l'opère  passate  per  le  mie  mani,  emenocon  la 
u  conciaturadi  qualche  paroluccia  à  clausoletta  vestirfuide 
I)  gl'altrui  honori,  levandone  il  proprio  nome  de  raulore« 
Il  ripouendovî  il  mio.  Qiwsta  iuterprotatione  txlecapitdin 
1)  mano  di  M.  Vicenzo  Vaugrîs,  corne  ao  posHoifo  molti  (u  ' 
*  fede.  Comprendiamo   perô  per  congiettura  Wser«  statft  j 
11  d'un  genlif  huomu   Fiorentino.  ad  instanza  d'un  guntif 
»  huomo  spîignuolo,  dette  il  S.  Nugno  Gnsmano,  di  eui   n 
M  le^evuuo  queste  poche  parole  in  casligliitnu,  che  »u<H)iino 
n  in  lingua  nosti'a:  «  Piegovi,  adewio  »  come  aUnivoltay 
I)  chemi  rechiate  in  liiigwi  vostra  le  Tusciilane di  CtceroDe  : 
n  e  non  per  modo  parafrasticn,  ma  per  via  di  verii  tmdot- 
»  tione,  bt,  in  quanto    che  la  lingua  il  porti,  di  |>ai'nUl  in 
»  parola.  » 

Ce  passage  prouve  donc  bien  ([tic  les  TusrtUane»  ont  été  | 
traduites  spécialement  ji  la  demande  de  NiTflode  Oo/mao,    | 
et  DOU8  avons  vu  cpril  eu  a  été  de  méntp  pour  le»  DÉdama- 
lions  de  QuiutJlien,  dnnt  la  version  dillère  de  celle  <|Ue  ««>- 
servent  pluftieuii*  ninnii^rila  italien-*  et  f|ui  est  attritfD^ 
au  notaire  Andtea  Liiucia,  MoiiK^  heureine  ffiie  la  vemion 
des  TiinriJam-s,  («llf  des  Dérlainationn  e*t  (ïemeraréein^* , 
dite.  Le  adi'n^o  »i comi'  uUtn  oolia  })eiraet  d'admettre  (ftw 


H  vaguido  senza'l  nonio  iievUt  'ie'i  *inj  aiilore,  lU  frogîjwfc'  to't  liliirt*  drt  I 
n  noroé  vostru,  cutue  cbe  a,llvu  aua  conosea  pîù  défini,  piu  iUiMti«.  pill 
Il  gtoriosD.  Kt  in  i^nwtA  gaisa  îo  speru  vhe  non  pitre  Inbbia  i  rvimtloAg 
a  &H(l«giKirjiat()re,  se  per  avonliiva  hoggtdt  Irn,  vivi  <i  ln>Tft,m*« 
»  vaâi  ticl»  o  altiero.  che  le  suc  fikliulie  ricevino  i.-usi  lar^  heiMtCr] 
»  corne  lor  vi'ene  tia  l'&inpiexsi  de  vattwi  boaon.  E  poi  «h*  da  U  n 
"  mîn.  tanlu  boucficfo  roiiMieDoe.  bù  lepmA  eradesKt.  tfae  mé  n'baMMs  É 
1)  vulur  benc.  e  rîagKitîftre  apresBo:  e  in  un  trïtto  atttopriifi,  *  <!Sn^ 
»  ogni  tiiinîll4  iiichïnarsi  n'I  baïcîo  de  la,  lelice,  e ^(lorkMft  iaanO'M»MJ 
>'  que!<t()  geatitc  epirito,  •'>  vivcndo  non  vuole  iliiuuslmrsi,  ù  pm  iiaM>T 
»  [uasL'  più  tr;i  nui,  Vengo  io  ïd  aua  vew  divuUniente  ad  nllei-ire  a 
■<  ginoL-chia  inchina  à  i  sacri  altari  dicati  à  la  vertili  vostra.  Ç|ueata  piv^ 
0  ciol&fatîca ,.,,  ^t... ..•. 

"  £faVinegial'Qiliniod*6tt.jbfe  ne'lXLI!II.  . 


IX.   CiCÈHOS  63 

!Nufio  avait  eliargé  le  mémo  traducteur  d'exécuter  pour  lui 
oei  deux  travaux. 


(Rocam.  n"  54  ;  Bîbifot.  Xat.  MacfpîJ,  Ii-2l) 
CiCÉKON,  1.  De  OJficiis,  et  2.  De  Amicitia,  Kn  aragonais. 

Manuscrit  de  148  feuillets,  plu.s  7  de  ktble  et  1  feuillet 
degarde^  portant  sur  le  verso  en  gros  caractères  gothiques: 

tabula pvesentLs  lihri  de  OJfiais.  Entre  la  table  et  le  texte 
S  feuillets  blancs.  Papier,  folioté  et  portant  en  rouge  la 
numération  des  livres.  Réglé  à  26  lignes,  hxriture  du 
^XV**  siècle.  En  marge,  très  rares  notes.  Rubriques  des 
f^hapitres  complètes,   espaces  en   bhuic   pour  les   initiales. 

Format  292x210  mm.  Reliure  de    Binet.  initiales  du  Duc 

ot  couronne. 

I.  Liv.  I.  Fol.  1-52:  Pvologo  del  primero  libro  de 
OJ/iciis,  Incipit  :  «  [Y>  sia  que  tu  Marco  fijo  mio  por 
espacio  de  un  anyo  luis  hoydo  a  Cratipo  philosofo,  e  aquesto 
en  la  ciudat  de  Atenas...»  Explicit.  Fol.  3:  «  e  aposaremos 
de  la«  fuentes  dellos  acjuello  (pie  sera  visto  a  nuestro  ju- 
dicio  e  arbitrio.  » 

Incipit  :  «  [E]  por  tanto,  pues  toda  la  futura  disputacion 
es  de  ofiicio,  plasenos  ante  dilinir  que  es  ollicio  la  quai  cosa 
me  marauillo  seyer  pretermisa  por...  » 

Explicit:  «  mas  aquesta  (juestion^  segunt  ya  lie  diclio,  fue 
por  Paniecio  pretermitida.  E  de  acjui  auant  procidamos  a 
otras  cosas.  » 

Livre  II,  fol.  52  v°-83.  Incipit  :  «[Ejn  que  manera,  Marco 
fijo,  prociden  los  ollicios  de  lahonestat  e  de  cada  unaespecia 
de  virtut ...» 

Explicit:  «  e  daqui  adelant  prosigamos  e  tractemos  de 
las  cosas  restantes.  » 

Livre  III,  fol.  83  v°-118.  Incipit  :  «  [S]epas,  Marco  lijo, 

queCaton,  el  quai  fue  casi  egual  en  sauiesaa  Pul)lioCipion.. .» 

Explicit:  «  si  con  semeiantes  amonestaciones e  préceptes 

tu  te  alegraras  e  hauras  plazer...  »  Ffinito  es   el   tercero 

libro  de  Officias,  Deo  (jrucias. 


•Sf. 


64  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Fol.  118  v^  blanc. 

Fol.  119.  Pologo  del  libro  de  Amicicia.  Incipit:  «Guinto 
Nucio  augur  Ceuola  solia  muchas  vegadas  narrarme  moral- 
raente  de  Gayo  Lelio  suegro  suyo...  » 

Fol.  148.  Explicit:  «  que  estimedes  e  reputedes  que, 
excepto  aquella,  no  es  cosa  mas  noble  que  la  ainicicia.  » 


CicÉRON,  De  Sencciute.  En  itiilien. 
CL  Notice  XLIX,  ms.  Ii-33. 


JULES  CI'^SAR 


(Osuna  :  Plut.  III.  Ut,  N,  n-  ]  ;  Koc-ani.  n"  49  ;  Bibliot.  Nat. 
Madrid,  n-37) 

Jules  César,  Commentaires,  Iraduifs  en  Ciistillmi.  par  un 
anonyme,   sur  k  version  italienne  de  Pier  Candido  De~ 

cembri. 

Manuscrit  de  125  feuillets,  plus  1  au  commencement  et 
1  à  la  lin,  papier,  folioté,  sans  signatures  ni  titres  en  rouge, 
nombre  irrégulier  de  lignes,  écriture  du  XV''  siècle. 
Quelcjues  notes  marginales.  Format  29o  X  215  mm.  Re- 
liure do  parchemin. 

Fol.  de  garde:  Al  serenisimo  principe  e  inuy  e-rcelenle 
sefior  P/iilipjio  Maria,  duqiie  de  Milan,  cmide  de  Pauia  e 
di:  Animera,  e  Senor  de  Geiioua,  prolo'jo  de  P.  Candido 
sobre  loda  la  hysloria  de  C.  JulHo  César. 

«  Muelios  lian  va  seydo  illustrissimo  prin(;ipe  los  quales 
0  por  i>oca  noticia...»  Cette  dédicace  de  Decembrî  et  tes 
cinq  premières  lignes  du  prologue  sont  écrites  d'une  autre 
main  que  le  texte. 

Fol,  1.  Livre  I.  Incipît  :  «  Muclios  lian  ya  seydo  ylustri- 
simo  prini,'ipe  los  (juales,..  » 

Fol.  2  \°  :  Comiença  la  historia  de  C.  Jullio  Çesar 
cmperador  maxinio,  continua  consul  e  perpétua  diclador, 
de  las  hatallas  de  Galiia,  escriptas  del  mesmo  c  ordenadas 
en  libros.  Libro  primcro  comiença  bien  aucnturademente. 

Fol.  3.  Ineipit:  «  Italia  toda  es  dyuisa  en  très  partes,  una 
de  las  quales...  » 

Fol.30v%liv.  II;  fol.  44,  Uv.  III;  fol.  54,  liv.  IV;  fol.  65, 
liv.  V  ;  fol.  84  v",  liv.  VI  ;  fol.  99,  liv.  VH. 


66  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Fol.  185.  Explicit:  Fcnesce  el  scptimo  c  ultinio  lihro  de 
C,  Jullio  Çesar  emperador  ma^timo,  continuo  consul,  per- 
petuo  dictador,  de  las  hatallas  de  Gallia,  descriptas  dcl 
mesmOy  traducidos  ca  vu!fjar,  al  sercnissiino principe  Filipn 
Maria,  duquc  de  Milans  conde  de  Pauia  e  de  A nr/ niera,  e 
senor  de  Genoua,  por  Pedro  Candido  Decenihi-e,  su  sieruo, 
feliceincnte.  Deo  gratias  amen. 

Dans  la  Biblint/f^r/ur  de  r Ecole  des  C/iartes  (tome  LV. 
18SM)  M.  Morel-Fatio  a  publié  un  article  intitulé:  La  tra- 
duction des  Commentai res  de  César  par  Pier  Candido  Dr- 
cemhri,  où,  ré|)ondant  à  M.  Borsa',  (jui  cite  Ci'^sar  paimi 
les  traductions  perdues  de  Pier  Candido  Deceml)ri,  il  si- 
gnale un  manuscrit  italien  de  la  version  du  7)6* /ic//o//a///co 
de  César  faite  par  cet  humaniste  lombard.  C'est  un  ma- 
nuscrit du  XV<^  siècle,  qui  se  conserve  à  Paris  sous  le  n"*  121 
du  fonds  italien  (ancien  fonds,  n"  7725)  de  la  Bibliothèque 
Nationale. 

Pour  trouver  le  destinataire  de  cette  version  iA  l'auteur, 
qui  n'y  est  pas  cité,  M.  Morel-Fatio  donne  la  préface  du 
manuscrit  124  et  la  compare  à  celle  du  manuscrit  Osuna 
(Bibliot.  Nat.  Madrid,  Ii-37),  qui,  dans  sa  rubri(|ue,  cite  clai- 
rement Filippo  Maria  Visconti  comme  destinataire  et  IMer 
Candido  Decembri  comme  vulgarisateur. 

Le  manuscrit  castillan  de  Madrid,  comme  le  manuscrit 
italien  de  Paris,  ne  contient  que  les  sept  livres  du  De  Bello 
(jallico,  \hiis  du  prologue  de  I^ier  Candido  ressort  (|u'il 
avait  rintention  de  traduire  non  seulement  les  sept  livres 
du  De  Bello  (jallico,  mais  encore  le  huitième  livre  de  llirtius, 
les  trois  livres  du  De  Bello  civili  et  encore  le  Bellum 
Aleœandrinum,  AJ'ricanum  et  HispaniensCj  i[i\i[  ixtivUmc  à 
Hirtius. 

Voici  le  passage  du  prologue  de  Pier  Candido  relatif  à  ses 
projets  : 

Mas  por  tornar  agora  a  César,  priniero  emperador.  de  ([iiien 
al  présente  (e)  siunamente  es  recordado  este  nombre  e  la  gloria,  e 
seyendo  el  elejrido  por  los  Homanos  para  que  la  prouincia  de 
Galia  ordenase,   la  quai  de  nosotros  se  llaina  Francia,  e  dada 


1.  Pirr  Candido  Decembri  r  V  Uinnnrsimoin  Lninbardiu,  dans  VAr- 
chirio  afurico  Lonibardoy  1893,  vol.  X,  anno  XX. 


X.    JULES   CÉSAR  67 

aquella  orden  en  cinco  anos,  despues  confirmada  en  otro  tanto 
tîempo  por  el  Senado  e  pueblo  de  Roma,  aquellas  cosas  que  por 
el  en  este  espacio  de  diez  afios  fueron  ordenadas  e  fechas,  todas 
las  recogio  en  siete  libres,  a  las  qualesnon  seyendo  dada  com pli da 
descripcion,  asi  como  claramente  se  ve,  uno  de  sus  capitanes 
iTiucho  famoso  en  los  fechos  de  armas,  Aulo  Hircio  llamado  por 
nombre,  afiadio  a  aquellas  el  octauo  libre.  Despues  seyendo  de 
Oesar,  en  très  libres,  descriptas  las  batallas  cibdadanas  que 
fueron  entre  el  e  Pompeo  en  diucrsos  lugares,  las  quales  de  Lu- 
oano  des  pues  en  versos,  mas  poeticamente  que  verdadcras,  fueron 
escriptas,  el  ya  nombrado  Hircio,  por  complir  la  primera  e  la 
^^egunda  historia,  très  libres  por  semejant  a  aquella  ayunto,  en  los 
<2uales  las  batallas  de  Alexandrîa,  de  Africa  e  de  Espafia  se  con- 
'(îenen,  segun  que  en  este  volume  en  vulgar  se  traduciran. 

Cette  traduction  castillane  des  Commentaires  de  César, 
ne  fut  pas  imprimée.  Mais,  au  XV®  siècle  encore,  nous  trou- 
"v^ons  une  autre  version  castillane  de  César,  imprimée  à  To- 
lède  en  1498,  un  an  après  la  mort  du  prince  Don  Juan,  fils 
<3es  Rois  Catholiques,  à  qui  son  auteur,  Diego  Lopez  de 
Toledo,  commandeur  de  Castilnovo,  l'avait  dédiée.  Cette 
<:raductîon  fut  plusieurs  fois  réimprimée  (Cf.  Pérez  Pastor, 
JLa  Imprenta  en  Tolcdo,  Madrid,  1887,  n^  11,  et  Pellicer, 
JEnsayo,  p.  52). 


XI 


SALLIJSTE 

(Osuna  :  Plut.  VI,  n"  5,  d'après  Los  Rios;  Bibliot.  Nat. 

Madrid,  KK-46) 

1.  Salluste,  De  conjuratione  Catilinae.  En  castillan. 

2.  Diego  de  Valera,  Lettres, 

3.  Hernando  de  Talavera  (?),  Lettre  relative  à  la  suc- 
cession d'Henri  IV, 

4.  Diego  de  Valera,  Et  Cérémonial  de  principes. 

5.  Saint  Basile,  Homélie  traduite  sur  la  version  latine 
de  Bessarion, 

6.  lîsiiGO  Lopez  de  Mendoza,  Comedieta  de  Ponça, 

7.  Diego  de  Valera,  El  Doctrinal  de  principes, 

8.  Saint  Bernard,  Epistola  a  Reymundo  susobrino. 

9.  Inondations  de  Cordoue  et  de  Séville. 

10.  Lettres  de  Sancho  de   Torres  et  de  Fernando  de  la 
Torre, 

11.  Diego  de  Valera,    Tratado  de  prouidencia  contra 
fortuna, 

12.  Juan  Jukre  de  Auvergne,  Harangue  au  roi  de  Por- 
tugal. 

13.  Vegèce,  traduit  par  Fray  Aljbnso  de  Sant  Cristobal. 

14.  Lettre  de  Don  Fadrique  et  de  Don  Alonso  Pimentelà 
Don  Aloaro  de  Luna  et  à  V archevêque  de  Tolède. 

15 .  Réponse  à  ladite  lettre, 

IG.  Diego   de  Valera,    Fragments    du    Cérémonial    de 
principes, 

17.  Lettre  des  rois  catholiques  à  Diego  de  Valera. 

18.  Réponse  à  ladite  lettre. 


XI.    SALLUSTE  69 

Manuscrit  de  151  feuillets,  au  commencement  2  feuillets 
blancs  et  2  de  table  sommaire,  papier,  foliotation  ancienne 
en  rouge,  (|ui  a  été  malencontreusement  rognée  et  remplacée 
par  une  foliotation  moderne  défectueuse.  Ce  volume  con- 
tient différentes  écritures,  mais  toutes  du  XV**  siècle. 
Format  282  x  200  mm.  C'est  un  recueil  factice  relié  au 
XVIIP  siècle,  en  veau  marbré,  avec  étiquette  rouge  au 
dos  portant  Salustio,  tranches  dorées. 

Le  premier  ouvrage  contenu  dans  ce  volume  est  une 
traduction  du  De  Corijuratione  Catilinac  et  d'un  chapitre 
seulement  du  De  Bello  Jufjuri/nno. 

I.Fol.  1.  Rubrique:  ^7 m*  comienca  el  Ubroilamado  Ca- 
theUnario  e  Jagurtino  en  que  contiene  alguna  suma  de  los 
fechos  romanos  el  actor.  Cet  ouvrage  est  écrit  à  deux  co- 
lonnes, avec  rubriques  et  initiales  de  couleur.  Le  prologue 
commence  par  une  capitale  ornée  à  la  plume  d'arabesques 
violettes  et  rouges. 

Fol.  1.  Prologue  du  traducteur  Vasco  de  Guzman  à 
Fernan  Ferez  de  Guzman,  seigneur  de  Batres.  Incipit  : 
«  Segund  cuenta  Sant  Geronimo. . .  » 

Fol.  1  v^'.Fin  du  prologue, au-dessous  commence  le  texte  : 
«  Todos  los  honbres  que  quieren  ser  mas  que  las  otras 
animalias . . .  )) 

Fol.  34  V**  A.  Explicit  :  «  e  llanto  e  gozo.  Aqui  ha  fe- 
nesçido  la  conjuraçion  de  cathelina  y  fenesçieron  sus 
dias.  » 

Au-dessous,  sans  autre  titre  que  El  actor,  commence 
le  De  Bello  Jugurthino:  ((  Sin  razon  se  quexa  el  linaje  hu- 
mano  de  la  su  naturaleza...  » 

Fol.  36  B.  Explicit  du  premier  chapitre,  le  seul  de  cet 
ouvrage  que  contienne  ce  manuscrit  :  «  e  yo  con  mayor 
libertad  ma^  altamente  lo  considère  quando  he  verguença 
de  las  maneras  de  la  çibdad  de  las  quales  so  enojado.  » 

Fol.  36  V'  blanc,  fol.  37-42  coupés,  fol.  43-48  blancs. 

IL  Fol.  49,  50,  51,  sont  occupés  par  des  lettres  de  Mossen 
Diego  de  Valera,  seulement  Tordre  des  feuillets  a  été  altéré, 
il  devrait  être  49,  51,  50. 

Fol.  49.  Titre:  Thenor  de  una  carta  que  Diego  de 
Volera  enbio  al  Rey  nuestro  sefior  estando  su  seàoria  en 


70 


BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 


Auila  aiîo  de  quarenta  e  uno  afioB  ante  que  Médina  del 
Canpose  entregase  por  el  Rey  de  Nauara  ynfante  {liset: 
e  por  el  ynfante). 

Incipit  :  «  Mtiy  alto  e  muy  escelente  principe  poderoso 
Rey  e  senor:  la  douida  lealtad  de  sùbdito  no  me  consienle 
caUar,..  » 

Fol.  i\  v.  Kxpticit  :  «  vos  de  los  vuestros  amado  e 
temido.  » 

Cf.  Epistolas  de  Mosen  Diego  de  Volera  iSociedad  dô 
Bibtiôfilos  F,sp.).  publiées  par  José  Antonio  de  Balenchaoa, 
p.  3-9. 

'Fol.  51  v":  Otra  carta  quel  dicho  Diego  de  Valera  en- 
bio  al  dicho  seàorRey  estando  su  Seàona  en  Tordesyllas, 
y  con  el  el  seiïor  principe  {el  seUor),  el  aiJo  de  quando 
se  hico  la  concordia  entre  amos  a  dos. 

«  Da  pacon {sic)  in  dîebus  nostiis.  n  «  Qiiantos  y  tjuan  gran- 
des maies  do  iagiierra  sesygen  muy  yncUto  Rey...». 

Fol.  50  v".  Explicit  :  h  dias  de  gloria  perpétua,  e  loable 
memoria  Reay[s]  merecïente  n  (Cf.  Epistolas  de  Moscn  Diego 
de  Valera.  ouvr.  cit..  p.  10-13). 

Fol.  50  V  :  «  Otra  carta  quel  dicito  Diego  de  Valera 
[enbio]  a  un  amygo  suyo  qup  le  reprehendio por  que  escri- 
iiyo  al  Rey  don  Joltan  la  didia  epistola  :  Tu  letra,  no 
potti  deseada,  recebi  por  la  quai  sygnyfîcaste  auer  te  des- 
placidft  de  la  epistola...  ». 

Cetle  lettn.'  incomplète  Unit  par  :  c  al  quai  la  racon 
nos  oblign  y  amor  eotranabli;  al  my  nuestro  seûor...  « 
(Il  eii  man(|U('  les  deux  tiers,  voyez  Balencbana.  éd.  cit., 
p.  14-16). 

Fol.  53.53,54  blancs. 

III.  Fol.  ^.  56,  57,  58  sont  occupés  pu*  une  lettre  au  roi  : 
(1  Muy  altii  e  excelente  principe  y  poderosm  rey  tni  aeûor  : 
FJ  muy  reuereudo  padro  urçobispo  du  Lisbona  me  mostro 
la  copia  de  la  justicia  que  estos  mensîtgeros  de  los  cituallCFOs 
de  CaBtilla  traen...  ». 

Fol.  58.  Esplicit:  «  esto  veemos  que  estas  ynclinado  a 
fazer.  u  Le  conlonti  est  rohitif  à  la  succession  d'Henri  IV. 
En  marge  du  feuillet  55  une  main  du  XVD*  siècle  a  mis  la 
note  suirante  :  «  No  dudo  de  que  esta  carta  sea  del  S'"  Arço- 


XI.    SALLUSTE  71 

ÏDÎspo  de  Granada  fray  Hernando  de  Talauera  por  pare- 
o^ersc  muclio  al  estilo  do  las  obras  del  Santo  y  por  que  el 
Cue  a  Portugal  a  esto  y  interuino  en  estas  materias,  y  por 
^^tras^  conjeturas.  »  —  Nous  n'avons  pas  j)u  vérifier  l'opinion 
^e  cet  anonyme;  dans  les  œuvres  de  Fray  Hernando  que 
jious  avons  vues,  cette  lettre  ne  figure  pas. 
Fol.  58  v%59,  60  blancs. 

IV.  Fol.  61.  :  Comiença  el  çivimonial  de  principes  con- 
jpuesto  por  Mosen  Dier/o  de  Valera,  al  tnuy  manijico  e 
jjaclito   setlor   don  Juan  Pacheco,    marques  de  Villena, 

etc.,  etc.  (folioté  à  part). 

Incipit  :  «  Si  acjuella  sentençia  de  Seneca  es  verdadera, 
muy  manifico  setlor,  que  dize  la  cosa  que  es  buena  o  bien 
es  la  sabiduria  de  las  cosas,  e  la  cosa  que  es  mala  o  mal  es  la 
ynorançia  de  aquellas...  » 

Fol.  66.  Explicit  :  «  mis  fuerc^is  ynteriores  ser  asi  aparc- 
jadas  vuestro  mandado  conplir  como  las  exteriores  lo  son 
quîindo  espirmentar  lo  queies  .s/c,  lisez  :  querreys).  (Cf.  Ba- 
lenehana,  éd.  cit.,  p.  307-322). 

Fol.66v",  67,  68  blancs. 

V.  Fol.  69-71  V**:  [E]n  la  sifjidcnte  escrilnra  se  contiene 
una  obra  trasladada,  de  fjriego  en  latin,  por  el  padre 
muy  renerendo  llamado  Basirion  (sic)  Viceno  (sic)  de 
f/recia,  presbitero  cardenal  de  la  basilica  o  yr/lesia  de  Ins 
dose  apos tôles,  e  signese  /frimera mente  el proloyo  l'echo  por 
el  mesmo  cardenal  al  sefîor  Hey  don  JoJian  a  cuia  altej^a 
el  endereça  la  tralarion  de  la  tal  obra. 

En  marge  on  a  corrigé  Basirion  en  Bessarion  et  Viceno 
en  Xiceno. 

Suit  un  prologue  de  Bessarion  au  roi  de  Castille,  Jean  II. 
Incipit  :  a  [A]!  serenisimo  e  ylustrisimo  princ^ipe  e  excelen- 
tisimo  seûor  don  Johan...  ». 

Kxplicit  :  «bien  auenlurado  serenisimo  principe  e  ylus- 
trisimo senor.  » 

Au-dessous,  titre  :  [S]yyuese  la  omelia  de  Sant  Basilio, 
arçobispo  Cesariense,  sobre  afjuella  actoridad  que  dise: 
Para  mientes  sobre  ti  mesmo,  ayuardate  que  por  veîitura 
no  entre  en  ti  escondi  dam  ente  mal  pensamiento.  Et  au 
verso  de  ce  fol.  6  commence  l'homélie  : 


72 


BraUOTHÊQUE   DO  MARQUIS   DE   SANTILLANE 


H  [K']  sefior  Dios  ciiador  e  fa^edor  nuestro  nos  dio  ei 
uso  del  fablar  piira  qiio  por  ei  reiielemos  unos  a  otros  los 
secretos  de  iiuestros  coracones,  e  para  que  por  el  comunicar 
de  la  iiatura  piieda  cadu  iino  sacar  e  dezir  sus  pensamien- 
tos...  I) 

Fol.  74  V".  F.xplîrit  :  "  al  (jual  sea  lioiira  o  gloria  en  los 
siglos  de  los  siglos  amen.  «  Qui'n  escripsil  cscrihal  scin/irr 
rtini  domino  ciuat.  amen.  Tradiic-teQi'  espagnol  imoiimi; 
serait-oe  Pedro  Dîaz  de  To]edo? 

Fol.  ra-80  blancs,  fol.  81  coupé  très  bas. 
VI.  Fol.  82:  Comedicla  de  Ponça,  écrite  â  trois  huilains 
par  page, 
incipit  :  h  O  vos  dubitantes  crecd  las  ystorias.  » 
Fui.  94  blanc. 

Fol.  102  v°.  Fin  de  la  Comedicla  de    Ponça.  F.splicit: 
H  despues  conuertido  en  tanta  alegria.  » 
Fol.  103-106  blancs. 

VII.  Fol.  107:  Prologo  en  cl  Doctrinal  de  principes,  di- 
rii/ido  al  miiy  alto  e  muy  eœcelvnte  principe  scnor  don 
Fernando,  pur  la  diuinal  pnmidencia,  reij  de  CastiHa  e 
de  l£on  e  de  Cen'lia,  primo  r/eniCo  heredero  de  los  veynos 
de  Aragon,  conpuesto  por  Mosen  Diego  de  Valera  su 
maculresida  e  del  .su  consejo. 

Incipit  :  «  Entre  los  caualleros  fue  antigua  costumbre, 
muy  serenisimo  principe,  que  quando  sefior  nueuamente 
recebian  cada  uno  se  esforçaua  a  algun  agradable  seruiçio 
le  fazer  e  como  la  tal  costumbre  loable  me  pareçiese  e  a 
nuestro  senor  aya  plazido  merced  tan  ynmensa  fazer  nos 
de  vos  dar  estos  reynos,  que  por  légitima  subcesion  de  la 
muy  alta  e  muy  esclarecida  priuçesa  reyna  e  seflora 
nucstra  dofia  Ysîibel  con  quien  por  la  diuina  gracia  soys 
por  casamiento  aylujntados,  . .  n  Ce  prologue  finit  au 
fol.  CVII  v»  par  :  «  quantas  maueras  son  de  virtudes  e 
cada  una  délias  quautas  partes  tiene  e  quales  son  sus 
diterencias,  lo  quai  respondido  se  dara  (in  a  la  obra  pré- 
sente. Il 

Teste  :  u  Capitulo  primero  doude  se  diriua  este  nombre 
rey  :  A.si  digo  xri[sti]anisimo  prin(;ipc  que  este  nombre 
rey  se  diriua  o  deçiende. . .  » 


XI.    SALLUSTE  73 

Fol.  123  v«.  Explicit  :  «  ni  pierda  la  gracia  de  los  onbres 
con  demasiada  fioreza  o  rigor.  » 

((  Aqui  do  fin  a  mi  sinplo  ti*atado,  muy  sorenisirao  principe, 
siiplicando  liumilmente  al  espiritii  santo  de  donde  todos 
los  bienes  decienden  (jue  tanto  vos  faga  prudente  e  sabio 
e  exçelente  en  toda  vertud  (|uanto  vos  fizo  de  muy  pre- 
clarisima  e  alta  estirpe  nacer,  por  (|ue  estos  reynos,  que 
asi  luengamente  han  estado  en  tanta  confusion  e  discordia, 
por  vuestra  mano  sear  reformados  en  paz,  e  concordia,  e 
justiçia  légal  por  (|ue  a  muy  luengos  tienpos  de  gloria 
perpétua  e  loable  memoria  seays  mereçiente.  » 

Ce  traité  est  accompagné  de  copieuses  notes  marginales. 

Fol.  124-128  blancs . 

VIII.  Fol.  129  :  Comicnça  la  epistola  de  san  Bernai  do 
a  Reymundo  cauallero,  su  sobvino,  de  la  maneva  e  forma 
que  sedeue  régir  lapersona  e  la  casa  eja^ienda  e  dhe  asi  : 

«Virtuose  e  generoso  cauallero.  pedistes  me  os  escriuiese 
la  forma  e  manera  del  regimiento  quel  onbre  deue  tener 
en  su  persona,  e  casa,  e  fazienda,  a  lo  quai  respondo  e 
fago  saber  que  aunque  todas  las  cosas  del  mundo  e  todas 
las  negoçiaçiones  esten  sujebtas  a  la  fortuna,  segun  lo 
dizen  los  philosophes ...» 

Fol.  131.  Rxplicit:  «  beuera  con  el  tal  marido  cl  vaso 
de  dolor  que  ella  deseo  e  busco  a  lo  quai  la  traen  en  los 
mereçimientos  de  su  mala  vejez.  Deo  gracias.  » 

Fol,  132  blanc. 

IX.  Fol.  133:  ((  Las  cosas  que  acaeçieron  en  Seuilla  e  en 
Cordoua  e  su  tierra  de  que  no  ay  memoria  de  tan  grandes 
daûos  etçetera.  » 

«  Primeramente  acaesçio  en  Seuilla  que  subio  tanto  la 
creçida  que  con  un  palmo  que  subiera  mas  pereçiera  toda 
lacibdad.  )) 

Description  des  dégâts  causés  par  Tinondation  à  Séville. 
Après  la  première  description,  un  autre  paragraphe  :  ((  Lo 
que  se  perdio  al  derredor  de  Souilla  :  Perdieronse  mu- 
chas  mercaderias  que  estauan  en  fustas  amaradas  a  los 
muros  de  la  çibdad  e  perdiose  un  lugar  (lue  se  dize ...» 

Fol.  133  v°.  Explicit  :    «  salio  un  ombre  del  meson  a 


74  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANK 

una  venta  a  tomar  una  barca  e  febatolo  el  agua  e  Ueuolo  un 
tiro  de  piedra.  » 

Fol.  134  blanc. 

Fol.  135  et  136  sont  occupés  par  deux  lettres. 

X.  Fol.  135.  Carta  de  Sancho  de  Torres  a  Fernando 
de  la  Tore  quando  partia  a  Jencsalen  e  despues  a  Rodes 
para  tomar  el  abito  de  la  horden  de  San  Juan, 

«  Mi  buen  senor  e  gracioso  e  verdaderoamigo,  va  crco  que 
sabes  como  inediante  nuestro  seflor  yo  fago  e  tengo  en- 
treprendido,  con  deliberaçion  e  mandado  del  condc  mi  seûor, 
cl  viage  siguiente,  priraeramente  a  la  cibdad  de  Seuilla  e 
alli  enuarcar  fasta  Genoua  e  despues  a  Ronia  e  a  Jeru- 
salen  (sic)  y  en  conclusion  a  la  cibdad  de  Rodes. . .  » 

Explicit  :  «  al  tienpo  que  yo  me  parto  para  Jerusalen 
e  Rodas.  »  A  la  suite  :  Repuesta  de  Fernando  de  la  ToiTe: 
((  Que  partimiento  de  amores^  o  quai  absençia  de  debdos,  o 
que  desterramicnto  de  recre[a]çion  (?)  natural  mi  singular 
senor  e  grande  amigo ...» 

Fol.  136  v'\  Explicit  :  «  escrita  e  malhordenada  del  sitio 
e  real  çerca  de  Benauente,  a  diez  dias  de  raarço  de  qua- 
renta  e  nueue  anos.  »  Suit  une  pièce  de  vers  composée  do 
quatre  strophes  de  dix  vers  et  d'un  envoi  de  six  :  «Por  (in 
de  la  carta  : 

»  Vuestra  partida  senor 

»  Para  tan  estrana  parte. . .  ». 

Fol.  137.  i:xplicit: 

«  A  Castilla  os  tome  Dios 

»  De  Torres  don  Sancho  e  nos.  » 

XI.  Fol.  139:  Tratado  de  proutdençia  contra  fortuna 
conpuesto por  Mosen  Dicfjo  de  Valera,  dirigido  a. , . 

«  Acuerdome,  muy  magnilico  senor,  auer  leydo  un  dicho 
de  Sen[e]ca  (jue  dize  :  entonçes  los  consejos  saludables 
busca  (juando  la  fortnna  mas  rionte  se  te  muestra,  ca  la 
fortuna  es  de  vidro  (î  (juando  mas  resplandeç^  entonces 
se  cjuiebra,  e  con  esta  dotrina  concuerda  Caton  di- 
zicndo. . .  ». 

Fol.  112.  Kxplicit  :  «  que  un  coraçon  de  leal  amigo  o  fiel 
seruidor  no  se  j)uede  por  preçîo  conprar.  » 


XI.    SALLUSTE  75 

Fol.  142  v«  et  143  blancs. 

XII.  Fol.  144  :  c<  Si(/iiese  una proposicion  o  arenga  pro^ 
j)uesta  en  latin   antel  muy  y  lustre  principe  don  Alonso 

rey  de  Portugal,  la  quai  es  lapriinauera  (sic)  de  très  perpu- 
siçiones  que  antel  fueronfeclias,  por  Juan  Jufre  de  Au^ 
lœrgnese,  enbaxador  de  los  senores  duque  e  duquesa  de 
Borgofla,  e  fue propuesta  en  Euora,  a  veynte  e  quatro  de 
nouiembre  afîo  de  mil  e  quatro  çientos  e  quarenta  e  nueue, 
traaladola  de  latin  en  romance  castellano,  Martin  de  Auila, 
^or  seruirio  del  muy  mani/ico  seflor  don  Inigo  Lope^  de 
Memloça,  marques  de  Santillana,  C onde  del  Real.  » 

Texte  :  «  Tenprança  por  çiorto  difiçile  y  tal  que  segun 
veo  vncLirrira  en  varies  e  diuersos  razonamientos,  muy  exea- 
lente  rey,  demanda  y  reciuiere  el  cargo  e  mandado  a  nos 
ynpuesto,  ca  nos  son  delante  pro[pjiiestas  dos  muy  diuersas 
y  diferentes. . .   » 

Fol.  150.  Explicit:  «  tu  que  aun  pcrdonarias  a  tus  cne- 
migos  no  denegaras  misericordia  al  i.s^'ci  sangre  tua.  » 

Fol.  150  v^  blanc. 

XIII.  Fol.  151.  Texte  sur  deux  colonnes,  petite  écriture: 
Vegerio  de  re  militare.  Prologue  du  traducteur,  Fray  Al- 
fonso  de  Sant  Cristobaj,  maestre  en  theologia. 

Incipit  :  «  Muy  alto  e  muy  claro  principe  poderoso  don 
fiDrique. . .  » 

Explicit  :  «  que  es  perpétua  por  ynlinita  secula,  amen.  » 

Au-dessous  :  «  La  primera  parte  desta  o})ra  os  declarar  e 
romançar  los  libros  e  dichos  de  Vcgecio  segun  que  lo  dize, 
e  por  ende  es  a  saber  que  Vejeçio  toda  su  obra  parte  en 
quatro  libros  e  cada  libre  parte  por  capitules  e  cada  libre 
faze  un  prologo,  que  es  como  arenga,  segun  costumbre  de 
los  sabios  que  conponen  obras  e  anle  que  vengan  a  tratar 
en  estes  libros,  faze  un  prologo  comun  a  toda  la  arte  de 
caualleria,  el  prologo  (^omun  a  todos  los  libros  suyos  e  a 
toda  la  arte  es  este  (|ue  se  signe;  (Prologue  de  Vegêcej 
Todas  las  cosas  por  costumbre  de  cada  dia  e  por  uso  apro- 
uechan  e  se  acreçientan  e  esto  os  vcrdad  non  solamente. . .  » 

Fol.  151  v°.  Explicit:  «  de  los  dichos  de  los  otros,  espe- 
çialmente  destos  que  suso  son  nonbrados.» 

Suit  un  commentaire  du  traducteur,  suivi  par  un  autre 


76  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

commentaire  allégorique  et  spirituel  celui-là  :  «  Spiritual- 
mente  fablando,sigun,las  batallas  corporales,  deuemos  usar 
de  îirte  de  caualleriamuchomas  en  las  batallas  espirituales 
que  auemos  con  el  diablo,  ca  toda  nuestra  vida  es  caualleria 
e  continua  batalla  segun  dize  Job,  en  el  su  libro  en  el  capi- 
tulo  citado.  »  Ce  commentaire  allégorique  finit  au  fol.  151 
v"  par  «  para  pelear  contra  los  cnemigos  espirituales.  » 

Suit  la  table  des  IV  livres  et  des  27  chapitres  du  livre  I, 
cette  table  occupe  lo  recto  du  fol.  152. 

Fol.  152  v°.  Prologue  du  livre  I  de  Végèce  :  «  Costunbre 
fuo  en  los  tienpos  antiguos  de  mandar  los  principes  e  los 
grandes  senores  que  los  grandes  cstudios. . .  » 

Explicit  :  «  e  por  que  tu  en  esta  obrezilla  falles  todas 
aquellas  cosas  que  son  neçesarias  para  esta  arte.  » 

Même  folio,  B.  Commentaire  ordinaire  du  premier  cha- 
pitre de  Végèce  :  «  No  fallamosotra  cosa  porque  losRomanos 
ouiesen  sojuzgado  todo  el  mundo  saluo  por  uso  grande 
de  las  armas ...  » 

Kxplicit,  fol.  153,  A.:  «  aparejada  para  la  muerte.  » 

Le  commentaire  allégorique  suit  et  va  jusqu'au  fol.  153  v®. 

Chapitre  ii  de  Végèce,  même  verso.  Incipit  :  «  Para  que 
ordenadamente  vava. . .  » 

Explicit  :  «  en  las  posadas  viles  falleçe  el  buen  seso 
en  la  lid.  . .  )) 

Suivent  les  deux  commentaires.  Ce  fragment  de  Yégèce 
finit  par  les  derniers  mots  du  commentaire  allégorique  du 
chapitre  ii :  « . .  .ca  sienpre  les  remuerde  e  no  la  traen  clara 
mas  negra.  )) 

Fol.  154, 155,  156,  blancs. 

XIV.  Fol.  157.  Titre  :  La  caria  primera . 

«  En  el  nonbre  de  Dios  e  de  la  bien  auenturada  madré 
suya  e  del  apostol  Santiago  lo  que  vos  Querella  porse- 
uante,  diredes  a  Don  Aluaro  de  Luna  condestable  de 
Castillaeal  arçobispo  de  Toledo  su  hermano,  de  parte  de 
de  nos  Don  Fadrique  Almirante  mayor  de  Castilla  e  Don 
Alonso  Pimentel  conde  de  Benauente,  es  esto  que  se  sigue  : 
Que  nosotros  supimos  que  ellos  eran  venidos  sobre  Casa- 
ruuios  lugar  de  mi  el  dicho  almirante  e  aunque  ellos  e 
algunos  de  los  que  en  su  compania  venian.. .  » 


XI.    SALLUSTE  77 

Explicit  :  <t  fecha  en  Guadarama  a  vente  e  un  dias  de 
hebrero  ano  del  nacimiento  de  nuestro  senor  Jlis.  de  mill  e 
quatre  cientos  e  quarenta  e  una,  nos.  » 

XV.  Respuesla  de  la  primera  :  «  En  el  nonbre  de  aquel 
en  cuva  virtud  biue  e  reyna  el  rey  e  prospéra  e  vence  todos 
aquellos.. .  ». 

Incipit  :  «  Lo  (jue  vos  Auanguarda  auedes  de  dezir  a  Don 
Fadrique  Almirante  inayor  de  Castilla  e  a  Don  Alonso 
Pimentel  conde  de  Benauente  mi  [lire  su;  hermano,  aunque 
no  quiera,  es  lo  (juc  se  signe  :  que  les  fago  sab<T  que  Que- 
rella pasauante  1)  me  trayo  una  carta  suya,  de  amos  a 
dos,  firmada  de  sus  nonbres  e  sellada  con  sus  sellos,  en  la 
quai  se  contenia  que  elles  auian  sabido  como  mi  seûor  her- 
mano el  arçobispo  e  yo  eramos  sobre  Casarubios  lugar  del 
Almirante ...» 

Fol.  157  v°.  Explicit:  «  e  por  que  desto  seades  creydo 
firme  en  esta  carta  mi  nonbre  e  sellada  con  el  sello  de  mis 
propias  armas.  » 

XVI.  Fol.  158.  Fragments  du  Cérémonial  de  Principes  de 
Diego  de  Valera;  tous  ces  fragments,  sont  relatifs  au  titre 
de  marquis,  à  ses  origines,  à  son  importance  et  aux  céré- 
monies qui  accompagnaient  l'investiture  du  titre. 

XVII.  Fol.  158  v**  :  Traslado  de  una  caria  del  rey  e  reyna 
nuestro[s\  senores  para  Mosen  Diego  de  Valera  : 

«  El  rey  e  la  revna.  » 

((  Mosen  Diego  de  Valera,  porque  nos  queremos  fazer 
merçed  al  mavordomo  Andres  de  Cabrera  de  titulo  de 
marques,  con  todas  a(|uellas  cirimonias  e  actos  con  que 
se  acostumbra  y  deuedar,  y  vos  esto  sabeis  mas  que  algu- 
nos  otros,  vos  mandamos  que  por  seruicio  nuestro  luego 
nos  enbies  por  escrito  la  forma  que  en  ello  se  deue  tener...  » 

Signé  :  «  Fernan  Aluarez  por  el  rey  e  la  reyna,  »  daté 
de  Tolède  «  a  seys  de  Julio  de  ochenta  anos  ». 

XVIII.  Fol.  158.  Réponse  :  «  Muy  altos  e  muy  esçelentes 
principes    serenisimos  rey   e  reyna  nuestros  seflores.    Oy 

1.  Ici  pasauante  est  certainement  mis  pour  porseuantc  que  nous 
trouvons  plus  haut  et  tous  deux  doivent  se  lire/)(?/*ser«/i^c. 


78  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

domingo  a  mediodia  reçebi  una  letra  de  vuestra  alteza 
por  la  quai  me  manda  en  espreso. . .  »  Ktc. 

Suit  un  bref  exposé  des  origines  du  titre  de  marquis.  Il 
expose  qu'autrefois  on  préférait  le  titre  de  marquis  au  titre 
de  comte,  et  il  décrit  a  nouveau  la  cérémonie,  à  peu  près 
comme  elle  est  décrite  dans  la  pièce  du  manuscrit  Ii-136,  où 
est  racontée  la  cérémonie  dans  laquelle  on  conféra  à  Ifligo 
Lopezde  Mendoça  le  titre  de  marquis  de  Santillane. 

Cette  lettre  de  Diego  de  Valera  finit  au  fol.  159  par  : 
«  esto  es  muy  poderosos  principes  lo  que  en  este  oiso  he 
leydo  e  visto  algunas  vezes  en  obra  |)oiierse.  De  Segouia,  el 
dia  que  la  letra  de  vuestra  rejil  magestad,  que  nuestro 
seflor  a  su  seruicio  muy  luengamente  conserue  e  prospère 
sus  revnos  e  scfloriosacrecentando.  » 

Fol.  159  \^  blanc. 

Nous  avons  copié  dans  ce  manuscrit  un  certain  nombre  de 
pièces  (jui  nous  ont  paru  intéressantes  pour  Tliistoire  litté- 
raire du  XV*^  siècle  et  que  nous  publions  à  la  suite  de  cette 

notice  dans  Tordre  suivant  : 

I.  Prologue  de  Vasco  de  Guzman,  traducteur  du  De 
conj uratione  Catilinae,  adressé  à  Fernan  Ferez  de  Guzman, 
seigneur  de  Batres. 

II.  Dédicace  que  Bessarion  fait,  au  roi  Jean  II  de  Castîlle, 
de  sa  version  latine  d'une  homélie  de  saint  Basile. 

III.  Prologue  de  fray  Al fonso  de  Sant  Cristobal,  traduc- 
teur du  De  re  militari  de  Végèce,  au  roi  Henri  IV. 


Aiivi  roniienra  ci  libvo  llamado  Cailiclinavio  e  Jufftcrtino  en 
f/iœ  condcrw  (ilguria  suma  de  lus  f échos  Romanos  el  actor, 

Seguud  cuenta  saut  Geronimo  los  ingenios  pequenos  non  sufren 
grandes  niaterias.  E  como  quier  que  loentiendo  començar  a  grande 
ruego  e  atincamiento  de  ti  Feriiand  Perez  de  Guzman  caualiero 
noble  c  zelador de  saber  los  grandes  e  antiguos fechos perla  sabidu- 
ria  de  los  quales  el  entcndimiento  de  los  que,  con  derecha  voluntad, 


XI.    SALLUSTE  79 

estudian  de  acresçentar  el  bien  publico.  Ë  auisaiido  a  mi,  rudo  e  no 
platico  de  los  fechos,  sea  graue  por  auor  de  fazer  aquello  a  que  mi 
penola  no  basta,  al  quai  conuenia  anfes,  con  Geremias,  dezir  ; 
Seûor  Dios  no  se  fablar,  ca  moço  soy,  (jne  non,  con  Yhayas,  ofre- 
çerme  a  dezir  mandamiento.  Pero  eonfiando  en  aquel  que  las  len- 
guas  de  los  ninos  faze  sor  bien  fabladas,  e  que  los  labrios  de  la  sin 
razon  asna  abrio,  que  abrira  a  mi  el  cntendimiento  para  que  pueda 
fablar  lo  que  entiendo  escreuir  a  su  seruiçio,  usando  a  mancra  de 
nino  o  tartamudo  los  quales  quieren  e  oobdigian  fablar  lo  que  oyen, 
aunque  no  puedan  fornflar  la  palabra  acabadamcnte,  auiendo  esso 
misnio  fiuza  que  parte  de  los  yerros  tomara  en  cargo  Ja  nobleza,  o 
para  losemendar,  o  los  defender  de  las  saetas  de  los  que  non  saben 
si  non  mal  fablar  a  los  (juales  quanto  de  mi  parte  uua  palabra  do 
un  viejo  |x>eta  les  pongo  deJante  que  dize  ;  dexen  el  mal  dezir 
porque  no  conoscan  sus  malos  fe^'lios.  Cayo  en  poco  tengo  ser 
juzgado  de  los  que  dizen  del  mal  bien  e  del  bien  mal,  segund  dize 
sant  Pablo.  Pero  todauia  someto  mi  obra  a  seso  y  juyzio  de  los 
mas  entendidos  aparejando,  como  Sant  Agostin  dize,  a  ser  ense- 
fiado  de  chiquito  de  Vil  ano|s],  que  quiere  dezir  chiciuito  en 
çiençia.Ca  tu  sabesbien,  varon  noble,  que,  si  tus  ruegos  cessaran, 
presunçion  no  hiziera  mouer  la  pendola  folgada,  pues  sabia  que 
al  que  enfermos  mienbros  ha,  la  carga  ligera  le  es  graue.  Pero 
no  te  puedo  negar  lo  que  mi  flaqueza  pudiere.  Kesçebiras,  por 
ende,  tu  e  los  que  leeran,  la  voluntad  con  que  se  fizo,  mas  que  la 
obra  enojosa,  no  en  si,  mas  por  mengua  de  trasladador  . 

Voici  ce  que  l'infant  DonGal)riel  de  Borlnni  dit  des  pre- 
mières traductions  espagnoles  de  Salluste,  dans  la  préface 
de  sîi  version  publiée  magnifiquement  à  Madrid,  chez  Joa- 
chim  Ibarni,  en  1772  : 

P.  2  et  3  :  «  Y  quando  todavia  los  Griegos  no  luivian  re- 
))  novado  en  el  Occidente  el  buen  gusto  de  la  Literatura,  va 
))  entre  nosotros  Vasco  de  Guznian,  a  ruego  del  célèbre  Fer- 
»  nan  Ferez  de  Guzman  seflor  de  Batres,  havia  heclio  la 
»  tniduccion  Espaûola  de  este  autor,  (|ue  cito  algunas  veces 
»  en  mis  notas,  y  se  halla  nianuscrita  en  la  real  biblioteca 
»  del  Hscurial  G.  Plut.  III,  n«  11)  obra  verdaderamente 
»  grande  para  aquellos  tienipos,  y  d(^  que  no  tuvo  nolicia 
»  I).  Nicolas  Antonio.  De  ella  desciende  U\  (lue  en  el  uHo 
»  1529  publico  el  maestro  Francisco  Vidal  y  Noya  el  (puil, 
»  especialmente  en  el  Jugurta.  a  penas  hizo  otra  cosa,  (|ue 
»  copiar  a  este  autor  auncpie  no  le  nonibra.  Otra  hizo  Ma- 


80  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

»  nuel  Suoiro,  (|ue  se  impriinio  en  Amberes  en  el  atlo  1615. 
»  Y  es  bien  de  notar  la  estimacion  con  (jne  se  recibieron  en 
»  Espana  estas  traducciones:  pues  la  del  maestro  Vidal  y 
»  Noya,  o  bien  se  llame  de  Vaseo  de  Guzman,  se  imprimio 
»  très  veces  en  poco  mas  de  treintu  aûos.  » 

Ici  Tinfant  Don  Gabriel  s'est  trompé:  le  sueci^s  de  cette 
traduction  a  été  beaucoup  plus  considérable  (]u'il  ne  le  pen- 
sait, et  il  faut  ajouter,  aux  trois  éditions  c^u'il  cite  (Logroflo, 
lo29  —  Médina  del  Cainpo,  1548 — Amberes,  1554),  celles 
de  Saragosse  chez  Paul  Ilurus  de  Constance,  en  1493.  celle 
de  Valladolid,  chez  Juan  de  Burgos,  15(X)(Salvâ,  Catalofjo, 
p.  434,  notes  au  n°  2791,  tome  II),  et  celle  de  Valladolid 
chez  Guillen  Biwar,  en  1519  (Cf.  Gallardo,  t.  IV,  c.  1043, 
n**4292;  sous  le  n^  4291,  Gallardo  cite  aussi  l'édition  de 
Saragosse,  de  1493).  Toutes  ces  éditions  contiennent,  comme 
nous  l'avons  vu,  la  version  de  Vidal  de  Noya,  qui  n'est  qu'un 
remaniement  de  celle  de  Vasco  de  Guzman. 

Amador  de  los  Rios  [Ohms  (Ici  Marques^  p.  634,  Biblio- 
tcca,  §  C;  consacre  à  Salluste  l'étrange  notice  que  nous 
reproduisons  ici  :  «  C.  Salustio  (Cayo  Crispo).  Este  liisto- 
»  riador  romano,  tan  digno  de  elogio  i)or  sus  obras  como 
»  de  re[)i'ension  por  sus  costumbres,  fué  traducido  al  cas- 
»  tellanoâ  instancia  del  mar(|ués  de  Santillana  por  su  hijo 
>)  Pero  Gonzalez  de  Mcudoza  ((^/'ônica  (Ici  Gran  Cavdenal, 
))  cap.  xvij.  Consérvasc  (^n  la  bibl.  de  Osuna,  bien  (|ue  sin 
»  haber  pcrtenecido  à  la  del  Infantado,  un  excelente  codice, 
»  castellano,  fol.  menor,  escrito en  papel  à  lînes  del  siglo  XV 
»  6  en  losprimcrosaHos  (Ici  siguiente,  elcuallleva  portitulo 
»  Salustio^  y  s(î  juzga  sev  la  traduccion  referida.  » 

La  dédicace  du  tiaducleur  à  Fernand  Perez  de  Guzman 
ii'aurail-elle  pas  dû,  dès  les  pieniicres  lignes  du  fol.  1, 
avertir  l'auteur  de  Vllistoria  critica  qu'il  était  sur  une 
fausse  piste  ? 


ij* 


XI.   SALLUSTË  él 


II 
Prolof/0  (1) 

[A]l  serenisimoe  ylustrisimo  principe  e  excelentisiino  senordon 
Johan,  por  la  gracia  de  Dios  Rey  de  Ca$tiila  e  de  Léon  etçetera, 
Basarion,  presuitero  cardenal  de  la  yglesiade  lossantos  dozeapos- 
toles,  Viceno(2)  degrecia.  Como,  por  comun  testimonio  de  todos, 
serenisîmo  prinçipeesenor,yo  aya  entendido  la  religion,  deuoçion, 
piedad,  raansedunbre  easimesmo  la  alta  clemençia  e  las  otras  vir- 
tildes  con  las  quales  adornaste  e  guarneçiste  cl  tu  animo,  pense  en 
comoyo  esoinismo  dièse  alguna  cosa  de  nueuo  a  la  tu  religion  e 
deuoçion,  por  ende  de  las  fuentes  de  los  griegos,  donde  mano  toda 
la  çiençia,  traslade  en  latyn  el  présente  tratado  por  gracia  de  tu 
serenidad,  el  quai,  como  sea  lleno  e  copioso  de  moralisimas  e 
muuchas   (sic)   graues   sentençias  e   tu   seas   muy    honrador    e 
amador  de  virtudes,    pareçiome,   si  no   so  enganado,  aure  bien 
considerado  ser  a  ti  conuiniente  este  pequeno  présente  el  quai 
conpuso  aquel  niuy  bien  auenturado  e  muy  santo  Basilic,  de  los 
griegos  sapientisimo  doctor,  arçobispo  çesariense,  para  unaexpla- 
naçion  de  una  actoridad  tomada  del  XV"  Capitule  de  Utcvono- 
mino  (3)  la  quai  se  ha  en  latyn  por  taies  palabras  :  guardate  por 
ventu[ra]  no  entre  ascondidamente  en  ti  mal  pensamicnto  e  oigas 
en  tu  coraçon:  acercase  el  ano  seteno  de  la  remision,  mas  si  alguno 
quiere  trasladar  la  tal  actoridad  segund  que  en  griego  yase,  dize 
en  griego  :  para  mientes  sobre  ti  mesino  que  por  ventura  non  se 
faga  en  tu  coraçon  oculto  o  mal  pensamicnto  e  digas:  acercase  etc. 
K  caso  que  ambas  estas  trasladaçiones  tornan  en  una  mesma  cosa 
e  por  quanto  el  bien  auenturado  Basilic  la  espone    segund  la 
griega  escriptura,  otrosi,  por  quanto  la  su  explanaçion  se  apropia 
mas  a  est<5  seso,  por  ende  nos  esomesmo  lo  trasladamos  asi,  e,  en 
lugar  de  la  palabra  que  dize  guardate,  posimos  para  mientes  sobre 
ti  inesmo  e  por  quanto  principalmente  se  funda  sobre  aquesta 
palabra  toda  esta  escritura.  Toma  pues,  principe  serenisimo,  este 
pequeno  présente  a  ti  ofreçido,  por  çierto  de  gran  fuente  de  caridad 
e  de  afecçion  açerca  de  tu  serenidad,  e  cuenta  entre  los  tuios  al 
ofreciente.  rey  bienauenturado,  serenisimo  principe  e  ylustrisimo 
sefior. 

1.  Très  mauvaise  copie,  lo  scribe,  certainement  un  Espagnol  du  XV' siècle, 
semble  avoir  copié  sans  comprendre. 

2.  Corp.  Niceno. 

3.  Copp.  Deuteronomio  » 

6 


88  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS  DE  SANTILLANE 

Ce  prologue  est  intéressant  surtout  parce  qu'il  noua 
apprend  (jue  le  grand  cardinal  fut  en  relations  littéraires 
directes  avec  le  roi  Jean  II  de  Castille. 


III 

Pi*vhffo 

Muy  alto  e  muy  claro  principe»  poderoso  don  Enrique,  por  la 
^^ra(;ia  de  Dios  rey  de  Castilla,  de  Léon»  dcToledo»  de  Gali^ia^  de 
Seuilla,  deCordoua,  de  Murçia,  de  Jaen,  delAlgarue,  de  Âlgeeira 
0  seùor  de  Vizcaya  e  de  Molina,  al  quai  Dios  dexe  beuir  e  reynar 
por  nuielios  tieiipos  a  su  5cruiçio,yo  fray  Alfonso  deSant  Cristoba] 
maestro  eu  tehelogia  (»(>),  vuestro  seruidor  e  vuestro  deuoto  orador^ 
beso  liomihnentc  vuestros  pies  e  vuestras  manos  c  me  eiicomicndo 
en  vuestra  muy  alta  merçed  coino  de  mi  sefior  natural .  Sefior  por 
quanto  fue  la  vuestra  merçed  de  me  mandar  romançât /vei  libro)  en 
vuestro  lenguaje,  el  libre  e  la  obra  que  fizo  Vegeçio  de  la  caualleria 
e  de  la  artc  de  las  batallas.  e  yo  vicndo  e  considerando  que  non  tan 
solamente  auedes  vos,  e(en^  todos  losfieles  catolicos,  batalla  corporal 
contra   los  enemigos  que  veemos   que  son  corporales,  inas  aun 
contra  los  enemigos  que  no  veemos  que  son  espirituales,  segun 
dixo  el  apostol  sant  Pablo  en  la  epistola  que  enbio  a  los  Kphesio[s] 
en  el  capitule  sesto  ado  dize  asi  :  «  non  este  nobis  coUutatim 
dauersos  carnen  et  sanguinem  solun  sed  aduersos  principes  ed 
j)otestates  tenebrarun  qui  abritabit  yn  celestibus  »  (sic)  que  quiere 
dezir  que  no  solamente  auemos  guerra  rontra  los  enemigos  que 
son  de  carne  e  de  sangre  mas  aun  auemos  guerra  contra  los  prin- 
cipes e  poderios  que  moran  en  el  ayre  tenel)roso  que  son  los  ene 
migos  del  aima  ;  otrosi  considerando  que  en  el  fecho  de  la  eaualleria 
e  de  las  peleas  no  solamente  fablo  Vegeçio  mas  otros  muchos  sabi- 
dorcs  dixeron  muy  muchas  (!osas  en  esta  razon  que  concuerdan 
coula  (pie dixo  Vejecio.  porende  ayudando  me  el  seûor  Dios  {)ensc 
de  partir  esta  obra  en  très  partes  :  la  primera  parte  fablara  c  dira 
lo  que  dixo  Vejeçio  en  sus  libres,  començando  los  mas  elaros  mente 
(jue  yo  piuliere  (rorrif/c:  :  comentandolos  [lo]  mas  claraniente 
(juc  yo  pudiero).  la  segunda  parte  sera  bien  como  giosa  puesta  en 
la  margeii  del  libro,  que  es  de  diehos  de  los  sabidores  que  con 
cucrdan  con  lo  ([ue  dize  Vejeçio  e  declaran  sus  dichos  en  algunos 
lugares,  la  terccra  parte  sera  puesta  ayuso.  ([ue  îablara  espiritual- 
mente  traycndo  los  dichos  de  Vejecio  a  las  vezes  a  las  virtudes  e  a 
los  pecados  e  a  las  costumbres  desta  vida  eu  que  beuimos  t  asi 


Xi,   SALLUSTfi  83 

sera  esta  obra  en  algunos  lugares  de  batalla  espiritual,  porque  no 
tansolamente  sepades  sefior  quai  es  la  çiençia  de  pelear  corporal- 
mente  mas  espiritualniente,  en  nianera  que  el  vuestro  espiritu  se 
délecte  en  el  senor  Dios,  que  es  vida  perdurable  para  sienpre,  en 
guisa  que  reynedes  en  esta  vida  por  muchos  tienpos  a  su  seruiçio, 
despues  en  la  otra  vida  que  es  perpétua  per  ynfinita  secula,  amen. 

Dans  la  bibliothèque  de  Don  Marcelino  Menéndez  y  Pe- 
layo  nous  avons  pu  voir  un  autre  manuscrit  du  XV^  siècle 
du  Végèce  de  fray  Alfonso  de  San  Cristôbal  dédié  au  roi 
Henri  IV.  Tandis  (jue  le  KK-46  no  nous  conserve  de  cet 
étrange  travail  (ju'un  chapitre  entier  et  le  tiers  environ  du 
chapitre  11,  le  manuscrit  deSantander  est  complet,  les  quatre 
livres  y  sont  traduits  ;  le  premier  seul  est  accompagné  de 
gloses  spirituelles.  Alphonse  a  épuisé  dans  cette  première 
partie  toutes  les  ressources  ^de  rallégorie  moralisatrice,  et  il 
se  contente  de  traduire^  sans  plus,  les  trois  derniers  livres. 

Nicolas  Antonio  {BibL  nova,  t.  I,  p.  792)  cite  une  tra- 
duction de  Végèce  faite,  vers  1601,  par  le  capitaine  D.  Juan 
Venegas  Quixada  et  qui  est  restée  inédite. 

Le  seul  Végèce  en  castillan  qui  soit  imprimé  est  celui  de 
D.  Jaime  de  Viana,  cadet  du  régiment  de  la  garde  royale 
d'infanterie,  (jui  Ta  dédié  à  ses  condisciples;  cette  version 
parut  à  Madrid,  en  1764. 


«•>-^>- 


OVIOK 


V.  LiL  N,  n-  20;  R^ntt 
Madriil,  li-<J7) 


PiEHEJE  BEii(;L-iriE,  Morales  île  Ouiilio.  Eu  castillan. 

Miinuscrit  de  227  feuillots,  plus  3  feuillets  blancs  au  débûï7 
et  1  â  la  Hn,  papier  et  volin,  non  folioté,  numération  des 
livres  en  rouge.  Signatures  1-6,  de  A  à  T.  Beaucoup  de 
lettres  ont  disparu.  Écriture  du  XV'  siècle.  Format 
288X213  mm.  Reliure  de  parclieinin. 

Fol.  1.  Le  texte  ouvre  par  un  A  énorme,  enjolivé  de  des- 
sins à  la  plume. 

Incipit  :  «  Algunos  de  la  verdal  dcsuian  su  oydo  e  con- 
uertense  a  las  fablas...  » 

Ce  prologue  occupe  les  folios  1,  2  et  quelques  lignes  du 
fol.  3  ;  au-dessous  commence  l'ouvrage.  Rubri(]ue  :  Figura 
de  .Saturno  e  su  mornlhaçion.  Texte  :  «  Como  los  autigos 
muchos  Dioaes  ouiessen  puesto,  e  algunas  virtudes  de  las 
cosas  dioaes  creyeron  ser  e  asi  les  llamaron,  nsi  como  el 
tienpo  quclo  euteudieron  ser  por  Saturno,  e  la  durnbilidat 
por  Jupiter...  n. 

Fol.  226  v°.  Explicit  :  "  de  Uis  fablas  o  traetar,  e  asi 
es  la  fyn,  a  Dios  gracias.  Amen.  » 

Fol.  227.  Ce  feuillet  porte  des  maximes  d'Aristotc.  Ovide 
et  Caton  écrites  avec  le  plus  grand  soin.  Au-dessous,  en 
lettres  gntliiquey  ornées  : 

((  Alfonsus  Zamnrensis  me  escripsit  in  decrotls  bucUa- 
larius.  » 

Fol.  227  V.  Rubrique  :  Liciera  Bononicnsia.  Omnium 
habere  memonam  et  in  nullopenitus  crrare  pocius  diuini- 


A 


XII.    OVIDE  85 

tatis  (jnam  liumanitatis  est,  Zamorensif^  Aljbnso  Barlia- 
lan'us. 

Ci-après  nous  donnons  la  table,  telle  que  nous  l'avons 
dressée  en  parcourant  Touvrage,  avec  la  première  rubrique 
de  chaque  livre.  Ce  volume  a  été  certainement  une  des 
sources  où  le  Marquis  a  le  plus  puisé  pour  se  renseigner 
sur  les  sujets  mythologiques.  On  reconnaît  fréquemment 
dans  ses  citations  la  manière  de  Pierre  Berçuire. 

Morales  de  Ouidio,  Prologo,  fol.  1-3;  figura  de  Saturno 
e  su  moral uaçion,  fol.  3-7  y"^;  figura  de  Jupiter  c  su  mora- 
lisaçioriy  fol.  7  \^-10\'';Jigura  de  Mars  e  su  morali^açion, 
fol.  10  v'^-ll  y^'yjigura  del  solcon  su  moralisarion,  fol.  11  v**- 
15  y^\Jigurade  Vénus  e  su  morali^açion,  fol.  15  v<*-17  v**; 
figura  e  morali:^açion  de  Mercurio,  fol.  17  v<'-19  v^\  figura 
e  morali:^açion  de  Diana,  fol.  19  v°-20;  Jigura  e  niorali- 
^açion  de  Miner ua^  fol.  20-21  \^\  Jigura  e  morali:sarion  de 
JunOy  fol.  21  v°-23  \°;  Jigura  e  morali^aç.ion  deSibeles^  fol. 
23v«-24v^  Vulcano,  fol.  24  v*»;  Neptuno,  fol.  24  v«-27; 
^gura  e  moralizarion  de  Priali,  fol.  27-28  y"",  figura  e  mo- 
rali^açion  de  Bacho,  fol.  2S  \'*'29;  Jigura  e  morali^açion 
de  Pluton,  fol.  29-34;  morali^arion  de  las  penas  infer- 
nales, fol.  34-35  vo;  Belides,  fol.  35  v«-38. 

Fol.  38  V®,  livre  I:  Aqui  comiença  el  capitula  segundo 
del  primer  lil^o.  Suite  de  la  moralisation  des  dieux. 

Fol.  49  V®,  livre  II  :  De  laj'abrira  de  la  casa  del  sol. 

Fol.  67,  livre  III  :  El  libro  terçero  e  capitulo  cuatro 
côm!>fi(?a;  «Jamquedeposita,  etc.  Dize  Ouidio  que  despues 
que  Cadino  fijo  del  rey  Agenor.  » 

Fol.  79  V®,  livre  IV  :  Aqui  se  pone  toda  la  estoria  de 
Piramo  e  Tisbe,  E  nota  que  aqui  ya^e  sot  il  mente  orrultado 
el  secreto  de  la  alquimia. 

Fol.  101,  livre  V:  Como  entre  Perseo  e  Andromeda, 
librada  por  el  de  la  bestia,  solenpnes  bodas  fueron  çere- 
bradas. 

Fol.  112,  livre  VI  :  De  como  Palas  torno  a  Aragnes  en 
aroÂa. 

Fol.  125,  livre  VII  r  De  Jasson  e  sus  companeros  o  de 
lo  que  les  acaesçio  en  la  ysla  de  Colcos  con  el  rey  Fynço. 


86 


niRI.IOTHftQUE  D«  MARQUIS  DE  SANTILI.ANE 


Fitl.  1-U  V,  livre  VIII;  De  como  Minas,  par  irayrion 
drila  l'ija  dr  Niso,  mafo  aAVso  e  le  corto  la  cnhv.ça  e  de  lo 
que,  etc.,  elc. 

Fol.  108  V",  livre  IX  ;  Aqui  se  dise  de  como  Athcolonon 
dioft  del  Hio  conlo  a  Theseo  la  conquista,  etc.,  elc. 

Fui.  173,  livre  X  ;  De  Orfi-o  c  de  Erudiçen  «h  muger  e 
de  como  ton  su  melodiono  taner  la  saraua  de  las  infiernos 
e  de  romo  la/wrdio. 

Fol.  186,  livre  XI  :  De  Midon  et  ilc  su  lova  pelieion  ni 
dioB  Baro.  ote. 

Fol.  193  V",  liviv  XII  :  Di'l  suefio  de  Eticidxi  enpieiiada 
de  Paritt. 

Fol.  800  V",  livre  XIII  :  De  aquî  addanle  foda  lo  mas 
tabla  de  lo>i  Jcchos  de  la  eatoria  troi/ana,  porque  son  romtt- 
nesnon  los  intitulo.  ^^ 

Fol.  SIO,  livi-eXIV.  ^H 

.Fol.sa*  vMivi-eXV.  ^H 

J.-B.  IIiiur(hiii,  dans  pou  Mémoire  sur  un  commentaire 
des  MétnmorphoRes  d'Oride  {Mémoirca  de  l'Académie  des 
InNcripiioiiti  et  tielhs-Lellres,  tome  XXX.  2'  partie),  a 
luinineusdintnt  UémniUrL^  que  ce  commciittUrc  si  goi*it6, 
itttiibuti  à  NicolaB  Trivetli,  à  Robert  llnlkot,  à  Thomas  (In 
Galles  ou  Thomas  Walleys,  cité  par  Culard  Maiisioii  dans 
sa  traduction  Erjuiçaise  de  vei  ouvrage  en  1484,  et  imprimé 
sous  son  nom.  en  1511,  par  Josse  Bade,  est  IVrUvrede  Pierre 
Beryuire,  k.'  traducteur  bien  connu  do  Titc-Lîve. 

Ce  eommentaire  forme  le  XV  livro  du  Reduetoriam  du 
Mviint  hf^nddictin,  ami  do  Pétnu'(|iki.  Borouiro  a  fait  de  ce 
comment-lire  deux  rédactions,  1»  premlèro  a  ôti^  (Vrîte  ft 
Avignon,  où  il  séjourna  do  i:J30  à  1340,  entre  i:J37  et 
1340;  la  seconde  a  cti't  terminoe  W  Paris  on  1342.  La  version 
cjiwtillanc  qui  nous  occupe  a  été  faite  sur  un  manuscrit  de 
la  deuxième  rédaction.  Kn  ollet,  on  Biiit  (|ua  dans  lo  prologue 
de  la  première  rédaction,  Pierre  Berçuire  dît  :  v.  Non  mo- 
»  veat  tamcn  aliquem  quod  dicunt  aliqui  fabula.-;  poetarum 
»  ulias  fuisse  niorulizatusetadinstanciam  domine  Johanne, 
»  quondam  regine  Francie,  dudum  in  ritlimum  giilHcuni 
»  fuisse  translatab,  quia  rcvera  opus  illud  neqnaquam  me 
»  legisse  memiai;  ie  quo  beoe  doleo,  quia  ipsum  inveiijro 


 


XII,   OVIDE  87 

»  nequîvi.  Illud  onim  lttl)ûres  moo»  quam  pluriinum  rol)0- 
»  ra«80t,  ingoniummeiim  etiam  adjuvasiset.  Non  enim  fuis» 
))  «em  dedignatus  expomieioiios  in  partibuH  miiltia  sumere  et 
»  auctoreni  earum  humiliter  allegare. 

Berçuiie  fait  ici  allusion  à  Y  Ovide  moralisé  de  Chrétien 
Legouais  de  Sainte-Moro,  près  Troies.  Voyez  sur  ce  poème 
de  près  do  70.000  vers,  et  aussi  sur  Bcrruins  la  magistrale 
étude  de  M.  Gaston  Paris  [Histoire  littéraire  de  la  France, 
t.  XXIX,  p.  455-525  :  Chrétien  Legouais  et  autres  imitateurs 
d:  Ovide), 

Dans  la  seconde  rédaction,  le  passage  du  prologue  de 
Pierre  Berçuire,  cité  ei-dessus,  a  été  modifié  conmie  suit  : 
((  Non  moveat  aliquem  quod  fabule  poetarum  alias  fuerunt 
»  moralizate  et  ad  instanciam  illustrissime  domine  Joanne, 
))  (luondam  regine  Francie,  dudum  in  rithmis  gallicis  trans- 
))  late,  quia  levera  opus  illud  non  videram  (juousque  trac- 
»  tatum  istum  penitus  perfecissem.  Quia  tamen,  post(iuam 
))  Avenione  redivissem  Parisius,  contigit  quod  magister 
»  Pliilippus  de  Vitriaco,  vir  utique  exeellentis  ingenii, 
))  moralis  philosophie  historiarumque  et  anti(juitatum  ze- 
))  lator  precipuus  et  in  cunctis  mathematicis  scientiis  eru- 
»  ditus,  dictuin  gallicum  volumen  mihi  obtulit,  in  quo 
))  proculdubio  multas  bonas  exposicion(\s  tam  allegoricas 
»  quam  morales  inveni;  ideo  ipsas,  reccMisitis  omnibus,  si 
»  cas  antea  non  proposueram.  suis  in  locis  omnibus  assi- 
»  gnare  curavi,  quod  satis  poterit  perpendoro  i)rudens  lec- 
»  tor.  ))  VA  voici  comment  ce  passage  du  ])i"ologue  (k*  la 
seconde  rédaction  a  été  rendu  par  l'anonyme  tiaducteur 
castillan.  Ce  fragment  suffira  à  donner  un  aperçu  de  la 
littéralité  de  cette  version. 

(Foi.  2)  «  Knpcro  non  se  miieua  alguno  adezirque  las  fablas  de 
los  poetas  otra  vez  fueron  moralizadase  acontenplavion  delà  muy 
esciare<;ida(fol.2  \^)  dona  JuaiKi,que  fue  reynade  Frangia,  cstonçes 
en  riniicos  dezires  fueron  trasladas.  Ca  la  verdat  es  (;a  aquella 
obra  yo  non  viera  fasta  que  aquestc  tractado  yo  del  todo  ouiesse 
fecho,  mas,  despues  que  de  Aviùon  tome  a  Paris,  acaesçio  que 
maestre  Filipo  de  Vitriaco,  varon  en  verdat  de  exceilenfe  iugenio, 
de  la  moral  philosopliia  e  de  las  antiguas  estorias  adelantado  y 
en  todas  las  mathematicas  giençias  bien  entendido,  ei  quai  el  franges 


88  BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS  DE  SANTILLANE 

volumen  me  traxo,  en  el  quai  sin  duda  muchas  buenas  exposi- 
çiones  asi  allegoricas  como  morales  falle.  E  por  tanto  ellas  [lire 
e  las)  reuisitadas  todas,  en  caso  que  antes  non  las  propuse,  en  su 
lugar  cure  de  las  asignar  lo  quai  asaz  puede  entender  el  prudente 
lector,  ca  comunmente  quantas  vezes  del  dicho  libro  alguna  cosa 
tomo  de  lo  espremir  o  alegar  non  pospongo,  »  etc. 


islîlhiii    par    Knr'{(|i]i 


■f'f.s  ('.yirjiinnls  i/c  ta  liHj/iul/ii-ijU: 
par  M.  Moi'el-Fiitio  cite  snu 


Virgile,    Knviilc.   tiadiiîtc 
Vilieim. 

Le  Catalor/uc lies  muruisri 
Nationale  de  Pari.t,  puhhè 
I.'  n"  618  : 

"  Di  Eneydii  do  Virgilio.  "  Cii  manuscrit  cmiticnt  les 
»  livres  IV  'd  XII  de  la  traduction  en  prose  d'Eiiriquo  de 
•>  Aragon. 

1  Deux  lacunes,  de  deux  feuillets  chacune,  entre  les  fol. 
»  30  et  33,  303  et  306.  Quelques  gloaeî!  marginales  en  latin. 
D  Souscription  finale  fol.  311  :  «  Este  diclio  libro  de  la 
a  Eneyda  escrivio  Juan  de  Villena  criado  del  senyor  Inyigo 
»  Lopez  de  Mendoça,  senyor  de  la  Vega,  e  lo  acabo  sabado 
»  primero  dia  de  setiembre,  en  la  villa  de  Guadalfajani, 
n  annyo  del  nasçimiento  del  nuestro  Salvador  Jesu  Clirîsto 
»  di'  uiîll  e  quatni^'ientos  e  treynta  e  seys  annyos.  » 

»  Le  fol.  1  contient  le  commencemeut  du  chap.  XIII  du 
»  livre  IV  jusqu'aux  mots  :  «  Guay  que.  "  le  verso  est 
1)  blanc;  ce  m*ime  chapitre  se  trouve,  d'ailleurs,  en  entier  à 
"  sa  place,  au  fol.  16.  » 

On  sait  que  Ochoa,  dans  son  Catalogue  (p.  375).  en  parlant 
(le  ce  manuscrit,  a  pris  le  copiste  pour  le  traducteur.  Aniador 
de  los  Rios  (Hist.  crit.,  t.  VI,  p.  30)  a  relevé  celte  erreur. 
Dans  la  lettre  a  son  fils,  le  Marquis  dit  :  "  A  ruego  é  ins- 
"  tjinçia  mia,  primero  que  de  olro  alguno,  se  haii  vulgii- 
»  riçado  en  este  royno  alguiios  poemas,  asi  como  la  Eneyda 
a  de  Virgilio  ».  etc.,  etc.  Or.  on  s;iit,  par  1'  "  Advertencia  » 
f|ui  précède  sa  traduction,  qu'Rnrique  de  Villena  traduisit 
l'Knéideà  la  prière  de  l'infant  D.  Juan,  nû  de  Navarre  et 
plus  tiird  d'Aragon,  qui.  s'ùtiuit  fait  lire  l;i  Dioîni'  Comédie, 


90 


BIBLIOTHÈQUE   DU  MARQUIS   DE   SANTILLAÏTE 


fut  frappé  du  rûlc  qu'y  jouait  Virgile  ot  désira  l'onnaitre 
IVouvre  de  ce  poète.  Ceci  eut  lieu  en  1427. 

D'autre  part,  dans  ce  qui  nous  reste  de  l'^/'/e  rfe  trobar 
écrit  vers  1417.  nous  trouvons  déjà  la  traduction  de  Virgile 
mfinlionnée  parmi  les  nombreux  tnivaux  de  don  Enrique. 

Pour  explii|uer  les  paroles  du  inLirtjuis  de  Santitlane, 
Amador  de  los  Rios  suppose  que  Inigo  Lopez  joignit  ses 
prières  â  celles  de  don  Jusm  pour  obtenir  la  traduction  de 
Virgile,  ou  que  peut-être  ce  fut  lui  qui  donna  au  roi  l'idée 
de  s'adresser  à  Enrique  de  Villemi. 

Nous  croyons  que  M.  Cotarolo  y  Mori  dans  son  6tude 
Bur  Enrique  de  Villena  i  p.  87,  n .  la  donné  la  solution  de 
ce  petit  problème.  «  Si.  dît-il.  nous  pouvons  nous  lier  k 
VArtede  (rohar,  don  Enrique  aurait  été  engiigé.  h  traduire 
l'œuvre  de  Virgile,  deux  fois  en  dix  ans  :  la  première  fois 
par  le  marquis  de  Santillane  l'ii  1417,  et  la  seconde  fois  par 
le  roi  de  Navarre  en  1427.  « 


(Rocam.  n-  206;  Bihliot,  Nat- Madrid,  Ii-IU2) 

1.   VmoLLE,    Ahn'-iiC'   dr  l'KiitHde.    2.    Giordanû  RufFu, 
Maavalnc  Ei/iiurum.  Kn  italien. 

Manuscrit  do  53  feuillets,  plus  1  blanc,  vélin,  griiudes 
marges,  très  mené,  réglé  à  41  lignes,  à  doux  coloiuios,  écri- 
ture du  XV" siècle.  LotCi"es  oinées,  au  Imudu  fol.  1,  un  écii 
d'armes  portant  :  d'or,  à  cinq  bouquets  de  lleurs  feuillées  uu 
natui-el  (cf.  notice  XLIX.  ms.  Ii-3.3  —  notice  IV,  ms  Ii-9  — 
notice  XXVI,  ms.  Ii-36).  Format  340X340  mm.  lîeliuro  de 
parchemin . 

I.  Fol.  1.  Incipit  :  Jncontinriasi  il  h'hfodi  Vnyflio,  il 
quale parla  il't'uea  troiano  :  «  Arbitiusti  che  li  excollonti 
facti  e  le  uirtuose  opère  delli  antichi  Ronuuù. . .  » 

Fol.  3U  V.  Explicit  :  n  con  pianlo  fugge  indegnata  per 
lombre.  —  Finince  lastracto  delleneyda.  —  Di  questo  PnJIas 
serine  frate  Martino,  nellH  sua  cronica  Martiniami  de  papi  et 
delli  Impenidori,  clic  nel  tempo  del  secondo  Enrico  dolla 
magna ,  il  quaie  liori  passati  M .  anni et  piue  dalla  incarmtioae 


XIII.    VIRGILE  91 

di  Xpo,  elielli  si  trouoein  uno  auello  nel  paese  di  Roma  tutto 
arinato  lacui  fedita  apparia  ancora  frescha  et  auea  una  lu- 
cerna  tutta  ardente  sopralcapo  laqiiale  con  grande  industria 
sispense.» —  Fol.  31  blanc. C'est  la  vulgîirisation  de  TEnéide 
due  à  ser  Andréa  Liincia,  notaire  florentin,  dont  le  texte  a 
été  publié  par  Fanfani,  en  1851,  sous  le  titre  de:  Compi- 
lazione  délia  Enéide  di  Vivfjilio  Jatta  volfjare  in  sal  pvin- 
cipio  del  sec.  XIV da  ser  Andréa  Lancia  notaro  Fioren- 
tino  (Cf.  Zambrini,  Opère  Voh/ari  a  stampa  dei  secoli 
XIII  eXIW  col.  1054:. 

n.  Fol.  32  :  Incipit  liber  Mascalcie  Eqaorum,  «  [CJoncio 
sia  coga  che  intra  tucti  11  animali  creîiti ...» 

Fol.  50,  B.  :  ((  [Qjuesta  opéra  fece  lo  caualiere  cAlaurese 
cum  grandissimi  studi.  »  Suivent  des  recettes.  Fol.  51,  la 
moitié  manque.  Fol.  52,  la  marge  est  endommagée.  Môme 
folio  V®  A.  Rxplicit  :  «  et  incontenente  fie  guarito  o  questa 
e  eosa  prouata.  » 

Compiuto  e  lo  libro  de  la  maschalcia  de'raiiallij  lo  quale 
contiene  in  se  inolto  huone  medicine  e  molto  htione  cure  de 
lepiujini  e  de  le  pin  nptimr  del  rnondo.  Deo  gratias  — 
Anum. 

Il  s'agit  ici  d'une  version  du  fameux  Liber  de  cura  equo^ 
rum,  compositus  a  Jordano  Rajj'o  milite  calabrensi  etfami" 
liari  Fn'derici  II  Imperatoris,  si  répîindu  au  moyen  ftge. 

U Hippiatria  Jordani  Raffi  Calabrensis  a  été  publiée 
par  Girolamo  Molin  à  Padoue,  en  1828.  in-8**.  L'éditeur  parle 
des  traductions  italiennes  de  cet  ouvrage. 


XIV 


TKOGUE   POMPF.E 

(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N,  n*  30;  Rocam.   n'   178;  Bibl.  Nat. 

Madrid,  Ii-130) 

1.  Justin,  Ahi^égc  de   Trogue  Pompée.  2.  Sénèque,  De 
morihus.  En  castillan. 

Manuscrit  de  226  feuillets,  plus  5  feuillets  blancs  au 
début,  2  à  la  fin,  papier,  non  folioté,  réglé  à  26  lignes,  écri- 
ture du  XV<*  siècle,  à  deux  colonnes,  rut^riques.  Capitales 
ornées  et  initiales  de  couleur.  Format  287^209  mm.  Reliure 
de  parchemin. 

I.  Fol.  I  A.  Rubrique  :  Aqui  romienra  cl  libro  primer o 
de  Troijo  Pompeyo  e  de  conirno  AV/ios,  pîimero  rey  de  los 
AstrioSfpaso  la  costumbre  antigua  por  nueua  cobdicia  de 
YniperiOy  (»tc. 

Incipit  :  ((  1^1  rey  Ninos  mouio  primeramente. ..  » 

Fol.  217.  Explicit  :  «  estoque  mas  fuertemente  e  asi  se 
murio.  Deogratias  amen.  »  Le  dernier  chapitre  (chap.  207), 
est  intitulé  :  De  las  scnalcs  (jue  araesçieron  despues  de 
la  uiHcric  de  Çcsar  e  de  la  desmanparada  muerie  que 
Ca,sio  e  Bruto  fezieron. 

Fol.  217.  Au-dessous  de  l'explicit  nous  trouvons  une 
notice  écrite  auXVIP  siècle  :  «  Trogo  Pompeo  estoriografo 
de  la  nas(;ion  d'Fspana  floresrio  en  tiem])0  del  Emperador 
Antonio  Pio,  compuso  en  largo  sermon  las  estorias  de 
todo  el  mundo,  desd(»  (0  tiempo  de  Nino  rey  de  los  Asi- 
rianos  liasta  A  monarcha  César,  diuidiolas  en  quarenta  y 
((uatro  libros.  La  Epitoma,  es  a  sab(M*  la  abreuiacion  de  los 
dichos  libros,  compuso  Justino  su  dis(;ipulo,  segund  visto 
espor  este  libro.  » 

Fol.  217  v«  blanc. 

Fol.  218  porte  :  «  Seneca,  w  en  gros  caractères  rouges. 


XIV.    TROGUE  POMPÉE  93 

II.  Fol.  219.  Rubrique  :  «  Aqui  comiença  un  tractado  de 
Seneca  cl  quai  se  yntitula  :  obra  e  tractado  de  Costumbres. 

Incipit  :  «  Todo  pecado  es  action. ..  » 

Ce  traité  finit  au  verso  du  fol.  226  par  :  «plogo  fue  licita.)) 

Le  manuscrit  Ii-130  contient  un  arrangement  médiéval 
de  labrégé  de  Justin.  Il  règne  dans  cette  rédaction  un  tel 
désordre  qu'il  est  difficile  de  s'y  reconnaître.  Voici  la 
rubrique  entière  (jui  intitule  le  livre  :  Aqui  comiença  el 
libro  pi'imero  de  Tror/o  Ponipeyo  e  de  comrno  A^inos,  pri- 
mero  Rey  de  los  Asirios,  paso  la  coatumbre  antigua  pov 
nueua  cobdiçiade  Yrnperio.  Et  dando primeramente  yuerra 
a  sus  ve^indades  subjurjo  los  pueblos  que  eran  vudos  por 
defenderse  contra  los  terminos  de  Libia,  Otrosfuevon  mas 
antifjuos  es  asaber  Usoys  rey  de  Eyipto,  Tafis  rey  de 
Sichan,  de  los  quales  el  uno  conqtiisto  a  Ponto  y  el  oti*o  a 
Ethiopia. 

Quant  au  livre  de  Sénècjue  intitulé  De  Moribus,  on  sait 
que,  comme  le  traité  des  Quatre  vertus,  il  n*est  ni  de  Sénèque, 
ni  de  saint  Martin  de  Braga,  aucjuel  la  Patrologie  de 
Migne  l'attribue  encore  (cf.  notice XVI,  A;. 

La  traduction  castillane  de  V Abrégé  de  Trogue  Pompée 
fait  par  Justin,  est  (cuvre  d'un  anonyme;  il  s'en  conserve 
plusieurs  manuscrits  (|ui  sont  tous  du  XV«  siècle,  ce  qui 
permettrait  de  penser  (jue  la  version  est  de  ce  temps-là. 

On  sait,  par  le  catalogue  de  ses  livres,  que  Martin  P*" 
d'Aragon  possédait  une  traduction  catalane  de  Y  Abrégé  de 
Justin.  Peut-être  cette  version  était-elle  aragonaiseet  celle- 
là  même  qui  avait  été  exécutée  sur  l'initiative  de  Juan  Fer- 
nândez  de  Heredia,  grand  maître  de  l'Ordre  de  Saint-Jean- 
de-JériiSîilem.  On  connaît  la  lettre  que  le  roi  d'Aragon,  Don 
Juan  I",  écrivit  au  grand  maîtnî  le  17  novembre  1381  (1), 
où  il  lui  dit  entre  autres  choses  :  Otrossi  hauemos  enten- 
dido  que  ros  /tauedes  aqui  I  libro  nombrado  Trogo 
Pompeo,,,  V\i  plus  loin  :  Rogamos  vos  muy  caramente  que 
embiedes  el  dito  libro  de  Trogo  Ponipeo. 


1.  M.  Antonio  Rubiô  y  Lluch  dans  sa  contribution  à  VHomenajo 
àMenèndcz  y  Pckujo  (t.  II,  p.  95-120),  intitulée  LaLongua  y  la  Cultiii\i 
catalanas  en  Grccla  en  el  s'ujlo  A'/V,  publie  le  texte  de  cette  lettre 
(p.  118). 


94  BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS  DE  SANTILLANE 

Nul  doute  que  Juan  Fernàndez  de  Heredia  ne  se  soit  em- 
pressé de  déférer  au  désir  de  son  souverain.  Il  se  pourrait 
donc  fort  bien  que  l'exemplaire  de  Justin  vulgarisé  qui  figu- 
rait dans  la  bibliothèque  du  roi  D.  Juan  I*'  d'Aragon  eût 
passé  dans  celle  de  son  successeur,  D.  Martin  P'.  Nous 
savons  qu'il  en  fut  ainsi  de  la  bible  vulgarisée  du  grand 
maître  de  l'Ordre  de  Saint-Jean,  qui,  probablement,  après 
avoir  appartenu  au  roi  Jean,  fit  partie  de  la  bibliothèque  du 
roi  Martin  (Cf.  Bulletin  critique,  janvier  1886,  article  de 
l'abbé  Douais). 

La  traduction  castillane  de  V Abrégé  de  Justin  parue  à 
Alcalà,  en  1540,  est  due  à  Jorge  de  Bustamantc,  elle  a  été 
plusieurs  fois  réimprimée. 


r 


XV 
TITE-LIVE 


(Uocam.  n"  117;  Bibliot.  Nat.  Madrid,  li-146) 
Flokus»  Epitoma  in  Titam  Uiiiiun,  l«ln  latin. 

Manuscrit  do  121  feuillets,  plus  2  feuillets  blancs  au  com- 
mencement et  9  à  la  fin,  vélin,  non  folioté,  les  signatures  ont 
été  rognées.  Écriture  italienne  du  XY°  siècle.  Rubriques  et 
capitales  simples;  belles  marges.  Le  prologue  commence  par 
une  lettre  ornée,  en  or  et  couleurs.  Format  152X113  mm. 
Reliure  moderne  aux  initiales  du  Duc.  Au  dos  :  L.  An, 
Florus  Epitoma  in  Tituin  Liai  uni. 

Fol.  1.  Rubrique:  Lacii  Annei  Flovi  epitoma  in  Titam 
Liuium  libri  quattiior  incipiiint,  —  o  Proemium  :  Populus 
romanus  a  rege  Romulo  in  Caesarem  Augustum  septin* 
gentos  per  annos.  » 

Dans  la  marge  inférieure,  une  couronne  de  laurier  por- 
tant sur  fond  rose  un  écu  d'azur  sur  lequel  on  a  gratté  les 
armes. 

Fol.  2.  Le  texte  commence  :  «  Primus  ille  et  urbis  et 
imperii  conditor...  » 

Fol.  121.  Explicit  :  «  ipso  nomine  et  titulo  consiicm- 
retur.  »  Au--dessous,  on  lit  cette  rubrique:  «  •:t>vo<.  Anave'- 
p/ialeosis  Lacii  Annei  F/ori  libroram  qaattiior  factoram 
memornbilium  ab  urbc  condita  usquc  ad  tempora  Cnesarix'i 
Augusti  Secundi  imperrdoris  finit  féliciter.  Phoeniœ,  — 
MCCCCLVII die  XiP  Aprilis  descripsi  ML  17  est  inscrit 
dft&s  Tm. 

Nemo  uerius  \       .    ..  r       r      i  i     -^  *    ^    ^  4. 

^.        .       ,  /  scripsit  Lam  [...],  le  reste  du  nom  est 

Nemobreuius  \     ^    . 

*. ,  _  . .  l    efface. 


96  BIBLIOTHÈQUE   DU   NiÀRQUiS   DE   SANTILLANË 


B 

MJsuna  :  Plut.  I.  Lit.  M.  n"  9;  HiKaïu.  W  140;  Bibl.  NaL 

Madriil.  KK-12. 

TiTE-LivE,  Premirrr  Décaf/r.  \\n  castillan. 

Manuscrit  do  2G4  f<»uillots,  plus  l^  blancs,  papier,  folioté 
au  bas  des  feuillets,  vers  la  fin  du  voUiuk»  tous  les  nuincro.s 
ont  été  ronges.  Nombre  de  lign<»s  irregulier.  I*>riture  du 
XV*  siècle,  à  deux  eoloiuies,  lubricjues.  espaces  blancs  pour 
capitales.  Format  lOOX  <î90mm.  Reliure  de  cuir  tympanisê, 
sur  ais  de  bois.  Sur  le  plat  supérieur  de  la  reliure  un 
carré  de  parehemin  avec  le  titre  :  Primera  Dccarla  rlc 
Tito  Liiiio. 

Fol.  1,  détaché,  contient  le  prologue  du  traducteur  Pero 
Lopezde  Ayala. 

Incipit  :  «  \L'\\  el  nombre  d(*  Dios  am<Mi,  muy  alto  et 
excelente  principe  <*t  muy  [)oderoso  ley...  » 

Ce  prologue  finit  au  fol.  2  A  ;  au-dessous,  la  table  des 
chapitres  qui  finit  au  fol.  3  B.  Plus  bas,  titre  en  noir  : 
Aqui  comirnçff  ri  /ihm  fie  Titus  Liuinn  de  his  tjstnrins 
et  coronicas  romanns  el  f/ual  lihro  trash/do  de  Intin  en 
.  f'rnnces  maestre  Pedro  Jicrrcfii.  mrf/tf/e  de  la  nrden  de 
.sfinf  I^criifo,  prifjr  dt'l  mntinstrrin  de  sniit  Yhtt'ift  en  Pnris 
et  frnslf/dfidff  a  prliçinn  rf  innfvliiinicntn  del  Pcij  don 
Jtdian  de  Françin. 

Proli.jgue  de  Pierre  B<M\:uire  tiaduit  en  «astillan.  Incipit  : 
«  AI  i)rin(*i|><*  (h»  muv  alla  eict^lmcia  ivv  de  Fianria  don 
Johan,  mi  soberano  seftor  rn^y,  Pedro  Ik'iv<*ur,  |)iit>r  de 
îSant  Ylori  de  Paiis,  t-on  toda  humildat  e  nniereiieia  et 
subjei-eion  se  enrlina...  ■>.  Ce  pii»loLru<'  sr  icimine  au 
fol.  3  V". 

Fol.  3  V '-On'*  H:  <f  Dcrlararion  d«'  los  vorablos  rt  pala- 
bras (jue  Titus  Liuius  usa  en  este  lil»r<».    » 

Fol.  G  V  B:  Titre  en  noir:_-l7///  mmitnrn  ri  jtri^ 
mero  lih/'n  de  In  jtj'iinti'ii  dcradn  de  Titus  Uni  us  il  filial  fne 
en  cl  (irnj/ft  de  his  ip'tiruhs  hatniins ijtw  furj-im  entre  Jidlyo 
Çe^ar  e  Ponjdo  et  Jue  csrc    Titus    Liuius  nntural  de  la 


XV.    TITE-LIVE  97 

rihdnt  (Ic  Padaa.  Incipit  :  «  Si  yo  iiio  pongo.  a  escreuir 
las  cosas...  » 

Livres  de  la  [)reinière  décade.  Chaque  livre  est  précédé 
de  sa  tal)Ie  des  chapitres. 

I,  du  fol.  6  V"  B  au  fol.  33  A  ;  II,  du  fol.  33  B  au  fol.  60 
V"  B;  III,  du  fol. 60  v«  B  au  fol.  89  B;  IV,  du  fol.  89  v"  A 
au  fol.  118  v«  A;  V,  du  fol.  118  v-  A  au  fol.  147  B;  VI,  du 
fol. 147  B  au  fol.  168 v*»  A;  VII,  du  fol.  168  v°  A  au  fol.  190  A  ; 
VIII,  du  fol.  190  A  au  fol.  209  v^>  A;  IX,  du  fol.  209  v"  A 
au  fol.  239  A;  X,  du  fol.  239  B  au  fol.  264  B. 

Explicit  :  «  fueron  fechas  grandiîs  rrogarias  e  suplica- 
eiones  a  esculapio.  » 

Rubrique  finale  :  [A]qai  se  (taiha  cl  dc^cno  lihro  delaprl- 
mera  dccada  de  Titiis  Liuius . 

Ce  manuscrit  de  la  preniiêre  décade  a  sans  doute  servi  de 
modèle  au  copiste  du  marquis  de  Santillane,  qui  a  exécuté 
le  ms.  KK-14,  qui  contient  la  deuxième  décade  de  la  tra- 
duction Berçuire-Ayala .  Nos  deux  manuscrits,  qui  se 
complètent  Tun  Tautre,  se  ressemblent  par  le  format  et  par 
la  disposition  des  textes. 


(Osuna;  Plut.  III.  Lit.  N,  n«  5;  Rocam.  n«  145;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  KK-4,  corrigez:  KK-14) 

TiTE-LivE  :  Seconde  Décade.  Mn  castillan. 

Manuscrit  de  433  feuillets,  papier,  folioté, à  deuxcolonnes, 
réglé  à  30  ou  34  lignes. Iv*riture  du  XV^ siècle. Belles  marges, 
les  premiers  feuillets  sont  rebordés.  Rul)ri(iues  dans  le 
texte, espaces  blancs  pour  l(s  initiales.  Format  390^280mm. 
Reliure  de  parchemin.  Titre  au  dos  :  Tito  Lliiio  en 
romande,  de  mano. 

Fol.  1.  Incipit  :  ///.s.  Pi'iniero  lihro,  ~  A(/iii  comienra 
la  scf/anda  [decodft]  de  Titus  Liuio  sobre  las  estorias  Ro- 
manas. 

Fol.  433  V"  A,  le  texte  finit  suivi  par  Texplicit  :  Aqui 
se  acaba  la  segunda  decada  Titus  Liuius,  de  las  batallas 
que  ^fueron  entre  Borna  e  Cartayo. 

7 


98  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Este  libro  manda  trasladar  Ynif/o  Lopcs  de  Mendoçafijo 
del  cdmirante  don  Dier/o  Furtado.  Et  qui  .sériait  scriuat 
et  aemper  cum  domino  biuaty  amen. 


D 

(Osuna  :  Plut.  III.  Lit.  N,ir  4;  Rwain.  n"  114;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  KK-13) 

TlTE-LivE  :  Ahréf/é,  En  castillan. 

Manuscrit  (1(»  284  feuillets,  plus  8  de  tables.  Les  feuillets 
7  et  8  niîin<|uent.  Manuscrit  sur  papier,  foliotation  ancienne, 
rr{r\ô  à  40  lignes.  Ivriture  du  XV*'  siècle,  à  deux  colonnes. 
Grandes  marges.  Beaucoup  de  rubricpies,  grandes  et  petites 
ciipitales  bien  dessinées  et  peintes  en  rouge  et  en  bleu. 
Format  395^275  mm.  Reliure  de  parcli(»min. 

Fols.  l-III,  tables;  fol.  I  recto  et  verso  A  occupé  par  la 
Deelaracyon  de  los  vocablos;  c'est  un  petit  glossaire. 

Fol.  II  :  Afjai  comienra  la  tabla  de  los  capitulos  del 
primera  libro  de  la  primera  decadade  Titus  Libius, 

Fol.  1  :  Arjui  comienra  el  primera  libro  de  la  primera 
decada,  etc. 

Le  texte  commence  i)ar  um»  IwWe  initiale. 

Fol.  6  v°  B,  cliap.  24  :  Como  muerto  el  rreij  Numa 
rrer/nia  Atulius  Ostilius  e  coma  cenrio  al  rrey  de  Alba. 

Fols.  7  et  8  perdus,  ils  contenaient  les  chapitres  25,  2G, 
27,  28,  29,  30  et  la  lin  du  clia])itre  21. 

Fol.  9  commence»  par  :  Capitula  31  como  el  rey  Tulius 
cençio  los  Sauinos  e  coma  par  un  rrayo  fue  /nuerio. 

Fol.  284  v°,  A,  nous  trouvons  la  dernière  rubriciue  du 
manuscrit  :  Af/ui  comienra  el  décima  libro  de  la  terrera 
decada  de  Titus  Libitis,  etc.  Au  bas  de  la  col.  B,  le  texte 
s'îirrcte  bi  iis((Ui?ment,  au  milieu  d'uniî  phrase  interrompue 
par  un  Dca  yratias. 

hiXplicit  :  «  (pie  le  plazia  obc^descer  al  senado.  » 

L(*  manuscrit  FlvG  de  l'ancien  fonds  de  la  bibliothèque 
d(î  Madrid  contient  le  même  texte,  avec  une  courte  préface 
(jui  nous  en  (îxpliipie  l'origine.  Cette  préface  que  nous  co- 
pions ici  nous  montre  (pie  nous  avons  affaire  à  un  a])régé 


XV.    TITE-LIVE  99 

des  trois  premières  décades  de  Tite-Live,  fait  par  don  Ro- 
drigo Alfonso  Pi men tel, comte  de  Benavente,  en  1439,  sm* 
la  traduction  Berçuire-Ayala. 

((  A(|ui  comien^-an  las  très  decadas  de  Titus  Libius  prime- 
ras que  se  cuentan  e  relatan  las  muy  altas  batallas,  fechos 
e  otras  cosas  que  fezieron  los  romanos  desde  la  funda(;ion 
de  Roma  de  que  fueron  fundadores  Romulus  e  Renius.  I'] 
por  (juanto  el  actor  e  conponedoi*  dellos  cuenta  todos  los 
fec'hos  por  estenso  commo  acaescieron,  por  que  los  (juc 
despues  venieien  lo  mejor  puedan  entender,  assi  que  ay 
en  ellos  muclias  prolixidades  o  longura  de  escriptura.  l'-^l 
(|ual  actor  fue  en  el  tienpo  de  las  grandes  batallas  (|ue 
ouo  entre  lullio  Cessai*  c  Ponpeo  e  fue  natural  de  la  cib- 
datdeCapua.  K  commo  el  noble  e  cientifico  cauallero  don 
Rodrigo  Alfonso  Piment(»l,  conde  de  Itenauente,  viese  (»1 
grand  volumen  de  razones  (*n  estos  libros  contenidas  se 
trabajo  e  aplico  a  las  acopillar  e  poner,  non  amenguando 
la  sentencia  e  realidat  délias,  en  la  forma  siguiente.  La 
quai  acopilacjion  el  fizo  e  ordeno  en  el  ano  del  nascimiento 
del  nuestro  senor  lesus  Cristo  de  mill  e  quatro  cientos  e 
treynta  e  nueue  aAos,  rreynante  en  Castilla  e  en  Léon  el 
muv  noble  sancto  e  virtuoso  rev  don  lolian  nuestro  senor, 
Hjo  del  muy  illustre  rey  don  Knrri(|Ue  de  gloriosa  me- 
moria  qu(?  dios  aya  ;  e  la  reyna  dona  Maiia  su  muger,  lija 
del  noble  rey  don  Ferintuido  de  Aragon  Infante  de  Cas- 
tilla; e  el  princijx»  don  iMUTiipK*  su  lijo  primogenito  lie- 
redeio;  c  la  princesa  doila  Blanca  su  mujei',  lija  d(»l  rey  don 
lohan  (le  Nauarra  (1).  » 

Pour  icsumer  notre  e\am(Mi  des  tiois  volumes  de  Tite- 
Live,  tous  trois  du  XV'*  siècle,  (|ui  font  paitie  du  fonds 
Osuna,  nous  les  classerojis  ainsi  : 

1*  KK-12,  contenant  la  première  décade  avec  prologue 
du  traducteur  espagnol,  Pero  Lopez  de  Ayala,  chancelier  de 
Castille,et  prologuiî  du  traducteur  français,  Pierre  Berçuire, 
au  roi  de  France  Jean. 


L  Le  KK.-13  comme  le  EE-6  finit  ;in  inilioU  dii  1"  chapitre  du 
X*  livre  de  la  troisième  décade.  Dernière  phrase  das  deux  mss.  :  «  Est;us 
asperascoKas  en  tanto  ronpieron  el  cora(;on  del  rey  que  respondioque  le 
plazia  obedesçer  al  senado. . .  »> 


100  niBLIOTIIÈQUE    DU    MAF^QUiS    DE    SANTILLx\NE 

2""  KK-14,  écrit  d'iUK.»  autre  main  (|n(3  le  précédent,  mais 
également  du  XV'*  .siècle,  (ît  exécuté  par  ordre  du  marcjuis 
de  fSantillane.  Il  contient  la  seconde  décade,  traduction 
Bercuire- Avala. 

t>  KK-1»^  (|ui  contient  l'abrégé  des  trois  décades,  fait 
par  Rodrigo  Alonso  Pimentel,  comte  de  Benavente,  et  (|ui 
s'airéte  au  milieu  du  chap.  I,  livre  X,de  la  troisième  décade, 
exacteuKMit  comme  le  ms.  Klv6  de  Tancien  fonds  (jue  nous 
avons  cité    j)our   son   prologue. 

La  traduction  de  Pero  Lopez  de  Avala  fut  imprimée  ano- 
nyme à  Salaman(|ue,  en  1497,  sans  nom  d'imprimeur, 
mais  on  sait  (pie  ces  impressions  de  Salamanque  sortent  du 
même  atelier  (|ue  le  Villadiego  :  Tractatics  contra  Uereticnm 
pravitatcm  de  1496,  imprimé  par  Leonardo  Aleman  et  fray 
Lope  8anz  de  Navarra  (Salvâ,  Catâ/of/o,  n**  2785). 

Un  anonvme  catalan  de  la  tin  du  XIV*  siècle,  ou  du  siècle 
suivant,  a  traduit  en  catalan  la  version  française  de  Ber<;uire. 
M.  Paul  Meyer,  qui  a  découvert  cette  traduction  au  British 
Muséum,  dans  le  ms.  Harley  4893,  en  a  publié  la  préface 
au  roi  Jean,  en  mettant  le  texte  fiançais  en  regiU'd  du  texte 
catalan  {Cî.Arc/tives  des  Missions,  2'  série,  t.  III,  p.  278  et 
327). 

Une  nouvelle  traduction  des  décades  1,  3,  4,  augmentées 
(le  rabr(''géd(^  Florus,  due  au  Révérend  Père  fray  Pedro  de  la 
Vega,  de  l'Ordre  (l(i  Saint-Jérôme,  fut  imprimée  à  Zara- 
gosse  en  1520,  par.  les  soins  de  Georges  Coci  (Salvâ,  Cala- 
lofjo,  n"  2786). 

Le  même  texte  retouché,  corrigé  et  augmenté  par  Fran- 
cisco de  lùizinas,  parut  à  Anvers  chez  Arnold  Byrcman,  en 
1553.  I.e  titre  de  cette  édition  est  :  «  Todas  las  Decadas  de 
»  Tito  l.ivio  Paduano,  (|ue  hasta  el  piesente  se  hallaron  y 
))  fucron  im[)iessas  en  latin,  traduzidas  (»n  Romance  caste- 
»  llano,  agora  nuevamente  reconoscidas  y  enmendadas  y 
))  anadidas  de  mas  libros  sobre  la  vieja  transladacion  (c'est 
))  de  la  traduction  de  Pedro  de  la  Vega  (ju'il  s'agit).  Ven- 
»  dcse  la  present(^  obra  en  AnviMvs,  en  casa  de  Arnoldo 
»  Byrcman,  à  la  ens(»na  de  la  Gallina  gorda.  »  Dans  um»  dédi- 
cace à  Philij)pe  (principe  de  las  Espaflas)  où  Enzinas,  qui 
ne  pouvait  se  nommer  comme  protestant,  parle  au  nom  de 
l'éditeur  Byrcman,  il  dit  (pie,  pour  la  première  fois,  il  tra- 


T»-- 


XV.    TITE-LIVE  101 

duit  les  cinq  derniers  livres  de  la  5"*  décade  en  langue  vulgaire 
et  qu'il  ajoute  k  cette  traduction  la  version  de  Tabrégé  des 
(|uatorzc  décades  de  Tite-Live,  dû  à  Florus  et  traduit  en 
castillan  par  Francisco  de  Knzimis,  déjà  publié  à  Strasbourg 
en  1550  (Cf.  Gallardo,  Ensatjo,  t.  II,  \f  2080  ;  Menéndez 
Pelayo,  Hctvrodoros  Espnnolcs,  t.  II,  p.  241,  note  1).  Une 
réinipression  de  cette  traduction  parut  à  Madrid  1793-1796 
en  cinq  volumes,  avec  le  nom  de  l'éditeur  Ainold  Byrk- 
man,  au  lieu  de  celui  de  Flnzinas. 


XVI 


SKNKQIJE 


(Uocam.  n»  190;  Riblioth.  Xat.  Madrid,  Ii-64) 

Sénkque,  Œuvres.  Kn  latin. 

Manuscrit  do  253  feuillets,  vélin,  non  folioté,  réglé  à 
57  lign(\^  Mcriture  de  la  première  moitié  du  XIV®  siècle, 
à  deux  colonnes.  Rubriques,  lettres  et  lettrines  en  or  et 
couleurs,  titres  courants,  mouillures  aux  premiers  feuillets. 
Format  362x210  nmi.  Reliure  moderne  exécutée  pour  le 
duc  d'Osuna. 

Incipit.  Hul)ri<jue  :  Sanrtiis  leronifmfs  r/c  Scnern  in 
r(ithalo(jo  sftîif'fornin . 

Fol.  1  :  ((  Lucius  Anncnis  Seneca  cordubensis. . .  » 

Fol.  253  V''.  Kxplicit  :  «  ad  liniMn  huius  libri  uocatusiibro 
de  quatuor  uirtutibus  cnpitulo  de  continentia  uscjue  ubi 
dicit  esto  uiciorun).  »  ExpUrit  Uhvr  Senvre  de  Icfjalihns 
institiitis,  Dca  gracias. 

Ce  manuscrit  contient  : 

I.  Les  fausses  lettres  de  Sénècpu»  à  saint  Paul  et  de  saint 
Paul  à  Sénè(|ue;  fol.  1-2. 

IL  L(^  De  élément ia,  2  livres;  fol.  2-8. 
m.  Les  f^'tf/'es  à  Lncilius;  fol.  8-104. 

IV.  Le  De  remediisfortnitonun,  longtemps  faus.sement 
attribué  à  Scncque  et  dont  Tauti^ur  reste  inconnu;  fol.  10-1- 

105  \\ 

V.  Le  De  liheralihus  arfihns;  fol.  105  v°-107  v**. 

VI.  Le  De  (jiuttttnr  virtutibus;  fol.  107  v<»-109  v*.  Cet  ou- 


XVI.    SÉNKQUF  103 

vrago  extrait  du  Liber  do  copia  rcrbornm,  a  ùté  attribué 
d'abord  à  Sénôque,  puisa  Martin,  évéqucdeBraga.'Hauréau 
Notices  et  Extraits  de  (juel(/ues  manuscrits  latins  de  (a 
Dihl.  Nat.y  t.  II,  p.  202)  prouve  que  révoque  Martin  a  plagié 
1  auteur  anonyme  de  ce  traité,  qui  a  été  tiré,  avec  quehjues 
modifications,  du  De  copia  verhontm,  qu'IIauréau  at- 
tribue à  Tauteur  anonyme  de  la  correspondance  de  Sénèque 
et  do  saint  Paul. 

VIL  Le  Liber  dec/amationuni  (neuf  Viwres),  de  M.  Annaeus 
Seneca,père  du  philosophe;  fol.  109  vM28  v®. 

VIII.  Le  De  (jaestionibiis  naturalibus  (six  livres);  fol. 
128  vM62  v^ 

IX.  Les  Proverbia,  compilation  dont  un  très  petit  nombre 
de  sentences  sont  de  Sénèciue,  tandis  que  la  plupart  sont 
empruntées  soit  aux  iambiques,  soit  aux  trochaïques  de 
Pul)lius  Svrus  et  au  traité  De  moribns.  dont  lauteur 
n'est  pas  Martin  de  Braga,  mais  un  anonyme  (Cf.  llauréau, 
/.  c,  t.  I,  p.  233-234,  et  t.  V,  p.  17G);  fol.  162  vo-lfiô  v«. 

X.  Le  De  moribtis^  imprimé  tour  à  tour  sous  le  nom  de 
Sénèque  et  de  Martin,  évécpie  de  Braga.  llauréau  (/.  r., 
t.  V,  p.  176)  dit  que  ce  traité  n'est  ni  de  Sénèque  ni  de 
Martin;  fol.  166  vM68  v^ 

XI.  L(*  De  beneficiis  (sept  livres);  fol.  168  vM82  v«. 

XII.  Le  De providentia  (deux  livres);  fol.  182-190  v". 

XIII.  Le  De  beata  rifa  ;  fol.  190  v"-197  v". 

XIV.  Le  De  tranf/uillitate  animi ;  fol.  197  ^^-203  v". 

XV.  Le  De  breritate  cite  :  fol.  203  v"-2l2. 

XVI.  Le  De  ira;  fol.  212-228. 

XVII.  Ad Martiam  de  consolatione Jilii sui ;  fo\,  228-234. 

XVIII.  Ad  Helbiam  matrem  de  eonsolatione;  fol.  234- 
239  W 

XIX.  Le  De  conteniptii  bonoram  temporal itun  et  volupta- 
inm;  fol.  239  v'*-240.  Suivent  des  fragments  sur  Tamitié, 
la  foi,  la  justice.  C'est  une  compilation  des  dits  de  Sénè((ue, 
qui  termine  le  volume  et  occuper  les  feuillets  240-253  v°. 


104  BIBLIOTHÈQUE    DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


(Osuna  :  Plut.  III.  Lit.  X,  n'  16;  Rocani,  11°  195;  Biblioth.  Ncat. 

Madrid,  IIh-57; 

Sénèque,  1.  hpitfvs.  2.  Do  Providentiel  Dci.^Ln  italien. 

Manuscrit  de  139  foiiillets  de  vélin,  écrits  à  deux  colonnes, 
réglé  à  50  lignes.  Ecriture  italienne  du  XIV^  siècle.  Orne- 
mentation riche  et  abondant(s  lettres  ornées,  encadre- 
ments, initiales  miniaturées,  etc.  Dans  les  l)andeaux  courent 
des  inscriptions  (ît  d(\s  devises  d'or  ou  d'azur,  en  carac- 
tères gothiques.  Format  350x;?53  mm.  Reliure  de  par- 
chemin . 

I.  Fol.  1  :  Qui cominciano  le  rubriche  délie pistoledi  tutto 
il  lihro  (li  Seneca  xiniuevsalmente,  Rubrica  délia  prima 
pistola    del  primo  libro.  Suit    la   table  des  épitres. 

Fol.  4,  B.  Introduction  où  sont  exposées  la  supériorité, 
la  beauté  de  la  philosophie  et  la  noblesse  du  but  qu'elle 
poursuit.  Dans  Tencadrement  sont  écrits  en  or  des  versets 
des  psaumes  :  «  Qui  caritatem  non  habet,  nichil  habet. 
Aque  multe  non  potuerunt  extignere  caritatem.  Fides. 
Spes.  Cari  tas.  » 

Fol.  6v°.  Fin  de  l'introduction;  elle  est  glosée  en  marge 
par  le  traducteur;  le  texte  et  les  gloses  sont  de  la  même 
main  ;  et  au-dessous  nous  trouvons  une  courte  biographie  de 
Sénèciue.  Dans  les  marges,  en  caractères  gothiques  ornés  : 
«  Ista  sunt  VII  j^eccata  mundi  :  Superbia,  Ira,  Auaricia, 
Gula,  Lussuria,  Inuidia,  Accidia,  »)  et  un  peu  plus  loin 
«  Vana  gloria  ». 

Texte  de  la  notice  sur  ^Sénè(lue  :  «  Seneca  fu  un  sauio 
uomo  discepolo  d'  uno  filosafo  ch'  ebbe  nome  Fotion  délia 
setta  degli  stoiciani.  I  quali  diceano  che  uirtude  e  sourano 
IxMie  e  che  neuno  j)uote  essere  bene  auenturato  e  beato 
san(;a  uirtude.  F  non  per  quanto  egli  mette  e  mescola 
spesse  uolte  tra'  suoi  detti  le  s(Mitentie  d'  un  filosafo  ch'ebbe 
noine  Kpicuro  che  dicea:  che  dilecto  e  sourano  bene  tutta- 
uia  in  tal  modo  che  tornasse  a  onestade  ;  e  si  fu  questo 


XVI.   sftNftQUE 


105 


l*',pii-iiro  uoiiKi  di  mollit  grande  iistinençia  c  m^l  |jiu  dcllusiia 
iiîtii  non  niiingiauii  altro  che  pane  e  iUMjua  ed  crtit' iTudfi. 
Qiiiîsto  Senw;!  fu  iiato  di  Spagnii  d' una  citta  clie  si  (.'liia- 
maua  Cordubsv,  e  fii  t;io  di  Liiainuil  popta,  uomo  di  grande 
littfriitura  e  ulta,  li  di  giandc  astinen<;ia  et  maeKtro  di 
Ncroiie  il  crudclo  Iinpcnitoredi  Roma  chel'fwi;  poseia  uo^'i- 
drre,  Questo  Seiieca  auca  uno  siio  gnii)dii>sinin  anaico  il 
(]Ualc  aum  nome  Lut-illo  e  fii  d'  una  rontmda  la  quale  aliora 
suchiamaua  campagna  l-  la  (juale  e  ciiiamata  terra  di  lauorn, 
d'una  citta  cli'eblie  nome  Pom|)ei.i,  posta  iissai  prosso  di 
Napoli.  la  ijuale  nabisso  ai  corne  Seneea  niodesinio  raccontu 
nel  liltro  délie  (|iieMtîoni  naliirali.  Quclln  Lueillo  era  pro- 
eiiratore  det  wenato  e  del  [jopolo  di  Roma  iiell'  ywohi  di 
Cicilia  al  (pialw  Sencca  mimdopiu  e  piu  exiere  cpislolfpieiie 
dibtioniinsegnameiiti  eadottrinauifuti,  i  qualisegui(ano(jui 
di  sotto,  le  cjuali  pistole  e  insegnumenti  fe(^  tmslat;in?  in 
liugua  fiorentina  Riccardo  Pétri  cittadino  di  Firem;e  a  utîli- 
dade  e  correction?  e  bene  di  tutti  rnloro  che  in  ([uesto  libro 
leggerranno  eosi  traslatato.  Nel  (|iiale  le  dette  pistole  co' 
suoiinsegnampnti  eaddottrinamentt  per  ordino  sono  scripte, 
si  corne  neU'originale  del  detto  Seneca  furon  trouate.  h 

Fol.  7.  Rubrique  de  la  première  épitre;  C/tefl'uomo  dfe 
ricogliere  e  rritencrc  il  /'uggimcnCo  del  iinnpo,  e.  che  ejue- 
ijli  non  p  poupro  a  cuipocn  cosa  basta,  e  chel/'uomo  dee  il 
tempo  diligentcmentc  gunrdare  if  ijuale  si  perde  in  tre 
manière.  ItaJ'ac  mi  Lucilli.  Au-dessous  le  texte  cnmineneo 
par  une  magnifique  capitale  nu  est  repr^isenti!  Sênêque 
écrivant  les  premiers  mots  de  l'épltre  :  (clta  fac...  u  Ce 
/ouillet  est  assez  grossièrement  encadré  de  trois  lian- 
doiiiix  d'ara Iwîscpies.  F.n  bas,  la  peinture  primitive  a  été 
grattée  et  remplacée  par  l'éeu  du  marquis  de  Santillane 
porté  par  deux  anges.  Dans  le  coin  de  droite  en  liaut  et 
dans  les  deux  coins  d'en  bas,  les  heaumes  du  marquis  ont  été 
maladi'oilement  appli<iués  sur  le  feuillage  primitif;  nu  voit 
que  le  parchemin  a  clé  gnitté  au-dcssnus.  C'est  donc  un 
manuscrit  (|ue  l'on  a  revêtu  de  la  livrée  du  Manjuis,  mais 
qui  n'avait  piis  été  exécuté  pour  lui. 

Entre  les  deux  colonnes  du  feuillet  court  uneinscription 
qui  explique  peut-être  pourquoi  l'on  a  choisi  ce  feuillet  pour 
y  peindre  les  armes  du  Marquis  :  «  Ave  Maria  gratia  pleua. 


\ 


106  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Dominus  tecum,l)enoclicta  tu  in  inulioriluisct  ])cne(]icla  tu.» 
Ici  rornoment  ost  coupé  ])ar  Tccu  (Vlnigo  Lopoz. 

Los  feuillets  7v",  8,  9,  10  et  11  sont  décorés  d  arabos((ues 
et  d'inscriptions  entre  les  colonnes,  comme  les  précédents 
feuillets.  Les  feuillets  19  et  25  v°  sont  également  ornés. 

Fol.  130  v"  :   Compiutv  sono  le  pistole  di  Seru*ca,  Deo 
f/rntias  amen.  Même  verso  R  :   Qncsta  e  nna  pistolaj'atta 
in  persona  di  Lucillo  per  alcnno  cittadino  di  Fircn^e  lo 
(jualc  se  chiama  ser  Andréa  Lancia^  per  la  (/nale  sir/ni/ica 
ehe  Seneca  non  diffini  la  qaistione  delV  uhriaco  sufflcien- 
tcmente   la   quale  e   nella   LXXXIII  pistola,    Incipit   : 
((  Seneca  Lucillo  sainte. lo  disideraua  di  sapere  corne  tu...  » 
Fol.  13L  l^Aplicit  :   w  sobrietate  e  tomperanca  si  corne 
ornamento  e  necessaria  uesca  de  mortali.  » 
Les  feuillets  131  \\  132  et  133  sont  blancs. 
IL  Fol.  131  A.  :   Qnesto  e  uno  libre  cliejece  Seneca  et 
ehiamasi  De  Pronideniia  Dei,  Incipit  :  «  [D]oinandasti...  » 
Fol.  137  :  E.rplicit  liber  de  prouidentia  dei,  Deo  (jratias 
amen. 

Fol.  138:  Incipiunt  Epistole  Beati  Aitrjustini  ad  Boni-- 
Jaeinm  Corn  item.  Et  Bonifacii  ad  Arir/nstinum,  Et  primo 
Auf/ustini  ad  Bonifacinm. 

Incipit  :  «  [D^omino...  »  Fol.  139  v**  A  :  E.rpliritint 
epistole  Aiif/nstini  ad  Boni/'acium  et  e  eonnerso.  —  Deo 
f/rarias  amen.  Quel(|U(*s  notes  marginales  <*t  int<M*linéaii(*s 
(jue  Amador  de  los  Rios  'cf.  ()bras  del  martpiés  de  San- 
tillana,  p.  638-cx)  supj)ose  à  tort  être  de  la  main  même 
d'Inigo  Lopez  ;  elles  sont  d'ailleurs  sans  intérêt. 

L(*  rolfiari^^amento  de  Sénèque  (|ue  nous  venons  de  dé- 
crire a  été  imprimé  à  Florence  on  1717  sous  le  titre  de  : 
Seneca  L.  Anneo,  volfjari<:^amento  délie  pistole  e  del 
trattato  délia  provviden^a  di  Dio  (cf.  Zaml)rini  :  Le  Opère 
rolf/ari  a  stampa  dei  secoli  XIII  e  XIV.  Bologne,  1884, 
p.  9::?6  '1'.  Les  éditeurs,  Tommaso  Buonaventuri  et  Giovanni 
Bottarî,  dans  une  substantielle  introduction,  qu^ils  n'ont  pas 
signée,  nous  racont(Mit  l'histoire  de  la  version  par  eux  pu- 


1.  Zanibrini,  op.  ci  Uw.  cit.^àW  qu'il  existe  une  édition  des  Epistole 
qui  nous  occupent  dattHi  du  V*i  avril  1194  et  impriiuôc  à  Venise,  mais 
qu'il  ne  l'a  pas  vue. 


:CVI,    SrtNf^QUF 


107 


hlinp.  Nous  y  voyons  qm-  li-s  ('>fiKlits  cliargéfi,  en  1j7S,  pur  la 
f'ruscniin  Iii  rorm-tion  du  I)éfiim>H-(mi\{'  noccflci' piirli'nt. 
daiiR  leurs  iinnotminni,  (['•  l'i't  iiiu-ifii  pnluarh-^nniento  t\e. 
Sèf\L'(\UQ  et  oj)iiiont  (in'il  a  dil  c'ir'e  fait  avîiiit  1335,  piircc 
(|U(î  dans  le  plus  ancien  des  deux  mamiscrits  par  eux  cxu- 
minèa,  !«'  tniduiitpui'  déclare  avoir  tntvailU'-  pour  Riccjirdn 
Pplri,  rir.lm  négociant  de  la  famille  tics  Filipctri,  (]ui  mou- 
rut en  1325  (1  ).  Ils  rrurent,  £i  première  vue,  que  leur  deuxième 
iimiiusfrit  contenait  une  version  diffiVrento,  mais  après  un 
examen  approfondi,  ilu  reconnurent  que  ce  Iflxte  n'était 
(pi'un  liabil"  remaniement  du  premier,  exécuté  vers  1380 
environ.  Les  éditeurs  de  1717  n'ont  pas  vu  les  manuscrits 
cités  ]»ir  les  correcteurs  de  lD7;i,  il«  n'ont  conliu  que  les 
deux  manuscrits  anciens  mentionnés  par  Salviati  dans  ses 
Arcerti menti  delta  Unijua  soprn  '/  JJecamernne  (Venise, 
1584),  et  dont  cet  auteur  dit  :  «  V  Rpistole  di  Seneea,  clio 
»  d'antica  scrittui'a,  e  corretla  ha  uiesser  Ilaccio  Valori, 
11  furono  tnitte  dal  provenzale  avanti  1' anno  13^,  corne 
11  ne'  loro  discorsi  niasti-ann  ajjerlamente  quei  del  settan- 
1)  tatre.  Il  ipial  lihroaltrcttiinto  stimiamo,  e  pii'i,  clie  si  fac- 
»  ciano  (|Uci  valent'  liuomini  :  e  (juanto  alla  (avena,e  (|uanto 
»  alla  scrittura,  tni  le  iniglior  prose  del  miglior  secolo, 
])  crodiam.elie  sia  dariporla.  Kbencln'ssparBO  vi  sia  perentro 
Il  (pialclie  voce  grammaticale,  e  alcunaandie  ven'abbiadelle 
»  fnmcBsclie.  sono  tuttavia  picciul  numéro  verso  le  tante 
)i  |}ure,enatiR,ciiecontinnuo  vi  siritrovano.ogmu  ricclie/na 
»  del  volgar  nostro  in  quel  volume  è  i-accliiusa.  Le  mede- 
»  sime  in  tutto,  clie  questedel  Valori.  e  délia  stess:i  mano, 
11  e  bnntà,  son  (|uelle,  t^he  nella  libroria  di;'  Modici  sono 
M  stiite  riposte  (2).  a 

Buonaventuri  et  Bottari  ont  étudié  le  manuscrit  Valori, 
devenu  Guii'ciiirdini,  et  le  manuscrit  médicéo-laui'entîen  3). 


I.  Bon&veiituri  et  Itottari  ajouteni  que  dans  une  vereîon  cdalillBiierte 
ces  tettre»,  publiée  k  Alcala  en  1529,  Pétri  est  filtd  comme  l'auteur  de 
lu  lr;iiliu'liDn  italienne, 

■i.  Sulviiili,  np.  cit.,  t.  I,  p.  112-113. 

a.  Cf.  Tar^oln  délie  abbi-erititurr  dcgli  autori  e  ttift  fe»ti  ri"'  ■imili 
.wnij  (rcili  ijU  eacmpi  ritati  nrl  Vocnboln-ria  rirgli  Acmdrm'fi  iMIti 
Cntsra.  Kiréiize.  1862,  p.  171-172  :  Si  cit^  un  te»to  che  lu  di  B.vr-jo 
Valori,  poi  de'  Guicrla.itlini.fjuindi  de"  Pauciatiuhl,  e  an  l'alatinn  l'ol 
n-  78  meutrt'  servi  alla  d«U  itamim  il  codioe  Lauremiann  n"  68  del 


J08 


BIRLIOTliftQCE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


Ils  ont  trouva  il  la  fin  du  manuscrit  de  la  Laurentienne  une 
sorte  de  calendrier  perpétue!  raisonné  dont  tous  les  exemples 
se  rapportent  à  l'an  1313,  d'où  ils  ont  tins  la  couclusion  que 
le  volume  devait  avoir  été  écrit  vers  1313.  C'est  lo  laurentîeu 
que  reproduit  l'édition  de  1717,  mais  les  éililrnrs  se  sont  lar- 
gement servis  du  Guicc^iardinien  (1),  anijncl,  |i:ii'  iixciuple,  ils 
ont  emprunté  les  rubriques  italiennesdr.s  i-li;L[)ilii's  i-l  les  sont 
latines  dans  le  laurentien).  Les  éditeurs  de  1717  assignent 
la  même  ancienneté  aux  deux  manuscrits,  mais  ils  croient 
ditTérentes  les  versions  (]ui  y  sont  conservées,  (juoique  leur 
source  h  toutes  deux  suit  une  traduction  rran(;uise.  Il  suHit 
de  lire  attentivement  te  fragment  de  la  lettre  XXXVIU 
publié  par  eux,  suivant  les  deux  manuscrits  et  â  l'aiipui 
de  leur  thèse,  pour  voir  qu'ils  ont  fait  erreur.  Le  texte 
médieéo-laurentien  n'est  qu'un  rj'/iict'/nenfo,  un  peu  abrégé, 
du  texte  plus  archaïque  du  manuscrit  Guiceiardini(3}.  On 


banco  LXXVI .  La  («>le  du  maiiuscril  Palatin  consupvé  à  la  Biblioth. 
Nat.  'le  Florence  est  crninéc  dan»  le  renvoi  de  la  CruHca;  ve  n'est  pas 
1p  Palatin  n'  78,  mais  biun  le  PaJatin  aect.  Pancialichi.  olïm  68, 
liodie  "16,  qui  ivutecme  le  ri>lifnri:zaincnto  dcllv  PisColrrli  Sritei-a,  La 
l'Ole  du  manuscrit  imyicéo-Iaurentieu  est  exacte. 

1.  Cf.  Zaïnbrini,  op.  Ht.,  p.  WJ,  cite  un  Votgnrhiamçnto  rfp/ir  tre 
prima pistolv  [di  Soneoaj  s/icondo  il  testa  Giùcciai-dini,  liiitto  da  un 
i-odici-  Udinese  c  dn  duo  Murciani.  Vene/ia,  1820,  Cette  publication, 
due  à  Cicogna,  fut  suivie  do  celle  des  lettres  IV  ft  XXX. 

S.  Afin  de  tuurnir  une  preuve  de  t-e  que  noiiH  avançons,  nous  ernynna 
utile  de  transcrire  ici  uu  court  fragment  de  la  Prr.mih-r  Mire  et  le 
début  du  trailiJdea  Si-pt  Arts  Ubomiij^.  d'après  les  deux  manuscrits  en 
tjuestion  : 

Première  letli 


Nat.  de  Florence:  Palatîno-Pan- 
ciat.  n-  56.  Fol.  6  A.  Cosi  fa  arai- 
clioniioLucitlorichoueraeraquista 
temedesimoa  teccboglieghuarda 
il  Wnipo  che  daquinci  adietro  lera 
toltii  o  inbnlato  o  fuggito  per  tua 
lollia.  EeredimiehogliecourioLi 
.scriuo.  AlchuDo  t«nipo  ci  e  tulto. 
ak-liuno  inbolatiie  atchuno  fuggito) 
ma  sopratuttA  e  uitiiieiwo  e 
nnloso  il  danno  del  lempo  che  noi 
pcnliamo  piT  noslra  négligent  la, 
Kt  se  tu  vuogli  bene  atl«ndere  e 
porre  mente nnagr.indissiniJi  parte 
(iella  viui  disi.'lioi-ii'  e  jiassa  a  cho- 
lorocbe  maie  l'anno,  grande  pai'le 


^  à  Lncille. 

Mediceo-Lauren^ianoiPlnt. 
l.XXVI,  cod.  58. Fol.  11  A.  Amico 
mio  Lucillo  fa  cosi  raquinla  te  a 
tte  medeaimo  e  rripigla  e  guarda  il 
tempo  che  per  adietro  fera  tolto 
o  'nibolatn  u  ffugito  per  taa  folllae 
credimi  cliegl'e  coni"  îo  ti  scnuo, 
Alcun  tempo  cie  lolto,  alcunn  îm- 
bidatu  c  alcun»  fuffgilo.  Masopra^ 
tutti    e    iiiH.,«-nK,.    il    d.tnno    del 

teiujmili'-  M..1  Il- ["'!■  nostrs 

ncgl)li,i;.-ii  .  II.  ,.  ,nrii  bene 

ment.'  lu  u.'  ii.n  ■  ...m  ,i.iriilissima 
parle  iii-l;i  niUi  si-tur-f  a  nnlorfJClie 
mal  lanno,  gran  parle  a  coloroclie 
ne«Nte  faunu.  lutta  a  colore  caltr* 


XVI.    SÉNÈQUE  109 

voit  qiKî  si,  â  notre  avis,  BuonîivcMiliiii  et  Bottiiri  ont  tort, 
►Salviati  n'a  pas  non  plus  tout  à  fait  raison.  Ces  deux  manus- 
l'rits,  dilïêr(Mits  di?  ceux  (juc)  virent  les  correcteurs  de  1573 
:,puis(^ue  Riccardo  P(»tri  n'y  est  pas  cité  et  (|ue  Salviati,  (jui  a 
i!onnu  personnc^llenient  les  correcteurs,  n  a  pas  recoiuni  un  de 
leurs  mss.  dans  les  siens),  nous  semblent  avoir  dû  se  com- 
porter l'un  vis-à-vis  de  l'autre  comme  le  manuscrit  antérieur 
û  13::i5  vis-à-vis  de  celui  de  1380. 

Les  éditeurs  de*  1717  expliquent  ((ue  Salviati  en  disant 
I  rovencal  entendait  dire  vieux  français  et  (|u'enson  temps  la 
confusion  entre  ces  deux  termes  était  fré((uente.  Pour 
établir  l'origine  francais(i  de  cette  version  des  lettres  de 
Sénè(|ue,  prouvée  d'ailleurs  par  d'autres  raisons,  les  éditeurs 
donnent  une  liste  de  mots  certainement  venus  de  France*, 
comme  :  trahclio,  traairo,  traorf/of/h'oso,  trabaonOy  volaf/io, 
borhofjlioy  cernbv,  conostuboltere^ciambcrlaiey  etc.,  etc.  Il 
est  évident  que  la  version  italienne  j)rovient  de  la  version 
française  conteime  dans  le  manuscrit  12235  du  fonds  français 
delà  Bibliothèque  Nationale  de  Paris  (Ancien  Suppl.  franc. 
468*1. 
MM.Delisle  1)  et  Omont  (2)  décrivent  tous  deux  ce  ma- 

a  choloro  olie  neente  fanno,  tutta  cosa  fanno.  Quai  uomo  mi  [K)trà  tu 

la  uita  a  choloro  che  altra  cosa  mostrai-ochemetta  pregioal  temix) 

fanno.  Cliui  mi  mosterra  tu   che  e  clie  stiraie  dea  pregio  al  di  cche 

metta  progio  al  tcmix);   il  quale  pongha  mente  e 'ntenda  che  muore 

extimi  e  metta  progio  al  di  e  che  ciascundi. 
intenda    e  pongha   mente   ehegli 
muore  ciasqundi. 

Traité  des  Sept  Arts  libéraux. 

Nat.  de  Florence:  Palatino-Pan-  Mediceo-Laurenziano:Plut. 

ciat.  n"  50.  Fol.  4  H.  De  liborali  LXXVI,cod.58.  Fol.  6A.  De'libe- 

Btudi  disideri  di  sapere  quello  che  rali  studii  desideri  di  sapei-equello 

io  sento.  Neuno  ne  riceuo,  neuno  chi'scnto.  Neuno  ne  riceuo  neun<i 

n'anouero  tra' boni  il  quale  intcndc  n 'annouoro  tra' béni  il  qualo  in- 

a  moneta.  Meritorii  artifici   sono  tend(î  a  moneta.  Meritorii  artifici 

l)er   adietro    utili    s'elli    apparoc-  sono  |K'radietro  utili  s'elli  apparo- 

chiano   lo  'ngogno    e    non    lo  rat  chiano  lo  'ngegno  e  nollo  ratten- 

cughono   inpenio  cho    in    quosti  gono  i)orocho  in  quosti  studii  tanlo 

studi  tanto  e  da  dimorare  quanto  e    da   dimorai*e    quanto    1'  animo 

l'animo  neuna  cosa  maggiore  puo  neuna  cosa  magiorc  puo  tare, 
fare. 

1.  Inrcntairr  f/cncr<il  et  mct/todit/ue  des  nifuiusrnf s  français,  p.  167. 

2.  CatidoqHc  des  inanusci-iis français ,  ancien  supplément  franrais, 
t.  II,  p.  477-478. 


110  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

nusoiit  et  dans  les  mêmes  tiennes:  «  Epistres  de  Sénèque  à 
))  Lucilh»,  Iniduites  (Ml  français  par  un  Italien,  à  la  requête 
»  de  Bartholomy  Singuileyf(î  de  Naples,  conte  de  Caserte 
»  (»t  grant  ehambellenc  du  roiaume  de  Cezile.  —  Lettres  de 
»  Sénèque  à  saint  Paul  avec  les  réponses,  traduction  ita- 
»  lienne(fol.  132;.  XIV''  siècle.  » 

Voici  un  passage;  du  prologue  du  traducteur  (jui  contient 
des  renseignements  inl<h(»ssants  pour  nous  :  Fol.  1  :  «  Por 
))  c(>  (jue  cil  (jui  les  translata  ne  fu  pas  de  la  langue  fran- 
))  coise  ne  de  si  haut  enging,  ne  de  si  parfonde  scienco 
»  come  a  la  matière  ali(îrt,  il  s'excuse  a  tous  ceulz  qui  luevre 
))  Vivront,  (|u'il  ne  le  blasment  se  il  a  failli  en  aucune  part 
»  diî  la  propriété  d(»  la  langue  ou  ans  sentcMices  de  Taucteur 
»  et  leur  priiî  luunhlement  (jue  par  leur  bonté  et  par  leur 
»  franchise  len  wcûllent  corrigier  (ît  amender  en  Tun  et  en 
»  l'autre*.  Car  il  confiasse  bien  qu(»  ce  fu  trop  grant  pré- 
»  sumption  d'emprendre  si  haute  chose  a  tran^slater,  mes  il 
»  ne  le  list  pas  de  son  gré  Car  mis/re  Bîirtholomy  Singui- 
))  lerfe  deNaj)les,  conte  de  Caserte  etgrant  chambellenc  du 
))  roiaume  de  Cezile  l'en  pria  et  li  commanda,  l^t  por  ce 
»  que  il  le  tenoit  a  son  seignor,  il  ne  l'osa  refuser,  ains 
))  emprist  a  foro  chose  contre  son  pooir  (»t  contre  sa  force.  » 

M .  Léon  Cadier  >  1  ,  dans  son  Ksstii  .sur  radminiafration  du 
royaume  dr  Sicile  sous  ChorJrs  h^  et  Clutrles  II  d'Anjou, 
nous  ap[)rend  (jue  Baftoloinrf)  Sif/inul/o  di  Xapoli,  comte 
de  Telese,  l'ccut,  W  20  novembre  l.'KW,  les  capitoli  de  Tollice 
de  grand  (•hainl)rier,  ollice  rétabli  en  sa  faveur  [)ar  le  r(»i 
Charles  11.  Le  oO  septembriî  1308,  il  fut  fait  comte  de 
Caserte.  Après  la  mort  du  roi,  poursuivi  |)oiir  tentative 
d'assassinat  sur  la  personne  du  princtî  de  Tan»nte,  capi- 
Uxine  général  du  royaumis  il  fut  condanuié  par  contumace 
au  bannisstîment  et  à  une  forte  amende,  le  30  décembre  1310. 
11  p(M(lit  s(»s  biens  et  sa  charge  et  mourut  en  Sicile  vers  131(). 

Il  résulte  de  ce  cpii  précède  (jue  la  version  fran(;aise  des 
lettres  de  Sénè(jue  a  dii  être  exécutée,  ou  du  moins  terminée, 
entre  le  30  septembre  i;308  et  le  30  (léc(*ml)re  1310.  Il  est 
donc  possibh^  et   vrais(?mblal)le  que  le  texte  italien  de    la 

1.  l*aris,  18î)l,  in-N"  ;  Jiihl.'nthcffUf^  des  Ecoles  françaises  (T Athènes 
vt  de  Hoiiiv,  fasc.  51),  p.  224,  texte  et  notes» 


XVI.    SÉNÈQUE  111 

LauionlieniH^  ait  éiô  écrit  dès  1313.  La  version  française, 
duo  à  un  Italien  et  faite  en  Italie  entre  1308  et  1310,  aura 
été  tiiuluite,  ])resque  immédiatement,  à  la  prière  deRiecardo 
Pétri  de'  Filipetri  (ît  peut-être  ])ar  1  auteui*  de  la  version 
fnineaise.  l^t  voilà  riiistoire  singulière  de  ces  lettres  de 
JSénèque  qu'un  Itali(»n  traduit  de  latin  en  français,  ((ui 
du  français  sont  retraduites  en  italien  et  d'itiilien  passent 
en  castillan,  par  ordre  de  Fernan  Père/  de  Guzman  qui  Icî^ 
croyait  traduites  directement  de  latin  en  lcn(/aa  florcntina. 
Le  De  Procidcntia  Dei  se  tiouve  dans  1(*  manuscrit  de  la 
Laurentienne,  publié  en  1717,  comme  dans  notre  lIli-57. 
Les  éditeurs  le  jugent  de  la  mêin(î  épocjne,  de  la  même 
main  et,  peut-être,  du  mêuK»  traducteur  (|ue  les  lettres.  La 
lettre  à  Lucille  de  Ser  Andréa  Lancia  a  été  publiée  par 
Pieiro  Fanfani  dans  h»  tome  I'*^  du  journal  VEii'uria  (1851 
et,  avec  des  variantes,  dans  le  Propuf/natorc  (2*^  année; 
cf.  Zambrini,  op.  cit.,  p.  538». 


C 

(Oî«una  :   Plut.   III.  Lit.    N,    n"   21;    Kiwam.   N"  189;  Biblioth.  Nat. 

Madrid.  Reserv.  5*-12) 

SÉNÈQUE  :  J/w/tW/c.s.  1mi  italien. 

Manuscrit  de  192  feuilh^ts,  plus  2  feuillets  d(î  garde, 
vélin,  ni  folioUition,  ni  signatures,  réglé  à  39  lignes.  Fcri- 
ture  du  XV''  siècle  à  deu.v  colonn(^s.  Rubritpies  et  lettres 
ornées,  encadrements,  bell(»s  marges.  Format  31 1  x22o  mm. 
Reliure  de  maro(|uin  roug<\ 

Les  rubriques  sont  en  latin.  Fol.  1:  Lucit  Anney  Scncce 
Tragedia  prima  incipit ;  Anjiunrntam  :  «  E  da  sa{)ere  cliel 
libro  de  le  Tragédie. . .   » 

Fol.  1  v".  Autre  rul)ri(iue  :  Incipit  prima  Tragcdija 
Lucii  Anney  Senece  Corduhensi.s  que  dicitur  Hercules 
furens. 

Fol.  2  Incipit  :  «  Soror  thonantis  solo  (juesto  nome  a  me 
e  lassato  cliio  so  chiamata  sorella  del  thonante.  . .  » 

Fol.  20  v*'  B.  Ejpl ici t  prima  Trayedya  fjuc  dicitur  Her- 
mlesJurerhSy  incipit  secunda  (jae  dicitur  Thiestes, 


•       r 


112  BIBLIOTIIKQUE   DU    MAHQUIS   DE   SANTILLANE 

Fol.   37.    A.   Krplirit    secunda    trafjedya    que   dicUur 
IViicstes  tcrfia  f/ur  dicitur  Tliays  (sic!. 

Fol.  18.  A.  K.rplirit IrtKjcdia  tertia (juc  dicitur  Thchai/fn 
incipit  ffcif/cdia  (juarta  (jm  diciiuv  Ypolitus. 

Fol.  67  A.  Kxplicit  quarOt,  ctc,  inn'pit  quinta  que  di- 
citur Edipus. 

Fol.  83  A.  Ku'plicit  (juinta,,.  inrjpit  sc.rta  que  dicitur 
Tro/tas, 

Fol.  101  A.  E.rplicit  se.rla,,.  incipit  t^epti ma  ([ue  dicitur 
Medca, 

Fol.  123  A.  Erplicit  septinin.,,  incipit  octaua  que  di- 
citur Afjame/nnon. 

Fol.  1 11  A.  EjLpIicit  octaua  ..  incipit  nona  que  dicitur 
(Jctauia, 

Fol.  159  V"  l)lanc.  Fol.  160  A.  Ejplicit  nona. . .  incipit 
décima  que  dicitur  Hercules  Octheus, 

Fol.  192.  Kx[)licit  do  la  dixièmo  tragôdio  et  du  livre  : 
«  le  eose  mostriiose,  mandarai  piu  forteinente  le  sagecte  elie 
non  fa  esso  Joue  t  uo  ginitore  e  padre.  o 

Ejplicit  liber  ira(/ediarum  :Senece  Deo  gracias,  amen. 
Einito  lihro,  ref'eramus  f/ratiam  Christo, 

CluH|ue  tragédie  est  [)récédêe  de  son  argument. 


1) 

(Ril)Ii()th.  de  Don  r'nincisco  de»,  lîhagôn) 

1.-3.  SÉNÈQUE.  Trois  traites:  4.  Léonard  Ahetin,  De  la 
('/leralerie,  traduit  par  P"  dk  la  Panda  ;  5.  Plutakque,  De 
toda  la  condition  de  la  Xoble^a,  traduction  faite  sur  la 
version  italienne  d'Angelo  milanais,  fière  de  Pi<T 
('andido  I)eceml)]i,  \mvU)  imiince de  Viane.  En  castillan. 

Manuscrit  de53  f(Miillets,  pa|)ier.  Fcritur<*du  XV"*^  siècle. 
Grandes  margi^s,  rongées  au  début  du  livre,  rul>rk]ues, 
espaces  j)]ancs  pour  initial(»s.  Format  290x222 mm.  Reliure 
niod(»rne. 

C(*  vokune,  dont  nous  retracerons  ^histoire  ci-après,  fait 
actu(»l]em(Mît  partie  de  la  })ibliothè(|ue  particulière  de  Don 
Francisco  de  Uliagôn. 


XVI.    SÉNÈQUE  11.*^ 

I.  Fols.  1-7.  Las  (jaatro  cirludes  c  doctrinas  (jue  co/n- 
paso  Sencca, 

Inripit  :  «  [L]as  (juatro  virtudes  |)or  seiitençia  de  muclios 
sabidores. . .  » 

Kxplirit  :  «  o  de  cahei*  en  couardia  mcnguada  (Cf.  la 
notice  du  ms.  Ii-64,  n°  VI). 

II.  Fol.  7-11  \^,  Los  reniedios  de  los  rontrarios  de  For- 
tuna,({  Kste  lil)ro  compuso  Seneca  muynol^leo  éloquente  para 
un  honibre  mui  sauio  (jue  auia  nombre  Galion  contra  todos 
los  ingenios  e  adueisidades  de  la  fortuna...  » 

Explicit  :  «  se  falla  esta  bienauenturanca  »  (Cf.  la  notice 
dums.  Ii-61,  n"IV). 

III.  Incipit  :  «  'L]^H:ura  es  a  liombre  atreuersea  ((uicm  mas 
puede  (|ue  el . . .  )) 

Explicit  :  «  Pues  no  pugiies  muclio  ademas  en  las  cosas 
que  amares,  ca  por  auentura  non  se  encimara  el  bien  que  tu 
cuydas.  1^  otrosi  non  ayas  miedo  aun(|ue  te  venga  con  qui? 
te  pesé  car  por  auentura  venir  te  a  grant  bien  por  ello.  I\ 
dizen  que  el  yrado  nunca  sera  rico  ni  su  cora(;on  folgado.  )) 
Aqueste  libro  compuso  Senecn.  Ce  traité  sans  titre 
occupe  les  fol.  11  ^^-17.  C'est  un  centon  intitulé  Los  pro- 
uerbios  de  Sencca  llamados  vicios  y  virtudes^  dont  une 
autre  traduction  se  trouver  à  rivscurial  dans  le  ms.  II-S-13. 
Ici  le  traité  est  incomplet. 

IV.  Fol.  19.  Leonardo  Aretino,  Traité  delà  Cheoalerie, 
traduit  par  Mossen  Pedro  de  la  Panda,  Rubri(|ue  :  lactra 

J'ec/ta  por  mosen  Pedro  de  la  Panda  al  muy  ilustre  conde 
Don  Rodrigo  Manrrifjue,  Incipit  :  «  Muy  nianilico  Sefior 
passando  por  Florencia  para  tornar  en  Fspana,  curioso  de 
traher  algunos  libros  de  los  autores  del  tiempo,  me  vino 
a  las  manos  u!i  breue  tractado  (|U(^  Leonardo  Darc^tco  isrc) 
orador  mui  grande»  c»  como  prin(;i])e  de  los  de  nuestra 
edat...    » 

Fol.  20.  Ineij)it  du  prologu(Mle  Leonardo  Bruni  d'Arezzo: 
«  Quiero  (jue  sepaes  mui  claro  X'aron  (ju(î  a  mi  mismo. ..  » 

Fol.  34  v".  Explicit  «  auemos  diclio  todo  es  ya  esplicado 
aqucllo  de  (pie  posymos  a  fablar  (Mi  (»1  i)rin(;ipio.  E  pues 
que  asi  es  fagamos  fyn  de  dezir.  » 

Au  bas  du  même  verso,  d'une  autre  main,  et  d'une  autre 

8 


%.  *' 


1Ï4  BIBLIOTHÈQUE  mi  UARQOIS  DE  SANTlLUkNB 

cruTi'  (]ni'  If  texte,  mais  d'itno  écriture  du  XV"  sifrelo  (*g;i- 

leraent,  un  lit  la  souscription  suivante  : 

M.  El  tflste  ayn  aspcraiira  M.  ' 

de  Figueroa 

NoiiK  verrons,  en  parlant  du  manuscrit  Ii-13  (notice  LUI)  | 
que   le    Traité    de   la    Ckecalerie    de    Leoimrdo    Arotino 
fui  traduit  d<'ii\  fiiiri  )tu  xv  siiTlo.  Nou,-*  croyons  la  Ira-  , 
dui'tioii   du   ma,   li-l^  nutf'rieiire  à  oi^lle  de  Pedro  de  la  ' 
Panda.  La  [HX'mif're  vt-rsion  es^t  aiiouyiu<?.  Amadm-  de  Jos 
Rios,  sans  le  démoulror  d'ailleurs,  dit  qu'elle  fut  faite  \mx  , 
Aiouso  de  Cartiigeiia  (Cf.  Hisl.  criC,  t.  V'II,  |i.  65,  ii.  1). 
Nous  ae  le  croyons  pas,  l"<n  tous  cas,  en  mars  1444,  dans  sa  i 
réponse  à  la  Question  que  lui  posiiit  au  sujet  de  la  elie- 
valerie,  le  seigneur  de   la  Vega,  l'évéque  de  Burgos  dit  : 
«  Deijidea,  seûor  muy  araado,  {[Ueen  un  liljm  qneLtxjnatdo 
»  de  Are^io  compuso,  para  demostnir  dondc  el  nfiein  de  la 
I)  eavalleria  aya  proçedido  e  avido  comien^o,  entre  otras  mi- 
1)  Htares-dottriniis  face  mençionde  (,'ierlo  juriiuiento,  que  los  I 
)i  cav-alleros  fa^'ian,  é  non  lo  deelaro  tiinto,  como  vos  (juisiè- 
»  rades,  é  to  que  et  dexô  de  cle*;ir  quisiéiades  vos  de  mi  lo 
»  saver.  E  y»  pur  cvtu  ejai.sieravercujuelsutrachtdoi^omo 
H  de  un  disei-eptii  oradur,  mi  nuiy  especialamigo,  con  quien 
»  por  ej)istal;is  ove  duli'e  conien;iii. . .  »  et  jdus  l»as  dans  la 
liiéme  lettre  Alonso  de  Cartagena  dit  expressément:  pues 
sn  escriptura  non  vi  {Obras  di;l  inart/itéx  de  SantiUana, 
p.  493-494). 

V.  Fol. 35-53.  Plutareo,  De  todacondidon  de  lanoblcM. 

Kol.  35.  ProUigue  du  prince  de  Viane,  qui  dit  avoir  tra- 
duit ee  traité  d'italien  eu  ciistillan  pour  puii-er  dans  celte 
occupation    une  dislruflion  ;'i    ses  peines  .voyez  ci-iiprés  * 
ce  prologue)  (1). 

Fol.  35  V.  Prologue.  d'Angelu  Uecemhri.  Cet  liumanïste 
traduisit  ee  traitédu  latin  en  toscan  pour  l'olïrir  au  marquis 
de  Santillane.  Rubrique  ;  Al  mny  nun/nifiro  r  podcroso 
seàor  e  virtuosn  e!  margnes  de  SantlUann  nmdi-  det  n-nl, 
(TTMfcw/orff  Anijflo  omdor ytttfinno  mifancs. 

1.  M.  G.  DusileviNcs  du  Dezert  ognnhiK,  <Iuim  naa  livro  «ar  Don 
Ctirlox il' Aragon,  Uii  nliapilre  aiiitiineu  do  Viniie  écrivain,  il  noiiien- 
tionnc  j)as  cette  tradiiclion  parmi  les  travaux  littémîres  de  son  auteur. 


XVI.    SÉNÊQUE  115 

Angelo  ex[)li(|ue  ([uo  cet  oiiviage,  éirit  on  grec  par  PIu- 
biniue,  fut  traduit  en  latin  j)ar  Bonacorsso,  et  (|ue  lui 
entreprend  la  version  italienne  pour  en  faire  don  au 
Manjuis  ;voyez  ei-dessous  ee  second  prologu(V. 

Fol.  35  V®.  Prologue.  Ineipit:  «  Pensando  ((ual  peijue- 
ûuelo...  » 

Fol.  36  \".  T<;xte.  Ineipit  :  a  lui  el  tiiMipo  antigo  (juando  el 
muy  [)oderoHo  imperio  de  Ronra  ilorcMjia. ..  » 

Fol.  53  V".  Explieit  :  «  ni  el  t(?mor  de  adultcnar  el  matri- 
inonio...  » 

Ce  manuserit  est  ineoniplet,  le  dernier  feuillet  en  a  été 
arraché  parce  qu'il  portait  \r  sceau  de  la  lîibliothè(|ue 
Colomhine.  Voilà  un  iiouveau  fait  à  ajoutera  la  trop  longue 
liste  des  «  fuites  »  (|ue  M.  Hariss(^  signale  dans  son 
opuscule  intitula»  :  (rra/Klrtu'  rt  Dccttdcnce  dv  /a  Bihlio- 
t/icyue  Colo/nbine, 

Une  copie  de  ce  traité  (jui  se  trouve  dans  W  ms.  \-2^0 
de  la  }îibli()thèqu(*  Xational(*  de  Madrid,  copi(»  faîte  au 
XVir*  siècle  sur  le  t<.*xte,  alors  (»ncon^  coniphît,  de  la  Co- 
lombine,  nous  p(M*niet  d(*  dire  ipi'il  nian(pi(»  31  lignes  au 
manuscrit  de  M.  de  Uhagôn.  Le  véritable  explieit  est  : 
«  Por  end(»  (jual  de*  anios  a  dos  sea  (*1  jnas  loable  o  j)adres 
quo  escrij)tos  m  vuestra  senb^ncia  s<*  p(*rniite.  Asi  (jue 
por  actoridad  del  8(»nado  como  por  voluntad  d(^  Lucrecia 
<»lla  fu<»  dada  |)or  nuig(M'  a  Cîayo  Klamiulo.   Dco  fjnUias.   » 

Un  autre  manuscrit,  \r  (xi-3G  de  la  même  JJibliothè(|ue 
Nationale  conti(Mit  une  c()pi<'  faib»  au  XVIil'*  siêele  du 
traité  de  Leonardo  Aretino  tra(Uiit  par  i^Mb•o  d(*  la  l^anda. 
Une  c()Uit(*  préfaci'  à  crWi'  copi(»,  due  peut-êtn»  à  Don 
Tonias  Tamayo  de  X'argas,  (pu*  sigiw»  d'autres  pièc(*s,de  ce 
recueil  tout  (Mitier  d<*  la  même  main,  nous  prévient  (jue  si 
la  notice  (|ue  N.  Antom'o  donne  du  manuscrit  de  SévilU» 
(Bfhl.  le/.,  t.  II,  lib.  X,  cap.  xvi)  est  inexacte,  c'est 
(ju'il  a  été  mal  icMiseigné  i)ar  le  chanoine»  Don  Juan  dcî 
Loaysa,  cpii  se»  boina  à  lui  copier  les  titres  (|ui  se  trouvaiiMit 
au  dos  du  voIuuk»  de  la  Colombine,  actuellement  dans  la 
bibliotliè((ue  de  M.  de  Uhagôn  (1).  lui  efïet,  la  notice  de 

1.  Un  êi-lio  de  ces  errours  sa  trouve  clans  le  ('«lUilo^'Uc  dos  niss.  clo  hi 
Biblioth.  Nat.  de  Madrid,  publié  par  Gallardo,  au  tuine  II  de  \'lùisnf/o, 


*    a.» 


116  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS    DE   SANTILLANE 

Nicolas  Antonio  est  erronée,  la  voici:  «  N^  924.  Petrus  de 
»  la  Panda  inscrriptus  legitur  cuidam  volumini  antiqui 
))  charact(*ris,  sed  qui  luiius  temporis  est,  tria  opuscula 
))  continenti  :  (|Uod  asservatur  ms.  in  bibliotiiccn  Hispalensis 
»  Ecclesiae(|uae  Ferdiiiandi  Columbi,  seu  Coloni,  fuit.  Primi 
»  opusculi  titulus  :  Las  rjuatro  virtudes  6  doctrinal,  que 
»  rofnpiiso  Scncca,  Secundi  :  LctruJ'crha  poi'  Mosscn  Pedro 
))  de  la  Panda  al  miuj  il  astre  conde  D,  Rodritjo  Manrique 
))  (coines  fuit  d(^  Pared(»s,  niagnaiiimus.  (ît  ex  heroibus 
»  sacvuli  huius).  ÎSequitur  e|)istolam  libellas  Leonardi 
»  Aretini...  ab  eodem  Panda  ex  latino  in  veniaculum  S(t- 
»  monem  versus  ac:  De  la  orden  de  la  Cavalteria  voc^itus. 
))  Tertii  :  De  la  condicion  de  la  nohle^a,  N.  de  Angelo 
»  inediolanensis,  translati  (juocjue,  ut  existimo,  ab  ipsomet 
))  Petio  Panda,  et  8antillanae  niagno  marchionidedicati.  » 
On  voit  (|ue  Nicolas  Antonio  passe  sous  silence  deux  traités 
de  fSénè(iue  et  (|u'i]  attribue  à  Pedi'o  de  la  Panda  la  tra- 
duction du  prince  de  Viane.  La  preuve  irréfutable  de 
ridentité  du  manuscrit  de  la  Colombine  avec  celui  de  M.  de 
Uhagôn  est  que  la  copie  du  traité  de  Leonardo  Bruni  con- 
tenue dans  le  nis.  Q-36  d(»  la  Nationale  de  Madrid  finit  j)ar 
la  souscription:  M.  El  triste synesperança M,  de  Fif/ueroa 
et  ((u'unc»  not(»  au  bas  de  la  page  nous  dit  (|ue  ces  mots  sont 
écrits  d'une  autre  main  (jue  le  textt*  dans  le  manuscrit  de 
Séville. 

Voici  les  (extraits  ([ue  nous  avons  tirés  du  manuscrit  de 
Don  Francisco  de  Uhagôn  : 


Prolofiur  du  prince  Don  ('(trios  d'Aratjon  à  sa  traduction  de 
Plutanjuc. 

]{iibri(iue:  FA  prinripc  do  Ntauirm  : 

Veamos   (juc  vos  vala  dios   si   aljjjunas  vezes  el  pensainiento  e 

p.  8  de  rAppîMHlico  s.  v.  Arotino  (Looiiardo)  où  nous  lisons  :  Tratado 
f/r  h(  rdUalIrrla ,  trddacido  dcl  hit  in  rn  castcliano  par  el  principe 
1),  Ccrfos  dr  Vi((iia  //  fals(unrn(r  (itrihtddi}  d  Pedro  de  lu  Panxla^ 
Q-36.  L'erreur  de  Nicolas  Antonio  portait,  nous  l'avons  vu,  sur  ropus- 
cule  De  iodu  condicion  de  lu  noblc^u,  et  non  sur  le  Tratado  de  In 
cahdllerin» 


XVI.    SKNKQUF.  117 

îmaginaeion  de  lo  que  cobdiciades  si  vos  a  las  vezes  tanto  délecta 
<juanto  si  por  la  obra  alcançasses  vuestro  deseo.  E  por  que  verda- 
derainente  esto  es  mucho  a  todo*<  notorio  no  me  cal  al  presuponer 
si  no  que  puedo  dezir  afimiadamente  que  tanto  délecta  la  imagi- 
nacion  en  el  tiempo  del  pensamiento  quanto  la  obra  en  su  lu^ar. 
E  pues  va  me  son  absentes  de  la  persona  la  libertat,  del  animo  el 
arbitrio,  del  uso  la  exeiuK^ion  por  privaçion  de  endonde  poder 
obrar;  sola  mi  occupacion  es  de  necessidat  se  détermine  a  la 
parte  fjHeptiefle(A)'  Ca  si  mi  pensamiento  con  la  memoria  se  junc- 
tamente  conformasen  en  solamente  pensar  en  la  tristeza  que  posseo 
perpétua  me  feriasu  durada  e  en  tanto  grado  que  la  vida  me  pri- 
uarian.  E  por  espediente  de  me  procurar  algun  e  necessario  pasa- 
tiempo  volui  los  ojos  en  la  présente  escriptura  la  quai,  por  ser  tanto 
breue,  el  leer  la  solamente  no  me  basto  a  la  dilaçion  de  mis  con- 
Pfoyos  trabajos.  E  por  sola  razon  de  non  obedecer  a  mi  contraria 
fortuna  contristando  me  siempre,  délibère  la  trasladar  de  toscane 
en  nuestro  romance.  E  por  dar  alguna  folj^anga  a  mi  ymaginaçion 
que  balançea  en  el  peso  del  pensar  en  mis  contraries  acaesçi- 
mîentos.  » 


Al  mut/  mar/nifico  e  poderoso  scnor  e  rlrtnoso  el  marques  de 
Santillana,  conde  del  real,  traslado  de  Anfjelo,  orador  ytaliano 
milanes. 

Pensando  quai  pequenuelo  donatiuo  podiese  enbiar  digno  de  la 
excelençia  vuestra,  muy  magnifico  e  poderoso  Sefior,  me  vino  en 
la  voluntad  cierta  e  una  muy  gentil  obrezilla  conteniente  en  bre- 
uidat  e  con  muy  pesada  sentençia  toda  la  condiçion  de  la  nobleza, 
la  quai  obra  primeramente  fue  en  lengua  griega  por  el  doctissimo 
auctor  Plutarco  compuesta,  e  despues  en  latin  trasladada  por 
Bonacorsso  orador  ytaliano,  finalmente  sera  por  mi  Angelo,  por 
el  présente  e  por  amor  de  vuestra  senoria,  en  toscano  romance 
transferida.  E  por  quanto  asaz  vegadas  fue  de  aquella  nobleza  por 
los  nuestros  antigos  disputado  la  mayor  parte  syn  dubda  de  aquella 
colocaron  en  la  antiguydat  de  linage,  otros  en  la  muchedunbre  de 
las  riq.uezas,  e  algunos  en  la  sola  virtud  del  animo.  La  quai  materia 
por  que  me  paresce  mucho  bella  por  lo  que  se  en  ella  coritiene  de 
excelente  philosophia  e  ystoria  e  digna  de  letrada  o  magnanima 
senoria,  por  ende  a  vuestra  .alteza,  mejor  que  a  otro  senor,  consi- 

(A)  Quopnodo  osasabor  de  la  contoinplacion  ca  aunqiic  por  la  obra  o 
présent;  ial  m  en  te  non  se  alcançcn  la  cosas  deseadas  la  yniaginaçion  con- 
templando  cierto  es  que  prcx^ura  algiMiadelectaçion. 


118  niBLIOTHKQUK   DU   MABOUIS   DE  SANTILLANE 

dero  (louer  la  intimar,  a  la  quai  oîertamente  y  por  fama  e  por 
experionQÎa  conosco  asi  oomo  una  singular  luz  do  ingenio  en  toda 
la  ulterior  o  çiterior  espana,  e  on  mayor  grado  delectarse  en 
e^itudio  de  letras,  a  la  (jual  virtud  se  suele  eneomendar  la  gente 
popular  (|uant<)  es  de  eon  mayor  alaban^a  e  celobraçion  eontemplar 
en  eseogido  principe,  por  lo  (|ual  (lueriendo  se  menear  el  razona- 
miento  de  la  nobleza  o  despues  a  (pial  senoria  se  podria  mas  dili- 
gentoniente  atribuyr  <iue  a  vuestra  gracia  a  la  quai,  asi  por  natural 
ingenio  (;onio  por  industria  continua  de  estudios,  eso  niesmopor 
bien  auenturan(;a  y  gloria  de  estado,  toda  la  representaçion  parti- 
c-ular  e  gênerai  de  la  nobleza  lia  en  si  coniprehendida.  Edcaquclla 
se  puede  conio  de  espejo  luziente  la  verdadera  estimation  de 
aquesta  nobleza  contenij)lar.  Pero  si  de  la  lindeza  del  linajc 
dezimos,  quai  senor  temporal  es  a  (piien  no  se  pueda  (>omparar  la 
generosidat  de  la  senoria  vuestra,  o  por  la  antiguydat  de  los 
mayores  o  por  la  alt(^za  de  vuestros  parientes.  E  si  de  las  faeul- 
tades  o  ricpiezas  queremos  dezir,  fallar  se  a  asaz  vuestro  anîmo 
abastado,  si  por  iirmeza  e  constante  fe  de  sus  vassallos  e  subditos 
otrosy  por  su  nic^sma  o  ardiente  bienqueren(,'ia  que  tienen  a  vos. 
K  si  de  las  nobles  virtudes  del  animo  penssamos,  tantoesel  amon- 
tonamiento  de  a(|U(îlla>  en  la  (;elssitud  vuestra  (pianto  qualquier 
|H»rssona  jmpularo  sefiorii  puede  desear  bonestamente.  No  di 
remos  por  lo  présente  de  vuestra  justi(;ia,  piedat  e  clemençla,  fe, 
libéra lidat,  por  que  agora  no  basta  cl  tiempo  ni  el  lugar  de  lo 
esplicar  Por  todos  los  (pialcs  e  muy  bonestos  enxieniplos  e  res- 
pe<'los  ne\*essarios  me  costn^nyan  non  (?)  a  la  excolenvia  vuestra  de  le 
enbiar  dignament(^  la  dieba  disputaçion  de  nobleza  a  laquai  e  a 
su  arbitrio  dexando  la  sentcn^ia  de  aquella  a  quien  como  muy 
fiel  seruidor  bumihnentc  e  sus  manos  besando  me  encomiendo. 


E 

(Osuna:  Plut.  III.  I,it.  N.   n"  H:    Uocani.  n"  192;  Ribliolh.  Nat. 

Ma(bi(U  Kk-lO) 

Sknhqi.'K,  Liittirs  à  LnriVe,  V\\\  castillaii. 

Manuscrit  de  8S  reuill(»ts,  plus  A  de  table,  1  de  gard(»  (»t 
11  à  la  lin  du  volume.  Papi(M^  (*t  vélin,  blcritun*  do  lu  pn*- 
mière  moitié  du  XV'  siècle,  à  deux  colonnes.  Format 
î)98x!iî7H  mm.  Heliure  de  parchemin. 

Au  verso  du  feuillet  do  garde  on  lit  la  rubrique  suivante  : 


XVI,    SÉNKQUE  119 

En  este  libro  ay  setenta  e  çinco  capitulas  las  cjnales  son 
yntiUdados  epistolas  de  Seneca  a  Lurilo,  las  quafesjablan 
muy  altamente,  e  el  que  leer  aUjuna  délias  (/uerra,  la  tabla 
le  dira  a  cjuantas/ojas  cada  iina  délias  J ail  ara. 

Suivent  4  feuillets  de  tiible  à  deux  colonnes.  A  lu  fin  de  lu 
faible,  lu  rubrique  suivante  :  E  asy  son  las  epiMolas  que  en 
este  oolumen  se  contienen  en  çiento,  las  quales  son  de 
Greyorio  Rodrifjue:;,rlerigQ  e  noiaria  vecino  deBuvyosque 
Dios  dcre  bien  acabar  ;  amen. 

Ce  nom  de  Greyorio  Rodrir/ue^  a  été  sul)stitué  à  un  autre 
(]ui  a  été  complètement  gratté  ;  le  nom  primitif  était  en 
rouge  et  Greyorio  a  ajouté  le  sien  à  Tencre  noire. 

Fol.  1,  vélin.  Prologue  ;  «  Seneca  fue  un  «ubio  omne  dis- 
cipulo  de  un  pliilosopho  que  ouo  nombre  Focion. . .  w 

Le  fol.  2  porte  len"  25,  il  manque  donc  à  notre  texte  23 
ou  24  feuillets,  car  le  prologue  ne  porte  jiaH  de  numération. 

Incipit  :  ((  ...  (|ue  aquellos  que  refuyen  e  ban  recursao  a 
el  esperando  encobrir. . .  »  C'est  la  fin  ducbapitre  xxi.  Dans 
la  même  colonne  commence  le  cbapitre  xxn. 

Fol.  108  A.  Les  lettres  à  Lucille  finissent  avec  la  fin  du  cba- 
pitre Lxxv,  par  :  «  por  nescesidat  aya  e  tome  sin  demasia  e 
sobni.  » 

Fol.  108  v**  A.  Lettre  de  Plutarque  à  Ti*ajan,  son  dis» 
ciph».  A  la  suite  un  «  dicho  de  Mario  Maxime  pliilosopho.  » 

Fol.  108-112.  Huit  lettres  de  Sénèque  à  saint  Paul,  six 
de  saint  Paul  à  Sénè((ue,  cinq  de  saint  Augustin  au  i»omte 
Boniface  et  cincj  de  Boniface  à  saint  Augustin.  Fol.  113  v*' 
Explicit  :  «  porque  la  salud  tuya  ])or  algund  tienpo  nos 
sea  otorgada.  )) 

A  la  fin,  6  feuillets  do  papier  dont  doux  sont  0(»eupéP  par 
une  généalogie  des  rois  gotbs  d'Espagne  et  de»  rois  de  Léon 
et  de  Castille,  et  denJamoMOH  caualleroM  el  ronde  donFernan 
Gon::ale2  de  Caatilla  y  el  Çid  Brui  Dias  de  Vibar, 

Sur  l'avant  dernier  feuillet  on  voit  des  dessins  de  lames 
d'épéoa  avec  les  maniues  et  les  noms  de  six  armuriers.  C'est 
un  curieux  document.  A  droite  dans  la  marge,  on  lit  :  SenAles 
de  las  buenas  espadon  antiyuas,  et  en  curacté*res  curiBifs  : 
Piero.  Antonio,  y  Cafaldofueronlosprinj/ipales  maentros  e 
eMtoH  Hon  HUH  disripulos.  Suivent  les  nonis  et  les  mar(|ues. 

Ce  manuscrit  contient  la  version  castillane  du  volyarij" 


120 


HIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SAMTILLANE 


znmi'iito  i|ijp  tjt  fiiire  Rîcciirdo  Pétri  de  Florpnce.  sur  une] 
tiaduction  tranriiise  (cf.  la  notiii'  ilu  manusfrit  Hli-57),  hiea^ 
(|ue  notre  exemplaire  porte  expressément:  las  tpiafes  t'pi- 
stolaxJizQ  trattladav  dp  tati/i  vn  Ictifiua  Jlorpnlina  Hicarda  I 
Pcdm,  etc.  Le  miiniiscril  itiilien  dit  an  même  endroit  :  h  I 
f[nali  pistole  <•  ium'unauH-nli  J'eci".  traslatare  in  linfiaajio-k 
rcnlinn  Rirrardo  Pétri,  ctc'.  Il  faut  sans  doute  voir  drnis 
liiliii  une  .TreiH-  du  li;i<hir(rur  riistillan,  (|ni  étjiil  iusul 
saninicut  iensfigui'. 


:  Plut.  V.  Lit.  N.  N-  T,;    Uwaii 
Mailrul,  li-ri8l 


N-  19-1;  niUioili.  N.-il 


Sénèque,    Œtwres   diverses,    tnidiiites  en    eastillan    par 
Alonso  de  Cartagena. 


Manuserit  de  167  feuillets,  au  commeneeuient  3  feuillets  j 
de  garde  et  à  la  lin  3  feuillets  blancs  d'un  autre  papier  qu6  1 
ceux  du  inanusrrit.  Papier,  folioté  en  bas  iv  droite.  Beaucoup  f 
de  feuillets  usés  ont  été  rebordés,  l-^-riture  du  XV'  siêele. 
Notes  et  gloses  dans  les  marges,  de  la  môme  êei-iturc  (pie  le  1 
texte.  Format  ?83X214  nini.  Reliure  de  parelieTuin. 

Ce  manuwerit  contient  : 

1  De  la  prouidi'nria  dcuinal. 

2  Di:  la  clvmen<;ia. 

3  BiTuc  fnpilat,-ion  que  de  sus  dic/ioa  fnefecho. 

4  Libro  de  amoneMa(;ioneK  e  dotrinos. 

5  Lihro  de  las  stpHc  artcs  lilteralcs. 
Fol.  1.  Préface  d'Atonso  de  Cartagena  an  roi  de  Casti!le:l 

H  Quand  dulçe  os  la  i,-ien(;ia  niiiy  eatolico  principe. . .  » 
I.  Fol.  2  v".  F,.v])licit  :  «  la  entrodu(;ion  seguente.  w 
Même  feuillet  :  Introdnrion  u  Ue  la  prouidençia  deumal 

muclios  sonlosque  (ablaron  asy  catolieos  eomo  gentilea...u 
Fol.  4.  Explicit:  «  (juando  conbatyr  nos  (julsiere  incli-rj 

nemos  la  oreja  e  eseucliemos  a  Seneea.   » 
Seneca  a  Ludlo  :  «  Preginitaste  me  Lut;i!o  pues  el  mundol 

se  rrige  por  la  prouidençia  de  Uios  porque  acaes^en  muebos  1 

maies...  » 


XVI.    SKNKQUR  121 

Fol.  20.  lv\pli('it  :  w  con  la  lanra  de  la  rrazon  diziendo 
asy.  »  Lo  livre  I  compte  16  chapitres.  A  la  suite  et  sans 
<»\'pli(*it  spécial  commence  le  livre  II  :  Senrca  a  Ser^erw  : 
<(  Piiedo  con  rrazon  dezir  o  Seuero  (jik*.  . .  » 

Fol.  45.  lv\plicit  :  ((  d(»  la  rrepuhlica  e  del  linaje  luimanal  ». 
Le  livre  II  <'ompte  19  chapitres.  Ar/ui  se  araba  el  libro 
s(*f/itnclo  de  Senecrt  de  la  prouidencia  de  Dios  a  Si'veno. 

II.  Au-dessous:  Libro priniero  de  Luçio  Anneo  Seneca 
de  la  Cleinenria  al  enperador  AWo, 

Fol.  45  :  Prolofjo  en  la  trasiaçion.  Incii)it  :  «  Muchas  cosas 
son  prinçip(*  muy  esclarescido  (|ue  fazen  al  rrey . . .  » 

Fol.  47.  lv\plicit  :  «  la  yntroducion  cpie  se  sygue.  »  Suit 
l'introduction  du  traducteur:  «  [D]os  libros  Hzo  Seneca  de 
la  clemencia  amos  vntitulados  a  Nero. . .  » 

Fol.  47.Explicit:  «labre  Seneca  sus  floreaduras.  »  Seneca 
al  enperador^  Nero,  Capitulo  primero. 

Fol.  49.  Incipit  :  «  Aeorde  de  te  escriuir  o  Nero  Çesar  de 
la  virtud  ((ue  se  llama  clemencia. . .  » 

Fol.  80  \^:  «  de  tenplos  o  de  fuego  muy  grrande  e  gênerai. 
Ar/ni  se  acabn  el  libro  primero  de  Seneca  de  la  Clemencia 
;24  chapitres  . 

Au-dessous  :  Libro  sefjundo  de  Seneca  de  la  Clemencia 
al  enperador  Nero,  Introdurion:  ]\n  este  segundo  libro  de 
la  clemencia  aunque ...    » 

Fol.  31  v".  Explicit  :  u  que  en  ella  nos  quiso  dar  Se- 
nec;i.  »  Seneca  al  enperador  Nero  :  «  Una  palabra  que 
mienbra,  o  Nero  Çesar,  (jue  te  oy  me  apremio. . .  » 

Fol.  88  V".  Explicit  :  «  se  enderesce  e  torne  derecho. 
Aqui  se  acaba  el  serpindo libro  delà  Clemencia  de  Seneca  al 
enperador  Nero. 

III.  Suit  :  En  este  ([uaderno  estan  al(/nnas  declamaciones 
(jue Jueron  saradas  de  diuemos  lof/ares  del  original  de  las 
Declamaciones, 

Fol.  89.  ((  [\\\\\  iA  libro  d(*  las  D(»clamaciones  la  déclama- 
tion ((uarta  que  se  llama  la  (leclama(;ion  de  acpiel  cpie  con 
las  armas  que  tomo  d(»  la  sc^joltura  fue  vençedor.  Propone 
contra  el  acjuella  action  (pie  se  llama  del  sepulcro  of(Misado. 
E  el  caso  es  este  :  una  cibdat  auia  guerra  con  otra  e  un 
cauallero . .  »  » 


122  RIBLIOTIÎKQUE  DU   MARQUIS  PE  SANTILLANE 

Fol.  145  v".  Kxpli(*it  :  a  o  nin  ongana  a  otro  nin  ella  es 
cnganada.  )> 

Fol.  146  :  Aqui  se  acaba  una  breue  copilaçion  de  algu^ 
nos  dichos  de  Seneca  sacculos  de  una  grant  copilctçion  que 
de  sus  dichos  e  dotrinas  fuefeeha.  Efuevon  tornadds  de 
latin  en  lenguaje  castellano  por  mandado  del  muy  alto 
principe  e  t/iuy  poderoso  rey  e  seflor  nuestro  sefïor  el  rey. 
E  non  van  sytuadospor  ordenanra  por  quanto  fueron  acaso 
seyunt  que  cada  uno  en  leyendo  le  bien  paresçio,  E  ana- 
dieron  se  a  las  glosas  algunas  adiçiones  en  loa  logares  donde 
el  dirlio  senor  rey  mando. 

IV.  Fol.  147:  Lihro  de  Seneca  de  amonestamienios  e  do- 
trinas. ((  [N]on  liay  cosa  tan  mortal  a  los  yngonios  humano» 
coino  la  luxLiria.  » 

Fol.  155  v^.  rA'plicit  :  «  tu  abstinonçia  de  las  viandas 
suzia  e  vil.  »  Aqui  se  acaba  el  libro  de  los  amones- 
iamientos  e  doctrinas,  e  comienra  el  libro  de  las  syete 
arfes  libérales  en  que  muestra  Seneca,  fablando  de  cada 
una  délias,  que  non  ponen  en  nuestr^o  coraçon  la  cirtud 
mas  aparejan  le  para  la  rresçehir. 

V.  Fol.  156  :  Libro  de  las  syete  artes  libérales.  «  [DJoseas 
sahor  cjuc  es  lo  que  me  paresçc  de  los  estudios  liJ)ei^Ies  c 
para  désir  te  verdat. . .  »  ^ 

Fol.  167  V".  Kxplieit  :  «  mas  nun  dixieron  cpie  non  pode- 
mos  salxT,  que  non  sahemos  nada.  » 

Aqui  se  acaba  el  libro  de  Seneca  que  llaman  de  las  artes 
libérales, 

L(»s  notes  et  les  gloses  de  ces  textes  sont  intéressantes  ; 
elles  donnent  des  renseignements  sur  les  jeux,  les  coutumes, 
I(»  droit  et  Thistoire,  elles  confirment  la  sûreté  et  Tétendue 
de  Tcrudition  de  l'évèque  de  Burgos,  si  célèbre  et  si  admiré 
au  XV*'  siècle. 

G 

(Kocam.  N"  19H;  Hiblioth.  Nat  Madrid,  li -55) 

Sénèque,  Œuvres  diverses.  En  castillan. 

Manuscrit  de  223  feuillets,  papier,  les  premiers  feuillets 
sont  très  abîmés  par  Thumidité,  folioté  avec  soin  jusqu'au 


XVI.    SKNtoUF.  123 

fol.  87;  h  partir  do  co  fouillot  nno  orrour  so  glisse  dans  la 
lîumf^ration,  le  fol.  88  porte  le  n"  89,  or,  lien  n'est  omis 
dans  le  texte;  il  y  a  donc  omission  du  n"  88,  cette  faute 
d'une  unité  court  jus(|u'au  fol.  200,  c'est-à-dire  199  oîi  la 
foliotation  cesse  tout  à  fait.  Iv'iiture  du  XV''  siècle,  ru- 
briques et  initiales  ornées.  Format  283X210  mm.  Reliure 
moderne  en  basane  à  filets  d'or.  Les  2  premiers  feuillets  sont 
ocvupés  pour  un<*  table  très  détaillée.  Ce  manuscrit  est  en 
tout  pareil  au  ms.  Ii-58,  c/(*st  pour(|Uoi  nous  ne  parlerons 
ici  que  des  traités  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  l'autre 
manuscrit,  et  nous  nous  contenterons  d'énumérer  ceux  que 
nous  avons  déjà  déciits.  Dans  les  d(»u\  textes,  c'est  à  la 
version  d'Alonso  de  Cartag(Mia  avec  s(\s  p:loses  ot  ses  com- 
mentaires que  nous  avons  affaire. 

Fol.  3:  A(fui  comienrn  el  lihvo  de  Seneka  qiio  es  llainndo 
De  Vita  beat  a. 

Prologue  dédicatoin^  : 

Incipit  :  a  Si  los  bienes  mundanos  pi'încipe  muy  poderoso 
pueden  dar  bienandanca ...  » 

Fol.  4  V^.  Explicit:  «  que  la  yntroduçion  que  se  signe 
dira.   » 

Prologue  du  tniducteur  :  a  Grande  cuydado  pusieron  los 
sabios  gentiles  en  catar  quai  era  el  mayor  bien. . .  » 

Fol.  6.  Explicit  :  «  quantoa  este  fin  le  podemosoyr.  » 

Texte,  incipit  :  «  Todos  desean  o  Galion  bermano  ))iuir 
bienauenturàdamente. .  .  » 

Fol.  49.  Kxplicit  :  «  Pues  en  todaslas  mares,  por  la  mayor 
parte,  sobreuiene  algunas  vezes  tormentn.  »  Aqiii  se  acaha 
el  If'bro  de    Vita  hcata. 

Fol.  49  v>-98  :c'est-à-dire  97',  2  Libros  de  la  Prow- 
dentia  de  Dios. 

Fol.  98-138  ic'est-à-(lir(^  137).  2  Libres  de  la  Cle- 
menria. 

Fol.  138-150  (149).  IJbro  de  hfs  Artes  libérales. 

Fol.  150  v*'-158  v^  (157),  Libro  de  Amonestamientos  e 
doetrinas . 

Fol.  158-221,  Breue  copilarion  de  atgnnos  diclios  de 
Seneca  (nous  (empruntons  ce  titre  au  ms.  li-58  . 

L'ordre  de  cette  brève  compilation  n'est  pas  absolumojit 
le  même  dans  les  deux  manuscrits.  Dans  le  ms.  Ii-55  il  v  a 


124  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

dos  erreurs  dans  Tordre  des  feuillets  qui  rendent  la  col- 
lation difficile,  mais  le  contenu  de  cette  partie  des  deux 
manuscrits  est  le  même,  et  c'est  la  même  traduction. 

Fol.  221-224  v"*.  De  quatro  virtudes. 

Fol.  221  :  «Do  las  espeçias  de  quatro  virtudes por  senten- 
ciasdo  muchos  sabiosson  definidas  por  las  [quales]  el  animo 
umano  afeytado  pueda  a  honostidad  allegar»  {sic). 

Fol.  224  V"  (en  réalité  223  \^),  l^'.xplicit:  «en  lasaduersy- 
dades  firme  en  las  virtudes  del  anima.  Fin  »  (Cf.  la  notice 
du  ms.  Ii-64,  VI).  Les  quatre  derniers  mots  sont  de  la 
main  (|ui  dans  le  texte  a  fîiit  par  endroits  des  retouches. 

Il 

rOsuna  :  IMut.  V.  Lit.  N,  n"  12;  Rocam.  n»  191;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-8(>) 

Sknèque,  De  Vitaheata,  Kn  castillan. 

Manuscrit  de  34  feuillots,  papier,  nombre  irrégulier  de 
lignes.  Fcrituro  du  XV*  siècle.  Grandes  marges,  notes  et 
gloses,  pas  de  rubriques,  mais  des  initiales  et  des  lettrines 
en  couleur.  Format  286^216  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Ce  manuscrit  contient  le  De  Vita  heata  en  castillan. 
C'(»st  la  traduction  d'Alonso  do  Cartagena  que  nous  avons 
déjà  examinée  dans  le  manuscrit  Ii-55. 

Fol.  1.  Prologue-dédicace  au  roi. 

Im)1.  2.  Prologue  du  traducteur. 

Fol.  3.  Incipit  :  «  Todos  desoan  o  Galion  hermano  beuir 
bionauenturadamente. . .  » 

L'ol.  34  v°.  L(»  traité  inachevé  (init  par  :  «  e  esto  pares(;e 
bien  por(|U(*  F[)iarro  (\\w  fuo  ol  principal.  ») 


Sknkqik,  De  Morihns,  Kn  castillan  (Cf.  notice  XIV,n"ir. 

Tr(((l licteurs  et  lirtdiwtions  de  Sénè(/ne  en  Espaf/ne 

Sénécpie  (^st  une  dos  grandes  autorités   du    moyen  âge 
espagnol,  on  le  cite  partout  et  à  propos  de  tout.  A  son  mé- 


XVI.    SÉNÈQUE  \2T) 

rite  propre  s'ajoute  l'aiiréole  patrioticjue  (|ue  lui  vnut  sa 
naissance  à  Cordoue.  De  même  ((ucî  Lucain,  son  neveu,  Sê- 
nècjue  est  considéré  comme  Ivspagnol  1).  Les  (luivres  du 
stoïcien  sont  dans  toutes  les  bibIiotliè(jues,  souvent  on  les 
y  trouve  à  plusieurs  exemplaires  et  en  (juatre  langues  : 
en  lutin,  en  italien,  en  castillan  et  en  catalan  2).  Les  plus 
anciennes  traductions  castillanes  de  cet  auteur  conservées 
à  Madrid  et  à  l'Escurial  ont  été  exécutées  au  XV*'  siècle 
pour  les  rois  Jean  II  et  Henri  IV,  pour  Fernan  Perez  de 
Guzman,  et  une  ancienne  version  a  été  retouchée  pour  dofla 
Inès  de  Torres,  femme  de  Louis  de  Guzman,  grand-maitre 
de  Calatrava.  Dès  les  premiers  temps  de  l'imprimerie,  les 
éditions  de  Sénèque  abondent  :  Séville,  Médina  del  Campo, 
Zaraora,  Tolède,  Alcalâde  llenares  et  Anvers  en  ont  fourni. 
La  Catîilogne  avait  précédé  de  quelques  années  la  Castille. 
Kn  effet,  Villanueva  (VVa/yc,  XVIII,  210),  cite  un  manus- 
crit du  XI  V<^  siècle  contenant  une  version  catalane  de  VEr/-- 
positio  des  ouvrages  de  Sénèque  par  le  dominicain  Lucas 
Manelli(3).  Du  XIV^  siècle  aussi  date  la  traduction  des  dix 
tragédies  de  Sénècjuc  faite  i)ar  Anton  Vilaragut  et  dont 
une  partie  seulement  nous  est  parvenue.  Antoni  Canals 
traduit  entre  1393  et  140G  le  De  Prorû/cntiff,  Le  Sumari  de 
Senecn  de  Père  Mollâ  est  de  la  fin  du  XI V^  siècle  ou  du 
commencement  du  XV'',  et  TEscurial  conserve  dans  un  ma- 
nuscrit du  XV*  siècle  une  traduction  catalane  des  Afora/m. 
KnHn,  les  lettres  du  stoïcien  furent  traduites  du  français  en 
Ciitalan  :  «  translatades  de  lati  en  franccs,  e  puys  de  frances 


1.  Rodriguez  de  Castro  :  BihlûUeca  ospfuiola^  t.  II,  p.  32-62. 

2.  Le  prince  de  Viane  j)()ssédait  une  traduction  fraïK-aise  des  Lettres 
à  Lucille  :  «  Epistohi»  Seneca»  en  frances  (les  epistoles  de  Seneca.  en  pa- 
per,  no  acabades).  »  Cf.  G.  Destleviscs  du  Dczert,  Don  Carlos  d'Arof/on^ 
appendice  XV,  p.  453.  Les  nicMucs  lettj:es,  en  fiançais  également,  sont 
mentionnées  sous  le  n"18  du  catalogue  delà  Ribliothèciue  du  connétable 
de  Portugal  Don  l'edro.  Cf.  A.  Balaguery  Morino,  D.  Pedro  ri  condr- 
staldc  de  Portu<i(tl,  Gerona,  1881,  p.  23. 

3.  Villanueva  et  Kubio  v  Llucli  font  de  «  fiai-o  Luchas  »  un  Catalan  ; 
c'est  M.  Morel-Fatio  qui  a  rc<^'onnu  en  lui  le  dominicain  Luc^s  Manelli, 
auteur  d'une  «  Exposition  »>  latine  des  lettres  de  Sénèque  et  de  sa  phi- 
losophie morale.  Cf.  Grundriss  der  Roniunisrhcn  Philologie  de  Gtohetf 
IIBand,  2Abt.,  p.  103. 


126 


BIBLIOTHÈQDE   DU   MARQUIS   DE   SANTTLLANE 


(.*n  cullial&i  I).  »  hee  truilu<'tinn8  ciisIillaiK-«  du  XV* 
pcuvpiit  se  iltvîser  en  cini)  groujien  )ini)(.-i(>;tu\  : 

1"  Les  Iraduetions  dues  à  Alonso  de  Cartagoiia.  i>véc|i»o  I 
de  liurgos. 

3"  Celles  qu'a  faites  Pedro  Diaz  de  Tolède. 

3"  Celle  (|iie  fit  exécuter  IVi-ez  de  Gu/inan. 

4*  La  e^ipie  d'une  aneieiiue  version  du    Ih-  It-n,   i<*-riUi  \ 
piir  Fr.  Gonzalo  et  corrigée  d'apié»  IViriginal  latin  jBirNufci 
de  Guzman. 

5"  Vei-sious  dont  l'auteur  n'est  piis  eoniiu. 

I.  Alonso  de  Alinela,  disciple  et  serviteur  de  don  Alonso  «lu 
Cjutageiia,  nouî*  dit  daiit  son  Vnlrrîo  rfc  las  liistoriivi  tnie 
rèvc<|uc  »t  tornô  de  latin  fii  nuestro  \  ulgiir  doee  lîhr»>s  de 
Seneca  ofCf.  Amadorde  losRioi?,  (tf}ra«  '//■/  Mttrqm-M,  p.SÏS, 
et  Hintorin  critira.  t.  V'I,  p.  3:),  n.  I  .  Iji  ))!upart  dw  om-  , 
nu&crils  qui  nous  eonscrvcut  les  Iniduetîons  de  Sénèquo  ■ 
dues  à  don  AUniso  contiennent  : 

1.  De  la  Di'ila  bivnaceniura/lfi  idédiéau  roi  Jean  II). 

2.  Uhropriiwroilv  laprociilvnria  ilirinal  ) 
y.  IJhru  si'yiuiilii 

4.   IJhro  nrimi'rn  tlt-  la  riemi-mia    i  i>r.>ii>giio  a»  mi  Jean  il  J 
j.    Uhro  .s4-f/uini'>  /  ,i.,„  dt  »«p.ïiB. 

6.  Liijifj  */(■  li'SsifU-  tu-li:s  lilM-ntli-n 


k: 


•lopictto  r 


7.  Uhrit  dr  funoiifsfaiiu'i'ntus  c  dtUnnns. 

8.  IJhro  lie  ri'mcdiw  iimtra  ndvrrsnfortnmi. 

9.  tJbi'o  dv  Inn  ffuatro  cirfndrs  cardirinli'.s. 
Saut  im,\ (tas  i|uc  Ifjs   Déi-lainalimm  de  Mare,  MltfilfiKÎesà  1 

WD  fil»  peiidant  longtem]*,  ont  et**  Iraduit<«  r(.  GaJIardi». 
Enxayo.  t.  IV,  colonne  Hît9  .  sihis  le  tiliv  de  />(x  tUfltt- 
marioiu-s  y  m-nti-nriax  ron  stLs  ijlux'tx.  Dans  le  même  volume  J 
se  trouvent  au«eî  le  traité  Dt-  lu proridj-nria  dv  l)im  et  les  I 
livres  Dr  lu  rleiiw/icia.  D'autre  paît.  dau«  le  iimiiueci'it  lî-âS  j 
de  la  Bililiotli.Nat.de  M»dn<l,nouti  tntiivonKijueUjU<w«d4cla- 
lliations  tirées  de  l'original  des  Uêclamalioits  it. 


1 .  Nous  euiprimUins  (ses  îiidioUJuiiH  rdatîve!'  k  S<f  iièque  daiit  la  IHt£-   < 
mtuFc  uttaliiue,  ï  In  KiilalanUi-he LitUiniar  Je  M-  Mi^el-Fatin,  A 
le  GrumbÎM  (.Ct.  /.  c.  ii.  1U3,  104). 


XVI.    SÉNÈQUE 


127 


a-  miinitsi-rit  ne  L'i)iitiiMit([ue  des  tr.iîtt^s  tnidnits  par  Aliuisn 
di-  CcU'tagciiJi,  mius  [louvons  émcltie  riiypotlii'S»  i]ii(;  l«s 
Lh'riainationK  atiniiil  été  traduites  pîir  IVvéque  de  Buigos . 
I!  est  probable  aussi  qu'Almela  compta  c-omine  faisîint 
partie  des  douxe  livres  la  Bn-cc  nijiUttcion  (fe  alf/uiw-v  idchns 
lie  Scima  faite  pjir  !'êvê(|ue  pour  le  roi  Jeiui  II. 

l'eut-iinattrihiier  àAInnso  de  Ciirtagona  l'une  des  deux 
traduitions  des  Prorcrhioa  de  .Si-tiPca  Unmados  ciritm  y 
ivr/iidcs,  (jui  sont  anonymes?  Nous  en  reparlerona  tout  à 
I'heiire(l), 

II.  l'edrn  Diay.  de  Toledo,  cliapelaiii  du  UKU<|uis  de  San- 
tillane,  tnidiiit  et  eoinuientr  pour  le  roi  Jean  11.  les  soi-di- 
sant l'roriT/>ee  de  S^ni^que  et  le  Du  morihun.  Or,  nous  «i- 
viins  que  S«ni.'(]ue  n'est  pour  presque  rien  dans  les  ProrvHùa 
Svni'civ.  Quant  au  D<-  nion'hint,  il  n'est  ni  de  Sénéque,  ni 
de  Martin,  ùvèqtie  de  Itraya,  auijucl  un  lu  luuyteiupri  alliî- 

bué. 

III.  Fernun  Penv.  de  Guzman  lit  tj'aduircen  castillan  les 
Lettres  ù  Lucide  sur  la  traduction  italienne  faite  au  mia- 
inenceinent  du  XIV"  siùcle,  h  Florence,  par  oidre  d'un 
grand  uiareliiuid  de  cette  viilo,  Ricardo  Pétri  iVoir  ci-Ue«- 
8Us  les  notices  des  mas.  B,  llh  57  et  E,  KK-16  de  la  lii- 
bliotliéque  de  Madrid}.  Aniador  de  kis  Rios  (cf.  Obras  lU-/ 
Mtirqués,  p.  6.'i8)  ci-oit  que  la  traduction  des  épitrcs  de 
Sénèfiuc  pourmit  étiv  muvre  du  seigneur  de  Itiitres  lui- 
même.  Il  n'en  est  rien,  Feruan  Perez  de  Gu/inan  fit  sans 
doute  exi'futer  wtte  versiou  par  uu  de  ses  familiers 

C'est  encore  Aiiiador  de  los  Hios  [HUtoria  crUictt,  t.  V], 
p.  394,  uote  3)  qui  pfirle  d'une  tfîiduclîon  des  lettres  de 
Séni'que  due  à  Aljdionw.'  V  d'.Vragon.  Ses  preuves  se  ré- 
duisent à  deux  jtassages  du  Paiiormita  et  du  prince  de  Viane, 


1,  llodrigae«ilB('iiBlM(Ô»W('(rf.  (■»p.,t.  Il,  p. 48)  donne  la  lifîti?  !'ui\anio 
d(.'s>£uvr«i(]i.^S<.'niH)ue|ouàIui«ttribuLW,v'ue4parluid4nsd«iiiunu»cj-ilH 
de  l'Esourial  {tout  du  XV'  sii-cle)  i-l  triicluites,  dil-il,  pur  AlnuHO  di' 
OLFlagenii  :  '■  Ealaa  i>bras  son  :  Uw  libri);:  de  la  ritUi  Uirjiaccnlnrada  ;  de 
la  divina  praridenera  :  de  l<t  elfinenci^  :  de  lan  rrmedio»  dr  la  Jar- 
iuna  :  los  Prorcrbtos  y  doi'lriniin  :  el  tralado  dv  lit  gitcrra  !  ln.i  decld' 
madones  :  l'I  trutado  de  lux  sieli-  arles  liheriili'ii  I  cl  de  las  ifuatro  rir- 
imites .au'éimUn  If  «ua^apertW  r  M  dr  ta  ttmitMd  jr  dct  nmigo  eoino  se 
hado  nanttr  :  i/ ton  dichas  en  cl  nrlu  di-  tatavaitcria..  ii 


BIBLIOTHÈQUE  DU  MAHQUIS  DE  SANT1U.ANE 

il'où  il  n-sulte  (]Uc  le  ruï  iiimail  â  lire  les  lettres  à  Lm-ilir, 
rien  de  plus. 

IV.  Deux  manuscrits  de  l'Ksrurirtl  conservent  le  i?t'  /m 
c-n  HiNtillau.  Ces  deux  manuscrits  siint  du  XV"  siècle,  L'ua 
(le  II-N  8)  est  t^crit  sur  vclin  avec  grand  luxe  de  rubrique* 
et  de  eapitales  enluminées;  l'iiulrc  (le  lII-T-3i  est  plus  mo- 
deste, il  est  écrit  sur  papier,  et  la  |)l;ice  de  ses  aipilttles 
est  demeurée  lilandie.  Ces  deux  manuscrits  de  même  for- 
mat (gr.  in-1")  contiennent  le  même  texte.  Voici  comment 
les  mentionne  te  eutalogue  manuscrit  de  l'Kscurial  sous 
les  mots  Yra  et  TvaUuto  :  «  TniUtdo  de  la  ira  ij  snna  Irml. 
a!  rasl.  li  scrdcio  tiv  iiuvslrn  svfiur  i-l  rci/  D.  Sanclin  ; 
Eserito  en  papel,  à  inediados  del  siglo  XV.. .  Trntado  <h 
St-iu'ca  contra  la  ira  tj  nana,  Irasladuilo  ih-l  latin  por  Fr. 
Goit^alo  ij  corri'fjido  pur  A'uiio  d.v  Guz-inun.  l'^scrito  en 
papel,  ano  de  1445.  » 

Rodriguez  de  Castro  {BihlioL  ?.■*/;.,  t.  Il,  p.  45),  relève 
dans  le  ms.  III-T-3  le  nom  du  copiste  Pedro  de  Medîna  (1). 

La  traduction  est  |trécèdêe  d'une  sorte  de  préface  très 
intéressante,  dont  nous  donnons  des  fragments  dans  notre 
étude  sur  Nufto  de  Guxman  (Appendice  I).  De  cette  préface 
publiée  tout  entière  par  Rodiigue/  de  Castro  {toc.  ciV.), il 
résulte  clairement  qu'un  certain  Fmy  Gnnijalo,  cliapcluiu 
de  dona  Inès  de  Torres,  femme  de  I.uis  de  Gu/.man,  mallro 
de  Calatrava, /■cro/jm  le  De  Ira  sur  uneanciemie  traduction 
castillane.  Pcul-êtra  (îorrigea-t-il  un  jieu  l'ancienne  version 
déligurée  par  des  cojjistes  ignorants  et  fruit  du  labeur  d'un 
médiocre  humaniste,  mais  ce  devait  être  fort  insuffisant,  et 
de  profondes  altérations  de  texte  subsistaient,  puîs<)ueNiiao 
de  GuKman,  qui  paraît  être  l'auteur  de  cette  préface  et  y 
parle  à  la  première  iwrsonne,  prit  la  peine  de  revoir  cette 
veryion  et  d'en  corriger  la  forme,  comme  le  fond,  d'après  le 
texte  latin  de  Sénèque,  iju'il  dit  avoir  beiUicou]i  pratî<|Ué. 
Il  dit  aussi  (jue  cette  versi<in  est  si  défectueuse,  (|ue  pour 
l'améliorer  réellement  il  aurait  fallu  la  refaire  de  fond  en 
comble,  et  (pie,  ne  s'en  croyant  pa-s  capable,  il  a  fait  de  son 
mieux  pour  la  rendre  moins  obscure.  La  prétare  débute  par 


I 


A 


XVI.    SÉNÈQUE  129 

ces  mots:  Este  libro  cscriuio  fray  Gonçalo  siijicicnte  orto- 
Urafo.  Cette  déclaration,  conlirmée  par  les  explications  de 
Nuno  de  Guzman,  nous  paraît  sullisante  pour  refusera  fray 
Gonçalo  le  titr<î  de  traducteur  (jue  lui  accordent  le  cata- 
lop:ue  de  TKscurial  Castro,  /or.  rit,)  et  Ainador  de  los  Rios 
'Historiacritica,  t.  VI.  p.  34,  note  1  de  la  pnge  précédente). 
Fray  Gonçalo  a  copié  la  vieille  traduction  du  De  Ira  faite 
!cf.  ms.  III--T-3,  fol.  2\  al  pro  comun  de  todos  .senalada- 
mente  a  serairio  de  nnestro  seflor  el  Rey  don  Sanr/m  [IV 
de  Castilla],  Nous  ne  pouvons  apprécier  les  modifications 
subies  par  le  texte  de  la  versi(m  du  XIII"  siècle,  puisque 
nous  n'avons  connaissance  (jue  des  deux  manuscrits  dont 
nous  venons  de  parler,  cpii  contiennent  tous  deux  le  vifari- 
mento  du  XV«  siè<'le. 

Quant  à  Pedro  de  Médina,  faut-il  voir  en  lui  le  copiste  de 
Tancien  manuscrit  copié  et  un  peu  retouché  par  Gonçalo, 
ou  bien  a-t-il  été  le  copiste  du  manuscrit  lII-T-3? 

V.  Un  manuscrit  provenant  de  la  bibliothèque  de  Don 
Pascualde  Gayangos  Biblioth.  Nat.  Madrid,  cote  provisoire, 
n'^  108)  contient  une  traduction  castillane  de  r^ATroxoÀoxuvxwçi; 
de  Sénèque.  Fier  Candido  Decembri,  Tépitre  dédicatoire 
nous  l'apprend,  a  traduit  cet  ouvrage  en  italien  pour  l'offrir 
à  Nuno  de  Guzman  dont  il  fait  un  grand  éloge  (Cf.  Ap- 
{)endice  I).  Qui  est  Fauteur  de  la  version  castillane  de  ce 
Jueyo  de  Claudio  enperador  faite  sur  le  texte  italien  de 
Decembri?  Rien  ne  Tindicpie,  mais  il  est  permis  de  supposer 
que,  si  ce  n'est  pas  Nuno  lui-même,  c'est  un  de  ses  ser- 
viteurs. 

Dans  le  manuscrit  (jui  fait  partie  de  la  bibliothèque 
particulière  de  M.  de  Uhagôn,  nous  avons  trouvé  un  frag- 
ment d'un  centon  de  Senècpie  différent  des  Proverbia 
Senecaedii  Pedro  Diaz,  différent  aussi  des  Admonestaciones 
y  Doctrinas  de  révecpie  de  Rurgos.  La  bibliothècjue  de 
l'Escurial  conserv<»  dans  le  tonw  de  va/'ios^  II-S-13,  le 
même  traité  complet.  H  occupe  36  feuillets  et  porte  le  titre 
suivant  :  Los  P/'overhios  de  Senera  llaniados  vicios  y  vir- 
tudes.  Seulement  nous  avons  affaire  à  deux  traductions  diffé- 
rentes. Celle  du  manuscrit  de  TEscurial  a  un  tour  plus 
ancien,  quelque  chose  de  gauche  et   d  archaï(iue;  celle  du 

manuscrit  de  M.   de  Uhagôn  est  mieux  écrite  et  son  style 

9 


XVII 


VALKRK-MAXIMK 


A 


(Osuna:  Plut.    III.    Lit.   N,    n"  20;  Rocam.  N"  203  ;  Blblioth.  Nat. 

Madrid.  Keserv.  5'- 10) 

Valfre-Maxime.  Rn  italien. 

Manuscrit  de  173  feuillets,  plus  2  blancs  au  commence- 
ment et  1  à  la  lin.  Vélin.  Réglé  à  34  lignes.  Écriture  et 
ornementation  florentines  du  XV<^  siècle,  rubriques  et  lettres 
ornées.  Trace  de  deux  feuillets  blancs  coupés  à  la  fin. 
Format  325x330  mm.  Reliure  de  parchemin.  L'encadre- 
ment florentin  porte  les  quatre  heaumes,  la  devise  «  Dios  e 
Vos  ))  et  en  bas,  dans  une  couronne  de  laurier  et  sur  fond 
d'azur^  les  armes  du  marcjuis  de  Santillane  portant  :  Saice 
Ma/'ia  fjrada  phna. 

Titre:  Incominria  il  libro  di  Valcrio  Maximo  de  farti 
c  dviti  dcf/ni  di  nwnioria.  Ce  titre  est  écrit  en  capifciles 
d'or. 

Le  texte  commence  par  une  lettr(>  ornée  contenant  le 
portiîiit  de  Valère-Maxime,  son  livre  à  la  main  :  «  Li  facti 
e  li  (l(»cti  li  (luali  sono  degni  di  memoria  délia. . .  » 

Kxi)licit  :  ((  giusto  tormento  fue  costretto  d'essere  dato.  » 

Fol.  173.  Rubrique  en  capitîiles:  Finis —Finiscc  il nono 
et  ultinio  libro  di  Valcrio  Maai  mo  de  facti  e  decti  merno- 
revoli  ad.  Tiberio  Cesare.  —  Laus  Deo, 

Fol.  1-21  v^  livre  I  ;  fol.  11  v",  fin  du  livre  II  ;  fol.  60  v°, 
fin  du  livre  111  ;  fol.  80,  fin  du  livre  IV  ;  fol.  100  \\  fin 
du  livre  V;  fol.    119,  fin  du  livre  VI;    fol.   135,  fin  du 


XVII.    VALÈRE-MAXIME  133 

livre  VII;  fol.  153  v^  fin  du  livre  VIII  ;  fol.  173,  fin  du 
livre  IX  et  dernier. 

Tous  ces  livres  sont  précédés  d'une  table  rubriquéo  de 
leurs  chapitres,  et  suivis  d'un  explicit. 

Il  s'agit  ici  d'un  volgajij::^amenioh\onconnu  du  XIV*^  siècle 
attribué  à  Andréa  Lancia  et  publié  en  1867  à  Bologne,  par 
Roberto  de  Visiani  sous  ce  titre  :  De  fatti  e  detti  dcyni  di 
memoria  dclla  ciità  di  romn  e  délie  striante  ejenti;  testo  di 
linrjua  del  secolo  XIV  viscontrato  su  mol ti  codici  (Zam- 
brini,  /.  r.,  col.  1039  et  1040). 


B 


rOsuna:  Plut.  III. Lit.  N,  n"  1;  Rocam.  N''202;  Biblioth.  Nat.  Madrid 

KK-17) 

Valère-Maxime,  traduit  en  castillan  à  la  prière  du  roi 
Jean  P' de  Castille,parFray  AntoniCanalssur  la  version 
en  valencien  faite,  par  ce  même  Canals,  pour  don  Jacme 
d'Aragon,  cardinal  de  Sainte-Sabine,  évêque  de  Valence. 

Manuscrit  de  191  feuillets,  papier,  non  folioté,  à  deux 
colonnes.  Kcriture  de  la  première  moitié  du  XV^  siècle. 
Sans  rubriques  ni  capitales.  Quelques  notes  marginales. 
Format  394x280  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Lettre  d'envoi  du  cardinal,  évêque  de  Valence, 
aux  conseillers  de  la  ville  de  Barcelone  pour  leur  offrir  un 
exemplaire  du  Valère-Maxime,  traduit  à  sa  prière  par  frère 
Antoni  Canals. 

«  [M]uy  amados  amygos  como  nos,  estudiando  algunas 
vegadas.. .» 

Explicit:  «  Et  muy  caros  amigos  el  espiritu  santo  vos 
quiera  ténor  en  su  guarda.  Dada  en  Valen(;ia  priim^T)  dia  de 
deziembre  ano  del  nascimiento  del  nueslro  senor  Dios  de 
mill  e  CCC.XCV  anos.  » 

Suit  la  réponse  et  les  remerciements  des  Barcelonais  au 
cardinal. 

Fol.  1  v".  Lettre  du  traducteur  au  cardinal  Don  Javme. 

«  Al  muy  reuerendo  padre  en  Cristo  e  seilor  mio  muy 
alto.. .  »  Celte  lettre,  comme  l(\s  précédentes,  est  connue  et 


134  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

a  (>té  en  partie  publiée  (Morel-Fatio,CV/^a/o<7//6'  da^  rnss,  espa- 
gnols, p.  42'.  Relevons  cependant  au  fol.  2  R,  le  passage 
suivant  :  «  Por  que  yo  a  mandamiento  de  vuestra  senoria  o 
lo  traydo  \\q]  latiin  en  nuestra  aeostumbrada  lengua 
materna  valenciana,  asy  breue  coino  pud(?,  ya  sea  ((ue  otros 
lo  ayan  tniydo  d(»  latini  en  ronianee  catalan.  »  Mt  plus 
loin^  parlant  du  style  dilîus  de  son  auteur  et  de  la  longueur 
de  ses  récits,  il  ajoute  :  «  Considère  que,  por  tirar  enojo  e 
por  satisfazeren  el  tiernpo  auenideroa  losentendiinientosde 
niuchos.  traxese  (»1  dicho  Valerio  e  lo  coinprendiese  en 
breue  tractado  pros(»gui<MKlo  las  estorias  segund  la  sentencia 
literal  acostandom<»  al  testo  asy  tan  cerca  como  pudo  mi  poca 
suficiencia.  » 

Kxplicit  :  «  en  continua  simidat  poi*  hiengos  tiempos 
prosperando.  Amen.  » 

Fol.  4  V".  Texte.  Incipit  :  «  Por  socorr(»r  y  ayudar  al  ird- 
bajo  de  los  ornes.  . .  » 

Fol.  lui.  Ivxplicit:  «  d(*l  dicho  Cesai'  (jue  biue  on  fama  y 
en  gloria  por  sicmpre  jamas.  » 

Este  lihro  es  ncahadn,  dios  ayn  looi*  ij  huen  fjrado. 
Amen.  Qnis  srrijtsit  scrihat  sempe/'  en  m  domino  hiitat. 

Sur  Antoni  Canals,  voycv  Antonio-Baycr  liihl.  hisp. 
rc///.v,  II,  178,  189,  237). 

L(*  succcs  de  Valère-Maximc*  en  Mspa.Grnf*  a  été  (N)nsidé- 
rabl(\  On  a  vu  (pic  fiér<*  Antoni  Canals  pailr»  de  vrrsicms 
catalanes,  perdues,  antéricuies  à  la  sicMinc  De  nonibi'<Mix 
manuscrits  nous  conservent  l<»s  vci'sions  valcncicnnc  et  cas- 
tillani*  du  savant  dominicain,  <|ui  n'ont  pas  <"'t<'*  impriméi^s. 

Par  contre,  dés  1493,  parut  à  Saiagossc,  pai'h^  soins  d(» 
Paul  IIuiiis,  une  version  castillane  de  X'alere-Maxime,  faite 
vers  1167,  par  Mossen  Hugo  de  Uiiii^s,  grand  s('ign<*ur 
diplomat(»,  (pii  tiavailla  sur  la  v<»rsi')n  franeais<'  de  Simon 
de  Hesdin. 

(Pellicer,  Ensayo,  p.  85;  Latass;i  et  Gome/  Criel, 
Bihiiot.  de  Esrrif.  Anif/oneses^  t.  III,  p.  29*5  . 


FLAVIUS   JOSKPI 


(Rocam-  a'  137  ;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Hli-T7J 
Flavius  Josèpiie  :  Antiquitatea  Judaicae.  L-'ji  kitin. 

Maiiusirit  do  198  feuillets,  plue  2  blancs  à  la  tin,  vélin, 
folioU',  ri'glé  à  47  lignes.  Kcriture  du  XV*  siècle,  ii  deux 
coloiines.  Pas  do  rubriques,  lettre*  ornées,  enwidremontsen 
or  lit  i-oiileurs,  IcttrincH  et  capitales.  Format  287X;gl5nim. 
Roliuro  mnilerne, 

Fdl.  1.  lùiciidroinent  d'orncmontation  ita-lienno,  dans  lo 
i)aiHif'iiii  infi'rieur,  une  couronne  de  laurier  encadrant  un 
(■'(■Il  d'armes  surmonté  d'une  mitre  d'abbé  (d'argent,  à 
3  bandes  (uidées  d'azur,'.  Colonne  A  ;  table  du  premier 
livre;  en  marge  <iuelques  notes. 

Incipit  :  Il  I-storiam  con^cnlicre  disponentibuK  non  unam 


Le  feuillet  156  est  blanc;  on  y  lit  au  recto  ;  h  Nibi! 
déficit  error  fuit  scriptoris,  n 

Fol.  198  V".  Kxplicit  :  «  Aliud  facere  permitemur  aliud 
proiiibeniur.   d  Finis  eut  huic   lihro,  t/hria  ri  laitn  l/n'sit. 

C/iriKlo. 


XIX 


LUGAIN 


(Rocam.  152;  Riblioth.  Xat.  Madrid,  Ii-66) 

M.  A.  LuCAîN  :  La  PharsaU\  En  latin. 

Manuscrit  de  101  feuillets,  vélin,  non  folioté,  réglé  à 
41  lignes  à  la  fin,  au  commencement  nombre  irrégulier 
de  vers  par  page.  Écriture  italienne  du  XV®  siècle  assez 
différente  au  commencement  et  à  la  fin  du  poème.  Ni  titres, 
ni  capitales,  des  numéros  au  haut  des  feuillets  indiquent  les 
livres.  C'est  un  palimpseste.  Format  :  342  X  250  mm. 
Reliure  de  Binet  aux  initiales  du  Duc.  Au  dos  :  M.  Ann, 
Lucani  Pliarsalia, 

Le  feuillet  1  est  occupé  par  un  fragment  de  traité  juri^ 
di(iuc  écrit  en  latin  dont  les  marges  sont  criblées  de  notes; 
le  texte  comme  les  notes  sont  d'une  écriture  de  la  lin  du 
XIl^  siècle. 

Los  il.  2-101  V"  conti(Minent  la  P/tarsa/e  de  Lucain  en 
latin,  écriture  du  XV'"  siècle;  ce  texte  est  glosé  en  marge 
et  entre  les  lignes  jus(iu'au  fol.  58  v'*.  Le  texte  est  précédé 
de  la  fameuse  épitaphe  de  Lucain  : 

((  [Cjorduba  me  genuit,  rapuit  Nero,  prelia  dixi.  » 

Même  feuill(H,  ligne  5.  Incipit  :  «  [B]ella  per  Emathios 
plus  (juam  ciuillia  campos.  w 

Fol.  101  v«.  Explicit  du  livre  X  et  de  tout  le  poème  : 

((  Obsedit  mûris  calcantem  nienia  magnum.  Finito 
Ubro,  sit  laus  et  (/lort'rr  cristo.  Amen,  )) 

Au  fol.  2,  dans  la  marge  du  haut  nous  lisons  ces  mots  dont 
récriture  indique  rextréme  fin  du  XV®  siècle  ou  le  com- 


XIX.    LUC  AIN  137 

raencement  du  XVI*  siècle  :  «  Ad  usum  fratris  Lodouici  do 
Vicentia.  » 

Ce  manuscrit,  ainsi  que  nousTavons  indiqué  ci-dessus,  est 
un  palimpseste.  Le  fol.  1  contient  un  texte  juridique  du 
XIIP  siècle,  écrit  sur  deux  colonnes  avec  titre  en  rouge 
et  commentaire.  Ce  feuillet  était  d'un  format  plus  grand 
que  celui  du  ins.  Ii-66,  il  a  été  mutilé,  le  texte  coupé  en 
luiut  en  fait  foi.  Un  examen  attentif  nous  a  permis  de  recon- 
naître que  la  Pliarsale  a  été  écrite  sur  quatre  différentes 
sortes  de  feuillets.  D'abord  des  feuillets  neufs  et  seconde- 
ment des  feuillets  écrits  qu'on  a  grattés  très  habilement,  et 
dont  la  lecture,  diflicile  toujours,  est  par  endroits  impossible. 
Nous  indiquons  par  la  lettre  A  les  feuillets  frères  du 
fol.  1.  écriture  du  XIIP  siècle.  Par  la  lettre  B  les  feuillets 
qui  portaient  un  texte  latin,  écriture  du  XIV*^  siècle  sur 
deux  colonnes;  ces  feuillets-là  sont  placés  à  l'en  vers. 
Enfin,  la  lettre  C  désigne  des  feuillets  portant  des  actes 
notariés  du  XIV®  siècle  avec  souscriptions  et  seings  manuels 
de  notaires;  ces  feuillets  ont  été  tellement  frottés  à  la  pierre 
ponce  qu'ils  sont  à  peu  près  indéchiffrables. 

A.  Fol.  1,  4, 5,  6,  7,  28,  29,30,  31,  34,  35,  36,  37,  41,  42, 
43,  44,  45,  46. 

B.  Fol.  32,  33,47. 

C.  Fol.  2,  3,  8,  9,  38,  39,  48,  49,  96. 

Le  feuillet  40  a  été  tellement  gratté  qu'on  ne  peut  le 
classer,  il  en  est  de  même  pour  les  feuillets  87,  94,  95  et 
101. 

Amador  de  los  Rios  n'a  pas  reconnu  la  nature  de  ce 
manuscrit  (Ohra^s  dcl  Marqués^  p.  620,  §  69).  Il  émet  l'hy- 
potlièse,  que  d'ailleurs  rien  ne  justifie,  (pie  les  notes  mar- 
ginales et  interlinéaires  qui  accompagnent  le  texte  de  Lucain 
jusqu'au  feuillet  58  v",  pourraient  être  de  la  main  du 
Marquis;  et  il  en  tire  la  conclusion  que  si  ces  notes  étaient 
du  Marquis,  elles  prouveraient  que  le  latin  ne  lui  était  [as 
aussi  étranger  ([u'on  Ta  dit.  Sans  doute,  mais  ces  notes 
ne  sont  pas  de  la  main  du  Marquis.  Du  reste,  comme  lin- 
(lir|ue  la  note  de  propriété  relevée  ci-dessus,  ce  manuscrit 
na  pas  faitpaitie  du  premier  noyau  de  la  bi])Iiothè(jue  de 
Guadalajara. 


138  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


(Osuna  :  Plut.  II.  Lit.  M,  n"  33) 
LuCAiN.  Manuscrit  perdu. 

Amador  de  los  Rios  dans  sa  liihlioteca  (loi  marqués  de 
Santillana  [Ohms  del  Mnrquôs,  p.  621),  mentionne  un 
manuscrit  italien  du  XV"  siècle,  aujourd'hui  perdu  et  que 
José  Maria  Rocamora  n'indique  pas  dans  son  Catàlogo 
ahrevindo  de  los  manuscrit  os  de  la  hiblioteva  del  E.rrmo, 
Sefior  Dwjue  de  Osuna.  (?e  manuscrit  portait  sur  son 
premier  feuillet  un  encadrement  luxueux,  très  proba- 
blement de  style  florentin,  avec  les  lieaumes,  la  devise  et 
les  armes  .du  Manjuis.  T/ccriture  en  était  très  soignée  et 
sans  doute  sem])lable  à  celle  des  autres  manuscrits  italiens 
de  grand  hixe  que  nous  avons  décrits.  Los  Rios  transcrit  la 
rubri(|ue  initiale  et  l'explicit  de  ce  volume:  Ineomincia  il 
primo  lihro  di  Lucano  de  facti  di  Homo  et  di  Puf/lia  et 
di  ('esare,  tradnrto  di  latino  verso  in  prosa  volf/are,  — 
Finito  é  il  decimo  et  nitimo  lihro  di  Lucano  traducto  di 
latino  in  roh/are.  » 

Ce  manuscrit,  ])rol)abI(»ment  écrit  et  (Miluminé  à  FlonMice, 
contenait  sans  doute  la  même  version  italienne  de  la  P/m/'.wa/t* 
({ue  renferme  le  manuscrit  Ricciirdien  n"  1548,  (|ui  semble 
être  la  seule  ancienne  version  du  poème  de  Lucain  en  langue 
italienne'.  Ce  manuscrit  est  écrit  sur  papier  au  XIV® siècle, 

1.  M.  K.  (i.  Parodi,  dans  sa  savante  ctiido  intitulée  :  /.^.s7orï>  rf( 
Coaarc  nrlhr  Irticraturd  it<iH<i.n(i  dci  priini  scculi,  dit  ce  qui  suit,  après 
avoir  longuement  traité  des  versions  italiennes  des  Faits  des  Homains: 
((  Ma  elle  fuori  délia  cerchia  dei  dotti  essa  (c'est-à-dire  la  P/tarsalr) 
godesse  di  molta  poi)olarità,  certo  non  basta  a  provare  ï  uso  che  ne 
fecero  Armannino  e  V  ignolo  autore  del  poenia  in  ottave;  ment  1*0  una 
prova  in  contrario,  negativa  ma  assai  importante,  abbiamo  nel  fatto 
che  nessuna  tradnzione  délia  Fai»saglia  ci  puo  ofîrire  la  nostra  lettera- 
tura  dei  primi  secoli.  Ma  a  distogliere  ognuno  dell' opéra,  certo  non 
agevole  ma  non  priva  nepj)ured'allettAmenti,  non  avrà  par  nuUa  contri- 
buit^)  il  romanzo  IrancescV  Xoi  credianio  di  si,  giacche  osso  .stosso  si 
presentava  come  una  traduzionedi  Lucano.  del  quale  una  dclle  sue  parti 


\  XIX.    LUCAIN  139 

c'est  un  exemplaire  ordinaire;  au  verso  de  son  dernierfeuiilet 
on  lit  la  date  1361  (Cf.  Ministcro  délia  Publica  Istru^ione  : 
Indici  e  catalorj/n  XV,  I  manoscritti  dclla  R.  Biblioteca 
Riccardiana  di  Firerue,  Vol.  I,  facs.  7,  p.  545,  Rome,  1897). 


G. 

(Osuna:  Plut.  III.  Lit.  N,  n*  2;  Rocam.  N"  15:h  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  KK-15) 

Lucain:  La  Phavsale.  Imi  castillan. 

Manuscrit  de  181  feuillets,  papier  et  vélin,'  folioté,  nombre 
irrégulier  de  lignes.  Ecriture  du  XV^  siècle,  à  deux  colonnes, 
titres  en  rouge,  onciales  en  tête  des  chapitres.  Format  : 
398  X  285  mm.  Reliure  d<^  parchemin.  Les  feuillets  1  et  2 
.sont  occupés  par  la  table  des  troisième,  quatrième  et  cin- 
quième livres.  Kt  comme  la  foliotation,  qui  est  ancienne, 
indique  comme  premier  feuillet  celui  où  se  trouve  la  table 
du  livre  III,  nous  en  concluons  que  la  table  du  livre  P' 
doit  manquer  depuis  longtemps.  Examinons  les  rubriques 
de  ces  deux  premiers  feuillets  de  tables  : 

Aqui  se  comiençan  los  titulos  det  icvçero  libro  que  fi^o 
Lticano  Marjneo. 

Aqni  se  acaba  et  terçero  libro  de  Lucano  Mar/neo  en  que 
fabla  de  las  rra^ones  de  la  estoria  de  Julio  Çesar  e  de 
Ponpeo, 

Dans  toutes  ces  rubriciues  nous  trouvons  la  forme  Magneo, 
qui  n'est  autre  chose,  pensons-nous,  qu'une  contraction  de 
M.  Annaeus.  Amador  de  los  Rios  (Obr^as  del  Alarqués, 
p.  621,  §  69)  a  déjà  fait  cette  remarque.  Inigo  Lopez  de 
Mendoza  dans  ses  vers  sur  la  mort  de  Don  Enri(iue  de  Vil- 
lena  s'écrie  : 

Perdimos  à  Livio  é  al  Mantuano, 
Macrobio,  Valcrio,  Salustio,  Marjneo, 


di  gran  lunga  la  più  vasUa  o  lapiù  oonsidcrcvole  [X)rtava  anche  il  nome» 
(Studj  di  Fi/olof/ia  Romança  public,  da  Evncsto  Monnet,  Fase.  11, 
p.  495).  Le  manuscrit  Riccardien  1548,  donne  un  démenti  à  cette  asser- 
tion. 


140  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

C'est  Lucain  qu'il  veut  dire  et  naturellement  on  est  tenté 
de  penser  que  c'est  le  manuscrit  même  que  nous  étudions 
qui  lui  a  fourni  ce  nom. 

Fol.  3.  Encadrement,  avec,  dans  la  colonne  A,  une  ini- 
tiale élégante  sur  fond  d'or,  qui  commence  un  court  résumé 
de  l'ouvrage. 

((  Este  libro  fizo  en  latyn  Lucano  un  sabio  de  Espafla 
que  fue  natural  de  la  çibdat  de  Cordoua.  » 

Colonne  B.  Incipit  :  «  Aqui  dezimos  las  batallas  rro- 
manas ...» 

Nous  ne  trouvons  aucune  indication  sur  le  traducteur.  Le 
manuscrit  contient  les  dix  livres  complets,  il  ne  manque  au 
volume  que  la  table  du  livre  1®'. 

Fol.  181  A.  Explicit  :  «  los  muros  abiertos.  »  Ce  dernier 
feuillet  a  été  coupé  en  large  et  rapiécé. 

Livres  :  I,  Fol.  3-15  v*^  A,  suividela  tiibledes  chapitres 
du  livre  II. 

II.  Fol.  16-29  v«A. 

iLes  tables   des  livres  III,  IV, 
et  V  occupent,  nous  l'avons 
vu,  les  deux  premiers  feuil- 
{      lets  du  texte. 

V.  Fol.  GO  v«  A-79  A,    suivi  de  la  table  du  livre  VI. 

VI.  Fol.  79   B-94  v<>  B,  suivi  de  la  table  du  livre  VII. 

VII.  Fol.  95  A-113  v«  B,    suivi  de  la  table  du  livre  VIII. 

VIII.  Fol.  111  A-136  v«  B,  suivi  de  la  table  du  livre  IX. 

IX.  Fol.  137-146  B,  suivi  de  la  table  du  livre  X. 

X.  Fol.  146  v*^  A-181  A. 

Ainador  de  los  Rios  {Historia  critica,  t.  VI,  p.  21, 
note  1)  insinue,  sans  donner  pour  cela  aucune  raison  ac- 
ceptable, (|u'il  en  aurait  été  de  ce  Lucain  comme  du  Valère- 
Maxime  d(>  Canals,  qui  passa  du  latin  en  catalan.  Or,  rien 
n'autorise  cette  hypothèse;  on  ne  connaît  pas,  jus(|u'ici, 
d'ancienne  v(M\sion  catalane  de  Lucain. 


XX 


FUONÏIN 


A 


(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N,  n'^  16;  Rocam.  N"  115;  Biblioth.  Nat., 

Madrid,  Ii-27) 

Sext.  Julius  Frontinus.  En  castillan. 

Manuscrit  de  55  feuillets,  plus  1  blanc  à  la  fin,  papier, 
folioté.  Ecriture  du  XV«  siècle,  ni  rubriques,  ni  capitales, 
places  en  blanc.  Format:  284X210  mm. Reliure  de  parclie- 
min. 

Incipit  :  Prolayo  (sic)  de  Sesto  lullio  Frontino  :  «  [A]lle- 
gueme  yo  a  ensenar  la  aiualleria  asi  como  uno  de  aquellos 
que  en  ella  estudiaron  et  pares<;eme  que  con  mi  trabajo 
satisfize  algunos ...» 

Le  prologue  finit  au  fol.  1,  la  t<ible  des  matières  le  suit. 
Uouvragc  est  divisé  en  trois  parties  ou  trois  livres  :  «  En 
el  primero  se  pornan  los  exemplos  que  pertenescen  an  te 
de  la  batalla  comen(;ada.  » 

«  En  el  segundo  lo  cjue  pertenesçe  a  la  batalla  mcsma  e 
abenin\ientos  e  posturas  que  en  ella  se  fazen.  » 

((  El  terçero  conterna  sotiles  enxenplos  para  çerarre  para 
fazer  leuantar  la  cerca.    » 

Fol.  15  v"*,  fin  du  livre  I  et  commencement  du  livre  II. 

Fol.  î}3  v%  fin  du  livre  II  et  commencement  du  livre  III. 

Fol.  55.  Explicit  :  «  E  vençieron  los  otra  vez  e  mataron 
muchosdellos.  Aqui  se  acaba  cl  libro  de  lullio  Frontino,)) 

Ici,  comme  dans  le  manuscrit  Ii-14,  c'est  à  une  version  du 
Strategematon  de  Frontin  que  nous  avons  affaire,  seulement 


^ 


142  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

ce  sont  deux  traductions  différentes.  Lii  version  du  ma- 
nuscrit Ii-14  est  en  îiragonais.  Ni  l'une  ni  l'autre  ne  nous 
livrent  le  nom  de  leur  auteur.  Toutes  deux,  ou  du  moins 
les  niss.  (jui  nous  les  conservent,  sont  du  XV^  siècle. 


•  B 

Sext.  Julius  Fhontinus  :  Straterjcmaton.  En  aragonais. 
Cf.  notice  IV,  ms.  Ii-14,  C. 


QUINTILIEN 

'Osiiiiji:  ['luî.  V.  Ut.  N,  ir50;  Ki«;im.  N'183;  Bîbliotli.Nal,  Mjwirid. 
Reserv.  6'-3) 

QuiNTiLiKN  :  Di'trJamaliuns.  1mi  itiilieii. 

Maiiiisnit  de  199  fciiilk'tH,  plus  1  rciiilli^l  Av.  gnnU',  non 
fdiiolf''.  rrgif!  !i  S8  ilî^iHîs.  Kcritiu'e  ilaliciinc  du  XV"  siwie, 
laiges  niiuges.  Orm-  do  rapitales  carrêfs  cii  uv  et  coulcuis. 
Format;  25r»*<  175  mm.  Itcliuri-  de  parcliemin. 

Fol,  1  V"  encadri;  de  torsades  olégjuites,  le  eciiliedc  l'en- 
Ciulrcineiit  j)ortf  on  grandes  capitales  or  ut  l)leii,  alternant 
il  cliaiiiie  ligne,  le  titre  .suivant:  Int-oiniwian  le  Dedaina- 
lioiii  di  Quiiililiano  Caldfjoiitano  truilocfv  di  latiiio  iii 
vuhjiire  Fioventino  a  pUttionr  di  Mcsseiv  Xiujnio  Ous- 
intino  .Sjintfiiiio/o. 

Le  rorli)  du  fol.  i  est  iirné  de  trois  bandeaux  do  style 
iloreutiii.  Fii  li;is,  au  centre,  une  coununie  de  lanricM'  des- 
tin l'e  à  rerevoii'  les  armes,  m;iis  dotneurée  vi<le.  Imi  liant,  le 
litre  en  petites  eupitales  d'or:  Princtpio  »lcUo.  Di-rlnma- 
tioni  ili  M'irro  Jùdtio  Qainliliiuio  et  jifiin'i  :  il  rier/io  in 
suff  iisfio. 

Ineipit  :  «  Tras.so  un  gi()uan<>  dello  incendio  dolla  casa  sue 
padre . . .   i) 

Fol.  199.  l'Aplicit:  ii  io  .so  (piello  clic  me  a  tormentiito 
il)  lusero  et  taeoro.  Finis.  Voir/are  Toscano  in  Firense 
MCCCCLVI  {U'ôG).  11 

Table  (les  a  D(;elai!iatiuni  »  contenues  dans  ee  manuscrit: 

1.  il  eiecliii  insuir  uscio.  — 2.  \i\  muro  colla  forma  délia 
palina  délia  manu  insaiigliuinata.  —  3.  E  binatiinfermi.  — 


144  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

4.  El  ricclio  accusato.  —  5.  Le  pecchie  dcl  pouero.  — 
G.  FA  l)euerone.  -  7.  Dcl  medesimo  beuerone.  — 8.  K  dua 
amici  malleuadori.  —  9.  El  iieleno  sparto.  —  10.  Lo  infa- 
mato  iniierso  la  inadrc.  —  11.  Del  medesimo  giouane  infa- 
niato  iniierso  lo  madré.  —  12.  Lo  inferino  ricomperato.  — 
13.  VA  corpo  morlo  gittato.  —  14.  El  .soldato  di  Mario.  — 
15.  VA  inatliematico.  —  16.  VA  torinento  del  pouero.  — 
17.  VA  gladiatore.  —  18.  1^1  sepolcro  incantato. 

Ce  manuscrit  parait  vraiment,  comme  Tindique  la  ru- 
bri(|ue,  (^ontenir  une  version  des  Dcr/amations  faite  spécia- 
lement à  la  prière  de  NuAode  Guzman.  Elle  n'a  rien  à  voir 
avec  c(»lle  ([ue  contiennent  les  n®**  1340,  1015,  2272  de  labi- 
bliotliê([ueRiccardiet  de  la Lauren tienne  (Bandini,  /.  c,  t.V, 
p.  238,  iv)  qui  est  attribuée  au  notaire  florentin  Andréa 
Lancia  et  qui  commence  :  «  Uno  giouane  trasse  il  padre. . .  w 


XXll 


PLINE  (l'Ancien) 

Osuna  :  Plut.  V.  Ut.  N,  n*  36  ;  Rocam.  n'  181  ;  lïiblioth.  Nat.  Madrid, 
Ii-134) 

Pline,  Historia  naiuralis.  En  latin. 


Manuscrit  de  473  feuillets,  papier,  réglé  à  39  lignes. 
Ecriture  du  XV**  siècle.  Ni  rubriques  ni  lettres  ornées. 
Format  287x218  mm.  Reliure  de  parchemin.  Au  dos  Plinii 
Vita  ex  Cathalogo  ijHustrium. 

Fol.  1.  Vita  Plinii  ex  catalogo  uirorum  H/usiriiim 
Tranquilli  tncipil.  Cette  courte  biographie  est  suivie  du 
Prologus  de  Pline:  «  Plinius  Securtdus  Vespaciano  sue 
salutem,  n  et  finit  au  fol.  3  par:  «  in  librisquot  Epopthydon 
Bcpip.sit.  >' 

Incipit  ;  n  Infinitus  mundus.  » 

Fol.  373.  Explicit  :  «  ad  omnium  obseruacionem.  » 
Plinius  nataralis  historié  explicit . 


'Si 


XXIII 


QIJINTE-GURGE 

(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N,  n"  19;  Rocam.  n*  99;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-90) 

1.  QuiNTE-CuHCE,  traduit  en  castillan  sur  Titalien  de  Pietro 
Candide  Dccembri .  2.  Pedro  Candido,  Comparacion  de 
Gayo  Julio  Çesa7\  enperador  Maxirno,  e  de  Alixandre 
MagnOy  rrey  de  Macedonia. 

Manuscrit  de  276  feuillets,  plus  13  feuillets  de  tables  au 
début  et  à  la  fin  5  feuillets  blancs,  papier,  non  folioté, 
réglé  à  20  lignes,  écriture  du  XV®  siècle.  Rubriques  et 
initiales.  Notes  en  marge.  Signatures  1-6,  de  A  à  X,  avec 
répétitions  de  certaines  lettres.  Format  290  x  210  mm. 
Reliure  de  parchemin.  Le  texte  répète  les  rubriques  im- 
portantes de  la  table. 

I.  Fol.  I.  Rubrique:  Comiençase  la  y  storia  de  Alixandre 
el  mar/nOj  Jijo  de  Phelipo  rrey  de  Macedonia^  escripta  de 
Quinto  Curçioy  ystorial  muy  éloquente^  sacada  en  vulgar 
^fielmentc  de  Pedro  Candido,  en  la  quai  ay  dose  libros  e  este 
es  el  terrero  libro  e  menrjuan  el  primero  e  el  segundo  libros 
que  en  la  nucstra  hedad  no  sefallan. 

Fol.  30  Fenesçe  el  lihro  tercero  de  la  y  storia. 

Fol.  31-80.  Quarto  libro, 

Fol.80v°-119v".  Quinto  libro.  Les  feuillets  119  et  120 
portent  la  rubrique  suivante  :  En  esta  parte ^  o  por  dejecto 
de  los  nuestros  mayor^es,  o  por  poca  cura  de  los  cstudios 
e  de  la  letradura,  es  perdida  la  fin  del  quinto  libro  e  el 
prinçipio  del  sesto  syguiendo  e  en  ningunt  libro  de  Cur^-io 
entre  los  latinos  se /alla  al  présente,  e  por  que  la  estoria 


XXIII.  QUINTE-CUUCE  147 

de  la  muer  te  [de]  Dario  era  inper/'ecta,  Pedro  Candido, 
rrebuscada  en  los  libros  de  Plutarco,  maestro  de  Trajano 
enpcrador,  lealmente  la  ha  transfarda  (lire  transfcridà) 
en  lengua  latina  ;  en  esta  forma  syyue  :  «  Capitulo  de  la 
muerte  de  Dario,  que  fue  saciida  de  (o)  otro  libre,  de  otro 
abtor.  )) 

Fol.  110  V**.  Autre  rubriciue  :  A(/ui  mengiia  el  prinçipio 
del  sesto  libro,  como  lie  dicho,  syrjuese  una  batalla,  syn  el 
su  prinçipio  asy  mesmo,  dada  del  rey  Antipatro  perfecto 
de  Alixandre  en  Afaredonia,  contra  los  LaçcdemonioSj  en 
la  quai  Agis,  rrey  de  la  Maçedonia,  muy  famoso  capitan 
en  fechos  de  armas,  utilmente  batallando  fue  muerto, 
estando  Alexandre  en  las  partes  de  Oriente,  Aqui  mcngua 
algunacosa  del  testa,  e  asy  esta  en  todos  los  libros  comenta- 
rios  de  Quinto  Curçio  que  se  llaman  (sic)  en  nuestra  liedat. 

«  Capitulo  II  del  sesto  libro  que  flabla  como  Alexandre  se 
dio  a  los  placeres  e  vicies.  » 

Fol.  142.  Fenesçe  el  sesto  libro. 

Fol.  142-174.  Septimo  libro. 

Fol.  174-214.   Octauo  libro. 

Fol.  214-245.  Noueno  libro. 

Fol.  245-253  v®.  Deçimo  libro.  Rubrique  :  En  aquesta 
parte fallesçe  la  fin  del  libro  deçimo,  e  el  undeçimo  todo,  e 
el  prinçipio  del  do^eno,  e  asy  esta  en  todos  los  otros 
enxenplos  que  sejallan  en  la  nuestra  hedat  donde  sepierde 
una  grant  poj'te  de  muy  fermosas  ystorias,  E  por  que  el 
proçeso  de  la  enfermedat  de  Alexandre  antes  de  la  su 
muerte  por  ial  de/'ccto  non  se  puede  entender,  Pero  Can- 
dido aquella  parte  de  los  libros  del  Prutarco,  de  griego  en 
lengua  latina,  lealmente  la  ha  trasj'erida  en  esta  forma  : 
«  La  muerte  de  Alixandre  :  »  . 

Fol.  254.  Rubrique  :  Syguese  el  rrestante  del  do^eno  libro 
de  Quinto  Curçio  Rruf'o  en  cl  quai  paresçe  alguna  diffé- 
rencia de  las  palabras  de  Plutarco  suso  escriptas  por  que, 
antes  que  Alixandre  la  bas  pcrdiesc,  diçe  que  el  cou  las 
sus  gantes  darmas  antes  de  la  muerte  ouo  fablado  como 
ne  sygue  segunt  en  cl  testa. .  . 

Fol.  267.  Rubrique:  En  el  nonbrc  de  Dios  todo  pode- 
rosofenesçido  el  do^eno  libro  de  la  ystoria  de  Ali./andre 
Magno,  fijo  de  Felipo  rrey    de   Maçedonia,  escripta  de 


I  s 


\ 


148  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Quinto  Currio  Rru/b,  matj  cnsehado  e  mutj  abondoso  en 
todos,  c.^acdda  en  viihiar  al  muij  sereno  principe  Felipo 
Maria,  torrio  duqae  de  Milan  e  de  Pauia,  e  conde  de  An- 
r/uera,  e  seflor  de  dénoua,  par  Pedro  Candido  Dizienbre  su 
syeruo,  a  no  1 137 ,  a  veynie  eun  dias  del  mes  de  Abril  en 
Milan,  Deo  (jratias. 

II.  Fol.  267.  Pedro  Candido,  Comparacion,  etc.  Rubrique: 
Al  inuy  noble  esclaresrido  principe  e  muy  exçelente  sefior 
Felipo  Maria,  dfKjue  de  Milan  e  de  Pauia,  conde  de 
Anyuera,  e  senor  de  dénoua  :  Encomiença  la  conpa" 
racion  de  dayo  Julio  Çe^sar,  enperador  majuimo,  e  de 
Ali.randre  niayno,  rrcy  de  Macedonia,  de  Pedro  Can- 
dido, hordenada  con  el  su  Juy^io  en  uno  prosperamente. 

Fol.  276  :  Fenesce  la  conparaçion  de  Gayo  Jullio  Çesar, 
enpenulor  ma.iimo,  e  de  Alixandre  magno,rrey  de  Ma- 
çedonia.  Deo  yralias  por  syenpre. 

Ce  volume  est  très  endommagé  par  Tencre  corrosive  qui 
en  a  jauni  et  détérioré  les  feuillets. 

L'absence  du  nom  du  traduc  teur  espagnol  du  Quinte-Curce 
fit  eroireà  plusiinirs  (jue  Decembri  était  Fauteur  delà  version 
castillane,  cette  opinion  ne  mérite  pas  d'être  discutée. 
Nous  savons  c[ue  le  Quinte-Curce  italien  fut  de  bonne 
heure  traduit  en  catalan-valencien  et  imprimé  dans  cette 
langue  dés  1 181  à  Ifcircelone.  Voici  Texplicit  de  Tincunable  : 
«  La  présent  ehîgantissima  (»  m«)lt  ornada  obra  de  laliys- 
»  toria  (h*  Alexandre,  per  Quinto  Curcio  Rufïo  liysstorial 
))  fon  de  gr<.H'  en  lati  e  per  Petro  Candido  de  lati  en  tosca 
»  per  Luis  d<^  Fenolleten  lapres(Mit  lengua  valenciana  trans- 
»  ferida,  e  ara  ab  lo  dit  lati,  tosc:a  e  encara  castella  e  altrcs 
»  lengues  diligcntment  corregida,  emprentada  en  la  noble 
))  ciutat  de  Harcc^lona,  per  nosaltnîs  Père  Posa,  preuere 
))  catalîi.e  P(*re  l^ru,  sauoyench,  companyoïis;  a  setze  del  mes 
wdeJuliol,  del  any  mil  cjuatre  cents  vytanta  lui  feelment. 
»  Deo  gratias  amen  »  vCf.  Mendez-IIidalgo,  Tipoyrq/iaesp,, 
|).  49  —  Gallardo,  Ensayo,  W  2172.  — Salvà,  CataL, 
n"  3111). 

La  traduction  castillane,  (pii  d'après  Mendez-IIidalgo 
^l'ipfff/rff/iff  c,s/>.,  p.  319,  ne  scMait  (pi'une  version  de  la 
traduction  d<'  Luis  de  Fenolh^t,  a  été  imprimée  à  Sévilleen 
1496.    Imî  voici   !<?  titre:  «  Historia  de  Alexandre  magno, 


XXIir.   QUINTE-CURCK  149 

»  escripta  de  Quinto  Curcio  Rufo  muy  cnsenado  e  muy 
»  abundoso  en  todo,  e  sacada  en  vulgar,  al  muy  Sereno 
»  principe  Felipo  Maria,  tercioduque  de  Milan...  por  Pedro 
»Candido  Deciml>re,  su  siervo.  Kl  cual  fue  impreso  en  la 
))  muy  noble  y  leal  cibdad  de  Sevilla  por  Meynardo  Ungut, 
))  aleman,  e  Lançàlao  Polono,  companeros,  a  16  de  mayo 
»  ano  de  mill  v  cuatrocientos  v  noventa  v  seis.  » 

Le  traducteur  s'est-t~il  servi  de  la  version  de  Luis  de  Fe- 
nollet?  Nous  ne  pouvons  Taflirmer  n'ayant  pas  vu  ces  deux 
incunables.  En  tout  cas,  notre  manuscrit  n'est  pas  comme  le 
texte  de  Fenollet  précédé  d'un  morceau  de  Plutarque  a  fins 
enaquella  part  on  lo  Quinto  Curcio  Ruffî  comença  ». 

En  1534,  parut  une  nouvelle  traduction  de  THistoire 
d'Alexandre  faite  directement  du  latin  par  Gabriel  de  Cas- 
taûeda;  «  Aqui  liaze  lin  la  hystoria  de  Alexandre  magno,  rey 
))  de  Macedonia  e  uniuersal  monarclia  segun  que  la  escriuio 
))  Quinto  Curcio  auctor  muy  autentico  como  a  todos  es  no- 
))  torio.  Esnuevamente  traduzida  de  latin  en  castellano  por 
»  claro  y  apazible  estilo.  Va  assimismo  suplido  loque  del 
»  Quinto  Curcio  no  parece...Seuilla  en  casa  de  JuanCrom- 
))  berger  en  el  mes  de  Enero  ano  de  mil  e  quinientos  e 
))  treynta  y  quatro  »  (Cf.  Gallardo,  Ensayo,  n°  1659;  Salvâ, 
n^  3440). 

Enfin,  en  1699,  Don  Matheo  Ibanez  de  Segovia  y  Orellana 
publie  à  Madrid  une  nouvelle  traduction  directe  de  l'histoire 
d'Alexandre  ;  c'est  la  seule  (jue  mentionne  Pellicer  dans  son 
Ensayo  de  una  biblioteca  de  traductores. 

Dans  un  manuscrit  du  KM^  siècle  de  la  Bibliothèque  de 
l'Escurial  (7-111-4),  on  trouve,  à  la  suite  de  la  traduction 
de  divers  traités  de  Sénècpie,  due  à  l'évéque  Alonso  de  Car- 
tagena,  des  extraits  de  Quinte-Curce  intitulés  :  DicJios  mo- 
rales y  o  sentençias  de  Quinto  Curcio,  que  Rodriguez  de 
Castro  (Bibliot.  esp.,  t.  II,  p.  251)  et  Amador  de  los  Rios 
[Hist.  cn'tica,  t.  VI,  p.  39,  note  1)  attribuent  à  l'évéque  de 
Burgos. 


XXIV 


SLhTONE 

(Rooara.  n"  197;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-2G) 

Suétone,  Vita  de'  dodici  rmperadori.  En  italien. 

Manuscrit  de  118  feuillets,  plus  1  feuillet  blanc  à  la  fin, 
vélin,  écrit  à  deux  colonnes,  réglé  à  42  lignes.  Écriture  du 
XV^  siècle.  Rubriques  et  petites  lettres  ornées,  une  grande 
initiale  au  début  des  livres.  Grandes  marges.  Format 
306x220  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1  A.  Rubrique  :  Qui  comincia  lo  libro  di  Gaio 
Suetonio  Tranquillo  délia  vita  de'  XII  imperaxlori.  Libro 
primo  del  diuino  Iidio  Ce.sarc. 

Texte  :  «  Giulio  Cesare  perde  lo  padre  rimanendo  in 
(n)eta  di  sodici  anni  et  sotto. . .  » 

Livre  II,  fol.  16  A.  Oftauiano  Augusto  imperatore. 

Livre  III,  fol .  37  B.  Tiherio  Cesare, 

Livre  IV,  fol.  52  v°  B.  Gato  Ghaticula  e  di  Germanico 
suo  padre. 

Livre  V,  fol.  66  A.  Diuino  Claudio, 

Livre  VI,  fol.  77  A.  Claudio  Neronc. 

Livre  VII,  fol.  90  v"  B.  Sergio  Galba, 

Livre  VIII,  fol.  96  B.  Olto  Sihiio. 

Livre  IX,  fol.  99  A.  Vitello, 

Livre  X,  fol.  103  B.  Vespasiano, 

Livre  XI,  fol.  109  B.  Tito, 

Livre  XII,  fol.  112  A.  Doniitiano, 

Le  XTI*  livre  et  1(^  manuscrit  finissent  au  fol.  118  B. 
Explicit  :  «  o  per  lo  reggimento  delli  imperadori  che 
seguiro.  » 


XXIV.   SUÉTONE  151 

Rubrique  finale  :  «  Quijimsce  lo  dodecimo  e  ultimo  libro 
di  Ghaio  Suetonio  TranquiUo  :  Délia  uita  de  dodici  impe- 
radori  ;  Et  di  Domitiano  imperadore.  E  qui  ejinito  tutto 
il  libro,  )) 

Cf.  Bandini  {Cat.  cod.  bibliot,  Med.  Lauv.,  t.  V^  col.  240, 
n^  VIII),  qui  décrit  un  manuscrit  du  commencement  du 
XV®  siècle  contenant  la  même  version  de  Suétone.  Kn  note 
Bandini  ajoute  :  Latet  adhuc   nomen  interpretis, 

Argelati  [Bibl.  di  trad,,  t.  III,  p.  421),  cite  ce  même 
manuscrit  :  Suetonio  fatto  volgave  da  Incognito,  Le  même 
auteur  (/.  c.)  parle,  d'après  Fontanini,  du  manuscrit  d'une 
version  de  Suétone  faite  par  Jacopo  Cassola  da  Parma 
en  1372,  pour  le  marquis  Nicolô  da  Este. 


XXV 


PALLADIUS 

(Osuna:  Plut.  III.  Lit.  M.  n"  3  ;  Rocam.  n*  170;  Biblioth.Nat. 

Madrid,  Ii-57) 

Palladius,  L'ArjriciiUure,  traduite  en  castillan  par  Ferrer 
Sayol,  catalan. 

Manuscrit  de  245  feuillets,  papier,  bien  folioté  en  bas  à 
droite,  sauf  une  erreur:  le  feuillet  191  est  marqué  deux  fois 
ce  qui  répercute  Terreur  sur  toute  la  fin  du  ms.  ;  le  feuillet 
244  qui  est  le  dernier,  est  donc  en  réalité  le  245.  lîcriture 
de  rextrôme  fin  du  XIV«  siècle.  Ni  rubriques,  ni  capitales. 
Format  285X20'.)  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1-4.  Prologue  du  traducteur  Ferrer  Sayol,  cibdadano 
de  Barçelona,  que  nous  copions  ci-après  pour  les  rensei- 
gnements divers  qu'il  nous  fournit. 

Incipit  :  «  [P]  alladi  Ruculi  (sic)  Emiliani  fuo  noble 
lîombre  de  la  cibdat  de  Roma » 

Kxplicit:  «e  por  dilecçion  de  la  cosa  publica.  »  Ffuetica- 
bado  de  romanrar  en  el  mes  de  Jullio,  ano  a  naiiuitate  do- 
mini  1385,  E  fae  començado  en  nouiembre  del  anyo  1380, 

Au-dessous  :  Aqui  comiençan  las  rubricas  del  primer 
libro  de  Pcdladio,  La  table  du  livre  I  occupe  les  feuillets 
4  et  5. 

Fol.  5.  Livre  I.  Incipit  :  «  [L]a  primera  parte  de  sauieza  es 
que  hombre  d(Hia  considerar. . .  » 

Fol.  42  v°.  Kxplicit  :  «  es  a  saberque  las  espinas  non  les 
fagan  danpno,  »  et  à  la  suite:  ((  [Pjues  que  la  primera  par- 
tida  del  libro  del  l^dladio  es  acabada,  la  quai  tracta  de  la 
lauor  e  de   las   cosas   nesçessarias  a  agricultura  e  lauor, 


1.     '».  _     V 


XXV.    PALLADIUS  153 

eonuiene  que  agora,  continuando  la  materia  del  I  libro, 
tractemos  aquello  que  en  cada  un  mes  del  anyo  se  per- 
tanyc  e  eonuiene  de  obrar.  E  primeramente  començaremos 
en  el  mes  de  Enero  que  es  el  primero  mes  del  anyo.  »  Table 
des  chapitres.  » 

Fol.  44  v°.  Incipit:  «  [E]n  el  mes  de  Enero  deue  hombre 
descobrir  las  cepas  de  las  vinyas.» 

Fol.  58.  Explicit  :  «  a  vigas  e  a  palos  quando  sean 
grandes.  [A]qiieste  mes  de  Febrero  {lire  Enero)  en  el  espaçio 
de  las  horas  es  semejant  al  mes  de  Nouienbre.  »  Suivent  les 
heures  du  mois  de  janvier. 

Fol.  58  v°.  Chapitres  du  mois  de  février. 

Fol.  60.  Ineipit:((  [E]n  aqueste  mes  de  Febrero  deue 
hombre  guardar  los  prados...» 

Fol.  98.  Explicit:  «  podras  plantar  çepas  o  parras  que 
faran  semblantes  uuas.  » 

Fol.  98  v*^.  Heures  de  février  et  chapitres  du  mois  de  mars. 

Fol.  100.  Incipit:  «  [E]n  aqueste  mes  de  Marco,  en  los  lu- 
gares  frios...» 

Fol.  129.  Explicit:  «  nin de  mala  olor,  nin  salsas  cozientes.» 
Suivent  les  heures  de  ce  mois  et  au  v®  les  chapitres  du  mois 
d'avril. 

Fol.  130.  Incipit  :  [E]  en  aqueste  mes  de  Abril,  enlaseras 
que  abras  y  a  cauadas. . .  » 

Fol.  135  v^  Explicit  :  «  en  las  casas  de  las  abejas.»  Sui- 
vent les  heures  de  mai  et  les  chapitres  de  ce  mois 

Fol.  137.  Incipit:  «  [E]l  panizo  e  cl  mijo  sembraras  en 
aqueste  mes  de  mayo,  en  los  lugares  frios.» 

Fôl.  144  V®.  Explicit:  «  e  asy  auras  aquellas  verdes.  » 
Suivent  les  heures  et  les  cliapitres  du  mois  de  juin. 

Fol.  145  v°.  Incipit  :  «  [E]n  aqueste  mes  de  Junio  deucs 
aparejar...» 

Fol.  155.  Explicit  :  «  E  conseruar  se  ha  grant  tiempo.  » 
Suivent  les  heures  et  les  chapitres  du  mois  de  juillet. 

Fol.  155  V®.  Incipit:  «  -EJn  aqueste  mes  de  Julio  se  deuen 
tornar  a  labrar  los  canipos.» 

Fol.  160  v<*.  Explicit  :  «  E  usaras  délia  quando  te  querras.» 
Suivent  les  heures  et  les  chapitres  du  mois  d'août. 

Fol.  161  v**.  Incipit  :  «  [A]la  çagueria  del  mes  de  Agosto 
deues  arar  o  labrar  el  ranpo...  » 


154 


HIDLIOTIIÈQUE   nu   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


Fnl.  168,  Explicit  :  (i  proueclioso  al  cuerpo  e  assi  sea 
guardado.  »  Suivent  les  heures  et  les  chapitres  du  mois  de 
septembre. 

Fol.  168.  V.  «  [E]n  aqueste  mes  de  Sctienibre  se  deucn 
labrar  otra  vcgada  los  campos  ...i> 

Fol.  175.  Explicit:  a  que  defienden  las  uuas  del  sol  c  de 
la  pluuia  e  do  la  frior.  »  Suivent  les  heures  d'octobre  et  les 
chapitres  dudit  mois. 

Fol.175  v'.Incipit:  "  [R]n  aqueste  mes  de  Ortnhre  deiies 
sembrar  una  simien t(^. . .  » 

Fol.  191.  F.vplicit  :  «  e  apretadas  e  estreclias.  »  Heures  et 
chapitres  du  mois  de  novembre. 

Fol.  191  bis,  c'est-^-dire  192.  Incipit:  «  [Eln  aqueste  mes 
de  Nouiemhre  podras...  » 

Fol.  208.  Explicit:  «  por  razon  que  el  mosto  pucda  va- 
porar.»  Heures  et  chapitres  du  mois  de  décembre. 

Fol.  209  Incipit  :  «  [E]n  aqueste  mes  de  Deniembre  po- 
dras sembrar  trigo  e  çeuada.  h 

Fol.  SIO.  Explicit  :  h  R  en  el  tiempo  de  agora  podras  parar 
lazos  e  redes  a  los  tordos  e  a  otras  aues  semblantes.  E  podras 
lo  continuar  fasta  el  mes  de  Marco.  » 

«  IS]i  quiere.s  ijue  el  arbol  que  plantaras  faga  fructo  en 
el  aflo  mesmo  que  le  plantams,  tu  escogeras  la  rama  de 
quai  arbol  te  querras  e  tajaras  en  un  golpe  la  manyana  de 
Navidat,  quando  el  sol  querra  salir,  n 

Suivent  de  courts  chapitres  ou  paragraphes  :  «  [S\î  quîeres 
saber  de  la  carestia  o  largueza  del  anyo. , .  u 

Les  feuillets  211-218  sont  occupés  par  un  traite  sur  la  ma- 
nière de  planter  les  arbres,  les  plantes  et  les  légumes,  et  d'en 
obtenir  la  graine. 

Fol .  218.  ((  [E]n  toda  buena  composta  e  acabada  se  deuen 
o  se  pueden  meter  de  cada  una  de  las  cosas  sîguientes  es  a 
saber:  poncems,  peras,  priscos  e  naboa,  espinacas,  toron- 
gas,  meiones,  codouyas,  coles,  e  muchas  otras  fructas, 
tiernas.  E  solamentc  diremos  aqui  de  aquellas  que  aqui 
aucmos  nombradas.  h 

Fnl.  221:  «  [Dlespiies  que  auras  prcparadas  todas  las  cosas 
de  suso  diclias,  o  alguna  de  aquellas,  en  la  manera  que  de 
susoauemos  mostrado,  tu  deues  apparejar  las  cosas  siguientes 
que  son  nesçesarias  a  la  conserua  de  la  conpostit.  e  fazcn 


XXV.    PALLADIUS  155 

apparejar  algunos  singularmcnto,  segunt  que  de  yiiso  es  cs- 
cripto.» 

Ce  traité  sur  la  conservation  de  la  compote,  occupe  les 
feuillets  :  218-224. 

Au  feuillet  224,  commence  un  traité  de  la  greffe  et  de  la 
conservation  et  production  du  vin;  il  est  inachevé  et  oc- 
cupe les  feuillets  224-245. 

Fol.  224.  «  f  A]  qui  comiença  el  tractado  de  plantar  o  en- 
xerir  arboles  o  de  conseruar  el  vino  segunt  Albert,  otros 
dizen  segunt  Enclides  [lire  Euclides).  R  que  de  quai  ac- 
tor  sea  el  dictado  se  demuestra  por  los  capitules  que  se  si- 
guen.  El  primero  capitol  es  de  la  manera  como  se  pue- 
den  enxerir  los  arboles.  E  aqueste  capitule  segunt  IX 
maneras  e  vias  de  enxerir  puede  ser  departido  en  IX  doc- 
trinas  de  la  dicha  obra.  »  Incipit:  «  La  primera  e  la  mas 
acostumbrada...» 

Fol.  245.  Explicit  :  «  Saluo  que  conuiene  poner  mayor 
quantidat  segunt  que  mas  o  menos  aura  de.  » 

Fol.  245  V*»  blanc. 

On  sait  que  le  livre  XIV  de  V Agriculture  de  Palladius 
est  un  poème  sur  Tarboriculture,  dédié  à  un  certain  Pasi- 
philus  (cf.  Teuffel,  tnid.  franc.,  t.  III,  p.  141).  Nous  n'avons 
pas  su  le  retrouver  dans  la  traduction  de  Ferrer  Sayol. 

Cette  traduction  n'a  pas,  croyons-nous,  été  signalée  jus- 
qu'ici. Elle  est  intéressante  à  plusieurs  points  de  vue. 
Dabord,  le  traducteur  nous  apprend  que  lorsqu'il  entreprit 
sa  version  nouvelle,  le  livre  de  Palladius  avait  été  déjà  ar- 
romançado.  Pourquoi  le  traducteur  qui  est  catalan  s'est-il 
appliqué  à  traduire  Y  Agriculture,  en  castillan  ?  On  sent 
l'effort  que  cela  lui  coûte  et,  de  temps  en  temps,  il  retombe 
dans  le  catalan,  particulièrement  quand  il  énumère  des 
arbres  ou  des  fruits.  Quant  à  la  personne  même  du  traduc- 
teur, qui  devait  avoir  quelque  importance,  puisqu'il  a  été 
protonotaire  de  la  reine  Eléonore  d'Aragon,  nous  ne  savons 
guère  que  ce  qu'il  nous  en  dit.  A-t-il  eu  une  activité  litté- 
raire en  son  temps?  Lui  doit-on  autre  chose  que  cette 
version  de  Palladius?  A-t-il  écrit  dans  sa  langue  natale? 

Tout  ce  que  nous  avons  pu  réunir  sur  Ferrer  Sayol  nous 
le  devons  à  l'amabilité  de  Don  Francisco  de  BofaruU^  chef 
de  V Archiva  gênerai  de  la  Corona  de  Aragon,  à  Barcelone. 


156  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Ce  sont  deux  notes  extraites  d'un  registre  de  la  chancellerie. 
Les  voici  '- 

I.  ((  Ollici  de  prothonotari  e  tinent  los  sagells.  » 

»  Ferrer  Sayol  prothonotari  e  tinen  los  sagells.  —  III  bes- 
[tias].  » 

»  Fin  Barcelona,  a  VIII  dies  del  mes  de  Noembre  anno  a 
Nativitate  domini  M**CCC*'LXV,  la  Senyora  Reyna  mana 
a  mi  quel  servis  per  prothonotari  seu  e  tinent  los  seus 
sagells  a  la  dita  racio  »  (1365).  » 

(Registro  de  cancillcria,  n"  1561,  fol.  21.) 

II.  ((  Confirmacion  de  una  venta  hecha  por  Bertrand  de 
Salanova  domostico  de  la  InfantaJuana,  hija  de  Don  Pedro, 
por  valor  de  diez  libras  Barcelonesas,  pagaderas  cada  aûo  el 
dia  de  San  Juan,  en  favor  de  Ferrer  Sayol,  protonotario 
de  la  Ilustre  Rcina  de  Aragon  DoAa  Leonor,  diciendo 
que  se  avise  al  Baile  de  Clariana  y  que  todos  la  cumplan. 
Dado  en  Barcelona  XI  de  iMiero  del  aflo  de  la  Natividad 
del  senor  de  M«  CCCLXVI  »  (1366). 

(Archive  de  la  Corona  de  Aragon.  Registro  numéro  912. 
fol.  75.) 

Voici  le  prologue  (]ue  Ferrer  Sayol  met  en  tête  de  sa 

version  : 

[Pjalladi  Ruculi  Kiniliani  fuc  noble  hombre  de  la  çibdat  de 
Homa.  K  por  la  grant  afccçiou  que  el  liauia  a  la  cosa  publica,  non 
tan  solaniento  de  la  çii>dat  de  Honia,  mas  encara  a  todas  las  par- 
tidas  del  inundo,  la  quai  cosa  publica  non  es  durable  nin  sepuede 
sustener,  inenos  de  labradorcs  e  personas  que  labren  c  conrreen  la 
tierra,  nienos  de  industria  de  los  quales  los  honibres  non  podrian 
auer  conuiniento  vida  para  elles  inesmos,  nin  para  los  animales 
los  (juales  le  sonnesgesarios,  va  sea  que  se  lea  (jue  en  los  primeros 
tiempos  los  honibres  biuian  de  los  fructos  de  los  arboles,  en 
tienipo,  es  asaber  antes  del  diluuio,  quando  los  hombrcs  non  eran 
tantos  en  numéro  como  son  agora,  por  la  quai  rrazon  Palladio  ouo 
consideraçiou  que  non  tan  solamente  los  fructos  de  los  arboles 
antes  aun  los  espleytos  de  la  tierra  eran  nesçessarios  para  alimen- 
tar  non  solamente  los  hombres  e  mas  aun  los  animales  a  elles 
nes(;essarios,  asi  (îomo  son  diuersas  aues,  bestias  cauallares,  asi- 
ninas,  mulares,  perros,  e  gatos,  eotros,  queya  sea  que  cadauno  en 
su  iiatura  pudiese  venir  en  los  boscages  estando  e  remaniendo  sai- 
vages,  euipero  non  aprouecharien  mucho  a  los  hombres  que  los 
lian  nesçesarios  a  su  prouecho  e  deleyte.  Por  la  quai  razon,  e  aun 


XXV.    PALLADIUS  157 

por  tal  como  muchos  nobles  e  exçelentes   liombres  e  de  grant 
estamiento    como  son  papas,  enperadores,  reyes,  condes  e  otros 
grandes  hombres,  asi  clerigos  como  legos,  e  otros  de  menor  esta- 
miento, asi  por  su  deleyte  como  prouecho  se  delectauan  en  enno- 
blcsçer  el  mundo;  e  algunos  dellos  hedificauan  palaçios,castillos, 
casas,  fîortalezas,  c^ibdades  e  liigares  ;  otros  plantauan  viûas,  ar- 
boles  fructifîeros,  criauan  boscages  e  prados  que  siruian  a  sus 
nesçesidades  e  plazeres    e  encara  a  la  cosa  publica,  querientes 
seguir  la  manera  que  touo  Salomon,  el  quai  fazia  su  poder  de 
ennoblesçer  el  mundo,  ço  es  la  tierra,  la  quai  Dios  espeçialmente 
auiaasignada  e  dada  a  los  fijos  de  los  liombres.  E  paresçe  que  tal 
doctrina  ouiese  querido  dar  el  profet'i  su  padre  Davit,  en  el  CI  II 
psalmo  del  salterioen  el  quai  escriuio  un  verso  el  quai  comiença: 
«  Hoc  mare  magnum  et  spaçiosum  manibus  scilicet  contractan- 
dum  »,  quasi  que  quiere  dezir  que  aquesta  grant  mar  e  ancha  que 
es  la  tierra  deue  ser  tractada  e  ennoblesçida  por  las  manos  de  los 
hombres  hedifîcando  e  plantando  e  expleytando  aquella.  E  por 
todas  aquestas  razones  Palladio  partie  personalmente  de  la  çibdat 
de  Roma  e  (;erco  grant  partida  de  greçia,  do  fueron  antiguamente 
los  grandes  filosofos,  e  grant  partida  de  Ytalia,  e  quiso  leer  muchos 
e  diuersos  libres  que  algunos  filosofos  auian  oscriptos  e  dexados 
en  memoriaen  el  fecho  de  agricultura  o  labraçion.  E  por  ojo  quiso 
prouar  e  ver  la  manera  c  practica  que  los  labradores  e  los  forafios 
tenien  en  hedificar  sus  casas  e  tierras  o  en  plantar  sus  vinas  e  sus 
arboles,  e  como  los  cnpcltauan  o  enxirian,  c  los  tiempos  en  que 
sembrauan  e  cogian  c  conseruauan  cada  simiente,  e  los  nombres 
de  cada  una,  e  como  criauan  sus  bestiares  gruesos  e  menudos,  e  la 
natura  dellos,  e  por  sy  quiso  esperimentar  e  prouar  muchas  cosas 
las  quales  auia  leydas  vistas  e  oydas.  E  après,  por  caridat  que  auia 
en  Dios,  e  por  grant  amor  que  auia  a  la  cosa  publica,  copilo  e  or- 
deno  el  présente  libro  en  latin,  fuerte,  corto,  e  brève,  e  entricado,  e 
mucho  sotil,  no  contrastant  que  en  el  prohemio  e  prôfaçio  de  su 
libro  ouiese  pretestado  e  diclio  que  laartede  la  agricultura  deue  ser 
tractada  por  hombres  groseros  e  labradores,  a  los  quales  non  deue 
el  horabre  fablar  subtilmente  asi  como  sy  cran  hombres  de  sçieu- 
çia.  E  es  çierto  que  el  libro  do  Palladio,  por  la  grant  suptilidat,  e  bre- 
uedat,  e  vocables  que  non  son  en  uso  entre  nosotros  en  Catalufiya, 
nin  aun  en  Espana,  era  e  es  mucho  aborrido,  e  repudiado,  e  menos- 
presçiado  por  tal  que  non  lo  podian  entender,  ya  sea  que  algunos 
se  sean  fechos  arromançadores,  los  (piales  non  han  auido  cura  de 
arromançar  muchos  vocables,  los  (juales  non  son  conosgidos  nin 
usados  en  nuestrolenguaje,  mas  han  los  puestos  sinplement  segunt 
que  los  han  fallados  escriptos  en  el  latin,  en  tanto  (juc  si  poco  son 


158  BIBLIOTHÈQUE   DU   MAUQUIS   DE   SANTILLANE 

eiitendidos  en  el  latin,  asy  tan  poco  son  entendidos  en  el  romance. 
E  aun  en  muchas  partidas  del  romance  non  han  expresado  nin 
dicho  el  entendimiento  de  Palladio,  antes  han  puesto  el  contrario 
en  forant  derogac^ion  e  perjuyzio  de  Palladio,  el  quai  solamentc 
por  copilar  a  tal  libro  meresçe  auer  grant  gloria.  Por  que  yo, 
Ferrer  Sayol,  cibdadano  de  Barçclona,  que  fuy  prothonotario  de  la 
muyalta  senora  donya  Leonor,  reyna  de  Aragon,  de  buenamemoria, 
la  quai  fue  muger  del  muy  alto  seûor  rey  don  Pedro,  rey  de  Aragon 
agora  régnant,  e  fija  del  rey  don  Pedro,  rey  de  Çîçilia,  veycndo 
los  grandes  desfallesgimientos  los  quales  eran  en  los  libros  arro- 
mançados  del  Palladio  (  1),  c  veyendo  aun  que  este  libro  es  muy  hutil 
e  prouechoso  a  todos  los  hombres,  asy  de  grant  estamiento  como 
baxo,  que  quieran  entcnder  en  agricultura  o  lauor,  a  laquai  natu- 
ralnieiitc  son  inclinados  en  su  vejez,  en  espeçial  los  hombres  que  son 
cstados  en  su  juuentut  de  grant  e  noble  coraçon,  e  han  trabajado  e 
entendido  en  fecho  de  armas  eotros  notables  fechos  a  utilidat  de  la 
cosa  publica,  segunt  que  recuenta  Tullio  en  un  su  libro  intitulado  de 
vegez,  en  el  ({ual  recuenta  grandes  perrogatiuas,  e  grandes  plazeres, 
e  delectaçiones,  e  proueclios  en  la  agricultura  o  lauor,  que  es 
conrrear  la  tierra,  la  quai,  segunt  que  el  dize  e  asy  es  verdat,  que 
non  sabe  tornar  a  su  labrador  aquello  que  le  encomienda  menos 
de  usura,  quasy  que  diga  que  la  simiente  que  ay  siembra  le  resti- 
tuye  en  niayor,  e  en  mucho  mayor  numéro  que  non  la  siembra,  e 
muchas  otras  marauilhis  las  (lualesserian  largas  de  escriuir;  e  mas 
resc^ita  en  actuel  mesiiio  libro  iiiuehos  sabios,  e  antigos  hombres,  e 
piiilosofos  de  grant  estamiento  (lue  en  su  vegez  labrauan  e  fasian 
labrar  e  conrrear  sus  tierras;  eel  mesmo  faze  testimonio  disiendo: 
que  cosa  en  el  nuindo  non  es  mas  délectable  al  hombre  viejo  de 
grant  estamiento  que  faser  conrrear  las  tierras  e  obrar  obras  de 
aquellas  ;  emj)ero  entiende  lo  dezir  que  se  quiere  secrestar  e  apar- 
tar  0  alcxar  en  su  vegedat  de  los  aferes  mundanales  e  pensar  e 
contemplar  (jue  la  gracia  diuinal  faze  engendrar  la  tierra  sola- 
nuînte  a  seruigio  del  hombre;  ca  Dios  todo  poderoso  non  ha  me- 
nester  de  los  espleytos  de  la  tierra  sy  non  el  hombre  solament,  e 
remirando,  c  contcmplando  aquestas  cosas,  e  rendiendo  gracias  a 
Dios  todo  poderoso  la  vegez  ha  puyado  e  subido  el  primer  grade 
o  escalon  de  contemplation  en  Dios;  e  despues  podra  sobir  mas 
ligera mente  cl   segundo  e-^calon  de  contemplar  con  Jésus   Cristo 

1.  IVut  ôtr«'  Snyol  f;nt-il  ici  .'illusion  à  la  version  de  Palladius,  dont 
un  oxeniplairo  lui  acquis  on  l'Ml  par  le  roi  I).  Juan  I"  d'Aragon.  Fr.  l^o- 
faruU  y  Sîins.  Apfinirs  hihliof/rùjicos^  p.  514  (cité  par  Bccr,  Hnnd- 
sr/trtf(rnr/n'i(^rr  Spanicns»  p.  01,  n"  51),  parle  d*un  Palludi  acquis  en 
l'HT  par  le  roi   Jean    1"  d'Aragon. 


XXV.    PALLADIUS  159 

Dios  e  hombre,  feeho  nuestro  hermano  tomando  natura  humana  ; 
despues  podra  contemplar  el  çaguero  e  terçero  escalon,  el  quai  es 
contemplar  en  el  gozo  que  auran  en  parayso  les  amigos  de  Dios,  los 
quales  auran  trabajado  por  su  seruiçio  e  de  la  cosa  publiea  del 
mundo  del  quai  el  es  cabec^a  e  niayor  principe.  E  yo,  por  todas 
aquestas  cosas,  hequerido  nueuamentearromançare  declarar,  tanto 
quanto  la  mi  groseria  e  insufiçiengia  ha  bastado,  el  dicho  libro  de 
Palladio,  tomando  aquel  nueuaniente  de  latin  en  romance.  E  su- 
plico  a  todos  los  leedores  de  aqueste  libro  que  non  me  noten  de 
presumpçion,  ea  a  buen  entendimiento  e  a  prouecho  de  la  cosa  pu- 
bliea lo  he  fecho.  E  sy  por  auentura  yo  non  lie  bien  interpretados 
algunos  vocables  de  simientes,  e  de  arboles,  o  de  otras  cosas  aquesto 
ha  seydo  porque  non  los  he  fallados  expuestos  nin  declarados  en 
algunos  libres,  asy  de  gramatica  como  de  medeçina,  ya  sca  que 
diligentemente  en  elle  aya  trabajado,  e  dexolo  a  correcçion  de 
mayor  e  mejor  interpetradorque  yo,  que  le  plegasuplir,  e  corregir, 
e  emendar  los  desfallesçimientos  que  y  son,  porculpa  mia,  por  tal 
que  en  los  traslados,  si  alguno  fara  faser,  non  se  sigua  error.  E 
aquesto,  por  caridat  de  Dios  e  por  dilecçion  de  la  cosa  publiea,  ffue 
acabado  de  romançar  en  el  mes  de  jullio  aûo  a  natiuitate  domini 
1385,  e  fue  començado  en  nouiembre  del  afiyo  1380. 


XXVI 


JEAN  GASSIEN 

(Rocam.  n»58;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-109) 

1.  Jean  Cassien,  CoUationes  Patrum.  2.  Francesch  Exi- 
MENis,  Doctrinade  dure  a  cascuna  persona.  Eu  catalan. 

Manuscrit  de  107  feuillets,  plus  3  de  table  et  2  blancs 
au  commencement,  vélin  et  papier,  folioté  régulière- 
ment jusqu'au  feuillet  77;  le  ms.  est  divisé  en  cahiers  et 
porte  ses  signatures,  l^criture  du  milieu  du  XIV®  siècle. 
Sont  en  vélin  les  feuillets  :  1  de  la  table  et  les  2  blancs; 
du  texte  les  feuillets  :  6,  7, 14,  15,  21, 22,  30,31, 38, 39,  46. 
47,  54,  55,  62,  63,  70,  71,  78,  79,  86,  87,  94,  95,  102,  103. 

Format  295  X  215  mm.  Reliure  moderne. 

Les  CoUationes  Patrum  occupent  les  feuillets  1-77.  La 
table  appartient  à  ce  premier  ouvrage. 

I.  Fol.  1.  Rubrique:  Comenren  les  rubriques  apellats 
collarions  dels  Sants  Pares,  ro  es  a  saber  los  conseils  de 
sancta  vida  que  J'aliien  los  sants  pares  monges  e  her- 
mites,  e  los  bons  eximplis  e  la  bona  doctrina  que  donauen 
ah  al  très. 

La  table  renvoie  non  aux  chapitres,  mais  aux  feuillets. 

Fol.  1.  Rubricjuo  du  texte  :  Començen  les  collacions  dels 
sants  parcs ^  les  quais  Jbren  escrites  per  alguns  dexebles 
lurs  aperdurabla  memoria  dels  esdeuenidors,  Incipit  :  «  No 
es  negun  dupte  lo  mon ...» 

Fol.  77.  Ivxplicit  :  «  ro  es  amor  de  Deu,  la  quai  cosîi  es 
sobre  tots  los  altrcs  bons.  Deo  gracias.  Amen.  »  Finito  li- 
bro  sit  la  us  et  fjloria  Cristo  amen.  Benedictum  sit  nonwn 
domini  nostri  Jhu.  xpi.  et  ploriose  virginis  Marie  matris 
('Jus  et  omniuvi  sanctorum  in  eternum  et  ultra.  Amen. 


XXVI.    JEAN    CASSIEN  l6l 

IL  Le  second  ouvrage  commence  au  feuillet  79. 

Rubrique  :  Aci  comença  la  abreuiada  e  compendiosa 
doctrina  de  dure  a  cascuna  persona,  Incipit  :  «  En  nom 
de  nostre  senyor  Deu  e  de  la  virge  nostra  dona  sancta  Maria 
mare  sua  et  de  tots  los  sants  e  santés  de  Paradis.  » 

Fol.  107  v**  B.  Explicit  :  «  E  en  aquesta  manera  e  ab  aquesta 
condicio  ho  compli  lo  dit  frare  quin  haja  bon  guardo  de 
nostre  senyor  Deu.  Amen.» 

Au  verso  du  2"  fol.  blanc  du  début  on  trouve  écrite,  pos- 
térieurement au  texte,  une  liste  de  rubriques  de  la  Abre- 
uiada e  compendiosa  doctrina  de  viure  a  cascuna  persona. 

Cette  Doctrina  d'Eximeniz  a  été  publiée,  d'après  un  ma- 
nuscrit incomplet  du  commencement,  dans  la  Coleccion  de 
doc.  del  Archico  de  Aragon,  t.  XIII,  p.  311  et  suiv. 


Il 


XXVII 


SAINT  AMBROISE 

(Osuna:  Plut.  IV.  Lit.  N,  n*  34;  Rocam.  n*  13;  Biblioth.  Nat. 

xMadrid,  Ii-10). 

Saint  Ambuoise,  Œuvres  morales.  En  castillan. 

Manuscrit  de  89  feuillets,  plus  1  feuillet  blanc  au  commence- 
ment et  2  à  la  (in,  papier  non  folioté.  Écriture  du  XV*"  siècle 
avancé.  Ni  rubriques  ni  capitales.  En  marge,  indication  des 
chapitres  et  quelques  notes.  Format  285x214  mm.  Reliure 
de  parchemin . 

Fol.  1.  Incipit:  «Porque  entre  los  fijos...»,  et  en  marge  : 
Prologo  quej'aze  el  santo  dotor  Ambrosio  en  el  prinçipio 
de  su  obra. 

Au  bas  du  premier  feuillet  on  trouve  le  titre  du  2®  cha- 
pitre :  Que  forma  et  orden  deue  orne  tener  en  el  callar,  oyr 
e  fablar. 

Fol.  86  v".  Le  livre  finit  par  :  «  et  declarada  mucha  ynsti- 
tuçion  e  auisamento  trae.  » 

Fol.  87,  88.  89.  Table  générale. 

Ce  livre  compte  xcii  chapitres.  Ce  sont  des  méditations 
ou  leçons  morales  sur  le  silence,  Tamitié,  la  chasteté,  etc. 
Exemple,  chap.  xvi  :  «  Non  conplir  ome  algunas  vezes 
aquello  a  que  es  obligado  es  ofiçio  de  bien  faser.  » 


XXVIII 


SAINT  AUGUSTIN 


A 


(Roeam.  n'  7;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Hh-80) 

I 

Saint  Augustin,  Sermons.  En  latin. 

Manuscrit  de  104  feuillets,  vélin,  folioté  tard  et  incom- 
plètement, réglé  presque  partout  à  24  lignes.  Initiales 
rouges,  pas  de  rubriques,  grosse  écriture  du  XIV®  siècle. 
Quelques  feuillets  endommagés  ont  été  réparés,  les  trous 
sont  bouchés,  mais  les  lettres  n'ont  pas  été  récrites  sur  le 
parchemin.  Format  277x177  mm.  Reliure  moderne  aux 
initiales  du  duc  d'Osuna. 

Fol.  1.  Dans  la  marge  d'en  haut  on  lit  en  petits  caractères  : 
«  Sancti  spiritus  adsit  nobis  gratia  —  Sancta  Maria  ora  pro 
nobis.  )) 

Incipit  :  «  Sermo  sancti  Augustini  de  uerbis  domini  in 
euangelio  secundum  Matheum  :  Agite  penitentiam  appro- 
pinquabit  enim  regnum  celorum.  »  Indication  des  versets 
cités  et  table  des  textes. 

Au  feuillet  97  commence  le  dernier  sermon  du  manuscrit 
dont  le  texte  est:  «  Si  uisuenire  ad  uitam  serua  mandata.  » 

Fol.  104  V®.  Explicit  :  «  Transibat  dominus  et  illi  clama- 
bant...  »  Ce  manuscrit  est  incomplet  de  six  sermons,  la 
table  nous  indique  que  l'ouvrage  complet  devait  contenir 
vingt  sermons. 


164  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 


*13 

(Uocam.  n-  (>;  Bibliotli.  Nat.  Madrid,  Reserv.  6'-5) 

Saint  Augustin,  De  Vita  Christiana,  Kn  ifcilicn. 

Manuscrit  de  21  feuillets,  plus  2  blancs  à  la  fin,  vélin, 
non  folioté,  réglé  à  27  lignes,  ^xriturc  italienne  du 
XV'-  siècle.  Ornementation  florentine.  Aux  quatre  coins  les 
heaumes  du  manjuis  de  Santillane  et  dans  le  bandeau  infé- 
rieur deux  anges  portant  ses  armes.  Format  240x170  mm. 
Reliure  moderne. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Inconiincia  il proemio  del  volgcu^ha- 
tor(\ 

In('ipit:((  Riuolgendo  io  alcuni  ecclesiastici  libri  uennemi 
aile  mani  una  gentile  operetta  del  glorioso  doctore  Au- 
gustiiio  la  (juale  egli  mando  alla  sorella...  » 

Explicit  :  «  sara  cagione  incitare  lanimo  mio  ad  man- 
darti  dellaltre  cose  maggiori.  » 

Au-dessous,  en  lettres  dor,  comme  la  première  rubrique, 
on  lit  celle-ci  :  Incomincia  il  libro  di  Santo  Agostino  delta 
Vita  Cristiana,  alla  sorella,  rerato  di  latino  in  volgare. 

Fol.  1  V".  Incipit  :  «  Se  io  peccatore  etinfimo,  pîu  insi- 
piente  oi  piu  imperito...  » 

Fol.  21.  Kxplicit  :  «  dare  in  pre.sentia  ti  diamo  inabsen- 
tia.  Deo  gratias.  » 


*C 


(Osuna:  Plut.  III.  Lit.  N,  iv  19;  R<x.'am.  n»  5;  Biblioth.  Nat. 

Madrid.  Hescrv.  5a-ll) 

Saint  Augustin,  Confessions,  En  italien. 

Manuscrit  de  137  feuillets,  plus  2  feuillets  blancs  aj 
coinmenceiiKMit,  vélin,  réglé  à  40  lignes.  F.criture  italienne 
du  XV''  siècle.  C'est  un  manuscrit  de  grand  luxe  orné  et  en- 
luminé avec  un  soin  extrême.  L'encadrement  du  fol.  1  répète 


XXVIII.    SAINT   AUGUSTIN  165 

avec  élégance  tous  les  motifs  des  décorateurs  florentins, 
chasse,  jeux  d  amours  dans  les  branches  et  au  travers  du 
fouillis  des  arabesques.  Aux  ;uatre  coins,  dans  des  médaillons 
carrés,  les  heaumes  du  Marquis  (celui  d'en  haut  à  droite  a 
disparu),  à  droite  et  à  gauche  la  devise  a  Dius  e  Vos  »  court 
dans  les  bandeaux,  et  en  bas  deux  anges  soutiennent  une 
couronne  de  laurier  où  la  place  des  armes  est  demeurée 
vide;  les  pieds  de  l'ange  de  gauche  et  le  sol  ou  les  nmiges  où 
ils  devaient  poser  n'ont  pas  non  plus  été  terminés.  Quelques 
notes  en  marge.  Format  325x225  mm.  Reliure  moderne. 

Le  titre  dit  :  Comincia  cl  prolofjo  cli  santo  Ac/usUno  nel 
primo  lihro  délie  suc  con/'cssioni.  Incipit:  «  Tredici  libri 
délie  mie  confessioni...  »  La  capitale  qui  commence  le  pro- 
logue est  finement  enluminée,  on  y  voit  saint  Augustin  au 
premier  plan,  avec  sa  mitre,  sa  crosse  et  ses  gants,  assis,  les 
mains  jointes  et  vêtu  de  pourpre,  dans  sa  chaire  épiscopale; 
la  miniature,  parfaitement  dessinée,  ne  semble  pas  tout  à 
fait  achevée . 

Livre  L  fol.  1;  liv.  II,  fol.  9;  liv.  III,  fol.  13  v^  liv.  IV, 
fol.l9v«;liv.  V,  fol.  27;  liv.  VI,  fol.  34  vMiv.  VII,  fol. 43  v«; 
liv.  VIII,  fol.  53;  liv.  IX,  fol.  62  v°;  liv.  X,  fol.  72  v"; 
liv.  XI,  fol.  91  v";  liv.  XII,  fol.  102  v«;  liv.  XIII,  fol.  113. 

Explicit  :  «  in  questo  modo  si  riceuera,  cosi  si  trouera, 
cosi  sara  aperto,  amen.  » 

Fol.  126  v°  :  Comincia  il  libro  disancto  Agustino,  a  Pau- 
lino,  délia  cura  la  quale  sidebha  aucre  pei  morti,  Incipit  : 
«  Longo  tempo,  o  uenerando  uescouo  Paulino,  sono  stato 
debitore  a  restituire.. .  )) 

Fol.  137.  Explicit  :  «  senza  dubio  la  mia  risposta  sarebbe 
manchata  alla  tua  dimanda.  Dco  gratias,  w 

D 

Saint  Augustin,  De  Beata  Vita,  En  castillan. 
Cf.  Notice  II,  ms.  Reserv.  6^-2. 


XXIX 


PAUL  OROSE 

A 

(Roeam.  n"  129;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-119) 

Paul  Orose,  Paidi  Orosii  hispani  presbyteri  historiarum 
libri  septem.  En  latin. 

Manuscrit  de  79  feuillets,  vélin,  non  folioté,  réglé  à  43 
et  44  lignes.  Ecriture  du  XIV®  siècle,  à  deux  colonnes.  Ini- 
tiales et  rubriques,  pas  de  titre.  En  marge,  notes  de  la 
même  époque  que  le  ms.  Format  287x204  mm.  Reliure 
moderne. 

Fol.  1.  Notice  sur  Orose  tirée  de  Gennadius:  «  Horosîus 
presbiter  hyspani  gencris,  uir  eloquentissimus  et  ystoriarum 
cognitor,  scripsit  aduersus  querulos  christiani  nominis...  » 

Texte,  incipit  :  «  Preceptis  tuispius  {sic)  beatissime  pat€r 
Augustine...» 

Fol.  7*J.  B.  Explicit:  Pauli  Horosii  presbiteri,  ad  Au- 
gust[in]um  Episcopum , historiarum  contra  accusaiores  tem- 
porum  c/iristianorum  liber  septimus  explicit  féliciter. 

*B 

(Osuna:  Plut.  II.  Lit.  M,  n^l.) 

Paul  Orose.  En  Castillan.  Manuscrit  perdu. 

Amador  de  los  Rios  dans  son  édition  des  Œuvres  du  mar- 
quis de  Santillano,  p.  627,  §  lxxxiv,  cite,  en  parlant  de 
Paul  Orose,  un  manuscrit  vu  par  lui  dans  la  Bibliothèque  du 


XXIX.    PAUL   OROSE  167 

duc  d'Osuna  et  qui  ne  se  trouve  ni  dans  le  catalogue  de 
Rocamora,  ni  à  la  Bibliothèque  Nationale  de  Madrid,  C'est 
probablement  un  des  manuscrits  de  Tlnfantado  qui  ont  été 
vendus  à  l'étranger  quelque  temps  avant  que  le  gros  de  cette 
bibliothèque  ne  fût  acheté  par  le  gouvernement  espagnol. 
Voici  la  description  de  cet  Orose  : 

((  Tambien  poseia  el  marqués  otro  côdice  aun  mas  rico,  en 

fol.  mayor,  limpiay  hermosa  vitela,  escrito  â  dos  cols.,  con 

orlas  en  que  aparecen  sus  armas,  marcadoPlut.  II,  lit.  M, 

n"*?,  el  cual  tiene  este  encabezamiento:  Aqui  comiença  el 

primero  libro  de  las  Ystorias  de  Roma  de  Paulo  Eurosio, 

sacado  de  ytaliano  en  aragonés  (lemosin)  et  de  aragonés 

en  castellano  :  el  qualjiso  tresladar  estante  en  la  cibdat  de 

Paris  frey  Pedro  de  Palmerola,  comendador  de  Villel. 

Et  otrosi  lo  manda  tresladar  del  dicho  lenguage  aragonés 

en  castellano  el  strenuo  cavalier  oint  go  Lopez  deMendoça, 

Senor  de  la   Vega,  seyendo  capitan  mayor  en  la  fron- 

tera  de  Jahen  en  contra  de  Granada  por  el  serenissimo  rey 

don  Johan  de    Castilla,  etc.  Tiene  algunas   notas  y  en- 

miendas  que  parecen  de  mano  del  marqués,?),  y  al  final 

diçe:  Aqui  es  fenecido  de  escrebir  el  libro  de  las  ystorias 

romanas  de  Paulo  Eurosio  que  contiene  XVI  libros.  Et 

trasladelo  yo  el  Bachiller  Alfbnso  Gomez  de  Çamora,  por 

mandado  de  mi  senor  Inigo  Lopez  de  Mendoça,  senor  de  la 

Vega,  é  seyendo  capitan  mayor  contra   Granada  en  là 

frontera  de  Jahen  por  el  serenissimo  nuestro  senor  rey  don 

Johan,  en  el  ano  del  nasçimiento  de  Nro.  Salvador  Jhu. 

Xpo.  de  mill  CCCC  é  treynta  y  nuece  anos  :  Deo  gracias 

amen,  Terminada  esta  obra,  hay  un  tratado  original  de  Za- 

mora  :  «  Sobre  el  provecho  que  causa  del  malicioso,  et  que 

daûo  ô  mal  del  neçio,  et  que  significan  estos  dos  vocablos.» 

C 

(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  X.  n'  18;  Rocam.  n"  128;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  U-125  ) 

Paul  Orose.  En  aragonais. 

0 

Manuscrit  de  174  feuillets  de  papier,  non  folioté.  Ecriture 
du  commencement  du  XV^  siècle.   Ni  titres  en  rouge,  ni 


168  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

capitales,  ni  signatures.  Format  286x217  mm.  Reliure  de 
pardiemin. 

Le  premier  feuillet  porte  une  notice  sur  Orose:  «  Elhon- 
rrado Orosio  spaïlyol ...  » 

Fol.  1  V''.  Prologue  de  Paul  Orose  :  «  Padre  Sant  Agostin 
en  fazer. . .  )) 

Liv.  I.  Fol.  2  v^.  Rubrique:  Aqui  acaba  el  prologo  et 
comiença  el  primer  libro  de  Paiilo  Orosio  sobre  los  grandes 
factos  del  miindo, 

Liv.  II.  Fol.  21  v'*.  Acaba  el  primero  libro  de  Paulo 
Orosio  prestre,  recontador  de  las  istorias  contra  los  pa- 
ganos,  c  comiença  se  el  segundo  libro. 

Liv.  III.  Fol.  38:  Acaba  el  libro  IP  de  Paulo  Orosio 
preste  espanyol,  recontador  de  istorias,  e  comiença  el  libro 
II1\ 

Liv.  IV.  Fol.  59:  Acaba  el  libro  lit  de  Paulo  Orosio 
preste  spafiyol,  recontador  de  istorias,  e  comiença  el  libro 
IIII\ 

Liv.  V.  Fol.  86.  Acaba  el  libro  quarto  e  comiença  el 
quinto. 

Liv.  VI.  Fol.  110  :  De  Paulo  Orosio pestre,  recontador  de 
istorias,  el  libro  V^  acaba  e  comiença  el  libro  VI*^ 

Liv.  VII.  Fol.  135  V"  De  Paulo  Orosio  se  acaba  el  libro 
VI^  e  comiença  el  VII''  libro. 

Fol.  157  v**.  Explicit  du  texte  :  «  que  tu  condempnas.  » 

Fol.  158.  Rubrique  finale:  De  Paulo  Orosio,  augustin^ 
obispo  enbiadoy  el  libro  VIP  de  las  ystorias  contra  los 
acusadores  de  los  tienpos  de  los  cris tia nos  se  acaba  muy 
bienauenturadamentj  et  a  to  facto  translatar  el  muy  exçel^ 
lent  e  Religioso  senyor  don  Jray  xJohanfernandeJS  deredia^ 
humil  castellan  Damposta,  e  prior  de  Catalunya.  Et  ha  la 
trasiatado  Domingo  de  Garcia  Martin  seruidor  suyo, 

F/inito  libro  sit  laus  gloriarristo,  amen. 

Qui  scripsit  scribat  semper  cum  domino  bibant  (sic) 
aiiu*n, 

«  El  (jual  libro  son  XI  cuadernos  c  dos  fullos  de  papel.» 

Suivent  trois  lignes  en  caractères  bizarres  ;  c'est  sans 
doute  une  (écriture  secrète. 

Fol.  158  v^  blanc. 

Le  feuillet  159  commence  par  les  mots  :  «  de  la  ciudat  el 


XXIX.    PAUL   OHOSE  169 

quai  el  se  alabaua  que  refaria...»  C'est  un  fragment  qui  finit 
au  feuillet.  174  v'^par:  a  Siguese  el  terremotus  espantable 
que  muchas  ciudades  de  Orient  faziendolas  todas  las  casas 
cayer  con  la  tierra  aplano.  » 

Ce  fragment  que  le  copiste  ou  le  relieur  a  oublié  de 
mettre  à  sa  place  doit  être  intercalé  entre  les  feuillets 
141  et  142,  du  livre  VII.  On  lit  au  bas  du  verso  141  en  marge  : 
ft  Require  post  XVII  folia  ad  talc  signum  f  »  et  plus  bas 
ces  mots  encadrés  :  de  la  çiudat  el  quai  else  alabaua. 

Le  feuillet  159  fait  parfaitement  suite  au  verso  141,  mais 
le  recto  142  ne  fait  pas  suite  au  verso  174.  Le  cliapitre  qui 
est  indiqué  au  verso  174  n'est  pa.s  celui  qui  commence  au 
recto  142.  Or,  la  note  du  fol.  141  dit  XVII  folia,  et  du  fol. 
159  à  174  il  n'y  en  a  que  XVI,  il  manciue  donc  un  feuillet 
au  manuscrit. 

Dans  la  notice  qu'il  consacre  à  ce  manuscrit  dans  sa  Bi- 
bUoteca  del  marqués  de  SantilUma  (Obras,  p.  627, 
§.  Lxxxiv;,  Amador  de  los  Rios  ne  fait  pas  mention  de 
l'important  explicit  du  feuillet  158  (1.  Il  ne  s'est  pas  aperçu 
que  ce  manuscrit  était  précisément  écrit  en  dialecte  ara- 
gonais  et,  trompé  par  le  désordre  des  feuillets,  il  l'estime 
incomplet.  Rocamora  dans  son  inventaire  sommaire,  tou- 
jours insuffisant,  a  cependant  relevé  la  rubrique  finale  du 
feuillet  158. 

Nous  croyons  utile  de  publier  ici  des  fragments  tirés  du 
manuscrit  Ii-125  que  nous  venons  de  décrire,  l'histoire  de 
cette  version  en  sera  éclairée  : 

[E]l  honrrado  Orosio  Spanyol.apuesto  fauladore  amaestrado  en 
istorias,  fizo  VII  libros  en  los  quales  départie  todoaqueste  volutine 
et  fizo  departimiento  contra  les  eristianos  que  dizian  quel  abaxa- 
miento  de  la  grandeza  de  Roma  cra  vcnida  por  la  fe  cristiana.  En 
los  quales,  faziendo  memoria  quasi  de  todas  las  miserias  etribula- 
ciones  que  son  estadas  en  el  niundo,  denuiestra  este  mayorment 
seyer  :  es  asaber  que  contra  el  su  mereçiuiiento  dura  aun  el 
comun  de  Roma  et  queel  imperio  esta  en  piet  por  el  obseruamiento 


1.  Dans  cette  mémo  notice,  Amador  de  los  Rios  s'étonne  que  Nicolas 
Antonio  ne  mentionne  pas  cette  traduction  ;  or,  nous  verrons  plus  ba« 
que  la  Bihliothcca  Votas  (t.  II,  p.  164)  consacre  une  lon>çue  notice  à 
cette  version  que  Los  Rios  attribue  à  un  traducteur  imaginaire. 


170  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

de  la  fc  cristiana.  Ond  el,  en  el  primero  libro,  déclara  la  dispoasi- 
cion  del  mundo  cotno  es  çercado  de  cada  parte  del  mar  e  Irauessa- 
mientos  que  tazii  por  la  tierra  ayunlado  (!on  cl  Rio  que  es  cla- 
mado  Tanais,  e  los  ordenamienlos  e  disposicion  de  los  lugares  e( 
las  monlanyas,  e  el  numéro  e  las  coslumbrcs  e  la  qiialidat  de  las 
génies,  e  los  eocomençain  ienlos  de  las  batallas  ;  otrosi  las  de  los 
senyorea  los  quales'se  flKieron  en  el  principio  por  derramamJenlo 
de  sangrede  la  gent.  sineiitendîniientoderaemoria.  Kste  Orosio  el 
quai  enbiado  a  sant  Jeronimo  de  part  de  «anl  Agoslin  por  aprender 
laciencîadc  gracia  disponiendo  primerament  trayo  en  occident  las 
reliqutas  de  sant  Esteuan  martir  que  tueron  falladas  nueuament  en 
el  tiempo  de  Onorio  Emporador  e  eslacosa  manificsla  la  su  bondat. 

El  lilulo  primero  reaonla  de  gui'  tracta  nqitente  Uhfo,  agora   , 
porte  se  el  prologo  de  Paulo  Orosi'o  en  que  deimientra  au  humtldat. 

(Fol.  1  v).  Padre  Sant  Agostin,  en  fazer  aqueste  libro  he  yo  obe- 
decido  a  los  tua  mandamtentos  e  quisiesse  lo  Dios  que  atan  con-  ' 
plidament  lo  liuuiesse  yo  fecho  coino  lo  fiz  de  grado.  eonio  quiere 
que  me  mueue  muyt  pooo,  siquiere  que  yo  lo  aya  fecho  bien,  sî- 
quiere  no.  Ë  esto  es  purque  tu  mismo  as  ya  dubdado  que  se  pueda 
bien  fazer  aquelio  que  ta  mandante.  Mas  en  aquesto  lomo  muyt 
gran  plazer  que  Srme  la  mi  voluntaten  quanio  yo  pudiesse  ûbe- 
dezer  los  tus  mandamienlos-  Porqueen  la  casa  de!  rico  padre  que 
ay  muyt  granl  familia,  ya  sea  que  ayanimalias  de  diuerssas  gene- 
raciones  para  prouechamiento  de  su  fazienda,  es  poca  la  cura  de 
los  canes  los  quales  atau  ^olamenl  han  de  su  natura  obedecer  e  se- 
guir  la  voluntat  del  senyor,  alli  do  le  plaze  de  mo^trar  gela  o  pur 
palauras  o  por  senyales,  esto  por  quanto  han  lo  que  ellos  dcsean 
propriament,  los  quales  en  quanio  ellos  son  mas  nobles  quealguaa 
de  las  olras  auimalias  en  alanto  son  mas  gracîossos  e  amaosirados 
por  lahumanidal.  Es  asaber  aconosçer  el  libro  de  Paulo  Orosio,  re- 
contador  de  las  Islorias,  por  el  honrrado  Jolian  Bueno,  de  grauia- 
lica  en  vulgar  a  instançia  de  micer  Lauiberdo  de  los  abades.  e 
pone  se  en  el  comienço  el  prologo. 


Traducteurs  et  traductions  de  Paul  Orose  en  Espagne      ' 

Il  nous  parait  utile,  pour  débrouiller  ensuite  plus  aisé-  ' 
ment  l'histoire  de  ces  versions,  de  rapporter  ici  le  texte  de 
la  notai,  p.  39  du  tome  VI  de  YHiMoria  crilica  d'Amador 
de  los  Rios,  où  à  propos  des  Historias  del  espaiiol  Orosio 
il  dit  :  «  Dos  versiones  de  Orosio,  iimbas  custodiadas  en  la 
»  Biblioteca  del  duquede  Osuoa  {P.  V.  Lit.  N.  nùm.  18  y 


XXIX.    PAUL    OROSE  171 

»  P.  II.  Lit.  M,  nùm.7),  poseyô  el  marqués  de  Santillana: 
»  la  primera  hecha  por  un  Juan  Bueno,  â  instancia  deLam- 
»  berto  de  los  Abades  de  gramâtica  en  vulgar  (de  latin  en 
»  castellano),  y  la  segunda  por  el  bachiller  Alfonso  Gomez 
»  de  2^mora,  de  ôrden  dcl  mismodon  InigoLopez,  trayén- 
»  dola  del  catalan  al  cual  habia  pasado  de  la  traduccion 
»  francesa  de  fray  Pedro  de  Palmerola,  comendador  de  Villel . 
»  etc.  » 

Voilà  la  légende.  Voyons  les  faits  maintenant.  Tout  d'abord 
puisque  les  rubriques  du  manuscrit  perdu  (Plut.  IL  Lit. 
M,  n**  7),  exécuté  pour  le  marquis  de  Santillane,  disent  à 
plusieurs  reprises  qu'il  fut  d'aragonais  mis  en  castillan, 
pourquoi  Los  Rios  veut-il  qu'ici  aragonais  ait  le  sens  de 
catalan  ou  de  limousin  (1)  ?  Nous  ne  connaissons  pas  de 
version  catalane  d'Orose,  tandis  que  le  ms.  Ii-125  nous  a 
conservé  le  texte  aragonais  exécuté  par  Domingo  de  Garcia 
Martin  par  ordre  de  Juan  Fernândez  de  Heredia,  alors 
encore  châtelain  d'Amposta  (2)  et  (jui  fut  ensuite  grand 
maître  de  l'Ordre  de  Jérusalem.  Ce  manuscrit  est  comme 
une  minute  de  celui  qui  fut  ensuite  luxueusement  écrit 
et  décoré  et  dont  la  Bibliotheca  Velus  de  N.  Antonio 
(t.  II,  p.  163-164)  fait  mention  (3). 


1.  Le  plus  curieux  est  qu'Amador  de  los  Rios,  après  avoir  déclaré, 
dans  le  tome  VI  de  son  Histoire,  que  le  marquis  de  Santillane  fit  tra- 
duire Orose  de  catalan  en  castillan,  et  après  avoir  déjà  noté  eu  marge 
du  mot  aragonès  le  mot  Icmosin  dans  sa  notice  du  ms.  perdu  (Plut.  II, 
Lit.  M,  n*  7),  disserte  ensuite  dans  le  tome  VII  (p.  475,  note  2),  sur 
el  hahla  avagonesa^  à  propos  du  spectacle  allégorique  représenté  pour 
fêter  l'entrée  de  Fernando  de  Antequera  (1414)  à  Saragosse.  Il  dit  que  les 
copias  récitées  en  aragonais  par  la  Justice,  la  Vérité,  la  Paix  et  la  Mi- 
séricorde, étaient  à  mesure  tornadas  en  palabras  castellana^s,  par  Alvar 
Garcia  de  Santa  Maria,  qui  nous  le  rapporte  lui-même.  Et  comme 
preuve  que  de  semblables  castillanisations  de  textes  aragonais  n'étaient 
pas  rares,  il  cite  la  version  d'Orose  que  le  bachelier  Alfonso  Gomez  de 
Z&mora  exécuta,  en  1439,  pour  IiligoLopez  de  Mendoza. 

2.  Juan  Fernàndez  de  Heredia  fut  fait  châtelain  d'Amposta  vers  1345, 
et  grand  maître  de  rOrdi*e  de  Saint-Jean -de- Jérusalem  en  1377. 

3.  a  ArugonenHia  Vihvi  Pauli  Orosii  Historlaruni  versio,  e  codice  Bi- 
bliothecîe  Collegii  Sanctiss.  Corporis  Christi  ^'aIent. 

Esta  es  la  taula  è  su/nan'a  annotaciô  de  los  lihros  rubrlcas  è  capi- 
tales del  libro  que  Paulo  Orosio  de  la  nacion  de  Spanyafamoso  poeta 
e  ystorial  copilô  à  Instanria  è  mandamiento  dcl  bienacenfurado  sant 
AgosU  :  :  :  :  Et  por  onde  el  mufjt  rccerendo  en  Xpo  padre  e  senr/or 
Don  frai  lohan  Fernande:;  de  Eredia  por  la  gracia  de  Bios  maestro 


z.i.1. 


172  RIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE    SANTILLANE 

11  nous  semble  plus  que  probable  que  le  manuscrit  Ii-125 
aura  été  le  texte  môme  que  le  bachelier  Alfonso  Gomez  de 
de  Zamora  fut  cliargr  de  castillaniser,  en  1439,  pour  son 
maitre  Don  Inigo  Lopez  do  Mendoça,  seigneur  de  la  ^'ega. 
Il  est  permis  de  sui)poser  que  le  traducteur  qui  travailla 
à  Paris,  sur  la  version  toscane,  fut  le  même  Domingo  de 
Garcia  Martin  que  «  frey  Pedro  de  Palmerola,  comendador 
de  Villel  »,  chargea  de  ce  travail,  à  la  demande  de  Johan 
Fernandez  de  Heredia,  qui  fut,  on  le  sait,  lui  aussi  com- 
mandeur de  Villel  et  qui  était  à  l'époque  châtelain  d'Am posta 
et  prieur  de  Catalogne. 

D'où  Amador  de  los  Riosa-t-il  tiré  la  traduccion  fran- 
ccsa  de  Fray  Pedro  de  Pdlmerola,  comendador  de  Villel!^ 
Le  manuscrit  Plut.  II.  Lit.  M,  n"  7,  dit  simplement  que  la 
version  aragonaise  fut  faite  à  Paris  sur  un  texte  italien. 
Comment  Amador  de  los Rios  a-t  il  pu  faire  de  ce  commandeur 
aragonais  l'auteur  d'une  traduction  fran(;aise  ?  l^st-ce  parce 
qu'étant  à  Paris  il  en  fit  exécuter  une  aragonaise  sur  un 
texte  toscan?  Voyons  enfin  qui  fut  Juan  Bueno,  qui,  suivant 
Los  Rios,  traduisit  Orose  de  (jramtttica  en  vulr/ar(de  latinen 
castelIano).Nous  savonscpie  vers  Tt^xtrême  fin  du  XIIP siècle, 
ou  plus  exactement  aux  environs  de  1291,  un  juge  de  Flo- 
rence nommé  Bono  Giamboni  traduisit  de  latin  en  toscan,  à  la 
prière  de  Messer  Lamb(*rto  degli  Abadi  di  Kirenze  :  Délie 
Storie  contra  i  paf/dni  di  Paolo  Orosio  libri  VII  (1).  Le 
traducteur  aragonais  a  traduit  l(vs  noms  trouvés  par  lui  dans 

dv  la  Of'fim  (le  saut  IoIkui  do  I/irlin.  mjondo  v.  considerando  (/iir 
fu/iK'sd  /loriffU  ntcmoi-idl  c  snnuirio  dncmno.nt  de  los  Jndicios  de  Dios 
«  inurlids  prrso/Kfs  dr  difci'cntrs  /n'ofrssionrs  e  condlciones  è  waior- 
mfnt  ft  (nfiifllfis  (/n<>  non  cran  instructas  en  scirnrin  cra  ignuto  c  non 
rt's  nicnfts  f/tnisi  non  salndo  nin  otdo  :por  ianfo  cl  dicho  Srnyoretc  :  :  :  : 
El  primer  titulo  reronfn  de  que  trarta  aquesti  libro  :  c  Jizo  esii  iibro 
reparf(di)  rn  siffr  Ithrcts.Qic.  » 

Le  iKiductoui'  Domingt»  de  (larcia  Martin,  nommé  dans  le  Ii-125,  n'est 
pas  cité  dans  la  Blbllofheca  VHu.s. 

1.  Drllr  sforie  eonfrn  i  l\tijani  di  Paolo  Orosio  lihri  VII  roi- 
(jarizzainentt)  di  Bono  (riftnihoni  publieato  ed  illustrato  cou  noie  dal 
Doit.  Franresrtt  7V/.s\s7*.  Firenze  ])or  Thoinniaso  Baracch^,  1849,  in-8*. 
C<'tto  version  avait  été  publiée  déjà  au  XVI'  siècle,  sans  date,  mais 
vers  1535,  à  Venise.  Kn  1531)  et  15U4,  on  la  réimprima,  à  Venise  égale- 
ment, en  l'aUribuant  à  Giovanni  (iuerrini  da  Lanciza  (cf.  Zambrini, 
Le  Opère  roltjari  a  Stuntpa^  col.  727-728).  Ce  texte  est  conservé  par  un 
assez  grand  nombre  de  manuscrits. 


XXIX.    FAUL    CHOSE  173 

le  manuscrit  italien  qui  lui  servit  de  texte,  et  c'est  ainsi  que 
Bono  Giamboni  est  devenu  Juan  Bueno,  Lamberto  derjU 
Afearf/Lamberdo  de  los  Ahndes  et  la  formule  si  fréquente 
en  Italie  di  (iramatica  in  vulr/are,  de  latin  en  castellano. 
En  résumé,  nous  venons  démontrer  que  les  deux  manus- 
crits d'Orose,  Tun  anigonais,  l'autre  castillan,  conservés  dans 
la  bibliothèque  Osuna,  dérivent  tous  deux  d'une  source  com- 
mune :  la  version  italienne  de  Bono  Giamlxmi.  Bien  plus, 
nous  avons  vu  (jue  le  manuscrit  aragonais  contient  la  version 
([ue  commanda  Juan  Fernândez  de  lleredia,  nous  avons 
montré  quelles  prol)abilités  il  y  a  de  croire  que  la  version 
(jue  Pedro  de  Palmc^ola  fit  exécuter  à  Paris,  sur  le  texte  de 
Bono  Giamboni,  ne  fait  (juiui  avec  celle  (jue  Domingo  Garcia 
Martin  fit  pour  le  châtelain  d'Amposta.  Le  manuscrit  perdu 
P.  IL  Lit.  M,  n°  7,  que  le  marquis  de  Santillane  fit  cas- 
tillaniser  piir  Alfonso  Gomezde  Çamora,  n'était  très  certai- 
nement qu'un  remaniement  de  la  version  conservée  par  le 
manuscrit  Ii-125.  Amador  de  los  Rios  a  donc  vu  une 
version  française,  modèle  d'une  version  catalane,  et  une  ver- 
sion castillane,  faite  directement  sur  l'original  latin,  là  où 
il  n'y  avait  qu'une  version  aragonaise,  faite  sur  une  traduction 
italienne,  et  un  remaniement  castillan  de  cette  même  version 
aragonaise. 


f.  w. 


XXX 


BOECE 


(Osuna:  Plut.  V.  Lit.  N,  n«  3;  Hocam.  n'  38;  Biblioth. 

Nat.  Madrid,  Ii-36) 

BoÈCE^  De  Consolationc.  En^italien. 

Manuscrit  de  46  feuillets,  plus  2  feuillets  de  garde  au 
début,  vélin,  non  folioté,  réglé  à  36  lignes.  Écrit  dans  la 
seconde  moitié  du  XIV®  siècle,  à  deux  colonnes.  Encadre- 
ment, enluminures,  lettres  ornée.  Format  283x194  mm. 
Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  L'encadrement  entremêlé  de  sujets  et  d'arabesques 
est  curieux  par  les  détails,  sans  être  très  artistique  ;il  appar- 
tient au  genre  d'ornementation  italienne  qui  a  précédé  les 
admirables  bandeaux  florentins  du  XV®  siècle.  Dans  le 
bandeau  inférieur  deux  écus  d'armes,  un  dans  chaque  coin, 
identiques  à  celui  qui  se  trouve  au  fol.  1  de  TAristote  et 
de  la  Vita  Dantis  de  Boccace  :  d'or  à  cinq  bouquets  de 
fleurs  feuilh'^es,  au  naturel.  La  grande  initiale  est  finement 
enluminée  :  on  v  voit  Boéce  écrivant  son  livre  derrière  les 
barreaux  de  sa  prison. 

Fol.l  A.  Incipit:  «  lo  Boetio  lo  quale  inquadirietro  perfec- 
tamente  feci  uersi  dilecteuoli  ne  lo  fiorito  studio  de  la  mia 
prosperita...)) 

Livre I.  fui.  1-7;  liv.  IL  fol.  7-15:  liv.  III.  fol.  15-27; 
liv.  IV.  fui.  27-:^7  V";  liv.  V.  fol.  37  v-  B.-46  A. 

Explicit  :  «  quando  uoi  operate  dinançi  agliocchi  del  gîu- 
dice  che  tucte  le  cose  uede  ». 


«  EjjpUfit  Liber  BoetH,  Deo  gratias  amen .  "  Daos  la  cu- 
lonne  B  on  lit  : 

«  Manushujusscriptoris, 
Saluetur  omnibus  oris, 
Memoria  sit  uobis. 
Micbaelis  uestri  soruitoris.  n 

Chaque  livre  est  ornii  d'une  capitale  miniaturée  avec  Hoesse 
où  l'on  retrouve  toujours  une  figure  d'ange  qui  tient  un  livre, 
et  lin  vieillard,  c'est  sans  doute  la  Philosophie,  consolant 
Boéce;  en  plus  de  ces  initiales,  les  feuillets  qui  ouvrent  les 
livres  nous  présentent  des  demi  encadrements. 

Le  texte,  nous  l'avons  remarqué  ci-dessus,  est  précédé  de 
deux  feuillets  de  garde,  le  second  porte  dans  la  colonne  A 
20 lignes  d'une  écriture  du  commencement  du  XIV"  siècle; 
c'est  un  commencement  de  copie  du  texte  italien  de 
Boëce.  La  dillérence  est  très  grande  entre  l'écriture 
de  ce  fragment  et  celle  de  notre  texte.  Au  verso  de  ce  môme 
feuillet,  nous  trouvons,  d'une  écriture  italienne  du 
XV"  siècle,  les  vers  que  voici  écrits  sur  deux  colonnes  : 

ti  Uassi  pensoso  il  seghator  dell'erba, 
Crucciato  contra  Gioue  e  contra  Marte, 
Ma  la  speranza  clie  amor  gli  serba, 
Montando  in  sulle  sue  leggiadre  sarte, 
A  pjine  ed  acqua,  alla  fer/a  del  soie, 
Cantando  tuttauia,  si  corne  suole, 
Che  mai  non  stanclia  ne  giamai  si  duole, 
Co'  ferri  in  collo  corne  uuol  su  arte, 
Per  la  cruda  stigion  cli'e  stata  accrba, 
Ciascheduu  uil  penser  dal  vA\r  gli  parte 
Chel  porteranno  in  un  bel  prato  d'erba. 
Menando  il  terro  stara  tiitto  giorno 
Fa'l  seghatore  nel  bel  prato  ïntorno 
Et  poi  la  sera  da  di  mano  al  corno  ; 
Non  lo  fa  per  iscorno. 
Ma  per  franchezza  sualetizia  spande 
Sol  pfT  rispticto  délia  giornata  grande,  n 

Au-dessous  de  ces  vers,  mais  de  facture  antérieure  à  ceux- 
ci  se  trouve  une  grande  miniature  de  20  centimètres,  très 


176  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

HiKMiiont  peinte  et  bien  consiîivêe,  représenUint  le  fauclieiir 
debout  dans  le»  j)ré  fleuri  où  Ton  voit  un  lapin  et  un  oiseau, 
la  faux  est  sur  l'herbe  ainsi  qu'un  ta])ouret  et  un  marteau; 
de  la  ceinture  du  faucheur  pend  un  étui  dans  lequel  on  voit 
la  pierre  à  faux.  Le  costume,  très  élégant,  du  faucheur  est 
celui  qu'on  portait  en  Italie  dans  la  seconde  moitié  du 
XIV^  sièchî,  avec  le  chaperon  à  longue  queue,  qu'on  re- 
trouve souvent  dans  les  portraits  de  cette  époque. 


B 


(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  X,  n"  20;  Hocain.  n»  37;  Biblioth.   Nat. 

Madrid,  Ii-32) 

BoècFm  De  Consolatione.  En  castillan. 

Manuscrit  de  1 19  feuillets,  plus  3  feuillets  blancs  au  com- 
inenc(»ment  et  1  à  la  tin.  papier,  non  folioté,  réglé  à  21  lignes. 
Ecriture  du  XV-'  sièc^le.  Titres  en  noir,  initiales  des  cha- 
pitres en  rouge  Restes  de  signatures  irrégulières.  Format 
277x197  mm.  Reliure  de  parchemin. 

1mi  marg(î  not(\s  de  la  même  main  (juc  le  texte. 

Fol.  I.  Titre  en  noir,  lettres  ornées:  Libro  de  la  consolaçton 
nmantl  de  Boecio  Roinano:  e  ronuença  iina  carta  de  Ruy 
Lopc^  de  Dnualos  al  que  h  romanro. 

Incii)it  :  «  Muchas  v(v.es  pienso,  o  mi  verdadero  amigo...» 
Cette  lettres  finit  au  fol.  2,  et  la  réponse  du  traducteur,  ((ui 
w.  scnornuK»  ])as,  suit  immédiatement  et  va  jusqu'au  fol.  4. 
Kxplicit  :  ((  al  sigui(Mitearguinento  (|ue  es  de  la  Intenc^ionde 
a(juest<»  libro  ])rim(»ro.  »  Suit  :  la  Intendon  de  aqiieste  libro 
prinu'/v.  Au  r(M*to  du  fol.  5  finit  l'exposition  et  commence 
h)  fcxt<'  :  Coinienra  el  lihro  jtnmero  de  la  confiolacion  na- 
tfu'fd  de  Anirio  M(tidio  Tonjuato  Seueri no  Boecio,  extra 
eonsnl  ordluario  patriclo,  verso  primero:  «  Yo  C|ue  en  otro 
ti(Mipo  con  florescientc*  estudio  acabe  cantares  ...»  Fol.5  v**, 
Prosa  primera. 

Fol.  30  v":  Arahasi^e  el  lihro  primera. 

Fol.  31  :  Ai'f/nmento  del  libro  sefjundo. 

Fol.  41  V":  Aeah((.'<se  el  libro  serjundo. 

Fol.  42:  Comiençaelarfjumento  del  libro  tercero* 


XXX.    BOÈCE  177 

Fol.  73:  Acabasse  el  terçero  libro  e  coniiença el  argu- 
mento  del  libro  quarto . 

Fol.  100:  Acabasse  el  libro  quarto. 

Fol.  100  v^:  Argumento  del  libro  quinto. 

Fol.  119  V**:  Acabasse  el  libro  quinto,  Deo  gracias. 

Explicit  :  «  como  obra  es  ante  los  ojos  del  Juez  acatante 
todas  las  cosas  ». 

Amador  de  los  Rios  [Obras  del  marqués  de  Santillana, 
p.  597),  émet  l'opinion  que  la  lettre  du  connétable  Ruy 
Lopez  de'Avalos  pourrait  avoir  été  adressée  au  chancelier 
Pero  Lopez  de  Ayala,  de  qui  seraient  la  réponse  et  la  tra- 
duction de  Boèce,  traduction  dont  parle  Fernand  Ferez  de 
Guzman,  dans  ses  Gencraciones  y  semblansas,  en  énumé- 
rant  les  travaux  littéraires  du  grand  chancelier. 

Nous  avons  copié  les  lettres  i[\xi  précédent  la  version  de 
Boèce  parce  qu'elles  sont  intéressantes  pour  notre  étude  : 

Libro  de  la  Consolaçion  natural  de  Boeçio  Romano^  e  comiença 
una  caria  de  JRuy  Lapes  de  Daualos  al  que  la  romança, 

Muchas  vezes  pienso,  o  mi  verdadero  amigo,  qiian  gran  don  es 
otorgado  a  los  ensenados  de  la  sabiduria,  e  no  solaniente  a  quellos 
mas  aun  a  les  deseantes  délia.  E  yo,  discipulo  pequeûo  de  los  que 
dessean  saber,  venido  nouicio  ai  estudio,  soy  ençendido  a  dessear 
el  socorro  de  aquellos  que,  ante  destos  nuestros  tiempos,  en  las 
sçiençias  fueron  complidos,  de  cuya  doctrina  no  solo  ami,  mas  a 
los  que  mucho  saben,  grande  pro  e  claridat  se  siguen.  Por  esto  pense 
con  singular  affection  rogar  a  vos  que  trabaiasscdes  en  traer  a 
nuestra  lengua  vulgar  la  consolaçion  del  sancto  dotor  Seuerino, 
que  por  nombre  propio  es  llamado  Boeçio,  el  qualyo  creoaber  de- 
clarado  cosas  de  muy  grande  prouecho.  Ecommo  quier  que  yo  he 
leydo  este  libro  romangado  por  el  ffamoso  maestro  Nicolas,  no  es 
de  mi  entendido  ansi  (;ommo  querria.  E  creo  que  sea  esto  por  faita 
de  mi  ingénie,  y  aun  pienso  fazerme  algun  estoruo  estar  mesclado 
el  texto  con  glosas  lo  quai  me  trae  una  grand  escuridat.  E  auria 
en  especial  gracia  me  fiiesse  por  vos  declarado,  en  tal  manera  que 
mejor  lo  podiesse  entendcr.  guardando  las  palabras  con  que  el 
actor  se  rrasona,  senalando  en  la  margen  lo  que  vuestro  ingenio 
podiere  para  ({ue  yo  syn  conpanero  el  texto  pueda  entender.  E  fa- 
ziendo  lo  ansi  resçebire  de  vos  el  niayor  benefiçio  que  un  amigo 
de  otro  puede  resçebir,  por  ([ue  las  cosas  tocantes  al  saber  mayores 
son  que  todas  las  otras  del  mundo.  Ansy  lo  dixo  el  monarcha  de 
la  sabiduria:  que  meior  es  la  sçiencia  que  toda  riqueza,  e  alg«na 

12 


178  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

joya  no  se  egualara  con  ella.  Mas  si  mi  flaca  razon  no  da  logar 
a  caber  tanto  comino  pido,  y  a  vuestro  trabaio  no  conseguirie 
el  fructo  que  nieresçe,  podres  muy  bien  dezir  que  no  quedo  por 
vos  de  enseûar  comme  respondio  Platon  al  rey  Rrofusta  quandoera 
maestro  de  su  fijo.  Ansy,  mi  buen  amigo,  faziendo  aquesto  por  mi 
tanto  rrogado,  podres  auer  gloria  de  bien  ensenar  e  a  mi  queda 
el  cargo  del  poco  aprender. 

Acahasse  esta  carta  e  comiença  ntra  en  su  respnesta. 

Si  alguna,  virtuose  cauallero,  seùor  mio,  es  la  différencia  entre 
rogar  e  mandar,  de  vos  a  mi  por  çierto  no  la  siento.  Que  si  vues- 
tras  palabras  comigo  ouiessen  logar  de  ruego,  como  pidaes  lo  que 
no  puedo  bien  complir,  seyendo  negado  auriades  muy  justa  res- 
puesta  nembrandouos  aquello  que  dize  Seneca  en  el  libro  de  los 
bénéficies  :  que  no  auer  dado  la  cosa  es  mucho  menos  graue  que 
auer  la  dado  mal.  Mas  comme  al  mandado  vuestro  no  pueda  yo 
rrefuyr,  postpuesta  mi  inhabilidat,  acorde  seguir  lo  que  man- 
dastes. 

E  queriendo  lleguar  a  la  obra  manifestauasse  a  mi  mayor  diffi- 
cultat  de  lo  acabar  tanto  que  ya  dexaua  de  mirar  al  su  comienço. 
E  segun  escriue  Dante  fingendo  los  espantos  de  la  entrada  infer- 
nal :  ansy  comme  aquel  que  desquiere  lo  que  quiere  e  por  nueuo 
pensamiento  trueca  lo  propuesto,  ansy  que  del  comencamiento 
todo  se  quita,  tal  me  sentia  yo  en  este  que  propusiera.  Enpero  la 
obediençia  que  mucho  me  apremiaua  fazia  dubdoso  mi  coraçon. 
E  comme  dize  Terençio  :  quando  el  coraçon  esta  en  dubda  con,  poco 
mouimiento  es  lançado  aca  y  alla,  ffuy  determinado  a  seguir  la 
parte  mas  graue  por  aquella  doctrina  de  Tullio  en  las  obras  vir- 
tuosas,  donde  muestra  que  si  alguna  vez  nos  troxiere  la  nesçessi- 
dat  a  acjuellas  cosas  que  no  son  de  nuestro  ingénie  es  de  poner 
todo  cuydado,  pensamiento,  e  diligençiapor  que,  si  no  las  podiere- 
mos  fazer  fermosamente,  a  lo  menos  las  fagamos  lo  menos  feo  que 
podieremos.  Por  tanto,  senor,  si  no  acabare  esso  que  mandaes, 
bastaine  rcmirar  a  elio  para  ser  quitado  de  culpay,  aunque  no 
a  vuestro  desseo,  satisfare  a  vuestro  mandado.  Semejado  a  los  ni- 
nos  (jue  cobdiçiando  executar  todo  lo  ([ue  les  mandan,  tan  bien 
lo  inpossible,  con  la  usada  obediençia,  descubren  la  inoçente  sim- 
pleza  que  faze  a  su  intençion  no  solo  syn  culpa  mas  aun  mereçe- 
dora  de  gradc^çiiiiionto.  K  comino  quier  que  al  comienço  de  toda 
translaçion  se  deua  antcponer  algo,  para  meior  entender  la  cosa 
de  que  se  tracta,  |)aros(;iMue  sobrado  fazerlo  yo  aqui  por  que  vos, 
rfcûor,  auiendo  leydo  assaz  aquesta  obra  aures  meior  sabido  la 
intençion  de  su  actor,  e  para  sentir  mas  pure  el  dulçor  de  sus 
razones,  pues  deseades  gostar  syn  mezcla  el  sabor  de  su  fablar. 


XXX.    BOÈCE  179 

commo  sea  rauchas  vczes  que  por  la  diuersidat  de  las  lcn<^uas  se 
fallen  algunas  palabras  (juc  no  son  mudables  sin  gran  dano  suyo, 
contesçiendoles  commo  *a  las  plantas  nasçidas  en  su  escogido 
logar  que  mudadas  a  otro  pierden  lo  mas  de  su  fuerça  y  aun  a 
vezes  se  secan,  donde  tal  diçion  fallare  quedara  en  su  propio  vo- 
cabio  0  se  trocara  por  el  mas  cereano  que  en  nuestro  vulgar  yo 
fallare,  poniendo  de  fuera  otros  en  su  fauor  que  al  poder  mio  sos- 
tengan  su  mesma  fuerça.  K  donde  se  toçare  fiction  o  ystoria  que  no 
sea  muy  usada  reduzirse  ha  breuemente,  no  para  vuestra  ensenança 
ca  auiendo  vos  grande  notifia  de  muchas  leturas  mejor  podes  dc- 
zirlo  que  inclinaruos  a  lo  oyr,  mas  seruira  a  vuestra  memoria  que, 
instruyda  de  cosas  diaersas,  seyendo  de  algo  oluidada  nembrar  se 
ha  mas  de  ligero.  E  fallando  alguna  razon  que  paresca  dubdosa 
en  sentengia  sera  le  puesta  adiçion  de  las  que  el  nombrado  ma- 
estro en  suletura  ha  declarado  solo  tocante  a  la  letra.  K  porque  los 
titulos  son  claridad  a  la  via  del  procéder  e  no  se  entreponga  al  texte 
cosa  agena,  en  comienço  de  cada  libre  se  porna  una  rehiçion  o  ar- 
gumente que  sefiale  ali^o  de  lo  contenido  en  sus  versos  e  prosas. 
Agora,  con  la  voluntad  del  guiador  soberano,  vengamos  al  siguiente 
argumente  que  es  de  la  intençion   de  aqueste  libre  primero. 


C 


(Osiuna:   Plut.  II.  Lit.  M,  n"  2i;  Hoeam.   n"  36;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-35) 

Pedro  de  Valladolid,  Commentaire  de  Boèce.  Kn  castillan 

Manuscrit  de  82  feuillets,  pi  us  2  feuillets  de  garde  au  com- 
mencement et  là  la  fin,  papier,  folioté  en  rouge,  réglé  à 
34  lignes,  l^criture  du  XV®  siècle,  à  deux  colonnes.  Pas  de 
rubriques,  petites  capitales.  Le  commentateur  ne  suit  pas 
les  divisions  de  Boèce.  Format  285x207  mm.  Reliure  de 
parchemin. 

Au  fol.  1  commence,  sans  titre,  la  table  des  chapitres  de 
tous  les  livres  du  De  ("onsolatione  :  «  En  el  primero  ca- 
pitulo  se  contiene  (luien  fue  Boeçio  c  porque  e  por  quien  fuc 
perseguido  e  donde  fue  cncarcjerado  e  porque  fizo  el  aqueste 
libro...  )) 

Au  fol.  7  A.,  commence  l'exposition  des  livres  de  Boèce  : 
«  A  mayor  e  mas  perfecta  declaracion  del  dicho  libro  es  cosa 


180  BIBLIOTHÈQUE  DU  MAKQUIS   DE  SANTÎLLANË 

notadora  (jue  Boeçio  fue  varoii  inuy  noble  entre  los  çibda- 
danos  de  Rroma...  » 

Fol.  82  v**  B.  Explicit:  «  por  agora  por  todos  tienpos  yn 
secula seculorum  amen.» 

Fol.  82  v**  B.  Au-dessous  du  texte  et  séparé  de  lui  par  une 
barre  rouge,  on  lit,  de  la  mémo  main  que  le  reste,  la  note 
suivante  : 

((  Este  libro  fizo  Pedro  de  Valladolid,  criado  del  senor  rev 
de  Nauarra,  c  oficial  suyo  de  pararle  su  tabla  en  que  comiese, 
e  las  cortinaîs  on  que  oya  misa,  e  lizolo  en  la  villa  de  Al- 
ciitiiz,  en  el  ano  de  mill  e  quatroçientos  e  treyntîi  e  seys 
aflos  en  el  mes  de  Setienbre  ha  veynte  e  un  dia  andados  ;  e 
este  dicho  dia  era  Sanlucas  euangelista  e  auia  de  desceii- 
dir  el  senor  Rey  ha  oyr  misa  a  la  yglesia  mayor  por  la 
dicha  fiesta,  e  por  los  grandes  aferes  que  ouo  no  descendio 
e  oyo  misa  en  el  castillo  do  posaua  ». 

Au  verso  du  premier  feuillet  de  garde,  on  lit  quelques  li- 
gnes d'une  écriture  du  XV^*  siècle,  plus  moderne  que  celle  du 
texte  :  «  Jhs.  Lunes,  a  vevnte  e  dos  dias  del  mes  de  Jullio 
ano  del  nascimiento  del  nuestro  senor  jhu.  Cristo  de  mill 
et  quatroçientos  o  cynquenta  e  quatre  anos,  estando  el 
Rey  don  Juan  de  Castilla  nuestro  senor,  de  esclaresçida 
memoria,  en  la  noble  villa  de  Valladolid  dolientede  su  do- 
lentia  natural,  (luel  nuestro  senor  Bios  le  quiso  dar,  fal- 
lescio  este  dia  e  lo  lleuo  nuestro  senor  Dios  desta  présente 
vida  entra  las  nueue  oras  e  las  (lies.  K  alçaron  por  Rey 
luego  el  martes  seguiente  a  su  lîjo  el  principe  don  Enrique 
pr[imojgenyto,  que  se  acaesçio  al  su  finamiento,  los  caual- 
leros  que  onde  estauan  que  fueron...  »> 

Cette  exposition  de  Boêce  est  différente  de  celle  de  Ni- 
colas de  Tnîvetli,  dont  la  Bibliothèque  Nationale  de  Madrid 
conserve,  sous  la  cote  Bb  -61,  une  version  castillane. 

Traducteurs  et  traductions  de  lioèr.e  en  Espagne, 

On  sait  le  succès  (jue  le  moyen  âge  fit  au  livre  de  Boèce; 
ce  succès  ne  fut  pas  moindre  en  Espagne  qu'en  Italie  ou 
qu'en  France.  Nous  allons  grouper  brièvement  tout  ce  que 
nous  pouvons  dire  de  l'histoire  du  De  Consolatione  dans  la 
Péninsule  : 


XXX.    BOÈCE  181 

I.  La  première  en  date  des  traductions  connues  de  Boèce 
en  Espagne  est  due  à  un  dominicain  F.  Père  Saplana,  il  lui 
manque  le  prologue  et  une  partie  du  livre  V.  F.lle  est  écrite 
en  catalan,  c'est  Villanueva  iViaf/c,  XVIII,  p.  206  qui  en  a 
trouvé  un  manuscrit  dans  la  bibliothèque  du  monnstère  de 
Monserrat  et  qui  nous  en  donne  le  titre:  «  Prolech  de  frare 
»  Père  Saplana,  del  ordre  de  Preycadors,  conventual  de 
))  Terragona,  qui  esplana  aquest  libre  de  lati  en  romanç,  se- 
»  gons  lo  començament  (,/'.  cornent)  ég\os^  de  Sent  Tomas  : 
»  lo  quai  tremis  al  Infant  en  Jacme,  fill  del  Rey  deMallorca, 
»  lo  quai  Infant  era  desheretat  é  tingut  près  en  la  ciutat  de 
M  Rarchalona  per  lo  molt  ait  senyor  Rey  en  Pcre  d' Arago.  » 
Après  la  dédicace  du  traducteur  vient  le  prologue  de 
Boèce  et  celui -ci  porte  en  tête  le  titre  suivant  :  Aci  comenra 

10  prolech  del  libre  appel! at  Boeci  de  Consolaçio  en  lo  quai 
proenii  se  conte  la  istoria  de  Theodorick  rey  dois  Gots,  lo 
quai  fo  arromanrat  per  /rare  Anthoni  Genebreda,  de  la 
orde  delsj'rares  preycadors. 

Ce  qui  a  prêté  à  la  confusion  c'est  que  le  manuscrit  de 
rUniversité  de  Barcelone  qu'a  suivi  M.  Aguilô  dans  son 
édition  de  la  Biblioteca  Catalana,  porte  en  tête  de  la 
lettre  dédicatoire  le  nom  de  frère  Anthoni  Ginebreda.  La 
préface  de  la  traduction  castillane  imprimée  (Séville,  1497), 
dont  nous  reparlerons  tout  à  l'heure,  éclaire  ce  mystère. 

11  en  ressort  que  Saplana  n'avait  pas  traduit  l'histoire  de 
Théodoric  et  la  persécution  de  Boèce,  non  plus  que  la  fin 
du  livre  V,  où  il  est  parlé  du  libre  arbitre  (Voir  à  ce  sujet 
Vicente  de  los  Rios  dans  sa  préface  aux  Oeuvres  de  Don  Rs- 
tevan  Manuel  de  Villegas,  t.  1,  p.  xxxni,  note  78).  Un 
certain  Bernât  Juan  Doncel  de  Valence,  qui  avait  un  vif 
désir  de  connaître  l'ouvrage  tout  entier,  pria  frère  Anthoni 
Ginebreda  de  traduire  ce  qui  manquait.  Ginebreda  se  prêta 
à  QjQ  désir  et  compléta  l'ouvrage  tel  que  nous  le  trouvons 
dans  la  Biblioteca  Catalana,  Déjà  Prospère  Bofarull  dans 
le  t.  XIII  de  sa  Coleccion  de  docutnentos  inéditos  del  ar- 
chiva de  la  corona  de  Arar/ôn,  avait  publié  des  fragments 
de  cette  traduction  d'après  un  manuscrit  du  milieu  du 
XIV*  (?)  siècle  provenant  du  monastère  de  Ripoll.  Le 
prince  pour  qui  fut  faite  la  traduction  mourut  en  1375. 
Ginebreda  contemporain  du  traducteur  Saplana,  fut  prieur 


1S2 


BIRLIOTllKQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


du  couvent  de  Suinlo-Calherine  de  Barcelone,  puis  arche-, 
véque  d'Athènes  (cf.  Villanueva,  Viage,  XVIII,  p.  206,, 
et  Torr'es  Amat,  Mentonas  paraformar  un  Diccionario  dé 
fos  escritores  catalanes,  p.  295).  Ces  deux  auteurs  ne  soni 
pasd'accord  surk date  de  lamortdeGinebredu.  Pour  Torresi 
Amat,  il  mourut  en  1395;  Villanueva  au  contraire  affirme 
qu'il  était  archevêque  d'Athènes  en  1399.  Quoi  cju'il  ■ 
soit,  la  traduction  Cittalane  de  Boèce  fut  bien  accueillie  f 
on  en  fit  une  version  castillane  qui  fut  imprimée  dès  1483 
à  Toulouse  (Mèndez-Hidalgo,  Tîpoijrqfïa  cspaiio/a,  p.  377). 

La  traductioi?  Saplana-Ginebreda,  qui  porte  le  seul  nom 
de  Giuebreda,  fut  traduite  en  castillan  et  imprimée  à  plu-^» 
sieurs  reprises,  La  première  édition  espagnole  est  de  1488, 
(Salvà  n'  3854)  :  Boeçïo  de  cunsolarion  iornado  de  latin  eft 
rromançe  por  el  muy  reuerendo  padre  fray  Anton  Gcnebre- 
da  maestro  en  la  santa  Theologia,  de  la  orden  de/osprû 
dicadores  de  Barçelona.  Explidt  :  Aqui  feneçe  el  libro 
de  consolaçion  de  Boeçio  el  t/ual  Jue  jnpresso  en  Toloat 
de  Françia  por  maestro  Enrrique  Mayer  aliman  e  acaboat 
a  qaatro  dias  del  mes  de  Jullio.  Ano  del  nasçimiento  dt 
nuestro  seUor  iha  xpo  de  mil  e  quatfoçîentos  e  ochenta  i 
ocho  atlos. 

Vient  ensuite  la  traduction  que  cite  Méndez  d'après  ElaiUj 
{lîepert.  Biblioyr.  t.  I,  p.  462)  : 

Boctliius  de  contiolalione  Philosophie  hispanice  versm 
ab  Antonio  de  Ginebreda.  Bardnonemti  ex  ordin.  Predi- 
calor.  J493 folio.  Puis  celle  de  Séville  1497,  par  Meynan 
VnfjtU  alernan  e  Luni,-alao polono  conpaneros  a  diej  y  ocko 
dias  del  mes  de  Hebrero'de  Mill  CCCCXCV/J  aàos  (cf. 
Gallardo,  -Ensayo,  n"  2333). 

C'est  cette  édition  qui  nous  a  fourni  les  renseignement# 
mentionnés  ci-dessus.  Elle  commence  ainsi  : 

«  Comiença  el  libro  de  Boccin  :  de  la  consolacion  philoso- 
I»  (ical  ;  Por  que  el  libro  de  Boccio  de  consolacion  es  muy 
Il  necessario  a  recréât  loa  omes  que  son  en  tribulacion  i 
»  a  esercitar  los  a  deuocion  e  a  entender  la  alteza  de  loi 
n  secretos  diuinales.  Por  tanto  algunos  an  fecho  todo  g) 
w  poderio  de  roman»;ar  el  dicho  libro  :  a  instruccion  de  lu 
n  que  no  saben  scieneia  e  entre  los  otroa  ovo  uno  e!  quai  l 
u  enderesça  al  infante  de  Mallorca. 


XXX.    ROÈCE  183 

»  Porende  En-Bcrnat  Juan  Doncel,  habitadorde  la  cibdad 
))  de  Valencia  rogo  a  mi  fray  Antoni  Ginebreda  de  laorden 
))  de  los  predicadores  de  Barçelona  que  por  quanto  el  auia 
))  grand  affection  de  aver  la  dicha  obra  conplida  que  yo 
»  quisiese  suplir  los  dichos  desfallimientos  por  que  obra 
))  tan  solenne  no  remanicse  inpcrfecta. 

»  E  por  quanto.  en  la  dicha  exposicion  liauia  algunos 
»  desfallimientos  especial mente  porque  el  diclio  expone- 
»  dor  doxo  del  quinto  libro  la  quarta  e  la  quinta  prosa 
))  e  el  tercero  e  el  quarto  métros.  Kso  mesmo  por  quanto 
»  en  el  comen(;amiento  del  dicho  libro  no  fuesse  la  hestoria 
»  de  Theodoric  ni  la  persecucion  de  Boecio  ni  el  titulo  del 
»  dicho  libro. 

»  E  yo  queriendo  obedcçer  a  sus  rogarias,  e  porque  la 
»  dicha  obra  fuese  en  la  perfection  escogida  e  debida  segund 
»  la  flaqueza  del  mi  ingenio  lie  suplido  segund  que  pude 
»  los  dichos  (desfallimientos  rogando  a  aquellos  que  la 
))  dicha  obra  leeran  que  si  cosa  fallaren  de  desfallimiento  en 
»  ella  que  benignamente  lo  quieran  corregir  e  pensar.  Ca  los 
»  omes  son  desfallientes,  etc.  » 

Enfin  Salvâ  iCatdlofjOy  n^  3855),  décrit  une  impression 
du  môme  ouvrage  faite  à  Séville  en  1499,  par  les  mêmes 
imprimeurs,  et  qui  paraît  en  tout  semblable  à  la  précédente  : 

((  Acabada  e  imprimida  fue  la  présente  obra  del  Uergel 
))  de  Consolacion  :  en  la  muv  noble  e  muv  leal  cibdad  de 
»  Souilla  por  Meynardo  Vngut  aleman  :  e  Stanislao  polono 
))  compafleros  :  a  spensa  de  guido  d'iavezaris  e  juâ  de 
))  porras  e  lazaro  de  gazanis  mercaderos  compaïleros  a 
»  XXIII  dias  dn  mes  de  Octubre  de  mill  CCCCXCIX  ». 

Nicolas  Antonio,  qui  n'a  connu  aucune  de  ces  éditions, 
met  Ginebreda,  qu'il  nomme  Gincbrada,  dans  sa  Bibliotheca 
Nova. 

II.  La  seconde  traduction  espagnole  de  Boèce  est  celle 
qu'Amador  de  los  Rios  (Historia  Critica,  t.  V,  p.  112, 
note  1),  attribue  à  Nicolas  de  Trêve  th.  C'est  une  er- 
reur. Nicolas  de  Treveth,  dominicain  anglais  (cf.  Fa- 
bricius,  Bibl.  Med,  et  Infini.  Latinitatis^  lib.  XIII,  t.  V, 
p.  133),  est  l'auteur  d'une  Expositio  in  BocthUini  de  Con- 
solatione  Pldlosophi((\  et  le  traducteur  castillan  a  traduit 
avec  le   texte  de  Boèce  la  glose  de  Nicolas  de   Treveth. 


18- 


BIRLIOTIIEQUF    DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


Amiidor  de  los  Rios  cite  un  manuscrit  de  cette  version 
conservé  à  l'Escurial  [h.  II.  16);  la  Biljliotlii'f|ue  Nationale  de 
Madrid  en  possède  un  :  le  ms.  Bb-61,  qui  fait  partie  du 
fonds  du  comte  de  Haro,  récemment  étudié  par  M  Paz  y 
Méliu  dans  la  Reoista  de  Arrhiros  ;  et  M .  Menéndez  y  Pfr- 
iiiyo  est,  lui  aussi,  propriétaire  d'un  manuscrit  de  cette  ver- 
sion. 

Le  manuscrit  de  Santander occupe  quatre-vingts  feuilletS' 
d'un  volume  de  mélanges,  il  est  du  XV"  siècle,  écrit  sur 
papier,  à  deux  colonnes.  Nous  allons  le  prendre  comme  type 
des  manuscrits  de  la  deuxième  traduction.  Titre  :  Aqai 
f'omiença  el  Ubro  de  Boeçio  Seuerïno  senador  de  Roma,  et 
tjital  J};o  estfindo  pressa  par  mandado  de  Tkcodorico,  rrey 
de  !o.s  godos,  e  es  Uamado  este  Ubro  de  consalaçion  ej'ae 
declarado  por  un  doctor  en  ia  santa  theologia  que  ouo 
nonbre  frey  Nicholatt  Trcbet,  delà  ordendelosfraylesde 
Santo  domingo. 

incipit  :  «  Yo  frey  Nicolas  Trcbet  maestro  liumilde'en  la 
sancta  escriptura,  coci  reuercncia  soy  atreuido  a  declarar 
el  libro  de  Boeçio  llamado  de  consolai;ion  por  obedesçer  a 
mandamientos  de  algunos  frayles  mis  hermanos,  segund 
que  so  tenudo  por  la  profession  que  fiite  en  la  orden  de 
ser  ohcdiente  a  mayores  e  a  mcnores.  w 

Fol.  80  B.  Esplicit  :  «  E  Dios  conosce  las  cossas  que  son- 
por  venir  a  nos  ca  del  todo  son  a  el  présentes,  ii 

Laus  Deo  et  ej'us  geniWicis  Marie,  quod  jani perfcci  hoé 
opusJliosQfie  hoc  est  opus  Boecii.  In  nomine  patris  etjiliis) 
et  spiritus  sancti. 

III.  Ruy  Lopez  DAvalos  connaissait  la  version  accom- 
pagnée du  commentaire  de  Nicolas  de  Treveth  et  la 
obscurités  qu'il  y  trouva  lui  lîrent  souhaiter  une  nou- 
velle traduction.  Voyez  à  ce  sujet  la  lettre  et  la  ré- 
ponse du  traducteur  dans  la  notice  où  nous  décrivons  le 
ms.  11-32  de  la  Bibliothèque  Nationale  de  Madrid,  (jui  Rt 
probablement  partie  du  noyau  de  la  bibliothèque  de  Gua- 
dalajara.  Le  ton  atTectueux  de  la  lettre  du  connétable  a  fait 
croire  à  Amador  de  lo.s  Rios  qu'elle  pourrait  bien  étro 
adressée  au  chancelier  Peio  Lopez  de  Ayala.  La  réponse  du 
traducteur  révèle  une  véritable  culture  littéraire  et  beau- 
coup d'érudition,  ce  qui  n'est  pas  contraire  à  l'hypothësa' 


XXX.    BOÈCE  185 

de  Los  Rios  {Obras  del  Marques  de  Santillana,  p.  596-597, 
§XVi. 

IV,  Lo  mcinuscrit  Ii-30  contient,  nous  l'avons  dit,  un  com- 
mentaire du  livre  de  Boèce,  différent  de  celui  de  Nicolas 
de  Treveth  et  qui  a  pour  auteur  ou  pour  copiste  un  certain 
Pedro  de  Valladolid.  11  est  du  XV^  siècle. 

V.  Toutes  les  traductions  que  nous  avons  vues  jusqu'à 
présent  sont  en  prose,  c'est  au  XVP  siècle  qu'appartient  la 
première  version  de  Boèce  en  vers  et  en  prose,  à  la  façon  de 
l'original;  cette  traduction  est  due  au  dominiaiin  Alberto 
de  Aguayo,  (cf.  Gallardo,  Ensayo,  n°  43  ;  Salvâ,  n^  467  ; 
Pellicer,  Ensayo,  p.  3). 

Le  titre  de  l'édition  princeps,  Séville,  1518,  est:  Lihr^o  de 
Boecio  Seoerino,  intitalado  De  la  Consolaeion  de  la  Filo- 
sophia,  agora  nueoainente  tradacido  de  latin  en  castellano 
por  estilo  nunca  ante  visto  en  Espana.  Va  el  métro  en  copiais, 
y  la  prosa  por  medida. 

Cette  traduction  obtint  un  vif  succès  et  éclipsa  les  autres. 
Ambrosio  de  Morales,  dans  son  Discours  sur  la  langue  cas- 
tillane (06ra«  de  Francisco  Cervantes  de  Sala^ar,  publiées 
par  D.  Francisco  Cerdâ,  Madrid,  1772,  p.  23),  dit  à  ce  sujet  : 
((  Mas  ha  de  cinquenta  ailos  ({ue  se  imprimieron  en  caste- 
»  llano  los  libres  de  Boecio  Séverine  del  Consuelo  de  la 
))  philosophia  en  un  t<in  bueno  estilo,  que  quakiuiera  que 
))  tuviere  buen  voto,  jusgarà  como  estava  mejor  en  nuestra 
»  lengua  que  en  la  latina.  » 

Et  Valdés,  dans  son  fameux  Dialogo  de  la  Lengua,  cite 
aussi  la  version  de  Aguayo  en  parlant  des  traductions  : 
«  Cuanto  à  la  prosa  dijo  :  que  de  los  que  han  romanzado,  hé 
»  leido  poco  :  porque  como  entiendo  el  Latin,  i  el  Italiano; 
»  no  euro  de  ir  al  Romanze.  D'eso  poco,  que  hé  leido,  me 
»  pareze  haber  visto  dos  librillos  que  me  contentan,  asi  en 
»  el  estilo,  el  cual  tengo  por  puro  Castellano,  como  en  el 
»  exprimir  mui  gentilmente  i  por  mui  propios  vocables 
»  aistellanos,  lo  que  hallaban  escrito  en  Latin.  El  uno 
»)  d'estos  es  Boezio,  de  consoUuiôn  :  i,  porque  hai  dos  tra- 
»  duziones,  parâd  mentes,  que  la  que  yo  os  alabo,  es  una 
»  que  tiene  el  métro  en  métro,  i  la  prosa  en  prosa,  i  esta 
»  dirijido  al  conde  de  Urena  »  {Dialogo  de  la  Lengua, 
Madrid,  1860,  p.  176).  Ni  Valdés,  ni  Morales  ne  semblent 


r 


186  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 


\  avoir  noté    que  ce  que  Aguayo  appelle  «  prosa  medida  '» 

consiste  en  vers  octosyllal>es,  écrits  comme  de  la  prose. 

VI.  Le  manuscrit  P. -97  de  la  Bibliothèque  Nationale  de 
Madrid  contient  une  traduction  inédite  de  I^^êce,  elle  est 
du  XVP  siècle.  Son  auteur,  Pedro  Sanchez  de  Viana,  ou 
D'  Pedro  Sainz  de  Viana,  traduisit  aussi  les  Métamorphoses 
d'Ovide.  La  traduction  de  Boèceest  suivie  de  longues  notes: 
une  observation  en  marge  nous  apprend  que  le  prologue 
qui  précède  les  notes  devrait  se  trouver  en  tête  du  livre. 

VII.  Nous  nous  contenterons  dénumérer  les  traductions 
de  Boèce  imprimées  au  XVII*  siècle  et  dont  plusieurs  sont 
curieuses  :  Fray  Augustin  Lopez  traduit  et  commente  le 
De  Consolatione,  Valladolid,  1604,  cette  version  est  en 
prose  ;  mais  l'auteur  intercale  après  le  livre  II  un  poème 
anonyme,  dû  à  un  jésuite,  qui  porte  le  titre  de  E^siimulo 
del  dicino  Amor.  Ce  poème  en  rtdondiUas  compte  1292  vers. 

VIII.  Estéban  Manuel  de  Villegas  publie  sa  tradui^tion  à 
Madrid  en  1065.  A  partir  de  la  troisième  prose  du  livre  V. 
il  juge  la  matière  délicate,  cesse  de  traduire  et  cite,  pour 
compléter  louvrage,  le  texte  latin. 

IX.  Traduction  de  Don  Agustin  Lopez  de  Reta,  gentil- 
homme navarrais,  qui  vécut  au  XVII'  siècle  et  dut  mourir 
peu  après  1688,  suivant  l'éditeur  de  sa  traduction.  Vicente 
Rodriguez  de  Arellano.  qui  la  publia  à  Madrid  en  1805. 

X.  Enfin  Antonio  Perez  Ramirez,  «  racionero  de  la  insiirne 
collégial  de  Ampudia  »,  traduit  et  comnuMite  Boèce,  sous  le 
titre  bizarre  de  Armas  contra  la  Fortuna,  Valladolid,  1698. 


XXXI 


JUSTINIEN 

(Osuna  :  Plut.  I.  Lit.  N,  n"  18;  Rocam.  n'^eS;  Biblioth.  Nat. 

Madrid.  Ii-72) 

Abrégé  du  Corpus  juris  civilis.  En  castillan. 

Manuscrit  de  95  feuillets,  plus  1  de  garde  au  commen- 
cement, et  1  à  la  fin,  vélin  grossier,  non  folioté,  à 
deux  colonnes,  l^criture  serrée  du  XIV*^  siècle.  Format 
365x245  mm.  Reliure  tympanisée,  bois  et  cuir,  traces  de 
fermoirs. 

Le  feuillet  de  garde  porte  une  croix  entre  les  branches 
de  laquelle  se  lisent  les  mots  suivants  :  «  In  principio  erat 
verbum  et  verbum  erat  apud  eum,  dominus  erat  verbum  .» 
Au  v""  du  même  feuillet  «  libro  de  derecho.  »  A  Tintérieur 
du  plat  inférieur  de  la  reliure,  deux  petites  chartes  du 
XIV«  siècle. 

Ce  manuscrit  contient  un  abrégé  du  Corpus  Juris  civilis 
de  Justinien,  le  texte  est  identique  à  celui  du  ms.  n®  19 
provenant  de  V Archiva  histôrico  Nacional,  qui  est  aussi  du 
XIV®  siècle,  mais  de  plus  petit  format  et  mieux  rubrique  et 
orné. 

Fol.  1-9.  Rubrique  :  In  nomine  patris  et  filii  et  spiritus 
sanctiameriy  indiuidue  sancte  trinitatis,  Inçipit  liber  codicus 
conpositus  a  nobilissimo  Justiniano  imperatore.  Primera- 
mientre  deuemos  dejsir  de  la  sancta  trinidat  e  de  la  sanctaffe 
catolica  e  non  ssea  osado  ningun  orne  de  desputar  délia  pu- 
blicamientre. 

Incipit:  «  De  todas  las  cosas  del  mundo  que  son  mas 
notables  e  mayores  e  meiores ...» 


188  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Fol.  2  v"*  B.  Kxplicit:  '«  Al  sieruo  deuon  tornar  franco.  » 
ExpUcit  liber  primo,  incipit  secundo. 

Livre  //.  Rubrique  :  Por  quai  razon  orne  deue  deman- 
dar  a  su  contendor  ante  que  lo  meta  en  pleito.  «  Pues 
nosauemos  dezir  el  pleyto » 

Fol.  10  v°  A.  Explicit  :  (<  assi  como  es  el  padre  del  bien 
de  su  tijo.  » 

Livre  ///.  Incipit  :  «  Pues  que  nos  auemos  dicho. ...» 

Fol.  18  v°  B.  Explicit:  «  non  se  pierde  por  menos  de 
XXX  anos.  » 
Livre  IV.  Incipit  :  a  Pues  que  auemos  dicho  de  los  juy- 

zios » 

Fol.  39  A.  Explicit  :  «  duquel  termine  adelante.  » 
Livre  V.  Incipit:  «  Pues  que  nos  auemos  dicho  de  los  né- 
gocies que. ...» 

Fol.  47  v"  B.  Explicit:  «  que  elles  non  deuieron.  » 
Livre    VL  Rubrique  :    a  Aqui  comiença  el  libro  IV, 
De  los  sieruos  que  fuyen  a  sus  senores,  Incipit  :  «  Agora 
digamos  de  los  seruos. . .  ». 

Fol.   66  v*  A.  Explicit  :  «  por  su  mester  a  fuero  de- 
monies(?i  » 

Livre  VII.  Incipit  :  «  Pues  que  es  dicho  de  los  contra- 
ries   » 

Fol.  76  A.  Explicit  :  «  que  le  podra  demandar.  » 

Livre  VIII.  Incipit  :  a  Si  el  aruol  de  un  mio  vezino. . .  » 

Fol.  90  B.  Mxplicit  :  a  Fenece  por  menos  de  XXX  anos.  » 

Livre  IX.  Incipit  :  ((  Equien  roba  alguna  cosa  idest » 

Fol.  94  v^  A.  Explicit  :  a  comunal  de  la  cipdat.  » 
Le  ms.  n°  19  de  YArchivo  Histôrico  contient  le  livre  IX 
complet,  il  a  trois  chapitres  de  plus  que  le  ms.  Ii-72,  ces 
chapitres  occupent  ;iJ  feuillets  et  finissent  par:  «  de  las  qua- 
les  ssaben  que  deuen  preguntar  a  los  testigos.  Daniel  dixit.» 
Fol.  93  A.  Ce  feuillet  contient  quatre  paragraphes  de  for- 
mules pour  conjurer  les  démons  et  éloigner  les  mauvais  es- 
prits au  nom  de  Dieu. 

((  Toid  orne  que  troxiere  estes  nonbres  consygo,  o  los 
leyere,  o  los  viere  cada  dia,  nunca  mora  a  ffierro  nyn  aura 

myedo  de  rrayo  nyn  del  spiritu  malino »  etc.  Suivent 

les  ditlérents  noms  de  Dieu. 


XXXI.    JUSTINIEN  189 

Autre  paragraphe  des  sept  noms  qne  doit  prononcer 
raccouchée  pour  se  préserver  du  danger,  etc. 

Cette  compilation  est  une  traduction  du  Codi  de  Justinià, 
version  catalane  du  texte  provençal  (inédit)  dont  nous  trou- 
vons quelques  fragments  dans  la  Chrestomathie  provençale 
de  Bartsch,  col.  293-298.  L  ^  roi  Martin  P'  possédait  un 
Codi  en  cathalà  daté  de  1309,  qui  porte  le  n<*  76  dans  le 
catalogue  de  sa  bibliothèque  (Cf.  Morel-Fatio,  Grundriss 
de  Grôber,  Katal,  Litt.,  p.  102). 

M.  Suchier  prépare  depuis  longtemps  une  édition  du  texte 
provençal  de  cet  ouvrage  qu'il  nomme  le  Codi,  pour  mieux 
marquer  que  ce  livre  est  une  œuvre  originale  écrite  primiti- 
vement en  provençal.  Il  a  publié  en  1899  un  travail  préli- 
minaire intitulé  :  FiXnfneue  Handschriften  des  Proven^a- 
lischen  Rechtsbuches  Lo  Codi,  et  en  1900  il  a  publié  une 
étude  sur  les  deux  manuscrits  de  la  version  castillane  de  ce 
texte  :  Die  Handschriften  der  castilianischen  IJberseizung 
des  Codi,  Dans  les  Annales  du  Midi  (t.  VI),  M.  Suchier  a 
publié  un  article  sur  les  Manuscrits  perdus  de  la  Somme 
provençale  du  Code  de  Justinien,  qui  est  un  peu  une  réponse 
à  l'article  que  M.  Tardif  avait  fait  paraître  dans  les  An- 
nales du  Midi  [t.  V)  sur  le  même  sujet. 


XXXII 


SAINT  GREGOIRE 


A 


(Osuna:  Plut.  III.  Lit.  N.   ii"  27;   Rocam.  n*  124;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,-  Kk-27) 

Saint  Grégoire,  Morales  sobre  el  libro  de  Job,  traduit 
en  castillan  par  Pero  Lopez  de  Ayala. 

Manuscrit  de  165  feuillets,  papier,  foliotation  irréguliôre. 
Ecriture  du  commencement  du  XV®  siècle,  à  deux  colonnes. 
Format  400x290  mm.  Reliure  de  parchemin.  Le  premier 
feuillet  est  occupé  par  une  grande  miniature  représentant 
Pero  Lopez  de  Ayala  agenouillé  devant  le  pape.  Cette 
peinture  à  l'aquarelle  est  fort  intéressante  parce  que  c'est 
vraiment  un  portrait  du  chancelier  qu'elle  nous  présente. 
Celui-ci  remet  au  pape  sa  traduction  des  Morales  et  Gré- 
goire lui  dit  :  ((  Dios  te  guarde  amen  por  la  su  gracia  santii 
I  pues  que  por  su  seruicio  feziste  obra  tanta.  »  Et  Pero 
Lopez  répli(iue:  «  fSeflor  de  los  peligros  guardado  en  este 
mundo   |    sea  (juien  te  presentii  este  libro  segundo.  » 

Ce  volume  est  la  seconde  partie  seulement  des  a  Morales 
sur  Job  )).  Les  3  premiers  feuillets  manquent. 

Fol.  4.  Iiicipit  :  a  La  sapiençia  fuera  pedrica  en  las  plaças 
de  su  bos,  la  (jual  bos  luego  la  enseila...  » 

Livre  XVIII,  fol.  4-23  v°  ;  liv.  XIX,  fol.  25-40  A; 
liv.  XX,  fol.  41-6-3  A;  liv.  XXI,  fol.  63-75  v«;liv.  XXII, 
fol.  76-99  A;  liv.  XXIII,  fol.  100-119  A;  liv.  XXIV, 
fol.  119v"-134v^liv.  XXV,fol.  136  A-150  B;  liv.  XXVI, 
(le  feuillet  151  manque;  fol.  152-165  v°  B. 


XXXII.    SAINT   GRÉGOIRE  191 

Explicit  :  «  A  este  pequeïlo  libro  dainos  fyn  agora  por 
que  non  nos  estendamos  mas  de  lo  que  deuamos.  »  Aqui 
se  acaba  el  beynte  y  seys  libro  de  los  morales  de  Sant 
Gregorio  sobre  el  libro  de  Job. 

Nombreuses  notes  en  marge  dans  tout  le  manuscrit. 

Le  premier  volume  de  cet  exemplaire  des  Morales  fai- 
sait-il partie  de  la  même  bibliothèque?  C'est  probable,  mais 
nous  n'avons  pas  pu  en  retrouver  la  trace.  La  miniature 
intéressante  du  premier  feuillet  a  été  reproduite  en  couleurs 
en  tête  du  livre  de  M.  Catalina  Garcia:  Castilla  y  Léon 
durante  los  reinados  de  Pedro  /,  Enrique  II,  Juan  I  y 
Enrique  III,  1. 1,  Madrid,  1893. 


B 


(Osuna:  Plut.  I.  Lit.  N.  N"  11;   Rocam.    n'  123;    Biblioth.  Nat. 

Madrid,  KK-24) 

Saint  Grégoire,  Morales  sobre  el  libro  de  Job,  traduit 
en  castillan  par  Pero  Lopez  de  Ayala. 

Manuscrit  de  273  feuillets,  plus  2  feuillets  blancs  à  la  fin, 
vélin,  réglé  à  49  lignes.  Ecriture  du  XV®  siècle^  à  deux  co- 
lonnes. Mouillures  attaquant  le  vélin,  nombreux  feuillets 
très  détériorés.  Titres  en  rouge  et  bleu,  espaces  blancs  pour 
capitales.  En  marge  rappels  et  citations  de  la  même  main  que 
le  texte.  Format  400x278  mm.  Reliure  du  temps. 

Fol.  1.  Prologo  de  los  morales  sobre  Job,  Fol.  1  v**  Prologo 
de  Sant  Gregorio  que  enbia  a  Ssan  Leandro  arçobispo  de 
Sseuilla.  Ce  prologue  occupe  les  fol.  1  v®.  2,  3,  4,  à  la  suite 
Prejaçio  e  prologo  segundo  jusqu'au  fol.  9.  A  la  suite  :  Aqui 
comienca  elprimero  de  los  morales  quefiso  Sant  Gregorio 
papa  sobre  el  libro  de  Job,  «  [Vjaroneraen  la  tierra  llamada 
Huz,  el  quai  auia  nombre  Job.  Con  rrazon  esta  nombrada 
aqui  la  tierra  donde  este  santo  varon  moraua...  » 

Livrel,  fol.  9-18v^  liv.  II,  fol.  19-36;  liv.  III,  fol.  36  v« 
49;  liv.  IV,  fol.  49-68;  liv.  V.  fol.  68-90  v^  liv.  VI, 
fol.  90vM06;liv.  VII,  fol.  106  vM21;  liv.  VllI,  fol.  121- 
143  v^  liv.  IX,  fol.  144-167;  liv.  X,  fol.  167  vMSl; 
liv.  XI,    fol.  181  v"-193  v^    liv.   XII,   fol.   194-204   v«; 


192  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

liv.  XIII,  fol.  205-215;  liv.  XIV,  fol.  215  v^-230;  liv  XV, 
fol.  230-244;  liv.  XVI,  fol.  244-260;  liv.  XVII,  fol.  260- 
272  v°. 

Explicit  :  «  quien  podra  catar  el  tronido  de  la  grandeza 
del  ».  Aqai  se  acaba  el  XVII  libro  de  los  morales  sobre 
Job,  el  quai  ordeno  el  bien  auenturado  Ssant  Gregorio, 


C 


(Osuna  :  Plut.  I.  Lit.  X,  n"  12;  Rocani.  ii°  123;  Bibiioth.  Nat. 

Madrid,  Kk-25) 

Saint  Grégoire,  Morales  sobre  el  libro  de  Job,  traduit 
en  castillan  par  Pero  Lopez  de  Ayala. 

Manuscrit  de  151  feuillets  de  gros  vélin,  écriture  du 
XV*'  siècle,  à  deux  colonnes,  ms  en  tout  semblable  au  pré- 
cédent mais  beaucoup  mieux  conservé.  Il  contient  la  suite 
des  Morales. 

Fol.  1.  Incipit  :  «  [M]uchas  vezes  en  la  santîi  escriptura 
îïlgunas  cosas...» 

Liv.  XVIII.  fol.  1-23  V";  liv.  XIX.  fol.  23vo-39v^  liv. 
XX,  fol.  40-60  V";  liv.  XXI,  fol.  61-71;  liv.  XXII.  fol. 
71v«-87;  liv.  XXIII.  fol.  87-102;  liv.  XXIV,  fol.  102v^-115 
v«;  liv.  XXV,  fol.  117-129;  liv.  XXVL  fol.  130-151  v°. 

Kx|)licit  :  «  porque  non  nos  estendamos  mas  de  lo  que 
deuemos.»  Acjui  acaba  el  libro  XXVI  de  los  morales  de 
San  Gregorio. 


D 


(Osuna  :  Plut.  I.  Lit.  N,  n*  KJ;  Rocam.  n"  123;  Bibiioth.  Nat. 

Madrid,  KK-2G) 

Saint  Grégoire,  Morales  sobre  el  libro  de  Job,  traduit 
en  castillan  par  Pero  Lopez  de  Ayala. 

Ce  manuscrit  présente  les  mêmes  caractères  que  lesVins. 
KK  24  et  KK  25.  Il  compte  185  feuillets  de  gros  vélin  et 
contient  la  suite  des  Morales  de  saint  Grégoire. 


XXXII.    SAINT   GRÉGOmt:  193 

Fol.  1.  Incipit  :  «  [Q]ualquier  que  se  esfueira  a  toniar 
sçiençia...)) 

Livre  XXVII,  fol.  1-21;  liv.  XXVIII.  fol.  21-34  v-. 
liv,  XXIX,  fol,.  35-44;  liv.  XXX.  fol.  54-75;  liv. 
XXXI,  fol.  75vM03;  liv.  XXXII,  fol.  103-119v^  liv. 
XXXIII,  fol.  120-142;  liv.  XXXIV,  fol.  142-157v";  liv. 
XXXV,  fol.  158-171;  liv.  XXXVI,  fol.  171-185. 

Explicit  :  «  por  quanto  sienpre  touo  buena  esperanra 
en  Dios  ».  Aqui  se  acaba  e  se  citnple  et  libro  de  Job  segunt 
la  trasiaçion  del  ebrayco.  » 

Soit  qu'il  ait  ignoré  la  traduction  d' Avala,  soit  qu'il  lait 
jugée  insuHisante,  Alphonso  Alvarez  de  Toledo  traduisit 
une  seconde  fois  en  castillan  l'œuvre  de  saint  Grégoire. 
^es  Morales  parurent  à  Séville,  chez  Cromberger,  en  1513. 
et  en  1534,  chez  Juan  Barreda  de  Salamanca,  à  Salamanque 
Cf.  Antonio-Bayer,  BibL  Xoi\,  t.  1,  p.  10). 

La  traduction  du  Chancelier  est  restée  inédite. 


13 


XXXIII 


PAPIAS 

^Osuna:  Plut.  II.  Lit.  M,  n*  13;  Roeam.  n*  172;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-105) 

Papias,  Vocabulaire.  En  latin. 

Manuscrit  de 235  feuillets  de  vélin,  non  folioté.  Écritures 
du  XIIP  et  du  XV^  siècle,  à  deux  colonnes.  La  partie  an- 
ci(Mine  est  réglée  à  38  lignes,  la  partie  moderne  compte  un 
nombre  irrégulier  de  lignes  par  page.  La  partie  ajoutée  au 
XV**  siècle  n'a  ni  rubriques,  ni  capitales,  la  partie  primitive 
a  SOS  capitales  refaites  sur  d'anciens  modèles  ou  seulement 
ralïaicliies.  Format  320^225  mm.  Reliure  du  XV®  siècle,  en 
très  mauvais  état.  Sur  le  plat  supérieur  de  la  reliure,  une 
étiqu(»tte  portant:  Vocabulario  en  latin;  au  dos  :  Papiœ 
El  en  tenta  Vocahuloriim. 

Fol.  1  A.  Titre  :  Incipil  Prolor/iis  in  elementarno  voca- 
bidornrn  Papiœ  Doctoris  :  «  Filii  utique  Karismi  [sic).  » 

Fol.  2  A.  Le  prologue  finit  par  :  «  et  ceterorum  quos 
nunc  snperredemus.  » 

Fol.  3  blanc. 

Fol.  1.  Le  texte  commence  sans  titre  ni  rubrique  :  «  A, 
littcia  ()nini))us  gentibus  ideo  prior. . .    » 

Fol.  235  v°  13.  Explicit  :  «  Patronomica  grecum  seruant 
uccentum  qu(^  grecum  seruant  nominati[vu]m.  Vbi  uero 
mutatio  sit  littere.  » 

Ce  manuscrit  se  divise  en  deux  parties  distinctes  :  la 
prcmièro,  écrite  en  caractères  italiens  du  XV*  siècle,  va  de 
A  à  L  inclus  et  occupe  les  feuillets  4-122  v**  B.  Le  feuillet 
123  est  blanc.  La  seconde  partie,  de  M  à  Z,  va  du  feuillet 


XXXin.    l'AlMAS  105 

124  au  feuillet  235  v^.  Elle  est  écrite  sur  un  vélin  jauni  et 
date  du  XIIP  siècle.  On  voit  que,  pour  utiliser  les  l<»ttres 
M-Z  et  les  observations  finales,  on  s'est,  au  XV*'  siècle, 
donné  la  peine  de  compléter  le  manuscrit  en  récrivant  toute 
la  première  partie  du  dictionnaire. 


XXXIV 


HISTORIA  HIEROSOLYMITANA 


(Osuna:  Plut.  II,  Lit.  N,  n'  19  ;  Rocam.  n«25;  Biblioth.Nai. 

Madrid,  Ii-15) 

1.  Baudri  de  Bouugueil,  Historia  Hierosolymiiana. 
2.  LisiAHD  DE  Tours  (?  ,  Historia  Hierosolymttana,  pars 
secunda.  Kn  latin. 

Manuscrit  de  111  feuillets,  plus  un  feuillet  de  garde, 
vélin,  folioté,  réglé  à  31  lignes.  Écriture  du  XIV®  siècle 
(première  moitié).  Capitales  en  couleur  ornées  de  dessins  à 
la  plume.  Au  commencement  une  rubrique;  dans  l'intérieur 
du  livre  il  n'y  en  a  pas  d'autre.  Format  277X175  mm. 
Reliure  de  Tépociue,  en  cuir  sur  ais. 

I.  Fol.  1.  Rubrique  :  Alias  uocatus  Godofrede  Buylon, 
et  au-dessous  nous  lisons  le  titre  de  l'ouvrage  :  Incipit 
Historia  lerosolimitana  ab  Balderico  Dolensium  oj^chi" 
episcopo  édita. 

Incipit  :  «  Baldericus  Burgulensium  abbas,  postea  uero 
Dei  misericordia  arcliiepiscopus  Dolensium  licet  indignus, 
omnibus  christianis  pacem.  » 

Fol.  79.  I^xplicit  :  a  Nos  autem librum  quartum  historié 
istius,  in  pugnam  post  cai)tam  ciuitatem  infra  paucos  dies 
mirabiliter  deuictam,  opitulante  Deo,  claudimus  et  sic 
soluto  promisso  quiescimus.  » 

Cet  ouvrage  a  été  publié  à  diverses  reprises  sous  le  titre 
de  Bal dr ici  Andefjarensis  Historiae  Hierosolymitanae 
libri  IV  Bongars,  I,  85-138  ;  Migne  CLXVI,  1067-1152; 
Historiens  occidentaux,  IV,  i-iii).  M.  Molinier  pense  que 


XXXIV.    HISTORIA    lïIRROSOLYMI  FANA  197 

cet  ouvrage  a  été  composé  un  peu  après  1107  (Cf.  Les 
Sources  de  V Histoire  de  France,  II,  n^  2120). 

II.  Fol.  80.  Incipit  :  «  Cum  audissent  donnus  Boa- 
mundus » 

Fol.  111.  Explicit  :  «  euasissent  plane  pauci  nisi  perse- 
quentes,  ut  dictum  est,  insidiarum  reuocasset  suspicio.  » 

La  première  partie  de  cet  ouvrage  est  perdue,  la  seconde 
a  été  publiée  (Bongars,  I,  591-625  ;  Migne,  CLXXIV, 
15891634  ;  HiM.  occid,,  III,  545-585).  C'est  Barth  qui  a 
attribué  cette  histoire  à  Lisiard  de  Tours.  Voyez  aussi 
Molinier  (/.  c,  n«2123-2«). 


XXXV 


PIERRE  LE  MANGEUR 

(Petrus  Gomestor) 

(Osuna:  Piiit.  II.  Lit.  N.  n'  5:  Rocani.  n"  132;  Bibliotli.  Nat. 

Madrid.  1M04) 

Pierre  le  Mangeur»  Historia  Scolastica,  En  latin. 

Manuscrit  do  326  feuillets,  plus  1  blanc  au  commence- 
mont,  vélin,  non  folioté.  Ecriture  de  la  première  moitié  du 
XIV''  siècle,  à  doux  colonnes.  Rubriques  et  capitales,  ornée* 
sobrement  do  traits  calligraphiques.  Format  325x214mni. 
Reliure  du  XV'^  siècle,  on  cuir  sur  ais.  Ce  manuscrit 
porte  sur  le  dernier  feuillet  cette  note  qui  indique  sa 
j)rovenanc(^  :  «  Ist(^  liber  est  conuentus  santi  Anderii,  »  et 
au-dessous:  «  Ystorias  escolasticas.  » 

Fol.  1.  Inci|)it:  a  Ilistoiia  gonesis.  » 

Fol.  299,  Rul)ri(|U(»:  Erpliciunt  allégorie  ueteris  testa- 
menti,  sccundiim  maf/isiriém  Petrum. 

Fol.  300.  Rubricjue  :  Liber  anderimas  traetat  de  Euan- 
fje/iis,  corttinens  capitula  quatorderim. 

Fol.  326.  Iv\plicit  :  «  largitur  immutabiliter  et  summe 
bonc  Deus.  » 

Le  relieur  a  altéré  Tordre  des  feuillets,  ainsi  le  fol.  312 
devrait  êtr(^  |)lacé  (Mitre  le  fol.  314,  auquel  il  fait  suite,  et 
le  fol .  315  (ju'ii  précède.  Et  le  fol.  313  devrait  être  le  fol.  312, 
car  il  fait  suite  au  fol.  311. 


■asr^a 


XXXVl 


IXNOGKNT  m 

(Osana:  Plut.  V.  Lit.  iN,  n''2;  Rocam.  n"  134;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-127) 

Innocent  III,  IJbro  de  la  Vileza  de  la  humana  condicion. 
En  castillan. 

Manuscrit  de  35  feuillc^ts,  plus  1  blanc  au  commence- 
nent  et  8,  dont  2  de  vélin,  à  la  fin.  Vélin  et  pai)ier,  folioté 
jisqu'au  feuillet  14  seulement,  nombre  de  lignes  variable. 
Icriture  du  commencement  du  XV*'  siècle  ou  peut-être  de 
lextrême  fin  du  siècle  précédent.  Rul)rique  et  capitales. 
Sont  de  vélin  les  feuillets  6,  7,  14,  15,  22,23,  30,  31,38,39. 
format  286  x  217  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubricjue  :  Ac/iii  comicnca  el  lihro  de  la  Vi- 
U^a  de  la  humana  condicion  eompuesta  del  senor  Lochario, 
laiita  cardenal,  que  despursfue  criado  en  santo  padre  lia- 
irado  Ynnoçençio  ferrio.  El prolofjo  comirnça  en  estaf/uisa: 

«  [A]l  senor  santo  Padre  Pedro,  ])or  la  gracia  de  Dios 
obispo  del  puerto,  Lochario  indigno,  por  la  diuinal  gracia 
en  présente. . .  » 

La  table  des  chapitres  occupe  le  verso  du  feuillet  1  et 
cinq  lignes  du  feuillet  2. 

Fol.  3:  Capiiulo  primera,  de  la  muy  misérable  entrada 
de  la  cil  condicion  humanal.  «[PJara  (jue  salli  delà  natura 
de  mi  madré,  para  cpie  viesse  trabaio  e  doloi*  e  los  mis  dias 
fuessen  consumidos  en  conlîusion.  » 

Fol.  13.  Fin  de  ce  (ju'on  peut  appeler  la  première  partie 
de  ce  traité  :  «  E  lampara  es  fecha  en  los  pensamientos  de 
los  ricos,  » 


i?00  niRIJOTlIRQUE    nu    MARQUIS    DR   SANTILLANE 

Esi)ace  blanc  pour  la  rubrique  qui  devait  intituler  la  se- 
conde partie.  Table  des  chapitres.  Fol.  14.  Rubrique:  Ca- 
pitulo  primero,  del  muy  cu/pahle  fallimiento  de  los 
hombres  de  la  humanidat  en  susalida, 

((  Très  cosas  son  las  quales  suelcn  a  les  hombres  aficionar 
e  son  estas  :  riquezas,  deleytes,  honrras.» 

Fol.  26.  Fin  de  la  deuxième  partie.  Au  verso  du  même 
feuillet  commence  la  troisième.  Table  des  matières. 

Incipit  :  «  Capitulo  primero,  de  la  misérable  condicion  de 
la  humanidat  en  la  sallida  de  los  dolores  que  los  malos  pas- 
san  en  la  muerte.  » 

Fol.  35  v^.  FA'plicil  :  «  De  lo  quai  nos  quiera  Dios 
guardar  e  guarde  por  la  su  santa  presçiosa  sangre.  Amen.  )) 

C'est  la  traduction  du  Liber  Lotarii  Leoite  et  Cardi- 
nalis  (plus  tard  Innocent  III)  de  vilitate  conditionis  hu- 
mane  ou  Liber  miserie  conditionis  humane.  Cette  version 
est  l'œuvre  d'un  anonvme. 


XXXVII 


GUIBEHT  DE  TOURNAI 


(Osuna  :  Plut.  II.  Lit.  N,  n"  7  ;  Rocam.  n*  2;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-2) 

1.  GuiBERT  DE  Tournai,  De  erudicione  regum  et  princi- 
pum.  2.  Saint  Thomas  d'Aquin,  De  regimine principum. 
3.  Gilles  de  Rome,  table  des  chapitres  des  trois  livres 
du  De  regimine  principum,  4.  Vincent  de  Beauvais, 
Tractatus  de  morali  principis  institutione,  5.  Vincent 
de  Beauvais,  De  puerorum  nobilium  eruditione.  6.  Vin- 
cent de  Beauvais,  De  consolacione  ou  Epistola  de  morte 
amici  consolatoria.  En  latin. 

Manuscrit  de  150  feuillets,  plus  2  blancs  au  commence- 
ment,  vélin,  réglé  à  49  lignes.  Ecriture  du  commencement 
du  XrV®  siècle,  à  deux  colonnes.  Capitales  en  couleur. 
Tranches  dorées  avec  ornements  peints  sur  la  tranche.  Ce 
manuscrit  devait  être  le  second  volume  d'un  recueil  de 
traités  relatifs  à  l'éducation  des  princes^  puisque  le  fol.  1 
porte  le  n^  132.  Format  299x220  mm.  Superbe  reliure 
mudejar.  Au  dos  :  Aegidio  de  Roma,  de  Eruditione 
regum. 

I.  Fol.  1  A.  Rubrique  :  Incipit  prologus  generalis  in 
regulis  regum,  Libellus  de  erudicione  regum  et  principum; 
continet  très  epistolas.  In  prima  agitur  de  reuerencia  dei  et 
diligencia  sui;  in  secunda  de  disciplina  débita  potestatum 
etofficialium;  in  tercera  de  affectu  et  protectione  subdi- 
torum.  Suit  un  prologue  et  la  table  des  chapitres. 

Fol.  iv*  A.  Incipit  :  «  1^  epistole  prologus  et  prime  partis... 

Clementissimo  domino   suo  L.    dei  gracia  illustrissimo 


S02  BIBLIOTIlftQUR   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

regi  Francortim  f rater  G.  de  Torn^acoJ  de  regno  momen- 
taneo  raignire  féliciter  ad  eternum...  » 

Fol.  13  A.  Explicit  :  n  qui  uiuit  et  régnât  in  secula 
seculorum  aineB.  » 

Lj»  deuxième  épttre  est  divisée  en  deux  parties.  La  pre- 
mière commence  au  f("uillet  13. 

Fol.  13  B.  Incipit  :  k  Postulastls  clementissime  domin« 
prelibatis. . .    u 

Fol.  20  V"  B.  Explicit  :  h  nihil  reputans  alïenum.  » 

La  seconde  partie  de  la  deuxième  épitre  commence  au 
feuillet  20  B.  :  "  Tetigimus  aliqua  de  potestatum  et  ofiiri»- 
lium  disciplina. . .  » 

Fol.  S5  V  A.  Explicit  :  «  in  secula  eeculorum   amen,  m 

Troisième  épitre  fol.  25  v  A.  Incîpit  :  «  Quoniam  aspi- 
rante. . .  » 

Fol.  28  B.  Ksplicit  :  «  Ai^tum  Parisius  apud  fratrcs  mi- 
nores, anno  gnicie  railleaimo  ducentesimo  quinquagesimo 
nono  mense  octobri  in  die  octabarumbeati  Francisii.  Obse- 
cro  iiutem  eo.s  qui  lias  très  lecturi  sunt  opistohis  siue  tibrum 
istum.ut  superliniai-es  titulos  in  principio  lihri  apponant,  ut 
esi  que  continental'  iii  eo  et  in  consequentibus  sci'ibuntur 
rapitulis  euidencius  uideant  et  agno^cant.  a  Ej'pUcit  liber. 

IL  F0I.28B.  Incipit prologua  fratris  Thome  de  Aquino 
in  tractatii  sun  df  regiminr,  prn  rr^e  n'pri  inrhoato.  sed 
non  perferto  morte  prctienie.ntc . 

Incipit  :  "  Cogitanti  michi  quid  oITerrem  régie  cclsitu- 
dini.  . .  M 

Fol,  40  v"  B.  Explicit  Iractatus  de  regimen  (sic)  prin- 
cipuin  fratris  Thome  de  Arrjuino,  ordînis  predicatorum, 

III.  Fol.  41-44  eol.  A.  Ces  feuillets  sont  occupés  par  la 
table  des  obapitres  des  trois  livres  du  De  rar/imine  prin- 
cipitm  de  Gilles  de  Rome. 

IV.  Au  feuillet  45,  commence  sjins  titre  le  Trarfatits  de 
morali  principis  irtstitiUione,  do  Vincent  dft  Beauvaîs  :  «  In- 
cipit prologus.  Clarissimis  ac  religîosissimis  in  Christo 
uiris  e  illustrissimis  domïnis,  omnique  honore  ac  reuerentîa 
dignis  principibus,  Ludouico,  Dei  gratia  regî  Francie,  ac 
Thenbftido.  eiusdem  fauente  clemencia  rcgi  Nauarre  et  eo- 
miti  Campanie.  frater  Vineenciiis  Beluacensis,  deordine  pre- 
dicatorum,  salutem  in    omnium    ealuatore.  Olim    dum  la 


XXX vu.    GUIBERT    DE   TOURNAI  203 

inonasterio  Regalis  Montis  ad  exercendum  lectoris  ofiScium 
iuxta  sublimitatis  uestre. . .  » 

V.  Fol.  65  A.  Ici  commence  le  De  eruditione puerorum  re- 
galium:  «  Serenissime  ac  reuerendissime domine  sue,  Franco- 
rum  Dei  gracia  [regine],  Margarete,  frater  Vincencius,  de 
ordine  predicatorum,  (|ualiscumque  lector  in  monasterio 
suo  de  Regali  Monte,  perpetuam  in  domino  salutem  etpa- 
ratam  in  omnibus  ad  eius  obsequia  uoluntatem...  » 

Fol.  118  v*^  B.  Explicit  :  «  0,  inquit,  sacre  uirgines,  horta- 
mentis  uos  mutuis  excitatee  multis  de  uirtute  documentis 
ad  gloriam  prouocatc,  durate  fortiter,  pergite  spiritualiter, 
peruenite  féliciter,  tantum  mementote  nostri  cum  in  nobis 
incipiet  uirginitashonorari...  » 

VI.  Fol.  119.  La  même  main  qui  a  intitulé  le  traité  précé- 
dent intitule  De  consola  donc,  celui  qui  commence  ici  : 
«Prologus.  Dilecto  Deo  et  hominil)us,  illustrissime  domino 
in  Cristo  sibi  karissimo,  diuina  fauente  clcmencia  Francorum 
principi  Lodouico,  frater  Vincencius  Beluacensis,  de  ordine 
prodicatorum  salutem,  et  luctum  presc^ntis  exilii  consola- 
cionem  in  regno  celostis  patrie  sempitcrnam ...» 

Ce  prologue  est  suivi  de  la  table  et  des  xvi  chapitres  du 
traité.  Fol.  150  A.  Explicit  :  «  Consolamini  intérim  in 
uerbis  istis.  Bcne  ac  diu  ualeat  in  uobis  modestia  régie 
magestatis.  Amen.  » 

Au  v°  du  dernier  feuillet,  8  vers  latins  sans  intérêt. 

Ce  dernier  traité  dû,  comme  les  précédents,  à  Vincent 
de  Beauvais,  porte  dans  les  mss.  Latin  16390,  fol.  15,  et 
Lîitin  nouv.  acq.  1 139  de  la  Bibliothèque  Nationale  de  Paris, 
le  titre  suivant  :  Epistola  de  morte  amici  consolatoria,  et 
c'est  sous  ce  même  titre  qu'il  a  été  publié  par  Jean  de  Ilam- 
merbachà  Bàle  en  1481,  joint  à  d'autres  ouvrages  du  même 
auteur. 

Amador  de  los  Rios  (Obras  dd  Marqués,  p.  634  ,  parle 
d'un  manuscrit  latin  du  De  regiinine  priîiripam  de  Gilles 
de  Rome,  écrit  sur  vélin,  à  deux  colonnes,  qui  comptait 
130  feuillets  et  (jui  portait  Tancienne  cote  Osuna:  Plut.  II. 
Lit.  N,  n"  6.  Los  Rios  dit  que  ce  manuscrit,  aujourd'hui 
perdu,  avait  été  exécuté  en  Italie  et  (ju'il  était  «  exornado 
con  las  armas  y  empresa  del  marqués».  Il  est  évident  qu'il 
s'agit  ici  du  premier  volume  du  recueil  que  nous  venons 


201  lUnLïOTIlftQUK   DU    MARQUIS    DE    SANTILLANR 

de  décrire.  Le  manuscrit  perdu  était  du  même  format  que 
le  Plut.  II.  Lit.  N,n"  7,  il  contenait  130  feuillets,  et  le  pre- 
mier feuillet  du  n^  7  porte  le  n°  132.  Ce  manuscrit  était-il 
du  KIY*"  siècle?  Peut-être.  Dans  ce  cas,  les  armes  et  Tem- 
blème  du  marquis  de  Santillane  auraient  été  ajoutés  après 
coup.  Mais  la  vcqia  mar/nificcnria  et  las  bellisimas  orlas 
qui,  d'après  Los  Rios,  décoraient  ce  manuscrit  feraient  plutôt 
croire  que  le  Plut.  IL  Lit.  N,  n"  6,  était  un  manuscrit  ita- 
lien du  XV«  siècle.  Quoi  qu'il  en  soit,  len"  6  et  le  n**  7  se 
faisaient  suite,  ils  avaient  une  même  cote  et  appartenaient 
à  la  même  bibliothèque. 


XXXVIII 


SAINT  RAYMOND  DE  PENNAFORT 

(Hocam.  n*  184;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-170) 

Raymond  de  Penafort,  Summa  Raymundi,  Kn  latin. 

Manuscrit  de  294  feuillets,  plus  2  feuillets  au  commence- 
ment et  1  à  la  fin  qui  sont  d'un  autre  traité,  vélin,  réglé  a 
29  lignes.  Ecriture  du  XIIP  siècle,  à  deux  colonnes.  Ru- 
briques, cîipitales  en  couleurs.  Format  259  X  202  mm.  Reliure 
de  basane,  tranches  rouges.  Au  dos  :  Raymundi  Suma, 

Ce  manuscrit  contient  la  Somme  de  saint  Raymond  de 
Penafort,  encadrée  de  trois  feuillets  d'un  ouvrage  de 
chirurgie. 

Fol.  1.  Avant-propos  et  table  des  chapitres.  Rubrique: 
Incipit  summa  magistri  Ramandi,  (i  Quoniam,  ut  ait 
Jeronimus,  secunda  post  naufragium  tabula  est  culpam...  » 

Dans  la  marge  d'en  haut,  une  main  de  la  fin  du  XIV«  ou 
du  début  du  XV*  siècle  a  mis  cette  note  dont  la  fin  a  été 
rognée  à  la  reliure:  «  Jacobus  glosauit sumam  Rjiymundi, 
ut  referunt.  » 

Le  foliotiiteur  a  fait  une  erreur  d'un  feuillet  en  numé- 
rotant 194,  196  deux  feuillets  se  faisant  suite. 

Fol.  295  v°  A.  Explicit  :  «  set  bennigno  corrigat  et 
emendat.  Deo  gratias,  »  et  au  bas  de  la  glose:  Explicit  de 
matrimonio,  Deo  yratias.  A  la  suite  un  arbre  de  parenté 
canonique  d'une  autre  main  que  le  texte,  et  de  la  mèmemain 
une  table  des  chapitres,  écrite  en  petits  caractères,  qui  oc- 
cupe encore  tout  le  fol.  296  et  s'arrête  au  chapitre  intitulé: 
De  litifjiosis  (/.  religiosis)  non  ordinandis  du  deuxième 
livre. 


âÛ6  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLAXE 

Les  deux  feuillets  du  commencement  et  celui  de  la  tin  du 
volume  sont  d'une  écriture  du  XIIP  siècle  peut-être  un  peu 
plus  moderne  que  celle  du  texte  de  la  Somme.  Ils  sont 
écrits  à  deux  colonnes.  Ces  trois  feuillets  sont  du  même 
traité,  mais  le  troisième  ne  fait  pas  directement  suite  aux 
deux  premiers.  Le  dernier  contient  des  recettes  :  «  De 
élargi tione  uulneris,  delepra,  »  etc.  Au  bas  de  la  colonne  A 
du  V®  du  dernier  feuillet  on  lit  Texplicit  suivant:  Explicitint 
notule  supra  cyrurf/iam  mayistri  RoycrH.  Deo  yratias. 
Dans  la  colonne  B.  Rubrique:  «  Incipit  ars  thaladie  (sic),  » 
et  au  bas  de  la  même  colonne»  :  «  Explicit  ors  thaladie .  » 

Le  traité  de  chirurgie  dont  nous  venons  de  parler  est  peut- 
être  le  commentaire  de  Roland  de  Parme  à  la  chirurgie  de 
Roger.  On  sait  en  effet  qu'une  des  additions  de  Roland  aux 
idées  de  Roger  touche  précisément  la  question  de  Taginn- 
dissemeut  des  plaies:  «De  élargi  tione  vulneris,  »  pour  lequel 
ce  chirurgien  professait  une  aversion  singulière  (Cf.  Portai, 
Histoire    de    VAnatomic  et  de  la  Chirurgie,  t.  I,  p.  176). 


XXXIX 


LANFRANG 

(Osuna.  Plut.  III.  Lit.  M,  n"27;  Rocam.  n'142;  Biblioth. 

Nat.   Madrid,  Ii-155) 

Lanfrancus  ou  Alanfrancus,  Chirurgie  pratique,  traduite 
parMAESTRE  G.  Salvâ.  En  valencien. 

Manuscrit  de  118  feuillets,  papier.  Ecriture  du  XV«  siècle. 
Capitales  grossières,  titres  en  noir.  Format  212X150  mm. 
Reliure  moderne. 

Fol.  1.  Ce  feuillet  est  endommagé,  il  contient  un  court 
prologue.  Fol.  1  v«  et  fol.  2,  tables.  Fol.  2  v®,  dédicace  de 
Tauteur  à  Vlionrat  amich. 

Fol.  1.  Prologue  du  traducteur  :  «  En  nom  de  nostre  se- 
nyor  Jesu  Crist,  beneyt  lie  ait  lie  glorios,  e  de  santa 
Maria,  he  a  lionor  de  tota  la  santa  corte  celestial,  yo 
maestro  G.  Salva,  bacliil  1er  licenciât  de  Monpeller  en  la  art 
de  medicina,  a  instancia  de  dos [c]ars amiçlis  los  quais  ami 
Uoncii  temps  an  pregat  que  yo,  per  amor  dells,  désigne  una 
obra  en  lart  de  çirurgia  raolt  necessaria  he  vera(?)  de  lati  en 
romanç  esplanar,  per  ço  com  breument  en  la  dita  obra  ple- 
nariament  son  posades  poques  coses  mas  certes  heprouades, 
segons  ques  mostra  al  présent  seguent;  lie  yo  volent  satisfer 
a  la  volentat  de  aquells,  tôt  treball  récusât  e  postposat, 
vuU,  per  la  lur  cara  amistat,  complidament  lie  vera  la  dita- 
hobra  demostrar,  he  no  menys  mostrar  alguncs  coses  les 
quais  son  per  mi  prouades,  les  quales  yo  he  agudes  de 
maestres  molt  autentichs.  He  axi,  appellada  aiudade  Deu 
sens  lo  quai  nenguna  obra  no  pot  venir  a  perfectio,  començare 
la  dita  obra  posant  primerament  les  rubriques  de  cascun 


208  BIBLiOTHÈQUB   DU   MARQUES   DE  SANTILLANE 

Capitol,  iatsia  que  aço  no  sia  en  lexemplar.  fag  eu  per 
^■o  quel  legidor  pus...  tmh  lo  capitol  do.  la  miilultia  qae 
voldni.  ■' 

Fo!.  64.  La  moitiù  de  la  page  est  restée  en  blanc;  cet 
espace  devait  être  occupé  par  une  ptanclie.  Au-dessus  de 
l'espace  blanc,  se  trouve  le  titre  suivant  ;  Açi  ha  dcstar 
fanol/iomia  de  cènes  y  arteries,  lion  senyatadament  se 
conefja  perjigura  de  Ihomlur  sagnia,  lo  desus  capilol  hv  diu 
corn  se  ha  a  senyafar  per  dû  de  bon  cfrurgici  ho  ineti/e, 
auisani  lu  pintor  las  Uoehs  dicretanwnt . 

Fol.76.Explicit  de  l'ouvrage  de  Laiifranc:  «  Los  profits  que 
de  las  sagnies  se  seguexen,  ton  es  axi  fcyta  com  ter  se  deu. 
son  aquests  que  son  duinunt  cscrits.  Item  nota  ((ue  en  tôt  çn 
que  sie  en  lo  libre  que  sic  seuyalat  de  vermello,  he  que  y  ha 
escrit  adicçion,  es  fora  del  test  he  es  glosa  del  dit  maestn; 
G.  Salva  trcslada  lie  ajusta  alto,  no  es  de  Aleiifranch  ans 
son  receptes  de  maestres  moltautenticlis.  a 

Finito  iibru  sii  Imis  [et]  r/hria  Chrislo,  amen. 

Des  recettes  anciennes  occupent  les  feuillets  70  h  118  V. 
Explicit  :    <■  e  ai;o  per   XIIII    dies  seguents    per    cert    la 
doior  sera  fora  de  continent.  Deo  gratias.  Uip-oÀo[uv;.  h 

Ce  Bartolomeus  est  sans  doute  un  copiste. 

Cette  traduction  du  livre,  si  apprécié  au  moyen  âge.  de 
Lanfranc,  semble  inconnue  ;  aucune  des  bibliograpliies  que 
U0U9  avons  consultées  ne  la  signale.  Et  sur  le  D'  G.  Salvâ, 
n  bachiller  licenciât  de  Monpellercn  la  art  de  niedicina  ». 
nous  n'avons  pu  recueillir  aucun  renscignumenl .  On  sait 
que  la  cbirui^ie  de  Lanfranc  milanais  fut  imprimée,  en 
traduction  française,  à  Vienne  vers  1480  (Brunet,  t.  III. 
col.  816-817),  et  qu'une  version  castillane  du  même  ouvrage 
parut,  dès  1495,  k  Sêville  chez  Meynardo  Ungut  et  Stanislao 
Polono  Cf.  Brunet,  tor.îct.,  et  Morejon,  liislor.  bibliof/r. 
de  la  Medicina  Espai\<tla,  t .  I,  p.  308).  Ce  dernier,  en  par- 
lant de  l'édition  de  .Séville  de  14&J,  dit;  «  y  se  iraprimiô 
en  ia  ciudad  de  Sevilla  por  los  trex  alemanes  companeros.  » 


XL 


GILLES  DE  ROME 


A 


Osuna  :  Plut.  II.  Lit.   N,  n"  10;  Rocara.   n' 3;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Réserv.  5*-2) 

Gilles  de  Rome,  Liurr  dom  gouuernament  des  rotjs  et  des 
princes,  traduit  par  Henri  de  Gauchi.  En  français. 

Manuscrit  de  146  feuillets,  plus  1  feuillet  de  garde,  vélin, 
non  folioté,  réglé  à  37  lignes.  Ecriture  du  XIV^  siècle,  à 
deux  colonnes.  Titres  en  rouge,  miniatures,  lettres  ornées, 
lettrines,  demi-encadrements  au  commencement  des  livres. 
Format  287  X  215  mm.  Reliure  moderne. 

Fol.  1.  L'A  initial  finement  illuminé  représente  un  roi 
sur  son  trône  recevant  un  livre  dos  mains  d'un  moine. 

Incipit  :  «  A  son  especial  seignour,  nez  de  lignée  roiale  et 
sainte,  mon  seignour  Phelippe  ainznez  lilz  et  hoir  mon- 
seignour  Phelippe,  très  noble  roy  de  France  par  la  grâce 
de  Dieu,  frère  Gile  de  Rome  son  clerc,  humble  et  deuot 
frère  de  Tordre  de  Saint-Agustin  salut. . .  » 

Fol.  1  v^  A.  Explicit  du  prologue  :  «  si  come  vostre  glo- 
rieuse noblece  qui  digne  est  de  tote  enneur  et  de  tote  re- 
uerence  ma  requis.  »> 

Fol.  1  y"  H.  Rubrique  :  Ci  cornencent  les  capitres  en 
ordre  de  la  priinierc  partie  dou  primerai/n  Hure  don  r/ou- 
uernament  des  roy  s  et  des  princes ,' 

«  [L]e  premier  chapitre  enseigne  quele  est  la  mainere  de 
parler  en  la  science  dou  gouuernament  des  roys  et  des 
princes.  » 

14 


310 


BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE   5ANTILLANE 


lucipit  :  «  Li  pliylosoplies  dit(|ue  la  parole  du  sage  lumif 
ne  doit  estre  ne  plus  longue  no  plus  Ijrieue  qe  la  i'luis« 
dont  len  parle  len  requiet»  {sic}. 

Fol.  1-16.  Explicit  de  la  3*  partie  du  III'  livre  et  lin  de 
tout  l'ouvnige  : 

n  est  henoit  en  ciel  et  en  terre  a  permis  a  ses  loianx 
cristiens,  a  ses  loiaus  amis.  » 

Hnhrifiue  :  Ci  fine  le  liurc  dou  i/ouuernement  dcn  rtitx  cl 
des  princes  qiiefrere.  Gile  de  Home,  de  l'ordre  Saint  A'jus- 
tins  a  Jet,  letjel  Hure  mesCre  Henri  de  Gauchi,  par /e  conmn- 
dcinent  le  noble  roy  de  France,  a  laide  Dieu,  a  trarislnie 
de  latin  enfrancltois. 

fol.   50  v"-93  A:   liv.   MI,   U>\ . 


Livre  I,  fol.  1-50;  liv. 
03  ^3-146. 

Cette  traduction  de  \h 
Le  traducteur  a  dédié  son 
dcPliilippele  Hardi. 


i  de   GiUii'hi   esl    fort 
reàPIiilippele  Bel.  di 


(n>;uiia  ;  l'iul.  V.  Lit.    N,  n'  4(J;  Hix'Hiu .  u"  I;  Hiblii.lh.  N;il. 
MadrkI,  IMj 

Gilles  de  Rome,  Lihru  de  los  principes  ou  Regimiento  de 
lo»  Principes,  traduit  en  castillan  par  frère  lohaii  Garcia, 
sur  l'ordre  de  Barnabe,  évè([ue  d'Osma. 

Manuscrit  de  237  feuillets,  papier,  non  folioté.  Écriture 
du  XV*  siècle.  Ni  rubriques,  ni  sigiiiitures,  espaces  blanus  1 
pour  capitales.  Format  269  X  202  mm.  Reliure  de  parchomin. 

Fol.  1.  :  [.4]^î»'  comiença  el  libro  de  los  principes  Jecho 
de  don  Fray  Gll  de  Rnma,  de  la.  orden  de  Santo  Agostin. 
E  Jisolo  trasladar  de  Intijn  en  romance  Don  Bernahe, 
ohispo  de  Osma,  para  hourra  e  ensenamiento  del  muy 
noble  infante  flnn  Pedro.  Jîjo  priinero,  heredero  del  muy 
noble  don  Aljonso,  Rey  de  CasCilla  e  de  Toledo  e  de  Léon. 

E,  priinero  que  otra  casa  diga,  esta  es  la  cai-ta  que  enbio 
el  dicliQ  Ffray  GH  al  muy  noble  infante  primoycnito  don 
Phelîpe,  heredero  del  reyno  de  Franeia,  a  cuyo  rueyo  el 
ponpusoeate  libro  de  los  dichos  de  lo»  philosq/os  e  princi- 
palmente  de  Aristotiles,  la  quai  carta  e»  esta. 


XL.   GILLES  DE  KOME 


211 


Les  feuillet!^  1  i;t:i  sont  occupés  pai'  la  préface  ih'-.  Gtllfsde 
Rome,  par  relie  du  ti-.iducteur  et  par  la  tîible  des  chapitres. 

Fol.  2.  Cliapitrw  I.  lucipit  :  "  Cnnuieiiu  de  saber  t\un  lu 
larguft-ja  de  los  aeruiones ...» 

Livre  1,  fol.  1-1;ï9;  liv.  il,  fi.l.  139-2S7. 

Le  livre  II  est  incomplet,  le  chapitit-  XXI et  dcMiiicr  de 
la  deuxième  partie  de  ce  livre  n'est  pas  (mit  a  fait  lini. 
La  troisième  piirtie  du  livre  II  et  li-  livii-  III  (uut  entier 
manquest  à  ce  maiiuBcrït. 

Fol.  237.  Explicit  :  «  peleas  e  barajas  entri.'  los  ornes. 
El  tercero  es  que  castiga  la  paz  de  los . . ,  n 

Cette  traduction  est  augmentée  d'exemples  et  de  cita- 
tions. C'est  une  tniduction  très  libre.  Clemencin  {Efvgin, 
[}.  461)  cite  une  édition  de  cette  version  {|ui  aurait  été  im- 
primée dés  1490,  mais  il  ne  donne  ni  des(;ri]>tion,  ni  détails. 
L'édition  de  1494  est  niii'ux  connue,  elle  fut  imprima  à 
Sévîlle  par  Meynardo  Ungut  et  son  compagnon  IStaaislas 
(S.  Antonio,  Bibliot.  Vêtus,  t.  II,  p.  179;  Salvâ,  Catàlogo, 
n"  3986).  La  traduction  catalane  du  De  JRcgimine  Princi- 
^«m  conservée  i  l'pjicurial,  dans  un  manuscrit  écrit  vers 
1430  environ^  est  due  à  Arnaii  Stanyol,  frère  de  Senta 
Maria  (ici  Munt  del  Carme,  (jui  la  fit  à  la  prière  del  moU 
ait  e  ninr/ni/ich  Priiicep  lo  Senyor  Infant  En  lacmi', 
comte  d'Urr/el  e  Vesco/nfe  d'Ai/er  !N.  Antonio,  Bibliot. 
Vcius,  t.  II.  p.  223).  Villanueva  [Vinge,  1.  XIX.  p.  29i 
décrit  un  manuscrit  sur  papier  de  cette  même  version  daté 
de  1433.  C'est  probablement  ce  texte  (|iii  a  été  imprimé  à 
Barcelone  en  1480  et  en  149S  (Méndez-IIidalgo,  Tipografia 
espanola,  p.  48  et  57). 

f: 


vre^  du    Ik-   reijiniinc 


Gilles    de    Rome,    table    des 
Principum. 
Cf.  notice  XXXVII.  ms    li-?. 

*D 
Gilles  de  Rome,  i)c  n-gintiDc  prinripum.  Kn  latin.  Ma- 
nuscrit perdu. 
Cf   notice  XXXVII.  ms,  Ii-2. 


XLI 


BERNARD   GUI 


(Rocam.  nM25;  Biblioth.  Nal.  Madrid.  Ii-93) 

Bernard  Gui,  Œuvres.  En  latin. 

Manuscrit  de  250  feuillets,  vélin,  non  folioté,  réglé  à 
42  lignes  par  colonne.  Daté  de  1331.  Rubriques.  Miniatures 
et  lettres  ornées.  Format  321  X  226  mm.  Reliure  de  par- 
chemin. 

Ce  manuscrit  est  un  recueil  des  écrits  de  Bernard  Gui 
disposés  dans  Tordre  suivant  : 

I.  Rubrique  :  Cathalogus  Pontijicum  Romanorum,  du 
fol.  1  au  fol.  118  V*  B  ;  le  texte  s'arrête  à  la  nomination  du 
cardinal  Talleyrand,  évoque  d'Auxerre,  le  24  mai  1331  (Cf. 
le  mémoire  de  M.  Delisle,  dans  les  Notices  et  Extraits  des 
manuscrits,  t.  XXVII,  part.  II,  p.  239).  En  marge  de  cet 
ouvrage,  et  plus  rarement  en  marge  des  autres  traités,  il  y 
a  des  notes  chronologiques  et  quelquefois  des  corrections 
écrites  de  la  même  main  que  le  texte.  Il  y  a  aussi,  mais 
en  marge  du  seul  Cathalogus  Pontijicum,  des  notes  d'un 
Espagnol  du  XVI''  siècle  qui  a  récrit  les  noms  et  les  passages 
importants  en  regard  du  paragraphe  qui  les  contient. 

II.  Fol.  120;  Rubrique:  Hic  est  cathalogus  breuis,  per 
modum  cronicorum^de  Romanis  Pontijicibus,  a  beato  Petro 
usque  ad  dominum  Johannempapam  XXII,  Pontijicatus  sui 
anno  A'V'^  dccurrente  (1331),  du  fol.  120  au  fol.  147  A. 
Cette  partie  porte  un  titre  courant  :  Pontifices  Romani, 
Du  fol.  136  au  fol.  142  le  copiste  s'est  trompé  et  a  mis: 
Imperatores  Romani;  le  mot  Imperaiores  a  été  bilïé  soi- 


XLI.    BEHNAIU)   Cil  2U> 

gneusement.  Le  titre  eouraiit  des  feuillets  145   v°,  14G  et 
147  est  :  Con/cssio  erroruni  antipapae, 

III.  Fol.  148.  Rubrique  :  De  Origine  Prima  Francorum, 
et  au  verso  du  même  feuillet  :  Arbor  cjenealogie  Regum 
Francorum,  du  fol.  148  au  fol.  215  A.  Au  fol.  163,  le  titre 
est  :  De  origine  prima  gentis  Jrancorum  et  eorum  pro- 
gressa. C'est  la  cinquième  édition  de  Tarbre  généalogique, 
qui  doit  avoir  été  exécutée  au  mois  de  mai  1331  (Cf.  Delisle, 
/.  c,  p.  257,  §  103).  L'arbre  généalogique  des  rois  de 
France  est  curieux  à  cause  du  caractère  archaïque  des  por- 
traits royaux.  Tous  les  rois,  reines  et  princes  portent  leur 
nom  rubrique  au-dessus  du  médaillon  qui  retrace  leurs  traits. 
Le  feuillet  162  parait  dû  à  un  autre  artiste  que  les  précédents, 
les  miniatures  en  sont  moins  fines.  Le  roi  Philippe  VI, 
appelé  ici  Philippe  VII,  commence  un  nouvel  arbre. 

Dans  la  préface  de  Tarbre  généalogique,  fol.  148  A,  on 
litqueTarbre  va  jusque:  ad  dominum  Philippum  hujus 
nominis  septimum,  les  six  dernières  lettres  du  mot  sep- 
timum  ont  été  écrites  sur  le  parchemin  gratté,  qui  devait 
porter  se^rtum.  Les  feuillets  216-220  sont  blancs. 

IV.  Fol.  221.  Rubrique:  Im.peratbrcs  Romani,  jusqu'au 
fol.  237  B.  C'est  l'édition  de  1329.  Voir  le  mémoire  précité, 
p.   243,  §82. 

V.  Fol.  239.  Rubrique  :  Comités  Tholosani,  du  fol.  239 
au  fol.  242  v",  B.  11  y  a  des  additions.  Voir  le  mémoire 
précité,  p.  266-268. 

VI.  Fol.  243.  Rubrique  :  De  articulis  Fidei  Catholice, 
du  fol.  243  au  fol.  250  v^.  Voir  le  mémoire  précité,  p.  362 
et  363.  La  fin  de  ce  traité  était  sur  le  feuillet  251  qui  est 

perdu. 

Le  premier  feuillet  de  ce  manuscrit  mérite  une  descrip- 
tion détaillée.  Il  est  écrit,  comme  le  reste  du  volume,  sur 
deux  colonnes.  Dans  la  première  colonne,  nous  trouvons  la 
dédicace  du  Cathalogus  au  pape  Jean  XXII.  Cette  dédiciice 
finit  dans  la  colonne  B;  au-dessous:  Incipit  Prologus, 
Bernard  Gui  se  nomme  dans  la  dédicace  et  dans  le  pro- 
logue. Le  texte  commence  par  le  mot  sanctissimo,  dont 
la  première  lettre  a  dû  être  soigneusement  miniaturée; 
malheureusement  l'argent   des  vêtements  des  personnages 


211  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DR   SANTILLANE 

s\\st  fortement  oxydé.  Cependant,  on  distingue  encore  sur 
fond  d'or  un  roi  couronné,  assis  de  profil  sur  un  trône,  un 
religieux  à  genoux  lui  offre  un  livre,  deux  autres  religieux 
se  tiennent  debout  derrière  lui,  Tun  d'eux  est  vêtu  d'un 
froc  blanc  encore  assez  bien  cons(TVé.  De  l'S  enluminé  part 
un  ornement  qui  encadn»  la  page  presque  en  entier.  Autour 
de  la  capitale  et  dans  la  barre  d'où  part  Tenaidrement,  il  y 
a  de  petits  lis  blancs  semés  sur  fond  d'azur.  En  bas,  deux 
singes  assis  sur  l'encadrement  tiennent  une  chaîne  qui  va 
de  l'un  à  l'autre,  (l'aversant  toute  la  page;  au  milieu  de  la 
chaîne,  on  voit  une  sorte  de  petit  arbre  vert  avec  deux 
feuilles.  A  une  des  extrémités  de  l'ornement,  se  trouve  un 
monstre  ailé,  une  sorte  de  diable  accroupi.  Immédiatement 
au-dessous  de  l'encadrement  il  y  a  trois  lignes,  écrites  de 
la  mêm(^  main  (|ue  le  texte.  Klles  contiennent  la  dédicace 
de  l'exemplaire  au  roi  Philippe  IV  : 

Régie  marjestati  illustrissimi  principis  domini  Pldlippi, 
gratia  Doi  Francoruni  régis ^  suas  Jidelis  frater  B.,  mi- 
sericordic  diuina  episcopus  Lodouensis^in  prouinciaNar- 
honensiy  presentem  offert  lihriun  cronicorum  Romanorurn 
pontificum  et  imperatoriun  ac  regum  Franco rum,  anno 
domini  1331 . 

Ce  manuscrit  est  assurément  un  exemplaire  original  que 
l'auteur  offrit  (Mi  1331  à  Philippe  de  Valois.  C'est  en 
quelque  sorte  comme  l'édition  définitive  de  Bernard  Gui, 
puisqu'il  est  mort  le  30  décembre  de  cette  même  année. 


XLII 


NICOLAS  DE  LIRE 


A 


(Osiina:  Plut.  I.  Lit.  N,  n"*H;  RocAm.  n"  147:  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Kk-3) 

N  icoLAS  DE  Lire,  Summa  sobre  el  viejo  y  nueuo   Testa- 
mento.  En  castillan. 

Manuscrit  de  282  feuillets,  plus  12  feuillets  d'introduction 
et  5  blancs,  dont  2  au  commencement  et  3  à  la  tin,  papier, 
hxîriture  de  la  première  moitié  du  XV*^  siècle.  Les 
15  premiers  feuillets  n'étant  pas  foliotés,  nous  leur  avons 
donné  des  chiffres  romains.  Format  400  X  287  mm.  Reliure: 
ais  recouverts  de  cuir  tympanisé.  Sur  le  plat  supérieur 
une  étiquette  ancienne  porte:  Nicolao  de  Lira,  sobre  el 
nueuo  y  viejo  teslamento. 

Fol.  I.  Rubrique  :  Aqui  comiença  la  suma  sobre  el  viejo  e 
nueuo  testamento,  sacada  e  copilada  por  el  muy  exsçelenie 
fvay  Niculao  de  Lira,  maestro  edoctoren  santa  theologia, 
de  la  orden  de  Sant  Francisco  de  los  freyles  menores.  E 
antes  que  vcmja  este  sobre  dicho  maestro  a  la  esposirion 
o  declaraçion  del  tes to /eue  dos  colariones  que  son  por 
modo  o  manera  de  rrecomendaçion  del  viejo  e  nueuo 
testamento,  e  por  consiguiente  de  toda  la  byblia  ;  la 
primera  declaraçion  e  arenga  es  esta  que  se  sigue  e  estais 
colaçiones  son  dirham  pfx>lagos  (hic)  .  E  este  es  el  primero 
que  se  sigue, 

Incipit :  «  Todas  estas  cosas. ..  » 

Fol.  VI V®.  Explicit:  a  e  rreyna  para  sienpre  amen,  »  et  au- 
dessous:  Aqui  se  acaba  el  primero  prologo  e  collaçion  del 


21G  niBLIOTIlKQUE   DU   MAHQIMS   DE   SAXTILLANE 

sohrc  (licho  e.rrclente  maestro  Niculan  de  Lira,  el  rjual 
prolof/o  es  de  la  rreeomendaçion  de  la  santa  escriptnra  en 
f/eneral.  A  lu  suite: 

Acjui  se  comiença  el  sef/undo  /trolofjo  el  quai  es  de  la 
entenrion  del  actor,  que  esel  sobre  dicho  imœstro  Nieulao 
de  Lira,  la  quai  entençion  del  maestro  suso  dicho  es 
declarar  en  este  prologo  el  modo  o  manera  de  procéder 
en  la  santa  escritura. 

Incipit:  ((  Vionla  diestra  del  que...  » 

Fol.  Xll.  Explicit:  a  e  el  testosegunt  el  seso  literal.  » 

Suit  un  avertissement  où  l'autorité  de  Sênèque  est 
invo(iu(H?  pour  démontrer  qu'il  ne  faut  pas  lire  de  Tœuvre 
de  Nicolas  plus  (lu'on  n'en  peut  comprendre,  car  c'est 
mépriser  l'œuvre  intellectuelle  que  d'en  faire  mauvais  usage 
et  qu'il  faut  la  lire  peu  à  peu  pour  ne  pas  surcharger  sa 
mémoire,  etc., etc. 

Les  feuillets  XIII,  XIV,  XV  sont  blancs. 

Fol.  1  (numération  ancienne).  Rubrique  :  Capitol  o  primero 
el  quai  fabla  de  las  sei/s  dias  que  el  sefîor  Dios  crio  el 
mundo,  e  las  cosas  que  fi^o  en  los  dichos  se  y  s  dias.  E 
romo   fueron    departidas  e  destintas  cada  una  sobre  sy, 

Incipit:  ((  In  prinripio  criaiiit  Deus  çelum  et  terra, 
quiere  d(»zir  Moysen  e  dize  en  comienço  con  el  seflor 
Dios...  » 

Le  chapitre  l  et  dernier  finit  au  fol.  281  v^.  Explicit  : 
((  poi'  el  siglo  de  los  siglos,  por  sienpre  jamas  amen.  » 

Suit  l'cxplicit  du  traducteur  : 

((  [Ajqui  se  acaba    la    postilla   e    declaraçion  sobre    el 

g(Miesy  fecha  por  frey  Nicolao  de  Lira,  maestro  exçelente 

en  santa    teologia,  de  la  orden  de  los  frayles  menores,  la 

(lual  fu(î    trasladada  de  latyn   en   rromance,  (a  petiçion  e 

istança   del    muy    notable   noble    sefior    don   Alfonso    de 

Guznian,  senor  de  Lepee  Avamonte,  nieto  del  noble  rrev  don 

Knriiijue,  (jue  Dios  de  santo  parayso'),  e  acobose  {sic)  de 

(v^crcuir   viernes   doze    dias   de   jullio,    ano   del   senor  de 

mil!  e  (juatroçientos  e  vevnte  anos.  E  yo  frev  Alfonso  de 
*  •  •  t.  t/ 

Algezira,  maestro  en  santa  teologia,  dicte  la  dicha  decla- 

1.  Lo«<  mots  (|uc  nous  ;ivons  placés  entre  parenthèses  sont  biffée  dans 
Je  nîs. 


XLII.    NICOLAS    DE    LIHE  217 

raçioii  de  latyn  en  rromançe,  segunt  lo  ponc  Nicliohio  de 
Lira  maestro  sobre  diclio,  non  desfalleçiendo  en  cosa 
ninguna  do  toda  su  declaraçion,  an  tes  puse  muchas 
adiçiones  para  bien  declarar  su  opinion  ;  e  fue  por  mi 
acabada  de  rromançar  la  diclia  decLuaçion  el  dia e  aïio  sobre 
dicho  ;  e  pido  por  merçed  a  (lual  quier  seilor,  principe,  o 
letrado  que  la  dicha  postilla  o  declaraçion  leyere  asy 
trasladada  de  latyn  en  rromanee,  que  sy  algunt  defectu  o 
yerro  fuere  fallado  en  la  dicha  declaraçion,  lo  que  el  seilor 
Dios  non  (juiera,  ([ue  le  plega  de  lo  corregir  beninamente,  a 
la  quai  correçion  me  plaze  de  estar,  segunt  fue  protestado 
en  el  prolago  sic)  segundo  deste  libre,  e  do  fallare  decla- 
raçion buena  de  la  santa  escritui-a  plegale  por  bondat  de 
dar  loores  al  senor  Dios,  onde  contieso,  con  el  apostol 
sant  Pablo,  en  el  capitulo  terçero  del  segundo  libre  de  las 
epistolasque  el  enbiaua  alos  corintyos,  que  non  somos  bas- 
tantes  pensar  nin  dezir  cosa  ninguna  de  nosotros^  mas 
nuestra  sufîçiençia  e  sabiduria  es  del  senor  Dios  el  quai 
biue  e  rreyna  por  sienpre  jamas  amen.  » 

Fol.  283  blanc;  Fol.  284  manque;  Fol.  285 blanc.  Sur  ce 
feuillet,  dans  le  coin  de  droite  en  bas,  on  lit  cette  note  : 
«en  este  libre  estan  escrites  cinto  e  XL  plyges  e  mas  syete.  » 
Knfin  sur  le  feuillet  de  garde  il  y  a  une  note  en  latin  qui 
n'est  qu'un  exercice  de  plume. 


B 

(Osuna:  Plut.  I.  Lit.  X,  n*  1;  Rocani.  n"  147;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Kk-4) 

Nicolas  de  Liue,  Postules  sur  le  Lécitique,   En  castillan. 

Manuscrit  de  99  feuillets,  plus  2  de  garde  au  commence- 
ment et  2  à  la  tin,  papier.  Ecriture  du  XV*  siècle.  Espaces 
blancs  pour  capitales.  Format  416x291  mm.  Reliure: 
ais  recouverts  de  cuir  tympanisé. 

Fol.  1.  Rubricjue:  [A(j]ai  romicnca  la  pastilla  o  decla- 
raçion  sobre  el  lenitico,  la  quai  fi zo  e  conposo  el  onrrado 
maestro  en  santa  Teolo(jiaJ'rey  NicolaodeLira.fraylede 
la  orden  de  los  frayles  menores   de    sant   Francisco.  E 


318  BIBLIOTHÈQUE   DU    MAHQUrs   DR   SANTILLANF. 

comiença  el  primera  capitula  de!  Leuitico  asy  :  Li-nitico. 
Capitu/o  primera  el  quai  tracta. 

Incipit  :  n  [L\  lama  el  ai-ilor  Dios  a  Miujf^rn.  Aqui  doucdes 
saber...  » 

Fol.  99  V.  Explicit  :  c  V.  |):if(.H;e  l;i  Ictm.  »  Ce  \<.liiinc 
compte  xxvii  cliapitifs. 

Suit  l'explicit  du  tradurteui': 

(I  Aqui  se  acaba  la  postilla  o  dedaraçion  dcl  lil»["  di^l 
louitîco  dcl  rrpuerendo  e  cçelonte  maestro  rii  sinfa 
teologia,  frpy  Nicolao  de  Lira,  frayle  de  la  onU-ii  de  siiii 
Francisco,  c  fuc  traslîulada  de  latyu  eti  rroma.ii;(;o.  por 
mandamiento  d^l  muy  noble  senor  don  Alfonso  de  Gu/- 
man,  senor  de  LppeeAyamonte,  e  met<i  del  noble  rreyDon 
Knrrique,  que  Dios  de  santo  par[a]iso;  e  fue  acahada  de 
ditar  de  latyn  en  noraançe  por  trey  Alfonso  de  Algezîra, 
trayle  de  la  ordeii  de  sant  Francisco,  e  maestro  en  sauta 
teologia,  maries  die/  e  siete  dias  de  dezienlire.  aoo  del 
nas^'imiento  del  nuestro  saUiador  Jésus  Cristo  de  uiîll  e 
quatroçientos  e  veynte  atlos.  u 


(Osuna:  l'im.  I-Lii.  N,  rr2;  R."-am,  n"  147:  Hilili^itli.  Nnt. 
Mndriti,  Kk-5) 

Nicolas  de  Liri;,  PosîrV/tw  sur  Ir  Horc  des  Nonibn-a  cl  sur 
le  Deutéranome .  En  castillan. 

Manuscrit  de  248  feuillets,  plus  3  feuillets  blancs  h  la 
tin,  papier,  lignes  irrégulières.  Écriture  de  la  première 
moitié  du  XV"  siècle.  Rubriques,  espaces  blancs  pour 
capitales.  Format  416  x  291mm.  Reliure:  aîs  recouverts 
de  cuir  tympanisé. 

Fol.  1.  Rubrique:  lA]qut  ca/niença la poatîlla  a  l'Sposiçion 
e  dpclaraçion  sobre  el  libro  de  Ion  ruentos  Jeclia  por  el 
onrrado  maestro  en  santa  teoluijia  J'rey  Nicolao  de  Lira,  - 
frayle  de  la  arden  de  san  Francisco.  E  syquese  et  primera 
capitula  el  quai  camienra  en  esta  manera  : 

Incipit:  u  [F]ablo  el  seAor  Dios  a  Muysen,  de  las  cosas 
ante  dir.has  en  los  tibros  ante  dichos,  parece  que  segunt  que 
96  fecba...  I) 


XLII.    NICOLAS    DE    LIHE  219 

Los  fcMiillots  7,  8,  9  sont  détachés. 

Fol.  118  v«.  Kxplicit  :  (^  e  jiiysios  quanto  a  las  cosas  jii- 
diçiales.  » 

«  Aqui  se  acaba  la  postilla  o  declaraçion  sobre  el  deute- 
ronomio  feeha  por  frcy  Nicolao  de  Lira,  de  la  orden  de 
sant  Franrisco,  doctor  e  maestro  e(;elente  en  santa  teo- 
logia,  la  (|ual  inando  ditar  de  latyn  en  rromançe  el  noble 
senor  don  Alfonso  de  Guzman,  senor  de  Lepe  e  Aya- 
monte,  nieto  del  muy  noble  rrey  don  Knrrique,  que  de 
Dios  santo  parayso.  Fi  dioto  este  sobre  dicho  libro,  oon 
todos  los  otros  qiiatro  libros  de  Muysen  suso  contenidos, 
frey  Alfonso  de  Algezira,  maestro  en  santa  teologia  e 
frayle  de  la  orden  de  sant  Francisco  ;  e  acabose  mier- 
coles  dos  dias  de  jullio,  aflo  del  nasçimiento  del  nuestro 
saluador  Jésus  Cristo  de  mill  e  quatroçientos  e  veynte  e 
un  anos.  » 

«  Por  mandado  del  dicho  senor  don  Alfonso,  yo  Alfonso 
Martines  del  Puerto  lo  escreui .  » 

Qui  scripsit  srribat  semper  cum  domino  viuat,  Por 
mandado  de  mi  senor  don  Alfonso  de  Gusman^  senor  de 
Lepe  e  Ayamonte,  yo  Alonso  Martines  del  Puerto  escreui 
este  libro  ;  Dios  sea  en  mi  ayudn. 

Fol.  120.  Rubrique  :  [A]  qui  comiença  el  libro  que  es 
dicho  Deuteronomio  e  siguese  la  postilla  o  declaraçion 
sobre  este  libro  del  eçelentcfrey  Nicolao  de  Lir'a^  maestro 
en  santa  teolof/ia,  frayle  de  la  orden  de  sant  Francisco, 
segunt  suso  es  dicho,  la  quai  declaraçion  comiença  en  la 
manera  que  se  sigue, 

Incipit  :  «  [L]a  declaraçion  de  las  tus  palauras  alunbra  e 
da  entendimiento  a  los  pequerlos,  segunt  que  fue  dicho  en 
el  comienco  del  exodo » 

Fol.  248  v°.  Kxplicit  :  «  por  otro  profeta  como  por  Muy- 
sen en  el  viejo  testamento.  » 

«  [A]qui  se  acaba  la  postilla  o  declaraçion  sobre  el  libro 
de  los  numéros  sacada  por  frey  Nicolao  de  Lira,  de  la 
orden  de  los  frayles  menores,  eçelente  doctor  en  santa  teo- 
logia, la  (jual  dicto  de  latyn  en  rromançe  el  rreuerendo 
maestro  frey  Alfonso  de  Algezira,  maestro  en  santa  teo- 
logia, a  mandamiento  de  Don  Alfonso  de  Guzman, 
nieto  del  noble  rrey  Don  Enrrique,  que  de  Dios  santo  pa-- 


220  HIBLIOTHKQUE    DU    MARQUIS    DE   SANTILLANE 

ravso.  l]  fiie  acabado  sabado  vevnte  e  nueue  dias  de  março, 
aflo  del  senor  de  mill  e  quatroçientos  e  vevnte  e  un  anos.  » 
Por  mnndado  del  dicho  senor  Don  Alfonso,  yo  Al/onso 
Martines  del  Puerto  lo  escriui,  qui  scripsit  scribat  semper 
cum  domino  viuat,  finiio  libro  sit  lau[s]  et  glana  Christo 


1) 

(Osuna:  Plut.  I.  Lit.  N,  n*4;  Rocam.  n'  117;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Kk-6) 

NicoLA.s  DE  Lire,  Postules  sur  Josué,  les  Juges,  Ruth  et 
le  premier  licre  des  Rois.  En  castillan. 

Manuscrit  de  325  feuillets  de  papier,  quelques  irrégula- 
rités de  foliolation,  l'oubli  d'un  feuillet  entre  le  50  et  le  60, 
la  répétition  du  feuillet  85,  entre  le  feuillet  296  et  le  feuillet 
298  il  ne  manque  rien.  Ecriture  de  la  première  moitié  du 
XV^  .siècle.  Format  416  X  291  mm.  Reliure:  ais  recouverts  de 
cuir  tympanisé.  A  Tintérieur  du  plat  supérieur  de  la  reliure 
se  trouve  une  sorte  de  table  du  contenu  de  ce  volume  : 

• 

((  Jusue. 

Juezes  ha  las  LXXXIII  fojas. 

Rrut  ha  las  CLXVIII  fojas. 

Rrey  es  ha  las  CLXXX  VIII  fojas.  » 

Le  volume  est  divisé  en  cahiers  et  les  signatures  vont  de 
1  àl2. 

Fol.  1.  Rubrique:  Libro  de  Josue,  capitulo  primera  el 
quai  trarta  : 

Incipit  :  «  ^Alqui  comiença  el  libro  de  Josue,  capitulo 
primero  :  pornas  dentro...  » 

Fol.  82  V'*  :  «  E  non  os  en  ebravco  nin  en  los  libros  cor- 
regidos.  » 

((JA(|ui  se  acaba  la  postilla  o  declaraçion  sobre  el  libro 
de  Josue  conpuesta  del  miiy  ecelente  frey  Nicolîio  de 
Liia,  maestro  en  sauta  t(H)logici.  frayle  de  la  orden  de  sant 
Fianrisco  o  (l(^  los  frayles  menores,  la  declaraçion  delà  quai 
de  latyn  (ui  rroman(;c  a  petiçion  e  rruego  del  noble  seûor 
don    Alfonso  de    Guzman,  senor  d  ^  Lepe  e  Ayamonte,  e 


XLII.    NICOLAS    DE   LIHK  221 

nieto  ciel  muy  noble  rey  don  Enrrique,  ([ue  Dios  de  santo 
parayso,  fizo  e  acabo  frey  Alfonso  de  Algezira,  maestro  en 
santa  teologia,  frayle  de  la  dicha  orden  de  sant  Francisco  de 
Seuilla.  E  acabose  lunes  veynte  e  cinco  dias  de  agosto,  aïio 
del  naçimiento  del  nuestro  saluador  Jésus  Cristo  de  mill  e 
quatroçientos  e  veynte  e  un  aûos.  » 

Por  mandado  del  dicho  senor  don  Alfonso,  yo  Alfonso 
Martines  del  Puerto  lo  escreui,  a  onor  de  Dios  e  de  la 
Virfjen  santa  Maria, 

Qui  scripsit  scribat  scrnper  rum  domino  viuai. 

Ce  feuillet  82  est  détaché . 

Fol.  83.  Rubrique  :  [A]qui  comiença  el  libro  de  losJueses 
e  syguese  el  primero  capitulo.  Libro  de  los  Jueses  ca- 
pitulo  primero  elqual  tracta  : 

Incipit  :  «  [S]uçito  el  senor  los  juezes. . .  » 

Fol.  166  V*'.  Explicit:  «  que  non  tomaron  estas  virgines 
de  vuestra  voluntad.  » 

«  Aqui  se  acaba  la  postilla  o  deolaraçion  sobre  el  libro  de 
los  juezes  del  muy  eçelente  maestro  en  santa  Teologia 
freyNicolao  de  Lira,  frayle  delà  orden  de  sant  Francisco, 
trasladada  de  latyn  en  rromançe  a  petiçion  e  manda- 
mientodel  noble  senor  don  Alfonso  de  Guzman,  nieto  del 
noble  rrey  don  Enrrique,  ([ue  Dios  de  santo  parayso,  por 
mi  frev  Alfonso  de  Alfifezira,  f ravie  de  la  orden  de  san 
Francisco  de  Seuilla,  e  maestro  en  santa  teologia^  el  quai 
libro  se  aaibo  de  trasladar  de  latyn  en  rromançe  viernes 
très  dias  del  mes  de  otubre  e  vegilia  de  nuestro  padre 
sant  Francisco^  ano  del  senor  de  mill  e  quatroçientos  e 
veynte  e  un  anos.  » 

Por  mandado  del  dicho  senor  don  Alfonso  de  Guzman^ 
[yo]  Alfonso  Martines  del  Puerto  lo  escreui. 

((  Vox  audita  périt,  litera  scripta  nianet,  dize:  la  boz 
oyda  pereçe  la  letra  escripta  permaneçc.  » 

Fol.  168.  Rubrique  :  [A]qui  comiença  la  poi<tilla  o 
declaraçion  sobre  el  libro  de  Rruth  del  eçelente  maestro 
frey  Nicolaodc  Lira,  frayle  de  la  orden  de  sant  Francisco, 
E  comiença  en  esta  manera. 

Incipit  :  «  [E]n  los  dias  de  un  jue:^,  aqui  conseguien- 
temente  se  pone ...» 

Fol.  181  v".  Explicit  :  «  suso  en  el  capitulo  segundo.  » 


222  BIDLIOTHEQUE   DU   MAKQUIS   DE   SANTILLANE 

H  Aqui  se  acaba  la  postilla  o  dec.lara(;ion  sobrp  pI  Hbro 
(li;  Rruth  dt'l  muy  cçel(>nte  maestro  en  teoingia,  frt'y  Ni- 
coiao  de  Lira,  actada  por  ml,  (rey  Alfonso  de  Algezira. 
maestro  en  sauta  theologia,  fiayle  de  la  ordeii  de  sant 
Francisco  de  Seuilla,  F,  acabose  j'ueues  niieue  dias  de  otubre, 
afio  del  senor  de  mill  e  qiiatioi;ientos  e  veynti;  e  un  anos.  » 

Por  inandado  dvl  noble  senor  don  AlJ'omo,  [yo\  Al/hnsn 
Martine»  del  Puerto  lo  f.screiii. 

Fol.  188.  Rubrique  :  [A\qui  comu'nra  laposlilla  o  dvcla- 
rarion  del  eçelente  maestro  en  santa  theologia  frey  Ntcolno 
de  Lira,  sobre  todos  los  rjuntro  libros  de  fos  rreyen...  Lt'bro 
de  los  reyes,  capitido  priinero  el  quai  tracta: 

Incipit;  »  [P}or  mi  rreynan  los  reyes,  este  dezir  se 
nota...» 

Fol.  321.  Explicit  :  «  Vqv  la  niuerte  do  Saiil  e  d(?  sus 
iijos.  n 

«  Aqui  se  acalHi  la  postilla  oderlaraçion  sobre  el  primero 
libro  de  los  rreyes,  declarada  a  ]ietit;ion  del  noble  seUor 
Don  Alfonso  de  Guzmaii,  segunt  suso  difbo  e.<,  de  latyn 
en  rromançp  por  el  rreuerendo  maestro  Alfonso  de  Alge- 
zira, maestro  en  santa  teologia,  frayle  del  monesterin  de 
sant  Frani^isco  de  Seiiilla.  F,  aoibose  marte.-i  veyntc  e 
très  dias  de  de/ienbre,  ano  del  sefinr  de  mill  e  quatro- 
^■ieutos  e  veyiitet'  un  ailo-s...  n 

Yo  Aljij/in'i  Martinet  i/rl  l'uerl-i  lu  rscreny. 


(Osunai  Plut.  1.  Lit.  N.  n"  :!;  Rncain.  n"  1-17;  liiblîotli.  Nat. 
Madrid,  KK-7) 

Nicolas  de  Lire,  Pastilles  tmr  les  licrcs  II.  lll.  el  IV  des 
Rois.  En  castillan. 

Manuscrit  de  282  feuillets,  plus  2  de  garde  au  commen- 
cement et  3  à  la  tin,  papier,  nombre  irrêgulier  de  lignes. 
Écriture  du  XV^  -sif'L-le,  sans  titres  en  rouge,  ni  capitales. 
Format  416X291  mm.  Reliure  :  ais  recouverts  île  cuir 
tympanisé. 

Fol.  1.  Rubrique:  {Alqai  se  comiença  la  declaraç.ron 
o  postilla  sobre  cl  scf/imtto  libro  de  los  rreyes,  Jecha  por 


XLII.    NICOLAS   DE   LIRE  223 

el  eçelente  frey  Nicolao  de  Lira,  maestro  en  santa  teologia, 
fraylede  la  orden  desant  Francisco,  E  el  capitulo  priniero 
es  este  que  se  sigue, 

Incipit  :  «  [Ojtrosy  fecho  es...») 

Fol.  96  v*^.  Explicit  :  «  K  en  el  segundo  libro  de  parali- 
pomenon  capitulo  très.» 

Fol.  97:  «  Acjiii  se  acaba  la  postilla  o  déclaration  sobre 
el  segundo  libro  de  los  rreyes,  fecha  por  frey  Nicolao  de 
Lira,  frayle  de  la  orden  de  sant  Francisco,  muy  e(;elente 
maestro  en  santa  teologia,  sacada  de  latyn  en  rromançe  por 
mandado  del  dicho  seHor  don  Alfonso  por  frey  Alfonso 
de  Algesira,  maestro  en  la  sobre  diclia  facultad  o  tlieo- 
logia.  E  acabose  miercoles  diez  e  oclio  dias  de  ffebrero, 
ano  del  naçimiento  del  nuestro  saluador  Jésus  Cristo  de 
mill  e  quatroçientos  e  veynte  e  dos  aûos.  » 

Yo  Alfonso  Martines  del  Puerto  lo  escreuy. 

Les  feuillets  97  \\  98,  99,  100,  101  sont  blancs. 

Fol.  102.  Rubrique  :  «  [A]qui  comiença  la  postilla  o 
declaraçion  sobre  el  quarto  libro  de  los  rreyes,  fecha  por 
el  eçelente  maestro  en  santa  tlieologia  frey  Nicholao  de 
Lira.  E  siguese  el  primero  capitulo. 

Incipit  :  «  [E]  trespaso  o  quebranto  moab  en  isrrael, 
despues  que  es  fecha  mençion. ..  » 

Fol.  171.  Explicit:  «  en  el  siglo  de  los  siglos  amen  en- 
tiendese  verdaderamente.  » 

«  Aqui  se  acaba  la  postilla  sobre  los  libres  de  los  rreyes, 
fecha  e  copiada  por  frey  Nicolao  de  Lira,  frayre  de  la  or- 
den de  sant  Francisco,  e  maestro  rreuerendo  en  santa 
teologia.  E  fue  sacada  de  latin  en  rromançe  por  frey 
Alfonso  de  Algezira,  maestro  en  santa  teologia,  por  man- 
dado del  senor  don  Alfonso  de  Guzman,  seflor  de  Lepe  e 
Ayamonte,  e  nieto  del  noble  rrey  don  Enrrique,  que  de 
Dios  santo  Parayso  ;  e  acabose  viernes  quatre  dias  de 
agosto,  aflo  del  senor  de  mill  e  quatroçientos  e  veynte  e 
dos  aAos.  » 

Qui  scripsit  scribat  senper  cum  domino  biuat. 

Por  mandado  de  mi  senor  don  Alfonso^  yo  Alfonso  Mar- 
tines del  Puerto  lo  escreui. 

Les  feuillets  171  v",  172,  173,  174,  175,  sont  blancs. 

Fol.  176.  Rubri(iue:  Aqui  comiença  la  postilla  o  déclara-^ 


224  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS    DE   SANTILLANE 

çion  sobre  el  tercero  libro  de  los  rreyes.J'echa  por  el  eçelcntc 
maestro  en  teologia  fray  Nicolao  de  Lira,  frayle  de  la 
orden  de  sant  Francisco.  E  syguese  cl  primero  capitulo. 

Incipit  :  «  [E]l  rrcy  Dauid  enuejeçiera  o  auia  enuejeçido, 
en  los  libros  précédentes  o  que  son  an  tes. ..» 

Fol.  281  v<>.  Explicit  :  «  sean  sueltas  por  las  rreglas 
suso  dadas.)) 

Fol.  282  :  «  Aqui  se  acaba  la declaraçion  del  tercero  libre  de 
los  rreyes  fecha  por  el  eçelente  maestro  en  santa  theologia 
frey  Nicolao  de  Lira,  frayle  de  la  orden  de  sant  Francisco 
scripta  de  latyn  en  rromançe  por  mandado  del  seflor  don 
Alfonso  de  Guzman,  nieto  del  noble  rrey  don  Enrrique, 
sefior  de  Lepe  e  Ayamonte,  e  otrosy  declarada  por  frey 
Alfonso  de  Algezira,  maestro  en  santa  theologia,  frayle  de 
ladicha  orden  de  sant  Francisco.  E  acabose  jueues  veynte 
e  ocho  dias  del  mes  de  mayo,  ano  del  senor  Jésus  Cristo  de 
mill  e  quatroçientos  e  veynte  e  dos  anos.  » 

Por  mandado  del  dirJio  scflor  don  Alfonso,  [yo]  Alfonso 
Marlines  del  Puerto  lo  cscrcui. 

Qui  scripsit  scribat  senper  cum  domino  viuat. 

F 

(Osuna  :  Plut.  I.  Lit.  N,  n"  5  ;  Kocam.  u"  117  ;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  KK-8j 

Nicolas  de   Like,   Postillcs  sur   les  Psaumes  de  David. 
En  ca.stiilau. 

MaiHisci'it  d(î  .'J30  leuillets,  i)Ius  2  de  garde  au  commen- 
cement el  2  à  la  lin,  papier.  Foliotation  ancienne  avec 
qiiel(|Uos  err(MU's  :  (miIi'o  I(»s  f(Miillets  85  et  86  il  y  a  1  feuillet 
blanc,  et  aussi  (»n(re  los  feuillets  111  et  115  ;  2  feuillets 
portent  le  n"  17()  i'\  2  autir's  h»  n"  210,  il  y  aussi  2  feuillets 
256,  el(Mitnî  les  reuillets  320  et  321  un  feuillet  n'est  pas 
num<'r()l('\  Signatures  (hî  1-12,  avec  beaucoup  (rirrêgu- 
larités.  Ecriture  du  XV*^  siècle.  Format  416  >^  291  mm. 
Reliure:  ais  recouverts  de  cuir  tympanisé. 

Au  verso  du  second  feuillet  de  garde  se  trouve  la  tal)le  : 

^(  a  las  Dueue  fojas  fallaras  la  primera  maytinada. 

a  las  och(»nta  e  dos  la  segunda  maytinada. 


XLII.    NICOLAS   DE   LIRE  225 

»  a  las  çiento  e  veynte  e  una  fojas  fallaras  la  terçera  may- 
tinada. 

»  a  las  çiento  e  seseiita  e  dos  fallaras  la  qiiarta  inay- 
tinada. 

»  a  las  çiento  e  nouenta  e  ocho  fallaras  la  quinta  may- 
tinada. 

»  a  las  dosientas  e  quarenta  e  seys  fojas  fallaras  la  seys- 
mamavtinada. 

»  a  las  dosientas  e  nouenta  e  una  fojas  fallaras  la  setiina 
maytinada.  » 

Fol.  1.  Rubrique:  [A]qui  comicnça  la  declaraçion  del 
exçelente  maestro  en  teolofjia  fvey  Nicholao  de  Lira^  de 
la  Orden  do  sant  Francisco,  sobre  el  salterio.  E  sifjuese  la 
colaçion  que  es  dicha  rrecomendaciion  del  noble  rreij 
Danid  e  projeta, 

Incipit  :  «  [P\rofeta  grande  se  leuanto  en  nosotros,  notase 
este  désir  por  sant  Lucas,  capitulo  siete,  dado  que  el 
libre...  » 

Fol.  330  V®.  Explicit:  «  oen  la  otra  vida  por  la  su  gloria 
amen.» 

Suit  riiabituellc  rubrique  : 

((  Aqui  por  la  gracia  de  Dios  se  acaba  la  declaraçion  literal 
del  salterio  del  muy  exçelente  maestro,  frey  Nicolao  de 
Lira,  frayre  de  la  orden  de  sant  Francisco,  la  quai  declara- 
çion fue  feclia  al  mandamiento  e  instançia  del  noble  seilor 
don  Alfonso  de  Guzman,  nicto  del  noble  rrey  don  En- 
rique  e  fijo  del  senor  don  Juan  Alfonso  de  Guzinan,  conde 
de  Niebla,  e  fue  declarado  e  tornado  de  latyn  en  rromançe 
por  frey  Alfonso  de  Algezira,  maestro  en  santa  tbeologia, 
frayre  de  la  orden  de  sant  Francisco  de  Seuilla,  e  acabose 
miercoles  diez  e  siete  dias  de  dezienbrc,  aflo  del  nasçi- 
miento  del  nuestro  saluador  Jésus  Cristo  de  mill  e  qua- 
troçientos  e  veynte  e  siete  anos .   » 

Grattas  tibi . . .  eic, 

Alfonso  Martines  del  Puerto  lo  escreui,  Dios  sea  loado. 


15 


XLIll 


FURTHOLK 


(Hocain.  n'  21;  Hibliolh.  Nat.  Mîuliid,  Ii-136) 

1.  Bah  roi.us,  Do  insif/niis  ci  annis.  2.  Juan  Rodrigues 
DEL  Padhon,  La  cadira  de  honor,  3.  Juan  Rodrigues  del 
Paduon,  Une  lettre,  4.  Traite  des  eonditions  j^erjuises 
pour  être  bon  héraut  d'armes.  5.  Itéeit,  à  titre  d^exemple, 
de  la  cérémonie  dan.s  laquelle  le  roi  Jean  H  éleva  Iflif/o 
Lope^  de  Mendo::a  à  la  dit/nité  de  tnanjuis  de  Santillane. 
6.  Diego  de  Valeha,  Tratadi)  de  las  armas  ou  Tratado 
de  los  rieptos  e  desa/ïos,  7.  De  lo.s  ynfamados,  tiiulo  VI. 
8.  Lei/ feeha  en  las  cartes  de  Toledo,  ano  de  1480,  sobre 
los  cartel  es,  9.  Diego  de  Valera,  Cérémonial  de  principes 
(prcstiiK^  coiiiph»!).  10.  Kitraits  de  V Arbre  des  batailles 
d'Honoré  Bonnet.  11.  Frafjmcnt  relatif  à  la  violation  des 
trêves,  etc.  12.  St/f/ucse  la  ordenacion  de  batallas  que  se 
f'a^en  en  rompo  cerrado,  scf/und  la  obseruançia  del  reyno 
de  Ararpai.  Vi,  Alfonso  el  Sahio,  h'speculo  (libro  tercero). 
14.  LucENA,  Tratado  de  los  rjufdardones.  15.  Dij- maximes 
morales.  lO.  J)e  la  belle^a  o  /termosttra  que  debe  aber  el 
caballo.  Va\  ca.stillîin. 

Mîiiniscril  (!<'  '^319  feuillets,  paiiici*,  nombro  variable  de 
lif^nns.  PVritures  (livers(\<(lu  XVsi^cle.  Format  (uiaxiinuui) 
215  X  150  mm.  K<^liur<^  mo(l(Tne  imitant  la  reliure  d'Iûîgo 
Lo])ez  de  Mendoza  ([ui  porte  un  h(»aume  en  relief  sur  les 
plats. 

1.  Fol.  1.  PréfacM'  du  traducteur  castillan  du  traité  de 
Bartliole. 


XLlll.    BAUTIIOLE  22*? 

Iiicipit  :  «  ►S(înor  (Nste  otro  (lia  deleytandose  vuestni  iner- 
ced  en  aquello  que  a  todo  virtuoso. . .  )) 

lixplicit:  «  Porende  liuinillinente  suplico  lo  resriba.  Et 
mantenga  Dios  a  vuestra  senoria.  » 

Fol.  1  v^  :  Aqui  comienrn  cl  fratado  de  Barthulo  sobre 
las  insignins  e  escudos  de  armas. 

Fol.  17.  Explicit  :  «  en  la  materia  de  la^*  armas  pueden.  » 
—  «  De  vuesti*îi  nierced  humill  seruidor  Ludouicus  Baclia- 
lareus.  » 

Les  feuillets  17  v°,  18,  19,  sont  blancs. 

II.  Fol.  30:  Comienra  la  cadwa  de  honor  ordenada  par 
Juan  Rodri(jues  del  Padron,  ertado  del  cardenal  de  san 
Pedro,  don  Juan  de  Cervantes,  J'eclta  a  ruego  de  ahjunos 
senores  mancehos  de  la  corte  del  rey  don  Juan  elsegundo, 

Incipit:  «  [Jj  uuentud,  de  buenos  deseos,  benigna  e  ami* 
gable ...» 

Fol.  47.  Fxplicit  :  «  trayan  los  ven(;edores  (*n  la  su  gloria 
amen.  » 

III.  Même  feuillet  :  Sif/uese  Una  caria  de  Juan  Rodri^ 
fjue:s,  no  se  sahe  para  quien  la  aya  escnpto,  que  paresre 
auerla  hecho  cuando  se  partio  a  ser  J'rayle  en  el  santo 
Sepulrro  de  Jerus(den,  yendo  desnaturado  del  Rey  no, 

Incipit  :  a  ;  Ivstudiosa  ocupacion  niia  !  Venida  es  al 
puerto,  con  dulce  afan  por  ty.. .  » 

Fol.  48.  Fxplicit  :  «  no  seyendo  de  los  res(;ebidos  bienes 
desagradesçida.  » 

IV.  Fol .  oO  :  Estas  son  las  condyciones  que  ha  de  auer 
qualquier  haraute  que  bueno  lia  de  ser  o  parscuante para 
ser  diyno  de  auer  tan  noble  ojicio  d'armas, 

«  Primeramentc  a  de  ser  bijodalgocjne  en  otra  manera  no 
es  dino  de  tal  oficio  ». 

Fol.  52. V".  Fx|)licit  :  «  De  santa  marya  e  d(î  los  santos 
principales.  » 

V.  Fol.  5.*]  :  Lo  que  se  deuc  (le::ir  quafulo  c/  Rey  hase 
ftlyund  grande  de  su  rey  no  duque,  marques,  o  conde,  y  asy 
lo  diro  el  Relator  quando  el  Rey  don  Juan  el  seyundo Ji^o 
ma/'ques  de  Santillana  a  Ynyyo  Lope^s  de  Mendosa  por 
las  palabnts  sifjuientes^  ano  de  1143  (tnoSé 


I  m 


22S  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Incipit:  «  Seflor  Varon,  el  Rey  nuestro  seûor. . .  » 
Fol .  53  V**.  Explicit  :  «  que  reparticsen  entre  sy . . .  » 

VI.  Fol.  54  :  Intvodarion  al  muy  allô  scelente  e  miiij 
virtuoso  principe  don  Aljbnso  qiUnto  deste  nonhre,  Rey  de 
Portugal  e  del  AUjarae,  scflor  de  Çeuta,  en  el  tractndo 
de  las  armas  conpaesto  por  Mosen  Diego  de  Valera. 

Incipit:  «  Si  aquel  diohode  Socrates,  principe  muy  exco- 
lente,  deuemos  créer  que  dize. . .  » 

Fol.  86.  Explicit:  «  al  mi  poco  saber  y  noa voluntad  de 
errar.  »  C'est  le  Tratado  de  las  armas  de  Diego  de  Valera. 
On  distingue  nettement  deux  écritures  dans  ce  manuscrit  ; 
la  première  finit  au  fol.  73  v**;  la  seconde  commence  au 
recto  suivant . 

Les  feuillets  86  v**,  87  et  88  sont  blancs. 

VII.  Fol.  81)  :  Arjui  se  pone  el  tilulo  de  los  ynjamados, 
tilulo  VI. 

Incipit:  «  Ynfamadosssonalgunos  onbresporotros  ycrros 
que  fazen  que  non  son  tan  grandes  como  los  de  las  tray- 
çiones  e  de  los  aleues ...» 

Fol.  91.  Explicit  :  «  que  era  verdad  lo  que  auia  dicho, 
prouandolo  no  aura  pena .  « 

VIIÏ.  Fol.  92  :  «Lev  fecha  en  las  certes  de  Toledo  el  aûo 

t/ 

de  M.CCCCLXXX,  sobre  los  carteles.  » 

Fol.  92  v^.  Explicit  :  «  se  reportanen  la  forma susodiclia.  » 

IX.  Fol.  93.  Le  Cérémonial  de  principes  de  Diego  de 
Valera  commence  dans  ce  manuscrit  par  la  fin  de  la  courte 
préface  de  ce  traité  :  «  ...  cosas  muy  an tiguas,  deuemos 
estar,  scgund  lo  nota  el  muy  Reuercndo  doctor  Don  Alonso, 
obispo  de  Burgos,  en  el  tractado  de  las  sesiones. . .  » 

Fol.  102.  Ivxplicit  :  «  vuestro  mandado  complir,  como 
las  csterioros  lo  son  (juando  esperimentar  lo  querreys.  » 

X.  Fol.  103  :  Comienra  lo  que  sse  pone  en  el  libro  lia- 
mndo  el  arbol  de  las  hatallas,  s^sobrr  los  rieptos  e  requestas 
ssegu/U  las  leyes  cotnanes,  ordenado  e  copilado por  un  yran 
doctor  yn  utroque  llamado  por  nombre  Honorai  Boner. 
Ce  sont  des  extraits  de  la  traduction  d'Anton  Çorita. 

Incipit  :  «  Si  es  possible  cosa  este  mundo  contar  syn 
contiendas,  quistiones . . .  » 


\ 


XLIII.    BARTHOLE  229 

Fol .  122  v^.  Explicit  «  :  e  asi  por  esta  razon  se  visten  dello 
los  religiosos  que  non  an  <:ura  de  vana  gloria.  » 
Les  feuillets  123,  124,  125,  sont  blancs. 

XI.  Fol.  126.  Incipit  :  «...  de  su  senor.  Osydara  treguas 
a  alguno  c  dentro  de  aquellas  treguas  lo  matara. . .  » 

Fol.  136  v<*.  Explicit  :  «...  e  las  dichas  cosas  contenidas 
en  todos  los  dichos  capitulos. . .  » 

Le  feuillet  137  est  blanc. 

Xn.  Fol.  138  :  Syguese  la  ordenacion  de  batallas  que  se 
fasen  en  campo  cerrado,  segund  la  obseruançia  del  reyno 
de  Aragon.  Incipit  :  «  Nos  don  Pedro,  por  la  gracia  de  Dyos, 
rey  de  Aragon  e  do  Valençia ...» 

Fol.  138  v°.  Explicit  :  «  matara  a  su  seûor  o  yazera 
con  la  muger.  » 

XIII.  Fol.  139  :  Comicnça  la  tabla  de  los  titulos  e  leyesque 
estan  en  este  quaderno,  sacadas  del  libro  quejisoel  rey  don 
Alfonso  deçimo  deste nombre ^ que fabla  de  comoan  devenir 
a  las  hues  tes. 

Fol.  142  v^  :  «  Acabanso  los  tytulos  eleycs  de  las  huestes 
e  de  las  caualgadas  e  partyciones.  » 

Les  feuillets  143  et  144  sont  blancs. 

Fol.  145  :  Comiença  el  libro  terçero  del  libro  llamado 
especulo.  «  Titulo  primero  de  los  que  llamael  rey.  » 

Fol.  196  v**.  Explicit:  «alli  truxere  o  sea  echado  de  la 
caualgada.  Aqui  sse  acaba  cl  libro  tercero  del  libro  llamado 
especulo.  » 

Le  feuillet  197  est  blanc. 

XIV  Fol.  198:  Comiença  un  tractado  que  el protonotario 
de  Luçena  copilo  de  los  gualardones  que  antiguamente  sse 
dauan  a  los  caualleros  que  auian  seruido  en  las  gueras,  e 
del  q/içio  de  los  harautes  ha^e  primero  un  ra^onamienlo  o 
exortaçion para  la  guerra. 

Incipit:  «  A  todos  los  militares  nobles  varones,  el  proto- 
notario de  Luçena.  »  Cette  préface  finit  au  feuillet  199,  et  au 
verso  du  même  feuillet  le  traité  commence  :  «  Comiença 
lo  que  dyze  el  protonotario  do  Luçena  de  las  antiguedades 
de  los  gualardones  qiie  dauan  a  los  caualleros  quando  11e- 
gauan  a  la  vejez,  e  déclara  en  comienço  el  nonbre  de  harautes 
e  de  do  ouieron  comienço.  )> 


230        ninLioTHÈQUK  du  marquis  de  santillane 

Fol.  204.  1^'xplicit  :  «  y  assy,  unos  usurpando  ol  ofiçîo  de 
otros,  iiy  ay  caualleros  ny  oficiales  de  armas  quales  con- 
ui(*ne.  » 

XV.  Fol.  205  v°:  «  Yo  sienpro  tome  para  my  este  consejo  » 
o,t  au-dessous  so  trouvent  dix  maximes  morales  en  castillan. 

Le.4  fouill(*ts  20G  à  218.  sont  blancs. 

XVI.  Fol.  219:  CapituJn  que  tnitn  dr  la  hcllc^a  o  her- 
mosurn  (jiic  dchr  ahcr  ri  cdhfttln. 

Le  fol.  220  v°  est  blanc,  mais  au  n^cto  suivant,  le  même 
texte  continue»  par  une  énumération  des  maladies  dos  che- 
vaux, (»t  il  s'arrête  au  verso  du  feuillet  221,  où  finit  le  ma- 
nuscrit. 

Les  traités  cont<^nus  dans  ce  volume  ont  tous  été  écrits  au 
XV"  siècle,  le  ])remier  dans  le  second  (juart  de  ce  siècle,  les 
autres  ])lus  tard.  Plusieurs  de  ces  opuscules,  qu'une  ana- 
logie de  sujet  a  fait  réunir  en  un  même  volume,  ont  été 
])ubliés. 

La  Cddirn  de  honor  et  la  lettnî  d(^  Juan  Rodriguez  de  la 
Camara  ou  del  Padrôn  ont  été  ])ubliées  par  Don  Antonio 
Paz  y  Mélia,  dans  son  édition  des  uMivres  de  cet  auteur, 
Madrid,  1884.  (Sorirdad  de  bihliôfilos  espanoles^  t.  XXIII). 

L(»  Tratmhi  de  las  armas  et  le  Crri montai  de  principe^ 
se  trouv(»nt  dans  \o  volume  (l(\s  lettres  et  traités  de  Diego 
de  Valera,  publiés  par  Don  José  Antonio  de  Balenchana, 
Madrid,  1878.    Sndcdnd  de  hibliôfihs.  t.  XVI). 

Le  S/jccnluni  du  loi  Alphonse  le  Savant  a  été  publié  par 
\os  soins  do  V Acadcmia  de  ta  Historia  dans  ses  OpmculoH 
/('(/aies  (Ici  ficy  Don  Alfbnso  el  Sahio,  t.  I,  Madrid, 
IH'AG . 

Ce  recueil  oM  hriico  :  il  (»st  fait  de  pièces  et  de  morceaux. 
ot  il  est  évident  qu'il  n'a  pas  pu  figurer,  ainsi  constitué,  sur 
les  rayons  de  la  premier*»  bibliothèciue  de  Guadalajara; 
d'ailleurs,  il  contient  une  pièce  datée  de  1480,  ce  qui  suffit 
à  prouver  que,  tel  (pTil  (»st,  le  manuscrit  Ii-136  n'a  pas 
ap[)art(inu  au  marquis  de  Santillane.  Mais  nous  croyons 
(pril  a  ])ossédé  (iuel(]ues-uns  des  traités  qui  composent  ce 
volume,  et  en  [)artieulier  le  récit  de  son  élévation  au  mar- 
([uisat  et  la  traduction  du  De  Insif/niis  et  Armis  de  Bîir- 
tliole;  c'est  |)ourquoi  nous  copions  ici  la  préface  du  truduc- 


XLIII.    BARTHOLR  231 

tenr  do  ce  traité,  en  raccompagnant  de  quelques  commen- 
taires. 

Préface  du  tradarieur  du  a  De  insigm'is  et  armh  » 

Senor, 

Este  otro  dia  deleytandose  vucstra  merced  en  aquello  que  a  todo 
virtuose  conuicne,  es  a  saber  fazer  libres  et  los  leer  seyendo  de 
çiençia  o  arte  buena  et  aprovada,  por  que  por  lo  tal  los  non  sables 
se  fazen  çientes  et  les  çientes  se  fazen  mas  doctes  et  auisados,  et 
la  çiençia  por  la  semejante  continuation  floresçe,  et  interçisa  non 
continuada  peres(^^e,  comme  dize  el  sabio.  Et  teniendo  vuestra 
Senoria  en  las  manos  un  libre,  parte  delà  biulin,  vi,en  la  priuiera 
plana  de  afpiel,  pintadas  sus  armas  de  vuestra  merced,  las  (piales 
eran  et  son  una  jarra  blanca  en  campe  azul  de  la  boca  de  la  quai 
sallian  flores  et  frondas,  propriamente  diuisa  de  vuestra  senoria, 
de  quien  prinu^ro  origen  et  prinçipio  eue.  Et  fcon]aquella  vista  eue 
memoria  de  un  tratado  (pie  el  nuiy  excelente  dottor  Hartolo  en 
latin  conpuso  sobre  las  deuisas  et  armas.  Et  porque  a  los  seruidores 
conuieneque  sus  pensamientos  todo[s)  sienpre  sean  deynqueriren 
que  conplazer  podrian  a  sus  seûores,  et  por  tante  yo,  comme 
pequeno  seruidor  de  vuestra  merced,  acorde  et  pense  de  declarar 
el  dicho  tractado  et  lo  tornar  et  mudar  de  la  lengua  latina  en  el 
nuestro  vulgar  para  seruigio  de  la  vuestra  merged.  Et  este  por 
vuestra  merced  non  se  auer  dado  a  la  lengua  latina  cou  ocupagion 
de  otros  arduos  négocies  (pie,  desde  su  tierna  edat,  syempre  touo. 
La  fin  del  quai  dicho  tractado  es  para  (lue  vuestra  mer(,^cd  sepa 
quien  puede  traer  armas  et  si  sea  permiso  a  cada  une  de  las  traer 
et,  en  el  caso  que  sea  permiso,  comme  se  traeran  o  pintaranen  los 
pendones  et  senas  et  en  las  ropas  et  comme  en  las  (îamas  et  escudos 
et  commo  en  las  paredes  de  las  casas  et  techos  délias  et  otras  ques- 
tiones  ynerentes  et  mergentes  dt»  aquesta,  lo  quai,  non  syn  causa, 
vos  perteneçe  saber,  pues  (\uq  entiende  vuestra  merced  en  el 
estado  militar  et  pues  (pie  en  el  e(lifi(;ar  de  casas  et  (»dificios  en 
este  revno  le  liizo  Dios  segundo  i^rcoles.  Por  ende  humillmente 
suplico  le  res(^iba.  Et  inantenga  Dios  a  vue>tra  senoria. 

Voici  maintenant  les  raisons  (jue  nous  avons  dc^  croire 
que  cette  traduction  a  (H<'î  faite  par  Ludovicus  Baclialareus 
pour  le  marcpiis  de  Santillane  et  (jue  la  préface  que  Ton 
vient  de  liie  s'adresse  à  lui.  D'abord  le  traducteur  montre* 
clairement    qu'il    écrit  à  un   grand    seigneur    érudit    et 


/  .■ 


232 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  5ANTILLANE 


auteur  lui-mi'me,  que  les  occupations  qui  l'acciblèrenl 
dès  l'enfance  empêchèrent  d'apprendre  le  latin,  et  (jue  pour 
cette  raison  il  songea  à  traduire  ce  traitt.^  à  son  intention. 
Ensuite  le  traducteur  explique  qu'il  pense  que  ce  trait*- 
pourra  avoir  un  particulier  intérêt  pour  le  pcrsonniige  auquel 
il  l'offre.  puis(jue  celui-ci  est  chevalier  et  voué  au  métier 
militaire.  Il  dit  encore  que  ce  traité  le  renseignera  sur  la 
manière  de  placer  ses  armes  sur  les  édifices  qu'il  fait 
construire.  11  s'agit  donc  évidemment  d'un  homme  fort  im- 
portant et  tous  ces  traits,  à  l'exception  peut-être  du  dernier, 
s'appliquent  il  merveille  au  marquis  de  Santillane. 

Reste  à  traiter  un  point  capital.  Le  traducteur  raconte 
qu'il  vit  entre  les  mains  de  son  seigneur  un  livre,  sur  le 
premier  feuillet  duquel  il  distingua  ses  arme^  ;  unajarra 
blnnca  en  campo  aJii/  de  In  born  dp.  la  quai  snïlinn  Jlnres 
eJ'rondas,propriamente  diuisade  vucstra  scfion'a,  dequlen 
primera  oritjen  e  prinçipio  ouo. 

Les  armes  ici  décrites  sont  les  armes  de  la  Vierge  :  or,  ou 
connait  la  dévotion  spéciale  que  le  Marquis  professa  pour 
la  Vierge  sa  vie  durant.  C'est  lui  en  effet  qui,  le  premier, 
mêla  aux  armes  des  Mendoza  celles  de  Vega  avec  la  devise  ; 
Ave  Maria  rjracia  plcna;  de  plus  on  se  souviendra  de 
l'explication  qu'il  adonnée  sur  son  lit  de  mort  de  sa  devise: 
Dioa  e  Vos,  qui  signifie  Dieu  et  la  Vierge,  comme  nous  le  ra- 
conte Pedro  Diaz  de  Toledo  dans  son  Raçonamiento  sobre 
la  muerte  de!  Marqués.  Voici  qui  déjà  pourrait  expliquer 
la  présence  du  vase  blanc  aux  lis  en  fleur  sur  fond  d'azur, 
sur  un  livre  ayant  appartenu  â  Don  lûigo  Lopez  de  Men- 
doza. Nous  savons  que  quelquefois  les  grands  seigneurs 
usaient  comme  armes  des  insignes  d'un  ordre  dont  ils 
étaient  revêtus.  Et  justement  au  XV' siècle,  Fernando  de 
Antequera,  roi  d'Aragon,  restaura  la  Orden  de  (a  Jarra  de 
Nuestra  Seflora,  autrefois  fondée  par  le  roi  de  Navarre  Don 
Garcia  VI.  Les  insignes  de  cet  ordre  consistaient  en  un 
collier  de  fleurs  de  lis  émaillécs  auquel  pendait  h  Jarra  de 
a~ucenas. 

Fernando  de  Antequera  fut  couronné  roi  d'Aragon  ou 
1414  ;  or,  nous  apprenons  par  la  Chronique  du  roi  Don  Juan  II. 
que  Don  Inigo  Lopez  de  Mendoza,  seigneur  de  Hita  et  Bui- 
trago,  assistait  à  cette  fête  en  sa  qualité  de  grand  seigneur 


XLIII.    BARTHOLR  233 

castillan.  Kt  Geronimo  Zurita  (Anales  de  la  Corona  de 
Aragon,  lib.  XII,  année  1414)  rappelle,  à  propos  de  l'en- 
trevue du  Pape  et  du  Roi,  qui  fêtèrent  solennellement 
ensemble  l'Assomption  de  la  Vierge,  que  celui-ci  avait  fondé 
un  Ordre  spécial  pour  témoigner  de  sa  particulière  dévotion 
à  la  Sainte  Vierge  :  «  Celebrose  par  et  Papa  y  par  el Rey  la 
fiesta  de  la  Assumprion  de  nuestra  Senora^  con  mucha  sole- 
nidad,  por  cuya  devocion  el  Rey  avia  instituydo  la  orden 
de  su  devisa  de  la  Estola  blanca  y  collar  de  los  Lyrios 
de  Nuestra  Senora  con  un  yrypho  colgado  del  collar  ».  Il  est 
évident  que  les  insignes  de  cet  Ordre  auront  été  donnés 
aussi  au  seigneur  de  Ilita  et  Buitrago,  qui  jouissait  partout 
d'une  grande  considération  et  qui  assista  au  couronnement 
du  roi  Don  Fernando. 

Le  manuscrit  T.  130  de  l'ancien  fonds  de  la  Biblioth. 
Nat.  de  Madrid  contient  le  texte  latin  du  De  insiyniis  et 
armis  per  dominum  Bartulum  'lompositus,  et  au  fol.  6  la 
traduction  castillane  du  môme  traité,  mais  le  nom  de  Lu- 
dovicus  Bachalareus  et  la  préface  manquent,  et  cette  ver- 
sion n'est  pas  identique  à  celle  du  manuscrit  qui  nous 
occupe. 

Élévation  de  Don  Irtirjo  Lopez  de  Mendoza  au  marquisat. 

Lo  que  se  deue  decir  quando  el  rey  hace  algund  grande  de  su 
reyno  duque,  marques,  o  conde,  y  asy  lo  dixo  el  relater  quando  el 
rey  don  Juan  el  segundo  fizo  marques  de  Santillana  a  Ynygo  Lopez 
de  Mendosa  por  las  palabras  siguientes,  ano  de  MCCCCXLV 
auos. 

Senor  varon,  el  rey  don  Juan,  nuestro  senor,  rey  de  Cas ti lia  y 
de  Léon,  que  Dios  mantenga,  que  présente  esta,  commo  sea  cosa 
muy  propia  a  los  reyes  y  principes  de  hacer  grandes  mercedes 
a  sus  vasallos  y  subditos  naturales  v  a  los  nobles  de  sus  revnos, 
mayormente  a  los  que  bien,  leal  y  fielmente  lo  syruen,  y  lo  bien 
meresçen,  commo  vos  lo  meresceys  ;  y  asy  mesmo  acatando  a  los 
muehos  buenos,  leales,  y  senalados  seruyçios  que  aquellos  nobles 
donde  vos  venis  han  liecho  y  hisieron  a  la  real  casa  y  corona  de 
Castilla,  asy  mesmo  a  los  seruiçios  que  vos  con  muy  grand  lealtad 
le  aveys  hechoy  fasedes  de  cada  dia,  su  alteza  espéra  que  vos  con 
los  de  vuestro  linaje  lo  haredesy  haran  de  bien  en  mejor  de  aqui 
adelante,  y  porque  sea  enxenplo  y  doctrina  para  los  que  lo  vyeren  y 


234  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

oyeren,  porquo  le  ayan  mas  voluntad  de  seruir,  a  su  alteza  le  plase 
y  quiere  de  vos  yllustrar,  y  decorar,  y  sublyinar,  porque  vos  y 
vuestracasa  y  linaje  seays  mas  onrrados;  y  es  su  voluntad,  y  le 
plase  y  quiere,  de  vos  baser  marques  de  Santillana  y  conde  del 
Heal  de  Mançanares,  y  vos  da  las  dichas  dignidades,  tanto  quanto 
puede  y  debe,  para  que  husedes  y  gosedes  délias,  en  senal  de  las 
qualos  su  Real  Senoria  vos  da  esta  vandera  de  las  armas  y  ynsy- 
nias  que  trayan  aquellos  sonores  donde  vos  venis,  para  que  eon 
ella  le  syruays,  vos  y  los  que  de  vos  vinieren,  segund  que  su 
altesa  de  vuestra  grand  lealtad  y  prudencia  confia. 

A  todo  esto  el  marques  estuuo  delante  del  rey  de  rodillas.  Hes- 
pondio  lo  que  se  signe  ;  besando  las  manos  a  su  altesa  tomo  la  mano 
derecha  al  Hey  y  pusola  sobre  su  cabeça  en  senal  de  sojubçion,  y 
dixo  que  tenia-a  su  altesa  en  inucba  mereed  el  grande  honor  y 
benefiçios  que  oy  dia  el  y  los  desçendientes  del  de  su  alteza 
resçibian,  y  confiaua  en  nuestro  senor  que  el  y  elles  gelos  meros- 
cerian  en  seruiçios  y  cargo.  Tomo  la  vandera  de  la  mano  del  Rey 
y  diola  a  Gonçalo  Ruis  de  la  Vega,  su  hermano,  el  quai  la  tomo  y 
touo  desplegada  ante  el  Rey,  hasta  tanto  que  los  Reyes  d'armas 
ouieron  liecho  y  dicho  su  abto,  y  des  pues  el  dicho  Gonçalo  Ruis 
la  dio  al  haraute  del  marques. 

Y  luego  los  Reyes  d'armas  dixeron  a  grandes  boses  lo  que  se 
signe  :  Noblesa,  noblesa,  noblesa,  y  honor,  y  mas  estado  que  el 
muy  podereso  y  muy  exçelentc  principe  el  Rey  don  Juan,  nuestro 
senor,  yl lustra  y  hace  maniues  de  Santillana  y  conde  del  Real  de 
Mançanares  al  muy  noble  varon  don  Yûigo  Lopes  de  Mendoça, 
s(M*ior  de  la  casa  de  la  Vega,  y  de  Ilita,  y  de  Buytrago,  noblesa,  no- 
blesa. Luego  tocaron  las  tronpetas  del  Rey  y  de  los  otros  grandes 
senores  que  ende  estauan,  y  luego  el  marques  enbio  todo  lo  que 
traya  vestido  a  Toledo  Rey  d'armas,  y  trecientas  doblas  a  los  ofi- 
ciales  d'armas  y  tronpetas,  que  repartiesen  entre  sy. 


XLIV 


BIBLE 


(Rocam.  n'28;  Riblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-18) 

Bible.  Kn  latin. 

Manuscrit  de  428  feuillets,  vélin,  non  folioté, écrit,  presque 
partout,  à  51  lignes.  Kcriture  du  XIV''  siècle  à  deux  co- 
lonnes, demi^encadrements,  lettres  ornées,  gnmdes  capi- 
tales ininiaturées  représentant  une  scène  du  livre  qu'elles 
intitulent.  Manuscrit  rubrique  ;  en  marge  quelques  rares 
corrections  proprement  exécutées.  Titres  courants.  Les 
20  derniers  feuillets  portent  des  traces  de  mouillures.  Format 
332x215  mm.  Reliure  moderne. 

Ce  manuscrit  contient  TAncien  et  le  Nouveau  Testament. 

Fol.  1.  demi-encadrement,  orné  d'une  miniature  repré- 
sentant saint  Jérôme. 

Incipit  epistola  Sancti  Jeronimi  presbitcri  ad  Paulinum 
de  omnibus  diuine  hystorie  lihris, 

((  Prologus:  Incipit  epistola  sancti  Jeronimi  presbiteri.  » 

Fol.  2  V®.  La  préface  s'arrête  aux  mots  :  a  quod  inter- 
pretatur  scientie  plenitudo  per. ..  »  Kntre  le  feuillet  2  et 
l'actuel  feuillet  3,  il  y  a  une  lacune.  Le  verso  du  fol.  2 
port«  un  Pro  auquel  devait  correspondre  au  haut  du  feuillet 
suivant  logus,  au  lieu  de  quoi,  nous  trouvons  au  haut  du 
fol.  3  nesis^  fin  du  mot  genesis  dont  la  première  syllabe  se 
trouvait  sur  le  v**  du  feuillet  perdu. 

Fol.  3  A.  Incipit  :  «  . . .  terra animam  uiuentem  in  génère 
suo.  »  (verset  24  de  la  Genèse),  Au  feuillet  316  commence  le 


236  BIBLIOTHÈQUE   DU   MAKQUIS   DE  SANTILLANE 

Nouveau  Testament,  qui  finit  par  l'Apocalypse  de  saint  Jean 
au  feuillet  391.  Les  feuillets  392-428  sont  occupés  par  une 
table  alphabétique  des  noms  :  Incipiunt  interpretationes  he- 
braïcorum  nominum  incipientium  perA, 


B 


(Rocam.  n"  27;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-71) 

Bible,  Kn  latin. 

Manuscrit  de  411  feuillets,  vélin,  folioté  au  XVIIP  siècle, 
réglé  à  57  lignes,  l^criture  de  la  première  moitié  du 
XIV^*  siècle,  à  deux  colonnes,  rubriques,  numération  bi- 
colore des  chapitres.  Initiales  rouges  et  bleues,  ornées  de 
traits  calligraphi(iues.  Les  feuillets  1  et  2  sont  ornés  de 
demi-encadrements  de  style  byzantin.  Grandes  capitales  sur 
fonds  variés,  en  or  et  couleurs,  d'un  très  pur  dessin.  Format 
358x255  mm.  Reliure  moderne  aux  initiales  du  Duc.  Au 
dos  :  Bihlia  Sacra. 

Ce  manuscrit  comprend  l'Ancien  et  le  Nouveau  Testament, 
tous  les  livres  sont  accompagnés  de  la  préface  de  saint 
Jérôme. 

Fol.  1.  l^pitre  de  saint  Jérôme  à  Paulin.  Incipit:  lero- 
nif/ius,  et  au-dessous:  «  Ambrosiustua  michi  minuscula...  » 

Fol.  329  v".  Fin  de  l'ancien  Testament;  fin  du  deuxième 
livre  des  Machabées. 

Fol.  330.  Commencement  du  Nouveau  Testament.  Pro- 
logue do  saint  Jérôme  à  l'Évangile  de  saint  Matthieu. 

Fol.  411  V"  B.  Kxplicit  l'Apocalypse  de  Saint  Jean: 
((  Gratia  Domini  nostri  Jliesu  Christi  cum  omnibus  uobis; 
amen.  »  Au-dessous,  on  voit. une  sorte  de  calendrier  litur- 
gique indiquant  quelle  partie  des  Livres  saints  correspond  à 
chaque  partie  de  Tannée.  Kxplicit:  «  In  natale  domini  po- 
nunt  epistole  Pauli  usque  in  septuagesimo.  » 


XUV.    BIBLE  237 


(Rocarn.  n'  59;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-124) 

Concordance  de  la  Bible.  En  latin. 

Manuscrit  de  338  feuillets  de  fin  vélin,  folioté  récemment 
et  sans  soin,  réglé  à  65  lignes.  Écriture  de  la  fin  du 
XIIP  siècle,  à  trois  colonnes.  Rubriques  indiquant  les  lettres. 
Signatures  irrégulières,  rognées  en  partie.  Le  premier 
feuillet  porte  le  n®  17,  le  foliotateur  a  donc  estimé  qu'il 
manquait  16  feuillets.  Le  dernier  feuillet  porte  le  n®  352, 
on  n'a  donc  tenu  compte  que  de  336  feuillets;  en  réalité,  le 
manuscrit  tel  qu'il  est  en  compte  338.  Format  295x205  mm. 
Reliure  moderne  exécutée  pour  le  Duc  d'Osuna. 

Fol.  1.  Rubrique:  an.  ao.  ap. 

Incipit  A:  «  LXXVIIL..  bimus  laudem  tuam.  » 

Fol.  338  v".  C.  Explicit:  «  ancillam  tradidit  marito.  » 
Expliciunt  concordancie.  Deo  gracias. 


D 


(Biblioth.  derE-scurial,  M-11) 

Les  saints  Évangiles  et  les  Épitres  de  saint  Paul.  En 
castillan.  Manuscrit  perdu. 

Rodriguez  de  Castro,  dans  sa  Biblioteca  Espaàola  (t.  I, 
p.  439),  décrit  ce  manuscrit  en  ces  termes  ; 

«  Otro  codice  en  foli  ),  escrito  primorosamente  en  vitela, 
»  con  las  iniciales  delos  aipitulos  iluminadas,  y  sefialadocon 
»  el  numéro  11  ;  con  este  titulo  :  Aqui  comiençan  los  Santos 
»  Euangelios  en  Romance  los  quales  son  Romançiados  por 
»  el  Reuerendo  dotor  maestre  Martin  de  Luçena  elMacabeo 
»  por  mandado  del  exçelentissimo  cauallero  Ynigo  Lopes 
»  de  Mendoça. 


238  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

»  Al  principio  do  cada  Evangelio  esta  puesto  un  brève 
»  resumen  de  la  vida  del  l^lvangclista  (lue  le  escribio:  Kiu- 
»  pieza  por  el  l^vangelio  de  fS.  Mateo;  y  despues  de  el  de 
»  S.  Juan  estân  tambien  traducidas  las  Epistolas  de  S.  Pablo. 
»  La  inicMal  de  cada  una  de  estas  Kpistolas  es  de  oro  ;  y  estân 
))  cortadas  las  de  las  très  primeras,  y  las  de  eiida  uno  de  l<is 
))  (|uatro  Evangelios. 

»  La  traduccion  es  literal  :  y  por  especinien  se  poiie  acpii 
))  la  de  los  primeros  versiculos  del  eapitulo  ten^ero  de  ?S. 
»  Mateo . 

»  Capitulo  toi'cero  :  \\n  (»sos  dias  veno  Jolian  bautista  pre- 
»  dicante  en  el  d(»sierlo  de  Juda  e  disiente  peniten(;ia  fased 
»  (jue  se  allegara  el  Keyno  de  los  çielos.  Aqueste  es  el  (jue 
»  es  diclio  por  Ysayas  el  pi*of(îta  disiente  l)0s  de  llainante 
»  en  el  d(»sierto  aj)arejad  la  via  del  seflor  dereelias  fased  sus 
»  sendas.  Aqueste  Jolian  auia  vestiiuenta  de  pelos  de  ca- 
))  mellos  e  cynta  de  piel  traya  rercu  sus  loinos.  E  su  corner 
»  eian  langostas  o  miel  saluaje.  Estonç;(*s  salia  a  el  Jérusalem 
»  e  toda  Judea  e  toda  Région  cerea  d(^l  Jordan  e  bautisa- 
»  uanse  en  el  Jordan  ])or  el  conosçientes  sus  peccsidos.  » 

»  Finaliza  el  Codice  de  este  modo: 

))  Aqui  se  acaba  laepistola  de  Sant  Pablo  ad  ebreos  que 
i)  es  la  ])ostrimera  do  sus  epistolas,  syn  lin  gracias  al  glorio- 
))  sissimo  nombre  on  cuva  marauillosa  orden  superliberal 
»  Rcspiandesce  la  subje(;cion  a  el  deuida  de  todas  las  cria- 
»  luras  que  (;s  causa  d(*  ser  eilas  a(jU(îll()  (juc  son  segund  (jue 
»  a  el  [)lase  el  (jual  es  cl  nuiy  sautificado  nombre  ihu.  » 

Dans  la  Tilbliothcru  Vctas,  de  Nicolas  Antonio  t.  II, 
lib.  X,  cap.  m.  [).  214,  iiol(î  2),  nous  trouvons: 

(( in    Hibliotlicca   ivs(*,urialensi    int(T   libros   quorum 

))  lectio  promiscue  interdicta  (*st  n.  II,  exstat  :  Hispana 
))  rr/'sio  sarri  tcrlus  (/Kdfuor  Kcfinf/cliorum  ;  ac  XIII  Pauli 
))  Eplstolarutn .  Interpn^te  Doctot'e  Marti  no  Lure'na  cogno- 
»  mento  A7  Macliabeo  :  de  cpio  nos  infra  in  Afldendis  ad. 
))  (uuiuîii  ci/'cifcr  MCCCCL,.  » 

l^t  pag(?  215,  not(*  2,  sous  WsAddcfidi  ah  anno  MCCCCXL 
vt  drincrps  ns(/ne  ad  annam  rirriter  MCCCCL,  nous 
lisons: 

((  IIuc  reforo  Dortorcni  Mai*(intim  de  I.iucna,  cogno- 
»)  mento  Kl  Marhahcu,  cuius  in  Bibliotlieca  Escurîalensi 


XLIV.    BIBLE  239 

»  înter  IMbros  quorum  lectio  promiscue  interdicta  est  n.  14 
»  exstat:  Hispana  versio  sacri  textus  quatuor  Eoangelio- 
»  rum  necnon  XIII  Pauli  Apostoli  Epistolarum,  rogatu 
»  illustris  viri  Eneci  Luj)i  de  Mendoza  Marchionis  Sant 
))  Iulianensis  confecta.  » 

Voilà  tout  ce  que  Ton  sait  de  ce  manuscrit,  cité  par  Cle- 
mencin  (Elof/io,  p.  438,  notes  aux  n***  18,  19,  20),  d'après 
Rodriguez  de  Castro,  (cf.  Berger,  Les  Bibles  castillanes, 
Romania,  t.  XXVIII,  p.  408).  A  rEscurial  nous  avons 
recherclié  inutilement  cette  traduction  qui  ne  figui'e  pas 
dans  le  catalogue  actuel.  Sur  le  rayon  où  sont  placées  les 
bibles  espagnoles  de  la  Bibliothèque  de  Saint  Laurent,  il 
manque  un  volume,  et  c'est  probablement  .celui  qui  conte- 
nait la  traduction  de  Martin  de  Lucena. 


K 


(Osuiiii  :  Plut.  I.  Lit.  N.  n'  14;  Hocam.  n"  135;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  KK-14) 

Prophéties  de  l'Ancien  Testament  avec  les  préfaces  de  Saint 
Jérôme.  En  castillan. 

Manuscrit  de  225  feuillets,  vélin,  non  folioté.  Ecriture 
du  XV'*  siècle,  à  deux  colonnes,  rubriques  et  initiales. 
Format  400 X 280  mm.  Reliure  mudejar,  cuir  ouvré  sur  ais, 
tranche  dorée.  Sur  les  deux  j)lats  la  croix  i)attée  de  Jéru- 
salem. Au  dos:  San  Geronimo  exposition  de  algunos 
pasages  de  la  Biblia, 

Ce  manuscrit  contient  les  pro])liètes  avec  les  préfaces  do 
Baint  Jérôme. 

Fol.  1.  Espace  blanc  pour  miniature.  Rubrique:  Prqfeçia 
de  Ysayas.  Au-dessous,  le  texte  commence  par:  «  [0]yd 
^ielos  e  escucha  tierra...  )) 

Dans  les  marges  le  prologue»  de  saint  Jérôme. 

Fol.  1-23,  Isaïe;  23,  Jérémie,  prophéties;  50-73  V", 
Ezechiel  ;  74-76  v^,  Oseas;  fol.  74  en  marge:  «  Afiui 
comiença  el  prologo  que  fizo  Sant  Geronimo  sobre  los  dos 
prophetas*  »  Fol.  76  V-78,  Joël  ;  78-80 v^  Amos ;  80  v^  81- 


^'' 


240  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

^  yo,  Jonas;  81  v«-83  \^  Mica;  83  v°-84  v»,  Nahumel;  Oba- 
(lias;84v«-85\^  Abaciic;  85  v''-86v*>,  Çafanias; 86v^-87,  Acay; 
87-91  v%  Zacharias;  91  v^-92  v°,  Malachy.  Fol.  93:  «  Aqui 
comiença  el  prologo  (iiie  (i/o  sant  Geronimo  sobre  el  paralipo- 
menon»  cette  préface  se  lit  en  marge  autour  des  colonnes 
Fol.  93-106  \^  Paralii)omenon,  livre  I  ;  106  vM23 \\  livre  II; 
124-154,  les  3  livres  des  psaumes  de  David  «  segund  la  orden 
ebrayca  »  ;  154-165  v"*,  1(*  livre  de  Job  avec,  dans  les  marges 
du  premier  feuillet,  la  préface  de  saint  Jérôme;  166-168, 
lamentations  de  Jérémie  ;  168-179,  proverbes  de  Salomon. 
Dans  les  marges  du  feuillet  168  on  lit  la  préface  de  saint 
Jérôme;  179-181,  Canticjue  des  cantiques;  194-217,  Ecclé- 
siastique. Il  faut  remarquer  ici  que  le  feuillet  216  doit 
occuper  la  place  du  fol.  217  et  que  le  fol.  217  devient  ainsi 
le  feuillet  216:  à  la  reliure,  ces  feuillets  ont  pris  la  place 
l'un  de  l'autre;  217-225,  prophétie  de  Daniel,  avec  la  pré- 
face de  saint  Jérôme  en  marge  du  premier  feuillet;  225,  la 
prophétie  de  Daniel  et  tout  le  manuscrit  linissent  par  ces 
mots:  ((  al  plazo  de  los  dias.  »  L'explicit  rubrique  qui 
suivait  ces  lignes  a  été  gratté,  on  ne  lit  plus  que...  rahle 
de  sicnjive  Bios  de  Ysrrael, 


F 


(Kocam.  n"  20;  Biblioth.  Nal.  Madrid,  Ii-77) 

liihlc  moi'cdisée,  avec  les  préfaces  de  la  Bible .  En  latin  et 
en  castillan. 

Manuscrit  de  249  feuillets,  |)lus  3  de  garde  au  commence- 
ment et  2  à  la  lin,  vélin,  non  folioté.  Lettres  et  lettrines 
ornées,  or  et  couleurs.  Rubri(jues.  Ecriture  soignée  de  la 
lin  du  XIV^  siècle;  les  feuillets  1-7  sont  écrits  à  deux 
colonnes,  le  feuillet  8  est  blanc;  au  feuillet  9  commence  la 
division  sur  trois  colonnes.  Colonne  B,  te.\te  latin  de  la 
Bible;  col.  A,  commentaire  moral  en  latin;  col.  C,  traduc- 
tion castillane  du  commentaire  moral.   Le  texte  est  en 


XLIV.    BIËLË 


241 


caractères  plus  gros  que  les  commentaires.  L'initiale  qui 
ouvre  l'ouvrage  est  accompagnée  d'un  demi-encadrement 
fort  élégant  en  or  et  couleurs.  Format  382x287  mm. 
Reliure  moderne  avec  la  couronne  et  les  initiales  du  Duc. 

,  Exemple  de  la  disposition  du  texte   à   trois   colonnes. 
Feuillet  9  : 


«  Hoc  significat 
quod  illi  qui  ba- 
bent  similitudi- 
nem  Dei  et  sunt 
discretiores  et  sa- 
pientiores  preesse 
debent  aliis  digni- 
tate  in  sancta  ec- 
clesia.  » 


((  Faciamus  homi- 
nem  ad  simili  tu- 
dinem  nostram  et 
presit  piscibus  ma- 
ris et  uolatilibus 
celi  et  bestiis 
terre.  » 


«  Aquesto  signi- 
fica  que  aquellos 
quelian  semejança 
de  Dios  son  mas 
discretos  e  mas 
sabios,  deuen  ser 
antepuestos  por  di- 
gnidat  a  los  otros 
omes  en  la  sancta 
eglesia.  » 

Les  7  premiers  feuillets  contiennent  les  préfaces  de  saint 
Jérôme  : 

1.  Aqui  comiença  la  epistola  de  Sant  Jeroninio  entrada 
a  PauUno.  Incipit  :  «  Frey  Anbrosio,  a  mi  tus  présentes 
trayendo,  troxo  abueltas  tan  bien  tus  muy  suaues  letras...  » 

2.  Prologue  de  saint  Jérôme, 

3.  Otro  prologo  al  Penthateaco,  sobre  los  çinco  libros. 

4.  Otro  sobre  el  libro  de  Josae. 

5.  Prologo  sobre  el  libro  I"*  de  los  Reyes .    , 

6.  Prologo  a  Paralipomenon . 

Du  fol.  9  au  fol.  167  v°,  s'étend  le  texte  à  trois  colonnes, 
nous  y  trouvons  des  extraits  de  tous  les  livres  de  l'Ancien 
Testament.  Chaque  nouveau  livre  commence  par  une  initiale 
ornée. 

La  disposition  à  3  colonnes  cesse  au  feuillet  167  v^. 
Explicit  de  la  traduction  ciustillane:  «  reprehende  e  pone  de 
yuso  de  los  pies.  »  C'est  un  passage  de  Malachie. 

Fol.  168.  Ici  commencent  les  préfaces  du  Nouveau  Testa- 
ment écrites  à  deux  colonnes. 

1.  Prologo  :  «  La  gloriosa  Maria  madré  de  Jésus  Cristo...  » 

2.  Otro  Prologo:  «  Muchos  fueron  los  que  el  euangelio 
escriuieron.  » 

3.  Prologo  de  sant  Marchos, 

16 


242  BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS   DE   SANTILLANB 


4.  En  sant  Lucas,  que  es  el  terçero  euangelista  non  se 
fallo  prologo  ante  de  sus  euangelios. 

5.  Prologo  de  sant  Johan  apostoL 

6.  Prologo  de  los  Actos  do  Los  Apostolos. 

7.  Prologo  Paulo. 

En  un  mot,  toutes  les  préfaces  aux  livres  du  Nouveau 
Testament  duos  à  saint  Jérôme  se  trouvent  traduites  en  cas- 
tillan dans  ce  volume,  elles  occupent  les  feuillets  168-171  v®  A. 
Mxplicit  :  «  apoc<ilypso  quiere  dezir  descobrimiento.  »  Le 
feuillet  172  est  blanc. 

Fol.  173.  Extraits  du  Nouveau  Testament.  Texte  à  trois 
colonnes. 

Incipit: 

((  Hoc  signiticat 
quod  anima  fidelis 
humiliter  obedit 
promissisihu.xpi. 
et  coedit  quod  non 
est  supra  uires 
suas.  » 


((  Dixit  Maria  ad 
angelum  :  Ecce  an- 
cilla  domini  fiât 
michi  secundum 
uerbum  tuum.  » 


Fol.  249.  Explicit: 

«  ...  et  a  pénis  «  et  in  femore  suo 
géhenne  liberan-  scriptum  rex  re- 
dum.  »  gum   et   dominus 

dominancium.  » 


«  Este  significa 
que  el  anima  fiel 
obedesçe  humil- 
mente  a  los  prome- 
timientos  de  Jésus 
Cristo  e  crée  que 
non  es  sobre  sus 
fuerças.  » 

((  * . .  e  por  lo  librar 
de  las  penas  del 
infierno.  » 


Deux  feuillets  de  garde,  l'un  au  commencement  et  l'autre 
à  la  fin  portaient  les  armes  de  Castille  et  de  Léon  peintes  à 
l'huile,  à  ce  qu'il  semble.  Elles  ont  été  effacées  après  1771. 
Le  deuxième  feuillet  de  garde  contient  deux  notes  datées, 
l'une  du  10  janvier  1771,  l'autre  du  3  février  de  la  même 
année.  Elles  sont  toutes  deux  de  la  même  main,  qui  pourrait 
bien  être  celle  de  Don  Juan  Yriarte.  bibliothécaire  du  Roi 
(t  le  22  août  1771). 

Première  note  : 

((  Anonimo.  Traduccion  literal  de  los  Prologos  de  S.  Ge- 
ronymo  à  los  libres  sagrados  assi  del  nuevo  como  del  viejo 
Testamento.  Exposicion  paraphrastica,  mystica  y  moral  de 


XLIV.    BIBLE  243 

varios  versiculos  de  dichos  libros,  desde  el  Genesis  hasta  el 
Apocalypsi  inclusive.  Al  principiode  laexposicion  delTes- 
tamento  viejofalta  una  hoja  y  otra  al  principio  del  Testa- 
mento  nuevo:  en  alguna  de  ellasestariaacasoel  nombre  del 
autor  de  esta  utilissima  obni .  Parece  se  escribiô  para  alguna 
persona  Real,  como  lo  demuestra  el  escudo  de  las  armas  de 
Castilla  y  Léon,  que  se  nota  al  principio  y  al  fin.  Su  caracter 
y  lenguage  pertenece  al  siglo  XIV.  En  suma  toda  la 
obra  es  sumamente  apreciable,  y  digna  de  la  luz  publica. 
Madrid,  10  de  Enero  de  1771.  » 

Seconde  note  : 

((  Nota.  —  He  visto  un  codice  manuscrite,  de  médiane 
tolio,  enquadernado  en  tablas,  escrito  en  pergamino,  y  con 
caractères  del  medio  siglo  14.  y  con  letra  de  los  libros  de 
coro.  Este  volumen,  ô  codice  contiene  toda  la  Biblia,  esto 
es  los  libros  del  viejo  y  nuevo  Testamento  ;  pero  no  conti- 
nuados,  sino  saltando  versos,  y  assi  no  faltan  hojas,  sino  que 
faltan  muchos  textos.  El  volumen  no  estâfoliado,  ni  estan 
numerados  los  versos  de  laEscritura. 

Comicnza  por  todos  los  prologos  de  san  Gregorio  (sic)  à 
todos  los  libros  de  laEscritura.  Cada  hoja  tiene  6  colunas,  la 
1*  y  2*  en  latin  y  la  tercera  3'  y  6"  en  el  vulgar   castellano* 

Los  textos  latines  contienen  la  version  antiguade  la  Biblia, 
antes  de  la  Vulgata  latina  de  Sixto  V  y  otras  versiones  an- 
tiguas  ;  y  las  columnas  castellanas  contienen  una  pura  ii^o- 
ralidad  trivial  para  el  uso  de  los  predicadores.  No  hay 
noticia  de  quien  liaya  sido  el  autor  de  este  codice.  Se  podrâ 
rastrear  que  ha  sido  algun  valenciano,  pues  en  el  vulgar 
castellano  no  se  usa  la  voz  libertat,  charidat,  verdat  etc.  y 
solos  los  valencianos  conservan  este  modo  de  hablar  cortado. 

Este  codice  se  debe  apreciar  finalmente  por  el  contenido, 
por  su  antiguedad  antes  de  la  Vulgata  Sixtina,  y  porque  de 
el  se  podran  escoger  algunas  voces  castellanas. 

Finalmente,  para  que  su  letura  sea  util,  se  debe  tener 
présente  la  Biblia  del  Padre  Sabatier,  bénédictine  de  San 
Mauroen  1751,  que  contiene  la  antigua  version  de  toda  la 
Biblia  moderna,  y  despues  las  diferentes  versiones  de  los 
Santos  Padres.  Es  obra  muy  instructiva. 

He  notado  que  en  el  caso  de  volver  los  Philisteos  el  arca 


244  BIBLIOTHÈQUE    DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

del  Testaïuento  à  Judea,  se  usa  de  la  voz  Saracenus  coq 
impropiedad,  pues  solo  Imn  sido  !os  Palestiiios  de  Azoto,  ù  ■ 
los  Pliilisteos. 


Madiid,  3  de  Feljreni  de  1771.  » 

Siimtiel  Berger  a  décrit  ce  manuscrit  dans  son  mémoire' 
sur  tes  Bible»  castillanes  {Romania,  t.  XXVIII,  p.  565), 
et  déjà  il  eu  avait  étudié  la  nature  dans  un  travail 
sur  les  Manuels  pour  l'illustration  du  psautier  au  XIU* 
siècle  {Ej;tvait  des  Mémoires'  de  la  Société  nationale  d^s 
Antiquaires  de  France,  t.  LVII).  Voici  le  diagnostic 
formulé  dans  ce  dernier  travail  sur  le  manuscrit  qui  nous 
occupe  :  H  Le  manuscrit  de  Madrid,  dit  Berger,  est  une 
»  bible  moralisée,  mais  sans  images  et  ou  if  n'y  a  pas  même 
1)  place  pour  les  peinturesqui  pourtant  forment  le  fond  de  ce 
H  célèbre  manuel  de  piété.  Ces  images  sont,  il  est  vrai, 
1»  remplacées,  pour  le  Psautier,  par  une  description  si  exacte, 
»  qu'onne  pourrait  désirer  mieux.  Telle  en  estla  précision, 
«  que  nous  pouvons  dire  sans  liésiter  à  quelle  famille  de 
»  manuscrits  se  rattache  notre  Psautier  moralisé.  Nous 
»  savons,  en  effet,  par  l'étude  de  M .  Delisle,  qu'il  y  a  deux 
»  recensions  dans  le  groupe  des  bibles  moralisées  {Liorei' 
u  d'images  destinés  à  l'instruction  religieuse  et  au.z'  exer- 
»  cices  de  piété  des  laf</ lies,  Hist.  Lit.  de  la  France,  t.  XXXI, 
»  1890.  p.  213)  :  la  plus  ancienne  est  représentée  par  la  grande 
1)  bible  du  XIII"  siècle  en  trois  volumes,  dont  l'un  est  !©■ 
»  ms.  n560du  fonds  latin  de  la  Bibliothèque  nationale  fleS' 
»  deux  autres  sont  à  Oxford  et  à  Londres)  ;  l'autre  nous  esl 
»  conservée  dans  le  ms.  frani}ais  167  de  la  Bibliothèq 
w  nationale,  ce  chef-d'œuvre  de  la  peinture  en  grisaille  da| 
a  XIV"  siècle.  C'est  sans  contredit  dans  la  famille  la  plus: 
»  ancienne  qu'il  faut  faire  rentrer  notre  texte  descriptif. 
»  Telle  est  la  ressemblance,  qu'on  pourrait  se  demander  ai 
»  notre  description  n'est  pas  prise  directement  sur  le  ms. 
»  11560.  Il  n'en  est  pourtant  rien.  Un  grand  nombre  de 
»  petites  différences  de  détail,  dont  chacune  est  insignifiante 
»  en  elle-même,  montrent  qu'ici  le  texte  descriptif  est  la 
»  plus  ancien  et  que  les  peintures  du  manuscrit  de  Paru 
»  ont  été  exécutées  d'après  un  thème  manuscrit  absolument 
a  semblable  i*  notre  teste.  Seulement,  par  une  circonstance 


XLIV.    BIBLE  245 

»  regrettable,  le  copiste  a  laissé  de  côté  la  description  d'un 
»  assez  grand  nombre  de  miniatures. 

»  Le  reste  du  manuscrit  ne  contient  plus  de  descriptions 
»  de  figures  ;  c'est  tout  simplement  le  texte  de  la  Bible  mo- 
»  ralisée,  selon  la  recension  du  ms.  11560  (Berger,  L  c,  p.  23, 
»  24).  » 

Et  plus  loin,  le  compétent  historien  des  bibles  romanes 
dit  encore:  «  Le  manuscrit  de  Madrid  se  distingue  de  toutes 
»  les  bibles  moralisées   par  une  addition  singulière,  c'est 

»  celle  des  préfaces  des  divers  livres  de  la  Bible 

»  C'est  une  idée  assez  malencontreuse  qu'a  eue  le  libraire 
»  d'accoler  à  une  bible  moralisée  des  préfaces  qui  n'ont 
»  pas  d'autre  raison  d'être  que  d'accompagner  le  texte 
».  biblique  complet.  Ceci,  du  reste,  est  une  légère  erreur  en 
»  regard  de  la  faute  qu'il  a  commise,  de  copier  le  manuscrit 
»  lui-même.  Que  signifie  une  bible  moralisée  sans  images  ? 
»  C'est  un  corps  sans  âme,  à  moins  qu'on  n'aime  mieux  dire 
»  une  âme  sans  corps.  Mais  'ce  qu'il  y  a  de  plus  étrange 
»  dans  le  procédé  du  libraire  castillan,  c'est  qu'au  lieu  de 
»  figures,  il  nous  a  donné,  pour  le  Psautier,  le  thème  de  ces 
»  figures,  tel  qu'il  a  certainement  été  mis  en  écrit  par  le 
»  théologien  qui  a  conçu  la  Bible  moralisée.  Il  a  fait,  en 
»  grand,  ce  qu'on  fait  les  copistes  parisiens  lorsqu'ils  ont 
»  écrit  en  une  belle  rubrique,  dans  les  bibles  françaises  : 
»  «  Ci  a  prologue,  »  à  l'endroit  où  justement  il  manquait  une 
»  préface,  ou,  dans  les  Établissements  de  saint  Louis:  «  Ci 
»  a  grant  letre  ,»)  là  où  il  aurait  dû  y  avoir  une  grande  ini- 
»  tiale.  Grâce  à  cette  singulière  manie  de  copier  ce  qui  ne 
))  devait  pas  être  copié,  les  copistes  nous  ont  conservé,  ce 
»  qui  est  d'un  grand  prix  à  nos  yeux,  un  texte  d'auteur  qui 
))  n'était  destiné  qu'au  libraire  et  à  ses  ouvriers  et  qui  nous 
»  montre  comment  le  théologien  comprenait  l'exécution  de 
»  son  œuvre  et  comment  il  la  dirigeait.  Ce  texte,  s'ap- 
»  pliquant  à  l'une  des  œuvres  les  plus  célèbres  de  la  litté- 
»  rature  chrétienne  du  moyen  âge,  est  d'une  réelle  impor- 
»  tance  »  (Cf.  Berger,  /.  c,  p.  27-28). 

Il  est  probable   que  le  copiste  espagnol,  qui  a  écrit   ce 
manuscrit  avec  beaucoup  de  soin  et  qui  l'a  fait  orner  de 


.%r 


246  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

rubriques  et  d'élégantes  initiales,  n'aura  pas  compris  lui- 
même  la  véritable  nature  du  manuel  d'illustration  qu'il 
avait  sous  les  yeux,  et  le  prenant  simplement  pour  un  texte, 
ou  mieux  pour  un  choix  de  textes  de  la  Bible,  il  aura 
ajouté  au  modèle  les  prologues  de  saint  Jérôme,  afin  de 
compléter  un  peu  l'aspect  du  livre,  dont  le  sens  véritable  lui 
échappait. 


■t  j«  ij 


XLV 


LEGENDA    AUREA 


(Osun»  :  Plut.  II.  Lit.  N,n'35;  Rocam.  n'  204;  Biblioth. 

Nat.  Madrid,  li-59) 

1.  Jacques  de  Varagine,  Legcnda  Aurea,  2.  Fragment 
d'une  vie  de  Jésus.  3.  Traite  des  vices  et  des  vertus. 

Manuscrit  de  191  feuillets  en  papier,  non  foliotés^  réglé  à 
31  lignes.  Écriture  du  XIV*  siècle,  papier  ce6^r,  à  deux  co- 
lonnes, sans  titresni capitales.  Format 310^234  mm.  Reliure 
de  parchemin. 

La  première  partie  de  ce  manuscrit  est  assez  endommagée  : 
fol.  1,  piqué  et  taché;  fol.  3,  déchiré  (recousu  en  partie); 
fol.  5,  recousu  et  rapiécé;  fol.  11,  recousu  ;  fol.  12,  la 
première  colonne  manque  et  la  seconde  est  entamée;  fol.  13 
et  14,  rebordés  ;  fol.  25-30,  rapiécés  de  blanc,  lacunes 
considérables;  fol.  78,  déchiré,  marge  rongée,  texte  entamé; 
fol.  81,  troué;  mouillures  et  piqûres  partout,  le  fol.  141  est 
détaché. 

I.  Fol.  1  \'\  Table  des  Vies  de  saints  contenues  dans  ce 
volume. 

Fol.  2.  Incipit:  «  [Blienes  conoscida  cosa  que  lassegunda 
persecuçion  fizo  el  enperador  Domiçiano  sobre  los  cristianos 
despues  que  la  fizo  Nero ...» 

Des48  Vies  de  saints  indiquées  dans  la  table  des  matières, 
la  dernière  que  nous  trouvions  dans  le  manuscrit  est  celle 
de  Sant  Cossme  e  Sant  Damian  qui  est  inachevée;  elle 
porte  dans  la  table  le  n®  26  et  finit  au  verso  140  B.  par  : 
«  e  por  esto  te  encomiendo  a  sant  Cosme  e  ^  sant  Damian,  e  tu 


248  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

mora  aqui  en  esti  su  casa  e  sy  yo  eabiase  por  ty  por  buenas 
sseoales  vête  para  mi.  tanto  que  el  aquesto  diso. . .  n 

II.  Le  feuillet  141,  dont  l'écriture  est  moins  serrée  que 
celle  des  feuillets  précédents,  contient  un  fragment  d'une  Vie 
dp  Jésus. 

Incipit  n  :  E  dîxieron  los  judins  :  en  nuestra  ley  Jiiiemos  nos 
que  ninguno  non  trauaje  de  guareçer  doliente  en  Siibado 
nin  de  fazcr  al,  e  este  pasa  nuestni  ley  ca  sano  e  sana  los 
cosos  e  los  gafos  c  los  demoniadns  e  de  todas  las  otras  en- 
fermedades  por  sus  raaios  fechos.  E  dixo  Pilato  :  que  mal 
ha  feclio  ?  A  ([ue  dixieron  ellos  (juc  es  encantador  e  por 
los  diablos  taxe  lo  que  faze,  c  todos  le  obedeçen  e  andan  a  su 
mandado.  «L'auteur  cite  comme  sources.  Nicomède  et  Saint 
Marc  l'évangéliste. 

Fol.  148  v  A.  Kxplicit  ;  «  ca  la  crus  era  feclia  asi  como 
tau  que  esd'esta  guisaT,  e  Pilato  fizn  poner  un  fustepequeno 
tal...  » 

m.  Fol.  149  A.  Traité  des  vires  et  des  certus.  L'écri- 
ture de  ce  traité  est  plus  moderne  que  celle  du  Flos  .Sane- 
torum. 

Incipit  :  [Eln  el  nonhre  de  Dios  e  de  santo  Maria  quiero 
començar aj'aser  unlibro,sy  el  me  ayudare,porqifepudiese 
en  este  mundo  buen  enxenplo  dar.  que  los  que  lo  oi/ere[n]  o 
lo  leyeren  por  el  valan  mas  e  sean  tenudos  de  a  Dios  por 
mi  rrogar,  amen.  Johan,  Anrnques  me  escripsyt. 

Cl  Prîmeramente  comiença  (el)  tratado  de  la  soberuia 
porque  todo  tractado  trae  comienço  délia...  »  Les  trois 
premières  parties  de  ce  traité  ont  seules  des  titres. 

Fol.  119  A.  :  (1  Capitule  del  primer  tractado  de  la  soberuia 
e  que  cosa  nasçe  de  el  la  :  Soberuia  es  el  alçamiento  malo. , .  » 

Fol.  156  v  B.  Explicit  de  la  première  partie  :  o  de  los  ocho 
pecados  mortales.  m 

Fol.  156  V  B.  Seconde  partie.  Incipit:  «  Vvsta  la  primera 
parte  tablamos  de  la  segnnda  segund  que  prometiomos  en 
lo3  tîtulos  e  segund  que  dise  Sant  Agostia  ;  pecado  es 
menospreciar  orae  a  Dins. . ,  » 

Fol.  164  v°  A,  Explicit:  a  que  en  estas  dos  partes  sobre 
dichaa  son  escritos.  «  Même  verso.  Troisième  partie  ;  «  Aqui 


XLV.    LEGENDA    AUREA  249 

comiençu  la  terçera  parte . . .  Estas  las  dos  partes  primeras 
que ...» 

Fol.  167  B.  Explicit  :  «  e  asy  se  détermina  la  terçera  parte 
en  que  ha  syet  tractados . . .  que  se  contienen  en  las  dos 
partes  sobre  dichas  .» 

Fol.  167  B.  Quatrième  partie.  Incipit:  «Destas  syet  vir- 
tudes  las  très  principales. . .  ». 

Fol.  173  A.  Explicit  :  «  Et  asy  se  termina  laquarta  parte 
deste  libro. . .  que  se  contienen  en  la  terçera  parte.  » 

Fol.  173  A.  Cinquième  partie.  Incipit:  «  Vysta  la  quarta 
parte  en  que  se  contienen  las  treze  virtudes,  segund  que 
sobredicho  es,  conuiene  que  fablemos  con  la  ayuda  de 
Dios  de  la  quinta  e  postrimera  parte  deste  vergel  en  que 
se  contienen  otras  virtudes  e  nobles  cosas  en  que  el  aima 
auenturada  tomara  plaser  »  :  «  [C]onfesîon  segund  dise 
Sant  Agostin...»  Ce  traité  auquel  il  manque  probable- 
ment fort  peu  de  chose,  finit,  comme  tout  le  manuscrit 
au  fol.  191  A.  Derniers  mots  :  «  e  la  mala  aldança  se  que 
la  sufren  amidosmaguer  non  qeran.  » 

Nous  avons  vu  que  le  ms.  Ii-59  ne  nous  conserve  que 
vingt-quatre  vies  de  saints.  Celles  qui  portent  les  numéros 
V,  XX,  et  XXVII-XLVm  manquent.  Il  nous  paraît  à 
propos  de  citer  ici  l'article  consacré  au  Flos  Sanctorum  par 
Amador  de  los  Rios(06ras  del  Marqués,  p.  613).  Il  s'agit,  bien 
entendu,  du  manuscrit  que  nous  étudions  ici  même  :  «  Flos 
»  Sanctorum.  Entre  los  preciosos  restes  de  la  biblioteca  del 
»  Infantado,  se  conserva  un  côd.  fol.  reâl,  letra  del  siglo 
»  XIV,  y  escrito  à  dos  col. ,  que  contiene  cuarentayocho  vidas 
))  de  santos,  entre  las  cuales  ocupa  el  capitule  XLI  la  de 
»  Santa  Catalina,  â  quien  se  refiere  el  marqués,  cuando  cita 
»  el  Flos  Sanctorum  Es  ms.  digno  de  estima,  no  solo  por 
»  aparecer  como  monumento  de  la  lengua,  pues  que  esta 
»  en  castellano,  sino  tambien  porque  cada  una  de  dichas 
»  vidas  puede  considerarse  como  una  produccion  literaria, 
»  donde  campean  bizarramente  la  imaginacion  y  la  inven- 
»  tiva.» 

Il  serait  difficile  d'être  moins  exact;  d'abord  le  volume, 
nous  l'avons  vu,  contient  deux  ouvrages  distincts  :  Los  Rios 
a  pris  tout  le  livre  pour  un  recueil  de  Vies,  ainsi  s'explique 
qu'il  ait  cru  que  les  48  vies  de  la  table  y  étaient  complètes. 


250 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


De  plus,  lii  Vie  de  sainte  Catherine  est  justement  une  de 
celles  qui  manquent.  Qu'elle  ait  figuré  dans  le  livre,  encore 
au  XV*  siècle,  cela  est  très  possible,  mais  nous  n'en 
savons  rien.  Depuis  qu'on  a  relié  leIi-59,  c'est-à-dire  depuis 
la  fin  du  XVl"  siècle  environ,  le  volume  est  dans  l'état  de 
mutilation  que  nous  avons  di^crit. 

La  table,  que  nous  avons  complétée  en  indiquant,  après 
les  noms  dos  saints,  dont  le  manuscrit  contient  les  vies.  le^ 
feuillets  qu'elles  occupent  et  les  lacunes  qu'elles  présentent, 
comme  aussi  la  Vie  de  Saint  Biaise,  que  nous  copions  en 
entier,  donneront  une  idée  de  la  valeur  de  ce  recueil. 

n  [Ejstas  son  las  estorias  de  tos  santos  [e]  de  las  santas  sse- 
gund  en  este  libro  son  escriptas  »  : 
la  primera  de  sant  Jokan  apostol  euanijeliata,  fol.  2  A, -7  lî. 

Complète. 
la  segunda  de  t^ant  Matins  apostol,  fol.  7  V  A. -10  v"  B. 

Complète. 
la  III'  de  Sont  Marros  euangelisla,  fol.  10  V  B.-12  D. 
Incomplète.  Cette  Vie  devait  finir  au   recto  B.    nu  au 
verso  A.,  mais  la  seconde  colonne  du  feuillet  manque. 
la  1111'  desant  Felipe  apostol.  Cette  Vie  devait  commencer 
dans  la  colonne  perdue  du  fol.  12,    il  n'en  reste  que  la 
colonne  B.  du  f"12'",  moinsquelques  mots  perdus  au  bas 
du  feuillet.  Incipit  :  «  fuerija  o  de  podere  de  salut  a  Expli- 
cit;(i  e  babtîzo  todos.  « 
la  V'  de  sant  Yago  el  menor.  Manque . 
la  VPde  sant  Pedro  e  sant  Pablo  apostolos,  fol.  82  A.- 
89  V  A.  Incipit  :  "  ençia  non  es  i>.  La  fin  est  complète. 
la   VII'  de  sant  Yago  apostol  que  Yase  en gali^ia.  Cette  vie 
commence  au  fol.  89  v"A.;  au  toi.  92 v"  B.,  elle  est  inter- 
rompue, la  suite  s'en  retrouve  au  fol.  13,  et  elle  finit  au  fol. 
24.Lesfeuilletsl3  à  24  contiennent  le  récit  des  miracles  du 
saint.  Toutefois,  entre l'explicit  du  fol.   92  :  »  e  bendixo 
alegrement,  netl'incipitdu  fol.l3:«elarçobispode  cosUm- 
tinopla  »,  il  reste  une  lacune. 
la  VIII'  de  sant  Barthohme  apostol,  fn\.  24  A.-S9  B.  Com- 
plète. 
la  VII II'  de  sant  Marcha  apostol  e  euangelisla,  fol.  29B.- 
35  v".  B.  Complète. 


XLV.    LEGBNDA   AUREA  251 

la  X'  de  sont  Simon  e  de  sant  Judas,  fol.  35  v®  B.-42  v°  A. 
Complète. 

la  XI^  de  sant  Andres  e  de  sus  miraglos,  fol.  42  v**  A.- 
55  V**  A.  Complète. 

la  Xll^de  la  potion  de  sant  Andres ,  fol.  55  v**  A.-60  A. 
Complète. 

la  XIII*^  de  santo  Tome,  apostol,  fol.  60  A. -69  v<*  B.  Com- 
plète. 

la  XIIIP  de  san  Esteuanprimero,  martir,  fol.  69  v®  B.- 
72  v"  A.  Il  y  a  une  lacune  entre  le  feuillet  71  et  le  feuil- 
let 72. 

la  XV^  de  sant  Sébastian  ede  sant  Fabian,  fol.  72  v°  B.- 
81  V®  B.  La  suite  de  cette  vie  se  trouve  au  fol.  93  B.  et 
va  jusqu'au  fol.  96,  seulement,  entre  Texplicit  du  fol. 
81  v<*  B.  «  en  que  ouiste  bonas  m  et  Tincipit  du  fol.  93,  il 
y  a  une  lacune. 

la  XVPde  sant  Viçent,  martir,tols.  96  A.-100v**A.  Com- 
plète. 

la  XV W^  de  sant  Blas,  martir,  fol.  100  v^  A. -103  v*>  A. 
Complète. 

laXVIIP  de  sant  Tirso  ede  sus  conpafieros,  fol .  103  v*  A .  - 
112  B.  Complète. 

laXIX^de  sant  Georgio,  cauallero  e  martir,  fol.  112  v**.  A. - 
116  v^  B.  Complète. 

la  XX^de  sant  CristouaL  Manque. 

la  XXI^  de  sant  Pantaleon,  fol.  117  A.-119  B.  Incomplète. 
Incipit  :  «...  murieron  unas  mugeres  locas.  » 

la  XXIP  de  sant  Felis,  martipy  fol.  119  A.-122  B.  Complète. 

la  XXI  11^  de  sant  Esteuan,  apostoligo  e  mar^tir,  fol .  122  B.- 
126  v«  A.  Complète. 

la  XXIIII^  de  sant  Lorenço  e  de  sant  Sisto  e  de  sus  conpa- 
neros,  fol.  126  v«  A.-130  v«  A.  Complète. 

la  XXV^de  sant  Adrian,  fol.  130  v«  B.-136  v"  A.  Com- 
plète . 

la  XX  V/'  de  sant  Cossme  e  sant  Damian,  fol.  137  A.- 
140  v<>B.  Fragment. 

laXXVII^  de  sant  Dionis, 

la  XXV IIP  de  sant  Mamede. 

la  XX/*  (erreur  pr.  XXIX')  de  sant  Çirçe, 


1^8  BIBLIOTHÈQUE   DU  MARQUIS   DE   SANTILLANE 

la  XXX'  de  santo  Longino,  el  que  dio  con  la    lança  a 

nuestro  seilor  en  el  costado. 
ta  XXXP  dp  san(aComba{sic, po\irCoiamh&), virgen  fmariir. 
laXXXII' desanla  Agnes,  virgene  mariir. 
la  XXXIII'  de  santa  Afjata.  virgen  e  niarlir. 
la  XXXIIII'  de  Sanicolas  (sic),  confesor. 
la  XXXV'desant  Siluestre,  papa, 
la  XXXVI'  de  santa  Tedosia  (sic],  virgen.  e  martt'r. 
la  XXX  VJJ*  de  santa  Marina,  mfgen  e  martir. 
la  XXXVIII'  de  Cristîna,  virgen  e  martir. 
lu  XXXIX'  de  santa  Alartha,  vinjcn. 
la  XL' de  santa  Fe,  oirgen. 
la  XLI'  de  santa  Caterina,  virgen  e  martir. 
la  XLII'  de  santa  Maria  Magdalena,  de  su  vida. 
la  XLIII'  de  santa  Barbara. 
laXLIIJI'  de  santa  Luçia,  virgen  e  martir. 
la  XLV  de  santa  Genouefa.  de  su  vida, 
la  XLVI'  de  lapasion  de  /es  XI  mill  oirgineft  de  Colonia. 
la  XL  VII'  de  santa  Anastasia. 
la  XL  VIII'  de  san  Jtilian, 

Fmitur  pasionis  omnium  sanctorum, 

A  titre  de  spécimen,  nous  avons  copié  la  Vie  de  saint 
Biaise,  comme  nous  l'avons  indiqué  ci-dessua. 

[Vida  de  Sont  Blas,  martir]. 

I  EJn  la  cibdat  de  Sabasten ,  que  es  en  tierra  de  Capadoçia,  ouo  en 
aquel  tlenpo  muclios  santos  ornes  e  muchiis  santas  mugeres,  que, 
por  leuar  adelanle  la  fe  de  Jésus  Cristo,  sufrieron  trabajos  e  lazerios 
de  miichas  guîsas,  e  dieron  sus  cuerpos  a  paaiones  e  a  muerte,  e 
tantoy  fizienin  por  que  ouieron  la  corona  perdurable.  Eu  aquella 
çibdal  que  vos  dixiemos  auie  un  orne,  que  era  ende  natural,  a  que 
llamauan  Bla^  e  era  un  onie  que  amauae  lemie  anuesiro  seâor  en 
todas  guisas.  C'a,  asycomo  dis  la  escrtpturadeJob.  esta  [Uiv  era) 
este  santo  orne  piadoso.  tinpio,  sabroso,  de  buen  talente  a  toda 
criatura.  verdadero,  leal,  omiJdoso,  e  sauiesebien  sofrir  de  loda 
mala  obra.  Quando  esto  vieron  aquello:^  que  a  nuestro  sefior  ama- 
uan  e  teniîen.econosçien  las  buenas  obras  del  santo  orne,  fablaron 
aede  con  so  uno  [lire  de  oonsuno)  e  fiKieron  io  obispo  que  fue 
[lii-f  fuese)  su  seûor  e  su  maestro  e  que  flziesen  ellos  su  mandado 
e  que  se  guiasen  por  el.  (Juando  esto  oyo  el  santo  orne,  solliose 
daquella  Qtbdal  t  fuese,  a  uua  montaiiaque  era  gerça  daquella  çib- 


XLV.    LEGENDA   AUREA  253 

dat,  que  auie  nonbre  Aga.  AUy  se  metio  el  en  una  cueua  por  faser 
sus  oraçiones  a  nuestro  ssenore  por  foyr  a  las  vanas  glorias  e  a  las 
vanidades  deste  mundo.  E  el  estando  ally  en  aquella  cueua  vinien 
muchas  bcstias  brauas  ael  en  la  niontana  e  parauansele  dela[n]te 
la  cueua,  e  si  auie  y  alguna  que  enfennedat  ouiese  non  se  qerie 
ende  partir  fata  que  el  santo  orne  pusiese  las  manos  sobrella  e  la 
bendixiesc,  e  tantoque  el  esto  fazie  eran  luego  sanas  ellas  e  yuan 
se  ssu  via. 

[En  a]quel  tienpo  era  adela[n]tado  un  alto  orne  de  aquella 
çibdat  que  auie  nonbre  Agricolano  ;  este  enbio  sus  monteros  e  sus 
ornes  a  quella  (sic)  montana  que  caçasen  y,e  elles  fizieron  su  man- 
dado,  e  quando  llegaron  a  la  cueua  vieron  en  ella  estar  muchas 
bestias  brauas  a  marauilla  que  atendien  el  santo  orne  que  las  ben- 
dixiesc, e  quando  esto  vieron  dixo  un  orne  contra  otro  :  que  puede 
esto  seer  de  tantas  bestias  e  de  tantas  guisas  de  se  allegar  a  este 
logar,  e  estonçe  se  allegaron  tanto  a  la  cueua  que  vieron  a  sant 
Blas,  e  tanto  que  lo  vieron  tornaronse  al  adelantado  e  contaronle 
lo  que  auiniera  e  lo  que  vieran.  Quando  esto  oyo  el  adela[n]tado 
tomo  caualleros  e  sergientes  e  enbiolos  con  aquellos  que  aquello 
vieran  edixieran,  e  mandoles  que  todos  los  cristianos  que  fallasen 
en  la  montana  ascondidos  que  gelos  aduxiesen. 

[E]stonçe  fueron  los  caualleros  a  la  cueua  e  fallaron  a  sant  Blas 
estando  en  oraçion,  e  dixieron  que  salliese  fuera  e  fuese  al  adelan- 
tado que  enbiaua  por  el.  Quando  el  santo  omeesto  oyo  fue  muy 
alegre  e  dixoles  :  mis  buenos  fijos  Yà.>;amos.  nos  agora,  ca  veo  yo 
bien  que  sse  mienbra  Bios  de  mi^  pa  en  esta  noche'meapareçio  très 
vezes  e  en  cada  una  vez  me  dixo  :  lieùate  è  faii  me  dç  ti  ofrenda;  e 
vos  mis  buenos  ftjos  sodés  agora  los  bien  veïijdos,  ca  nuestro  senor 
Jésus  Cristo  es  con  vusco.  Estonçe  sfe  motio  a-la  .carrera,  e  do  yua 
asy  de  consuno  por  la  carre^fa'  predicoles  tanto  el  santo  ome  que 
los  conuirtio,  e  nuestro  seâbr  fàzic  por  aquel  santo  ome  muchos 
fermosos  miraglos,  e  todos  los  dolientes  que  a  el  yuan  oleleuauan 
tanto  que  el  ponie  sobre  elles  las  manos  e  los  bendizie  luego  eran 
sanos,  asy  como  omes,  o  mugeres,  o  bestias;  e  si  alguno  yua  que 
ouiese  mal  en  la  garganta  o  en  la  boca,  de  hueso  o  de  espina  que 
mal  le  fazie,  asy  como  a  ome  auien  muchas  vezes  por  auentura, 
nuestro  sefior  lo  daua  sano  por  las  oraçiones  del  santo  ome.  Onde 
auino,  que  aquel  dia  mesmo  que  el  yua  al  adelantado,  que  una 
buènaduena,que  auie  unfijo,  e  non  auie  mas  de  aquel  solo,  que 
sseyea  su  mesa  c  dieran  le  [^scado  que  comiese,  e  asy  como  el 
ninocomio  del,  non  se  si  très  bocados  o  quatre,  atrauesosele  en  la 
garganta  una  espina,  tan  afondon  que  ouiera  de  morir. 

[QJuando  la  madré  vio  el  grant  dolor  que  su  fljo  sufrie,  e  oyo 


254 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MAKQUIS   DE   SANTILLANE 


fablur  de  lo?^  iiiiraglus  que  Uios  fa/ie  por  sant  Ulas,  leuo  el  nîTiou 
cl,  tal  ya  comq  muerlo.ecomençoadarbozes  eiillorandoe  a  de^tir: 
sieriio  de  Jésus  Cristo  aue  nierçed  de  ini  Hjo,  ca  mucho  lie  grant 
pe.sar  del,  e  de  mas  por  ({ne  non  he  mas  ditste.  Entonçe  començo  a 
eontar  al  santo  orne  como  auiniera  a  su  tijo.  e  sant  Blas  puso  la 
inano  sabre  la  garganta  de!  niûo.  e  comeni;o  en  ella  a  faser  la  seTial 
de  la  cruK  e  bendiiiicndo  gela,  e  cato  conlral  çlclo  e  di\o:  buen 
seûor  Jésus  Cristo,  yo  te  pîdo  por  merçed  que  ayas  piedat  de  mi 
oracioo  6  que  tuel^^as,  por  la  tugrantviilud,laospmadclaKarganta 
deste  niûo,  e  quel  des  viuo  a  su  madré,  por  la  tu  saDia  Maria  pidote 
nierçed  que  sy  da(|ui  adelanle  tal  cosa  aninierc  a  orne,  o  a  muger,  o 
a  niûo,  o  a  niûa,  oaaue,  o  abesliaeyo  ftiere  llamadoen  suayuda. 
que  so  lu  sieruo,  que  el  sea  sano  e  que  la  tu  piedat  e  la  lu  virlud  sea 
y  demostrada,  por  la  oraçîon  de!  tu  sieruo  Blas  e  de  los  que  ruegan 
a  loor  e  a  gtoria  del  lu  santo  gloriosu  iionbre.  Eslunce  dix»  una 
lio/  del  çielo  :  Blas  la  lu  oraçîon  esoyda;eel  nifio  Sue  liicgo  gua 
rido,  e  sant  Blas  jmr  este  miraglo  se  eonoçio  en  muclias  tierras. 

[Y]endo  para  el  adelantado  e  una  muger  vieja  con  el,  por  oyr  lo 
que  el  dizie,  vino  un  lobo  do  pacien  los  puercose  leuole  un  inarrano 
que  aquella  muger  pobre  y  iraye,  ca  del  otro  auer  del  mundo  non 
auie  clla  mas.  Quando  la  inesquina  lo  sopo,  querellose  a  sant  Blait 
del  lobo  quel  leuara  su  niarrano,  e  t-anl  Blas,  quando  oyo  a(|Uo)la 
querella,  ssonrriyose  edixo:  non  ayas  pesar  ntn  tristeza  ea  tu 
puerco  le  sera  tornado,  luego  aquella  ora  vlno  el  lobo  e  puso  a  la 
muger  au  marraiio  delanle,  sin  Uaga  e  sin  otro  mal  ninguno. 

[E]sto  feclio.  entro  sant  Blas  en  laçibdat  deSabasten.  e  quando 
Agricolano  lo  sopo  mandolo  echar,  anle  que  lovicse,  en  la  carçel. 
K  en  otro  dia  niafiana  mandolo  venir  ante  sy,  e  tanto  que  lo  vio 
fablo  conel  muy  mesuradamenle,  como  afalagandolo,  e  dixole  :  Blas 
amigo  de  nuestros  Uios  sce  ledo  e  alegre.  Mas  vos,  buen  adelan- 
tado, dixo  sant  Blas,  poned  alegria  en  vueslro  cora^on  e  non  ila- 
medes  Bios  aquellos  que  dezides  que  son  Bios,  ca  ellos  en  el 
infierno  son  por  sienpre,  e  todos  aquellos  otrosy  que  los  oraren  e 
siruieron.  Quando  esto  oyo  el  adelantado  Eue  muy  sanudo  e  man- 
dolo desnudare  ferir,  muy  sin  dueloesinpiedal.  a  varase  a  palos, 
e  do  lo  firien  asydixo  al  adelantado  :  omesin  seso  e  tollido,  cuydas 
me  tu  por  esto  partir  del  amor  de  Jésus  Cristo.  Sepasquenon 
podras,  ca  el  me  guarda  e  me  da  fuerça.  Quando  el  adela[n]iado 
vio  que  en  ninguna  guisa  non  lo  podîe  vençer  mandolo  lornar  a  la 
carcel.  E  la  muger  a  que  sant  Blas  diera  su  puerco,  quando  sopo 
que  sant  Blas  yazie  preso,  flzo  matar  el  puerco  e  cozio  ende  los  pies 
e  la  cabeça,  e  metiolos  en  una  escudiella  e  desyen  un  çcsto,  c  pan, 
e  fructa  que  le  leuoalanarçel,  errogoloquccomîese,  eelgradeçio 


XLV.    LEGENDA   AUREA  255 

gelo,  e  bendixola,  e  dixole  :  mugertu  acabaras  mi  rreraenbrança  e 
por  este  seruiçio  que  me  fezistejamas  nontefallestra(ij/c)bienentu 
casa.  E  otrosy  auerna  a  todos  aquellos  que  por  [tujexenplo  e  por  tu 
fiança  se  rremenbraren  de  rai,  auran  la  perdurable  gloria  ela  ben- 
diçion  de  Jésus  Cristo  en  todo  tienpo  de  su  vida,  entonçe  se  partio 
la  vieja  del  e  fuese  muy  alegre  para  su  casa,  e  asy  le  auino  como  el 
santo  ome  le  dixo. 

[D]epues  desto  auino  que  el  adelantado  raando  que  troxiesen  a 
sant  Blas,  e  fablo  con  el  apartadamente,  e  dixole  :  Blas,  o  tu  aora  (sic) 
nuestros  Dios  o  si  non  moriras  de  mala  muerte.  Los  Dios  dixo,  sant 
Blas,  que  non  ftzieron  nin  çielo,  nin  tierra,  nin  otro  bien,  son  per- 
didos,  e  los  martirios  con  que  me  tu  amenazas  non  temo  yo  nada, 
nin  me  fazen  pesar,  e  ellos  me  faran  aun  plazer  sin  fin.  Quando  el 
brauo  adelantado  vio  que  lo  non  podie  mouer  en  ninguna  guisa, 
mandolo  tomar  e  atar  en  una  viga  que  estaua  y  alçada  de  sy,  fizolo 
descarmenar  con  peynes  de  fierro  e  rronper  toda  la  carne,  e  en 
aquel  logar  o  le  fazien  todo  aquol  mal  dixo  al  adelantado  :  oyes  tu 
adelantado  brauo  e  follon,  cuydas  me  tu  espantar  por  tus  martirios 
que  me  fazes  ssofrir,  bien  sepas  que  los  non  temo  nada,  ca  nuestro 
senor  me  confuerta  e  me  ayuda,  e  por  estos  martirios  aure  yo 
grandes  alegrias,  las  que  son  prometidas  [a]  aquellos  que  en  Jésus 
Cristo  creen.  Estonçe  mando  el  adelantado  que  lo  desatasen  del 
madero  en  que  estaua  atado  e  que  lo  tornasen  a  la  carçel,  e  o  lo 
leuauan  asy  vinieron  VII«  mugeres  que  amauana  dios  e  lo  temien, 
e  fueron  cogiendo  las  gotas  de  la  sangre  que  del  cayen  e  untauan 
se  délias  ;  quando  los  monteros  esto  vieron  presieron  las  e  leuaron 
las  al  adelantado,  e  dixieronle  que  eran  cristianas. 

[E]l  adelantado,  quando  las  vio,  dixo  :  dexat  vuestra  locura  e  fazed 
sacrifiçio  a  nuestros  Dios;  e  ellas  respondieron  :  si  tu  quieres  que  nos 
fagamos  sacrifiçios  a  tus  Dios  e  los  créâmes  vayamos  a  aquel  canpo 
ffuera  desta  villa,  e  faz  leuar  y  tus  Dios  eally  los  orareraos.  Quando 
esto  oyo  el  adelantado  fue  muy  alegre  e  lizo  leuar  sus  Dios  al  canpo 
do  ellas  dizien.  Cabo  daquel  canpo  auie  una  agua  muy  fonda,  e  las 
cristianas  vinieron  al  canpo  e  mucha  otra  gcnte  por  veer.  Quando 
ellas  fueron  an  te  los  ydolos  que  estauan  oriella  del  agua,  11e- 
garon  se  mucho  çerca  aellos,  asy  como  silos  quisieîsenaorar,e  toma- 
ron  los  e  dieron  con  ellos  en  el  agua.  Quando  el  adela[n]tado  esto 
vio  fue  muy  saûudo  e  començo  a  bâtir  sus  palmas  e  a  faser  muy 
grantduelo  e  dixo:  mugeres  malas  por  que  non  touiestes  nuestros 
Dios  que  non  cayesen.  E  los  que  y  estauan  dixieron  :  estas  mugeres 
fablaron  con  vusco  en  engafio  e  por  vuestro  mal  c  echaron  vuestros 
Dios  en  el  agua.  E  las  mugeres  respondieron  :  el  verdadero  Dios 
non  sufre  engaûo  mas  los  vuestros  Dios  lo  sufren,  que  son  d  oro,  e 


256 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MAKQUIS   DËSANTILLANÊ 


de  plata,  e  de  piedra,  e  ellos,  e  toda:i  aquellos  que  uon  ellos  ouioren 
hu^a,  seran  destroydos.  Qiiando  esto  vio  el  adelantado  fue  muy 
safiiido  e  iiiando  calentar  un  (orno.  por  las  mêler  dent™,  e  do.olra 
parle  flïo  traer  ploino  que  les  echasen  por  çiriia  de  las  cabotas,  c 
de  la  olra  parte  mando  traer  peynes  de  fierro,  e  de  la  otra  parle 
siete  sayas  daranbre  e  que  gelas  H/ie^en  vestîr  calieiites.  Pues  que 
las  maneras  de  |os  martiriQs  tuoron  allegados  anie  la»  »anlas 
diieAaK,  eladolantado'lcs  dixo:  o  vo^uratnuestrosdiospurqueguar- 
dedes  vuestros  cuerpos  de  mal  o  sinon  por  todoa  estos  martirios 
pasaredos.  La  unadestas  siete  mii^ere^  auie  très  tijos,  aquella  tomo 
un  pafio  de  lino  que  traya.e  echolo  (e  echolo)  en  el  fuego,  e  fue 
luego  quemado  ;  eston(;e  le  dixierbn  Iok  fljos  :  Imenadueùa  non  de- 
xedes  perder  vuestra  âlrua  en  esta  liorra,  mas  asy  cojuo  nos  crieste 
del  sabor  de  lu  lûolie  asy  nos  pria  e  nos  rrenueua{?)  del  sabor  del 
rreVno  çelestîal.  Estonçe  mando  el  adelantado  que  los  {s/c)  coljça- 
sen  e  que  les  partiesen  las  carnes  deloshuesoscon  aquellos  peynes 
de  fierro.  E  pues  ellos  (.■»/'■)  fueron  dcsnudos  (nie)  e  asy  decolgados 
{sic},  como  el  adelantado  mando.  los  que  y  eslauan  marauîllauariRe 
de  lo  que  veyen  de'las  llagas,  ca  onde  auie  a  sallîr  sangre  sallie 
leche,  e  los  angeles  vinieron  que  las  librasen  de  aquel  martirio  e  ■ 
dixieron  :  non  iiyades  micdo  mas  trabajaduos  asy  por  que  podades 
auer  perdurable  vida  en  el  Heyno  que  non  a  auer  fin.  E  el  buen 
obrero  es  niuy  alegre  quando  sirue  todo  el  dia,  e  el  senor  de  la  obra 
lo  bendize  a  las  viesiieras  por  que  labro  bien  e  lo  paga  a  su  volun- 
tad. 

[E^tonge  tomaron  los  mo[n]teros  las  santas  dueùas  e  echaroo 
las  en  el  forno  e  era  el  fuego  muy  grran  pieça  auie  cnçendido  |s/c). 
e  tanlo  que  ellas  y  entraron  murio  toda  la  llama  e  el  fuego,  e  ellas 
isallieron  del  forno  sin  ningun  mal  tormento.  Quando  esto  vio  el 
.adelantado,  que  dénatura  era  saùudo.  dixolcs  :  dexat  vuestraslocu- 
ras  e  orat  nuestros  Dios.  E  las  Vil"  dueùas  dixieron  :  buen  scnor 
Jésus  Cristo,  que  reynas  sin  Hn.loor  egrracias  Cedamos  por  [que] 
te  plogo  de  ineter  nos  en  la  carrera  de  piedall  Uepues  di\ieron  al 
adelantado  ;  cuytale  de  dar  çiina  a  lo  que  comenc-este  ca  nos  estâ- 
mes gui[sa]das  (?)  de  nos  yr  al  reyno  çeleslial.  Quando  esto  oyo  cl 
adelantado  ouo  ende  grant  pesar  e  maiidolas  leuar  do  solien  de- 
goliar  les  crisliauos  que  \a.s  degollasen  y.  K  los  monteros  lizieron 
lo  e  ellas  rrogaronles  que  se  sufriesen  fata  que  ouiesen  fechas 
sus  oraçlones.  e  pues  que  ellos  gelo  otorgarnn  flncaron  ellas  los 
ynojos  en  tierra  e  dixieron  :  ;  quai  Dios  es  (an  grande  como  el 
nueslro  senor  Dios  que  nos  tollio  las  tiniebras  e  nos  dio  lunbrel 
Buen  aefior  Dios  nos  terrogamosque  nosmetascon  panta  Techa'. 


1.  Sainte  Thecla,  vierge  et  mart.,  I"  s.  à.  Séleucie. 


XLV.    LEGtENDA   AÛREA  257 

la  tu  primera  martir,  e  que  rreçibas  el  ruego  de  sant  Blas,  nuestro 
buen  padre,  que  nos  enseno  e  que  nos  dixo  que  por  estos  martirios 
verieinos  las  alegrias  perdurables.  Buen  seûor  rreçibe  nuestras 
aimas,  e  estonçe  dixieron  los  très  mançebos  a  su  madré  :  nuestras 
coronas  estan  aguisadas  ante  nuestro  senor  con  nuestro  padre  sant 
Blas.  Estonçe  non  quiso  atender  mas  aquel  que  las  auiede  degollar 
e  degollo  las  todas  VI 1%  e  asy  fueron  las  aimas  para'l  çielo. 

fDJepues  que  esto  fue  feeho  mando  el  adelantado  que  aduxiesen 
ante'l  a  sant  Blas.  E  quando  lo  vio  dixole  :  i  quieres  tu  orar  nuestros 
Dios  0  non  los  quieres  orar,  dime  quai  quieres  destas  rrazones 
tener?  Catiuo,  dixo  sant  Blas,  çiego  ères  e  non  vees  la  lunbre  del 
verdadero  Dios.  Quai  orne  série  aquel  fjue  conoçiesc  e  fuese  orar 
los  ydolos  sordos  e  mudos.  Bien  sepas  que  por  la  tu  grant  brauura 
que  en  ti  ha  e  por  la  grant  çeguedat  del  tu  coraçon  as  tu  dexado 
el  verdadero  Dios.  E  yo  non  temo  de  nada.  Mas  asy  como  tu  qui- 
sieres  e  te  ploguere  asy  me  martiria  mi  carne  que  te  es  ya  dada  en 
poder.  E  el  poderoso  Dios  a  poder  sobre  mi  aima.  Estonçe  le  dixo 
el  adelantado  :  tu  aoras  los  diables  e  cuydas  que  oras  a  Dios  e  que 
seras  por  y  saluo,  dime  agora  i^ï  te  yo  echarc  en  este  pozo  podra 
to  librar  tu  Oisto?  Mucho  fablas  sin  guisa,  dixo  sant  Blas,  ca  sin 
falla  tu  oras  los  diables  e  yo  el  verdadero  Dios,  por  que  sere  saluo 
en  la  perdurable  gloria.  E  esta  agora,  e  mostrar  te  ael  mi  verdadero 
poderoso  Dios  su  virtud.  Estonçe  lo  mando  el  adelantado  atar  e 
echar  en  el  pozo,  que  cra  muy  fonde.  E  sant  Blas  dixo  a  los  (^ue 
estauan  ay  en  la  oriella  del  pozo  :  e  sy  vos  auedes  alguna  fiuza  en 
vuestros  Dios  echaduos  comigo  en  esta  agua  e  mostrad  y  la  virtud 
dellos,  e  asy  podemos  veer  el  poder  que  vos  an  de  ayudar  e  como 
elles  faran  y  a  vos  e  a  mi;  estonçe  eeharon  se  \y  omes  enel  agua, 
de  aqucllos  (jue  mayor  fiuza  anien  en  sus  Dios.  E  a  la  ora  que  y 
entraron  fueronse  afondon  e  murieron.  E  el  angel  apareçio  a  sant 
Blas  e  dixole  :  santo  oine  sal  de  aquesta  agua  c  rreçibe  la  corona 
que  te  Dios  tiene  aguisada.  Estonçe  fue  desatado  sant  Blas  por 
sobre  el  agua  como  por  tierra  seca,  e  parose  ante'l  una  tan  grant 
claridat  que  todos  los  que  la  veyen  eran  ende  tan  marauillados.  E 
el  adelantado  dixo  :  por  esto  que  te  a  ti  viene  de  quanto  mal  te  yo 
fago  todo  se  te  torna  en  bien,  por  esto  despreçias  tu  nuestros  Dios 
e  non  los  quieres  adora r.  E  sant  Blas  dixo  :  catiuo,  conoçe  e  sabe  que 
yo  sieruo  so  de  Dios  e  non  adoro  los  diables  como  tu.  Estonçe)  fue 
el  adelantado  muy  saûudo  e  dixo  a  sus  mo[n]teros  :  tomad  a  Blas, 
que  nuestros  Dios  desonrra  e  despreçiae  que  a  va  mas  de  très  mill 
omes  que  mugeres  (^ue  muertos  que  engaûados,  e  demas  que  lo 
fallo  todo  contra  mi  voluntad,  e  tajad  le  la  cabeça  e  a  los  dos  man- 
çebos que  son  con  el.  Estonçe  los  tomaron  los  monteros  eleuaron" 


258  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

los  al  logar  que  era  para  aquello.  E  el  santo  oine  fizo  sus  oraçiones 
e  dixo:  bucn  senor  Dios,  que  me  libreste  de  los  ydolos,  yo  te  ruego 
(juc  tu  ayas  nierçed  de  mi  que  so  tu  sieruo,  que  si  alguno  me  11a- 
inare  en  su  oraçion  que  tenga  hueso,  o  espina,  o  fuste,  enlagarganta 
o  sea  maltrecho  de  otro  doior,  o  aya  mal  andança,  o  cuyta,  o  pesar^  o 
peligro,  pidote  por  merçed,  buen  senor,  que  tu  rresçibas  sus  ora- 
<;iones  e  (juccuiiplas  lo  que  te  demandaren  a  los  que  me  llamaren 
k>a(n)l mente  en  el  tu  santo  nonbre.  E  depues  que  esto  dixo  vino 
nna  nuue  del  çielo,  muy  fermosa  e  muy  clara,  que  lo  çerco  en  derre- 
dor,  e  fablole  el  nuestro  senor  délia  e  dixole:  tu,  que  bien  teconba- 
tistc  por  mi,  sabebien  queyo  conplire  tus  ruegos c  bendisdre  todos 
aquellos  (juc  te  llamaren  e  de  ty  remenbrança  lizieron.  Pues  que 
esto  ouo  diclio  la  elaridat  se  partie  del,  e  el  que  lo  auie  a  descabeçar 
descabegolo  a  el,  e  a  los  très  mançebos  con  el.  E  esto  fue  très  dias 
andados  de  febrero. 

[L]a  buena  duena,  que  auie  nonbre  Elisa,  tomo  los  cuerpos  de 
los  santos  martires  e  soterroles  de  consouno  en  aquel  logar  do 
fueroii  martiriados.  E  en  aquel  logar  fizo  Dios  por  elles  muchos 
fermosos  miraglos  fata  el  dia  de  oy  e  fas  aun.  Asy  ,como  vos  he 
diclio  e  contado,  reçibio  sant  Blas  martirio  e  fue  con  Jésus  Cristo, 
que  viue  e  rrcyna  sin  fin.  Amen.  ^ 


XLVI 


IIISTOIRK  DE  TROIE 


A 


(Osuna:  Plut.  II.  Lit.  M,  n"  25;  Rocam.  n"  88;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-99) 

BenoIt  de  Sainte- More,    Histoire  de    Troie,    En    cas- 
tillan. 

Manuscrit  de  305  feuillets,  papier.  Incomplet  du  commen- 
cement et  de  la  fin.  Ce  manuscrit  comprend  des  feuillets  de 
la  première  moitié  du  XIV*"  siècle  et  des  feuillets  du 
XV**  siècle.  La  partie  ancienne,  très  jaunie,  est  fort  endom- 
magée;  elle  est  écrite  à  deux  colonnes.  Elle  contient  des 
parties  rimées  et  des  rubriques.  La  partie  plus  moderne  est 
beaucoup  mieux  conservée,  mais  elle  n'a  pas  de  grandes 
initiales  et  n'est  pas  toujours  rubriquée;  elle  est  écrite  à 
pleines  lignes.  Ce  sont  des  feuillets  d'une  Historia  troyana 
du  XV*  siècle  c|ue  l'on  a  arrachés  pour  compléter  l'an- 
cienne à  qui  il  en  manquait  beaucoup.  Le  papier  de  la 
partie  ancienne  est  grossier,  celui  de  la  partie  moderne  est 
beaucoup  plus  uni,  il  est  homogène  et  régulièrement  strié. 
Dans  l'écriture  do  la  partie  moderne,  on  remarque  comme 
un  parti  pris  d'archaïser  ;  cette  écriture  doit  être  celle 
d'un  copiste  de  la  fin  du  XV^  siècle.  Ce  manuscrit  était 
folioté,  mais  sur  beaucoup  de  feuillets  la  rognure  a  fait 
disparaître  la  numération.  Un  grand  nombre  de  feuillets 
de  la  partie  ancienne  ont  été  cassés,  ce  qui  a  fait  perdre 
au  livre  plusieurs  colonnes,  La  partie  du  XIV^  siècle  que 


<*. 


260 


mULlOTHEQUE   DU   MAKQUIS   DE   SANTILLANE 


nous  nommerons  A,  est  régl<ie  k  28  lignes  par  colonne;  k 
partie  du  XV"  siècle,  ou  partie  B,  jst  réglée  à  30  lignes. 
Format  288  X  234  mm.  Reliure  de  parcliemin. 

Voici  (jaus  quel  ordre  li's  feuillets  A  et  les  feuillets  B 
sont  répartis  dans  le  corps  du  manuscrit  : 

B.  fol,  1-58  y.  ;  A.  fol.  59-63  V  (61  V  blanc;;  B.  fol. 
64-67  V  (entre  le  fol.  G7  et  te  fol.  68  traces  d'un  vieus 
feuillet):  A.  fol.  68-69;  B.  fol.  70-71;  A.  fol.  7S-74  (entre 
le  fol.  72  et  te  fol.  73  traces  d'un  feuillet  coupé);  B.  fol.  7ô; 

A.  fol. 76;  B.  fol.  77-79;  A.  fol.  80-83 (fragments  de  feuil- 
lets entre  79  80  et  entre  80-81);  B.  fol.  84;  A.  fol.  85-87; 

B.  fol.88ientre87  et  88  fragment  de  feuillet);  A.  fol.  89- 
109  (fol.  94,  œ,  96,  vers);  B.  fol.  110-112  ;  A.  fol.  113-123 
(le  feuillet  116  est  fendu  et  n'a  plus  qu'une  colonne  r°  et  v)  ; 
B.  fol.  124  ;  A.  fol.  125-134  (fol.  126  v".  127.  128,  130.  vers:; 
B.  fol.  135;  A.  fol.  136-147  (fol.  141  V,  142  demi-feuillet 
vers,;  B.  fol.  148-149  ;  A .  fol.  150-157  (fol.  151,  152  demi- 
feuillet,  et  153  c.  A.  vers);  B.  fol.  158-162;  A.  fol.  163-178 
(fol.  163  demi-feuillet);  B.  fol.  179-181  (fol.  178  demi- 
feuillet);  A.  fol.  182-186;  B.  fol.  187;  A.  fol.  188-195; 
B.  fol.  196;  A.  fol.  197-198;  B.  fol.  199;  A.  fol.  200-216  : 
B.  fol.  217;  A.  fol.  218;  B.  fol.  219-220  (entre  les  fol.  220 
et  221  fragment  de  feuillet!;  A.  fol.  221-230;  B.  fol.  231- 
233  (entre  les  fol.  233  et  234  fnigment  de  feuillet)  ; 
A.  fol.  2:W-242;  B.  fol.  243-244  ;  A.  fol.  245-254;  B.  fol.  255; 

A.  fol.    256-290;    B.    fol.    291-292;   A.    fol.    293-295: 

B.  fol.  29.5- 3Cfi  V. 

A  partir  du  toi.  125.  les  feuillets  A  n'ont  ni  rubriques,  ni 
signes  paragrapliiques,  ni  petites  capitales  rouges.  Les  feuil- 
lets B  sont  rubriques  jusqu'à  la  lin  du  manuscrit.  Les  der- 
niers feuillets  n'ont  pas  été  réencadrés,  ils  sont  usés  et  fort 
détériorés. 

Incipit:  «  viniese  algun  querelloso. . .  n 

Explicit  :  «  e  syenpre  estariamoa  en  mal  con  ellos  et . . ,  » 

Le  vicu.\  manuscrit  commence  par  le  cliapitrc  intitulé  : 
Motoan  era  miiy  argolloso  e  mwj  loçano,  et  finit  au  feuil- 
let 295  v  h,  par  un  chapitre  rubrique  qui  commence  par  : 
a  Cuando  Andiomaca  oyo  que  la  Mcnalao  queria  matar...  n 

Les  parties  rimées  do  cette  Hisloir.-  de  Troie  sont  re- 
marquables par  leur  caractère  archaïque  et  pourraient  faire 


XLVI.    HISTOIRE   DE   TROIE  261 

croire  à  une  ancienne  version  en  vers  dont  le  traducteur  de 
la  version  en  prose  aurait  intercalé  des  fragments  dans  son 
travail.  M.  Paz  y  Mélia,  qui  a  publié  avec  soin  ces  poésies, 
dont  une  seule  avait  été  imprimée  déjà,  quoique  imparfai- 
tement, par  Amador  de  los  Rios  (Historia  critica,  t.  IV, 
p.  350-351),  remarque  avec  justesse  certaines  analogies  de 
vocabulaire,  d'expression  et  de  tournure  entre  la  description 
de  la  sixième  bataille  et  le  Poema  del  Ciel  (Voy.  Poesias 
intercaladds  en  la  Crônica  troyana  romanceada,  publi- 
cadas  por  A.  Pcus  y  Mélia,  Revue  Hispanique,  numéro  17, 
premier  trimestre  1899,  p.  62-80). 


B 


(Osuna:  Plut.  I.  Lit.  N,  n-  16;  Rocam.  n*  89;  Biblioth. 

Nat.  Madrid,  Ii-67) 

Benoît  de  Sainte-More,  Chronique  de  Troie.  En  galicien. 

Manuscrit  de  185  feuillets  de  vélin  grossier,  peu  blanchi 
et  par  endroits  troué;  folioté  au  verso  des  feuillets.  Lacune 
au  début,  le  fol.  1  porte  le  n°  9.  Nombre  irrégulier  de  lignes. 
Écriture  du  XIV«  siècle,  jaunie.  Capitales  bicolores  dessi- 
nées à  la  plume  et  rubriques.  Format  394X270  mm.  Re- 
liure moderne. 

Dans  ce  manuscrit  on  distingue  nettement  deux  écritures 
et  quatre  parties:  I.  Du  fol.  IX(l)au  fol.  C  (92),  réglure  à 
34  lignes,  sauf  le  XCIX  v*»  (91),  et  le  C  r«  (92),  qui  sont 
réglés  à  33  lignes.  II.  Du  fol.  CI  (93)  au  fol.  CXVIII  (110  v^). 
III.  Du  fol.  CXIX  (111).  au  fol.  CXXVIII  (120  v^).  IV. 
Du  fol.  CXXIX  (121),  au  fol.  CXCIII  (185). 

Fol.  1.  Incipit  :  «  Agora  diz  o  conto  que  os  gregos  ouuie- 
ron  gran  pesar  quandolles  Ercolan  et  Jaason  contaron  a  gran 
desonrra  et  o  gran  pesar  quelles  auia  fey  to  el  Rey  Leomedon 
de  Troya ...» 

Fol.  92  le  texte  s'arrête  aux  mots  :  «  que  sofriaen  lo  co- 
raçon  que  cada  dia  »  volue  esta  folla  et  acharas  a  estoria. 
Et  au-dessous,  encadrés  de  rouge,  les  mots  :  «  Sabbean  quan- 
tos  este  liuro  viren,  que  eu  Fernan  Martins,  clerigo  et  ca- 


tSitcVjrt^^T:''" 


2G2 


niRLIOTHEQUE   DU    MARQUIS   DE  SANTILLANE 


pelan  de  Fernan  Père/  Dandrade,  eecriuî  este  liuro  des  onde 
sse  começa  psta  estoria  ata  aqui,  et  e-stTÎuî  ayiida  mays 
rtiitm  f|uadenio  en  que  ha  dez  fnllas  que  vay  aro  adeant,  et 
escriuio  per  mandado  do  dito  Fernan  Perez.  m  Ce  qui  fait 
suite  aétc^  eRacé  et  fi'otle  ;  les  réactifs  appliqués  iei,  nnus 
ont  permis  de  lire  ;  "  Et  sauedee  que  Fernan  Perez  foi  fillo 
de  Roy  freyre  Dandrade,  e  por  min  creede  de  certo  que  a 
este  lenpo,  que  este  liuro  foi  escripto,  que  este  Fernan  Perez 
cra  (I  mellor  homen  queauia  entoin;e  en  Galiza  dos  grande 
ou  rrico  lionies  afora.  Et  sabcde  que  el  a  este  tenpo  era 
lioine  de  du/entos  homens  de  caualo,  armados  a  todo  punto. 
Et  era  senor  dii  vila  da  Crufla  et  da  vila  de  Betanços  et  da 
Pontdeume  et  Ferrol  el  a  Pontdeume  derallas  el  rrey  por 
sua  heredade  et  outrossy  tanben  era  senor  de  Neda  et  de  Çe- 
deyra,  et  de  Sant'.ta  Marta,  et  de  Viueyro,  et  de  Vilaiua  et  de 
todos  seus  termines  de  todas  estas  vilas  et  lugares  et  tanben 
das  terras  cliâas  en  todas  estas  comarquas,  en  guisa  que 
(juantos  lioraens  morauau  en  todas  las  ditas  vihts  hOos  et 
lygeyros  et  arredor...  ii 

Fol.  92%-".  Trace  de  11  lignes  frottiîesà  la  pierre  ponce. 
Le  réactif  a  fait  paraitn;  une  date  :  «  mill  c  quatroçentos  et 
sete  (?).»  Au-dessous,  emaidrê  de  rouge,  on  lit  l'expUcit 
suivant  :  u  Este  liuro  foy  ucabado  vynt  dias  andados  do  mes 
de  Janeyro.  Era  de  mîll  et  quatroçentos  et  onze  annos.  Et  eu 
o  dito  Fernan  Martins  elerigo,  rogo  et  peço.  por  lo  amor  de 
Dcusetpor  saluamentode  suas  aimas  et  enpeniteuçiade  seus 
peeados,  a  <iuantos  este  liuro  viren  etoyren.quedigan  por  la 
mina  aima  Iiun  pater  noster  et  liuna  aue  Maria  aa  onrra  de 
de  Deus  padre,  et  de  Deus  (illo,  et  de  Deus  espiritu  santo, 
(jue  me  queyra  perdoar,  et  da  virgen  Maria,  sua  madré, 
quelle  roge  por  min  e  por  vos  queo  queyra  assy  œnprir  et 
outorgar.  » 

Le  travail  du  copiste  B  commence  au  folio  93  qui  fait 
exactement  suite  au  texte  du  recto  92.  Incipit;  ft  se  me 
fazia  negro  et  triste.  Et  os  sospiro.s  que  eu  daiia  sem  mKU 
grado. . .  1) 

Fol.  110  v°.  Dernière  ligne:  n  muy  perdidoasos  et  moy 
tristes,  n  Ici  réparait  l'écriture  de  Fernan  Martins,  le  copiste 
A,  qui  a  écrit  les  dis  feuillets  dont  il  est  parlé  plus  haut,  les 
huit  premiers  réglés  à  35  lignes  et  les  deux  derniers  très 


XLVI.    HISTOIRE   DE   TROIE  263 

serrés,  pour  finir.  On  voit  que  lescribc  n'avait  qu'un  noni])re 
compté  de  feuillets  et  qu'il  avait  peur  de  n'y  pas  faire  tenir 
tout  ce  qu'il  devait  y  mettre,  c'est  visible  surtout  au  verso 
du  fol.  120,  où  il  a  tellement  serré  qu'il  y  a  presque  une  demi- 
page  blanche  entre  son  travail  et  la  reprise  du  copiste  B. 

Fol.  111.  Incipit:  «  Conta  a  estoria  que  esta  trezoia  batalla 
durou  seit  dias.  » 

Fol.  120  v**  Explicit  :  «  auia  vint  mill  caualeros.  F.t  aly  » 

Fol.  121.  Reprise  du  copiste  B  :  a  veeriades  rreluzir  ar- 
mas et  esplandeçer  escudos...» 

Fol.  185.  Le  manuscrit  finit  par  :  a  ca  sen  falla  eu  escri- 
pui  omays  sen  bandaria  e  mays  verdadera mente  que  puyde. 
Et  a  noso  seflor   dou  graças   porque  ma   leyxou  acabar. 

Este  liuro  mandou  fazer  o  muvto  alto  et  muv  noble  et 
muy  eixelent  Rei  don  Alfonso,  fillo  do  muy  grande  Rey  don 
Fernando  et  da  Reyna  donaCostança.  Et  fui  dado  descriuir  et 
destoriar  en  lo  tenpo  que  o  muy  noble  Rey  dom  Pedro  rrey- 
noù,  ao  quai  mantena  Deus  en  lo  seu  seruiço  por  muytos 
tenpos  e  bôos,  et  os  sobreditos  onde  el  ven  seian  herdeiros 
en  lo  rreyiio  de  Deus.  Amen.  Feito  o  liuro  e  acabado  o  pos- 
tremeiro  dia  de  dezenbro  era  de  mill  et  CCCLXXXVIII 
annos. 

Nicolao  Gonçalez  escriuan  dos  seus  liuros  scriueu  per  seu 
mandado  (1).» 

Tout  le  long  du  manuscrit  il  y  a  en  mai-ge  des  notules 
indiquant  le  contenu  du  texte.  Le  commencement  de  ce 
manuscrit  correspond  au  chapitre  xxxv  du  manuscrit  Ii-99 
et  au  chapitre  xxvi  du  manuscrit  de  l'Escurial.  L'archiviste 
de  La  Corogne,  M.  Martinez  Salazar,  a  donné  de  ce  texte 
une  édition  complète,  munie  de  notes,  d'une  grammaire 
et  d'un  glossaire.  C'est  la  Deputacion  Provincial  de  La 
Corogne  (|ui  a  pris  l'initiative  de  cette  publication (2). 

1.  Dans  sa  littérature  espagnole  du  Grundrlsa  àa  Grôber  (II  Band, 
2  Abteilung.  p.  438)  M.  Raist  dit  :  "  Von  verwandteni  Geist  erfiillt 
»  war  Benolt's  Roman  de  Ti'oi/r,  don  no(?li  Alfonso  XI  .s?inemSelireiber 
»  Nicolas  Gonzales  zu  iibersetzen  bofahl,  woniit  dieser  im  ei-sten  Jahi- 
»  seines  Narhfolgers  zu  Knde  kani.  »  C'est  une  erreur,  Gonzalez  n'est 
pas  le  traducteur  du  roman  de  Benoît  do  Sain  te- More,  il  n'en  est  que  le 
copiste. 

2.  Crônica  Trot/a na,  càdice  ijaUcçio  drl  sirjlo  XIV  de  la  Bihlioteca 
Nacional  dr  Madrid,  con  apunies   (/ramaticalcs   y  rocahuUirio  por 


•!• 


364 


HlRI.IOTHF.QU F,   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


M.  Menénde/  y  Peliiyo,  darw  sa  belle  bililiotlièque  dp 
Santander,  conserve  un  manuscrit  ca-stillan-galicien  do 
l'Hifitoire  de  Troie.  L'étude  de  ce  volume  permet  de  com- 
bler Ips  lacunes  du  ms.  Ii-67  et  nous  fournit  des  rensei- 
gnements utiles.  L'ouvrage  se  compose  de  219  feuillets,  dont 
139  en  gros  vélin  et  80  en  papier,  l'écriture,  disposée  sur 
deux  colonnes,  est  du  XIV"  siècle  ;  deux  copistes  ont  travaillé 
à  ce  manuscrit  bilingue  :  l'un  castillan  a  écrit  140  feuillets, 
l'autre  galicien  en  a  écrit  79.  Bien  que  les  deux  écritures 
de  ce  manuscrit  soient  du  même  siècle,  l'écriture  castillane 
est  antérieure  à  l'autre,  ce  qui  nous  fait  croire  qu'il  s'agît 
d'une  Historia  Troyana  en  castillan  mutilée  et  dont  les 
lacunes  ont  été  comblées  en  galicien.  Dans  l'intérieur  du 
volumequelques  curieuses  miniatures.  Format  360  Xâ70  mm. 
Ce  teste  et  celui  du  ms.  li-67  ne  présentent  que  peu  de 
différences,  c'est  bien  la  môme  rédaction.  Le  teste  du  ma- 
nuscrit de  Santander  commence  pir  l'histoire  de  Jason  et 
deMédée;  !a  mcme  liistoire  devait  occuper  les  huit  premiers 
feuillets  perdus  du  manuscrit  de  Madrid, 

Au  feuillet  28  b.  du  manuscrit  de  Santander  nous  lisons: 
«  quien  quisiere  oyr  la  mejor  estoria  de  quantas  y  son  et  la 
obra  quai  nunea  fue  dicha  por  palabra,  nin  puesta  en  libro, 
segund  que  nos  Benito  cuenta  como  lo  el  fallo  porDayres, 
que  quiso  saber  las  batallus  (jue  fueron  fecbas  en  aquel 
tieupo  et  altas  cauallerias,  porque  estonço  los  nobles  cavial- 
leros  que  eran  en  aquella  sazon  fueron  muertos.  et  de  como 
fue  destroyda  la  muy  nobre  çibdat  de  Troya,  yo  lo  dyre  toda 
la  vordat.  n 

A  la  suite  vient  le  chapitre  paroù  commence  le  ras.  Ii-67: 
(1  Agora  dize  el  cuento  que  losgriegos...  iiLe  manuscrit  cas!- 
tillan  de  l'Escurial  (I-H-6)  que  cite  Amador  de  los  Rios 
(Historia  crltica,  t.  FV,  p.  345,  note  2)  et  qui  a  servi  de  base 
aux  traductions  galiciennes,  commence  précisément  par  lo 
passage  où  il  est  parlé  de  Benoît  de  Sainte-Moie .  Le  ma- 
nuscrit de  Santander  n'est  pas  exempt  de    lacunes:    par  ' 

D.  Manuel  It.  Rndri'jui.T, puhlicala.  à  rxpOTUias  de  la  exciiia,  diptita- 
ciàn  de  esta  praeincia,  Andréa  Meti-tina  Stitaiar.  La  Coruûa.  Im- 
ppentadela  C'ASttdeMiBericoi'dia.  MDCCCC.  1900.  Deux  vol.  in-fol. 
M.  Cornu  adoanfd'abondauta  extraits  de  ce  textedaBS  la  Mitrcllancn 
linguiatica  in  oimre  di  Graiiadio  Ascoli,  p.  95-188. 


XLVI.    HISTOIRE   DE   TROIE  265 

exemple,  il  ne  contient  pas  Texplicit  circonstancié  du  ms. 
li-67.  D'après  la  foliotation  ancienne,  effacée  sur  les  derniers 
feuillets,  ce  manuscrit  devait  compter  354  feuillets.  On  voit 
donc  que  le  Ii-67  et  le  ms.  de  Santander  dérivent  tous  deux 
du  poème  de  Benoit  de  Sainte-More.  Avant  d'appartenir  à 
M.  Menéndez  y  Pelayo,  V Histoire  de  Troie  castillan-gali- 
cienne faisait  partie  de  la  bibliothèque  Altamira-Astorga. 


(Osuna  :  Plut.  II.  Lit.  M.  n*  23,  d'après  Los  Rios,  Histona  critica, 

t.  IV,  p.  350  n.) 

GuiDO  DELLE  CoLONNE,  Histoire   de    Troie.  En  castillan. 
Manuscrit  perdu. 

Amador  de  los  Rios  (Obras  del  Marqués,  p.  608  et  609) 
dit  avoir  vu  quatre  manuscrits  de  V Histoire  de  Troie  dans 
la  bibliothèque  du  duc  d'Osuna,  mais  il  n'en  décrit  que 
trois  et  ne  nous  donne  même  pas  la  cote  du  quatrième. 
Los  Rios  dit  au  commencement  de  la  notice  qu'il  con- 
sacre à  Dares  et  à  Dites  :  «  Los  cuatro  côdices  que  poseia 
»  el  marqués  de  Santillana,  se  conservan  afortunada- 
»  mente  en  la  bibl.  de  Osuna.  Como  dijimos,  son,  uno  en 
»  gallego,  otro  en  lemosin  y  dos  en  c^stellano.  »  Après  avoir 
parlé  des  manuscrits  qui  contiennent  la  version  galicienne 
et  la  version  catalane,  Los  Rios  reprend  :  «  Las  dos  versiones 
»  castellanas  no  son  por  cierto  menos  preciosas,  aunque 
»  algo  mutiladas  :  la  mas  importante  es  la  sefialada  con  la 
»  marca  antigua  Plut.  II,  Lit.  M,  nùm.  25,  porque  sobre 
»  contener  canciones  y  romances,  que  alternan  con  la  prosa 
»  y  leprestan  mucha  variedad,  daâ  conocer  que  no  fué  Pero 
»  Lopez  de  Ayala  el  ûnico  que  à  mediados  del  siglo  XIV 
»  puso   en  castellano  la  fabulosa  Chrônica  troyana,  etc.  » 

Une  note  du  même  auteur  [Historia  critica,  t.  IV, 
p.  349-350,  n.  2)  nous  en  apprend  plus  long  au  sujet  de 
ce  quatrième  manuscrit.  Après  avoir  parlé  de  la  version  ca- 
talane de  Jacme  Conesa,  Los  Rios  ajoute  :  «  Sin  duda  por 


m»  .        .1 


266 


HIBLIOTIIÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


»  este  inismo  tiempo  la  ponia  en  castellano,  trayéndola  de 
Il  su  oiigiual,  el  famoso  canciller  Pero  Lnpez  de  Ayala  ; 
a  version  que  fué  muy  aplaudida  y  de(]ue  poseyrt  tambien 
»  el  docto  marqués  de  Santillana  un  precioso  codice. 
»  «enalado  hoy  en  la  libieria  de  Osuna,  P.  II.  Lit.  M, 
niim,  23.  »  Ce  manuscrit  que  Rocaranra  ne  signale  point, 
ne  se  trouve  pas  parmi  les  manuscrits  provenant  de  la  bï- 
btiotlioque  du  duc  d'Osuna  (jue  conserve  la  Bililiothèque 
Nationale  de  Madrid.  Los  Rios  avait-  il  de  sérieuses  raisons 
de  croire  que  c'était  là  la  version  du  chancelier  ?  Nous  ne 
le  pensons  pas,  sans  quoi  il  nous  aurait  sûrement  fourni 
(les  preuves  à  l'appui  de  son  dire.  Peut-être  ce  manuscrit 
contenait-il  simplement  la  version  castillane  de  Pedro  de 
Chinchilla?  C'est  probable.  Comme  M.  Mussufia [Uetter  die 
spanisc/ieii  Versionen  der  Historia  Trojana,  SUiun^s- 
brric/ite  dfV  K.  Akademie.  Vienne,  1871,  p.  50-511  et 
M.  Béer  {H'indsc/infiensrkdtse  Spaniens,  n"  67}  n'ont  pu 
que  citer  le  catalogue  de  la  bibliothèque  de  Benavente  où 
cette  version  est  mentionnée,  nous  en  donnerons  ici  une 
brève  notice.  Le  manuscrit  que  nous  avons  eu  sous  les  yeux 
provient  du  fonds  Benavente  (?)-Astorgji-Altamira  et  fait 
partie  de  la  bibliothèque  particulière  de  M.  Menéndez  y 
Pelayo. 

Manuscrit  de  174  feuillets,  papier,  non  folioté.  Écriture 
du  XV' siècle,  à  deax  colonnes.  Il  est  daté  de  1443.  Format 
385  X  27Ûmm.  Reliure  en  cuir  sur  ais,  avec  fermoirs. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Aqui  comiença  el  libro  de  la  Ystoria 
Troyana  seqund  Gnido  dd'  Colupna  copillo,  In  final  tra-tlado 
dp  latin  al  miestro  romance  Pedro  de  Chinchilla,  criado  de 
don  Alfonso  Pimentel,  coude  de  Benauenle.  e  par  su  man- 
dado,  e  siyae  primera  el  proemio  feche  por  el  Pedro  de 
Chinchilla. 

Fol.  1  v"  Incipit  :  «  [E]  sy  de  cada  dia  las  eosas  antiguas 
por  las  présentes  se  oluidan...  » 

Fol.  174.  K\pUcit  :  «  aber  seydo  dos  mill  e  quîuienlos 
los  otros  que  siguîeron  a  Heneas.  u 

Nous  avons  copié  le  prologue  de  Pedro  de  Chinchilla  pour 
ajouter  un  document  au  dossier,  déjà  volumineux,  de  V His- 
toria Troyana  en  Espagne. 


XL VI.    HISTOIRE   DE   TROIE  267 

[Y]a  sea  con  razones  légitimas  e  asaz  justas  escusar  de  la  pré- 
sente trasladaçion  me  podria,  mayormente  consyderando  como  ya 
otros  la  ayan  al  nuestro  romance  tornado  en  asaz  alto  e  diilçe 
estilo  segunt  la  sufiçençia  de  nuestra  lengua,  eh  la  quai  si  los 
conçebimientos  mentales  en  la  latina  ystoria  contenidos  non  han 
seydo  tan  conplidamente  declarados  ninguna  culpa  a  ellos  ynpu- 
tada  ser  deue,  mas  a  la  insufiçiente  lengua  en  la  quai  el  dulçe  e 
buen  orden  de  fablar,  segunt  que  en  la  latina,  fallar  non  se  puede. 
Pues  yo,  que  nunca  de  la  castalea  fuente  agua  beui,  me  ponga  a 
esto  romançar  es  dar  causa  por  la  quai  mi  ygnorançia  sea  poblicada 
a  quantos  la  leeran,  e  lo  que  oculto  e  secreto  era,  sy  quiere  por 
poeos  sabido,  a  munchos  (sic)  sera  publicado,  mas  aun  que  a 
mayor  peligro  de  verguença  me  oponga  por  satisfazer  e  conplir 
mandado  del  muy  noble  e  virtuose  senor,  mi  senor  Don  Alfonso 
Pimentel,  conde  de  Benauente,  cuyo  criado  yo  pedro  de 
Chinchilla  so,  osare  tomar  la  penola  e  con  ella  en  la  nuestra  lengua 
escreuir,  en  el  nuestro  Romance,  la  troyana  ystoria,  sy  quiere  de 
los  infortunios  e  mal  auenturados  acaesçimientos  deuenidos  a  la 
troyana  generaçion,  que  por  razon  de  su  grandeza  sera  su  me- 
moria  e  recordaçion  perpétua  fasta  el  postrimero  dia,  segunt  Guido 
de  Colupnia  en  su  volumen  en  la  lengua  latina  copilo.  E  por  quanto 
algunos  ouo  questa  mismaystoria  romançaron,  syguiendo  el  proçeso 
de  la  cruda  ystoria, munchas cosas  délia dexaron,  que  ami  paresçe 
fiquello  ser  lo  mejor  e  mas  util  e  que  la  muncho  ennobleçe,  e  alegra 
los  animes  de  los  entendidos  leedores,  e  manifiesta  al  actor  sy 
quiere  conponedor  grant  sufiçiençia,  yo,  en  quanto  podre,  me 
esforçare  de  ninguna  cosa  en  ella  menguar,  nin  menos  de  mio 
anader,  mas  que  por  este  traslado  sea  conosçido,  a  los  quel  latin 
ygnoran,  en  quanto  conpuesto  e  plazible  estillo  esta  ystoria  el  ya 
nonbrado  ordeno.  E  bien  creo  que  algunos  aura  que  mi  ynçufi- 
çençia  saben  [y]  dexaran  de  leer  esta  trasladaçion  ,  pero  consi 
derando  como  el  ya  nonbrado  mi  senor  al  ocçio  muy  poco  se  de,e 
todo,  o  lo  mas  de  su  tienpo  ocupe  con  vertuoso  e  alto  deseoen  vere 
saber  la  vida  e  costunbres  de  los  antiguos  varones,  espeçialmente 
de  los  caualleros  famosos  que  en  el  uso  ç  exerçiçio  de  las  armas 
virtuosamente  se  ouieron,  porque  en  aquella  virtud  su  magnanime 
coraçon  mas  se  esfuerça,  le  plazera  esta  mi  obra  leer  porque  de 
materia  a  su  deseo  conforme  tracte.  Lo  quai  asaz  bénéficie  es  a  mi 
que  su  juyzio  discrète  la  lea,  por  cuyo  mandado  a  la  trasladar  me 
dispuze,  e  yo  me  esforçare  de  la  poneren  tal  estillo  que  a  su  merçed 
non  sea  muncho  enojoso.  E  como  en  todo  prinçipio  la  diuinal 
ayuda  deue  ser  inuocada,  syn  el  quai  ninguna  cosa  bien  auenturada 
ser  puede,  nin  prospère    fin  auer,  con  deuoto  animo  e  coraçon 


268  BIBLIOTHÈQUE   DU   MÀRQUÎS   DE   SANTILLANE 

omillde  su  yninensa  clemençiainuoro,  e  suplico  en  esta  pequena 
obra  su  diuinal  gra<,-ia  ynfluya  en  manera  que  los  que  en  ella 
leeran  reçiban  dotrina  de  bien  e  virtuosamente  beuir,  en  la  quai, 
allende  de  la  narra<;ioii  de  laystoria,  ay  asaz  enxenplos  de  grande 
utilidad  a  la  vida  autiua  (sic),  e  pido  e  suplico  a  la  bien  auenturada 
e  gloriosa  fija,  es  posa,  e  madré  suya,  que  desta  ynuocaçion  a  su 
ymenso  e  bendito  fijo  sea  ynterçesora,  la  quai  se  començo  en 
Benauente,  quando  la  fructuosa  encarnaçion  del  nuestro  rredentor 
fue  venida  a  los  inill  e  quatroçientos  equarenta  e  tresâùcs,  faziendo 
el  cuerpo  solar  su  curso  de  luxo  del  zodiaco  en  el  comienço  del 
siguo  de  piçes. 


D 


(Osuna  :  Plut.  III.  Lit.  M,  n*  2;  Rocam.  n'  90;  Biblioth.  Nat. 

Madrid.  Ii-112) 

GuiDO   DELLE  CoLONNE,    Histoivc   dc   Trote,  traduite  en 
ciitalan  par  Jacme  Conesa,  en  13G7. 

Manuscrit  de  168  feuillets,  papier,  le  premier  feuillet  est 
endommagô  et  n^hordê,  réglé  à  30  lignes.  Écriture  du  XV* 
siôcle.  Rubri(iues  et  petites  capitales.  Cet  ouvrage  commence 
par  une  grande  initiale  noire.  Format  285x201  mm.  Reliure 
do  parchemin . 

Préface.  Incipit  :  «  A  istancia  et  a  pregaries » 

Explicit  :  «  en  romauz  axi  com  dit  es,  et  comenz  en  la  forma 
que  segue.  » 

Texte.  Incipit:  «  latsia  que  tots  dies  los  coses  antigues 
sien...  » 

Explicit.  Fol.  168  :  «  Diomed(\s  ocis  lo  rey  Antipo  et  lo  rey 
Kxterion,  lo  rev  Prothonor  et  lo  rev  Obtomeno.  Ffenito 
libro,  sit  laus  ci  gloria  cristo.  Amen,  o 

Amador  dc  los  Rios  [Hisloria  rritica,  t.  IV,  p.  349, 
note  2)  n'a  connu  (jue  ce  seul  manuscrit  de  ce  texte.  La 
Bibliothcciuc  Nationale  de  Madrid  (ancien  fonds  F-112) 
conserve  un  manuscrit  du  même  texte  et  du  XIV®  siècle, 
au({ucl  man({U(Mit  trois  feuillets  au  commencement. 
M.  J.  Massé  Torrents,  (lui  n'a  pas  vu  notre  li-112,  consacre 
une  notice  au  ms.   F-112  de  lancien  fonds,  dans  ses  Ma- 


XLVI.    HISTOmE   DE   TROIE  269 

nuscrits  catalans  de  la  Biblioicca  Nacional  de  Madrid^ 
p.  93.  Joseph  Ametller  {Revista  de  Gerona,  1888)  et  Milâ 
y  Fontîinals  dans  sa  Notice  sur  trots  manuscrits  {Obras, 
t.  III,  p.  477)  décrivent  chacun  un  autre  manuscrit  de  la 
version  de  Jacme  Conesa.  Récemment  M.  Sanvisenti  a 
publié  une  notice  de  don  Manuel  de  Bofarull  sur  un  ma- 
nuscrit inconnu  de  ce  même  ouvrage  (/  primi  injlussi  di 
Dante,  etc.,  p.  389).  Nous  copions  en  entier  la  courte 
préface  du  protonotaire  Jacme,  parce  qu'elle  contient  de 
curieux  renseignements  : 

A  istancia  et  a  pregaries  de  un  noble  honi  et  de  gran  compte  qui 
desijaua  auer  en  Romanz  les  istories  Troyanes  qui  son  en  lati  per 
coni  hauia  hoyt  dir  qui  eren  fort  belles  et  que  pertanyen  a  saber  a 
tôt  caualier,yo  Jachme  Conesa,  prothonotari  del  senyor  Rey,  jatsia 
quefosasatsocupatdealtres  majors  afers  et  no  agues  belaer  (sic)  de 
ocopar  me  en  aytals  coses,  enipero  per  satisfer  a  les  sues  pregaries, 
et  car  sabia  que  quell  trobaua  plaer  en  saber  moites  istories  et 
molts  fets  antichs  et  era  vollenteros  en  legir  et  saber  fets  caual- 
leros  et  aytals  com  las  dites  istories  contenen,  jatsia  quel  ell 
entesses  queacom  (?)  de  lati,  empero  car  la  suptilitat  dels  latins 
segons  los  quais  les  dites  istories  son  compostes  deya  que  no  les 
podia  perfectament  entendre,  per  que  non  podia  auer  aquel  plaer 
ni  la  entencio  ques  pertany  del  libre,  et  per  complaure  a  ell,  de 
aromancar  aquelles,  per  aqueles  entreuals  de  temps  que  poria, 
comenci  diuenres  a  XVIII  del  mes  de  juny,  del  any  M.C.C.C. 
LXVII,  protestant  que  no  sia  prejudicat  aies  dites  istories  en  lati, 
car  veraiment  lo  Romanz  de  aqueles,  en  esguart  del  lati  lo  quai  es 
molt  aptament  posât,  es  axi  com  plom  enuers  ffin  aur.  Et  axi  matex 
protestant  que  sialgunes  paraules  seran  transportades,  o  que  pare- 
gua  que  no  sien  conformes  de  tôt  en  tôt  al  lati,  no  sia  inputat  a 
ultracuydament  de  mi,  masque  cascu  entena  que  aquel  trasporta- 
ment  o  mudament  es  per  donar  antendre  plenament  e  grosera  los 
latins  qui  son  soptils  al  dit  noble  hom  et  tots  al  très  lechsqui  après 
de  les  dites  istories  legiran.  Et  en  cara  mes  pot  esser  imputât  a 
[i]gno[ran]ciamia,  qui  segons  la  suptilitat  de  aquel  qui  les  composa 
no  so  bastant  ni  suficient  a  fer  tal  traslatacio  de  lati  en  Romanz, 
mas  confiant  en  la  gracia  de  deu,  et  sabent  que  per  fer  alguna 
mutacio  del  dit  lati  en  Romanz  no  pot  esser  a  mi  Reprensio  qant 
a  deu,  atreueschme  de  fer  a[que]sta  obra,  pregant  ab  gran  istancia  a 
tots  los  ligents,  que  si  res  hi  aura  que  no  les  placia  o  que  les  torn 
anug  que  non  donen  carech  a  mi  algun,  com  yo  aytant  com  mils 


270  BIBLIOTHEQUE   DU   MAIIQUIS    DE   SANTILLANE 

pore  me  enteii  a  conformar  al  test  de  les  dites  ysfories.  aytals  com 
yo  les  he  reduynt  aqueles  de  lati  en  romanz,  axi  com  dit  es,  el 
comenz  en  la  forma  que  segiie. 


GuiDO  DELLE  CoLONNE,  Hisloîvc  (le   Ti'oîe,  lin  anigonaîs. 
Cf.  Nutic«  III,  ms.  Ii-68 


Traducteurs    et 


Traductions    de» 
i'n  Espagne 


Histoirt'n  de      Troie 


M.  Mussafïa  a  divis«^  les  Histoires  de  Troie  espagnoles 
en  deux  groupes  :  celles  qui  sont  des  versions  de  Hennit  de 
Sainte-More  et  celles  qui  sont  des  versions  de  Guido  délie 
Colonne  (Cf.  Ueber  dîc  spanischen  Versionrm  dcr  His- 
toria  Trojana.  Sitsanysherichte  d.  K.  Akademîe,  Vienne, 
1871).  Des  manuscrits  dont  nous  avons  parié  (juatre:  l'Ks- 
curial,  I-H-6  (.astiHan,  l'Osuna  Ii-67  galicien,  le  castillan- 
galicien  de  Sautunder  et:  l'Osuna  Ii-99  castillan,  appartien- 
nent au  premier  groupe,  L<i  traduction  de  Jacinc  Conesa  en 
catalan,  celle  de  Pedro  de  Chinchilla  en  castillan,  et  lax 
Oraciones  et  arenyuas  de  la  y'storia  Troyana  eu  aragonais, 
appartiennent  au  second  groupe.  11  y  aurait  beaucoup  à  dire 
sur  les  textes  dérivt-s  de  ces  traductions,  sur  les  imitations 
auxquelles  elles  ont  donné  lieu  et  sur  l'infiltration  de  ces 
histoires  dans  les  clironiques,  mais  c'est  là  un  point  qui 
demande  une  étude  spéciale  el  (|ue  nous  ne  pouvons  pas 
aborder  dans  ce  travail.  Nous  nous  bornerons  à  rappeler 
la  compilation  de  Delgado,  qui  dérive  de  Guido  délie  Co- 
lonne, comme  l'ont  montré  M.  Mnssatia  et  M.  Morel-Fatio 
[Rotnania,  t.  IV,  p.  85;.  A  titre  de  curiosité,  et  seulcDicnt 
pour  indiquer  combien  longtemps  l'Histoire  de  Troie  a 
occupé  les  esprits  dans  lu  Péninsule,  nous  citerons  un  rifa- 
cimento  de  la  compilation  de  Delgado,  écrit  par  un  cer- 
tain Munuz  Garcia  Jorje  y  Mendom  (Juan)  qui  date  sa  pré- 
face de  Murcie,  8  décembre  1770  ;  il  dit  s'être  servi  d'une 
compilation  faite  eu  1690  par  Baltazar  de  Cliaves  «  natural 
de  Miranda  del  Duero  (Portugal),  »  Ce  singulier  manuscrit 
fait  partie  de  la  bibliotlié(|ue  particulière  de  M,  Menéndez 
y  Pelayo.  


XLVII 


DANTK 


(Hooain.  n'  106;  Biblioth.  Nat.  Madrid.  Reserv.  4^-7). 

Dante  Alighieri,  La /)âv>ia  Commedia,  Kn  italien. 

Manuscrit  de  222  feuillets,  plus  1  blanc,  vélin,  grandes 
marges,  rubriques,  initiales  et  lettrines  ornées,  grandes  mi- 
niatures très  fines.  Écriture  et  peinture  du  XIV®  siècle, 
caractères  gothicjues.  Format  370x260  mm.  Reliure  mo- 
derne. 

Le  verso  du  feuillet  de  garde  est  occupé  par  une  minia- 
ture qui  représente  Dante,  lorsqu'en  se  retournant  au  pied 
de  la  colline  il  aperçoit  les  trois  fauves.  Au-dessous  de  cette 
peinture,  des  armes  d'azur  portant  un  lion  rampant  d'ar- 
gent, couronnées  d'un  heaume  d  azur  surmonté  d'une  pan- 
thère d'argent  tachetée  de  sable. 

Fol.  1.  Encadrement  de  feuillages,  d'arabesques  et  d'oi- 
seaux, un  peu  lourd.  Rubrique  :  Incomincia  la  comedia 
di  Dante  Allifjhieriy  nella  quai  tracta  délie  pêne  e  puni- 
menti  de'  uiçii,et  de'  nieriti  e  de  preniii  délie  uirtudi,  Canto 
primo  délia  prima  parte,  la  quai  si  chiama  inf'erno,  nel 
quale  V  autorefa  proemio  a  tutta  V opéra.  Capitolo  primo. 

L'N  enluminé  par  lequel  commence  le  texte  nous 
montre  Dante  devant  un  pupitre  où  se  trouvent  un  encrier 
et  une  plume,  il  tient  son  livre  ouvert  des  deux  mains* 

Incipit  :  a  Nel  meço  dcl  camindi  nostra  uita 
mi  ri  trouai  per  una  selua  scura, 
che  la  dritta  uia  era  smarrita .  )> 


.  r 


2T2  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS    DE   SANTÎLLANË 

Fol.7;^v*'.  Fin  de  l'Hiifer.  Fol.  71.  Grande  miniature  qui 
représente  le  Purgatoire,  on  voit  sur  l'eau  la  barque  pleine 
d'ànies  conduite  par  l'ange,  et  sur  le  rivage,  Dante,  Vir- 
gile et  Caton.  Au-dessus,  connue  dans  la  première  peinture, 
le  ciel  étoile. 

Fol.  71  v^.  Kubri([ue  :  Comincia  la  seconda  parte  dclla 
comedia  di  Dante  AUiijhieri  di  Firençe,  nella  quai  sipur- 
f/ano  i  commessi  peccati  e  nitii  de'  (juali  ruomo  e  con- 
fessa et  penéuto,  co/i  animo  di  satisj'actionc,  et  contiene 
XXXIII  capitoli,  Capitolo  primo. 

Uencadnîment  du  feuillet  74  v**  est  plus  riche  que  le 
premier,  l'initiale  du  texte  rei)résente  Dante^  Virgile  et 
l'ange  à  l'entrée  du  Purgatoire. 

Fol.  147  V".  Fin  du  Purgatoire.  Le  feuillet  148  est  tout 
occupé  par  une  peinture  où  Ton  voit,  au  sommet  d'un  mont 
entouré  de  ilammes  Purgîitoire),  Béatrice,  Stace  et  Dante 
debout;  dans  le  fond  des  arbres,  au-dessus,  sur  des  nuages 
roses,  et  dans  un  ciel  étoile,  la  Vierge  et  l'enfant  auréolés 
et  (|uatre  anges  nimbés  agenouillés  à  droite  et  à  gauche. 
Fol.  148  v^.  Rubrique  :  Comincia  la  terça  cantica  délia 
co média  di  Dante  Allef/hieri  di  Firençe  cliiamata  Para- 
diso,  nella  (jical  tracta  de'  beati  et  délia  celestial  fjloria  et 
de'  meriti  et  premii  de'  sancti,  et  deuidesi  in  noue  parti 
come  b/nferno. 

Ce  feuillet  M8  v^  est,  comme  les  deux  autres  feuillets 
cités  plus  haut,  encadré  (rornements.  L'initiale  qui  ouvre 
le  texte  de  cette  troisième  partie  est  enluminée,  on  y  voit 
la  Vierge  assise  devant  la  cioix  où  intun-t  son  fils. 

Fn    marge  du  feuillet  87  v"  (Knfer,  chant  XXXII),  un 

copiste  a  écrit  entre  les  tercets  7  et  8,  un  tercet  omis  : 

(ï   Pcrchio  mi  uolsi,  et  uidimi  dauante 

e  sotto  piedi  un  lago,  che  pergielo 

auea  di  u<'tro,  et  non  d'  accpia,  sembiante.  » 

Fol.  191  (Paradis,  chant  XX.).  entre  les  tercets  9  et  10, 
auti'c  oubli  (jui  est  n''|)aîé  en  marge: 

«   Fecessi  uocc  (juinci,  et  quindi  uscissi 

pcr  lo  suo  becho  in  forma  di  parole, 

quai  aspcctaua  il  chuor  ou'io  le  scrissi.  » 

Ces  deux  corrections  en  inar^e  sont  du  XV*'  siècle. 


XL VII.    DANTE  273 


B 


(Rocam.  n»  107;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Hh-76). 

Dante  Alighieri,  1.  Convioio.  2.  Can::oniere,  3.  Canz^oni 
délia  Vita  nuovaper  Béatrice,  En  italien. 

Manuscrit  de  84  feuillets,  vélin,  non  folioté.  Écriture  du 
XV''  siècle,  à  deux  colonnes.  Encadrement  et  ornements 
de  style  italien.  Lettres  et  lettrines  de  couleur.  Ecu  d'armes 
en  blanc.  Format  290 X 210  mm.  Reliure  moderne. 

I.  Fol.  1.  Rubrique  :  Conuiuio.  Incipit  :  «  Sicome  dice  il 
phylosofo  nel  principio  délia  metaphysica  prima  phylosofia  : 
tutti  gli  uoinini  naturalmente  desiderano  di  sapere...  » 

Fol.  73  B.  Explicit  :  «  e  nel  secretissimo  délia  diuina 
mente.  Amen.  »  finis, 

II.  Fol.  74  A.  Rubrique  :  Qui  incominciano  le  cançoni  mo- 
rali  di  Dante  Alighieri  fiorentino  poeta,  e  prima  dello 
sprerjiare  délia  sua  donna. 

«  Cosi  nel  mio  parlar  uoglio  essero  aspro  » 
Cançona  seconda  di  Dante,  délia  intellif/ença  et  parla  delV 
amor  suo, 

«  Voi  cir  entendendo  il  terço  ciel  mouete  » 
Cançona  terca,  délie  uirtu  et  délie  betleçe  délia  sua  donna. 

«  Amor  che  nella  mente  mi  ragiona  » 
Cançona  quarta,  délia  uera  nohilta  parla  altaniente, 

((  Le  dolci  rime  d'  amor  ch'  io  solea  » 
Cançona  quinta,  delV  amor  délia  .sua  donna . 

«  Amor  chemuoui  tua  uirtu  dal  cielo  »> 
Cançona  sexta,  dimostra  [di]  quanto  amor,  amor  siapreso  : 

((  Io  sento  si  d'  amor  la  gran  possança  » 
Cançona  settima,  dimostra  che  per  la  tenpo  freddo  del 
uerno  non  ama  mena  : 

«  Al  poco  giorno  e  al  gran  cierchio  d'onbra(t)  » 

1.   Cette  pièce  est  la  Sestina  qui  se  trouve  dans  le  Cansoniere  de 
Dante. 

18 


274  BIBLIOTHÈQUE   DU  MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Cançona   optaiia,   prieglia  V  aniore  ch'  amolisca  la  cru- 
delta  ciel  ta  donna  sua  : 

«  Amor  tu  iiedi  ben  chc  questa  donna  » 
Cançona  nona,  diniostra  c/ielle  qualita  e  uarieta  del  tenpo 
non  inutano  i  amor  suo, 

((  lo  son  ueiiuto  al  punto  délia  rota  » 
Cançona  décima,  [ra]maric.asi  aile  donne  délia  donna  sua. 

«  l^  m' increscc  di  me  si  raalamente  » 
Cançona  undccima, parla  délia  uera  nobil  ta  al  lamente. 

«  Poscia  eliamor  dcl  tutto  m'a  lasciato  » 
Cançona  duodecima,  porge  prieglii  per  pieta  alla  donna 
sua. 

«  La  dispietata  mcnto  che  pur  mira  » 
Cançona  tredeci ma, parla  délie  uirtu. 

((  Tre  donne  intorno  al  cor  mi  son  uenute  » 
Cançona  qnaciordecima,  parla  contra  a'uitiosi  e  singular- 
mente  contro  agit  auari. 

«  Doglia  mi  rccha  nello  core  ardire  » 
Cançona  quindecima,  si  ramarica  di  crudelta  d*  una  niai- 
uagia  donna, 

«  Amor  dache  conuien  pur  ch'io  mi  doglia  » 
Fol.  3*3  13.  Rubriciue  :  Finite  le  XV cançone  di  Dante. 

III.  Cançona.  di  Dante,  prima  délia  uita  nuoua  per  Béa- 
trice, in  lodadilei.  XV L 

((  Donne  ch  auetc  intellecto  d*  amorc  » 
Cançona  di  Dante  per  Béatrice,  seconda  nella  uita  nuoua. 
XVII, 

«   Donna  pietosa  e  di  nouclla  etatc  » 
Cançona  di  Dante  prr  la  morte  di  Béatrice,  e  terça  nella 
uita  nuoua,  XVIII. 

«  Gli  ochi  dolenti  per  pieta  del  chore.  » 


C 


Dante  Aligiîieiu,  Canzoniere,  En  italien. 


Cf.  Notice  XLIX,  ms.  Ii-33. 


XLVII.    DANTE  275 


D 


(Osiina  :  Flut.  IV.  Lit.  N,  n"  30;   Ilocain.  n*  105,  répété  par  erreur  au 

.n*»  110;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-110). 

1.  Dante  Alighieri,  La  Dicina  Commedia,  Texte  italien 
accompagné  de  la  traduction  castillane  de  don  Enriquc  de 
Villena.  2.  Pétrarque,  Un  sonnet.  Texte  italien  et  tra- 
duction castillane.  3.  Trois  nicujci mes  morales.  En  latin  avec 
la  traduction  ciistillane.  4.  Dante  Alighieri,  Lo  Credo, etc. 
En  italien.  Manuscrit  de  208  feuillets  de  papier,  non  folioté, 
réglé  à  39  lignes.  Écriture  italienne,  datée  de  1354.  Écri- 
ture espagnole  de  la  première  moitié  du  XV<^  siècle.  Ru- 
briques latines,  traduites  en  italien  au  bas  des  feuillets, 
jusqu'au  chant  XXII  de  l'Enfer.  Capitales  ornées  de  traits 
calligraphiques.  Format  290x216  mm.  Reliure  de  par- 
chemin. 

I.  Fol.  1.  Ce  feuillet  a  été  refait,  probablement  le  feuillet 
primitif  avait  été  endommagé,  déchiré  ou  sali.  Il  en  a  été 
de  même  du  fol.  24.  Ces  deux  feuillets  sont  écrits  de  la 
même  grosse  écriture  carrée  de  la  fin  du  XV*  siècle,  que 
nous  retrouvons  à  la  fin  du  volume  où  il  y  a  un  sonnet  de 
Pétrarque. 

Rubrique  :  Incipit  comedia  Dantis  AUef/erii Jlorentîni  in 
qua  tractai  de  pénis  et  punicionibus  uiciorum.  Et  de  me- 
ritis  etpremiis  uirtutum.  Cantus primas  qui  uocatur  infer- 
nus  et  in  ista  prima  parte  auctor  facit  prohemium  suum 
super  toto  oper. 

Incipit  :  «  Nel  mezo  dil  camin  di  nostra  vita.  » 

Fol.  2.  Ce  feuillet,  dont  les  marges  ont  été  rognées,  a 
été  recollé,  il  s'était  détaché  probablement  en  même  temps 
que  le  premier,  sans  être  assez  endommagé  pour  qu'on  le 
récrive  comme  Tautre. 

Explicit  :  «  e  quindi  uscimo  a  riueder  le  stelle.  » 

Fol.  61.  Rubrique  :  Comedia^  Dantis  Adigherii  dejlo- 
rentia,  prima  cantica  que  appelatur  infernus  explicit.  Deo 
(jratias.  Amen. 

Fol.  62.  Rubrique:  Incipit  liber  secundus,  qui  dicitur 


^ 


276  BIBLIOTHÈQUE   DU   MAKQUIS   DE   SANTILLANK 

jju/'f/atorinfn,  contcdiarniti  Dantis  Allefjerii.ct est  capitulum 
primat  II  trac  tans  de  hiis  rjui  sr  punjant  a  pecatis  pcr  cos 
coniissis  et  que  confessi  pcf  lit  aérant, 
Incipit  :  «  Per  correr  miglor  aajua  alra  le  uele.  » 
Kxplicit  :  ((  puro  e  dispos to  a  salir  a  le  stelle.  » 
Fol.  1:^5.  Rubri(|ue  :  Explirit  liber  secondas,  de  panja- 
torio,  comediaram  Dantis  Adi(jherii,  Anien, 

Fol.  126  (*t  127.  Ces  feuill<»ts  sont  occupc^s  par  le  som- 
iiiain?  en  terziiies  du  Paradis,  de  Dietaiuve  Mino  di  Vanni 
d'Arezzo,  d'abord  attribué  à  Bosone  da  Gubbio(l). 

Fol.  128.    Rubri(|ue  :  Incipit   liber  tercias  comediaj^uni 
Dantis  AUefjerii  de  Jlorentia,  q  ai  liber  apelatur  paradis  as 
et  est  liber  primas  hajas  tercii  libri, 
Incipit  :  «  Lii  gloria  di  colui  che  tutto  muoue.  » 
Kxplicit  :  «  amor  che  muoue  il  solo  e  laltre  stelle.  » 
Fol.  194  v".  Rubri(|ue:  Comediaram  Dantis  Adifjherii  de 
flore/tria  liber  tercias,  qai  apelatur  paradis  as,  expUcit.Dco 
f/rarias  amen.  Qai  liber  script  as  fait  anno  domini  mille- 
simo  CCCLIIII  (1354^),  qai  quoqaefinitiui  fuit  die  X  no- 
uembris.  Amen. 

II.  Fol.  196.  Rubri((ue:  Soneto  que  fîso  Mirer  Francisco, 
por  el  f/rand  desseo  que  aaia  de  obtener  la  poesia,  afir- 
manda  que  otro  deleyte  o  bien  temporal  no  lo  podrian  tanto 
contentar  la  sidhando.  volantad  sajja,  K  fabla  de  amor  me- 
t/ia/'oricanwnte  entendiendolo  de  lo  saso  dicho,  Incipit  : 
((  Non  po,  tliesin,  uaro,  arno,  adigc,  o  tebro.  » 

Explicit  :  «  ne  la  dolre  ombra  al  suon  del  acqua 
scriua  (2).  » 

L(îs  feuillets  190  v" -198  contiennent  la  traduction  castil- 
lane de  ce  sonnent  accompagnée  d'un  commentaire  ;  suit  une 
note  sur  le  mot  Panica/n  en  latin  et  en  espagnol. 

III.  Fol.  199  V".  Ce  feuillet  contient  trois  maximes  la^ 
tines  traduites  en  castillan,  une  de  Cléobule,  une  de  Cicéroii 
et  une  de  Hoèce. 

1 .  Cf.  (\Mrl(>  «*  Loflovico  Frati,  Indice  drilo  carte  di  Pictvo  Bltancioni, 
confrihuffi  allfi  hihlinfjrt/phiu  dellf  rime  roi/ftiri  de*  primi  ire,  socoli, 
Bologna,  1889,  j).  2r)8,  VIII,  n'M.  —  Cf.  aussi  Morpurgo,  I  codici  Rie- 
cardifcni  drllit  Dirina  Co/nnicdût^  p.  68. 

2.  C'est  lo  xjniiet  116  do  Pétrarque  in  cita  di  niadonna  Laura,  Edi- 
tion de  Giovanni  Mestica.  Florence,  Barbera,  1896,  p.  222. 


XLVII.    DANTE  277 

IV.  Fol.  203.  Rubrique  :    Qnesto  e  lo  credo ^  perlofide- 
lissimo  et  cristianissimo   Dante  poeta  coniposto^    inserto 
chon  la  dominical  oratione  et  uirrjinal  salutacionc, 
Incipit  :  «  lo  credo  in  un  padre  che  puo  fare.  » 
Kxplicit  :  «  che  paradiso  al  uostro  fin   ci   doni.  »  Finis, 
Deo  f/ratias  amen. 

La  traduction  castillane  de  la  Divine  Comédie  (1)  accom- 
pagne le  texte,  c'est-à-dire  que  les  treize  terzines  de  chaque 
page  se  trouvent  traduites  en  marge,  avec,  pour  chaque 
terzine,  le  numéro  qu'elle  porte  dans  le  texte  italien  et  qui 
est  le  numéro  d'ordre.  Par  endroits  la  traduction  en  prose 
imite  les  vers  et  est  écrite  sur  trois  lignes,  ailleurs  de 
petits  traits  seuls  indiquent  où  finit  le  contenu  de  chaque 
vers.  D'assez  fréquentes  corrections  de  style,  un  mot  effacé 
remplacé  par  un  autre,  des  hésitations,  comme  par  exemple 
la  traduction  d'un  terme  italien  par  deux  ou  trois  syno- 
nymes entre  lesquels  le  traducteur  n'a  pas  su  choisir  le  mot 
juste,  tous  ces  signes  donnent  à  cette  version  lallure  d'un 
original.  Un  commentaire  latin  écrit  en  marge  également 
explique  quelques  passages  de  V Enfer  ;  plus  rares  déjà  en 
marge  du  Purgatoire,  ces  notes  latines  font  complètement 
défaut  au  Paradis.  En  examinant  ces  notes,  on  peut  y  re- 
connaître deux  écritures,  l'une  antérieure  à  la  version  ais- 
tillane,  l'autre  de  la  môme  main  que  cette  version.  Déplus, 
nous  relevons  encore  deux  autres  sortes  de  notes  dans  les 
marges  si  chargées  de  ce  précieux  manuscrit.  1**  Des  cor- 
rections ou  améliorations  de  la  traduction  dues  à  un  ano- 
nyme et  à  Don  Inigo  Lopez  de  Mendoza.  2**  Des  notes  ex- 
plicatives et  des  remarques  morales  ou  psychologiques  que 
la  lecture  attentive  du  poème  a  suggérées  au  marquis  de 
Santillane,  qui  les  a  écrites  de  sa  main.  Le  Marquis  se  sert 
aussi,  pour  noter  les  passages  qui  l'ont  frappé,  et  dont  nous 
retrouvons  en  partie  l'écho  dans  ses  œuvres,  d'un  signe 
spécial .  L'écriture  des  notes  marginales  où  nous  reconnais- 
sons la  main  du  célèbre  Marquis,  est  absolument  celle  des 
signatures  autographes.  Nous  l'avons  comparée  aux  signa- 

1.  Cf.  mon  étude  sur  La  première  traduction  espagnole  de  la  Dicine 
Comédie  dans  Homenaje  f  Menèndc::  y  Pelat/Oy  estudios  de  erudiciàn 
espanola,  t.  \,  p.  269. 


278  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

tures  dlûigo  Lopez  fac-similisées  dans  le  volume  de  ses 
Œuvres,  publié  par  Amador  de  los  Rios.  Mais  nous  avons 
eu  mieux  qu'un  fac-similé  :  le  département  des  manuscrits 
de  la  Bibliothèque  nationale  de  Madrid  conserve,  dans  ses 
vitrines,  une  charte  munie  du  sceau  et  de  la  signature  auto- 
graphe du  marquis  de  Santillane.  La  comparaison  de 
récriture  des  mots  cl  marqués,  qui  constituent,  on  le  sait, 
la  signature  de  don  Inigo  Lopez  de  Mendoza,  après  1445,  date 
de  son  élévation  au  marquisat,  avec  les  notes  marginales  de 
notre  manuscrit  ne  peut  laisser  subsister  aucun  doute  au 
sujet  de  notre  attribution.  Quant  au  signe  que  nous  avons 
mentionné  ci-dessus,  nous  l'avons  retrouvé  identique  enca- 
drant la  signature  du  Marquis  au  bas  do  la  charte  dont 
nous  venons  de  parler.  Du  reste,  le  même  signe  apparaît 
dans  les  marges  du  ms.  n"  458  du  fonds  espagnol  de  la 
Bibliothèque  nationale  de  Paris,  provenant,  lui  aussi, 
de  la  ))ibliothèque  du  duc  d'Osuna.  Le  manuscrit  de  Paris, 
dont  nous  reparlerons  plus  bas,  porte,  surson  premier  feuil- 
let, les  armes  du  marquis  de  Santillane.  Et  c'est  encore  le 
même  signe  que  nous  trouvons  en  marge  de  la  version  cas- 
tillane des  Alahançcis  de  Espafia  deGil  de  Çamora,  conser- 
vée à  Madrid  (Cf.  ci-dessous,  notice  LXVII,  ms.  Ii-140). 
Nous  pensons  que  ce  signe  pourrait  bien  être  un  c,  ce  qui 
s'expliquerait  aisément  par  la  coutume  connue  des  sei- 
gneurs espagnols,  qui  encadraient  leur  signature  de  l'ini- 
tiale du  prénom  de  leur  femme.  Or  le  Marquis,  on  s'en  sou- 
viendra, épousa  en  1416  dona  Catalina  Suàrez  de  Figueroa, 
qui  mourut  en  1455. 

Avant  de  parler  de  la  valeur  de  cette  première  traduction 
castillane  de  la  Divine  Comédie,  nous  donnerons  quelques 
extraits  de  cette  version. 


Knfer.  Chant  I. 

Prinçipin  el  actor  Dante  : 

1.  En  el  medio  del  camino  de  nuestra  vida  me  falle  por  unaespe- 
sura  G  silua  de  arboles  obscura  en  do  el  derecho  camino  estaua 
amatado. 


XLVII.    DANTE  279 

2.  E  quanto  a  dezir  quai  era  es  cosa  dura  esta  selua  salua  saluaje 
aspera  e  inerte  que  pensando  en  ella  renueua  el  mi  miedo. 

3.  Tanto  era  araarga  que  poco  mas  es  la  muerte,  mas  por  contar  del 
bien  que  yo  en  ella  falle  dire  de  las  otras  cosas  que  a  mi  ende 

fueron  descubiertas. 

4.  Yo  non  se  bien  tornar  a  dezir,  siquier  expliear,  como  yo  en  ella 
entre  tanto  era  llieno  de  suofio  en  aquel  punto  quel  verdadero 
eamino  desenpare. 

5.  E  desque  fuy  al  pie  de  un  collado  junto,  en  do  aquel  valle  se 
acabaua  que  de  miedo  me  pungia  el  cora<;on, 

6.  cate  en  alto  e  vi  las  sus  espaldas  vestidas  va  del  rayo  del  pla- 
neta,  que  lieua  a  otro  derecho  por  toda  ealle  o  eamino. 

7.  Estonçes  fue  el  miedo  algund  poco. . .  que  en  el  logar  del  cora- 
çon  durado  auia  la  noche  que  yo  passe  co[n]  tanta  piedat. 

8.  E  ansi  como  aquel  que  con  rresoUo  afanado  salle  fuera  del  pie- 
lago  a  su  orilla  o  se  buelue  al  agua  peligrosa  e  la  mira, 

9.  desa  manera  el  animo  mio  que  aun  fuy[aj  se  boluio  atras  a  mi- 
rar  el  passo  por  do  algun  tienpo  non  dexo  passar  jamas  persona 
biua. 

10.  E  despues  que  oue  reposado  un  poco  el  cuerpo  cansado,  torne 
tomar  eamino  por  la  plaja  desierta,  e  todauia  el  pie  firme  era  a 
lo  mas  baxo. 

11.  E  ahenos,  quasi  al  començar  de  la  sobida,  una  onça  ligera  e 
presta  mucho  de  pelo  maculado  de  diuersos  colores  cubierta. 

12.  E  non  se  me  partia  antel  rostro,  antes  estoruaua  tanto  el  mi 
eamino  que  yo  fuy  muchas  vezes  en  punto  de  tornarme. 

13.  Tienpo  era  del.  comienço  de  la  maùana,  quel  sol  subia  susocon 
aquellas  estroUas  con  quien  el  estaua»  quando  èl  amor  diuinal 

14.  (quando)  començo  a  mouer  aquellas  cosas  fermosas,  asi  que 
al  esperar  me  era  ocasion  de  aquella  fiera  de  la  piel  enganosa, 

IT).  la  ora  del  tienpo  e  la  dulçe  ostança,  mas  non  asi  que  miedo 
non  me  diesse  la  vista  que  me  aparesçia  de  un  leon  ; 

16.  aqueste  paresçia  contra  mi  venir  con  alçada  cabeça  e  rauiosa 
fanbre,  que  paresçia  (jue  del  el  ayre  tomase  espanto; 

17.  e  una  loba  que  de  toda  bramia  paresçia  cargada  en  su  ma- 
greça,  la  quai  a  muchas  gentes  tizo  ya  beuir  menguadas. 

18.  Esta  me  truxo  tanta  de  graueza,  con  el  miedo  que  salia  de 
su  vista,  queyo  perdi  laesperança  del  alteza. 

19.  E  quai  os  aquel  que  de  buena  mentregaua  (?)  e  biue  el  tienpo 
que  gelo  perder  faze,  que  en  todo  su  pensamiento  se  quexa  e  en- 
tristeçe  ; 

20.  tal  me  fizo  la  bestia  sin  paz,  que  viniendo  pontra  mi  un  poco  a 
poco  me  cubria  do  el  sol  non  darja. 


280        nrni.ioTHèQUE  du  marquis  de  santillanf 

21 .  E  mientrii  que  yo  miraua  en  baxo  lofta.t,  delanle  los  ojns  se  me 
ofrescio  uno  que  por  loogo  silençio  paresçia  mudo  o  ronco. 

22.  Quando  yo  vy  aqueste  en  el  fjrande  desierto  dixele  :  merçed 
ayas  de  mi,  quien  quier  que  tu  seas,  o  sombra  o  oiue  çierlo. 

23.  Respondiome  :  non  ome,  oiiie  ya  fuy  e  mis  padres  lueron  lou- 
bardos  e  la  tierra  dcilos  fue  manloa. 

24.  Nasçi  en  tieiipo  de  Jullio  (,'esar,  aunquo  fuese  larde,  e  biui  en 
rroma  so  el  buen  Auguslo,  en  el  Ik-npo  de  los  dioses  talsos  e 
mintrosos. 

25.  RpHpondi'   Vire/ÎUo  : 

Poeta  fuy,  e  cante  de  aquel  iuslo  fijo  de  Auuhises.  que  vino  de 
troya,  despiieiî  quel  soberuio  yllion  (ue  ardido. 

26.  i  Mas  tu  porque  relornas  a  tanto  ruydo,  porque  non  sales,  o 
subes,  al  deleiloïo  monte,  que^  prinçipio  e  ocasion  de  Iode 
placer? 

27.  Pues  ere.s  tu  aquel  Virgiiyo  i  aqueila  fuenle  que  espandyo  de 
fablar  tan  largo  rio,  respondi  yo  a  el  con  vergonosa  fruenle. 

28.  O  de  los  olros  poêlas  honor  e  lunbre,  valame  agora  el  luengo 
studio,  e  grau  amor.  que  me  tiz  buscar  los  tus  libros. 

29.  Tu  ères  el  mi  maestro  i  el  mi  actor,  lu  ères  solo  aquel  del 
quai  yo  lome  el  (ermoso  ostillo  que  ma  fecho  honor. 

30.  Vees  la  bestia  por  quien  yo  me  bolui,  ayuda  e  libra  me  délia, 
û  (amoso  sabio,  que  ya  me  fazc  tremarlaa  venas  e  polsos. 

31.  A  ci  conuien  tener  oiro  camino  respondio,  despue^t  que  lagrt- 
mar  me  vio,  ai  escapar  quieres  deste  lugar  saluaje. 

32.  Que  e^Ia  bestia,  por  quien  (u  gritas,  no  dexa  a  otri  pasar  por 
su  caoïino,  mas  lanfo  lo  destorua  que  lo  mata. 

33.  E  ha  natura  tan  maliciosa  e  mala,  que  nunea  ânche  ni  farta  el 
fanbrienlo  lalante,  e  despues  del  paslo  ha  mas  fanbre  que  pri- 

34.  Muchas  son  las  animalias  a  quien  se  ju[n]cta,  e  nias  seran 
fasta  quel  galgo  veoga  que  la  fara  morir  cou  dolor. 

35.  Estenojnj  aura  tiera  ni  vaxilla,  mas  .sabieza  amor  evirtud, 
e  su  na^citniento  sera  entre  âeltro  i  âettro. 

36.  De  la  humiide  ylaiia  sera  fecho  salud,  por  quien  murio  la 
virgen  Cdmilla,  e  Heurialo,  eTurno,  e  Niso  de  furidas. 

37.  Este  la  desechara  por  todas  las  villas,  fasta  que  la  tome  al 
yn(ierno,  donde  primero  la  departîo  ynuidia. 

38.  E  por  ende,  por  el  lu  mejor,  yo  pienso  e  determino  ser  a  ti 
bien  que  tu  me  sigas,  e  yo  sere  tu  guia  e  sacarl'e  de  aqui  por 
lugareternal, 

39.  onde  tu  veras  la  deseaperada  compaàia  quexosa  de  los  anti- 
gos  spiritos  quexosos,  que  la  segunda  muerte  cada  uno  llora. 


XLVII.    DANTE  2ol 

40.  Despues  veras  ut|uello»  que  son  contenlon  bu  el  fuego,  porqiie 
e^peran  de  yr,  quandoquier  que  sea,  a  la  bien  auenlurada 
)^ente; 

41.  a  la  qtial.  si  tu  de^pues  quiera^;  yr,  aima  fallaras  niati  digna 
de  mi  para  esto  e  con  elia  te  dexare  anies  que  me  parla. 

42.  Que  aquel  euiierador  que  suso  reyna,  por  que  yo  fuy  l'oiitra- 
rio  a  su  ley,  no  quiere  que  yo  entre  en  su  cibdat. 

43.  En  toda  parle  enpera  e  alli  rige,  alli  es  la  cibdat  de  su  alla 
silla,  o  bien  auenturado  aquel   que  para  tal  logarelige. 

44 .  Ë  yo  a  el  :  poeta  yo  te  requiero,  por  aquel  Dios  que  tu  no  co- 
Doçiste,  por  que  yo  sea  libre  a  este  mal  e  peor. 

4').  que  tu  me  lieues  donde  ora  dixiste,  asi  que  vea  la  puerta  de 
sant  Pedro  e  aquellos  que  dizes  lanto  triâtes;  estonçe.s  se  mouio 
eyo  seguilo. 


Enfkr.  Tuant  XXXIU. 


1.  I,a  boca  .«e  leuantode  la  fiera  viaoda  aquel  pecador,  feruiend" 
loti  eabellos  de  la  cabeça  de  aquel  que  ténia  el  colodrillo 
gastado  ; 

2.  despues  començo:  tu  quieres  que  yo  renueue  desesperar  (s(>), 
dolor  que  al  coraçon  me  preme  ya  solo  pensando,  antes  que  yo 
dello  fable, 

3.  mas  si  las  mis  palabras  deuen  ser  en  une  que  fruto  e  infamia 
del  pepadur  que  yo  royo.  tablar  e  lagrimar  veras  en  uno. 

4.  Yo  non  se  quieo  tu  ères,  nin  porque  mauera  venido  ères  aca 
yuso,  mas  florentino  me  semeias  verdaderament  del  todo, 

5.  Tu  deiies  saber  que  (uy  el  conte  IJgulino,  o  aquesie  el  arçobispo 
Rogier;  agora  te  dire  porque  le  so  tal  vezino  '■ 

6.  que  por  el  efectode  sus  malos  pensamientos,  fiandome  del,  yo 
fuese  preso  e  despues  muerto,  dezlr  non  es  menesler  ; 

7.  enpero  aquello  que  non  puedes  auer  enlendido,  es  asaber  oomo 
ta  muerte  mia  fue  cruda,  veras  e  sabras  si  el  m'a  ofendido. 

8.  Breue  forado  dentro  de  la  muda,  la  quai  por  mi  a  tituto  de  la 
(anbre,  e  que  conuien  aunque  otro  se  en  ella  ençierre, 

9.  m'auia  niostrado  por  su  forambre  mas  lumbre  ya,  quando  yo 
fis  el  mal  suefio  que  de  lo  venidero  el  vélo  me  ronpio. 

10.  Este  paresçia  a  mi  maestro  o  dueûo,  caçaudo  el  lobo  e  lobe- 
zinos  en  el  monte,  por  que  los  pisanos  veer  luca  |  cibdat  |  non 
puedeu, 

1 1.  eon  caîie  magre,  studiose  fuerte  e  poiida,  Gualando  con  Sçis- 
mondi  e  con  Lanfranchi   se  auiii  puesto  delante  de  la  fruente. 


ZSH  BIBLIOTHEQUE   DU    MARQUIS  DE   SANTILLA14E; 

12.  En  poco  curso  me  pares^ian  capsadog  el  padre  e  los  fljos,  con 
los  agudoa  dientes  me  pares^ia  a  ellos  vor  fender  lus  costados. 

13.  Quando  yo  tuy  despierto,  antes  de  la  mafiana,  llorar  «enti 
enirel  suefio  a  mis  fljuolos,  qiieran  comigo,  o  demandar  ilel  pan. 

14.  Bien  ères  cruel  si  tu  ya  non  te  dtieles.  pensando  lo  quel  mi 
coraQon  antinQlaua,  e  i«i  non  llora  agora  de  lo  que  llorar  liuelo. 

15.  Y:i  eran  despiertos,  e  la  ora  se  açerciuia  que  la  vîanda  non  (!) 
soDa  ser  trayda,  e  por  su  vueno  cada  uuo  dubdaua, 

16.  e  yo  senti  olauar  la  puerta  de  yuso  a  la  orriblo  tnrru.  onde  yu 
cate  en  el  ro»tro  a  mis  fijuelos,  Hin  fazer  palabra. 

17.  Yo  non  lloraua,  si  dentro  mo  acarrcfl.  Ilorauan  ello-;,  e  An 
selmiicgio  uiio  dixo  :  /,  lu  oa,tas  agi  padre  que  as  '.' 

IS.  Porqueyo  nonladjrime,  nin  respondi,  todnaquel  diae  lanoche 
despneS)  fastael  otro  quel  !^ol  en  el  niundo  salio- 

19-  E  como  un  poco  de  rayo  asi  fue  pueslo  en  el  dotorogo  carçel, 
e  yo  recorde  por  quatro  vistas  al  mi  Bcalamiento  solo. 

30.  amas  las  manos:  por  el  dolor  me  mordi,  e  ellos,  pensando  que 
yo  lo  lùiese  con  talante  de  corner,  subitamenle  se  leuanlaron 

31.  e  dixierun  -  padre  asai;  que  «iera  menos  dolor  si  [u  cornes  de 
nos,  tu  nos  vestiste  esta  misérable  carne  e  tu  la  despoja. 

2i.  Allègue  me  a  ellos,  por  non  Tazer  los  mas  tristes,  los  unos  e 
los  otros  estouimos  odos  niudosj  i  ay  dura  tierra  porque  non  te 
abriste  '.' 

23.  Despues  que  fuemos  al  quarto  llegados,  Liado  se  me  eclio  es- 
tendido  a  los  pies  diziendo  :  l  padre  mio,  que  non  m'ayudas  '.' 

24.  Alli  murio,  e  como  tu  me  vees  vi  yo  i)eresi,*r  los  très,  uno  a 
uno,  en  el  len  el)  quinto  diae  cl  sexto,  onde  yo  me  di, 

25.  yii  çiego,  a  ecliar  sobre  cada  uno.  e  dos  dias  los  llame.  des- 
pues que  fueron  muerlos,  despues  mas  quel  dolor  pudo  et 
ayuno. 

26.  Quando  oue  diclio  esto,  con  los  oios  ciegos,  tomo  el  cuero 
misérable  con  los  dientes  que  forado  al  hueso,  como  de  can 
luerte. 

37.  ïAy  pisal  vituporio  de  la  gente  de  la  bella  tierra  adonde  Ho  se 
suena,  pues  que  los  tus  vexinos  a  punesçer  a  tî  son  vaparosos, 

28.  miieuase  la  capraia  e  la  trorgona  \  istas  [  ,  e  fa^^an  çerradura 
al  arno  en  su  entrada,  por  quel  afogc  en  ti  toda  tu  gente. 

29.  Que  si  el  conde  Ugulino  auia  la  bûca  de  auer  vendido  a  ti  de 
tus  aldeas,  non  deurias  tu  los  fljos  poncr  a  tal  martirio  ; 

30.  innocentes  tazian  alegre  cuento,  cueuto  tal  Ugliicion,  e  el 
Brigata,  e  los  otros  dos  quel  canto  arriba  nonbra. 


I 


^ 


éÊ 


XLVII.   DANTE  283 


Purgatoire.  Chant  ii. 

23.  Las  aimas  que  sefueron  de  mi  accordadas,  por  el  espirar,  que 
yo  era  aun  biuo,  marauillando  tornaron  esmoreçidas. 

24.  E  como  al  mensajero  que  trae  oliuo,  trae  la  gente  por  oyr  nue- 
vas,  e  de  apar tarse  alguno  non  se  muestra  esquîuo, 

25.  asi  a  la  vista  mia  se  afirmaron  aquellas  aimas  fortunadas 
quantas  eran,  quasi  oluidando  de  yr  a  se  fazer  linpias. 

26.  Yo  vi  una  délias  fazerse  adelante  porabraçarme,eon  tan  grant 
afecto,  que  mouio  a  mi  a  fazer  lo  semeiante. 

27.  0  sonbras  vanas,  fueras  qu'en  el  acatamiento,  très  vezes  detras 
aellos  las  manos  junte  e  abraçe,  e  tantas  me  tornaron  con  nin- 
guna  cosa  a  los  pechos. 

28.  De  marauilla  creo  que  me  colore,  por  que  la  sonbra  sonrriose 
e  retrayose,  e  yo  siguiendo  a  ella  adelante  me  moui. 

29.  Suauemente  me  dixo  que  yo  stouiese,estonçecoriosçi  quien  era, 
e  rogele  que  por  fablarme  un  poco  se  aquedase. 

30.  Uespondiome  :  asi  como  yo  te  ame  en  el  mortal  cuerpo  asi  te 
amo  suelta,  por  eso  me  detengo,  ^  mas  tu  porque  vas? 

31.  Casela  mio,  por  tornar  otra  vez  alli  donde  yo  so  fago  yo  este 
camino,  dixo  yo,  i  mas  tu  como  te  es  quitada  tanta  ora  ? 

32.  E  aquel  a  mi  ;  ninguno  m'a  fecho  demasia,  mas  aquel  que  quita 
quando  e  a  quien  le  plaze  muchas  vezes  m'a  negado  este  paso, 

33.  que  de  justo  querer  lo  suyo  se  faze.  Verdaderamente  de  très 
meses  el  ha  quitado  quien  ha  querido  entrar  con  toda  paz. 

34.  Onde  que  yo  era  a  la  marina  buelto,  dondel  agua  del  tibero 
se  sala,  benignament  fuy  del  recogido. 

35.  Aquella  foz  a  el  agora  enderesçado  las  alas,  por  ende  que 
sienpre  alli  se  recoge  quai  faza  de  acaronte  non  se  cala. 

36.  E  yo  :  si  nueua  ley  non  te  quita  memoria,  o  uso  del  amoroso 
canto,  que  me  solias  co[n]tentar  a  toda  mi  voluntad, 

37.  desto  te  plega  consolarme  ya  quanto  el  aima  mia,  que  con  la 
su  persona  viniendo  aqui,  es  afanada  tanto. 

38.  ((  Amor,  que  en  el  mi  entendimiento  se  razona,  »  començo  el 
estonçe  tan  dulçemente,  que  la  dulçor  aun  dentro  me  suena. 

39.  El  mi  maestro,  e  yo,  e  aquella  gente,  qu'era  con  el,  paresçian 
asi  contentes,  como  si  a  ninguno  su  entendimiento  otra  cosa 
fuese. 

40.  Nos  andauamos  todos  firmes  e  atentos  a  las  sus  notas,  e  aheuos 
el  viejo  honesto  gritando  :  qu'es  esto  spiritus  vagorosos, 

41.  quai  nigiigençia  e  quai  estar  es  este,  correr  al  monte  a  despojar 
vos  la  inmundiçia  que  ser  non  dexa  a  vos  Dios  manifiestOf 


284  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

42.  Como,  quando  cogiendo  panes  o  grano,  las  palomas  juntadas  a 
lavianda,  reposadas,  sin  mostrarjel  usado  orgullo, 

43.  si  cosa  aparesçe  ondellas  ayan  iniedo,  subitamente  dexan  estar 
la  vianda,  porque  saiteadas  son  de  mayor  cura, 

44.  asi  bi  yo  aquella  mesnada  fresca  dexar  el  cantor,  fuyr  a  la 
cuesta,  como  orne  que  va  e  non  sabe  donde  se  queda. 

Ni  la  nuestra  partida  fue  nienos  presta. 


Paradis.    Chant  XXXI. 

18.  La   forma  gênerai  de!   parayso  ya  todo  el  mi  acatamiento 
auia  comprehendido,  e  en  ninguna  parte  aun  firmado  la  vista. 

19.  E  voluiame  con  voluntad  rreaçendida,   por  demandar  la  rai 
duena  de  cosas  de  qu'el  entendimiento  raio  era  suspendido. 

20.  Uno  entendia,  e  otro  me  respondio,  creya  ver  Beatris,  e  vi  un 
viejo,  vestido  con  la  gente  gloriosa. 

21.  Difundido  era  por  los  ojos  e  por  los  carrillos  de  benigna  ale- 
gria  en  acto  piadoso,  quai  a  tiernopadre  conuiene. 

22.  i  E  donde  ella  ?,  de  subito  dixe  yo,  onde  el  :  a  terminar  el  tu 
deseo  mouio  Beatris  a  mi  del  logar  mio. 

23.  E  si  tu  miras  yuso,  en  el  tergero  çerco  del  sobirano  grade,  tu 
la  veras  en  el  canton  que  sus  mérites  la  surtieron. 

24.  Sin  responder  los  oios  suso  louante,  e  vila  que  se  fazîa  corona 
refletendo,  o  lançando,  de  si  los  eternos  r[ayos]. 

2»").  Daquella  région  que  mas  suso  tuena  oio  mortal  algo  tanto  non 
dista,  qualquier  en  mar  mas  yuso  se  dcxa, 

26.  quanto  alli  de  Beatris  la  mi  vista,  mas  ninguna  cosa  me  fazia 
(pie  su  tigura  non  desçcndiese  a  mi  por  medio  mixta. 

27.  ()  duena  en  quien  la  mi  csperança  se  leuanta,  e  que  sofriste 
por  mi  salut  en  infîerno  dexar  las  tus  pisadas, 

28.  de  tantas  cosas  (juantas  yo  he  visto,  del  tu  poder,  e  de  la  tu 
bondat  roconosco  la  gracia  c  la  virtud. 

29.  Tu  m'as  de  sieruo  sacado  a  libertad  por  todas  aquellas  vias,  e 
por  todas  aquellas  inaneras,  que  desto  fazer  auias  el  poderîo; 

30.  la  tu  magnifiçençia  en  ti  guarda,  ansi  quel  aima  mia,  que  as 
fecho  sana,  plazible  a  ti  del  cuerpo  se  desbuelua. 

31.  Asi  rogue,  e  acjuella,  de  tan  lexos  como  paresçia,  soriose  e 
mirome;  de^pues  se  torno  a  la  eternal  fuente. 

Ni  Colomb  de  Batines,  dans  sa  Bibliografia  Dantesca,  ni 
Amador  de  los  Rios,  lorsciu'il  parle  de  Dante,  dans  l'appendice 
de  son  édition  de.s  œuvres  du  marquis  de  Santillane  consacré 


XLVII.    DANTE  285 

à  Tcxamen  de  sa  bibliothèque,  ne  mentionnent  le  manuscrit 
Ii-110.  La  traduction,  comme  on  Ta  pu  voir  par  les  extraits 
([ue  nous  en  avons  donnés,  n'est  pas  dépourvue  de  mérite, 
elle  est  même  par  endroits  assez  réussie  et  presque  partout 
d'une  fidélité  qui  tient  plus  du  calque  que  de  la  version 
littéraire.  De  temps  à  autre  aussi  ce  procédé,  et  l'incorrec- 
tion des  ligatures  du  texte  italien,  font  commettre  au  tra- 
ducteur de   monstrueux  contresens.  Ainsi  (|uand  il  rend  : 

((  . . .  forbendola  a'  capelli 
Del  capo  ch'  egli  avea  diretro  guasto  w 
par  :  «  feruiendo  los  cabellos  de   la  cabeça  de   'dqiml  que 
ténia  el  colodrillo  gastado.   »  Ou  bien  lorsqu'il  traduit  : 

«...  ma  Fiorentino 
Mi  sembri  veramente  quand'  io  t'  odo  » 
(le  ms.  porte  quandio  todo)  par  :  «  mas  floi'entinome  semeias 
verdaderament  del  todo,  »  Ou  mieux  encore  ici  où  Dante  a 
dit: 

((  Cliè  se  il  conte  Ugolino  avea  voce 
D'aver  tradita  te  délie  castella, 
Non  dovei  tu  i  figliuoi  porre  a  tal  croce, 
Innocenti  facea  l'età  novella    (le   ms.  porte  lieta, 
cei^t-'d-dire  Jàceali  età) 

Nouella  Tebe  !  Uguccionc  e  il  Brigata 
E  gli  altri  duo  che  il  canto  suso  appella  » 
et  où  la  traduction  porte:  «  Que  si  el  conde  Ugulino  aaia 
la  boca  de  auer  vendido  a  ti  de  tus  aldeas,  non  deurias  tu 
los  fijos  poner  a  tal  martirio.  Innocentes  A-^'/a/i  alef/re  cuento, 
cuento  tal,  Ughicion,  eel  Brigata,  (î  los  otros  dos  quel  canto 
arriba  nonbra.  )) 

l^t  maintenant  il  nous  reste  à  rechercher  qui  a  pu  être 
l'auteur  de  cette  première  version  castillane  de  la  Divine 
Comédie  f  On  sait  que  le  marquis  de  Santillane  avait,  dans 
sa  jeunesse,  demandé  à  son  ami  Enrique  de  Villena  une 
traduction  du  divin  poème.  Et  c'est  môme  tout  ce  que, 
jusqu'ici,  on  a  su  de  cette  traduction.  Enrique  de  Vil- 
lena nous  a  donné  lui-même  ce  renseignement  dans  une 
des  gloses  dont  il  a  illustré  les  trois  premiers  livres  et  le 
Prohemio  de  sa  version  de  V Enéide.  Voici  en  quels  termes 
il  s'exprime  :  «  Aqui  dize  que  tardo  en  fazer  esta  traslaçion 
un  ailo  e  doze  dias^  este  aïlo  cntiéndese  solar  e  losdiasnatu- 


286  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

raies,  ji  ilemnstrar  (]UG  lu  graveza  de  Ih  obra  reiiueria  tanta 
dilaçion  :  iimyormente  mesflaiidose  en  ella  muclios  des- 
torvos,  asi  de  caminos  como  de  otras  ocupaçiones  en  que  le 
fuiiplia  de  entender.  K  pnrque  uus  ehtienda  (|ue  cnnti- 
luiandoi^e  syn  ininediata  interpolaçion  se  fazia  mejor,  di/e 
que  durante  este  tieinpo  lizo  la  treslarion  dt>  la  cumedia  de 
Dante,  a  preces  de  Yûigo  Logez  de  Mendoça,  e  la  retorica 
de  Tullio  niieva,  para  algimos  que  en  vulgar  ta  querîaa 
aprender.  E  otras  obras  mejores  de  epistolas,  e  arengiis,  e 
proposiçiones.  e  prinçipios  on  la  lengua  latina,  de  que  fue 
rogado  por  diversas  persnnas,  toraando  csto  por  solaz  en 
conparaçion  del  trahajo  que  en  la  Eneyda  pasava,  e  por 
abtifiar  el  entendiinienlo,  e  disponer  el  principal  trabajo 
de  la  dicha  Eneyda.  E  pues  por  ella  fue  fecho,  en  ella  fue 
despendido;  e  fue  començada  aûo  de  mille  (|uatroçientr)s  e 
veynte  esiete,  a  veynte  e  ocho  dias  de  Seticnbre(l).»  C'est 
donc  entre  le  28  septembre  1427 et  le  10  octobre  1428  qu'a 
été  faite  la  traduction  de  Dante  de  Don  Enrique  de  Aragon. 
Amador  de  les  Rios  {Hîstoria  Critiva,  t.  VI,  p.  256, 
n.  2),  M.  Meniinde/y  Pelayo  (Anio/oj/ta  ilcpoet.  lir.  cast., 
t.  V,  p.  XLvii)  et,  avant  eux,  Pellicer  {Ensatfo.  p.  75)  dé- 
plorent la  perte  de  eette  version.  Le  plus  réwsnt  biographe  de 
Vîllena.  M.  Cotarelo  [Don.  Enrique  de  Viltena,  p.  90-99), 
déclare,  lui  aussi,  (ju'il  faut  se  résigner  k  compter  la  traduc- 
tion de  Dante  parmi  les  œuvres  perdues  de  Don  Enrique 
de  Aragon.  L'éditeur  de  l'Arme  Ct'soria  {2)  de  Don  Enrique, 
M.  Navarre,  veut  voir  dans  la  traduction  glosée  du  premier 
chant  de  l'Enfer,  conservée  à  l'Escurial  dans  le  manuscrit 
S.  11-13,  la  version  d'Enriquede  Villena.  Mais  celte  opinion, 
combattue  par  M.  Cotarelo  et  qu'Araador  de  los  Rios  et 
M.  Menénde/  y  Pelayo,  en  pjiriant  du  manuscrit  de  l'I*^- 
curial,  avaient  rejetée  eux  aussi,  ue  n-siste  pas  au  simple 
examen  des  faits.  L'auteur  de  la  version  du  premier  cliant 
de  la  Divine  Comédie,  qui  se  trouve  dans  le  mamiscrit  S-II- 


1.  Blbliolh&qnG  Nat.ioDalo.  Madrid,  ms.  Hh-32  fnl.  10  V  A.et  20  B. 
Ailleurs  (ma.  Hti  -32,  fol.  17),  Enrique  de  ViUenu  dit  expressément, 
toujoui'N  à  propos  de  ia  traduction  de  VHiif'-itle:  a  Eaun  oIiil-j  tra^laçionex 
que  durando  ese  miBmo  tiempo  fige,  ansi  couio  la  Comfditi  ilr  Danli-, 
qn-  rtilijarici  m  pro.^a  c«.ilrlhi,io.  » 

ft.  Madrid  etBanselone,  18?fl. 


XLVII.    DANTE  287 

13,  déclare  qu'il  s'arrête  à  la  fin  du  premier  chant,  bien  qu'il 
ait  eu  l'intention  d'en  traduire  trois.  D'ailleurs,  il  croit,  dit- 
il,  en  avoir  fait  assez  pour  permettre  au  lecteur  de  se  rendre 
compte  si  entiende  la  lengiia  toscana.  Des  préliminaires 
grammaticaux  et  un  commentaire  achèvent  de  donner  à 
cette  version  un  caractère  scolaire.  Or,  il  ressort  de  la  glose 
de  V Enéide  qu'Enrique  de  Villena  traduisit  la  Divine  Co- 
médie  en  entier  ;  ce  n'est  donc  pas  lui  qui  est  l'auteur  de  la 
version  de  l'Escurial. 

Nous  crovons  avoir  retrouvé  dans  le  ms.  Ii-110  la  version  n 
en  prose  de  la  Divine  Comédie  que  Enrique  de  Aragon  fit 
pour  le  marquis  de  Santillane.  En  effet,  qui  connaît  le  style, 
si  caractéristi(|ue,  de  Don  Enrique  et  ses  procédés  de  tra- 
duction aura  été  frappé,  à  la  lecture  des  morceaux  cités, 
de  tournures  et  d'expressions  comme  :  una  espesura  o  siliia 
de  arboles  obscura;  selua,  s(dua,  saluaji*;  de^ir  siquier 
explicar  como;  mudo  o  ronco;  porque  no  sales  o  subes; 
nunca  finche  ni  farta  ;  por  el  tu  inejor  yo  pienso  e  deter- 
niino  ser  a  ti  bien,  etc. 

C'est  bien  là  le  vocabulaire  du  traducteur  de  Virgile  ; 
quant  au  style,  il  porte  ici  l'empreinte  italienne,  comme 
dans  VÉmHde  l'empreinte  latine,  c'est  le  procédé  du  calque 
([ui  lui  imprime  cette  allure.  Dans  les  deux  versions,  môme 
tendance  à  forger  des  mots,  même  alignement  de  syno- 
nymes. Le  manuscrit  Ii-110  appartient  au  vieux  noyau  de 
la  bibliothèque  Osuna,  il  a  fait  partie  de  la  libreria  de  Gua- 
dalfajara,  fondée  par  le  marquis  de  Santillane  ;  les  notes 
marginales  de  la  main  d'Ifligo  Lopez  ne  laissent  subsister 
aucun  doute  à  cet  égard.  L'écriture  et  la  langue  de  cette 
traduction  sont  de  la  première  moitié  du  XV®  siècle.  La 
disposition  de  cette  version,  écrite  sans  ordre  au  bord  du 
texte  italien,  en  profitant  des  marges  supérieures  et  in- 
férieures, (juand  les  marges  latérales  sont  insuffisantes,  les 
corrections  de  style  et  de  mots,  la  hâte  et  la  négligence  dont 
le  traducteur  a  fait  preuve,  démontrent  que  c'est  là  un 
travail  hâtif,  écrit  au  courant  de  la  plume,  pour  donner 
une  idée  du  contenu  de  Tcouvre  de  Dante  et  sans  grand 
souci  de  forme.  Tout  cela  n'expliquerai t-il  pas  l'absence  de 
copies  de  cette  version  ?  Le  traducteur,  conscient  des  im- 
perfections de  son  travail,  envoie  à  Tami,  pour  lequel  il  Ta 


288  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTiLlaNE 

entrepris,  le  maiiuscTit  même  sur  lequel  il  a  travaillé,  to- 
Diando  csto  por  sola^  en  ronparaçwn  del  trabajo  que  en  la 
Encyda  p(Lsao(i,  Nous  croyons  donc,  en  nous  fondant  sur 
tout  ce  (jui  précède,  pouvoir  maintenir,  sans  témérité,  Tattri- 
l)ution  que  nous  avons  faite  à  Enrique  de  Villena  de  la  tra- 
duction complète  de  la  Divine  Comédie^  conservée  par  le 
manuscrit  qui  nous  occupe. 

Afin  ((ue  le  lecteur  puisse  juger  par  lui-même  Tintérêt 
des  notes  marginales  de  ce  manuscrit,  nous  allons  les  re- 
lever ici  dans  Tordre  où  nous  les  avons  trouvées.  Nous 
désignerons  par  la  lettre  a  les  corrections  de  lanonyme,  par 
E.  d.  v.  la  traduction  d'Enrique  de  Villena  et  par  i.  l.  d.  M. 
les  corrections  et  les  remaniues  d*Inigo  Lopez  d(?  Mendoza. 
Nous  avons  dit  plus  haut  cpie  le  premier  feuillet  de  ce  ma- 
nuscrit avait  été  refait  ;  il  échappe  par  conséquent  à  notre 
examen. 

Fol.  2.  Enfer.  Chant  I. 

V.     89.  a  aiutami  da  leil)  famoso  e  sagio  » 
V.  1(X).  «  Molti  son  gli  animali  a  cui  s'  amoglia, 

'2)  e  piu  serano  imchorin  fin  ch'elueltro 
uerra  che  la  fara  morir  con  doglia  (3-.  » 
V.  103.  «  Questi  non  cibera  terra  ne  j)eltro  (4).  » 
V.  105.  <(  e  soa  nacion  sara  tra  feltro  e  feltro  (5).  » 
V.  100.  «  Di  quela  humileytalia  fie  (G)  sainte  » 
V.  110.  «  fin  che  V  aura  remesa  (7)ne  lo'  nferno  o 

la  donde  inuidia  prima  dipartilla  (8)  » 
V.  112.  ((  Ond  'io  per  lo  tuo  meglio  (9)  penso  e  discerno  » 

Fol.2  v^ 

V.  llf).  <(  Oue  tu  udirai  le  desperate strida 
uederiii  li  antichi  spirti  dolenti 

1.  «  Con  quieii  se  casa..  »  —  A. 

2.  «  V,  mas  seran  ann  fasta  qu'el  mastin  venga.  »  —  A. 

3.  «  Mncha^  son  las  aninialias  a  quion  so  ju[n]ct;i,  e  mas  scran  fasta 
qu'el  galgo  venga  que  la  fara  morir  con  dolor.  »  —  E.  d.  V. 

4.  «  Métal.  »  —  I.  L.  d.  M. 

5.  ((  Entre  almaûa  e  ytalya,  (|Uo  son  do»  vyllas  llamadasasy  feltro  e 
feltro.  »  —  I.  [..  d.  M. 

G.  «  Sera.  »  —  A. 

7.  «  Ketornata.  »  —  A. 

8.  •«  J.a  enbyo  [)rymero.  »  —  I.  L.  d.  M. 

9.  «  Mejor.  »  I.  L.  d.  M. 


XLVli.   DANTE  :^89 

che  la  seconda  morte  (1)  eiaschim  grida  (2).  » 
V.  118.  «  Poi  uederai  collor  (3)  che  son  contenti  » 
V.  121.  «  Aie  quai  poi  se  tu  uorai  (4)  sallire 

anima  fiepiu  di  me  dengna  (5),  (6).  » 
V.  124.  ((  Che  quelo  imperador  che  la  su  régna  (7) 

perche  fui  rebellante  a  la  sua  legie, 

non  uol  ch'  en  soa  cita  per  me  se  uegna  (8;  » 
V.  127.  «  In  tute  parte  imperiae  qui  ui  régie  (9) 

qui  ui  la  sua  cita  e  V  alto  seggio  (10) 

o  fclice  chui  iui  eleggie!  (11)  » 
V.  136.  «  Alor  (12)  si  mosse  e  io  li  tieni  rétro  » 

Chant  IL 

V.      2.  «  toglieua  (13)  gli  animali  che  sun  in  terra 

da  le  fatiche  loro;  e  io  sol  uno  (14;  » 
V.      0.  ((  che  ritrara  la  mente,  che  non  erra  (15).  » 
\.      8.  «  o  mente  che  scriuisti  cio  ch'  io  vidi  (16)  » 
V.     11.  «  guarda  la  mia  virtu  s'ela  e  possente  (17j  » 
V.     13.  «  Tu  dici  che  di  siluio  il  parente  (18), 
corruptibile  anchor,  ad  immortale  (19) 
siecolo  ando,  e  fu  sensîbelmente.  » 


1.  «  Lit  seconda  inuerte  es  que  las  animas  pideu  eldia  del  juyzio  que 
venga,  para  que  padescan  las  culpas  que  pecaron.  »  —  A. 

2.  «  Grytos  que  meten  las  animas  trystcs  »  —  I.  L.  d.  M. 

3.  «  Aquellos.  »  —  A. 

4.  «  Querras.  »  —  A. 

5.  «  Aima  fallaras  mas  dignademi  para  esto.  » —  E.  d.  V. 

6.  «  Anima  que  sera  mas  digna  que  la  mia.  »  —  L  L.  d.  M. 

7.  «  Que  suso  rcyna.  »  —  I.  L.  d.  M. 

8.  «  Çyutad,  que  yo  vaya.  »  —  I.  L.  d.  M. 

9.  «  E  aqui  ryge.  »  —  I.  L.  d.  M. 

10.  «  Cadyra.  >»  —  I.  L.  d.  M. 

11.  «  O  bienauenturado  aquel  que  para  tal  logar  elige.  »  —  E.  d.  V. 

O  bien  auenturado  es  aquel  que  para  alli  es  elegido.  »  —  A. 

12.  -<  Eston(;es.  »  —  I.  L.  d.  M. 

13.  «  Levava.  »  —  I.  L.  d.  M. 

14.  ((De  los  trabaios  dellos  e  yo  solo  uno.  »  —  I.  L.  d.  M. 

15.  «  Quecontara  la  rrazon  que  non  mentyra.  »  — I.  L.  d.  M. 

16.  ((  O  entendymiento  que  escreuistc .  »  —  I.  L.  d.  M. 

17.  <(  [Virtujte  sy  ella  es  podeiH^sa.  »  —  I.  L.  d.  M. 

18.  ((  Tu  dizes  qu'el  padre  de  siluio,  siendo  aun  en  el  cuerpo  corrup- 
tyble,  fue  al  incorruptible  mundo  sensiblemente.  »  —  E.  d.  V. 

19.  ((  Xu  dizes  que  eneas  fue  al  siglo  e  inflemo  inmortal  sensiblc- 
mente.  »  —  A. 

19 


290  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Fol.  3v". 
V.     88.  «  Temer  se  dee  di  sole  quelle  cosse 

cir  aniio  potencia  di  far  altrui  maie  : 
de  l'altre  non,  che  non  son  spaurose  (1)  » 

Fol.  7.  Chant  IV. 
y .     70.  ((  K  queli  a  me  :  honorata  nominança, 
che  di  lor  suona  su  ne  la  tua  uita, 
gracia  accjuista  nel  ciel  che  si  li  auan(;a  (2).  » 

Fol.  9v^  Chant  V. 

V.  100.  «  Anior,  ch'al  chuor  gentir(3)  rato  s' apprende, 
preise  costui  de  la  bella  personna 
che  mi  fu  tolta,  e  il  modo  ancor  m'  ofcnde  (4)  » 

V.   103.  u  Amor,  ch'a  nullo  amato  amar  perdonna, 
mi  prese  de  costui  placer  si  forte, 
che,  como  uide,,  ancor  no  m'abandonna  (5)») 

V.  121.  «  E  quela  a  me  :  nessum  magior  dolore, 
che  ricordassi  dil  tempo  fellice, 
nela  miseria,  e  cio  sa  il  tuo  doctore  (6).  » 

Fol.  12.  Chant  VIL 
V.     Gl.  «  Or  poi,  iigliuolo,  ueder  la  corta  buffa 

di  bcnij  chi  son  comessi  a  la  fortuna, 

per  che  l'umana  giente  si  rabufïa  » 
V.     04.  ((  Che  tutto  l'oro,  che  e  soto  la  luna, 

e  che  gia  fu,  diqueste  anime  stanche 

iione  potrebe  farne  passar  una .  » 
V.     07.  ((  Maestro  mio,  dis'io,  or  mi  di  anche  : 

(|ucsta  fortuna,  de  che  tu  mi  toche, 

che  e,  che  i  ben  del  monde  ha  si  tra  branche?  » 
V.     70.  ((  h'it  egli  a  me  :  oi  créature  sioche 

(planta  ignoranza  e  quela  che  u'  ofende  ! 

or  uoi  che  mia  scienra  tu  n'  emboche;  (7),  (8)  » 

1.  I.  L.  d.  M. 

2.  "  Nota  inapaiiillosa  opiAon.  >•  —  J.  L.  d.  M. 

3.  «  genti/.  »  —  I.  1..  d.  M. 

4.  I.  L.  d.  M. 

5.  I.  L.  d.  M. 
().  1.  L.  d.  M. 

7.  ((  K  cl  a  mi  :  o  (•iMatiiras.s/'/>r//^uesrias. 

(juanta  iirnoraïK.'ia  o<a(|ueIIa  que  vos  ofende 

aïk'ora  quiera  que  ini  senteiicia  tu  ii'e[m]boche.  »  —  E.  d.  V, 

8.  «  ayas  en  tu  boca.  »  —  A  (?) 


XLVll.    DANTE  2Ql 

V.  73.  «  Colui,  lo  cui  sapper  tuto  trasciende, 
feci  li  cieli,  e  die  lor  cliei  conducie, 
si  c'  ogni  parte  ad  ogni  parte  splende,  » 

V.     7G.  ((  Distribuendo  ingualmente  laluee 
similemente  a  li  splendor  mundani 
ordino  gênerai  ministra  e  duce,  » 

V.     79.  «  Che  permutasse  a  tempo  li  ben  uani 

di  giente  in  giente,  e  d'  uno  innaltro  sangue, 
oltra  la  diflFensione  dei  scnni  humani  (1).  » 

Fol.  12  v«. 

V.     94.  «  Ma  ella  e  si  beata,  ecionon  oddc, 
eoraltre  prime  créature  lieta 
uolue  sua  spera,  e  beata  sigodde  (2)  » 

Fol.  15  v^  Chant  IX. 

V.     97.  «  Cliegioua  ne  la  fatta  dar  di  coçço  ? 
cierbero  uostro,  si  ben  ui  ricorda, 
ne  porta  ancor  pellato  il  mento  el  goçço  [S)  » 

Fol.  27)  V".  Chant  XV. 

V.     G7.  «  Vechia  fama  nel  mondo  li  chama  orbi  ; 
giente  auara,  inuidiosa  e  superba, 
da'  lor  costumi  fa  che  tu  te  forbi  (4)  » 

Fol.  40  V".  Chant  XXIV. 

V.     16.  «  Cossi  mi  feci  sbigotir  lo  maestro, 
(juand'  io  li  uidi  si  turbar  la  fronte, 
e  cossi  tosto  al  mal  giunse  Tempiastro  (5).  » 

V.     4(3.  ((  Omai  conuien  che  cossi  ti  spoltre, 

disse  'Imaestro,  che,  segiendo  in  piuma, 
in  fama  non  si  uien  ne  sotto  coltre  ;  » 

V.     49.  «  Senca  laquai,  chi  soa  uita  consuma, 
cotai  ucstigio  in  terra  de  se  lascia, 
(lual  fumo  in  aère,  e  in  acqua  la  schiuma.  » 

V.     52.  «  K  pero  leua  su,  uinci  V  ambascia 


1.  I.  L.  d.  M. 

2.  «  Aristotyl,  en  el  IX  de  la  metaffissyca,  non  conuicne  dezyr  a.ssy  es, 
nias  iwrque  e^s.  »  —  I.  L.d.  M. 

3.  I.  L.  d.  M. 

4.  I.  L.  d.  M. 

5.  «  Nota.»  —  I.  L.  d.  M. 


292  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DÉ   SANtiLLANÉ 

con  r  aniino  che  uince  ogne  bataglia, 

se  col  suo  graue  corpo  non  s'  acascia  (1).  » 

Fol.  41. 

V.     76.  ((  Altra  risposta,  disse,  non  ti  rendo, 

se  non  lo  fare;  che  la  dimanda  honesta 
si  de  seguire  con  V  opéra  taciendo  (2) .  » 

Fol.  41  v^ 

V.  106.  «  Cossi  per  li  gram  sauii  se  confessa 
che  la  fenicie  muori,  e  poi  rinascie, 
quando  al  cinquecentesmo  ano  s' apressa  (3).  » 

Fol.  46  v^  Chant  XXVII. 

V.    67.  «  lo  fui  huom  d'  arme,  e  poi  fu'  cordelero, 
credendomi,  si  cinto,  far  amenda; 
e  cierto  il  creder  mio  uenia  intriero  (4),  » 

V.    70.  «  Se  non  fosse  il  gran  prête,  a  cui  mal  prenda, 
che  mi  rimisse  nele  prime  colpe, 
e  come  e  quare  uoglio  che  m'  intenda.  (5)  » 
Fol.  47. 

V.     79.  «  Quando  rai  uidi  giunto  in  quela  parte 
di  mia  etate,  oue  ciaschun  deurebe 
callar  le  uelle  e  racoglier  le  sarte,  » 

V.     82.  0  Cio  che  pria  mi  piaque,  alor  m'  increbbc, 
e  pentuto  e  confesso  mi  rendei  ; 
ai  miser  lasso!  egiouato  serebbe(6).  » 

Fol.  49.  Chant  XXVIII. 

V.  10f>.  ((  Grido  :  ricordera'teancor  del  moscha, 
che  disse,  lasso!  :  capo  a  cossa  facta; 
che  fu  il  mal  sieme  per  la  giente  tbscha  (7).  » 

Fol.  50  v^  Chant  XXIX. 
V.    88.  «  Dine  s'alcun  latin  e  tra  costoro, 

1.  «  Nota.  »  —  J.  L.  d.  M. 

2.  «  Nota.  »  —  I.  L.  d.  M. 

3.  «  Nota  del  lîeni(;e.  »  — I.  L.  d.  M. 

4.  «  Nota  de  guido  de  montetïeltro  conde.  »  — I.  L.  d.  M. 

5.  «  Bonilîaçio  papa.  »  —  I.  L.  d.  M. 

6.  ((  Nota  como  todo  oiibre^ea  la  madura  edat,  deue  çesar  el  malbeuir.v 
—  I.  L.  d.  M. 

7.  I.  L.  d.  M. 


XLVII.    DANTE  293 

che  son  quic'entro.  se  V  ongie  ti  basti 
eternalmenti  a  cotesto  lauoro(l).  » 

Fol.  53  v^  Chant  XXX. 

V.  142.  ((  Magior  difetto  men  ucrgogna  laua, 

dise  '1  maestro,  che  '1  tuo  non  e  stato; 
per  ho  d' ogni  tristicia  ti  disgraua  (2).  » 

Fol.  55  vo.  Chant  XXXII. 

La  traduction  des  vers  4-6,  qui  forment  le  deuxième  ter- 
cet de  ce  chant,  est  si  pâlie  que  le  Marquis,  déjà,  avait  jugé 
utile  de  la  récrire  en  marge,  de  sa  propre  main,  sans  rien 
changer  à  la  leçon  d'Enrique  de  Villena  :  «  yo  esprimire,  de 
mi  conçebto,  el  çumo  mas  llenamente,  mas  porque  yo  no  las 
tengo,  nosin  temer  a  dezir  me  pongo.  » 

Fol.  59  v<>.  Chant  XXXIII. 

V.  151.  «  Hay  gienoueisi,  homini  diuersi 

d'  ogni  costume,  epien  d' ogni  magagna, 
perche  non  siete  uoi  del  mondo  spersi  (3)  ?  » 

Fol.  65  v**.  Purgatoire.  Chant  III. 

V.      7.  «  El  mi  parea  da  se  stesso  remorso  ; 
0  degnitosa  consciença  e  netta, 
come  t'  e  piciol  fallo  amaro  morso  !  (4)  » 

Fol.  66  v^ 

V.     37.  «  State  contenti  humana  giente  al  quia  (5), 
che  se  possuto  auessi  ueder  tutto, 
mistier  non  (n)era  partorir  maria  (6).  » 

Fol.  66  v^ 

V.     73.  «  O  ben  finiti  o  gia  spirti  ellecti, 
uirgilio  comincio,  per  quela  pace, 
ch'  io  credo  che  per  uoi  tuti  s'  aspeti,  (7)  » 

V.     86.  ((  di  quela  mandria  fortunata  allotta  (8),  » 

1.  «  Nota  grant  ssabrosia.  »  —  I.  L.  d.  M. 
2.1.  L.  d.  M. 

3.  I.  L.d.  M. 

4.  1.  L.  d.  M. 

5.  1.  L.  d.  M. 

6.  I.  L.  d.  M. 

7.  «  Mandrya  et  manada  de  beatias.  »  —  I.  L.  d.  M. 

8.  I.  L.  d.  M. 


294  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Fol.  67. 
V.  133.  «  Perlor  malledicion  ia  non  se  perde, 
che  non  possa  tornar  V  eterno  amore, 
montre  che  la  sperança  a  fior  dil  uerde  (1).  » 

Fol.  68  v\  Chant  IV. 
V.     88.  «  Etegliame:  questa  inontagnae  taie, 

che  semper  a  li  cominciar  di  sotto  e  graue, 

e  quanto  V  nom  ua  piu  su,  e  men  fa  maie  (2).  » 

Fol.  69.  Chant  V. 
V.     13  «  Vien  drietro  a  me,  e  lascia  dir  la  gienti, 
sta  corne  torre  ferma,  che  non  crola 
giamai  la  cima  per  sotfiar  di  uenti  (3).  » 

Fol.  71.  Chant  VI. 
V.     13.  «  Qui  ui  eraTaretino,  che  da  le  bracia  (4) 
fiere  di  gliino  di  taclio  ebbe  la  morte, 
e  r  altro  che  anego  (5)  correndo  en  cacia.  » 
V.     16.  ((  Qui  ui  prcgaua  con  le  mani  sporte(6)  » 
V.     20.  ((  Dal  corpo  suo  per  astio  (7)  e  per  inuegia,  » 
V.    24.  ((  si  che  pero  non  siade  pegior  gregia  (8).  » 

Fol.  72. 

V.     76.  ((  Ilav  serua  italia  e  di  dollor  ostello, 

naue  senza  nochiero  in  gran  tempesta, 
non  donna  di  prouincie  ma  bordello  (9)  !  » 

V.     79.  ((  Che  ualle,  perche  ti  raconciassc  il  freno 

1.  I.  L.  d.  M. 

2.  I.  L.  d.  M. 

3.  «  Nota  este  v .  o  estt)tro  vcrsso  que  fablan  de  lîortaleza,  de  estabi- 
lidat,  e  de  esseeugion .  »  —  I.  L.  d.  M. 

4.  «  De  los  braços.  »  —  I.  L.  d.  M. 

5.  «  Anego;  este  lîue  Tarrlato  de  piedra  mala,  natural  de  la  ^'iudat  de 
Are<,'0,  el  quai  sse  anego  en  Arrno  rio.  »  —  I.  L.  d.  M. 

Cette  note  du  Marquis  est  encadrée  de  deux  notes  A  ayant  trait  l'une 
aux  vers  17  et  18,  l'autre  aux  vers  22-24.  La  première  commence:  «  El 
CondeGolino  (//.sfjlTgolino),  tirano,  mando  matar  a  un  fîjo  de  Mar- 
chuso  (lise::  Marzueco),  dcnegandolc  sepultura  etc.  »  La  seconde  parle 
de:  «  Pedro  de  la Brocia  (Pieri'e  Labrosse),  criado  del  rrey  Philipo  di 
Francia,  el  fermoso,  fizo  lo  morir,  por  enuidia,  su  niuger,  flja  del  Duc  de 
Brauante,  e  dize  el  auctor,  etc.  » 

6.  «  Esparzidas.  »  —  I.  L.  d.  M. 

7.  «  Enojo.  ))  —  I.  L.  d.  M. 

8.  «  Conpaûia.  »  —  l.  L.  d.  M. 

9.  I.  L.  d.  M, 


XL VII.    DANTE  295 

iustiniano,  so  la  sella  e  nota? 
seiK^esso  fora  la  uergogna  meno  (1).  » 

Fol.  72  v«. 

V.  115.  «  Veni  a  uedcr  la  giente  quanto  s'  aina; 
e  se  nula  di  noi  pieta  ti  moue, 
a  iiergognar  ti  uien  de  la  tua  fama.  )) 

V.  118.  «  E  se  licito  m'  e,  o  sommo  joue 

clii  fosti  in  terra  per  noi  crucifixo, 
son  li  giusti  ochi  tuoi  riuolti  altroue?  » 

V,  121.  «  O  e  preparacion,  clie  ncl'  abisso 

del  tuo  consiglio  fai,  per  archun  beno 
in  tutto  dir  acorger  nostro  scisso  ?  » 

V.  124.  «  Che  le  citta  d'italia  tutte  piene 

sum  di  tiranni  ;  e  un  martel  diuenta 
ogni  uilam  che  partegiando  uiene,  » 

V.  127.  «  Fiorençe  mia,  ben  poi  esser  contenta 
di  questa  disgression  chi  non  ti  tocha, 
merce  dil  popol  tuo  che  si  argumenta.  » 

V.  VM).  «  Molti  anno  giusticia  in  chore  e  tardi  sîclooha, 
per  non  uenir  sença  consiglo  al'  archo, 
ma  '1  popol  tuo  V  a  in  sommo  do  la  bocha  (2).  » 

Fol.  74.  Chant  VII. 

V.     73.  ((  Oro  e  argento  fino  cocha  e  biacha, 
indico  legno  (3)  lucido  e  sercno, 
frescho  smaraldo  in  l' ora  che  si  liacha,  » 

V.     7G.  <(  D'dV  erba  e  da  li  fiori,  dentr'a  (jucl  scno 
posti,  ciaschuno  sariadi  collor  uinto, 
coine  dal  suo  magiorc  uinto  il  ukmio.  w 

V.     79.  «  Non  auea  pur  natura  iuo  dipinto, 
ma  di  soauita  di  mile  odori 
ui  facea  uno  incognito  e  indistinto.  » 
Ce  feuillet,  sur  lequel  sont  écrits  les  vers  61-99  du  chant 

VII,  porte  dans  la    marge  inférieure  la  note  suivante  de  la 

main    du   Marquis  :  «  Claudianus    dicit    (juia    pressencia 

tïamam  minuit.  »  A  quoi  se  rapporte  cette  note?  Peut-être 

aux  vers  88-91. 

1.  I.  L.d.  M. 

2.  I.L.  d.M. 

3.  «  Deindia  madero.  »  —  I.  L.  d.  M. 


296  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

V.     88.  «  Di  questo  balço  meglio  e  gli  atti  e  i  uolti 
cognoscereti  uoi  di  tutti  quanti, 
che  ne  la  lama  giu  tra  cssi  accolti.  » 

Fol.  80.  Chant  X. 

V.  121.  ((  O  superbi  cristiani,  miseri,  lassi, 

che,  de  la  uista  de  la  mente  infermi, 
fidança  aueti  neiritrosi  passi,  » 

V.  124.  ((  Non  u'  acorgiete  uoi,  che  nu  siam  uermi 
nati  a  formar  Y  angelica  farfala, 
che  uola  a  lagiusticia  senza  schermi?  » 

V.  127.  «  Di  cher  animo  nostro  in  alto  galla  ? 
poi  sete  quasi  automata  in  deffetto, 
si  corne  uermo,  in  cui  formacion  falla?  (1)  » 

Fol .  81  v'» .  Chant  XI . 

V.    91.  ((  O  uana  gloria  de  le  humane  posse, 
coin'  puocho  uerde  su  la  cima  dura, 
se  nonn  e  giunta  daF  ectati  grosse  !  (2)  » 

V.  100.  «  Non  e'  1  raondan  remor  altro  che  un  fiato  (3)  » 

Fol.  83.  Chant  XII. 

V.  70.  «  Or  superbite,  e  uia  col  uisi  alteri, 
figlioli  d'  eua,  non  chinati  il  uolto, 
si  che  uegiati  i  uostri  mal  pensieri  (4).  » 

Fol.  87.  Chant  XIV. 

V.     67.  ((  Corne  al'  anuncio  dei  dogliosi  danni 
si  turba  il  uiso  di  colui  c'  ascolta. 
da  qualche  parte  i  perigolosi  affanni  (5)  ;  » 

Fol.  88. 

V.  145.  «  Ma  uoi  tenete  r  escha  si  che  r  amo 
der  antico  auersaro  a  se  ui  tira  ; 
e  pero  pocho  ual  freno  e  richiamo  (6).  » 

Fol.  90  v^  Chant  XVI. 
V.     58.  «  Lo  mondo  e  ben  cossi  tutto  diserto 

1. 1.  L.  d.  M. 
2.1.  L.d.M. 
3.  I.  L.  d.  M. 
4.1.  L.  d.  M. 

5.  I.  L.  d.  M. 

6.  I.  L.  d*  M. 


XLVII.    DANTE  297 

d*  ogni  uirtute,  corne  tu  mi  sone, 
e  di  malicia  grauido  e  couerto  (1).  » 

Fol.  91. 

V.  70.  «  Se  cossi  fosse,  in  uoi  fora  distrutto 
libero  arbitrio,  e  non  fora  giusticia 
perben,  leticia,  e  per  mal  auer  lucto.  » 

V.     73.  ((  Lo  cielo  i  uostri  mouimenti  inicia, 
non  dicho  tutti,  ma  posto  ch'  il  dica, 
lume  u'^  e  dato  a  bene  et  a  malicia,  » 

V.     76.  «  E  libero  uoller  che  s'afaticha 

ne  le  prime  bataglie  col  ciel  dura, 

poi  uince  tutto,  se  ben  se  nu  tricha  (2).  » 

V.     97.  «  Le  legi  son,  ma  chi  pom  man  ad   esse? 
nulo,  peroche  '1  pastor  che  presiede 
ruminar  po,  ma  nonn  a  V  unchie  fesse.  » 

V.  100.  «  Perche  la  giente  che  sua  grida  uede 
par  a  quel  bon  fedir  ond'  ela  e  giota 
di  quel  si  pascie  e  piu  oltre  non  chiede.  » 

V.  103.  «  Ben  poi  ueder  che  la  mala  condocta 
e  la  cagion  che  '1  mondo  a  facto  reo, 
e  non  natura,  ch'e[n]  uoi  sia  corocta  (3).  » 

Fol.  92.  Chant  XVII. 

V.     13.  «  O  ymaginatiua,  che  ne  rube 

tal  uolta  si  di  fuor,  ch'  om  non  s'  acorgie, 
perche  d' intorno  suoni[n]  mille  tube  (4),  » 

Fol .  92  v«. 

V.     58.  ((  Si  fa  con  noi,  come  V  uomsi  fa  siegho, 
che  quale  aspetta  prego  e  Tuopo  uede, 
malignamente  gia  si  mette  al  niegho  (5).  » 

Fol.  93. 

V.  100.  ((  Ma  quando  al  mal  si  torze,  o  con  piu  cura, 
0  con  men  che  non  dee,  corre  nel  bene, 
contra  '1  f actore  adorna  sua  fatura .  » 


l.I.  L.  d.  M. 

2.  I.L.  d.  M. 

3.  I.  L.  d.  M. 
4.1.  L.  d.  M. 
5. 1.  L.  d.  M. 


298  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

V.  103.  «  Quinci  comprender  poi  ch'  esser  conuene 
amor  sementa  in  uoi  d'  ogni  uirtute, 
0  d' ogni  operacion  che  merta  bene .  » 

V.  106.  ((    Or  perche  mai  non  po  dala  sainte 
amor  del  suo  sogieto  uolger  uiso, 
dal'  odio  proprio  son  le  cosse  tute  :  » 

V.  109.  «  E  perche  intender  non  si  po  diuiso, 

e  per  se  stante,  alcuno  esser  dal  primo, 
da  qiielo  odiarc  onne  effeto  e  diciso  (1).  » 

Fol.93v\ 

V.  130.  ((  Se  lento  amor  a  lui  ueder  ui  tira 
oalui  acquistar,  quesfci  cornice, 
dopo  giusto  pentir,  ue  ne  martira  (2).  » 
KA-idcmment  tout  ce  raisonnement  de  Virgile  sur  l'amour, 
source  de  toute  vertu  et  de  tout  vice,  a  vivement  frappé  le 
marquis  deSantillane. 

Fol.  96.  Chant  XIX. 

V.     25.  «  Ancor  nonn  era  sua  bocha  richiusa, 

quando  una  dona  [apparue]  santa  e  presta  (3) 
longheso  me,  per  far  colei  confusa.  » 
Uoubli  du  mot  apparve,  dans  le  vers  26,  n'avait  pas  échappé 
à  don  TnigoLopez  de  Mendoza. 

Fol.  97  v^  Chant  XX. 

V.       7.  ((  Che  la  giente,  che  fonde  a  goccia  a  goccia 

per  gli  ochi  il  mal,  che  tutto  '1  mondo  ocupa, 
dal'  altra  parte  in  fuor  troppo  s'  aprocx*ia.  » 

V.     10.  «  Maledctta  sie  tu,  anticha  luppa, 

che  piu  cha  tuttc  le  altrc  bestie  ai  preda, 
per  la  tua  famé  senza  fine  cuppa  !  » 

V.     13.  ((  Oy  ciel,  nel  cui  girar  par  che  si  creda 
le  condecion  de  quagiu  trasmutarsi, 
quando  iierra  per  cui  (juesta  disceda  ?  (4;  » 

Fol.  98. 
V.     19.  «  E  per  uentura  udii  :  dolce  maria , 

1. 1.  L.  d.  M. 

2.  I.  L.  d.  M. 

3.  a  M'aparesçio.  »  —  I.  L.  d.  M. 

4.  I.  L.  d.  M- 


XL VII.    DANTE  299 

dinanci  a  noi  chiamar,  cossi  nel  pianto 
corne  fa  donna  ch'en  parturîre  sia  (1).  » 
Le  Marquis  fait  ici  allusion  au  désir  dlmperial^  composé 
à  Toccasion  de  la   naissance  du  roi  Don  Juan,   à  Toro,  en 
1405,  où  Ton  trouve  en  effet  les  vers  suivants  : 
((  Oy  en  bos  alta  :  o  dulce  Mary  a  ! 
A  guisade  duena  que  esta  va  de  par  to  (2).  » 
V,     25.  «  Seguentemente  intesi  :  o  buon  fabricio, 

con  pouerta  uolesti  anci  uirtute, 

che  gran  richeça  posséder  con  uicio  (3).  » 

Fol.  102.  Chant  XXII. 

V.     28.  «  Veramente  piu  uolte  apairon  cosse, 
che  danno  a  dubitar  falsa  matera, 
per  le  uere  cason  che  son  nascose  (4).  » 

Fol.  104  v^  Chant  XXIII. 

V.     91.  «  Tanto   e  adio  piu  caraopiu  dîletta 
la  uedouela  mia,  che  moltoamai, 
quanto  in  ben  opperar  e  piu  soleta.  » 

V.     94.  «  Che  la  barbagna  di  saldigna  assai 
ne  le  femene  sue  piu  e  pudicha, 
che  la  barbagiadou  'io  la  lasciai.  » 

V.     97.  ((  O  dolce  frate,  che  uoi  ti  ch'  iodica  ? 
tempo  forturo  m'e  gia  nel  conspeto, 
cui  non  sera  questa  hora  molto  anticha,  » 

V.  100.  «  Nel  quai  sera  in  pergamo  interdeto 
a  le  sfaciate  donne  florentine 
r  andar  mostrando  con  le  poppe  el  petto.  » 

V.  103.  ((  Quai  barbare  fuor  mai,  quai  saracine, 
cui  bisognasse,  per  farle  ir  coperte, 
0  spirituali  o  altre  discipline  ?  » 

N.  106.  «  Ma  se  le  suergognate  fuser  cierte 

de  quel  ch'  el  ciel  ueloce  lor  ammana. 
gia  per  urlar  auriam  le  boche  aperte.  » 

V.  109.  «  Che  se  Y  antiueder  qui  non  m' ingana. 


1.  «  Nota  miçer  ffrançisco  inperial.  »  —  I.  L.  d.  M. 

2.  Cf.  Cancionero  de  Baena,  édit.  Michel,  t.  I,  p.  199-200. 

3.  I.  L.  d.  M. 

4.  I.  L.  d.  M. 


300  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

prima  fier  triste  che  le  guancie  impeli 
que  lui  che  mo  se  convoi  la  con  nana  » 
V.  112.  «  De  frate,  fa  che  piu  non  mi  ti  cieli, 

ueddi  che  non  pur  io,  ma  questa  giente 
tutta  rimira  la  doue  il  sol  ueli  (1).  » 

Fol.  111.  Chant XXVI. 

V.  140.  «  Tam  m'  abolis  notre  corteis  deman, 
ch'  en  n'en  pos,  ne  uoil  a  uos  cobrire  : 
ie  sui  arnalt,  che  plor  e  uai  cantan  (2).  » 

Fol.  114  \^  Chant  XXVIII. 

V.  139.  «  Queli,  che  antichamenti  poetaro 
Fêta  di  loro  e  suo  stato  felice, 
forsa  in  parnaso  esto  luogo  sognaro.  » 

V.  142.  «  Qui  fu  inocente  r  umana  radice, 

qui  primauera  sempre  e  ogni  frutto, 
netar  e  questo  di  che  ciaschun  dice.  » 

V.  145.  ((  Io  mi  riuolsi  dietro  alora  tutto 
ai  mei  poeti,  e  uidi  che  con  riso 
udito  aueano  V  urtimo  constructo  (3) .  » 

Fol.  116  v^  Chant  XXIX. 

V.  118.  «  Quel  dil  sol,  che  ando  sui  fucombusto, 
per  r  oracion  di  la  terra  diuota, 
quando  fu  ioue  archanamente  giusto.  » 

V.  121.  ((  Tre  donne  in  giro  de  la  dextra  ruota 
uenian  danzando,  l' una  tanto  rossa 
ch'  apenna  fora  dentro  al  fuocho  nuota  (4)  ;  » 

V.  124.  «  Altra  era  come  se  le  carni  e  Y  ossa 
fusero  state  di  smeraldo  fatte, 
la  terça  parea  neue  teste  mossa  (5).  » 

Fol.  118.  Chant  XXX. 

V.     70.  «  Regalmente  ancor  neY  atto  proterua 
continuo,  come  colui  che  dice, 
e  'l  piu  caldo  parlar  dietro  riserua  :  » 

1-  I.  L.  d.  M. 

2.  I.  L.  d.  M. 

3.  I.  L.  d.  M. 

4.  a  Nota  de  las  virtudes.  »  —  I.  L.  d.  M. 

5.  Ces  trois  vers  (124-126)  se  retrouvent  écrits,  delà  main  du  Marquis, 
au  verso  du  feuillet  201. 


XLVIÎ.   DANTE  301 

V.     73.  «  Giiardaci  bon,  ben  son,  ben  sonbeatrice. 

corne  degnasti  d'  acedere  al  monte  ? 

non  sapei  tu  che  qui  e  V  om  felice?(l)  » 
V.     79.  ((  Cossi  la  mader  al  figlio  par  superba, 

com'  ela  parue  a  me  ;  perche  d'amaro 

sente  *1  sapor  de  la  pietate  acerba  (2) .  » 

Fol.  118  v^ 

V.  115.  «  Questi  fu  tal  ne  la  sua  uita  nuoua 
uirtualmente,  c'  ogni  liabito  dextro 
fatto  aurebe  in  lui  mirabil  proua  (3) .  » 

Fol.  119  vo.  Chant  XXXI. 

V.  139.  «  O  spiandor  diuina  luce  eterna, 
che  pallido  se  feci  sotto  V  ombra 
si  di  parnaso  si  nebe'  in  sua  cisterna(4*i.  » 

Fol.  124.  Chant  XXXIII. 

V.     64.  «  Dorme  lo  gegno  tuo,  se  non  extima 
pcr  singular  cagion  esser  excelsa 
lei  tanto,  e  si  trauolta  ne  la  cima(5).  » 

Fol.  136.  Paradis.  Chant  V. 

V.     40.  «  Apri  la  mente  a  quel  eh'  io  ti  paleso, 
e  fermalui  entro  ;  che  non  fa  sciença, 
sença  lo  ritenere,  auer  inteso  (6).  » 

Fol.  140.  Chant  VIL 

V.     25.  ((  Per  non  sofrire  a  la  uirtu  che  uole 

freno  a  suo  prode,  quel  huom  che  non  nacque, 
dannando  se,  danno  tut  ta  sua  proie  (7).  )) 

Fol.  143 \^  Chant  IX. 

V.     10.  ((  Hai  anime  ingannate  e  fatture  empie, 
che  da  si  fatto  bene  torcieti  i  cuori, 
driçando  in   uanita  le   uostre  tempie  !  (8)  » 

1. 1.  L.  d.  M. 

2.  I.  L.  d.  M. 

3.  «  Nota  mirabil  ioor  de  beatriz  adante.  »  —  I.  L.  d.  M. 

4.  I.  L.  d.  M. 

5.  1.  L.  d.  M. 

6.  «  O  nota  notable  dicho.  »  —  1.  L.  d.  M. 

7.  «  Adan  non  na^io.  »  —  I.  L.  d.  M. 

8.  I.  L.  d.  M. 


302  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS  DE  SANTILLANE 

Fol.  146.  Chant  X. 

Ce  feuillet  porte  les  tercets  dans  lesquels  Dante  raconte 
comment  il  se   vit  soudain   transporté  dans  le  soleil.  Dans 
la  marge  inférieure  de  ce  feuillet  se  trouve  une  longue  note 
de  la  main  du  Marquis,  elle  est  incomplète  et  pour  lire  ce 
qui  en  reste  nous  avons  dû  employer  les  réactifs.  Cette  note 
se  rapporte  plus  particulièrement  aux  vers  47-49- 
V.     47.  «  E  se  le  fantasie  nostre  son  basse 
a  tanta  alteça,  non  ne  miraueglia, 
chesopra  il  sole  non  fu  occhio  ch'andasse  (1).  » 

Fol.  149.  Chant  XI. 

V.  102.  «  predicho  xpo  e  gli  altri  ch' il  seguiro,  » 
V.  103.  «  E,  per  trouare  a  conuersion  acerba 

troppo  la  giente,  per  non  star  indarno, 
redisse  al  frutto  de  la  ytalica  erba  (2).  » 

Fol.  150.  Chant  XII. 

V.     49.  ((  Non  molto  longie  al  percuoter  del*  onde, 
dietro  a  le  quali,  per  la  longa  foga, 
lo  sol  tal  uolta  ad  ognon  si  nasconde  (3),  » 

V.     52.  «  Siede  la  fortunata  chalaroga, 

sotto  la  proptecion  del  grande  scudo, 
in  che  sogiacie  il  leon  a  sogioga  (4).  » 

Fol.  158.  Chant  XVI. 

V.     46  «  Tutti  colloro  ch'  a  quel  tempo  eran  uiui 
da  portararme,  tra'l  e  '1  batista, 
erano  '1  (juinto  di  quel  chi  or  son  iui  (5i.  » 

A  partir  du  feuillet  158,  toute  trace  de  la  lecture  du 
Manjuis  disparait,  comme  aussi  toute  correction,  et  nous 
ne  trouvons  plus  dans  les  marges  des  feuillets  158  v<*  et  160 
(]ue  des  mains  indicjuant  certains  passages.  Ces  mains,  nous 
les  avions  remarquées  déjà  dans  les  marges  de  V Enfer  et 

1.  ((  Aqui  t<)co  dante,  e  quiso  dar  a  eiitender,  (;omo  los  uoianos  non 
deuen  curar,  ni  trabajar.sse,  de  querer  entender  en  los  dyuinos  ssecretos, 
ra  ssobre  el  ssol  non  es  vv.sla  de  niortal  que  bastar  piieda,  quanto  mas. . .  » 
-  I.  L.  d.  M. 

2.  «  Nota  del  bien  auenturado  llianrisco.  »  --  I.  L.  d.  M. 

3.  Le  ms.  porte  au  lieu  de  ad  ofjni  nom,  ad  otjnon  pour  ad    ognuiw, 

4.  «  Nota  del  bien  auenturado  domingo.  »  —  I.  L.  d.  M. 

5.  I.  L.  d.  M. 


XLVIl.    DANTE  303 

aussi  dans  le  manuscrit  n**  458  du  fonds  espagnol  de  la  Bi- 
bliothèque nationale  de  Paris,  qui  a  fait  partie  de  la  biblio- 
thèque de  Guadalajara.  (Cf.  Notice  XLIX.) 

Peut-être  faut-il  attribuer,  à  la  plus  grande  difHculté  de 
compréhension  du  Paradis ^  l'absence  des  signes  admiratifs 
dont  le  marquis  de  Santillane  a  illustré  les  autres  parties 
du  poème. 

Le  texte  italien  de  ce  manuscrit  n'est  pas  dépourvu 
d'importance.  D'abord  sa  date  de  1354  en  fait  un  «  vieux 
Dante  m,  et  puis  il  présente  d'autres  particularités.  Son 
écriture  appartient  à  Tltalie  septentrionale.  Et  ses  leçons 
ne  se  rattachent  pas  à  la  pure  tradition  toscane,  on 
trouve  dans  la  langue  du  copiste  des  formes  dialectales 
telles  (jue  :  riceive,  corteise^  preise,  an  picem  Jumaello , 
roiiata,  niegio,  Jigia,  bugia,  cascaum,  personna,  per- 
donnay  etc  ,  qui  révèlent  le  génois  et  semblent  désignerGênes 
comme  patrie  de  ce  manuscrit,  ou  au  moins  de  son  copiste  (1). 
Ce  caractère  dialectal,  rapprociié  de  la  date  (1354),  donne 
à  ce  volume  un  intérêt  spécial,  abstraction  faite  du  mérite 
de  la  version  castillane  qu'il  contient  et  des  notes  auto- 
graphes du  Mar(|uis.  Que  ce  manuscrit  ait  pu  arriver 
par  Barcelone,  aux  mains  d'Enrique  de  Villena,  cela  n'a 
rien  qui  doive  nous  étonner,  mais  il  est  plus  surprenant 
(ju'un  Génois,  dédié  sans  doute,  comme  tous  les  siens,  au 
commerce  et  à  la  banque,  ait  eu  assez  de  goût  et  assez  de 
temps  pour  copier  avec  soin  le  poème  d'Alighieri. 


E 


(Osuna:  Plut.  V.  Lit.  N,  n'24;  Rocam.  n"  109;  Bibliotli.  Nat.  Madrid, 

Ii-122) 

Dante  Alighieki.  Traduction  castillane  du  commentaire 
latin  de  Pietro  Alighieri  à  la  Divine  Comédie. 

Manuscrit  de  152  feuillets,    plus    3   feuillets  blancs   au 
commencement  et  1  à  la  fin,  papier  non  folioté.  Écriture  de 

1 .  Nous  ne  voudrions  pas  négliger  de  remercier  ici  MM .  liajna  et 
Parodi,  qui  ont  bien  voulu  attirer  sur  ce  point  notre  attention. 


304  BIBLIOTHÈQUE   DU    MAUQUIS   DE   SANTÎLLANIi 

la  première  moitié  du  XV^'  .siècle.    Petites   capitales   en 
rouge,  titres  noirs,  marges  étroites.  Format  286x215 mm. 
Reliure  de  parchemin. 

Le  texte  ouvre  par  une  préface  où  sont  exposés  ies  sens 
de  la  Comédie  et  la  condition  des  âmes  en  purgatoire,  avec 
des  observations  sur  la  forme  poéti(|ue  et  enfin  une  indica- 
tion sommaire  du  contenu  des  chants  de  Y  Enfer. 

Fol.  1.  Incipit  :  «  Nel  mero  de/  camin  :  a  intelligen(;ia 
de  la  présente  comedia,  ansi  como  usan  los  exponedores  en 
las  s<j;ien(;ias,  son  de  notar  très  cosas,  la  primera...» 

Fol.  2  \^  Rubri((ue  :  Comienra  la  exposiçiori  sobre  la  pri- 
mera cantifja  de  Ut  Comedia  de  Dante,  poeta  Florentino, 
conpiœsta  de  mosen  Pedro,  su  fijo,  doctor  en  décrétas  e 
srientifiro  orne, 

Incipit  :  a  Segund  que  dize  el  sabio  eclesiastes...  » 

Fol.  3  v°.  FiXplicit  :  «  el  estadode  los  pecadores  e  de  los 
repintientes  e  virtuosos.  »  A  la  suite  :  «  Otra  glosa  sobrel 
primer  capitule  :  Nel  meço  dil  camin  .-este  capitule  con  el 
siguiente  es  prohemial...  » 

Fol.  62.  Explicit  du  commentaire  à  VKn/'er:a  e  nos 
lieua  a  veer  las  estrellas,  (juces  el  estado  de  la  gracia.  » 

Fol.  63.  Rubrique  :  Comienra  la  ejposiçion  del  segundo 
libro  de  Dante,  que  tracta  del  Pftrf/otorio,  esiguese  el  pro- 
lof/o.  Incipit  :  «  Por  la  rubrica  sobre  dicha  se  puede  dubdar 
de  (jual  Purgîitorio  entiendc^  el  actoi*. . .  » 

Fol.  63.  v"  Explicit  de  la  préface  :  «  la  ter(;eni  parte  en  la 
(jual  dise  del  parayso  terrenal.  »  Incipit  :  «  Per  corrermil- 
lor  acf/ue  alça.  le  ttele:  en  oaU^  (*apitulo  primero  elactor  an- 
tipone  la  inuocacion ...» 

Fol.  118  V".  Ex[)licit  du  commentaire  au  Purgatoire  : 
«  de  Beatris  (pieesja  santa  theologia.  » 

Le  prologue  du  Paradis  est  confondu  avec  le  chant  I, 
contrairement  à  ce  (pii  a  lieu  i)0ur  les  préfaces  de  V Enfer 
et  du  Purgatoire,   mais  il  ne  manciue  rien  au  texte. 

Fol.  119.  Rubrique:  Capitula  primo  del  Paragso.  Incipit: 
(f  La  gloria  di  t-olni  chc  tiicto  m  noue  :  so])re  la  rubrica  desta 
tercera  parte,  nota  que  elactor  proc(Hle  al  modo  usado...  » 

Fol.  ir)2.  Explicit  du  commentaire  du  Paradis  :  «  esto 
es  por  Dios  mouiente  el  çielo  e  las  estrellas.  E  ansi  pone 
llinaqui  a  la  su  marauillosa  ITantasia.  )> 


XLVII.    DANTE  305 


F 


(Osuna:Plut.  V.  Lit.  N,  n"  25;   Rocani.  n'  108;  Biblioth.    Nat.   Ma- 
drid,  Ii-123) 

Dante  Alighieri.  Traduction  castillane  du  commentaire 
latin  de  Benvenuto  da  Imola  sur  VEnfer. 

Manuscrit  de  187  feuillets,  papier,  non  folioté.  Ecriture 
du  XV®  siècle  ;  on  y  distingue  trois  mains  différentes  :  la 
première  a  écrit  les  feuillets  1-27  ;  la  seconde  les  feuillets 
28-103  ;  la  troisième  les  feuillets  104-187.  Format  286x208 
mm.  Rares  notes  en  marge.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Aqui  comient;a  la  glosa  sobre  Dante 
en  latin,  tornada  en  Romance  ;  primeram£nte  J'açe  pro- 
hemio  con  su  thema  diuidido,  e  assi  continuando  face  su 
proçeso. 

Préface.  Incipit  :  «  Aquel  es  mar  ondeante,  el  quai  suple 
0  finche  afluentemente  e  copiossamente  los  menesteres 
de  los  vinientes  de  ciida  piirte...  » 

Fol.  15.  Explicit  :  «  esposiçion  de  laletra.  »  Rubrique: 
Diceel  auctor  :  Aqui  comiençala  esplanaçion  del  métro. 
Incipit  :  «  Nel  me^o  del  camin  di  nostra  bita.  ^  Mas  quai  es 
el  medio  caminode  nuestrabida  ?...  » 

Fol.  187.  Explicit  :  «  Malaspina,  con  el  quai  por  entonçe 
Dante  estaua,  por  lo  quai  como  el  fuese  un  seûor  asaz  en- 
tend ien  te...  » 

Notre  manuscrit  est  incomplet,  il  ne  contient  que  le  com- 
mentaire des  sept  premiers  chants  de  VEnfer  et  le  com- 
mencement de  l'exposition  du  huitième.  Ce  volumineux 
commentaire  a-t-il  été  traduit  tout  entier?  On  peut  le 
croire,  en  tout  cas  il  y  en  a  eu  plus  que  ce  qui  nous  en  reste, 
puisque  le  manuscrit  qui  nous  occupe  apparaît  nettement 
tronqué.  Le  marquis  de  Santillane  a  fait  tradijiire  le  Purga- 
toire de  Benvenuto  da  Imola,  il  est  tout  naturel  de  penser 
qu'il  aura  fait  aussi  traduire  T-E'/i/èr  et  par  le  même  traduc- 
teur, qui  était  de  ses  familiers. 


300  BIBLIOTHÈQUE   DU   MAHQUÎS   DE  SANtlLLANÊ 

Voici  le  commencement  du  commentaire  de  Benveniito  : 

(Fol.  15.)  Aqid comiença  In  esplnnaçlon  ciel  métro:  Nel  mezo 
del  camin  dl  noatra  bita,  /,  Mas  quai  es  el  mediocaminodenuestra 
bida?  Disen  algunos  quel  inedio  de  nuestra  bida  es  cl  sueno,  por 
quel  ftlosofo,  en  el  primero  de  las  ethicas,  dise  que  no  ay  diferen- 
çia  entre  los  mesquines  e  los  bien  abenturados,  segund  el  medio 
de  la  bida,  que  es  llauiado  el  medio  de  la  bida  el  sueno.  Pues 
que  assi  es  es  (sic)  bisto,  el  author  querria  désir  el  aber  abido  esta 
bision  en  suenos,  mas  este  non  baie,  porque,  segund  dise  el  co- 
mentator  filosofo,  por  el  sueno  eniiende  asy  la  folgança.  Non  es 
berdad  quel  ome  duerma  la  meytad  del  tienpo.  Otros  disen  quel 
medio  de  nuestra  bida  es  la  noche,  tanto  tenemos  en  este  mundo 
de  tiniebras  quanto  de  luces,  e  el  autor  nuestro  obo  la  bision  de 
noche.  Las  bisiones  e  las  sotyles  imaginaciones,  segund  que  mas 
acaesce,  bienen  de  noclie,  quando  el  anima  mas  se  recoge  a  ssi, 
e  es  mas  apartada  de  los  cuydados  terrenales.  La  rason  discurre  e 
considéra  en  que  manera  aya  espendido  su  tienpo,  e  en  que  cosas, 
ca[si]  en  banas  cosas.  Mas  aunque  este  todo  fuera  berdad,  enpero 
non  es  esta  la  entincion  del  auctor  aqui,  por  quel  auctor  descriuc 
claramente  aquel  tienpo  un  poco  abaxo. 


c; 


fOsuna  :  Plut.  IV.  Lit.  N,  ii"  23;  Rocain.  n"  121;  Bibliotli.  Xat. 

Madrid.  Ii-23). 

Dante  Alighiehi.  Traduction  ccjuitillatw  du  coininctUaire 
latin  de  licnvenuto  da  Imola  sur  le  Purgatoire^  par 
Martin  Gonçales  de  Lucena. 

Manuscrit  de  72  feuillets,  plus  3  feuillets  blancs  au  com- 
mencement et  'ri  à  la  lin,  papier  réglé,  en  moyenne  à  17  lignes. 
Le  premier  feuillet  de  ce  manuscrit  est  perdu,  {écriture 
du  XV''  siècle,  à  deux  colonnes.  Format  285x220  mm* 
Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  [Chant  I,  v.  22.]  Incipit  :  «  . . . cubriendo  ai  cra 
tan  luzia  que  escuresçia  el  signo  en  (jue  estaua.  lo  mi  :  c()- 
(liria  (|uc  el  primeio  notable  viese  la  mar  siniestra  fasa  el 
medio  dia  al  polo  abstral.  » 

Fol.  72  13.  Explicit  :  «  e  por  esto  inuy  mucho  bien  era 


XL VII.    DANTE  307 

puriticado .  »  Rubrique  :  Aqui  se  acabo  la  glosa  del  sagrado 
poeta  myri/ico  laureado  Dante  ^florentin,  de  memoria  escla- 
ve sridamenie  perpétua  e  gloriosa,  e  interpretolo  de  la  len- 
gua  latina  en  la  materrna  castellana  Martin  Gonçales  de 
Luçena,  maestro  en  artess  e  doctor  en  mediçina,  fisiro  e 
sieruo  del  muy  estrenuo  e  magnijico  senor  Yfligo  Lopes^ 
sefior  de  Mendoça,  Loorsinjin  sea,  oy  esienpre,  a  la  una, 
trina^  infinyta  esençia  triumpersonalmente  e  una,  esençial 
e  infiny lamente.  Amen. 

Fragment  de  la  version  castillane  du  commentaire  du  Ptirgn- 
taire  de  Benvenuto  da  Imola  : 

(Fol.  2).  Capitula  segunda  de  Dante  Allège ry, 

Gia  evalml  al  avisante  giuncta.  Despues  que  el  poeta  Dante,  en 
el  capitule  cereanamente  passade  prohemial,  demostro  coino  fuese 
metido  en  el  purgatorio,  por  mano  de  caton  el  guarda,  agora  co- 
niiença  a  contar  los  tractados,  e  primeramente  tracta  de  la  primera 
especie,  de  los  négligentes  besinos  fuera  del  berdadero  purgatorio 
et  bagantes  a  cierta  tienpo  ante  que  puedan  entrar.  E  aquellos 
son  los  que  detardaron  faser  la  penitencia  fastala  fin  de  la  muerte, 
e  por  causa  de  la  dilacion  fue  en  elles  alguna  delettacion  del  niundo. 
Segun  que  es  el  canto  por  algun  son  (?)  mussico,  esto  se  puede 
partir  en  cuatro  partes  :  en  la  primera,  desqueunangel,  cuyo  otlcio 
es  trasportar  las  aimas  que  se  han  de  purgar  en  una  navesilla  ; 
en  la  segunda,  desque  una  gente  de  aimas  traydas  de  un  angel  e 
la  condicion  délias  ;  en  la  tercera  fase  singular  mencion  de  una 
anima  moderna  que  era  del  numéro  de  aquestas  ;  en  la  quarta 
conbida  a  esta  aima  a  cantar  dulcemente,  cuyo  canto  se  estorvava 
por  Caton.  Biniendo  a  lo  primero  digo  que  desque  el  angel,  e  nota 
bien  esta  parte  primera,  e  ante  que  describa  este  angel,  per- 
mite  una  describcion  de  tienpo  e  lugar  e  dise  :  gia  era.  Et  por 
que  nuestra  letra  es  a  fuerte  sentencia,  asi  que  se  fasia  ya  dia  claro, 
ca  en  el  primer  capitule  dixo  que  era  el  aima,  onde  remien- 
bran  te  de  una  cosa,  que  dixe  en  el  primero  capitule,  que  todo  el 
cielo  es  partido  en  dos  partes  iguales,  e  la  primera  parte  emispe^ 
riiun,  o  média  espéra,  soberana  de  otras.  Et  segun  que  parte  e  ciûe 
por  medio,  se  dise  orisonte,  que  es  el  titulo  determinador  de  la 
bista,  asi  como  si  estuvieses  en  una  llancza  et  quando  el  ojo  mas 
non  se  pudiese  estender  a  ber,  parecerte  ya  ber  un  cerco  aderre- 
dor,  ergo  sienpre  son  seys  signos  abaxo,  que  non  parescen,  et  seys 
arriba,  que  parescen  del  orisonte,  ca  nuestro  poniente  era  le- 
vante, e  pues  asi  es,  el  su  levante  es  a  nos  poniente. 


308  13IBLI0TPIÈQUE   DU   MAKQUIS   DE   SANTILLANE 

Traducteurs  et  traductions  de  la  Divine  Couiédie  en 

Espatjne 

Introduite  par  Micer  Francisco  Impérial,  patronée  par  le 
marquis  de  Santillane,  la  Divine  Comédie  fit  en  Espagne 
une  fortune  rapide  et  brillante.  Peu  d'œuvres  ont  influencé 
aussi  profondément  et  d'une  manière  aussi  durable  la  litté- 
rature espagnole.  C'est  un  art  nouveau  qui  naît.  L'allégorie 
italienne  va  triompher  à  la  cour  de  Jean  II,  et  Dante  sera, 
pour  tous  les  lettrés  de  cette  époque,  à  la  fois  un  chantre 
insurpassable  et  un  modèle  d'érudition.  On  le  cite  à  tort  et  à 
travers,  il  est  de  toutes  les  visions,  et  on  l'imite  un  peu 
partout.  Inigo  Lopez  de  Mendoza  fut  un  des  premiers  et  un 
des  plus  zélés  à  s'imprégner  de  l'esprit  dantesque;  non  seu- 
lement il  emprunte  au  Florentin  beaucoup  de  ses  images, 
mais  encore  il  calque  ses  formes  et  propage  ainsi  le  sonnet 
et  l'hendécasyllabe. 

Diego  de  Burgos,  dans  son  poème  sur  la  mort  du  Mar- 
(juis  intitulé  :  El  Triunfo  del  Marques,  fait  dire  à  Dante  : 

«  Leyô  el  Marqués  con  gran  atencion 
»  Aquellas  très  partes  en  cjuc  yo  liablé 
))  (Juâl  es  el  estado  y  la  condicion 
»  (îu'el  anima  huniana  espéra  por  fé  : 
»  AUi  do  los  malos  penando  halle 
»  1mi  gran  punicion  sin  fin  de  tormentos 
»  Y  los  pénitentes  en  fuego  contentos, 
»  La  gloria  esperando  (jue  al  tin  no  callé. 

»  Por  esta  afection  assi  sin  medida 
>)  Que  ovo  à  mis  obras,  movi  por  hablarte, 
»  Por  su  gran  valor,  por  tu  triste  vida, 
))  Picdad  me  venciô  venir  consolarte  : 
»  Por  premission  vcngo  de  la  misma  parte 
))  Do  cl  anima  santa  esta  del  Maniués; 
»  Si  lu  las  pisadas  ternàs  d(5  mis  pies, 
i)  Podrâs  de  su  gloria  mirar  assaz  parte  (1).  » 

V\i  plus  loin,  (juand  tous  les  héros  de  l'anticiuité,  tous  les 

1.  El  Trinnfif  firl  Marques.  Cancionero  de  H.  del  Castillo^  tomo  I, 
p.  216  et  217. 


■■i      ,..-tx 


XL VII.    DANTE  309 

philosophes,  tous  les  poètes  et  tous  les  orateurs  font  l'éloge 
d'Iûigo  Lopez  de  Mendoza,  chacun  dans  une  strophe  de 
huit  vers,  Dante  prend  encore  une  fois  la  parole  et  s'ex- 
prime ainsi  : 

((  A  rai  no  conviene  hablar  del  Marqués, 
))  Ni  menos  sus  hechos  muv  altos  contar, 
))  Que  tanto  le  devo,  segun  lo  sabés, 
))  Que  no  se  podria  por  lengua  pagar  : 
»  Solo  este  mote  no  quiero  callar 
»  Por  no  parescer  desagradecido, 
))  Que  si  tengo  fama,  si  soy  conoscido, 
»  Es  por  qu'él  quiso  mis  obras  mirar  (1).  » 

Plus  tard,  c'est  Mossen  Jaume  Ferrer  de  Blanes  qui,  dans 
^Q^  Sentent ias  catholiras  y  conclusions principa/s  del  prc- 
clarisstrn  T/icoIcch  ij  (liai  Poeta  Dant  Florenti,  de  molia 
utilitat  1/  salut pera  las  animas,  conpiladcs  y  e,rposade$  per 
losaui  ecatholic  chrcstia  mossen  laume  Ferrer  de  Blanes, 
dit  du  Marquis  :  «  Nos  marauellen  los  lectors  per  que  en 
aquesta  materia  se  fa  inencion  dels  prouerbis  del  virtuos  y 
bon  cîiualler  Enigolopos  de  Mandoça,  Marques  de  Sanct 
Yllana  (sic),  ni  pensen  que  sia  fora  de  la  materia  Dantista, 
per  que  no  obstant  que  abunda  en  plenitut  de  moites  scien- 
cias  ell  fou  moltgran  Dantista,  segons(en}  moites  parts  dels 
sens  prouerbis  mostren  gran  sî^nilitut  en  algunas  auctoritats 
de  les  comédies  del  ditdoctor  (2).  » 

Lue,  admirée,  imitée,  la  Divine  Comédie  ne  devait  pas 
tarder  à  être  traduite,  et,  en  effet,  dès  le  commencement  du 
quinzième  siècle,  TEspagne  en  eut  deux  versions  complètes; 
l'une  en  castillan,  Tautre  en  catalan. 

I.  La  première  en  date  des  versions  espagnoles  de  la 
Divine  Comédie  est  y  nous  Tavons  vu,  celle  de  Don  Enrique 
de  Villena,  que  nous  avons  retrouvée  dans  le  manuscrit 
li-UOde  la  Biblioth.  Nat.  de  Madrid.  Elle  a  été  faite  à  la 


1.  L.  c.  p.  245. 

2.  Le  livre  de  Mo«sen  laume  Ferrer  de  Blanes  est  fort  rare,  il  porte 
la  mention  suivante  :  Estampât  en  la  insi(jne  viutatde  Barcelona,  per 
Carlt'.s  Amoros  Procnsal,  a  X I X  dies  del  mes  de  Desembre,  any  de 
MDXXXXV,  Nous  n'en  connaissons  qu'un-  seul  exemplaire,  auquel 
manquent,  malheureusement,  plusieurs  feuillets. 


310 


niBLIOTHÊQUE   DU   MABQUI9   DE   SANTILLANE 


pruire  du  marquis  de  Saiitilliine,  dans  l'année  même  où  son 
ami  traduisit  VÉnâidc  de  Virgile  :  entre  le  28  septembre  1427 
et  le  10  octobre  1428;  elle  est  en  prose. 
.  II.  La  traduction  «italane,  due  iiN'Andreu  Febrer.  est  en 
vers  et  en  tercets.  Cominent^e  peut-être  avant  celle  de 
Don  Ënrif|ue,  elle  nefutuchevéequeneuEmoîset  vingtetuu 
jours  après  lasienne,  soit  ie  \"  aoilt  1429.  C'est  du  moins 
la  date  que  nous  donne  l'explicit  du  manuscrit  de  l'Escurial 
(II-L-ia),  dont  le  teste  a  été  publié  il  Barcelone,  en  1878. 
par  les  soins  de  Cayetaiio  Vidal  y  Valenciano(l).  Nous  savons 
qu'on  connaissait  autrefois  un  autre  manuscrit  de  la  version 
de  Febrer,  mais  il  est  aujourd'hui  perdu,  et  il  ne  nous  reste 
que  le  seul  texte  conservé  dans  la  bibliothèque  de  Saint- 
Laurent  (2). 

Dans  sa  lettre  nu  connétable  de  Portugal,  le  Marquis 
mentionne  en  ces  termes  Mossen  Febrer  et  sa  traduction  : 

«  Mossen  Febrer  [i(;o  obras  notiibles  é  algunos  afirman 
»  aya  traydo  el  Dante  de  lengua  florentina  eu  tatalan,  non 
»  menguando  puntoen  la  orden  dcl  metrificar  é  cousonar.  w 
Fit  Vidal  y  Valenciano,  qui  cite  ces  paroles,  ajoute  {3)  :  «  Al 
I)  expresarse  de  esta  suerte  I).  Inigo  Lopez,  parece  que  ha- 
»  blaba  s6ln  de  oida,  mas  à  buen  seguro  que  no  modiricô 
«  su  opinioneldiaeu  que.  dueno  del  ciidice  que  se  custodia 
«  en  la  bibliotecade  .SanLorenitn,  pudo  leer  a  su  sabor  los 
u  Rimit  catalans  de/  alrjutsirde  Alfonso  V,  n  et  plus  loin, 
parbnt  toujours  du  même  manuscrit,  il  le  nomme   :  n  el 

((DP perteneçiô  un  (lia al  Marqués  de  Santillana...  ii  Or. 

il  n'y  a  aucune  raison  de  croire  que  le  manuscrit  de  l'Kscu- 
rial  ait  un  jour  ap|iartcnu  au  Marquis,  {[ui  déclare  nettement 

1.  Vnïeile  titre  du  mnDUscritde  l'Esi^uri&t  qui  contient  lu  veninn  de 
N'Andreu  Febrer  :  Coiueni-a  la  romedea  de  Dnat  Alli;iliicri  de  Flo~ 
venfa,  rn  lit  i/iial  Irncla  d-e  la  perta  e  piinicio  dcis  rieùi,  c  de  la  pur- 
ijalia  i:  prnilencta  d'nqtwHa,  c  dcU  iiwrils  epremis  de  eirtitl,  trasta- 
Indii  ppf  N'Artdifit  Ffabrer,  ah/al:rïr  dcl  moll  nll  l'rincep  ê  pielorioa 
i'-ni/or  la  Rci/  Don  Alfonso,  Hei/  d'Arugo,  de  rima  riit<forslO»can»  «a 
rirnx  ridnara  cathadina. 

Explicit  :  ComplHuin  luit  prima  die  mvnsis  Augiisti  anno  a  natiui- 
Into  Domiiii  M'CCCCXXVmi:  in  ciuitate  nohili Btirchtnone.  Amen. 

2.  Vidal  y  Valenci&no,  Jmitadorea.  trtidaclores  ;/  comentadore» 
eaparïolcs  do  la  Dirina  Coinedia,  un  article  en  deux  parties  d&na  Ik 
Rcrista  dn  Esparia.  l.  X,  p.  217-234  et  517-533,  iinnée  1869. 

3.  Reriala  dr  Kapano,  I.  c. 


XLVII.    DANTE  311 

n'avoir  pas  vu  la  traduction  de  Mossen  Febrer .  Amador  de 
los  Rios,  dans  sa  Biblioteca  del  Marqués  de  Santillana 
((Jljf'Gs  dcl  Marqués,  p.  611,  et  Hist.  Crit,,  t.  VI,  p.  16 
et  17)  rite  la  version  de  Febrer  et  disserte  sur  les  élocjes 
(|Uo  le  Mar((uis  lui  décerne;  éloges  qui  ne  sont  autre  chose 
(juc  les  paroles  que  nous  avons  reproduites  ci-dessus.  Vidal 
y  Valenciano  a  sans  doute  (tu  de  bonne  foi  que  si  Los  Rios 
pjirlait  à  cette  place  du  manuscrit  de  TEscurial,  c'est  qu'il 
avait  appartenu  au  Marquis.  Pourquoi  l'auteur  de  VHistoria 
rritica  et  Torres  Ainat  {Diccionario,  p.  237)  disent-ils  que 
la  traduction  de  N'Andreu  Febrer  fut  achevée  le  l*^""  août 
1428,  quand  le  manuscrit  sur  lequel  ils  s'appuient  porte 
clairement  la  date  de  1429  ? 

III.  Au  XV^  siècle  appartient  aussi  la  version  du  pre- 
mier chant  de  V Enfer  qui  se  conserve  dans  le  manuscrit 
II-S-13  de  la  Bibliothèque  de  TEscurial.  Cette  traduction 
est  faite  vers  par  vers,  et  le  texte  castillan  suit  immédia- 
tement le  texte  italien.  Ex.  :  «  que  la  direta  uia  era  smarita 
—  que  la  derecha  via  era  errada.  » 

((  che  me  aueua  di  paura  el  coraçon  punto  —  que  auia 
de  miedo  el  coraçon  quebrantado.  » 

Le  texte  italien  est  fort  mauvais,  plein  de  fautes  gros- 
sières et  d'erreurs  qui  montrent  à  (juel  point  le  scribe  con- 
fondait les  deux  langues.  Par  contre,  le  commentaire  dénote 
une  certaine  connaissance  des  commentateurs  italiens,  et  le 
glossateur  lui-même  dit  par  ex.  (Fol.  41)  :  «  algunos  ponen 
otras  exposyçiones,  pero  yo  non  dire  sy  non  la  que  mas 
conuiene,  e  conuenible  a  hi  razon  paresçe,  por  non  ser  muy 
prolixe  en  castellano.  » 

Avant  de  traduire  le  premier  chant,  l'auteur  consacre 
quel(|ues  feuillets  à  des  préliminaires  moraux,  historiques 
et  grammaticaux.  Voici  la  rubrique  qui  précède  ce  travail  : 
En  el  nonbre  del  omnipotente  Dios,  e  de  la  muy  piadosa 
madré  vircjen  sanctissyma  Marya,  dexados  todos  pream- 
halos,  de^irse  ha  aqui  alguna  cosa,para  que  los  que  nunca 
vieron  la  ohra  del  Dante  mas  laryamente  conoscan  su 
motiuo . 

Fol ,  35  ter  :  a  Este  libre  es  suppuesto  a  toda  parte  de 
iilosophia  :  primeramente  a  la  etica,  en  quanto  tracta  de 
los  actes  humanos,  conuiene  a  sabcr  de  vicies  e  virtudes 


312 


BIBLIOTHÈQUE  DU    MARQUIS  DE  SANTILLANE 


metaforieameiite  ;  a  luthti<ilogia,cn  quanto  tracta  de  Dios  e 
de  las  sustançias  separadas  o  angeles  ;  tilgunas  vezes  es 
subiecto  este  tractado  a  la  fisyca,  eu  quanto  tnicta  algunas 
eosas  naturales  ;  mas,  mas  propriameute  es  supucsto  a  la 
cticii  commo  dicho  es.  u 

Puis  l'auteur  déclare  le  sens  du  mot  Conwdt'a  et  passe 
en  revue  los  très  esiilos  de  poetas.  Il  nous  fournit  de  plus 
des  explications  divertissantes  sur  le  nom  de  Dante  et  donne 
une  courte  biographie  du  poète  qu'il  fait  (c'est  très  pro- 
bablement un  lapsus  caiaini)  mourir  en  1421,  cent  ans  trop 
tard.  Après  cela,  il  examine,  on  l'expliquant,  la  division  du 
poème.  Enfin,  et  c'est  là  la  partie  originale  et  intéressante 
de  sa  longueintroduclion,  le  traducteur  nous  donne  des  no- 
tions de  prononciation  italienne,  et  il  fait,  en  même  temps 
que  des  remarques  étymologiques,  un  peu  de  pLouétique 
comparée.  11  commence  ainsi  :  (Fol.  36  v")  ii  Agora,  antes, 
que  se  déclare  nada  del  métro,  porne  aqui,  para  castellanos, 
algund  poquillo  del  modo  de  escriuir  ytaliano,  y  del  pro- 
nunçiar,  porque  mas  fa(;ilmente.  quien  nunca  lo  oyo,  lo 
pueda  leer  e  pronunçiar.  porque  mejor  vea  los  coosonantes 
de  los  rytiraos  e  el  numéro  dellos,  esto  se  entienda,  a  la 
mayor  parte,  segund  la  lengua  toscana  qu'es  una  parte  de 
Ytalia,  u  etc. 

IV.  Tout  au  début  du  XVI"  siècle,  Pedro  Ferndndez  de 
Villegas,  archidiacre  de  Burgos  {^  mars  1453-6  décembre 
1536),  traduisit  VEnJ'er  en  vers  d'arle  mayor  et  l'accom- 
pagna d'un  volumineux  commentaire.  Voici  le  titre  du  livre 
où  se  trouve  imprimée  avec  d'autres  poèmes  du  dit  Pedro 
Fernândez,  et  la  dixième  satyre  de  Juvénal,  traduite  en  vers 
par  son  frère  Gerônimo  de  Villegas  (1),  la  version  de  V  Enfer: 
Con  pri'uiler/io  real  :  que  no  se  imprima  por  oc/io  aflos,  y 
esta  tassado  en  oc/io  realcs,  la  (radudon  del  Dante  de  len- 
gua toscana  en  verso  castellano  :  por  el  Rcuerendo  don 
Pero  Fernande:  de  Villegas  arcediano  de  Burtjos  y  por  el 
comentado  allende  d'  los  otros  glosadores  pormandado  d' 


I.  Le  niSme  auteur  a  traduit,  en  vers  également,  la  sixième  satyre  de 
Juvénal,  publiée  à  Burgoa  en  15111.  C(.  Tioknoi-,  Grsr/iichtc  di-r  srbfm^n 
Litteralw  in  Spani^n  (trad.  Nikolaus  Heînncli  JuHuhI,  t.  I.  p.  324-325. 
notel. 


XLVII.    DANTE  313 

la  muy  excelente  sefiora  dofia  Jitana  de  Aragon  Duquesa 
de  Prias  y  Condesa  de  HarOyJija  d'L  muy  poderoso  Rey 
don  Fernando  de  Castilla  y  de  Aragon^  llamado  el  catho- 
lico.  Con  otros  dostratados  vno  que  se  due  querella  de  la. 
Je  y  otro  aversion  del  mundo  y  conuersion  a  Dios. 

Explicit  :  «  . . .  Burgos,  por  Fadrique  Aleman  de  Basilea; 
acabose  lunesadosdiasde  Abril  del  aftode  nuestra  redemp- 
cion  demill  y  quinientos  y  quinze  (1515)  aftos.  »  (Salvâ, 
Catàlogo,  n^  559). 

D.  M.  Martinez  Anibarro  y  Rives  (Diccionario  biog.  y 
bibliog,  de  autores  de  la  prov.  de  Burgos,  p.  190-195), 
dans  rénumération  qu'il  fait  des  ouvrages  de  Villegas,  cite 
une  version  du  Paradis  deDanteen  quintillas,  qu'il  attri- 
bue à  rarcliidiacre  de  Burgos,  sur  la  foi  des  traducteurs  de 
Ticknor,  Gayangos  et  Vedia.  Ceux-ci,  dans  leurs  additions, 
ont  consacré  une  note  à  Pedro  Fernândez  de  Villegas,  qui 
finit  par  cette  hypothèse  :  «  Acaso  sea  tambien  suya  (del 
»  arcediano)  una  traduccion  del  Paratso  en  quintillas,  con 
»  un difuso  comentario,  que  hemos  visto original  entrelos  ma- 
»  nuscritos  del  Kxcmo  S'  conde  de  Onate  »  (Ticknor, 
Hist.  de  la  Lit.  Esp.,  t.  II,  p.  492,  Madrid,  1851).  A  Madrid, 
grâce  à  Tobligeance  de  M.  le  comte  de  Valencia  de  Don 
Juan,  nous  avons  pu  consulter  Tinventaire  sommaire  que 
Ton  fit  de  la  bibliothèque  du  comte  d'Oftate,  après  sa  mort. 
Cet  inventaire  est  manuscrit,  il  porte  le  titre  suivant  :  Ca~ 
tctlogo  de  los  libros  de  la  Biblioteca  del  Excmo  Sefior  Mar- 
quas de  Monte-Alegre,  conde  de  Onate,  Duque  de  Nagera. 
Cette  collection  fut,  après  le  décès  de  son  possesseur,  divi- 
sée en  six  lots  pour  être  répartie  entre  ses  héritiers.  L'in- 
ventaire sommaire  nous  a  fourni  la  note  suivante  :  «  ^  Es- 
tante, grnda  primera,  manuscritos,  —  n°  3.  El  Dante, 
poeta  italiano,  traducido  y  comentado  en  lengua  castellana. 
Contiene  el  primer  canto  del  Paratso,  comentarios,  y  un 
poco  del  canto  segundo.  15-1  folio  perg®.  (6*).  » 

Ce  manuscrit  a  donc  fait  partie  du  sixième  lot,  qui  échut 
à  Madame  la  comtesse  de  Castaneda.  Nos  efforts  pour  le  voir 
et  rexaminer  se  heurtèrent  à  un  refus  formel.  C'est  pour- 
quoi nous  eûmes  recours  à  don  Francisco  de  Uhagôn,  qui 
avait  toujours  manifesté  le  plus  obligeant  intérêt  pour  nos 
travaux.    Cetérudit,  qui  a  déjà  fait  connaître  aux  hispani- 


314  BIBLIOTHÈQUE   DU   ^^AHQUÏS   DE   SANTILLANE 

santé  l'un  des  plus  prérieux  munuscrils  de  la  bibliotliôque 
de  la  comtesse  de  Ciistaoeda,  a  bien  voulu  reciiercher  le 
Diinte  en  quinlillas  nieiitioniié  par  l'inveutHire  sommaire 
de  lu  bibliothèfiue  du  eointe  d'Oïlate.  Ses  démarches  furent 
couronnées  de  succès,  et  M.  de  Uhagôn  a  publié  dans  la 
lîeoisla  dp.  Afchwos,  BiblioCerns  y  Afuseos  lAno  V, 
nùm.  8)  une  notice  détH.illée  de  i-e  manuscrit  sous  le  titre 
suivant:  Una  tradiicciûn  casiellarm  desconocida  de  la  Di- 
viria  Comedia.  Ce  travail  nous  apprend  que  nous  avons 
alTaire  à  une  ti-aduction  du  Purgatoire  en  strophes  de  cinq 
vers  ;  chacune  de  ces  strophes  correspond  à  une  termine  du 
texte  toscan.  Le  commentaire  et  la  préface  qui  accom- 
pagnentcettc  version  sont  ceux  de  Landino,  auxqutils  le  tra- 
ducteur n'ajoute  rien  de  son  en'l.  Voici  en  quels  termes 
s'exprime  M.  de  Uhiigôn  dans  l'introduction  qu'il  ii  mise  en 
ti^te  des  extraits  iju'il  donne  de  ce  manuscrit  : 

«  Gracias  à  la  bondadosa  deferencia  de  mî  ïlustre  amiga, 
»  la  Excma.  Seûora  Condesa  de  Castadeda,  à  quien  ha  to- 
w  cado  en  suerte  el  citado  manuscrito  de  la  hiblioteca  de  su 
»  padre,  el  Sr.  Conde  de  Ouate,  me  ha  sido  dado  oer  el 
»  libro,  que  si  oleron,  vieron  ma!  los  traductores  de  Ticknor, 
»  toda  vez  que  no  es  una  tniducciôn  del  Paraiao,  sino  del 
i>  Purgatorio,  y  el  anftnimo  y  desconocido  autor  del  trasiado 
»  mauifiesta  con  répétition  en  el  proemio  su  deseo  de  con- 
M  tinuar  la  obra  comenxada  por  Yillegas,  à  quien  alude 
a  muchaa  veces  en  términos  que  el  menos  avisado  puede 
u  ver  que  los  traductores  de  ambas  partes  son  dos  personas 
•>  distintas,  y  este  de  que  me  ocupo,  posterior  en  unosanos 
»  el  arcedîano  de  Burgos.  » 


H  Fué  escrito  en  el  primer  tercîodel  siglo  XVI  y  con  pos- 
fl  terioridad  al  afto  1516,  pues  va  en  el  prologo  se  hablade 
»  Fernando  V  como  de  persona  que  habia  fallecido.  Consta 
»  de  165  hojus  utiles  en  folio,  numeradas  las  màs  con  cifras 
»  romanas;  todas,  excepte  las  dos  ûltimas,  â  unacolumua; 
B  los  versos  à  mano  izquierda  y  las  glosas  à  la  dercclia.  » 

H  La  Introducciôn  de  Landino  ocupa  el  fol.  2';  la  de! 
»  autor,  los  3  à  4  inclusive;  en  el  5"  empie/a  la  ti-aducciôn 
w  del  Purgatorio,  en  quintillas,  desde  el  fol.  cxxi,  que  co- 
u  mienza  el  canto  XXX,  la  version  esta  heclia  en  tercetos,  » 


XLVII.    DANTE  315 

((  Rn  el  fol.  154  se  halla  el  n  Prôlogo  de  Cliristôforo  Lan- 
»  dino,  en  el  Parayso  de  Dante,  florentino.  »  En  el  mismo 
»  folio,  vuelto,  empieza  la  version  del  Paraîso,  en  quintillas, 
M  de  la  cual  hay  el  canto  I,  y  del  II  liasta  el  verso  72  del 
))  texto  original  :  siguen  seis  hojas  en  blanco  ;  las  dos  ùltimas 
»  (îontienen  repetida  la  version  de  les  dos  primeros  cantos 
»  del  Paraiso,  que  llega  en  el  segundo  al  verso  84  del  ori- 
))  ginal  y  difiere  bastante  de  la  anterior.  » 

((  Varias  hojas  de  este  inanuscrito  estân  rotas  ô  mal  en- 
))  cuadernadas,  comosiicede  conlas  dos  ùltimas.  El  numéro 
»  de  lineas  en  cada  pAgina  no  es  constante;  pero  el  término 
))  medio  puede  fijarse  en  50.  » 

((  1^1  examen  v  estudio  del  manuscrito  evidencia  lo  defec- 
))  tuoso  y  eciuivocado  del  texto  que  sirviô  para  la  traducciôn, 
»  traducciôn  que,  aparté  los  vicios  de  puntuaciôn  y  acento 
»  y  los  frecuentes  italianismos  de  que  adolece,  esta,  por  lo 
))  gênerai,  bien  hecha  y  es  muy  estimable.  » 

((  Cada  terceto  italiano  es  una  quintilla  espanola,  y  aun 
»  cuando  Rengifo  admitia  una  clase  de  décimas  compuestas 
))  de  dos  (juintillas,  las  del  traductor  del  Purgatorio  son 
»  propia  y  genuinamente  quintillas  simples,  por  ser  cada 
))  una  independiente  de  la  otra  y  traducciôn  compléta  de 
»  un  terceto.  l^^n  ellas  brotan  los  versos  faciles,  naturales, 
»  espontâneos,  de  la  pluma  del  autor,  y  no  carecen  de  ele- 
»  gancia,  siendo  à  las  veces  sonoros  y  robustos.  )) 

))  No  puede  decirse  lo  mismo  de  los  tercetos  endecasilabos, 
»  que  carecen  de  métro,  de  armonla  y  de  ritmo,  defectos 
»  que  hacen  obscuro  y  aun  enigmâtico  el  sentidode  algunos 
»  pasajes,  mâs  de  lo  que  enocasiones  lo  es  el  mismo  Dante; 
»  acliaque  frecuente  en  estos  poemas  teolôgicos.  » 

L'auteur  anonyme  de  cette  version,  dans  une  préface  où 
il  se  montre  homme  de  bon  sens  et  de  savoir,  expose,  en 
«'adressant  au  seigneur  inconnu  pour  qui  il  a  entrepris  ce 
travail,  ses  idées  sur  les  difficultés  que  présente  son  projet 
et  les  raisons  qui  lui  ont  fait  choisir  Varie  realet  les  strophes 
de  cinq  vers.  Il  se  montre  fort  renseigné  sur  les  traductions 
de  Pétrarque  et  de  Sénèque  et  disserte  sur  les  inconvénieats 
de  Vante  mayov,  employé  par  Pedro  de  Villegas  dans  sa  ver- 
sion de  V Enfer.  Sans  faire  preuve  d'une  excessive  humilité, 
le  traducteur  anonyme  du  Purgatoire  ne  se  berce  pas  de 


316 


BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS  DE  SANTILLANE 


vaines  illusions.  Aussi,  ne  craint-ii  pas  les  critiques  que 
certainement  il  a  méritées,  mais  il  veut  que  ces  critiquas 
soient  motivf^es  et  qu'elles  émanent  de  personnes  compé- 
tentes, et  il  dit  ;  «  Y  pues  la  materia  lo  ofretje,  quiero  de(,'ir, 
»  que  si  Dios  me  diere  gracia  que  en  los  interualos  que  so- 
»  bran  despuos  de  las  ocupaçiones  forçosiis.  pudiere  dar  fin 
»  à  estonegocio,  yoseré  el  primero,  à  lo  menos  de  quantos 
il  lie  uisto  liau<?r  traduetos,  que  me  quedo  desarmado  contni 
a  el  dieote  canino  y  boca  latrante;  sino  que  quiero  y  ru- 
1)  plico  A  todos  quantos  esta  traducion.  si  la  acabare,  vle- 
»  ren,  la  reprehendan  y  emienden.  y  den  sobrella  toda  la 
H  fulminacion  que  les  pareciere  merecermi  ygnoraneia;  con 
Il  tal  condiçion,  con  todo,  quel  reprehender  no  sea  de  pa- 
n  labra  solamente,  porque  â  este  tal  responderle  [he]  yocon 
I)  lo  quel  apostol  y  euangelista  San  Juan  en  su  Canrtnica 
»  dize  :  sino  quel  que  piisiere  defecto  lo  muestre  ron  cl 
u  dedo  y  emiende  con  la  manu,  para  que  la  canda<l  cnn  que 
I)  lo  dixere  hagji  fruto,  etc.  " 

VI.  Hernando  Diaz  a  fait  une  traduction  compli'te  de  la 
Divine  Comédie,  qui  n'a  jamais  été  imprimée  et  dont  le 
manuscrit  parait  perdu.  Ce  que  nous  savons  de  ee  travail, 
c'est  lui-même  qui  nous  le  dît  dans  la  préface  de  son  n*- 
maniement  de  Walter  Burley,  intitulé  :  La  cida  y  e>rrf- 
lentes  dichos  de  los  mas  sabios  Jîlûso/bs  que  litibo  en  esle 
mundo,  imprimé  par  Cmmberger  à  Séville,  en  1520 
(Gallardo,  Ensnyo,  n"  2025).  Hernando  Diaz.  dans  cette 
préface  adressée  à  D.  Per-Alvarez  Osorio,  s'exprime  ainsi: 
11  No  creo  que  sera  fuera  de  propôsïto  dar  aqui  cuenta  como 
u  liaya  diferido  por  tan  luengo  espacio  aquella  diticultosa 
I)  traduccion  de  las  très  «  Cânticas  ô  coraedias  del  InSerno 
»  e  Purgatorio  e  Paraîso  del  divino  poeta  Dante  con  su 
w  glosa  »,  eu  la  cual  dependia  todo  el  tiempo  quedel  ser- 
))  vicio,  asi  de  V.  m.  como  de  los  senores  D.  Juan  y  D.  An- 
11  tonio  Osorio,  en  Astorga  me  sobraba  :  mayormente  que 
»  venido  à  esta  Qorescida  universidad  de  Salamanca  en  ser- 
1)  vicio  de  sus  mercedes,  he  seido  de  contîno  importuuado 
11  de  algunos  bien  enseûados  varones  para  que  en  comun 
u  utilidad  la  publicase.  Pero  heme  liasta  aqui  honestamente 
B  escusado,  mayormente  habiéndose  de  intitular  al  marqués 
»  mi  senor  (D.  Alvar  Perez  Osorio,  marqués  de  Astorga, 


XLVII.    DANTE  317 

»  père  des  précédents),  por  cuyas  prefaciones  y  prôlogos, 
»  taiito  corao  por  leer  los  maravillosos  e  divinos  primores 
»  de  aquellos  ciintos,  innuraerable  muchedumbre  de  gente 
»  concurrirâ.  Y  âun  plega  à  Dios  que  con  toda  esta  dilacion 
»  yo  haya  acertado  e  no  trabajado  en  hacerme  risa  de  los 
»  discrètes.  E  âun  allende  desto  me  paresciô  proveclioso 
»  consejo  para  efectuarse  mi  deseo  dar  lugar  â  que  se  publi- 
»  case  la  primera  parte  del  «  Intierno  »,  que  traduciô  un 
»  arcediano  de  Bùrgos;  eaunque  él  al  tiempo  que  una  vez 
»  nos  comunicamos,  estando  la  côrte  en  Bùrgos  (lo  quai 
»  habrâ  cuasi  cuatroanos),  tuvo  intencion  deno  publîcarla, 
»  mi  luenga  dilacion  mudô  su  propôsito.  »  Enfin,  pour 
avoir  Tavis  des  doctes  et  pouvoir  en  faire,  à  temps  encore, 
profiter  son  travail,  Hernando  Diaz  cite  les  deux  premiers 
tercets  de  chaque  cdntica. 

Enfer  :  u  Al  medio  camino  del  nuestro  vivir.  » 
Purgatoire  :  «  D'hoy  mâs,  navecilla,  de  pobre  saber.  » 
Paradis  :  a  La  gloria  de  aquel  que  todo  lo  mueve.    » 

Après  le  XVP  siècle,  en  Espagne  comme  partout,  Dante 
semble  oublié,  jusqu'au  grand  réveil  des  études  dantesques 
du  XIX'  siècle,  (jui  a  produit  beaucoup  de  traductions  de 
mérite  inégal. 

Commentaires  de  la  Divine  Comédie, 

Il  est  intéressant  de  constater  que  TEspagne,  dès  la  pre- 
mière moitié  du  XV®  siècle^  possédait,  traduits,  deux  des 
principaux  monuments  de  Texégèse dantesque  :  le  commen- 
taire de  Benvenuto  da  Imola  et  celui  de  Pietro   Alighieri. 

On  sait  que  Benvenuto  Rambaldi  da  Imola  (1336?-1390] 
a  expliqué  la  Divine  Comédie  à  Bologne  pendant  plusieurs 
années,  et  que  c'est  à  lui  que  nous  devons  le  pre- 
mier commentaire  du  poème  entier.  Le  marquis  de  San- 
ti liane,  renseigné  sans  doute  par  ses  correspondants  d'Italie 
sur  la  valeur  exceptionnelle  de  l'ouvrage  de  Benvenuto,  a 
demandé  à  son  médecin,  Martin  Gonçales  de  Lucena,  une 
traduction  du  commentaire  du  Purgatoire  (1).  Le  manuscrit 

1.  M.  Baist  dans  sa  Spanische  Literatur  du  Grundriss  de  Grôber, 
p.  434,  cite  en  pasijant  Martin  Gonzaies  de  Lucena,  il  lui  attribue  ce 


318 


BIULIOTHÈQUE  DU   MARQUIS  DE  SANTILLANe: 


dont  s'est  servi  maître  Martin  était-il  mauvais,  ou  bien 
a-t-il  parfois  tenti-  do  maladroites  abréviations  ?  En 
tout  cas,  là  où  le  traducteur  a  pu  suivre  sans  peine  le  texte 
latin,  la  version  est  Bdèle.  Dans  les  passages  plus  difficiles 
au  contraire,  comme  par  exemple  le  dernier  oliant  du  Pur- 
gatoire, Martin  Gonçales  .semble  avoir  appliqué  le  procédé 
des  mauvais  élèves  ;  il  calque  servilement  et  en  arrive  à 
une  littéralité  incompréiiensible.  Le  premier  feuillet  du 
manuscrit  Ii-â3  est  perdu,  peut-être  contenait-il  une  ru- 
brique, une  dédicace  ou  une  préface  qui  nous  aurait  ren- 
seignés sur  la  traduction  du  commentaire  de  VEnfer.  du 
même  Benvenuto,  dont  les  sept  premiers  chants  et  le  com- 
mencement du  huitième  sont  traduits  dans  le  manusf^it 
Ii-133.  La  aussi,  c'est  à  une  version  littérale  que  nous  avons 
affaire;  rien  n'indique  qu'elle  n'ait  pas  été  complète.  Le 
gros  volume  qui  contient  ce  commentaire  des  sept  premiers 
chants  n'étjiil  certainement  que  le  premier  d'une  série  ;  un 
jour  ou  l'autre  on  retrouvera  le  reste.  Qutii  qu'il  en  soit,  il 
est  probable  que  ta  traduction  du  commentaire  de  ï Enfer 
aura  précédé  celle  du  Purf/aloim.  Enelîet.  des  trois  parties 
de  la  Dioine  Comédù'  celle  qui  intéressait  le  plus  les  gens 
duXV°  siècle  était  sans  contredit  hi  première  ;  la  seconde 
aussi  leur  était  atxessible,  comme  nous  l'ont  prouvé  les 
remarques  du  marquis  de  Santillaue  en  marge  de  la  traduc- 
tion castillane  d'Knrique  de  Villena.  On  se  souviendra 
que  dans  le  Paradis  nousn'avous  trouvé  que  de  rares  traces 
de  l'attention  du  Marquis  et  seulement  jusqu'au  chant 
XVI.  Faut-il  rapprocher  de  ce  fait  l'absence  du  commen- 
taire de  Benvenuto  Rambaldi  da  Imola  sur  cette  dernière 
partie  du  grand  poème  (1)? 

Le  commentaire  de  Pietrn  Alighieri  (f  1304)  a  étéachevé 
en  1340,  Nous  ne    savons  ni   pour  qui,  ni     par  (|ui  il  a 


ouinmenUirc.  i^ui  n'est  qu'une  traductioD.  et  laisse  cntendi'e  qu'il  l'Au- 
rait écrit  pour  lonte  la  Dicine  Coinidia  :  "  eine  Glosse  zu  Dante  scrnbt 
der  A»!t  Sanlillana'!!  Guuzales  de  Lucena.  h 

I.  L'Italie  du  XIV  siècle  avait  déjà  une  version  en  langue  vulgaire 
du  cuinmentairede  Benvenuto.  II  s'en  conserve  un  lus.  à  la  Bibtiotli. 
Nation,  de  Paris,  Italien  78  (ancien  fonds  7002').  Cf.  Auvray,  Les  mw 
nascrih  de  Dante  A;*  bHiliot/ièqucs  de  France  (Biblwlli.  des  £colex 
françaises  d'At/ièncu  cl  do  Rome),  p.  98,  et  Colomb  de  Batînes,  o.  c-, 
t.  II,  p.  316. 


XLVIl.   DANTE  319 

été  traduit.  Bien  que  Pietro  Alighieri  soit  nommé  dans  la 
rubrique  qui  intitule  Touvrage,  personne  n'avait  jusqu'ici 
remarqué  l'intéressant  manuscrit  qui  nous  a  conservé 
la  traduction  castillane  de  son  commentaire. 

Enfin  nous  avons  vu  plus  haut,  à  propos  des  versions  de 
larcliidiacre  de  Burgos  et;  de  l'anonyme  de  l'ancienne 
bibliothèque  du  comte  d'Onate,  ique  le  commentaire  de 
Landino  sur  les  deux  premières  parties  de  la  Divine  Co- 
médie a  été  coimu  et  traduit  en  Espagne  dès  le  début  du 
XVP  siècle. 


XLVIII 


PETRARQUE 


(Osuna:  Plut.  III.  Lit.  N.  n*  17,  d'après  Los  Rios;  Rocain.  N*  174  ; 

Biblioth.  Nat.  Madrid,  Resei-v.  4»-6) 

PÉTRARQUE,  De  vivis  illustribus.  En  italien. 

Manuscrit  de  223  feuillets  de  texte,  plus  3  blancs,  vélin 
lin,  non  folioté,  réglé  à  40  lignes,  grandes  marges.  Écriture 
de  la  première  moitié  du  XV®  siècle.  Ornementation  flo- 
rentine. Les  marges  des  onze  premiers  feuillets  du  texte 
sont  rongées.  L'encadrement  du  premier  feuillet  porte  aux 
quatre  coins  les  heaumes  d'Inigo  Lopez,  en  bas  les  armes 
du  Marquis  enguirlandées  de  laurier,  à  droite  et  à  gauche 
la  devise  Bios  e  Vos.  Dans  un  médaillon  le  portrait  de 
Pétrarque.  Format  342x232.  mm.  Reliure  moderne. 

Fol.  1.  Rubrique  en  lettres  capitiiles  :  Incomincia  il 
libvo  di  Messere  Fanciesco  Petrarch,  poeta  fiorentino^ 
intitolato  De  Vivis  illustribus  :  prima  Romolo, 

Incipit  :  «  Romolo  fu  il  primo  re  de'  romani  et  padre 
délia  romana  republica...  » 

Fol.  323.  Explicit:  «  o  data  acompensare  con  li  cieles- 
tiali  meriti  per  la  diuina  extimatione  de  giusto  examin  o.  » 
Deo  (jratias.  Amen, 

Ce  volgarizzamento  du  De  Viris  illustribus  est  œuvre  de 
Donato  degli  Albanzani  da  Pratovecchio;  Luigi  Razzolini 
la  publié  à  Bologne,  en  1874  (Cf.  Zambrini,  Opère  volgari  a 
stampa,  col.  798),  et  ce  n'est  pas  la  seule  édition  qu'on  en 
ait  faite.  Razzolini  s'est  servi  d'un  manuscrit  de  la  Lauren- 


- ,  » 


XLVIII.    PÉTRARQUE  321 

tienne,  daté  du  25  avril  1398.  La  traduction  fut  achevée  en 
1397,  date  à  laquelle  Fauteur  offrit  sa  version  à  Niccolo 
d'Alberto  d'Esté,  marquis  de  Ferrare,  à  Toceasion  de  son 
mariage  avec  Giliola  di  Francesco  Novello,  nièce  de  Fran- 
cesco  da  Carrara,  à  ({ui  Pétrarque,  en  1350,  avait  dédié 
l'original. 

B 

(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N,  n"  13;  Hocam.  n"  173;  Bibliotli. 

Nat.  Madrid,  11-98) 

Pétrarque,  Sonet ti  e  Can^oniin  morte  dimndonnaLanra. 
En  italien. 

Manuscrit  de  34  feuillets,  plus  6  feuillcîts  blancs,  papier, 
réglé  à  32  lignes.  Ni  rubriques,  ni  capitales.  Ecriture  du 
XV'^  siècle.  Format  288x206  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Incipit  :  «  [0]ime  il  bel  uiso,  oime  il  soaue 
sguardo.  )> 

Fol.  34  v«.  Explicit  :  «  Ch'  acolga  il  mio  spirito  ultimo 
in  pace  »>  —  «  Amen  »  Francisci  Petrai^clœ  laurcati  poète 
rvrum  uulgarium fragmenta  ejL'pliciunt.  —  «  A.  de  Cisneros 
scripsit.  »  —  ((  En  este  libro  hay  treynta  e  (juatro  fojas.  » 


(Csuna  :   Plut.  III.  Lit.  N,  n'  18,  d'aprùa  Los  Rios  ;  Rocain.  n"  175; 

Biblioth.  Nat.  Madrid,  Reserv.  l*-5) 

Pétrarque,   De  remediis  utriusque  fortunae,  traduit  en 
italien  par  frère  Giovanni  da  San  Miniato. 

Manuscrit  de  298  feuillets,  vélin,  non  folioté,  réglé  à 
37  lignes.  Ecriture  ronde  du  XV''  siècle.  Ornementation 
florentine.  Titres  en  rouge,  capitales  en  or  et  couleurs.  Dans 
Tencadrement  du  premier  feuillet  on  voit  les  heaumes  et  la 
devise  Dios  e  Vos,  dans  le  bandeau  inférieur,  Técu  du 
Marquis.  La  première  lettre  du  texte  est  ornée  d'un  inté- 
ressant   portrait    do  Pétrarque    couronné.    Format    355 

21 


322  BIBLIOTHÈQUE   DU    MAUQUlS   DE  SANTILLANIC 

X255  inin.  Reliure  moderne.  Titre  écrit  uu  XVIIP  siècle 
sur  un  feuillet  de  garde  :  Petvarca  contra  prospéra  y 
adversajbrtuna. 

Rubrique  :  Incomincia  il  primo  libro  di  messer  Fran- 
cesco  Petrarcha,  poeta  fioreniino,  di  rimedii  contra  ad 
fortuna  prospéra,  recato  di  latino  in  volgare  perjrate 
Giouannr  da  Sancto  Miniato,  de  frati  degli  Agnioli  di 
Firense,  Frolof/o. 

Incipit  :  a  Quando  io  penso  le  cose  et  le  fortune  degli  liuo- 
miniet  gliincerti  et  subiti  mouimenti  délie  cose  delmondo 
ni  una  cosa  trouo  ({uasi  piu  fragile  et  piu  tempestos;i  clie  la 
uita  del  liuomo...  » 

Fol.  143:  «  Finis  prime  partis  »,  et  au-dessous:  Finisrc 
il  primo  Jihro  di  Messerc  Francesco  Petrarcha  de  rcmcdii 
délia  fortuna  prospéra. 

Le  même  recto  porte  la  rubrique  du  livre  deux  : 

Incomincia  il  secondo  libro  del  detto  messerc  Francesco 
Petrarcha  de  rimedii  délia  fortuna  aduersa,  ridocto  di 
latino  in  volgare  dafrate  Giouanni  da  Santo  Miniatô  de' 
Romiti  der/li  Aynioli  di  Firen:se, 

Fol.  144.  Demi-enciidrement.  Incipit  :  Prologo  «  Di  tutte 
le  scripture  cir  io  ho  lecte  o  udite,  le  (juali  mi  sieno  pia- 
ciute. . .  )) 

Fol.  298  v^.  Kxplicit  :  Fi  ni  sec  il  secondo  libro  de  renie- 
diis  iitriiis(jice  fortunae  di  messer  Francesco  Petrarcdy 
laureato  poeta  flore nti no.  Ce  texte  a  été  publié  à  Bologne 
en  1867  par  Don  Casimiro  Stolfi  (Cf.  Zambrini,  Opère  ool- 
tjari  a  siampa,  col.  801>  Il  est  curieux  de  voir  figurer  ici 
comme  traducteur  d'une  (ï3uvre  de  Pétrarcjue,  (pioiqu'il 
s'agisse  d'un  traité  de  philosophie,  ce  même  Giovanni  da 
SanMiniato  (jui  soutint  avec  Coluccio  ^Salutnto  de  violentes 
polémi(iues,  où  Pétrarque  n'est  pas  épargné,  contre  la  lec- 
ture des  poètes  profanes.  Cet  ennemi  des  anciens  parvint  à 
faire  mépriser  par  ses  partisans  la  ('itê  de  Dieu  de  saint 
Augustin,  parce  qu'on  y  trouve  des  allusions  aux  poètes  de 
rantiijuité  Cf.  Tiraboschi,  Storia  d.  L  Let,  ItaL,  t.  V, 
p.  497,  et  Voigt,  WiederbeL  d.  class,  Alterthums,  t.  I, 
p.  205,  et  t.  II,  p.  171). 


-. — rrr  Sp* 


XLVIII.    PÉTHAHQUE  323 


D 

(Biblioth.  Xat.  Madrid,  Ii-5fi) 

1.  PÉTRARQUE,  De  Vita  Solifaria.  2.  Fraf/nients.  Imi  ais- 
tillan. 

Manuscrit  de  85  feuillets,  vélin,  non  folioté,  écriture  de 
la  j)renuère  moitié  du  XV'  siècle.  Rubri(jues  et  capitales. 
Format  306  X  223  mm.  Reliure  moderne. 

I.  1^1.  1.  Incipit  :  «  [P]ocos  omnes  cognosci  de  los  (juales 
las  mis  pequeïlas  obras  f uesen  asi  [)reciadas  como  de  ti . . .  » 

Fol.  82  V**.  Kxplicit  :  «  asi  lo  de  las  alniîis. . .  » 

Ce  manuscrit  de  la  version  castillane  du  De  Vita  Soli- 
faria de  Pétrarque  est  incomplet.  11  présente  trois  lacunes. 

1°  Le  chapitre  xxxiv  et  dernier  du  premier  livre  est 
incomplet  comme  aussi  le  T'  chapitre  du  second  livre. 

2**  Le  chapitre  vi  n'est  pas  fini,  et  les  chapitres  vu  et  vni 
ont  été  sautés,  de  même  (jue  le  commencement  du  cha- 
pitre IX. 

3®  Enfin  Touvrage  n'est  copié  que  jusqu'au  milieu  du  cha- 
pitre XXXVI  du  second  livre.  Notre  manuscrit  finit  par  : 
«  asi  lo  de  las  aimas  »,  tandis  ({ue  les  deux  autres  copies  de 
la  même  version  du  De  Vita  Solitavia  (jue  conserve  la  Bi- 
blioth. Nat.  de  Madrid  (Mss.  Bb-97  et  P-36)  comptent 
Lv  chapitres  et  finissent  tous  deux  ))ar  hîs  mêmes  mots  : 
«  bien  me  amonestas.  derecliamc^nte  me  aconsejas,  verdad 
me  dizes.  » 

Les  deux  manuscrits  du  De  Vita  Solitavia  (jue  nous  ve- 
nons de  citer  portent  la  rubrique  suivante:  Flores  e  sen- 
teur ias  (tel  lihro  de  inaestre  Francisco  PetrojX'a,  poeta, 
en  el  quai  loa  la  vida  apartada,  llamada  solitaria.  El 
quai  libro  enbio  a  un  obispo  su  seùov  e  amif/o,  dapitulo 
pvimevo  del  pvoloyo  en  el  pvinievo  libvo  desta  matevia.  Le 
manuscrit  Ii-5G  commence,  lui  aussi,  par  la  préface  du  De 
Vita  Solitavia,  mais  il  n'a  ni  titre,  ni  rubrique.  Aucun  de 
ces  manuscrits  n'est  accompagné  d'un  avant-propos  du  tra- 
ducteur et  ils  sont  dépourvus  de  toute  indication  relative  à 


324  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Tautcur  dcM*ett(3  version.  Cette  traduction  castillane  est  in- 
dépendante de  la  version  italienne  de  Tito  Vespasiano 
Strozzi  iCf.  Scella  di  riiriosità  letteravie  inédite  o  rare  de/ 
secolo  XIII  al  X  VIL  Fascicules  CLXX  et  CLXXI  :  La 
Vita  Solitaria  di  Francesco  Petrarca,  vol(jari:;^aniento 
inedito  del  secolo  XV,  t ratio  da  un  codice  deW  Ambro- 
siana,  pel  Dott,  Antonio  Ceruti.  Bologna  1879).  Pour 
M.  Ceruti,  Strozzi  aurait  traduit  ce  traité  entre  1450 et 
1471.  Le  traducteur  castillan  a  certainement  travaillé  direc- 
tement sur  le  latin,  il  fait  des  fautes  que  Strozzi  n'a  pas 
commises  et  (lui  prouvent  tour  à  tour  son  insuflisance  comme 
latiniste  et  l'incorrection  du  texte  dont  il  s*est  servi. 

Le  licencié  Pena  (jui  a  traduit,  lui  aussi,  le  De  Vita  Soli- 
taria en  castillan  ne  parait  pas  savoir  (ju^on  Tait  traduit 
avant  lui.  Sa  version  parut  en  1553  (Salvâ,  Catdloyo, 
n'>  3975). 

IL  Les  feuillets  83  à  85  du  manuscrit  (pii  nous  occupe 
contiennent  deux  fragments  écrits  d'une  autre  main  (jue  le 
De  Vita  Solitaria  et  que  nous  n'avons  pas  su  identiHer. 

Fol.  83.  Incipit  :  «  [SJegund  el  omne,  de  fuera  vengo  de 
aciuellos  (jue  me  fezieron  ante  dannado  (jue  nasçido  ca  ellos 
heran  pecadores  e  en  el  su  pecado  engendraron  a  mi  pecador 
e  criaron  me  en  pecados ...  » 

Fol.  84.  Explicit  :  «  ca  pongamos  (jue  lo  que  sopo  todo  lo 
guardo,  lo  que  non  sopo  le  pone  spanto  e  miedo.  » 

Fol.  85.  Incipit  :  «  [L]a  anima  por  ello  es  ymagen  de  Dios 
por  (jue  tal  la  vio  el  que  puede  caber  todo  on  ella  e  puede 
ser  partiçionera  d(îl  e  non  tan  solamente  la  voluntat  es 
dicha  amor  e  ymagen  de  Dios  por  ((ue  se  remienbra  del  e 
lo  entiende  e  lo  ania.  .  .    » 

Fol.  85  v*.  Fxplicit:  «  e  fablando  propiamente  este  es  el 
spiritu  santo  por  el  quai  laçibdat  de  Dios  es  senbrada  en  los 
nuestros  coracones  e  por  el  (jual  mora  en  nos  toda  la  santa 
trinidas.  » 

Nous  croyons  intéressant  de  donner  ici  un  passage  du  De 
Vita  Solitaria,  en  latin,  en  italien  et  en  castillan,  pour  per- 
mettre au  lecteur  de  contrôler  nos  conclusions. 

De  Vit  a  Solitaria,  1.  II,  t.  I,  c.  1. 


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XLVIII.    PKTRARQUE  325 

Ita  lien ,  Castillan 

Latin  trad,  Stro::zi  Ii-r)(i,  foL  44  (?" 

Non  expo-       Non  espo-       Conuiene 

iiam  c|uas  tenta-  nerô  quai  tenta-  c|ue  te  diga  quales 
tiones  corporis  ,  zione  del  corpo  e  tentaçiones,  de  sus 
at(iu(î  aniini  soli-  deiranimoPacomio  cuerpos  [e]  de  su 
tarii  senes  vicerint  eStephanosolitarij  spiritu,  los  padres 
Pachonius  ac  S  te-  veechiabianovinte;  Peeliimus  e  Ste- 
phanus.  Non  in-  non  cerc^irè  con  que  phanus  venrieron 
(juiram  quoconsilio  consiglio  e  con  por  estar  en  la  so- 
Paphnucius  très  quanta  sapienzia  ledat  apartados  de 
Dei  aniicos  ex  urbi-  Pafnuzio  condusse  las  gentes.  Querria 
l)us  ad  déserta  per-  al  diserte  tre  amici  otrosy  saber  por 
duxit.  (juasi  ad  tu-  di  Dio,  corne  al  quai  eonsejo  el 
tioreni ,  et  Deo  luoco  piii  sicuro  e  santo  padre  Papli- 
propinciuiorem  lo-  più  vicino  a  Dio,  niçio  leuo  consigo 
cum.  Qua  virtutis  ne  con  quale  ammi-  tresamigosde  Dios 
admiralione  mena-  razione  di  virtù  El-  aldesierto,asvcomo 
chorum  turnias,  in  pidio  trasseallaso-  a  logarinascorcano 
solitudinem  traxit  litudine  le  brigate  e  mas  seguro  para 
Ilelpidius,  quacha-  degli  inonaclii,  ne  seruir  a  Dios.  Con- 
ritate  Serapion  bis  con  quai  carità  Se-  tare  por  (jual  ma- 
se  hominum  ser-  rapione  per  due  rauilla  de  virtud  el 
vum  fecit,  ut  do-  tiate  si  fece  schiavo  padreUIelpidiomu- 
minos  sues  peccati  degli  uomini,  a  ciô  chas  conpanas  de 
servitio  liberaret.  clie  lui  libérasse  gli  monjes  leuo  a  biuir 
Non  narrabo  pieta-  suoi  patroni  délia  a  lasoledat,  eapar- 
temDiaconiEffren,  servitùdelpeccato.  tados.  Oyras  con 
Piorisconstantiam,  Nonnarrarôlapietà  quanta  karidat  el 
sudores  Adolii,  mi-  di  Efrem  diacono,  abad  Serapio  se 
sericordem  Inno-  la  constanzia  di  fizo,  por  dos  vezes. 
centiiseveritatem..   Elpidio,    li    sudori  seruo  e  catiuo,  por 

di  Adolio,  la  mise-  librar  a  sus  seflores 
ricordiosa  severità  del  seruiçio  del 
di  Innocenzio...         diablo.  Contare  la 

piadat  del  abad 
Diaconio,  e  del  abad 
Efren,  e  de  la  cons- 
tançia    e     firmeza 


326  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


de)  primero,  otrosi 
los  sudores  e  tra- 
bajos  del  padre 
Adolius,  la  miseri- 
cordia  del  padre 
Innoçençius  e  la 
su  crueldat  en  si, 
con  grant  dîscre- 
çion. 


*E 

Pétrarque,  Un  sonnet.  En  italien  et  en  castillan 
Cf.  Notice  XLVII,  ms.  Ii-110. 


XLIX 


BOCGACK 


(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N,  n*  56;  Rocam.  n*  35  ;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Reserv.  6*-ll) 

BoccACE,  Fiammetta,  En  italien. 

Manuscrit  de  121  feuillets,  plus  2  feuillets  de  papier  blanc 
au  commencement  et  là  la  fin,  réglé  à  25  lignes.  Belle  écri- 
ture italienne  du  XV*  siècle.  Ornementation  florentine. 
L'encadrement  du  premier  feuillet  porte  aux  quatre  coins 
dans  des  médaillons  les  heaumes  caractéristiciues,  dans  le 
bandeau  inférieur  deux  anges  soutiennent  les  armes  du  mar- 
quis de  Santillane,  enguirlandées  de  laurier.  Dans  les  ban- 
deaux latéraux  courent  des  banderoles  avec^  la  devise  Dius 
c  Vos.  Format  227  X  160  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubrique:  Incomincia  il  lihrorhiamato  elcfiia  di 
madonna  Fiammetta  dallei  aile  inamorate  donne  man- 
da to, 

Incipit:  «  Suole  ai miseri  di  dolersi...  » 

Fol.  121  V".  Explicit  :  «  délie  angosce  délia  tua  donna.  » 

Rubriciue  :  Qui  finisce  il  libro  chiamato  eler/ia.  délia  no- 
bile  donna  Fiammetta,  mandata  dallei  a  tucte  le  donne 
innamorate.  Il  présente  libro  fa  exemplato  et  sumpto  da 
uno  eœemplo  ilqualefu  V  originale  script  o  di  ma  no  dello 
auctore  délia  présente  opéra,  il  qualefu  messere  Giouanni 
Borcaccio  da  Celtaldo. 


328  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 


*B 

(Rocam.  N"  32  ;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Reserv.  6«-4) 

BocCACE^  PhiJostrato,  En  italien. 

Manuscrit  de  116  feuillets,  plus  1  blanc  au  commence- 
ment,  vclin,  réglé  à  27  lignes.  Ecriture  italienne  du 
XV*'  siècle.  Ornementation  luxueuse.  Le  premier  feuillet 
est  décoré  d'un  encadrement  florentin,  aux  quatre  coins 
dans  des  médaillons  carrés  les  heaumes,  dans  les  bandeaux 
de  droite  et  de  gauche  la  devise  Dius  e  Vos,  Au  bas,  dans 
une  couronne  de  laurier,  les  armes  du  Marquis  soutenues 
par  des  anges.  Format  240  X  160  mm.  Reliure  moderne  au 
chiffre  du  duc  d'Osuna . 

Fol.  1.  Rubrique  :  Incomincia  il  libro  Philostrato  di 
messer  G.  Boccaccio  :  epistola  alla  donna, 

Incipit  :  «  Moite...  » 

L.'  M  initial  est  enluminé^  on  y  voit  Boccace  écrivant 
sur  un  rouleau  le  mot  :  Moite, 

Fol.  6  v".  Finisce  la  epistola, —  Rubrique  :  Incomincia  la 
prima  parte  del  libro  chiamato  Filostrato,  deV  Amorose 
fatichedi  Troiolo,  nella  quale  sipone  corne  Troiolo  si  ina- 
moro  di  Cryseida,  e  gli  amorosi  sospiri  e  lagrime  per  lei 
hauute  prima  che  da  alcuno  il  suo  occulto  amore  si  dis- 
coprisse;  et  primamx*nte  la  inuocatione  dello  auctore, 

Incipit:  «  lo  di  Parnaso  le  muse...  » 

Fol.  116  v''.  Explicit  :  «  Econ  lieta  risposta  ame  f  inuia.  » 

Rubrique  :  Finito  e  il  libro  decto  Philostrato,  delV  Amo- 
rose fatirhe  di  Troiolo,  composto  da  messer  G,  Boccaccio, 
laureato  cittadino  Fiorentino, 

*C 

(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N,   n"  51  ;  Biblioth.  Nat.  Paris.  Fonds  Italien, 

n"  1702) 

BoccACE,  Corbacrio,  En  italien  (1). 
Manuscrit  de  55  feuillets,  vélin,  2  feuillets  de  papier  au 

1.  Cf.  Morel-Fatio,  Roniania,  t.  XVI,  p.  108. 


XLIX.    BOCCACE  329 

commencement  et  2  à  la  fin,  réglé  à  28  lignes.  Ecriture 
du  XV*^  siècle.  Calligraphie  et  ornementation  italiennes. 
L'encadrement  du  premier  feuillet  présente  aux  quatre 
coins  les  heaumes  caractéristiques  et  dans  le  bandeau  in- 
férieur, dans  un  médaillon^  les  armes  du  marquis  de  San- 
tillane.  A  droite  et  à  gauche  court  sa  devise:  Dius  e  votis. 
Format  241  X  170  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubrique:  Corbacciits  contra scelleratam  vrduam 
et  alias  mulieres  incipiunt  invective  féliciter. 
Incipit  :  «  Qualunque  persona  tacendo. . .  » 
Fol.  55  v°.  Explicit  :  «  li  si  fara  incontro.  )) 


D 

(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N,  n*  23;  llocam.  n»  33  ;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-33) 

1.  BoccACE,  Vita  Dantis.  2.  Dante  Alighieri,  Can^o- 
niere.  3.  Stefano  Porcari,  Orasioni.  4.  Cicéron,  De 
Senectute.  En  italien. 

Manuscrit  de  95  feuillets,  vélin,  non  folioté,  réglé  à 
29  lignes.  Écriture  du  XV'  siècle.  Lettres  et  lettrines 
ornées,  rubriques.  Dans  la  marge  inférieure  du  feuillet  1, 
un  écu  d'armes  portant  d'or  à  cinq  bouquets  de  fleurs 
feuillées  au  naturel.  Format  272  X  186  mm.  Reliure  de 
parchemin. 

I.  Fol.  2.  Rubrique  :  Comincia  délia  origine^  uita,  cos- 
tumi  et  studiiy  del  chiarissimo  poeta  Dante  Aldighieri  di 
Firençe  et  délie  opère  composte  dallui, 

Incipit:  «  Solone,  il  cui  petto  unohumano  tempio...  » 
Fol.  27.  Explicit:  «  ch'io  posso  rendo,  benedicendo  in 
ecterno  il  nome  suo.  Deo  gratias.  » 

Rubrique  :  Quijinisce  délia  origine,  uita,  studii  e  cos- 
tunii  di  Dante  Alighieri,  poeta  chiarissimo,  e  delV  opère 
composte  dallai,  fac ta per  masser  Johanni Boccacci .  Amen, 

II.  Fol.  27  v<*.  Rubrique  :  Qui cominciano  le  cançoni  dis- 
tese  del  chiarissimo  poeta  Dante  Alighieri  di  Firençe,  nelle 
qualij  di  uarie  cose  tractando,  nella  prima  la  rigidita  délia 
sua  donna  con  rigide  rim^  dimostra. 


330  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Incipît  :  ((  Cosi  nel  mio  parlar  uoglo  cssere  aspro  »  Can- 
çone  II  di  Dante,  nella  quale  egli  del  suo  amore parla  alla 
intell igentiadel  terço  cielo, 

«  Voi  ch'  entendendo  il  terço  ciel  mouete  » 

cançone  terça  di  Dante,  nella  quale  parla  délie  uirtu  e 
belleçe  délia  sua  donna, 

«  Amor  che  nella  mente  mi  ragiona  » 

cançone  quarta  di  Dante ,  nella  quale  egli  nobil mente 
dichiara  chessia  gentilecça  e  donde  uenga, 

«  Le  dolci  rime  d'  amor  ch'  io  solea  » 

cançone  quinta  di  Dante,  nella  quale  egli  parla  ad 
amorce  délia  donna  sua, 

((  Amor  che  muoui  tua  uirtu  dal  cielo  » 

cançone  sexta  di  Dante,  nella  quale  demostra  quanto 
sia  inamorato, 

«  Io  sento  si  d'  amor  la  gran  possança  » 

cançone  VII  di  Dante,  nella  quale  mostra.  se  per  Io 
uerno  non  lasciare  d'  amare, 

((  Al  poco  giorno  e  al  gran  cercliio  d'  ombni  (1)  » 

cançone  VIII  di  Dante,  nella  quale  priega  amore 
qu'  amollisca  la  durecra  délia  sua  donna. 

«  Amor  tu  uedi  ben  che  questa  donna  » 

cançone  nona  di  Dante,  nella  quale  dire  il  suo  amor  non 
mutarsi  per  uariatione  de'  tempi, 

«  Io  son  uenuto  al  punto  délia  rota  » 

cançone  X  di  Dante,  nella  quale  egli  con  le  donne  si 
duole  délia  donna  sua, 

«  E  m' incresce  di  me  si  malamente  » 

cançone  XI  di  Dante,  nella  quale  egli  nobilissimamente 
parla  délia  nera  leggiadria, 

«  Poscia  ch'  amor  del  tutto  m'  a  lasciato  » 

1.  Cette  pièce  est  la  Sestina  qui  se  trouve  dans  le  Cansoniere  de  Dante. 


♦ . . 


1  •  Il  - 


XLIX.    BOCCACE  331 

cançone  XII  di  Dante,  nella  quale  egli  humilmente 
priefia  la  sua  donna  ch'  abbiadi  lui  mevcc. 

((  La  dispietata  mente  che  pur  mira  » 

cançone  XIII  di  Dante,  nella  quale  artijiciosamente 
parla  délie  uirtu. 

«  Tre  donne  intorno  al  cor  mi  son  uenutc  » 

cançone  XIV  di  Dante ,  nella  quale  parla  contro  a' 
uitiosi  e  ma^imamente  contro  agi'  auarii 

«  Dogla  mi  reca  nello  core  ardire  » 

cançone  XV  di  Dante,  nella  quale  si  duole  délia  rirjidita 
d'  unasu  amança  e  del  luogo. 

«  Amor  dache  conuien  pur  ch'  io  mi  dogl[î]a  » 
Fol.  51.  Explicit  :  «  non  a  di  ritornar  qui  libertate.  )) 

Deo  gratias,  amen. 

III.  Les  trois  discours  qui  occupent  les  feuillets  52-71  v° 
sont  les  trois  premières  des  seize  Orazioni  de  Stefano  Por- 
cari,  imprimées  avec  les  Rime  de  Bonacorso  da  Monte- 
magno  et  qui  ont  été  si  souvent  copiées. 

Fol.  52.  Incipit  :  «  Quante  uolte  io  riguardoi  degnis- 
simi...  » 

Fol.  71  v<*.  Explicit:  «  diligentissimamente  seguirete,  la 
quai  cosa  fare  ui  concéda  qui  est  benedictus  in  secula  secu- 
lorum  ;  amen.  » 

IV.  Ce  manuscrit  contient  encore  une  traduction  italienne 
du  De  Senectute  de  Cicéron.  Elle  est  sans  titre  et  occupe 
les  feuillets  72-95. 

Fol.  72.  Incipit  :  «  [O]  Tito  se  io  in  alcuna  cosa  t'  aiuto 
e  allegio  la  solecitudine  la  quale  ora  ti  cuoce  e  fixa  nel  tuo 
petto ...» 

Fol.  95.  Explicit  :  «  accio  che  quello  che  da  me  udito 
auete  per  experientiaoptimamenteprouarepossiate.  Amen.  » 
Rubrique:  Questo  libroe  del nobile huomo  TeridiLorenço 
di  Teri,  honoreuole  cittadinofiorentino,  il  quale  gli  scripsi 
io  Ciaio  di  Pagolo  di  Ciaio,  cittadino  e  notario  fiorentino. 


332  BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS   DE  SANTILLANE 


E 
(Rocam.  n*  34;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-22). 

BocCACE,  Teseide.  En  italien. 

Manuscrit  de  159  feuillets,  vélin,  réglé  à  31  lignes.  Ecri- 
ture du  XV®  siècle.  Rubriques,  capitales  et  lettrines. 
Format  282  X  192  mm.  Reliure  moderne  au  chiffre  du  duc 
d'Osuna. 

Ce  manuscrit  est  incomplet  du  commencement;  il  com- 
mence sans  titre,  en  pleine  préface.  Fol.  2  \^  Rubrique:  In- 
comincia  il  primo  libro  del  T/ieseida,  délie  no2:se  di  Ypolita 
et  prima  la  inuocatione  delV  autore. 

Incipit  :  «  O  sorelle...  » 

L'O  initial  est  soigneusement  enluminé,  on  y  voit  un  por- 
trait de  Boccace. 

Fol .  159.  Explicit  :  «  qui  u'a  condocti  a  noi  essendo  duce.  » 

Rubrique:  Qui  finisce  il  duodecimo  et  ultimo  libro  del 
Tlieseida,  délie  nozse  d'Emilia.  Deo  gratias  finis. 

Livre  I,  fol.  1  ;liv.  II,  fol.  20  ;  liv.  III,  fol*.  35  ;  liv.  IV. 
fol.  46;  liv.  V,  fol.  58  v«  ;  liv.  VI,  fol.  72  v°;  liv.  VII, 
fol.  82  v«;  liv.  VIII,  fol.  92;  liv.  IX,  fol.  109  v«  ;  liv.  X, 
fol.  120;  liv.  XI,  fol.  135;  liv.  XII,  fol.  148. 


(Rocam.  n*  31;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-63) 

Boccace,  Filocolo,  En  italien. 

Manuscrit  de  220  feuillets,  vélin,  non  folioté,  réglé  à 
35  lignes.  Écriture  du  XV®  siècle.  Rubriques,  capitales  en 
or  et  couleurs,  lettrines.  Format  364  X  260  mm.  Reliure 
moderne  au  chiffre  du  duc  d'Osuna. 

Ce  manuscrit  est  incomplet  du  commencement. 

Fol.  1.  Incipit  :  «...  di  se  molti  figliuoli  tra  quali  uno  no- 
minato  Ruberto,  nella  reale  dignita  constituto. . .  » 


XLIX.    BOCCACE  333 

Fol.  220.  Explicit:  «  la  cui  uita  nelle  mani  délia  tua 
donna  amore  conserui.  w 

Rubrique  :  Finisce  la  quinta  et  ultima parte  del  Filocolo, 
roinposto  da  messer  Glouanni  BoccacciOj  poetajiorentino 
clarissinio ,,  felicemente . 

Livre  I,  fol.  1;  liv.  II,  fol.  23  v^  liv.  III,  fol.  64;  liv.  IV, 
fol.  106  v^  liv.  V,  fol.  183  v«. 


G 
(Osuna  :  Plut.  III.  Lit.  N,  u"  15,  d'après  Los  Kios) 

BoccACE,  Ninfal  d'Adnieto.  En  castillan.  Manuscrit  perdu. 

Amador  de  los  Rios  a  encore  vu  ce  manuscrit  dans  la 
collection  du  duc  d'Osuna.  C'était  un  volume  écrit  en  Es- 
pagne au  XV^  siècle.  Il  était  bien  conservé,  mais  il  ne  con- 
tenait pas  d'indication  relative  au  traducteur  (Cf.  Obras 
dcl  Marqués,  p.  596,  XIV,  etHistoria  critica,  t.  IV,  p.  41, 
note  2). 

H 

(Osuna:  Plut.  V.  Lit.  N,  n«  34;  Hocam.  n"  30;  Biblioth. 

Nat.  Madrid,  Ii-34) 

BoccACE,  Genealogia  de  los  Dioses,  En  castillan. 

Manuscrit  de  188  feuillets,  plus  1  feuillet  blanc  au  com- 
niencement,  papier,  non  folioté.  Ecriture  du  XV"  siècle,  à 
deux  colonnes.  Espaces  blancs  pour  capitales.  Format 
275  X  207  mm.  Reliure  de  parchemin.  Au  dos:  Comedias 
de  Juan  Boccacto,  de  inano. 

Ce  manuscrit  est  incomplet  du  commencement  et  de  la 
lin.  Fol.  1.  Incipit  :  «  .  ..en  la  primera  de  sus  comedias  11a- 
mada. . .  » 

Fol.  4  B.  Explicit  :  «  con  aumento  prospère  de  estado, 
evirtudes,  e  fama.  »  Ces  quatre  feuillets  contiennent Ja  pré- 
face du  traducteur  anonyme,  à  laquelle  fait  suite  la  préface 
de  Boccace. 


334  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Fol.  4  B.  Incipit  :  «  Muy  excellente,  glorîoso,  e  muy  po- 
deroso  rev  e  sefior ....  » 

Fol.  11  V®.  Explicit  :  «  e  desonor,  e  eterna  dapnaçion.  » 

Fol.  12.  Incipit:  «  Como  yo  imaginasse  en  mianimo...  » 

Fol.  188  V®  B.  Explicit  :  «  por  la  fuerça  de  la  eloquen- 
çia  e . . .  » 

Livre  I,  fol.  12;  liv.  II,  fol.  55;  liv.  III,  fol.  88  v«  A; 
liv.  IV,  fol.  117  V»  A;  liv.  V,  fol.  177  A. 

Les  livres  I  à  IV  sont  complets,  le  livre  V  est  troncjué  et 
les  livres  VI  à  XIII  manquent. 

La  préface  que  Tauteur  de  cette  version  a  mise  en  tête 
de  son  travail  est  fort  curieuse.  Elle  est  malheureusement 
incomplète,  et  nous  ne  savons  pas  à  qui  Touvrage  était 
adressé.  Mais  nous  sommes  certain  qu'une  lecture  atten- 
tive de  ce  document,  que  nous  reproduisons  ci-dessous, 
donnera  au  lecteur  la  conviction  qu'il  s'îigit  ici  du  marquis 
deSantillane.  Toutes  les  allusions  faites  par  le  traducteur 
anonyme  le  désignent.  Celui  qui  a  écrit  ces  pages,  dont 
le  déchiffrement  n'est  pas  toujours  facile,  éfciit  évidemment 
un  des  familiers  du  château  de  Guadalajara,  il  connaissait 
à  fond  la  bibliothèque  du  Marquis  et  en  avait  profité. 
Nous  ne  croyons  pas  nous  avancer  beaucoup  en  attribuant 
cette  version  du  De  Genealofjta  Deorum  à  Pedro  Diaz  de 
Toledo. 

Préface  du  trar/uctcnr  anont/nic  de  la  ((  Généalogie  des  Dieux  )) 

...en  la  primera  de  sus  eomedias  llamada  ^/i^/r/a,  muestra 
deuerse  temer  de  alguna  enferinedad  non  ser  muy  luene  del  syn 
medida  ^ozo  (?),  dire,  non  commo  cl  en  Kunucho  dizia,  o  Jupiter 
guarda  me  aqueste  tan  deleytoso  bien,  mas  dire  breuemente  commo 
fiel  cristiano,  adaptando  a  my  dezir  algunas  palabras  del  glorioso 
Apostol  san  Pablo,  vaso  de  eleçion  : 

0  Altezade  liiquezas, 

eterna  diuinidad, 

en  quien  de  todas  firmezas 

es  ffirme  seguridad, 

o  verdadera  unidad 

e  dios  infynito,  en  quien 

se  onrra  la  trvnidad, 

tu  me  g[u]arda  aqueste  bien* 


.;,^«    -.      ,    V  .  ,/^J>    J" 


XLIX.    BOCCACE  335 

Dire  mi  culpa,  o  mi  muy  temido  e  muy  amado  seûor,  e  afirmantc 
verdad  ante  vuestra  magnifiçençia,  que  muchas  vezes  nembrando 
me  en  commo  Virgilio,  en  el  quarto  de  su  Eneyda,  describiendo 
la  fama  dize  délia  que  tanbien  toma  consigo  e  testifica  lo  non  ver- 
dadero,  e  ficto,  e  malo,  commo  lo  que  por  verdad  consiste;  nem- 
brando me  esso  mesmo  de  lo  que  délia  dize  Panfilo  en  su  pequeno 
volumen  que  tracta  de  Amor,  que  se  leuanta  de  pequefia  costa  e 
non  canssa  tan  de  ligero,  e  que  en  caso  que  miente  cresçe  mas  to- 
dauia,  dubde  con  migo  mesmo  e  pensse  non  ser  tanto  quanto  de 
vuestra  merçed  se  dizia.  A  la  quai,  desque  por  presençia  mire,  e 
vi,  e  conosçi  por  corporea  vista  lo  que  por  la  mental  luengo  tienpo 
autes  auia  conçebido  açerca  del  politico  beuir  e  magniflco  estado 
vuestro,  e  de  los  notables  e  famosos  fechos,  e  pelegrinos  e  altos 
(Kînsamientos,  e  illustres  e  muy  arduos  aferes  en  los  quales  veo 
que  se  exerçita  e  se  deleyta  grandemente  vuestra  senoria.  Verda- 
deramente,  muy  magnifico  senor,  me  paresç^  non  auer  lugar 
açerca  de  vuestra  merçed  aquel...  dicho  de  Claudiano  en  que  dize 
que  la  presençia  amengua  la  fama(l)  mas  veo  que  con  muy  légitima 
razon  yo  puedo  dezir  a  vuestra  magnifiçençia  lo  que  al  sabio  Sala- 
mon  dixo  la  Reyna  de  Saba,  quando  por  sola  su  fama  lo  vino  a 
ver  en  Jérusalem,  e  le  dixo  :  verdadera  fue  senor  la  fama  que  de 
ty  oy  en  mi  tierra  sobre  tus  sermones,  e  sobre  tu  sabiduria,  e  non 
lo  creya  a  los  que  me  lo  contauan  fasta  que  yomesma  vine  e  lo  vi 
por  mis  propios  ojos,  e  proue,  e  conosçi  que  non  me  auian  anun- 
çiado  la  média  parte  de  lo  que  en  ti  es,  e  mejor  es  la  tu  sabiduria, 
e  las  tus  obras,  que  la  nueua  que  de  ty  oy,  bienauenturados  son 
tus  seruidores  e  tus  sieruos,  aquellos  que  estan  ante  ty  e  oyen  la  tu 
sapicnçia,  etc.  E  quiero  seûor  que  piense,  quien  con  sano  juyzio 
e  con  sinçero  animo  querra  imaginar  en  el  resplendor  de  vuestras 
gloriosas  obras,  e  asi  bien  lo  considerare,  non  dubdo  que  se 
acuerde  con  migo  en  dezir  que  vuestra  merçed  es  oy  quien  syn 
defs]lizar,  nin  declinar  del  tramite,  e  derecho  camino  de  virtudes, 
en  todo  e  por  todo  arremeda,  non  menos  en  discreçion  que  en 
caualleria,  a  los  claros  e  famosos  principes  e  sonores  de  las  pris- 
tinas  hedades,  los  quales,  por  sus  virtudes  e  fîechos  de  grandes 
fazanas,  dexaron  mémorable  nombre  e  perpétua  memoria  a  los 
despucs  dellos.  Sinon  vean  e  consideren,  con  diligente  animaduer- 
sion,  con  quanto  triunfo,  e  gloria,  e  honor,  vuestra  çelsidumbre 
sienpre  se  aya  auido  en  los  fechos  de  armas,  e  obras  militares,  en 

1.  Cette  phrase  est  peut-être  rexpHcation  et  la  source  première  de  la 
seule  citation  latine  qui  aurait  pu  servir  d^argunlent  à  ceux  qui  ne 
peuvent  renoncer  à  faire  du  marquis  de  Santillane  un  latiniste.  Voyez 
ci-dessus,  notice  XLVII,  p.  295,  Puvffatoitc,c\\kr\t  Vil,  vers  61-99. 


336 


BllîLIOTHEQUE   DU    MARQUIS   DE   SA.NTILLANE 


«lue,  itifînitas  vezes,  se  ha  visto,  donde  non  sola  una,  mas  mu- 
chas  e  mas,  con  legîtyiiio  lemor  se  tcmia,  e  se  judgaua  de  las 
aatantes,  la  nuierle  soi  [)re<;io  de  vuestro  viril  ardiinenlo,  e  toda- 
uia  »e  fallo  ser  deuida  a  viiestra  senoria  la  palnia  de  la  Victoria.  O 
gloriosa  hedad  la  passada,  qitando  ningiin  farnoso  fecho  passaua 
con  somnolento  silençïo  syn  se  pcrpetuar  o  por  hediHçio  o  por 
escfiptura  ;  digolo  sefior,  porque  si  lo  padesçiesse  el  présente  siglo, 
el  quai,  fablaodo  syn  injuria  nin  delrimento  de  les  que  en  el  son, 
mas  con  razon  deuia  llamar  ffes  de  siglo,  quai  razon  contraria  de 
ver  se  auer  fecho,  a  vueslra  magniiiçençia,  arcos  triunfales  pop 
dondc  passasse,  segund  los  romanos  ffazian  quando  algund  su 
capilan  lorrnaua  a  la  çibdad,  victorioso  de  alguna  batalla,  los 
rjuales  aun  oy  dia  duran.  E  quai  séria  la  escusagion  que  escusasse 
deuerse  historiarconcalamo  copioso,e  perpetuarse  por  escriptura, 
vuestros  illustres  fechos  por  uiuchos  autenticos  estoriadores?  Ca 
por  çierto,  segund  dezia  Marco  Çiçero,  en  la  oraçion  poopeyana, 
la  quai  es  asi  dicha  por  quanto  el  la  ISzo  en  fauor  e  loor  de  Pon- 
pcyo,  que  aquel  que  quisiesse  dezir  e  tablar;  non  le  ffallosçeria 
janias  que  dixiessc  açerca  de  sus  loures,  e  asi  mesmo  se  deue  dezir 
que  jamas  non  les  fallesçeria  a  lo.-;  taies  escriptores  que  escriuiessen 
aycrca  do  vuestras  proosas  innumeras.  Alaba  a  Hercoles  la  anti 
guydad,  e  cuentau  dcl  las  tablas  e  poeticas  Qçiones,  que,  commo 
el  se  viesse  hun  dia  en  uiedio  de  dos  eaininus  de  los  quales  el  uno 
era  el  de  la  virlud,  el  otro  el  de  la  deleetaçion,  e  considérasse  con 
Mgo  inesmo  quai  de  aquellos  deuia  eligir  e  seguir,  commo  el  uno, 
es  a  saber  el  de  la  virtud,  se  mostrasse  muy  aspero,  e  uiuy  graue, 
e  muy  difiçile  de  caminar,  e  el  otro,  conuiene  saber  el  delà  delec- 
tat;Jon,  se  le  mostrasse  muy  llano,  e  muy  espaçioso,  e  muy  pta^ 
zentero,  que  el  delibero  de  seguir  el  camino  de  la  virtud.  Pues 
por  que  en  semejante  cosa  vuestra  seûoria  non  deua  ser  loada  en 
elauado  e  muy  summo  estilo  non  lo  puedo  peusar.  Commo  sea 
notorio  que,  pospuestas  las  ileçebras  e  voluplades  de  los  mundanos 
deleytes.  siguio  sionpre  la  derecha  via  de  virtud,  si  non  do  por 
tesCif{0  los  fechos  e  présente  en  testimonio  las  obras  que  vuestra 
merçed  ha  fecho  e  fazo  de  cada  dia,  que  jamas  tan  solo  hun  mo- 
ment» non  consume  en  vano,  en  cianpo  commo  on  canpo,  siguiendo 
los  fochos  de  la  insigne  miligia,  e  en  casa  commo  en  casa,  dando 
se  al  estudio  de  notables  cusas  e  estudiadas  poniendolas  en 
escriptura,  para  instruçion  c  documenlo  de  olros,  ifiguiondo  a 
Luçio  Aneo  do  dize  ser  cosa  muy  dulçe  el  oçio  que  se  espiende  en 
estudio.  Pues  quo  se  podra  dezir  de  las  otras,  syn  numéro,  gracias 
e  donos,  célestes  e  naturales,  que  son  on  vuestra  seûoria,  [de] 
vuestra  cgualdad,  forlalcza,  teuii^erançia,   prudençia,   costaiii;îa, 


Xlix.  uoccacé 


337 


6e,  piedad,  c  conlinençia,  a  de  toda»  las  otras  eof^a^  que  se  re- 
qiiieren  a  vtrtuoi^osactos,  yo  non  siento  ingeniotan  abuDdantcque 
conpreLender  las  pudie^se,  [lara  las  referir  enlerameDte,  segiind 
en  vuestra  inerced  se  albergan,  e  ffinalmente  toda  [la]  bondad  la 
(jual,  que  en  vuestra  magnillcençia  sea  infinitat  facile  es  de 
cono5i;er  a  quion  peusar  querra  ki  que  Platon  dize  en  una  de  sus 
eptstola»,  en  que  afirnia  ser  grande  argumento  de  boodad  a  la 
persona  abundar  en  amigos  ;  pues  quien  se  pueda  dellos  deitir  mas 
rico,  quien  mas coptoso.oquicn  mas  aboDdoso  que  vuestra  merçed, 

yo  non  los  siento  nia  lo[s]  cunozco  en  aqueste  reyno.  Mas  o 

vida  ta  en  que  beulmos.  O  peruersa  condiçion  de  lienpo  la  en  que 
sonios.  O  miindo  inico  el  présente,  que  anies  se  ilallaran  mill 
rcpreliensores  que  hun  toador,  e  antes  quien  sepa  o  quiera  detratar 
e  prefaçar(?|delos  buenos  ffechos,  e  equîuocarlos  siniestrainente, 
que  quien  los  quiera  Icare  comenlar.  Non  dubdo  senor  que  seran 
algunos  que  me  notaran  de  nota  de  adiilai;ion,  di/iendo  yo  alabar 
en  mi  eseriplura  al  senor  cuyo  so  e  en  cnya  mençion  biuo.  A  los 
quales,  si  responder  me  conuenga,  ruegoles  nembrar  se  quieran 
que  diiîo  el  philosofo  ;  la  virlud  loada  cresçe  e  aeesmera  nias,  e 
que  es  limita  eosa  dezir  bien  dei  bien,  e  que  en  deiiir  la  verdad  tiyn 
oprobio  de  otru  non  se  comète error  nin  mal  fecho  alguno.  l'a  si 
bien  consideraren  en  vuestrasmagnificasobras  fallaran  |)ar  verdad 
deuerse  dezir  con  razon,  a  vuestra  seûoria,  lo  que  a  Lucio  Lu^eyo 
dixia  Marco  TuJio,  en  una  de  sus  epistolas,  es  a  sabcr  que  mas 
justamenle  deuyanserllamados  enuidiosos  los  que  non  han  admi 
raçion  de  vuestra  merçed  e  de  sus  claros  e  mirifleos  fechos,  que 
aduladores  los  que  los  loan.  Dirian  por  çierlo,  muy  generoso 
senor,  niayor  verdad  si  dixiessen,  yo  eu  este  caso  !aeeT  grande 
oFenssa  a  vuestra  magniQçençia,  por  solaniente  lomaren  mi  tanta 
presun^ùoade  quererloar  las  virtudes,  e  insignes  condiçiones,  e 
fechos  egregios  de  hun  tanto  seiior,  commo  yo  non  ^oa  abastante, 
non  dire  a  loarmasauna  recontar,la  memor  parte  dellos.  Et  pueSi 
segund  el  coraico  Africano,  non  ha  cosa  tan  digna  de  loor  nin 
fecho  tan  famoso  que..-  se  recontando  uon  venga  en  diminution  e 
despreçio,  podrian  conchiyr  que  en  lugar  de  ensalçar  vuestro 
nombre  por  mi  escriplura  lo  diminuya  por  ella  mesnia.  Por  cerca 
desto,  muy  magnifleo  seûor,  uon  dubdo  yo  que  sea  en  ne[m]brança 
a  vuestra  clara  memona  la  quai  ma**  v  erdadera mente  se  podria 
dezir  angeJica  que  humana  lo  quel  ol  moral  Seneca  dize,  que  en 
qualquier  cosa  que  la';  personas  fagan  se  deue  parar  mii^ttps  a  la 
votuntad  con  que  la  ffazen  la  quai  tommo  en  mi  sea  e  sera,  en 
quanio  biua,  muy  leal  a  '-eruiçio  v  uestro  e^pero  de  vuestra  sefioria 
que,  diââimulando  la  inbuBi^iençia  de  U  luepta  e  descompucsta 


338  BIBLIOTHÈQUE   DU   MAHQUIS   DE  SANTtLLANE 

escripliira  mia,  flectera  c  iiiclinitra  su  (jeneroso  aniniu  ;i  iiiirar  e 
considerar  la  purîdad  e  lealdad  ({iie  en  mî  e»  sacritlcada  a.  perpetuo 
seruiçio  de  vuestra  mafînifiçein;ia,  con  aquel  iiiuy  enteroso,  muy 
verdadero  anior,  que  de  leai  eeruiJor  a  su  muy  obedeçido  e  muy 
iiinado  senor  es  deuido.  El  quai,  cummo  en  mî  sea.  en  su  propio 
e  verdadero  ter  açeroa  de  vucstra  merçed  e  de  su  querer,  absoluto, 
el  mesmo  es  aquci  que  da  de  si  lestimonio,  qiiien  dubda  senor  que 
do  amor  eonsiste  fallesye  el  derecho  juyzio.  Ca  por  tanlo,  sefçund 
Petrarca  dize  en  el  prohetiilo  del  su  librn  Hi-  Viln  ^olilnria,  lo 
tingio  ciego  lu  antiguydad.  purquanto  non  hanin  piiede  auer recto 
ooiiosQiinîonto  en  los  feclios,  dema»  desto,  sefior.  non  es  de  dubdar 
que  segund  dîze  Oaidio  Naso,  amor  sea  aquel  que  vençe  todas  la^ 
cosas-  Esto  considerado,  muy  niagniRco  seûor,  e  veyendo  on 
commo  |)or  seruiçio  vuestro  yo  me  dispongo  a  lo  que  va  mi  anîuio 
es  deliberado,  es  a  ^aber  a  trasladar  e  transcribir  de  lalyn  \n\ 
nuc^lro  vulgar  materno  la  obra  que  si  plaxe  a  Dios  adelante  se 
seguira,  intitulada  r/mmlot/iti  ilu  Uih  t/icufs  di:  hs  yentilr»,  de  lî- 
ffcxa  pucde  vuestra  merçed  conosçer  amor  ser  aquel  que  me  (:\ey?i, 
e  nie  priua  del  cierto  juyzio,  e  me  roba  mi...  pur  manora  que  non 
KO  i-eùor  de  couosyer  a  mi  mesmo,  nin  para  ijuanto  so.  e  el  mesmo 
ser  aquel  que  por  una  estraùa  irianera  me  fueri;a  e  me  venge  Xo&sta 
mia  fuerças  de  las  quales,  si  yo  non  Euesse  conimo  oy  me  veo 
desapoderado  e  pueslo  en  oscura  eegucdad  e  tiniebra  del  propio 

i:unos(,'imiènIo,  e  ageno  de  mi    e  libre  aluedrio,  de  tTcer  es 

que  me  arredraria  de  aquello  a  que  tanio  me  allego,  e  que  fuyrJa 
de  començar  lo  que,  si  viuo,  (enesçer  entiendo.  Ca  pensana  senor. 
e  lemeria  lo  que  juttamcnte  deuo  temer,  es  a  saber  la  obra  ser 
grande  e  puesla  en  muy  alto  estilo  metrico  e  prosayco,  tat  que 
requière  especulaçion  muy  biua,  de  ta  quai  yo  so  muy  lontaiio. 
l'ensaria  esso  mesmo  quien  so  en  doctrina,  e  quien  es  a<juel  a  quien 
se  dirige  la  obra,  commo  sea  vuestra  merçed  Imu  seûor  de  çciesle 
tngenio,  muy  estudioso  c  perspicaz,  e  muy  marauilluso  censor  en 
somejantes  cosas.  Cousideraria  olrosj  olros  diuersos  respectos  de 
los  quales  por  el  menor  me  deuia  esquiuar  de  hun  lanto  fecho,  e 
do  tan  grande  assayo.Enpero,  muy  magnilicoe  mi  muyobedescïdo 
seùor.  por  obedesçer  a  vuestra  magnîBçençia.  de  euyo  espreso 
mandamiento,  el  quai  es  a  mî  ley  inpossiblc  de  scr  quebrantada, 
nie  es  injuncto  que  vulgarize  el  tal  libro.  E  pues  que  amor,  que 
tanio  puede,  es  mi  guia  en  este  easo,  el  quai,  segund  dicc  Orovio 
acresçîentalas  funcçionos  de  aquel  que  ama,  (oj  asi  espero  que 
acresçentera  las  de  mi  minimo  saber.  El  quai  essomesmo,  segund 
dixe  Dante,  «  a  ningund  amado  amar  perdona  »,  e  creyendo  que 
sera  a  mi  reçiproco  de  parle  do  vuestra  «enuria,  e  que,  uommo  dize 


XLIX.    BOCCACE  331) 

TtM'oïK-io,  en  la...  coiiiedia,  el  amor  dara  yp:iialcs  partes  al  seuor 
e  al  scriiidor.  Nembrandome  esso  mesmo  de  lo  (jue  el  mesnio 
cartaginense  poeta  dize,  que  a  los  osados  ayuda  la  fortuna,  dando 
le  otrosi  ffe,  en  aquella  parte  do  dize  que  las  cosas  que  pares^en 
Jurandes  e  asperas  se  torrnan  ligeras  a  las  personas  que  han  aninio 
para  las  conieter,  creyendo  esso  niesino  al  atheniensse  philosopho 
Kusopo,  cerca  de  la  moralidad  de  la  su  fabla  del  leon  e  del  raposo, 
la  (jual  rcniicto  a  los  que  ver  la  querrian  ;  non  oluidando  otrosi  lo 
({ue  dize  Seneca  :  que  en  los  grandes  fechos  en  caso  que  non  suc- 
céda comnio  la  persona  se  pienssa  que  es  honesto  el  esfuerço.. .  a 
los  coniienços.  Auiendo  tanbien  nenbrança  de  liun  notable  diclio, 
que  el  glorioso  Troylo  ouo  fablado  en  consejo  ante  el  rey  Prianios, 
su  padre,  quando  se  tractaua  del  passaje  en  greçia.  |X)r  delibra^ion 
de  Esslona,  cl  quai  dicho  esse  mesmo  remicto  a  aquellos  (jue 
buscarlo  les  plazera  e  que  la  liiatovia  Trot/a na  tienen  familiar. 
Nenbrandome  otrosi,  entre  las  otras  cosas,  de  lo  que  Aristotyles 
dize,  en  el  libre  ultime  de  lusHlticns,  eonuienesaberque  In,  délecta- 
tion fenes(;elaobra,e  ([ue-pues  vuestro  seruicioesa  mi  muysingu- 
lardeleyte,el  eausarala  obraauerfyn,  Dios  medianero.  Pospuestos 
todos  otros  objectes  e  obstaculos,  los  cpiales  liçitamente  deuerian 
contrastar  mi  proposito  e  querer  en  aqueste  caso,  no  dexare  de  me 
ofres(;er  al  trabajo  de  trasferir  la  tal  obra  de  latyn  en  vulgar,  a 
nonbre,  gloria,  e  honor  de  vuestra  m;ignitiçençia.  K  si  non  pu 
diere  lo  cjue  quiero,  querre,  segund  el  comico  prouerbio,  aquello 
que  pueda,esforçando  me,  en  (juanto  mi  poder  bastara  al  tal  feclio, 
por  sacar  palabra  de  palabra,  o  intente  de  intente,  e  a  las  vezes 
por  efjuiualençia,  segund  razon  lo  ditare  e  mas  propiamente  mi 
exiguo  ingénie  lo  pudiere  adaptar.  E  prinçipiando,  en  nonbre  de 
aquel  (pie  sin  pringipio  es  comienço  de  todos  bienes,  seguyr  se  ha 
el  prologo  que  ffizo  el  auctor,  cl  quai,  aunque  se  que  fara  grande 
verguença  al  mio,  pero  auiendo  por  mi  la  escusa  que  justamcnte 
es  dada  a  los  (pie  ffazen  aquello  (pie  pueden,  pues  que  si  mcjor 
pudiera,  mejor  lo  ouiera  ffecho,  suplico  muy  humillmentea  vuestra 
exçelssa  sefioria  que  res(,Mba  el  afecto  por  efecto,  e  ac;epte  mi  tra- 
bajo en  serui^io,  digo  trabajo,  aunque  por  lo  ({ue  ya  desuso  dixe 
mas  propiamente  diria  solaz  e  deleyte,  en  conosçer  que  siruo  en 
elle  a  vuestra  muy  magnifica  seuoria,  la  quai  el  principe  del  çielo 
luengamente  conserue,  con  aumento  prospère  de  estado  e  virtudes, 
e  fania. 


340  BIBLIOTHÈQUE   DU   MAUQUIS   DP:   SANTILLANE 


I 


(Osuna  :  l*Iut.  III.  Lit.  X,  iiMG,   d'après  Los  Hios;   Biblioth.  Nat. 

l*aiis.  Iù)iids  Espagnol,  n'  458) 

1.  BoccACE,  Liber  de  montibus,  silviSy  /bntibus,  2,  îSaint 
Basile,  Homélie  sur  la  lecture  des  auteurs  profanes, 
3.  Platon,  VAxiocus,  traduit  par  Pedro  Diaz  do  Toledo. 
En  castillan. 

Manuscril  de  74  feuillets  repartis  en  (|uiiize  cahiers  de 
papier  encartés  de  vélin.  Ecriture  du  XV'^  siècle.  Orne- 
mentation luxueuse.  L'encadrement  du  premier  feuillet  pré- 
sente les  heaumes  du  marquis  de  Santillane.  Les  armes  de 
Mendoza  - Vegti  sont  peintes  à  gauche  en  haut,  et  ii  droite 
en  bas;  celles  de  Figueroa  sont  à  droite  en  haut  et  à  gauche 
en  bas.  Format  287  X  213mm.  Reliure  moderne  au  chitire 
du  duc  d'Osuna. 

L  Fol.  1.  Rubricpie  :  Yntrodurional  libro  de  Johan  Do- 
caçio  florentin,  poeta  laureado,  el  quai  se  intitula  de  los 
montes,  e  ruos,  e  seluas, 

Incipit  :  «  Fatigado  de  trabaio  yo  me  leuante. . .  » 

Fol.  64  v'\  Explicit  «  e  escripto,  a  la  bondat  diuinal,  e  a 
su  doctrina,  e  enseflanca.  »  Fj/n,  l)eo  f/rarifts,  amen. 

II.  Fol.  65.  Rubricpie  :  Basilio,  de  la  reljbrmarion  de  ta 
anima. 

Préface  du  traducteur.  Incipit:  «  Suelen,  muy  magnif- 
Hco  senor. . .  » 

Explicit:  «  inuy  excellente.  » 

Fol.  65.  Incipit  :  «  Muchas  son  las  razones  lijos.  .  .  » 

Fol.  69.  Ivxplicit:  «  desechando  los  deiechos  consejos.  » 
Deo  fjrarias,  amen, 

III.  Fol.  70.  Rubrique  :  Yntrodurrion  al  libro  de  Platon, 
llamado  Fedron,  en  que  se  tracta  de  como  la  muerte  no  es 
de  tenwr,  romanrado  pot*  el  doctor  Pero  Dia:  de  Toledo, 
para  el  muy  (jeneroso  e  uirtuoso  senot*  sinf/ular  sffj/o, 
senor  Ynifjo  Lope^  de  Mendora,  senor  de  la  rcf/a. 

Préface  du  traducteur.  Incipit:  «  Segund  dize  Aristo- 
tiles. . .  )) 


XLIX.  BOCCACE 


341 


F.splicit:  «  ^raue  e  senton(;iosa  de  Socratps.  a 

Fol.  70  V.  Incipit:  n  Socraf.es  :  Como  partiesso  de  Atlio- 
iias ...» 

Fnl.  74  v°.  Explicit:  n  /asta  aquî.  » 

Rubrique;  Fenesçe  el  Tmctado  de  la  inmorinh'ifat  dp  la 
fitiiina.  Deo  fjraçias,  amen. 

Ce  manuscrit  a  été  étudié  et  décrit  par  M.  Morel-Fatio 
dans  su  Notice  sur  trois  manuscrits  de  la  Bibliothèque. 
d'Osunn  {Romania,  t.  XIV,  p.  94-108).  Nous  emprun- 
tons à  cet  auteur  la  plupart  des  renseignements  quo  nou-s 
donnons  ici. 

Ce  volume  a  été  exécuté  avant  1455,  puisque  nous  y 
voyons  figurer  k  c(^té  des  armes  de  don  Ynigo  Lopez  oelles 
de  sa  seconde  femme,  Dona  Catalina  Suarez  de  Figucroa, 
qui  mourut  en  14^. 

Des  trois  ouvrages  réunis  dans  ce  manuscrit  ledeuxièmc  et 
le  troisième  sont  précédés  de  prt'faees  dédicatoires  où  Inigo 
Lopez  est  nommé  encore  serlor  de  In  Vega.  Ceci  indique 
pour  la  traduction  de  ces  deux  tniités  ime  date  antérieure 
il  celle  du  8  août  1445,  jour  où  Jean  II  octroyii  au  seigneur 
de  la  Vega  le  double  titre  de  marquis  de  Santillane  et  do 
comte  du  Real  de  Manzanares. 

Dans  les  marges  de  ce  manuscrit,  nous  avons  trouvé  des 
mains,  des  traits  ondulés,  et  des  sigles  en  tout  semblables 
aux  signes  d'attention  relevés  en  marge  du  manuscrit  Ii-110 
contenant  la  Divine  Comédie  (Cf.  notice  XLVII).  Ces  traits 
sont  de  la  même  main  'dans  les  deux  volumes  et  le  signe 
est  celui  dont  le  marquis  de  Santillane  se  servait  pour  mar- 
quer les  passages  qui  l'avaient  fmppé. 

L'homélie  de  saint  Basile  en  faveur  des  études  classiques 
a  été  traduite  en  latin  par  Leonardo  Bruni  d'Arezzo,  dont  ce 
tut  la  première  version  grecque  (Cf.  Voigt,  "WiedcrheL  d. 
Alterlhums,  t.  II.  p.  164),  Cette  traduction,  souvent  copiée, 
fut  publiée  sous  le  titre  de  Matjni  Basilii  Hber,  de  graero 
in  laiinum  translatas,  ad  j'uvenes  religiosos,  quibus  stu- 
diis  opéra  danda  sit  {!"  édit.  Milan,  1474;  Mazzuclielli, 
Gli  scritlori  d'Italia,  vol.  Il,  part.  4,  p.  2208).  Le  traduc- 
teur espagnol  a  suivi  le  texte  de  Bruni,  Le  ton  de  la  lettre 
dédicatoire  au  docte  Ifligo  Lopez  de  Mendoza  permet  de 
supposer  que  son  chapelain  Pedro  Diaz  de  Toledo  fut  l'au- 


M-i 


nmLiiiTiiKQnF,  nu  mauquis  lie  «AXTILLANE 


tPiir  de  cette  version  Ciistitlaoe.  C'est  bien  Pedro  Diaz  dft 
Toledo  quia  traduit  VA.riocns  que  noua  trouvons  ici  sous, 
le  titre  de  Fi'dron.  Seulement,  comme  il  a  ensuite  traduit, 
le  Phédon,  le  copiste  a  confondu  les  rubriques  (cf.  à  ce 
sujet,  comme  aussi  sur  la  forme  barbare  Ferfron  notre  notice 
II,  ms.  Reserv.  6\  2).  Comme  pour  le  Pliédon,  Pedro  Diaz 
s'est  servi  pour  \\\j:iQvus  d'une  version  latine  de  Léonard 
Arètin.  M.  Morel-Fatio  fut  le  premier  k  attirer  l'attention 
des  érudits  sur  ce  travail  de  Bruni  qu'il  a  trouvé  dans  UD 
manuscrit  incorrect  du  XV"  siècle,  conservé  à  la  Nationale 
d«  Paris.  Dans  la  notice  susmentionnée  il  en  transcrit  la 
lettre  et  la  préface  pour  que  les  arêtinistes  puissent  tninclier 
la  question  de  siivoir  si,  oui  ou  non,  cette  version  appar- 
tient H  Leonardo  Bruni.  M.  Morel-Fatio  a  remarqué  que  le 
prologue  de  Pedro  Diaz  k  la  traduction  de  VAxiocus  n'est 
qu'une  adaptation  de  celui  de  Bruni  avec  quelques  allusions 
à  Iftigo  Loppz  de  Mendozti. 

Amador  de  los  Rios  Obras  di'l  Martfuén,  p.  596l  parle 
d'un  manuscrit  du  De  montihus,  nilois,Jiintibus,  et  il  ea 
donne  la  cote  (Plut.  III.  Lit.  N.  n"  16),  mais  il  dit  que  ce. 
manuscrit  est  écrit  en  lenr/un  toHcana.  Tia.ns  son  Hisioria 
riHlica  {t.  VI,  p.  41,  n.  2),  le  môme  auteur  cite  ce  même 
ouvrage  jiarmi  les  versions  castillanes  de  Boecace,  et  il  lui 
donne  é-g;ilement  la  cote  Plut.  III.  Lit.  N,  n"  16.  C'est  pour- 
quoi nous  n'avons  pa»  bésité  à  nous  servir  de  cette  indi- 
l'iition. 

H  nous  a  ])iiru  utile  de  réimprimer  ici  les  préfaces  que 
les.  traducteurs  de  saint  Basile  et  de  Platon  ont  plac<''e3 
en  tète  de  leur  travail  et  qui  toutes  den.s  sont  adresst^es  au 
marquis  de  Saufillane,  alors  encore  seulement  seigneur  de 
la  Vcga. 

l'rrfiir.- f/ii  Iriu/ncU'i-r  <Ip   rifiimplii-  rh  uninl   /!.mli- 

Suelen,  uiuy  inagni£fieo  seâor  Ynigo  Lo|)ez  de  Mendoca,  senor 
de  la  Ve^a,  los  ornes  eseriiiir  unosaotrosentre  otras  niucha.sco.sas, 
ma»  principal  mente  o  de  comunes  negoçios  o  quaudo  por  atguna 
famitiiiridat  son  coniuQtos;  açerca  de  lo  quai,  en  los  tienpo.i 
Nudos,  a  vtiestra  nia{i;niftçen<;îa  auer  escripto  c  do  aqiiella  auer 
resçebido  assaz  de  leiras  se  me  acuerda .  A{<ora,  por  que  las  turbias  ■ 
tempeslades  de  los  liempos  han  fecho  los  nefcoçios  diuersos  e  laa^  i 


I 


XIJX.   ^lOCCACE  343 

voluntades,  segun  que  lo  de  mi  siento  e  creo  de  vuestra  nobleza, 
aiinque  non  extinctas,  a  lo(s)  menos  interdictas  e  aplicadas  a 
obras  contrarias,  he  acordado  de  interpellar  vuestra  humanidat  e 
nobleza  e,  como  despertandola  de  un  luengo  sueno,  niezclarrne  en 
la  niemoriade  aquelia,  a  bueltas  destos  estudios  de  humanidat, do 
los  quales  se  que  ningun  trabajo,  ninguna  otra  paçion  e  ningunos 
alcaiiçados  o  pordidos  fauores  non  vos  podrian  arredrar,  nin  sin 
causa,  por  quanto  con  aquellos  entiede,  el  cjue  crée  ser  bien  auen- 
turado,  si  es  vcra  o  falsa  o  pur  ficta  la  gloria  que  posée  e  como  e  en 
quanto  grado  la  deuo  resçebir  e  tratar.  E  aun  entre  las  desperadas 
aduersidades  collocan  quai  gloria  ninguna  prosperidat  non  podria 
dar.  (?)  (-a  que  mejor  cosa  pudo  alcançar  Caton  que  el  cuchillo 
con  (pie  se  mato,  que  Muçio  que  el  fuego  en  el  quai  suffrio  des 
tillar  su  mano,  que  Marco  liegulo  que  la  crueldat  del  enemigo  al 
quai  e  a  los  exquisitos  supliçios  quiso  boluer  por  guardar  la  fee? 
Las  quales  e  otras  semeiables  cosas  muchas  vezes  leer  e  releer 
entiendo  que  non  puede  ser  sin  mucho  fruto.  E  por  quanto  algunas 
vezes  de  mi  mismo,  e  muchas  de  vuestra  magnifiçençia,  e  de  otros 
he  oydo  fablar  cou...  (1)  a  aquellos  que  quieren  obtrectar  los  estu- 
dios de  la  humanidat,  por  que  nosotros  nos  damos  a  los  poetas, 
(*  oradores,  e  otros  que  los  han  tractado,  acorde  de  romançar 
(*  enbiar  a  vuestra  nobleza  esse  pequeuo  libro  del  grau  Basilio, 
por  que  con  la  auctoridat  de  este  tan  gran  varon  pueda  vfu]estra 
nobleza  confonder  la  ignauia  e  peruersidat  de  los  que  vituperan 
los  estudios  suso  dichos  e  que  dizen  que  es  de  aredrarse  dellos  de 
todo  punto.  A  los  quales  entendio  que  esto  viene  por  ser  de  tan 
vagaroso  ingenio  que  non  pueden  otear  a  ninguna  cosa  al  ta  o 
egregia.  E  elles,  non  podiendo  espirar  a  ninguna  parte  de  huma- 
nidat, entienden  que  nin  los  otros,  que  tienen  abilidat  e  voluntad 
para  ello,  lo  deuen  fazer.  Mas  dexemoslos  con  su  ignorança,  ca 
non  me  paresçen  dignes  para  que  fagamos  dellos  mençion,  e  oya- 
mos  a  Basilio,  el  quai  entre  los  Griegos  es  auido  por  de  tanta  auc 
toridat  que  en  seueridat  de  vida,  o  en  santidat  de  costumbres, 
e  en  estudios  de  buenas  artes,  e  en  doctrina  de  la  sacra  scriptura, 
e  en  todas  las  otras  virtudes  es  visto  muy  excellente. 

Pvèfaop  du  docteur  Podro  Dinz  do  Toledo 

Segund  dize  Aristotiles,  en  el  tercero  libro  de  sus  Ethicas,  lo 
postrimero  de  las  cosas  temerosas  e  espantables  es  la  muerte,  e 
esto  con  gran  razon,ca  por  aquella  fallesçemose  dexamos  de  seer, 

1.  M.  Morel-Fatio  propose  de  i*ostituor  ici  quelque  chose  comme 
(h'sprrhn. 


344  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

e  como  el  principal  desseo  de  los  animales  sca  conseruar  su  seer, 
dubdan  e  reçelan  la  muerte,  assi  como  cosa  contraria  e  destruy- 
dora  de  su  seer.  Sudo  la  humadidat  de  Nuestro  Senor  gotas  de 
sangre,  conosçiendo  la  muerte  çercana,  o  en  esto  non  se  quiso 
librar  de  los  deffectos  humanos,  non  enbargante  que  conosçia  que 
aquella  era  nesçessaria  a  el  en  quanto  onbre,  en  qualquier  tienpo 
que  fuesse,  e  nesçessaria  por  estonçe  quanto  a  nuestra  salud.  E  ya 
sea  que  por  nesçessidat  de  natura  la  muerte  non  se  puede  escusar 
e  el  temor  suyo  congoxe  e  trabaje  las  voluntades  de  los  onbres, 
enparo  el  gran  filosopho  Platon,  principe  e  caudillo  do  la  conpana 
achademica,  por  que  con  reposado  e  folgado  coraçon  pudiessomos 
beuir,  fablo  en  esto  assi  como  en  todas  lasotrascosas  diuinalmente, 
introduziendo  a  Socrates  que  disputa  e  faze  persuasiones  e  ra- 
zones,  por  donde  entiendede  prouar  la  muerte,  non  solamentenon 
se  deue  temer,  mas  antes  deuerse  dessear,  por  que  quasi  por 
diuinal  sentido  arraygue  de  nosotros  el  miedo  de  la  muerte  e  el 
temor  de  aquella  aparté  de  nuestras  voluntades.  lletraydo  por 
pocos  dias  a  reposar  la  fies  ta  a  mi  casa,  pense  on  que  e  a  quien 
dariaessas  pocas  oras  que  en  aquellos  dias  para  mi  repose  toraaua, 
e  mi  memoria  representome  quantos  en  los  dias  passades  con  ge- 
neroso  coraçon  e  voluntad  esforçada  vy  disponerse  a  morir  por 
seruiçio  e  bien  de  la  cosa  publica  e  por  esguarde  de  sus  honores 
e  offresçerse  a  morir  syn  dubdosa  voluntad,  seyendo  la  muerte  tan 
dubdosa  e  espantable.  Tengo  en  memoria  el  combate  de  Penafiel, 
tengo  la  escaramuça  de  Lorca,  asi  mesmo  el  rrecuentro  que  ouistes 
çerca  de  Torote,  e  vy  otros  actes  donde  se  representauan  peligros 
de  muerte.  Dispuse  de  espender  aquel  poco  tienpo  en  pensar  que 
razon  abastaua  a  traher  a  los  omes  a  se  disponer  a  morir,  seyendo 
aquella  lo  postrimero  de  las  cosas  temerosas  e  espantables,  PI  oc- 
curiome  un  libre  de  Platon,  llamado  Phedron,  donde  vy  e  ley  la 
causa  e  razon  de  aquesto;  emprendi  de  leer  e  estudiar  aqueste 
libre  por  obiecto  de  mi  pensamiento,  e  delibre  de  lo  rromançar  o 
rremitir  a  vos,  el  muy  generoso  Senor,  mi  senor  singular,  que  por 
propiavirtud  c  bien  de  la  cosa  publica  sabeys  e  sopistes  antei)oner 
la  muerte  a  la  vida.  Por  que.confirmado  por  auctoridat  de  aquesto 
diuino  onbre,  non  judgues  la  muerte  sor  une  de  los  malcs,  e  vos, 
sefior,  entre  los  grandes  afferes  e  cuydados  que  occurren,  por  una 
singular  manera  de  alegria  vos  deleytades  en  leer  libres  de 
grandes  sabios.  Hesçebid  aqueste  libelle  de  Platon,  pequeno  en 
volumen  e  grande  en  auctoridat,  el  quai  entre  los  otros  qu'elcom- 
puso  en  lengua  griega  es  en  tante  resplendor  de  eloquençia,  que 
en  la  manera  de  fablar,  como  diz  Piutarco,  non  deue  cosa  al  dios 
Jupiter.  E   si   el    romance  non   guardare  aquesta  magestad   de 


XLIX.    BOCCACE  345 

diuinal  eloquencia,  atribuyasse,  o  a  mi  que  lo  romance  grossera- 
mente,  o  quel  romance  nuestro  non  pudo  obseruar la'virtud  e  dul- 
çor  del  proprio  lenguaje  en  que  fue  compuesto  nin  del  latin  en  que 
lo  falle  trasladado.  Fares  vos,  senor,  en  aquesto  lo  que  suelen 
fazer  los  buenos  conosç^dores  de  cauallos,  que  apresçian  la  natu- 
raleza  de  los  cauallos,  su  fuerça,  su  ligerez  e  non  apresçian  las 
guarniçiones.  Assi,  leyendo  vuestra  merçed  aqueste  libro,  médira 
e  considerara  la  fuerça  del  fablar  de  Platon  e  la  magestad  de 
tantas  e  tan  graues  sentençias,  e  conosçera  yo  auer  auido  voluntad 
de  vos  seruir  e  non  acatara  al  rrudo  romance.  Vengamos,  ya  dexa- 
das  todas  las  otras  cosas,  a  veer  la  disputaçion  graue  e  sentençiosa 
de  S  ocrâtes. 

Traducteurs  et  Traductions  de  Boccace  en  Espagne 

L'influence  de  Boccace  sur  T Espagne  littéraire  du 
XV®  siècle  a  été  considérable.  On  admirait  sa  connaissance 
de  Tantiquité,  son  savoir  des  choses  mythologiques,  et  la 
confiance  que  Ton  avait  en  son  érudition  était  absolue.  Ce 
(|ui  contribua  encore  à  grossir  son  succès,  c'est  que  les 
femmes  et  les  hommes  du  monde  se  plaisaient  à  la  lecture 
de  ses  contes  et  de  ses  romans.  Il  est  de  toutes  les  biblio- 
thèques. 

Traductions  de  ses  œuvres  latines  : 

Le  De  Genealogia  Deorum  a  été,  nous  Tavons  vu,  traduit 
au  XV  siècle.  Le  manuscrit  Hh-31  de  la  Biblioth.  Nat. 
de  Madrid  (XV®  siècle)  et  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque 
du  Roi  conservent  la  même  version  que  le  ms.  Ii-34.  Le 
manuscrit  Dd-149  de  la  Biblioth.  Nat.  de  Mîidrid  contient 
une  copie  moderne  de  la  préface  de  Boccace.  Cette  tra- 
duction n'a  pas  été  imprimée. 

Le  De  montibus,  silvis,  Jbntibus,  lacubus,  Jluminibus, 
stagnis,  seu  paludibus,  de  diversis  nominibus  maris ^  liber, 
conservé  à  Paris  dans  le  n"*  458  du  fonds  espagnol  de  la  Bi- 
blioth. Nat.,  dont  nous  ne  connaissons  pas  d'autre  manus- 
crit, est  également  œuvre  inédite  d'un  traducteur  inconnu. 

De  casibus  principum  ou  Decasibus  virorum  illustrium. 
Le  chancelier  Pero  Lopez  de  Avala  a  traduit  en  castillan 
les  huit  premiers  livres  de  cet  ouvrage.  Kn  1422,  pendant  un 
séjour  à  la  cour  de  Portugal,  où  les  avait  conduits  une  am- 
l)assade,  Juan  Alfonso  de  Zamora,   secrétaire  de  Jean  II, 


346         niRLtoTiiKQn-;  du  marquis  de  santillane 

priaAlonsodeCartagena  d'achever  la  traduction  commencée, 
et  déjà  si  avancée,  par  le  chancelier  Poro  Lopez  de  Ayala. 
Juan  AKonso  offrit  dVcrire  sous  la  dictée  de  l'ecclésiastique 
diplomate,  et  c'est  ainsi  <|ue  fut  complétée  la  veisîon  du  De 
Casibuft  rirorum  illustrium.  La  Bibiiotliè<|ue  Nationale  de 
Madrid  conserve  quatre  manuscrits  de  cette  Inidnction,  les 
mss.  DI>.52  ;  Ff-278;  V.  320  et  F..  6.  Il  y  en  a  un  diins  lu 
Bibliotli.  du  Roi  et  Gallardo  en  cite  un  (Ensayo,  t.  rV". 
col.  1486. 1493^  i\\i\  lit  partie  de  la  Bibliotcca  O/icariense 
sous  la  cote  L.  13.  Cette  vereion  Ayala-CaT'tagena-ZanioPii 
fut  publiée  k  Sévilie,  en  1495,  par  Meinardo  Ungut  Aleman 
et  Lançalao  Polono  sous  le  titre  de  :  Juan  Borwio,  Caida 
de  Principes,  tradmida  de  lalinal  casteltano  par  D.  Pedro 
Lopes  de  Ayala  y  conlinuadapor D.  AlJ'onso  Gardn(Cî. 
Mêndez-Hidalgo,  Tip.  Rgp.,  p.  97)  (1). 

Dp  dans  Mulieribus.  La  traduction  de  cet  ouvrage  re- 
monte au  règne  de  Jean  II  et  nous  retrouvons  les  traces  de 
son  influence  chez  des  auteurs  de  cette  époque,  mais  les 
manuscrits  en  sont  rares  et  nous  n'avons  vu  ce  livre  qu'im- 
primé. Le  traducteur  n'est  pas  connu.  Voici  le  titre  de  la 
preniii'-re  édition  de  cette  version  :  Johan  Bocacio  de  Ins 


1.  MéndM-Hidiil^  (Tip.  Eap.,  p.  98.  note  t)  reproduit  la.  pj-étncc  dp 
rette  vcrfinn.  Nour  en  ti'unscrivonH  un  [la^sage  ni'i  Ju»n  AlFonso  de 
Zamora,  rend  compU  de  sa  collabornliun  avec  le  doyen  des  i^glises  de 
Saitit-J-icqacs  ot  de  Ségovie: 

(I  El  pnrque  aquellos  que  en  alguuas  buenas  ohi-as  se  ocuiKiti  sienipre 
n  nuetttm  Sefior  Dîna  guia.  Traj»  aca^u  que  en  uni>  el  muy  reverendn  p 
»  sabio  (iootop  Alfanso  Gnrrin,  Dean  de  las  Iglesias  de  Santiago  e  Se- 
"  govia  ;  Oidor  de  la  Audientiia  del  didio  Seflop  Rey,  o  dpi  mnsejo  ;  l- 
«  yo  por  Embaxadoreîi  del  <Iieho  Soflor  Rey  de  Portugal  fuomoa  en- 
"  viados  :  en  la  quai  embaxada  L-omo  oviesemon  algunoa  ea|mpi<is  para 
Il  exercitar  nueslro  espiritu,  e  veyendo  yo  la  gran  suficiencia  que  en  ol 
11  diclio  Dean  era  para  lo  rotnanzar  lo  que  del  dicho  libro  falleacia,  e  & 
11  mego  e  instancia  mia  de  se  ho|»oner  al  trabajo  de  lo  ifomenzar  a  el 
«  plugo.  Yasi  de  dieï  libroa  que  hay  en  este  dicho  libro,  cl  dîcho  Seflnr 
»  Pero  Loi<ez  roman^o  los  otlio  Iiasta  la  meitad  del  capitule  que  habla 
■■  del  Uey  Astur  de  loglalerra  que  es  dicha  la  grand  Bretafla  :  e  Mor- 
B  (lerele  su  (tjo,  e  dende  eu  adclauU;  rooianziï  el  dicho  Dean,  el  di- 
p.  ciendo.  e  yo  escribiendo,  loa  quale.s  lo  hicieron  muy  bien  guardando 
a  BU  Kethoriva  seguud  quepor  el  paresee 

H  Ac^abose  eata  obra  de  romatuar  en  la  Embaxada.  recootada  a  tKJnU 
»  dias  del  mes  de  Setiembre  Ano  del  Seilor  de  inilt  e  qualrocientos  e 
H  nnventa  e  doa  aOns.  n 


XLIX.    ROCCACE  317 

mugeres  illustres  en  romance  —  La  présente  obrafue  aca- 
badaen  la  insigne,  e  may  noble  ciadad  de  Çaragora  : por 
industria,  e  expensas  de  Paulo  Hurus  Aleman  de  Cons- 
tancia  a  XXII II  dias  del  mes  de  octubre  :  en  el  ano  de  la 
humana  saluacion.  Mil  quatrocientos  nonenta  e  quatro 
(1494)  (Méndez-Hidalgo,  Tip,  Esp,,  p.  70;  Gallardo,  En- 
sago,  n"  1406).  En  1528,  Cromberger  à  Se  vil  le  publia  une 
seconde  édition  de  cette  même  version  (Gallardo,  Ensago, 
n^  1407  ;  Salvâ,  Catàlogo,  n^  1716). 

Traductions  des  œuvres  italiennes  : 

La  Fiammetta,  traduite  en  catalan,  se  conserve  dans  les 
Archives  de  la  couronne  d'Aragon  (Morel-Fatio,  Kat.  Lift,, 
dans  le  Gruudriss  de  Grôber,  t.  II,  2,  p.  125).  Ce  manus- 
crit est  celui-là  même  que  possédait  le  monastère  de  S. 
Cugat  (Terres  Amat,  Diccionario,  p.  687  et  Sanvisenti,  / 
primi  injlussi,  etc.,  p.  395).  Au  XV^'  siècle,  la  Fiammetta 
fut  traduite  en  castillan.  L'Escurial  conserve  deux  manus- 
crits de  cette  version.  Cet  ouvrage  fut  souvent  imprimé  et 
il  est  évident  (lue,  au  moins  les  trois  premières  éditions, 
reproduisent  la  version  du  XV  siècle.  La  première  fjue 
nous  connaissions  est  celle  de  1497,  imprimée  à  Salamanque 
sous  le  titre  de  :  La  Fiometa  de  Juan  Vocacio  (Salvâ, 
Catàlogo,  n^l534;  Gallardo,  Ensago,  719;  Méndez-Hidalgo, 
Tip,  Esp,,  p.  360).  La  seconde  édition  parut  à  Séville  en 
1523j  par  les  soins  de  Jacob  Cromberger,  le  titre  est  plus 
détaillé  que  celui  de  la  première  (Salvâ,  Catàlogo,  n°  1535; 
Gallardo,  Ensago,  720).  Enfin  Tédition  de  Lisbonne,  dé- 
cembre 1541,  porte  un  titre  encore  plus  développé  que  celui 
de  l'édition  de  Séville  (Salvâ,  Catcilogo,  n<»  1536;  Gallardo, 
Ensago,  n*^  721).  En  parlant  de  l'édition  de  1497,  dont 
il  fait  grand  cas,  Salvâ  remarque  qu'avant  lui  personne 
n'en  avait  fait  mention,  il  en  conclut  que  l'exemplaire  de 
sa  bibliothèque  était  un  unicum.  Il  ajoute  que  l'extrême 
rareté  de  ces  trois  éditions  de  la  Fiammetta  s'explique  par 
la  prohibition  dont  l'Inquisition  frappa  cet  ouvrage.  Salvâ 
constate  l'identité  de  la  traduction  reproduite  par  ces  trois 
éditions.  Enfin  il  déclare  Pedro  Rocha  auteur  de  cette  ver- 
sion, sur  la  foi  dePonz  de  Icart,  qui  dans  ses  Grande^as  de 
Tarragona  dit  que:  Pedro  Rocha habia  traducido  algunos 


SIBLIOTHSQUB  DU  MARQUIS  DE  SANTILLÀNR 

fibros  de  Aretino,  y  de  Corbac/io,  y  la  Fiamela  de  Bot:~ 
cacio.  Gallardo,  Zarco  del  Valle  et  Sancho  Rayon  [Ensayo, 
n^Tig)  indiquentausai  l'attribution  de  cette  version  au  Va- 
lencien  Pedro  Rocha.  Dans  son  Catatoyuf  raisonné  liea 
Licres  de  Chevalerie,  i\  l'article  Fiaincta,  Gayangos  soutient 
la  môme  attribution.  Plus  prudent,  ou  mieux  renseigm^, 
Nicolas  Antonio  cite  les  éditions  de  1523  et  de  1511  pjirmi 
les  œuvres  anonymes  ;  il  n'a  pas  eu  connaissance  de  relie  de 
1497.  Cependant  Antonio  savait  Tort  bien  qu'un  certain 
Rochft  avait  traduit  la  Fiammetta  et  le  Corbarrio.  et  voici 
ce  qu'il  en  dit  dans  sa  BibJiotheca  Nova  (t.  II,  p.  231-532)  : 
«Petrus  Rocha,  Tarraconensis  (teste  raihiLudovîco  Poutio 
Il  Icart  in  lihello  De  laa  ijrandesas  de  Tarragona,  cap.  xlii) 
»  vertit  es  Italico  Pétri  Aretini  libros  :  De  la  Humanidad  de. 
»  Christo  ;  de  la  Vida  de  Nuestra  Senora  ;  Los  siete  Salinos 
a /'eni/enci'n/es,  et  ex  Boccacii:  la  Fiammeif.a,  El  Corbarcio. 
»  in  quorum  interpretatione  summorum  Italicae  linguae 
»  magistrorum  gloriae  uihilo  se  inferiorera  ostendit,  ut  idem 
1)  adjungit  auctor.  »  Ceci  nous  donne  la  clef  de  l'erreur  de 
Salvà,  qui  a  entraîné  k  sa  suite  tous  les  autres  bibliographes  : 
il  a  sans  doute  pris  l'ArÔtin,  dont  Rocha  a  traduit  trois 
traités,  pour  Leonardo  Bruni,  tandis  qu'il  s'agit  de  Pierre 
que  Nicolas  Antonio  a  bien  su  reconnaître.  F,n  effet,  peut- 
on  admettre  que  le  traducteur  de  trois  ouvmges  de  Pierre 
Arétin,  composés  respectivement  en  1535,  1540  et  1534(1), 
puisse  avoir  été  l'auteur  d'une  traduction  delà  Fiammelta 
que  nous  trouvons  imprimée  dès  1497?  L'existence  d'une 
version  de  la  Fiammetta  faite  au  XV'  siècle  par  un  ano- 
nyme nous  parait  ainsi  établie  ;  elle  eut  trois  éditions 
connues,  ce  qui  ne  devait  pas  empêcher  Pedro  Rocha 
de  traduire  nouvellement  cet  ouvrage  et  le  Corbaccio  au 
XVP  siècle. 

Dêcaméron.  La  bibliothèque  particulière  de  Don  Miguel 
Victoriano  Amer,  ii  Barcelone,  comptait  parmi  ses  joyaux 
une  traduction  catalane  du  Dêcaméron.  Ce  précieu.'s  manus- 
crit du  XV«  siècle  a  été  cédé  par  les  héritiers  du  poète  à  Don 
Isidro  Bonsoms  y  Cart.  La  bibliothèque  de  l'Escurial  con- 
serve une  traduction  castillane  du  Dêcaméron,  Ge  manus- 


1.  Cf.  A.  GîLspary,  Gcsch.  dcr  liai.  Lit.,  t.  Il,  p.  Ail. 


XLIX.   BOCCACE  349 

crit  ne  contient  que  59  chapitres,  y  compris  Tintroduction 
(jui  est  divisée  en  chapitres.  L,eCaé.  Esc, s.  v.  N^ooelctSyVin'- 
di(iue  comme  suit  :  Novelas  de  Juan  Boccacio  de  Cercaldo 
(sic)  cscritas  en  papel  d  mediados  del  S.  XV.  Un  autre 
exemptai rCj  apparemment  de  la  même  version  et  également 
incomplet,  est  indiqué  dans  le  catalogue  de  la  bibliothèque 
de  Benavente,  publié  par  Liciniano  Saez,  et  réimprimé  par 
Rudolf  Béer  [HandschriftenschâUe  Spaniens,  p.  103,  n*'  67, 
21)  :  Unos  tj/uadernos  del  libro  de  las  cien  Novelas  en 
papel  cebti  inenor.  Gallardo  [Ensayo,  n**  1409)  donne  une 
description  détaillée  du  manuscrit  de  TEscurial  (1).  La  pre- 
mière édition  du  texte  castillan  du  Décarnéron  est  celle 
(ju'imprimèrent  à  Séville,  en  1496,  Meynardo  Ungut  et  son 
compagnon  Stanislao  (Cf.  La  Serna  Santandcr,  Dici.  Bi- 
hliof/r,  choisi  du  XV"^  siècle ,  t.  II,  p.  218;  Salvâ,  CatàloyOy 
n^  1537  ;  Méndez-Hidalgo,  p.  349).  Son  titre  est  :  La^ 
C  novelas  de  Juan  Bocacio.  Le  texte  imprimé  est-il  iden- 
tique à  celui  des  manuscrits  du  XV®  siècle  cités  ci-dessus? 
Pour  le  savoir,  il  faudrait  pouvoir  comparer  le  manuscrit 
de  TEscurial  avec  Timprimé  de  1496,  qui  est  fort  rare.  Ni- 
colas Antonio  [Bibliotheca  Nova,  t.  II,  p.  398)  cite  une 
version  du  Décarnéron  due  à  un  anonyme  et  imprimée  à 
Tolède  par  Juan  de  Villaquiran,  en  1524,  in-folio (2).  Gal- 
lardo {Ensayo,  n**  1408)  et  Salvâ  {Catdlocjo,  n^  1537)  en 
connaissent  une,  parue  à  Médina  del  Campo,  chez  Pedro 
de  Castro  en  1543;  d  costa  de  Juan  de  Espinosa  niercader 
de  libres.  A  Bruxelles,  on  conserve  une  édition  du  Décarné- 
ron ciistillan,  imprimée  à  Valladolid  en  1539,  et  à  Vienne  il 
y  en  a  une  de  1550,  imprimée  éga  *^ent  à  Valladolid  (3). 
Les  Treize  questions  d'amour  tirées  du  Filocolo, 
Vne  édition  de  ces  questions  en  wistillan  parut  à  Sé- 
ville, en  1546,  chez  Andres  deBurgossous  le  titre  do  :  iMbe- 

1 .  (iallardo  remarque  que  le  traductxîur  anonyme  du  Décarnéron  est 
le  premier  à  employer  en  castillan  le  verbe  nocclar.  Après  lui  per- 
sonne, dit-il,  jusqu'à  Cervantes  dans  ses  Nocelas  cjcmplares  ne  i-es- 
suseit'i  ce  vocable. 

2.  La  Bibliothèque  Nationale  de  Florence,  oliin  Magliabecchiana,  con- 
>>ervc  sous  la  cote  1 .  B.  5.  55  un  exemplaire  de  cette  édition. 

3.  ("est  à  l'obligeance  de  Miss  Carolina  Bourland,  qui  prépare  une 
étude  sur  la  fortune  du  Décarnéron  en  Espagne,  que  nous  devons  Tin- 
dication  de  ces  deux  éditions  de  Valladolid. 


350  BIBLIOTHÈQUE   DU   MATIQUIS   DE   SANTJLLANE 

rinio  de  Ainor  que  hi;o  en  Toscnno  eljamoso  Juan  Boc- 
covio:  agora  nucuiimenic  traductdo  en  nuestra  lengim 
castellana  (Gallardu,  Ensaijo,  n"  811;  Sulvà,  Catàloijo, 
n'lj37).  Ce  tilre  de  Labyrinthe  d'amour,  (jui  eo  réalité  est  le 
second  nom  du  Corhaccio,  pourrait  faire  croire  à  une  erreur, 
mais.et  nous  le  verrous  encore  ci-dessous,  c'est  bien  des  treize 
(juestions  qu'il  s'agit.  En  cette  même  année  1546,  parut  à 
Tolède,  sortie  des  presses  de  Juan  de  Ayala,  une  autre  édi- 
tion du  même  ouvrage,  sous  le  titre  de:  Trece  quesliones 
muy  graciosas  aaeadas  def  Plùloculo  delfamoso  Juan 
Bocneio,  traductdas  de  lengua  Tosvana  en  niicslro  Ro- 
mance Caslellano  con  nutrha  elerjanciny  primor  (Gallardo, 
Ensayo,  n°2734'  (1).  Un  avertissement  de  Blasco  de  Garay 
nous  apprend  que  le  traducteur  de  l'ouvrage  est  son  ami 
D.  Diego  Lôpeu  de  Ayala.  ehanoine  de  Tolède.  Les  som- 
maires en  vers  des  treixe  questions  sont  dus  à  Diego  de  Sa- 
la/ar,  que  primera  fui''  capitan  y  al  /in  ermitaùo.  Du  très 
intéressant  avertissement  de  Blaseo  de  Gamy,  nous  rele- 
vons le  passage  suivant,  qui  vise  évidemment  l'édition  de 
Séville:  h  Del  c-uâl  (il  s'agit  de  Diego  L6pe/  de  Ayala), 
»  porqne  nu  caresciese  nuestra  lengua  materna  de  scniu- 
I)  jantes  riquezas,  non  con  poca  instancia  trabajé  (juc 
"  consintiese  sacarle  a  luz,  pues  tan  digno  era  de  ella  :  — 
»  puesto  (jue  ya  a  hurtadas  se  le  liabia  otro  antes  divul- 
»  gado  :  y  como  a  la  sazon  no  le  hallase  titulo,  pusole  el  que 
»  a  èl  mejor  le  parescirt,  Ibunandole  Laberinto  de  Amor  de 
»  Juan  Bocacio;  como  el  Laberinto  sea  libro  distinto  del 
Il  Fiheulo  aunque  todos  de  un  mismo  Autor  (2j.  » 

Corbaccio.  Amador  de  los  Rios  (Historia  Crilica,  t.  VI, 
p.  41)  croit  que  l'on  traduisit  cet  ouvrage  au  XV«  siècle, 
non  pas  qu'il  en  eût  trouv<5  quelques  vestiges,  mais  unique- 
ment, semble-t-il,  parce  que  l'archiprètre  de  Talavera,  Al- 
fnnso  Martine/,  de  Toledo,  aclieva  d'écrire  en  1438  sa  Re- 
prubacion  de!  amor  mundano,  qui  eut  un  très  grand  .'^uccès 
et  qui  fut  aussi  intitulée  tCt  Corcacho.  Ce  second  titre  n'ap- 


1.  La  BibttotbtqUG  du  Roi  conserve  une  ikiition  du  Fitomlo  im|inmée 
il  Tolède  par  Juan  do  AyaU  en  151U,  ijout-ûtrc  Gallardo  n-l-il  confmitlu 
les  dates? 

2,  Pour  l'iiistoiru  des  Qncsiiuiù  d' iimoi 
Homania    t.  XXXI,  ji.  I. 


,  voyez  l'étuiiede  M.  Itajni 


XLIX.    BOCCACE  351 

parait  cependant  pas  avant  la  quatrième  édition,  dit  Amador 
de  los  Rios  (Cf.  Historia  Critica,  t.  VI,  p.  41,  note  2; 
ibidem,  p.  277  et  p.  277,  note  1  ;  ibidem,  p.  281  et  p.  281, 
note  1).  D'ailleurs,  le  livre  de  larchiprétre  ne  doit  à  celui 
du  Florentin  que  le  titre  et  la  misogynie.  Los  Rios  lui- 
même  déclare  que  :  Respecta  del  titulo,  aunque  hemos  ya 
senalado  la  injluencia  que  pudo  tener  el  libro  de  Boccacio 
en  cl  del  archipreste,  conviene  notar  que  no  hay  punto  al- 
tjuno  de  coniacto  en  las  formas  literariaa  (l.  c).  Nous 
n'avons  pu  trouver  aucune  trace  de  l'existence  d'une 
traduction  castillane  du  Corbaccio  antérieure  à  celle  de 
Pedro  Rocha,  citée  par  Pons  de  Icart  et  par  Nicolas  Antonio 
et  (jue  nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  mentionner  ci- 
dessus. 

NinJ'ale  d*  Admelo.  Amador  de  los  Rios  seul  a  vu  le 
Ninfal  d'Admcto,  en  castellano^  qui  faisait  partie  de  la 
bibliothèque  du  duc  d'Osuna.  Rocamora  n'en  parle  pas  (Cf. 
ci-dessus,  ms.  G). 


ARMANNINO   GIIJDICK 

(Osuna:  Plut.  11.  Lit.  M,   ir  8  ;  Rocam.  n''23  :  Biblioth.  Nat. 

Madrid,    li-16) 

Akmannino  Giudice,  La  Fiorita.  En  italien . 

Manuscrit  de  110  feuillets,  plus  2  de  garde  au  commen- 
cement et  1  à  la  lin,  vélin,  non  folioté  et  sans  signatures, 
l^criture  italienne  de  1  extrême  fin  du  XIV^  ou  du  commen- 
cement du  XV®  siècle,  à  deux  colonnes.  Rubriques  et  pe- 
tites capitales  en  couleurs.  Dans  la  marge  inférieure  du 
premier  feuillet  se  trouve  un  écu  d'armes  portant  d'or  au 
sautoir  de  sable  et  au  chef  d'azur  chargé  de  trois  fleurs  de 
lis  d'or  sous  une  cotice  de  gueules.  Format  364  x  250  mm. 
Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  A.  Rubrique  de  la  préface  latine  adressée  par 
Armannino  à  Bosone  da  Gubbio  :  Proemio  dello  lihro  chr 
si  rJdatna  Fiorita,  J'atto  e  composto per  masser  Armannino^ 
fjiudic(\  fia  Bolof/na. 

Incipil  :  «  Egregie  nobilitatis  et  potentie  militi  domino 
suo  Bosono...  » 

Fol.  2  V".  A.  Fxplicit  :  «  et  eius  successoris  et  operis 
conchisio.  o 

Rubriijue  :  Qui  comincia  ta  Fiorita  di  messcr  Arnian-- 
nino,  (/indice,  da  Bologna. 

Incipil  :  «  Gia  lungo  tempo  pellegrino  errante...  » 

Fol.  110  v^.  B.  Explicit  :  «  Qui  si  compie  e  linisce  il  libro 
lo  quale  si  chiama   fiorita,  cominciato  nel  mille    trecento 


L.    AHMANNINO   GIUDICl  353 

uenticinque  e  compiuto  nel  mille  trecento  ucntinouc  per 
messer  Armannino  giudice,  lo  quale  fu  da  Bologna,.e  ora 
cittadino  di  Fabriano  délia  marcha  d' Ancona.  Deo  gracias, 
amen.  J) 

Rubriciue  :  Explicit  liber  Florete.  Deogratias,  amen.  Sur 
le  premier  feuillet  de  garde,  au  milieu  de  la  page,  on  lit  la 
devise  suivante  :  De  bon  cuer.  Ces  mots  écrits  en  gros  ca- 
ractères sont  séparés  par  des  courroies,  et  le  tout  est  orné 
d'admirables  dessins  à  la  plume  représentant  des  plantes 
et  des  fleurs.  Au-dessous  on  lit  :  Coiirer/e  a  Nicotau,  Au 
verso  du  feuillet  de  garde  de  la  fin,  on  voit  les  mêmes  or- 
nements et  le  nom  de  Nicolaus  de  Corygya  entouré  de 
courroies.  Au  recto  de  ce  dernier  feuillet,  un  buste  de 
femme  se  détache  sur  un  fond  brun.  Ce  dessin  finement 
exécuté  est  légèrement  teinté,  sur  la  robe  se  détache  un 
collier  de  plumes  de  paon  ;  le  costume  est  celui  des  Ita- 
liennes de  la  fin  du  XIV"  siècle. 

Amador  de  los  Rios,  dans  la  notice  qu'il  consacre  à  Ar- 
mannino Giudice  \Obras  del  Marqués,  p.  597),  ne  remarque 
aucune  des  particularités  de  ce  manuscrit,  et  après  avoir 
parlé  du  «  peregrino  tratado  de  Armenino  Bolofliés  apellidado 
Historia  Florica  »  il  remarque  que  «  en  la  ùltima  foja  se 
dice  (lue  fué  escrito  por  Nicolas  de  Coringia  {sic)  »,  ce  qui 
indique  que  Los  Rios  a  pris  Nicolas  de  Correggio  pour 
un  copiste.  Or,  ce  Niccolô  da  Correggio  était  le  père  du  poète 
Niccolô  da  Corregio,  qui  fut  un  des  lettrés  gentilshommes 
(|ui  se  réunissaient  à  Ferrare,  à  la  cour  des  Este.  Niccolô  le 
père,  qui  avait  épousé  Béatrice  d'Esté,  en  1448,  mourut, 
d'après  Sansovino  (Origine  délie  case  illustri  d' Italia, 
p.  ^77),  en  1449,  et  d'après  Tiraboschi  li>toria  d.  L  let.  itaL, 
t.  VI,  II,  p.  189),  en  1451.  Quoi  qu'ilen  soit,  ce  seigneur  laissa 
en  mourant  sa  femme  enceinte  de  Niccolô  (le  futur  poète), 
(|ui  fut  pour  cela  nommé  Niccolô  Postumo. 

Comment  ce  manuscrit  du  seigneur  de  Correggio,  du  des- 
cendant de  Azzo  da  Corregio,  l'ami  intime  de  Pétrarque, 
a-t^il  passé  en  Espagne  ?  Nous  ne  le  savons  pas.  Mais  il  est 
cei'tain  (lue  le  marquis  de  Santillane  connut  la  Fiorita  et 
s'en  servit.  Quant  au  sens  de  la  devise  du  commencement 
et  aux  nombreux  dessins  de  courroies  qui  ornent  ce  ma- 
nuscrit, inutile  de  les  expliquer,  c'est  un  double  jeu  de  mots. 

23 


%4  BIBUOTHÈQUE  DU  MARQUIS  DE  SANTILLANE 

Les  Fteuf's  d'histoires  d'Arinanniao,  comme  toutes  ci 
histoires  à  la  fois  universelles  et  légendaires,  ont  eu  en  E; 
pagne  un  grand  succès. 


:^. 


-r< 


LI 


CECGO  D'ASGOLI 

(Osuna  :  Plut.  V.  Lit.  N,  n'  6  ;  Hocam.  n«  138;  Bibiiotli.  Nat. 

Madrid,  Hh-81) 

Cecco  d'Ascoli,  L'Acerba.  En  italien. 

Manuscrit  de  34  feuillets,  plus  1  feuillet  de  garde  au 
commencement  et  1  à  la  fin,  vélin,  non  folioté,  réglé  à 
35  lignes.  Ecriture  du  XV®  siècle,  à  deux  colonnes.  Ru- 
briques, capitales  et  lettrines  en  or  et  couleurs.  Dans  la 
marge  inférieure  du  premier  feuillet  se  trouve  peint  un  écu 
d'armes  portant  de  sable  à  une  chimère  couronnée  d  or, 
armée  et  lampassée  de  gueules.  Format  290  X  220  mm. 
Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Liber  Cecchi  Esculani  incipit. 

Incipit  :  «  Oltra  non  seguepiu  la  nostro  luce.  » 

Fol.  34.  Explicit:  «  il  somme  ben  delloetterno  fine.  » 

Deo  fjratias,  amen. 

Livre  I,  fol.  1;  liv.  II,  fol.  6;  liv.  III,  fol.  14;  liv.  IV, 
fol.  25  v". 


I4.V 


■- 


\i 


*L1I 


MAÏTEO  PALMIERI 

(Hocam.  n'' 169  ;  Biblioth.    Nat.  Madrid,  Réserv.  6a-6) 

Matteo  Palmieri,  Libro  délia  vita  civile.  En  italien. 

Manuscrit  de  164  feuillets,  plusl  feuillet  de  garde,  vélin, 
non  folioté,  réglé  à  25  lignes.  Ecriture  du  XV*^  siècle.  Or- 
nementation italienne  de  la  même  épocjue;  dans  Tencadre- 
ment  du  premier  feuillet  on  distingue,  aux  quatre  coins,  les 
heaumes  du  Marquis  et  dans  le  bandeau  inférieur  ses  armes. 
Format  233  X  160  mm.  Reliure  moderne. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Comincia  il  libro  délia  uita  ciuile 
romposto  da  Matheo  Palmieri  fiorentino  ad  Alexandre 
degli  Alexandri,  optimo  cittadino,  Libro  primo,  Proemio. 

Fol.  1.  Incipit :  «  Moite  uolte  pensandomeco  medesimo...  » 

Fol.  164.  Explicit  :  «  e  ritornossi  allô  exercito.  »  J)co 
(jratia.s  in  eternain. 

Livre  I,fol.5;liv.  Il,  fol.  43;  liv.  III,  fol.  77  v^  liv.  IV, 
fol.  115. 


LUI 


LEONARDO  BRUNI  D'AREZZO 


(Rocam.  n»  17;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  ïi-12) 

Leonardo  Bruni  d'Arezzo,  De  bello  italico  adverstts  Go- 
thos.  En  latin. 

Manuscrit  de  67  feuillets,  plus  1  feuillet  de  garde,  vélin, 
non  folioté,  réglé  à  30  lignes.  Écriture  du  XV  siècle.  Ru- 
briques et  lettrines.  Les  12  premiers  feuillets  de  ce  manu- 
scrit sont  mouillés  et  piqués  des  vers.  Format  285  X  198  mm. 
Reliure  de  Tépoque  de  cuir  surais  en  très  mauvais  état. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Leonardi  Aretini  uiri  clarissimi, 
proemium  in  libris  de  bello  italico  aduersus  qothos  JelicUer 
incipit. 

Incipit  :  «  Et  si. ..  » 

Fol.  2.  Rubrique:  Incipit  liber primus féliciter. 

Incipit  :  «  Post. . .  » 

Fol.  67.  Explicit  du  livre  IV et  dernier:^  a  opida  Marses 
recepit,  finisque  fuit  anni  decimi  octaui  hujus  belli.  » 


B 


(Osuna  :  Plut.  IV.  Lit.  N.  n'2S;   Rocam.  n«  18;  Biblioth.  Nat.  11-11) 

Leonardo  Bruni   d'Arezzo,  De  bello  ytalico  adverstts 
Gothos.  En  castillan. 

Manuscrit  de  184  feuillets,  plus  1  blanc,  papier.  Il   est 


.TtR 


niHLIOTHÈQUB   nu  MARQUIS   DE  SANTILLANB 


incompli'l  de  six  feuillets  au  commencement.  Écriture  dttl 
XV"  siècle.  Grandes  marges,  rubriques,  espaces  blancs  pourj 
capitales.  Format 285x210  mm.  Reliure  de  pirchemîn. 

Ce  manuscrit  contient  le  De  bello  Ytalico  adoersus  Go-1 
tlios  de  Leonardo  Bruni,  ti-aduit  en  castillan  sous  le  titre^ 
de  Be/o  gôtico. 

Fol.  7.  Fin  du  prologue  du  traducteur  qui  devait  occuper"! 
les  sis  premiers  feuillets: 

■■...honorable  pactoecoiiuenençialeuando  todo  lo  i^uyo.e  libres  J 
do  ficruidunbre  apenas  paresçieron  seer  vencidos.  l'ues  nota  a()uï,  j 
miiy  amado  sei'ior  inio,  e  iioten  M  les  plazera  todus  los  nobles  de  I 
viiestra  Espafia,  que,  seyendo  fijos  e  subç«sores  de  aquellos  i 
quien  obedesçio  Hroma  e  Ytalia,  e  «anamn  e  poseyeron  todas  laJi'| 
Espanas,  veen  e  sutrcn  en  un  pequefm  anj^ulo  o  rrincon  de  Ea- 
pafia,  en  ynjuria  de  la  fe  de  nucstro  sefior.e  en  oprobrio  e  denuesto  1 
de  todoK  ellOH,  los  moros  que  en  clla  eon,  non  digo  que  se  n 
(jenden  mas  que  grauemenle  nos  ofenden,  Itredçebit  pues,  seâor  ^ 
honorable  conde(l),esta  obracon  buena  voluntal  del  que  congrani  J 
auiop  vos  la  enbia,  creyendo  qae  en  mucho  mas  vos  coiuplazeria  1 
si  pudiese.  Valet  e  prospérât  tenporal  e  espiritualmenle  por  qua  1 
despues  de  luengos  tienpus,  quando  desia  Iribulada  vida  e  destej 
eonliiso  tienpo  parlieredes,  vades  e  vamos  a.  la  santa  gloria  paraiJ 
qitefuemos  criados.  « 

.\u-dessous  la  rubrique  du  prologue  de  Léonard  Arétin  :; 
Proemio  del  insigne  e  notable  orador  Leonardo  de  Areçio 
en  el  trartado  del  belo  f/otira,  Sy  michî  fonjc  joviindit» 
linini  (sic)  \2). 

Fol.  7  V,  Incipit:  «  [Co]moquier  que  mucho  masale^I^ 
e  agntdable  fuese  a  mi...  » 

Rubrique  :   Comiençn  el  priinrrn  libro  del  belo  goticoM 

Incipit  :    "    Seyendo    Zenon    enperador    de    Rrom»  la 


1 .  La  Bililiotli^que  Nationale  de  Madrid  (ancien  fonda) contient  un  a 
iiuxi^riL  (T-213|  qui  renferme  la  im'nic  tradui^tion  castillane  du  £>'■  (mIIJI 
//(ii/(coarfr(T»<wGo(/ios,  intitulé  là  aussi  Dp  te/iojofAiVo.  Nous  y  voyoi 
que  raut«ur  anonyme  de  cetW  version  l'a  dédiife  au  comte  d'Albe,  ( 
honorable  conde  de  Alba  ",  cousin  du  marquis  de  Santill&nè  et  son  s 
inlime. 

2.  Ce  «ont  les  premîferea  paroles  du  texte  latin  déllRui'iîes  par  ui^ 
copinle  illettré  :  Etsi  longe  mi/ii  mcundias  fuissel . 


LUI.    LEOXARDO   RKUNI    d'aREZZO  359 

Fol.  124  v<».  Explicit  :  «  E  tal  fuela  fin  desta  guerra  la 
quai  duro  diez  e  ocho  aflos.  »  Deo  gracias. 

Livre  I,  fol.  1;  liv.  H,  fol.  43;  fiv.  III,  fol.  70  v«;  liv.  IV, 
fol.  100  \^ 


(Rocara.  nM6;  Bibioth.  Nat.  Madrid.  Ii-8) 

1.  Leonardo  Bruni  d'Arezzo,  VidadeAristotiles^  2.  Vidas 
de  Dante  e  de  Petrarca.  3.  Pier  Candido  Decembri, 
Conparaeion  de  Gayo  Jullio  Çesar  e  de  Alexandre. 
4.  David,  Tractado  en  el  quai  se  contiene  la  désignation 
de  los  officios  de  Roma.  En  castillan. 

Manuscrit  de  114  feuillets,  papier,  non  folioté,  réglé  h 
19  lignes.  Grosse  écriture  du  XV®  siècle.  Espaces  blancs 
pour  capitales,  rubriques  et  grandes  marges.  Format 
195  X  140  inm.  Reliure  moderne.  Au  dos  :  Aretino  Vida 
de  Aristoteles. 

I.  Fol.  1.  Rubrique:  Comiença  el  prologo  de  Leonardo 
de  Aretino  {sic)  al  cardenal  de  Santa  Criiz  sobre  la  vida 
de  Aristotiles,  Incipit  :  «  [Q]uanto  singulares  e  altos 
bcneffiçios  el  filosofo  Aristotiles ...    » 

Fol.  2.  Rubrique:  Comiença  la  vida  de  Aristotiles,  In- 
cipit :  «  [K]l  filosofo  Aristotiles  fue  natural  de. . .   » 

Fol.  24  v".  Explicit  :  «  de  los  quales  segun  su  gran  mu- 
chodunl^re  oy  se  fallan  pocos  pero  creo  que  sean  muy  espe- 
çiales,  muy  buenos,  emuy  aprouados.  »  Rubrique:  Feneçe 
la    Vida  de  Aristotiles,  Deo  gracias, 

II.  Fol.  25.  Rubrique:  Comiença  el  libro  de  la  vida,  e 
estndios,  e  costumbres  de  Dante  e  de  miçer  Francisco  Pe- 
trarca, poetas  muy  claros,  conpuesta  en  nuestros  dias por 
miçer  Leonardo  de  Areçio,  chançiller  de  Florençia, 

Incipit  :  «  [A]uiendo  en  aquestos  dias   puesto  fin  a  una 

obra  asaz  luenga  me  vino  apetito  de. . .   » 

Explicit  :  «  como  en  el  boluer  de  las  sus  niedas.  »  * 

Fol.  49  v<>.  Rubrique  :  Siguese  la  vida  de  miçer  Francisco 

Petrarca  conpuesta  por  el  suso  dicho  miçer  Leonardo, 


360 


ninLlOTlIÈQUE   DU   MARQUIS   DF.   SANTILLANE 


[Firançisfo  Petrarca.    umnc   de   grande   in— 1 
que  la  nieresçe  (■onid  :il  que  non  ■ 


Incipit 
genio ...   » 

Explicit  :  «  assi 
merecedor.  » 

III.  Fol.  62.  V.  Rubrique:  Comiença  la  conpofaçion  dé 
Gayo  Jullio  Çesar,  enperndor  maximo,  e  de  Alexandre 
nm(/no,  vvy  de  Maçedoma,  ordenada  ni  muy  illustre  sefloi 
donFelipe  Maria,  duqtw  de  Milan,  e  conte  dePauia  eAn- 
giera,  e  senor  de  Genoiia,  por  Pedro  Candido,  con  el  su 
juygio  de  consano,  e  tornada  de  ilaliano  en  castellano 
Dulgar  al  muy  mugnifico  senor  y/ligo  Lopes  de  Mendoça, 
seflor  de  la  Vega,  etc. ,  por  Martin  de  Aaila,  su  escudero. 

Incipit  :  «  [S]erenissimo  principe,  yo  creo  que  entre  mu-, 
chas  singuiares  e  alegres. . .  u 
Esplicit  :  «  bien  quistos  e  enamorados.  Feneçe.  » 
Fol.  89  v".  Rubrique  :  Feneçe  la  conparaçion  de  Cayo 
Jullio  César  maximo  e  de  Alexandre  magno.Jtjo  delrey 
Felipe  de  Maçedonia,  ordenada  por  Pedro  Candido  con  el 
au  jnysio  de  consuno,  bien  auenturadam^nte, 

IV.  Fol.  90:  Estees  un  trartado  en  el  quai  se  contieng 
la  designaçion  de  los  officias  de  Roma,  e  los  nombres  rfft- 
/os  officiâtes  de  aquella,  a  que  e  sjobre  que  era  cada  urui 
dellos  deputado,  e  que  es  lo  que  denolaua  el  nombre  de 
cada  un  offiçio  de  aguetlos.  FI  quai  tractado  se  muestra 
auer  sido  copilado  a  un  principe  por  alguno  que  pareçe 
desearle  seruir,  el  quai  se  Uamaua  Dauid,  doctoren  utroque 
jure,  e  siguese  primeraniente  un  breueiillo  prologo  por  el 
tal  copilador  jecho  al  principe. 

Préface.  Incipit:  «   [A]ti,   magoillico  principe,  que  por 
tu  alteza  real  bas  de  dar  régla. . .    » 
■  Explicit  :  «  nin  buen  medio  o  fyn  se  puede  fazer.  n 

Incipit  :  <■  [L]os  pontiffices  eran  principale!»  e  auian. . .  » 

Explicit  :  h  çerca  de  las  cosas  mundanas  por  que  via  suû- 
çeden.  Feneçe.  » 

Fol.  114  v°.  Rubrique  :  Feneçe  el  conpendio  de  los  offi- 
ciales  de  la  cibdat  de  Roma  conpuesto  muy  omillmente 
por  Dauid,  famoso  e  aottl  doctor  en  utroque  Jure.  A  Dioa 
gracias,  amen. 

Qui  est  ce  David?  Voici  la  dédicace  qu'il  a  mise  en  tête 
de  son  ouvrage  : 


LUI.    LEONARDO   BRUNI    d'aREZZO  361 

[A]  ti  magniffico  principe,  que  por  tu  alteza  roal  has  de  dar  régla 
e  modo  de  beuir  a  todos  los  offiçiales,  délibère  de  copilar,  aunque 
on  estillo  tal  quale  en  ayunaoraçion  o  modo  de  dezir,  losnonbrea 
de  los  officies  de  la  çibdat  de  Roma,  otros  tienpos  prinçesa  del 
mundo  uniuerso,  segun  los  pude  eoligir  esparzidos  por  diuersas 
partes  en  los  anales  de  los  antigos.  E  puselos  en  los  présentes  co* 
mentariuelos,  todauia  enpero,  con  animo  sienpre  intente  a  tu 
seruiçio.  lo  quai  délibère  e  me  dispuse  a  fazer,  lo  une  porque  en 
el  présent  tractado  se  explicara  por  la  signifîcaçion  de  los  taies 
nonbres,  que  es  lo  que  deue  seguir,  o  esquiuar,  o  fuyr  qualquier 
que  sea  présidente  o  tenga  offiçio  de  mando  alguno,  lo  otro  por 
niante  la  posteridad  o  seguientes  edades  sienpre  deuen  aremedar 
e  seguir  los  décrètes  e  los  estatutos  de  los  mayores  e  de  aquellos 
que  an  tes  fueron  en  los  primeros  tienpos.  Assi  mesmo  por  quanto 
poco  o  nada  aprouecharian  las  leyes  estableçidasen  Homa,si  non 
fuessen  santos  e  incorruptos  administradores  del  derecho  los  quales, 
muy  alta  e  deuidamente,promulgaron  e  decretaron  las  biuas  leyes. 
E  por  quanto,  segun  dize  Aristotiles  a  Alexandre,  en  todas  las 
(•osas  es  de  guardar  diligentemente  el  orden  e  deuido  modo  ;  co- 
mençare  desde  '1  culto  o  reuerençia,  seruiçio  e  onor  de  las  dioses. 
Ca,  segun  la  sentençia  de  Platon,  sin  el  diuino  culto  jamas  buen 
comienco,  nin  buen  medio  o  fyu  §ê  puede  fazer. 


D 


(Osnna  :  Plut.  V.  Lit.  N,  n'  15;  Rocani.  n'  15  ;  Bibiioth.   Nat. 

Madrid,  Ii-13) 

I .  Leonardo  Bruni  d'Arezzo,  Traité  de  la  Cheoalevie, 
2.  Lettres  de  Leonardo  Bruni,  3.  Lettre  de  Publias  Len- 
talus  au  sénat  de  Rome.  En  castillan. 

Manuscrit  de  57  feuillets,  papier  et  vélin,  non  folioté, 
réglé  à  33  lignes.  Ecriture  du  XV*^  siècle.  Espaces  blancs 
pour  capitales,  pas  do  rubriques.  Les  feuillets  \,  5,  6,  10, 

II,  15,  16,  20,  21,  25,  26,  30, 31,  35,  36,  40, 41,  45,  46,  50, 
51,  55,  56  sont  en  vélin.  Dans  la  marge  inférieure  du  pre- 
mier feuillet  deux  anges  agenouillés  tiennent  les  armes  du 
Marquis,  qui  ne  sont  que  dessinées,  mais  dont  on  reconnaît 
les  champs.  Format  285  x  200  mm.  Reliure  de  parchemin. 

I.  Fol.  1.  Incipit  :  «  Muy  claro  varon,  yo  otorgo. ..  » 


ninLIOTHÈQTJE   DU   MARQtJIS   DE  SANTILLANE 


Fol.   17.   Explicit: 


las  ( 


loiibadas,  de  \ai 


•  cnsas   : 
quilles  en  el  comienço  desimns  (|ue  diriamo.s,  coino  esto  e 
assi  fyn  del  fablar  fagiimos.  » 

II.  Fol.l7v°.  Lettre  de  Leonardo  lïruni  au  roi  Jean  II, 
ofi  il  expose  les  raisons  pour  lesquelles  l'F^pagne,  plus  qu 
tout  autre  pays,  adroit  à  la  couronnft  impériale. 

Incipit  ;  w  Muy  esclarestido  e  miiy  poderosn  rcy.  coi^ 
ulgunos  tus  familiares.. 

Fui.  18  V".  Kxplicit  :  «  De  Florençia.  a  las  XII  kalei 
(le  Ahril  (SI  mars]  scruidur  de  lu  alte/a  roal  Leonardo  i 
Ai-evi»  «  (Cf.  Mehus  (li,  t.  II,  lib.  VII,  pp.  2,  p.  77). 

Fui.  19.  Une  seconde  lettre  au  riii  Don  Juan,  ofi  il  le  totlj 
de  s'occuper  de  littérature  el  dVtudes  en  général. 

Incipit  :  «  [M]uy  eselaresi^ido  e  sobre  muy  mas  «jue  exç» 
lente  rey.. ,  » 

Fol.20.1\.'ïplicit:  '•  De  Ftorenvia.III  nonas(7)deDeziembre 
del  aûo  de  mîll  e  quatroeientos  e  treynta  e  einro,  seruidor 
de  vuestra  altei^a  Leonardo  de  Areçio  »  (Cf.  Melnis,  t.  If. 
lili.  VU,  cp.6,  p.  93). 

FdI.  20.  Incipit:  «  O  Galeoto  si eoinn  rui'amos...  « 

Fol.  y5  V".  l-',splicit  :  «  para  que  seamos  bnenos  e  usemo.'; 
las  virtudes.  » 

Fol.  36.  Incipit:  «  [Ljciiiiiirdo  enuia  saliidar  al  mu  Pngio 
et  dize  asi  :  Kl  nuestro  Nicolao...  a 

Fol.  ■10.  K.\plicit  :  n  non  auer  venido  eomigo  a  aquesta 
requesta  »  (Cf.  Mehus,  t.  II,  lib.  V,  epist.  4,  p.  17), 

Fol.  40.  Discours  contre  les  gens  «  de  peruersa  intenrîon 
e  dp  mala  vnluntad  ■>. 

Incipit  :  «  [E]  n  toda  lageneraçion  de  losomes...  " 

Fol .  47.  Kxplicit  :  n  Cura  de  tus  peccados  e  dexa  los 
ïigenos.  » 

Fol.  47.  Incipit  :  «  Leonardo  de  Areçio  enbia  muclio  aa- 
hidar  a  Ugo...  n 

Fol.  51  v°.  Fxplieit  :  «  nin  loeamentemas  por  çierla  ni/nn 
e  entendimiento  »  (Cf.  Mehus,  t.  II,  lib.  V.  ep.  l,  p.  i  ; 
Hitfjoni  Bentio  tnedico  nericnst) . 

Fol.  51  V".  «  [L]eonardo  enbia  muchas  .saludus  a  Tomas 
Cambiador...  » 


J 


LUI.    LEONAHDO   RHUNI    d'aHEZZO  363 

Fol.  56  v^.  Explicit  :  «  Tu  bien  ayas,  ama  a  mi,  e  créas 
que  las  tus  letras  a  mi  fueron  agradables.  Otra  vez  te  digo 
(jue  bien  ayas  »  (Cf.  Mehus,  t.  II,  lib.  V,  ep.  2,  p.  8). 

III.  Fol.  56  v«  et  57  r^  et  \^  Texte  et  tniduction  de  la 
lettre  attribuée  à  Publius  Lentulus  que  l'on  rencontre  si 
souvent  dans,  les  manuscrits. 

Fol .  57.  «  A  la  sason  e  tienpo  que  Octauiano  Çesar  Au- 
gusto  prinçipiaua  e  inpeniua  en  el  uniuerso,  como  de  todas 
las  partes  del  mundo  aquellos  que  presidian  en  las  pro- 
uinçias  por  el  senadoe  pueblo  romano,  escriuese[n]  a  los  sena- 
dores  que  eran  en  Roma  las  noue  Jades  que  por  losterminos 
0  fines  del  mundo  occurrian,  escriuio  Publio  Lentulo,  el 
c[ual  era  présidente  en  Judea,  una  letra  al  senado  e  pueblo 
romano  cuyas  palabras  son  estas  que  se  siguen.  » 

Incipit  :  «  Aparesçio  en  nuestros  tienpos,  e  aun  es  oy  en 
dia,  un  ome  de  grand  virtud,  cuyo  nonbre  es  xpo  {Ru  ...» 

Fol.  57  v'*.  Explicit:  «  K  bien  proporçionado  tiene  las 
manos  e  los  braços,  taies  que  solo  en  los  ver  se  deleyta  el 
que  los  mira,  en  su  fablar  es  muy  graue,  e  tardio,  e  muy 
tenperado,el  es  fermoso  entre  los  nasçidos.  » 

Nous  connaissons  du  traité  de  Léonard  Bruni  d'Arezzo 
sur  la  chevalerie  deux  traductions  différentes.  L'une  est 
celle  que  nous  venons  de  voir,  Tautre,  la  plus  connue,  est 
due  à  Mosen  Pedro  de  la  Panda.  Le  manuscrit  de  la  biblio- 
thèque de  D.  Francisco  de  Uhagôn  (Cf.  notice  XVI)  nous  en 
conserve  une  copie,  avec  la  préface  du  traducteur.  C'est  ce 
traité  qui  fait  le  fond  de  la  Question  quo  le  marquis  de  San- 
tillane  adressa  à  Don  Alonso  de  Cartagena,  évéque  de 
Burgos  (Cf.  Amador  de  los  Rios,  Obros  del  Marqués, 
p.  487). 

E 

Leonardo  Bruni  d'Arezzo,  De  la  orden  de  la  Cavalleria, 
traduit  par  Pedro  de  la  Panda. 
Cf.  Notice  XVI,  ms.  Uhagôn. 


*L1V 


GIANNOZZO  MANETTI 

(British  Muséum,  Londres,  Egerton  1868,  fol.  146) 

GiANNOZzo  Manetti,  Oracïon  al  senor  Sigismundo  Pan- 
dolfo  de  Malatestis,  traduit  de  l'italien  par  Nuno  de  Guz- 
man. 

Dans  un  tomo  de  varios  conservé  au  British  Muséum 
(ms.  Egerton,  1868,  fol.  146,  cf.  Gayangos,  Catalogue  of 
the  manuscripts  in  the  spanish  language,  t.  I,  p.  10)  se 
trouve,  sous  le  n°6,  un  ouvrage  qui  nous  intéresse  particu- 
lièrement, et  que  M.  Morel-Fatio  a  cité  dans  la  Romania 
(t.  XIX,  p.  140)  comme  supplément  à  sa  A"o//c(^>  ,s7^r  trois 
manuscrits  de  la  bibliothèque  d'Osuna, 

Voici  le  titre  de  cet  ouvrage  :  6.  La  oracion  de  miçer 
Ganoro  Manety  (sic)  quando  fue  comisario  gênerai  por  et 
pueblo  de  Florencia  al  sitio  de  Vada.fecha  alsenor  Sigis- 
mundo Pandol/'o  de  Malatestis  quando  le  dio  el  baston  en 
nombre  del  pueblo  de  Florencia,  La  quai  a  instancia  del 
muy  magnijico  senor  don  Ynigo  Lopez  de  Mendoça 
marques  de  Santillana,  etc.  por  Nuho  de  Guzman  de  la 
toscana  lengua  en  la  materna  castellana  es  transferida 
esplendidamente. 

Ce  volume  de  mélanges  est  très  curieux.  D'où  provient-il? 
A-t-il  fait  partie  de  la  bibliothèque  du  duc  d'Osuna?  Nous  no 
pouvons  pas  le  dire,  n'ayant  sur  ce  texte  d'autres  renseigne- 
ments que  ceux  que  nous  fournit  Gayangos.  M.  Menéndez 
y  Pelayo,  dans  sa  bibliothèque  de  Santandcr,  conserve  une 


LIV.    GIANOZZO   MANETTI  36o 

traduction  du  discours  de  Giannozzo  Maiietti',  appelé  dans 
ce  texte-là  :  Janoto  Maneto.  Ce  manuscrit  du  XV®  siècle, 
écrit  sur  papier,  porte  le  titre  suivant.  Rasonamiento  de 
Mirer  Janoto  Maneto  quando  fue  comuario  gênerai  por 
el  pueblo  de  Florencia  sobre  7  cerco  de  Vada,  fecho  al 
scflor  Gismundo  Pandulfo  de  Malatesta,  quando  le  dio 
la  Vara  de  capitan  mayor  gênerai^  en  nombre  y  de  parte 
de  dicho  pueblo.  L'absence  des  noms  du  Marquis  et  du 
traducteur,  comme  de  petites  différences  dans  le  titre,  ne 
suffisent  pas,  à  notre  avis,  pour  faire  douter  de  l'identité  de 
la  version  contenue  dans  les  deux  manuscrits  de  Londres 
et  de  Santander. 


1.  Voici  le  titre  du  texte  italien  de  ce  discoure  de  Giannozzo  Manetti  : 

Condncia  l'  orasione  di  niesser  Gianno:;^o  Manetti  e  di  Bernardo 
de  Mediciy  comessari  generali  delfelice  campo  del  magnifico  coniunc 
e  popolo  di  Fircnise^  fatta  in  domcnica  a  di  XXX  di  settembre 
MCCCCLFFI,  quando  e'  dierono  V  autorita  del  gocerno  e  7  hastonc^ 
alla  presensia  di  tutto  V  esercito,  apresso  alla  terra  di  Vada,  al  ma- 
gnifico signore  e  strenuo  capitanOy  signor  niesser  Gismondo  Pandolfo 
délia  niagnifica  casa  de'  Malatesti, 

liicipit  :  «  E'  puo  essere  noto  aile  magniticenzie  vostre,  magnifici 
signoii,  e  voi  altii  strenui  condottieri...  » 

Explicit  :  «  del  generoso  e  glorioso  populo  di  Firenze,  e  délia  vostra 
magnifica  et  illustre  persona.  E  cosi  piacciaa  Dio  che  sia.  » 

Cf.  Colle^ione  di  Opère  Inédite  o  Rare  dei  primi  tre  secoli  délia 
linqua,  pubhllcaia  per  cura  délia  R,  Coniinissione  pe'  testi  di  linqua. 
To'rino,  1862,  p.  203-228. 


LV 


LA  MA1>PEM0M)K 

(Osuiia  :  Plut.  II.  Lit.  N,  n"  28;  Hœain.  n"  157;  Bibliutli.  Xa(. 

Madrid,  Ii-108) 

1.  PiEHKE,  La  Mappemonde,  2.  Traite  de  (jêoyraphic. 
En  frdU(;ais. 

Manuscrit  de  98  feuillets,  plus  1  feuillet  blanc  au  com- 
mencement et  1  à  la  Hn,  vélin,  non  folioté,  réglé  à  30  lignes, 
signatures.  Écriture  de  la  fin  du  XIV  siècle,  à  deux  co- 
lonnes. Rubriques,  capitales  ornées,  miniatures  et  ligures 
astronomiques.  Format  298x209  mm.  Reliure  de  cuir  sur 
ais. 

I.  Fol.  1.  A.  Rubrique  :  ^V  commenehe  la  Mapemonde. 

Incipit  :  «  Qui  veut  entendre  acest  coninians.  » 

Fol.  50.  B.  Rubrique  :  T/  corumenelie  li  set/ont  linre  de 
rinififje  du  monde. 

Incipit  :  «  1mi  ces  te  partie  sc^gondc, 

Qui  est  de  l'image*  du  monde 

A  poui'  conte  XV  capitrcs 

1mi  tituhv^  de  X\'  titres 

Va  de  XXIIIl  ligures 

(>>ui  du  monde  monstient  les  faitures.  » 

Fol.  03.  B.  Rubrique*  :  E.ipUeit  la.  Mape/nonde.  I)eo 
fjratias.  Ce  texte  en  vers  est  illustré  par  un  assez  grand 
nombre  de  dessins  coloriés  r(*prcsentant  d(*s  animaux,  le 
globe  terrestre,  les  deux  liémisplières,  h*  soleil  et  la  terre,  etc. 
Ces  dessins  se  trouvent  aux  feuilh'ts  27  v",  28,  :M  v",  ;i8, 
45,  52,  53,  51,  55,  69,  77,  78,  80,  81,  82,  83,  80  v". 


LV.    LA   MAPPEMONDE  367 

IL  Fol.  93  B.  Les  derniers  feuillets  de  ce  manuscrit  con- 
tiennent un  traité  de  géographie. 

Incipit  :  «  Li  monde  est  divisé  III  parties  :  Asse,  Europe 
et  Aufrique.  Asse  prent  la  moitié  de  tout  le  monde...  » 

Fol.  97  v«.  A.  Explicit  :  «  et  est  le  plus  haut  homme  de 
sarrasinesme,  Tamiraust  de  Babilone  est  comme  conte.  » 

A  rintérieur  du  plat  postérieur  de  la  reliure,  on  lit  : 
Diago  Destuniga,  C'est  une  signature  du  XV*  siècle. 


LVI 


LE  ROMAN  DE  LA  ROSE 


(Osuna  :  Plut.  II.  Lit.  N,  n"  4;  Rocam.  n*  149;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  lieserv.  4*-14) 

1.  Guillaume  de  Lorris    et  Jean  de  Meun,  Roman  de 
la  [Rose.  2.  Jean  de  Meun,  Le   Testament.  3.  Le  petit 
codicille  du  Testament.  4.  Traité  des  sept  articles  de  la 
foi.  En  français. 

Manuscrit  de  196  feuillets,  plus  2  feuillets  de  garde  au 
commencement  et  4  à  la  fin,  vélin,  non  folioté,  signatures 
rognées  par  le  relieur,  réglé  à  37  lignes.  Écriture  française 
du  XrV*  siècle,  presque  partout  à  deux  colonnes.  Ce  ma- 
nuscrit est  orné  de  3  grandes  miniatures  et  de  30  petites,  il 
est  enrichi  de  lettres  et  de  lettrines  on  or  et  couleurs.  For- 
mat 338x246  mm.  Reliure  moderne. 

I.  Fol.  1.  Au-dessous  d'une  riche  et  gi-ande  miniature  se 
trouve  la  rubrique  suivante  :  Cy  commence  le  Ranimant  de 
la  Rose  ou  l'art  d'amours  est  toute  enclose. 

Incipit  :  «  Maintes  gens  dient  (juc  en  songes.  » 
Fol.  152.  B.  Kxplicit  :   «  et  je  m'esueille.  »    Rubri(jue  : 
E.vplicit  le  Rommans  de  la  Rose. 

II.  Fol.  153.  Au-dessous  d'une  admirahlo  miniature  re- 
présentant le  Père,  le  Fils  et  le  Saint-Ksprit  commence  Le 
testament  maistre  Jean  de  Meun. 

Incipit  :  «  Li  pères  et  li  fils  et  li  sains  es()eris.  » 
Fol.  183.  A.   E.vplicit  :   «    ou  saint   liure    de  vie  qu'il 
mesmes  escript.  » 


LVl.    LE   HOMAN   DE   LA   ROSE  369 

m.  Rubrique  :  Amen.  Cijine  le  testament  maistre  Je- 
han de  Meun  et  commence  son  petit  codicile. 

Fol.  183.  Incipit:  «  Dieu  ait  Tame  des  trespasses.  » 

Fol.  183  v"*.  A.  Explicit:  «  A  tart  vous  en  repentirez.  » 
Rubrique  :  Ci  fine  le  petit  codicile  maistre  Jehan  de 
Meun, 

IV.  Fol.  184.  Blanc.  Fol.  185.  Au-dessous  d'une  élé- 
gante miniature  :  Ci  commence  un  moult  bel  traictie  que 
maistre  Jehan  de  Meun  fist,  faisant  menrion  de  sept 
articles  de  lafoy. 

Incipit:  «  O  glorieuse  Trinité.  » 

Fol.  196.  B.  Explicit  :  «  par  ce  te  plaist  c'on  en  peut  faire.  » 
Rubrique  :  Ci  fine  un  moult  bel  traictie  que  maistre  Jehan 
de  Meun  fist,  faisant  mencion  des  sept  articles  de  lafoy. 


B 


(Rocam.  n"  150;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  lieserv.  5«-19) 

Guillaume  de  Lorris  et  Jean  de  Meun,  Roman  de  la 
Rose.  En  français. 

Manuscrit  de  159  feuillets,  vélin,  réglé  à  37  lignes.  Ce 
volume  est  folioté,  mais  Toubli  du  feuillet  ISO  a  introduit 
une  erreur  d'un  feuillet  dans  la  fin  du  manuscrit,  le  fol.  158 
du  ms.  est  en  réalité  le  fol.  159.  Ecriture  du  XIV®  siècle, 
à  deux  colonnes.  Ce  manuscrit  contient  28  miniatures,  des 
lettres  et  des  lettrines  en  or  et  couleurs.  En  marge  quelques 
notes  et  des  renvois  en  latin.  Format  290x203  mm.  Re- 
liure moderne. 

Fol.  1.  Au-dessous  d'une  magnifique  miniature,  divisée 
en  quatre  panneaux,  nous  trouvons  la  rubrique  suivante: 
Ci  commance  li  romans  de  la  Rose,  ou  Part  d^amours  est 
toute  enclose. 
Incipit  :  «  Maintes  gens  dient  que  en  songes  *  » 
Fol.  159*  A.  Explicit  :  «  est  fine  et  pure  vérité.  » 

«  Explicit  li  romans  de  la  rose 
ou  Tart  d*amours  est  tote  enclose  ; 
nature  rit  si  comme  semble 
quant  hic  et  hec  iouent  ensemble.  » 

24 


LVII 


ALAIN  GIIARTIKR 

(Osuna  :  Plut.  II.  Lit.  N,  n"  22  ;  Hocaui.  n'  W);  Bibliotli.  Nat. 

Madrid,  Ii-156) 

Alain  Chaktieu,  1.  Le  dvbat  de  rêoeille-tnatin.  2.  La 
hclle  (Imne  sans  merci,  li.  Le  débat  des  deiw  fortunés 
d'amour,  4.  Lettres  enooyées  par  les  dames  à  Alain. 
5.  Jief/iuUe  baillée  aux  dames  contre  Alain,  G,  L'excusatiott 
d* Alain  aux  dames.  En  français. 

Manuscrit  de  38  feuillets,  plus  1  feuillet  de  garde  au 
cominenceinent  et  1  à  la  fin,  vélin,  non  folioté.  Kcriturcîdu 
XV^  siècle.  Format  247x172  mm.  Reliure  de  cuir  sur  ais. 
Sur  le  plat  supérieur  de  la  reliure,  une  étiquette  de  par- 
chemin porte  :  Copias  de  am^re^,  enfranres. 

I.  Fol.  1.  Incipit  :  «  Apres  mynuit  entre  deux  sommes.  » 
Fol.  6.  Explicit:  «  Et  Tout  nomme  ceulx  qui  ce  virent, 

Le  débat  de  resueille  matin.  » 

II.  Fol.   G    V".  Incipit  :  «  [N]agueres  cheuauchant  pen- 

[sove.  » 

Fol.  34  V.  Explicit  :«  Qu'on    puet    ap[)eller   se    me 

[semble 

La  ])elle  dame  sans  mercv.  » 

Kx/dicit  la  belle  damme  sans  mercy^  par  la  mainj'raer 

Ùe()'e^[^i)  pour  ma  damme  Pandrale . 

m.  Fol.  15.  Incipit  :  «  Un  jourjxisse  fut  ma  mie  gran- 

[ment.  » 

Fol. 32 v<».  Explicit:  «  Qui  mieulx  saura  le  demourant 

[supplie.  » 

En  marge  on  lit  ce  titre  :  Ce  sont  la  faculté  et  difficulté 
d'amour. 


Fol.  38  V".  ExpUcit  : 


372  miîLIOTHEQUE    DU    MAUQUIS   DE   SANTILLANE 

IV.  Fol.  35.  Rubri(]iic'  :  Co/ticflcs  /étires  encoycefi  par  les 
dnmmes  a  Alain. 

Incipit  :  «  Honourc  frère,  nous  nous  recoin inandnns  a 
vous...  u 

Kxplicit  :  «  le  dernier  jour  de  Jaiiuier.  Ainsi  signent  les 
vostres  Catherine,  Marie  et  Jolmnnc.  it 

V.  Rubrique  :  Copie  de  fa  requeste  baillée  au-r  damrnes 
par  aucuns  contre  le  dit  Alain,  laquelle  copie  estait  enclose 
dedans  les  lettres  cy  dessus  escriptes . 

Incipit  :  «  Supplient  humblement  vos  loyiiuix  seruiteurs.  » 
Fol.  35  V".  Explicit  :  «  au.x  autres  en  puisse/  départir,  a 

VI.  Fol.  36.  Incipit  :  «  Mes  dammeset  mes  damoiselies.  » 
w  Pour  le  chestifî  liure  casser 

Dont  jene  .suy(|ue  l'escripuaign, 
Ma  dammc,  vostre  beau  maintien 
F.t  vostre  franc  regart  joyeux 
My  fait  deuenir  enuieux 
D'estro  le  voslre  plus  que  mien,  n 
Ce  uiunu.-!ifiil  (-tait  wans  doute  fort  défait  déjà,  (juand  on 
l'a  relié,  en  tout  cas  ses  feuillets  ont  été  réunis  sans  aucun 
soin  et  par  quelqu'un  pour  qui  le  français  était  de  l'hébreu. 
Les  feuillets  se  suivent  au  petit  bonheur,  les  uns  sont  droits, 
les  autres  renversés,  en  sorte  que  ce  manuscrit,  dans  l'état 
oii  il  se  trouve,  est  un  vrai  casse-téte.  La  Belle  Darne  sans 
riuTci  commence  au  verso  du  fol .  6.  Elle  occupe  les  feuil- 
lets 6-14,  31,  37.  33,  34.  De  même  V Ea-rusation  qui  com- 
mence au  feuillet  36  se  poursuit  au  feuillet  32  et  finit  au 
feuillet  38. 

Lo  Britisli  Muséum  conserve  un  volume  de  mélang&sen 
castillan  (cf.  Gayangos,  Catalogue  of  the  manuscripts  in 
tlii;  spnnish  lanyuaye,  t.  I,  p.  lO),  qui  contient,  en  même 
temps  qu'un  discours  de  Giannozzo  Manetti  (cf.  notice  LIV), 
traduit  par  Nuflo  de  Gu/man  pour  le  marquis  de  Santillane, 
une  version  du  Quadrilogue  inDecti/'{El  Quadriloyo  inven- 
livo  de  Alaym  Carretero}.  Cotte  traduction,  faite  au 
XV'  siècle,  a-t-elle  été  exécutée  pour  Inigo  Lopez  de  Men- 
dona?  C'est  possible,  on  tout  cas  il  est  tort  probable  qu'il 
l'aura  connue. 


I 


LVIII 


HONORE  BONNET 


*A 


(0«una  :  Plut.  I.  Lit.  N.  n"  17  ;  Hocam.  n*  41  ;  Biblioth.  Nat. 

,   Madrid,  Hh-65) 

Honoré  Bonnet,  Arbre  des  batailles.  En  français. 

Manuscrit  de  124  feuillets,  plus  1  feuillet  de  garde  et 
3  feuillets  de  table  au  commencement,  vélin^  nombre  de 
lignes  variable.  Écriture  du  XIV*  siècle,  à  deux  colonnes. 
Rubriques  et  capitales  en  or  et  couleurs.  Sur  le  premier 
feuillet  est  peint  un  écu  d'armes  portant  de  gueules  au  sau- 
toir d'or,  à  trois  bâtons  d'azur  en  chef,  besanté  d'argent  au 
pofnt  du  chef,  à  la  pointe  de  l'écu,  en  flanc  dextre  et  en 
flanc  sénestre.  Format  380x265  mm.  Reliure  en  cuir  sur 
ais,  ornée  de  dessins  de  style  mudéjar,  sur  les  deux  plats 
sont  cantonnés  les  heaumes  du  marquis  de  Santillane .  Le 
plat  supérieur  porte  la  trace  d'une  étiquette  de  parchemin 
où  peut-être  avaient  été  peintes  les  armes  de  Mendoza- 
Vega,  comme  sur  la  reliure  du  manuscrit  Ii-68  (Cf.  no- 
tice III) . 

Fol.  1.  Préface  de  l'auteur.  Incipit  :  a  A  la  sainte  cou- 
ronne de  France ...» 

Fol.  1.  B.  Explicit  :  «  l'arbre  des  batailles.  » 

Le  verso  de  ce  premier  feuillet  est  occupé  par  un  grand 
dessin  à  la  plume  qui  représente  un  arbre  de  deuil,  avec 
les  gloires  du  monde.  La  Fortune  avec  sa  roue  est  placée 
au  sommet  de  cet  arbre.  Ce  dessin,  expliqué  par  une  légende 


374  BIHLIOTIIKQUE   DU   MAHQUIS    DK   SANTILLANE 

îiu  haut  de  la  page,  est  d'une  finesse  admirable  et  présente 
un  réel  intérêt  pour  l'histoire  du  costume  et  de  larmure. 

Fol.  II.  Incipit  :  «  Maintenant  puisque  vous  bien  veoz 
conuuit. . .  » 

Fol.  121.  B.  Kxplicit  :  «  gloire  de  paradis.  Amen,  m 
Rubriijue  :  Explirit  U*  Hure  des  hatnifles. 


B 


(Osmm  :  Plut.  III,  Lit.  M,  n*4;  Hocam.  n*  40;  Biblioth.  Nat. 

Matlrid,  Ii-39)- 

IIoNOKÉ  Bonnet,  Arhre  des  batailles,  traduit  en  castillan 
par  Anton  Çorita. 

Manuscrit  de  155  feuillets,  plus  1  feuillet  blanc  à  la  lin, 
papier,  réglé  à  28  lignes.  I\criture  du  XV"  siècle.  Du  feuillet 
1 15  à  la  lin  Técriturc  change.  Format  280x215  mm.  Re- 
liure de  parchemin. 

L<\s  feuillets  1,  2  et  3  contiennent  la  préface  du  traducteur 
au  manjuis  de  Santillane,  datée  de  1441.  A  cette  époque, 
Inigo  Lopez  de  Mendoza  n'était  encore  que  seigneur  de  la 
V(»ga,  c'est  le  titre  que  lui  donne  Çorita;  après  1445,  (|uel- 
(ju'un  a  noté  (mi  marge  les  nouvelles  dignités  (pu»  le  roi 
.l(*an  11  avait  accordées  à  son  vassal.  Les  feuillets  \\  v*^,  4, 
5,  G,  7  sont  occupés  par  la  table  de  l'ouvrage. 

Fol.  S.  Incipit  :  «  [Al  la  sauta  corona  de  Francjia,  en  la 
(pial  el  dia  de  oy. . .  » 

Fol.  155.  Ivxplicit  :  u  a  la  su  sauta  gloria  del  paradiso. 
Amen.  »  Rubricpie  :  Dca  (jvatlai^,  EjpUrit  el  libro  de  la^ 
h(t /allas,  «  Giis.  Sancii.  » 

Ce  nom  est  sans  doute  celui  du  (:oj)ist(\  Le  livre  est  écrit 
avec  soin,  c'est  un  manuscrit  de  luxe. 

L'épi Irc  dédicatoirf»  d'Anton  Çorita  est  très  intéressante 
par  la  précision  des  détails  (pi'elle  nous  fournit.  Cet  homme 
a  vécu  dans  l'intimité  du  manjuis  do  Santillane  et  a  su 
l'apprécier.  Voici  pounjuoi,  malgré  sa  longueur,  nous  co- 
pions (îu  <Mitier  la  préface  du  traducteur  de  VArb/'e  des 
batailles. 


LVIIl.    HONORÉ   BONNET  375 

[A]l  muy  noble  e  egregio  baron,  el  senor (1)  Ynygo  Lopes  de 
Mendoçaf2),  senor  de  la  Vega,  Anton  Çorita,  muy  pequeno 
seniidor  de  la  vuestra  muy  noble  sefloria,  con  Reuerençia 
humill  e  deseo  de  seruira  la  vuestra  singular  magnifiçençia 
en  todas  las  ('Osa.s  aceptàse  agradables.Muy  noble  e  egregio 
senor,  mucho  soys  obligado  a  nuestro  senor  dios  por  auer 
vos  dado  sabia,  fiel,  honesta,  virtuosa  e  obediente  conpanera, 
la  quai  muy  pocos  honbres  alcançan,  que  a  lo  menos  en 
alguna  de  las  cosas  sobredichas  algunt  poco  non  fallesca(n) . 
Mmpero  aun  le  soys  mucho  tenudo  en  auer  vos  dado  en  ella 
fijos  e  fijas  discrètes,  corteses,  honestos,  e,  segunt  su  hedat, 
buenos  caualleros,  e  en  copia  grande,  e  a  vos  mucho  obe- 
dientes  e  humildes,  e  las  fijas  honestas,  graçiosas,  charita- 
tiuas,  humildes.  humanas,  e  finalmente,  por  diuinal  gracia, 
de  honesta  verguença  doctadas.  Aun  le  soys  tenido  por  auer 
vos  heredado,  en  el  rregno  do  nasçistes,  bien  e  noctable- 
mente,  non  segunt  vuestra  valor  meresçe,  mas  entre  vues- 
tros  vezinos,  por  gracia  de  dios,  podedes  biuir  e  passar 
honestamente^  e  asy  lo  fazedes  largamente  e  muy  habun- 
dosa,  tanto  que  auria  mengua  de  Salamon  el  que  sse  a  vos 
anteponer  presumiese  ;  aun  mas  que  vos  ha  doctado  de  vir- 
tuosa e  estrema  caualleria,  en  tanto  que  en  comun  prouerbio 
es  caydo  que  non  auedes  par  en  las  tierras  do  soys  conosçido, 
e  aun  asi  sse  afirma  en  las  rregiones  agenas  e  longicas.  E 
non  atuierto  que,  si  mi  ojos  el  juyzio  non  me  hanenganado, 
nunca  lie  oydo  loor  que  vos  ssea  dada  o  atribuyda,  que  yo 
non  vos  la  aya  visto  mejor  exerçir  que  las  lenguas  de  los 
que  lo  rrelatan  non  han  podido  expressar.  E  vos^  aun  jouen, 
que  paresçe  que  hermano  de  algunôde  vuestros  fijos  seades. 
E  non  tan  solamente  dios  ha  querido  que  sseades  bueno, 
sabio,  discrète,  vigil,  solicite  mesurado,  juste,  tenperado, 
magnifiée,  begnino,  magnanime,  honesto,  esforçiido,  cortes, 
paçifico  e  ardit,  e  finalmente  de  muchas  otras  virtudes 
doctado. 

Yo  querria  callar,  por  non  ser  visto  caer  en  viçio  de  adu- 
lacçion,  si  non  que  un  joyell  elqual  enteramente  posseedes, 


1.  En  marge  d'une  autre  main  :  don. 

2.  En  marge  d'une  autre  main  :  manques  do  SantyUann^  rondo  dol 
Houl. 


376 


BIBLIOTHÈQCE  DU  MARQUIS  DE  SANTILLANH 


ma»  (jue  otro  de  vuestros  yguales,  me  rrequiore  que  lo 
escriua;  porque  en  vos  sobm  aquello  i^ue  los  otros  non 
iilcançan.  al  quai  alguna  de  las  cosas  antepuestas  non  sse 
puede  ygiial"!",  es  a  saber  que  amades  st;iençia,  e  itquella 
eon  verdadero  amor  e  aHeci;ion,  con  tanta  ditigen^'isi  bus- 
cades,  que  por  trabajado  e  canssado  que  sseades,  asi  por 
guerras  como  por  otras  honestas  occupaçiones,  como  por 
negoçios  familiures,  e  otros  ninchos  trabajos  que  niuifa 
fallesçen,  non  es  dia  al  mundo  que  libros  de  fïlosnphoe  o 
poetas,  e  aun  de  la  escriptura  santa,  œmo  otros  ystorîcos, 
non  Icades,  rrobandoal  rreposo  o  folgaiiça  de  vuestra  cama 
algunt  tienpo  el  quai  en  aqueste  lionesto  e  loable  ofiiçio  sin 
ocçio  enpleades  ;  e  les  bombres  de  sçiençia.  en  qualquîer 
facultât,  tan  rreuerendamente  tratades  que  non  sulamentc 
estas  prouincias  circuniuîcinas,  mas  aun  las  de  nos  muy 
apartadas,  e  rremotas,  vuestra  loable  fama  con  curso  vello- 
sçissimo  visita,  e  vuestro  bien auentunido  nombre  a  aquellas 
se  présenta  e  por  memoria  eterrni  en  muclios  libros  por 
sabios  e  fieles  escriptoros  sse  rregistra.  Muchas  cosas  se 
presentan  a  mi  las  quates,  si  yo  non  con  vos  mas  con  otro 
fablasse,  non  perdonsuido  al  trabajo,  con  plazer  escriuirïa, 
las  quales  serian  dignas  de  rrecordaçîon  vénérable,  e  déso- 
las de  esereuir  por  la  rrazon  ante  dicha,  e  esso  mosmo  ca 
muchas  deltas  por  muchos  sse  saben.e  vos  platicando  con- 
tinuament[e]  las  vedes,  e  en  vos  asi  commo  en  espejo  muy 
rresplandesciente  se  miran. 

E  dexando  agora  aquesto,  bien  creyo  que  sse  rrecuerde 
a  la  vuestnt  magnifîçençia,  como  pocos  dias  sson  passados 
que  en  Guadalajara.  estando  yo  en  vuestra  muy  noble  ca- 
mara,  abriendo  algunos  de  vuestros  libros,  de  los  quales  en 
torno  de  vos  todauia  grant  eopia  sse  falla,  me  vino  entre 
las  manos  uno,  intitulado  arbol  de  batallasal  rrey  deFrançïa 
inbiado,  copilado  por  aquel  sabio  e  grandissimo  letrado 
Honorar  Boner,  prouinçial,  prior  de  Ssellon,  doctor  en  de- 
cretos,  experto  en  todos  los  derechos,  ode  jui/.io  altissïmo 
por  el  santo  spirito  doctado,  en  tanto  que  yo  non  creo  que 
por  su  sola  lengua  mas  aquella  tercera  presona  de  la  trinidat 
santa  en  su  boca  continuamente  fablaua.  En  el  quai  libro, 
sogunt  mi  paresser,  sse  fallan  todos  los  juv^ios  sobre  los 
debates  que  en  todas  las  guerras  c  batallas  pueden  acaesçer. 


I 


LVIII.    HONORÉ   BONNET  377 

e  non  solamente  aquel  sabio  doctor  por  su  sentençia  los  dé- 
termina, antes  aiin  aquellas  sentençias  aprueua  por  diuersos 
testos  e  glosas  de  todos  los  derechos,  asi  canonicos  como 
ciuiles,  commo  aun  por  derecho  de  gentes  e  derechos  o 
levés  de  natura,  e  aun  por  extrauagantes  leyes  lonbardas, 
en  manera  que  alguna  cosa  a  validaçion  e  rroboraçion  de  sus 
dichos  non  mengua  nin  fallesçe.  Era  aqueste  libro  en 
lengua  galica  o  françesa  escripto(l),  la  quai  non  enbargante 
que  a  vos  muy  noble  seïior  sea  llana,  quasi  asi  commo  ma- 
terna, commo  aquel  que  los  libros  escriptos  en  diuerssos 
lenguajes  commo  son  toscanos,  venecicos  e  otros  muchos 
leedes,  e  por  gracia  de  dios  muy  bien  entendedes,  enpero 
todos  los  de  la  vuestra  noble  casa,  nin  aun  otros  muchos 
deste  rregno  d'Esperia,  por  el  lenguaje  seer  pelegrino,  non 
lo  entienden  o  a  lo  menos  con  mucho  trabajo  e  dificultat 
vienen  a  la  inteligençia  de  las  materias  en  el  dicho  libro 
tractadas.  Por  lo  quai  vuestra  merçed  mouida,de  buen  zello, 
queriendo  aprouechar  a  todos  los  buenos,  seûaladamente  a 
los  nobles  e  gentiles  onbres  que  usando  de  virtut  en  su 
moçedat  en  guerras  e  batallas  trabajan  valerosamente,  me 
mando  que  yo  me  trabajase  en  reduzirlo  en  lengua  castel- 
lana,  a  consolaçion  e  plazer  de  los  leedores  de  Espana,  e  a 
informaçion  de  los  onbres  de  armas,  que  muchas  vezes  non 
cuydando  yerran  en  los  fechos  de  las  guerras  e  de  las  ba- 
tallas, e  fazen  e  dizen  cosas  injustas  e  non  deuidas,los  quales 
por  Ventura,  si  sopiessen  lo  que  fazen,  sse  guardarian  de 
errar,  o  si  erraron  se  emendarian  justificando  sus  obras  ;  yo, 
obedesciendo  vuestros  mandamientos,  tome  el  dicho  libro  e 
dando  me  al  trabajo  lo  he  rreduzido  a  esta  lengua  castel- 
lana,  non  empero  bien  por  rrazon  que  puramente  yo  non  se 
aquesta  lengua.  E  asi  suplico  humillmente,  a  la  vuestra 
muy  noble  seûoria,  que  sea  vuestra  merçed  tomar  en  grado 
este  pequeno  seruiçio,  el  quai  a  rrespecto  vuestro  es  poco, 
enpero  a  rrespecto  de  mi  pesada  e  canssada  veges,  que  aun 
a  cortar  las  pendolas,  non  enbargante  la  aiuda  de  los  antojos, 
me  fallesçe  la  vista,  e  mucho  menos  puedo  trabajar  nin 
escreuir,  ha  seydo  e  es  mucho  ;  e  aquello  que  vuestra 
merçed  conosçera  que  por  ynorançia  he  fallesçido  begnina- 

1.  Il  s'agit  certainement  ici  du  ms.  Hh-65,  v.  ci-dessus  ms.  *A. 


.1 


37S        niBLiOTnftQUE  nu  marquis  de  santillaniî 

meute  vos  jtlega  etneiidar  cou  pruden(;iîi,  en  muchas  cosas 
fallarcdes  que  «onegir,  las  (juales  yo,  por  mi  uorto  entender. 
non  aure  sahido  fii/er.  F.  mande  vuesini  maguillca  seftoria 
todtis  las  cosas  (jue  a  vuestro  serui(;io  cunplan  e  a  mi  sean 
posibles,  l'aporçierto  vuestro  seruiçionon  me  fallara  négli- 
gente. Dios,  que  es  omnipotente  alargue  vuestra  vida,  enxal(;p 
vuestro  estado,  iiuinente  vuestras  virtudes,  e  ordene  e  dis- 
ponga  vuestros  buenos  deseos,  en  manera  cjue  el  puramento 
por  vos  sea  amado,  e  el  seQor  rrey  lealmeiite  seruîdo,  seguat 
(jue  fasta  acjui  bien  e  noctahlemente  sin  fieijion  lo  fezistos. 
EscriptH  en  Mançanares,  a  veynte  desetiembre  del  ano  de 
la  nactiuidat  de  nuestro  sahiudor  Jésus  Cristo  m"  cccc"  xl"  i" 
arios.  A  vuestro  seriii»;i(j  c  niandamiento  presto,  Çorit». 


■  m;  Hiblioili.  Xat. 


HoNOitÉ  Bonnet.  Arbre  des  hatail/cs.  tiaduit  en  i-astillaq 
par  Anton  Çorita. 


Manuscrit  de  131  feuillets,  pins  1  lilauc  à  lu  tin,  papier, 
nombre  irrégulier  de  lignes.  Kcriture  du  XV"  siècle.  For- 
mat 285x515  mm.  Reliure  de  parcliemin. 

Ce  manuscrit  contient,  comme  le  ms.*B.,  la  version  (castil- 
lane de  l'Arbre  des  batailles.  Le  texte  est  le  même  dans  les 
deux  volumes,  seulement  dans  la  préface  du  ms.  Iî-38nous 
trouvons  Enyego  Lopes  de Mendo(;a,  tandis  que  le  m9.Iï-39 
porte  Ynyf/o  Lope,s  de  Mendoça.  Ce  volume  est  proprement 
écrit,  mais  l'écriture  en  est  plus  négligée  que  celle  du 
ms.  Ii-3!>.  Peut-être  le  manuscrit  *C  a-t-il  servi  di'  modèle 
au  copiste  du  manuscrit  *B. 


LVIII.    HONORÉ   BONNET  379 


D 

Honoré  Bonnet,  Extraits  de  V Arbre  des  batailles.  En 

* 

castillan.  Cf.  Notice  XLIII,  ms.  Ii-136. 

Traducteurs  et  Traductions  de  V Arbre  des  batailles 

en  Espagne 

V Arbre  des  batailles  d'Honoré  Bonnet  est  très  répandu 
dans  los  bibliothèques  espagnoles.  Il  en  existe  deux  versions 
castillanes.  Celle  d'Anton  Çorita,  dédiée  au  marquis  de 
Santillane,  dont  la  lettre  dédicatoire  est  datée  de  1441^  et 
celle  que  Diego  de  Valencia  exécuta  pour  son  maître,  le 
connétable  Don  Al  varo  deLuna  (N.Antonio,  Bibliot.  Vêtus , 
t.  II,  p.  248,  n*'  319).  La  Bibliothèque  Nationale  de  Madrid 
conserve  deux  exemplaires  de  la  version  de  Diego  de  Va- 
lencia (S-81  ;  Bb-152).  Ces  deux  traductions  ont  été  faites 
directement  sur  le  texte  français.  De  V Arbre  des  batailles, 
il  existe  une  traduction  catalane,  dont  un  manuscrit,  daté 
de  1429,  se  trouve  à  la  Bibliothèque  Nationale  de  Paris 
(Fonds  Espagnol,  n**  103). 


[UOMAN  l)K  LIKSSK  ET  CAKDKNOISJ 


(Rocam.  n*  141  ;  «ibiiolb.  Nat,    Maiirid.  li-65j 

.{Romande  Liesse  et  Cardenoia).  Kn  français.  2,  Brw- 
NETTO  Latini,  Trésor,  licrr  IIL  3.  Aznar  Pardo. 
Chanson.  4.  Jordi  de  Sant  Jordi,  Lo  cambiad 
5.  Lettres  d'amour.  C.  Plainte  d'amour.  En  catalao.. 


adq^ 
ritH 


Munuscrit  de  106  feuillets,  papier,  non  Tolioté.  Ëcritd! 
du  XV*  siècle,  h  deus  colonnes.  Sans  rubriques,  ni  capi- 
tales. Format  290  X  310  mm.  Reliure  moderne. 

I.  Le  premier  ouvrage  contenu  dans  ce  manuscrit  est  un 
fragment  de  roman  de  chevalerie  que  nous  avons  intitula 
Homan  de  Liesse  et  Cardenois,  du  nom  des  personnages  qui 
paraissent  eu  être  les  protagonistes.  Fol.  1 .  liieipit  : 
n  . , .  ducs  qui  conperes  estoyent  et  aucuns  des  autres  grans 
seigneurs  et  les  deux  ducliesses  qui  furent  commères, 
furent  a  la  table  de  la  lille  du  royet  de  sa  suer,  et  plusieurs 
autres  seigneurs  jonnes,  et  es  autres  tables  furent  clieuaJters, 
escuyers,  dames  et  damoiselles  que  c'estoit  grant  noblesse 
et  grant  plaisir  de  veoir,  et  si  ils  furent  grandement  et  no- 
blement seruis,  il  ne  le  vous  fault  demander,  (]uar  nul 
homme  ne  vit  plus  noblement  seruir.  »  Ce  roman  contient 
une  ballade  et  une  cliauBon  dont  les  premiers  vers  seuls  sont 
écrits.  Ils  se  trouvent  au  bas  des  feuillets  30  et  64  dont  le 
verso  est  demeuré  vide.  Cet  espace  était  probablement  des- 
tiné aux  vers  qui  n'y  ont  pas  été  mis . 

Fol.  30:  «...  et  Cardenois,  quiestoit  en  son  penssement», 
si  list  une  balade  qui  commence  : 

Douice  dame  vous  ouciez  a  tort 
Voustre  humble  serf  et  vo  loyal  ami. 


LIX.    ROMAN   DE   LIESSE   ET   CARDENOIS  381 

Fol.  64  :  «  Cardenois  se  prist  a  faire  une  chansson  qui  com- 
mence par  ceste  manière  : 

Quant  vrais  amans  de  sa  dame  se  départ .  » 

Fol .  74.  Rxplicit  :  «  Et  lors  le  roy  s'en  alla  en  un  vergie 
et  Cardenois  auec  ly  et  parlèrent  tous  jours  ensemble  de 
plusieurs  choses  et  le  roy  li  fist  tantes  de  profertes  comme 
oncques  ilpouoit...  » 

Les  feuillets  75,  76,  77  sont  blancs. 

II.  Les  feuillets  78  et  79,  écrits  à  deux  colonnes,  renferment 
la  table  du  troisième  livre  du  Trésor  de  Brunetto  Latini. 
On  sait  qu'il  y  commente  le  De  Incentione  de  Cicéron,  dont 
il  fait  grand  usage. 

Fol.  80.  Incipit  :  «  [A]pres  so  que  mestre  Brunet  Lati 
acli  complida  la  segona  part  de  son  libre,  en  la  quai  ellde- 
mostra  assatsbonamentqual  deu  esser  home  en  moralitat...  » 

Fol.  94  v^.  Explicit  :  a  no  dire,  dix  ell,  que  tu  aguesses 
robat  lo  castell  de  ton  companyo,  ne  tu  robasses  cases  o 
viles...  ))  Cette  traduction,  qui  s  arrête  au  commencement 
du  chapitre  26  du  troisième  livre  du  Trésor  de  Brunetto,  est 
la  môme  que  lyousa  conservée  le  ms.  9-24-13  de  la  biblio- 
thèque épiscopale  de  Barcelone,  manuscrit  du  XV*-*  siècle, 
dont  Antonio  de  Bofarull  a  publié  un  fragment  dans  ses 
E studios,  sistema  gramatical  y  crestomatta  de  la  lengua 
caialana  (Barcelone,  1864).  On  sait  qu'il  existe  une  version 
catalane  du  livre II du  Trésor(cî,  Terres  Aïm.t,  Diccionario, 
p.  683).  M.  Morel-Fatio  {Grundriss  de  Grôber,  t.  II,  2, 
p.  102.  n.  4)  suppose  que  le  Trésor  de  Brunetto  aura  été 
traduit  tout  entier  en  catalan.  La  version  castillane  de  cet 
ouvrage  a  été  faite  par  Alfonso  de  Paredes,  médecin  de 
Tinfant  Don  Fernando,  fils  du  roi  Don  Sancho,  et  sur  Tordre 
de  ce  dernier.  On  en  connaît  plusieurs  manuscrits. 

Les  feuillets  95,96,  97  sont  blancs. 

III.  Les  feuillets  98  et  99  contiennent  une  chanson  d'un 
poète  inconnu  nommé  Aznar  Pardo. 

Incipit  :  «  O  deu  e  quin  sospirar.  » 
Explicit  :  «  Donchs  amich  nous  agreuietsen  pus  parllar.  » 
Cette  composition  compte  quatre  strophes  de  huit  vers. 

IV.  Les  feuillets  99  et  100  sont  occupés  par  une  pièce 
de  Jordi  de  Sant  Jordi  intitulée  :  El  cambiador. 

Incipit  :  «  Pus  que  tanbc  sabets  de  cambiar.  » 


382  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

Explicit  :  «  Ab  mos  florins  de  pes  ben  coneguts.  » 

Cette  pièce  a  été  publiée  en  dernier  lieu  par  M.  J. 
Massô  Torrents  (Obr es  poétiques  de  Jordi  de  Sant  Jordt\ 
Barcelone  et  Madrid,  1902,  p.  42).  Cette  composition  compte 
quatre  strophes  de  huit  vers  et  un  envoi. 

Le  feuillet  101  est  blanc. 

V.  Les  feuillets  102-105  contiennent  sept  lettres  d'amour 
qui  toutes  finissent  par  la  même  formule. 

Fol.  102.  Incipit  :  «  LE]  per  que  Deu  no...  » 

Fol.  105.  Explicit  :  «  soplicant  te  famose  magnitut  H 
placia  de  mos  pênes  recordar.  » 

VL  Fol.  10^  V*.  Ici  commence  une  longue  composition 
qui  compte  99  vers,  divisés  en  strophes  de  quatre  vers. 

Incipit:  «  Amoi:de  cor  hafectuos.  » 

Fol.  106.  Explicit  ;  «  [  jn  se  voler  quem  luny  de  mal .  » 


LX 


MATFRE  ERMENGAUD 

(Osiina  :  Plut.  I.  Lit.  N,  n'  19,  dapi-èî*  Los  Hios) 

Matfre  Ermengal'd,    Breoiari  d'Amor,   En  proveii(;al. 
Manuscrit  perdu. 

Nous  n'avons  pas  retrouvé  cet  ouvrage  parmi  les  manu- 
scrits provenant  de  la  bibliothèque  du  duc  d'Osuna.  Amador 
de  los  Rios,  lui,  Tavait  encore  vu,  et  il  en  donne  Tancienne 
cote:  Plut.  I,  Lit.  N,  n<»  19^  dans  sa  Biblioteca  del 
Marqués  iObras,  p.  599).  Voici  comment  il  décrit  ce  vo- 
lume :  «  Este  es  uno  de  los  côdices  mas  preciosos  que  po- 
»  seyô  el  marqués  de  Santillana,  y  que  ha  logrado  salvarse 
»  de  las  vicisitudes  por  que  ha  pasado  tan  rica  libreria. 
))  Es  un  volumen  fol.  mayor,  rica  vitela,  exornado  de  vis- 
»  tosas  miniaturas,  que  cortan  y  dividen  el  texto  con  fre- 
»  cuencia.  El  objeto  de  esta  obra  es  el  amor  divino  ;  y  des- 
»  pues  de  haberse  invocado  los  auxilios  celestiales,  para 
))  llovar  à  (îabo  este  propôsito,  se  représenta  en  el  fol.  7**  el 
»  ârbol,  (jue  le  da  titulo,  de  una  manera  ingeniosay  agra- 
»  dable,  etc.,  etc.  » 

Et  Los  Rios  termine  ainsi  sa  notice  :  «  La  ùltima  parte 
»  del  Arbol  ô  Breviaro  de  ^mor  esta  des tinada  à  presentar 
»  las  nociones  dominantes  en  los  siglos  XIV  y  XV  sobre 
»  los  espiritus  malignos,  discurriendo  despues  por  los 
))  signos  del  Zodiaco,  la  esfera,  lagloria,  el  limbo,  el  pa-^ 
»  raiso  y  el  infierno.  La  venida  del  Espiritu  Santo  en  len^ 
»  guas  de  f  uego  pone  fin  â  esta  obra  de  la  teologia  y  del 
»  amor,  que  basta  para  caracterizar  los  estudios  de  los  con- 
))  temporâneos  del  marqués  do  8antillana.  No  la  cita  este 


384  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE  SASTILLANE 

»  en  sus  produccîones,  y  sin  embargo,  segun  en  otro  lugar 
»  advertimos,  se  nota  à  cada  paso  en  ellas  su  influencia. 
»  Parcee  debida  à  la  literatura  provenzai,  en  cuva  lengua 
»  estâescrita.  » 

Il  n'y  a  donc  pas  de  preuves  positives  de  la  possession  de 
ce  manuscrit  par  le  Marquis.  Ses  armes  et  sa  devise  ne  s'y 
trouvaient  pas,  et  il  ne  cite  pas  Touvrage  dans  ses  œuvres. 
Néanmoins,  il  peut  Tavoir  connu  ;  des  exemplaires  de  ce  livre 
se  conservent  dans  plusieurs  bibliothèques  espagnoles,  et  sa 
vogue  fut  grande,  puisque,  à  côté  des  manuscrits  provençaux^ 
nous  trouvons,  dès  le  XIV^  siècle,  une  traduction  catalane 
du  livre  d'Ermengaud.  Les  idées  du  BreoiaricT Am or  n  ont 
pas  assez  d'originalité  propre  pour  qu'on  puisse  affirmer  que 
c'est  là  que  le  Marquis  a  puisé  les  lieux  communs  philoso- 
phiques et  théologiques  (|u'il  prodigue  dans  ses  écrits  avec 
une  évidente  complaisance.  Rappelons  en  passant  que 
Matfre  Ermengaud  prend  soin  lui-même  de  nous  faire  savoir 
(|u'il  commencja  son  encyclopédie  en  1288.  Il  mourut  en 
1322. 


LXI 


RAYMOND  LULL 

(Rocam.  n*  48  ;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  IM71) 

Raymond  LuLL.  1.  Els  cent  noms  de  Deu,  2.  Horas  de 
nostra  dona  Sancta  Maria.  En  catalan. 

Manuscrit  de  139  feuillets,  plus  3  feuillets  de  garde  au 
commencement  et  3  à  la  fin,  vélin,  non  folioté.  Écriture 
du  XV®  siècle.  Rubriques,  lettres  et  lettrines  de  couleur.  Les 
feuillets  de  garde  et  l'intérieur  des  plats  de  la  reliure  sont 
couverts  de  dessins  astrologiques.  Format  121  X  82  mm. 
Reliure  de  parcliemin. 

I.  Fol.  1.  Incipit  :  «  Gom  los  sarrahinsentenen  prouar...  » 
Fol.  98  V®.  Explicit  :  «  Es  fet  a  vostre  honrament.  » 

II.  Fol.  99.  Rubrique:  Deus  ab  vostra  virtut  comcnço 
Rarnon  aquestes  ores  de  na  Maria  santa  Maria,  e  cantense 
[al  so]  (1)  dels  hymnes, 

Incipit  :  «  A  honor  del  maior  «enyor.  » 

Fol.  133  V".  Explicit  :  «  en  la  gloria  tu  loor.  Amen.  » 

Fol.  134.  Sur  ce  feuillet  on  trouve  écrit  d'une  autre  main 
que  le  reste  du  manuscrit  une  expliciition  do  la  messe  dont 
voici  le  titre  :  «  Nota  que  en  la  missa  solenne  son  repre- 
sentades  vint  coscs  per  las  quais  es  signifiaida  la  vida  de 
nostre  senyor  Jcsu-Christ.  »  Suit  une  exposition  de  la 
messe  qui  finit  au  fol.  137  v"*. 

Fol.  139.  Explicit  :  Horas  deuotisim^xs  dels  cent  noms  de 
Deu,  aœi  mateix  y  son  les  hores  de  la  Vergen  Maria  fêtais 
per  maestre  Ramon  Lull,  doctor  illuminât. 

1.  Le  manuscrit  porte  ah  h  qu'il  faut  évidemment  corriger  en  al  so 


85 


LXII 


LIBRO  DE  ALEXANDRE 

(Osana  :  Plot.  III,  Lit. M,  n*8;  Rocam.  n*  188;  Biblîoth.  Nat 

Madrid.  Ii-167) 

GoNZALO  DE  Berceo,  Libro  de  Alexandre.   En  castillan 

Manuscrit  de  153  feuillets,  plus  1  feuillet  déchiré  à  la  fin 
et  la  trace  de  deux  feuillets  perdus,  vélin,  non  folioté .  Ecri- 
ture du  XrV®  siècle,  petites  capitales  en  couleur .  Tous  les 
feuillets  de  ce  manuscrit  sont  tachés,  quelques-uns  sont 
très  abîmés  par  les  mouillures  et  l'emploi  de  réactifs.  For- 
mat 258  X  163  mm.  Reliure  du  XV®  siècle^  de  cuir  sur  ais, 
ornée  de  dessins  de  style  mudéjar. 

Fol.  1.  Incipit:  «  Scnnores,  se  quisierdes  mi  seruiçio 
prender.  » 

Les  feuillets  45  v"*  et  53  v"  sont  à  moitié  occupés  par  deux 
dessins  à  la  plume  :  Tun  représente  Alexandre  assis  sur  âon 
trône,  l'autre  une  scène  de  la  toilette  du  roi. 

Fol.  150.  Rubrique:  Estoes  el  testaniento  de  Alexandre 
quando  sopo  que  moririe  del  toxigo  que'  l  dieron  a  beuer  et 
de  la  caria  que  enuio  a  su  madré  en  que'  l  mandaua  que 
non  ouiesse  miedoe  que  se  conortasse,  e  la  ténor  de  la  caria 
de:2ia  assi,  Incipit  :  «  Madrc  deuedes...  » 

Fol.  151.  Rubrique:  Esta  es  la  otra  caria  que  cnuio 
Alexandre  a  su  madré  por  conoriarla.  Inci|)it  :  «  Al  (jue 
acompanna...  » 

Ces  lettres  sont  en  prose  ;  au-dessous  le  pocme  reprend  : 

«  Quiero  mi  iirmamiento  ante  uos  todos  poner.  » 


LXII.    LIBItO   DE   ALEXANDRE  387 

Fol.  153  v^  Explicit  : 

«  Se  quisierdes  saber  quîen  escreuîo  este  ditado, 
Johan  Lorenzo,  bono  cJerigo  e  ondrado, 
(l)Natural  de  Astorga,  de  mannas  bien  temprado, 
El  dia  del  juyzio  Dios  sea  mio  pagado.  Amen.  » 

Finito  librOy  redditur  grattas  magistro. 

Sur  le  feuillet  de  garde  de  la  fin,  il  y  a  un  dessin  à  la 
plume  représentant  un  homme  dont  les  jambes  commencent 
à  l'endroit  où  ce  feuillet  est  déchiré  et  troué.  Le  Libro  de 
Alexandre  y  écrit  en  cuaderna  via,  compte  2511  strophes. 

En  1888,  la  Bibliothèque  Nationale  de  Paris  a  acquis  un 
manuscrit  du  Poema  de  Alexandre,  plus  complet  que  celui 
que  nous  venons  de  décrire  et  qui,  jusqu'alors,  était  le  seul 
manuscrit  ancien  connu.  Ce  volume  est  du  XV®  siècle.  Il  est 
décrit  dans  le  Supplément  au  Catalogue  des  manuscrits  es- 
pagnols de  la  B.  N.  de  Paris  (n"*  679,  p.  360),  et  se  termine 
par  la  strophe  suivante  qui  a  révélé  aux  hispanisants  le  nom 
du  véritable  auteur  de  ce  poème  : 

«  Sy  queredes  saber  quien  fizo  este  ditado^ 
Gonçalo  de  Berceo  es  por  nombre  clamado, 
Natural  de  Madrid,  en  Sant  Mylian  criado, 
Del  abat  Johan  Sanchez  notario  por  nombrado .  » 

(Cf.  Baist,  Romxinische  Forschungen,  VI,  p.  292,  et  Morel- 
Fatio,  Recherches  sur  le  texte  et  les  sources  du  Libro  de 
Alexandre,  Romania,  IV,  p.  7-90).  Publié  en  1782  par 
Sanchez  et  en  1864  par  Janer,  ce  célèbre  poème  va  être 
nouvellement  édité,  et  pour  la  première  fois  on  utilisera 
aussi  le  manuscrit  de  Paris  pour  l'établissement  du  texte. 
En  1896,  M.  Saroïhandy,  agrégé  d'espagnol,  élève  de 
rÉcole  pratique  des  Hautes  Etudes,  fut  envoyé  en  mis- 
sion à  Madrid,  afin  de  collationner  encore  une  fois  le  Libro 
de  Alexandre  sur  le  manuscrit  Ii-167  de  la  Bibliothèque 
Nationale . 

1.  M.  Baist  a  lu  natural  de  Astorga,  avant  lui  on  lisait  :  Johan  Lo- 
renzo... Scgura  de  Astorga. 


;é 


•     4 


•4 


LXIII 


LIBRO  DEL  CAIULLERO  DE  DIOS 


(Osuna:  Plut.  II.  Lit.  M,  n"  25;   Rocam.  n"  140;  Biblioth.    Nat.  Ma- 
drid,  Ii-87) 

Libro  del  caballero  de  Bios.  Kn  castillan. 

Manuscrit  de  195  feuillets,  papier,  nombre  de  lignes  va- 
riable. Kcriture  du  XV"  siècle,  à  deux  colonnes.  Ru- 
briques. Ce  volume  présente  des  lacunes.  Format  290 
X  213  mm.  Reliure  moderne. 

Fol.  1.  Incipit  :  «...  do  e  otorgado  de  los  padres...  » 

Ce  manuscrit  a  perdu  un  feuillet  qui  sans  doute  portait 
le  titre  de  tout  louvinge  et  le  véritable  inn'prt.  Au  verso  du 
feuillet  4  nous  retrouvons  l'indication  du  titre  de  ce  roman 
et  nous  y  voyons  (\uo  Vixutcuv  ncnWiuhni  pas  Tiipprlcr 
Roman  ou  Histoire  du  f/tecalicr  ('ifat\  comme  on  nonnnc 
ordinairement  ce  livre,  mais  i\W\\  voulait  l'appeler  le  Livre 
du  rltrralier  <lr  Dieu,  cl  r'(»sl  c»'  titrr  (pir  nous  avons 
ado|)té. 

Fol.  1  v"  :  «  ...:isv  (•<)inmo  contcscio  ann  cauallci'o  de  las 
Yndias,  ...<.'!  (|ual  c^iuallcro  ouo  nonl)r(î  Cifar,  d(»  bautisnio, 
et  des|)ut»s  ouo  nonbnî  (îI  cauall^Mo  de  Dios,  por  (|U(*  s<»  \i)\U) 
(»1  sicnprc*  con  Dios  e  Dios  con  cl  (mi  todos  los  f(»clios,  asy 
connno  ad<*lant(»  oyredcv^,  podicnlrs  vrr  c  <Mit<MHhv(lcs  jxn*  las 
sus  ol)ias.  Vx  por  cnde  es  dicho  cst(;  lil)rodel  cauallcro  d<' 
Dios.  )) 

Ft)l.  19.J.  A.  lv\j»lirit  :  ((  l^t  ar-abamos  tal<'s  obras  <|U(' 
.seau  a  srruirio  d<î  Dios  e  a  pro  c  a  onrra  de  nnestios  cu(»r- 
pos,  <*  a  saluamcnto  de  nuestras  aimas.  Anicn.  » 

La  Bibliotliècpie  Nationale  de  l^uis  possède  un  luxu<ui\ 


LXIII.    LIBRO   DEL   CABALLERO   DE   DIOS  389 

manuscrit  de  ce  roman.  C'est  un  volume  écrit  au  KIY**  siècle 
(Cf.  Morel-Fatio,  Catalogue  des  manuscrits  espagnols  de 
laB,  N.,  n''  615,  p.  236).  Henri  Michelant  a  donné  une 
mauvaise  édition  du  roman  qui  nous  occupe  dans  le  t.  CXII 
de  la  Bibliothek  des  Litterarischen  Vereins  in  Stuttgart 
(1872).  Michelant  s*est  servi  pour  son  édition  du  texte  im- 
primé à  Séville,  en  1512,  par  Cronberger,  sous  le  titre  de 
Historia  del  cavallero  Tifar,  Son  édition  était  prête  quand 
il  a  eu  connaissance  du  manuscrit  de  Paris,  il  a  pu  çncore 
Tutiliser^  mais  Timprimé  reste  la  base  de  son  travail.  Mi  - 
chelant  n'a  pas  connu  le  manuscrit  de  Madrid.  Grâce  à 
Tédition  de  Michelant,  nous  avons  pu  relever  un  certain 
nombre  de  lacunes  dans  le  manuscrit  de  Madrid,  qui  a  été 
maltraité,  mais  qui  vient  d'être  relié  à  nouveau  par  les  soins 
de  M.  Paz  y  Mélia.  Le  roman  commence  par  une  sorte  de 
préface  où  l'auteur  énumère  les  privilèges  accordés  aux 
fidèles  par  Boniface  VIII  à  roceasion  du  jubilé  de  1300; 
cette  préface  manque  dans  le  manuscrit  Osuna. 

Lacunes  du  manuscrit  de  Madrid  avec  renvoi  aux  pages 
de  l'édition  Michelant  : 

Le  feuillet  qui  manque  au  commencement  du  manuscrit 
Ii-87  correspondait  aux  pages  7  et  8  de  l'imprimé.  Entre 
les  feuillets  136  et  137  manque  1  feuillet  (p.  228,  1.  32  — 
p.  229,  1.  31  de  l'imprimé)  ;  entre  les  feuillets  176  et  177,  il 
y  a  une  lacune  de 4  feuillets  (p.  311,  1.  35  —  p.  319,  1.  12 
de  l'imprimé)  ;  entre  les  feuillets  186  et  187  manquent 
4  feuillets  (p.  334,  1.  16  —p.  342, 1.  23). 

Nous  savons  qu'un  érudit  américain,  M.  Wagner,  a  copié 
récemment  le  ms.  de  Paris  et  le  ms.  de  Madrid,  daas  Tin- 
tention  de  donner  une  édition  critique  de  ce  texte  inté- 
ressant. 


LXIV 


CHRONIQUES  GENERALES  ET  PARTICULIERES 

D'ESPAGNE 


(Osuna  :  Plut.  III.  Lit.  M,  n*  12,  d'après  Los  Rios  ;  Rocam.  n*  208  ; 

Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-43) 

1.  Rodrigue  de  Tolède,  Historia  Gothica.  2.  Chronica 
Pontificum  et  Imperatorum  romanorum.  3.  Historia 
Romanorum,  4.  Historia  Hunnorum,  Vandalorum  et 
Suevorum,  etc.  5.  Historia  Ostrogothorum.  6.  Liber 
Arabum.  En  latin. 

Manuscrit  de  190  feuillets,  plus  4  feuillets  de  table, 
1  feuillet  blanc  au  commencement  et  3  à  la  fin,  vélin,  réglé 
à  36  lignes.  Rubriques  et  capitales.  Ecriture  du  XIV®  siècle, 
à  deux  colonnes.  Format  235  X  164  mm.  Reliure  de  style 
mudéjar  portant  sur  les  deux  plats  le  heaume  caractéristique 
des  reliures  d'Inigo  Lopez  de  Mendoza. 

I.  Fol.  1.  A.  Rubrique:  Serenissimo  et  inuicto  semper 
aug us to domino  suo  Fernando,..  Incipit  :  «  Fidelis  anti- 
quitas  et  an  tiqua  fidelitas.. .  » 

Fol.  135  V**  B.  Explicit:  «  Hoc  opusculum  ut  sciui  et 
potui  consumaui,  anno  incarnacionis  domini  M°  CC**  XX.® 
tercio,  era  M"  CC.  LXXX*  prima,  anno  XXVI  regni  régis 
Fernandi,  V*  feria,  pridie  kls.  aprilis,  anno  pontificatus 
mei  XXX°.  III,  sede  apostolica  uacante  anno  uno^  mensibus 
VIII,  diebus  X.  Gregorio  papa  nono  uiam  uniuerse  carnis 
ingresso.  » 

IL  Fol.  135  V**  B.    Rubrique:   Cronica  omnium ponti- 


:^^i_ 


LXIV.    CHRONIQUES   GÉNÉRALES   d'eSPAGNE  391 

Jicum  et  imperatorum  romanorum^  ubi  anni  eorum  po- 
nuntur  et  notabilia  Jacta  eorum. . . 

Incipit  :  «  Dominus  noster  ihs.  xpo.,  primu»  et  summus 
pontifex...  » 

Fol.  143  v^.  B.  Explicit  :  «  quosdam  leges  promulgauit  que 
multum  faciunt  ad  augmentum  sancte  ecclesie  prerogatiuam 
clericorum.  Explicit.  » 

III.  Fol.  144.  A.  Rubrique  :  Prologus  in  hystoria  î^oma- 
norum.  Incipit  :  «  Quia  directiones ...» 

Fol.  153.  A.  Explicit:  «  etuariorum  presidum  tirannide 
lacerata.  » 

rV.  Fol.  153.  A.  Rubrique  :  Prologus  in  hystoria  hu- 
(jnorum  (sic)  vandalorum  et  sueuorum,  alanorum  et  silin- 
gorum.  Incipit  :  «  Quia  stilo  flebili...  » 

Fol.  161. B.  Explicit  :  «  et  regni  sedem  a  gallia  gothica 
in  hispaniam  transtulerunt.  » 

V.  Fol.  161.  B.  Rubrique:  Prologus  in  hystoria  ostro- 
gotorum,  Incipit  :  «  Gum  gothorum...  » 

Fol.  164  \^.  A.  Explicit  :  «  qui  in  hispaniis  et  gallia  go- 
thica regnauerunt.  » 

VI.  Fol.  164  v°.  A.  Rubrique  :  Incipit  prologus  in  libro 
arabum,  principium  Machumeti.  Incipit  :  «  Que  calami- 
tatum  aceruus ...» 

Fol.  190  v**.  B.  Explicit  :  a  Set  quia  de  aduentu  eorum 
in  historia  gothica  fuimus  prosecuti  hic  nolumus  iterare.  » 

♦B 

(Rocam.  N»  79  ;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  H) 

Primera  Crônica  General,  En  castillan. 

Manuscrit  de  202  feuillets,  plus  1  feuillet  blanc  à  la  fin, 
vélin,  non  folioté,  réglé  d'un  nombre  irrégulier  de  lignes. 
Écriture  du  XV®  siècle,  à  deux  colonnes.  Rubriques,  pas  de 
capitales.  Le  premier  feuillet  de  ce  manuscrit  est  encadré 
d'ornements  et  porte  dans  le  bandeau  supérieur  les  armes 
de  Castille  et  Léon  et  dans  le  bandeau  inférieur  les  armes 
d'Iïiigo  Lopez  de  Mendoza.   A  droite  en  haut,  comme  à 


392 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANK 


gauche  et  à  droite  en  bas,  nous  voyoos  les  heaumes,  ein- 
blèmesdu  marquîsde  Santillane.  Format  445  x  320  mm. 
Roliuro  moderne,  portant  au  dos  :  Hevedia,  Crôntca  de 
Espanà. 

Fol.  1,  A.  Au-dessous  d'une  miniature  qui  représente  un 
vieillard  barbu  et  chevelu  portant  couronne,  sceptre  et  globe, 
et  vêtu  d'un  manteau  de  pourpre,  nous  trouvons  écrit  en 
grosses  capitales  ta  rubrique  suivante:  Rex  Aîfonsus  in- 
perat. 

Incipit  :  «  En  el  tibro  do  la  eatoria  en  que  esta  pintada 
el  arca..  .o 

Fol.  202.  B.  Explicit  :  n  en  conpanya  de  los  sus  eanctos 


M.  R.  Menéndez  Pidal  a  reconnu  que  ce  manuscrit  contient 
la  première  chronique  générale  (Cf.  La  leyendo.  de  los  in- 
fantes de  Lara,  p.  384,  I).  Ce  manuscrit  ne  fait  pas  partie 
du  groupe  des  chroniques  dites  de  Hcredia,  dont  nous  par- 
Ions  ci-dessous,  c'est  par  suite  d'une  inadvertance  du  relieur 
sans  doute,  que  le  nom  du  grand  maitre  de  l'Ordre  de  Jé- 
rusiilem  figure  au  dos  de  ce  volume. 


Crûnica  General .  En  castillan.  Manuscrit  perdu. 

Le  marquis  de  Mondéjar  dans  un  manuscrit  intitulé  Ùe 
la  cotTupcion  de  las  Chronicas  impresas  de  nuestros  Reyes, 
y  de  las  enmiendas  y  observacionea  sobre  el  capitula  16  de 
la  de  Don  Alonso  el  Sabïo  [B.  N.  Madrid  Q-181,  Mm.)  fait 
mention  d'une  chronique  qui  aurait  appartenu  au  marquis 
de  Santillane.  Voici  le  texte  de  Mondéjar  :  «  C.  primero  : 
Mala  fee  y  poca  diligencia  de  Floriau  de  Ocampo  en  la  edi- 
cion  de  la  Historia  General.  » 

(Fol.  3  \°)  a  El  primer  tisemplar,  que  dije  ténia  de  esta 
materia,  obra  dei  Rey  D .  Alonso,  es  el  propio  impreso  por 
Florian  de  Ocampo,  cotexado  y  correxido,  de  letra  de  Go- 
rônimu  de  Zurita,  cou  uo  codice  de  pergamino  con  varias 
iiuminaciones,  y  liguras,  que  consta  por  el,  fué  de  D.  Yûigo 
Lopez  de  Meudoza,  primer  Marqués  de  Santiltana,  Proge- 
nitor  de  los  Duquos  de  Ynfautado,  en  cuyo  poder  dice  so 


LXIV.    CHRONIQUES  GÉNÉRALES  d'ESPAGNE  393 

conservava  ;  y  no  podré  asegurar  si  todaviâ  permanece  en 
su  Palacio  de  Guadalafara  en  la  libreria  que  los  dejô  vin- 
culada  D.  Diego  Hurtado  de  Mendoza,  primer  Duque  del 
Infantado,  (foi.  4)  su  hijo  en  la  clausula  siguiente  de  su 
testamento,  otorgado  a  14  de  Junio  del  aïio  de  1475.  » 


*D 

(Osuna  :  Plut.  II.  Lit.  M,  n*  6,  Rocam.  n*  75  ; 
Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-78) 

Grande  y  General  Historia  (IP  Moitié  de  la  I'®  partie).  En 
castillan. 

Manuscrit  de  304  feuillets,  plus  2  feuillets  blancs  au 
commencement  et  3  à  la  fin,  papier  et  vélin,  nombre  de 
lignes  variable.  Écriture  du  XV"  siècle,  à  deux  colonnes. 
Rubriques  et  capitales.  L'encadrement  du  premier  feuillet 
est  assez  endommagé.  A  droite  en  bas,  un  ange  tient  les 
armes  du  marquis  de  Santillane.  Ces  armes  ajoutées  après 
coup  ont  nécessité  des  grattages  et  des  retouches.  Les  feuil- 
lets 1,  2,  3,  6,  7,  8,  9  sont  détachés.  Format  395  x  285  mm. 
Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1 .  Rubrique  :  Aqui  se  comiença  el  onseno  libro  de 
la  gênerai  estoria.  Incipit  :  «  Départe  maestre  Pedro  en 
la  su  estoria. . .  » 

Fol.  304.  B.  Explicit  :  «  que  lo  fizo  fazer.  » 

(Cf.  Samuel  Berger,  Les  Bibles  castillanes,  Romania, 
t.  XXVm,  p.  565). 

♦E 

(Rocam.  n"  72  ;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  li-128) 

Crônica  de  los  cuatro  reyes.  En  castillan. 

Manuscrit  de  159  feuillets,  plus  2  feuillets  de  table  et 
1  blanc,  papier.  Ecriture  du  XV®  siècle.  Rubriques,  pas 
de  capitales.  On  distingue  plusieurs  mains  dans  ce  manu- 
scrit, qui  a  été  corrigé  et  annoté  soigneusement  par  un  lec- 
teur qui  a  rubrique  les  chapitres  et  qui  a  noté  sur  le  der- 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MAHQUIS  DE   SANTILLANE 

nier  feuillet  les   lacunes  que  présente  le  texte.  Fonnat  i 
X  213  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Aqui  comiença  la  coronica  del  magm 
noble  rrey  don  Alfonso  empermlor,  en  la  quai  sse  contientM 
la  coronica  del  rrey  don  Sancko,  sujijo  et  del  rrey  i' 
Fernando,  su  nieto.Jasta  que  el  dicho  rrey  don  Ferm 
't  fijo  que  llamaron  don  Alfonso. 

iDcipit  :  <{  LP]or  muchas  guisas  e  por  muchasmaneras.. 

Fol.  159  v°.  Explicit  :  «  lii  reyna  doua  Costança,  su  mujer,! 
de  fijo  varoQ...  fmito  Itbro  sf(  laus  et  gluria  cristo. 
mot  si(.  est  bifïô  et  eu  marge  on  lit  la  note  suivante  :  «  taa^l 
tose  porque  non  se  feueçido  este  libre .  »  Cette  déclaratioi^ 
et  l 'avertissement  qui  suit  sont  écrits  en  rouge:  «  SeQffl 
In  que  falleaçe  en   este  libro.  en   la  vida  de  cada  rey, 
esto  :  en  la  vida  del  rey  don  Alfonso,  las  peleas  que  ouierc 
los  de  su  parte  con  los  det  infante  don  Sancho.  E  de  como  s 
vido  el  rey  don  Alfonso  en  pobreza  e  enbio  en|>eflar  su  co-^ 
rona  al  rey  Aben  Yuçaf,  e  le  enbio  LXX  rail  doblas  e  tuHt  j 
tomo  lacoronu.  Kde  la  galea  prie  ta  que  lixo  en  SeuîUa. 
de  las  trobas  que  ende  tizo.  E  de  los  testamentos  que  fi« 
el  uno  de  mandas,  e  de  como  se  juntasen  casteilanos  e  fran^ 
yeses  paralaconquista  de  ultramar.  E  el  otro  det  entcrrfri-l 
miento  de  su  cuorpo  que  mando  que  se  enterrase  a  do  tOui6- 
sen  por  bien  los  de  los  sus  Regnos.  E  sus  tripas  e  fîgado  c 
Mur<;ia,  e  su  coraçon  en  monte  Caluarie,  e  que  lo  leuaee  t 
prior  del  espital,  e  de  otras  cosas. 

En  la  vida  det  rey  don  Sancho  fallcsce  en  laçerca  deXei 
la  vista  que  [hizo]  a.  don  Juan  de  Léon  quando  falleçio, 
como  pedrico  en  Xerez  a  su  enternimiento  su  lealtad. 
despues  como  se  vido  con  mil!  de  cjiuallo  con  Aben  Yuçi 
e  cou  sus  fijos.  E  lo  que  acae^-îo  en  tas  vistas  tas  qualoi 
fueron  en  Medînade  lasAlbicheras.  Eloqueaciieçiodespuflj 
destas  vistas,  otrosi  la  muerte  dot  conde  don  Lope  de  Di^ 
Lopez  de  Canpos,  e  la  prisiou  del  infantedon  Juan,  ne  e 
como  acaeçio,  asi  que  falleçen  muclias  cosas  de  como  acs 
en  su  vida.  E  de  todo  esto  non  ay  libres  en  esta  tierra,  ] 
paresçeme  que  se  pueden  auer  on  uno  de  dos  lugares  qui 
non  son  en  esta  tierra  de  Estremadura. 

En  la  estorîa  del  rey  donFerrnando  falleçe  el  nasçîmieaH 
del  rey  don  Alfonso  e  su  criança.  E  de  como  este  rrey  d 


LXIV.    CHRONIQUES  GÉNÉRALES   D'eSPAGNE  395 

Ferrnando  tomo  Alcandete,  e  de  como  mando  despenar  en 
marcos  los  dos  escuderos  por  la  muerte  de  Rodrigo  Alfonso 
de  Benauides,  e  de  como  murio  el  rey  de  dolençia  en  Jahen, 
e  otras  cosas. 

Este  libre  mando  prestar  mi  senor  Ynigo  Lopez  a  mi 
Johan  de  Salzedo,  en  Buitrago.  E  di  conosçimiento  del 
a  Alfonso  de  Tordesillas,  moço  de  la  camara,  aflo  de 
MCCCCXLIII.  »  C'est  probablement  à  ce  Johan  de  Salzedo 
que  sont  dues  la  revision  et  la  correction  de  ce  manuscrit. 


(Biblioth.  Nat.  Madrid,  T-282) 
Refundiciôn  de  la  Crônica  de  1344.  En  castillan . 

Manuscrit  de  356  feuillets,  papier,  mal  folioté.  Ecriture 
du  XV®  siècle.  Rubriques  et  capitales  simples.  Format  243 
X  204  mm.  Reliure  de  parchemin.  Au  dos  :  Hist.  de  los 
rey  es  go[dos]  de  Espafia. 
Fol.  1.  Incipit:  «  Nuestros  hermanos  e  amigos. . .  » 
Fol.  356  V**.  Explicit  :  «  la  grand  parte  que  el  Çid  le  daua.  » 
Ce  manuscrit  a  appartenu  à  don  Angel  Gomallez  et  au 
comte  de  Miranda,  comme  nous  l'apprennent  deux  notes  au 
recto  et  au  verso  du  plat  supérieur  de  la  reliure.  A-t-ilfait 
partie  de  la  bibliothèque  de  don  lûigo  Lopez  de  Mendoza  ? 
Ce  volume  ne  provient  pas  du  fonds  Osuna,  il  appartient  à 
l'ancien  fonds  de  la  Bibliothèque  Nationale.  Au  bas  du  pre- 
mier feuillet  de  ce  manuscrit  on  lit,  d'une  main  du  XV®  siècle, 
les  mots  suivants  :  Del  Marques,  Ot,  on  sait  qu'au  XV®  siècle, 
le  premier  marquis  de  Santillane  était  connu  sous  le  nom 
de  el  marqués  et  qu'il  signait  lui-même  ainsi. 

(Cf.  R.  Menéndez  Pidal,  Crônica^  générales  de  Espafia, 
p.  99). 

G 

(Osuna:  Plut.  IV.  Lit.  N,  n»  25;  Rocam.n"  87;  Biblioth. 

Nat.  Madrid,  Ii-113) 

Primera  Crônica  General.  En  castillan . 

Manuscrit  de  337  feuillets,  papier,  réglé   à  26  lignes. 
Écriture  du  XV*  siècle,  à  deux  colonnes.  Rubriques,  places 


396  BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS   DE   SANTILLANE 

en  blanc  pour  capitales.  La  table  de  ce  volume  est  incom- 
plète, elle  occupe  2  feuillets  non  numérotés.  Format 
281  X  203  mm.  Reliure  de  parchemin.  Au  dos  :  Historia 
gênerai  de  Espana,  de  mano,  desde  Annibal  hasta  el  rey 
don  Sancfio  y  la  infanta  doha  Sancha, 

Fol.  1.  Rubrique  :  A  qui  comiença  la  coronica  e  gênerai 
estoria  de  Espana{l)qu*el  muyalto  rey  donAlfonso.fijodel 
noble  rey  don  Fernando  e  de  la  reyna  doha  Beatris,  mando 
fa^er,  la  quai  fabla  desde  Noe  fasta  que  vinieron  los 
godos  en  Espana,  que  duraron  fasta  la  muer  te  del  rey 
don  Rodrigo,  e  dende  fasta  el  rey  don  Alfonso  el  casto, 

Incipit  :  a  [NJatural  cosa  es...  » 

Fol.  337  v°  B.  Explicit  :  «  conplidamente  la  estoria  en 
los  fechos  de  los  godos.  » 

H 

(Osuna  :  Plut.  IV.  Lit.  N,  n^  26;  Rocara.  n°  65;  Biblioth.  Nat. 

Madrid.  Ii-114). 

Primera  Crônica  General  (IP  Partie).  En  castillan. 

Manuscrit  de  256  feuillets,  papier.  Ce  volume  fait  suite 
au  précédent  et  la  foliotation  continue  celle  du  manuscrit 
Ii-113.  L'écriture,  les  rubriques,  les  places  en  blanc  pour 
les  capitales,  le  format  et  la  reliure,  bref  tous  les  signes 
extérieurs,  sont  semblables  à  ceux  du  manuscrit  précédent. 
La  table  compte  11  feuillets  qui  sont  compris  dans  la  folio- 
tation . 

Fol.  349.  A.  Rubrique:  Capitulo  primero  que  cuenta  de 
que  gentesfueron  los  godos,  e  dequales  tierras  salieron. 

Incipit:  «  [U]n  sabio  que  llamaron  Claudio  Tolomeo...  » 

Fol.  593  \^  B.  Explicit:  «  con  la  vitoria  que  le  diera  dios 
contra  los  moros...  »  Ce  chapitre  est  tronqué.  La  table 
nous  donne  encore  la  rubrique  du  chapitre  suivant  qui 
devait  être  le  dernier  de  ce  volume  :  De  commo  fino  el  rey 
don  Ordono  en  Çamora,  efue  leuado  a  Léon,  efue  enter- 
rado  en  Santa  Maria,  a  594. 

1.  Les  mots  de  Espana  sont  d'une  main  moderne. 


1 1 


LXIV.    CHRONIQUES   GÉNÉRALES   d'eSPAGNE  397 

I 

(Rocam.  n'  81;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-120) 

Primera  Crànica  General.  En  castillan . 

Manuscrit  de  45  feuillets,  plus  1  feuillet  blanc  au  com- 
mencement  et  1  à  la  fin,  papier.  Ecriture  du  XV«  siècle. 
Rubriques,  espaces  blancs  pour  capitales.  Format  283 
X  217  mm.  Reliure  moderne. 

Fol.  1.  Rubrique  :  El  capitulo  del  rregnado  del  tercero 
don  Fer  manda,  rrey  que  rreyno  treyntae  tercero,  e  des- 
pues  del  rreij  donPelayo  de  Castillan  e  despues  a  tiempo  en 
Léon,  efue  rrey  de  Castilla  e  de  Léon  de  ally  adelante,  El 
capitulo  de  como  este  rrey  don  Ffernando,  rrey  de  Cas- 
tilla, fue  alçado  rrey,  e  de  las  buenas  andançias  quefizo, 

Incipît  :  ((  [A]ciibadas  las  rrazones  del  rrey  don  Enrrique 
e  de  los  otros  rreyes  que  rregnaron  ante  del . . .  )) 

Fol.  45.  Explicit  :  «  en  el  coro  çelestial,  f échos  a  aquel 
que  [os]  grande  solo,  fuerte  es  c  terrible  en  la  compania 
santa  de  los  sus  altos  sicruos.  » 

Et  après  quelques  indications  chronologiques,  on  lit  ces 
lignes  :  a  Scan  loorcs  magnifiées  f  échos  a  aquel  que  [es] 
grande  solo,  fuerte  es  e  terrible  el  su  santo  nonbre  sobre  los 
çielos  de  arriba,  et  toda  la  tierra  e  los  moradores  délia  an 
micdo  0  pauor,  de  la  su  fortaleza.  Pues  digna  cosa  es  (]ue 
toda  criatura  loe  a  Dios  su  fazedor,  el  quai  a  mi  indigno 
pecador  (|uiera  pci'donar  c  darmc  su  gracia.  » 

Ce  manuscrit  contient  ce  qui  dans  le  texte  de  la  pre- 
mière chroniciue  générale  est  relatif  à  saint  Ferdinand  et 
correspond  au  texte  imprimé  de  la  Crônica  de  San  Fer- 
nando, 


(Osuna:  Plut.  II.  Lit.  M,  n"  5;  Rocam.  n"  74  (?)  ;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-79) 

Grande  y  General  Historia  (II®  Partie).  En  castillan. 

Manuscrit  de  345  feuillets,  plus 2  feuillets  blancs  à  la  fin, 
vélin,   réglé   à  31  lignes.   Écriture  de    la   2®  moitié   du 


398  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

XIV®  siècle,  à  deux  colonnes.  Rubriques  et  capitales. 
Format  380  X  265  mm .  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Aqui  se  comiença  la  segunda  parte 
de  la  gênerai  estoria  que  mando  fazer  el  muy  noble  rey 
don  Alfonso^fijo  del  noble  et  santo  rey  don  Ffernando  et 
de  la  reyna  doha  Beatru. 

Fol.  2.  Rubrique:  En  esta  segunda  parte  a  scriptos  estos 
cinco  libros  ;  el  pinmero  de  Josue,  el  segundo  de  losjuezes, 
el  tercero  de  Ruth,  el  primero  de  los  rey  es,  el  segundo  de 
tos  rey  es. 

Incipit  :  «  Fasta  aqui  contamos  en  la  primera  parte...  » 

Fol.  345.  Explicit  :  «  de  lo  quel  dizien.  » 

(Cf.  Samuel  Berger,  Les  Bibles  castillanes,  Romania, 
t.  XXVIII,  p.  566).  Rocamora  [Catdlogo,  p.  21)  dit  que  le 
n**  74  contenait  la  primera  y  segunda  parte  de  la  chronique 
générale  du  roi  Alphonse  et  que  ce  manuscrit  était  en  deux 
volumes . 


(Osuna  :  Plut.  II.  Lit.  M,  n*  3;  Rocam.  n'  68  ;  Biblioth.  Nat.  Madrid, 

11-74) 

Crônica  General  de  Î344,  En  castillan. 

Manuscrit  de  222  feuillets,  papier,  foliote  jusqu'au 
feuillet  44,  nombre  irrégulier  de  lignes.  Écriture  du 
XV*^  siècle,  à  deux  colonnes.  Rubriques  et  capitales  en 
couleur.  Format  385  X  278  mm.  Reliure  de  parchemin. 

Fol.  1.  Rubrique:  Aqui  comiença  la  tabla  deloscapi- 
tulos  del  libi'o  de  la  segunda  parte  de  la  coronica  de 
Espana,  en  quefabla  el  comienço  del  rey  don  Bermudo  e 
de  sus  buenas  costumbres,  e  de  como  fue  casado,  e  asi  de 
grado  en  grado  scgunt  la  estoria  lo  contara. 

Fol .  11  v°.  Rubrique  :  De  commo  se  acaba  el  reynado 
del  rey  don  AlJ'onso  e  comiençase  el  del  rey  don  Bermudo 
e  de  sus  buenas  costumbres,  e  otrosy  commo  fue  casado 
con  dona  Tercsa,  fija  del  conde  don  Snnclio  de  Casiilla. 

Incipit  :  «  Muerto  esse  Rey  don  Alfonso,  Reyno  en  pos 
del  don  Bermudo...» 

Fol.  222  v°.  A.  Explicit:  «  muy  onrrados  e  con  grant 
plazer.  » 


LXIV.   CHRONIQUES   GENEtlALES   D  ESPAGNE  399 

(Cf.  R.  Menéndez  Pidul,  Crônicas  générales  de  Espana, 
p.  17). 


(OsuDa:  Plut,  II.  Lit.  M.  n*35;  Rocain.  n°85;  Bibliotlj.  Nat.  Madrid, 
Ii-53) 

Crôfika  de  los  reyes  de  CasttUa.  En  castillan. 

Manuscrit  de  ^2  feuillets,  papier,  non  foliotf',  iiTégulitt- 
rement  réglé.  Écriture  du  XV*  siècle,  à  deux  colonnes. 
Rubriques,  pas  de  capitales.  Format  280  X  200  mm. 
Reliure  de  parchemin.  Au  dos:  Crônicas  de  Eupafia. 

Fol.  1.  Rubrique:  Tabla  delh'hro  de  las  coroni'cas  de 
fos  home  reyes  i/itc  ouo  en  Espana,  desde  el  rey  don  Ferr- 
nando  el  magnofasta  el  rey  don  Alfonso.Jijo  del  rey  don 
Fcrrnando  que  gano  el  Andalusia,  e  la  coronica  del  Çid 
Ruy  Dias. 

La  table  occupe  22  feuillets.  Le  feuillet  23  porte,  après 
une  répétition  de  la  rubrique  générale,  la  rubrique  du  pre- 
mier chapitie  do  la  chronique:  Como  el  noble  rey  don 
Fernando  ptiso  la  corona  del  Reyno  en  la  <;ibdat  de  Léon, 
en  la  iglesia  de  Santa  Maria  de  régla. 

Incipit:  «  [Qjuando  murio  el  rey  don  Bermudo...  » 

Fol.  352  v"  B.  Esplicit  :  «  que  fazer  mucho  en  sus 
regnos.  » 

(Cf.  R.  Menéndez  Pidal,  Crônicas  gcnerales  de  Espana, 
p.  89,  93,96,  103). 


L 


(Osuna  ;  Plut.  IV.  Lit.  N,  n"  27  ;  Uoe.im,  n'  G6;  BiblioHi.  N.nt. 
MaJrid.  Ii-115) 

Tercera  Crônica  General.  En  wistillan. 

Manuscrit  de  291  feuillets,  plus  6  blancs  à  la  lin  du 
volume,  papier,  nombre  irrégulier  de  lignes.  Ecriture  de 
la  fin  du  XV*  siècle.  Le  premier  feuillet  du  te.\te  porte  le 
n"  120  et  le  dernier  le  u"  411.  Titres  en  noir.  Format 
280  X  205  mm.  Reliure  de  parchemin.  Au  dos  :  Duque, 
Historia  General  de  EspaHa,  de  mano  {desde Annibal)  (1). 

1.  O^  deux  derniers  mats  oat  i\è  ajoutée  apré^  eoup. 


T".       •' 


V-  '•  •-  >  V V  >  ;•  ■  ■  ■'^'^;  y^-vîT^rv-^'ç  iH":  \  r?^^  v  / .  :  .■  ■    \ 


400  BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS  DE  SANTILLANE 

Incipit.  Fol.  1.  (120):  «  ...  e  el  reyno  de  Herodes  en 
treynta  e  quatre,  non  f allâmes  que  centesçiese  ninguna 
cesa  que  de  contar  sea ...» 

Fol.  291  V*.  (411).  Explicit:  «  ouieron  muerto  al  infante 
don  Garcia  asy  como  deximos  guîsaronse  muy.  » 

M.  R.  Menéndez  Pidal  [La  leyenda  de  los  infantes 
de  Lara,  p.  405,  H.)  classe  le  manuscrit  Ii-115  dans  sa 
4®  division  :  Manuscritos  dericados  de  iina  abreoiaçiôn 
perdida  de  la  primera  crônica  gênerai,  sous  la  rubrique  : 
Manuscritos  de  la  tercera  crônica  général.  En  comparant 
le  texte  publié  par  Ocampo  au  texte  contenu  dans  le 
manuscrit  qui  nous  occupe,  M.  R.  Menéndez  Pidal  a  trouvé 
que  le  Ii-115  «  comprende  de  la  ediciôn  de  Ocampo  desde 
el  folio  72  b  al  273  d.  »  Voyez  aussi  ce  que  M.  R.  Menéndez 
Pidal  dit  de  ce  manuscrit  dans  ses  Crônicas  générales  de 
EspafLa,  n°  23,  p.  87. 

O 

(Osuna  :  Plut.  III.  Lit.  N,  n*  29  ;  Rocam.  n»  71;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-116) 

Chronique  des  quatre  rois.  En  castillan. 

Manuscrit  de  196  feuillets,  papier,  folioté  en  rouge.  Écri- 
ture du  XV"  siècle,  à  deux  colonnes.  Rubriques  et  lettrines. 
Les  deux  premiers  feuillets  manquent,  le  premier  fcuilh't 
conservé  porte  le  n»  3,  le  dernier  le  n°  201,  les  feuillets  25, 
193, 195  man(iuent  également.  Format  296x210  mm.  Re- 
liure de  parchemin.  Au  dos  :  Hfstorin  dcl  II.  Don  Al- 
f'onso  el  primera. 

Fol.  3.  Rubrique  :  Don  Al/'onso  X''^'\  /i/o  dcl  rey  don 
Fernando  que  gano  a  Seuilla. 

Incipit  :  ((  Vos  auemos  contado  como  este  rrey...  » 

Fol.  196.  B.  Explicit  :  «  ((ue  estaua  en  Auila,  que  lo 
dexo  ay  el  rey  don  Fernando  [a]  acriarsse .  » 

Este  libro  es  acahado,  Dios  sea  loado  por  sgempre 
jamas.  Amen. 

Ce  volume  contient  les  chroniques  des  rois  Alphonse  X, 
Sanche  IV,  Fernand  IV  ;  celle  d'Alphonse  XI  manque. 


7Î>;  BiblioUi.  Nat. 


Chronique  des  quatre  rois.  En  castillan. 


Manuscrit  de  389  feuillets  de  vélin,  non  folioti^.  réglé  â 
35  lignes.  Écriture  du  XFV'  siècle,  à  deux  colonnes.  Grandes 
marges,  pas  de  rubritjues  générales.  Ce  manuscrit  présente 
les  caraetcreB  extérieurs  des  manuscrits  exécutés  pour  Juan 
Fernândez  de  Heredia,  mais  les  places  des  rubriquesetcelles 
des  miniatures  sont  restées  en  blanc.  La  table  de  ce  volume 
manque  ainsi  qu'un  feuillet  oîi  se  trouvaient  peut-être  l'en- 
ciidrement,  les  armes  et  le  portrait  qui  ornent  les  autres 
manuscrits  du  grand-maltre.  Quelques  mouillures  au  com- 
mencement et  à  la  fin.  Format  452X340  mm.  Reliure  mo- 
derne. Au  dos  :  Heredia,  Cromca  de  Esparla. 

Fol,  1.  A.  Rubrique  :  Aqui  coiniença  la  coronica  del 
muy  noble  rey  don  Alfbnso,Jfjo  del  muy  noble  rey  don 
Fernando  que  gano  a  SeuHla,  quej'ue  a  ser  emperador . 

Incipit  :  n  [Cjuenta  la  estoria...  » 

Fol.  389  v".  B.  Esplicit  :  «  e  yuan  seguros  los  unos  de 
los  otros.  A  Diose  a  Sancta  Maria  démos  gracias.  Amen.  » 
Ce  manuscrit  contient  les  chroniques  dos  rois  Alphonse  X, 
Sanche  IV,  Fernand  IV  et  Alphonse  XI. 


■  (Osuna  :  Plut.  IV.  Lit.  N.  n*20;    Rocam.  tr  73;  Bibliolli.  Nat. 
^  Madi-id,  li-118) 

Crûnica  del  rey  don  Al/bnso  cl  Onceno.  En  castillan. 

Manuscrit  de  264  feuillets,  papier,  non  folioté.  On 
distingue  dans  ce  volume  deux  parties,  l'une  de  la  fin  du 
XVIl",  ou  même  du  XVIII"  siècle,  l'autre  du  XV"  siècle. 
Le  papier  de  ces  deux  parties  est  très  différent.  Titres  en 
noir.  Format  S76  X  2(KJ  mm.  Reliure  do  parchemin.  Au 
dos  :  Cronica  del  Rey  Don  Alfonso  XI, 

Fnl.  1.  Rubri(|ue  :  Chronica  del  mut  esclarecido  prin- 
cipe y  rey  don  Alonso,  el  onceno  desCc  nombre  de  los  reies 


BÏDLÏÔTHÈQUE  DU  MABÛUIS   DE  SANTILLANE 

que  reinaronenCastilla  y  en  Leon,padre  que  fue  del  rey 

don  Pedro. 
Incipit  :  «  En  el  nombre  de  Dios  padre...  h 
Fol.  264  v.  Explicit  :  «  ca  tue  muy  noble  rey.  A  gloria 

de  uuestro  redemptor  Jésus  Cristo.  » 
Parties  modernes  :  feuillets  1-35,  202  et  2i)3,  240-264. 

Parties  anciennes  :  feuillets  36-201,   204-239. 


(Osuiia  :  Phil.  II.  Lit.  M,  u'  36;  Rocani.  n"  86  ;  Bibliutli.  Nat. 
Madrid.  Ii-17) 

Pero  Lopez  de  Avala,  Crônica  del  rey  don  Pedro.  En 
castillan. 

Manuscrit  de  336  feuillets,  papier,  non  folioté,  nombre 
irrêgulier  de  lignes.  Écriture  du  XV"  siècle,  â  deux  co- 
lonnes. Rubriques  et  espaces  blancs  pour  capitales.  Ce 
manuscrit  présente  des  lacunes,  il  est  incomplet  de  3  feuil- 
lets au  commencement,  et  le  feuillet  12  est  également 
perdu.  Rares  notes  en  marge.  Format 278x21 1  mm. Reliure 
de  parchemin.  Au  dos  :  Crônicasde  Espa/la,desde  Annibaf 
hasta  el  rey  don  Sancho  y  la  ÎTifanta  dona  Sancha . 

Fol.  1.  Incipit  :  «  ...uarra  el  rrey  don  Carlos.  » 

Fol.  336.  A.  Explicit  :  «  e  alli  yaze  enterrado.  Dios  lo 
quiera  perdonar.  Amen .  » 

Ce  manuscrit  commence  par  les  derniers  mots  du  premier 
chapitre,  etledernier  chapitre  qu'il  contient  a  pour  litre  : 
De  coma  fino  el  rrey  don  Enrrique. 


(Osuna  ;  Plut.  II.  Lit.  M,  n'  2;  liocam.  n'  69;  Bibliotli.  Nat. 
Madrid,  11-75) 

1,  Peko  Lopez   de  Ayala,  Crônica  del  rey  don  Pedro, 
2.  Juan  de  Mena,  Copias,  En  castillan. 

Manuscrit  de  162  feuillets,  papier.  Écritures  diverses  du 
XV'  siècle,  à  deux  colonnes.  Rubriques,  espaces  blancs 
pQur  capitales.  Le  fuliotuteur  a  oublié  le  feuillet  158,  de 


LXIV.    CHRONIQUES   GÉNÉRALES   D'eSPAGNE  403 

sorte  qu'il  fait  jusqu'à  la  lin  une  erreur  d'un  feuillet. 
Format  386x276  mm.  Reliure  de  parchemin.  Au  dos  : 
Duque,  Coronica  de  Espafla. 

Fol.  1 .  Notice  sur  le  roi  don  Fernando  et  ses  descendants. 
Incipit  :  «  [Ejl  rrei  don  Ferrnando  que  gano  a  Seuilla...  » 

I.  Fol.  4.  A.  Rubrique  :  [E]n  el  nonbre  de  Dios,  amen. 
Aqui  comiençan  los  capitulas  desta  coronica,  ano  primero 
del  rey  don  Pedro.  Suit  la  table  des  chapitres  de  la  chro- 
nique de  Pero  Lopez  de  Ayala. 

Fol.  19.  Rubrique  :  Aho  primero  del  rey  don  Pedro, 
[c]apitulo  primero,  como  el  rey  don  Alfonsojino  enel  real 
de  Gibraltar. 

Incipit  :  «  [Eli  mui  alto.. .  » 

Fol.  161  v^.  B.  Explicit  :  «  en  sus  çibtades  e  castillos, 
como  saben  estos  mensajeros.  » 

II.  Fol.  162.  Ce  feuillet  porte  quatre  pièces  de  vers.  La 
première  et  les  deux  dernières  sont  de  Juan  de  Mena,  et 
nous  pensons  que  la  deuxième  appartient,  elle  aussi,  au 
même  auteur. 

1.  Alsefîor  Rey. 

Incipit  :  «  Santa  pas,  santo  misterio  (1).» 
Explicit  :  «  nunca  vos  fuestes  auaro.  » 

2.  Otra  al  sefiorRey. 

Incipit  :  «  Noquîso  sofrir  tal  yerro.» 
Explicit:  «de grand  piadad  vencido.» 

3.-4/  senor  maestre  e  condestable. 

Incipit:  «Firme  conde  valeroso  (2).» 
Explicit  :  «  es  grand  prodel  que  vos  fizo.  » 

4.  Al  muy  alto,  e  muy  virtuoso,  e  muy  esclarescido  el 
rey  nuestro  senor. 

Incipit:  «  Rey  virtud,  rey  vencedor  (3).  » 
Explicit  :  «  qu'  el  biuir  muerte  les  sea.  » 

Fol.  162  V**  B.  «  Es  del  duque  del  Ynfantado,  prestale 

1.  Cf.  Morel-Fatio,  Catalogue  des  manuscrits  du  fonds  espagnol  de 
la  Bibliothèque  Nationale^  p.  190,  ma.  n*  592,  foi.  67  v** 

2.  L.  c,  foL  67. 

3.  L.  Cm  fol.  66  ▼•. 


404  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Médina  de  Mendoça,  al  seûor  dotor  Paez,  a  très  de  agosto 
de  sesenta  y  nuebe.  » 


(Rocam.,  n*  80;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-81) 

Crônica  ciel  rey  don  Jaime  de  Aragon,  En  catalan. 

Manuscrit  de  110  feuillets,  vélin,  non  folioté,  réglé  à 
38  lignes.  Écriture  du  XV® siècle,  à  deux  colonnes.  Ni  titres 
en  rouge,  ni  capitales  en  couleurs.  Format  316x241  mm. 
Reliure  moderne.  Au  dos  :  Chronica  del  rey  en  Jacme 
d'Arago. 

Fol.  1.  A.  Rubrique  :  Aquest  es  lo  començament  del 
prolech  sobre  lo  libre  que  feu  lo  glorios  rey  en  Jaume,  per 
la  gratta  de  Deu  rey  d'Arago,  de  Mallorques  e  de  Va- 
lencia,  comte  de  Barcelona  e  de  Urgell.e  de  Muntpeller,  de 
tots  losjets  e  de  lesgraties  que  nostre  senor  lifeu  en  la  sua 
vida, 

Incipit  :  «  Reconta  mon  seûor  sanct  Jacme  que  fe  sens 
obra  morta  es. . .  » 

Fol.  110.  B.  Explicit  :  «  c  seûor  de  Muntpeller  passa 
daquest  scgle,  cuius  anima,  per  misericordiam  Dei,  sine  fine 
requiescut  in  pace,  amen.  »  Finito  Ubro  sit  laus  et  gloria 
Christo.  ((  Visque  lo  rey  en  Jaume  ivpres  que  hac  presa 
Valentia,  XXXVII  anys,  era  de  LXXIIanys  quant  mori.  » 

Un  fragment  considérable  de  cette  chronique  a  été  publié 
en  tête  des  Fueros  del  reino  de  Valencia  (Valencia,  1515) 
et  une  édition  complète  en  a  paru  à  Valence  en  1557.  Le 
plus  ancien  manuscrit  connu  de  cette  chronique  est  celui 
que  En  Pons  de  Copons,  abbé  de  Poblet,  lit  exécuter  en 
1343.  Ce  manuscrit  qui  fait  aujourd'hui  partie  de  la  Biblio- 
thèque universitaire  de  Barcelone  a  été  scrupuleusement 
reproduit  par  Aguilù  y  Fuster  dans  sa  Biblioteca  Catalana. 
M.  Masso-Torrcnts  n'a  pas  signalé  notre  manuscrit  dans 
son  catalogue  des  Manuscrits  catalans  de  la  Biblioteca 
Nacional  de  Madrid. 


.t..A. ..  :: 


LXIV.    CHRONIQUES   GÉNÉRALES   d' ESPAGNE  405 


u 

(Osuna  :  Plut.  I.  Lit.  M,  n"  3,  d'après  Los  Rios;  Rocani.  n*  7î>; 

Biblioth.  Nat.  Madrid,  11-176) 

Juan  FernAndez  de  Heredia,  Gisant  Cronica  de  Espanya. 
En  aragonais. 

Manuscrit  de  607  feuillets,  plus  18  de  tables  et  3  blancs, 
vélin,  réglé  à  32  lignes.  Minuscule  gothique  du  XIV*  siècle, 
à  deux  colonnes.  Miniatures,  rubriques  et  lettres  ornées. 
Ce  manuscrit  porte  la  trace  de  nombreuses  mouillures  qui 
ont  attaqué  surtout  le  bord  supérieur  des  feuillets.  Le  pre- 
mier feuillet  du  texte  est  orné  d'un  encadrement  en  or  et 
couleurs,  et  dans  le  bandeau  inférieur  on  distingue  un  écu 
d'armes  dont  les  pièces  ont  été  grattées,  mais  dont  on  re- 
connaît encore  le  champ  de  gueules.  La  grande  capitale  qui 
ouvre  le  texte  est  ornée  d'un  portrait  du  grand  maître  de 
rOrdre  de  Saint-Jean-de-Jérusalem  sous  les  auspices  duquel 
fut  faite  cette  grande  compilation.  Format  430  X  290  mm. 
Reliure  moderne.  Au*  dos  :  Heredia,  Crônica  de  Espafia. 

Fol.  1.  Rubrique  de  la  table:  Esta  es  la  taula  o  samaina 
annotaçion  de  los  libros,  rubricas  et  capitules  de  la  pri- 
mera partida  de  la  grant  cronica  de  Espanya.  La  primera 
partida  es  diuisa  en  XIIII  libres  principals  et  cascun  libro 
contiene  en  si  ciertos  capitales  seyant  pareçe  speçificada- 
ment  en  la  prosecuçion  de  la  dicha  cronica.  Primerament 
es  el  proemio  de  la  présent  obra  de  las  gentes  que  poblaron 
Espanya  et  de  que  generaçion  fueron. 

Fol.  XVIIL  Dernière  rubrique  de  la  table  :  El  conplany- 
miento  o  lamentaçionj'echa  par  la  destruction  de  Espanya 
et  perdicion  del  grant  et  noble  linatge  de  los  videgodos, 
senyores  et  possey dores  de  aquella.  Et  es  lajin  de  las  ru- 
bricas de  la  primera  pa7*tida.  Deo  gracias. 

Fol.  1.  Incipit  :  «  Esta  es  la  grant  et  verdadera  ystoria 
de  Espanya,  segunt  se  troba  en  las  ystorias  de  Claudio  Tho- 
lomeo  e  segunt  se  troba  en  los  VII  libros  de  la  gênerai  ystoria 
que  el  rey  don  Alfonso  de  Castilla,  que  fue  esleydo  empe- 
rador  de  Roma,  conpilo,  el  quai  fîzo  çercar  muchas  ystorias  et 
muchas  scripturas  de  las  cosas  antigas  que  hauian  passade 


406 


BIBLIOTRâQITB  DU   MARQUIS   DE  5ANTILLANB 


en  el  mundo  en  los  tiempos  passados,  spécialement  en  l 
pagnya. . .  » 

Fol.  607.  Rxplicit  :  <i  e  recobrar  la  tierra  segunt  que  se.1 
nontiene  largamenten  lasegundapartida  de  aquestapreseaJtT 
cronica  de  P^spanya.  m 

Fol.  607.  B.  Rubrique:  Agui /enesçe  (a  primera  />otf>J 
tida  de  In  tjrani  vronica  de  Espanya  conpilada  de  diuersoBM 
libroaet  ystorias  por  el  muyt  reuereut  en  Cristo  padre  ei'M 
senyor  don  Johan  Ferrandes  de  Eredia,  por  la  gracia  de  1 
Bios  de  la  aancta  casa  del  EspiCal  de  Sant  Johan  de  Jéru- 
salem maestro  humil  et  ayuardador  de  los pobres  de  Cristo,  1 
La  quai  cronica,  demandado  del  dicho  senyor,  yo  Aluara 
Percs  de  Seuilla,  canonigo  en  la  calhedral  yylesia  cîtfl 
Jahen  escreui  de  mi  propia  mano.  Et  fue  acabada  enq 
Auinyon,  a  XIII  dias  del  mes  de  jenero,  el  anyo  del  nos-, 
çimiento  de  nuestro  senyor  MCCC  et  LXXXV.  /)eoJ 
grattas. 

Au  verso  du  deuxième  feuillet  de  garde  il  y  a  une  liste  de'l 
noms  de  lieu,  écrits    sur    deux  colonnes    en    cursive  du, 
XrV"  siècle.  Incipit  :  «...  [is]te   sunt  ciuitites  et  castmj 
quarum  nominasarraceni  mutauerunt...    u  Cette  liste  com- 
prend 26  noms  de  lieu  avec  la  traduction  castillane  en  re-^ 
gard. 

Sur  le  verso  du  dernier  feuillet  de  ce  manuscrit  onftS 
copié  un  calendrier  en  catalan.  Incipit  :  n  Die  XV  de  març'J 
troa  Vde  abril,  que  son  XXII  dies,  lo  diecrex  una  liera...  •■ 

Ce  manuscrit  est  mal  folioté,  il  a  deux  feuillets  33(5,  ce 
qui  fait  que  le  feuillet  337  est  en  réalité  le  feuillet  333  ;. 
cette  erreur  court  jusqu'à  la  fin.  Divisé  en  quatorze  livrâB^ 
et  sept  cent  deux  cliapitres,  ce  volume  va  de  Tuba!  aal 
dernier  roi  visigoth  et  se  termine  par  une  LamentaçionÀ 
Jec/iapor  la  destruyçionde  Espanya  et perdiçion  delgraiu:\ 
et  noble  Unage  de  los  oidegodos. 

Les  ouvrages  historiques  dus  à  l'initiative  du  grand  maître  J 
de  Saint-Jean-de-Jérusalem  ont  été  étudiés  par  M.  Morel-I 
Fatio  dans  l'intéressante  préface  qu'il  a  mise  en  tète  de  s 
édition  de  la  Chronique  de  Morée  {Publications  de  la  So^ 
ciété  de  l'Orient  Latin,  série  historique,  t.  IV).  Amador  d» 
los  Rios  s'en  est  occupé  à  plusieurs  reprises  {Obras  def 
Marqués,  p.  606:  Histona  criltca,  t.  V,  p.  244,  et  ibidem 


LXIV.    CIIRONIQUKS   GÉNÉRALKS   d'ESPAGNH  407 

note  2).  La  vie  de  Juan  Fernândez  de  Heredia,  que  M.  Morel- 
Fatio  (/.  c.)  résume  en  quelques  pages,  a  été  racontée  par 
Herquet  dans  une  monographie  intitulée  Juan  Ferrandes 
de  Heredia,  Grossmeister  des  Johanniterordens  (1377- 
1396),  Mahlhauseni.  Th.,  1878. 


(Osuna:  Plut.  I.  Lit.  M,  n*  5,  d'après  Los  Rios;  Rocam.  n"  79; 

Biblioth.Nat.  Madrid,  Ii-175) 

Juan  Fernândez  de  Heredia,  Grant  Cronica  de  Espanya, 
En  aragonais. 

Manuscrit  de  284  feuillets,  plus  9  de  table,  5  blancs  au 
commencement  et  2  à  la  fin,  vélin,  réglé  à  34  et  35  lignes. 
Minuscule  gothique  du  XIV«  siècle,  à  deux  colonnes.  Minia- 
tures, rubriques  et  lettres  ornées .  Le  premier  feuillet  de  la 
table  est  enrichi  d'un  portrait  du  grand  maître  de  l'Ordre 
de  Saint-Jean-de- Jérusalem .  Ce  portrait  peint  dans  une 
grande  cîipitale  nous  montre  Heredia  tenant  son  livre  à  la 
main  :  il  est  vêtu  de  Thabit  de  son  Ordre  avec  la  croix  pattée 
de  Jérusalem  sur  Tépaule  droite.  Le  premier  feuillet  du 
texte  est  orné  d'un  encadrement  en  or  et  couleurs,  la  colonne 
A  est  presque  entièrement  vide,  Fenlumineur  devait  sans 
doute  y  répéter  le  portrait  du  grand  maître,  la  colonne  B  com- 
mence par  une  initiale  miniaturée,  représentant  le  petit  roi 
Alphonse.  Il  tient  à  la  main  une  oriflamme  quia  été  grattée, 
mais  on  distingue  encore  qu'elle  était  de  gueules  ;  on  re- 
trouve à  plusieurs  reprises  dans  l'intérieur  du  volume  cette 
oriflamme,  elle  est  rouge  et  porte  tantôt  la  croix  d'argent, 
tantôt  trois  châteaux  d'argent.  Dans  lé  bandeau  inférieur 
du  premier  feuillet,  on  distingue  encore  un  écu  d'armes  dont 
les  pièces  ont  été  imparfaitement  grattées,  on  peut  recon- 
naître que  ces  pièces  étaient  d'argent  sur  champ  de  gueules. 
Format  427  X292  mm.  Reliure  moderne.  Au  dos  :  Crônica 
de  Espana. 

Fol.  L  Rubïîqùe  de  la  table  :  Esta  es  la  taula  o  suinaria 
annotaçion  de  la  cronica  et  storia,  rubrica^  et  capitules 
del  libro  de  la  terçera partida  de  Spanya,  etc. 

Fol.  IX.  Dernière  rubrique  de  la  table:  Aqui  conta  la 


: 


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.  : 


;■ 


408 


BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


istorin  fie  otms  cosas  que  se  miinieron  en  cl  Real  f/c  /os 
cn'stinnos  et  rie  In  prision  rie  A/f/e^tm. 

Fol.  1.  Riil)riqiie:  Af/ni  comienra  la  cnronira  et  t/s/nrfa 
del  noble  rey  don  Alfonsso  de  Cnsn'ella  e  de  Léon.  Et  como 
npresi  la  inuert  del  rey  don  Fernando  su  padre  sw-ccdio 
en  los  reynos  de  CastieJln  et  de  Léon  su  fijo,  esti  rey  don 
Alfon^o  et  de  las  yrandes  diuisiones  quefueron  sohro  la 
tudoria  del. 

Incipit  :  «  El  infant  don  Pedro  hormano  del  rey  don 
Fferrnando...  » 

Fol.  284  V®.  Kxplicit:  «  que  noaiiia  niester  su  vista.  » 

Rubrique:  Finito  libro  sit  laus  et  ylorio  Cristn,  scrrptor 
est  talis  liftera  diçit  qualis.  Ferdinandus  vocatur  qui 
scripsit  benedicatur.  Amen. 

Le  volume  qui  contenait  la  seconde  partie  de  cette  chro- 
nique est  perdu  et  na  peut-ctre  jamais  fait  partie  do  la 
bibliothèque  Osuna. 


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(Osun«a  :  Plut.  I.  Lit.  M,  n'  6,  d'après  M.  Morel-Fatio;  Rocam.  n'  78  : 

Biblioth.  Nat.   Madrid.  Ii-173j 

Juan  Fernândez  de  IIeredia,  1.  Kl  libro  de  los  enpera- 
dores.  2,  El  libro  de  los/'echos  et  conquistas  del princi- 
pado  de  la.  Morea.  Va\  aragonais. 

Manuscrit  de  ^G6  feuillets,  plus  2  feuillets  de  table, 
feuillets  de  garde  au  cummencement  et  à  la  tin,  vélin, 
réglé  à  31  lignes.  Minuscule  gothi([ue  du  XIV"  si(vl(\  à 
deux  colonnes.  Miniatures,  rul)ri(iucs  cl  h'ilrcs  ornées.  L(^ 
pnmiicr  feuillet  delà  table  est  enrichi  d'un  portrait  du 
grand  maitre  de  l'Ordre  de  Saint-,lean-de-J<''rasaleni.  Ce* 
portrait,  peint  dans  une  grande  capital(\  nous  montre  Ihnvdia 
vêtu  de  riiabit  dit  son  Ordre,  la  tête  coiiverle  du  bonnet 
conique  des  moines  grecs.  Le  feuillet  est  orné  d'un  demi- 
encadrement  en  or  et  couleurs.  C(*tte  table  des  matières  est 
écrite  en  rouge  et  en  noir,  avec  changement  d'encre  toutes 
les  quatre  lignes.  Le  premier  feuillet  du  texte  est  rehaussé 
d'un  enciidrementen  or  et  couleurs,  la  colonne  A  est  presque 
entièrement  vide;  cet  espace  était  sans  doute  destiné  à 


i 


LXIV.    CHRONIQUES   GÉNÉRALES   D'ESPAGNE  409 

une  miniature  ou  à  une  rubrique.  Dans  le  bandeau  inférieur 
du  premier  feuillet  on  distingue  encore  un  écu  d'armes  dont 
les  pièces  ont  été  grattées.  Le  premier  feuillet  du  second 
ouvrage  que  contient  ce  manuscrit  est  orné  d'un  encadre- 
ment dans  le  bandeau  inférieur  duquel  se  trouve  Técu 
d'armes  du  grand  maître  de  l'Ordre  de  Jérusalem,  qui  cette 
fois  n'a  pas  été  gratté.  11  est  éciirtelé,  aux  1  et  4  de  gueules, 
à  la  croix  d'argent,  qui  est  de  Saint-Jean-de-Jérusalem;  aux 
2  et  3  de  gueules,  à  trois  châteaux  d'argent  sommés  de  trois 
tours  de  même,  qui  est  Heredia.  Dans  une  capitale  ornée 
qui  ouvre  le  texte,  on  voit  un  guerrier  armé,  tète  nue,  qui 
tient  à  la  main  une  oriflamme  de  gueules  portant  une  croix 
d'argent.  Format  412x280  mm.  Reliure  moderne.  Au 
dos  :  Crônrca  de  Espana. 

I.  La  table  des  matières  du  premier  ouvrage  contenu  dans 
ce  manuscrit  est  précédée  d'une  sorte  de  préface  que  nous 
copions  ci-dessous  :  «  La  sauiadiscreçion dénatura,  pensada 
la  flaqueza  de  lamemoriade  los  honbres,  por  tal  quepor  la 
diuturnidat  ho  largucza  de  los  tempos  las  cosas  que  ha  doc- 
trina  et  sauiezapertenecenpordefallimientodeoluidançaho 
obliuion  no  subiaciessen,  ho  fuessen  oluidadas,  el  ofïicio  de 
tabulario  ho  scriptor  fue  adinuento  ho  trobado,  por  el  quai  los 
deseos  de  los  grandes  senyores  et  las  notables  cosas  de  doc- 
trina  fuessen  escriptas  et  las  scripturas  après  luengament 
fuessen  conseruadas  en  aquel  (sic)  por  do  atendidas  estudio- 
sament  et  con  virtuoso  ingénie  el  muy  reuerent  en  ihu.  xpo. 
padreetmagnificosenyor,  don  fray  Johan  Ferandez  de  He- 
redia, d'alta  recordacion,  por  diuinal  gracia  maestro  del 
hospital  de  sant  Johan  de  Jherusalem,  fizo  translatar  las  no- 
tables et  admirantes  autoridades  impresas  et  contenidas  en 
el  libre  de  los  enperadores  que  fueron  en  Grecia,  huno 
après  de  otro,  assi  como  se  signe  coniunctament  et  inme- 
diada,  et  comiença  primerament  ha  Costantino  et  Eremi  su 
ermano  {sic)  ut  sequitur.  » 

Fol.  n.  Rubrique  finale  de  la  table  des  matières:  Ber- 
nardus  est  dictas  qui  scripsit,  sit  benedictus.  De  Jaxjua 
vocatur  qui  scripsit,  benedicatur.  Amen. 

Fol.  1.  Incipit  :  «  Apres  la  muer  te  de  Theodosio  enpe- 
rador...  » 

Fol.  180.  B.  Explicit  :  «  et  non   es  ninguno  en  aquesti 


410 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANT[LLANE 


tnundo  que  sia  sin  rcprenssion.  La  fin  del  enperador  sia  fin 
demiistoria.  »  Ffinito  lihro  sitlauset glorta  Crîsto.Amen. 

«  Lo  V  iorn  do  man;  fou  escrit  aquest  libre  en  l'any  de  la 
-  natiuitat  de  nostre  senyor  mcccxciu.  »  Bernardus  est 
dictas  qui  scripsit,  sit  benedictus.  De  Jcujua  vocatur  qui 
scripsit.  benedicatur.  Amen. 

II.  Fol.  183.  Incipit:  «  En  el  tiempo  que  la  paz  fue 
fecha.  u 

Fol.266.  A.  Esplieit  :  «  Et  Diosayasu  anima.  Amen,  u 
FJinilo  libro  reddatur  gracia  xpo.  Amen. 

«  Aquestî  Libro  de  los/echos  et  cnnf/uista»  del  princi- 
pado  de  la  Morea  fue  fecho  et  coopilado  per  comanda- 
miento  del  muyt  reuerent  en  Ciisto  padie  et  senyor,  don 
fray  Jolian  Fcrnindez  de  He[re]dia,  por  la  gracia  de  Dios 
maestro  del  hospital  de  Saut  Johan  de  Jherusalem  et  fue 
conpiido  et  acabado  de  escriuir  digous  a  XXIIIl  del  mes  de 
octobre,  en  el  anyo  de  nuestro  senyor  MCCCXC  tercio.  » 
Bernardus  est  dictas  qui  scripsit,  sit  benedictus.  DeJaqua 
voratur  qui  scripsit,  benedicatur.  Amen. 

Le  deuxième  ouvrage  contenu  dans  ce  manuscrit  a  été 
publié  et  traduit  en  français  par  M.  Morel-Fatio  sous  le  titre 
suivant  :  Chronique  de  Mori'e  aux  XIII"  et  XIV'  siècles, 
publiée  et  traduite  pour  la  première  J'ois  pour  la  Société  de 
l'Orient  Latin,  Genève,  1885.  Dans  la  préface,  déjà  citée,  de 
cet  ouvrage,  M.  Morel-Fatio  observe  que  la  première  partie 
du  manuscrit  qui  nous  occupe  contient  une  histoire  byzan- 
tine, n  certainement  tout  entière  traduite  du  grec  ou  du 
moins  compilée  d'après  un  texte  grec  u.  Pour  ce  qui  est 
du  dernier  chapitre  qui  traite  d'Alexis  Comuéne,  M.  Morel- 
Fatio  constate  que  «  c'est  tout  simplement  une  version 
»  littérale,  avec  quelques  omissions,  des  chapitres  21  à  29 
»  du  livre  XJII  de  l'Epitome  historiarum  de  Jean  Zonaras, 
»  l'historien  byzantin  du  XII' siècle,  n  Quant  au  Licre  des 
faits  et  des  conquêtes  de  la  principauté  de  Morêe, 
M,  Morel-Fatio  a  démontré  qu'il  n  appartient  incontesta* 
»  blement  ^  la  famille  de  la  Chronique  de  Morée  et  a  pour 
»  très  proches  parents  le  Liore  de  la  conqueale  [français] 
»  et  la  chronique  métrique  [grecque)  w,  mais  que  son  «  pro- 
»  totype  immédiat  ne  doit  être  cherché  ni  dans  celui-là  ni 
»  dans  celle-ci.  « 


LXIV.   CHRONIQUES  GÉNÉRALES  d'eSPAGNE  411 

X 

• 

(Osuna:  Plut.  I.  Lit.  M,  n*  4,  d'après  Los  Rios;  Rocam.  n'78; 

Bibioth.  Nat.  Madrid,  li) 

Juan  Fernândez  de  Heredia,  Grant  coronica  de  los  con- 
quiri dores.  En  aragonaîs. 

• 

Manuscrit  de  426  feuillets,  plus  13  feuillets  de  table, 
vélin,  réglé  à  35  lignes.  Minuscule  gothique  du  XIV®  siècle, 
à  deux  colonnes.  Miniatures,  rubriques  et  lettres  ornées.  Le 
premier  feuillet  de  la  table  est  enrichi  d'un  portrait  du 
grand  maître  de  l'Ordre  de  Saint- Jean- de- Jérusalem.  Ce  por- 
trait, peint  dans  une  grande  capitale,  nous  montre  Ileredia 
vêtu  de  r habit  de  son  Ordre,  la  croix  de  Jérusalem-  qui 
ornait  son  manteau  a  été  grattée.  Le  premier  feuillet  du 
texte  est  encadré  d'ornements  en  or  et  couleurs.  La 
colonne  A  est  vide,  on  devait  sans  doute  y  écrire  la  rubrique 
du  premier  livre.  Format  418  X  289  mm.  Reliure  moderne. 
Au  dos  :  Cronica  de  Espafia. 

Fol.  L  Préface  de  la  table  des  matières  :  In  nomine 
domini  nostri  ihu  xpi,  amen.  «  Esta  es  la  taula  o  sumaria 
annotaçion  de  los  libres,  rubricas  et  capitules  de  la  segunda 
partida  de  la  grant  coronica  de  los  conquiridores,  la  quai 
contiene  en  si  XVIII  libres  principales,  segunt  el  numéro 
de  XVIII  entre  emperadores,  reyes,  monarchas,  prin- 
cipes et  illustres  varones,  los  mas  famosos  et  virtuoses 
que  se  troban  que  ayan  senyoreado  et  conquerido  regnos, 
tierras  et  prouincias  por  diuersas  partidas  del  mundo,  los 
quales  el  muyt  reuerent  en  Cristo  padre  et  senyor  don 
fray  Johan  Ferrandez  de  Heredia,  por  la  gracia  de  Dios, 
maestro  de  la  orden  del  hospital  de  sant  Johan  de  Jheru- 
salem,  trobo  en  los  ystoriales  por  las  lures  gestaset  mémo- 
rables fechos  auer  senyoreado  senyaladament  en  el  mundo 
por  las  lures  virtudes.  Kt  por  tal,  como  el  dicho  senyor 
maestro  en  la  su  vida  siempre  loho  et  alabo  los  fechos  de  los 
grandes  conquiridores  et  principes,  por  aquesto  el  ordeno 
et  fizo  la  présent  cronica,  en  la  quai  epiligo  {sic)  ciertos 
principes  los  quales  el  fizo  sacar  de  diuersas  ystorias  et 
appartar  de  entre  las  otras  cosas,  assi  como  aquellos  qui  en 
spécial  perrogatiua  d'armas  esclarescieron  en  el  mundo  et 


412  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

merescieron  por  sus  valencias  et  virtudes  seyer  dichos  con- 
quiridores.  Et  comiença  esta  segunda  partida  en  Antonio, 
rey  de  Orient,  et  fenece  en  el  rey  don  Jayme  de  Aragon.  » 

Rubrique:  Primerament  de  quai  Unafje  vienc  et  f'ue 
Antonio,  et  de  las  sus  grandes  valencias  et  ardide:ra^,  et 
de  conw  prendio  la  grant  ciudat  qu'es  clamada  el  Pel- 
lusio. 

Fol.  XIII  V®.  Dernière  rubrique  de  la  table  :  De  la  muert 
del  glorioso  rey  don  Jayme, 

Fol.  1.  Incipit:  «  El  auuello  desti  fue  Antonio  el  recto- 
rico ...» 

Fol.  420  V*.  Explicit  :  «  el  quai  por  su  sancta  misericordia 
quiera  coUocar  la  su  anima  con  los  sus  electos  en  gloria 
perdurable.  Amen.  » 

Voici  la  liste  des  noms  qui  intitulent  les  dix-huit  livres 
de  cette  chronique:  Antonio;  César  Octauiano  :  Tiberi, 
emperador  ;  Trajano,  emperador  ;  Alexandre  Aurelio  Seuero, 
emperador;  Costantino,  emperador;  Theodosio,  emperador; 
Attila,  rey  de  los  huncnos  ;  Theodorico  ;  Alboyn,  rey  de  los 
longobardos;  Eracles,  emperador;  Karles  Martel,  rey  de  los 
francos;  Karles  Magno,  primero  emperador  de  los  francos  ; 
Vaspasiano  et  Titus,  fillo  suyo  ;  Tarih  et  Muça,  moros; 
Cangisc^m.  emperador  et  rey  primero  de  los  tar tares  ;  Don 
Fernando  de  Castiella  et  de  Léon  ;  Don  Jayme  de  Aragon. 

M.  Morel-Fatio  (/.  r.)  dit  que  la  seule  étudedes  rul)ri(ines 
de  ce  manuscrit  lui  a  permis  de  constatera  (jue  le  livre  I"^, 
»  (jui  traite  d'Antoine,  et  plusieurs  chapiti'os  du  livre  II, 
))  (|ui  traite  d'Auguste,  ont  été  empruntés  à  la  vie  d'An- 
0  iouu)  j)ar  Plutai(jue,  et,  comme  l'indiciuent  les  rubriques, 
))  à  la  traduction  araj^^onaise  de  cette  vie  »  et  «  (jue  le 
»  livre  XVI  sur  Gengiskhan  n'est  (|u'une  adai)tation  de  la 
»  troisième  partie  de  la  Fleur  des  histoires;  d'Orient  de 
))  llétlioum,  (iiti  parle  des  Tr(r(arins  et  de  leurs  terres  et 
))  de  leurs  guerres,  et  des  tei^res  qu'ils  ont  rtequ.ises,  et  que 
))  le  XVII"  et  le  XVIII"  sont  un(^  transcription  littérale,  en 
»  tout  cas  une  copie  très  légèrement  modiliée  des  cliro- 
»  nicpics  royales  de  saint  Ferdinand  et  de  Jacciues  p^ 
»  d'Aragon.  ))  Ceci  suUlt  à  démontrer  la  maigre  valeur  de 
cette  Compilation. 


LXV 


ALPHONSE  LE  SAVANT 


(Osuna  :  Plut.  III.  Lit.  M,  n"  51  ;  Rocam.  n"  8  ;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-4) 

Alphonse  le  Savant,  Fuero  de  las  leyes.  En  castillan. 

Manuscrit  do  128  feuillets,  vélin,  plus  2  feuillets  de  garde, 
papier,  réglé  à  22  lignes.  Grosse  écriture  du  XV  siècle, 
à  deux  colonnes.  Rubriques,  capitales  rouges  et  bleues. 
Format  210  X  150  mm.  Reliure  de  veau  naturel,  tranche 
rouge.  Au  dos  :  Libro  de  las  leyes. 

Fol.  1.  Rubrique  :  Este  es  el  libro  del  fuero  de  las  leyes 
que  dioel  noble  rrey  don  Alfonso,  que  Bios  de  vida,fijo 
del  noble  rey  don  Fernando,  que  Dios  perdone,  amen. 

Incipit  :  «  En  el  nonbre  de  Dios  amen.  Por  quanto  los 
coraçones  de  los  onbres. . .  » 

Fol.  128,  B.  Explicit  :  «  tenudos  de  dar  nada.  » 

Rubrique  :  Finito  libro.  Este  libro  fue  fecho  et  acabado 
en  Valladolit por  mandado  del  rey  donAlfonso,  XXV  dios 
andados  del  mes  de  Agosio,  era  de  millet  CC  et  XCIII, 
en  el  ano  que  don  Doart  fue  primero  heredero  del  rey 
Anrich  de  Ynylaterra,  recibio  caualleria  en  Buryos  del 
rey  don  Al/'onso, 

Rocamoradans  son  Catdloyo  Abreviado,  p.  4,  n"  8,  ajoute 
à  sa  très  courte  notice  de  ce  manuscrit  le  N.  B.  suivant: 
«  De  este  côdice  se  sirviô  la  Academia  de  la  Historia  en  la 
))  publicaciôn  de  los  Opûsculos  légales,  Tieno  bastantes  va- 
»  riantes.  » 


1 

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414 


BIBLIOTHEQUE  DU  MARQUIS   DE  SANTILLANE 


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L»-V 


B 

(Osuna  :  Plut.  I.  Lit.  M,  n*  11  ;  Rocam.  n*  9  ;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  Ii-5) 

Alphonse  le  Savant,  Especulo.  En  castillan . 

Manuscrit  de  199  feuillets  plus  5  feuillets  de  table  e 
1  blanc,  papier,  non  folioté.  La  table  est  écrite  à  pleines 
lignes,  le  texte  â  deux  colonnes.  Écriture  de  la  (in  di 
XIV®  siècle.  Les  chapitres  de  ce  manuscrit  sont  numérotés, 
cas  numéros  occupent  le  haut  des  rectos  et  les  numéros  des 
livres  le  haut  des  versos.  Rubriques,  espaces  blancs  pour 
capitales.  Plusieurs  feuillets  sont  très  endommagés.  Format 
310  X  246  mm.  Reliure  moderne. 

Le  premier  feuillet  très  diminué  par  l'usure,  a  été  collé 
sur  papier  blanc,  il  contient  des  fragments  de  textes  de  loi 
de  différentes  écritures  des  XIV«  et  XV®  siècles. 

Fol.  1.  Rubrique:  Especulo,  et  au-dessous  :  Este  es  et 
lihro  del  ffiœroqueffî:so  eljTey  donAlJJ'onso.ffijo  del  muy 
noble  rrey  don  Ffernnndo  e  de  la  muy  noble  rreyna  dona 
Beotris,  el  quai  es  llamado  especulo,  que  quiere  tanto  de^ir 
como  espeio  de  todos  los  derechos . 

Incipit  :  «  [E]n  el  nonbre  de  Dios  padre. . .  » 

Fol.  199.  A.  Explicit:  «  estomje  bien  sse  pucde  alçar  la 
parte  contra  quien  reuoc^issen  los  juyzios.  » 

Livre  I,  fol.  1  ;  liv.  IL  fol.  6  v«  a';  liv.  III,  fol.  34  v«  B; 
liv.  IV,  fol.  55  v'>  A  ;  liv.  V,  fol.  121  B. 

Les  derniers  feuillets,  et  surtout  les  feuillets  197,  11)8, 
199,  sont  très  endommagés  ;  les  deux  derniers  sont  collés 
sur  des  feuilletsnouveaux.ce  qui  en  rend  le  verso  illisible, 
ce  ne  sont  plus  que  des  fragments  de  feuillets.  Entre  les 
feuillets  197  et  198  se  trouvent  2  feuillets  de  papier  et 
1  feuillet  de  notes,  cjui  n'ont  rien  à  voir  avec  le  contenu  du 
volume. 

Cet  ouvrage  a  été  publié  par  l'Académie  de  THistuire  dans 
sîi  cullection  de  t(.*xtes  lécfislatifs. 


I.  ' 


LXV.    ALPHONSE  LE  SAVANT  415 


Alphonse  LE  Savant,  Especulo.  En  castillan. 
Cf.  Notice XLV,  ms.  Ii-136. 

D 

Cf.  Notice  LXIV,  Primera  Crônica  gênerai  et  Grande  y 
General  Historia.  En  castillan. 


LXVI 


ORDONNANCKS 


(Rocani.  n*  11  ;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Heserv.  5a-14) 
Ordenamiento  de  Alcalà,  En  castillan. 

Manuscrit  de  41  feuillets,  vélin,  réglé  à  35  lignes. 
Écriture  de  la  fin  du  XIV'^  siècle,  à  deux  colonnes.  Ru- 
briciues,  capitales  enluminées.  Format  313  x  222  mm.  Re- 
liure moderne,  avec  la  couronne  et  le  chiffre  du  duc  d'Osuna. 
Au  dos  :  Ordenamiento  de  Alcalâ, 

Le  texte  ou^re  par  une  lettre  ornée  dans  laquelle  le  roi 
Alfonsc  XI  est  représenté  en  type  de  majesté,  assis  sur  son 
trône,  couronne  en  tête,  tenant  le  sceptre  d'une  main  et  de 
Tautre  le  globe.  Une  autre  miniature  se  trouve  au  fol.  23  v** 
A,  elle  représente  la  tête  d'Alfonse  X  el  enperador,  portant 
la  couronne  impériale.  Sur  un  feuillet  de  garde,  nous  trou- 
vons la  table  de^dfulosdeïOrdenamientOj  qui  occupe  les 
2  colonnes  du  recto  et  la  colonne  A  du  verso.  Dans  les 
marges,  sur  des  bandelettes,  respectées  par  le  relieur,  il  y  a 
des  indications  de  contenu,  la  tranche  de  ces  bandelettes 
est  dorée,  ce  (pii  indique  que  ce  manuscrit  devait  être  pri- 
mitivement tout  entier  doré  sur  tranche  et  (ju'il  a  été  fort 
maladroitement  rogné. 

Fol.  1.  A.  Incipit:  ((  En  el  nombre  del  Padre  et  del  fijo 
et  del  espiritu  santo,  (jue  son  très  personas  et  un  Dios,  porque 
la  iusticia  es  muv  al  ta  virtut  ...» 

Fol.  41  v'\  A.  Kxplicit  :  cEt  destas  nuestras  le[y]es man- 
dâmes fazer  un  libro  et  seellar  lo  con  nuestro  seello  de  oro, 


LXVI.    ORDONNANCES  417 

para  tener  en  la  nuestra  camara.  Et  otros  secllados  con 
nuestro  seello  de  plomo,  que  embiemos  a  las  çibdades,  et 
villas,  et  logares  de  nuestro  sefiorio,  de  los  quales  es  este 
uno.  Dado  en  las  certes  de  Alcala  de  Henares,  veynte  et 
oclio  dias  de  febrero.  Era  de  mill  et  trezientos  et  ochenta 
et  seys  anos.  A  treynta  et  seys  aûos  del  nuestro  regnado,  et 
a  ocho  aûos  que  vençimos  los  reycs  de  Benamrin  et  de  Gra- 
nada.  Et  a  çinco  aûos  queganamos  la  muy  noble  çibdat  de 
Algezira.  » 

«  Nicolas  Gonçalez  lo  escriuio.  » 

B 

rRocam.  n'  10;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-31) 

Ordenamienéos.  En  C'àstïlVdn. 

Manuscrit  de  183  feuillets,  plus  2  feuillets  de  garde,  pa- 
pier  cebtt.  Ecriture  du  KIY*"  et  du  XV®  siècle.  Rubriques 
et  capitales  grossières.  Format  251  X  166  mm.  Reliure  mo- 
derne avec  la  couronne  et  le  chiffre  du  duc  d'Osuna.  Au 
dos  :  Ordenamientos . 

Fol.  1.  Rubrique:  In  Dey  nomine  amen,  Prymero  or- 
denamiento  del  rey  don  Alfonso  quejizo  en  ValladoUd 
(12  décembre,  ère  de  1363). 

Incipit  :  «  Sepan  quantos  este  guaderno  vieren. . .  » 

Fol.  10.  Ordenamicnto  de  Madrid  (9  août,  ère  de  1367). 

Fol.  27  v^.  Note  du  XV®  siècle  :  Falta  (en  el  ordenamiento 
del  consejo  esta)  un  ordenamiento  de  la  Vanda  quefiso  el 
dicho  rey  don  Alfonso,  era  de  1368, 

Fol.  28.  Ordenamiento  de  Segouia  (30  mai,  ère  de  1385). 

Fol.  37.  Note  du  XV*^  siècle:  Falta  un  ordenamiento  pe- 
queno  deste  rey  don  Alfonso,  quejiso  de  las  penas  que per- 
tenesçen  a  su  camara. 

Fol.  37  v^    Aqui  comiencan  los  XXX  e  dos  titulos  de  las  ' 
leyes   nueuas,  que  el  rey  don  Alfonso  fizo  en  Alcala  de 
Henares,  en  las  cor  tes. 

Fol.  41.  Ordenamiento  del  rey  don  Alfonso  en  Alcala 
de  Henares,  em^ndado  por  el  rey  don  Pedro  sufijo  (Val- 
ladolit,  19  septembre,  ère  de  1389  ;  Alcala  de  Henares,  28  fé- 
vrier, ère  de  1386). 

27 


418 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLÂW 


Fol.  78.  Pi'iiçiones  de  Alcala  de  Henares,  poret  rey  don  | 
A  Ifonsofechas. 

Foi.  93  v.  Ordenamiento  de  Scuilla  (Alc^ila  de  Henares, 
8  mars,  ère  de  1386J. 

Fol.  95.  Note  du  XV'siècIe:  Aqui  falta  el  ordenamiento 
quejiso  el  rey  don  Pedro  en  Valladolid  de  petiçiones  géné- 
rales, el  dicho  ano.  Falla  otro  hordennmiento  dd  rey  don 
AIJonso  en  Léon,  en  Junîo,  era  de  387,  de  petiçiones  e  de 
como  e  en  que  manera  han  de  poner  en  las  cartas  Léon  e 
Toledo. 

Fol.  95  v".  Primera  ordenamiento  delrey  don  Enrrtque, 
que  fbso  en  las  cartes  de  Burgos  (dimanche  7  février,  ère  de 
1405). 

Fol.  100  V".  Ordenamiento  del  rey  don  Enrn'que,  quejiao 
en  Toro  {1"  septembre,  ère  de  1407}. 

Fol.  107.  Ordenamiento  de  la  casadelacha[n]çelleria, 
ferhoporel  rrey  don  Enrrigue. 

Fol.  111.  Ordenamiento  del  rey  don  Enrrique,Jecho  en 
Alcala  (Alcalà  de  Henares,  26  juin,  ère  de  1408). 

Foi.  112.  Ordenamiento  delrey  don  Enrrtque  de  las  cartes 
de  Toro  (4  septembre,  ère  de  1409). 

Fol.  119.  Petiçiones  que  al  rey  don  Enrrtque  fueronj'echas 
en  las  cartes  de  Toro  (10  septembre,  ère  de  1409). 

Fol.  1S6  v".  Petiçiones fechns  al  rey  don  Anrrique  en 
las  aortes  de  Toro  par  los  p[re]tados  e  cleresia  de  sus  rcgnos, 
el  ano  e  era  de  mille  quatroçientos  e  IX  aflos  (15  septembre, 
ère  de  1409). 

Fol.  130.  Ordenamiento  del  rey  don  Enrriquefecho  en 
7*0^0  (10  novembre,  ère  de  1411). 

Fol.  132  v".  Ordenam.iento  del  rey  don  Enrrique  quejiso 
en  Burgos (26  &\r'û,  èredel412)- 

Fol.  136.  Ordenamiento  que  fiso  el  rey  don  Enrrique  en 
Burgos  (13  novembre,  ère  de  1415). 

Fol. 139  v",  Ordenamiento  delrey  donJohan  delascorfes 
de  Burgos  {8  août,  ère  de  1417). 

Fol.  141.  Petiçiones  fechas  al  rey  don  Johnn  en  las  cartes 
de  Burgos  (10  août,  ère  de  1417). 

Foi.  149  v^.  Ordenamiento  de  las  rorti's  de Soria  delrey 
don  Johan  Jecho  (18  septembre,  ère  de  141  G). 

Fol.  154.  Note:  Aqui  falta  otro  ordenamiento  tlcl  dirho 


LXVI.    ORDONNANCES  419 

rey  don  Johan,  fecho  en  Alcala  de  Henareii,  de  la  venta 
de  las  sacas  de  los  diesmosde  los  ganados. 

Fol.  155.  Ordenamiento  de  las  aortes  de  Valladolid  del 
rey  don  Johan  (1®'  septembre  1385,  ère  chrétienne). 

Fol.  164.  Ordenamiento  del  rey  don  Johan  en  el  ayun- 
tamiento  de  Segouia  (1386,  ère  chrétienne). 

Fol.  173.  (Écriture  carrée  du  XV'  siècle).  Ordenamiento 
de  Briuiesta  del  rey  don  Juan, 

Fol.  183.  Explicit  :  «  que  vosotros  sabîades  muybien  las 
cosas  en  que  nos  erades  tenidos  de  (et  ajouté  d'une  autre 
main)  guardar.  » 


(Rocam.  n'61;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-111) 

Constitucions  gênerais  de  Cathalunya.  En  catalan. 

Manuscrit  de  309  feuillets,  papier  et  vélin,  plus  1  feuillet 
de  garde.  Écriture  du  XV®  siècle.  Rubriques  et  petites 
lettres  ornées.  La  préface  de  cet  ouvrage  est  en  latin,  le 
reste  en  catalan.  Format  281  X  206mm.  Reliure  moderne. 
Au  dos  :  Constituai ones  de  Cataluna, 

Le  feuillet  de  garde  porte  la  rubrique  suivante  :  Consti- 
tucions gênerais  de  Cathalunya,  usatges  de  Barchenona, 
capitols  de  corts  gênerais  ab  les  comemorox^ions  de 
P.  Albert,  e  costumes  e  constitucions  arromançades  de  pau 
e  de  treua  e  situades  sobs  cong[r]uens  titols  segons  la  orde 
del  codi. 

Fol.  1.  Incipit  :  «  Nos  Martinus  Dei  gratia  Rex  Ara- 
gonum ...» 

Fol. 4.  Explicit:  «  Datum  Barchenone XX VHP  die  marcii, 
annoanatiuitate  domini  millésime  CCCC'^o  ^ono,  regnique 
mei  XIIP.  »  Les  feuillets 5,  6,  7,  sont  blancs.  Fol.  8.  Ru- 
brique :  Rubriques  o  titols  del  primer  libre.  Ce  volume  est 
divisé  en  dix  livres. 

Fol .  309  V®.  Explicit  :  «  salaris  als  dits  oficials.  »  Qui  es- 
cripsit  escribat  semper  cum  domino  viuat,  Genesius  vocatur 
qui  escripsit  benedicatur.  Bernardus  qui  scripsit  benedi- 
catur,  am£n.  Amen,  Deo  gratias,  amen. 


420.  BIBLIOTHÈQUE   DU    MxVHQUIS   DP   SANTILLANE 

La  dernière  pièce  contenue  dans  ce  recueil  est  datée  < 
1432.  Sur  le  feuillet  de  garde  on  lit  cette  note  :  «  Compri  j 
Père  Johan  deConesalas  presehs  costitucions,  per  preu  < 
IV  llibres  VIII  sueldos,  per  mans  del  bedel  de  la  seu  sant 
23del  mes  de  desinbre,  any  MCCCCXXXXIII.  »  Suit  t 
seing  manuel  suivi  de  quelques  mots  dont  les  seuls  lisibl 
sont*:  ((  liber  iste  michi  et  Lou. . .  »  Ce  manuscrit  n'est  p; 
signalé  par  M.  J.  Massô  Torrents  dans  son  catalogue  d 
manuscrits  catalans  de  la  Bibliothèque  Nationale  de  Madrid 


I 
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1 


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GIL  DE  ZAMORA 


(llwam.  n-  120;  Biblinlli.  Nat  Madrid,  li-140) 
GiL  DE  Zamora.  Alabanças  de  Esjiailn.  En  castillan. 

Manuscritde  120  feuillets,  papier.  Écriture  du  XV'siècle. 
Ni  rubriques,  ni  capitales.  Format  203  x  142  mm.  Reliure 
moderne. 

Fol.  1.  Incipit  :  a  Al  sereni.simo  seoor  suyoel  infante  don 
Sancho;-  fijo  mayor  e  heredero  del  muy  ylustre  rey  don  Al- 
fonso,  fray  Juan  Gil,  frayle  menor  en  Çamora,  doctor  in- 
digne, su  homill  escriptor. . .  » 

Cette  préface  finit  au  verso  du  premier  feuillet  ;  elle  est 
suivie  de  la  table  des  chapitres  de  tout  l'ouvrage. 

Fol.  2.  v".  Rubrique:  Comïença  el primera  trabtado  de  la 
pob/açion  de  Espana.  Incipit:  h  Espaûa,  commo  cuentan 
sant  Geronimo  e  aant  Esydro. . .   » 

Fol.  219  V".  Explicit:  «  los  infinitos  siglos.  Amen.  » 

Ce  manuscrit  contient  une  traduction  castillane  du  De 
pracconis  Hispaniae  de  frère  Juan  Gil  de  Zamora,  faite 
probablement  à  la  prière  du  marquis  de  Santillane.  En 
tout  cas  lûigo  Lopez  de  Mendoza  a  possédé  ce  volume  et 
s'en  est  servi.  Nous  avons  relevé  dans  les  marges,  malheu- 
reusement trop  rognées,  de  ce  manuscrit  lo  signe  que  le 
Marquis  a  employé  pour  marquer  dans  le  Dante  de  Villena 
(Cf.  Notice  XLVII)  et  dans  le  Boccace  de  Paris  (Cf.  Notice 
XLIX)  les  passages  qui  l'ont  frappé.  Nous  retrouvons 
aussi  en  marge  des  Alabançaa  les  mains  que  nous  avons 
remarquées  dans  la  Dioine  Comédie  et  dans  le  Liber  de 
MonUbus. 

Voici  la  liste  des  feuillets  sur  lesquels  nous  avons  vu  le 


422 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DB  SANTILLANE 


signe  du  Mar(juis  :  fol.  20  v"  ;  fol .  21  ;  fol .  36  \-"  ;  fol .  S»  ;  I 
fol.  30  Y"  ;  fol.  31  v;  fol .  97;  fol.  107  v*.  Les  passages  qui 
oQt  attiré  l'attention  du   marquis  de  Santillane   sont    ou 
d'érudition  ou  de  morale.  Elio  emperador;  se  cuenta  de  tos 
consutes    de  loa    romanos  ;   diaro    Aristoteles  ;    refrenar 
apetitos  bestiales,  et  naturellement  il  u  lu  attentivement  les  | 
endroits  où  Gil  de  Zamora  a  cité  Sénêque.  On  remarque  ^ 
aussi  des  mots  écrits  en  surcharge  et  d'autres  corrections 
légères  de  la  main  du   Marquis.  Enfin,  le  feuillet    ISO  est  • 
occupé  par  un  brouillon  de  vers  d'Ifilgo  Lopez,  dont  l'ins- 
piration est  due  aux  chapitres  FV  et  V  Jes  Alahanças  :  IV 
e  quinto,  tralando  de  la  honistad  {sic}  e  sanîidad  de  los  oa- 
rones  de  espafia.  Le  fragment  de  ce  chapitre  qui  plus  spé- 
cialement a  dicté  ses  vers  â  Inigo  Lopez  de  Mendoza  se 
trouve  au  fol.  97  v";  il  est  marqué  d'un  tntit.  ce   trait  se 
prolonge  jusqu'au  bas  du  feuillet  98  où  commence  le  cha- 
pitre intitulé  :  De  très  noblesas  que  deoen  aver  los  reyes. 

Nous  transcrivons  ici  le  morceau  dont  s'est  servi  le  Mar- 
quis : 

i'  e  fueron  otras  personas  muy  famosas  en  Espana  que  onrraron 
mucho  la  yglesia  de  Dios,  aunque  non  fueron  canonisados  pop 
santos,  commoYdalioobiapode  Barcelona.TaloobispodeCaragoça 
elVfemio  deTarragona,  Mausona  de  Merida,  Parcardo  de  Braga, 
Eladio  e  Eugeaio.  Julian  argobispo»  de  Toledo,  Fiilgençio,  her- 
mano  de  I^andre,  obispo  asligitano  senalado  de  vida  e  dotrina, 
Martin  Dumiense,  oiirra  de  ja  gente,  sa  vida  dellos  et  su  estoia 
diadema  e  cotoDa  de  la  yglesia,  su  sabiduria  pas  de  muchos, 
su  lenguaynformaçion  de  <lii:Ciplina,  su^  m  an  os  para  acorro  de 
pobres,  e  su  coragon  para  conpasion  de  omildes,  su  (inla  selo  e 
amor  de  fe,  e  sus  armas  para  persécution  de  blasfemia.  Bien  aven- 
lurada  lierra  que  sigue  e  asemeja  fe  de  tamafios  padres  e  sige  la 
santidat  en  que  se  Fase  fermosa  su  prudençia,  bien  aventurados  los 
prinçipese  perlados  que  por  personas  tan  santas  e  muy  claras  de 
sangre  ede  linaje  tomaron  las  leyes  sagradasde  Dios,  porqueellos 
asemejen  en  obra  e  en  dotrina  e  en  fe  a  tan  saulos  varones,  e  sobre 
todas  las  cosas  fagan  reverençia  a  aquel  por  el  que  los  reyes  reynan 
e  loa  que  fisieron  las  leyes  determinan  las  co.sas  justas,  en  cuya 
mano  estan  los  poderyos  de  lodo^  e  los  derechos  de  lodos,  los 
reynos  cuyo  reyno  es  el  royno  de  todos  loa  siglos  e  seûorio  en  toda 
generaçion  e  generaçion.el  es  criador  de  todas  las  cosas,  todo  pode- 
roso  e  rey  poEenle  e  mucho  de  temer  que  se  asîenta  sobrel  trono  e 
judga  el  senor.  M 


LXVIl.   GtL   DE   ZAMORA  ' 

Voici  ce  que  le  Marquis  a  fait  de  ce  passage  : 
«  tueron  varones  de  mucha. . . 

eugenio  arcobîspo  tolo 

claros  por  obras  e  de  grant  çiençia 
ladto  asimesmo  e  juliano 
digDîScados  de  la  sacra  silla 
fulgengio  obîspo  digno  astif^î —  » 

Ayant   biffé   ce  commencement,   le  Marquis  rt'crît 
vers  (I)  au-dessous,  siina  toutefois  les  améliorer: 
«  (ueron  varones  de  grant  sapienvia 
eugenio  argobispo  toledano 
julian  daiio  (1)  e  de  grant  pruden^ia 
fulgençio  obispo  astigîtano 
. . .  (jue  era  con  los. . .  y  afable  (2), 
cuyos  estudios  non  fueron  en  vano 
mas  estorçando  nucstra  sancta  fe 
en  los  conciliosconclaues 
conlra  la  seta  de  los  arrîanos 
tu  Dueslro  lucaii  sabes  aomo  fi]e[ron]  (3) 
en  grant  conformidat  e  muy  cercanos, 
fueron  eslos  con  el  buen  dalio  en  ausona  (?'.')  (4) 
pontifeses  de  los  nieridiano[s] 
dalio  asimesmo  el  de  barcelona 
aasi  commo  poniendoel  fecho  alla  muestra  (5) 


eufemio  que  fue  de  tarra. , 


eufemio  varon  de  ta. . . 

nos  flzoel  de  larragon[a] 

eufemio  asi  bien  de  larrugona.  » 

Le  seul  commentaire  que  l'on  puisse  faire  de  cette 
étrange  élucubrationestd'y  mettre  un  point  d'interrogation. 
Kt  pourtant  elle  est  curieuse,  parce  qu'elle  nous  montre  à 
l'teuvre  la  muse  érudite  du  marquis  de  Santillane. 

1.  Idalio. 

2.  Il  y  a  U  den  mots  biffés  et  des  mots  corrige  en  'urcliafge  qui  sonl 
également  illisibles. 

3.  Même  remarque  que  fxnir  lu  note  2. 
•1.  Le  relieur  a  trop  entrai  la  mat-içe. 

5.  En  sarehurge  :  u  coniuio  que  eupune  »u.  u 


FRANCESCH  EXIMENIS 


(0§Tina  :  Plut.  in.  Lit.  N,  n' 23;  Rocam.  n*  212  ;  Riblioth.   Nat. 
Madrid.  Ii-101) 

Francesch  Eximenis,  Natitra  Angelica.  En  castillan. 

Manuscrit  de  128  feuillets,  vélin  et  papier,  plus  3  feuil- 
lets blancs  au  commencement  et  1  à  la  tin,  non    folioté. 
Écriture  du  XV"  siècle.  Rubriques  et  capitales  dessinées  à  ] 
la  plume.  Format  350x265  mm.  Reliure  de  parcliemin. 

Fol.  1.  Rubrique:  Capitula  primero  que  propane  breue  e 
en  gênerai  la  attesa  de  la  angelical  natura, 

Incipit:  u  Angelical  natura  es  tan  alta...» 

Fol.  128  v°.   Explicit  :  «  E  con  tanto  sea  cou  vos  ihu. 
spo.  por  la  su  clemenciu.  » 

Rubrique  :  Aljonso  de  Çamora,  bacliUler  en  décrétas, 
nie  escriuio,   a  seruiçio  pn'ineramente  de  Bios  e  de   la  m 
sienpre  virgen  maria  su  madré,  e  del  sefior  e  escrenuo  ca- 
uallero  Yniyo  Lopes  de  Mendosa,  senor  de  ta  Vega.  JSstû  ! 
libro  se  tnlitula  natura  angelica. 

Cet  Âlfonso  de  Zamora  est  le  mùme  qui  a  copié  la  tra-  j 
duction  castillane  de  l'Ovide  moralisé  de  Pierre  Bersuïre  ■ 
que  contient  le  manuscrit  Ii-97  de  la  Bibliothèque  Natio- 
nale do  Madrid  (Cf.  Notice  XII).  Nous  remarquons  dans  ces 
deux  volumes  la  même  écriture  grande  et  claire,  la  même 
ornementation  élégante  des  lettres  capitales.  La  beauté  de 
son  écriture  n'empêche  d'ailleurs  pas  Alfonso  d'être  assez 
négligent,  et  ses  copies  en  donnent  plus  d'une  preuve. 

Le  BacbiUer  Alfonso  Gomez  de  Çamora,  auquel  le  mar- 


LXVIII.   FRANCESCH   EXIMENIS  4% 

quis  de  Santillane,  alors  seulement  seigneur  de  la  Vega, 
confie  la  mise  en  castillan  d'un  Paul  Orose  aragonais 
(cf.  notice  XXIX)  ne  fait  probablement  qu'un  avec  le 
copiste  AlfonsQ  de  Zamora  in  decretts  backalarius.  M.  Ce- 
sâreo  Fernândez  Duro,  dans  sa  Coleccion  bibliogrqfico-bio- 
(irafica  de  notictas  referentes  â  la  provincia  de  Zamora 
{Madrid,  1891,  p.  565,  a"  1283),  indique  simplement  la 
présence  de  ces  deux  manuscrits  dans  le  fonds  Osuna.  Il 
ne  nous  dit  rien  sur  la  vie  de  cet  Alfonso  qui  ne  figure  pas 
dans  la  Bibliotheca  de  Nicolas  Antonio. 

On  sait  que  le  De  Natura  Angelica  de  Francesch  Exime- 
nis,  composé  en  1382  et  dédié  à  Père  d'Artes,  mestre  ra- 
cional  du  roi  Jean  I",  fut  îraprîmé  en  catalan  dC's  1494  ;  en 
1434,  il  fut  traduit  en  castillan  sous  les  auspices  de  Fr.  Mi- 
quel  de  Cuenca  et  de  Fr.  Gonzalo  de  Cordoba  (Cf.  Morel- 
Fatio  dans  le  Grundriss  de  Grôber,  Katalanische  Litte- 
ratur.  II,  2,  p.  100.)  Cette  version  castillane  fut  imprimée 
en  1490  k  Burgos,  par  Fadrique  de  Etasilea  {Cf.  Mendez- 
Ilidalgo,  Tipogvafia  Espaflofa,  p.  134,  n''8). 


Francesch   Eximenis,  Doctrina  de  dure  a  cascuna  per- 
sona.  En  catalan. 

Cf.  Notice  XXVI,  ms.  Ii-109. 


LXIX 


JUAN  DE  FUENT  SAUCO 

(Rocam.  n*  118;  Biblioth.  Nat.  Madrid,  Ii-157) 

Juan  de    Fuent  Sauco,   De  Verbo  contra    udaeos.  En 
castillan. 

Manuscrit  de  113  feuillets,  plus  2  blancs,  papier  et  vélin, 
non  folioté,  réglé  à  28  lignes.  Écriture  du  XV®  siècle. 
Notes  et  corrections  en  marge.  Rubriques,  initiales  et  let- 
trines. Format  210x144  mm.  Reliure  moderne. 

Fol.  1.  Rubrique:  Cotniença  lo  libro  de  verbo  contra 
iudeos.  Prologo. 

Incipit  :  «  Eructauit  cor  meum  verbum  bonum  ;  estas 
palabras...» 

Fol.  113  V^.  Explicit  :  ((  el  quai  cscrito  (izo  frai  Juan  de 
Fuent  Sauco,  bachiller  en  la  santa  tlioologia,  alumbrante 
el  mui  alto  verbo  diuino,  al  quai  toda  honor  e  gloria,  in- 
stigante  el  mui  honrado  c<uiallero  Pero  Fajardo,  adelantado 
de  Murcia,  a  cuya  peticion  se  ordeno.  I  esto  fue  por  un 
singular  sermon  que  el  mui  honrrado  bachiller  frai  Juhan 
fizo,  en  que  fablo  muialtamentedel  muy  supercminent  ver])o 
diuino  incarnado,  alumbrante  su  gracia,  en  presencia  del 
muy  reuerendo  don  Diego  de  Comontres  (1),  obispo,  de 
Cartajena,  e  del  senyor  adelantado,  e  de  muclios  iudios  le- 
trados,  e  de  otras  gentes  ajuntados    en  sancta  maria  de 

1.  Diego  de  Comontes,  évoque  de  Cartagena,  mourut  le  6  mars  1458 
(Cf.  Fidel  Fita,  Bosquojo  historico  de  la  scdr  cartaf/incnse  écrit  par 
D.  Diego  de  Comontes.  Bolei^n  de  la  Real  Arademia  de  la  Historia^ 
t.  III,  1883,  p.  276-293). 


LXDC.  JUAN  DE  FUENT  SAUCO 


427 


gracia  del  alcacar  (1).  E  presta  este  tratado  non  tansola- 
ment  para  reformacion  de  la  fe  a  los  cristianos,  para  eo- 
noacer  e  fablar  e  muy  altament  prediccar  singulares  secretos 
de  la  mui  supereminent  persona  seguada  de  la  alta  mages- 
tat,  mas  aun  presta  para  doffonder  ia  fe  por  razones  binas 
delasciencia  natural,  e  para  disputar  e  arguir  contra  los 
erejes,  judîos,  moros,  e  contrarios  de  la  mui  souerana  e  alta 
verdftt,  sin  sospechae  sin  error  verbo  diuino,  segiinda  per- 
sona de  la  mui  supereminente  magestat,  que  reioa  para 
sîempre  un  dios  bendîto.  Amun.  » 

Le  nom  de  l'auteur  écrit  primitivement  dans  le  manus- 
crit Juan  de  Fuent  Santo,  a  été  corrigé  en  Fuent  Sauco. 
Ce  curieux  traité  est  mentionné  dans  le  Boletinde  la  Real 
Academia  de  la  Historin  (t.  X,  1887.  p.  6  et  7],  où  (dans 
les  Noticias)  on  donne  une  description  sommaire  de  ce  vo- 
lume et  une  copie  de  l'intéressant  esplicit  de  ce  manuscrit. 
L'auteur  anonyme  de  cette  note  ajoute  :  «  Esta  obra  fué,  por 
»  lo  vîsto,  escrita  entre  los  anos  1453  et  1458.  El  Hbro  De 
»  verbo  contra  Judaeos,  inspirândose  en  ol  De  oerbo  contra 
»  Sarracenos  que  liabla  escrito  el  doctor  Juan  de  Segovia, 
»  puede  considorarse  como  avanzada  prùxiraa  de!  Fortali- 
»  tiuni  fidei  que  publicô  en  1459  Fr.  Alonso  de  Espina 
u  contra  judlos  y  sarracenos.  u 


1.  Pedro  Fajardo  s'emp&ra  de  l'alcaiar  de  Murcie  en  1453  (Cf.  Cas- 
cales,  Discarsos  hislàricas (II-  la  ciudad  de  Mtu-eia,  cité  dans  le  fioleUn, 
'  t.  X.  1887). 


LXX 


MAÏMONIDE 

(Osuna  :  Plut.  I.  Lit.  N,  n*  7;  Rocam.  n'  162;  Biblioth.  Nat. 

Madrid,  KK-9) 

Maïmonide,  Le  More  Nebuchim  ou  Guide  des  égarés,  tra- 
duit en  castillan  par  Pedro  de  Toledo. 

Manuscrit  de  141  feuillets,  plus  2  feuillets  de  garde, 
1  au  commencement  et  1  à  la  fin,  papier,  réglé  à  37  et 
40  lignes.  Écriture  de  la  première  moitié  du  XV^  siècle,  à 
deux  colonnes.  Rubriques,  enluminures,  capitales  en  cou- 
leur. Format  408x290  mm.  Reliure  du  XV«  siècle  en  cuir 
sur  ais,  ornée  de  dessins  de  style  mudéjar.  A  Fintérieur  des 
plats  se  trouve  collé  un  feuillet  de  parchemin,  réglé  à  deux 
colonnes,  contenant  un  fragment  d'ouvrage  latin  qui  paraît 
avoir  dû  être  un  traité  d'astronomie,  l'écriture  est  du 
XIV*'  siècle.  Sur  les  2  plats,  on  voit  des  traces  d'un  écu  d'armes 
peint  sur  papier  et  collé.  Ces  armoiries  sont  trop  dété- 
riorées pour  qu'on  puisse  les  déterminer.  Tout  ce  qu'on  peut 
dire,  c'est  que  l'or  et  le  sinople  dominaient.  Les  deux  plats 
étaient  traversés  par  une  barre  terminée  aux  deux  bouts  par 
des  gueules  de  dragons,  dont  on  devine  encore  le  dessin. 
Au  dos^  le  titre  écrit  sur  une  étiquette  blanche  :  More,  el 
Moysen  de  Egipto,  puesto  en  eastellano  por  el  maestro 
Pedro  de  Toledo, 

Fol.  1.  Grande  initiale  ornée,  double  encadrement  en  or 
et  couleurs. 

Incipit  de  la  préface  du  traducteur  :  «  En  el  nonbre  de 
Dios  todo  poderoso,  yo,  maestre  Pedro  de  Toledo...  » 


LXX.    MAÏMONIDE  429 

Fol.  1  v°.  Explicit  :  ((  e  de  la  vucstra  seïloria  grant  prez 
e  bueii  galardon.  Amen.  » 

Fol.  2.  Même  ornementation  que  cî-dcssus.  Dédicace  de 
Maïmonide  à  son  élève  raby  Joseph.  Incipit  :  «  Dios  te  de  su 
gracia. ..  » 

Explicit  :  «  en  el  logar  onde  seras.  E  pas  sea  sobre  ti. 
Amen.  » 

Préface  de  Maïmonide.  Incipit  :  «  En  el  nombre  de  Dios 
fuerte...  )) 

Fol.  6.  Explicit  :  «  abrit  vos  puertas  e  entraragente  justa 
que  guarda  crcençias.  » 

Livre  I.  Incipit  :  «  En  la  manera  de  yraagen. ..  » 

Fol.  49  v°.  Explicit  :  «  con  el  ayudo  de  Dios  abastado.  » 

Rubrique  :  Di^e  maestre  Pedro  de  Toledo  :  aqui  esjîn 
de  la  trasiadarion  que  Jize  al  primero  libro  del  More  de 
abraijco  a  romance  segunt  mas  e  mej'or mente pude.  Al  Dios 
alto  ijnfinito  sean  dadas  gracias  segunt  aquel  que  el  es,  La 
quai  t/usladaçion  fize  con  muy  grant  trabajoque  en  elpro- 
logo  que  fize  en  comienço  deste  dicho  libro  son  contenidas. 
(sic)  E  sialgunaerroro  errores  en  el  ouiere  e  las  emendare 
algunt  perfecto  varon,  de  Dios  aya  galardon  e  le  sean 
otorgadas  gracias  por  aquel  a  quien  yo  pido  que  segunt 
me  ayudo  començar  este  primero  libro  asy  e  mas  mejor 
me  ayude  acabar  e  Jèneçer  todo  el  dicho  libro.  Amen,  Ce 
livre  compte  75  chapitres. 

Livre  II.  Fol.  49  v<*.  Rubrique  :  En  el  nonbre  de  Dios 
aqui  comiença  la  trastadaçion  segunda  de  la  segunda 
parte  del  dicho  libro  del  More,  Capitulo  primero, 

Incipit  :  «  Capitulo  primero:  los  prinçipios  que  son  mc- 
nester  en  afirmar  seer  Dios...  » 

Fol.  90  y'*.  Explicit  :  «  e  començaremos  en  otras  cosas 
con  el  ayuda  del  abastado  etcetera    » 

Rubrique  :  Dize  maestre  Pedro  de  Toledo  :  aqui  es  fin  de 
la  trasiadarion  de  la  segunda  parte  del  More  en  r romance, 
Dios  sea  loado,  amen,  E  feneçiose  oy  vierrnes  veynte  e  çinco 
dias  del  mes  de,,,,  en  la  villa  de  Çafra,  aflo  del  Seflor  de 
mill  equatroçientos  edieze  nueue  aflos.  La  quai  trastada- 
çion se  /izo  con  mayor  trabajo  que  la  primera  parte  por  las 
muchas  dichas  errores  de  los  trasladadores  primeros  e 
escripuanos.  E  senor,  vuestra  merçet  sepa  de  mi  una  cosa. 


430 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


e  todo  (tquel  que  por  esle  libro  esludiare.si  leirado  J'uer'e 
en  todo  saher  e  prqfundo,  ■■iolil  en  laa  artes  e  en  /îioso/ia  \ 
natural  e  moral  ejtlosojia  primera,  que  de  Moysenfasta  oy  i 
tal  libro  non  se  conpuso  segunt  en  la  manera  que  es  e  /a  \ 
sçiençia  en  que  tracta,  nin  tal  letrado  sabto  J'ue  por  esa 
manera  en  j'udtos  e  cristianos  e  moroa.  E  do  e  presenco  por 
U'stiyo  este  dicho  alto  libro  a  aqtiel  que  en  todo  el  e  sus 
partes  en  gênerai  e  en  singular  bien  entendiere,  si  tal  per- 
sona  puede  ser  o  non,  e  si  tal  o  taies  fueren  seran  muy 
pocos  e  ralos.  uno  mjui  en  Europa.  e  otro  en  Asya,  e  otro 
en  Africa.  E  todo  esta  entiendo  /oser  ca-dat  al  que  al 
dixiere,  e  tengo  que  me  non  contradira  el  que  el  tal  libro 
coàosçiere  e  entendiere  saluo  si  fuere  d-e  aquellos  que  dise 
Aliœandre  Alfaradosi  que  los  contradesires  non  rajgo- 
nahlefi  sejiuen  por  çelos  e  enbtdias  e  yntençiones  e  malque- 
rençias,  e  es  senotio,  e  lenerse  en  mucho,  e  loandose por 
oia  de  vanagloria,  e  concuerda  con  e(  Abuhamed  Algasel 
en  su  libro  que  es  el  peso  de  las  costunbres,  e  Abujhrty'e 
en  sus  dotriruts,  e  Mahomad  Abujecaria,  e  Abunaçer 
A  Ifaraui.  E  pido  vos  como  a  senor,  e  manda  vos  por  ma  de 
dotrina  de  los  maestros,  que  jamas  non  tendes  capitulo  sin 
leer  el  ante  del,  que  séria  caso  de  vos  Jaser  dubdar  e  non 
entender  machos  cosas  por  la  yrant  prol'undidat  de  este 
coron  en  este  dicho  libro,  parque  vos  non  marauilledes  de. 
algunos  vocablos  mm  puestos  a  perfection  ante  dos  mara-  , 
uilledes  de  lo  que  esta  bien  por  dos  rrasones  que  Aristo— 
aies  dis  en  ronùcm/o  de  su  metq/isica  segunt  la  trasladaçion. 
morisca  :  la  primera  rrason  es  por  In  profandidat  de  las 
sotiles  e  allas  cosas,  e  la  seyunda  rrason  por  la  cortidat  e 
pequeOo  capas  de  nos  ;  e  asiyo  por  mipoco  entender  quanto 
masmi  poco  sabere  alcançar,  por  la  neçesidat  de  los  nepe- 
sarios  trabajos  mundanales.  E  agora  eomençare  rromançar 
la  terçera  parte  del  More  e  acabare  con  et  ayuda  de  Bios, 
En  esta  terçera  parle  tracta  en  los  secrectos  de  Maaçe 
mercaua  e  Jilosqfîa  e  del  mundo  e  ley  e/ueros  e  manda- 
mientos  de  Dios,  ejenesçe  en  ta  sapiençia  en  el  postn'mero 
capitulo  onile  tracto  muy  altamenle.  E  agora  romençare 
rromanrnr  este  dicho  (errcro  libro  del  More.  En  el  nombre 
de  Dios  amen.  Ce  livre  c<)in|jte  19  clijipitrt's. 


LXX.    MAÎMONIDE  431 

Livre  III.  Fol.  91.  Incipit  :  «  Principio  en  el  nombre  de 
Dios;  yadeclaramos  pieça  de  vezes...  » 

Fol.  141.  Explicit  :  «  grande  seyentes  en  tierrade  sonbra 
mortal  luza  claro  sobre  ellos.  Amen.  » 

Rubrique  :  Aqui  es  el  fin  de  la  terçera  parte  delMore 
onde  es  todo  acabado,  Dios  sea  loado  amen,  E  acobose (sic) 
vierrnes  ocho  dias  del  mes  defebrero,  ano  del  nasçimiento 
del  Nuestro  Senor  Jésus  Cristo  de  mill  e  quatroçientos  e 
treynta  e  dos  anos,  en  la  muy  noble  çibdai  de  Seuilla.  El 
quai  libro  cscviuio  Alfonso  Pères  de  Caç{e]res,  ve^ino  de 
la  dicha  çibdat.  Dios  sea  loado  por  sienpre  amen,  Finito 
libro  sit  laus  Deo  Christo  amen.  Le  livre  III  compte  54  cha- 
pitres. 

Ce  texte  est  illustré  de  gloses  de  deux  sortes  :  1**  Les 
notes  du  traducteur^  copiées  avec  le  texte  par  Alfonso  Pérez 
de  Câceres.  Ce  sont  des  explications  de  mots,  des  observa- 
tions, ayant  trait  aux  difficultés  de  la  traduction.  Ces  notes, 
presque  toujours  marginales,  sont  rares  et  brèves,  mais  on 
les  rencontre  dans  les  trois  livres.  2°  Des  notes  de  caractère 
philosophique  et  linguistique. 

Ces  dernières  notes  sont  écrites  d'une  autre  main  que  le 
texte,  mais  elles  appartiennent  bien  à  la  môme  époque. 
Tantôt  marginales,  tantôt  interlinéaires,  elles  sont  très 
nombreuses  sur  les  20  premiers  feuillets,  après  on  n'en 
trouve  plus.  Mordantes  et  critiques,  elles  trahissent  un 
contemporain  du  traducteur,  très  versé  dans  les  questions 
de  langue  et  connaissant  le  texte  arabe  du  More  Nebuchim. 
On  pourra  juger  de  l'intérêt  de  cette  version,  comme  aussi 
des  attaques  du  correcteur  anonyme,  par  les  extraits  que 
nous  publions  ci-dessous. 

Préface  du  Traducteur 

En  el  nonbre  de  Dios  todo  poderoso,  yo  maestre  Pedro  de 
Toledo,  fijo  de  maestre  Johan  del  Castillo,  fue  rrogado  e  mandado 
por  mi  senor  Gomez  Suares  de  Figueroa,  fijo  del  muy  alto  caual- 
lero  don  Lorenço  Suares  de  Figueroa,  maestre  que  fue  de  la  muy 
onrrada  e  alta  orden  de  la  caualleria  de  Santiago,  que  romançase 
el  muy  altisimo  libro  del  More  que  fizo  el  muy  famoso  sabio 
maestre  Moysen  de  Egipto,  el  Cordoui,  fijo  del  grande  juez  rabi 
Maymon  de  Cordoua,  en  la  muy  alta  sçiençia  e  sapiençia  de  la  phi- 


432  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANË 

losofia  e  metaHsica  e  de  las  profèçias  eleysanlade  Moyseo-  EXM 
qualnonbre  More(l)  quieredozirmosiradore  ensefiador  de  los  lup- F 
bados.  Esto  seenliende  por  los  miiy  profundoii  judios  sa.bios  eaj 
fllosofia  que  aDiao  dubda  en  rus  coraçooes  e  fuerte^  turbaçiones  d»! 
muchas  cosas  de  la  santa  escriplura  que  pareçian  ser  contrai 
naturaleza  e  raKon.  Ende  la  voluplad  dei  dicho  seùor  coop< 
nedor  de  esle  More  fue  junlar  e  aiiiiKnr  la  sanla  escriptura  dût 
Moysen  e  de  los  profeutas  coula  muy  altisima  esçelenle  filosoBal 
primera  (2)  e  moral  e  natural,  segunt  en  el  dieho  liljro  es  mayar-  ' 
mente  contenido.  E  yg,  el  diclio  maostre  Pedro,  entendiendo  seer  ] 
el  dieho  mi  sefior  muy  grande  e  prudente  sabio  e  noble  de  condi- 
çiones,  e  por  le  fazer  plazer  e  seruiçio  plogonie  de  volunptad  J 
ponerme  al  trabaio  para  lo  trasiadar  de  abrayco  a  romance,  lo-a 
lo  mas  mejor  que  supiere  e  pudiere,  fiando  en  un  verdadero  Dîos  \ 
dador  de  todo  ser  e  entender  e  ^a  gracia  a  quien  le  plaz,  que  yoM 
(are  lo  que  deuoeseguire  la  régla  ecostunbre  de  los  trasladadores I 
letrados  que  a  mi  son  antif^ipados.  E  por  quanio  los  Irasiados  soa-l 
diuerHOs  o  de  diuersos  letrados:  bueoos  ecomunales  e ninguiios(3)î.'l 
e  los  escriuanos  otrosy  todos,  por  ser  non  letrados  (4|,  erraronf 
yerros  manifîestos,  yo  loque  Rzieresy  errare  non  sea  en  cuipa,  Q  J 
de  lo  que  bien  dixiere  a  Dios  las  gracias  sean  dadas,  quanto  masJ 
que  amos  trasladadores  erraron  (5)  en  muchas  cosas.  Eel  uao  mas'l 


1.  Verdad  es  que  More  quîere  dezir  mostrador,  maa    non  eato  qaei 
diKe  de  los  lurbados,  que   otro  vocablo  que  due  es  ebrayco   liane—  I 
bochim  aquel  dïïe   Iob  turbados,  e  aun  en  la  verdad    iiebocbim, 
ebrayco,  desarradoH  quiore  dezir,  nuQ  turbadoa  cornu  el  lu  trasiado,  qoc  j 
el  ebraycode  tnrbado  ea  aiblialïm  o  rnebohalim,  mas  csln  pasadero  e 
sogunt  lo  que  tenemoa  en  que  entender  aiiel  an  te. 

2.  Sy  esta  que  diiie  tlloHolIa  primera  lo  dize  pur  la  motafisica,  coma  lo  J 
quiere  la  razon  porque  ctimas  prociada.  nonordcuocou  raxou  la  Oionkl  J 
junta  uoa  ella  ]>or  quantc  la  natural   es  nefenaria  para  vlla  e  aua 
primera  en  quanto  aprenderla,  demaa  que  no  paresce  repugnar  la  flJo-    | 
sofia  moral  la  ley  de  Moyseu  ;  non  se  que  liene  que  faxer  la  moral  fllo- 
sofla  en  este  feeho  que  byen  abenïda  se  esta  con  la  ley  de  Muysen. 

3.  Non  se  que  quiere  dezir  aqui  ningunos,  si  s<tra  o  non  d'e»crivaao> 

4.  Non  son  todos  los  escrivanos  non  letrados  nin  todos  erraron,  ttîn 
mucho  menos  los  trasladadoces  como  dizo  segiint  pareçei-a  lucgo  ade- 
lante  que  el  autor  miitmo  vto  la  trasladacioD  de  Abeutabbon  c  la  ovo 
poF  bueaa,  aunque  este  trasladador  diga  que  todos  erraron  tiomo  lo  âîio 
luego  aqui  adelante  que  amos  trasladadores  erraron,  mal  sy  pense  de«- 
cargar  de  si  e  cargar  sobrollos.  ' 

5.  Salva  su  gracia  que  el  oiismuconpuiicdor  rabyMoyi^en  de  Egipto 
vio  la  trasladacion  de  Abcntabb<>n  c  la  ;iu(;tori/u.  vc^i-dad  m  i|iie  la  dol 
Hariii  es  errada  e  la  suya  mas. 


LXX.   MAÎMONIDE  433 

queelotrosinconparaçion.porqueessabîdoser  buenoeconplîdoen 
lenguaje  e  muy  sînple  enla  sçiençia  e  nonbraso  Harizi.  E  el  mejor 
en  la  sçiençia  nonbrase  Auenlabbon.  Mas  fio  en  el  Dios  alto  (1) 
e  en  la  sçiençia,  maguer  poca,  que  a  mi  plogo  endonar  que  fare 
todo  lo  mas  e  mejor  que  pudiere,  tanto  que  en  la  sçiençia  non  aya 
error,  en  todo  mi  poder  e  seguat  mi  pequefio  entender.  Fero  sepa 
el  mi  sefior,  e  todoaquel  que  por  esta  mi  trasladaçion  leyere  o 
viore,  que  la  entençiou  del  noble  maestre  Moysen  non  fallesçera(!i) 
de  todo  su  libro  de  ooniienço  Casta  la  Qn  co»a  alguna.  aynidandome 
el  verdadero  Dios.  comoquier  que  los  libros  onde  conçierto  e  tras- 
lado  son  Irasiados  detrasiados  onde  conprehenden  forçadamente 
errores  |31  muchos,  asi  por  las  diuersidados  de  los  trasladadores 
en  diuersas  errores.  como  en  las  dîuersas  errores  de  los  diuersos 
eseriuanos.  Ende,  segunt  la  eostumbre  (4),  oue  a  tazer  de  un 
vooablo  dos  e  de  dos  vocables  uno.  e  aPiader  en  affiiint  logar. 
e  menguar  en  otro.  e  en  uno  declarar.  een  olro  acortar,  e  en  olro  po- 
nerla  razon  voeablopor  vocablo  (5) talquai  esta,  o  raayormentede 
la  mejor  trasladaçion.  que  es  segunt  yoeotros  masietradosespuesta 
edada  por  muy  mas  notable.  E  muchas  vezes  (6)  tomoun  renglon 
de  la  una  trasladaçion  e  otro  de  la  otra  e  algunas  vezes  lo  tomare 
(al  quai  esta  por  lo  yo  non  eutender,  segunt  la  trasladaçion  esta 
non  segunt  deue  (7).  E  por  non  errar  ni  poner  uno  por  al  lie  lo  de 
poner  segunt  esta  en  la  dicha  mejor  trasladaçion  (8).  E  porque  la 

1.  FiareDDioxbuoDa  cosa  es  mas  non  ae  quito  por  todo  esto  que  non 
es  BU  IraaladiiçioD  crrada.  e  non  de  p<ico,  mas  ci>mo  dixo  el  sabioSa- 
[omon  por  mucbedunbre  de  palabras  non  se  quita  el  yerro. 

2.  Muchn  Aixe  ademas  onde  tualox  sabios  faJIeçieroo  e  niin  a  su 
dichodelmayormeotequedizequelos  libros  pordonde  el  traslado  oon- 
prehendian  errores  e  aun  ]>or  la  iibra  suya  paregera. 

3.  Si  los  libros  conprehQndea  errores  oomo  asegiira  que  non  falegera 
la  entonçioo  del  aucCor  de  todo  su  libro.  non  lu  eiilyendu, 

4.  Eu  esto  iizo  byen  ai  cntendja  la  entençion  maa  el  se  dîxe  lo  tiun- 

5.  Por  Ventura  sera  sin  error,  mejor  Cuera  sobrescei-  eu  loa  talcs 
vocablos  fasta  preguntarloa. 

6.  En  esta  mezcla  el  provecho  ea  dubdoao  e  el  daAo  Qs  çyerto  quando 
meno  porque  sera  mas  trabajosa  de  adreçat-. 

7.  Ya  me  paresse  que  vyene  on  cognocimyento  que  de  neçesario  ha 
de  falleçer  en  contrario  de  lo  [que]  ha  dicho  que  non  [allégera  la 
entenvioQ  del  autor. 

8.  Por  Ventura  si  la  tal  trasladaçion  como  eata  (uore  quita  de 
errores,  como  por  este  trasiadador  se  pyensa,  que  quatido  ci  trosladador 
non  catyeiide  la  entençion  del  conpoDedor,  pueato  que  entyeada  las 
Bignificaçiones  de  los  vocabloa,  non  puedc  ser    seguro  de  yerro  o  non 


434  lUBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SAXTILLANE 

vuestra  merçet  sea  mas  contenta,  auiendo  o  venicndo  alprunt 
maldezidor  (1  que  se  faze  sabio  letrado,  la  vuestra  merçet  sea 
de  mandar  leer  el  capitule  del  abrayco  2)  de  qualquier  trasia- 
daçion  de  quatre  que  fasta  oy  son.  E  la  vuestra  merçet  aca- 
tando  e  mirando  cada  capitule  de  esta  mi  trasladaçion  ende  vera 
la  vuestra  sefioria  la  lealtad  del  buen  leal  seruidorque  a  la  vuestra 
merçet  plaze  e  ama  todos  tienpos  seruir.  E  seûcr  sy  alguna  de 
algunas  errores  (3)  por  mi  fueren  fechas  en  aquesta  mi  trasla- 
daçion, sefior  auet  la  en  exenplo  de  aquel  que  verra  a  Dios  ser- 
viendo,  non  entendiendo  a  Dioserrar  mas  entendicndo  (4)  a  Dios 
seruir,  e  de  Dios,  principe  del  mundo,  aya  ayuda  e  de  mis  pecados 
pardon,  e  de  la  vuestra  sefioria  grant  prez  e  buen  galardon.  Amen. 

Dédicace  de  Maïmonide  à  son  élève  Rahbi  Joseph 

Dios  te  de  su  gracia  el  desçiplo  (5)  miu/  onrrado  raby  Joseph, 
fljo  de  rabi  Iluda,  (jue  (6)  iJios  perdone,  porque  de  entonçes  que 
estouiste  ante  mi  e  veniste  de  estremo  de  la  tierra  para  aprender 
de  mi,  fue  (7)  onrrada  tu  anima  ante  mis  ojos,  porque  (8)  ci  (h 
f/rant  amor  para  buscar  la  sçiençia,  (9)  tanbien  porque  vy  en  tus 
cantigas  el  tu  grant  deseo  al  acatamiento  de  las  sabidurias,  e  esto 
fue  desque  vinieron  a  mi  tus  cartas  e  la  nota  de  tus  dezires  de  la 
tierra  (10)  onde  bines,  E  ante  que  prouase  tu  entendim lento 
(11)  dixe  en  mi  coraçon:  quiça  que  su  deseo  en  la  sabiduria  es 
major  que  lo  que  alcança  el  su  entendimiento,  e  quando  aprendiste 
ante  mi  aquello  que  aprendiste  de  la  sçiençia  (12'  de  los  cerrulos 

satisfaze  aunciuo  tomo    la  mejor  transhida«;ion,  como  dize  que  la    ha 
tomado,  se  non  ontyonde. 

1.  El  que  la  verdad  dixyon;  mm  mereyora  ol  tal  nonbro. 

2.  Va  se  an  loyido  assaz  (1(3  los  ca])itul(>s  desta  traslada<;ion  o  se 
han  acotado  por  (^1  cbrayco  o  so  fallan  orrados.  on  sua  logaros  pai-os- 
(;cran  porondo  la  obra  lo  ha  do  mostrar  que  non  las  ])alabras. 

3.  Non  s(»  (|U(»  (piion»  dczir  si  algnna  do  algunas  orroros,  salve  si  lo 
dizo  poripn;  soran  pooas,  por  vontnra  es  orror  do  j)Oilola. 

4.  Esto  os  lo  nK^jor  di»  lo(ia(»  ha  dicho  o  nias  do  croor,  quo  la  su 
vohintad  fuo  buona  aniKino  la  obra  non  respondio  a  la  voluntad. 

5.  Prociado. 

6.  E  ])arayso  sea  su  ro])oso. 

7.  Preciada. 

8.  Vi  la  tu  grant  (liligon(;ia. 

î).  E  ]>(»r  (juanto  yo  quando  avia  vistn. 

10.  Do  Alixandria. 

11.  V<»  dozia. 

12.  Do  la  a^tronnim'a. 


LXX.  maImonidb 

antroioijal,  o  lo  quo  anleçïpasle  del  saber  (1|  de  las  urleu  ijue  non 
puede  (2)  aer  menas  délias,  porque  (3)  so/i  a  ii  aparejo  a  la  sçiençîa 
de  la  (4|  nstrolayia,  anadi  en  11  amor  por  tu  buen  enteadimiento 
e  ligereza  de  tu  entender  (5),  e  ry  el  tu  tjrant  deneo  a  las  artes  e  por 
esto  le  dexe  iiisar  en  filas  por  conosçer  el  tu  enlendimiento  cnn- 
plidu.  E  quando  aprendiste  delante  mi  lo  que  aprendîste  de  la  logica 
[Gjnllegose  ini  anima  a  U  e  vy  que  (7)  ères  perteneç  lente  a  te  des- 
cobri'r  (8)  poridadcs  de  los  libres  de  la  profeçia  (9),  tanto  que 
cates  lo  que  perlenesçe  que  acaten  los  perfectos,  e  coinence  poner 
ante  li  eomienços  de  razones  e  para  te  (10)  ensennr  senns  (II),  por- 
rjue  (12)  vi  que  esto  ern  lo  que  de  mi  biiscauas  esforçeme  para  (e 
dectarar  de  las  cosas  dieaales  e  para  te  f mer  entender  la  enteneion 
de  los  que  son  llamados  ;13)  fabladores  e  si  las  sus  pias  son  de 
prueua  o  s//  non,  e  para  te  demostrar  de  quai  arie  son.  E  enlendi 
que/neporo  lo  que  con  otros/uera  de  mi  aprendiste,  e  tu  cansado 
de  la  grant  turbaçion,  que  la  tu  anima  honorosa  te  (14)  demanda 

1.  Delà  malemiiticii. 

2.  Scr  aprcndidii  tnenos. 

3.  Es. 

4.  AHtmnomia. 

5.  E  de  que  veyîa  cl  ta  desieo  a,  la  dïchA  artii  du  la  uiatematii^i 
tnuy  fucrte,  dexete  exei^tlarla  por  lo  que  senti  que  aun  aerias  a  la 
postremeria. 

6.  LigosG  mi  csperança  contigo. 

7.  Era8. 

8.  Descobrir  las  poridadea. 

9.  Para  que  catases. 

10.  Enbeiar  i>or  seùas. 

11.  Nonparesçe  que  esto  fuese  lo  que  el  ilel  buscava,  mas  este  trasla- 
(lador  dexo  lu  que  se  le  entendio,  lo  que  a  mi  me  pareaçe  entre  reii- 
glones  lo  puse  luego,  ally  onde  dize:  e  popque  vy  que  esto. 

12.  E  de  que  vi  que  esto  non  te  natisfaxia  e  porHavas  comigo  que  te 
declaraae  algo  mas  de  las  casas  teliologalea  c  que  te  flziese  aaber  laa 
entençiones  en  que  es  la  opiflon  de  los  fabladoros,  e  ai  las  sub  vias  non 
demostrativas  e  si  non  son  deniostralivas  que  te  dixese  de  quai  arte 
aoQ,  e  de  que  vy  que  algun  poco  sabîas  ya  dello  de  lo  que  aviaa  apren- 
dido  de  otroa  afueras  de  my,  e  estavas  tnrbado  e  atiuexado  e. . . 

13.  Fabladores,  eatOB  son  çierta  »eta  de  i^abio»  qne  son  contra  lOs  fllo- 
mto^,  dizese  por  algunos  qne  porque  non  tyenen  de  la  scïencîa  sinon  la 
fabla  los  Uaman  fabladores,  e  |Kir  otroa  ae  dize  que  porqucerau  pedj'i- 
lïatoros  que  su  oDgio  era  cl  fablar  los  llamavau  fabladores.  e  en  este 
libro  se  tracta  quioa  sou,  espe^ialmenCe  de  las  eutenciones  dellos  se 
dize  dcsde  capitulo  sesenta  nucve  g  sctenta  c  uno  fasta  en  la  fin  del 
priniei-o  partido  del  libro. 

14.  Demaodava  que  era. 


436  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

fablar  palabras  preçiosas  e  joyosas,  de  lo  quai  (1)  ie  estoruana 
mandadote  aprender  las  cosas  por  orden  (2)  e  régla  derecha.  E  la 
mi  entençion  (3)  fne  por^qne  estouieses  sobre  la  verdat  por  sus 
carreras  (4)  c  aendas  e  que  la  non  alrançaaes  por  açidente  e  bien 
sabes  que  jamas  nunca  te  vede  mientra  (5)  a  mi  te  llegaste  en 
qualquier  teste  o  razon  '6)  de  hs  sahios  qvie  se  acaesçiese  quedes- 
pertase  cosa  (7)  maranillosa  c/ne  te  lo  t/o  derlarase.  E  (8)  pues 
judgo  Dios  nuestro  appartamiento,  e  pusiste  la  tu  entençion  para  te 
mouer  para  la  tu  clima  onde  tu  voluntad  es,  despertaronme  les  dias 
de  tu  buena  compania  .9)  con  un  pensam lento  tioaegado^  e  me 
inouio  la  mano  de  tu  separamiento  para  te  (10)  conponer  este 
libre,  e  (11)  conpuselo  para  ti  e  para  los  tus  semejantes,  (12)  los 
quales  tenpjo  que  son  pocos.  (13)  E  agora  sean  pocos  o  mas  t/o  ie 
ordene  este  libre  en  capitules  (14)  non  rcglados^  e  todo  lo  que  se 
escriuiere  délies  (15)  te  allegara  en  el  logar  onde  seras,  e  paz  sea 
sobre  ti,  amen. 

Capitule  XVI  (16). 

Pena  es  nonbre  equiuoco  que  es  (17)  dicho  por  el  monte,  segunt 
dis  :  e  feriras(18)  en  la  pena  e  es  nonbre  de  piedra  fuerte,  (19)  coma 
diz:  peha  del  pederrnal  (20)fuerte8  espadasG  es  nonbre  de  la  mi- 
nera que  délia  tajan  las  (21)  piedras,  como  diz  :  (22)  catad  a  la  peûa 


1 .  Te  yo  cstorvava. 

2.  Suprimc  estas  très  palabras. 

3.  Era  para. 

4.  K  que  non  te  copycso  por  casa. 

5.  Conii^^o  te  aronpaftaste. 

G.  Do  nuostros  sefloro.s  los  sabios  del  Talmud. 

7.  Kstranca  do  que  te  lo  yo  non  declaraso. 

8.  Dosqno  sentoncio. 

0.  A  yierta  concordia  ya  sosegada  o  niovionie  cl  tu. 

10.  Copilar. 

11.  Copilelo. 

12.  Aunque. 

13.  Borra  estas  ocho  palabras  y  |K)nc:  e. 
1 1.  Espaizidos. 

15.  To  ll(?i:ara  lo  primom  ppinioramontc. 

11).  Capitnlo  XVI  on  el  nonbre  de  gui*  que  qniere  dezirperia  o  monte 

17.  Xonbiv»  (loi  monte 

18.  En  el  monte  —  Esodo 

10.  Como  diz  de  pena  del  j)ederrnal  —  Deutrononiino. 

20.  Es])adas  (le  portas  —  Josue 

21.  Pie«ii-as  de  los  niinoros  como 
'^2.  Ysayas 


LXX.   MAÏMONroE  437 

que  fuestes  lajados.  Despues  (1)  apropiaron  esta  cosa  poulrera  a 
lo  principal  de  la  cosa  e  su  cornienço,  e  por  e»lo  dixo  :  despues  de  la 
pena  que  fuestes  tajuscatad  catad  n  Abraain  ntestrù padrcquiere 
deiir  [2)  andan  en  sus  Ptns,  e  su  usa,  e  en  sus  fueros  aprendet,  (3)  e 
sus  costunbres,  que  la  naluraleza  de  la  minera  (4)  e  au  oîrtud  es  me- 
nester  que  s^a  fallada  en  aquetla  cosaque  es  tajada  délia.  E  se^unt 
esto  postrero,  es  llamado  ni  criador  çur  l5)/uerle,  e  es  nonbre  de 
pena,  eeslo  porque  es  Dios  (8)  comienço  e  cabsa  que  fase  todo  lo 
que  (7J  de/uera  del  es,  como  (8)  diz  :  el  fuerte  (9)  conpUda  su  obra 
(10)  fuerle  que  te  (11)  nascio  oliiidaste  su  (12)  fuerte  los  vendio.  E  {13] 
non  fuerle  eomo  nuesiro  Dios,  fuerte  de  hs  (14)  mundos  e  estaras 
sobre  la  pena,  quiere  dezir  :  asufrete  (15)  e  arimalc  nobre  conosçi- 
mienlo  de  Dion  scer  prinçipio  de  todo  eser,  e  esto  es  lo  declarado 
del  su  llegarparaconosçer  clcriador  comoledeciaro  quandodixo: 
ahe  logar  conii^o.  (16)  Non  pieuses  que  la  sçiencia  (17)  diesal  sola- 
menteconuiene  de  laencobrir  del  comun,{l8)  e  piirn  le  ley  lu  que 
dis  e  non  en  la  obra  de  beresid,  nin  aun  (19)  en  Dion,  e  non  es  esto 


1.  Fuc  enpi-cstado  desU  razon  po^jli'imei'aeiiLe  noobre  al  f undamcDto de 
cada  coaa  e  su  pria^-ipio,  e  por  esto  dixo,  despues  que  ovo  dichu  cataii  a 
la  peûa  que  (uestes  tajado»,  dixo  catad  a  Abraham  vuestni  padre,  como 
que  declarara  qUR  lapefiaque  fuestes  lajados  dolla  es  Abraham  vuustro 
padpc,  porunde  andad  eu  suri  vias  e  ert'ed  en  su  ley  e  usad  en  sus  cos- 
tumbres 

2.  Andad 

3.  E  en  sus 
■l.  Deve  ttcr 

5.  Borra  estas  aeis  palabras 

6.  El  prinçipio  e  la  causa  eflciente  a  toJo 

7.  Afueraa 

H.  Dcutrouomîno 

9.  Couptida  ea  su 

10.  Deutronomino 

11.  Eugendro 

12.  Deutronomino 

13.  Non  ay  fuerte 

14.  Borra  la  palabra  :  los 

15.  E  esta  sobre  acatamyeoto  que  el  ex  pi'incipio, que  el  eslainti-Dduçion 
que  llego  del  a  el,  cornu  declaramo»  onde  dîio  :  ahe  loj^ar  comigo. 

16.  Capitulo  XVII.  Non  pyenses,  etc. 

17.  Teologal 

18.  Mas  aun  lo  mas  de  la  sciencia  natnral.  e  ya  te  fuo  duplieado  lo 
que  dixeron  e  non  en  obra  de  beresit,  nin  aun  todos,  e  non  es  l'bIo  ci>rca 
de  los  que  lyenen  la  ley  aolamcnto. 

19.  Con  dos 


1» 


! 

\ 


'V- 


438  BIBLIOTHÈQUE   DU  MARQUIS   DE  SANTILLANE 

dicho  (h  nuestros  snbios  solamente,  si  (1)  non  dp  Ion  fllosophos  ;  e 
los  sabios  de  lasgentes  (2)  qn<*  creyoron  In  Ptcrrnidat  dcl  iniindo 
^Meencubrian  sus  palabras  (3)  ffiuindo  fahlaunn  en  los  princjipios 
(4)  del  mtmdo,  e  nonbrauan  los  por  fazafias  e  enxenplos,  e  15)  (//) 
Platon,  e  los  (6)  nniif/oH  llamauan  a  la  materia  fenbra  e  a  la  forma 
masculo,  e  tu  sabes  que  los  prinçipios  de  las  cosas  corrutibles  7 
e  genpralrsi  son  très  :  la  materia,  e  la  fonna,  c  la  priuaçion  (8) 
aterminadn  quesienpre  es  junta  eon  la  materia,  e  si  non  fuese  (9) 

1  '  juntada  non  olla  non   noria  In  materia  rrcspihipnte  forma.   E  por 
f.  esta  (10)  rosn  es  la  priuaçion  uno  de  los  prinçipios.  E  11  )  m  ser  t^n 

plia  la  forma  quitase  la  priuaçion  (12)  de  psa  forma  (jup  ^x.e  junta^e 
con  ella  otra  priuaçion,  e  ansi  13)  sera  pop  seoula,  segunt  es yade- 
clarado  en  la  fîlosofianatural.  (14)  E  despues  que(15)  emos  omef<,(?) 
que  non  (16)  /ex  podria  venir  danpno(17)  en  dpclarar  rorahlos  de  la 

2  sabiduria,  ponian  /e  nonbres  e  fablauan  por  enxenplos  en  su  (18) 

aprender  porqne  non  fnpsen  dpclarados,  quanto  mas  (19)  pn  /<o.s, 
nostros  resçibidores  delà  ley,  que  conuiene  a  nos  non  (20)  dPHcobrir 
C0S3L  (21)  ponj HP  l(f  non  eniienda  el  comun  o  que  (22)  eniien/la  la 
verdat  de  la  (23)  rona  contra  la  entenrion  de  lo  f/up  en  ellaps. 
E  entiende  esto  tanbien. 


I.  Non  aun  cep[c]a  los  fllosophos 
i'  .                                               2.  De  anti^ucdad 

jV  3.  Borra  estas  2  palabras 

:,  4.  Borra  estas  2  palabras 

^  5.  A  PXj)onctué 

6.  De  anto  dcl 
f  7.  E  jronerablo^ 

8.  A])i'opiada 

9.  Poi*  ol  jiintaniyonto  de  la  privacinn  a  la  materia  non  lo  llciraria 
forma 

10.  Manera 

II.  Con  leizar  de 

12.  Qiiiere  dr*zir  la  jnivarion  de  aquolla  forma  cpie  lolleirno  junta^e 

13.  Borra  1  palabra 

14.  E  pues 

15.  Aquellos 

16.  Borra  1  palabra 

17.  Dellos  por  la  tal  de«daracinn  los  onprostava  nonbros 

18.  Abozar 

10.  Borra  2  palabras 

20.  Declarar 

21.  Que  sea  grave  al  comun  de  la  entender 

22.  Les  se  niege 

23.  Razon  otra  cosa  de  lo  que  fue.  o  fue  la  vohifn]tad  en  ella. 


LXX.    MAÏMONTDE  439 


Préface  de  la  troisième  partie 

Principio,  en  el  nonbre  de  Dios.  Ya  declaramos  pieça  de  vezes 
que  la  entencion  en  todo  este  libro  es  declarar  que  Maaçe  Be- 
resid  (1)  en  Maaçe  Mereaua,  que  por  ellos  se  fizo  este  libro,  e  que 
son  de  los  secrectos  de  la  ley  de  los  quales  los  sabios  perçibieron  e 
culparon  a  qualquier  que  l6s  descubriese,  e  dixieron  el  galardon 
del  que  los  encubriese,  do  diz  :  a  los  seyentes  ante  Adonay  sera  su 
mercadoria,  para  corner  a  fartura,  e  al  que  encubre  al  vieio  decla- 
raron  aqui  :  al  que  encubre  las  cosas  que  descobrio  el  vieio  de 
dias,  e  quales  son,  diz  que  son  secrectos  de  la  ley.  E  ya  décla- 
râmes la  fondura  de  Maaçe  Mereaua  e  su  altura  del  seso  comun, 
que  aun  lo  muy  poquito  queacaesçio  alcançaralguntestudiantenon 
lo  deue  escrebir  claro,  saluo  dezillo  de  rrostro  a  rrostro  al  que  lo  me- 
resçiere,  e  aun  desto  poco  e  por  senas  e  cabos  de  capitules.  E  esta  fue 
la  grant  causa  para  se  perder  esta  sapiençia  de  nuestra  gente,  que 
nin  poco  nin  mucho  non  se  falla,  e  asi  conuiene,  que  de  entonces 
fasta  oy  non  se  çesso  de  se  rresçebir  de  boca  a  boca  sin  se  escreuir 
jamas  en  libro.  Pues  do  aure  conseio  a(de)  declarar  lo  que  se  a  mi 
déclare  e  alcançe  sin  dubda,  pues  para  lo  dexar  e  lo  non  escreuir 
iasta  perderse  quando  me  yo  pierda,  que  non  podria  ser  menos, 
paresçeme  que  séria  este  de  la  mi  parte  engafio  m\iy  grande,  e  pa- 
resçeme  como  que  rrobo  la  verdat  de  aquel  cuya  es  e  oue  çelos  de 
los  sus  herederos.  K  estas  dos  costunbres  son  feas.  Masel  descobrir 
tal  secreto  ya  se  anticipe  el  tal  perçebimiento  de  los  sabios  segunt 
ley  e  rrazon  abueltas,  de  ser  mi  entender  querer  dallo  al  que  per- 
tenesçe,  e  non  me  vinoespiritu  santo  a  me  fazer  saber  que  es  lo 
que  yo  entiendo  verdat,  nin  lo  rresçebi  de  boca  de  letrado  alguno, 
mas  demostraronmelo  testes  que  falle,  e  palabras  de  los  sabios, 
con  lo  que  yo  ténia  de  los  prinçipios  del  estudio  que  la  cosa  es  asi 
sin  dubda,  e  puede  ser  que  sera  la  cosa  en  contrario,  e  sera  otra  la 
entencion.  E  ya  me  mouio  el  pensamiento  juste  e  ayuda  diesal  en 
una  cosa  que  te  dire,  e  es  ;  que  entiendo  declararte  lo  que  dixo 
Kzechiel,  tal  declaraçion  que  qualquiera  onbre  que  la  oyga  pen- 
sara  que  non  afiadi  sobre  el  teste  cosa,  si  non  como  quien  traslada 
vocables  de  un  lenguaje  a  être  o  déclare  lo  liane  de  su  dicho.  E 
quando  pusiere  su  coraçon  en  elle,  aquel  a  quien  yo  conpuse  este 
libro,  e  entendiere  cada  capitule, con  perfecto  estudio  e  juste  en- 
tendimicnto  declarar  se  le  ha  todo  su  secrecto  fasta  que  se  le  non 
encubra  dello  cosa  alguna.  E  esta  es  fin  de  mi  poder  para  juntar, 

1.  Lisez,  c 


440 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


entre el  prouecho centre  (l)el  verdat.  ladeclaraçiondelossecrectos 
eu  parte  ddios  sefçiinl  conuiene.  E  despues  de  aque^te  prînçipio 
pon  tu  coraçon  c  entendimiento  en  los  capilulos  que  Iraere  desia 
cosa  grande,  onorosa,  [uerte,  (2)  queesestac^quee^la  todo  sobrQ 
ella,  B  pilar  que  lodo  esta  sobre  el. 


Chapitre  VIJI  ( Liei-e  III) 


Capilulo  VIII. 

Todos  los  cuerpos  corrulibles  se  corronpen  de  parles  de  la  ma- 
teriaenon  de  la  forma  porque  es  firme,  ca  toda  Turma  espeçiQca 
es  eterrna,  masconteceala  forma corrupçion  por  seer  en  materïa- 
Ë  la  naluraleza  de  la  materia  es  de  sienpre  ser  con  priuacion,  E 
por  eslo  la  forma  non  es  durable  en  el  que  sienpre  se  despoja  una 
e  se  enuiste  otra .  E  quan  noble  fue  el  dieho  de  Salauion  eo  axea- 
plar  la  materia  a  mugcr  de  varoa  mala  que  ;se  non  falla  materia 
jamas  si  non  con  forma,  pues  es  muger  de  varon  sien|>re  que  nunoa 
es  sin  el.  E  maguer  es  muger  de  varon  aun  busca  otro  sienpre  para 
trocar  con  el  el  su  marido  que  lo  sosaca  [sicf  e  lo  enbae  en  quai 
quier  manera  fasta  que  aleançe  délia  lo  que  alcanço  su  marido .  E> 
esta  es  la  manera  de  la  materia,  que  qualquier  materia  que  tenga, 
esa  forma,  le  dispone  res^^bir  otra  e  non  çesa  mouerse  para  des- 
pojar  la  que  tien  e  traer  otra,  e  asi  faxe  con  la  que  truxo.  Ahe 
es  declarado  que  toda  corrupçion,  o  perdiijton,  o  mengua,  es 
partes  de  la  materia.  E  esto  tal  es  en  la  manera  del  onbre  que  la 
altération  de  su  figura  e  desusmieubrosfuerade  natura  eflaqueza 
de  sus  operaciunes  toda»,  o  priuarse  o  danarse  non  ay  diferencia 
entre  seer  en  comienço  de  su  criacion  o  se  le  ynoue  despues,  que 
todo  esto  aiguë  en  pos  la  materia  que  tien  el  corruptible  non  en  poa 
de  su  forma.  E  por  esto  adoleçe  e  muore,  e  todos  los  peoados  del 
onbre  e  sus  errores  todos  son  que  siguen  su  materia  non  su  forma. 
Mas  sus  buenas  dotrinas  e  grados  sigueu  a  su  forma  non  a  la  ma- 
teria. Enxenpio  :  quel  conosçerdel  onbre  a  su  criador,  e 
todayntelectuaçion,  e  rrefrenar  su  saâa  e  sa  deseo,  e  acatar  en  Iv 
que  es  menester,  lodo  e:iio  se  signe  eu  pos  su  forma  ;  mas  sa 
corner,  e  su  beoer,  e  su  luxuria,  e  su  saûa,  e  toda  mala  dotrioa, 
lodo  signe  en  pos  su  materia.  E  pues  asi  es,  non  puede  ser 
juyzio  de  la  sQiençia  diesal  que  se  falie  materia  sin  forma,  nia 
forma  de  estas  formas  sin  materia,  e  se  necesito  ser  atada  esta 

1.  Lisez,  la 

2.  Cette  citation  en  hébreu  dans  le  toxle  arabe  devait  être,  suivant 
Muuk,  uiiu  luculian  rabbiuique  cmployik  communémeut  à  cette  époqne. 


^1 


4 


LXX.    MAÏMONIDE  441 

forma  umanal,  la  mucho  onrrada  que  déclarâmes  que  es  forma  de 
Dios  e  su  semejança,  en  esta  raateria  escura,  terreste,  tenebrosa 
que  trae  todo  fallimiento  e  corrupçion,  e  fue  dado  a  la  forma  hu- 
manal  poder  sobre  la  materia  e  sefiorîo  para  que  la  quebrante,  e 
priue  sus  deseos,  e  los  torrne  a  lo  que  ser  puede  de  bien  e  de 
ygualdat.  E  de  aqui  se  desauiaron  los  grados  de  los  onbres,  que 
fallamos  onbres  que  todo  su  deseo  es  buscar  lo  bueno,  e  lo  per- 
durable,  e  entender  los  buenos  saberes,  para  se  juntar  con  el  en- 
tendimiento  diesal.  el  que  enfluye  sobre  el,  que  de  el  es  esa  forma. 
Ë  quando  lo  siguieren  vildades  e  suziedades,  entristeçese  por  la 
cosa  en  que  troupeço,  e  ha  verguença  de  la  plaga  en  que  fue  pla- 
gado,  e  trabaja  apocar  ese  mal  quanto  puede;  como  un  varon  que 
se  ensano  el  rey  con  el  e  le  mando  leuar  estiercol  para  lo  despreçiar 
a  ojos  de  quantos  lo  viesen  e  para  lo  desonrrar,  que  ese  varon  tra- 
bajara  por  se  encobrir  quanto  pudiere  en  la  ora  de  esa  verguença. 
E  puede  ser  que  lo  leuara,  poco  a  poco,  a  lugar  çercano  por  que 
non  se  ensuzie  sus  manos  e  suspafîos  e  non  lo  vea  varon;  asi  faze 
el  que  es  forro.  Mas  el  sîeruo  gozase  e  entiende  fa(zi)ziendo  esto 
que  non  le  neçesitaron  grant  trabajo;  e  ensuziase  todo  su  cuerpo, 
e  su  faz,  e  veen  lo  todos,  e  el  gozase,  e  rrie.  Asi  son  las  maneras 
de  los  onbres  ;  que  ay  onbres,  como  deximos,  que  todas  las  cosas 
materiales  son  tacha  e  mengua  en  ellos,  e  plaga,  e  quanto  mas  el 
mienbro  que  es  verguença  de  nos,  segunt  dixo  Aristotiles,  que  por 
el  deseamos  comer,  e  beuer,  e  luxuria^  e  ha  menester  el  cuerdo  de 
apocar  todo  esto  quanto  pudiere,  e  se  acuyte  en  lo  fazer,  nin  en- 
suzie su  boca  en  ellos,  nin  fazer  conpanîa  con  ellos,  mas  sera  el 
onbre  poderoso  sobre  todos  estos  deseos  e  acortara  dellos  quanto 
pudiere,  non  trabajara  si  non  en  lo  neçesario.  E  trabajara  buscar 
su  perfecçion  segunt  onbre.  en  quanto  onbre,  e  escojera  lo  mejor, 
e  conoçera  a  Dios  e  a  sus  cosas,  e  estos  taies  son  que  veen  la  cara 
de  Dios  sienpre.  E  esto  es  lo  que  quiere  del  varon,  porque  fue 
criado,  mas  los  torpes,  que  taies  non  son,  tienen  al  contrario  de 
todo  esto  e  pusieron  su  fin  en  ese  sentido  que  es  verguença  de  nos, 
e  en  comer,  e  en  beuer.  E  diz  :  que  todas  las  mesas  ônchieronse  de 
gomito  e  cetera.  E  diz:  mugeres  enreynaron  en  ty,  e  diz  :  que  todos 
son  fornicantes.  E  desto  perçibio  Salamon  en  misle  (me)  en  sus 
enxenplos.  E  estos  son  lueâes  de  Dios;  e  do  diz:  muger  fuerte 
quien  la  fallara,  todo  el  enxenplo  es  por  la  buena  materia  que 
conteçe  ser  aparejada  al  varon  que  es  donadio  de  Dios,  porque 
la  buena  materia  es  ligera  de  se  quebrantar  de  su  rregiente,  por 
esto  castiga  Salamon  e  los  otros  en  todos  los  buenos  castiguerios, 
e  los  mandamientos  de  la  ley  son  para  apremiar  los  deseos  mate- 
riales. E  el  que  ha  de  ser  onbre  verdadero,  non  bestia  en  forma  de 


442 


UlDLIOTHÈqUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


ombre,  ha  dfi  poner  todo  «u  poder  para  mengiinr  las  cosas  mate- 
riales,  el  corner,  e  bciier,  e  luxurïa,  e  safia,  e  las  otras  malas  do- 
trina?,  e  lo  que  es  neçesario  de  corner  e  boiier  tome  lo  prouechable, 
non  por  el  deleyle  sinon  por  el  goaiermo,  e  acorte  e  menore  fa- 
blar  en  ello  c  desejuntar  cou  malos  conpaneros,  que  los  sabios 
aborre-sçîeron  tazcr  comeres  e  doleyles  que  non  son  de  Dîos.  E 
l'inhas,  fljo  de  Yayr,  nuDca  comio  con  onbre,  nio  pudo  cou  el 
rrabeno  el  sanio  para  que  comiese  con  el,  mas  el  apargeamîento  en  J 
el  beuer  demas  sea  en  tus  ojos  peor  quelayuntamiento  de  onbres  I 
desuudos,  descubiertoii  de  nalura.  que  se  Uegan  folgar  en  una  casa  I 
mientra  fazen  run  mandado»:  neçe^arios.  Ca  esa  obra  como  quier  | 
que  es  neçesarîa  non  es  inanera  que  se  pueda  eseusar,  e  la  beudez  i 
si  1)110  es  obra  de  maldat.  elafealdat  de  laluxuria  es  publiea  e 
daûaelentendimiento,  eel  cuerpo  luenede  laynlelloctuaçion,  pues  j 
cl  que  quîereser  onbre  alueûese  dclla  nin  trabaje  en  ellafablar.  | 
Ë  farCodixe  deslo  en  la  glosa  de  auod  segiint  nuestra  sabia  ley. 
E  ya  sabes  que  Ëliseo  Tue  llamado  sanIo  porque  nuni^a  penso  en 
ella  fasiaque  jamas  nunca  la  soiio,  nin  Jacob  salio  esperma  del 
anle  de  Huben.  E  lodas  estas  cosas  dixieron  por  deniostrar  buenas 
dotrinas.  F.  ya  sabes  lo  que  dixieron  ;  los  pensamientos  del  pecado  j 
mas  fuertes  son  que  la  obra  del  pecado.  E  la  su  glosa  marauillosa 
es  que  quando  onbre  peca  es  por  los  açidentcs  que  siguen  la  ma- 
teria,  mas  el  pensamiento  es  que  sigue  en  pos  su  forma,  e  quando 
piensaen  pecar  peco  con  la  mejor  de  su  virlud.  E  non  es  pecado 
el  qdese  serutoe  lizo  seruir  el  sieruo  loco  como  el  que  fi/oseruir 
et  torro  onrrado,  que  esta  forma  umanal  e  lodas  sus  virtudes  non 
se  deuen  trabajar  sinon  en  lo  que  conuiene  a  ellas  porque  se  junte 
con  los  altos  non  que  desçienda  a  ak-ançar  lo  baxo.  E  ya  sabes 
quanto  mai  es  fablar  suziedades  porque  la  Tabla  de  la  lengua  es 
bien  e  galardon  de  Dios  e  virtud  en  el  onbre,  como  d'y/,  quien  puso 
boca  al  onbre,  pues  non  es  de  la  trabajar  en  cosas  suzias.  Ë  todo  el 
que  en  oautiga  o  fabla  dize  vildades  e  tracta  en  luxuria  es  contra 
el  bien  que  le  Dtos  galardo,  e  con  ese  bien  peca  al  que  gelo  endono 
comodiz  en  ellos  e  plata  le  muitîplique  e  oro  Qzieron  albaal,e 
nuestro  lenguaje  es  llamado  santo  non  por  nuesira  bondat  mas 
porque  non  fallaras  nonbre  de  la  obra  luxurio^a  claro,  si  non  por 
nonbres  enprestados  porque  non  son  de  se  nonbrar  quanto  mas 
ponelles  nonbre  propio.  F,  si  es  neçcsario  de  se  nonbrar  diitense 
por  maneras  secrelas.  E  (juando  es  neçesario  de  se  tazer  nos  en- 
cobrîmos  quanto  podemos,  o  llamamos  al  raienbro  g'iiid  porque  es 
deriuado  de  venero  de  flerro,  e  llamamos  fazer  onbre  sus  mandados 
çoaque  se  deriua  de  Yaça  que  es  de  salir,  e  la  orina  aguasde  pies, 
e  asi  las  otras  cosas  viles  de  tabla.   E  ya  salimos  de  la  rrazon  del 


LXX.    MAÏMONIDE  443 

capitule  a  fablar  en  costunbres,  e  maguer  non  son  de  la  rrazon  del 
libro  la  orden  de  las  rrazones  acarreo  esto  (1). 

Cette  traduction  Ciistillane  du  Guide  des  égarés  de  Maï- 
monide,  la  première  en  date  des  traductions  en  langue 
vulgaire,  doit  avoir  été  connue  au  moyen  âge,  puisque 
nous  la  trouvons  mentionnée  dans  le  Catalogue  de  la  bi- 
bliothèque des  comtes  de  Benavente  (2)  et  dans  V Indice  de 
Fernando  Colon  (3).  Mais  c'est  en  vain  que  Don  Marcelino 
Menéndez  y  Pelayo  la  chercha  à  la  Colombine  de  Séville(4). 
Nous  avons  publié  une  description  détaillée  de  cette  version 
lorsque  nous  avons  eu  la  bonne  fortune  de  la  retrouver  (5), 
nous  nous  sommes  aussi  occupé  alors  d'assigner  à  Tœuvre 
de  Pedro  de  Toledo  la  place  qu'elle  mérite  dans  la  liste 
déjà  longue  des  versions  du  More  Nebuchim.  David  Kauf- 
mann,  le  regretté  professeur  du  séminaire  israélite  de 
Budapest^  a  rendu  compte  de  ce  travail  dans  une  importante 
étude  consacrée  au  Guide  de  Matmonide  dans  la  littéra- 
ture universelle  (6),  et  sa  compétence  spéciale  lui  a  permis 
de  trouver,  dans  les  fnigments  publiés  par  nous,  des  éléments 
critiques  que  nous  avions  négligés.  Nous  nous  bornerons 
donc  ici  à  dire  le  peu  que  nous  savons  du  traducteur  et 
comment  nous  expliquons  que  ce  manuscrit  ait  pu  faire 
partie  de  la  bibliothèque  de  Guadalajara. 

Maître  Pierre  de  Tolède,  fils  de  maître  Jean  del  Castillo, 
est  un  juif  converti,  ou  fils  d'un  juif  converti.  L'humilité 
dont  il  fait  preuve  quand  il  parle  de  lui-même,  son  style  et 
sa  langue,  où  l'on  trouve  souvent  des  mots  et  des  phrases 
d'une  douteuse  correction,  le  prouvent  suflisamment.  Faut-il 

1.  En  marge  le  traducteur  a  mis  la  note  suivante  : 

«  En  este  capitulo  ay  cosas  astrosas,  de  se  escreuir  pocas,  e  otras  que 
non  montan,  que  pareçen  hurla  en  el  romance  e  por  eso  las  abreuie, 
mas  non  falleçe  del  capitulo  cosa.  » 

2.  Liciniano  Saez,  Monedas  que  corrian  en  Casiilla  durante  el  rei- 
nadodel  5'  Don  Enriquclll,  p.  376. 

3.  Gallardo,  Ensar/Oy  t.  II,  c.  532. 

4.  Histovia  de  los  Heterodoxos  Espanoles,  t.  II,  p.  414,  n.  1. 

5.  Una  traducciàn  espanola  del  More  Nebuchim  de  Maimonides, 
dans  la  Rerista  CrUica  de  Historia  ij  Literatura^  etc.  Mayo-junio, 
1897,  p.  160-176. 

6.  Der  Fàhrer  Maimûni^s  in  der  Welilitteratur^  dans  Archic  fur 
Geschichte  der  Philosophie,  t.  XI,  1898,  p.  335-373. 


444 


BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS  DE  SANTILLANE 


voir  en  lui  le  même  Pierre  qui  écrivît  vers  1433  d 
logues  sur  la  question  :  De  causa  ob  quam  ant/eli  in  dicersis 
locis  sirnul  esse  non  possunC{l)'>  Et  son  père  serait-il  ce 
maeslre  Juan  cl  vicjo,  juif  converti  de  Tolède,  qui  compoi 
vers  1416  le  Mémorial  de  las  cosas  que  aiaflen  à  nuesti 
seàor  Jésus  e  à  la  su  sanla  Fee{2)? 

Pierre  de  Tolède  était  certainement  un  lettré  conscîei 
cieus,  qui  se  rendait  (ort  bien  compte  des  difficultés  dû  ] 
tâche  qu'il  entreprenait  pour  obéir  à  son  seigneur  Gi'tniQi 
Suârez  de  Figuero:i.  Pourquoi  u'a-t-il  pas  pris  le  texte  arabe 
du  Mûre  comme  base  de  sa  traduction?  Car  il  n'ignorait  pas 
cette  langue,  puisque  c'est  toujours  avec  leur  nom  arabe 
qu'il  cite  les  philosophes  dont  il  invoque  l'autorité.  Il  appelle 
Malmonide  ;  et  Cordoci,  Alexandre  d'Aphrodisias  est  pour 
lui  Atij^andre  Al/ar(idosi,et  AïiHcahi:  AbunaciT  Alfaraci, 
etc.  De  même  lorsqu'il  cite  Aristote,  c'est  d'après  la  trasla- 
dacion  morisca.  Peut-être  un  texte  arabe  du  Guide  de» 
Égarés  n'était-il  pas  chose  facile  à  trouver  en  Espagne  à  ce 
moment-là?  Quoi  qu'il  en  soit,  Pierre  de  Tolède  s'est  servi 
de  la  traduction  hébraïque  de  Jehuda  Charisi,  qu'il  suit 
avec  une  grande  fidélité.  Ce  que  nous  savons,  c'est  que 
Pierre  acheva  la  traduction  du  second  livre  du  More,  et 
peut-être  aussi  celle  du  premier,  â  Zafra,  ville  dont  Gâmez 
Suârez  de  Figueroa  était  seigneur.  Or,  Gômez  Suârez  de 
Figueroa  avait  épousé  doQa  Elvira  Laso  de  la  Vega,  sœur 
du  marquis  de  Santillane,  et  de  son  côté  Ifligo  Lopez  de 
Mondoza  avait  épousé  dona  Catalina  de  Figueroa,  sœur  du 
seigneur  de  Feria  y  Zafra.  Lorsque  Gomez  Suârez  mourut 
(1429),  Pierre  de  Tolède  n'avait  pas  encore  achevé  sa  tra- 
duction. Nous  pouvons  supposer,  sans  que  l'hypothèse  ait 
rien  d'invraisemblable,  que  Pierre  continua  de  travailler^ 
protégé  généreusement  par  le  beau-frère  du  défunt,  le 
célèbre  bibliophile  et  érudit  Inigo  Lopez  de  Mendoza,  et 
que  c'est  ainsi  que  la  traduction  du  livre  de  Raby  Moisés 
sera  venue  figurer  sur  les  rayons  de  la  bibliothèque  de  Gua-r 
dalajara. 


1.  Nicolas  Antottio,  Bi"6(i"(j(.  Vc 

2.  Ibid.,  p.  154,  n.  2.  et  p.  209. 


LXXI 


YMAGEN  DE  LA  VIDA 


(Osuna  :  Plut.  VI.  Lit.  N,  n"  21  ;  Rocara.  n"  12;  Biblioth. 

Nat.   Madrid,  Ii-6) 

Ymagen  de  la  vida.  En  castillan. 

Manuscrit  de  46  feuillets,  plus  1  feuillet  blanc  à  la  fin, 
papier.  Ecriture  du  XV®  siècle.  Rubriques  et  lettrines. 
Format  220  x147  mm.  Reliure  moderne . 

Fol.  1.  Rubrique:  Poluora  para  desapartar  el  oro  del 
argen  en  2  oras,  e  es  esta  que  se  signe.  Suit  une  recette 
d'alchimiste.  L'auteur  donne  aussi  le  secret  de  la  prépa- 
ration de  Tor  potable. 

Fol.  8v<*.  Rubrique  :  En  el  nonbre  del  padre  e  del  Jijo 
e  del  spiritu  santo,  con  el  ayuda  del  quai  començamos  un 
libro  nonbrado  ymagen  de  la  uida,  sacado  de  los  secretos  de 
losjilosofos  sobre  el  arie  de  alquimia,  el  quai  es  departido 
entreynta  capitulosjos  qualesson  contenidos  en  la  nuestra 
platica,  por  uenir  al  conoscimiento  de  la  obra  de  nuestra 
medicina. 

Suit  une  table  des  trente  chapitres  qui  composent  ce 
traité. 

Fol.  10  v^.  Rubrique  :  Aqui  se  acaba  la  primera partida 
que  es  del  conoscimiento  de  la  materia  e  theorica  intro- 
ductiua,  e  por  tanto  nescesaria  cosa  es  que  tractemos  de 
la  segunda  parte,  que  es  del  magisterio  e  platica  opéra- 
tiua,  la  quai  sesygue. 

Du  feuillet  11  au  feuillet  27,  Fauteur  expose  pratique- 
ment ce  qui  a  été  thé'^riquement  et  matériellement  in- 


446  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

diqué  dans  la  table  générale  des  chapitres  qui  précède  le 
texte. 

Fol.  11.  Rubri(|ue  :  Capltulo  primero.  Como  tu  deiics 
fazer  e,l  sinahno  de  que  deue  ser  traydo  nuestro  biuo  argen 
por  el  eomençamiento  de  nuestra  obra. 

Incipit  :  «  Toma  4  piirtidas  de  biuo  argen  e  una  de  sufre 
comun...» 

Fol.  27  v*^.  Explicit  :  «  ca  en  otra  manera  se  encenderia 
sy  auia  do  espirar  el  ayre  ;  e  [a]qui  es  acabada  la  obra  de 
la  nuestni  piedra  filosofal  blanca  o  leuadura.  Deo  gra- 
cias. » 

Immédiatement  au-dessous  et  sans  titre  spécial  commence 
un  second  traité.  Rubrique  :  Capitula  primero  es  en  como 
tudeues  conuertir  tu  piedra  blanca  en  medieina  Rubea. 

Incipit:  a  Toma  un  peso  de  la  mediçina  blanca  filosofîca, 
que  son  3dineros  e  faz...  » 

Ce  traité  compte  6  chapitres,  il  se  termine  au  fol.  33. 

Fol.  32  V*  et  33.  Explicit  :  «  Ca  en  fcmto  como  abrir  e 
çerar  el  ojo  seran  gare(;idos  e  curados  de  toda  enfermedat. 
Deo  gratias.  » 

«  El  eterrno  padre,  que  todas  las  cosas  gouierrna  e  or- 
dena,  rresçiba  de  mi  gracias  e  loores  por  ynfenito  e  de 
todas  las  lenguas  de  las  sus  criaturas,  que  este  secreto  ha 
traydo  a  las  mis  manos.  El  quai  fijo  yo  te  he  decharado  {sic] 
e  te  dexo  por  heredat  perpétuai,  con  amonestaçion  que  uses 
del  con  temor  de  Dios,  sin  uanida  [sic  .  Deo  gratias.  Amen.  » 

Au-dessous  on  trouve  la  rubrique  suivante  : 

Aqui  (rj/nie/tra  el  ferrera  tractado  de  las  ystrurnentos, 
Incipit  :  «  Fijo,  pues  (jue  auemos  acabado  el  segundo  tra- 
tado  que  es  du  la  platica,  agora  conuiene  c|ue  digamos  el 
ordiMianiiento  del  t<»r(;(T()  tratado  (jue  es  diclio  de  los 
vstrunKMitos  (lue  son  necesarios  en  la  nuestra  obra..  » 
«  Dans  C(î  trait<'»  Tauteur  parle  des  appareils  distillatoires 
dont  il  (l(»ssine  les  modè!(»s,  de  la  manirn*.  de  s'en  servir,  et 
des  mesures  (jui  correspondent  à  chacune  des  pièces  dont  ces 
apj)ar(Mls  se  c()nij)()sent. 

Les  f(Hiillets  .'^7  v*\  38v'\  IV.)  sont  occup(''s  par  les  dessins 
des  api)areils.  Après  le  traité  des  instrunKuits,  au  feuillet  44 
nous  trouvons  un  chapitre  isolé,  le  dernier  du  manuscrit. 


L\XI.    YMAGEN    DK   LA   VIDA  447 

Rubrique  :  Obra  blanca  particular,  la  mejor  de  todas 
(jaantas  son  pariiculares^  es  esta  que  se  sigue. 

Incipit  :  «  Toma  2  libras  de  limalla.. .  » 

Fol.  46.  Explicit  :  a  E  quando  esta  limalla  sera  asy  enxu- 
gada  al  sol  dexala  tenplar  dentro  en  esta  lexia  por  el  espa- 
çio  de  9  dias,  e  al  cabo  deste  termino  trae  la  de  fuera  e 
obra  como  diclio  es,  e  dexando  la  secar  primcramente  al 
sol.  La  quai  fallaras  ynpalpable  de  color  pardilla.  »  Ex- 
plicit, 

A  la  suite,  un  dernier  dessin  représentant  un  four.  Une 
numérotation  au  charbon,  mise  grossièrement  au  bas  des 
feuillets,  avant,  que  le  livre  n'eût  été  relié,  marque  notre 
feuillet  1  du  n**  11 .  Il  est  évident  que  ce  manuscrit  est  in- 
complet du  commencement  ;  ne  manque-t-il  que  les  10  feuil- 
lets que  le  foliotateur  avait  encore  vus  ou  en  manque-t-il 
davantage  ?  Quoi  qu'il  en  soit,  la  numération  au  charbon  va 
du  fol.  11  au  fol.  57. 

M.  Luanco,  dans  le  second  volume  de  son  Alquimia  en 
Espana  (p.  86),  parle,  en  courant,  de  cet  ouvrage,  et  son 
étude  nous  renseigne  peu  sur  les  doctrines  auxquelles  se 
rattache  la  Ymagen  de  la  Vida,  Heureusement  nous  avons 
pu  consulter  M.  Mourelo,  professeur  à  Técole  des  arts  et  mé- 
tiers de  Madrid,  qui,  après  avoir  examiné  attentivement  ce 
manuscrit,  Ta  jugé  digne  d'un  long  article  paru  dans  le 
numéro  de  février  1899  de  la  Revista  de  Archivos,  Bi- 
bliotecas  y  Museos,  L'auteur  de  cet  article,  après  une  ana- 
lyse technique  détaillée  du  manuscrit  Ii-6,  publie  une  in- 
téressante lettre  de  M.  Berthelot,  à  la  compétence  spéciale 
duquel  il  a  fait  appel. 

«  Les  traités  de  ce  MS.,  dit  M.  Berthelot,  se  rattachent 
»  à  la  tradition  des  alchimies  provençales  et  espagnoles  que 
))  j'ai  signalées  dans  le  tome  I,  p.  351,  de  mon  Histoire  de 
»  la  chimie  au  moyen  âge.  C'est  la  tradition  des  pseudo- 
))  nymes  qui  ont  pris  le  nom  de  Raymond  Lulle,  et  c'est 
))  dans  leurs  écrits  qu'il  faut  chercher  les  analogues  directs 
^)  des  idées  et  des  doctrines  de  ce  MS.  »  Quant  à  la  pré- 
sence de  ce  livre,  seul  de  son  espèce,  dans  la  collection  qui 
nous  occupe,  nous  pensons  qu'il  pourrait  être  une  épave  de 
la  fameuse  bibliothèque  de  Don  Enrique  de  Aragon,  que 


/ 


I».  . 


448  BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 

frère  Lope  de  Barrientos,  évéque  de  Ségovie,  fut  chargé 
d'examiner  et  de  détruire  en  partie,  après  la  mort  de  son 
propriétaire  (1). 

1.  Le  faussaire  à  qui  Ton  doit  le  Centon  epistolario  a  beaucoup  enflé 
rhistoiiti  de  la  destruction  de  cette  bibliothèque,  et  pendant  longtemps  on 
a  cru  en  effet  que  de  grands  trésors  littéraires  avaient  ainsi  disparu.  La 
critique  moderne  a  remis  les  choses  au  point  (Cf.  Ménendez  y  Pelayo, 
Antologia  de  Poetns  Liricos,  t.  V,  p.  xxxii,  et  Cotarelo  y  Mori.  Don 
EnHque  de  Villcna^  chap.  xiv).  L'auteur  de  la  Chronique  de  Jean  II 
parle,  lui  aussi,  des  livres  de  Don  Enrique.  Son  témoignage  est,  cer- 
tainement, tout  à  fait  digne  de  confiance,  il  dit  :  «  Y  el  rey  mandé  que 
»  le  fuesen  traidos  todos  los  libros  que  ténia,  los  quales  mandé  que 
»  viese  fray  Lope  de  Barrientos,  maestro  del  Principe,  e  viese  si  habia 
»  algunos  de  malas  artes  :  e  fray  Lope  los  miré  e  hizo  quemar  algunos, 
»  e  los  otros  quedaron  en  su  poder  »  (L.  c,  année  1434,  chap.  viii). 


V 


APPENDICE  1 
NUNO  DE  GUZMAN 

Nuno  de  Guzman,  dont  nous  connaissons  à  peine  la  sil- 
houette, semble  avoir  été  un  esprit  vif  et  curieux.  Il  est  à 
coup  sûr  un  de  ceux  auxquels  le  premier  humanisme  espa- 
gnol doit  le  plus.  Ses  voyages,  son  séjour  en  Italie,  Tamitié 
qu'eurent  pour  lui  Giannozzo  Manetti,  Leonardo  Bruni, 
Pietro  Candido  Decembri,  Vespasiano  de  Bisticci  et  d  autres 
encore  témoignent  de  ses  goûts  littéraires.  M.  Morel-Fatio, 
qui  s'est  occupé  de  ce  pei^onnage  dans  sa  Notice  sur  trois 
manuscrits  de  la  bibliothèque  d'Osuna  (Romania,  t.  XIV, 
p.  102-108),  se  demande:  «Quel  est  ce  Guzman?»  Et  il 
ajoute  :  «  L'Espagne  semble  n'en  rien  savoir,  et  aucun  de 
«  ses  biographes  ou  bibliographes  n'a  recueilli  le  nom  de  cet 
((  amateur  zélé.  Heureusement  les  Italiens  du  XV®  siècle  se 
((  sont  plu  à  conserver  sa  mémoire;  l'un  d'eux,  l'intelligent 
((  libraire  florentin  Vespasiano  de  Bisticci,  lui  a  consacré  une 
«  curieuse  notice  dans  ses  Vite  d'uomini'illusiri  (1).  »  Cette 
notice  que  M.  Morel-Fatio  reproduit,  nous  apprend  entre 
a utres  choses  que  Nufio  était  à  Florence  le22  j  uin  1439,  lorsque 
le  pape  Eugène  IV  signa,  dans  l'église  de  Santa  Maria  del 
Fiore,  le  décret  d'union  des  églises  latine  et  grecque,  le  jour 
même  où  les  évoques  réunis  à  Btïle  le  déposaient.  Vespa- 
siano nous  dit  aussi  que  Nuùo  fit  écrire  de  nombreux  vo- 
lumes en  italien  pour  les  expédier  en  Espagne  et  que,  même 
après  son  départ  de  Florence,  il  envoya  dans  cette  ville 
des  messagers  chargés  de  faire  copier  des  livres.  Vespa- 
siano  note  encore   que  Guzman  fit  exécuter  des  versions 

1.  Cet  ouvrage,  imprimé  par  Angelo  Mai  dans  son  Spicilvgium  ro- 
manuniy  Rome,  1839,  a  été  réimprimé,  d'après  d'autres  textes,  par 
A.  Barfoli,  Florence  18')9;  la  dernière  et  la  meilleure  édition  des  Vite  dl 
Uoininl  Ulustri  del  sccolo  AT  est  celle  qui  a  paru  en  1892,  par  les 
soins  de  L»  Frati,  dans  la  Cnllcj,  dl  Opère  inédite  o  rare  de  Bologne. 

29 


450 


BIBUOTUÈQUE   DC    UAKQUIS   DE  SANT 


îtalieones  des  Tusculanes  eX  du  De  Oratotv  de  de* 
des  Déclamations  de  Qtiîotillien  et  du  De  Satuma/ibui 
Macrobe.  Et  le  libraire  floreatia  termioe  sa  notice  jjar  txs 
inot«  :  *  Di  piu  altiv  opère  fece  in  questa  Hngua  una  d*;giiû- 
«  sima  libraria.  la  quale.prevenuto  lui  datU  morte  inSivi^â. 
•  lapitoQuiIe.  •  e  SouhaitOQg.  dit  M.  Morfl-Fatio.  qur  d«s 

■  reoberches  babîlement  dirigées  dans  les  hiblîothêqoes 
a  de  bi  Péninsule  permettent  bientôt  dereconstît(ier<{ueIque 
n  partie  d'une  librairie  (ormée  aux  prix  d'efforts  îatelli- 
«  gents  et  À  Ia<|Uelle  s'attache  un  des  grands  noms  d'Ej?- 

■  fctgne.  Le  marquis  de  Santillane.  qu'on  croyait  unique 
s  en  son  genre  au  XV*  siècle,  a  désormais  un  émul*-;  et 
a  e'est  bien  à  un  Ouzman  qu'il  appartenait  de  riva 
a  avec  un  Mendoza.  ■  Nous  avons  eu  l'oocasioD  de  sig 
1er  dans  notre  introduction  les  ïnesaetiludes  que  cootj 
la  notice  consacrée  par  Vespasïano  de  Bisticci  au  Cardinoi 
di  Mendosa  spagnolo.  Sans  vouloir  tirer  de  ces  fait»  un 
argument  péremptoire  contre  la  véracité  du  libraire  flo- 
rentin, nous  sommes  cependant  autorisé  par  eux  à  nous 
délier  de  ce  qu'il  affirme  lorsqu'il  ne  s'agit  plus  de  cboses 
florentines  dont  il  a  lui-même  été  le  témoin.  Nuflo  de  Guz- 
man  faisait  copier  et  même  traduire  des  livres,  mais  le 
faisait-il  en  vue  de  se  former  une  bibliothèque? 

Nous  «avons  que  te  martiuii^  de  Simûllane  a  prié  Nuflo  de 
traduire  en  castillan  un  discours  de  Giannozzo  Maneltî.  Or, 
ce  discours,  la  rubrique  du  texte  italien  en  fait  foi,  a  été 
prononcé  le  30  septembre  1453  (Cf.  Notice  •LIV).  Nuûo 
de  Guzman.  qui  à  cette  épo(|Ufi  était  depuis  longtemps  re- 
venu d'Italie,  n'a  pu  connaître  ce  travail  qu'à  la  tin  de 
Tanné*:  1453  et  n'a  p;isdû  le  traduire  avant  !454.  V'oilà  déjà 
un  indice  certain  de  l'amitié  qui  Hait  ces  df>ux  nobles  es- 
pagnol». Reinartjuons  aussi  que  des  quatie  versions  dont 
parle  Vespdsiano  de  Bisticci  deux  se  trouvaient  dans  bi  hi- 
bliothc4{ue  Osuna  et  que  les  manuscrits  qui  les  conservent 
sont  ornés  de  la  même  inscription  et  datés  de  1456  (Cf.  No- 
tice IX,  ros.  D.et  Notice  XXI).  M.  Morel-Fatio  observe  que 
ces  deux  volumes  pourraient  être  enln>s  dans  la  biblio- 
thèque de  Guadalajani  après  la  mort  du  Marquis.  Sans 
doute,  mais  il  faut  noter  ici  un  détail  qui,  tout  minime 
qu'il  est.  peut  avoir  de  l'importance  :  ces  manuscrits  sont 


APPENDICE   1.    NUNO   DE   GUZMAN  451 

dépourvus  d'armes,  bien  qu'ils  portent  la  couronne  de  lau- 
rier destinée  à  les  contenir.  Le  cas  n'est  pas  extraordinaire; 
cependant  quand  on  considère  qu'ils  ont  été  exécutés  à 
Florence  par  des  copistes  et  des  enlumineurs  qui  connais- 
saient Nuûo  de  Guzman  et  les  armes  de  sa  maison,  cette 
lacune  évoque  l'idée  que  Nuno  pourrait  avoir  donné  l'ordre 
de  laisser  Técu  en  blanc  sur  ces  manuscrits  parce  qu'il 
n'avait  pas  l'intention  de  les  garder. 

Il  est  vraisemblable  que  le  manjuis  de  Santillane,  qui 
était  en  sympathie  intellectuelle  avec  Nuûo  de  Guzman, 
aura  eu  connaissance  de  ces  nouvelles  versions  de  Cicéron 
et  de  Quintilien  et  qu'il  aura  tout  fait  pour  les  lire  et  pour 
les  posséder.  Vespasiano  nous  a  dit  que  Nufto  envoyait  en 
Espagne  les  livres  qu'il  faisait  copier.  A  qui  les  expédiait- 
il  ?  Sûrement  pas  à  sa  famille  avec  laquelle  il  était  brouillé» 
Et  si  ces  livres  étaient  pour  son  usage  personnel,  que  ne  les 
emportait-il  simplement  dans  ses  bagages  ? 

Traitons  maintenant  un  point  moins  conjectural.  M.  Mo- 
rel-Fatio  a  pu'blié,  dans  son  article  sur  les  Deux  Omero 
castillans  {Romania,^t.  XXV,  p.  125-126),  deux  lettres 
datées  de  1442  et  qui  sont  fort  importantes.  La  première 
est  une  invitation  d'Alonso  de  Cartagena,  évêque  de  Bur-* 
gos,  à  l'humaniste  Decembri  de  Milan,  pour  l'engagera  dé- 
dier à  Jean  II  de  Castille  sa  Vie  d'Homère  et  sa  version  la- 
tine de  V Iliade;  la  seconde  est  la  réponse  de  Pietro  Candido 
accédant  au  désir  de  son  correspondant.  A  quelle  époque  la 
traduction  du  Milanais  est-elle  arrivée  en  Espagne  ?  Nous 
ne  pouvons  pas  indiquer  de  date  précise,  mais  il  est  certain 
que  ce  fut  entre  1442  et  1446.  Nous  verrons  tout  à  l'heure 
pourquoi  nous  avons  choisi  la  seconde  de  ces  deux  dates* 
Le  moment  exact  du  retour  de  Nuno  de  Guzman  dans  sa 
patrie  ne  nous  est  révélé  par  aucun  document.  Vespasiano 
de  Bisticci  nous  a  donné  1439  comme  date  de  l'arrivée  de 
Nuno  en  Toscane.  Là,  Guzman  fit  écrire  par  Giannozzo  Ma- 
netti  un  livre  où  ses  voyages  étiiient  racontés  de  manière  à 
fléchir  la  rigueur  de  son  père,  qui  ne  lui  pardonnait  pas  son 
escapade  à  travers  le  monde.  Ce  récit  fut  envoyé  en  Espagne, 
et  le  maître  de  Calatrava  qui,  la  Bible  de  Rabbi  Arragel  le 
prouve,  devait  être  un  esprit  cultivé,  pardonna  à  son  fils  et 
lui  envoya  de  l'argent  pour  négocier  des  faveurs  en  cour  de 


452  BIBLIOTHÈQUE  DU  MARQUIS  DE  SANTILLANE 

Roinc  avant  son  retour.  Tout  cela,  sans  cjimptt'r  les  uopîcs 
de  livres  (ju'il  fit  faire,  suppose  un  assez  long  séjour.  Citons 
maintenant  le  commeuceraent  de  la  lettre  que  le  marquis  de 
Santiliane  écrivit  à  son  fils  Pedrn  Gonzalez,  alois  étudiant 
à  Salamanque  :  (i  Algunos  libms  é  orat/iones  he  res«;ibido. 
a  por  un  pariente  é  amigo  inio.  este  otro  dia.  que  nueva- 
n  mente  csvenidode  Italia,  los  cjuales  asy  por  Leonardo  de 
n  Ai-eçio,  eomo  por  Pedm  Citudiflo  (s/c).  milanés,  d'aquel 
II  principe  de  los  poêlas  Hoinero,  é  de  la  Histarln  Tfoyana, 
n  que  elu)mpuso,â  laquai  liiade  iiitîtulô,  tradu(,'idos  del 
«  griego  â  la  lengua  latina.  i;reo  ser  primero,  segundu. 
«  teri;ern  ù  quarto,  0  parte  del  décirao  libro...  »  (Cf.  Los 
Rios,  ObruK  del  Marqués,  p.  481).  Cette  lettre  n'est  pas 
datée,  mais  t-ommc  le»  hiogniplies  du  futur  cardinal  noiis 
Apprennent  que  Pedro  Gonzalez  étudia  â  Salamanque  de 
février  1446  à  1450  et  qu'il  y  resta  deux  ans  de  plus,  como 
pretendienle,  faisant  des  le<;ons  publiques,  il  en  résulte  ciue 
la  lettre  de  son  père  n'a  pas  pu  lui  être  écrite  avant  144G 
(Cf.  Salazar  de  Mendoza.  Crônica  del  Gran  Cnrdenat  ; 
Alonso  Nùnezde  Castro,  Hîstoria  (le  Guadakijfu-a).  Il  est 
donc  probable  que  le  pan'enle  é  amigo  niio,  '/«(.■  nuccamcnte 
es  venido  de  îtaUa  dont  le  Marquis  parle  à  son  (ils  n'est 
diMivG({\ié  Messere  Nugno  Gusmano,  spafjnuolo.  (Cf.  Me- 
néndez  y  Pelayo,  Antologia.  t.  V.  p.  Lxxxn) .  Les  ren- 
seignements nou.s  manquent  pour  justilier  l'expression  de 
pariente  dont  se  sert  It*  Marquis.  Peut-être  s'agit-il  ici 
d'une  parenté  fort  éloignée,  et  convient-il  de  se  rappeler 
que  le  marquis  de  Santiliane  était  le  neveu  de  Fernan 
Perez  de  Gu/man.  weigneur  de  Batres. 

Une  petite  trouvaille  est  venue  appuyer  d'un  fait  nou- 
veau nos  liypothèses  sur  la  date  du  retour  de  NuOo  de 
Guzman  en  Espagne.  Kn  parcourant,  à  Milan,  les  lettres  do 
Pietro  Candide  Decembri,  dont  un  manuscrit  de  la  Biblio- 
thê<{ue  Ambrosienne  nous  a  conserve  les  copies,  nous  avons 
trouvé  une  lettre  d'Alonso  de  Cartagena,  évéque  de  Burgos, 
&  Pietro  Candido  Decembri.  lettre  écrite  de  Sasamôn,  le 
39  juillet  1446.  Voici  ce  que  l'évèque  écrit  à  son  corres- 
pondant (Biblioth.  Ambrosienne,  Milan,  I,  235  înf., 
fol.  SO.)  :  ((  Litière  tue,  uir  disertissime,  apud  Mediolanum 
deciina  noua  uctubris  de  auno  quadragesimo  (luinto  cons- 


I 


APPENDICE   1.    NUSO   DE   GUZMAN 


453 


h 


criptc  ad  nianus  mejis.  longo  post  exacto  tempore,  perueiie- 
riint  (fol.  86  v),  tardiusqiie  ilfiiienissent,  nisi  familiuris 
quidam  meus  ad  incljiam  iirbem  Coidubani.  ut  cmeret 
atiquos  equos,  de  illis  qiios  ginetos  uocaot,  quibus  ciuitiis 
ilia  abundure  solet,  profectus  fuisset;  et  ia  ciuitatem  in- 
gressus,  cum  liinc  inde  per  diuersas  eius  partes  iiidendnnim 
equorum  occasione  deamhulans,  a  nobili  uiro  Nimio  de 
Guzman  uisus  cognitusque  fuisset,  tmdîdit  illi,  ut  ud  me 
reportaret,  littems  tuas,  breues  lineis  sed  suiiuitate  et 
ainicitie  dulciore  non  modicum  copîosas,  unaque  cura  illis 
librum  declainationuni  tuaruin  quem  ego  letissimo  animn 
uidi  el  auidissima  mente  ex  parte  perlegi.  n  Ce  passage  est 
fort  curieux.  L'évéque  de  Burgos  remarque  que  les  lettres 
du  19  octobre  1445  lui  sont  ])arvenues  fort  tard.  Il  est  pro- 
bable qu'il  ne  les  aura  pas  re^'ues  avant  1446  et  que  même 
il  n'a  pas  dû  les  recevoir  dans  les  premiers  mois  de  l'année, 
puisque  le  ton  de  sa  lettre,  qui  est  d'ailleurs  très  longue, 
permet  de  supposer  qu'il  n'aura  pas  tardé  à  répondre,  Nous 
venons  de  voir  que  Pedro  Gon/alez  de  Mendoza  se  rendit  k 
Salumanque  en  février  1446.  Il  est  par  conséquent  infini- 
ment probable  que  NuQo  de  Guzman  revint  en  Espagne 
dans  le  courant  de  cette  même  année  et  qu'il  est  bien  ce 
pariante  ê  amigo  mio,  que  nuecamenle  es  cenklo  de  Jtaiia, 
dont  le  marquis  de  Santillane  parle  ii  son  fils,  dans  sa 
célèbre  lettre  <juc  nous  croynn.><  pouvoir  désormais  dater 
de  1446. 

En  résumé,  nous  voyons  en  Nuûo  de  Guzman  un  gentil- 
homme lettré,  qui  renseignait  le  marquis  de  Santillane  et 
qui  lui  prétait  obligeamment  ses  services.  Il  contribua  ainsi 
h  former  la  bibliothèque  de  Guadalnjara,  où  le  nombre  des 
manuscrits  italiens  est  si  considénible.  Ceci  n'empêche  pjis 
que  Nudo  n'ait  eu  quelques  livres  ù  lui,  mais  nous  ne  pensons 
pas  que  les  derniers  mots,  un  peu  vagues,  de  la  notice  de 
Vespasiano  de  Bisticei  suffisent  à  faire  admettre  l'existence 
d'une  bibliothèque  pouvant  rivaliser  avec  celle  d'Iûigo  Lo- 
pez  de  Mondoza.  Ces  explications  nous  semblaient  néces- 
saires pour  indiquer  les  raisons  qui  nous  ont  fait  classer  les 
trois  volumes  qui  portent  le  nom  de  Nuno  de  Guzman  dans 
la  Bibliothèque  du  marquis  de  Santillane. 

Si  nous  n'avons  pu  fixer  avec  une  certitude  absolue  la  date 


BIBLIOTHEQDE  DU  MARQUIS  DE  SANIILLANE 

du  retour  d'Italie  de  Nunn  de  Guzmiin.  nous  pouvons  du  moios 
affirmer  qu'il  se  trouvait  en  I*)Bpiigne  après  1445.  Ce  renseigne- 
ment nous  est  fourni  par  le  manuscrit  III-T-3  de  la  Biblio- 
thèque de  l'Eseurial,  qui  eontient  une  traduction  castillane 
du  De  Ira  de  Scnèque,  précédée  d'une  préface  qui  commence 
ainsi:  «Este  libroescriuiofray  Gonçalo.  sufïçiente  ortografo, 
cnpellan  do  la  muy  generosa  e  non  inenos  virtuosa  sefiora 
doflu  Ynes  de  Torres,  muger  de  don  Luys  de  Guzman  de 
preclarisima  memoria,  miiestre  de  Calatraua,  que  dios  aya  e 
acabose  a  oclio  de  otubre,  ano  de  mill  o  quatrocientos  e 
quarenta  e  cinco  anos  de  la  salutifera  enrarnaçion  de  nuestro 
seQor  ihu  spo  e  rredentor.  E  visto  por  mi  Nuno  de  Guzman 
el  susodicho  libre  que  asi  el  tnisladador,  que  lo  transfirio 
do  lu  lengua  latina  a  la  nuestra  castellana,  non  bien  coo- 
preliendiendo  la  intention  de  tanto  moral  como  Seneca, 
prestantisymo  varon,  fue,  como  por  la  inperiçia  e  mas  ver- 
dadenimente  ygnoranciade  los  escriptores  em  t^ui  cormpto 
el  texto  que  totalmente  venia  a  ser  de  sentencia  ayuno,  e 
allende  desto  otros  muchos  defectos  que  toda  la  moral 
utilidat  inpedian  e  ofuscauan,  asi  que  todas  estas  cosas 
yo,  el  suBo  memorado  Nufio,  bien  esaminadolas,  segunt 
mas  familiarmente  e  domestica  antes  de  agora  auia  plati- 
cado  el  trac-tado  aqueste.  en  uno  con  otras  muchas  obraa 
del  actor,  dispuseme  a  lo  coregîr{l)  ».  Il  résulte  en  effet  de 
cette  déclaration  que  Nuno  de  Guzman  a  remanié  une  version 
du  De  Ira,  copiée  par  fray  Gon/alo  et  que  ceUii-ci  avait 
peut-être  déjà  retouchée  lui-même.  (Cf.  Notice  XVI,  p.  128, 
129.) 

Des  rapports  entre  Nuûo  de  Guzman  et  Giannozzo  Manetti 
nous  avons  d'autres  témoignages  que  celui  de  Vespasîano  de 
Bisticci.  Meiius,  dans  sa  Vie  d'Ambrogio  Tracersari  (2), 
dit  avoir  lu  une  biographie  manuscrite  de  Giannozzo  Ma- 
netti, due  à  un  anonyme,  où  l'on  pitrle  de  la  dédicace  de 
trois  de  ses  ouvrages  à  Luis  de  Guzman,  maître  de  Cala- 


1.  Rodriguez  de  Castro,  BtliUot.  efp.,  l.  Il,    p.  44-45,    n  publié  celte 
préface  eo  entier. 

2.  Mehus,. 4 mtrosfi  Traeprsnrii generittis  Cfimaldulcnxiiiin...  Intinae 
cpiflolac...  Arci'iiit  eiiisdcm  Aiiihrosii  rita...  Florence,  1759,  în-fol., 

p.  LXÏV. 


APPENDICE   1.    NU5rO   DE   GUZMAN  455 

trava  :  a  In  hac  aiitem  scribit  auctor  anonymus,  dit  Mehus, 
«  lannotium  Manettum,  tria  opéra  elucubrasse  in  honoren 
«  Gusmani  Equitis  Hispani,  quorum  postremum  de  illustm-- 
((  bus  longaevis  inscripsit.  Quum  itaque  hos  lannotii  Ma- 
«  netti  libros  de  illustribus  longaevis  inter  biblîothecarum 
«  Florentinarum  manuscriptos  frustra  quaererem,  eosdem 
«  reperi  in  codice  membranaceo  Vaticano-Urbinate  (cod .  387) 
«  in  quolegitur:  Liber  lannocii Manetii  de  illustribus  Ion-- 
«  gaevis,  ad  illustri ssimum  atque  clarissimum  D,  D.  Ludo- 
«  vicum  Gusmanum  insignem  Calatraviae  Provinciae  ma- 
«  gistrum,  »  En  effet,  la  Bibliothèque  Vaticane  conserve  un 
luxueux  manuscrit  qui  contient  huit  ouvrages  de  Giannozzo 
Manetti  parmi  lesquels  se  trouve  le  De  illustribus  longaeois. 
La  préface  de  ce  traité  est  pour  nous  très  intéressante  et 
nous  en  citerons  le  début  et  la  fin  (1)  : 

(Cod.Urb.  387,  fol.  41*).  «  Cum  Nunnius,  celsitudinis tue 
filius,  illustrissime  princeps  et  clarissime  domine,  ex  longa 
quadam  ejus  peregrinatione  tandem  Florentiam  in  hanc 
urbem  applicuisset,  atque  paulo  post  siue  humanitate  sua, 
siue  similitudine  morum,  siue  nonnulla  precipua  et  singu- 
lari  de  me  opinione  sese  in  familiaritatem  meam  ab  initio 
contulisset,  factum  est  ut  post  solemnia  illa  que  in  primis 
congressibus  hominum  haberi  soient  facile  conueniremus, 
atque  inuicem  instar  amicorum  diu  multumque  conuersare- 
mur.  Ex  iiac  diutina  inter  nos  conuersatione  tanta  et  tam 
magna  utrimque  uoluptate  capiebamur,  ut  nulla  fere  dies 
preteriret  quin  simul  conuenientes  eam  totam  uariis  hinc 
inde  sermonibus  jocundissime  contereremus.  Per  hune  igitur 
modum  una  soli  diutius  conuersantes,  in  tan  tam  amicitiam, 
nam  in  dies  augeri  uidebatur,  ad  extremum  usque  processi- 
mus,  ut  omnia  non  solum  facta  sed  dicta  etîam  et  cogitata 
inter  nos  communia  esse  uiderentur.  Quocirca  cum  de  qui- 
busdam  peregrinationum  suarum  causis  mecum  primum 
communicaret  quid  deinde  sibi  agendum  esset,  me  ipsum 
utpote  iam  familiarem  et  amicum  familiariter  amiceque 
consuleret,  forte  euenit  ut  ex  hac  cum  tam  beniuola  et  tam 


1.  Nous  devons  la  copie  de  ce  document  à  Tobligeance  de  MM.  Eu- 
gène Déprez  et  Charles  Samaran,  anciens  membres  de  l'École  Française 
de  Rome. 


1 


BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 

ainiai  roiisiiltatinne  (ipolngiiim  illani  cius  iiominf  ad  t*i 
perscriberemus,  tihique  pcr  Rodci'icuuid)  tiibcllarium.  liis- 
pamiin  liominem,  liinc  in  Hispiiniam  usiiutî  Iraiismitleremus. 
Quo  quidem  uix  confecto,  impensiiis  i'og;iro  alqHc  iure  ami- 
oicie  aorius  mecum  instare  i-epit,  ut  aliquod  dpus  memuratii 
dignum  ttionominîdediwiremus.  Quamobrera.rum  ei  utpotp 
faiiiiliiiri  et  amico  mon  niliil  dcnegandum  esse  censerem, 
multaae  uaria  mente  uoluebnni  quo  sihi  id  pelenti  atque 
suminis  precibus  roganti  facilius  obsequi  possein.  Dîu 
itaque  liée  et  liuiusmndi  inecum  ipsi  aniinaduer  —  {fol.  41'') 
tenti  non  indignuni  fore  uidebatur  si  de  illustrihiis  longeuis 
preelar^aliqua  gloriosaque  gesta  tuo  nomine  niemorie  inan- 
dareiiiui!,  atque  ad  te,  tantum  ac  tam  illustrera  principem  et 
in  diuturna  quadam  humane  uite  felieitate  diutius  ucrsatum, 
conscriberemus,  atque  hoc  ideo  libentiua  fecinaus  quod  liu- 
jusmodi  prednra  longeuorum  gesta  noua  quediim  laudibus 
ac  memoria  digna  atque  perinde  tibi  non  ingrata  fore  pu- 
tabamus,  quoniama  latinis  omninnpretermissi»,  agrecisuero 
jejuneet  exilîter  percursa  fuisse  coospiciebamus.  Unde,  cum 
de  lus  ipsis  rébus  jainpridem  s(;ribere  cogitassemus,  co- 
gitataque  litteris  mandare  cupisseraus,  inceptum  opus  uariie 
hinc  inde  fragmentis  interciaiim,  rursus  ab  initio  inchoaui- 
mus  atque  intègre  absoluimus  tuoque  nomini  propterea 
dedieauimus,  eum  ut  minimn  filio  tuo.  summis  ut  diximus 
preiîibus  id  petenti  et  oranti  in  priniis  obseqiiereinur.  tum 
etiam  quia  hoc  nostrum  longeuoruin  opus  claritati  et  glorie 
tue  uei  maxime  conuenire  arbitramur.  Sed  liée  liactenus 
dixisae  sufflciat.-.u  Voici  en  quels  termes  Giannonzo  Manetti 
recommande  son  livre  à  don  Luis  de  Guzinan  et  termine  sa 
préface  :  (Fol.  42  v")  :  «  Tu  uero,  illustrissime  pnnceps  et 
clarissime  domine,  hoc  nostrum  quodcunque  îllustriura 
longeuorum  opus  grate  atque  bénigne  suscipias  etiam  atque 
etiam  rogamus;  nam  etsi  paruuni  quidduni  cenaeri  debeat 
presertiin  si  cum  clarit:iteet  gloria  tua  comparetur,  ab  animo 
tamen  tibi  ob  precipuas  et  admirabiles  uirtutes  tuas  de- 
ditissimo  libentissime  sinuil  atque  deuotissime  mittitur. 
Vale  diu  felix  et  una  cum  hoc  parnulo  meo  ad  te  munus- 
culo  me  eius  auctnrem  în  serunrum  tuorum  numéro  coUo- 


1.  Vespasiano  di?  Ristifti  l'appelle  liodfriro  dv  Mirrs 


APPENDICE   1.    NUSO   Df:   GUZMAN  457 

cjire  et  c-onniimeniri?  difçticri'ï,  (|iiod  iil.  f;icias  maxiiiio  rngo 
iitque  olisecni,  (;t  nÎ  prn  Uin  singiihiri  îii  onine  geims  liiiuii- 
iiiim  benignitate  feccris,  gratissimum  mîhi  ferisse  sriiis 
ueliin.ii 

Cette  préface  conlirme  tout  ce  qui  dans  la  notice  de  Ves- 
pasinno  de  Bistîcci  est  relatif  aux  rapports  de  Nuflo  de 
Giizmaii  et  de  Giaanozzo  Manetti,  et  ce  rapprochement 
évoque  Hdée  que  le  lil)niire  florentin  a  peut-être  été  celui 
auquel  l'Iiumaniste  et  le  gentilhomme  espagnol  se  sont 
adressés  pour  faire  transcrire  1'"  apologie  »  (]ui  deviiit  vu- 
loir  h  Nuflo  le  pardon  de  son  p^re.  Vespasiano  de  Ristieci 
a,  écrit  un  petit  livre  intitulé  :  Commentai-io  délia  aita  dt 
messer  Giannozso  Manetti.  Cet  ouvrage,  publié  en  1862 
dans  la  Colle^ione  di  opère  inédite  o  rare,  contient  (p.  109). 
une  liste  des  oeuvres  de  Manetti,  dressée  par  Vespasiano, 
où  nous  trouvons  citée  l'apologie  de  Nuflo  sous  le  titre 
suivant  :  »  Escusajîone  e  f/iuslifica^ione  di  mess.  Nitifjno 
Gusmano  apresso  di  messer  Lodovico  suo  padre,  del  quale 
aveva  perduta  ta  gra/âa  :  o  queMo  libro  lo  restitui  nella 
grazia  del  padre.  »  Cet  ouvrage  n'a  encore  été  signalé  nulle 
part,  mais  il  est  probable  qu'un  jour  ou  l'autre,  en  Espagne 
ou  en  Itjilie,  on  le  retrouveni. 

Nuflo  de  Guzman,  que  Manetti  avait  en  liiiute  estime,  ne 
devait  piis  être  moins  lié  avec  Pietro  Candido  Decembri, 
puisque  celui-ci  a  traduit  en  italien,  à  son  intention,  le  Ladiis 
.  de  morte  Claudii  de  Sénêque.  On  voit  dans  la  dédicace  du 
Milanais,  qu'il  fait,  comme  Vespasiano  et  comme  Giannozzo, 
grand  cas  de  l'intelligence  et  du  savoir  de  son  ami.  Qui  est 
l'auteur  de  la  version  castillane  du  Juego  de  Claudio  eiiipe- 
rador  ?  "Sims  pensons  que  ce  pourrait  bien  être  Nufio  lui- 
roénie,  puisque  déjà  nous  avons  pu  remar<|uer,  en  parlant  de 
la  traduirtion  du  De  Ira  conservée  à  l'Escurial.  que  cet  ama- 
teur ne  craignait  pas  de  s'occuper  personnellement  de  travaux 
de  ce  genre.  Le  petit  manuscrit  qui  contient  la  version  de 
Pietro  Candido  Decembri  a  fait  partie  de  la  bibliothèque  de 
Don  Pascual  de  Gayangos  ;  il  est  maintenant  à  la  Nationale 
de  Madrid  où  il  porte  la  cote  provisoire  108.  En  voici  la  ru- 
brique et  la  préface  :  Comiença  el  prologo  sobre  el  libro  de 
Aneo  Seneca,  philosqfo  illusirissimo,  Itamado  el  jiiego  de 
Claudio  enperador,   (radusido  en  vulyar  de  Pedro  Can- 


L 


drdo  a!  csphuididn  Niifio  .He  Giizmaii,  cnuallero  t/spano. 
n[T)]e  tan  pocos  es  cotiosçidu  la  duçura  [sic)  de  los  estu- 
dios  poeticos,  NuQo  niio  splendidiesiiiio,  que  yo  me  mara- 
uillo  quasi  [a]  alguno  sus  obras  ser  en  pres^'io  antes  en  vili- 
pendio  quasi  de  todos  ser  auidiia,  inorando  que  sea  un 
poeta,  sy  non  que  del  nonbre  de  a([iiel  marauillandnse  non 
lo  tyenen  nin  piensan  que  sea  sy  noD  un  nigromantico  u 
mas  uerdaderamente  adeuino  de  nueuas  fabulas  sei'  e!  poeta. 
Donde  aiguio  la  opinion  de  aqueilns  que  creyeron  Virgîlïo 
poramorser  tymdo  a  las  altas  fluiestnis  del  palaçio  de  la 
amada  muger  e  despues  por  vengança  auer  apagado  eu  tal 
modo  toda  virtud  del  iiçidental  fuego  que  fuesse  neçessario 
a  cada  persona  de  la  amorosa  puerta  eaçeuder  nueua  forma 
de  lunbre(ï)Las  quales  cosas  son  tanajenas  delaverdat  que 
de  oy  mas  a  los  uinos  non  que  a  los  doctns  deuen  ser  tna- 
nifiestas.  13  quien  es  aquel  tanto  loco  que  créa  la  via  o  la 
cueua  napolitana  ser  feclia  por  eucantamentos  quaiido  vea 
la  estruçion  de  las  piedras,  la  in^-isura  del  monte  puesta 
fon  tanto  orden  e  nada  syn  mesura  o  medïda  de  summos 
artifices  ser  fecba,  non  tal  quai  los  viles  spirtos  sujebtoB  a 
las  encantaçiones  lo  suelen  fa/er  mas  quai  los  gentiles  cora- 
çones  de  principes  rroiiianos  nas(,ùdos  fabricauan.  E  mas 
ayna  non  conprehenda  Virgilio  por  imltacion  de  Trorrito, 
poeta  siracusano,  simile  comparaçion  auer  traydo  en  sus 
bocolicas  (sic)  quai  de  el  eran  en  las  suyas  primeraraente 
puestas.  Por  tanto  queriendo  yo  a  ty  conplazer  en  la  tra- 
duçion  de  la  obradel/Me^ço  rfe  Claudio  enperador,  escripto 
de  Seneca,  illustre  filosofo,  elegantissiraamente,  entre  mi 
començe  a  dubdar  que  en  lugar  de  fabula  non  fuesse  del 
pueblo  por  verdat  diuulgado,  e  mejor  fuesse  a  sotraer  la 
materia  del  dezir  [a]  aquellos  que  sueleu  créer  assi  de  facile 
e  non  fuesse  dicho  por  mi  sentençia  fabricados  nueuos  dioses 
e  nueua  rreligion.  assi  comoa  Socrates  otra  vez  fue  objecto. 
Despues,  considerada  la  humaiiidat  tuya(l)  a  quien  yo  siguia, 
pense  mas  façilmente  por  ty  ser  la  verdat  trayda  en  luz, 
ca  nueua  obecuridat  [a]  aquella  poner  quando  tu  en  presen- 
çia  de  tanto  rrey  e  principe,  con  tantos  illustres  sefiores 


1 .  Cet  âluge  ^arde  de  ]&  valeur,  nidme  si  l'on  considère  qu'il  est  d< 
cerné  par  ud  liumaniate  désireux  d'être  généreuBement  récompensd- 


APPENDICE   1.    NUNO   DE   GUZMAN  459 

pratycando  (1)^  masuyna  aquellos  por  tal  similitud  pudiesses 
del  error  emendar,  mostrando  a  essos  ninguna  otra  cosa  ser 
el  poeta  ca  un  docto  onbre,  so  fiçion  corrigendo  los  errores 
de  otrie  (sic),  e  cada  uno  a  la  virtud  con  plazible  sermon 
rreduziendo.  Por  tal  rmzon,  inclinado  yo  a  tu  querer,  de 
nueuo  de  latyn  en  vulgar  he  traduzido  el  dicho  juego  de 
Claudio  a  tu  nombre,  en  el  quai,  si  se  pudiesse  esprimir  la 
suauidad  de  los  métros  elegantissimamente  del  escriptos 
como  la  prosa  se  traduze,  de  çierto  auries  obra  digna  de  ti 
e  de  tu  nombre,  e  por  la  quai  veries  el  ingenio  del  tu  yspano 
ser  apto  a  todo  verso  e  a  toda  prosa,  nin  otro  auer  escriptp 
trajedia  en  simile  titulo  quel  dicho  Seneca  moral,  bien  que 
una  sola  pretestada,  e  penultima  entre  todas  las  otras  inser- 
ta,  por  error  de  otrie,  pongala  su  gloria  en  tan  ta  dubda  (2).  » 

Nous  croyons  utile  d'ajouter  ici  une  remarque  sur  la  lettre  que 
révéque  de  Burgos  écrivit  de  Sasamcn,  le  29  juillet,  à  Pietro 
Candide  Decembri.  Les  dates  du  manuscrit  de  Milan  ne  sont 
pas  toujours  claires.  Ainsi  pour  la  lettre  que  nous  citons  on  peut 
hésiter  entre  1446  et  1456.  Pour  nous  il  est  hors  de  doute  que  c'est 
bien  1446  qu'il  faut  lire.  A  défaut  d'autres  preuves  il  suffirait  de 
rappeler  que  l'évêque  de  Burgos  mourut  le  12  juillet  1456.  (Cf.  N. 
Antonio,  Bibliot.  Vêtus,  t.  II,  p.  265). 

1.  Ce  passage  semble  indiquer  que  Nuno  était  de  retour  en  Espagne 
et  qu*il  séjournait  à  la  cour  au  moment  où  Pietro  Candido  Decembri 
lui  adressait  cette  version. 

2.  A  la  suite  de  cette  dédicace,  on  lit  :  Fenesçe  el  prologo.  Comiença 
el  juego  de  Claudio  enpcrador,  cscripto  de  Seneca^  poeta  e  filosofo 
illustrissinxo  e  tradusido  en  milgar  ytaliano  de  Pedro  Candido, 

Fol.  4.  Incipit  :  a  [Q]uecosa  sea  fechaenel  çielo  ante  del  dia  terçio 
de  los  dîas  de  Octubre. . .  » 

Fol.  27  v*.  Explicit  :  «  a  Menandro  su  liberto  lo  dio,  afyn  que  mas 
allende  non  f  uessfe  conosçido.  »  Ffcnesçe  el  juego  de  Claudio, 


f 


APPENDICE  2 


DllîGO    DK   BURGOS 

I'ri^.face  nu   «  Trilnko  dix  MAn(jvi^:s  n 

(nibliotli.  Pari-  dn  foi  Alphonse  XIII.  2-F-Ôi 

Fol.  ii3.  Rubrique:  Traiado  que ^so  Diefjo  de  Bnr^ûi 
secreiano  det  sefior  Marques  de  Saniillnna.  sohir  l<i  miicrte 
dt'l  dfc/ia  st'iïor  Marques. —  Prolofjo.  '1) 

Muchas  rrazones  ay,  ilustre  y  muy  generoi^o  sefior,  por  donde 
yo  syn  ofensa  demi  puiiiera  bien  esciisarme  deste  luengo  aunque 
a  mi  deleytr)»o  irauajo,  ca  ténia  para  ello  entre  otras  las  escusas 
que  murhos  .«iielen  dezir,  quando  de  aiffiind  ardun  negoçio  buscan 
de  se  descar^ar,  coDuiene  a  suber  :  la  dificullad  e  ^randeza  de  la 
malerîa,  e  labaxezade  engenio  aquien  el  pesoliuianosefazemuy 
graue;  aliende  dcslas  que  son  de  tauta  eflcaçia,  oira  que  yo  para 
mi  non  e  por  de  menos  vigor  esia  es  :  que  ningiina  persona  ténia 
esperança  de  mi  que  yo  ud  fecho  tan  grande  osase  enprendep, 
como  la  ynorançia  mia  a  qiiinquera  que  de  mi  tenga  notiçia  sea 
tau  maniflestae  cosa  asaz  eonoçida,  que,  sy  yo  guardando  sylençîo. 
no  quisiera  publicar  mi  rrudeza  porescrilura.  ninguno  justamente 
me  pudiera  rreprehender,  como  el  carpintero  non  deua  ser  yncre- 
pado  synon  pinta  bien  un  rretablo,  por  ser  su  oflçio  diferente  de 
aquel  otro;  pues  no  mcno*!  era  yo  de  auer  por  escusado  sy  la  pré- 
sente obra  non  començara  como  mucho  mas  sea  ageno  de  mi  el 
eleuado  e  dûlçe  ofiçio  de  metrificar.  Pero  iiomo  quiera  qiie  las  co- 
sas  dicha»  me  pudieran  rreleuar  desle  cargo,  e  a  mi  por  ventura 
fucra  e!  mas  sano  consejo,  uo  lo  consyntio  el  ardiente  amor  e 
atiçion  syn  medida  que  yo  tuuea  la  virtud  del  senor  de  ploriosa 
rrecordaçion,  mi  sefior  el  Marques,  vueslro  noble  progenilor,  en 
euyo  seruiçio  los  anos  que  yo  despendl  toue  por  bien  enpleados, 


1.  Cette  dédicace  que  Diejr"  de  Burgos  t 
intitulé  El  Triiin/u  drt  Moniiu-s.  est  ;id« 
le  futur  duc  de  l'Infanlado. 


nineeii  [Aie  de  son  |ioème 
e  au  (1!^  nlné  du  Marquis, 


APPENDICE   2.    DIEGO   DE   BURGOS  461 

ca  puesto  que  por  sus  grandes  fechos  e  claras  obras  generalmente 
touiese  obligados  a  todos  los  que  por  vista  o  por  fama  auian  del 
conogimiento  (1),  mui  nias  deuian  por  luenga  criança  ebenefiçios, 
e  por  su  umanidad  auia  [sic],  delibre  conio  de  obidiente  sieruo  to 
mallo  nin  temor  de  niunchos  (aunque  munchos)  rreprehensores, 
ine  lo  fizo  escusar,  antes  para  esta  obra  quanto  mas  menos  sufi- 
çiente  me  conoçia  tanto  en  parte  demas  era  contento  porque  mas 
pareçiese  auerme  a  ello  mouido  por  fe  c  deseo  de  pagar  con 
aquello  a  que  basto,  no  por  arrogançia  ni  presunçion  de  mi, 
ni  por  esperança,  que  çelebrando  e  perpetuando  su  nonbre  parte 
de  onrra  paresçiese  qu'esperaua  alcançar,  e  si  de  lo  tal  por  algund 
estudio  e  continuaçion  de  trauajo,  contra  mi  opynion,  adquiriere  lo 
que  por  la  natura  me  fue  negado,  e  algund  loor  o  fruto  a  el  seguir 
se  podra,  gran  gloria  le  sera  e  a  mi,  sy  dezir  se  puede,  bien 
soberano  pues  su  virtud  paresçera  auer  fecho  tan  magnifico  mila- 
gro  que  a  onbrc  asy  como  mudo  aya  fecho  fablar.  Mas  como  ante 
mis  ojos  pongo,  mui  virtuose  senor,  e  de  lo  que  puedo  comienço  a 
consyderar  sus  virtudes,  tantos  caminos  veo  (fol.  24)  por  donde 
comiençe  e  tantas  cosas  se  me  rrepresentan  para  escreuir  que  la 
salida  fallo  mucho  difiçile  e  me  pareçc  que  sy  loallas  quisiese 
entraria  en  la  casa  de  |De]dalo,  caeste  es  el  que  nuestras  Espanas 
a  librado  de  la  çiega  ynorançia  ylustrandola[s]  por  lunbre  de  cari- 
dad  verdadera,  e  trayendo  a  notiçia  de  todos  el  conosçimicnto  del 
mayor  bien  que  en  la  vida  mortal  se  puede  buscar  por  los  onbres 
esta  es  la  çiençia,  en  la  quai  quanta  parte  alcanço  no  solo  los  nues- 
tros  en  esta  rrigion  de  oçidente  mas  los  muy  rremotos  e  estranos 
lo  saben  e  aun  no  con  pequena  enbidia  lo  fablan,  e  antes  del  quantos 
e  quales  se  fallauan  en  esta  prouinçia  que,  sy  no  los  derechos  cano- 
nicos  [ejlos  çeuiles,  otras  leturas  supiesen,  por  çiertosyo  creo  que 
pocos  ouo  0  no  ninguno,  ca  la  veja  e  gruesa  costunbre  ténia  enla- 
zados  e  obçegados  en  yerro  los  yntelectos  de  todos,  e  asy  que  deste 
lan  gran  venefiçio  no  solamente  nuestros  prynçipes  e  los  grandes 
seâorese  aun  los  otros  tenidos  por  letrados  varoneseran  en  Espana 
mcnguados  mas  tanuien  todos  los  otros  ornes  de  mener  condi- 
çion  entre  la  multitud  de  los  quales  rrazonable  cosa  fuera  que 
alguno  semejante  se  ouiera  fallado.  Mas  como  el  varon  de  alto  yn- 
genio  viese  por  discursos  de  tienpos,  desde  Lucano  e  Seneca  e  Quin- 
taliano  e  otros  antiguos  e  sauios,  rrobada  e  desierta  su  patria  de 
tanta  rriqueza,  doliendose  dello,  trauajo  con  grand  diligençia  por 
sus  propios  estudios  e  destreza  e  con  muchas  e  muy  claras  obras 

1 .  mut  mas  deuian,  etc.  Tout  ce  pa^sa^i^:?  «i  dû  (Hrc  mal  lu  par  lo  co- 
piste de  manuscrit.  Il  est  incorrect  et  obscur. 


BIBLIOTHÈQUE   DU    UAHQUIS   DE  SANTILLANE 

conpuestas  det  meamo,  ygualarlae  conpararla  con  la  gloria  de  los 
famosos  onbres  de  Atetias  d  de  academia  e  tatibien  de  Rrotnanos, 
trayendo  a  ella  grand  copia  de  libros  de  lodo  genero  de  Illosofla  en 
estas  partes fasta  entunçenon  conoçidos,  ensonaniio  el  parai  amu- 
chos  e  teniendo  onbres  muy  ?abios  que  a  la  letura  de  otros  (24  V) 
aprouechasen,  despues  desto  mostrandoe  declarando  el  seso  e  las 
moralidades  que  las  poetica^  flgiones  en  sus  [ablaa  tienen  vetadas, 
dandoaconoçerel  truloquedelasabiaeloquençiase  puede  seguir, 
argumentando  la  delectaçion  que  se  toma  de  las  grandes  e  pele- 
grinas  estorias  por  las  quales  los  animos  generoi^os  a  grandes 
fazanag  e  virtudos  suq  yn^i'^'los,  e  no  menos  trayendo  a  memoria 
el  proueymiento  que  délias  se  deue  tomar  para  los  ynforlunos  casos 
uraanos,  o  dando  en  toda  dotrina  orden  de  documentes  a  lodo  es- 
tado  de  onbrea  para  fa/erse  muy  enseûados.  Asi  que  ya  por  su 
causa  nuestra  Espaùa  rresplandece  de  çengîa,  lanlo  que  mui  bien 
le  podrian  dezir  los  éloquentes  onbres  de  Ylalia,  sy  en  algund  graue 
negoçio  le  oy[e]ran,  io  que  Apolooio  orador  dixo  en  alabaoya  de 
Tulio  el  quai  como  en  Krodas  ouies[e]  Uegado  e  alli  a  su  rruego 
Tulio  ftziese  en  Griego  una  dedaraçion,  porque  Apoionio  de 
la  lengua  latina  non  era  enseûado,  loando  raucho  todos  los  que 
alli  eran  présentes  la  fueri^a  e  orrnato  de  su  dezir  estauan  espe- 
rando  loque  Apoionio  dezia,  quecongran  turbaçion  non  fablaua,  e 
desque  pensoso  con  grande  admiraçion  ouo  eatado  gri^n  peça  a  la 
fin  dixo  :  yo  te  loo  o  Çiçero  e  de  ti  vengo  on  gran  marauilla.  tanto 
que  si  yo  fasia  agora  e  eallado  a  lo  fecho  un  dolor  e  conpasion 
grande  ca  e  iraydo  a  mi  memoria  como  los  tienpos  pasados  por 
armas  e  gouornacion  de  rrepublîca  e  por  ynstiluçiones  domestîcas 
lo[s]  griegos  sobre  loda  naçion  floreçian.  en  las  quales  cosas  yan 
los  rromanos  con  marauillosa  yndustria  e  vîrtud  nos  tienen  ven- 
taja;(fol.25)  una  sola  cosa(que)nosera  quedadaesiaeraladotrinii 
e  gloria  de  la  eloqiteaçia,  por  ti  vco  que  nos  esqui(ada(l)  e  a  elloa 
con  gran  loor  traspasada  asi  que  ninguna  cosa  egrejia  nin  singu- 
lar  ya  qiieda  çerca  de  nos.  Pues  si  Apoionio  asi  se  dolia  que  de  loa 
griegos  por  yndustria  de  Tulio  la  eloquençia  fuese  a  los  rroma- 
nos  leuada,  quanto  mas  con  rrazon  oy  los  de  Ylalîa  se  deuen  doler 
e  quexar  que  por  lunbrey  ynjenio  deste  seûor  a  elles  sea  quitada 
e  trayda  a  nuestra  Castilla  e  ya  en  ella  a  tanta  gloria  floresca  que 
noioriamente  se  coiios(^au  sobrados,  Ni  basto  esta  al  glorioso 
Marques  que  aun  de  mui  mayor  quexa  e  sentimiento  dio  causa  a 
los  que  en  la  militar  diçiplina  e  vellicoso  exerçigio  alcangan  fa- 
moso  rrenonbro  e  grandes  prcçes  e  tilulos  por  las  armas  an  aquis- 
tado.  Como  mayor  deuan  ser  el  prcniioe  onrrade  aquellosquedan 

1.  X*  texte  jKjrte  qavdada. 


APPENDICK   2.    DIKGO   DE   BURGOS  463 

prinçipio  a  las  cosas  e  sin  enmienda  las  fazen  que  de  los  quense- 
nados  por  otros  bien  las  ponen  en  obra  ;  los  otros  el  ofiçio  por  luen- 
gos  tienpos  visto  e  usado  en  su  tierra  por  sus  neçesidades  sauen 
fazer,  este  por  virtud  suya  lo  que  mui  mejor  fizo  que  otro  a  muchos 
fue  causa  e  ynçetamiento  que  mucho  bien  lo  fiziesen.  El  primero 
que  otro  traxo  a  este  rreyno  muchos  orrnamentos  e  ynsynias  de 
caualleria,  muchos  nueuos  aparatos  de  guerra,  e  non  se  contento 
con  traerlosde  fuera  mas  afiadio  e  enmendo  en  ellos  e  ynuento  por 
si  otras  cosas  que  a  toda  persona  eran  gran  marauilla  e  de  que 
muchos  ffeçieron  arreo;  asy  quen  los  fechos  de  armas  ninguno  en 
nuestros  (fol.  25  v*^)  tienpos  es  visto  que  tanto  alcançase  nin  quen 
las  cosas  que  allos  (sic)  son  conuinyentes  touiese,  en  estas  partes, 
deseo  tan  grande  de  glorya  e  de  fama,  por  donde  los  onbres  son 
mouidos  a  enprender  qualesquier  altos  fechos,  maduro  e  bien  sano 
consejo  para  bien  ordenar  e  disponer  las  cosas,  mui  presto  prouey- 
miento  a  los  casos  de  la  fortuna  e  a  las  ynsidias  de  los  enemigos, 
esfuerço  m uy  grande  para  atender  los  peligros  e  ardideza  del  ani- 
me, mayor  que  a  gran  seûor  conuenia,  para  los  acometer  dondel 
tienpo  lo  demandaua;  manifiçençia  e  umanidad  con  los  caualleros 
liberalidad  en  los  dones  e  rrazon  en  la  distrybuyçion  de  las  presas, 
gran  çelarydad  e  presteza  en  las  cosas  que  auia  de  fazer,  conoçi- 
miento  muy  çierto  del  tienpo  e  de  los  lugares  e  de  las  personas 
con  quien  auia  de  contender,  e  lo  que  no  es  de  oluidar  una  firme 
costançia  en  los  fechos  ya  començados,  dexo  el  sus...  e  gran 
coleraçion  suya  en  los  corporales  trauajos,  quando  en  las  guerras 
andouo,  los  quales  non  solo  a  onbre  umano  fueran  grandes 
de  conportar,  segund  el  los  tomaua,  mas  aun  a  una  presônît  ferrea 
deuieran  cansar,  e  finalmente  de  tantos  e  tan  syngulares  dones 
touo  guarnido  su  animo  que  paresçe  bien  claro  quen  muchas 
cosas  por  [ynjdustrya  sobro  a  la  natura,  nin  me  parece  muy 
neçesaryo  trauajar  en  escreuir  particularmente  sus  virtudes 
e  grandes  fechos,  ni  de  la  gracia  e  dulçe  conuersaçion  suya  con 
los  domesticos  e  familiares  asy  porque  a  todo  linaje  de  gentes  e  a 
toda  persona  estan  manifiesto  [s]  como  por  que  luengo  tienpo  a  ello 
non  bastaria,  nyn  menos  que  sus  cosas  con  las  de  algunos  antiguos 
famosos  sean  de  conparar  pues  fueron  sin  duda  taies  que  vençen 
todos  los  loores  del  antiguedad  que  puesto  calgunos  fallasemos 
mayores  en  la  fortuna  pero  non  (fol.  26  yguales  en  la  virtud.  Pues 
quyen  bastarya  a  loal  (sic)  dignamente  aquel  que  tantos  bienes  fizo 
a  su  patrya,  porque  çierto  creo  que  pocos  osasen  tomar  tal  enpresa 
deuo  yo  pues,  muy  virtuose  senor,  consejando  a  mi  ynorançia  pasar 
so  sylençio  a  que  yo  non  basto  e  del  por  otro  abundantisimamente 
dezir  seprodrya,  e  veniendo  a  la  conclusion  solamente  dire  la  ma- 


464 


BIBLIOTHEQUE  DU   MARQUIS  DE  SANTILLAKE 


rauilloïia  »eiia.\  e  clara  vision  que  de  st]  muerte  me  tue  deniostrada, 
la  quai,  como  (juiera  que  rredieula  o  fabulosa  parczca,  enpero  en 
este  logar  no  pienso  ser  de  eal  lur,  ca  yo  Fablo  seùor  verdad,  ansy  lo 
aflrmo  por  juramenlo.  questando  yo  en  Burgos,  al  tienpo  de  su 
pasaniiento,  onanoche  ante^  o  de^pues  o  por  ventura  la  mei^ma  de 
aqueldiaen  quel  senordebienauenUirada  memoryaouo  el  primero 
senlimienlo  de  la  enformedad  suya  a  mi  pare<;ia  en  «ueûos  ver  a 
vue»tra  merçed  cubierto  de  paûoïi  de  luto  fasta  los  pies,  en  la  cabeca 
un  grand  capirote  de  la  mesma  manera,  tlnnando  vueslra  mano 
en  unas carias !«d1  preminenlee  ynsygne  titulotiuyo  de  laquai  [sic] 
oy  vuesilra  luaaîHca  persona  es  decorada  e  noblegida.  La  quai  vision 
claramenCe  daua  a  [e]ntender,  a  quien  a  los  sueiios  aiguna  le  dtera, 
su  gioryosa  parlida  e  vuestra  inui  dina  e  légitima  suçeçion,  e  quise 
en  este  tal  suefio  o  visyon  fa/er  e!  pryncipîo  a  la  présente  obra> 
no  porque  por  ventura  otro  ma»  dulçs  e  mas  aparente  fallar  no 
se  pudiera  mas  por  euilar  en  alj^o  la  costunbre  e  orden  de  los 
poetas  los  quales  en  sus  fiçiones  su  estorya  o  caso  verdadero  se 
suelen  fundar,  e  como  a  la  memorya  me  (toi.  26  v")  ocurriese  a 
qoyen  deuia  esta  lai  obra  yntilular  pareçiome  que  a  vuestra  se- 
iloria  antcs  que  a  otra  persona  era  rrazon  de  se  diligir(s(r)  asy 
.  por  vos,  muy  uniano  senor,  auer  quedadn  prynçipal  e  mayor  en  la 
casa  del  ya  nonbrado  seiior,  como  por  la  syngular  prudençia  vuestra 
e  çienliftco  conoçlmiento  en  las  semejantes  leluras,  lo  quai  parcçe 
que  como  eryditaryaediuida  suçesion.  allende  otras  muclias  vir- 
tudes,  vot>  dexo  vinculado  con  el  mayorado;  e  aun  demas  deslo 
porque  vos  seâor,  comoya  dîchoes,  fuistes  prynçipio  c  tundamiento 
desie  truuajo  auiendo  seydo  a  mi  como  denunçiador  por  tan  olara 
manera  del  fin  suyo  que  (era)  por  la  prouidençia  diuina  cstaua 
ordenado.  Rreçibala  pue^  vuestra  nier(;ed,  con  aquella  voluntad 
e  amor  que  se  flzo  e  otresço,  no  mirando  sus  yerros  que  muelios  con- 
tiene,  ninsuenojosa  proli^idad  la  quai  non  dudo  vos  trayrafastid[iJo, 
como  ya  non  paresca  breue  dezir  segun  la  moderna  costunbre  mas 
un  mediano  tratado,  pero  non  pufelde  despues  de  començada  menos 
faner  ca  fablo  la  boca  del  abundançia  del  coraçon  ;  o  pareçe  que 
pu[e]do  dezir  que  aciiescio  ami  conellaloquealosquenueuamente 
quieren  edifioar  algunas  morada^  que  ante  que  las  comiençen 
piensan  con  determinada  suma  de  dineros  conplir  lo  que  (juieren  e 
despues  de  melidos  en  la  lauor  aquella  e  olra  lanla  non  basta  e 
an  de  pasar  allende  muciio  de  lo  que  pensaron,  mas  auiendo  sola- 
mente  rrespeto  que  quien  lodas  cosas  pospuso  asy  lo  tiziera  sy 
mas  de  arriba  (fol.  2~]  le  fuera  olorgado,  rrcpuiando  por  obra  la 
fe  que  sola  en  este  trauajo  mi"  tue  coiipaûera.  Valit  c  prospère  vues- 
tra merçed  como  alla  desea.  —  Fencce  el  proemio. 


APPENDICE  3 


INIGO  LOVE'A  1)1-:  MKNDO/A,  QUATRIKME  DUC 

DK  L'INFANTADO 

Préface  du  «  Mémorial  de  Cosah  notahles  » 

Proloffo  di-  Dun  YUlgo  Lupe:  de  Mondoçn,  Dnqnr  quarto  del 
Infnnindo,  n.  Dort  Dintjo  Hnrtndii  dp  Mendorn.  Mnrtiiio» 
del  Cenete,  hi/o  stii/o,  xnhre  et  lihro  inlitiilado  u  Meiiiorinl  de 
coeaa  notables*  (1}, 

No  es  liuiana  carga.  Marques  miiy  amado  liijû,  la  que  al  hombre 
bien  incliimdo  pooen  los  exercicios  virtuosos  desus  antcpassados  : 
cspecialmente  de  los  que,  no  contentos  con  la  comun  medida  de 
*Cs  yguates,  quisieron  sefialarse  mas  que  eilos.  Entiempode 
nuestroKmayores.  quando  nuesiranacion  ténia  la  guerra  continua 
en  casa,  contra  vatientes y  rezios  adaersarios.  enemigosnueslros  y 
de  nuestra  religion,  el  exercicio  de  los  hombres  deestado  era  solo 
el  de  las  armas.  En  este  |>or  la  mayor  parte  se  venîa  a  reinatar 
torto  el  valor  y  estimation  de  sus  personas.  Este  les  parescia  que 
bastaua  para  seruir  aDiosyasu  tey,  socorrer  su  patria,  y  ga- 
nar  honrra  para  si  y  para  sus  descendientes  los  quales  procura- 
uan  de  no  quedar  atras  en  aquel  mismo  menesler.  Mas  los  que 
en  aquel  tieinpo  uuo,  que  (ueron  muy  pocos,  que  se  eslendieron  a 
junlar  con  el  exercicio  de  las  armas  el  estudio  de  buenas  letras, 
estos  por  cierto,  comoganaron  para  si  honrra  y  reputacion  do- 
blada,  assi  doblaron  la  obligacion  a  sus  suocessores  para  procu- 
rar  por  ambas  vias  de  igualar  el  lustre  y  resplandor  de  fama  que 
les  dexaron.  Entre  estos  pocos  me  paresce  a  ini  que  se  pueden 
conlar  de  nuestros  passados  seûores  desta  casa  tanto  y  mas  nu- 
méro que  de  olra  ningiina  de  los  principales  deste  lieyno:  sino 
que  la  fama  de  todos,  se  la  lleuo  toda  y  con  muclia  razon,  solo 
ono,  que  fue  el  Marques  Don  lùigo  Lope/.  de  Mendoça  vuestro 
aguelo  :  porquo  no  l'ontento  con  leer  y  entender  muy  bien  ubras 
y  escripturas  agenas,  estendio  su   ingenio  a  hazer  y  componer 

1.  «  Impresso  en  Guadalajara  pop  Pedro  de  Roblea  y  Francisco  de 
Cormellas,  aùo  do  MDLXIV.  n  Gallardo,  h'nnni/".  n' 2770  ne  donne  que 
le  commencement  de  cette  pri^lace. 


466 


BiDLtOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


al^unas  proprias  que  cou  Joor  suyo  y  proueclio  comun  leen  nues- 
tros  naturales.  Muestrase  este  exercicio  de  letras  de  nuestroa  pas- 
sados,  no  solo  por  relaciones  antif^ua»  que  de  sus  personas  ay,  sîqo 
tanibien,  por  la  gran  copia  de  libres,  curiosamente  escriptos,  que  - 
en  esta  casa  dexaron  como  apropriados  y  quasi  vinculados  al 
senor  délia;  los  qualea  en  aquei  liempo.  faltando  estanueuay 
admirable  inuencion  de  los  iiioldes,  do  se  pudieron  juular  sin 
gran  cuydado  y  no  pequefia  cosia  ;  especialrnenle  las  interpreta- 
ciones  a  translaeiones  de  muctias  obras  que  de  utia  iengua  en 
otra  por  su  iiiandado  se  traduzian  por  varones  sefialados  a  quien 
largameute  se  remuueraua  su  trabajo.  Estos  libros  dexaron  ellos 
por  bastantes  testigos  de  susestudios  y  por  continues  desperta- 
dores  de  sus  descendiente^  para  que  on  la  misma  ocupacion  se 
empleassen .  Y  eslos  son  los  que  mucho  tieuipo  ha  desperlaroD  mï 
memoria  para  no  oluidar  la  obligacïou,  que,  como  he  dicho,  tene- 
mos  todos  de  imitar  en  csto  la  virtud  de  nuestros  mayores.  Por 
donde  me  puse  en  trabajo,  de  reboluerlos  coxi  atoncion  y  cuydado, 
y  mucha  parle  del  liempo. quecomunmentesesuele  dararecrea- 
cionea  y  passatieuipos,  gastar  lo  en  su  conuersacion  y  lectura.  De 
la  quai,  porque  no  fuesse  del  todo  infructuosa,  procuraua  sîenipre 
sacar  a  parte,  algunas  cosas  de  las  mas  notables  ponicndo  las  en 
ml  estilo,  qualquier  que  el  sea,  para  socorro  de  mi  memoria 
quando  me  lialtesse  lexos  de  los  originales.  Y  comoquier  que  este 
tue  al  principio  mi  inlento,  pero  despnes  viendo  que  la  escriptura 
excedia  de  particular  mémorial  y  llegaua  al  lamaûo  de  libro  nome 
ha  pesado  del  excesso  assi  por  dexar  en  mi  casa  el  tnlento  de  los 
libros  que  rescebi  acrescenludo,  como  por  poderos  dexar  a  vos  este 
libre  por  prendadeamor  y  por  signiflcaeion  del  desseoque  he  te- 
nido  y  tengo  de  veros  assi  nilsmo  occupar  alfîunos  ralos.  en  lecion 
de  buenoslibros-Y  porque  de  la  obra  digamos  algocllaea  una  sum- 
mao  compendio,  de  lo  que  discurrieudo  por  (anta  diuersidad  de 
auctores,  me  parescio  di«no  de  notar,  y  sacar  a  parte,  como  he 
dicho.  En  los  quales,  no  dubdo  que  otras  muclias  notas  de  mas 
subalanciadouenquedar,  masdoodcay  muclio  que  tomar,  cadauno 
escoge  conforme  a  su  guslo  :  y  assi  escogi  yo  conforme  a!  niio.  Pa- 
rescio me  intitular  le  «  Mémorial  de  cosas  notables  •>  :  parque  a  fin 
de  conseruar  las  en  la  memoria,  serecopilo,  Yporquenoay  cosa 
que  tanto  a  la  memoria  ayude  como  la  orden,  procure  guardar 
alguua  :  a  lo  menos  en  la  djsposicion  de  los  capitulas  :  que  en  la  de 
los  ticmpos:  ponicndo  porlamayor  parle,  lo  mas  anliguo  primero 
y  haziendo  coniunmente,  un  capitulo  de  Reynos  estraûos,  o  repu- 
blicas  y  Iras  el  luego,  otro  de  cosas  romanas  :  mudandolos.  uno  de 
la  unasuerto,  y  otro  de  la  olra:  a  mancrade  los  paralcllos  de  Plu- 


APPENDICE   3.    INIGO   LOl'EZ   DE   MENDOZA 


467 


tarcho:  (Ic:caiido  la  respondeocia  y  comparacion  que  el  haze,  de 
un  capilulo  a  olro.  Y  si  os  paresciere  que  esta  grden  de  guardar  la 
antigiiedad.  se  quiebra  en  algunos  capitulos  a  lo  menos  en  los 
poslreros,  entended  que  no  haze  :  porque  el  capîtulo  que  parti- 
cipa de  mas  de  un  tieinpo,  o  que  no  tiene  tiempo  seûalado,  paresce 
que  ay  licencia,  para  ponelle  hombre  en  la  parte  donde  cayere 
mejor.  Va  pueslo  el  auclor  que  cuenta  lodo  el  capilulo  al  prin 
cipio  del.  y  todos  los  que  le  siguen  o  dizen  la  mayor  parte,  tam- 
poco  se  pone  mas  del  lugar  donde  lo  traen.  Y  los  que  tiazen  alguna 
difTeiencia,  o  cuentan  alguna  patîcularidad  de  las  del  capitule,  vao 
seAalados  por  leiras  :  apuntando  los  lugares  donde  lo  iratan  :  para 
que  se  vea,  no  solo  de  donde  se  tomo  lo  que  eu  cl  se  dize,  sino 
tambien  se  entïenda  quien  son,  los  escriplores  que  de  olra  manera 
lo  cuentan.  Por  doadc  si  quisiere  estar  un  poco  atento  el  que  lo 
leyere,  ballara  que  e:^ta  bien.  Y  quando  desta  obra  otro  Fructo  no 
se  sacasse,  sino  saber  que  auclores  son,  los  que  decadaunade 
tanlas  y  tan  dîuersas  raaterias  escriuen,  y  donde  lo  escriuen,  no 
fuera  inulil  el  trabajo,  que  cnello  se  ha  toniado.  Y  si  algun  capi- 
lulo de  los  que  aqui  cstan,  paresciere  al  que  le  leyere  que  difBere 
en  algo  del  latin,  vaya  a  los  libros  de  Toscano  donde  tambien 
se  cuenta  y  ballara  quelo  di/ea:jhi.  A  losqualeshc  ^eguidoen 
algunas  cosas,  por  parescerme  que  lo  dizen  bien,  y  junto  con  esto 
por  créer,  que  los  Ytalîanos  que  traduseron  del  latin,  deuieran 
tener  mejores  originales  que  nosotros,  aunque  no  dexamos  de 
seguir  el  Latin,  las  mas  veze-i.  Rescebid  pues,  muy  amado  bljo. 
este  don  de  vucstro  padre,  que  por  ser  de  tétras  es  eu  sus  ^jos 
mas  precioso  que  s!  fuera  de  los  que  de  oro  y  de  plata  mucho  se 
esliman,  y  procurad  no  solo  de  leer  le,  sino  de  aûadirle  lo  que 
vos  leyendo  en  oiros  libros  nolaredes,  Y  lo  mismo  preciaria  yo 
mucbo  que  biziessen  los  que  de  vos  succederan  en  esta  casa,  que 
para  todos  aura  recaudo  sogun  la  multitud  de  libron  que  oa  que- 
dan,  y  segun  losquecadadiade  nueuosalen  aiuz.  Ytenedcreydo, 
que  para  nlngun  genero  de  génie,  liaze  tanto  al  proposlto  la  lectura 
de  buenos  libros,  como  para  las  personas  de  vuestra  manera  que 
pocas  vezes  hallan  quien  flelmentc  les  diga  las  verdades  como  los 
libres,  que  se  llaman  maestros  mudos,  se  las  enseûan.  Estos  os 
mostraran  a  regiros  bien  a  vos  y  a  vuestros  subditos,  y  gênerai- 
mente  a  lleuar  el  curso  do  la  vida  dereclio  y  bien  guiado  de 
manera  que  cumplays  con  la  obligacion  que  a  Diosyal  mundo 
tîenen  los  hombres  de  vucslro  estado  :  especîalmente  a  quien  Dios 
ha  becho  tan  largas  mercedes  como  vos  de  su  raano  aueys  resM- 
bido  y  espero  en  el  que  rescebireys. 


t  . 
.V  _ 


■  f 


APPENDICE    4 

VERS  LATINS  RELATIFS  A  LA  MORT 
DU  MARQUIS  DE  SANTILLANE 

(Biblioth.  Anibrosienne,  Milan,  D-112,  inf.,  fol.  162) 
P.Candidi  Eulogium  in  Enichum  Hispanum,  cognomine  Liiptim, 

Si  lacriraas  Virtus  et  Ilonos  effundere  possent, 
Enice,  seque  tuis  addere  funeribus, 

Fata,  Lupe,  pari  ter  teque  impia  inortis  imago 
Deflcerent,  tantis  uicta  deum  precibus. 

Sancte  Juliane  clarissinie  marchio,  dignus 
Eterna  laude  perpetuoquc  die, 

Saldagne  dominus,  Vegueque,  Fite(l),  Leuanteque(2) 
Buitragi  et  multis  amplior  in  titulis. 

Mendocie  per  te  fulget  domus  inclita,  per  te, 
Regalide  cornes,  regia  celsa  fuit. 

Tu  sacre  auxilium  iidei  Christoque  tulisti 
Et  te  barbarice  pertimuere  nianus. 

Tu  decus  armorum  latiis  coniungere  musis 
Hesperie  proccres,  doctus  utrumque,  iubes. 

Nobilitas  aule  regni  tibi  paruitomnis, 
Mota  tuis  meritis  eloquioque  pio. 

Félix  illustri  consorte  et  proie  uicissim 
Exemplum  laudis  que  dédit  ipsa  suum. 

(Biblioth.  Ambrosienne,  Milan,  D-112,  inf.,  fol.  162  v*) 
Epitaphium  Enici  Lupi  per  Thomnm  Reatinum  (3) 

Enicus  hoc  Lupus  est  sub  uiarniore,  nobile  germen 
Mendocie,  Martis  Pieridunique  dccus, 

1.  Fite.  lisez  Hite  (Hita). 

2.  LievaneV  (Liovana). 

ti»  Thomas  de  Rieti,  courtisan  de  Franyol»  Sforza. 


APPENDICE   4.    VERS   LATINS  469 

Ilic  dux  Ilispano  plures  sub  rege  triumphos 
Hetulit  hostiles  depopulatus  opes, 

Precipue  Christi  dura  sacra  fidemque  tuetur 
(1)  Indoraita  fregit  barbara  castra  manu.  '    \ 

Primus  conspicue  facta  inter  florida  uite 
Extulit  antiquos,  marchio  factus^  auos. 

Quid  mors  seua  igitur,  quid  fata  atrocia  possint 
Ex  tara  lugendo  funere  nosse  potes (2)! 

1.  Fol.  163.  •     ] 

2.  Nous  devons  la  communication  de  ces  deux  pièces  latines  à  l'obli-  :.i 
geancc  de  M.  le  professeur  Novati.  3 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈBES 

ET   DBS 

NOMS  DE  PERSONNES 


Abades    (Lamberdo    de    les  ; 

V.  Abadi. 
Abadi  (Lamberto   degli),    172, 

173. 
Abréf/é  de  V Enéide;  v.  Virgile. 
Abrégé  de    Trogne    Pompée  ; 

V.  Justin. 
Abrégé  des  trois  premières  dé- 
cades de  Tite-Live;  v.  Tite- 

Live. 
Acerba;  v,  Ascoli. 
Acuiia^Alonso  Carillo  de),  xlii. 
AeneasSylviusrv.  Piccolomini. 
Aguayo  (Alberto  de),  185,  186. 
Aguiloy  Fuster(Mariano),  130, 

181,  404. 
Alabanças  de  Espana  ;  v    Za- 

mora. 
Albanzani  (Donato  degli),  320. 
Albe  (comte  d')  ;  v.  Alvarez  de 

Toledo  (Fernando). 
Alcibiade,  18. 
Aleman  (Fadrique),  313. 
Aleman  (Leonardo),  100. 
Alexandre  (Libro  de)  ;  v.  Belr- 

ceo. 
Alexandri     (Alexandro   degli), 

356. 
Alfarabi,  444. 
Algezira  (  Alfonso  de) ,  traducteur 

des  Postules  de  Nicolas  de 

Lire  à  la  prière  d^Alfonso  de 

Guzman,  seigneur  de  Lepe  et 


Ayamonte,  216, 218,  219, 221, 
222,  223,  224,  225. 

Alighieri  ;  v.  Dante. 

Alighieri  (Pietro),  son  commen- 
taire à  la  D.  c,  traduit  en  cas- 
tillan 303-304,  317,  318,  319. 

Almela  (Alonso  de),  126,  127. 

Almonazid  (Fray  Joseph  de), 
44. 

Alphonse  X  (Roi  de  Castîlle); 
V.  Alphonse  le  Savant. 

Alphonse  le  Savant,  Primera 
Crônica  General^  en  castil- 
lan, 8,  391-392,  392-393,  395- 
396,  396,  397,  415  ;  —  Espe- 
culo,  en  castillan,  226,  229, 
230,  414,  415  ;  —  Grande  y 
General  Historia,  en  castil- 
lan 393,  397-398,  415  ;  — 
Fuero  de  las  lei/es,  en  castil- 
lan, 413. 

Alphonse  XI  (Roi  de  Castille), 
263. 

Alphonse   V    (Roi    d'Aragon), 

XXX,   XXXV,    XLI,    XLV,    L,    37, 

127. 

Alvarez  Osorio(Per),  316. 

Alvarez  de  Toledo  (Alfonso), 
193. 

Alvarez  de  Toledo  (Fernando, 
•  comte  d'Albe),  xxvi,  xlii, 
xLvi,  Lxxviij  ;  —  Version  cas- 
tillane  du  De   bello  ytalico 


^^M                                       472            BIBLiOTHÈOrE   DC   marquis:   de   SASTILI..VXE            ^H 

^^^1                                        adrcntim  Gotboi  de  Lponardo 

Arexzo  (Leonardo    Bruni  ^^M 

^H                                    DruDi  à  lui  dédiée.  358. 

( 

^^H                                Ambroisc  :  v.  Saiol  Atnbroise- 

Argelati(Filippo).61,  loi. 

^^H                               Amer  (Miguel  Victomno  .  348. 

Ai^olede  Molina.  i.xxvi. 

^^H                               Ametller  /Joseph),  369. 

Aristote.  84, 174. 444.  —  AfonUe 

^^H                               vlf>iic(><>i  |ZV)  ;  V.  CicéroD 

ù  .Xiromaque,  en   italîea.  3i}; 

^^1                                Amoros  |f:arles),  309. 

—  Éthique,  en  italien.  30,  31  ; 

^^^H                                ADdriaopDli  ;  v.  Tudernopoli. 

—  Éthique,  en  castillan.  3l  ; 

^^H                                ADianus,  traducteur   des  vingl- 

—     Éeonoiniifue,     en     castil- 

^^H                                   cinq   premières  homélies  de 

lan.  31  ;  —  Maxime»,  en    la- 

^^H                                   saint  Jean   Chryi^ostonie  sur 

tin.  32;  —  iJe  animalibu»,  en 

^^r                                    t'éTangile  de  saint   Matthieu 

castillan,  34-36: 

^H 

Arislùieles  ;  v.  Aristole. 

^H                                     AnimaUbwt  (/>)  ;  v.  Amtoie. 

ArmanninoGîudice,  La  fioritn. 

^H                                 Anrnque^  'Johan  i.  348. 

en  italien.  352-:tà4.                ^ 

^^H                                 Aniequera  (El  dej  :  v.  l'ernand 

Arragel  (Rabhi}.  451.           _,^| 

^^H                                     de  Castille. 

Artc  de  earnUeria{En:v.  ^SM 

^^H                                     Anlitjtutale*  judaîcae;   v.  Fla- 

tegemalon.                                 *■ 

^^1                                     vius  Josèphe. 

Arles  (Per«d),  425. 

^^^1                                 Antonio  (Nicolas);  v.  Antonio- 

A^coli  (Cecco  d).  LAcerba,  en 

^H 

italien.  355.                              _ 

^^H                                Antonio- Baver,  xv.   —  44,  48. 

Aihénagore.  18.                      ^M 

^^K                                    83,  115.  116.   VAA,  169.  171, 

Attende  tibi  ip»i  ;  v.  Saînt-l|H 

^H                                    183.  193.  311,  -238,  348.  349. 

sile                                      ^" 

^H                                        351,379,425.444.459. 

Augustin  ;  v.  Saint  Augustin. 

^^H                                Aphrodisia»  Ale\andred').444. 

Auvergne  IJuan  Jutrede),  fin- 

^^^H                                        kT~'wii.mrfx<a'y:i;     v.     Ladiui     Je 

runijue  au  roi  de  foriugatf.^^— 

^^H                                    morte  Claudii. 

castillan,  68,75.                 ^M 

^^H                                 Aragon  (Carlos  d) ;  v.  Vtane. 

Aavray  Lucien).  318.            ^1 

^^B                                Aragon  (Éléonore  d'|.  15E. 

.\valos  (Ifiigo  d'I,  37.              ^H 

^^^H                                Aragon   (Enriquede,;    v.   Vi- 

Avalos  Ruy  Lopez  de).  Lettre 

^^1 

au    traducteur    castillan    de 

^^H                               Aragon  (Jacme.  d'),  133. 

Bo6ce  avec  la  réponse  de  ce- 

^^^1                                   Arbre  des  bataille»  ;  v.  Bonnet. 

luici  177-179, 184. 

^^^H                               Archidamus,  17. 

ATÎIa  (Martin  d),    utsxiv;  — 

^^1                                Arehilibelli  (Giglio  degli  ;  v.  Ti  - 

Traducteurd'une  haranpiela- 

^^^1 

tine    de    l'aotbassadeur    des' 

^^^H                                Arenga propuesta  en  latin  antel 

ducs    de   Bourgogne   au  roi 

^^^H                                        inuy    !/ lustre     principe    don 

Alphonse  de  Portugal,  75;  — 

^^^H                                       Alongo    rey     de     Porlogal  ; 

Traducteur  pour  le  marquis  de 

^^^H                                        Auvergne. 

Santillane  de  la  Coinparatione 

^^^b                               Areiino(Leonardo);  v.  Bruni. 

di  Caio  luUo  Cesnre  impera- 

^^^^                           Aretino  (Pieiro  .  348. 

dore   et   d'Alejrandro  mat/no 

^^^^^^^^^^^^^^1 

TABLE   DES    MATIERES 


473 


re   di  Macpdonia   de   Pietro 
Oandido  Decembri  360. 

Axiocus  ;  v.  Platon. 

Avala  (Diego  Lopez  de),  350. 

Ayala  (Juan  de),  350. 

Ayala  (Pero  Lopez  de),  xxv,  — 
Traduction  de  la  version  fran- 
çaise de  Tite-Live  faite  par 
Pierre  Berçuire,  96-98;— Tra- 
duction castillane  de  Boè- 
ce,  177,  184  ;  —  Traduction 
castillane  du  commentaire  de 
Saint  Grégoire  sur  le  livre  de 
Job,  190-193;  —  Version 
castillane  de  VHîstoria  tro- 
jana  de  Guido  délie  Co- 
lonne, 266;  —  Traduction  cas- 
tillane du  De  casibus  virorum 
illustrium  de  Boccace,  345, 
346  ;  —  Crônica  del  rey  don 
Pedro,  en  castillan,  402,  402- 
404. 

Bade  (Josse),  86. 

Baist  (Gottfried),  263,  317,  387. 

Balaguer  y  Merino  (Andrés), 
125. 

Balenchana  (José  Antonio  de), 
70,71,230. 

Bandini,  21,  50,  53,  144,151. 

Baracchi  (Thommaso),  172. 

Barcia(Angel  Maria  de),  lvii. 

Barreda  (Juan,  193. 

Barrientos  (Lopede),  448. 

Barth,  197. 

Barthole,  lxvi.  —  De  insir/nus 
et  armia  en  castillan  226-227, 
230,  233. 

Bartoli  (Adolfo),  449. 

Bartoloraeus,  208. 

Bartsch  (Karl),  189. 

Basilea(Fadrique  de),  425. 

Basile  ;  v.  Saint-Basile. 

Batines  (Colomb  de),  284,318. 


Batres  (Fernan  Perez  de  (iuz 
man.  seigneur  de)  ;  v.   Guz- 
iiian. 

Baudri  de  Bourgueil,  Historia 
hievosolymilana^  en  latin,  196- 
197. 

Bayer;  v.  Antonio- Bayer 

Beata  vita  (De):  v.  Sénèque. 

Beata  vita  [De)  ;  v.  Saint  Au- 
gustin. 

Béer  (Rudolf),  266,  349. 

Belle  dame  sans  merci  (La)  ;  v. 
Chartier. 

Belleza  que  debe  aber  el  caballo 
(De  la)  en  castillan  226, 
230. 

Benavente  (Alfonso  Pimente!, 
troisième  comte  de),  xui  ; 
—  sa  lettre  à  Alvaro  de  Luna 
et  à  l'archevêque  de  Tolède, 
68,76-77.  — Version  de  V His- 
toria trojana  faite  pour  lui 
par  Pedro  de  Chinchilla,  266. 

Benavente  (Maria  Josefa  Pi- 
mentel,  douzième  comtesse 
de),  XIV. 

Benavente  (Rodrigo  Alfonso, 
deuxième  comte  de),  son 
Abrégé  des  trois  premit^res 
décades  de  Tite-Live  fait  sur 
la  version  Berçuire-Ayala), 
98-100. 

Benzi  (Ugo),  362. 

Berceo  (Gonzalo  de),  lxxiv, 
Lxxxii  ;  —  Libro  de  Alexan- 
dre, en  castillan,  386-387. 

Berçuire  (Pierre),  xci;  — La 
version  castillane  de  sa  tra- 
duction française  de  Tite- 
Live,  96-98  ;  —  Morales  de 
Ovidio  84-88,  424,  traduction 
castillane  du  livre  xv  du  Re- 
ductorium,  84-88,  424. 


BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE 


Berger  (Samuel),  239.  244,  245. 
393.  398. 

Bernard;  v.  Saint  Bernard. 

Bernard  Gui,  Catlialni/un  p-inli- 
ficum,  en  latin,  HVi  ;  —  Cn- 
thahgus  breei'n,  en  latin, 312 
213  ;  —  />c  nrliculis  Jidei  ca- 
t/iolice,  en  latin,  213  ;  —  De 
origine  prima  francorui», 
en  latin,  213  ;  —  Comités  Cfio- 
loHani,  en  latin,  213  ;  — 
Imperatoreu  romani,  en  latin, 
213. 

Bernardus,  scribe,  419. 

Berthelot(Marcellin).  447. 

Bessarion   (Cardinal),   lxxxv; 

—  Traduit  de  grec  en  latin 
l'homélie  de  saint  Basile  : 
Attende  tibi  ipsi  6&,  71-72; 

—  Dédie  au  roi  Jean  II  de 
Castille  sa  version  latine  de 
riiomélie  de  saint  Ba.-silc  : 
Attende  tibi  îp^i  78,  81-82. 

Bias,  Lxxvii. 

Biale  (Jaoobo  da),  37. 

Bible  [La),  en  ialin,  235-236  ; 

—  Concordance  de  lu  lUbte, 
en  latin,  237  :  —  Bible  morn- 
Uaée,  avec  les  préfaces  de 
saint  Jérâme,  en  latin  et  en 
castillan,  240-24fi;  —  Le» 
saints  Êrangiten  et  W  épili-cs 
de  saint  Paul,  en  castillan, 
237-239  ;  —  Prop/iHie»  de 
l'Ancien  Testament^  avec  les 
préfaces  de  saint  Jérôme,  en 
castillan,  239-240. 

Bible  ii.oralisée  ;  v.  Bible. 

Binet,  relieur,  xiii- 

Bislicci  (Vespasiano  de),  lxui, 
Lxvii,  Lxxxvii,  Lxxxvin;  — 
449.  450,  451.  463,  454. 
457. 


lioccace,  lxviii,  lxxv,  107, 
174; —  Fiammetin,  en  italien, 
327  ;  en  catalan,  347;  en  cas- 
tillan, 347;  —  PhilMtrato; 
en  italien.  328  ;  —  Vita  Dan- 
tin,  en  italien,  329;  —  Tesei- 
de,  en  italien,  332  ;  —  Filo- 
colo.  en  italien,  332-333  ;  les 
Queationi  d'amore  tirées  du 
Ft/oro/o,  en  castillan,  349;  — 
Nin/ale  d'Amelo.enCfiStillail, 
333,  351  ;  —  De  Geneahgia 
Deuruin.  en  castillan,  333-334 
extrait.  334-339;  345;  —  Li- 
ber de  mon((6«a.  en  castillan, 
340,  342,  345;  —  De  caaibu» 
rirarum  illustn'uiii,  en  castil- 
lan, 345;  —  Traducteura  et 
traductions  de  Boccace  en 
Espagne,  346-351;  —  De  Cla- 
ris inulieribtis,  en  castillan, 
346  ;  —  Dt'raniéron^  en  cata- 
lan, 348  ;  en  castillan,  348;  — 
Corbacrio  en  italien,  328-329; 
en  castillan  348,  350. 

Boèce,  .\xi;  —  Dr  consolatione, 
en  italien,  174176;  en  castil- 
lan, 176-179;  —  Triidncteurs 
et  traductions  de  Boèce  en 
I-J^pagne  180186;  —  V,ae 
maxime  en  latin  et  en  castil- 
lan, 376. 

Bofarull  (Antonio  de),  381. 

Bofarull  (Francisco  de),  155. 

Bofarull  (Manuel  de).  269. 

Bofaruil  (Prosperode),  181. 

Bonacorso  da  Montemagnot/ii- 
nior),  Lxxxv;  —De  nobili- 
tate,  traduit  en  italien  par  An- 
pelo Deeembri  pourle  marquis 
de  Santillane.  et  traduit  d'ita- 
lien en  castillan  par  le  prince 
de  Viane,  112,  114-115,  117- 


TABLE   DES   MATIERES 


475 


118  ;  —  Orazioniy  en  italien  ; 
V.  Poreari. 

Bongars,  197. 

Boniface  VIII  (Pape)  389. 

Bonilla  y  San  Martin  (Adolfo), 
15. 

Bonnet  (Honoré),  liii,lviii,  lxii, 
Lxvii,  Lxxxix  ;  —  Arbre  des 
batailles,  en  français,  373- 
374;  extraits  de  L'Arbre  des 
batailles,  en  castillan,  226» 
228-229;  traduction  castillane, 
374-378,  378,  379;  version 
catalane,  379;  traducteurs  et 
traductions  de  L* Arbre  des 
batailles  en  Espagne,  379. 

Bonsomsy  Cart  (Isidro),  348. 

Borbon  ;  v.  Bourbon. 

Borsa  (Mario),  66. 

Bottari  (Giovanni),  106,  107, 
109.     . 

Bourbon  (Gabriel  de),  sa  ver- 
sion castillane  de  Salluste  et 
son  opinion  sur  les  traduc- 
teurs qui  Tont  précédé,  79- 
80. 

Bourland  (Carolina),  349. 

Braga  (Martin  de);  v.  Saint 
Martin. 

Brasidas,  17,  18. 

Brève  copilacion  ;  v.  Sônèque. 

Breviari  d'amor;  v.  Ermen- 
gaud. 

Brocar(Guillen),  80. 

Brunet  (Jacques-Charles),  131, 
208. 

Bruni  (Leonardo),  l,  lxxxv  ; 
—  Sa  version  latine  des  Dia- 
logues de  Platon  sert  de  texte 
au  traducteur  castillan  Pedro 
Diaz  deToledo,  9,  341;—  De 
militia,  en  castillan,  112-114, 
115,   116,  361-362,  363;  — 


Confusion  entre  lui  et  Pietro 
Aretino,  348  ;  — De  bello  ita- 
lico  adcersus  Gothos,  en  la- 
tin, 357;  en  castillan,  357-359; 
—  Vida  de  Dante,  en  castil- 
lan, 359;  —Vida de  Petrarca 
en  castillan,  359-360  ;  -  Vida 
de  Aristotiles^  en  castil- 
lan 359  ; —  Lettres,  en  cas- 
tillan, 361,  362;  449. 

Bueno  (Juan)  ;  v.  Giambonî. 

Buonaventuri  (Tommaso),  106, 
107, 109. 

Burgos  (Andres  de),  349. 

Burgos (Diego de),  xux,  lvi,  lx, 
Lxi,  Lxxvi  ;  —  308  ;  Préface 
du     Triunfo    del    Marqués 
460-464. 

Burgos  (Juan  de),  80. 

Burley  (Walter),  xc,  316. 

Bustamante  (Jorge  de),  94. 

Byrcraan  (Arnold),  100,  101. 

Caballero  de  Dios  ;  v.  Libro 
del. 

Cadier  (Léon),  110. 

Cadira  de  honor  (La);  v.  Pa- 
drôn. 

Calixte  III  (Pape),  51,  53. 

Câmara  (Juan  Rodrîguez  de  la); 
V.  Padrôn. 

Cambiador  [Lo]  ;  v.  Sant  Jordi . 

Cambiatore  (Tommaso),  362. 

Canals  (Antoni),  125.  —  Traduc- 
teur des  Memorabilia  de  Va- 
1ère  Maxime  en  valencîen 
pour  don  Jacme  d'Aragon  et 
en  castillan  à  la  prière  de 
Jean  I,  roi  de  Castille  133-134, 
1^. 

Canzoni  délia  VitaNuova;v. 
Dante. 


47G 


RIBLIOTllEQITE  DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE 


fiuurmierp;  v.  Dnnte, 
Cardr-nois     ;      v.      liomnn     tic 

Liesnp  et  Cardenois. 
Oarrara  (Francesco  da),  321. 
Carretero    (Alaym)  ;    v.  Char 

lier. 
Cartn  tic  Sancha  de  Torres  n 
Fernando  de  lu  Torre  ;  v 
Torre  el  Torres. 
Carlagena  (Alonso  de),  xlviii. 
Lxii.Lxvi,  Lxxxv;  —  Engage 
Pietro  Candido  Dcceiubri  à 
dédier  à  Jean  II  de  Castille 
sa  version  de  Vllinde  2-3. 
451  ;  —  A  t-il  traduit  en 
castillan  le  traité  de  Leonardo 
Bruni  sur  la  chevalerie  ? 
114; —  Ses  traduetir-na  de 
SéD(Nque,  126-127,  129.  130, 
131  ;  —  Auteur  e(  traduc- 
teur d'un  recueil  de  dits  de  Sé- 
nèque  intitulé  Brève  copUa- 
clan  ;  V,  Séiièque;  —  Extraits 
de  Quinte  Curce  dont  la  ver- 
sion castillane  est  attribuée  à 
l'évoque  de  Burgos,  149;  — 
Achève,  avec  l'aide  de  Juan 
Alfoiise  de  Zamora,  la  verîiion 
castillane  du  De  caaibua  pi- 
ronun  illtistriuin  de  Boccace, 
commencée  par  Pero  Lopez 
de  Ayala,  346;  —  363;  —  Sa 
lettre  à  l'ietro  Candido  De 
cembri  où  il  nomme  Nunode 
de  Guzman,  452-453,  459. 

Carias  de  Mo«sen  Diet/o  de  Vo- 
tera ;  V.  Valera. 

Caacalea,  427. 

Caserte   (Comte  de)  ;   v.    Sigi- 
nulto. 

Cassien  (Jean),  CoUationes  pa- 
trun,  en  catalan,  160-161- 

Cassola  (Jacopo),  151. 


Ciislafie  la(t:omtc  dci),  xl. 
tJastancda  (("ouilesse  de),  313. 
Castaùeda  [Gabriel  de}.  149. 
Caslillo  (Jean  deli,  443. 
L'astiinovo  (Commandeur  de)  ; 

V.  Toledo. 
Castro  ïAlonso  NùAez  de),  452. 
Castro  (Pedro  de).  349 
Castro  (Rodriguez  de),  125. 137, 

128,129.  130.  119,  237,  239. 

454, 
Catalina Garcia  (Juan),  i.xxxiv, 

LXXXVIIl,  191. 

Cuthaloguf  fireris;  v.  Bernard 

Gui.  ' 
f.atbalogus  pontificum  ;  v.    lîer- 

nard  Gui. 
Catherine  (Iteine   de  Caslillet. 

xxvni, 
Catherine  (Infanle  de  Castille), 

XXIX. 

Calon.  84. 

Cean  Bermudez.  lvt. 

Cenelc  ( Diego  Hurlado  deMen- 

doga,  marquis  del),  465. 
Cent  noHiS deDeu\FAs);  v,  Lull. 
Cerda  (Francisco)  185. 
Cérémonial  de  pr  incipe»  :  V  .VSi- 

tera. 
Ceruti  (Antonio),  324. 
Cervantes  (Miguel  de),  349. 
César,    Commentarii   de   belio 

Gallico,  en  castillan,  65-67- 
Chanson  ;  v.  Pardo- 
Charisi  (Jehuda).  444. 
Charles   ÎII   (Roi  de  Navarre), 

XXIX,  XXX. 

Cliartier(Alain),Lxxii,Lxxiii;  — 
Le  débat  de  réneille-matin,  en 
français,  371  ;  —  La  belle 
dame  sans  merci,  en  français, 
371,  372;  —  Le  débat  dea 
deux  fortunés    d'amour,    en 


TABLE   DES    MATIERES 


477 


français,  371  ;  —  Lettres  en- 
.  roi/ées  par  les  dames  à  Alain ^ 
en  français,  371,  372;  —  Re- 
quête baillée  aux  dames  contre 
Alain,  en  français,  371,  372; 

—  Uexcusotion  d'Alain  aux 
dames,  en  français,  371 ,  372  ; 

—  Le  Quadrilofjue   inoectif, 
en  castillan.  î*72. 

Châtelain  (Emile),  ix. 
Chaves  (Baltazar  de),  270. 
Chinchilla  (Pedro  de),  sa  version 
castillane  de  VHistoria  troja- 
na  de  Guido  délie  Colonne, 
266;  — Extrait,  267-268. 
Chirurgia    magna    et    parva; 

V.  Lanfranc. 
Chrétien  de  Troies,  87. 
Chronique    Générale  ;    v.    Al- 
phonse le  Savant. 
Chronique  de  Heredia  ;  v.  He- 

redia. 
Chronique  universelle;  v.  Eu- 

sèbe. 
Chroniques  générales  et  parti- 
culières d^ Espagne,  390-412. 
Chrysostome  ;    v.  Saint  Jean- 

Chrysostome. 
Cicéron(Q.).  De  petitione  con- 

sulatus,  en  latin  57. 
Cicéron  (M.  T.),  xviii  ;  —  Ora- 
tiones,  en  latin,  56-57;  —  De 
paradoxis,  en  italien,  59-60. 
— De  oratore,  en  latin,  58-59  ; 
— De  ojfficiis,en  italien,  59;  en 
aragonais,  63;  —  De  amicitia, 
en  italien    59-60;   en  arago- 
nais, 63,  64  ;  —  De  senectute, 
en  italien,  59, 60, 64, 329,  331  ; 
—    Tusculanae    quaestiones, 
en  italien,  60-63,  451  ;  —  Une 
maxime  en  latin  et  en  castil- 
lan, 376;  381. 


Cicogna(Emanuele;,  108. 
Cifar  (Histoire  du  chevalier)  ; 
V.  Libro  delcaballero  deDios, 
Cisneros  (A.  de),  321. 
Cisneros  (Mencia  de),  xxiv. 
Città  di  Castello  (Lilius  Archili- 

belli  de)  ;  v.  Tifernas. 
Clemencin    (Diego\    xvi,  211, 

239. 
Cléobule,  une  maxime  en  latin 

et  en  castillan,  276. 
Cléon,  17. 

Ceci  (Georges),  100. 
Coïmbre  (Duc   de)  ;   v.  Pedro, 

Infant  de  Portugal. 
Collationes  Patrum;    v.   Cas- 
sien. 
Colonna  (Guido  de)  ;  v.  Colonne. 
Colonne  (Guido  délie),  Historia 
Trojana^en  castillan, 265-268; 
en  catalan,  268-270;  en  ara- 
gonais, 16, 18,  19,  270;  —  Ex- 
trait   de   la  version    arago- 
naise,  25-29. 
Columna  {Guydo  de);    v.   Co- 
lonne. 
Colupnis  (Hugo  de),  18. 
Comedieta  de  Ponça; v,  Santil- 

lane. 
Comités  tholosani  ;  v.  Bernard 

Gui. 
Commentaire  de  Boèce;  v.  Va- 

lladolid. 
Commentaire  de  Benvenuto  da 
Imola  à  l'Enfer  et  au  Purga- 
toire ;  v.  Dante. 
Commentaire    de    Pietro  Ali- 
ghieri  à  la  Divine  Comédie; 
V.  Dante. 
Commentaires-,  v.  Commentarii 

de  bello  Gallico. 
Commentaires  sur  la  première 
guerre  punique ,  \.  Polybe. 


^^^f                 47S            BlitLlUTlIKQCE   UU    MAHQUIS   UE   SANTILLANE            ^^^^^| 

^^^H                 Commentorii  de  bello  GaUieo  ; 

Cortés  (Juan  Lucas),  xv.        ^^B 

^^1 

Corygya  (N'icolaus  de);  v.  Cor- 

^^H              CoaioQtes  [Diego  de;,  426. 

reggio, 

^^^1                Compnrncion    dfi     Gayo    Jiiiio 

Cotarelo  y  Mori  (Emilio),    90, 

^^^M                  CeBar  etc.  ;  v.   Conparatiane 

286.  448. 

^^^H                     di  Ceaare. 

Credo ,  v.  Dante. 

^^^H               Concordance    de     la     Bible  ; 

Cristobal;  v.  Sant  Crislobal. 

^^m 

Cromberger  (Jacobo),  193,  316. 

^^^M                 Condiciim  de  la  noblena  iHf  In); 

347,  389. 

^^^M                  V.  Denobilitate. 

Crônira  de  j:i44;  v.  Re/undi- 

^^^1               Conesa  [Jacme),  sa  veri^iou  c»- 

eiàn  de  In  CrAniea. 

^^^B                   talane  de  XHistoria  Tny'ana 

Crânien  de  los  enatro  rei/es.  en 

^^H                 de  Guido  délie  ColoDDe  268- 

castillan,  393-395,  400,401. 

^^H                  270  ;  —  Extrait  269-270. 

Cronicti    General;  v.    Tercera^ 

^^^1               Conesa  (Père  Jolian),  420. 

Crônira  de  Ma/va  ;  V.  Heredia. 

^^^1               Confessions ;v.  Saint-Augustin. 

Crânien  d'4  rey  don  Al/onso  el 

^^^H                Coinparatione  di  Cesare  impe- 

Oneeno,     en    castillan.    401- 

^^H                      radore   et    d'Alexandro    ma- 

402. 

^^^H                   f/no  re  di  Macedonia  ;  v.  De- 

Crônira  drl  rvtj  don  Jaime,  en 

^^H                  cembri. 

catalan,  401. 

^^H                 Conqueridorea   {Grant    Cràm- 

Crânien  de  San  Fernando,  397. 

^H                    ca  de  Iok]  ;  v.  Heredia. 

Cronirn  de  los  rei/es  de  Caetilla, 

^^B                Constihiciom  (jenerale  de   Ca- 

en  castillan  399. 

^^^Ê                   Uialunya,  en  catalan,  419-420- 

Cronica    del  rry   don    l'i-drn  ; 

^^^B               Conoicio    v.  Dante. 

V.  Ayala. 

^^^^1               Copias;  V.  Mena. 

Cbronien  Pontijicaw  ri  Impc- 

^^B               Copong  (  Pons  de),  404. 

ratorum  romanoriiiii  ,■  a  .  To- 

H^f                Corbaccio  ;  v.  Boccace. 

IMe. 

^1                        Côrdoba  (Gonzalode).  425. 

Cuenca  (Miguel  de),  1-^.'). 

1                        Cordoue  ;  v .  Séville. 

1                          Coringia   (Niuolds  de)  :  v.  Co 

1                              reggio. 

Dandrade  (Fernan  Ferez).  262, 

1                          Çorila  (Anton)  ;  v.  Zorita. 

Daniel  (Arnauld),  Lxvni,  lxxhi. 

■                          CormellaB  (Francisco  de).  465. 

Dante    .Vlighieri,    xxvii,    xlv, 

1                           Cornu  (Jules),  264. 

LXVlll,     LXXn,     LXXIII,     LXXIV, 

Corpus  jtiris   eirilîn.-v.  Justi 

LXXV,  LXXVi,    LXXVll,    LXXVItl, 

1                               nieii.   , 

Lxxxii,  LXXX1V  :  —  Conripto, 

Correggio  lAzzoda),  353. 

en  italien,  273,  —   Canioni 

Correggio  (Niccolb  da),  son  em- 

délia   Vila     nuora  273-274  ; 

blème  el  sa    devise  sur    un 

—Credo,  en  italien,  273,  277; 

1                               manuscrit  de  LaFiorilo,'i>^'A, 

—   Coiiimentaire   de    l'ietro 

1                           Corteniaggiore    (seigneur  de)  ; 

Alifjkieri  à  la  I).  C,  en  cas- 

1                          V.  Pallavicino. 

tillan,  303-304  ;  -  Commen- 

TABLE    DES   MATIERES 


479 


taire  de  Bencenuto  da  Imola 
sur  l'Enfer;  en  castillan,  305- 
306;^ —  Commentaire  de  Ben- 
venuto  da  Imola  sur  le  Purga- 
gatoire,  en  castillan,  306-307; 

—  Divina  Commedia,  en  ita- 
lien, 271-272, 275-303;  en  cas- 
tillan, 275-303  ;  —  Commen- 
taires, en  castillan,  303  307  ; 

—  Traducteurs  et  traductions 
de  la  I).  C.  en  Espagne,  308- 
317  ;  —  Traducteurs  et  tra- 
ductions des  commentaires  de 
la  D.  C.  317-319  ;  —  Can- 
zonierc,  en  italien,  273-274, 
329-331. 

Dante  (Vida  de)  ;  v.  Bruni. 

Dares,  265. 

David,  Tractado  de  la  désigna- 

cion     de     los     ojjficios     de 

Rpmay  en  castillan,  359,  360- 

361. 
De   articulis  fidei     catholice  ; 

V.  Bernard  Gui. 
De  bello  gallico  ;  v.  Commen- 

tarii. 
De  bello  italiro   adversus  Go- 

tJios;  V.  Bruni. 
De  bello  Jugurthino  ;  v.   Sal- 

luste. 
De  benejiciis  ;  v.  Sénèque. 
De  brevitate  vite;  v.  Sénèque. 
De  Claris  mulieribus  ;  v.    Boc- 

cace. 
De  casibus  principum  ;  v.   De 

casibus    virorum    illustrium. 
De  casibus  virorum  illustrium  ; 

V.  Boccace. 
De  clément ia  ;  v.  Sénèque. 
De    compunctione    ad    Deme- 

trium  ;  v.   Saint  Jean  Chry- 

sostome. 
De    compunctione^     ad    Sele- 


chium  ;  v.  Saint  Jean  Chry- 
sostome. 

De  conjuratione  Catilinae  ;  v, 
Salluste. 

De  consolât ione  ;  v.  Boèce. 

De  consolât  ione  ;  v.  Vincent 
de  Beauvais. 

De  consolât  ione  ad  Helviam 
matrem  ;  v.  Sénèque. 

De  consolât  ione  j  ad  Marciam^ 
V.  Sénèque. 

De  contemptu  bonornm  tempo- 
ralium  et  voluptatum  ;  v. 
Sénèque. 

De  Copia  verborum^  103. 

De  Dei  prorident  ia,  v.  Saint 
Jean  Chrysostome. 

De  erudicione  regum  et  prin- 
cipum ;  V.  Guibert  de  Tour- 
nai. 

De  genealogia  deorum  ;  v.  Boc- 
cace. 

De  illustribus  longaevis:  v.  Ma- 
netti. 

De  insigniis  et  armis  ;  v.  Bar- 
thole. 

De  ira  ;  v.  Sénèque. 

De  legaUbus  institut is  ;  v.  Sé- 
nèque. 

De  liberalibus  studiis;  v.  Saint 
Basile. 

De  liberalibus  artibus;  v.  Sé- 
nèque. 

De  militia  ;  v.  Bruni. 

De  moribusy  en  castillan,  92-93, 
103,  124. 

De  moribus  ;  v .  Sénèque. 

De  natura  angelica,  v.  Exime- 
nis. 

De  nobilitate,  en  castillan  ;  v* 
Plutarque. 

De  oratore  ;  v.  Cicéron. 

De  officiis  ;  v.  Cicéron. 


^^^V                 480           BIBLIOTHÈQUE   DU    MAHQUIS   DE   SAl^TILLANE                           ^H 

^^^^^B               De  origine  prima  Francorum, 

Débat  des  deuTforttineu d'amour        ^^H 

^^^H^                    V.  Bernard  Gui. 

(Le):v.  Oliartier.                          ^M 

^^^^H                 De  paradoj^ie  ;  v.  Cioéron. 

^^^^H                 De  petit  ione  conmtlaUis,  \ ,   Ci- 

Décembre  (Pedro  Candido);  v.        ^H 

^^^^1 

Decembri.                                       ^^H 

^^^^1                De  poenitentia  ;   v.   .Saint  Jean 

Decembri  lAngelo).  i.xxxv,  38.       ^^Ê 

^^^^^1                    Chrysostome, 

—  Traduit  en  italien,  pour  le        ^H 

^^^^H                De   praeparatione    ecaiffelicii. 

marquis    de     Santillane    un        ^^H 

^^^1                        Eusèbe. 

ospuscule    lalin   de     Bonac-        ^H 

^^^H                  JJe  proridentia  ;  v.  Séaèque. 

Qorso  daMontemagnointilulé        ^H 

^^^^H                  De  piierornin   nobiliiim    eniiii- 

De  nobllitate  et  qu'il  attribue       ^^Ê 

^^^^H                    iionev.  Vincent  de  Oeauvais. 

à    Plutarque,    114  llb.    117-       ^H 

^^^^H                Dequatuùr  eirtutibus.  en  iatin, 

^M 

^^H                    103,  113;  encastillan,  124. 

Decembri  {Pietro  Candido),  lxv       ^H 

^^^^^P                 De   f/uaeiftionibns  naturalibus  ; 

Lxxxiv,  Lxxxv,  —  Sa  version       ^^M 

^^H 

latine  de  VIliade  traduite  en        ^^| 

^^^^1                De  remedHn  ulritinguefortunae: 

castillan,  1  ;  —  Sacorrespon-        ^H 

^^^^M 

dance  avef  Alonso  de  Cartha-        ^^Ê 

^^^H                De  re  militari  ;v.  Végèce. 

yène  qui  lennaReâ  dédier  à       ^^Ê 

^^^^^H                De  re  rnnliea  ;  v.  Paliadiiis 

Jean  II    de   Casiille  sa.    Vie       ^H 

^^^H                  De    ret/imine  prineipum 

d'Homère  et  sa  version  latine       ^^M 

^^^H                    Gilles  de  Rome. 

de  VIliade.   2-3;  452;  -  Sa       ^H 

^^^^H                  De     refiiiiiine    principiiin;     v. 

version    italienne  des   Com-      ^^M 

^^^^H                     Saint  Thomas  d'Aquin. 

me  niai  r  es    sur    la    première      ^^H 

^^^^H                   De    reiiiediis    fortuitorum,    en 

(luerre punir/ue  de  Polybe,37-       ^^H 

^^^K                    latin,  102;  en  castillan,  li:i 

38;  —  Sa   version   italienne      ^^| 

^^^^^B                  De  repitrntiane  Inpsi  ;  v.  Saint 

des   Commentaires  de    Uésap        ^^| 

^^^^^1                   Jean  Chrysostome. 

traduite  en  <'astillan   par  un       ^^H 

^^^^B                  De  senectute;  v,  Cicéron. 

anonyme,  6ô,  6<);  —  Sa  version      ^^^| 

^^^^H                De  tranijuiilitate  animi;  v.  Sé- 

italienne  de  \'Hi»toria  Alex-      ^^H 

^^H 

andri  Mat/nide  Quinte  Curce      ^^| 

^^^^H                De    verbo    conlra    iudr'os  ; 

Iraduiteen  castillan,  146-149;      ^^H 

^^^H                  Puent  Sauco. 

—      Compai-atione     di    Caio       ^^^Ê 

^^H                  De    ùiris     illmlrihu»;           Pé 

Iulin  Cesare    imperadore  et       ^^H 

^^^V 

d'Alexandro    mai/no    re    di       ^^H 

^^                         De   rita    Caeaanwi  ;    v.    Sué- 

Macedonia,  en  castillan,  146,        ^^| 

■                                             tODÇ. 

148,  359-360  ;  —  Sa  version        ^H 

H                              De    rita   c/irialiana;     v.    Saint 

italienne  du  Ludiu  de  morte       ^^H 

^L                               Augustin. 

CUwdii.  dédiée  à   NuÛo  de       ^H 

^P                          De  rita  mililiirin;   v.    l'élrar- 

Guxmau.traduiteen  castillan,       ^^M 

■                                   que. 

129. 4,''.7  ;  —  Dédicace  de  cette      ^^Ê 

■                                Débat  de  rèrvilU-- matin  (Le)  -.  v. 

ver.-'ion  â  Nuûo  de  Gnzman,      ^^H 

m                               Charlier. 

en  castillan.  457-459  ;  —  449,      ^H 

TA,BLE   DES   MATIÈRES 


481 


451,  452  459  ;  —  Eulogium 
in  Enichum  Hispanum,  cog- 
gnomine  Liipum,  en  latin, 
468. 

Déclamations  ;  v.  Quintillien. 

Déclamations  ;  v.  Declama- 
tionum  liber. 

Déclamât ionum  (Liber)  ;  v.  Sé- 
nèque. 

De  Jaqua  (Bernardus),  409, 
410. 

Delarueile  (Louis),  52. 

Delgado  (Pero  Nùfiez),  270. 

Delisle  (Léopold),  109,  212, 
213. 

Démosthène,  17. 

Déprez  (Eugène),  455. 

Desdevises  du  Dezert  (G.) 
114, 125. 

Destuniga  (Diago),  367. 

Diaz  (Ilernando),  sa  version 
castillane  de  la  Divine  Comé- 
die, 316-317. 

Diaz  de  Toledo  (Pedro),  xxvi, 
Liv,  Lx.  Lxi  ;  —  Sa  traduction 
castillane  du  Phédon  de  Pla- 
ton, 8-9  ;  —  Peut-être  est-il  le 
traducteur  du  De  beata  rita 
de  saint  Augustin,  10  ;  — 
Préface  de  sa  traduction  du 
Phédon,  11-15;  —  On  peut 
croire  qu'il  est  l'auteur  de  la 
version  castillane  de  deux  ho- 
mélies de  saint  Basile,  72, 
341  ;  —  Ses  traductions  de  Sé- 
nèque,  126,127,  129,  131;  — 
Son  explication  de  la  devise 
du  marquis  de  Santillane  232; 
—  Attribution  à  cet  auteur 
de  la  version  castillane  du 
De  genealogia  Deornm  de 
Boccace  3.34  ;  —  Sa  traduc- 
tion castillane  de  VAxiocus, 


dialogue  longtemps  attribué 
à  Platon,  9,  15,  340-341;  — 
Sa  préface  à  la  traduction 
castillane  de  ïAxiocus,  343- 
345. 

Dictis,  265. 

Dîodore,  17. 

Discours  sur  la  pétition  du  con- 
sulat ;  Y,  De  petitione  con- 
sulaius, 

Divina  Commedia  ;  v.  Dante. 

Doctrina  de  viure  a  cascuna 
persona;  v.  Eximenis. 

Doncel  (Bernât  JuanK  181. 

Douais  (Célestin),  94. 


Économique  ;  v.  Aristote. 

Elementa  vocabulorum  ;  v.  Pa- 
pias. 

Enéide  ;  v.  Virgile. 

^w/<?r  de  Dante,  chant  I,  ver- 
sion castillane  anonyme,  311- 
312. 

Enzinas  (Francisco  de),  100, 
101. 

Epistola  ad  Petrum  princi- 
pem  Lusitaniae  ;  v.  Traver- 
sari. 

Epistola  ad  Raymundum;  v. 
Saint- Bernard. 

Epistola  de  lapsis;  v.  Saint- 
Jean  Chrysostome. 

Epistola  in  laudem  constanti- 
nopolitane  cicitatis  et  greco- 
rum  unionis  ;  v,  Tifernas. 

Epistolae  beati  Augustini  ad 
Bonifacium  comitem  et  Bo- 
nifacii  ad  Augustinum  ;  v. 
Saint  Augstin. 

Epistolae  morales  ad  Lucilium; 
V.  Sénèque. 

Epitaphium    En  ici    Lupi  per 


31 


■                              48S            BIBLIOTHÈQUE  DU  MARÛUIS   DE   SANTILLANE     ^^^^^^H 

l                             T)iomam  Rentinnm  ;v.  Rieti 

Fajardo  (Pedro),  426,  427.                   ^M 

^^^                  el  Santillane. 

Kanfam(Pietro),  91,  111.                     ■ 

^^H               Epilnma  in   Titum    Liritnn 

F((H,iMCB   lettres   de  Sénique  à           ^| 

^^^P 

S.  Paul  el  de  S.  Paul  à  Se-             H 

^^^1             ErmengiLUd  (Matfre),  lxmi[  ;  — 

nèque,  en  latin,  102;  en  cas-            ^M 

^^^^1                   Breriari  d'anior,  en  proven- 

iig,                              H 

^^P                 cal  383-384. 

Fazio  (Bartolonieoj,  l,  lxxxvi.            ^M 

^^^                 Expanya   [Granl  Crvniea  dp]  ; 

Febrer  (Andreu),  Lxxvr  ;  —  Sa           ^Ê 

f                           V.  Ueredia. 

version  catalane  de  la  Dirinc           ^H 

t                          Espéculo  :  V.  Alphonse  le  Sa- 

Comédie,  310-311.                              ^M 

^^_                van  t. 

Fedron  ;  v.  Phêdon.                             ^| 

^^^             Este  (Béatrice  d),  353. 

Fenotlet  (Luis  de),  148.                      ■ 

^^H             Este  [Nicole  da).  151. 

Ferdinand  de  Castille,  rui  d'A-            ^| 

^^H             Este  (Ntcolà  d'Alberto  d'j  331. 

ragon,    xxvn,    xxviii,    xux,            ^H 

^^^H             Ësti^ûtga  (Alvaro  de),  xliv- 

171.  232.  233.                                      ■ 

^^H             Éthique  ;  V.  Arii^tote  et  Latiiii. 

Ferdinand  V  (Roi  de  Oasfîlle).             H 

^^H             Eugène  IV  (Pape),  50,  58,  44». 

■ 

^^^H               Euiogitim   in  Enichum  llispa- 

Ferdinandus.  scribe,  -108.                  ^^ 

^^^H                 tuim,  cofinaitiine   Lupum\\. 

Fernande/  (Benignol.  xxi.                   ^H 

^^H                 Decembri  et  Santillaoe. 

Fernândez      de      Bëthencourt           ^H 

^^^H               Eusèbe,  Lxxxv  ;  —  De  praepa- 

^^^H                 rations  mangelîca,  en  latin, 

(Francisco),  xi.                                  ^H 

Fernàndes!     Duro     (Cesàreo),     ,      ^| 

^^H                   3&;— Sa  Chronique  unirer- 

■ 

^^^H                selle,  en  castillan,  40-43;  — 

Fernande/  de  Ueredia  (Juan);            S 

^^^H                Version    castillane  du   com- 

V.  Ueredia.                                         ^| 

^^^H                mentaire  qu'Alonso  de  Ma- 

Fernande/  de   Velasco    (comte           ^H 

^^^H                 drigai    fil  de    sa  Chronif/iif 

de  Haro),  xun,  va»,                         ^H 

^^H                 nnirerselle,  43-48. 

Fernande/  de  Villegas  (Pedro),            ^| 

^^1               Eusebio  ;  v.  Eusèbe- 

sa  version  castillane  de  VErt-           ^H 

^^^H               Excusadon  d'Alain  mix  dames  ; 

fer  de  Dante,  312-313  ;  -  On           ^1 

^^^H                  V.  Charlier. 

lui   attribue   une  version  du           ^H 

^^^H              EximeDis(Fra,ncesch),Z)oc-/r-(/ia 

PnrarffN,  313,315,319.                        ^H 

^^^^1                   de  dure  a   caacuna  perxana. 

Ferrer     de     Blanes    (Jaume),            ^H 

^^B                en  catalan,  160,  161,425;  — 

Lxxxti,  309.                                        H 

^^^^                   Natura    ani/elicf/,   en    castil- 

Ferrer  Sayol,  traduit   en    cas-            ^H 

^^                   lan  424  125. 

tillan  te  De  re  rustim  de  l'ai-            ^| 

Expositio      super     eranffeliuiiJ 

ladius,  152-159;   —   Préface            ^M 

j                              heali  Matfiei;  v.  Saint  Jean 

de    sa    traduction   castillane           ^H 

;                             Chrysostome- 

du  De   re  ruslica  de    Palla-           ^H 

dius,  156-159.                                    ^1 

1 

Ferrer  (Vincent)  ;  v.  Saint  Vin-           J^Ê 

r                          Fabricius,  183, 

cent  Ferrer.                                        |^^H 

L                         Fadrique;  V.  Basilc;i. 

Fiaiiiinellt'  :  v.  Uocciice.                          ^^| 

TABLE   DES    MATIERES 


483 


F'igueroa   (Catalina  de),  xxvii, 

XLVI,  LV,    LVI,  444. 

Figueroa  (Gomez  Suarez  de), 
XXVII  ;  —  Pedro  de  Toledo  lui 
dédie  sa  version  castillane 
du  Guide  des  égares  de"  Maï- 
monide,  431-434,  444. 

Figueroa  (Lorenzo  Suarez  de), 

XXVII. 

Filipetri;  v.  Pétri. 

Filocolo;  V.  Boccace. 

Fiorita  (La);  v.  Arînannino 
Giudice. 

Fita  (Fidel),  426. 

Flavius  Josèphe,  Aniiquiiates 
judaicae,  en  latin,  135. 

Florus,  Epitoma  in  Titum  Li- 
riiim,    en  latin,  95,  100,  101. 

Flos  sanctonun  ;  v.  Legenda 
aiirea, 

Fontanini,  151. 

Fragments  moraux,  en  castil- 
lan, 323,  324. 

Frati  (Carlo),  276. 

Frati  (Lodovico),  lxvii,  lxxxvii, 
276,  449. 

Frédéric  II  (Empereur),  xlv; 
—  Discours  d'un  envoyé  de 
l'empereur  Frédéric  II  au 
pape  HonoriusIIIy  en  castil- 
lan, 8,  10. 

Frédéric  III  (Empereur),  Dis- 
cours concernant  le  couron- 
nement de  {empereur^  en  la- 
tin, hl -h%\— Lettre  à  Charles 
VII,  roi  de  France  pour 
l  inciter  à  prendre  part  à 
la  croisade  contre  les  Turcs, 
58. 

Frontin,  Strategematon ,  en  ara 
gonais,  34-36;  en  castillan, 
141-142. 

Fuent  Sauco  (Juan  de)^  De  rer- 


bo  contra  judaeos,  en  castil- 
lan, 426-427. 

Fuero  de  las  leyes  ;  v.  Alphon- 
se le  Savant . 

Fuster  ;  v.  Aguil6. 


Gallardo  (Bartolomé  José),  80, 
101,  115,  126,  131,  148,  149, 
182,  185,  316,  346,  347,  348, 
349,  350,  443,  465. 

Galles  (Thomas  de),  86. 

Garay  (Blasco  de),  350. 

Garcia  VI  (Roi  de  Navarre), 
232. 

Garcia  (lohan),  traduit  en  cas- 
tillan le  De  regimine  prin^ 
cipum  sur  l'ordre  de  Barnabe, 
évêque  d'Osma,  210-211. 

Gaspary  (Adolf).  348. 

Gauchi  (Henri  de),  sa  traduction 
française  du  De  regimine 
principum  de  Gilles  de  Ro- 
me, 209-210. 

Gayangos  (Pascual  de),  1,  2, 
129,  313,  348,  364,  372,  457. 

Généalogie  des  rois  d'Espagne, 
du  comte  Fernan  Gonzalez  et 
du  Cid,  en  castillan,  119. 

Gennadius,  166. 

Giamboni  (Bono),  31,  172,  173. 

Gilles  de  Rome.  De  regimine 
principum,  en  latin,  201,  202, 
203-204,  211  ;  en  français 
209-210;  en  castillan,  210-211. 

Ginebreda  (Anthoni),  181,  182, 
183. 

Gomallez  (Angel),  395. 

Gomez  Uriel,  134. 

Gomez  de  Zamora  { Alfonso)  cas- 
tillanise  pour  le  marquis  de 
Santillane  la  version  arago- 
naise  de  Paul  Orose,  167, 424- 


^^^^F                        4$4             EilULIQTnL^qL'K    DLl    MA! 

HQL-IS   DE   SANTILLANE                        ^H 

^^^^^1                        A2d  i    —    Si/brc   cl  prorer/i-i 

faites  sous  ses  auspices,  126.       ^H 

^^^^M                      etc.,  en  castillan    167,    172, 

127,  131;  177,  452.                            ^M 

^^^1 

Guzman  [Luis   de).   125.    128;       ^M 

^^^B                  Gonzalez  (Nicolas),  263,  417. 

Manelti  lui  dédie  son  De  iltus-       ^M 

^^^^H                  Gonzalez  do  Lnccna  (Martin). 

tribu»    loni/aecia.  454,    45&-       ^H 

^^^^^V                     traduit  en  castillan,   pour  le 

^B 

^^^^^m                      niarqui?    de    Santillane,    le 

Guzman  {NuÛo  de),  lxxxvi  ;  —       H 

^^^^H                      commentaire    de    Benv&nuto 

La  traduction   italienne    des        ^H 

^^^^1                      da  Imola  au  Pitrf/atoire   de 

TuscitlaneK  de  Clcéron  qu'il        ^B 

^^^B                      Dante,  306-307,  317,  318. 

fit  faire  à  Florence  en  1156,        ^fl 

^^^^H                  Gonzalo  (Fray),  copiste   d'une 

60-63,  449-450, 451  ;  —  Pielro 

^^^^H                     ancienne    version    castillane 

Candido  Decembri  lui  dédie 

^^^H                       du  De  Ira  de  Sénëque,  U(i. 

sa  version  italienne  du  Lndiie 

^^^H                  .1281^,454. 

de  morte  Clandii  de  Séni-que          ^B 

^^^^H                  Grande  y    Gvnerai  Hisluria  ; 

que  Nuilo  lul-mfme  pourrait         ^B 

^^^^B                      V.  Alphonse  le  Savant. 

bien  avoir  traduit  en  castil-        ^B 

^^^^H                     GranI  coronica  de  los  conquiri- 

lan,  129;  -Corrige  sur  le        ■ 

^^H                      dores  ;  V.  Heredia. 

texte  latin  une  ancienne  ver-        ^B 

^^^^^1                    Granf     cronira    de    Espanf/{i  ; 

sion  du  De  Ira  de  St^ni'que        ^| 

^^^^M 

copiée  par  fray  Gonzalo  pour 

^^^^^M                  Grégoire:  v.  Saint  Grégoire. 

Inès  de  Torres,  femme  de  Luis 

^^^H                  Gubbiojnosoneda),  276,  3:>2. 

de  Guzman.  126.  128-129;  — 

^^^^H                  Guerrini  daLanciza{Giuvannii. 

La  traduction    italienne  des        ^^Ê 

^^^B 

DéeUiinatiiiTiH    de  Quinlillim         ^B 

^^^^B                  Guibert  de  Tournai,  De  midi' 

qu'il  fit  faire  à  Florence  en       ^H 

^^^^^H                        cione  regum  et  prineipuin,  en 

1456.  113-144,  449-450,  451  ;     ^H 

^^^V                      latin,  201-30-2. 

—  Sa  version   castillane    de     ^^^| 

^^H                   Guicciardini.  107,  108. 

VOraiione    di  messer    Gîan-     ^H 

^^^H                  Guide  des  égarés  :  v.  More  ^'c- 

noiîo  Maneiii  al  aignor  mes-     ^^^| 

^^H 

aer   Gimmndo  Pandolfo   de    ^^| 

^^^^H                  Gusmano  (Nugnio)  ;  v.  Guzman. 

Mttlateati,  364-365,  372,  45»;     ^H 

^^^B                  Guzman  (Alfonso  de.)  216,  218, 

—  Ce  qu'en  dit  Vespasiano  <ie     ^^H 

^^H                      219,  220,  221,  222,  223.  224, 

Bisticci,  449-450  ;  -  I^s  tra-       ^B 

^^H 

ductionsitaliennesqu'ilfiCfai-      ^H 

^^^^B                  Guznian    (Fernan    Perez     de). 

re.  150-451  ;  —  Ses  versions     ^H 

^^^^B                      XXIII,  Lxxxiv;  —  Demande  à 

castillanes,  450.    454,    457;     ^H 

^^^^B                    Vasco  de  Guzmau  de  lui  Ira- 

—  Ses   rapports  avec  Gian-     ^^B 

^^^^                       duire  Salluste  en  castillan,  69, 

nozzo  Manelti,  449,  451.  454-     ^H 

^r                             78-80  ;  —   Fait  traduire  en 

457  ;   —    Ses   rapports    avec     ^^B 

^Ê                                 castillan  la  version  italienne 

Pielro    Candido     Deceinbrî,     ^H 

^^                                    des  Epi»tiiloe  inomles  ad  Lu- 

449, 452-453, 457^59  ;  —  Ses     ^H 

K^                               eilituii  de  Sénéque,  111, 125  ; 

rapports  avec  Alonso  de  Car-      ^^B 

^^                              —  LcslraduciionsdcSéni'Huc 

lagena,    153;    —    Ses    rap-    _^H 

TABLE   DES    MATIERES 


485 


ports  avec  le  marquis  de  San- 
tniane,  450,  451,452,  45Î;  — 
D'après  Vespasiano  de  Bis- 
ticci,  il  aurait  fait  exécuter  une 
version  italienne  du  De  Ora- 
tore  de  Cicéron,  449  450  ;  — 
D'après  Vespasiano  de  Bis- 
ticci,  il  aurait  fait  exécuter 
une  version  italienne  lu  De 
Satiirnalibus  de  Macrobe, 
449-450. 

Guzman  (Vasco  de),  traduit  en 
castillan  le  De  conjurai ione 
Catilinae  et  le  De  bello  Jufjur- 
thino  de  Salluste,  69  ;  —  La 
préface  de  sa  traduction  de 
Salluste  adressée  à  Fernan 
Perez  de  Guzman,  seigneur 
de  Batres,  78-79  ;  80. 

Gysser  fHans^,  44. 


Hain,  182. 

Flammerbach  (Jean  de),  203. 

Ilarisse  (Henri),  115. 

Haro  (comte de);  v.  Fernândez 

de  Velasco. 
Hauréau    (Jean- Baptiste),    86, 

103. 
Henri  (Prince    des  Asturies)  ; 

V.  Henri  IV  (Roi  de  Castille). 
Henri    IV    (Roi    de  Castille), 

XXXVI,    XXXIX,    XL,     XLI,   XLII, 
XLIH,     XLV,    XLVI,    XLVII,  LXII, 

Lxxx,  Lxxxvn,78,  125. 
Henri  (Infant  d'Aragon),  xxix, 

XXX,  XXXV,  XXXIX,  XLI. 

Henri  (Fils  de  Tlnfant  Henri 
d'Aragon),  xlvi. 

Heredia  (Juan  Fernândez  de), 
Lxxxix  ;  —  La  version  arago- 
naise  de  Thucydide  faite  par 
son  ordre,  19-25  ;  —  La  lettre 


que  lui  écrit  Jean  I  d'Ara- 
gon, 20;  —  Avait  auprès  de 
lui  un  philosophe  grec  qui 
travaillait  pour  lui,  ce  savant 
tiéta  sans  doute  Domitri  Talo- 
diqui,  20  21;  —  Ses  livres  sont 
réclamés,  après  sa  mort,  aux 
prieurs  de  TOrdre  de  Saint- 
Jean  par  le  roi  Jean  I  d'Ara- 
gon, 22  ;  —  La  version  arago- 
naise  des  Vies  de  Plutarque 
faite    pour  lui,   19,  20,   21  ; 

—  Son  Trogue  Pompée,  93- 
94;  —  La  version  aragonaise 
des  Histoires  de  Paul  Orose 
faite  sous  ses  auspices  par  Do- 
mingo de  Garcia  Martin,  167- 
173  ;  —  Manuscrit  de  la  Ci*6 
nica  General  qui  porte  par 
erreur  le  nom  de  Heredia  sur 
la  reliure  mais  qui  ne  fait  pas 
partie  du  groupe  de  chroni- 
ques qui  porte  son  nom,  392; 

—  Manuscrit  de  la  Crônica 
de  los  cuatro  rei/es  qui  porte, 
par  erreur,  le  nom  de  Heredia 
sur  la  reliure  et  qui  ne  fait 
pas  partie  du  groupe  de  chro- 
niques qui  porte  son  nom, 
401;  —  Sa  Grant  Crônica 
de  Espanya^  en  aragonaîs, 
405-408  ;  —  El  libro  de  los 
enperadores,  en  aragonais, 
408-409;  —  El  libro  de  los 
f échos  et  conquistas  del  prin- 
cipado  de  la  Morea,  en  ara- 
gonais, 408,  409  AlO;— Grant 
Coronica  de  los  conquiri- 
dores,  en  aragonais,  411-412. 

Herquet  (Karl),  407. 
Herrera  (Fernando  de),  i.xxvi. 
Hesdin  (Simon  de),  134. 
Hidalgo;  v.  Mendez  Hidalgo. 


^^H                486            BIBLIOTBÉQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE                   ^^^B 

^H              lUrtius  {Aulus ,  (J6. 

Ibàfie/  de  Segovia   y   Orellana 

^^M             Hisloria    Altj-Mndri    Mai/ni 

(Malheo),  149. 

^^B               V.  Quinte-Curce. 

Iharra'Joachim),  7iî. 

^H              ffixloria  Gothica  ;  v.  Tolède. 

Iliade,  v.  Homère. 

^^H               Historia  hierosolytnitann   :    \. 

Imola  fBenvenuto  da),  lxxvii. 

^^m                 Baudri  de  Bourgueîl. 

Lxxxiv;  —  Son  commentaire 

^^H              Hhtoria  /lierosoli/initann  ;  \. 

kl'En/erde:  Dante  traduit  en 

^^H                 Lisiard  de  Tours. 

castillan,    305  306;    —    Son 

^^^1              Historia    fiunnorinu,    randntn- 

commentaire  au   Purr/atoire 

^^1                 nim  et  meporuin  ;  v.  Tolède. 

de  Dante  traduit  en  castillan 

^^H             Historiu  naluralis  :  v.  l'iitie. 

par  Martin  Gonzalez   de  Lu- 

^^M              Hmtoria  osU-oyotluiriim  :  v.  To- 

cena,    médecin    du   Marquis 

^H 

de   Santillane,  306-307,   317, 

^H               HUtoria  romanor-um  ;\.rolMe. 

318. 

^^M               Historia  Troyana  ;  v.  Troie. 

Iitipi-ratoreu    romani  ;  v.    Ber- 

^^H              HiMoria  de  praeUin    tirée    du 

nard  (Jni- 

^H                 Pi,eudo-Callis/hf:nen.   en  la- 

Impérial    (Francisco),      lxxiii. 

^^M                  lin  55. 

LXXVI.308. 

^^H                Historin  acolaxtiru:   v.    Pierre 

Intantado  (Diego    Hurtado   de 

^^1                  le  Mangeur. 

Mendo/a,  premier  duc  de  !'), 

^^H                Hintoriarum    adrcvsun  payanon 

XXXIII,    XXXVl,     XLIII,    u,    x<-. 

^M                  libri  VII;  V.  Orose. 

393,  403,  460. 

^^1              liitael  Butirago  (seigneur  de); 

Intantado  lûigo  Lépe/de  Men- 

^^1                  V.  Santillane. 

doza,   quatrième  duc  de   1'). 

^H               Hoikol  l Roberl) ,  86. 

L\-ii.  xc,  préface  de  son  Me^ 

^^H              Homélies  de  sainl  Jean  Chry- 

mfirial     de     ciisas    notables. 

^^1                  sosloine  ;    v.    Traversari   et 

465467. 

^H                Trébi^tonde. 

Intantado  (Pedro  Alcîlntara  de 

^H               Homère,  Lxxviii,Lxxxiv,//(V(f^£-. 

Toledo,  IrciKième  duc  de  1"), 

^^1                  en  caslillan  1. 

XI. 

^^H              Hoinilia  super  psalmum  gttin- 

Inglés  iJorge),  lvi,  lvii. 

^^H                  ^uaifeaimum,   homélie   attri- 

Innocent   IIl   (Pape(  Liber  de 

^^B                  buée  à   sainl  Jean  Chrysos- 

pilitate   wnditioniH    huinnne. 

^^H                  lome;  V.  saint  Jean  Uhrysos- 

en  castillan.  199-200. 

^^M 

Innocent  VII,  9. 

^m              Honorius  III;  v.  Frédéric  II. 

Ion;  V.  Platon. 

^H               Horace,  lxiii,  lxiv,  [.xv. 

Isabelle  de  Portugal   (Reine  de 

^^H                 Horaa  de  nostra  dona  Sanr/a 

Castille),  xlii,  xljv,  lxxx. 

^H                     Maria;  v.haU. 

^M               Houssaye  {Alain  de  la) .  370. 

^H               Ilurus(Paul).  80,  134.347. 

Jaiicr  (Florencio),  387. 

Jean  1  ;Roi  d  Aragon  .  20,  21. 

22,  93,  94. 

TABLE   DES    MATIERES 


487 


JeanI(Roi  de  Castille),  133. 
Jean  II  (Roi  deCastilleJ,xxviii, 

XXX,  XXXI,  XXXII,  XXXVI, 
XXXVII,  XXXVIII,  XXXIX.  XL, 
XLI,  XLII,  XLIII,  XLIV.  XLV, 
LXXIII,    LXXVIII,   LXXXV,  LXXX- 

VIII,  2,  3,  71,  82,  125,  126, 
127,  341,  362. 
Jean    II  (Roi  de  Navarre    et 
d'Aragon),  xxix,   xxx,  xxxv, 

XXXIX,  XL,  XLI,  XLIII,  XLV,  89, 

90. 

Jean  (Fils  des  rois  Catholiques), 
67. 

Jean  Chrysostome  ;  v.  Saint 
Jean  Chrysostome. 

Jérôme  ;  v.  Saint  Jérôme. 

Johan  Lorenzo,  387. 

Joseph  (Rabbin),  élève  de  Maï- 
monide  à  qui  ce  dernier  a 
dédié  son  Guide  des  égarés^ 
429  ;  Dédicace  de  Maïmonide 
à  Rahhi  Joseph,  434  436. 

Juego  de  Claudio  enperador; 
v.  Ludus  de  morte  Claudii. 

Julius  (NikolausHeinrich),3I2. 

Justin,  Abrégé  de  Trogue  Pom- 
pée, en  castillan,  92  94. 

Justinien,  Abrégé  du  Corpus 
juris  civilis,  en  castillan,  187- 
189. 

Juvénal,  xviii,  312. 


Kaufmann  (David),  443. 
Knust  (Heinrich  Friedrich),  xc. 


Lahi/ririthe  d'amour,  titre  donné 
par  le  traducteur  castillan 
aux  Questions  d'amour  de 
Boccace,  350. 

Lactance,  47. 


Lactancio;  v,  Lactance. 

Lançalao  Polono,  346. 

Lancia  (Andréa),  62,  91,144; 
—  Pistola  fatta  in  persona  di 
Lucillo,  en  italien,  106, 111;  — 
Version  italienne  des  Mémo- 
rahilia  de  Valère-Maxime 
qui  lui  est  attribuée,  133. 

Landino  (Cristoforo),  son  com- 
mentaire de  VEnfer  et  du 
Purgatoire  de  Dante  traduit 
en  castillan,  319. 

Lanfranc,  Chirurgia  magna  et 
parva,  en  valencien,  207-208. 

La  Sema  Santander  (Charles), 
349. 

Latassa,  134. 

Latini  (Brunetto),  Livre  VI  du 
Trésor,  en  italien.  30,  31  ;  — 
Livre  III  du  Trésor,  en 
catalan,  380,  381;  —  Tra- 
duction castillane  du  Trésor, 
381. 

Legenda  aurea;  v.  Varagine. 

Léo  (L  archiprêtre),  traducteur 
de  VHistoria  de  praeliis.  55. 

Lettre  à  Alvaro  de  Luna  et  à 
son  frère  V archevêque  de  To- 
lède ;  V.  Pimentel. 

Lettre  de  Frédéric  III,  empe- 
reur des  Romains,  à  Charles 
VII,  roi  de  France  ;  v. 
Frédéric  III. 

Lettre  de  Juan  Rodriguez  del 
Padrôn;  v.  Padrôn. 

Lettre  de  Plutarque  à  Trajan  ; 
V.  Plutarque. 

Lettre  de  Publius  Lent u lus  au 
sénat  de  Rome  en  latin,  58; 
en  castillan,  361,  363. 

Lettre  d'amour,  en  catalan,  380, 
382. 

Lettre  des  rois  catholiques  à 


^VH 

^^^^f                    488            BIOLIOTIIËQUE   DU    MAIIQL'IS    DE   fîANTIl.LANF                          ^^| 

^^^^^                       Videra  et  Rt'pamr       lii  dit<- 

en    français,  ;!68,  369,  370.        ^H 

^^^H                             V.  Valera. 

Lus  Uios  (Dcmetrio  de),  lvii.            ^^B 

^^^^^1                 LeltivK  tncoyées par  (es  dames 

Los   Rios    (José  Amador   de],        ^H 

^^^^H                    ù  Alain;  v.  Chartier- 

Xtr,  XIV,  XXXHI,  XSXVl,  XXXVII,           ^^B 

^^^^H                LMlreu  de  Léonard  Art'tin  ;  \ . 

XLIII.     LV.    LVII,     LXni,     LXXII,            ^H 

^^^1 

Lxxv,  I.XXXVII,  xc  ;  —  20,  4S,          ^H 

^^^^^H                Ley  Hobi-e  las  cartelfn,  en  cas- 

80. 89, 90,  106,  114. 126,  127,          ^M 

^^H                  tman,32R,  S38. 

129,  130, 137,  138.  139,  140,          ^M 

^^^H                Liber  tiraOum  ;  v.  Tolède. 

166,  169,  170,  171,  172,  173,          ■ 

^^^^^^                 Liber  de  geslis  Alej-undri  M"- 

177,  183.  184.  185,  203,  249.          ■ 

^^^^^H                   cedoniK;  v.  Hisioria  de  prae- 

261,  264,  265,  266,  2f>8.  278,          ^B 

^^^m 

284.  286,  311.  333.  34^,  350,           ■ 

^^^^K                Liber  de  moniibm  ;  v.  Boccace. 

351,353,383,390,406.                     ■ 

^^^^^H                  Liber     de    rilitate    conditionis 

Los  Uios  {Vicente  de),  181.                  ^B 

^^^^^V                    huiiHine;       Innocent  III. 

Luanco.  447.                                        ^H 

^^^^^B                  Libri  in  erangeliitm  nanc(i  Mai- 

Lut^ain.   125  ;  —  Pharsale,  en          ^H 

^^^^^                   Ikei;  V.  Saint  Jean  Chrysos- 

latin,  136-137;  en  italien,  138-          ■ 

^^^^1 

139;  un  castillan,  139-140-              ^B 

^^^^^1                 Libro  de  Alexandre;  v.  Berceo- 

Lueena  (Jiinn  de),  xLvn,  l,  lxi,          ^B 

^^^^^B                   Libro  det  eaballero  de  Dins,  en 

1.XIII,      LXVI,      LXXlI,      LXXXVI,              ^H 

^^H                     castillan,  388-389. 

Lxxxvfi,  9  ;  —    Tralado  de         ^H 

^^^^^H                   Libro  dt  Ion  enperadoreK  [  El]  ; 

luK    gnalardones,    en    castil-          ^^| 

^^H 

lan.226,  229  230.                             ^M 

^^^^^1                   Libro  de  los/echos  et  conr/iiis- 

Lueena  (Martin  de),  traduit  en          ^| 

^^^^H                       las  del  prineipado  de  la  Mo- 

castillan,  les  Kmnyiles  el  les          ^H 

^^^H                      rea{El);  v.  Heredia. 

Epitres  de  Saint-Paid,  237-           ^B 

^^^H                  Lilx-o  délia  cita  dmle ;  \.    Pal- 

■ 

^^^^B 

Lucrèce    (  Déclamation»     de  )  ;           ^H 

^^^^B                 Lieuse  ;  \ .  Roman   de  Liestf  et 

V.  Salutato.                                       ^M 

^^^^^B                      Cardenois. 

Lucrecia  ;  v.  Lucrï'ce-                         ^H 

^^^^B                 Lire  (Nicolas  de),  Postilloeper- 

Ludernopoli  ;  v.Tudernopoli.             ^^B 

^^^^^B                      petuae  in  unicerSa  Biblia,  en 

Ludervopoli  ;  v.  Tudernopoli.            ^H 

^^H 

Ludovicus  Bachalareus;  sa  ver-         ^H 

^^^^^fl                 Lisiard  de  Tours  (?),   Hintoria 

sion  castillanedu/Je/nW^nus       |^H 

^^^^"                        /lieifjsolt/mitana  [pars  scifun- 

et  armis  de  Barthole  semble       ^H 

^P                            da).  en  latin,  196-197. 

adressée  au  marquis  de  San-        ^H 

H                            Loaysa  (Juan  de),  115. 

tillane,  Lxvi,  227,  231-233.             ^H 

H                            Longiano  (Fausto  daj,  61,  62. 

Ludiis  de  morte  ClandU;  v.  Se-         ^H 

H                            Lopez  (Augustin).  1»6. 

néque.                                              ^^B 

H                            LopeKde  Reta(Agustin},  186. 

Lull  (Raymond),  Els  cent  nome        ^H 

H^                           Lorris  (Guillaume  de),  lxxiii. 

de  Deu,  en  catalan.  385;  Ho-       ^H 

^^                          Lorris  (Guiliaume  de)  et  Meun 

r<tg  de  nosira  dona  Saneia        ^^H 

^^B                             (Jean  de),  Roman  de  la  Ru^te. 

Maria,  en  catalan,  385.                 ^^H 

TABLE   DES   MATIERES 


489 


Luna  (Alvaro   de),  xxvi,   xxx, 

XXXIII,  XXXVI,  XXXIX,  XL, 
XLI,  XLII,  XLIII,  XLIV,  XLV,  L, 
LXXVIIl,  LXXIX,  LXXX,  379. 

Luna  (Brianda  de),  xxxvi. 


Macabeo  (El)  ;  v.  Lucena  (Mar- 
tin de). 

Madrigal  (Alfonso  de),  lxxxiv  ; 
—  Traduit  en  castillan  la 
Chronique  universelle  d'Eu- 
sèbe,  40  ;  —  Préface  à  sa  tra- 
duction de  la  Chronique  uni- 
verselle d'Eusèbe  et  de  son. 
commentaire,  41-42;  —  Son 
commentaire  de  la  Chronique 
universelle  d'Eusèbe,  46-48. 

Mai  (Angelo),  449. 

Maïmonide,  extraits  de  la  ver- 
sion castillane  du  Guide  des 
égarés,  4.34-443;  —  More  Ne- 
buchim,  en  castillan,  428-444. 

Malatesta  (Gismondo  Pandolfo), 
364,  365. 

Manelli  (Lucas),  125. 

Manetti  (Giannozzo),  Orazione 
di  nwsser  Giannos^o  Manetti 
al  sif/nor  messer  Gismondo 
Pandolfo  de'  Malatesti,  en 
castillan,  364-365, 372,450;— 
449,451,454,455,456,457;  — 
Préface  de  son  f)e  illustribus 
lonc/aevis    en  latin,  455-457. 

Manrique  (Diego),  xxxiv. 

Manrique   (Gômez),   xlix,    lv, 

LXI,  LXII,  lxxvl 

Mansion  (Colard),  86. 
Mappemonde  [La)  ;  v.  Pierre. 
Mariana  (Juan  de),  lxxxviii. 
Marie  d'Aragon  (Reine  de  Cas- 
tille),  XXIX,  XXXIX,  XL. 


Martin  I    (Roi   d'Aragon),   93, 

94,  189. 
Martin    de    Braga  ;    v.    Saint 

Martin  de  Braga. 
Martin  (Domingo   de  Garcia), 

traducteur  aragonais  des  His- 

toires  de  Paul  Orose,  168, 171. 

172,  173. 
Martinez    Anibarro    y    Rives, 

313. 
Martinez  del  Puerto  (Alonso), 

219,  220,  221,  222,  223,224, 

225. 
Martinez  Salazar  (Andrés),  '^63, 

264. 
Martinez  de  Toledo  (Alfonso), 

350. 
Martins  (Fernan),  261,  262. 
Mascalcie  equorum  ;  v.  Rufîo. 
Masso  Torrents  (J.),  268,  382, 

404,  420. 
Mayans  y  Siscar  (Gregorio),  xc. 
Maxime  (Marius),  une  maxime 

en  castillan,  119. 
Maximes    morales,    en    castil- 
lan. 226,  230. 
Mazzuchelli,  341. 
Medici  (Bernardo  de).  365. 
Médina  (Pedro  de),  128,  129. 
Médina  de  Mendoza  (Francisco 

de),  LV,  LXXXIV. 
Mehus  50,  53,  362,  363,  454. 
Memorabilia  ;  v.  Valère-Maxi- 

me. 
Mémorial  de    cosas   notables  ; 

V.   Infantado  (Quatrième  duc 

del'). 
Mena  (Juan  de),  xlvi,  xlviï,  li, 

Lviii,  LXI,  Lxii;  —  Copias,  en 

castillan,  402,  403. 
Mendez-Iîidalgo,  131,  148,182, 

211,346,347,349,425. 
Mendoza  (Diego  Hurtado  de), 


^^^^r              490            BIBLIOTHÈQUE  DU    MARQUIS   DE  SANTILLANE            ^^^^H 

^^^H                    amiral  de  Castille,  xx[[i.  \xv. 

MoUâ  Père),  12r>.                               ^1 

^^^H 

Mondéjar  (Gaspar  Iliafiez  de  Se-        ^H 

^^^H                Mendoza  (Diego  llurtado  de)  ; 

goviay  Peralta,  marquis  de',        ^H 

^^^H 

^1 

^^^K                Mendoza  {Diego  llurtado  de); 

Monod  (Gabriel),  ix.                          ^H 

^^^H                   V.  Infantado  (Premier  duc  de 

Montalvo  (Luis  Galvez  de),  xc.       ^H 

^^H 

Montemagno;  v.  Bonacorso  da        ^^| 

^^^B                Meodoza  (Klvira  de),  \xvn. 

Montemagno.                                  ^H 

^^^H                 Mendoza  (Garcia  de),  xxm. 

Morale  à  Nieiiwiifjw.  :  v.  Aris-         ^H 

^^^H                 MendoKa    (laigo     Lopex    de); 

^H 

^^^H                         Infantado. 

Morales  (Ambrosio  de).  185.              ^H 

^^^^H                 Mendoza    (li'iigo     Lope/    de)  > 

Moralesde  Ortliio  ;  v.  Berçuire.         ^H 

^^^1 

Morilles  sobre    Job;   v.  Saint-         ^^Ê 

^^^H                Mendoza  (Juan) ,  37G. 

Grégoire.                                         ^^| 

^^^H                Mendoza  (Pedro  Gonitalez  de), 

Morejàn,  308.                                      H 

^^^H 

Morel  Falio  (Alfred),  vii,  ix,  xi.        ^M 

^^^B, 

XIV,    XX,    LX11I,    1.XXV,    LXXXV,             ^H 

^^^H                                            — 

1,   2.   ■\.    7,   9,  20,   61,    89,         ^1 

^^^H                   Préface  de  sa  version  caslil  ia- 

125,  126,  134,  189,  3^8.  341.         ^H 

^^H                   ne  deVIUade,  3-7;-452. 453. 

342,  343,  347,  364,  381.  387,         ^H 

^^^H               Mendo)ta(Ruy  Di»z  de),  .\x.m, 

389,  403,  lOti,  407,  408.  410,          ^1 

^^^H               Menéndez  y  Pelayo  (Marcelino) 

412,     405,     44»,     450.    45t,          ^H 

^^^^1                       XV               XXXIV,  Lxin, 

469.                                                        ^M 

^^H                   Lxxi.  »,  83, 101. 184,  264,  ^5. 

MoreNebuc/iiin:\.Maïmoriide.         ^H 

^^H                   266,  270,  286,  364.  413,  448, 

Morillo.  32.                                          ^H 

^^H 

Morpurgo  (Salomone),  21.  276.         ^M 

^^H               Menéndez  Pidal  (Ramôn).  xv. 

Mourelo  (José  Rodriguez),  447.         ^H 

^^H                   XXI,  392,  395.  399,  400. 

Millier  (tlermann),  11.                       ^M 

^^^H                Meslica  (Giovanni).  276. 

MuÛoz  Garcia  (Jorje),  270.                 ^M 

^^^^1               Meim  (Jean  de).  Lxxiit;  —  Le 

Mussafia  (Adolfo).  266,  270.               ^M 

^^^H                    Testament,  en   français,  368- 

^H 

^^^H                     369  ;  —  Truite  lies  sept  (irdclcs 

^^1 

^^^m                   lie  lu  foi,  en  français,  368,  369; 

Navarre  Blanche  de),  xxxix.            ^H 

^^^H 

Navarro  (Felipe  Benicio),  386.         ^H 

^^^                Meyer(Paul),  55,  lOO. 

Navas  (Comte  de  las),  xx.                 ^H 

Miche!anl(Henri),389. 

Nicias,  18.                                           ^H 

Mila    y    Fonlanals    (Manuel). 

Nicolas    V     (Pape),      lxxxvii,         ^H 

Lxxvi,  269. 

LxxxvHi,  20,  39.  52,  54.                 ^H 

Mino  di  Vanni  (Dietaluvc),276. 

Ninfale  dAim-to;  v.  Boccace.           ^^Ê 

Miranda  (Comte  de),  395. 

Niitute  suprn  cynirt/iuin  magia-         ^^H 

Mires  iRoderico  de),  456. 

(;■/    Rogerii;    v.    Roland    de          ^H 

Molin  (Girolanio).  91. 

^H 

Molinier  (Auguste),  196,  197. 

Novali  (Francesco),  469-                   ^H 

TABLE    DES   MATIERES 


491 


Novello  (Giliola  di  Francesco), 

321. 
Noya;  v.  Vidal. 


Ocarapo(Florian  de),  392,  400. 

Ochoa  (Eugenio  de);  89. 

Olmo  (Isidro  del),  xvi. 

Omont  (Henri),  109. 

Oracion  al  senor  Sifjismundo 
Pandolfo  de  Malatestis;  v. 
Orasione  di  Messev  Gian- 
nozzo  Manetti  etc. 

Orationes  ;v.  Cicéron. 

Orazione  di  messer  Giannozzo 
Manetti  al  signor  messer 
Gismondo  Pandolfo  de'  Ma- 
latesti;  v.  Manetti. 

Orazioni  ;  v.  Porcari  et  Bona- 
corso. 

Orden  de  la  cavalleria  (De  la)  ; 
V .  De  Militia, 

Ovdenacion  de  batallasy  en  cas- 
tillan, 226,  229. 

Ordenamiento  de  Alcalà,  en 
castillan,  416-417 • 

Ordonnances,  416-420. 

Orose  (Paul),  xxxviii;  Histo- 
riariim  adcersus  paganos 
libri  VII,  en  latin,  166;  en  cas- 
tillan, 166-167;  en  aragohais, 
167-173 ,  —  Extraits  de  la  ver- 
sion aragonaise  de  Paul  Oro- 
se, 169- 170  ;  —  Traducteurs 
et  traductions  de  Paul  Orose 
en  Espagne  170-173. 

Osuna  (Pedro  de  Alcantara 
Tellez  Giron,  neuvième  duc 
d),  XIV. 

Osuna  (Pedro  Tellez  Giron, 
onzième  duc  d'),  xi. 

Ovide,  Lxxxiv,  xci,  48,  186; 
V.  Berçuire. 


Pacheco  (Juan);  v.  Villena 
(Marquis  de). 

Padron  (Juan  Rodriguez  del), 
La  cadira  de  honor,  en  cas- 
tillan, 226,  227,  230  ;  —  Une 
lettre,  en  castillan,  226,  227, 
230. 

Paez,  404. 

Paitoni  (lacopo  Maria),  61. 

Palladius,  De  re  rustica,en  cas- 
tillan, 152-159, 

Pallavicino  (Jérôme),  61. 

Palmerola  (Pedro  de),  167,  172, 
173. 

Palmieri  (Matteo),  Libro  délia 
cita  civile,  en  italien,  356. 

Panciatichi,  107,  108. 

Panda  (Pedro  de  la),  sa  traduc- 
tion castillane  du  De  militia 
de  Leonardo  Bruni,  dédiée  à 
Rodrigo  Manrique,  comte  de 
Paredes,  113-114,  363. 

Panormita  (Antonio),  127. 

Papias,  Elementa  oocabulorum, 
en  latin,  194-195. 

Paradis  de  Dante,  chants  I  et 
II,  version  castillane  anony- 
me ;  v.  Fernândez  de  Villegas. 

Pardo  (Aznar),  Chanson,  en 
catalan,  380,  381. 

Paredes  (Alfonso  de),  381. 

Paris  (Gaston)  ix,  87. 

Parodi  (Ernesto  Giacomo), 
138,  303. 

Paz  y  Mélia  (Antonio),  xiii.  xx, 

XXVI,    XXXVI,  XLVIII,    XLIX,    L, 
LIV,     LVI,       LXI,      LXII,     LXVII, 

Lxxxvii,  9,  184, 230,  261, 389. 
Pedro,  Infant  de  Portugal,  duc 

de  Coïmbre,  xliii. 
Pedro,  Connétable  de  Portugal, 

XXV,    xliii,  lxiii,  lxx,  lxxiv, 

125. 


W                                493           BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANE                            ^^H 

1                           IVllii'-er  (Ji;:i:i  Antonio),  48,  67, 

roi  par  l'aute  ur  en  1331 .  313-         ^H 

f                              lai,  149,  l-iS,  286. 

^H 

[.                           PpUiponése     [Histoire    de     In 

Philippo  Maria  ;  v.  Visconti.             ^H 

L                              gnei-re  du)  ;  v,  Thucydide. 

PhiltjHlralo  :  v.  Boccace.                      ^^M 

^^m                 Pena,  324. 

Piccoloinini   (Aenea^  .Svlvius);         ^^| 

^^H               Peùatlel  (Pedro    de    Atraulam 

^M 

^^V                   Telle/  Giron  maniuis  de|  ;  v. 

Pie  II  (Pape),  lxxxvni.  U.                ^H 

Telle/  Uiron. 

Pierre.     Ln    Mappemonde,   en         ^^| 

Perciî    Bayer    (Francisco!;    v. 

français,  366.                                    ^H 

Anlonio  Bayer. 

Pierre    le    Mangeur,    Hisiurta         ^H 

Perez  de  Caceres  (Alfonso).  4ai, 

urohstifn,  en  latin.  198.                 ^H 

l'ércK  Pasior  (CristolKil),  67. 

Pimente!      (.Mfonso     de);      v.         ^H 

Perez  Hamirez  (Antonio),  186". 

Benavence    (troisième  comte         ^H 

Perse,  xviii. 

^M 

Pelii     codicitlf    du    TruUuucnt 

Pimeniel  (Maria  Josefa)  :   v.        ^M 

(Le)  ;  V.  ^(eu^. 

Benavente    [douzième  corn-        ^^M 

Pétrarque,  LXXH.  Lxxv,  lxxvii, 

de).                                          ^^M 

86.  315,  353  ;  —  Sonnet  en 

Pimentel  (Itodri^^o  Allons^)  ;  v.         ^^H 

italien    et  en   castillan,  275. 

Benavente   (deuxième  comte         ^H 

276f  326  ;  —  De  rlta  aolitnria . 

H 

en  castillan,  323326;  —  De 

reiiiediiH   iiviuaque   fovtunae. 

Liicilto;  V.  Lancia.                           ^H 

en    italien,   331-322;  -    De 

Ptai'cncia  (Comte  de),  xuii.               ^^Ê 

firis    iUmtribtm,   en  italien. 

PUtinte    d'nmoiu;  en    oiitalan,         ^^Ê 

320-321  ;  —  Sonetti  e  cansoni. 

380.  382.                                          ^H 

en  italien,  321  ;   —    Vie    de 

Platon,  Lxxviii,  lxxxiv  ;  — Phf-         ^H 

Pétrarque;  v.  Bruni. 

don,    en    castillan,  8-9  ;  —         ^H 

Pétri   dei  Filipetri  (Riecardo), 

Aj-iactm,    en  ciutillan.  g,  15.          ^^Ê 

105,  107,  109,  111.  120,  127. 

340-342;  —  Ion,  en  castillan.         ^H 

Phfirsnh:  v.  Lucain. 

^M 

Pbëd<ji>;\.  Platon. 

Pline   l'ancien.  Hislorin  nalii-         ^H 

^^^                 Philippe   (Prince    d'Espagne). 

rtiliii,  en  latin,  145.                          ^^H 

^^K 

Plutarqiie,  lxxxv;  -  Les  rieit        ^H 

^^H                Pliilippe    II   (Koi  d'F,^pa|rne); 

de»  hoimnes  itUiatreit,  en  ara-        ^^H 

^^^H                     V.     Philippe,     prince    d'Es- 

Ronais,  19;~-Lp»  riendeshom-          ^H 

W                             pagine. 

ineu  illustres  en  italien,  21  ;  —         ^H 

■                           Philippe   111.  le  Hardi  (Roi  de 

De  nobililate  ;  v.   Bonacorso         ^^| 

^^^                     France).  210. 

da  Monteniagno  et  Decembri        ^^| 

^^^                Philippe     IV.  le  Bel    (i{oi   de 

{.\.];  —  Lettre,  à  Trajan,  en        ^H 

^^H                    France). 

caslillan,  119.  149.                         ^H 

^^m                 Philippe  VI,  de  Valois  (Koi  de 

Poggio  Bracciolini  (Ginn-Frau-        ^^| 

V                             France),   manuscrit  des  œu 

cesco)  36*2.                                      ^H 

^K                             vresde  Bernard  Guî  oSerl  au 

Polono  ;  V.  Stanislao.                        ^^| 

TABLE   DES    MATIEflES 


493 


Polybe,  l;  —  Commentaires  ,wr 

la pre mière  fi lierre  punique ^  eu 

italien,  37-38. 
Pons  de  leart  (Luis),  347,  351. 
Porcari  (Stefano)  Orasioni,   en 

italien,  329,  331. 
Portai,  206. 
Postillae  perpetiiae  in  unirersa 

bibUa\  v.Lire. 
Postumo(Nicolô)  ;  v.  Correggio. 
Prades    (Violante    dej,    xxxv, 

LXXV-LXXVI. 

Primera  Crônica  General;  v. 
Alphonse  le  Savant. 

Procope,  L. 

Prophéties  de  l* Ancien  Testa- 
ment ;  V.  Bible. 

Prosper,  43. 

Prospère;  v.  Prosper. 

Proverbia  ;  v.  Sénèque. 

Providencia  contra fortuna;  v. 
Valera. 

Pseudo-Callisthènes  ;  v.  His- 
toria  de  praeliis. 

Pulgar    (Fernando  de),  xxxiii, 

XLVJII,  XLIX,  L,  LI.  LVn,  LX. 

Purgatoire  de  Dante,  version 
castillane  anonyme,  313-316. 


Quadrado  (José  Maria),  lvii. 
Quadrilogue  invectif  \  v.  Char- 

tier. 
Questioni  d'amore;  v.  Boccace. 
Quétif  et  Echard,  21. 
Quinte-Curce,  Historia  Alexan- 

dri  Magni,  en  castillan,  146- 

149. 
Quintillien.    Déclamations^   en 

italien,  143-144. 
Quiûones  (Pedro  de),  xlii. 
Quinones  (Suero  de),  xlii. 
Quixada  ;  v.  Venegas. 


Quod  nemo  leditiir  nisi  a  semet 
ipso  ;  V.  Saint  Jean  Chrysos- 
toine. 


Rajna(Pio),  303,  350. 

Raymond  de  Pennafort  ;  v. 
Saint  Raymond. 

Rayon  (Sancho),  348. 

Razzolini  (Luigi),  320. 

Real  de  Manzanares  (comte  du)  ; 
V.  Santillane. 

Reductorium  ;  v.  Berçuire. 

Refandiciôn  de  la  Crônica  de 
1S44,  en  castillan. 

Requête  baillée  aux  dames 
contre  Alain;  v.  Chartier. 

Rieti  (Thomas  de),  Epitaphium 
Enici  Lupi,  en  latin,  468-469. 

Rios  (Amador  de  los)  ;  v.  Los 
Ri  os. 

Robles  (Pedro  de),  465. 

Rocamora  (José  Maria),  xiii, 
XIV,  138.  169,  266,  351, 
398. 

Rocha  (Pedro),  traduit  en  cas- 
tillan \^,  Fiammetta  et  le  Cor- 
baccio  de  Boccace,  347,  348, 
351. 

Rodrigue  de  Tolède,  49  ;  — 
Histx>ria  gothica^  en  latin, 
390  ;  —  Ch  ronicapontificum  et 
imperatorum  romanorum,  en 
latin,390-391;— i7/s^orm  ro- 
manorum ^  on  latin,  390-391  ; 

—  Historia  hunnorum,  oan- 
dalorum  et  siieooriim,en  latin, 
390,  391  ;  —  Historia  ostro- 
got horum,  en  latin,  390,  391  ; 

—  Liber  arabum,  en  latin, 
390,  391. 

Rodrigue/  (Gregorio),  119. 
Rodrigucz  (Manuel  R.)i-2G4. 


^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ 

*^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^l 

^^^V                 494            BIBL10THËQUC   DU    MARQUI-S   DE   SANTILLAN'Ë                            ^^M 

^^^H               RodriguezdeArellano(ViceDle). 

Saint  Grégoire,   Momies  subre         ^H 

^^r 

Job,  en  castillan,  190  193.                ^H 

^K'                     Roffer  (Maître)  ;  v.  Holand  de 

Saint  Isidore  de  Séville,  xc.               ^M 

l'arme. 

Saint  Jean  Chrysostome.    Ser-         ^H 

Roland  de    Parme  (?),  Notule 

mânes    contra    ÀMimios,  en           ^^| 

siipi-a     ci/rurgiai>i    maf/istrt 

latin,   49-50;  —  Quod  nemo         ^H 

Rogerii,  en  latin,  206. 

ledilur  nisi  a  semel  ipso,  en          ^H 

Jioiiian  de  Liesse  et  Cardenois, 

latin,  50;  ~  Ad  Selechium.  de          H 

en  français,  380-381. 

conipunctione,  en  latin, 50;  —          ^^Ê 

Roman  de  la  flose;   v.   Lorris 

Ad  Démet rium.-de  compunc-          ^^M 

et  Meun. 

lione,en  latin,  50;— />  repa-          ^H 

Rubi"  y  Llueh  (Antonio),  20, 

mtione  lapsi,  en  latin,  50;  —          ^^Ê 

21.93,  125,  130. 

Expositin    supor  erangelium          ^^| 

Ruffo     (Giordano),    Masralcie 

beati  Mnthd,  en  latin,  50-51  ;         ^H 

eqiiorum,  en  italien,  90-91. 

—EpistoUi  de  lapsls,  eu  latin,          ^H 

50,  51-52  ;  —    De  Dei  pmci-          ^H 

dentia,  en  latin,  51  ;  —  IIo-         ^H 

Sae/.  (Liciniano),  xv,  349,  443. 

milin  super  psalmum    f/uin-          ^H 

Saiût-Ambroise,    Oeurres    mo- 

qungesiiiuim, en  latin, 51,  52;         ^^H 

mies,  en  castillan.  1^, 

—  De  pfpnitentia ,  en  latin,         ^^H 

Saint  André,  un. 

51 ,  r>2-  —  Lihri  in  emngelium         ^H 

Satnt  Augustin,     323;     -    De 

sancli  Mtilthei,  en  latin,  53-         ^H 

beata   rita,    en   castillan,   8, 

^H 

165.  —  Episfolae   beiiti  An- 

Saint  Jérôme,  sa  traduction  la-          ^H 

ffustini   ad  Boni/acium    co- 

Une  de  la  Ckruniijtic   univer-          ^^| 

iiUtein  et    Bonifacii  ad  Au- 

selle  d'Eusobe,  traduite  en  cas-         ^^H 

gustinuin,  en  latin,  106;  en 

tillan  par  Alon^o  de  Madri-         ^^| 

castillan,  119;    —    Ser-mons, 

gai,  40-43;  —  Sa  version  de         ^H 

en    latin,    163;    —   />    rita 

la  Bible  et  ses  préfaces  aux         ^^| 

christiana,    en    italien,  164; 

livres  de  {'Ancien  et  du  Noa-          ^H 

—    Confessions,    en  italien, 

M-ia-  Testament,  235  24fi.                 ^H 

164-165. 

Saint  Martin  de  Braga,  93, 103,         ^H 

Saint  Basile,    lxxxv  ;   —  Ho- 

^H 

milia  :    Attende    tibi    ipai, 

Saint  Michel  Archange,  uji.             ^^Ê 

.                               encastillan.68,71-72;  -De 

Saint  Paul,  lxiv.                                ^H 

m'                             liberalibus  studiis,  en  castil- 

Saint  Pierre  de  Villacrecea,Liii,        ^^M 

B                              lan  340,   341  ;  —  Préface  du 

^^M 

P                              traducteur  342-343. 

Saint  Raymond  de   Pennaiort,        ^^M 

1                            Saint  Bernard,      Epislola     ad 

Summn  Raymundi.  en  latin,         ^^| 

1                                Rai/munduni,  en  castillan  68, 

^H 

E                                73. 

Saint  Thomas  d*Ai|uiti,   De  re-         ^H 

^                          Saint  Dernadin,  de  Sienne,  un. 

i/imine  prinripiiiii,  en    latin,           ^^M 

^k                        Saint  Chri^lDplie,  un. 

201,202.                                           ^1 

TABLE   DES    MATIERES 


495 


Saint    Vincent     Ferrer,   lui, 

LXXVII. 

Sainte  Claire,  lui. 

Sainte  More  (Benoît  de),  Ro- 
man de  Troie,  en  castillan, 
259-261;  en  galicien,  261-265. 

Saints  Évangiles  et  les  èpitres 
de  Saint 'Paul  {Les]\  v.  Bi- 
ble, 

Salazar  (Diego  de),  350. 

Salazarde  Mendoza  (Pedro  de), 
Lxxxiv,  452. 

Salluste,  XVIII,  lxxxiv;  —  De 
conjuratione  Catilinae,  en  cas- 
tillan, 68-69;  —  De  bello  Ju- 
r/iirthino,  en  castillan,  69. 

Salutato  (Coluccio),  Déclama- 
tions de  Lucrèce^en  castillan, 
8,10-11;  —322. 

Salvâ(G),  sa  version  valencienne 
de  la  Chirurgia  de  Lanfranc, 
207-208. 

Salvâ  y  Malien  (Pedro),  80, 
100,  131,  148,  149,  182,  183, 
185,211,313,  324,  347,  348, 
349,  350. 

Salviati  (Leonardo),  107,  109. 

Salzedo  (Johan  de),  395. 

Samaran  (Charles),  455. 

San  Miniato  (Giovanni  da),  sa 
version  italienne  an  De  reme- 
diis  utrinsquefortunae  de  Pé- 
trarque, 321-322. 

Sanche  IV  (Roi  de  Castille), 
128,  129,  381. 

Sanchez  (Melchor),  44,  387. 

Sanchez  (Tomas-Antonio),xLvi, 

LV. 

Sanchez  de  Viana  (Pedro),  186. 

Sansovino,  353. 

Sant  Jordi  (Jordi  de),  Lo  cam- 

biador,  en  catalan  380,  381- 

382, 


Sant  Cristobal  (Fray  Alfonso 
de),  sa  traduction  castillane 
et  son  commentaire  moral  du 
De  re  militari  y  dédiés  au  roi 
Henri  IV  de  Castille  75-76;— 
Préface  de  sa  version  cas- 
tillane du  De  re  militari ^  dé- 
diée au  roi  Henri,  78,  82-83. 

Santa  Maria  (Alvar  Garcia  de), 
171. 

Santillane  (  Inigo  Lopez  de  Men- 
doza, marquis  de),  ses  manu- 
S(îrits  ont  fait  partie  de  la  bi- 
bliothèque de  rinfantado,  %u; 
—  Il  passe  son  enfance  chez 
Dona  Mencia  de  Cisneros, 
XXIV  ;  —  Il  se  souvient  d'un 
chansonnier  qu'il  a  vu  chez 
sa  grand'mère,  xxv  ;  —  Son 
amitié  pour  le  comte  d'Albe, 
son  cousin,  xxvi  ;  —  Compo- 
sition du  Diàlogo  de  Bias 
contra  Fortuna^  xxvi,  xliii, 
Lxxvii  ;  —  Ses  rapports  avec 
Enrique  de  Villena,  xxvii  ;  — 
Son  mariage,  xxvii;  —  Sa 
Defunssion  de  Don  Enrique 
de  Villena,  xxviii,  lxxvii  ;  — 
Homme  d'affaires,  xxviii  ;  — 
Garde  la  frontière  à  Agreda 
et  y  rime    des     Serranillas, 

XXXI  ;  —  Reste  malade  à  Cor- 
doue  tandis  que  ses  gens 
prennent  une  part  glorieuse 
à  la  bataille  de  Sierra  Elvira, 

XXXII  ;  —  Négocie  une  trêve 
avec  les  infidèles,  xxxii  ;  — 
Sa  mère  meurt  en  1432,  à 
partir  de  ce  moment  il  cesse 
de  s'intituler  seigneur  de  Hita 
et  Buitrago  pour  s'appeler 
seigneur  de   la  Vega,  xxxii, 

XXXIII  ;   —  Hérite   de    biens 


BIBLIOTHÈQUE  DV    MAHQL'IS   DE   SANTILLANE 


dans  les  Afituries  de  Saiktil- 
lane,  xxxiii  ;  —  S'occupe 
d'enrichir  sa  bibliothèque 
xxsiii  ;  —  Sa  Pregutita 
de  Noble»,  xxxiv;  —  Son 
procès  avec  Diego  Manfique, 
xxxiv;  —  Fêtes  à  Uiiilrago 
XXXV  ;  —  La  composition  de 
la  Cùmedietn  rfe  Ponça,  xxxv, 

LXXV,  I.XXVl,   LSXVIT,    XCI  ;    — 

Le  mariage  de  son  fils  Don 
Diego,  xwv,    xxxvi  ;    —    La 

com  position  de  ses  Proro.rhen, 

XXXVI,      LXXVl,      LXXX-LXX\1I  ; 

—  La  prise  de  lluelma  et  de 
Uexix,  xxxvn;  —  Fait  exé- 
cuter le  remaniement  d'une 
version  aragonaise  des  Hi»- 
toiresde  Paul  Orose,  xxxviii  ; 

—  Hime  pour  la  princesse  Do 
fia  Qlanca  une  chanson  cl  une 
norrnnilla,  xxxix  ;  —  La  no- 
blesse le  charge  de  rester  au- 
près de  Jean  II,  durant  l'exil 
du  connétable,  xl;  —  Hetuse 
de  cMer  Guadalajara  au  prin- 
l'C  Henri,  xl;  —  S'empare 
d'Aloalà  de  Ilenares,  xl;  — 
Ubiieni  l'Alcazar  de  Uuada- 
lajara  et  la  cession  définitive 
des  Asturies  de  Santillane, 
XLi;  —  La  bataille  d'Olmedo 
vaut  à  lûigo  Lopei!  de  Men- 
doza  les  titres  de  marquis  de 
Santillane  et  de  comte  du 
Keal  de  Man/auares,  xu;  — 
Adresse  une  chanson  à  la 
jeune  reine  Dona  Isabel  de 
Portugal,  xui  ;  —  Alonso  Ca- 
rîUo  de  Acuna  et  lui  repren- 
nent la  forteresse  de  Torîja, 
xLii  ;  —  Reprend  une  seconde 
fuis  la  forteresse   de  Torija. 


xuii  ;  —  Composition  de  la 
Caria  al  nindestable,  xun, 
Lxxi  ;  —  Prête  main-forte  au 
lîoi  pour  conquérir  les  villes 
et  les  chfileaux  d'Alvaro  de 
Luna.  XLiv  ;  —  Campagne 
contre  les  infidèles,  xlvî;  — 
Pèlerinage  à  Noire-Dame  de 
Guadalupe.  xi.vi  ;  --  Mort  de 
Doua  Catalina  de  Figueroa, 
\r.vr;  —  Mort  du  Manjuis, 
XLvn  ;  —  Ce  «luo  dit  de 
lui  Fern-indode  Pulgar,  xLvri; 
xLviii,  X1.1X,  Lvii,  Lx;—  Ce 
que  dit  de  lui  Juan  de 
Lucena,  xlvui,  lu,  lxi, 
Lxvi-Lxvii  ;  —  Ce  que  dît 
de  lui  Diego  de  Burgos,  XLvm- 
\L1X,  LVI.  I.Vm  LX,  Lxxvi;  — 
Ce  que  dit  de  lui  GômezMan- 
rique,  xlix,  lv-lvi,  lxi-lxii, 
Lxxvi;  —  Son  caractère,  son 
honnêteté  littéraire,  sa  vie 
privée,  xlix,  l,  i.i,  lu;  — 
Villan';ico  qu'il  dédie  à  ses 
filles,  Li-Lu  ;  —  Ce  que  dît  de 
lui  Anton  Zorila,  luliii,  lvii- 
Lviir,  Lxvn-Lxviu;  —  La  reli- 
gion du  Marquis,  ses  vers 
religieux,  ses  pieuses  fonda- 
tions, Lni.  Liv,  Lv;  —  Sa 
Canoniracion,  Lin,  lxxvii  ;  — 
Ajoute  aux  armes  des  Meii- 
doKa  celles  des  Vega,  liv;  — 
Sa  dévotion  à  la  Vierge  et  sa 
devise  Bios  e  V'/n.  liv  ;  — 
Son  portrait  et  celui  de  sa 
femme,  exécutés  par  Jorge 
Inglès,  dans  la  chapelle  de 
l'hûpilal  de  Buitrago,  LVi, 
Lvii  ;  —  (;e  que  Pedro  Gon- 
Kale/  de  Mendo>!a  dit  de  sa 
rcnoiumée.  lvih  ;    —  Ce  (|uc 


TABLK    DES   MATIÈRES 


497 


JitandeMenaditdelui,  lvui; 

—  Ceque  Pedro  DiazdeToledo 
dit  de  lui.  i.x;  —  Le  Marquix 
a-til  su  le  latinVLviii-Lxviii; 

—  Le  Marquis  écrit  k  son  fils 
qu'il  ne  sait  pas  le  latin  parce 
qu'il  ne  l'a  pas  appris,  lxv- 
Lxvi  ;  —  Ce  que  Ludovicus 
Bai^halareus  dit  de  lui.  lxvi  ; 

—  Ce  que  dit  de  lui  Vespa- 
siano  de  Uisticei,  lxvii  ;  — 
Lisait  le  français,  i.xvni  ;  — 
.Savait  l'italien,  lxvui  ;  — 
.Son  originalité  véritable  est 
dans  le  choix  de  ses  modules. 
Lxx  ;  —  Ses  serranitlas. 
Lxxi  ;  —  Ses  cancionea  r  deci- 
res,  Lxxri  ;  —  Ses  Hefranoi^ 
que  diren  las  picjas.  lxxii- 
L\.\[Ti  :  —  L'influence  pro- 
vençale directe  sur  le  Marquis 
a  été  nulle,  lxxiu  ;  —  Enri- 
que  de  Villena  a  écrit  pour 
lui  \'Arrede  Irohar,  Lxxui  ;  — 
Influence  de  Dante  sur  lui, 
LXXIV-LXXV;  —  Son  Jn/iernti 
de  los  enamoradoit,  lxxv  ;  — 
Sa  Coronnriun  de  Moimeti 
Jurdi.  LXXV  ;  —  Ses  Sonutuit 
Jeehos  al  iialico  modu  déri- 
vent de  la  Vie  Nouvelle,  au 
tant  que  des  sonnets  de  Pé- 
trarque, lxxv;  —  On  lui  doit 
l'importation  en  Espagne  de 
rtiendécasyllabe  italien  et  dn 
sonnet,  t-xxv,  lxxvi  ;  —  Son 
Triiinpliete  de  AitiOr,  lxxvi[; 

—  Composition  du  Doctrinnl 
de  Prhados,  xLiv.  lxxvii. 
Lxxvrii  ;  —  Le  premier  Dor- 
tiinal  de  Priradan,  Lxxix- 
Lxxx;  —  Orijtinalité  de  sa 
bibliothèque,  i.xxxiii  ;  —  Bi- 


bliophile, Lxxxiri  !  —  Pedro 
Gonzalez  de  Mendoza  n'a  pas 
traduit  pour  son  père  les 
ipuvres  dont  ses  biographes 
lui  attribuent  la  version. 
Lxxxiv;  —  C'est  Alonso  de 
Carlagena  qui  a  mis  le  Mar- 
quis en  rapport  avec  les  hu- 
manistes italiens,  lxxxv;  — 
Son  enthousiasme  pour  les 
nouveautés  littéraires,  lxxxv- 
Lxxxvi  ;  —  Nuno  de  Gui^man 
fut  son  agent  en  Italie. 
Lxxxvi;  —  Fait  venir  des 
livres  d'Italie,  i-xxxvii  - 
Lxxxvnr  ;  —  Ses  achats  de 
manuscrits,  lxxxix  ;  —  In- 
cendie de  la  bibliothèque  de 
i'Infantado.  en  1702,  pertes 
que  l'on  doit  peut  être  à  ce 
désastre,  xc-xcr;  —  Scrupu- 
leux dans  l'indication  de  ses 
sources,  \ci;  —  Traduction 
de  VIliadf  faite  pour  lui  par 
son  (ils  Pedro  Gonzalez!  do 
MendoKa,  1  ;  —  Pedro  Dtaz 
de  Toledo  traduit  pour  lui  le 
Phédon.  8;  —  Les  manuscrits 
de  lleredia  conservés  dan^ 
la  collection  Osuna,  ont 
dû  appartenir  à  Sanlillane. 
16.  19-20:  —  Alonso  de  Ma- 
drigal traduit  à  sa  prière  la 
Chronique  unicernelle  d'Eu- 
s<>be  et  son  commentaire,  40  ; 
—  Les  SermoneH  rontra  Ann- 
iiiiosde  Saint-Jean  Chrjsos- 
tome,  traduits  en  latin  par 
Ambrogio  Traversari.  por- 
tent ses  armes,  49  ;  —  La  ver- 
sion italienue  du  De  ojjficiis. 
du  De  nnilcitia,  du  De  para- 
doxia  et  du  De  Senectule  de 


BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 


Cicéron  qu'il  a  tail  taire  à 
Florence.  59  60  ;  —  Comc- 
lUcla  de  Ponça,  en  castillan, 
68,72;  —  Martin  de  Avila 
traduit  pour  lui  une  liaran^ue 
latine  de  l'ambassadeur  des 
ducs  de  Bourgogne,  auprès 
du  roi  Alphonse  V  de  Portu- 
gal, 75  ;  —  L'Ént'ide  de  Vir 
gile  traduite  i  sa  prifre  par 
Enrique  de  Villena.  90;  — 
Son  Tite  Live,  97-98  ;  —  Son 
manuscrit  des  Ephtohe  ad 
Lucitium  et  du  De  prociden- 
tia  de  Sénèque,  en  italien, 
104-111  ;  —  Angelo  Decembri 
lui  dédie  sa  version  italienne 
du  De  nribilitnte  de  Bonac- 
corso  de  Monlemagno.  114- 
115, 117-118;  —  Son  manu- 
scrit de  la  Phamale  de  Luc^ain 
en  ilalicn,  138;  —  Son  ma- 
nuscrit du  De  cita  chris- 
tlana  de  saint  Augustin,  en 
italien,  164;  —  Son  manu- 
scrit des  Con/esm'ons  de  saint 
Augustin,  en  italien,  164-165; 
—  Son  manuscrit  des  His- 
toires de  l'aul  Orose,  en 
castillan,  166- 167  ;  —  Son  ma- 
nuscrit du  De  reginnncprin- 
cipiim,  de  (iilles  de  Home,  en 
latin,  d'après  Amador  de  los 
Rios,  203-204,  211  ;  — Ludo- 
vicus  Bachalareus  s'adresse  à 
lui  dans  sa  préface  de  la  ver- 
sion castillane  du  De  inni- 
gnils  et  armis  231-233;  — 
Récit  de  son  élévation  au 
marquisat  233-234;  —Mar- 
tin de  Luccna,  surnommé  El 
MachalHio,  traduit  pour  lui 
les  Évangiles  et  les  Épitres 


de  saint  Paul,  en  castillan, 
237-239;  —  Son  manuscrit 
italien  de  la  Divine  Comédie 
avec  la  version  castillane  de 
Villena, 275303.  318 ;  —  Son 
médecin  Martin  GonKàlez  de 
Lucena  traduit  pour  lui  le 
commentaire  de  Ben  venu  to 
da  Imola  au  l'tiri/ntoire  de 
Dante,  306-307  ;  —  Le  mar- 
quis dantologue,  308  ;  —  Son 
manuscrit  de  la  Fimumetla 
de  Boccace,  en  italien.  327; 
—  Son  manuscrit  du  Cor- 
baerio  de  Boccace,  en  italien, 
328-329;  —  Son  manuscrit 
du  De  ciris  iUmli-Hma  de  Pé- 
trarque, en  italien,  320;  — 
Son  manuscrit  du  De  reme- 
dii«  ulriusque  forlunae  de 
Pétrarque,  traduit  en  italien, 
par  frère  Giovanni  da  San 
Miniato,  321-323;  —  Son 
manuscrit  du  Philostralo  de 
Boccace,  eu  italien,  328;  — 
Raisons  qu'il  y  a  de  croire 
que  le  De  Genealogia  Deo- 
ruiii  de  Boccace  a  été  traduit 
pour  lui  en  castillan  334  ;  — 
Son  manuscrit  du  Liher  de 
monlihtia  de  Boccace,  en  cas- 
tillan, 340;  —  Pedro  Dia/.  de 
Toledo  traduit  pour  lui 
YA^iociis,  340  ;  —  La  version 
castillane  de  l'homélie  De 
liberalibu»  studUs  de  saint 
Basile  lui  est  dédiée,  342- 
343  ;  —  Son  manuscrit  du 
Libro  delta  rita  cicile  de 
Mattco  Pulmieri,  en  italien, 
356;  —  Martin  de  Avila  tra- 
duit pour  lui  en  castillan  la 
Coinparalione  di  Caio  fulio 


TABLE   DES    MATIERES 


499 


Cesare  et  (VAlexandro  ma" 
gno  de  Pietro  Candido  Decem- 
bri,  360;  —  Son  manuscrit 
des  Lettres  de  Léonard  Are- 
tin,  en  castillan,  361, 362-363; 

—  Son  manuscrit  du  De  mi- 
lit  ia  de  Leonardo  Bruni,  en 
castillan,  361-362,  363;  — 
Son  manuscrit  de  la  Lettre  de 
Publias  Lentulus  au  sénat  de 
Rome,  en  castillan  361,  363  ; 

—  Traduction  castillane  de 
VOrazione  di  messer  Gian- 
nozzo  al  signor  messer  Gis- 
mondo  Pandolfo  de  Malatesti 
faite  par  Nufio  de  Guzman  à 
la  prière  du  marquis  de  San- 
tillane,  364-365,  372;—  La 
version  castillane  du  Qua- 
drilogue  invectif  (El  Qwa- 
drilogo  inventive)  a-t-elle  été 
faite  pour  le  marquis  de  San- 
tillane?  372;  —  Manuscrit 
français  de  Y  Arbre  des  ba- 
tailles, d'IlonotéBonuet,  relié 
pour  lui.  373-374  ;  —  Anton 
Zorita  traduit  pour  lui  en  cas- 
tillan V Arbre  des  batailles, 
d'Honoré  Bonnet,  374,  378, 
379  ;  —  Manuscrit  des  œu- 
vres de  Rodrigue  de  Tolède, 
en  latin,  recouvert  de  la  re- 
liure du  marquis  de  San- 
tillane  390-391  ;  —  Son  ma- 
nuscrit de  ld.Primera  Crônica 
General,  391-392  ;  --  Notice 
sur  un  manuscrit  perdu  de  la 
Crônica  General  qui,  d'après 
Mondéjar  et  Zurita,  apparte- 
nait au  marquis  de  San  tillane, 
392-393  ;  —  Son  manuscrit 
de  la  Grande  y  General  His- 
toria  d^AlpboBse  le  Savant, 


393  ;  —  Manuscrit  de  la  Crô- 
nica de  los  cuatro  reyes,  prêté 
par  lui  à  un  certain  Johan  de 
Salzedo,  393-395  ;  —  Notes  et 
vers  de  lui  dans  le  ms.  d'une 
version  castillane  du  Deprae- 
conis  Hispaniae  de  Juan  Gil 
de  Zamora,  421-423;  —  Alfon- 
so  de  Zamora  traduit  pour  lui 
le  De  natura  angelica  de 
Francesch  Eximenis  424-425; 

—  La  version  castillane  du 
Guide  des  égarés  de  Maïmo- 
nide,  achevée  pour  lui,  444  ; 

—  P.  Candidi  Eulogium  in 
Enichum  Hispanum,  cogno" 
mine  Lupum,  468  ;  —  Epi  ta" 
phium  Enici  Lupi  per  Tho'* 
mam  Reatinum,  468-469. 

Sanvisenti    (Bernardo),    lxxv, 

Lxxxii,  269,  347. 
SanzdeNavarra{Lopede),  100. 
Saplana(Pere),  181. 
Saroïhandy  (Joseph),  387. 
Savj-Lopez  (Paolo),  lxxxii. 
Sayol;  v.  Ferrer. 
Segura    (Johan    Lorenzo)  ;    v. 

Johan  Lorenzo. 
Selma  (Fernando),  lvii. 
Sériâtes  de  las  buenas  espadas 

antiguas,  en  castillan  119. 
Sénèque  (M.  A.)  Liber  decla- 

mationum,  en  latin,  103;  en 

castillan,  121. 
Sénèque,  lxxvui,   lxxxiv,  xci; 

—  De  legalibus  institutis,  en 
latin,  102,  103  ;  —  Epistolae 
morales  ad  Lucilium,  en 
latin,  102;  en  italien,  104-111; 
en  castillan,  118-120;  —  De 
libcralibvs  artibus,  en  latin, 
102;  en  castillan,  120,  122, 
123  ;  —  De  questionihus  natu- 


BIBLIOTHEQUE   DU   MARQUIS   DE   SANTILLANB 


ralibu»,  en  latiiii  103  :  —  De 
breoitale  riVc,  en  latin,  103; 

—  Ad  Marciain  de  ronsoln- 
lioiie  filii  gui,  en  latin,  103  ; 

—  Ad  Helbiam  inairetii 
de  congolationt;  en  latin 
103  ;  —  De  tranquUUtatp 
anhni,  en  latin,  103  ;  — 
De  benefieiis,  en   latin,  103; 

—  De  conlcmplii  bonortim 
iemp'tvatium  et  roluptalum, 
en  latin,  103  ;  —  Dû  proci- 
dentia,  en  latin,  103  ;  en  ita- 
lien, 104.  106;  en  catitillan, 
iaO-121,  123;  —  De  beata 
rita,  en  latiu,  103  ;  en  cas- 
tillan, 123, 12i;—  ProDCrbia, 
en  latin,  103  ;  en  castillan, 
127; —  Troffèdies,  en  italien, 
111-112;  —  Prorerbios  de 
Seneca  llamadoe  eict'os  i/  rir- 
tudest  en  castillan,  113  ;  — 
Libro  de  ainonestacrones  e 
dotrinas,  en  castillan,  120, 
122,  123;  —  De  ekineniia, 
en  latin,102;  en  castillan,  120, 
121, 123;  —  lirere  copilaHon 
gue  de  sk«  dîchon  fue  ficha, 
en  castillan,  120,  131-122, 
123-124  ;  —  Traducteiini  et 
traductiuHS  de  Sénêyne  en 
Espagne,  124-131  ;  —/3e  ira, 
en  latin,  103; en  castillan,  126, 
454  ;  —  Liidus  de  morte  Clan 
dii,  en  castillan.  129,457; 
—  315,  422. 

Sermons;  \.  Saint  Augustin. 

Sermiines  contra  Anouiios  ;  v. 
Saint  Jean  Chrysostome. 

Sevilla  (Alvar  Perex  de),  -106. 

Séville,  Inondations  de  Cor- 
doue  et  de  Sérilie,  en  cas- 
tillan, 68,  73-74. 


SfoKa  (François),  468. 
Siginiilfo     (Barlotomeo  -  co 

deCaserte),  110. 
.Singuilerfe   (Barlholoniy)  ; 

.Siginulfo. 
Singuileyfc    (Barllioloiny)  ; 

Siginulfo. 
Sobre  cl  prnrecfto  de.',    v.    Go-; 

mez  de  Zamora. 
Soneiti  e  ransoni;  v.   l'étrar-J 

que. 
.Stanislao    Polono.    130,     208.  ' 

211,  349. 
Stanyol    (Arnau),    traduit    eaJ 

catalan  le  De  ivgimine  prm--. 

eipum   de  Gilles  de  Home. a 

211. 
Stoia  (Casimiro),  322. 
Strategemalon;  v.  Frontin. 
StrOKZi  (Tito  Vespaaiano),  324,  ! 

325. 
Suàrei!  de  Figueroa  (Catalina), 

278,  341 . 
Suchier  (Hermann),  189. 
Suétone,  De  rita  Caesarum,  en 

italien  150-151. 
Syrus  (Publius),  lat. 


Talavera    (Ilernandu   de)    (7)|  I 
Lettre  relative   à   la  sncces- 
»inn  de  Henri  IV,  en  cas- 
tillan, 68,  70-71. 

Talleyrand  (Cardinal),  212. 

Talodiqui  (Domitri).  20,  21. 

Tamayo  de  Vargas  ;  v.  Vargas. 

Tardif  (Jules),  189. 

Tassi  (Francesco),  172. 

Telle/.  Ciiron  (Pedro);  v.  Osuna  ] 
(Onzii'mc  duc  d'). 

Teiidilla  (lûi^îti  Lopez  de  Men- 
do/a,    comte    do),     lxxsvii^B 


TABLE   DES   MATIERES 


501 


Tercera  Crônica  General^  en 

:    castillan,  399t400. 

Teri  (Teri  di  Lorenzo  di),  331. 

Teseide;  v.  Boccace. 

Testament  (Le);  v.  Meun. 

Teuffel,  155. 

Thomas d'Aquin;  v.  Saint  Tho- 
mas. 

Thucydide,  Discours  tirés  de 
r histoire  de  la  guerre  du  Pé- 
loponèse,  en  aragonais,  16- 
18,  19 ,  —  Discours  de  Përi^ 
clés  au  peuple  d* Athènes,  22- 
25. 

Ticknor  (Georges),  313. 

Tifernas  (Gregorio),  traduit  en 
latin  le  De  pnenitentia  de 
saint  Jean  Chrysostome  51, 
52;  — Fréquemment  confondu 
avec  Lilius  Tifernas,  de  son 
vrai  nom  Lilius  Archilibelli, 
52. 

Tifernas  (Lilius),    Epistola  in 
laudem     constant  inopolitane 
cicitatis  et  grecorum  unionisy 
en  latin,  51, 53; — On  lui  a  at- 
tribué souvent  les  versions  de 
saint  Jean  Chrysostome  dues 
à  Gregorio  Tifernas,  52. 
Tiraboschi  (Gerolamo).322,353. 
Tite-Live  ;  v.  Florus. 
Tite-Live,  lxxviii,  86  ;  —  Pre- 
mière  décade^  en  castillan  96- 
97  ;  —   Seconde   décade,  en 
castillan    97-98  ;    —  Abrégé 
des  trois  décades  de  Tite-Live , 
en  castillan  98-99. 
Tolède  (Rodrigue  de)  ;  v.  Rodri- 
gue de  Tolède. 
Toledo;  v.  Diaz  de  Toledo, 
Toledo  (Diego  Lopez  de),  67. 
Toledo  (Juan  Carillo  de),  xl. 
Toledo  (Pedro  de),   traduit  en 


castillan  le  More  Nebuchim, 

de  Maïmonide  428-444. 
Toledo  (Pedro  Alcéntara    de); 

V.  Infantado  (Treizième  duc 

del'). 
Tordesillas  (Alfonso  de),  395. 
Torre  (Fernando  de  la),  Répon 
.    se  à  la  lettre  de  Sancho  de 

TorreSj  en  castillan,  68,  74. 
Torres  (Inès  de),  125,  128. 
Torres   (Sancho  de),    Lettre  à 

Fernando  de  la    Torre,   en 

castillan,  68,  74. 
Torres  Amat  (Félix),  182,  311. 

347,  381. 
Tostado  (El)  ;  v.  Madrigal. 
Tractatus  de  morali  principis 

institutione  ;   v.   Vincent   de 

Beauvais. 
Traité  de  la  cheoalerie;  v.  De 

Militia, 
Traité  des  conditions  requises 

pour  être  bonhéraut  d'armes^ 

en  castillan,  226,  227. 
Traité  de  géographie^  en  fran- 
çais, 366,  367. 

Traité  des  sept  articles  de   la 
foi;  v.  Meun. 

Traité  des  vices  et  des  vertus, 
en  castillan,  247, 248-249. 

Tratado  de  las  armas;  v.  Va- 
lera. 

Tratado  de  la  designacion  de 
los  ojfficios  de  Roma\  v.  Da- 
vid. 

Tratado  de  los  gualardones ;  \ , 
Lucena. 

Tratado  de  los  rieptos  e  desa- 
fios;  v.  Tratado  de  las  ar- 
mas. 

Traversari  (Ambrogio),  sa  tra- 
duction latine  des  Sermones 
contra  Anomios  de  saint  Jean 


^^^P*                  50S           BIBLIOTHÈQUE   DU   MARQUIS   DE  SANTILLANE           ^^^^| 

^^^K                     Chrysostome,  49-50;   —    Sa 

Valencia  (Diego  de),  379,  '  ^^^^| 

^^^^H                    traduction  latine  des  Ifomé- 

Valeneia  de  Don  Juan  (Comte 

^^^B                    lies  de  saint  Jean  Ciirysos- 

de).  313. 

^^^1                    tome,  50-S3  ;  —  Ephloîa  ad 

Valera  (Diego  à^'^.  Lettres,  en 

^^^H                    PetrumprincIpciiiLuallaniae, 

castillan,  68.  69  ;  —  Depro- 

^^^^H                    dédicace  de  sa  version   latine 

ridencia  contra  fnrtuna,  en 

^^^^B                       du  J)!"    Dei  procidentia    de 

castillan,  68,  74  ;  —  Doctri- 

^^^H                   saint  Jean  Chrysostome,  51. 

nal  deprincipes,  en  castillan. 

^^^H                Trébiiionde  (Georges  de),    tra- 

&è,12-l-i:-UttreâesRaia 

^^^H                   duit  eu  latin  le  Up  praepnra- 

Catholiques  ù  Diego  de  Vale- 

^^^H                   tione  evangetica  d'Eusëbe  39; 

ra  et  Réponse  «  ladite  lettre. 

^^^H                    —  Traduit  en  latin  les  Libri 

68,  77-78  ;  —  Cérémonial  de 

^^^^1                    in   ecangelium    sancti   Mat- 

principes,    en   castillan,  68, 

^^^V                    thei  de  liainl  Jean  Chrysos- 

71,77,826,228,230;  —Tra- 

^^H                     tome,  53  54. 

tado  de  las  armas  226,  828, 

^^H                  Trésor  (Le);\.  Latini. 

230. 

^^H                 Treveth  (Nicolas  de\  86,    180, 

ValtTO- Maxime,    Memorabilia, 

^^m 

en  italien  132-133;  en  castil- 

^^H                    Triiinfo  dvl  Marques  \El]  ;  v. 

lan,  133-134. 

^^^H                      fîurgos  (Diego  de). 

Valla  (Laurent),  20. 

^^H                 Trivelh  (Nicolas);  v.  Trevelli, 

Valladolid   (Pedro    de),   Com- 

^^^H                 Troguc  Pompée;  V.  Justin. 

inenlairede  ^floéce,  en  castil- 

^^^V                 Troie  {Histoire  de':,  en  ca^til- 

lan,  179-180.  185. 

^^Hf                      lan  et  en  galicien;  v.  Benoit 

Valori  (Baccio),  107. 

^^^1                       de  Sainte-More  ;  en  castillan. 

VaraginefJacquesde),  Lcgenda 

^^^K                      en  catalan  et  enaragonais  ; 

anrca,  en  castillan,  247-248, 

^^^^H                      V.  Guido  délie  Colonne  ;  — 

249;  —  Liste  des  vies  de  sain  ta, 

^^^^1                         Traducteurs   et    traductions 

250-252;    -    Vie    de    saint 

^^^H                      des  Histoires  de  Troie  en  Es- 

Biaise,  252-258. 

^^H 

Vargas    (Tomas  Tamayo    de). 

^^H                Tudernopoli  (Ëvéque  de),  31. 

115. 

^^^B                   Tusculanes;  v.  Cicéron. 

Vaugris  (Vicenzo),  62. 

^^^B                  Ucalego  (Âfanto),  traducteurde 

Vedia,  313. 

^^^1                      Vlon  de  Platon  ;   v.  Bonilla 

Vega  (Seigneur  de  la)  ;  v.  San- 

^^^B                    y  San  Martin. 

tillaue. 

^^^B                  Uhagôn  (Francisco    de),    xxi, 

Vega,  (Notice  généalogique  de 

^^H                      Lsxix,   112,   115.    116,    129. 

ta  maison  de  la)  32-34. 

^^B                      313,  314,  363. 

Vega  (Elvira  Laso  de  la),  444. 

■■                          Ungut  (Meynardo).   130,    20H, 

Vega  (Garcilaso  de  lai.  xxiv. 

1                                 211,  .146, 349. 

Vega  (Leonordela).  xxni,  xxiv, 

P                             Uriarle  (Manuel  de),  xvi. 

XXV,  xxvn,  xxxii.  xxxni,  32. 

\                              Urri6s(Hugode),  134, 

Vega  (Lope  dej.  lxis. 

1                             Valdés  (Juan),  185. 

Vega  (Fray  Pedro  de  la).  100. 

TABLE    DES   MATIÈRES 


503 


Vega  (Pedro  Lasso  de  la).xLvi. 
Végèce,  xviii  :  —  De  re  mili- 
tari, en  castillan,  68,  75-76. 
Venegas  Quixada  (Juan),  tra- 
duit Végèce,  en  castillan,  83. 
Viana  (Carlos  d'Aragon,  prince 

de),  125,  127. 
Viana  (Carlos  d'Aragon,  prince 
de),   traduit  en  castillan  la 
version  italienne  du  De  nobi- 
Wa^e faîte  par  Angelo  Decem- 
bri,  112, 114,  116  ;  —  Préface 
de  sa  version  du  De  nobili- 
taie  de  Bonacorso  da  Mon- 
temagno,  attribué  à   Plutar- 
que,  116-117. 
Viana  (Jaime  de),  sa  version 
de  Végèce  est  la  seule  version 
castillane    imprimée  de   cet 
auteur,  83. 
Vicentia(Ludovicusde],  137. 
Vidal  (Miguel),  xvi. 
Vidal  y  Noya  (Francisco),  a  re- 
manié le  Salluste  castillan  de 
Vasco  de  Guzman,  79,  80. 
Vidal  y  Valenciano  (Gayetano), 

310,  311. 
Vidas  de  Dante  e  de  Petrarca  ; 

V.  Bruni. 
Vie  de  Jésus  (fragment),  en  cas- 
tillan, 247,  248. 
Vies  de  Plutarque  ;  v.  Plutar- 

que  et  Heredia. 
Vigna  (Pier  délia),  xlv. 
Vilaragut    (Anton),    xci,    125. 

130. 
Villacreçes  (Pierre de)  ;  v.  Saint 

Pierre  de  Villacreçes. 
Villadiego,  100. 

Villanueva,  125,  181.   182,211. 
Villaquiran  (Juan  de),  349. 
Villegas  (Estéban  Manuel  de), 
186. 


Villegas  (Geronimo  de),  312. 
Villena    (Enrique    de),    xxvii, 

XXXIV,     LXII,     LXXIIl,     LXXVII, 

Lxxxiv,  139;  —  Sa  traduc- 

m 

tion  castillane  de  V Enéide  de 
Virgile,  89-90,  285,  286,  287, 
310; — Sa  traduction  castil- 
lane de  la  Divine  comédie 
faite  pour  le  marquis  de  San- 
tillane,  275-303  ;  —  Extraits, 
278-284  ;  —309-310,  318;  — 
Le  traité  d'alchimie  intitulé 
Ymagen  de  la  Vida  est  peut- 
être  une  épave  de  sa  biblio- 
thèque, 447,  448. 
Villena  (Juan  de),  copiste  du 

marquis  de  Santillane,  89. 
Villena    (Juan  Pacheco,  mar- 
quis de),  71. 
Vincent  de  Beauvais,    Tracta- 
tus  de  morali  principis  inS" 
titntione,  en  latin,  201,  202- 
203  ;  — Depuerorum  nobilium 
eruditione,  en  latin,  201,203; 
—  De  consolaiione,  en  latin, 
201,  203. 
Violation  des  trêves,  en  castil- 
lan, 226,  229. 
Virgile,    xxvii,    lxv,     lxxviii, 
Lxxxiv  ;   —  Enéide,  en  cas- 
tillan, 89-90  ;  —  Abréfjé  de 
VÉnéide,   en  italien,  90-91. 
Visconti  (Filippo-Maria),    66, 

148,  360. 
Visiani  (Robertode).  133. 
Vita  Aristotelis  ;   v.  Bruni. 
Vta  Dantis',  v.  Boccace. 
Vita  nuova  ;  v.  Cansoni  délia 

Vita  nuoca;  v.  Dante. 
Vivero  (Alonso  de),  xliv. 

Voigt  (Georg),  11,  20,  39,  322, 

341. 
Vollmôller(Karl),  3,  7. 


504 


BIBLIOTHBQUK   DU   MARQUIS   DE  SAXTILLAXE 


Wagner   (Charles  Philip),  389. 

Walleys  (Thomas)  ;  v.  Galles. 

Ximenez  (Francescb)  ;  v.  Exi- 
menis. 

Ymagen  de  la  Vida^  en  castil- 
lan, 445  448. 

Ynjamadoti  {De  los),  en  castil- 
lan, 226,  228. 

Yriarte  (Juan),  242. 

Vstoria  Troyana  ;  v.  Troie. 

Zambrini  (Francesco),  31,  91, 
106,  108,111,  133,320,  322. 

Zamora  ;  v.  (Gomez  de). 

Zamora  (Alfonso  de),  lxi,  85; 
—  Sa  traduction  castillane  du 
De  naiura  angelica  de  Fran- 
cesch  Eximenis  faite  pour  le 
marquis  de  Santillane,  424- 
425. 

Zamora  (Gil  de),  Alabanças  de 
Espana,  en  castillan,  278, 
421  423. 


Zamora  (Juan  Alfonso  de  .  écrit 
sous  la  dictée  d'Alonso  de 
Cartagena  la  fin  de  la  ver- 
sion castillane  du  De  casi- 
bus  rirorum  illustrium  de 
Boccace,  commencée  par  Pe- 
ro  Lopez  de  Ayala,  345, 
346. 

2^morensis  (Alfonso)  ;  v.    Za- 
mora. 

Zarco  del  Valle  (Manuel     Re- 
mon),  348. 

Zonaras  (Jean),  410. 

Zorita  (Anton  ,  ui,   lvii,  lviii, 

LXI,  LXII,  LXVII,  LXVUI,  LXXXIX  ; 

—  Sa  traduction  castillane  de 
V Arbre  des  batailles  d'Ho- 
noré Bonnet,  374.  378,  379  ; 

—  Préface  de  sa  traduction 
datée  de  1441,  375-378. 

Zurita  (Geronimo),  233,  392. 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 


p.  16,  cote,  au  lieu  de  «  Rocam.  n®  19  »,  lisez  «  Rocam.  n®  91  ».• 

p.  17,  ligne  2  du  bas,  au  lieu  de  «  Hermocrates  »,  lisez  «  Her- 
mocrate  » . 

p.  19.  «  La  manière  dont  ce  volume  est  composé  prouve  com- 
bien l'esprit  de  Heredia  était  à  la  fois  curieux  et  actif,  eic.  » 
M.  Daniel  Serruys,  ancien  membre  de  l'École  Française  de  Rome, 
qui  s'est  occupé  spécialement  des  manuscrits  de  Thucydide,  nous 
a  rappelé  qu'il  existe  des  textes  de  cet  auteur  ne  contenant  que 
les  harangues.  Il  n'est  donc  pas  nécessaire  d'admettre  qu'Hère- 
diaait  commandé  des  extraits  de  ï Histoire  de  la  guerre  du  Pélo- 
ponèse,  il  a  peut-être  simplement  fait  exécuter  la  version  d'un 
manuscrit  des  discours. 

p.  20,  «  Domitri  Talodiqui  ».  A  propos  de  ce  nom,  M.  Morel- 
Fatio,  dans  son  édition  de  la  Crànica  de  Morea  (Préface,  p.  xx, 
n.  2),  dit  que  M.  Sathaslui  a  fait  observer  que  ce  nom  n'était  pas 
grec, mais  qu'en  le  «corrigeant  légèrement,  on  obtiendrait  Dimi- 
iri  Calodiqui  ou  Calotiqui  (KaXooixr^çou  RaXo-uu/r^ç,  Dëmétrius  le 
Bon-juge  ou  le  Fortuné).  » 

p.  35,  ligne  11  du  bas,  «  todoet  »,  lisez  «  todo  el  ». 

p  64,  ligne  2,  au  lieu  de  Pologo,  lisez  Prologo. 

p.  110.  Dans  un  mémoire  intitulé:  De  V expansion  de  la  langue 
française  en  Italie  pendant  le  Moyen- Age  (Atii  del  congresso 
internazionale  di  scienze  storiche,  vol.  IV,  Rome,  1904), 
M.  Paul  Meyer  cite  la  version  française  des  lettres  de  Sénèque, 
faite  par  un  italien  à  la  demande  de  Bartolomeo  Siginulfo(p.  95- 
98).  L'auteur  se  sert  des  mêmes  arguments  que  nous  pour  déter 
miner  la  date  de  cette  traduction,  il  parle  aussi  de  la  version 
catalane  de  ces  lettres.  Quand  ce  mémoire  a  paru,  notre  notice 
était  déjà  imprimée,  c'est  pourquoi,  n'ayant  pu  consacrer  une 
noie  à  cette  intéressante  étude,  nous  la  mentionnons  ici. 

p.  116,  au  lieu  de  «  Voici  les  extraits  que  nous  avons  tirés  », 
lisez  «  Voici  des  extraits  ». 


506  BIBLIOTHÈQUE  DU   MARQUIS   DK   SANTILLANE 

p.  131,  noie  1.  au  lieu  de   »  Gall.irdo.   cnl-  1630  ».  lisez    h  Ga- 

llardo,  n"  1630». 
y.  138,  au  de  »   Lucain.    Miinuscrit  perdu.  »,   lisez  u  Lucaiii,  la 

Pharsale.  En  italien.  Manuscrit  perdu  i>. 
p.  143,  au  lieu  de  «  réglé  à  28  lignes.  i>,  lisezo  régléàSS  lignes; 

vélin.  » 
p.  146,  au   lieu  de  «  Quinie-Cùrce.    traduit  en  castillan  »,  lisez 

II  Quinte-Curce,  Htsloire  d'Alexandre,  traduite  en  castillan  ». 
p.  171,  note  1,  au  lieu  de  «  (p.  475,  noie  2»,  lisez  h  {p,  473,  note  2)», 
p-  176,  Ms.  B.  au  lieu   de  «  Rocatn.   n"  37  n,  «  lisez  "  Rocam, 

n»  36  ». 
p.  179.  Ma.  C,  au  Heu  de  v  Rocam,  n"  36  »,  lisez  «  Rocam.  n"  37  ». 
p.  193,  au  lieu  de  "  Alphonsu  Alvarez  de  Toiedo  »,  lisez  (i  Alfonso 

Alvarez  de  Toledo.  » 
p.  212.  Nous  avons  négligé  d'indiquer  à  propos  de  Bernard  Gui  que 

nous   avons  pulilié  une  noie  sur  ce  manuscrit  de  Madrid  dans 

la  Bibliothèque  de  l'École  des  Charles,  LVII,  637-639. 
p.  214,  au  lieu  de  «  Philippe  IV  »,  lisez  «  Philippe  VI  n, 
p.  226,  2  et  3  au  lieu  de  "  Rodrîgues  del  Padron  »,  lisez  n  Rodri- 

guez  del  Padrôn  »• 
p.  247,  titre,  ajoutez  au  titre  la  mention  «  En  castillan  )). 
p.  333.   au  lieu  de  h  Hiatoria  crïtica,  l,   IV,  p.  41  ii,  lisez  «  flis- 

toria  critica,  t.  VI,  p.  41  n. 
p.  341,  au  lieu  de  ii  celles  de  sa  seconde  femme  »,  lisez  n  celles  de 

sa  femme  » . 
p,  347,  au  lieu  de  <■•  Ponz  do  Icart  »,  lisez  ii  Pons  de  Icart  j). 
p.  350,  note  2,  au  lieu  de  n  Romania,  t.  XXXI,  p.  1  n,  lisez  «  Ra 

mania,  \.  X\XI.  p.  28-81  »- 
p.  353,  au  lieu  de  "  Azzo  da  Coregio  »,  lisez  n  Azzo  da  Coreggio  ». 
p.  361,  ligne 20,  au  lieu  de  «  e  onor  de  las  dioses»,  lisez  «  e  onor 

da  los  dioses  ». 
p.  389.  M.  Charles  Philip  Wagner  a  publié  dans  la  Reçue  Hia- 

paniijue,  t.  X  [19031  un  consciencieux  travail  sur  les  sources  du 

Carallero  Vifar. 
p.  426,  au  iiau  de  De  Verbo  contra  udaeoa.  Usez  De  Verbo  contra 

iudaeos. 
p.  447,  au  lieu  de  "  M.  Mourelo  »,  lisez  «  M.    Rodriguez   Mou- 

relo  ». 


■r*»îïr.:.::'7'^  '  s 


TABLE  DES  CHAPITRES 


Avant-propos •  • xi 

Introduction  : 

Chapitre  I.  —  La  vie  de  D.  Inigo  Lopez  de  Mendoza. . .  xx 

Chapitre  II.  —  Le  marquis  de  Santillane  a-t-il  su  le 

latin  ? Lxiii 

Chapitre  III.  —  L'œuvre  littéraire   d^Inigo  Lopez  de 

Mendoza lxx 

Chapitre  IV.  —  La  Bibliothèque  de  Guadalajara lxxxiii 

Chapitre    I .  —  Homère 1 

—  II.  —Platon 8 

—  III.  —  Thucydide 16 

—  IV.  —  Aristote 30 

—  V.  —  Polybe 37 

VI.  —  Eusèbe 39 

—  VII .  —  Saint  Jean  Chrysostome 49 

—  VIII.  —  Historia  de  Praeliia 55 

—  IX.  —  Cicéron 56 

—  -    X.   — Jules  César 65 

—  XI .  —  Salluste 68 

—  XII.  —  Ovide 84 

—  XIII.  —  Virgile 89 

—  XIV.  —  Trogue  Pompée 92 

—  XV.  —  Tite-Live 95 

—  XVI.  —  Sénèque 102 

—  XVII .  —  Valère-Maxime 132 

—  XVIII.  —  Flavius  Josèphe 135 

—  XIX.  —  Lucain 136 

—  XX.  —  Frontin 141 

—  XXI.  —  Quintilien 142 

—  XXII.  —  Pline  (rAncien) 145 

—  XXIII.  —  Quinte-Curce 146 


y^.-^ 


508  BIBLIOTHÈQUE   DU    MARQUIS   DE   SANTILLANE 

Chapitre  XXIV.  —  Suétone 150 

—  XXV.  —  Palladius. 152 

—  XXVI.  —  Jean  Cassien , 160 

—  XXVII .—  Saint  Ambroise 162 

—  XXVIII.  —  Saint  Augustin 163 

—  XXIX.  —  Paul  Orose 166 

—  XXX.  —  Boèce 174 

—  XXXI .  —  Justinien 178 

—  XXXII .  —  Saint  Grégoire ; 190 

—  XXXIII.  —  Papias 194 

—  XXXIV.  —  Historia  Hierosolymitana 196 

—  XXXV.  —  Pierre  le  Mangeur 197 

—  XXXVI.  —  Innocent  III 198 

—  XXXVJI .  —  Guibert  de  Tournai 201 

—  XXXVIII.  —  Saint  Raymond  de  Pennafort 205 

—  XXXIX.  —  Lanfrane 207 

—  XL.  —  Gilles  de  Rome 209 

—  XLI .  —  Bernard  Gui 212 

—  XLII.  —  Nicolas  de  Lire 215 

—  XLIII.  -  Barthole 226 

—  XLIV.  —Bible 235 

—  XLV .  —  Legenda  aurea 247 

—  XLVI .   —  Histoire  de  Troie 259 

—  XLVII.  -^  Dante 271 

—  XLVIII.  —  Pétrarque 320 

—  XLIX.    -  Boccace 327 

—  L.  —  Armannino  Giudice 352 

—  LI .  —  Cecco  d'Ascoli 355 

—  LU .  —  Matteo  Palmieri 356 

—  LUI.  —  Leonardo  Bruni 357 

—  LIV.  —  Giannozzo  Manetti 364 

—  LV .  —  La  Mappemonde 366 

—  LVI .  —  Le  Roman  de  la  Roue 368 

—  LVII .  —  Alain  Chartier 371 

—  LVIII .  —  Honoré  Bonnet 373 

—  LIX.   —  Roman  de  Liesse  et  (Jardenois 380 

—  LX .  —  Malfre  Ermengaud 383 

—  LXl .  —  Raymond  Lull 385 

—  LXII .   —  Libro  de  Alexandre 386 

—  .    LXIIl .  -^  Libro  del  Cahallero  de  Dios 388 


TABLE   bES   CllAlMTIlES  ÔHO 

.'.  —  Chroniques  générales  et  parti  pu  Hères 

d'Rspagiie 3!X) 

[              —             L,A.\.  —  Alphonse  le  Savant 4i;( 

,               —           LXVI.  —  Ordonnance!^ 4H; 

L —          LXVil.  —  GildeZamora 121 

^^^ft    ' —        LXVIII.  —   Francesch  Eximenis 424 

^^H  —           LXIX.   —  Juan  do  Fueiit  Sauco -ISti 

^^^^  —            LXX.   —  Maïmonide 4^8 

Il              —           LXXI .   —   Ymaf/en  de  la  Vida 445 

Appendice  1.  —  Nui'io  de  GuKinan 44!J 

Appendice  2.  —  Diego  de  Burgos  ;  i'réface  du   Trinnfu  del 

i               Mai-qués 4fiO 

L  Appendice  3,  —  làigo  Lopez  do  Mendoiia,  quatrit-me  duu  de 

'               rinfantado  :  Préface  du  Meiiiorinl  de  ruaaN  nolnbk's. . . .  1H5 
Appendice  4.    —  Vers  latins  sur  la  mort  du  marquis  de 

Santillane 468 


n^lM-^ 


BIBLIOTIIEQIK 

DE  LECOLE 

DES  HAUTES  ÉTUDES 

Di:  MINISTÈUE  DE  LINSTHLCI  ION  PUBLIQUE 


SCIF.NCES    HISTORIQUES   KT   PHILOLOGIQUES 


CENT  CINQUANTli-TROlSlEMU;  FASCICULE 

RLIQTHÈOT.E     DL*     MAn^JUIg     t>E     SAXTILLANK 
1*AH     MARIO      8CUIKF 


^. 


PARIS  (2-) 
LIBRAIRIE  EMILE  BOUILLON.  ÉDITEUR 

S7,    KUE    DE    RICHELIEU,    AU    PltUMIËR 

1905 
Irove  bKOiTs  nësBiivËal 


Bibliothèque  de  l'École  des  Hautes  Ëtades  (i^efiiAn  des  sciences  litito^ 
philologinues|.  LiMo  des  f^ifciciiles  parus  jusqu'à  ce  jour 


7.  L*  ViPdpsninl  Ali'([s,*l> 

.  nnslihil  «l  L.  I'aim>>ri 

8.  Étnde*  iiiliqiici  mir  las  s 

(l(.Ti.ura,M»riuïd'Aï. 

9.  Iji  HbtmÉlii-Vlltsi.  leiln 

mrinbrtfdT  rin«Mlnl. 
il).  Ei»clcea  cHlIqncade  la 


iii  l'ii  fsyflipii  anliquï,  vu  ili'inuljijue  cl  tn  copie,  pu 
les  il»  II*.  m*,  iiii*  cl  iiv*  Ejtelet,  publias  par  (i.  l'ari 
irnn  ila  l'hlalaire  m^rarin^icnna.  C"  partie.   IiiItihIik 

tkFS,  pir  li.  MDKDd, 

Bliurll  puUifi  »yec  un«   IradUL'lion  iil  il<»  miles  p-ir 

infïrence  île  pliilnlDjibi  Hrecituc  rwiieillls  ri  rédiges  pur 


■A,  Taur^)e^■ 


■  .iiii'ii'h^   iVj^pUgiis  di>  l'i^ttutite  iilmraonlqna,  |>ir  i 

I  iiL.i,'  ..iir  icdnitt  rrank  |t>  Hdvjunlo  dans  U  li^isUlion' |i 
i[i,illi"i^>i|ii(ij,  Irataiii  du  H.  Snltui,  pralwwuir  «  ITniven 

Fi.|>i.:-ij.|il.iqiii:,  pur  f.  Hoblou.  AvwSo»r(M.  (Épuitn 
I    ^1 M^'ii.lnduil  par  C.  Mnnjf.  lËpals»). 

-    .V'.ri.  >.  sur  un  maniisarll  liii  Kii"  BliScle,  pir  C.  Tliurol.  i 

••!■  -■  il<  liiiiniins  unl^rleort  «  l'kJi  limo,  Mr  H.  il«  Uisiryrie.  ( 
i.i  <  ~  l'ii  (l'ont'ali.  par  A.  Dirmcsleter.  lieaxIAmB  ndUloii,  m 
ic,  Bioc  une  prdtaw  pit  11.  I^Hb.  tneiiibn)  de  rlns  " 
r,  l'uilaiiDn  d'an   mannseril  du  %•  siei-ln,    par 

<]'rus  ««jpIii^nE   du  luus^u   de  iHiulaq,  Iraduil  e 


luluM  rtlcur  hUioirc,  lar  J.  DarintsU 

Iiiioi»  âiïpiimneB.  par  C-ll.  Up^lua. 
I  ui'i'Umpoitii»  d«  E  ul. 
itiiii-r(<i  de  «a  tnaniuliims,  jusqu'au  ii 
.  par  r.  do  la  lltnai. 


{.  par  W.  Uureud, 


i  l'urin,   au    tiii*   el   ia    xi\'   afCcI^  ^* I 

■  1.  riiKiiivi.  tltti,  _ 

1.  MalAriaiii  imiir  tnrvir  a  I  liîdnlrn  dv  In  plilliiwphlr  ds  l'Iade.  pu  I'.  Ittonaiia.  Il' pari  M.     Id  Ir.  fl 

I.  Helanïps  puhlK^  par  la  serHua  htalorlquo  tl  |iltlb>loâlqiu  ila  rRcnlB  dm  lliulra  Oudw  iwur  lâ,1 

ilKiKiiii'  ii.iiiiïci-«irn  itii  n  londalion.  Avw  m  o^uiebM  kwAm.  15  Ir.  4 


lltiE-VM(,  jwr  A.  Iler^lenc, 

.    Chlodovccb.  par  M.   JanRliaiu 

<!' '  iiilrudurlHin  iil  du  nntue  ninivulliw. 

■  .1'  In  Btl.1    \BI,.  par  K.  Uïlraln,  1-  JKr. 
>ii .  imiiirii.mri  comniMiiaini  pùilultiglque.  n 


al.  par  J. 

..  rfarpl. 


appcndleu  » 

7  Ir.  »}  1 


il.  1.»  moailmcnU  <vn>ll''K'  de  la