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Full text of "Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savans de l'Europe"

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BIBLIOTHEQUE 

RAISONNE' E 

DES OUVRAGES 

DES S A VANS 

DE L'EUROPE. 

Pour lei Mois il» 

yANViEs, rimiES, & mars, 

174 1. 

TOME VINOT-SIX,-5SÇxÀà> 



A AMSTERDAM» 

Chtx }. Wetstein & G. Smitb. 

MDCC XLL 



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B1BLIOTHEQ.UE 

RAISONNES 
Des Ouvrages des Satani 

DE L'EUROPE. 

Pour les Mois de Janvier, Février, 
& Mars, 1741. 

ARTICLE I. 

^YXIOr rh wtftyai^um. LtsijE Orsthmef et 
Fragmenta, , Grxce & Larine. Ad fidem 
Çodd. ManUfcriptorum rccenruit , N^tis CHm 
ticis, IwterpretaSmÊê Nova^ ceceroaue appara«» 
tu neceflàrio donavic Joannes Tatlor, 
A. M. CoU. D. faamm, Cantabrig. Soc. Aca« 
démise olim a Bibliochecîs , hodîe a Commen* 
tariis. Accedunt Ch Jbr. Marklandi^ 
ColL D. Petr. Soc. CofgfSbfrm. 

Cell-à-dirc; 

Les Haraneuea e^ les Fragtnens, quimms resm 
Uftty de TOrateur Ltsias, enGrec ét^nLa^ 
tm. Nouvelle EJitk» , revue fur les Manm^ 

Tm. XXVI. Part. I. Az firif^p 



4: BIBLIOTHEQUE RaISONNEIS, 

fifêtSy ac€omfagnéè JPunê nouvelle Verfion , iê 
jMotes Critiques, & Mites chofes nécejfaires^ 
far Mr. Taylor , Maître es Arts^ Membre 
Jk CoUége de St. Jean i Cambridge , autrefois 
'Bibliothéiaire y ^ fréfentement Garde des Be» 
gifires de tUniverfité; lequel auffi a joint ici les 
Conjeâures de Mr. Markland , Membre 
du CoUége de St. Pierre» In quarto^ p^. en 
tout y 84^» A Londres^ chez Guillaume Bow-^ 

VOiCi une très-belle Edition d'un des plus 
fameux Orateurs de TÂntiquité. Il nepou- 
▼oic guéres tomber en de meilleures mains ^ & 
s'il avoit été négligé depuis long*tems, il en eft 
bien dédommage par les foins qu'a prisMr.TAY- 
I^oR, pour mettre ce qui nous relte de fes Ou- 
vraj^es en état d'être lu avec plaifir & avec fruit. 
. L'Éditeur nous donne, à la tête du Livre yunei 
Vie de fon Auteur ^^ pleine de recherches & d^é« 
rudition. Ceft par t'Extrait de cette Pièce que 
je crois devoir commencer. 

Ltsias vint au monde , dans un tems où la 
gloire des Athéniens étoit au plus haut comble à 
tous ^;ards. Ils avoient, depuis peu, rempor- 
té fur les Barbares des viâoires (a) iignalées , & 
par-là remis toute la Grèce en liberté. Athènes 
commençoit alors à nourrir dans fon fein les 

i>lus excellens génies qu'il y ait jamais eu> pour 
es Arts de la Paix. On y voyoit un Thucydi- 
x>E> &un Xenophok, qui, après Herodo* 

TE, 

(4) Dans lin Batailles des Thtrmfjlitf de Salmine^ 



jMtnerj Rvrhr & JlArx, 1741. f 

.il*B , entreprirent d'écrire l'Hiftoire plas en dé* 
tftil & plus él^mmenc, que les Hiftcmens qui 
les avoient précédez* Entre les Poëces, SoPao«- 
CLE & ÈuRiPiDB, pour le Tragique, Aris- 
TOPHâNB & Memandrs, pour le Comiauey 
effiicérent presque tous ceux qui s'étoient dinin- 
guez en ce genre. La Fbihfiphie MêraU étoic 
oilcivée avec foin ; & Soc rate , qui le pre- 
mier en fit une étude particulière, {a) effcdit à 
caufe de cela l'avoir fait defcendre du Ciel. Ce 
fut à Athènes , & dans ces mêmes tems , que 
l'Eloquence naquit, & parvint presque tout d'un 
coup à fa perfeâK)n. Dix {k) Orateurs , ou 
contemporains, ou qui fe fuivirent de pr^, y 
portèrent le talent de la parole à un fi haut point, 
quoi qu'avec des talens difiërens , qu'après eux 
: le goût de cette* ibrt9 d'Eloquence s'affiMblit 
peu- à-peu. La Sagefle des Loix d^ Athènes en- 
gagea les Romains à les prendre pour modèle 
é-m {c) Corps dé Jurisprudence qu^ils vouloieot 
former, & qui eft le fond fur lequel ce Proiç, 
devenu depuis fi vafte, a été bâti. • 

L'Orateur Ltyfi4$ ércMt un des Dix dont on 
vig^t de parlisr. Il xé^iiOXf % Athènes , fous l'Âr- 

choQCe 




i^t notre Auteax les xangeV félon lear 'Si^e » dans une 
Kote» ou, comme p^i-rout ailleun, fX fyn à cette oç- 
cafion divezfes xemar<|ues crîtiques. 
(0 Les JltOU des D99ÊKe TêbUs. 



€ BfBiiiQTHkCi^lt Raisonne^b, 

ehonte Fbikdèf , {a) la féconde année de \t 
LXXX. Olympiade. Mais fon Père, nommé 
Cé^ahy éroitde {b) Sjracufi ^ d'où il vint s'é- 
tablir à jithénes^ foit à la foUicitation de P^^ 
clis^ comme Lyfias (c) le dit lui*même, ou à 
caulè des troubles qu'il y eut dans fa Patrie, lors 
que Gelon s'empara du Gouvernement. C/- 
fhale étoic richp ^ comme nous l'apprend Pla- 
TON « qui introduit Socrate tenant chez ce bon 
Vieillard les discours qu'il rapporte dans fes Dia- 
' loguçs fur la République, Lyfias fit fes premiè- 
res études à Athènes , avec ce qu'il y avoit de 
plus çonfîdérable parmi la Jeunefie. 

Dans la préooiére année de la LXXXIV. O- 
lympiade, les Atbémens envoiérent une Colonie 
g Sybaris ^ ou Thurium , Ville A^Italit. Parmi 
ceux qui $V joignirent ^ il y eut des perfonnes 

dis* 

(«) DeHYS, é^H^t€Mnéf* , 3c nUTARQpi , in Vit. 
Lyfâ. Mr. TAyhr les a jointes à la ficnoc , auifi bien 
ique celle de Photius» en pur Grec » avec fes Notes. 
Mais il croit que celle qu'on attribue \ Plmét^M , & qui 
j(e troute parmi les Vi$s des Dix Orâtttirs^ n*cft point 
4e lui. 

(0 ^ c^u^<^ <lc ^^ol quelques Auteurs anciens , com- 
me TlM£%» étfmd ClCea. Di Ctér, Orâftih, TCap. rtf . ) 

Justin» (Lib.v. Cap.90 Suidas, le qualifient ^^r^c»- 
féin. Le dernier néanmoins dit » qu'il étoit né à ^- 

(i) ^Ovjtxdc 9Ui^p Kf^ffAoc iTff/(f^ fflv ^srd Xlf^ixA^- 

OVC s'C TKÔrnv r)v y)*' i^'^i^'t^M ficç. Orat. i»mr* ^1^ 

' f«/?^M. Çpag, 191* } ^^ il ne dit rien de l'autre laifpn* 

C'eft PlAt'értfui qui en parle , comme alléguée par f jm/- 

fiM/ tns. Elles peuvent toutes deux avoir eu lieu » en 




^ftingaées par leur (avoir, comme .(«) H&êd^ 
A (i) Ttmcjfdidf. Le jeune I^ffist , |gé aloA 
<]e quinze ans, fut du inéaie oombre. Il avofc 
4leux Frères, FêUmoffm & EutbjMm >airec le», 
^uels il fe transplanta, ou, comnie d'autres («) 
difeit , avec le premier feul, qui étoit rainé. 
Là il fe forma à l'Eloquence, ibus T^Rûstc Ni» 
^4/i deux Rhéteurs Syratufaint. Il y poflëda 
une Maifon & des Terres , & il eue part aux 
Emplois de la Colonie , qui fe gouyemoit de It 
même manière c^Athénn^ d'où elle étoit fbrdej 
Mais, trente-deux ans après, les Atbhhnt aiaiit 
reçu un grand échec en SkHe^ ce cbaneement 
de fortune en {voduifit un dans les efonts des 
Thitriens. Ils fe révoltèrent contre AtMtes^ & 
JLyfias , accufé de favorifcr encore leurs intérêts^ 
fut banni , avec trois-cens autres , étant alors 
igé de quarante-fèpt ans, en la première an- 
née de la XCIL Olympiade , ibus l'Archonte 
Caltiaf, 

Il avoit vécu fort à ion aiiè jusques^là: mais 
^cn retournant dans & patrie , il y trouva- les af«- 

ftirei 

^ (OSTRABOM, Lib. XIV. (pag. 970. U. u4mfi.'% 

Pline , Hifi. Net. Lib. Xll. Cap. 4. ARiSTon , ihtt. 

Lib. lU. Cap. 9. ¥lutarQ{;b Ve Exfiiif^ (par. 604.) 
STEjPHANUS Byxm. «TOC. eo^^Oi. ScbêUâJt. AlUSTOfll. 
Nnb, vcrf. 331. 

CO ^''* ^npnym. Tbfi^iL Les tatrés » qiû ont éeût 
la Vie de Thucydide , n'cq difent xien. Vpiez ceUe qn*oji 
adonnée dans cette Bîbtiothg^mé ^ T«m.vn. pag.ft48>s49. 

CO PLUTARoyE, in fT^ ou *iMitino^ eft coxiçom- 
rpa en *%uitiQs. Cet Autepi donne à LyJUs un txoiiiéqEit 
jyié«C> fiféishjfUfu , 4c qjMPî an pailexa piaf bai, 

A4 -■■ 



V - ' 



firirtft ÀùUii ftebeux ^» dont il ferefltetfe 
§omit 91'aucua autre Qltoien, C« itic aloDti 

S'il commença ï être plus connu. Il y a btea 
$ chaks^ <una As Harangues , ayt regardent 
«es malbeuveufes révolutions ^Athfms. Voilà 
pourquoi notre Autew lea décrit ici ^ en remonp 
cane jusqu'à l'origiiie. 

Les AtkMmt («) avoient déclaré la Guenv 
«iz Syrticufêimy la dixfepciéme année de ceUe 
llu Félopomfféfiy & la première de la XCLOl^mh 
jliade. Ce fat principalement à la foiUcitation 
à'AUilnéMkr qu'ils renrreprirent , & «k luieo 
donnéreoc à lui-même le comfnandemeoc » eo 
lui aflbciiot Nifiss & Lrnnadms, Un peu avm: 
due ia Flotte fut partie ^ fresque toutes les Smùo 
^) de iêmuff fe froûvérem: mutilées eu uœ 
nuit Qo prit ceU pour Teâfec d'un comftot de 
fiiâifux,& comme AUfkhJeéùM fojt putflàiK^ 
en reaacci^, A pdhe éook-H arrivé en ^i^iir^ 
au'il reçut ordre 4c revenir à Athéms^ pour ft 
liéfimdire oqotrc râcottûcioti, jointe à une autre 

au'eii iotttMBoit , fur œ qp^ jurûit céléhré daiy 
i maifon les Myftéres de Cérès y ce qui , félon 
lis Loiz, étoit r^;ardé comme une profimation. 

^à) YUVÇWVOB , Lib. VI. (Cflp. g , ^/«f^. > I>TO- 
|»ORE ét^icilt^ Lib. Xlir, (^G^. 1, ^/<f7*} JUSTIH, 
( lab. IV, Cap, 3 , & fiqq. ) 

Cli)*Ep^t^ C*ét0ieat fk^ Statues 4e pieice qnair^e, 
-^^oniii^tèit devant les Foxte^ des Maff(Mi5, auflibiea 
«Kie dans les Temples. Notre Auteiit dit, <)ue ees Sta^ 
tues fntent êlémttttt «n duoi il fuit CORNELIUS Nbpos, 
Vlir. .Akfèiad. Cap. 3. ^[ut dit dfjiùnmmi mais contte ce 
i|ue Ton tfoute te dans r4iwrdF<ib, «Se 4aM d^aiiuit an» 
aeas Aucenit Grtçsm 







Jmoier^ Février ^ Aùts^ 1741. 9 

Ak$bi0de ^ w& rappdlé , & nmené dai» If 
VailTeau qu'on lui Vf<Ât envoie « trouva moie» 
CD chemin de fe 6uver^ & prie le parti d'aller i 
JJatédfnmm ^ où il fut très-bien reçu. Les h^ 
çédémnmem ^ fuivant k% avis , réTolureot d'ea» 
voier du iîecour$ aux Sjractffrim » bm le com» 
xsandement de Gjl^; & en trois ans 9 les ^- 
thikiein y furent entièrement défaits par mer & 

Sr terre. jilçitMdi contribua aufli beaucoup à 
ire révolter les Villes d'Iom, tributaires d'w€^ 
$bén9s^ ménagea la Paix des jJacédémmtni avec 
Je Roi de Ptrfi Darius ibthus , & les mit en 
état de tenir la Ville même ^Athènes comme 
affiégée, par le confeil qu'il leur donna (a) de 
fortifier J>4cék9^ Ville de- l'^/ijar, dôutiiss'é- 
loient empares^. 

Cependant \csh4€fdéf9om9ns^ foit par défiapr 
ce popr Teipric changeant à'Alàbiade , foit | 
l'inftigaaon de leur Roi ^/> qui» jaloux de Ja 
gloire àiAlcîhiaJk , & d'ailleurs en aiane reçu une 
pfibife {b) cruelle en la peribnne de iâ Femme, 
qu'il lui avoit débauchée ; cherchèrent* à &ire 
mourir ce Ttansfuge> à qui ils avoient tapt d'à- 

bligatioi9« 

(4) CORN^TVs Nb?OS, \n\AlakféuL Cap. 4. ThU- 
Cn>n>e, (LiK vil. ûip. ia&~»70 ISOCRATE , Orar« 
Ih Bigii (pag« a4a* ^« ^^f* H* Stt^h») LYSHAS mloie 

faile de cda » Otm. cêmtr, s4^biad. pag. 937. Vpk^ auifi 
lUTARQUE , in ^UsHdd, ( pag. S03. £i. ffl^A. ) 

(h) Notre Auteur fuit ici Justin , Lik, V. C4^. »• 
YIUTARQUE , in sAUthiéuL pag. 303, Se autres. Malf 
THVCYDina» Lik, TXU. Gi^. 4tf. Ac CORNRtiUS fïIPOS, 
in sAlcihiéd, Cap. s* &< difent xien de ce cpnimerce cxi- 



A 5 



10 Bibliothèque RAisoKNEiEr, 

bligation. Aîeibiade ta aiant eu avis» (t retiit 
fccrétement auprè? de TiJJapherne , Satrape de 
'Dariuf. Il s'iniinua bien-tôt dans l'efprit de ce 
Gouverneur, 6c quelque tems après il lui con- 
ieilla (a) de ne pas ioumir aux liacédémonlent 
TOUS les fecours que le Roi Içur devoit en vertu 
de l'Alliance ; kii repréfentant , qu'il étoit de 
l'intérêt du Roi même « de ne pas laiflër s'ac- 
croître trop les forces d une des deux Villes ri- 
vales, de peur qu'après la Guerre finie il n'eût 
lui-même à en recommencer une autre avec les 
Vainqueurs, Alcibiade aiant par-là rendu fervicc 
\ fâ patrie ^ chercha auffi-tôt à s'y ménager un 
retour. 

Fifandre étoit alors à Samos , où il comtnan- 
doit l'Armée des Athéniens y & il ne fouhaitoit 
pas moins ^^ Alcibiade , de rabailTer la grande 
puiilànce qu'avoit le Peuple à Athènes. Ce fût 
par fi>n moyen cml Alcibiade crut potuvoir parve- 
nir à fes fins.. \b) Il lui fit dire , par quelques 
perfbnnes qu'il lui envoia fecrérement , qu'il de- 
voit confidérer à quel excès de licence & de 
cruauté les Citoiens H Athènes en venoient,coil- 
*i:re ceux qui fê diftinguoient & qui avoient ac- 
quis du crédit pour avoir été fbrt^ emploies dans 
les Charges Civiles & Militaires: Que lui> Al* 
çilnade^ le voyoit, par un pur eflFet de l'envie, 
condamné \ mort en Ton abfence , fans avoir été 
.c . en- 

CO Voicz Thucydide, iJik. viii. Câif. 45. Justin, 

iàk^y* Cap, a. .. ^ 

(O Voicz CORNEUUS NpPOS , in ^Uiht'ad. Cap. f . 

Thucydide, Ub, VilU Cap. 47» & fii^, Justin, L>>« 
V. Cl/. 3. ; 



Janvier^ Février ^ Mars^ I74i» tt 

entendu, fes biens confisquez, fit perfonne dé- 
vouée aux malédiâions de tous les Prêtres , 6c 
un monument de pierre érigé en public pour 
rendre plus éclatante la mémoire ae cette in- 
jufte condamnation : Que cependant il vouloic 
bien s'engager à procurer aux Athéniens Tamitié 
du Roi de Ferje , mais qu'il ne pouvoit la leur 
promettre qu'à condition que Tadminidration du 
Gouvernement fût ôtée au Peuple , & confiée 
aux Principaux de la République. AldUade^ 
en témoignant s'intéreffer ainfi pour les Grands, 
ne comptoic pas beaucoup fur eux: mais il eipé« 
roit, comme la fuite le lit voir, que, cela eau* 
-fant des diflenfions entre les divers Ordres de 
TEtat, Tun ou l'autre des Partis l'appellcroit à 
fbn fecours. Tijândre alla donc à Athènes^ 6c 
profitant de la confternation oà étoit le Peuple, 

ÎIus alarmé de ce qu'il craignoit des Armes du 
Loi de Ferfi jointes à celles des Lac/démnienï ^ 
que foigneux de maintenir (à dignité, il lui pcr* 
fiiada de fe démettre lui-même du Gouverne- 
ment. Après quoi, lailTant quelques-uns de {m) 
ceux de fon parti, pour délibérer fur la nouve&e 
conftitution de l'Etat, il s'en alla trouver 7Î^« 

Îherne^ afin de traiter par fon entrenûfe avec le 
loi de Perfi. 

Voilà 



(4) Que Toa ip^Uoît ^ErâSpott «ômme 1«s (|ualifie 
ThUCYDJDE, Lié. VIII. C4f. 48 ôc ^5.- D'ott nottc Au- 
ifuc tire de quoi cotrigex , après Paumicr de Crenti>nif» 
mi 9 deux paitages de LYSIAS, où il s'agit de ces gens- 
là, Orat. têtit» Etâttfibe»» pag* «07, U aop. o^ oaliftif 
«ûparaTam %r$pot. 



f% Bibliothèque Raisoknb'b, 

Voilà le commencement de POligarchie, qui 
Vétabliflbic à Athées, dans le tems que Lyfias 
.'y revint de Tburium. Les Généraux, qui oc* 
çupoient avec une Flotte les Côtes maritimes de 
VAfie, furent (a) les premiers qui mirent la cho- 
ie en train , & ils fbllicitérent en même tems les 
autres Villes , dépendantes H Athènes y à rece- 
voir une pareille forme de Gouvernement. Ce- 
pendant Akibiadey fbit parce que fès propres af- 
faires n'alloient pas de la manière qu'il fe l'étoit 
propofé ( car Vifandre ne travaiUoit pas tant à le 
faire rappeller , qu'à abbattre la puiûknce du 
Peuple ) fuit parce que les troubles de l'Etat 
n'êtoient pas encore aflèz grands à fon gré^'tour^ 
na fi bien l'efprit de Ttjfafheme^ que, quand les 
' Députez des nouveaux Tyrans furent arrivez 
auprès de lui, il ne leur donna rien moins à es- 
pérer, que l'amitié du Roi fba Maître. Tifan- 
' 4re ne laiilà pas pour cela de tra.vailler à achever 
ce qu'il avoir commencé» Etant revenu à AtM-^ 
nés au Printems, il trouva les choies avancées. 
Ceux de fa faâion avoient fait établir, qu'il n'y 
auroit défbrnuis {b} que cinq-mille Citoiens, 
qui euHent part au Gouvernement* Il pou0à 

Îius loin. Par (es intrigues onooouna d'abord 
>ix {c) hommes, pour régler av(|c up pouvçir 
< abfolu ce qu'ils jugeroient le plus convenable au 

bien 



h) LYSUS, Orat. ffo Pêlyjhstoj pag.^tfa. ThuCY- 

,pUiJlP^, HIV0&. X^YSIAS, Oiat. etntf^ Emwjikm. p^ 
»IS« THUCYDIDE» Lf'^.Vin. O^. d/^ , ^ ^ 



fawUr^ Fivriêr & Marsj 1741; i|a 

bien de la République, & oui dévoient , dant 
un certain tems dmrminé, ndre leur rapport au 
Peuple. Le terme étant expiré, ces Decemvira 
aflèmblérenc le Peuple; & tout ce qu'ils décla* 
rérent alors, ce fut. Qu'il éoott pertms à chaque 
jithétîmy de dire Ubrement tout ce qu'il pen« 
loir, fans crainte d'en être puni. Là-deflus, 
P^énuhe aiant hardiment pt>pofe fi>n avis, ils 

f prononcèrent conformément, Que fon abolircMt 
'ancienne manière d'établir tous les Magiftrats ; 
Qu'on ne donneroit plus de gages, qu'aux Gens 
de guerre : Que les Préfidens de l' Aflèmblée du 
Peuple choiiiroient cinq homnïes, qui eux-m£« 
mes en nommeroient auffi-tôt cent autres , te 
que chacun de ceux-ci s'en aflbcieroit trois: 
Que ces ^atre^cens formeroient un ConfeU, 
qui gouvemeroit l'Etat avec un pouvoir fou-, 
verain. 

Entre ceux qui compoférent ce nouveau Con«' 
feil, établi fur les ruines de l'autorité du Peuple, 
il y avoit une très*grande diâerence de caraâé^ 
re, de condition , & de vues. Quelques-uns 
même , comme le dit (a) Ltsias , n'étoienc 
point animez d'un efprit de domination, & tâ« 
choient véritablement de rendre fèrvice à leup 
Patrie , dans la fituation préfente des afiàires. 
Mr. Tayhr rafTemble ici les noms de plufîeurs 
des §luatre-Cens^ dont parlent les anciens Au- 
teurs, 

(«) Dans fa Harangue en faveai de PtlyfiréUe » qui 
aroit été un des Quatre* Cens. Orat, pro Pôlyfirate ^ init. 
f^X» 3S7* Cette Harangue fut compofée fous le nom da 
Kls ck ce FêiyftrMttt pour la défcnie de fon iéit. 



14 Bibliothèque RAisoNKE'Sy 

teurS) avec diverfès particularitex fur leur fujer. 
On peut bien juger , que PifandfB étoic de ce 
pombre* Cependant Akilnade y en faveur de 
qui il fembloit qu'on avoit entrepris de changer 
ainfi le Gouvernement, étoic oublié. Au-ueu 
de penfer à lui, {à) les Quatre-Cens envoiérent 
der Ambafladeurs'au Roi jigity pour traiter de 
Paix avec les LaeédAaomens^ Se ils députèrent 
à Samot dix perfonnes, avec ordre de repréfen* 
ter à l'Armée des Athéniens y que les Quatre- 
Cens ne gouvernoient pas fèuls , mais conjoin* 
tement avec cinq-mille Citoiens. Par- là ils vou- 
loient prévenir ce qui arriva bien*tôr,& que leur 
domination, également ufurpée & tyrannique, 
leur faifoit craindre. Les SannenSy chez qui la 
^âionde Fijandrt avoit auffi introduit l'OI^ar^ 
chie, venoient de l'abolir , quand les Députe:^ 
des Quatre-Cens y arrivèrent* Tbrajybule , un 
des Officiers de l'Armée qui avoit le plus con«* 
tjribué à ce rétabliflèment, fit tant par Tes dis- 
cours & par fon crédit, qu'elle rappella Alc^ia^ 
Jfi , & l'établit auffi- tôt un des Généraux de la 
Flotte. Alcibiade rcnvoia les Députez à^Athé^ 
nés y en leur difiint, §lue les ^atre-Cens eujfent 
i refiituer mejfamment au Peufk {t) fes droits; 

■ • 

fO Voîez THUCYDIDE, L/^. VlII. Cap. 71, & ficff. 

Çh) Notre Auteur copie ici , avec un petit change- 
ment de termes , ce que dit Justin : Ex contimmi ft cum 
txercttu venturmm , reaptumm^Ht 4 Htuidrin^entit jhth poptiU , 
ni i ' " '' " " 

De 

au' . ^ . , .. 

iembléc du Peuple , réduite \ Cinq-Mille Citoiens , cil, 
gboliiTant la domination des ^iMffrCmf. 




y4itDi€r^ Février & Mârs^ 174t. tf 

(^autrement il hait Um-tSt mv9€ fi$ FUttê bs f, 
contTêhtdre. Cette réponfe épouvamt Pi/m$dn^ 
FbrynkhuSy Anthhfm^ Ari^mr^mij flclesaatre» 

Sui avoient le plus contribue à réubliflëment 
e la nouvelle xTnnniei d'autant plus qu'à A^ 
théàes le Peuple étoit de même ientimeat que 
l'Airmée , & ^ue quelques-uns même de leur 
propre parti avoienc déjà pris la fuite. Us vouw 
lurent d'abord livrer {a) Athéms aux Lscédémê-* 
mens ^ mais aiant manqué leur Goup , les une 
s'exilé-ent eux-mêmes , & les autres furent pu-^ 
nisde mort, ou périrent de quelque autre nuH 
niére. Les §luatT9*Cens aiant été ainfi caiKz^ 
après une domination de quatre mois , le Peu* 

J>le rétablit Alciii^uh par une Ordonnance ea 
orme , & lui donna , en ion ab£ence, conjotn<* 
tetnent avec Jbrafybule^ le Commandement do 
toutes les forces de la R^ublique. 

La Guerre du FélofamUffi^ continuée depuis 
avec des fuccès difierens, finit enfin, au grand 
préjudice des Athémens , par la valeur (Se la pru« 
dence dt Lyfamlerj après vint-fept Campagpes, 
en la quatrième année de la XCIU. Olympiade. 
Athènes y affiégée par mer & i»r terre, fut ré* 
duice à le foumettre aux conditions fiiivantes: 
{Jky ,,Qiie Ton démoliroit toutes les longues Mu*> 

,, railles; 

{«1 C0RNBIIUS Kbms. Mpê^. 
voiez Justin, ziKV. Of. 7. îiutarqui, îo 

VH. Lyfémdu pag. 44Z, DIODORE de Siàh , Lib. ZIlU 
f^l* 389. EiLJi.Steph. Notre Autcnx corrige, dans P/». 
tétr^m , qui nous a conferyé le Décret même des Laeédé-m 
mêntttu en original , un endroit où on lit «2iiflTfo ri tpotft 
imi¥ T«. Je m'éionnc qu^U ne fe foit pas préyalu de 



^ mlk»: Que tous l6s VâifTetalc » à 1« réfeiVt 
„ (m) de dii, feroienc lirm mi tM jUémommt z 
yy Que Ton abbtctroit la Mantille » . qui envîroiK 
y, ndc le Pirée: Kt ipit le Gouvernomtoc tstoà 
fy réglé de là manière queX/jSmdbr le jugerait à 
jy propos. 

Lyfamkf étant entré, avec & Flotte^ dam 
le Piréèy Se aiant iatt abbattre les Murailles ta 
ibn des flûtes, établir, l'année fuivame, un Goo* 
feil de Dix j pour le Piréè , & ua Cx>nfeâ d* 
TteniCy pour la Ville. XftNol«oi!i (b) nous a 
conferve les noms de ces limte Tyram ^ ainfi 
juftemenc appeliez depuis. Ils étoient txAiSy coH^ 
me Lypas nous {c) l'apprend , du nombre de 
ceux d'entre les ^uatn-Cius , qui revinrent de 
leur fuite. Après avoir gouverné,, pendant peu 
de tems , avec quelque équité & qudque modo- 
ration } ils s'aflbciérent en apparence trois- miUe 
Citoièns , qui n'étoient au foind que leurs âtelli- 

l'autorité d'un Manufcrît de WUrena^ qm perte formel* 
kment èKom* S'il n'a ^as vû la Tradùâiôn de Mr. DA^ 




Mr. DU ^ÙXJJ. $ rappozte Se approuve cette manière d€ 
lire. 

fil) PxuTARQUE en met dottze» C*eft ce que notre 
Auteur dit fimplement dans une Note , & il femble ap* 
prouver l'autre nombre» par cela même qu'il le marque 
dans Ton Texte. Cèpe noant l'Orateur AndoûPe » dont 
l'autorité eft préftirable li celle de DtcdoRe di SiaU, 
parle auflî de douz.e VaiiTeaux , comme ftipntes par lé 
Traité} ainfi que Ta remarqué Mr. BARfiEVRACy dailS 
Ton Hijt, dis anciens Traitez,^ 1. Part. ^rr. t8tf« 

Qi) Wfi. Cfdc. Lib. 11. CCéip. %.§%.) 

{c) Orat. MBtr, ^gom, pag, «Se. ^ 



Jm^ier^ Février t3 Mars^ 1741, 17 

Vts^ 6c les miniftres de leurs cruautei. (a) lis 
dé(ârmérent enfuite tous les autres Citoiens : fie 
comme s'ils ne Te fuflènt pas encore aflèz cru en 
état de maintenir leur autorité, ils obtinrent des 
Vainqueurs une Garde de fept-cens Soldats, fous 
le commandement de CaUibius , à titre d'Hîrr* 
mofte y ou Gouverneur., Ainfi libres de toute 
crainte, ces Tyrans exercèrent mille carnages fie 
mille rapines fur les reftes miferables de la Ville , 
fie remplirent de toutes parts les Villes Qréjues^ 
HAthémem exileZr de leur patrie. 

Quand il fallut payer la Gamifonde.L^/i^« 
mme^ Tbéognis fie Pifim^ deux des TVêntty {i) 
propoférent là-deffiis dans leur Confeil un bar« 
bare expédient. lis repréfentérent, que, parmi 
les Habitans Etrangers , il y en avoit de mal-in« 
tentionnex pour le Gouvernement préfent : que 
c'étoit*là une belle occafion de s'enrichir eux- 
mêmes, fous prétexte de punir ces gens-là: fie 
que tout le monde favoit bien que r£tat avoie 
befoin d'argent. Ils n'eurent pas de peine à per- 
fuader leurs Collègues, auffi portez qu'eux à ré- 
pandre le fang fans fcrupule , fie également aSk- 
mex de riche{Iès. On réfblut donc de faire ar« 
réter dix {c) Habitans Etrangers , en mettant 
néanmoins deux pauvres parmi ce nombre, pour 
faire accroire qu'ils n'en vouloient pas unique- 
ment 

CO XIMOFHON, nbifiiff* $$» & fi^q» JVSTIM» Lib« 
V. Cdp, ^, 

(Jf) LYS1AS , Oiat. emtTA ErUêflh, pag. 193. 

(^c) Xenophon dit « que chacun des Tmttt feroit ai* 
xëter un de ces Habitans : xeû rSh lAtroUw l&« JfxiKW 
Aafiii¥ &c. Ubi fupi. $ 15. 

nm. XXVI. tâft. li B 



Sicnt tux bkBt! do»^ PfbfiferiMi {^ ^)^y ^ 

àdbrique ctor BcHtciictf» ^ ioùt il» faifomt B^;9ea 
|«r âefr Ëf€lBHr«& ei> ltoti« ao»ibr& lU^ ne furent 

Ï» otibKffiB» GemeÉe- le»^ g0âi» «Avoîaïr par ktf 
j^aoB dfldf lea Mrifeas mat qoées' biSfmait kf 
foinde », ib treuvératlt L)ffM qm éioîcib table •» 
^SScqiMl^iesEcrangeisâeiës ank: iiiiehafiefesl 
CfS.hétes^. & dtaoÉ erùtùtnê- It/fiaf^ k livrér<mt 
î P^/ii». D'autre GooruNafi aur Nfagaoia y oA 
étoient les ECclavte Fa^atiM > dC* e» pfJFeM uti 
HdUe^ Q)iaBé Lj^s fture» préAÉctf de P(/fasr, 
it lui offi»c de PaifeBt , s^ii vouioii^ le Anver. Le 
1f)waA y cûaftûck ,. ponrvii! qUer la fiMnaae fut 
MQÊdéraUe. X<Ji^ l^î dk ^ qu'il- donBcroic v<h 
lattîem un Talent. P^« téme^ElA s'ee ooiiteiiA 
ter^ Qiiofque Ljfi^ i^ periîiadéy que ee Tjr* 
tau ne Graigiioitpaspluala£>iviliké'que ksHom^ 
aies^ il jufea neieeffiàre', dam les cireonftaDcea 
'^CHi il fe tikxivok,' de lui< fisife' eonfiriaer & pmx^ 
le par fenneo^ Pifim , à qai ceb ne ootitok 
tkxxi, jura , wte lee plus gnuàdo^ i Aprécationl 
contre foi4aâ<ne& fite eafiui»^ que y môienffiaae 
le-Talent proœià^,. A âuv«h>it Lyfof:, Gelui^ei 
alla aufll-rôc dans ùt Malfon , & ouvrit fon 0^«- 
firev Pffi0rj Yi» Ittitnfteoie', &- aient vu ee qn^il 
y a¥Di&, â fit afftdler de» dé fes Valet»,.&;'kiar 
dit d'emporter le Coffre. D s'y trouvoit néan- 
mmm tmtx a»d6là de ee ^< Jlj;/Air avoir pro- 

ihi^^ 

, (f\ Tout . ee ^ fait » fiir Jet- mtmfMttMtemtn» que 

^y/tfl ôc fou Fi^re fcçerent , cft titééê laHaritagiie eon- 
tte Erâtojibtnet un de ces Tiente,.^4^ ^9%9.tr fifl* M£» 
7v^»r Ai faiii^piesquc qayiedMiK. 



î 



Jàfflri&i Fivr» y M»r$§ 174t. 90 

itais, ftvôir , trob TtksOi d'trfftati xfmxt-^em 
^) Cfsaçén0t^ cent {h) Dsurîqûcs » & de ^t j 
dpdtre G0ÙM9 d'afgenr. -S^/^tf fûppliâ al6rf 
hfini de lui Ittflèr ml môlof dequot fc mettre 
en diemiii pourtUer dUem^: maftf k Tynui lut 
répondit, c^'itdeyott être jrop oon'teitt d^svoi^ 
)fi 1^ Àuvé. Cooiieûe ils foitotooi: enftisfale àâ 
k MaMoHy iU rencontrèrent Mû^yhs èc MMêpm 
thide ( deut autres des Tr^ente Tjnui^ ) oui tc 
noient du Mâgttin da Efclares^ Ae qài aeinai»^ 
déreitt, oÛ ils attDieJbté Je vais, leur dit ^tfiki 
i;k€% kFr0€ éf Lyùi^y' f90r faké éni0 la vifai 
Je cf ^u'U y â dâM fa Mitifim. ktuVL AHU^ 
rep^qu0reQ^ik y ér p9ur voks 4 Lyfias / finve»^ 
itfMKc fbez l>ainnq»pé. Pijim alors $ ttrtm à pint 
Ljffiof^ lui dit de le taire, & d'aroir bbo .000^ 
rage$ qu'il vieodroit Hk auffi loi*mcme. I^Jiaà 
aiant AHW M/MH0 âr Mié^ibidf^ jusques à te 
Maî(bn de Ddmmfpey ils jr trômnéreot ThéagiMf% 
^fxï gàrdoît d^autres Profcfits, & kf lui staot CD» 
rmsédtre les mains, s'en jetouméreàt. Lyfmi 
«rue alors être perdu. Il fit^ appéBer Dmmt^^ 
qui étoic de fes anus , kii repréfeàta que^ toot 
lonocenc qu-iF étoit^ on voutoit lot dtcr te yié« 

pMr 

. (m) Ki^iiàt09lr StSléitt de QnufM^ ^i jrtloi«it 
àf Dréuhf»ts ^ttUfueSf comme Ip ^c DBMOsTHCNiyûrac 

iOvern Phorniinn: jfik, Hf , izk: Éèu Bâfit. iifi^ Câ^ 

if^îc mutît ht» iloiià^ se Uùlt ibis» i^di^ate ^ Ath 

, (^) Monooie de Perfit tum appell^e d'an D^ntitu» 
idîi ciï oH ne éoWîeni M daèt ^to£ U tfàiiA 



y 



10 B][BLIOTHEQU£ RaISONNÊ^, 

pour s'emparer de fon bien y & le pria de Paidèr 
de tout (on pouvoir à fe tirer du péril. Damnip^ 
pe le lui promit ; & le meilleur expédient qu'il 
trouva pour cela y ce fut de traiter là-deffus avec 
Tbéàgnif , qu'il favoit être homme à tout faire 
pour quelque (bmme d'argent. Ljfias connois- 
fi)it tous les êtres de la Maiibn y où il y avoic 
plus d'une porte. Pendant que Damnippe s'en- 
tretenoit de l'affaire avec Théognhy il prit la^rè- 
iblution de s'évader , dans la penfée que» fi la 
négociation réuffiflbitjonle laiiïeroit aller^ quand 
mençie il feroir découvert; au lieu qu'autrement» 
il étoit perdu (ans reûburce^s'ilreftoiten la puis* 
iknce de ceux qui le tenoient arrêté , & qui é* 
toient dans le veftibule. Il fortit donc, par trois 

Sortes du derrière de la Maifon , qu'il trouva 
éureufement toutes ouvertes. De là il alla prom- 
tementau Navire d'un nommé Archénéey qui» 
à (à prière» vint lui-même dans la Ville » pour 
s'informer de ce qu'étok devenu (on Frère. 
jîfchénéeàe retour, lui apprit» qd*Eratofth6tey 
un autre des TrcntoTyrans , aiant trouvé Polé^ 
marque dans la rue /l'avoir mené en prifon. JL/- 
fias s'étant embarqué la nuit fuivante , arriva à 
Mégare. Son Frère fut condamné par lesTren- 
tCoà boire la ciguë, fans aucune forme de jufti- 
ce; on ne fit que lui envoler le Meffager, qui 
portoit l'ordre cf'avaler le breuvage mortel. Le 
Cadavre» tiré de la prifon, fut mis dans une pe<- 
tite Cabane de louage , fans qu'on voulût per» 
mettre de le porter dans une des trois Mailbns 

3^ ui appartenbient aux deux Frères. Leur Gar- 
erobbe étoit bien fournie : on n'y làiflà pas une 

feule 



r 



Jamierj FivrUr ti Mars^ 1741; zi 

feule pièce pour entetrer le Mort , mais il fallut 
que, de leurs Amis, l'un donnât le Vêtement , 
Pautre le Couffin , les autres ce que ^lacun a* 
voit qui pouvoir fervirpour le refte dfl'appareil 
des Funérailles. Les Tyrans firent, du bien dei 
deux Frères innocens, un grand butin^ Se plus 
grand qu'ils n'avoient eux-mêmes efpéré: beau* 
coup aor, d'argent) de cuivre: fepc-cens Bou« 
cliers: grand nombre de Meubles: quantité d'Ha- 
bits & d'ornemens de Femmes. Ils s'emparè- 
rent de cent-vint Efclaves. Ils gardèrent pour 
eux le meilleur, & ils laifTèrent le refte au Pu- 
blic. Méhbius eut l'infblence d'arracher des oreil- 
les de la Femme de J^olémanjue les pendans, 
qu'elle j portoit depuis qu'elle s'étoit mariée. 

Une (i grande tyrannie ne pouvoit être de 
longue durée. Un des Exilez forma le beau 
deflein d'en délivrer ùt Patrie. C'eft Thrafylm^ 
le y qui, quand il partit de Thébes pour en entre-^ 
prendre l'exécution, n'avoitguères plus de tren- 
te {a) compagnons , ou , comme d'autres di- 
fent, fbixante-dix. Le nombre en augmenta 
beaucoup à Phyte^ où il fe retrancha. C'étoit 
im Fort, le meilleur de toute Vjinijue.^Dc là 
fai(ànt de petites courfes, il mit en fuite l'Armée 
des Tyrans. Lyfias y contribua bcEiucoap. It 
falloir que, dans fonexil même, il eût encore 

de 

(a) C0RNB£. NtPOS, în Vit. Thfâfjhid. Cap. %. Xl- 
KOPHON dit enviion SoixMitfdix , Ai «^y ifièofiittoin'M • 
Hîft. 6x2c. CJJh. 11. Oy. 4. $ a.) Et PlUTAaoyi, d^ 

lhri0 xAthpùinfUtm i init. (fog* 345.) 

B3 



«1 Rif i.ip9iiisQ9]F Mjiuoifvm* » 

qpffmf^u^rt;'bç^$ hommes (d'autres {^) di^ie 
up^-jc(^l^»9nc {rQRvc à emprunter deux Ta* 
^^-"1 d'un%i^(S9 ivec qu» il ^CQit wi par 00 droit 

iQ&it^lîiti ^ M fouTQJc )u(C deux^c£d$ BQiu<:Uexv. 

Jyffubt ic) y tprèi avoir été qudqi*w jours à 
«P/^%> f^fi^nit avec loillf boinmes, «'etppaj^, 
pcf^d^qt }a Qi^it, dû Fir/f, livra eniùite bataille 
au¥ Tyratis , iSc le; défit, ]l»e$ ^thinkns aior$^ 
caflSrent le Cou&U de; Trente , qui s'enfuirent 
à J^kufiffy Qù fis s^étoieQt déjà ména^ une re^^ 
txêitfi. On étaUic à leur place un Confeil de 
Jii^y pris chacun d'une Tribu , parmi lesqueU 
qtn m mit deux d^ noinbre des Trente» (d) âi* 
voir Pkidofi Sc Etatafihhfy parce qu^qn les ju<% 
rn^if iavQrables au rappel (£s E^ifez* On ne 
Sr par-})t Que changer de Tvrans. Les Dix con- 
tin^éfent fa Guerre contre (es Exilez , & appela 
lérenc f^jijkiiére , pour les maintenir dans leur 
domination- Mais le Roi Faufamas , qui vint 
avec lui» jaloux en partie de la ^ire de c^ Ce* 
Déral» &: en partie touché de comp^iffion pour 
IjSS Jtthéniins , après avoir agi peu de tems ea 
^parence cpnrre les Esilex, ^r fit dire fiscré* 
x&amiK , QuHl £»ubaitQit ton de mettre fin à la 
Ouerr^e Civite i*Jikétesy & à procurer la Paix 

avôû 

(O Justin, CUb, v. Cap. 9.) orosb (Li*. II, 

.Aute^jy fpfïigcî ICI Âuefcjjjc çfiplç 4ai}f 1^ Tpjçfc 4»f P?I6- 
jblcï. ' • ^ • 

(0 Voiez XeMOPHON, uH fttfr. $ 79 & /«ff. JUS» 
flN , Lib. V. C4^. 9 , lou 

Ci) LyslAS» Qiat; c««^r4 Erattfiben, pag. 9i«>fli4, 



imïc 4fi)6 tfsM^rmmim. U WfQJn émmm le 

Paix fe fie li ç«9 çmêiÂorn : Que foi F,a^iiGi^ 
Ac lip^fb^ Ip^ Ghff ,£bvotcoc rftppdto^: Que 
#01^ to Omicns irâyroieac iraD^iiîlIeoiaic chet 
iiMlT^ «e^€|^cé lies TVm^f y «^i imkaccKcrcé k^r 
tyrannie dans k ViUe, oc les (a) Dix y qui»- 
WQïtfit Qomaimélk m Péréf: Que cwihx héan* 
moiw, & iacuK qui yondfoâmt: &>iMrç è an^ 

Îoqrramc dmitui^ «o tome âmtiii à JEiMlipr • 
^nâoy ^e^pMT ne kî(&r aittC«ia Ueu «u ficffisiw 
IMtcac 4e3 k^m piSèos^ louf juneinkiit dte 
f^cer le fouyemr, & de ne rechercher perfiM- 
Jie pojhir ce £14^. Maî«, peu de jours apràjs,kp 
aQcieoa Tymas^ %ui .efiokoc à ^»/Snf , (^) ne 
fuyant ie réfiMidre à irûriie là cefune en enl^ 

{4) CORMEnCfS NiPOS» ifi ThrnfyM. Cap. 3. a con^ 
jfoo^ CCS Dùtf avec ks 0f> qui fmrent établis apcis 
i*cjipif iîfia des TWnttf T/ra«/ f ^um que XemophON ( mV 
y^/ir, $ aa. ) difê poGtivement , c^ae ç*étoient ccuic Mi 
arotent commanaé an Fine » en même tems que les 
Tsentê dans la Ville» Celui-ci y joint , comme exceptez 
en çiême jtems , les Onzj p autres Aijbciez aux TrMr#» 
râtisîToûs leur dépendance, anffi-lïîen que les Dur, com- 
me il paroit pai un pafla^e de FLATOH » Epifi,Yi% 
rxpm. ;iL pag. 3^4. E(U ti, Stt^h* ) Plufiean Auteurs 
K font biouîUez ièi, faute de pxea^te gaide à ce pa^^- * 

fe^ comme Mi. Tajfhr lé fait foir dans une Kote, pag. 
S, 49. Ifir. d. avec laquelle on peut confétei ce qu'a te- 
jbacâaé il 7 a long-tems* fiEKRI DB VAIors Emstidàthn* 
l.ib.L Cap. 33. m^qite notre EditiBftt ne poovoit avoir 
TÛ • puis acte ces EmévuMim n*ônt été achevées d*ixii- 
fitm^r qu^ la fin de in9' 

(h) iCBNOPHON, ttbîfitpr. S40. ftttjfî», Ub.lT. Jufc 

B4 



24 • BlBLIOTHBQUB RaISONNB'B ^ 

èc cherchant à fe remettre en poiTeffion de leur 
tyrannie y recommencèrent la Guerre. Il leur 
en prit mal. On trouva moien de prendre les 
Chefs, en les attirant à une entrevue. Les Ty- 
rans furent condamnez à mort , 6c exécutez. 
Oeft alors que Lyfias fit cette belle Harangue 
contre Eratojihéhe y une de celles qui nous res- 
tent. 

• Âinfi finirent les troubles domeftiques d'^- 
tbémsy après treize mois de tyrannie, & autant 
de tems emploie à remettre le Gouvernement fur 
l'ancien pié , félon le calcul de notre Auteur. 
Jayfas fut un de ceux qui revinrent alors dans 
leur patrie. On fit pauer en Loi, confirmée 
par {a) ferment, r^»ii9//?/e ftipulée par le Trai- 
té avec les Lacédémojtiens. Et , fur la propor- 
tion HArchine^ un autre des Exilez, on y ajou- 
ta , {V) Que fi quelcun étoit recherché pour le 
pafle, & accufé en Juftice, il auroit le droit de 

i)arler avant l'Accufateur, &d'oppofer d'abord 
'exception du bénéfice àiAmnifiie. Le même 
fit if) alors ordonner en faveur des Réfugiez 

de 

(4) Do|it U formale a été confeivée pat AKDOCIDe » 
De MyfiirUi » pag. la. Ed. H, Stepb, (Qiat. !• fAg, 1x7. 
£4itf Wiib.) 

W 'EtTWT^ *AfX^vav vàfiov *é6taét » Uv -riç hK&^nreu 
^apk roÙQ ifpKQvç » i^ttvea r^ ^iùynrt wetpaypà^etv^cu* 
Tpt)ç iï tipx^'*'^ "P< reÛTOV upSrov cJ^^vffv » ^é'^tiv ^\ 
Wfiértpov ràv vatpaypet^âfiêvw, ivârtpdç 9 &v i^rr^ry* 

fiiSvov iirtçpKO^vTëÇ t^iXéyxonro * ftif^d rif v ^apà r&v étihf 
niiMpietv iSwofiévotfv > AMà xa* wape^l^dM ^imtçlvro» 
ISGCRATE, Oiat. adverfm CéUiinnuh, ( inic. />«i*37i. B.C. 
Ed. H. Steph,) 

(0 BSCfiINB» Oiat. çtntfd Cttjîph9nt. (pag. 301. Edil^ 



Janvier^ Ftvrtert^ Mmrs^ 1741 ^ xf 

èe Pbyb , qui avotenc été les libérateurs d*AtM* 
mes , Qu'on diftribueroit à chacun oilie Drach- 
mes ^ pour célébrer «des Sacrifices & pour ap- 
pendre des Oârandes aux Temples en aâiona 
de grâces; Qu'on les couronnerûit d'une Cou* 
renne de laurier , non tous fans diftinâion » œaif 
ceux qui avoient montré leur bravoure, en re* 
pouflànc les Luicédémamens & les Tnnte jyram^ 

3 ni affiégeoient ?hyk; fur quoi le Sénat feroie 
^exaâes perquifitions. Pour mieux conferver 
la mémoire des honneurs décernez par ce Dé* 
crée du Peuple , on érigea une Inurripcion en 
vers dans un Temple où fe gardoienc les Ââes 
Publics. 

ThrafybuU crut , que L>yfi^s méritoit d'être ré- 
compenfé en particulier des fervices con&déra« 
blés qu'il avoit rendus à la République. (« ) Il 
jMropoâ, & fit paflèr une Ordonnance , par la- 
quelle le Peuple donna à Ljjias le droit de Bour- 
Î;6oifie. Malheureufecnent il n'avoir pas fuivi 
es régies prefcrites par les Loix, (èlon lesquelles 
il falloit que cela fût propose auparavant au Sé- 
nat. Archine^ dont nous venons de parler, fis 
cafTer l'Ordonnance, plus, comme notre Au- 
teur le croit, par zélé pour le maintien de Tor- 
dre, que par haine ou par envie contre Ltjfas. 
Ainfi Lyji^s exclus du bénéfice, demeura le res- 
te de fa vie dans la dafle la plus pioche des Q- 
toiens, c'eft-à-dire,au nombre des {h) Habitans, 

qua 

(4) PIUTARQUE» & FHOTIUS, ÎA Vit. Lyf. 
{k) 'lo'OTêÀilç. Oa poit voix HAUPOCRATIOM fiUT ce 
mots HlSYCHlVSi AMBiONIVS ^C 

B.5 



i «ppaf eace ^uç notre Qruf^r & un* H^ms^Hf 
ei^ c/BO» oçc^fioo , pQ»r 4tî|Érfir h y^tiài^ ^ 

Mr. 2>/V rûiÉere cte ç€;qu'-on }i(^s (#) f^^ 

deux ans après la nailTance de Démofthén^, 

Il f |i }î|«i4l ^Qm>q4'il cpp^ 6^ Hai»n- 
gw é(^ d^Vi l»rc Weuf . Qir 9 W¥itf fn-^Mi 

fkfsttt déç9»¥inûr kt fiems di? iç^iiw » ffU^ imC 

I4 piOp^ to ^c ôim C^) P^nr d«$ ParticiiÛtfv» 

p^» 4^n« TA^^lép 4» JPeoplf p 94 ^m te Sér 
MC* &lf <^1^44i fNréiiaw pi4re^ on iiwvc w 

♦#/«>. ^^^.. ... _ 

(I) DENYS ^Halicarnalftt in ^7/* $ Z^* M* 'SS- ^/?« 
Tom. U. Ed. Ox9H* 

Ce) ydi fùif ros éyf râh Kâymt wlêtw^ îh^tuç in* 
MMmt Kêyirm. fHOTlUfi, îb' Vit. l^f. fiir oà Mr. 
TitjUr corrige Flutar<^e, o% «a lit^ rà^ l^éitmt Té!% 
WfiJ^'k Uywç Moûç : U fi^t» r^ç wMhvç» 




JapÊfi^^ J^jr f# M^9 1741* % 

ffiàf qppt^ (d«m (#) Pm7T4P.^b* Qndctti 
pour qui i^^j^tf/ %mt pojQpQ^ we FhiMg^ 

a^:è8 1>Y^ iiiw & r^f 9 vÎAt tour i»fte lu» 4i 
r(S) quf d'atiord ^€ ]«# #rpit (yu'tf gdmrtUe, 

Umui^te. /L/j^ 6 pth: à ;îrie, ic ripomdk 
mVMàm: §ifoi 49mf Jhtv^^imf fétpnmh, 

U tjpc 4u$ écple .4c Sliàprjiqur, /fl ep finit 
ciboire {t) Ifhvj^^^g. êf: (f) Ci^srom. Lç 
<J^r9ier <li(, que, €<mm ThM^re^ «lure Rfaér 
imr , ccpii; plps fubcfl à piker TArc OracokC|^ 
m^îf maigre 4wo» 6t% Buwf/Wy J^ffi^^f (aiOtni; 
1^ préqoijçr , fe iQi£ è icompofer pour lei ttitrqi. 
(iss Parangue». I^j;;/?4fr pe ptoiem pai rctttawnf 
1$ BLhéCQfique : il earivk «laffi là-ilcffiM , avamxp 
oa l'iofére d^ Qfr qu^ (^ pluûciii9 Anciins àm 
tfipir U9 Oumg0 de \\à ;» idou^ Je due M ths^t^ 

ATn^}$B'$ (i) ic Vl^vabjq^b onr ditnté^ 
& cela en donnât Demoithene pour saiint^ 
Giielque daq^ qui ne feroit p»« honnaur^ £^^ 
/gfx. C'eft [purquoi Mr. Iiçr/ir f^écead beau.? 
coup à exgmiaer cea tcpooigpÊffs. On pnkend 
mue, que£//ix eotrttiiii; k CoiutUgne iUMr^hr 
j|iîr#, 8cqu^en|iiite ilhlaîâà, (/) poor'qxMrq: 
Oae Fiiie de Bf^bjlk^ £»ii propre Frère. ^/M 

)9 Fiir. 7^«/, mit. 

(<0 FIUTARQIJE y in F». SUIDAS £CC. 

(0 ^* XIII. C Cap. 7. »tff . 59a. £4^ Ci/Mtik ) . 

(/) C*«ft IWfMi^ M, |«i «il Mi»; l0* H 



iS BiBLIOTHEQrâ RAfSOMNi^, 

#^ dit de plus , que Ijjpas eut commerce aVec 
une autre CourtifaDe, nommée 'Lagis, Mais 
voici ce que Ton trouv^e dans l>émo]th(ne , au 
fujetde Métamre, {£) Une Femme, nommée 
HJUâfi^ej Âfiraochie de Charifins A*Elée^ a voit 
aciiecé dès l'enfance fept jeunes Filles, pour ga- 
gner &.vie en les proitituant. Leurs noms é* 
tolent , Antie , Stratok , Arifio€Îée , Métanire^ * 
l^bUe , IfibmUt ^ & N^re. yy Isyfias , le Se- 
^ phifte, devint amoureux de Métamre. Il fei«- 
9, (bit beaucoup de dépeniê pour elle, mais fà' 
yy Maitrefle feule en profitoit. Pour procurer 
^ à la jeune Fille qudque plaifir par une libéra- 
yy lité dont la MaitreSë ne pAt s'emparer , û 
^ voulut la faire initier aux Myftéres. II pria 
gy donc Ntcaréte de venir {b) à Athènes y Se de 
yy mener avec elle Métamre à la Fêce, lui pro- 
yy mettant de la faire initier.- Quand elles y fu- 
^ rent arrivées y il ne les prit point chez lui y 
^ craignant de donner de l'onibrage à fa Fem- 
,, me, qui étoit auffi fil Nièce , Fille de Bra-- 
yychjlk fon Frère , & à fa Mcre, fort âgée, 
„ qui demeuroit cher lui : mais il mena Nica'» 
„ réte & Métamre chez FbUefifofe de Coloney 
yy un de fès Amis. Elles avoient avec elles Né&e . 
,, &C.'' Voilà ce que dit Démofihéney dans fâ 
Harangue contre un certain Etienne^ quî^ avoit 
entretenu Néérey comme I^ypas entretenoit Mé» 
tamre fà compagne, & qui, contre les Loix 
A* Athènes y pnt chez lui cette Néérey Se vécut 
avec die comme avec fii Femme, quoi qu'elle 

fût 

(«) Ot$U. ttmrs NtMfmm^ pag. 9x9» %2o» 
\b) De Ctrimb* > dà cUc dcmciuoit. 



yéMkr^ PêvHer (^ Mars^ 1741. t^ 

f&t étratigére* Il parait d'abotd par la cocnpt* 
xaifoa des paroles qu'on vient de voir, avec ceU 
les de Plutarque^ que celui-ci a mal copié l'O* 
-rateur, qu'il cice^ qui ne dit pas que L,jfiss cftt 
épou(e (a Nièce, après avoir renoncé au com- 
merce avec MétMmre , mais qu*it cntreMiofc 
xettâCourdrane, tout marié qu'il étpit avec h 
Fille de Brëchylle (on Frère. Ce n'eft pourtant. 
pas là le principal. Mr. Tsybr Ibutient , que le 
Lyjias^ dont il s*^ là, ne peut être l'Orateur, 
donc il publie de nouveau les Haraif;pes ; Ac 
qu'ainii il doit 7 avoir eu deux I^yf^ , qui aianc 
vécu dans des tems peu éloignez Pun de l'autre, 
onc été confondus , par des Auteurs même fort 
anciens. Et voici comment il le prouve. 

layfias , l'Orateur , n'avoit que deux Frères , 
Plutar^ue & EuthyJéme. DsNTS JtKabcâtM^e 
ne parle que de deux, qu'il ne nomme pas : mais 
Platon {a) nous a con&rvé leurs noms. Plu- 
TARQUE , ou fdutôt cdui qui , fidon Mr. Tsy^ 
loTy a emprunté le nom de ce PhilofofAe, cfl: 
le premier qui, du paffiige même de Vém^ftbéme 
donc il eftqueftion, a ciré unBfdibyBe imaginai- 
re , croifîéme Frère de Ly/as. De plus, le J^/- 
Jias^ donc parle D^ftûftMgey n'eft point qualifié 
Rhéteur ou Orateur , mais Sûfbifie , terme qui 
déiigne un homme d'une tout autre profeffion , 
& d'un couc autre caraâére. £t {k) uithémée 

même, 

(il) Dt 'RtfubUe, lib. L (T«jw. II. pag. 338. B* £^V. 
K. Stifh. 

f^. $93' 1?» 



|0 BuM^ieriiK^ Kànofmw»^ 

à celui de 'Rfiéu^r. Lm Caurtifim Kéére ^^^ 
4ic-il, Maitnffe da RnsTEUiiL Ëtkntie, # 
Métantre du Sophistb Lj^fias. Èofio^ la Cbro- 
aoiogiè s^.oppoib à ce que l'on eDteiade 4e YQxé^ 
leur Lj^4^ le cottte rapporté, par Bémfibéàé* 
Çtr ÎJéé^e^ contre ^ çâui-ci fit & Haïanguc^ 
^ qui pnr con^qufint wï^ck en infêoM teins ^p# 
kii^ n'eeok qu'un eAfiipe ^ lots que ^fi*t («r) 
Hioureft dantf une extrême vidlleue. Elle viat 
^ Cdfinthe à Athhm avec jMKftmèife^ qui étcât 
déjà grandectey puk[ qu'elle avoic commencé à 
avoir <te0 Galans. Cdui qui les y fit venir P^ 
a^ & l'autre, tvob ettcore fâ Mare. Ce ne peut 
donc être l'Oratjeur Ljjiai^ Il parbît d'ailleurs 
par lé Eiarahgiie de J^é^fthénê^ qufrla câuft de 
Kéfre fut pl^ée Ita^tem^ aprè$ les a&i^s 
éiOlynthe , £c le eontoiencemetit des inimiciecL 
entîie Philippe de Mmcédmm & le^ AtbhMit 
car rOratetar en parlé , {h) comme de chofëa 
4ui n6 s'élôiêtit pas psmees dépuis peu. Or lès 
Olpthiemtef du taimt Démfthétie^ fiâtes à' cet- 
te occafioh , tofiibenc fur la quatrième année de 
h cent feptiétte Olfmfnade , c'éib'à-dire, tren- 
te ans ap^ès 1« mort de' ly^fi^f» Celui^Kri peut«il 
donc être le taètot^ m iujet duqntl Fhil^raU^ 
qui fe die fon Âim,dépoft comme témoin, dans 
le procès contre liééh , qu'il le pria dé loger 
çhê2.1ui Métanire^ venue à Athènes pour être 
initiée par fon moyen aux My itères ? 

Ces 

(m) Il mourut ëeuz sns afr^s la naîflance ii Df* 
éûéùjtey eômÂc on Pà <fit ci.ddQTùs. ^ ^^ . ^ ^... ^ 

t^ 5Ï7* C. 



74MMr» Fivrkr & Aùr^f i74i. |f 

Ces miôas pareîffetit fortes. Noir« Amtùr 
ûB die rien d'v^ecbfficulréq^i fe 9réfeiM#, c'eft 

mêiDa de k d^buen de thiUPrêie eft rapptif- 
le^ ^J^^r 9*^ ieœoîgn0 avoir mis €he2} lui 
Àéhe 3c Mhémft^ eft défifn^ folmislIeaMBC piÉ 
knoA^defoQ Péfê^ (#) Ljfias Fik de C^Me. 
Or le Véf de rOmeuF s'appel^oit ainfi. Mm 
on ^eoc répondra, que le bocé de Cé^mk^ âufl^ 
bie« qiie celui de .i*/féiy étaiie commui» parnoi 
II» GfHs ^ù H^éfi pa» impoffiUé^ (|iie deti» pcâ^ 
foofte» diSértetea^ . & presque comemporainef^ 
aieac eu^ cecce double coofonm^y de leur pro* 
pre Boch & de celui de leuf Fére. Mr. Tsjhf 
a remard^ (À) ailleiimiy que le Cé/kële de ^jr* 
ra^ufi^ Père de l'Ôr^eur l^fSf^y a été confions 
du^ avec d'autres C^hatet. Ce& Méoae petit ^ 
'^qm d'auGaat puis âiféa^edr donné licU alis am 
eicas Ai^teuiSy éloîgtreT^du teoitoàLyfifi ti^ 
Çii»3, de lul^ artribiM^ d'autrerohûlêsy qm q^* 
èen^Nkfit su S(H)iiiâe de vû&ft» nonf > dose il eft 
piM-li^ dam la Hanpigâe dcJUmMéne. 

Ètk eSecy. Mr^ T^br pouffîmc (^ lois fes 
e6fi)eâurâ»y crok que If ^rliier éroît le véim^ 
\À^ Âacei»r de Pièces galantes,, que ^fieursonc 
citées comsae appartenant à l'Oratèar, entreaii* 
tffi» de^ quislquea (#) laetffer anmtrtiéji$ , âc du 

Dis* 

7, ^gl 5V0, ïT. 
(èy P^i 31. Ifot; e, 

]M»k fcpt , dont y!x étoicnt écrite$ à de feiuics Garçont* 
TOLLUX» Lib.VlI. 5 130. en cite une à Mét*mu, C'eft 
fans doute lac fep^éinc. • comme le icoMcaiK U> Mr. 
HEMSTERdorii Siàéis W-m^mc cité ceucLéttW, «o 
mot *OfM0, 




)x , Bibliothèque RaisonneIE ^ 

Dbçours à la louange de PÂmour, quePLATOM 
à inleré dans {a) un de (es Dialogues. Ce Dis- 
cours, qui fèui nous refte, eft écrit de celle ma- 
nière, que, (i on te compare avec lésHarangues 
àtLyfas^ il &uc, die notre Editeur, être non 
(êulement deftitué de tout goût critique, mais 
encore privé de tous fes fêns, pour fe perfuader 
qu*il vienne de la même main , qui a compofé 
ce$ Harangues. Je ne fai & la raifon eft bien 
concluante. Cette difiërence peut venir de ki 
diffîrence des Sujets. Tel qui eft propre à cer- 
taine ibrte d'Ouvrages , s'il en entreprend de 
di£Férente nature , paroîtratout autre, par cela 
même qu'il s'efforcera de prendre 1e ftyle fie le 
tour que demande la madère, fur laqudle il ne 
travailte pas de génie. D'ailleurs, s'il y eût eu, 
du tems de Flatan^ deux LyfiaSy tous deux par 
hazard Fils d'un Céphale (car, il défigne ainfî 
celui dont il rapporte le Discours fur l'Amour) 
ce Philosophe n*auroit-il pas dit quelque choie, 
pour empêcher qu'on ne confondit le dernier 
avec l'autre, dont il a parlé ailleurs , & qui eft 
certainement l'Orateur, Fils du C^ak de 5*/- 
racufe ? Quoi qu'il en foit , Mr. Tajhr attribue 
aumauJL^KrSophifte, qu'il croit avoir décou* 
vert, une £pigraEnme très- corrompue, quel' Au- 
teur de la Vie qui pafiè fous le nom de Ptutar* 
que y rapporte comme faite pour l'Orateur, mais 
que le nouvel Editeur juge inexplicable, à moins 
qu'on ne l'applique à l'autre Lyfias^ Sophifte de 
profeftion. Pour cet eftêt,il nous donne ici les 

con- 

(4) In Pb0dr0f Tcm. IIL fég. ^30» &fi^q. 



r 



y^md^y Février C^ Marsy 1741; |j^ 

Oonjeâures dé Mr. Marckland , qui y fait un 
grand nombre de correâions , 8c les propolè 
comme fûres > à la réferve d'un feul mot qu'il 
lui a fallu deviner , dans un vers oïl il y a une 
lacune. Je nV vois pourtant pas la moindre 
c)iofe y qui le rapporte à la con/ec^uence que 
^lut arque a voulu en tirer, comme il le décla«; 
re^ c'eft que Lypas étoit plus ancien qu'i/2^; 
0rate. 

Âinfi finit la Vie , que l'Editeur nous donne 
de ion Auteur. Mais on y trouve d'ailleurs bien 
des digreffions (à vantes, & dans le Texte » & 
dans les Notes, quelquefois fort longues, donc 
toutes les pages font femées. Par exemple, il 
s'attache à montrer, {a) que l'augmentation de 
l'Alphabet Grec, formé de vint-quatre lettres, 
au lieu de feize qu'il en a voit auparavant, fe fie 
(bus VEucUde^ qui étoic Archonte en la féconde 
année de la XCiV. Olympiade, & non fous ua 
^utre Euclide plus ancien, qui fut revêtu de cet^ 
te dignité la féconde année de la LXXXVIII^^ 
Olympiade, au tems duquel quelquçs-uns onc 
rapporté ce changement. La principale raifon. 
qu'il en allègue, c'eft qu'^rr^i«^, un de ceux 
ui contribuèrent beaucoup à délivrer Atbihiet 
e la tyrannie des Trenu^ fut aufB celui dont }e», 
çonfêils âc le crédit em-ent le plus d'influence 
fur la formation du nouvel AlphâbeL Mr. Taykt 
(ait aufS quelques remarques fur ]e$Loix,quifii« 
rpt établies. à. ^/^<v«f dans çe.^ms-ci, (^) &* 

dont 

(*) ^*l* 51- W ^H.* 54» 55* 

Tm.XXrLPatP.L C:\ w 



i 



dont il allègue deux Dour exemple: Tune, qirf' 
permettoit à chacun de ruer quiconque alpiroïc^ 
i la Tyrannie : l'autre , qui portoit que , pour être 
léputc enfent légitime, & par-là Citoien, a ne 
fufiSfoit pas d'être né d'un Père de condition U- 
bre, mais qu'il fklloit que la Mère le fût auffi. 
H y a enfin, dans cette Vie, outre plufieurs au- 
tres chofes, bon nombre de Paâàges d'anci^ns^ 
Auteurs corrigez ou expliquez, fur-tout dans les* 
Notes. 

J'ai renvoie ici quelque chofe que j'ai à dire 
fur un endroit, où je n'aurois pu en parler, fans 
interrompre beaucoup la fuite de la narration. 
Mr. TsjfUr y dît, que la raifon pourquoi L/fi^^ 
quitta Athènes , & fe joignit à la Colonie de 
Ûburium^ ce fiit afin de prendre poffeflîon d'un 
héritage, {a) hereditatts adeunia gratta. Pho- 
Tius , qu'il fuit ici ^ s'exprime plus à&inâ^ 
ment: c'^it, félon lui, V héritage paternel y & 
Lyjias alla i Thurtum .i^wr partager cet héritage, 
•^ i rn ^wrpfU fmra^Hf »?kilf9. Mais Céphale^ 
ton Père, avoir fans doute fes biens à Athènes y 
où il s'étoit établi depuis long-tems. Il étoic de 
Syracufe , & non A'Itake. Quelle néceffité y 
avoit-il pour fes Fik de fe joindre à la nouvelle 
Golcmie de Thurhm^ pour parafer leur hérita- 
ge? Outre que , félon Photius , Lyfas n'y alla 
qu'avec l'aîoé, Fàlèmar^ue, Je fuis fort trom- 
pé, fi l'ambiguïté du mot «a?^^ n'en a ici im- 
pofé a ce Patriarche. Tlûtarque dit amplement^ 
mînmmirm rS Mxifu. Or on iàit , que les Terres 

oct 



Jâf0vhr^ fè^mr^ MêirSj 174t. jf 

occupées par une nouvelle Colonie (è part»» 
geoieiit par le Sitrt [a) entre les Membres dont 
elle étoit coippofée. , La portion jiflSgnéc ainfi 
à chacun , s'appelloit à eauTe de cela «aS^. 
Comme et mot , qui fignifie en général toutç 
forte'de5br/y fe dit aufli d'un Héritage ^ 8c que 
Thtdtffué met le départ de JLyfias après la more 
de fon Père , Thotius a cru qu*il s'agiflbit de 
l'héritage paternel'. Mais Dents d*HaUcamaJfey 
& Suidas, difent (implément^ iî nwmitm ijft 
àmmUty ce qui eft la même chofe que uHfmirmf 
r»f xXn^M y parce que ceux qu'on recevoit pour 
membres d'une Colonie , avoîeAt part à la dis* 
tribution faîte par le Sort. Pbûtiut y n'aîant 
point Ëiit attention au vrai (èns de la dernière 
expreffion, quoi que la nature même de la çho-* 
fe l'indique clairemieht , s'eft imaginé qu'il s'a<« 
giflbie du partage* de Théritage paternel de Lj** 
pas. 

Il fàudroit maintenant pâflèr i la Préftce 
de Mr. Ta/lûTy & rendre compte de ce quePcÀ 
trouve dans cette Edition , qui la diftineue des 
pécédentés. Mais èn^vott bien que cela noua 
jetteroit dans une longueur fort exceffive; & ce 
qui nous refte à dire fournira bien de quoi rem* 
plir un autre Article. 

(4) Voie», pat exemple , THUCYDiDt » tib. IIi; 
Cap. 50. EL1EN» Var, Hifi. Lib. XIU Cap. tf^L. 8c là» 
4dliis les iQ^etpi^tes*-. 



C* ARr 



)6 . BiBLI.OTBEQtrB RAISONNE^Ef 



ARTICLE IL 

SCALIGSRANA, THUANA , PfiRRONlANA^ 
Ï^ITHOEANA 9 é* COLOMESIANA : Ou Re-^ 

. marques HifiotMues , Critiques , Morales , ^ 
luittéràires de jos. Scaligbr, J. Au g. de. 
Thou , le Cardinal DU Perron, Fr. Pi- 
. THOU , éf* P. Colomib's. jUfec les Notes, 
. de fkfieurs Savons. En deux Tomes , ^ 12* 
. dont le premier contient 630 pages, & l'au- 
tre 626^ bxLS les Vréfaces y Avertijfmem &c. 
A Amfierdam ^ chez Covens & Mortier , 1 740* 

VOici une ColleâioD de quelques-uns de 
ces Livres terminez en ana^ qui fe inain- 
tiennent encore aujourd'hui dans Teftime du 
Public ^ pendant que plufieurs autres de cette 
nature) juftement oublier & décriez, ont; por- 
té malheur à la terminaifon même , dont on n'a 
guéres plus ofé fe fervir , crainte cl'e{MrouyeF un 

areil fort. Perfbnne n'étoit plus propre, que 
[r. Dks Maizeaux, à faire un choix de ceux 
qu'il jugeoit mériter de reparoîcre en meilleur 
état , & avec de nouveaux accompagnemens, 
qui en rendiflènt la leéhire plus utile & plus a- 
"gréfthle. . 

L^Epître Dédicatoire, qu'il a mife au devant 
du L Tome, eft comme une Préface générale, 
qui fait connoitre la nature & l'ufage de ce Re- 
cueil. Si l'on en excepte le Colomefiana^ qui, 
, >. quoi 



yamfiirj Fkwier (^ Marsj 1741. jy 

quoi que dans le même goût , %yfo\v été publié 
par l'Auteur même dus uti autre titre ) les au- 
tres ana (ont des mélanges de ce que les Amis 
& le$ Difciples d^unJosBFH Scalper ^ d'un 
Mr. i>E Thou , d'un Câlinai du Perron,- 
4'un Pierre Pithou , entendoient dire eot 
coDver&tion à ces grands Hommes, fur' des par«* 
ticularitex d'Hiftoire, de Critique, 6c de Licté<* 
tBOite^ curieufes & iméreflantes. „ Outre Pu** 
^ tilité qu'on peut tirer dé ces entretiens domes« 
^ tiques, on a encore le plaifir de voir que cet 
)y Savans s'y montrent dans leur naturel. Oi 
), nQus<ii(ènt ce qu'ils petofent fur. toutes foftci 
I, de fujets : il fecnble que nous les entendons 
py parler , que nous vivons avec eux , &c que 
9, nous femmes daniB leoi? confidence. Quela- 
^y vantage ne feroit>*ce pa^ , G les Anciens nous 
9, avoient laiflë de fêmblables Recueils ? H eft 
.,, vrai que les Difbiptes^ dé quelques lUuftres per^i- 
^ ibnnages cfaeft les Anciens , oi)t recueilli ce 
^ qu'ils leur avoient oui dire de remarquable: 
„ Xenophon a fait un Recueil des Converfài* 
yj tiens de Spcrafe; mais cet Ouvrage n'eft pas 
^, du même genre que ceux-ci. Dans celui de 
^y Xémopboffy ce n'eft pas Socrafe qui parle, c'eft 
„ Xémfhon qui lé fâsc parler, & qui raconte ce 
^ qu'il a die : aa-lipu que , dans les Recueils 
„ qu^on donne ici , c'eft toujours PAuteur qui 
I, parle, c'éft SeaUgi^ , c'eft Mr. de Tho» ; on 
i, n'a fait que répéter leurs paroles en les jettanc 
„ fur le papier* Il faut pourtant avouer , qub 
^1 ceux qui ont drafféx^es Recueâs*^ n'ont pais 
.^ topîoars fait \m ck)i^ judicieux* On troufve 
>. . C i^ „ dam 



)8 BlBi.IOTHEQt^ RAISONNBII , ' 

, » 

^ àts\$ iQ^SêçoMél Scali^êraMa y & dans le Perro^ 
^ nianay pluiieurs cbofes qae StaUger & le Car* 
^ dioal du Perron auroknc desavouées. On a 
^ remarqué le même défiiut dans les Propos A 
,, Tafk de Luther, & dans ceux de l'illuitre 
p Seldbijï. Ceft l'efièc du téW inconûàéxé^ 
^ pu de :1a prépccqptatiQn outrée des Difciples 
^y de ces grands Hommes. Ils regardoteot corn'!' 
^ nie ri^çtées les moindres chofes qu-ils leur en* 
^ tendoieqt dire. Mats çedéfaut eft bjen com^ 
I, penfépar, le grand jEKHnbred'Ohfenra^ions ibU*» 
,, des & i^diciQu(^.$ qui:(onc le ferait d'an f^* 
3^ yqiv, jcQOpenfe. Auffi :Vjqgrpns*nous que des 
,^ Gens-derLettresdiftinguezonn: parlé avec -es^i 
„ timje de ces Recueils ^f£c-ea ont bien fû pror 
^y ficcr. ^ Ce& cette même eftime qui a engagé 
» quelques Savans à en éçktiicir divers etiikoic% 
,, ^ à rédiger . ceux où.ib tiiouvoient qndqqe 
9, méprife. Le nouKc} Editeur a raf&mblé to\^ 
9, tçsces^]E!Lepmrqpe^,ido]l^9i(e)quefr-une8pa(ik>i^«- 
,) ^nt pour 4a:preniiér0 fp», & 7 en a joint ua 
«, affe?^ grand i^pmbr^ de fa ftçon, 

L'^id^li du Tsy i^N'A i jqui fe piéfente ici 
je premier, eft fWte fur celle que Mr. Baciby 9 
jdotiné^ d^ri^âcJbeUe SdJfiioQ del'ii^/ii^de Mr. 
PIE Tiipv j fur iiqe Copié^: fiiitc à Piw, 4'qçi 
^anuicric^f qui eft, à ce qu'on aflure/Pexeip^ 
})laiFe n^A^I^ d^ VkrteJ^fuji un des .deux Frè- 
tes qui avilient recudlli ce qu^ils ent^o^e^^t 
îdire à Mr, V^ l^m^ & auxquels p^r conféquent 
on eit r^yaUe du Ikunnà^ Une autre Goi^e 
.de ce ManuÀiric, &iie~en ztfip par Mr. ÇUuî^ 
jfairt4ff> C^qfeiUcrMParkineBCdeP4M^iétaQt 

tom? 



ySfÊVier^ Rnftier & AtsTi^ 1741: jp 

tombée , vint anfi après , entre les mams de 
Mr. Dmll^y le Fils; I/Hc Vc^ms , qxà fe trouvolt 
alors à Fàrk^ en obtint tommuUkration , & à 
ibn retour en H^ffàndè ii fit inopritn^ l'Ouvrage 
tm l66py i La Héf/iy chez JiJkiém Vl^cq^ & 
ïK>n pas 9 cotmtte porte le titre, Gnienfa apud 
Fitrum CÊkmefrtm. L'Editeur llntitula: TflUA- 
'^Ayfive ixctfftë ex ûre JaC. Atro. Thuani. 
Fer (a) F. P. P. P. Il publia en mêtEDe tems, 
& ehe£ le même Libraire , k Perhoniama, 
<p% avoir auffi eu de Mr. DaUU. Mais ces E- 
-ditiôns aiânt été fkkes fur une Copie freine de 
'ftutes , Mr. J>éi$llétxk donna lui-iâêtne ooe au- 
tre à 'R&ueny la nlême année, fous it fimple ti- 
tre de PerreméÊHa & Thuanm. lEéUHé Stcundà. 
CûhfàdB Agfipfina , afud GthfarJmm Scâgêtà. 
Oat» cette Seconde Edkion , il rangea lés Arti- 
cles du ThuofM félon l'ordre alphaWtique, 6c y 
jo^it quelques Notes. Mais, dans r Edition 
d^Angkterre^ & dans éèlle-ci, ofl a fuivi léM^ 
fiuferit ori^;inal , pd Tordre dé Talphabèt n'êft 
pbint obrervé. Oh a joint aux Notes de Mk 
DaiW plufieurs lR.6mardties de Mr. Le Jïmkat^ 
& quelques-unes de MtÙefMéiisèêfm, quit- 
'irpit avifli communiqué les premières. 

Smx le PERRotliANA, recueilli par Chrtr^ 
fnfbk D» P«7, Fréce aîné de j^dflief 6t Pieh^ 
Du Puy. La. Copie de l'exemplaire du dernier ^ 

3yi^ comme celle à^Jhuana^ étoit de la main 
9 Claude Sêtf^u ^ AVQk auffi kt donnée par 
Jfaac S^frratf y Fils du ConfciUcr« iLlAx.DaâU; 

(4) Frâtrtt fmumu 



40 . Bii^K4a¥Hi&Qt)9 Raisonneur 9' 

& ce fut fur une Copie de cette Copie qa'i/3^ 
Voffius en publia la première Edition de 16^9 , 
fous ce titre: Pkrroniâna> /v^ excerpta ex 
ore Cardin^lis Pbrronii. Per F. F. P. P. Il 
expliqua les dernières Lettres , dans un Aver^ 
tijfementj oâ il attribue à Jaques ^ Pierre Du 
Fuy , ce Recueil, dont néanmoins le vrai Au- 
tçur eft Chrifiophle^ {a) Protonotaire du Cardî* 
nal de Joyeufe , & qui depuis fe fit Chartrçu^. 
*Mr. 'Baillé ^ dans fon Edition du Pertam^na^ 
qui, comme on Ta dit, parut la même, a^née 
que celle de Vojfius^ mit ua Aw^ où il QM^rr 

?ua les avaQt^es qu'elle avoir, fur la précédente^. 
. )utre un graad nombre de fautes, qu'on y cor^ 
rigea, qn r^n^pia au bas des pages quelques pe^ 
(ites No^e^ , que Mrs. Sarrau & Daillé avoient 
faites fur divers endroits , & qui fe trouvoiΠ
inférées dans le Texte çc^êpe de la préihiére Et 
dition. . Mr. Des Afaizeausç mous donne ici cet 
^vis touc çntier. Il s •eft rçglé^ dans cette nou-.^ 
fVçUe E^dicion, fur celle à^ ,$Ar.,Paillfp niais U 
n'a pas laifîc de confukçr .)ç (^) autres,^ £ir- 
tout la première, qui, toute défedueufe. qu'dl^ 
^ , . a quelquefois fêrv| à reâifier la fécqucle^ 
autant qu'il etoit poffible ^ car on n'a pas eu. 1^ 
lH>nheur derecouvrer la Copie mçme du ConfeiI«* 
1er Sarrau, Par. cette raifon^ il a fail^ auffi Jbiilèr 

Tj'prdre 

CO yoitz.U Prtfaci âe VLtîydtni, far l*Edition dtl 
ScdifgeràH€ / fftitt à I^mh, en xôôfy doBC on parleca 
plus bas* .' \ :. ; ■ \ 

(b) Celle de T^Hiu^ ^fy' * ^^^ ^^ ^^"^ ^^ CoUffu\ 
& une quatû^me » failc m celle U ca i6^i» paz les 



Janviifj Swrier ^ Mars^ 1741. ^g 

Pordre alphabétique : mais conuae ceux que 
^r. DaiM avpit emploiez pour ranger ainfi les 
Articles , s'en écoienc aiTex mal aquictex , Mr. 
J^es Maizeaux y a remédié. Il a aufli mieux 
dispofé les Notes de Mrs. Sarrau 8c Daillé^ fie 
les a diAioguées en mettant une S. à la fin de^ 
premières, & un P. à la fin des autres. Il y « 
joint un affez bon nombre de Tes propres Noce^ 
auiS-bien que pluHeurs Remarques curieufes de 
{d) Mr« lif Ducbat ; les premières diftinguées 
par ces letcrçs^ D. M. & les autres par L. D. H 
déclare , au rcfte , qu'il n'a pas .voulu relever 
tous les endroits qui pouvoient donner prife à la 
Critique. „On doit fe fouvenir, que ce font ici 
^^ les converfations du Cardinal du Verrou ^ qui, 
^ s'entretenant ifamiUérement avec fes Amis, 
y, donnoic carrière à.fon imagination, •& débi^ 
^ toit ki ieotimens avec beaucoup de liberté} 
9> quelquefois même avec peu de . discrétion 3c 
^y de reteaue. :ÂinS le Leâeur doit s'attendre 
y, à trouver ici bien des chofes cjui ne feront pas 
^ de fbn goût* Mais s'il voulait conclurxe de^ 
^ là que çe^ çhofes q'onc pas été dites par Du 

(4) Xes Kemarqaes dç Mr. L* Ducbât^ lue ItPcrv^ 
Ttiana & fur le Thuana , ne font pas les mêmes qui ont 
uattt dans le ÔMcadUna , pagg. a!^i-^fl93. £n les con* 
flEontanc ^ j*iii .y& qfi*ii y en a (lès-peu de feiqblables, eii 
pompaiaifon du nombre de celles que Mr. Du Mait^eatug 
publie; Ourefte, on n'y en voit qu^une ou deux , "Ô |^ 
m'en fouviens bien « qui ne fe troaTent point ici , c^ni* 
|ne ce qui eft dit ps^. 291 , 99». de MmUrt Guillémme , Se 
qui fe rapporte à la page «73. de la nouvelle fiditioAg 
où il n*^ a aucune Note fur cet azticlet ■■• \ 



Çj 



- \ 



4» BlBUOTHBQITB 

^, Perron, il raifonneroit très^mal; paralc^ismé 
^, où néanmoins Mr. Chevreau {a) a donné: 
p ce feroic d'ailleurs foupçonner la fidélité die 
„ ceux qui nous ont donné ce Recueil, & qui 
,, font des perlbnnes d^une probité reconnue. 
* On trouve enfoite le Pithoeana, recueil- 
li xies Converlations de François Pithou , 
Frère de Fierté Fithou, & qui ne s*eft pas moin» 
diftingué que lui dans la République des Lettres» 
Le Public eft redevable de ce Recueil à feu 
Mr. La Croïè; , <|ui le copia fur l'Original, 
intitulé Fithœa7$a j five excerf ta ex trre Francifci 
Pithœi, Anno i6i6, & mit cet Avertiflement 
à la fin de fà Copie : Tbitt ceci a et/ cofié Jur 
fOripnal qui efi à Paris dans la Bibliothèque do 
Mr. Desmarets, étrit de lafroffe main de Fran»» 
çois Pithou , 'Neveu de Pierre & de François 
Pithou. Ce Savant s'étant en fuite retiré à Ber^ 
bn^ cotnmuniqua fon Manufcrit'à Mr. Teiffier^ 

Sur le fit. imprimer à la tête de.fês Nouvelles Ad^ 
itions aux Eloges des Hommes Savans y tirez do 
PHiftoire de Mr. de Thou, imprimées à Berlim 
en/ 1 704. Cette première Edition du Pitheana 
cït pleine de fautes. Mr. Des Maizeaux le pu- 
blie plus corrcft , & avec. Quelques Notes de iâ 
façon. Il remarqué, '. que, lors que ççt Ouvrji- 
^ o'étoit encore que manufcrit, il a été connu 
de quelques Savans , qui en faifoienrcas. Me- 
KAOE Icj cite fouvent, dans foû t*) Anti-BaiU 
Ut y pour confirmer ce qu'il av^uice. 

■ . Lb 

^ (O Dans les CbevfMAna^ Tom. U pag. 158 f.&fmv» 
îdit. a'^mfitrd, I700. 

(b) Voiez^tfff. 31 , 77, 115» I3a^ &c. de rEdicion 
foiate à celle de BAaiBT » ^Amfi* iras* >» ^pMirt». 



Le I. Tome finît par le Colombsiana, 
compofé de deux Recueils que Mr. Cohmiù a-> 
voit publiez lui-même: Futi inffrédans fes OfuJ^ 
çules y imprimez à Paris en i66iy /bus ce ti- 
tre : Recnett de Fartkularifez , faif Fan 166^ : 
Tàucre , puWic à Orange ^ en 1(^75, & intitulé 
Mélanges HifiMjnes. Comme ces petits Ou- 
vrages contiennent une infinité de traits curieux 
d'Hiftoire & de Littérature, & qu'ils étoient 
tlevenus très-rtfres, Mr, Des Maizeaux les fit 
rimprimer en 170^, dans ie Mélange curieux dès 
tneilhures Pi/ces attribuées à Mr, de St. Evre- 
mond y é^ de quelques' autres Ouvrages rares ou 
nouveaux : 6c voulant leur donner un titre qoi 
convint également à Tun & à l'autre joints en- 
femble , il ne crut pas en pouvoir trouver de 
plus propre , gue celui de Colomefiana, CetPe 
Timprcftion fut faite fiir un exemplaire corri|fé 
& augmenté par l'Auteur lui-même : & Mr. JÛfés 
JM4ùzeaux fit mettre entre deuTt crochets les Ad- 
ditions & lèsChangemens les plus confidérables. 
afin qu'on p&i les-diftinguer. Il vouloit d'abord 
donner une efpéçe de Commentaire fur le Colth- 
méfana : mais comme cela i*auroit mené trop 
loin, il fe çonteijta d*y faire quelques Remar- 
ques. Depuis cela y ce Recueil a été rimprimé 
plufieurs fois, toujours joint au Mélange Curieux 
&c. jusqu'en 172^, que Mr. Des Maizêaux l'en 
détacha pour lè publier , comme il fait aujou^* 
d'hui, augmenté de nouvelles Remarques, 6c 
placé dans, un endroit qui lui convient mieux. 

•Reste le ScAXiiGERANA, qi|i occupa (mA 
tQuç Iç II. Tome, L'EcHteur nous en dgnne um 



44 BlBUOTHBQUE RaISONKBIS , 

Htfioire fore exaâ:e, adreflee à Mr. Motehead^ 
qui la lui avoit demandée. 

Ce Recueil des Converiâtions de yofepb Sca» 
hger , cft , pour ainfi 4ire , le-pére dç tous leg 
Livres qu'on a publiez fous le titre d'ANA. Il 
y a un Premier , & un Second SeaUgeran^, On 
dk redevable du premier à Pr^nfois Vèrtunien^ 
Sieur de Lavaù^ Médecin de FoitierSy & ami 
de Scaliger, II étoit Médecin de JMrs. Ch^tei^ 
fftier de la lUiche-Po^Lay ^ & aiant ibuvent occar- 
iioa de voir SeaUger ^ qui demeuroit dans leur 
maifpn, il (b fit une coutume d'écrire pour fon 
Utilité particulière les çhofes pleines d'éradition 
•qn^'il lui entendoit dire , àç, d'y joindre des Re>-; 
^ipiarques dç fa façon. Àpr^ la more de FertH-- 
nien^ arrivée en 1607, ^^^ cahiers deineurérent 
plufieurs années çnfevelisdans Tobfcurité de quel'* 
que Cabinet. Mais ^nfin un Avocat de Poitiers^ 
nomme François de ^fgogm ^zchc^ le Manuicrit^ 
qui néanmoins {a) n'étoit pas entier , & pria 
Tanneguy le févrç de le revoir, pour être impri- 
mé à Saumur. Celui-ci i^on feulçmeqt le revit^ 
'mais encore, à l'exemple de Vertunieny ill'ac- 
compagna de fes propres Remarques., qu'il ne 
pou0a pas auQi loin qu'il en avoit «u deCfein, 
, pour certaines raifons qu'il n'a pas jugé à propos 
; d'expliquer. Unç maladie, qui Iqi furvint,rem- 
pêcba aufÇ de compofer qne Préface en forme, 
pu Ton auroit fkns dpute vu plufieurs Obferva- 

dons 

(4} R.IVET 9 comme on le xemarqoe ici , en lap^ojr- 
lé un uagment, qui ne fe trouve point dans le Recueil» 
tel qu^l a été imprimé. Volez la JSibUétht^m Cbufit 4« 
pbj.0MIE'S, ^ l'article du StéUignsi^é, 



Jémviery Février & A£sri^ 1741. 4^ 

tions d'une érudition peu commune. Il fe eau* 
tenta de mettre à la place une Lettre , moitié 
profe , moitié vers, adreilée i (if) un de Ces A- 
mis y ic oà Ton vok iêulemenc à la fin une 
vintaine de l^es touchant le Scêl^ersna. Ain- 
fi cet Ouvrage parut en 166^ ^ \ Saummry quoi 
que le titre porte Gromttgée afud Fetrum Smi* 
thétum : & L9 F^» l'intitula Prima Scali- 
GERANA sn/Sfttam antebac editM , atm PrffMth*- 
ne T. Fabri &c. pour lui conferver, dit-il ^ 
le rang de Ton ancienneté > par rapport à un 4»-* 
tre Scaligeranay qui, quoi que publié deux ou, 
trois ans auparavant, lui étoit poftérieur de pltt<« 
fieurs années , & que pour cette raifon on a ap» 
pelle Scaligerana ftcimda. Le frérmer Scabge^ 
rana fut rimprimé à Utrecht , in 4"^. menii ca- 
rafitére, chez. Pierre Elzevser y en i6yo. Cetta 
Edition e&y du refte , entièrement conforme à 
celle de Séumur. 

L £ Jeeond ScaUgerana avoit été recueilli par 
Jean & mcolas de Vajfan^ Fils de FerretteFi^ 
thou y Sœur de Pierre 6c de Franfois Fithçuy 
morte en 1604 à Genève ^ où elle s'étoit retirée 
au tems du Mâdàcre de la St. Barthelemi^ & 
où elle avoit époufé Mr. de Vajjkn , Sieur de 
Remi-Mesnil. Les jeunes VajfanSy qui avoient 
commence leurs études à Genève , fouhaitérenc 
de les aller achever à Leide^ où étoit alors Sc^i^^ 
iger. Us comptoient fur la bienveillance de ce 
grand Homme, non feulement parce qu'il étoic 
grand atni de Mrs. Fithou leurs Oncles, mais 

en^ 

(À) Elle Boubtreém^ dant on a ua« Txadu^ion Fsaflr. 
foife d*ORlG£NE fntrt Ctlfi. ^ . . >. 



4( . BnuoTH&Qjm RA^sovinm, 

escore à caufe des Lettres^^ de risoomn»Hidâtion 
de Cajuuhm'y & de plufieura. aucxes Amis de 
IBariSy qu'ils lui apportoienc. En effet , ii les 
reçut dans fa maifon ^^ fie il s^entrerenoit tous les 
jours avec eux, pardcutiérement aux heisres de 
recréacioa après les repas , fur tout ce qu'on 
pouvoir attendre d'un homme comme lui. It 
en parloit avec toute la liberté qu'on prend dans 
des entretiens domefUques, ou avec &s intime» 
ainis, étant fort éloigné' de croire qu'on tînt re^ 
^(ferde ce qu'il difoit au ooin de fon feu* OtA 
pourtant ce qui arriva. he&V^Jpinfy pourmieur 
retenir ce qu'ils venoient d'entendre , alloienc 
l^crire fur le champ. Cela forma peu*à«>peu un 
affdL gros voluipe, mais où les matières étoienc 
jettées confuiement, uns ordre ni liaifon, com* 
me le hazard les avoir fait naître. Après leur 
retour en France ^ les Vajfans abandonnèrent \^ 
Religion Proteftantej & l'aîné, J^an^ mourut 
dans l'Ordre {a) des FmUans. Us donnéfent à 
Mrs. Du Fuy le Recueil des Converfations de 
ScaUgfit^ Se ces Meffieurs {i) le communiqué» 

rent 

(O 7*^ ^' ^'«P» C<î't Guy Patin ) par U moyen du 
CMdi'nM de Fcrton & d*iine benne penjiin ^ fe fit Cathelitjuel 
t^âts U penfiên n^dlUnt pas bien , il je fit Moine Fenillanu Let- 
tre du ft4 Nov.^tf6<. Tom. IIL pag. to;r. Ed, de "^etterd*^ 
Cou plutôt de 'Kontn) 1725. (C'eft la 431. Tom. IL /4{* 
3^5. Ed. de Péris , ou de H«//.) 

Qf) PATIN , dans la Lctti^e , qui vient d'être ii|di* 
aoée, dit, qu*il avoit lui même une Copie , qu'il fit 
taire , il y avoit txeure ans , fur l*Original , que lui prê- 
tèrent Mrs. du Puy s & que cet Original efi aujourd'hui 
ddiu U Bibliothèque du l{oi Etfcâivemcnt je vois dans la 
£ibiioth«cA Bibliothetarum Mjf. du P. DE MONTFAUCON.^ ua 
Manufcxit cotté 80^9. fous ce titie : Scatigerianâ » five ex* 
mrfu en tri SeâUieri. Pag. 795* 



Jamfkr^ ¥mfimiâ hUrs^ 1741: 47 

rent à Mr. Smtfo» , le même dont on a parlé cU 
(k^S) qui le copU de & propre main, comme 
nous ayons vu qu^il fie à l'égard du Fertvnùmm Ae 
du Thuana. Ce Confeiller étant mort en léft, 
Ifâc Sartau ibn Fib donna cette Copie à un de 
fes Afois, qui l'aiant prêtée à Mr. Déttlié]eFib, 
celui-ci la trot^crivic en 166^ , 6c , pour a%a 
rendre Tufage plus commode , il rangea les Ar- 
ticles félon Tordre de l'Alphabet. Peu de tema 
après, lfa€ Fojptts étant ^ farts ^ pria Mr. D^ùl^ 
hfy qui lui avoit parlé du Sealigeramm , de lui prê- 
ter le Matiufcrit \ Se quand il l'eut entre les main% 
3 en fit faire une Copie, qu'il envoia à LaHéM^ 
où elle fut imprimée en 1666 y fous ce titi«: 
Scaligerianay five Ex^erpta ex or« Josephi ScA<« 
LiGSRi. P. F. F. P. P. On donna l'impres- 
fion pour faite à Genève ^ é^vd Petrtm Cotume^ 
fumy & on 7 mit un petit A reniflement fous le 
nom .du Libraire, où l!on afluroit que cet Ou- 
vrage étoit un Recueil de ce <\\xtyaquesSi Pier^ 
re du Vuy avoient ouï dire à Jojtfh Seabger; 
ue Mr. Sarrau l'avoit copié fur le Manufcrie 
e Mrs. Du Tuy ; & qu'un autre Savant l'avoit 
rangé félon l'ordre alphabétique. Mais cette £^ 
dition étoit pleine de fautes 6c d'omif&ons : ofi 
en allègue ici quelques exemples. Mr. J}ailtt 
en donna une autre, l'année fuivante 1667, '^^ 
ce titre: Scalioerana, Edith alura y ad'ue* 
rum epcemplar refiituta , ^ innumerîs iisque fir- 
^ffimis meudiSy quibus ftiar illa paj/im fiatebat^ 
dsligentiffifne furgata. Elle fut impimée ^Rouen^ 
quoi que le titre porte le nom de Cologne : Cela* 
uia^ ^ud Gebr^rdum Scagen, JL.'£diteur y miic^ 

. uas 



î 



48 , BlBUQTHBQÙÉ RAlibNNÈlB j 

une Préface , ou il -déclare que cet Ouvrage a<« 
Toit été imprimé non feulement àl'infû, mais 
encore contre Tintendon de ceux qui avoienc 
droit fur le Manufcrit , & qui Jn'auroient pas 
manqué de s'oppofcr fortement à cette impres- 
fion , s'ib euflènt eu le moindre (bupçon que le 
Libraire HoUandois feroit aflez baroi pour for*, 
mer un pareil deCTcin. £n efièt, ajoute-t-il, ce 
Recueil eft de telle nature, qu'il n'auroit jamais 
dû être rendu public, (a) Carya-t-il rien de 
plus déraifonnable & de plus injufte, que de pu*, 
blier ce que des Gens-de- Lettres , qui s'entre* 
tiennent ètmiliérement dans leur Chambre avec 
leurs Amis, difent librement & fans conféquen« 
ce^ &de rimmortali(er par l'impreffion? L'es^ 
time qu'on doit avoir pour les Grands Hommes^ 
ne va pas jusqu'à recueillir les moindres mots 

qui 

(À) Il m'eft tombé fous les yeux par hazatd un ju- 
Éemeat tout fembUble que porta le célèbre Gravius» 
Fors que la première Edition parut, dans une Lettre 
écrite à Nicolas HeinJiuSf le I. Novembre 1666, Comme, 
le çrand Recueil , oii elle fe trouve ^ n'eft pas entre les 
mams de tout le monde , je vais rapporter et que difoit 
le favânt ProfclTeus d'Vtncfjr, SCAUGiKl eieeerptd y ^uMé 
Hagae Comitis nitperius ptoàitmnt , viàifiitu f Qui viri honi 
fftmp, buJHs libetU tUtiontm exicrantury tjui non fiium in f^ 
mam tôt fraeclarorum virorum , ^uos in monumtntis fuis , cum 
in vîvis ejptt ille héros, ad toêlum extuhrit^ injmius tft ^ ftét 
ér in ipfum Scaligeium 9 enjus mane$ , fi ^tus oorttm fenfns , 
nonpottrunt non indi^nîtétt hujm fa^i doter*. Nota ïevitatis 
ér malignitatis indeUbiUs ejns nomini eji inufia > fi perfuadert 
J&fi patientmr hominês , tum tétm procads ^ imfotentis linguoê ■ 
fitijfff M hâte in omnts omnium grdinum & aetatum hêminet 
maiediSa ^uderiu Cui enim, five am^icjuorum , fivo recentium 
fçriptêrum parât f Sed futpojititia pUtaque ejji plurimis arf}^ 
rnntii facile y fineceffi effitf vincerem &c. SYILOCE (pii« 
t0l«ium JitêrfMnth Tom. IV. fa^^ 49> So« 



jMvier^ Février^ Méats ^ 17^1. 4j> 

qui leur ont écl^app6^£c ce lefipeft fiipefftitieux^ 
trien loin de les honorer , ne (erc qu'à les avilir» 
Peut-on dire qu'on ait menacé la réputation de 
Scaliger ^ Quand on a inftruit le Public de toutes 
les baeaceOes qu'il difoit » mêlées de plufieurs 
traits Œenvie, qq mali^té,de niédi&ace^quel«> 

2uefoismêmed'ob(cénitez, &de chofès mani-»' 
sftement (aufTes? où Ton voit un homme ^ qui 
fe donne par-tout des buanges exceffives , fie à 
l'exception de deux ou trois pqrfonnes, méprife 
tous les autres hommes, & cenfure jusQu'à leurs 
moindres défauts ? De cet expofé Mr. DaiU^ 
conclut, qu'au lieu de publier le Sealigerana^ il 
falloit le tenir enferme dans quelque Bibliothé» 
que, oà lesSavans auroient pu le confulter^iâns 
que la mémoire de l'Auteur, & de ceux dont il 
parle ûlicencieufemem, en eût foufiR:rt. Mais, 
dit- il , le mal étant fait, & nùy aiant pas moyen 
de fupprimer cet Ouirrage , on s'eft attaché à 
faire en ibrte qu'il parût au moins dans (bn état 
naturel , purgé des fautes innombrables qu'U jr 
a dans l'Edition de Hollande» On relève après 
cela qudques méprifes de l'Editeur Hollandois^ 
comme d'avoir donné à ce Recueil le titre de 
Scaligeriana ^ au /lieu de Scabgirana^ qœportoit 
le Manufcrit original ^ d'avoir attribué cet Ou«. 
vrage à Mrs. Du Vuy y quoi que les Vajfans en 
fuflent certainement les véritables Auteurs ; & 
on rapporte à cette occafion, comment le Ma* 
nufcrit tomba entre les tnains d'i/3r Vofj^us &c. 

La première Edition, toute tronquée & défi-^ 
eurécs qu'elle ^^oit^ fut bien*tôt enlevée^ de for- 
te qu'on en fit une féconde à J^a Haie en \66% ; 

Tom. XXri. Part. L D &; 



1^ BtBLuxntftij^ IIaisokMk'k, 

^ làlelihiàiter mie Soa.ttA aoihy 6c cdtii du 
Uea éc liisitiroCSoii : Hîq^ Cpminmy ex Tj^f^ 
gtafhéà Jtirùm ^/Mf y pênM'ém Jemmii Vlacfé 
Mr» J>^ Mékuaii» en tf vu une aotre Kdtt&n^ 
^K Pou danflçr «Mutile iaipriâeice à XiMufr <9ett0 
fldéme «Mée.y i^ ojg&iw Cerm&i Prid^jifém^ 
oaàB qn dbuis te fend ne dsâKre jpcnfit de Celte 
de J> IMr^ L'a» £c Ttutré est ctiônreme&e 
ftiift)iaUe & b pféinîérv. La finsle difi^encet 
«fit f a, cfcft qi^on y ic Jaipni&er en camâérd 
feûi4iietxnié ce tpmSrslignt aroîe dk en LdciOé 

JL'isIntiie (blvaflce ttf^s^^ le f remet ScêligfirmÊm 
âtant j6cé]^tibBé I Semnnrry foos le faux nom de 
Qremitgvt^ GOtnaoe je l'ai déjà dic^ on y jcri^îl 
le SecmiBit^eramay lel <]iie Mr. Dénlîi l'avcric 
donner^ à cela pris qofon 5'in|6ra d'y ftôrc plu^ 
fieint» chan^naens y oui étoxcm toat autanc de 
raatca &de bémëf. ftmr.Hcr Mttzemx en doii« 
lie id <{iiefacid8 exempte y pris' au hflzard> qui 
taoutnût aeixeamsty que cette Edition de San-* 
mur if^ft pas aaffi eseâe que cdle de ttmfâm^ 
qooi qa'dk cfii; été ioîfriinée fiir deHe-ci, & 
qa'ûa feilt annoncée inr le titre comme plu^ 
eùcïwCtttffikmfScaligeraffaScc. ^kui aJ^n^a 
^ dter» Scal^émét fiim amea emenimthraj 
enm Nettf c^tuékm V^ 2>* Jhempm, Elle lui eft 
encore if^rieaiie: par nn aucre endroîc plu9 im** 
pcMrtanCy c'eft Cjioa y rettàocba la beUe Préâtce 
de MuDatik. MaisyCena» il pxroSc pur le me-* 
me titre ^ on v âjooèa^ à hi fin du Vchxwc^ a** 
ftc$ le Secena ScaUgefméi^ une pecite Pièce A- 
nenyitiei imprimée âpafémtnc en fetliUe voian» 
t£: Rêmarqms Jnt m tlhffe i^fêful^SceMgitmZf 



kmr^ Ces Rcaatqdei éitoîcnc , de Tmd C«^ 
mtt/, dose oa t pirlé cl^àtBm ) fc îi étiokâift 
d« It tecootM^M f quoi ^if îi Ho fe noonk 
pit* 

Le LibviÎFe de Samié ^ ^pô Sfvit 1114)1 Jiut kr 
Sfdi^ifmaf €Q 26(^7^ ifcuc fMr pkil6t ^esga a» 
eoMbphffe de TEditloo pcMièe à Sêmmtf m 
t66^, qoll rôivott il Mr. DêUU^ do le oi^iK 
iidtt eo même tfta» fiir k fuwtdte Edicton qu'A 
Vottloit £rire du FrÂflIcr Atfil^4UM. Mr.JMKi^ 
Itd flpmdic, & le Lttvsire înft» <jeM RépOfr» 
â dtts VArettiShtûeùl de foB Edidan^ qui pi« 
rut ea itf^i ^ Ibof ce ckte : FffMie StêH^âBàf 
Éditiû ahera^ frtânewumUtivr^ £( comme iOl^ 
primée A Vtrécbf: Ulpréf^eSii ofud Pnrtm Ml^ 
tê^t^hiMé VAooAjtuSf dtot une de ite Emst'é 
0piêi^ âfàk relevé isM ftote dir Mr. (é) DMlé^ 
Celiti<i, dont û Répoofe en LitaniM» m&bv. 
A^iM0tA fue k critique étoic ftndét i mak 11 
ttfe biett de HfpréâttUt* Il repftodie ea C«ftièttf 
d'âVôb' iUt rûmticher k PfMeè oâ iê ttouva 
ceeee Hxm ^ quieft ae lûiad peu confidénMe^ 
«fil! qtf M de iTflpperç&t pas qa^il s^ipprdprioic 
Itti'coteie qudodetf Remafqttes déje faites pu 
F Aucair de k Pr*&tie« II i^dute ^ que , pôuf 
lui téiâôigiiêr & téCcmâo^Mce^ îl veut bien ap-* 

prendre 

CO QH>» <* txadM&Bt ets flMts d*aa des VJfâtuf 
^kiij fi t m r fhbtëf mm Omh de êéof^y^ Vt9f» dits ^v p i w mk 
kk mfitr p^ êm S êht it h' s : Mk ]im ^*h s^afit le d'iM« 
TeCM t» O M wfii ^# i f nonmée Smvê^ , doit PUrrê Pitlhtf^ 



f 1 BIBI.IOTHEQUE RaisONMS'B ^ 

prendre au Public, que les exaHentes Remarques j ' 
dont rEdicTon de \66^ eft accompagnée, font 
de Taul Colomiès : qu'il fe découvre aflez lui* 
même en citant des Ouvrages^ de fa façon , tant > 
déjà imprimez <iue manufcrits, mais qui vérita- 
blethent appartiennent à fon Père, dont U a mis 
à profit les* Recueils : que, s'il n'a pas publié ces 
Remarques avec fon nom à la tête , c'eft afin 
de fe fiure plus décemment dé%ner fur le titre 
par réloge de Savant Homme: & que, croiant 
le bien mériter, il s'érige en Cenfeur autorifé à 
critiquer les Ecrits des autres ; n'épargnant ni 
Mr. Baluze^ ni même Mr.FoJ^s^ che:^ qui il 
a demeuré : que cependant il ne doit pas trouver 
mauvais, s'il eft équitable, qu'on ufe de la mê- 
me liberté à l'égard de fes prc^res Ecrits. Mr. 
DailU donne enfuite quatre exemples des fautes 
qu'il a trouvées dana les Bemarques fur le ScaU" 
geranay comme xm. échantillon de plufieurs au- 
tres (]u'il pourroit relever. U finit fa Réponfê 
au Libraire, en lui confeillant, au fujerde la 
Préface de Le Févre , d'en conferver feulement 
le peu qu'on y trouvoit à la fin , qui regardoit 
le S^aligerojta ; tout le refte n'y aiant aucun rap- 
port. Ce font, dit- il ^ des Vers, ingénieux à la 
vérité, mais. déjà publiez ailleurs en leur {a) pla- 
ce, & où l'Auteur ne fait que fe plaindre de fa 

maU" 

(^a) Jdfn fmo loct emm dUa ejusdem ^Autoris eftjl^U editù 
Je ne fai de quel Livre DmIU veut parler. Mais je vois , 
que cette Lettre fe trouve dans la féconde Edition de la 
I. Partie des Lettres de Le F ivre ^ imprimées en 1^74. 
tmm. X7* p3g« 350. Là tout ce qui regarde le ScaUiirând^ 
eft retranche ; oa en a même fupprimé le nom » & mis 

à I* 



yirruiér^ Février ^ Mars y 1741 • fj 

mauvaife fanté, du mauvais état de fesr afliires, 
de l'ingratitude des Mffes , qui l'oblige à leur 
dire adieu &c. Que nous importe , & que fait 
cela au Scaligeranay que le Critique de Saumur 
fe porte bien ou mal, qu'il pleure ou qu^il chan- 
te , qu'il meure de faim ou qu'il fafle bonne 
chère? Au refte, la féconde Edition du Prémter 
Scabgerana , imprimée à Eouen , eft véritable- 
ineot phts corteôie que la frémiére. L'ordre des 
Articles y eft aulfi plus exaâ, & on y remit en 
leur rang des pages entières qui avoient été dé- 
placées. 

Depuis cela, les Scaligerana n'ont été rimprî- 
mez qu'en 1695 , à Amfierdamy chez les Hugue^ 
tans y qui mirent fur le titre Cologne. Ces Li- 
braires dirigèrent feuls leur Edition ; ce qqi eft 
d'abord de mauvais augure. Auffi prirent- ils 

{)our copie la première Edition que le hazard 
eur fit tomber (bus la main ^ & ce fut celle de 
SauTnuTy dont ils confervèrent tous les défauts. 
Ils crurent faire merveille, de joindre enfemble 
fous un même Alphabet les deux Scaligerana ; 
mais ils ignoroient la difiërence qu'il y a entre 
ces deux Recueils , dont le f remet , presqua 
tout Latin, eft d'un iàvant homme, qui n'a ti- 
ré des Conyerfktions de Sealiger que des traits 
d'une érudidoniblide, peu commune; le fécond y 
bigarré de François & de Latin, a été compilé 

par 

- ■ • ■ 

à la place quatre étoiles , dans l'endxok où l'Autcu 
parle de la fréfaee» qu'U avoît promife fur ce KecucU* 
^ On a auffi ajouté ^ la fin : Saim, VL Kjl. ^A$fiU 

D3 ' 



I4 Bi9hiùrifB^wV^s9mm*9 

cemtvci&^. Asm a*^Qq fgii; beaMCoap nioms 
4le c;»s de cdni^çi , que <]c hutre. D AÎU^urio 
i)^ CNEtf toujours étp <:oomis & ckç:^ ipu$ kuf^ 
jap03^ xliftirû3:i6 fiç ptrciculkif d« fréam & 4^ 
y2r^^ S^aUgff^m^ ; çob 4eimn4oît qu'on nç los 
o^otoidîf: p^* Il M fM^rojic' pi^ 4^ diâiAguor 
|wr xm Ai|erisque kd AxticW» du frénm Sca^kff^- 
fên^i ,^ cooime âfîpo( les i.ii>rw«< ; Mtr« qii« C4$ 

drpits. Ce q^'U ]r ^ de iwlkur dg^; cetii^ Edlr 
tion, c'eft qu'on y inféra, chacune à f^ pteiç^^, 

k^ ^eai8rq<ie5 <le Cfihmèf % Iç Ji^^ 4f^^//i:4r- 
tiri^ j & QP (sp aorpit 9j^r«nmto£ rectifié C(mis 
. jcf rcni^ois , g Koï^ ^ç p^ déPPayrir à qpoi ils 
iè iWDoiîoieQt* / . 

U m^ok 6Uu 4'^MU«ur^ fiiiyrf to ËdUiPti^ 
4io9n'^es par Mr. IM^> opupoe ivfifum^m pre- 

\^ QOiiyeUe» ^i p4ir4t jiHJQpi4%i. Q» Ëdi- 
i:|oasoémmm< o« fow pti^«Kime3 tieâute^, 

^ |1 y ca « i»ême qiîi <)Q(: pftfle ifam tMt^itfs 
{^ign^ du Je£09nd S^^mr^ff^, Mr. I^ JUMr 

^;{;mh;x efei donne ki wlf e^semptes. Cela io^« 
f«i^ jioMvipnir d'^M f«Met w^ j'ewois jremaïqiiâe 
4i^ iQon exeqapUire de r£dkîm de s^mmm^ 
Qcqoi 4oit ^re m^ Atm càk de Mm^t pois 
(e te 4iQi)yel Editeupç j^ l'e p9iPt <wfjm. 

^efl: dans PÂfcicle (ii) de Luiuzanne , où Ton 

fait dire à Scalper : Genève eft plus ancienne. 

^appeatw ^ ^U çfoj fêe Qtrpcntnp ^4t 

.•• w 

CO ^«- 4^o« 



s 



li mfivM «i^ LskUMDM Jt/K* Mms il n'y «ut jV 
ipais dsM CCS auamor^Ià uoc Ville nommée 
CarfentTAS, Utuign avoic ipoiilu tw$ dou(« par- 
ler à^Artmtrafi C9X 00 aoîc que c*ctt lies mi- 
nes 4e çecte Ville» fituée au deflbus de Z^m^s^xi- 
itf^ 4;iQ« l'endroit où eft aujourd'hui le Viibge de 
yiéfy. que hêmfawm fut bftcie. Il oc £iac quo 
yoîr là-de0us le Diâiofioatre de Mqreai^ 

Un autre dé6uir^ donc aucune Sdiaou o*eft 
cxeiDce, c^eft que l'ordre Alpiudbéoque des Ar- 
ticles n'y eft pa^ par&ireooeoc exaâ. Maïs au 
JFoodyil n'eft pas abjôlameoc néceâaire 4aos cea 
ibrtes d'Ouvrages ; & Mr. Prr Maixtétwc croie 
qu'on aurok peuc*ecre nûeux &ic de lai0èr co 
Recueil tA Qu'il âoit dans ie Manufcrîc dea 
Vofams^ où Ion n'avoir gaidé d'autre ordre que 
celui de la liiite dos CooyerûciQOs^ On i^e Tç- 
jroir pas choqué des redites^âc dea cpooiadiâions 
isêoies, qui fe voient dans ua nieous ArpclC;» 

gr le ibin qu'on aeu d'y rai&(nbler ce «qu^^^^s- 
?r avoic di( en diâirens rems* Oa w doute 
pas que Mr. J^eiUé n'eue fiipprimé ^les wk» & 
les autres, a'il avoit lui^^menae puUié le pr^teûer 
ce Reçuol ; & qu'il n'eut d'ailleurs vomm^ % 
piéami^à^Scâliff^ en retraocbaoi: les (£o&8 
îndigQGS de ce gramT Ho(nme> parmi lepquellQs 
il V en a, au jugeaient des Savaos d'un mrite 
dluângué, qu'il ne peut avoir dim, ^ qu'oa 
dpiç o)(?tcre u ffîqueroent fur le comp^^ des Vas^- 
Jéfm. A l'égard de ç«Ues qu'on peut . vraifem- 
Uablement lui a^rj^^uer» yaici ce.q«f Mr, De; 
At^f^é^ m pea(è, ,, JQI ftudioit, dit-ii» exa- 
M mioçr û k Critique qu'gn m ^ n'eft pas 



D4. |?QUT 



f6 Bibliothèque ÏLaisonne'é, 

P, outrée y & fî on y à eu tous les égard^ oue 
yy TEquité demandoit. On lui a reproché aa- 
„ voir maltraité la plupart des Auteurs , tant 
,, anciens que modernes , & on a aSèâé de 
j, recueillir les expreffions groffiéres doprt il s*eft 
^, fervi 'y fans conûdérer que de ibn tems les 
,, Gens-de- Lettres ne s'exprimoient pas avec la 
,P même poUteffe qu'ilîs font à préfent : les ter- 
yy mes durs & injurieux qu'ils emploioient, ne 
yy feroient pas fbuâèrcs aujourd'hui. On prétend 
yy encore que Scaliger n*a pas rendu juftice aux 
,, autres Savans ; & qu'il y a peu d'équité dans 
9> le jugement qu'il en porte : mais ne fau*- 
yy droit-ilpas, ayant que de le condamner , ap- 
^y précier le mérite de ces Savans, & le réduire 
,^ à fa jufte valeur ? Il y a lieu de croire, que 
„ cet examen feroit plus favorable k Scaliger 
yy qu^à fes Cenfèurs. A l'égard de la hauteur 
yy avec laquelle on dit qu'il les a traitez y il ne 
,, faut pas être fiirpiis u là fîipériorité que lui 
,^ donnoit fon {avoir immenfe , lui a fait quel- 
yy quelbis prendre un ton de maître, & franchir 
^, les bornes de la modeflie. Enfin il iàut fc 
y^ fbuvenir que ces reproches font fondez fur et 
y^ qu'il difoic dans fes Cohverfations domefti- 
yy <mcSy pu il s'abandonnoit à la chaleur & à la 
y, foujgue de fôn imagination. Si on avoit ^u- 
yy blie ce que fes Cehfeurs difoient dans leurs 
3, entretiens familiers , croies- vou3 qu'on n'y 
^, trouvât pas les mêmes traits de jaloufie, de 
„ malignité, d'oflentation &c. qu'ils ont repro-^ 
„ cbé à Scaliger î Peut-être même que la vanité 
^y n'a pas eu peu de part à leur cenfure,^ qu'ils 
iv . ' „ ont 



fàni)kr^ Février ^ Mars^ 1741. fj 

^y ont voulu fe diftingucr en relevant les dé&uts 
„ d'un fi grand homme'*. 

Avant même aue les deut ScaSgirana fus« 
fent imprimez, les âa vans , qui les pofledoient, 
y faifoienc des Remarques pour leur uûge parti- 
culier; & depuis qu'ils ont été publiez, d'autres 
Savans y en ont ajouté plufieurs. Mr. Des Mai^ 
sceaux a inféré . chacune à, ùl place , toutes tel* 
jes qu'il a pu découvrir. On trouve donc, fur 
le Vrémkt ScaUgérana^ outre les Remarques de 
Vertunieny de Ftanfois de Sigogne^ Sc de Le F/« 
^urey qui avoient déjà paru, de nouvelles defea 
Mr. Le Clerc , de Mr. Le Ducbat (a) , 8c de 
l'Editeur; toutes bien diftinguées par des lettres 
ou des abbréviations. Celles de Vettunien yàzn% 
les Editions précédentes , étoient quelquefois 
confondues avec les paroles de Scaliger} ce qui 
a fait qu'on a pris les louanges que ce Médecin 
lui donne , & qui font quelquefois un peu for* 
tcsj poiir âes éloges que Scaùger (e donnoit lui- 
même par une vanité infupportable. A l'égard 
du Second Scaligerana y on 7 voit, outre les Re- 
marques de Mrs. Sarrau y Dail/éy Se Cplomiùy 
celles de Nfr. Le Clerc y de Mr. Le Ducbat y & 
de l'Editeur. Pour ne laiûer rien à defirer, Mr. 
Des Maizeaux a fait imprimer toutes les Pré- 
faces des Editions précédentes à la tête de la 
fienne. 

J'AL- 
(4] A l'égard desquelles il faut dire à peu piès la 
mëoie chofe , comparées avec celles qui ont paru dans 
'le DMcatianay que j'ai remarqué ci-defliis au fiijct de cel- 
les qui i*y couvent fui les Ptrr^m'ana H les Tbmms* 

D5 



f9 BxBLIOTHEqVK RAISOVlIB'fe, 

J'allois finir ici, coamiç eo aiant aŒsz die 
pour Eure coi^noitre TobUgadoQ que le Public 
doit lui avoir de la peine qu'il a priTer Mais, 
. en fiUmt autre chofe , il j'eft préfeaoé à nooi» 
tàx un endroit du Se^amiScabgerana. une remar- 
que de Mr. Maittaire , dont f Ëdi^ur a'au* 
Doic pas (ans douce manqué de £ûre ulàge » s'il 
$'en fût apperçu ^ d'autant plus qu'elle ièrt k hi^ 
re voir, que la manière dont ce que Sçalig^r di- 
jfoit a été dispoie ou par les Voffans^oix par ceuii: 
qui rangèrent les articles iêlon Torture alpbabéri^ 
que« a donné lieu quelquefois de confondre les 
Deripnney dont il parloit. Voici l'article > i quoi 
U remaraue fe rapporte. ^ CoMMRLiNfVs (a) 
„ nobis dédit Chrylbftomum 9c multa quae non 
9, excabant. Erat vir bonus & £itis doâus; il 
,y eftoit ignorsnc en Hébreu , mais il a bien fàîe 
,y fur le Nouveau Teftament ; il eftoit orgueil* 
^ leux 9 il ne devoit pas ainQ tr^ucer^ Frinci^ 
,^ pem^ il avoir acquis bien des ennemis". A 
lue cela , il (èmble d'abord, qu'il ne s'agit que 
de Cimmlin , &meux Imprimeur i^Hmilterg^ 
Aufli (h) Baillbt ra-t*il cru. Car il dit, ea 
renvoiant à ceo endroit : Scai^IOBR. téhmgnê qnê 
ce qt^il [Comm^lin] éi^faif eft icm^ & qi^$l 
Açif babik em Que ^ m Latm » Pms won pas, 
fn Hébreu. Mr. MaitUire le critique (0 là*de^ 
fus, comme n'aiant pas pris garde que Scaf^ef 

parle 

(é\ Faig. 3/4, de cette Edition* 

On Jintmm 4$$ Sév^nHf Tom* X» /^^ di3* £d»d^%4eh 

(0 ^yinnal. Ty^»£t*phic. Tonv lU. Paît. II. pag, S^h 
^44« in N9f* 



Jawm^ FivmrtS Mars^ 1741. f|| 

parle là *B 5^. Cbfxfçftûm^ & non p» de Cm^ 
mlm: c«r, ^out9Ht«B, il eft ceroun. que ^#, 
CbfyfoRime a écm des Commcnuires iur ïeN^y^ 
veau Tefiêmn$i mw noqs n'en avoo^ aiKun d« 
Ç^rnmwÊy que je iacbe. Il a railbnf & il pou. 
yqit ajouter, que ce qui fiiic imiùédiaceoieat ne 
peut cpnvenir cm'à Sf* CirjfMSm^ oui, com- 
jcoe on iàic^ Âûiafiàuda en Chaire rEmpercur 
^câdius^ & Eudçxie & Femme* Mais Scalig^r 
s'explique Uû-méme quelques pages plus bauc» 
iur rarticle de Chrysqstôms, où il dit: {s) 
p C'a efté un or^dUeux vilain ^ falloic-il faire 
1^ ce qu'il a &ic? il a efté banni, & avecraifi>n» 
^, Infinita pulcbra habet fie optima in Novum 
i, Teftao^tum ''« 

J'ajouterai encore ici , qu'en donnant VExr 
trw.du IhfÇéffi;a90f {b) on a eu occafion de fat* 
re quelques remarques fur un article du iPirra^ 
niawy on le Cardinal dit, que St. Grrgoirk 
fat k. premier ?4j^ jf^i s'infiiuk Serviteur dcf 
oerviteurs de Dieu; car, ajoute-t-il, Saint Aut 
guftin V/> ^e nul «'4 ufé de. ce titre auparenjant. 
On y a conjeduré, (r) que Du Ferron atoic 
.^confiondu k Moine Augufim avec J^^m /# l>Mr* 
fftf, Auteur d'une Vie de St, Grégoire y & le feul 
qui aîc attribué à ce Pipe: d'être le premier qui 
fe (bit donqé le titre de Serviteur des Serviteurs 

49 JVeu. Mm en même tens on y a juftifié Iç 
Cardinal, contce le rmocbe que lui faifoit Mr. 
l4 Ihidfsf » d'une bévue qui iêroic beaucoup 

' . plus 

Tom. XXII. Ptit. L oirUdi Y. 
^^' 154» X55. 



tfo Bibliothèque Raisonne'e, 

plus groffiére, dans la fuppofition qu'il faut en« 
tendre ici par St, Auguftin TEvêque àiHifpone. 
Cette fauue critique eft répétée dans une Note 
fur l'article même de {a) cette nouvelle Ëdition 
du Terromana. Mr* Des Maizeaux remarque 
là-defTus , que , dans la troifiéme Edition du 
Terroniana y imprimée à Rouen en 16^1 ^ on a 
mis ici une Note, où Ton marque qu'il s'agit 
du Moine AuguJUn, que St* Grégoire envoia en 
Angkterre. On avoit auffi indiqué cette Note, 
fur l'Edition des Huguetans^ de i6^^y la feule 
qu'on eût vue alors. Ce que Mr. Des Maizeaux 
nous apprend, que TEdinon à.t "Rouen en K^pi, 
eft la première où la Note paroiffe • montre 
qu'elle n'eft point apparemment de Nlr. Daillé^ 
comme on l'avoit cru. Et l'Hiftoire qu'on a 
donnée, après lui, des Editions du Perronfana^ 
fervira auÔi à faire disparoître les embarras (t) 
qu'on avoit trouvez avec raifon dans la manière 
peu exadte dont le Ducatêana en parle. 

(4) Pag. 271. 

(0 Bmc RAlSOKMt'B, fêbipêfr. pag. 154. Kot. a« 



ARTICLE III. 

JOHANNIS ÂLPHONSl TURRETTINI, Thco- 

logi Genevenfis celeberrîmi , Commenta- 
Rius Theoretico-^PraSkus in Efifiolas Divi 

PaULI ad THE8SALON1CENSE5. OpUS Poft- 

humum. 

Ccft. 



j4W)ier^ Février^ Mars j 1741. 61 

Ceft-à*dire: 

CoMMBNTAiRB Théorétique & Pratique /«r 
les dêux Epitres Je St. Pattl aux Thessa- 
LONiCi£Ns. Ouvrage Tefthume Je Mr.JfiAN 

ÂLPHONSB TURRETTIN , tfès^iûAte Théo* 

logien Je Genbye. In oâayo , fagg. 560. 
ABâle^ chffL Jean Brambimlkt ^ ^739* 

C Eu X qui ont lu PElc^e de Mr. Turret* 
TiN, iniëré dans notre Bihlèethéque ^croi* 
ronc peut->être , auffi-tôc qu'ils verront le titre 
de cet Ouvrage pofthume , que la publication 
en eft due à Mr. Vsrnet {a) , (|ui promettoic 
là d'examiner à loifir les Manufcrits que cet U« 
luftre Théologien a laiflèz^ pour en mettre au 
jour touc ce qai le mériteroic* Mais nous fk* 
vons certainement , que ce n'dl point lui qui a 
procuré TimpreiEon de ce Commentaire , & 
qu'elle n'a point été &ite fur les papiers de l'Au- 
teur même. On pourroit l'inférer fûremenc du 
nom feul de la Ville, où le Livre c& imprimé : 
<:ar il n'auroit pas été beibin d'aller chercher un 
Libraire à BMe^ fi Mr. Vernit^ ou quelque au- 
tre de Genève , eût obtenu du Fils unique & 
Héritier de Mr. Turrettin , la communication 
du Manuicrit , & la permiffion de le publier. 
Auffi le Libraire, ou plutôt l'Editeur, qui le fait 
parler dans une petite Préface, ne dit-il rien 
qui infinue que la G>pie ibit venue du Cabinet 

de 

W ^H* ^^ Mn TURRETTIN, 11, lait. Toiïl. XXI. 

de la BihU T^y*. pag. 47a, 



at BlBLIOTàfcÔtfB RjUSOMite'B y 



de l'Auteur. Il nous apprend feulement , que 
ce font des Leçons, qull fit cto 1722, 1723 ,& 
1 724 , & que les Auditeurs écrivoient à mefure 
qa'il par loit : ' Que fâchant tombim ce? fiméi 
d'Ecrits font fujeti \ êcre pleins de fautes, èo- 
Afffions, ou de lacunes , flc peur ne pas s'expo^ 
ftr à un jttfte reproche de deriionorer la mémoi* 
re de l'Auteur en Toulant loi ftire honneur, il 
avoit donné le Manufcrit à ex^niiniar \ quelques 
Théologiens vénérables: Que ces Théologiens 
jr aianc reconnu lé génie & lès idées de Mi.Tîrfw 
tntin^ ùk clarté & £1 finspUcàé. ordimire, Tex^ 
hortércnt \ publier inceflàinment l'Ouvrage: 
Que, pour le mettre dans le meilleur état qu'il 
feroit fK>iBble^ un habile boffitne fe chargea de 
le lire avec attention d'un bouc à l'ancre, y cori 
rigea les fautes qui s'écoicot ^fiëè»^ fa néglii- 
gence des Côpiftea y changea* le ponâuatiM^ 
foovenc vicieu£t > & remplit le vtnde de qoel^ 
<[ue peu d'enditnts défeâueiix: mais <]u'od n'oft 
rum changer an ftyle familier, donc TAuteor le 
lêrt en parUsic à ftô Difinplei . Il paioît aflèl^ 
ajoure^c^oo , par tanc de Harafigues & de Pané^ 
gyriques de Mr. Twrfêttin^ que^ ôuand il éftit 
befûin d'un ftyle pluf travaiifé, » uvbit joindue 
la pureté & l'él^sice à une éloqMice donce 
& petfuafive. Mais, dans des Leçons comme 
ceUes qu'on publie, il ne s'agfflbit qtte UvaScùàh 
tt^ d'ore^liqoer & d'édairdr des Paflâges di£&. 
ciles de rEcriture. Lei ornemem; d'un discontis 
étudié auroient été là mal ^ce%;. LeaComina«h 
tateurs , qui s'en piquent , ne font la plupart 
qufobfeurcis {iar«ià & embrouiller lea laatiéfes. 

Pour 



Pour dire tntintentiit Ce que nous favons^ de 
ce que nous penfods , il eft Gcnain, que, 6 
PAuteur cAc deftiné Ce Coaunentâire à voir le 
jour y il FittfDit recouché, fiir-tout pour le ftyle* 
Mais k Copie, fitr laquelle od l'a imprimé, eft 
fidèle pour k fond des chores;& c'eft«là le ptio^ 
cipal. £Ilé à été titée de ce que qui^e Ecudiaoft 
éciivoienc, & qu'ils Ce commumquoienc enfiii^ 
Uff pour corriger ou fuppléet l'Ecric de l'un par 
celui de l'autre qui avott été plus attemif ou 
pki3 prottH;. Je crois fore ^ que Mr. Tffmttm 
n'écriToic paa lui-même tout ce qu'il diibit, àC 
qu'il St Goncentoit ibuyent des principaux chefsé 
Âiant les idée^ nettes, & poilëdanc t»ed (es ma^ 
ocres « il n'avoit pas beibin de jetter tout mot-à« 
«kûc lur le papier : il pouvoît aifémenc rem^Aip 
iur le champ un fimple caneras qu'il avoit tracée 
£t cùk écant^ il ne âut pas s'étonner que l'ex^ 
prciSon ne coulât i»s alors avec k même pure-» 
té de flyle^ qu'il lui auroit donnée, s'il eut eit 
plus de tems pour y penfinr. Elle eft au moina 
C(H|)Qurs Clrâe, & plus correâe même en gros y 

Îie c<^ des Ecrits publiez à loifir par bien des 
héobgiens. Ainfi après tout^ cet Ouvrage,, 
confidéré comme poftbume , n'eft pas indigne 
de IuL 

« Mr*2Vrf^/î»s'étoi€itfûpofé d'expliquer, dan» 
ùâ Lcgoûs, toutes les Epîtrea de St. Paul y 
ftkm Tordre des tems oà chacune fîit compoiée* 
Ceft pour cda qu'il commença par les deux aux 
ihtfalom^my qui font les feules qu'il ait (#) ex« 

pli- 

Ç«} Volez fdn Eloge, lAi fitpr, pag. 442. 



\ 



tf4 BiBLIOTHiQUK RAISOKlràrtB, 

pHquées d'ua bout à l'autre. Audi •voit-on ici 
d'abord des Prolégomènes fur toutes les Epitresr 
de ce faiat Apôtre, réduits à (ix chefs, i. Une 
idée générale de la perfbnne de St.. Paul\, de foti 
caraâére, de fa vie, de fa mort. 2. La vérité 
& l'antiquité de fes Epîtres. 3. Le tems, 2c 
l'ordre dans lequel chacune^ a été écrite. 4. Lear 
matière, & leur utilité. 5. Les difficultés qu'on 
trouve à les entendre. 6. Enfin, le moyen de 
furmonter ces difficultez. 

Sur le dernier point, l'Auteur remarque, que 
les difficultez ne concernent i>oiQt les cnofès 
siécefTaires à falut : chofes fi claire , fi éviden» 
tes , û fouvent repétées , que chacun peut les 
entendre aifément. Mais il s'agit d'une pleine 
intelligence des Epîtres de St. Faul^ de la fuite 
& del'enchaînure de fes raifbnnemens. On in* 
dique cinq caufes des difficultez qu'il 7 a là-des«^ 
lus. I. La Langue, dans laquelle St. Paul écri* 
voit. Langue très-abondante, & quia ceci de 
particulier , que tous les Ecrivains Grecs ont cha- 
cun leur caraâére propre^ de forte qu'il ne fuffic 
pas d'en entendre un, pour en entendre quelque 
autre. Mais de plus. St. Taul^ &. en général 
tous les Auteurs du Nouveau Tèfiament^ fe fer-^ 
vent d'un Grec mêlé UKArdismes , ou de ce 
qu'on appelle Ltangue Helléuifiifuéj dans laquel- 
le les particules ont fbuvent un fens diâerent de 
celui qu'exigeroit la pureté de la Langue Gré- 
que. 2. Le ilyle de St. Paul n'eft point él%ant, 
mais concis. Les tran&tions & les liaiibns y 6mt 
fouvent négligées. Il efl plein d'hyferhates, Auffi 
l'Apôtre dit-u lui-méiQe , non par modestie, 

mais 



^âmkr^ Février & Mars^ 1741; iff 

imis félon la pure vérité, qu'il eft (a) iàet à 
f égard du langage. 3. Dans tomes fes Epitrea 
il fuppofe bien cks choies, comme connues de 
ceux à qui il écrivoic; il fait allufion i^ des cou« 
tûmes, des opinions, d^ faits, des objc^ions, 
Gue peribnne n'ignoroit alors, mais. qui noua 
K>nt aujourd'hui entièrement inconnues. 4. Il 
y a d'autres difficultés , qui ne viennent que 
d'un défiiut de pénétration & d'attention dans 
ceux qui te jifent. Chacun apporte à leur Iec« 
■ture un efprit prévenu de quelque Syflème do 
jkeligion , & ainfi n'y cherche & n'y trouve que 
ce qui s'accorde avec fes D(^;mes nvoris. 5« La 
diviGon en Chapitres & Verfëts, commode ea 
elle-même pour trouver & indiquer aifément kas 
PaiTages , mais mal fiûte, contrioue t;Kaucoup à 
empêcher qu'on n'entende bien les chofes. On 
prend chaque Verfêt feparémenC, & comme s'il 
ti'avoit aucune liaifôn avec la fuite du discounr, 
quoi que ibuvent mênie il ne forme pas un fèna 
complet. Si ToQ en ufint ainC à l'é^rd des LeC'* 
trea dé Cicêroî^ , on les rendroic beaucoup 
plus obfcures qu'elles ne le font. 

Voici maintenant de quelle manière l'Auteur 
veut qu'on s^y prenne^ pour furmonter, autant 
qu'il eft polBble, ces difficultez. .1. Il faut fè 
mettre à lire les Epïtrea de St. Paul avec un t£- 
prit libre de tout préji^é , & comme fi on les 
lifoit pour la première rois, cooune fi on ne (k« 
yoit encore rien de ce qu'dles contiennent. %. U 

ne 

(#) II. E^rê aux COMKTHIEl^Sy Chap. XL V9rf,^ 

Tm. XXVh tort. L K 



6i BiBtlOTHtQUE 

ne faut point les lire par morceaux, mais d^wt 
bouc à l'autre , en faifant attention à toute h 
fuite des çhoTes, de même qu'on Ut les Lettres 
particulières qui nous font écrites par d'autres. 

!|. On ne doit ai fe contenter d'une première 
eâure, ni porter d'abord (on jugement, mais 
. lire chaque Épître un^ féconde fois, & une troi* 
fiéme, s^il eft néceflàire, jusqu'à ce qu'on voiç 
diftinâement le fens de l'Apôtre. 4. Il faut 
toujours, enli&nt, avoir préfent à l'eiprit l'état 
de ceux à qui l'Apôtre écrit, le iùjet qu'il trai- 
te, les opinions des yutfsy des Gentils ^ Se de 
ceux qui s'étoient convertis au Chriftianisme. 
5. tes ABes dis Afitres font un excellent Cdm« 
inentaire des Epitres de St. Paul, On peut auΠ^ 
|x)ur leur intelligence, tirer un grand fecours de 
ce que Ton trouve dans les Ecrits des premiers 
Chrétiens, fiirl'hiftoire, les mœurs, 6c les cou- 
tumes du tems de NotreSeigneurjEsus-CHRisr 
€c de fes Apôtres; comme auffi dans les Livres 
des y»ifsy que St. Paul réfute ; par exemple^ 
fijr ce qu'ils croioient , que tous les Jusfs fe^ 
roient &uve7^. 6. Dans les PaOages oblcurs^ 
il faut avoir recours aux Commentateurs & aux 
Interprètes , non pour s'À)argner à (bi-méme h 
peine d'en chercher l'explication , mais après 
avoir fait tout ce que l'on pouvoit pour la dè- 
ieouvrir. Il ne faut non pkis avoir une foi aveu- 
gle pour aucun Interprète. Ceux que l'on doit 
conlulter principalement, ce font ceux qui exi^ 
piiquent l'Ecriture Sainte félon les régies de la 
Critique; Il aq ftut pas oégUger les Anciens, 
«n ce qu'ils nous dilcnt des rliftoires & des 

Cbu- 



JHfMff^ Fnrièr & h§»s^ 1741 . f^ 

Coiitumœ anciennes : mais pour ce qui eft do 
leurs raifonnemens, il ne faut les adopter ou'i 
I^KHines enfeignes. Avec tous ces ftcours, qiron 
ne fe flatte pas de pouvoir aquérir une pleine fie 
entière intelligence des Livres de rScritureSain* 
te : car il 7 a des Pafla^es fi obfcurs, qu'ils ne 
taiflènt lieu qu'^ des conjeâures, plus ou moins 
vraifemblables. Par confeqent, il ne peut qu'y 
avoir des opinions différentes fur le fens de bien 
des Paifiiges ; & cela mêtne eil un motif à fai 
tolérance* Il feroit également téméraire & in- 
humain , de fe condamner déciiivement les uni 
ks autres pour cette diôerence d'explications. 

Avant que d'entrer dans l'explication ^e la 
I. Epîtie aux Thejfalomckm ^ l'Auteur dit quelque 
choie, en peu de mots^ de la Ville ^tTheffklimi- 
(jjmè i du tems auquel SP. Faut écrivit cette Let- . 
tre aux Fidèles qui fc trouvoîent là ; du lieu; 
d'oà elle eil écrite } de l'occafion , qui Penga- 
gea à l'écrire. Puis il donne une analf (6 gêné* 
rate des matières ) quLÎ y Ihnt contenues, de jji 
fait remarquer ce qu'il y a de plus confidé^ 
«able. 

Sa tnéthode, fur chaque Chapitre en particu- 
fier, eft de 4e parcourir d'abord tout entier, ep 
^îl(ât^ fur.ckiaqueveriêt }es remarques nécefTai- 
res, & expliquant les exorçfl^ons qui ont quel- 
que choie d'obfcur. Apfes quoi, il donne une 
rrte analyfe de. tout te Chapitre , felpo l'ordre 
matières, & en indiquant, ce qu'il ya cte 
remarquable^ Mais il s'étend , dans l'occafion , 
fur eert^ns points , Sptit de Théologie , ou de 
Morak^ xloat importance dem^ndoic qu'il for- 

E 3 tît 



fà . Bibliothèque RAisomnn l 

fealement ^ & cela eft crès-certahi , qu'Jeilcôre 

Îu'on obferve cous les autres Cotnmandétoehs'^ 
i l'on pèche contre un feul , on ofiènfè la Ma* 
jcfté du Légiflateur/on vide I^Loi , & pat 
conféquenc on s'attire une jufte punition devant 
le Tribunal du Jugé, comme û Ton eût enfraint 
tous les autres Commandemens; parce que (corn- 
ttit r Apôtre s'explique auffi-tôt ) celui qui a dit^ 
i^oUs ne conmettrez point d'adultéré ^ à dit auffi^ 
Veùs ne tuetet point. Si donc vous tuez y quoi 
mue vous ne commettiez point d^ adultéré , vous 
ttes transpejfeur de là Loi. Il n^ a là au fond 
den qui ibit particulier à la Loi de Jesus-Christ: 
cela eil commun à toutes tes iJoik , dans tou^ 
les Royaumes & les Etats. Une feule faute 
cotonife^ unie feule Loi viotèe/y rend Çar-tout 
.coupable & fujet à être p^i. Les Hommei; 
font obligez d'obéir à DifV, non feulement pat 
xles aâes extérieurs, mais encore, & prihcipa- 
hnnent^ ]^ar un principe intérieur y par î'amôut 
.de Dieu âc de l'OHdrè,^ar 4él'erple(Sb & k ctaiiN 
^ de la Majefté DiVide; Si l'on eft véritables 
ment dan» de teàe^ dispoâtiotl^, dle^ nous por*» 
'teront à obferver non im (feul Préce{)tè , mais 
tous également. Car qui^n^ «fi vide uà fetd, 
montre par-là qu'il manqiie db reTpeâ & d'a- 
mour envers Dieu ,; du tûxAns s'il pécbé le lâ- 
chant & le voulant, & quV demeure & fe con^ 
firme dans fba péché; tar ce n'eft que de teîs 
Pédxeurs qu'il Vagit itu Mais, dira-t*oh , dans 
l'état de corruption où nous Ibittnes,' eft il pos- 
v-fihle de s'abftenir ^e tout mal, en forte qu'on 
ne commette pas même un feul Péché? Notre 

'' ■'■'■'' ^ 'Au- 



Auteur répond 9 en ap{4iquant ici ie eipUquant 
la diftinâion commune , qu'il jug^crès-bieà 
fondée, entre la FerfeSion Jefartks^ & la P#f, 
feffhn de degrez. LA première fait le caraâére 
eflentiel d'un Homme pieux & de probité; la 
dernière n'eft ni néceffidre, ni poffible. 

Voilà un fens très-bon Se très* beau. On peut 
néanmoins admettre Tautre > bien entendu ^ 6c 
réduit à fes juftes bornes. 

Sur ce pié-là , il eft clair , que TApôCre ne 
voudra pas dire qu'on doive s'abftenir des cho- 
ies bonnes & ordonnées de Dieu, parce qu'd-* 
les palTent pour mauvaifes dans l'eTpnt des Hom« 
mes aveugler par l'erreur & par le vice. C^ 
(èroit fe rendre efclavé des opinions pernicieufès 
«qui régnent dans le monde. La prédication de 
rÊvangile étoit {a) Jcandak aux Juifs ^ JUh 
aux Grecs : ce faux jugement du inonde n em* 

EScha pas les Apôtres de prêcher l'Evangile, 
es yuifi y du tem$ de Notre Se^neur , croioient 
(i) qu*// n*Aoit fas permis de guérir juekun k 
jour du Sabbat. Jesus-Christ ne laifla pas 
pour cela d'opérer dans un tel jour de pareHs 
miracles , qui confiiloient à fiûre du bien aux 
hommes. La profeiSon de l'Evangile , & le 
Culte de Dieu fdon la pureté de & Parole, 
ibnt, au jugement de ceux de quelque autre Re- 
Ikion , des chofes mauvaifes , qu'ils défendent 
ievérement : on ne doit pas pour cela ^en abfte- 
nir. 

Le 



ï 



b) I. CORINTH. Ch^u L Pêrf, aj. 
h) MATtnaU, Cha;^. Xll. v^f. X», 



Lç {èns du Précepte n'eft p^ non plus, qu'i][ 
Stalle CQodamner & le défendre à foi-même^ 
£uis examen , tout ce qui nous paroît d'abord 
inauyais, ou par préjugé, ou par reffet d'un vain 
fcrupuie, ou de quelque mélancholie. La Re- 
ligion dégénéreroit ainfi en crainte frivole & fu- 
perflitieuie. 

, Mais il fj^ut reftreindre cette maxime aux chor 
fes indiflerentes en elles-mêmes , dont l'ufagp 
doit être r&lé & limité , en diâërentes maniè- 
res, par la Prudence , la Charité f & la Piété. 
Ceft ce que Sf. Paul appelle (a) ailleurs, /A. 
çhfr défaire ce qui efi honnête^ non feulement de-^ 
ivant Dieu, mais fncwe devant les Hommes. Il 
(exhorte en (h) un autre ^endroit , à recherchef 
non feulement tout ce qui eft en foi honnête^ 
jufie^ i^fur^ pa^is encore tout ce qui efi âimar 
pu par rapport aux Hommes ; non feulçment 
ce md eft vertueux y mais encore ce qui efi pro^ 
fre a $^ attirer de la louange. Le même Apôtre^ 
jcn même tems (^u'il ^ablit l'exemtipn ou font; 
leç Chrétiens du joug 4es Céréinonies de la Loi, 
veqt qu'ils tfufept de cette liberté qiji'autant que 
la Prudence &.la Qiarité (0 )e permettent. 
Cela eft encore trop général. H faut dire 

auelque çhofe de plus particulier^ La régie doqc 
s'agit a lieu, ou pour des raifons qui nous re- 
gardent nous-mêmes, ou pour des raifons qui re- 
ga^dpnt les autres ; & ces deux fortes de raifoqs 
f oncQwrent fouvçnç à îiouç ^ impqfef l'obligation'. 

fac 

(«) ii.coipNTH. Cbap.YIUf. w/r i,u 
W philii*p. ly: 8. ' ^ . i' t 

(0 gAIATES, Y, 13, 



yam^êfp Ffvrier (^ Marsy 174t. r$ 

Par rapport à nous-mêmes « il y a des raifoni 
t^ées de l'Innocence & de la Piété , qui deman- 
dent quelquefois que nous oous abftenions do 
ce qui n'a qu'une apparence de mal. Les bor- 
nes qui ^parent l(î Jufte d'avec l'InjuftC) le Li- 
$:ite d'avec I^IUicite, qe font pas toujours fi clai- 
res, qu'on n'y trouve matière à douter. En ce 
cas*là) l'Innocence Se la Piété demandent qu'on 
prenne le parti le plus (ur , & par conféquent 
qu'ot) évite non feulement ce que l'on eft aflii- 
Té être tpauvais de ùl nature, mais encore ce en 
quoi on peut ^upconner & craindre avec quel- 
que apparence quil n'y ait du mal; autrement 
ons'expofe au danger d'oâènfer.la Majefté Di- 
vine. C'eft ce qu'enfeigne l'Apôtre , quand il 
jdit dans fon Epitre z\xx Romains ^ {a) que tout 
40 f«e Fon fait fans foi ^ c'eft-à-dire, fans êtrç 
bieq perfu^dé que cela eft agréable à Dieu, ou 
du moins ne lui eft pa;? desagréable, eft un féFn 
fhé. 

Le (bin de notre propre réputation demande 
auffi q^elqueFois qu'on s'abftienne de ce qui n'a 
^u'i^ne apparence de mal. Si , par exemple, 
on entretient amitié avec des gens qui font en 
mauvaife réputation par quelque endroit, il eft 
i^rt à craindre que cela ne faflè mal penfer de 
|ious, parce qu'on juge ordinairement des moeurs 
de quelciin {^r ceux qu'il a pour amis, & qu'il 
fréquente familièrement. Âinfi , quand même 
pti feroit fuir de pouvoir, fans faire aucune brè- 
che à fon innocence, avoir commerce avec de 

(•) Ct^ XlVi virf. ?^ 



^4 Bibliothèque Raisornb^ l\ 

telles perfonnes, on doit néanmoins s'en abftei^ 
nir, pour conferver en fbn entier fa réputation. 
Ce n*eft pas qu*il n'y ait abfolument aucune oc- 
çafion où Ton puifTe converfër avec des gens de 
mœurs déréglées , & décriez dans le monde. 
Nous voyons au contraire, ^ue Jesus-Christ 
le fâifoit, pour les convertir; & d'ailleurs, (à 
vertu éminente étoit fort au defTus dé tout dan« 
ger d'en recevoir quelque atteinte. Mais , tant 
qu'il n'y a aucune raifon d'auffi gi^nd poids^ 
qui nous autorife à converfer âveC des gens d'u^ 
ne mauvaife réputation , il eft certainement dé 
la prudence, & même de l'intérêt de notre pié- 
)té, que nous fuivons leur commerce. De mê^ 
xne, û l'on vit 4ans un pays, où certaines cho* 
fes paflènt pour deshonnêtes , comme d'aller 
dans une Taverne , d'y manger & d'y boire ^ 
quoi qu'on pût fouvent le faire fans qu'il y eût 
véritablement du mal, cependant les perfonnes 
d'un certain ordre doivent s'en abftenir , pouV 
ne pas commettre leur réputation. II faut dire 
la même chofe de certaines fortes de Jeux dé- 
fendus, & r^ardez comme illicites; quand Ù 
n'y auroit pas d'autres raiibns pour lesquelles où 
ne doit pas fe les permettre. 

Enfin, le foin dé notre propre repos nous en- 
gage auât à éviter des chofes qui n'ont qu'une 
apparence de mal. Suppofé, par exemple, que 
certaines opinions abfuraes , mais innocentes 6c 
jqui ne font d'aucun danger pour le Salut , fë 
trouvent reçues dans les pays où l'on vit , & 
'iq^'en les réfutant on aîc fort à craindre de s'at- 
tirer de grandes inimitieZr » & de troublct ainfi 

te 



JaM^kfi Février Ç? Marsj 1741 : ^ 

ïa tranquillité de fil vie, il vaut mieux certaine* 
'ment s'abftenir de telles râiications« On ne peut 
donner fur tout cela que des régies générales. 
Ceft à la Piété, à la Charité , & à la Pruden- 
ce, à enlêigner comment on doit Ce conduire 
dans les cas particuliers. 

Voilà qui mène à Tautre forte de raiibns , ti- 
rées ndn feulement de notre propre avantage^ 
mais encore de celui du Prochain. On en trou- 
-ve des exemples dans les Epitres de St. Paul^ 
èc dans les Disputes du Siècle Âpoftoliaue. C'é- 
toit une granae Qiieition entre les Chrétiens 
nouvellement convertis , Si tous les Œrétiens 
■létoient tèinns d*obferver les Cérèndonies de k 
ÎJoïy la diftittâlon des Jours , Tabftinence des 
^Viandes, Se des chofes facrlBées aux Idoles &ç. 
Que difeçt là-deffusles Apôtres? Ils fbuhaitent 
'bien ^ que chacun fe convainque , par un exa- 
men attentif, qu'il n'y a foû^ l'Evangile, aucu- 
ne obligation d'obferver ces Cérémonies. Mais 
néanmoins (a) l'Apôtre veuf aue les forts (c'e£É- 
'à-dire, ceux qui ont les meilleures idées) fip' 
portent lès folbUs. Il veut que les Chrétiens 
(cherchent tout ce qui feiit contribuer à la faix y 
ter à leur édification jnutuelle; qu'ils s^abfiiennent 
{b) de certaines viandes ^ & autres chofes pei:- 
mxCeSy pîutSt aue de chùquer leurs Frères y & de 
ids mettre en danger de pécher, yaimerois mieuXy 
dit-il, (c) ne manger jamais de chair y que d^itre 
itTtè occà^on iè àfite à mon frère. Cette con- 
^ defcen^ 

(a) ROMAINS, Cljftp. XV.iwr/, X,», XIV. xj>» 
(y) Ibid, vcrf, ai,\' : o 

(O ifCORïNTH. vui;y3- 



^ Bibliothèque RAisoNKB'e; 

defcendance en matière de chofes permifes, fait' 
la matière de deux {a) Chapitres de Ton Epitre 
aux Romains, & de deux {h) autres de la L 
aux Corinthiens. Il fuffic d'alléguer un au- 
tre paffî^e de la dernière , comme très-clair & 
très expreffif: {ç) Tbut m'eft permis ^ dit* il, par- 
lant dé ces fortes de chofes indiâerentes, qu'il 
pourroit faire fans crime , mais tout n^eji pas 
avantageux y c'eft à-dire, tout ne s'accorde pas 
avec les régies de la Charité « & avec ce que 
demande l'Edification mutuelle. Dans ces cir- 
confiances donc , & autres femblables , il iàut 
s'abftenir non feulement de ce qui t& réellement 
mauvais y mais encore de ce qui n'en a que 
l'apparence, lors qu'en le iàUànt on fcandalize- 
roit fon Prochain ^ & on lui fournirpit ocçafioa 
de pécher. 

L'ECHANTïLtoN, que je viens de donner, 
des Leçons de Mr. Turrettin fur ces deux Epî- 
1res, fuffirpour faire voir qu'il s'attachoit uni- 
quement au iblide; ôc Qn en fera convaincu de 
plus en plus, à mefure qu'on lira fon Commen- 
taire. Un n'y verra point de fubtilitez Scho- 
laftiques, ni de vain étalage d'érudition. L'Au- 
teur iè contente d'enfeigner à fès Difciples la 
bonne manière d'expliquer l'Ecriture Sainte, 6c 
en même tems il leur donne de belles ouvertu- 
res , pour les mettre en état de compofer des 
Sermons propres au but du Miniftére Évangèli- 
que. L'Ouvrage, maintenant répandu dans le 

mondo 



î 



a) Les XIV. & XV. 

O Les Chapp. VUI. & IX. 



Janvier j ProrUr t3 Mm^ 1741: yf 

monde par l'imprcffion, fera d'une utilité plus 
générale y û ceux ^ui ont befoin d'un pareil fe. 
cours y veulent bien en profiter , c'eft-à*dire> 
oon feulement les Etudians en Théologie , mais 
encore ailèz de Prédicateurs, qui, fkute d'avoir 
eu de bons Maîtres « manquent de goût & de 
lumières fuffifantes pour marner comme il faut U 
Farole Je la Vérité. 



ARTICLE IV. 

Essais de Critique, I. Sur les Ecritî Je MK 
RoLLiN. IL Sur les Traduâeurs <f Héro- 
dote. IIL Sur le Diâionnaire Géographie 
que & Cridûue Je Mr. Bruzen La Mar- 
TiNiERï. En grand in duoJecimOy pagg« 70 
pour la Préface , & 480 pour le Corps do 
l'Ouvrage. A AmfterJam , chez FranfeiM 
JUHeuefé fi» Fik y 1740. 

« 

L'Auteur de ces EJfais Je Critique déguife 
I ibn nom, fk nation, & le lieu de fâ de- 
meure: mais de la manière qu'il le fait, on fenc 
Îu'il veut bien qu'on ne s'y laiflè pas tromper. 
>ans la Tr^ace^ il fe dit {a) Flamand {eu um 
homme fui Mneure depuis long-tems en Flandre) ; 
& qui {b) efi à plus Je ^ lieues Je la Ville oh 
fefi faite Pimpteffion de fon Livre. Le titre du pré* 
inier Eûài porte : l^ettre Je Mr. Van der Mëu- 

LEN 
W Prifaci , pag. f , 



p^7 JBiBcioT^Qtid RAitf&iwiv^ "" 

L£N &c. L'Auteur j>arlç ailleurs, cbmmeaittir* 
autrefois (a) demeuré à Paris; & il donne (ky 
Maiines pour la Ville pu il fait maintenant fit réw> 
ûdence. Mais le lieu oà il étvii AéiuelUmevt ^' 
quand il écrivit fà Troifiéme Lettre, efl ime> 
{t) agréabh Maifoity fret Je Ninove, fetite Vil^* 
h. de la Flandre Impériale emire Bruxelles ^ 
Gand: Maifon^ qui lui fourmt tout cem^UfeuA 
defirer dStfour le travail^ & four le détaffement: 
lar-bonne compagne ^ la tottverfatiom ^ le b on ai r j 
la fromenade , un bord de rivière toujours amu^ 
fant y une vue douée ^ qui fi feéfiute toujours 
avec un nouveau flaifir^ & ce qui fait Vaffaipm^ 
ifémeni de tout le refie , une pleine e^ pttiêre tix 

berté, Je voudrois que oe fit encore U 

eoutumey comnntne autrefois , d^infcriee les OfuJ^ 
cules du lieu oh on les a comfofi»: je fnettroisi 
ia tête de celui-ci y DE MA Maison de NlKo-> 
VE (d); car k Maître de celh^a^ 'veut que je\la 
regarde comme mienne. Tome IIÏ. de YH^èira^ 
ancienne y dans Y Avettiff^nt. Sx lepré^eadu 
Tlamand n'eût point cité «ici Mr. Rollin^ ceux 
qui ne lifent guéres les AvertigemenSy ou qg| 
oublient ce qu'ils y ont lu , auroient pu ne pas 
s'appercevoir que ce font les propres termes^ 
dont Mr. Rollin Te fert pour décnre la Maifon de 
Colombe y où il pafiTe quelques mois > fituée att 
voiGnage de Paris y & pour exprimer combieâ 
il fouhaiteroit que ce fût encore la mode d'io^ 
fcrire les Ouvrages du lieu où on les a compotêz; 

Cêi 






a) Litt, III. pag. iif. 
'b) Pag. 134. 
e) Pag, 133, 134» 
d) E NiiWfifUM mi9m 






Jmfhr^ Tnxthriâ Mâtt^ 1741: j^ 

Or l'Auteur des "EJféàs p'a point écrit tout cela 

en caraâéreltaUque, comme il fait en un grand 

nombre d'autres endroits ^ od il emprunte quel« 

ques mots 9 & même de longs Paflages de Mr. 

MâlUny en forme d'ironie, ou de parodie crici* 

que. Une fiâipn fi manifefte , & divers autres 

indices qu'on trouve & dans la Préface, & dana 

le Corps de l'Ouvrage , donnent lieu de pen/êr 

que rÂuteur n'eft point FlamanJ^ mais Fram^ 

pis , £c qu'il demeure bien près de celui qui 

Ait le principal objet de fà Critique. 

Quoi qu'u en foit, il commence ù Pré&ce 

par définir la Critique en général. C'eft, dit*il, 

le jugement qt^on ferte fur quelque Ouvrage y /oit 

four en faire voir éf* admirer ks ferfeBions^ foit 

four en découvrir ks défauts; ^ un Critique eft 

ftn Auteur qui examine un Ouvrage dans sette 

intention. Fuis il remarque, qu'à la réfèrve de 

V Ecriture Sainte^ û n'y a pas un feul Livre où 

il nV ait quelque imperfeâion , & qu'on ne 

puifie criti(|uer ^ aucun Ouvrage des homme^ 

n^arrivant jamais au fiiprême degré de la per<* 

feâion: „Que les mauvais Livres tombent dès 

), leur naifiànce dans un oubli étemel^ que per* 

jy fonne ne daigne critiquer les médiocres , à 

^ moins qu'on n'ait un intérêt particulier à ac- 

y, célérçr leur chute pour leur en fubftituer 

„ d'autres; mais que , de tout tems , on a fait 

,, la Critique des Ouvrages qui ont mérité l'atr 

^, tention du Public , qu'on fera toujours de 

^ même, ou^ fi on ne le iàit pas , il fera per- 

^ OÛs à tout le monde de le faire , & que cela 

9j eà du Droit des gens &c. '^ L'Auteur donne 

• en- 



■ r 



Bo BiBLIOTHBQVB RAléOKKklSi 

enfuite pour exemples , la Critique du C£/ ptjf 
Mrs. de V Académie Franfoife; celle des Entrer* 
tiens d\Arifte & J^Bugéne du P. Bouhours^ par 
Mr. Barbier Daucour, qui prit le nom de 
fCléante; celle de la TraduâtônFranfoife dutlûi$^ 
veau TeftarPient à\i même Père, par le P. Si-- 
MON ; iç enfin celles qu'on trouve dans les 
Journaux de divers pays. Après quoi il vient à 

erler de l'ulàge qu'il fait lui-même de cette li- 
xté fi jufte , fi utile , & fi néceflàire pour le 
progrès & la perfeâion des Lettres & des Scien<<i 
ces. {a) „ Il s'en faut beaucoup ( dit-il ) que 
^ j'aie le ulent de la Critique au même degré 
y^^où Pont eu ces habiles Cenfeurs dont je viens 
,, de parler ; il ne s'en faut pas moins que je 
^, n'aie le talent d'écrire avec la même légèreté 
,, & la même précifion que ces grands Maîtres, 
^y & que ceux dont je relève les méprifès. • • • 
,, J'ai moins cherché à m'exj^rimer élégammeà^ 
^, qu'à m'exprimer clairement, & à f^re fentir 
,, le ridicule des mèprifbs ou des expreffions que 
^ je critique. L'èl^ance ,< les termes recher* 
jy chez, les expreffions métaphoriques, les £ûl-^ 
,, lies , ne font guéres de mue dans un Ouvra- 
^ ge de Critique, de comparailbn de Textes & 
,, de Traduâions, & de discuf&ohs Gramma* 
„ ticales. Il efl une élégance fimple ,. claire, 
„ & naturelle , qui convient extrêmement à 
„ cette forte d'Ouvrages ; je voudrôis l'avoir 
„ attrapée: mais elle n'eft pas donnée à tout le 
„ monde. Après tout , je croi qu'on peut dire 



ysnvierj Février (â Marsj 1741^ 81 

;, de la Critique ce que Plinr (a) a dît de 
„ rHiftoire , Wfioria quo^uamodo firtfta Jekc^ 
^y tat: de quelque manière qu'elle (bit écrite, 
,, pour peu qu'elle (bit claire & intell^ible, d* 
„ le plait toujours jusqu'à un certain point, par- 
9, ce qu'on eft charme de voir les méprifès des 
,, autres, particulièrement de ceux qui prennent 
„ le ton dogmatique. 

. „ Les trois Effais de Critique, que contient 
ly ce Volume, font le fruit d'une lefture rapide 
„ de fix ou fept Volumes des Ouvrages de Mr. 
„ Rellin, & de quelques articles du Grand Die- 
„ tionnaire Géographique & Critique de Mr. 
„ Bruzen La Martmi&e; & d'une leârure plus 
„ férieufe, & pluficurs fbis réitérée de l'Hiftoi- 
^, re d'HERODOTE, & de fcs Traduûeursr en 
,, Langues vulgaires''. Le premier Eflai con- 
tient trois Lettres , & toutes trois elles con- 
cernent les Ecrits de Mr. Rollin , c'eft-à- 
dire, fà Manière tTenfeigner ^ d* étudier ks BeU 
ks^LeUreSy & (on Hifioire Ancienne^ mais prin« 
cipalement le dernier Ouvrage. 

Noire Auteur dit, „ qu'il a (A) été long-tem« 
yy dans l'incertitude s'il lâcheroit ces trois Eflais, 
„ ceux fur-tout qui concernent Mrs. Rollin & 

,« Lm 




\9 Jeune j Lib. V. Epift^WW, mtm. 5. qui diftingue par- 
là le ftyle de rHiiloize d'avec celui d^ Haiangaet , 9c 
des Pièces de Poëfîe. 
(h) Pag, 41 ^ & fitiv. 

Tm. XXFI. Part. I. F 






9Z BlB]M.aT9IB<|9K RAI«01OCB«t 

La Marfiméfrf. l^ fautes , ( ^oute-t41) qu6 
je croioi& avoir remarquwa dans ces deux lE- 
crUrains, quoi qu'elles ipiçnc eu petit nombre 
^ en cooQfi^mroa de. celles que je n'ai açper* 
^ çuèa que confuféœent &; (ans le$ apomuer, 
„ me paroiflbieut confidérabies. Mais ^uand 
,, je faifots attention fur la. cs^cité y la reputa- 
^ tion & la vogue qu'ont ( ^ i jufte titre ) ces 
^^ deux Savons , je m'imaginois avoir rêvé , Se 
^ m'étre trooipé dans toutes mes reoaarqttes''. 
Ce qui l'a tiré de cet embarras, Sç dp cette in- 
certitude^ ce font les. aveus publics que ces (a) 
Moeurs, ont fait des iaute&&xies imperfeâions 
qu'ib. reconnûiflbieDt àms leuDS-Ouvrages^ f^it 
par.eu^*mêmea , foit par les avis qu'on leur a 
GotmeH & la /disppfitiïba où ils témpigneot être 
de profiter de tous ceux qu'ils pourroieot rece- 
voir , encore. Après, de tellesi déclarations , un 
écrivain mérite, cefembley qu'en le critiquant^ 
on ménage au moins, fes ex^'eifions, pour ne 
ri^xiire dont il. puiile êtretufi^bnuablement cho*- 
que. La manière àe critiquer eft une chofe à 
quogi les perfoosçs é^iitablesiont presse autant 
d'acttoçioQ., qu^àla jufte0i; dei la critique, fur- 
tout quapd.e^ Q!eft,pas,reu||ementpar occafion, 
mais dans un L'ivre £dt exprès, que l'on donne 
foh jugement fur le caraâére en général, & fur 
k»défaucren pudadîer, des Ouvli^er qu^nn a 
C3â|^ex dans cette ^iittçQtion. 

L'Au- 

(éf) LA Martinrrb 9 EcMrciJham êfinHêit fut U 
prêmiérg Eiiti9m du Grand Diaitn, Gévgrafà.'^ & Criti' 
fMi publiez en 17%^ TkQUXH^ HiflHrê Amknnê^ Pré- 
face ou Tom. IV. 



, Frvrierîi Mmriy 174t. 9f 

VA^ttut <te c«s ^BJ/itr a bien prévu iqu'à/iet 
^ftrd , il feroit luiTmêœe ^xpofê à la critiqua 
Voici ce quHl dit là^effus. (é) „ N'aiant Wj 
^ d'aboir/d tûe$ cbfer vadon» que pour être convt 
yy 09untq^ée9 à ua Ami, jfy parle avec franchi.^ 
yy ft,f&.âns.bcaucoup die précautions: je les ai 
5^ eofuite communiquées à; d'autres, mais fins 
^9 y rien changera... . -. Je n'ai point eu incei^ 
$y don d'y oSsnEst qui que ce &iic: mais j'ai tir 
jf Cbé . de me faire entendre , de en voukiot fki* 
9» re voir à d'autres ce que Ton croit voir, on 
fy s'exprime d^^lesiermes les dIus fignifiâidft 
^> qu'on peut trouviàr, & l'on ééd^autanc moifis 
19 en garde , que Iton ne paiie^uju'à des Amis« 

yy Âujourd'hui<4^^'i'^^'^^ mande que mes £s« 
yy fais font tmpriine:L)je n'j puis plus rien chan« 
^ ger M. je m l'âî pas pu nire non plus dans te 
^ c^rs deJ^tmpreffion, étant à plus de fo lieues 
I, delà. Ville où elle s^eA faite; Je n^n ai pas 
yy même dé v<:opte entre les nudns j fie ii je n» 
» ibuviens en général de ce qu'ils coutienné&t^ 
>, je n'ai pas pce&ntes toutes les eiepreffionsdcnc 
>, fe me fois tervi. Si par hasard éc contre mon 
9> iotentioQ il s^y'en rencontre -de trop duYâS) je 
,9 neks verrai que ^anal^primé^ & il lier fë^ 
yy ra plus tenisde \eà adoucir, je fuis pourtant 
9, moratament £(lr < qif il n'y a rien de perfonnet; 
9> il &roic -bien étonnant qu'il me fut échappé 
)y desJeicpreffions pleines de fiel fie peribnneiie- 
>, ment choquantes, à l'ég^d de deux Auteurs 
» que j'eftime fîncérement. Mais , û j'en ai 

F 2 „lâ- 

W P^f^ 47» 4»- 



y 



84 BlRLIOTHEQUe Ra^SONNE^^ 

^ lâché qudques*udes de Ce genre y je les xé^ 

^ trtâe & corrige d'avance, & je iërai toujours 

^ dans la dispomion de les retniâer* Autant 

^ que je puis me rappeller ce <jae j'ai écrit , je 

,, n'ai pour but que de faire voir que Mrs. IBioU 

^, 1m & t^a Martiniére fe font tromper en plu*» 

^ fieurs chofes > ou faute d'attention y ou pai[^ 

yy précipitation , ou pour n'avoir pas toujoui^ 

^ cônfutté les Originaux, & s'en être rapportez 

j, à des Verfîons infidèles & ambiguës". Suk 

^ utii Recueil de traits ^ fivf Barbier Daucotur, 

ce Critique fifuhtil , Ji délicat ^ fi iftgémeuXy lâ^ 

cbe ^ fur le Lèvre (du P. Boubtmrs) ^ fur 

f Auteur ; des bord/es fifil décharge contre un 

Membre iune célèbre ^ fuiffante Compagnie^ 

centre un Ouvrage qui dans Jk primeur a été bien 

refu y ^ li avec avidité , ^ qs^on lit enco* 

te aujaurtthui avec flaipr. Cependant ferjùmne. 

rfa été choqué de cette liberté y Ji ce ifefipeut'Strrfl 

ejjez; é* 



h P. B. & les autres intérejfez, ; ^ Pon 
tùtyours les Sentimens de CleAnte. On no 
trouvera point , dam mes E(&is, cette Critiquo 
mordante^ perfinnelk y qui tiéparpte pas plus 
t Auteur que le Uvre. Nous lai£R)ns aux Lec- 
teurs à juger de la difierence. Ils le pourront 
aifêment, en comparant les expreffions & les ré- 
flexions qu'ils trouveront & dans les Efais^ 8c 
dîuis cette Préface même, contre Mrs. RoSin 8c 
La Martimére y avec les traits de {a) Cléanto 

ccmtre 

Ca) On fait» qne ce fiit par im ef^tît de vengeance 
que Barbier Dauctur entièpiic cette Cutique» apiès s*ft- 
txe bxouille avec lt$ Jifuitês poux un lujet comique, com- 
me 



Jamier^ Fevmr tS Mars^ 1741, 8j» 

. contre le P. Bfmbours. L'Auteur leur a épargné 
là peine de lire pour cela le Livre même , puis 
que la lifte qu'il donne de ces traits, tient leixe 
pages. Nous remarquerons feulement que Mr. 
Isa Marthtiére eft un peu plus ménagé, que Mr« 
Rollin, Venons aux EJfms mêmes. 

L La Frémére Lettre (ou Dijfertathn) cft 
fur wt Pajfage de Titb-Live , oh Fan réfiitê 
' thttefffétatkn Je deux Ecrivains modernes. De 
ces deux Ecrivains, l'un eft Mr. RoWn^ l'autre 
Mr. Cr évier ^ qui a été fon Difciple,& qui au(S 
ne fait que le fuivre dans l'interprétation du ras* 
fàge, dont il s'agit. Ce Paf&ge fè trouve à la 
fin delà defcription, que hit {a) Tîte-Uve^ du 
fupplice auquel le Conful Brutus condamna fèa 
propres Ennins , coupables de trahifon contre 
l'Etat, & dont il fut lui-même le fpeâateur: 
§lunm inter omne temfus [fupplici! j pater^ vulm 
tusjué et es efifs, Jfe&acuh effet ^ ènùnente ASi^ 
MO PATRio inter publicae fœnae minifierinm^ . 
Mr. RoUmy dans &. (t) Manière tFenfeigner é" 
iHudkr les BeUes-Lettres , a allégué ces paro* 
les, comme un exemple des exfreffions fifcefti^ 
blés de flmfeisrs fens^ & qui par-là emkarrajfent 

h 

menons Pappieaons àt Mx.l*Abbé i^OUVbt. Hiji.4$ 
TAca^. Frangoi/h » pag. an. Ed. é^Amfi. Cela l'engagea 
à compolèr d'autres Ouvrages de même nature» 8c dans 
la •même vue. Mais, ^l^heure de la mort, il témoigna 
qndque repentir iê n^âvoirfmit fu§ éês Critipus, Mivr«- 
gts ptu âurshlês &c. Ibid. fag. %i^ 

(0) Lib, II. Cap. 5. ntm. 8. 

{V) Tm. L CJiap.IIJ, pag. 235. (pag.a(^i^ Eiii» 
éPAmfiêri.^ 

F3 



!» 



96 BlBUOl'HECtyB RAISO^NE'by 

h LiStur, ,, On donne,, dit-il, à ces derniicrs 
^ mots, ammo fatrio^ deux fens tout oppofe^. 
^ Les uns prétendent qu'ils (ignifient qtte:diins 
„ cette occafion la qualité de Conful l'emporta 
p fur celle de Père , &: que Pamour de U Par 
p trie étouSa dans Brutus tout fentimentde ten? 
^ dreffe pour fcs Fils. Ce vers de Virgile, 
^ t/incet am&r^atfia y & le çaraâére d'infend* 
^, bUité & de dureté que Plutarque ^don^é 
^\ Brutusy fembienc appuier ce premier fens. 
^y D'autres au contraire foutiennent , de leur 
9, fèntiment paroît bien plus raifbnnable &: pkia 
^ fondé çl^n^ la nature, que-ce? mots fignî§edt 
,, qu'à uavei^ ce trifte miniftére que la f qualité 
„ de Comiul impolott à Brutu^^ quelque . efibit 
jjj ou'il fît pour fupprimer fa doi^leur i; la. tenr 
3, oreflç 4e père éclatoij: malgré hà. - Et ]e yer$ 
^ de iP/r^i^; emporte ; néceipiirenient ciè Ggm^ 







.; Pourdétruire cette derrière, interprétation, 
jl laqiidle Hr. ^Mlin fe fix*;^ ^Q(reNQ&i<iae 
aspoùtre d'abord, qu'elle eft contraire' aii carac-^ 
tére des Romains des premiers Siècles, en qui 
i^arifiour dj5 lâf Liberté étoufeiriomt: àutirè' fèntî- 
fôent /: . Wquorilîdlégûé^^©^^^^^^^ Ça) 

Yfforace viâo^eux ; de Mtffkts (l^ St^evûla^ 
dcr^ :(iF> sPére de >C|v^«r ; ^de> eohii (î^) de\Af#^- 

, .U\ r^Un^^Ub-l' CsLp,a6, t>E^Y$ iPBafîe, l„UU C.3|. 
"tiy "FtORUS, Lib.I. Cap.io. mtm. s» ^ fîî'h ' 
(0 DenYS d'Halte. Lib. VIH. Cap. 79, 
(O TlTE-tlVE, yi),VllX, Cap. f. 



k»; 8c {a) d'autres; Puii* il m appelle à fmi« 
tonte des ÀDciens qui oac ptiié du fuppUct der 
E^anrde Bntfwfy en faim dés réflexiom fitr 
ce fait,, ou Taccompi^ininc de quelques circob. 
flanoes. II eu trouve ûx^ donc deux^ avoir 
{i) Dfiiiys éTIbUitàrmaffi > & (v) Plutar* 
QUE , dUènt clakemeat ^ que JBrtfSu ne Jireria 
poini deiafmes, dcne donna aucune marque d# 
oompaifion & de tcndtefe danscecte trifte Mf^ 
cafion^^trais» Avoir {d) ViaaxLS^ VaLMif 
(f) Maxiur , & (/) Florus , difent » que 
B»wi«r iè oomporta en Goi^ flr en 9ére de la 
Eatrie. Si les demiéf^-^'afoutent pas qu'il nu 
parut en lui aucune marque de tendteffe, &A 
qu'as & taat peu étendus fur ce Mi y 6c qu'ils 
ne Pont xapporté qfu'ea 'âhftance. Le Gxiécnu 
Auteur eft TUe^Lsvej dans les parofes duquel ft 
ttouve cette amUguïté qu'il eft quefttôn de dé*^ 
çaelec . Avant que ^eà venir là , uôM Crid[«> 
qu9 iè munie eneosa de l'autorieé dés Moder<« 
nés, qulonc ou abr^ où copie 1^ Andeos. 

TilmEiivr ne parle point ailleurs du fupplice 
des Fils, du Conud* Romain. On ne peut donc 

fixer 

Çéy VKiMi HASÇîm^ tib. V. Ca|ib s. 8c Ca|>: i^. 

^^m^ nMMm. I^ib. T. Csp« ti 

la P7n JPublieâi, fi^gr^9» <oo: JEV. ipPSr^^ On d^- 

Vctiîon 4e i/Lu DAC^Ek» Tm. L 2^' 497' ^^* 

▲ead4*Xil^ VL vcii. 8ft3* 

'O ^^* V. Cap* 8« «M». X. 

J^ Lii.h Cap.f. Ml». 5» ^fiff» 

F 4 



Cf ) la 
t^icTla V< 



i 



88; Bibliothèque Raisonner ^ 

fixer la fignificacba des termes donc il fe Cert^ 
que Gonfbrmémenc au caraâére des Romains de 
ce cems-lày & à la manière dont les autres His* 
toriens ont rapporté le même fait , fi les mots 
emmente ammo fattw peuvent fouffrir un tel 
iêos. Tatrius vient ou de tater , ce que per^ 
(onne ne nie, ou de Tatrts. Rien n'empêche» 
qu'on ne prenne animus fatrius pour amor m 
f^triam ; pour caritas Reifublica , «zpreffioa 
dont Ifte-JÛve (a) même fe fert ailleurs, & oà 
farinas Reifublic^ eft la même chofe que caritas 
ou anm ia RnafubËcam. Mais rien n'empêche 
auffi que par animus fatrius , on n'entende le 
courage y la confiance ^ la fermeté y la g^antkur 
iame in Fére. Notre Critique abandonne* le 
premier fens» & il ibutient que le dernier cfl: le 
vrai, le plus conforme à ce qui précède. 9, Le 
yy Père, tout fon extérieur, fon vi(àge, (à con<^ 
,> tenançe , étoient un fpeâacle d'admiration, 
^ un fpeâacle frappant, furprenant, parce que 
„ la confiance & la fermeté de ce Pà:e écla^ 
^ toieot, l'emportoient fur tout autre fentiment^ 
^, étoufiEbient en lui la tendrefle & la, compas* 
y, fion, pendant qu'il m'ononçoit l'Arrêt de more 
,, contre iès propres Fils, & qu'il les £û(bi&.pu- 
„ nîr publiquement". Quant au troifiéme (ën% 
lelon lequel Mrs. Itolbn & Crevier crouvent ici 
la tenJreffe de P^, ^ui éclat oit malgré Ini y qoeU 
fue effort fn^il fit four Jupprimer fa douleur^ ou^ 
tre que les Anciens difent ordinairement dans 
cette fignificatioii animas faterms^ & non pas 

(#) LiK IL C«p« i; 



Jamfkr^ Fewkrtâ Mars^ 1741. gg; 

émmus fàtrias; die ne convient point ici, par 
1^ raifon$ alléguées. On vàm dans l'Original . 
comment l'Auteur réfiice les raifbns de Mr.K«£ 
Im^ &cde/es Difeipks, Car ii r^arde {a) Mr. 
Rmllin > comme le frémer qui att Jbmné i cêt 
mots îU Tke-Live unfens con$réùre sm earaSé^ 
de Brutus , ^ ^ teut te que les anciens Hifte^ 
riensyéf ^me les mederneSy ont dit de ee Hi^ 
tes. Dans la Fréface néanmoins il dit {b) quW 
tfefe affûter ce ùit. Il aurok pu fe convaincre 
clairement de (a vérité du contraire, s'il fe fût 
avlfé de confulter l'Edition de JHe-Uve à l'uià-^ 
ge du Dauphin* Car c'eft de la Note de l'Edi- 
teur François fur le paikge en queftion , que 
Mr. UolUn a tiré ce qu'il dit des deux fens qu^on 
peut donner aux mots emnente antmo patriQ, 
Mr. Deujat préfère le dernier, fondé fur le mir 
me paflàge de Firgik^ dont Mr. Rellin^ Se fim 
Cenfèur , . & fervent chacun pour appuier leurs 
interprétations oppofees. Cette Note fe trouve 
rapportée fiir le paflàge même de Tïte-Uve^ par 
le nouvel Editeur de UelUndey Mr. Draksm* 
BORCH, dont les demt premiers Volumes ont 
paru au commenconent de 1738. Si TAuteur 
des Effais eût vu cette:Edition , il auroit pu 
aufli y trouver de quoi confirmer ion explica* 
tion des mots animo fatrio par l'autorité du 
avant Editeur , qui , comtne lui , & fur 1q 
même fondement en général > entend nar-là 

te 



Id) Pag. 33. 



F 5 



le (a)' çomge & la foemeté du Pém» to^t Père 
qa'U étaijr. AiD&. il o'âuroic pfts man^ de ic 
pré^^oir d'uoe 4im)rité fi. cOnfidéraUë > comoie 
y (^) fait de celle de Mr. GAvii^Lrea ^ Pro- 
feflèur de CnuDauMre-en rUnivergeé de .Boris ^ 
qui a dodtié, dit-il, ie mêtae teùs à ces mot» 
mais fau$e d^^vrir taff9Êtii Us f^0ges des uim^ 
€km & t0utp h frafitsMEamaine fir. h c^at^ 
iérf il€ Bfum^ & fm k fait patiimlier Je. U^ 
pmfmê des Cm/pkafeutTS {feàtrftre. émjp pour 
J^MU^s. talfim ) , da pomtpiit ché»&r de fin^ 
tm^ i Mrs. RoLLiH^^ UREiriBit. Ce Li- 
vre, que je D'ai jamais va, eft/ intitulé : Te. 
m»Cfiit Ocit&oN &c« jujll^ai cmHK la cem^ 

fm 4f Mr. Rollxk« 

II. L ▲ Setionde I^sêrêvxdc fur fuêlmses méi 

g^f de Mr« Rqllin« L'Âutoir .réduit les 
emarques à trois cbe6 :. le fbm de tH^^ire^ 
la Ckrav^kik ; & les faÊitces ,9à Mr.RsMiu a 

- Sur le preDÛer.chef , il ne critique ea. piuti« 
cuUeCr que troia f^roîts ,. du nooàx^de ceux 
où, il y. a qudquei réflsuoa de Mr. RMm^ 
(«) .,»Ses céfleJcJQos. (dit-il-) fur^^out ibnt admi- 
^ rabl6SL> & font.iia des? plus iheauE 6ri\eBieiis 

• '„de 

CO fi^^« amn^ns ^atxius fimplidttr CMpiâ pf auim» 
pfirit^ d; Livium iniipafi put0^' non mdo invuhu & crê, 
fid^J» aniwio fuiétm 4ju9 , lêiêt patrit , mifirUordimê 
jl^M 9xftitijptf ii iBprimit fuprs êris ac vuUus Cûnftantiau 
admirathnê dignum fuijjfk , quod tam forti êtiam animo , 
f fM«v/x patrio , fitpplitiù fllhrum iuttrfutrit , ijusfM ipft 
t^aàor êxftitirîi &ç. In d. 1. TIT. LIV. 5 8. f#f . as^ 



JamniT^ Février ^ Mars^ 1741. 9% 

p de (on Hiftwe : U y en |i gour tous les état« 
^ de la vie, pcfur contes le^ formes de Gouver- 
^ ment, ôci fnême pour rfimpirc des Tuacs; 
^ En voici une de ce dernier gfsnre. Tarn. Vit. 
^. pag. 81 &'f8^/ FfrJiccdf b^C Ariarath^ ^ le 
,,,f;|iicpriibnDier, & extermine toute fk famille. 
^ >(les ancicfss , Hiftoriens diifent que Ferdiccas 
j^ fie écptcber vj& cous les Princes de cette fà.-^ 
^ mille , & qq'enfuice on les laifla expirer ea 
y, croix, ce qiH^^ fupprinie notre Hiftoricn mo^ 
,, deme ) : H vQulois par cet exemple de fiv&ii/^ 
^ ajoute Mr« A^Z&v» in$imukr'ks Peuples Se ar- 
„ rêter les (édit;ioQs; GOtiDuiTE^sAO^ft kt aè^ 
„ soLUMEiirr iifi^ESSAiRB dàùsU iûnjûnffwfi 
^ tun n/mveàu Qom)ememen%^'ùU iaut fermenté^ 
^j dans un Etât^ é* oà tout efi. frit è fe foule^, 
j^, ver! Conduite barbâtre^ diroit un autre, cdn-! 
„ duite q^i. révolte rbûmanitér* : -. 

Le tn^^me^ejbdîpireft au Totne VII. fs^i 
(^) ^ÎS^^j^il fe donne un^ combat entre JP/^* 
^ hmée tk< Déméttiut. Ce dernier eft vaincu^ 
^ &'perd cinq mille hommes ^ qui fontcûe^i,^ 
,f fur kt pl%ç^^ «vtîC boit mille qui font, fiuts prû* 
„ fohniers. Il f^it .demander ta.pemiiffioA d'en* 
^ tonner les voqeuu : Vfeibnièée U lui accbrde, lui 
^, i>envoie outre cela tout &â équipage, tes ten- 
^ tes, fes meubles,, fes^Âmi^, & & Domefti- 
j^ qites f^ns rançon , et ^^f^ ^^ , f«'^/ ite^ 
^ d^tment p4S pure la purre èUtti 0ux paust Us 
j, rishpjfes y f»4is ptmr la^bire. Vk Pàjem ne' 
jtipèw^ fes mkev peefif •' emere m peuf^^^m^at 



M Ptff • I9sk EAà^^êfM^i. 



». \ 



jft Bm.IÔTHBQUB RAisoims'B 9 

;, dire ^tfil penfAt amfi r^lkmmt. O la bdie 
^ réflexion! qu'elle eit chdre, iolide, 8clumi« 
y, neufe! que de (ens elle renferme! quelle jus* 
,, tefle! queUe Logique! U n'y a rien au-^efliis 
%,, de cela pour former le cœur,>Pefprit, le ju- 
^ gement, le goût. Je me borne (conclut no^ 
,^ tre (a) Critique) à ces trois réflexions; car 
,, il y en a tant dans les Livres de Mr, RolS^y 
,^ il y en a tant de cette juftefle 6c de cette Lo^ 
^ gique, que je craindrois qu'on ne s'en empi- 
^ frât, unt elles font délicates. 

Sur la ChrofÊolûpe, on b contente de dire en 
général) que „ Mr. RolB» n'en a point fait une 
,, étude particulière ; qu'il le dit lui-même en 
quelque endroit , ou du moins il le £ut aflez 
,, voir dans tout le corps de fon Ouvrage; qu'il 
^ lui arrive quelquefois de mettre en contradic- 
,, tion (es points Chronolc^ques les uns contre 
^ les autres , & que c'eft au Leâeur à accor* 
,, der ces difierens pdnts, lors qu'ils s'eMtrebéKf'm 
^ temf lés uns sontre Us autres ^ félon l'exprès- 
^y fion de Mr. EoUin , ou à les prendre tels que 
^ Mx.RoUm les lui donne , s'il ne veut pas pren« 
1^ dre la peine de les réeofscUier**, 

Lcsjaur<es (h) où il a puilé, y,ce font les 
ly anciens Auteurs Grecs , 6c quelques Auteurs 
^ Latins: ce font les Ecrivains modernes ^com- 
^ me Mr.BossuET) le Doâeur Prideaux 
^ &c« ... la Traduâion de Plutarque par Mr* 
„ J^acier y * dont il a traduit de tems en tems 
^ quelques mots en meilleur François ^ & cban^ 

W fH* 54. W M* 55j Stf, 57* 



Jâmierj FMrkr ^ Mars^ 1741. 9| 

ï» fé quddues phrafo les Traduftîom 

„ Fnmçoites de Tbuejfdidi, de Pâfyhe^ de Xéno^ 
» fl>^9 ^^ Fanfémss. ... En roue cela il ne 
^ it& guéres mépris, parce que ces TnuluâkiQs 
^.font ordinairemeQC bonnes. ... D a tiré pea 
,, de choie de DioJar^ de Sicile. . « . Un leul 
y^ Auteur, dont on ne peut fepafTer quand on 
,, travaille fur THiftoire ancienne, parce qu*â 
yy contient des choies qu'on ne trouve point ail- 
^ leurs dans une juile étendue: un feui Auteur^ 
9, dis-je, a pu donner occaGon à plulieurs mé- 
yy prifes. Ùe& Hérodote , le Père de THis- 
„ toire. • . • Pour profiter de ce qu'il dit, il 
„ faut quelque connoiflànce de la Langue Grec-^ 
„ que, pour ne pas dire une profonde connoi*- 
„ fiince. Nous n'avons point encore de bonne 
„ Traduâion de cet Auteur. . . . On eil donc 
„ réduit à confulter le Grec , ii on l'entend as- 
„ fez , ou la Verfion Latine de Laurent Falle, 
„ qui e& beaucoup mojns décriée que celle de 
„ Du Rjer , & même quelqxiefois la Verfion 
„ Fnuiçoife de cet Académicien fi fameux pur 
„ un grand nombre de Traduâions qui ont eu 
„ tant de vogue, & qui en ont encore un peu. 
„ C'eft le parti qu'a pris Mr. Rollin: il ne lui 
„ étoit pas poffible de faire autrement &c. ", 
Tout ce que dit là notre Critique tend à mon- 
trer, que Mr. Eûlliu a mal exprimé divers en- 
droits tirez à^Héroéiote y pour avoir copié trop 
fidèlement la Traduâion Latine de L. Valky 
fans confulter le Texte, ou fiins appercevoir que 
la Verfion ne rendoit pas le kn$ du Grec. Ii 
nous apprend , que quelques-unes des fautes en 

ce 



:€egenfe^/&4e?faMtçsif«ûpt^cs, oui fc trou? 
.vent dans 1» deui^préimerçvXçnjfi^ ae foo- 1^^^ 

i^pt endroits .di^ Tpn^e \}X.*qikf^imt foht encore 

Lors quç Da^iv^ (*)♦,. Ffls dVyftaffe^ vou- 
lût faire U Gucrrç. ni^ ^^^^ ^ avant que de 
)> ^'engager .efltiéren^imç. dans ci^te entreprîiê, il 
y, jugea i propps: ^.(ondei: Ifp .^wf , & de: iâ- 
„ voir quelle jétqk l;iidtspo(niofl dir oes d^â^eps 
^ Peuples à /qo égard. Dans .cette vue il eu- 
^ voia des Héraiit8i,d$Qs toute i la Gr/ce^ pour 
5, demander ■ qiI tfon mm h terre • & l'eau : c'è- 
^ toit la matière.' dont ks Perfit avoient coûta* 
„ me d>wger h jToumiifioi^ die ceux qu'ils vo\i- 
^ loiqnc afl^jpttii:. j • ^ • Les Héi^auts qui allé* 
^ rent à 5i^^w Se )k.^th^es.^:xk^j furent pas rp- 
.,, çus auffiN ftvotabtecnentrquc ceuxi qui ^voient 
,, été envQJei' *danJ> lc3 autres Villes, . L'un^ fut 
'^, jette d^nVun puiit^, ^ fautn d^ns.une'&>0è 
5, profonde ., javec ordre derpréndre de là de 
,, l'eau & de U. terre". Selon la«a»nii^edont 
Mr. KolUn s'exprime ici , en, rapportant le fait 
d'après HsftoDQirK & Pausanias^ qu'ilxite 
en marge , T>çms n'envqia aux Afhénkns ôc 
aux tMcédér/mtiens ^ que deux .Hérauts y Ifun à 
Athènes y l'autre à Sparte^ l'un lut jette dans un 
puits, & l'autre dans une fofle profonde. Mais 

i le 

;. (a) Lettré XLVII. Tom. IL pag. 413-.441. àt la ». 
édition. . 

(1r) iiifl, ^ncimnê, Tom. IIX. pag^ 151. Cf^S* ''<* 



famfkr^ Février & Mars^ 1741. ^ 

le Grec d* Hérodote {a) porte y que &f mv avoiin$ 

fr(€$piié dans untpjfe ce$ demandeurs tmfortunf^ 

des autres les avoient jèttez ^«r mp jp«nVx- f» 

iur difant Jtj frendre de U terre ^ de reau 

four porter au RoL Pausanias (t) parle aum 

au pluriel des Hérauts envoiex à Sfarte^ te dé 

ceux qui allèrent à AtoheK Là-deflu9 notre 

Critiqué fe {c) propofe deux queftions. x. Oooi^ 

bien Darius enyoia de Hérauts à S far te y&cooî- 

bicn il ep envola ii Athènes ? 2.Qui ibnt ceux qui 

précipitèrent dans un puits les rlérauta <]ui leur 

.croient envolez, & qui font ceux qui jettéreiié 

dans une fbfTe les Hérauts venus chez eux de ti 

part de Darius ? Aucun Ecrivain de l'Antiquité 

ne nous apprend rien ^ par où Ton puifTe décidée 

ni Tune ni l'autre quemon^ toutes deux' de fkiK 

Au dé&ut d'autoritex formelïes » on CQnjeâ^ré 

ici, que le Roi des P^x envoia deux Hérauté 

è Sparte^ & par conréquent deux aul& i Athfi 

mes y ni plus ni moins: que ce furent, les Athi-^ 

meus qui préc^ipitérent les Hérauts dans un fuits^ 

£c les Laeédémtnuens dans lafoffe frafonda^ coix^ 

me U faut traduire, {\%y^^a^tStfn) ce quidé-< 

figne la Céade^ qui étoit \d) un gou£fre aflreux^ 

une foiTe profonde , où les Spartiatet avoient 

COU3 

(if) Tîpénpcv Aupifop wiittonroç ht^ «Stf ri^*^ 
•/ fÀ ttifTÙ»¥ ro^ alriwrai U rd fiàpàèpw » c/d' ac 
^ap IttfiaXàrriQ % htiXêvw y^v rt kcù Vitff $k rorréme 
^Ipffiy wapà fiaat^J». Lib. VU. Cap. 133. 

(^) Lia, III. feu La€9f$i€. Cap. ia« pé^. i%6. Editm 

(e) VAg, 6it &ftiiv. 



ZVur. lAh. XI. Cap. 40. {avSÀn. in Mifêmùic. ftaU^ 
IV. Cap. xs. 



■> 



'|R( Bibliothèque KAisp^vu'àj 

toutame de précipiter les plus grands criminel^^ 
fie leurs mortels ennemis. 

„ Ne nous (rf) plaignons point de Mr. Rdl* 
'^^ lin. S'il nous a été deux hommes, en côa- 
^ fondant en un les deux Hérauts envolez par 
^y Darius à Sparte^ is'll a confondu auffi en un 
^ féul les deux que le même Roi envola à ^- 
j^ thénes^ il nous en dédpmmagera bien. Il n'y 
i, a rien à perdre avec lui: d'une Femme il en 
, j fera deux , une Maitfejfe çb* f*ne Servante, (i) 
^ Dans Babylom afiîégée pir Darius il nous cûn- 
^ fêrvera en vie un grand nombre de Femmes 
,, que les Babyloniens avoient étranglées. Il ver* 
^ ra à travers la Traduâion Latine de Ziaurent 
), Valle^ chaque Femme double , afin d'en con- 
^, ferverdeux dans chaque Maifon: Vehtividet 
,, agmina Pentbeus , Et Solem geminum ^ du^ 
„ f lices Je oftendere Thcbas &c/* Voilà la fé- 
conde bîevuë. On met la première toute fur le 
compte de Mr. 'Rollin. Rendons juftice à cha- 
cun. C'eft Mr. Prideaux qu'il faut appeller le 
premier en garantie pour Tune & l'autre faute, 
quoi que l'occafîon de la dernière foit véritable- 
ment le peu d'exaâitude du Traduâeur Latin. 
Mr. Rvllin n'a fait, dans ces deux endroits, que 
Copier manifeftement la Verfion Françoife (^) 
de Prideaux^ 

La troifiéme méprife confîile dans un nom 
propre de quatre fyllabes réduit à. trois, Oebafus 

pour 

(bj Hifl. Ame. Tom. III. pag. 75. en rapportant ce 

^QtCbt HERODOTE, Lib. Ul. Cap. 150. 

{c) Hifioirê dit Juifs &c. Tom, I. pag, Z7^. & 33>. 



pur (il) Oehaxus CoiiC^Ço-). La quatrième: 
en ce que Mr. 'RolUn [h) ne met aue ^•^uit 
mois y depuis le commencement du Si^e de ^a^k 
byhne jusqu'à ce que Zopyre fournit à Darius le 
moyen de prendre cette Ville; au lieu qu'H^^ 
dote {c) dit un an étfipt mois, î^e faux trans* 
fuge fut conduit > félon Mr. Rolfyf^ chez le Conpk 
wandant: mais il y a dans Réredote (J) Ut) «jb 
MiyJi rSv ZtiSvPuttlêtf j ce qui iignifie^ à VAjfem^ 
bUe des Babyloniens ( c'eft-à-cfire , à YHStel de 
PiUe^ au Cmfeil de Guerre y à la R^bliaue^ à la 
Comwunaut/). La trahifon aiant réufli , jueL 
^ue puiffant que fût Darius , // fe trouva hort 
JPétat de pouvoir récompenfer dignement un tel 
bienfait. On remarque là deux feut^ de Mr. 
Ronin contre la Langue: hors d'état de pouvoir 
au lieu de dire fimmement hors d'état^ ce qui 
fcul marque rimpoflSbilité: & bieifait^ au lietà 
de fervice. L'imçropriété du premier terme, 
oui ne Convient point à ce cju'un Sujet fait pout 
fcn Prince, fournit ici matière à ci^itiqufe, par^ 
ce que Ton conjeâute que Mr. R^/Ô» a été 
trompé i»r }a Verfion Latine, çù le mot Grec 
myd^f^iêu efl mal traduit A^;^(rM) âU'Ueu qu'il 
lignifie fortiafoéa^ de graadfs exriôîtsv 

Le 



•'«./.( i 



Tom. I. fag, îoi. (.pag. gô. Êdit. d'Amft.') 
m 7Ï>».L pag. 76, (pag.6o. Ed. ttAmfi.^ 
{c) Lih.lll, q»pi(.i4^T JMi,r4Miii£ m.i^OnUX^nct- 
ment de cet Article, die lui-même , q\ie rla<«;^f 4^» if 
Babylonc coUta:^ Dadius YVHGm. moit ^jUgâ^'-W : ^ 



^8 Bibliothèque Raisokne'é ^ 

. Le Nounfellifie du Pamajfe^ dont on cite ici 
(il) les paroles, avoit déjà relevé un autre en* 
droit , où Mr. RolUn dit , que Darius , maître 
enfin de Bahyhne^ Je coutenfa J* en faire e^pa-^ 
LER trois nnlU Cisoiens. On confirme cette re*^ 
marque , en fiiifiuit voir la différence qu'A y a 
entre V Enraiements fupplice commun chez les 
nr€Sy mais qui n'ecoit point en ufagedu tems 
de Darius ; 8c celui q\x*Hérodote (k) exprime 
par le mot àfuruêXiTnet y qui fignifie élever & at- 
tacher à un pieu fiché en terre. Les deux Tra- 
duâeurs François l'avoient rendu ici par émpa^ 
1er. Mr. RoUtn , dit-on y lés a fuivls fans exa* 
tnen. Il peut auiS bien avoir copié la Traduc- 
tion Françoife de (c) Prideauxy car immédiat 
tement après il té fert précifément des mêmef 
termes , en parlant de ce que fit Darius pour 
empêcher (jue (a Ville ne fût bien*tôt iàns habi<» 
tans. Mais , ce qu'il y a de plus confidérable, 
& qui méritoit bien de n'être pas omis, c'eft 

aue Mr. RoÛin s'eft corrigé ici dans la oecon- 
e (J) Edition de fon Hiftoire , oà il a mis 
fendrem 

La derrière faute fe trouve dans la defcription 
(e) de la route que tint Darius , au retour de 
£>n expédition malhëureufe contre les Scythes. 
Il repajfa k Bofphore ( dit Mr. Bollin ) avec le 
fefie £ fes traufes y ^ Ce retira à Sardes &cc. 

Ce 

[a) laffr. L. Tom. H. pag. 47C* 

m Cap. t $9^ 

[0 Hifii i9t Juifi 9 Tom* I. pàg. 34ft. 
(/) Pag, 6u de la A. £dir. âf^mfi. ùàtt ht U S»» 
COade de Parts, 



l 



Ce tfeft pM le Bofpbore que ce Roi ns^j(^, 
mais il rcpaffa par Vmlkfftmi^ pour aller à Smr^ 
^. Ajoutons, que Mr. BpUm n'a 6it encore 
ici que copier (if) Ff$dea$$x. 
' A ces iix ou fs^ oiéprifes» qui roulent toutei 
fur l'Hiftoire i^Kér9dot€ mal entendue , noere 
Critique joint une indication de cinq (èmbla- 
bles, qui ont été relevées par le NoavilUfie tb$ 
Partutjfe. Peut-être conjeaurera-t*on , que ce^ 
Remarques infërées dans le NûaveOi/lf viennent 
de la même main que les EJpus di C!ritiju9^ de 
la Seconde Lettre desquels je viens de donner 
l'Extrait. 

L A Troifiéme eft fit fwtfues exfffffms neth- 
nfis de /'Hiftoire Ancienne de Mn B»tUn. £llc 
contient, pour le dire en un mot, une lifte de 
&utes contre la Grammaire ScTUiage, que l'on a 
recueillies d'une partie des Tomes VII, VIII, £t 
IX. de cette raftoire. Comme je n'ai que 
l'Edition HAmfindam^ dont les pages difShrent 
beaucoup de l'Edition de Vêtu^ que le Cenïêur 
cite; on juge bien que je ne Ikurois confronter 
avec l'Original ces fortes de ciutions, où il n'y 
a rien qui puiile faire trouver aiiSment \& Paf- 

ârçs dont il s'agit. Je puis dire feulement, que ^ 
on la manière dont on rapporte les endroits 
critiquez , ik le font en général avec raifbn* 
Mais en voici un, où leCemèur a£5rme (^) un 
peu trop décifivement, qfxejusjt$*M om ifavHt 

m 



i 



m) Rifi. dit ^^uifit Tom. t pâg. %s%% 

}} P^. lOft, I0|. 



|06 BfVMOTHBQITE RAISONNER ^ 

fus £i en Stancois^ comoîe {a) fait Mr. Roti^ 
LIN , ^ller dtt pahr avec fuelcÊtn. Il auroic pu 
voir dans le Di&Umnaire de RiCHELEt, de la 
dernière Edition HAn^eriam 1732. qifil cite 
{V) ailleurs : AUer Jm fuir avec qtêeicuft. P atru, 
PiW. 6. £t dans VArf Je bien parler Franfois^ 
^ imprimé plus d'une fois à Amfterdam: Uhcky 
DEMIE dit paiement tmt & Poutre (aller dtt 
pair, & aller de pair). 

On doit au moins prendre bien garde de ne 
pas reprocher à un Auteur, des fautes manifeftes 
d'impreffion. Notre Critique (r) met entre les 
Gasconismes bien conditionnez de Mr. RolUn , ce 
qui fe lit Tom. VIL pagV^Jb;. à la marge: Les 
Grecs traitaient des Barbares tons les autres Ten* 




lemarquer 

Texpreffion traiter fuelcun \ pour dire Vapfellér 
d'un Certain nom , il en troUveroit plufieurs, oà 
il y a comme il fSÎut^ un Je^ Se non des. Mais 
j'ai pâ découvrir, dans mon Edirion ^Amfier^ 
dam\i) j la page où fe trouve la Note marginale;, 
6c j'y lis diftinâement: Les Grecs traitaient de 
Marbans {6cc. 

Cela m'a fait obfUner à chercher Pendroit 
d'une autre faute, qui me paroiiToit d'al>ord n'a« 
voir poîBZ d^aucre fburce. Voici comment no- 
tre (e) Oridque ta marque; Tom. IX. psig*66z. 
Déins les conjeâures (pour cofi^an&ures) ai les 

deux 

Çm) r«».IX. pag.3^3' (peg- *99* ^d*^AmJI.) 
m Pag. 8a. (O ^^' 'oa. 



"' 1 



Janvier j Février (^ Mars^ 1741* 101 

Jeifx Rois fe trouvifiene. Noftri fie rare toqUua<* 
tur. On doit ffffoffr^ que e$fi une faute tim^ 
fr^gmi. ]e n'ai point trouvé ces^^^upoles dsins le 
Tome I X. où elles auroient dû être fur k fin. 
Je me fuis donc aviie de les cberchçr dans le 
Toœe précédent, & enfin elles fe iont ,préiè&«- 
tées à la page 547. où j'ai lu: §hie dans Us con- 
jonctures oh les deux Roisji Sronvoient &e. 
Quand même je (èrois afluré que le Manufcri£ 
de Mx.Rol&n portât conjeHures, je croirois de» 
voir regarder cela comme un de ces ^jf^fis fen* 
n^y auxquels tous les Ecrivains font lujets, & 
dont notre Critique fournit ici lui-même un 
exemple, en citant le Tome IX. pour le Tomu 
Vil. Maïs , fi fon doit Cufpofer , comme il 
ajoute, î**VfJÎ uneféfute d'ijf^reffion^ le repro- 
che ^it à Mr. Rollin , de parler le Ung^ge d'um 
Pa^fany n'dl pas mieux placé ici, que ne ré<» 
toit, par une autre raifini, celui quç.d^ Crid*^ 

Sues tècpéraires fàifoient autrefois à Virgilb, 
'avoir mal parlé liàtiti en difànt . Cuj^m pecus^ 
Car c'eft de-là qu'on a pris ce 4emirvers : («) 
Noftri JU rure lêquuntur. , \- 

vË$sAi, qui fuit , & qui ne porte {^as le tt* 
tre de Lettre , traite de Pissfid^ité des jyfi^&ifw 
^Hérodote , & particulièrement de I4 TVaduc^ 
tien Fra^fojfe i^ DuRyer, é* d^ hTjr^ésiiian 

M Ces Cntiques , comme nous rafptfiaons de i* Au« 
teut de H Vie de Firgilt ^ pajcçd^iéteat a»(I k$ 4eiuc pxé* 
sûçrs vers de fa 1 1 1. Eckg^e : 

Die mtbi , Damêtta i atjum pecus , anne Latînum ? 

ffon^ virum Aig^nis , nofiri fie run h^uuntur* 

G 1 



I0( BlBLIOtTHBQUB RaISONKEIÈ, 

Anghifi de LiTTLEBURY. On y dit quelque 
ehofe en paflknt de la vieille Traauâion Fran- 
çoife , & presque Gaùloife , de P|E1cbls Sat 
1*1 AT; & de la Traduôion Italienne du Comte 
BoiARDO. On donne un bon nombre d'exem- 
ples, tirez de tous les neuf Livres à*Héro4ote^ 
pour prouver que ces quatre Tradufteurs n*en- 
tendoient point leur Auteur, & qu'ils ont tra-r 
duit fur la Verfion Latine de Valle , ou l^s uns 
fur les autres, les nouveaux fur les anciens. H 
a fallu avoir beaucoup de patience, pour exami- 
ner ces Traduâions d'un bout à l'autre ; & les; 
Leâeurs ne pourront guéres fe perfuader, que 
notre Critique n'aît pas eu c^uelque defTein par- 
ticulier , dont Texecution deniandoit qu'il fe^ 
donnât cette peine. Le teins nous apprendra' 
ce qui en efl. N'oublions pas une nouvelle lit-^ 
téraire {0) qu'on nous apprend; c'efl aue Jlfr; 

VAhhé G ( voilà comment on déugne fbn 

00m par la première lettre , à quoi on ajoute 

2u'il e&) de f Académie des Infcriptions ^ BeU 
^ 'S'Letffes ^ travaille à une nouvelle Edition 
ai Hérodote ; qu'il revoit le Texçe fur plufieurs 
Manufciits , & qu'il en fera une Verfion Lati* 
ne, ou corrigera rancienne. 

Le dernier Eflai contient qne Critique de 
quelques Articles du Grand Diâionnaire Géo- 
graphique & Critique de Mr. Bruxen La 
Martiniere. Ces Articles pour la pdâparç 
concernent l'ancienne Géc^raphie , 2c particii- 
liéretnent ceUe HJ^éredete : il y ei^ a tr^-peu 



JawieTy Février ^ Imrs^ 1741^ -10| 

cui regardent la Oéonraphie moderne ; car ils 
K réduifent à trob ^ ce cela de lieux {>eu confia 
dérable$, tous trois en NermamUe y ùlvoIt^'P iek-- 
RE, ou£s P^rre :Dan6u:Piencourt. Auffi 
preod-on de-là occafion de (s) remarquer ^ que, 
yy fi l'on retranchoit de ce^ Grand Livre tous les 
^ Articles qui ne doivent point y avoir place, 
,, il iêroit moins gros, ou moins volmmnenx y** 
CQmme parle Mr. La Méortmiére dans fa feuille 
volante , intitulée Eclaircijfemens ejfentiels Jur 
I0 frémiére Edition do fin Grand Diffionnairo^ 
On ajoute deux autres exemples , tirez de l'an- 
cienne Géographie : {k) Scopad^, Penpks de 
té^ TbeJfaliOy Ortelu Theffitr. icc. dit le Die* 
donnaire. Ces S$opad€S n'étoient pas des Teu^ 
fbsy mais uneMaifon ou Famille riche deTbes'^ 
falioy une Famille diftinguée par la protection 
qu'elle accordoit aux Gens^de-Lenres , & par 
les libéralitez qu'elle leur fiuibit; fur quoi on ci« 
te plufieurs Auteurs {e)y anciens & modernes. 
L'autre Article eft celui de Siqtnje Ligures, 
Peupks qui haUtoient au Nord do la Ville do Mat' 
feiiloy folon Hérodote; £c c^ue Mr. La Mar- 
timffo diftingue des SiOYNiE, dont il venoit de 
parler à part. Mais H^odote (d) dit feulement^ 
que ks Liguriens, qui kabitont au dojjus do Mar- 

(èille, 

(a) Pêg. 475. (h) P0g, 276 y & fuh. 

(O EUSTATHB» înDlONys.P#r/#f«r.Yefr.4if.TMO- 
CR1TB , Uylh XVL voC 3^. ibique ScboL STOBAUS, 
Suidas : ISAÇ. CASAUBON. ii* TbêocrU. ubi fupr. (JLf^f 
Tbtocritic, Cap. x/. ) SAUMAISE , Exêréit. Tîim Tom. H. 
pa^. atf4* -S^''* ^^iA (pag. 607. Edh.T^étjta.^ On peut 
y joindre H. DE VALOIS» in Harpêorêi. pas. 7ft 

(ij L/*. V. Cap. 9, 

G4 



104 Bibliothèque RAisoNNs'k, 

Teille, appellent Sigynes les Marchands; c^ Us 
Cypriens appellent aujfi de ce mm les Piques, Mr. 
La Martiniére a été trompé par Tambigaïté de 
la Traduâion Latine : Sigynas Ugures qui fitpra 
JdaffiUam incolunt y êxJUtares appellant^ Çyprii au^ 
tem jatula. „ D nSi pas pu diftinguer que JLî- 
92 i:<^m & Signas ne font point au même cas, 
,, & ne fe peuvent joindre enfemble pour faire 
yy un nom de Peuple comooië; que Sigynas eft 
yy Taccufàtif du verbe affellanty oc que Ugures 
^ eft le nominatif de ce même verbe. De plus,^ 
yy il n'a pas fait attention que , quand Hérodote 
y^ dit fui habitent au dejfus de Marfeille , cela 
yy'Tkt Bgnifie point au N&tdde Marfeille y mais 
,^ plutôt à Pàuèfi de Marfeille. £n effet, H/^ 
yy rodçte étoit & écrivoit à i'Eft de Marfeille j^ 
„ & il défignoit la fituation de la Ville de Mar- 
yyfeille^ & celle des LàgarienSy par rapport au 
n P^y? 9^ ^1 écrivoit'*. 

Je n'irai pas plus loin. Ea voilà affex pour 
faire comprendre , que ceux qui ont le Grand 
Piifionnaire G^apmque trouveront ici une e& 
péce d'£rr4f4( raifonné, fur divers endroits, ea 
^ttendarit la révifion que l'Auteur a promifè. 
Notre Cripque ^t d'ailleiifrs par occafion bien 
des recherchés çurieufes & ûvantes , pour l'é- 
clairciâemènt de l'ancienne Géographie , & en 
particulier {a) touchant la Ourte de ThejfaUe^ 
QÙ il y .a .dos difficukeXi , iîir lesquelles il exami- 
ne toutes les Cartes modernes , & propoiê en*t 
fttitç f<^ pççprçs cQ|ijeât|ircs. En coa , comme 

dans 



Janvier^ Février t^ Mars^ 1741. lof 

dans tx)ut le refte de fon Livre , il montre une 
érudicioa peu commune y & une grande coq« 
nbiiTance des Langues ^ fur- tout de la Langue 
Gréque. 



t^mJkÊ 



A R T I C L E V. 

Jo. Salom. Brunqurlli PûtentiiT. Magnse 
Brirann. Reg. a Confil. Aul. Jar. Canon, in 
Academ. Goetting. Prof« Publ. Ord, Facult. 
Jurid. Praéfid. HisToRiA JîjRis Romand- 
Germanici , a primls Reipublicas Romanse 
atque Germanicae initiis ad tioftra usque tem- 

Sora ex fuis fontibus deduâa , & in ufum Au- 
itorii adomata. Acceffit Diflfertatio Pradi« 
minaris De Linguarum ^ Phihfiphue > Anti*' 
quitdtimy ^ Hifimarnm -fiuih cum yurispru-^ 

rtiuf mulio aubier ^ cafiigatwr^ ae vit a ter. 
khffifm AuSoris ademata* 

Ceft-4t-dirc: 

Histoire et Droit Romaim-Germani- 
* QUE) tirée des fourcefy defitisie tmrnnencement 
de la République Romaine & de /'Empire 
d' Allemagne jufyu*k mtre tems , far Mr. 
Brvnqxtell, Çonjeiller deCestt de SaMajes* 
té Britannii|ue >Pyi^f^|^r en Brait Canonique 
^ frémier Frifefeur 4e ia Vacuité de Droit 
dans tJlçadémie de Goetdngen^ Ouvrage eom* 

Gx5 t%" 



^OS BlBLIQTHEQUB RAISONNB'B^ 

fofîf en faveur de fin Auditeire. Onj a> jomt 
une Dmërtation fur la néceffitc de joindre à 
récude de la Jurisprudence celle des Antiqui* 
ta y de la Philorophie, & de l'Hiftoire. 
Troisième Edition, beaucoup plus ample 
^ plus corre&e fue les précédentes^ e^ accom^ 
fagnée de la Vie de tAfitepr^ En grand in 
cBavèy iMfg. 4^8. &ns les Index ^ & les Fré- 
faces. A Amfierdam^ daeLFranfmtHonort 
ic Fils, 174p. 

DEPUIS qu'on a reconnu i combien il eft 
utile pour l'intelligence dçs Loix , d'en 
connoître rorigine, les Auteurs. les divers chan* 
gemens par où elles ont paile, les Jurisconfultes 
qui ont fait profeffion de les expliquer ^ & au« 
très çhofes femblables ; divers Auteurs Ce font 
attachera donner VHifioire du Droit Romain, 
dont Tufage fubfifte encore aujourd'hui» plus ou 
moins , dans la plupart des Etats, & qui à cau- 
fe de cela eft celui qu'on enfèjgne principale- 
ment dans les^ Académies de VEitrcpe^ La con- 
noif&nce même du jproit de chaque Pays, de- - 
mande qu'on remonte jusqu'à ce Droit com- 
mun, dont il tire fon origine, ou qui fait partie ' 
àcs Loix fur lesquelles fe règlent les Tribunaux. 
,Far cette raifbn , pluiSeurs ont joint en&mble 
l'Hiftoire de ces deux fortes de Droit ; & en 
Allemagne fur^-tout , il paroit de tems en tems 
4e pareils Ouvrages. Quoi que ceux qui en 
donnent de nouveaux., ne puiflènt guéres que 
répéter ce qui avoit déjà été dit , }e travail des 
UQ^ n'empêche pas que celui des autres n'ait fbn 

ÙÛ-! 



Janvier^ Ptorler (^ Mars^^ 1741, to/ 

utilité. Chacun a fa méthode , fon goût, & fim 
choix. Les uns fe font un plan , les autres un 
fiutre , plus oii moins étendu (clon le but qu'Us 
fe proppfenc. I^es uns traitent de certains pobtt 
particuliers y que d'autres négligent ^ ou dont ils 
ne parlent que l^rement. Il ne faut que com^ 
parer l'Ouvrage . dont on vient de voir le titre, 
avec un autre de même nature y 8c compo(3 
dans la même vue , je veux dire , celui, de Mr. 
Heinecciùs ^ dont on a donné l'Extrait («) 
ailleurs , pgur juger que , malgré la di£ferencct 
qu'il y a dans l'executipa, on peut tirer dapro- 
nt de la leâure 4e l'un & de 1 autrç. 

C'eft ici une troifiéme Edition du Livre de 
Mr. BruHfuelly par où l'on voit qu'il a été favo« 
rablement reçu du Public^ ^recherché mêm^ 
hors de YAilemaipe , puis que la féconde Edi* 
t|on. Se celle-ci^ ont été impria)ées i Amfi^'^ 
dapt. Mais l'Auteur n'a pa$ vu 1% dernière^ tfi 
au-jieu d'une Préface qu'il y auroit fans doute 
mifè, ÇQtnme il fît à la tête des deux précéden-^ 
ces, on trouve ici fa Vîe-y tirée du Programme^ 
que Mr. GfiSNER publia tour inviter aux Fu<* 
néraUles de cet Aftà Se Collègue. efl jufte 
d'en donner le précis , ^vapt que de parler de 
rOuvrage même. 

Jean Salomoh Brunoueli^ naquit i 
f^dlinhûur^y le 22 de Mai tCn. Son Péré 
étoit yean Henri Bruii^ueUy un de ceux qui en* 
feignoient dans l'Ecole de cette Ville; & faMé- 
rç Barbaték Jkf9$héi JMkbditi ^ d'unç Famille 

bon- 

(O Tm. JXSU l?axt,U. Artk. S, k 7V«. XV. 7ait.I« 



A I 



honnête & confidérablc de la même Ville. H 
fut élevé avec ibin par ion Père, & il fit fes pré* 
miéres études fous lui , & fous le Reâeur de 
cette Ecole, Tobie Eckard^ homme favant, & 
très-propre à un tel Emploi. On Tenvoia à T A- 
cadémie de léne en 1712, deux ans' après la mort 
de fon Père. Il y étudia en Philoibphie ibus. 
yean Jaques Sythius ; en Droit Naturel & en 
Droit Civil, (oM&Ephrdm Gerhard; en Hiftoi* 
re fous StruviuSy & Barthelemi Reichardj alors 
Bibliothécaire; en Hiftoire Littéraire ^fousCr^//'. 
Bet StoUius ; en Géographie & en Blafon, (bus 
JMartin SchmeizeL Mais Tétude du Droit étoit 
celle à quoi il rapportoit toutes lés ,autres; ôc 
outre Gerhard ^ il y eut encore pour Maîtres 
dans l'Académie de ihe , Stevo^t , Wildvogel^ 
VripuSy Schroetter ; fur>tout Guillaume Hi&ome 
Brukner y qui fut enfuite ion Patron & Ion Beau- 
père. Après avoir pafle trois ans à I^e , il al- 
la à Leiffigy où il fréquenta les Leçons de Mrs. 
JLuder Menké»y FriderkPhiU^SySc Charles Ot^ 
ta Rechenbergy Profeflèurs en Droit. De là re- 
venu dans fa patrie, il comtpença à v exercer 
la Profeffion drAvpcat ayec beaucoup de fuccès. 
Mais 11 étoit deftiné à Un pofte {dus confidéra- 
ble ,' & la Providence lai fournit une occafion 
quifervit à lui çn.fraier le chémip. Qnjui of- 
mt d'accompagner à rAcadémie de Ié»e un 
jeune 'Homme de qualité. Il accepta le parti, 
&.rètourna ain0 à. cette Académie çn 1717. Là 
il réprit non feulement fes études M Droit, mais 
encore il eut dès Difcîples^ qu'il inftruifbit en 
^particulier. Cela lui fie penfer à prendre le de- 
\ -^ ■ • •. ■" gré 



JaMViif^ F0wier (fi Mars^ 1741: to^ 

ffé de Doâeur , qu'il obtint aifément^ fie ai»: 

3uel il fut inftallé le «Février IJ20. Il fc fit 
epuis cônnolcre de plus en plus par fes Leçon^^ 
particuUéres ^ & par des Difputes publiques^ 
auxquelles il préfidoic ; en forte qu'au bout de 
trois ans on lui donna l'Emploi d'Avocat ordi« 
fUdre de la Cour Provinciale de Saxe^ 8c peu 
de tems après le titre de Profeflëur eztraordinai* 
re en Droit. En 1728, il fut fait membre du 
Collège des Echevins. Deux ans après, il de-' 
vint Profeflëur ordinaire , & en même tems 
AiTefleur dé la Chambre Provinciale de Saxe^ 
dont il avoit été Avocat. En 1733 , il aquit un 
furcroit de dignité, aiant été établi Conieiller An- 
tique des Ducs de Saxe, de Gotha, & d'ifinac. 
Enfin , Sa Majefté Britannique aiant formé le 
deflein de fonder une nouvelle Univerfité ii 
G9eftmgef$ , il y fut appelle pour Profeflëur en 
Droit Canonique , & premier Profeflëur de la 
Faculté^ à quoi on joignit le titre de Confeiller 
Aulique du Roi, & Eleâeur. Il fe rendit i 
GoettingeH le i. de Mars 173c , & le 9 d'Avril 
fiiivant, il fut établi Reâeur de la nouvelle U« 
niverfité, où il attira d'abord bon nombre d^E- 
tudians. Mais fa fanté étoit fort dérangée, de-' 

Kis plufieurs années, par le grand travail auqud 
Qgageoient fes diveries occupations^ & on lu! 
â ouï dire , que c'étoit une des principales rai- 
fons pourquoi il avoit pris le parti de quitter 
J^. Vers le commencement ,de Mai , il fut 
attaqué d'une fièvre tierce, qui fe changea bien- 
tôt en continue & pourprée, dont il mourut ai| 
ontiéme jour, c'eft-à«dire> le %i de ce mois^ 



n fut enterré le 234 Mr. Gesnerût (odl OmCùtt 
Funèbre , quUl prononça iblennelleaieQt le if 
âc Juin. I^ Défunt avoit époufé en 1720 ^ Si^ 
hjUe Catherine Brukner ^TiMe du Profefleur dont 
on a déjà parlé. Il Ta laiflee Veuve, avec quatre 
Enfàns, deux Fils &deut Filles. 

On nous donne ici une lifte des Ouvrages 
qu'il a publiez. Son Hifiotre d» J>rait Rûmaim* 
Germaniijue eft le ièul qui faflè un jufte volume^ 
Le refte confifte çn Diflèrtations, ou Program- 
mes Académiques. Il a laide commencée à lénê 
Vimpreflion d'un Livrç in oBav§^ intitulé i/ïf- 
gage in univetfam Jurisffudentiam. Mr. Gesner 
fouhaite qu'il le trouve quelque ApelUy qui joi- 
gne à la tête d'un fi beau portrait les autres 
membres. Cela femble infinuer, que l'Auteur 
o'avoit pas encore fini l'Ouvraee , quoi qu'il eût 
déjà fourni Quelque partie du Manufcrit aux Im- 
primeurs. Mr. BrunquêU donna en ij26 une 
nouvelle Edition des Oifirvationes Turis Cano* 
met d'iNNOcENTCiRONius, à la tm desquel- 
les il mit de fa fiiçon, une Diflèrtation Prélimi« 
naire De utilitate ex Hifioria styue Antifuifati^ 
bus Sacris in yurisfruaentia Eccbjiafiica fiuJio 
tsfienda. H avoit eu auifi deflèin de compofer 
«ne Hifioire du Droit Canonique ^ & des EUmens 
de jurisprudence Criminelle. 

IJHmoire du Droit Bomatn^Germanique , oui 
fait le iujet de cet Article , parut pour la première 
fois à lèie j en 1727. Les exemplaires {a) aianc 



ete 



(d) Il y en a qui portent le titre ^Amfi$ràëm 17%%.. 
C*eft que les Woêsbirgt , qui en avoient nombte appa* 
lemment , £ient limptimci le titre » ayec rspStxc Di^ 
^catoiie & la fxéface. 



JamiTy Tivriit tS Mars^ 1741: ni 

ké bien-tôt débitet» les Libraires à*Amffitrdém 
lui donnèrent avis qu'ils vouloient rimprimer (bu 
Livre. U leur envoia bon nombre de correc* 
pons 6c d'additions , avec lesquelles cette Se-^ 
conde Edition parut en 173a II en avoit fait 
de nouvelles deux ans avant (à mort, qui ont 
fervi à rendre plus i>arfâite la uoiliéme & der« 
niére Edition , dont il s'agit. • 

L'Ouvrage eft divifê en quatre Parties. Li 

Îrémiére contient l'Hiftoire du Droit évémt 
usTiNiEN. On y traite des Loix faites fout 
les Rois de Rame } de l'état de la Jurisprudeoce 
Romaine après l'expulfion des Rois ^ des Dwvsf 
Tatks ; des Régies de Droit introduites par l'in* 
terprétation desjurisconfultes & Tu&ge du Bar* 
reau; des Loix particulièrement ainfi nommées; 
des PlAifcites ; des PrAeurs & des BébleSy 2c 
de leurs Edits; de l'état du Droit Romain fous 
jùtgujie & fes Succeflèurs, jusques à Hsdrimi 
fur-tout de ce qu'on appella Loi Roiate , & des 
Séuituseo9ffiltes ; des yurisconfultes y 6c de leuit 
Réfonfes; de l'état des Loix Romaines fous l£f«; 
drien , & de VBeUt Perpétuel^ des ConfUfufiomi 
des Efnpereursj & de leurs diverfès CoUeâions, 
for-tout du code Théodopen Scc. Dans la Se- 
conde Partie on trouve THiftoirè du Droit de 
JusTiNiEN, des difiërentes parties dont il eft 
compofé, &des principales Editions &c. L'Au- 
teur y examine ce que Ton dit pour ou contre 
lapenbnne de cet Empereur;^ fa Coinpilationy 
& Ttibonien dont il (è lervit pour cet Ouvrage. 
La Troiûéme Partie eft fubdivilëe en deux, 
^ont la première traite de Tufàge du Droit de 



i ti Bnt^jcrrnBQVS Raisônke'b ; 

yupnkn en OHefffi àes Vcrfions ou Paraphnei 
fe Gréques qu'on en fit; .des Gonftituriofts des 
Empereurs jusqu'à la prife de Confianfinopk par 
les Tïtrcf j de la néceffité de joindrp Tétude du 
jyroif Grec avec celui de yufiinieni l'autre mon- 
tre le fort qu'eut le dernier Droit en Occident ; 
comment il fUt introduit dans les Ecoles & les 
Tribunaux UltaUe ^ la naiflance & les progrèsi 
des difiërentes Ecoles de Doâeurs du Droit Ci« 
vîl, de celle à^Imérius , SAccurfe^ de Bartb(H 
îk^ de Cujas ^ des "Ramifies ; la manière dont le 
Droit Romain fut reçu en Allemagne ; VnQ^t 
&, l'autorité qu'il a dans les Tribunaux. La 
Quatrième & derrnére Partie renferme feule 
f Hiftoire du Droit Germanique , tant Public 
que Particulier, depuis l'établiflement de l'Em- 
pire d'^//e»9i9rg»f jusqu'à nos jours. L'Auteur 
trai:te tout cela clairement , en bon ordre , & 
avec la brièveté que demande le but qu'il fè 
propofoit. Il renvoie aux Notes , oui , félon 
ïtL coutume à* Allemagne ^ font après chaque pa- 
ragraphe en [dus petit caraâére, les citations des 
Auteurs anciens ^i fervent de preuve à ce qu'A 
dit, & celles des modernes dont il fuit les fenti- 
mens, ou qui ont traité au long certaines cho- 
ies ; comme auffi diverfes fortes de petites re- 
marques faites paroccafion; en un mot tout ce 
qui auroit interrompu fans néceffité h fuite de 
fon discours. 

Pour donner quelque idée de fa méthode Se 
de fon goût , je vais rapporter ou indiquer ce 
qu'il dit 9 dans les premiers Chapitres de la I L 
Partie, où il commence par traiter ^ autant que 

cela 



Jamner^ Rvrier ^ Marsy 1741; ii| 

tek eft néceûTaire ici, de la vie fie du canâéit 

de JUSTINIEN. 

Les Ecrivains ne s'accordent, ni fur Tann^^* 
ni fur le lieu où cet Empereur naquit. Gipha* 
Kitis {a) croit y que ce fut en 482, fousTEm* 
pire de Zékon Se le Confulat de Fétufius, Au 
contraire {t) Théophile , Précepteur àtjus* 
timefty dit, qu'il niquit fous le même Empereur 
Zénam^ fie fûus le Patriarchat à^Acdcsus. Selon 
le calcul du P. Pagi {c) , qui fait Jupimen i^ 
de quarante-trois ans quand il (uccéda à Ju^tik 
l'Ancien, fon Oncle, c'efl-à-dire, le r. d'Août 
527, il doit être né en 484.. 

A Pégard du lieu de fa naiilànce, Procope 
{d) donne Taurefiim pour la patrie àtjupimm; 

fie 

(d) Ommênu à$ fiftinUm, pag. 4* 

(^b) Je ne fai quelle comrauece notre Auteur trouve 
là. L'Empereur Zenon régna depuis l'an 4^4, jusqu'à 
4p2 9 & le Patriarche ^fivritff fîégea depuis 471, jusqu'à 
491. Alnil voilà bien des années , pendant lesqueUet 
juftinitn peut être né fous TEmplre ae l'un, & le Fa^ 
triarchac de l'autre. Mais je m'apperçois , que Mr. Brun» 
futll avoir copié ici fans attention , ce que dit NiC A* 
LEMAN dans une Note fur ProcoPe ». Hifi^Af^M. pag. %u, 
£di$, Lugiun. HUBCRTUS GIPHANIUS fub Ztmcnê Imp. 
&c. 93i Marcêllino rêftrf ; vêrum id in Maretllino nusfusm 
kgimus; Tbeophilui Juftiniani Pr^tptor Uc€$ fub Ztn^nê 
if Aeaeio Fatriurcbm dicat , ConfulMum tdmêu rttieêt. Cc* 
la eft fî différent , que je ne comprends pas comment 
notre Auteur a pd faire la bévue , 8c puis la laiiTet dans 
toutes les Editions. 

(0 Critic, AmmL BAROM. Tom, il, pag, 53», ^ 
DtlfHypatic. pag 315. 

(i) Dé Aidtfic. Ij3b.vr. {Cêf, i.} . 

Tm, XXVI. Fart. I. H 



114 BmUOTHBQOB RAISONNB'fe^ 

èc (40) AoAXBihS ^ppéie Achride oaOfbridem 
La vérité eft , que r Empereur naquit à Taure^ 
pmy 8c qu'U fuc élevé à BéJérine^ ou Achride^ 
que TEmpereur appella enfuice Juftimanea pri-^ 
ma y Se dont il fit ua Si^ Epifcopal ^ honoré 
de plufieurs privil^es. 

Le Père de yuftimen étoit Sabbattus^ hommo 
d'une naiffance obfcure; & fa Mère Bigkmze^ 
Soeur de l'Empereur Jyfiin^ Ainfi ceux-là fe 
trompent , qui croient {h} qu'il defcendoit de 
k céLèhre Famille èt& AnictênSy dont {c) Pru- 
PBNCB parle eonune d'une des plus nobles , 6c 
des plus attachées au Chriftianisme. En vain 
éUégue-t-on quelques Médailles de Jufiin foti 
Oode ^ qui portent Jufiiims Anicius, Car il 
peut être que les Ankiens fe firent honneur de 
le mettre dans leur Famille , ou que Juftin lui- 
même en prit le nom y comme le conjeâure 
ii) Nicolas Alemah. 



(11) ÏÀh, y. rpig. Itf5. Eiit. Pêrin Mais Agaibiag 
ne paxlé point du tout A*^tbrid9^ ni là, ni aillcuts. Il 
donne à la patiie de JuftMtm le nom de Bédérimt, No- 
tie AUteoi; qui cite ici Ni*. Ahwum , in Net pag. 14, 
auxolt p& y ?oii le paiTaee tout du long Mais , comme 
il pftioit pa£ la finre, H confond BidiriMt^ ou Béàéri^ 
M, avec AchrUê» Celle ci ëtoit néanmoins fort dififé^ 
lente, St s*appelloit anciennement Lyebnidt. Voiez Me 
WesSeIING, Au le Symcdéwu d^ HifroCLe'S, pag. ^53. 
où il traire an long de la Partie de Juftinhn, * 

(O ARNOLD. WION, J>t jÊmcimfm fimil. giad. s*» 
ai. PITISCUS in UxU, ^ntif, 

CO Lib. 1. Ctmrm Sfmmati. <?eir*5$ay & fi§3*^ 

Çd) Vbifupr. pag, 14^ 



Jaffwr^ F^wier (i AUrs^ 1741: nf 

3fpjlmief0 fui adopté (#) pgr ^ii/?!», fon Onn 
flç, qui riffpcifl à yfimpirff (A) k i. d'AyrU 
(27. C^ui ci ,ér^c veoy à mourir la snecni 
année > le Neveu lui fiiccéda , <c gouverna YEnh 
pire cQf\j0inremepr avec JM^rg & Femouu 
SQn râpe f^t de 38 ans, fepc n^ois & treiu 
}9MT$. il moururep 5(^5 > âgé d'environ Si ans. 

La pluparc s'ioiasinenc , que JuJUnifin n-avoii 
aucune ceinture de Lercre3.Mais ils ont été tromi 
pez par un pafTage fautif de Suidas , où le nom 
df jKfiiniên ;(\\^ y eft qualifié 4f«H^#Sar(i>«y doîc 
être changé en cel<|i.de jfffp^y fon Qncle^nomr 
nae portent lea Manufprits du f^afhaff. Et que 
Jufimien ne fflt pa^ ti^une ignorance à ne favoir 
ni lire ni écrire» ce)a parpît , entre autres cho- 
^s, de ce que Mn (i?uiennent il affiftpit fpuvenc 
aux Tribunaux de Juftiqe, (c) i^ y prononçoie 
loi ipenpfi le^ SfiHiences mifes par écrit, mai» êa^ 
eorp (4) il lifiiit aii^fi xians le Séru^ les ntmvallts 
Lw, dont il fir ua gr^nd nombre, açcoinou>^ 
dgat auifi les andennSes à Pétac piéfem de ton 

, EiBr 

(•) Oi» «e (Cite if î* <î}iu^AJ^ fc* JW^. ^/4M»*lê» 
Çap xo 9ù U n'y ^ pçi^ ia-deau». Ç'«ft a^ C^^fj^. ^. 
ou^Jkiat âppdU fîmptemcnt Juftiu^ PçfC* de' jHfiii^Uff^ 
sans ea allif|ticc a«cuti gàçant. Au<& luieua Anciftp n'f^ 

x-ii K^4^ 4f ^S^te a^optiiw , >9iwi/ii»e tous U» Mpj^wfiS 

pofent la chofe en fàic On peut voit là-deflus les Fifrif 
ponjp^ura de feu Mi D'ARNAUD, Lib. l. Cap. it. où it 
Wp0Ad à la laifôn , fox qudi on s'eft fondé , tiiée de ca 
^wc Justin ïEN appelle lui* même Juftin Ton Pir; 
fO îKoirBLi.*XïJiVH'/'to»K t; f -t.'lea.^" 

Q<0 F ROCppE. in Aneedêt, pa?. tf 1, Mai j^tmaim* 






•Hi 



lltf BiBLlOTHBQUB RAISONKfft'fi^ 



Empire. D'ailleurs, pour ne rien dire des pro^ 

es qu'il avoir faits oans h Philorophie y dans 

Mathématiques , & dans la Mubque ^ {a) û 



t 




BsL beureufement les troubles caufez par les Mf» 
nèchéensy les SabbsthienSy & autres; qu'il mon- 
tra même par des Ecrits fon Savoir Théolc^- 
que. 

Pour ce qui eft de Ces mœurs* bien des Mo- 
dernes paroiflènt pleinement perfuadezau'il étoit 
fujet presque à toute forte de Vices. Ils Taccu- 
fenc d'ambition, d'un defir de vaine gloire > de 
prodigalité, d'avarice, d'injuftice, d'bypocrifie. 
Mais presque tout cela n'eft fondé que fur le 
tapport de Procope ; & Ton ne peut guéres 
ajouter foi eii tout à cet Hiftorito , qui parle 
fouvent par paflion. Plufieurs fur-tout repro- 
datent à jufttmm les exprefSons par lesquelles il 
s'attribuoit àt la Divinité : Dnmta nofira ; Nu" 
^men mfirum ; fknfiffimum Oraculum noftrum^ 
AetermfaSy ferenmtas nofira &c. Mais (t) quel- 
ques Savâns ont remarqué, '^ue le mot de Niv- 
j^n ùe fi^nifiç pa$ toujours Pieu ;& que,quan4 
U s'agit 'd\m Prince, les anciens Auteurs même 
du Chriftianisme n'entendent par là que fa Puis^ 
lance. * 



• . . . > •> . ; . , , •. ■ 



C^) Tout ceci eft mum d'autoiitcz; mais je n'indi- 
querai guéres plus les Citations de l'Auteuit Cela më- 
neiok txp|Ll<iili - v . 

(^) CiiRiSTOPH. CelLARIUS, in. Prétfat. ad Psnêgf 



JatÊ^lèt^ Février Ç^ Afori, 1741. 11^ 

•^ Quoi qrfil en foit (continue Mr. Brun^uell) 
Je ne crois pas qu'on puifTe excufer Jufitmm^ 
de ce qu'il époufa non lêulemenc ThéÙêre^ Co* 
médienne & Courcifiine de profefSon , d*une 
naiCTance d'ailleurs très-bafle^ mais encore il 
parcs^ea PEmpire avec elle. Les Nbriages avec 
ces fortes de Femmes étoient défendus par les 
Loix Romaines à ceux qui étoient de Tordre 
des Sénateurs: mais Jufiin abolit ces Loix, pour 
ikvorifèr le Mariage de fon Neveu avec I»^A- 
re; tx, yuftinien enfoite confirma lui-même fou- 
vent la permiffion. Les Auteurs contemporains » 

(a) ZOKARB^ (i) ProCOPE , ÏVAGRIUS (c), 

Victor de {d) Tunune , certifient le paroige 
de l'Empire avec Théodore y que Jupimen coft- 
faltoit datis les afiàires de la plus haute impor^ 
tance ; & l'Empereur {e) lui-même l'avoue în- 
gén;iment. Ces Auteurs fo plaignent auffi des 
grsBids maux que cau£i à l'Etat Ta complailknce 
exceifive que yufimen avoit pour Théodore. lU. 
difent, que cette Femme très-rufée tenoit pres- 
que feule les rênes de l'Empire^ qu'elle établis- 
foit les Magiftrats comme il Im plaifoit^ qu'elle 
favorifoît les Héréfiarques ; Se qu'elle portoit fon 
Mari à foire, au préjudice du Bien Public, di- 
verfos Loix en faveur des perfonnes de fon Sexe. 
On en donne ici quelques exemples , ècl'on ren- 
voie 

(«) AhmI Lib. XIV. (Cap.^.) 

(A) Hifi, ^rcan. pag. 47. 

(e) Hifi, Eechf, Lib. IV. Cap. lo. 

id) Cbronic, pag. 37. (8» 9» E4, Sctih'g.') 

(0 NOTUX, VUI. Cap. I. 



|l8 BlBUOTflfiQVX SîAISdNNS^^ 

TOie M% Auteurs qui ont pris à t&date de les «re* 
cueillir. 

On indique enfuice les {mncipaux Ecrîyattid^ 
Anciens & Modernes , qui ont traité de la vte 
& des aâions de Juftinien, Après quoi on paflè 
à Tribo»ieH , comme celui dont rEkr)|>ereiir fis 
içrvit principalement pour compofer fon nouveau 
Corps de Droit. 

TarBOKiEN) Fils de Mèeédamen ^ étèic né 
eft Pifmfhylie, L'Empereur le créa préinîérés 
ment Maitrt des Offices^ pais Qgeftfeur. Il ftiC 
contraint de lui ôcer Ces ËmplcMs par une liorri^ 
ble fédition qui s'éleva dans Oai^flanimople i nHiis 
il le rétablit peu de tems içrès , & Téleva à la 
dignité de Oniful. 

Quelques-uns louent trop tVihàim; d'àuttôs 
au contraire ièdécliaînent contre lui injuftemetit. 
H^svcHius (tf) 9 contemporain d^ iVv^q^^ de 
itprëslui (t) Suidas, rdccufent de Paganisme, 
^ d' Athéimte-^ fabk ridicalèu lai jt^ecn^nc de 
(r) GiPH^Ntus & de (i^) Gitinbi^. Sêldn 
quelques-uns I c|ui s^eii taf^KNteftt à PfMpe & 
i SitiJas^ â étoit fort avare; & ptm dé Vdrgeht 
A changeoic & rechangeoit les Lois. D'autres 
te juftifienl là-deflùs ^ & préceodent \édy s^ 
ftifoic de tels chaîigemeÉis ^ cen^ok p^ mac 
four s'enrichir , que parce que nnconftaoce Aès 
ihofes humaines le demàndoit. Quelques-uns 
lui reprochent, que, par vanité , il attribue à 
Jufiimen & s'atttibue ainfi i lui-même Ûen des 

Loix 
(d) pà PMi im/Mk 

(h^ Voc Tpi^mvimvéç 

(/) Comm. de Fît, JnfiimimL pag. S%. 

(/) Fii. JuftiuiM. fi%, 37. 



Jwwêr^ Fivrier & Mars^ 1741; ny 

Loîz déjà établks il y avok long^tems. NUb 
CujA« («) , & Radulphe FouRNisa (*) , 
J'ei^cufisnc» par la m6m que. c'écoieac des Loue 
qui avoient été abolies par le noa-uiàge , & 
^u'aiaG il pouvoic & £ure faoaiieur de leur xcca- 
biiiictneot. 

Le plus rude ad^erlâire qu'ait eu TVit^t/km^ 
c'eft François Hotoman, qui a fiûc un Li- 
vre tout entier (c) pour le décrier. U Taccufe 
d'avoir fupprimé & fait périr les Livres des an* 
ciens JurisconfulCtfs , pour empêcher qu'on ne 
vk de queUe manière il avoic défiguré les Frag- 
mens qu'il en iniera dans lé DiO&6T£. Maïs 
c'eft une pure imagination» Il ptroit par Har- 
Aift^oPULS (d) I qu'un Ouvrage {e) de Papi- 
NifiN fiibdftoit encore tour entier au XIV. Siè- 
cle. Du relie, on a une .(/) Hara^ue de Mr. 
ScHULTiNG , OÙ ce {àvant Jurisconfulte dé- 
fend Triiomem contre plufieurs des reproches que 
loi fak Hê^^mân, Quelques autres Modernes 
& Sont attachez à venger l'honneur <le 7W^ 
m». Mr. BruuftiM pondue en di&nt , qu'on 
œ peut nier qu il a'j[ ak des dé&ucs dans h 
Compilation qu'il fit duGoips die Droit, par 

orare 



C«) Ùtffif^ût. Vh. <VIII« Ctff. t4, Mâk C^fm n'ot- 
enferrât ià TV^tmÊhmt ti ftmffc Seulement » qoe^ éuàt 
une Lai 4u CODe» JufiinUn n'a abiblomeait jâea établi 
^e nouveau. 

Lhy Lc6. I. Rfr. 'QiuHêhn. Ctp. 37. 

/r) Inctndé Amii-IRrièàBiawÈt. 
^d) Lib> U. Pnwutmr, Tk. iV. 

tf ) ïiifléréc à Isi fin de fa ynrh^itntiu ^mêJufU 

H4 



||>6 BiBLIOTHBQUfi RaISOMNB^, 

ordre de yuftinîen : mais ^ue y d'autre côté , ceux 

3ui déchireac fa mémoire , préfument trop 
^eux-mêmes , & s'abandonnent trop à leurs pas- 
fîpns. 

Ceft-là en gros le contenu du I. Chapitre de 
la II. Partie de cette Hiftoire, Il traite dans les 
. Chapitres 1 1 & 1 1 1. de la Compo&tion du Code 
de Jufimieny & du Digeste ou des Bande^ès^ 
après quoi il examine, dans un autre Chapitre, 
ce que Ton reprend avec raifon , ou (ans raifon , 
dans la Compilation du Digefie, 

U fe propofe de tenir là-defTus un milieu en- 
tre ceux qui regardent comme autant d'Oracles 
tout ce que dit Jufiinien , & qui croient (on 
Corps de Droit exemt de tous défauts; & ceux 
qui n'ont pas de plus grand pkifir que d'y trou- 
ver matière à ceiuurer les (jpmpilateurs du D/- 
gefie. 

HoTOMAN , dont on a déjà parlé , blâme 
Tribmkn d'avoir fupprimé les Ecrits des Juris- 
confiiltes qui vivoient du tems de la Républi- 
que , & fait entrer feulement dans le Digefie 
ceux des Jurisconfultes Gfiwjpoftérieors, Syriens 
& Afiatiques , qui floridbient fous les Empe- 
reurs. Mais il s'agiflbit de recueillir le Droit 
qui étoit en uiàge alors. ÂinQ le boii4bns vou- 
loit, que Tribomen cpnfultât là-deflus les Juris- 
confultes modernes^ plutôt que les anciens. 

Quelques-uns lui fqnt un reproche, qui n'éft 
pas plus conûdérable. Ils difent , que les Com- 
pilateurs ont inféré dans les Pan(le(iès bien des 
çhofes qui fentent le Paganisme. Mr. BrunqneU 
pç nie pas qu'on tCj en trouve quelque trace : 

mais 9 



ya$ivkr^ Février ta Mars^ 1741. \vt 

mais, a)OUte-t-il^ le deflein de Tritoiden tfétckt 
pas de compo&r un Abrégé de la ReUgion Chré- 
tienne ^ il vouloit feulement préfenter à fon Prin- 
ce un Coros ou dévoient être propoiees les Ré- 
gies du Jiim^ drées des Ecrits des anciens Ju- 
risconfultes. Ainû on doit fexcurer fur cet an- 
cicle; atkffi-bien que fur ce qu'il 7 a dans les Pam^ 
deBes plufieurs articles entièrement éloignez de 
Tufage des Cbtétiênt^ & par conféquent contrai- 
res à la Juftice , comme quelques*uns Tobjec^ 
tent. Car il ne Venfuit pasqtfune cholè (bit 
jufte ou injufte > de cela feul qu'elle convient 
ou ne convient pas aux Coutumes dès Ckr/tiemt» 
Audi d'autres Écrivains ont-ils pris à tâche de 
juftifier le Droit Rc^nain contre cette accufation 
d'injuftice. 

On n'eft pas mieux fondé à blâmer les Com- 
pilateurs des Pamk^ff , d'avoir ajouté de leur 
chef bioi des choies, & interpolé les Fragmens 
des anciens Jurisconfultes, de forte quefouvenc 
ils leur font dire tout autre chofe , & quelque- 
fois le contraire de ce qu'ils^ difoient. Mr Brun^ 
queU déclare néanmoins qu^il n'approuve nulle- 
ment cette manière de compiler l'ancien Droit. 
Mais, ajoute-tiljlesCompifaiteurs ne pouvoiêac 
guéres fiiire autrement > dans l'obligation où ils 
etoient d'obéir aux ordres de l'Empereur , & de 
compoièr un Corpsf accommodé à l'ufage du 
Siècle de Tuffhtien. Il accorde enfuite volon- 
tiers à Mn Thomasius (a) , que TYihmem a eu 
tort de ne pas diftinguer par quelque marque ce 

H y qui! 



qu'il ajoQCiik ou diiadgeoic ftuz fngoiais de$m^ 
ckns JurisconfuiccB. 

. Notre Auteur Juge encore excuikhks les Com- 
pilateurs, au fuiet dûs répétktoos qu*oa troure 
dans les Pawéhàei; cela oe camfaotfque peu ou 
point de préjudice à k Jurisprudence inêaiei 

Mais il approuvée eméreiaent le reproche que 
les Savans font à Ttibanien , & - aux autres qui 
Qavailbient avec lia , d'avok laiflë dans leur 
Colteâion boa nombâre d'Antinomies, & tant 
4ie Loix que l'on r^akde avec rtifon comme 
des croix & des énigmes, propres à iburmenter 
les Jurisconfulces. Il ne manque pas de gens à 
la vérité, qui s'imaginent qu'H n'y a pas la moin- 
dre comrâdiâflon .dans le Corps du Droit Ro- 
main, & que toutes les Loix y font parfaitement 
d'acûord \ts unes avec tes autres^ pair uneiagréa- 
Me & merveiUeuTe harmonie. Mais à moins 
«pie d'être aveugle adoiraceur de TtHmhm^ ou de 
K perfitader qu'il n'étoit pas hottune , & qu'il 
a'a pu fe trompef ^ on doit avouer» qu'il y* 
àmi \t Digefie des dédfions comraîras, qui ne 
jRuroieiit être conciliées en aucune manière. 
C'eft petdffe le «ems, que de voukxr.à quelque 
■fg/tloi que ce fi>tt tronfier moyen d^ârer la conoat- 
<iiâion, comitie pktfieurs ont fint. Mais il y en 
a^ où elle n'eft au'appaiente« Notre Auteur 
donne quelques oq|M pour les diftmguer des 
wésteiy & pour en&igner commen t il faut fj 
prench^ pour accorder oe qui parait dTdMid 
<xintodre. Mais nous ne nous y nrrêleroos pas, 
.jpaice que cela n'appartient pas proprement à 
l'Hiftoire du Droit. 

En 



E N voil^ tifia pour fiiîro connoître l*u&g| 
qu'on peut faire de ce Livnt, Nous ne dirom 
rien non plus de la Didèrtation Ipréliminaire^oil 
r Auteur ânoocre combien il eft néceflàire M 
joindre à la Jurisprudence « k connoiiTance dei 
Laiffîues^ de jt Plûlorophie» des Amiauicez , & 
de l^Iiftoire. La iDaciére tft vafte > & Mr. BfwAi« 

r^l de la trake que fore fuperfici^leoienc. Maia 
cite bon a6mlm d'A^tteurs ^ oïl Ton pourri 
6'en inftruireplus «u long^ par rapport à chacu* 
ne de ces difiefiencea (brces a^udes. 



■^•■^i*-— ■^••••-•■■■■•«■••(•••«p 



ARTICLE VL 

« 

HisToiRfi de la PofiSi« Frai^pM^Mve^wmDém 

' fenfê Je U fH/êfie , far fem Mr, i'AUé Mas^ 

Sï^V^^tfA<ddmieFrMÊfàfi. A F^ris^ ^bbm 

Fratdt Fih^isï I2»>H9 pagei^&na la Pré&ce* 

LA Poëfiê Françetfe, dotit il hotis refte des 
momKn^s plus anciens que ceux des fias 
Yieux Pdëdei IcaliâiSi étCMt pnVée d'un avtfz^ 
'Cage que ia Ptïëik Icalteftae Hvoit ftir elle^ Au- 
cun SavttUc n^aVoii: entrepris, ^oôottne IVfr. T Ab- 
bé Creftimbeni a fait en IniUe, 4e iratctr expreé^ 
«fethcfnt <le V&figjiiÉt & des Iprdgràs de notre Poc- 
fie^ €fn a^oic ibuttivé cet Art, on l'avoit porté 
à &n point de |)erfBâioh ^ iânb que Ton (ât 
«a jufte par quels degrés on y étoit parvenu; ôc 
le Public jouïfibit à cet égard de la même ditis^ 
ftOhms^^ux^ VOftat un bâlâo^em fini. 



114 Bibliothèque Rai30nksi&,^ 

fins faire attention aux échafiauts qu*H a (alu y 

employer , ce qui n*eft connu que des perfbnnes 

de l*Art. Mr. TAbbé Majfieu^ célèbre dans U 

République des Lettres par diffërens Ouvrages , 

a fait connoitre dans celui dont il eft queftion, 

les Mufes Françoiiès dès leur berceau. Cette 

Hiftoire,que la mort l*a empêché d'achcver,étoic 

reftée longtems entre les mains de Mr. di Saey 

fbn Elève, & Fils de Mr. de Sacy digne confrère 

de Mr. l'Abbé Mapu à l'Académie Francoife 

{a). S'il en a privé le Public jusqu'à préienc, 

c'eft que, comme il le dit dans (à Préface, il es- 

péroit toujours avoir le tems, ou la commodité 

de reprendre cette Hiftoire où Mr. l'Abbé Maf" 

peu Tavoi: laiâée. Mais fes occupations & fon 

féjour en Province ne le lui percnettaitf pas, il a 

cru qu'il ne devoir pas retenir plus longtems un 

Ouvrage donc Pafyuier & le Préfident Fauchet 

b'avoient donné que des ElTais; & c'eft à fes 

Ibins que nous «levons la publication du travail de 

Mr. l'Abbé M. On trouve dans les Mémoires de 

l'Académie des Belles-Lettres un Mémoire ^ue 

Mr. l'Abbé M. y lut pour la défenfe de laPoefie* 

*Ce Mémoire fert d'introduâion à l'Hiftoire de la 

Poefie. Comme il eft depuis longtems entre 

les mains du Public, nous nous difpemêrons d'e^ 

parler dans cet Extrait. 

L'ordre chronolœique eft l'ordre naturel d'un 
Ouvrase td que ceuii-ci. C'eft auffi celui que 
Mr. l'Abbé M. afuivi.Il prend pour première Epo- 
que 

(«) U eft Autant 4e la Txadaâxon des L$ur$s de PH» 
90 U JtMMê, d'ua Traité iê h GMrê , Se <l*im i* P^mMi. 



fan^iif » Fwrkr Î3 Mars , 1741; iiy 

qae de Ton Hiftoiré Tan 1050, ne crovantpM 

Sue l'on puilTe faire remonter au-delà rorigine 
e notre Poë£e^ & il diftribue fon plan en qua- 
tre Parties, qui dévoient faire autant de Livres. 
yy {a) Le |)reimer. dit-il,Tepré(cntera Tétat où 
,, notre Poëfie s'eft trouvée depuis Heitri I. ibus 
^^ lequel elle a commencé, jufou'à VbtUffe di 
jy VëbU. Le fécond . depuis Vmliffe dt V^hh 
^ jufqu'à Fr*nfais L Le troifième, depuis Fram^ 
,, fais L jufqu*à Henri IV. jufqu'en 1700. 

Ce qui, félon notre Auteur ,, repréfentera 
), notre Foëfie dans quatre Etats difierens, dans 
^y fa naiflance d'abo)rd , & puis dans fon enfan- 
^ ce, enfuite dans fa jeuneilè, & enfin dans la 
^y force de fon âge. 

Nos vieux Gaulois avoient leur Poëfie {b)l 
Les Bardes compofoient les Vers oue les Drui- 
des chantoienr, & qui fervoient à inuruire le peu- 
1>le de la Religion & de la Morale, à encourager 
es ibidacs au combat, & à célébrer ceux qui 
s'étoient diftingués pour la Patrie. Ces Vers n^é- 
toient point écrits > mais les enfans les appre- 
noient de leurs pères, & on les confervoit par 
tradition. 

Cette Poëfie étoit-elle mefurée, ou rimée? 
C'cll ce qu'on ignore ^ car Mr. T Abbé M. regar- 
de comme trop frivole pour en parler, Topinion 
de Jean Lemahre^ qui prétend que Bardm Roi des 
Gaules, qui ièlon lui vivoit 700 ans avant la 
priiê de Troye, eft P Auteur de la Rime. 
99 II y a fur l'origine de la Rime fix opinions 

» diflfe; 

M îag. «7. (j) Li?. I. 



^ diflfireotcs. I^ i^us çpœitottnt eft qn^on en 
„ cft redçvgbie ^ux Provepçgu^ ^ (4) omû q^ 
^ que le Car<lip«I S#if^f iSçlçs. autres Italiens 
,, rapportent pQur Iç prouver, fiit voir feulcf 
„ ment qu'ils ont fté les prçipiçra ï y «xcoiler". 
Nous avons dea Ouvrjjgw rimes beaucoup an- 
térieurs à cçux des Poètes Provepçayy , dont Ip 
plu$ ancien eft un nomrné CW/a ou C^/9 //«/ 
Cpmoy Sicilien, qui vtvoit vers l'an 1197, a^qÇ 
que Folcacebierp 4M Vole^fcbkfi, 

j, D'autres veulent qu'elle ait commence du 
y, eems de Charlemagnc , & que Paul Di0crfi 
y^ qui vivoit alors en fpit l'Inventeur, Ils dir 
„ wnt que l'Hymne qu'il fit pour S.JtuM^ Se 
^, oui commence par ces moti , ut qnf^nt Uxi^ 
,, occ. eft ie premier Ouvrage rimé qui ait ja- 
^ mais paru , & le modèle de cous ceux qui b 
y, font mita dans la fiiite. QiHelques uns la fonc 
y, ren)onter jufqu'au tems du Pape U^ II. doqc 
yy ils (ont perfuadés qu'elle eft une découverte. 

^ Il y en a qui rattribuent aux Gots , qui 
yy l'ont apportée en Europe par le Nord, lois 
y^ de leurs invafions. Mais l'opinion pour la- 
„ quelle Mr. l'Abbé M. fe déclare eft ceUedeMr. 
yy Hirf/,qui prétend qu'elle vient d'£spagne, & 
„ q«ie la galanterie des Maures l'introdiiific en 
yy Europe. En cfEsty il eft certain que les Ara* 
yy htï oùt des Poëmes rimes beaucoup plus an« 
^j ciens que Mahomet. 

VOmmotekute des Grecs , 2^ 1^ Rbithmê dfs 
, ne reilembknc poinjt àia Rin:ie 4oiit il eft 

ques* 



Jamder^ Fivrkr & Marf^ 1741; uj 

S^ftioD} ne lui ont dpnc point donné la oaiT-* 
ce. 

(4r) La Rime que nou5 reçûmes des Mauref 
par l'Espagne, n'envahirpas iéulemencles^ Langues 
vivantes 9 elle s'introduifîc dans la Langue La- 
tine : la nouveauté (èule y donna de l'agrément^ 
on s'en ièrvic dans toutes les Poëfies. ,, Le peu 
39 de goflc & le grand loifîr des Moines écabÛt 
y, cette manière nouvelle , ennemie du bon-fèna 
,9 & de la raiibn , & meuftrière d»i gentùt Ef* 
^ frits y comme l'appelle un de nos vieux Âur 
,, teurs. " Le plus fameux de tous dans ce gen- 
re de Poëfie fut un certain Leonius ou laeam^. 
«»x, Chanoine de St. Benoit & enfuite de St, Vic- 
tor >, qui a donné fon nom aux Vers Léonins ^^ 
Ibnt des Vers Latins & ritnés {h) „ Si la Rime 
^ f^foit tort à la Poëfie latine ^ elle produifoit 
^ des effets admirables dans les Langues vivant 
,, tes» de pour une Poëfie Qùitomboit^pluâeura 
^ autres étoient prêtes à s'élever. La nôtre pa- 
,^ rut une des premières" . I^es Provençaux , à 

Îui elle étoit venue d'Espagne par Marieille & 
Toulon, en firent un bon u&ge. {c) On (kit 
que c'eft dans ce pays qu'étoient les Trêttvern 
ou Troubadotêfs^ qui appelloient leur profe0ioi| 
Sciime gaie {d). Cette profeffion fut bien* tôt en 
vogue par les avantages qu'elle procuroit aux 
Troubadours, qui étoient bien reçus dans toutes 

les 

fd) Tag. g3.- 

Çhj Les Italiens ont forpafle en ce genre les Fran« 
cols, & Ton trouve dans des Recueils de FoëJto Italien- 
nes des Sonasts X^atios ûmé$$ in^mç daii^ le XWLBkdc 

i) Guây Sabêr. 



a 



tîS BlBLIOTHKQUB RaISONKÊ'ë^ 

ks Cours des Princes, qui s'emprefloient de let 
avoir, qui leur faifoient des préfens con&déf« 
bles par le plaifir qu'ils leur pi^cufoient en chan- 
tant leurs comportions à leurs tables ; à peu 
près comme nous voyons dans Homère que P6^ 
fÊfkfs & Démodocus chantoient à celle A*Akit$oUs 
& de Pénélope; fie dans Virgile ^ Topas à celle de 
J>idon, Cela leur valoit même quelquefois de 
bonnes fortunes, comme on en peut voir plu* 
fieurs exemples dans les Vies des Poètes Provenu 
çaux par NoJlraJamus le Fils. 

Or efipajféce temSj oà d'un bon^moty 
StancOy ou Dixosn^ on payait fin écof. 

(a) Le plus vieux morceau de Poëfie rimée 
qu'il y ait dans l'Europe^eft la traduâion de TE* 
yangile, autrement le Ùvre de la Grace^ du Moine 
Offrid qui vivoit vers le milieu du IX. fiècle. 

,, Ce Poëme avoit été longtems ignoré, ju<^ 
yy qu'à ce que Beatus Rbenanus le trouva en 
yy Bavière , od il écoit allé chercher des lumières 
,, fur ce qui nous manque de Tite Live. " Mais 
comme la Langue dans laquelle il éft écrit €& du 
Franc tout pur , tel qu'il fut apporté dans les 
Gaules par les Fondateurs de la Monarchie Fran- 
çoife y on peut dire que cet Ouvrage ne regar- 
de pas notre Poëfie , notre Langue n'aiant été 
formée que des débris du Franc (b). 

Ceft vers le r^e à'Henri l. qu'on com- 
mença 

fj) Pag. 9«. • . 

Qf) On voit dans cet Onviage des preuves bien ce»» 
taiacs dcranti^uiti de la Langue Allemaade, ceux qui 

l*«tt- 



yàmner^ Pevriér & J^Sj 1741. tl|r 

teença à polir notre Langue , & que Pon iriven-i 
ta les Articles qui la rendirent plus douce 0c plut 
coulante.. («) Ce Prince vit fleurir beaucoup 
de Poètes. Le zèle outré des Croiâdes qui du*, 
fit alors la Nation, fit qu'ao-lieu de chanter les 
aâions de CAsrlemagne 8t des FalaJins ^ on 
chanta celles de GoMroi df Bouillon , de SoU* 
maéy de Noradin & dfes autres. On trouve mé^ 
me dès ce tenis-li des Vaudevilles fiitiriques fidts. 
Six un jeune homme d'une conduite équivoque, 
ce qui affiire aux François Tavkntage d'avoir tou-^' 
jours eu de la difpofition pour ce genre de Poë« 
fie qui leur eft particulier. . 

Après le Moine Otfrid^ le plus ancien Poëte 
que l'on connoiflë eft Maitre Eufische^ qui vi- 
voit ibus Louis k jeune y & dont nous avons le, 
Roman de Brut ou étBfutusy {b) qu'il fiippofè 
petit- fils d'Ënée & ifbndafeur d'une Monarchie 
en An^eterre : ,, Ouvrage bm art & fims goAt^ 
^ de même que tous ceux faits d^uis ce fiècle'\ 

Le 

Venten^ent pouvant iVxpUquet avec un peu d*attentîon 
toux lapportet les mots tels qu*Us font ëciits à ceux qui 
ibnt en nfàge aujourd'hui. Ce qui, {oint ï un Extraie 
d'uit Commentaire fur. BoMt^ par Smaragdut Abbé de 
St. Mkbeifdzns leDiocèfe de Verdun, qui viyoit du^emsde 
Charleinslgné , rapporté dans les ^naleâfa du P. Maislhn , 
Tom. H. ^àg. 3^. de PEdhion de Paris de i^sa, fait 
>oix que la Langue Allemande eft celle dont fe fexvoienc 
les anciens Gots , & que c'eft celle de toutes les LaB« 
gués yivaintcs de l'Europe, qui a le moini fouffert de 
yaxiatîons. Quoique cette remarque n^ait point' de rap- 
port à rpnvragje de Mr. l'Abbé M • on a cru cepcadant 
Qu'elle ferôit« plaifîr 'k quelques Leâeurs, 
(«) f ag. loa. (^} Pag. i«9« 

Tim,XXrL Paft.l. 1 



Le Rotnaa ^jAx^ndpt^ compoffi pi|r q^^tiiro ' 
Auteurs di^refia,méfke pountnt une semanma 
Ccft que cec Ouvra^ cft lepreEiier, où roa 
ak employa Ict Vers de 12 ^Ihbès, oomméft 
Akxambw du nom dc^ Hérps du Roman^ ou. 
tfun des Auteurs appelle Akuatuhe Je Parku Oëc 
Ottioage çft It meilleur dp tous ceux compoiBs 
dons ce ûàds, & l'on j trouve, dk Mr. t'Abb» 
M. quelques l^;ires tvaces du Style fiiUimei 

Aimybrdf^Mi enfuite. Sa fcieoce & ^ inal«^ 
licurs font trcç connus pQue quVm en parle ici. 
Ses Vei^ amoureux, fi f on doit en croireH/ibûù!^ 
écoient extrêmement çoftiés de tout le œo^de; 
miûs le* &ntiffient n^yoit-i) pas plus de part; que 
l'e^nnt. imè le jug^ement que cette fiivante FiKi^ 
porte nur des OuVratt$ donK elle étoit Pobjet^ 
^ (â) Philippe-ÂuguRe chaflà les Comédiens 8c 
^ tous ceux qui conpmpoient les peuples lbu% 
^ peftexte de Us véjouïr, mais il confery» ceux^ 
^ qui fiùibieM un bon uiage de la PoSfie*'' Me^ 
f»^ffd% ^ui après avoir vécu long^ems à (à Cour, 
le $t Mo^ipe dans T Abbajrc. de Froimon> eu^ beaur 
<;oyp de p;irt à & hicavcUiance & ), ië$, lS?éti^ 
ik69» Son PoîHAa 4e k Meirt eft un^ Sarm oïl 
il attaqup tous les Stats; ce ^ue £ûta«|fl5 ^Av- 
gues Je i^ercjf ion coaceppotain, daos un Qu'- 
^^ç que Ton nomme U Mihk Gif^ot, où il a'é^ 
parmc perfonne. (k) Ç'eft ce même Hugueflt 
4ç Bercy ;^ qu'o?) qomme quelquefois Qm7 éi 
Irovw ^ parce qu'il étok né dans cette villft, 
^ Otty^t en vieux langage fi|ni£iant par ibbii^P 

quct. 



ii quet, la même choie que îï$gutt^. Les Ec» 
cléfiafiiques font le princi{^I objet de fa fanrre. 

C'çft fous ce règne que ileuiireht auiS plu- 
iîeurs âutrçs Poëtei» Aytein^ 4e Romans, que 
ie» curieux confenrenc encore duis kurs ^blio* 
ttièque». 

Par ufle bfcçarrerie mie Pbn ne peut expliqua,' 
e^A fotis Se. htnus fe plus faiat de nos Kpi^^ 
qu'on vit le plus de Poètes galans, Se même U- 
cencieusr. ^ . .... 

Le jpréinier dç toits pv le rang & par le ta- 
lent ^eft ThibauH Contre dp Champagne, Amant 
déclaré de Blancke Reine de France mère de St. 
Louis. :{a) ,y n étpit toujours environné de Foë- 
), tes, à établit même une efpèce d'Académie 
„ qu'il affemblôit dans une fâllc de fpnPatais^oà 
,, on lifoit tout pe qui f^ f^^oit de nouveau ^ & 
^ on y jdignoit les divertiflemens de la Mùfique 
^ à ceux de la. Poëfic, car le Comte n Voit pas 
,', nxcJns^ de paffion ^ur l^une que pour Tautr»* 
i, 1)1 ç;ft le prcnùer qui ait mêlé les rimes mafcu* 
^, Unes dç féminines > de qui ait fenti les s^ré* 
„ irtcns-de ce mélange "^ La plus andennc Pîè-. 
ce c^^ccla fe qrouve pratique , eft une de {es 
Otànt^ns dont la ftrophe fuivante eft tirée: 

• Jilùith mej^uf bien ^nnetré ^ altumety 
¥nr bi0U farkr ej* dccointtment rire, 
Ntfl ne Nkroit. R dùucemfnt parfer , 
^f ne cutiàt de i^moiêf être frte* 
^apbkUy amour ^ ce vous oji Sien dire y 

I z On 

(#) Pag. 141. 



\ 



IJt BiBLIOTHBQUB RaISONNE'B, ' 

O» vous doit bien firvir ér han&rer , 
Mais an sypeut bien J^ un peu trop fer» 

jy II eft auflt le premier qui ait arrangé Us xi* 
"yy tnes des couplets de fes Cnanfbns de huit Vers 
yy de la même manière^ que les Poètes Epiques 
,, d'Italie les arrangent dans les Huitains dont 
yy ils fe fervent^ comme on peut le voir par ce 
yy (Couplet : ^ 

A» renouviau de U deuçéuf JP4téy 
flue réclahrcit U doiz à la fontaine y 
Mt que font verds bois ^ verger ^ pire y 
Et li rofiers en maifloris e^ graine; 
Jjors coantetai juê trop m^aura grevé 
Ire ^ émoi qui m^efi au sœur prochainey 
Et fins amh à tort atoifottnezy 
Et moult fouvent de léger effrayez. 

Il eut pour rivaux en Poëlie les plus grands 
Seigneurs du Royaume, Charles £ Anjou Fîhrt 
du Roi & depuis Roi de Naples & de Sicile^ 
Henri Duc de Brabant, Tierre Mauclerc Com-i 
te de Bretagne , & autres* 

Ceft, fçlon Mr. 1* Abbé M. au Comte de Cham- 
pagne que Ton peut attribuer Porigine de tou- 
tes les phrafes langpureufes dont fe fervent les 
Poètes, qui parlant de leurs amours ne nous en* 
tretiennenc que de leurs fers & de leurs marty- 
res imaginaires, {a) La Poëfie (i fort à la mode 
parmi les Grands devint le goût général j ce qui, 
^ corn- 

00 P*g« '4A ... 



ytni^ier^ Février C^ Mars^ 1741, ijj 

comme il eft ordinaire, fit éclorre quantité de 
mauvais Poètes, qui n'entretenoient le public aue 
de leurs amours chimériques pour une (a) Iris 
en l'air. Mr. TAbbé M. rapporte les noms de 
ceux qui avoient alors le plus de réputation , & 
des Ouvrages de qui il ne nous refte rien. 

C'eft alors que Ton vit établir les Cours JPA^ 
mours^ dont il eft fi (buvent fait mention dans 
THiftoire des Poètes Provençaux, & dont les 
plus renommées étoient à Pierrefeu, & à 'Ro- 
mans en Provence : on y propoibit des Tenfons 
ou Jeux partis y<\MX étoient des queftions galantes 
que les Poètes fe fisiifoient en Vers, Se Ton y ju* 

Îeoit les différends qui s'élevoient entre les Amans, 
^es Juges rendoient des Arrêts dont iln'étoitpas 
permis d'appeller, que Ton nommoit les Arrêts 
J^ Amours : nous en avoqs encore un Recueil 
fidt par Martial d^Avergne , avec un ample Com- 
mentaire. Selon les apparences, Tefprit avoit par- 
mi nos ancêtres plus de part au commerce a- 
moureux,quele cœur. Nous ne propofbns point 
de queftions galantes comme ils les propofoient; 
mais nos Amans, lorsqu'ils fè brouillent, n'ont pas 
befoin de recourir à des Juge9 qui les réconci- 
lient. 

Ce fut auffi dans ce tetns que commencèrent 
les Fabks ou Fabliaux [b) , d'où les Nouvelles Ita- 
liennes font venues, ainfi que nos Contes ^ Se Mr, 
l'Abbé M. en cite ici plufieurs que l'on ne connoit 
plus que pat: leurs titres. C'ieft auffi dans ce fi^- 
çleque l'on fit beaucoup de Romans. L'Ouvra^ 

(fi) P^, 153. CÔ '*g* i$f. 



^e qui fie abrs le phis d« bruk 9c q^i t pi^ 
jufqu^à nous , eft le fàmeax Rofium dé le m^i 
tommencé par Guillaume ék Lorif^miEL nocùnaé 
du Bourg de Loris en Gâtinoisoâil étoît né.G'eft 
^ dommage, dit Mr. TAbbé M. qoe cet Auceuf 
), n*aic employé fes tale&s qu'à écrire fiir dti fu^ 
^y jets badins & frivoles^ il a voie la plus gràâde 
^ partie des qualités qui forment le Poëte, ua 
^ eljprit agréable, une ims^ioatibn vive, bciu^ 
^y coup d^nVention & de %QQaàvé. Il eft tb&tk^ 
yy dant & geuri dans fes defcripciortt, il pdnt 
^y d'après nature» & jette uiie variété inéoie dans 
^ fes portraits ydoot Mr. l'Abbé M. rapporte ici 
9» quelques- uûs, où Toa voit qtt'effiîâiyeoeietitil 
^ peint à grands traits & dk beaucoup de chofel 
^y en peu de mots'\ 

La Laïque Françoife^quoiqu'informe encore 9 
éroit cependant, ièlon Mr. l'Abbé M. plus ré-* 
pandue qu^eile ne l'ed àpréfent malgré fa perfec-i* 
tion^ puisqu'elle étoic d'ufiigfî eo Ang^terre oâ 
les Normans l'avoiânt portée 1 en Sicile & àNa-& 
pies par la Cour de Charles d'Âm'ou ftère db 
St. Louis^ & à Co&fhm^QO^ où àa<^ {m) Ëm« 
pcfeurs Fratiçois tvoienc rigdé de £iiOb: tSc ce 
qui V contribûoit beaucoup , c'étoit le grand 
nombre de Poëces doiit les E^ts ^ fouydnt trop 
licencieux , amufbient ators le PobliCk 

La Poefie fe ibutint encore fous Philippe le 
l^di ; mais fous Philippe le Bel oa ne cotnpoÉ 
Que Quatre Poètes qui aient kk parier d'eut 1 
dont lie plus célèbm eft jfum 4r M^^txxtàom^ 



fbxt dti Rottiiin de h, Rofe toaxnencè tAct Oifl* 
laume de Loris , que la mort empêcha de TirchOk 
vfef. 

Jeaâ d6 Meon, à qui mie petite Ville tle tt 
nbtti fihiéé iiir h Loire dootia la tsaifllnce^ liit 
nommé auffi Chfmel yCt qui (s^ifié ^Mf^tkar^pat^ 
rt qu'a l^ft^ wfeftiremcnt. „ Il trdk trça de 
,, h Nature tes plus beureuiês âHpofiticna pou^ 
yy le^Scieiices & pouir le$ Beaux- Arts^'. Il feùtte^ 
^b^ quarante atis a^ès la tnort de Guillautne dé 
hûtfh yû*tt\td^et léRôtûain de la Rolfc. Lt but 
et Cet Auteur cft de domier foui te vofte ^ li 
fiftiotr , dea préceptes de l'An d'aimer. Le pré- 
tiâtir AutiBur feint qu^à la fleur de fon Sge, it 
ftaàotttïk un jour de Ptintetbs , 8c tu^â eut le 
pltti agréable de tous tes fonge^ ; qtnl vit mt 
Rofe parfaitement belle, qu'il voiuut cueillir.: 
Les obftades qu^l y m)uta> ûùnhttA lieu aux 
descriptions et aut alli^ïies dont tout cet Our 
vrage eft rempKv ^ Tant y parte, v^vtt f agit, tout 
„ y eft perfonnîfiè: Amuty l^eUAt^iy Vitié^ 
^ Franchife , font les Divinités bienfaiûntes ^ 
,, cotnttie les m^di&ries font fimx''SemklantyJ>Mn^ 
,, iSttyMa&(mcbiiy7àSoÈ£e'^. Ibutes ces difficub 
m ùe rebutent point l'Amant de la Rofe, qui to^ 
fin pafVieût \ la cuéBir, & finit fon totsgt par 
<es Vtrs; 

On ne peut pardonner à ces Auteurs des faty^ 
tes quelquefois outrées ^ des ezprcffions ou des 

1 4 idéçs 



idçes trop libres. Se de ne ceilèr de dire da œal 
des fem^ies-. 

ÎPerfonne n*ignore les deux Vers que le der-y 




yec i^qij 

Le Koman de la Rofeaeu ladeftinéedesPoë-? 
incs les plus illuftres : on a cru y trouver des allé- 

Sories qui renfermoient les plus grands myilères 
e la Religion ou de la Nature, parce que Jean 
de Meùn étant ûvant» avoit inféré dans {bn Ou. 
yraçe beaucoup de çhofes qui pafloient rétendue 
ordinaire des çpnnoiffances de fcs lefteurs (<«) 
Ce Poëtne a été traduit en Profe par Jean Moult 
fmet qui vivoit fous Lpuif XI, & qui mit ai^ 
^as de fa tradudion ces quatre Vers finguliçr^j; 

Çeji k Roman 4^ h Rofi^ 
Je vous le dis franc éf* »ety 
Ttanfiaté de Vers en Frofe , 
^ar vqtrf humbk MouliTtet. 

,i Marot^ qui en faifoit un cas infini, fe char- 
„ gea de le revoir, & d'y fubftituer des expret 
„ fions intelligibles à "celles qui ne Tétoient plus. 
^ C'^ft daçs cette fource que tous les vieux Foë- 
„ tes ont puifé ces beautés naïves & cesgrace^ 
^y légères, qu'ils nous ont tranfmifes '*. 

(^) Les guerre? 5? les m^lheur«| de \% Fr^ce fouç 
Philippe de ^alois & fous le Roi 7^^» firent lan, 
guir la Poëfié, & ces deux règneis ne virent nair • 



Ja/ifkr , F^vrkr C^ Mars , 1 741 : iy^ 

Xre que ces vieux ï^omans en Profe de Charle* 
magneôc dei Paladios, que peu de peribnoea 
çonfervent encore aujourd'hui. 

La ièule chofe qui fervit à maintenir le goût 
de la Poëfie, fut la diftribuôon des Prix fondés 
par Cl^^^ Ifaarfy Dame d*un grand mérite âc 
fortie de i'iiluftre Maifon des (Comtes de Tou«. 

ioufe. 

{4) L'erpèce de ces Prix augmentés depuis^' 
qui font de? fleurs d'or Se d'argent , & le jour de 
I3 diilributioa qui eft le premier de Mai, ùàSoa 
la plus fleurie de l'année , ont fait donner à cette 
^iftributipn le pom de yeMxFlifrattx,qm fubflftent 
çncore avec fuccçs» & ou plufieurs de nos pré* 
miers Poches fe font fait un honneur de venir 
cueillir des Couronnes. C'eft auffi vers ce tems- 
là que bimte Se P^trar^pe jettérent les prémieri 
fonden^ns de la perfeâion de la Poëiie Italien*^ 
iie , ce qu^ils doivent au^ études qu'ils firent ea 
France, 

Charles cinq» à qui on avoit donné le^ pré-* 
miers principes de tous les Arcs & de toutes les 
Sciences, ranima nos Mufes abattues. „ On vit 
,, naitre alors le Chanf Royal , la Ballade ^ \q. 
^^ laajfy le Virelay y le Triolet ^ le Rondeau ^ Se 
^ toutes les Pièces doqt le principal ag^émene 
jj, confifle dans le refrein". Jean FroiJfart\ plus 
connu aujourd'hui par (a Proie que par fes Vers, 
fat pourtant un des principaux Poètes de ce flè- 
çle, ainfi que Fierté Dailly Chancelier de l'Uni- 
yerfité de Paris, £yêque de Cambrai, Cardipa} 

I y & 



0e Légat de )V4«r XXIIt «a Sb^ de GbhRafi^ 
iC», & lUimdè 9mhk Al^ocftt au Parlement d^ 
Paris, enfuite Concilier & Makre tles R^uS^ 
ftts, q\jt à lii fin ^^écant fkft Ëttléfiafttotlei fut 
dioîfi pour diriger h tonfdenee de Œaties éind, 
|t prenoit le titre de Ortékffeut & Pàiêfé du àd. 

Vémiikxkm ^e Chartes cinq àtoft fait naître, 
feibutint quelque tems fous Charles (îk^ le Poëtè 
le plus Ciâèbre de te tègne êft t^cm Plàml^ 
qaife fit un pldti gtand nom par fcs ricfaefiès itti*^ 
ttienfes qup par féi PùlHBês. ,, Il eût IHtdreâb dt 
^ fiOrè eroire quil ai^ôît trouvé là Piertià Pfaflo- 
^ fepbale , cê mi t^ëxAt que le pfôfit de (^ 
,) inrHgues avec les Jui(i,qiiilui Viihireût plû$ es 
^ t5t)ôood éeas («a) , femme Wtrâordinaite dan^ 
iy ce teift*-4à **. Il fie Tauroit cfettMiîcrtiettt pas 
pgnée daM le Ibul Commerce des Maiès. 

Les pri!K:ipaUx Pôëtes du règne de Ohàrlfes 
fcpt l^t AiAàà ChuHier ^ les deut Hfi^ans^ 6t 
Martin Franc, {b) Le premier eft encore plu^ 
connu par fon talent pour THiftùîffe que par fes 
Po^s y qui^ quoique bonnes , cédôient à M Prô- 
Ai qui lui avok nit donner le nom de Pètt tde 
rElcSluencè Frasçôife. 

Les deut Grèbam étoient frères, nés à Cbtn^ 
oiègne ^ Uii'iH quittèrent pour vtnir s*établir au 
Mans , m Tainé fUc Chanoine de la Cathédnde, 
& te fécond Secretaire de Cbarks JPAf^tm Com- 
te du Maine. Ceft à eux que là Stène Françoîlè 
d(dt fon établiflfctnent ,, Amoul le Chanoine 
,) aiftnc entrepris de mettm en vers tes Aâes des 

„ Apq. 

(*) Pag. 128. (*) Pag, 433. 



^ Apâcrei At itenièfe qoVm p9lt les ret>r£feiltei 
y fur le Théfttré , tmis ti«fic été furM$ de lî 
^ raoït, ibn fièie 5I*m» cotitintit cet Ouvrage ^ 
„ qui fut joué «tt Mâm, à Angers , à Bourges St 
^ aiiteun> &i«çtt^r'>tout tvec 9ppiftuqiin^ 
,, ineM:'\ 

J^irrîl» Fhmc^ qui pst ibti tfprit étok pan^r^l 

jt être Secrétaire àes Papes |V/ix cinq fie Itic^ 

iâi cîtiq,trou¥t>ft letems tnalgté fes occupationg 

de culcifèr k Poëfie. Là leSure du Roman de 

itt Roiè «nifiaft foti xèle: té mot qu^^n y dit dol 

FVemoies fit qu'il s'en déclara le déienfeur dam u<l 

long Poëme ifttkulé le Champion dès Damés ^ 8t 

dans tequd il prit le nom de Ftane Vmdùtr. Maft 

m^é tout h foin qu'il fe donna pour détruire 

ce qu1ivdi«nt dit les Auteun du Roman de \k 

Rofe, ^e RoMm a paile jusqu'à nous^ & i'Ou^ 

rrage eticreûris en fàreur du beau-rexé eft à pei^ 

M coûbu de peu de perfbnnes. Le mérfte de 

rOuvi^e critiqué, & la foiblefTe de la Critf- 

tquei en font certainement les premières caufeSK 

Mais la maUgtlité du Cceut humain, qui aime 

mieux les fatyres que les apologii^, y a utis dbil^ 

te beaucQup contribué* 

Vilhm ]^nit énruite, & effiiça tous 1s& prédé- 
cefleurs. U fiit le premier qui fiit 

dayrt ces Siicks grojjlers 
BéhrouHkt fM cmflts dt nùs "vieuat ttomanciers. 

yy (a) Il eft auffi le premier qui foit bien en- 
^ tré dàn^ legéaiede notre Langue: fes Ecrits font 
^ pl«ing d'â^ftffions 6c de tours, qui font en^ 

» cote 

Cf) Pag. a48* 



140 Bibliothèque Rai«)nk*'e; " 

^ core de mife aujourd'hui. Il donna de nouT 
^ velles grâces à la Balade & au Rondeau. Il 
\y fut au(fi rinventeur de ce badinage délicat qui 
9, Xicnt comme le milieu entre l'agréable & le 
j^JbouflFon, & que dans la fuite Marot & Sf, 
^ Gelais y Voiture & Sarraxin , fèmblent avoir 
^ porté à toute la perfeâion donc il eft poffi* 
1) ble. 

A^tllon étoit de Paris & s'appelloit ttanfois 
Corbeuil; mais il eft plus connu fous le nom de 
Vilb» y qui en langage de ce tems-là ^^ fignifioit 
„ Frifojt. Il étoit né de parcns pauvres, & il fit 
5, fes études en jeune homme qui avoit beau* 
^ coup d'efpric & encore plus de libertinage : il 
^ marque cependant en quelque endroit de fes 
„ Ouvrages , du repentir d'avoir fi mal employé 
,, ion tems". La mauvaife compagnie & la mi- 
fère l'engagèrent dans des aâions pour lesquelles 
il fut mis au Châtelet & condamné à être pen- 
du : „ fa gayeté naturelle & fil paffion pour la Poëf 
^ fie ne l'abandonnèrent point dans une fi trifte 
py conjonâure , & ce fut alors qu'il fit ces qua*> 
yp tre Vers fi fameux: 

^e fuis Franfois^ dont ce me foijiy 
Né de Paris y près de Potttoije. 
Or d'une corde d'une toife 
S f aura rnon col^ qfte mon c^l foifi, 

'„ Il appcUa de cette fentence , & il trou voit 
„ dans la fuite, cjuc quoîau'il n'y ait pas grande 
,, fubtilité à dire fenafpelle y c'étoit le plus beau 
„ mot qu'il eût dit en & vie, La fentence ne 



Janvier^ F$vrUr f3 Marsy 1741; 141 i 

^) fut point Confirmée: on croit que ce fut pat. 
^, ordre de Louis onze, que le Parlement uft. 
^j d'indulgence ^ & fie grâce aux mœurs en fa« 
), veur de Pefprit* Il fut banni & paâa en An- 
^ gleterre, d'où il revint après quelques années^ 
,, 6c n'oûnt pas revenir à Paris, il fe retira en 
yy' Poitou chez un de fes amis qui étoit Âbbé de 
^ Sf. Maixant^\ Ses principaux Ouvrages fbnc * 
{es deux Tefiamens^ qui ibnt deux efpëces de 
Satyres, oùTÂuteur prenant congé des perfbn« 
nés qu'il a connues^ les caraâérife par la nature 
des aons qu'il leur laifle; & ce qui n'eft pas &- 
tjrique, ne contient que dés plaifknteries, comme 
lorsqu'à l^e fes Lunettes aux Quinze-vingts. 
9) Cela efl préicntement fort obfcur , ainfi que 
,, (on jai^n , écrit eâèâivement dans un jargon 
,9 en u&ge alors entre' les' Libertins qu'il fré- 
3, quentoit> & pour qui fdon les apparences il 
,, a bk {es Refuis franches ^ qui contiennent les 
^ moyens d'avoir adroitement de l'argent. Quoi* 
y^ que tous les Ouvrages de Vtllm , que nous 
3^ venons de citer, & le Franc Archier de Bafftom 
» kty 6c le Dialogue entre Mrs. de Makfayê 
„ & Baillèrent y roulent fur des fujets bas âc 
„ fur des bs^telles , cependant on y trouve 
„ ibuvent beaucoup de réflexions fblides. Fran* 
,y cois L chargea Marot du ibin de revoir les 
„ Ouvrages de Villon ^ ce qu'il fit ; & dans la 
„ Préface il dit, & ne fais dente qt^il tteût em^ 
„ porté te Chapeau Je laurier fur tous les Toëtes ^ 
„ fil eût été nourri à la Cour des Rois ér des 
,9 Trimes là ou lesjugemens famndmttérles lan^ 



L^-l 



M «tfi« fi polijfhÊ0^\ Ceft C€ qif en pe&fidt C* 

]^ûëce y qui en a fi bko pfofité. 

i' 

G^ b Cftva&èm de Tefprit 8t du €oéup dé 
VfMmy que i&/ià9r«tf é mis à h têce de eeete £d^ 

La Poëfie œ fit pas de grands pr€»grès' feus 1^ 
ièpe de Louï» oai;e. Entre tdUâ» ceù^r me Mr^ 
pJIblD^ M. citf9, oelui qui a ea le phis de pa^ 
fim eft CmptiUémty Officiii cte Reki»^ qui ^ 
lai^ beaucoï^ d^Ouvïages, dkbifi lesquels il a 
feijITeiic n^nqué aux bienféances qi^e Ion étar 
«ngsoic de lui. 

„ Lqs titrea de fe^ Owiages aiiiiotM:ent dit 
^ SMMf ficdu riant) defbu.reiit o^iv^ eil erompé'^ 
MéTÈogê fiiifint ta»! de cas de. «re Poë^e, qu'it le 
eitoU conone un Auteur Ctoa!i[}ue. Céw&t efit, 
hoÊi^ difi^t-il, ni9us h tioHve» âaM CéfpiiUan^ti.' 

m^ ifAmflu^ Ro» de Nazies Siàe Sicile ^ 
ft^ Comte (te Froreace, akanoit fort k Peinture 
àL la Poëfie, & iUfoit de» tabfeattx ,>pour lea 
,/E0lîfea, 6c & grande paffira ét^ dp^ »ire re^ 
^ peTenter des Molière» pendant lè& Froceffione 
,) des Fêtes fotenAdies. Le Pridce de Calabr^ 
y, 6m fib lui aiaat} écrit ep Provence^ pour lui 
y^ denaader 191 proin|M: fecburs,il lui fit réponfe 
3» qu'ail amk bien autre ehofe à fidre, de qu'ft 
,, travailknc a AuetttfBenc à régler ta marche d*u^ 
9, nie Ffocefito»^. £ft*it émonaui que par cec«L 
«e comiuite il ait perdu fes Etats ? 

U 



^^q^tMTf i^mM £f ^âmt^ 1741: 141 

Lt itj»o fiBRpte bt ftit pat uae tflkt nmdo 
8&1Q pow )q^ Poëtes qui éaivironc fous Qarl«t 
Itttit, & Lquïs. douze. Ib imagtpémic de aovH 

ΫUeft «muvcft & i^r e^k. Oc l'on vie écloirt 
e$ rimes de toute efeèce : I«e JSUli^ /41 Atti^« 

P$htomt^^ lé. Senék , k OmmuÊéè » ttài^éfiifé^ 
dont Ml. l'Âhbé M rapporte eu eieoptea qui 
tpsnçoi à faite voir jusquH)ù peaveac aller ka eac^ 
cftft Qi» lea a|puA de Fifprit hiMBaîa 

Moulinet , que nous avons die avoir mil en 
Profe le Roman de b Tktfk^ eftde tous les Poè- 
tes de ce tems-l^ ed^ii ({uî a fe {Ais laiflS d'Où* 
vrages, où par la contraini^quHI s'iropoibit dans 
les Rimes doublée» à la fin d^ Vers & au repos, 
il lui étoit impoffiblc de laiâer \ fon génie la ti« 
berté néceflaire pour piodiHie çii^que chofe de 
bon. 

J9àn iMuàH df M^k^ pçut; ^piokpi'étran* 

Ser, être spk pi nombre dés Poètes François, 
e mêaoftaue MmfiumSA tAutxkhny dont Mr. 
iU Fontenelk a , dans un de &s ingénieux Dia- 
Ic^ues des Morts,fâic cotmoicfe à tout le monde 
rËpitaphe qu'elle fo fit à dleiinéme dans une 
tempête où le, VatffiMU qii^ k portoit pen 
plus d'une fois {«tiv. 



Cy gjfi Mofff^ /^ giÊBÈB 4amoifelle^ 
u'a deÉx im^^ ^ àfkêttçar fucelle. 



it 



{a) ftp^ae G millmm ^ jgiwft» afpetté commune- 

ment 

W Pag. $01;' 



t44 BiiftUOTHÀQtfB KAuà^itàiA^ 

ment le h» Moine de Lire ^ Abbaye fltuéç etf 
Normandie, fit pluficurs Poëfies à rhonneur de 
la Ste. Vierge, & deux Poëmes, Tan iîiltitulé^ 
X.e PaJ/i'tems de t(mt Hofrnne ^ de teute Femme ^ 
Ouvrage malgré le titre éntièremciit moral j 
& Pautre, Le Blafon des fauffes Athakrty où il 
fait un long dénombrement des mtlheon que 
cette paûion traine à ià fuite. On fe doute aifé- 
aient que les Femmes n'y font pas bien tnitée^ 
.& l'on en peut juger par les deux paflàges ibif 
yans. 

&0Ù un amant 

Frais ^ flaijam^^ 

Soit di^enty 

Soit plus Juijfànt 

§^*un diamant f 

Joli é' gent; 

§lu'ilfoit prudent l 
Parlant auffi^ bien qu^in 'Fttfmani^ ' 
, S'il n^a de For et de P argent^ 

On lui dit^ A^Bieu vous commas/ti 

Comme r^ne 

§lui ctmgtutine 

Ce qtfeïle attrape^ '. 

Femme efi encline 

A la rapine. 

Ce'^i/eUe agrappe .' 

Jamais fi écbafpe i , 
Et fujfe un iijon de cuifine ^ 
Tout lui e^ bon y argent é" tbdppé} ] 
Et quand n^'y a plus que la nappe ^ 
Incontinent I*amour décline^ 



JâiMér^ Pépier ^ Mets j tf^t. 14^ 

n parut dans. le même tems quelques Ouvra» 
ges de Piété côthppiés par Pierre Grh^erey ap- 
pdlé autrement Je Vaudemont ic Mire^htu^ 
ce qui aie induit ^n éhréur quelques-^uxis de nos 
Ecrivains 9* gui ont cru qiie w^frûfép jb Mère» 
fitte étoient le. nom ^e l'Ouvrage. au-Ueu que 
<C'èft celui dé P Aùtêuf . yean Mefihimf , ' Oen» 
tilhômme Breton-^ fit àufB alors un Ouvrage 
âioraL idtitulé ïts Lunettes dés Frmies ^ donc 

iidit, / 

:*. Sué jantais èU ne ^t telles tèjtcïefj 

r • ... 

Mais tèto ces Ouvri^eà^ dans lesquels il y a d« 
^bbù ^ fônt gâtés' par le Burlesque qui y eft 
inêlé. 

Les' C&ntreditf dé Songé- creux (a) , aà TAu-' 
fetir 4ntroduiraRt ùrr jeuhe^homme con(^itaâc 
4ès parehs fur l'Etat qu'il doit embraffer>< coi^ 
tiamné toutes les pt'pfefffiôns , font un OuVnee 
énorme 'de GniUaufke Crétin , dont 3 en' re& 
•beaucoup d'autres (\xt difierens fujets. Il étoit 
^e Paris, Tréforier de la Ste. ChajDdlc de Vin* 
cenneg, fie enfuite Chanoine de la Ste. Okipelle 
'^e PatiSb II fe dédkre parlant grandement du 
Mariage , & Tun des Interlocuteurs de fon Dia* 
Ipgue die, parlant de fa Femme & du Douaire 
qu'il lui- à afïuré: 

.M {a) l^àg. jai. 

Tm. XXVI. Têtt. I. K 



|4( JilWOTHIQ^ lUimipiSSia'^ 

jVi^ 4m0fs têt Mh$tk% ', ; -, 

- il*iîf féor mëjn^nfi trop vmhi . - 
Slfi fm k fiipç m fê héiHtf^ \ 
-St^fêrfmailfufic^afemlH. i i 

^ On Toic à peu près d<» pireiDa 6ntiqE]i^ for 

St. Gelak^ qui trtV4i)l$ «VâP ^n4ré dnJa^ Fkm 
Secrétaire du Duc de Savoie , au Verger d^)^^^ 
neur^ (a) Ouvrage mêlé de Vers & de f rofe, 

dont la CofMjulte du J^j^Uffle tic Nâpl»>iEar 
Charles huit, fait le fujet. ., Ceft pm^^ ùa 
%) Jp^rnal Hiftorique) qu'un ^oome: uc^i^ 
^ beaucpup. de ]iertici|larUés; qu'on pp tr< 
^ point ailleurs. : 

OSféfvien 4e 9$. Qihifï «tif de CQgn%ç ^fut 
Ev^e d AogPuléme^ fiç vécut fouç Çhgrle^ 
huic, U^ douz«» ^ Fn^ôçois pri^mi^r,. Qn 
€ 110 nombrf iofini^ d'OuvnigeB cp V^s d^Jft 
liigoa, >£(; plufieurs-Tn^duâii^ ai9i& ^ V^r^'^e 
PoënNPs dey anciens .A^^rs Grecs $c Latins. 
Quoi^*il fût Evçqjje,; la plus gran^wrîif ^ 
ies Ouvrages roulent fur l'Amour, ou il œ fp 
piquoit pas beaucoup de fict^Ucé, iQoa)p9ç çn le 
peut voi^ par ces Ver$; 

Bornas genSyfay foriu ms J>4m^ . .. 
A ^Syi ta trouvera , jut mon orne y 

Combien qu^eUe fiit belle ^ bonne ^ 
De trh'Sfanâ cmur je la lui donne ^ 




II 



CO Ps&-s«f» 



7^N^9 Awl» ffMm^ ^^C ï^f 

^ (4>). B «tt lia EU0 tttnid, le teituz JUdS^ 

St. Gelais^ qui porta encore beaucoup plus loin 
q$^6ia PAroleltabitxie la PoëGe. 
. J!f«ii Jjktetti^ nadf .<k Cm , aàt ^^établir i 
GfttMTSy oA il eut ppur fïb le hméak ÇléêntÊê 
lpa^4<pi ie Sargmk autant qnr MdUki de Si. 
6«ttt8 tf»it fidpafle Ibp Père. Il noua rcAe 
pbififiQiisQttvra^Bs de hii, tir des Evéneaûnsdè 
lilo Jjrant^ £icxl*aiitras.fiijeis. 

Ce fut aufli dans ce tems qu'on vit repréAo* 
tevi^ufiéeci de in Biècei nooomées àÊifflèrgs, 
iaoH]g& AuféaKroiatiiiicoQiiiis; je Jêêm Mcb$l 
trié. tcMiipab cékn de la PaiBoa. 
^ jM^èrca fltQknt les ùnks Ti«g6diei 
u. La Comédik fie vaiok pas omuK. O^ 
j0oa tukUîiAitf fa tf ri tisa £an:e tnckolée ii 

pidf â-deQua. Le 4>eâBcle était noeima. D 
fMgoâaf 

c iMM^^de touCieil^sC^iiédieaoafbiccBjla pb 
aafHÎta|Dée eft. cdie de'^ FatUim , £ louée pa» 
fg|jf^iÉM9& par«ant«fati(reB) fie q«i aocoèimo^ 
4wdea]is œSiiçle'fla Théatse, fe «roît «acore 
aMas:paîfir 1 iflle cft trop conncie pour quUo «a 
û^umle M^fc« ' :'• 

.1. iLdl 'itonoant iqo^ -ignore 1^ Auteur <l*<uQ 
Ouvrage, qui fit alors tant de bruit 4c i|iii Ait 
i^bjoR^ reçp : qooiqu^U ae fâc «{u'une Maéche 
iofianûebde la perMaion où là Soèétf {Vinçoiie 
a^attfltsit <dq>uis. .£ft-ce modeftie >4ie i^Ai^ur^ 




U) Ptj. sss. 



K:^ 



¥43 BfBCIOTHkQDX ItAItÔNinQly: C 

Ce pèut-on le aoire d'an Poëte Pramid^uè ^ul 
léuffit? 

Ceft ici que Mr. l'Abbé M. finie Ibn Oiivra^^ 
ge, écrit avec la policeiie, réniditiofi &it pré» 
cifion.qui lui étoient naturelles, fï fèroit à fou« 
baiter qu'il eût pu le continuer. Le peu^egoû^ 
tant pour les idées que pour le ftyle, des Poëtea 
dont il a été obligé de lire les ennuyeux Ouvra* 
ges , Ta fait contenir dans des bornes fort ^roi«^ 

fies.' •;..-. :j|w- . 

U la auroit (ans doute étendues dans la fuAe; 
Sesrecherches,lajuib:flèdeià Critiqué) Pa|^« 
dance des matières par le progrès de ^Art doni 
il faifoit THiftoire, l'auroient rendue èxtrèsMl^ 
ment .intére(&nte. Ceux qui aiment • ou culti* 
Vent nos Mufes, auraient eu lepbdfirdelei voir, 
badiner finement nvec Marot, prendué un ton 
élevé & majeftueux avec Malherbe^ & fe per<i 
feâionner en tout genre (bus Louïs quatorze,^ 
Mus il Àut èfpérer que quelque plume élé^ntc 
continuera ce travail. llorsque les occupatk>n8^ 
de Mr. Je Sscy le lui permettront . c'c^ de lui 
aue le Public l'attend , parce que formé pur MrJ' 
r Abbé M. » il en fiiivra mieux que tout autr» 
le plan,^ les vues & le ftyle, pour qu'on'ne l'ap^ 
ptf çotve point que cet Ouvrage eft de deux £• 
crivains diâerens. ^ 

• Il efl extraordinaire qu'on n'ait pas e« plui 
d*atrention à corriger le g^and nombre de fintoF 
d'iroprefSon, qui forment fbuyenc des contse^ 
$Q3S ridicules & infoucenables. 



AR-i 



Jêfi^kr^ Fivrier ^ Af«rt , i74if. 14^ 

< « . ■ . • '. 

■ I ■ r * • >. , . 

"" « <W— — i<*1^* > ' lM«I H I t l I I I i | ■ ■' 

ARTICLE VU. 

• ' f • 

Theolooie db L'EAtr, oa Ejfai fir U Bon^ 
1 //. ia Sageffi & U futffame de DtHf, métni'^ 
> fêpétsdam la Crésfkm défEau ; traduit de T A^ 
lemand, de Mr. Jban*Albert Fabricius^ 
JDl^eitr tu Tbéélogii ér Pfùftdiur au CoUigé 
. iiiiamhmTg, Avec de nouvelles Remarquée 
• communi(}uées au Traduâeur. A ZéS Hajie^ 
' chez Pierre Famftf^ 174*1 7 grand oâavo,^^* 
- 4B0 pour rOuvri^, ^ li [>our PÂvertis* 
: femenc avec la Table des Chapitres. 

QUdquefois ceur qui traduiiênt les Ouvra^^ 
ges des Savans , trop amoureux de leunf 
Auteurs, conâcrooc autant leur plumo 
^, en^couvrir les débuts , & à en etagércr lea 
beautés; qu'à rendre fidèlement leurs pehfêefi 
C'eft^ ce qu'on ne reprochera^ pas au Tradu£beuf 
modefte de la Théologie de l'£au. Coo- 
tènc d'avoir rendu en François , avec toute 
PexaéUtude néceifaire, un Ouvrage que le doc«* 
te 8c célèbre Fabricius n'avoit publié tri 
Allemand en 1730, que pour encourager de 
plus en plusTétude de la Religion Naturelle par* 
tm les perfimiies de tout ordre fie de tout lexe 
dam fil Nation, il a abtndonaé au Libraire le 
Ibiq d'apprendre au Public dans un Avertiflètnent 
des plus fimples , la peine qu'il s'eft donnée foit 
PQ^r éviter dans â Traduâion les débuts de 



f 



ftyle& d'arrangeœenC) qui diminuoient le prix 
derOri^alyfoit menie pour.amclw>l'OrigiB«il 
des cuneufes Remarques qu'un (a) hakik Phib^ 
fifhi^ eommâiUau k MoHie.fiïbam ftar plufaurs 
exeellens Ouvrages , a daigné lui communiquer. 

lua ^éfffeé fAy due cctKf pipduâmr dea ^^ 
ne ftrcik de Mr. Wékrkifêt avoîc bâfoift de 
i|ddqi|6 réforme pour p«f<iiâf« denaiitotve i^an- 
gtfe« Ce gfind Lictcmeiir» dont k vafte értidi- 
fKMI s'éfieodoieitoat^ftT^ leftmlilé lAmircet 
ÛaniBe Une muldnide ile faits , ^ntfquefois 
aSte coflftitemeiic eiitt0&, paml im pcm nom^ 
t>re de céfuidns qui en écOkat G0ittflieéaQu& 
fiée». Qaquepara^s^ë écokuù Cbapkreehar^ 
ré de citatiend % qui tmoietic «tmeox «figuré entre 
es Notes. Dans quelques endroits la Philofophie 
de rAlbiear) ifU peu né^^aée,- né ^rotflbiç'plf 
tout à^cd'-accord avec eUe-mette« £n nntnqli 
il eft fore prpbeUe ^ine fi Mr. PtArhha àvoit 
eu le kiifir de retoiicher^foli Ounageen exécci^ 
QWft «eut k flan qalÛfff éfeofa craoé (*) » il y «i# 
rok lai^ lOt-m&aie ph» d^amegemeûtâc de pest^ 
fyStitn. ' 

Ceft ISO b9nlleorpôtir<Ie P^hBc, qo^ttti Tfft« 
diiâeiir jttdîokiif^ aidé dès Attls d'un Cottnned* 
lateuf habile, jr ^ en qiekrae forre fiippléé^ & 
isette TH«o£i0CkiB iw l'&iv doit are à â^ 
Sfe avk d'aUQant mkux ife^e» qil'en tiot» Paii- 
nefice (#) comme A fg w/i qè t -ffiwrii» if«» Bêcêml 
fênfidér^k iç>ihf^0p$ 4è^f ffimif Le Libreks 
: • - • ■ p^o*; 

t 



ftbam de rioiprioacr. k Thiolooii Pftrii% 
ftus 'de Mr. Derjeam. Il y joindri ians douta 
]a THan^DOift Ail'ROMoMiQjiJli du mAcoe 
Aufiloc^^fic la Fiwoe & rAUcaagne, aitffi-htea 
que l'Anglecerre^ pQfirram lui fouitiir de ooutet* 
htÊ.tiiçbbSèîs pcntr oroffir cette utile cpUeâioo. 
EtuKtendaiic il fûtd^piat une Tr&olooib D^i 
IifdEGT£|| ^uiy dit»il^ ne Uijfnm rim kAfnr 
fwr Mm mmtien fitittnuff .^fi iàtérÉffiÊaU.; a* 
jpfifr fêh il feim fmf4i¥» mu THSdi^dGU tiQ^ 

TA^UfflL^déUKÙipmlk.am fait éu fixées PloM' 
Us bi nrnatfitef ^ /ei r^xitm têmftnsklet à 
fme nui$àif9. p risbê e^: oh ks f erfi HiêMS de Die» 
hillewf mvet ttmt âidét. Le pUo eft beau. Il 
(eut AVDic rappmôbnion de ceux qui i'witikeC- 
fcox, aufcogèt derécude de la Théologie Nacu* 
rdlà ^ .Qt nous joi^noot not vûeaz mxt leur$^ 
pour le.ivair faeiuieufiaiiept ekécucé. Rien n'y^ 
zoâSïi^xà de la (tart^du Libraire^ fi eit prenant 

Efdb.qne les Ouyra^qa^ piomcc foienc euilS 
m impcitoét que cphû'^i^ il a l'attencian de 
les rendre. d'un plus ^anduiàge^ 607 qoutanc 
une bonne TaUe âel matiiro ^ dont on ne iau* 
roit fe paflcr dans les Ottm||es de ce genre* 
' La .TaaoiiOi»iE 10E i«'ëau, qui.aurok été 
diyifie en pluiîeuiSi Livres fi routeur y avoic 
4nis ia^dcmière main^ n'en . contient aâueUfemedt 
me trois. Le L tiaité déU HféceffiUJetMMB^de 
JsNûtmn^Je fitJ^ÙMif^^Jê letPrefeMénar de U 
MerJgc.(à) ^ £ujtAR^pt,qui4nésice d'Itie 
^ mis au rang des Philolbphes de la Grèce, pro- 

K 4 „ pofc 



.n 



(«} Ghap. t. fêg. %m . ^ 



^ pofe ce problème dans on Traité particqlia^ 
^ où il a rapporté les arguoiisns pour & oomtte^ 
(avoir, queldft le plus utile , de l'Eau^ourdii Feu^ 
^ & duqaç^desdeux il eft plus facile de (epi&ri 
,, Il ^foutient i l'égard de TEa^i, que fans die Ifi 
,, vie ne ièroit pas feulement incommode^ mais 
^, qu'il feroit abfblumenc impoffiblede la confer^ 
^ ver. Il auroit été fondé à ajouter > qoe ûcnk 
„^ TËau y le Globe terreftre ne' feroit qifun; moF* 
), ctaai ftérile de pouûière & de cendres^ que 
^ l'Air ferait un efpace inbabisable,àcaa{ede la 
y, fubtilité du fec & du froid; qu'il ne fe for^ 
^ meioic ni minéraux, ni épiantes ^ niàntmaax^ 
jy qu'en ua siot, fkns. l'Eau -rien n'aurditvie; 
^ nen he'ppurroit croioreni ifiibûfter. Quel eft 
^ donc fÈcre^ continoe Mx^Fatriemy xpà a 
,, édbU.iin: tel ordre dans là Katore &c. ? . w 
,, N'eil-»ce pas Dieu^ dont la fâge Bcovldeoief 
^y ne s'efb pa^ bomee'àucréeri'Eau & à la; don- 
,, Ber ces qualités ; mais qatj pour en aniitipiier 
',, & en pecpécuer i'uiage ^j Vz diffaibuce riche^ 
^, ment far> toute lai Terre^ pu il la fait conti^ 
',^ nodlement cii-culér, ' âc qui ea ré&rve les 
.^ tréibrs dans des abîmes iné{)aifâbles " ? 

Mais qu'jsfl-ceque aeaciEau dont tout le nîon- 
de reconnoît' la néoifitâ âo^ies ufâges infinis? 
'Les Phtlbibphes ne fku^oiçnt.en donner une dé- 
•finitioA e^âe {a).. \.QJbelque8-uns.ày0ieat cru 
qu'eUe\à'efl qu'un >^^ .C0Q4^ifiS : tpais oh eHb 
revenu éo. cette eaaa:^ j6c l'eîicpçri^e.aappris 

'(«) Philttfhpkos sdiue mfeirê fuid fit ëfU0. ObfciT. 
Ilallcnfcs. 0^y#rv. 4. Tfl». V. .t ,,^: ' -; '^ >; 



/ 



JaiffàgTY ^Pnrkr ta" Mny 174:1: iy| 

que. (a)x ,y l'Eau eft une mfdère particulière^ 
j, qu'aucun art ne ûuroit venir à bout d'imiter,^ 
^' \m\ mâlange dé parties ^xi^airâ: de feu, & d^ 
^ parttcub^stierrdftrc^ pe&ates & pblegmatiqœ»^ 
^ que le Ciéateur toutf^ûge & tput*puii&tnc a 
^ téwaks en i^n fluide prqpre 1 rendre le Mon* 
^y de habtc^Ue, : à nourrir la Terre & TAir, ÔC^ 
^ à fervir dans.Ia Naturede.contrepoids au Feti, 
y, ^ui de. fon côité entretient ce fluide dans foa 
p état ". Ce n'eïl pas qu'il n'y ait de l'air dans 
i£au« Sana cela les poiflbns n'y fauroient vu 
yre: aufli :mei»rent*ils bien- tôt ». lorsque renfer^ 
inéa fous la pompe pneumatique dans un ^and 
yafe, l'on tire Pair contenu dan^ l'eau où ib na» 
gent. Mais il n'y en a ps» aiTez pour que l'Hommie 
& les animaux terreftres puiflènt y dôneurer long« 
tems,fans être étouffés. Car yy(h) comme la viç. 
y^ d'un animal/ confifte dans la circulation da 
^ fang , & que dans les animaux ifn vivent dans 
I, Tair, toqte:}atna0è du^ngdoit paflërnécef-» 
^ iàirement 4a ventricule droit du coeur par les, 
9> poumonsau ventricule gauche , pour être pouf«« 
fy {& delà vers toutes m extrémités du corps ^ 
^ cette drctâatjion çc& ,& avec elle la vie, â la 
^ reijpicationcft empêchée trop longtems : ainij 
^ les animaux, qui reipirent comme l'Homme , 
^y doivent mourir néceifairement dans l'eau» par» 
^, ce que la réipifaciôn y !eft interrompue^ quand 
^j même it^ a'êQCreroit aucune gputte d'eau dans 
*,) leur corps. VoyeSL h&iE^m GramMga$Êje df 
:^ Mx. Efi/(elbéif4 ^ ProftSmx m Philofophie fi( 

K 5 en 



If 4 BiBMpnà^VB &Aiio|¥iii« y 

p^ en Mathéoaadqocs à GtOQiogttd^Tom. IL 

{a) Les propriétés de PEnu ibnt «n grand 
nombre ; elle m tfM mf t a m mt e; e Ue rimp^ /r/ rit/s«» 
if htmèirt; die ^0;^ i^f s^/ regài^dél au xx^ 
vers ^ elle r^chit Im htnâért. ^ .{t) Il n'f a 
^ point de ttiiroirfi grand .£c fi haut ^ (feft celui 
^ qui nous reptéfisice le plus vivement Qc danf 
fy leur grandeur naturcUe> les jrius gmnds obfe(| 
jy' f}ue noua vwp'os dans le Cid & fur la Ter- 
^y re:?^ . •• Au(u, dès irantîquité la plus reculée^ 
les hommes s'en, fervirenc-ils pour mefurer le 
tems 6c le nK)uventenc des Aftres> (c)^ ^ Ils prô« 
fy louent un Bydragogwe ou vaië rempli d'eau i 
jy qu'ib expoftbiènt en. plein air; ii^^ obfisrvoîenfi 
^ rendrait od fe trôuvqic alors telle Etoile brii« 
y, knte qu'il leur plaiibh; de choiiir,& quel étoic 
^ foa cours. 'Ëniuite ils obftrvoient la nuit fiii* 
^ vante, quand l'£taile paroidbit fur le mêâsè 
5> endroic du vafe^ puis ils marquoiene exaâe* 
^ mène par le nx^en d'une hodoge à eau, le 
^ t^ns nui s'écpit écoulé encre ces deux apparu 
j9 tions de l'Afbe, & ils le diviiëreiittfttlffi-nieii 
^ que la circonférence du Qel, en douie par* 
^ tiesf . . . Lies Andeos oUèrfoient de même 
\c pmntda fblftice^oa la [dus grande hauteur du 
Solcil&c 

;. Une autre propriété de l'Eau ^ çfcft que par le 
moyen de l'air qu'elle, renferme^ iUà dsim f*ff^'^ 
f e âm fim. Tout- le monde fait que Ifs poiUoQs 
yenrendent le moindre bruit («)» ^ Him {Ji 

& 

(s) Chap. lU >4V' x|. (0 P^g' dO" M £^* »9* 
(é) Pag. H. 1$) Plin. llift, Nat. X fo. ' 



Jémm'i -iFÊwkt C^:iliKf ^ 1742 : tf f 

1^ &: Msffkil {m) Qoar.rippQiteiitatiierEiBp^i» 
y, pereur Domstten avoic dans (on Ectiig à BâioA 
^•cottcçiibfft^ 4è podflbètjtjufôci poniroic ea fiii- 
^ i« vefftrdtfiefcâccs e^ïteei^^eil kl tppcUtm pafr 
^ leurs aotod^fic quil y «àliVoft ndéatc quiip^ 
^ p^ocboicbc ftiilB i l'ouïe da ûùm pordcaiscr 
^ qiji'OD leur aràk donné. F. /ftri/^ dstis fier 
9^ Ivoces ifitr St. B^fb^dk xfg*il j enatmc un nfe 
Il Vivier du Louvre ^ du teûat de Cèétrks IX ^^ui 
^ quand on criMc ùifaky L^mk^ (e m o otroife 
i> & vetioit prendre le pain qux») lui jettoic ^\ i 
Quand Vw ion de rean» éisferd dtfim V9^ 
hme^ mats autrement la preflion la plui forcené 
iâuroic k diminaer. EUe r(^ mme am thof 
le plus Vioknt (^)» Une balte de pkmb y tirée 
Ux l'eut <ayeç un piftolet, tdikute en aniisc, Sç 
à'applaôt d'iantanc phss, que k piftolec écoitplua 
ctuurge. Un xsaûoxm reflàute de mâtne. On en 
trouvera des ^ivuvqs de fint jSc d^expérience dana 
les Mémoiros' de l'Acadàûk Aoy^des Scien^ 
ÇùM de. Paris pour l'année 1705. 
: Entre W autres propriétés de PEau qui méri* 
(mt quekiielsttencion , notre ^Auteur ne manque 

£1$ de délabrer fkvifiafifé^ ifeft-^dire, k qua« 
té quVUie a: d'&re puante, pour pouvoir rac<« 
facafer: acfàà corps fie y pendre même en forme 
de gources avrôndks. Son bitmubté & fà jM^ 
1^14^: viennent (lénfiiite ; fit il finie par la vc^ni 
qu'elle a de ie aaetxre toujours au »wa» {e) ^ ea 
wi^iqqfenfceidB Ja pefiiattear Se de la fluidité %i- 
leidci^i^tUBSy quilatettconkr toujours en 

bas 



C^i. 



S 






1m» fie jamais en hflriit;à moins queqtkSque forcer 

ne l'y contraigne. - 

JMais à quoi Mr. Fakricmr fnrrêtc beaucoup: 

davantage , deft à décrire (a) les ^ets de l^ 

Chakur é* ^ Broèdfyr tEaUi Ici s'offrent en: 

fped^cle ces Vapeurs û néceflairesi dans la Na-r 

ture,âc que le Soleil ne cefle d'élever en fi gran«r 

de quantité, que félon les Calculs de Mr. Halky^ 

â monte de la feule Mer Méditerranée, pour le 

moins 5280 millions de tonnes d'Eau fie au-delà^ 

dans un jour d'Eté. Mêlées dans l'Air, „ {by 

,, elles n'y fervent pas feulement à le rafraichir; 

yy mais en s'y réuniffioit dans la fuite comaié 

,) dans. un alambic, elles eii retombent par gout-f 

,,^ tés y & forment ainfi la Pluye^ ou bien dlefi 

„ font portées par les vents fur les montagnes,' 

„ pour entretenir les Fleuves, qui après avoir hu« 

^ méâé la Terre, retournent dans- la Mer 6c f 

,y remplacent le déchet oue cette ^vaporation y 

9,^.a.vQit caufé "« Chofe admirable que cet ordre l 

L'Ecriture en fait les defcriptions les phis ûàhVU 

incs. fob XXXV. zj. Pf. CXXXV. 7. >r. 

X. 13; & pour confidéi'er un fpeâade fi beau j 

6ns demeurer frappé des traits de la puiflânce^ 

de. la fagefTe & de la bonté divine, il fàudroic 

réellement être tout à fait abruti. :; D'un ai^re 

côté, les effets du froid fur l'Ëaane font pas 

moins remarquables, fie la formation: de la Goce 

e£b un phénomène des plus curieur* 

Sans nous y arrêter conuQe nous k fouhaîte^ 
fions> nous nous bâtons de fuivœrAuteur dans 

les 



(«) Chip^ lÔ. >v. 3». ^ W^^rif. 



l 



yimur 



«Tf. 



to DOuvisâûlT détails où il tr&te fur {a) la fefém>i 
Uur de f£iw: détail curieux par l«8 expérience^ 
qu'ils recracetit , & par la multitude de faits qu'itt 
contiennent* L'Eau eft environ 800 Ms plus 
peûtnte qo^ ^Aîr^ quoique ^fon poids varie félon 
les dfpèces d Vaux plus ou fnoins chargées de par* 
cicides étrangères, & in£â)é par rapport i ta mo* 
tne espèce félon les tems & les lieux. En ^éné^ 
rai > la pe&meur de l'Eau de la Mer eft à celle de 
|'£au doucetcomme lo) ou 104. eft à 100. De-» 
là vient que oiroUns Fleuves qui fe jettent dan^ 
la Mer, céulont longténis par^deflus fes eaux^ 
plus pefiinveB à caufe du fet dont elles (ont im« 
prônées, avant que s'y mêler. Qnndé (^} l'avoit 
ob&vét • 

JmMtàt undajtito Jukis^ leviotque marina ffl^ 

^ ^à fr^ftium nàfiû dé fab f^ 

.■..»•.'.. 

On a ai^ trouvé par l'expérience, que l'Eau de 
neige eft plus ^gire que celle de pluye^ & que 
l'eau de glac^y plus légère encore que celle-ci , 
Feft moins que u glaée dle^niême^ qui y furna« 
ge. Mais ce qu'il y a fur-tout de fingulier , 6è 
que le favant^' ingénieux Mr.i^ Mujfchenbr^etk 
a démona^ {c) i c'eft que la même Eau eft plus 
ou nx»ns pdànce dans les difiëfentes faiibns dé 
Fani^v Foufijuger de toutes ces difièrënces^oa 
m imaginé div^^r inftrumens qui s'enfoncent plus 
ou-moina«btt» tes liqueurs, jBc^qu'on appelle H/« 

' - mftmie^ 






. J^ 



(m) Chap. IV. fag. $1. W De Pêutê L. IV «/: lo. 

CO MU&Cll|VB.v7W«9lMr 



I éttad, niriktt U, 



^f9 piBuqvmftifilUimHimi;- 

qucs*uiu j maif k$ Moàwm lei ont «iitîèteiiMiv 
(oxpàSéSy coQHue oa pourm le VK>ir pur rififpoc* 
tson (ks Auceurs que Mr* Vahi^Hfn («) iiKUm^ 
Pc CCS e3qpériei^cfs 11 réfiilto, qiie (dut la peuiH 
tiBur d'un corps itmioche de celle de j^Etu, Se 

Eus ce Gorpf doit çVçqfaQceCv Dé4à vient quoi 
g Vaiffeaox qye UMst parte. iiQièiiiQmit floc« 
cerfurks JUvièm.. Qeflà mctto^it* bancaire i 
gu^ep aupneot^^tle voUime dUmo wtjiittt plue 
pê&Ki(e que i'^U'^ ftle y im»%u Faic^.d^iqé 
batte de ploKpt^ ime.laige pbiqu^ a» nn gbbq 
creux, elle p^kt^ plus iitt6)od»ptiGeqv'^&iq 
ibutenué par un plus grand nombre de cobiines 
d'eau ) & que toutes ces colonnes fiaront plus 
pelkotes qu'elle. 

Rien n'écbape aw recberchea de Mx. Kf^/^ 
ciui. Comme rEaà a la vertu de y? miUr avec 
df^vtrv fubfiamw , doQt elle pmitiitaaùtyfà 
çoul^yr, l'odeur, il Spt de celle qiiilitle la tom* 
tière d'un cinq«iè9^e Chapitre (^,)» oi) J^iiidi4 
tion encore eft prodiguée . è . pkânes jBaains. Faii 
ca^emple, on meleutilemeiit k. Via aTOC TEau^ 
l^-defliis le floiracle que MtrcrStoreuriifit. iu}i 
poc^ de Cana^ lu ^rfipQrtikm q(i4 \» Aodmm 
Ardoient en buvant \^ trois quàrtvd'Eiu aveo 
Jeur Vin. ATî^flm$yPfrfi^^btfirinâyMi 
lApni^es de TEgl^, Jb Coocileide.Treniev Ici 
Kites des Grecs , ^ que ûi- je! cnoole ? toute 
çisa» érudition profane & ûcrée coule comme 

de 



^ Psg, 4§iy - » C^ CiMp. Y. tH-^T^ 



/• 



atrck« ip^n$,4«flQ9^e WïprieWfPhilofoplï^^ fi 
; gifé tgr^ cela de cMqçvçir combieQ p^u g 
Uupn çf^U,p ppur décrire les heureux dBSBCf 

qui réiiJeençd» W«l?5g(PA4ft.l*P*« weç la.férrff, 
fc airec d'autre^ flibitiocc9.: .]Urf pionres » }ff 
tuiles. <4 çi^^x,les pipes^la ^tcdmp^k pm^ 
les i^^auXrk^bigpcfts, xp\^ çe3 objets & bieo 
tftmrcf pjfênt.co revi^ iqvs. fcs yçuic : epcorp 
9»rfM/ idep'm^f fur tPént$fn A^^J^^^ 

iar diyov ^rt;^J^ qui aat da rapport. à. <à.iûa« 

; Puisque: l'^aw cft un Corp^^'elle doitn^^i^ 
rellcroont %y<m tpntes kspf^friftésqm fint am-^ 

mnft ism tpf Çûffs. Au(Ii les 4-c-eile. Siqodl- 

qu^m en ^oute, U n'a qu'à^ec(er les yeux iur h 
Cbap. Vh 4er cf premier Uyj^ W, Le Théo- 
logien «Philofoiphe n*y a, rien ç^nis de ce oui 
geut faite iipniujet* On ytro^v^a mpinç pfuf 

Îie It; tittjp^ nçjjprppajet ; ' cjê ôvamf^s digreffiouf 
r (t) les ^Uupons des Paierai fur (c) un pas* 
ridp%A2CIV, 19 i furuQ:4Utre (V) paflàgf 
^. f^ifiirf2jl}ls9^ Çç p^r-tçMt une an;wt- 
tionfinguli^^Jk: conduire i^fprîi: .au grand jbu|: 
de toutes^ fpécutacionsn.qui'j^ft de reconnqir 
|re la nj^mi^ccqce de piea ^mtsî^ f^zi^i; ,^ Isf 
ticbeueis !# Ton aoao^r p^qr 4!^otonm dms kf 
j^ualicés qji'U ^ur a imprimée^. / 
Elle jreçlatîç 4>uuçt.p|u^. 9ltt^>qnçé du fo^fr 



• .^ O > >f •> 



•Jj ^«wli^i< 



} 



s) Châp. VI* /^f . 79» (i) i*#^. p^^ 



ce (i) , TËià ff^tfëëflaire'à flotf<^^^ » tfôi 
be(bihs,& ï tm ^iÉrs^Ce tirà^6 'presque {kmv^ 
tout iàns peine £c fois depenfe; - A'^tt^t prvL né 
iVc-on pas déiiif fois^adhetéé dinsiét fëncoil^ref 
dâ éne^maiiquoh ? Suétone^ T^Ppl^i Pbftdrp(é^ 
Xliem, fourniilëàc làrdefTiis à ^otre'rAuçeur di'i 
craits hiftoriquês '^,- âutquds il ; ànxcât {^uc-êtrê 
1^ (è-dispetrfër dé joindre In parkbble dé Lazarie^ 
Xirr XVI. 2+. 6r là pibmcœ^de Jëfus-Gfcift: 
Mattb. X. Al. ^Mdrc IX. 41. ^' ^ 

* La vftfte étendue des Eaux qui couvrent là 
Terre , conduit nacu;ellemet;ic à {Muier de la pixM 
ibndeur de I4 Mer. £'Ecrituire y* fëTient ea 
^lusd'un endroit, W XXXVIH. ï6. Pfeaumi 
XXXVI. 7. Eccbf/: XLffl; îïv *è. « te§ 
Anciens Tont pirodigiçuiêment'exagérëçf. Seloii 
plufieurs d'enà'e eux <^) , la M er;a dâds quel* 
^\jteé endroits jusqu'à i^ ftadey, c^çft^à-dlre, ibi 
Ion les calcttk^de-hbcré Auteur y fuiqu'à 9006 
pieds de profondeur. Mais à iAii zm; qui eft 
«uffi '<5elai du èétèbre RAt, elle % ^ v^ç untnS-^ 
le d' Allefmaghe dans les liebt oé^He'eft le plus 
profonde y de ^iiéiralemcatit elle n'en k pas fat 
iDoitié. Or en juge par la conQdération des en^ 
droits que laMer a latfië à (èc, par.fé mojen dé 
la fonde, & pi^r le xabport des Plongeurs. CefE 
ptr-là que quelques Pnyficiens, aàtqqds il fàudhî 
déformais ajouter tAr.Fatf'khs-^ ont découvdt 
tjue rEau a jpa^wi^yt^ uh fond qûf la foùtient. 
•que* ce fbncf eft • très dtverfifiéîy tantôt' piefreuî j 
^umtôc iâbloneux^ tantôt limoneux &c. Se qu'u 



(s) Clup. VI. fui. iVs; - <») Pap né^ 



3 



Jaffvierj Février tf Mars y 1741. \St 

eft entrecoupé de Montagnes, de Collines, de 
Rochers, & de Plaines, comme la furftcedc 
lâ Terre. Le Comte de Marfigli mort en 173 1 , 
àvoîc faic fur t^ut cela quantité de recherche! 
Curieufes, dont la plupart ont été rendues piibli<« 
ques. Les autres le feront peut-être ûuelque jour.' 
N'pus àvôn^ Vu une Lettre anecdote de cet 
illuftre Savant, fur ce fujet, qui mériteroit bien 
d*être imprimée. Pour revenir à notre Auteur, il 
porte fes fpéculations jufqu'à conjeâurer quelle 
peut être la profondeur du lit de la Mer. Per* 
iuadé, comme DefcarteSy que notre Globe dl 
creux ^ au-lieu que ce Philofophe {a) ne dodnoîc 
que Jeuic êu trois milles d'épaiflcur à la croûte 
ui porte la Mer & les Terres, il lui en accor- 
e généreufement jufqu'à trente milk ; encore 
ti'a-t-il pu fàtisfaife par- là fon Traduâeur, qui 
dans un mouvement de colère" Philofophique t 
âgouté cette note au Texte (*) : „ IJn homme 
„ raifonnable, qui fe forme une juftè idée de la 
„ fâgeflè du Créateur , ne fauroit croire que 
„ rintérieur de la Terre jufqu'au centre, (bit un 
„ fimple Chaos qui ne ferveàrien autre qu'à fou- 
„ tenir la croûte fur laquelle nous habitons. Il 
„ y a fans doute dans Tîntérieur de la Terre, 
,, dans Tarrangement de fes parties, une beauté, 
„ qui ne le cède en rien à celle que nous admi* 
^ rons fur la furftce. Voyez les Feriie Gronin^ 
„ ganàs de Mr. Engelhard^ T. IL Seû. 2, pag, 
^ 88 & feq. " 

Nouf 

(s^ Cart$f. Epift. Lib. II. £p.24«/^*7X. 
(*) Pag xas. 

rm. XXVI. Vart.h L - - 



t€i BlBLlOTRttQÛK Kaisomrb'b» 

. Nous voici parvenus au IL Livre de cet Ou* 
^rag;e« Il traite da la fage ^ UkéraU Jijfenfaiioip 
én^^amsi dsus t9ut li Monde* La crainte d'être 
irop. Ioog^> 410U6 fera pafler fur bien des chofes 
euriéuies w'ileft impoflible d'abriéget. D'en- 
xxSpyMx» F^rMus remonte iufques à la Création 
clel^u (4fh&, après en avoir célébré le niagni«- 
fiqup Auteur dans les termes de l'Ecriture, Ex^. 
^.xi. Pf. CXXXVm. 7, g. il infiftc a* 
tiéè' raifon fur la fageiTe de ce grand Etre, dan$ 
b maniëce dont tt fnefure les Eaux é* frefcrit 
$(mXaiilapluyey7ol^XXVltt2^. Deut.VîlL 
pGet^.l. 6. P/CXLVHL 6, Il fe déclar 
ré pQur.lefentitnent de ceux qui croyent que les 
Planètes, en^ ibnt ppurviies à Pufage des Créaru- 
jresi vivantes > que Dieu y a iàns doute placées (^); 
PJt^Ëb iT pafle i. h confidération des vaftes Ré^r- 
iroîxs d'eaur^ que la main de Dieu a fufpendu^ 
entretient (ur nos têtes dans les Nuées, Ge^^I. tf« 
>^ XXXVIÎ. fi. Atnos IX. 6, Vf. CIV. 3 , 
jiy. CXLVIIL 4. Jer. X. 13. & dans TAr- 
moTpliàrey «i où il y a, dit-il (0 , une (i grande 
^ quantité aeau> que fi Dieu ne préfidoit lui-m^ 
^ me (ut les hmde$ Jef Chux^Genef. VIL il. fi 
^ fa. main puiffîinte ne les ouvroit & ne les re^ 
^ fermoit, il Teroit arrivé plus d'un Déluge fui* 
^ la Terre." 

Des Cieux Mr. FéArkhs defcend fur la Ter^ 
ire, pour examiner {d) les Eaux qui en couvrent 

(é) Li?. n. Ciiàp. T. pag, 1 39. 
fir) On trouve une DifTertationcuneufe (ttx c^e ma* 
ti^ie dans les TtrU Grouiag^ Toau I. Seft» a.^tff. 43[y8cc« 
(0 P^* X43* W LiT. IL Chap, a, ^ag. I4S« 



Jamier^ P^/urt^ C# Marsi 1741 « 1^ 

lin grande ptrrie la furfkce, fie prtncipaletnei^ 
ks Méri. La Ts^dlè de Oieu yéft frapCMM^ 
ioit que P-on coo&iève k djftrtbudoti de C0i 
Mers, Tok^ePori faâë Àtteaciofi i 4*iirilicé^diei 
Golphes qui Yy trouvem^ibic'qU'on prenne ti^ 
cte' aux- *dâix^and8 rao^i qui en préiqieimil 
k Corruption , Tavoir- leur mouyemenr Iflêiir 
fiilure. Sans rien exagérer, dti peut <fiv9 i!{uè 
PËau occupe la plus grande partie de la fekhtlt 
de inôtre Olobe; ma&y coifime Mr: i)v»AiM l'è 
très bien remarqué («) contre le Dr. Buhtèf^ 
fj la divifioti des Eaux efi: fi bien {aile, le'ftè 
^y fie tes eaux (ont diâribuées pat toute là Tôit 
^, avec tant de beauté fie' d'krt, que le Olôbj» 
^, entier eft dains uiie t)alance jufte fie exaâd 
), La \fer du Nôrà efli en équMibre avec Ki Met 
>, du Sud, la Mer Adantiqué avec la Maiil PaCii- 
^y fiqué; le Continetic' de TAméiiquë ccAitr^Jih 
^) ladèe celui de l^£iirqpe, de PAfié fie dtf TAfc^ 
i, qUefiec.^' - 

Après là Mer il convient de parld- (Ji) dés 
'PkutveK Ceftdès MontagneéqùHU tirent leur btl^ 

Îrine. Rien dé plus convenable , fisit parce âî)te 
es huées qui forment les ibutcei s'aS'retetit am- 
ment fur leurs fommets élevés; (bit pardé qu'^ fai 
fàvéu^ dé Cette dTfjpbfition' les eaux coulent i^vec 
plus de facilité, fié s^étendent plus toin'pcftit f^- 
tîlifer la terre fie afrofer les campogtieâ '^ 'Fù 
LXXIV. iç. CIV. 10, 13; Ceci conduit Mh 
tahffciusiyQflï vfov^t rièfn ,' à parler dés fmiwles 

que 

La 



1^4 BlBUOTHKQUS RAISONNEIB5 

que Moïfe fit ea appaiânt deux fois les murmn» 
res des Ifraélites qui lui demandoient deTEau, 
Bx0d. XVIL î. Nomh. XX. g. & XXII. i8, 
SDÎracles auxquels il eft fait allufion Neh. IX. 15. 
l.Cor. X. +. Sap.Xl 4. P/CV.+i. & CXIV. 
8. Le prodige opéré par Samfon , j^g. XV. 19. 
vient immédiatement après; puis un pafli^e de 
yot XXVIII. 10. De ces favantes digrefficmè, 
oà brille toujours une vaile connoi&nce des 
Commentateurs ^anciens 6c modernes de TE* 
crimre, T Auteur revient au nombre des Fleuves 
qui eft innombrable ) à leur grandeur , à leur 
rapidité, à l'étendue du cours de quelques*uns , 
à leur retour dans la Mer, foit pour en tempérer 
l'amertume, foit pour en réparer le déchet. 11$ 
font à la Terre, comme les Veines & les Artères 
dans le Corps humain. C'eft l'Ouvrage de la 
.Sageflè divine , qui a voulu par leur moyen répan- 
dre par*tout les richefTes de (à bonté. De-là la £7 
tuation avantageufe du Paradis Terreftre, nou- 
veau fujet de recherches, nouvelle ocçafion i 
iK>tre Théologien -Pbilofophe de faire uiâge de 
tes Recueils, pour nous apprendre qu'à fon avis 
on n'a rien dit qui l'ait pleinement fatisfait fur 
.cette matière. 

Le Chapitre des («) Lacs Se des Etangs n'eil 
pas un des moins curieux. ' On y apprend qu'il 
y a de quatre fortes de Lacs, i . Ceux où aucun 
fleuve ne fe jette, comme le grand Lac de P^- 
rme en Amérique & fous l'Equateur', qui a près 

de 

W Liv. U, CHap. IV, pag» i;fg. 



Jmokr^ Février ^ Mars^ ^741» ttff 

^300 milles d^ltaiie en lonsueur fur 100 de lar* 
ge. Les Lacs de cette e^èce doivent être ra« 
fi-aichis par des Canaux fouterrains, puisqu'ils n« 
diminuent pas, ou que les eaux y reviennent 
bien-tôt à leur première hauteur. 2. Ceux qui 
reçoivent quelque fleuve dans leur fèin, où ils 
•s'arrêtent fans en refTortir. Td eft le Lac Af- 
fhaltite^ autrement appelle la Mer morte , long de 
113 milles de France, & large de 7 ou 8, dans le- 
quel rejettent le Jourdain^ ^Arnm^tx, le Cédron. 
Tel fur-tout le Lac Caffien^ ou la Mer Cafpienn^ 

3ui reçoit le Volga y YOxus^ VAraxo & quantité 
'autres fleuves, (ans qu'on lui ait encore trouvé 
d'iflue. 3* Ceux d'où fortent des fleuves (ans 
qu'aucun s'y précipite, comme le Lac de Nica^ 
-faffita dans l'Amérique feptentrionale à 4 milles 
de la Mer Pacifique, d'où il fort un fleuve qui 
«près un circuit de 100 milles fè jette dans la 
>Mer Atlantique, & qui fans doute tire ik iburce 
de la Mer Pacifique par des Canaux (buterrains. 
4. Ceux enfin à travers lesquels coulent inceC* 
ûmment les fleuves qui lasgrofliiTent, comme 
le Lac de GennhMretb où pauè le Jourdain y ce- 
lui de Z^'/re en Afrique où paflè le Nil y le Lac 
IJman où paiTe le RbinOy Se quantité d'autres 
«ncore., comme le Wetter en Suède qui reçoit 
quarante fleuves , & fe vuide inceflàmment par 
la rivière Motala. 

' Rien n'efl: fi admirable par rapport aux Lacs, 
& ne prouve plus clairement leur communica^- 
cion avec d'autres Eaux par des Canaux fouter« 
rains ^ (jue le célèbre Lac de Czireniz. Ce qu'en 

L 3 rap* 



n^polte (v) Mr. Fifiméim fax \% foi de {k) Mr« 
Vaivafirye& tout à fait remacqusiblet „ Ce Lac 
'^.dk dans la Bafiè C^^rxrî^ilr, & a environ u^ 
'^^ mille d'Alleoupe de longueur, fur la moitié 
<yy de largeur. Tous les ans ordinanremetic vers 
^ la Se yeàm où la Se. y a fus y iès eaux s?écpo>- 
^,.lent &.encraitiént nvec elles les Boiflbnspfl^ 
^i ^Uai^dté de orduis qu^il y^. Quand â eft plei4 
^.dfeau^cesopusoDt èim}, fix^'&méine fèpc 
^'jCàudeè^ de profondeur, piô^dantr^e ceHé des 
9, rautries^ endroits n'eft que tout^aq plus-dé qti^ 
>,.tcç coudées.» U àrâve quelquefois quetp ctuix 
^ :refteat' toute l'iisuinéeliir ce InKCy-^oique ce 
^ ne ibît pas toiqours à la înême kai^eur; mais 
^ jamais il ne refte deQedif toute l'année, cgr 
y:les eaUr'nexpanquènC'pasde revenir envicon 
>^^ le mdls deNovécwre^^ deradéner fes^P(^ 
f^ ions nveç éiles. Ler Habitans du voifinig^ 
^ pdivèntyaUerien.i9iatei(ti. 4 » jusqifau milieu 

»aotflbnne; H n^'maliqu(»iw'deipâcurages pour 
ks beftiaux;: Ob> a. di^ Oiftaux^&ài Gibier^ 
odes Lièvres y dësiSanglimy iSis dosOii;.: L^^ 
eaux de ce I^c-mettêfit-af' jdur$ â^Vécoulop, 
^ 6c ne mettent pas^^ ^ hetires' à * revenir. Pour 
'^expliquer tous ce^ phénomènes, Mr. Vahf4' 
fir fuppofe des Conduits fouterràini de la & 
gutè d'un Sjrpboji. Mr. iP'^MhlKf le penfe de 

(fO I-îv; II. Chsp* XV. ^i«.^x«5« : • 

. (b) JOAN Weichajid YAItASOR i^# lf|« A^'aift 

lis» (>-i|f> , Tpai. lY*>*f. <ii«. «ce, 



7tffn*fr, .Fèvrûr îiMgn^ ,1741, wfbf 

atémcy ecjcavpie lir4e0LU «ux.(a) .,<5#,J£, 
niMtorumj que le Leâeur pourra con&jUer jud- 
temenc. . . ' 

^ous nous coateocwonf .d'ajouter .■<;ï,«vee 
rAuteur^qu'on trouve en Ptu^dhs k Contrée 
A^IfitfUirg près de KoMten^ ua Lac non nioiiu 
^gulicr qae celui de CxjKnuK, .^iPendanttipii 
M ans , (UC'il , itir la derçripuoo «juc .Mr. ^) 
„ Chr^am JUtxtliiu en publia en i6iSy ce (oc 
ir eft plein d'eau, alTcz profondj-fic fournît ^ 
M bondanunsnt toutes.lortes de Pçiâôw-: iniià 
' ^ au -boot de ce leou-là , ces eai^ t'écoulent 
j, d'elles-mêmes, & il fe defTècbede ibrtç que 
M les habitai» da voifinage y Jifemeot touiei for- 
„ tes degraioS] & y font de.boonu moiûbof 
„ pendant trois ans. A 
^roetwent J( regorger 
„ terrei&cequ'ilya« 
„;l05'«un^at.avec dl 
K s'y jene. aucun ,ruiâi 
„ Bans. Je temt de la ^ 
„ Eleâcur de Brandeb 
„ -paŒi uq joar le baflî 
I, vecJÂ ^ce. Se y fu\ 

Ij( Piufie toilé} ?ioutc Mr. Pa^rûiiu^ .compte 

jtuqu'à'ito],? Lacidaas£jQ imceiatéj[«), .,Q^el- 

'"■:■. ■ , . ^no(^- 

T^mF^ltmi PUh/lfUtiu, No. 54, ley Se ibi.i(^r^«».^ 
.|«a«af 4* LOWniOJtF, Tpm. IL vaf. 30^ . 

(«-/»< JW«»f« C*t^(/««B, DCc.Il. n.-rs. _p.4; 
'^ (0 Le P. Ciarlntlx en compte ati>dclï 4c trtatf 

milii , 4»! la fcalc Uitdt-tt, •A9iëfm. ■ 



i68 Bibliothèque Raisonne^, 

nombre prodigieux doit - il y en avoir fur toute 
h Terre! 

Il femble néanmoins qu'il ait paru iniù£B(ànt 
Rux hommes, & qu'ils aient voulu muldplier les 
LacS) foit grands y foit petits | par (a) les amat 
d*Eaux qu'ils ont &it de tous côtés pour leurs 
befoins, & pour leur plaidr. La defcription du 
Lac Mœris tracée par le {b) Tite^Uve de notre 
Siècle p fait le principal ornement de ce qu'en 
dit Mr. Fatricwf. Il ajoute un mot des Canaux 
d! Egypte & des Aqueducs de Home^ mpnumens 
illuftres de la fagelfe & de la magnificence de 
ces deux Nations. 

Mais d'où viennent ces Eaux, dont la furface 
de la Terre eft fi richement ornée? Elles ne vien^ 
tient pas feulement des Réfervoirs céleftes , elles 
viennent fur«tout des Abîmes qu'il y a {c) ifims 
la Terre\ où la puifiance & la fagelTe biènfai&n*- 
tes du grand Créateur a ménagé de toutes parts 
des Badms oà les eaux fe raOemblent, & ûèg 
Canaux par où elles fe communiquent. De-là 
les Puits, les Source, les Fontaines d'Eaux mi* 
çérales , & tant d'autres merveilles , que nous 
fommes obligés depafTerfous filence, contents ^ 
dé dire avec l'Apôtre St. Fierté I. Chap. HL 
ao. que Af Terre fitbfifie hors de PEaUy f^ parmi 
fEauy & avec David Pf. CXXXVI, 6, que 
J'Efémei fafimiéefur les Mers y & l'a établie fur 
ks €euves. 

Auffi e(^-ce cet Etre tout-puiflai^t quU {d) ion^ 

(a\ IÀ9, lUChap. V. pêg^ tÇft. : 

(^} RolUn^ Hift. Ancien. Tom. I. /4^. s», 
(f) Liv. IL Chap. VI. /iw. soo. 
0) Liv. IL Chap.ylL pétg, »ts, 



fa^ier^ FfwUr (^ Mars ^ 1741. Kîp- 

àéJts bornes à F Eau dans la Nature . Rien de 
plus éloquent fie de plus fubtime, que le langa- 
ge de l'Ecriture fur cette matière : voyez entre au* 
?res, >* XII, i?. XXVI, 10. XXVIIL 25. 
XXXVIII. 8. P/ XXXIII. 7. CIV. 6. A* 
fMS V. 8. Pnw. VIII. 27. Jerem, V. 22. Ccft 
par cet endroit (ingulîèrement j par cet Empira 
que Dieu exerce fur les Eaux , que le Grand 
Cauftantin célébroit la Majefté du Créateur, 
dans le Cantique qn^Eufihe {a) met dans la 
tx)uche de ce Prince. On rapporte (b) aufli de 
€amtf IL Roi de Dannemaret^ un trait qui ne 
doit pas être oublié. Ennuyé des flatteries in- 
fenfëes de quelque*^ Courtifans qui parloient de , 
lui comme d'une Divinité , il fe rendit en haUt 
Royal aux bords de la Mer, fie prenant un ton 
de Maitre , il défendit aux Eaux d'avoir la har« 
dieflè de mouiller les bords de fon manteau, 
ibus peine d'encourir (on indignation, La Ma- 
rée montoit. Non feulement les ondes ne reC- 
peâérent point les bords du manteau de Canut^ 
mais elles le mouillèrent en grande partie. Alors 
iè tournant vers (es Courtifans adulateurs: „Voyez« 
„ vous , leur, dit ce Monarque , combien celui 
y, que vous appeliez, le plus puiflànrRoi,apeude 
^ pouvoir! Dieu feul eft d^ne d'être qualifié do 
'^ la forte. Lui feul eftletout-puilTant! 

Vainement en e£Fet les hommes efTayeroient- 
ils de fe défendre contre le retour d'un QouvesHi 

V D^ 

C«) }ib. IL De Fita C9mfië9$ini^ Cap. st. 
(^3 PontamuSf JStftûr. nrwm Dame* Lib.Vi pag. itfqw 
Mtttrfiu alii^uç. 



J^&ûffS4 fi Dieu n'^oit '^m h )f4kk f90r k^m, 
ftnjfi^^le^la Mer. ' Mr. 'BabficHn eft d*omnioii 
iffotk k tfofope^ fbrc^ eo prctant^une pitrtiUe vue 
^xï% orgueilleux^ cntmpi^oeurs ({erki Tour <le 
Bibel. Il obferve quîâùcun Prioce n^ïi ièule- 
meât pu réuiBr-i^ détruire ua Cbiilde ce^Ifihmsy 
dont Dieu s'eft fervi en dj^n adroits pour ie- 
jiarer les grandes-Mers. Die-là^ce mocd'un 0« 
facle^ui difoit aux^OiMtor/y'jfeloii le^temoignage 
{if) i^Hér^dêtef: G^^fdÊZi^^m^ ^^knf^'M ik crm^ 
' fit tlfihme , -tfu r Jtifî^fr témrrip. fé^ , ïW. «i|9«y# 
vmlu quHly fit lÀnm^b. T4mt il tjf: digkile^ 
aîOttte {h) famfimms^ipie tbèmim fw^ Jkt bar^ 
rûrts dréfféts far h m$m de Dku! U fiait pour* 
OUK'reeoonoiereiiue.éDiiimc Dieu s'eft fervi àé 
rioduftrie humaiiie piour oppofer à ^élément fur 
rieilx qui entriconôe la Terre> de$ Digues qui 
l'obligent à demeurer^dana fou Uit^ il a foufiere 
èuffi qiie par cette mctneiinduftrte» les honmies 
aient en quelque nMoîèce téuni tes .{Rus ^grandes 
^r^^par des Gaoaiix de,x6nmiuniaitton. On 
ék Fheureuv fiicieèflt m'ont ;èu de nos jeuts dans 
detoHibs eotmirife rleB RaS3 de 'FfaciCQ&:de 
FtttjBTQ y ' 1er glorieux 2Q%sa de RuiSef V^rre h 
Qrtmlf 6c tlai|)iiifiSinte •Pnactt0r<qui itii^ fuc7 
cédé. . i . • f : • 

J'adnoire le fiénie étMr.EgkridufyiàiféconT 
diiôéide: fo reflôunccft pour rafSraibler &us un 

giint'de Yue i^^.QbjeiisiTKriés de ^u. immenft 
udition. L'idée de Tinduftrie avec laquelle 
les homoiOB ont fii-coàtcôir Ifts^dte ovgueiUeu- 
.^.v ■• : . . ■• ' ' ' ^ ■ tes 

00 Vb. I. Cap. 174'* 

C^; Paufsn. CorintbiM^ pag. 44. \ 30, liii$. JJjflNrrf , 



7«M^9 fèi/f^-^ Ma^^i 174t. 171 

éamtetéè^Mm lëcfiMr é' tscerèer fur ks Fkm, 

-ifés^ptt kf^Mé^si firfbçrs ce hbureaû titre 'de 

Chapitre, queII(n>rolFuBol) de SavOîr \ Ap^ès a:* 

-voir coûftàt^ï^uroît^es Hùroaitis fur fes Ëkux 

1p»a#Jii.Iji28^.^& Py: Vllï.,7. & indncréjjuo 

ite'EfturfefitiiùDcmaiû^ kuffi-'bièti que hTeiw 

^^, il ftit vMr cdtfinknt tes hoiticqcs y ëm> 

<effr léui^ èciiffre'^ tantôt en convertifinot leï 

'iMi^r & 'ïtB^tàBgr éii dé riàînces Prairies , tantôt 

^en e^nftfliifiht des Hilt^^^c des Por/x, tantôt 

letf'jeetilfit déj P^i fur les Fleuves &(ur la Mer 

• mâtne^ tiaifi^\e^' élevant ies eaux -par les Ma- 

^<!liine3' qiui fdhH'ôbjet de PHydrauU^^ & tao^ 

i^tôt-p« te ftioyeri 'dès'Vailf^mxli^ toute eTpëcç; 

'. parmi lesquels . ff JÊBv*e ^ No^ ; loin d'être où* 

-bliée; figure i la vête d'qne longue ficfaVante (i^ 

lifte des . Auteurs qui pnç eflàyé (Pen donner i^ 

-diércriptibn.^^es lAiftsmême anciens & moder*^ 

nes^ dont on ie iercpour contéilir l'eau, trou- 

'Veâfii^iiine place dininguéeV 2ç oârent encore 

•*^u LieAeur Un tnêlangë érudit de Citations tani 

-^Fôfiineé que (àcfées, où * ^ ^ '^ 

iie trouycra-ricn Ji^rédire. 

oy ife de rêmà^ufer qu'en ' 

Eeii à un peu ouùlé qu'il étoit Théol6gien-Phi<9 
fopbe; 

•Le Cbapitré IX.' eiOrdans un^^ût tout di£B^ 
-ÉrèKlt^ fy). Il s^ atft deFS0uft*aj4 dam & 

■ Ky^ comme on voit , une disci^oa voàx: phy- 
v£ fiquci^ 

M Ur, Ih Chao. VIIL /##. ta«. 
W;^ag. »5ji.^iî|Hi. (>)rag. Ms. 




i^^ Bibliothèque Raisonnerez 

lique, où lePhilofophe a étendu (èsPhylaâe^ 
res , & a eu l'arc de faire encrer bien des cho£ès 
^u'un fpéculacif moins favanc n'auroic jamais in- 
iérées dans la Théologie de PEau, 

Dans le Chapicre X. Mr. Fabrims fe rappror- 
che de fon fujec. On y apprend {a) comment 
quelques endroits font dédommagés du manque de 
fluye. Ici , c'eft par le débordemenc annuel de 

auelque Rivière , comme du Nil en Egypce, 
u Niger en Afrique ^ & du Qange dans la Côte 
de Coromandel. Là , ce fbnc des Arbres qui 
idiftillenc l'eau douce» comme le Finfauvage à 
la Jamaïque 9 & le Balifar en divers Lieux de 
l'Amérique. Ailleurs la Providence a ménagé 
d'aucres reflburces; & il n'eft ainû aucun coin 
de la Terre habicable, qui ne participe plus ou 
moins aux richeffes de la munificence èç delà 
boncé du Créateur, 

Nouveau fujec d'admiracion ! Ceft k Mou'- 
jvement des Eaux^ donc nocre Auteur faic la ma- 
xière àL\xn troifième Livre. D*oû vienc-il ce 
(Jf) mouvement des Eaux en général ? Seroic*ce le 
hazard qui le leur auroic imprimé û heureufe- 
menc, & qui l'y conferveroic avec cane de &• 

fefle dans une proportion û convenable ? Le 
azard n'eft qu'un mot vuide de fens , fruic de 
notre ignorance que notre orgueil a voulu cou- 
. vrin C'eft Dieu, c'eft (on Efpric qui imprima 
dès Tprigine des fiècles à te ma0e des Eaux le 
mouvemenc nécefTaire pour Içs empêcher de fe 
CorromfHre, de cefler de circuler ôç de laiûèr à 

fec 



î 



s) Pag. 170, 

k) LiTt.Ili. Chap. I, fag^ dSa. 



Jamhr^ Février C^ Aùtrs^ 1741. 17 j: 

l€C divers endioits ; mouvement dont on trou« 
vera ici les caufes naturelles fuffi&mment dé*, 
veloppéesy pour exciser la curioûcé desLeâeurs 
attentif. 

L'Auteur néanmoins ne s'y tx>rne pas. En-* 
trant dans le détail 6xt {a) le m9Mvemint des Eaun 
en particulier y ^ fur ce qui le perpétue, il re- 
trace le mécbanisme de l'élévation des VMeMre^ 
élevées par le Soleil , foutenues par les Vents > 
& diftribuées de toutes parts à la Terre pour 
Tembellir & la fertilifer. A cette discuffion 
fuccède le fpeâacle du Flux é" "Reflux de la 
Mer , auquel concourent le mouvement de la 
Terre, la preffion de la Lune, l'aâion du So« 
lèil , la^ force des Vents , & peut-être encore 
quelque autre caufe jusqu'à préfent inconnue. 
Les grands Hommes ne rougiflènt jamais d'a^ 
vouer leur ignorance. Hé ! qui peut fe vanter 
de pénétrer tous les iècrets de la Nature ? Ce 
n'eft pas le caraâère de Mr. Fakricius d'être fi 
déciâf. Inftruit des diverfes conjeAures que 
les plus habiles Naturaliftes ont bazardées pour 
expliquer le phénomène dont il s'^it, mais efti* 
mant qu'il faut encore de nouvelles expériences 
pour lever les difficultés qui fe trouvent dans 
leurs ingénieufes fuppofitions ^ il confefïè qu'il 
n'eil pas encore ^flez éclairé, & finit en donnant 
une longue lifte (Jk) d'un grand nombre d'Au- 
teurs, qui ont fucceiEvement traité la matière ^ 
fans qu'aucun ait pu l'épuifer. Sur le Flux de 
YEuripe , il donne la palme à l'hypothèfe de 

Mr. 

ftf) Llv. m. Chap It. fiag, 29^. 



t74 Bi«UO«BftQuli/RAtsoKytt'B^ 

ifé Sëhhubim hà paA>îtftet vSbt Fâl^e, Rab^tii^ 

Sue; fit de-Ià revenant aux débordemen&'téria^^ 
iques du Mtf,ii ajoute 'eUtofèt Jb ^prà t>b- 
lèfvjûiotts uâ <toâe (4). Redo^il dès^ Sâvan$| 
qiii îènt fiiît de tt phéiidiKièbè^Ja matière dé 
leUi^ Piil^haciohs^ de de jbiitf Ecnt^. 
^ Pàf'^tout, Mk F<i;(>^i»i^ àf lès £riétnés âtt«n«^ 
ek>ns à Inftfuirè fon Lèâèur dé» fbiurcés rîche^ 
6c sibéndamed de la Lkératurç fur W diverai 
fiitjét» qdHl mitCi  l'ôëcââdn C^) dés G^eâ 
humeyans d^Sâu^ e&slt»cker$\ det B^ili 8cç« 
fi dohne une Lifte alptiab^que des G^tafétâFeg 
les plus FetBarqqabfes^& dea'lHâtui^l^es'i]ui ^n 
ont parlé: Il tmité dés Mers i^ui féfone retirées^ 
des Fleuves fit des. Làdi qui ôiit dispaifu , dei 
nés qui iè font forinéês, fit du tnouvéiâfient de5 
]Eaux ' foutèrraineis.^ Enfiiite reprenant' là circula^ 
Koh des Eàuic, |)at le.'iiioyén ■(^)\lé»F^«riî; 
ff Ait dé nouveau admirer le ddigt du -Grand 
Etre, dans' la proportion dés mouveméns qoiper* 
fétuent cette cirséuTatîpn. Et côtrwnç {d) IH 
Vents font un des plus grand» refïbi^s de ces 
mouvemenSfileh fiiir unChafHtre i part, où pour 
(épargner au Léâeur toute futprife, nous Favori 
tiflbns qu'il trouvera de cùriéiisç détails fur là 
Mer morte. 

L'Erudition augmente dans le Chapitre fui^ 
vant, où l'Auteur traite {é) d» mouifemeut dei 

• ^ - ^au% 
(») Pag. 133 » &c. 
{h) Liv. 111. CKap III. fûg. %if» 
{tS Chap.lV. pag.^sT' CO Chap. T. tH* t^t» 
(f) Chtp. V, fag.Z7t. 



u 
11 



Baux , far le moyen de PArt. Quelle n'eft |k>iiic 

rinduftrie que les tiommes ont reçu du Cid ei 

partage , pour aider çq quelque manière aux 

opérations' de la Nature, ou pour fe les rendrt 

plus utiles ! Ici s^oflrénc i nos reg^delesiM^èi^ 

ner Hjdtaidppiet de toute espèpe, les OrptH^ les 

Horloge ^ 6c tes HMhn à eau^ a^ec ta notieè 

des Siiyans qtii iè fent apj^iqués ik en explique^ 

le Mécbanisme. Lé (^iV^Cbapitre VIL expbft 

de mêtne les eflfêtr du reu fiir PEàu, poiir VA 

donner les mouveinens' néceflatres afin ce ocMpI 

<fe bauilkr èc de difiHkr. Enfin ne vôdlàne pis 

laiilêr la moindre chofe à defirer aux Lefibeitrt 

fur cet article , Mr. Fahrictut confacre r^) le 

Chapitre VIIL à traiter du meuvement ^ de Ik 

circulation des Suct^ ^ de la fransfiratièn dam 

les Hommes^ les Bêtes é' les Plantes &€. ^' le 

IX. à communiquer fcs réfiexions {e) Jkr U 

vie yPaccrifiJfement é^ k menvement jjue les Hlen^ 

mes^ les Animaux ^ les Plantes ont an déd^itt 

(^ an-deffûs de fEau : fujet vafte, mais qu^ ma- 

nie légèrement , à un point près , qui eft celui 

des Iks Jbftasttes^ pour finir Ce Livre par de 

pîeufes moralités, fur un mot du Pbiiofbpiiè 

TiéfacUtty & que Inexpérience vérifie tous les 

jours à nos yeux, favoir , que ttmt toule ^ fen^ 

fuit cemme un fieuve* Heureur fi y ialfânt de fidu- 

tkires réflexions, nous avions la fagefle de ctier* 

clier notre t>onheur en Dieu qui eft toujours (e 

même, & dWUrer ainfi à nos^ âmes immortd* 

lés 

(jey Pag. 3^ (4 Paga 4MW 

(O Pag. 4H. 



^yé PlBUOTHEQUlfi RaISONNE'IB, 

les une félicité fiipérieure aux viciffitudes hu« 
maines & à la rapidité du tems ! 

Voilà la conclufion de la Théologie de VEau^ 
en voilà le vrai but, c'eft d'élever nos cœurs 

Ïar le fpeâacle magnifique des RichelTes que la 
^uiflànce & la Bonté Divines ont à pleines mains 
répandues fur les Eaux & dans les Eaux ^ à bo« 
norer, à aimer, & à craindre le Créateur âu- 
gufte & libéral de tant de merveilles. Si Mr» 
Futricius avoit perfeâionné fon Ouvrage dans 
ce point de vue, fur le Plan qu'il s'étoit tracé^ 
il en auroit fait en quelque forte une Encyflopé'-^ 
die y un Recueil curieux, où tout ce qu'on admi« 
re le plus dans la Nature auroit trouvé fa pla-^ 
ce^ parce que l'Eau entre par- tout, & qu^il pa« 
roît avoir eu defTein d'étendre ks fpéculations 
à tout ce qui a quelque rapport avec elle. 

Dans le malheur que nous avons d'être privés 
d'un Recueil fi utile, c'eft une confolation, que 
ce qui nous en refte ait pafTé fous les yeux d un 
Philofophe favant , qui y a ajouté un nouveau 
degré de perfedion, par les Notes excellentes, 
mais trop peu nombreufes, dont il a accompa- 
gné ces trois Livres. Les unes font du senre 
Littéraire, les autres font de pure Phyfique. Pour 
en donner une idée, je n*ai qu'à en copier deux 
ou trois. La première qui s'offre à ma plume 
eft à la page ^4.. A ToccaGon de VHydromètre 
dont il eft tiait mention dans une Lettre de ^j'»^/?*/ 
i la favante Hvfatiay le Commentateur de lvlr« 
Fatricius hit la remarque fuivante. „ Elle é- 
„ toit fille de Théon d'Alexandrie, & vivoit à 
,9 la ^ du IV. Siècle, & au commencement du 

^ V. 



yamfiitj Février & Marsy 1741; tjy 

%i V. Elle eft fort célèbre dans l'Hiftoirc Phi. 
,> loibphique, tant à caufe de fon lavoir excraor- 
^^ dinaire dans cette Science , qu'à caufe de fk 
,) fin tragique, aiant été déchirée en pièces Se 
)3 «nfuite brûlée > par la populace Chrétienne 
^y d'Alexandrie, Pàn 41 ç, fous le Règne de l'£m« 
,1 pereur Arcadkus, On accufe le Patriarche 
^ CyrUhy d'avoir inftigé le Lecteur de fbn £- 
^, glifè nommé Fetri^ & par (on moyen la po*- 
» pulace,à commettre une aâion t\ horrible, âc 
9, u contraire à Tesprit du Chriftianisme. Sm^ 
9, da$ rapporte que cette Hypatia avoit été ièm* 
,> me à^lfidmrms , Philofophe qui a fleuri vers la 
^ fin du V. Siècle; mais c'eft un Paracbronis- 
>, me manifefte, cet Ifidorus n'étant né qu'après 
^y le milieu du V. Siècle. Voyex Mr. Brucke^ 
py tus dans fon Hifior. Pbihfipb. Tm W, fag. 
^\ 1373 e^y«j. **. Là c'efl: le Litératéur qui par- 
le, ici ce fera le Phyficien. Peu d'accord ^ 
^ec;Mr. F(rMV#«^^ qui attribue la rondeur des 
gouttes d'Eau à la preffion de l'Air^ il fait cette 
rei;àa^ae, pag. %6. „ Le fentiment de l'Auteur 
,) éit infoutenable, puisque les gouttes ne font 
„• pas moins rondes dans le vuide de Mr. Bojk^ 
„ que quand elles font expofécs à l'air. D'od 
,, vient donc leur figure fphérique ? Il faut a- 
„ vouer qu'il y a là un grand inconvénient dans 
,, le'Syftème du Vuide; car fi nous concevons 
,, une goutte dans un vuide parfidt, il n'y a pas 
„ moyen d'expliquer fa rondeur , que par une 
,, attraâion mutuelle des parties pn^^ement di- 
,, te, qu'aucun desPhilofophès d'aujourd'hui ne 
I, veuk admettre^ Il faut donc , à moins qu'oa 
Tm.XXri.Par0.I. M » UC 



178 BinitoTHBQiTB Raisonhb'e^ ' 

,, ne foit d'humeur de recourir aux miracles, a- 

^y vouer qu'il y a dans le vuide un principe ex- 

^ terne , matériel ou immatériel, qui ranee par 

^ (otx adivité les parcies de la goutte, de ma« 

y, niète qu'dle acquiert une fuperficie, la plus 

^y petite de toutes les poffibles , c'eft-à-âire 

^ une (uperficie fphérique , comme les Mathé- 

yy maticiens le démontrent* " Le favant Ano- 

ayme n'eft pas mieux d'accord avec Mr. F^ 

iriciut fur les fels qui entrent dans la glace. „ Il 

„ femble, ajouté- t-il pag.45. que l'Auteur veuil- 

yy le dire ici, que les fels rempliflknt les in£erfbh> 

^, cea qu'il y a entre les pmicules de l'Eau glar 

;„ cée9ferment le pa{rageaufroid& l'empêchent 

9, de pénétrer plus avant, auiS âcilemenc qu'il 

y^ feroitûns râa. Mais qui a jamais démontré 

„ quHÏ y air une fi mnde quantité de partica- 

„ les ^ fel dans la gmcè douce ? Çeft une Hy- 

„ pothèfe toute pinre ^ qui n'a ni fondement m 

„ vraiftosblttQce ". Nous ii'ajoutons plus qu'un 

exemple»; Hefttiré dela^pàg.46, &peu^être 

y connoitra-t-on mieux qu'aux autres jufqu'à 

quel point le Commentateur duTbéologien-rbi- 

loibpne s'occupe des recherches de la rbyfique. 

„ Le Leâeur, dit- il , me permettra de lui corn- 

„ mùniquer une observation que j'ai £iite au 

„ mois de Décembre 1727. U Âiioit alors as- 

„ tsfL firoid pour que l'Eau & gdât dans une 

„ chambre, où l'on ne faifoit point de feu* Ce 

„ fut dans un tel endroit que je plaçai la Macbi- 

„ ne fmeumatique ^ puis aiant pris deux verres 

„ d'Eau, j'en mis un dans la cloche, d'où je 

jy pompai enfuite l'air, jusqu'à ce. que le Mer- 

.... i . „ cure 



}^fv/lr^ Fm^ièf & iUinri» 1741; 17^ 

y^ cure fût monté dans le tuyau à la hauteur de 
,3 28 pouces fie <]uelque8 lignes. Après avok 
„ pris les précautions néceflaires pour empêcher 
,, que Tair m rentrât d^s U clâc:hkt & avoir 
,, placé Tautre verre d'Eau fur une table qui é« 
^, tçét à qdté , je hiSBi rout dans ctt écar joaqn'au 
i, tmm.. Qpand itrétitài dans, la ehftmtn le 
>, lco(<emain Je trouvai i^Eau di^ verre qui^ébic 
^.^/pcrfeiî Tair fur IsitaUfi, gelée. Puis jf leèar- 
^, dai la haufieioridu vlf-ai^ent, qui était Suys 
yj le tuyau attaché à U Machiné. pneijinadque. 
^, Je la trouvai de 28 pouces fie une ligne, ce qui 
,, m'afiuroic que :la.jdq^lle étoit encore vuide 
)} comme la veille. L'Eau que j'avois mis de- 
y^.di^na n'é&>it point gàée du tout ^ fie ( ce' qui 
^i cne parut fort fiogùlier^ \t9 vapeurs même 
)^.4p4t il ^'écoit attaché, un^jquai^ticé à la fiirfâ- 
>^^ftfiOlicarede U elocfie, frétoieatppint go^* 
>y léesvxicfà plùs^ cbinàie nqjis Voyons qu'il ar« 
yy tàvQ dABi uo grand iroid à celtes qui s'itta- 
,y xbent aux y^^es des fisnêtres ". On vok là, 
£ je nç pae ttpmpç , un Çbfervateur aftentif^ac^ 
Ipoûtumé aux expériences , & Phygc|ai par gbût , 
s*il ne Teft par profeffion. Peqttétrejque le tour 
fie la nature de fes Remarques trahiront fà mo- 
deftie^ fie ferpnc dèvfner «pe fin nop^^tron- 
ve dans cet £xtiaic 



Mz AR>i 



fSo BniuoTHÈQin^ Kaisonks'a ^ 



1 



ARTICLE VIII. - 

Pauli'CoWtesii, ViriQairiffimi, deHomi* 
' N1BU8 DoCTis, Dialogas>nunc primum in 

luceœ éditas, cam Adiiotationibus. Accédit 
- Auâx>ris Vita ad lUuftriffimum Dpm. Mar- 

chionem Abbatem Gâbuielem Riccar- 

piuM, PatiiciumFlorentinum. 






Ceft4*dir«i: 



I 
1 1 



•^ 



DiALoavs JSUR LES Savants , fui m$ fteuri 

.enltiùiCy comfofé féif^ k célèbre Favl Cor- 

Tt^sty^ ^ publié fOMfJa prénnèfe fins y aveé 

- ^neljues .R(Bmarqu0t ^ ^ ia Vie de t Auteur ., 
U t§u$ adrefé ^-déM^à nUufir^e Abbé 

' Mt. h > Marquis GABiliEL Riccardx, NtH 

. bbàBbréfftin, A Fbreneey 1734., <^ei B^- 
;«uff// FjtfmMt. In quarto, tfU-J^y t^^^ * 
Dialogue, c^ 26 ^«r f Epure Dédicatoire^ 
la Yie.dc.Ci?r/i?/î, &c 

l r . - ■ • ' T . 

LA^lopart des Livres qui s'impriment en Ita* 
• lie, parviennent fi rarement ou fi tard dans 
ces Provinces, que l'on ne doit pas être furpria 
de nous voir annoncer en 1741, une Pièce qili 
a paru dès Tan 1734. Si elle eût été d'un plus 
gros volume, nous l'aurions fans doute connue 

Elus tôt« Mais on fait aflez que ce n'eft ni par 
i groffeur du volume , ni par la nouveauté de 
•".T \ u . i la 



Jatmer^ Fgwiir ^ Mars^ 1741; iBi 

h date, qu'on doit jàge^ du mérite dès Ouvraeet 
d'efprit. Peut-être , d'ailleurs , les Journaux de- 
vroient-ils être finguiièrement deftinés à confer* 
ver la mémoire de ceux qui valent la peine d'ê* 
tre transmis k la poftérité , £c que leur petitefle 
éxpofe à fe perdre. 

L'Ecrit dont il s'agit à préfent , eft à tous 
égards digne de cette diilinâion: foit que Ton 
en confidère la matière, foit qu'on en examine 
la compofition, foit qu'on en juge enfin par la 
qualité de l'Auteur, on ne peut qu'applaudir au 
K)in du Savant qui l'a tiré des ténèbres ^ pour 
en faire ^part au Public (bus la forme La [dus 
avantageùfe 6c la plus correâe. Ce Savant) 
comme nous l'apprend Tlmprimeur de l'Ouvra^ 
ge , ou celui qui parle par fa bouche dans l'Epi- 
tre Dédicatoire, eft Mr. Alexandre FoUti ou 
TuUti {a). Après avoir fait copier ce Diakgitê 
fur l'Original confèrvé à Saint Géminien ( San^ 
Ghnignam)^ dc&, lui vraifembbblemenc qui l'a 
auffi enrichi de fes Notes, fie qui l'a accompagné 
de la Vie de l'Auteur. : 

Vaut Cortefiy que Jhtfiny Teiffier^tc les Con- 
tinuateurs du Oiâionaire de Mor&i ont mal 
a propos appelle Cortez , naquit en 1455 à St. 
QérnmeHy petit Bourg de la Tofcane, où fa Fa- 
mille , d'une NobleiTe diftinguée , s'étoit tran^r- 

té« 

C») C'eft félon toutes les ap^jucnces le F. AUxëu» 
4r$ PùHii, ProraTeux en Théologie à Florence, & tcès 
connu dans la République des Lecçxes par quelques pxa- 
duâions qui lui ont fait beaucoup d^bonneut. Yoye^ 
Giorwah 4$ LiiOrâti d*I$êlia, Tom.X. Ait. U« 



« «V » .' 



Mî 



lée de Pdt^ir doût on lu croie Ordinaire. Il eu( 

Îour Père Antoin$ C^riffi , & pour Mèîfe tiiiô 
^ime xie FbrtoCe ^ de Tillùftie Famille des jîl* 
i^^andi* Son Père fut honoré de quelque^ em» 
plois, & js'illuftra pir des Infiitntians de Mora^ 
\e. Il laiClà trois Fils; AUxandte^ occdlent Poe?" 
ie^ Sécfétaire des Brefs, '& Nonce Apoftôlique; 
I»aSaHcey qui après avoir travaillé fur les Gom^ 
tnentaires de Jules- Céfar^t^t la dernière maia 
à rOuvrage que notre Pa$tl avoit connnencé 
fur le Qr&ûlat , & que la soort l'emt>eçba de 
finir. 

Ce dernier s'acquit dis bonne heure tiaàt de 
réputation par les prc^rès qu'il fut iàife dans les 
Èelles^Lettres, que les plus grands homnaes rè^ 
cherChérekit fdn atnitié; Il eut d'étfoites liai^ 
ii>ns avec PM^ CalSmâqét^ Pomponhit Ljefur^ 
Amie PoUtien , Raphaël Folâtra» y Pic de Im 
Mh'andek^ Hétmotàus Bàrh&ttSy Matak Ticm^ 
St Bartbetemi Lànkfrh^. Les perfbnnes du plus 
^t rang > & entre autres tes Papes jsIkxafÊdr^ 
VI, Pie m, & 5^»fc IL Fhonorértot de lasr 
eAfaûîle?&:de')eûr bien'veittance. . 

Le-^mifir Ouvràgetiue Càrtifi éntrepricdé'» 
y6it êcle intitulé Le Prime i' mkis par tes con^ 
iUk dii. Canlinâl Jifiàg^ Sforte^ il en changea 
letttre^: &ala faveur de quelques Correâions 
^ Additions, il en fit un Traite fur le Cardina^ 
Ut, ^M% dédia à .fukill. Ce Traité ne fut 
imprimé, félon Mr. tktfin (is), qu'en i^io, par 

^MiM^^Nîn^f'de Simtey ^afisledh&teau de C<^ 

(0 Bibl. des Aut. Eçil^f. 49 ZyL Sièçlç. 



Jajmirj Février ^ Man^ É74i» |8| 

jfi»; Le Coatkiuatourr de Cave^ f^mi Wbar^ 
te»^ troi^pé par le changement o^Cwtefi fit 
au titre de fon Ouvrage , Ta converti l:a^eux 
Traités diâPérens^ôc les jugemens que les Sayaas 
en ont porté font presque entièrement contrai» 
res les uns aux autres^ IJaudé très bon Juge^ 
fur-tout en fait de Littérature, en jparle avec u* 
fez de mépris j. âc comme d'un filtras donc le 
fl^Ie pur & Cicéronien ne ûuroit .couvrir les 
défauts : §iuamquam ^ dit-il t {a) fua mob fa-- 
tiscat ^ fiqitê d^cultet regat^ lices Ciceroméma 
iù^itmif adjutus ffé^fidio^, Mr. i>ufim ne le 
trouve ni fort utUe , ni même fort bien écrit ^ 
& TÂnalyfe qu'il en fait ne donne aucune envie 
de le rechercher^ Mak les Auteurs Italiens ea 
parlent tout autrement, & presqiie tous s'accor- 
dent à eo célébrer l'érudition , la variété & l'é?- 
légance. Ofus^ f^ Gaddi y {h) arnmg/tna fer» 
dùêirin^ ac eruditkm peramœni .Sf^ieféste com^ 
textttm. Vinrent M^mard^ Rafhail Fcùiffrran, 
j& pluûeurs autres , dont notre Auteur, a recueil* 
U lesfufirages, en font les mêmes 4lQçe$. Tous 
conviennent qiie Çerfefi parloir jt^flâiraUemeni: 
bien Latin -^ & û l'on veut âvoîc avec quelle 

Ëffion il travailloic à fe diftingjier parmi les ze* 
1. imitateurs du ftyle de Çkérwt Toci n'a qvC% 
Ktter les yeux fur ce qu'il en écriyoic bii-oaeme 

biîg. zCfi4. f ag^ 979t' • 

(10 S^açob, GaSdttts, in Coron, Eh^iafi^ ac dû ^sript^l 
non EceUf. pag. Z4x« 

CO foUt.Epit, Lib,Vin. Ej^i^.- - -. .„ . 

M + 



tftf. BiBUOVHBQUB RaISONNETB^ 

J'avouerai néanmoiiis que It loi^e Epitré 
que Cwrtefi adreflbic à ce &ivaot, ne me parole 
pas G admirable , qu'elle le parolt à notre Au- 
teur. FoUtim {a) Favoit conjuré dans les ter« 
mes les plus fores & les plus obljgeans , de iè 
guérir de la manie de vouloir parler toujours le 
Suigage de Cùérûm. ,, J'apprends, lui avoir- il àk. 
^ uns décour, qu'aucun Ouvrage d'efprit n'a le 
p don de vous plaire, fi le ftyle de Ckérom n'y 
^ eft pas imité. Pour moi, j'aime. mieux voir 
^ un taureau qu'un finge , quoique ce dernier 
^ reflèmUe plus à un hoinme". Nûm emm ff9^ 
hâte Mes (»# éucepi) mfi fm liiteamenta Cieero^ 
nis effingat. Mhi ^oero longe benefiicr tauri fa* 
tieSy fusm fimi^e nnietur , ^uét* tamen bùmim fi* 
tmtier efi, Là-deflus, Certefi lui répond de la 
fiiçon la plus contradiâoire. A l'entendre d'a- 
bord, il paifêic entrer dans les idées de Felitien. 
„ Je veux, lui dit-il, qu'on réflenSble ^'Cteéremy 
^, comme uh 'Enfant reflèmble à fon Père , de 
„ non pas-comme un finge reflemble à un bom<*> 
., me". SimUem voh^ lui dit-il , nom ut fimiam 
bamniSy fid mt filimm parenfis: Mais un moment 
' ftprès, ajdatant poikivemenc lé contraire, il avoue 
^ qu'il aitfiëiroit mieux éti-tf le finge de Cicérmy 
%, que Tenfâm de bien d'autres". Se msUe ejfe 
fimam Cicer&mis^ fuam ali^nsm fibum. En géné- 
ral , on y voit un homme qui n'cft point d'accord 
avirc lui-même, & qui pour plaire à un ami dé- 
.guifi; fe^vfais iënçimens; imitateur (èrvile de 
Çtcérony qu'il ne fut imiter ^ue d'uae manière 
• affcz 



Jamierj FèwUr t3 Mm:^ 1741; \^\ 

t8êz imparfaite. Je n*aurois garde d'en porter 
de mon chef un jugement fi decifif ; mais je fuis 
en cela un trop lx)n guide, pour craindre de 
m'égarer. Ce guide, c'eft Erasme, qui dans^ (on 
Ciceronianus {a) parle iSeï au long de Cartep^ 
6c en parle dans tes mêmes termes. Pamlus Car-^ 
tejws^ dit-iU n^m ttiffimuUt hujus affiSatianh 
fi$uUum;fedy Deum imnwrtalem ! quanto lonpus il^ 
iius EpifloU discrepat ah imagine Ciceranis , fuam 
FoUtianica eut respandef! Et plus bas: Proinde 
frolixam Epijiolam elaharavit Cortefius , magis 
yuam Cicerenianam y cuiy veb$t aliéna lofuenti^ 
mhil respandit Pelitianus, 

Il eft pourtant vrai que Politien paroît avoir 
fait cas de Cortefi^ Lorsque ce dernier, i%é feule- 
ment d'environ vingt - cinq ans , eut compofS 
\e Dialogue qu'on donne ici au Public, Polifieny 
à qui il le communiqua , lui écrivit dans une 
Lettre jusqu'à préfent anecdote, & qu'on trou- 
ve en cet cndrok^ „ qu'il regardoit cette pro- 
^, duâion de fa plume, comme fort fupérieure 
^, à fon âge, presque achevée, & non comme 
9, un fruit précoce qu'il auroit dû laitier mûrir 
,, plus longtems ". Il le loua de l'honnête & 
iage liberté, avec laquelle il y avoit porté fon 
jugement fur le caradtère des Savans d'Italie; 
& bien loin de desapprouver le ftyle de l'Ouvra* 
ge, il ajouta „ que lelon lui, l'Auteur ne tarde- 
,, roit pas d'arriver à la plus haute perfeâion 
^ dans l'art d'écrire élégamment". Cenfuram 

(d) Pif, Enumi Roterodami JDiahgus eut Titulut Cï- 
perênimnuf éic» Ozon. 2693. 11. pag. ai9»-aa»v 

M 5 



|8tf BlBLIOTHBQUB RAISONimfB^ 

fc agis Utterati^rum y lui dit-il, ut , qwdeft ar^ 
Juumy candorem pariter tuum probes y ér Uberta-^ 
tem. Cette inefi Operi quadénn fuper ifiius ata^ 
fis captum quafi matmritas: illa vêro ten^fipva^ 
wen pTéBSOx. StiU quofue vohntas apparep optt-^ 
PMydt^yUf augurer , a Jumma nom Jiutius abfutura. 

Dans la fuite Certefi compbià Tes quatre Là* 
vres des Sentences y imprimés à Paris in folio en 
s; 13, & depuis à Baue en 154P9 par les fbins 
de Rhenanusy qui en fait un Élogç magnifique, 
qu'on trouvera dans la Biblioth. Eàiéj. de Mr« 
hupin y 6c que notre Auteur n'aurait paj^ dû o-t 
mettre. Peut-être a-t-il jugé cet Eloge un pe\| 
exagéré ; mais Mr. Dupin a fu y apporter le$ 
correâifs néceflàires. Cortejl y paroît un peu fii<^ 
perficiel, & plus éloquent que folide. 

Suivant le Continuateur oç Çave^ CorteJidcÀt 
avoir cdmpofé un autre Ouvrage , iipprimé à 
Bâfle chez Pierre Hehriy fous ce Titre ) De Sa* 
trarum Litterarum ommumque diseipUnarwn fctess' 
tia; mais il ne dit point où il a puifé la con- 
noilTance de ce Livre, & TÂuteur de la Vie de 
Cortefi paroît. douter de ibn exiftence, de ju4 
mtidem te^ aJQUte-t*il, pênes eum 'fidem effe voh. 
Si j'oibis haxarder uneconjeâ:ure,je dirois qu'ap- 
paremment on impifima à part le j>rémier Livre 
du Droite du Cardinalat; car, félon Mr. Dupin ^ 
il n'y a dans ce Traité que le dernier Livre qui 
ibit propre aux Cardinaux ^ & le iMrémier roule 
entièrement ,> fur les Vertus morales^ la Scien- 
^ ce, la Rhétorique, l'Âflrologie, la Philofo- , 
j,y phie, la Meffe, toutes chofes qui ne regar- * 
y, dent pas plus les Cardinaux que les autres ". . 

Quoi 



Qjioi ^'il«n foiCi C&rHfi'jo^t de bonne h€u« 
re des fruits de fa réputation; ConDiahgmj foo 
ilYaitf du Cardhudat ^ Ùl S^mme sle Théologie 
OU fes LiWfs ékf^ Stntemês ^ & quelques autres 
Ecrits, joints è fes ? ertu^, Tilevérene rapidement 
aux précoières Dignités de l'Ëglife. Il fut 5rrr#« 
Uirê AfofioUque tous Ahxandte VI & ibus Pk 
tll) enfuite JpfùtotÊotaire ^ & nommé i TEvê- 
cbe d*Urhh$. tiandé fe trompe en le mettant au 
in>mbre des Cardinaux (f ). Il auroit (ans doute 
été revêtii.de la pourpre^ mais en 1510,1a mort 
le prévmt au milieu de ùl carrière , & l'enleva 
dans la qutfrante-çinquième année de fon âge. Il 
demeurpit alors dans le Bourg de Montana ViU 
la y qui étoit fitûé à deux mille pas de St, Gémi* 
ményéc auquel il avoit donné ibn nom, après ea 
«voir fait une ^pèce de Fortereflç. ' ''" 

Comtné ce Château étoit dans uqe fituatioa 
des plus riantes, Cartefi s* y étoit retiré, & l'on 
peut dire ^le les Mufes ry. avoient fuivi. Leè 
Beaux- Esprits d'Italie s'y rendoient de toutes parts, 
les uns pour l'entendre, les autres pour iè conful*» 
ter. Hfrri^ IL Duc de iware,Gtfi UiftifA^Ouc 
d'Urbin , les Cardinaux Sâderim & Alexandre 
Farnèfe, depuis élevé au Pontificat ibus le nom 
de F ami lU, groifiâbient cette troupe iàvante. 
On s'y entretenoit dés matières les plus imporr 
tantes ou les plus délicates, fur- tout daîns la Po- 
litique &tlans les Bdles-Lettres, & toujours les 

Déci- 

<«) L'^«ttc d«s Additions an UT. Livie du Traité d^ 
Ir.y. Pfjtunlt Hiftorich Lmims\ avoit fait la mcinc(aut€ 
iàans k Giornat$ dt LitttraUyorti, IX. pag. 153 & rtS4î 
éBM!$ il s'en xetzafta dans le Tome fuivant , pag. ^16. 



fSS BiBLtOtHEQUB RaISONNK'B, 

Décifions de Cortep étoient reçues comme au^ 
tant d*Oracles. 

On voit en efifet par (ba IHahgueim*'û avoit 
acquis de bonne heure une connoiSance fort 
ezaâe 6c fort étendue de la Littérature, & que 
peu de gens dévoient être auffi capables que lui 
de juger du mérite des Savans qui avoient il- 
luftré ritalie depuis la renaiflance des Lettres. 
Ce Dialogue y Cortifi nous apprend lui-mênâe 
dans P£pitre Dédicatoire âdreilée à Iaauren$ ik 
MedkiSy qu'il le compofa à Poccafion de quel- 
ques converfations qu'il avoit eues avec AU-> 
xandre Farnèfey & quelques autres jeunes Sei« 
gneurs, dans une magnifique maifon de plaifan- 
ce oâ ils étoient allepafierla belle faifon. Il 
feint qu'étant tous curieux de connoitre les 
Grands-Hommes, qui avoient chaflé la Barbarie 
& ramené le bon -goût avec l'étudition dans 
l'Empire des Lettres, ils s'étoient adrefles pour 
cet efFet à un doâe & vénérable Vieillard de 
leur compagnie, auquel il donne le nom à* An* 
toine^ & que celui-ci aiant bien voulu fe prêter 
à leurs deurs, lui Ccfteji s'étoit chargé de rédi- 
ger par écrit les détails d'une converfation fi 
intéreflante. 

Les Interlocuteurs font donc cet Antoine y J^ 
Uxanire Famèfe^ & Cwtefi. Les deux derniers 
propoiënt leurs queftions & leurs doutes au 
premier, qui efl comme l'ame de toute cette 
converlktion Littéraire , où Ton fait pafler en 
revue tout ce que l'Italie avoit produit de (a- 
vans Hommes, depuis le commencethçnt di^ 
XIV. Siècle, jusques à la fin du XV. dans le 

tems 



JéMvierj Fiwùr t^ Marsj 1741. 189 

temsque C^^ttp écrivoic. Il eft furprenant qu'une 
Pièce & élégante Ibic demeurée tellement tafe^ 
velie (kns les ténèbres de Toubli jusques à nos 
jours 9 que l'on ne connoit que deux Auteurs 
modernes qui en aient fait quelque mention , £1- 
voir fea$$ Vmcint Cofpi (a) , qui en poiledoit le 
MS. oridnal , 6c le célèbre jipoftolo Zeno (t), 
dans fes Additions aux Hiftoriens de Vbffius, 
- Cela même rend d'autant plus confidérable 
^le préfent ouè l'Editeur nous fait de ce Diaih' 
gme^ après l'avoir enrichi de fes propres remar- 
ques qui font en grand nombre , 6c très inftruc- 
^tives 9 fur le caractère de la perfonne ou des 
Ouvrages de plus de-XC Savans dont Cortefi 
4àtc mention. Si le doâe Mr. Meufihen vou- 
loir groffir de cet Ecrit la Colleâion qu'il a 
commencée de divers morceaux rares 6c inté- 
.reûTans pour l'Hifloire Littéraire , je ne doute 
'pas que le Public ne lui en fût très bon gré. 
-Le Diidogttè de Cortefi aflbrtiroit fort bien, foit 
au petit Traité àeB.Boniface^ intitulé Elogia lU 
lufirmm alijtof Scriftomm^ foit à celui de Birr- 
tius^ Bonama ilkfirata^ foit fur-tout au Dialo- 
.gue de l^emd. Antiny par lequel Mr. Meufchen 
a fini le premier Tome de fa Colleâion, dont 
.voici le Titre en entier : VHa fummorum. dignifa- 
'U é^ ertu^fhne Vtrorumyex tsriffimis monumentis 

• UteratoOrhi refiitutée^ cura Joh. Gerhardi Meu- 
fcheniij 5frw«r^// Saxon. Coburg. & Ifenaeenf. 

• Ducibus a Confiliis ConfifiorH ^ Eeckfiafiiàs ^ Gp- 
fteralfs Suferintefkkntis y Schdarcha y Primarii 
. . Pro' 

(a) In Cbrùnicis GemimaHenJthtr» 

(à) Vid. Qiornah de LiMrtrt ub« fnp; 



ipo BiBLioritBQVv RAifloihiB'ky . 

fuff. Scient. Acad. Membr. Çoburgi. Tm. I. 173$; 

Tum. II. 173^. Tm. HL i7îî,.graiid 8. ^ 

Pour revenir au Dialoguç <]ujl ^i{ le fpjet dje 
cet Article, on conçoit bieQ ^q je Àe âuiois 
en donner une Analyie fiûvic,- & qiîe je pe dois 
pas même Tentreprendre. Tout Ce.iguc'j^ii à 
faire pour mettre le Ledeur en éfiat: di^ juger de 
rOuvrage, foie par rapport à lu midère, foit à 
r^rd du ftyle» c'eftd'en ifao^ririr.iQtrdàux e|i 
trou endroitRy les p(èam% qiii fe ^préftotepoo^t 
au hturd » ftos y apporter aucun ciKMz».: 

U eft bon pourtant d'avertir «qule Ççri^R fix^ 
la date du rétablifiement des Lettres :«» Italie) 
i l'arrivée du fangeux Emmanuel C/pf^yfikrafjqf» 
l'Empereur des Grecs, Jea» Pal^olçgufi, ayoic 
envoyé de Ç(nifiémtimple pour iMcim le ich 
cours desPuif]^ces contre TinvaCoo d^s Turcs. 
A la vérité, Chryfafora$ ne parât fn Italie que 
l'an 1398, environ cent ans apob le Da$ffe^ de 
cinquante après Péfrarfw^ te ua peu moins a^ 
près Bccace; mais ce fut l«ii qui ^en y âîâUDC rè^ 
vivre la coonoiiTance de la Langue Grecque > 
y ramena réellement l'ËloquesiGe, \& l'étude des 
iburces de rErudicion. Le premier ife Tes Disa- 
it fut UonéurJ Aréfin; voici k jogemenc que 
C^tfifi GQ porte (<i;. Hk frmms imounditam jcH^ 
henii cmjuetudmm ad nttmirchtm ^ptemdam fi^ 
mtm mfiemt^ tir aitidkf bammâmt mêjiris ali^tid 
cette ffkndèdim. àittltét fu9$ m ce otatmés W'* 
^tOesi gravk 0fi m 4ûto £€mgu ^ fmflifts ^ &m^ 

illit 

(#) Vtig. It. 



! 



yam>kr^ BvrUr^ Mars^ 1741: 191 

ii&s temfonbus mm incultes. Hiftariam ampkxui 
efi anmo aliquavto majora; nam Orationes ejus^ 
é^êét extânt^ mm ée^ue ac Hifiwia probantur. A la 
|)age 27>il fait mendoa de Laurent VaUe. Script 

ii^uSy é" Mo génère pamfo asperm^ diUgenti^-^ 

mus tamen Rernsnamm rerum at^ue vèrbernm i«« 

^ftigafûr. Mplefius erat^ & fi^machofus ; ni- 

bUadmoJmn aiienmn Isudahat; fiut vero cum <& 

Uf/mtia, tnm acrt juoJamjudkh^expenMat. JLi-* 

matior hkferfe fuém eateri^ niin/o tamen candie 

diêt &c. On ne £bra peuc^être pas fâché de voir 

4ao$ quels termes Cofteji parle du ^egge. C'eft 

à la pag. 22. In Vmw Fhrentinôy dic-il, qu^'* 

Jam Jpecies ebfaentta apparuit , in juo fi taie arti^ 

fcmm fuijpsti quak mgenium ad Jcribendnm fmt ^ 

jmmes frefeSo y us ésquales dkendiglma viciffet. 

Is Orationes reUquity (jua & facundiam ^ miri* 

fieam ingenHfactlitatem ofiendunt. Tendehat toto 

anmo ^ quotù&ana quodam ufu ad effingendum 

M. TuUium» 'Sed hahet hoc dilucida illa divim ho-- 

jnmis m dicendo copia ^ ut afimanti fe imtabtlem 

prabeaty experienti Jpem imitjitionis eripiat, Eam 

igîtur dicendi laudem^fi non facultate ^ at certe 

vohntate con^Sebatur, Scripjît etiam Hiji^ 

fism. Sed y efi magnum munus Hiftoria; é^^ ut 

fauh ante dixi^ omnium rerum difficillimum. 

. Afin de ne rien laiflèr à deârer au Leâeur, 

j'ajouterai ici) comme un échantillon du refte^ 

la Nqte du iâvant Editeur , for ce dernier traie 

desjugemens que Cortefi forte touchant les Sa- 

vans du Siècle précédent au fien. Cette Note 

regarde le Pogge. La voici. 

',, Nec 



,, Nec diffimile eft illud Henrki BebeÉij qui 
„ de Poggio ait: Cofiây venuftate ^ facilitate nà-^ 
j, tuToli ^ Jponte nafcenti eiaquentfâ ^ jucunditom 
^, te inaffiaatà bmgijfime ftacelkre Voila Tog^ 
^ gium non efi optkiguum (in LitC. ad Leonardum 
^ Dunum an. 1513 Tubingac fcriptis). Judi**. 
„ cium Erasmi, in Ciceroniano^ taie eft: Tûg* 
I, gius Threntinus y vivisLe cujusdam ^hquentid 
yy vif ^c. natura fatis erat , artis ^ érudition 
yy nif non ita mulfum. Paulus vero Jovius : P<^^ 
y^ gius e Terra nova^ Plor^ntinée ditionis oppido^ in 
yy hoc luce Romani cali , optimis Utteris ingenimm 
yy ita expolivity ut Pontificiis Scrimis praficere* 
y, tur; aquatus fciliiét honore fummis viriSy qui 
9, in eo munere fidelis eruditique ingemi operam 
99 pf^fiitijfent. Natus eft am. 1380, obik i4.59« 
^ Vide ejus Viram, a Cl. viro jo. Ba{>cifta Re- 
^ canato Patricio' Veneto lucutenter descrip^ 
yy tam. Poggii ingeniofâm in dicendo fâcilica* 
yy tem memorat Corcefius alibi '*. 

On voie par cette Noce q^ieie-Sa van t auquel 
on eft redevable de cet Ouvrage, n'a rien négifc 
gé pour y répandre plus de jour, & pour ea 
augmenter le mérite. On y voit auffi , qu'il n'a 
point ignoré \t jugement c^ Erasme a voit por- 
té de Cortefi^Sc que s'il Ta fupprioié en donnant 
la Vie de cet Auteur, il l'a fak uniquement par 
les principes de cette tendrefle & de cette pru-* 
dence,que les Editeurs des Ouvrages des Grands^ 
Hommes fe croyent généralement permifès. 



AR- 



Janvier y Février (â Mars^ 1741. ipj 



ARTICLE IX. 

De Origine y &Incrsm£ntis Typoora-^ 
PHiiË L1PSIENS19, Liber fingularis: Ubi va- 
ria de Licerariis Urbis ftudiis, & Viris doâis 
qui in ea floruerunr, inferuntur. Açcedit Li- 
brorum Sec. XV. excufbrum, ad Maittai- 
Rii Annales Supplementum. Upp^y in s* 
dibus Bern. Christoph. Breitkophii ^ 
anno Typographix Seculari III. 

Ceft-à-dîre: 

De l'Origine, & des Progre^s de l'Im- 
primerie dans la Ville de LeipGck. Avec 
un Sufplément aux Annales Typographiques de 
Mr. Maittaire, pour les làvres mfrtmés 
dans le XV. Siècle. A Ldpfîck^ i74o* 4^« P^ 
gesi^T. 

A la tête d'une courte Etitre DéJicatoirei 
adreflee au vénérable Magiftrac de Leip^ 
ficky on voit que l'Auteur de cet Ouvrage eft 
. Mr. Jean Henri Leicby natif de la même ville j 
& nous avons appris , par des Perfbnnes qui 
ont l'honneur de le connoitre, que déjà très fà- 
vant, bien que jeune encore, on peut compter 

Îu'il ne fera pas un des moindres Ornemens du 
<ieu de fânaiflànce. Lieu fi célèbre depuis long- 
tems, par la quantité des Hommes illuftres qu% 
Tarn. XXVI. Fart, t N a 



tp4 BlBUOTHEQUE RaISONKE'E, 

a produits, ou pofledés. Le tendre intérêt que 
Mr. Leicb prend à la gloire de fa Patrie, lui a' 
fuggéré le deflcio qu'il exécute daos cette Pièce ^ 
& la manière, dont il a exécuté ce deffein, mar- 

3ue tant 4^ Leâure^ tant de Recherches , tant 
ç Qboix, & de Discernement, qu'elle mérite 
égalemo^t la iecomioi0ançe, ôc 1 attention du 
FuWic. 

L'Ouvrage fe dtvife propreoment en 3 Parties^ 
hz h qui eft de 60 pages i contient en 6 Cha- 

Îîtres, POfi^ine ér les Progrès de Vimffrimerte à 
teipjicky jusques au tems de la Réforniation. 
Dans la IL le trouvent les Annales Typographie 

Îues de la même ViUe|^ c'cft-^à-^dire, la fuite des 
livres qui y furent imprimés depuis 1480, jus- 
qu'en 1517. ' Après cela vient III. une Difler- 
t4tioQ trè3 curieufe fur lei Livres gravés en bois : 
ce qui rcjiferine toute l'Hiftoirç de l'Impriinerie 
dan^ ià prémièrç ]^fance,& ce oui engage aUs^ 
4 l'Auteur à donner, pour SMf^ément aux An-^ 
notes îypographfpes ae Mr. Maittaire^ la Noti- 
ce de plufieurs Livres imprimés dans le XV. Siè- 
cle y dont cç làvam Annalifte n'a pas parlé avec 
cxa^tude I ou n'a pâs eu çpnaoiiTance. Par- 
tout Mr. Leich 9 n)i&, au bas des pages, une 
grande quantité de Notes y qui renferment ou les ' 
renvois gux Auteurs qu'il allègue y ou leurs pro* 
près paroles^ ou divers autres Eclairciilèmens , 
dont il ni» pas trouvé à propos de charger £ba 
Texte- 
(a) L'Impriinerie^ qui ne s'établit qu'en i4So> 

à 



T » 



Jahvier^ Pevrier (^ Mars^ 1741: ipj 

ïù^ficf^ 3 y fut d'abord çxercée car Çonratf Kai 
thelojen , auquel fe joignirent bientôt Marc Brandy 
& Maurice Brandip. Ils ne fc fer virent tous^ dq 
jpoênic que leurs lucceflcurs pend^At tr^Iong- 
j;enas » que des caraûères Gothiques^ $infi non)-» 
mes dp faux préjugé ou^ Ton étpit, que Pufi^ 
çn venoit des Goths^ idée vulgaire que M^sco- 
pius (4) a réfutée, en montrant oue ces lettre^ 
|bp( tout*|-fait différentes de celles qu*Ulfhilé^ 
»ntroduific, & tirèrent leur n^flàpce des Unci^ 
les Rofnaines défigurées. Les Prêtes de Leiffici^ 
qui roiilérent au commencement fur des Ou? 
yrages de diverfe nature , furent en peu dç 
tems, dans la fuite, occupées de deux grande; 
Àisputçs. La première étoit celle des fravcis* 
caif$s ^ des Dominicains ^ fur la Conception im- 
maculée , où Ton vit pour Tenans ye^n d^ Brei^ 
tenbach^ dc l'Ordre de Su Franfoif^ & Geor^f 
Prfer^dle celui de SuDon^niqu^, A cette que- 
relle, dont on conçoit aifëmentla vivacité, ^ 
fuccéda une autre qui ne fut ni moins longue, 
ni moins animée. L'occalion en vint de trois 
Poètes, qui. remplifïbient alors la Ville dé leurs 
Vers, ûc de leur réputation. Ces Ppçces étoîenf 
Friam Cafocci y Fridi^m Pighitmcti, & Cmrad 



Celte ^ auxquels quelques-uns, quoinu'à tore, onc 
prétendu aubcier le Pante. Un Art Poétique 

• • ^ .^m ÏÏ. •.... 1 A 




(a) In Opej:ç de Reb, Gifl. G$nn4n^ Lib. XV, yaj. 
. j5c Ohftrv. XXVI. p. 173. 



N 



fut obligé d'écrire contre ce goût barbare, que 
Ton pretendoit couvrir de l'autorité de Platom^ 
qui ne vouloit point de Poètes dans tk Républi- 
que. 

(a) Les Sciences ne lai(Ierent pas de faire tous 
les jours quelque progrès à Leiffick par le moyen 
de l'Imprimerie} & malgré le, pou voir du mau- 
vais goût I dont nous venons de parler > on ][ 
Vit Pierre Eolique , Jean Faher^ secrétaire de 
l'Académie, j^ean Honortus^ Herman Bujch ou 
3ufchms^ yean Rbagius ^ Eur ictus Cor dus ^ Jean 
IReufehius^ Se Richard S pultus ^ expliquer, com- 
menter, publier divers Poètes Latins, de mê- 
me que di£Ferens autres Auteurs Cladîques, é* 
tant eux-mêmes pour la plupart Poètes , très 
eftimés dans leur genre, je dis ejtimés par les 
peribnnes qui fe connoiJGbient en bonnes cho- 
ies, & qui, toujours en petit nombre, Fétoient 
encore alors (ans comp^aifon beaucoup plus 
qu'à préfent. Car pour la multitude, elle ne leur 
fiit p^s favorable, {h) „ Il faut l'avouer, die 

„ Mr. 

{a) Chap. 11. 

ç!} Maftêt fuidim mtfiri^ pndtt m$ nfirri^ tantoi 
wircs injvriojtus traS^arumt, Htec srat êj'ms iniohs éttatls , 
«f pTét $ù quod^ At$xand$r , Hmguitio , & eéfrée bufutmoétt 
fuisquiliéeftûiutBamt^ Rùmmuo êhquêntia firieret, E0 pr^* 
itjftraî ignorantia » nt Luii Hieramm flrêptrtnt vutgari 
firmonê , quo ÎH «xplicandîs auSioribus pr^efe^i vtehontur» 
rêne fapiê9tU fludiûfi ^ in Italiay ipfm Mufarum fedt^ m 
Ctiarinêy Politiant^ Pomptniê Léeto • . , pêrvêrf» bute ingê^ 
Mt'a agrs admodum fênbant. Sed altius infedtrat Mqmê i»m 
vtteraverot maïum , ptam ut vn» eonatu êxtirpari potuiffhfé 
Mvltum vaUhat genus btmimum, qui /è prim»s omnium r«* 
rum 0jfi volêbant^ me $ramt^ occupati. i» otio ^ tricit Seh^ 
Uftic^ destins impêditi^ monitoribus éupêrL Hinfauf fu» 

perpê^ 



Janvier ^ Février (^ Mars y 174t. 1^ 

'^ Mr. Leich^ & j'ai honte de le dire, nos Aa« 
yy cêtres traitèrent avec indi^iré de fi grands 
„ Hommes. Tel étoit le génie du Siècle, qu'au 
,, prix de VAkxander^ du Huguitio , & des au* 
„ très Ravaudçries femblables, l'Eloquence Ro- 
,, maine paroiftoic infipide. L'ignorance étoit 
,, allée fi loin, que dans les Ecoles on n'enten- 
yy doit parler que la Langue Vulgaire, de laquel- 
yy le les Régens fe fervoient pour expliquer les 
„ Auteurs. Dans V Italie elle-même, quoique 
,) }e féjour des Mufes, les amateurs du vrai oa- 
,, voir, Guariniy Tolitieny Pomponius Laetus^ fe 
„ plaignoient amèrement d'y voir ce desordre. 
„ Mais le mal étoit trop enraciné & trop invé- 
„ téré, pour le pouvoir guérir du prémiier coup. 
,, On déféroit beaucoup à certain ordre de 
yy gens, qui fe difant les premiers en tout, fans 
,, l'être, vivoient dans l'oifiveté, s'occupant des 
,^ vaines queftions de la Scholaftique , & nb 
y, pouvant foudrir ceux qui leur confeilloient 
,, d'autres Etudes. Ces gens-là, de la part des- 
,, quels les Sages eurent toujours des combats i, 
yy foutenir, firent enfin tant, dans notre Ville, 
,, par leurs complots & par leurs embûches, que 
,, les Hommes excellens , que nous venons d'in* 
y, diquer, furent contraints de fermer leurs Au- 
„ ditoires, de céder à la fureur, & de chercher 
„ quelque autre Afyle, ** 

Sur 

pBrpêtu9 fapiêntibus hBanium am Us fuit y apnd nos piofut 
Méubinis & infidiis fuis tandem efscêrunt^ ut optimi viri\ 
ocçlufis audit^riiSf ijftrum furori Cêdtrêj 9 afia» guartr0 
fidtut C9g$r$nt9r. ^ 

N 5 



1^8 Bibliothèque Raisonnais ^ - 

Sur ces dernières paroles l'Auteur renvoie' au 
Recueil des Ohfiurorum Virotum Epfiola , ou 
ton trouve efïedtivemenc, entre autres chofe^ 
fort diverdflàntes, le narré du fouîèvement qui 
fc fit dans la Faculté de Théologie contre Jean 
^hagius^ furnommé Mfiicamftantts ^ que parues 
Décret l'on bannit pour dix ans de la Ville, 
* pour avoit dit qu'i^» feul Poète valait dix Mai^ 
très et Aftty éf f^^ ^^^^ l^^ Procédions les Po'ê^ 
tes dévoient marcher devant les Maîtres d^ les: 
Licenciées en Théologie , qu'il taxoit de ne favoir 
autre chofe que Petrus HispajtuSy & les Parva 
Logicalia. Après avoit averti que {a) }c donne- 
rai au bas de la page un petit Éxtr^t de la Let<« 
tre où ce narré fe trouve, je reviens aux çon- 
teftâtions Littéraires qui occupèrent les Esprits 
& les PrefTes à Leipjicky quelques années aprè$ 
que l'Imprimerie y eut été établie. 
(t) Vers la fin du XV. Siècle j^ deux Poëtes 

(a) Epift. Obfc. Vit. pag:^ 41^ Ed. Eseanc 164$, Fuit 
Itntu To'êtUi qui vocatur joannet j^icampianWf & ipfi 
^uit fatis pr^tnfus , fif parvipènàit fiepe Magipros ^rtium , 
« • • éf iixit. . . qu94 unus Pâëta valet êectm MugifiroU ^ 
ptê4 Po'étét in prou0m» itbit^fU prmttitre Mâgifiros & 
Lhêntîatof, Ipje iegif PHnium , & slios PùêSoi, & dixit 
éfttod Magifirl Atrtium . . . n9n babetft bvnum fundamtntum , 
fui» mm mtcerunt PoStriaiH , fed tantum fiiunt Petrum 
Jiitpamthn & Patva Lûgicaiiâ , Êf bsbuit nuih»s éudifârês & 
domicellosy âf dixii qucd nibti 4fi tum Scotifiit & Tbomii" 
$is^ & emifif biaspbemias centra Do&orem fanÔâm, Tune 
llffagi/fri expiâlavêmnt fuum timpus , ut vindiçarent fe eum 
0dj'utçrio Dei, & Deus voluit ^ qucd ipfe Jimel fecit unam 
Oradonem^ &feandiihyioie Mntf0réi^ m^^rwe ^ Lîcentia* 
tes y & Bêfcalauripfi f & JmudmBitJkam Faettitatem , & ifitU" 
gravit fucram Tbeûhgiam. Et fitit m^gn» <9èretundia fM« 
ar Démines de Faeultate. Et cellegerunt. MsgtfM ^ i)^ 
t^r9s Cehcilium , ^ div^rt^H &e. Qk) Chap. IIL 



Jamier^ Février fS Mers ^ 1741. ij^ 

imrent un parti fore différent fur le xnérite de 
eur profefllîon. Martin MelUrfiadVéXQwOi, fi haut, 
que félon lui, la Poëfie étoic le principe, l'ori- 
gine, & le fondement de la Théologie. Conrad 
WmpTiA jugea que c'étoit porter Tes chofes à 
une eztrémiré dangereufè* Il entra de la paffion 
dans leur fait. Wtmfinu avoit menacé d'écrire 
pour Shnon Pifiorius^ que MtUerfiad a voie atta« 
que fur quelque' queAion de Médecine. Oen 
lue afTez pour aigrir les deux Beaux-Esprits. De 
Ja dispute on en vint auK injures, & le Prince 
/ut enfin obligé de prendre connoiflànce de ce 
différend. 

Cependant le nombre des Imprimeurs s'âug- 
mentoit, ou fe renouvelloit dans ia Ville. Ou- 
tre les deux que j'ai nommés ci-deifus, on y eut 
MartmHerhifêlenfis ^ Woîjlang MoUtor ou St4eck^ 
lim^ & Martin Landsbefg^ A l'aide de ces Ou- 
vriers, habiles dans leur Art, & de divers Sa- 
vans, on vit les Belles* Lettres fleurir peii à peu 
i Leiffoi. yaques Fublicm , Florentin , y 
•aiant porté le goût de la vraie Eloquence, ce 
goût y fut entretenu ip^x George Dotuwius^ Paul 
JNJitfW, Jérôme Bmjer^ & George laatie^ph^ksy 
qui tous y contribuèrent, par leurs JSxeO^ples, 
par leurs Leçons,, ou par les nouvelles Ëditiotis 
qu'ils donnèrent de pluiieurs bons Ecrivains de 
rAntiquitè. L'Etiide de l'Ai^toniie n'y fyt pas 
nègi^ée, non pjusique celle du Prpit Pontifi- 
cai« La première fît de grands progrès par 1$ 
:CK>yen de Mfipiut H^f^df^que l'oti dit être l'In- 
jV.enteur des Tables Anatomiques. Les Impri- 
meurs fe mirent aujGS fur les voies de tirer les 

N 4 ' -Ma- 



ICO BiBLIOTHBQUR RaISONNE'B, 

Manufcrics anciens de la pouŒière des Cabinets. 
yean Thanner publia en 1499 ^^ Poème Pafihal 
Se Y Exhortation aux Gentils de Sedulius ^ que 
Pierre Bifenberg avoit découvert; Edition néan- 
moins, qu'aucun des Editeurs fuivans de cePoë- 
te ne paroît avoir connue, puisqu'ils donnent 
toujours pour la première celle à^Alde Manuce^ 
qui parut en 1502. 

{a) Melchior Lotter fut le premier Imprimeur 
de Leiffickj qui réiervant les caràâères Gotbi* 
ques pour la Langue Vulgaire, employa les let- 
tres Romaines pour les Livres Latins, Après 
en avoir fait l'eiEii fur une Comédie de LéS»« 
nord Arétin , il Jx)rta fon deCTein à la perfec- 
tion, dans une Édition frès jolie, qu'il donna 
des Efitres SHorace^am parurent en 15 12. Ce- 
la fut fuivi de divers Livres Liturgiques à l'ufà- 
ge des Eglifes & des Monaftères. Lotter im- 
prima de méme,en 1514, la MnfithiaJe de Jean 
Tukerm: car lés Poëtes avoient alors repris le 
defTus dans la Ville , l'Académie voyant avec 
plaifir dans fon fein , outre celui que je viens 
de nommer, Eobanusy Vitus Werler^ Sébafiien 
JMSticiuSy Se Herman Titlichius; changement que 
l'on dut en grande partie à la puilTante protec- 
tion de George Duc de Saxe^ qui fuivoit en ce* 
la l'exemple de l'Empereur Maximiben. Ajou- ^ 
tcz à cela l'appui des Magiftrats ,' au nombre * 
desquels on comptoit divers Savans ou fauteurs 
4u Savoir. 

(jk) Cette faveur du Prince fiç des Magiftrats 

fit 

Qi) Ch^p. IV. (*) Chap. T, 



Jamter^ Février (^ Mars ^ ij^i. toi 

fie extrêmement fleurir l'étude de la Langue 
Grecque à Leipjtck. Dès l'an 1499, ^^ BolotuHs 
nommé Claricius^ & Bufcbius^ en avoient bien 
tnontriè les premiers Elémens, 6c ne purent al- 
ler plus loin. En 1^14, on attira un Anglais 
nommé ^ehard Crook^ ou Crocus^ Difciple de 
Guillaume Grocyn. Ce Crook^ grand Orateur & 
grand Poëte, aiant obtenu la permiffion de fai* 
. re des Leçons put^liques de la Langue Grecque^ 
le fit avec un fuccès merveilleux. Ce fut fous 
lui que yoaehim Camerarius apprit tout ce qu'il 
en fut ^ & ce fut auffi à fon occafion & pour 
imprimer quelques-uns de fes Ouvrages , que leà 
caraâères Grecs s'introduifirent dans les Preflcs 
de cette Ville célèbre. Car auparavant, lorsque 
dans les Livres à imprimer il fè trouvoit quel- 
<|ue citation Grecque , on laiflbit en blanc un 
espace , qu'enfuite on remplîflbit à la main« 
Valentin Schumann fut le premier Imprimeur qui 
donna des Editions, de plus en plus eftimables, 
en Grec, en y ajoutant les' Accens y vers Tan 
IJ2I, A Crook^ que Kenri VIII rappella en 
1517 , fuccéda Vierre Mofellan , que l'on tira 
de Tri'oesy Se qui fiiifant fervir ion rare fa voir 
dans les Langues & dans les Belles-Lettres aux 
matières Théologiaues, fraya confidérablemenc 
le chemin à la Reformations les Moines eux-^ 
mêmes courant à fes Leçons, avec beaucoup de 
Jeune{Ie, & quelques Doâeurs en Théologie. 
„ Mes Leçons fur St. Âuguftin, écrivoitM î 
„ George Agricola^ commencées avec un mer^ 
„ veilleux fuccès, font mourir de douleur ceux 
,> qui ne veulent pas que la vraie Théolc^ie re- 

N 5 • „ fleu- 



ioi Bibliothèque Raisonne'b, 

^ fleurifle^ J'y ai ^\jis de deux cens Auditeurs, 
„ & parmi ceux-là plus de douze Moines, ôc 
,, au-delà de vingt Maîtres ou Bacheliers ". 
Ce grand Homme mourut à l'âge de 31 ans, & 
Ait fiiccédé p^T Jaques CeratimtSy à la recom^ 
tnandation à^Erasme, Après cdui-ià vint Came^ 
tmtius^ qui furpaffa ces Uluftres, & qui fut con- 
temporain de Valentin Fafe^ & A^Emefi Voege-- 
Un^ Imprimeurs renommés, dont les Éditions, 
tant Grecques que Latines^ au moins quelques- 
unes, peuvent être mifes en parallèle avec cel- 
les des Juntes^ & des Manuces* Celle du Neu^ 
waù Téfiament^ faite par le dernier en 1595 , 
eft en particulier fi parfaite en ibn genre, que 
Mr. Lieich ne iè fouvient pas d'avoir rien vu 
qui l'égale. Cela ne fe foutint pas dans le Siè^ 
cle XVII. où l'Imprimerie de Leiffick perdit 
bttiucoup de ùl réputation, que les GleJitjch Se 
les Vtitjcb ont confidérablement rétablie dans 
le XVIII. 

{a) Quant aux autres Langues, iPhtUfpe Nê^ 
venia» publia à Leiffiekkes EUmens Hébreux 
en 1520, mais en caraâteres gravés fur le bois; 
& le premier Livre Hébreu y en caraâères mo- 
biles, fut un Tfe^utkr^ imprimé par Mekhhr 
tatter en 153^. L'^icion de l'Epitre de 5c. 
Jean^ en Syriaquey la première en cette Langue, 
cft de l'an 1632t. Ce n'eft qu'en ^^:$>^y que l'on 
vit imprimer en Arabe dans cette Ville» & l'on 
commença par l'Hiftoire de J^M^^ qae George 
W4^»9 (avant SuéJ^^ avoit tirée de la Biblio- 
thèque 

(^) Chap« Vif 



.thèque. du Roi de ¥rémc9y & qui fortit d6 h 
^Boutique de Takk. £o i6iz , Ttftrt Khrflm 
imprima en Turc , & le Prophète Abdi^s j pa^ 
rue en idSo, cfaez Jofl BrJmd^ publié par An* 
4ré Aç9b$thifs. 

La II. Partie de cet Ouvrage, quoique très 
cufieuâ en foa geore , n'étant pas Tufceptible 
d'Extrait , je pafle à la III. qui commence par 
.une Differtatim au fujet des Livres grayéd fur 
le bds. Tout le mondé convient que c^eflr â la 
Peinture qu'efi: due l'invention de graver fur 
ceiîe miitière, de même, que fur le cuivre; te 
que la découverte en précéda de peu celle de 
rimprimerie , qui en tira fôn origine. Mais 
comme les Itauem s'attribuent tout l'honneut 
de la première, ç^t les Allemands lui disputent, 
la gloire de l'autre eft mlffi conteftée entre deux 
ou trois Villes. Mr. Liich s'en tient à la dépo- 
fition de TritbhM^ & croit qu'entre I440, àc 
1457, Jean Fafi & fcs aflbcies, après avoir ÉMt 
les eflàfs de leur Art |>àr dés caraâères fixes gni- 
, Vés fur le bois ^ à l'imitation des Planches pour 
la peinture , ils en vinrent enfin aux caraârferes 
de fimte & 'mobiles. Mais il S'oppofe forte- 
ment aux prétentions dé Harlem y qui veut que 
ce foit Laurent Ûofiefy l'un de fes Citoyens. <juî 
ibit parvenu ^ par ces d^és , à la pcrfcâiion 
.d'une découverte fi rare. Il prétend mêtne que 
le Spéculum Salutis en l^atin^ communément at^ 
tribué au Hollandais y eft (brti de la Boutique de 
fufty & que les Figures dont cet Imprimeur fb 
fervit , purent aifément tomber éntfe les mains 
d'un H9UaMhU^c^\ donna eqfuitdCé même Lt^ 

vrç 



^P4 BiBUOTHBQVB RaISONNBIK» 

vre traduit en (à Lansue. Quant au Donâf i 
^utre fujet de litige, Mr. Lekb avance, fur té- 
moins produits, qu'il y en eut un de Fuji y gra- 
vé en 1440, & que celui que Ton donne à Cos* 
ter eft une chimère, n'y en aianc aucun Exem- 
plaire en nature. 

Quoi qu'il en foit,ceI>MM/ engage Mr. Leicb 
à faire quelques réflexions fur la qualité des Li* 
vres qui occupèrent les premiers Imprimeurs. 
Dans les Siècles de la Barbarie, tous les Ouvra- 
ges de la pure Latinité, bannis des Ecoles, 6c 
interdits à la Jeunefle , y avoient fait place à un 
fatras de Modernes, où il n'y avoir rien de bon 
à apprendre. Pour remédier à ce desordre, A^ 
kxandre de Ville-Dieu , de l'Ordre des Frères 
Mineurs , compofa vers l'an 1240 , en Vers 
Léonins, ion 2>0âFr/»4fi^, qui, malgré fes a£Ereufes 
ténèbres, enchajita tout le monde« Â l'honneur 
d'un nombre innombrable de Commentateurs, 
fut ajouté celui d'être lu publiquement dans les 
Univerfités. Il fe maintint dans ce vafte crédit 
jusqu'au commencement du XVI. Siècle^ mais 
alors on s'apperçut que c^étoit moins que rien , 
non plus que le HuguifiOy le Pierre Elie^ le Cor^ 
nMtus^ & quelques autres mécbans Auteurs qui 
reflèmbloient à V Alexandre. Mais en attendant 
ce jufte retour du mépris public, ces Pièces qui 
fe débitoient bien, & qui pafToient pour être û 
utiles, occupèrent principalement les Prefiès. 

Quelques Obfervations, que Mr. L,ikb fait 
enfuite lur certains Livres qui furent imprimés 
dans le XV. Siècle, renferment bien des parti- 
cularités. U y eft remarqué entre autres chofes. 




Jamter^ Février ^ Mars^ 1741. lof 

Îue riinprimerie s'établit en Por/ir^if /plus tôt que 
4r. Maittaife ne Ta dit dans fes Annales Tfpo^ 
graphiques. Car il paroic , par les (a) Mémoires 
de V Académie Royale de Lisbonne y que dans la 
Bibliothèque du Comte de Vimieiroy fe trouvent* 
les Oeuvres de Don Fedro^ Prince Royal, dont 
l'impreilion eft datée de la Jixième année afrh 
que la découverte de cet Art avoit été fas$e i 
aie; ce qui nous apprend auffi > que dans ce$. 
premiers tems Mrs. les Eiibtx formèrent, au pré- 
judice^deAf^/fff^f ,les mêmes prétentions que lea- 
Harlémois & les Strasbourgeois ont formées. 

Le Supplément aux Annales de Mr. Jdaittaire 
eft aÂTez long, & aiTez conGdéraUe, pour atti- 
rer les yeux du Public , & ceux de Mr. Hfait» 
taire lui-même, qui, félon toute apparence, ne 
manquera pas d'en faire uiâge dans le nouveau 
Tome de fes Annales ^ à l'E^tion duquel on a»- 
fure qu'il travaille à préfênt, 

(a) rota. IV. Art. XXIV. 



A R T I C L E X. 

Histoire de Stanislas Î. Roi ^e Pologne, 
Grand-Duc de Lichuanie , Duc de Lorraine ^ 
de Bar,&c. &c.&c. Par Monjieur D.C.***. 
A Francfort , aux dépens de la Compagnie , 
1740. in iz. 2 Vol. pagg. 182 pour le pre- 
mier, 6c 160 pour le fécond. 



T 



Oute Hiftoire d'un Prince vivant eft fut. 
peâe aux peribnnes iènfées* On ùit que 

lea 



^ 



les principaux Refforts dç la Politique font tou4* 
jours fort profonds; que peu de gçns en ont le 
fècrct ou la confidence; que ceux qui en fon^ 
inftniits, ont mille raifons de prudence qui lear 
mettent dans l'obligation de fc taire j que ce qui 
en parvient à la connpîflance du Public , par le 
canal* des Gazettes y des Mémoires ^ 8c des au- 
tres Pièces femblables , n*en eft jamais que Té* 
corce & que lai fupeirfiçie; & que, dans un tems 
oà les plus confiderables Ââreurs font encore fur 
h Scène, ou, ne faifànt que d'en fortir, lais- 
fent après eux des Parens qui prçnnent un* 
tendre intérêt à leur mémoire , il eft impoffible 

Sue l'amour & la haine n'influent fur la plume^ 
e lUiftorien, & que par conféquent fon Ou- 
vrage ne tienne trop du Panégyrique ou de h 
Satyre. 

' Cette Hiftoire du Roi Stanijlas a donc , en 
général , ceci de commun avec tant d'autres E-*' 
crits modernes de la même nature» que l'on ne 
voit pas bien quel fonds on doit fiiire fur les en- 
droits anecdotes ; & que les Faits déjà connus 
en gros de tout le monde, n'y fbat guère plus 
développés qu'ils ne t'ont été dans les Nouvelles 
publiques. Elle n'a pas.laifle de réuflir, pui$<^ 
âu'après l'Edition faite à ta Haye, fous le titre 
oe Londres chez Guillaume Meyer , en voici 
Une (èconde , que Ton donne comme fi c'étbit 
h première faite à Francfort y & faite, à ce que 
Ton dit , aux dépçns de la Compagnie, Le fpin 
que l'Auteur a pris de rendre cette leâure agréa- 
ble, ne peut fans doute qu'avoir contribué COU'^ 
fidérablement au fùccès. On ainie à y voir par- 

^ tout 



yaffvietj Février (^ Mars j 1741; lof 

tout le Vice blâmé, la Vertu louée, le Mérite 
reconnu , le Crime privé du masque dont k 
Profpérite le couvre, 6c la Gloire mile dam Yio» 
dépendance des caprices de la Fortune. Mais 
les Leâeurs intelligens & judicieux y voudroicne 
de plus certaines autres cbofi», qu ils n'y trou* 
vent pas , ou tout autres qu'us ne les y txouw 
vent. 1 : 

Mn D. C. ***. me doit permettre de le lut 
dire avec ingénuité, puisqu'après tout, le jugo>4 
ment que j'en porte eft confirmé par celui éfuDC 
Perfbnne qui eft très à portée de prononcer pe»< 
titiemment fur ces fortes de chofes. Je veus 
parler de Mr. le Chevalier Je SoUgnac , qui a in^ 
formé le Public de ce qu'il penfoit de cette 
Hiftoire , dans une Lettre imiprimée , qui a déjà 
paru dans la Nouvelle Bibliothèque (a) dc P.Pat0m 
fie. Cette Lettre, qui eft très bien écrite, aiank 
auffi été communiquée aqx Libraires dé la Bi* 
Hiothèque Raifonnée^ nous nous croyons en pleia 
droit de la donner ici , . à peu près toute entière: 
Voici donc ce que Mr. le Chevalier de SoUgnat 
(*) écrit à l'un de fçs Correfoondans. 

,, J'ai reçu l'Hiftoire du Roi mon Maitre, .3 
^ Je l'ai lue avec attention ^ & je ne puis que 
„ rendre juftice au zèle qm a porté l'Auteur à 
„ l'écrire. En efièt, on y remarque une envie 
„ extrême d'élever fon Héros , & de le mettre 
„ dans un jour à lui attirer les plus grands hooM 
^ mages. Mais, puisque vous le fouhaitez aia« 

Ça) Mois de Janviei 1741. 

W 11 le quftUfie de Secrétaire du CMnêt & in C9w^ 
mandêmtns Ju Roi 4$ Pçhgnêy Duc 4$ lorraine ^ &c. 



%68^ Bibliothèque Raisonne'e, - 

j^ fi 9 je vous dirai naturellement, & fans néan- 
^ moins entrer dans un détail qui me mène- 
j^ roit trop loin , que je ne fâi où cet Auteut a 
^y puifé la plupart des faits qu'il avance. Si je 
^ le connoiflbis, j'oferois peut-être m'adrefTer à 
^ lui, & perfuadé que mon ingénuité ne fauroit 
^ déplaire à un honnête-homme , je lui avoue- 
^ rois franchement, qu'en bien des endroits je 
^, n'ai point apperçu le Prince dont il a voulu 
^ nous donner le rortrait. 

yy L'honneur que j'ai de lui être attaché de- 
^ puis longtems, le foin que j'ai pris de ramas- 
3, fer tout ce qui peut fervir à fon Hilloire, U 
y^ connoif&nce particulière que j'ai de la P<^- 
^ lûgne où j'ai fait un aflfez long féjour , mes 
yy liaiibns de pure bienféance ou de néceffité 
^^ d'afl&ires avec les principaux Membres de 
yy cette République, les Révolutions gue j'ai vu 
,, naitre, & que j'ai été oblige de fuivre, pour 
^ en connoitre jusqu'aux moindres renforts, tout 
,, cela me met plus en état qu'un autre, de ju- 
^ ger de l'Ouvrage en queition. C'eft aufli a- 
„ vec toute la confiance que peut donner une 
^ connoiflance parfaite des chofes, que je vous 
^ fais part du jugement que j'en ai porté. 

„ J'avoue que je ne m'attendois pas à quelque 
',*, chofe de bien vrai de la part d'une Perfbnne 
„ qui ne connoit, ni n'a fuivi le Roi de Palo^ 
yy gne; mais du moins je m'en promcttois qucl- 
„ que chofe de plus fur. Selon l'idée que j'ai 
^^ eue en général des qualités nécefiaires à un 
yy Hiftorien, & en particulier de tout ce qui re- 
2i garde le Roi mon Maitre , je m'imaginois 

» qu9 



JéÊtfvier^ Février (^ MerSi 1741; 4oj> 

55 que notre Auteur feroit remonté le plus près 
^y qu'il auroit pu à h fource des grands évene^ 
9, mens arrivés à fdd fujçt dans la Pâlopte; qu'il 
j, nous auroit donné une idée nette & préciiè 
„ des Lohc, des U(iiges, des Privilèges, du Go- 
'3, nie de cette Nation, & fur-tout des intérêts 
^ qui la divifoient alors; que, dégagé de tout 
5, Préjugé y il auroit deiSné naïvement , non 
yy feulement les deux Compétiteurs du Trône » 
^y Se les Rois auteurs du malheuf ou de la féli* 
j, cité de ce Royautne, mais auffi les Chefs des 
>i diverfes Confédérations ^ que ceux-ci faifoienc 
5, naitre félon leur befoin ; qu'il auroit tiré du 
^> fond des Moeurs & du Caraâèfe des uns & 
^> des autres, les vues fecrettes qui les fiûfoienc 
„ agir , découvert la judicieufe Politique des 
3, uns, développé les hifx Sjftèmes des autres; 
3, qif il auroic rapproché tous ces grands Peribn^ 
^j nages, & les auroit comparés entre eux par 
,-5 des parallèles fages & ingénieux, qui en au* 
„ roient donné une plus jufte idée, qui lès an- 
„ roient évalués, pour ainQ dire, en fixant le 
5, prix de leurs Motifs & de leurs Âftions^ qu'en 
„ un mot , d'une infinité d'événemens ifblés 
^, & extraordinaires , & que les Pallions (âges 
3, ou déréglées ne produifoient point alors pour 
„ avoir quelque rapport enfêmble , il n'auroit 
yy fait qu'un ieul Corps plein de mouvement & 
„ de vie, qui aufoit amufé ou inftruit fes Lecr 
„ teurs; Mais, je le dis à regret, rien de tout 
,,, cda ne paroîc dans cette Hiftoire, où l'on ne 
„ voit que des faits produits au hazard , où rien 
„ ne tient l'un à l'autre, & où le peu de vérité 
Tom. XXVI. Part. 1. O „ qui 



99 

n 



^ ouï t'y fcnooQtre) «ft coafoadadaas «iq amas 
^ acrreim ntnallees piéc^îtaciuDait, (ans dou- 
^ lc> par k leal plaiGr dcncp» tarder àdonoer 
,^ au Piri>lic une Hiftwe qui riatérdTe par la 
^ lîaîfiMi qa'eUe a à toutes cdl^ de VEitr^^ 
^ ft: qu'il attend depuis longtems coaune une 
„ de^ plitf ▼arîees & do plus furpteuances. 
^ Cepeodaac> Moufieur ^ comme mon té- 
Wfoiffutge poimoic ne pas fuffire auprès de 
coux de vos Amis que vous me âjtt!C$ atten- 
dit suffi tnoo feociment fiir cet Ouvrage» & 
gui ne peuvent fâvoîr ^ amime vous^ que^ 
Mton ma coutume, je ne parle ici que par un 
^ pur amour de la V^té» & indépendamment 
^ du 3éle que j'ai pour la gloire du Roi de Po- 
hgiH mon Maitre^ j'ajoute ici que S. M«, à 

3ui j'ai eu l'honneur de lire plufieurs endroits 
e ce Livre 9 s'eft méconnue elle*même dans 
la plupart. Mais je dois dire auffi,que ûl bon- 
^ té lui a fait excufèr ce défaut d'eiôk^tude & 
y) de vérité , & qu'elle a fait grâce à l'Auteur 
^ ta fil veur du motif qui l'a fait écrire. 

^ Au refte> Monfieur, j'ai lieu defoupçon- 
^ oer cet Auteur dans la même Ville où vous 
^ êtes; mais s'il a occafion de voir ce que je 
,, vous écris à khi fujet , je fuis bien aife qu'il 
^ voie auffi que je ne Teftime pas moins pour 
^ n'avoir pas été inftruit, autant qu'il le &Uoit, 
^ des particularités <le la Vie du Roi. Je lui 
^ ibubaite un plus hcurcHJic choix des fujets 
„ qu'il voudra traiter dans la fiiite , ou plus 
^ d'occafioas de puifer , dans les Sources , les 
^ frits dont je le (sm trte capable, par Theu- 

^ leufc 



n 

99 



99 



famiet^ FewUr t3 Mats^ 1741; ut 



MuTe facilité de (à Plume, de donner It coa* 

Doiflance au Public» " 

Dans cette Lettre , écrite par un Gentilhom* 
mC) qui eft SêcrA^i du Csbinet f^ der Cùm^, 
nuKwdemens dm Bn tk Fûlogne^ Du^ de L&rrMe^ 
âc qui eft datée du 15 Janvier 174.1 , les ex-. 
premons fonc ménagées avec la dernière dâica«i 
teflè. On y entrevoir néanmoins , afièx diffinc- 
tement, que le Prince n'a pas lieu d'itrt con»» 
tent en tout de ibn Hiftorien , quelque attencba 
^e celui-ci fe fbit donnée pour élever ion Hé^ 
109; Se que VHspwrty qui n'eft en tas^ tout, ni 
aiTez liée, ni aOez. développée, ni aflèx animée ^ 
manque fouvent de lumière, d'exaâitude & de 
vérité. S'il avoit (du à Mr» de Soligpéu de nous 
en indiquer des exemples, comme perionne ne 
pou voit le finre d'une manière plus iûre^il nou» 
aufoit épai^né la peine d'en choifir au hazard. 
I>onnons-en pourtant quelques-uns qui nous on£ 
frappés^ quoique peut-étre il y en ait de plus 
frappans pour des perfonnes qui font mieux in« 
ftruites que nous ne le fommes. En voici un, ti- 
ré du I. Teme^ & qui rqgarde peribnneUement 
le Roi St mafias y lorsqu'il fut eiu pour la pré<* 
9iière fois, par la Confédération de Varfevèe. 
. (i^) y. Le Génml []H9rs1 répondit qne...»- 
„ vant tout il fallok que le Roi Ausufie ffic dé- 
if pouillé de la Couronne. Le Primat ne tarda 
„ pas de communiquer {b) cette réfcdution aux 
,^ Ëtau afièmUés. U leur en témoigna même 

s 
(#) Pag..ia. {li) Pag. 13. 

O a 



Alt Bibliothèque RAisoNNE'By . 

^y en apparence beaucoup de douleur. Cepen-^ 
„ dant le 14. de Février il déclara le Roi -^»- 
9> P^fi^ incapable de porter plus longcetns la 
yy Cfouronne. . • Tandlis que les chofes écoienc 
„ en cet état, on eut avis qu'un Parti de Trou- 
,j pes Saxonnes avoit enlevé. . . yaquês & Con- 
,, fiantin^ Fils du feu Roi Jean III. . Ce pro- 
,', cédé procura de nouvelles reflburces au Car*- 
yy dinah . . Il espéroit {a) du moins de réuûir 
„ du côté du Prince Jaques ^que le Roi de Sue" 
„ de avoit propofé pour Roi de Pologne. Il 
^ s'accrocha donc à l'enlèvement de ces deux 
j, PrinCes, & n'oublia rien pour le rendre o- 
y, dieux au Roi de Sue Je , & à toute la Nation 
,, Polonoife. Ce fut principalement la raiibn 
„ pour hxfxàXtStanipis Lefczinski ., .fut dépu- 
„ té à Charles XII,.. pour lui porter cette im- 
,> portante nouvelle. . . A peine ce Député pa« 
,, rut-il en préfênce du Roi de Suède , à peine 
yy eut-il ouvert la bouche , que ce Monarque 
oy ^^ J^S^ digne de porter le Sceptre , & que le 
yy montrant du doigt aux Généraux qui entou- 
y^ roient fa Perfonne, il leur dit en Langue 5»/- 
jy doifi y Voilà le Roi qui gowoemera la Pologne, " 
Reprenant enfuite les chofes de plus haut, 
l'Hiftorien retombe fur la Confédération de Far^ 
JoviOySc dit: (A) „ Dans ces entrrfaites une par- 
„ tie de l'Armée de la Couronne fe joignit a là 
„ Confédération de Varfoviey & élut de plein 
w gré Stanijlas , Palatin de Fosnanie , pour la 
„ commander... (r) Cette éleâion fut pour 

(a) Pag. 14. (b) Pag. 3 a, 
W Pag. 33. 



I 



Jamîer^ Février ta Mars ^ ij^u aij 

J, Stanijlas un nouveau fujet d'inquiétude. . . Il 
„ avoit lieu d'appréhender que le Roi [Augufte^ 
„ ne désapprouvât le choix qu'on avoir fait de 
,, fa perfbnne. C'eft pourquoi il prit le parti de 
^y lui écrire, & protefta que la Confédération de 
„ Varfovie n'avoit d'autre intention que de con- 
,, ferver la Perfbnne Roiale, ^ de rétablir la 
,, liberté & la tranquillité publique ; ajoutant 
,, que pour lui, il feroit inviolablement attaché 
,, aux intérêts de fa Majefté. . . {a) Les efprits , 
„ que le Primat avoit aigris en exagérant l'en* 
,, lèvement des Princes . . • s'échaudbient tous 
yy les jours de plus en plus. Le Prince AUxan^ 
„ dre Sobseski s'étoit rendu auprès du Roi de 
,, Suède, . « Ce Monarque . . . n'héQta point de 
yy lui faire ofirir la Couronne . . . mais celui-ci 
y^ remercia le Roi de la grâce qu'il vouloir bien 
,, lui faire. • . 

„ Telle étoit la fituation des aiSàires en Po^ 
,, làgTtSy lorsque Stamjlaf fut député au Roi de 
yy Suède y par la Confédération de Varfovie. . . 
^„ Le Roi ne connoiflbit ce Député que de ré- 
,, putation. Son abord lui plut, {b) Un air ma- 
,, jeftueux, fiacère & affable, brilloit dans fès 
y y yeux. Ses manières, & les grâces dont elles 
,, étoient accomp^ées , fa phyfîonomie , ùk 
„ preitànce furent autant d^traits dont ce Roi 
„ fut frappé. Plus l'entretien fiit long, & plus 
9, les qualités du Député fe développèrent, plus 
,, fon éloquence & la fage précaution qui régloic 

03 



1^14 BiBUOTHBQOË RAItoNKB'By 

„ Tes discouTB, charmèrent ce grand contioifTtuiç, 
^, en faic de gens de mérite. . , Ce n^étoit pas 
y^ h coutume de ce Monarque^ de tenir de lon- 
^ gués conférences; il s'emprefia d'en avoir une 
^ avec le Palatin. . . Le principal objet qu'y 
^ eut le Roi, fut de s'inftruire plus ampletnenc 
^ du caraâère du Palatin. Il le pénétra fi à 
^ fond, qu'il dit hautement qu'après lui, il ne 
,, conQoiubit perfonne qui eût un talent aufld 
,^ particulier de g$gper les Partis, & d'afufter 
^ les Difierends. Il manquoit au Roi ... de s'in- 
^ former exaâemcnt de toutes les particularités 
^ qui regardoient le Comte LefimkL II eut la 
^, utisfeaion d'apprendre qu'il {a) ne s'étoic 
^ point trompé dans l'opinion qu'il en avoic 
^ conçue. . . Cependant le Primat s'étoit rendu 
y, auprès du Roi de Sttèdf. . . (i^) pour tâcher de 
„ prolonger l'Interrègne. . . Chartes XII n'avoit 
y, rien plus à cœur que de faire remplacer de 
^ fon autorité, un Trône qa^l avoir rendu va^ 
,, cai>t pour ÙL puiŒmce. .. {c) Après cela, doit-» 
„ il paroître étonnant que Charles XII dépêchât 
„ le Général Ham à la Confédération de Varfi^ 
„ vif I pour lui faire part de fes intentions, âc 
„ pour lui fignifier qu'en conféquence elle eue 
„ à élire un nouveau Roi en fix jours ^ ajoutant 
„ qu'il rcflcntiroit un vrai plaifir , s'il apprenoit 
„ que par une conformité de Tufirages, elle eQt 
„ ait choix de la perfoime du Palatin de Fosna» 

„ Ç'eft quelque chofe de ûngulier , quoique 



1) Tex- 



(0 Pag» 3«. 



Jamkr^ Rwier & Mêts^ 1741; ttf 

'^ rexpéricnce journalière nous rtppreont > que 
^ OCHI9 ignorions (buvcnt toutes les circoaflmu- 
^ ces d'u&e ajBFaire^ tanàis qu^les font connueg 
^ d'ailleurs. Cela arrive > ou parce qu'on fiip« 
^y pofc qu'elles nous feront révélées , ou parce 
^ que nous n'avons perfonne affez (a) fincère, 
^ oc qui (e fafTe un devoir de nous en inftniire. 
^y Tel écoit le fort de StémiJUs. Par^toot on le 
,y r^rdoit comme Souverain, ikns qu'il Hic ce 
jy qui fe paflbit à ibn égard. Il étoic même dé- 
^ ja Roi de Pohgmy avant qu'il i^prît le chan* 
9, gement de & condition. 

„ Le Comte de Har» arriva à Vmtpme le 7 
^ de JmUet*. . . Il fixa au 12 ...le jour de l'E- 
^ leâion. Le Primat . . . mit tout en uiàge pour 
jy dispoièr les Grands du Rojraume à parer ce 
yy coup. • . Le Qel . . . permit que l'Eleâion ië « 
yy fit. . . On s'aiSsmbla yen là 3 heures après 
^, midi. ... Le Primat ne ^^'j trouva pas , & 
^y affeâmt de paroîcre fidck à Ji»&^e 6>a Koi 
yy légitime, il s'éloigna avec les Palatins (h) de 
yy tûsnamey de LencnèneZy te de Sirsdées • . Ce , 
yy Qu'il Y eut de plus fldieuz y ce fut que le 
yy Comte de Hêmy fie deux autres Génfeaux^ 
jy Y affilièrent perionnellement en qualité d'En* 
,, voyés eztraonlinaiies. On prétend même que 
yj le nrémier parut au Champ d'Eleâion dans le 
I, même équipage, qu'étant descendu de die- 
yy vài il avoit ims pied à terre 1 c'eft»à-dire tout 
,, botté, fie tenant un fi>uet à U main. . • 

«II 

O 4. 



ftfd BlBUOTHÉQUlC RAISONNElBy ' 

^. Il étoic déjà 9 heures du foir, fans qu'ba 
), eue faic le moindre progrès; il écoic même à 
jy craindre qu'on n'en fît aucun» Pluûeurs Dé- 
yy puces formoienc de grandes oppofitions. . . . 
j, (a) Enfin le Comte de Harn trouva moyen 
^ ae perfuader l'Evêque de Tosname , qui au 
), nom de la République proclama Stanislas 
„ Lefezinski Roi de Pologne. Auffi-tôt après 
,, on entendit une voix qui s'éleva de la multi- 
yy tude, & qui fit retentir ces paroles, Flve Sta- 
yy nifias .Rûi Je Pologne. Chacun s'empreQk de 
yy faire les mêmes vœux, & ces cris furent cau-*^ 
^, fe qu'on ne put entendre ceux (]ue poufTérent 
yy les oppofkns. Qui fe feroit imagine que cette 
„ voix rat celle du Roi de Suède ? Ce Prince 
,, s'étoit clandeftinement transporté à Varfovie , 
yy & de là au Champ d'Eleâion, où il s'étoiç 
,, gliffé parmi ceux qui avoient droit de fuffrar 

» 8^* • • • 

„ {b) Pour peu qu'on démêle fbigneufement 

yy toUc ce qui s'eft tramé depuis le commence^ 

,, ment jusqu'à la fin ^ on verra que le Palatin de 

,, Posnanie n'a jamais eu deflein de détrôner le 

yy Roi Auguftoy en accédant à la Confédération 

„ de Varfovie; & loin qu'on puiffe le foupçon^ 

yy ner d'avoir eu de pareillies vues, jamais il ne 

, ,, lui vint dans l'efpric d'afpirer à la Souveraine^ 

„ té... Il étoit trop fpirituel, trop pénétrant^ 

„ trop fincère, pour briguer la Couronne. • . « 

,, L'unique objet qu'eut S/4r»(i/7«t. en 4)articipaaç 

.,, % (r) la Confédération de Varfovie , fut de 

main* 



Ctf ) Pag. 4». CO ^ae. 4a. 
(#; Pag. 45. ; ^.J 



«t 



yamfieTj Février tif Mars j 1741": ii^ 

^ Qaaintenir, autant qu'il feroit poffible, la li« 
yy berté de la Nation. • . (a) Dès que ce Sei- 
.) gneur eut pénétré la ferme réfolution du Roi 
,, de Suide , il s'efibrça de perAïader au Monar** 
^ que de &ire en confidération du Prince ^/r- 
,, xsfulre SoUeskf , ce que l'infortune du Prince 
yy fon Frère i'empêchoit de faire en (k faveur. . . 
,, U efl: certain que Stanifias fe (êroit comporté 
,, tout autrement , fi dans fes vues il y avoic 
^ eu moins d'innocence & plus d'artifice. Pa* 
,, roit->il étonnant qu'il ne fe foit point excule» 
^, comtne ^'excufa le Prince AUxanêre^ d'ac-» 
j, cepter TofiFire du Diadème? Il paroîtra encore 
,, plus extraordinaire qu'il ne l'accepte, que par* 
9^ ce que lexèle dont il brûloit pour fa Patrie, 
,, l'obligeoit d'en confuker le repos & la tran- 
^, quillité... {h) Il faiibit attention auxcaprir 
,, ces du Deftin , qui fembloit l'avoir choifi 
^) pour prévenir les ibuhaits d'un Monarque , & 
^ pour lui complaire en les accompliflknt. . . En 
)^ un mot 9 ce. généreux Palatin aima mieux fe ià* 
,, crifier pour Te bien de £1 Patrie. . . 

9, Le lendemain du jour de l'Eleâion de 
,,. StanijUs ^ le Roi de Suède le fit prier de fa 
9, rendre à fon Quartier-général. Le nouveau 
^y Roi s'y transporta, & y fut reçu avec toutes 
,, les marques de diâioâion dues aux Têtes 
^ Couronnées. " 

A l'aide d'un peu' de bon-fens, il n'y a point 
de Leâeur qui ne fente que cette Râadon ren-r 

fermç 

W îPag. 44. (0 Pa^ 45. 

. . - 0:5'. •: 



fti8 BiBuoTHkQns RjusoNia»» ' 

£Brnie direriî» pirticukrités qui ne font nvl^e^ 
mène vrai&mblables, & qui ne fiiunûent être 
vraies. Âui& n'y a-t-il, pour s^en convaincre^ 
qu'à la comparer avec celle que Mr. AMerfeli 
nous a donnée, & dont Mr. £>. C***. auroic 
bien fiiit de profiter. Pour mettre tout le mon^ 
de en état d'en juger , je transcrirai quelque cho« 
k de cette dernière. Voici {a) ce qu'y dit TE-^ 
crivain SuéMs. 

. Le Roi de Suètb ,, retourna droit à Htikberg , 
^ ou le Comte Stmriftas Lêfrimkiy Palatin de 
,) Posnétnie y{t) étoic arrivé de Vsrfavk^ avec 
yy pluûeurs Propoûtions de la part des Confedé-* 
^, rés. . . Il eut audience du Roi le lendemain 
„ de l'arrivée de ce Prince. . . Le Roi fit ré* 
,) pondre au Comte».. Cette occafion fournie , 
)) au jeune Comte Lefiimki le moyen de s'in* 
,, finuer fi avant dans l'esprit du Roi , que 
„ cda lui fervit d'acheminement au Tr&ie. & 
y, Majefté s'étant dédarée uniquement pour lui, 
^. après, le refos que fit le Prince Aleximlrt 5(k 
y, biiskf de prendre la Couronne. • . 

jy Le Palatin de V^mami , à ion retour à 
^ Varfivie^ n'avoir pas manqué de faire part*. • 
^ des bonnes intentions de (a Majefté... • On 
yy ne tarda pas d'y publier enfuite> au commen** 
^ cernent de Mai y que le Trône étoit vacant, 
,, & d'inviter les Députés des petites Diètes à fo 
yy trouver le 19 de Juin à VénfivkjVcm procé- 
,, der à l'éleâion d'un nouveau Roi... Il .fo 
^.pcéfenta plufieurs Prétendans à la Couronne... 

.. Lors* 

» * 

Qi) Ailêrfelit Hift. de ChatlcsXII. T^ IL commea- 
(ant à la page 89. (^) itf. Mais 179^ 



Janvier-^ Ikwief IS Mats , 1741 ; «p^ 

^ .LorsquTcm vit qu'on ne pouvoit tbfokimcnc 
,, rien gagner for l^espric du Prince Ahxatuke^ 
^ on mie fiir les raiss pluâeurs Princes Etran« 
9^ gcrs. . . Mais les Confédérés refderent de fe 
^, déclarer en faveur des Etrangers. • » & démon» 
,) dérenc pour Roi ua Piaâe * . . d'autant plus 
^ que le Roi de SuiJê fe trouvoit auflt de cet 
^ avisp • * Lorsqu'on vint à examiner ceux d'en- 
^ tre les Pohnois fur qui on pouvoit jetter les 
,, yeux... la plupart des esprits fe réunirœt &ç 
>, iQ déclarèrent' en faveur du Comte de ILes-^ 
yy €inskiy Palatin de FosnmUe^ tant à caufe qu'il 
yy étoit Piafte , que parce qu'il étoit fort agréa- 
yy ble à fa Majeflé^ dont il avoit entièrement 

y^ gagné i'eflime... Nos CommilTaires [^iy/i0«f3 
yy aiant eu ordre de travailler avec cluleur en 
^ faveur de ce jeune Comte, le Cardinal . • « 
jy difBmula* . . {a) Le Roi . . . marcha ^ Trmzo* 
), «u;4(....èndn>it fituéà 4 lieues de ^'iir/i^f^. . . 
yy Sa Adajefté. . . fe rendit avec Mr. de Hom à 
,, Far/ovie (^), où dle...c^aitretint loogtems 
y^ avec le Primat (Ur le choix du nouveau Roi 
^ qu'on voubit élire. 

yy Tout y étoit d^'a pêt pour cette augufte 
\y cerétnonie. . . La plupait des Sénateurs & 
yy des Députés fe déclarèrent en faveur du jeu- 
yy ne Palatin dé Ppsnamty qae nos CommiiTaires 
yy avoient ordre de fbutenir conftamment. . . Le 
>, Cardinal avoit feint jusqu'alors de ne pas lui 
yy être contraire\) attendant que le mariage du 
,, jeune Ttfvjiamki avec la Fuie du Prince !<«- 

Ça) aj, de Juin 1701^ 
(*) ttf. de Juin, 



%tcr BiBLIOTHBQUE RaI80KNB% i 

,, bomirski fût conclu , & pour lequel le Palatin 
,, àcFosname s'étoit donne bien du mouvement ^ 
„ dans refpérancc de gagner par-là le Parti de 
^ LMhamirskiy fe croyant bien afluré du Cardi<- 
)> nal. Cependant après la célébration des No- 
,, ces ... le Cardinal leva le masque. . • Il eft 
^ cependant certain qu'il avoit nommé lui-mê- 
^y me ce Palatin à Mr. de Hom, . . Plufieurs 
„ Seffions fe rompirent, fiins qu'il fût poiQble de 
3, rien conclurre. 

„ Ce fut fur ces entrefaites que le Roi de 
,) StâèJe arriva. Il demanda d'abord qu'on pro* ' 
,, cédât promptement à l'éleâion d'un nouveau 
,, Roi de Pologne y propofànt toujours le Palatin 
,, de Fosnanie pour être mis fur le Trône. Sa 
,, Majefté s'étant rendue {a) quelques jours a-^ 
,, .près avec l'Armée à Blonie^ plus près de F^r- 
,, /ivie^ ce vôifinage;^ & fa déclaration auten-^ 
^. tique pour le Palatin, répandirent la terreur 
,, parmi le Parti contraire* Le Cardinal em-« 
,, ploya alors tous les moyens imaginables pour 
,, remettre l'Eleâion. • . Comme le Parti du 
3, Palatin s'apperçut de l'intention du Primat, i\ 
,, fe réunit, & fit tant par fes vives remontran- 
,, ces, que le 2 de Juillet fut fixé pour l'Elec-» 
„ tion. . . 

„ Ce fut un Samedi. • . que l'Evêque de Posf 
^ nanie^ les Caftellans de Bre/£...ie rendirent 
,, au Kolo . . , vers (es trois heures après midi. 
„ On commença par envoyer des Députés au 
„ Cardinal , au Grand-Général , aux Palatins 

{d) sp. de Juin* 



s 



Jatfoier^ Fevrkr ^ MatSj 174t. ut 

^ de Pùsnank • . . pour les inviter de s'y ren^ 
,, dre. . . Le lèul ralatia de Fosnanie fe rendit 
,^ à rÂflëœblée', fuivi des Gentilshommes du 
^, Parti. . t La dispute dura jusqu'au coucher 
^, du Soleil. Comme les Commiflàires de Suè^ 
^y de avoient tout lieu de craindre qu'on ne re»- 
,y mît encore l'Eleâion à un autre tems, ils fi* 
,, rent des e£R)rts extraordinaires pour tâcher de 
,, gagner les oppofiins. • . Ils furent très bien 
)y U)utenus par rEvêque de Posnansây qui pria 
^ rAflèmblee de n'avoir point égard aux ab*- 
^, fens. . . Sur cela quelques-uns jettérent leurs 
y, bonnets en Tair, oc crièrent en même tems, 
), Vivat StaniJUus Rex. Mais tout d'un coup 
j, on entendit des voix contraires, qui arrêtèrent 
„ ce torrent par un Nieposvolem. ♦ . Mr. Jerah'-^ 
y^y ki^ qui étoit un de ces oppofans^ prit alors 
\y la parole. • . On cria beaucoup contre lui, Se 
,, les acclamations recommencèrent en faveur 
^, du Paladn de Posnanie. Enfin l'Evêque de 
„ Posnsniey après leur avoir dit qu'ils n'avoient 
>» qu'à iê retirer, s'ils ne vouloient pas donner 
j, leur voix , proclama Stanijlas Roi de Polo- 
„ gne^ fuivant ce Formulaire: In nomine Domi- 
y^ ni y nominà Regem Polonia^ é^ Magnum Ducem 
^ laithuania , Staniflaum Lefeinski , ^ frecor &c. 
„ Le nouveau Roi , aiant en même tems 
„ monta à cheval ^ vers les 9^ heures du foir... 
„ fiit conduit à la Ville , & à l'E^life Cathedra- 
„ le, oiî l'Evêque de Posnanie le confirma de- 
„ vant l'Autel... On y chanta enfuite le Te 
yj Deum. .. Le Roi de Sue Je , qui n'étoit point 
9, forti de Blme^ fut agréablement furpris fur 

» 1« 



»i BlAMOTHEQUB RaISPNVTK^» 



••-'* 



^ les II heures du foir, lorsaue ioQ Pige Kë»» 
^y kowfirom vint lui apporter la nourelle de 1 Ë- 
„ leâioQ du Roi St^àflës, Ce Prioce nç man^ 
^ qua pas de le faire lavoir lui-mêmç le leiide^ 
^ main à ,fâ Majefté Suédoijè^ qui Pen félicita 
^ fur le champ par une Lettre.. .& Elle monta 
,, enfuite à cheval pour aller à fà rencontre jus^ 
^ qu'à moitié chemin. " ; 

Je ne m'arrêterai point à marquer les di£fe^ 
rences fenfibles^ & même les cootca^tés qui fç 
rencontrent entre l'HiftiKÎai die Sfamfias I. fie 
celui de Cbarks XII. Il ne fiiut qu'^yoir dè^ 

ireux pour s'en appercevoir. Je remarquerai fcu- 
ement que le premier ^çioTani rdever beaucoup 
la gloire du Palatin dePM«Mri;^lûi fait jouey un 
perfi)Dnage qui lui &it réellemeot peu d'hon- 
neur, & qui n'efk même ni naturel ni fojQiblè. 
Dans la fauiTe fùppc^on que cePataon^ dé 
même que le Primat, regaidoic toujours AêtguS' 
te coomie [on Eêi I^itmey 'û iêmble avoir cri) 
que ce Seigneur Çexcii desboDorc^ s'il étoît lèur 
lement foupçocmé d'avoir aspiré à la CQuraane; 
Dans cette vue, il nous le rqvéfente, au oulieu 
des mouvemens que l'on iè donnoît pour l'éle- 
ver au Trône, conime s'il eût été iàna jcùx^ 
fans oreilles, fans pénétradcm, Ans Amis^ iàns 
Créatives. CeSeîgpeur eft le kul qui ne (oit pas 
dans la confidence du fiscret de la Coiaédi& 
Perfiume n'c^e même lui annoncer d'avttice 
cette trifte nouvelle, de peur que 6 vertu n'en 
fi>it révoltée; & cependant dès que l'Eleâioa 
dft Élite, \ÂGSk loin que cette vertu fe. odbre, el- 
le fey^^rs^ pour le bien de l'SiaL Ën.Térité^ 

je 



Jfmkr^ Fivrkr^Mirsy 1741. tj^ 

je ne ikiroîs le dîffimiiler : fi cet «odroit de fon 

Wfioire eft un de ceux où (à Majefié fokn^èfi 

$^tfi méç9n$ut€ elle^^même^ perfonnene s*en pour- 

xoit étonner. Car enân tou$'les (nembres d'une 

Oxnfédération qui venoit de déclarer le Trône 

vacant» durent croire en conscience qu'^«- 

£yft€4k*éioit plus leur Rai légitiTue^ ou s'ils le re* 

connurent encore fous ce titre , la confcience 

ne leur permit plus de demeurer parmi des Con* 

fédéiés qui ne dévoient etce à leurs yeux que 

àcs Traitres & nue des Rebelles. Or en lUppo- 

iknt la vacance du Trône légitimement déclarée, 

pourquoi le {dus vertueux des Tiajks n'auroit-il 

£U fans crime prétendre à la Couronne , & 

le prêter aux intrigues de ceux qui vouloient la 

lui procurer? Ceux qui fe rinu^ineiit, donnent 

trop, peut-être, à certaines idées qui convien-i 

nent au Gouvernement desf>'4(»ftfÂr,& ne confidè* 

rent pas adèzla con&itution d'un Peuple libre, 

comme l'eft la Nation Palomoifi. Difons-le en 

un mot. Un Bloge tourné comme celui que 

l'Hiftorien du Roi SUtniJlas a fait de ce Prince, 

reflèmble fort à la Satire. Ce n'a pas été, fans 

doute, rintention du Paoégyrifte^ mais ce Prin* 

ce n'en eft pas moins à i^Laindre, pour avoir jt 

efibyer des louanges ièmblables^ & toute VEuro-- 

f^9 V^ vénère fincèrement fa Perlbane & ipa 

mérite » n'a>ura pas peut-être la tmf^ , qu'il a 

eue^ ^excufer te défaut J^exaiiitude ^ de vériU, 

Je œ iài (i le Public excufera davantage tant 

d'autres défauts^ du même genre, qui régnent 

dans la partie de la Relation que j'ai copiée. Le 

Icnq^uliç cpnfcientieux du Primat qui veut té- 
moigner 



t tnoigner du %èk pour Augufie (bn 'Rxn Ugitimf^ 

f après l'avoir déclaré incafabk d'occuper le Trô- 

ne; Iç Palatin de Fosnanie qui çft fait Roi mal* 
gré lui y Çc qui ne daigne pas pourtant, pour lé 
I ^ décorum^ chercher la moindre cxcufe pour s'eû 

défendre; l'Enthoufiasme du Roi àt^uède^ qui 
connoit d*abord à la mine celui qui va devenir 
le Roi de Pologne; h profonde habileté du Mo- 
narque Suédois y qui eft érigé tn graTtd ConnoiS" 
fenr en fait dé gens dé mérite }<hL gloire qu*il s'at- 
tribue d'avoir un takpt particulier de gagner les 
Tartis y é* d^ajufler les Différends; cg Prince 
connu des principaux Seigneurs PolonoiSy & qui 
cependant le trouve claMeJUnement parmi ceux 
qui avaient droit defifftage; le Comte de Horn^ 
qui, tout Suédois qu'il eft, préfidé en quelque 
ôianière dans le Koloy le fouets à la main; une 
Eleftion repréfentée comme illégitime, & com- 
me irrégulière à toutes fortes d'égards, & qui 
cependant eft acceptée fur le champ pair un Sei- 
gneur de la probité la plus finguflièfe: tout ce- 
la, dis- je, & diverfes autres cbofês dé la même 
nature , s'éloigne fi fort de la vraifemblance , 
que l'Auteur ne peut guères fe flatter d'en être 
cru fur fe fimple parole. 

Tel eft encore un autre endroit où fa péné- 
tration hiftorique, fur ce qui regarde le Rôidc 
Pologne yÇ& allée jusqu'à lire dans fes j^us fecret- 
tes penfées. Cet endroit eft dans le II. Tome, 
à la page 102 , où après avoir rapporté les fpé- 
çulations qui oceupoient le Public au fujet de 
révafion de ce Prince forti de Dantzig: „ Pen- 
yy dant que l'on raifonnoic ainfi , dit-il y fur l'état 

» pré- 



ymf^fkfi Fèwkr & Mcirs^ 1741; aif 

9) préfent du Roi Sfétmjlas , il avoic tout le loi* 
3) fit à Komgfherg de penfer à celui où il déçoit 
,^ trouvé depuis là féconde Eleâion. Il en pir* 
^y courut les circônftances ^ avec d'autant moins 
yi d'obftacle > qu'il n'étoic plus diftrait par le fira* 
9^ cas des bombe» , par le fiflement des boulets^ 
,9 par le rocfin des cloches » par les cris det 
^ femmes & des enfiins qu'efirayoit le danger de 
j^ leurs maris, ou de leurs paréos. Il qe recon»^ 
^ nut que trop les efibrts que le Primât avok 
95 faits en fa faveur , avec plus de bonne volon^ 
yy que de prudence. Il fe rappella la tendrefîë 
yy de la Reine fà Fille , Tafibâion du Roi fou 
>> Gendre ) & fut convaincu qu'il n'avoit pat 
tt tenu à eux qu'il n'eût reçu les fecours pro» 
,^ mis^ en quoi il k trompa d'autant moins ^' 
» qu'il eft fur que V Angleterre^ fous prétexte de 
,5 maintenirla liberté du commerce de la Mer 
,) Bakhifuey ne laiŒi paffer que quelques vais- 
yy féaux de la Flotte qui étoit à Brefiy prête à 
ji faire voile pour Dantxig. Il comprit qu'en 
)i tout cela il n'étoit rien arrivé que par les or-- 
>} dres de la Providence , uui peut-être ftprda 
yy avoir mis fà patience à l'épreuve , lui ren« 
yy droit avec moins de danger, ce qu'il avoir à 
9, prétendre , du du moins l'équivalent de ce 
), qu'on lui avoit pris. Il efpéroit beaucoup de 
yy l'heureux fuccès de la guerre entreprife à fbn. 
>, occafion, & ne doutoit pas qu'au pis aller, 
^, on ne lui fît un établiflëment confidérable, 
9, aux dépens d'une Puiflànce , qui payoit par 
yy fes Etats l'accompliffement de fès fouhaits 
p en Pologne. " 
Tm, XXVl. Pêft. I. P Jf 



Jè il*tt fiea a 4ite c&Hê» yn« iBédilaiîoii mcv^. 
pkéd^èy à ki}iidle tte évciioaiéM o« fi Uen. 
répoochi. Miii j« doute l«^^ fi j«ofllui le Roi 
de p0bptt Duc de I i »r n iêHg fittt ia^rifner Tes 
Sdfloiluc» 9 qif il 7 A(lo(M prétsîfêmelic CdhtKd 
en Ain toist^ oa que pour la httafiflbcé i\ n'y 
4otite pas le fouvenir de Is Rdine fe» Eponak^ 
à (Bdui de PflMf^^ de It Krime /» flf/fr^ & da 
Wê$fim€Mlre; que peut-ém aêntfs i^nefUTe 
g^e à ÏA^mn^ es ccHifidéiracmi de PJBf»»-, 
' àifa» ) t|im cd ObAiide kd fit rendre ûwc iMps 
de wMʧ^» 

Au refte^ j'eq^èrè <|Cfe l'Aûlettir me pàrdbMe^ 
im la fiacmci de oaei J^cmaïqties» Eues ^- 
¥eat M êM udlet^ Il tfie pareSt capaUe de. 
q^idqae cbofe db «ueex qud <te qu'il a fait dens. 
cefc OiiT%ageik II &k èomcûe moi ^ que la 
vM€ éft l'âme de l'îâifloiffi. P^MintMc^il 
tsottfer inÉivais que je le hli flippelle ? Qifiij 
OÉ mt Tei* ott Ton ne peut pas être vnd^ ilâ'y 
aiqtfà fâtre derRx>ma«i^dc t^u'à ks dôtoner ]^£ 
tek. Tout pafle fima ce ticfe^ fie pourquoi ea 
pitodreiÉI ^oVA pas finftèiiu? Je cfoboloa 
avîi d^iutant mieut plâcé^ qjue Mr. D. C**\ 
némftomtUfm^ÊJi keHtH^^e. Sa attén-> 
dent» il dit ici fm^uf ct^ de VEta$ jwm» ^ 
Tmderm Je k larNàmt^ ce qui tient 40 pageiy 
qK f ont là ceodbificMi de fiM iecead Anr» 



AR- 



Jttnkr^ MvfUt- y Mmi %y^u vtf 



• • -^ tr\ " "- ■! an II Ml " ' ■ '* 



HOUlTELLEà UtTÊRAlïtM 

bÈibifùkÈs. 

MR. Cbi^Man à (mbtié un Jfbûàtrdf oittë âtf ik 
Déffeiife dtt viérftàblô ditëciién , confre ift'.- 
Morgan. (a) : Eufebius. tfol. //. &e. Ç'é!l-à- 
*ê , Èufmtit , r^ttt //. â» Stitte dt bk Véf^nfe 
d» ^fHîAu Chrétien (^ofitte Ui ^tihcîpei 9 M 
râlfiMnèmem iaPhihfbphè Mùtàl, Pàr'U^n Chiip» 
man , Maître es ^rts. CbapefâsA i^ Mr. TAfAifi' 

tè4Ué ie ûi^tïfttiyy. ht 

PahtAa: 'or y n^iiè ft^drM ^c, t^M-ûî!^ 
rè, fiamtiaj âU ht yèHé rtcbAfpêfi/h. Outfâgïï 
ifé^ùfi 4*ûht Strtte de lèttM foMllkYës thhiÊ 
^àrmhfe jeâHè Dêthàîfeltè âf^parens; pu9taa 
pùf jfiaiitùtft fts principe de ïâ Vettii & de m 
ÂèH^ifn daht îefprh des jeUfrtfS perfbMes àé tnn 
&&fàtitrê Setèy â?r. a ^ùU. m tH. Stcmié È*' 
djtf'on, à laquelle on a jdM des ÊXtfàm iè pka 
fiedrs Lttrr^ tt&iettfes adtejées à PÈdittût^ em- 
tenant m jugement '^dei Refna^qiièi crttfifmjiff' 
4^ Lkré. . \JkXitt\tt a fi bfëù attrtifJè M %le Imi- 
^z^ familier dû comthtih petipli^, que Ta p):ènifêHt 
Edîtîôft â été vehdàe èh tfOis lh<3î^. 

Bfe. t»ùhh hi9tis à ti6n:àé M Êtmff^ iHto tH 
ghàufa md ftmnàamn df kttigm &e. C^eft-ts^ 
d!rt : „ Rèièbéfehei .ftït lèS raîfo&s & leï fônde^ 
y, ^ÈSm tt là ttietij^dà. t)fi 1^ ftït ^If 4utï ti 

p !i „ fteû^ 

(«) y&ycz cette ithiiosbè^uê ^ Tom^XXII, pag.4S3* 



s^ BiBiiioTHfeQtfB RaisTônnb'b^ ; 

^ Religion eft fondée fur la Nature : cVll-à-dire,. 
^ aa*il y a réellement & naturellement une bonne 
„ & une mauvaife, une vraie Çc une faufleReli- 
9, gion; & que la Nature ou la Raifoh fournit des 
„ principes fimples , clairs , & certains , par le 
,, moyen desquels Thomme. peut didingyer Ces 
,, deux fones de Religions , & en juger faîne- 
j9 ment ; & fur lesquels un hom^me vertueux & 
^intègre peut en toute fureté fixer fa Croyance 
9, parmi la diverfité & la contrariété d'Opinioni 
„ qui régnent dans lé monde fur ce fujet. 
„ A quoi Ton a ajouté : 
^ I. Une Apoftille^ occafionnée par lapubli-». 
^ cation du Discours dû Docteur Stebbing ^zàvts* ^ 
„ fé au Clergé éç l^Archidiaconat de ff^ilfs , lors-. 
5, qu'il en a fait là Vifite. 

„ IL Une courte Diflertation fur ces paroles! , 
,, de r Evangile félon St. Matthieu Chap. XIX. vf. 
. ,, 21. Si tu veux être parfait y va & vends tout 
y^ ce que tu as, & le donne aux pauvres^ & tuau^ 
yi ras un tréfor dans le Ciel ; puis viens & me 
„ fuis; écrite à Toccafion de la réflexion injude 
,9 & mal fondée que le Dr. Stebbing a faite contre^ 
j, TAuteur, aufujetde ce Texte, dans le Discour» 
,y dont on vient de parler. 

„ III. Réponfe à la Lettre d*un fncopnu à 
3, rÂuteur, touchant la Prefclence de Dieu. 

JÎ Treatife ofDifeafes in gênerai &c. C'eft-à- 
dire. Traité des Maladies en général: dans lequel 
ta véritable Caufe, la Nature , &F'EJfence de tou-^ 
tes les principales Maladies du Corps humain font 
expliquées mécbani^uement ^ & la manière de les 
guérir eft expo fée fur les mêmes principes* A quoi' 
fon a joint uff Syftème de Pratique appliqué à chaque 
Maladie\ Q fondé fur les plus folides principes dù^ 
Mécbanisme. Les Ordonnances font en Angloss* Le 

tout 



Jamkr , Ftvrier ta Mars , f 741 . £19 

UHt accommodé à la portée de.tout le monde \ ^ 
4livifé en fept Livres. Avec un Àppendix contenant 
un Efai pbilofopbiiiue fur la nature y les proprié* 
tés y l'opération y fufage^ & fabus de l'Argent-vif; 
& une idée générale de la vertu & des propriétés 
admirables de ^ Antimoine & de r Acier. Par 
Charles Perry , DoQeur en Médecine, a voll. în 8. 

Voîci UQ autre Livre de Médecine : An Efay 
en Rtgimen &c. C'eft-à-dire: Efai fur le Régi- 
tue. Avec cinq Discours de Médecine y de Morale^ 
& de Pbilofopbie: fervant à éclairdr &à expli- 
quer fes principes & latbéorie de la Médecine Pbi* 
Jofopbiqucy & à marquer quelques-unes de fes con^ 
féquences morales. Par George Cheyne, Do&eur 
en Médecine » & Membre de la Société Royale* 
In 8. 

Mr. Cffubb vient de pablier un Traité des Mira* 
clés : 9, A Discourfe on Miracles , confidered as 
^ Evidences Sec. C'e(l-à-dire , Discours fur les 
j. Miracles, coofidérés comme, des preuves d'une 
„ Révélation divine : où Ton montre quelle es- 
9> P^ce & quel degré de preuves ils foumifTenty 
», & 0(1 Ton donne une julle idée des divers rai- 
^, fonnemens qu'on fait fur les queftions qui regar- 

4, dent cette matière» A quoi ron a ajouté ua 
^, Appendix , contenant des Recherches fur It 
9, Queftîon, fi le dogme d'un £tat futur, & de 
^, peines & de récompenfes après cette Vie , a été 
^ enfeigpé d'une manière claire & diftinéte par 
9, Moîfe & par les Prophètes ? Très humblement 
„ offert à la confîdération du Dofteur fFarbur- 
^ ton, Se de tous les autres qui s'intéreflent parr 

5, ticulièrement dans cette Queftion". In $• 
Dans le Discours fur les Miracles, Mr. Cbubb ne 
fe propofepas, dit-il, d'examiner (i Dieu s'ellM^ 
v^é aux hommes, ou s'il s'eli fait des Miracles 

P 3 ^^ 



ffi hv^m d« OKte RéisAt^oii ; mâs fbpjpo<litit 
fiia 41^ Ta^^it > U txamiiift les «MBreos fpîms et 
fVf i)i^ Ton pe^c eafiÙLgÊ^ Itf li!(^fiolei , & con- 
fHhd ^4^f iç^ MiiMk( ^pûçUrés (kas }« ckeoii- 
l^l^c^ âis p»lu9 favtsfibles , ne peaiFttic peine , par 
i§ 9atui# mtoe de )a cfaofë, Â^urnîr des preuves 
cçffCMà^ » inaie Sratooieae prohafales, de la divimié 
A>I9P À^véUtmi. il exanne eo ptfRiat 4e Livre 
i0ktjf^l6 : £x0fmev pêndéqtu dés Témêint é& la Ri- 




fMl ^ fiMC ewec HMHe i'impcirtiaKt-é 8s TexaéHtade 
%M l(i( JugfftA obftfvent dans \wx% Trib^nau^r. 
filUM r4t|2pâi^> , Mr. OftsrM prouve par ki réjpot^ 
fè que Jéfus-Chrift fit aux Saducéens, &par ^jp9f 
aelpiile du jLosare & du sauvais Ridie , qee les 
Juifs crayoieiu ta Siftirt e^lon , on su noins une 
IRe i venir» cù les tuimiaes feroleot péeempefifée 
im l^UBÎa • Mou qBHls wooioUm bîeii eu mal 

, Ia Vte de Ci^rai tient à^ pareive (^), 7i€ 
10m ^tH Lifo »fM^r^t'9iMm€kerê. 0^%^ 
k4v^\ Ji0QàFfiS Im ^J^Ciiérm.féfr M^'Goià^ 
IK^ri JMiddkiaii , jMwiir B^hêèécaêre de Hftm 
mft^ dfi. Gtmb^idgM. In 4. s Vbil. Cet Ouvrage 
<tiS ft>ri eOnié. 

4 W^^ fiMmmtâ c/tie fit^w csfTéf Quakers, 
M F^mdft de Vetasice ftr. C'ell-à-dke : X<f#/ir« 
dttmd^mÊfc feV» 4|^;^eâS^ Quakers, 4 IVaflço» de 

f$H^ fi^ f^ Quakers iiouff flts lau-fs jfkr ies Am 
S^k% Iq i« îc'Auteur dé eetie Lettre s'appelle 
4^^ MofsHift , « oa voit quç oeu ieûlemeht il 
fimd to taugan iinaaaes, mais ij^'iC fiûc s^eu 

fervir 

(«f) Voyez Toisu X|.Xf. pag, 480,481. 



Jmrokr^ Février &t Mets^ '74î» tft 

îrvir à proppj , pour pf onvet ou pQW cpnflr^cr 
»$ ftji;ittmens. n nous apprend <}tie qVtfld tft 
^//r^$ /»r Ars ^«^/Wf pttWent en 1733, H y ira», 
va plttfieurs ftutes dans les endrotts oûl^. i^#%fL 
/^/>^ P^rloic dQ4 Quakers i Ac ^ue pour le maître 
en éçat de tei corriger daps une f^CQnde fi^^tioUj 
À lui écrivit cette Let^e 0t eut fbjB de !g lut fUrr 
tenir ftfemf nt ^ le regardant conjme un hoQune 
qiit, fbfvant ce ^u*!î oeçUroic lui-même dani ces 
t.ettre3 , f^fiH frofèff^ de l'an^^çher à rexa9e 
F4f{té. ï^quellç, 43btt-il, 8 Pri^rolt i iputi 
Clepenaant ces Lettres ont dtpul» ce tems-tà ixî 
impriipées pluQe^rs fols^ %s qu')i fe fb|t n^ii en 
peipe de rçélifiç^ les fhuies qu^on lui avoit Indî- 

gUées. C'çft çfî qui a oWîgé Mr. Afor/fe de pi|- 
^ lier la Lvçwe qu'h lui ^volt écrfte . efl^éram 
qu'eUe ftrvîra à qétrqmper le Public, ft: enjnéc^er 
qu*on n*gJo^t^ fbj à tout ce qa*ll a pîu à Mr/-^ 




dres, pli s^ltiftruue^^e Içqrs vérîtabl^^ &miq»em 
& cfe îeurniftoîre, tant par leur Converfatfoii que 
par leurs Livres ; /mais il femble n'avoir cherché 
qu*à les tourner eii ridicule , & à divertir Tes Lec- 
teurs par des Ipunonu^riçs ^ d^ (faits romanes- 
ques. On rélève Ici fes faufTetés & fes bévues, 
Uiais avec une douceur & une modération exem- 
plskes,. 

Toîcî le Pl%îf C^nç nouvelle Edîcîoq du Livre dç 
^b^ q[ue Me- Çrey nous prpmet ; liber ^ebt^ (n Fçf^ 
jk^os metrfv^. àsyt^Ui ^ cu^, f^rSone latina Albçrtf 
5(;httljtens, Tfbthque ex ejui GmmentaHo excerp^ 
fis , quotquot ad divinum plané 'Poëma illuftran^ 
dum\quoaà vel 4Kgmfn$i m^Uitim^ & ^tn^ 
vel fenfuum patbçi & ftiblimitatism^ vel fi^H co^ 

P 4 piam 



AU BlBUOTHI&QUS RaISONKB'E, 



fi^m & elegantiam^ necejfariée videbantur. Edl* 
fiff atque A^nofationes fiuis , ad liietrut» praci^ 
pue Jpeàantes , adjecit Ricardus Grey , S. T. P. 
^ceedit , in grafiam Tironum » Focum difficiliér 
rum Index oinàipicus. In g. 

Voici une Brochnrç comre le Doéteyr Morgan; 
Ybe Ântient Hiftory rf tbe Hebrews vindicated &o. 
;C'eft-à-dire : Défenfe de l'ancienne Hiftoire de^ 
fibreux: ou l^emarques fur une partie du troijtèr 
$ue Tome du Pbilofopbe Moral; contepianr une HiS" 
ioire particulière des Paftçurs^ Çf de POrigine de 
la Circoncijion en Egypte, Par Theaphaoes Ç^n- 
tabrigienfis. In ^. 

Tbe Ljlves, of tbe Profeffors of Gresbam-Collegç 
&c. C'eft-à-dire : Les f^ies des ProfeJJeurs du Col- 
^e de Gresbam , précédées de celle du Ckevalier- 
Cornas Gresham » fondateur de ce Collège, Avec 
fin Appendix contenant de% Oraifons , des Leçons 
fubliqs(es9 & des Lettres^ écrites par les Profes- 
feurs , avec d'autres Ecrits qui pisuvent fervir d*ér 
eiaireifement à ces Fies Qa^. Par Jean Ward, 
frofefeur en Rhétorique dans le ColUge de Grçs-r 
pam 9 & Membre de ia^ Société R/ryale^ In foliQ. 



J> B D UB H N, 



Jean Smifb , Libraire de cette Ville » loiprime 
un Livre qui , par beaucoup d'endroits , mérite 
j[*atténtion de tous leji Curieux, /i Colle&ion of 
tbe Parliamentarj Debates iH England &c« 



(«) yc^es ToouZZU» pag. 41^ 



yMmfj Février & Marst^ 1741. t)| 

Ç*eft< à-dire : Recueil des Débats du ParUmtni 
d'Angleterre depuis fann^e 166% jusqu^à prifent^ 
in 8- d'une belle imprçflion. Il y en a déjà XIV* 
Volumes de faits, & on croit , que pour pouflTer 
ce précieux Recueil jusqu'à la fin de la féanc^ 
du Parlement qui va inceflamment fe diflbudre» 
U faudra encore 4 Volumes. Le dernier Tomç 
renfermera une Table générale des Mi^tiéres. U 
eft vr^i quç Mr. Smith ue met pas fon nom au Tl« 
ire^ Certains ménageniens, qu'il n'e(i pas de noi» 
|re refTort de discuter, j^urout pu Ten empêcher; 
mais le Catalogue de Livres qui fe trouve à la fia 
^u Tome VI , & qu'on y dit expreflfément ^trç 
de fon Impreffion , ne permet pas de douter qu^ 
ce ne foit à lui qu'on eft redevable de la publiça-r 
liqn de cet Imponant Ouvrage. 



DE GENE FE, 



ÊCl,4IfiC ISS a M E NT 



f^r L^HisTQiRE QE l'Imprib^ ERis par Mr. Mah- 
GHAND ^ dont on ^ donn^ TE^xtrait dans cett<^ • 
Bibliotkèque^Tom.yaLV. Part. IL Aç- 
tiçlel|l, pag. 271 fiç fiMv. 



Parmi les recherches curieure8aueMr.il£?rciM4 
t communiquées au Public fur ri^tabliiOement de 
l'Imprimerie, ou doit lui ià voir gré de nous avoir 

?>pri$ que ce bel Art pénétra de bonne heure dana 
es Pays ^ où Ton n*auroit pas foupçoim^ ^^A 

P J d*^, 



t|4 Bl^UQTltBQIHI RAItONk&nSy 

4ét parefcre fi i6u 11 nous apprend» par exfqi* 
fk , que l^on ne igr^â paa à hnprhfter dans le Comi- 
té de Gruyère, iitu^ fur les Montagnes de Suiffl^ 
Dès Tan 1481 , on vit paroitre te pafikpikis Tern^ 
frum^ dans un Prieuré de ce Pays-là. ouç M^. 
Marchand appeU^ le Moçi^-RouGE ^ Hipqîre 4f 
f'Imprimerie pag.'^^, ^.e n^^î çft, (][ue ceux qui 
«onnoifffent leçiîeùx A^Orwjf^r^,^ n'pnt jamais q^ï 
parler d^auçun IM^n^^ère qui ait porté çç nom. 
Qûelqu^in a njupçohné quTi s'agit d*tin Ijçu fprç 
è^nmi aojour^hûi (bus le uom de Rouçepfont ^(^\jX 
èfl la Réfldence du ^aiilif de Berne, dont i^éfaC- 
leatt a été bitr for les rMnes de cet ^nciei\ Priiçuré 
ée l*Ordre 4e QifnL In ^rioratu R^lféi Sfon/ts^ 
d^k dottc fe traduire dans, fe Prieuré 4eRoug(^mmt* 
Quoiqu'il femble que ce foit-ià \% tzi de Biane 
Bonnet ou Bonnet Blanc , il eft fur que la plupart 
de ceux qui Qn{ lu çex Açp(;|ç, i|!oq]( point compris 
de quel Lieu H sHigÛToit* 

B'AMatERDÀlà. 



' y. F, Befm^âi^t de içettre en v^f U Ù9^* 
veile Edition ét^ëifti^a de ^beiaii eu frqîs Vo- 
lumes in qnar^Q, çtnées de belfçs Vignettes, Ti- 
tres &c. le tout deffltié par ftu Bernard Picart, & 
de Taille- douces deffinées fui vaut le génie & la 

Sanjére <ie ÇÇt îlluftre Peffin^eur par L. Fabxice 
% Bourgs conny déjfi pj^rjpjufieur^ Ouvrages d^ 
%^^. Ëa çravurè de çe$ Taittç- douces répond i, 
ht b^uté dii deflf^in^ , Sç l*on s*e(l fervï poux çeÇ 
ffêf de» néme^ Graveprs tj^i ont tf^vaiHé fcws H 
*Mfftkm de A />fe<ar/ a^pc Céfimoniet Relfgftufis 
4t tous les Peuples &o« 

Ce 



Jêmhi^^ Février ^-Marsj 1741. ijf 

- Ce nVft ips Ht Je ftql ayamage 4e ççw nouvelle 
Edition. Br\ voici d'autre? qui'ÇPftfiÇç.9.t; çn çaqui 
j^t, & quî ^<^nt ftns ^qute plaîar âu ?UWÎÇ» 

I. pliç eft enrichie de ^uancité ^e AQ^^yellps l^v 
marques de fti| Mr, Z^ DmcMu plus hiftçjFiiiuçiy « 
^us. y^i^e^ , À: en ^n mot, ^u's în^^î^fl^ncefi qf^ 
çeites ^u\}n a vu de lui Am \i% WWopç pxé<:^ 
Rentes. ' 

?j. On a inféré da^? çettç flç.UwUç S4îti(U| |48 
cutîeql^s Remgrqjies 4.^^ Mr, ^(? 4ft<^«* (Ur t«s 
Oeuvre!^ de. cçt Ati;ettr. On fy\i quç »îf . X^ Jjfy- 
feux avoit publié ces Ç.çi9Hrq\iie^ î^yçç. Uftc T^î^w;- 
tÎQtt çp Angjcys des Qfiuyr^s dç R.9bel^is. 1^ Trjj- 
4ufteur de ces Rç.m;ir^uç.s y eç ^ j^îui 4e H^uytl- 
ics de fe feçoçi.j qu çie foçiç pa^ h^q^^ miUs i^ 
cejteç de Mt, /^!? M(^^m^ « 

• 5. Dgns le Toipe iroiaômç 4ç (^eç^wi ttPWçlj^ lh 
akion, oji trpuye. ji. 1^ fUîte 4ç*,.I^tre? ^^^^h^làifi 
«( dçs Qbftrva.tîcHis. fc ces ^ ççFfeà pgil?Ji^ç« ?iJW3r#- 
fl?Jtspar Meflîeurs 4iS:mte JiJartb/i^n ^nnm da^s 
fa R^nbHque ^es Latr^s.^ l^icgénieux fé^rnV^ 
ék'Hmère Se 4e f(_^ei^t$ par Kiviir$ 4» F^iny»» 
^ers, Jugement lUr les Oeuvres 4fi^ Jl^beMif ^ 
qjielques Pièces qu} n*^yoîeQt ^ojçt i^nçore mhI. 

i|.. ïtofti^on a eotîatjiQ^n^ ^yeç l?.eiuçcwiD hfim 
*ett^e édition far toojtes le.s pi^çéde^tçs; & T^ti ^ 
•flntç que le Public 1^ trQuye{a ç;5?<fte & çorre^. 

• I^e Libraire Toffre au P^b^iç pgr Spufcjip^îpft k 
jt ftor. Sffgent dï^atl^nde eo gefit p;?piçr , & !^ 
-ior, en grand paplw, ju^squ'g^ ? , Ç^pç, 1741 , 

Âpfés le xçeis de Sef^i^bxé î^iy ^ 9 ay|[t9en« 
ter^ le prix de ce y vfç de -^UAtr« flpriçs p^ç ^f- 
emplaîré, ^n'en fpiVQÎ.r^ p}l}^'^ fT^nd ppiiçr, 
jparoe qu'ii n'en a çir^ q^ie trçjwé £xem|Jî^irçii ^ 
tout. Ai*égard du petit p^pîeç, Iç, l-iWre çrpit 
devoir avertir que le nombre d'Exemplaires quil 

en 



2^6 BlBLlOTHBQUB RjUtOKMB^y 

en a dré eft fort inférieur au nombre que les Li^ 
biidres cirent ordinairement de leurs Livres. 

On trouve chez lui & par-touç ailleurs le plan 
d*un Ouvrage curieux intitulé , Ufifges de la Fie 
Gvile^ dans lesquels on trouve chez tous les Peuples 
du Monde un rapport in4ire& à la Religion » re- 
préfentés par des Figures Çfc. avec des DifertO' 
tUms hiftofiques qui décrivent & expliquent ce quHl 
y a de fingulier dans ces Pfagesk 11 fera un voK 
la fol. de 130 feuilles, & confinera en cinq Dis. 
(êrtations dont voici le titre, {. $ur les Cérémo* 
'nies de la Table. I L Sur les Jeux & fur les Exer- 
cices qu*on peut mettre au rang des Jetix, comme 
les BalS| les Ballets » les Combats &c« III. Sur 
les Ufages & Procédures de Juftice, fur les diffi^ 
Srens Supplices &c. IV.'Sur le? Habillemens, le^ 
Ikkfcarades, les Modes, Habits de Cérémonie &c* 
V. Remarques, Corrections & Additions &c. pour 
les Cérémonies & Coutumes Religieufes, ÙOuvrage 
ièraorné de 50 Planches, tant umples,c'eft-à-dire 
de demi 'feuille, que doubles, ou d'une feuille* 
Elles feront exaétement deffinées & gravées fuivanc 
le .goût & la méthode de B. Picart le Romain. Le 
prix de cet Ouvrage fera de 18 flor. pour le petit 
papier , & de 25 flor. pour le grand papier. La 
moitié de cette fomme fera payée en foulcrivanc» 
& Tautre moitié en recevant TÉxemplaire foufcrit. 
* On compte que cet Ouvrage pourra être publié aa 
mois de Septembre 17^%. A Tégard du prix de ce 
qui pourra relier d*£xemplaires non foufcrits, le 
grand papier fera de 36 flor. & le petit de a5 flor. 

Les Projets de ces Uf^es &c. fe trouvent en 
'France, en Angleterre , en Allemagne, enHollan- 
'de&c. chez les principaux Libraires, & Ton. pour- 
ra foufcrire chez eux. On recevra le$ foufcrip^ions 
Jusqu'au !• Avril 1741. 



Jêm>kr,t RvHtr & MtrSi 1741; xff. 

jI Meffitun les Auteurs diia Bibliothèque 

Raisonne'b. 

ÀtESSIBURS^ 

Quolqu*on ait fait deux Editions da Je m fat 
quoi y jamais pourtant je n*en ûs plus de cas qu9 
de raifon ; ainfi je ne me plaindrois pas de Mr. 
Broedelet , s'il n'eût fait que rafraîchir le Titre de- 
cet Amufement de ma jeunefle. Mais il y a encore 
ajouté XXXI Articles^ d*un Ecrivain que je ne con*- 
ooiflbis pas même de nom , avant que de Ta voir vu au 
Titre de mon Livre. &eiïj Mejieurs^ct dont j'ai 
cru devoir inftrùire le Public par votre JournaL 
Je me flatte que vous ne refuferez pas cette grâce- 
i celui qui a Thonneur d'être, 

Me0eurs^ 

Votre très humble & trèr 
A Amffierdam k obéiflant Serviteur, 

^ iL$ Mars ij^i. 

Caetier de St^Phili». 



^**— I —^M^^— IfcM^B 



T A B L E 

DES 

ARTICLES. 






Es Harangues de Lvsus , publiées par Mr« 
TAYI.OR. Page 1 

IL Sc«- 



' THOEANA 0* COLOMESIANA. ' J^ 

III. Commentaire fur les II ^Pf^res de S. Paul 
MJt Tl»*«iib*»c»*à. Pfcr Mr. Ji A^ Ttoi^^ 

RETTIN. 61 

IV. Effass de Critique , furies Ecrits de iWr.RoL- 
LiN, furies Tradt9^tél^sê*K^i^Tfy'H^^fur 
le Diàionaire Géographique, de Mr. Bruzen 
iA MA*>rlWtM. . . J'^ 

\ 1m 



Y. iDjT&if^ ait Dfèif mmm "m^mmii^ 

Vt. mjiàfré àè Un^P¥m^. ftr Mfr. fAbv 

y tïl. I>i>%i^» f» ^9 ^SMitA qM m pM th 
IMie. Par PAÔè. CÎèft^fiSï. i%à 

IX* JD* PBfigkiè^ & dès P¥o^H * PB^^ttit 
dans la Fille de Lèip^k. i^f 

X. Hijloire de Stanislas L Rai de Pologne &c. 

xti Hhtmm tmMmit. 2^ 



— ■^-■>^-'«- * 



ERRATA. 

Page 125. )^^9 Ô 10. Lifezt ïte troifième , de* 
puis François L jusqu'à Henri IF. Le quatriè* 
me, depuis Henri IK Jusijli^en 1700. 

Page 126. 1. 9. Como, lifez Camo. 






CATALOGUE 

Ï)È$ LIVRÉS 

NÔ tJ VEAUX. 

Libri U9m. 



RêliglOÉe &c. Pèt^âd Itaffd j^oft décima- 
tftOnciâ Rom. IiÂj^. IV^. i^ vdf. Me^olini 

1739- 

RdUm^i Antl<|uittte» Stttre V6terûià Heftf«otWta« 
•4. Twjtftî ad RheftHito. 1^41- Ed. Wovâ. 

BMrcttflttlb M6dkô-0faiftttgfea de SemrBo S llr- 
comace, auétore Grashuis. 8* Amftvl^4>* 



A^nmfkhi Pbffl^^ a/» Prifiçipé$ gênètà^sè de 
Im tfàti&t^ appliqua au Michanisme J^o^ 
ffàmf^ùe , & compatés aû^it PHndpei ^ * 
^Hbfipb^ ée Mr. N^NûfàH^por Mt, WurtEfe- 
maebes. 4. fig. Parts 1740. 
mrnhres pour jtrviT à VHtfioitt èet Hif^étifip^ 

Mr. de ReamtHr. 4. te fm. T. 
Oeuvres Se MaîïYè François RoMois , m^â 3*^ 
keittar^iits Bfjforiquês & Criû^s de Mh.Ie 
Ducbat. Nquvelle Edition ^ miiies de fi^Vëf de^ 
B. Pkarf,& ^mentées de (ptimm dé iiâm^i^ 
Remarques de Mr. le Ducbat. 3 vol. 4. Amft. 

1741. 

Lettret 



teHres dé Tbirèfe"^**, ûà Mémoires tTuhê fetiM 
Ùemolfelle de Province , fendant fm féjour à 
Paris i en trois Parties, g. Amfl. 1741. 

Le Newtonianisme pour les Dames , oU Entretiens 
fur la Lumière y fur Us Couleurs , & fur PAt- 
traùion i traduits de F Italien de Mr. Aigarotti^ 
par M^' du Perron de Caftera, 2 vol. J2. Amft^ 
1/41. Nouv. Edition* 

Lettres Cabaliftiques , ou Correfpondanee Pbilofopbi^ " 
fue^ liiftorique & Critique , entre deux Caba^ 
liftes , divers Èfprits Elémentaires , 6? le Sei-^ 
. gneur Aftarotb, Nouvelle Edition ^ augmentée 
de 80 nouvelles Lettres & de figures^ en 6 vol. S* 
La ffaye 17/^1. 

J)efcription du Cap de Bonne -EJpérance^ où Von 
trouve tout ce qui concerne VHiftoire Naturelle 
du Pays, la Religion^ les Mœurs & les Ufages^ 
des HottentotSy & r Etabli fement des Hollandois , 
tirée des Mémoires de Mr. P. Kolbe^ 3 voU 8« fg*\ 
Àmft, 1741, *' 

Lettres fur les vrais Principes de la Religion^ oà 
Pon examine un Livre intitulé ^ la Religion ejfen* * 

;• tielle à l'Homme. On y à Joint une Défenfe deS 
Penftes de Pafcal contre la Critique de Mr. de 
Voltaire , fif trois Lettres relatives à la Pbih* 
fobbie de ce Poète. 2vol. 12. Amft. 1741. 

JSiftoire de Marguerite d* Anjou Reine d*Angleter^ 
re, par Mr. ÎAbbé Prevofty 4 vol. \2. Amfter* 
dam 1741. 

ffiftoire d'une Grecque moderne , par Mr. PAbbé 
Prevoft. 2 vol. is. Amfterdamiy^i. 

Mémoires du Chevalier de Ravanne^ Page de fon^ 
Alteffe le Duc Régent & Moufquetaire. 8- To* 
me IL Amft er dam I74i. 

VApotbéofe du Beau-Sexe. %. à Londres 1741* 

FIN. 



BIBLIOTHEQUE 

RAISONNE' E 

DES OUVRAGES 

DES SAVANS 

DE L'EUROPE. 

Pour les Mois 
DAmiL, MAI & jvim, 

1741. 

TOME VINGTrSIX, 
Sittmk Tértki 



A AMSTERDAM. 

Clio J. Wetstein & G. Smith. 

MSCC XLL 



1 t ". 



- l 



BIBLIOTHEQUE 

RAISONNEE 

Db9 Ouy&AGKS DBS SaYAN» 

DE L'EUROPE 

Pour les Mois d*Avril, Mai, 
& Juin, 1741. 

ARTICLE I. 

NiiCoLiki C9/AG11 ^mutUum Libci VI : qui* 
bus RefJOam^ ab^eaccéfiii&egis FiUdsrici I; 
ac. detncie a Gloriofiffiino Regp GiiRis<rii^ 
NO IIL geftsB, ad. Annum usqim MDL.: 
enanramur. His/additi' St&bhanx Jp. Srs- 
vAASA^^'^BsfiarU'.Damca Libri Duo:,, qaibtis 

. reliquk laudadiabni Regîs Aâa defimbtmtut 

.&c.. 

Oeft-àKHrc: 

Atf MiSikif dttUifiéiri de^^mneOiaxk^ depmt U 
i ffÉoridu Bai: FitiDiRirC' h éf^fiuf^fin Sucttî^ ' 
fim ÇwkssxiÂJA IIL IBar Nicolas Cra- 
' ëius. Avec la Continuation jusejiià la fin de 

Tom.XXFI. Part.Ih Q^a co 



244 BiBLIOTHEQUB RAISONKTB'By 

€0 B^ y pénr Etienne Jean Stepha^ 
Kius &c. Second Extrait. [On a vu le pré^ 
mier dans la H. Part« du Tome XXV. pag. 

39Î-] 

^^ O u 8 en fommes demeurex à Pendroit dç 
±y^ la longue Préface de Mr. Grammuf^ où 
il commence à rendre compte des Annaks de 
Cragius, qu'il publie* 

On a vu , que, félon la tâche prefcrite à no* 
tre Hiftoriographe, il devoit commencer à écri- 
re THiftoire de Dannemark par les Régnes de 
Christian III. & de FrideriC IL Mais 
en Tefpace de fit ans , qui s'écoulèrent depuis 
qu'il fut chargé de cet Emploi jusqu'à fa mort> 
terme auquel on àvoit borné le tems qu'il met- 
troit à compofer tout FOavtàge, il n'acheva pas 
même le Régne de ChrifiianlII. & y laifTa un 
viride des neuf dernières années. Après une fui- 
te de diftraâion» inévitables, & presque perpé- 
tuelles , qui ne lui avoient permis de travailler 
que fort lentement, la tnort vint l'enlever, dans 
le tems qu'il commençoit à jouir du loifir néces- 
fiiire.pour hâter l'Ouvrage & le conduire à & 
fin. Qudque curieux, & digne de voir le jour, 
que fût ce morceau , qui fe trouva compofe^ 
comme il étoit imparfait , on le négligea. Au- 
cun des Hiftoriographes , fcà Succe^urs , ne 
prit foin d'en faire honneur à (à mémoire ; & 
qifelque^-uns, au contraire > le tinrent b'en ca- 
ché, pour fe faire honneur à eux-mêmes de. fbn 
travail. Mr. Grammus a'ofe en accufer Janus 



I 



Avrils Mai Cjf Juin y 1741. 14^ 

Vbnusinus , qui lui fiiccéda immédiatement, 
parce; qu'autant qu'il a pu le découvrir , ce Sa- 
vant ne s'occupoit qu'à faire des recherches fur 
les Antiquités du Dannemarky6c ne paroit avoir 
eu aucune pen(ee de travailler fur l'Hiftoire mo- 
derne. Mais après fa mort, arrivée en i6oiylc 
Manufcrit , qui eft de la main du Copifte de 
CragwSy avec des correâions que l'Auteur m£« 
me 7 avoit fait par*ci parla, pafla, avec tous 
les autres Mémoires qu'il avoit laiflez, premiè- 
rement à Claude Christophls Ltschan« 
DER, & puis au célèbre Jean Meûrsius, qui 
fucceflivement en furent pourvus , afin qu'ils 
s'en ferviflènt pour l'Hiftoire qu'ils étoient cbar- 
n d'écrire. Auffi voie-on des traces de la main 
e l'un 8c de l'autre, dans le Manufcrit original^ 
le feul qui refte aujourd'hui. . 

Lyfeiamlery Miniftre d'un (i^) Village en Se^'i 
lanae^ étoit médiocrement (avant , & aflèz la- 
borieux. Sa principale étude confiftoit à faire 
des r^herches (itr l'Hiftoire de fa Patrie. Mais, 

{dus Ibigneux de la gloire de la Nation, que de 
a vérité , & n'aiant d'ailleurs prescjûe aucun 
goût pour difceraer le vrai du faux , il s'eft fait 
connoicre tel , que jamais perfonne , avant ou 
après lui, ne fot moins propre à fe bien aquitter 
d^ln tel Emploi. Les Ecrits, qu'il publia, en 
font une preuve parlante ^ & Mr. Qrammius en 
appelle encore IMefliis au jugement de plufieurs 

bons 

(if) J» f0gù Hofogleaiiî. Psg. 33. 

ÇL3 



bons Âuteuis , dont un {4) reprocha même à 
XtffchanckTy dans quelques Lettres qu'il lui écri- 
voit , une partie des lourdes bévues qu'il aypil: 
commifes clans un de, iès Ouvrages. Mais cet 
Hiftorio^aphe étoit^ fur-tout un infigneplag;iAire; 
Lors qu'il le vit maître des Annaks de Cté^ius » 
il trouva là une belle proie, à faire. La Biblio- 
thèque Rioiale de Cofffenhagep conièrve un Ma-- 
nu(crit d'environ cent pages, où il avoitcoxEH 
mencé d'écrire là-deffus, fi>us ibn nom., l'ïiîs- 
toire de Chrijiia» III, en copiant Iç plus ibih* 
vent Cragius mot-à-mot , ù changeant ou a- 
joutant par-ci par-là quelques mots ou quelqii^is 
périodes» pour cacher £bn hxàxx. Mais en rC^fai 
paêrne on voit Ton peu d'habSeté, .^ combien 
il étDtt inférieur i l'Ecrivain qu'il pillait. . iMc 
Grammius en (b) allqgue un grand nombre d'^^* 
xemples, afintm'-on »e l'apcu&pas^de |)Oitei\ un 
jugement trop lévése d'^a homme mort^ & pour 
«nipecher mon ne r^reçce» comme il a irepw- 
qpc que faifoient quelquefois c|çs gens de ià M^ 
tion» la perte de ce qi^e I^fiba^der peiit mok 
kiâ d'imparfait 9 ou: d'achevé* II, ne trouve 
qu'un ièuî endroit daçs .le morceau de l'HiâfOûe 
jde Cbrifiian IIL où Z^jifibamler eut ajouté -dii 
£6n un fait coniidérable, ]^ qi|qi il le jug<? di- 
gne de créance y quoi ^'ai^cun autre l^iflorien, 

^i«'a 

f^a) JOAN. ISAC. PONtANUS , in Syffogê AnT. jif AT- 
THAI, Epift. zox» 10». pag, 'a74-.3S4. Ce Recueil fiit 
imprimé à Utrêsbt^ en 1695 , joint aux Lettres du fameux 
Jurisconfulte ANDRe' ALCIAT contra FHam M^mtfiicam , 
ëi Bernardum Mattium» in e^àvo^ 



eurde les I^etcresj, ^ue Cbrèfiùm^ Roi dépolJQi^ 
dé, écrivit ^l'^m ton iiçpUant «ux Sénateurs dii 
R^urae, & à^elgue»HiBs des plus ooaûdém» 
blés de la Noblefiè , jpendanc rlnseçrégae qiK 
fume la mort de Ftèa&scl. ^iesi^éponto^a'ott 
lui fit. Du Tfftei £ ijifcbémdir ^oute auelqueB 
antres faits, c'eftirès-xarement, & fur des cix>* 
fa peu confidérablcS) qu'on peut beaucoup miew 
agprendte d'un Ça) HiftorieaDiMWtf, 4'oû il lea 
a toutes tdsées. 

four ce qui eft de Mtwtfus^ doatiKius.a?OB8 
l?Hiftoire des Rois de IXiMSMMrl^dqpuîsie pc6* 
mier jus^'à l'exil de Cbr^ittm ILïL imSEk m 
ManuCcrit^ dans-leouel il doaooit fHiftoire dth 
|>uîs la mort de Vriaéric L jusqu'à l'Année Jffo^ 
toute-tîrée des Annale xle Cragms^ ^ Ja sétove 
ilu rinorceau de celle de L^fibanJer , .2bnt -on 
vient'de parler. Mr. Grammm.% tKmwé^àçfvm 
j)eu, Jk>cçafioad'acheter U ieiile Copie «qu'il^fok 
^ ^çSb^y At -ce Manufcric ; ^ il avoit d^^ 
voyé à Mr. Jean Lamîy FrofefSsur & Bit 
jjaequaice.de Fhreme^ une Copie £ûtefur celle- 
iky pour être impr^qée^ns le Racueil <ie:tç)ii- 
«tes les OeuiHTs de Meurfias ^ qui doit paroitse 
bien^tôt. Âinli chacun pourra alors Ji^nv^ de 
quelle tnaniére MmrfiM a Cuwi l'Originarittr .le- 
quel 

:(») AMDiD warvnm « ^cnaieuf >at Oi^ËÉcfclià 'du 

«ifMMime. al.ccmstenAjUcinaiidU Vie àài»fifiiam^'/U. 
,is, la publia dans la même année que CrMgius Bat châr- 
Ipë d^écîire toute VBi&aite du D»ttm4wuirk ; comme joaxis 
Wm r«ppfead f Ittt hmi , ^^ • $. 



tifi Bibliothèque RaisomneIB) 

quel il travailloit. Mr. Granmius n'a garde de 
croire, que Lyfehander {bit à aucun égard com-* 
parable à Meurfius; & il reconnoïc que le der* 
nier n'eft redevable à Cragius que de la matière: 
la forme eft tx>uce de lui. On y voit fon ftyle 
ordinaire > fimple, pur, clair, coulant & égal. 
Il n'omet presque rien de ce qui eft néceflaire: 
quelquefois même il exprime certaines chofes 
plus fuccinâremedt, que Cragius y & fans un fi 
grand circuit de paroles. Avec tout cela, Mr. 
Granmius ne voit pas qu'à cet égard même il 
obrcurcifle la gbire de Cr^^if^x. Les Connois* 
leurs reconnoitront d'abord , que celui-ci avoit 
formé (bn ftvle fur la leâure des principaux E- 
crivains de l'Hiftoire Romaine, d'un Sallus- 
TB , d'un TiTE-LivE , d'un Tacite. Que 
fi Ton y trouve quelques endroits n^ligez, on 
doit confidérer qu'il n'aVoit pas mis la dernière 
main à fbn Ounage , comme un De Thou^ 
un Strada , & autres Hiftoriens modernes^ 
aux(}uds néanmoins on a reproché avec raifbn 
bien des fautes contre la pure Latinité. 

Mr. Grammius vient enfuite aux cho(ês mê- 
mes, & au fond des Annales de Cragius. Il les 
a lues avec beaucoup de foin , & comparé en 
bien des endroits la narration avec les Mémoires 
qu'on a fur les tems dont l'Hiftorien traite , pour 
vcHr s'il y auroit Quelque chofe à reprendre^ au- 

3uel cas il protefte qu'il n'auroit pas manqué 
'en avertir les Leâeurs. Mais il n'a trouvé 
matière qu'à louer l'exaâitude & la fidélité de 
l'Hiftorien. Il eft même perfiiadé , que ceux 
qui prendront autant ou plus de peine, qu'U n'a 

fidt, 



jfvril^ Mai & Juin^ 1741. 149 

ftity à conférer ces Annale^dc Crapus avec les 
Archives , & tes autres Monutntos publics ou 
particuliers > en porteront le même jugement 
avec autant de confiance. L'IUuflre Chancelier 
HuiTFfiLD avoit, depuis peu, précédé Cragiut 
dans la même carrière j & fans fes Annales, écri-» 
tes dans la Langue du pays, quoi ^ue d'un ftyle 
peu poli, èc quelquefois avec négligence, l'His- 
toire de Dainemark feroit aujourd'hui fort im« 
parfaite. Mais Cragms l'emporte de beaucoup 
fur lui, à l'égard de toutes les qualitei d'un bon 
'Hiftorien. On verra dans l'Ouvrage qui paroit 
aujourd'hui, quantité de chofes, non feulement 
mieux rangées & digérées , mais encore racon«* 
tées plus nettement ; d'autres exprimées avec 
ime belle 6ç claire brièveté, fur lesquelles Hmt» 
feld s'étend avec un grand verbiage^ & d'autres 
-au contraire , où fa narratton efl riche & abon- 
dante^ au lieu que celle à*Huitfeld eft fëche flc 
étrandée. Le dernier avantage paroît fur-tout 
dans PHiiloire de ce qui fuivit la Guerre Civile 
qu'il y eut après la mort de Fridéric I. & Tinau* 
guration de Chrifiian III: Il eft inconcevable^ 
qu'un Hiftorien comme HuitfeU^ qui pouvoir 
confulter les Archives du Roiaume, & tout ce 
qu'il y avoit ailleurs de Monumens, a!t ou ef<- 
«eure feulement, ou négligé de propos délibéré > 
ou fupprimé , ou entièrement ignoré , tant de 
chofës y & de chofes fi confidérables , presque 
fur toutes les années. Mr. Grammms auroit pu 
en produire une longue lifte, fi chacun mainte- 
nant ne pouvQic ^en convaincre par lui-même. 

0.5 " 



P £e contente 4'çki -donner, (^i) qudque échoi^ 
tillon , fur poi d'années^ du noinbre 4& cala 
QÙLj avAnc la çublicacion des vAanales 4e Cimi«i^ 
on auroit pu jugqr ^ Chancelier fort «xa&) SC 
pà ,peut*écre fertoanc ne Teûc ib^pgpnaç d'êcre 
ftérile. 

Un des endroits les .plus conûdérables , c'eil 
ce ^ui regarde la Guerre de SmalcaUe, 6. célè- 
bre dans d'Hiftoire de -ce Siècle. Qoeï^iliessans 
ont blâmé la conduite de Cbr^a^ IIL par rap- 
port à cette Guerre. De la mamére dont Hm^^ 
pu enjparle, il ne fournit pas dequoi détcuire^ 
ou du moins . affbiblir. Taccufiition. Mais fi -oa 
Ut les Annales de Cfagkts^ fiir l'Année 154^7 ^ 09 
y trouvera, 4 peu près, tout ce qu'il Iwt pour 
bien juger du ibodecnent de ce reproche. Mr^ 
Grafnmus fait -ici une dongue digreiSSon^ dont il 
demande la perniiffion aux Leâ^rs, pour jufH:^ 
fier Chrj/Ha»IIL for-tout contre lés, tndtslanr 
CCL par un Savant de nos jours , qu'il ne nom» 
çne pas, mais dont il dé^gne & bien iSc la Na* 
tion, & la Profeifion^ & l'Ouvrage:,^ le fiems 
auquel il a paru, qfi'offie&tntoit ^n méconâoi- 
tre l'Auteur. C'eft ieu Mr. PERixoHros<)dana 
ùs Rerum ' (i) fer EurQpam maxime g<tfiàmim,^ 
4tb meunte Sacuto Se^tp Decimo uefue W Caro- 
U V. fMT^em &a Cmamêmtaru HifiierkL Cp 
m'il a dit là d'outragjsant {e) «^ pliis d'un ei^ 
idroitj fur le fvyet dont il sfêgn^, eft repouflë 

.«-«•' vivp- 



\ 



jtvrilj Mai C^ Jmn^ 1741* %yi 

vivement y ^réfuté par un .g^nd nonibie df 
laiibns & d'autoricez. 

Au refte , quelque fupér ierité gue Mr, Gram* 
Mvyx donne. iLCrégm fur HuitfMy il ae f retend 
pas qu'on c^We méprifer entièrement les Aonia- 
tes du dernier^ ou en neiger la leâureb . £Ue$ 
ont leur^prk^ {tnidgré la rudeflè 6c la groffiéreté 
du ftylej ' Chs: / trouve inférez quanûté de Di- 
plôînes^ il'AâeSy ic d'autreg Pièces., <t>u endét- 
ces, ou en abrogé* Il y a quelfûes autres cho^ 
fes dignes de d^tcention du L»eâ:eur . qui ne fe 
trouvent pas auSi clairement eliipUquees dai^ le« 
Annales de Crugàus^ ou ^u'il a omiiès. Ceuiç 
^ n'entendent pas le Danois, peuvent «^inftruî^ 
redetoiit jcekt'en-li&nt un morceau delaCoa*» 
tinuation ai^eedoti: de •l'HKWre de Dsnîtemark 
de Jean Isix foviréânvs^vm ai| jour ^d^uif 

P?" if) par f* ^^hfr, , qm Y H laiûe-0igèr 

bien des faims 'd'io^pr^^^* ^ xnor<leaa pan* 
tient rpftaitfe ^Chfifiî^ III. & l'Auteiir y 
fuit €n but les Anniïes de HniffeU. 

Pour ce qui eft de Mfirt^'y il ne fournit 
riea qui fupplée Mc Anoaiçs de Crâgius^ \pm 
«e qu'on a 4it ci-defliis qu'il av^oit tiré de 1^ 
fiban4ef. Au •contraire , il omet quelqut^is 
^certaines chofes , foit parce qu'il ne tes croyoît 
çtis dignes d'être rapportées ,. ou pour qucJk|ae 
autre raiTon. Mr. Qrammm. en 'donne ^uelquos 
exemples. Il 7 en a deux (^} ^ oâ il croit que 
Meurfius a itqpprimé ce qu0 Cr^gms dk , parœ 
«que celui-ci, félon l'ulàge & ks idées des:ËQn- 

"VIIHM 

f s) A ffmfovtr , en s/sf • ht pmtH» 



Af £ BlBLlOTHBQSTE RaISONNB'E, 

vains de fon tems, veut trouver dû miracle dans 
des événemens naturels. 

La dernière remarque, que fait notre Edi- 
teur y regarde une chofe en quoi Cragiuf fiiit 
auffi une coutume , déjà introduite dans le Sié« 
de od il vi voit; c'eftque les Auteurs, qui fe 
piquoient d'écrire purement en Latin , chan* 

feoient les noms propres des Perfbnnes & de^ 
«ieux , pour leur ôter ce Qu'ils avoient de rude, 
&: de peu conforme au génie de cette Langue. 
On ait, que Tllluftre PreiSdent De Thou, qui 
en ufe ainfi , a rebuté par-là une grande rartlé 
des Leâeurs. Pour y remédier , les Editeurs 
de la dernière Edition , publiée en AngUttrtt , 
ont mis au bas des pages l'explication de ces 
noms déguifèz. Mr. Grammms n'a pas jugé à 
propos de les imiter, parce que Cragius ne fait 
pas fort fouvent de tels changemens , & que ce 
n'eft guéres que par rapport aux noms Danois» 
Cependant, comme depuis que l'impreffion des 
Annales fut achevée, il lui revint, qu'on a voit 
trouvé mauvais qu'il n'eût pas expliqué ces noms, 
il a pris le parti , qui feul lui reftoit pour ôter 
tout fujet ae plainte ; c'eft de mettre après & 
Préface une Table Alphabétique, où l'oa trou«* 
ve tous les noms propres, qui peuvent^ embar- 
ralier non feulement les Etrangers , qui ont qud- 
que connoiflance de l'Hiftoire de Danmmark^ 
mais encore des gens même de la Nation. Mr. 
Grammmt rend ici juilice à Mntrfits , qui fiige- 
ment s'eft d'ordinaire éloigné à cet égard de la 
méthode de Cragiusy & a emploie des noms plus 
9 par exemple, Sksvkum^ CeUmgSy 

Sve» 



*}I>IM Mil 



Jvrilj Méi & Juin^ 1741: «fi 

SifeMohurgnm y Travtmunday Ljhersboya^ au lieo 
de SUitvigSy ColUtuty SvenêpoMy oftium Draviy 
JUbiri manSy dont Craghts affëâe de fe/fervir. 

VoiLA^jK>ur ce qui regarde le premier 2c 
le principal Ouvrage de ceux qui font contenus 
dans ce Volume* Suit ', d'une autre main , la 
Continuation de THiftoire du Régne de Cmr- 
t$an III. jusqu'à là mort^ Pièce, qui avoit déjà 
paru ibus ce titre à S^a^ en 16^0. Stephani 
joANNis Stephamii HiftoTùe Demies Ubfi difû, 
ftfi tes memaratu dignas eoffifleSuntiÊr m Dania . 
gêfias , régnante ChrisTiano Tertio , ab 
émno Chrifii M« DU ad annum M. DLIX. 
Etienne Jean Stephanius étoit né à la 
fin du Seizième Siècle. Son Père y Jean Stf* 
fbanius y très-honnête homme & tr^-favant, 
fut premièrement Profefleur en* Logique, dans 
l'Académie de Cefpenbagen. Il devint eiofuite 
Chef de l'Abbaye & de l'Ecole de S&ray après 
la mort de Jonas VènufinuSy qui, comme On l'a 
déjà dit, avoit fuccédé à Cragius. Lors que cet- 
te Ecole fut érigée en Académie , il perdit ion 
En^loi, dont les revenus furent affignez au Pré- 
fident de la nouvelle Académie : mais on l'en dé* 
dommagea par quelques bons Canonicats , de 
JUffibiUy&c de Rifen. Il eut laCharge d'Hifto- 
riographe après LjfchanJery & avant Meurfus; 
Se il y fut appeHé, ce qui eft afTez fingulier, ) 
l'âge de près de fbixante-dix ans. Son Fils, dont 
il s'agit, niquit à la fin du Seizième Siècle. Il 
occupa, fort jeune encore, une place de Rec- 
teur, dans l'Ecole àt Slangendorpy en SeeUnde. 
Quelque rems après, c'eft-à*dire en l'année i6%6y 



il flHa voyage ^s^ Ica Ffv^mM«« Ui^îK ^ : fUmi; f 
âquérir ua plvs g^auxl foods d^éni^tkm». . Là tt 
tix)u|70 mojfCQ 4^ s'UifinuffF dans le cqnmmt» 2& 
Famiti^ de DUMffi! JHfrâr/itf , de, G^rdi J^nm 

9s autre» Savftiw* U fe fy âuffi comidiuie «a Pifr- 
blic, eonnettaiit aU) jeun kLeidfy.t^mc la fin. 
de l'aonée^. de cioaitrs:Noiies te Çom^Qiotss £ir. 
Sa3(K>k h Gfamm$îTmy Aateop, qui a écrit eB« 
l4atiii, daas k X>9smiktx Siéde > une Hiâptici 
^e l%i9nMfRh9riii> avec use pureté/ & iiae élegau*^ 
ce de ftjle fort au defiua du teoas où il viwiM^. 
Stefifamuf s'aquîi, par «epeû Oavra^, lafr-. 
veur du Chancelier Frifm; & en 1609^ il dé- 
dia au Fib de cq Seigneur un Recàett de Trai-^ 
tez ^ ou â*£srai& de divers Auteur» , comceiv 
nantie Royautoede Datmimarà Se de N&rw^ 
ff, leHtf^lM») leDuchéde^iWiwic^ &lesPro- 
vinces voifine^ Cela fut iixipnmé iheSL les El^ 
zevifs y danrkplus.pei^foisne, tomme fid« 
iànt partie des Defi:ripttons de tous les £tac£^ 
que cea Libraires» publiaient alors <le la mêtne 
manière fous le titre de K^tbc^L Sur la fia 
de cette année, Oi^s Watmus écrivit à Ss^a^ 
whfs^ de la part du Ctfancelier, peair lui annon- 
cer une vacance qu'il y avoit dans FAcadémiOL 
de^sf^, de la Chaire de Piofeflèuc en Elo^uen* 
ce, afin qu'il vînt fe^mettre au nombre des pré^ . 
tendans. Il ne manqua pas de fuivre Tavis; te 
rafiàite réuffit.. Il fut inftallé au Pnntems de 
l'année fuivante; Lk S. emploia Ibn loifir à r»* 
voir fir corriger Sft3KW k Gi ^ ummiirkU y &i^ 

|oindre.uB amples CMunemaioe 9 dont cçqu^ 

avoic 



j9P»r Ma €# 74#, 1741: %tf 

IWQie pvbliélciB fMhmdf m'^^t qp^ua avttnfecOUT 
9air* Apsàs^ «vcur acheté cette tâche , qu'il s'&; 
toit ioipoiiee, dcqui lui eoïka dix ans de travail^ 
g diSSètsi, eisicore rimpreâion de fon Ouvivgft^ 
pour çB.QO^reiireiyfae un ai^ttie de. même gem^ 
JLa BibUQtbéque de Offenkéiim conTervoijC na 
Aitooferit d'une aittreUiftoire aQcjienne deDam^ 
nitm0ffk , GQmpoiee par Sv«ï^h Aggo , qui 
axQÎt demeure dans la nuûiba même de Saxom 
ifeXSfVfimmffmK, £c écrie âvanc lui. SPéphaninA 
àÛDt decouyect ce Manufcrit^ voulut le publies 
iuceflammœt >. &, 7 joindiie des Notes de fa £ifH 
ÇQD.. Ssm Ëdiiîoa parut à Siom^ in oSéfva^ avec 
un Affmdix de. quelques Opufcuks anciens^ 
l^aosiée id42«. Cet ËcctHaîo m Coït infifrieur i 
Saosm, La nouvelle Edtfiion de cduirci paou^ 
enfin au même endroit^ en 1^44, mfplhu L'Ei* 
dtteur avoii; déjà été vevftu alars de l'EmplQ» 
dfHtftoiriggraphe, pea> de tema après la more 4p 
Mnofus, Une mopt prâinaturée remportât Iuxn 
memè^ le 22 Avril 165a, daus & cinquante Aq 
unième anné& B fidfedt efpérer luie raftoire do 
Wrèdétk JL im Recueil d'anciens) Qpu&ulea^ 
propies à éc^aircir l'Hiftoire à^Dmmm^rk;^ âc 
une Edition de Quintilieu.*, avec fea Omt^ 
mcntaîfqs. Et , s'il eut: vécu plus long-temr^' 
oai autoit pu att^^^e de lui faiien. d'autresOu«3ij&^ 
gffs^ Sa^Bibliothéque, avec tous fes Manufcrics, 
Çfliflà à des, poflèàeurs étr^ngersy &, à ce que 
croit fii/ÎS'^ Çratmius • elle ' e^ pcefentement % 

Gette< H^ire dès neuf demiéte^ années^ dû 
Régne de ChriRian Iir.^jsit fèus prcfl&,quatt»i 

rAu- 



\f6 Bibliothèque RAisaNMEfs, 

r Auteur vint à mourir ; comitié il parcât par 
TEpitre Dédicatoire , ^ue j^eam Swamngy ion 
Gendre, y mie, adrefleeauRoi, & quieftda* 
tée du niois de Mai i6$o. Il eft certain, que 
(^) St^hanius avoit compoi£ ce morceau, pour 
ftrvir de Supplément à Meurpus. Il faut aonc 
qu'il eût deuein de publier TOuTtage de celui* 
ci. Pourauoi fit*il pafTer devant le (ien propre, 
qui naturellement de voit fiiivre, & ne faire avec 
l'autre qu'un feul Tout? Mr. Grammtus trouve 
cela fort furprenant. D conjeâure, que cdui 
qui (i) étoit alors Chancelier, & par ordre du- 
quel SfMamusAvoit eatreptis ce travail, vou-* 
lut , auffi bien que les autres Patrons de TÂu* 
teur, qu'il publiât incellamment fonSupplémen^ 
pour donner une preuve de ùl diligence, de en» 
gager ainfi le Roi à lui faire payer fa peafion 
d'Hiflorio^phe. aflèz conâdérable, mais dont 
peut-être il lui écoit dû des arrérages, à caufè 
du mauvais état des Finances. Il eft encore 
plus inconcevable, qu'aucun de ceux à qui cela 
convenoit, n'ait penfe depuis à rendre complet- 
te l'Hiiloire du R^e de Chrifisam II I. en pu««' 
bliant ou Mmiffus , ou Cragius , de qui MeurSus 
avoit tout tiré. Cette négligence inexcuiabie a 
tourné néanmoins de telle mai^ére , que Mr.- 
Gramrnîus fe felicioe dé ce qu'elle lui a donné 

occafioQ 

Ça) Son Gendxe le témoigne; 6; Qn a des Lettres de 
lui même» où il le 'die ptjifieiveftient : tine, qu'il (^côvoic 
à Gerhard Jean PbJPtitf le 24 d* KvnX » 16^6. ( jm«; 4fttf* 
Spifiêiar, ai Vef,) onè autre \ Q\am HTwmiut ^ <^ mois 
4e février de la même année» 

(0 Ckrifiian, Th$méNu. 



Avril j Aiai & Juin^ 1741; 1J7 

ëccâfion de tirer de leurs tachettes à l'Original, 
èc la Copie. Si , avant liii, l'Ouvfàge de Meut'* 
fut eût vu le jouir , foit avec le Supplémfent de 
SiéfBamBty oii à pdrt , qui efl-ce qui auroit pft 
betifelr à faire imdrither le Manufcrit de Cragius ? 
Mais on aura déiormâis^gracds à Mi.Grannmùs^ 
dt l'Hiftoire de Méutjiui^ jôiiîte i fes autres Ou* 
Vrages y Se celle de Cragius , accom^iagnéè du 
iSuppIémeht de Stépbat$ius; trois Pièces qui ddi- 
Vent erre jointes enfemble , comme aiant un hp^ 
port nectaire l'une avec l'autre* 

Notre Editeur tient ènfùite à comparer le 
faierite du Coùtihuatéur de l'Hiftoire de Chru^ 
tian IIL avec celui du premier Auteur. Il ne 
croit pas qtie > ^rmi les Cdnnoifleui-s y il & 
trouve bien des gens, qui doutent lé moins du 
inonde qu^on ne doive donner la préférence à 
tragiui. Ce n'ëft pas que Sté^bamês manquât 
de génie: mais il n'avoir pas ftutant de àarurel, 
ni aexercice en cegenre^ qu'on en remarque 
dans l'Ouvrage de Cragius. jRour ce qui eft de 
la fidélité 9 dé là candeur^ de la droiture du ju* 
gement, qualîtez priiidpales d'un bon Hifto- 
rieh , l'un & l'autre a dequoi aller du pair avec 
les plus excellens. On ne (auroit rien trouver à 
redire dafis le ftyle dé Sséjfhaniûs , à l'égard de 
la pureté & de l'élégance; qiioi qu'il ne toit pas 
aulfî élevé que celui de Cragius. Mais fi Cragius 
eût vêdu aflcz long^tcms pour achever les neuf 
années qui reftoient > & mettre enfiiite la der« 
niére main à toute l'Hiftoire de ChriJUamlII^ 
il auroit donné quelque chofè de plus parfait 8c 
de plus travaillé, que le morceau de Stéfhamusi 
Tm. XXVh Fars. IL R noa 



Iff9> BriLIOTHBQUB RaISONNE'B, 

de tout le monde ; c'eft la Pacification y ou le 
Traité de Sfire , conclu {a) en Tannée 1^44. 
Au refte, Mr. Grammiits nous donne le Rtcès^ 
avec (à Verfioiî Latine dans les pages vis-à<-vis ; 
ce qui étoit abfolutneût néce(£ure pour la plu^ 
part des Leâeurs. 

Il n'a pas eu beihin de prendre la même pei-^ 
ne pour les deux autres Pièces, dont rOrigmal 
cft en Latin. L'une eft VOramname Ecdéfias-» 
tiju0^ faite en 1537. EUe fut in^primée à Cop^ 
fenta^eùy dans la même année > & ne l'a jamais 
été depuis» Mr. Gr^nmMi»/ auroit fort (buhaité 
pouvoir nous apprendre quelque choie de plus » 
que ne fiiit l'Hinorien qu'ilr publie, fur ce qui 
infpira au Roi le deflèin d'entreprendre un fi 
|hmd^ fi pieux, fi f^e, & fi utile ouvrage^ &: 
Sir. les pmbnnes qui eurent le plus de part au 
projet. Mais il eil réduit à fe contenter de dé- 
fendre la narration de Cragiut^ contre une opi- 
nion erronée, qui efi: devenue presque commu- 
ne. Ceux qui fe font le plus attachez à recher- 
cher l'origine de là Réformation en Damtimark^ 
pofent en fait , que le célèbre Jean Bugeh- 
HAOEN efl l'uniûue Auteur du Livre de l'Or- 
dofmance Eccléfiapique. Mais c'eil démentir le 
Roi 'même , qm parle ainfi au commencement 
Ue l'Ordonnance : „ Après avoir convoqué les 
p Dodeurs & les Prédicateurs du Roiaume de 
„ Damemark ^ & de nos Duchez , Nous les 

jy avona 

(0) Le as Mai : entre ChARUS-QUIMT le Cbriftimt 
ilh On tiou?e ce Tiaité dans le CORPS DIPLOMATI- 
QUE, Tom. IV. Paît. II. Ursich if^ pag. a^/^y 9fuh^ 
CragIUS en 4oAiit le précis , fag. %y%^ ^ftst* 



jtvrilj Mai (f Juln^ 1741: t«r' 

^ tvons charge^ de nous compofer Quelque Or* 
^, donnance Eccléfîaftique , pour délibérer en* 
,, fuite fur leur Ecrit. Et Taiant reçui Nout 
,, Tavons envoie au Révérend Père, le Doc* 
,, TBUR Martin Luther , par le nx>7en 
^ duquel la bonté de Dieu nous a rétabli , en 
,, ces derniers tems , la pureté du Saint Evaa* 
„ gile de Christ. Ce Théologien , & les au« 
^ très de IVittenterg ^ l'ont approuvé. Mais, 
^, pour mettre bien en exécution ce trieuz des- 
,, iein> Nous avons prié le Très-lUuftre Prince 
,, Jean Fridbric > Duc de Saxe , Eleâeur 
&c. notre grand Ami , de Nous envoler no* 
tre Bien-aimé Jean Buoenhagen, Pms^ 
tanien^ Doâeur en ^rhéologie. Nous nous 
^ fommes (ervis, avec nos Comëillers> des avis 
'yy de ce Doâeur, pour faire cette Ordonnance 
,, Eccléfiaftique« afin que vous ûchieX) que ce 
n'eft pas à la légère, mais p^u: les con&ils fie 
à Tâide de tant oc de (i bons juges,» que nous 
'^y nous ibmmes conduits &c/\ Voilà qui met 
dans une pleine évidence la vérité de ce que dit 
(a) Cragius^ que^dans Tannée précédente^ c'eft- 
à-dire 1536, rOrdonnançe avoit été compolSe 
par les plus Uvans hommes de Damiimérky oue 
le Roi avoit mandez pour cet e£Fet. des CoIIé- 
5, & d'entre les Prédicateurs: quWis qu*el« 
; été approuvée à WitttMberg , die fiit re- 
vue, corrigée, & augmentée par Bttgenbagm^ 






99 



r 



qui étoit venu en Dawteméari^ l'année fuivante; 
conjointement avec quelques Confiâllers du Roi » 

R 3 ¥ 

» 



£c piftbUée alors , enforte qu'elle coinmença % 
£tre exécutée. Voilà ce que le Roi appelle fai-^ 
te fOrdcanumce : & non pas que BM$enhagem 
l'eût lui-même écrite en Latin, comme Pexpli- 
me (0) Henri Muhliûs. II parott par une 
Xieàrô) (t) que le Roi écrivit à PEléâeur de 
Smx0 le 28 Avril, pour le prier de laiflèr enco« 
re quelque teitis Btfgenhâg^n en Démneméirk,q\ic 
rOrdonnance avoit été dès-lors compofée par 
les Savam de la Nation ; fie on lie ûuroit douter 

Îu'ils n'y eufloit mis bien des choies^ que les 
Prédicateurs de la Cout^ fie autres, a Votent in- 
troduit 4an5 leurs Eglifes ^puis quelques années; 
êc qu'ils n'euflfent écrit tout cda en Latin , dans 
les propre!; termes de l'Ordonnance, imprimée 
flepuis. Une chofè très-certaine , oc dont au^ 
cun ^teur n'a encore parlé ,, c'eft ^ue , quand 
te Roi eni^oia à l»»fber le Manufcrit Latin ^ il 
cil avoir iaic faire one Traduûiôn en Danois 
pour lui-même. L'Odginal en fubfîfle encore j 
Mr. iOrammsês L'ii.Tft,.& Ift avec ûm. U y a 
trouvé bien des preuVes^ /que cêttç première 
étMitidie db l'Ordonnante avoir été ôrigthaires 
imtot écrite en Latin;.. ce qui.au(& étqit néces* 
lâifie^ parce qu'entre ceux (qm travaillèrent à la 
éatt^Kt^ il s'en trouvoit qudques-tms^ vehus 
des Dochet deSluvic de ie BaJ^hm^ lesquels 
D'enEàidoiei\t pas le Danois; comme tous cent 
iles .RovifiiÉes BoM^Ui^ n'écoient nas affez verfeK 
• .■\'.,. •- . / dans 

.^ M C§mmênta$i0 th ^«rmâfU^ Mâligiêuit $9 C/ak 

W#, pag. 59. 

'■ m Parmi ceUes de la Colkftîaa cit^ç â4dbs » àç 

~|IAM JOACHUi ^UUMK , ^ag. 43$. 



jiwiU Malts Jmn^ 1741; itf} 

4flii5 la Langue Allemande. Mr. Grammhs âjbti^ 
te quelques autres remarques curieufea , qu'il 1 
eu occouon de aire fur ce fujet, en comparant 
le Manufcric Danois avec l'Ordonoance publiée 
fpa Latin. 

La troifiéme Pièce eft l'Ordonnance potir li 
Fondation & les B^églemens de l'Univerfité de 
Çoppenhagen^ qui n'ecoit auparavant qu'une £- 
coie. Elle fut approuvée & codânoéé dans 
l'Aflèmbiée des £uts > tenue à Otumfee^ le di« 
ziéme Jum 1539. ^* Çréommus reconnoîc^ 
que Bugenhagen eut beaucoup de part à la com« 
pofition de cette Ordonnance > fur-tout à ce qui 
regarde les fpnâions des ProfeOèur?^ ^ les aur 
très chofes qui s'y rapportentt 

Les Oraifim Funwes^ qui font pUcées iss^ 
tnédiatement après l'Hiftoire de Stéfbnwm ^ é* 
toient très-r^res ^ ce qui en augmente le priXé 
Elles font au non9)>re de ^tre. 

La première À de mçoLÀs HeMminO;^^ 
Profefleur en Théologie dans l'Univerfité de 
Çtffeakagen y où ^ la prononça le 13 Février 
9559 9 J<^uf> auquel on Mbit à Oit/AÉ/ie les Fih 



perailU» de Cbrmàn III. U y prit poiir Te3Eta 
ces paroles du Psaume CXV; (oItCXVI.J 
perf. If. La mort det Sai^s 4^ Ditv efi fr€^ 
ç^eufe (tevàfff le Seî^neàr. Cétdit un £ivant 
Théologien. Mr« Gramaeius^ qui efi fait uq E- 
loge tii4;nifique9 renvoie > pour ce qui reg^dfe 
là Vie ) à qud^es {a) Auteurs ,^ en ont 

,. ùf) PAUL. VINDING. Jitétdim. M^uienf. M^CmOR 
ADAM, in Fit. TittolofûT. T. Mouâa. i^«p«f«Hir« ^ 

R 4 



Id4 BiBuovRfiQVB Raisonne'é^ 

fuffifiiniinent traité : auxquels on peut joindre* 
le DîSiomtam Wft^ri^ue é* CrstiquB de Baylê. 
n en ufe de même à i^égard de TÂuteur de la 
Seconde Qraifon Funèbre. 

Cet Auteur eftjAQ^UEs Bording, Médecin 
du Roi y & Profefleur dans l-Univerfité de Copr 
fenbagen. Il écoit i^ Anvers : mais il pa(Ik en 
Danemark les trois ou quatre dernières année» 
de là vie. A un grand favoir , il joignoit beau- 
coup de xéle pour la Religion, n prononça 
«ulu ià Harangue le jour des Funérailles du Roi, 
& dans le lieu même où ce Prince eut fon Tom- 
beau* Cette Pièce, publiée auffi-tôt à Capfmr 
bagen^ futTimprimée, dans la même année, à 
Wittenberg , par les foins de Hélancbtm , qui 
témoigne dans {a) quelques-unes de fes Lettres, 
qu'il auroit foubaité aue TAuteur fe fût plus é-^ 
tendu fur certaines chofes : mais , ajoute-t-iL 
c'eft de propos délibéré que , dans un fi grand 
deuil, il a négligé les ornemens qu'il pou voit 
ajouter à ion Discours, pour lui donner un air 
lugubre. Trente-cinq après, liihtbik Ghfer^ 
Miniftre de PEglife de Dresde , fit rimprimet 
cette Pièce , en y joignant l'Oraifon Funèbre^ 
que Mr. Gràmmus nous donne enfuite. 

Celle-ci eft de Jban Thomas de K^. Il 
la prononça dans l'Ecole de cette Ville , dont li 
étoit alors Rcûeur, & d*où il fut enfuite appel- 
lé à celle de Copfenhagen. .11 fe rendit célébra 
dans fa patrie^ par un Recueil qu'il fit dçsHym* 
nés, qu'on chantoit dans les Eg^es, en y joi- 
gnant 

s 59* Jb4t$» LêttdtPm 



Jhrilj Mai & Juin^ 1741: iSf 

gptfit les notes de Mufioue. Sa Hanmgue fut 
impnmée à Bih en 1500^ te infërée depuis- 
dans une CoUcâion d'Oraifons Funèbres à la 
louange des Princes , imprimée à Franefrrt en 

La Quatrième te dernière Pièce, que Mu 
Grémmmt ajoute ici^ eft en vers« On y trouv* 
décrite en abr^ toute la fuite de la Vie de 
Çbrifiiam III. depuis & naiffimce; & c'eft prin- 
cipalement pour cette raifon que notre Editeur 
Pa jointe aux trois Oraifons Funèbres en profe. 
Car on ne doit pas ^attendre d'y trouver une 
Poëfîe exquife. Le Poëte^ nomcÉié Jean Sas« 
CERiDES , étoit HoUanJms , te natif de War^ 
wenhuys près d^Alcnutr. Aiant goutè la doâri- 
ne des Réformateurs , il fut dépouillé d'une Gu* 
jre qu'il deilarvoit ^ & s'çn alla à Wittenberg. 
Après avoir demeuré là trois ans, MéUncbtom 
fuc fi làdsiàit de û conduite ^ qu'il lui donna, 
en 1557 > une Lettre de recommandation pour 
k Roi de Da$mfmari , dans laquelle il tétnoi-* 
gnoit qu'il jugeoit cet homme capablç d'enfei« 
gner la Lat^;tte Hébraï<^ue dans rUniverfiré de 
Coffmbagen. Il y joignit un (if) Livre d'Odbr* 
ou autres Poëfies tirées des Pfeaumis de Démd 
ëc d'ailleurs , dédié au Roi par Safceritks , ouï 
l'avoit fait iniprimer à 9i/0 la même année. Ce 
Théologien Poète avoic compofê d'autres Ecrits» 
tous trâ^rares » & dont quelques-uns n'ont pas 

même 

(0) Oiênm fiéi Carmêmm, Déniikèrum «//«rvMfw, 
i4M iJÇ. Tipis fSifêifM lA S« 

• - •' f - R y 



^ê. Bl9UOTHBqUK lUtSOlVMlï^ 

in£me été cô&nus de ceux (a) qui oot pris i t4« 
che d'en donner la notice; comme. Mfr.^imr? 
iNT/jy/ le prouve par un Poëme Héroïque > qu'il 
poflede, intitulé: De jfg^j fiu Christi vie-» 
tofia C9ntts Gogum & Magogum Làbri ^s* 
tu9r^ imprimé ï Çpfpmhagea en t;77> Jm oéia^ 
vâ. A cette occaûon il remarc^uey que SafeeH'^ 
^Sy dans presque jtous fe^ Ecrits ^ paroît s'être 
beaucoup attaché à l'explication des Prophéties, 
& qu'il cherche des mjFftéres y des types, de^ 
allégories, dans les Hiftoires de la Bible, & dan$ 
presque tous les Livres du Vieux Teftament* 

Son Epkedium m obitum Stremffim ^ PotenH 
tiffimi Danias&c^ ^«i^if CHRisriANiTERTii, 
&c. eft la feule Pièce en vers que Mr. Gram^' 
m»f ait jugé à propos de faire entrer dans ce 
Recueil , pour ne pas déplaire au plus grand 
IK>mbre des Leâeurs, en groffiflânt le volume 
de pluiieurs autres Monumens de ce genre, pu-? 
failiez. à la louange de Ctrifiian III. 11 fe con^* 
tente de rapporter dans ià Préface, (i) quelques 
Vers d'une Elégie de (e) Jban François de 
KfeuyinmûéàlferFramicimy p6ur faure voir 
que, dès ce teins4àyil ne manquoit pas d'excd- 
kns Poètes en Damemétrk. A l'égard même 
des Oraiibns Funèbres en proie, il j en eut d'au^ 
très prononcées en Latin, fip ca Danois, le jour 
des Funérailles» 



(a) P. VINDINGIUS, AlB. lARTHOim, MOtltR, Ix^ 
Byp9wm$wua, sd Bartb, 

tk} Pâg. îcl0 , ît*. 

(e) Cette Pièce fe tioate pafmî fèé TdCfies , imra- 
nées à Lio», chez Aiu$im Gryfbm% ea ts^r* 



ErasMK L'AtVB y Piofefleur à Cofpenhagem^ 
die lui^tnêthe;^ dans un {m) de fcs Ouvrages Poë« 
tiques , qu'il fitc un de ceux qui haranguèrent 
en Ladn duns cette occafioq. ' Mr. Grammius 
doute fort que & Harangue aie jamais été pu- 
bliée; & cela le furprend j parce que ce {avant 
Danois n*écoit rien moi^ qud réiervé à mettre 
du jour (es nroduâioQS. Mais on trouve » dans 
(^) une Epitre Cfédicatoire du même Auteur, 
aidre0îe au Sénat de Kwrmbergy un long Eloge 
àe Cbriftism 1 1 1. que Mr. Gr4mftmf croie qui 
neut être regardé comme un morceau de l'Orai* 
fbn Funèbre non imprimée. Cet Eloge renfer- 
me quelques particularités^ qu^on auroic de I4 
peine à trouver ailleurs. Par cette raifon, Mr. 
ÇrammiMS Vr (c) inféré ici tout entier; d'autant 
plus volontiers, que le Livre , à la tête duqud 
çft TEpître DéJicatoire, dont il fait partie, eD: 
devenu rure. Raf^rtoos-en quelques endroitSi^ 
où il paroit y avoir de ces choies omifès, ou 
peu circonftanciées par les autres Ecrivains. 

yj CHRiSTiAifl III. feleyoit ordinairement 
,; die bon matin y à moins qu'il ne fftt incom- 
p mod^ Âttffi-tÔt au'il étoit habillé (ce q«i 
^y ne dehitfidoit pas Deaaooup dé tems , parce 
^, qu'il ne U piquoit point de parure ) il prioit 
^y I>ie(|avec mucoup de dévôdbn. il donnoit 
yy ordre enfuite à fon domeftique , & puis il fe 
i> mettoit i lire. S'il n^avoit pas d'autres aâài- 
3, res de pinde importance y & pafloit d'ordi- 
' \ » naire 

M Air, Da»Uar, Lib. VU pég. %i$y & filf- 

(») A la lénè de /<» ÛjMNT h ^^Mic. Staûbcs» 



1 

i58 BiBMOTBBQVS RAISONNER ^1 

mire une bonne partie de la matinée ï, lire 
l'Ecriture Sainte tout de fuite. Pendant ce 



tems*là, perfbnne n'ofoit Pinterrompre. Cet- 
te leâure finie, qu'il fkifbit toujours à haute 






n 

^y voix, ii étoit permis à chacun de l'approcher^ 
& de faire fa charge. Un peu avant dîner » 
il fortoit du Palais pour (ë promener, 2c alors 
il recevoit avec bonté les Requêtes qu'on lui 
préfentoic. Il les ramaflbit avec foin , 8c fai* 
foit enfuite droit à qui il appartenoit, fans 
ufer de remifi». . . » Il s'occupoit à peu près 
de la même manière après diner; à cela près, 
oue pour l'ordinaire il lifoit quelque Interprète 
de l'Ëcriturc Sainte. De ces exercices il pas« 
foit quelquefois à prendre quelque récréation 
'^\ dans fon Palais; & alors il n'admettoit auprès 
„ de lui qu^m ou deux de fes Courti&ns. Tan* 
„ tôt il le divertiffoit à quelque travail mécba* 
„ nique; tantôt à pointer 8c ajufter des Canons, 
\yy dont il avoit bon nombre , hits par d'excd- 
^, lens Ouvriers de Nmrentirg : tantôt il vovoit 
„ travailler les autres» fur-tout des Chymiites^ 
,, ou des Orfévres, ou des Horlogeurs« .... 
^, n donnoit lui-même quelquefois des avis^ 
9, pour perfeâionner ou corriger les Ouvrages , 
„ comme il paroit par une bdle 8c admirable 
„ Horloge , qu'il ht faire lui-même avec de 
„ grandes dépen&s, & avec laquelle on ne peut 
„ mettre en comparaifon celle qu\in Roi dç 
j, Ferfi {a) envola autrefois à PEmpereur Char- 

„ LEMAGNÊ* 

(«) C'eft le Calîpht AARON. Voies les Annides 
éfBOiNHART, fur l'Année 8o>, où Poncnttouve lâdefe 
ttipcioAi aulfî-bieA que dans les ^«mAt BirHni&m* 



' jfvril^ Mai & Juin^ 1741: i^p 

y^ LEMAGME. Mais il n'y avoit presque rien, 
,, à quoi Chrifiianlll. fe plût davahtsLge^ qu'à 
yy vifiter fouvent fa nombreufe Bibliothèque. Il 
,, en einportoic quelquefois lui-même'^ tantôt 
^ un Livre, tantôt des Cartes Géographiques, 
j. L'étude de la Géo|;raphie hit |>l2ibit beau-^ 
^, coup, & il fe flchoit quelquefois de ce qu'il 
„ ne S7 étpit pas allez attaché dans fà jeuneflè** 
^, Il efnmoic & aimoit véritablement les Scien« 
,, ces en général; & il étoit non feulement por«i 
„ té de bonne volonté envers tous lies Savans, 
„ mais encore il en admettoit à û Cour plu- 
^, fîetits des i)lqs diftinguez, avec qui il s'entre- 
„ tenpit agféâ^cfment , 6c dont il aimoit à pren- 
„ dre confeiL àuffi-bien qu'à entendre leurs con- 
„ veriatiohs lavantes. ... Il pourvut largement 
„ à l'entretien desProfeilèurs, donnant aux uns' 
,, des Canonicats , aux autres des Dîmes, aux 
„ autres des Vicarktir, ou quelque autre place 
„ lucrative. • . . U venoit lui-même de tems 
,';:en tems à l'Académie, fans beaucoup de fui* 
,, te , pour y entendre les Leçons des Profes- 
„ feurs. W les invitoit quelquefois à (à table, & 
„ en les bien régalant, il s'infbrmoit avec toin 
„ de ce qui regardoit l'état de l'Académie, & 
„ les autres chofes nécefiaires. ... Les Cha« 
„ noines de l'Egliië de Lunden furent long-temi 
„ à approuver par leurs fuffrages le changement 
,i des Rites & l'abolition des Superftitions du 
,, Papisme. * Ils confentirent enfin à une Con** 
„ (érence publique, qui devoit-fe faire dans l'A« 
„ cadémie de Cofpenbagin avec les partiiàns de 
„ la Réfbrmation, Au jour marqué, le Roi 



ijO BiBUÔtlIEiît» ïUtSÔHWl^E i 

,, s'y rendit lui-même ^ & des premiers, quoi 

,, qu'il fît grand froid , & qu'il e^t mal à une 

jambe. Là il fe tint au milieu des degrex, 

Z fans pompe & fans fafte; & tant par fa juftc 

1 autorité, que par des exhortations wiiûbleg^ 

il dirigea & amena à une heureufc tjn cftte 

!î Conférence, . i . Les Çhaiioinçs de X-iwiifof 

' fe joignirent volontiers aux Eglifes npuvelle- 

L ment établies , & foufcriVircnt à,W IJoârinç 

w reçue &c. j.-' 

Mr. Qranxmiùs finît fil PtÇ4CiWX indiquer 
pu rapporter les Elogs«>q"S qusinuté d'Ççriwiih» 
de divcrfes Nations ont Wt de ce Roi après fii 
i^iort ; & il fouhaitc , pour le t^aa du Genre 
Humain » qu'il s'en trouve déformais .graç|d nom- 
bre de femblables, & dans le Niwrf^,^à^s tout 
le Monde Chrétien. Now difçps yojontiers 
avec lui, Amém ea attendant de^^ir ^ THis^ 
toire même du Regnç de CHW6i'çi4iî I II. 



article; i;, , 

Ftagnfenta , Gr«ce & Latine^ Ad fidjem 
Cpdd. Manufcriptorum reccnûiit, I^p Çri- 
. tffiSy InterpreMitfm Nova , cqt^POfliie app^- 
râtu neceliario donftvit Joannç^ Taylor^ 
Av M. &c. Acçç4it]|U; Q. JSR. M4IU»(iAN-! 

< 






îh Mai ta jMiVi I74«^* Vft 



Ceft-à-diref 
Les Harangues é* I^f FKagpaeoi de PÔrateu^ 

. Lysias. Nouvelle Edition^ ffvuefifr ksAU^ 
nujcriu^ ^ gcc^fopâgnf^ ^une mu^Ue Ver peu 
tuai^^ ^>(t autres chofes nécefféWeSy f0T Mr. 
TATLQIi. . JSfveçfes Notes Çritiquei, & lès 
Coojeâijres dt. Mr. Markii^aIïo. [Second 
Extraiti On a vu le premier dans u L Pav« 
tie d^ Tpine XX VL Article L pag. 3 . ] 

A 

VrOva avodf donné qn Ezt;rak de la ^ de 
r^ LYSiAf, compofée pv: k nouvctl Ed^eur 
des HarMuti^^ iSc des IBragmpu qui reftent, d« 
j:e £u9^si^ Qoiteur Grec. |l $mt maintenanc 
venir à la' llpir^^» où Mr. TaïI'QR rend comp* 
te de ce q|ii rqgarde X^Âi^m aiêoie> de iès ac^ 

14 comiqeiKre par quelqtie^ réflexions , on 
plaintes yIv^> diont le fujet, fekm toutes les ap* 
parencesi deviendra plus grand de jour en jour; 
c^eil furie peci de cas q^ToQ f%it commune* 
ment de ùi Crstifuf^ic en particulier des anciens 
prateurs Grêi^^ à Tétude desquels les Savana 
xnèmpy dit-il, ne si'attachent guéres , non plus 
qu'à la connoiflance de la Jurisprudence Attu 
mfy doÀt Ces Auteurs font les meilleurs Maîtres^ 

Après ç^a, ôl P^t^ ^^ H^ )w^ ^^ i^^ ^? 
ps^ Jie^ anciens Critiques ,j as^t les Siècles de 

barbarie \ pdui^ conferver dans le meilleur état 
utfil étoiF p00î{^^^^ lesH^^ès de lîrjfefâ 6ç 
#. copi^ue^ linT âcQuss qufiIi;|>buvoietit avoir^ 

avec 



/ 



tjt BiBLtOTHÉqUt HÂlSOHAÈ^^ 

tvec ceux des Modernes^ depuk l'invention éé 
rimprimerie. 

Les premiers avoièot un grand avantage Cji 
les derhiefs , dans là révifioç de toute Ibfted'Ax^ 
teurs d'une pus grande antiquité. On ne voioic 
point encore cette infinité de divetfes Leçons, 
produites depuis pat i'^orance Ou kf témérité 
des Copiftes* Il reftoit encore alors bien d^ 
Manuicrits très-anciens , de plufieùrs même 6ri- 
finam. âthen&'s (s) parle, d'un exemplaire 
de Sbra9c1.fi , de la main même de TAutéur. 
Pausanias afltjre, que les Habitans du Mone 
HéHcdm lui montrèrent {t) le Poëmé d'HEsio^ 
PE , écrit fur des lames de plomb très^ttncienh 
nes^ Copie faite ians doute par autorité oubli* 
que, pour honorer la mémoire de ce grand Pôë^ 
te , & Mte honneur en même tems au pajs^' 
oui, i ce qu'on croioit, lui avoir doimé la nais^ 
ânce. C'etoic fuf de tds exemplaires ou les pluâ 
snciens, ou qui en approchoient le plus , que 
lesCritiques corrieeoient les Copies de leur rems^ 
A: en publioient de nouveOes, ûà ils nlettdent 
(t) leur nom , pour leur donner de Tautofité pat 
ce témoign«|e de la révifion qu'ils 6n avbient 
faite. Les Oeuvres d'ARisTo^s fureût ainfi 

. cotri<>> 

Çs) Si }e m*cn foûvienl bien,' ajoute. Mr. Tafhr$ 
car il y a long- tems que j'ai \fiAtkin49, . Refteà favoic» 
G fa mémotip a éoàftrvé fidèlement le fait même. 

(^) Cdiii (]|uî a poux titre, hs Otmvrêt 9 jHùtt. tSfk 
XX. tièu Bmêtic, Cap. 31. fmi 771. Ei, Kmkn. 

(€] Kotre Aaceitf en donne poux exemple plut bat ^ 
dans une Note , sAhxanârê do C^pfêêi an xa]^poxt d'A* 
ffiSTiDt, dans Ton Oxaifoa fmdbfe ÇTm^U F^i* iSi^ 



jfvril^ Mai (^ Juin ^ 1741. zy^ 

Gonig^es par Tyrannion (if) , qui étoît cou- 
temporain de LMcuUe; & peut-être n'étoit-il pas 
le précQier qui l'eût entrepris. Mkemon deP^nxi. 
fhylie^ que.GALiEN (b) appelle le CorreSemr 
( hê^ênh ) des Livres d'HiPPoCRATE , étoic 
certainement très-ancien , puis que quelques Mé* 
decins, citez > ce (c) fetnble, par Pline, a- 
voient écrit touchant les Notes Critiques de 
Jdnémtm fur WffotraU. Parmi les Romains ^ on 
voit que Varron {d) revit les Comédies d» 
Plaute^ CiCERON(tf), les Ecrits de Lucre*- 

ce; 

(s) STftABON , lib. XÎII. pag. 609, Eiit. Pmrif. 
PlUTARQUE , în LueuiL ( pag. $04.. Ed. fTêtb. ) & ia 
SjlL ( pag 458.) AMMON. in Fîf, Arifttt, HeSYCh. Il* 
lUSTRluS CP^S* ^4* ^'^^ Cêmmêiin, ATHENfi'fi , Lib. I. 
(Cap. a.) 

(Jf) Notte Auteiu ne cite point l' endroit. On lé trott- 
▼eia indiqua dans la Bibliotbiqke Griquê de FABRICIUS. 
Tom. III. pag. s8i. Cet exemple a été auifî all^gu^, il 
y a long-tems , avec pluiieurs autxes , dans la Po^msfbis 
de WOWER, Cap. XVi. pag» isf. 

(c) M.X. Taylor ne dit pas où s & ne nomme point 
ces Médecins. Il paioit paxGALTEN» que Mx.¥abriciuS 
cite auffi dans le I. Tome de fa Biblhtbifnê Griqua , pag* 
8S7. £dit. 3. i\xA Zin9n } Apiîhnius VEmi^mqut ^ riuc«> 
nommé Bybias$ & Hiractiiê de Tarêntê y avoient beai^ 
coup disputé les uns contre les autres fur les Notes Cri- 
tiques de Mnimên, Or PUNE (comme on peut leyoir, 
en confultant \* Index du P. HardOUIN) cite un Zémn^ 
hc vok Apûîhnius y fur des matières de Médecine) & un 
Héraelida , qu'il tjualifi^ expreflement Médecin 5 mais fana 
aucune défîgnation ni de leur patrie , ni du tems où ils 
ont vëcu. Notre Auteur conjeâure donc^ que ce font 
Its mêmes dont parle Galiên, 

(O AUL. Gell. Lib. IIL Cap. 3. 

(0 £ USES, in Cbrinic* (pag. xso.) EdiU SêaMg. 

Tm. XXri. Part. II. S ' 



i74 BiBLJOTHCQÛK RaISOKKE'Ë, 

CB î Asconiu«, qui vivoit fot« l'Empereur Né^ 
f9» {a) , ceux de Cice^oh: Varius, Tue- 
CA> fie HTGîmJs(i), cmx de Virgile, peu 
de tôtùs après h mort de ce grand Poëte, puis 

$•38 vi?aîttit fous le régne tTAugmJle. Tacite, 
quelques Ourrages d'ApvLi'E {c) , furent 
i«vûs par un certain Salluste , en l'Année 
de i'Ene Chrérienne 395 , c'eft-à-dire, moins de 
tfote'^ens ans après la nx>rt de kurs Auteurs^ 
On voie for un (J) ManuTcrh de Vegecb, que 
FOuvrage avoit été revu par un certain Eutro- 
Pivs ,qui n'étoit guéres moins ancien, que l'Au- 
teur. Flaccus Théodore {e) fit ainfi une 
Copie de Priscien «fous leConfuIat d'Olibrius^ 
^ tombe &a l'Année de Jesus-Christ 526, 
tems auquel ceGrammairien florififoit: & leRé- 
vilcujr fe qualifie lui-même {f) Auditeur de Prif" 
€im. U y a dttis la Bibliothèque du Grand-Duc 
de T^fiéme^ on Manuferit de Virgile , le i^us 

ancien 

(d) Nous snrons , ccMAinc on £ût » ies Fcagmcns des 
Comjàtmwbic» d*^*Mkts f^disâmt fax ks Htizangites de 
IHJuateuc BL«maitL 

iby DOMAT. in Pf». FirjîL 

{€) U ▼ a ^d^ucs Hfl. ou 00 lit à. kl Ml : Eg$ 
Càsfm Salluftns kgi & tmênàêvi Xonut ôrc. ainû que 
ledit Mm: FABKICIUS, MiU, La^ Tam. I. pn* >49* ^ 
tVvoL u. #4ifw X78. iL*M spfOfeauQcat JM^c Xi9^ a tirv 



iéy lu JUêmfiriftû PutBmto. . , 

(f 5 La fouTcnption dé oe Tkéêdêr^ , tappottée ici » 
eft fans doute tiiëe de U .«U^. £«»•« ^ f AB^iOys • 
Tom. I. pag. 783, 784. où il dit qu'elle fc trouve dans 
U|ft Mànn&xit de U Bibliothéaue de 5#. ^m» ^ Hawtinurg. 
(f) Au commencement du Uv.XVT* dicMr.FABWr 
aus, ubifupt. 



j4wil^ Mai t^ Jt^n^ 1741: 27^ 

«ncicn qui refte , où (a) TuRcius RuFiut 
Apr'onianus ÂSTBRIU8, que Ton fait avoir 
été ConfuI en 494. , témoigne de fa propre txmoy 
qu'il a revu & corrigé cet exemplaire. 

Un autre avantage qu'avoient les anciens Cri- 
tiques , 6c qui n'efl: pas moins confidérable, c'eft 
que les Oeuvres entières des Auteurs , fur les- 
quels ils travailloient, fubiiftoient encore. Aiafi 
ils pouvpient mieux, connoître par-là le ftyle àc 
le caraâére de chacun ; ce qui eft d'un grand 
fecours pour découvrir & conigcr les endroits 
fautifs. Au lieu qu'aujourd'hui on eft obli^ 
d'emploier beaucoup de tenos à deviner en quel- 
que manière, par des conjeâures tirées de l'o^ 
iage des Auteurs contemporains , du génie de h 
Dialeâe dans laquelle tel ou tel a écrk, des opi^ 
nions de l'Ecole dont il fortoic , oa des priod- 

?es de la Science à laquelle il s'étoit atcadié. 
^eut-être auffiarrive-t-il quelquefois que,«raîant 
avoir en main un bon Auteur de T Antiquité, on 
prend beaucoup de peine pour corr^er quelque 
Sc^hifte des Siècles poftérieurs , qui t'eft paré 
du nom de cet Ancieo , pour iê diveitir, ou 
pour exercer (es Difciples. Du f^efte , il finit 
avouer, que bien des Monumais véritables db 
l'Antiquité fe font perdus , parce qu'ils ont été 
condamnez par de ievéres Critiques. Il y avoit 
autrefois, felôn le rapport de PLUTARt^tra {h) 
Se de Photius, plus de quatre-^censUarangues, 

qui 

(«) NORlk C0»09élfê, Pifiim, V^Sett^ IV. GOftlI Jm- 

S:z 



iy6 Bibliothèque Raisonme^^ 

qui paflbient fous le nom de Lyfias: un gr«kl 
nombre étoiçnt véritablement de lui , au juger 
ment des Ecrivains du plus grand poids, com- 
me CiCERON (a) & Denys (h) tFHalicamaffè, 
Mais Photius accufe un certain Pacjl, M/- 
fiemy d'avoir été caufe, en jugeant fuppoféespliH 
fieucs de ces Harangues, & des plus belles, qu'el* 
les Âirent négligées , & qu'ainb elles périrent a- 
vec le tems. On ne fait , qui écoit ce Paul^ ni 
quand il vlvoit. Outre Péotius y il n'y a que 
Suidas (c) qui en parle , & l'Impératrice Eu- 
pociK (J) 1 puifant dans les mêmes fources. 
L'un & l'autre l'appellent Paul Germiuey & le 
qualifient Sophifie. Il n'eft pas au moins auifi 
ancien, que Dents iHaUcamaJfty & que Ce^ 
CiLius, qui ne reconnoifibient pour véritables, 
^e 425 Harangues qui pafïbient fous le nom de 
Isyjasy que 230 félon PlutarquCy ou 233 félon 
Thotius. Outre le petit Livre qui nous refte de 
Denys i où ce Critique, qui avoit le goût très- 
fin fie une grande leâure , donne fon jugement 
fur les Harangues de I^yfiasy il avoic compofë un 
(é) autre Ouvrage, pour apprendre à. diftinguer 
les véritables produâions de hypas d'avec les 
fauflcs. CécHkts étoit un Rhéteur Siciben , con- 

tempo- 

Srnt. (CiL^,i6.^icDi Oréttâr. Lib.II. (Cap.xu) 
In nt. Ljf. 
Voc. IlaffAoc Tipiûvoç. 
ji) Dans rOuTxage encore manufciit , dont a patU 
aillcais, d'après le P. de IUûMtféÊMC$m. 

(O Je vois bien qu'il 7 renvoie» Cl '4* P*t» ^$7* 
Tom.Il. Ofp, Sd.HmdJhm, ) mais il en parle comme d'in 
Ouvrage à faire , 8c non conùne d'oft Ouvxagic dé>a faiit. 



Avrils Mai (^ Juin^ I74ï« ^77 

ïcmporam de Denys. {a) Il ivoit écrit une 
Comparaifon de Demosthbne & </i?Ciceron; 
uae autre » de Demosti^ene & d'EscHiKE^ 
un DiBiennaire par ordre alphabéiiqm ; un Trai- 
té des Harangues vraies ^Juppofées de Demos- 
THEHS; un autre, du caraSiére des Dix Orateurs 
&c. LoNGiN {b) cite des Commentaires de 
CéeiUus fur JLyJias. Mr. Taybr indique enfuife 
plufieurs autres Anciens, c'eft-à-dire, tous ceux 
qu'il a pu découvrir, qui avoient éclairci ou exa- 
miné, d'une manière ou d'autre, les Harangues 
des Dix Orateurs en général , & cellçs de Lypas 
en particulier; mais qui aiant disparu , ne lab- 
fent aux Critiques modernes que le regret d'ctre 
privez des grands fècours qu'ils en tireroient. 

Depuis la renaiflànce des Lettres, Aide Ma-- 
nuée eft le premier qui a fait imprimer ce qui 
nous refte de Lyfias. Son Editicm parut en 1513» 
dans un Recueil d'Orateurs Grecs, in folio. Il 
les pubUa fur des Manuferits du Monaftére du 
Mont Af/fos y que le avant Lafiaris avoit ap-» 
portez en Italie , d'un voyage qu'il fit en Grèce 
par ordre de Laurent de Médicis , pour y cher- 
cher & acheter, à quelque prix que ce tût, de 
bons ManuTcrits. C'eft ce que dit Aide Manur 
ce^ dans fon Epître Dédicatoire à un {c) NoMe 
Vénitien. Âinfi il y a apparence que ce doâe 
Imprimeur conféra enfemble plufieUrs Manufcrits 
de L»yfias , qui fe trouvent aujourd'hui dans la 

Bi- 

{•) SUIDAS» voc. XaiK/Ai0Çi Tom. IL ptig, a8$. ^i* 
Kufiir, 

(Jt) De Sublim. Seâ. 3«. 
l$y Frtmcifiê Ft^fi^U. 

83 



%yS BiBUOTHEQIIfi RAiSQMKE'By 

Bibliothèque du Grand-Duc de Tofi^ne. Le 
nouvd Editeur en donne ici une note, pour l'u- 
iàge de ceux qui viendront à publier après lui 
cet Orateur^ car il n'a pas eu lui-même le bon- 
heur d'obtenir quelque Collation de ces Manu- 
scrits. 

La (èconde Edition de L/fias^dt celle d'Hi»H 
fi Efienneyqm fit rimprimer les mêmes Orateurs 
à Farts y en 1575. Il y joignit de plus une Ver- 
fion Latine de toutes les Harangues à*Ejfcb$xfey 
te de quatre de LypaSy dont (a) l'une ell: tra- 
duite par lui-même. Il avoit revu le Texte d'£r 
fehint , & celui de quelques Harangues de L/- 
fiasy fiir d'anciens Manulcrits: mais il ne nous 
apprend point quels ils étoient , ni d'où il les 
avoit eus. Dans VOraifam {b) Funèbre des Al- 
liez, de CoRiNTHE ,il dit avoir corrigé un grand 
nombre de paffages, rempli une grande lacune, 
& quelques petites, avec le fecours à*un certain 
Mamuferit, On peut cependant compter fur & 
bcxme foi , & fur fon exaâitude. il rapporte 
en maige les diverfes Leçons desManufcrits^ Se 
il n'infère dans le Texte fes propres correôions 
que très-rarement, c'eft-à-dire, comme il s'ex- 
prime lui-même , quand la faute de l'Edition 

pré* 

Ça) C'eft cdk qui pazoîe la pxémi^ie parmi celles 
de Lx/tat. Les tiois autres, favpir^ les i», 14,22, font 
siadttkes par OstuU Grouktr*. 

Çb) C'eft ici la a. Au refte , je ne fai pourquoi Mu 
Tuyhr ae met poiac de jmmmt* \ auçnn< » comme avoit 
fait Fan âer Hêidê. * Cela n'étoit pas moins néctS^an 
pour les citer & les trouver pUis commodément , que Iq 
loin qu'il a eu de mettre en marge de fou Texte içs pa- 
ges des Edicioni é^^lée JUsaucê Si à^H^nri Miiêuttê. 



Avrilj Mai & Jfùn^ 1741* %yp 

jynicédente écoit fî grofltére , qu^m m p^ttvoit 
douter de U corteBten fans un firufmU liautHHf 
plus groffier. Âuffi Mr. Tayler déciare-C-i), qn^ 
a imité cette fage retenue , & en général tout 
les foins que iè donnoit Henri Etienne^ comme 
le meilleur modèle qu'il pût fuivre. 

Les deux Editions dont on vient de ptrler/ 
font in folie. Il parut une troifiéme Edition de 
Ltyfias leul in oSavo^ à Hanaw^ en 1615, pu- 
bliée par yeffi Van der Heyden^ qui l'avoit en- 
treprife à la foUicitation du Jéfuite André Sebotf. 
Il y joignit de (à façon une Verfion Latme de 
toutes les Harangues , & des Ârgumens, mêlez 
de !Nk)tes Politiques. On trouve à la fin -du Li^ 
vre, de» Notes Critiques de ScboUy faîtes Ans 
le fecours <hiuc<m Muiufcrit , fur de fimples 
conjeâiires^ telles , sa jugement de Mr.Tayler^ 

3u'il Kinie mieux fe taure là-defTus , que d'ea 
ire ce ^11 poiHToic avec vérité , mais qui ne 
ferrar pas bcMmeur à la mémoire de ce Saifahr. 

L'Edition de Fan der Heyden fut renouvetlée 
à Markeurg en té%'\ , par ks foins de y. Bnr* 
ebard Majus , Proteffeur en Eloquence 6c en 
Hiftoire. Le nombre des pages, le comcnen* 
cernent & la fin de chacune ^ y font les mêmes 
précifement, que dans h précédente ^ dont eUé 
eft une Copie , pour le Texte 2c la Verfion. 
Mais on a mal^à-propos retranché tes No(es de 
iibett-y auffi*bien que les Témoignages des Ân-^ 
ciens au fujet de J^ïf^ff* 

Voilà pour ks Ecutions de» Harangues de I/^ 
pas raifemblées. Quelques Harangues en ^attî* 
çulier ont étéoutrxdtntâr. oo édnirciesp^dcs 



tXcx Bibliothèque RAisoKNs'By 

Notes & des Commentaires d'autres Savans.- 
Dès Tannée 151^1 ^éitnus Vitales^ qui étoit de 
Fakrtney publia les deux {4) premières à Rime^ 
in quarto y avec une Ver&on Latine de ià &çon. 
Cette Edition eft très-rare. Mr.Ta/hry qui ne 
Pa vue qu'une feule fois, en copia alors une £• 
pfgramme, qui fê trouve à la fin, & qu'il rap- 
porte ici , compofée par O^. Sylvius Laitrelius. 

Il parut depuis à Bik une nouvelle Verfîon 
de ces deux Harangues en 1522, chez Froben^ 
avec quelaues Déclamations <;le Làianm y & 
quelques Harangues à*IJbcratey traduites par E-* 
rasme y in quarto. On a fû d'ailleurs , que la 
Verfion de celles de Ljfias étoit du £ivant ¥rai^ 
fois Philelfbe; & Mr. Tayhr s'en eft convaincu 
certainement par. un Manuférit de cette Verfion 
en parchemin , qui fe trouve à Oxford dans la 
Bibliothèque du Collège de BalioL On voit là 
deux Epitres Dédicatoires de Philelphoy adres- 
fées l'une & l'autre à Franfois Fallas Stroxza. 
Comme elles n'ont jamais paru, autant que no- 
tre Editeur a pu le avoir, il nous les donne ici, 
copiées tout du long fur le Manufçrit. Les mê- 
mes Harangues furent encore traduites de nou- 
veau par (^) François Fahriciusy & imprimées i 
Cob^noy in oSiavOy en 1554.. 

D'autres ont encore travaillé fur la première. 
Elle parut in quéiriOy en Grec & en Latin, à 

Paris^ 

(dy De cette Edition s cAr la féconde, ou VOraifin 
fknibrê dis alliez dt CORINTHB» eft la 3K dans l'Edi- 
tjon de Vm d$r Htydêm, 

{b) X^Ç même » qui donna deuiç pu tzoi^ Edition 
^'Ql^OSBy Se dpat a pailç Q» celle de M^. Havrçttmf. 



jfvrilj Mai tS Jf^n^ 1741. x9t 

taris y ea 1549 > ^^ Guillaume Morelj tradui- 
te par RenéGuillon de Vendôme y avec des Scho^ 
lies à^ Antoine BeUaudy de Grajp. Il y en a un 
exemplaire dans la Bibliothèque du Collée de 
Merton y à Oxford. Henri Etienne y dans (on 
Edition des Orateurs Grecs y dont on a parlé ci* 
defTus, publiée en 1575 , donna une autre Ver* 
ûon Latine de cette Harangue, qui, l'année (ui« 
vante l*i^6y parut i Lion y traduite en François 
P«r Jaques de {a) Vintemille, En 1593, André 
Downes (h) la publia en Grec & enLatinàCifi»* 
hidge y in oSavo y avec les Leçons qu'il avoic 
faites là-defTus publiquement dans cette Univer** 
fité, où il étoit ProfefTeur. Quelque utiles que 
foient ces Leçons pour lajeunefle, Mr. Taylot 
n'a pas jugé à propos de les inférer dans ibo E- 
^ dition , parce quf elles font fort étendues, & d'un 

?(OÛt bien di£Eerent de la méthode qu'il fuit, à 
'exemple des Critiques d'aujourd'hui. 

Guillaume Canter traduifit en Latin la (r) Ha« 
rangue de Lyfias contre Eratofihéne , un des 
D'enté Tyrans y & la joignit à fa Verfion de tou- 
tes 

(^ài) Notre Auteur , après Mr. Fabr ictus , l'appelle 
JACOBUS CONTESIUS FintêmilHus ; prenant FintimWê 
pour le nom de la Ville d'où étoit ce Traduéleur, fie 
CoHtês pour fon nom. Mais ce Jim^t d§ Fintêmith , qui 
ttoiX Confeiller de Dijon , fe qualiboit Comté , parce qu'il 
étoit de la Maifon des Comtes de yintimilh ^ doQt ]«s 
branches fe répandirent en divers endroits. 

. Çb^ Ht.Taylor n^et ici dans une Note , ce qu'il ap& 
fkvoii de la Vie & àes Ecries de ce Savant Anglois. 

(0 C'eft ici la za. mais la zi, dans l'ËdltioA do 
^<l» iêr H^ydtn* 

S5 



ïXt BlBUOTHEQVB RAISONNE^, 

tes les Harangues d'ÂRisTiDE , imprimée à Bâfe 
en 1^66 y in folio. Cette Harangue, avec celle 
qui {a) eft corxxt Alcthiade y & une antre coa« 
tre les (h) faifeurs de Monopoles y (è trouvent élé« 

S^amment traduites par le doâie {c) Charles Gtom- 
ors , Préfident du Parlement de Rouen , dans 
l'Edition des Orateurs Grecs, à* Henri Etienne. 

Il parut à Cambridge y en Kîptf , pour l'ufege 
des Ecoliers , une Edition en petit de la fécon- 
de Harangue de Lyfias^ avec la Verfion de Fbi* 
leljftey & de courtes Notes de Meh^ Bufieedy 
qui y joignit le Ménéxéne de Platon. C'eft 
dans une pareille vuie, que Jaquts Scbudt fit 
imprimer la même Harangue, avec celle contre 
Bratofihéftey à Francfort en 1702, in oâfavo; 
& (a) JeanFatufay en 1710 à Ver^fey dans fou 
JLncychf^die ^ où il ajouta YOraifon Funèbre des 
Alliez de Corinthe. Mx.Taylor fait mention en- 
core d'une autre Harangue de "LyRas y publiée 
par un Allemand parmi d'autres Pièces, en 1735. 
Mais il a oublié le nom de l'Editeur, & il ne fe 
fouvient pas bien du titre de la Harai^ue. lï 
croit que c'étoit celle c^mq Ijyffas fit (e) contre 
la médifance de quelques Amis: Sc fur ce pié-là, 
l*Editcur ne pouvoir plus mal choifir pour fôa 
but. Car il n'y a guéres de P^e plus remf4ie 
de fautes & de petites laconies , èc qui mentit 

moins 

(0) La 14. ( ou 13.) 

(Ai La aa. (oa ai. ) 

CO L'Auteur dit ici Qag, 15.) Simon GrouUr$, Mai» 
lui- même Ta appcUé, comme il faut, Chudê.'fn^* 10. 

(d) Grec d'Athènes , Rêveur d'une École des Flênh 
tiens. On trouve la notice de fon Recueil dans la jBfW/«- 
fbéguê Gréjue de Mr.FABÇ.ICa;S, Tom, XIU. pag. 457» 
&/eqf. Çê) Las. (ou^.} 



moins par la nature du fujet^ ou par la dispofi- 
tion du discours, d'être iDife entre les mains de 
ia Jeunefie. 

L'imperfeâion de toutes les Editions , qui 
viennent d'être^ indiquées , en demandoit une 
nouvelle. Mr.Taylor auroit (bubaité, que quel- 
ques Savans, qui a voient penfé avant lui à tra- 
vailler fur Lj^^/, euflènt exécuté leur delTeinj 
fur- tout Henri (a) de Valois ^ qui promettoit non 
feulement d'échircir les endroits où J u L i u 9 
P o L L u X traite de la République à^ Athènes , 
pïais encore de revoir & corriger les Orateurs 
Grecs^ Le nouvel Editeur fait ici un Eloge ma- 
gnifique de ce Savant, qu^il regarde, pour tout 
dire en un mot, comme ijk) un Critique presque 
accompli. Voici maintenant ce qu'il nous dit de 
(bn Édition. 

Il a revu le Texte avec la dernière exaâitu- 
tie, (ûr l'Edition d* Henri Etienne^ Se il s'eii: fait 
une loi inviolable de n'y rien changer uns né- 
ceffité; en quoi confifte, félon lui, un des priiw 
çipaux devoirs de tout Éditeur. Il n'a pas eu 
une affez haute opinion de l'autorité de fes Ma- 
nufcrits, ou de la jufteflè de {es propres conjec- 
tures , pour les préférer à la leçon commune, 
lors qu'elle eft appuiée fur des raifons à peu près 
^ales. En ce cas-là, il a craint le jufte repro- 
che d'un efprit de nouveauté , qui ofe remuer 
les bornes facrées d'un Texte approuvé par le 
long ufàge. Mais d'autre côté, ce feroit poUfTdir 

trop 

(éi) Voiea £ta Notes fur celles de Maujfac ad Har- 
VOCRAT. pag.' s8. (pag^ 9». Mit, Mf^iwiré, ) 6c la fié. 
£ice de Jaques Gronotius. 



Z84 BiBUOTHEQVB RaISONNBIB, 

trop loin le refpeâ pour les Editions communes, 

aue de conferver religieufemenc des bévues ri* 
icules & des fautes très-groffiéres dés Copiftes. 
Ainfi il a corrigé iàns balancer celles de cette 
nature. Il nous donne ici pour échantillon une 
lifte de ces paflàges corrompus , qu'il a corri- 
gez, fans y être même autorife par aucun Ma« 
nufcrit; auffi-bien que de quelques autres, où, 
quoi quefesconjeâuresnelui paruffent pas moins 
cenaines, il s'eft coatenté de les propofer dans 
fes Notes, félon fa régie de tenir un milieu en- 
tre la timidité fcrupuleufe de quelques Editeurs, 
& la hardiefle fkns bornes de quelques autres. 
La ponâuation étoit vicieuiè en quelques en* 
droits: notre Editeur Ta changée, fans en aver- 
tir , lors que cela n'auroit fait qu'ennuier les 
Leâeurs. Au refte, il n'a pas cru devoir uler, 
dans fa Verfion, de la même retenue, qnp dans 
la correaion du Texte. Le Texte eft au Pu- 
blic^ plutôt qu'à l'Editeur: maisla Verfîon ap- 
partient toute entière au Traduâeur ^ c'eft foa 
Ouvrage, il peut le tourner comme il le juge à 
propos, Ainâ il n'a pas fait difficulté de tradui- 
re une infinité d'endroits félon les conjoâures 
qui lui paroiflbient bien fondées, (ans avoir é- 
gàrd à la leçon commune, quoi qu'il l'ait lui- 
même confervée dans fon Texte. Mais il a fait 
toujours imprimer en caraâéres Italiques ces en- 
droits traduits différemment, afin que du premier 
coup d'oeil on les diftingue des autres, ou il fuit 
cxaâement l'Original. La Verfion n'eft pas vis- 
à-vis du Texte, mais au defifous , félon la mé- 
thode de la plupart des Editeurs Anglois: Mn 



jfvriU Mai^ Juin^ 1741. zSf 

Tétyîor déclare , qu'il a entrepris ce travtil uni« 
quemenc pour s'accqminoder au goût du Vttl«- 
g^ire; & qu'il a mieux aimé donner uneVerfion 
toute nouvelle , que de refondre celles qu'on a« 
voit déjà* Il s'ell propofé de joindre l'élégance 
à la fidélité, & de conferver les beautez de l'O- 
riginal fans dépouiller le caraâére de Traduâeur 
exaâ. Cela eft aflùrément très-di£5cile : il en 
appelle à l'expérience de ceux qui efTaieront d'en 
faire autant fur quelque Auteur Grec; & il fou- 
faaite qu'on le fade , avant que de juger ^il t 
bien reuffi à traduire LiyRas. 

A la tête de chaque Harangue, Mr. Taylor t 
rois de courts A^utnens, oà u indique en gros 
le fujet fur quoi die roule , fiins rien dire m de 
l'état de la queftion , ni du genre de l'Aâion, 
ni de la manière de i)rocéder ; parce, dit*il, 
qu'il n'a pas voulu copier Meursius, Petit, 
& autres qui ont expliqué ces fortes de chofès ; 
outre qu'il a reconnu, que la brièveté d'un Ar- 
gument eft ce qui le rend le plus agrâtble. Ce- 
pendant , puis qu'il a bien voulu fe donner b 
peine de faire une VetGon qui pût être lue de 
ceux même qui n'entendent que peu ou point 
de Grec , il (bmble qu'il auroit pu pouffer la 
complaifànce jusqu'à leur apprendre en peu de 
mots des chofes hécefTaires pour l'intell^ence 
de fon Auteur ; & qu'il n'auroit pas dû non plus 
mettre, fans Verfion, quelques Àmimens qu'il 
a tirez purement & iimplement de Dents ^H»- 
Ucamaffe Se d'HsRMOGENE. 

Dans les Notes , ^i font au bas des pages, 
l'Editeur rend raifon des corrcâions qu'il fait 

au 



285 BlBUOTHBQSTB 

^a Tofte, ou fur rautOrké des Manufcfits, oiï 
ptr conjeâurc. Il rappon» o>utes les rzxiétez. 
de leâure, p«roe que celies-ià mémo qui font 
corrompues, ou peu cooûdémWes, peuvent fer* 
Tir à découvrir it véritabie , quand on vient à 
les exttmner avec plus d'aaentioti. Il allègue 
nudqiiefois desPaflages, toujours tirez des meil- 
leur Ecrivains de rAmiquité, pour établir fes 
proppcs conjefturcs^ ôcil y cérrige fouvent quel- 
ques mots 9 ou y répand du jour pour le îens. 
Les autres Remarques, qu*il a faites fur fon Au- 
teur, & par occafion iur divers autres, fe trou- 
vent raflèmblécs de fuite dans un Ouvrage à part, 
dft?ifé en Chapitres, qu'il a placé vers Ta fin de 
ce Volume* 

Mais, parmi fes propres Notes, qui font fous 
le Texte , il a mêlé celles de Joseph Scali- 
GER, ôcdeCLAUDESAUMAisE, qui tf avoieut 
jamais paru t les premières , tirées d'un exem- 
plaire , où Scaliger les avoit écrites , & qui fe 
trouve aujourd'hui dans la Bihboth/que Boalé$ei$' 
mi les autres, en très-petit nombre, d'un exem- 
dttire de l'Edition à'Henri Etieime , qui cft dans 
fa Bibliothèque de Lieide. De plus, Mx.Tajlor 
a infêrè tout ce qu'on trouve de Remarques for 
jL7je«5, faites par (^) Guillaume Ganter, 
par {h) Muret, & par (r) Jaques Paumier 
4e GreutesmemL II ne dit rien de celles de 

SCHOTT. 

(a) Dans fes Notes fur fa Vezlîon Latine de quel- 
ques Rhéteurs, impiim^e à JS4U en i$66. in fil. 

(^) In Var. Le^io». 

(e) Danf Ces Exêrcitat, êd ftimtfêrê Uuà. GiWCêS^ 
iinpnmées à Mth, en 1669» «» guarip^ 



Avrils Mai 13 J^n^ 1741 • 187 

ScHOTT. Je ne ùx s'il les a toutes rapportées^ 
car je n'ai fous ma main que l'EcUdoo oe Mar^ 
bourg 9 où elles ont été omifès. Mats je voit ^ 
que presque toujours, quand il en fidt mention, 
ce n'eft que pour les rénjter. 

Les ConjeSttres de Nfr. MAR^LAHD^qui font 
un Ouvnlp;e à part , donnent un grand retieF i 
cette Ediaon. EUes ibnt pleines de critique àc 
d'érudition. Il j a entre autres , divers PaflkgeB 
du Nouveau Tefiamont édaircis, expliquer ^ fie 
quelquefois corrigez , par occaGon , ou en i« 
cherchant , comme FÂuteur le dit lui<même. 
Mr. Tayhr fe félicite de ce que pluûeurs des cor- 
reâions qu'il avoit faites fur layfiAS , fe trouvent 
confirmées par l'autorité de ce iàvant & obli- 
géant Âmi, à qui elles étoient aufli venues dans 
refprit. 

Voici maintenant, quels ibnt les Mamiicrits, 
dont notre Editeur a nût u£ige. Outre les dî* 
verfès Leçons de l'Edition ëUewn Efinmo^ il 
a eu , par le moyen du P. ^ Moutfsucm , la 
Collation de deux Manulcrits en parchemia de 
la Bibliothèque de Coiflmy qui fait aujourd'hui 
partie de celle de l'Abbaye de St. Germum des 
Prez. Le premier n'eftque du Quinzième Siè- 
cle: mais, m^gré toutes les fautes du Gopifte, 
il cohferve fbuvent des veftiges d'ezceUences lo- 
uons ; fie l'Editeur en donne id une adèz lon- 
gue lifte. L'autre , qui ne contient que la fé- 
conde HaiVLngaCy peut être du Dixième Si è cle, 
Cefl un des {dus confidéraUes, fie par taa anti- 
quité, fie par les bonnes leçons dont il eft plein. 
Mr. Tajftor a coUatipané kn-méipe un Manufcrit 

en 



t88 BlBLIOTHEQUlfi RAISOkNElB , 

en papier de cette Harangue,. qui fe trouve dans 
It BihliQtbé!j9e ÈodUiewte parmi ceux de Baroc'^ 
m. Celui-ci eft à pâp près auffi ancien, & aufli 
bon: mais il y manque quelque chofe au com- 
mencement. Notre Editeur a encore fait u&ge 
pour cette même Harangue, des Collations de 
Manuicrits , qui fe trouvent à la marge de deux 
exemplaires de l'Edition ai Aide Manuce ^ dont 
Tun a été légué par Mr. Matthieu Prior au Col- 
lège de St, Jean y dans l'Univerfité de Cambrid- 
ge ; l'autre eft de la Bibliothèque de feu Mr. 
Jean More^ Evêque d'E/y, achetée par le Roi 
George L qui en fit préfent à cette Univer- 
fité. 

Il n'a pas tenu à Mr. Taylor^ qu'il ne fît u&- 
ge de plufieurs autres Manufcrits , qu'il fait y 
avoir dans les Bibliothèques de Vienne^ de Taris y 
de Borne , de Milan &c. Mais tous les foins 

?u'il s'eft donnez pour tâcher d'en obtenir des 
Collations aiant été inutiles, il fe contente d'in- 
diquer ces Manufcrits à ceux qui travailleront 
après lui fur Liyfias, Il leur en recommande fur- 
tout un, {a) où il femble que s'eft confervée 
toute entière la Harangue contre Nicias , connue 
feulement par quelques Fragmens. 

£>jr/S!drx a éprouvé le même fort , que tant d'au- 
tres Auteurs, dont nous r^rettons bien des Ou- 
vrages. C'eft une efpéce de confolation .à un 
Editeur , d'en pouvoir ralTembler les titres y & 
les moindres reftes , qui ont échappé à l'injure 
des tems. Mr. Taylor Ta fait au fujet de Lyfias ; 

&U 

(«) Qui eft de la Jiiklhthé^aê Palatine ^ tianfpoitée 
dans le Fatieeth 



I - 



, jîwil^ Mm tS JulHy 1741. jl8p 

À il ne connoît perfonne tucre qui l'eût encort 
entrepris^ Il nous donne donc ^ pémiéremenc^ 
une I^e alphabétique de toutes les Harangues 
perdues de cet Orateur , en diftiiq;uant par une 
étoile celles dont les Anciens ont dofaté qu'elles 
fuflent véritablement de lui : puis il rapporte» 
félon le tnême ordre, tous les Frasmens qu'il a 
pu .découvrir dans Tes leâares. fi y en a peu , 
qui contiennent plufieurs périodes : la plupart ne 
confiftènt qu'en peu de mots , & le {dus ibu« 
vent un feul. L'Editeur indique les Auteurs, 
d'où ils font tirez ; & il exerce ici fa Critique 
dans des Notes, comme il a £ût fur les Ouvra- 
ges entiers. 

Les Harangues de Lyfias méritoient bien une 
Table des Matières. Je ne fki pourquoi on n'en 
trouve aucune dans ce Volume. L'Ëditeur ie 
contente de nous donner \mlndex Aitkus^com* 
:Xne il l'appelle, c'eft-à-dire9 des Mots, des In- 
flexions, & des Conftruâions, que l'on r^^arde 
comme des Attiiismes, Il y mêle fouvent des 
Paflà^ parallèles d'autres Auteurs, & des ex- 
plications en An^ois. 

Ap R £^ s avoir expofé le plan & le contenu 
de cette Edition , je vais maintenant effaier de 
traduire en François à ma manière une Haran- 
-pxede LyfiaSy pour donner cjuelque idée du ca- 
raâére de fon éloquence à bien des gens qui ne 
le connoiflènt point : & , fans aller plus loin, 
je prendrai la première Hirangue , qui n'eft pas 
des plus longues*. Je rapporterai en abrégé, au 
bas des pages, les Notes les plus* conGderables 
de l'Editeur, & dé Mr. Marklândy'^ la référve 
Tm. XXVh Tart.IU .. ;I VT. , .de 



'et deniC) i^Ui fè trouveront èprès tnaTraduâloil» 
Vtxd ke fujet^e k Haraaple* Utk nomaié Sm^ 
yMMe tlatot furpris & Female en ffagrvâC délk^ 
IM te Gtii&iMr) qui VappeUoic SrmtymimA O» 
i%ceu:^e «n ^ftice , cismâie ttonpàfote & oteuN 
.irev II fedéfendy ptr cbtte Iteaague^ que JL/- 
j^jMr fivah^amipôrée pour lui; 

i,, J B ibàhaiocfois ibrt, (») McssiBUii^^ de 
:^ trotom^ ^n vous des Jugeis^ teb que vous fe- 
^ lieft en VoM propre oaufe^ ûvôus a?ie!t reçu 
^ l»i ^rcU- owsvgt. Car je Tuis aORiréw qtie^ 
^ 16 vous êœs dam b mêâledispofîtbn à rogatd 
^ àA^^ma^ que patrif^rtàvous-ûiêmes^ U 
^ n'y aura aucun de vous qui ne voie avec in«- 
^ dipiflititiii vn crime de cette nature ^ & qut 
>^ ne trouve légères les pekieë établie^ csoMitt 
^ ceux çcû s'y adonMnt. Tdute la Grèce ^n 
^ jugerott^ m£»)e^ <8c non^ vous Teulefnent. 
^ En efi^) c'eft la ^èule itijùre. pour laquelle^ 
,) '& dans les Goovemefâmtô I>snx>cratiqaes«r 
^ £c dans les Ariftocratiqne^^ t^ acco^ aux 
^ >[4oi Mbles la mèmeveageanC^ contre les (rfus 
^ puiflans, en forte que l'iiolBciQie tlu plus bât^ 
^, noig n'a ki aucun avsntMte |)ar deifiis celui de 
^ ta plus vile condition. Oui^ Meffieurs, tous 
.p les I fo m i a es regiurdent rôutioge qnie j'ai reç» 

<«) Qecfte Ganfe fe ^laideit dans le Dêi^mim, 

Ï Temple à^Ap^lhn » un des ^s^tie Tribunaux qui connois» 
bitnt du Heurta , félon la ihaioiéïe dont U avoit été 
%6mn^ '^ôerinr qui ceîiKifôiènt iavoix tué ^atletin, mais 
ftiéisnèbîedt Ifa^olr fait avec fvftlce, devient êcrt accu* 
2ez devant les Juges 4u Jiê^nh». Voiez le Ciiap. 1. 
des Xêàiùm^Xx^éS de P£dxceux} l5c l^Ankaohgiè Gràlk 



jîvrtl^ Mai & 7imi, 1741; xpi 

If comme le plus fiugUnt du monde. AinÛ je. 
^ crois, que vous penfez tous de même fur hi*. 
yf trocité de rinjure, 18c qu'aucun n'a des iènd-^ 
^f mens aflèx Iftches, pour juger qu'il £uile ou. 
9> pardonner à ceux qui commettent de fi mé-^ 
^ chantes aâions^ ou les punir peu iSvérement»- 
yy II faut maintenait vous prouver, qu'£hirsi« 
,y fikéM* a débauché ma Femme : qu'il Ta ainà 
,9 deshonorée , & en même tems mes Enfiina 
^ & moi, entrant pour cet eflfèt datls ma mai-^ 
^> {on : que je n'avois contre lui d'autre fi^'efi 
^1 d'inimitié, que celui<>ci : & que ce que j'ai 
fy hit n'a été ni pour m'enrichir, ni pour aucuo 
^ autre avantage, que celui de tirer une vin«^ 
,, geance autonfSe par les Loix. 

„ Je vais donc vous &ire mon hiftoire dèi 
^ le commencement , ans rien omettre, & en 
^, diûnt la pure vérici C«r ma lèule reflburco 
„ eft , i^ mon avis ^ de vous bien expoAr do 
, „ ouelle manière les choies fe ibnt piâëes« Lor% 
)) MfiSsiËtTKS , que j'eus pris la réiblution de 
)5 me marier» fitque j'eus reçu chez moi m« 
I, Femme, j'en agis.avec elle de manière, qu'el* 



„ ia conduite* Mais quand il nous fut né un 
^ Enfants je me repoâi alors (iir ellei & je lui 
^ mis en ottin toutes mes affidres^ dans la pen<^ 

fitlstai af^H ma TvaMIioii; 

Ta 



XpIL BlBLfQTHEqUB RaISONMEIB) 

^ iiee que ce ferotc le lien le plus ferme de notre 
y, union. Depuis cela, effeâivement, eUe fe 
yy montra d'abord la molleure des Femmes. El- 
^ le avoit grand foin du mén^e , elle étoic bon- 
yy ne économe 9 elle ne né^igeoit rien. Mais 
^y ma Mère étant venue à mourir , cette mort 
,, fijt la caufe de tous mes maux. Car, dans le 
y^ tems que ma Femme affiftoic aux Funérailles, 
,, cet homme la vit parmi le convoi , & il trou- 
,, va enfuice moyen de la corrompre, en épiant 
„ £c gagnant la Servante qui alloit faire des pro- 
„ vifions au Marché* Premièrement donc, Mbs- 
„ SIEURS (car il faut que je vous.dife ceci) j'ai 
^ une {a) petite Maifon , également partagée en 
„ deux, le haut.& le bas , l^un pour les Fem- 
yy meSy l'autre pour les Hommes. Ma Femme 
,, étoit nourrice. Moi , craignant qu'elle ne 
„ courût quelque rifque en defcendant les de- 
„ grez pour aller laver fdn enfant , je pris Tap- 
„ pastement d'en-haut, & laiflài le bas (h) aux 
„ Femmes. Âinû ma Feouoe . s'accoutuma à 
^ aller fouvent coucher en-bas auprès de l'en- 

9» font, 

Xa) DemetriuS i/r Phaférê cite pour exemple d'un 
fiyle fimple 6c défié ÇrÔ0 îtf';^v00 %«p4rxr9p0C ) ce que 
lifiu dit ici de fa Maifon, comme le lemaïqucnt Me 
TayUr, U, Mx. MarkUnâ, (P^BUemih». § 194. £él, Ox»n, 




forte dp ftylcf dans lequel» comme on fait, le& anciens 
Mdit^cs de Part conviennent que Lyfiat excelle. 

Qti) Les Femmes occupoient ordinairement le haut 
de la Maifon» parmi les Anciens, dès le tems d*HOMs. 
RB, dont Mr. Tgylor cite ici un paflage» quoi que» dit- 
il , cela foit aifez connu: Odjfjl Lib^L 'v«r/3»8» ôTySff. 



Avrils Mai ^Juin^ 1741. tpj 

„ fant, pour lui donner lefein, & empêcher 
„ qu*fl ne criât. Elle fit cela long-tems, fans 
^ que feuffc aucun foupçon j j'étois fi bon, que 
9, je la croiois la plus fagç de toutes les Femmes 
,, de la Ville. Quelque tems après, Messieurs, 
„ je revins de la campagne, fans qu'on m'atten- 
,, dit. Après le fbuper, l'Ênfànt cria bien fort* 
9, C'étoit la Servante qui le fai(bit tout exprès 
9, pleurer , parce que le Galant étoit dans la 
,, maifbn ; j'ai fû tout cela depuis. Je dis à ma 
^ Femme d'aller donner le fein à fon Enfant, 
„ pour l'âppaifer. Elle d'abord ne le vouloic 
„ pas, faifant femblant de fe déleâer à me voir, 
„ comme fi j'avois été long-tems abfent. Je me 
„ fâchai alors, & je lui ordonnai de defcendre 
„ inceiTamment. Bon^ dit-elle, c^efifans doute 
„ afin que vour puijfiez ici tout à votre aife ca^ 
„ rejfer la Servante ^ comme vous fites un jour 
„ que vous étiez jvre. Je me mis à rire. Elle 
„ le leva auffi-tôt, & forrit de la chambre en 
„ fermant la porte après foi , comme par ma- 
„ niére de badinage ^ en même tems elle em-* 
„ porta la clé. Je n'y pris point garde , ne foup- 
„ çonnant encore rien ^ & comme j'étois las 
„ d'avoir marché en revenant de la campagne, 
„ je m'endormis profondément. Quand il com- 
,, mença à faire jour , ma Femme revint , & 
„ ouvrit la porte de la chambre. Je lui deman^ 
„ dai alors, d'où venoit que pendant la nuit, 
„ les portes de la Maifon avoient fait du bruit. 
„ Elle me répondit, que, la lampe qu'il y avoit 
„ auprès de l'Enfant étant venue à s'éteindre, 
y^ elle étoit fortie, pour la rallumer dans le voi» 

T'î • «finagc. 



V 

V 
V 

1» 



iP4 BiBUOTHBQUC Raisonnb'k, 

finagCf Je me tûs , & je crus qu'elle dU 
fok vrai. Cependant il me femble que (on 
vifage écoit hrdé (a) deCérufe.quoi qu'il nV 
eût pas encore trente jours que ton Frère étoit 
mort. Mais» fiins lui parler de rieo^ je for- 
tis de chez moi tout taciturne. Quelque tems 
|) apr^ , Messisuas , comme j'étois encore 
I, bien éloigné d'être inftruit de mes malheurs 
^, domeftiques , il vint une Vieille , eqvoiée , 
I, comme je l'ai fû depuis , par une Femme quç 
l, le Galant de la mienne entretenoit. Car cette 
,, Femme^en colère de ce qu'il n'alloic plus che^ 
i, elle auffi fouventqu'autrefois,ravoitiàitépjery 
9> jusqu'à ce qu'enfio/elle en découvrit ^ caufe. 
,, La Vieille donc m'aiant abordé aupr^ de ma 
^ Maifon , où elle m'attendoit , me dit : £u- 
,» PHil<ETE> 9^ VOUS $m4$inesip4S que ce Jmt un 
n ^Jf^^^ ^ ^^^ gtsmde curiofiti qui v^amiffie ici : 
iy C0r ce même homme qui veus 4 desbomrf^ vou$ 
I, & votre femme ^ efi guJS notre ennemi. Vous 
^ n^Avex, qu^à frendre cciïe de vot Servantes qui 
,. va faire fesprovi fions au Marché^ ^fa mettre 

(«) T) wp6^uwov HtfiftvêiS^êm' Pxeave ( dit i^otft 
' f ditou ) 4e Tanciquité de l*ufage de la Céiafe pouf U 
iuà des Femmes. , A eetce gceafion » U cite iin pafiagc 
.4e PUNE> Hiji- Nia, Lib. XXXIV. ( (kp. x8. num* S4* 
Èdit, H0rduîH,^ où l*Hiftoiien, api^s arofr p^ld des 
qualités d^uoe certaine focte de Cenife . dit : pnetérqwe 
0d çamdfrtm fymimêrum. Les £4ittoi|s de X47>* & 4e 1437» 

Sortent ici PréBf^r ftut &cc. 8c U aoiis apprend» <1u^on lie 
ans un Manufcrit de la Bibliothèque Royale de Camkrié' 
fe: Procter qnés aI csndûrem fntiturum aikibttur, Aprèf 
quoi il montre & examine les différentes manières dont 
pn trouve écrit dans les Auteurs le mot Greç^ qu^ fi^ni- 
£e C^rufi; ^tf^fO¥» ^fff/Mf» ^ t{^<MM^^- 



^ re^ Lfi ÇQMfaUt\ sgou(a*t^eUç , c*efi Er^to- 
^ fthénq du 9ouTg (a) fOét^ VffSrt Bfvmt n'efi 
9» t^ l^fi^ V^^ii 4 déboMichéi; hhM d'autres on$ 
^y f^fpf far fis m^hês : cêt il tn fai$ mtv^^ Çet- 
,1 ce Vieille, Mkuisvrs ^ après m'avQkir ainfi 
^ parlé, s'co alU> Uii trouble auffi-tôc (oc fai- 
,2 fit: toiK me vw d^ui$ l'erpric ea même (ems^ 
M ^ je fus pleip de foupçoos.^ ^e réâéçbiQbis 
M fur la a)ai>iére donc j'avois çte çofermé dam 
,y ma cbaa^ei je rappeilois dao^mQn iQuve- 
^ oir , que, pendaat cçcte puit, U pçurte du dç- 
9, dans (^) £c c^e de Ig rue avpieot fait du 
j^ bruit, ce qui n'é(W jatoais arrivé auparavanc^ 

9) que 

ff) *t3iitf$fy. I<cs Bdltlons conunmiesportoieMt 4ltul^9S 
^ ne iignifie liea ici. HMrr/ JSiiêunê Farok mis par coa- 
jfilozcv au lieu d'oMfv» qu'on tiouve dans rj^4i|iQ9 
d*%Al4$ i^«iif#, & qui cft coofiiyn^ pai les Ma^ufcpts.' 
Mr. Tayhr croit , que ce do^e Imprimeur avoit perdit 
refpricy quand il s*avifa d'une telle coire^i0n: «#«/#, 
frêét 9 çûftms &c. Mi: Méirl^hm4 > qui la .défappcQuyc 
^u(p , dit , que les Savans équitables pardonneionc ai(e- 
ment "i Htnri Etienne cette faute» en coniidération dei 
QbUgations qu'on lui a d'aillfufs. 

fiQis Foi;te$ dans 1^ ^s^fon; des athéniens : celle dç 14 
xuë» ^i^Afi^ : cçlle de det^^;e. 9F(fpÂôvp9Q' ^ <;eUe 4f 
4ed9p$, ou du milieu « ff^r«i;A4ç, qui étoit carre la por- 
te d^ la ruç & celle dç de^iié^e. Eu Grçç ççmmUA Pa 
difqit lUfffittf^oQi i cauft dç quçî SÇaliGer a.vpuju maU 
à-prppqs lire aiufî c^ cpc cnaioit i i^e f;s^fa4t pas lifi^r 
x'iQn » que Zo'^tfx paxlpit Iç l^gagc Âwlq»»;- Hh Tayitr 
rcjçtti; e^co^e la cpnjeftiw:e d'HEMW Pe VAlfOis,qm vour* 
îmt CQwieer ici: ^ (térav^ 'H»' i «l^Afi^ $<?/»<!, cute^- 
4apt par é nfr^uKoç > uon la Pprtf , mais l.ç Pkfitbaif, 
NPt. f»ïjA|%P0CRAT. pa^rj^a- Bi*Bi4nç4tr4'h^int^KGKf 

i^^S^U)ÀWVf* Cag. ^. M4i$ AQUçldicevu; |i'a pa^ 



zç6 Bibliothèque Raisonne'e, 

„ que de plus ma Femme m'avoit paru fardée de 
„ èérufe. Tout cela me donnoit à penfer , & 
,, me rempliflbk de (bupçons. Quand je fus 
„ rentré chez moi , je dis à la Servante de me 
», fuivre au Marché ; & Taiant menée chezxin 
yy de mes Amis, je lui déclarai, que tout ce qui 
,1 s'étoitpaffé dans ma Maifon, etoit venu çer-^ 
y^ tainement à nia connoiflknce. ye te dimte 
j, donc k choix j ajoutai-je, ou Jtitre bien fouet*' 
>, tée , c^ fuis envoiie au Moulin pour toute ta 
9) vie y ou i*itre exemte de tout châtiment ^ ^ 
„ d*ohtenir de moi ton pardon y en me dijknt la 
5, vérité. Mais prends bien garde de ne mentir en 
„ rien , éf" de ne me rien cacher. . La Servante 
yy nia d'abord tout, & me dit, que je fifife tout 
p ce que bon me fembleroit^ que , pour elle, 
^y elle ne Êivoit rien. Mais quand je vins à 
,, nommer 'Eratofihénèy comme étant le Galant 
yy de ma Femme, cela la frappa > elle ne douta 
y^ point que je ne fuCfe çxaaement infbrnié dé 
,, tout : alors elle fe jetea à mes genoux, & , 

» aprèj 



\\ avec aifez d's^ttention les decu; Notes de ce Savant. 
Car 9 dans la pi^iniéie > i)« Vahit traduit un paflat 
4'HELI0D0R:b CLib. m. pag. 131. Ed. Bourdêl.') qu^ 



Car 9 dans la pi^iniéie > De Fàhis traduit un paflaeç 

aç, 131. Ed. Bouriêl. ) qu^il 
allègue comme imité de cêliu àehYSïAStP^rfitepêbàt OS- 



nuM ATRII : f4;tf^fi Tf $ fUrei^Ko^. Et dans Taurre, il 
die polîtivçmenc , que Lyfias fait mention , dans ce pas- 
fage , deç deux Portes , celle de la rue , & celle oui étoit 
^u «milieu du Veftibulç & dç la Cour , ou entre l'appar- 
tement des jouîmes & celui des Femmes. Ainfi fa cor- 
tedion ne tombe que fur ce qu'il a cru que le mot dç 
0^p«> joint \ f^rauAoc » e^ûit fbperflu, parce qu'on di- 




[çs éditions 6c des Manufctits» 



Jvril^ Mai 13 Jubtj 1741. 1^7 

ly après que je lui eus promis de he'lui faire au» 

), cun mal, elle découvrit les chofes de point 

^y en point. Premièrement, comment cet nom« 

^y me étoit venu lui parler après les Funérailles: 

„ puis, comment elle avoit fait enfin la fbnétion 

„ aentremetteufe -y comment ma Femme mar-» 

„ quoit (a) les tem^ & indiquoit la manière d'in- 

„ troduire auprès d'elle le Galant; comment 

„ enfin, lors que j'étois à la campagne, pendant 

„ la Fête des Thesmophories , elle alla au Tem- 

„ pie avec la Mère de cet homme: en un mot t 

„ la Servante déclara exaâement tout ce oui s'é- 

^, toit palTé. Je lui dis alors :< Garde-toi lien d$^ 

y parler éf^ui ftte ce /bit de ce que tu viens de 

^^ me dé€oi*urir; autrement laparok , que je foi 

^y dennéey fera entièrement nutU, Je veux aujfi 

^y que tu jaiïes enfirte^ que je fuiffe furfrendre 

^y les gent fur U fait : car je n'ai pas befoin de 

^y fimples paroles , il faut que je voie les chofes 

^y mimes y pour me convaincre pleinejnent de la vé-m 

^y rité,^ La Servante promit de faire tout ce que 

^, je iouhaitois. Il fe pafla après cela quatre ou 

„ cinq jours , comme je vous (i) le montrerai 

,, par de bonnes preuves* Mais je veux aupara* 

,, vant vous expofer ce qui fe pafïà au dernier 

,^ jour. Je rencontrai , fur le loir, un certain 

„ Sofira* 

{0) Il y a ici une coiieâion au Texte , dout je pair. 
1er ai après ma Traduâion de la Harangue. 

(b) C'eft fui quoi on ne trouve rien dans tout It 
xcfte de la Harangue. Mt,Taylor, qui, de quelques au* 
très endroits , avoit {bupfonné qu'elle n*eft pas parvenue , 
^ nous en Ton entier» infère de celui-ci qu'on ne fauroU 
en douter, 

T 5-. -, /■ 



S^firste y mon boo ami , qui rçyeooit des 
,1 cbamps ; & (achaot qu'à cette heure il pe 
^ trouverait pM chez lui ce qu'il falloit Je Tin- 
,, vitai à ibuper avec moi. Il me fuivit» & noui 
^ mangeâmes dans l'appartement d'en«baut. Lor^ 
I, qu'il eut bien repu , il c^en alla chei lui, 2ç 
9, moi Je me couchai. Cependant. Messieurs, 

1, Erafiotbéte entre dans ma Maium, & la Ser« 
^ vante vient aufli-tot m'éveiller, pour rn'an* 
^ noncer que l'homme étoit dedans. Je lui or« 
^y donnai de bien surder la porte, 6^ je ibrtis de 
y, la maifon tout doucement. J'allai cbex Tuit 
^ & chez l'autre^ j'en trouvai {^Geurs au logis, 
a» d'autres étoienc à la campagne. J'emmenai 
p avec moi tout autant que je pus de ceux qui 
à, écoient chet eux. Nous pritpes des flam- 
^ beaux dans un Cabaret du voiânsge, (c nous 
^ entrâm.e$ chez moi , par la porte pû la Ser- 
^ vante fe tenoit pour me l'ouvrir* Puis alant 
^ pouile rudement U pprte de la Chambre, ceux 

2, de nous qui y entrèrent les premiers virent le 
^ Galant couché encore avec ma Femme, & 
f, les autres» qui fui voient, le virent nud dans Iç 
,, lit. Pour moi, Messieurs, je jettai mon 
,> homme à terre d'un couj> Que je lui portai j 
,, & lui aiant lié les mains iur le dos, je lui de- 
^ mandai, pourquoi il étoit venu chez moi me 
„ faire un u grand affront. Il reconnut ion tort, 
„ & me fupplia inflamment de ne pas le tuer ^ 
p mais de {0) m'accommodçr avec liû pour une 

„ ibm- 

(«) Le Mtit avoit k choix , ou de tuoc le Galant 
àt fa Femme * on <k lui laiCcc la. m , en exigeant <le 
^ui Quelqpe fomme d*ai|^cnt. Votez MsURSiUSf Tkêmii^ 
^$lc. Lib. X. Cap. 4* 



1 



Jwil^ Mai (i Juin , 1741» ^99 

^ fominç d'iurgcpt. Je lui répondi» ; Cr Mêfirs 
^ ^4^ i00f jtfi fotitêi la vk^ mats ce (ira la IM 
,, de t Etat y ;«e /« «f «z/i^/À ^^oar fitttfaixe Us 
y^ Jêfirs hfpiuUfueSy aiant mieux waisfairt umji 
^, grand wtrageÀ ma Ftmme pintes Emfans >f m 
^ d'Qtéir aux Lant , c^ if ^/r r ^ «iiMr^ r^w/. 
^ Âinfi, MsssiKVRs > il lui arriva ce que U Loi 
^ veut qui arrive à ceux qui commettent de tel* 
^ les adioas. £t ce ne fut point après avoir 
,^ été ikifi dans la rue , ou s'être réfugié (a) au* 
^y près du Foier, comme le difent mes Parties. 
„ Car comment cela & pouvoit*U , puis qu'il 
,1 {i) tomba tout étendu dans la Chambre, du 

„pré* 

C#) ^Oirl* M fiitf Mu» Huru^vyAv : m»piê ai fmm 
iunfng^tm^ Lt V^on commuae pottc : n^w» éb «r« 
mbrêptuu hiu Taykr auzoit du , s*ii ne vovilolc pas ap- 
prendre \ ceux qui pea?entrt^norer, la rtifon pourquoi 
il a traduit autrement » xenTQier tu moins \ SChott» 
^ni avoit 4^/a traduit çpmme lui, Obfèrvat. Lib. I, Cap. 
te, oh il explique le paiTage. Telle étoit la coutume 
chez les anciens Grées , que , regardant le Foicr comme 
lac'^ » ils en £atfoient on ame inviolable poui les Sitp^ 
pUans , qui aUoient a*y a0«oit. On «n a un exemple 
remarquable d^ns ce quo fit Tbémifloele , quand il alla 
fe réfugier chez Mmite^ £.oi des Mehjpenf^ quoi que 
fon ennemi : ThuCYDIOS » Uh. I. Cap. 136. Flutar* 
I^H, dans fa Vie, pag. 1*4, Edh. IFeek^U Votez auS 
£V(Rii. jFeith. 4ntif. Hemeriç, Lib. l\U Cap. ;$• 

(^) Le Texte porte : h r^ ^ceiiarfy fwiryi^ç Hurê* 
frffvffv la^- I« mot de waitiyilç eft barbare, & ne iê 
tiQU^ nulle part ailleurs. SCAligbr le changeoit en 
M r9c r^C : d'autres en «P^V(* M^ Warkhmd avoir 
4*ab9id conjeftiic^<li(rv( ; mais le Manufçrit de la BU 
Uiotheqne d< C»^« a une dîTcrCç leçon» qui» quoi 
que correm(«ic« m^n^ \ lavétit^blej ca^ il porte ^«^if- 

rfiC. De-là no(}n ^4it«u< fait e-ereys/i. Mjr Hfarkland , 
qui fflWrjff ét^ «uffi venu d^ius rerpric» approuve U 
forreâipn.^e MS'T^ff « & U confîis^e- On ue pciic 
IPI^KCS doutçr, que ces Meffieurs n'aient raifon. 



}oo BiBUOTHEQue Rai^onne's, 

y, premier coup donc je le frappai ? que d'ailleurs 
,^ je lui liai les mains fur le dos, & qu'il y avoit 
^ dans la Maifbn un fî grand nombre de gens , 
^y qu'il n'auroic pu leur échaper , n'aiant ni £- 
^ pée, ni Bâton, ni aucune autre forte d'arme, 
^ pour fe défendre? Mais, Messieurs, vous 
y, n'ignorez pas (ans doute, que ceux qui agis« 
„ fent injuitementn'ont garde d'avouer que leurs 
^ Adveràires difent la vérité, mais ont recours 
„ à de pareils menfonges , qu'ils inventent & 
^ proppfent adroitement , pour tftcher d'irriter 
„ les Auditeurs contre des Honnêtes- gens. Pré- 
y, miérement donc , (a) liiez la Loi. ( On Ut la^ 
„ Loi.) Le Coupable, Messieurs, necon- 
,^ tefta point le fait, il avoua fon cricàe, il me 
„ fupplia inftamment de lui laifler la vie , & il 
„ vouloit la racheter psa une fomme d'argent. 
^ Je ne fus pas d'humeur d'accepter le marché : 
^ je préférai le parti de faire valoir la Loi, & 
^ j'exerçai la punition x^ue vous-mêmes avez dé- 
„ cernée , comtpe très-jufte , contre ceux qui 
„ commettent de telles injures. Montez, Té- 
„ moins. ( Les Témoins tUpofent. ) LifeZr 
„ moi auflli la Loi, qui eil gravée fur laColom- 
„ ne de XAréotage. Vous l'entendez , M s s- 
„ SIEURS, le oénat ài^X Arétifage (^), qui avoit 
„ anciennement , & a recouvre de votre tems , 

(d) Cela s'addicflè au Gieffier. 

\b) Sï^iuû vrérptâv ^t K»t k^* Cith hroMorm reë 
^vov ritç d/jMcc ^ixiOiv 8cc. Mx. TayUr^ dont j'ai fiiivi 
la correftion , lit ici 1^* ùftSv , au lieu de |^' ^ft^. On 
fait par THiftoiie , que , la prémiéie année de l'Olym» 
piade go. c*eft-à-dire , une année avant la naiflance de 
IrjJSas , r^ittcozité du Sénat de VAriûf»g§ fut beaucoup 

4iTni» 



^ la connoifGmce des Càufes de Meurtre , or- 
^ donne expreflement de ne point condamner . 
^ comme coupable de ce crime, un homme qi^ 
^ a puni de mort le Galant de (à Femme» uir«> 
,, pris fur le fait. Cette vengeance a paru fi juftc 
^ au Légiflateur ^ contre ceux qui débauchent 
,, une Femme légitime , qu'il a accordé le mê^ 
yy me droit contre ceux qui débauchent une Con^ 
„ cubine d'autrui» ouoi que ces fortes de Fem* 
yy mes foient mifes fort audeflbus des légitimes. 
yy Or il eft clair y que y s'il eût pu infliger qudL- 
,, que autre peine plus grande , il l'auroit decer- 
,, née en matière d'adultéré commis avec une 
,, Femme légitime : mais . n'étant pas poffible 
,, d'en trouver de plus févere, il a juîgé à propos 
yy de ne mettre ici aucune di£Eerence entre les 
yy Femmes Intimes & les Concubines. Lifez 
,, moi encore cette Loi. ( Om lit la Loi.) Vous 
,, voiez y Messieurs y que la Loi ordonne^ 
» Que , fi quelcun a viole un Homme , ou un 
yy Garçon de condition libre, il payera l'amende 
yy du double : & s'il a (a) viole une Femme, 
,, dont il eft permis d'ailleurs de tuer le Galant 

„ fût- 



diminuée. 11 ne ^ut fanutis s'en tetevet , \ cela prSs 
qu'il zecourta la connoiiTance des Caufes de meurtre» 
L'Editeur allègue l^efllis Tes garants, auffî-bien que 
fur le fens qu'u donne aux termes. Mr. Markhnd cor- 
rige le pailage d'une antre manière, 8c avec de bien plus 
Srands changemens : kos i^' 9^. ( ou ^^* 0^ ) tifÂh «ira- 
iioTttti au lieu que lacorreftion de Mr. Tuy/^r ne chan- 
• E^ qu'une feule lettre. 

{a) lEi il ywâmaç iiûo'xfivf fif^l l^ cJ^wtp isrf- 

JCTf7viiv ïiiçvt » W roic alrtdk hfx^^émt» Voil^ qui mar- 

: que clâixcmcnt la diffiéreiice cnue la peine de la violen- 



|0a BxBLIOTHfeQUB RAISOMNMB, 

^ fxrpth ^ le fak, il paiera la même amende; 
^ Aiofi) MessiBVM» le Légiiktear a jugé ici 
dignes d'une moindre punition , ceux qui u(ën( 
3, de?ioleQce,<}ue ceut qui perfiiadenc par leurs 
,, fellicicadons. Lm demiert ibnt éondamnex 
p à mort» les premiers cn^fent quicttt pour one 
^ amende du double* C*eft que le Légiflateur 
j^ a cru 9 quje celui qui forcé eft faaï de la per* 
^ foùnt forcée: au lieu que celui qui iiduit une 
^ Femme d'aucrui, corrompt le coeur de cette 
p Femme I en force qu^elle aime plus le Séduc* 
^ teur , que fon propre Mari. & oue le premier 
^ fe rend maître de tout le domemque , qu'on 
„ ne ûit enfin fi les Enfims qui naiifoic font du 
^ Mari . ou du Galant. Vdlà les nûfons pour- 
^ quoi le Légiflateur a décerné en ce cas-là la 
^ peine de mort. Je fuis donc^ MBastsuRs, 
^ non feulement aUbus par les Lois, mais en-^ 
jy oorefai été autorkë par leur commandement 
^ à punir le Coupable de la manière que j'ai 
^ Ait. U dépend de vous, de les kiflèr en yi-~ 
^ gueur, ou de n'en tenir aucun cooqpce. Pour 
yy moi, je fuis perTuadé, que^ dans tous les E-< 
^ tacs y les Lout font fiutes afin qu'(m les con- 
yy fuite, quand on eft dans quelque doute ^ pour 
^ ûvoir de qudie manière on doit a^r. Or ici 

^ eues 

ce, ae lajpefaie d« la fédnftioo, Mt» tUràUmê hit ctt- 
CDie ici &Sk% aécelBté , à mon m?ii , ime cotieftlMi oal 
ehtage benacoup au Texte : My U fiMfiihcM wtiêdt* f^* 
•Inrtp l|ffçiv ^sroaerf/ygiy h rôlç tAtéiq M%sH«i* Au 
sefte, on peut voir fin cet Lois» MKiifRSfUS, TUmii. 
éiith, Lib. 1. Cap« ^ & let UtUtmt Lfpmêm de Mi. T^« 
Ibr, qui s'y ëteiMi beancKmp, Se les comptte ares oMi 
4e8 autzcf rcuples, Gy* xi« pag< 709 , & fHf* 



jÊvril^ Mai & ^Mi^ 174t. )o| 

^ died exboitenc ceux qui ont reçu un tffioi^ 

^ de h nttiKO de cdui donc il f$pt^ i exercer 

^ k veogeafice que feu ai cirée. Je fouhaite 

^ que vous bjeL Ik-dcCRu de même avis, qu'd* 

^ les. Autremeoft: votre indulgence envtrs ceux 

^ quidéhtuckencks Fenuoes d'autnii fera un^ 

9^ grand attrak à pécher^que f«r<*là vous enooii^ 

^ ragerez Ids Voleun xaêrne à fe dire, non Voi* 

^ leursy mais Adubéresj lâchant bien que, s'ik 

^ prennent le parti d'avouer qu'ils foftc etfrex 

1^ dans une Maifon Aulemeat nour quelque n» 

py lamerie , perfonne n'ofera les toucher, uar 

^ tout te monde verra, qu'il ne faut plus crain-^ 

yf dre les Loix contre l'Adultère, snais redouter 

^ votre îttgocnent , dont l'autorité eft la plus 

^ srande dans cette VillCé Voici une autre âior 

„ fe, qu'on aHégue contre moi, & que je vous 

y, prie de txien ooo fi dérer. On m'accufed'avoiir 

„ ordonné moi^Btoe i^ ma Servamce de 6dxc 

>, venir ce Jeune Homme , k jour que la choie 

yi fe pailiu J'avoue, Mxs8iiUR8,que,dequj;l« 

,, que manière que j'eufie pu fiirprendre le oor<* 

^ rupteur de ma Femme, fattroîs cru que cela 

„ m'Àoit trè8^perau»> A Ja vârité, fi, fiir de 

yy fimples bruits, èc fims qu'il 7 eût eu rien d« 

\, réel, j'euffi: envové chercoer cet homme^ 

,^ j'aurois mai ait. Mais , tout ce qui £iuc 

p pour l'accompliflèment du crime éômt déja^ 

^ commis ^ & après que le Galant étoit entré 

„ plufieurs fois dans ma Maifon, j'aurois agi &r 

I, gement, û j'eulFe mis«n uâge toute 6xtQ de 

„ moyens pour IVKffaper fur te fait. CVft-lk 

„ uéauuHxiiâ on autre metdoqge quVïni savent^ 

«. coo* 



'}04 BiBUQTHXQOÈ RaISONNE'B, 

yy ebncre moi, faites y bien attention; Vdus ea 
^ jugerez aifémeîit pir les preuves oue je vais 
,, vous en donner. Sofirate^ mon Atni partie 
,, culier, (bupoit avec moi y ainfi que je vous 
^y l'ai déjà dit. Je l'avois invité, comme il re- 
^ venoit de la campagne à ibleil couchant , 2c 
yy après avoir bien mangé tout à Ton aifê j^ il fe 
^, retira. Or, Messieurs, nofé que j'euffis 
„ voulu» cette nuît*là, drefièr des embûches à 
^ Brstoftbé^e , jugex s'il n'auroit pas été mieux 
9, pour moi de fouper ailleurs , que de mener 
^ mon Ami fouper chez moi , puis que par-là 
9, je rendois le Galant moins hardi à entrer dans 
^ ma Maifon ? De plus , vous paroit-il vraifem- 
9, blable, que j'eufle mieux aimé congédier mon 
), hôte après ibuper, Se ainfi refter f^ fans au- 
^ cun (ècourSf que d'engager cet Ami à demeu- 
^ rer avec moi, pour m'aider à punir le Galant 
p de ma Femme? Enfin, Messieurs, croyez- 
p vous, que je n'aurois pas penfê pendant le jour 
I, à prier mes Aoûs de s'auemUer dans la Mai- 
p fon de qudcun d'eux la plus proche , plutôt 
^ que d'attendre la nuit, pour aller alors, quand 
p je fiis que le Galant écoit chez moi, courir de 
^ tous cotez, fans iàvoir quels Ainis(4i) je troi^. 
„ vetois chez eiix , Se quek fèroieat dehcns? 
^ Efiâivementylocs que je fuschcT JTérwmft*i'y 

<«) tkmm ^«M Mmrm^i^utt êcc t*tA ainfi que 
l*£dttcnr a mis dmns foa Texte, an lien de MâtrtUai^ 
pm% qne poitent toutes les Editions. Saumaise a?oît 
ainfi conigé} & cette maniéie de lire, dont -la néccCG- 
té faute aux jeux» eft confimcc pax raorootc dn HS. 
de la Eibliochèquc de Cmu*. 



Avrils Mai & Juin^ 1741. )of 

il & chez un autre, j'appris qu'ils n'étoicnt pas 
9, en ViUe. D'autres n'etoient pas en leur mai* 
9, fon. J'emmenai avec moi ceux que je pus4 
^, Si j'euflb agi avec un deflein prémédité, pen* 
„ fe:&-vous que je n'eulTe pas tenu tout prêts mes 
^ Efclaves, & averti de bonne heure mes Âmis^ 
9, tant afin que je puffis entrer dans la chambre 
,, iàns courir aucun risque ( car comment pou« 
,, vois-je (avoir fi le Galant n'avoit point porté 
,, d'Epée ? ) Que pour le punir en prefimce d'un 
,, grand nomore de témoins? Mais n'aiant rien 
iy prévu de ce qui devoit arriver cette nuit, je 
„ pris avec moi ceux que je pus trouver alors* 
„ Montex, mes Témoms. ( On rniend la déf9^ 
9^ fitia» des TEMOINS.) Vous avez, Messieurs, 
„ entendu ces Témoins. Examinez bien main- 
„ tenant toute l'affidre. Informez- vous , fi ja« 
„ mais il y eut, entre Erutafibéne 8c moi,d'a(ï< 
„ tre fujet d'inimitié, que celui-ci.. Vous n'en 
„ trouverez aucun. Jamais cet homme ne m^a 
), intenté aucune fiiufie accu&tipn, jamais il n'a 
„ cherché à me faire bannir de la Ville.. Jamais 
„ il n'eut de procès avec moi pour des.affiires 
„ particulières. Jamais il ne fut témoin (fauctine 
„ mauvaife aâion, dont je me (èntiflc coupa* 
j, hle , en fi>rte que j'eu£fe pu , crainte qu'elle 
„ ne fât découverte, en venir à chercher l'oc- 
„ cafion de le tuer. Je n'avois non plus à en 
„ efpérer aucun gain. Tous motifs, par les« 
„ quels quelques perlbnnes fe portent à tramer 
„ la mort d'une autre. Il n'7 avoit eu d'ailleurs 
„ entre Eratofihéne Se moi, ni paroles injurieu- 
„ fes, ni querelle dans le vin, ni quehaue. autre 
/ Tm. XXVl. Part. II. V „fujft 



*|09 BiHtiiorRtQtQ RAisomtE'B, 

f^ fiQQC do difcorde que ce &t^ Bien km àé^l^ 

^ je ne l'omis jamais vu, avant cette niiit. mêr 

^ me dà je ie èxvpns chez moL Qu'eft-ce dboc 

^ qui pbiivoit me pouflfer à entreprendre xxaç 

^ chofe & péfrilieiife, 6 cet homme ne m'eât fait 

^ la {«8 grande des injures? D'ailleurs, fi j'eu^ 

:,, ie Voulu le tuer injufteaiem» aorois-je moî- 

•^ même appelle des témoins d'un crime que je 

^y pouyob commettre fati^ <pie perlbnne le fût? 

(^ J e fiiis perfiiadé, Msssibiteu, qu'en ce que 

jy /ai ftit , j*ai exercé un aâe de punitîoii, non 

3) feulement pour mon imérêt parcicalier, mais 

^ encore poar l'intérêt du Public. Car, fi Ceux 

-^ qui font dtspofex i oonmiettre de tds Crime^ 

g^ voient queHe récompeafe on leur piépare^ 

-^ celaios nendra phis vetenus i offenfer les avt- 

^ tnes, pourvu qiriis voienc auffi que vous êtes 

^ de même opinion.- Que fi vous penièz au* 

^ cresneiit , • il vvui beaucoup mieux abolir en- 

9, tiérement ies Loix établies , âc en fiûre de nou- 

5, ^its, par lesquelies^ovi puniflèiëvéremenr les 

^ Maris qui' veillent à gaider rbonneur de leuis 

yy Vtsmma j 6c on iamè à ceux qui voodcont 

^y\oi débaivciier une . grande iicenœ de le fidre 

^ impuBéaiebt. Cdaucoit beaucoup ptus jofte» 

yy àue «te tendm dès finies 4iax Cuoiens, par 

^ ues Loix qui perroetient à im Jdarî de tvaiter 

^ coniqie> il voudm: de tGalist de fii Femme, 

^ fuPpiis^èn Aagmt délit"; pendant que ceux^ 

^, qui ont aâaelleQjenr veço i'ootnge ^ ont plus 

^y à craindre «branf lés Tsibunaïax de jtfAice, 

>» que ceux qui déshonorent les Femmes d^au- 

^ «fui loonaie kl ink. Or anc voici niyoufdtiHÎ 

r\- jy en, 



99 99 ^aogMT de perdre ma vie, toct bieni, 8( 
^^o^W Ui autres chpb^ , pour n'avoir fait 
)) qu^obéïr aux Lois de l'Eut". 

Alii^si finie la Harangue. U faut maiot^ 
oaat parler des deux Kotes , aue j'ai rcovoiéia 
ici. Le paCfage, fur lequel e» la première, ft 
trouve au commeocemenc de la Narration, où 
Bnpbiléu raconre la manière dont il igxSok avcf 
& Femme , avant qu'elle fût deveouë mérai: 

"Ourm hmêlfêvr Sri féin Xvtm y fuSm ximf kr* UWnp 

lynmmi ] Jv^i ; t^^ â' HhH F««4y. ' Le. Houveil 
Editeur, j^ iQn AiPI, (rgqyeut là ^^Q S| Pau^ 
tre quelque chofe de fautif^ mais ils ne s'accor* 
daiiK pas fiir Tendroic où g|c la iàate,nî tfar cqn- 
ftquenp fur la manière dt>nc ils corrigent le Terâ. 
Mr. MarkUmd , choqué de cette oonftruâiqp 
fort irréguliéce, /fwrt Mwsttr^ fitri- -Am âcc. )q* 
geanr d'ailleurs l'adverbe a/«v fuprrâu, tic, ^nifrt 
Uff km bf/»|r Am ficcdi^ forte qu'il traduit aing: 

mf^U9 tfHk$. Mais Mr, Tkyl^ trouve que le 
VFerl^ ^iSr y. qu| êffùi^^ fbêfriftHf ,ilf peut cou* 
ir^ir iici: prémierenaevCt paiçe ,qiir^ poar fof* 
mer uQf juile oppoiirion, U àucmà tio il y eoc 
aprèa l'^oore #im^ iifï verjs^fr (^ n)ari]uajr le foia 

'i|ii^:las'bipni Auteuv oppofem a t^riv» > tur quoi 

iM» a|lègt^2les paOàget d^ ?UVT4:Mifr^ ài'Uy- 

Eiri^B 9 & de DftM(i3ir9««ijB:; de plus, il tte 

. l'aêic poin^ici de c^ q^'^^i^fv^l^ âifoic ccimiae 

4iftfri,mais comme PéreJefamlhy^xi&, ique tou- 
te la fuite le montre. Pour rétablir le vrai mot. 

Va - :^ FE- 



\ 

^ 



)ô8 BiBUOTHEQUK RaISOKIWB, 

TEdiceur ne (aie que doubler une lettre , 8c en 
chto|er une autre: Sç% mht* *uuamm , /Mfft 
x/«f oCC. & il traduit : ut ne^ue ommnù deejfet^ne» 
épie famenftarjus in Jua poteftate ejfit jiébJ uxaf 
sgeiubm vilkt. Il a laiâe néanmoins le Texte, 
tel qu'il étoit, quoi qu'il croie (à conjeârure- in- 
dubitable. A cette occafion il corrige è peu 
près de même un pafTage de VEleBrt de (#) So- 
fhocle: 

'£ jm2 yi^ %fêÊ rifà jfii XvitM fU^êf 

Qui eft-ce> dit*il, qui pourroit foufiFrir ce Avrâir 
dans le premier vers ? Lifez aistmp. Mais il n'a 
pas pris garde que cette correâion avoir déjà été 
propolëe il y a trente^cinq ans. Car, dans une 
Edition &ite à Oxford en 1705 , de deux Tragé- 
dies de Sofhochy VAjax & VEkBre^ accompa- 
gnées de Scholies, tant déjà publiées qu'anecdo- 
tes , de Notes Critiques & d'une nouvelle Ver- 
fion, l'Editeur , Mn Th. Johnson , dit, fur 
ce vers: Cmecit aUquis knnî*^ nec maU. Je ne 
remarque cela, que pour montrer combien Mr. 
Taybr a raifon de trouver (à conjeâure fimple 
& naturelle , puis qu'il s'eft rencontré , fans le 
avoir, avec d^autres Critiques de fa Nation. Il 
me paroir auffi bien fondé à changer pîfrt XvitmV 
en jMir iXMTMv , dans lepaflage de Ij/f^s^ dont 
' il eit queftion. Au refte. ce que le iens dîeman- 
de ici eft aflèft clair. J'ai pris, en traduîiànt, 

un 



jivril^ Met 6f Juin^ 1741 , )op 

un tour j qu^ peut concilier en quelque manière 
les deux difiFerentes correâions : yem mgU avtt 
elle ik . maniéré , qu'elle [ ma Femme] ^lefut ni 
€Bfi&eme9t g^née , m trof maitrejfe de faire ce 
qu'elle voulait. 

L'autre Note, que j'ai à rapporter ici , efl 
fur l'endroit où EufhUéte raconte la confeffion 
de la Servante, qui fer voie d'enrremetteufe à (a 
Femme: (a) m^ m hulin C9^'*l ^ X^*f *y^^'t 
t(gbi mt MhHy in Tfiwêii wfêelu &c« Le verbc 
9ft&mn eft manifeilement corrompu , n*aiant 
aucun fens qui puifle convenir ici. Il faut lire 
fiyt^flfi. C'eftamû que, dans Hestchius, on 
trouve n^êMnw expliqué par «^aCtfja^^mf^hm^-. 
>J^uu Les Copiltes confondoient aifémenc 
ces deux verbes , & Mr. Tayhr en donne deux 
exemples, Tun tiré de (b) Demosth&^e, l'au- 
tre de DioDORB {t) de Sicile. Cette &ute dé* 
couverte l'a mené à en «ppercevoir ici une autre 

moins 

f«) Tng. za» 13. 

(k) Orat De emeuttta Ugathnê» On n'indique point 
l'endzoir. C'cft dans celui où l*Oiateui raconte le dis* 
coûts aue tint Pbil»», un dç* Ambafladeoxs, auKoiPA/- 
iippe : Ek h rà r9€ w6x$mc wpAyfimrm > |y 0% $y réri t 
T^y ^^cnûpmwhn^ uMv 4(/«vy rairnv TpoaUrrm % Wbé9 
r* Moîi mlrcC umî Tê¥ Buifiaiw Tp!&cu» Pag. tiS* B. Ed. 
M»fil^ Wélf'* i57>* li y a U ftpêMtra * au lien de wfê^ 
Uirm » comme poQe même un ManuTcnt de Farit. 

(c) Dans la Préface de Ton I. Livre t kMaw n 

Î*99rH ^^ufui wapaç^éf* Pag. s. £d. H, Stepb» Ici il 
àut encore lire wpenUv > au lieu de wpo^rtéh. Benr{ 
Etienne 9 Tentant que le dernier ne convenoit oas ici» 
cotrigeoit wpmx^iv. On voit bien que la coneftioa df 
Ml. !hir;/«r cft plus fimplc 

V 9 



r 



3f o BrtLtdTMQtiB lLAitoirtrB"fe9 

moitié pàlpAble dâfls (es mots «t^xj^tf . Ils fighl- 
fieroient ^tH^tÊonto fcft tempère , comme pûrtie 
li Vcrfion commune. Or Ljfias vient de mar- 
quer ce laps de teths : htmu iç uêii fnXtvtS^ 

mm){(HXM' w À »«f« '^ W"^ &c- Ce^feroic-- 
là tout de lutte uite repeciaon inutile ,;*dui ne 
convient foittt au 9cfit dé rOtateùr. Elle dié*- 

Erôitrav & lêfefts même (fera plus plein, fi oh 

tks iMveni&ndt^e medm^ fiafitefit. Anrès i^ît 
ftdt ccttfe Correftion , Mr. Tayhr s'eft apperçu 
que le àdCtà Phiklphe av^bit traduit il y a lM|s- 
tems te paffiffie ë*ttW maniéré qui îtpond à ro- 
ilgimil ahiG m : tT^jMf ida ^ («) teMI^us t^'ar^ 
Jftm dûdèdhubfuè ifiàdim dànpituef^. 

QuBLiQÛE îortg que foît cet Extrait, je ne 
le "finirai p^s {àn3 cUiiè encore ^udque thofe des 
Lem&ket Ljfàcét de rEditeur. II 7 a tafiemblé' 
tout ce qu'il trouvoic dans Tes Recueils ^^ dç Re- 
marques faites fuf fbn Auteuri où ]par occàfiop^ 
à la réferve de quelques-wes qu'il n'eut {ha èé 
tems demetnre en cêuvre. Outne uû grand nôm<^ 
bfè de côrYeâiôùs et Paflà^ d^ancieûs Autèujris 
Gireca, quelquefois même de, Latine, 011 y voit 
traitez certams points d'Antiquité, £^de Litibé« 
rature. Pâi* exemple, (*) h coutume de ÛIrt 
des Ofaifbns Funèbres; l'ordre des Tfilmsdw 
jtitbéniemi l'injuftice (c) qiie les Ancieda troa*^ 
toient à bunir uù Qrinfiinel éù \t faifànt môutlr 

dt 



«.« 



(f) PHILUFHB a donc 1& rh xf^ * ^ ^^^ P^ 
vidç xi^ouç. Le fcns zevknt toujoiu» an m&mç. 

W ^<«^ S* 6) JÊf/. a. 



de Aim 6ec. Mtii ce qu'il y t de phij confidé- 
râble ; c^eft le dernier 6c le plus long Chapitre^ 
où Mr. Ti^lipr parcourt & explique toutes les 
Lâix AMfuer , doot il eft parié dans Lyflm. Ce 
n'eft pourtant qu'un échantillon d'un grand Ou« 
vrage qu'il nous promet , . éi dont il donne le 
ptan. Il n'y traitera pas feulement des Loiz, 
mais encore de la R^Mft^ fAthtms en géné- 
ral. Un autre projet , qu'il annonce à k nn de 
fa Préfiice , c'eft la nouvelle Edition qu'il pré« 

Kre de Demosthene. On a vu , dans lea 
ouvelles Littéraires , que les conditions font 
déjà propofees aux SouTcripteurs , & que l'Ou- 
vrage contiendra auatre Volumet . Il éft à Ibu- 
baiter que l'exécution s'enfuive au^phitâc^âe que 
l'Editeur & les Imprimeurs .fiiflent ^us de dili* . 
gence qu'ils n'ont fait dans TËdition àe Ly/las^ 
dont je viens de fendre compta ', qui a «é 6x 
ans feus la prefle. * 



' — p* m^'^mr^^mammmm^mmmm-^mmmm'm^fmm 



ARTICLE IIL 

LETTRE ùHu dk Uiffi mx Aittems Jk la 
^Miothèaue Rmifonnée y fit PEi^oor de Mr, . 
Joseph S^urim, d$f Académie 4kt Siimm- 
ii!$ Fwris. 

ME8SIfiVR«y 

JE viens de lire les JM^mêka d$ fAHuUmefouf 
^ fmÊoéèijj^y^ qui pâmflbnc fl n'y #pas long? 

V 4 tcrns. 



tcros. On voie à la fin de U partie Hiftorique , 
\ Eloge de Mr. Saurm^ qui eft encore de la tnaia 
de Mr. Jk FmteneUe. Malgré fi>n grand age,^ 
op le trouve toujours le même. Tours vifs , ex- 
preffions propres Se éner^ques, manière de nar- 
rer pleine de feu , Se qui lui eft tout-à-fait par-^ 
dculière. En un mot, rien n'v reflknt la vieil-- 
leflè^c'eft tocyours un grand M(|itre> dont on ne 
peut qu'adpairer les produâions. 

Cet Eloge a deux parties. On y confidèro 
d'abord Mr. S. comme Miniftre , & Minis- 
tre converti. Enfuite on nous le préfente corn-» 
me un Géomètre transplanté à Paris, où il joue 
le rôle d'un Académicien diftingué. Sous cet- 
tç dernière face je foufcris à tous les çl(%ea 
qu'on lui donne, & j'admire fa profondeur dans 
les Mathématiques. 

Pour ce qui regarde la viede Mr. Ssurm com« 
me Miniftre, & les motifs de & prétendue Ck>n» 
verfion, je dois avertir qu'on ne doit pas tout* 
irhit s'en rapporter à ce qu'en dit ion Eloge. 
Mr. ^ F. a toujoun parlé là-defliis d'après le 
WaSum de Mr. S. ^ Se ce (ônt-là de$ Mémoires 
plus Que fufpeâs. 

Mr. dr F. nous décrit fort au long 1q chan-» , 
gement de RdigioQ de Mr. S. Il le dépeint 
d'abord comme un «, habile Miniftre , qui, 
^ un peu avant la Révocation de l'Edit de 
„ Nantes, s'étoit vu obUgé à venir chercher un 
- „ afyle en Suiflè. Il fut reçu daqs l'Etat de Bcr- 
f» ne avec toutes les diftinâions dues à ùl gran- 
„ de réputation naiflàme. On lui donna unq 
PP Cure conQdérabJe dans le Bailliage d'Tvçrdup, 

. ^ ^Mal^^ 



jÊvrili Mai i3 Juin^ 1741, jtj- 

^ Malbeureuferoenc on exigea de lui , comme , 
„ des autres Miniftres Réfugiés, la fignature d'ua \ 
,, certain Formulaire fur les matières de la Pré* 
„ deftination & de la Grâce. Il refuËi d'abord 
y, de figner , ou au moins il éluda la fignature. 
,, On trouva quelque moyen dans la fuite pour . 
^y l'adoucir ou la modifier : mais il parla un peu 
,, indiscrètement. U prêcha même dans une 
,, efpèce de Synode contre les fentimens reçus , 
^y mais d'une manière envelopée. . . • 

C'eft montrer un Théologien par des côt& . 
avantageux, que de faire connoitre fa réfiftance à 
figner ce qu'il ne croit pas. Cette délicatefle 
marque beaucoup de droimre. Mr« S. était r/« 
filu y fi on ffut trop frejpf^ dit fon Hiftorien, 
i quitter une place qui étoit toute fa fortune ^ ^ 
^fe retirer en HoUanJe; & il fait bien faire va-> 
loir le projet de cette courageufe retraite. Mais 
dans le tems qu'on fuppofè qu'il marauoit le plu9 
de délicatefle lur la fignature du fatiu Formulai* 
re; dans le tems nue, comme on nous l'aflure , 
r apparence fepk Jtune lâcheté hleffoit fa gloire; 
ce même homme n-étoit pas fi délicat fur la 
Morale, & l'on verra qu'il manquoit de fcrupule 
là où l'on doit en avoir le plus , n'aiant ^ 
même la probité d'un homme du monde , & ne 
reflemblant que trop à ces hypocrites, dont VE^^ 
criture Sainte dit aifib craignmnt Ravaler un 
Moucher 9n y & jftMs 4'ifaloient un Ch^^me^u. 

„ L'El(^e ajoute, qu'à l'occafioQ de quelque 
,, imprudence qqi échapa à Mr. S, fur le Ser^ 
y, mon prononcé dans la Clajfe , où il ne mé* 
9» nageoit pas tSn les fentimens que l'on vou^ 

V î „ lolt 



)I4 BlBtlOTtft^UB IlAitoimtfà^ 

,9 lolt qu'U refpeâ&t, un orage violent fe for-^ 
,, moic contre lui de It part des Mtntftre^ de 
9> SuifTe. Ces tracaflèries lui ouvrirent les yeur. 
,, Céiott4iy dit-il, mu pec^fién ménagée par la 
^ PrnnJence foMT le eenduire âà h Grâce du Sei-^ 
„ péiut tmffeUmf. Il voulut examiner uns pré- 
^ vention les fentimens de TEgUfe Romaine. Il 
I, vit bien-tôr que Ton en avoit exagéré les a- 
^ bus, & que Calvin avoit ^outré les chofès. La 
3, leâure de YExfâfitf&n de Mr. dé Meaux ache- 
I, va de rendre la Réforme ddîeufe à Mr. S. 
f> Il quitte donc la SuiOe à demi converti^ il 
,> prétexte un voyage en Hollande ôû fa famille 
9, étoit retirée. De là il négocie fon change- 
ai ment de Religion avec Mr. d$ Mêawx; il va 
,9 te joindre en. France , & dans deux ou trois 
,, Conférences qu'ils eurent enfemUe , le voHà ^ 
9, parfaiteoaent lournis à Tautorité iniatliible de 
„ l'Eglife Romaine*'- 

Tel eft le Roman de la Conv^erfion de 
Mr. 5. Qu'il nous a donné lui-même , & fôqt * 
Panégyrifte après lui. Je crois pomroir i'appèU • 
lerReman^ quoiqu'il ne ibit pas tout fabuleux* ' 
Ceux d^iujourd'hui font la pltipart un amas de 
fifttons fur une petite bafe Hiftorique ; fit le ' 
Narré du FaSum eft précifèment de ce genre*'* 
Ce que celui-ci a de psirticulier, c'eft que c'êft • 
une efpècc de Roman dévot , 6c qui par cela/ 
même eft. un peu plus propre à împofer que les' 
autres. Quelqu'-un a dé^ remarqué fur les faufles 
couleurs que Mr. S. a données à fon cfaan^ 
paént de Religion , qu'on y recpnnoit un Dif- 
cîple de célèbne Boffuet. Il ti'tmite pas mal ixm . 

cç 



a*w7, Mat & Jut»; t74t: iif 

» « , 

et Narré la méthode de fôti Maître dans (9. fa« 
meufb ExpoptiôH dé la Fût ^ où Ton tire fi adroH 
tement le rideau fur tout Ce (}ui pburroit bleOer 
un Leâèur trop délicat. Le rtiat eft que cette 
narratioti captieuse & infidèle a été fldèleihent 
copiée par Mf. àf P. Il d^a (aie que la tourner 
à la tnânière. 

Voici un échantillon, par oi| Ton pourra 
yoîr que Mr. de f, fuit exaâemcnt fon Ori- 

S'nal, 8c qu'il tie s^en écarté point. Après que 
Ir. S. a ajuiiê 16 tnieut qu'il a pu rHiiu>i«> 
re de ia Convérfion , il ne croit pas pouvoir en^ 
dèretnenc dlOîmuler les bruits fâcheux qui cou- 
rurent en Suiâè fur fôn compte dès qu^iï eut 
^paru. Voici doilc Comment il elTa^e de doâ-- 
ner le change là-deflus. On fait ,. difbit % 
Faâum, ^ fait ce que devient tout i coup ta té^ 
futatioft d*un Minipre dans le fdrti f«'/7 ahaih^ 
donne. . . . Dès-là cefi un Fourbe j contre fui om 
ne craint pas i" admettre les calomnies que Ufàuà 
tile snfprre. On trouve l'équivalent dans VEloge. 
{à) ,, bèâ que là nouvelle du changement d^ 
^ Rdigion de Mr. S. fut portée à Berne, 
^> dit Mr. ^ F. , il eft aifé de s^iinaginer le cri 
.,, univerfel qui s'éteVa contre }ui. De là par* 
,, tirent de^ bruits qui attaquoient ibn hpQ*» 
^, neur; & comme ils n'ont p>as été appuies par 
,, la conduite qu'il a tenue en France , un Mil 
9> j^Z^ t^ te zèle de tteligion produifit alors , ain*. 
?9 P ?^*'^ t^f^^f i^^huefois^ tout ce qui efi defbss 
,1 conptaite à la TMigion^. Les bruits dont on 

\t 



)ltf BlBLIOTHBQUK RaI«ONNE%, 

Ce plaint ( car à préfent il &ut parler clair) ne re- 
gardoienc pas moins nue des larcins & des filou* 
teries du Sr. Séntrm^ fort connues dans ce pays. 

Mais, dit-on, ce ibnt-là de faux bruits. Om 
Mt juger y dit Mr. de F. y aue le zèk de Religion 
froduifit alors tout ^e qui ejt déplus contraire à la 
Religion, Ce peu de mots qui lui échapent font 
de ceux qui portent coup. H ne fe contente 
pas d'elTayer de juftifier le coupable; ce deflèin. 
luroit pu partir d'un très bon principe : mais il 
attaque vivement des gens qui ne méritent pas 
d'êcre traités de cette manière. La décifion de 
Mr. de P. revient clairement à ceci , f «'i// a 
ou en Smjfe des gens qui^pgr un faux xJète de Re* 
Ëgfon^ ont calomnie Mr. S. Ce reproche eft gra« 
ve,& il eft difficile de l'entendre tranquillement. 
Parmi les excellentes qualités de Mr. de F, ^ j'a« 
▼ois mis jusqu'ici au premier rang la modération 
& l'impartialité. Il en avoit donné de fi bonnes 
preuves, qu'il me femble qu'on peut lui accorder 
légitimement le titre de Citoyen du Monde. Je 
fîiis bien iaché qu'il fe foit démenti dans cette 
occafion. 

Dans le même Discours où Mr. de F. rappor- 
te comment Mr* Roujfeau fut banni du Royau- 
me pour avoir calomnié Mr, 5., on nous fait 
le même reproche* LePoëte fut jugé au Parle- 
ment de Paris, & nous le ibmmes dansi' Académie» 
C'eft fon Secrétaire qui prononce notre Senten- 
ce. Elle eft enfuitc Imprimée dans YHiftoire 
Je P Académie , c*eft-à-dire , dans un Ouvrage 
répandu par-tout.^ C'eft-là, par manière de di- 
re, afficher l'Arrêt de notre condamnation aux 

cuiatrc 



J^ilf Mai & JuiHj 1741. )i7 

Juatre coins de l'Univers. Il ne nous reftedone 
'autre reflburce que d'appeller de cette Senten* 

ce devant le Public. Ceit le Tribunal fapérieur 
où nous demandons d'être entendus. 

Avant que d'alléguer nos preuves , il eft bon 
d'examiner les raifons & les tours qu'emploie 

' Mn Je P. pour décha»er Mr. S. des graves ac- 
cuiàtions dont la Suiue retentiflbit contre lui. 
Son Âpologifte eflàye d'abord de les attribuer i 

-ibn changement de Religion. Dis qu€ Mr. S. 
eut fait fim abjuration^ on tâcha , dit-il ^ di h 

ferdre éPbanneur en Suijfe. Avec tout le reipeâ 

:dû à un aufli grand Phitofophe, il me permettra 
de lui dire que^ià Logique fe trouve ici un peu 
en défaut. C'ett-là renverfer l'ordre des choCe^^ 
prendre la caufe pour l'efièt , & l'elBfec pour la 
caufe. Pour remettre donc les événemens dana 
kur ordre naturel , il faut dire, non ^ que dès qu'il 
eut changé de Religion en France, on penfa à te 
perdre d'honneur en Suiflè; mais que dès qu'il 
le vit perdu d'honneur en SuilTe , il penfa à au 

- 1er changer de Religion en France. C'eil ce 

' que nous prouverons clairement dans la fuite. 

Le Panégyrifte emploie après cela une raifon 
qui paroit fpécieufe. La conduite de Mt, S, a 
été féguUère parmi mus , dit-il : donc il n'a rien 
fait de difEunant en Pays étranger. Je veux 
bien convenir du fait, mais non pas de la con* 
clufîon qu*on.en tire. Si Mr. S. n'a donné au* 
cun fcandale à Paris , c'eft-là tout au idus une 
préfomption pour juger favorablement de fa con- 
duite précédente. De fembiables raiibnnemens 
ne concluent pas toujours. ^ On peut ésçloyer 

cea 



«•9 prdM>iUf6i,i^an4 on n-4 pii9 de preuv«iil^ 
mmn 4u eontrairç. Les avantege? donc TActr 
^^icieo jouïSbit eo France» ont dû ârveun frem 
fuffifanc pour réprimer le! mauvais psoidiaDaqa'fl 
«foie ipitnifeAéa en Suiflfe, 

l4t %èle tk'Stfifiei^f»^ dit- on eoiooie, pftfirf 

i U iMe^y cfeftr4-dire d« npûea ctlommea; 
feo coavieni. Mak de ce Qii'une cbofe eft pce- 
ftbtkiy & inéiae de C^ qu'elle arrive affei fou* 
^onr • (ai(*il néceffaircqoeoc qu'elle 6^it arriirée 
4en0 |p ca9 dont il s'agit ? Ne poiivons-ooiis p^ 
éimde notre côté avec autant de yraitoUance: 
L'EgliTe Romaine» pour ^ ^te honneur d'une 
Conquête telle que celle de Mr. S., a voulu c'a- 
Veiigler (ur fa coqduke précédoite, &» par un 
hou zèle de Religion , va juaqu'i traiter de Ca- 
loipoiatmira ceux qui n'ont avancé contre lui qiie 
jcft fiika les mieux confiâtes ? 

,» Mm V4Mi$ avez tort, noua dji^-t-on, de 
99 pmdre la déofion de Mr. de K comme la 
M mtxnce d'un Jij|e oui a prononcé conore 
n ^OUF. C'eft.un fioipte jugement de charité 
^ en 6kVieur de 6m /Cootr^e r Acadéoiicim , fut 
«9 de3 feita qui Jie lui dnt .pai paru bien daîif. 
.^ l4^ lonr qu'il .etn|Moifr Icmble cpndum là. Om 
è^ Àof0 Jtfgfitx àkrU, c'eft-è-djre, on doit jogêr 
^ /Charitahlenjient qiàc ces mauvais bruits cré* 
n tmotp9S fondés'^. Je réfxm, quei'o» voit 
«Sbâiv^emeot daoa Mr. d^ F. beaucoup de ebê^ 
fké pour Mr. S.; mm$ en m^oae tema il en fiûc 
Mroitre fi)xt peu pour noua. Depuis wand k 
i^Mcùié Vtttt-die que pqur iànver jun homiear 

plua 



. jfiarHj Ma^jMk^ 174U ^tp 

fias que douceaXy on ftfls regarder coome dot 
^alomntatèiin ceux qui pesftttc iutremene fiir 
le Prévenu ? Mr. A F. a-C'^il préccodu m nous 
point injurier, «parcp qui'U o'a défigné periÔMe 
nommément^ & qu^ a parlé d'une maoièns gé- 
nérale? Mais ce qui «ocnbe fur une Nacâon, fur 
une Eglift, fur un ordre cke Personnes, pieidi- 
niande-t-H pas enéone pins ide noénagementP En- 
core un coup, nous -oc aurions jamais igodcar 
que pour faarer l'honneur de Mr. S. on ait vou- 
lu iâcrifier le nôtre. Ce ne ibnc penne A ki dé- 
marches de k Charité Cbrétienne. 

Il eft plus naturel d'attribuer ce zèle dn Mr. 
Je F. pour la réputation dr Mr. 8. i l'étroite 
nmitié que l'on iait qu'il y aroit eu entre enr. 
Cependant il faut remarquer que cette liaiibo ôs 
^unoit non plus rendre légitime le procédé donc 
4MM1S tx>us plaignons. 11 «ft naturel de pirinr 
iavoraUement de ceux arec qui l'on a eu un 
- o om m crce particulier} mais l'anûrié ne ^t 
M nous amigler eorièremenL Ici la caufe ide 
f Ami eft tK>p défeâxienfe , pour l'éponfer nviec 
^cette chaleur. Tour ce que Famicié pou^oit 
élire dans ceoe oûcaiion > c'^éook d'engagei^le 
^anégjrifte à tirer le rideau iùr ce quine|Km* 
4roit pas Ibaffiâr île grand ^our. Apiàs cont ^Mr. 
4k JP. n^avoit écé aflDÎ qne de l'Académicien^ .8c 
non pasdu Minifbe. U ne AUoit donc fttsJs'cniK 
iwnafler fi fort jic ce iqa'il poimsit avoir S$i{. 
^it ¥Odk)ic ne pas fiip|>rimer cncièicnicnt les 
maurais traits de Sni£fe , il jpounok «n |)sri^r 
d'une ihanière 4in peu plus mptaio^ Nous iQi'^n- 
sîons Micune jWnteè Eûce^ a'ilatei iut tenaâ 

dire^ 



^ )io BiBU OTHfiqus Raisoknb^ , 

dire 9 par exemple , que fuelques bruits desavan^ 
Séreux qui nient cwru en Suijfe fur le compte de 
Mr. 5» , £i conduite qu*U a tenue à Paris ks a dé- 
mentis. Mais il die toute autre chofè. Je reux 
bien croire cependant , qu'il n'a pas eu propre- 
ment en vue de nous mre de la peine. Peut* 
être que ce qui Ta fur-tout entrainé,c'eft le piai- 
fir de dire un bon-mot, & il s'y eft laifle aller. 
Le trait qu'il lance contre le faux zèle eft fort 
▼rai> & u V<m veut même, tourné fort agréa- 
blement. Il ne s'agit que die favoir fi l'apph'ca- 
tion eft jufte, £( s'il n'auroit pas été mieux pla- 
cé ailleurs. 

Je ne doute point qu'entre ceux qui liront 

.cette Lettre, il ne fe trouve plufieurs peribimes 

fages & modérées , qui, ne laifTeront pas d'ap- 

Sirouver le procédé de Mr. de F. & qui en pren- 
ront même occafion de nous blâmer. Ne vanta- 
il pas mieux ^ diront-ils, avoir trop bonne opinion 
des gens^ par un excès de Charité ou par un prin^ 
iipe d^ amitié ^ fue de déchirer leur réputation^ 
comme on U fit autrefois en SuiJJh àr t égard de 
Mr. S, é^ comme on ta fait encore .depuis ce iemS" 
lâf Le Fa^um & V Eloge nous reprochent vive** 
ment tous deux les mauvais bruits, les imputa- 
tions malignes, qui furent généralement repan^ 
dues contre ce'Miniftre dans notre Pays. Dès 
fue la nouvelle de fin changement de Rel^^ fut 
portée en Suijp^ dît Mr. de F., iis*éleva contre 
lui un cri univerfel. De là partirent des truite 
jui attajuoient fin honneur. Mais ce criiunih 
voffel commença plus tôt: c'eft quand Mr. S. fe 
ûuva funivemenc du Pays, chargé de ^ufieurs 
' > aâions 



aâions infamantes. Il étoit naturel que chacun 
fît alors fes réflexions à fa manière. Un MU 
niftre eftimé dans fon Eglife pour fes talens y qui 
s'oublie jusqu'à commettre des Crimes capitaux, 
eft un événement qui ne peut que faire crier le 
Public. Mais ce cri baiuà beaucoup » quand il 
alla enfuite changer de Religion en France j on 
étoit préparé à tout de ià part. Pour nous re- 
procher avec quelque fondecientque nous avons 
manaqé de charité pour lui, il faudroit faire voir 
que dès qu'il fe fut jette en France, nous travail- 
lâmes à l'y ^re connoitre, que nous envoyâmes 
des Mémoires pour le diâàmer. Mais fi l'on 
nousrendoit juilice, c'eil ici que nous ne méri- 
terions que des louanges. On ne l'empêcha 
point de tirer tout 1^ parti le plus avantageux de 
fQn changement de Religion < On lui laiâà tout 
. l'utile de fa prétendue Converfion. 

Enhardi par un filence de plus de vingt ans,^ 
on voit avec quelle a0urance Mn S. traite dans 
fon Faffumydc faux & de calomnieux , les bruits 
répandus contre lui dans le Pays de Vagd. Saa 
Antagonifle RoupoUy qui favoit très bien qu'il 
avoit eu de mauvaifes a0àires en SuiiTe, qui l'a- 
^ voient engagé à s'évader, fit écrire à Genève, 
& ailleurs, pour avdr des Mémoires fut ià vie 
pa0ee« Mais malgré l'ardeur de fes recUçrches, 
il ne trouva perfbnne qui voulût fervir fa.pdfiion. 
J'avoue que ce fut parce qu'on lie .le crut pas 
aflèZ' honnête -homme pour entrer dani ii que- 
relle. Il n'y auroit apurement pas eu de gé- 
: nérofité à fournir des armes à un aisçuiËiteur in- 
jùfte, & généralement foupçonùé. de, calomnie. 
V Tm. XXVI. Part. II. X Mais 



i 

/ 



Mais d'autres raifons fe joigûircnt à celle-là ; la 
compaflion pour une Femme & des Enfans qui 
n'avoient d'autre reffource qu*unc Penfioa qu'eu 
craignoic de leur Êiire perdre; ce qui contribua 
fur-tout plus que tout le refte à nous retenir, 
c'eil cette délicateffe même dont Mr. Je F. ne 
nous croit pas capables. Nous craignitties que 
fi nous écrivions contre Mr. 5., on ne feperfua* 
dât que la vengeance & TeTprit de parti n'y en- 
traflènt pour quelque chofe. Cette discrétion 
mâîtcMt, ce femble, d'autres remercimens que 
ceux que nous recevons. 

Le roete R. banni du Royaume en 1712, fè 
réft^ en Suiflè ^ où il trouva un afyle cheL 
l'Ambafladeur de France. Le voilà fort à por- 
tée de s'édaircir fur la vie de ibn Adverfaire, 
te quoique cela ne fervît plus de rien pour la 
décmon du Procès, il ne laifla pas de (SûFe tou- 
tes les perquifitions imaginables ppur avoir au 
moins deqUoi (ktis&ire u vengeance. Mais on 
ne le (ervit pas mieux que la prémère fois. La 
compaffion pour la Famflle de Mr. S. qui étoic 
devenue nombreufe, fit encore ibn jeu. On ne 
voulut pas contribuer à fàife tarir la feule four- 
ce de là fabfiilance« Mr. S* bien connu ne 
pouvdit eaère manquer d'être ezpulfé de l'Aca- 
démie. Void quelque détail fur les recherches 
de Mr. fi. que £t mort me donne la permiiBoQ 
dejDuMier. 

Ce' Pôëte exilé en Suifiè lie commerce avec 
quelques -Savans du Pays. Il s'infînûe dans leur 
àprity ^^ flatte^ il les loué, & en vient enfin 
à ion Dut^qui étoitude leur demander des Mémoi^ 

rcs 






jtvrilj Mai (^ Juin^ 1741. jij 

tes contre Ton Ennemi. Il paroic par les Lettres 
que lui écrivoient (es Correspondans^ qu'ils Ta* 
mufoient , & qu'ils Kii promettoient des Pièces 
que Ton ne voit point venir. Voici ce qu'A 
mandoit en 171 3 , à un de ces Meflieurs qui lui 
avoit (ait eQ)érer queloues Lettres où Mr. S. 
avouoit Tes nutes. \y C'eft déjà beaucoup d'a- 
,, voir &it la découverte que nous avons (àite. 
,, Ce fera de quoi fi^ire un petit Recueil des 
^ Confe(&ons du Saint Homme qui les^ a. écri- 
9, tes^ Se il elles ne font pas tout-à-niit (i édifian- 
,, tes que celles de St. Augufiin^ il y a lieu de 
,, croire qu'elles ne (tront pas moins inftruâi- 
yy ves pour les honnêtes-gens qui pourrbient être 
„ dians l'erreur**. Notre Poëce aiant appris qu*il 
y avoit eu autrefois les liaifons les plus étroites 
entre Mr. S. & Mr. Qono»y Miniftre Tléfugié, 
il s'adreflà à lui^ fie le conjura de lui fournir A^ 
quoi démasquer (on Homme. Mr.!Gon(m:\}d 
répôndk, qu'il travaiUbit aâudllement à écrire là 
Vie' du Perfcmnage , -qtfîl pourroit avec lé tems 
la donner au Public ^ 'niais qu*il lui dediaildôic 
là-deûus le fecret le phis profond. Mr. Gonoii. 
mourut fur.ia (in de 1713, fie je trouve les re- 
grets dû Poëte là-delTus dans une de (es Lettre^ 
du 20 Janvier r.7 14. 

„ Le pauvre Mr.Gawo», dit-il, mourut der- 
yy nièremènt à Berne, quatre jours après y être 
yy arrivé. J'ai fu depuis qu'il avoit cbaigé avant 
,, â.mort, un MiniAre de fes Amis du (bin de 
yy revoir fon Ouvrage, fie de le faire imprimer; 
5, Ôc l*on m'écrit qu^en redtifiant peu de cbofé 
y^ dans le ftyle , on pourra te mettre en peu de 

X 2 yy tems 



Jt4 BlBUOTHEQVB RjLlSOKKB^y 

3^ tems en état d*être jprcfenté aux Seigneurs de 

„ l'Etat N'aclmirez-vous point, Moni- 

,, fieur, rheureufe étoile de S. qui femble met 
„ exprès le témoin de fes Crimes, pour affermir 
„ fa fureté ? Mais un Paien m'a appri$ que 

yy Jtaro anteceJentem fcelefium 
„ Dejèrutt fede pœna claudo^ 

Après la mort de Mr. Gomn , un Gentilhom- 
me Réformé qui étoit de Cret en Daupbiné, 
nommé Mr. de BeaulieUy fort ami de la Maiibn 
du Défunt, écrivit de Paris où il étoit alors, 
pour voir cette Vie de Mr. S. On la lui en- 
voya, & il eut foin de la fupprimer. Quand mê- 
me il n'auroit pas pris cette précaution, cette 
Hiftoire n'auroit pas .vu Iç jour, parce que nos 
Seigneurs de Berne n'aurôieot point accordé la 
permiffion de la publier. Je fuis bien informé 
de leurs dispoiitions à cet %ard. Voilà, ce me 
ièmble, des ménagemens pouffés fort loin pour 
un Homme contre qui on nous reproche d'à- 
yoir fuivi les mouvemens \ts plus fougueux d'un 
faux xèle* 

Quoique l'honneur de notre Religion, aflbz 
maltraitée dans le Wadtum de Mr. S. , femblâc 
demander qu'on le contredit, & qu'on fît con- 
noitre au Public les véritables motifs de fa pré- 
tendue Converfiion, au moins quand fbn Procès 
avec leSr.R. fut terminé; on fut encore iê con- 
tenir. L'humanité demandoit, en quelque forte^' 
^u'oh le laifllt refpirer après la violente tempête 
qu'il venoît d'cffuiçr. 

Je 



jfvriîj Mai ^ Juin ^ 1741. jz|» 

Je ne fai fi Ton doit ranger parmi les ménage- 
mens qu'on avoit en Sui(Ie pour Mr« S. . Tard- 
cie que Ton trouve fur fbn compte dam les Jlf^ 
fnoires fourfirvir à PHifioire des Troubles arri^ 
n}és en Suijfe à l'occajtou du ConfenfiSy imprimés 
en Hollande en i'j^6. L'Auteur , après avoir 
rapporté la fignature de Mr. S. , ajoute cette no^ 
te \a). ,, C'eft le même qui s'étant îàuvé de 
^, Suifle, & aiant changé de Religion entre les 
^, mains de Mr. dé Meaux^ t& aujourd'hui Pen« 
,, fionnaire Géomètre de TÂcadémie Royale des 
,9 Sciences. Il a publié un FaBum y à 1 occa- 
)9 fion du Procès qu'il a eu avec Mr. Reujjeauy 
y^ dans lequel il prétend faire un Narré fidèle de 
,3 (à vie «, & des raifons fur-tout qui Tont fidt 
yy fortir de SuifTe. Il n'a eu garde de dire les 
^ choies comme elles étoient ; il entend trop 
jy bien fes intérêts. Il doit nous tenir compte 
yy de notre filence là-defTus". Quoique cet 
Auteur ne s'explique pas clairement fur Mr^ S. y 
il donne beaucoup à penièr. 

On commençoitàoublier Mr.^.^ôc ibn chan- 
gement de Religion^ lorsque Mi. Gayot de Pi^ 
taval s^aviâ il y a quelques années de réimpri- 
mer le fameux Procès avec le Sr. BûujJei^Uy dans 
l'immenfe Recueil des Caufis Célèbres {b) , où 3 
' a pris une nouvelle vie, & plus de conûftence. 
On avoit regardé le FaBum de Mr. S. y où il 
maltraite Cahm Se la Réforme, comme une de 
ces Pièces fugitives qui disparoiilênt bien-tôt* 
Di^ qu'il fut incorporé dans ce Recueil, ce fut 

X 3 tout 

M Pag. *4. ' 



)US BiBUOTBBQsn Raisonkk'b^ 

tout autre cholë. Outre TEditioa de Paris, il 
l'en cft ftùt une autre en Pa^s Proceftant. Pir- 
U ce Livre eft encre les mains de tout te moi- 
de. Le Compilateur ne s'eft pas ccKitenté de 
nous donner un Extrait du Fa£him; il l'a infàé 
t0(U entier dans fon Ouvrage. Quand ce Rb< 
cueil commença à paroitre , voici le jugeoKiit 
qu'en porta le Jomtnal lAttirairt. „ Le Public, 
,,dU-il> aura là dequoi s'amufer en s'inllruîânt, 
f,ll y apprendra mieux me far-tcut atlUuri la pro- 
^foMkttr Je la malkt d» caur humain , ftti adrejfe 
y^i^eMVth^perdet dehors derimuct»te(a). C'cft 
ce que l'on peut appliquer £ur-cout à l'biftcùra 
ftuffe £e capdeufe que Mr. S. y ^ de la Con- 
verlîon. . 

On s'eft enfin laffî de voir paroitrc tant de 
fois cette Relation infidèle. Après quarante ans 
d'un lÛence & d'une modération exemplaires, 
un Particulier vient de s'infcrire en faux contré 
le Nacié du FaSum. Il a montré au Public que 
l'^UTe Romaine ne devoit pas aire Ibnoer fî 
lumt cette Ccmverfion. Pour le prouver, il a 
fiui imprimer dans le Mtrcnre Smjfe ou ^amul 
Helvi'tifue , qui paroic à Net^ehitel depuis ûx 
ou fcpt ans , une Lettre que Mr. S. écrivit au- 
trefois k Mr. Gotton fon Ami incime , lorsqu'il 
fut obligé de s'évader (A). Cette Lettre fiit 
écrite de Zurich en Juillet 11SS9. C'eft un aveu 
plet 6e fort détaillé de fa mauvaife çondui? 
ivec les mouvemens du repentir le plus vif. 
eft fon étendue , & elle occupe jusqu'à 
qua? 



il^ Mai ^ Juin j 1741: j^^ 

quatorze pages du Journal. Cette Lettre fut 
tort répandue quand elle parut. On en fit plu* 
fieurs C€>pies> & diveries perfbnnes curieufes 
de notre rays avoient encore cette Lettre dans 
leur Cabinet, qui s'eft trouvée parfaitement con« 
forme à ceUe qui eft imprimée. Elle finit par 
la propofîrion que le coupable hit à fon Ami, 
d^ezaminer fi une Confei&on & une Repentan*- 
ce publique dans TEglife de Zurich y ou ailleurs > 
pourroit être un remède fiiffifimt au fcandale 
qu'il a donné. 

Je ne dois pas diffimuler qu'on a été partagé 
dans notre Pays, non fur l'authenticité de cetto. 
Lettre qui eft généralement reconnue, mais fur 
ÙL publication. Bien des gens, portés à la dou« 
ceur & à l'indulgence , auroient voulu qu'on 
l'eut laiilee dans l'oubli. Nouvelle preuve de 
cet eiprit de charité qui fe trouve aflez généra- 
letnent chez les Réformés^ JL.ors que la Lettre 
parut, je me trouvai dans la Boutique d'un Li- 
braire avec deux ou trois Hommes de Lettres 
qui s'entretenoient fur ce fujet. Il s'y rencontrai 
un de nos Compatriotes , qui a beaucoup d'eC- 
prit , & qui a fait un affe^ lonç féjour à Paris; 
où il a vu fouvent Mr. S. Il déclama beaucoup 
contre la Lettre , & peu s'en fallut qu'il ne u 
traitât de Libelle diâàmatoirCf On eut beau 
lui alléguer les raiibns que l'on avoit eu de la 
donner au Public, qui paroiflènt aflez fortes. On 
lui repréfenta d'abord te lon^ filence qu'on avoit 
gardé fur le fcandale donne autrefois en Suifiè 
par ce Miniftre. Tant que des Mémoires fur ft 
çoqiduite paflee auroient pu le f)ure rayer de la 

X 4. Liftç 



3ft8 BlBLIOTHBqUE 

Lifte des Académiciens, & nuire à fa fortune; 
on s'écoic contenu ; on avoic attendu que k 
Penûon fut bien af&rmie , & qu'il fût même 
déjà Vétéran. Il n'étoit pas poflible de diffimu- 
1er toujours la manière injurieulè dont il traite 
dans fbn Fa&um^ Calvin & la Religion Réfor- 
mée. Le changement de Religion d'un aufli 
habile homme ne peut être que contagieux, tant 
qu'on laifTera croire que c'eft uniquement par 
refpeâ pour la vérité qu'il a abandonné nos fen* 
timens. Les diverfes éditions des Caufes Cé/êr 
hresy qui ont fut revivre l'biftoire artificieufe de 
fa Converfion, étoient comme la dernière fom-? 
mation de parler , fi nous avions quelque chofe 
à y oppolèr. L^honneur de notre Religion doit 
l'emporter dans k concurrence » fur celui d'un 
particulier. On n'auroit plus été à tems de s'ex* 
pliquer là-deflus après la mort de Mr. S. , parce 

Ïu'on regarde comme une lâcheté d'attaquer un 
lomme qui ne peut plus fe défendre, Voi^^ 
fi je m'çn fouviens bien , les principales rai/bns 
que l'on employa pour appaifer cet Ami de Mr.^. ^ 
mais auxquelles il ne fe rendit points il en com- 
battit même quelques r unes avec beaucoup de 
force. 




îvelopei 

de Mr. S. C'eft qu'il étoit à craindre que le Se- 
crétaire de l'Académie, qui, félon la coutume^ 
feroit fon Panégyrique après û mort , n'appuiât 
beaucoup fur la pureté des motifi; qui Tavoienc 
fait Catholique , & n'en appdlât au Nané 4e 

fba 



V 



jffurilj Mai t3 J^in^ i74*- Ji»? 

ion Fa^hm^ qui n'avoit jamais été contredit par 
les Proteftans. Voici la Répoofe de notre Corn- ' 
patriote y que j'ai encore fort préfente à refpnt; 
,, OeEt ne pas connoitre Mr. de F., dit-il, que 
,, d'avoir de femblables craintes. Je Pai aflTez 
yy pratiqué à Paris, pour ofer aflurer que fon ca- 
yy raâère ne le porte pas à faire beaucoup valoir 
yy femblables Coaveriions^ il pafTera légèrement 
^y là-deflus. Il fera Thiftoire de l'Académicien, 
jy & ne s^embarrafTera guère de celle du Minis- 
yy tre converti. Y aiant des Membres de l'Â-p 
yy cadémie & des Âflbciés de difiFérentes Reli-f 
yy gions, on leur doit cet égard, de ne rien met- 
„ tre dans ces Eloges qui puifle les blefler ; & 
,, Mr. de F. ne manquera pas à cette bieniean- 
,, ce. Après tout, conclut- il, notre Religion 
,^ eft fort au-defllis du préjugé qu'on voudroit 
,, tirer contre elle de la Coovernon de Mu S. 
yy Quelque tour ingénieux qu'il ait effayé d'y 
yy donner dans (on Fa&unty elle parott encore 
9> bien imparfaite. C'eft un Catholique à peine 
,^ ébauche. Il n'y a qu'à exatniner avec quel-? 
yy que attention ce qu'il nous en dit lui-même, 
yy pour voir qu'il avoit encore bien du chemin 
,, à faire pour être parfaitement réuni à l'Eglife 
yy Romaine. Ce Narré même porte fbn con4 
^ trepoifon , & il n'y avoit pas de quoi fi fort 
„ s'aUarmcr. {4). 

(a) Il parolt par la nanàtîon même de Mr. S, » qu'il 
fut admis à faire ce qn'on appelle fpn Abjuration, quoi- 
<\VL*û ne cr&t ni la Pr^fence réelle » ni la Tranfiubftan- 
tiàtion , ni divers autres anicles. Il £t feulement alors 
un àStt de 4ocilité9 fondd for ce raifonncmcnt fpccieujf: 

X5 V« 



1)3 BiBLIOTBSQOE RAISONNER, 

Je fus la dupe de cesraifbnnemèns éblouïffîms; 
Je me joignis à ceux qui condamnoienc la publi* 
cation de la Lettre , & je dis hautement que l'on 
auroit du laiiler mourir en paix le bon->homme 
Samrm , fans lui donner iur Ces vieux jours 
une femblable mortification. J'ai toujours eu le 
foible de céder troD âcilement aux im^^^ina* 
tions contagieufi». Mais révénement a fait voir 
combien je me trompois. L'Eloge de Mr. S. 
vient de paroitre, & tout ce que l'on nous aflu-> 
roit qui en feroit retranché , y eft expofê de Ja 
manière la plus choquante pour nous. Malgré 
TimpreiBon de cette Lettre pénitente de Mr. S. 
qui eft une Pièce fi décifive, Mr. Je F. va foa 
chemin. Il s'en tiœt au FaBum^ comme à un 
Narré tout-à-fkit véridique,i II hit valoir cette 
Converfion, il Tome, il l'embellit, il s'y étend 
avec complaiTance , & (êmble par-là (è rendre 
le garant de la pureté des motifs dû Profeljte. 

Mr. de F. auroit-il donc entièrement ignoré 
cette Lettre ? J'avoue que le Mercure Smjfe n'eft 
pas fort connu à Paris. Cependant on le trou- 
ve che2L le Libraire Ganeau^ Se Mi^de Reaimur 

l'a 

3 [Ut lot fît Mr. de Meaiuc : 5^# vâitt ai prouvé Ja uicfjhi 
• vous réunir à fEgiifê : Dorlc vous àtvez croira tout ea 
dont ottè os^gê îa criante ^ fuoiqi^il vous paroijfo y avoir 
encore plufiurs erreurs, Lc docUe Catéchumène le ren- 
dit , ou parut iè rendie \ la force de cet argument. 11 
leftoit pourtant à faire une objeâion fort naturelle : Si 
je crois que l^EgUfe Romaine donne four articles ie Foi des 
erreurs groj/ières , il eft clair que fe ne dois pas encore »# 
réunir à elle. Voilà ce qu'auroit dd répliquer Mr. S. \ 
Jinais une bonne Fenfîon , vue en perfbeâive , fait Baffq: 
pipa, des Sophlsmes, fans y zegacdex de fî pièi. 



jtvrilj Mai ti Juin^ 1741: ^^t 

Va cité plus d'une fois dans fon Hiftoirê des In^ 
feffes {a). D'ailleurs la BiHiothèfue Germani-^ 

Îue^ <|ui eft plus connue à Paris , a voit donné un 
Extrait de cette Lettre de Mr. 5. dans le XX XV. 
Volume (A), Quand Mr. de F. n*auroit vu ni 
l'un ni l'autre de ces Journaux, eft-il conceva- 
ble que de tous ces Savans de Paris, qui a voient 
affifté à l'Eloge de Mr. S. , aucun n'en eût eu 
connoiffance, & n'en eût averti le Pan^yrifte? 
Il s'eft écoulé deux années depuis TAfiemblée 
publique» où fut lu l'Eloge de Mr. 5., jusqu'à 
fbn impreffion. Cet efpace paroit plus que fuf- 
fifknt pour lui donner la connoiiTance de ce qu'il 
auroit pu ignorer alors , & pour l'engager à adou- 
cir les traits vifs dont nous nous plaignons. On 
fe demande donc encore avec furprife , Mr. de F. 
8*t-il ignoré cette fameufe Lettre de Mr. 5. , ou 
a-t-il jugé à propos de la dillimuler } Peut-être 
que (ans en faire une mention expreile,il a vou- 
lu la comprendre dans ces bruits qui ont attaqué 
l'honneur de Mr. S.^ &c qui n'ont d'autre fon- 
dement €^ un faux zèle de Religion. 

Il paroit donc que la publication de cette Let- 
tre » que bien des gens (âges regardaient comme 
un remède trop violent, n'a eu abfolument au- 
cune eâScace. On traite encore hautement de 
calomnie tout te que nous avons pu dire pour 
rendre fufpedte la Converfion de Mr. S. On 
nous met abfolument dans la néceffité de reve- 
nir à un fujet fort désagréable^ &même odieux» 

Mais 



(s) Tm, V. feg. S4U (O Peg. xtftf. 



|}i BiBUOTHEQVÇ RAÏSOKNÈ'Sy 

Mais nous ne pouvons plus nous caire^ après IHidy 
preffion de TEloge de Mr. S. 

Qu'arriyerok-il, û nous nous tenoins à préi 
fenc dans le filence? Nous demeurerions difià* 
^)és dans refpric de bien des gens, & aux: yeux 
de la Poftéricé, Celui qui a Uncé contre nous 
un traie â vif» eft un de ces Auteur^ refpeâablec, 
dont les Ouvrages font répandus par-tout , & 
doivent durer pufieurs Siècles. Ceft le âge, 
le modéré Mr. de F. Après avoir lu TElc^e de 
Mr. Sry tel qu'il vient de le donner au Public , 
quel jugement prononcera-t-on? On n'héfitera 
pas à décider que cet Académicien avoit toujours 
été un parfaitement honnête- homme. A la bon-* 
ne heure. Si cela étoit feul , nous nous garde* 
rions bien de nous y oppofer. Mais Mr. S. ne 
fauroit avoir été un honnête-homme, que nous 
ne foyons nous-mêmes de mal-honnêtes gens. 
Il réfulte de la narration de l'Hiftorien y que ce 
fut la Tyrannie Eccléûaflique du Pays de VauJ^ 
qui commença à ouvrir les yeux du Miniftre 
Proteftant ^ qu'aiant examtné de plus près les 
fentimens dont il avoit été imbu dû la naiiSin- 
ce, il y découvrit bien des erreurs; qu'il alla en 
France, fuivre les lumières de & Confcience; 
qu'après s'y êtce retiré, il fut indignement ca- 
lomnié par les Miniftres , ou par d-autres gens 
de notre Pays. Voilà les împreffions qui rSle-^ 
ront naturellement daqs l'ciprit des Leâeurs, 
après la lefture de cctElc^e. Il eft donc ab^ 
folument nécelTaire d'oppoièr la véritable hiftoi-* 
re de la CoQverCon de Mr. S. à celle du F^râf^m^ 
mais fur- tout à celle de l'Eloge , qui eft eqcore 

plus 



Avril y Mai t^ Jmn^ 1741^ jjj 

plus propre à trouver cféaoce. La voici. 

La réparation publique qu'ofiEroit Mr. 5. , à la 
6n de (a Lettre imprimée ^ n'aiant pas eu lieu, 
je ne fai pourquoi , il fut contraint de fe dépav- 
fer. Il gagna donc la Hollande , où étoit fa Fa* 
mille» Mais après y avoir fait quelque féjour ^ 
il fallut encore (è traqsplanter de nouveau. Le 
fcandale donné en Suiflè avoit pénétré jusque 
dans (à nouvelle retraite. Quelque crédit qu'eût 
le célèbre £& SaurinytoJi Frère aine, Miniftre 
â'Utrecht , il vN eut aucun jour pour fon Ca- 
det à un établiilement dans ces Provinces. Un 
Synode Wallon avoit déclaré le coupable indi- 
gne d'y fervir jamais aucune Eglife. Je tiens 
cette pirticularité d'un Miniftre François qui eft 
mort en Hollande dans un pofte diftingue , & 

2ui avoit eu avec Mr. S. les relations les plus 
troites* DaQ$ un fêmblable décri , il ne lui 
reftoit guère d'autre reflourcje que d'aller traicei 
en France de fbn changement de Religion. Voi- 
là donc enfin cette Converfîon dans fon vérita- 
Ue point de vue. Voilà, ce que Mr* de F. ap- 
pelle éloquemment uw Canfueté digne du célèbre 
BêBuet Evique de Meaux. 

Tout ce que l'on vient d'avancer de la fuite 
forcée de Mr. Si y & de ce qui en fut la caufe, 
peut fè prouver juridil}uement. On a des Ââes 
publics qui en font foi. En 1689, on com- 
mença en Suiflè une Procédure criminelle', 6c 
elle fe voit encore dans la Chancellerie de Beme. 
Mr. le Comte du lauc étant Ambaifadeur auprès 
des Cantons^ fouhaita de la voir, & on la lui 

communiqua. Voici une Pièce coune &^?^è; 

eue 



3)4 BlBLlOTHCQUB RAISONKfi'ft^ 

cife, qui prouve la réalité de cette Procédure: 
En 1712, on apprit à Berne que Mr. S.^ à Toc- 
cafion de la mort de fon BcâU-père , fe dispo- 
foit à Venir en Suiflè pour avoir qudque part à 
fa fucceffion. Là-defTus Leurs E^tdettetices don- 
nèrent ordre ï leurs Baillift du Pays de Faud de 
Tarrêter. Et voici le début de oet Airêf Sou* 

VADVDIER ETLE CONSEIL de ta 
mu de Berne y ànotre Cher & Féal BAÎLLIF. 

On mus a dit que Saurin , jadis Mmfire de 
Bercher, qui pour plufieurs méchantes àitiùnsy é* 
i eaufe de la Procédure Souveraine faite contre 
lui y efi forti du Fays en 1689, & s'efi retiré l 
Farts y oh il a afofimfié^ a formé h deÏÏein de re^ 
venir au Fays y fins b frétexte de venir retire^^ 
un Héritage. .... Sur cela , ordre eiqprès au 
Baillif, dès que le dit S. aura mi&lé^ié dans fon 
Bailliage , de ^eii âifir , & d'en dbnhèr inces^ 
famtnent avis ^Bttût. Donné ce l^Jutnfijiz^ 
Cet Extrait a été copié fidèlement dii Ke^ftre 
du Baillif dTo^wAw pour Tan i/tl, & cet Or- 
dre fe trouve à la page 11^6. 

Mr. S. venoit effcdivement en Suiflfe pour 
cette fucceffion ^ mais aiant appris; les ordret 
donnés contre lui par le Souverain, il rebrouiïk 
prudemment & le mit en fureté. Je doute que 
Ton ofe attribuer à un^ faux zèle de Religion ces 
A6tes publics de Leurs Excellences de Berne. 

Voilà donc un Procès criminel contre le Mi- 
niftre Samn^ de h même date que ion éyâdion : 

une 



jtvrilj Mai t^ Juin^ 1741; ^\f 

une Lettre fort ample que lui-même écrit du 
lieu de fa retraite, où il ipécifie la nature de fon 
Crime, & où il en relève toutes les circonftan- 
€68 lés plus odieufes ; Lettre écrite dans le des* 
fein qu'elle fût répandue . & qui le fut efièâi- 
vement : outre câa un Ordre émané du Souve^ 
rain plus de vingt ans après, pour arrêter le cou- 

?able, s'il ofbit rentrer dans le Pays; Ordre où 
on diftingue ^vec ibin ion Apofiape de Tes mau* 
vaifes aSims précédentes. Sont-ce donc là de 
fimples bruits populaires G|ut n'ont d'autre fonde- 
ment qu'un zèle de Religion mal entendu, con-* 
tre un Miniftre qui a paflë dans TEglife Romai- 
ne, & qui par-là eft devenu odieux à ceux de 
£bn Parti? 

Après la mort de Mr. S. , Mr. de Beaumar^ 
chais donna Ion Eloge dans Tes Amufemens Lit^ 
'térams imprimés à Francfort. Ce Journal étant 
parvenu dans notre Pays, on y fut un peu cho- 
qué des lodanges excemves prodiguées à un 
nomme dont la réputation écoit plus qu'équivo- 

Îue. On écrivit U-deiTus au }ournalifte. La 
.ettre eft datée à^Tverdm le i. Mars 1738 {a). 
Elle renferme des traits peu honorables à TAca^ 
démicioi.- L'Anonyme dit que le feul nom de 
Samtin a réveillé de fôcheufes idées, qu'il étiquet- 
te de cette manière j Cuilliers ér Fourchettes 
K ejiamotéès ; Chevaux volés dans là Prairie ; Gar^ 
nitufe de lit enlevée dans un Cabaret ^c. Ce 
font apparemment autant de Titres de Chapi- 
tres dans la Vî^ du Miniftre de Bercber , qu'a voit 

• com- 



1 



) )5 BlBLIOTHISQtri KAïSpVmL'B , 

cotnpofée Mr. Gtmon. Ccft donc là cet habit 
Théologien, ce Philofophe pénétrant, ce Ma- 
thématicien profond. En lifant tant de titttt 
fcientifiqu€s y ajoute notre Inconnu, il mefemhk 
lire le Sonnet du fameux Scarrm , bers ju'il j 
manque la chute y 

Eteitril honnête^ homme ? Oh n$nl 

* » ■ ' ' ^ 

Mon Compatriote auroic pu faire une Répoofë 
un peu plus adoucie ) à l'aide d'une petite dinif ac- 
tion. A cette demande, Et9it-il honnête ^bam^ 
me? il iâlloit dir,c qu'il ne Pécoic pas enSuiife, 
mais qu'il peut l'être (}^venu à Paris. L'Eloge 
de Mr. de F. ne nous permet plus d'en douter. 
..On nous apprend, que dès qu'il fut Membre de 
l'Académie , il t^y eut plus d^ autre dérangement 
dans fa confite ^fue de pajfer des nuits entières \i 
des calculs de Géométrie. Loin dç. ^ger à ^'em- 
prer du bien d'autrui par des tours de maôn, \ 
ion Panégyrifte nous donne comme fbn princi* 
pal caradère, ua parfait desintéreflement. // 
avoit^ dit-il, cette noble fierté qui rend imprati-* 
quables tes 'voies de la Fortune. §iuanthm muta- 
. tus ab illo ! C'eft ici où l'on doit recoiinokre 
le Miniftre converti. , . 

Quowue nous ayons paru douter, de la fincé- 
nte de fa Converfion à l'égard des fentimcns, la 
.bonne -foi dont nous faifons piofeflîon ne noiis 
permet pas de diflGlmuler une circonflance q^i 
femble prouver le contraire: c'eft qu'il faifoit k 
?n?nT.S7'' ce qui déf5gnoit c&z lui beau- 
coup de zèle pour à nouvelle ReUgion. 



Avrils Mai & J^in^ 1741: lyf 

B commença par Madame Samrm {on Bpou(è, 

Ïi'il vint enlever clandeftinemenc en Saiflè. 
e voyage fuc pénible & dangereux. D eac 
outre cela à eOTuyer bien des reproches & des 
larmes. On nous dépeint enfuice les combats 
de l'Amour & du préjujgé de Religion , & enfi0 
la viâolre de l'Amour qui détermine Madame 5in^ 
rm i fuivre Ton Epour. Ce morceau de l'Elo- 
ge eft de main de maitre. C'eft, dit Mr. deF.^ 
ce que Mr. S. afpelkit le Roman de fà vie, - 

Plufieurs années après, Mr. S. entreprit une 
autre Converfîon, ou il crut que l'Amitié pour« 
roit auffi faire fon jeu. Il s'agiflbit de ga^er le 
Miniftre Ganom^ {on ancien Aini. Q lui écrivic 
donc de Paris une Lettre, où il le fblUcitoit d'u* 
ne manière des plus fédui&ntes , à le venir join- 
dre avec ÛL Famille* Il lui faifoit efpérer qu'en 
fai&nt la même démarche que lui , il jouîroic 
d'une bonne penfîon de Miniftre Cbnverti, & 
qu'ai^-lieu qu'il luttoit en SuifTe contre la miiè- 
re, il {c verroic au large , lui & lès Enfans, & 
vivroit agréablement à Paris. Mr. Gone» lui fie 
une Réponfe fort fingulière, au moips on en a 
trouvé Je projet dans fi» Papiers. Il vouloir lui 
faire fentir vivement, que la Lettre fi touchante 
Qu'il lui avoit écrite de Zurkb en 1^89,. avoit 
été mal fbutenue; que les beau^t mouvemens de 
re^fentir qu'il y étaloit, avoient été fiiivis d'une, 
chute pire que la première. II crut devoir l'in- 
timider par la penfee des Jugemens de Pieu. 
Dans ce deilçin il ne fit presque que copier les 
Vers que lui - Qiême avoit compolés pour . )(bn 
Ami ae la Motte , & qui ibnc rapportes dans le 

Tm. XXVI. FéÊTt. II. Y Fac^ 



^)S BlffiUIOTHBQVB RaISONHB« » 

TsSum^ et roccafioici c^ui les fit nakre. Il ^^ 
giflbic.dc repréfenter vivement à ce Pçëte le 
tort qu'il avoit eu de quitter La Trape pour fai- 
re enfaice des Opéra* Mr. Q<mon ne fit presque 
que tranfcrire cette Epicre. Les changemeos 
qu'il y fit fent marqués ici en Italique. 

PARODIE 

ik PEfitre en Vers dt Mf. S. à MrM la Motte. 

Cher SÂVJt /2V, où conustu } Qoeis fimeftcs appa» 
De la route du Ciel ont détourné tes pas } 
Quel Démon t'a ftduit? Maiheareuxy voi rabime. 
Au bout de la Caitière oà t^ea^ase ton dime. 
j^*hori«ai de tes péchés s'o0ioit a ton cfpm : 
Hélas! vit-on jamais Pénitent plus conitut? 
Des Jugemens divins la crainte falmaire 
T*099it ptrd U €smr ffum9 iouUiUr amèrê^ 
Ç$t9ndêni de #«l pUurs f##/ tfijê ré/ml$ttf 
J>$ Piniunt hiêntât tu tkviâtfs Apêftat, 
Xiâche, ce Ctime affreux trouble t-U point ton ame? 
Où font tes premiers fiux ^Qtt'as-t1l Hit de ta flamme 9 
Toi iddh 9st9r€é fiir tmi Dfgmn fi fMtm » 
Tu foudroif nujmrtPbuinoui l$s rendre ineêriqlns. 
Tfs tdUns fuê foutihl Un fûnefte avantage, 
Ils font \ rEfprit faint le plus eruel outtage. 
Trop d'oiprit , don fatal , dangeieux JAftromcm 
Four tromper, le prochain, fouxce d'égarement! 
Heureux un. efprit fîniple » inconnu dans le monde! 
// poftèdio M foui la (agefTe profonde , 
. Si dans tmH cê fu*ii fsit il n^a point d*autfe but» 
Que d'arriver au Port , & faire fon falot. 
Quenepuîs-je, SAUR IN, avec des traits de II amme« 
Graver ces fentimens dans le fond de ton amel 
Trop heuretuc , fi le Ciel fécondant mon effort» 
Je pouiois aujourd'hui t' arracher à la mon. 
Mais , hélas î c'eft en-vain que ma voix te rappelle, 
*ojf. ame eft endiucie. U ta chute eft mortelle. 



jtwrH^Màlti Juin^ 1741. jj^ 

£ca frémit, il i^'eft plus é'dpéiançt «h xeioitt» 
^ctcrnéUes (loxieocs fiûvxojit toA ^ecntgc iow. 
Ottrre les Livres Saints , lis ton fort efficoyablc^ 
I>e rOrack divin I ArKt irrévocable» 
JI9 Celui qni de la Gcaœ a fenti les atttaitt» 
29 h ;[ui J>iea ^év^la fes plus teuUes fecmf , 
99 C^ du Monde flatteur reconnut rin|poftu{e^ 
,^ Qui vit les Cieux ouverts» & la gloire fttiucf» 
^9 Qui du cdcfte don a goûté la douceur i 




)9 Sa lumière ^^teint, & rcfpiit épié, 

^» Il va de tsonjbk en tfoubk» & meurt de(cspétd« 
' yy T<rrîble Jugçmçnt 1 Mali» > Crime exécrable ! 

99. ir arrache ou Ciel le Sauveur adorable, 
' ' «9 11 le livre auï Bourreaux 9 6c liur T infâme bois 

^ U le fait expirot une lî^conde foii i . 

99 IJ foule jaux pieds le prix de rU^mcirteUe vi<9 

^9 Dé l'ElpJÙt Saint en fui 9 Blasphémateur tm]pie9 
' 99-11 étouttie fa veix , & (k noire fureur. . . . 
. Mais ma phMne s'fuxlt;^^ 6c l'e frémisjd^ireur. 
, A cps fundftqs trjMits^fuÇ l'C>racle cj^mbijie^ 

A cette affreuf^ûuaie^ Infidèle, Ingr^, ti:e|nbie« 

Rîeo rie cbnvieDt nricux I Mr. S!, que ipçtte JE- 
piciie quH avdic fàhe pour Mr. V^ fa Motte. Il 
eft fu^prenant quMI n'idt pas fenti le contrecoup^' 
& que ce qo^UdUbit de tort \ fon Atùi^rqaillis- 
ibit fur lui-mêtnë. 

' Qette figure vivie de PEpiçre aux Hébreux^ qui 
(kfc regarder les 'Apoft^ts comme des sens qui 
éructent de m^eàu {a) le Seigneur ^efus, me 
ntppelle une Eftampe du Crucmemènt, qui pa- 
rut à Paris au commencement de 17"^?^ & que 
lés Nouvelle^ publiques annoncèrent pour û ân-« 
gularicél^). Les Dévots de l'Âbbé TaHs avoient 
^ fait 

fêlit. Février 1738. Article de France. 

Y a 



}40 BlBUOTHEQUlll lUykSQHHÈ^ 9 

fait rqnréTenter le Sauvear fur la Grdir. Hs'z^ 
voient mis à ûl droite un Saint' due Ton vencâc 
de canônifér, Qc qui ne leur plailoic pas (^r) , & 
à fa eauche le Sieur S, tenant la place du mau- 
vais Larron. Je ne £d quelle dent lés Janféiâftes 
avoient contre lui^ peut-être s'çtoit-il moqué de 
leurs Miracles. Quoi qu'il en foiÊ^c'eft poufîcr 
la malice trop loin. L^éûuité vbtâoic au moins 
qu'on lui donnât une meilleure place , & qu'on 
en fît le Larra» Camj^ti. . Mais le meilleur étoit 
de fuppr&ner entièrement ce Tableau infiimant. 
Le fujet eft trop refpeâablcf , pour le faire fervir 
de bafe à ce? malignes plaifanteries» La Baffion 
du Sauveur doit iofpiier de tottc autres penfées 
que des fentitnens ae vengeance. L'écrit de 



l'on peut appliquer la maxime de Mr. de F. plus 
à propos qu'il ne l'a fSût contre nous y que U. 
siète ae ^effg^'frodmt qtiê^uej^ tout ce jefilj 
a de plus contraire à la Reliffpm^. 

Voilà, Messieurs, les ëçlaircilTefnenB que 
nous avions i donner fur l'EIo^ èc Mr. 5., JSc 
qui ne peuvent que ternir up peu la gloire de 
cet Académicien. La réputatioa de grand Géo^-, 
mètre ne redreflë pas un Homme, attaqué par d9. 
û vilains endroits. Nous >vàps allégué les for;* 
t.e^ratibn)5r.qûç nous ayons éuesfde les dévoiler. 
Ma(g;r^,(^4^.|aQus devons encore nous attendre 
à êtrç olames de bien des gens. Si l'on nous 
" ^'^ . pifTe^ 

(tf) Fi»cin$ d§ fanh ' . * . 



r 



E 



jtvril^ Mai ^ Juin^ 1741; ^41 

pafTe le fond de la chofe , on nous chicanera au 
moins fur la manière, il Moit, dira-c-on> ap- 
porter plus d'adouciflèmens à des vérités dq'a 
odieufes par elles-mêmes. J'avoue qu'il auroit 
été mieux de ne pas négliger cette précaution j 
mais c'eft un peu trop nous demander , que d'exi- 

Îp de nous ne femblables attentions. On doit, 
avoir aue ces enveloppes délicates , propres à 
cacher la difibrmité de certains objets , ne font 

g 1ère connues dans notre Pavs. La Franchife 
elvétique ignore tous ces détours, & dit ron- 
dement ce qu'elle penfb. Nous fommes en pos- 
lèffion depuis longtems de nommer chaque cho« 
fe par fon nom. Chez nous , 

Un Chat s'affelU un Chat y ér S.^ . un fripon. 

Tant Gue ces bruits élevés autrefois en SuiiQê 
contre Mr. S. font demeurés confus , on a o(i 
les traiter de Calomnies. On pous a donc mis 
cians la néceffité de parler clairement & fans la 
moindre enveloppe. Si nous n'avions pas fait 
remarquer Uen mflinâement ces taches dans la 
vie de ce Savant, nous demeurions noircis nous- 
mêmes dans l'eTprit du Public. Aidez-nousdonc, 
s'il vous plait , à nous laver de cette infamie , en 
inférant ce Mémoire dans votre Journal. Nous 
l'avons choifi comme celui qui a le plus de cours, 
& par confëquent le plus propre à oppofer à un 
Ouvrage aufn répandu que le font lès Mémwes 
d9pAcad^n$e des Sitences. Je fuis, &c. 

A LauUnm Ci iz Janvier 1741. 



}4& BuuoTBEQuï Raisonks^, 



ARTICLE IV. 
(^) LETTRE dt Jtfr. /'^iWD'OLivsr, k 

VOus me demandez) Monsieur, ttne am- 
ple réluioa de moa Vovage. Pour amt 
|>le> c'eft ce qu'elle ne faurok «ce. Je vous I4 
promets, au contraire, des ^atcoarKSi Se ce* 
pendant il n'y aura rien d'omis. 

Avant mon départ, >* voas mandai que je ma 
brouillois pour quelque cems avec mes Livres, 
& que i'alloi9 chercner à nae dtftraire. J'en a- 
Vois véritablement Belôin. Un homme qui , tel 
q^ue moi, a'eft rien, Se, Dieu raçrci, oe veuf 
rien êtie dans le oxinde , doit précieufement 
conlêrver le goût de l'étude. Que deviendrcns- 
Je, û je le perdoîs? On y trouve, vous le làrez 
mieux que m(û , des plaiËrs diOUX,iiiiK)ceQ3,qui 
. f« varient k l'inoni t qui dépendent toujotuB de 

BOUS, 

(') l^ne Copie de ta Lettre de Mr. TAbM WOAMf 
la K» tfinbÉ* eAt« let ittâîns, nOus avons ttooM 

aalh^r '**?**'««'* fôlir «t lefilfef 1* eommnnicartoit 
-_ n«uc. iin^ ^Q^j^ j^g^ flicipi que l'ilîuftte An* 

fas miuvait ()uc aous en avoni poiti 
tif c«t û'Hgc. -TouE ce qui Ipn Je Tf 
dï 1 tnu qili Te toanoifTeiit en Omia- 
tffii^ D'tiUetui noni fomm^ peifat- 
u Cciatinuateur Fiaafoïs du Diâionlite 
>iu fauEz g^ de loi avoir foiuni miticie 
le dos inriw , - qi^il à pfOttli)' ^141 If 



jfvrilj Mai & J^h^ 174t. ^4^ 

nous j 6c qui ne nous rendent dépendans de pcr* 
ïbnne. Mais le découragement eft à craindre. 
J'en avois fenti les approches, il y a deux mois, 
lorsqu^après un long travail, je compris que 
IX^uvrage dont je m'occujxns^ne pouToit jamais 
rien valoir. Je vous écrivis, i la vérité • que je 
lichois pri(è: mais je n'ajoutai pas, que la mau- 
vaife humeur me gagnoic. En pareil cas^ fi l'on 
veut fe dispoferà envifa^er un autre fujet, i for- 
mer un autre plan , il iaut attendre que l'imagi« 
nation fe calme , & qu'elle prenne un nouveau 
tour. Voilà ce (^ui me détermina brusquement 
à voyager. Des cmquante jours que j'ai été hors 
de Paris, j'en ai fiûc deux farts ^ dont j*ai con- 
ftamment palle tuTte à dormir , c^ l^diffre à m 
rkn faire. 

Je n'aurois pas autre chofe à vous raconter , 
fi Brutdles ne me foumiflbit un article intéres- 
(ànt. A une lieue de cette Ville, la voiture pu- 
blique, où je tenols gravement mon coin, fut 
abordée pat un Catoufe Bourgeois, où étoit un 
homme feul, qui me demanoa. ÂuŒ-tôt, de 
part 6c d^autre nous defcendimes j & ii m'em- 
brafla, mais avec une ardeur que je rendois mal, 
ne fâchant i^ui cfétoir. Vims ne vous remettez 
fat y ine dit- il, kfkuvreRouffeaui A ces mots, 
jugez s'il fut embrafle à fon tour. Une prairie 
bordoit le chemiii : nous y paflatnes^ £clà , pen- 
dant une demi-heure de promenade, nous don- 
nâmes l'eflbr à nos fentimens réciproques. Après 
3uoi, nous nous rendîmes che^L Mr. le Duc 
*Aremlergy qu*il avoit prévenu fur mon arri- 
vée. Je trouvai chez ce Seigneur^ dont le grand 

Y 4 nom 



344 Bibliothèque Raisonnia^ 

nom & le tnérke perfooel vous font coirnil?^ 
la plus haute Nobleue du Pays, hommes & fem- 
mes. J'y fbupai: de mes yeux, mes oreilles ne 
tardèrent pas à démentir tout ce qui fe débite ici 
fur le compte de Mr. 'Roujfeau^ dont je repren- 
drai rhifloire dans un moment. 

Pour vous dire ceci en palTant, je fus mené 
le lendemain à la Comédie par Mr. le Comte 
de la Mark , qui m'aflura que rArchiducheflè 
étoit une chofe à voir. Je la vis en effet, telle- 
ment caparaçonnée de perles & de jpierrenc?^ 
que je n'avois de ma vie rien vu de temblable^ 
excepté Notre-Dame de Lorette. Un fpeâa- 
cle auffi nouveau pour moi, ce fut de voir deux 
Jéfuices dans la Loge voifîne. On m'apprit que. 
c'étôient le Confeffeur&I* Aumônier de laPrin- 
ceffe, deux bons AUemans, qui ne iavent pas 
un mot de François, & que l'étiquette oblige 
d'être par-tout où Madame la Gouvernante fe 
montre en public. On jouoit VAv9cat Fafhe^ 
Un^ la plus ancienne de nos Farces, mais qui ne 
vieillit point. Pendant toute la Pièce, l'un de 
CCS Jéfuites, avec de grandes lunettes fur le nez, 
une bougie à côté de lui, récita tranquillement 
fbn Bréviaire^ .& l'autre dormoit comme s'il 
a voit été au Sermon. Voyez, je vous prie, ce 
que peut faire une diftance fi petite, puisqu'elle 
tf eft que de foixante lieues. Voir ici deux Jé- 
fuites à utiç première Loge 4e la Comédie, ou 
de l'Opéra,' quel étonnement ! quelles clameurs! 
Perfonne à pruxelles ne s^avife d*en (burciller.. 
Mais, comme Pathelin l'ordonne, revenons à 
nos moutons. 

Jus- 



1 



'.* * 



/ 



jfvril^ Mai (^ Juin , 1 741 . J4j» 

Jusqu'alors mes liaifons avec Mr. Royjjiau n'a- 
voient rien eu de particulier. Avant fa forde. 
du Royaume, nous ne nous étions vus que ra» 
rement, & chez des amis communs. Il eft 
vrai, que nous avions toujours continué à nous 
écrire de loin à loin^ mais Lettres de pur corn* 
pUment, ou de Licérature. Ainfi (bn ame ne 
pouvant m'étre aflez connue, j'avois réfolud'al-^ 
1er bride ^n main avec lui , quand je ferois à 
Bruxelles. Je fus agréablement furpris d'y voir 
les {dus honnêtes-gens , & gens à qui le bel-ef- 
prit n'impofe point , emprefTés à li^i donner des 
marques d'amitié. Qu'on ne dife pas que c'eft 

3u'il eâ: ^bile à fe masquer : car la conduite 
ans Bruxelles eft bien- tôt percée à jour; & je 
doute que la Noblefle de Flandres, délicate au 
point qu'elle VcA fur l'honneur, goûtât longtems 
un homme équivoque. Mais ces fameux Cou- 
plets? Vous m'attendiez là : & c'eft juftemenc 
où j'en veux venir. Prenez d'abord la peine de 
lire les deux Ecrits fuivans. 

t 

PrAitier Ecrit de Mr. Rouflèau. 

'^yRouffèau futaccufêau mois deFévrier 1710, 
,^ d'être Auteur de pluiieurs Chanibns difiFama« 
„ toires, répandues dans unCafie où il a voit été 
„ autrefois , mais où depuis dix ans il n'avoit 
„ plus d'habitude , & <:ompofées contre des per- 
„ ibnnes dont plufieurs étoient de fes amis, & 
„ les autres lui étoient, ou indifférentes, ou 
>, tout-à.fait inconnues. 

3, Au mois de Mai de la çaêrne année , il Ce 

Yî '«fit 



k 



}4<^ BlBUOTHEQUB RaTSONNBIS ^ 

„ fit relever de cette accufktion par un Arrêt 
,^ du Parlement : & peu de tems après, aiant eu 
,) des preuves que Sattrm , de rAcadémie des 
,, Sciences, étoit l'Auteur véritable de ces mê- 
^ mes Cfaanibns, il les produifit en JuAtce, & 
^ le fit arrêter au mois de Septembre. 

,, Quoique ces preuves fuflent plus claires 
,, que le jour, la proteâion de Saurin fc trouva 
,, la plus forte. Il fut déchargé de Paccu&tion; 
,, & Mr. le Procureur-Général aiant fait cafifêr 
,, l'Arrêt de décharge de Rouffèau^ le pourAiivrC 
,, en ion nom pour raifon des mêmes Chanfons, 
^ & le fit bannir du Royaume. 

„ Toutes monftrueufes qu*ont été ces prô- 
^ cédures , elles (ê trouvent appuyées par des 
,, Arrêts. Il n*eil plus queftion de chercher la 
y, vérité dans Taffiftance des Tribunaux j & la 
„ voie de l'autorité eft la feule qui refte pour y 
„ parvenir* 

„ Peut-être cette voie s'ouvriroît-elle, fi 

„ l'on connoiffoit Saurin. Les quatre demie' 

„ res années qui ont précédé ibn retour enFran- 

,, ce, il a vécu en Suifle, où il faifoit la fonc- 

9, tion de Miniftre. Ses talens pour la prédica<* 

„ tion , joints à une profonde hypocrifie, Ta- 

^ voient fiiit confidérer dans le Canton de Ber- 

9, ne» & cette confidération auroit toujours du- 

» ré, fi une infinité de vols publics n'avoienc 

5> enfin défiUé les yeux. Le bruit que ces vols 

9> excitèrent, l'obligea de fe fauver pour éviter 

9> les pouriûites de la JufKce, qui après fon éva- 

^ u^' ^^ ^^^^ ^^^ informatiohs juridiques de fes 

'"'•'rins, dont on a une copie tirée des Archi- 

^vcs 



? Avrily Mai (^ Juin y 1741. J47 

y^ yes de la Chancellerie cle Berne» Il fe retira 
^, à Schafqufe, (Poû il écrivit à un Minilire de 
^y Morge y nocamé Gtmo» , qui avoit éc6 fon 
^y ami intime, & il lui fie dans plufieurs Lettres 
',, une peinture fi touchante de ion repentir, un 
^y aveu fi humble de fes crimes, & une expofî- 
j, tion fi pathétique de ùl mifère , que ce bon 
,, homme attencfri fit pour lui une colleâq de 
^, quari^nte écus, qu*il lui fit tenir à Cafiel. 

„ Ce peu d'argent lui donnant dequoi vi- 
,, vre quelque tems, il écrivit à feu Mr. TEvê- 
„ que ^ Meaux , que la leâure de fes Livres 
„ ravoit éclairé fur plufieurs erreurs de la Corn* 
„ munion où il étoit né, & qu'il defiroit fincè- 
„ rement d'embraiîer la Religion Catholique. 
^ Mr. de Meaux lui obtint un PafTeport, reçut 
y, fbn abjuration , âc lui fit donner la pçnfion que 
,^ le Roi accordoit aux Miniftres convertis. 

,, Depuis ce tems-là il s'eft fait connoitre à 
„ Mr. rÂbbé Bigm»^ qui Ta fait recevoir dans 
„ l'Académie des Sciencee ; & il jouît depuis 
„ nombre d'années , à divers titres, de groflcs 
,, penfions du Roi« 

,» Toute la Hollande , toute la SuiiTe , & 
,, une partie de l'Allemagne, où la mémoire de 
^, (es Crimes eft au(Q récente que le premier 
^, jour, voit avec un fcandale injurieux auGou- 
„ vernement de France, un peribnnage fi indi* 
y, gne tenir fa place dans une Académie com- 
^^ poiëe de tout ce qu'il v a de plus illuilre dans 
„ le Royaume^ &.on s'étonne qu'il ait fi long* 
„ tems ahufê 1^ Roi & fes Miniftres ^ malgré 

„ la 



148 BiBLIOtHEQUE RaISONNK^, 

^ la foule de témoignages qui s'élèvent contré 
,1 lui depuis plus de trente ans. 

„ On peut s'en informer à Mr. le Comte 
',, ibt Luc^ qui a été Âmbaflkdeur en Suiflè TeC- 
^ pace de fix ans: & & l'on croit effèâivement 
^y que la gloire du Gouvernement Ibxt intéreflee 
,, dans le triomphe fcandaleux d'un fcâérat. Se 
^ dans l'oppreffion d'un homme innocent» il eil 
„ aifé de^arvenir par la vérité connue , à la 
yy connoiflance de celle qui eft encore cachée. 
,, En voici les moyens. 

„ De ces Lettres qu'il écrivit au Miniftre 
,, Gênon brs de fà fuite , il s'en eft confervé 
,> quatre, dont trois font en orignal. U y £ait 
,» fa. conrei&on, l'aveu de (es crmies» & nom- 
3, mément de Tes larcins. Il s'y reconnoit digne 
,» de l'échafïàut, & n'oublie aucun terme pour 
yy exciter la compaf&on de celui » dont il attencï 
,y fon dernier fecours. 

„^ On a encore une Lettre qu'il écrivit à ce 
„ même Miniftre en 1712, au retour d'un vo- 
„ yage qu'il venoit de feire furtivement à Lau- 
,, xane , où il n*arriva que la nuit, & en repar- 
„ tit un quart-d'heure après, fur Pavis qu'il eut 
„ que les Magiftrats de Berne, avertis de fon ar- 
„ rivée, a voient donné ordre à leurs Baillifs de 
,, l'arrêter. Cette dernière Lettre, qui eft l^ûée, 
,, fervira de Pièce de comparaifon. 

„ Si donc une perfonne d'autorité, choifie 
n par le Gouvernement , lui repréfentoit ces 
„ mêmes Lettres, Tune après l'autre, lorsqu'il 
,5 s'y attendroit le moins , & le menaçoit de les 
>, rendre publiques, & de le ftire chaffer hon- 

••teu» 



Ir 



jÊwilj Mai & Jmn^ 1741. ^49 

y^ teufement de rAcadémie & du Rovaume ^ 
,^ comme un impofteur qui a deshonore Pun &*. 
,,; l'autre , & qui a furpris la religion du Roi 6c 
^y de fes Miniftres en fe faifiinc accorder fous le- 
,, titre d%omme de bien ', des honneurs Se dçs. 
jy grâces dont il étôit indigne; & fi cette même' 
^ perfimne autorise ezigeoit pour Punique prix 
^ de£i grâce 31^ 8c du filence ciù GouTerneraent, 
yy Paveu du fkit> des^circonftances,Sc des com-« 
yy plices de Panàire des Chanfons , à &ute de 
^ ^uoi, dans le moment, & avant que de for- 
^ tir de la chambre, il feroit chaflë & difiàmé 
yy comme Voleur convaincu; il eft hors de dou* 
„ te que Séutrm avoueroit ce qu'on demande; 
yy &/CeIa fuffiroit ^hùujfeauy qui fera content, 
,, pourvu que le Gouvernement ibit convaincu 
,, de fbn innocence , & de Pinjuftice qui lui a 
y^ été faite. 

„ Mais il âudioic que la chofe fât conduite 
,, dluis le plu^ profond fecret , ces impoileurs 
„ aiantune infinité d'adhérans, par qui Ssurm 
„ pourroit être averti fur> le moindre indice: 
„ tous ceux qui ont contribué à fon triomphe ^ 
,, aiant ddbrmaisle même^iB|érêt que lui à ca- 
yy cher ik home, 

Autrt Ecrit y fg^ffar Mr. Roufleau* 

,^ Au cas que ma pr<^fitfon foit goâtée, 
^, je me rendrai à Lille avant l'exécution, fous 
„ prétexte d'y voir quelques amis.^ Le Corn-' 
„ miandant aura un ordre fecret de me configner 
„ aux portes* £t fi révénemàic ftit juger que 

^ j'ayc 



j'aye eu deflèin de conii>r<imente k Mtnîftè-^ 
^ re, on ûura où me prcodncpoiir mcponir^ 
^ comme le plus ind^e de ie pkis fcâerat dç 
„ tous les fourbes". > ^ ^ 

VoiU, Monficur, qsquiiD'aete confie par 
Mr. Bfiuffea» , à mOD retour àt HoUifide. Car 
j*ai eu la curioGté de poufler joiqa'à AmAer* 
dam y mais iàos m'arreter nulte part. J'ai vu 
tout avec tant de rapidité» que jn^ n'ai rien vu. 
Gomme nous écknis trop interrompus à Bruxel- 
les, ilmepropo&de nous foiref pendant cinq 
ou jGx jours dans un Cbâtetis de Mr. le Duc 
d^Aftmkerg , fitué aux pCHtses de IjOKWm. B y 
apporta Tes papiers. Jelescasamiiiâide oses yeux 
& avec foin. Ce qu'il alliée dam fon Métnoir 
re, eft vrai, & n'eft que trop vrai; Poarquoi 
fiiut-il qu'un tomme qui a Te^rie^ôc le (avoir de 
Mr. Saurm^ n'ait pas toujours été un bottaét&p 
homme l Vous jtige^ iMen, «à jdlèr que & je 
vous communique ce Méoioiee j c^ qu'on m^ 
Fa permis exprefieoienr. J'jù tepréfeoté que 
pour tout ce qui s'appelle a&tre.» fécois d'unç 
imbécillité, ftns %ale; qoe is'i) dTijrveooit k moin-» 
dre embarras , je n'aurois qtie vous à coofukar : 
& j'ai fait les honneurs de votre amâtié, comme 
d'un tréfor dont je dispofe à mon gré. 




Avrils Mai (S Juin^ 1741; jfi 

qui k chargera d'une pamlle cominif&oQ ? D'aili: 

leurs 9 fi le perfoonage eft td au'on le dépeû^ 

un fcélérac, qui ait vieilM daqs rhypocrifie, vien- 

dra-t-on à bout de rmcimider ? Qu<H Qu'il en 

{bit I révénement ne me rq;arde pas. J ai feu» 

lecnent à examiner ce que j'y mets du mien : 2c 

plus je Texamine, moins je m'en fiiis de fcrufnH 

le. Car l'accule eft coupable, ou il ne l'eft paa^ 

S'il ne l'eft pas, ce téce-à-tëte ne l'expofe à rien^ 

S'il l'eft , ai & fortune, ni fii réputation Q*en 

fouffirironc ^ il en fera quitte pour un peu de 

honte, devant un ièul témoin. Peine bien lé« 

^ère , au prix de celle qu'il caufe depuis vingt 

ans. 

Pour moi , en attendant que la vérité k dé- 
couvre pleinement , j'avoue que deux ou trois 
cbofiss me préviennent fort en faveur de Mr. 
"Rmffeau^ L!ttne, qu'étant maitre d'imprimer à 
ion ennemi une flétriflure inefiàçable , en pu* 
bliant les Aâes & les Procédures, dont il a des 
copies lég^ifées , fl réûfte conftamment à cette 
tentation i qui feroit l'écueil d'une ame vul^re. 
Mais de plus:: aiant eu dès le commencement 
' de k R^ence tout pouvoir de revenir à Paris, 
il ne voulut rien écouter, à moins qu'on ne lui 
accordât le^ moyens de fe juftifier. On ettt; 
beau lui oflrir des Lettres de grâce, tournées de 
quelle nnnière il voudroit. Jamais le Prince, 

Î|ui defiroit paiSonnément fon retour , n'eut la 
prce d'ordonner la révifion du Procès : & le 
Poëte, quelque agpnément qu'il dût fe promettre 
daos lejetn de (a Patrie, n'eut pas la foibleflè 
de renoncer à Ion honneur. Permettez, Moof 

fieur^ 



fiL due j'encenfe un td caraÛère. Et pouf 
M fàSil%int d'im^cffio» fur vous? Pv vo» 

Si alfironteroit les prifonO de Ldle, & bra- 
^^t TMiniftère & fa Juftice, fi le en de fon 
SScence ne renhardiffoit pas ? : 
*"vS^^coreunepreavebicn forte, ao nrams 

«,tfr moi. Pendant que nous avons ete à la 
SIS^V auffi feuls que s^U ^Yf^^^^^ 
l.îî &liûi fur UTerre,Tious parlant du tnatin aa 
r -, i?St wflèr eô revue toutes fes ancien- 
ne 'c^n^SS de Paris, je ne lui ai pas vu 
rnSndS^urcontre l« Pjfo^»"^ 
dans les Couplets, exceptéMr.S-i«^.& un 
«,ifré. au'il eft inutile de nommer, four touc 
?^^^(te ilnevois pas même qu'autrefois J y 

S Sans que je fois des plus £ns, j'aurois de- 
ïôilé Sr Suelque petit coin , fur^ à la.lon- 

g^e! une 2me\u% ^PfjJj^Z'Z 
lette forte d'ingénuité, qui n'^ potttt me^ 
le^ Parifien , & il a enté là-deffus une fta^* 
Todesque, 'bien éloignée du ««aèrejionlM 
Mtribue. En un mot, fa converûtion »»)>«?; 
coup inftniit, car il fiit beaucoup i « Je j" 
trouvé au fond le mdUeur homme du monde, 
pourvu qu'on ne révoUe point ïidéc de fon eni. 
Sur cet article, commott û bile ne fctoit-eue 
pa$ émue ? Veut-on exiger d'un bomme, ce qui 
n'eft pas dans l'humanfeé? . 



jfvrilj Mai&Juin^ 1741. .^fj 

^' Je tiens donc , ou plutôt je crois tenir le vrai- 
fetnblable* Mais le vrai , & l'évident , je ne le 
tiens pas. Renfermons-nous dans les lages pré- 
ceptes de Caméade, puisque la Dialectique ne 
peut nous mener plus loin. Saurm eft un feëlérau 
Dtme il a fait Us Coufkts. Je vous paflè l'anté- 
cédent, & je nie la con(equence. Saurin ks a 
envoyés au Càffé. Donc il ks a faits. Je tiens 
Pantécédentpour certain, & je nie encore la con- 
^uence. Qui donc les a faits, ces Couplets 
abominables ? En vérité je n'en fais rien j & n'ai 
nulle envie de le (avoir. Je fuis fiché feulemenr, 
qu'ils faiTent perdre à la France un Poëte qui aU 
loit à l'immortalité, du même pas que les Raci- 
nes & les Despreaux. Car , quoioue le génie 
fe porte en tous lieux, il faut à un Poëee le (é- 
jour de la Capitale , pour conferver cette fleur 
d'Expreflion , oui tient à l'Urbanité. Hélas ! ce* 
lui- ci doit fes disgrâces à la fupériorité de Tes ta« 
lens. Une efpèced'Oftracisme a été le fruit d'u- 
ne réputation trop éclatante. ' Je n'ai rien de tel 
à craindre , il s'en faut du tout au tout : tuais 
bien loin de courir après la gloire , quand mê- 
me j'âuroîs la folie de m'iniaginer que j'y puis 
atteindre, il me fembleque je ta fuirois. Rien 
ne vaut la prière du Sage: MenMeitatem^ ^ di^ 
vitias ne dederis mihi. Tout ce que Tétude a 
d'utile, eil indépendant du fuccès. Elle nous 
occupe , voilà Futile. A l'égard du fuccès, 
quand nous fbmmes imprimés, c'eft adèz qu'il 
nous \àSc le courage de recommencer à nous 
occuper de même. Je vais , dans ces dispofi- 
Tom, XXVI. Fart. Ih Z tions,^ 



tf4 BiBiiioTHB<^uft Raisonnepe, 1 

tiooBy me réconcilier avec ma plame' & mes ' 
Livres. Adieu, Monûeur. 



Paris ^ ^N9vemlf. 1730. 

■ '. ■ • ■ ' ' ' 

N 

A R ï I C L E V. 

OndcîToek over de Oadhetd en Schri&imt%^ 
heid vandcnKiNDËRDOOP; wa»rin de ko- 
denen^ verv$t in de Bedenkipgcn en.Veriiai»- 
delingoi, pver dit Qnderwerp, ontengStin 't 
liofat gegçv^n ^ ter toetze se^r^^ "«^ordeu. 
Te LêjSkM, by yacot vétnlir KUtky P.Z. 

Cèft-à-cyèe: 

ttgcbwckes de PàntifêtM é* du findei9a«t fctip- 
tmraire Jm BaTëME desfetits EvfénSy aàfom 
féfiite ks Çovi^éét9X\OQB\ ^ i!f/ Diflèr tarions, 
jim ^nêfar» dêfêàisfeufurcefujH. A LMê 1 740. 
«» 8*. /jiigtf/ 10} « fans ttm^Mf là Préface, ^ 
la Table 1^/ Seâioni. 

IL y a quelque teins que nou$ domaines FE»- 
traie d'un Ott?rag|6 qui parut fous le Titre de 
C9f^idéra$um & de Digéfta$iom dcc. que Ton 
attribue à deux âvatis Pafteurs Remontrana, 
Tun tnott & l'autre vivant* L'un des principaux 
buts de l'Ouvrage étoit de prouver le Batêtne 
des petits ËH&ns» unt par l'JËcritore^ que par 

l'An- 



y 



jtvril^ Mai & Juin^ 1741; ffp, 

l'Antiquité. Nou» fineies fcinarqucr» entre àu« 
ores cbofesy dans notre Extrait , que ces deux. 
Meffieurff) ûg/a fie modérés dans leurs exprès» 
uoQ8.^autaBtqtte charitattodans leurs lèotimeiis> 
pÎQicnti les Chrétiens, qui font dana le fentiment 
comrairci de peilsr en cooléieQoe^ fi lftdiiferfic& 
d'opi&ion là-deflus y juftifioit leur iSparatiûflL 
Voici à préfent la R^fe , qui paidic déjà dcK 
imis qji^àues mois^ mais dont il ne nous & pae* 
é(é poffible de parkr plus tôt. Qiioiqu^eUe iott 
anonyme , elle paroit vedir de bon lieu , & n-eo 
mérite, pas moins d'attention. 

Dans ÙL Préface y TAuteur rend honnêtetés. 
pQUf/hmnêtetés, & Cbriftiaaisme pour Ctejs- 
tiani^mc. Apvàs y avoûr remarqué en. gépéral^ 
(^e dans U plupact des Disputjes entre Chré? 
ti«ns> on a k mauv^^ médvxie de ^iombaetre 
moins pour k Vérité qwe cour la Viâom^fic. de. 
donner bsien plus aux. PKcjjueéd qu'àJn R^fon;: 
que eefci donne à bî^R des gens Ikti de cfoim 
& de dire, qu'il faudrcît pendre toutes les Dis- 
putes au croc ^ fie ne fuivre que les confcils. de 
la Charité qui font toi^urs pacifiques^ que ceuK: 
qpui pailc^ ainfi^ne preaaent ^ ^de qu'ils ou* 
trent les cfaofes, puisqu'ils ne vont pas à moins 
qu'à âcsifief la Vérité>dont les intéf^ts Ibnt trop 
îcnpoctans pour nous pertnettre de laiiSsi; un Frè^ 
re dans l'erreur , lorsc^ nous pouvons l'en reri« 
ler^ que le mal des Disputes ne vieèt pas de ce 
que l'on invite le Prochain à l'exapien', mais de 
ce que l'on ne s'y peend pas d'une manière con- 
vénale fie Chrétienne^ que fi Fon s'y prenoit au* 

tremcnt 9 ni la Vérité, oi.la Charité n'en fouSri* 

Z 2 roient 



3f(S. Bibliothèque Raisokke^ë, 

roieot aucun préjudice ; Se que cela eft encore 
plus fut par rapport à |à diverlité des fentimens 
fur rExterieur & fur le Rituel de la Religion, 
que fur aucune autre chofe : Après ces Obier- 
vations générales , dis-je , TAuteur vient à la 
Controverfe qui roule fur le Batême des petits 
Eniâns » & confefle^ que comme elle a com- 
mencé de bonne heure à caufer beaucoup de 
bruit Se de chaleur dans TEglife, cette animofité 
fut portée , dès les premiers tems de la Réforma- 
tion y & dans les deux Partis oppofés , à des er- 
ces également blâmables , & que Ton ne fâuroit 
trop déplorer. 

Il loue donc les deux Auteurs des Ccnpdéra^ 
fions & des Dijfertatiom y d'avoir tenu un pro* 
cédé tout difiérent, quoi que tP autres enfuijfent 
juger. Mais comme ces Théologiens , & fur- 
tout le dernier, ont recueilli tout ce que TEcri- 
ture & TAntiquité leur ont paru dépofer de fisi- 
vorable au Bateme des petits Enfans > il a cru 
qu'il devoit prendre la plume , pour examiner 
leurs raifons , fie pour mettre tout le monde en 
état d'en juger. ,, Ma vue, dans cet Ecrit, ^iV- 
,, //, n'eit pas de mettre le moindre obftacle à 
,y la réunion que l'Ecrivain des DiiTertations 
,, propofe, fie prefie même, entre les Remon- 
„ trans fie les Anabaptiftes. ^Je crois comme 
,^ cet Ecrivain , que l'on peut être uni de coeur, 
„ Quoique dedivers fentimens; c'eft-à-dire, que 
„ 1 on peut fréquenter les Exercices facrés ae la 
„ même Communion^ fie être Membres d'une 
„ même Aflèmblée Chrétienne , Quoique les 
„ uns foient pour le Batême des Adultes , fie les 



>9 



jlvrily Mai ^ JutHj 1741, JJ7 

ly autres pour celui des petits Enfans. Plût à 
y^ Dieu que TEglife CtirétieQne , plût à t>iea 
yy que les Proteftans , au moins , fufient ainfi 
y, réunis , & ne fifTent qu'une feule & même 
yy Société, malgré toutes leurs disputes ! Je ne 
me fuis attaché qu'aux raifons de nos Ecri* 
vains, pour les examiner , & pour y répon- 
yj dre. C'eft Tunique chofe que j'ai eu en vue. 
„ Si cependant il m'étoit échapé, par-ci par-là, 
yy quelque mot, qui paroifle à quelques-uns 
„ trop fort , ou trop vif, je prie qu'on me le 
yy pardonne , ainfi que de mon côté j'en ai 
„ pardonné à nos Ecrivains de femblables, que 
„ je n'ai point relevés. 

L'Auteur déclare enfin, que n'aiant pu profi- 
ter de rOuvrâge de Mr. Gale , qui s'imprime 
aâuellement en Langue HollanJoiJi , il efpère 
que fes Remarques ne laiflëront pas d'avoir leur 
utilité, en attendant que cet Ouvrage , venant 
à paroitre, achève la conviâion pour le Batêrae 
des Adultes; car il afTureque l'Ecrivain des Dis- 
fertations n'a pas eu raifon d'en parler avec mé- 
pris. ,, D'autres, dit-il y au jueement desquels 
„ je ne défère pas moins qu*à celui de cet Ecri- 
yy vain , témoignent que l'Ecrit de Mr. G^l^ 
„ mérite doublement d'être lu. Quant à moi, 
„ je ne l'ai jamais vu". 

L'Ouvrage eft partagé en XXXV Serions y 
fuîvies d'un Pofifiriff de deux pages , fur la 
fignification litispendante des mots de ^l«?«(, 
& de futènrtiêny Difiipk^ & faire des DifiifUs. 
Sans nous ^amufer aux Titres des SeiHons^ nous 
allons ai donner la fubftance. 

Z 3 Après 



\ 



)f 8 BuoAOTUEQm ILutOKm* i 

Après avoir exfdiqué fis vues dans la L> éta- 
bli dans la IL que par les AtUtes il encciKini 
toujours les gens « qui datu i^el^ âgé fme ce 
fiU peuvent rendre ratfin de leur pi,^ comme par 
Ici petits Enfans , ceux fui em fimt hué^ahifs^ 
& dans la IIL po(e la queftion en ces tenues^ 
Si U Batime des fetUs EuféMS a M mfthmé féor 
mtre Sauveur ^ ou far fes Apôtres^ il y ajoute^ 

Sue ceux qui fe déclarent pour l'^roaative, 
eftitues de toute autorité de l'Ecriture^, n'ont 

'*Amiq! ' 



j ne, ou que dans les Paires de rEcritiire qui 

icegarddu proprement le Batême des Adultes* 
Cependant Y Anonyme me permettra de lui dire 
qu'il a pôle Pétat de la ijuçftion, "non fur la na- 
ture du différend I mais fur le côté qui luiefi: le 
plus âv^intageux. La queftion confifte proproi- 
ment à (avoir , Si le Batème mfiitué farnofre 
Sauveur , ^ fr'atifné par (es Apôtres y exclud le$ 
petits ëisfans ^ ou détend jstsfifi eux. Je n'aji 
point remarqué, que ni P Auteur des Oonfidérm^ 
tiens ^ ni celui des Dijprtations ^ aient dit ouU^ 
part 9 (\\xtnotréSauveur\Qu fis Apôtres aient hrfi»^ 
tué le Batime des petits lùfans. Us xxit feule- 
ment dit & foutenu l'un ^ l'autre y oue dans 
l'Inftitution du Batêmefaîte ;par Jesus-Ch&ht, 
& pratiquée par fes Difciples , les En^s n'é- 
taient ni exceptés , ni exclus. . Bien des gens 
trouveront que ce n'élit pas leur répondre, '^ae 
d'attaquer une Thèfequ'ils n'ont pas ^K^ancée. 
^ Qtioi q4i'il eq ibit , l*Auceur ex^cpioip dans ks 
5eaionsIV& V.s'il eft vrai que jEfrU^rÛHRis^ 
ait emprunté fon Bateote de <elui qae 4es J^iifs 

admi- 



«4flH^ftf|!^feat.,..(Ht-.on,il le^rsPrgfilytçg^y çpm« 
pris )^ ÉqfjV)5 <n,^8 âge^ fi: fait voir que 1^ 
prçuK^ que l'on ^n tire de TËçriture ne (ont 
rien «iw^ qu'évi^entess que les autres (ont trop 
poftériçvn^es ^u toips de no(re Sauveur, pour faire 
foi^ & qi^jC. qoapd même ce que Ton en dit (è- 
roic certain f on n'en iàurpitrien conçljurre de 
précis po^f le Baceme des petits Eafans, \ caufe 
à^ ^ueï()H^. autres diverûtés entre le Batêpne 
Chrétien , & ç^ui des Juifs pour \<ç$ Vtdi;^ 
lytes. 

{a) PafTant ^enf^ite aux témo^nages de l'An- 
dqviité Çbrétiçnnç, il commence par celui de 
yufiin Martyr , qui écrivoic vers Fan 14JO d^ 
Qorre Sauveur, & qui dû (i) dans fa I. Aûolo^ 
gUy qu'il j avoït flufeurs pnfimnes ^ tamf %omm 
iftes aue femmes^ a^s d$ 60 ^^ Je 70 4ms ^ q^d 
dès leur enfance , avoies^t été faits Difcifhs Je 
Jssus-Çhrist. Là^eflus l'Anonyme ibutienc 
que le .terme., VH«^49«*'9 ^^ été fai$s Dif^ 
iifhs , ne reoferme le Batême que par pétition 
de P;d0çipe. Mais Comme il fea4>le que de9 
JP^am t^ peuvent Refaits DifcipUt de J^sys- 
Chiust , faiis avoir ;un plein droit à tous les 
M^pi^es.dç fa pifcipline, l'Anonyme fe tire 
de ce, pas ^n diônt que le t^rme de rOri|inai, 
k imâ'mf^ que nQUS tjraduifons, dès Ifur emfem^^ 
figni&e fimplement , des leur première jeunejfe. 
Un Exemple ou deux de cet uiage,dansla Lan- 
gue des Grnsy n'au«oient pas^éié inutiles. 

Ojï 

{m) Scft. VI. VIT. 

(^3 ^f^l* I* P>g* ^^ ^> ^^' pitg* ^^•M* leful, 1799. 

Z4 



^60 BiBLIOTRBQUE RAISOKME'fiy 

(a) On avoue bien que St. IrMe (h) recon^ 

noie la régékérafiem des pefifs Enfans; niais on 
y foutient aufli , que comme il ne peut y avoir 
de fégénération fans changement de fentimens & 
de conduite , & qu'aucun Ecrivain de TAntiqui- 
cé Chrétienne n'a donné ce nom au Batéme, 
les fetits Enfans dont parle St. Irénée^ ne peu- 
vent être entendus que de l'I^e de 12 ans, ou 
environ. Il s'enfuit de cette réponfe, que ce 
Père a voulu dire, que JffuS'Cbfif n'eft point 
venu pour fauver les £nFans qui meurent avant 
cet âge; & le paffage entier, tel que l'Anoby- 
me le rapporte, nefemble pas convenir à cettç 
penfce. 

{e) Quant à St.C/(^»yMr^ 4r^/(?Xif)M/r/e,qui,fe"' 
Ion DûdviûUy écri voit vers l'an 198, & qui par- 
le {d) des fetits Enfans , muilmt , qu'^;y tiroit 
hors Je Peau^ T Anonyme prétend que cef^ 
peut s'entendre ou des perfonnes de l'âge de 12 
ans, ou de tous les Chrétiens en général; & 
comme je ne vois pas qu'on lui puiflè nier /a 
poffibilîté de cette prétention , je lé crois auffi 
aflèz raifonnable pour avouer la poffibiUté du 
contraire. Il devroit donc admettre le fens que 
l'on donne ordinairement aux paroles de ce Pè- 
re , s'il paroifibit d'ailleurs que le Batême des 
petits Enfans étoit reçu , dans l'ufage des Chré- 

ciens^, 
(m) s«ô. vin. 

(b) Lib. 11. C^p. ZXIL % 4. pag. X47. Bd. MaC 
Omnis. .'. viniu . . fahan, . • qui pir eum renafcantui 
f»' Deum , infantes » de paivulos , Sç pueios « & f'uvtnn 
^ feniort^, 

(O Scft. IX. 

(^> Padag. Lib. lU. Cap. Xl. 



.A^tf, MaÙâ Juin^ 1741: )«i 

tiens 9 au tems que St. Clément tcnvcit. Or il 
eft évident que cet u(àge exiilôit alors , puis* 
que TeftuUien en parle comme d'une chofe no^ 
toiré. 

L'Anonyme reconnok {a) que Tertuttien é-* 
cri vit fon Traité du Batême^ vraifembUhhfnent ^ 
vers la fin du fécond Siècle. Or il eft confiant 
que dans ce Traité, leBacême des petits Enfant 
eft bien & duement exprimé comme une Céré* 
monie ufitée dans l'Eglifë Chrétienne. Dire 
que cette Pratique étoit f eflreinte à la Ville de 
Carthage^ ou tout au plus à Vjifrique^ c*efl par- 
ler fans preuves^, c^r Tertullien ne dit pas un mot 
qui autorife cette conjeâure. Répondre, outre 
cela, comme le fait notre Auteur, que TêrtuU 
lien {h) combat cette pratiqué , c*e& à mon a* 
vis excéder Texaâe Vérité. Voici les termes 
de ce Père: Itaquepra cujusfue conditione ac dis** 
foptione^ etiam atate^ cunâf^tio Baptismi ut Hier 
efiy pracipue tamen eirca parvulos; c*efl-à-dire: 
jy Donc, félon Tétat & les dispositions, même 
,, félon l'âge de chacun, ce feroit le plus utile 
„ de ne bâter pas trop le Batême , & princi* 
„ paiement à Tégard des petits Enfims *\ S'ex- 
primer ainfi , ce n'efl pas combattre le Batêmer 
des derniers, plus que celui de tous les autres? 
âges: c'eil dire feulement, non qu'il eft crimi*- 
nel de batifèr les petits Enfans; mais qu'il feroit 
plus utiie y ou plus convenable, de lé difïerer 
plus qu'on ne le £ûfoit dans la pratique (ordinaire. 

ia) Sea. X. 

(b) Hy kMt*tr zig tigim. 



pÀoic le fisotii&eoc partîciilier daJ^^oStmi.j^rU 
i0fm: mais à k v^bepience qu'il qiarq.w pour k 
iouceoir. oo voie auffi dairemci^,. que fi.l'Uiih> 
ge eût été nouveau ou particulier, cette rnij^Mi 
o'auroic fts éciiwpé à un bomcpe qui .ne .ipaa- 

Se jamau de le faire eo rencontres (èml^biei, 
ais, réplique à cçla le favant AAonyine, M 
çt que cet Ufàgfs étoit écal>li au tc91s.de TfrtMl» 
bm^ a'enfuit-il qu'il vînt des Afsôtre^ ? Nos, 
6ns dovce^ auffi aç me £>uyiens-je pas que l'Aja* 
teur des Dijferts$km en ait tiré c^e conlequ^fa* 
ce. Il en fi Aukaient conclu, que la Coutume 
étoit étabUe pamû les Chrétiens^ v^rs k fin du 
iêpond fiècle « & qu'alors l'origKie de çq^e 
Coutume étoic ancienne dans l'Ëglife. Qr qi^ 
dira qu'une Coui;utne ^ i^ui itoit ancienne daoa 
l^E^gMÎS; vers l'an 197, dut être d^ t^i^s Apos» 
coliques , paflèra^t-il . pour un jomi vai^ . imoi^m 
neur? 

{m) Dans les Ecrivains ppftéckors , qui /çot 
Origèwe^ St, Cjfrk»^ Su Offétt^ &, Qr,i^€ dç 
Naxianze, St.Cbrjififtqme, 6cSt.^ffîfHm^ k 
pranque du Pateoaç 4es petits £p£w ^ & Çki- 
te, que.k 4éfeûQ^fi rédfiit, pre^vte eiM;i^c, à 
dire p$nune auparavant., qu'il ne /l'^nfuit m 
aucune -façon , qu'elle fût dlnftitufioa ÂPQâp- 
Uqufr ) (^) On tire plus d'avantage de k Çoutu* 
me.q^ iPlufieurs^perfoppes eureojt vei;s le oi^lieu 
du IV. rifx:Ie » de roivc^er fort tard le\^r 3atéoie. 
(.a Goaâ^quence coçtr^e celui des^pepfis Enâos 
ot^ pourtant rien moins que concluante, & (c) 

l'Ano- 

M sea. xr. (O sca. xit. 
(0 Sca. xiiL— -p-^jtix. 



l^Asoiqme, reconnoit «vec ïJiiamàt -qu'il crâi*^ 
bât ^ que c^eft CDÔn à rEcrkuce qu'il faut r«cou« 
rir , pour &voir fi les iEnfiinf qui ^oe (oat que de 
oaitre, font qualifiés pour rocevoir -ce fceau vifî-* 
ble de rMiOiOce Chréûeane. La queftioa iè 
réduit doue à favpir fi les Eoftos font alors daqi 
un état qpi réponde <4MMr)!«;r dtt.Btféine9& a^p^ 
me rAnQoyœe ièwblen^ en point recoancÂtre 
Vautres qûecelles de la ConfeÔien & de la Pro« 
feflion , il n- y a pokit de Pai&ge qu'il n'ejspli^ 
que d'une tmmère^iyaQtageufe ou peu contwifç 
à ià Caufe. ,, Noue nous en tenons à ceçk^ 
yy éUt'-il , .que le>BaËeaaé peut ^cre appelle un 
^ Signe 4'fiiaorpor^ion jctons la Nouvelle Al- 
\y liance<de J«stTS'«OlRisT ; mais un Sign^, 
yy qcu.de fa Nature , & de fon iCaraâère, ap- 
yy pâment iMÔauemene aux CnqyaQs , & aux Re» 
,, pentims. Nous^reconnoiflbâS'âuâi que'7^<^ 
yy Chnfi a ^por(é pour les ipestts £nàns quel- 
^ que efpèce de Salut; mais non un tel Salut , 
yy qu'il les-rende Membres de l'Ëg^^ deChnft^ 
y, pendant qu'ils font encc^edans r£nfi»ice'\ 
Je l'avoueiifigénitement» i jm bovce peut-être: 
je ne comprends pas commenta d^ Ënftns qui 
ne 'font pas ^exclus de >tcMi£e parft «u Salut de la 
Nouryelle AUiimce^ doivmit •âtre, exclus de tou- 
te part à Ir'Ioeorporaiion é»ix$ cette Alliance. Si 
ks.pftfllg^ ide l'Ecriture ne masquent pas aflfez 
idaupemism rieur ^Ixf^ti^^ dans •l'une & diims l'au- 
tre y il ;eft(iurv«u moins qufito ii'en marqœnç 
fosi-exclufion; & cela d'autant plus, que dans les 
termes précis de l'Alliance Légale^ les Enfans 
de buit jours étantadmis à^a^ualicédeMendbres, 

il 



}tf4 BlBLIOTHE^^UE RaISOKNE'%^ 

il eft inconcevable qu'ils foient traités avec plos 
de rigueur dans l'Alliance de Grâce. 

(a) Pour parer la force de cette dernière Con- 
fidération, dont l'Anonyme ne prend néanmoins 
connoiflance que vers la fin de fon Ouvrage , il 
étale, avec beaucoup d'étendue, les divers en- 
droits de l'Ecriture qui fuppofent que l'Inftruc- 
tion,laFoi, & la Repcntance doivent précéder 
le Bacême; & paCTant enfuite aux Exemples, il 
n'en trouve, dans le Nouveau Teftamcnr, que 
ceux des Adultes , fe gardant bien de vouloir 
admettre la poffibilité du Batême des petits En^ 
fans, qu'il fembleque l'on peut conclurre fort na- 
turellement de certains faits, comme en parti- 
culier de celui {b) qui regarde Timoth/e, 

(c) Mais comme î'exethple de la Circoncifion 
femble détruire toutes les À)éculations, qui bor- 
nent la Capacité du Bateme à des Aâes ex* 
pUcites de Foi & de Repehtance, l'Auteur n'a 
pu paflcr la difficulté fous filence, & voici tout 
ce qu'il dit li-deffus. „ Mais, dit-on > puisque 
„ parmi les Ifraélites, les EnBms étioient incor-- 
„ pores dans TAlliancepar la Circoncifion, quoi* 
,, qu'ils ne fe chargeaflent en aucune façon de 
,, l'Alliance 5 pourquoi la même chofe ne pour- 
„*roit-elle pas avoir lieu par rapport aux Enfans 
,, des Chrétiens ? Cependant la raifon de cette 
„ différence ^ claire. Parmi les Ifraélites, la 
„ naiffance feule faifoit qu'un Enfant devenoit 
„ participant des plus grands avantages de l'Al- 
liance 



>i 



I 



(éO sca. XX — xxxx. 

(*) l r. Tim. 1. 5. 

0, sca. XXX. 



jtvrily Mai t^JfUn^ f74t. jfij» 

^y liànce que Dieu avoit contraâée avec Atra^ 
„ ham^ & avec fes Descendans (brtis à^Ifac & 
,, de ^41^0^ Ceft pourquoi on put , & l'on 
,, duc donner aux Eniàns le Signe de rAUiance. 
^ Cepqidanc perfonne ne<levieht Mennbre de la 
^, nouvdle Alliance, par le Droit de la Naiifance , * 
yy ainfi que nos Ecrivains le difent très bien ; 
yy i;nais (eulement par la Foi , & par la Repen-^ 
y, tance. Ce qui étoit donc très convenable à 
jy Vègtxà des Enfans des Ifraélites , peut être es* 
yy timé très'inconvénient par rapport aux Enfans 
yy des Chrétiens". On me permettra de le dire : 
bien loin que la difficulté fbit levée par cette 
di^nâion, elle fubfifte dans toute fit' force, & 
paroit même asgravée. Car il s'enfuit, que la 
condition des Enfans Chrétiens eft pire que cèU 
le des Juifs. Quelque difierens que foient les 
avantages des deux Alliances, dans Tune & dans 
l'autre les Hommes y contradenc avec Dieu^ 
& Dieu y contraâe avec les Hommes. L'une 
& l'autre fuppofent entre lui & nous des Enga^ 
geniens réciproques. Parmi les Juifs, on étoît 
capable de ce Contraâ & de cet Eng^ement à 
l'âge de huit jours. Parmi les Chrétiens, ce ne 

Eut être avant lo ou 12 ansl En vérité, l'Ai- 
nce de Grâce eft donc plus rigoureufb que 
celle de JufUce ; & j'aurois fort fouhaité, pour 
m^ part , que l'Anonyme eût daigné faire un 
peu plus de réflexion là-deiTus. J'ai toujours ouï 
dire, que la Condition exigée fous la Loi étoit 
une Obâfiànce parfaite , & que celle que TE- 
vangiie nous impofe n'eft que la Foi & la Re- 
pentance. Que dois^je pourtant en penfer , s'il 

étoit ' 



<spû €ûmvemaUtqaf^ Ifoo fe dyuM&i ee naîAtiif 
éd Signe de la pmnièFe, & çf'iFiici le fût posn^ 
du tout, s'il étok mme cofieraireik cette Oa^. 
nmmmc^ que les £o£tfis fèctlaigea^bm de fau,- 
tne? QjKndûûc! EiWei^tte.cpépeiitie, plusse 
peut pas le œoinsi? 

(a) VAnmpite a fi graod peuHigue Toû éaor 
ne dam cette idée)) c]u^il oeveutj^âak pa£Gsr le 
iour que le Digittatmt avdt fm jKXir liémoA* 
tfcr la poâitn&é d'uae ooavcMflce, fisEablable. 
U avcHC diftiagué leSigpeduBatêiiie» en S^e 
A%f0r$itifm$km aujr Biens de.rAHîaflittCbrecien- 
•e^ & en Sgae dcftrf^ffii» que Pou fiik de k 
R)i. L'on» éSùt-it convient aux, pccb £n«« 
Ans, raotre cft Oout les Adukesi. Noa, répoii4 
rAnoojraei cehi oe fe peut» partie, qu'il ftitt 
aUblnment qpe dea Aâea eatplkrites. de Foâ» & 
ée Rq^entaoce^ précèdent le. Hatênae ;. ce ^'il 
çtterepreod de oônfirmer par. de.nlqiuTéUes. i«t4 
ilbns^ tirées de la confessiité das^fios de ce Sa^ 
crement avec cdles de k Sca^ Ctee, qui ib^t 
Uriles^ que Pon se peut être qn^é pour Tuna 
de ces Céréaoooîes ,que Toii ne te fint auffi poui 
Vautre ; & de Fancienne cQufjueàe de ploraei 
dins rÊau tout le Corps des perfiHmes ^ rai 
îiadfiMC : coutume qui fignifié a'uoe oaAière pas* 
laotc le rettcMiveUeGDent de la Vie> & qui ne lui 
parok paa applicable à dea Enfirns qui ne font 
que de naitie. A cette occafioft', il déclare 
ou'ii lèroit à ibubatter que cet Uâge priœmf 
tflc rétabli^ sqpièa quoi à répond aus dimniiféa 

q^e 

,(*) scâf. xxxu ttxn. 



A'orilf^ Méi C^ Jêêm^ 1741: %6f 

l|iie P Auteur des DiJfrfUtwêf nm paropoiëei 
contre le reavoi> ou plutôt contre le déuû du 
£atêinc. 

Cependant > après av<oir récwpkolé les raifi>ns 
fOur ecablk que le Batême n'eit ni de néstjpti 
pi de €9fÊVimimé pour letf petits £n£Hi%ii combo 
â^accord avec les Ecrivains des Çmfiérâtàtiiu ^^ 
& dés Dijprt0$ioi$f , que cette querelle n'eft 

g>inc aflezi impOrume pour mettre obfbcle à la 
éunido des Reofiontrans & des {a) Anatx^cis^ 
tesi y, Nbui croyons ferodement comme euit^ 
^ éBi-ily que cent qui ont été botiies dans leur 
,, Enfance y pcifveac auffi être admis^par les pns^ 
,, tifans du Bateme des Adultes, non feulement 
,^ à la Table du Seigneur, £c être reconnus par 
,, eux pour Frères en Christ^ mais même pour 
,, Membres 'd'une feule Maîfon, âc Frères d'u« 
^y ne même Aflèmblée^ pour tels, en un mot« 
,, comxîte le Ibutiéniient fi bich'fiibs deux Ecdrit 
yy vaîtis , qa4ts^ ont droit? à être ciioifis p6ur 
„ DoUbtàrs de l'AilèmUée, de i jouir du nia 
^ nécefiiiiré dans te befiÂn, comme decekiidela 
^ Stè.Cène. A cette occafion noi» pouvons leur 
^ apprehdi«, tant à ceur qui ont lu leur Eicrit» 
^, qu'à ceux qui Uroflt le nôtre > qu'il eft ârn« 
,, vé plus d^une foi^, quô des pedbmies bati« 
5, fée» dabs leur Enfatkre^ otit ete^ admife» i h 
^ Commuûiofi Eccttfiaftîque, patmi te» Ana« 
^ baptiftes, fshis leur avdhr iiâtéré le BarStiie; 
9^ fie quie même^ i ce qu'on m'a aflUré, il y a 

,, une 

(O* }* ^* ^'^ ^ c^ terme ^ ptnv que je* a'ca ebn» 
fiois point d'autre 'en François i car celui de Batifiurt 
«ouvitet létlleiic&t à t<Nur ks pâKis , & celai de àUti^ 
mmiiêf aft pai Qom» Imi^ de cm Ffpviilcef» 



)68 BlBLfOTHEQUfi^ RAISONNSfE , 

j, unejdeJçurs.ÀfleinWées, ^znsVOvetyJfely où 
,^,Jes. jçuncs gens qui ont été bacifés de la forte, 
,, ibntious les jours r^çus pour Frères, fur k 
yy fimple j)rofeflion dé leur Foi. Nous^ fbuhai- 
„ tons de tout notre coeur qucî ces heureufe 
-, dîspofitions fe répandent de plus en plus **.... 
Il fouhaite auffi que Mrs, les Revmmtrans perGs- 
tent dans ces bons fentimens ^ car abrs , dit-il, 
on n'aura plus lieu d'appréhender que ceux de 
leurs Prédicateurs^ qui (ont pour le Batême des 
Adultes, ne foient chailës de leur Chaire, com- 
me xela efl: autrefois arrivé à Mts.DfrkIùfbaëU 
$JH» CamfhuwBn^ & Herman Mmtanus. 



ARTIC (.E VL 

TVtf/// ik P Athéisme é* ^ l^ Èuperftition , far 
feu Mr. Jean^François BupDfiUS.3 DoSeur 
et Pfofejf^. en^ Théob^ie ; avec des Remarques 
Hifioriques é" Phslofipbiques. Traduit en 
François far Louis PhiloN ^^ ci ^devant 
DoSieur de Sorbonne , & mis au jour far 

. Jean-Chreti£N FisCHfifi. , Jiiaifre eUt'Thi^ 
Jofifhie ér Ajwnp de la Faculté t'htlf^fi^hh' 
que dans P Académie de lene , Membre ^ho^ 

. noraire de la Société Latine. A Amfterdâm, 
chez Pierre Mortier 1740. 8. Fa^. 368. fans 
iomfter /'EpitreDédicatoire, fAvertiflement 
du TraduSeur y la Préfiace de t Auteur ^ la Ta- 
ble des Chafitres ^ ^ celle des Matières. 

F Eu Mr. Buddé^ qui nous a donné un fi grand 
nombre d'excellens Ouyrages> n'a peut-être 

rien 



^ Awil^ Mai(^ J^ny 1741. |tfp 

rien fait de meilleur , ni de plus utile , que Tes 
Thèfes Thé$l9giques fur f Athêsmê y & fur la Su^ 
pnftitionl qui parurent en 171 7. Le Public tes 
reçut avec une approbation univerielle, & les 
Peribnnes qui k connoiûent en bonnes chofes, 
en font encore > après la mort de FAuteur , tou- 
te l'eftime qu'on en fit pendant fà vie. Mais 
comme TEcrit étoit Lam , il n'y a eu jusqu'ici 
que les Gens de Lettres qui aient pu en profiter. 
Cette Traduâion» faite dans une Laïque qui 
devient tous les jours plus commune, en rendra 
l'utilité plus générale & plus étendue. On ne 
fàuroit donc ou'en avoir beaucoup de reconnois- 
(ànce pour IVir. Philon qui l'a entreprife,& nour 
Mr. FJfcher qui nous l'a procurée. Car c'eft ce 
dernier qui Vz mife au jour ^ ainfi qu'on le dit 
dans le Titre, & qu'il s'en exprime lui-même 
dans Ton Efitre Dédkataire adreflée à S. A. S. 
Monf^neur le Duc Régnant de Saxe^Weimar, 
y, Agréez ) Monfeigneur y y d$t4l k ce Frimé , 
yj tr&! gracieuiëment ce petit Ouvrage ^ que j'ai 
yy l'honneur de vous offrir très humblement y 
,, écrit par le feu Doâeur Buddeus , & traduic 
,, par le Doâeur F bilan y deux Perfonnes célè* 
yy bres par leurs belles productions , & qui ont 
yy eu le bonheur d'être protégées de votre Al^ 
„ teffi SéréniJlime'\ 

de Traité de Y Athéisme & de la Superfiitiouy 
étant connu depuis longtems dans le Pays La^ 
tin de la République des Lettrés y im Extrait eiï~ 
viendroit trop tard à préfent. Mais en faveur 
de ce grand nombre de gens qui n'entendent que 
la Langue du Traduâeur, il me doit être per- 

Tm.XXTL Part.II. A a inîJ 



mis de dcmner ici quelque idée d'une Piècie -tt* 
cellente en e^tzieme, ^fin de leur Mté connoi- 
tre d'avance le plaiGr Se le fruit de cette lee« 
ture. U tie faut , pout cela, que copier ce que 
FÂuteur a dit, dans ùiPr^cey dé^ Vues qu'il 
s'y eft proporées, du Plan qu'il s'y eft ^fertile > Se 
de la Mémède qu'il y a fuiviei Ecoutons^ le 
donc parler hii-mêtne dans la Tmdiiâjqti» 

,, On tombera d'acc(Mrd avée moi, ^/-tf^qu'3^ 
^, û'eft pas inutile . . • d'examiner à fend & de* 
„ réfuter fblidement l'Athéisme^ &• les erreurs 
„ qui y COttduîftnt. Je o^ignore pas qu'il y a 
), Un grand nombre d'Âutèûrs ^ qui ont éérit fur 
„ cette matière, &'que|jlu6eurs font ftit avec 
^^ fuccès, foit en établiÔant'le véritaMè Dc^me 
9, par des Âtgumen^iâcdttteftables, ibit en dis- 

fipant les nuages dont le^ liûpies ^efibrcènt 

parmi 



9> 




^ que des Opinions qui ont de k fiaiibn avec 
j, lui, ou qui en font les dites ;de'pttodre bien 
„ fl;arde de ne les pas* confondre enfcn:A>le; de 
,^ Tes traiter^ 8c les combattre féparêment ; de 
„ toucher, en paflant, lés Cpntroverfes les plus 
„ nouvelles qui ont du r^pipon avec ces ma- 
^^ tières^ & de faire, de tout cela, un Corps 
yy de Doârine , & un Syftême bien lié £c 
,, bien fuivi. Voila ma Méthode , & je 
„ me flatte , fans prétendre en tirer aucune 
^ vanité > qu'aucun autre ne l'a fiiivie avant 



^ moi. 



«j'« 



JÊwiti Mal & yuifê^ 1741: 371 

y, J'ai choifi liti Stfle pfopre M Tajec que je 
^y traite , fîcnple 6c naturel , ni trq> diflfi» , ni 
n trop contis. La {>ré]tntère queftion ^ j'ai agi- 
„ técy c*eft defavoif) s'il v a efièâîrvemetit de 
^ véritaUes Athées ? C'en ce oui m'a donné 
yy l'occafion de faire l'Hiftoire de PAtbéisroe, 
y» de de parler de ceux qui en ont été accuSs^ 
„ ou avec juiHce , ou à tort . • . Car enfin ce 
yy &ioit perdre fa peine, que de s'engager dans 
yy une D^ute » lorsque l'on n'a point a Adver* 
i> fàires à combattre. ... En fécond lieu, lors- 
9> que j'ai fait. miention de ceux que l'on a raifbn 
^ tjf'accufer d'Athâsme, j'ai donné, en peu de 
^ mots, un Ësttrait de leur Doârine, pour la 
„ .pouvoir mieux lé&cer ; cdîa m'a donné lieu 
^ de dtre^ libreinent ma penfee touchant les Phi* 
„ lofoplies .Grecs, qui ont patiagé les Savans. •« 
„ Ces diveribs Ot)ihions dés Savans m'aiant 
^, porté à exèàitner. • . v j cette Queflion , j'ai cru 
^ qu'on pouitoitiésxottdJkr.en diflii^ant di« 
,; vers degrés iSc diverfes espèces .d'Athâsme^ 
^, comme je Tai fidt . « » où je divifè les Athées 
Y, en deux ClafTes. Je mets dans la première, 
3, ceux qui nient effrontément & fans détour 
,, TExiflenoe de Dieuj ou ceux, qui étant de 
^y Inalivàift fbi,nepeuvept nier, ni ignorer que 
^, l'Athéisme fuit necefifaîrement de leurs princi- 
>9 pes. Je mets dus la deuxième Claûe, ceux 
^, qui édabliflent des Principes dont on peut ti^> 
,, rer , par la voie d'une bonne Confequence, 
9, des conçlufions ou préjudiciaUes,ou injurieo- 
^ tcsk la Providence ^& à la Liberté de.Dieu., 

quoi- 
Aa a 



^ji Bibliothèque Raisonne^ 

,, qupioue les Auteurs de c^Sj&cme desav/çnient 
^ ces ôcHiféquences. . • ^ ^^.j^ 

,, Après avoir examiné la queftioa^e Ei|it, 

^ s'il y a des Athées >j'explique. .»» <:e qu6<:'eft 

^ que l'Athéisme ; f en rapporte les difiërentes 

9, Espèces, & les fondemens fur lesquels chacu- 

^ ne d'dles s'appuie; & après avoir diftfngué 

^ l'Athéisme Dc^matiaue du Sceptique, je »is 

^ voir que l'Athéisme bogtnatique le peut rap- 

,, porter à quatre Claflès, félon lé nombre des 

„ quatre principales Seâes de Philofopbes, qui 

,, ionc celle d'Épicure, des Stoïciens, d'Arifto- 

„ te, ôc de l'Ecole des Eléates que Spinoza a 

„ adopté de nos jours « & replâtré , pour ainfi 

^ dire, en y ajoutant de nouvelles couleurs. . • 

„ Je déclare ici que mon Livre n'eft nulle- 
^ ment compoie pour ces fortes d'Athées bru- 
„ taux & débauchés, qui vivent ûm réflexion, 
„ & qui regardent d'un ceil indifierent le Soleil 
„ fe lever & fe coucher fur leur tête • • • Je Vai 
„ écrit feulement pour ceux oui Ce piquenc d'ê- 
^ tre Philofophes & raUbnnabies , & ainfi font 
„ obligés de (aire choix d'un Syftême, par le- 
„ quel ils puifTent tendre raifon des Phénomènes 
„ de la Nature. . . • Lors que je traite . . . des 
„ Caufes, des Effets, & des Propriétés de l'A- 
„ théisme, j^ai trouvé Toccafion de traiter, en 
^ pafTant, quelques Controverfes débattues de 
„ nos jours; par exemple, s'il eft poffible qu'un 
^y Athée (bit vertueux & honnête-homme ? fi 
„ l'Athéisme caufe plus de dommage à la Ré- 
„ publique , & i la Société, que la Superfti- 
„ cion? & d'autres queftions de cette nature. 

«. Dans 



I 



i7. Mai ^ Jmn^ 1741: 57; 

^ Dans le. . • pïus important l^èTOavrage^puis-* 
„ qu'on y prouve TiBxiftcnec de £Kcb, je tfaî 
^ pas afieâé de rechercher de nouveaux Argu- 
,) mens ; j'ai fait choix de ceux qui m'ont fem- 
,, blé les plus iblides, les plus convainquans, & 

y, le plus à la portée de tout le monde 

,, Ce li'eft pas fans de bonnes raifons, que 
^ f ai joint la Doârine de là Superftition à celle 
^ de l'Athéisme. Car en premier lieu» c'eft un 
„ artifice des Athées, lorsqu'ils disputent con* 
,) tre la véritable Religion, que de la confondre 
^y avec la Superftition , pour embarrafler les 
^ imorans,6e les engager dans des disputes inu- 
,, tSes. • • En fécond lieu, tel eft le malheur des 
„ hommes, nue voulant éviter un vice, ils tom- 
„ bent dans l'autre ; & ainii, pour ne pas être Im- 
^, pies, ils fe jettent dans la ouperftition. Il eft 
':^ hors de doute que le nombre desSuperftitieux 
9, furpaiTe celui des Impies j & Ton a d'autant 
,, plus de peine de guérir ce vice , qu'il fe cou- 
j^ vre du manteau de la Religion. Il n'en eft 
„ pas moins pernicieux ^ il eft au contraire la 
„ pefte de l'Ame-'. 

Cet Ouvrage de Mr. Buddius contient 

X Chapitres , fous les Titres fuivans. „ I. S'il 

„ y a des Athées? On fait fuccintement l'His- 

^ toire de f Athéisme; on éloigne de quelques 

y, Savans l'injufte foupçon que l'on a eu d'eux^ 

,, qu'ils avoient été infeaés de l'Athéisme. 

yy IL L'on explique ce qu'eft l'Athéisme i lés 

' „ difierentes Espèces de rAtl;iéisme, & quels foi^t 

„ les fondemens fur lesquels il s'appuie. III. Des 

9, Dogmes qui ont de la iiaifon avec l'Athéisme» 

Aa 3 „ ou 



^4 BiBfiTOTHkQUB RAISOHUBli, 

^y OU qui y conduifeat. IV. Dés Gaufès de P A^ 
„ théisme , de fes Propriéiés Se de fes Eifets. 
.^, V. L*on démontre l*èxlftcftce de Dieu. YL 
,, On tenrerfe le6 fbndemens de TÂthékine, & 
,, Ton répond aux principaux Argumens dès A-* 
,, thées. VU. Réfutation des Dogmes qui con-i 
„ duifent à l'Athéisme. La liatfon de eei Dpg* 
^, mes avec l'Athéisme. VIIL De la Superiti* 
^, tion y 6c de (es Espèces. Des Supouttiôns 
yy qui regardent directement la Religion. fXL 
yy Des Superftition^ qui regjsirdent incKreâeniene 
„ le Culte Divin. X« Des Caufes^dés ESt^s, 
^ des Propriétés ^ flc des Remèdes de la 9ii|)8i>- 
„ ftition^*. •• ' ■' 

En traitant ces matières , la Méebctdèi' de 
l'Auteur a été de donna: dans Ibn T^tè une 
iuite de Propofitions toutes âuès^ fims détail & 
&ns preuves : & de réferver pour des Notes, 
qui en font feparée^, tant par le lieu qu'elles oc- 
cupent à la fuite immédiate de cHàque Piopofi^ 
tion y que par la difflErenCe du Qntctè^ qui e& 
un peu plus petit, éeâ Preuves, 6i c^ Détail ^ 

?ui fe rapportent au Teinte par des Nuimeros ea 
Chiffres Arabes. Le Trâduâfeur iJbftrve U- 
deiTu^,^ dans fbn Avertiffhment y qofi eexte 
,, Méthode . . . fèmblera peut-être un peu-fèche 
„ à quelques Critiques, qui auroient ftuhailé 
„ qu'on traitât les matières dans une liiriftin plus 
„ fuivie . . ; fans les Côupm* par dés Not^f V ^ 
„ fi^ifant un Discours continu dé la Thèfe & 
„ des Remarques. Mais, ajout^-f^l^ outre que 
„ plufieurs bons Auteurs fè font fèrvis avec fuc- 
,, ces de cette Méthode y éllé fitfnble la plus 



.Jfmilj Aftf & y^m^ 1741. }7f* 

;, pr^xM» à éclaifttri'fQad une làatière, & à 
„ fetttnor rat^flOtÎQa. diu. Leâeur, en lui doni 



^ oantM! coins dft. prendre haleine> & de fiore 
^ de plus firieufesTefléxioiis fur les endroits qui 
„ le méritent ''^ 

r Ce Traduâeur nous aflure > en parlant de 
lui-même, & de ion Travail , au'il ^espère 
yy que l'on trouvera dans la Traduaion. cl& l'Ou* 
,^ vrage, ce que Ton peut raifonnablemeiàt prc- 
yy ten&e d'un Tnduâeur, la pureté du ]an»« 
^ ge, la netteté du discours, & la fidélité à 
yy exprimer {crupuleufement en François les, 
^ penléer & les fentimens de T Auteur, autant 
y y que h différence des deux Langues Pa pu per« 
„ mettre; & lorsque je n'ai pu. dit-il, traduire 
„ licéndement le Texte Latin, uns bleflo* le a^ 
,', n^e de le Laneue Françoife, je me fuis^ me 
yy une loi inviolable y de bien* faire ent^dce^ 
,^ fie d'exprtflMT avec énergie, le fens de mon 
„ Auceyr^ (ans y mêler de tnauvaifes par^hra» 
^ Asr Le Leâieur équitable & desintéreue en 
9> jugera , car c'eft à ion jugement qu'on en 
^ appdte". 

> Je fouscris yolomiers au témoignage que Mr. 
Pi&fM fe rend à lui-même; ^ comme ce qu'il 
y a de plus important, dans lesTraduâions, eft 
toujours^ d'exprimer fidèlement la fff^ & les 
Jentmens d'un Auteur, je puis dire qu'aiant 
comparé divers endroits de la Traduâion avec 
^Original , je l'ai trouvée y en général , telle qu'il 
n'y a point de LeâeiiT' /fui^nâr Sa desitn&efffy 
qui n'en fiiche un gré extrême à celui qui l'a fai* 
te. Je ne dtffimumai pourtaqt point , qu'outre 
/ Aa 4 I4 



)7^r BiBLIOTHEQVe RAISÔNNE'By 

U^pmÊél^ Uwgage^ la netteté du disantrs^ ^ 
lé^f^tf, firt^kufe ^ il V a certaines cho(es fur 
k^qttjriicfi un peu plus cractention n'auroit rien 

Îjâté. Il y a des endroits ^ par exemple, où le 
ens eft louche, & peut facitemenc tromper des 
Leâeurs peu verfés dans les chofés. Tel eft, 
entre autres, celui de la pag. 7. à la Remar- 
que i L „ J'ai remarqué , fait-en dite à Mr. 
,, Buddeus^ dans ma JDiflertation de Sfinoxisme 
^y émte Sfinozam , que Mofes Maimonides fèm*. 
), bloit infinuer que la Doârine des Sabéens ap- 
,, prochoit de celle de Spinoza". Les Perfbn-. 
nés qui ne (àvent pas que Ma hmmde s eft more 
bien des Siècles avant que Sfmzm vînt au mon- 
de, s'imagineront d'abord là^deffus, que ce Rab- 
bin a comparé la Doârine des Sabéens avec le 
Sfinozisme. Il auroit donc fallu leur ôter ce pié-^ 
ge. Il eft vrai que Mr. Fhthn a traduit fidèle- 
ment ces paroles Latines: ZabioSyfeu Sahaos' 
talia doeuîjfe quée ad Spinoza fintentiam quodam^ 
mode accédèrent î èmtuere viihtur Mofes Maimo^ 

mdes hea jam indicavi in Dijlirtatiene 

de Spinozismo ante Spinozam. En &veur des 
Leâeurs ignorans, il n'y auroit point eu d'infi- 
délité à traduire: „ J'ai Temar(]ué dans ma Dis* 
^, fertation . . . que la Doârine des Sabéens, 
^ telle que Maimoiiides iëmble infinuer qu'elle 
„ étoit) approchoit de celle deSpinott^.^^Il 
me paroit aufli.que dans les Noms propre» :de» 
Auteurs, le Traduâeur n'a pas eu afiezd'égatd à 
certains uiàges, que, d'ordinaire, pscRfue tout: 
le monde fuit ou respeâe. Dans l'endroit pré-^ 
cèdent I il dit Mefis Maimonides y où les autres 

ont 



i/. Mai tS Juin^ 1741; l7f 

ont coutume dire ^etk^fsitfoit^ MSif9 Mâimaid^ 
des y ou plutôt Msimaméks. coût court* A la pa* 
ge 3. il nomme ecvJLatm^ d'après ion Auteur > 
yo, JeHispama^ un Framf 0s que tout le mon- 
de connoit fous le nongi de j^ean J'E/fagM» A 
la page 4. de deux Auteurs WfMnfm qui ont é- 
crit contre TbUnd^ il en nomme Tun très bien 
comme il faut. Elit Bemity fie Tautré à la La- 
VBM^\yM^ Fayus ^ au-lieu de Jafttes de U Baye. 
Il cncft de même à la pi^ 89, où Ton trouve 
Tbtmes HotMefas , pour Tbomat HoUes ; fie à 
la 183:» G«ttfgiir/ Chemey pour George Cheine^ fie 
BiokÊTd Bemlewr y pour Richard Bentley. Il 11*7 
a point. là de ri^gles âxes^ ni d'uniformité ob- 



ARTICLE VIL 

P£F£NSB DU CHRISTIANISME > ^ PRESER- 
VATIF amtre un Omnage intitula: Lettres 

, SUR LA/ Religion essentielle a l'Hom- 
MB- Pivr François de Roches > ficc. 5#- 
çomd Mxfraif» 

» • « * 

T E femi Vohme de la I>^enfe Jk Chrifiia-^ 



tfeft pas moins intéreflant que le 

frémkf^ il e^ d'ailleurs plus méthodique. D'à*» 
bord on y examine ce que TAuteur de U Reli^ 
pon EJfentielle z dit fur les Myfières en général. 
Mr, De Roches rejeté Fidée qu'en donne cet Au- 
teur, qui définit un Myftère quelque chofe de ca- 

Àa 5 chi^ 



ffS BntsWrmàqsà RAisomwfty 

^ étmféméhraikj dirfirf éUhJejffit de flmteU 

^ Diiu féfffve far JêversM. (4^1 ^ D n^ a 
^y peifonne • die te fii?anc Théologiea^ qui & 
y^ fafTd éà Mffkères Ndée que cet Ecrivain en 
yy doime. Oe^ qui tdmetceor des Myftèffii 
y^ dans laRallgioo , difêtit à la vérité que ce fiMit 
^ des choies aui fiirpàfimi i fhfiemrs &sriî 
jy tlnidl^pHe tnmainé ^ ^ juséfff encore devers 
yy cM$ eacbés fottr funte; mais ils n*ont jamais 
^y die que ce foient des cbejis eœbéfe abfohimenc 
jy parlant 9 & imfMttaUes en toât ftns à leetre 
yy Intelligence; moins encore des cbefis non tév^ 
,, /fer, & fuê Dien rifirve far devers jn. Car 
,, puisqu'ils croyent voir ces choies dans la Ré-» 
yy véiacion^ & qu'ils (budennent que Dieu les 7 
yy a miies avec ordre aux Chrétiens^ les rece- 
,9 voir; il faut bien qu'ils les regardeat comme 
^ des Poims que Dieu a décëuvens à certains 
9» égards , & dont il a voulu nous communia 
yy quer quelque idée. •< • • (^) On peut trhs 
^1 bien dire , pourfuit Mr. De 'Beebesj qu'une 
gy cbofe eft rAfélfe^ quoiqu'elle ne le ibit pas de 
yy manière à n'avoir phis 'rien de ^4^it^& iftas* 
yy pénétrabh pour nous* Les chbàfes ont diver- 
yy (es faces y la Révélation peut nous les faire 
)> voir fous un^ ou fous deuJt, & nous cacher le 
,, refte. Et ces fiiees encx>re9 on peut les voir 
y^ plus OU moins parfaitement. - C^eft toujours 
iy quelque chofè^oue de les connoitre à quelques 
9> ôgaîros y £c de les voir avec un cotain degré 

ri de 



' 



\y de lumière : la dîftancc quHt y a de cetk çW« 
^, noiiOQmce commepcéeà une connoifTarice cott^ 
,, plette , né met pas en droit de dire ^'bittie 
^, tés connoit point du tout. 

Selon l^Auteur,ce &roit rendre un grand fer- 
vice à la Religion , qi|e de la dégager de tout 
JMjfière. Parrlà il ne refteroit , à ce qull lui 
(èmble, plus de lieu aux Conte fi atitms & au "Zèle 
mmet. mais^, outre quMl n'eft pas jufle d'aban^ 
donner une partie du Chriftianisme par l'envie 
âe laifTer le monde en paix, ou d'y mener nous- 
Inêmes une vie moins traverfée; on voit, com- 
me le remarque Mr. P^ ISiochts , {a) „ (jue la 
,, malice des bomtnes fait trouver des fujets de 
9, dispute dans les chofes même les plus claires 
^ âc les^ plus amples, & ea tirer dequoi mettre 
^ toutes les pafflons en jeu. Au défaut du P/- 
^ lapanisme^ de tArianisfne^ du Socianisfw &c. 
,, auxquelles la Religion de TÂuteur n'auroit pas 
,y donné occafion ; on verroit des Seâres qui, 
9, ibus d'autres noms^ ne fe déçhireroient pas 
„ avec nooins de furcun te Judaïsme^ , pour- 
,, iuit notre Théologien ^ n^vpit aucun des 



y^ rififMf^ des Sa^c^MSy de^ Ejpfniensy qui fai- 
,, foient fouveot éclater leurs animofités dans les 
'„ Corps oi^ ils entroient ? LaPhilofophiePaien- 
I,, ne , dans laquelle on faifoit prdfeffiQn de ne 
^^ fuivre que les Lumières namreiles, ne fut-elle 

n pas 



|8ô BlBÙOTBB<^ RAISOMKVS^ 

^ ms dM&e en un grand nombiede brandies; 
„ donc les differeos Seâateiirs n'éCDÎent rien 
^ moins que bons tmis ? £t (|uand notre Au- 
j^ teur féuSRfok à faire recevov généfalement 
^ ÙL lU^^BJhttieUe y la croic-il fi claire qu'el* 
^ le n'occafionnât jamais aucune dispute? Se- 
^ roic-il caution que l'ambition, rinterét^ Tes- 
„ prit de fingularité n'y trouveroient jamais de- 
p Quoi exciter des divifions parmi les Frères î 
^ Ces Frères vivent-ils eux-mêmes aâudiement 
^ dans une parfaite intelligence?" Qu'il nous 
foit permis d'ajouter, que s'A n'éclate pas aâuel* 
lement des Cooteft^ons bien vives entre ceux 
que Mr. De R^tes déGgne, &: qui lis défignent 
eux-mêmes par le nom de Frères y peut-être par« 
ce qu'ils ne forment pas encore un Corps de 
Société; Ton voie du moins parmi eux ce qui a 
été la grande (burce des diviGons dans toutes les 
$eâes , je veux dire , des fentimens tout con« 
traires fur plufieurs Articles. Dans quelle Com- 
munion vit-on deux Dodeurs plus çppofis dan^ 
leurs principe8,oue l'Auteur de U VJoiffm Effem* 
tielUy 6c celui des Lettres Fanatiques '^ ians par«- 
1er des autres Ecrivains du même parti? 

Si les Degmes ^ les Myfières , dit l'Auteur de 
la Religion Eflëntielle, ilabeutiffent qu à rendre 
ks hommes gens Je kien^ c^ yionfuijfe titre em 
les retranchant y n^a-t-en pas FEJI^nce Je la Re^ 
Ugion fans eun ? A cela Mr. De Rochfs répond y 
yy (a) que s'il eft une fois prouvé que ceb JPfl^^ 
„ nfes & tels Njftères font partie d'une Reli- 

W ^H* SI. 



1% pon Qui vieot de Dieu , ce n'eft pas avoir de 
yy T% Religion & de la Piété, que de vàrioir s^ea 
yy paffer, fous prétexte de frendn un^'4hmùm 
^, flus €9iÊf$ ^ fM$ Me fuijfi féu ntms écârtm^iu^ 



,, tinue notre- Théologien > c'eft que quoiquo^ 
yy Ton putflè avoir un certam fmd Je Jraiturt ^ 
p fans admettre les Degmes & les Mjfièrts du 
^ CbrifiiMtisme; on n'aura pourtant jamais cette 
Vertu folide , délicate , élevée, ^ue le Ghriftii^ 
nisme impire à tous ceux qui en méditent 
bien les Dogmes & les MyfièreSy & qui lavent 










de Dieu & de Jéfus-Chrift pour les hommesi 
_ de la vivereconnoiilànce que méritent fea 
^ bienfidtSgi de l'horreur que la QK>rt de Jéfus- 
^ Chrift infpire pour le péché, de l'exemple de 
^< Vertu que ce Divin Sauveur a mis devant nos 
^ yeux, de l'aiTurance que fa Réfurredion & 
3, fon Exaltation nous donnent que ce ne fera 
^, pas en*vain que nous fuivrons ce modèle } les 
yy puilStns fecours qu'il nous promet ; les magnî* 
^ tiques errances par lesquelles â nous encoii- 
9> rage; les terribles menaces qu'il nous déndn* 
^^e &c. tous ces grands motifs à la Vertu 
^ nous inQ)irent un goût (î vif , un zèle fi ar* 
.^ dent| un attachement û ferme pour le Bien, 
,, que les Lumières naturelles toutes feules ne 
f, uuroient jamais produii:e rien de femblable. 

5»J« 



)8ft BlBUOTHBi^Tm SUlSOHM^^By 

„ Je tfea veu% d'tutre preuve qute h forte de 
3^ Morale qu'on nroavç dims la feconcle, Partie 
^ 49 l'Ouvrage de notre Aoçeur;. . Ceft une 
^ Morale û. relâcl^e» fit^n^vée/fî Abtile^que 
^ l'on peut bien afliirer d'a^n^ qu'elle ne gvor 
^ daira pas de plos grands f|éro& eA Vemi> que 
^ n'en prqduifit la Morale dé& anciens Pbiiaib- 
^3 pbes, à.kandle elle reiQTetntjI^.., Lts^D^g^s 
^ & lesi iiyfiinsA^ Chjriftîantaine donnent de 
^ rélévttion i l'ti^e^ ibdi relD|^i&iK de granr 
p des idées: ik iiyii inipk^t des^riêminièoè no« 
^ bDeaj ilsj'occupeot d'objet^ ver ititUeDNsit d£- 
^ gOts d'dle» de .qui.a(fi>rti(&Qe:fii -natore fpi,- 
^ rituelle & imoortcHe^ 4U la d^gûû(ent , 3s la 
^ déuçhent til«B biefta groffieiv & frâgMes de la 
,, Terre ^ ib ku preTemeât des Richâfcs:, d» 
^ Douceurs fie une Gloire dévtot kafoçlles toi^t 
,1 r^latduMoQdedi^roât^:iiakfotnaiàitik)ur 
i9 .une Société fi' déUdciuiei i&.&^tàgufte^ que 
^ les ol^ees les plus attaclu|tis>tilr Jii Terreparoisr 
^ i^nt infipides ^eb: Copparaîfon.. Qpi ne roit 
I, combien tout ccda eft piiopre i perfeâioiiner 
I» rhomme > il I0 fpiritufaifer ^ à lui inCpirer un 
^ goût èc des iQciinatiûns <;onforiBés à la glo^ 
iy fieufe deftinacion pour; kqudje; Dieu Pafor* 
^ mé" ? Je ne fuivrai pas ^us loin lAx^BeRa* 
€hfs fur cet article» U continue à inontrer Pe& 
ficace des Dogmes du ChriftiaïiisBie pour len* 
dre les bommes vertueux. Il pottiTe œcte con* 
fidératton avec. beaucoup de force. On recon- 
noit uns peine un igrand Ma&re, aceoutumé i 
faire valoir les puiiuns modfs de TEvangîle^^^ 



1 



Amlf Md^ 7Mii 1741: )9} 

^ tjui &it ks préfenter de h manière la plua 
propre à triompher des cœun- . 
. L'Auteur de la Reif^ EfiwtieUe k moque 
de l'idée que las Thédopens £e font de la Foi^ 
8c entreprend d'en donner tune aouveilo définir 
tien. Selon lui> U F(4 ifi mtf wotipm €trtmme^ 
$me ferciftim évidmii fur la Dmmié^ ^ fui 
fis A$tmup.0fimèeh. Mt^Ihlttehn Ait voir 
que cette ^éfinidoQ n'ieft nidaiu.m wrmt^ Voi<* 
ci lés pl[indpe8 avec lesqu^ il redreOe (on -An? 
t8g;oniftew ^ (#) La tii idans les chofe^ divir 
^ nes^ flcd«nsles chofes bumaines, eil la ct&qr 
,, ce que l'on, donne |iu tétpoign^ge qnequeù 
^, qu'uti' rend à une Vérité tpii ne peut pu être 
j, connue 'pMrelle-mêi^e» mais uniquement fur 
), le témoignage ou fur lie rapport d^autrui. Je 
)y CfoiSj, {Kur ewnple> ^u'ii^^i eu un Jules Cé^ 
^^ f0f f qiH <7ppKima la tiisene de RoâQ^e, qui dé* 
^) fit Fmf^y qui fut créé Diâaceur perpétuel» 
y^ ^ qirf «ait enfin aflïiffiné. en plein Sénat. Si 
j'ieuiiè técu dans ce tems^là , & que j'euflè 
,) fait tton féjour à Rome , je croifois ces di- 
^ Vers é^emens pour les avoir vu de mes yeux; 
^> Ui cetckude que fenaurqîjs ne poûrroit pas 
)> £a:e appetlée proprement F$i ^ parce qu'elle 
y^ M d^endroit pas du céinDignage d'autrui. 
,, Mais tomme je ne fuis venu au monde que 
)^ longtetbs après la mort de Juin Céfar , je 
,^ fuis réduit à cotifulter les Hiftoriens ^ & lors- 



3, que je n'ai aucun lieu de douter de leur fin* 
^y cérité j lors uHIs me paroiflènt avoir été à 



00 '^s* s^« 



|84 BlBI^IOTHEQDS RAisotmÊv ,* 

,, portée de s'infbratré de ce qu'ils racooteor^ 
,j j'ajoute Jî»» à ce qu'ils difcnt , je reçois ffir 
yy leur cémdienage les Faits donc j'ai parlé , & 
^ je les regarde comme des Faits oui font arri- 
,, vés réellement. Il en eft de même dans ce 
^y qui fe rapporte à la Religion* Le Chriflia» 
^, nisme renferme ou fuppofe diveriès Vérités 
yy qui font évidentes par elles-mêmes y ou que je 
,, aécouvre déjà par le xù&mntmeat'y^Exifieuce 
^y Je Dieu y par exemple > /a Puiffancey fa Smn-^ 
yy teté y la Jigéreme du Vice ^ de ta Vertu, 
yy L'acquiescement que je doîme à ces Vérités 
yy primitives y ne peut pas être appelle propre- 
yy ment Fm' y parce que j'en vois la certitude 
yy par moi-même 9 indépendamment de tout ce 
yy qu'on peut en avoir dit ou écrit avant moi. 
,^ Si l'Ecriture donne en quelques endroits le 
yy nom de Fo/ à cet acquiefcement, c'eft en pre- 
,y nant ce mot dans un fens général y pour quel- 
^y que perfiiafîon que ce foit en matière de Re- 
,, ligton 'y ou parce que ces ;prémières Vérités i^ 
yy font la bafe de toutes les autres Vérités révéy( 
yy lées dans l'Ecriture, & Qu'elles y font confira 
9, mées & développées. Mais la Foi Chrétienne 
,, proprement dite a pour objet des D«gmex & 
„ des Faits y que je ne découvrirois jamais par 
yy moi-même y quand je raifonnerois ou qu'on 
,, me feroit raifonner jusqu'à la fin des fiècles. 
,, Tels font les Faitf ^ lesEk)gmes foivanr. yé» 
yy fus y qui vivait il y a XVII Siècles dans la Ju-^ 
yy déèy étoit U Mt^te^ il nAquit iPune Vterge; il 
y^ eft mort pour nous procurer le pardon de nos 
„ péchés i il rejfufcitay &t.*l Quand on s*efl: 

affuré 



jfvfilj Mai ^ Juin^ 1741; jgf 

Hfluré de la validité des témoignages fur iesqueb 
ces Faits & ces Dogmes font appuyés, on reçoit 
CCS Faits & ces Dogmes comme certains. & cet 
acquiefcement s'appelle Foi Chrétiemse^ mquelle 
a un grand avantage fur la Foi que Ton ajoute à 
ce que les Hiftoriens ordinaires nous difent de 
quelque Fait ancien. Car outre que ces HiftoHi 
riens lâiflent lieti à desfi)upçons,qui ne âuroient 
tomber fur les Apôtres ; d'ailleurs Dieu Iiii-mè< 
me a appuyé le' témoignage de ces derniers par. 
les miracles & les prodiges qu'il leur a donne le 
pouvoir de fiiire. Par-là la Foi Chrétienne n'eft 
plus une fimple Foi humaine , telle qu'eft la 
créance que l'on donne au rapport des autres 
Hiftoriens. Elle devient Foi divine, ou une foi 
qui fe r^fe fur le témoignage de Dieu même. 
{a) Il eft bien effenUel %m fondement de la Foi 
Jfitre connue y avant ûue l'on puiflë croire ce qui 
eft appuyé fur ce pmtlement. Ce qui fignifie 
fimplement, qu'il eft nécefliure de connoitre la 
nséracitl ifffaiÙibk de Dieu, avant que de pou*^ 
voir atiqûiefcer à ce qu'il révèle. Mais il ne 
s'enfuit pas de-ià> qu'il faille, comme le prétend 




prement parler, dès qu'il (eroit connu par fàpro» 
pre évidence; il rentreroit dans la claflè des Vé- 
rités communes à tous ceux qui font tUage de 
leur Raifbn. A l'aide de ces principes^ A<fr. De 

Roches 

Tons. XXVI. Fart, II. ^'b 



J(0cIhs divetoM (cm nerteoMit \e$ éqimi>qpm 
^ Ici concrtcuâioiif de TÂutcur fiir caccc ma*» 
tièce. Il sf'fttaicbe eafykt à jnmtfer (jœ les Lee- 
tm XVIL «c XVIIL de U Sa/rifîfii sjfintkUe 
leaverfimt te plu^ grande parôedb refte de l'Ou* 
imigfu On M peuc enère pou0èr w Âdverftue 
{im viâiprifuftQoeac* 

DflOA la l4Hi$ré XXVI h Ut. J>ê Kptibfs re* 
iky^ ce %ae iba Aatagpnifte a dit de despe&utsax 
^oatff 1^ fii^ffiona dom; les Apôtres 1^ font 
ibrvw poui defigfier la F#î ^ expreSoos qiae cee 
A^Mur iwce d*ohfeMr$s^ à'^mbigfUs^ & d'Mf^o* 
^^ #0. éff4r€9ce^ Mr. 2>ir D9<A^5 £ût fiir ce iujet 
deaRepaarq^e^y que je mtutm ici d'autant plus 
iKdoQtîery» qu'dke^ peuvent a'^iquer k toutes 
Uamm^ obfcuricés de r£icriciire. {a) y, Les 
^ cxprefliona dea Apôcrea^ dk^il^ que TAoteuf 
^ q«ialifiedVavAi{irifx,étpkni: (on eu uftge parmi 
^ ceux à ^m ces. Saîaes i^inmea partoknt ou 
^ écfifojestt/ Feut-écm a'auixMent-îb pas écé 
^f^tandua ^ iÛM ax a^eoc empiové d'mittes. 
3^ Il cA vrai ^^elks ont eofi^te été ntlipri&s$ 
, p par bien dea Chrétiens^ à qui ce ftyle n'étoïc 
^ pas faoïilkryComine il rétoic dans les prémien 
^ tema de TEgUTe. ^lai^cela »rive aux exprès* 
^ iioQs qui mit tes plus dakea dana leur or^'- 
j^ ne* Oa ba tord fie on leor donne uo ièoa 
^ qu'elles n'eurent jamais» Il s^t de fàvoit fi 
^ la erajpte des chicanes ou des oaéprtfea futures 
^ dçwit Qi^pecher les Apotreâ d^enipbyer daoa 
^ les ]Cohtroyerres qui s'agicoient de leur tems, 

„des 



« Jfifrtt^ Mai tS Juh^ tj4tl ifSy 

^ Aeà manières de parfei* dont il fàlidt audits & 
,, fcrntknt pour les décider alors intell2|ibleii 
„ ment. Ccft ce qae je ne pcnfe pÈé. Tout 
y^ ce ^ue l'on peut concturre de rûbfcurité que 
yy Ton trouve aujourd'hui dans teè expreJSons^ 
yy c'eft qu'il n'eft pas abfoiument néceffiûrepbur 
^ le Salut de les comprendre. En effet, je ne 
9, doute pas qu'uû grand nombre de Chrétiens 
,, ne fe uuvent y quoiqu'ils n'en pénètrent pa» 
^ le ièns. Ce qui eft tme preuve que ce» exi^ 
iy prttffioftf àe touchent t>oint à la nature de k 
^ Fêiy & n'en défignent pas l'cffence". 
* L'Auteur de la M^im Efetftjêlle attribue 
en grande partie les divers fentimeAs fur h^tfiM 
eé mpêêHfé et iKjufike fàhétentey tnX exprefliônf 
obfoôres des A^rré^ ^ K tâche de mettre ê^iio* 
cord'teâ Théwogiens for cet article, {a) „Je 
y\ti€ Ai pourquoi o^ Auteur, dit' Mr. Se X^ 
^y rfr>. ratoè^e idi ruf la fcède tes dlf^utes ftiw 
,, aânéed. hTa-t-H àcht point lu dé Théolo« 
ji gieitis 1^ récent que ceujc des déut dernieri 
^y fiècles ; tems auquel ces matières* fureht en 
^j eStit agitées avec beaiicoi^ de ehaleutde part 
,; & d\iutre? Mais les chotes ont bien changé 
^ d^ttis. On a enviiagé tes disputes avec plus 
yy de ft6g-froid. On en a décoiurett le mal-ienM 
yy tendu. On s'ieft peft4*pea accbtotnpdé, de 
,'^ moins dans la plupart des Pays Frbteftans ; de 
>3 manière que la Médiation de l'Auteur vîem 
,i troî^ tard, & qu'on n'en a phis befoin. Ceui 
yy qui i^lènt de Jt^e imfutéi ytottiimûeûiKM 

Fb 2 w Dtee 



)88 BiBUOTHKQUtf RAISONHBgs, 

,, Dieu ne nous impute pas \t yufiUe de Jéfiis- 

,, Ctuift» comme u la Sainteté de ce divin Sau- 

^ veut nous tenoic lieu de celle que nous de- 

^ vrions acquérir nous-mêmes. Seton eux, cet- 

^ te mfutatiom défigne ûmplement l'Aâc de 

^ grâce par lequel Dieu veut bien, en conûdé- 

yy ration de l'obéifTance & de Pinterceflion de 

„ ilbn Fils , nous pardonner les péchés que nous 

^, abandonnerons y & palTer par, deflus les fautes 

^ d'infirmité qui nous échapent , malgré les cf- 

^ forts fincères que nous faifons pour nous en 

9, corriger de plus en plus. Ils ajoutent, que c^eft 

y. fur cet ASe de graee que la FW EvémgéUfne 

yyk repofe; que c'eft cette MiféricordedeDieu 

^ en Jefus-Chrift, qui fait toute notre confian- 

^ ce ; que nous ne comptons que (iir dki & 

9, nuUement fur la Sainteté à laquelle nous câ- 

^ yj cbons de parvenir dans cemonde> ou fur tds 

yy autres moyens d'expiation qu'on voudroit nous 

^ indiquer ^ parce que l'Evangile nous £ût re- 

,, garder ces autres moyens comme inruffifàns^ 

yy ce que la Sainteté dont nous fommes capables 

^ dans cette vie,, quelque indispen&ble qu'dle 

,, ibit,eft pourtant trop imparfaite pour mériter 

yy ni le pardon de nos péchés précédens, ni la 

yy magnifique rémunération que Dieu nous des- 

yy tine. En un mot, ils appliquent ici ce que di- 

yy foit St. Paul : Je JoMaitt éPitre trouvé tfb- 

yy vont DiiMaianty, nom Ujufike qui me vernit 

,, de U léOiy mais celle qui vient de laFoi en Jé^^ 

^yfus^Cbrifi^é-c. (PhiUpp.III.9,io,ii.) D'un, 

,> autre cote, les partill^. de la Juftice propre 

„ ou inhérente ne prétendent pas non plus que 

„n>>us 



jforr/. Mai Gf yuinl 1741; J8ji 

^ isous puilBons ac(}uérir fur la Terre ua d^é 
,3 de Vercii qui mérite . à proprement parler , ni 
9^ que^pieu nous parclonne^nos fautes ^ ni qu^il 
,^ npus accorde le bonheur célefte pQujr.réçpm- 
^, penfe. Ils eptendent encore mpins^quç npus 
,,*par^^enions à cette Jufiice ou à cette Saintetf 
9f î^^^ par nos iêules facultés naturelle^. 11$ 
,1 reconnoiflènt que nous la devons au fecpurs 
9^ de Dieu^ & aux grands motifs que TE van- 
9/gile nous prppplè» Ils font gloire d'avouer 
^^ qu'à quelque degré que npus la portions^ npus 
„ avons tpujours oeibin de la Gr^ce aue Dieu 
,9 nous fkit d'accepter pour l'ampur de Jéfus- 
,^ Chrifl la fincérité de nos e£fbrts. Mais en re- 
,, connoiflknt ces deux Vérités , ils prennent 
,, grand foin de faire fèntir aux hommes la né- 
,, ceflîté qu'il y a d'être réellement 6c intérieu- 
y^ rement vertueux. Ils veulent les empêcher 
,, de compter fur la Sainteté ou fur la yufiice . 
,j de Jéfiis-Chrii^ , comme fi elle devpit les 
,, dispenfer d*être jpiints & Jupef eux-mêmes. 
,, Peut-être s'èxpliquent-ils fur tout cela arec 
,9 plus de force & de clarté que les autres ne 
,y font -y mais quiconque voudra examiner de 
^^ près & £ms prévention les deux Syftèmes, 
9, trouvera qu'ils ne diflèrent que daiis^ les ter-^ 
^ mes, & que tout 7 irevieht dans le fond \ \% 
,, niême Dodrinc". 

tîe Dogme de la Satisfaêiion de Jéfus-Çhrift 
cft un de ceux qui ont le plus révolté l'Auteur 
de la tieUgion Eff^ntieUe^ &-fur lequel il ێk le 
plus donné carrière, fbit dans (à I. Partie y foit 
dins fes Ad^titm. II prefle les mots de /r^^ & 

Bbj dç 



de ranfon (lonc rEcritum Te fert, 6ç prête, ^x 
Théologiens les termes les plus durs. Leuf fen- 
tfmenc ummime eft^ félon lui, que la fflkité doit 
ttte achetée ^fat eanjéauent vendue ^ j$te Dieu 
en ef k vendeur^ ^ fuil ne la dopne pas fans 
tfre Hem <$• duement payé, Mr. De B/ecbes cor- 
x%e les exagérations de cet Auteur. Il remar- 
que {a) , que fi rEcriturc parle quelquefois d'^f- 
cheterXz félicité^ comme Efdie LV. & Apoc.lH. 
x8. il ne s'agit que d'un achat purement gra^ 
tuit^ d'un achat qui n'a rien de commun a^ec 
ce % quoi on donne ordinairement ce nom » (i 
ce n'qftjqu'il fiuit dans Tun & dans l'autre cas, 
rechercher ce dont on a befoin , en fendr Tex* 
cellence , ^re certaines démarches pour iè le 

Srocurer , de en jprofiter lorsqu'on le pofl^de. 
4ais au^ieu que les hommes oui vendent veiH 
lent être bien ér duemen^ pajes , Dieu déclare 
expreflëmeqc, qu'il ne demande aucun payement 
proprement dit i ^u'il & contente du vff fenti- 
ment qu'PQ a du prix de ips bienfait». Se de 
rempreSemcnt ayoc lequel on tâche de ne pas 
8*ç(i rendre indice. Aipfi ce qu'il veut bien 
appeller acheter de ln$^ n'eft autre chofe dan^ 1q 
foni ^ ^i^cçefter avec recommffanas [et fafufiurs 

ir0ttmp^$,. La même remarque dqic Rappliquer 
i^ ternies de prix & de tanfWy doqnés à la 
w&tt de Jéfus^Cbfifi. Mais, dura l'Aoteur» ces 
termes n'ioûnuent-ils pas dans le fond « qneOiea 
fe paj$ qn Quelque iôrte par 4fs fi^awces ? £.t 
Qieu pei|t4 jamaM Jl> f^jtif di fei(e nfonnmi 



^: A cdà je xéfços^ dk Is iÀrant Théoldgteng 
^ qua r Auteur (^) fc joue fur l'équivoque^ 
^ terme Fnmçoû fif^jf^f teone qu'il a choifi 
19 ex{Ar|i9 pour ivoûr keu de toimier. couce la 
,1 Rédfff^i^ en ridÎGuIf. Je commelipti donc 
,» par le prier de trouver bon qikie je aVulmette < 
3^ point Cette façon de parler^dâni un fiijec auffi 
19 gra^e que celui-pii (]udqtte feaa qti'elîe puifle 
^ ayoir. Et en ^eki je ne craina pis d'être des* 
n fivwé par auci»^ Théologien Ordiodoze. Cér 
9 je n'en connpia aucun qui dife» oodatme cet 
M Auteur le leur impute , ftn PBtre hAni if m 
^f^Jipsjer ^Mifor. des f^êfffrânêefg ftmftim 
p mfm ^\ Aprèa cela Mr. De Ba€hit entre dane 
rexplicidon de la daôfe même. Voici le ptéds 
de;çe qu'il dit là-4efiu$. Lei idéea qui ràgooieiic 
parmi Jesjuift fc parmi.les Paîensi fur lemofén 
de. rentrer en grâce auprès de Dieu» idées qui 
uns r£?aiM^ ràga^roîene encore piraû noua» 
étjoicnt^ qu^l ftlloit luioffi-ir des Saeiifioet^ oot 
tiB0èt»:Jiea de k peine ^uie l'o&ftvoit méritée^ 
& qui en humiliant le pèchent devant Dieu, U 
rendififaK plus cirgod^â à l'avenir. Le êcih 
fice étJoit ainfi regardé comme uàe e&ècé de 
ik^^à» frhf ou étfafffom » dont h 



vou]bit bien fe contéHcer, Oe& £ir ce principe 
qu'on s'épuifiHt à Fenvt en fiicriâccs & en yiâi« 
mes. Dsttis cet état dea chdfes^ Dtétt fe propo«' 
6 d^ délivrer pour toi^ours les hommea des in« 
quiétudes, que leur caufoient les pciiies w'ib 
lenCdieat )kta avoir méi^iiée^ par leioi pédiés; 

Bb4 Ù 

(#) Pag. 141, 



}9t BlftlâlOTHB^^B RAI80KNiB4l , 

il ^ulut mettre fin en même cems à tous 
orifices ridicules ou barbares^ que ces inqUiétudet 
avoient insrodyics. Pour cet effet il fie annon<- 
cer la mort de fdn Fils, <omrae un Sacrifice qui 
méricoit feul le nom et rachat ou de ntmfM^ 
parce que tm ièul opérerdii pleinement les raècs. 
que Ton atfendok en- vain des autres. Mais v£q: 
d'imprimer pouf l'avenir dans l'ame des pécheur»; 
une vive horreur du mal, & d'empêcher qu'on: 
o'abuiat de ce dernier Sacrifice pour s'aurorifer 
dans la licence, comme -on avok abufë des au'», 
très , Dieu repréfente fon Fils foiiffrant , en qua«», 
UoÉ de Subftitiit volontaire du Qenre-humain, 
non qudques légères peines, tagàs la mort la plus 
cruelle âcla plus ignomiôieufe ; & il faitdécla-' 
rer de plus, que s'il veut bien pardonner en con« 
fidératic»! de cette viâitne> à, ceux qui fe con- 
vertiront fiacèrœient,- non fiscAèment il ne par* 
donnera pas à ceux qui la feront fèrvir à s'auto* 
rifèr dans leurs vices , mais û les punira avec 
4'autant plus de ft vérité. • Dans 'Cè point de vue ^ 
le Sacrifice de Jéfus-Chrift^idévient un faaotit 
très puifTant de Sanâific^ciOfii On y voit que' 
le péché h'eft rien moin» qu'un jeu , & me 
Dieu elt bien éloigné de le t^arder avec ' inai&'* 
férence. Et quelle recoonoifiànce, quel dévoue- 
ment, qud courage n'infpirent point à des cœurs 
bien fiiits, l'ailnour de £heu quignons donne ibii 
Fils, Se la charité de Jéfu9-Ghrift qui veut biea 
mourir pour nous î ' - .. . 

Après cette explicadon du ^^nr^^ dejéfus* 
Chrui;> qui revient à ce que d'illuftres Théolo- 

siefls 



«, Mai & Juin^ 1741: ^^j 

gitns (a) avoienc déjà dit fiir cette matière, MrJ 
De Roches emploie deux Lettres, qui {ont lea 
XXIX. '& XXX. à répondre aux difiBcultés de 
fbn Auteur, & à achever de détruire les faufTes 
idées qu'il s'eft faites de ce Dogme. Le deûr 
d'abréger ne me permet pas de m'v arrêter. Je 
ne (âurois cependant m'empêcher a'en tranfcrire 
ici un morceau, où Mr. De ReeheSy apyrès avoir 
rapporté le portrait des (bufirances de Jéfiis^* 
Chrift , que Ton trouve dans la IIL Partie de la 
Religion EffentieOe^ prefle ainS ibn Ântagonifte. 
{jk) „ Sur cet expoie de notre Auteur, je lui de- 
„ manderai s'il croit que les {bu£Frances que Je- 
y, fus- Chrift a endurées fi charitablement pour 
,^ les hommes, ont été indifierentes à Dieu, ou 
^ fi Dieu lui en à tenu quelque compte; s'il a 
„ approuvé cette charité fervente de fon Filt 
„ pour des Créatures mUerablesj s'il a été tou-* 
„ ché de cet abaiflèment profond auquel une 
„ Peribnne auûS excellente fe réduilbit pour les 
,, tirer de leur mifère ; s'il a écouté favorable- 
,, ment les ardentes prières que Jéfus-Chrîft, 
yf ainQ humilié fous fes yeox, lui adreffoit pour^ 
„ eUes j 8^ a pu être engagé i leur accordex 
^ quelques grâces en confidération d'un Fils qui 

„ inter- 

(0) Le DoAenr Ttlktjh^ dans fou SêrmêU fwr h Ss" 
trififê & fa S^HifMipm i$ Jifus Ofrifi, Mx. J. Alph. Titt- 
lecxia tDîsput.Upphg, de Pèrif» lUNg. Cbrtjf» J^ars fêckmfs. 
Voyez les peàfées de ce detniei pooflees , étendues fie 
mîfes dan& im betu joux , dans le Trshé iêh yérité âê 
Js RêUgiom Chrhkwe, pMbUé pas Mx. fVsfT» TSBU U. 

{h) Pag. ltf4. « . ^ 

Bb5 



^ 

I 
i 

P intercédoic û iaftamment en lair âiycor; s^ 
^ a Terni tout le prix de robéiûànce que ce Fib 
^ lui rendott en fubijfémt, k pMrk de ces dou- 
^ leurs & de cette. ignominie ; s'il lui a fiigçi 
^ de s*êcre aing prêtç à Texécution du de(&ii 
que iâ Sageflè avoit formé de ùmÊS leGenre- 
„ Humain de cette manière : en un mot^ s'il 
^ n'étoic pas digne de Dieuude voir de bon œit 
^ IcsfémlUs & conftans eSorcs que JcTus-Chrift 
^ a. (aies pour procurer le Salue- des Hommes^ 
^y fi (à Bonté, ne Tengageoit pas à rendre auffi do 
^, (on côté ce Salut plus complet & plus ai/e à 
^ acquérir; & à déclarer au'enconfidéracian d'un 
«, tel Intercefleur ^ il vouioic bienfer^^dier d'u- 
^ nejuftice rigoureufe, pourvu que 1^ Hommes 
9, ne s'épaignaStot point dans ceqù'ils aurotenl i^ 
y^ faire pour & rendre dignes de cette faveur?. 
„ L'Auceur, qui paroit fi pénétré de la Bonté de 
,y i'Ëcre fuprème , ne prendra pas fans doute la 
^ négative fiir les diâerentes Queftioaa que je 
^y viens de lui propofer; il ne dira pas que VE^e 
» y»j0Ç/^^ ^fii^ l'Être qm vêmi prh fimèrêtmmt 
^y U Salut Je tMmmA^ eft demeuré infimfible à . 
,2 tjout ce qu'un Fils fi cher à (u yeux £ttfaic 
y^ Se fouffrok par Ion ordre ppus A^^Um Ce Sa- ! 
,> lut». Mais je n'en demande pas davantage*' 
yy Nous r^agnons par cela même la Bj^den^hm 
,y que l'Auteur vûuloic oous eolawr. Qii'on 
^ lui donne le nom qu'on Tt>iidra^ qa'on l'ap- ; 
yy pelle Imputation y SatisfrOhUy tûcbuty peti 
„ importe. U fiiffit. que l'idée refte tdle que 
9, l'Ecriture krepréftatCy&ma^pé tout ce que i 

^ l'Auteur avoit dit pour la décrier**. ^ 

. Mr. 



j^vrU^ Mai ^. y muyiy^i. ipf. 

Mt.DeJiêfhiS ne touchei point 9i h.ficomle 
Partie de ia Religion Ejjhntielu. La raifoa qu'U^ 
en rend , x:'eft qu'il ne s'eft point propofé de ré« 



de la frfytière Partie fur lesquels elle eft fondés* 
(a) 9, D'ailleurs on fe lalTe, dit -il, de courir 
,, après ua homme qui va , revient ^ répète, 
99 coût un Syftème, le décout» édifie , détruit,. 
,1 ou donne à fon édifice une forme tantôt ron- 
^ de , tantôt quarrée » qui paroit même avoir 
9, commencé à travailler , fans iàvoir trop bien 



yy ce qu'il vouloit faire '\ Je ne fai cependant 
s'il n'auioit pas été à foubaiter que Mr. De Ru- 
ches, eût voulu examiner auffi cette féconde Fét-' 
tie^ où l'on reour^ue plus d'ordre & de méthp*. 
de que daif s la premièire. Son Préfirvatif en 
auroit été plus complet. Le faux qui fe trouve, 
dans ces aX dernières lettres ^ n'efi ni moins' 
fubtil, ni peut-être moins dangereux, que celui, 
qu'on a relevé dans le re^e de l'Ouvrage. Il efl:. 
même d'autant plus difficile àreconnoitre, qu'U 
eft mêlé parqû quantité de cho^ dont plufieurs, 
font réellemenc bonnes ,&. d'studres ont au moins, 
quelque chotb de fpécieux. Les principes qu'oa^ 
a. établis eA réfutant h prémire f ortie ^ peuvent 
être ici d'un giand uiage, je l'avoue; mais 1% 
pbipar; des Lc^eurs feront-ils h\cn en état de. 
les rsjppeUer. îm d'en faire un^Jufte applîcà^ 
tionr 

Notre 



iptf BiBUOTH£QU£ Raisonne^, 

Notre Thédogiea iê contentant donc de par? 
courir les principales matières contenues dans U 
Smite de la Religion EJfenttellej exatnine d'abord 
un aflëz long Traité qui s'y trouve far la l>m- 
mtéde Jéfiis-Chrift^ où l'on voit un bomme qui 
héfite, & balance les divers fentiqiens, à chacun 
desquels il donne tour à tour la préférence. Mr. 
He Roches lui donne un moyen d'éviter tant 
d'embarras & de contradiâions : {a) ^ C^, 
„ dit-il, de s'en tenir à ce que l'Çcriture en dit; 
^ puis^u'aufli bien ne pouvons-nous jamais en 
,9 uvoir plus qi^'elle ne nous révèle , à moins 
,, que Dieu ne trouve à propos d'éclaircir lui- 
,, même ce qu'il a laide dans robfcurité. Il n^ * 
9, a qu'à écarter fur cette matière tous les nou- 
), veaux termes doqt les. hommes (ê (ont ièrvis 
pour tâcher de l'ex^iquer; les termes de Thf- 
»///, par exemple, de Verfitme , &c. parce 
^, Que c'cft de ces termes, inventés fans doute 
,, aans une bonne intention , que naifTent tqutçs 
,, les prétendues contradiâions nf^on trouve 
«, dans ce Myftère". {b). Nous remarquero^is 
ià-deflus,que quoique Cahin ne condamnât pas 
Pufage de ces mots, & qu'il les employât même 
comme les autres, il ne les fègardbit pourtant 
pas comme néceflàires. Il n'auroit pas même 
été fîché qu'on les écartât tout-à-fait» Voici 
comme il s'en explique : [c) ., Utinam quidem 
» fip^tf^ effent ( ifta nomina) ; çonftaret mode 
>, haec inter omnes fides, ^rem & Filium & 
,y Spiritum unum efTe Deum , nec tamen aut 

i> Fi- 

(é) Pag* 199. Çh') Rem. dn JontmalifiÉ. 
(#) Imjli^. Rêlig. Ckrijt. Lib. I. C«p. XIÛ. f • 



9) 



Avrily Mai ta J^n^ I74i« 3$7 

^, Filium eflc Patrem , tut Spiritum Filium , (èd 
)) propriecttc quâdam eflè diftinâos* Neque 
,, verô tam pratcifi fum aufterittte, ut ob m$aas 
,, vocuUs digladiari fufttoeam. Ânimadverto 
,, enim veteres inulta alîoqui religiâsè de m 
^y rébus loquentes , nec inter fe , nec fingulos 
,i eciam fecum ubique confentire''. Et plus ba^ 
après avoir allégué quelques exemples des diver^ 
fentimens des Pères fur Cet article , il ajoute: 
yy Atque base fimâorum virorum modeftia mo- 
^ nere nos débet, ne tam feverè;^ velut cenforio 
yy ftylo,protinusnotemus eos oui in verba à m- 
y^ bis cmueftd juxwcc nolint'\ Je reviens à notre 
Auteur. ,| Voici donc, pourfuit-il, à quoi je 
yy^ me réduirois à peu près, par rapport à f idée 
yy' qu'on doit & former de la nature dm Rédemp- 
,, t€wr. Tout n'y fera pas purement Myfièrey il 
^, 7 reftera néanmoins beaucoup d'obfcuricé; 
,, mais ce ièra une obfcurité contre laquelle on 
,,' n'aura aucune objeâicxi à faire , û ce n'eft 
„ celle qui (èroit tirée de ce que l^Homme doit 
„ connoitre par&itement tout ce que Dieu lui 
yy propofe à croire: mais j'en ai déjà fait voir la 
,, foiblefik. jéfusvCbrift a été un Homme fem- 
„ blable à nous en toutes chofes, excepté le pé- 
^ ché. Il a participé comme nous i la chair ér, 
yy aufang y c'eft-à-dire , à toutes les infirmités 
,, innocentes de l'Humanité. Il a eu une Âme 
p humaine, & un Corpsiàit comme celui de tous 
„ les hommes ; excepté qu'il avoit été formé 
„ par la vertu immédiate de Dieu , dans le (ëin 
„ de (à Mère. Comme il croii&it en ftature, 
^ ^ il croiiToit auiS en fagefife^ à la manière de 

^ tous 



3) tous les etifiiDS d*Adâm. Sa ftgefll & Ctslum 
^, mières firent ïeutecnent de» ptùgrt$ beaucoup 
,, plus rapide», que ne font ceux ftie im hdcnmeg 
), font ordinairenKMt. Son Ame fur tOQJooxi 
,, par&itefnent pure, etempce de toutcis lei pa»* 
^f fioni déréglées fit dd téua les mauvaû pta- 
fy cbans qui fe trourenc chez tidi»; fon Uorpi 
^, ne fe refTefitoii iiôii plas d'aucun ie ce» loou* 
^, Temem -desôrdomies , le^queb kiieâettc fi 
^, ibuvem notre Ame ,& remnHiiént dana le mal^ 
j, Il fut toujours tttàt tïk â perfbtine ca deux 
y, parties de f HtnKtanifé dans Hi rigte & dam 
,) une parfaite harmoâîeé Mal» pai^ deffits tout 
^^ cda,FEcrirure nous dit que dana cet HontM 
^, fi pur, ta JPMi^f féÛMt mfméttmm^ §l^em 
jy hfè la Parâk a 4f4 faite thiAt^ & a hmUm 
^ mUeu Ji no»$ i fke mté fdfùtè êxifioif dif la 
3, eimmen€€inei$$ ^ y^éUe iMt é^é 13M, jw'^A 

^ é^éit Dku. L^Eci'iture ne ûois» ûppttxA ni 
;, Quelle di£fêrence il y a entre cetttPar^ &; 
,, la Pft;M//ene*meme,m eolaffie&r cette Fom 
», r9k Divine a été unie en Jéfua^Ckrift à YK»^ 
„ manité. Ce que je rois de bien cfaur dana 
„ l'Ecriture flir ces deux articles, c^eft précnière^ 
j/ ment, que la diltinâion qu'il peut jr avoir en^ 
j, tre la Faroh & la DMnité etle<nême, n'ea 
„ dit pas deux Subftances intelligentes; difiSfen* 
„ tes Pune de Pautre; car l'Ecriture nous i&» 
^ clare très expreffêment qu'il ifj a fifun Die»^ 
„ un feul Esprit étemd & tout*pui(Iànt. Eq 
„ fécond lieu, l'Ecriture nous repréfente l'union 
^ qui s^eft faite en Jéfus-Œrift de la Partie Dm 
>, vint avec i*lBfmaniPfy comaie tme utiièn très 

„ indmcy 



léwSj Mal ^ Juin^ 1741. jj^ 

^^ intiine^qui t«iid la Perfonne du Sauveur infini* 
^ ment respcâable aux hommes^ qui donne un 
jy tris^rand prix à fes aâions & à fes fouffitui. 
„ ces; qui élère (à Relkiqn , fes Leçons & fes 
,, Préceptes fort au defliis de tout ce qui ve* 
,^ ûoit de Moïfe & des Prophètes j & qui nous 
^y afliire qâc aou^ pouvons iavoquer ce divin 
^ Chef & nous coi£er en lui, £uis^ craindre de 
^ donner à ia Créature ce qui n'appartient qu'an 
^ Créateur. Mus, quelaue intime qu'ait pii 
,, être TunioQ de la FsroU Divine avec YHu^ 
» mamiém Jéfiis-Chrift^c'eft pourtant VHmna^ 
9f mif/balt qui a été dans l'abaiiTement & dans 
^ la lpu£Erance ; c'eft VEùfmanifé feule qui a 
^ paflë nar la JBort, qui a été reffiifcitée, qui 
^ a étéélevéeîosqu'au plus haut degré de gbi<* 
,, re^ que la Créature foit capable de pofl&lect 
^ L'Hmuwi^f mérite bien <hns cet état notre 
y, profonde vénération & notre vive reconnois- 
^ Ance» Mais TEcriture attache propirement les 
,, £bntimci|s & Jes aâes de notre adoration à ce 
,, qu'il y a de Divim en Jéfus-Chrift^ c'eft-à- 
^ dire, à la Drtnmsé qui a habité à qui habite 
^ encore en lui , ibus la rél^on de PéÊtoh: 
^ voilà ce qui met le culte des Clâ'étiens à Ta-* 
,^ bri de iDut reproche d'Idolâtrie. Ils regardent 
^ rifioBtfwAf^xtf^ de JéCis<:hrift, comme uiir 
^ Médiateur çpx tient le milieu entre Dieu & 
,, les Hotpmes^ qui préfente à Dieu nos^pdèrcs; 
,,. qui ooiis fdt parvenir fes' faveurs, & au nom. 
„ dui^ael: noua demandons >tDut. Mais c'eâ( 
,^ toqoiinr b D/t^'M elle-même qu'ib iûvo^ 
3^« 9"^f cqnmc la dispenûtrlqiÇ 4e tous les^ien^^ 



400 BiBLIOTHEQUS* RjÙSONUi»,^ 

Que notre Auteur", c'eift toujours Mr/23^ 




^, vercdece côté-là. Ce quiîdbimé prife aux lu* 
yy crédules )Cfeft renWe qu'on a eu dtparticuU- 
^ rifir ce que l'£criture ne far^cuUrife point; 
^ d'attacher écs idées frédfes à un objet que 
^ Dieu n'a pas voulu que nous connuffions fi 
^, bien fur la Terre, & d'exprimer, cnfiiite cet 
„ idées par des noms muveâux \ pris de chofis 
,f auxquelles on Viinaginoit que cet objet res« 
^ fembloit en partie, quoiqu'on (èntît bien qu'il 
j, devoir y avoit encore une grande diSEerence. 
,, C'eft cette di£Eërence qui a fourni le càm Je 
,, cmifâfiétés^ <lont notre Auteur fait û grand 
„ bruit'\ 

L'Auteur de la RsËgùns EffmfieUe ZYoit wo^ 
pQ& une nouvelle conjeâureîur rAmedeJefus* 
Gbrift. Il croit qu'elle eft un £wbi ^s^éUque^ 
créé avant tous les autres. Cette idée, topte fin- 

Î;ulière qu'elle eft, fe trouve propoiee & défèn« 
ue dans une DiJfirSaSion Tkéou^iqiiè ^ Crr#f* 
fjve (4), oui a paru ibus le nom deLoM^ex, i 
peu pris dans le même tems que la Suite Jb U 
Religiom EffentiêUe. La feule di£Férence qu'il 7 
a encre les deux Auteurs de cette opinion, c'eft 

que 

(j) On a donné un Extrait de cette Differt/isiou ^ 
dans la I. Panie du Tome XXIV. de cette Bibliothèque^ 




\ 



, ^vrily Mai & Juin^ 1741. 401 

Se le dernier reconnoit la J>ivinité de Jéfus- 
irift. Mr. PtfKtf^iv/ examine leur fentimenc,& 
ne le trouve nullement fondé, (if) i. Cette 
idée ne donne à Jéfus-Chriil, fur les Anges, 
au'uàe fimple fricrité de créathn; au-lieu que 
rEcriture met entre le Sauveur , & ces Esprits 
céleftes, une difiërence immenfe.- St. Pâul^ dans 
VEpitre aux Hébreux , attribue expreflement à 
Jéuis-Chrift le droit d'être adoré & fervi par 
les Angea. Les Auteurs ne peuvent pas réponr 
dre, Gue TApôtre parle. ainG eu égard à la Divi- 
nité oe Jéfus-Chrift. L'un ne la reconnoic 
point ^ £c l'autre s'eil ehlevé cette réponfe en 
expliquant, de VlnteU$genctAngél$quey\& termes 
les plus énergiques de St. Paul* 2. L'Ecriture 
enfeiene conftamment que Jéfus-Cbrift a éti 
femblable i nous en toutes chofes ^excepif k fiché; 
ouL^jy twtes chofes il a été tenté ctmnit nou$^ Elle 
eii que, comme les autres Enfans, ilerotjjbit en 
fageiïèy en fiature ^ ^ en grâce. Mais dans 
l'idée des Auteurs, Jéfus-Ghrift ne nous reflètiH 
ble plus que par rapport au Corps : pour (on 
Ame, elle eft d'un ordre infiniment fupérieur.à 
la nôtre. 3 . Dans ce fentiment , que deviennent 
les exhortations que l'Ecriture nous fait d'imi* 
ter Jéfus-Chrift, fondées fur £1 parfaite reflèm* 
blance avec nous ? 4. Que devient la copfian* 
ce en ce Divin Sauveur, & en ion inj^effion? 
Que devient l'espérance de notre Héfurreâion » 
fi le fondement fur lequel l'Ecriture appuie tout 

cdà 

Ç0) Pag. aao* 

Tm.XXVL Tart.II. Ce 



40* BiBpioTBW^tj^^Ràifioimlih 9 

eéi ^roûp^éeSfi Cette «ongcâum y 
estj^Uaue des Ptffigeé qui fans cifla ^itnfleiit iii^ 
expUaabteal Mib t, UAàÊMme-JttB^napïtipo^- 
xtàt toùz ailiS .bieii;^ 2. ,^..SS-«oÉ «ft dbns Ja ^ 



„ çeffité dfopccccdtre <bmièiv»lr,clé'do Pafiii^ei^ 

,^ t^rj^Hérâe.àxicrediîre'iovmëBBmnc^^^ 
^ (liM<^ Ac <j cbrsuiior des, VéiJcé^trtecoiifôiA^ 
^î tfif pour l'homtiiej^]ieurf3^reiAbfe><|uèdiM^ 
,$ œtte ikertittive^ il vtndroif mieiix Iviflè/' M 
y> PaffiiAei en qudliôti ààag\ Vofifcùflté'.pà'.itr 
^-ont «6 j<ri5qQ6s-ici*% Atitëfte^ oïl vw mt 
(Mte Dlg^MBm^ ^ le difiSréhdc ^ Mf , jP# â»^ 
4tor &f c ineitfï »àtfe un; bôolâie ^ui- prpbQfi» 
âùd^tie Àéuv^Q^é litec ji^tBeojt: de ihodèftie,^ 
ad\iifauj!té<]ui4iflàuu:deff$€^iikiiisdi'ttii>w técné* 

-- Kotm Autoiri^dève ttâfaieè ce dodlfottMkiH^ 
M diiûr /i' ftrZigM Éffhnfék^ au iit|€c da' 5d^^ 
Mif¥i0n^ Bourioi^ îTruttic^ Ir fli£tiie règle que 
jbr fat Nâtwfê jfc féfif^ClM^ . H .veilc que Fo^^ 
sfeii tiettde- à ce t^^us l*fi(^cure nowienfi^néy 
qui éft . qiiâ< le Ssuhc Esf^ ^.k itlAoul 'ort^tié 
que Jéuis^Chtiiib qui le pfomeeioie, <«) que f^ 
ifilmiâtotis fin^ient exaâemeoe codforûiesvîi 
celles du ^âuvenir^ qu^il adroit dàtis les tà£ine^ 
vue» 9 qu'on verroh dainBmént qu'ils awia»if 
poHé Pan & l'autre daaa lar mèiht foûtce^ 
,^ Céteit ea efir tout ce qu'il importoit aUi 
95 Apôtres dt fitvôir > pour fe cônfeler du déptit 
de leur bon Maître. Ils n'ayoient pas befoin 

»dc 

, («} Pag. >lf« 



/ 



^' de pénétrer cUnsh nahire^ScdfltasForiginë de 
^y c€t> Esfrit SéàotL . JUs afdrQJènt que faké de 
^y çl^ercber à déooàvrir lir tamwtmà flcL lé fmf^mâ 
^ dé tm&ffàc^n ài.ésÉeM fit^btmtàam tm^ 
iy han ConfiddUnr.: La figdfeat la.()iélé.vo^ 
9> Ic^énpqtifxkacquieaçalMcixoffiblemem.à^oecit^ 
,^,di^prhfiit^ œ Bku y £c qa*ik cuflène ifotç 
), ^6 profi tiff des divers 'fecoûrs; i^U'â tvoEnr<ii& ji 
9^^ ph>pdf de leur ibiimir. Cdi iofC là notre 
9y doraîrV.' :,vj..: . :i . ' ■ ^ 

. /Les! li&Arn. XXXV. .fit XXXVL ibnc etft* 
plorâes: à'FçxânMB de^ce «im fe lit: dans la Xe^" 

àtm*Y'Attèctaà point/. . J« viens à m jyà ^'ép^ 

ik ùifBt die$ Lnmet àiivantea;. K|(« Di, ^bf^ 
6^'kàchê Jutwtoul à.ilever la .grande toKffidali^ 
<meSoa'f$^ capot VEtir^ EVtec» 

pmkftJ^m^maUkiitiùnStiht^y^fiHrSt wè mgÊmnf 
imàtâhh imèfn iaXfnkiy U fdgtf^ &rté^i^ 
mime de i» Pfû^iAn^. : Mr. De Aêdfis n»» 
iiwqàe,iauep(Xtf porter im'jiigeitieatiauffi déçjr 
fif i yy û tandroir lavoir bien des chofêa que ik>MS 
,^ cte'iâvons par. {d\ Noosiîgnorops encièr<^' 
^'mcQT la nature de ces peines: nëusn^en çoo- 
,, noifibns poiflic le jufte^^ré: nous ne favoqs 
yy potàc fi elles feionjt toajoufs également ai- 
^ guës^ oo fi elles kdâèfont quèlqae relâche: 
y nous ignorons fi elles n'auront point des inter* 
yy nipcions; de fi elles en ont^ quelle fera leur 

yy durée» 

W Pag* 3i7« ^ 

Ce a 



404 BlBUOTHEQVB RAISONNE»*.^ 

„ durée , & dans quel état c& ioterruptions bis- 



feront les malheureux.... Il faudrait de plus ^ 




,, . que 

,, coHnoitre toutes les circonftances qui peu- 
,, vent aggraver plus ou moins l'ingratitude des 
yy hommes: il faudroit être auffi faint , auŒ jus- 
,1 te, auffi clairvoyant que lui, pourdécider de ce 
^ que le péché mérite. Il faudroit fur-tout être 
yy entré dsms le Confeil du Créateur & du Gou- 
.„ verneur de l'Univers , 6c avoir pénétré dans 
), toutes les vues qu'il ie propofe en punillknt 
^ d'une certaine manière un ordre particulier de 
I, Créatures intelligentes. Il faudroit être afiu- 
yy ré que les peines d'un petit nombre d'entre el* 
,, les ne feront point titues à une infinité d'ath- 
,, très; qu'elles ne préviendront ^int, par exem- 
99 pie, la chute d'un nombre innombrable de 
,1 nouvelles Créatures , qui habiteront de nou- 
yy veaux Mondes après la deilruâion du nôtre^ 
„ & qui en devenant fages aux dépens de quei- 
.„ ques-unes de celles qui les auront précédées ^ 
„ fe fkuveront en un nombre infiniment plus 
„ grand que ne font celles qui auront voulu fe 
„ perdre. Voilà ce Qu'il fiiudroit fàvoir, & fk- 
„ voir non par conjeaure, mais d'une manière 
„ claire, précife , 2c qui donnât droit de dire 
,, d'un ton ztLuxéyLa châfi tra^^u f^irapas atnfi. 
„ Que dis-je ? il en fiiudroit 6voir infiniment 
91 davantage; car qui fommes-oous, pour fonder 
9, en tâtonnant les profonds abiines des Confeils 
» & des voies du Tfrès^bêuti 

L'Au^ 



, Jvriî^ Mal ta Jmnl 1741: 4of 

L'Auteur qu'oft rjSfute Ce fonde fur ces deux 
Principes : l'up , que tes fentes firent toutes des 
fius effroyables : & Pautre>quV/&J firent le farta^ 
ge des trois quarts ^ demi du Genre ^ immain, 
Mr. De Roches les lui contefte. Par rapport an 
premier, il diftingue d'après FEcriture deux ibr- 
tjcs (a) de peines. Les affliffives , défignées dans 
hi N. Teftanienc, par les idées d*un ver qui ne 
meurt point , d*un fin qui ne s'' éteint point , de 
çhaines iohfiuritiy &c. expreûions viliblemenc 
figurées, puisqu'il ne feroic pas poffiblç que les 
Méchans éprouvafTenc à la fois ce qu'elles dé- 
fignent liitéralement. Ces peines pourront biea 
n'jêtre le partage que des plus coupables d'entre 
les hommes ^ de ces monftres d'impiété , de 
cruauté, & d'injuilice, dont les débordemens 
iFont horreur à tous ceux en qui il refte quelque 
fentiment de vertu. Les autres ne feront fujets 
qu'à de^ peines /ri<ifif//;<i;ff, qui ie borneront à peu 
près à 1^ tenir exclus de la félicité. Pour ce 
qui eft du fécond Principe, riep n'oblige à ad- 
ipettre Id calcul de l'Auteur, {h) „ Perfonne 
„ n'a eu éntrç les mains les Livres de Vie & de 
„ Mort. Dieu n'a révélé à perfonne à quoi 
,, monte le nombre de ceux qui feront heureux 
jj, ou malheureux^ Ce font-là des fecrets qu'il 
,, a réfervés par devers foi, & dans lesquels il ne 
„ nous appartient pas de vouloir pénétrer, tl 
.,, <^ft vrai que l'Ecriture parle du chemin du 
^, Ciel, comme d'un chemin étroit ^par oipeude 

n g^ns 

Ce 3 




r ^ mfis ^ ^éhtSy icQj Mais fi lûot 
p «.^.^^ tâcoir vi^ &fsqi(ev jéfiis^Chrift prS^otc 
^ idtfis les préoiieii fièoks^ l*£glife^^ k%m ces 
y^ tcsBs QÛ-ii^eu desens avx^ent lé coàinge âe 
„ Aire pour k V&îté & i»ar \sl Vertu le» facri- 
^ fices qu'elles demàndbîefit; fi nêiQe toat cda 
j, .n'^ftiBficore que trop vrai dans les teins oâ 
^ notss viV'râs , ^ & x>ft Je» hamt&es hé (^e^nt 
;, qtfi s'enridiir., qc(*à s'étever\itt dèl^s<tetèurs 
j) !iem}>labl&s^ qu'à jouir "^des pla)&fs |de fa vie, 
5) iSc ne ÏKjDtemienc'pfésqutr^pIuif^deia FbTdt 4u 
^ ChriOûntsine qûe'le bom; 'ii tfoîr d^dâc" que 
^) ies ohotei i)^nnir{»s toujoots iM^g. \ li'Evao- 
;, gUemùtiDncedes temfirpte%edreaï;oâ ttfsf itô 
9, & lès^Geikite €iierefoiur«n- idde dààs a^glife, 
^ où J^ro^Qifôft liègoeYa «Dune inaûiâ-é leiiâble 
*,, fur les cdeofs, ^oûlfcat éonâOte» te'^pktt flfe fes 
^ 4;>ienfidG5^ h j|u&&e'$i*èâRMâ}âp(:%; d^f^ pré- 
^ oepiSs , k granded' de'itfs> pitmicflasb:' XJn 
«^, tettxs Viendra;^ aôâ le:tnofii& WH^ë^'ûes uttà» 
^^ dknnètvi fHvolesf qui l'ént^klbf Se Vùccix^ 
'^ypëntàiijMtû'bm, fe'ttairoftitt^ilrtâté tlt Ton 



^^ fts^rifl! imé l&Hle ' de idëlt^ ^iij^s; qui 
;; iroQY^ItfbiF^^'^^^^^^»^ 

t;, vQiéfinp^ daigné Jèlûfenffe^ô'âtâcâ'erîlrer. « » 
V> P^Q^î les hommes mêmes qui vivent aujour- 
,, d'hui, il ne fa^t pas.f;:oif^erp^du8-.iptt$^euz 
., qui marchent aâueQemèat dans le chemm de 



^/;b -pardlctott. ' 'B ' cft rare que 'ik>ui ptiifltoaa 
^ifoim uti «édiftm homme jasqu^flQ bô^ife 
^^ Û^«0ft4fere} fioM^ ie perdonB de^ùé» &r Jieus 
^, W SotéMlts plàs en éttt de ^écid^r de ce qu^ 
,, devltal. ' 'Lesrschifif delà im^& dé ///^ 
,^ iéféh^'di' Oiéêê 0^y«nt pr^ùké 4eur efit 
9) raiir^uenou^iefophiôris. £): il ià t^épentAnor 
^ ^6 ce tnéchfliift éftiiacère, il fauàni fe retra&i- 
^^ «h^rdu fi6]àibre de ceux que VoÀ cfc^^ pee» 
,, dti^. Tous cèu-r encore oui cneui'ent cfatis un 
,, Âgé tendre & avant que aavair pu discerner 
y, tè bli» '& le ;tSal, fesqueb font ^ut-érre le 
,, Qiième partie du Géiire-fuimain, nepeuVenc 
,9 Ctre -i^objec èfs péioés que l'Evangile déooiH 
,, cei Cal: c«â peiii^s r^acdèat uniquement les 
^, pérfoftnes i^iit Mrene oonaa 'leur lietoîr^ 
\y .^ qui auront ^dônftatniâ^nt roRifë-de le 
^^ rémpKr. hpths <Èela , tâkitde Peuples à qui 
*^y t!Evai^(eli*à jamàk^céfrfichë; ciâ^^homâiea 
), fi gi'^ét^que VAfmêKK ^ /^if/ Jk hi non^ner 
'^y des Smf méii^u^ ^ à&i (txémM^ 
^ àw^Saklib^si ^eë antres ^êorè,^qUî fuôhne 
Zàriitilè M 0af ^iMiUmi àêfâhé^ Idijfm 
'^ '^mpviêrdeslàikFs'ficè^^ itmbf^ 

^y€také;^m'Wifm'câmien$ks'f^^ ëfe*» 
3) ^dit-on bien <déct(ter ^ilfilë dTéùiôitit 'guéries 
^, p^ilie^ éteradlès |)oi»'tHHtage l- Ou fi èa le 
yy £i9bit, trouNrWoie^bndansl'Ecritufe de quoi 

^, aiitorirer aneteltè^é^ufièh? 

' Mr. ' D^ JRS^i^ piPoU^ enftiite contre (oà 
(4) Adm&{rëV<M l^CérimKe établit âiffîreM 
dcg^ ) foit d|^ les peines , ibit dans les récom- 
,--.:; ::.oT -;Cf 4- . -:,,,;-pi?pfes. 



,, I «k 



4PS| BlBUOTHBQUE RAItONmlk ^ 

pen&s. Au refte^ leSyftème de la wmiréfemMAf 
ftàtes j envifagé fail 2c ieparé de k précendue 
ReligiêM EJfhaielky ne paroic pas fort daogéreiiz 
i notre Ikvanc Théolc^en. (à) U croît „ qu'an 
,) Enfer tel qu'il eft dépeint dans les XIV Lit^ 
^ tfis^ (cft encore aflèz terrible^ pour que touit 
^ homme raifoonable & qui s'aime un peu lui- 
^ même, doive être retenu par la crainte dV 
„ tomber. Qiiand Dieu ne nous auroit menaces 
^ de rien de plus, cela devroit fuffire pour nous 
j, rendre iàges^ puisque la craiQte d'uqe pri/ÔQ 
„ d'une année, par exemple , ou de qiidque ch4- 
^ timent douloureux, mais qui pafle dans queU 
^ ques momens, fuffit bien pour retenir divers 
,, icéiérats. Ceux qui croyent que l'Eternité des 
p feines eft incompatible ayec les Perfeâions 
^ de Dieu, décident à la vérité d'une chofe dont 
,, i\s né fbpt pas Ji^es aflèz compétçns. Maiç 
,9 enfin , fi après :|voir tput balancé & K>ut pefé 
,,* de leur mieux, ils demeurent convaincus de 
„ YiMcmfatihititéj fi c'eft, pniquement par res- 
„ peâ pour les Attributs de Dieu, qu'ils refulênc 
^ de croire Içs peiœs abfbluipent étemelles; il 
„ me.fèmble, (pourfiiitAfr^IVfiKibef) que ces 
„ peribnnes errepc par un motif qui. mérite 
„ qu'on ait des égards pour eux, 2c qui fait esr 
„ pérer que Dieu lui-m^me les fupportera dans 
,, 6 miféricorde. .... {b) Un Chrétien qui 
„ croit l'Eternité des peines, & qui ne laiflè 
„ pas de vivre nul , eft un monftre: au-lieii 
„ qu'un Chrétien qui vit bièp iâns la croire » 

„ paroiç 

0») T«m. n, pa^ »78. (^) Tom. II. pag. Mo- 



^ paroit n'avoir qu'une tache trèâ légère, qui èft 
,, même presque entièrement couverte par les 
,, beaux traits de l'image de Dieu , dont il eft 






orné" 



(a) Mr. De 'Roches^ à rimitation de fon Au* 
teuF,acru pouvoir finir eps'adlreflànt à la Pofté* 
rite, qui s'itonnera, peut-être» que les Littns fi6^ 
U Rilighn Èjfentiiîle aient eu autant d'appro?* 
bateurs. L'Âpoftrophe eft longue & vive. On 
y dépeint, d'une ipanière indireâe, la Seâedonc 
nous avons parlé au commeocement du Vrémiet 
E;efra$f ; âjc l'on y ajoute quelques bops avis 
à Qos Defcénda^s , dont il e|l bien à foubaicer 
que la Génération préfente veuille profiter, enfe 
défiapt d'une dévotion fanatiquCf 

Pour terminer cet Extrait , il ne refte qu'à 
lei^dre juftice à l'Auteur fur fon goût Se fbn fti« 
le. On trpuvera ici un esprit vigoureux, jufte, 
clair, habile à démêler le vrai du fi^ux^ qui ep^ 
tend bien les matières qu'il traite , & qui fait les 
inettre dans un grand jour. Son ftile eft net, 
concis , mâle .& nerveux. On pourra trouver 

au'il tire quelquefois fur l'oratoire, & qu'il y a 
e ces expreffions un peu antiques , conlk- 
* crées à la Chaire 6^ aux Oi^vrages de piété par* 
mi les Proteftans. Mais la nature du fujet le 
permet. Il eft fur au moin^ que cet Ouvragé 
fe (ait lire rapidement , fans le fècours de çe9 
tours rect^ercbés , de ces délicateflb aftèâées & 
amenées ayec^efibrt, qui font tout le prix de 
plufieurs Livres à la mode. C'eft véritablement 

à la 

Ce f 



féaz appliquer ces laoC« dfUàràiii: :'^'' 

I41 faite aatoreUe qu'on dok attendre de cette 

âi$pute , eft que rAuteur dé ta VL^IgUm E^€9t- 

imif fijppriBse fon It$froASi(m ^ qui jcfk^ une 

ciauvaîfe Pièce 5 corrige plufieurs autres eodrQit^ 

6e avoue que pour mieux gagner les Incrédules ^ 

it a pouâe ^x0p M^ ^ cdddefc^n^tàicé èhirm 

eux *y qu'il n'a pas ibien lié fes^ idées ; i^ifjâ 9%ft 

oprttne forclmprùëemment; ^à^il a dôtmé Ifen 

ail mal-entendu i qù'fl à 9o\i\\i dire foAemc^ 

qu'on peut ne pas toujours faire u6g^ des Prtu^ 

Hi^ifuiSy comme étant fujét.tes à qik^èlqaes. dif<- 

ficultél;' qu'il vaut mieux avec dé certains Es« 

pri»^ les convaincre de texcelféffcéStlit^utiù^ 

âéifâff^^fMe du C&rlftiaiMsme ;^ ^\ie râflehtid 

^ te lé bût tlè la Rell^n eft de noù^reiiaf^ ^ 

4e èièh; que la Révélàtion'dlé-âfême^ -àyec les 

nicacks, M ^Itê -& tout réxtériéur ^ '& même 

ftv^c certain» Dégfiàîes^^'n'eÀ pi$:4efoMi'dé fa 

. Rèlig^n^ tnifi^ \iû {ëc&irs potit no«(s y ][x>iiduii^ 

cifficacenietit 3, <|ae ë^ le m#/nr, ^ non pas le * 

but) iriais'pèuffint iin moitn ut|le,' & "tfbvenu 

fi6ce£^re d^iâ ITétàt du t'Koibéie m -tombé. 

Après^avôir'aHiQ expliqué fes vt^es 6i édifié- fi» 

LeûeuFS, il'pbwTâyàpbl^uer'j'àv^ Tcsprit & 

la{)énétracipn que EMeù luiâ^dotàié', il fkue voir 

tombio) la Morale'E vafngâiqtie eft 'belle ^ raÉbn* 

Hable, intéreffiinte , & utile en elle-même. Si 

c'eft h forte de preuves qui le.fbl)|)e^Je«^us, 

: ': T' qu'il 



mf^ k^fklle V^^^tnitte^eQÎb; 'mais Yans déàré>- 
âhcr \cs gutreâ* Par jce ôiojrcn il fer vira' utile* 
tnent la ReHgibh ,' dcfe croovera dVcord avec 
plufieuis (âges ThéoiogieQs> ^u*ii if a pas daigné 



r^ 



ART IC LE VIII, 

A T11EA.TISE OF HuMAN Nature , bcîng 
an attempc to imroduce tlie experimenoA 

- Metbod of reafoning inco Moral Subjeâti^. 
Volun^e IIL 

Ceft-à-dîre: 

Traite' sur la Nature Humaine, Jam 

hqud on ^Jfaye d" introduire^ la Méthode de rai" 
Johnerfar Expfriénce dam ks Sujets de Morak. 
T. III» Sur la Morale y pagg. 310. en y com- 
prenanc un Afpen^e fui contient des /claircis* 
ferhens fur ^ueljues endroits des deux pr^iers 
itmef. A tiç^res^ pour 7ï?omàs Longma^^ 
J7¥^? grand paavo. 

Voici la troîfième Partie d'un Ouvrage^ 
dont les d^ùx premières ont roulé, atnn 
due nous je dîGons dans hé TomeXXIV.de cet- 
te Bibliothèque , fur l'Entendement , & fur les 
JB^ffions..^ 4t'Âitteur y met la dernière teain à 
rr^esséctidoiK defon plan/ . Il y traite des matières 
"iè? plds* iÛtéreflÉitès laa bonheur dé fHbmme , 

& ces 



4f 1 BiBUOTHSQme RAnomm*fe^ 

te ces matières étant faites pour être entendoes 
de tout le monde, il a t|ché de s'exprimer d^u^- 
oe ornière plus incelli^ble> qu'il ne l'avoit Eût 
dans les Volumes précedens. 

^ D eft bon, dit-il dans un court Âyertis- 
^ {êment> que le Public fâche que cette croifiè- 
^ me Farde dii Drsité^ de U Nature Humaiiu^ 
^ eft en quelque forte indépendante des deux 
^y premières, oc qu'on pourra fort bien l'enten* 
,, dre ) fans être initié dans les raifonnemens 
,, abftraits des deux autres. Je ne doute poinc 
,, que le çompun des Leâeurs li'en fâififle les 
,, principes, pourvu qu'on y apporte 1^ même 
,, attention, qu'on donne à tous les Quvrages 
9, de ce genre. Il faut feulement fe fouvenir 
,9 que je prens toujours les termes i^lmfreffiom 
„ & ai Idées dans le même fens, & que par des 
^, [a) Imr^f^(7ir/ j'entends des percçptioqs fortes 
„ & vives, telles que font nos aâcâions, nos 
„ fen&tcipns, nos fèntitnens^ au-lieu que par des 
„ Idées je n'entends que des perceptions languis- 
„ fan tes & foibles, ou que les copies de celles- 
„ ci dans la tnémoire âç dans l'itnagiqation*'. 

Nous fouhaitons de toute notre ame, que le 
Public jugedes chofes comme l'Auteur l'espère: 
mais ce n eftp^ fans appréhender que le catmmm 
des LeBeurs ne fe. plaigne encore que Ùl Méta- 
phyfique eH un peu obfcure, & qu'il auroit pu 
y répandre plus de jour. Il efl quelquefois 

mal- 

(«) By Tmpreffions / m$a» our fifn^Mr fêtnpthms , 
fieh àt 9ur jfênfMtipns, affîé^hns smd /iifU'mêfit f snd by Id^M, 
tàê fûiufr pêreifti^m y «r ibê cp^hs 9f ike/ê im ibê fliMpori 
st$d imagination» 



I 

jivril^ Mat ^ Juin ^ 1741* 4tS 

ipalheureax d'avoir trop d'esprit & de pénétra*- 
tion. Comme on ne s'abbaifle point afTez à la 
portée du vulgaire, on n'en efl point entendu , 
& c'eft en pure perte qu'on lui débite des fpé* 
culations , dont u n'apperçoit pas les beautés 
trop fuUimes pour lui. Cependant, quand on. 
veut réformer les idées de presque tout le Oen-, 
re-humain, & fe tracer des routes nouvelles aux 
yeux mêmes des Philofbphes, il feroit naturel 
de fe faire avant toutes chofes un langage fimplc. 
& clair, que tout le monde pût aifément com- 
prendre. Sans cela il ejft impoffible de commua 
niquer fes idées, & moins encore de les fairq 
goûter. La Morale, principalement, doit être en« 
feignée avec la plus grande fimplicité. Un Méta<« 
x;hyficien qui croit démontrer les principes du 
-Droit Naturel^ à force de les rendre abftraits perd 
tfXL tems & £i peine. Peu de gens favent ap* 
précier fbn travail , & presque pèribnne n'en 
profite. Je.ne fiu même , fi cette méthode ne 
iait pas réellement du tort à la Relkion, contre 
l'intention des Philofbpbes qui s'en fervent. On 
fait que le cœur cherche inceffamment des pré^ 
textes pour fe dispenfer de l'obéiflànce ; & quel 
prétexte plus plaufible que celui qui fe tire dé 
l'obfcuricé des Ouvrages qu'on puUie pour en^ 
feigner les élémens de la Vertu? Eft*ce afin de 
les rendre aimaUes, qu'on les rend il difficiles? 
^'dft-ce pas au contraire, le moyen d'en d^pâ-« 
ter pour toujours? 

Nous ne faifons, comme on voit, qu'étendre 
les idées -de l'Auteur de ce Traité, Se nous nous 
qroyons obligés à lui rendre cette juftice,. qu'il 

a réel* 



414 BiiLfOTBMIrAjRjasoindliffiy 



lOiticmner à k capfttit» d'uR.pbMr: «ahd nooi^ 
^Hî de perfoone^ Non Jfa4eniq|ti H a'cci jflÉ| 

dmoplèsjiOpu^irés j,il i outre: cdl^fi>4ven^9j(»p. 
Q&dâ^Notçs au. TcpUe, & tesNoteft^MaUtiipHa 
Wijiltipârty y rép904efft voitabiéaieBt qvelgue 
hmièftf» ■ • '.'-j -' jf; . .. I 

<j Tout oc trùi^èmlî Liiiiij^.eft divifS m tios 
Psitiàs, doQi: Toici'leiBlan; , . :r;.v 

«9 j:riiPévvf/^>(ak>tifint <ldti ScSâaas y dc&iàèes^ 

êtOre Je Bkt^&kMki mMétivt.pdf de kRÊifim^ 
Vm^tte y qd^.6àiJieji^eMgedéU^li\ ^jMt<Ster ol^ 
d^umGûét MmUy qmitBc^ttaLcMà notre Natipiq. 
L.JLa IL.Partiettakè deJétyéJfke^^deifjU. 
jt^ct. .EUe:.œBtiem lies. So^aàs.ftim^^ 
Seâ. I. Si U: Jt^ tft^ Vntm màhrék:^ m 

fmdent laVrûftèMï Seâr:iy. BifJ^M^pnrwL 
kmairBJelaFrvf^iéfC Sêâ.. V; JtoAD^priMb 
#fr ui^ fa Vtmntgks^ Seâ. V !. t^Jm^Ua r^ 
Jkxumffir Jajuiia &Jufeinjàfim. Seâ:. VU. 
Be^ fOrigmt Jm Qmtvernemetft. Seâ. VIII. De 
là BiJéUté due au Qmtvernemeut ^é" ^fis Britia^ 
pet. Seâ. IX. .Be.fa Mefim. Sèâ; X.. Dé 
fèt OÙen: jSeâ. .Al*. Der Jboùt éet Ndtteur, 
Sed. XIL De la Chafief/é; deUMtbfiie. 

La lU. Psùrtk^ mi&ii txaixc dès aufres Vertuf 
é* des aufret Vkei» Elle eA dhriiëe ai &t Sec^ 
tions. Seâ; l. De fOr^jmeJù Vertus Nef$w^U 

les 



tff,&jkfiFic9s N^wrek. SsîSt. Ih J^^ k Orme. 
Je0t,ér^mi Scâi IIL De Ja Bçnté é' d$ là 
SietfvHlhtkf. Se&.AV,. liéf tsltns Ndturelsi 
Seâb. V.; SlS^tfiÊét Héfisxfom uhérUfuresJur /« 
Kff/*/ NafirirelUt. Seâ. Vh ^Comcbjfem de 4à 

i..Td:eftJèPbn:géD£nl de Monde qoe aotià 
Auteur âL-cft ibte^ GtSt , à.nôpfe aVis, f^utAt 
il^ ébaachrdesfffiikipefadfr l'^itiièbienTtv^ 
èM^ttn^ Sf ftèpç cotâplèc ^ lié <din& £» pardéi^ 
lipâtilrràk j^ tvoir pWd'oiIlce^ pti» <b çltrté^i 
pw dtt . Aftaii^ 1 jBflis «âfi ^ il ne: ftorcit : 7 avoît 
jifi^ de paradoKOf >j pliiSL^dla^Boçiattofas: fiiigulièrâ 
dfkléet £6 d6 ipocff,. que perfbnnci: ne a^ietôic en» 
Core aviie de jotudic:^ plos d'éhd joitr proprèr i 
jSifm \à otirib^dergehi^qui s'aitnecit pais M 
lo<tt!br)battiu9i$ . âc pour .toU£: dire fnfia , ^liis da 
pooStôà iiiàiv!cs:.âe.iQrigirial89;: H hvk eh teohr 
Qcvx^ptcbaElr:fabtU&il!lg$niet]x^i^ Naft 

:/, Jedn^gflïttcfai bien d^entrepiendrè ici Tand^ 
fi!:iailc»]Ëcf;d'tiii: Outrage fijprofônd. L'Auteur 
fe<il eâ: caqpebld de k fime , oC quand il 4iura ea 
cette Èonité pour le Public, il refter» à chercher 
dea-LeiSienira «fiœ verfés d»» làiMki 
pour être en état de le fuiy rendios: let fp 
a b ftg aitC B' dcritil leur aiiiu taoqtsf le chemin. 
. Jfardiib ii^éttutnenc tnon ig^rattce^ V^éxk 
^^^ dès P^tréof de hi prâxûère Partie.: L'Au^ 




leur y igire IHmportttité queftioÉ de^ fondetneop 
ttd»faidifiE&ecicedaJufte&.dèrinjufte. Le 
fèntiQient de Cl arkb » qui trouve le principe 
de cftte difiercnce dans lag(jicure fie daîu rOr-* 

dre 



4lff BlBUOTH«QUB RAiSQNNft^^ 

dre des cbofes, ne lui pldr point. Celui de Afr. 
WoLL ASTON , qiri prétend que ce<jui cft confor- 
me à la Vérité des chofes, mérite par cda même le 
nom de Jufiice, lui paroit abfume. En un une 
il ne goûte rien, de cequi^ftie plus goûté &r' 
ce fujet. Selon lui > l'état de la qiieftion n*a pas 
été propofé conime il faut, & voici à i^uoi il le 
réduit, (a) Efi-ee for le inùjen Je nos idées, ou de 
leurs impréffions, jue nous apercevons de ladif* 
férence entre le Vice é* l^ Versw^ ^ pse nous 
frononfons qu^uné aSion eft ou louable ou blima^ 
bk ? Un Diiciple de Clarke oude Wollas- 
TOK rèpondroit , que c'eft par nos idées que 
nous jugeons de cette diâérence> & que c'eft 
uniquement par*là que nous pouvons en juger. 
Mais notre Auteur eft bien éloigné de le penfer 
de la forte. Rappellant ici les options qu'il a 
données de la Haifon humaine dans ibn tecond 
Livre (b) , il foutient que cette Raifon étant un 
principe fans vie & iàns aâivitéy cUe^ eft inca?- 
pable d'exciter en .nous aucune paffion, ou de 
nous pouffer à aucune- aâion: d'où il conclue! 
que^ nos idées ne ikuroient être le principe des 
règles de notre conduite. LaifTons^je parler lui- 
mime , & abandonnons au commun des LeSeurs 
ie foin de l'entendre; 

„ La Raifon, et- il (r), c'eft la découverte 
du Vrai & du Faux* Le Vrai confifte dons 
une convenance» foit avec les relations réelles 
des idées, foit avec l'exiftience refile des cho* 
fos. en mati^e de fait ^ & le Faux confifte 

M P«f. 4« ' CO l'fv. II. îaxt. UI. Seft^UU 
(0 Peg* ^s 









^ ftéd&TDtat dans le comnive. Par confiqiicnc 
^ tout ce qui il'eft pomc fuscepcible de cette 
^ convenance ou de cette disconvenançe» ne 
^ pouvant être ni Vrai ni Faux, ne fauroit être 
jy robjet de notre Raifon. Or il eft évident que 
9, nos Paffions , nos Volitions & nos Aâiona. 
^ n'en font pas fufceptibles,parce qu'elles fimtdtà 
^ faits originaux & des réalités originales^ qui exis- 
yy tent ch^une à part indépendamment de toute 
,1 autre Paifion^ de toute autre Volition, de toute 
^ autre Aâion. Donc on ne iàuroit Içs dire vraies 
yy ou &u(Iès, conformes ou contraires à la Raâ<-. 
y, ion. Elles font ou louables ou blamaUes, 
„ mais il v auroit de Tabfurdité à ks appeller 

yy raifoonables ou dérailbnnabks Si 

yy (a) je me trompe en croyant que certains ob* 
yy jets peuvent me donner du plaiiir ou. me cau« 
yy fer de la douleur, fi je m'égare dans le choix 
yy des mojrens que j'emploie pour (àtisfiûre mea 
), defirs, je fuis à plaindre, mais je ne fuis point 
yy à blâmer. Telles erreurs ne font aucune ta« 
yy che à mon caraâère . . • elles n'ont pas fai 
y^ moindre influence fur ce qu'on appelle Vice 
„ ou Vertu. ... On objeâera (*) peut*étre^ 
yy que fi Terreur de Fait ne peut jamais pailèr 
yy pour criminelle , il n'en eft pas de même de 
^ l'erreur de Droit ^ 8c que c^te dernière peut 
yy vifiblement être une fource àftmHmàlitf.QVk 
y^ de Vice. Mais je nie que Terreur de Droit» 
^ non plus que Tautre, puiilë jamais être It 

^ fimrM 

Tm.XXVLPêft.ll, Dâ 



^ feorce ori^fiale d€4jpielque ch^ de videifir,. 
^ iptxctr qu^eile fuppoiï djejà quelque cfacfe d^ 
^ droit & quelque cfaofe ^Hnjufte, aocérietirer: 
^ ment ftu jugement qu'on en porte.v D'oàiL 
9, fuit , que fi une erreur de droit e&traioe apte» 
^ elle quelque forte d'imtoonllité , ce ne peitt 
^ être qu'une immomli^ dérivée de qudqut 
^y autre oui etiftoit ancécédèmment à l'erreitf 
^ dle-ffllme. 

' Le grand argument , qui décc»nin€ notre 
Auteur à rejètter là peniee de ceux qui trouireni 
dans les félations néc^eflàire^des chofes, les foi>- 
deàieor del la diiUnâion d# Jufte & de l'Iojufte^ 
c'eft ^n^âutemeat) -quHl ne-peut jamais réfol- 
ter de4à*des^ obligations pri^ement dites, maia 
feuleifieiit de ;fim{>les cnotife de convenance ^ 
pour détennider à sgit d^une hçm^ jdutôt que 
â'une tutifè^c'-eft iur^tôùt^^ue fi lejime & rin? 
jufte déçbùloiéht de rofbfervsttion &.du violer 
ment de ^cercabs devoirs , néceâ^renaent attai-* 
dféS'ft' tdlês ou telles relations , {Hir-cout ou 
ces rdiRiioâs auroient lieu , Pobfervatibii de ces 
devoirs {^iJrrdic >£tr6; exiigéei, & fercnt une ver<? 
m 9 tandis qud leur ivioléàaent 'feroit un crimes 
Or le contraire lui fémble entièrement détiton? 
t^é p9lP Ui$è iéflél^iôifr/qiii,cfàns être nouvelle, 
tmd xaitàx dé ndli^e^Ufiâ' dans (es taiir^ ^ par 
b manidredont il là propofe. Lavoid. Ceftque 
ies Bi:Utés,& mei6e[lei9 Créatures inanimées, fe 
trouvent îqulelquéfois; dafes- des rélaliôos toutes 
AfittbiàUes à celles où les Créatures raifonna* 
blés fe rencontrent «oAi^.qciq peribsoç yavife 
pour cela de^ibutenir ^qu^en confêqùence de ces 



\ 



*• V 



iâations, ^es ont de ièmbhbles devoirs à rem-* 
vlir,& qu'elles font coupables quand elles les vio^ 
Mnc. Par exemple, {a) il n'eft point de crime plu» 
énorme que le FarrUide: Mais d'od vient 1< 
Pafricrde eft-il un crime fî énofme? Eft-ce)^ 
caufe de la relation que la naiffimce a forraéeen*^ 
tre un Fils & un P^re ? Il eft aifê de te Û¥oir< 
^ Suppofons qu'un Chêne ou qu'un Orme laâ|« 
yj fent tomber k leurs pieds quelques - unes de 
fy leurs grahes, 6c que de-là il s'élève de jeunet 
9, Arbres, qui s'écendant peur à peu étouffent enh 
>, fin ceux à qui ils dévoient leur exiftence^ Jtf 
9» demande fi ce 4!as n^offre pasà nos yeux les m&i, 
5^ mes relations violées, que dans le cas du Par* 
9> ricide > J'y vois un Arbre produit, qui écôu^ 
^ un autre Arbre duquel il tenoft ia vie,précifé« 
y, ment comme lorsqu'un Enfant tue fon Père; 
^ Dira-t-on que l'Arbre n'a ni comioifTance^ ni 
9> choix? Eh qu'inqK>rte? Ce if'eft pas la vow 
^ lonté ou ia liberté, qui fis^ment entré, un Pètâ* 
fy & un Fils , la relation de Fils de de Pirec- 
^ c'eft la génération^ & cette génération 16^- 
f9 me auifi précifément la même relation ebtre? 
9, un Orme, & un Ormeau produit de la^ gtai^ 
y^ ne du premier. C'efl: la volonté 6u;l8 lib^é^ 
), qui détermine un homme à tUer 6m Père: de 
^ même ce font les loix du mouyèmcn^^ qiiî' 
yy déterminent un Ormeau à s'éleyer pour étduf- 
i, fer rOrme qui l'a produit. Ici, en- un mot, la^ 
^y même relation a bien de- dimrentes caafes^ 
^ mais elle demeure toujours U même rél^tit^iu 

' : -I>d * " ' j^vFar 



4U> BnuoTHEQtJÊ Raisonn^e, 

9^ParooiiiiBqiiait, puisqu'elle ne noduitpiftW 
y, wèae tSeCj dans rHomme 8c. dans VAAxt^- 
y^ dlene làurok être regirdée comme le princH 
^. pe do crime , que le {irétoier Gooimec en de- 
^ venant le meurtrier de (on Pire; <xi poor dî- 
,^ le la m£me chofe en d'auocs tomes, œ nVft 
y pas pour ravoir violée, que le Parricide eft 



^ Prenons un exemple qui fiiit encoee piut 
y IcnfiMe, Je voudrott avoir d'oà vient que 
^ rincefte paife pour un crime fi ahonn'nahlc, 
9 parmi les hommes, 8c <iu'oa n'j aeache pas 
^ ut moindre idée de tuipîcude, quand c'eft une 
^ bêce qui le commet? Képoodra-t-on que c*efi: 
^ pttœ qif un Animai brute n'a pas affeL de 
^ Raifbn pour découvrir la turpitude de ce ai- 
■^ me, au-lieu que THonmie a toutes leslumiè» 
^ res n霌ûres pour Tappercevoir? . . * Ce 
., fiafoît tomber dans un code videox^car dots 
j, on fiippoicroît qu'il j a quelque turpîtndè 
I, dans la nature des cbofes^a^isant que 1» Kaâba 
^ la découvre^ qu^ainfi la turpànde eft iodépen- 
^ datite des dcrifions de laRaifim,qa*dle eneflE 
9 Pobjet, mais qu'dle n'en eft point l'efifet, . . . 
„ & que par conséquent, quoique les Aiwmaig 
„ n'aient pas un degré de Railbn fii£Bânt pour 
^ découvrir les devoirs qui découlent de cer-f 
^ taioes léiackxis, c'eft aflez qu'ils & trou- 
„ vent eux*metnes dans ces réiationa , pour 
„ être fiiumis à ces devoirs 8c obligés à les 
^ remplir", Ôr cette condufioa eft abfiirde : 
psr confisquent le principe qui y mène eft 
inibutenaUe , 8c jamais on ne prouvera que 
rHomme ibit jufte entant qu'il 9gk d^me ma- 
nière 



Avril ^ Mai (^ Juin^ 1741. 411 

liiére alTortie aux relations que & Rdfon décou- 
vre entre les autres Etres & lui. Notre Auteur 
ne craint point de dire que cet argument eft fans 
repUque, 2c ce n^eft pas à nous à le lui coi^» 
tetter. 

On demandera (ans doute , en quoi cet habi<« 
le Métaphjficien fait donc confifter la Vertu 
ou le Vice d'une Adion. La queiliod efk des 
plus graves. Il y répond auffi en détail, dans 
la Seâion IL de cette I. Partie, & même dès 
la fin de la L Seâion. ,, Lors, dit-il^ {a) que 
^ iious décidons qu'une aûion eft roauvaife, 
^y ou qu'un caraûère eft vicieux, cela ne fignifie 
„ autre chofe , finon que par une fiiite de la 
iy conftitution de notre nature, nous ne pouvont 
„ y réfléchir, fans éprouver en nous un fenti* 
^ ment qui nous porte à les blâmer. Il en eft 
^, donc du Vice & des Vertus, comme des qua- 
„ lités (ènfibles,des fons,des couleurs, du chaud 
^, & du Arpid, &c. Ces qualités ne font pro^ 
9, premenrque des perceptions de notre Ame. 
^ Elles n'exiftent point dans les objets. On ne 
„ les 7 apperçoit point k force de raifomer : on \eg 
yy lent. De même {h) > ce qu'il 7 a de Moral 
^ dans les aftions humaines , ne fe découvre 
^ pas par la voie de la réflexion , mais par celle 
,, du lentiment : fi l'on en juge d'une autre ma« 
„ nière, c'eli que ce fentimenc eft fi prompt 9 
I, fi. délicat, fi fubtil, qu'on le confond par habi- 
„ tude avec les idées qu'il fait naitre enfuite. 
En un mot , fuivant notre Auteur , PAtne 

4 un 



r 



i.t. 






j(^ BlBUOTHBQVS RAiSONNE«, 

^ un Go&t auffi-bien que le G>rps, & ce Goût, 
lui ferc à diiHnguer ce qui eft jufte d'avec ce 
qui eft injufte, de la même manière qu'au pré^ 
mier coup d'œil on diftingue ce qui eil beau 
4'avec ce qui eft laid. Qeft une affaire de feu* 
tlmenc: le raifonnemenc n'y encre pour rien. 

Que a Ton veut favoir en quoi conGfte la dif- 
férence des impreffions que le Jufte fait fur ce 
Goûc fpiricuel , d'avec celles qu'y fait Tlojufte, 
x>n n'a pour s'en inftruirc qu'à rentrer en foi- 
meme. Ce qui eft Jûfté fait plaifîr , on Tapprou-^ 
ye; ce qui eft Injufte fait de la peine, on le blâ* 
me. Vo^à la clé de tout le myftèrel Enfin, f} 
l'on n'eft.pas content i Çc qu'on démaille enco-* 
i:e , d'où vient cette divçrfité d'effets > & pour^ 

Ïuoi la Vertu produit en nous un fentiment de 
laifir, tandis que le Vice porte dans l'Ame un 
fentiment de douleur ? notre avant Métapbyfi- 
(Çien répond y que cette diverfité d'effets vient de 
disantes cauiès, le$ unes Nat^reUesy Scies au- 
près /frf^cièllesy & après avoir bien ilibcilifê fur 
cçs tiermes, il renvoie à s;'expUqaer daas la (uf<» 
te y fur les idées précises qu'il y attache., Ce 
o'eft pa&po;urtaot ianis conciurre, qu'on a grand 
iortde dire, généralement parlant ^ que la Vertu 
eft une cbole.nacurelle à l'Homme. Puisqu'il y 
g des Vertus artificielles, elles ne (ont pas routés 
oaturçUês , 6c un bori Pfailofophe doit en iàvoâ: 
faii'e la différence. > . 

Dans le langage vulgaire, tout cç qu'on vient 
k)& lire fe réduit, ^ je ne me trompe, à cçd: que 
pour s'exprimer avec exaâitucie iur la difiereni^ 
ç§ 4^ /ufte & de rfe^uftç, îl.&ut i)o(çr l'çt^ de 



Iaqirel|fO|acn ces tcrme^.rJPouroupi. notre Ame, 
à la (impîe vue dç certaines actioas , eft-elle 
touchée d'ijin fentitnçw de plaiûr qui les liii'fàic 
âpprôuverj.aii-lieuquTia vue d'autres avions, 
elle eft.co^chée (d'un Sentiment contraire ? Biea 
diés^edi fe ' cpnteçtéroiehc de répondre, que 
c'eft parce que' no^s Tommes ainu faits: mais, 
au gré ^e ijotre Auteur ^ cela n'efl: pas aDTez Phi- 
lô&phiqpe. Il faut repondre, que la chofe & 
paflp de cette manière, parce que notre Ame^ 
outre les autres &cviltés,a uaGdût fplrituel, qui 
lui eil.Daturel en partie , cnais qui efi: aufS en 



des coayentions & des conftitutiôns hiio^ainés» 
A rai^e d^ ce Goôc,| fiotrè Ame s'apperçoîtjd'ar 
tord,,.!p^r le plaifir.rou, par .la doùlçur qîielfê 
4prouve,dc ce, qûî eft. mprJï^^ ^^.^ W^i' 
lemîent-^uyais j & ajLnfi^p^tjTaitçmeQt.fiiipèpréé 
decaiTonner, ce fentinient'^.lui lufHt pôurjfejié- 
terminer furement i enabçafler la Vertu ^' à fuir 
Je Vice. ., ^ . ^ r ' ■...-/ ,^ ^ / . ,^,, . 

' Voi}^ jput le Sy ftèfpç de; notre Auteur^ (Juarid 
"hix. HuTCHLESoN fc prçpofa dans fes (^) ^^7 
chercher fur t origine Jes.Idfef que [mut avions de la 
Vert» ^ dufiien »wri/ , 'û'hiabilès gens y trou- 
yçrçpt trois grands défauts. Premièrement i' ils 
ne goûtèrent point cette fuppofition d'une nou-> 
^elle Faculté fpirîCQelle, uniquement^ deftinée 

^ ' ' fây\;ni'^fui^€9HCêrwhgy4^4>Hgi9lêl9f'9ur-^ii^ 



.r. 



» • • »% 



414 BiBUOTHBQUB RAISOHKSli» 

% mettre Dôtre Ajjae en ém de disoerner le Jtifte 
le Plnjufte : ils la r^ardereot comsue al^olii* 
inenc inutile , £c ils (putinrent que TAme, par 
. la &culté qu'elle a inconteftablemeot de ré* 
gédiir A: de fenrir , eft (uffiiamtnent pour» 
vue de tout ce qui lui eft oéceflaire pour 
diftinguer le bien d'avec le mal. Secoodement 
ils ob(^rvérent, que dans ce Syftème on con* 
ifond la perception des objets , avec les iènd* 
loens qui en réfultenc; & Mbnfr. Burnbt fit 
là-deiTus des objeâions {à) qui jusqu'à préfent 
font d^çurées (ans réplique. Troifièmement 
oi^n ^ ils ne diffitnulérent pis» que ce Goét ^ 
rituel^ ou ce Sentiment m^raly comme on vou* 
tira l'appeller, dent vifiblement au Fanatisme, & 
peut au moins très aifément ouvrir la porte aux 
isacès de PEnthôuiiasme. Le Pr. Qjsucklst (t) 
pou0à vivement c^te dt$ciitté*.^a9s ion Âtci^ 
fbrany & fit toucheriau doijp, qu'il n*v auroit 
rien de fi arbitraire que ley id^ du June 6c de 
)'Injuftç>fiellesdépcndoientdeceGoût intérieur» 
Je ne iài d'où vient que i|0|re Auteur n'a pa^ 
pfouvé à propos d'eiaminer les objeâions de ces 
Savans. Elles auroient ouvert un beau champ i 
&8 fpécuUttions» & à la profonde. Métaphyûque; 
reut-être eft ce modelHe, pei^-etre auffi mcç 
prudepice^ Çoimneqç rencbcrir ep e^c fur les 

yjje^CnOrtS 

(et) MTTsas ^ff«i#» thê lef <^r. qubvrt iva- 

KIT #iMf Mt, HUTCheSOW* eoBctrmliifMtrmêflOmdstiêm 
#/VlRTUB 6cc. t* Lêmé. 1735. Jamtkjâ^aucM^e Phi. 
ij^lbplitqutt nf a été nm^c dt pazt 9c à*mts€ a?ee plot 
j|l*e(pnt, de candeur Se de^lit^i; ». qne 4449 ces %ts^ 
tm d« Mit. BURMET (Bc Hc/TCHESON. 'oo pe^t hardi* 
ffiçfkt it$ 4oniief ' pour un modèle parfait en ce cenre. 

(H^AiçmaoN, ^hfftk AiHfifè^f pi4of»iii» 



: Jfvril^ Mat & Juin ^ 1741; ^f 

'éfibrcs de génie ^ (}ue Mr. Hotchbsom avoit 
cppoiés aux réflexions de Mr. BuaNCT fur 
cette matière ? 

Quoiqu'il en (bit, c'eft fur k fuppofidoa 
d'an Sens ou d'un Goût fpiricuel , que toute la 
Mpraie de Tingénieux Anonyme eft fondée : ^ 
d'abord ce qu'il en conclud {0) , c*d(tque la Ver- 
tu tire tout fon prit, non du fendment qu'on a 
de fon de^ir, mais des motifs qui y portent. 
Pourquoi y a-t-il du mérite à être jufte, à refti« 
tuer ) par exemple , un dépôt que l*on a reçu t Ce 
n'eft cenainement ms l'aâion elle-mlme qui en 
£ut la Juftice ; ceft la fin qu'on s'y propofe^ 
t'eft le motif qui y engage. Et quâ eft'^il co 
motif? £ft-ce 1 amour du bien puolic? Eft/ce 
Futilité particulière? £ft-ce quelque autre prin* 
cipe général , qui découle de la conilitution de 
la Nature humaine ^ Se dont tous les hommes 
feient affèâés? Jusqu'ici, les Pbiloibphes fie les 
Jttrisconfukes a voient cm l'un ou l'autre; mais 
ds fefbnt fort trompés, au jugement de notre Au* 
teur. Le fentiment qu'on a de la Juftice fie de 
llnjuftice ne découle point, à ce qu'il prétend, 
de là manière dont nous fommes faits, t^ S ne 
^ nait en nous, dit^il^ {i) qu'artifideUement, 
^ quoique néceuairemenc , de l'éducation fie des 
p conventions que les hommes ont faites entre 

,, eux Ainfi la Juftice n'eft dans le fond 

^ qu'une Vertu artificielle, encore que (es règles 
^ ne Ibiént nullement arbitraires". 

Pour éçlaircir ces ténèbres , l' Auteor exa* 

foine 

Oi) Pait. n. S^ L /#a« 49« 

D<l5 



4^$ BiBUOTHBQUB RaISOKKI^B, 

mine plus particulièrement (a) y (melle eO: fO- 
rigine Je la yùfiice & du Droit de JProfriM ^ &ç^ 
là-deflus il le propofe deux queftions important 
tes. Précnièrethent , dit-il * il faut ,voir ' „ de 
,y qudle manière les irèglès <& lajuftice ont été 
^. établies par Tartificé des hommes^ & fêcon- 
^ dément, quelles font les railpns qui nous dé** 
^ terminent à attacher à. i'ôbfervation . de ces; 
yy .règles des idées de Beauté morale ^ au-lieu 
^ que nous en regardons le yiotement comme, 
>» quelque chofe da la^d & de difibrme", que 
nous ne fadrioi\s ra!U)nnablement aimer. 
' La première de. ces deux queftions Tpccupe 
beaucoup. Il juge \b)y „que lès règles délai 
^ Juftice doivenç leur origine à 4es convention^ 
,/ hudiaines, deftinées à remédiera quelques in^ 
^ jCQnvéniens qui naïQent du concours de cer« 
9^ tûnc^' qualités de rAme,& de hfituatim de9 
,1 objets* extérieurs. Ces qualités^ ajou(ë-t-iI|i 
,, ibnt Pamour-frûprey te une géuérofit/ harnée^ 
,j,l.a fîtuacion de$i objets extérieurs, c'eftleiiir 
^- inconfiance y jointe à. leur r^rf// en comparais 
), ton de nos deQrs & de nos befbins'%' (^ûel lan-f 
gageJ Tout cela fighifie, fejon les principes de 
notre Auteur > que lès hommes s'étant réùpis en 

So* 

' • ' • • - ■ ' . 

(#> Paît. III. S€^,ll4 pag.so^ ) ■ .. i 
Of),'P^g» ^7» Voici les paxoles miêmes de l'Aiitenr: 
Tbe/â.are intended as a remeày to fim» sncp»v0ptencis , m'^ 
prtcgtfd f^ùm thê twckrrenet ef €eriMi^ «^xlitics of th^ 
human Mind , wHh tkê fituatloa «/ ix fermai ^9àf, Tbê 
Quittés •f tbi Mini are .felfishenefs sud limiced gene- 
{ofity: And tbt fiuation of tbê txtirnal 9bjeBs^ is tb$ir 
eafy change , join^d f tbtir fcaxcitf in çtmfmfin #/ 
$bê v^t^nts 49d dêfirêi 9f êkm . 



il^ Mai (f Juin^ 17^1. 417 

Société y ont établi des Lpix , dont leur intérêt 
mutuel a été 1^ bafe ^ & que ces.Loix (qni ceU 
lemenc les règles de la Juftice., qu'antérieure- 
ment à elles , il a*y avoir rien de femblgble àu; 
droit de Propriété, ni par çopijpqu^nt k ce qu'on- 
appeUe Juftice ou Injuftiçe^ .\C^ft> compoç m 
voit, leâyftétnQ.deHtxBB&s .habillé dans un goûc 
nouveau. Si ice. Philofopbe l'avoir prodjLÛr 4? 
cette fiiçon, je doute qu'on lui eût fiiit tant d'aç-;\ 
cueil daosle Monde; . ♦ j 

Mais ea voilà plus au'il a'en faut pour doontr": 
une idée et 1% Morale duprpfçod Auteur de 
toutes les belles découvert^, que le Ttaitéfi^ h : 
HatÊÊre Hmndbl^'XOndc^té. liçits a'oferipns le< 
fiâvre* pdus ioÂn ^ parce q^ <^u^ ^<^^ fqncoapK: 
incapable» -de ûiur foujoiuraipréçif^cnent fa peu-? 
fée,' &pI\juiNctt:o)re>deX rendre intelligible {jms: 
y faite oe tsoprgfsnds ^tffm$..^, t^ plus fur t9h 
de renvoyer, à: rOuvrage même Iqs- Leâeurs çu«> 
rieux.de.fiibtilttés'& 4'jat|ftr^âions métaphjrr- 
fiques.. Si l'Auteur vouloit y: ajouter un Glcmaî^' 
iw, il ieuc épargperoit.bieodu.trairail. - ^ • 






'f " » 



A.RTICIiE. rX. 






iNSTiifVTfoM ^jtm Prihc^ ; .cm TnUtf. 4fi 
^aliUZy des Fer fus ér des Devoirs îun San^ 
vermn. ' En quatre Tomes ^ dont le Premier 
i%6i fagesy £ms \i Préface; le Second e^ 
q[^ntient ^2^^ le Trpifieme (f 9 ^ & le Q}iâ« 
triéme 557. À I^de^ da»affM& Hermam 
V^rhek^tT^^; ... Voiçt 



4^8 BlBUOTH£QUE RAISÔNNElBy 

VO I c I un Oavnge pofthume , dont le 
fiijec eft de la dmiére imporunce » £c ^ 
crtité d'une manière à attirer l'attention des Lee* 
tèurs. L'Editeur anonyme, qui en a recouvré 
une Copie, mfUéi beu^ 8it-il, de croire exaSe^ 
nous apprend le nom de l'Auteur , fie ce qui 
lui donna occaGon de travailler fur cette ma- 
tière. 

Le feu Duc de Savoiiy Victor âmeob'e, 
depuis Roi de Sardaigite^ rétablit dans un lieu 

"' "" * rès de 

digieu 
lyéfe. 

^4f > à qui il s'étoit adre0ë pour avoir un de 
fes Kelijpeux , capable de conduire cette Mai- 
Ibn, lui envoya le P. iArfine Je Farafa^ origi- 
nure de Tenhufe^ & Frère d'un Concilier au Par- 
lement de la même Ville* Le Duc prit une 
très-grande confiance ea ce nouvel Abbé de 
Tmmers : il alloit de tems en tems à Son Ab- 
baye » & y fâifoit d'aflèz ]mp fêjours. II le 
confiutoit louvent fur la manière dont il devoit 
remplir fes Devoirs, & principalement fur l'E» 
ducacion du Prince de Tiémenty (on Fils, Frère 
aine du Rpi de Sétrda^ d'aujourd'hui. Il re- 
gairdoiit alors ce Fils comme [a) devant r^er 
en ÈJfagMe^ ic il vouloir par cette railbn le fiù«l 

fe 

(#) Pax le TraiU de Paix , fait \ Utncht en 171$ » 
le Hol Philippe atf^ra à Victor abiede'e, &à fes Des* 
cendans Mlles» la Suceeffion à la Couronne à*B/^mgnê 
8e des ImUt , ait d^fanr de Defcendtns de lui mi^9. 
0« tr9u?era le Traita dans le COaps DlPLOHATI^yt» 
T9.11». VUl. pa^ 401. 



jfoHli Maïtâ Jm^i 1741. 411^ 

le infinûre eia£kcmenc de ce ^ ferit néceffiim 
pour bien gouverner tous les Peuples qui coiih 
pofenc une fi vafte Monarchie. UÂbbe de T4* 
mtrs écoh ami du célèbre Jaq^tes-Josiph Dv« 
ovbt: il en connoiifoit tout le mérite. Hum- 
ble lui-même , il fut fwrfuadé que foo Ami s'a* 
Îuitteroit besmcoup nûeui que lui de ce que le 
>uc (buhaitoit pour l'inftruâion du Prince de 
IPiémmi. U écrivit à Mr. Duguit^ 6ns en par- 
ler au Duc , & le pria de compoiêr un Traité 
des Devoirs d'un grand Prince ; non en com- 
mençant à l'inftruire dès le berceau , mais en le 
luppolânt un Prince tout formé , &: en état de 
gouverner par lui-même , {a) comme étoit eq 
efifèt le Prince de PiémUa. Mr. D^pn$ refiiâ 
d'abord , mais il fe rendit enfuite / à condidoa 
néanmoins que jamais perlonne ne (auroit au'Il 
fût r Auteur de cet Ouvraee, & que l'Abbe de 
Tamiers l'adopteroit , & le préftntoroit en foii 
propre nom. L'Abbé ne voulut point confen^ 
tir à s'approprier un Ouvrage d'autrui : mais 21 
promit à Mr. Duguet de ne point le nonanaery 
& de dire feulement que cet Ouvrage écoit d'iui 
de fi» Amis. U exig^ à fon tour une condition^ 
c'eft que Mr. JOnguet feroit lui-^même la Lettré 
que l'Abbé de Tamiers devoit écrire au Duc eq 
lui envoient le Manidcrit. Mr.Dt^nef^ au-Deti 
d'tme Lettre, en fit deiix, feus le nom de l'Ab* 
bé: l'une adrefiee au (t) Duc, Fautre au Prin- 
ce fon Fils. L'Editeur, qui en a auffi recouvré 

une 

tt^ u moamt le »» Mats i;^5. 
(^5 Sous ce citxe fenl » & en Tappellaiit (împlemcait 
MÊnftiguêmr » oa Vètrê M^Jk Jhtak* Aiafi TOuvit^ 



%J9 BniiTrOTiiBQVft Rxisomift^ , 

une Copie, noÀs leH donnie f une & l'autre, dtfar 
A Ppéfiice. Le Duc de $a^ reçue avec joie 
rauvragé » qu'elles accompagnoient. Il le ht 
tveè und grande finisfaâioD^ &defirad'en con« 
iioîcre rAuteuf. Mais l'Abbé de TapOert refuft 
conftarôiAetic de manquer à-k^a^e qu'il avoic 
donqée. Mr. Duguet étant de^s ailé faire queû 
que fé^ur à Tàmiers en 1 715 , eut l'honneur d'7 
vt)ir le Duc pendant plufieurs voy^es que ce 
Prince y fit, & où il l'entr^im & le confulta 
fiir beaucoup de diofes. Cependant , maigre 
les^andes oàarques de confiance qu'il en reçut, 
il lui laifla toujours ignorer ^eUe Traité jDr 
Un fit fut ion iun Prince fût de » cômpofition. 
' On avoit eoinmencé à imprimer cet Ouvrage 
en Savoie y Sm y- félon ce que l'Editeur d'aujour^ 
Â'hui a ouï dire , dans la Ville ^Atmecy, Mais,. 
kjoute-t-il, „ l'Auteur, qui vivoit encore, & à 
„ qui l'humilité , le defir d'être oublié , & l'é- 
:,, loignement pour les louanges faiibient defirer 
-„ qu^u' mcHns dé fon vivant fes Ouvrages ne 
'9, ruûent pas imprimez, trouva- le moien de faî^ 
*,, re fiipprimer cette imprefEon, quoi que cet 
^ Ouvrage fût extrêmement defiré de tous ceux 

^ „ q^i 

,4pi^ ayoii été com^i!<^> Sçtemis }l cçPimce^diam letems* 
^u'ii nVtoic pas encore Roi de Siciie / par confeqiient 
avant Pannëe 1713 , pu le Roi d'i(/>^«^i»« lui ce'da ce' 
' Roiaume » par le même Traité ou il lui ailura la * Sut- 
ceflîon ëveatudle à .la Coaronne à^EJi^gn^ Se des Indt^. 
Il faut done qu'avant ce Traité même, le Duc de Sâvùiv 
comptât beaucoup feu. de (impies prétentions. On lui 
.parle néanmoins dans ce* te Lettre, du Ttince de P^moura 
comme itftîni aj/iz clair emènt par ta Providtncp à mm 
frand Emptrt, Cela fèmble fuppofet ^ttclqUC ÙkOÙfàtr 
f liis ^ que des prétentionsi 



c AmUlt^ Mali& JiAn^ 1741; ^i^^t 

^. qui^ 6D âvoienc ouelqtte coniKÂffiince''*; Ce 

? ne l'en dit là du A/!r qù^oit Mr. IhtgUBt ^m 
fsi Otfiuragis m liêfitn f§f im^fimix ie-fin-v^ 
vamtj eft beaucoup elâgéré. La lifté qu'on a 
donnée dans le {a) MoitfiRi> de ceux qu'Uift 
pttbtie^&luî^inênie) en indique plus de quarante 
Volumes. Le Itkmm fêmmtmijtté ^ {\» lequd 
oh a dreflS l'Ânicle du DiSéamMire^ & dont 
l^Aoceut! parolt être bien inftruir de ce qui re- 
g;arde Mr.. Dugwf y parle du Tnité four tlnfiftus- 
(hff^ tPàm^rmiy comme d*un Ouvr^^e que k 
mcffc de Muteur ne lui a toit pa$. permis d'adie- 
ver. Voità oui ne s!âccorde pas avec le récit 
qu'on vient ae voir;' fit cependant il 7 à dans 
rOuvragemêtrie, qu^^fi publie, dequoi montrer 
qu'il n'eft pas complet. On ne voit, dans le 
dernier Chapitre, aucune: ëdnciiiiion; rien, qui 
infinue que l'Auteur ((Ai parvenu au bout de la 
carrière qu'il. s'étoit propo(ee< Il commence fofi 
Ouvrage! par indiquer roccafibn imprévue qui 
lui avoir fai^ prendre la plùine, pour donner de à 
ionfiib à un PriHce i ^ui la Fràvêdenee fréparoit 
un grand Emfhroy outre ks Etats dont il étèit ni 
Sou^voraàUy iàns quoi ilfifirott borné à frier four 
bt Rok y ,&four tons feux â qui Dieu a eonflif 
là cmuluite des Pouf ks. Il s'excufe modeftement 
de htAnérité^qut^il a eu% de fe charger d'une tel- 
le tâche, & prend DiBtr à témoin des motifit 
pieux qui l'y ont déterminé ; du rejfeél ^u'il u 
four la Divine Providenie^ dont les ordres hi fa- 
toijfent marquez; de la pierfuafion où il eft, que 

Dieu, 

(0) De la dôni^xe Editioa de MUmie* 



1 

l 

1 



4)t BnuoTOBQVK Kàittftanftf 

tyOiV t fd ifi h mMtn il d^ fm il M f Ut 

fbs friUis kifirtmfmt fnr defirt gmdtf tètfà 
.&c. £ft-il cioiable qu'après cela il dt fini broh 
quemenc, ans tvcrdr les Leâeurs qu'il avok 
lempli foa plan, & uns lemercier Dieu de ce 
qu'il lui avoic 6it la giace d'exécuter un defloo^ 
auqud il croidc avoir été appelle par ûl Provi- 
dence? Mais il ne faut que lire avec un peud'at* 
tention le dernier Tome, pour s'appercevoir 
qu'il reAe à traiter divers points, qu'un Auteur, 

3ui a paru jusques-là fi fécond, n'auroit eu gar- 
e d'omettre. Pour moi, je croirois fixt, que 
Mr. Duffat^ qui d'abord s'éloit moins éceodu 
fiir bien des cfaofis, afin d'avoir plutôt fiùt, fie 
crainte de rebuter par une trop grande Ion* 
gyeur le jeune Prince pour qui il écrivok,defti« 
na depuis Ibn Ouvrage à l'impreffion ^ 2c pour 
cet effet le mit à le revoir, & l'augmenter. Âin« 
fi il ne.fiiudroit pas s'étonner, que, par cette 
raifon , il eut aiiement obtenu la disconcinuarion 
de Piœpreffion commencée à Cbsmt&j fur foa 
premier Manufcrit. Mais^ fiirpris par la mort, 
il ne put poufler ce nouveau travail que jusqu'à 
Tendrait où finit l'Ouvrage, tel qu'il paroit au* 
jourdliui. Je ne vois pas d'autre moyen de cçn» 
Cilier ce que dit l'Editeur, avec ce qu'on avan* 
ce dans le Mémoire communiqué aux Réviiêuia 
du Moféri. 

Quoi Qu'il en fixt, nous avons au moins la 

5 lus grande & la plus confîdérable partie du 
]*ouc, dont PAuteur avoit conçu le prqfet. £c 
ce qui manque n'empêche pas qu'on ne life le 

Livre 



itâjm^ty^u 4JI 

Livre avec firuic & avec plaifir. Le ftyie en eft 
clair, pur, vif, élé^nt. L'Auteur enchâfle 
adroitement dans la fuite de fon discours quanti* 
té de paiTaj^es & d'exemples , tirez non fèule-^ 
ment ae TEcriture Sainte, des Ecrivains Ecclé* 
fiafti<]ues, & des Conciles, mais encore des Au* 
ceurs Profanes de l'Antiquité. Un ordre lumi* 
neuz y régne par-tout. On le verra par TEx-^ 
trait que nous nous propofons de donner de tout 
l'Ouvrage, avec l'étendue qu'il mérite, & qui 
demande qu'on y revienne plus d'une k}vs. 

En voici la mvifion générale, telle que l'Au-*» 
teur l'expofe dans le III. Article du Chap. I. de 
la Première Partie : car tous les Chapitres font 
ainfi divifez en divers Articles. On confidére 
le Prince y ou fimplement comme le Cbef^ ou le 
Souverain ttun Etat , qu'il doit conduire par les 
régies d'une fage Politique; ou comme un Prm^ 
€e Chrétien y qui doit avoir pour lui-même, & 
pour le Peuple qui lui eil confié , des vues plus 
élevées que celles qui fe terminent à cette Vie* 
Selon ces deux rapports , on divife tout l'Ou*. 
vrage en deux Parties. Dans la Première, oa> 
& lx>me à ce qui regarde le Gouvernement tenK; 
porel; & dans la Seconde, on y ajoute tout ce' 

2ue la Piét| & la Religion exigent d'un Prince; 
Chrétien, qui deiire de régner toujours. Cba^- 
cune de ces Parties eil fubdiviiee en deux autres, 
dont l'une traite des disfojitions ou des fuaûtex, 
du Prince; S^ l'autre, de fes I^evitirs far r^ 
fort au Peufle. 

L'A u T £ u R commence par ' faire voir, 

\ qu« 

Tm. XXVh tsrt. Il, E c 



4)4 BIB1.TOTHBQIT& RaISQIINB*!^ 

{a) que le plus grand bonheur qui pùiScs arrmr 
aux Hommes & aux Empires, c^eft d'être «m*. 
vemex par de bons Princes ; . après quoi n re- 
cherche, d'c«i vient qu'un tel bien cft fi rare. 
Le piîmier article eft une vérioc, qui n'a pres- 
que pas befoin de preuve. Les raiion& du der- 
nier fe préfiencent aflez. d'eut^mêmes à qtiicon- 
que hit réàexion fur Inexpérience. Ëiure celles^ 
que notre Auteur allègue, une des plus confidé-» 
râbles, & qui a le plus d'inâuence fijr les autres, 
c*eft que les Princes font rarethent înffairits dé 
leur devoir , de que les premières tentures d'u- 
ne bonne Education s'emicent bien- tôt en eux. 

L A première dispofitioa j ou quidtté , que 
l'Auteur exige dans le Prince , (*) deà qu'il 
connoiÔe têriginê Je fin Autorité^ & queH» en 
font les cênditrnns. Dieu eft la foutce du Pou* 
voir des Rois , & c'eft fon Autorité qu^on reC^ 
peâe dans la leur^ Ils font \^ Mniftret ék\ivE.v 
f$mr k bien {c) du Peu{^e. De -là il s'enfiiic, 

r{d) k 'Prime dmt fi regarJer comm^ étamt à 
Ré^Mique y é* nên àfièmtmt , & cemme 
chargé de refféfintir la conduite de DiEU pétr la 

wtwWwWw» 

Il âut enfuice, que le Prince (jf)iài une juftc 
idée de fit GrMdmry 8e ceurfidérée en eUe-^mêmey 
& pai^ rapport à VéicUf extérieur qui Kaccompa^ 

Ke^ Cette Grandeur loi eft étrangère : il n'eft 
)i qu^ OUI eoBprant £ç'par commiffion à Fé* 
gs^^ de iE>i£tr/y. dont il exerce. la jurisdiâion, 

(^) Çba^l. Article i , a. 

(O ROMAINS , Chfip. 3HU. vêrf 4« 
{4) Cbof. UL (#3 Ch0t^ IV. & V. 



jusqu'à ce qu'il lui pUi& de to Fevoquer. yy Lp 
yy Prince {4) foutient devant fes Sujets le c^ 
,, nu5tére aujgufte de Souverain, parce qu'il en . 
„ eft charge i & il confcrve la modcftie d'un 
9> Sujet devant le Rpi de tous les Prioces. Il 
,> commande , & il obéit ; & il ne commande 
yy coême que par obéi(Iàoce« Il comprend , que, 
I, plus il eft ilevé au defliis des Hommes, moins 
,, (on élévation lui appartient, puis qu'il n'a de 
fj fon fonds que ce qui eft naturel â tous les 
„ Hommes". La Souveraineté ne donne par 
dUe^tneme aucun avantage perfomxdi d'efprit ou 
de corps : elle n'^ point inCeparable de la Say» 
geOe & de la Vertu : elle n'eft le remède d'au- 
<;un défaut , elle iêrt au contraire ibuvent à te 
iBultiplier, & à les rendre publics. Un'v a pomc 
de coodition « qui expofe à tant de perib , qui 
fournifTe plus d'occafionsà la cupidité, qui èit 
d'un accès plus diffidk à la Vertu , plus envi- 
ronnée de. léduébeurs , & en mâtoe tems piqs 
deftituée de tout fecours. La Grandew , qui 
élève un Prince au-deflus des Hommes, le laiflè 
quelquefois fort au defibus die pbifieurs d'entre 
eux, s'il n'eft élevé que par ùl place, fie s'il n^eft 
gcand qt^e par fon pouvoir. . [b) „ Cdui dooc 
yj ( concluit-K>n ici ) qm faoit le maki^ d'accep- 
y, I3er ou de iefu£er la Raiauté, & à qui la Pco* 
yy vidence n'impoferoit pas la néceifité, ou par 
„ lantifZànce, ou par 4Uie voie aufl} rerraine 
^ que la naiffince , de monter fur le Trône, 

„ feroic 

il») Pa0' 39» 9f»iv, 
ib) Pag. J^ 

.Ee a , . . 



4)tf BllXLIOTHBQUIf RAISaNMCIft^ 

jy feroic fort (âge de mettre en déiibératkm i'û f 
^ moncerok. H témoigoeroit par-là , qu*â fe^ 
^ rcnc inftruk des Devoirs , & par conEquenc 
^ des dangers d'im Souverain. Il prouverait 
^ qu'il eft digue de la Grandeur, par la crainte 
,, même de ne l'être pas , & d'y fuccofnber". 
On allègue là-deflus l'exemple de deux £mper 
reurs Païens, la) Tacite & (^> Probus, 
qui ne k rendirent qu'après s'être oppofez, au^ 
tant Qu'ils purent, aux inftances de l'Année & 
du Sénat. 

UécUt extérieitr de la Gramdetfr , comprend 
deux choies: les Honnetfrs ou les lUjfeSs; & la 
Jdagmficetfce. Celle-ci dépend du Prince, & 
Pautre de (ss Sujets. Notre Auteur les confi- 
dére féparément, & montre très- bien au Prince 
le jugement qu'il doit porter de l'une & de Tau- 
tre* 

Il traitx enfuire d'une (c) des qualités les 
plus eflèntieUes, c'eft celle de bien cmmahre ks 
Hommes: „ Science, (d) qui eft, à proprement 
,, parler , celle des Rois , qui doit fiure l'étude 
„ de toute leur vie, & qui, après beaucoup de 
„ réflexions & d'expériences, demeure toujours 
^ „ très-impar&ite". Il détaiUe les défauts (e), 
qui font des obftacles à une telle connoiilknce, 
êc montre combien (/) elle eft difficàU^ eaTuir 
te il enfèigne les (^ ) mojtns de l'aquérir. Pour 
cet efièt, le Prince doit i. Demander à Dieu 

ia 

• \ 

(mS Vpptteusy in Têfit. pag!. 084. (Cap. a»5»f.} 
(>5 ^^*^ 9 ûi Prpb* pag. ftçx. (Cap. xc^> 
(e) Chap, VI. (O ^H' «5- 

(#; c^^, VII. (/) a^.viu. (f) Ckéf.ix^ 



Avrils Aiai (^ Juin^ 174' • 4}7 

It SageiTe , avec un coeur aufS humble Se au{& 
fmcére , que fit autrefois le Roi SalomoN. 
2. S'attacher à connottre l'Homme en général; 
ce qui fait la première partie de la Morale; âc 
puis 3. A iè connoitre ibi-même, qui en eâ: la 
leconde. 4. Etre attentif à tout ce qu'il voit & 
qu'il entend, & à y faire réflexion* Cette jex- 
périence^y non feulement de cous les jours , mais 
jde tous les momens, efl plus capable d'inilruire 
le Prince, que tous les avis qu'on lui donneroit* 
5. Il doit y joindre l'expérience de tous les Siè- 
cles, & apprendre dans l'Hiiloire ce que font les 
Hommes aujourd'hui, par ce qu'ils ont toujours 
été; fur-tout dans l'Hiftoire de l'Effi/»rr Sainte^ 
Acftit les feuls Livres qui tc^iifent de (^) la 80^ 
(fijpiy font plus inftruôifs fur ce qu'il y a d'utile 
dans la cohnoiilànce des Hommes , que tout ce 
que le Prince pourroit lire ailleurs. (^) Mais, 
ajoute-t-on , „ une telle ledure demande beau- 
„ coup de réflexion, parce que tout confifte en 
„ des fèntences courtes, & en des obfervations 
,f Amples en apparence , mais remplies d\in 
„ grand fens, qui ont befoin d'être approfon>- 
„ dies. 

Le premier fruit, {c) que le Prince doit ti- 
rer de la connoiflànce des Hommes, c'efl de fê 
précautipnner contre les Flatteurs. On définît la 
Flatterie^ un commercé <h menfinge ^ fondé ^ d*un 

coté^ 

Ça) L* Auteur entend par là les Livres Apocryphes , 
{avoir, la Sagefi , 8c \' Etclifiaftiquê , aulïï-bien que 1m 
frtfperbts , 8c ?Ecclifiaflê de SALOMON. 

C*) Pog, XII. C*; Cb0p. X. 

Eo 3 



4)8 BlÈLlÔTltEQUE tlAISONKË'tty 

iêté y fut tintA-êt; & de Pëutre , fur Forgueif. 
Le Flatteur veut tromper , pour pkire ^ & il 
veut plaire, pour obtenir ce qu'il defire. Pour 
le Prince , c'eft fon orgueil , qui le dispofe à U 
ftduâion , fit qui Tavoit déjà trompe , avant que 
le Flatteur ert formât le deflein. Il y a une Plaf^ 
te fie groffière é^ vifible : il y en a une autre, 
" adroite , circonlfeëêe ^ frudente. Il n*eft pas dif- 
ficile à un Pnnce, qui a de l'élévation & du 
courage, d'être en garde Contre la première. El- 
le ofFenfe un homme délidat , au lieu de lui 
plaire, & elle eit ordinairement punie par le mé- 
pris, fans cjue celui qui la méprife en devienne 
plus humble. Mais, quand la Flatterie ett pré- 
mrée par une main habile ,< qui a (Q épargner 
la pudeur du Prince, fie contenter fa vanité^ qui 
lui a confervé l'honneur de la modeftie, & Iç 
plaifir d'être louéj il faut être bien éubli dans 
Tamour de la Vérité, pour la regetter j & il faut 
îhême avoir beaucoup d'esprit, pour discerner 
ce que la Flatterie a fû mêler {4rmi de juftes 
louanges. H y a d'ailleurs divers cârâôéres de 
Flatteur? j ce qui augtoente la difficulté de les 
connoître ,' 8c de. s'en garder. Cependant il y a 
auffi un caradère univerfel, inféparable du Flat- 
teur : c'ett de s'aimer foi-même , plus que le 
Prince , Se que le Bien Public, De-là notre 
Auteur tire de quoi fournir [a) les moiens de 
difcerner les Flatteurs, par douze Obfer varions, 
qui fe rédqifent principalement à celle-là. Et 
puis il propofe {h) au rrincç les moiens d'éloi- 



' Awilj Mai &f 7^f^9 I74ï« 4Î!> 

gner de fâ perfonne 6c de fft Cour des hommes 
il dangereux. ï. Le premier, & le plus effica- 
ce, mais SUAS le plus difiicile, c'ef): de ne leur 
point donner retraite dans fon propre cœur, & 
de n'être pas à foi-» même fon premier Flatteur. 
a. AuflS-tot que le Prince s'appercevra qu'on 
le veut fonder par la Flatterie, qu'il témoigne 
ouvertement qu elle lui déplaît, & plus encore 
celui dont elle vient. Qu'il l'arrête par un vila* 
ge févére, qu'il change le discours; & qu'il faa- 
fe fêntir par fon air , ou , s*'il le dut , par qud- 
que cbofe de plus , qu'il fe tient off«nfé du des^ 
fiin de le féduire , & de l'espérance qu'on a d'y 
t^uflSr. L*Empereur (a) Alexandre Sévère^ Se avant 
lui {b) Hhérey quoi que celui-ci eût d'ailleurs de 
grands défauts , fbcrmiflent ici des exemples de 
cette tmniére de réprimer la Flatterie. „ Il eft 
„ (f ) certainenîent honteux pour beaucoup de 
^, Priticês , que la vraie Religion a dû rendre 
„ cainemis du menfonge, qu'ils i'écoutent fi tran* 
„ quiUement, dans des Discours où la Flatterie 
;, eft répandue fans mefure, & qu'ils fe croient 
„ honorer par dfes Harangues , que des Empe* 
„ reurs Paiens auroient interrompues , comme 
„ infupporraWcs au refte de pudeur & de fincé* 
„ fité que leurs vices n'âvoiént pu éteindre '*• 
3. Un bon Prince doit s'efforcer de mériter 

l'approi- 

Ça) LAMPR1P1US 9 tB M09, Stvêr, pag. Û14. ftzi« 

Q^ SUETONE, in Tibsr. Cap. 17. 
lO ^^i* '49* 

£e 4. 



440 BlBIilOTHEQUE RaISONNB^^ 

l'approbation » & s'appliquer en. même tetns i 
nxxlérer les témoignages qu'on lui en donne* 
AinG il défendra en public , auffi-bien qu'en fe^ 
cret , tout ce qui eft exceffif ; & regardera com- 
me exceffif tout ce qui bleflç la vérité. Il fera 
avertir celui qui doit prononcer i}n Difcours dans 

Îpelque cérémonie , de n'y rien mêler que de 
âge, & de raifonnable; & fi l'Orateur, mépri* 
iânt l'avis, donne dans la Flatterie, il rinterrom<i> 
pni au milieu de fa Harangue. 4, Par le même 
motif, le Prince rejettera avec mépris toutes 
les Poëfies, toutes les Epîtres, tous les Ouvra- 
ges d'esprit, ou l'on ne refpeâeni pas fon ca« 
raâére de gravité & de modeftie , & où l'oa 
aura prétendu le louer aux dépens de fon princi- 
pal mérite , qui confifte dans l'averûon de U 
flatterie. „ Mais il (a) aura fur-tout une exces^ 
^ five indignation contre toutes ces vaines Fic- 
^, tions, où les noms des anciennes Divinités^ 
,, lui feront attribuez, auifi bien que leur pré- 
^ tendu pouvoir fur la Terre ou fur la Mer , fur 
,, b Guerre ou fur la Paix. Il n'y a rien , d'un 
„ côté de fi froid, que ces chimères, âcd'un 
y, autre, de plus impie, .ni de plus fc^ndaleux. 
„ Je&i (ajoute l'Auteur) que les nornsdeilT^rx, 
„ de î^ftunê^ de Ju^tety font des noms vui- 
y, des de fens: mais ce font des noms, qui on( 
^ fervi au Démon pour tromper les Hommes, 
„ & pour fe fiiire rendre par eux les honneurs 
^ divins. C'eft donc faire injure au Prince, 
„ que de le mettre à ta place de cet Ufurpateur ; 

W f'i* «5'» >$•• 



^vrilj JMM (^ Juhj 1741; 441 

^^ & le Prince fe déshonore en confentant à ceN 
,, te impiété. Cependant les Théâtres en reten- 
^ tifleot^ la Mufique s'exerce fur ces indignes 
„ Fidions; les peuples s'infedcnt de cette espé- 
,, ce d'Idolâtrie ; & les châtimens pleuvent en 
,, foule du Ciel fur une Nation qui s'eft fait un 
,, jeu d'un fi grand mal. 5. Notre Auteur veut 
,, encore, que le Prince condamne les Infcrip- 
,, tions gravées fur le marbre ou fur l'airain, 
„ & qu'elle (oient changées par fbn ordre , fi 
,, elles ne font fimples & fincéres. C'eft un 
„ mal plus grand, dé perpétuer la Flatterie par 
„ des monumens durables , que de la founrir 
„ dans des discours, qui ne laiflènt point de 
„ veftiges. C'eft rendre le fcandale comme éter* 
„ nel , & apprendre à la Poftérité à méprifer la 
„ vérité, Guede lui laiflèr de fi mauvais exem* 
„ ples'% En un mot, le Prince doit en toutes 
occafîons, fe déclarer contre le Menfonge & la^ 
Flatterie y refufer tout aux Flatteurs , & leur 
témoigner (ans relâche qu'il'les hait, dès qu'il 
les connoît. Mais , comme ils font infatiga- 
bles, il faut emploier quelque chofe de plus fen* 
fible, que le mépris & la haine, pour les répri*» 
mer; 6c c'eft 6. De n'accorder aucune grâce, 
ni aucun Emploi , à un Flatteur reconnu. Un 
tel moyen eft d'une grande efScace» fi l'on veut 
bien s'en fervir toujours: car c'eft ôter à la Flat- 
terie ce qui la nourrit, & la faire périr par U 
faim. 

Mais le moyen le plus efficace, fie d'où dé- 
pendent tdus ceux qui viennent d'être expofés, 
c'eft que le Prince aime la vérité, ^ qu'il dé- 

Ee 5 clarc 



44t BlBUOTRCQUB RAfSONKE^, 

clare hautement , en toute occafion, qa'3 o'ti- 
me que ce qui eft vrai, (^r) Notre Auteur s'é^ 
tend ici à faire voir, combien il eft rare que cet 
amour Cok fincére , 6c que le Prince furmome 
les obftacles qui empêchent ordinairement lei 
perionnes de ton rang de la connoitre , qudoue 
bien intentionnées qu'elles fbient. Ces obfta- 
cles viennent . ou de ce que le Prince ne cher* 
che pas la vérité avec allez de foin , ou de ce 
que les perlbnnes qui Penvironnent confpirent i 
la lui cacher, (b) Le feul remède à ces deux 
inconvéniens, m de faire choix de quelques A- 
mis y qui n'aient d'autre intérêt que celui du 
Prince , qui ai^t reçu de lui non feulement la 
liberté , mais encore un commandement exprès 
de lui dire tout ce qu'ils penfent, de qu'il puiffe 
confulcer dans toutes les occafions aveo-une con* 
fiance fans réferve. Quelque (c) tares aue fbicnc 
ces perfonnes , il û'cfl pas impoflible <i'en trou- 
ver. Notre Auteur donne {a) dix caraâéres, 
auxquels on peut les reconnoinre; il enfe^ne au 
Prince, les moiens d'en • découvrir de telles, 
d'en faire ufage, & de les conferver. 
" Il n'efl pas poffîble que le Prince confcrve 
auprès de lui une feuleperfonne de mérite, ni qu'il 
tcfvift fà confiance à ceux qui en font indignes, 
s^il reçoit fans précaution les imprefïions qu'on 
s'efibrccra de lui donner, & s'il croît l^rement 
ce qu'on lui aura dit en fecret. (é) Ainfi il doit 
fe déclarer ennemi des Délateurs , & punir la 



Ctf. 



ff) Cbap. XV. (4^ Cba^. XVI. 
>) Cbi^. XVI. ^ 



tlaUmnie. Cet article eft traité félon la même 
méthode, que les précédens» 

Un Prince doit prendre confeil. {J) Plus il 
«ura de fagefie & de lumières, & plus il faura, 
qu'un mot dit par un autre donne quelquefois 
une grande ouverture : qu'un feul homme de 
peut tout envilager , ni tout réunir t qu^on s*c- 
blouït par {qs propres penfées , & qu'on eft très- 
fouvent féduit par l'apparence dé la vérité. Il 
fera toujours prêt à tout écouter ^ à faire cas de 
ce qu'on lui dit^ à le comparer avec ce qu'il a 
penfe. Mais le plus difficile eft, de difcerner, 
entre plufieurs' avis , quel eft le meilleur , de 6*y 
fixer, &.de lé fuivrc. Il faut avoir pour cela 
un Esprit jufte; folide^ étendu j ferme j fupé- 
rieur & décifif j humble & modeftcj prudent 
& précautionné. Dieu feul donne ces qualitez. 
'On peut feulement travailler à perfedlionner le 
fonds, à cultiver un heureux génie, à l'élever, 
à l'étendre j & c'eft ce que notre Auteur fc pro- 
pûfe ici, comme dans tout le refte de fon ûa- 
Vrage. 

Si lé Prince (h) veut intéreffer tout le monde 

à fa Grandeur, il doit montrer qu'il s'intérefle 

au bonheur de tous ^& par conféquent être bien- 

' failànt & libéral. Il faut feulement prendre gar- 

' de alors , de ne pas fe laiffer féduire au plaifir de 

s'attacher ' les Hommes par des bienfaits , & 

' craindre d'en tarir la fource par une profufion 

indifcréte^ 

Les régies que notre Auteur donne fur l'exer- 

cicç 



444 Bibliothèque Raisoknb^, 

cice d'ane ùge Libéralicé , & en général toitter 
les dispoGtions qu'il a jusqu'ici exigées du Pria* 
ce, fuppofent en lui un Courage j une Elévation ^ 
& une Magnanimité y dignes du fublime rang 
qu'il occupe. On confond fouvenc ces Vertus, 
quoi que leurs objets foient difierens. Voici 
comment {a) l'Auteur les diftingue,par rapport 
au Prince, qu'il ne perd jamais de vue. 

Le Courage , qui lui convient , ne fe borne 
pas à celui qu'on montre à la Guerre, Ce der- 
nier en fait partie , mais il n'en remplit pas tou- 
te l'étendue : on peut même témoigner beau- 
coup d'intrépidité dans un jour de bataille, 6ç 
n'avoir pas le Courage qui. fait les grands Prin* 
ces. La Valeur, horsde l^occafion, eftdepeu 
d'ufage, & eUe laifTe fbuvent des hommes, que 
des viâoires çnt rendu célèbres, très-fpibles ôc 
très-médiocres dans d'autres tems , & par rap- 
port à d'autres objets. Le véritable Courage eil 
une dispoâtion , prête à facrifier toutes les 
craintes, à celle de manquer à (on devoir^ une 
Fermeté, que le danger préfent, même impré- 
vu, anime & réveille, & qui eft invincible à 
toute autre chofe qu'à la Juftice & à la Raifon: 
ou plutôt qui ne combat que pour elle , à la 
Guerre ou dans la Paix, en public ou en fecret: 
dans les dangers extrêmes, auffi bien que dans 
les autres , un tel Courage eft ^t. Il eft la for- 
ce de l'ame j & Ton ne peut compter fur la pro- 
bité, ni fur le mérite de perfonne, qu'à propor- 
tion de fon Courage. 

Par 



Avrilj Mai (^ Juh^ 1741: 441» 

Par cette dispofidon le Prince eft préparé à 
une autre pkis fublime , qui eft ce que notre 
Auteur af^Jelle Eléuation; ne trouvant point de 
terme plus propre pour expliquer fbn double ef« 
fet fur TEfprit & «ir le Cœur. ï qui die don* 
ne de gnmdes vues. & à qui elle infpire de no* 
blés fentimens. Un Prince fans Elévation, ne 
fera jamais rien de grand, ou ne le Ibutiendn 
pas. Ses bonnes intentions, s*il en a, fe termi-* 
nerônt à des chofès de nulle importance. Q 
choifira mal les perfonnes dignes de ùl confiance. 
,j II fe piquera {a) d'exceUer dans des cfaoièa 
„ qui ne fervent de rien à un Roi II aura cent 
„ quaUtez de Parriculier & de Sujet, &c n'en 
,, aura pas une de Prince. Il peindra, gravera , 
„ aimera la Mufique, jouera de quelques Inftru- 
„ mens* Il s'occupera de recherches curieufes, 
,^ d'Obfervations & de Calculs Âftronomîquesi 
„ de Sciences abftraites & de nul ufage. Il 
„ s'enfermera avec des hommes obfcurs, pour 
„ les écouter iùr des fecrets de Chymie , . ou 
^ vains , ou pernicieux. Il ne fe trouvera en 
^ liberté qu'avec des perfonnes qui n'aih'ont ni 
„ dignité, ni naiflknce, ni grand mérite, & il 
„ rrfufera à des afiàires premntes un tems qu'il 
„ prodiguera i d'inutiles amufèmens. Si avec 
^ cela il eft porté à la Superfticion , 2c fu&ep- 
,^ tible d'une illuâon traveitie en piété, il fera 
,, le jouet de ceux qui feront (èrvir à leurs finji 
^, fecrétes, & à leur ambition, fà crédulité^ & 
„ qui , manquant eux-mêmes de confiance^ 

„ entre» 



44tf BiBi.ioTHSQi« KÂMojm0%9 

^ emrecktidront daos U ficuie de vaios fciofii*' 
^ les, donc ils iàuronc faire ufage dw le t«B9 
^ contre Tes propres intérêts > & contre ceux <k 
^ fon Etat".. A ces traits de Baflèûè, & «h 
très fibmblables , qui finveot à faire cocrnoitre U 
véritable Ëlévatioo , par l'oppoGcioB qu'ils ont 
avec cUe , notre Auteur joint une autre extrénû- 
lé, qui eft encore plus difficile k éviter, quand 
on fe fent né poiu* de grandes cboTes : c'eft la 
Fau0è Elévation. Tout ce qui paroit grand, 
ne Teft pas ; & néanmoins tout ce qui paroit 
pand , invite & attire. La vraie Ëiévacbo ne 
çonfifte point, par exemple, à tenter des dboiès 
difficiles, par l'attrait même de la difficulté. El- 
le ne fe lent point excitée par l'idée du merveil- 
leux , & par le plaiûr de furcnooter l'itnpoffible , 
comme l'Hiftoire l'a remarqué au fujoc de (4) 
NfiRON. Elle ne s'attache qu'à ce qui eft pos- 
fible, utile au Public, d'une longue dutée, Se 
qui , étant comparé avec la dépenfe , la furpaflè 
tnâniment par le fruit. Un Tombeau, d'une 
énorme ftruâure , tels que 6m ka Pynmides 
^'EgjfUj & une Pierre d'une hauteur extraor- 
dinaire , qui ne iert à rien 9 tels que font lea 
Obélisques , n'ont rien de grand pour un efprit 
élevé j & il ne trouve que de la badèife dans 
tous les ouvr«^9 dont ki fafte & l'inutilicé fbat 
b fin. C'eft une j(^) kwSk gloire , ,» de mettre 
y, une partie de fii (grandeur à forcer itHittlemetu: 
^ là Nature ^ à conduire de l'eau à une fisule 

. » Mai- 

(«) Neio tamin , ut êrsf incrêdibiUum €Mpit9r Sec* 
TACIT. Anual. Lib. XV. (Cap. 4a.) 

P0g% 477. » 



^9rih Mm & Juin^ 1741. 447 

^ MfiUbo p«r dç loog^ Aqueducs, à faire a.pplft^ 
9, ok de9 CotUDd«> pour fe donner un peu plu9 
^, dQ vue, iàns que le Public y ait d'autre par^ 
,y que d'y avoir contribué par des fommes im^ 
,, menfes, que la tene couvre, niais dont Tu** 
^^ (à^ foa un jour redemandé par le Juee dès 
„ Princes". Un Prince d'un.efprit fupoîeur, 
£c d'un grand cœur > ne penlè qu'à rendre (on 
£rat heureux & floriûànt &c. 

La Grandnr d'âme ^ ou la Magnanimité^ efl 
une dispofition encore plus parfaite & plus roia^ 
1«. . Elle ne Çé contente pas d'affermir le Prince 
contre les vaines craintes, & de lui donner de 
grandes vues de de nobles fentimens : elle l'élève 
au-deflu^ des Paflions ; & en les aflèrviflànt tou*^ 
tes fous Tes piez , elle lui oiet le Sceptre à, la 
main, & la Couronne fur la tête: car c'eft elle, 
à proprecnent parler , qui le fait Roi , & qui le 
place fur le Trône , d'où il coosmence à descen- 
dre , dès qu'il .ne retient^ pas l'autorité qu'elle 
hai avoit donnée^ Le premier ennemi , qu'elle 
lui foumet , c'eft le defir de ce qui n'eft pas i 
lui ^ le fécond , le defir de la louange ; le troi^ 
fiéme, la crainte de Vimfrçbatm^ & l'exceffive 
lenfibilité à l'égai^d de U cenfure & du blâme; 
le quatrième, la haine, £c Teiprit deven^nuice» 
Un Prince Magnanime n'a point de joie plus 
pure , que celle de pardonner. Il £icrifie fiu3(^ 

r'ne fil k mémoire , & le fentiœeht de l'injure» 
yoic dans bi Qémence y une beauté & une 
gloire, <iui fait évanouir tout ce qui eft capable 
de Tobfcurcir. Il aime à faire valoir les fervices 
qu'on lui rend, à les récompenfer, à s'en fou* 

venir.' 






44^ BiBuoTHEQUs Suisoimft^, 

Tenir. D ne cherche ni préceites, ni cxcofa, 
pour couvrir les fautes qu'il a fiâtes :il rend hon- 
neur à la Vérité , quoi qu^elie le condamne; & 
cet aveu eft la marque la [rfus certaine d'une vé* 
ritaUe Grandeur d'ame. D ne connoit rien de 
piusbasy queleMenfixige, ni de plusind%ne, 
que rHypdcrifie. 

Cbla mène notre Auteur à traiter eu parti- 
culier («) de quelques autres qualitet infépara- 
Ues duC53unige, de l'Elévation, &de la Gran- 
deur d'ame, dont un Prince doit fe piquer; c'eft 
tfêtre fincére & fidèle dans &s paroles, rel^ûuz 
obfervateur du Serment, ennemi de la diffimu* 
lation j mais prudent Oc fecret, & très-étoîgoé 
de toute afièâation dans ùl conduite , où if ne 
doit paroitre nu'une augufte fimplicité. 

Il 7 a des r rinces, qui ont des qualitez trè$^ 
eflèntidles , & qui néanmoins ne (avent pas fe 
fîûre aimer. Ilsperdent à n'être pas connus, & 
Ib rendent fou vent inutile un fimds très-heureux, 
en le coavnmt fous des dehors qui n'invitent & 
n'attachent perfonne» D'autres, au contraire, 
avec un mérite (uperficid, enlèvent tout lemon«» 
de, & répandent fiir ce qu'ils difënt, êc fur ce 
qu'ils -font, tant d'agrémens, qu'on n'examine 
presque pas fi la bonté de km efprit te de leur 
cœur répond aux manières dont on eft diarmé. 
n fiuic qu'un. Prince joigne ces deux avantages; 
un fonds excellent, di^ d'être apprôfondii & 
des grâces extérieures, dont tout le monde (ente 
Pimpreffion, & que peu de perfoniies puiflenc 

imiter. 



MaK^JuiHj 1741: 44» 

iftiiter. (a) Il ne doit négliger aucune des qua* 
lirez, qui peuvent lui arrirer J'amour & le re- 
fpeâ de les Sujers. Il doir être parfaitement 
inftruit des Bienféances; acceflible, afiàble, hu- 
main avec dignité ; égal & tranquiHe, ou qu'il 
paroifTe toujours tel. 

C'EST un grand (*) avantage! pout un Prin*^' 
ce, que d'être bien inftruit. Quelque bonnes 
qualicez naturelles qu'il ait, elles ont befoin d'ê- 
tre cultivées par les Sciences. Il en devient plus 
fage, & Tes bonnes intentions portent plus loin, 
quand il a plus de connôifTances & plus de vues. 
Gir il n'efli pas queftion d'Etudes inutiles. Se 
d'accabler fonefprit, né pour le commandement 
2c pour la conduite d'un Etat, fous le poids Sc 
la multitude des Silences obftures, dont lui, ni 
le Public , ne tireroient aucun &uit. Il doit 
être inftruit en Roi. Un bon guide eft alors 
très-néceiTaire. C'eft de lui feul qu'un Prince 
peut apprendre dans les commencemens ce qu'il 
doit pénétrer avec application; ce qu'il doit étu- 
dier férieufement jusqu'à upe certaine mefure, 
& point au delà ; Ce qu'il doit parcourir, ce 
qu'il doit omettre. 

Un tel Guide , quoiqu'il ne puifle tenir lieu 
de tous les Maîtres, veillera fur tous 4 & con- 
duira leurs inftruâions particulières par des vues 
plus grandes & plus fublimes. Il travaillera à 
former le jugement du Prince , en lui donnant 
des régies (ûres pour difcerner un raifonneroent 

juftc 

C«) Chaf. XXt. (^) Cbi^. XXII. 

* 

Tm. XXVI. Tort. II, F f 



4fQ BiaUOTHBiîtJE lUlSONKA^,; 

jufte de ex^y d'4|0 lOQne xfÀ n'^Q a que l'i|^ 
ceoce. H lui 9f^r^adra à fép^^r tovu: ^ce fa 
p^ éblouir dans m discours, d» fopds réAk 
iërîeuz qq'U doit ewm^l^. U l^ipcoiieuipeiai 
pe fe comevter poi^t d^ termes con^M^ , qoi 
n'expliquent riea , & qui np pwv«9( ^bum 
J'^rit. Jl le coodoira p^r dei^ Vérité^ éiô^ples 
^ d'Mtre^ plus compoÊ^ , Sç plus difficiles i 
découvrir. IJ le r^dra m^ntK à des priacipcs 
fécoads , $c hii mopit;reF9 CQSobieu il pA aUe» 
eii les a^liquaiu avec jùft^flè, d'^ cirer d'uti- 
la cooféqu^iMS^s. Il lui fi^m ieptir» coçpbieo le 
Vraifembwl^ eft di^«nc du Vrai , &c. 

L^ ^Ufhém^tiquH font très<>propres ^ doQ^ 
ner à TeTprii: de la jufieflè & d(8 Te^aâitude. 
J^e Pri w^ peut s'y ^liqiW;| fur-fout à la Gèf^r 
xniérrie, 9^^ beaucoup c^ &iuit. Il deviesdni, 
par cette étude» capabk d'a^ta^tion &: M fuite; 
^ Tufage des Déoaonftir^poQS U9 pw compo^ 
i!b^ ,. cp rendant iea e^t p)us ferma ^ plus 
jçtendu , le préparisra ^ }g di^Gfi^ipn des aâ^ri^ 
embari^ûiies d'încid^ty . ^ de difffr^ intérêts* 
JVlais il ue faut pas *ç^ 1^ goût du Prio^çepour 
ces fortes de Sciences le mène trop loia. Cqd>- 
me ^Ues font ûmae^iès » & qu'cfn peut iy en- 
fpn<:er,fans meiure, elles emporteroient tout biix 
tecQs , éc épuiferoi^nt les; fi>rces dç ion eilprity 
au-lieu de le rendra plus v^pureuiç & plus fer- 
i]3e;.& ÇQ le ploogçp^p dj^ns d'initfiles îfècvi^ 
dons, elles le repd^oiei^t fiogulie^, /dift^ait, & 
incapable d'aâàires. 

Il faut dire la Q3ên)e chpfè des Conooiflànces 
qu'on appelle Métafhyp^ues ^ qui ont pour objet 

ce 



\ 



jivriii MU ^ >itf, 1741: 4jt; 

w qui eft plus iplrituel & plus iadépendant des 
Scns^ Elles peuvent ètrt fiott utiles an I^mce, 
&'il s'y appUque avec mefiire , & lui devenir 
dangereuifis^ s'il s'y Kvte ahfehmifiit : Conoeoc 
d'afvoir appris oueupae cJiofir l^<leiSfS > qu'il; 
hdS» i des perfonnes, dooe le tenu eft toom.* 
précieuK que le fiea « la liberté de fi>ndicr de» 
abimesy. dont la pcofoodeur éttmne ks plu» ûh, 
gjBSiy & Qo des êfÊÔu téméraires , & a;iFeugic£ 
par leur curioûté, peavent & percfav; 

L» conooifiance de bt Nafare expofe t 
moins de dangers, & elle peut (êfvif à augnen»* 
ter dans le Prince Facbmiradon des Ouvn^e» àt 
Dieu , en lui faîÉtnt entoevoir des merveille» 
Gue Tignorance ne connoîc point, & lui fâi&ne 
iamc en mémo tema , cânidbîeB toutes les^re^ 
chef ches des Hommes feot incâpd)tes d'arriiv^p 
jusqu'aux prmcipes, feczets dts: chofts dont ila 
§Qùt tou& lc9 jours cémoôis*. Cette Science , , qui 
«ft mêlée d'easpériencês & de eoiijefiittres , ft 
plus Êûtdeprog^ès depuis quelques.années,<pi'el** 
hà a'avoît nit ea plufieurs. Siècles. II y auroîe 
pour le Prince une efpéoe de honte à. l'ignorer. 
Mais il ne s'y appliqueri^ ni comme Pfailofophe, 
ni comme Aftronome, ni comme Médecin. Il 
prendra, uo peu de toi;u:, & laiflbra le refte. U 
cft dcftiné à régner, âc non à faire des Expérien* 
ces de. Phyfique. On lui dira ce qju'o» a. trouvé 
de plus^ beau, mais il ne cherchera rien^ 

Il n'en fera pas aînfi de la MaraUy qui eft b 
Science des Rois , parce qu'elle eft la. connoig«> 
£uice des Hommes , & de tous letivs Dievoirs. 
Le Pridce la segardjera' comme le fondismenc d< 

Ff 2 la 



4f t BiBUOTHEQUS RaISONNK^, 

h Prudence, & d'une £ige Politique. H tkhe- 
ta dV faire tous les jours qudque progrès , 8c 
peniera que, dans cette Science, on efb toujouis 
difcipie., U examinera par lui-même : il conful« 
cera, il écoutera: il aura inceflàmment les yeux 
ouverts , pour profiter 4e ce que lui apprendra 
Pexpérience. Et comme rétude de la Mnrak 
eft inieparable de celle de la IbtËgjum^ il cher- 
chera avec foin dans les Saintes Ecritiûres, d^ 
les Monumens des Anciens, dans les Entretiens 
des plus Êiges & des plus vertueux , ce qu'il a 

£lû à Dieu de nous révéler de iês défions (ur 
s Hommes, des régies qu'ils doivent fuivre, & 
des moiens qu'il leur a marquez pour aniver à 
leur fin. 

La connoiflance de VHifirire contribue beau- 
coup à celle de la Morale , & elle tient lieu à 
un Prince encore fort jeune, d'une très-longue 
vie, & de l'expérience qui lui flàanque , en lui 
mettant devant les yeux , comme dans un ta- 
bleau, tout ce qui s'eil paile de plus mémorable 
dans tous les Siècles, êc en lui fournif&nt une 
abondante matière de réflexions fur tout ce qui 
fi'eft fait avant lui, &: de conjeâures fur ce qui 
eft caché dans l'avenir. Mais par la connoiflkn- 
ce de l'Hiftoire, notre Auteur n'entend pas une 
étude infruétueufë des Succédions des Empires, 
& de ceux qui les ont gouvernez. On peut 
charger ùl mémoire de beaucoup de faits , de 
dattes, de batailles, de révolutions, fans en de- 
venir plus capable de régner. On peut même^ 
fi Ton manque de difcernement, fê régler fur de 
pernicieux exemples ^ fe remplir de faufTes maxi- 
mes. 



jivrilj Mai ^ Juîn^ 1741; 45*5 

mes, éc fuivrede mauvais guides, en recevant 
ans précaution les fentimens des Princes , ou les 
penfees de leurs Hiftoriens, & en attachant une 
idée , ou de, grandeur, ou de baOefTe , à tout 
ce qu'ils admirent ou qu'ils méprifent, quoiqu'ils 
s'écartent fouvent en cela de la Juftice & de la 
Vérité. Un Prince ne doit s'arrêter , en liûnt 
l'Hiftoire, qu'à ce qui renferme quelque inftruc* 
non , ou pour l'éviter , ou pour le fui vre ; à ce 
qui peut lui éclairer refprit , & lui donner de 
nobles (èhtimens pour fa conduite. Il remar- 
quera les caufes, ou viables, ou fecrettes, des 
evénemens : ce qui a contribué à l'aggrandiffe» 
ment des Empires . ou à leur chute : ce qui a 
rendu un Peuple célèbre dans un cems, & lui a 
fait perdre â réputation dans un autre : ce qui a 
fait réuffir ou échouer certains deCTeins; ce qui 
a préparé à. la perte d'une bataille , ou à la vic- 
toire : ce qui a diftingué un Général d'un autre , 
dans un mérite aflèz égal : ce qui a fait qu^une 
République s'eft maintenue malgré fes pertes» 
& qu'une autre , plus puiflante , a fuccombé à 
fes premiers malheurs. Il ira, autant qu'il fera 

ÎofSble, aux principes qui font la fource délai 
Politique & de la Prudence^ & il ne s'attachera 
aux chofes, qu'autant qu'elles ferviront à rendre 
le Prince plus fàge, plus pénétrant, plus équita- 
ble , plus propre aux afiàires, & [dus capable de 
les terminer, &c. 

Les Hiftoriens, que le Prince doit préférer, 
font ceux qui ont écrit avec plu& de capacité 6c 
de profondeur, qui ont plus pénétré le cœur de 
l'Homme, & qui ont mieux connu les Devoirs 

Ff 3 d'un 



v^ 



d'un Prince. Xenophon^ dans Y Education J9 
Ctrus, penfe à inftruire toas les Rois^ & £00 
Hiftoire ^ plus vraifemblable «qu'exaâe pour la 
vérité , eft une leçon continudle , paroii£iat 
n'être qu'un récit. Il y a dans Tite-Liv£ des 
chofes d'un grand caraâére y & Ton doit lire 
avec attention ce qu'il écrit «de Sdpion & à^An^ 
mbal, Taçits eft plein de &ns 2c de réflexions 
iblides; & pourvu qu'on ne lé fiiive pas toujours 
dans (es ibupçons^ qudqatfois incultes ^ on ap- 
prend plus de lui à connoître , & les Princes , 
& les autres hommes ,• que d'un autre Maître. 
Salluste a auffi beaucoup dé pénétration ^ & 
quoiqu'il ne nous ait laifle que deux Hiiloires 
aflez courtes , il eft très-capable de donner de 
grandes vues. Plutarque a écrit la Vie des 
Grands^Hommes de Bame & de Grèce , avec 
|>eaucoup de jugement^ & âl'on excepte cer- 
tains endroits 9 que l'avo^lement du Paganisme 
excufôit , on y trouve plu/îeurs réflexions très- 
feniees (mx la Pcditique, & fiir h bonne ou mau- 
vaile conduite des perfonnes chargées du Gou« 
vemement Public. Les Cofmaentairts o\x Mé- 
moires de César, dans leur ai^ufte (implicite » 
contiennent, & (ks préceptes, &des execnples^ 
qu'un Général ne peut lire avec trop de foin : 
mais il eft plus difi^ciie d'y apprendre à connoî- 
txc, & les ^nces, & tes Hommes, ii l'on n'y 
eft bien attentif. Pour les Hiftoires modernes, 
le Prince préférera celles des Pays oà il doit 
régner, mais fans négl^r les autres, quand d« 
\es font écrites avec autant de folidité que ceUe 
de PiLiPPE DE ÇoAfiif £s : ^ il çl^r^ra quel- 

que^ 



jfvril^ Mai (g Juin^ 1741; 4fjr 

Sueâ^peilbnnes d'un excellenc goût, de lui faire 
es £)rtrftits de ce qu'il y a de meilleur dans plu* 
fleurs Hifk»res > <)u'il ne lira jamais dans les 
fburces. 

A récude de l'Hiftoire ^ il doit joindre celle 
du Droit ; non pour entrer dans le détail imv 
ipenft desLoiXy mai« pour s'iaftruire des pria* 
cipales Régl^ de la Jurisprudence y & fe mettre 
en état de rendre jaftice , & d'opiner avec lu- 
mière fur des qoeftions ioroortantes. il y a des 
principes fimples , mais féconds , qui fervent 
comme de bafe au Drok Public ^ & dont un 
efprit fupérieur , tel que doit être celui d'ui» 
Prince 9 tire à pr^os tes conféquences. Il doit 
être ennemi des faufTes fubtilitez , des détours y 
& des perpléxitez j dont on embartaflè la Jafti- 
ce^ faire plus dfétat d'un fens droit , & w» v» 
tout d'un coup au vrai , que; d'une vaine icien*» 
ce^ (]pû répand des doutes fiir tout^ &qi)idonM 
I toutes les af&kes un dir de problême. 

Ce ieroit un grand avantage pour un Prince » 
qu'il fût éloquent» &c qu'il fût régner fur les ef-> 
prits par fes Discours^ comme il doit le faire par 
»i SsgeiTe » & par ion Autorité. La Vertu & 
la Vérité en tireroient un nouvel éclat. Ils peu- 
vent à la vérité fe fiûre aider, & fubftituer l'E- 
loquence d'un autre à celle qui leur manque: 
mais on difceme aifément celle qui eft namrelle» 
de celle qui eA prêtée ^ & il y a des occaiions, 
où le Discours d'un Prince, ^uroit toute une au- 
tre force y s'il n'étoit pas fuggeré. L'Hiftoire 
remarque {s) ^ qœ N^ron fut le premier des 

F f 4 Em- 

O) Tacts, 4nfMU Lib*Xll];« Cap. 3, 



4f (( BiBLIOTHBQyB RaISONME^B^ 

Empereurs Romains, qui prononça des Discours' 

Su'iln'avoit pas compofez. Mais, quand notre 
Luteur défire qu'un Prince foie éloquent , il eft 
très-éloigné de déûrer qu'il aime à parler , ou 

Îu'il n'aie que des paroles. L'Eloquence d'un 
^rince eft une Eloquence maie & force, pleine 
de fens & de chofiss , où tout eft néceflkire, 
donc cous les mots portent, &qui ne plaît qu'en 
' perfuadant. Hors les occafions ou il faut s'é- 
tendre , le Prince qui parle le mieux dpit le fai- 
re en peu de mots ; & tenir pour régie de ne 
rien dire qui ne convienne à & place , qui ne 
foit utile , & qu'il ne Êiche bien. U doit s'ex- 
primer d'une manière noble èc pure, mais fim-< 
pie & fans afièâation ; ne poinc emploier d'ex* 
preffions baflès , & ne point chercher auffi une 
favflè élévation , en quittant les termes com- 
muns & ordinaires. Il doit éviter touc ce qui 
eft obfqar, forcé & peu naturel, toutes les pen-« 
lees fàufTes , tous les jeux de mots , toutes les 
équivoques fondées fur l'ambi^é des termes > 
toutes les allufions à des proverbes bas & vul*- 
gaires, toutes les railleries qui n'ont d'autre ma- 
tière que des défauts corporels, toutes celles qui 
font ofiènikncès , toutes celles qui feroient dou- 
teufes ^ & être très-circonfpeâ dans l'ulâge de 
celles qui paroiffent innocentes. 

Mais u feroic inutile de donner des confèils 
à un Prince, pour uièr bien de l'Eloquence, de 
la connoiffance de fHiftoire , de la Moiale & 
des autres Sciences , s'il n'avoit un Goât jufte 
& exaâ de toutes chofes, ou s'il n'avoir d'beu-* 
roules dispoûtions pour l'aquérir, Ce que notre 

A**7 



Avril y Mai ^ Juin^ 1741 * 4^^ 

Auteur appelle Goût , renferme deux cbofes^ 
rintdligence, pour jiiger fatnecnent^ & la Sen« 
fibilité* pour être averti à propos, & pour agir. 
Sans rintetligence, la Senfibilité n'éclaire point 
TeTprit ; & &is ia Senfibilité , TlnteUigence n'eft 
pas toujours la r^le des aâions. Il faut voir & 
fentir; difcernèrce qui convient, & le fuivre^ 
être conduit par la lumière, & mené par l'im* 
preiSon. Comme la lumière doit être vive & 
iure, rimpreiSon doit être prompte & délicate: 
prompte, pour avertir à tems ; délicate, pour 
avertir de tout. Ces deux chofes forment le 
Goût, êe quand elles font juftes & univerfeUes, 
elles forment un Goût jufte & univerfeL No- 
tre Auteur le confidére par rapport aux Scien* 
ces , aux Arts, & aux Manières , entant qu'il 
eft néceflaire qu'un Prince Tait exaâ par rap- 

?)rt à ces trois genres de chofes. Ainu finit la 
rémiére Partie de fou Ouvrage^ & il eft tems 
de finir au(& cet Article. 



A R T I C L E X. 

Het Derde Jubeljaar der. uitgevon* 
DENE B0EKDRUKKON8T , behelzende een 
beknopt Verhaal van de Uitvinding der Edele 
Boekdrukkoiift; waar in onpartydsg aangewe-* 
zen Word, wanneer, door wien, en waar ter 
plaatfe dezdve eerft uitgevonden, vervolgens 
hoe langer hoe^meer l^fchaafd , en verder 
door de Waereld verfpreid is geworden ? En 

F f 5 welkc 



4f8 BlBLIOTHXQlA RmsOWWMj 

wdke groote Nutdgheden dmr idoor ans 
zdretoegebragcxyn? Door Johan Chris- 
tiaanSeiZi FrancO'Germamtm. Te Haer- 
km y de Vocxtbreogereflè der Edele Botkr 
drukkonft. Gedrukt bjr Izaae en yobammet 
Enfchede^ Ordinaris Scads DraklGen, 1740. 

Ceft-à-dire: 

Le Troisième Jubila' de l'Imprimerie ; 

ûu Relation exaite de la àéemtveftt de ee Nêik 
Art y de fes premiers Frogrès. ^ Its fgrmmds 
avantages que tem en a retirés. Far Jean* 
Chrétien Ssi2,« A Harlem, i7fo. &to, 
fagg, 258. fans compter TEpicre Dédicatoire, 

Î}neleptes Vers tant Ladns y jr^'HoUandois i 
homteur de r Imprimerie y quelques Planches dt 
la Table des Matières. 



p 



Lus nous nous éloignons du tems où Pan 
_ vit naicre Tlmprimerie , & plas nous /en- 
tons le prix ineftimable de cette découverte. 
S'il y a donc , dans les Annales du Genre-Hu^ 
main y quelque Epoque , dont la mémoire 
mérite d'être précieuiement rafraîchie y c'efl: 
cooftamment cdte'là. AuiS eft^ce à une atten- 
tion fi >ufte & fi louable y qcte le Pablic a Fobli- 
gation de divers Ouvrages qui oûc paru là*des- 
fus, dans P Aimée qui vient de finir. Cdui-^ci 
n'en eft pas un des moins importans ^ de com- 
me il n'eft encore qu'en Langoe HollamUfe^ 
nous fommes perfuaoez que ce fera rendre un 
fer vice confidérable i tout le monde,, que d'en 

doq- 



jÊvril^ Mai (3 Juin^ 1741* 4rp 

donner un Extrait aulli 4étaillé que le peut per- 
mettre la nature d'un Journal Littéraire. 

On fait que trois Villes iê -difputent l'honneur 
de la découverte de l'Imprimerie. Harkm^ 
JMayence^ & Strashurg^ y foraient dés préten- 
tions, & chacune a fes Partifans & fes Titres. 
Mr. Seiz fe déclare ici pour la première, & les 
Libraires n'ont pas manqué de l'annoncer dès le 
Titre, où l'on dit en Hollandais^ que le Livre 
eft imprimé à Harlem^ Vèarthrengêteffe der Edeh 
Boekdrukimft^ „ Ville qui a produit ce bel Art"« 
Ils le font encore d'une manière plus explicite 
dans leur Efitre Dédkatoire à Mrs. les Bourgue- 
mcUtres, & les premiers Miniftres de cette gran- 
de Ville, c'eft-à-dire à Mrs. F terre vander C-r- 
mer , GuillémmeGerlings , Paul Akerjloot , Antoine 
fifém Styrnm , yegn njan J>yky Gilles de Clargts^ 
CorneiÛe Afcaigne vsn Sypefiein , qui forment le 
vénérable Corps des uns , & à Mrs. Jacob GiU 
ks y {Hémîer Penfîonnaire , Corneille GerUngs , 
fecond Penfîonnaire , & l^ammas Gulde^wagen^ 
premier Secrétaire, qui font à la tête des autres. 
yy Ceft une chofe connue , y difrnt-ils y No- 
yy hlesy Grands,. &c Vénérables Seigneurs, que 
y^ dans cette Année 174X) on a célébré, en di- 
„ vers endrdts , avec toute forte de Cérémo- 
y^ nies , le troifième Jubilé cle l'Invention de 
y^ l'Imprimerie. Il s'y eft fait des Sermons d' Ac- 
„ tions de Grâces , il s'y eft publié des Livres 
p & des Relions, pour marquer le Téms, le 
„ lieu, & les Auteur^ de cette importante dé- 
,, couverte , & pour faire l'Eloge des Perfon- 
i., i^e$ • par It Vppjexi desquelles on croit qu'elle 
^ a été 



99 



4<(a BiBUOTHEQtJE Raisonksik^ 

^ a été produite au Monde, au bien inexprima- 
yy ble des afikires humaines. Au milieu de tant 
,, de gens qui célèbrent des Jubilés, notre bon- 
,, ne Ville a dû ne pas garder le filence. Elle a 
yy même été dans l'obligation de repréfenter que 
yy c'eft elle que Dieu jugea digne de devenir 
y^ l'Inventrice d'un Art de cette importance^ & 
,, que c'eft de chez elle qu*il a paile ailleurs". 
Enfin on eft d'abord prévenu de la même choie, 
par une Planche qui précède le Titre, où l'on 
voie fur un Pied d'eftal afles élevé LtMSttntCofier^ 
que Minerve embrafTe , & qui eft furmonté de 
la Renommée y tenant fa Tfompette à la bouche, 
avec d'autres accompagnemens très-bien enten- 
dus, & très-bien graves, qui défignent tous l'In- 
venteur de l'Imprimerie, de même que par des 
Vers Latins de ScriveriuSy & Hollandois de Mr. 
Ltangendyk , qui donnent à Harlem la gloire de 
cette Invention. 

Mais pour venir à Mr. Seizy fon Ouvrage eft 
précédé du Catalogue des Auteurs qui ont écrit 
de l'origine de l'Imprimerie , ou qui du moins 
en ont fm quelque mention biftorique. Ce Ca* 
talogue dreué par l'ordre des Tems, contient le 
nom des Ecrivains, & les Titres des Livres qui 
concernent le fujet, fims eci oublier les Dates» 
& fouvent le Format. Au deffous de chaque 
Article, l'Auteur a mis, en bien des endroits, 
mais en Caraâère un peu diâerent, desRemar- 
Gues dé fa façon, tantôt pour indiquer ce que 
rOuvrage renferme de plus curieux , & tantôt 
pour marquer ou le cas au'il en fait, ou ce qu'il 
y trouve à reprendre. Il y a XLIII. Articles , 

dont 



j/wU^ Mai (^ Juh^ 1741: 4«i 

dont le premier eft celui de Jean Arnold Berm 
l^liamsy dont VEhge de Plmfrmerif^ en Vers 
Ëlégiaques , ptrut à Mayence 154.1. quarto, & 
le dernier eft la Relation de Mr. Jean David 
Kohlersy ProfelTeur à Gettmgue^ dont il ne pa« 
roit avoir connu la Pièce que par Mr. Frosper 
Marchand j dans (on Hifieire de POrigine^ ^ des 
progrès de Plmffimerie^ à la Haye 1740. 40. 

Ce Catalogue eft fuivi d'une féconde Plan- 
che très-belle . où Ton voit la Statue de Lau^ 
tent Cofitr , telle qu'elle fe trouve dans le Jardin 
de Médecine à Harlem , v aiant été érigée par le 
Collège de Mrs. les Méaecins de la Ville, ainS 
que le porte Flnfcription du Pied d'eftal , en 
ce& termes. A.E. M. S. LauHei^tio Coste-» 

RO, HÀRLEMBNSI, ViRO CoNSULARl,Tr- 
POORAPHIA INVENTORI VERO. MoNU- 
MBNTUM HOC ERIOI CURAVIT CoLLS- 
GIUM MeoICUM. ÂNNO CID 13 CCXXIl. 

L'Oinrrm de Mr. Seis^ eft panagé en dix 
;Cbapitres, ious les Titres fuiyans: I. De la dé-* 
couverte dès Arts en général. IL De celle de 
P Ecriture y ^ de la Gravure^ III. i>iy Tems oà 
r Imprimerie a M iwventée en Europe , fixé au 
XV. Siècle. IV. Du Ueu ok^ & far qui elle 
fut frémièrement inventée e^ exercée •^ ^ des fré^ 
mers Livres fui furent imprimés; oh fon prouve 
pat beaucoup de raijons , que P honneur de cette 
Jécouverte appartient à la VHle de Harlem ^ à 
"Laurent Janfen Coller^ Pun de tes hairitans ^ e^ 
Je Ces Bourgeois. V. Examen dm raijons que Pon 
alkgue en faveur de Mayenee. VI. Examen de 
ce que Potk aUnue en faveur de Strasbourg. 

" vn. 



4tfX BiBUOTHAQtTS lUt^MlWta; 

VII. SMite Cbrmtohgique de twt kt Mvêtemm 
relatifs à fJnvemthM & aux frémn^ t^^gr^ Je 
flmfrimtrk. VIII. ï(Ait$m akf€g<9 de Umu^ 
piire domt thoffnmetin ft fff'tmdit é* t^ffa dam 
Us émires Emhntht de fEufoPey é^ dois les emkt 
mmtres parties du Momde. I X. htttf^nstb etvtoH 
toges que cette dkoseverte a feeeweés œt Gemee^ 
Humam. X. l^emen de la ^mfheity fièUey a 
fait plus de mal que de. bien. Àjpfès avoir amfi 
marqué Tordrefic le fejec d^ Cbapitres^jc comp» 
te que mes Leâeurs faiiront oà yentmSuK qae 
je wsB en«avertiflè. 

Il eft auffi certaia> qu'on puifleFêtxe d'aiicu« 
ne cbofe au monde ^ que FIm|»itheritt o'a point 
éîé CQonue dans VEuMope avantiile .XV. Siède^ 
Si que ce fut danscdbai-^^ qu?ette.priàià nai»- 
ânce. Une foule ionomhiabk d» Gootenipa- 
xfixïs le ténxygae, & s?'à & troufVBf)ar«cr pac4à 
quelques Lines dont: la Date efb antérieure^ fl 
dl fur ou qoç e'eft une faute d'Inapneffibn, ou 
que cette Date, eit .uniquement oeHç du Tems 
où rQuvnge âvoie été cooDpofé. À Ik Ck£k 
dea premiers & rapporte vinblem^t. vb Une 
Alkm^nd^ qoeleaLSiraîreaJE^Âf^apQfiedecit, 
et qui porte au Titre la d)ite die T2ftf. y aiaat 
auffi à la dernière page f ce» mots, teiEMmifiett 
am Ideàn àei Cymua. yaeeti ztssfs .Bart 121^ 
gedtuki is. G'cft-è" dire , >, impûm^ à Weaacfiet 
,, fur le JCii» par Cyriaque Jaiok à^Bart 1245''. 
On, voit par le conoenu qu'il doit être du X!VL 

Sièekv 

Mais quelque ceitfeude que IHmi ah; du ^ècle^ 

cmn^apottit derAnnée> perce que ceali»- 

Pri- 



, .4Krtf» Mai (^ Juinj 1741: 4^1 

Eioaeim o^igèreot d'abosd , 6c pendant aflèz 
ogtçaoïs^ 4e dater leurs Editionf , peut-être ea 
Kade pMtîe ^ dans le deûèin de fiûre pafler 
r^ Imj^tiçQés pour des ManuA^rics. L^ pré« 
^i« {.ivres ^ui parurent avec la Date ^ fureof 
am tfalfnmim C^Oix^ 40. per Joamtem Bufl eu 
V0fn nrn&tnHnumy ^ Fftrum S^hoiffer de Çerns^ 
kfim. A^m JMfmmi milkfmo OCCCLVIi. m ^j- 
gUi0 4ffitffffMii c'eft-àNdire le i; . d'Août 1457, 
âc le Dufsmk Il0tionah Divimmm Officknm^ 
Fol. ç^xj^ha^ Fuft civi magûthmm^ Et ter 
fflim Gtmfjfibeim CkricMm dmeff. ejn$dem. jlnnQ 
ji^mim ^UhRwo^ epmiiringmeffw quinfifagffirnQ 
pHM. fep^e ateOSoiris^ (c'eft-à-dire^le 6. d'Oc- 
t(^e 145 j9* IX y z mime beau6c>up d'appareo,» 
ce que les Imprimeurs de Mayence ne prirent 
pajjûà cette précautipn que pour eo^ccher le tort 
qu'^n Iquï^ faifeit en débitant , Îqu^ leur oom^ 
4f« Ëdkioos^qui fortoient de quelques autres Bour 
tîqui^. <^Qim'il en foit > voici en fubibnce de 
quçlle cqaoi^e les Partiâqs de Héifkm raconj^ot 
TQrig^Ue 4e ^ découverte. 

„ A W49'lm^ difent-îls, vivoit entre 1420., 
^ ^ i4fPf fur leMarcbét vis^à^vis de Ja granr 
^ de i^glÛè^ & dans un Maifon dont partie ei); 
^ epçore occupée par un Itnprimeur , haurent 
» J^nf$n^\^Vi Bourgeois, qwiportoit le fbrnom 
^ de Çefiety ou de MargmlieTy parce, que cet- 
3, te Cbai^ étpit héréditaire dans fâ FacuUIe de- 
^ pui$ l'an J^QOy & qui en 1431. entra dans 
9^ le Corps des Echevins de U Ville- Cet Hom?' 
^ me qui fe plaiToit extrêmement à couper en 
,> Bois toutes fortes de 6gures , fe promenant 

„ un 



4^4 BlBLIOTHt^QUift IlAt60WK£%, 

yy un jour vers l'an 1428, dans le Bois de Hjf? 
yj bm y & y ramafTant une Branche de Hècn 
yy que le Venc y avoit abbatue, il s'aniuià, par 
yy voie de pallètems , à y couper Quelques Let« 
), très. L'ayant enluite enveloppée de Papier, 
„ il s'affit à terre , & s'y endormit. Pen* 
yy daqc Ton fommeil ou l'hutnidité de l^Air, ou 
^ quelques goûtes de Pluie mouillèrenc le 
yy Papier. A fbn réveil il s'apperçut qu'il y a^ 
,, voit fur le Pa^ner les traces colorées de qud* 
1^ ques^unes des Lettres qu'il avoit coupées dans 
yy la Branche^ Il fit là-deffiis fes réflexions, & 
,, de retour au Logis, il tailh des Lettres fin: 
,, une pièce de Bois , Se y aiant appliqué du 
,, Papier, il trouva que les Lettres y etoient ira* 
,, primées d'une manière lifible. 

,. Sur cette expérience , il coupa fur des 
yy Planches de Bois entières des Figures de tou-^ 
,, tes les fortes, accompagnées de quelques lèn« 
,, tences,&parle moyen d'uneEncre (a) tous* 
,, (Itre, où de couleur Feuille morte , iJ les im* 
„ prima fur le Papier. Une de ces Pièces, en 
yy 40 Figures, repréfentoit divers morceaux de , 
„ THiiloire Sainte du Vieux & du NouveauTes* 
,, tament , avec quelques Sentences Latines. 
„ Une autre étoit les fept Tentations d'un Ma* 
„ lade en fept Figures, avec une Explication en 
„ Lath. Au haut de celle-ci , une main plus 
„ moderne a marqué , qu'elle fut faite en 14.2}. 
„ P^ J. L. Cafter. Une troifième, de dix fêpt 
„ Figures , avec des Sentences Larmes y tirées 

(#) Vaalc 






AvriJ^ Mai ^ Juin ^ 1741. ^j 

^, du Càntifitè des Cémtijtfes , Se placées Cui des 
^, Banderoles , porte qu'elle fut imprimée par 
^y L. J. Cofter en 1430. Une quatrième , con* 
„ tenant 48 Figures de PApocalypfe, avec des 
,, Sentences Latines ^ placées aufu dans des Ban- 
:^y deroles , eft cdlorée dans le goût du tems. 
„ Scriverius témoigne avoir vu *la première^ & 
^y pour les trois autres , on les garde rokneuf&* 
yy ment dans la Maifbn do Ville de Hderlem^ où 
y^ elles peuvent être vues. 

„ Après ces cflàiis Cofter entreprît d'imprimer 
^j àés Livres entiers de cette manière. Il com- 
,9.mença par un Doièaty Grammailre en gruide 
^y vogue dans ce rems-là, & le fit principatemenc 
,, à l^ftge des Enfims de Itumas Pièterfz y foa 
^y Beau-frère. 

,, Enfuite il s'avifa de tailler le Bois pour en 
^y faire des Lettres détachées en Caraâères Mo- 
yy biles y 6c puis d'en faire à la main de pareil* 
yy les^ bu de Plomb, ou d'Etain. Mais trou- 
,y vant tout ceh trop pénible, il imagina enfiti 
^, de fondre ces Métaù^ , dé lés jetter danis des 
^«Moules, & vint à bout par ces Caradères 
'9, fondus & mobiles d'imprimdr le Sfiegel ^ 
yy Behoudenijfe y OU Ik Miroir du Salut '% enî 
1440. 

yy Oh ne fauroit douter y que pour tous ces 
yy ttavaux, Cafter n'eût befoin du fccours de di- 
y, verfes Perionnes. Il lui fallut certainement 
yy eniployer bien des Gens y auxquels il ne pue 
yy àuffi que confier ion iëcret y mais on peut 
yy bien croire aulli qu'il les lia par Jes précau**' 
9) tions les jplus fortes à ne le révéler à pcnbnne. 
Tm.XXVh Pêrt. IL G g II 



* 

3, B y eur poMFtunt un àm Teff Ouvriers , ASu^ 
,, mmi de naifTaace, qui, presque immédiat;^ 
^ mçQt après la première Edition du AQrro^ ^ 
p ^4/w, inftruit 4<s tous les Myftères de TArt, 
,^ & concevant qu'il y avoir beaucoup à gagner, 
,9 & défotia de cbez foa Mairre le fi»r mi %% 
^ Décembrp 1440, pendant que tour le mande 
,, ctoîf à PEglile, & enleva de la Preffc, qu^* 
'^ ques Outils 9 & certaine quantité de Caraâè- 
^, res, avec quoi, paiTant par Amfitrdmi Se. Ce- 
9» logn^ > il ftlU s'établir à Majffwit^ où dè^ l'an 
,, 1442. il imprima Vjihxaidri G4^ JJHfShin0r 
,9 &2 & le Sêtfi Hitfapi Dra&atus l^ogi^'' f . 

* I^a Suite d$ €êt Extrait fi tH¥V»ra doMS U 
ffémière^ Partie du Tome fuivant 4$ ^etti Bibli^tr 
fiièque, 



■•» ^ ^ ^* • - 



■mr 




Vktflti» & 5«/«i Impiimcurf d« ce Jouisial ,. pi3bH4* 

frémt'trs 7)<p«f ^« /<» BfBLIOTHCQl/B B.A1S0NHE^. il p'«ft 
»as a«ctflsure de s'a^endre ici-iiic l'utilité d^une Tat^e 
le péfte natui^; il fnâit 4f %i'f ?^!i)^^^uei q^*PA xcm^- 
ji? pat-li 
paicôuiii 
cft quefti< 

4es Awppuïs t^nc 4^ ç^uit qvû fei^ <îir4l , qw 4p «cu^ qui 
ofit Qus 1cm nom à 1^ têiç des Q^VI^gf|| dont cm danne 
les £xtrairs. On tiouve^a e^^core , à raide de cette Ta- 
hltf un grand nombie de-Kemaïques critiques fur tour^ 
fftH^a de fumets , AAficdpt^ curieufes , d« Fait9 'm\6t^ 
Ifos, ca^n unç infii^ic^ de pacticulaficé^ diff^f de la 
curiofité & 4"^ l'attention des Savans, Sans ces fortes 
de fècours y milie bonnes chofts feioieat perdues pont 
la plupast (Us ht^Ums* ' . ■ . " 

A R T I- 






d#ortf , Mai ^ Juin^ x^tfil 4«y 

T-"^ ' _ r " " * ' ' I 'I '•;•'**'[' ' ' ' ' jf i l 'u i 1 T" ri t - 

ARÏ'ICLE Xi. 

NOUVELLES LlTTERAIREa 

..... j 

ÛB LONDRES. 



> .- 




K; Morgân\ Auteoiff du PMofaphe Bforal, 
'& de quelques àUrre^ Ouvrages , nous k 
Jbtmé.PbyfîcO'ThéùUfffy^ or a PbitofiphicO'Mor4l 
HisàuiJitiottconcerningHuman Nature y (lc. C'eft- 
ù-dire :. Théologie Naturelle ^ ou Disiiuffitiùn H^' 
ràlè Qf Pbildfiphique touchant la Nature humât- 
'ne y les ÂStions lihrei, le Couvernement Moral ^ ÇP 
ta Providence divine. . Pair T. Morgan ^ Docteur i/n 
Médecine. In i: ' Dans là Préface , L'Auteur dit 
qiï'flpT^s tant d*e.«celléns ïraités édnts fur des Sii- 
jjeté dié Alofale par ;dé;^âvans hommes , îl nous 
ipan^uoit eiicôre. yH iSfùéme. complet de Isi Relt- 
j^ott Naturelle , pàf ce que les filscoïïry de cette et 
$èo^ qu'on nous a donnés, ont été tellement mê- 
lés avec des Inititmions ou Lolx t>611tive$ , fot» 
ridée de Révélations , que ce ftJei a été eî^tr^ 
peinent embarraffé' & ôbfcurci. Le moyen d^ae* 
çôrdèf la Révélation avec la Ratfon & la Religion 
"iîâtutéliô , a été, dit-îl, le grand objet de l'étude & 
des recherches dés plus ftvans Critiques Chrétiens; 
d*£ft à quoi ils fe fotit principalement attachas. îïs 
ti'ont épargné ni foins, ni peines pour y réuflîr, 
& ont publié un nombre infini de Volumes,, qoi 
n*otit fait aucun bieij,' ou plutAt qui ont fait beau- 
coup, dé jftial, en rendaUt la ReUgloii la chofb du 
jQiOnde ta prus ptoblématfque & itf plus dbtit^uft. 

Gg 2 A 



4^8 BiBUOTHc^UB lUasoimtfK, 

A quoi Ont aboad, ajoute-t-fl, fes tiavaiuc imnetf^ 
fe» des Théologiens, dq>tti8 plttiiears fiédes , lent 
innombrables Commentaires, Expofitions, Fara- 
pbrafes , Notes , & Gloiês fur ia Bible ! Qu'ont- 
ils prétendu faire par tout cela , que de révéler 
ia volonté révélée de Dieu « qu'ils ont cependant 
lai^ée plus obfcure & plus douteuTe qu'anpara* 
vaut? Ainûy après avoir employé piufieurs années 
à lire & à étudier les plus célèbres Commentateurs 
Chrétiens, pour tâcher d*y découvrir une jnfle 
idée de Dieu & de la Religion , fans en reth*er 
aucun fruit, il s*e(l enfin mis a rechercher /%rjea* 
(ement, en quoi devoit confiner la véritable Reli- 
gion , sUl y en avoit une qui fût à la portée de 
i'eutendement humain , & que les Hommes pus* 
iènt recevoir d'un commun accord, fans dépen- 
dre trop de l'autorité de ceux qui ont charge 
d'enfeigner cette fcience obfcure, &.qni n'ont ja^ 
mais pu s'accorder entre eux. Mr. Morgan ex* 
pofe après cela en peu de mots le plan de ion Ou- 
vrage, (ë finit en faifant çonnoître qu'il s'attend 
bien à être attaqué par lès Théologiens. „ ]e 
„ n'attend, dit- il, ni remerciement, ni faveur 
9, de la part des Théologiens , pour avoir expliqué 
^ & défendu la Religion divine & naturelle, peo* 
^ dant que la Révélation, je veux dire ce terme^ 
„ n'entre point dans mon Sydéme. Ils me trai- 
^, tarent , (ans doute , d'Athée , pour avoir demon- 
j, tré l'exiftence, la providence, la préfencecon- 
„ tinuelle, l'adion confiante, & le concours de 
„ la Divinité dans toutes Fes Oeuvres & les voies 
„ de ta Nature; & me regarderont comme un In- 
„ fidèle, parce que je rie croî pas ce qu'ils n'ont 
.,, jamais pu eux-mêmes , ni entendre, ni expli- 
,, quer. Mais je tâcherai de Apporter patient- 

• ,» ment 



1 
/ 



jNfiU Mai ta Juiny 1741 • 4^9 

^■^«ent leurs injures ♦ dont je n*ai déjà eu que 
4f trop d'expérience. Ib peuvent m^appèller A- 
9^ thée, Infidèle , Chien , ou Diable; mais j*ac- 
,, tend» un plus jufte jugement , auquel j'en ap- 
^ pelle'*. • ' 

On a critiqué le Roman de Pameta (ai). Voi- 
ci le . titre d'une de ces Critiques : Pamela cenfu^ 
re^fSzc. C-e^-k'àïr^9 Cenfure de Pamefa : Let^ 
tr$ à X Editeur 9 où fonfai'f voir que fous le fpé* 
deux prétexte d*incuiquer les principes de la Ver* 
tu dans Pe/prit des jeunes per/bnnes de fun & de 
f autre Sexe y on leur repréfente V Amour fous le$ 
idées les plus artificieufes & les plus féduifantei} 
€? que les Lettres ^u*en Uti prête , au- lieu d*étre dé* 
* gagées de toutes les images qui tendent à enflam- 
mer , fimt pleines d^incidens qui ne peuvent pat 
manquer de faire naitre dans les jeunes gens qui 
Us lifent , des émotions fort éloignées des Princi' 
pes de la ^ertu. Le tout accompagné d'un Exa- 
men de rOuvrage, & de Remarques Critiquer 

M. Tullius Cieero oftbe Nature oftbe Cods , &c- 
C'eft- à-dire , Traité de Ciceron de la Nature des 
Dieux , divift en trois Livres, Avec des Explica* 
^ions €f des Notes Critiques & Pbihfopbiques. A 
quoi Von a joint des Recbercbes fur tAfirommie 
& PAnatomie des Anciens: In 8. 

Mr. Artbur Collins nous a donné uiie nouvelle 
Edition corrigée & augmentée de Ton Nobiliaire 
d'Ânglecerre: Tbe Peerage ofEngland,&c. 4 VolL 
in 8. 

On a réimprimé ici , d'après l'Edition de Dublin, 
4 Colleôion oftbe Parliamentarj Debates in Eng- 

' G g 3 landy 

W Voyez cette Bibliêthhfue , Tomu XZ VL pag« ^%7• 



^l^^ BiBLicyrHBQim RABoinmt, 

lattd^ &c» OVS-à-dire ; RetnêU ées Proeéâm^ 
eu Débaf$ du ParUmaa é^Angl^trrt^ dtfuh /*«•» 
fiéf \^%% iimn'à prifent^ Ce Recueil çondeiii 
neuf Volomesin 3. & s*étend jasqa'à la fin de U 
Séance du Parfement en Mai 173 1. La Chambre 
de? Commmiei «n a desa^rqwné Tlmpreffion, & 
a faic mettre le Libraire en Prifon , fom le panif 
d*aToir ofé publier des Eictniks de fes Joum^mx. 

Mire: /"i^Â^^ ^ff ^^^ 4ngMs & Fnmçwi: tré^ 
duifn èe Gal)riel Faême. Aou Cmf Figurai #« 

jailli 4pu^. (n 8« IM Figures Ibnc de Mr. dH 

^w. ... 

yf Prefmrj ÙiWHffi^ to 4 iVW» Editkn tftkf 
Ffalmtifliaviê^^^* C'eil-àrdîre;ZV5<««f$^i» 
/^rv/r de Préface è une nauv^Ue Edétien dei Pfewr 
ptes d^ Pamdi traduffi en Fers I^atm par h Dr. 
Arth^r }ohi|ftpn » Médecin de Cbarles I. A quA 
Pon d 4^0H$é un SuppHmevs oii Pon compare Jobnr 
^on eiv^§ ^içbanan* Iq^* L'Aoteur de ce Ditr 

cours a publié une nouvelle Edition des Pfe^umés 
d^ 3'.<?éj#¥k>?*4f in 8. ^infst. avec des No- 
m \ & Rf)e. loutre in it^p fgn^ ila(e$. U iouiial- 
t^x^\% q^ie ç^w^ qui élevft^ît i» Jeweffe» au-Ueii de 
Içur.igifoiired^s Aç^ews.prophiaea^ un^^mèir, 
OT Firg(ff\ Ha N<fra<^\ m Ovide , le«r miffîmc 
entre les' mains le;^ TradHâia8$ lîkgime» qu^PQ jt 

jaite^efi .V#r§ U^tm 4^9 Auceu» faerài> ce- qui 
leur doopi^Qt du goût pour la Religion , ferolc 
<eii/Er«.c.e relii^lieqieQt g4siâral , ^ Von eft caAc à 
regard des Dogmes que de la Morale. "Il l^ic à 

.cetce çç^fion un Jugmont'CijiJque iss Poâîes 

récbfil de V Hôpital^ du Père Rapin^ &c. mais il 
9*attacbe paniculiéremeot tJebnfionSiL à BucSa- 



jhtrtt^ Mai ^ JulHs t74ù ^ 

Pftainiîes « k fi*oab1ie fiéé p^t àatiHtt iV^amié^ 

Mr. Fimmiflg a fiii( dtfs Rémafdlilé^ Critiqués 
flif Id TrtM dft9 Miracles d« Mf . Cbuèb: Animai^ 
^ffhn^^ &o. Afoehore. In g. 

On ft M#f ul^ié «né El^ô(5hiYr6 câffttfélà Vie de 
CNêfrôr^^ ipét m^MiddleêM : QbfSrvétià'hs , &è. In ^i 

The ' Oi^aiimî ef Min^Uâ TàlitAs Gieera /r4^^ 

traduises en Anghis , avec des Notes HifiéHqiéés 
ef Cfifffùes, & dés Arjuméns à dfaàUrie^ par It 
Ttadu&eur. irï 8* ^ ^^* \^t^ Notés Ibné à h fi» 
de C\v9^^ VôlliAMé. €é !i#i#é'aà T^aduâféur pa^-^ 
lé fort eavi^rérenïeûl^ diSd Ffànçois qt») èé< ^adiiitf 
cé9 Orafifons. Il a'y s {)a^ Bâe i^ulé pa^, dît il ^ 
dans toutes tes fpijiéKraîoÉrs qs^oti e«k a ^bliéésf 
jcn François, où le fens n*ak été groffiérem^fiVt péiy 
vérti , ofii entierêiAem liïp^ifklé i Théfe ié fiùéa 
0ngk page in ail fb& Ttanfalimi^ thét béhé hèéh 
publisbed in Frènàb .' h ^hich tkè fihfè btft mt 
èHên grogfH miÈkndé^fl0ôS^ of eflfifiPy flMMé 

Tbe Hêflot^ àtlê Pfoôèedings éf m kmfe éf 
Cmmus êf Gtéét BtiMMf A-e. G>(^-â^dfré^^ 
UHiftfnre & Procédures de la Chambre des Oc/m 
munes de la Grande MTetagHe^' ai>èc tes Harangues 
& lêi Débm qu'il faeU^ définie té ti^^ êë la 
Rêh^ Amtê^ &€. J Votl. va ^* Gê Recueil fëM 
fefvif de Alite & de StfppléoM!^ i-^effA éo%i lîotff 
V»</SÈ èé pdhrMf . Il eoiftdiéilée «à Païlénént qui 
s'aflembla d'abord après la mort Aé là Reilèré A#« 
ne, le uêfhtvH i;l4; & ^dM I eéfpf.«ii fe 
tcftôttia gai» la isi&Tt de George L 

Mr. WafhuttM^ nM$ a enfila domfé lé f^oAcl 
tmtè d(^ foo Livre fur la Miffioa divine de Moî- 



fe C«) : The divine Légat km (f Mofes demmfin^îà^ 

&c. C'e(l-à-dlre : La Miffion divine de Mèzfe dé- 
montrée^ &c. Ce fécond Tome contient deux Vo- 
lumes. On y trouve une érudition immenfe, & 
des découvertes curieufes & importantes fur les 
fentimens & les Religions des Ancien^, L*Auteur. 
de Vffi/loire du Ciel y eft vivement cenfuré : Mr. 
Warburtm regarde cet Ouvrage comme un put 
Roman, & foutient que c^lul de Setbos donne 
une plus juile idé^ d^ Tançienne SagelTç des £t 
gyptiçn^. 

Qn a publié un fécond Tomç des Oeuvres de. 
hUr. Pope^ qui renferme plufîeurs Piècçs nouvel- 
les , & plufîeurs Lettres de' ce Poète au Dï.Swif/^ 
qui avoient déjà été imprimées à Dublin , mais 
qu'on a augipentées dan$ cettç Ë^tion. Il y en 
a aufïï quelques-unes de Myiprd ÉQlmgbroke, dq 
MuGayy &c. 

Caribbeana» Çontaining Lçtters and Difertar 
tiens 9 &c. . C*eft-à-dire : Lettres., Dijfertationi & 
Pôêfies fur divers Sujets, &c. In 4. 2 Voll. On 
a donné à ce Recueil le nom de Çaribbeana, parcQ. 
que le$ Pièces qu*il contient ont été écfiits dans 
les Ifles C%rit>es en Amérique. Il y en a d'e/limar 
hies, 

DELErDEN. 

Samuel Lucbtmans vient d^impriitier les Ouvrage$ 
fuivans. Elementa Pbyfica confcriptain ufus/icade-' 
wicos. A Petro van MuiTchenbroelc. Editip altéra. 

Artis Argumentandi Pripcspia> in jufum Juven-- 
tutis concinnata. 

. Oratio Funebris in Obitiim Firi do&iffimi & ce-; 
leberrimi VetTÏ Burmanni, Hijioriarum , Eloquen--, 
tia, Graça LiPguay Poëfio) & Hiftoria Fœderati 

Belgit 
(«) Voyez Tom, XX. gag. s3Y> sj» y & 4r«« 



Jhrih Bi^^Juin^ 1741; 47^ 

JpelgiiProfefgris^ AcadmU Bibtiotbeea Prafeài; 
diâa publiée ab Hermanno Oofterdyk Schacht» 
fiie XXVI. /iprilis^Anni mdccxbi. 

* Fautes à' corfîgen Tom. XXII. 

Pag. ^3. }îgo« ?• a^HfantquUl: lif. entant quUL 

Pag. 48- 1. 15? ^vam T^EODORET, ajoutez : St. 
"Chrysostôme â?. 1 

Pag. 125. I. 8. par infelix: lif. pzt fnfe/ici. 

Pag. ià7*, !• II» s'tif U frqnonçfint: lif. fim U. 
prononce. 

Tom. XXIII. - 

Pag. 449. 1. '3. à fin. lif. obriguife, 

Pag* 441^ \^%^' ProfeOeur 4'Viïtchu)iL de Leidi. 

Tom. :ifXIV, 

Pag. 18^. 1. 2- La Notç Œ) doit répondre à la 
lig. 5. dii Texte, où le chiffre eft mal njarqué (c). 
%i la Note c fe rapporte à la lig. a. où le chiffre 
doit être placé entre les mots à ce Sommerfetdt. . 

Pag. 185, \^* Ici encore Ips imprimeurs ont 
mal placé quelques chiffres. La Note (c) fe rap- 
porte à la lig. 7. à fin, entre les mots, Lièaniusà 
Eufébe. Et à la ligné 3. il faut effacer (c) .• puis 
y joindre avec un (d) 1^ Note (a) , qui a é^ 
fourrée dansMà page fuiyaute 180. fous là lettre 
(a): où par çonféquent le chiffre de toutes les No- 
tes fuivanteà doit étre^changé, en forte que (^) 
ï^pçnde à \\a) du Textç, $: ^ïufi 4u r^fle jus^ 
qu*à la fin de la page. 

T o M. XXVL 

Pag. 138* ligii* l* Légat au Siège: lif. Légat 
au Concile. ,. 

Pag. 145. lîgn. 4. d'en bas. Il fe déclare par- 
lant grandement du Mariage , lif. // fi déclare 
pOTftout grand ennemi du Mariage^ 

' Gg5 TA- 



TABLE 

fi s 

ARTICLES. 

L A Nnales de tttîfiotré iê Ûakmmork. fttr 

XA tiiCûLAS CtLhGim. At)éc la Càfithiitor 

tiofTy par Etienne -Jean Stepïtaniû^. 

H. Let ttarangaet & kf FfagmeM â0 tnîÂs^ 

publiées par Mr. Ta YLOR. ù^f 

III. Lettre écrite 4e iuiffe ^ fuf fl^oge de Mr. 

JOSEPH SaCTRIN. ^II 

,etfre de Mr, ^Jbhê »*OtIveT, Ôôfl«6fntfnt 
Mrs. RoussÉ^tr Se Saqrïn, 34a 

¥. Recherche de f antiquité & eu fondement firip* 
turaire du Bateme det petits Ênfam. 354 

VI. Traité de t Athéisme^ de fa SupérfiifM, Pâf 

JeAN-FrANÇOTS ButTDEOff. Jiîg' 

VII. X>éfenfe du Chrifiianisnte , on Préferpatif 
cûnfre les Lettres sur tA Religion es- 
sentielle A l'homute. ParFRANîpojs ï>& 
RocîHEs. 37;^ 

Vllf. TraiH fii^ ta Nature Humaine. 47 r 

IX. InIHtutim étun Prince. 417 

X. jt^ Troifième Juhili defln^fimttie. ftif Jean 

CintETifiN Seiz. 45]ft 

XI. îiwoeHa linéraim. ifif 



€;AtA' 



. ç ^ iji ;^ ?; b G t^ 1 

PE S LIVRES 

N OU y E AU X 



i - • 



t • .1 l 



LfBfi LatinL 



TltiLiviiPatavînî, ÏJiftoriarum ab urbe condU 
taLibri» qpi faperraQCy^emnes, cutn NotU 
Varîorum , curante Arn. Drakenborch , To- 
mus IV. exhibens Libros XXVII— XXXVI. 
4^^ Am(l.-& Lugd. Bat, X74cf. 
Harduîni Cômulçataria jq Novum TeftamentQit* 

Fol. Amftefd. 1741. 
Qratîo Funebris ki Obftum Viiî . Celeberrîmî Pétri 
Burmanni» ab^ Henaanno Ooflerdyk Scbacht. 4. 
Lugd. Batavor, 1741. 
Nova Afta ïJrudiLaruni Arnio 1740. 4. Lipfi» 

1740. 
^x\L ChrîS. Batimeifteri Exercitdtknie» Academî- 
cse & Scholadicse , varvi geireris Argamenca ad 
recentiQteiif P|iilor6phiam c(>mpîexa^.-4. làf^ 
fie X741." : 

loAUmiones Phtk>rophi« RatioBalîs 



!■ lifl 



* Methodo Wolfîi conicript«r a* Vitembergs^ 

1741* " 

j[o« Fri<f. Wei<]tleri Hiitom Àlboiipiiii» , fiva de 

ônu & progreflu Alboogmiie» Liber ÔnguUris. 

4. Vitembergaî 1741. 

Melch. Inchoferl Hiûoria Saçr«.La£miutîa. g. Erar 

Çhrift. Kaineccii, ]anua HehifBsr^ Ungua» Veteris 
Teflamenti^ accent ttOàcum Grammatîca Lexi* 

cou 



fis 1741- * ' 

Muflchenbroek Eleinena PhyGc» conrcriptà h 

ufus Academicoi. 8' Lùgd. Bat. 1741. Editio 

nova, auâior & emend. 
J. Gocc. Hefneccii Syntagma Antiqai^tnm Roma- 

narum. 8« Editio nova. Argentorati i74i« 
Ottli Spicilegium, five excerpta ex Flavio Jofepho 

adNovum Teftapienmm^ çura Haverkampii. 8» 

Lujgd.Bacav. 1741^ 



Uvres François^ 



LA Hmgrh & le Danube par Mr. te Cmte de 
Marfig/$\ en XXXI, Cartes y fidèlement gra* 
vies d'après lesDefeinsoriginauxy&lesPlan^, 
kvez^fur les Lieux par P /tuteur même, Ou" 
vrage où Pon voit la Hongrie ^ par rapporta 
fes Rivières y àfes Antiquitez Romaines ^ & 
à fes Mines; avec une Préface fur P excellent 
ce & Pufage de ces Cartes ^ p^r Mr. Bruzm 
de la Martiniere, FoL en Forme de grand 
Atlas. La Haye i^^i. 
Hifieire Univerfelle Sacrée & Profime depuis le 
commencement du fifot^^ jusques à nos joursp 
Par le R. P. Dom Aug. Calmet./^' Tome FIL 
' Strasbourg 174*1. 

Table Générale des Matières^ contenue^ dans PHisr 
toire & Mémoires de P Académie Royale des Scien- 
ces 9 complet^ depuis le commencement Jusques 
en 1734. inclufiv, 4. Amft. 1741. 
Le même y en 3 «0/. la. ibidem. 



fIifioire& Mémoires de P Académie Royale des Seieu- 
ces, pour PAàuée 1737. ya, Fig* Amft.i^^u 

Mémoires 



V 



Mimàîmée iHtiraturt^ tirés ik Iti0res de tA- 
caéémie Rcrfak des Infcriptions Çf Belles-Lettres^ 
depuis r Année 1731. jusques & compris f Année 
1733. Tm. 13, 14. & 15. &de fHtftoirey le 
Tom. 5. ces 4. vo/umes font autrement les Tomes 
171 18, 19 & 20. 12. Amft* 1741. 

Anecdotes du Seizième Siècle y ou Intrigues dé Cour ^ 
politiques fi? Galantes , avec les Portraits de 
Charles IX. Henry III. & Henry IF. Rois de 
France, a vol. 12. Amft. 1741. 

Réflexions Militaires & Politiques , traduites de 
fEJpagnol du Marquis de Santa-Cruz , de Mar^ 
tenado^ par Mr. de fi^ergy. Tome XL & XIL 
%. La Haye 1740. 

Rmarques Miftoriques fi? Politiques fur ta Hen^ 

. ; riadé'deMn de Foltàire^ par le Sieur L* * *• 
%. La Haye 1741. 

Mémoires du Signor Fioraventi \ connu fous te nom 
de Marquis Damis. g. Tome ri. à Liège 17^1. 

Fie d'Olympe^ ou les Avantures de Madame ta 

' Marquife Z)tf*** Hiftmre Féritable. 12. F.Par- 
tie. Utrecbt 1741. 

fliftoire de la Fie & det Ouvrages de Mr. de ta 
Croze^ par Mr. Jordan. 8, Amft* ^7^^\ 



-' ■ ^ * •,'. 



T ABLB 



T A B î. E 

DES 

MAT! E R E S. 



- • Ai . i • ■ v 

I 

jr\BATi.AKi5. Combien fe* Véti «ncmreûx é- 
• toleut goûtée* 130 

Akman ( Nicolas ), , Conjeftttîé ^ dç iMt Améun 

114 

'Jtlexis (Frèrt OuHIaumé), on U bon Jffâine de Li^ 

re. Pièces de Poêfies qu'H â ^ompoflEes, 144, 

Paflages qu'on tt cite. îhid, 

Jriahês (les) ont Aes Poèmes rfmé^bâmC9iQ»pliis 

apciens que Mabmetp . \ 126 

Athéisme. Vojtz Êùddém;' '^\ 

i . . ■ . 

U* r - 

• - • , - V . v^ • 

BAteme. Extrait du Livre intitulé : RechercBet 
de V antiquité & du fondement fcrspturaire du 
Batême des petits Enfans, &c* 354 

Bording (JaquesX Son grand fàvoîr. 264 

Brunquell (Mr. 5, Confeiller de Cour de Sa Ma- 
jefié Britannique, ProfelTeur en Droit Canoni- 
que, & premier ProfelTeur de la Faculté de Droit 
dans TÂcadémie de Goettingen* £xtndt de 
fon Hiftoire du Droit Romain-Germanique , &c* 
105. Tems & lieu de fa naiilànce. 107. Il eft 
envoyé à TUniverfité d'Iène. log. Sciences* 
auxquelles il s*y appliqua , & fous quels Pro* 
fefleurs. ibid. Son retour dans fi Patrie » où il 
:• j 1. - V exerce 



DES MATIEHES. 

tf^tce ht ProfeiBon d'Avocat. iM. Il teeom- 
pagne un ymne homme de qualité à l'Univerfité 
d'iéne , où il prend le àégité de Docteur en Droit* 
iM. Çi 109. On lui donne TEmpIoi d'Avocat 
Ordinaire de la Cour Provinciale de Saxe. ièiJ. 
& ofocient^nfiiite le titre de ProfelTeur Extraor- 
dinaîi^ en Droit. iM, Autres Charges donc il 
e^ revâttt. iM, Tems auquel il fe rendit à Goet- 
dngen, où on l'avoic appelle ponr ProfelTeur en 
Droit Canonique, & premier ProfelTeur de la 
; Faculté. iM. Sa mort. iM. Ses Ouvrages. 

iii» 

$uddeus (Mr. ^eam- François). Extrait de foa 

Traité iieJihéime&di la St^erftition. 368 

* - • ' C« 

CAnut II.^ Roi de Dannemarck. Trait qui 
le concerne. 16^ 

Charles V , Roi de France , avoît appris les pre- 
miers principes de toua les Arts &; de toutes les 
Sciences, ' 197 

€iarles Y II, .Roi de France. Quels font les prin- 
cipaux Poètes qui fe diAingoérent fous fon ré* 
gne. 138 

€kartlâr (^Atain). Tems auquel vivoft ce Potca. 

. 138. ècoit encore plus connq par ion talent 
pour l'Hiftoire que par fes Poëfies. ibid. 

Cbrifliaà \lh Roi de Dannemin-ek. ParricularU 
tés qui le CQnoernent. ii6;r, & fuiv. 

Cisêlh 09 CiâU dél Coma , Sicilieiu Tems auqpèl 
il vivoic. . ia6 

CkpineL Voyez Meun (^Jean diy 

CohmeJÊana^ Voyez Scé^lsg^ran^. 

C9r^i# (iVstfi). Sxtfiâi de fi»o Dkt^g^^fiut Us 

9^^^r 



TABLE 

Sénmus 9 qmimufieuri en liaUe. igo. AppcO^ 
Vttl-à-propos G^r/ez par quelques Auteurs. igi« 
Abrégé de fii Vie. Uni. & fuiv. Ses Ouvrages. 

Oifiery furnom de Lmtreta Janfen Bonig^Is de 
Harlem , lequel ell r^iardé comme l luveu te ur 
de rimprimerie. 463. Manière dom il ft cette 
découverte. ibH. & ftùv. 

Cèurs éTAnumrs (les). Tems auqnd dles ont été 
éaUies. 133. Ce que c^ed que les Tenfim on 
Jeux partis qu'on y propolbit. Oid. 

Cragiuî Ç Nicolas'). Extrait de fies Anmales ée 
rmftmre de Dannemarck^ &c. 243 

Crefceminm (Mr.rAbbO « cndté de i'ori^M & 
des progrés de la Poéfie. 123 

€:retiH (^Guillaumey Ouvrages de ce Poëte^ 
145. Lieu de ft naiflance. ibid. 

r 

DAiLLT ÇPierrey, Chancelier de l*Ùiûverfité 
de Paris, Evéque de Cambni, Cardinal & 
Légat de JeoH XXII L au liège xieConfhuitK 
nople ,. a été un des principaux Poètes de fbn 
• liécie. 137 

Danfe & Pétrarque ont jette les premiers fond^ 
mens de k perfedion de la Poêfie Italienne. 

137 
Darius. Route qu*il ^at^ an retour de (on expé« 

dition malheureufe contre les Scythesl 98, 99 
Droit Ramam-Germanique (le). So& uâgeiubfifo 
encore aujourdhui, plus ou moins, dm» lapin* 
part des Etats. ic6 

Duguet QJaques-Jofepb). Ouvrage qu'on lui at- 
tribue. 429. Voyez Parafa Qe Père JrstuB de)» 

£. Eau. 



DES MATIERESi 

E.. 

■ * 

EÀc: Combien il eft difficile d'en donner fine 
définition exaâe. 152, 153. Ses propriétés. 
154, & fuiv. Effets de la Ciialeur & du Froid 
fur r£au. 156. Sa péfanteur. ^57. Différens 
mélanges qu'on en fait. 158. £lle a toutes les 
propriétés qui font communes à tous les <x>rps. 
159* Combien elle eft néceflaire à la Vie. lod. 
Si les Planètes en font pourvues. 162. D*où 
tiennent les Eaux , dont la furface de la Terre 
eft fi rich^ent ofnée. 168. Eau qui (è trouve 
dans les Animaux & les VégétaiXx. 171. D^où 
vient le Mouvement des Eaux en général. i73. 
& en particulier. 173* & par le moyen de TÂrt. 
175. Pourquoi les gouttes d'Eau font ^rondes. 

Bpth de Critique^ I. Sur les Ecrits de Mr. RoiK 
lin. H. Sur les TraduSteurs ^Hérodote. lit. 
Sur le Diâiûknairé Ùéograpbique & Critique de 
Mr. Briizen La Martiniére. Extrait de cet Ou- 
vrage. *j*j. Conjecture fur fon Auteur. loa. 
Jugement qu*on en porte. 104, 105 

Euftacbe (Maitre^. Teins auquel vîvoit ce Poè- 
te, lap. JBft Auteur du Roman de Brut ou Bru» 
tus. ibid. Idée de cet Ouvrage. ibid. 

F. 

FABLES ou Fabliaux (les). Tems auquel el- 
les commencèrent. 133 
Fabriùius (Jean-Alberty Extrait de fa Tbiokh 
giedePÈaUy &c. 149 
Faux (le). En quoi il confifie. ^li^&fuiv. 
Tm. XX FI. Fart. IL H h /7i- 



TA B L B 

fifeher (Jean-Cbrétieny Ouvrage qu'il publié. 

Flamel (^Nicolas^ regardé comme le Poète le plus 
lSélèbr#4^règn^d•irï^llr/9|Vt. ntf IMlibef- 
fe« ^H*U ffigna pftf re« bicrimM «Y^ tit Juift» 

fhwh 1>*o4 il9 iir«QU«uf origine. 1^3 

fpnfféflk (Mp.^}. S^MDffi 4e (on El^% de 

Hsç V. ^ Mf^ V. lS9i Ço»W« M aimoît 
& caltiyok U Poêfie, tHd. 

fri^^H (>#«) a 4t# m 4es pr^idiii Poites 
4f foq ^ieolf ^ 137 

G. 



G 



AuLois. Leur Poêfie. 1I5 

Cci?/f imiin ^), fiU i'Qfiavftn ^ .S^. Q^^:«^ 

4toi| pluj grund Pp^e que Tqu Pire. 147 

&Am> C09avfm df 4>0. Tem^ & lieu de ft nais* 

fàQÇf. i4$% Ses Oiivri^ei. VfUk Vers 4e fii 

Cijfbêms, cité. 113 

Qre^ums i4rn$¥.0 Cfcappîne 4e la CatJiWr^le du 
M^n^ ^ avpît entrepris 4e meure en Ver» \e9 Ao- 

tçs des Apôtrf f, 138 

Grebans, Frère à^Arnouly Grebans & Secrétaire 
de Charles dyfnjou y Qomte du Maine, a conti- 
nué un Ouvrage que Ton ftére avoit commencé* 

ll«,r» 
Qnngore (/>»Vrr^), appelle autremeui <i^ ^i/^*- 

mmf if- Mèrp-fHW Tems auquel vivw cet An^- 
. leur. 145 

GvyçP d4 Prévins, Voyez ffimie$ ék Mhh^j* 

H. Ha»- 



% 



DES MATIERES; 



H. 



^ ^. |jdé^ de fon Poëm0 de /« Mor^. 130 

^^ ^oi dQ F^ranc«, a va âenrlr bcaucpop de 

y^nçoUy Livre qu'il a compofii ];K>ur 
fribmkn* ^^9 

.i de Ber^, regarda comme l*Auteur d'un 
Ouvrage qu'pn nomme fa Bible QuyQt. 130, Ap- 
pejl^ quelquefois Gujot éi Prévins, & pour- 
.quoi* iiid^ 

Ùuitfeld (^ArnoU) a publié en Allemand la Vie de 
Chriflian III. Roi de Dannemarck. 247. Faits 
quMl a ou négligés de propos délibéré , ou en- 
tièrement ignorés. 1149, ^ fuiv^ 
li^fatia* Tems auquel yivoit Cette Savante. 176 

' i. 

|A]i?9RH QLmrfniy Voyez C^er. 

"^ Jeux Floraux. Ce que c'eft. 137 

Imprimerie. Extrait du Livre Intitulé x JHfQrh 
gineÇf^ d^i Progrès de t Imprimerie dam la Pîtk 

. . det l^ppfick. 193» Pe quelle manière les Parti- 
: ffis:^ de Harlem racontent Torigine de cette dé- 
couverte. 4^3. Voye^ Sei% CJ^an^Ciréfien^. 

In^efie. Pourquoi il palTe pour un crime u abo- 
minable parmi tes bommes, 4do 

Ifaure ( Clémence') , Dame fortie de la Maifon des 
Comtes de Touloufe. 137. Prix qu'elle fond» 

pour maintenir le goût de la Poeû^. . Wd. 

lialie, Tems du rétabUiTement dei Ltttrei en Ita- 
lie, ipo 

:, H h a »?«#. 



TABLÉ 

Jnfike. Qoelte eft Torî^e de k JulUce hk 
droit de Propriété. 4sl 

Jwftinien (l^Empereur). Sendmens de qaelqw 
Aocears coachsmt l^année & le lîea de £a ifiis- 
lance. 113 » & /tfrp. De qoi il delcendtm. 
114. Adopté par Jufflin^ Ton Onde» qui l'as- 
focie à l'Empire. 115. Combien de tems if Tégùz. 
Md. Sa mort. $bûi. Source de Terreur de ceux qui 
ont prétendu qn*il n'avoit aucntie teinture des 
Lettres • iM. Sciences auxqudUes if s*étoit appti- 
que. 116. Ses mœurs, ibid. Reproche qu'on 
lui Ait d'tfvoir époufé Théodore^ Comédiemie & 
Courtiiànne de profeflion. 1 17 

L. 

LAc AJpbaliUe (le)» OMhiMermrti. Sa lon- 
gueur & fa largeur. 1 6$ 
Lac de Czireniz ( le ) , dans la Bafle Carnioie. 
16$ , 166. Sa longueur & fa largeur, ibid. Tems 
auquel fes Eaux s'écoulent. ' ibid^ 
Lac de Germizaretb (le). Etox qui Je groffiflent. 

Lac de Nicaragua. Fleuve qui eâ fort. KS5 

Lacs* Combien de fortes il y eût a. 164 , 165. 
Leur communication avec d'autres Eaux par des 
Canaux fouterrains. ibid» Lac fingulier qui fe 
trouve en Pruife dans la Contirée d'ifterbourg, 
près de Kauten. t6f 

Leipfick. Origine de l'Imprimerie dans cette ViK 
le. Voyez Imprimerie. 

Lemaire Cjean^^ Opinion de eet Auteur roa-» 
chant la Rime. »5 

Léon IL Auteurs qui font remonter k Rime Jus- 
qu'au tems de ce Pape« . J^6 
. . LewtuSf 



î 



DES MATlERES.-^ 

LéêntuSf onLeoninus^ Chanoine de ScBetfok & 
. enfuite de St. Vincent , a donné fon nom aux 

Fers Léonins. i2f 

JéOris (^GurlUmme dey Lieu de ia naiflance. i^à 

A commencé le fameux Roman de la Rate. 

ii 

Louis C St. ) > Roi de France. Poètes galans & 
même licentieux qui vivoienc fous fon règne» 

131 
X3f/^iMrir^ipr,Mîni(lre d'un Village en Seelaade.245. 
Jugement fur fon favoir. ibid. 

Lyjias. Extrait des Harangues & des Fragmensp 
qui nous relient de cet Orateur. 3. Tems & 
lieu de fa nailTance. 4, 5. Il eft envoyé par les 
Athéniens à Sjbaris^ ou Thurtunsy Ville d'Ita» 
lie. 6. Rhéteurs fous lesquels 11 fè forma à l'E- 
loquence, f • n efi banni, & obligé de retour^ 
ner dans fa Patrie, ibid. Il fe rend à Mégare* 
âo. Son retour à Athènes. 24* Sa mort. 26. 
Pour qui il a compofé la plupart de les Haran- 
gues, ibid, Sesamonrs* 27, 38* Second Ex- 
trait de fes Harangues. 271. Tradudion dV 
ne de fes Harangues, par laquelle on tâche de 
donner une idée du caraftère de fon Eloquence. 

290, & fuiy. 

M. 

MAnuce C^ide^ eft le premier qui ait lait im- 
primer ce qui nous refte de Lyfias* 2^ 
Murûf (^Jean\ Lieu de là naifiànce. 147 

MariMère (Mr. BruxenLa ). Critique de quel-' 
. ^ues Articles de fon Diâionnaire Géographique. 

102, cf fùiv. 

MaSm C l'Abbé \ Extrait de foB mfioifc de. U$ 

-. Hh3 f^M 



T A B t E 

i>#QE# FrMçêffe^ avec une Défhnft de la Pà^ 

n\ 
fiir (la). Sa profondeur. i6o. Diverflcé deli 
nature du fond qui la foutieuc. "*^ 



fdefcUmf (^mh) , Gendlhomtue Breton , eft 
1 Auteur de l'Ouvrage intitulé les Lunettes des 
Princes* t4g 

Meun (^Jesnde^ eft te tfontinuatent AaRmManée 
ia Rû/e. 134, 135- Lieu de fa naiifance. iM^ 
Pourquoi appelle attffl Oepmef. ikid. Ses Ta- 
lens. ikid^ 

pkurfims. Idée de fim Hiftôlre des &oli de Dan* 
tienarck. S4;r 

fÊtiUmet CJern). Poème qu'il a traduit en Pro- 
ie. 136* Tems auquel il vivolt» iM. Vers fin- 
guUers de A façon. iM^ 

M^^^ère, PvècesainG nomméts. Tenu auquel elles 
parurent en France. r^/ 

N. 

NAtûhe Humaine. Extndt du TtaM/kt btNth 
' tmreHnnuUne* 41K 

fkmeUet ItàHemn». A qqoi 00 dOttUe ce nqm, & 
leur Origine. 133 

Vhmen^ Signification de ce terme^ r iq 



O. 

OLivET ( Mr. l'Abbé i^> Lettre de ee Safaoc 
fiur quelques particularités «}ttt eoncerneiK 
li conduite de Jûtt. Sênrin & R0$4lemu. 

34a, & fuiv. 
^id Çle llloiiie^. Teati taquet (1 ?i?Oit. inl^ 



DES MATIERES. 

. Sft rAttteor 4'«ii vifnz «orcefio 4$ ?(t6Q«-.iv 
Utulé, le Livre 4e la Graçe, ^. 

P» ■ 

FAqi (le Pèrç). Son (intiment conGham le. i^mt 
de la nailTance de TEmpereur yufitm'en. 1 13 
^éHrafa (le Père Arsène de) eft envoyé par TAb- 
bé de la Trape au Duc de Savoye, Ft&or Amé'- 
4ée^ pour conduire une nncienne Maifon Reli- 
. gieufe^ 406^ Confiance que le Duc prit en luit 
. iM* Il porte Jaquet-J^fepb Ouguei à çompo^ 
fer ttn Traité dei Devoirs d*un gtaud ]?rince, 

ParrkU^i^ Pourquoi le P«rrii;i4ç çft m crime fi 
énorme. 419 

f^rim% Origine de ce terme. . . 88 

f^êêU (St). Difficultés qui fe rencontrent à en- 
tendre fes Epitrei • ^ , &jMv* De quelle ma^ 
niére on doit s*y prendre pour les (urmonter. 

fsui Diéùri. S'U ell Tinventeur de la ^ime, ia6. 
,. Hymne qu^il a fait pour St* ^^i»» iijd* 

f^roniamié Voyee Scaiigeraim^ 
PJfihn C(^uis\ Ouvrage qu'il tnduitf ^6% 

Fiehoeana. Voyez Scàligeréims*^ 
Fiuié. Comment quelques etidroiti font 4^domma«» 

fés du manque de Pluie. 172 

Piutarque. Problème propose par lui. 151» 152 
P^^ £n quoi Gonaftoit celle des Gaulois. 125. 

Quet eft le plus vieux morceau de Poê/ie rimée 

quMl y ^ dans l'Europe, r , iaS 

fiê^vm qu'on faiibit v^uir en les appellaut par le 

iiQm particulier qu^on leur avoiç donné. 155 

H h 4 Prince. 



TABLE 

PHiÊee. Emit da Livre indalé: Imftiimiim £wk 

pr9pHM (le droit de> Voyez Jwfiice. 
PrÊveuç^ëx. Sionlenr eftredevible«le ItRIne. 

Prufe. Gnmd nombre de Lacs qoi fe oonvcor 
dansceFdf. i6;r 



\ 



RAouL ée Preslef^ Avocit an Parfemenr de Fia- 
ris ^ Ctc devenu enfnite EcdéfiafiMiBe, pre- 
noit le titre de CuififeMr &Pâ&e ém R»i {Cbmr^ 
tes VO. 13g 

JUné d^Anjw^ Roi deNaples & de Sicile, & Com- 
te de Provence , aimoit fort la Peinture & ia 
Poëfie» 142. Conduite qui lui a fait perdre î^% 
Eutt. ibià. 

Rkearài ÇGabriel^^ le fibrquis* Ouvnge qui 
lui efi dédié. 180 

Rime.' Opinions différentes fur ion origine. 125. 

Suelle cil la plus commune de cest)piiiions«ift^. 
(âge qu^ont fait les François de la Rîme quTis 
avoient reçue des Maures par l-£(pagne. 127 

Ibcbes (François de^. Second Enrait de ùl Dé" 
fenfe du Cbrifiianisme ^ &c. Z77 

Rollin (Mr.). Critiques de divers paflâges des 
Ouvrages de cet Auteur. 85» &/usv. Ji^ge- 
ment fur ùl Chronologie. 92 

Roman de ia Rofe (le). Par qui il a été com- 
mencé. 134* & continué. Hid. &fusv^ 

RûUfeâu (Mr.). Particularités qui concernent 
ce Poète. 311» &fuiv. 342, &fuh. 



S. Sait- 



DES MATIEkES- 

S. 

SAuRiN (^Jofepby^ de rAcâdémie dès Sciences 
de Paris. Lettre à Ton fujet. 311. Autre Let^ 
tre qui le concerne. J42 

Scaligerana^ Tbuana, Perroniana ^ Pitboèana^ 
& Cokmejiana^ &c. Extrait de cet Ouvrage. 

Scbuliing (Mr.^ défend Tribonien contre plufîeurs 

des reproches que lui fait Hotoman. tip. Voyez 

Hûtoman, 

Séiz (J^ean'Cbréiien). Extrait de fon Ouvrage 

Intitulé : Le Troifième Jubilé de F Imprimerie^ 

&c. , 458 

Smafagdus 9 Ahhé de Si. Micbel, dans le Diocéfe 

de Verdun. Tems apquel il vivoic. 12p. Ou* 

vrage dont il eft TAnteur. ib$d. 

Sûiignac (Mr. le ChevaHer de y Lettre qti'il a 

écrite au fujet de THifioire du Roi Stani/las* 

207, & futv, 
Stanipau Extraie de VHiftoire de Staniflas /. Roi 
de Pologne ^ &6. 205. Jugement fur cet Ou- 
vrage. 2od , & fuiv. 
Stepbanius Çyean\ Sa Continuation des Annales 
de rHifioire de Dannemarck. 244. Tems de ft 
naiifance. 253. Ses voyages. 254, Ses Notes 
flir Saxon le Grammairien, ibid. Son Style. 

252 

Strabon, cité. 273 

Suidas. Erreur à laquelle a donné lieu un paifage 

hmif d^ Suiéhs. 115 



H h 5 T. Ten- 



\ 



t A B L t 



T. 

Ttnsoks w "SféUài partis. Voyea^ Ctery (f^ 
memrs. 
Tbuana. Voye^ Scaliger^na» 
tkéûpMf^ Pr^epteur de TËiopçrqiir 3^MiUf 

cM. 113 

Jtibaulty Comte de Champagne , & Amant dé- 
clara 4e Blanche » Reine de France & A^e de 
Se, /iiôi^lj, 131, EtoU touKw» environné de 
Poètes, ibid. Efpèce d'Académie . q^'U aflëm- 
bloît dans une Salle de fon Patois. ihi4. SU te 
premier qui ait vA\é les Rimei mafcuUnei & 
féminines, ibid. Strophe d'une de fes Ch«Q6>ns« 

iUd. Seigneurs du Royaume qu'il eui pour ri- 
vaux en Poefie. 13^ 
tribonien. Charges auxquelles il fut élevé* Ii8« 
Différens )ùgemens qu*ou a portés de lui. UM- 
Auteur qui l'eil déchatné contre lui» 1 19 

Trwpira ou Troubadours» A qui on donnoit au- 
trefois ce nom. x%7 

TurrHtin iJean Atfbonfiy Extrait Mim Càm- 
menfairc Tbéorétique & Pratique fur k$ deux 
Epitret deSi.V^sA mi^s Tbeffinlmidem* 6u Ju- 
femest fur cet Ouvrage* C^%& fuiv. 



V. 

VAsiau. Ptnicularités conceriMmt let deux 
frères Jean & Nicolas de FaffM. 45 

Vers Léonins. Voyez Leonius. 
Fertu. Si c'eft par le moyen de nos Idées , ou 
de leurs imprefiions ^ que nous appercevons de 

la 



DES MATIERES^ 

Ift difFérence entre le AHce & la Vertu. £î6 
t^iUe-Dieu Ç^AUxandre 4b), de l'Ordre dei Fré^ 
res Mineurs. Ouvrages de cet Auteur. 604 
yilkn, ou François Corbeuil^ effaça tpus les Po^ 
tes qui Tavoient précédé. 139. Jugement fur 
(es Ecrits, ikid. Donna de nouvelles grâces à 
la Balade 6c au Rondeau. 140. Lieu de fa 
naiflknce. ibid. Ses parens. ibid. Son liberti- 
nage le fait mettre au Chftcelet & condamner à 
être pendu. Hid. Beaux Vers qu'il fit dans 
cette occafion. ibid. Il obtient fa grace. 1414 
Ses principaux Ouvrages, ibid. Idée de Tes deux 
Tefiamem. ibid. & de quelques autres Pièces* 

ibid* 
Vrai (le). En quoi il conGfte. 416, £f fuiv. 

FinbslaTabjls. 



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